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NOUVELLE
IVCYCLOPEDI
THÈOLOGIQUE,
OU NOUyBLLB
Dl DICTIONNAIRES SDR TOUTES LES PARTIES DE LA SCIENCE RELIGIEUSE,
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DICTIONNAIRE
DES PROPHÉTIES
ET DES MIRACLES,
1* LX« pROPaETIfiS ET LES UJRAGLES RELATÉS DAMS LES SAINTES ÉGRITUIIES ;
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F RECÉDÉ
D'UNE INTRODUCTION EN FORME DE DISSERTATION PRÉLIMINAIRE
WCm LES TÉniTABLKS PROPHÉTIES ET LES VRAIS MIRACLES, ET LA PREUVE QCl K^ RESULTE
POUR LA RELIGION CHRÉTIENNE ;
ET SUIVI
DO TABLEAU GÉNÉRAL DES PROPHÉTIES BIBLIQUES
mT VfV^M, TABLB A^ALfTlQUB ET RAISONNES DE TOUT L^OUVRAGE SELON UN ORDRE IfiTHODlQUS;
Du clergé de SaiDt-GerrQam-rAaierroîi.
rUBLlÉE
PAU M, L'ABBÉ MIGNE,
ÈUlTErn DE LA BIBLIOTHÈQIJE CWITERSELEE ll€ C1.GR«;Ë
ou
ncs corn^ coMnets sur chaque branche de la sciikce ECCLtsi astique
TOME DEUXIÈME.
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SUMPRIME ET SE VEND CHEZ M. J.-P. MIGNE, EDITEUR,
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BinniKni: n'RNFEn pf Piinis.
-p-pr
ImpriiDCiic MIOE, au Pclil-Monlrouge.
DICTIONNAIRE
DES PROPHÉTIES
El
Mt^ MimcU^,
LABARUM. — C'était en Van 31f, dans
les environs de la ville d'Aniun, suivoiU les
conjectures les plus iirobablcs. Con^slantin
se Uis[K)sait à ma rt lier rontre le tyran
Maience, qui occupait la ville de Uome et le
reste de Vltalie; niais il Ijésitait h engager la
guerre civile : les forces retl ou ta nies do
Ma^euce cl la difficulté de franchir les Al[ies,
dont les tléfdés étaient gardés par de puis-
sants corps d armée, lui causaient une grande
perpleiilé. Il ne fallait riefi moins que Tap-
jïcl du sénat et le désir de rendre à lenifiire
runité cl le repos après tant de troubles»
|»our le déterminer à une pareille entrcnrisc.
Tandis qti'il se livrait ainsi tour à tour à l'es-
joir et a la crainte» sans oser s'arrfiier en-
core à un parti décisif, une croix lumineuse
0p{tdrut à ses >'eux et à ceux de ses soldats
un i»eu après' le milieu du jour, au-dessus
du soleil et comoïc supportée par ses rayons.
On lisait alentour, en furine de couronne»
ces trois mois : en To'iTfi ^'J il a : Vaincs par
ceci.
L'empereur ne comprit rien h celte appa-
rition merveilleuse, et ne saisit pas le sens
de Tordre que le Ciel lui donnait; mais ïa
nuit suivante, le Sauveur loi apparut, et lui
coriMuanda de faire porter à la tôle de son
année un étendard sur lequel le signe au-
guste du ch^i^^ianisule serait re[irésenté. A
*ôn réveil, Constantin s'empressa de raconter
h se> officiers la vision de la nuit^ et défaire
confectionner Tétcndard, qu'il aopcïa du
nom de Labarum ou Lahorum^ car les histo-
riens emploient ces deut mots» On ignore
quelle signitication le futur vainqueur de
JiAxence attachait à celle expression cl si
elle venait du ciel, ftaconlons eu détail ce
qui l'ODcerne la fameuse enseigne.
Voici de quelle manière Eusèhe de Césa-
rée rapporte la première vision dans sa Vie
DtCTio.NN» DES Miracles IL
de ConëMnlin. « Pensant qu*il aurait bosoifi
de forces supérieures h ct^lles des armes,
pour Irinmi'her des euchanlements et des
maléfices que Alaxcnr c employait contre lui,
rem[ïereur tourna ses regards vers la divi-
nité» seule capable de le rendre invincible*
11 se denuuïdait quel dieu lui serait secou-
rahle, et laisait rétTexion que ceux des empe-
reurs qui avaient placé leur confiance clans
la multitude des dieux, avaient néri d'une
manière misérable, abusés par oes oracles
menteurs, qui leur promettaietit de grands
Iriomplies, et nonobstant loUVande de nom-
breux sacrifices cl ile riches présents; lors-
qu'il se souvint que Constance, son père»
avait méprisé le cuUc de ces divinités im-
puissantes, et honoré toute sa vie le Die»!
suiirôme, qui favait comblé des marques les
plus signalées de sa protection.
« .,*. Il se mit donc à invoquer le Dieu de
son pére^ le suppliant instamment de refaire
connaître 5 lui, et de venir h son aide dans
les graves circonstantes où il se trouvait.
Tanttis qu*il priait de la sorte et avec une
profonde humilité. Dieu lui fit apj*arailre un
signe tellement surprenant, que si quelque
autre en rendait témoignage, on aurait peine
à le croire; mai s comme c'est rinvincibîe cm-
]jereurlui-mémequi nous Ta rapporté et, (|uî
plus est, attesté sous la foi du serojeot, il y a
longtemps, lorsque nous avions l'Iionneur
d'approcher de sa (crsonnc, ou plutôt de
jouir de sou intimité, nous ne pouvons
refuser d y ajouter pleine confiance, anrès
surtout que le temps et les événements Font
entièrement confirmé. Il assurait avoir vu
dans le ciel, de ses propres yeux, vers le
milieu du jour ou peu après, le trophée de
la croix, brillant île lumière et placé au-des-
sus du soleil, avec celte inscription : Sois
victorieux par ce signe. 11 ajoutait que celte
I
Il
LAR
DieTlONNAlM
LAB.
if
vision \v. frappa JVUoriiiemenl aijisj que tous
ses compagnons tj^arines, rar ils en furent
aussi témoins. I) élait alors en marche, je n«ï
sais plus sur quelle route.
« Cependant» ainsiqu'il 1© «lisait lut-môme,
Constantin ne put s*enipôrher «le rélléchir
profondément sur le sens de cette vision, La
nuit le surprit au milieu *ie lellcs iionsées,
toujours [irésenles à son esprit, et le Christ
lui aiv[>arut, pendant lo sommeil, avec le
signe qui venait de lui être montré au
Jirmament, en lut commandant de taire
un éten<lard semblable, et de s'en servir dans
les combats comme d'une sauvegarde as-
surée (1). »
Le miracle, tel qu'il vient cFétrc rapporté,
nous seuiblc |>résenter le plus haut degré de
certitude auquel un fait purement historit|ue
puisse atteindre* En eflet» Ihistorien le ra-
conte peu de temps après la mort de celui
quM concerne» en présence fie ceux qui du-
rent renlendrecommelui de la bouche mi>ine
(Je l'empereur et, sans doule aussi, d'un grand
nombre do ceux qui durent en ôlre les lé-
moins, s*il eut Heu réellement. L'empereur,
en le [uibliant dès le lendemain et en le con-
sacrant par des monuments, appelle en té-
moignage les com|»aguons daruies dont il
était suivi, lesquels ont vu ce qu'il a vu lui-
même, une croiï lumineuse dans les cieux.
On ne ment pas de la sorte, quelque rang
que Fan tienne et quelque puissant qu*oa
*oit, on ne nient pas de la sorte sdus rece-
voir de furlifs démentis, qui f)arvienneiit h
là postérité en môme temps cpie le mensonge.
Lorsque Caligula triompha delà Bretagne, et
voulut faire croire aux Homains qu*il avait
vaincu les Bretons, en montrant comme
preuve des coquillages rama -ses ^i Boulogne ;
tout le monde se tut par la crainte de la
mort, excepté Thistoire, qui oc meurt pas.
On reprocherait en vain à Coni^taniin les
grands défauts qui désbonorèreiit en lui de
grandes quoiilés; ou re[irocherait en vain h
Phistorien sa partialité à Tégaril flu Iiéros
dotit il était radmirateur, et qui avait bien
quelques droits h cajitivcr l'admiralion et à
mériter la reconnaissance, on lui reproche-
rait en vain son faible pour larianîsmc, tons
ces reproches n'ont que faire ici^ fiuisqu il
s'agit d'un événement acrumiili devant de
nombreux témoins et qui n a jamais été con-
tredit fjar un seul. ,
Contredit! Bien loin de Ih, ils en ren-
daient le [dus éclatant témoignage. Ecou-
tons Artémius, l'un d'eux, parlant devant
Tempcreur Julien, qui venait de le dépouil-
ler d'une préfecture, h cause de son titre de
chrétien : « Constantin passa sous les éten-
ttards du Christ, h rinvitation du Christ lui-
môuïe, dès le print;i(»c de la guerre péril-
leuse qu'il engagea contre Maiem^e; car le
signe de la croix Itii a(»parut en t>lein midi,
pluA resplendissant que les rayons du soleil,
et environné de lettres d'or qui promet-
taient la victoire. C'est ce que ntms avons
vu nous-môme, combattant sous ses or-
(1) Voy. Evoo^ Vu d€ Const, du iS et 10.
dres; nous avons lu l'écriture; toute l'ar-
mée a contemplé ce spectacle avec nous, et
il en reste de nombreux témoins parmi vos
soldats (2). n
Et Eusèbe n'est pas seul àrelaterce mer-
veilleux événement, ^'ocrate , Nicéphore,
Philostorge, Lactancc, Sozomène, Optatien,
tiélase de Cyzi(iue, Théodoret, Prudence,
Hufin et FAnbnjme cité par Photios en par-
lent également, Gélase ajoute, il est vrai,
que les païens regardaient ce récit comme
une fable inventée |>ar les chrétiens; mais
tpi'importe l'opinion intéressée des païens^
et depuis quand une opinion pourrait-elle
prévaloirconlre un fait. Ilfaîlailau contraire
que Foinnion publique fût bien [.rononcée
h cet égard, pour que des auteurs tels que
Julien l'Apostat, dans ?a satire des Césars,
et Zozime, idolâtre jusqu'au fanatisme, dans
son histoire des empereurs, se soient con-
tentés de passer l'évciiement sous silence,
sans oser le coules ter.
Ce n'est que de notre temps qu'on a ]>aru
y songer, non pour Famour de la critique,
mais [lar esprit de secte* Voltaire et les his-
toriens de son école, le ministre Chautrejné,
le savant Jean Albert Fabricius, professeur h
Hambourg, et i>eut-ètrc quelques autres
écrivains |irolestanti;^ ont seuls osé chercher
des exidications im[>ossililes, ou élever des
chicanes, pour amoindrir la portée d'un
événement si contraire à leurs prévention»,
Quaut h Fapparition nocturne, les témoi-
gnages sout loin d'être aussi concluants; cè-
pe n* faut celui de Fem(iereur n'en est pas la
seule garantie, car un grand nombre d'évé-
nements subséquents viennent le confirmer.
Nous allons dire ce qui y a rafif orl, tou-
jours en citant les |)aroles d'Eusèbc»
« Le lendemain, Fem| ereur s'étant levé
dès Faufore, dit cet historien, fit i>art h ses
amis de ce qu'il avait vu pendant le som-
meil, et manda des orfèvres et des ouvriers
en pierreries.il s'assit au milieu d'eux, leur
trara de vive voix une [>einture de sa vi-
sion, et leurordotina d'en faite de suite une
re])iésenUniou en or et en pierres précieu-
ses. Nous nous souvenons de l'avoir vue
plusieurs fois.
« Eu voici !a description : une lOngue
pique revêtue d'or, ayant une traverse en
iorme de croix, et V*^^^*""^ ^ Fexlrémilé
su]>érieure une couronne d'or et de pierre-
ries ; au-dessous le monogramme du Christ
formé d*un X et d'un P entrelacés. L>m-
|ïereur en ]>orta toujours ile[>u»s lors un
semblable sur son casque. A la traverse
élait suspendu un voile tissu de pouri^re,
et roiiverl en partie de jùerreries aussi
éblouissantes qu'elles étaient nombreuses.
Cet étendard avec sa riche broderie d'or était
d*une beauté magnilique. Il élait de forme
carrée, et portail dans le haut, immédiate-
nienl sous la croix, les Imstes en broderie
d'or de Fempereur et de ses fils; la piquo
présentait encore une grande longueur en
dessous. Le prince opi>osa toujours ce sigo©
(%) V«>y. Aet. S. ArUmii, apuj Sun., i. V,
i
« LAB DES MIP.ACLES-
NiliiUire comme une sauveganic ronlre les
furre* *le ses ennemis; il en faisait aussi
porter fie semblables à la tôle tic toulcs ses
ATI
la défaite de Maxence, Constantin
fit ^on eulrée triomphale dans Uome, <jù il
fui reçu comme un libérateur» et aux félici-
tations unanimes de tous les cLloyen^s. fl
rendit aussitôt de solennelles actionsdc grâ-
ces h Tautcur de ses victoires, et manifesta
hautement sa reconnaissance , non-seule-
LAD
H
I
mcnl de vive voix, mais aussi par FinscriP*
l'on suivante, qu'il lit graver au pied du
monument qu'il éleva sur la jïlacc publique
eu rbonneur de la croix, sous la protccinin
de laçiuelle il se pl«ra lui-même ainsi que
TenipirC i*l le monde entier. On y voyait on
efTcl sa statue tenant en main et élevant une
pique dis(>osée en forme de croix, avec cette
lascripiion en langue latine : « Par ce signe
« salutaire«ap[Kiidemon courage, j*ai sauvé
« la ville, je Tni délivrée du joug delatjran-
« nie, j'ai rendu la liberté au Sénat et au peu-
• f>le Bomain, et rétabli Tempire dans son
« ancien étal de nobiesse et de gloire (41, »
Vne multitude de merveilles se rattachent
h ce glorieux étendard : « C'est une chose
avérée, continue le même historien, que
[»aHoul où il apparaissait, Tennemi [diait
aussitôt, et prenait la fuite. L'empcreurp en
ayant fait rexpéricnre, ne manquait jamais
de renvoyer ih où le danger paraissait le
plus pressant, afin d'y rétalilir 1^ coadiat, et
de décider la victoire ; ce qui ne tardait pas
à s^artompïir, car il semblait qu'une vertu
divine ranimait le courase des combattants,
et leur donnait de nouvelles forces.
• Le magnanime em|»ereur choisit parmi
sa garde prétorienne cinquante Ijonnnes des
[ilus robuiiles, des plus braves, et |»rind pa-
iement des plus fervents dans la pratique du
christianisme, et leur conlia la garde exclu-
sive «lu salutaire drapeau, qu'ils devaient
environner dans les combats, et porter cha*
f un à leur tour. C'est Constantin lui-mémo
do qui nous tenons ces détails ; et il ajou-
tait une circonstance remarquable (51.
« C'est «u'un jour, dans le feu de rarlion,
un grand l>ruil ayant jelé du désordre dans
te bataillon, le porte-enseigne, eifrayé, passa
rélendard h un de ses camarades pnur s'en-
fuir, et tomba firesoue aussitôt frappé à
mort par un trait qui fui traversa les entrail-
les; juste châtiment de sa lâcheté et de sou
manque de foi. Celui, au contraire, qui te-
nait renseigne, demeura sain et sauf au
milieu d'une grêle de flèches dirigées contre
lui. Le l*Aton de rélendard en fut hérissé;
et ce que Ton admira par-dessus tout, ce fut
de voir tant de traits ïirliés sur l'étroito cir-
conférence d'un manche de |uquc, tandis
que le porte-enseigne n'en avait |ias rerii
nn seul. Jamais, au surplus, un de ces sol-
dats ne fut atteint du fer de rennemi, tandis
qu'il remplissait ses fonctions île fjorte-dra-
peau. Nous tenons ces détails de la boucha
de Tenifiereur, aussi bien que ceux qui pré*
cèdent (6). »
Kusèbc rappelait ces faits en présence de
Constantin et de toute sa cour; il les rappe-
lait en présence de ses officiers, d'un grand
nombre d'évêques et d'une multitude do
personnes de Tune et de laulre religion,
dans un discours à la louange de Tempe-
reur, Conslaritin lui-même j faisait allusion
dans une harangue adressée à une assem-
blée d'évéques. Jamais aucune aUlrmalion
ne reçut i*lus grande fiublicité, et ne trouva
moins de contiadicleurs. C'e^t venir trop
lard, que de se présen 1er a(jrès treize siècle»
pour récuser, sur un fait aussi pubhc, les fé-
moignages unanimes de tant de générations.
Constantin étnit, dit-on, un |>rince ambi-
tieux. Peut-être bien; mais qu'importe au
fait qui nous occufie? Il no se convertit pas
sincèrement au christianisme.— Qu'en sait-
on ; mais encore, quand cela serait vrai? Le
miracle ne se fit fias pour lui seul, apf»arem-
ment, et la preuve c'est qu'il a nesé d*un
poids immense dans la balance des desti-
nées de Tunivers, puisque c'est 5 dater tJe
ce moment que les persécutions cessent, et
que l'empire de la croix commence. — Eu-
sèbe était un courtisan, un llatleur. — Soit»
sa personne ne nous inspire nullen>ent un
respect absolu; cetiendant il faut oliserver
lî!
^\ Voy, Vie de Corntanttn, eh. riO<'i5!*
U) Voj. Vif àt {:m\%ian\m^ cl». 5îl et *0,
^) Vov. Vt^ àt Constantin, Itv, ii, ch. 7, ^1cé-
f^m% rêfatc le aiéoc cvciiement*
qu'ifi la Ûatterie s'adresserait à une tombo
lermée depuis des années, et mi'en outre il
s'agit d'un fait qui dut élre clair comme la
lumière du jour, et non d'une flatterie de
courtisan. — Constantin était un prince
cruel, il fit périr Lifinius, son beau-frère*
Li ci ni en, son neveu, Max i mi en, son beau-
t^ère, Crispus, son propre lils, et jusqu'à sa
femme, Timpéralrice Fausta. — Nous ne le
dissimulons pas; mais encore qu'importe-
t-il au fait firesenl? Au surplus, il faut faire
attention que ^es conlem[iOraïns ne jugè-
rent pas Constantin d'une manières! sévère.
Peut-être, eux qui connaissaient bien les
circonstances de ces exécutions politiques,
connaissaient-ils aussi les motifs qui les
avaient rendues justes et nécessaires, ou nui
pouvaient du moins les excuser, Julien n en
dit rien dans sa satire des Césars; Zozimo
ne lui reproche pas ces prétendus crimes;
Praxagoras et Lil>anins, pleins de zèle pour
la religion païenne, n'en font pas mention ;
ils font au contraire l'éloge le plus complet
de Constantin, quoiqu'ils eussent le pouvoir
d'en dire impunément ilu mal, puisqu'ils
écrivaient après sa m oit. — Corolîien d'au-
tres généraux inventèrent de semblablcf
stratagèmes, pour animer leurs soldats au
combat ! — Des stratagèmes ; oui, — de semi
blables stratagèuies; il est impossible. Et d^
plus, si des généraux t»nt inventé des stfa-
tagèmes, on n*a pas tardé à reconnaître li
(0) Voy. Vie de Comlantln, Uv.ii, ch. %. — fJQ^ê
deCiiiiitnntin, ch, G.— /rf-, ch. 9»— i^iwoiifl dcvaui
te Sainî'Sénaî, i:ti. ÎSetSI.
Lxn
BICTtONN.vmE
LfJ
16
fr?iuUe et h la publier; or il n'y ft rien de
pnrcil ici; il'où nous [K)uv*ins JéiJûire une
vOM'^é^iui^nce ilireriritioat op|iosée.
1/ image tU\ \i\Uanim fui |j!ft*^ée sur les mon-
naies |»ul»li«piû,s; il existe un grand noniljro
dtî [nèfos sur Icsqiiellos an voit Constantin
représenté /ivoc cet étendArd à la main. On
lit >urd\*iulres l'inscription E^ TO'iTii n'ika,
et snr plusieurs le monogramme du Christ f.
Le labartun lui-n»^mo, enTironné d'une es-
pôcfï de cuUe relit^ieuit, fut conservé (iré-
iJeuscmeut ; Sot;j ate, Théophane et George
Ccdrenus, moine j^rer du xr sièrie, assurent
qu'il existait encore de leur temps dans le
palais de Constautinople. Konglcmfis fl|ires
l'événement qui la lit instituer, Tliéodose et
Justinien accordaient encore des jiriviléges
h la compagnie d'élite, honorée de la garnie
du précieux monument (7),
LABllOUSSK (Slzaïsne). — Clolilde-Su-
znnne Connelles de Lahrousse naquit en
17V7h Vauvain, Férigord. Dès son plusjeune
Age elle donna des |ireuves d'un mystirismi^
extraordinaire; elle j»as>a:t des journées en-
Itères (V contempler le ciel. AUn d^y arriver
.plus lot, et cédant à l'exaltation de son ima-
gination, elle s'empoisnnna avec des arai-
unées, elle avait alors neuf ans. On [parvint
h la sauver. Mais sa folie ne fit que s'accroî-
Ire, surtout lurstju'elle fut entrée dans le
tiers ordre de Saiiit-Krançois. Là elle s'im-
posa les mortiliralions les plus extraordi-
naires* Le ieûne, une prière continuelle et
tans règle, lui causèrent bientôt de fréquen-
tes Inllucinations, et elle se crut inspirée
de Dieu et destinée à parcourir le monde
pour V prCclier la conversion des pécheurs
cl iles hérétiques. Ses supérieurs cherchè-
rent en vain a la ramener à des senlimenls
jdus raisonnaliles et aux nraliqucs d'une
humilité plus chrétienne. Tour donner un
aliment h son artive imagination, elle écrivit
sa vie, la destinant sans doute à rinslrnciion
des péeheurs, L*évôque de Périgueux, au-
quel elle l'adressa, n'y fit aucune attention,
mais 0OUI tierlo, prieur de la Chartreuse de
VauL'lair, ayant lu cet écrit, entra en corres-
pondanc»* avec elle, et la proclama inspirée
etpropliélcssc. Nonnné [dus lard membre de
rassemblée Constituante, il alîîrmait que cet
honneur lui avait été prédit par elle, aussi
bien que la révolution française, mais sans
Couvoir ^»arvenir h faire partager aux mem-
res de 1 assemblée une t>areil7o conviction.
Les couvents ayant été supprimés. Su-
lanne Lahrousse, qui ne resjjirait qu'at)rès
la liberté, s empressa de profiler de celle qui
lui était rendue, et vint à Paris, oh elfe com-
_ luenra h remplir sa prétemhie mission en
{•rèchant la consliiuiion du clergé, la ré-
brme de la religion cl l'anéantissement du
pouvoir de la conrjlc Home. Elle eul, comme
on duii le penser d'après Fosprit d alors* de
nomlireux partisans.
Poutftrd, évoque constitutionnel de la
DohJogne, disait d'elle : ^ C'est dans les
cahiers de Mlle Lahrousse qu'il faut ap-
|irendre Ji connaître la religion; non noinlj
celte religion que les vices de l'ancien clerfjtf^
ont rendue si diiTérentede son origine, mais
celte émanation pure des lumières célestes. »
Suzanne avait en elfel ûéjh vmblié, sous le
patronage de la (îuchessc de Bourlmn,^ vol.
1 n t i 1 11 1 es lUntf'il dc$ prophétie:^ de madanoi-
st'ilc Lahrousse, et ces volumes, traduits de-
imis en italien, avaient ohienu un grand
déhiK Mlle Lahrousse était déjà entourée
d'une [lelite cour dans le genre de celle
que madame <]e Krudoner devait , qncl-
3 lies années plus lard, rassembler autour
'elle. Klle revint ensnile dans son [lays;
puis elle résolut d'entrejrrcndrele voyage de
itome, alln de convertir aux nouveaux prin-
cipes de libérien fraternité^ égalit(^ les cardi-
naux et le irajte lui-même, qu elle voulaK
amènera la renonciation de son pouvoir tem-
porel. Elle commençaîl tous ses discours
[n'étendus chrétiens |>ar ces mots : Frères cl
amisl... Dans quelques rares endroits elle
recueillit dt?s marques de sym|ialhie, mais
plus généralement on lui répondait par des
sarcasmes,
Enfm le cardinal-légat chassa l'inspirée de
îlologne, oh elle était venue dans resjiéranco J
(le trouver de nombreux adejles. Elle pssa 1
alors h Vilerhe, puis à Uoiiie, où ses idées
avaienl rjéiiélré et donné naissance h quel- .
qucs sociétés serrèies, aussi la prophétesse 1
y fut-elle d'abord reçue à bras ouverts, mais '
avant tcnlé un prêche sur la |>larc Navoiie,
elle fut arrêtée et conduite au château ^aint-
Afjge, où se Irouvait alors le fameux Ca-
gUostro, détenu depuis 1789. Mais tan*iis
que le diarlatan italien languissait dans nu
cachot, Mlle Lahrousse, traitée avec égard,
hal>itait une chambre commode, on lui
avait même laissé sa suivante. Le Direr- J
toire demanda son élargissement, mais eé- \
dant, disaii-<?lîe, à un otdre céleste, elle re-
fusa la liberté.
Cependant lorsque le> Français enlrèrent
h Home, elle revint à Paris, où, se rappelant
les persécutions que lui avaient suscitées
ses [nemières prédications, elle vécut daus
la retraite.
Néanmoins elle se prétendait toujours ins-
pirée et assur-ait avoir de fréquentes conver-
sations avec les anges. Elle avait rassemblé
autour d'elle le Petit cercle d'amis qui lui
étaient restés fidèles. Parmi eux se trouvait
révoque Pontard, qu'elle nomma son exécu-
teur testamentaire, et qui avait publié pen-
dant la captîvilé de la orophétesse le Recueil
des ouvrages de la CELànaK mademoisellk
Lahroisse.
Elle mourut en 182f , h l'Âge de soixante-
quatorze ans. (L. BoYEMUEt 0*Ai viaxv.)
LANGUES (Le don des). In des miracles
les plus remarquables qui accctiajiagtièreni
la fondation du clirisiianisme, €51 saïis con-
tredit le don des langues.
On ne saurait séncusemenl contester la
vérité de ce fait miracutenx, si on vient à
considérer que les apôîres se répandireol
(7) ?oy. Corf. TWrf., Uv. vi. Ut. i5. — Cwi.iuttin, liv* i. loi i^\
I
us DES MÎR
Crmi toutes les if^ons |îoii trannéos afirès
ïHftrt tin Sniivaur, et qulls y établirent
p; lie. Or, snns doute, les fl|^ô-
trt' is trône classe ou tÏMû rang
iaroir étudié plusieurs langues (Luis leur
tnboce; ib Q*élaieut pas non plus d'une
coiidîlian à avoir eoiiimercé avec toutes les
litioas et api^ris ainsi par Tusage un t er-
tiJQ nombre J'idiomes. Si on répond r|u1ts
imenl pu coniïoîlre du moins la langue ro-
fuaitie, et que le liuîgoge romain était eu-
kudix {Ar tout le motulo, il restera h éla!)lir
la preuve de ce fait. Or, il sernit l>eautoujï
|4u5 facile de démontrer le l'ontrairc; eu ef-
let» la Grèce el TAsie-Mineure ne perdirent
b leur langue» ce furent plutôt les Ro-
is qui rapprirent. Les grandes eonrjul^-
tés dus derniers Iciuiis de la Ué[îul>lique
éuient trop récentes encore, nour oue déjt'i
les peufdes soumis eus.çeot adofité ridiotue
de leurs vairn|ueurs, En outre, le monde ro-
ifl n'était pas le niouilc entier, el les mis-
naires de rÉvangile précédéreiil dans
L*c grandes contrées les armées romaines; iîs
[larcuururent même des [mys où elles ne
lie va: en t jamais pénétrer.
Or, peut-on imaginer des orateurs allant
h raventurc jjrôclier dcvaiït les aradéuiies et
sur les places publiques, en un langage qui
ûe sertit pas celui de leurs auditeurs?
On objecterait eu vain q^rds ne s\idres-
sèfcnt d^abord cpi'auï seulsjuifs, dont aucun
n'ignorait la langue nationale ; car il est
nrouvé qu'il en ftiCaulrenicnl,ettpiC tes juifs
les ayant repousses t\ peu i>r6s partout» ils
sailressèrent aussitôt aux gentils. Tuiiccoii'
êtanter Pauius el Banmbas dixcntnt : Yobis
cporteùat primHm loqui terùum Dei : scd
(fuoniam rcpelliih ilUid, et inditfnos vos ju-
dicaih œternœ tUœ^ tcce conter timur ad qen-
UM (8), Ce serait d*aiUeurs une supposition
toute gratuite d'avancer nue tous tes juifs,
en quelipie pays quils îiabilasseol, con-
DAÎssaient la langue nationale : la traduction
de la mtile en langue grecrjuc, fïour Tusage
de ccui nui demeuraient en Égyi^lc, four-
nirait seule une indicaliun, sinon une preuve
du rimtraire. Nous ne sommes pas de ceux
iittâadiipient la fable rabbin i(|ue des soixante-
douze vieillards enfermés ilans soiiantc-
doiue cellules, par ordre de IHolémée-
Pliiladelphe, pour tratïunc en grec les livres
jttifH, h û seule lin d*enrichir de cette ira-
dutiion la bibliothèque d'Alexandrie. Un sa-
vant tel que Phiifldelplie devait [iréférer l'o-
riginal à la traduction, cl nn simide amateur
de livres ne devait i^as prentire lant de pré-
cautions 1 our conserver dans leur intégrilé
le*i Itvi^s fondamentaux d'une religion qu'il
méprisait*
iM langue des juifs ni celle des Romains
W Art. xtit, JiCi.
(îl^ Si^tix auioui l'tts qtii crciîiapriiil, hrrr se-
f|'««i lur : In nominc uh!0 iLi^inmM:\ ejieient; lin-
fTJit ïot(uei»tur novis, St^pcnics u»llejïi, ei si mor*
lifor^ini rMiitl biberirit, non ct^ naci'i»ir : bUfHîrcC^ros
m . neiil, el licne hattetiur»l, iMfm\ xvi, t7.)
I : i ^né rutiinieiit:tUnii't> qiu libriU ici Ifi-
djjitu |»rur ludxam : cdtc tua nie ic iiutis semble t^
n'étant duiir universelles, el les^a) ôlreiî s'é-
tant répandus universellement h un même
signal tiour annoncer partout rÉvangile, it
s'ensuit qu*ils (lossédaient un moyen lapide
et facile de communication avec' les dJlfé-
rents pcu|)les du globe; or, il est imjfOiisi-
ble d'en imaginer un autre fjue le langage.
Le Sauveur avait dtl en | a liant de ceux
qui croiraient en lui : lis i'hfissrro7ii Ifs dé-
molis en mon nom, ils |>arlcront des langages
nouveaux, iis prendront tes serpents arec ia
nmin^ el s^ils boivent quef*iHe poison mortel^
i( ne leur eaiiBcra point de mut: Us m pose-
ront les mains aux mahides^ et eeux-ci seront
qu&is{^}. Et c'est bien de nuraculeux |)rivi-
Ic^^îes quil s'agit dans tout ce [massage, car
on ne saurait entendre autrement que d*unô
manière liilérale la ijromesse de guéj'ir les
malades par rim^josition i\vs mains, de pren-
dre des breuva:^es mortels sans en ressentir
les alleinlcs, de chasser les démons en pro-
nonçant une ^eute parole. 11 faut donc en-
tendre de la même manière, c'est-è-dire h la
lettre, ces autres liaroles : ils parierofU des
tangues nouvelles; nouvelles jiour eux, sans
(loulc, ou bien, en d'autres termes, des lan-
gues qu'ils n'auront pas apprises.
Or, voici de quelle manière celte pro-
messe reçut son accomplissement : « Les
ajJÔtres étant réunis en un môme lieu, au
jour (le la Pentecôte, il se fit tout à coup un
grand bruit dans Taîr, comme celui d^une
violente tenii été, el il retentit dans la mai-
son où se tenait rassemblée. En môme tenif^s
on aperçut quelque chose comme des flam-
mes éparses qui se posèrent sur chatun
d'eux, et tous, remplis du Sainl-Espril, se
mirent h parler diverses langues » suivant
i|ue le Saml-Esprit les ins|ûraiL Or, il se
trouvait à Jérusalem, oulre leshaliilants, des
juifs de toutes les nations de Funivers^ qui y
étaient venus dans une i>ensée religieuse.
Une grande multitude se rassembla donc à
ce bruit, et tous demeuraient dans T ébahis -
sèment, car chacun les entendait f^irler en
son i^rojire langage. Eli <moil disail-on de
toutes f\ans, ceux qui parlent ains! ne sont-
ils pas tous rialiléens; comment donc se
fiiii-il f|ue nous les entendions, chacun de
nous, j»arlcr dans la langue qui nous est
propre : Partîtes, Médes, Klaniites, ha!)ilanis
de la Mésoi«olamie, de la Judée (tO), de la
Caïqiadoco, du Pont, de TAsie, de la Phrv-
gie, de la Pamphylia, de TEgypte, do la
Lybic Cjrénéenoe; Uouwiins de naissance,
Juifs ou prosélytes, Cretois ou Arabes, nous
les entendons réciter en noire langage les
tncrveilles de Dieu ! Tout le monde élail dans
la stujjeur el chacun demandait avec admi-
ration ce que cela voulait dire (II).
Ce prodige, au re^te, nUmpressionna pas
meilleure.
(! l) Et riiiii coînf^lcrtMjliir ilies PenliTosks, crtuit
nnines purilci' iti coJcm loeo; el faclus esl repenla
de ccelti senus, lainiu-iin àdvenieNlis s^inrinis véhé-
ment is, el replcvil loiâfii d'«mimi ulii L-raiU swk-ii-
les. Ktapiiaruciunt itlisili:>pertH;e luit;u;e liutquain
igiiÏ!», scditipjc supra sitig*jt«s c*»ruti» : kI n ptt-U
suiJl uiimcb Spiniii baiiclo el ca'l»cruitl loqui variii
19
LAN
DICTiONNAIRE
IX^
to
lous les a*^sîstnnts de la même manière, ni
811 lîiê me degré, car tandis que les uns, au
nombre de trois mille, se convertirent à la
|iarnle de Pierre H reçurent le l)a|>lOine , les
niilressc raillèrrnt elflllrihuèrenl h Tivresse
le ztde des nouveaux docteurs. C'est (lu'il y
avait on etlet deut choses entièrement dis-
tinries : le langa;^o et la doctrine; or, tandis
que reui-c*i étaient allenlifs i la merveille,
«*eu\-Ià ne Tétaient (|U*à ce qoi leur sem-
bliiil ridicule* parce qu'ils ne le conipre-
naicnt (»as. Ainsi jugent le» hommes, suivant
leurs dispositions iiersonnelles, et non sui-
vant la réalité des choses ; et ici il y avait en
jdus la grâce elonnée aux uns et refusée aux
outres, selon Tordre d'une volonté impéné-
Irable, mais toujours juste : Scimas autem
quoniam dHigendbuît Dcum omniu cooperaa-
iur in bonum^ H s qui âccundum propositnm
Tocad snnt saneti, Nam quos ppipscivit^ et
prœdesiinaiit conformes prri imaqinis fifii
<rit, ul sit ipse primogenifus in muftis fratrî-
hits, Quos autem prœdestinarit, hos et vocn-
rit^ el qiwM vocatit, hoseijustipcavit^ quos
autem justîficavit^ iihs et ûiarificavît (12).
11 est des- Pères de T Église et des inler-
Srètcs, entre autres saint Cy|irien, Aralor»
'enis-Ie-Chartreui» qui ont pensé que les
apôtres ne parlaient en cette circonstance
qu'une seule et nu>me langue, savoir la lan-
gue juive, et que les auditeurs entendaient
au contraire resonner chacun telle qui leur
était propre, Cest bien \h. en elTet la mer-
veille que le texte paraît indiquer, d'autatit
jdus quon y voit quelques lignes (dus loin
sainlPierre prendre la parole<levanlceite niul-
Itlude composée d'hommes de toute nation, et
en convertir plusieurs mi lliers-Mais quoi quM
en soit de ce fait paîlir:ulier, dans lequel la
science el le don eussent été pour les audi-
teurs et ûon |iour les apc'dres, il faut conve-
nir que ceux-ci eurent réellement le privi-
lège de comurcndre les langues étrangères
et de les parler, autrement ils n'auraient fiu
établir des rapports sufllsantsavec ceux qu'ils
avaient à convertir.
Le même prodige se renouvela au baptême
ilu centurion Corneille; et il faut bien qu'il
fût déjà fréquent» ou plutôt ordinaire dans
rÉgIise,car ce quisurprit le plus ]qs Juifs ve-
nus avec Pierre^ ce ne fut pas d entendre les
liiiguis, ffrout SpiriUis sanrtiis dabal eloquî iîlîs.
Eraiit aiilciii in Jonisalcm haUitiinies Ja(l;d, vin rc-
Ugiosi ex omnî natione quai sub cœlo e^si, Facta
'Aulem liac vô(h% cunvenit im»lnuitlo» cl ïth'iUc crm-
ftiHâ csl, qnoftiain iitidk'hal itiiiisi|iiisi]th.* lin^ua f^ua
îllos lrM|uentcs. StittH'tKiiil auléiii ontiic^, cl tnira-
hantur, dieciiUs : ^on^c ecce oumcs isli, rpii lo*
qiiutilur, Calitd su ni? Et quornodo mis authviunis
uiiusqui&que liijgnam nosiram, lu qiia nati siiiiius?
ParUii, el Medi, el iCiamiL-c, H qui liabitaiil Mrso-
|H>u^mtain, Jud;oiii, cl CapfKHbifiaiii, rniiUyn, et
A«iiûm, Pbr>'giaiii, et Pariiphyliain, /Egypimn, et
{•artes Liby»;, qiKn csl circa'Cyn'iif^ii, et advenae
tuiuaiii, Jiiihvi qumfup, el ProiHyU» Grêles cl Ara-
bes : audtvimus eus loquenics no^slris ItNgtiis ma-
gtiatia Dei. SlllfM^banl aulcni oiniici, cl mirabaniur
ad invicem* dicenk-s * Qitidiiarn vult boc cssc?
{ÀCt, H. I.)
(U) Hom, vui,"i«.
nouveaux converti "^ parler diverses langues,
niais de voir que le Saint-Ksitrit leur était
donné, quoiqu'ils ne fussent pas de la na-
tion juive {ti).
Il se renouvela |>areillement sous la main
de Ta[>ôlre saint Paul au baptême des fideîes
d'Ephèse pr/*eédeniment convertis jiar Apol-
lon. Paul ieur ayant imposé fes mains, dit
Tauteur du livre des Actes, te Saint-Esprit
se rt^pandit sur eux, et ils commencèrent d
parier les langues et à prophétiser (H).
Le même apôlre, dans sa première lettre
aux Corinthiens, compte le don des langues
au nomlnc des faveurs ordiiiai renient déf*ai^
tics aux tirlèhîs par le Saint-Esprit, 11 Ir met
sur une môme ligne avec Tafiosiolat, Tespril
propliétique, la cure des maladies, Tintor-
prétation des Écritures, et exhorte les liifèles
tfui ont reçu de si grandes faveurs h ne [loint
se porter envie les uns aux autres. Tous,
leur dit-il, ne doivent pas être apOires, il i
n'est pas nécessaire que tous soient dooB
leurs, que tous i^uérissent les malades, qtm"
fous parlent les langues, que tous interf^r tè-
tent TÉcrilure; c'est TEsprit qui distribue
ces dons connue bon lui semble; pour vous,
gardez votre émulation jiour de plus nobles
objets» et surpassez^vous les uns les autres
dans des luttes plus saintes (15).
Et il falhiil que ces divers dons fussent
répandus avec une grande al»oîi(lance, puis-
(jue TApôtre» avant de quitter le sujcl, crut
devoir en régler, ou même en réprimer Tu-
sage. Je voudrais Inen , disait-il a ses chers
discijiles , que vous jouissiez tous du don
des langues, et mieux encore du don de
prophétie; car le prophète e5t fiius que
celui qui parle les langues. Mais arrangez-
vous toutefois de manière à vous édifier les
uns les autres, A quoi bon un grand nombre
de personnes parleraient-elles dans la même
assemldée des langues diverses, [irincijtale-
menl s'il v a des auditeurs qui ne com}iren-
nent pas? Ce serait le son de la guitare, qui
retentit et n'apprend rien. A la bonoo heure,
s'il y avait d'autres fltïèles qui fussent capa-
bles d'interpréter ce qui s'est dit; et encore
n'y faudrait-il pas enqdoyer tout le temps
de Tassenddée. Il suflira que deux, ou trois
au plus, parlent des langues étrangères ; en
supjiosant qu'il y ail 15 «pielqu'un pour in-
(13) El ol»slupueruni ex circiimcisionc fidèles, qui
vi*Tîcrant ciim Tctiu : quia cl in iiatidiies giatia
Spiiiliis Ram tï cO^isa c^l. Audicl^aiiL eiiiiii iilos to-
(piciites liii^ins. (Acî. ^, i5.) J
(li) Elciim impiisuisscl îUis manus P.iiitus, vc« ■
tiil Sfiirilus sanclus Kupcr cas» el kniucbaiilur Lu- ■
guis, ci propUetabaiiL {Acr, xï\, 6J
( 1 5) E L t| ir 0 âd a ri I 4p i i il etii \\ i »s 1 1 i l Di^ ir «% î n Et clcsîa :
priiuiim aposlnlos, secundo pri>plicus, icilio i\ù-
ctc»res, deiiule virtuics, exiride gralias eui aliwiUïn,
opiUilâlioiH'S, fïiiberiialioEius, geiiera lingii.iryni, iri-
tLTprclàlîimi's sermoiiuiiL Nuiiiptid (ïiinie^ AposloU?
runiqiiul uiiuioh Propïioln'? uiinquid iiuiucs iloila-
rci»? NuuijuiJ oiuiiCH vitiules? lumqmi] oniifi's gra*
li;uii babcnt curalioituiik? iiyitipiiil oitines liii^uîïi
Imiuurilur? lïUiiqiiH! om nés itilci prêta i*Uir? yEmii*
biTiini ûiuem cbaristnalG ineïiura. El adbiic eïLCct-
îeuliûieiii viaiii vAns ilcmiïnstro* (/ Cer. xn^ 28.)
LXl
F
^urpréter leurs jaroles; autrorueiit qu'ils
^^prileni le silcnri». De mûmc que deux
^ m trois prophètes ou \y\us parlent devant
ra^'emhlée ; et ici du moins, il y nura de
Tt' 'I pour tout le inonde, puisque
p l(iu rendront sans explication.
■ Ain»! dit TAi^ôtre , et tel est en abrégé le
F «ijct «lu XIV* tUapitrc de la t* EpUre anx
Cmntkiemâ,
ICe passi^ge, érrit sons aucune pr^^tenlioa
el sans aucune nréoreupalion de Tavenir,
cofilirme nierveineusernent le récit du livre
(Jc5 Acir$, écrit en vue de !a fioslérité. Ici,
c'e^t le fait saisi au passage, buriné [Mîur
ainsi dire, et exposé aux veux de ceux qui
y [irennent part : \o\\h ce que vous étcSi
Içar dit-on t\ans une leltre confuJcnlieile,
lotts reconnaissez-voub? Or» si cette lelLrc
jNinptent jusqu'à nous, fpie pourra-t-onolgec-
U?r à %ingt siècles d'intervalle? Et si on
iposc que Thistorien s'est pnq»os6 de Ironi-
_^ la poftlérné, on ne sujiposera pas du
noins que le maître a voulu tromper ses
disciples, en leur patlnnl de faits et ifusa-
ge$ qui leur étaient propres*
Aupaintilefueexclusifderiiisloire, lln'cst
donc rien de niieui démontré, rien de plus
inattaquable que le miracle dont nous nous
occujwjns. Une démonstration de géométrie
îrenqïiMte pas avec soi une évidence fîïus ma-
jeure ou plus conjplète. A nioins toutefois
«iu'on ne rejette en même temps ei le livre des
Àcies el celui des EpUres, Mais alors, de
quelle manière ex (il iquera-l-on l'exisicncc du
ctiri^iianisuie? Comment concevoir rédifiee,
en faisant abstraction *ieses fondations?
LAZAKK (Sa résurrection], La résurrec-
Unade Lazare est de tous les miracles do
léSQS-Clirist le [dus graml, et celui qui dé-
montre de la manière la |ifus frappante, la
miuion Pt la dhiniiétiQ rUoramc-Dieu.
Laissons parler l'auteur sacré ^qui la
ri[»|N>rle :
i( jf arai/ un homme mahide, noînmé La-
ttifff r/îit était tlti bourg de Btlhanie, où
demeurtiienl Mnrit et Marfhemstrur, {MurU
étuit C€Ue fjui répandit sur les piedê du Sci-
gntktr un parfum, queite cs^u^a emuiic avec
M fhcrelure : et Lazare qui était mafadp, était
êém frrr€,) Or tes deux i^fenn envoi/frent dire
à Jf*H$ : Seigneur, celui fpie vous aimez est
mntadt^ ce que Jésus aijant entendu, il dît :
— Cette mahdie ne va pus à (a înorl : mais
eUt est pour la gloire de Dieu, afin (ptete Fils
de Ùieu en soit glorifié. Or Jésunaiaiatt Mar-
the et Marif sa sœm\ ainsi que Lazare. Mais
torsquit eut appris que celui-ci était malade^
it demeura deux jours au même ^j>w, aprrs
lesquels il dit à ses disciples : — Retournons
in Juéét. Ses disciples lui répondiretit : —
iÊnitre^ il tj a si peu de îempn que tes Juifs
roulairftt ^ous lapider, et vous retournez ctiez
eux! J/$u$ repartit : — N'y n-i-îl pas douze
heuresdans le jour? Celui qui marche durant
h jour ne $e heurte point, parce quii voit la
lumière de ce monde. Mais cetui qui marche
Im iiitîr» se heurte, parce quil na point de
(nmirre. Après leur avoir dit ces paroletf
DES MIUACLES.
i7 ajouta : Notre ami Lazare dort ; mais je tais
le faire sortir du sommeil. Ses disciples lui
répondirent : — Seigneur, sit dort^ it gué-
rira. Mais Jésus entendait parler de ta mort^
au tfCH {[H ils croyaient quil pariait d'un
sommeil ordinaire, Jésus leur dit alors
ouvertement : — Lazare est mort^je suis bien
aine à cause de vous de n avoir pas été là, afin
que vous croyiez. Mais allons u lui. Sur ceht^
Thomus^surnotfimé Didymt, dit à ses condis-
ciples : — Alîon.*-y nous aussi, afin de mourir
avec lui. Quand Jésus arriva^ H y avait déjà
quatre jours que Lazare était dans le tombeau,
Béihanie n étant éloignée de Jérusalem que
d'environ quinze stades^ un certain notnbre
de personnes éluient venues visiter Marthe
et Marie y pour les consoler de ta mort de
leur frère. Or Marthe ayant appris que Jésus
venait, elle alla au-devant de lui, tandis que
Mûrir demeura à la maison. Marthe dit
aussitôt à Jésus : — Seigneur, si vous avies
été ici, 'mon frère ne strait pas mort ; cepen-
dant je n'ignore pus que ÎHea vous accordera
tout ce que vous lui demanderez. Jésus lui
répondit : Votre frère ressuscitera. Mmrthe
reprit : Je sais quil ressurcilrra à la résur-
rection du dernier jour. — Jesuis^ répartit
Jésus ^ la résurreelion et la vie. Celui qui croit
en wîoi", rîrra, tors même quil serait mort.
Quiconque vit et ci'oit en mot, ne mourra
jamais. Croyez-vous cela? Elle répondit : —
Oui, Seigneur, je crois que vous êtes te Christ^
te Fils (lu Dieu rivant j qui éies venu dans ce
monde. Ayant dit ces paroles, elle s'en alla et
appela secrètement J/fin>, sa swur. Le Mai*
tre est W, dii-ette; il vous demande, A ces
mots, Marie se leva vivement et alla au-devant
de luit car Jésus n était pas encore entré dan$
le bourg y et se trouvait au lieu même où Mar-
tlie l'avait re^icontré. Alors les Juifs qui
étaient avec elle dans la maison pour ta con^
soler^ voyant Marie se lever si prompiement
et sortir^ la suivirent en disant : — Elle va
pleurer an sépulcre. Mais Marte arrivée
auprès de Jé^us^ ne Veut ms plutôt aper*
çUj qu'elle se jeta ù ses pieds et lui dit : —
Se igné ur^ si vous aviez été ici, mon frère ne
serait pas mort. Jésus la vayant pleurer ainsi
que les Juifs venus avec elte^ frémit en lui-
même, s*atiendrit et s'écria : — Où favei^
vous mis? — Seigneur^ dirent-ils^ venez et
voyez. Jésus versa des larmes , sur quoi les
Juifs dirent entre eux : — Voyez comme il
raimait ; mais quelquis-^uns ajoutèrent : —
Ne pouvait'il donc t empêcher de mourir, lui
qui a ouvert tes yeux d'un aveugle de nais-
sance? Alors Jésus frémissant de nouveau^
se dirigea vers le sépuUre. tV était une grotte^
ù rentrée de laquelle on avait posé une pierre,
Jésus dit: Otex ta pierre, Marthe, la sœur d*s
tnort^ répondit : — Seigneur^ il sent déjà
mauvais, car il y a déjà quatre jours qu'il est
lu. Jésus lui répartit : — Ne vous ai-jt pas
dit que si vous croyez, vous verrez ta gloire
de Bien? ils ûierrnt donc la pierre, Ei
Jésus levant tes yeux vers te ciel, dit : — JPrVf ,
je vous rends grâce de ce que tous m*aue%
exaucé. Pour moi, je savais bien que vous
m^exauccricz toujours ; mais je dis ceci pour
î%
LAZ
WCTIOXNAIKE
LAZ
21
k ji^uph qni m environne^ afin quil recon-
naisse que cvst vous qui marez envoyé, Phim
tttjanl ait ces mots, il cria d^une voix for le :
Lazare, pênes dehors! et à iins(anf r^lui ffni
ûrnit été mort, sortit ayani les picd9 et lex
inains liés de bande$, et (e visage enveloppé
4*im simire, Jésa^^ ajouta :\Oiez ses liens, et
le laissez all^rr, Vn grand notniire donc d' en-
tre le$ Juifs qtti étaient venus tinter Marie et
Marthe, et qui avaient vu ce que Jcsus venait
de faire ^ crurent en lui.
Bornons Ih le vent de ce gmnd miracle,
et diseiitons-lc solirenienl, «le cmintc tic
«liniinuer [i^r tie U'o[ï Uûhh'S raisnnncroents
lîirwivitiïon tjii*il îiispire, révidem*e qu*il
pi>rle on hii-iiiOH]c(IG;.
J" PïiKis dirons il'nliord qu'il démontre la
mhshn divine de Jésu*;.
Kne(Ti*ù te f»oiiviiir d'opérer des fjrodigcs
étnif un lies rararières disliiirUfs du Blessic,
imrriiiés dans les orfl^îes des f>rn|>lièle5;
Isaïe aniiome en lormesexpr^*, qne le Désire
des n^itiims fera des mîrarïrs, « /^«Vii.iHi fc
profihd'te , viendra (ui-méme %^oa$ situver.
Alors les yr«r des aveugles verront (e jour^
et (es oreilles dcf sourde seront ourertrx. Le
hoitfnx bondira comme le ctrf^ ci la langue
des muets sera déliée {11], »
(If») rr.it anfem mïidniu înii^rnons î-:i/inisr» Hr-
thniii:!» <(e cnMi'lh» iinri.ri'l Murdt^r sorfuis «'jcis.
(^1»ri:i aiiteii* crrtl, qii;r nnxii DniiMiiiim unf^iiciirii et
r\icmt peiles rii«? rnpillîssuis : ciiijus rnvirrLrv/aiKs
•{ilini»»Htir.)Misprtinl cr^ri s>f>riircs ejiis ittl eiim, di'
anicin Je^(t!^ ili^til eis : ttifirriiîl:r^ li:er iinu est nJ
nn>rlfiiï,sr*l pro j^ltni.i 0**i»uf fîlf»ri(îceïin Kiïiiis I>ci
fHTo:tni. niltgt'ti.'il anfrm it^siis >l;*rl1»:iru,ol sororem
ejns M;tTi«in(, ri La/*iniiii, tt ergo :H*divit f^ïb iii-
fînn:i)»:rltTi% Iikk^ ijtjî«li'm ni;iirsii in l'udeni Uwn iliift-
hiis ilr(^l»ii!<. iX'hiilo posl hivc divil dîscîpirlis sihh :
K;»miis f« Jinlii'rrni ii»Tum, PitMiïl tn tlisL'ipidi :
AntiUi, HUiii" ipLTn'iKiHl l<vJiid;i?i hpith*r»', el île-
riiiit Viidh \\Uu T HrsfiÈimlil Josirs : Nonue diïcxlcdni
«iirt lior.»' iim'f Si ipits amlmiavml m die, non of-
Rcnrirr, quîi îiiccni liiijiis iHiiittti v'u\ci i si aiiiem
amhnUvinil in norli% oflniiîrl» fpiîa htx non est iii
lîo, H;rc aîr, €t posi Ii;fc dixîr eh : Lir.niiis aiuk'iis
imsler Hwrmîl : sct\ vadrmi a soiium; fwiloiricnni.
t^ixcniirl vr^n *l\:^l\\M 4»]iis : l^amitic, si «tormil,
siijvus nii. lHitet.tt »ulem3i^siis de iii«>ru; c}»s : illî
antetii pitiarveiijniijiHa ilt> dtHinttiauc s^m^nî tliccfLi,
Tiittc erj^i icsits ûha eis maiiîk'sic : 1.û7..ii us mm-
mis csl : cl gauilrr» propïer vos, iil crtHUilis» qiw-
ttiaiii iiOM cnuii iîii, sed raiiius ud eni*i. HKil €rj;o
Tliom.is» f\\u diciuti" Dldynios, ad cuidiscipiilos r
Kariius et no«, ul inorintûur com co. Vcnîl iraquc
Jcsifs : cl iavoiiil rtim fiiiatdor «lies jarii ju riioïHi"
mcnto hrtlM'iik'rii. (Krîil aiUr»u Bethnina jiula Jero-
iinlvmam (piasi Madiîs qiiindi'cini.) Mnlli nuleui ex
Juda.'is veiicraiil .id MaiiliLim el Mariom, ui i onso-
ktrciitor U3S de fiairÉ^ siio. Murtlu cr^o ul atidivrl
ipdïi iesttS venil, oiTiii i il itli : Maria auitîm duiiii
ftcik'baL llîxii cr^o Marilia nd Jesuin : Dniiviuo, si
fuisses liic, frater meus mm fiiisset uiortuns : î»ed
et lin il c sein^ r|uia quieeuinpio p(>iM>^enis a Ueo,
«Iiibil lilii jAon^i. Ih'tit illi Jes^ns : Hesnrî^cl fral^^r
tiitiH. lUfil ri Mariria : Seio quia lesiiri^el in rt'sur-
rc4 ti«)iit! in iKnigsiino die, Di\il ci le&tis : Ego MJiti
resurrccUï^ ci vrla ; qui crcflit iii nH\ oiiam ssi mor-
itHi* ftteril, fivcl : el imuis qui vivii el creJil in
ilM*. iiei. miH'i^-tur iii .lueinum, Crcdis Une? Aii illi :
Vuquc, [*u«rtuc, ego crcdiJi «juia Ui es Chi iblus l'i
Or, on sait que les 'miracles se sont, yonr
ainsi parler, muUiidies sous l-i main de
Jdsu.s de Nazcirclh, et que tout dans la nature
a reconnu son pouvoir. Il a rendu la vue
aux aveugles, Tunie aux sourds, la parulo
aux muets; il a redressé \2s boiteuï, friU
niareber les paralytiques, nuéri les lépreui,
cteïiassé Icstlémons du cor[Ks des possédés.
Aux noces de Cnna, il rlmngo Tenu en y\n^
iJ nourrit dans le désert cina mille hommes
aven quelques j^ains et quelques poissons, M
molli [diés de telle sorte, qu*aprcs le reftas ^
il reste douze corl>eilles renqdies de nior-
ceanx superflus. Il marche sur la mer.
Deux fois déjà la mort avait obéi à sa voix.
)f aTait ressuseilé le fiîle de Jaire, em-ore
sur le lit mortuaire, et rendu à la veuve de
Koïui le fils uniqne qu'elle accompaj^ail
avee larmes au lomlieau.
Mais sMl était resté quelque prise au srep •
tieisme ilons ces deux derniers exemples»
sous [>réte^te que les |>rélendus morts pou-
Viiient liieii n*èlre qu'en léthargie, ici il nV
a rien à objecter, Laznre était depuis quatre
jours dans le toml>eau. Tons, h Béthanie,
savent ou peuvent savoir révénemciit. La
nouvelle en est arrivée jusqu'à Jéru>aleuï,
et jdusieurâ Juifs sont aUes consoler les
Vn\% !>*'» vivi. qui iti lirine mitndiiiii vpnisii, El rum
h:ï*e dixisM'l, aluif, el vnenvii Maiîaru sorcM'em suaui
silentio, dîceus : Mn;;iîilcr ailesr» cl Yoral U\ Il la ut
audjvil, surfil ciU), et veiiil ail eu m : iionduni r*uini
V eue rat .les us in eastelhiui : setl eral adliue in illo
îiKu, iiUi fTiTinreral ci Mnrdin. Jiuhei rrgn, qui
ennu eu m ea îu douin, et c(msolal»aunir eam, eun»
vîdissrni Marfani quia eilu stnTe\îi eiexiit» secuti
su ut enui« dteeuies : Quia vadit ad munumenlurn,
ut pUircl itit. Maria erp>, eu in veui^scl uïji erar Jé-
sus, vidCMS inim, irreidit ntl pedes cjus> H diei^t ei :
DouMue, si fuisses liie, uoii cssit mnrtuus trat^r
meus. Jésus erj;o, lit vidit eau» ploranleui, el Ju-
da*os, rpii veiUM'aiil eiiru ea, îdorautt s, iufrcmiiit
spirilu, et liirliavil seipsunii cl dt\it : Vh\ potuistis
etiiu? Iiicnnl ci : lH>mtue» veui, el vide. Kl lacry-
mal us esl Je s II s, Dixeruiit ergii Jtiilx'i : tece quô-
uuhIi» amahal eiini. Quidam âinti;in ù% \pfih dt\c-
mut : Nnu polerai tiic, qui aperuil neuUïs e^ecîualî,
facereut liic lum niererelur? Jésus gv^o rui^uui fro M
meus iu seiuelipso, veuil ad uiuniiTueuiuni ; eral 1
autem spelunea, el lapis superposiius eral et. Ait
Jésus : TulliU: lapideui. L>icil eî Mardi a, s(>ri>r ejirs
qui nu>rluu& fueral ; Dr>miue,jani fϕel, qiiatridua-
iiusesl eiuui. Dicil ci Jésus : Nuuriedi\i tilii^quo-
niant si ercilttleiis, viileljis gïotiaiw heiî Tideriml
e» go tapidcni : Jésus smtem elevàiis sursum oculis^
di^it : Faier^ grulias ngo tibi quouiaii] audisli me,
Kfo aiïtcni seiclumi quia semper nie audis, sed pro-
pter popu1um,«pii circumslal, di\i : ut creoaul quia
lii ine niisisli. lliec eum dixtsset, vociî magna cla-
mavji : La /are, veiii foras. ICi slaiïiu prmliîtqui Tue-
rai ujoituus, liyatus pedes el luaniis is^slitis, cl fa-
ciès illiiis sudarioerat ligala. Dixil eis Jésus : S*d-
viteeuni» et sliiile abire. Mulfî crgn r!i Judipis^ qui
leucianl ad Mariaiu el Martham, el vidorani qua:
fceit Jisus, crediderimt iu eum* (Joun, xi, 1-45.)
(I7| l>ieil<* |iusilbHimis : Corluflauiiui, el urdilt:
l'Uiere : eece Ueus vestirr ullioneiu adtïuret reiri-
Luliouis : Dcas ipsu véniel, el Sidv;ilut vos* Tuuc
aprtieulur oeuli c^ccoruiu, et aurcs suidoj uui pate^
Ijtinl. Tuuc Sîdiet sieul ecrvus claiulus, ctapeita
crîl liujîua muUiruui : nnia seiss:e si;ul in deserto
aqii;ie, el toriialib in seliludine. (fsc xxxv, i.J
LAZ
DES MIRACLES.
LAZ
20
pur^ fhi défunt. Or, H/iillic aynut appris étiiit un ilos convives. Une muU'Ui !e<le Juifs
que Jésus Tient, court h sa rcncrmlre, et
ïouiIk* h ses (lieds : Seigneur, lui i]it-*'lle, si
roiis ntiez été ici y mon frère ne serait pas
utorr Maiê je soi» que présentement tnétne
Dirtt T^tt$ accordera tant ce que vous lui
dr :, N'était-ce pas cJire : Scij^uour,
jn ^ : <ic ressusciter mon frère ? Jésus
réj^oud : votre frère ressuariirra.
Marthe iusisle : Je saislnrn.tlïi-vMe, quil
msuscilera au temps de la résurrection, ait
iernUr jour. Alors le Sauveur énonce rù
qu*ji est : Je snis^ dit-il, ia résurrection et la
rir\ eotume s'il eût dit : c'est moi qui res-
sEitscilc et qui doune la vie. Quelle lémérilé
de ii arroi;er un f ouvoir si grand, s1l n'est
ims ren%o.vé de Dieu î disons plutôt qnelle
folie de se dire la résurrection et (a rir, s'il
n'eiit \ins Dieu. Mais il }>ar!e selon la vérité»
cl révénement va jusldier ses divines pci-
roïe^i. il rencliéril encore» alin d*éclairer la
foi de Marthe : Celui nui croit en moi, quand
même il Mcraii morfy vivra: et qitironfpte vit
€( croit €n tnoi^ ne mourra jamais ; croyez-
tùHi tria T Oui^ Seifjneur, ré[)ond Maiilje,
je trais queutons êtes te Christ, f'ifs du Dtca
tirant^ gui êtes venu dans ce montie. Profes-
sion de foi pareille h celle de Pierre» et qui
contient dans son laj ouismelou! le symbole
(fu chrétien.
Cepen<lanl Marie vient à son tour adres-
ser au Sauveur la même prière : Seigneur,
lui dît-eîl'^, si vous aviez été ici, monfrêrc
ne serait pas mort. Témoin des larmes de
Marie et de celles des Juifs, Jésus frémit
et se trouble. Il deniando : où ravcz-vons
mis? Seiqneur^ dirent-ils, venez ri voyez.
Alors Jésus pleure, sanctifiant ainsi les larmes
des hommes, et se montrant homme luî-
luème, revêtu de toute notre faiblesse à
Li réserve du péché.
De là» il va au séjiulcre, commande qu'on
fûlève la pierre. Seiqneur, s'écrie Marthe,
k mori sent déjà mauvais, car ii est la de-
puis quatre jours. Celte olservaiîon si naïve,
mais si naturelle, révèle une mort incontes-
tahie, Nevousai-je pas dit^ repart le Sau-
veur, que si vous croyez, vous verrez la
ffhire ae Dieu T Levant ensuite les yeux au
cicU il fait une prière à son Père, et loi
rend ^rilce, afin de faire f*nnn«iître au peu-
ple qu*il agît [iar la [luissancc de Dieu,
H que c'est Dieu qui l'envoiu. Sa prière
fiftîO, il crie h liante voix : Lazare sortez! et
à fituiant le mort apparaît ayant les pieds
il les mains liés de bandelettes^ et le visage
enreloppé dun suaire, Jésus commande au
mort comme s'il eftt été vivant» et le mort,
qui ne Tétait déjà plus, s*em|iresse d'obéir.
Or, cette résurrection n*csl |ioint appa-
ronle seuletncnt ou iiassagèrc, car six jours
ivant la Pâque» Jésus at:cepta un repas dans
lu maison de Mail lie et de Marie» et Laztire
f!"' V r;irt, îsiÎE sur le 1' chapitre, l I",
Cul * ei 804.
I ui Jésus f\\]h cjecnmnt ctim furits : et
cil -K eu m, ilixii ci : Tu crcdis iu t'iliuni
Dii ... -4 .ii'iil aie, €1 difcil : Qmîs est» tlouiiitc, ut
y vinrent, non-seulcmcnt pour Jésus, mais
aussi jiour voirie ressuscilé. Et les princes
des prèires résolurent défaire mourir Lazare
une seconde fois, [larce qu'il était cause que
plusietirs abandonnaient la Synagogue [*our
croire en Jésus-Cbrist.
Le miracle est donc incontestable, ou plu-
tôt entièrement coos!até pour tout le monde,
amis ou ennemis. Jésus est donc visible-
ment l'envoyé de Dieu, le Messie» connue
lui-même le déclara h la samaritaine et aux
Juifs qni rintcrrogeaienl.
2" Ce miracle prouve en mfime temps la
divinité do Jésus-Christ.
En clfet, nous lisons dans le pro|îhète
Isaïo que le Messie sera Dieu. Une vierge^
dit-il» concevra et elle enfantera un fils qui
sera a pu e t é Em m a n ttel, o u B ic u avec no a s,
PIu^ lom, il ilérrit ses qualités (18)
« Un ]îeLit enfant nous est né,etun filsnousd
élé donné... 11 sera appelé Admirable, Con-
seiller, Dieu» Fort, le Père du siècle à ve-
nir, Prince de la [laix. »
David l'avait aussi a|>pclé Dieu, au psaume
XLIV, que presque tous les rabbins enten-
dent du Messie, etfjui ne peut convenir qu'à
lui : « \'otre trône, û Dieu, subsistera dans
les sièiles des sièrles, et le sceptre de Té-
quilé est le sceptre de votre empire.
Aillenr>, David ai>pellc le Messie *ott ^*t-
gneur, Jéhmah. « Le Seigneur a dit à mon
seigfienr, Asseyez -vous à ma droite» jusqu'à
ce que j'aie réduit vos ennemis à vous servir
tîe marcbc-pred ((is, CÎX.) & C'est Dieu le
Père qui tient ce langage h son Fils ; et plus
bas : « Je vous ai engendré dans mon sein
avant Taurorê {Ibidem J) » Expressions qui
sit^nitlent liltéralement que le ]Messic sera
Fiis de Dieu, non par création ni ]»ar adop-
tion , mais I ar nature; en sorte (}u il
réunira en sa jîersonnc riinmanité et la di-
vinité; en d^auîres ïcrmes, qu'il sera Dieu
et hum me tout ensendde.
Or, Jé.-us a déi laré ouvertement et h di-
verses reijriscs» qu'il était Dieu.
Croyez vi)us au Fils de Dieu, dit-il à l'a-
ve ugle- né, qui lui avait reniJo témoignage
devant les jiliarisiens après sa gnérison,
(Adui-ci répondit: Quel esl-ll, Seigneur, afin
auf je crotf en lui f Jésus lui dit : Vous
le voijez^ et c\'St celui-là même qui vous parle.
Alors il répartit : Je crois^ Seigneur; et se
prosternant, il adora (19).
Peu après nous voyons le Sauveur s'ex-
pliquer |dus clairemeol, s'il est possible,
devant les Juifs. Je 5/u*, dit-il, fe bon pas-
teur^ Je amnais mes brebis, et mes brebis me
connuisae ni ^ comme mon Fcre me commît^ et
comme je connais mon Père, et je donne ma vie
pour mes brebis. J'ai encore a autres brebis
?'ui ne sont pas de ce berçait: il faut que je
vs amvnc : elles tnlendront ma voix ; et il
cml:irïi in ciim? Eldixil ci Jcsiis : Ki vidisli mm,
cl riiii l(ij|iiitur iccuni, ipseest, At ille nM i Ci'cdf>,
Ooinin*'. Va i^rocidctis adt^ravil eum. (Joan, is.,
17
LAZ
DICTlONN.vmE
LAZ
ntjGura (junn troupeau cl <jnun paaieur,
Mon Père m'aime, parce ifue jf^ d<inne ma vie
pour la reprendre de nouveau. Prrsomu' ne
mêla ravit ^ mais cest de moi-même que je ta
laisse : fai k pouvoir de fa /amer» et fai le
pouvoir de la reprendre: parce que (elle est la
valante de mon Père (2Q).
Ce tU^fours ayant eansé de la division
erilre los Juifs, [ihisienrs lui ilirerïl : Si vous
êtes le Christ, difes-le nous ouvertement, Jé-
sus ré|>oodit : Je vous le dis, et vous ne me
croyez point. Les œuvres que je fuis rendent
têmoiijnaqe de moi. Mais vous ne me croyez
pus, parce que vous ti*àes pas de mes brebis.
Mes brebis entendent ma voix : Je les con-
naiSf et elles me suivent. Je leur donne fa vie
éternelle^ et personne ne les ravira de ma
tnain. Ce que mon Père m'a donné est au-des-
sus de tout^ car personne ne peut ravir ce qui
est entre les mains de mon Père, Or mon
Père et moi nous sommes une même chose (2Î),
Par conséciuent une nit^'me e^ssent-e, une
même divinité , ou, en d'aulres termes, on
mèniù Dieu.
Les Juifs comprirent si Inen le sens et la
l>ortée de tes f>aroles, qu'ils (irirenl des
1>ierres pour le k|iidor, .sous j^réteïte qyll
dasphémait. Mais Jésus leur dit : J'ai faii
pfusirnrs bonnes œuvres en votre présence
par la puissance de mon Père : pour laquelle
de ces œuvres me lapidez-vous? Les Juifs ré-
pondirent : Ce n'est point pourattrune bonne
œuvre que nous vous lapidons: mais à cause
de voire blasphème, et parce quêtant homme,
Vùus vous faites Dieu, Comment osez-vous
dire, repartit Jésus, que celui que le Père a
êanctifié (^22) et quH a envoyé dans te monde,
blasphème^ parce qui! a dit : Je suis le Fils
de Dieu? Si je ne fais pas les œuvres de tnon
Pêre^ ne me croyez pas. Mais si je les fais, et
ni vous ne vonfez pas croire à mes paroles^
croyez à mes œuvres , et par elfes vous me
connaîtrez^ et vous comprendrez que mon
($(î) Ejîosiim paslm- bonus : vi cogiiosro moas, ri
€ogrtti!ii:iri)l nii^ mca;» Sifiil iiovtl me PatiT, l'i e^o
a^uosco Palivin : t*t nnriiiairi ihcïïiii poim pm o\i-
biis iju'is* lil ali.is ovcs habi'iii f]ii:i* non b*int c\ Une
«vili : cl titns nimrlet mi* aililiit(»iv, el vocerii iiioam
aiiHt»4!iil, vi lii»t II (in m ox'ûe, el un us pnslor, Pmpler-
Cîi me «liligît Palcr i)Uia o;^o pniH» :)iiiumm nieain,
ul item m su main rani* Ni'irio loliit cam a me : sed
i'\^o pono ram a mpipso,el palrslalrm ïialn^î pr^noir-
di i^am : cl p«leslaU*ni Ii;i1m*(> iieiiim sumcmli eam :
Hoc luaiidaium acccin a Faire lueo. (Joun. \, il-
18.)
(il) Circumiledcnint crgo emn Jiulri, fl dicc-
banl ci : Qiicni*>qiic anîmam rm^Uant itdltt? si lu es
CtirÎ5lU8, die iiobis palam. Ik'spomtil eis Jir^us :
Lotpior vcdMs, ri non cicdilis, opora (|u;l' Ci^o facîo
iu noitiiiie I^atris moi, Uivc tesiimoiiium pcrUiloiit
«te me ! scil vos non crédit is, rjuia ncni eslis ex ovi-
bus mois. Oses iiio^t vuceii» iiieain andiunl : eL t*t;o
€c»gm»sco eus» et SCfpiunlui' me : el e^o vilam a'irr-
nain du ei$ : el mm pr^rihinil iu atmiium, el (iimi
rapicleas (pnmpiaiii de mauu mea.Paler meus quod
dedil milii, majus oriiiiibiis esl : el itemo pfitesl i a-
pcre de iiiatiu rairis riicî. £go cl Pîticr uiiuiii su-
mus. {Joan, %,±\-'A\,)
<42) ï> une saiietillration sulislnnlielle, qui esl la
divimlv du Verbe, à laquelle bou liutuanitc c^i unie
Père est en moi ^ et que je suis en mon
Père (23).
lin elTi't, au commencement^ avant toutes
idioscs, était fe Verhe^ et le Verbe était en
Dieu, et le Verbe était Dieu^ écrit I at)ôtro
bien-aimé. Il était en Dieu au eomnsence-
inent, comme son Fils consubsUintiel et co-
éternel» son image et sa parole. Toutes cho-
ses ont été faites par /tn*, et rien de ce oui a
été fait nu été fait sans fui,,, et le Veroe de
Bien s\'stfait chair^ et il a habité parmi tiows;
et nous avons tu sa gloire, dit le uiftnie apô-
tre ; sa q foire comme du Fils unique du Père,
étant pleine de y race et de vérité {^h).
Or ce tlouble témoignage de la parole et
des œuvres du Fils unmue du Père n'écinle
nulle part mieux que dans la résurrection
de Lazare. Jésus y agit en clfet comme J
l'envoyé de Dieu et comme Dieu. S'il prie ■
comme homme son Père de l'exaucer en cette ■
circonstance, s'il Jui rend grâce, cesl pour
lui allrîl)iier la gloire du miracle comme à J
son jtrincipe ; car H n'a d'autre ai tion que ■
celle que son principe (le Père) lui conimu- n
nique. 11 dit être lui-môme la résurrection
et fa vie: et en preuve, il ressuscite ou re-
donne la vie à un cadavre inanimé déjà en
putréfaction . Donc Jésus est Fenvoyé de
Dieu ou le Messie j donc il est Dieu lui-
ni^me» étant avec le Père une même chose^
une même essence divine.
Niez le miracle, si vous voulez, niez l'E-
vangile qui le rapfiortc, niez tous les mira-
cles de lanteur du christianisme; niez Unis
les proJigcsqni se sont opérés depuis les
ajiôlres jusou'à nous. N'admcltez rien de
certain sur la terre; car rien n'est mieux
établi que rautbenlicité dxîs fails dont nous
parlons, et qui sont tellement enchaînés les
uns aux autres, qu'en nier un seul, c'esl les
nier tous à la frds ; mais en fin de compte, ■
où arrivez-vous après toutes ces néiJ;ations? ■
Au néant nour vous, mais pour vous seul;
car nier n est pas détruire , et tout ce que
persnnnellemeiil ; ou, si l'on aime mieux, dune
saiiitelé essentielle» qui lut esl enmmuuiquéc étiT-
n<*ttenicnl par son Pèie, comme Feiilend saiul Au-
gnslin*
(^3) Suslnlenuit erf^o boid^s Jifd.ui, ni lapiiîarenl
eum. Respondit eis Jésus : .Mu lia liona njKTa nslcn-
di vobîs ex Paire rnco, proplrr quodeoriim opus me
lapidalis? Resptmdcruhi ci Juda-i : De bonn opère
llei faclMscsl* et noji patest solvî S*rip(uia : queiti
Paler sanelilicavil, et misii in nuindiun, vos diei-
lis : Quia blaspbcmas : quia dixi. Filins l>ei siaiiT
Si n<m taeio opéra Palris mei, oolite i:r(Hlere mihi.
Si auïeui facio et si inilii non nillis credere, ope-
libus eielile, ul eo^n<>sealis, el eredalis quia Paier
tu me eblj vl ego in Paire. {JvfUK n, 31-58.)
(^2f) lo m'ineijtio erat Vriiutm, el Verbiim crai
apinl IK'um» ri Dens eral Vei-lium Onriiia per
ipsiiui far la smil. el sine ipso fatlum esl uîhil cpiod
fâcluui est , El Verbum caro taelum esl, el ba-
bilavit in nobis : el vidinuis gloriain ejus, yloriam
qna&i unigcniU a Pâtre plctium giali^c el vciilatis*
f/onn. 1.)
/,AZ
DES MIRACLES.
LAZ
vous aurez n;6 n'en subsistera pas moins*
Si, au contraire, vous ôtcs convaincu, ne
résistez pas; et pour que votre conviction
ilcvienne une foi véritable, tMcvez la prière
(le voire rœur vers le Père des lumières, de
Bi vieiil iDute grilre exr cliente t^t tout don
Irfail, et diles-iui : Sehjneur , faiic^i quv je
DuBosc, curé de LîUiaire.
La résurrecliou de I^/.iire est une des
preuves juritliques îesplu&coiivaincaiilcs de
M religion chrétienne. Sans doute Févéne-
merit n'est rapporté que par uo seul témoin ;
luais ce seul témoin en vaut mille, par les
rirainstances mômes qui accom|ragneftt son
rèril. D'abord il s'agit d'un fait puhlir, ac-
rompli en présence d'une grande ville, sur
lequel, i-ar conséquent, il est inq^ossilile de
rien inventer, ^ans s'exposer à ôlre aussitôt
démenti publiquement. Ensuite il s'assit,
non pas d'un fait miîiimc qui a (m rester
inaperçu, mais d'un fait majeur, de naiure
k produi re un i m me use rv i c n i i sse n i ej 1 1 . Q u o n
ji'ifnag'ue donc TelTet que produirait à Paris,
liar exemple, la résurrection d'un mort opé-
rée dans un cimetière, eu présence de la
muititudc; nous einplo vous ce niûtîi dessein,
iiarce cjne c'est ndui Jont se sert révangé-
î^le. Qu'on s'imagine le ridicule dont se
couvrirait l'auteur qui inscrirait dans une
histoire de la capitale un pareil évérrenienl,
en le donnant comme réel , quoiqu'il fût
purement imaginaire e* tic soi» inveiilion*
En troisième lieu, il s'agit d'un fait contera-
lïorain, dont une larlie des témoins sont en-
core subsistants.
On admet cîiaque jour sur la foi d'un
iMîul historien des récils beaucou[> moins
ia1hentic[ues, pourvu que l'auteur soit
grave, la narration vra!scmblal4e» et que
révénemenl ne sorte pas de Tordre naturel
(ie reui dans lesquels il vient s'encadrer
sous la plume de \ auteur. Or c'est pi'éri^^é-
inent ici le cas dont il s'agit, L\iuteur réu-
nit tou.s les litres au respett de la [ o^lérilé,
sa narration roule constamment sur des faits
d'un onlrc extra-naturel, el en outre elle
est d'une simplicité, d\inc candeur appa-
rente, à laquelle il est diiïkile de résis-
ter.
On TïP, saurait imaginer quel genre d'in-
térêt ranrail déleriuiné au mensonge j rien
ne peut faire soupçonner la fraude.
Sans doute il j a une grande ditTérence
entre les événements purement humains dont
Tensemble forn^e ce que l'on est convenu
d'appeler Phistoire civile et politique d'une
nation, et les événements d'un ordre divin
sur lesquels repose rédificc de la religion,
La iliscussion relativement aux premiers
n'intéresse que les savants, et le plus ou le
moins grand degré de vérité du récit n'im-
porte guère , et n a pas de graves consé-
qucnces* il n'en est pas de même des se-
conds. Les détails de la guerre ûq^ Epigones
(Î5) La seule ricgaiion positive, absolue ilcs fi*its
,^i 5i*r>'Cïil tic base au ctirisliiinîsïiie, csi m'tit-étrc
"' " de Dupuîs, dans son Orit^inc des cuha ou
ou de l'expédîtiondes Argonautes ne m*imé-
resse que faïblement,ctj'accorde d'autant plus
volontiers ma confiance à Técrivain qui m©
les relate, qu'il ne réclame pas un acie de foi
de ma [lart. Mats s'il en était autrement, ob î
alors aussi ce serait autre chose; je com-
njencerai.< par lui retirer ma c/m/ïfmce, et ne
mettrais lias les armes, qu'afij es une dénions-
tration qui n\e laissât sans réplique. Ce se-
rait autre chose encore, si cet acte de foi
devait entraîner des conséquences prati-
nues, restrictives de nia hberté de vuuluirt
cie penser et d'agir. La foi religieuse est la
prison ûi^s intelligences : rien en derà, rien
au delà. Il n'est donc pas surprenant que
les intelligences impatientes n'aient essayé
d'ébranler l'édilice, ou d'y ouvrir une issue
pour recouvrer leur lil>erté. Tout }' a été
employé, la force cl la ruse. Mais la ruse
beaucoup f»lus que la force, caries murs de
ledince résistent, liien Jie sert de nier; une
négation n'éliranle rien ; mais il y a quelques
clmnces d'échapper par le moyen de la ruse.
Le christianisme entier ne saurait être
nié; les faits sur lesquels il repose ne sau-
raient Tèlre. Aussi ne l'unl-ils guère étéf25),
et la |*ïui>art des libres [lenscurs ont préféré
faire abstraction de la religion, et parler et
écrire connue si le christianisme n'eiislait
pas. Aussi tous leurs systèmes do philoso-
Itbic, de religion et de morale ont pour
i»oinl de départ une sup|iOsilion, et ta pro-
jiûsition toujours sous-entendue nu coui-
meiu ement de leurs livres est ue!îe-ci : Si
le cînisiianismc n'existait jias, ce que nous
allons dire serait la vérité.
Le fait particulier dont nous nous occu-
pons n'a donc pas été nié, quoiqu'il ne re-
pose (jue sur le témoignage d'un seul au-
teur. C'est que ce témoignage, infini meut
grave, n'est [k'is de ceux qui se détiaignent.
CVst qu'en outre, il est appuyé par une tra-
dition 'constante, qui remonte à *Jix-huit
siècles, c'est-à-dire ju;-qu7i Tévénement lui-
môme. De sorte que l'Kvangile exotique le
culte traditionnel rendu h La^re, a Martbe
et h Marie; et la tradition conlirme TEvau-
gile.
Mais s'il n'a pas été nié, il a servi du moins
de prétexte à des chicanes. Pourquoi, a-t-on
demandé, les trois autres évaugélistes n'en
parbmt-ils pas? Faisons observer d'abord t]uo
le silence d'un ou de jdusicurs ailleurs n'in-
tirme jioint ce qui est affirmé [>ar d'autres. Pin-
suite, si saint Matthieu, saint Marc et saint
Luc ne font pas mention de la résurrection
de Laxare, c'est pcut-ôtro [uirrc qu'il était
encore vivant au moment qu'ils ecrivaieiit
leurs évangiles, cl qu un sentiment de déli-
catesse, t^cile à comiuendre, les a rcli'iius;
cnmnic un sentiment pareil *levail plus lard
retenir saint Jean, h Pendruit tks prophétres
du Sauveur concernanl la ville de Jérusalem
Saint Jean avait vu Ja ruine de cette viUc,
vr.iRc siipcrbc tPalisurdiic ei
raison.
de dcdiîn éû toute
LAZ
DICTIONN
les
\inE
LAZ
a^
il ne crut pns roïivenal)!c ^Jc rappeler
aienat'tvs qtii rivaient annoncée.
Les ôvaiii^éHsles n'écrivaient pas pourd/-
monlrer, mins uni que ment [JOur narrer. Ils
ûG se (H'oposaicnt pas île convaincrez tuais
iïinstrnîre, Au^^si ont-iïs fait un ihoix tians
la vie du Sauveur, êl nVinl-ils r^ïpporté que
ce qu'ifs fjîil jxi'^é coiivena!)le dans les li-
mitas fpi*rls s*élaîent Irarées; ils nous en
8venis,si*nt cux-inûnies. Le temps des dé-
mon s t rations u'élaït fvTs enrore arrivé, [mîs-
f|ua les faits, toul rércuts et i-lairs conjine
la lumière du jour, îi*étaient pas contc^sté'î.
S'ils renioatraient do ro[iposilion, ils sa-
vaient la vaincre par un autre genre de
prouves heau^'Oiip iilus démonstratives qu'un
raisonnement pîiilusophique : ils opéraient
un niir«irl«. Us disaient, f<jmme Pierre aux
îuagisU'als qui iiraiciU la divine mission de
Jésus : (^e!^t rependant par sou mmi que
nous avons guéri tout h l îieure cet honuoe
que vous vovez lîi devant vous, et que vous
i^nvei firen avoir été iiiriruiejus([u'à(e jour :
in hoc h te ndstat coram voltis sauHS, On Itieu
comme Paul à Barjesu : Homn»e plein tle
iiiécljanrcié, vous ne résisterez pas inqm-
nénient h la vérité ; vous êtes aven;^le, et
vous demeurerez [irivé jionr uu temps de
la lumière du jour ; Eris cœcttii^ non vidcns
êolcm ujif/tie ad (empas.
D'af^rès ia traflition des premiers siècles
chrétiens, ï^zarc véa^ut encore environ
î rente années, ou môme plus, après sa ré-
surrection.
II tant noter qnc si révani;étiste saint Jean
n seul rapporté le miracle île uetle résurrec-
tion, saint Luc nous entretient des relations
de bienveillance, de iannliarîté res|»e( tueuse
et d'hosjn't.ilité nui existaient entre Jésus-
Chri.st et fa fannlle de La/are (â6).
Dans l'impossibilité de rejeter lefait, il o>t
des incrédules qui ont voulu, du moins, en
détruire la fiortéc. en Texpliquant d'une ma-
nière louto naturelle : La^are n'élait pas mort,
disent-ils, mais simplement en léthargie.
C est le système en particulier des exé^ètcs
rationalistes. — Fort bien ! mais la dillicnlté
augmente, cdk» devient insurmontable. D*a-
bord rKvan^tle dit positivement qu il était
mort, et tontes les apparences intiinsèqucs
e\ extrinsèques sont celles (i'une mort réelle.
Et il faut avoir bien de Tesprît pour s*a[K*r-
revoira fiait soi, dix-hnit eenis ans après
lY'véucujent, d*unc chose qui échaj4>a dans
le temps à toute une famille, à une multi-
tudede témoins, amis ou ennemis, aux |>ba-
risiens jaloux de la gloire du Sauveur, à une
ville enlièrc; ou nue grande fatuité pour
oser le «lire. Encore si les Juifs du ternies iJu
Sauveur avaient été des btupides ou des
barbares, dc.<î ignorants nu des idiots; mais
riiisloire et les monuments nous les pré-
sentent sous un aspect diiféreul. Supt^oser
que Lazare était simplement en léthargie,
c'est adïneltic que lu Sauveur, alors h une
grandp liistanec du lieu, savait d'avance que
îi.dladic aboutirait de lasorlej qu'il en pu
(25) Voy. Lue. s, â8.
connut le terme i^ point nommé; qu'il au-
g;ura la fin de la crise h jour et h heuro
lixcs; prit >es dis[>ositions en conséquen<*e,
et arriva lï propos. — Cela étant admis, nous
demanderons h notre tour, si une (elle
Stîience et une telle pénétration ue ])rouve-
raient pas autant qu*un miracle en faveur
de celui qui les aurait eues; et alors co
qu'auraient ^agné les adversaires du mi-
racle?— IMais ce serait supposer que Jé-
sus-Christ, qui parla de mort réelle et de
résurrecttfin, qui [ilenra avec la famille la
mort de son ami, qui invo^jua en présence
<le tout hï peujdè la toute-tmissancc de son
Père, pour en obtenir nn miracle, on [dukVt
pour |)rt' parer les sj^ectaleurs à celui qu'il
allait accomplir, fût un fiislrion, un lourl>e,
un méprisable comédien, c'est-à-dire jeter
l'injure et le déii h dix-huit siècles chrétien>,
en tui'^mc temps que le blasphème à la face
de Tauteur du christianisme.
Mais trêve de suppositions tout à la fois
injurieuses et im(>ossibles; rcveuons à li
sinq4icité tiu récit évangélique, et |»ar elle
h la vérité. Le fait est évident, incontesta-
ble, et même inconte?^té en principe. Les
détails sont ceux d'une mort réelle r une
maladie la [irécèdc» la fanvillo du maîa*Io
s*alarme, elle fatl | art de la triste nouvelle
h l'ami le [dus cher, au inotedenr puissant»
au Sauveur entin. La moii arrive» le décédé
est porté à la sépulture, la famille en pleurs
reçoit les condoléances des parents et des
amis du mort, les sœurs se soustraient h
rcmpresscment des ïonsolateurs, et vont
verser des larmes solitaires anfirès des dé-
nouilîes do leur bicn-ainié, s'enfermer avec
lui dans le monument, s asseoir auprès de la
jfierre qui le dérobe h leurs regards. Tout
est consoraioé depuis quatre Jours.
A la nouvelle de la maladie do son ann\
le Sauveur réjiond nue de ces uaroles hu-
maines, olfrc une de ces consolations La-
naîcs, qui apportent un peu d'espoir, c^uoi*
r[u elles ne signi lient rien par elles-n\èmes :
la ujaladie n*est f>as mortelle. C'était h
rtiomme qu*on s'était adressé, c'est rboinnie
qui répond. Lazare ne devait mourir eu elfct
ipie d'une manière transitoire. Bien n'em-
péchait le Sauveur tia se transjiorler de suite
h Bélhanic, et de rendre la santé à son ami,
ou même de la lui rendre sans quitter le
lieu; mais il avait mieux à faire, il voulait
lui rendre la vie. La maladie, la moif, la
résurrection ciUraient dans les desseins de
Dieu.
ïj)rsqu'enfin le sacrifice est consommé,
lorsque le moribond a rendu le dernier sou-
pir, le Sauveur en [prévient lui-mômc ses
açiôtres, spontanément et sans détour, La-
zare est mort, leur dit-il; je m'en réjouis à
cause de volls, parce que la merveille dont
vous serez les témoins, vous fera voir qui je
suis, et vous croirez en moi; allons le res-
susciter. — Allons nous aussi, se dirent li^s
apôtres, dans cette Jmiée où on veut le la-
allons-v mourir avec lui. — La cir-
LAZ OEJ MÎ[L\CLES.
ntn>tAnre esl solenni^lle. D'un vùié la iris-
trv^c cl les larmes, de Tûulre rhéruïisiue du
ilévouciuent.
Jésus arrive; il parle vagucmc^nt de rt^sur-
rertion, comme pour en insinuer le ûés]r.
Lps 5iEurs du mort n*(j$ent \ms doman^lcr
un si prrrrnd miracle; re|»en<laiU elli's insi-
n dément h leurlouruno prièrt^ï^ei-
gf <^nt-eltos, vous avez h votre dîspo-
îîiîfion ië loute-ijuiisancx^ divine; î>ieu vous
iccanlerare que vous denuindcrez. IHcu vous
Qccordera! rc ii'éimi f»a,^ assez; le Simveiir
vanl/til un arte de foi i>Ius ex|>lii'ile. IVlais
moi, dit-il, moi, qui suis-je donc, ne suis-je
jwis la résurrection el la vie?
Cefieodant la foule était allenlivc à Ton-
Ireiien, des émotions diverses y circulaient ;
les uns s'allendrissaient sur l'amitié (jui
ait uni le mort et le vivant, les autres lai-
enl oi>server malignentent que son pou-
foir de lliaunialmi^t*' lui avait fait tleiaut
d'une manière bien fdtjieuse en pareille cir-
constance.
F.nfin l'acte de foi que le Sauveur atten-
dait est prononré : Vous êtes h Chriat, fifs
dtt Dieu rivant. Dès lors, (4us d'fiésilaïiou,
le miracle va s accomplir. Oluz la pierre du
sépulr-ro, dit le Sauveur, nonobstant les oli-
Sêrvâlîons de Marthe, qui vent Teini-A* lier
4*4ïnirer, à c^u^e de Tudeur [irésuinée du
Ipulavre. Le Sauveur n'ira (>as au mort, ro
'fera le mi>rl qui viendra h lui vivant. 11
rapfpeîÎG, il lui commande; el Lazare .-qtpa-
riilt auiE veux de la multitude; il ai^fiarall
avec son'linccuU ses bandelettes, ses liens,
sca suaire; il faut le débarras.ser de tous ees
objets, |Our qu'il puisse se mouvoir et s'é-
lorgnrrdu lieu de sa sépulture.
Mais romment esl-il venu du fonrl de la
grotte aux (»ieds du Sauveur? Far un autre
nnrat'le peut-être, mais trop miinuiè auj^rès
du jTeiuier nour avoir été reuiar([uc,
Quoi qu'il eu soit, la foule n'aurait pu
néiiétrer dans le tombeau, |M>ur (onstater
Jélal de morl du décédé; c'est le mort lui-
ijiéme qui vient le ïake constater devant
elle. Ainsi tout se nasse avec solennité» à k
lamière, sans aninages el sans mystères.
Tout s'accomidit avec lenteur, maturité;
cliarun a eu le temps de se [^réparer, tout le
monde a pu regarder a pleins yeux.
t^.e n'était [.ourtaiit pas encore assez. Tous
Ic^ amis de la iaunlle bénie n'élaîcnt pas
Irrdsents en ce jour; ils seront réunis à un
est in de réjouissaiH e que les sœurs o (fri-
ront au Sauveur h rinelques jours de liV Us
y vieuthoid, moitié par pul!tessc et juir une
Yérilalileaiferlion, moitié jiar curiosité, pour
VMir un mort rossusi'ité : ils boiront, ils
mangeront, ils converseront avec lui, ils se
f»keeront près de bîi, ils le tnticïieiont, et
ih auront en face celui qui lui a rendu la
TIC,
Ainsi donc le miracle de la résurrection
est constaté de visa [lonr la famille du moit,
jiour les amis, les curieux, pour une foule
«e jj«*rsonncs étrangères à tout sentiment de
liai ne ou d*amilié envers le resiuscite et
ceux qui le touchent de près ou de loin; et
ilN
54
par ecux-ci i)oui toute la ville de Jérusalem.
Il est si nîen toustalé, que personne tre
songe à le nier ou h le révoquer en tloute ;
les ennemis flu Sauveur eooqdolent plutôt
de laire mourir de nouveau Lazare, non en
îiaine de Inî-mémc, mais en haine de celui
qui lui a rorulu la vie. Ce dernier trait est
caïadérisiiciue. Il peut tenir lieu h lui .^eul
de toute argumentation et résumer tonte la
discussion, comme il la dot. lï nesl pas
nioins remarquable, que c'est /i dater de ce
jour que 1a niorl du Sauveur est résolue
dans le conseil *lu Sanbétîrin, et (juc c'est
en cette occasion que fut pronomée par
Caïpbe la fameuse sentence : 11 Tant mieux
qu'un homme meure [lour sauver le f>euple,
plut^^t que de laisser périr toute la nation.
Cet événement se rattache donc à ceux qui
le précèdent et à ceux qui le suivent ; il les
com|dète et les expliqtie.
Or, un seul miracle démontré, la religion
tout entière, nous disons la religion cailio-
Irquc, est démontrée, les déductions sont
faciles et la fireuvo irrésistible.
LENOltMAND (Matlemoiseile Marie-Anne)
naipiit h Alenron en 1772, d'une famille ho-
nnral)îe el re<;ut une éducation ilistinguée
dans la celèiue abbaye royale des Bénéliic-
tînes trAiençon. Dès son entame elle mon-
tra une «[ititude surprenante à saisir les
discussions mélapbvsiqucs et une grande
prédisposiiirui aux élans extatiques. Kn un
mot, dès Tûge de sept ans, son esprit obser-
vateur et une ardente ijnaginatîon annon-
çaienl ce qu'elle devait être un Jour. J\Uaisif
dît-elle trelle-mème, une sommtmbufe rrciV-
iee: [dusieurs jarédictions singulièies et cjue
révénemenl jiistilia, la rendirent en quelque
sorte Toracle de son couvent, lorsque bieiittM
un fait grave attira les >eux sur elle et lit
cnmiaître la faculté divinatoire dont ello
était douée, L'aï)besse du couvent d'Alenron
fut destituée, et c elle qui devait la remplacer
n'ayant été nounuée par le roi que dix-huit
mois anrès, les religieuses attendaient avec
anxiété la décision du monarque. F.a jeune
Lenormand |>rédil qu'une dame de la Livar-
drie fixerait le choix du fi rince. Sa j'rophé-
tio se réalisa; mais elle avait à cette éj oque
quitté dejmis six mois labbaye et était en-
trée au couvent îles dames de Sainle-Marie
flans la même ville, f^otir y continuer sou
éducation, et lli, comme aux Rénétliclines,
ses aperrus extraordinaires sur l'avenir lui
avaient fait donner le nom de la petite si-
bylle. Mme de La Livanlrie ayant apfiris, fors
de son installation, rétonoaute jtré lict ondo
la jeune Lenormand, l'envoya rbeicber pour
as.si>ler h la cérémonie, et y reuij br une
fonction d'honneur. Dans ce temps, il n'était
question en tous lieux <iue du 4lo< teur liall
et de sa doctrine, la jeune (ille lut, relut ai
sut bientôt par cœur les ouvrages ri u tloo
teur, mais ce n'était point as^ez; elle réso-
lut d'aller recevoir des leçons de la itoucha
même du maître. H demeurait à Londres;
elle n^avail f^as d'argent pour le voyage,
mais proiitant de sa science des nombres,
elle eut recours à une combinaison opproxi •
K LEN DICTION
malivc, mil h. \a lolcrie el gagna 1,2!00 francs
avec le miméro quY*Ilc avait choisi.
Gall raccueillil d'abord avLM^. l)ienveinance,
fiuis ensuite étonné de son langage insfiiré,
vim\ié des facultés qiiliidiqnait la tooforiua-
tion de son crâne et de sa iirudigieuso iu-
lelligence, il s'intéressa vivcnionl à elle et
lui prédit qu*el!e deviendrait la itreinière
inlhoiiissc du monde.
*Aumomenl où Louis XVI convoqua les
étals généraux, Mlle Lciîorraand , à (leine
Agée de di\-sc[it ans, s'énria coninic le
]iro|ihète des anciens jours : MmaîheurI
irois fois niallieur sur Ninive ï elle prédit
la rhule de la monarchie ; elle vovait, disait-
elle, dans SCS rêves d'inspirée, le clergé
dispersé ^ les couvents délroils » tes reli-
gieuses sans asile, et rahoniiiialion de la
désolation dans le lieu saint 1
KUe vint à Paris en 1790 et fut acnieillie
dans les meilleures sociétés, et consultée
non-seulement par ceux qui étaient efrrayés
de la révolutiuiii mais emure par ceux i(ui
en élaient les (>lus zélés partisans (27)» A
son retour, Hol»espierre, Saint-Jnsl, Marat»
Jléhert vinrent la visiter, et reçurent d'elle
de sages conseils dictes par rel esprit de
nïodéralion , de prudence et de franchise
(pj'on s'est toujours plu à rerojmaltre en
idie Mlle Lenormand osa [u'édire à ces
liers trihuns qu'ils seraient dévoi'és par
leurs fpuvrcs, »?t emportés euit-ni^uics
parla lourmcide révolutionnaire (28). Mais
elle n'ohéissait déjî^ }>lus aux seuls élans de
son intuition ; elle étudiait avec une grande
persévérance la science cabalistique el Fart
divinatoire. Ce dernier a, comme on le sait,
des hases régulières ei scientifiques, telles
que le soutnambuUsme^ te matinrtismr, fas-
(roiogic^ fa chiromancie ^ Ut plujHf}(jnomùnie^
auxquels les genethliaques joignent des pra-
tiques [dus ou moins altsurdes, dans le hut
de séduire le vulgaire. Ces sciences de vue
sont fort anciennes. L*Kgyj*te fut le berceau
de la [dnlosophie secrèle, elle s'y est pro-
ï»agée jdus que [sartout ailleurs, el c'est de
ton sem que sont sortis de tout temps les
nécromanciens. Dans les [►remiers tenqis du
christianisme, Celse opposait aux guérisons
de Jésus celles que |30ur quelques oboles
les charlatans égyj>tiens opéraient sur les
I»lâces pnbliques/et la (.rcmiére accusation
jiortée contre Jésus fut celle de magie.
Non-seulement les Grecs consultèrent les
oracles, mais ils reconnaissaient le don de
jTévision, d'intuition ou de seconde vue à
(17) A son retour, Mlle Loiionuainl avait nc-
ceplé la roiicliiiri cti: k'€Mici^ ;iupii\s (Pun vieittara,
artîeiit ro>alislo, M. *rAiHL'rval ne la SiUishOilL», i|iii
liahiUiil iu«' IlonciiT ChiVLilirr; iikiis r:«iniioii€e lic
iTUi qui vcnaicin lu cousu lu-r êtitil Itîîle, rino ptïiir
^tri^ pliiii libre l'Il^î se vil fon^v île quiUcr M. de la
SallS!^on(^ el \irti » ctuMir dans mv lûgemeni tt" 5,
\\\c tic Tournoi).
(IH) n*al»or(lfrappi»c<rhorretir«k ce qireHc voyait
itaii& SCS carier, Mlle Li^noriiitiiul avait lirsnë
a révéler a tes irms coiisullaïUs hîtir irîsfr; ik-s-
liriri!» M.iis eiHhi, pressée par eux, elle s*êcria :
« Tuisaue vous vmUcz le savoir, vous luourrez tuus
NAIRE
jdusieuis de leurs illustres citoyens; Socrate,
tlit-on, avait prédit les événements Jes jdus
im[»orlanls de sa vie. L on sait quelle était en
ce genre la réputation d'Apollonius de Thjanc
{Voy, lart. AroLLciMus.)
Chez les Homains , plusieurs grands
hommes ]^assèrent (JOur être doués du don
de divination. Tarite assure que Tibère et
Marc-Aurèle trouvaient prédire Fit venir et
extdifiuer les songcs%
Les Gaulois avaient leurs druidesses, leurs
alisonies^ et les anciens bistoricns vantent la
justesse 4ie leurs t^rédictioiis, « Elles sont,
discnt'ils, douées de talents singuliers •
connaissent l'avenir et l'annoncent aux
hommes. »
Lorsque la religion chrétienne eut entiè-
rement délrûné les dieni du j aganisuic,
les anciens oracles deviurent muets, mais la
science, ou lait de la divination et ù\ts pres-
tiges, se retira dans le sein des associations
secrètes, qni se sont maintenues si longtemps
sous ditrérents noms (loi/, Tart. (i?sosTiQ€Es
et riNTuoiïLCTJo^, pag, 73'7V),
Et maintenant, bien que les sciences posi-
tives aienl fait des progrès si remarquables,
ijue Tintelligence se soit dévelofipée, noui
ne sommes ]»as encore tout à lait insensi-
bles n\ï\ prédictions, ni incrédules sur
les laits qui nous sont antvoncés ; cela
prouve que de ttms temps el en (oi!s lieux
les hommes ont éfé anus du merveilleux, el
que toujours ils ont négligé ou méconnu
leurs i>icns présents pour courir après des
chiinères, ou rêver un avenir qui ne doit
souvent jtoinl se réaliser.
Pour en revenir h Mlle Lenormatïd, la
ldiiloso[iliie d'Hermès lui était devenue
familière j elle était initiée aui mystères des
anciens, et possédait les jn*éce(jtes"d*Aristf»le.
Elle étudiait avec soin la seienre des iNDin-
bres et leurs rapports avec Fastrologie,
et elle acquit une telle sufiériorité d*érn(Jition
et une reclitude de iugement tellement re-
nîarqoaldc , que I un eu floit déduira
natureîleuiCJit que celle jnslesse devait
laîder nlerveî!leu^emen^ tians son appré-
cia lion ÛGS faits à venir, par l'observation
des faits piésents.
Comme nous Ta vous dit, tous les jours, du
matin au soir, une foule compacie el inquiète
assiégeait sa porte* Les nol»Ies surtout ,
irapitoval4einent décimés ]mr la révolutiun,
venaient lui tlcmander des conseils p dc£
espérances pour Taveuïr.
Non-seulement les nobles, mais encore les
les Irois dans Ta nuée et de nui ri vIoUuite* » Puis se
li)uroant vers Mioat: i Pour vuirs, Mousietir, \oii!t
prémlcrcx vos drux rollt'gm^s, nn'.s le peuple ^otis
décrriH I .'1 des lioiiiieorsii!iViiis, eonum* jailis te ^ê-
ii;tl roriiain ni .icrordnil im\ nopejeurs ; landîs i|Ui*
ces nics^^ieiu's scronl à leurh iiiMaiils siqin^iiies tn-
sidt(.'s et maiidils par lu p«[u*lare. i f*cs èrlafs do
rire incrédules, nnm COnlraiiUs» art:ueiliirenl c«*s
rèvêlalions. Ccprniîant l'assassinai de Maral par
Charlotte Coidîiy dut faire rêilèt hir Sainl-Jusl vi
Ilobespterre. Ce dcniicr re\iïJi piusicnrs fois vislUr
la pvtlioiusse.
I
I
I
I
I
I
IXN
DES MIÎUCIXS,
LEN
S8
i
fsiTiLs turts et intelligcnlsaviiieiit recours h
i05 lumières: du donjon tle Viiirennes,
MîrAÎkcau lui écrivil [jour apprendre dV^flc le
lerrae de sa rafdivité, La belle et courai^ouse
princesse de Landiolle ûccourait, pleine
«reirroi, lui raconter vm songe épouvaniritilc
quelle Avait fait, cl où elle .se trouvait un
jiùuvoir d'un lioniine ljideux,ujeiiîirniit» fjui^
leci>r[«s laloué eoionie un i^auvaj^e, la sai-
siîJiail par sa niagnifuine clievelme en lui
criant : Préi are -toi h ujourir! Mile Leiïor-
mandt cjui |irùvil la lin cruelle de rinff»rlimée
princesse, til mille tentatives iimlile:» jiour
l'arracher h son alFrcux destin; car la pvlho-
nisse de la rue de Tournon ne se coiileriiait
|ias de prédire, elle cherchait encore à con-
jurer l orage , et cela souvent (lar des
di^r ' ifune hardiesse imprudente, où
c) I plus d*uiie fois et sa tranquillité
^:sn Vie::..
Dcuï jeunes gardes-françaises vinrent la
consulter; « Moïisienr. dtl-elle au premier,
aiTès avoir examiné les lignes de sa ntarn
lilaucLe^ fine et délicate, conmie Achille, (fuc
vous rappeler , vous aurez une earrii'Te
t*0urtc, mais glorieuse ; vous serez général
et vous mourrez empoisonné^ adoré cef>cn-
daot de vos soldats et de tous ceux qui vous
entoureroni 1 i»
Le jeune soldai lui sourit Iristemenl et
pâlit,
« Pour vous, Monsieur, dil-elle h l'autre,
vous serez due et mai'écliâl de Fiance ! w
L'un d'eux était Lazare Hoche, et Taulro
Lefeljvre, qui fut maréchal sous rEmjiire.
Louis XVJII, alors comte de Proverjte, et
fjui habitait le Luxembourg, vint la voir en
(juahté »le raiirm. On ijjnore ce tiii^elle lui
rév ■ i> le lendemaitî il quitlaiija France
au -iiop de SCS chevaux.
Au unlieu de la tourmenîe révoîu*
tionnaire, Mlle Lenormand ne déguisa [loint
ses svinpathies pour la cause royale, et elle
««dévoua ï^our sauver la reine; il y avait
plus que du courage, il y avait de la
irilé à le tenter, mais elle ne recula
devant aucune considération ; aidée de
Michonis « administrateur ûvs prisons,
elle pré|>flra tout pour Tévasion de la
reine; la noble princesse refusa, ne vou-
lant jias aliandonncr bes enfants; peu de
" ir» après, Mii'honîs fut destitué, et
idevîneresse conduite à la petite Force,
rstalion qui fut due non-sculcnjent h ses
itioiis avec Miciionis, mais surtout au peu
soin qu'elle prenait de dissimuler ses
affinions.
A la Petite-Force, Mlle Lenormand fut
r(H;ue avec enthousiasuie; elle releva le
coiirage *Jes (prisonnières en leur annonçant
la chute de Robespierre et la fin de 1ère
sanglante qui désolait la France. Le 9
ihermidor vint accomplir celte prédiction et
ajouter un nouveau lleuron à sa couronne
catAiIisîiuue*
Pendant sa ca[>livjté Marie-Anne Le-
normand sauva de Téchafaud Mile de Mon-
lansier , ex -directrice des tliéatres de la
cour; elle lui écrivil : « Mettez-vous au lit,
feignez d'élre malade; un changement de
prLson vous conduirait h la guillotine, nmh
vous l'éviterez et vous vivrez très-;1gée. »* En
efl'i^t, les I erKonnes qu'on transféra de la
Petite-Force h la Conciergerie nionlcrenl sïir
Téchalaud, et Mlle de Monlausier, délivrée
le 9 thermidor, mourut [n'esnue centenaire.
Dans ce même leiuiKs Mlle Lenormand
reçut uji fietit billet émané de la pri-
son du Luxemliourg; te billet renfermait
un ihcnic de naissance d afirès lequel on la
jtriait d'élahlir un horoscojic. ÏM sihyïle
prédit le prociiaîn veuvage de la consul-
taule; son mariage avec un homme extra-
ordinaire destiné aux jtlus hautes dignités,
puis en tin elle laissa (a-rter la |iossi-
hiïiié d'un divorce. Ce billet était de Jo.se-
pliine r29).
Joséphine fut d autant plus frappée de la
pré Jiclion de la proiihétesse française, que
dans son enfance la négresse ïlupriémie Da-
vid lui avait prédit que sou second mari la
ferait plus que reine.
Legendre, boucher de profession et mem-
bre ue la Convention naiionale, s'entretint
plusieurs fois avec Marie-Anjie Lenorniantl,
qui le bUlmail de ses fureurs, et lamena,
enfin, à un refientir sincère. C'était lui qui
avait fait l'horrible motion de c<mpcr en
83 morceaux le corps de Louis XVI^ et de
renvoyer dans les dépaitemcnts.
Hébert, Fauteur duPrre Jiuchcsne, devint
Fennemi et le persécuteur de Marie-Anne
Lenormand, parce quelle lui [crédit sa lia
déplorable; Danton, Camille Desmoulins
Bairère, madame Tallien, et soUs** le Direc-
toire, le chanteur G al-at, Barras jeune, vin-
rent la consulter.
Mais, pour le moment, revenons à laTe-
tilc-Force, où elle avait été rentermée :"
Trois semaines avant le 9 thermidor,
Mlle Lenormand, rendue h la libejté, re-
tourna dans son logement de la rue de Tour-
non, n*" 5, qu'elle haltita jusqu'à sa mort,
c'est-à-dire nendant cimjuante ans.
F^lle y étiolit, outre son bureau de divî*
nation, une espèce de librairie pour la-
quelle elle avait obtenu un brevet légal,
mais elle n'y débita jamais quescs ouvrages,
qui, du reste, furent noudîrcux.
Aussitôt ajjrès la cliule de Robespierre»
les détenus, redevenus libres, accoururent
chez la prophétesse, non-seulement | our la
remercier, mais encore j our chercher auprès
d\dlc des es|>érances d avenir.
Dans un même tcuqss, un jeune onicier
d'artillerie, dévoré d'andjition et d'amour
de la gloire, vint chez la prophétesse, con-
duit f»ar le général Liissallc, et aban-r
donna à son investigation celte main [uis-
sanle , que la devineresse qualilîa de
ixi'i Lr Uicme de naissance se con»pnse (le Tan-
koit, liu iitais, du ijiianticiiie de la loiïjsaiice; il iii-
[ii^ie M OD est ne le jmu' i>u U nuit, il donne Ic^
fïrcinièrcs IcUrcs «les nouis, la ville n a laie, la rf^u-
eiH* [vrcfmr, l^iuiîaial de clioix, celui que i*aii
liait, La tli"tiM|ne Tim distiiigur^ eU'.
59
LEN
BICtIONNArnE
LEN
4(1
chef-(l\euvrc declitromaiirio» et doiil elle se
plut è fciirndiiirc i>lus tnrd les lignes, les
resirainfcÊ, les raxetcs et les signes divers.
La sibvUe onnnnra que le cr*nsuUaiit ga-
gnerait des batailles, coiniucrrait des royau-
mes, ilisiribucrait des trônes et ôtounernit
le monde!... Mais elle termina cette bril-
lante î)rédietion par ces mois terribles : Jt
mourra m ejcil,
Mn|»ol6on fut frappé de eette propbétie,
et (piehpie temps après, avarjt son mariage
avec JOîsé[iliine, abreuvé crentinis» il lésolut
deqtiittor la Pranrc et t!e demander du ser-
vice an Siillan, Il envoya, à cet elfet, une
note h Mlle Lenorm;md, pour la consul-
ter. F.lïc lui répondit : « Vous tf obtiendrez
pas de passeï'Oit; vous joucn^z un grand
rôle en France. Uur dame veuve vous ren-
dra beureus» et vous parviendrez à un rang
h'èii-<5Jevé par son inllueiire; mars gardez-
vous d*ôlre ingrat envers elle; il } va de
voire buidienr et du sien... »
'rtmj<jurs bi sibylle nnrniande prévoyait
ledivnrre et le mal qu'il devait faire à Na-
lioléun.
Le mariage de celui-ci avec la veuve du
général Heauliarnais vint mellrc le sceau à
bi rëi)ulation de la propliélesse de la rue de
Tournon. Magistrats, guerriers, courtisans,
ienmie» du monde, renijOiraienl ses salotïs.
Des relations aussi élemlucs iiicttaieot
vite Mlle Lenormand sur la voie de Fa ve-
nir qui se préparait, aussi annonca-t-e!lû
h Joséphine Févénemcnt du 18 brumaire,
en Tenga^Tant à y jirendre une part active
pour set vtr son é|ioux.
Le 10 décembre 1803» la femme du gé-
néral Morcau étant venna la consulter,
reçut rFelle des conïidences |iro[ibéti(ines
dont elle ne sut point garder le secret. Peu
de jours après, Mlle Lejioi'mand fut ar-
rêtée et ronduitc a la [iréfecture de po-
lice, où elle subit un long iiUerrogatoire ,
pour Cire de là conduite en |*rison. Mais
elle s'en inquiéta peu, et annonça sa mise
en lil>erté pour le 1" janvier, h midi ; eu
elfet, le préfet de foliie Fouclié en signa
Tordre, le l"' janvier au [ualin.
Elle lui avait adressé le riualraîn suivant:
Si le |>rt»fiM vetit bien en ce timiin^nt,
Pur tni bieufiiti ec^niiiicticer cuiu* année,
S*il lu ouvre criRi» ce triste apjKU Icinctil,
Je lui prcib.s licua'usc ilcsUiice,
(Vendue h ses amis, Marie-Anne Lenor-
mand reprit ses occupations cbérics, sonte-
nae fuir José[i[iine, qui lui garda toujours
une tendre reconnaissance de la [iro[diélie
reruc au Luxembourg, et la consulta, .sans
interruption, dans toutes les circonstances
lie sa vie d*é[iouse, irimftératncc et de reine
décbue. Elle la défendit souvent contre la
colère et le ressentiment de Napoléon, lors-
que les prédictions venaient à dévoiler des
plans ou à contrarier les desseins du héros.
Le [>ouvoir étrange de cette feumie gônait
Napoléon, d'autant plus qu'il était forcé de
croire à 1 eiactîiude de ses prédictions, dont
quelques-unes s étaient réali>écs. Ln 1807f
cédant aux instances de Jôséî»liii:e, il hi^
avait demandé une consultation dans les
règles, mais il avait employé les précautions
les [ilus minutieuses pour que la sibylle ne
pût deviner quel était le consultanb Dans la
réponse, toos les événements de .sa vie, ses
goûts, son caractère, ses habitudes étaieitt
détaillés dir la manière là [ilus explicite*
Napoléon en fut frapfié, cl s>n souvint tou-
jours, La copie authenlifiuo tic cet horos*
co|)e, qtii est fort buig, l'ut déposée h la pré-
fectun:, lors de rarrestalion de Mlle Le-
normand, car le divorce prévu arriva; la
proleclrice devint impuissante, et le 11 dé-
cenibro 1809 , la sil>ylle fut de nouveau
arrèlée.
« Votre visite n'a rien qui n^e surprenne,
dit-elle au commissaire, regardez dans mes
cartons, et vous verrez qu'il y a quelques
joutas que je [U'cssenlais viqre venue, » Ln
e(ret, Tarrivée de la police chez elle y élarl
annoncée.
Klleaida ellc-mÔme les agents dans la vi-
site domiciliaire qni oui lieu, plusieurs ma-
nuscrits et objets d'art furent em[iorlés. Le
commissaire mit tout sous les scellés, et
emporta h la prélecture quatre voL in-k"
traitant de la science pbysiognomonique de
Lavater, et neuf grantles caries malhé-
malitjues ou tables des logarithmes.
Mlle Lenormand fol mise au secret, |
Cette seconde anxvsintion, non-seulement
ne lovait nullement étonnée, elle s'y at-
Icndoil , mais elle en savait le motif. Le
28 novembre 1809, elle avait donné à José-
pbinc revplicfltïon d\in songe, et lui avait
annoncé que le samedi, 16 décembre sui-
vant, le divorce s'accouipliraîL Elle subit
plusieurs interrogatoires dans lesquels idlc
mit plusieurs fois son interlocuteur sur la
sellette, etavecun tel ascendant de supério-
rité, quelle amena le juge, chargé de l'in-
terroger, à discuter avec elle sur la science
bermélique ; elle lui lit avouer qu'il avait
lui-même la conviclioti intime de 1 existence
des èires surnalurelsct invisibles.
Comme le juge insistait .sur une ré-
ponse vague qu'elle venait de faire, elle dit :
« Ma rétîonse est un |»roblènje, que je nie
réserve de résoudre le 31 mars IHli. »
Dans ces singuliers interrogatoires, dont on
retrouve une |»artic dans lub Souvenirs pro-
phéliques (Vunc sUfijHe^ .Marie-Anne Lenor-
mand aurait clairement prédit le relourdes
descendants un grand roi de 181i à 1815.
lùdin, après douze jours, la silivlle fut
mise en lil»erté, le ilivorce était acconqili;
elle sortit gaiement de son cachot, fit par
écrit ses adieux à Foucbé, terminant son
é[iîlre par ces deux vers :
De vous ahncr *lc loin je m'iiii|w»sc li loi.
Mais de grâce, Maii&îettr, itc peusez plus à mou
Cependant un orcb^e d'exil avait élé
prononcé, mais Tinlluence de Joséphine
remporta, et l'Empereur parut ne jdus son-
ger à elle. Deux ans olus tard on la manda
L£N
1)ES Aim.VCLES,
LEN
42
ï U fïféfectiire et on essaya de 1 altat hcr à
Li police secrète : ua refus plein de dignité
répondit à cette tiroposilion (30).
Le retour des Bourbons augmenta encore
ta r' i m de la silnile et le nombre
lies > au caliinet ae la rue de Tour-
__ fol en 1814 qu'elle écrivit les Souvenirs
frwpkéitqurs (Tune SibifUe , ouvrage où se
reinarquenl une certaine profondeur do
tg^ et une grande justesse d'espril. Elle y
Jcll quelques fihrases sur les événenieuls
(ulors que Tavenir vint continuer,
Au^sf, ajfrès les Cent-Jours» ses adeptes
ù-n onl-ils de répandre partout ses
jift^i ^ si comidétejïient réalisées. Une
de ces i^hrases était telle :
« le foule un gazon qui croît naturelle-
mctit malgré Taridilé du sol ; j y cueille la
HùUtic an uiiliea de la rose des champs. »
El Ion sait qu*en elTet b violette devînt un
" ae ile ralfienjcnt au mois de mars 1815.
Pendant les Cent- Jours, Napoléon eut un
«tant lldéede rcxiler» mais il en repoussa
Il f*en*iée; quelque teuqis après, une bro-
< luire de MHe Lenorniantf, intitulée :
Anniversaire de Ut mort de Joséphine ^
«NScédét; le 29 niai 181V, et dans laquelle
r.iuieur reprochait à celui qui fut son époux,
iJe ne jioinl élever un monument à ^a cen*
dre, fut mise sous les yeux de Naijoléon,
♦|tii s'écria : « Elle est la seule qui m'ait fait
mnuallre bien récdlenient là i»erte que j ai
fjttel » et il resta longtemps rêveur.
Dans sa Sibylle au tombrait de Louis XîY,
Hs^çs Sonrenirs propkctifiucs^]a silnile fut
moins heureusement inspirée^ c^r elle pré-
dit aux successeurs de Louis XVI un ave-
nir de gloire et de bonheur qui ne devait
|»a$ se réaliser*
Ko 1818, eJlese rendit au congrès d'Aix-
b4l)ia|)efle^ et h ce sujet publia un volume
imitulé : Ln SibtjUeait congrès d\iix'h-€ha-
;/«//«; mais ce voyage lui oicasioniia mille
ennuis: le 18 février 1821, elle fut môme
arrêtée à Bruxelles sous la prévention de
iVrra waniée d'acoir des tntreiiens avec h
grnie Atitt^ déposséder h loupe magique, le
talisman prccieiix et une flèche d\ibaris^ ctc,>
cl d'avoir exercé son art dans cette ville. Le
tribunal ds Louvainla condamna à un an de
prison, mais le jugement fut cassé par la
cQur supérieure de Bruxelles.
Vers ce temps , Mlle Lenormand pu-
Mi« l4*$ Mémaires de Vîmpvrairice José-
phine^ OUTrage qui mérita Tapprobation de
tous les amis de cette princesse. Mais les
adversaires de Tauteur prétendirent qu Vile
fi*était qu*un prôte-nom, et qu elle était par
^le-uième inc^|>able d'écrire un pareil ou-
vrftge^Sans doute, lorsqu'on ne voyait Mlle
Lenormand que dans son cabinet, au
mtliett de ses tarais » de ses cabales, ctc.^
elc, etc., on pouvait la juger incaj>able d'é-
crire ou de parler sa langue avec pureté
et élégance; mais lorsqu'elle se livrait à des
discussions de haute philosophie, elle lais-
sfiil là son jargon cabalistique et catculé^
et Ion acquérait bientôt la conviction que
son érudition n'était pas d'emprunt, et
que chez elle Texpression était toujours
prompte et juste. Mlle Lenormand s'est
appréciée elle-même avec justesse dans
Ico quelques lignes suivantes : « On remar-
que dans mes écrits une originalité bril-
lante, quelquefois incorrecte; j'érris sans
art. La franchise oti , plutôt l^indtsrrétion
calculée de mes révélations» répamlroiit
toujours quelque iménH sur mes ouvra-
ges. »
I>ans la brochure intitulée, Vangeprotee-
tfur de la France au tombeau de Louis XVIII,
Mlle Lenormand ne fut nas très - bon
liropbèle, la faiblesse do Cnarles X ren-
dit sQSi prédictions mensongères : elle es-
saya iduiieurs fois de parvenir jusqu'à ce
prince ; mais toujours elle fut repoussée.
Elle fut ïdus heureuse dans la publication
de COmbrc de Cothrrine il au tombeau
d'Alexandre r\ Elle y annonçait distincte-
ment l'élévation du duc d'Orléans au trône :
* One ce bîau cedrus francus, frappé et trans-
planté iynclretid, de Phiiadefphiâ ^ voire
même dltaitû, et se retrouvant aujourdliui
alaise dans son natal \mys^ où chaque an-
née ï\ pousse de si beaux et de si vigou-
reux rejetons^ doit-il voir aussi se couron*
lier sa cîme, ou bien celte de l'une de ses
six mâles branches? Oui» certes, et m^me
Tun de ces jeunes rameaux doit aller rever-
doyer et fleurir vers Athenœum. »
Après 1830, elle fît successivement pa-
raître Le petit homme rouge au château des
Tmieries ; L'ombre dllenri IV au palais
d'Orléans ; Le manifeste rfps dieux sur les
affaires de France^ eiVombrt de 5* A, R. le
prince de Coudé à son/îlieul ieduc d\iumales
Dans toutes ces brochures, Mlle Lenor-
mand se montrait) comme toujours, zélée
légitimiste , et quelquefois même pour-
rait-on s'étonner de la longanimité du
f»arquetà son égard. Mais, du reste, sa voix
ut toujours luyale et franche , et Ton ne
peut lui reprocher ni dans ses actions, ni
dans ses écrits, d'avoir cherché à flatter les
puissants au jour de leur splendeur. Mlle
Lenormand, selon nous, doit dans tous
les cas Hve considérée tomme une femme
d'un mérite remarquable , d'une éru-
dition profonde et d'une conduite quelque-
fois hardie, mais toujours nleine de no-
blesàfi et de dignité, bi si elle sut habile-
ment exploiter le pem haut que l'esprit de
Thomme a pour le merveilleux, si les évé-
nements lui vinrent puissamment en aide,
avouons aussi qu'elle sut habilement s'en
servir.
Mlle Lenormand avait annoncé dans
plusieurs de ses écrits devoir vivre ringï-
quatrt lustres et un peu moins dune
i!SO) Uadftmc fie Staël elle-même consuUa Mlle lemkmam clic demanda ime audience ii Nftp<^lcoïT,
pfiiniand, i\m luî dil : * Vous mêdilrï une dé- aiiqucl cllu dÉ^pliU souverainement el qui Ve%ïh k
tchc dtiill vaus vous rcp-eiuiiei. » En effet, io Coppi'l.
DjCTIO.'VIV. t>£S MlAACLES^ II* ' 8
r,
LES
rUTlONNAlUE
LEî^
oiifinpiaâr^ rc qui lui (TomctUiit une imo-
deste cai rièro île n^nt viiigl-qualrt» ans :
mais en rela clic sY'taîl çraiidcmeiit Irom-
pée, car clla nioorut A TA^e tic sninaiitc-
doozetins, en 18V3. Elle ne sY'iaitduEin troni-
|ïée (pie de einquaiUc-lmit/ins IMais il est ar-
rivé son vonlde voiries devins les tïlos habiles
Uro dntis Favenir dos antres, écnonor roiii-
iilélenieni lorsnu'il s^agit de débrouiller
leur propre liortiïscope. Mlle Lerior-
mand mourut, iï est vrai, d'an acnident»
d'une 0[^ératioii qui ne réossil pas, et IVm
fiotirraît dire que sans cela elle eût (»ent-
être véru cent vingt-qnalrc ansî Mais^ coin-
ment la sihjllc n'avait- elle pas prévu
ratTcidcnt?
Des illaslraUons de tout genre, dans tes
lettres, les arls el l«*s sciences» acrora[ia-
gnerent son convoi el assis lèrent h son
service fanMjre. Des hommes de hante ré-
putaUon})nliliqae j iiarurent, entre autres
M. (iuizot, qui connaissait la sibj Ile de lon^
gue date.
Pendant plus de cinquante ans, elle avait
été en rapport avec les hommes les plus
éminenls, avec les princes, les ambassa-
deurs, avec les sommités delà France et de
l'Europe. Elle a été consultée par Marie-
Antoinetle, la duchesse d'Angoulôrae, M.
et Mrne Bernadotle» qui devrnrent roi et
reine de Suède, Ta hna, la |irincesse Adé-
laïde» le général Moreau, David, eic.
Le prince de Talleyrand loi faisait do
fréquentes visites^ et illui écrivit un jour
de sa main : « Illustre sibylle* to ne me pré-
diras donc que dei maîlieur? î *
Elle annonça h Madeuioisellc Kau^oort
que la ûu de sa liî^illanlc carrière ferait du
bruit dans le monde. On sait que les hon-
neurs de la séjiulture ecclésiastique furent
refusés à celte ftmieuse actrice.
Le roi de Prusse, Frédéric Guillaume 111,
se dé^juisa en paysan Dour prendre une con-
sultation, « Je siîis^ MadenioiselTe Jui dît-il,
un paysan sans souci : — Sans doute, Sire,
lui répondit-elle su r-loKdiamp, car le domaine
de Sans-Souci est à vous, »
Le prince Kourakin, ministre plénipoten-
tiaire de remjiereurde Hnssic, eut à Bruxel-
les la fantaisie de connaître Mlle Lcnor-
uiand : a Vous serez, lui dit-elle, dévalisé
j*ar des voleurs : ils épargneront votre vie;
)dus tard on vous pendra, et vous parvien-
drez ensuite aux [ilns hautes dignités : —
Comment 1 je serai volé, [lendu et |>uissantî»
et le prince éclata de rire. « J*ai dit,, Mon-
sieur, » répartit Mlle Lenorniand, blessée
dans son amour-propre. Le prince partit
]>our la Russie, des voleurs rarrèlèrenl
en route, s*erafMirèrent de son or, et lui
accordèrent la vie. Arrivé à Saint-Péters-
bourg, il se trouva jeté au milieu d'une
séditmn militaire. On le pendit; mais nar
lK)aheur la sédition fut] com[irimée sur-le-
champ; on coupa la corde assez à temps,
il fut sauvé et devint un des f-ivoris de
lempereur.
Nous ne rapr»orlons ces faits que pour
montrer jusquà quel point ^es prédictions
étaient souvent lucides, ex|>licites , et com-
liien la réalisation suivait (ïromplement la
];ro|diétic,
Mais ses rapports avec les notabilités dï^
jour et sa prodigieuse métnoire rendaient sfl
conversation excessivement intéressante
ses Mémoires posthumes, que sa famille se
propose de publier mieîque jour, seront
certainement le récit ni^toriqut* le (>lus eu-*
rieiix et le plus véridique sur répoune ac-
tuelle. Son énorme correspondance habile-
mont déjmoinée, soigneusement serrée et
mise en ordre par elle , est con>ervée f<ri>-
cjonsement f>ar ses !iériti**rs : elle se com-
jiose de jïlusïeurs milliers d'autograidios ,
parnn tesqncls se trouve une liasse de lettres
de Sainl-Jnst, llobesiiierro et des princi-
paux révolutionnaires. Ses ouvrages, (piel-
fprimnarfaits qu'ils soient dans la forme el
dans le détail ma! digéré des événements,
|irésentent cependant à l'histoire des nialé-
r aux sérieul, indispensables. On y trouve
parfois des aperçns cla-irs el lumineux, et
de justes ap]>réciatiations. Ils renferrnenl
en outre j mais avec trop d^emphase et de
dilfusion, la curieuse histoire de son art, dé
ses nerséeutions el de son contact avec les.
célébrités du temps. Nous avons aussi dV^lle'
plusieurs [nècesdc théâtre, el entre autres
une comédie hérorf[ue en trois actes, Lfs
français en Egypte^ que Foufhé, ministre
de la [lolice générale, ïit censurer narce qtta
Fauteur mettait ces paroles dans ïa bonclie
de Bonaparte : « Je rentrerai en France »
et je ne déposerai les armes que lorstiue la
république n'aura ï>1us d'ennemis. »
MlleLenorraand avait une croyance invin-
cible dans son art, elle firétendait recevoir
des conseils du génie ArieK Elle se tira il les
caries à elle-même; le vendretîi était son
jour de préililection, el elle usait alors de
tout lapparcil de la devitïation. Mille i rai ts
de sa vie [irouvent la sincéi'ité de sa convic-
tion, ,4insi un jonr, lors de Lt [»rouiic>re in-
vasion, ayant une forte soumie h ea. Ircr, et
ne sachant ?i qui la confier, elle la renrit
entre les mainsd*unc personne qui lui était
nrestiue inconnue el, simplement parce (pm
les cartes lui avaient a [i pris que celte somme
lui serait remise fidèlement; ce qui arriva.
Elle apïjrit aus^i par ses ivartes h mort defl
son frère : tout à coup elle se mit à pleurer^
abontlammenU commanda iles liaoits de
deuil, La nouvelle nen arriva quequariTnte-
huit heures après, M
Dans ses consultations, Mlle Lenormankl"
laissait de cûié tout charlatanisme, tout cos-
tume fanlasti(|ne, elle portait une toque,
réminiscenctr des modes anr'ienrics , fiuisl
une robe de soie garnie de fourrures etij
hiver, el de dentelles en été. Elle avait plu-
tôt Tair d'une femme du monde aimable etl
bonne, que d'une femme pro[ihétesse. ex-J
centrîque, ou d'une p}thonisse dont Tciffl-
taiion épouvante.
Dans son intérieur elle était douce et
d*une grande simplicité; sa ménvun», ^il
riche de laits, rendait sa conversation caiw
livatile et d*un intérêt puissant
LEN
l>t:s MUIACLES.
LEP
lé
ildt^ ce qui honore le [)lu<^ le iioiu de
'le ï-cnormand, c'est bien moins .sot» snvuir
reKjriise bonlé de son vomr. Toujours
(Ile se plul à prodiguer les conseils de là
iiison à ceux qui les réclamaient, et aux
infortunés des consolations de toutes sortes,
E)Ie fut pour les malheureux une consola -
irice et une aniic. Elle ne se I)ornait pas k
détoavrir les plaies de l'âme, elle clierifiail
k\es cicatriser i>àr de bonnes et insinuantes
paroles. A combien d'âmes désolées oV
! l-cJIe pas rendu le re|ios et respoir.
U Combien de fois n'a-l-elle pas employé les
■ trésors amassés par son liabileté h sécher les
■ larmes de Tinfortune et à soulager îe nial-
■ heur 1 De.< familles entières ont eu lioù do
^P» (L. Boyëldieu d'Acvig\y.)
NouH n'avons rien voulu retr&ucher de
f«tlebiogr<9f>hie conforme aux mémoires de
la cétèl>re sibylle et presque entièrement
étrile t»ar eîle-mÊmc, parce qu'elle neint
tonte une époque, trop souvent considérée
au (»oinl de vue exclusif de ses grandeursou
les tunui qu'elle fit. Mais on est bien obligé
de raltâltrc des prétentions delà devineresse
) lesprit pTO|)liétique, lorsqu*on vient à
ronsidérer que sa parole est seule garant des
ses succès en ce genre, et qu'aucune dfî ses
prMiclîons n*a été publiée qu'après Tévéne-
itienL 11 fsl trop facile de dire après le fait
Aeeompli, et surtout ai-rès que les acteurs
ne s*>nl ni us là : « Je 1 avais annoncé. » En
voyant les nombreux insuccès dont ses
écrits rendent eux-mêmes témoignage» on
reste convaincu que son art consistait uni-
*jiiem<>nl en une grande habileté. Ses relations
um - avec des pcrsoniios «le loutraitg
et - con iition, la tenaient au courant
i!e ce qiii se |>assait et de ce qui se prépa-
rait. Scsamis alRdés la iirévenaientde la vi-
site des grands personnages. Pour le reste,
elle essayait de le lire dans la contenance et
sur les visages; elle savait si bien la manière
défaire parler, quelle ne lardait pas à se
tfouvcr au courant de ce qu elle désirait sa-
I?oir. Alîn de donner plus de solennité h ses
oracles^ elle s'habi fiait d*une manière fan-
tastique et bizarre. Elle faisait de Talectryo-
niancie le premier jour de la lune, de la cap*
iromande» art d'interroger l'avenir dans une
goutte d'eau » le vendredi; et pendant ses
grands et solennels nréfiaralifs, son œil in-
ve««tigateur essayait oe lire les secrets cachés
au fond des cœurs. Mais parlons desesVevers :
Elle était très-faible dans Tait de deviner
les éiiigmes; on en trouve des preuves nja-
Hifestes dans ses jWmoires sur timpératrke
éphinr.i. U, p,35, et dans ses Lettres et Mé-
^^jires dt VimpéralrictJùMénhbie^p, 197, le t-
ïjtî 17*. Après avoir dit qu'elle fut avertie par
son esprit propliéliriue du moment de la mort
de son amie, rex-inij^éralrice Joséphine,
elle avoue, tiuelqnes pages plus loin, (]u elle
se disposait a aller lui rendre visite, quand
elle en reçut la nouvelle, le lent'îemain de
l'événement. Elle adressa, Ik la d-ite du 17
mars 1833* une lettre à Louis-PîiJUi*pe [lour
lui demander la mise en lilKilé de Mme la
diicîiesse deBerry,captivcàBlave.OrtSi elle
avait eti autant d'esprit prophétique, qu'où
à ordinairement de sens commun, elfe se
serait épargné une démarche qui ne devait
aboutira aucun résultat. 11 serait long do
com|»tcr les traits de ce penre» Et |^^K>urlai»t
elle tira les cartes à tous les grands person-
nages de la llé|)uhlique et de TEmpire ei à
une partie de ceux delà Beslauration; et c'é-
tait en [dein xix* siècle. Jl est vrai qu'on ne
croyait [las encore beaucoup en Dieu, ou
que l'on ne s'en occui>ait guère dans un
monde si superbe de ses grandeurs, et si
pelit par sa crédutilé* L. C.
LÉPREUX [Leur guérîson miraculeuse.)
La îè[ire est une maladie éminemment con-
titgieuse, contre laquelle il n'y a jainais en de
remède connu. Il en existe ÏJe trois sortes,
sansfparler de la lèpre des maisons et de la
lèpre des vêtements, dont il est fait nienlion
au livre du Léviiique : la lèpre farineuse,
ou elephantiasis ^ fa lèjtre scrofuleuse ou
rongeante et la lèpre tuberculeuse. Elle
existe loujotn*s en Orient, mais plus rare
que jadis. Les navigateurs l'ont retrouvée
parmi les insulaires de TOcéanie, et un ar*
chïpel assez considérable en a reçu le nom
û^ If es des Lépreux.
Elle provient de la corruption de la masse
du sang, ou la iiroduil peu à peu. L'élé-
phantiasis est guérissable, quand elle ne fait
que commencer, et qu'an emploie à temps
les remèdes, qui consistent simolement dans
les précautions que prescrit la propreté.
Moïse n'*en assigne point d'autres h celte
espèce de lèpre, qui est h [)roprement|iarler
celle de PO rient. Et il faut remarquer que
jiarmi les diverses i^rescriptions qu'il indi-
que, aucune n'est notée comme devant opé-
rer une cure miraculeuse ou divine; mais
seuiemenl comme des moyens de constater
l'état [Ans ou moins avancé de !a maladie»
afin de déclarer que celui qui en a été atteint
jtent être admis dans le commerce ordinaire
de la vie ou il oit en être exclu.
Dès les premières apparences, le tnalarlo
devait se présenter au prêtre» qui Jugeait
par Pinsjïection des symptômes si c'était ou
non un cas de lèpre, et dans quelle j>ériodw
était la maladie. S'il s'élevait quelque doute
dans Pesprit de celui-ci» ou si le mal élait
encore dans sa jtremière période, le prêtre
prescrivait les précautions de propreté indi-
quées, et lasé|iaration immédialedu malade»
Au bout de sept jours, il faisait alors une
nouvelle auscultation et i>ronom;ait une ex-
clusion définitive ou la reintégration du su*
jet dans le sein de la société, mais après
rotlrande d'un sacrifice qui servait de té*
moignage de sa pureté légale; il était rite
nmndafug ; ce sont les termesdelaloi. Si ce-
lui qui avait été chassé de la société venait
h guérir, il se représentait devant îe [irêtre,
et olfrail également le sacrifice, après lequel
il était réinté;j;rè légalement dansln viecom-
muae. Ces détails étaient nécessaires [fOur
faciliter l intelligence des passages de PE-
vangilc que nous allons rapporter.
La lèpre rongeauïe ressemblait en beau-
47
LEP
coutMlc clio.^es au mal de Nttples. Phisierirs
auteurs croicrU ni^tnc que relui-ri iic fut
qif une reerutiesceiirc jadis violenle et ^'niî-
ruMniiietU conlagieuse tic la lè[»ro. On sait
iin'il lit périr les armées dfï Charles Mil et
lie Lfiuis XII en Ilalic, ainsi qu'un nombre
iutali'ulal^le (Htaiieiis, cl qu'importé on
Franco, il tleviiU nécessaire ûq plarer des
gardes ànn \\ories des villes, pour éloigner
ceux qui paraissaient en ^tre atteints. Or
il ne faut pas croire qu'il ne se communi-
quait à laot de per.sonnes que |»ar suite d*un
eoniaclillicile, pas |tlus que la lè[ircpropre-
ntcnt dite, qui avait fait tant de ravages aui
sièi les précédents en France el dans le reste
de rKuropc.
D après fa loi mosaïque, lliomme exrhi
de la société pour cause de lè|vre, devait fia-
liiler dans les solitudes, porter des vête-
ments déchirés, se couvrir la bouche d*un
I>an de son habit, si quelquefois il rcncun-
Jrait des pcrsnnnes saines sur son chemin^
et avertir h haute voix qu'il était souillé.
Quicutif/uc ertjo tnacuhîas fuerit iepra^ et
grparaius est ad arbltrinm sacerdotis^ habe-
(nt veatimcntn dtssuia^ caput nudum, os veste
€on(erium^ conlaminatumac sordidum se cla^
mat/it, Omni (empore, quo leprosus est et
immundus^ soins habilabit extra castra (3i)v
Ce sont les précautions mêmes, avec un
redoulilemciit de détails minutieux, qu'on
euv|tîoya au moyen âge pour isoler les lé-
[ireux'de tout contact avec la société; nous
en dirons queluue chose en son lieu.
Le Sffuveur donna h ses disciples le pou-
voir de guérir les lé(»reux : teprosos mun-
dnfefSI*). 11 guérit bn-mème un grand nom-
bre (ic lépreux; on neut flu moins le con-
clure de ce passage ou il dit aux envoyés de
son précurseur : Allez dire h Jean ce que
vous avez vu, les aveugles voient, les sourds
entendent, les boiteux marchent, les lé[ireux
sont guéris, hprosi fmtndantur (32); mais
rKvangilo ne rappoile en particulier que
deux exemples de cette sorte degnérison,^.
Saint Matthieu raconte ainsi la première :
Jésuâ descendant de la monta'fne (après avoir
prononcé son discours sur tes huit béatitu-
des), fut suivi d'une (grande foule de peuplr.
Or un Upreus vint au devant de lai, et iui
dit en radorant : Seigneur, si voit» voulez^
TOUS pouvez me quérir. Jésus étendit la main
Ters lui, fe toucha, et lui dit : Je le veuT ,
soyez guéri: et aussitôt in lèpre fut guérie.
Et Jésus ajouta : Donnez-tous de garde de
le dire à personne; mms allez, montres-
{?»«) Vid. leviL mil, 44.
(31') Vid. MauN., X, 8.
<5*i) Vid, Mauh., %u 5.
t3i') Cil m an te m descemliss^^l de moule, srt »-
Ix siitil cutn lurbx tnult^e. Et ecce leprosus ve-
Riens, adorsibâl euriv illci^ns : lK>minc, si vis», potes
me muiKt;ire« ¥a etictideus Jcsiis nhtnuiii, tetrgil
eum dicens : VolOf rtiuiiibre. El rniiresliiii mututaia
est lepra ejus. Et ait Htî Jésus : SUh ncmini dhe-
ris ; scd vade, aslctule le SAccnluli, vi niTar imintis
ifuod pr£ce[nt Moy^es^ in ICÂlimouiuiii iiJiï. {Mutth,
lîih 1 4.)
(53) Vi(L Marc, i, 40; Luc. v. It.
\li) Hi bclurn rf>l, dam iret iti Jcnif^alum, triiris-
DICTIONS A me LEt* 4i
vous au prêtre, et présentez les offrande* que
Moisc a prescrites comme témoignage en pa-
reil ras (32*). Saint Marc et saint Luc rap-
portent le même fait dana les mêmes ter-
mes (33),
Saint Luc relate seul la seconde guéri-
son : Jésus se rendait à Jérusalem, dit-tl,
en traversant la Samorie et la Galilée ; or,
à son entrée dani un certain riilagc, dix lé-
preux accoururent au dfvant de lui^' et st
tenant au loin^ ils élevèrent la voix et dirent:
Jésus (notre) maUre, ayez pitié de nous.
Aussitôt qutl les aperçut il (leur) dit : Al*
lez vous présenter aux prêtres^ Tandis quili
étaient en chemin pour g aller, ils furent
guéris, Vun d'eux se vouant guérie retint
sur ses pas^ célébrant à haute voix les
louanges de Dieu, et il st prosterna à ses
pifds en rendant grâces: or c était un Sama-^
ritain, Jésus prenant aussitôt la parole, dit \
Kst'ce que tous les dix n'ont pas été guéris i
oà sont donc les neuf autres? Aucun nest
ret^emi célébrer les louanges de IHeu, si c€
nrst cet étranger. Puis il lui dit : Levcs^
vùu$, allez: votre foi vous a sauté [IHï),
Si on joint à ces faits la guérison niî-
raruleusc de Naaman par le ministôr*?
du prophète Elisée, les punitions miracu-
leusement ioïligées au roi (ïzias, h Giézt, cl
I^Iarie, sœur de Moïse, et ïu nri racle de la
main lépreuse de ce dernier, on aura tous
les miracles relatifs è la lèpre consigiiés
dans les saintes Ecritures.
Le:^ Juifs, dispersés par tout Funivers
après la ruine de Jérusalem, portèrent en
tons lieuv leur maladie n.itive* On peut le
supjioserdu moins en vovanl dans toute
TEurope et particulîèrenjent en France un
grand nomljre de téf^reux aux iv% v% vi*,
vn' et viif siècles, cVst-à'dire longtemps
avant les croisades, 1-e 21* canon du cin-
quième corïcile d'Orléans, tenu en ran5l1«
imposa aux évécjues 1 ohlî|^lion de visiter
(es lepfruT^ « et de les assister des revenus
de fa maison de TE^jUse. » L'histoire des
saints pcrsormages qui vécurent en ces mu-
nies siècles, présente un grand nombre de
lépreux miraculeusement guéris, soit en
vertu du signe de la croix, soit par un bai*
ser, par riin|)osition des mains ou fasper-
sion de Toau l*énile. Saint .AÎ.'ircoUf le moine
des tles de Naoteuil, auxtpieîles On a de-
puis donné son nom, était en grande ré^>u-
talion pour ces sortes de çuérisons. Le
souvenir s*en est perpétué jusqu'à nous^ el
iHal p*^r mcJiaiTî Sa m imam ci G:diLTam, Et cil m
ingrcdcrelur qiioiidam castHiiiui, ucciirrcriint eî
4LH:cm viri Icprogi, qui stelcrtnu a lortgo ; et k*ttk*
vcrimt v<>ci'm, ilicfiUcs : Ji^sti pnect»|>lnr, mlf^^rem
iioslri. Qu(>^ til vida, ilî\U : tte, osictxlke v<)s su-
rpriiutilms. Et tictiiiti est, ûmn irenl, tmnuhitk sutiU
Uiiim autc'in ei iflis, ut vitjit qnh irtitiidaius e&t,
rt^grcsRiis est, ciim m»gita vtKc magijïiicaiis Dcum.
IClcedJit 111 biit^m iiuie \)riks ejiis, gnitiiis a;:en$ £
vX liic er;it Saiiiaritatius, l(i:siMiiuk'jts îHJU'tii le«»at
di\it : Naiiiic ilccum muiKtali sunt? et iiovem irbi
•iinU? Non est învi^pttis t\nï rtNlirH, cl dard glanmit
|ii*ii, iiîsi lue atifmgrtin. Et ail îlli : Stity^c, vail^;
quia fidfïilualc î^ertiitii fceit. {Luc, ï\u, If-l!».)
É
r
LEr
DtS MlïlAtLÎ S.
LEP
30
)
I
la cérémonie pratiquée par les ri+is tic
France apr&sVieiir saiTe envers les srrofu-
îeat en est nn reste; car le lieu où ils ion-
t^r*^ tl abord, la chapelle de Corlieny,
nétail deTen» célèbre par les guérisoiYs
miraculeuses qui s y opéraient, que ilepuis
ïm 906, où les reliques de se saint, partout
suivies des lépreux et des scrofulouï, y
iiaienl élé transférées.
Maïs sur celte vieille tige, enfin épuisée
H languissante, les croisa*!cs vinrent gref-
fiTUîi nouveau bourgeon, rapporté de l*0-
rifnt, (^ui fit fjrotnptement de grands [iro-
grès, crst-à-dire de grands ravages. On
jjeut jugnr du nombre des lépreux au xir
Mèclp et pendant les siècles suivants par
ce^ deux seuls renseignements : d'abord
le témoignage de Matthieu Paris, aOirmant
qu'il y eut en Europe dix-neuf mille ladre*
rits ou hôpitaux destinés uniquement à re-
crroirdes léureux, nombre qui n'est nulle-
nn»nt exagéré, et ensuite les donations tes-
tamentaires faites par le roi Louis VIII à
deux mille ladreries de ses domaines.
Saint François d'Assises avait une ten-
dress.e tonte [particulière pour les lépreux;
il ne reroumiande à ses enfants rien tant
Jiielesoin charitable qu'il en fallait pren-
re. Nous emprunterons à son historien,
François Kmile Chavin, les détails généraux
([ui suivent ;
« La lèpre, a[irès les croisades, avait pris
un caractère sacré aux yeux de TEglise et
des fidèles; on la regardait génénilement
, comme une marque toute s|)ét"ie*ile de Fat-
k \mioiï divine (35)* Cette inaladio niyslé-
H fieose et inaccessible à la science iiuniaine,
H||Éit en vénération parmi les chrétiens du
HSrfen X2C ':iti). Le Clirist avait été annoncé
m mon no un lépreux franpé de Dieu
et huna. : . /i . et nous voyons daiis FEvati-
gileque quand sainte Marie-Madeleine vint
répandre de?* parfums sur les pieds de Jé-
*us il avait un lépreux |iour hôte (37"^) : le
)éf>reux Lazare était [>réseulé connue le
ivmb«>le de Tâme sainte. En un mot, le
Chri^^l avait tant aimé les lépreux, que les
laintH ont toujours travaillé à conmiérir cl
è conserver au fond de leur cœur (a même
affection» à montrer dans leurs œuvres le
même dévouemenL Un ordre tle chevalerie
sortit tout armé de la rbarité *alïndiquo
pour .soigner les lépreux de Jésusalcm et
(35) Xtn\ ruicetleiit ouvrage alïoman»! de M. Clc-
mi'til Btinilajio sur Ils sœurs de Cliiirité, et lii i^^a-
cJcuïT pi-odiidiod de M, Xavier de Maislre, iiUitu*
fcf : Lf L^pretij de la cité d'Àoste.
(5û) On irotive des coiisJdér.iiioits sur le symW-
M)« tnTsLti|Uc de la lèpre dans le bvre do Itlia-
ken-Maur contre le& hi\h^ cAn. tiT et 68^ pulilié par
^. lljrU^nc dans son Tréior dei Auei:dotei, Un-peu l
krê aus«î un tieau sfrnjon de saint Bernard putu le
kaipi ûe Pàtuies, t, 1, p. 905, tkblion de Mahillrm,
file PûHrre Untri, poème allemnnd du iiir siccïr,
0innDi»f.r par Ifnrtniann voit ènr Anr.
{3/) Ll n<»a putaviinus cuni rjuasi lepr<»suni, pi-r-
€U!^vinii a [leo «1 liumilinlutn. {Isa, tm, 4*)
(5T*» Ifif, llatth,, iwi, 6.
iZii) Coitr. Vttttfftui', can. il.
159) /// Couf. LHijftuncnH% aw, 585, eau. G.
de rurlerit; it avaii un lépreux pour grand-
maître. Kn Dcciilcnt nous (touvons recueil-
lir de prérieux et touchants exemples do
Ta mou r pour les lé[ireux. La comtesse Sy-
bille de Flandre, qui avait ac(*om[)agné son
mari Tbéodoric dans la terre sainte, ol>tint
comme utie grâce de rester à Jértisalem
dans rhospice de Saint- Jean rAumônier,
pour y soigner les lépreux. Notre saint
Louis avait nour eux une amitié loulc fra-
ternelle et le roi d'Angleterre, Henri III,
visitait souvent leurs hôpitaux. Sainte Ma-
rie d*Oignies se consacra à leur service.
Qui ne sait les beaux exemples de la cha-
rité de cette jeune Elisabeth de Hongrie, la
franciscaine, humble sur le trône, patiente
dans les atllictions et n ayant aimé de la
grandeur que le pouvoir de soulager les
pauvres? Qui ne sait aussi le sublime dé-
vouement de sainte Calberine de Sienne?
Elle fut atteinte de la lèpre en soignant et
en ensevelissant une lépreuse; mais bientôt
ses mains devinrent blanches et pures
comme relies d'un nouveau-né. Et sainte
Odile d'Alsace, sainte Juditb de Pologne,
saint Edmond de Catitorbéry n'ont-ils |»as
été des nu rai es d'amour pour les muvres
maiatlcs du bon Pieu? En on mot, r Eglise
se déclara lonjours Tamic et la |>rolectrico
iles lépreux , mais sa charité était (irudente.
Elle (irit tinit d abord iles moyens efliraces
pour emjièeber une contagion funeste.
Qu'on ait une très-grautlc comi>assion
[Jour les mailieureux , » disent les Pères
du connile de Lavaur (38), « qu ou les cm-
<< brasse avec une charité iTaternelle, les
w infortunés qui, jiar l'ordre de Dieu, sont
« rongés de la lèpre; mais comme cette
« uiaîailic est contagieuse, voulant prévenir
w le danger, nous ordimnons que les 16-
« preux soient séquestrés ilu reste des ti*
« dèles, qu'ils n*enlrent dans aucun liea
« inil'l*'"* les églises, les niarchés, les pla-
« ces, les liôlellcries; que leur vêtement
« soit uni, leur barbe et leurs ehcveux ra-
« ses; ils auront une sépulture particulière
« et porteront toujours un signal auquel on
tt puisse les reconnaitre. » Le soin des lé-
preux était spécialemenl contîé aux évèques
?39). Le pape Grégoire II ordonne h saint
Jioniface de ne pas j»river les Odèles lé-
|vreux de la divine eucharistie (iO). (m no
voulait pas leur ôter môme les consolations
(W) EpisL 15, cap. 10,— Le concile de \Yorins,an.
8i>8, ran, 51, prescrit la ineujc cbnsc. On Kaitait
eoninic les lénrcux ceux t\m etaienl aUeinls du nul
caduc, Vo}» la douzicnie Lettre du pape Zacliarie à
Bnriif:icc.
Qu'on nous permette d'ajout**r res quelrpn^s dé-
tails à cciu de noire auteur : UtUre ta eliaiH-Ke do
la Jadrr^fie, où le curé ilisait la messe toiiles le^
fois ([n\\ y conduirait nn nouveau malade, les kf-
p:eiix avâiiMit dans Téglise paroissiale un angle
enfermé par on g ni lape en bois. Ils y entraicnl par
une poile lréà-basM% qui les forçait ûc se courÉH-r
profuiideineijL Us entraient après et smiaienl avait^
Imil le inomliv. Ils a\ aient ui» liénitîer à paît, un cl-
nn'liérr ;i part, des iiisU nnienls à pari pmir l«* luù-
scr de pau cl h» Liininninioii, ipj'ib rcc+'^aieni aprci
le reste des lidelcs.
SI
ii:p
hutrwiincs, un lépreux u ûUni ftas s(^paré ilc
sa femme; ce lien intime du mariage, qui
(Je deux corjis nVn fail qu^iiii, était regardé
ranime aussi iridissoliil)le que l'union sa-
irée et mystique du Chrisl el de rEglisc
« Le cérémonial de la sépAration des lé-
j>rêux étail une des nlus touchantes litur-
gies ecclésiastiques* Lo prôlre, après avoir
célébré la messe pour Us infirmes (V2), met-
lait un surplis el une élolo, donnait de l'eau
bénite au lépreux, puis il le conduisait h la
léproserie. Il rpihortait en bonne patience
cl charité, en Texemple de Jésus-Christ el
des saints : « Mon frère, eher pauvre du
« bon Dieu» [lour avoir à soutTrir moult tris-
« tessc, tribulacion, maladie, méscllerie cl
« anltre adversité du monde» on parvient
« an ro\7tume do Paradis où il n*>' a nulle
« nialaJic, ne nulle adversité, mais sonl
* tous purs et nets, sans ordure el sans
t quelconque tache d'ordure, plus resplan-
« dissans que le soleil, où que vous irez
« si Dieu plaît; mais que vous soyez bon
•t chrétien et q^ne vous porliez patiemment
n reste adversité. Dieu vous en donne la
« grâce! car, mon frère, telle séparacion
« n*est que con»orclle; quant h Tesprit, qui
a est le principal, vous toujours autant que
• vous fûtes onrques et aurez [)art et por-
«1 tion h toutes les f)riéres de noire mère
« la sainte EKbse, comme si personnelle-
« ment estiez loiiê» les jours assistant au
f service divin avec les aultres, El quanl
« à vos petites nécessités, les gens de bien
m y pourvoiront, et Dieu ne vous délais-
€ sera point. Seulement prenez garde el
« ayez patience : Dieu demeure avec vous.
folante
pénible de son ministère; il prononçàil les
terribles défenses léj^ales :
t I* Je te défends que jamais lu n'entres
f en église ou moustier, en foire, en mou-
«lin, en marchier, ne on compaignie de
^ gen.s (U).
îâ* Jç te défends que lu ne voises point
m hors. de ta maison sans ton habit de ladre,
«afin qu'on te cognoissc, cl que tune voises
i point deschaux (k^).
' « 3" Je le défends que jamais tu ne laves les
« mains et aullreclioscd*entourtoi en rivage
« ne en fontaine, ne que tu x\'y boive!>; el
« se lu veulx de Teau pour boire, puise en
ft ton baril avec ion escuellc.
« i" Je le défends que tu ne louche^ à cho-
Âmen (h3), * Après cette allocution cou-
5, le t>rAlre avait 5 remplir la [)artie
DlCTlONNAmE
« ses que tu marchandes ou aeheple?, jus-
a qu'à tant qu*elle soit tienne,
« 5' Je to ciéfcnds que tu n'entres point eu
«^taverne. Se tu veulx du vin, soit que tu
« l'acheptes ou me on te le donne, fais-le eu-
« tonner en ton oariL
J«t 0" Je te défends que lune habiles àaultre
« femme que la tienne,
« 7*^ Je le défends que se tu vas par les
n chemins et tu encontres aucune personne
ff qui parle h toi, tu le mettes au dessoubsdu
« vent avant que tu respondes.
et 8" Je lo défends que tu ne voises jioinl
X par eslroite ruelle, afin que se tu enrontresi
« aucune personne, qu'il ne puisse pis valt*ir
a de toi.
« 9" Je to défends que tu ne passes par au-
<t cun passaige, tu no touches [)oint au
« puits, ne a la corde, se tu n a mis les
« gants,
« 10' Je te défends que se lu touches,
« enfanlSp ne leur donne aucunecliosc,
« 11" Je te défends que lu ne l>oives, rii
vi manges à aultres vaisseaux que aux
« tiens,
« 12^ Je lo défends le borro el le mangler
CI avec compaignie, senon avec méseaux, »
« Alors le prêtre prenailde la terre du cinre-
lière, el la répandant sur la tète du malade, il
disait : « Meurs au monde, renais à Dieu.,, ô
« Jésus, mon Bédemtiteur, vous m'avez formé
« de terre, vous nravez revêtu d'un c^^rns ;
a faites-moi revivre au dernier jour (46), n
« Ces paroles sont pénibles pour un horamci
qui a vécu au milieu de la société, et tjui
voit ainsi ses plus saintes atfections rom*
pues, ses plus nobles espérances détruites,
Aussi le lépreux restait sans mouvement, sf|
vie disparaissait "jiî avait alors quelque chnso
de la placidité do tréfïas chrétien. Le pcuplo
chantait : Conturbata suni omnia osm mea^
et anima mea turbata est raldt ; allcfuta,
5 0 Domine^ misericordia (ua super nos,
^ Et sahos noifac secundum mucrhordiam
(uam.
^
^
« Le prêtre lisait Tévangile des dix lépreux;
puis, après avoir béni l'habit et le pauvre
mobilier de la léproserie (Vl), il lui présen-
tait ainsi chaque chose. En lui donnant Tba
bit que l'on appelait housse, il disait: « Moi
« frère, recevez cet habit, et le vêtez en si
« gne d'humilité, sans lequel désormais je
n vousdéfends de sortir hors de*vuire maison.
« Au nom du Père, el du Fils/el du SainI
« Rspril. »>
« En lui donnant lo baril : « Prenez ceba-
w ril, pour recevoir ce qu'on vous donnera
*
i
(il) Voy. lin discret du pape AleTiandi*e ÏIL Une
IfUre de ce p.ipe à revenue de Lincoln, nous ap-
prend que l'on donnait des coadjuteurs aux curés
^ui éUienl aUcints de la lèpre.
(42) Réginald, archevêque de Reims, défend de
donner a cette cérémonie un appareil furiétirc, ai-
^enlon pleine de délicaies&c. (^oy. b. MautLne, De
nut'tffuis EccUtiw rititfus, L III, m.' s. de Sainl-Aubin
ft'Angers.)
Nous ajouterons encore que tians kaucoiip de
diocèses it j avait une messi^ proftu\
(iZ) La dernière partie do celte allocniioti est 1
rée d'un Hilticl de Reims, puîdié en 1585.
(41^ .VoHsnVf, tiïnnaslere; mnrchkr, faire,
(i5) V{)iif«, aitles ; d esc h aux ^ saiis chaussure.
Si nn ladn^ s'était écaritf do ces prescriptions, le^
peuple Vy aurait rappelé en le nialnieuanl vcrle-
luent.
{m E\ nitvati Eccteiiœ Catatmuu (Voy. D, Uai
TtxE, t. lïî, p. 512, in4<>.)
(17) Vnv, l>. Martèle, De antifinU Ecciesiœ ri*l
tUtuf, t. Ifï, p, IioL!,
LEP
DES MIRACLES,
tfîl
• pour i'ir rt% ul v(»us iléfciids, sous poinc iic
« ♦l^'vMiUéissciiicc^ de lioirc aoît rivières, l'uii-
« taines i?l puits commun.s, ne de vous y li-
« ?er en ouelque manière que ce soit, ne vos
-jdrajis, chemises et toutes autres choses qui
luraient louché votre coqis.»
Eq lui donnant la cliquette (4-8) : « Prenrz
lia cliquette en signe qu'il vous est d**-
i de jiarler à personne, sinon à vos
laLles, si ce n est ftar nécessité ; el si
|i"er besoin dequeltjnû ciiose, Li deiiian-
éifti AU son de cette cliquette, en vous
TiraiU loiu des gens, et au dessouhs du
tent. m
* Kn lui donnant les gants ; « Prenez ces
.gants, par lesquels il vous est défendo de
"[»a» lier cliose aucune à nk'îiu nue, sinon
Tre ijuî vousap[«irtierjt, et ne doibt venir en-
• Ire les nwiins des ;*u!treî*.
« Ea lui donnant la pannelière : « Ilece-
• vez celte jiannetii^re, | our y nrettrc tout ce
e qui vous sera eslargi par les gens de t*ien,
• el jureï souvenance de {U'ier Dieu lour
« vos hienfaicteur.*. i>
• Dn léi)reux devait avoir une tartarclle»
des souliers, des chausses, une robe de ra-
luelin» une housse, un cfiaperon de canieïin,
deuifiatresde drapeaux, un b^Tril, uneuton-
Bofr, une courroie, un eout*^l, une escuello
de bois, un lit OblolTé de coutle, un coussin
ri une couverture, <leux paires de dra|)S à lit,
une hache, un escrinfermântàclef, une talde,
une selle, une lumière» une pacllc, une ai-
guière, iU'S escuelles à njaiii^ier, un bassin, un
jhjI à cuire la chair (W)/rauscès objets gros-
siers étaient bénis et sanrtifiés f^ar k\s j triè-
res de TEglise. Le prt*re fjrenant le lépreux
par son vêtement llniroiluisait olors dans sa
ceUule. Il disa t :Uœc requin mnt in sœcuiitm
M(rculi;kic hnhitaf/o^ quoniam elei/i cam (V9*).
Fuis, en face de la porte, on plantait une cniix
de bois, ft laquelle on aUachait un ironc i>our
recevoir Taumôneque le t*èlcriniîdèle dépo-
sait eu écluinge des («rièies du malade soli-
larrc. Le prôtrele [iremicr y dé[0,sait son of-
frande; tout le peuple suivait son escm-
|ile. »
« Après celle cérémonie, mêlée de tris-
tesse cl d'espérance , les fidèles rclour-
fiaieoi à régliso, précédés de la grande
croii procesâionnole; alors tous se (tros-
icrnaienl, et le prôtre, élevant la voix,
criait vers Dieu cette touchante prière (50) ;
0 Dieu loui-fiuissant, qui, [mv la pa-
ience de ton Fils unique, as brisé l'or-
Jueil de ranti(pje ennemi , donne à ton
» Kcrviteur la patience nécessaire pour
« supporter pieusement et patiemment les
« maux dont il est accablé. Amen, « Tout
le peuple répondait : ÀmetK Amen.
« Ainsi étaient séî>arésdela société les
pautrei ntatadcs du bon Dieu, Heureux s*ils
pnsséJaieni la vorlu et la résignaliou ; car
alors ils étaient dans tout le pajs consi-
dérés comme des iiersonnages très-élevés
dans l'ordre moraU Exilé sur la terre ,
privé de toules les illusions qui embel-
lissent la vie commune, de tous les aopuis
humains qui la soutiennent, lelat habi-
tuel du lépreux était une humble et douco
tristesse. Mais nous qui n'avons [dus la
foi , nous ne pouvons pas comprendre tout
ce que la piété céleste a fait pour la souf-
france, elle a posé des bienfaits jusou*à la
limite du malneur. La reliijion et la nn-
Inre sont des trésors de jouissances subli-
mes nour les membres de la famille humaine
que le monde a désbérités. Au moyen *^gc ,
on honorait un lépreux comme un conles-
seur de la loi; on iirévenait des noms les
plus alfeclueux cet homme que le ciel con*
solait mystérieuseiuenL L*Ami souveraine-
ment iidèle n'abandonnait pas le [>auvriî
niesel, et lui faisait éprouver une joie sans
mélange de trouble; tant il est vrai qc*e la
bonheur n'est que là où se trouve quelque
chose du ciel I »
Cette dernière page, sî pleine de la |x>é-
sie du cœur, respire un suave parfum dti
piété, mais elle ne contient pas la vérité loute
entièn^. Les lépreux étaient un objet dû
terreur, quelquefois de répulsion, aussi
souvent que de jneuse cliarilé. Los aumônes
étaient loin do suilire, là où il n'existait
pas de fondations, et il fallut souvent éta
idir des foires publiques dans le voisinage
des ladreries, afin de leurcréer des revenui
pour subsister.
Le:s mois indres et ladnrieM viennent du
nom estropié du pauvre Lazare de la |ara-
bûle évangélique. Les clia[>ellesde ces hos-î
pices étaient toutes, ou à f»eu près, 80u«
i*invocaLion de sainte Madeleine, eu souve-
nir tout à la fois de Torigine de la maladie,
qu'on croyait peu honorable, et des pen-
(liants voluptueux qui faisaient le lour-
uient dQs }»auvres allligés.
La lèpre disfiarut de l'Europe à peu près
partout |icndànt la durée du xv* siècle.
LJlBtJR MUlABiUS. Fastidieux recueil
de|)rédictions puisées à dilférentes sources,
concernant le rovaume de France, Tempiro
d'Allemagne, les'atîaires générales de 1 Ita-
lie et en particulier colles de Florence, dtï
liomo et de Venise, dont la plus auciennn
édition est postérieure à 1 an Ijl'i-, puisqu'un
y trouve, sous la forme d'un entretien en»re
le Sauveur et sa Mère, une vaticination datée
de celte même année, 11 y a une seconde
édition faite à Paris en 1523, et une troisiè-
me faite à Rome en 152^. Ces prédictions se
rattachent toutes tle près ou de loin, du
moins dans rintontion du conqdlateur, aux
invasions de Cliarïes Vlll cl de Louis XII,
jlS) Pelil inîitrument UriiyniU dans le genre d(> Va
ownrllc ou dos castauncUis, seivaul an Tiicnie
«IS3 ^ ' ^^^rt-'îcittks raiiH,r.'t;.l-à-*îiirjHH*r avenir.
rcHe: plus «^■xiirn^nHMtl tariff^rît*', snrU:
tfti«.,^„^,M iurs. Lt'prviii aà jaHunni turtttHlluHic,..
\fk de ««liwi Hobfrt^ nbté,} ijûmtiin ^ cainclolj
/inwsitf , cliappc formée ou manteau; rfrnpf aux, rpt;Uiii
inoneaux de linge i* nî;agLHriîSsnïc-m;iins; fouUe^ trni*
lil ; do Ik cùuite'jwitiic^ |or ((irrupiiuji do CQnitC\.
pititu^i- ; scftt\ siê'p'*' iI*î Imis.
iVX) Viii. INaL txwi, W.
(50) Voy, Hih(a΀ Ikmensef 1585.
LIB
DICTIONNAIRE
m
«jui donnèrent Jieu à lant île prophéties du
même genre, Paraii celles liu Liber mira-
bUis ^ les unes a^vaieiit eut pour /mteurs dçs
pronostiqueurs décèdes ilepuis plus ou
luoins longtemps; les autres avaient éié com-
posées pour la<:ircon.slance. Dire que les évé-
{lements ne justifièrent aucune délies en un
seul point , et que la plupart sont demeurées
ïians application possime daîis Thistoire, c'est
énaetlre une proposition que le lecteur a déjà
jiressentfrc. EUes prooieliaient on général au
roi de France Fenipire du monde entier,
au monde une paix-Hniversellc, à l'Eglise
la conversion des infidèles, la restaoralion
des lieux saints, et un pape d'une sainteté
étnincnie, après lequel viendrait la fin de
toutes choses. C'étaient des vœux et des
espérances, bien plus que des prophéties;
lu société chrétienne entrait dans une de ces
«nnéescliiuatériqutjs de son existence, où le
changement s'opérerait nonr ainsi dire toul
seul , q^uand bien même les hommes ne s*en
inôleraient pas: le présent échappe, le ter-
rain man^^ue sous les pieds; les institutions
vieilles tombent en ruines; chacun dirige
des regards inquiets versTavenir; on croit
le voir, le toucher, on reconnaît ses formes,
on s'oriento pour y pénétrer plus sûre-
ment Ce n*était qu'un mirage, un reflet
du passé.
I! serait donc fort peu intéressant d'entrer
à présent dans de grands délatls sur ces pro-
phéties. Toutefois il on est une qui se drs-
lingue de toutes les autres par l'élrangeié do
sa ïornae et la hardiesse de ses allures^ cir-
constance qui ne surfirend plus quand on a
«u rerortnailrc son auteur, et sur laquelle
^attention de la France entière a été a)i(ieiée
h diverses époques, notamment en 17^, en
18ti, en 1830 cl en I8i8, parce qu*on s'i-
inajçinaît y voir la i^romesse d'une restau-
ration pfdïlique qui n\y est pas, et?i laqnelle
\q proiihète éiait loin de pouvoir faire allu-
sion. Vu exemplaire du Liber mirabilis
ayant été découvert à ïa bibliothèque natio-
nale en 1795, il se trouva une telle aûluenco
de curieux pour en demander coinmuni-
Oîtion, que le Oireetnire, fort peu rassuré
«ur favenir, en prit falarme, et tll mettre
sous clef le fameux volume qui était cen é
contenir à son endroit l'inscription ilu fes-
tin de Balthazar. Il était temps, car Texem-
plaire était presque usé; muis heureusement
ce n'était pas lo seuL
Nous renroduironsen français et dans toute
son étendue, qui n'est pas d'ailleurs fort
grande, ce morceau devenu curieux à force
de célébrité.
*t Moi, Jean Prôclieguerre, je fais assavoir
flu monde qu'entre les années 1V90 et 1525
l'univers sera en pvoie h dos caîamilés plus
grandes et j»lus nombreuses que tout ce
qu'on a janmis vu.
« En 1502 commencera la désolation; la
peste ravagera successivement toutes les
contrées du globe, et enlèvera près de la
moitié de ses habitants; Tépidémie durera
soixante-cinq mois,
« 1503, année de conspirations et de san-
glantes séditions: si les méchants no réalii
pas tous leurs desseins, rexécution de lears
projeis ne sera que ditVérée jusqu*à un autre
temps,
«c En 150^ ou environ, le plus puissant des
monarques, celui qu'on se plaît à considérer
comme le roi de tout fOccidcnt, sera vainct^
et mis en fuite; sa noble armée sera pre>que
délruile. Que de grands et puissants sei-
gneurs auront perdu la viel Et encore si ce
lamentalile événement ne devait s'accomplir
qu'upe seule fois! Mais il se renouvellera à
diverses reprises avant que la jmix soit ren-
due à la France, et le^ prince généreux pleu-
rera dans une dure captivité la perle de tous
les siens.
« En 1517 ou après, Taigle filanera sut
Punivers, beaucoup de nations s'assiéront à j
l'ombre de ses ailes* Il placera trois cou-
ronnes sur sa tète en signe de ses victoires [
et de son triomphe, puis rentrera dans soi^j
aire, [>our n'en plus sortir jusqu'à ce qu'il!
s'envole glorieusement vers les cieux. Ses!
aiglons se disputeront l'héritage. Mais «lorsl
les maux de roccident seront à leur comide;
car la captivité du roi de France aura donné!
lieu vers Tan 1510 à une épouvantable sédi-.l
tion; la plus grande paitie des proviuceit
demeureront dévastées par la guerre; d'af-
freux tremblements de Ici re at^lîêveront do,
tout couvrir de ruit^es ; la gloire rie la France '
sera changée en oi^probre; la noble couronna
des lis aura p^rdu son éclat sur un Iront
étranger et indij^^iic ; toul le monde appellera <
la paix à grands cris, et la paix ne se fera
jioiut; la magistrature elle-même sera de*
venue séditieuse; on n\mira parier que do
conjurations et de ligucî? démagogiques au
sein des cités; la confusion sera telle, qu'il
est im|)ossihle de s'en faire une idée.
tu Avant Tan 1516, le royaume de France,
envahi sur tons le» [loinls, sera soumis au
pillage, h la dévastation, à une ruine coni-
nlèle; ses chefs, frappés d'aveuglement par
la main de Dieu, ne sauront plus trouver^
d'armes pour le défendre.
K Les cités les plus belliqueuses et les!
plus puissantes tomberont au pouvoir do'
Fenncmi; toutes ces calaïuiiés et celles qui
devront suivre seront annoncées par des phé-
nomènes célestes; tout ordre sera interverti
par juste jugement de Dieu : les petits bouflis
d'orgueil et de méchanceté, ivres de colère,
prendront la place des grands; la majeure
partie de la noblesse perdra la vie; on la
verra pourchassée brutalement, exclue des
dignités et des emi>lois par une pojmlaec
qui ne connaîtra plus d'autre royauté que
celle de ses propres cafjcices, et que rien no
pourra fléchir; rien ne pourra étancher sa
soif du sang ées rois, des princes et des
nobles; elle se livrera è des pillages et h des
dévastations que personne ne réprimera, car
elle sera la maîtresse, il n'y aura plus qu'elle
au monde. Malheureuse FVance, il est dans
ta de.stinée d'en être la plus lamentable vic-
time! Ce sera vers l'an 1518, peu de temps
avant ou après; nn de ces événements déter-
minerif Tépoque de tous les autres. «
Lm
DES MIRACLES.
IJO
5$
• De gr/indfS f^rovincD.s, entrainécs par le
tijiTiîol lies révolutions, se <lonneront des
lois nouvelles, des constitutions nouvelles,
dios ne Voudront plus api^af tenir qu'à elles-
itiémes; maïs ce sera courir à leur propre
ruine. Les meilleurs remparts ne metlrnut
[»as les citadelles h l'abri du pillage et du
iwassacre; ils n'abriteront plus bieii'ùt que
des orphelins et des veuves. Que cbacun so
tienne en garde contre son voisin» car les
l'Isi' ' - » es voisins se pilleront et se dé-
j»iMi les uns les autres sans scrupule
H îH.ins iH>nle, le plus failde deviendra la
jtftvie du plus habile et du plus fort. Honneur,
futrie» bien f»ublic, vaines eiprcssions sor-
ties du langage, et remplacées p;nr «^elles
■'**-;oisme et d'intérêt personnel. La ven-
.^_ ace du Seigneur i'anesanli^^.sant cbaoïnj
jour davantage, deviendra de plus en plus
manifeste a tous les }eux : les Tur* s et les
Oitomaos raviront aux chrétiens une | artic
4e leurs possessions. Les Grecs envabij'ont
l*Otcident, et sèmeront sur leur pa^^sage la
«léf«$Ulion et la mort. L*Arm<5nîe, la Phrvgie,
li Dacie, la Norwége, subjuguées |>ar do
|(tti5^ttt^ ennemis y ne se relèvcronl [>lus
jatDais de leur apauvrisseïuent et de leurs
njîne*. Le Pô, le Tibre, le Hhône, la Loire,
inonderont leurs bords, et détruiront bs
et les villes; ce que l'inondation
^ irgné, des Iremblements de terre le
seront. Dévastations, pillages, ruines,
tlani les royaumes de Chypre, de Sardaîçne,
d'Arles; guerres affreuses et jusqu*à extino
lion d'une des parties belligi'^ranies entre
rB^jiagne et TAragon. Gascois aûl suo$\
iiUtnttl L ave a À :P : Yasconiay conjunctus
ni inim rum À (51), »
1 Avant Tan loio, le monde chrétien tout
Milier frémira d'é( mouvante et de regrets au
récit i!e Î3 prise et de la dovaslation de la plus
noi tés, de la belle et puissante capi-
**Alr urne de France. L'Eglise, soumise
dans tout luniversàdo cruelles et Inmenlables
]Krr»écutions, sera dépouillée de ses biens;
è$$ez heureux le ministre des autels qui aura
|m sauver sa vie, quels que soient sa dignité
et *oo ranç. Les lenifiles du Seigneur seront
profanés; Ta religion, réduite au silence de-
vant la haine et la fureur de ses ennemis
triomphants, ne fera jilus entendre sa voix,
• Saintes et f de uses tilles, consacrées au
tervicc de Dieu et des pauvres, vous serez
rha$*4ies da vos monastères et vous fuirez
ça et là» couvertes de honte ol de déshon-
neur. Pasteurs de l'Eglise, augustes jirélats,
icus serez expulsés de vos sièges, bannis
de vos demeures, poursuivis par un fer fio-
micide, vos troupeaux dispersés erreront
mns direction et sans guide,
• Le chef de TEglise quittera ta ville éter-
Dcllc, trop heureux s'il peut trouver quel-
que part un asile, une pierre pour s'asseoir,
et manger avec ses compagnons d'exil le
piin de la douleur et des larmes. La malice
des hommes se tournera (mrtout contre la
rftfgiaQ, et relise restera sans protecteur
durant vingl-tinq mois et jdus, cor pendant
tout ce temjis il lïy aura à Borne ni pai>e ni
empereur, et la France n'aura plus de mo-
narque.
<t Honneur h la violence et h la vengeance,
plate pour elles seules dans Tunivei'î*!
Su(*f*lices inventés jadis par les jiersécu-
leurs et les tyrans, voici vos jours qui se
lèvent de nouveau. Mais qu'éliez-vous, et
qu'était la fureur des Vandales en compa-
raison des tribulations et des douleurs qui
se préparent ?
tf Autels brisés, temidesflémoHs, monastè-
rès renversés, troupeaux dispersés, dis] ta-
rai sseï devant les Iléaox que la main venge-
resse du Dieu saint réserve à un niondo
corrompu, Toul est bouleversé dans la na-
ture ; les éléments sont altérés dans leurs
ririnei|ïes; le sof frémit sous les jtas; les
honimes, leurs demeures, les cités popu-
leuses s'engloutissent dans les abîmes de la
terre. Les champs sont fra[F[<és de stérilité,
la racine des plantes se dessèche dans un
terrain brtilant, les germes ne peuvent se
dévelopner, les feuilles se fanent avant la
maturité des fruits. L'Océan soulevé par la
tempête menace ses rivages, engloutit les
vaisseaux et les naulonniers, L'atmosphèro
corromjui dépose dans toutes les poitrines
le gej-me du trépas. De lugubres clartés
sillonnent le tlrraament ; le soleil perd sa
lumière et devient couleur de sang, La lune
semble avoir un double disque pendant
quatre heures conséculives, et ces disques
sont environnés de signes menatjants. Les
étoiles paraissent se livrer des combats tlmis
les cieux, comme pour annoncer aux hom-
mes le jour des batailles et de la mort. Le
souffle du vent ne transporte plus que les
émanations de la contaijion et tle I épidé-
mie ; aussi quelle mortatilé parmi k's hom-
mes et les animaux! La mort suhite et la
famine se joigneot à tant de lléaux, sans
doute pour achever de dévaster l'univers et
spécialement rOccidciit; jamais, non jamais
depuis le commencement du monde» il
n'exista [pareille désola lion. Plus de [»ompes
ni de grandeurs, plus de luïo, plus de cul-
ture de Tesprit ; hommes studieux, savants,
littérateurs, vous n'étos [dus,
« La Lorraine (deuro les dépouilles qui
lui ont été ravies ; la Champagne implort h,
grands cris les secours 4les provinces voi-»
siocs, et il ne lui est [ms dnrméde sccour>,
et elle assiste douioureusement à s^û propro
dévastation, L'Hiberuie, la Sicile et la Bre-
tagne ont fait alliance pour l'envahir et la
couvrir de ruines. Mais voilà que vers Tan
du Seigneur 1515, [leu avant ou a|irès, un
jeune captif recouvre la couronne des lis;
il vient au secours des provinces malheu-
reuses, et étal*lit sa domination sur Iruit
Tunivers, Devenu ^)aisillle possesseur de
Fempire du monde, il détruit les fils do
Brutus et l'île, de sorte qu'il n en restera
plus à tout jamais qu'un souvenir. Telles
<5I) ^QUs it*avuDs pas trouve le mot de cette énigme.
m
un
DîCTIONNAmK
LIU
sont los triïiulilinn«î qui |ir«5oéJcrotU h\
restfin ration du ehri.'^tianistne.
« En môme temps Dieii i^lniisira, pour
gOLivcrnor son EgUsejiii jioiilire jiaruii ccut
3iR* in \wrs6iinium mu'îi é[t:\rj^ués ; nioilèhî
e saîntelé, fie perfuclion et de vc^rlos* il
sera c;r»un>iiné |»ar les fln;4es cl pbré sur h
chaire de Pierre par ses coui;kignons de
douleur H dVxil.
fi 11 rérijrmera Fiinirers, primipalenient
par la puissante *Ji: ses exeinfiles el la vé-
néralion proibnde qn'iï saura inspirer. Il
rnaiènera les ect'lesiasiiquês h la manière
do vivre des temps apostoliques; il pr(J-
i:hera les pieds nus, et se monlrera sans
cpainlc comme sans condesceiulance envers
les puissances temfiorelîes. Il ramènera les
scfiismatiques au giroude TEglise, conver-
tira jjresquo tous les infidèles, mais surtout
un grand nombre de juifs/
• 11 sera |Hiissamniont secondé par un
pieui monarque de la sanclissime raee di^s
rois de France, qui, de ront-ert avec lui,
travaillera également à la réforme de l'uni-
vers; et Funivers se l/iissera réformer, rar
la colère de Dieu sera apaisée. Il ny aura
plus dès lors qu'une loi, une Ibi, uu ûap-
tôme, une raêmemaniC^re de vivre* Tous les
hommes n'auront plus qu uncœur cl (fu*uiie
âme; la paix la plus profonde se mamlien-
dra durant de longues années,
« ^!ais ensuite la nialiec des hommes se
névcillera , les nations reviendront à leurs
premiers égarements et è de [^lus grands
encore et plus nomhreux; aussi de nou-
veaux signes apparaîtront au lirniamenl, et
celle fois ce sera l'annonie de la destruction
du mojide. Dieu en abrégera le tenue, et
toutes rhoses prendront fm, »
Telle est cette fcimeuse prophétie t]onl
3"auteur n'avait certainement pas prévu la
future célébrité, La peinture si vive et si
vra^e qui sV trouve des excès de la révolu-
tion française, cette histoire anticipée d'une
époipie si justement nommée la lerrcur et
ilo!it le souvenir récent faisait encore bat-
tre les cœurs de douleur el d'eirroi, imfires-
sionna vivement les imaginations: e*étaient
bien ces temps calamileux que le prophète
avait en vue, lors^jull écrivait ses pages
menaçantes. Il est vrai que les dates ne
concordaient pas avec les faits; mais cprim-
jïortaient les dales, les .savants trouveraient
sans doute le moyen de tout accorder? Ku
attendant» rimagiralion nrit les devants sur
la critique, et la fraude lui venant en aide,
les journaux et les recueils publièrent sans
dales, ou bien avec de fausses dates, les
fragments' los ni us remarquables à ce |)oinl
de vue chimérique. Il y a plus, c'est que
les premiers lecteurs et les premiers copis-
les avaient lu et recueilli avec tant de pré-
cijûtation, qu'ils n'avaient pas aperçu le
I»seudonyme de Jean Préchoguerrc, \>âr le-
quel la pro(ibétie commence, et qu'ils J\v
vareni attribuée à un saint Sévère/ou plutôt
Césaire, car ils ne prirent [«as même le
temps de bien lire ce mot, sous le niim
duquel mie prédiction iusignitianio se lit
quinze h \hv^i pages auparavant, Elle
tronrc reproïkiite sous ce mÔmc non) es^
tropié de saint Césaire, jusijue dans des édi-
tions du savarït et grave Dictionnaire bislo-
l'ioue de Feller. ■
Il était surtout un )>oînt qui contribuait a
sa réussite : savoir, raiinonee de cette res-
tauration de la couronne des lis sur la léle
d'un jeune captif, dont l'heureux avénemen|
ramènerait un nouveau sièrle d'or. Il es(
vrai qu'il n'existait point de jeune eaplil
|iarmî les membres de la famille détrônéej^
mais les vrais légitimistes acceptaient d a-"
vanee celui (jue la Proviilence enverrait,
puisqu'il S'irait le légitime héritier d^u^e
race tant regrettée; son a[»parition dorme-
rait satis doute l'explication iîe Ténigme.
Les partisans de Louis XVll, dans leur per-
suasion «pie le duc de Normandie h'était paj
mort, el dans leur |trédis[H>sïlion h Aire pris
pour du(»e3, comme ils l'ont été en elfet
successivement par cinq ou six adroits fri-
pons, n'éprouvaient aucune diflirulté h ex-
plinuer cette narticularité; pour eux, c'était
de lliistoire fil us claire tpn^ le jour. |
Et quant h lafîale, tout linit par s'arranger^
au mieux ; on s'a[3erçul que les 28V ans qui
manijuaierU pour arriver jusqu'à ré[)oquùj
lie la révolution française, correspondaient
avec Tère de Dtoi-létien. Ce fut un Irait do]
lumière, el vile on publia que saint Césairû
comptait de l'ère des martvrs ou de Dioclé-^
tien. Il n'en était rien cependant*
Le iiseuihmvme de Jean l'rèchegnerre, er
latin JauHHf's de VniifjuvrîQ, cache le Moni^
de Jérôme Savunarnle, en l<>lin Jt^rottimus
de Savonarola, dont il c^t Tanagramnie. Alors
totrt s'explique : on sait que la réforme do
l'Eglise dans son chef et dans ses membrcs^^^
tfue le retour des chrétiens, peufdeset roisj
clergé el nolilesse, aux usages des premiers^
siècles, que la pauvreté évangéïique était
l'idole constante de la pensée deSavonarole» j
idole à laquelle il sacrifiait son tenqts et so^fl
sueurs, à laquelle il sacrifia sa vie. ÏJi cor-™
ruption des cours de Uonie et de Elorenre
f lisait bondir sou âme généreuse d'une sainte
indignation, d'une indignation qui ressem-
blait pent-êlre un [leu trop à la haine, Maisj
entju, désespérant de réussir en ses desseins
avec ses seuls nujyens, il tourna ses yeu3
vers l'étranger, vers la France. Il annonça
l'Italie une invasion a laquelle la cour de^
France ne songeait pas encore, mais que lo
leslamenl de Kené d'Anjou rendait inévrta-«
ble, ItUe se lit; Sa voua rôle ne put la dirigepW
selon ses vues particulières; après les plus "
brillants débuts, elle aboutit uiisérablemenL
Le prficbeur obstiné en annonça alors une
seconde, il remua ciel et terre |tour robienir^
il menaça de mort Charles VHI, s'il refusait
de FeiUrepreodre; et c'est sans doute dans i
ce tlernier paroxysme de son zèle qu'il lança» A
au milieu d'une société déj*'! si tnurmentée,^
ce nouveau brandon de disuoril es et de 1er-
reurs. i
La menace aiîressée aux fds de Dru tus etfl
h 1*1.0 ou aux îles qu'ils liabiu^nt, car ou ne^
mu iroji s'il y a muuhm ou miti^if, o'o rien
DES MÎUACLES.
Lon
63
qui regarde VAnglelerrc, ainsi qu'un s'est
(ïfi A le penser juiqu*ir:i : ollc conrernc lu
fille lîo \ enisc, et est (^lacue là en r'6pnn*^c h
m roi)hétte que retlc rivale Je Fjo-
fta ; ui valoir dans le même temps en
Il faveur, et qui se lit au niôtne rmueiL
Venise y est représentée sous rembiènic
d'un nautonnier dont loulcs l«s mers srmt
domarne, et qui enserre les continents
Ms ses bras. Savon a rôle délestait la cniir,
lis il aimait Florence, sa patne adoplive.
Voici dans leur ordre les diverses pré-
dictions dont se compose le recueil intitulé
tt^rr mirabilU :
i* Tne pronoslicationatlrilHiée h Bomacho-
Ims, évoque de Patarc et m.irtvr ;
i* Un entretien su[>posé entre la sibylle
Cassandrc et le roi larquin ;
3" Un fragment d'un traité do rAnleciirist
attribué à saint Augustin, mais qai n'e^t
(las de ce saint docteur ;
k* Ia préilielion de saint Sévère;
5* Un traité de la certiturfe tîe ta (îivinsi-
lion astrologique et des révélations paiiicu-
Hère^;
6* Vue imprécation contre la ville de
riume et la rour pontillak;
"• Une firédiction attribuée à Tabbé Joa-
thim, et intitulée : Du Pnsieitr angéîiqup ;
8' La |»ropbétie de Jean Prôebej^uerre;
è* l'ne compilation de proidiétfes impré-
catoires contre Rome et rontre Florence;
10" Cnc lettre propbétiqurî de frère Jé-
rôme, de Ferraro, dominicain : Savonaroîe
IttiHDême;
11* L'entretien du Sauveur avec la Vierge.
là* Des prophéties rie Jean do Uocbotaillade.
Celle première f>articdu recueil est écrite
tu Jalin, la seconde, écrite en frîmrais»
roiitîeni : i* la propbélie relative à la répu-
Whiuc de Venise; 2" deux prédictions con-
cernant le grnnd paiie et le grand roi qui
gottvemeront l'univers, et forceront tous les
mécréante h se convertir; 3* un cliâ[iitro
<lun livre intitulé Lut-idairc; 4* une pro-
phétie révélée au petit Martin Guérin, pré-
tfç de Lo< hes.
Rien n*est moins autbcnlique, idus mnX
raisonné, plus mal vu et souvent plus pué-
ril i|ue tout cela; mais enfin c'était la i.on-
du temps, pensée qui courait les rues,
Elî C4)urait le monde, que Savonaroîe n'a-
ait |»a.s conçue, mais qu'il avait adoittée,
qu'il s'était ap|iropriéo, qu*il sVHait pour
ain^i dire identifiée. La réforme était le cri
universel, le besoin du moment. Toul so
corromiviit ou plutôt tout éta-l corrompu,
le monde était encore rem[>li dInfidilOes; les
juifs, qui se trouvaient parinut, éi-Monl iiar-
loul eu horreur, la torre .s^iiiiie était rctom-
liée sons le ioug du musulman: quoi de
Klus intolérable qu'un juireil état decboscs.
r rÊgliso avait la puissance de la doc*
Irine, la France la puissance du glaive;
comment donc ces deux puissances no se
réaniraienl-elles pas dans un but commun
(Sî) VoT, Hecutît dePrêdkUom; Paris, Hriçoii,
II, ui-12. — ht livre de toutes la Pfophàkêi
et pour le bien commun. La France .k>m] te-
rnît ceux qui» TF^lise ne pourrait lorïver tir.
Dieu lui-même pourra;t-il vouloir autre
ctiose? Pourquoi donc attendre, les lem[is
n'étaient-ilii pas arrivés? Et quand ce pbn
magnitif]ue sérail réalisé, quelle paix» quel
repos, quel bonheur dans le moTide entier I
La fraternité et l'union, le bon exemple et ]a
charité rétablis entre tons les bonmus ; le
vico et les flissensions politi(iyes, rerrour et
les querelles religieuses liannis à tnui
jamaisl Le monde (Jevicndrail un ciel ami-
cif>é, et alors toutes les prophéties bibliques
et évangéliqoes étant accomplies» les desti-
nées de l'univers le seraient égalenieni, il
Bo resterait plus à attendre que la lin du
monde et le jugement général.
C est dans cette pensée que Charles VIII
entreprit son expédition d Italie* Lambas-
saiieur de Ludovic Sforzia, qui venait le
solliciter et lui dire que la Péninsule aspirait
après lui connue après un libérateur,
la lui aurait inspirée, s'il ne Tavint eue
déjà. I^Iais fsoëtos et [irositteurs français l'a-
vaient devancé. André de la ^'igno, dans son
lerfjifnVkonneur, maître Tiuillorbe, dans sa
Prophr'ik du roy Charles VIII, Jclian Micbfd,
dans sa Vision divine^ avaient présenté au
tuipîUo *rAnne de Ileaujcu ces magiiitiqnes
destinées, dans tous les langages, sur tous
les tons, avec un art séduisant ; de sorte
que personne n'était plus disposé que Je
jeune monanme h se laisser couronner roi
de l'univers (»2).
L'expédition ne fut assurément pas sans
gloire. La liataillc de Fornouc couronne di-
gnement une marclie triomphale dejmis
Paris jusqu'à Uome: mais de toutes les i)ro-
pliéties que resta-t-iï?
LORKTTK (La santa Casa de Lorelte te
son transport miraculeux de[mis N."i7.arètb.J
— Suivant une pieusecroyance, univer>elle-
ment réfiandue dans Tliglisc, mais nulle-
ment proposée h la loi, la Sanla-Casa qu'on
vénère a LorcUe sons le dôme de hi magni-»
fTfjue basilique élevée par les souverains
pontifes Pi«^ V, Cirégoire Xlll et Six le V,
serait la maison môme habitée jadis h Naza-
rclli i^r la sainte Vierge; ce Ile où Tango
Ciabrie! lui anutuiça, et où s'a^jcomplit 1 in-
carnation du Verbe divin.
Mais avant d*entanier les arides discus-
sions aux quel! es nous allons être obligé do
nous livrer, qu'il nous soit |;crmis de re-
produire ici le lé. il élégant et sinq*lc de Té-
vangélisle saint Luc, racontant Tacconqilis-
sement de ce grand et consolant mvslère.
Afirès avoir lelnlé ce qui concerne l'annon-
cialion île Jean-Ba[aiste, Tliistorien sacré
conliiuie de la sorte : Six n^^ns tipre»^ fanffe
(ifibriei fut envoya de Dieu dans une vHîc de
Gatilee, tiomméc Nazareth ^ à une virrtje ma-
rféeàun homme appelé Jnsfpht de la ftmiUe
de David: 3fari€ était le nom de la jeune
vifrge. Or fange, arrivé près d*etle^ lui dit:
Je vous sulue^ é pleine de grâce ^ le Seigneur
Paris, Miiison» lHiï>, in*t8. — Lr6c»r mirabiiis. —
Nonc lîist. de fa Mttfjiceî d^* Sociéiéi «ccrrie», etc.
65
LOU
PICTIONNAIUK
LOR
fst avec vùuê ; vaus éUt bénie entre lei flam-
me». Entendant ces parotvê, clh en fut trou-
blée^ et $e demandait ce fine xignifiait une pa-
reille $aluta4ion. Mni$ fanqe lui dit : Ne
craignez pan, 6 Marie^ car Dieu tous a eue
pour agréable : voué concetTcz dans votre
sein^ et vous enfanterez un fits^ auquel vous
donnerez te nom de Jésus. Il sera grande
appelé le Fils du Très-Haut: le Seigneur Céta-
bhra sur le trône de llarid, son père, et il
régnera sur ta maison de Jacob à toujours^
et son rèfine n'aura point de fin. Alors Marie
répondit à innge : Comment cela se fera-t-il :
car ie vis dans la continence? Et Vafwe lui
dit a son tour : rEsprit saint survienara en
vouSf et la vertu du Très-Haut vous envelop-
pera de son ombre ; aussi le fruit saint de vos
entrailles sera appelé Fils de Dieu. Et voilà
qu Elisabeth t votre parente ^ a conçu elle*
même un fils dans sa vieillesse^ et celle quon
appelle stérile^ est dans son sixième mois ;
preuve au il nest rien d'impossible à Dieu.
Alors Marie répondit :Je suis la servante du
Seigneur, quil me soit fait selon votre parole.
Et fange la quitta (53).
Suivaiil une révélation faite on 1291 à
Alciarulrts paslei»r de l'église Saint-Geor-
ges, à Tcrsatz, en Dalmatit% ta maison où
te mystère s*accoim>Ht, et qui était celle de
l^larie, aurait été cliangée en église, consa-
iTéo i^ar Its apôtres, et leur aurait servi
d*dsile pour célébrer le saint sarrifue.
Cela est possible, en effet; il n*v a aucune
raison de le nier : mais celte réviîlation D'é-
tant guère authentique, ne sufUt pas pour
lartirnier.
Examinée au point de vue eoniparatif des
laits conteiûporains , elle ne [lerd ni n*âc-
quiert aucun élément do certitude. Dans
nos ieni]*s njoderues do repos d*esprit et
^ (H3) In meiise aulom sexto» mîssus est angélus
Ciabrirî a l»eo iii civil aiem Ga]il;i\T, ciii noiiien iNa-
raiTib, atl virgiiicni d*'S}MMisat;ini viro, cui nomen
épi Joseph, cîc Jomo David, èl iiomcii virgiiiis Ma-
ria. Va ingressns aJ>gi lusailcaiii, dixit : Avl% graiia
plciKï, Domîmis ttcuiu : In'ïn^dîcia tu iii iimlioribus^
Quji cil ni atitfisser, tiirlrjia est in scnnoiie ejiis, el
cogilàhai ijualis esstn îsia saliilatio. Etait angélus
fi : Ne timcàs, iMai ia, iiivenisli cniin palian* apud
ÏKium : crcc coneipies in ytero, ei panes Ulium, el
vocabîs iTomeii ejus J es uni. Ilic erit m a g mis, et Fi-
liui Allissimi vwabiinr» et dabil illi Douiiims Deus
sederii David patris ejus : et regiiabii ia doiiio Jacob
in xteriiuni, et rcgrii ejus Don eril ÛDÎs. Binh au-
tcm Maria ad angelutn : Qimiiiodo liet Istud, qun-
f)iam viriini tinn coguosco? El respondcnsangelug
diiilei : Spiriius sancnrs supcrveniei in le, et vir-
tus Âllissîiiii obiiinhrabil lîl>i. Jdcofpie et ipiûd na-
sccliir ex le Saiicium, vocabiUir Filins Dei, El ecco
£tizabetli cognaia lya, et ipsa conccpit tilium in se-
nectuie sua : et iiic mensis scitus est illi, cpiip vo-
caïur sterilts : auia non erit impossibilc apiid Deiun
omne verbum. Dixit iknivm Maria : Ecce andlla Di>-
mini» fiât mibi secundum vurbuni luyiii. El disces-
frit ab itia angeUts. (Lite, i, 20-59.)
(54) Virf. Apoc. vî. 9.
(55) Lih auteurs itioderncs semblent avoir voulu,
Il faut bien pranoncer \ù mm, jrler de la |Mîiidrc aux
yeux de teurs lecteurs. Torseliini, Tiin dos pins
iFéludes relrospcclives, nous altacnons uns
grande impurianco h la ronservaiion des
monuments reîigieui, el de tous les objets
auxquels se ratlaclient de iiicui souvenirs a
mais en était-il de même alors? L*estïrit huH
main n'avail-il pas d'autres sujets de i^réoc^.
cupalion à répotiue d'une Eglise nais$atite,|
d'un? («remière rerveur de néophilisaie, de
per s é c u l i o n^ j n 1 1 r n a 1 i è re s ?
D'une pari, il semble que les ol»jets maté-
riels n'entraient que secondairement en
ligne de compte dans la pensée des nou-
veaux clirélicns, car la rroix da Sauveur^
elle-même resta au lieu où les Juifs l'avaientfl
déposée d'abord, suivant Tusage pratiqua™
par eux d'enterrer l'inslrument du supjdice
non loin du corfis du su[*fdicié, jusmrà ce
que sainte Hélène vînt en faire la recrie relie
à trois siècles <le là,
D*un autre coté, ils prenaient un lrès<^
grand soin du corps de leurs martyr?, et ils
les déposaient sous les autels comme unel
esjïèee de consécration dn lem]de el de Pau-
lel lui-mûme* l ne allusion à cet usage cou
lenuo dans l'apocalviise, nous fournil h
preuve qu'il remonte aux temps aiiostoli
qucs, « J*ai vu, dit l'aj^ôlre, j'aivu sous Cau*
tel les ùmes de cenx qui onl été mis à mort
h cause de la prédication de la parole^ et h
cause du témoignage qn'ils ont rendu; Udi^
subtus altare animas interfectorum propter^U
verbum Dei^ et pr opter testimoniumt quod ha~ '
bebant(^k].
Au milieu de ces incertitudes el du si-
lence de lliistoire, esl-il possible de con-
clure par une aflirmalion ou |*ar une néga-
tion absolue la question relative h la maisotii
de la sainte Vierge (55)? Examinons; voyons
et pesons les témoignages,
Eusèbû do Césarée» dans sa Vie de Cont*
I
doctes et le plus répnté de tous» cite avec un mer-
veillt'iu aplomi», liés son premier cbapîOe, sainl Jé-
rûnie, le vénérable Bédé» Jai'<iues de Viiry, Gnî)^
l;innic de Tyr, i|ui ne disent (las un mol de la saij-
v.Ui casa. Il place en lètc Mccpliore Callislet ipiî en
parle en ellel, el en a parlé le picinier, mais nu
\n* siêfle.
Après Torsellînî» si vous consultez le P. r4adlau.
dans ^on flisloirt: critiqite c( rfligifusc de Soirc-Dame
de Lorette («}, vriu^ irouverez au ci)ina:encem«'nl do
Touviage une lonpic liste d'ailleurs cites à rappul
de celte iltése, fpie la maison de la i^aiiiie Vierge
fut lonjours precicusêinenl conservée a NazarclU
jusqu'au moment de sou trans[Kiri à Lorelle* f>a
compte faii^ il y en a vingl, et celle noie en plus î
« Enlin, it n^esl' presque pas de livres sur les an-
ciens inoiinnienls de la terre sainte, sur les emi'
sades, sur ^bi^loirc de TEglisc nu relie de Fiance,
qui n'a il parle de la sainte maison de Nazaredi. i
Ces vingt auteurs albigues sonl Ensél»c de Cesarée,
êiaiul Lpipbane, saint Jeiéuic, saint raulin. Gré-
goire de Tours, Adaninau, Itede, Jean de Jêruî>a-
l<;m, Métapliraste^ Ntcépbure Catliile, Guillaume de
Tyr, Jean Pboeas, Jacmirn de Vilry, Marin Saniiti,
Gmlelroi de Ik^aulieu, Josse (^ïieloiie, Tauieur de 1;l
Vie de sainl i«nmbaull, Thomas Cêlano, aul ur d*ttne
cbroniquedes baticiseains, et Suiius. Sur ees vînijl
auteurs, ^ei^e ou di\-sept oui vi i u avant la Iran:»-
lalion ; el de ceux, ci il n'y ii» u eue dcu\ ou trom
I
I
W Psria, Vaion, 1845, l vol. ia 12,
i.i.fJin f5fi) pnrie avec uétails de trois basili-
ijtj. ir sainte Hélène dans le cours
Té
t\v en terre saînle : rolle de la
Hésmrrt sur le nmnl du Calvaire, en-
sîiilp ck _j 1 Ascension, sur le mont des
>, ei enfin celle de la ISalivinj à Iklit-
N .ii«i n'avons pas à rajjporlcr les pa-
i auteur, imisqij*i! ne parle pas
On a tiré de son silen^-e cette dôductioni
^^^y. .^;..r,. Hélène, loin d'avoir îestauré la
sa m, ne s'en était nulloment oc( u-
\éc, *. t.-M in^p conclure : en bontie lo'^itpie»
sks prémisses négatives ne peuvent aboutir
«i une conclusion afiirniatne. Il e^l vrai
ffoartiint qu'un tel silence de la part d'un
auteur • n^rain, Inrstjuc Foccasion do
pirler - d'elle-iuôine , f.t sollicilait,
jioiirain^^i dire, sa plume naturcHeoientélo
fiente, serableemi^orter avec soi unesignitl-
ai tifc. L'écrivain qui comjtosa l'élo-
ge ^'ie de Constantin et de sa uiêre»
lttt6t ijuê leur biographie, ne dit rien de
l'église rie Nazareth, donc elle ne fut pas
édiûée. Constantin lui-ûjônie, cjui parle de
»cs autres ouvrages, ne dit rien de cchii-ci^
donc il ne le lit i*as. Nous livrons pour ce
(juVdli3 vaut, et sans lui attribuer beauroup
de valeurp celte conséquence h rapprécialion
de chacun.
Saint Efiîphanc » qui écrivait au corn-
mcnremenl dti y* siècle , alîirme qu'un
nciilard, alors âgé de quatre-vingts ans,
nommé Josepb, et décoré du titre de comte
de retnpire par Constantin, avait été jadis
cnvové en mission par ce f>riuce, pour hMir
des (églises en divers lieux de la Judée, et
nofainnient à Tiliériade, Diocésarée, Naïa-
retli et Ca|iliarnauni; où il n'y avait pas eu
inoven d'en construire josuu'aîors, parce
fulj ne sV trouvait aucun cnrétien, et que
les Xuife faisaient même en sorte qu'aucun
n\ yùi hall! ter (57),
Si ee fait est fiostérieur au voyage de
SiiulG Hélène, coiuine il y a apparence, la
mère de Constantin n'avait donc point bâti
d'église à Nazareth, ni rétatdi la maison de
Ifurie; parce qu'il aurait lallu les laisser
emuile ^lous la garde eiclusivc des Juifs, en-
^ airwt parlé de b maison tic Nazareth ; mais ce
Icrtn itft!^ dcniieis sici-tos, etleur tiHiioij^iiagc
i p^% tt^l f]u'on le présente,
mtterits, auquel plusieurs écrivains modernes
mempnirué foute leur science, sîuis en prévenir,
die quaranR^-^1eu\ pcîe/inages en terre sainte ac-
«•«upli* avant la prcnrtêre croisade, et rapporte les
tfii^s. It y est question nue fois on deu3î' ûe Naxa-
tHh; maiii jamais de ta maison de Marie. Ce silence
lentt Irés-^igniHeatit paur i]n΀on4|oc voudrait en
irjiier : de surle que k-b preuves se lourncnl eonli-c
Havti!ur«, (V. Gretzeb., De iacris perearimiioni -
{SG) Voir Viede Coiiêlantin^lly, nu
{57) Qu]|»us in ioiin nenu> unquam ecclesiflS tf;di-
il<*atf (Mitucrat ; qnoil nullus întei* eos neqne gen-
idis, ièr4|ue samariianns, neqiic eliriviinnus habit
tjrcL l*(;€^iTiimque Tiherîade, l»i*>e;iîsare:e, q(i:e » I
^Vphuriiu dicilur, Xa/ari'Uir , Capharnaumi , obi
I ddfgi'hUT hoc ùififrvfnift ncnnt ni pMilis alieriu> dn-
i&iciliufu itluc habitat, (Kiirn., lUres. oi>, n*^ 11.
nerais jurés de Marie et de la foi cnrelienne.
Ce texte est embarrassant î aussi contesté*
t-on à saint Epi|>hane la vérité de son récit :
il n'est pas prol^able, dit-oïi, que cela soit
vrai. lit cependant il paraît bien que^ du
tcui|is ujônic de saint li]d]*ïiaije, il n y avait
fias encore de c!u*i?iliens à Nazatistb : il sem-
Lle le dire.
^ Saint Jériime, dans ses Lettrei h Eusto-
cil lus et h Eusébe, parle avec enltiousiasme
de la ville de Nazarctît, qu'il appelle fa peur
de ta Galiiéf et ïa noanice du Seigneur f58);
il |»arle ih*s pèlerijtagi^s oui s'y faisaient do
son temps, et t-ii particulier de celui qu'y
lit sainte IViule; mais il ne dit rien de l'a
maison de Marie, rien de sa restauration» do
sa conservation ou de ses ruines (59).
Il est probable, toutefois, pour ne pas dire
|ïhis> que le culte des chrétiens ne s'adres^
sait pas à la ville de Naxaretb en général;
mais d'une manière spéciale au lieu où le
un stère de rinraroation s'était acrompli, et
ou le Sauveur avait jjassé ses ]iremjères
années. Ainsi ce lieu ne pouvait manquer
d'être connu: mais en quel étal se trouvait-^
il, rien ne nous Tindique eniMire. Saint
Jérôme écrivait pendant la première moitié
du V' siècle.
Il parle de nouveau de Nazareth dans son
petit traité des Lieux saind de ia Paicstinr^
et ne dit rien qui ait rapport k la maison
de Marie, où h l église qui aurait été élevée
sur le lieu de rannonciation*
Le témoignage de saint Paulin, évoque de
NAle, et contemf^orain de saint Jérôme, est
plus explicite, sans jeter encore aucune lu-
mière sur la maison de la sainte Vierge.
« Sainte Hélène, dil-îl, avec l'assentiment,
ou plutôt à Tinstigation d'un fils qui mit à
sa disposition les trésors de l'empire, pour
raçcomfdissement de ses pieux desseins,
puisa sans compter dans les caisses publi-
ques. Elle n'épargne à sa piété ni soins, n)
dé()enses pour honorer et recouvrir de ba*
siliques ious tet lieux oùt dans son amour
pour les hommes, le Sauveur avait accompli
les mystères de son Incarnation^ de sa Pas-
sion, de sa Ilésurreclion et de son Ascea-
'sion {50*). »
Edil. et irad. du P. Pétan.)
(58) Les liislorieiis de ta Snncîa. Cata se fifaiscul
à citer Je tênioignagi; de saini Jér^nte, dans son
traité De siiu et nomimùm tocttrum liebrœorum ;
nous atîtrmoni qu'il iren dîl rien ; on ne nous croira
pas sur parole ; f oici donc le passage alléifué : Na-'
zareih : unde et Doininus mster aique Sahalor Na-
s,arœm t>ocatus est : $ed et nos apud teteres tpiaêi
opprobrio Nanarœi dkebamnr^ quo$ iumc ChrisHanoê
voeani, Kat autem usque fiodie m Valitœa vicutu$
contra Legionem^ in quinlù decimo eju^ miliiario <id
ùrieniûtem pta^am juste moniem Thutffr {nûmine
Nar.ara.)
(59) Ibîmns Nazarrelli> et jrntla inlerpretalîon*'!»!
ejus, pore m videbimus Gatiltrœ, {Episi. ad Eineb,)
Pra*cncuiril Na/aieUi, nntricutftm Uomiiti. {Epi»t.
ad Eusîodi, Vid. Kpist, 40 et lOH.) LVk c asi^ni élaii
belle Ci*pei»danl de parler de la maison de Marie!
{lyîV} haqtie prinnptn tilii iniperatorii» ussensu
maler auîïusla» fMlrfailis .id <q>na sanria ibe^Muris»
lolo abusii tiseoesi : (tnauloipie î^nn*pHl alijye tuLu
CI
l,OR
MCTiaNNAUU:
Knlln iiiius arrivon?^ ilc h sorte h savoir
qu'une l>a>iHqiie existait nu V siMa
SUT le Heu où ,s*6tail flceoiupii le mystère île
rinranmiioii, Qu'elle eût élé h«1lio par sainte
Hëlèiic» ou ijue rc fùl eelle élev*5e f>ar le couito
J<i>ejiïi, la tjoettion est iiioins importante
qu'elle ne serait ilillirilc àré.^omlre.
Ailaiiuian, alibe rit* Sainte-Coïomhe, écri-
vaitàlaiinduvirsièrle onauronimenr'emcnt
(lu vui\ (him son trnilé />« iocis sarxcth,
Ub. u, n" 3*>, iraité itoi ^se lit dous les Actes
tles néné.liilinH, iir sièide, u' partie :
« L'i ville lie Nazareth, .suivant Je réeit
crAn'Otiîf, qui v a demeuré, n'a |Kïiul de
i*einparts, et est*^liiUic sur une montagne.
Elle ronlienl eepcndanl de grands éditites
de jiierrc, et on v voildeuï grandes ég!isf?s
aussi de pierre (CÔl L'une est au utilieu de la
ville, élalilie sur deux voûtes, au lieu inôme
où avait existé autrefois la niidson dans la-
quelle fut nourri noire Sauveur, Celle égli-
i.e, Ijâlie sur deux uioiiiicutes et supportée
par des arceaux, po>sède au-tlessous d'uïle,
dans les souicrraïus dont nous parlons, une
roulai ne très-limpide, h laquelle tout le
I>euple do la ville a coutume de vuiiir [juiser
de l eau, et de laquelle aus^i ou eu monte
dans des vases, par le moyen de poulies, h
réalise qui est au-dessus.
« L'autre église passe pour <^tre ronstrui-
tî! au lieu oh fui h maison dans laquelle
l'archange Galnnel, député à la bienlicureu-
se Marie, la trouva seule et Ini a.lressa la
parole. Nous tenons ees délails sur Naza-
reth de saint Areoulf, qui demeura deux
jours et deuv nuits en celte ville (61). w
Nous n'insisteroîis pas sur la lournnre
dubitative empl(»y6e \mr Tauteur, |;arre
ipTon neut h touteïorce entendre son expres-
sion d*une manière diftérente, et que n»ms
voulons éviter môme l'aptiaience d'une chi-
cane.
Enfin, voilà le nom de la maison de la
sainte \ îergc prononcé au vur sièile ; mais
Jiélasl ("Vst jiour clire que celle maison
avait existé autrefois.
Adamnan a-t-il bien repnhluil le réril
d'Areoulf; nous ne savons: njais dans tous
hs cas, tel qu'il est, le récit est contraire
rc^tiia paierai et rcligio ï.natlcb.it, îrdîficnlis basî-
licis cotitcjLU Q[iuios et ei(i-ohii( lucus, ii» quîhus sâ-
iiitariâ nobîs myslerb pieiads suie ineainanoiiis,
cl pa^sionis , fi r('î>iinveli«niis , nU]nii asccitsiaiiis
sacraim-nlis l*aiiiimis lleJi'mplor im|ilevcrat. [Wv-
LIN, E|>isi. Il od Sivemm,]
^<iO) Couxtrncttc l'ccUëitv : Nous croyons que l'au-
tour a L'ïiipUivi* lV\piC8sioii {\c comlructn* n ilcssein,
parLTqu'iiiors tm nes-giauii iiomlirc tiV'i;lis<'î» né-
ta i eut 1 < III i> truites quVii bois ou eik tt^rcbis, coin nie
les rabnni'stlc!» pauvres.
iûl) CivlLif Na/arclli, ui Arniïfws, qui îii ea Im»»-
pilaujs est, narrât, ci î|>.sa, ut i:;tpbariiaui)i, luiiro-
luui anibitutu non Irabrl, stipra tnonlt'Ui pnsilu;
graiulia tunicii bipiilra bjbct iinlilicri, ilijdeniiius.*
ûmv pr.r^ratulrs liabi'Ultii luritilt uchc eerlesî.t*: utta
ju lUrtliiM'ivilaUî^ b>ra super tluos tuiiiliUa C"^uicn»>^
uln quouilaiu ilt:t fiuTal a^tiUi ala ibnuu!^, iu i| a
lui^tiT niririlus csl Salv:iior. Ilvr ilaipic eailfiu eo
clesla ilaobu"» tuiiudi^^ cl tulei pii^itt!} ai-Lubu> Mib-
fulla, liabet tnfcriu^ inicr cusd.i» tuuuiloi hiciOië-
in
1
r-
aux idée^ i4us moacrnes sur la conserva-
tion de la sainle demeiire tle Marie.
On cite IJède, iHaioire tf Angleterre, li-
vre V, chapitre 1G; Truite des Lieux Sainte^
et Explicaditn des noms expritvés dans tti
Actes. Belle ne dit nendc Nazareth au liei
indiqué de son Histoire eectvsiastique d*Ai^
gleterre. Le Traité des Lieux Saints et VEx^
pficalion des noms exprimés dans le livre de.
Actes des apôtres^ qui ne fornteni fju'uri
seul et même pelit opuscule, ne paraissent^
point être de lui. Le collecteur des œuvrci
de Oéde le Ini a atlribué, ne sachant qui il
devcdt en gratifier. An surplus, voici le f»as
sage tel qu'il se lit dans l'édiLion de Culo
gne, année 161â : » Nazareth est une bour-
gade de la Galilée prés le monl Tbalior
d'où Notre-Seigneur Jésus«Chiî^t reçut l
nom de Nazaréen* On y voit une église a
lieu où la bienheureuse Marie re<;ul U
bonne nonvelle de la jiart de lange qui lui
élait envoyé; et une seLuude au lieu où le ■
Seigneur fut nourri (62), » ^
Celte désignation de &(Tiir9flf/c apjdifjuéeaB
la ville de Nazareth, indique une époqiic
îilus rapprochée de nous; car au teujps du
vénéiMhle lîede, c*êst-ft-dire au commence-
ment du vin' siècle, Nazareth était encore
une ville de quelque iuiporla*Ke,
Quoi rpril en soit, ce témoignage ne proti-rj
ve rien ni |»onrni conlrti la eonscrvation d
la maison de la sainte Vierge; cl si ce n*c;
pas une copie jdmôt qu'un témoignage ort
ginab on pourrait induire de son silence^
qu elle n'existait |>lus.
Nous arrivons miûn h un témoignage pK^^
positif. ^
Niréjdjore Callixle, au 30' chapitre du
vui* livre de son IJiHoire^ dit : « Hélène di-
rigea ensuite ses ]>as vers rOrient, se rendit
h Nflzaretii; et ayaiiUrouvé la maison de ta
salulalion Angélique, elle érigea un icivijJo
magnitjquc h la Mère de Dieu (03), i» Il iCy
a rien de tdus; mais enfin c'est nn nouvea
pis fJans la vnie : nous savons que la pieusi
Hélène fit la recherche de la maison di
Marie, qu'elle la retrouva; nous ignoronâl
toujours en quel état, et si elle la restaura
Nicéphore écrivait, il e^l vrai, plus do
10
siuujui foutcm collocaoïm» quem loUîS civium Trf-
(|ut'ïital ppïilus, de illo exhauriciis aquriru, et de
l;ili«>?ooilCHi s(jisuru in cccifsiam suprnixïîtîcataui
Bmi^ ïn vnsculis pin* iroileas sabrerait ur.
iVni'ra vt*m eiri ^sii! in co fabricala ttatictur loro,
iibi illa fiicmt ilnituis coustrufta, iu qua Galiricl
arcliait^t'lus iu\ iK'.Uam Maiiam lugrr'ssus, ibMlt'iii
ladrui lif>ra B^latii rsl luculuts iiiveiitiim. liane de
Na/.ari^di l'spi lîtiiliani a saticto didictiiuis Armlfo,
ijui iu illa duulius liospitalus est noctîbus cl toliJci
dii bua*
(\ji) Na£arrl1i, vicuhis lu GaliLea ju\ia tnrntci
Tliabor, mule et Doiuiiius nosier JcsiibClinsius ei
Nazaraîus voratus. llalKïtquc ertlc^iain iii locu qitfl
aiigcius ad b^^ilatu Mariaui evaugrli^aturus iutra\îk|'
scd et aliaiu ubi bnniiuiis esi nutritus.
((m) ÎuiIl* 0, iLntrui vertus dt'sn'uJnis» Nararrll
pi*i vriiil: cl saluiatioîiis aui;cHc,c tkuuo rcpcTiia, W4
t^f'uiltiri [H^auiuMiunt «'VthauL liriq^Iutn. |\ttCMl.r
/,(.:*■% L'i.l lib. VHt, hM L <b' JrU!! r;i;ij.;us.]
B
LOR
DES Mili.VCLt ^
I
Ktiit cents Ans ajrns l'événement ; mais en-^
Un lellcs i*l;tîeiit les traditions, et il ny a
nen fjut înlknieson ténioigiuige.
Guiîl^iame ilc Tyr imrle souvciil et lon-
^ement dcNaMrêlh; mflts sans dire un
ffol mot delà maison de Marie. If ne fiwi-
ilrait jM»iirtânt pas coucture ahsolynieiU de
son iiileiic** qu'elle n^exii^tait jkis, m«is seu
ÏS so
?n I»
parfnitcniont In t^ofesline (G'i).
leniciU
\m ea
lu'il n*y
8 pus son^O, ou qu^ii n a
nrrasion d'en [larler. Ce prébl
j ras, prtMre et moine, visita les
lîcui ;aiui5 en l'«n ti85, et en écrivit en
m^ unit rel/ilion nui a et»'* iraduite jiar
Don AHalïiKS et pulOiee (i/ir les Uullanuis-
Ics au romïnencemeni du serond voïiiiiie du
nms de 3îai. ïlerflinld Nihusius en avait
«^onrié une jiremière édition en 1653. Voiei
rim;,^oHam nVit du nioMje vovngonr ;
t *Ia villr de Nazaïf'tf), toute environnée
^e rfïllinc5, el5»ituéeaii fond 'Tune des vadées
i|uVUeii forment, fut le tîiéAlre ilu ^rand
mvïilere annonc é par î'arrliange <7a!triel h la
\'i^'r^- Wn- de Dieu, lorsque îoCliri.M, No-
ir^* r, dans sa L!;raii(!e ol aboud^mte
Rit ', revôlil rhumauilé pour nous
m ^ les premiers l'as «pie voiistaiies
(laib»i rui- Mlle éternellement mémoralde (G5),
inu.s apercevez le temple «le Tanhange
Csbriet, el au foïid d'une (jctilegrolte, qui
ê'ouvre da^^ le len>plc même, h la gaiiclie
! I*aute1, une fiujlaine dVuVj'dllisseht des
Il frnres romnie le cristal; c'est l<i que la
trh^ niée Mère de Di«Hi, coidiée par
le^ au juste Josejih, el vivant sous sa
Ç^anle, .lilait tous les jours puiser de IVan,
i.i^sX aussi en ec lieu, que, six mois a|irès
M conreplion du Précurseur, elle reçut la
première salutation de (laiu'fel, lorsqu'elle
tenait [»ui5er de Teau selon sa roulume ; et
3 ne, troublée el treiuhlaiili% ellf^ se réfïi;j;ia
ans la maison de Jusepli, dés qu'elle eut
♦•utendu de la ï»ari tic l'ajige, Jcj vous êa-
lui, pf fine de grâce, auquel elle réponrlit,
/f $uii la êertanfe du Seigneur^ quiî me sait
fêitêehn vûtre parole^ el ouVnsuile ellerc-
(&l) Les Uiii»toriens ilc ta Sancla Cmti en appel-
knl la fémoigttiige siiivrinl deGuillaiimo lïc fyr;
PO «I jugera : i Tàncr€<tu», gPiK'ie Norrnannus, is
mja& cjçreçb vîrtus s^cro l»elIo cniltitrMU G:iiilx\c
prTfmMtiiS, ^,'^zarcîlam erclesiîun iM^rniitius tlciiiis
niluiL El t'aiu d<;itMle iim» mugis fi|iiileiilin f|iinui
loci iâncli Us roeu opo l i ni fec il» ( V i J . Ik bdlo iuc ro ,
\é. 11.)
(«r») Inqt^ntU oppidi; ingénu ne ponî se rapporlor
iri à b grandeur delà ville, mais plutôt à son ilhis-
trilian.
(66> Tom înlcr varios rolles nicdia, ad ima al»
tUeio tiformitT vallis. tirbs N^rarcUi kirum Jialiet,
i« ^ua iogeiis f>er Oabrielem arcbaitgeluni Il1ystl^•
Hqa Ueipane \irgiui ^-aiinuiukiltiiii e^l, pn»pler
fRjfnani et eflluenlèm îllius miscricoriliam, qtu ob
«Qêtnm salisleni hominem assumpsil Clirîsins Deos
âoslcr, SlAtitn atque pi imain btijusce ingoalis op-
pidt iiorLim ingrrsHiis fut-ris, arcliai»gcli (îabricliiè
iniipiuiii fttli-iKles» el iti pnsilhi t îica t^uvaiii p:irLoin
alUris^qiHKl in leiNpIo est» spclunta, furis jnu'lu-
ti.!as .iipias ('(Tu ndriis iTiniipU, in qiii'ni iiinnacU'
blifc>itiia l)t!i(),irt'ii» » ^;HTrd4llilms jusln Jûsrpliii
Cofictvdisa, duiii ab eo ^ervuttir, cpaulidii' advcMieiiï»
cul daris5(ju très-chaste sein le Verbe do
Dieu. ÏM maisun ile Joseph a été dans la
suite i'îiaUf^ée en la Irèi^-belle église à fa
pucîje de latpielle, |trés de l'autel, se voit
la grotte, non pas creusée au-(îessous de fa
su(»erlicie du sol, mais s*i»uvraut horizon-
laleuïent aunlessus. L'entrée en est ornée
de marbre blanc, et au-dessus on voit utj ta-
bleau liiit au junceau» représentatif de Fan-
noncialton, »
Ici le l'élerin entre dans de grands détails
sur ce tableau, puis il continue de la sorte :
it Lorsque vous entrez dans Ja grotle, aï>rès
Êlre deseeuilu quelques degrés, vu us j par-
courez des ,yeux cette antique deuteure de
Joseph, dans laquelle, ainsi que je 1 ai déià
dit, Tarchange anuouça la bonne nouvelle
à la Vierge, éloignée du bord de la fon-
taine. Outre cela, on voit, à la place môme
oTi rannonciaiton eut lieu, une rroix de
marbre noir, incrustée dans du marbra
blan<% et suiniontée d*un autel ; et h Ut
droite de Fautel une petite maisortnetlc,
dans laquelle la Vierge Mère de Dieu rési-
dait loujours. Du tôle gauche, on voit la
fictite uudson de rannonciation qui n>sl
éilairée d'aucun jour, dans laquelle le
Christ, Notre-Seigneur, passe pour avoir
demeuré depuis son relour de rEg.vife, jus-
qnh la déiollaiion de son irécurseur (* C).»
De quel mtfet l'auteur entend-il [larler ici;
e>t-ie de celui de Téglise, est-ce «Je celui
de la grotle ? Dans ce dernier cas, les deux
maisonnettes auraient été dans la grotte, ce
qui n est pas (irobable* De ces deux tnaison-
nettes^ qu'est devenue la seconde, celle qui
n'a pas été transportée? Observons encore^
el ceci est îm|ïorlant, (pie la maison «le ran-
nonciation n*avait j oim de fenêtre : (rdintta
inminis exprrs.
Sur quoi il faut remarquer que ce récit
est bien di lièrent de celui de Tabbé A<îam-
nan. |D*aprés celu!-:i, Nazaretfi avait dcut
églises di>litules, dont Tune était bAlie au-
dessus de la fontaine, et sur IVmpla ement
de la maison de sainl Jose^dj, maison dans
aquam hanrîdmL Sud n cmicrpto pm:îciirsore mem%
ëexm, etjtii piii intMe a<piatiuii vriiissi t, piritiaiu
a Cabririe sîiIuUUioiirin cxivpit, nirbiïUvp»c ï*Ha,
liiiu'iiî?, in îedcs J<i^« pli rrgit'iliinr, ubi 4iv, grada
pîcmi, alraitgêbi aiidivil, n Erce mtniia Domiiii, fttti
mifii Fcittuilum rcdmm fï.'um. illi jespondil, H liiric
Ik'i Verlinni m ventre siif» purissirncï l'XCopiL Hoiiius
Josepli î^stniodiiin in piili luTrinuuii leinpluni ini-
nniialac^st» iji tiijus lii^va parte propc allarc spe-
Inuca, non in lorne viscerilîus païens, sed supiTil-
de tenns bians, €>s rniniido niarmorc c\ornaliir,
super pit'lf^ris imhislria Pcr os in spclitnrani
ingrrssu^, pancos admrntnni gradus desct^ndis, loin
antiqnant iîbiii Joscphi a^dcin ntnlis lustras, in ijuj
rri;rrss:ea toute Vlrpini a*rbangi»lus, ut jam dix?,
faiisla anniJïUiavîl. Esl pnitcrea eo ia loto, in i[tm
animntiiitio fada csl, ex nigro lamdo niiï candido
nKirmori inrisa, t't super cain allare: et a dr*ha
alla ris pui^illa a»dïcnla, in rpia ;setnp«r Vir^o lUi-
pura se tcnain^'hat. In l;ina veio |itirlo AnnittUa-'
liniVis îiîa rnnspii inna^iîinda» Innîîniii espei*^»*in;ini
Oninnins nnskT llhrihliy, rr;;iri,sns tv jfij'ypln,
iiMpn" ad jniiti- riMiu dtMn[l:iiiiTn , incoluissi*
f nui.
Lon
mcTlONNAlRE
LOîl
laquelle le Sauveur fut «owrrL L'autre élail
construite sur remplacenienl de la niaisou
de la sainte Vierge, au lieu mêm«5 où s'ac-
complit le mystère de lliicarnation. Et afin
nue Ton ne confonde pas ces deux églises»
I auteur a soin de marquer que lune d elles,
cpllc dont il parle en premier lieu, est au
centre de la ville.
Suivant Jean Phocas, il n'y a plus qu'une
seule église, contenant la fontaine, la cjai-
son de Marie et celle de Joseph,
Si l'on s'vn rafiporte à Adamnan, JAsus-
ClM^ist fut nourri dan^ la maison de Josepli,
attcnajite à la fontaine publique, après avoir
^lé conçu dans la maison de Marie, ni us ou
moins éloignée de là, mais assez «éloignée
pour qu ou y eût liâli une autre église. Si
Fou roiisuU'e Phocas, Jésus-Christ fut con«;u
dans la maison attenante à la fontaine pu-
bli(jue, et nourri dans celle qui n'y e^t pas
(ontïguë, et qui se trouve pourtaiU dans la
uN^Nie église.
Dans Tintervalle écoulé entre les dates
des deu% récits^ il s*est donc opéré de nota-
l)les changements : l'une des deux maisons
a été transférée et rapj»rochée de Tautre;
mais laquelle? celle de Marie, qui n'était
pas conllguël^ la fontaine puhliquc, suivant
Adamnan ; celle de Josejph, qui n/était pas
coniiguc à la fontaine publique , suivant
i'iiocas.
Ivt (fu'on ne dise pas que ce sont là des
chicanes inutiles, puisque le fait principal
est acquis. Elles ne seront pas inutiles, si^
en provoquant de nouvelles recherches,
elles peuvent aboutir h réclaircissemenl de
tous les doutes, et à changer en un point de
doctrine historique, ce qui n*est encore
qu*une pieuse croyance. Nous le désirons vi-
vcmeot; aussi vivement, pour le moins ,
que ceux qui affirment sans démontrer, ou
qui nuisent h leur thèse en k prouvant mal.
Pour bien coa:iprendre ce qui prêt ède, il
laut savoir que la ville de Nazareth est bûUe
sur le penchant d'une colline formée d'une
r«che tendre, à laquelle les maisons soïil
adossées, et dans latjuelie chacune d'elles
possède une ou jilusîeurs pièces de plain-
fâed creusées h la pointe du marteau.
Jacques de Viiry ,si différent de lui-môme
dans le recueil intitulé : Gesta Bei prr Fran-
cuêf et dans le m* volume du Thésaurus
anecdotomm de Martène , parle, à plusieurs
reprises, de Nazareth dans Tune et Tautrc
version, mais sans aucun© mention de Té-
glise de l'Annonciation ou de la maison de
Marie. Voici, du reste, ses i^aroles d*après
(67) El liccl terra Jcrosolymitana tola sil sanctû
H s^olrmnvs, til pote in qua apostolî, prophet^iï et
ipse tUiminus conversâti sunt; tamen in ea sinit
nii;LHlam Irxxi pr-a^rogativa, qux honiiiies s(HTiiililt r
«IdigtJiil et veiieniiiiur; quorum incrita et uornina
iii'iiMH|uimut- : Nazarelti scrltcel, in qua naia est
U. Yirgo Maria, iii qua cLiatn aiigelo prxmisau îe^
gîito (Uifibtus flesceitdU iii iitenim Vtrginis, m qua
nntntus est, el ;Maiis liymanîv iiLcremciUa susccpit*
(lac. ViTK., Dpud Martènl, liln m, n*" 15.)
(ti8) (U'i-i efcl <\Mi, puiiiqiie rcl;ilj|i:de BcîUilét'm
cl le icMiibcau «kî îSayvciU claiciil cgrdomeul de»
Tédition de Majtèns, qu'on croit être
bonne : « (Juoique le [ms cjui a Jérusaien
pour capitale, soit tout entier saint el vém!
rable» puisque c*est celui dans lequel lei
ajiôtres, les i^rophètes et le Seigneur lui-^
môme ont vécu; il y a cependant des lieux
privilégiés! que les hommes chérissent et
vénèrent diitie manière spéciale; en voici les
noms avec les raisons de cette préférence i^
d'abord Nazareth, dans laquelle est née IaS
Inenheureuse Vierge Marie, dans laquelld"
aussi s^accomplit au sein de la Vierge 1b
mystère de rincarnalton, a[>rès qu'il eut été
annoncé par un ange; tlans laquelle encore
le monte Sauveur grandit et atteignit TâgH
viril (G7). »
Le témoignage suivant est plus précis.
Marin Sanudo, dans ses Secrets des fidilet^
de la Terre-Saim€f dit, au livre ni^ \iv* ynr*
lie : « On montrée Nazareth le lieu oij 1 an-
ge (iabricl, envoyé de Dieu» annont;^ à la
bienheureuse Vierge raccom|)lissement des
desseins éternels pour le salut du monde.
Ei dans une cfiapelle construite sur le lieil
même étaient trois autuls; il y avnitnnecha-
pe7/e taillée dans le ror: vif, aussi bien aue
celles construites aux lieux de la nativité et
de la résurrection (68). Une grande partie
do la ville elle-même était taillée dans lô
roc, ainsi ([u on peut le voir encore main*^
tenant (6î»). »
Le même auteur, parlant de Nazareth au
chajîitre 11 de la vu' partie du môme livrCf i
dit seulement qu'il y eut, ou qu'il y a, intM
on peut traduire desVieux nianitres, œdifié^W
cata est^ une église dédiée è Tange (labriel*
Co passage, écrit postérieurement h la
mort de saint Louis, est en opposition di-^
recie, comme on le voit, avec toute supposi*
lîon relative à la conservation de la demeure
de la sainte Vierge. L'auleur, pariaitement
informé de tous les détails relatifs à la terre
sainte, ainsi qu'on en demeure convaincu
après avoir parcouru son livre, parle de
monuments qui n'existent plus.
f Et ce témoignage est confirmé par la lettre
du souverain Pontife Urbain IV h saint
Louis, dans laquelle il l'engageait à voler
promptement au secours de fa terre sainte.
C'était en l'an 1263. «t Dans sa haine invété-
rée pour le nom et le culte chrétien, dit ce
souverain Pontife, te profane ennemi, reje-
ton d*une souche empoisonnée, après avoir
nté<lité ses perfidies, a enfin enfanté Tini-
quiié, et jeté des niainSt non-seulement ra-
paces» mais aussi destructives, sur la véné-
rable église de Nazareth dans renccinle de
groUes,
(<iîÏ! I In Nniarelti loctis osiendilwr ubi aitgelu»
Gabriel, Dei niiTiliits» t)t*atiC Vîrgifïi urilîqiium pro
nmiMli rcdeinprmnc implemïiim rruniiavii fore cofi-
ciliuin. Ivi ïn capclta ibi ii^dittcala erant tria iltaria,
Cl capclla crat excisa în poira de nrpe, sicuiet >a-
cijs nîiiiviiatis et rc.sttrrecliorns : et niûgna pars ci-
viiatis erai afiiii^»ji|ys excisa de rupe, qtiod eliftm i
iiuDC appani. I ^
Lu ctiapclic taillée dans le roc cl b clmpcMc autV
imis auii'ls, éialenl-cUcs une seule cl lycmc clia- "
[relie, uu ili's cliapittci dîlTcMeMltïî
tan
ms MIRACLES.
toa
u
Vierge des vierj^es, saluée pai-
ent (la SairU-Ksprîi le tVuii qui
il annoncé l>ar rp Jiviii message,
-fl rage par les uiaias sacrilèges
s mîiiislres de son ini«niil6, il a
àv.-.|iiaii sol et détruit entièrement
Mie belle et noble église (70). »
Il est îiii|Kj$<iible« après iios témoi|^nages
si positifs, de révociuer en doute l'exi.stejii e,
m sn' siècle t d*une maison conservée
ANtiarelb dans Téglise de TAnnotiriation,
Éf qu'on y considérait depuis [ongtemiis
cutaoïe celle de la j»ainte Vierge. Mais au^si
tieit ditlîcile de se faire illusion sur sa con-
ferfiHion ultérieure. Ah! sans doute. Dieu
Éurail pu la conserver miraculeusement in-
larte ao milieu des ruines de réKlise, il pent
opérer de bien pins grandes œuvres; mais
ceil ce iniracle tnème dont il faudrait rlé-
aiûQlrprreiistenre;orSonutiTientdedirG,i;e
itmhk^ rni'il n>ut [*as Heu, et que tout avait
H*' , Nous reviendrons sur ce point.
I lant, considérons encore une fois
le It* et saint édifice avant sadesiruc^
lioiét ... ,.,.ivons-j le pieux Louis IX avec
Qadefkoi de HeauHcu, qui iV accompagna
etIÎW.
t Nous ne croyons pas devoir passer sous
sileo4!e l'bumble et dévot pèlerinage que le
l«eui roi ontrefirit à la sainte et vénernble
Nazareth. Tandis qu'il se trouvait à
lide, la veille de TAnnonciation du
Hfmurt il ^e revêtit d'an cilice sur la
dwir, H ne rendit de Sai»hera, où il avait
pè' ut, à Cana, en Galilée, tuiis au
m^ ^it, et enfin à Nazareth, oii il ar-
fi?« W inème jour. Bu (dus loin qu*il avait
iperço le iiru saint, il était descendu de
clieTat, 5*était agenouillé et lavait salué
hxnnt4ement ; îl continua la roule à pied» et
eitra de la sorte dans la ville sacrée et dans
le beu vénéré où s'était accompli le mystère
de rincarnation. 11 jeûna tout ce jour au
peîn ci è l'eau, malgré une grande fatigue.
Afee quelle dévotion il se comporta en ce
(7e) Quie idcjii pror;inus h^slis ratlicati pro&ecti-
toi c*âiî. Il yod t'ôfUrj chvîstîanuin iiomert et ciiliuiii,
de vt»iu!i mdicc, €Qnci'f>erat, dokis |)ra;|M-
fil) 1 ;.*tcin fiaricMS, sic iu vetierandani ectle-
éÊm N^iaiirnam, itifra cujus nmbituiii \n^n vii-
piKlli MluUt^i pcr uigelum de Spirilu saiicLt> cou-
rrpit et tp&îub |jarttis atigelico exsîilit pr^nuntJiiliiâ
ifblu, njâniift fïor» fiuluin «xcupalrices. sed etiam dc-
stnctrit ' I ti> qtiodlpsanif per&acritegos et ne-
fuite iT >ua^ miuisiros desacvieus, vedugii ad
Mlfiai«r4uscjetH Mnictura iiobîli omniito dcslructa.
(71) Nec sileiulum avliitrnr , quam Imrntlitpr ,
fum cal hélice se hahueril rcx dévolus io pn^gi i-
naltoiieiiiT fitmm Tecitëe A<:on in sancta ac d«voia
ciTtlate Naïarelli. ^iam ÎJi vigilia Aniiuncialîniiis
[bmtnicx ivit Indutus ad carnem cilicio, de ^o-
lihfra, ubi ea nocie jaeucrat, lu Cana Galiln^x. Inde
trj niOfil«*iii ThalKir, indc cadem vigilia dt^sceiulil iu
5iaLarctli* Cum auteJii n longe lociiiu hûiiituii) \ide-
n;t, dcscctidt'ns de cqu(», lloxis gciiibus dcvQiibsime
avloravTt, et sic (K'dcs iiice^sit, di>iie€ huiidltlur civi*
L»i II, ei piitm litcuru Incuniatîoiiis intiaviL
£m <ri«'*n a4|ua devoit* jejynavit, quunivts
pluruiiL: SSCI. Quani dévote ibidem se lia-
tKjenl, , lu.-ilcïri ^loriQse fecerU celebiari
Vcéper^ï, ni:4iutijias, niissain cL cxtcra qnx ad àu-
DiCTioNNp DES Mihacl^s. U.
lieu, avec quelle ponipe et quelle solennité
il y lit célébrer les vêpres, les matines, la
messe et litus les autres oilkes de ceti»
grande solennifé, ceux-là seuls peuvent le
savoir* qui y étaierit ; il en est encore pour
rartirmer, si toutefois le langage sulïi^ail
Bûur le dire : rlepuis le jour où le FjIs de
ieu revêtit en ce lieu riinmauité dans le
sein de la glorieuse Vierge» jamais on n'y
avait fait un offire si solennel et si r^e-
cueilli. I,e [deux monarque y communia h
une messe qui se dit à Tauiel de rAnnon-
ciation. Mgr Odon , évôqne de Tuscu-
lum, lé^'at du Saint Siège, célébra la messe
solennelle au maitreautel de l'église» et fit
un très-beau sermon (71).
Il ne manque h ce récit fju'n ne seule chosCt
celle que nous y cherchions : la maison de
la sainte Vierge.
Saint tiombaud (JVidibafdttit), abbé de Hei-
denlieim et ensuite évèque d'Aichstadt, vi-
sita la ville de Nazareth dans le cours de k
première moitié du vin* siècle. Ce prélat
était né en Fan 700, et son pèie l'accompa-
gnait dans le voyage. L'auteur de sa vie ra-
conte en ces termes le pèlerinage h Naza-
reth : « Les pèlerins après avoir traversé lia
province de Damas» entrèrent dans la Galilée,
et se rendirent à Nazareth, doùJésus-Christ
a pris son surnom de Nazaréen, et où Tar-
change Ciabriel, dans uneafiparilionà sainte
MiH'ie perpétuellement vierge, lui annonça
rincaraation dans sou sein du Fils de Oieii.
Ccsllùquc, devenue mère par l'opération du
Saint-Esprit, elle conçut d*yne manière mira-
culeuse le Fils de Dieu, On y voit une église
d'une grande sainteté, que les chrétiens ont
souvent rachetée à prix d'argent des mains
d^s Sarrasins, qui voulaient rabatlre{72,) »
Ce témoignage» comme on le voit, est
complètement insignifiant relativement à la
^ffntd Cajta ; cependant ses historiens noug
laissent ici (73) (K>ur nous la montrer à deux
siècles de lààTerzats, en Dalmatie,otafïirmenl
que Dieu 1 avait conservée miraculeusement
lt*iinïitat(îin tam ceîebrem perl incitant, lestes essd
possunt qui aUtierunt, do quibus nrmiudli aueslari
vt*raritcr, sîve eiicrc pomeiuiU, quod poâUjyan» Pi-
lius Dei m eudem loco de g bu i osa Virglce tarnem
asMiMipslt, nuiiquam lam solejmie, lamipic devotum
onicium ryerii ibi faeliini. Ilvidern dcvotus rex mtssa
in aUari AnDunciaiionià celebrata, saciam cciinitui-
nmoem iiccepit. Ri l^oinnus Odo Tu^culanus Apo*
friolieai S^'dis legaliis ad niajus altare Gccle£ii;e mts-
sam w>Iemjicni cebdiravU, et sennoriem devatuin
fecîi. (GotteraiD. r»£ Bello-Loco, in Vita sancti Lu-
do viei regrs, c. S2, apud DixMf.sNF., l .V.)
(72) 4 Vefiemnt in GaliJaîum m vicuin Natareib«
de quo 111 f^ diiiliir Nazarenus, iibi arcliangplus
Gabriel fcanêt;*! Ma lia: perpelnie Virgini appH^ns,
ci ûe incarnando in ejusvciurc Pei Kilio priwticit, et
nbi Spirilu baiicto oZ>umLij-anlf.' iinpre^iiaL:i, hia^sd"
inabiliter 0ei Filium c<iiu:e]»iL Ibi digiue ^anititatis
constat ecclesia sa:^pe per Chrigtiunus a Sarractiuis
eani dejicc^.re açjircdienldjus pretio redempla. # (Kx
Uitier, i^ancî! WiUibatili, apud Camsilu m Theuturo
vi&fivnteiH.^ L IL)
l/auteur de celle Vie paraît avnh'vécii lu m*
siècle, Cl c'esL pmtr cela que uqus plaçoiiîi duns ce!
ordre son li^moigiiage.
(75) lis citent aicore Cclatio, dans la Vk de tuiial
S
n
Lun
DICTIONAIRE
LOR
au milieu des débris de réalise de rAniioii-
ciation* Nous avons tlù |iousser ulus loin
nos recfieidies, tditi de ne loisser aiiriuK'
|i!are, s'il él?iil iMJssihle, 5 des suppositions
toujours conleslabics, et nous rivons aef|uis
la preuve nu'eile survécut en eiïet, avec ou
sans miracle, à la ruine de Téî^lise (7i),
FrèrelUcotildde Montecroiv, natif de Flo-
rence» religieux dominicain, crivové par le
Souverain Pontife prêcher la foi dans les pays
infidèles, parcourut la Palestine et une |iar-
tie de TAsie Mineure |tendant la dernière
moitié tfu xiir siècle» et laissa une re-
lationde ses voyages; afin, disait-il, que ceu3C
qui voudraient un jour visiter les mêmes
pays, apprissent de quoi ils auraient besoin
de se munir. Cette très-curieiise el Irès-im-
nortante relation, écrite traboi'd en latin, fut
bientôt traduitoen plusieurs langues ; elle n'a
point été pubiii^e, el mériterait de Fétre. Il en
existe unetraduitionen langue italienne à la
Bibliothèque inqiériale , inscrite sous le
iV TTti, h tasuite d'une vie de saint Fran«;ois
d'Assise, écrite dans la même langue; plus
une traduction française, faite on 1351 par
frère Jean d*Ypres, moine de Saint-ltertin,
h Saint-Oiucr, Klle se trouve» sous len^ 8392,
insérée dans une collection intitulée les A/er-
veilles du monde. Ilien n*esi plus riche en
superbes miniatures, rien n'est mieux con-
servé que ce précieux manuscrit. Nuus ne
savons si Toeuvre originale existe encore,
n en ayant point trouvé de traces. Frère Hi-
could mourut en 1309, le 31 octobre, à ce
que Ton croit. Il visita la lerre sainte après
la destruction de l'église de FAnnonciation,
dont lePape Urbain IV enlrelenait saint Loui^
dans les termes que nous avons rapportés,
ruais antérieurement à la dis{iarulion de la
Santa Cusa^ comme on va le voir. Voici ses
paroles :
« Quand nous vînmes à Nazareth, la grande
cité, nous la trouvâmes dépecée el tristement
déchue. Nous n*y trouvâmes plus trace des
Frnnçoh d'Assise, maig son lémoigaage est tr<>p
î>c» clîur : Nmarethum pervenit^ adortiturm domum
iUiWl tu qna Verhum Pat ris factnm en fmmo; ei
Jass*i Clicluone» préilicaiiHir du \si' siècle, qui rap-
porte Ips parolrs de Ceoffroi de Heritilieu.
(71) Ou nous reprocberail peut êU'c île citer trop
brièvement le lémoigna^e de Celano ; \e voici :
€ Periuitratn iiaqne sancia civiiate Jérusalem, Beih-
leem, saucljssiiiio CÎJiisU Doiiiirii sepuhro. Ciule-
risque onuiibus sain lis iiosira^ sacrariis» laiitlem
WaRarethunv pervenil (Franc! se us), aJoraluriis do-
mum illam, iu qua Verbum Pairîs factum csl liomo,
Maria mater ei virgo, îElerr*us cl immortalis lem-
porî nccique sobjeclus, t{Vid, Celano in veiusla or-
dims seraphici Chronka.)
Domum illam. Quelle maison : est-ce Téglise de
FAnnoudalion , cslce la irrone , est-ce la Sancta
Casa f
(75) La maiion ! il est donc inqiossible d'éviter
celte pcrpëluette équivofjue : es^l-ce ta grotte, est-ce
la Sancta Casa? Les ïiabilaïUsdc itTusalem préien-
dent que c'est dans h grotte que Marie reçut la
salut.ilion de Tangc.
(1^) Ceci ne doit point paraître extraordinaire à
CCU1C qui conuaii^senl la petitesse de la Sancta Casa.
{a) Le nom €$t ^ demi elTacé.
premiers édifices, oxcefitéja maison (75) en \s\
queîle se fit le connuencernent de notre ;salùt|
lorsque l'ange Gabriel sahia la hénïe Vierg^j
Marie de ces douces [)aroles : Ave, Mariai
gralia plena, Dominus (ecum^ bcnedicta tu ii
midieriùusy lui aimonça que le Sainl-Esprtl^
descendrait en elle, et qu'elle concevrait
miraculeusement le béni Fils de Dieu» tout
en demeurant toujours Vierge, après comm€
avant lenfantement. Alors répondit hum*
bleraenl la douce et royale Vierge : voici la
servante cl rinsirument de Kotre-Scigneur;
«}u'il soil ainsi que vous t'avez dit, ù Gahriell
iV cette réponse» Noire-Dame rongul, disent
les maîtres, et devint mère de Dieu, sans
préjudice [?our sa virginilé. S'en émeuvent
ou non les Juifs, les Sarrasins ou tous autres
cro3^aiits ou incroyants, il tfy eut point opé-^
ration dliomme en *etle n:erveilie; mai^
tout fut runivre de la liéiiie Trinité, qui e>l
au-dessus de la nalure, puisque c'est elle quia
fflitetordonné la nature. En cette maison, il y
a un autel consacré à Dieu précisément A la.
place où Notre-Dame faisait ses oraisons ac
moment que Tartliange (iabriel lui fut en-i
vo\é, et fa salua, connue nous venons de
dire. Elan lieuoù élaiirarcliange lui-ménie
lorsqu'il la salua, est un autel déilié a sain^
Michel (76). Nous avons dit la messe surcei
deux autels, et nous y avons précbé, Ensuite^
nous allâmes cîierchant par toute la cilé les"
lieux que Notre-Dame et son doux Fils
avaient coutume de fréquenter* Bien près
de [la cité, nous trouvâmes une fontaine
pi'on lient en très-grande révérence, parGQ|fl
mic Nolre-Seignenr y allait souvent miisee^
de Teau ffour ^a digne niére. Nous allônici
à trente milles (77) de là, h la 'synagogue en
laquelle Jésus-Christ lut le prof>h€le Isaïe,
et disputa avec les maîtres de la loi. Tous
ces lieux de Galilée dont nous avons fait
mention, nous les trouvâmes aux moins
en la puissance des Sarrasins, qui en joui
sent paisiblement (78).
Les autels de ce teuips étaient eux-Tn^mes fort pc-'
lils pour la plupart. Il y en avait tle vingt pouces eir
carré; iiiaiî» cela nomi^ait convenir égak-niriit à Uj
crroU« toujours subsistante ii Na^areih, nousilevouM
le rénéler* ■
(77) Environ ilii licncs. Il y a nécessairement
iMTCurilans le manuscrit, ou bien nnus avons mal,
compris le signe «In lra<hieteur, ear cette synagogue
eïait c(ille de NarareUi même. (Voy. Luc, iv» 14 cti
seq.) Ce doit etie m pas.
(78) Nous reproduirons ici ce morccau dans sonj
langage et avec sa ponctnalion.
On lit au ^ 2C8 du recueiL
f Ci cômence le itinéraire oe ta pereiçrinaioii etj
du voîagc que Ost ung bon prudbonie des rrercsi
prêcheurs qui oi nom frère V....il (a) qui par le c5«l
mant du saint perc ala oulte mer po prechicr aui
mescreans la foy Je dieu. .
Puisai! r* 270:
t denazarcth.
t Quand venismes a nazarctli la gnl ciie nous Iftl
hon
t>ES MIRACLES.
Voîci rél*il des mômes lient vu 13^7,
filivanl la rclalioii du eliovalier Guillauiue
^ vîllc:
\\u qui était jadis une Mie et
: plus qu*un village, onvi-
riîi s. Le fui lo herioriu lU* U
saiulc \ icigc Là aussi Tange G^ilx'tel h
Salua en lui ilisanl : Ave, Afaria, yratia ptena,
^minus ucum, au lieu iiième où ) on plara
deptîî^ h? maître autel d'une belle église,
■""^ ' renver.sée. On a élabîi un petit
[îj ►^uniùlierdecclteéglîîie, |irjurre-
tc^ rraudesdes[;èlerins,LesSarrai>ins
ei! ! t i^arde de ces ruines, pour le pro-
Igu'ilsea lirenL Ils sont là (dus mécluiuls
-Jjïlu-s cruels nue partout ailleurs; ils y ont
dwoil loules les églises. Là est la fontaine
ironitasmes Je peeliîe et dolctcuscmcui dcscliiiie.
«t ny tro4Juasriie§ riens des pn^micrs ediJlcos fors
feoteàieni b rficHe (o) en bfjttelle se li^l k cniti^ii*
ooiil de nre saIih. qui hngt gabricl salua ta bj>
nviite ùgc marK^ de ce dmu salut, auc Maiiïi prîï
fient doniinus locu bencdlcU Ui m nmlmhi. vi lui
moflca que le &ak espit descedroit en lui duhi etfc
^eÉMttfail Sans «l'uur donimc le bcnoist îih dL'dîru.
^^Hjlaoïouroil vio^^c pure au cûmanccnieni et
^^HiuMer cl mapres lors respondil liubleït b doulcc
B tierfe mpnli et ûhi V4ic% cy l:)r)celle et h meschîne
' ilr.sF. corne lu galrîel as dît aiuî>i soil. a crsic
trci{kOtise dîent U*s maisires que îîk\ dame couceupt
dtaûnl mère de dieu sans corrupcoiu de ce ne se
eimlft le )«>f5 ne sarrasins ne autres quiconques
Cfeinft oo mescreans, car oeuiire dôme ne y ftsl
fliesiier. b unie b benoîte irinitc ûsi le ouurage
pif «teteub toute nature qui nieîniez fisl cl ordeiina
Qil«re en ccste cbcllo a nn autel dedieu droilempnt
ffi ce li**« b iMv dîinie list oroisons en leure que
gnlirttd larHiangeUe fu enuoye a tui et le salua
time dit est, el en ce lieu la gabriel larchanpelîc
rsloit qnt il le salua, et un auiul de saint midiel
f«r cbûa de ces» tt auliculs deismes nous messe cl
leitmrs predicâien lors chercames et alarmes par
Inate b cite, et especialcment en ces lieusî ta fitre
iàmt el »cs douU fdz soloicnt le plus hanter, bien
|f^ de bcite irouuasmcs nous une font^^yne b-
fiel le ofi tient en très gni rc m cran ce pour ce que
nire sites valoit souuent puclitcr de laue pour
M
n^lgne mcre deb a \xi alasmes ab synagogt^
fobquelle tfaucnst teul isaie te propbcie ctdispula
M^\ mai Sires de Iuloy. lous ces lieulx de gaHtee
iH>U5 «lions faîl menioire irouuasmes nous es
^el ti'naijces des sarrasins qui tes possessoieut
fakiyesiiejil de nazarelb a \ uiilles venismes au
dttslel zuptielanum dont Tu tout ne^ samt ieban
Cntngdîstre et saint iaqurs ll^s enfans zebedcc en
ceebailel demeurent cbresliês de ce cliastcl ve-
Attâêi €1 retournasrncs en acre cite des crcH-
tiens* i
Ljili du manuscrit porte irè<;'lUibbMiient écrit le
{êi Ciila, une petite ni;»i»oa.
de range Ciibriel... Nazarein est h quatro
jounrées dcJt^rusalcnL.. Sur la roule de Na-
zareth) à Ptoléniaïtlo est k» rorher nonimé le
Sattl du Scignettr, h une denii-lieue de dis-
lani'e. C'est de là que les Juifs voulurent le
précipiter (791 »
A neuf années de \h » un gentilhomme al-
lemand» nomiué mcssiro de Bout-de -Selle,
alla par les ordres du cardinal lalleyrand de
Périçord , rardinal au titre de Saini-Pierre
ad vincula^ visiter les lieux saints , afin ir€*n
dresser un étaL Sa relation roïncide d*uno
manière exacte aveccelle du dievalier de
Mandeville. « Au lieu de rAnnonciation fut,
dit-il, une très-belle église, mais elle est
presque détruite* Touteloîs il y a encore un
petit lieu couvert, que les Sarrasins gar-
nom dn fiérc Hiculd ; c'est donc mal à propos rpril
a éu} nonuuë fiùftard^ Biad et même Bieuix par le»
diffcrenis LTrivains qui ont eu occasion de parler
du précieux mtnuscrit.
(79) Le chevalier Guillaume de M a mk vil le. Anglais
de iiaissajice» parcourut tout l'Orient, ou plutôt
toute TAsie ; il partit en 13^7, et comnien^a par b
terre sainte; b rebiiun de sou voyage se lit au
recueil f|ui vient d'être cite» sous ce litre : Le Iwre
mestrc i^uillaume de Manfienille. Elle a été tradutb*
en plu si eu 1*5 langues, cl il y a eu des traductions
d^imprîmêes ; sa bogue originale est t*angbis de
rejwpte. Voîci les paroles du tra*tucteur fraiiçaiîi*
frère Jean Le Lnng, siirnomuM: d'ïpres, telles qu'el-
les se liseulau î" 108.
I Puis va on par les m on la ignés et les plaines de
galilee iusiiues a iiazareth qui sou toit estre grani
cite cl belle, mais ores est une iKtite viHette* cl v;i
tootentour moniaigues. b na^quit ûlredamc mais
elle fu engendrée en iberusalem. et pour ce q»«
nlre dame nasquU a niKaretb porta nlre seigneur
le surnom de celle ville la prînls îosepli ntre dame
a femme qui uauoil que xnn ans dage* b salua
bng-le gabriel rltre dame eu disant aue maria grai ia
plena diîus tecum. ou lieu du grani autel dune
belle église qui souloii estre* mais cite est louie
abatue. et a i>n fait un petit casseau delez nu pilier
de celle église pour rcccuoir les oCferandiS des
pèlerins et b gardent les sarraiins bien ai uicuse-
mcnl pour le proufii que II y ont et sont trop mau-
nais sanazins et trop cruel plus que autre pan. et
oui deslruiles toutes les églises* b est la foulai ne
gabriel ou nlre seigneur baigna quant il es'.oil pe-
liL de celle fontaine il pnrtoit suuuent eaue a sa
mcre. ... * et de iberusalem iusques b ya un
iournees a u lieues de uazarctb eu la tiie
de sohor* par le chemin qui ua de naiaretli a uïiur.
a demie lieue de naz^aretb est le saut nlre seigneur,
car ii iuyfs le nicuereut sus en une baultc r^i be
pour gcttcr aual el pour occire. ♦ , * item de ua-
zaretti on va au mont tljabor ou il n>a que lu licins
qni est une belle mantaigne uu souîuit auoir une
ville el plusieurs églises, mais elles aonl toutes
deslruilcs. >
n
LÛR
niCTlONNAlHE
im
denl soigneusement. On y montre une co-
lonne de marbre, auprès de laquelle eut
lieu le mystère de TAnnoncialion : les Sar-
rasins, ajôiite-l'il, i'orame le chevalier île
Mandevifle, sont là plus méchants que par-
tout ailleurs. Il parie également de la iort-
taim de Notre-Dame , puis îllermino ainsi :
<t Je ûs chanter une messe de rAnnoncidlîou
eu ce lieu. A une lieue de là est le rocher
d'où les Juifs voulurent précipiter Jésus-
Christ, et d*oii il s'enfuit entassant au
milieu d*eux. De là je gagnai le mont
Thabor par une demi-journét de mar-
che (80), w
De ces divers témoignages , il résulte
plusieurs faits paraissant acquis d*une ma-
nière définitive, V que Téghse de TAnnon-
cialion avait été construite sur le lieu même
où le mystère s'accomplit, au dire des Ira-
ditionf locales; 2" qu'elle avait élé disposée
tout exprès pour contenir la maison même
où il s'accomplit, ainsi que la fontaine qui
en était voisine, et à laquelle se rappur-
talent les pieux souvenirs de rcnfance du
Sauveur; 3" que Téglise fut détruite auxiir
siècle par les Sarrasins, mais non rasée jus-
qu'au sol; (►* que la maison de Marie sur-
vécuta l'église cfe rAnnonciation, soit qu'elle
ait été épargnée par les destructeurs, avides
d*en tirer du bénéfice, en la laissant voir à
prix d*argent aux chrétiens, soît que ceux-
ci Talent restaurée au milieu des décombres
de régUse:5'cii[în,que cette maison n'exis-
tait plus à Nazareth à Tépoque des derniers
voyages que nous venons de citer, c'est-à-
dire en 1327 et en 133G, ou n'existait qu'en
partie, c'est-à-dire seuleuient quant à la
grolte qui en fut une dépendance.
Le mot eheUCf employé! nar ^^ *^"ère Ricou !d^
qui vient du mol latin cfha, racine du dimi-
nutif c«^//t«fa, une petite maison, et dont nous
avons fait noire mot ceUule ^ signifie bien
une maison bâtie et non une gr»*tte {81}. Or,
celte chelit n'existait plus en 1336, puisque
ïuessire de Bout-de-Selle n'y vit plus que le
ptlii iieu couvert^ oti est ta colonne de l'An-
nonciation, et cette colonne est à l'enlréei
maintenant voûtée de la grotte, et passe même j
au dessus de la voûte dans laquelle elle 'est]
engagée.
11 paraît au contraire que dès lors la voûte
elle-même existait, et c'est ce que semble
vouloir dire le pèlerin par son expression
d'un peiU Heu couvert. Cette voûte, dont il
n^avait point encore été fait mention , serait
à elle seule la preuve que tout a été détruit
et restauré,
Présenteuienl, et depuis plusieurs siècles,
on montre une seconde colonne dausl
l'intérieur même de la grotte, à la place]
oCi était, dit-on, la sainte Vierge. La pre-
mière étant établie dans rentrée de la grotte,
il a fallu ouvrir une autre entrée à côté, ,
pour pouvoir y pénétrer* Précédemment , oa j
ravUjc'étaionlclesautelsel non des colonnes;!
maïs ces autels n'étaient point placés aux
lieux où les colonnes se trouvent actuelle-
ment.
Ces traditions orientales, créées peut-être
pour le besoin de la cause, sur les occulta*
lions de ménage auxquelles aurait vaqué
Marie dans le moment où fange l'aborda,
s*accardent assez mal avec les traditions
plus universelles de l'Eglise, qui veulent]
que Ja sainte Vierge fût alors en prières.
Celles-ci sont plus conformes à la piété, e|
semblent mieux en rapport avec l idée que'
nous aimons à nous former de Marie, et
avec la manière dont Dieu communique
ordinaireuieut ses grâces.
Nous le dirons en toute franchise, nous
croyons que ces colonnes , qui n'ont point
étéfaites nour la place qu'elles occupent ,
n'ont été placées là, dans des temps ix)sté*
rieurs, que comme des témoins menteurs ,
pour raltacher à la grotte les plus précieux
souvenirs, après que la maison en a été sé-
parée d'une manière ou d'une autre.
Pour clore cette première partie de notre
travail , nous donnerons ici un état des.
(80) t Cy commence un traUic de Icslal tie ta
lerre sainie cl ossy en prtie ée la lent dpgiptecl
fu faita la rcquesle de 1res reuercnl seigneur inoF«s**i-
giicur lalairiinl Uepierrcf orl , cardinal, au lilelie
sainl pierre âû uiiicula par noble boiueiimnseigueur
de bout Je selle, en Lin de (çrace mil trois cens et
xxxM et fu Iraiislateï par frcre lelian loloue dict cl
ne dvpre moine de saint berilii en saîitt aunicr en
lan de grâce niil troî& cens clfiquanle et i. i
Fol. i50, \\
« Ces lieux vus ci laissay une monlaif^ne, si vins
toute la [ibinc ui^ques en nazareth qui ncst mais
vîtie coiuuie elle souoit*. Mais est une {>auvreUe
fille charapeslre. ci les maisons cspuises lolngs
lune de lautre. Nazai^etli est assise en une uallec
moult gracieuse toute auironnce de nionfaignes.
ccst b propre cite de fitre seigneur dont illiioiisa
naiiirelle et charnelle naissauce, cest a dire ou
furent ne se deuancliier. et ou csloil droitcnicni ta
nianance de marie sa mcrc et iosepli et pour ce le
UiMiuna on tliesus na/a tenus, ce^t a «lire de naza-
retli, En celle cite ap|>or(a li ang-les galnicl le 1res
lion iues!«aigc cjuaui il anuonclia a la Irc,^ doulce
bsïioite vierge marie que de lui naisleroit filre sau-
ueur. et elle par su saime dcuote humilité deuint
mcre oc dieu sans œuurc dmume vierge a Icn*"
fanlcr, et après par dessenre toutes œuuresde itt-
lure. Au lieu de lannonccinent fu iadis une 1res Mie
église mais elle e^t presque destruile. Mais encore
y a un pelil lieu couucrt que s^arrasin gardent moull ^
dilïgenienient, et la montrent ils unecoulonipie do fl
marbre dencoslc laquelle fui faicle celle annon- ■
ciaeîon. Kn nazai-eth sont très malgent et très
mauuais sarraiins..., et semble que tous iours y«
eu mauuaise geni et pour néant ne fu mie dit en
leuangîle que de nazareth tic pouuit riens de biea
uenir. mais bien voult dieux entre les peclieurs
converser qui des chieux descendi pour les pc-
cbeurs sauuer. Eu ce lieu fu ihesuerist bSbtemeni
nourrii^. la est une fontaine en laquelle tlustre dame
souhiîi iadis son benoît filz baignier en ce lien
fis ic ehanlLT une messe de la uonciacion ôlre
dame^ De ce lieu a vue lieue est li lieux dont les
gCDZ du payz vonloicnl iccier ihesucrisl du haut
dune montaigne contre uaL mais parniv tous quant
il lui pleut leur eschap[»a. de ce lieu, inen allay eu
demi ioiir iusques au moi»t Ibabor. i
(81) Cependant nous ne voudrions pas trop ia^
sister sur ec point, stijet a controverse
LOR
DES MIIIACLES.
LOR
82
lieux, tels qu'ils se trouvfiieiil en 1651,
lorsque le sieur Doulnlant chanoine de Saint-
l^nis vût un pèlorifiage (Jont il a lais>é la
frUtton* Nous emprunlerons ses propres
Di la ville et saints lieux de Nazareth.
CHAPtTRH LVK
« Narareth esl assise sur la coiile d'vne mon-
tilgiie fa rie en forme de croissant, d\nè
tefT§ m^ei ingmte et stérile, excepté dans
lefons deî< vûllées qu'elle e^l meilleure. Ce
Hu'il jra île plus considérable h présent, que
b plari' c«t presque toute ruinée, c'est la
riapellc où la >aincte Vierge estoil lorsaue
fairbjnge saint Gabriel Tafia sa 1 lier, et liij
(4>rter les heureuses nouuelles de Tlncar-
Dation du Verbe diuin qui se deuoit faire
en son sein virginal. C*est une grotte creu-
Id roche au penchant de la monla-
tuclle contient seize pieds de lon-
f et deniy de largeur, du eosté de
ïè urient, etdix àrautre bout vers
rotciUéut, à rause que les murs sont vn peu
Jebiaîs, et cnuirou neufàdixde hauteur,
etqtti faisoTi partie de la maison oiila saincle
Vierge demeuroit en ce lemps-là. Pour la
mieux entendre, il faut sçauoir que la ville
eM^nt batvtie sur la coste de la montagne, la
('luf|iêrt dci^ habilans auoient creusé dans la
roi^hA mt^sine, des petites grottes en forme
de , et sur le deuanl lia^itissoient
quel ^.^^ ,.otit corps-de-logis d'vnc sale basse
seulement, dautant que pour rordinaire il
ny a quvn estage , comme il y en a en-
core plusieurs de la sorte, et de ces deux
qm û*estoient 5é[>arez (jue d*vn mur et
d>ne portet ils ne fa isolent qu'vne seule
nutison allans de plain-nied de Tvne à
Tautre^ comme on entre dVne chambre en
rn cabinet. Ainsi estoit la maison de la
saincte Vierge composée d'vne grotte taillée
fJaos la rocTie comme vn cabinet, et d'vne
Mie basse par le deuant. Comme si la mai-
son de Lorelte en Italie ,| ou celle du con-
ueal delà Magdelaine à Paris, estoit iointe
«t attachée par vn de ses costez au flanc
«1*11 ne montagne p en laquelle il y auroit vne
rutile grotte oii on entrait de plain-jned par
la porte qui est du costé de rEuangde, qui
doftestreau septemtrion, et la [lorte qui est
Il opposite du costé de TEpistre, etaumidy
eMuit rentrée ordinaire de la maison sur Ta
nié. Or ces sainets lieux, la salle et la grotte
diioient demeuré en tel estai, insques au
temps de saincie Hélène, laquelle pour lio-
nortr la mémoire de ce mystère inefTalile ,
les (It couurir cl enlermer dVnc des plus
belles, des plus magnifiques et spaiieuses
cgiises de tout le Leuanl : car à considérer
la grandeur des vestiges et ilQS ruynes ipii
en restent , elle pouuoit iustcmcnt eslre
comparée h celle de Nuslre-Dame de Paris.
Pour la sainctc maison, il y a apparonfc
qu'elle la laissa en sa naifuctéet simfdicité
ftremierc, et n'y voulut rien changer, lacon-
fidorant comme vn sanctuaire le plu^ digne
et le plus sainct de la terre, ayant esté con-
sacré parlant Jde glorieux mystères qui s'y
sont passez. Car on lient que c'est en icelleque
le bien-heureux sainct Joacliim et saincto
Annedemenroientau temps de la Conception
immaculée de la Vierge, à qui ils la laissèrent
après leur mort par droicl de succession.
Pour ia première partie' qui contient la salle,
elle est d autant plus digne d'honneur fa de
respect, que c*est la mesme où cette saincte
famille faisoitson seiour ordinaire : c*est do
15 que la saincteMerge partit aussi tostqud
rangèrent quittée pour aller aux montagnes
deladée, h quelques trcote-dcux lieues de lî»,
visiter sa cousine Elizabeth, et neuf mois
après elle en partit encore auec sainct losepK
pour aller en Bethléem, éloignéde quelques
trente lieues de Nazareth, où elle accoucha
heureusement du Verbe Incarné, el y re-
tourna quarante iours après. C'est dans cette
maison que Tange donna aduis à sainct Jo-
seph de prendre le pelit lesvs et sa More, et
se retirer en Egy|tle, pour éuiter la cruauté
d'Herodes, et q\\ ils retournèrent nu l)f>u4
tle sept ans. C'est là où cet enl^int dinin s'est
tant de fuis assuiety h sa saincte mère i)Our
la servir, et a jiassé la plus grande partie de
sa vie à trauaillcr auec sainct loseph» faisant
le mesme mestier, vil et pénible tout ensem-
ble de charpentier : Et du temps de sainct
Cyrille lerosolv mitai n, on raonstroil encore
vne noue qu on tenoii auoir esté faite rie la
main de cetarliMin sans pareil : cest là où
ils prenoicnt leurs repas el repos, et d\)ù
ils alloient tous les ans en lerusalem , à
queïiiues vin^t-lmit lieues de là, visiter le
temple aux testes sole mn cil es pour satis-
faire à la loy ! Et Nostre Seigneur quitta
<'ctte bien-heureuse demeure la trentiesme
année de sa vie, firenant congé de ses pa-
réos, pour commencer son olTice de San-
ueur, pour lequel il estoit venu au monde
Ausi.1 est-ce la mesme que les anges on(
transpiirtée miraculeusement de Nazareth en
Italie, àlorete, oii elle est à présent Ho-
norée et visitée de toutes les nations de la
terre, el en si grand nombre, quil y
auoit plus de dix mille personnes quand
i*eus le bonheur d y aller, comme iediray
on son lieu. A la place de laquelle les Chrcs-
tiens en ont rebasty vne autre presque sem-
blable; mais non du tout si grande : ce qui
est arriué, à cause que les murs qui ont
par tout trois pieds et demy d'épaisseur, sont
entièrement compris dans Tespace de la
}»remière, qui parce nioyen doit estre plus
Sramle. A présent c'est vne chapelle où on
escend par quatre marches de pierre, à
cause que la court a esté rehaussée. La porte
qui est au midi, n'a que trois pieds de lar-
geur, cl quatre seulement de hauteur. Elle
est ornée de deux autels, le premier des-
quels est à Tortent, h la place de la chemi-
née de la sale, dédié à sainct losepli , et Fau-
trc dans vne grande arcade, pratiquée dans
le gros mur, du costé du midy, consacré à
saincie Anne, sur lequel est vne jjetite fe-
nestrcqui y donne iour, et le tout bien basty
de pierres de tailles el voûté de rncsme, de
8."^
Lon
DICTIONNAIRE
LOR
qualre toises de longueur, sur sept pieds Je
largeur (82),
« Do celle chapelle, on descend d'f n de-
gré dans Ja grotte, non pnr la porte, qui est
presque hoïichée» mais jfarrouuerture d'vne
arcaUe do sii pie<ls et tlemy de largeur^ viij
2i lis (le Taulre, dans laquelle est Tautei de
Miiiiete Anne, j>ar laquelle elle reçoit tout
son iour de la fonostrequi est sur le mesme
nuleî, et du côté du seplenitrion il y a vn
autre petit cnueau, auec vn esraiier fort
obscur, [mr lequel les religieux y descen-
dent du couuent.
« CeUe seconde partie-cy n*e&t \ms moins
digne de respect et dlionneur que l'autre,
car elle serunit d'oratoire à la saincle Vierge,
laquelle v estant vn iour en oraison, lange
entrant dans la sale, et s*arreslant à la porte
de Ja grotte, luv fit son ambassade, romojo
chacun sçail 1 nistoi're, et comme elle est
décrite par sainrl Luc chap, i, et il semlde
que sainct Augustin Fait creude la sorte;
rar au premier ^^eroion qu'il a fait de ce mys-
tère, il dit, parlant de Fange : Misjtm est
mtndans cum qui est in throno^ ei in spelunca^
Fange e^t enuoyé pour annoncer celuy
qui osl en niesme temps au ttnône de sa
gloir'^, et dans la grotte ou S[>elonque, qui
peut bien cslre celle-cy de Nazarctlu puisque
c'eîjt en Icelle qu il a esté enuoyé,
•t Saincle Hélène ne voulant non |»lus tou-
cher par respect h ce saincl lieu, qui auoil
esté consacré par le plus auguste et |dus
diuin (le tous nos mystères : quelque teni[)S
ajïrés les çhrestiens y firent uictlic deux
grosses colonmes de'marhre gris, vue à la
place oii esloit la sainiHe Vierge, ei l'autre à
celle do Fange» atin de les remarqner et les
faire connoistre et rctierer à la postérité.
Ces colonuies ont chacune cinq ineds et deniy
«le toor, et *|uelques neuf à dix de hauteur :
celle do la sainte Vierge dans la grotte mcsme,
et celle de Fange, dans le njilieu de la porte
dlcelle qui en interdit le passage, et sont à
lieux pieds Fvno de Fautre. La grotte est
toute naturelle, et la roche nuë et docou-
uerte par toul, excepté le mur du costé oc-
cidental, qui a esté fait de pierres quarrées,
IK>ur sousienir les hastimenls qui sont
dessus, et la voûlo au^^si nue et naturelle,
sinon quelque t^eu do quarrcaux qui y ont
esté mis seulement à Fenlour de la colonine
de la \'!crge, laquelle y est enclauée par
le chapiteau, auec vne telle morueille ,
(pic la mesnie colomne ayant esté rniupuo
ipielques deux ftictls rie hauteur par le bas,
clic ne laisse |>as de '^ul>sister cumme sus-
pendue eu Fair, et nous fait admirer comme
vn si jïcsant fnrdeau peut estrc souslenu
iFvne SI rheliue vuiii», ui tlepuis tant d*an-
née-i rju'ellca esié rnn»pue par la nralire et
Fim[Kielé des inli<lele5.
f82) *raiiLci»r des Lieux héhniqua *Hr le^ Àctn en
^aiMl iiMonie, lauu 111, y rrnj:»npit' aussi ileuv Cj;li-
M"h ou i'ii;i|Klle>, Iuul' ou l^aiigii s;ilua I:i s;itiiclc
VitM;;r'^ct Taulre ou NuUo-Sciytrcur fui nourri : te
ijUi l.».l viu» (pic* riv I Ii;q>i'llrb v,otil fui l àiicii'Uinrs.
fl l»otUïtct*s fk* plusieurs >>k'cleii. »
àNvjus louscrvoub icUc àiiuol:iLit;ii niarguralc ik
On |>ourroit îcy faire vne reinarquc asses j
consideraltlc; ciue toutes les fois tiue No^stro]
Seigneur a vuulu entreprendre et coramcn-
ccr 4|uel«[uc grand myslerc nour le salut
dei huuuues, il a tousiours cnoisî quelque
grotte ou cauerne, pour s'y retirer, comme
en va lieu lres-[iropre au recueillement et^
à la prière, tant pour recommander et offrir f
h Dieu son t*ere Fœuurc qu'il alloit faire,
que pour nous enseigner à suiure son
exemple , et luy otFrir et recommander
loules nos entreprises. Quand il a voulu
exeruter le décret éternel qu'il auoitarresté
de sf* faire honnue, et commencer le mys-.
lero adorflt»le de son Incarnation, il a choisi'
cette grotte de Nazareth, dans laiiuelle es
toit sa sainctc Mère, lorsqu'elle leconçeut
dans son sein virginal. Quanti il a voulu
conimenrer à exercer Foniic de Sauuour el
faire snii entrée au monde , il a choisi lai
grotte de lïellilccm, où il a voulu naistre.
Veut-iî rommcncer à paroislre comme un
dium docteur, prêcher, enseigner, assem-
bler tles disriples el faire ses miracles, il
se relire dans vne profonde cauerne |tour y
passer (luarante iours en prières et en ieû-
nes, parmy les imstes, afin de gaigner les
honimes qui viuoient comme des bestes.
Veut-il cummenccr sa iliarge de liedemp-
teur, répandre son sang et donner sa vio
comme vn bon fmsteur, il entre en vnegrotio
souterraine, où il prie Dieu son Père, et
sué sang et eau pour le salut des honunes, '
Et a|iri;s tous ces trauaux, s'il veut donner
(luelque relasche et rei>os h son diuin corf)s,
il vent qu'il soit mis au tombeau dans vnaj
grotte, qui fut laillée cxprez dans le chœur j
(Fvn rocher, alin de t^Tminer sa mission
dans vne grotte, comme il Fauoit (onunen- 1
cée. Pour nous apprendre, comme dil sainct \
Ambroise, h nous retirer en queltiue lieu
seirct ]Krur vacqucr à la prière, p*mr re-
commander nos allaircs inquirtantcs h Dieu,
pnisqu'vn Dieu mesme Fa fait pour nous
donner Fexpmple»
« Il resle icy à dire, que la diuinc Proui*
dencc ayant voulu |iartager cet auguste la- 1
berna<'lè de saincteté, en a fait transporter '
vne partie par les anges à Lorete, [>our la
satisfïiction d'vne infinité de çhrestiens, qui
y vont en processions de loules les parties]
de Fllalie, et en pclerinage de tous h*s can-
tons de la terre, el a lais-^é Fautre partie |
sur le lieu, (tour la consolation des fidèles |
fpii y demeurent et la visitent, et des infi-
dèles qui y ont aussi grande deuotion, allant
baiser ses colonuies, el y portant leurs ma*
lades, lesquels bien souuent y rccouuroot
la santé* Ce qui n a pas néantuïoins empesché 1
fpFils n'ayent ruyné Feglise,el abbattu
j lusienrs fois le «:oïiuent, frappé, outragé
et chassé les religieux, i\m sont de la famille ^
Doubilnn» fMjur avonlrer le peu ili* fond qu'il y i ii
faire sur ta valeur (Ji'S Lt'niuij;nagrs iiivunuês par
ccrUilns aulcurs. Les Liati hébrauitic^ sttr k^ Acte»,
aUrikuiés iri h saiui inôuK\ houJ Io luenie o»\raji(î
qui est auribuéàiïleiuh ju VcuêiLilUe lîcile, *i «loni
iifjus avons, relaie le passage en hui lieu.
LOK
DES MlllACLES.
LOR
S6
tk lerusulem, notammciu Uefiuis sept ou
Itairt ans qu'vn Ali Aga, baclia de Sephet,
cûnemy iuré des chresliens, les lourmenla
lie lanl de façons, qu'ils furent contraints
de ccder à la tyrannie, el almndonner avec
m regret extrême ces saincts lieuï, qui
fm-eol aussi lost renuersez par terre, et
î»rc^que réduits en poussière par des mise-
fîiWes ïilhées qui emportèrent toutes les
portes, les fencstres, et généralement tout
Je bois el le fer quMls trouuèrent dans le
tlebri^, el laissèrent la place non seulement
' 'ibitée, mais aussi inhabitable et réduite
^ Ttii estai déplorable.— Néantmoins, les
"«âges (ulelajres de ces saincts lieux ne leur
jierriiirenl pas de loucher à la grotte ny à la
chapelle, qui ne receurent aucun dommage,
rûmrae le reste, et quand les religieui y
retournèrent cinq ou six semaines deuanl
oons, ils ne sceurent faire antre chose que
d'arracher les espines, vuider les immon-
dices, nettoyer la nlace auec des |)eines et
bttgues ineonceuaules, et conurir de ra-
mée el branches d*arl»res et de terre, cinq
ou six petites cellules, oii il n'estoit reste
q«c les quatre murs, encore cstoienl-ils tous
r^rcei el rompus, par la malice de ces inhu-
mains, qui pensent y trouuer de Targent
t^ché ; c'est ainsi que nons trouuasmes
cette saloele demeure, quant nous y arri-
uasmes.
CBJtPlTRE L\n,
• Il y a plusieurs places considérables de-
dans et aux enuirons de Nazareth, qui mé-
ritent bien d*eslre visitez, pour satisfaire à
la dcuultoTi et curiosité ties pèlerins. El
romme il y en a qui sont proches de la ville,
lî r efi a aussi qui en sont éloignez, c*est
poiirquoy il est nécessaire d'y demeurer au
moins deux ou trois iours, afin de les voir
iH peu h loisir. Nous commencerons par les
jifemieres pour finir par les autres,
• A quelques cent pas du conuenl, pres-
que au milieu de la ville» tirant vn peu vers
le couchant, se void vu vieux bastimenl de
l'ic"-*^ j.- tnille, qu'on dit eslre du reste de
la- le, en laquelle Nostre Seigneur
e5tint i'iiire, comme dit sainct Luc, chajïitro
qoairiéuie, on luy donna le liurc du pro[>hète
l^ye, où il commença à lire ces paroles du
clup. sotxante-vnièmc Spiritii» Domini au-
prr iMf, et le reste, qui ]\irloile sa venue au
unmdo, et de ce qu'il deuoit faire [lournostrc
*alat en qualité de ^lessie : ce qu'il fit auec
Unt do grâce et de majesié, que tous les
ai^istanii en furent rauis d ailmtration, le
loyantet récoutant pailer; mais aussi lost
^•1 vint h déclarer que cette prophétie
[ïil accomplie en sa personne, el loucher
hurleurs vices, ils ciilren-nten vnc si grande
Italnect colero, que non seulement ils le
chassèrent honteusement de la synagogue
et delà ville; mais de plus, aûn de le [ler-
dre, JU le menèrent et poussèrent li quel-
ques deux mille pas de là, iusques sur la
(ftS) Celle tradilion esl nïiiirium un lexle du
rEtaogilc; car il } csi tlii *pic le î>;iuvcur en se
pointe de la montagne qui regarde vers lo
midy, où ils te voulurent préci|>iler du faisle
du rocher en bas, en vn proforjd abysme*
Mais, comme dit rcuangelisle, quand H fut
sur le bord du précipice, il passa au milieu
d'eux, et s en alla : Ipse auivm transkns per
médium iliôrtim, ibat; c/esi que comme ils
le voulurent (irecipiter, illes deuamja, el se
laissa couler doucement le long de la roche,
oui est droite conmic vn mur, Il la hauteur
de deux piques au dessous d'eux, et la tou-
chant de son corps sacré, elle s*amollil
fommedela cire, elle récent en vne niche qui
se fit miraculeusement; et ainsi se dérobant
de leurs yeux, ne voulut mourir alors ; quia
nondum venerat hora dus (83).
« Pour aller à ce précipice, il y a deux
rhemins, Fvn par le dessus de la montagne,
que Ton monte insensiblement, où on void
h la moitié du chemin quelques ruynes res-
tantes d'vne église etd'vn monastère do re-
ligieuses qu'on auoit bastv à la place, où
r>n tient par iradilion, que la saincte Vierge
allant h la lia.ste, et courant après Nostro
Seigneur que les luifs emmetmient h re pré-
cipice, tomha toute outrée de douleur et do
crainte, qu'ils ne leussent desia ftiil mourir :
El pour i:e suiet TEglise fut appelîée Nostrc-
Dame de la Crainte. Celle place se void faci-
lement de la maison de Nazareth, et quel-
ques mille pas [dus auant est le précipice ;
mais de ce coslé-là on ne peut pas voir la
l»lace où Nostre Seigneur se retira, dàutanl
qu'elle est dans la roche au dessous. Ce qui
nous obligea d'y aller par lautre chemin,
qui est vne caue profonde, et le lict d'vn
torrent entre deux montagnes, fort estroit,
tout paué de gros grais, dilllcilc à marcher ;
mais agréable fiour la diversité des arbris-
seaux, entre lesquels on marche h couuerl,
et adirés auoir descendu quelques cinq ou
six cens nos, on remonte j>ar vn petit sen-
tier sur la cosle de la montagne, et arri-
vasmcs en ce lieu, qui à la vérité est extrê-
mement haut et alfreux. Cette jiUue consa-
crée par l'attouchement de Nostre Seigneur,
est h iircsent vne grande niche, rlans laquelle
il y a un petit relais de la mesme roche qui
sert d'autel, où on voyait autrefois les ves-
tiges des pieds et des habits de Noslre Sei-
gneur, et à [présent mesme on a découuert
quelque Irate d'vn de ses |ueds, te reste
estant elTacé. On y void aussi des arc-bou-
lans de quelques* bastimens, des [ cinlures
demv ellacées, et deux grandes cisternes
cizefées dans la roche. Au re&te cette place
e>t si liaute, qu'on void les montagnes d'A-
rabie derrière celles de Thabor, d'Hermon et
de lielboé, auec vne i«artie de la grando
]ilainede Magedo, desquels nous parlerons
cy-apres. lie Lou niez que nous fusmes sans
perdre temps, nous allasmcs t\ quelques
quatre cens pas tlu rouuent, vers le cou-
chant, voir vne {lelile fontaine, qui est à la
l*ente de la Lolline du costé de la ville, et
vn peu au tlessus des ilernières maisons*
n'Hr;im futssn ait milieu f^' fit (ifiitc qui te i^QUuni*
17
Lan
DtCTlONXAîRE
t.on
89
Ccu\ du |>a}s l'appellent la fontaine des
aposircs, fomlcz sur la tradition, qui lient
que les alpestres s*> sont re|»osGZ. et ont beu
<lc son enu : et de rautre costé un chemin
on void vne grande et j^rosse jiierre ronde,
scïrïljlyble à sna meule de nirmlin de qua-
ranlc-sopt fsahucs de lour, que les mesmcs
habitans appellent la table du Messie, sui-
uant la mcsme tradition, qui enseigne que
Nostre Sauucur y a beu et manj^é quelque-
fois auoc ses apostres, mesmc aj)rcs sa ré-
surrection; mais les Mores ont tant fouillé
et creusé la terre par dessous, qu'elle est à
présent renuers(!'e sur le costc. Le R. P.
lîesson, lesuiste, a écrit y auoir remarqué
Tcndroit où se mît lesus-thrist, et tout loi-
gtianl la place de sainct Pierre, qui fait
comme m (telit thrône, et marque le rang
qu1l terioit au dessus des autres; et en suite
que Ton dislingue les places de tous les
aJJ0^lres; VA que fiar vne merueille incon-
nue iusques h présent, il apperreut à la fa-
ueur du soleil, au niesme enuroit sur lequel
TVoslre Seigneur appuya sa leste, riniage de
sa face sacrée, imprimée, ou [iluslost taillée
en relief, sur le rocher, avcr des imits si
beaux, si ckirmans et raajeslupiix, qu'il en
demeura tout surpris; mais pour nioy ic
n'ay (joinl eu le bon-heur de la voir.
*«ï De Tautre costédc la ville, vers le sep-
lemtrion, à quelques trois cens pas de la
saînrie chapelle est la maison tlo S. luseph,
et la tradition tient qu'il y auoit sa boutique,
où il trauailloil de son mestier, deuant qull
eust espousé la saincte Vierge, et mesme
t^u'il y estoit encore, lorsque Tango iuy alla
faire cette glorieuse ambassade, a[îrès la-
qtielloil asscurace sainct Patriarche, que le
fruit dont son espouse estoit enceinte, eslnit
vue 0|icratîon du Saint-Ksprit, et que lo Fils
lie Dieu lauoit choisie foureslresa Mère;
d*où vient que quelques iours après il alla
demeurer aucc elle en lautre maison. Potir
rhonncur et le respect de ce grand sainct» les
chresliens auoient fait vue ciiapelle de celte
/liaison ; mais à présent eîlo est demy-ruy-
née, et appartient h vn More, qui ne nous en
permit pas rentrée; c'est pourquoy nous ne
la vismcs qu*en passant.
w Marchant vn peu plus auant, dumesme
coslé du tenant, au pied de la montagne,
est vue excellente fontaine, Teau de la-
quelle tombe par deux petits canaux, dans
vn grand rescrtioîrqui en est tout pror-be.
Ce réseruoir est creusé dans terre, bien
muré, et cimenté à Tentour et au fonds, de
quehpies qtiinzc ou vingt pas de longueur,
sept ou huicl de largeur, et enuirorï buict
pieds de profondeur, ayant vn escalier de
juerres h vn dp ses coins, imur y desrendre.
On rappelle la fonlaine de la Vierge, h
cause qu'on tient qu*eîle y alloil ordinaire-
Mient puiser de 1 eau, comme les autres
femmes, pour sa petite famille. Et mesme
Luther hérésiarque détestable, dil que Tan-
ge annonça le Mystère de l'Incarnation à
celle Reine (îes anges, comme elle allait vn
beau malin puiserdereauàcetlefontaine, et
qu'elle cntendilen chemin vne voixenTair,
qui Iny liit : fheu te garde^ pleine de graee !
mais «pi'clle ne peûl voir celny qui Iuy {)arloit,
ce qui e>t vn<^ réueric manifeste ; car, commei
dit sainct Amhroise.elleesloitseule pourlorsi
enfermée dans sa chambre, ftofa in pmetra^l
iihus^ soin êine romiff^ gola »ine tc$te^ ft«J
(jUG de (jeiiere deprauarclur affatu^ ab angela]
mintatar (Ô4). A présent le rcseruoir est èJ
sec, encore que la fontaine coule toiisiours|
en abondance. Veau sej>erdanldans les ira-
niondices qui sont au fnnds, et sur le bord
il y a deux ou trois grands bassins ûq
pierres, fort bien taillez et façonnez de quel-
ques moresques el feuillages en relief,
pour abreuuer le bestial ot laver le linge,
« Du temps des chresliens cette ville fut
bonorée d'un tillre d'archeuesché, et le troi-
sième metroj>olitain du patriarche de leru-^
salem, n ay^rit qu'vn seul sutl'ragant l'evcs-B
que de Tybenade, et son arclieuesque
obligé de lionner el entretenir cin<juante
soldats en l'armée du roy, et on void encore
rhostel anbiepiscopal, et les maisons des ^
chanoines aux enuu-ons des ruines délai
grande église; mais j*resque tous destruits ^
et comblez d'imniondtces, ne seruant plus
qu7i quelques panures !^Iores qui s'y reti-
rent auec leur hestial : neantmoins h voiries
grandes voûtes, les pilliers de picrres-ile-
taiile, et les colomnes (jui y restent, il est
aisé de iuger que le lieu csloit vn dm plus
magnifiques et somptueux, comme il est vn
des plus saincts et vénérables. Ce qui n a
pasempescbé qu'il n'ait ressenty les effects
de la tyrannie mahonictane, quid'vne main
olFre de l'encens à ces sanctuaires, et de Pau- _
trc tient le marteau pour les abliallre,!
« On dit que i>ar la tréue que rempcrciiT
Frédéric lit auec le sultan frEgyiïie, il re-
serua f^our les clirestiens qui auoient perdu
lonbî la terre sainte, la vilio de lerusalem,
Ikllileem cl Nazarctli; mais ils la pcrdireot
encore depuis auec le reste*
« A iireseiil Nazareth est vn pauure vil-
lage, presque ruyné el désert; mais il y a
espérance que Dieu y versera ile rechef ses
bénédictions, cl le fera repeupler dans peu
de temps, parles prières des lions religieux
qui y sonl ordinairement Imict ou dix, île la
tannlle de lerusalem. »
Trans[iûrlons-nous maintenant h Tersalr,
en DalmatiD,el là nous assisterons à des naer-
veilles d'un autre ordre.
Le 10 mai 1291, sur le sommet aplati d'une
colline, entre les villes de Fiume et tie Ter-
zats, mais plus près de celle dernière, dans
un lieu appelé Rauniza, les habitants aper-
çurent un édifice qu'ils n'avaient pas vu au-
paravant.
|81) *Tifi, ChronoL, Tan du monde blOl ; Ajinnos.
h t-rtp. n Luc, SuinI Jëiéuir p.iriaiil d»» h jH^lîte
raule Oit ; ( Emitctor Marrairip quam Catiriel ^^hmi
in «idiifulo siio rrpciii n îdio roisii,iii Um*ini jicr-
Inrnlii est, qtïia virimi duem iioit .^oli-bat, a!ï|u:xu. i
(EpisL 7, ntt f,/rf«ni.)
19
ion
DtS MIRACLES.
r.OR
OU
rH.N ïiL L\ S4ISTK IWIISa.N OK XAZiahTO*
J ta pjtte de la fhapfhttede l'auge, î. La chappette de famje. 3. Vnuteï de iahicte Ame. i. Ventrée de
Uiqr*/tîe ou ckapfpefte de CAmwitaatiof** ^- La grotte ou iliappfUe de iWmwiichfwn, $. Cittomm a la
ptacc où eitoH tamje (juatid il ^alua ta iaimte Virrge, 1. Coiomue où CiioU ta souicte Vkrgc quand
ratifie ta talma, 8. Éêcatifr intérieur.
Y-;
/
{
/
/
On acrrjurt, on examine: If» î>flttmrnt est
moiilruil tie |»iorres de [lelit a|i[»nroil, Uiil-
iéo^ el C'imrnK^us, |iosésnns foiHîaliurïssiir
Il terre, iurmonif^ d\tn rheftrr. On (nnièlre
dms Finiérieur; r(5*iifiL0 forme un Ctirr*5
oblong, le? plafond est j)eint en eoiilcyr iVà-
ziir, divisé en compartiments, semé de peti-
tes étoiles dorées. Une frise règne autour»
re|>rét<enl«nldes vases de forme diverse in-
du^ dans des cerreaux. Les murs sont re-
couTerts d'un enduit, sur lequel on a re-
(•réiiciité au (linceau divers mystères de !a
rtdrgian. Une porte latérale a "donné l'en-
trée ; une fcnCtre s'ouvre à main droite; en face
c^l un autel dominé \mr une rr^ix fjrecque ,
èftc le crucitiï peint sur toile el rollé, et la
légende Jésu$ de Nazareth ^ roi d€s Jutfi^,
Pre5 de Taulel une armoire «trousée dans le
mur, et contenant «]ucli|ues petits vase> et
ustensiles de ménage. Du rôle opjtosé, un
foyer surmonté de sa cheminée, et au-de-
vanl nue niche contenant une statne de Ikjîs
ûù cèdre, noircie par le temps et la fumée
desrîergps. La Matue représentait Marie fîc-
hdiit, portant au bras gauche un enfant d*une
(aille nlns î^rande que nature. Une ronronne
di'f merles étrtitpo5éestrrhHétede la Vierge, ses
cheveux» divisés à la nazaréenne, retomhaieîit
sur ses épaules,- une large ceinture» dont
les bouts descendaient jusqu'à Jerre retenait
les plis *ie ses v^^tements dorés. L'enfant
soutenait un gkd^e de la main gauche, el
bénhsail de la main droite avec deux doigts
élevés (84*).
Cependant, quelques jours plus tard arrive
à Tersatz le vénérable Alexandre, curé ou
évéfpte de Téglise Saint-Georges^ de la ville
de Tersat/, qu'une longue maladie avait re-
tenu au lit, el qui avait niiracnleusemenl
recouvré sa guérisou. La sainte Vierge lui
était apparue et lui avail dit : w Sache qua
la demeure jîafr(*V, récemment apportée dans
votre lïays, est la maison môme où j ai pris
naissance, et où jai passé j^resque loiitc ma
jeunesse. C'est dans ses murs que, h la pa-
role de larchangc Gabriel et par l'opération
fJîi'i Ccb rnrm. s .irruscnt les siylc bizantiit cl le iv* siêrlc iui plus tôt.
91
LOR
mCTlONNAIRE
LOH
05
du Saint-Esprit,j*flicoiir;uleFiisde Dieu, C'est
dansse^-ï mors que le Vf^rbe s'est fffil chair. Aus-
si, après notre mort (85), les afiôtres consa-
crèrent-ils une oiaison illustrée pardesii^ran-
des merveilles, et s*etujiressèrcnt-ilshl envi
d*} célébrer les saints mystères. L\iiilel np-
porlé en même temps ciuel/« ni?iHon, estfeïui
3 ai fol t,:uiisacré j>ar l'afiôtrc Pierre. Llmaj^e
u Cln'isl en croix, qu'on y voit, y fut placée
ftiitrefrns par les apôtres. La statue tic cètirc
qui nous reffréscntc, est due au ciseau de
Luc, évangéliste,quità cause des nombreu-
ses relations qu*il eut avec nous , refirodu isit
également nos (rails au pim-can, aussi bien
quHt était damiéà un mortel de le fuirc. C'est
aonc cetle maison, rhérie des tieux^ qui,
n\nH avoir été environnée des [ilus grands
honneurs dans la Calilée pendant de longs
&iè(*les,vientd'émigrerenrmdc la ville de Na-
zarelh vers vos rivages, après qu'elle s*esi
trouvée mise en oulïli par suite de la perle de
la foi» N*en doutez pas, car c'est Dieu , pour
qui rien nest impoi^sihle, qui a opéré la mer-
veille. Mais afin d'en être vous-mémo la
preuve cl Tapôlre, soyez guéri. Celte çuéri-
son subite, après une si longue maladie,
sera la confirmalion du miracle. »
Après avoir dit ces mois, la Vierge re-
monta vcrslûscienx,en laissant après elle la
maison rem|die de Fodeurd'un parfum divin.
A celle époque le pavs était sons le gou-
gernement rie Nicofas Frangijtani, d'une des
plus illustres fainilles de Borne, seigneur
de Fiume et de Tersalz, lian de Croatie, de
Dalmatie et d'Ystrie. Ce seigneur, aussi dis-
tingué par sa piétéque |>ar la noblesse de son
origine, pensa qu'uneaussi grand** faveur du
Ciel ne saurait être accom|iagnéede preuves
trop évidentes, aûn d'olitenir une confiance
Iilus illimitée cl une consécration plus so-
ennellc. Il s'entendit donc avec Alexandre,
imiir envoyer 5 Nazareth des commissaires
qui vériliassent le fait, et déposassenl pu-
l»liquenient de re «pi'ils auraient vu. Alexan-
dre en fut un. Ils obtinrent h prix d'argent
L'i faculté de faire ce qu'ils désiraient, et
conslalèrent f>ar le témoigage ilcs habitants
et (>ar leurs i^ropres yeu\ la tlisj>arntion de
la sainte demeure, [iriVenl les mesures exac-
tes lies fontJatïons, fpu étaient demeurées au
nivean du 5»/, et s'assurèrent tjue le temps de
renîèvernent roincidait avec celui de l'appa-
rition en Dalmatie.
Bientôt le bruit d*un si grand miracle se
répandit, on vil accourir à Tersatz des jiè-
1 crin s de lous les points de Tu ni vers, et la
dévotion lïus lidèles y fol souvent payée des
plus grandes faveurs du Ciel.
(ïtr») N»>ns sauli;;iioiis qiN*li(iios eipressÎDiis qui
nous seuil lie ni peu conveiialilcs il a lis la liouclie de
la îwiiiUe Vierge; uinis sans y .lUachrr une grande
iinpirlartcc, p:irce(iuc Ti>rc<'llîni, que noussuivons,
ne lionne i>,i§ ce tliscout s counuc lexinol.
(SU) Les auif*urs ne «oui pas d'îiiTord en ce puinl;
il en esl qui préicnd^'m que Nicolas Frqiijjipâui
ftil hri-nu^nu! Caiileur de tout Fmivrage,
<87) Ihr. f;sT cm:vs, in qvo oijii rvJT SA?«CTi5sm4
UOUVS II. VlRtl^Hî, !1F. t.AVHETO QV.f. n\7iC l^ litci^tTi
P4f^tia\^ uvLCrvn.
Mais le bonheur des habitants de Tersatz
no fut pas de longue durée. An boni tle trois
ans et sept mois, la sainte maison tîisparut.
L'émotion fui grande dans tout le pays. Le
pieux gouverneur, pour consoler ses admi-
nistrés de la perle qu'ils venaient de faire,,
éleva à ses frais une autre maison pareille à
la f)reraiére; ses successeurs (86) 1 enfermé- |
rent dans une église magnifique, La dévotion
des fidèles cojtUnna de rendre h celle-ci les
mémos honneurs quh la i*remière; et elle
fut de niéme signalée i^ar de nombreux
mirarles. Dans la suite» TégUse fut confiée à
la garde des franciscains, lesquels n'ont cessé |
de la desservir. On lit sur le frontispice
« C*est ici le lieu où reoosa autrefois \^\
maison de la bienheureuse Vierge, qu*on
vénère maintenant à Recanal i (87). »
Les Souverains Pontifes ont comblé celte
église de grâces et d'indulgences, La Dalma-
tie » par une permission s[)écialc du Pape
Clément XI, célèbre, le 10 mai, ronice de la ,
Tra ns lai io n de la sainte m a ts o n .
La sainte maison avail été transportée do j
l'autre côlé du golfe Adriatique, au milieu |
d'un bois, à mille pas du rivage, près de
Ilécanali, dans la Marche irAncôue. Des
bergers Faperçurenl les premiers |>cndanl
la nuit, environnée d*une rélesic» sfdendeur,
qui attira leurs regards. L'un d'eux prélen-
dit môme l'avoir vue traversant les airs
et se |»osant après sur la terre* La contrée
s émut bientôt au bruit du miraculeux évé-
nement; chacun voulul considérer de ses
yeux la merveille. Mais nul ne savait et
personne ne j^ouvait dire tiuclle était cette
maison. De nouvelles révélations levèrent
le voile qui recouvrait le secret divin, La
première fut faite à un pieux ermite, qui
avait établi sa cellule sur la colline de Mon-
lorso, dans le voisinage de liécanali; la
seconde au bicnlieureux Nicolas de Tolen-
tino, de Tordre des Snvites^ qni habitait ta
ville lie liécanali; il avait même été pré-
venu divinement, assure-l-on, qu'un pré-
cieux trésor était sur le point d'arriver d'au
delà de rAdrialiquo.
Les arbres, dit-on encore, s'étaient eui-
mènjcs inclinés respectueuse ment vers le
rivaijc, et on lésa vus pendant plusieurs
sîècres dans celte position, jus(|u*à ce que
le fer ou la vieillesse eût couché par terre les
derniers (88).
Dans ce nouveau silo, la maison de Mario
ne fui pas comblée de moins dliomieurs
tjuc dans le |)remier, ni environnée de moins
de resjiet'l et de moins de dévotion. Com-
me à Tersatz, les malades y vinrent en
Hélium ego rcrum aiiihores lial»c«i hand dubr;B fi-
d''i vîro cnniphjres, qui iitttii se vidissc narraruriL
(IL TcBsnjj>CR, LattnL //»>(., lib. i, c. 0,) '
(8S) Le P. Tnrselliui, qm ecrivaH vers Tan f 580,
assure que les derninrs éLiiciu aliatïus depuis
iTîoins de vingt .ifis» et que des lénioins ocykirrcs
ravaicnl ass«irê de la rtiidiic du prodige. — Pro-
dige en cffii, s* il fut vrai, car Ls arbres dos l)oriIs
des uiers s'iueiiueut ifKijutn s, el icUinciiemcul, du
cùlo (vpposé :»u rivaye.
LOÏl
DKS MIRACLES.
LOIt
n
foul*^; tle granilcs grâces, «le nouibreui
mirades v furent obtenu^,
Uab alors \'Halie était ensafiglanl<5o pnr
If5 guerres civiles; lo [>olice ne se taisait
riliis, n*é(ail plus possible; le crime el le
Ligflînlage n avaient plus de répression.
Tôt ' roules fréquentées appartenaient
tiui lis, qui }' régnaienl en maîtres;
li»s iiî>ôi\i> ile la sainte nraison furent plus
d*one fois e^san*J;lanté^; la terreur en bannit
ies pèicrtn^ï ; elle fut oubliée, elle disparut
«le nouveau.
Il ne reste d'autres traces de son séjour
en ce lieu, où elle demeura huit mois,
<|u^uae petite maçonnerie qui V fut élev^^e vers
f5iM par les soins du P. Riéra» et le nom de
Banderoia que la place a conservé, à cause,
<lit-ont fJi's étendards qu'on y dressait (*our
signaler Iîi sainte demeure aux |ièlerins et
im nautonniers qui [jassaient sur le golfe.
La sainte maison était transportée h deux
Tailles environ, sur une i>ctite éminente qui
liisait partie de la pronriélé des frères
SiméoQ cl Antoine Rainaldi de Anlici (80).
Là, «lu moins, il n'y avait jdus à craindre
le^ ts; le lieu était découvert, bat)ité,
vOi e voie sjïacieuse et fréquentée.
Lê4» habitants de llécanati ne furent i^as
plntftt înfnrniés de celte (ninslation, qu ils
€ir î un dé|)uté à Borne, pour obte-
nir -- iiverain Pontife que le nouveau
territoire sur ]et|uel la sainte înaison se
trouvait alors, fût déclaré pro[)riété commu-
nale, afin dy élever, autour de la sainte
demeure, uoïnonument digne de sa sainteté.
Ils recommandaient h renvo.yé ^ dans la
,>ij,,.,,.;..;..n .^fits lui remirent, d'employer
Vil de kur cardina!^ et ^d'agir
aver jt- pi'j> gtand se< rct» rie crainte que les
frères de Antici , n'en fussent informés.
Celle pièce conservée par Cinelli dans sa
Ihfcription manuscrite de Lorellc , nous
apprend que les deux frères étaient en
«ié^accor<t, ce qui était un des princi|iaox
tiiotifs pour agir h leur insu. Cinelli assure
I avoir vu rautografjbc entre les mains des
É seigneurs de Antici, plus une copie autiien-
^^^■D) De antiquit,
lali Ri*€.')naii : coiiuuissic^ne litii ïmVd nia^tstro
Al^ianiiio ipu m Aîjtomi de Serviuinis, oralori ihï-
i4ri> diicclo, lidUoraiHlo nvï ïiusUo*.*.». Puslquarii
Roiii^m |KTvoiicris niiii s;»liiU% loijueris «uni iiiagï-
ilt%\ niilitinii lîonjnaimii», iioslra lHïtu>r:uitin A^^ente,
H siiiiul i[iii\m pt iiiMini ibis tutuiiuL' tsLiiis l'ivilali^
antt* *»*uin» ttiMlitiidinem, n^pnr&ctilarhkï ei iiostras
nuci.i^ l4-j«tiii.ohi:i1rïi. qiM^ tîlii il:it;i' bicrnnt n nnlHs,
et farlis dt'lulis irViiniliis, liiiniilibn' ipsius prilcs
ikifM^btKhif **i ihiiMJti CL Dotitîaiii iptiiinoilo iliebus
ytr;i!lf>ri1is Niuitti du* nus» c situ ueiutHis iiiirabililor
inififtUl.i fuil ntl i^tlli'tn iiingnilkortini Siitieemis
H Stepfiant lt:iiriatili ilr AnttqoiSi iiuàtroriim ïmmi-
ranJonim rivînm, et tk'iiul*? pcles griitiani ah l|>sa,
quml ili< tus «nllis H sitiis p^rtiritml eî dchcalur lui-
ftn> pubtit D. lit possit ii'drli l'are pva|iU*r ctninuodi-
tali fil (Kjpuli devoli, i|itî ^pmîidit^ vciiii ni visilan-
iluiii iltaiM, ti qii«><l dat:i Umm pnssitit iiiqii'iidf in
trmHiriiiïii faliriac; l irili» magis «inml inlcr liiiinti
fr.itrr% iiiMi est roiU'onli;*, s*^rimdu!ii âltcsliiliniics
til^i fl4tn», el nra'bcnlabis iiluij ampli us qMtid Ubi
tique aux archives de Récanali, et a voir fait la
ti'itnseription sur l'autographe lui-m^me (90).
Mais ces démarclics devaient demeurer
sans résultat pour le but que les liahitanls
de Hécanali s'étaient pro[iosé d'atteindre *
car, au bout fie quatre mois, la sainte maison
quitta de nouveau la colline sur laquelle
elle s' était posée, et descendit, î» la dis-
tance d'un jet de pierre, sur le milieu de la
voie publique.
Klles ne devaient |»as, toutefois, être inu-
tiles, car le Souverain Pontife, BonifaceVlII,
ordonna à révéïiue de Récanati, de |>rendro
les mesures nécessaires pour arriver à la
constatation autlientique de laits si extraor-
dinaires. Une dépulation (imposée de seize
personnes partil dune de Uécauali pour
Tersatz. Les députés prirent les dimensions
de la chapelle que les habitants venaient
d'élever en place de la sainte maison ; elles
trouvèrent qu'elles se rajiportaicnt exacte-
ment h colles qu'ils avaient levées avant
leur départ; se dirigèrent de là yov^y la Pa-
lestine, constatèrent rexistence des fonda-
tions au lieu indiqué, en prirent les dimen-
sions , consultèrent les traditions, et se
convainquirent que tout était conforme *^ ce
qui leur avait éïé annoncé d'abord. Leur
retour à Hécanali lève les derniers ihmtes,
et ridcntïté de la sainte maison est ample-
ment démonlréc uour tout le mumle.
Maintenant an éîons-nous, et pc^onsscul-
puleusemcnt la valeur de ces récits.
On ignore le lieu où se trouvait la colline
apparleiiant aux deux frères Antici, Proba-
bk^nîeiU elle est conq>rise 4miH la ville ac-
tuelle de Lorette ; mais il n'y a rien de pré-
cis ti col égard.
Le lieu où la sainte maison avait reposé
auparavant dans la forêt, n'est |ias connu
a vec pî us d e ce r t i t ud e .
On ne sait pourquoi la sainte maison
porte le nom de Lorette. Suivant les uns,
ce serait {«arce qu'elle aurait été entourée
d'une plus grande vénération par la pt^o-
priélaire de la forût, qui se serait appelée
LaureUa; ce n est qu'une supposition. Sut-
sigiiiriratuin est, ut talcjii gratiani olitincas. Opera-
liis lanien ttiUtiii cnin intercessioiie canlinabs no-
siri bcucvtiiif tjiioil jrnn lilii *lal.i" (iieniiU rtller.u
frcdulîlalis, ri nc}?tjlial»is ila ul fralris pni"fati ikmi
siril iriloiinali de do*' iiegntin; el Oeus nLltat cl rtv
miltal le snlvuni. Dahini Hc<:iiiati lit S*'iiLeinlins
MCCLXXïW. Framiscus Pant.^ ianccllariHS. i
Martfiri'lli, Muni ^'t CaiM;ui ont reprudnit cette
pièto d*afnvs (Unclti.
Marlnndîi laiL dr bi'iic^oti ini nnin propre; Mirrri
le dunnr raïuine un ailjeelif, el parait avoir raison ,
c;ir un tel imin ne se Irtmvr pas siu' la liste des
rardmanx dt* ce lrn»|ss.
Le nirdiiuK que les lialiilaiits de tlcranati apfK'-
I nient du unrn de iciir carditu^i, serait» setnn Imile
aiqiarcnre, Jérôme Dasso de la Hmiere, \ie\vn du
l\Tpi% d aborti cvefinc de Itée.UKUi, cardinal prêtre
ibi lilre de Sutule-Ualbîiic, puis de Saint C!irysi*çjm
et ihêqueilePalestriiie, pimiin aiirardiiialat en 1477,
el dérede en IfitH. LVv*»<pie de Uceaf*ali,en ÏWk
s'iipl^eiail Nieoliis de irnivanni» cl n'tiidi pas eai-
rtiiK'l
L0Ï\
DICÎlONNAinE
T.OR
vaut les autres, ce sérail parce que relie
forôlélftil un boLs do lauriers; nuii ne le
i»n>iivo ni ne rindiquc (^1)*
Si nons nous iransporloris à Nazarein, on
nous Hionirerailesfondalions en ra[>[>nrl par-
fait avec la Santa Ca$a, ilam lesquelles e.^t
rontenue la chapelle qui s'y voit mauitenanl.
Mais 3i nuus rei^Iav^ns [«ar la pensée sur ces
fomlations U Sanla Casa, nous demeurons
incertains sur la manière dont la grotte
s accédait. Y avait-il une porte au côté et
une au pignon ; les relations et les anciennes
images ne sont fias d'accord en ce point; or,
il en fallait au moins deiii de toute néces-
sité. Maintenant , si nous avons bien lu
Caillflu et Marlordli, il ne reste de traces
que de la porte latérale , qui a été bou-
chée, . ^ ,
Si nous nous transportons a Tersaiz,
nous y trouverons un éililice pareil; naais
que les habitants eux-n^érucs ne présentent
que comme un souvenir du séjour de a
véritable Santa Casa en leur pays. Et a
preuve tju'ils sont parfaitement imbus de
cette idée, c>st qtiils vont eux-roômes en
pèlerinage à Lorette» où ils chantent :
Ritama a iroi, lielb Signora»
fiiiorna a noi, o Maria,
Calla tua Casa (^),
Ce dernier fait lui-raôme est-il certain?
It existait en 1721 ; Toilke de la Tramîation,
autorisé par Clément XI, en contient la
preuve manitîîste dans la prose cjui s'y
chante. II existait en 1580; le P. Torceïlini
en a été témoin (93). Il existait en 1559 ; le
P. Uapliaël Riéro Jésuite esi^agnol, un ées
plus anciens comijagnons de saint Ignace,
envoyé p»r lui à Messine, pour y fonder leur
premier collège, et ensuite à Lofettc, en qua-
.itéde pénitencier, en aélélémoin. llnflirnie
aue celle même année il vint à Lorelle plus
e trots cents pèlerins do Sienne cl de Ter-
salz, supplier avec larmes la sainte Vierge de
reporter sa dcnjcure au milieu d'eux. Mais
de 1559 à 1291, il y a un intervalle de
deux cent soixante-cinq années qu'aucun
autre témoignage ne vient couibler.
Maintenant les preuves de tout ceci? Ahl
les preuves! Malheureus»;ment elles pfirais-
sent insuffisantes à la jriti.(ue , pour peu
qu'elle soit sévère. La commission donnée
aux dcfmtés de Hécanati serait un témoignage
de la plus haute gravité, si on pouvait la pro-
duire. Nous ne *avons si elle existe encore ;
mais en cas quelle existe, nous adjurons,
pour rhonneur de Bien et de sa Mère, les
Iiersonnes qui la détiennent de la manilcster.
Le i»remier auteur qui la raiiportc dit Tavoir
transcrite d'un manuscrit de Cinelli, itibtulé
De&cription de loreiie. Le docte Cinelli
était en effet dans des conditions excellentes
pour faire un fiareil travail, et son goût le
portait à des reclierches <le celte nature t9^J,
Son autorité serait d'un grand poid^, et équi-
vaudrait presque à l'acte original. Mais où
est le manuscrit? qu'on le produise donc t
qu'on l'encadre dans l'or, et quon le dépose
sous verre dans un lieu accessible h tout le
monde. Mais ce n'est jias tout, car nous
avons encore plus d'un scrupule à lever.
Quel est cet évéfpie ou ce prêtre Alexandre
que l'histoire ne connaît pas? Les habitants
deTersatz, dans la su pudique qu'ils adres-
sèrent au souverain pontife en 1669» pour ^
obtenir la permission de célébrer roflTice de ■
la translation de la itainte maisatu le nomment ^
simiilcraenl prêtre, iacerdos. Martorel H s'obs-
tine à le nommer ét^que. [Voy, MànroREUJ,
Prrfaziont et [lasstni.) Pasroni, dans soa
Triomphe de la reine couronnée de Tenait
(cap. 2, n*6), ledit curé de Saint-Georges de
Tersatz, et l'appelle Alexandre deGiorgi;
Torsellioi prétend qu'il était évoque , an-
tistet, M
Le récit de la révélation n*est pas le même ^
dans les différents auteurs : ïorsellinî fait
dire à la sainte Yîerge: Après notre mort les
apôtres cunsacrérent celte maison : post no-
strum excès sum. Marlorclli supprime ce pas-
sage, qui a cependant son importance; Pas-
coni le rétablit; Andrichomius dit: après
t Ascension de Jésus-Christ ;sm\mi la révé-
lation faite au saint ermite, dont nous par*
Icrons bientôt, il est dit que les apôtres la
consacrèrent avant leur dispersion. ^
En etïet, aj)rès la mort de la sainte Vierge, ■
les apôtres, dispersés dans tout TunivcrSt "
s'occupaient d'œuvres, sinon plus saintes,
(91) Il fst môme une troisième ètymoU>gie tloiU
on ifa point p;irlé, lïetil-rtre parce mi clic contrarie
le§ idées revues : i^ nitil Latire^ Juns le langage
cfM lesîasrupie, signifie tut ctMivenl ou une liabiiation
c'oniinun<*. it (iérive du moi ^rtv ÏKy^at» qui vent
dirt> le quartier d*un»* vitle. Ou appoint ainsi les
divers quartiers dWli^xnndric, On k» trouve encore
avec la signification i\e voic^publicpte fa),
(î>3) ReviMicz-nous, bcUt' Dame; rcvenez-nons, ô
Mu rit», a ver votre maison.
('J5) I At) rjus dis«*esstJ nnniis jain agitnr trecen-
tcsinuis. El famca illi atihuc lanli erepli boni mc-
inoria. hmul secns, a<" rcicnti vnlncro inijeiniscunt.
Arpnmenlo est, qnod r:itenalîm quolannis trans-
misso \tlriatîcoman,L:niieluni%ciiUlunl, non mngis
It. Mir*;c incunabulu vcncnintcs^, quan» orbitiilcnï
(a) TCjm unctd .T^iticivit mona*t<>H;if pl tmvi ilïji, quiie
tùUi'tiê \oc^fïU In qiiîbus Umcisi \»r)4 rittonâ vivitar, u-
lamenlanles snî*m. Quorum solcmncs ill;c voces,
revertere ad nos, Maria, reverlere, h^nul parum os-
tendunt, eorum dcsiderium eliamrnim tore, en tu
irccentorum .'\nnoriini «^i^atio nntla sit lenitnm ex
parte, i (H. Tursell., L i, c II)
(t)i) Cinelli mournl à Lorc!lli' en f 7iM>, le 18 avril. ■
Sa Uibiiolhiufue votante^ publiée d'alord par cahiers» S
a clé réunie en 4 voUnnes in-i" ; Venise i73i. Ses I
manuscrits, forma ni li volumes in-f*, sont â Flo- ^
rente dans la lùbliolhèque MagUnbeceliienntî, Celui
qno eilc ici Marlorclli est, dU-il^ entre les mains
du seigneur M;igjrî : ^f*e si conscn'ano prrsso momh m
fjttore M mm. (U Ciuetd f\. quintenietlo i de fia $h^^ ■
Istoria al,, cap. 'i^ li'cst [wnil-clre noire fa «le si n
noiiîv ignorons quel est ce signor M.iggi,
men vUir ii.*;lUiiliim ad «mim cuTndemque flneio ^prêtât, '
cumqu€ fruncUs^iinum. i (Lvaorii's, De Eiutox^ia im^f^
ton
DhS MIRACLES.
LOR
I
I
différentes. Plusieursauteurs afllr-
ment que la sainte Vîert;e y (oiomunia sou-
Trot de la main des dfiôlres.
Si nous cherchons de l'unilé dans les ré-
cits r€lalif!S aui fondatians de la sainte mai-
sùM à Nazareth» nous n'en trouverons [>as
^Q^Mr^.ir,.r^ Le i*. Ciiillau, d*accord en cela
jT* ors autres écrivoins et l'état ac-
tii*:i MO É*i us, afTinne que les buses exûiaitnt
m€or€n el mfatnsi la maison avait été, non
pil arrachée du sol, mais arasée au niveau ;
laifant Mirtorelli, elle avait été arrachée,
lie sorte que les fondations demeuraient
bétQt«s« sans qu'il y restât la plus petite
pierre : Vident adhuc aptrlos funaamcntorum
foMêaifât extraciOÉfiue fundiius etiam mini-
îMi (apilioi. ÏJds députés de Récanati trou-
fèrtiit^ dit-on, h Nazareth* les pierres des
filKltlioos en leur place, ce qui leur permit
de prendre des mesures exactes.
Messieurs les historiens d'un même évé-
nèmeiil , commencez dont: par vous mettre
d'eccckrd, ou mettez à notre disposition les
5't^M*< nrî iTJnales, afin que nous puissions
^ ^ vous.
L - i*u^i:$ priqinalei^ celles sur lesquelles
le P, Angelha, le premier liistorien de Va
saiTî* " --on, dut composer son livre? Elles
Cil' ms un incendie» au rapport de
llirtrjr».jn (95). Celles qui (itru valent 6lre
ctiiservécs paries rcligieuxde Tersalz? elles
eol pari datos un incendie arrivé en 16i8, dit
liP.CwilMii, Au surplus, le docleHéiiolt XIV,
• de la Canonisation des suinis,
.. 10, convient lui-même de
jcumenls primordiaux. « Mais
t f>erte de ces annales, ajoote-
eer uti doit en croire à des historiens
iiissi drViifîgués qu'Angelita et Torsellirnj,
qui le^ifiient entre les mains au moment
wk ils écrivaient leur narration, el qui en ont
tiré leurs récils ; c*e*l ainsi que Denys d'Ha-
Ucam&sse composa son livre des Aniiquilés
rMMUfifJt auauel il consacra vingt-deux an-
nées, partie Jes entretiens qu'il oui avec les
sa?afils« el partie sur les mémoires laissés
Sar les hommes érainenls des âges préré-
eols. El cependant l'auloHté de Denys
D*e5t*eUe pas acceptée^ quoique les monu-
(9S) Amuilefi vero ftuinhirnses, qui suaragarî uo-
lûimiee polui^sent. et quorum crd>r3 ait auctorî-
tes» polissiinuiii vern nb Angeliu et TyrsscUiio iii-
itihir mmona, venelu l>ellr>, cuiii c»'teris iirtiîs
mt aumuoiefllis cxcideriml. (MâftOTTi npud Mah-
TOttixi« toro. U« 11.1^, ii,)
i^M) c Luca, o Lucas» di Anlîoclna, antîco di S.
Hoto. (Note 55.)
i Di «itie^tf> I.iicn nacqtie ta tfadt7jr>tic, che S.
Ldci ri: I fusse mtHltco e pittore, Casl npiim,
f fa rider I 1 1 e delta Valle ne* &iiai piUorî Auti-
fbi. Aïtn pot con ta scorta del Tournefort vogliouf)»
die te ftitlure antlclie dî M. V. roi D. Gesû cnui-
imiBeinefile altritiuitc a S. Luca rEvaiigcliî^iïi, si;ino
opéra d*«fii allm tucai o di S. Luea rr>iinla, imU-I
■eiieee Luc»» die i tui'ora in veitera/ioiie presso e
Creci» »
Lr même naleur en parle plus longuement « H
fonfimif* par de nouvelles âulorilcs ce quil viejil <lc
Are, dairsi U note ^tiivanie^ relative à un peinlrc dif
ide Luc Florentin* surnommé te tainî, ipiî \j-
4Êtj
as
ments qu'il avait consultés n'existent plus ? •
Nous laissons an lecteur le soin de juger
s'il V a parité complète.
Mais il est une antre circonstance encore
du récit attribué à la sainte Vierge, qui no
saurait nous satisfiiire. On fait dire à la reine
des anges î « La slalue de cèdre qui nous re-
présente, est due au ciseau de Luc, évan-
gélisle,qui,àcause des nombreuses relations
qu'il eut avec nous, rejjroduisit également
nos traits au pincruu, ausêi bien quil était
donnée un moriei de h foire, »
D abord les souvenirs conservés à la Bi-
bliolhèipie royale, où la sainte image a été
déposée peiulànl six ans, se rapî^ortent h une
statue, noji de cèdre ^ mais de sycomore. Pour
nous qui n'avons \m5 vu, nous ne pouvons
juger; mais la vérification serait fncile.
Ensuite , Vausêi bien guit est donné à un
mortel^ ne saurait 's'appliquer à Tan du
peintre, car le tableau attribué h saint Luc
n'a jamais passé pour un chef-d'œuvre, au
dire des gens du métier.
Enfin, les connaisseurs prétendent que ce
tableau» attribué à révangéliste, est uni* œu-
vre du xir siècle, et les savants vont même
jusqu'à désigner son auteur. Il n'est nulle-
ment démontré, disent-ils, que Tévangéliste
sû*nl Luc ait été peintre ; il n'en reste nulle
part le moindre rndice ; et le véritable auteur
du tableau de la sainte Vierge, qui passe
pour ftlce de saint Luc, est un moine du
nom de Luc, vivant au xii* siècle, qui fut
surnommé le mini a cause de ses grandes
vertus. Nous n'osons pas nous immiscer dans
une telle question ; mais voici ce qu'on lit h
€0 sujet dans VEneyctopédic méthodique des
beaux -arts de l'fîbl^é Zani, ouvrage justement
estimé : « D'après certaines Iraditrons, saint
Luc aurait été peintre en mémo lenqts que
niédecin : le ï\ Délia Valle s'en est beaucoufi
amusé dans son Histoire des anciens peintres^
Quelques autres, en vola d'accord avec Tour-
neiorl, pensent que les portraits de la sainte
Vierge et de Notre-Seigneur attribués à l'é-
vaiJgéliste saint Luc, sont l'ouvrage de quel-
(]ue peintre de ce nom, soil de saint Luc, dit
\ ErmiUt soit du moine Lucas, en grande
vénération [larmi les Grecs (96).
vait en 1190 fïti 1197.
Luca Fiorenthm volffarînejile itetto per la sua
piria a saiito viveva, Sonva opcrav 1190 -It^l.
* Il Lamî che non vuale nssolulamcnti^ rhe S«
Lura rKvîuigelisla si a s lato pluore nellp sua ûh^
SiHlîuiync relative ai nlUiiri c rullori Ualiani cli^
liorimiio dul 1000 al IMIO alla pagina r»7, Dice tra b
altrt* rose : « VA in lîalognia vi v la Madoima dt*lla
I dî S. Liicat rlie fii la nanslerrila m\ IKiCK ir^gcn-
I dovÉsi in e.-isa. €lpm Lurœ Ctinceîfkri (jl Maxim
€ ifA Li.TTo, opus Lucœ Cancettani), e rerlaincntc
4 jifin crcilo di andarc crrado snppiinendo i lie oml
• l.iiea ptUare, il quale la fece s la il inedcsmui
I Liica di Fioronzi, clie ff*Ksc Jijîlio dUiiïOTtnnnnala
# C:mrrtlicri% nome, vie Ubuva allina in Tc»s<-aj»a,
I poirlic la pnHcsa lrasta7i<»iic da Coai»laiiliit»HMiïi
c mm par icre, ed c infasti omninanierile dcfitiluu
i di piov^. I
I U\T fHÙ siâ nato il Liira Fii*rnitiiii>, soni^rîm-
ncmiinalD il êantQ Tabbianci in iitia lc^j;enda MJS^
m
Lon
l»lCTiO*NNAlUE
Loa
ÎJ>s Iiisloi iens do h saiiile maison citent
encore deux autres dorunicnls destinés h
i'ouer un rôle décisif, surlQul le prctnier, si
cs«on^innu!fcselrouvcnl produits enpuldif.
Celui-ci est une reltitioii érrite (ur un er-
mite nommé ï*aul à un roi notnnic Clinrles,
datée ilu 8 juin 1297, et iittesléc par les [jrin-
jiaui habitants de Hécanili, HUc sernit aus>i
empruntée nu nianusrrit déji^ rite iteCintdti.
La seroiideest une einpiélc juridique, faile
en 1735 h Tcrsatz cl h Fiumt» pnr l'avorat
Joseph Cavalicri, sur les traditions et lȔs
documents locauï» et relatée par Marlnrelli
dans le III* vt-duuie tie sou Thàitrc liktu-
riaue (97).
Dès la tin du W siècle, c'est-à-dire moins
de deu:t siècles a[»rès Téfioque oij Ton [)lace
i^arrivée de la sainte maison en Italie, les
lt»môij^nages rouuuencent t\ alronder^ et éta-
Ijlissent d une manière positive que dès lors
les traditions relatives ft la translation étaient
on ne peut plus [irécises. Ainsi Georges To-
loméi» prévôt de Téramo, et ensuite évèi|ne
de Kécanati, puliiie en IVGO une relation
abrégée h l'usage des uèlerins et des écoles,
qu'il intitule : Translation miraculeuse de
i fijUse â^ la bienheureuse Vierge Marte de
Lorette, Il en existe encore de .nocubrcux
cïeiuplaircs. Le tVère lîaptiste, de Manloue,
il'abord vicaire et ensuite général de l'ordre
des Cannes, imblic crj 1479 ^oo Histoire de
f /g tige de Loretie, Au coininenceaient du
siècle suivant, vers 1539, Jéiôme Angélita,
secrétaire de la répuliliquc de Uécanati,
i'om|>ose sa Relation dvB iranslatians de (a
maison de Lorette^ sur les annales même de
Eécanati, priscis annal ibus rtipubiicœ Rcea-
fUUeniiê n me fida indagatione crebcrrime
tvohitis. D'autres lustoires |>!us déveloiii>écs
â[iparaissent avant la tin du mèuie siècle :
la Défense de la sainte waisun^ \mv Bernar-
din Cirillc en i6^û; l'Histoire de rautjuste
maison dé Lorette^ par le jésuite Raphaël
Uiéra, en 1582; entiïi V Histoire de Loreltc ^
du P. Torseilini, en 1597. Une uniltitutlc
d*autres historiens ont écrit la même his-
toire depuis cette époque; mais connue leur
témoignage n'aioule rien à celui des pre-
miers, puisqu'ils n ont mis en lumière au-
cun monument ignoré, il devient inutile de
les citer
«lella sncra linmagîrie di S* Marb dcir iinproiieta
ritMirtiU,i dîtt Lsimi Stcssa, ncll^ sua Opéra Detkiœ
eruditornin loin XY da lui oniata di vuric rmlu, Clii
é vagii di le Kg er la [Mm a Ici rkorrrri:, l»it;uiio jkt
ÎKtnJzjone Ai%\\ ain.itori riporlero t^ultiitia ntUa det
dettd L.imi a Ici rchitiva, dl é la segucutc :
« IV lanii StMgti aimciinisiiii, c TaUt iiicoercnti,
f liie si iiarrano in «picsta Ieg^c^da si conosce as-
< si^rc a{)i>erirâ, e iiiipposili/ja, e se alruria cosa di
« voro V» sï » oiiiictie» cbscrc malagevotc a scpararta
f dal falso, »
< Alt' A<adtîinia fion^iilrna delta Cnisra, la ipiale
daltaiiieutt* dalla farina da Ici ccniita nette scnUtirc,
it più bel fior ne cotjlk\ s|>clta d'osstTvarc» se le
Cfisc luUo strilte dat Laini inlonn) al (lorcntmo Luca
delto il santp cscon hum dat suq frulloiu^. i
Eueiiciomdia metodka cri tic o - ra(jion(i!tt dette
Mte arti ddV ahaïc D, Mnira Zjicci (Identîjio. iiarle
prima. (Vol. \\l \k Uli.)
Apréik de tcttcà autorités^ parfaîtciiicat cumpcleti-
JC
I
t
S*il était question de montrer la tr*idi-
tion solidement établie sur ce [joint pen-
dant la durée du xvi' siècle, on réunirait fa-
cilemont les témoignages de vingt auteurs]
qui en ont f»arlé accidentellement dans leui^
ouvrages, Jean, évèt[uc de Cliâlons, dans sfl
Topofjrapfiie dessaints^ comi>osée en lîi50, et
imprimée à Venise en 1560, dans le Marty^t
ro%e de Maurolico; le docteur ï^ndo Fe-'
retti, dans son Histoire d'Ancône^ continuée
jusqu^à Tannée 153^2; Jean Escbius, dans ses^
Homélies, imprimées à Ingolstadt en 1534»
Didier Erasuie, auteur d'une messe et de
discours en Thonneur de Notre Dame de
Lorctto; il mourut en 1536. César Laud>er-
tini, évAque dlscbia^ dans son Traité (h
droit de patronage, imprimé h Venise cti
lo84r; Huiilius lîènzoni, second évéque d
LoreUCt ilaus son Traité du Jubilé^ im[>rinié
à Venise en 1599; le P. Jean-Baptiste Lc*z-
Jtana, dans ses Annales des Carmes, ini[»ri-
primées h Houui en 1560; le 1*. Léandre Al
berli» mort en 155:2^ ilans sa Description dt\
V Italie; le P. Anselme, dans sa Description
de la terre sainte, imprimée à Cracovie en
151^; le vénéraide JérAme, moino de Val-
londjreuse» vers 157^>, dans ses Eglises dé*
diées à la sainte Vierge; Pierre Canisms/
dans son ouvrage intitulé Marie, tiergt très
sainte et incomparable Mère de Dieu^ imprimf
à Ingolstadt en 1577; (labriel Vasquez, vers
1595, dans ses Commentaires sur saint Tho-
mas.
On jiourrait recueillir également un nom-
bre considérable lie témoignages d'écrivains
laïques; entrcaulres ceux de Flavius Biondo,
dans son Italie illustrée, imprimée à Home
en Ii7^i; Jean Zullardo, dans son Voyage à
Jérusalem, im|>rimé à Home en 1586; do
Villamont, dans ses Voyages en Orient, im-
primés en 1589; Andricomius, dans son
Théâtre de la terre sainte, inqirimé à Colo-
grje en 1590; les géographes Or telle et Ma^
gini, de la fin du même siècle; Bélisaire d«i
Cingolï, auteur d'un ccnton qui se lit à la fin
d'une édition de Pétrarque donnée h Venise
en 1536; François Pamphile de San-Scve-
rino, dans son Éloge de la (ïrovince d'An-
cône, imprimé à Macerata (98) en 1573. ^
Le fait d'une tradition complètement éta^^
hlic au xvi* siècle, déjà Irès-notoiremenl^
les pour juger une rjucslion d'avt et de science, il
csi ditlicik auï persojuies qm aiineut le |>osiliviî*mo
de la scieiitp, de roiiî^erver des doutes: t*t iiotis
croyons que ta question n'en est plus une pour
elles.
(97) Il y a peut-être* ici une confusion : Le 77<i*.i-
ire de Marl*jrelli a vie iinpiinié eu deuv voluiites en
!73U; l*ciiniiêtelui csi cniisê(|ueunï»eut prtslinieui
de 5 ans. Nous ii*avons pu savoir s'il y eut une se-'
coude cdUioii, et te P. ta il tau, qui cite ce troisiéiii
tôuie sur la foi de Gauderiti, avou« qu1l ifa pu )
le procurer.- L€ niônie auti-ur (voy, p, x) noui
d'muiî aussi une antique I égctate cmprimléti en 1330 j
à uu ouvrage paru en 157(3. Os pelites erreurs font
un Rianil tort au\ lueitleurs livres.
(î)8) Nous eîlons la plupart de ces écrivains <
tes dates qui afférent sui t autorUc du P. Caillc-iu,I
qui a suivi lui-iuénic te ThétUre hisioritiHC de Mar-|
lorelli, recueil savant et exact.
«
i
M
Loa
DES MÎRAl LES
LOK
101
! a}JÏ*arais^am el inroiitesluc au \\\ est <ié-
furniats acquis h Thisloirc et h la crilrque.
Ces! i»ourl/inl un arguniont fort cmbar-
[M^ïsam, il lie faul pas se le (lissiiiiuler, que
i le silence des écrivains du xiv' siècle : Vil-
liani, Borcacc, Pétrarqne, sainl Aïttcmin, P!tV-
jtiiia. Comment si^ fail-il qu*un |>areii événe-
' nient ail eu assez peu de relenlisscmenU
>ur qu'iiucun il*eux ne l'ait connu, ou nait
~ ;# S en parler, ?^aint Anloniii princijitiîe-
l? Il ny a rien a répûntJre à ceci, sinon
fqro c>st uîi «rgunienl né^^alif, et qu on ne
[saurait, en Jïunne logique, eu tirer aucune
lR5>e rallache, il est vrai, à deux létuoi-
^s «jui seraient eonlcmporains , mais
^«lUivoques, et qui ne prouvenl |>as
Tcnose. Le premier est celui du Dante
m, en parlant de Célestin V, dont le
Itakii Pierre de Mouron, obligé de s'en-
^tî de cberclier un asile au delà de
I rAiirialique :
la quel ioca fui io Picr Damiano
E IHetro pcccalor fu iiplla casa
01 Noslr:i [>onri.'i in sut [îlo Adriauo (90).
ts paroles n'ont pas une ap|>îicalion
essairc à la Casa transportée ensuite h
Lorelte ; ni même au Pape Lélcslin V.
Le second témoignage est enifvrunté h
saint Vînc4înt FOrrior, qui dit dans uu ser-
mon pour le jour de rAssouiplion : « La
bienheureuse Marie visitait pareillement à
Naiarcth la sainte maison où elle conçut te
FiU do Dieu, Vous aiï?^si, vous |»ouvez au-
jâunllmi, et môme cbaqne jour, aller à Naza-
ré!lj. visiter la sainte demeure où le FjIs
de Dieu sest incarné (100). » I^lais ces |raro-
U^ dgivept comporter un antre sens, tar
l'ont pas etéprononrées dans le vujsi-
QB Lorclle^ et 3'ailleiirs on ne [iciit
gncrrc les jdacer avant Tannée UDO.
Si la dévotion et les hommages dont la
sainte maison a été environnée de la part
des jicuples chrétiens et de la part des hom-
mes les plus émiaents [mv leur rang ou jar
leur science, pouvaient tenir Heu des [ireu-
fcs originelles aux yeux de la critique,
Aisurénient ce genre de preuve serait sur-
Ationdant' Nous n'entrej>rendrons pas de
raconter le concouis des lldèîcs de tous les
l^ys du monde, les pèlerinages fanteux
dunt le sanctuaire de Lorelte a été lobjet
depuis trois ou quatre siècles? c'est la part
desliistoriens.
Si les bulles des Souverains Pontifes
relatives à ce lieu vénéré et les indulgences
dont ils Font comblé, si la magnifique basi-
lique h laquelle irois Papes ont successi-
vement travaillé, pouvaient tenir lieu du
monuments aux yeux de la critique, cet
autre genre de preuves ne niantiuerait [las
non plus*
Toutelois, exaraitions.
11 est des bistoriens de Lorelte, et des
plus ré|iulé^ï, (jui i»arlenl avec emphase des
témoignages que lui ont rendus les Souve-
rains i*ouldes lienoUXll, Clément VL Mar-
tin V, Kugénc IV, Nicolas V, Calixle III,
Pie il; mais comme il n*en reste rien môme
dans leurs écrits, que leurs propres affirma-
tions, nous sommes obligé, a noire grand re-
gret, de les considérer comme non avenus.
Le [)lus ancien monument qui subsiste
en cette matière, est la bulle QHamvia pro
mijniftidiitr de Pan! !L h la date du V
novcudire l'»6V, ([ui cmnèile dus indul-
gences et de nombreuses laveurs S|ii rituel*
les h réalise de Lorette; mais elle ne [larlo
iras encore de rolyel qui nous occupe, c'est-
à-dire tlu trans[)orl miraruleux de la Smita
C<isn{ii}\), Ce monument, ainsi tjue le sui-
vant, que nous n'avons [las trouvé dans la
(jvdntlv Cffiiection des Bnlif^s , a été conservé
par lliéra et reproduit par Marlorelli,
Ln second témoignage du même Souve-
rain Poniifc, également conservé par Hréra
et reproduit, mais [teu (uiélenienU (lar Tor-
sellini, jiarle enfin de la translation de
la sainte image. Torsellini j ajoute la mai-
son, pourcom[>léter, sans doute, la pensée de
rauletîr.ft Une grande multitude de pèlerins
se renflant de tous les |>oiiUs du globe, dit
l*aul II, à cause des b^équents el élonnaids
miracles qui s'y opèrent, h l'église tle la
bienlicurcusc Marie île Lorelte, sise hors
des murs tle la ville de Réranati, et dans la-
quelle on voit une image de la glorieuse
Vierge placée [lar une iroiq e (Tanges qui
rarcnm|iagnèrcnt, en vertu de la merveil-
leuse ilémciice de Dieu, suivanl rasserlion
de personnes dignes de foi.... Et nous aussi,
dans notre désir de lui rendre les bonneurs
qui lui sont dus, nous accordons aux [lélr-
rins (102),., » Suit le détail des indulgences
et aiilres faveurs spirituelles accordées jiar
le I hefderEgUse.
(00) Uoî, Pierre DAmîcuT purrc petit Picrrf; il
pécbear, je suis allé dnns lx lieu, liuns l^i iiiuisoii
«lîiiIrG-namc, sur le rivage <te rAdri;ilîi]ue. (Daxte.
pÊfodiê.^ canto %ir, sirol'a 4L)
(l(KI) I Vij^ilabul cl Ijcala Maria Nazaretliica loca
tttttUi in Ci mer;» ubi Filkim Dei concc(KTiii. Rur-
m bôdie et qiiatilK^t die, pnlcslis ire N;iznrotlairii
Sd CUlisrain nm Filius Dei fuit tncarnatits. » (Vis-
dUT. Ftin,, S4:rm. in Atsnmpt, D. M. V.)
(lot) I Cnni ïlaciue, sicut rei evi^ïenlia mani-
trstut, ad ctclesiam Sancte Markc de Laiireti» Ki>
risial. diclani ob map;i et stupcnila, et pnic rn-
IniLia miraciib, f|u;t: ihiflcni ejusdein .iliii;u virgiiiin
«|*rta af>parcnt. et nos in pcrsoiia imslra e\peili
Mmius. .-* nos cupicntcs ut ipsa cctlesia per mïdi-
liiniem itoslri nruncris emigruis liniioriljus fretpieTi-
tctur. » Telle esl l;i version fie IUcr.i. TurseJliiii,
qui r:*ppwte l.i même lui lie au l"cliapîlredii u' livre
ile mii llktoire de Loreite, la donne dans des ter-
mes cntièrcuiciit diirêrents. D'où piQvieitl celle
dilTéreiKC, et <iu'esl-ee que cela signifie?
(102) Cuuï m[ eeclesiaui lteat;iî Maria; ilt; Laurcla
extra tuuros Itaeatuiteiisiâ civitatls roiistitiitant, iii
qna, sieul iule diguoruui lia bel assertio, i[isius Vir-
ginis gloriosai luiago, angettea couiilatu el cii!tii
luira Dei cîeuieutia cuIloeaUi exisliï, et ad nuain
propter e relu a et stupeiiiLi ru ira eu la e\ flhcrî^is
uiuirdi parlibus.... poptdi eouOijat lutillilniJo ^..,
( upieutesque iHain eondiguis lioiioriliuà cclel rare,
Kiueedinius.... •
ta3
Loa
Dk.TION-NAmE;
LOU
là
I.e premier témoignage mii se pré-
sente *iprès, esl relui de Jules H, con-
servé pnr Marlorelli; nous ne ravotis pas
trouvé non pi os dans la Grande Coitcv-
Hon, « Considérant. (Jit re Souverain Pon-
tife, rpie Téglise de LoreUe t^onlient, iion-
senîcruent Timage de In hieidieyreuse vier-
ge Marie, mais lacliambre même où eelto
bienheureuse Vierge fut eonçue, élevée, où
elle habita, ainsi qu'on le dit et qu'on le
croit pieusement, chambre apportée de Na-
zareth f*ar les mains des anges sur les riva-
ges de FRsclavonie, et voujant Thonorer
comme elle mérite de Tôlre (103),,.» Suit le
détail des grâces et indulgenees conrédéos.
Le ponlîli(*at de Léon X va nous offrir deux
noijvenui témoignages. Ce souverain pon-
tife avait une dévotion partii-ulière pour te
sanctuaire de Lorelte, qui lui doit une
partie de ses plus l»eaux ornements; et
Léon \, en travaillant à la gloire de Loretlo,
pensait acquitter une dette de reconnaissance
envers Marie, h la protection spéiiale de
lacfuello il attribuait les gloires et les félici-
tés de son règne. « Voulant contribuer, ér-ri-
vait-il au préfet de Lorelte, en fui recom-
mandant la surveillance des travaux qu'il
faisait eiécuter, voulant contribuer autant
(|ii'il est en nous, à cause des immenses et
inTmis bienfaits de Timmaculée Mère de no-
ire tout- puissant Hédempleur envers le
genre humain et nous en [larticulier, à la
gloire de Tégllse de Lorette, vénérée dans
tout TuniverSjCt qui contient la cellule dans
laquelle celte même vierge accomplit sa vie
raorielle, reçut la salutation de l'ange, et
l'annonce du divin enfantement auquel elle
éteiii prédestinée, comme nous le croyons
dévotieusement et pieusement ; dans laquelle
aussi la mémo Vierge se f4aît à accorder
chaque jour des grâces de plus en plus abon-
(103) ... I Nos iillendcïites qiiod non sohiin est
in priuratn eeclcsiîi ^\e Laureto imago tpsius hesniic
vh'giiïis MariT, sctl îpsa, m pie crcdilur el fariin
esl, cuntera sivo lliâlniitus uht iosu lir^jUssiiiu Virgci
courcptii, iilii e*lucata, ubi,... Je Naiareth ang^^liiis
jiiniNbuîi ad parles Sclavoiûie..., cupiçiilesf|yc ip-
sain Ecclcsiniii. i
(104) i Cniii pn» iinmi?nsis ri iiifiuilis in lui ma-
ntirn gcitus, et prjHipite tu mm ipsos, ati inima-
t'iiha-â srniimi Dcî lledemploris in^slri gejiilrîri
rollalis lH*iM;(ii'ii'i, sacros:inclain toloquc icrraniit»
orbe vfneraiid:iiii Laiirelmiaoi Ecilcsiaio , ^najii
ejtisdein virgiiiis caniis sanimirn ferenlis eelhilairi
eitstilisse et aiigelic'fî sahrt:tliocis atquc divîni prip-
tus quel» edilura eî*set, nimi'n fuisse dévoie ac pie
rreJiniiis, el in <\\\:\ se virgo ipsa uberioreio in dies
ttingiilos etiiitïct graliaruin lar^Urireni, fidelimu
cunctornni voUs pncsto suceiirit'hB...,
(105) « Cum eiûiik beatissitna Virgo, iil Ude di-
|noriini comprobatuiii est l**sliino»io, e Nazareiti
nnaginem et cut*ic(iiuTu sutnn divïnft inUii trarisfc'
iirnâ, jKislquam npod Fiutnen, bahualiic oppidum
yrioMi^ et deiiide in agro Kecanaleiïsi ni loeo oe-
uioroso, dc rursiis qiiodain in colle ojusdein agn
particuhribus persoiiis addicto, posiuil denium in
«ia pubtica ubi modo consistit, ilhid ajigebeis nta>
Jiibiis rotlocando sibi ilelegil , el iii en assidue
niirneula innumera JUius mehtts operaittr A'iissi*
itiîis. Ob quod conipbnes Kouiani j^mlitifeR pr^c-
decesiiorrs nostri, ci prieripiie lelieis recordationis
Faulus Ui Sviius IV el Julcis 11 sacralissiiua: Yir-
dantos h ceux (lui Tinvoquent (104).., ■ etc.
Le même Souverain ï*ontife ajoute dans sa
lïullc Glarinhisshnœ srmprrfjue Virginis^ de
Tan 1519, dans l,'j*pielle il renouvelle et con-
firme les [privilèges et indulgences précé-
demment accordées k la sainte maison : « La
bienheureuse \1erge, ainsi qu'il résulte des
témoignages de personnes dignes de foi,
ayant transféré \vav les mains des anges et à
I aide de la puissance divine^ sa statue et sAj
cellule d'aliord à Fiume dans la Dalmatiâi
ensuite dans une forêt voisine de Itéc^nati
puis sur une colline du même territoire,
enfin dans la voie publique où elle repose^
maintenant; vu les nombreux miracles que
le Tout-Puissant y opère par son interces^
sion, et les grAces que fdnsieurs [>ont fcfll
romains, nos ijrédécesseurs d'heureuse mé-"
moire, entre antres Paul 11, Sixte IV el Ju- ,
les II ont dttai bées à la visite de cette saintaH
maison, nous concédons, confirmons (105). éM
Clément VII confirma par une nouvel le bullo
les mêmes privilèges, ujais sans (larlcrde la
translation delà sainte maison (106), Paul III
les confirma à son tour, en rappelant les
bulles de Sixte IV et de Jules 11, ot en re-
produisant les termes de cèlIc-ci (107) et de
ta bulle de Paul II (108), Pie IV, (larsa bulle
Fcrvens, tiu 18 octobre 1505, renouvela tou-
tes celles de >es prédécesseurs, en se ser-
vant eneore des mêmes termes, comme il
est d ailleurs en usage dans tous les cas^
semliiables(ia0). ■
Jusqu'ici, on Ta vu, les souverains pon-™
tifes n'ont parlé de la translation de la sainte
image et de la sainte maison, que comme
d'une pieuse croyance, et pour ainsi dire
avec hésitation; mais Sixte-Quint n'hésite
(dus, il alfirme les faits avec une précision
remarquable; cepemUnt rien n*û changé
ginis lïierito devotionis,,.. varits ac prax'ipuc spiri-
luallbiis decoramol miriieribus..,. i
(tUli) « Cuni noiinuUiltoinaiii PtitUirices, pni'ser*^
tiin febcis rctordatinoig Léo Papa X, pncdin-essorB
el seeunduin cariiem fraler palruelis nostri , rcspi**^
eieiiles mulla cl magna miracub qu;e ni ecclesià
nofcU-a Saiieta' Mariiti-de>baurel(> quolidie 0|.eratur^
Allissiuiu&.... nos qui et^a be<iiissîmam Vhgineiiigfl
stib tu jus invocàltone dicta eeclesia citnstrutla est^V
siîigularein devoiioTiern semper habnimus.... >
(TD7) 1 Julios Papa 11 pncdei essor iiosler atten-
dens qiind non solyiii erat in dirla eeclesia de
Laurelo imago ipsius beai:c Tjrginis Maria?, sed, ut
pic credilnr et bnia est, canjera &ive ttialumu$....i
(11*8) I Xistus Papa IV praedeeessor nosler, inler
alia molu proprio ecele&iaru beatic Mai lie de Lati*
reto, ottni m liont»rem jpsius miracitlu&e fundatam:
in qiïà, proul Me dignnrnin habi t asserfio, ipsiui
elian» viriîinis gbïHo&a imago, angclico comilala
coRtii, mira l*ci cîem*ntîa coUocala cxistebat... »
(iOO) f Fervens el perpeJuus quem ad beatain el
gloriosam semperque virghicm Dei genilrieem Ma-
riam a Icnerîs aiinis gessimus sineerae pieiatis alTe-
lus, omnifjo nos excitât, ut audhim omne nosiruiii ,
împendamus quo hum j lis et safictissima illa ect*
lu la ubi ipsa cœlonuu rcgina uoncepta, nala, eda-
cata, el mater Dei per augelum Gabi ielem sa 1 ululai
full, a civ'ftale Nazarelli angetoruin minislerio iitl
ipgrum Picenuin, ul Ode dignoruni lestimonio eûm*l
probattir, una cum imagine sua tranâ^iatu.... iioiif
solum in prisco religionis fastîpio cenâcrvetur....il
m
LOTI
DES MmACLES.
LOR
m
dans Tensemble des faits» ni dans les preu
ffs qui les ap^^iuient : loul esl demeuré dnns
1^5 Diénies termes. Voici ceux de sa bulle
► Bj'ceUenti, h la'date du 16 des kîvleiides
ril 15RH : ^ Crinsidérant que la ville de
IjO" ' dans tout ruiiivers, 5
r3n rtii do riusigoe i^glise
«•e sons rinvoe^Lion <le la
^ V lerge Marie, au ceulre de la-
quelle 5e trouve celle sninle cellule causa-
rr^e f*ar des mystères divins^ dans Itiqiicllo
la Vierge Marie reçut la naissance, et daus
laquelle elle conçut du Saint-Esprit le Verbe
ln-euses, imposantes, sans doute ; maïs elîcs
oc sîiuraient changer la nature du foît itri*
iiiilif auquel elfes se rapjiorlenl, et les der-
niers souverains fsoutîfes, qui en ont parlé
d*ûne manière afiîrmalivc, ifont fias pré-
tendu en frîi-e un point flortrinal , de ma-
nière qu'il reste ce qu'il était daliord, co
t|u'il a toujours été, une [lieuse croyance.
Le sanctuaire de Loretîe est un tie ceui
où la piété ûes tldèles a obtenu le i^lus de
faveurs signalées; Marie s*est complue à y
nioltiplier les grâces et les miracles de sa
misérjcorclieuse boulé envers ceux qui l'in-
difin h la salutation de l*ange, laquelle y a voquenl, Oji ne f^eut lire sarjs atlemhissc-
iié ^' -■ '^rlue (ar le ministère des anges, ment dans Torsellîni, flans Martorelli, dans
Coi ". en outre les miracles que le
' !nl opère chaque iom* en cette
M nu LIS iranchissons respacc d'un siècle
i»r>li**r* nous trouvons Innocent XU repro-
I (es niôuies oOlrmalions dans une
aririualive des privilèges de Lorelle,
è h date du 5 août IG98, (kms laquelle il
reiaJle :« Cette cliamhre sacrée, celle sainte
[tn où la très-glorieuse Mère de Dieu,
ne toujours vierge» sendjlable h Taurorc
tBSOU lever» a annoncé la joie à Tunivers
f*ir son illustre nativité, et conçu le Fils
tiiii«]ne 'le Dieu par roi>ération *du Saint-
ril-Ouel miraclel dit-il; les anges ont
leur ministère pour apporter le saint
'^ d-^ns notre [ïrovinco o Aiicône, où,
pltjsieurs siècles, l'univers chrétien
Snère conirae le |>reuiier sanctuaire de
flieu avec Ics'.horames, sanctuaire dans le-
quc* ' '*^ il-Puissant ne cesse de révéler
^ ir |tûr une succession peri»élnelle
-, »
fiouscerons pas plus loui cette
!^ ferons observer seulement
^ de cette translation était au-
lûr quelques églises. Clément Viîl
\^i II célébrer la i'ète dans la Itasili-
q«e de Uirelte. Un 1632, Urbain Vlll éta-
blula uiôa»e î^ulennité dans toutes les pro-
tincos de la Marche, Innocent XII permit,
en 1699, de composer un oflice propre pour
MUt tHe, et, en 1755, Benoit XIII retendit à
tAui TEtal ecclésiastique. Depuis lors elle
a élé mloplée à Florence, k Venise, à Parme
1 î du 31 août ICG9, la congré-
vA ur- nfius fit ajoutcr fiu MartvTologït
lltion suivanle, sous la ruljrique du
Ë^nibre : « A Lorette, dans la nrovin e
de la Marche, la iranslaiion de la sainte
:ïn de 5Jarie, Mère de Dieu, où le Verbe
ûi chair,» Les capucins ajoutent dans
t»^ ' Martyrologe. « ta sainte congré-
g»i ililes'a autorisé notre ordre lout
eatntr îi célébrer cet oOice (lit), w
Telles sont les autorités j elles sont nom-
(110)
IU\ -KWTil''^
< Constderanics igitur oppîdiim Laiirc-
in toto Dflic ccicbcrriinyiïi, cl in co ininm
L'oUi^inLini ecclesiam Mib invoralionc
" VirgiRis fimdîitam exccllcrc, ixi
1 îllml sacrum Liiliiculuni ilivinis
< uii^rrulum, in qwo viï^i^i Maria iiata
fuii» H ibidem i|Ha ab augelo suliilat^i S:\1valurcm
U lCT10X:i. BK9 MlBAClCS, H.
le P, Caillao, Ténumération des principaux
d'entre ceux qui ont été conservés i>ar This-
toîre. On ne i)eut voir sans admiration le
nombre des dons riches et j^récieuï oflerts
par la reconnaissance h celle que TEglisô
appelle du nom do Consolatrice des affligés.
Oui, le sanctuaire de Lorette a contenu et
contient encore d'immenses richesses, accu-
mulées de tous les jioinls do Funivers chré-
licn ; For, rargent, les diamants, les perles,
les nicublesdu plus beau travail y abondent,
et c'est la preuve la plus manifeste de ce
que Marie a fait pour ceux qui ont eu recours
à elle.
Que j^arlez-vous de superstition, de fana-
tisme, de petitesse d esprit ? \'enez donc,
grands philosophes, dont toute la scienco
ne saurait donner une heure de consolation,
ni môme un quart d*hcure d'espérauce à
celui qui souffre ; venez insulter h ouaire
siècles chrélicns, et dites, si vous 1 osez,
dites h ces millions de [lèlerins et à ces
rudtiors de donateurs qui ont enriclii la
Saiulo-Maison : Vous èieslous des nienteuri
ou des idiots ; vous avez beaucoup demandé
et vous n'avez rien re*;u; vous avez conçu
de grandes espérances, et elles ont toujours
étédét;ues: vous, malades, vous ne soulîrieï
pas; vous, stériles, vous n'avez jias enfanté*
Dilcs-le, si vous Tosez : mais votre voix no
vous sera renvoyée par aucun écho. .
Sans donle les tlons miraculeux et les
grâces insignes accordées par la sainte
Vierge ne sont pas loules réservées iiour le
sanctuaire de Loretle ; elle les niultiplie pour
Funivors entier; et si elles sont là plus
grandes et idus nondjreuses peut-être que
partout ailleurs, c*esl sans doute parce
que Marie y est invoquée avec pins de
ferveur et par un |*lus grand nombre do
tiévols. Aussi ne faisons-nous |^as mention
des miracles du sanctuaire de Lorette comme
f>reuve de ridojdiléde la Saînte-^îaison; co
serait, à notre avis, mal raisonner, car aucun
de ces miracles, u*ayant été demandé connue
preuve, ne saurait avoir une telle signifi-
cation. La foi les a espérés, la piélé les a
mundi de SpîriUi sanctô cmiceplt, nihiîstcrîo an-
gelonim iliuc Lr:insl:4aiii , et ad dirtam ecclesiaui
obniiracula, qicc in ilies Onmîp*itcns.... >
(111) t Laureli in Piccno iraiislaUo sacrse ûo-
mus Pci gcniiricis Manac^in qniî Vcrbinn taro fa-
clujii est, ciijiis ofTÎLiiim sacra Ititinun cnngrcgal'M>
111 ufiiverso ordîiic uastro rccitari iiidulsiL i
167
LOR
DICTIONNAIRE
LOR
n
sollicités Ja misL^rieordc les o donnés, qui^lle
aulro conclusion faut-il on liror, sinon qne
Dieu est nuignillnue dans ses dons? Ahl s*il
fallait londure tfes miracles qui s'oj^èrênl
dans tant tie sanctuaires divers, h la rcl^'dité
ifùs it'gentles qui se raUarl*eni 5 leur ori|;ine,
ou contra intlro la divinité h n'accorder h
Hioinme ses denian<fe^, qu'antanl qu elles no
sont pas açcorn[»agnéGs d'une erreur acces-
soire, où en serions-nous? Les nnrarles du
sanctuaire de Ijjreltc iralOrnieirt donc ni
nlnfirnient ToUjet que nous avons mis en
question : savoir, rideiUin^^ de ce sanctuaire
flvee. 1(1 maison de Marie à ISazareth»
Cétail en iWt; le Va\H} Pie U avait cou-
YOqué m\ concile li Mantouc,el s'était mis en
route [lOurAncone, iUin d'animer par sa pré*
sence le zélcdcs troupes (fui s*y rassemlilaienl,
pour alîer porter la guerre dans le levant,
et éloigner les dangers d'une invasion de la
part des Turcs. Une fièvre ardente Tarréle
lions sa marche, une toux violente met sa
vie en danger, Tart est im|)uissanl, et la
dernière lieure semble prMe ?» sonner pour
le vieillard qui a compté sur TavemY, sans
avoir égartl h ses forces et au noml»re de ses
années, il fait un vrru h Maiie : il envoie
au sanctuaire tie Loreltc un calice d*or avec
cette inscri lotion : « Pieuse mère de Dieu,
votre pouvoir ne connoil jioint do HmiteSi
il remplit l'univers de ses nn'racîes; ce-
pendant, comme votre bonne volonté se
eomplall souvent dans un lieu plutôt que
dans un autre, et comme il vous convient
d'illustrer rbaque jour [lar des prodiges
innombrables et des miracles votre bieu-
aimé sanctuaire de Lorette, moi, pauvre pé-
clieur, je recours h vous d'esprit et de cœur,
vous su[>nliant humblement de me délivrer
de cctlc fièvre ardente et de celte toux fati-
gante, et de rendre à mes membres défoil-
lants une santé que nous croyons utile h la
cause publique. Daignez donc recevoir eu
Çi*6scnt ce gage de mon obédience, I*ib 11 ,
arc. Lan iW* du salut. (112) »»
Le pieux pontife n'eût pas plutôt prononcé
ce vtmi, que la maladie se calma ; bien lot il
lui fut donné do se mettre en route, ses
forces revinrent plus vite môme qu'il n'avait
osé l'espérer; il accouqdit sa promesse au
milieu d'un concours immense, et Lorette
conserva longtemps îo souvenir de ce pèle-
rinage. Quant à Tobjct lui-même qui lavait
insjuré, savoir, la guerre contre les infidèles,
la Providence ne devait pas ^pormettre qu'il
arrivât à son terme.
(lia) Pl\ DE1 CEIStTtlU
gVAÎiViS TVA IHlTtSTAS NVLLIS COARTElvn FKNLDV»
AC TaTVM iyrLr.AT OllDEli MinACVLtS QVIA TAMEN TRO
VOLVNTATE SAEPtVS V«0 tOCO UAGIS QVAM ALIO DE-
LECTAlUâ ET LWRETI TIUl CLACITAU SEDEU PER S^Ti-
liVLOS UlES INI^VMERIS SIOTS ET IIIRACVLIS EXt>I\NAS
CCO l?irUELl\ PECCATOrt MENTE ET ANIMO AD TK RE-
CVRAO bVI'PLEX ORA^S VT MIUI ARDE?iTEM FEDRIM MO-
lESTtSSUlA»QVE TVSSUl A V FERA S EiESISQVE MEMÏtRIS
SANITATEU RESTITUAS lîEri». VT CREIHIIVS SALVTAREU
— l^iTERlIi HOC HVNV8 ACCIHTO ME,C SERVlTVTt Sl-
Ci^tm. — fIVS PAl'A 11 \yS. UVM.SAE, H. CX.(C. LXIV,
(115) t" ne des |>liis aucieiuïcs rcprêscïil.'iliciiis <!c
la Sunte MulsDii , la plus ariciciuio |»ciitHjlre t^uj
Nous nous contenterons de citer cof.
exem[»lc, non qu'il soit le plus grand ou le
(►lus njémorablc, vjir le choix serait dillicile,
mais parce qu1l n'y aurait plus de raison de
nous arrêter, cl que nous ne nous } proposons
pas d'écrire riustoirede la Sainte-Maison.
La Sanc(a Casa i\ 9 m. 529 de longueur,
i m, n5de largeur, h m. 30V de hauteur dans
tuuvre. La [ïlus ancienne dcscri]4ion, celle
de Torseïliïd, [larle d'une seule porte, mais
alors comment enlrait-on dans la grotte
h laquelle lYnlibcc était adossé h Nazareth?
D'anciennes gravures, il est vrai, [trésentent
une seconde [>ort€ an |rignon.iu-dessous d'une
fenêtre en aMl-dc-lueuL On ne nous appreuff
lias s'il en reste des traces. Dans ce cas, la
porlcïdii pignon aurait servi d'entrée à la
case, et l.-i [luile latérale d'entrée à la grotte;
mais il y a une fciif'tre i^ coté, c[ui eût
été inutile, et la maison aurait été pl-irée en
sens inverse de celui qu*on lui donne ordi-
nairement; ou bien encore elle n'aurait pas
élé attenante h h grotte, ni posée sur les
fondemcnls quVm lui assigne (lt3J.
La madone a 867 millimètres de hauteur;
elle porte sur le l^ras gauche un Enfant*
Jésus de 379 millimètres, c>st-h dire trop
grand ])ro[jortionnellement , et scul[tté du
ntême tronc. C'est une œuvre grossière, de
style byzantin, accusant l'éîtotpie du i\* au
vr siècle. L*enfant bénit de deux doigts de la
droite, et lient le globe du monde dans la
main gauche.
Les tiois extrémités de la croii sont ter-
minées par des médaillons de jdus du double
de la largeur des branches. Celui du sommet
porte Finscrifition INiU, celui de gau<die une
image sculptée de la Vierge, celui de droite
une image de saint Jean, Tout ceci nous
paraît encore singulièrement î)yzantin, et gc
ra)»[»rocher beaucoup [dus des temps de
sainlc Hélène qne tic ceui de saint Luc.
Le crucifix est i-eiut sur toile, mais non [tlus j
h la manière liyzantine, il est plus nu el]
moins tendu que les christs byzantins.
La Sunrjn Casa est jjosée tout uniment
sur Ja i^jussiôrc d'un grand chemin, sans,
aucunes fondations, el môme sur un icrraiii|
teilenient inégal, qu'un des côtés presse à '
peino le sol, et qu'on peut introduire (>ar
dessous, ?ï i^eu près partout, soit la main^
soit un l>Mon. Ce fait a été constaté, lorsque
fut consiruitc ta i»remièrc maçonnerie dont
on crut devoir environner sakise, pour la
s<jutenirî ensuite, quand on renq>lai;a celle
maçonnerie par les marbres maguilîques qui
exii^tc, est celle qu'on voit sur les lucibillcs gravées
en 1588 par onirc du Pape Sixl4i V, el roproiluitcs
par Murturelli , l. II. p. 570. La Sunctn Cam &y
offre avec une srule poiie latérale, surmoïiléi- db
cinq fcnèlres au-tlvssus «fun îiiUcau, une |H)ric an
pigîiou, surmonter «fun «îil-ilc-l)œiif, cl à raiilre
evlrémilé un clnclicr lics-poiiUu , avec contreforts
rouïan à fangîe de Li côiière à la»jucllc s^appuic le
pîçnon ipii le supporte»
Il y a loin de là aui rcprés^nl filions faîlcs dâflS
le siéckî suivant cl à fctai aciuel. Or ritîstoire ne
lions êdUie pas sutlbanuiienl sur ces divers change* |
ineiil!}*
m
Loa
DES MïIVACLES.
Loa
m
IVnfermeat maiolcnnnt, et qui furent ex6-
fulés sous ic pontificat de Ci6iiieiil VII, cl
enfin à plusieurs reprises, ïorsqu on a posé
nu réfiaré lo pavé de ce lieu si saint et si
îénéré.
Examinons mninlonint les (îiflTt^rcntes
suppositions qu'on o faites ouqu'on pourrait
iiire encore pour ex|-li«pier la présence à
i/)retto (JelaSrtne^i Cai»a,(*ijscu'vonsd*fibonI,
»uivant la remorque nu» prikèile. Qu'elle
svuiblc avoir été posée tout d*un bloc ^lu
lien qu'elle occupe.
U est certain que les piî^lerinsont souvent
raf)(»orté de la Icrre sainte les inesiires
ciartcs du Sainl-Sépiilrre, aiin d en faire
construire <le tout senil^laîdes à leur rcloiir.
Il çn a heau«-ouiï existé, il en existe enrore,
et on les nomme des Sainl^-Sépulrres ou
m6me des Saints-Sé[mlcres-dc-Jéiusaïeoi,
Ne poun ait-il être arrivé la même cho^e
l^our la maison de Nazareth ? Celles de Ter-
i^ii ci lîu Lurclte ne seraient ainsi que des
«ijiiês el non la véritable maison de la
«tnle Vierge, et elles auraient commencé à
acqiiénr de la célébrité après la cessalioji
dis pèlerinages en Orient ?
Peut-i^tre» mais une suiiposilion n'est pas
une démonstration, et celle-ci est combattue
»u uKuns par deux raisons d'une certaine
uh " ibord les tiaditions bien constan-
tes liants de Tersalz sur Forigine de
laSania Casa qui se trouve niaintenaot jmr-
mi eux, et leurs pèlerinages à cello de Lo-
rettc, qu'ils considèrent comme la véritable ;
easuite \(* silence même de rbistoire sur
une ieV le, tandis que Tbistoire dos
Saints- r ^ l's est si bien eonnue.
En outre, il faudrait dire qu'on ne s'est
ras contenté de prendre les mesures de la
SaditU^-Maison de Nazaretfi , mais qu'on a
apporté du même lieu les matériaux pour
la construire, car les pierres dont elle est
Mlle n'ont leurs pareilles qu'à Nazareth. Ces
pierres d'un gris ronge et veiné sont leîlo-
ment semblables à la hi iquc, que l»eauconp
de personnes les ont |>rises |j0ur de îa terre
ooile; raai-s ce n'en est jjas. Nous devons
nentiOTinftr toutefois les paroles suivaides
im célèbre Saussure, dans son Mémoire sur
htonêtiluttùft phfjfiiffite de iltutie : « D'An-
o6o€ h Rimini, la grande' route qui cùloie la
pta£C Je la mer ne présenle que fin sable et
quelques collines de jrierre sablonneuses ,
tendre, jaune et Irès-send-dable h celle de
la Sainte-Maison. La construction intérieure
do liel arc de triomphe élevé h Fano, en
rhonneur d'Auguste, est de celte même [Hcr-
rc. » L'objection qui résulte de ce passage
est forte, on ne saurait se le dissimuler, car
U distance de Loretle h Anc6nc n élant que
de deux ou trois lieues, la conslructinn do
la Sania Casa avec ries fderres du ])ays mô-
iiie, ne présente plus rien de miraculeux.
I*. dillau répond que le docte Saussure
V fif» pierres (rês-sembiahtcs^ m fît s non
^n' "tt parciUe.^, et cite f plusieurs té-
tno - - altestanl qu'il n'en existe point
dt parcUlei dans la contrée. Chacun appré-
ciera la force de lobjection et la valeur de
la réfïonse.
Ne pourrait-on pas su[>poser que les dé-
bris de la Saintc-lilaison de Nazareth, après
sa destruction par les Turcs, ont été Irans-
jïortés par des pèlerins, peut-être par !e^
chevaliers de Saiol-Jean de Jérusalem eux-
mêmes, chargés de la garde des saints lieux»
et dont )e uiini^lère en Palestine devenait
désormais aussi inqmissant qu'inutile; et
qu'une nouvelle maison en a été recons-
truite en Italie, au lieu où nous la voyons ?
Ce n'est encore qu*une supimsiliori, uen
dans rhistoirc ne la justifie, et on ne peut
pas afTirmor comme vraie une ju-oposition,
far cela seul qu'elle serait vraisemblable.
En outre, il faudrait supprimer d'un trait de
plume tout ce qu'on raconte du séjour de
la Sainte-Maison à Itécanali* dans le Lois
des Lauriers, et à Tersalz, c'est-à-dire un
grand nombre de souvenirs et même des
monuments.
Sans doute c'était le temps ou Ion volait
les reliques les jilus insignes, où les pro-
vinces même s'émeuvaienlou se faisaient la
guerre nour une relique; mais en supposant
que celle-ci eût été ravie de main d 'nom me
h la Palestine, il devient difficile, pour no
pas dire imtmssible, de supposer aussi
qu'elle a été ravie de la même manière à
Tersatz et h Récanati. On ne vole pas une
maison, on ne l'emporte pas d'un seul bloc,
on ne la démolit pas et on ne la reconstruit
l>as dans lesnace d*une nuit»
Et quant à Venlèvemcnt par les anges, on
en trouve de fréquents exemples dans les
légendes de ce temps ; il en est mên e qui
sont appuyés sur des monuments authenti-
ques.
Ainsi YlJistoîre ecclésiastique du diocèse
âe Rouen nous rajiporle qu'en l'an 1386, nu
seigneur de Bacquevilfe, tombé entre les
mains des Turcs en l*alestine, et prêt h êtro
mené au sum^lice, fut transporté stiidtenient
à Bacqucvillc, après s 'être recommandé h
Dieu et h saint Julien, On y mojdre la cba-
pelle qu'il lit bâtir sous" Tin vocation do
saint Julien, en souvenir d*une si merveil-
leuse délivrance.
Les annales de Tordre de Saint-Jean do
Jérusalem (Voy. fiistoria ord. mil, S. Joan-
nis Jeroso!,, lib. i.) rapjiorlent qiu% vers lo
nvême terajis, les srign(*urs d'hppé et de
Marchais, ainsi qu'un autre ile leurs fièrtis,
furent en jkireilfe circonstance transportés
subitement de la terre 5ainte dans le Laou-
nais, et défiosés au lieu où ils lirenl édifier,
en reconnaissance et en souvenir deccniira-
cle, la belle église de Notre-Dame de Liesse,
Vnisiuire cccIt'siasiîqHe de Normandie ra*
conlcun événement non moins merveilleux,
accompli au \* siècîe. C'était en 9|2 : on
avait lïAti à Fécamf>, par ordre du duc Guil-
laumc l", une église en riionncur de la
sainte Trinité; or les chariiciilters étaient si
malailroits ou si nutlbeureux, qu'ils ne pou-
vaient, par aucun moyen, arriver à cons-
truire une charpente convenahle pour la
toiture. Dans cet intervalle, les anges ap-
-ttl
LOR
DICTION.NAIJIE
LOR
portèrent et dtjposf'reiil sur le-s murs ck» Té-
difice !a loiiureducouvciit <lo Sainl-Marcuu,
3ui s'édilkii en mémo tem(»s dans les îles
eccrinin, en Cotenlin. Le 1*. Artlmr Du-
inoustier raconte la chose (niîéremnienl, il
osl vrai, dans son Neuslria pin. Selon Itii, ce
scrnit la mer (|ui atiroit af^portu relie boise-
riep et qui Itiurait rejetée en deux lictix dif-
férents du rivage; elle éiail de mesure, et
on s'en servit.
Mais aucun de ces faits merveilleux n'é-
gale en rélélirilé celui des qtiiilre hnron-»
d'Orléans. (7élaicnl quatre frèrt^s de la no-
1)1 e maison de Saint-Aigoau, nommés de la
Forte, de Clieray, de Beanvillîers et de Sul-
ly. Ils étaient lombes crflre les mains des
infidèles, et allaient élre mis h mort, lors-
qu'ils lirenl vœu de donnerai l'église Sainte-
Croix d'Orléans chacun un cheval de cire
avec le cavalier de grandeur naturelle* Le
soir ils s'cndormireol au fond tl'une prison
en Palestine, les fers aux jueds et aux mains j
Je lendemain ils so réveillèrent libres dans
Téglise môme de Sainte-Croix d*Orléans. On
Ht à ce sujet les vers suivants dans les anna-
les Je ladite église:
Les boirons fraiiçois irès-iiircsliens
Furenl en hi pnyeimo ville
Meite£ pnr plus (le i]iiatre mille
Tiiitl iidlilt'iLS t[ue pajctis,
Coniinr» ti's bons barons de France
Smû Jevaul le juge des U*ix
Tiiyenncs, et ii'oiil espérance
De sâhu fpie h vraie croii,
Les barons furent abbaltis
l>e s("micil ilii soir graudenienl
Que le grand roy du liruiittiiciit
Y vouïul moiistier ses vertus.
Tqus quatre liez de liens
Eu prisou un soir n posrrenl
, El le leiulciuaiu s** Irounèienl
Dans S, Croix d^Orléans,
Ils s'acquittèrent exactement de leur vœu.
Mais pour ne p«s perdre le souvenir de la
nnracuïcuse délivrance, la famille tle Saint-
Aiguan continua de payer annuellement à
l'église Sainte-Croix une larme do cire de
deux cent trente livres et demie pesant, aux
premières vêpres de la fête de rinveuliou
rie la Vraie-Croix, et cette redevance a con-
tinué de se jiaycr» soit eu une masse de cire,
soit en un cierge colossal, jusqu'en 1792.
L'événement dut s^accomidir vers Tan i201
ou 1202.
Si les anges n'accomplissent plus de ces
sortes do merveilles de nos jours, est-ce
parce qu'ils n en ont jamais accompli, à part
celles que nous raconte la sainte Ecriture,
ou bien |)arce que nous ne sommes jdus di-
gnes d*en voir? Quoi qn'iJ en soit, i) n y a
rien là oui alTirme ou qui inSrme le trans-
port de la Sainte-Maison de Lorctte.
On lit dans VHistoire du cabinet des mé-
daiiles de (a Bibliothèque royale, par Marc in
du Mersan, sous Tannée 1798: «< lîonafiaite
avait reçu du Directoire, en avril 1796, l'or-
dre de s'emjiarer du riche trésor de la Casa
Sanaa, qu'on évaluait à 200 millions. II s'a-
gissait de faire marcher secrètement du
mille liommes, de passer l'Apennin, au
risque de sacrifier une i*ariic de l'armée,
(>our faire ce qu'on ap[>efail une opération
Itnaucière. lîonafiarte n exécnla point les or-
tires du Directoire; niais dix mois après, lors-
qne la (jossession de la [ïéninsule fut assurée
jiar la [»rise de Mantone, le général Victor
occupa Loretta. Le Vatican avait fait enlever
les trésors de la Ca.<fa 5anc^fl ; cependant la
madone y était restée.
tt Bonaparte trouva piquant d'envoyer la
grossière i^lalue de hois, sïraple trofdiée dont
Favidilé fiscale du Diiecîoire dut être peu
satisfaite, !^ madone de LoreMe fntdéf^oséoâ
au cabinet des médailles le 15 frimaire."
an VU, 5 déeemhre 1798, et j resta jusqu'au
mois de novemhre 180V, que le !*aj)e, étant
venu à Paris pour le sacre de Najïoléon, ré-
clama la sainle image, qui Ini mt rendue.
Le bruit courut qu'elle s*en était retournée
d elle-même h Loiette* ^
Voici les seules pièces officielles qui res-
tent du séjour de la sainle statue à la Biblio-
thèque. On ne sera pas surpris du langage
impie et grossier cians lequel elles sont
conçues; c était celui de Tépoque.
PREMlÈnC PlèCE.
nÉPUBLlQUE FILVNÇAJSE.
Liberté, Egalifi.
t}' lUVISION — ÛtREAe DES IVEAUX-ARTS-
En note i La Madone a été envovée au cabi-
net le 15 frimaire an VIL M
Paris, If» 10 frimaire an VU ifc la ïlcpubliquc française
ooc 01 iridi visible.
le Mlinistre de rinlérieur aux conservateun
de la Bibliothèque nationale, rue de h
Loi.
Citoyens, ■
le vous préviens que j'ai chargé les mem- "
bres du conseil de conservation de vous re-
meltre la madone de Lorette j^our être réu-
nie aux monuments bizarres delà supersti-
tion, et servir h compléter Thistoire des
inqtoslures religieuses.
Salut et fraternité.
Signé François de Nelciiateac,
SECONDE rièCE.
RÉPIBLIQI E FRANÇAISE.
Liberté. Efjatiié.
Paris le 15 frimaire an VU de la République française
DUC cl iodivi^ible.
Les conservateurs de la Bibliothèque na-
tionale au département des médailles et anti-
ques ont rei^'U des citoyens Naigcon et Bréa,
membres du Conseille conservation des
objets de sciences et arts, d*a|»rès Tordre du
Ministre de riotérieur, la^iladone d© Lorette.
m
LOR
DES MinVCLES.
LOT
fU
fUTcnee AU gouvernement par le général
B'inaf^arle^ et déposée Maison «lu ministre
lie i'Inléneur.
Ce célèbre inomimenl dp rignorance et de
Il plus absurde su|ierslilion re|irésêiite la
Vierge, couronnée, dehoul, tenant sur son
bras gauche son fils, La télé de Tun et de
l'autre est peinte en noir. Il est en bois,
couTcrl d'une toile collée -^ur tout le f^rou()e,
et |»eitite de diterses couleurs el dorée, ba
liauteur est d*un |*eu |»lus d'un rnétre.
Signé ; BARTuiLEMY, eonscrviiteur.
Le signataire de cette étrange lettre est
rabbé Bartbélemy de Coiir<;ay, ne\'ea, lî fut
fn|ff»é d'flpoi»léiie dans ie t.abinet des mé-
dailles, leS^bruniaireanVIU, 30 octobre 1791),
ii piourut le lendemain.
On lit encore au sujet de la même madone
«laas les Voyages en Ilalie de Valerv :
« La statue de la madojie, riidéjjendani-
ment de ses joyages uiir/icuïeux» fut emme-
née prisonnière a Paris en f797; elle fut
*ic au cabinet des médailles de notre
ïde bibliuUïétjue, au-desdus d'une mo-
Bîe; et cependant, au seïn même de ce
^actuaire savant et i)rofane, on remarqua
rliis d*une fois que de pauvres femmes lui
faisaient toucher à la tlérubée du linge et
îles Téfements. Bonaparte la rendit au Pape
ca 1801; mais le commissaire i)ontiriral, par
»me étrange exception, ne voulut point
qu elle fût jjortée sur un proeès-verbal, afin
Ue ne poînl paraître déroger h la manière
aérienne et mystique de voyager dont celte
slaïuc a^iut Thabiiude. »
{y ou. Valéry, Voyages en Italie; Bruxelles,
1835, lir, ïi, cb. 12, J
il ne reste en etfet a la Bifdioihèrfue royale
aucune trace de la restitution. Ceux des con-
serraleurs de l'époque qui survivent, se
rappellent la surprise qui régna parmi eux
le lendemain, Iorsqu*ils vinrent h se com-
muniquer la nouvelle; car aucun objet
D*entre ou ne sort sans qu il en soil dressé
lirocès-verbal. Mais ils eomprirenl, au silence
il*un de leurs collègues, qu*il avait reru des
ordres secrets. Ils se communiquèrent de
mârue avec surprise, quelques jours plus
l^rd, Tupinion que certaines jiersonnes
then haîent h accréditer parmi le pen[)le,
<juc la mainte statue s'en était rclournée
seule,
A Dieu ne plaise qu«* nous rendions le
commissaire î-ontifical res|)onsablc de ces
bruits ridicules, ou de la raison non moins
ridicule el un tant soit peu impie alléguée
par Valéry.
Nous avons fait tous nos efforts pour éle-
flU) Sntireéf^uerepm tergnm : On pou mil ir:i-
4iir ' liint. ne vous arrctei pas en route ^ <*u
urnez point sur ro* pas.
(iior àmd Dvmhmt.... 'sutphur ei hjmm a Bo-
0. Celle ex|*rossion a Domino est une formt su-
Mise.
116) Oixitque ad ctnii t EtTectiani in hoc 'sii-
lîî unn'^ luMi , m non subvi?rt;*ni inUm pru (pta
Il L*l siaïviire ilii : ipii;i non |Kil(îri>
['S'^i^^M ilouec ingrcUïîuis ill^ic. Idtiicu vi?-
ver h la liauteur d'un dogme liistortque les
traditions relatives a la î^ainle-MaisDn do
Lorette; si nous n*avons pas réussi au gré
de nos désirs, du moins nous avons apporté
de nouveaux éléments dans la discussion.
Kncore quelques elforts, cl [icut-être un suc-
cesseur, plus heureux que nous, déterrant
des monuments contemporains, fourra-l-il
dire aux critiques et aux incroyants : EnÛD
voici les preuves î
LOTH. (La femme de Lotb changée en une-
statue de sel] — La sainte Ecriture raconte?
ainsi ce miraculeux événement, auxix'cha-
1 titre de la Genèse :
a Lt!s anges emmt7iêrent Loth hors de la
ville, et lui direni : Sauvcz-tyous^ ne regardes
pas drrrivre vous (1J'^), et ne vous arrêtez
dans aucune rifle des environs ; gravissez la
montagne, autrement vous péririez tivec tout
le pays Ati lever du soleil^ Loth entrait
dans Scgor (où les anges lui avaient permis
de s\irr6ter). Or le Seignrur fit pleuvoir du
ciel sur Sodome et Goniorrhc un grand feu de
soufre (1 15) ; et il détruisit ces villes, avec
les contrées d'alentour, ainsi que tous hs
habitants des villes et lu verdure des champs ;
mais ht femme (de Lotïi) ayant regardé en
urrièrf, elle fut changée en une statue de
se/ (116).
Un ennemi des miracles travestit ainsi ce
passage.
«r Dans une vallée dont le sol est si pro-
fondément imprégné de seî,que;ratmospnére
même en est cliargée, le hasard a ébanchét
snr un bloc do pierre ou de sel, la figure
d'une femme debout et détournant la télé;
près do Ih^ dit-on, i>érit jadis réponse d*un
patriarche célèbre, victime, dans sa fuite,
d'un retard peut-être involontaire : le bloc
salin devient une statut de sel, en laquelle
celte femme a été transformée, pour avoir
retourné la tête malgré les ordres de son
guide ; et la crédulité ado|4e avidement un
jtrodige qui réunit l'avantage do se lier &
r histoire locale, el celui dVifîrir un apologue
dirigé contre la curiosité (117), »
L'auteur de ces belles conjectures, étran-
gères au récit de rinstorien sacré et peu con-
formes h la réalité, cite pour garant ^'olney^
dans ses voyages en Syrie, et il a raison;
une telle autorité peut se placer à côté de la
sienne; jvnis il ajoute en note : « Un obser-
vateur plus récent a vu, sur les bords du lac
Asphaltite, de véritables blocs de sel, dont
l'un a bien pu devenir l'origine du récit mer-
veilleux. » {iiutletin de la Société de géogra^
p/uejuiilet 1838.) Pauvres ou méprisables au-
teurs,;qui ne savent fias ou feignent d'ignorer
que le sel dos environs du lac Asphaltite esl
caluin est nomen urbis illiiis Scgor. Sol egressns
esl super lerram, et Lot Ingrcssns esl Segor. fgitur
IKuniniis pluit super Sodouiam et (lomorrliain 6ul-
phur el iguein u f>oiiumï ilc cœlo ; El sul>vcrlit civi-
1:éIcs îsas el onincni ciren rrgioiicm» univcrsos h^-
liilalores urbiiim, cl eu ut la lerrit* virciiiia. Respi-
cierisnuc meir cjus p«&l se versa cal in slaïuam &a*
lis. (unes, xix» 51-2(5.)
{ Il 7^ Euseh. Salvkbte, TraiU d$s $ci€ncêi cecuU^.
us
uxc
DÎCTrONNAmE
MAC
t:6
du salp^trc^ qui monte snns cesse à la sur-
ftlcedusol,dansun rayon île [ïlusieurslieuLîS
h Tcntour, on roriiic d'cfllorescenecs, saisil
et iiénètre loul ce qu'il alleitil, les j>ioiTes,
le bois, les cadavres; [mis, au bout d'un
certain lein[)s, se i-ésotiL eu juju^sière que le
iront disjicrse. (Jucllu fobe» (lar conséf|uciil,
de chercbcr oiicyre apri's quatre mille ans
(les formes et un bloc iîalffô^rij qui n'unt
pcnt-ôtre pas subsisté une année; et quelle
pitié de vouloir ôtre savant Lonti e la science
inôine! La crédulité qui adopte la narraiion
si raisonnable de Moïse, est-elle donr jdus
puérile auc celle qui adopte des conjectures
impossibles, oii ta ca*ise est mise à la place
de reffct?
Suivant le récil de rinslorien sacré, une
famille fuit pré^'inilamnienl devant un em-
brasement, une des jiersonnes cpii la cnm-
posent se retourne î»our regarder en arrière,
ce qui ne peut se faire sans s arrêter; elle
périt vU'lime de celte curiosité, soit étouffée
par la flamme, soit punie par le Ciel; son
cadavre, qu'il est iiupossilïîc d^cnlever, de-
meure sur le lieu, et nienlùl, comme tout ce
qui tombe dans celte plaine maudite, il est
pétiétré par le salpêtre, de telle sorte que ce
14'csl plus un cadavre, mais un bloc, une
statue de seb L'auteur n'ajoule pas qu'il
dût rester élernellcmeîU en cet étal, ni mémo
qu'\\ y soit resté longtemps.
Si on compare la narraliou de Moïse avec
une allusion oui y est faite au chapitre dix-
septième de rEvaijgîle selon saint Luc, il
semble que la femme do palriarcbe dut re-
tourner sur ses pas, dans le dessein de rentrer
dans la ville : Jésus-Cbri^t dit» en narlaot de
la destriiclion prochaine de Jérosaleni : Que
celui qui sera sur le toit ne songe pas à en-
lever les meubles de m maison^ ni celui qui
se troutera dans les champs, h revenir. Sou-
venez-vous de la femme de Loth (118).
Est-il bosoiiurajonlcr qu'il ne faut attacher
aucune valeur au\ indications de Hiistorien
Josèfïbc, de beaucuu[> do commentateurs et
de rabbins, du savant Bt>cliart et de saint
Irénée lui-môme, lorsqu'ils prétendent cjuo
cette statue de sr.l subsiste toujours, et qu Oû
la voit enlre les bords du lac AsplialtLle ul
le villa;-;e d'Kngaddi ; pas plus ou auï ëflSr-
malions de Tertullien, ou de i auteur du
I oëme sur la destruction de Sodome, lors-
([u'il assure nue la statue conserve tous les
attributs tie la femme vivante et tous les
eûets d'une organisation animée.
Ce serait un grand et perpétuel miracle,
que ni la pluie ni le soleil n'eussent pu
dissoudre une si petite Quantité de st.d. ou
qu'une >tatue morte présentât les phéno-J
mènes de la vie. ■
L'auteur du livre de la Sagesse serablô
dire, il est vjai, dans le cîia|»itîe diiième,
que cette statue subsistait toujours : Quibus
in testimonium neqHiliœ fumitjabunda constai ^
déserta terra ^ et tnerrto (empure fructuê*
hubentes arbores^ et incredibilis animœ me-
maria stans (iymentum salis ; mais il esi
facile do reconnaître dans celte tournure del
phrase une figure de langage, une expres-
sion (ioétique; d'autant plus qu'on y voit lo
pays encore fumant de Fincendie qui la
dévora deux mille ans auparavant. J
11 n y a pbis ni Oammes ni fumées» Diaî^|
un désert aride, nlfreux, bjûlé d'un soleil^
ardent, une terre maudite, que n'habitent
point les ôtrcs animée, et que les Araf»es ou
les lions traversent seuls que^uefois, au
tlétriment des curieux ou des pèlerins que
la piété y attire, {Voy. Tait. SodosieJ
M
MACHABÉES. (Prophéties qui les cou-
nernent.) Les grandes luttes des Macbabées
devant tormer un des plus mai^nifuiues la-
bleaux de Ihûtoire de la nation juive, il
serait im|»ossible que les ()r0f>héles ne l'eus-
sent pas ajier^^u lians le lointain des ciges;
aussi la plupart n'ont-ils pas manqué d'en
reproduire les traits priucijjaux.
Judas Machabéc est un des plus beaux
Ijpesdu Messie. C'est lui que le prophète
Isaïe aperçoit, lorsqu^il s'écrie avec entliou*
siasme : Quel esi celui-ci qui vient de iïdumée,
çui vient de Boxraavec ds$ vêtements maculés?
Qu'il est éclatant le baudrier suspeiidu ù son
épaule^ que sa démarche annonce de force et
de puissance! — Je suis celui qui rend la
justice, et le victorieux champion du saluL
— Pourquoi donc vos habits sont-ils rouffis
(118) ïn ilh hora, ([iti rncrît in icflo, et v.is.i cjiis
în (Jonio, ne dcsccndiit toïïcrc illa; et qiu in iv^vn
siiuHIkT ami reilctU relro. Meiiiorcs csloic uigris
tolh. (r.tic. XVll, 5L)
(110) Anmii rcfleutpfhfiiê meœ HHit ; ttitû t%^ft:s'
et vos vêtements semblables à ceux des rm-
dangeurs qui ont foulé te raisin dam le près
soir? — Le pressoir! fai pressuré seul ^ ei rfr
t^iUfes les nations pa,< un homme nest venu à\
mon aide. Cest moi qui les ai pressurés dam^
ma fureur, dons ma colère; je les ai écraséi
sous mes pieds^ leur sang a rejailli sur me
habits, et j'ai souillé tous mes vêlements, te
jour de la vengeance inondait mon âme de ses
feux; Vannée de ma rédemption était ar- .
rivée (119). J\ii regardé antoar de moi, sans M
apercevoir nn seul aide ij\u cherché, et p^r-V
sonne nest venu me secourir, lïfais mon bras '
a été mon sauteur, et mon indignation s* est
faite mon auxltiatrice. Dans ma fureur, j'ai
foulé les peapttj aux pieds, je me suis enivré 1
dlndignation contre tux^ et jai traîné leur^
bravoure dans la poussière (120). m
sion csl rfjHivoque : elle vciU tlîrc également Pan-
ncc où je rachète, et r.iniicc on je suh racheté, \
premii'r sens n^ us parait être le vérilaîilL».
(!^0) Qiiis est iste, qui veiiit itc Ldom, tîncits
vc^litius (le Gosru? istc lormusus iii t»U>la su^, gra-
117
MAC
DKS MmACLKS.
Quel vsi doîïc le j)crsonn.igc tvfiiquc rc-
t'nk^eulé dans le lâbîeau? La 'leitrc dit,
Jtt4ÏA4,Machabéo;J*cstirit réi^ond, lo Sauveur
ikh hotnmcSt ainsi que nous l'avons exposé
liJIcurs. (y^y, Tart, IsaÏe, t. 1", col. 982 et
983.) C'est Judas qui est le vainqueur tl'Edoiii
cl - T' I ; c*esi Judas qui a Iraîné daus la
(lOi !3 gloire des nations de l'Iduméc»
(|Ui U-^ a soumises au pressoir, et qui a
iaondé ses vêtements de leur sang. Mais il
4"ôi Jt qu'A Jésus d'avoir sdMï?e'seul el
1^ 'urs dtprrsontiû toutes les nations
Je Tutu fers; lui [«arcillemeril a teiril tie sinv^
i%$ vêleineius, mais de son pioi^re sang; lut
Esi a sauvé par la seule puissance de son
ç;maîs lui seul peut dire en touic véritu,
jpçuis la parole de justice; EfjotitHivtiuorjus-
iitium. Lui seul peut Être appelé FAnge sau-
teur de la face de Dieu, l'onnue ïe prophète
fa r^^'.-î'/r quelques lignes plus loin.
1 liment, lo niOme proj*liète avait
lit', lé les guerres immortelles dont
IL donna le signal, et le glorieux
tnuuji'iiu lie ses fils, A quel autre évéjïenieiit
|H)urraieiit en elTet convenir les f>arolessui-
Ktes, placées innnéiîi aie meut ajirùs fan-
ice de la rhuie de Brdnlonc et de sa ruine?
ts /les détenu rappui dupaiwre^ te secours
fhtdigeni dans sa tribulaîion: ie refuge
?
Iff (a tempête^ t*ombrage contre tes ardeurs
jfi^iirt €t te soufflt des néros renversera les
murailles comme un tourbition. Vous cou-
ckerrz sîir la (erre (a'tourbe (Uranfjère comme
un*
m
vorante pendant la chaleur, et sa
ice s'altanguira sous les feux d'un
ml (121).
V ! eui ôtre, après la destrucliou de
ïl cette vaillante nue, rette tourbe
étu-..^.. . que le souffle des ht^ros couelie
mr la lerrc, sinon les armées de la Syrie
bâchées i»ar le ^lyive des Asniunéens,
itame les épis d un rhanqv mûri pour la
lIlOissooT Ecoutez encore, le reste va mieux
^os rapprendre; vsv c'est à Jérusalem»
cc>l dans la Jiidéeque ces merveilles de la
Ipruiection divine s'a cco m pi iront. Dieu ^ion-
ucra un grand festin aux nations sur le mont
dcSion cl aux aleïilours; mais ce festin, les
Utiuti!» ellcs-m<\nies en seront les viiUides
frasscit : Le Seigneur des armers donnera à
t0UM le M peuples, sur cette monUifpte^ un fes-
tin des iHandes grasses ^ un festin des vtnJun-
^m% in imiUituilinc rùiiilitdiins srin. Ego, r[iii
kxîiior jiistiti;im , et |m>pugiialor smii a^l s^ilviiu-
dttiii. Qtiare er^if ruluimi v.sl iiiilimicultini hiihii,
H fci«itimorita tu» sieul ralV.iulinui iu U*r( iiï">ri ï
Torciibr cakaTÎ soins » cl de ttcnlibns tiaii cvl vir
mccuiii : ralcavi cos in furnre uiro, et ri>iin»lr;ivi
Cti9 in ira ittea : rt jsjktshs csl siiu^^nis rHuiiH syi-
p^f ^ • » •' '"tla nini , vi iitiiiiin iiiditiin-iila iim';i iii-
<!' ■■:> enitii iilliiuiiii ia vm^ih* mvtK îmiihk
ff- .-i--. :.us ni«^:i^ vrnit. Cirnmisïvxi, rt inm crit
iaiiti:itor : ipia^sivi, ri nnri Uni ipii :iajirv;»rct : et
ftdIvaYtt rnihi biurfiiniii lueiiiii, ri ii\ilî;^it:itio iiica
tpiwi ituiiliûta vsl iioliî. El cihiciiUlivi pi^pulos lu
fnrori* mro, cl incbiia^i eus in ludij^iwlionr tiica» et
dtiiati iii tcrr:iiti viiHilinn côi'uiu {ha^ tAiu, l-C),
flil) Quia fac lus es i»niitud<i |Knq}-ii, f.i.liliitïo
rgmo in tribtiiatiiHic sua : sprs :i tml^fiir» iiitdtra-
culutu ai> jL'stii. S|miliis cuiui rolMisIoniin tpusi
(jes: mais des i iandcs grasses jusqu à la moelle^
des vendanges clurifiéf:s, Jtbrisera^ sur cette
montagne^ l assemblage des liens qui capti-
vaient tous les peuples, le filet au il avait
étendu sur toutes les nntions (122),
Nous ne nions pas, encore une fois, quo
ces pages et Ijcaucoup d'autres pareilles ne
s*api»liqucntau Messie comme dernier terme;
mais le sens littéral, liislorique, est bien
celui que nnus indiquons. Cest la crando
image du Messie qui domine on ces tableaux
et qui occu[»e la [daco ])rincipalcî elle se
montre h tous les regards, après ce q^assago,
comme après celui que nous avons cité d a-
bord. Et qu'y a-t-il d^étonnant? l'histoire
réelle de la nation juive était une 6guro des
réalités du christianisme.
iMais ce festin réel aussi, ou plutôt cotto
grande iinmolatiou d'une nniltitudc do na-
tions dans ta Judée jiar les mains des géné-
reux fils de Mathatinas, nous jioovons d'au-
tant inoiiis la méconnaître daus lo langage
de Tau leur insï>iré, qsxh deux siècles de là
le prophète Kzéclûel, reprenant cette môme
idée, l'exprimera à son tour eu un langage
qui n'aura jdus rien do myslérioux.
Vous, dit celui-ci en parlant de Gog, c'est-
à-dire d'Antiocbus E|iipîiane et de ses ar-
mées innombrables détruites dans la Judée»
r(/îi,ç, Fit s tle tlionune^ dit le Seigneur, con-
voquez les oiseaux, tous les oiseaux de pruie^
toutes les bi'tes des champs ; accourez^ hdtez-
vous^ venez de toutes parts â la victime que
f immole pour vt^us, à la grande victime im-
molée sur les montagnes d Israël : mangez des
chairs y buvez du sang; mangez la chair des
forts, buvez le sang des princes de la terre^
mes béliers, mes agneaux^ mes boucs^ mes
taureaux^ mes volatiles et mes victimes en-
graissées. Mangez des graisses à satiété, bu-
vez jusqu à C ivresse du sang de la victime que
/immole pour vous ; rassasiez-vous à ht table
que je vous dresse, de la chair des chevaux^
des braves cavaliers, des guerriers de toutrs
armes, dit le Seigneur Dieu, C'est ainsi que
je m e gto ri fie ra i pa r m i l e s n allons, et tous tes
peuples reconuiiitront^ au poids de la main
qucféiendrai sur eux, que c'est moi qui rends
mes jugements. Et lu maison d' Israël me re-
vomiuttru pour h Seigneur^ son f)ieu, depuis
ce jour, et ensuite (123). (Voy, les art. liog»
et Iv/iicniEL, t. r% col. 723 et suiv.)
lurljo itnjK-lleiis parielcm. Sirut xsim îii silî, tu-
iintlluio atieimruui liuiiiiliabis : el f|uagi cilorc mh
finie ii>rrciil(% |^ri»p:Iginclu l'urljimi niarecsccro
hii'iesJ/.v/i. \vv, l^i.i
{Ht) hl 1;!* irl OumiiMis excrcituîuu ommlnis pti-
|tiiHs in iiHitiie liiH^ euMvivium fiiiii^iiiitm, roiivlviinu
virittetiib; jùiii^tiiiiiu itieiftiSInhitiui), \imleurLe d(>
l,cr:it;c. Kl iMA-eipitaltit lu juniile îsr<i laeîcm viikCiili
c tilltg;ili super oiniits p'#pïiloK, el Lelinu (piam ordi-
lus est snpcr oinnrî* naliotirs {Isa. txv, (*, 7.)
(Ii5) Tu ergo Tdi Ijmninis, Ikcc dieil tï4*uûniis
Heus : nie omui voîticri, el imiversis avibiis, cuiie-
tîs^pïc hestiis agrî : Ci)iiveïiiU", prupcrale, eoneur-
rite uiidiipu* ad viettniani iiieani, qii.'ni e^o imiuoln
vulus, vieil m am ^ran<le(U si*pfr nitiiili'i» Israël : ul
lornedalis eariieui, el bibalis saiigHiucuK Caviic*
foi tiuni roiiiedetis, cl saiii^iruicm printipinii iCTr;«
l.ibclts, ajicUiHi, el ^^uaium, vi lûrc^iuin, ïnm'4-
MAC
Le projiliète Uaniol vil bicnlnl a^rts les
iTiônics év(5ne(nenls, mais souh des tuublè-
mes qu'il ne i-oiiiprit pas tout cnliers. Le
chajiilre xi de '-à [irophétie conlient uïie
liisloire anlit'iiM'^^ des j^uerres tJWritioclius
et des maux que la Judée atirait àsouJTrir do
fo [►rince. Il lui fut annoncé qu\dlo aurait
lin sauveur au moment mômr où luul serii-
hlerait ï^erdii pour elle; mais il no Ini fut
lévélé rien do |du$ : « Il viendra un temps
Ljui n'enl janiais son pareil de|nii$ quil yn
ties nations sur la terre, et alors votre peu-
[de recevra nn sauvtmr; tous ceux-là .seroiU
sauvés, dont le nom se trouvera inscrit au
livre (de vie) î In tcmporc 1//0 salvafntur po-
pulus tuus, omnis qui ittrenCns faerit scrip-
tus in tihro, (Dan. xiï, L)
Joël avait assisté en nspril aux mômes
événements. 11 avait vn les luîtes de géant?*
entreprises par une fioignée de braves con-
tre les (dus nombreuses armées de l'uni-
vers. Il avait vu la débite des étrangers et
le Irioninlie de la nation juive. On eriiend,
avait-il uil, cette clameur rrtcntir parmi ttx
fmtionn : Anx combats, aux armes trs braves ;
réunissez-vous^ guerriers, nssembtez-vous tous
tant que vous êtes! forgez des glaives de vos
charrues, des lances de vos épieux; (pu V in-
firme trouve du conriige! oaiy avancez: vc-
nez toutes, nations d'atentom\ rassemblez-
rous, afin que le Seigneur fasse d'un seul
coup mordre (a poussière à fous vos braves.
Quelles se lèvent et ffu elles montent, les na-
tions, dans la vaftec de Josaphat : c'est là que
je poserai mon tribunal pour rendre la justice
à toutes les nations d'alentour. Lancez tes
faulx, ta moisson est mûre: venez, descendez^
h pressoir est rempli, les cuves regorgent,
car la méchanceté des nations est à son com-
ble. Peuples, peuj^les, à la vallée da carnage,
car le jour du Seigneur dans la vallée du
carnage est proche. Le soleil et la lune se
couvrent de ténèbres, les étoiles du firmament
perdent leur lumière. Du mont de Sion le
Seigneur poussera drs rugissements : sa voix
retendra de Jérusalem : tes deux et la terre
en seront ébranlés. Le Seir^nrur est Cespuir
de son peuple et la force dis fils dlsrael{V2k),
Celle pro[diélie paraît s'apjdiquer aux na-
tions de la Palestine l»eaurouji plus qu'aux
armées d'Antiochus Epiphani\ IxM'bapitreS
du prenu'er livre des Muchtdfées en donne
imo explication qu^il serait dilîlcile de
niéeonnaîlrc. — Dès que les nations voisines
ririn»|uc et alillium, e\ \m\\^umm omnium. Et camo
ilfUs adqH'ni i» sîUnril.Ueiii , ot ijilMHis sainîiiîm>m
in chriflolcMri, dv. viiïrnm, ipiniu c-i^'o în»«ii(*liiî»a
vahis : Kl s turidjiMiini sujvrr tiifusain nirniii (k
e<|!m, cl rfpiilc fort», ri Ae iinivi'rsis viris bi'IliiUiii-
btis, ait l><Miiinus !Viïs. Kl |win;itri çUuinm nurinn iji
gcnlilMis : et viÉli.'!»tiiU aiiirns |,vnHs jiidif iiiin
îuciim, <iuml feccriin; cl manmn iMr:nn , iputm jk»-
sueriin siipi*r cos, (Ezech xwïXy 17*^1 J
^l"îl) Clamalc lior in ^ciitilms, saurlillralo heU
liiin, siisciuile rolr.ïstos : arreilâiil, a^Tmlinl onmcs
\in lirILilnirs. Coneitijli? arnlrîi vi'î,iru in gl.uJios,
fi lii;onos vcsiros iii hiirons. Infirjims djcal : Quia
foi lis ego stirn. Knnnptlt'. cl vndte omm-s gcriliis
dé* circMitii, vl 1 0Tisrr*.:;uuiiij ; jbi orvuiub* .iv fiif iel
liiCTlONNURE MAC 13
eurent appris, dit l'auteur, que l'autel dî
Seigneur était réédilié, elles se soulevèrent
d*nu commun accord h rencontre d'Israël
en menaçant d'exterminer son nom de
lace de la" teire. Mais Judas porta aussitôt^
la guerre dans ridutiiéeei l'Acrabatane, où
il inlligea les plus grands désastres aux
ennenus. Il retomba ensuite sur les lils de
Béan, qu'il contraignit de s'enfermer dans
leurs foilcresscs, où il les brûla bientôt vi-
vants, au milieu ile leurs ouvrages de dé-
fense; ensuite sur les Aonnonites, nation
nuissanle et préijarée à la guerre : il leur
livra lie nombreux condials, et les vainquit
dans toutes les rencontres. Il prit Gazer,
leur capitale, et toutes les villes d'alentour,
après quoi il rcviid en Judée* Mais bientôt
toutes les nations gabiadiles, et tous les au-
tres peuples, se levèrent en armes comnutJ
pour tout détruire : la Tialilée, la Piolet
niaïde, les pys de Tvr et de Sidon se joi-
gnirent h elles, et la fialilée, qui était le lieu ,
du rendez-vous général, se trouva couverte
d'ennemis. Judas et Jonalhas se portérenlj
aussitôt sur le pays de Galaad, Simon sur Ul
Galilée. Simon *remiiorla de notubrensos
victoires, il purgea le f^ays et (poursuivit
rennemi jusqu'aux [aortes de Plolémaïs,
Judas cl Jonatlias se portèrent [ ar une mar-
che rapide sur îo Jourdain, s'avancèrent]
dans le désert, prirent Bozor, passèrent ses!
babitants au li! de l'é[»ée et incencUèrent la
ville; Maspba, Casl)on, Ma^ctb, Uozor et
toutes les villes du pays debalaad subireot
le nn'^me sort.
Déjiu rlans cette rapide cxpéib'tion, il avait
vaincu et dispersé sous les murs de la cita-
delle fie Bozor une armée syrienne com-
mandée par Timotbée; mais ce tbef, après
sa délaite, rasscndjia [>romptenient autour]
de lui les nations de TArabie et des envi-
rons, et se trouva prêt à combattre de nou-
veau. Judas l'attaqua et le défit près de
Carnaïm; il prit cette ville, qui avait servi
de refuge aux fuyards, et la livra aux llam-
mcs avec tout ce qu elle contenait, liommes
et biens. Au retour il nrit K|diron, la tra-
versa en ma reliant sur les cadavres de ses
babitants, et la livra aux Hammes. Après
queNjues jours de re|ios dans la Jmlée, l'I-
dumee, qui ri avait |jas encore été cbAliée,
eut son lonr; Cbelnon et ses filles, Azotli et
ses filles furent prises, itîcendiées, et leurs
liabitant.s fiasses par les armes.
Tels sont les événements racontés par
PomiiHis ri>liiislos litos. Cniistrrpnl, cl ascemiaiil
K>'i»trs in vidieiii Jo^^a^thul : quia lin sinlrlio ni ju>
diicni fîinnps Ronlcjt in tiiTuitu. MittUt; faîccs,
«tiiciniatn m:ili(ravit incî^sis ; vi-nife, rt liisicndit**,
quia [ïlcrnuiï est t<ircnlar, c\ulirr:iiil ton niaria :
rfiiia nniltiplimta csl nialitia l'tinnn. IV»pnli, populj
in vallc cnncisioiris ; f|ni:i ju\la ost ifti^s DomJnt hi
vallLM'on' isicHiis. Stil vi Ltuia olaoncbtali ^nU, et
slclLe rttra.\t?rnnl spSi'nihnvni suiniL Va iUmiluns
tic Sion rnjîii'l, et lUi Jcrnsalcm il;dHl vininn snani :
et int>V(*l)iinl!n' ca*li et terra : vt houiinns sprs (hv
piili siii, et Inrl'tinlii lilînj nm ïsrarL Kl s<itlis iptia
i'^n Doinitrns l'i ns veslrr, lialtitans m Sîoii itiontc
sancio niiH) : et oril Jerusalrnï sainta, rt alicni uoo
hanjjihnnl [fw cam auijrlius (Jvcf, m, [) 17.)
MAC
DrS MlUA€t,ES.
MAC
IH
riiistoire, qu'on les mette en [cgord des pa-
mïes da prophète.
£1 afin que nul no puisse s'y Iroiapcr, il
iQQODce que les évérienienls qif il n en vue
ne $accuuiî»lironl (pi'nprès ie retour de In
cajilivité: Cum canverlero captivitatem Juda
i/irrujta/em. Il nomme Tyr, Sidoii, les peu-
^csile îa Palestine :(?«ififr«r7a' et rouis, Ty-
" €t Sidon, ei oninis tcrminax Palœnlino'
Il ajoute que celle lutlc sera la dcr-
Bîète, et c|ue les élr.ingers ne se rendront
plus ilésorniaîs maîtres de Jérusalem : Erit
Jtruiaiem sancia, et alieni non Irtuïsihunl
prr tam. Il pvoniet une restau ration eoni-
[•lète de ta ville sainte et de la nation : Stil-
h^unt montes dutctdinem, et colies flucni
kçle; ei per omnes rivos Jada ibunt aquœ. Il
indique surtout une dernière eirronst^ince
(pli ne s'accomplil que sous la domîn«ition
lies Asmonéens: savoir : la restauration des
aqueducs qui avaient appoctt: Peau dons le
l«fttu»le aux beaux jours de la rovauté : Fans
dfiomo Domini egrcdieiur, et frritjabif tor-
rtntem êpinarum. On ne saurait flonc révo-
quer en doute la pensée du pro|rliètc, c'est
l»'én des vaillants (ils de Malhathias qu'il a
tntendu parler.
Atxiias CD parle presque dans les mêmes
termes. Après avoir annoncé à IMdumée les
ilerniers malheurs ^ il ajoute : Le salut se fera
pour la mnntevjne de Sion : elfe aurn un ma-
fmri ia famille de Jacob possédera ceux qin
Çataitnt possédée. La maison de Jacob sera le
(tu , fa maigon de Joseph ta f! anime , et fa mai-
idHif £iatt re'tonpr: le feu emfimscra fétoupe^
ei ta flamme la dévorera. If ne restera rien
ie la moi $on d* Êsa ii ; c'est le Se ign eu r qui
fannemct. Ceux qui habitent fts provinces
du midi ti Ui champs de fa Phifistie, auront
in hériia'je ta montaqne d^Esail; ifs yjoin-
' '0'^' *' ' -'fs d'Ephraim et faSamarie, et Ikn-
lera Gafaad, Lémiqrntion de f*ar'
't uin pis d^ Israël passMeru le pays d*s
Ckamin/ens jttsquà Sarepta , et fânifjmtion
iff Jérusalem qni est aaprrs da Bo^sphore
foMsédera les villes du Midi, Dvs murears
irvnl s'asseoir sur la montaqne de Sion^ pour
f&êittrner la tuontaqned'Èsau^ ei fe rvfjnc
$€rti an Sritjneur (125).
i^î. comme nous soTiimes de |>îos en plus
porté à le croire , la prophétie qui nous reste
*oas le pseudonyme d'Abdias est contempo-
raine de la captivité, il est évident que les
' élieuienls qu elle armonce en cc^ tertnes,
m pu î%*afcomplir(|u*au temps iles Macha-
s; maïs comme il serait dirilcilc d'établir
rr jioint d'une manière sulllsarite, considé-
roos-la en faisant abslraclion de Tépoque.
(IÎ5) Quôninm jinla est dies Doiiiini ïiu|>er oin-
n« gi»i»l*s : sicut foi'isli, ûei td»i : rt'ti ibutinneiii
liiïiin rr>fi%»?rtfl in rapiit tnum. QihhikhÎo eiiim h\-
U:vr infinlem saiHlinn im'tim, bilx'iit Dmries
Çi'T i-r : 1*1 bibciU, H alisorlH'hiiiit, ot oriiiil
qiij^i riuTf stinl. El in nioiitt* Sîoti eril salvatici, H
cril ^jfif lus : t*l pt>ssulrt>it (lontiis JiN-ob ens ^^iii se
iof^f^niiit. I^t erit domits Sua\b h^m , et ilitjtiits
mqill flanim»t el (lotnus Ksuu sliptila : vl siii-crti*
imlwr în ris, vi clcvt)r;il»unl oos : et iioa (>riiiu reli^-
i|iitx «toinii^ K%;iu* <p»*;i lïouiîiMis IoluIus rsL V.t
iu n Jii il m t hi i\\\\ .kI Austnifii sniil. luoult'iu
Le temps marqué uour son accorniilisse-
ment est [postérieur a Vcmigration des fils
d'Israël^ par conséquent ti la destruction du
royaume ; il est postérieur à V émigration des
ftabitants de Jérusalem^ c'esl-à-dire à la cap-
tivité des soiianle-dix années. Or, afires
cette é(^oque, il ne se trouve dans rbisloiro
aucune autre circonstance où les Juifs et les
Israélites réunis aient possédé en com-
mun la Samarie, la Pliilistie» le nays de Ga-
laad, ridumée^en un mot toute lapalestine,
defiuîs le nord jusqu*au midi.
11 est loulelbis dans le texte cîlé une dif-
ficulté d'exégèse assez considérable; que
veut dire le propltèle par ces mots : L'émi-
gration de Jérusalem qui est près du Uos-
pîiore; de quelle émigration le |>ro|ilièlc en-
tend-il parler? et de quel Bosiihore?Il ne
paraît pas qu*5 aucune époque avant la dis-
persion finale opérée |>ar les Uomaiiis, une
énngnition de Juifs au occupé les rives de
l'un ou <le l'autre Bosphore.
Don Calmel réj)ond ainsi h cette difTiculté:
Le ralibin que saint Jérôme prit pour guido
dans rinterf>ré*ation delà langue bébranpie»
prétendait que le mot hébreu 5fp/«fir(rei si-
gnifiait le Bosphore, parce qu*nne colonie de
Juifs y fui covovée par Adrien a|jrès la ruine
de laVnation. Mais rpiel rapport y a-l-il en-
tre les Juifs d'Adrien et ceux dout Ahdias
entend [>,ir!er? Les Juifs d'à préscul tradui-
sent le moi Srpharad^ les uns [lar l'Espagne,
les autres |>ar la fiaule ; mais tous aussi mal-
heureusement les uns que les aulres. Les
Seplante ont lu Ephrata ou Enpfmiia:
comme s'il y avait, réniigration de Jérusalem
à Kplirala [îosséder*! i\%f6, c'est-à-dire le
mitli. Il est probable i\\\\i Sepfiarnd est une
contrée ou une ville de la Bab^lonic ou de
la Chaldée, car il ne paraît pas que les Juifs
aient été conduits ailleurs en cafHivilé,
Zacbarie devait annoncer plus tard les
mêmes événement.^aux chapiires xïi, xni
et XIV de sa pro|>îiétie, maïs en les eiïlre-
mèlant d'aperçus qui ne conviennent qu'au
Messie, principalcujent dans le quatorzième
ebaïutre.
Jérusalem sera pour les peuples d'alen-
tour une enseigne auprès de laquelle tous se
rassembleront coaune on se rassendde 2b
renscigned'un lieu d'inleoq^érance iPonam
Jérusalem superfiminare crupufœ omnibus
popufis in circuilu. Les fils do Juda, eux-
niCmes, rassiégeront mêlés aux rangs de ses
entjemis : Jada erit in obsidionc c oui ru Jé-
rusalem (126). Klle sera le poids que les
forts s'exercent h soulever, pour essayer
leurs forces, mais il tes brisera : PonamJe-
Esnti, cl qui in c;uii|vesU"ilnis Miilisthiim : cl possi-
delituit rrgiopcm Epiuiiirji, el rcgi*>uciii Sutnàriîi; :
cl Rt'njiyniii |>i>ssidcl>iL GalancL El Iransmigralio
cxeroituH liujus r»li0ruin Israël, onmîa loca Cfian:»-
n.Tonuïi usque ad Sari^pUim : cl iransoiigialio Je-
rnsnleiu , qu.c in HosplitHO esi, posaidebit cîviiali'S
Atislri. El asceiïdenl salval<>rcs in nuuinm Sjon
jintirure mcuUem Esau, el i^rit Domino regnuni,
{Hh) On peut l'içalcment aiUnuIre ceci du siégc
de la forieressc de Jénisitlein par Judas MAcliabéc,
n^
MAC
ruiatcm laptdem oncris cunctis popaHs; om-
nés ejni (evahurU eiitn, concisione laccrabun-
tur, Tmis les ro va urnes de Fuiiivers lui dé-
clareront la^wvvreiCoUigcnturadvcmts cum
umnia rcfjna lerrce.
Mais je viencfmi h son aide, dit le Sei-
tçnour; je ferai suri^ir dans la Judée ties clicfs
qui seront coannio le diadioii dans un tas de
Ijois, comme la llamiue dans l'étoupc; ils
dévoreront les [teufjlcs d'alentour : Ùevura-
huni ad dexieram et ad sini»(ram fnnnes po-
pnios in circuitn. Et Jérusalcnn alhindoiinée
un aiomeiit, rcdc viendra la Jérusalem des
anciens jours : Uahihibilur Jcrusalan rursus
in loco s HO, in Jcrusaîcm,
I^ Seigneur sauvera les tentes de Jaroli;
mais de telle srjrtequo la gloire n'en revien-
dra ni h la mai.son de David ni «lux haliitanls
eux-mônies de Jérusalem : Satrabil Dominns
[ahernaculu Jndn.,,.Mt non înagniftci^ ghrie-
turdomu» David^ et gloria habiCandum Jcra-
salem contra Judam,
Arrôlons-nous ici, pour contempler un
moment la justesse et b précision de ces
détads. Les Juils devaient fionsfiireravec les
nations eimemis de Jérusalem; ils y cons-
pirèrent : Jason, Ménélaiis form(>rent des
partis au sein du jamplo; ces partis se trou-
vèrenl tout disposés it aecepter le jnug des
Syriens, puisqne iléjà ils avaient accepté
lenrs usaj^es, leur main ère de vivre et |ires-
qntï leur religion. Ils conspirèrent avec eux
pour abolir lo culte national, dont les ensei-
gnements étaient la condamnation de leurs
crimes. — Lorsque Juda fut sauvé par les
Mai'liabées, la maison de David n'eut point
h s'en gloritier, car il n*y eut rien pour elle:
les Macliahées n'en étaient [loinl, ils étaient
lévites et liabilants de Modm, dans la tribu
(rFI|ihraïm. Jérusalem elle-mônie r/eul pas
h se ^loriller, car elle nciU rien pour sa pro-
pre défense, et ne|touv/fit rien faire; elle lui
vint de Félranger,
Ajirès ces jours de trilnilalion et iVàn-
goisscs, le Seigneur sera avec Jérusaleni ,
le moindre de ses babitanls sera un David,
et les David seront des anges de Dieu,
Les nations rivales seront brisées, mais
brisées par res[irit de gnlees et de prières
répandu sur Jérusalc^m : Effundam super do-
mum Vnrid , ci stiprr habilalores^ Jérusalem
spirilum graliœ et precum^
OlCTIONNAmE MAC «I
Etait-ii possîlilc de désigner h des traits
plus reconnaissables ces généreux Maclia-
bées, qui avant le coml>at se proslernaieni
avec leurs soldats pour implorer le secours
du Tout-Puissant, et, après la victoire, se
prosternaient encore, pour lui rcodrc grâ-
ces.
Ainsi, l'Europe chrétienne envoyait en
Asie, aux xii' et xiu' siècles, de généreux
champions de la foi, qui, eux au.^si, avant
le combat, se prosternaient le front dans la
poussière, aux lieux marnes où les fils de
îiïathatbias avaient prié, |»riaient comnie eux,
et se relevaient en disant : Et maintenanî
soit fait /e phisir de Ditu, — Le plaisir d€ ^
Dieu fut onbnairement leur triomt^he; mais
le [ilaisirde Dieu ne fut |iasdans la durée
de leur œuvre. Celle des Machabées subsista i
deux cent (rois années, depuis Tan t6(J|
avant Jésus-Christ, où Judas saisit le glaive (
des batailles, jusiin'à fan 70 de Tère chré- '
tienne, où le lils de Vespasien détruisit la
ville et le tenjple. L'œuvre des croisés de-
vait durer cent qualre-vin^;!- douze années,!
depuis Tan 101)0 où Godefroi de Bouillou '
fonda le nouveau rovannie, jusqu'en Fan
1291, que le sultdn Meîec-Arafe enleva aux
chrétiens Saint-Jean-d'Acre, leur dernier]
venqiart.
Les dixième et onsîtème versets de cej
même chafntre sont pleins de mystères^ |
mais de mystères ftuïlemcnl pénétrables; le
pro[diète y parle île la sorte : ils élèveront \
les yeux vers mo{, aprrs quiîs m*miront Irons--
perce : et ih pleureront sur iui comme sur un
fih unifiifc; ils porteront son deuils comme on
porte celui d'un premier-ni\ En ce jour, il y
aura dans Jerumfcm nue lamentation par eilh
aux lameittatiom dAdad-liemmon (127)c/aitjj
hs champs de Motjeddo (128).
Jésus a été transpercé sxn la croix; DieuJ
avait été rcniVpar une i>artio dn peuple juif,f
lorsque Judas Macliabce donna le signafdes^^
combats* Judas Macliabée, blcbenicnt aban-
doTHié de ses soUlats. fut percé de leurs
glaives, [dus encore que de ceux de Tenne-
mi, puisque sa mort si généreuse fut le ré-
sultât de leur abandon. Le mot latin trans^
pgcre, cinfdoyé par le propbète, comportai
toutes ces signincations tant au moral qu'aal
[ibysiquc. Dieu s'identifie donc ici avec sotti
christ f avec Judas^ qui en est le type; cK
H 27) Villo «le la plLtiiu^ de MagrJile où se doniia
latutaillt' d:ins t.iqudle Jdsias [H;rdU la vio.
(Pi8) Kcci* ("^i\ pini.iiu Jenisnteni su|Hvrlîiinnariî
rr:i|iii!:i' oiuiiilHJsj^uinitis m rircuim : si^û vi iuda
erit ÎJï filïsidioîif iuiilra Jeriisalen». Et crit : in ilic
tUa poiKuti Jcrtiisalinri ]:i{mteai oneris cunttis popn-
ndis : innrie^, ([itl k vatttint eam, coiicisioJie lace-
lïunUir, ci colii^rhliir iulverstis eaui oiniiin vv^uii
lcrra\ Jti ilic illa, i!ii:it l^ouiinus, pcrctiliam oniiium
eipiUHj iii slufiorein, et ascrusorein vjns tu amcu-
liain : et stip^r «toimniL Jiuta aperiam ocuîns mens,
ei omiiciu ripnirii jYôpalmuTii pcrtullaîii laîcitato.
Lt ilicctil (Inrt^s Jiiua iu cortlc suo : Cûjift^rlciiuir
iidlii lïaliitalorçs J<*nis.doiTi îu Dinninn cxerritnum
Dciï CiHuiiK In (lie tlla ponaïii duces Judti siciil ca*
luitinm \'^\m in liiïMi^, et ^icut nicoiit îgnrs îu fciio :
et <lcv<»i;»buiil ad dcxlcnui» , t'I ad sini^trani oniiit&
popiilosîri cîrruîUi ; et lialiîtabitur Jcriisali^ni rur-j
sus lit \ovj suo in Jcnisal«:m. Et salvatiit Dimiiiur^i^
taljtn'naciiln Juda, siciil ïn printtpio : ni mm ma*
ghtlin} •,di)rtctiir doiiius tbvid, et g:l<»rîa habit^ut*
bnm Jenisatfin coiitva Jinlaiu, lu dit? illa prntcgri,
Ikiiidims UaliiUitores iLTiisalem, et ertt qui nfTcruIol
rit ex cis in die ÎHa» quasi David ; ctdemus DavidI
i|ira8t lU'î, sieut Anp*/^lus nmniui in coiispectil et>^l
nin). Kl dit iu die iNi» : ipiinain iHinlrrere omnesl
ç;rules qiiii? vrniimt f nuira Jnrusalt*ui. El effiiudani|
s*ipiT doinum David, cl siqirr Itabilalnres Jrnisa-
Iciu, spiiîtnm grali.»^ et prcM-um : et iispi* ienl ad
me, quriu coulhiMunt : et plaugcnt vnui plaiictu
f|tiasi siqH r tmigeuînmit et dDk'tkiuit suppr miin, ul
doliMi si>l*'t in muriL' p>imoij;ciiiti Jn dicilla inagiiiif
eril phuirins in Jcnisalcnt» sii'ut filauclns Adadreiii-|
nmii iu « anqifi >I,»^MMldoti ('/,(frh - ^ •* .
tfÂC
DES MIRACLES.
MAC
126
\\f\r CCS ciiTonslanccs, coninie rions
ni s iaîfs apostab le couvrirent ilo
Iciir mépr îîs en jnnssanl h un cnUe étranger,
n^iLui fjui soiilTre l'injure cl reroii la IjIcs-
«jre, ,
Mais quoi! est-ce ^ur Lui rju'ils [^IcurQ-
miiil Non, ce sera sur un antre : sur xsoa
(hrist, tlonl le sup[»nee allircra sur lu iia-
lion les plus irréuiédiables malheurs et sur
uhi qui aura élu le (ypale son clirisl, [hin e
que >Q irnirt bissera un moment la [»atrie
»fis défenseur. Aussi riii^toirc nuus ap-
prend que inul Israël fut plongé, pour lonç-
îôinps, dans la douleur et les larmes jjar ta
mort de Machabéo : Fh'vcrunt omnia popufns
Israël planctu mngno^ et îuiiebont dies mul-
to$, €i dixcmnt : Quomodo ercidit poiais^
qitifairumfftnehatpoptitum Israël! Ce deuil
rappela, en effet, celui de la Judée a|irès la
niurl^lc Josras, tué dans les (^laines de Mn-
ifi, — On pleurera sur iïti comme sur
^ Je unique^ comme sur un prrmkr-né.
il est ici ie fils untyue:'' Jésus-Christ. —
Quel ^si le premier-né? Judas Machabée^
sioon par le rang de la naissante, du
niolus i^t celui ijuc la valeur lui as>igna
au-dessus de ses frères.
Le prophète continue : Jérusalem sera
i resUiirée comme dans les jours anciens,
les sacrifires et les observances léi^ales y
fcnuiit rélatdies, les fïuriiirations légales
l're^nleî^ par Moise [wurront s'y aecom-
lUr, ear les eaux étran;^éres, qui y vciiaienl
Var des aqueducs, y reviendront pour rem-
(lîr de nouteau la piscine aux al>îotions:
, dît iUa trit fous patcns domui Darid^ el
Mtantibui Jerumlrm^ in ablniionem pvcca-
i» r/ menMtruatœ,
On nous fera peut-être ici celle Oôjcction,
mie les prarncsses du propîièlo doivent
sentendre dans un sens sf>irilucL— Nous
m convenons, pourvu qu'on n'exclue )>as
le <eris naturel el littéral, le seul (p.ie les
luifs d'alors durent comprendre, le seul «jui
^tait approprié aux idées de cette nation
tharnellc, dont les espérances ne s'élen-
(iaîeni pas au delà des biens visibles. Connue
tmSei les prujihélies qui concernaient le
Messie se soiit acuoniplies selon la lettre en
riîfme temps que selon resfniU iî n'v îi V^^
«le raii^on |iour excepter celle-ci de la régie
t^oérale.
Ucpaîs le moment auqoel se sera accom-
itlïc celle suiirômc et dernière restauration
de Jérusalem, eonlinuc toujours le [>rophéte,
il n'j aura plus dldolcs en Israël : fMspcr-
4am nomina idolorum de term^ et non mémo-
ra^ufifiir ulira; il n'y en eut plus, en ellet,
ilcfiuislu teuips des'^Iat'habées. Il n'y aura
plus de faux prophètes; il ïfy en aura plus
mêtne du tout, car si quelqu'un s annonrait
comme j>ropliète, stm père el sa mère se-
raient les premiers à le percer d'un glaive :
( onffient tum patcr ejns et mater ejus.
Or, depuis les Maehabees, il ne i*arul plus du proj
on Israël tic vrais ni de faux pro|]hèlcs, ju
le consonnnateur et lo terme de toute pro-
pfiétic apparut sur la terre.
Le reste de la prophétie de Zacharie pré-
dit d'une uianière aussi [>ositive les événe-
ments relatifs à ce divin Messie, et princi-
jialement ceux qui concerncnl la nation
juive afirès qu'elle Taura rejeté; mais nous
n'avons plus à nous en occuf»er, |>uisqu'il
n'y a plus rien ou presque rien i>our noire
sujet. {Voy, Tart. Mussïe,)
MACiKS (Adoration des), — Jùhs ayani
donc pris mussance â Bel hier m de Juda^ a\^
iemps du rtii Uù'odfy drs mages vinrent de
rOricntà Jrrusalem^ et demandêreni où était
le roi des Jaif^ qui renaît de naître ; car nous
avons vu (flisaienl-ils) son éioiie en Orient ^
et nous venons f adorer. Ce ijaentendani le
roi Uérodc^ il en fut troublé et avec lui Jérn-
sulem tout entière. Il convoqua demc tous les
princes des prêtres et 1rs scribes du peuple^
afin de leur demander ou le Chris ( devait
naître. Ceux-ci lui répondirent : À Bethléem
de Judée ^ car il a éti'i écrit par un prophète :
Et ioiy Bethléem^ dans la terre de Joda^ tuf
nés pas ht moindre parmi tes principales
villes de Juda^ puisque le chef qui gouver^
nera mon peuple d'hraél sortira de (on sein.
Alors Hérode mjant fuit appeler en secret les
Wï a g e s ^p*entf u i t s o ig n e 1 1 s e m r nt du t cmps a U"
quel f étoile leur était apparue ; puis les rn-
voyant à Bethléem, il leur dit : Allez, in for*
m e ^ " V 0 u s exa c t e m e ni de cet en fa u t ; et gu and
vous f aurez trouvé vous né en préviendrez^
afî n que m oi au s s i j ' u i lie l 'ado r e r, A a s oi^l ir
de faadienee du roi^ ils se mirent en route tt
aperrurcnt f marchant devant eux ^ f étoile
q u ' i Is a r a i eut vue en Or i en t^ jus q u a n mo m ev i
qa\dle s arrêta sur le Heu où était l enfanta
Cette vue les remplit dune trf^s-qrande j(nc.
Il tant donc entres dans la maison^ ils trou-
vrrent f enfant avec Marie, sa mère, se pros-
ternèrent, radorcrent, ouvrirent leurs trésors^
et lui offrirent en présent de for, de f encens
et de la myrrhe. Puis ayant reçu en sanqe ru-
vis de ne puint 7r venir vers ilérodt\ ils s'en
retournèrent en leur pays par un autre che-
min.
Apres leur départ , un ange du Seigneur
apparut en songe à Joseph et lui dit : Levez-
vous, prenez la mère et son (ils , fuyez ea
Egypte, et g restez jusquù ce que je vous le
dise; car il arrivera qu Hérode frra chercher
f en faut pour le perdre. Celui-ci se levuni,
prit t enfant et sa mêrr pendant la nuit^ ^
retira m Egypte^ et y resta jusquà ta mort
d'HérodCy en accomplissemcnl de cette parole
du Seigneur prononcée par un prophète, fui
rappelé mon (its de f Egypte,
Maïs lorsqu Hérode vit quil avait été joué
par les mages, il se mit dans une grande co-
lère, et envoya mettre à mort tous les enfants
qui se trouvaient dans Bethléem et les envi-
rons, depuis fâge de deuj: ans et au-dessous,
suivant le temps qui lui avait été indiqué par
les maqes. Alors fut accomplie Cfttc paroU
' diète Jérémie : la voix des pleurs et
breux gémissements a été entendue
qn :\\\ mo
ment où le Verbe de Dieu, raulcur, dans Rama; celle de lluchel pleurant ses pU
127
MAC
DinTIONNAIRE
MAG
et refusant tonle consutation^ parce quiÎ8 ne
$onl pins (I2Î>).
Tel csl, sur «•€ merveilleux événcmeiil, le
récîl de saint Matltueu; les trois nulres évarr-
gélbles iren ont |toiiil fait oionliori ; siùui
Sïarc et saitrl Jean, parce qu'ils ne coioirven-
cent leur narration que loiiî5lcm)is oprès^
à la (vrédualion de Jean Baiitiî>le. Si l'évan-
géliste saint Luc Fa omis avec beaucoup
daulrcs détails de la vie du Sauveur^ quoi-
qu'il [ult facileinenl s'cneadrer dons sa nar-
ralîoa, il ne faut pas chercher (winrcelaà
le meltrc en oj^position avec saint Mattlueu,
iniisqii'unc prétérîliou n*est pas une néga-
lioiL Nous savons q^n'au(^un des évaugélisies
ne s'est proposé d érrire une histoire cooi-
plèlc do la vie du Sauveur (130).
Marie el Joseph demeuri'^rent h Belliléem
jusqu^au temps de la puriiivaliou prescrite
par la loi de Moïse, soit pour n*ètre |ms
obligés de revenir à Jérusalem d'un pa^s
plus luinlain, soit fiarce que leur lour (le
eumjiaraîtrc dans le grand dénonibiement
qui se faisait [mr l'ordre dWuguste se trou-
vait longtemps diiïéré , soit pour toute autre
rause que nous ignorons. Les mages y
vinrent pendant rintervalle, |irol)aldemeiU
vers la lin des quarante jours ou peu a[»rè5.
Joseiili et Marie parlirenl de là ()our se ren-
dre en Egypte, d'où ils relournerent à Na-
zareth après la mort dllérode. C'est à cette
dernière ville que saint Luc reprend sa nar-
ration.
Si on fait attention h. une circonstance du
récit de saint Malthieu, on en ronrlnra fa-
cilement que la sainte faniille avait iixé sa
résidence du ne nianièrc ([u'elle croyait dé-
finitive à Bethléem, et nar conséquent on
[jourra reculer de prt^s d'une année l'ado-
ration des mages, afin de concilier la i^ré-
lendue dillîculté résultant du terme de deux
ans auquel retnonla le roi lïérode, lorsqu'il
fil mourir les enl'anls de BelhléeuL En eOet,
quand Josei'li fut averti en songe de la
mort d'Hérode, ce n'est [>as à Naziireth qu'il
se disposa à rciouriier, uiais en Jutléc ; el,
(liO) Cinti crsîo n a tus esse l Jcshs in Bt-ililchmi
JiiiLi in dicbus tk'vodls régis, cecc Magi ;ib Orieittc
vciicruiit Jerosulymam, dicoiUes : L^bi rsl qui iiatds
est rex Jiulronim? vidiiims euim sltilani fjtis in
Orieiilc, l'I \eninnis ntJorîUc ciiui. Aii«lîoiis aulem
Heroiles itx, liubattisest, et omnis Jcrosolyma nini
iîlo. Kl eoogrcgans onmcs priinipos sticrnlotmii,
cti^riilins iHmtili, siisiiUibauir abois iibi CJiriîilits
uasrcreliir. Al ï\\\ ilivcnuilei: In BtMbli'lK'ïi» Jmïie,
sic cniui scripIUMiOsl jkm' proplivlaui : l'^t Iti Ik^UïIo-
licin U-rra Juila, Jïotpi;u(ii;niî uûnima es tJi (vriiiei-
fnhwb Jiiila : ex le ciiiui L-xiel diu, qui n'gaï jMïpti-
iim mmmi Isnicl. Tinie llcrtMics clam vocalis Magis
dingcHter di<Ui"itab e\s lonmits s(çlhi\ qiifi^iîpjvaroit
cis. Kl iinlt«*iis in*»*; in tkUiteliçm tli^it : Ile et
inlLTrogiiit! diligciilor île puero : et ru m inv(*nrnlis,
reikiintialeiinbi, ni itego ^rnirns aduif'iu cviin. Qni
cnm anilissciïlregcin» aiiicrniil. Et cet e sldla qnaiii
videraitt in Oriente» aulctedeb;a nm , nsqnij tbiio
veiUL'iis 8l.irrl snpra, id*i vrA puer. Vidoïtlci» auicm
st4^1lam , gavist suiU ganilio ningno xM*'. El
inlraïUcs dointim , iiiveiienuil pncrnni ctini Mav\.\
maire ejus, el prcuiilcHlcs adorinritint l'Uin : t*t
ap»niis Uii*sanris stiîs iibtnirrnnt ci ntthMMA.innnm,
Ibiis * I intrib.Mii Et nspoiii^o acKplo m M*anHs
sll renonça h ce dessein , ce fut dans lai
crainte ifévedler la susce]diljililé d'Areli6-|
latis, fils d'Hérode, qui y régnait. Celle j
crainte seule le décida à choisir la Galilée,!
et h prendre la route de Nazarelli ; mais,!
pour Ty délermtner, il ne fallut rien moins^
qu^in nouvel avertissement du Ciel : Audienf
autcm (fuod Archefnns retjnarvt in Judita
pro fferode , pntre suo ^ (imuit illo ire; et
ad}noniius in somnls , dcccssit in partes Ga-
litœœ,
Nous ne voudrions pas faire un article de]
plus sur une queslion oitscure et insolubletl
puisnu'il serait tout aussi inulile que ceuij
qui l ont |jréi*étlé sur la niémc matière, lll
n*y a aucune homogénéité dans les opi-J
nions, même parmi les docteurs de rEgliscîl
tous, ou à )icu près, en ont parlé, mais del
manières si diverses qu'en |iOndérant le«i
sentiments 0|q;osés, il ne reste rien de plus
que le fait évangélique.
Qu'étaient les mages? de quelles contrécsJ
venaient-ils? l\ onelle énoqne vinrent-ils àl|
Jérusalem? Quelle étoile les conduisait î
leur servit-elle de guide depuis le départ?
telles sont les questions itrincijtaïes quôJ
les auteurs se sont posées; et elles oal|
drmné naissance à une foule de questions
secondaires non n)oins insolohles.
1" Quêtaient les mages? Le mot hébretil
signifie des devins ^ des astrologues, do$
gens adonnés à la culture des sciences de-
cultes, des magiciens enfin, tels que ceui
de Pharaon, par exemple. Mais nous igno-
rons de quelle expression l'Evangélistes'eslj
servi, puisque nous n'avons plus son livre
en langue hébraïque ; les versions syriaque
et hél>roïquc actuel leraenl existantes, pa«*
raissent avoir été faites sur le grec. Le nio4^
grec a une signification [dus noble et plus
relevée : en cette langue, les mages sont ^iw
moins des savants du premier ordre, dcifl
idiilosophes. ~
L'histoire nous montre les mages comme
les docteurs de Fancien monde. Tes conser
valeurs des sciences et des tiaditions j rirai'^
ne rcilirenl ad îlermlem , per alîam vîara revor
siinl in regioncm suaïTi.Qiii cnin rccessisscnl, l»cc
ang»Mus Doiiiini appuruil iii Sfimnis Jos^pli^ diccns^
Siirgc, cl accipc j) ne ru m cl m al rem ojus, et fugc in
Jîgypnmi, ctcsU) ibi iisqne dnm dkam lib». Fulu-
riini csl CTiijn ni llorodes qurcral pyenmi ad V^^*^
ileinltiin cum. Qui coiisnrgons, ncccpit pucrum cd
n!:iliem cjus nt»t le, ri se* e*»sil in *EgypUinK El cnip
îïii nsqnc ad otiilnrit llerfidis : ni adîni|derelur qiiod
flii'lnm esl a Domino pcr prupbclaiii diccnlcmi
Ex ^lilgyplc» vocavi liliuni inciun. Tuiic llcrodes vt-
dcjis 4p*Hïniain ilkisns essct a Mugis, ira lus esl
\,it»lc. Et uiiUcns Dccidit omiics pticros, quî crnnM
in Bellilclicn^, cl in omnibus linibns ejns, a bimaliij
cl infra, sccnndnni temptis qnod cxqnisîcral n Ma-
lais. Tu ne adiinpb tuiii csl quod dicinin t^sl pcr Jc-
rriiiiani propliclani, fhce?ilcni : Vos in Hama aiidili
vsi, plnrahis cl ulnblns tniiUus : IVacbc) plorau^
li u>s SHoSt et noluit consolan, qnia nun suiil
(J/rr/rA. n, i-18.)
(ir»d) Sunluulrm cl alia muUa, qn.-e fecit Jésus r
qna' si scrilianlnr pcr singnla , ncc ipsum arbilror
nnrndnni rapcre poss^c ces, qni scribcndi siinl, U*-
b! *->!?. {fom\. v\Tp iri).
1^9
MAG
DES MrriACLES.
MAG
130
tites.Elle nous liîs montre, spéciaicmeut en
Perse, jouflnl à peu près le riiiiïiie rôle quo
b lellrés de nous jours dans la Cliino,
t'M-à-dirc reraitlissant les enifilois les plus
élefés, et dirigeant Tespril public pav la
paissaoce du t£i1ent, de la seience et d'une
position acquise.
D'après quelques modernes, le nom de
fliages appartiendrait enrorc niaiolonaiit à
certaines populations de rArménic qui pas-
seot p«. ' i-ndrc des anciens Chaldéens
de la 1 le, si fort adonnés, roninie
cbdciiu le saii^ h l'étude de raslronomie.
Mais dans tout ceci, le d6sacconJ, s'il y
eo i, est plutôt apparent que réel* Les
majpes étaient des savants adonnés h la cu!-
lure de TastronoDiie , qui fut toujours la
|dus sublime et la plus nol*le des sciences
lincs; non-seulement parce quelle est
Tplus profonde, uiais encore parce qu'elle
rajuiroiiie fe [dus riioauue do son auteur,
en appelant sa |>cnsée vers les cicux, oCi
celui-ci fait son séjour, et en iivjanl Ji la
jt^r.iT.iritjon les plus grands et les plus
s ouvrages sortis des mains du
Et le signe que Dieu lui-môme donna aux
Ivages indique bien des personnages livrés
'I ee genre d'études contemplatives, puis-
que ce fui celui d'une nouvelle étoile ap-
ptroc dans les cieux. Nous ne vomirions
{lourtant pas aller jusqu'à dire avec Tcr-
ttillien» dans son traite de lldoidirk^ que
Tlstrologie fut une science peniûse ou
même autorisée de Dieu juscju'à la nais-
stnce du Messie» qu'elle devait ainsi servir
i miinifê^ter; mais défendue depuis lors,
nfm quelle ne pût indiquer la naissance
rfaucane autre : Usque ad EvnntjeHtnn con^
tesBût ut Christo édita nemo ejinde nailii-
taif- '' 'ju$ de cœ(o inttrpreieiHr. Nous
\T< irc avec saint Grégoire, ((ueDicu,
s'accorumodant à la faiblesse des hommes,
bit quelquefois servir leurs propres erreurs
à leur salut, du moment qu'ils cherchent
la vérité avec un cojur bon et pai faiL
Mais les mages élaienl - ils des rois,
tomme le portent des traditions cb rétiennes
muiûnlant à la plus haute antiquité, et comme
renseignent plusieurs Pères des premiers
siècles? Des auteurs protestants se sont
singulièrement amusés de cette prétendue
royauté , que rien ne justifie, disent-ils, si-
non les préjugés des papistes ignorants.
Bit cependant, il n'y a pas de quoi rire :
les vieilles iradilions du christianisme ont
quelque chose de plus vénérable que les
lleries et les riédains des sophistes mo-
_ _' nés. CeuxHL'i ne voient pas que Tigno-
"rance dont ils accusent les autres est de
leur côté. S'ils savaient un peu plus, ils se
mo4joeraient prolKjblernenl un f^eu moins.
El f)ourcequiest de la question présente,
TEglise catholique n'a jamais enseigné que
les mages de Bethléem fussent tïes Assué-
nia ou des Arlaxenès; elle permet de croire
que c'éiaient des cnefs de peu|>les ou de
peufdades, de tribus errantes t»eub6tre, des
nommes constitués en dignité, elle permet
de croire ce qu'on veut y puisqu*elle n ensei-
gne rien h cet égard. Tertuflien, saint Cj-
prien, saint Clirjsostome, saintHilairc, saint
Jérôme, saint Augustin, le vénérable Bèdc,
et beaucoup d'autres jilus rapprochés q,u8
vous de f*lus de mille ans, en ont fait des
rois, et vous qu'en faites-vous? — Mais ils
n ont pas fourni de preuves? — Et vous, grands
philosophes, voyons les vôtres?
2*^ 11 n'est j^as moins imjjossîhle d'indiquer
avec précision le pays auquel ap|)artenaient
les mages qui vinrent h Beilhcenï. Saint Mat-
thieu dit seulement qu'ils venaient de KO-
rient. Or, les pays mii se trouvent à l'o-
rient par rapport à l'Iode, sont TArahic,
la Perse et la Médie, la Judée, la Baclriane, la
Scytie, la jilus grande partie de l'Asie entîn»
pourvutiuon n'entende pas par le mot orient
une ligne géogratdiique aijssi j>récise qu'un
cercle de la sphère.
Si on pouvait, pour asseoir uu juge-
ment , supposer que les présents appor-
tés étaient natifs des pays mÔmes d'où
partaient les mages, il sultirait de désigner
l'Arabie, jadis féconde en or, ei toujours eo
aromaiesî mais le commerce avait létiandu
partout ces richesses* Si on veut faire à Jé-
sus-Christ une application littérale de ces
paroles du psaume LWl: Lcsroisde Tharsii
ri les tics titî offriront des pn'senis : les voie
de r Arabie et ae Saba lui apporteront dcâ
offrandes (131), on désignera encore l'Arabie ;
mais que faut-il entendre parTharsis» et l'en-
semble de la pro[diétie necomporte-t-il pas
un sens plus étendu que le fait si minime,
pour ainsi dire, de l'adoration îles mages ?
S'il était possiblede délcrminerle moment
jjrécis de leur arrivée h Bethléem, on jiour-
rait peul'(ilre, [)ar le temps écoule, juger aî>
f^roximativcment de la distance i>arcourue.
Mais encore ici n'y a-t-il rien de 'certain.
L'Eglise célèhrc le 6 janvier la mémoire de
ré\énement, et celte htatiun [paraît remonter
jusqu'au v* sièclel; mais ce n'est pas une date,
ftasplus que larélébralion de la féledu mar-
tyre des saints Innocents, qui se fait aupa-
ravant, quoique le martyre naît eu lieuqu Câ-
pres leur départ,
Jésus-Christ vint au monde la quarante-
unième année depuis la correction au cabn-
(h-ier traite par Jules César; Hôroilc mourut
l'année suivante, au mois de novembre, dans
la trenlc-(|uatrième année de son régne, par
conséquent onze mois après la naissance du
Sauveur. En taisant une larçicjtarl à la t-ruauté
de ce prince, et à l'excès tics précautions
sanguinaires (juc durent lui inspirer ses in-
quiétudes, dans la fixation du terme de
deux années par lui assigné pour le mas-
sarre des enfants de Helhléeni, en détîuisanl
mt*mo le temps pendant lequel il attendit le
retour des mages, il reste encore un es-
(IM) Rcgos Tharsis el insulae muiiera ofTereiU : regcs Arabuni et Sal>a dona aJJuccnt. {Pgaî, LXii, 10.)
131
MAG
DlCTlONNAmC
MAG
îùî
l^icede huit 5 tUx uiuis pour |>Kicer révL'iia-
uienL
Ll'5 interprôtos nous prient 5 cette occa-
sion tie rliauîoaiix qui font qn/iraule lieues
[mr jour. C est beaoroopi cVst plus que la
réalité ; innis que diraient-ils^ si nous leur
rappcUioiis qu'Esdrasniit quatre mois h faire
le voyage do Bahvlone h Jérusalem (VSû) ?
Si iloniî les inni^es vennient de !a Perse où
de llude, condjien faut-il comiiter do temps ?
Les mômes intcrjjrùlres Jious ^ré|JOïideiit à
ceiîi.que lY'toile leuj' apiarut pent-étrc avant
la naissance du Sauveur. Nous n*aimons pas
à argumenter sur un pcut-ôtre.
Mais» nu lieu de les faire venir de si loin,
nous croirions plus volonliers que c'étaient
d^a rliefs de quelques-unes do tes tribus
arahes, arrouluniées depuis les temps de
David et de Salomonà [layer le tribut aux rois
delà Jutiée, leurs suzerains eu vertu des di-
vines promesses et des virioires reuiftor-
lées sur eux avec Faide du Dieu des armées*
Il ne font fias perdre de vue que les Arabes
payèrent encore le tribut à Ezéchias et h Jo-
sjos, que les Asmonéenslesy contraignirent
de nouveau, et qu'Hérode, Icderuierroi des
Aspionéens i>ar sa femme, n'était pas moins
puissant que les [ihis puissants dcses i^rédé-
ccsseurs. Ce put donc être la pensée d'ac-
quitter un tribut obligatoire qui les condui-
sit en Judée, h Jérusalem plutôt qu eu tout
^ulrelieu. Ce qui n'exclut aueuneDieiil le
miracle de la révélation qui leur fut faite, ni
Vaccomplissemcnt divin des prophéties, ni
la sipfnification mystérieuse des présents.
Et c*est ainsi que Dieu aecomplit le plus
souvent ses desseins par le cours môme des
événements naturels, [u-évus et préi»arés do
toute élcrnïté dans sa sagesse* Mais ceci n^est
encore qu'un peut-être, et si on ucUaccepte
pas, nous n*cssayeroos pas de le défen-
dre.
3* Quant à la nature do Fétoile qui a[ipa-
rut aux mages, il est trop évident, et j>ar le
ciiemio quelle lit devant eux, et [rarsasla-
lion au-dessus de la maison qu'haliitait la
sainte famille, circonstances qu'ils observè-
rent avec une précision merveilleuse, que
c*t asire n'avait rien de commun avec ceux
3ui nous distribuent le jour et la nuit. On
oit reconnaître plutôt un météore lumineux
placé dans des régions très-rajiprocbées de la
terre. Mais on demande 'oncf^re si elle leur
apparut en Orient, oïl bien s'ils îa virent de
rOrienl se tenant jau-ilcssus de la Judée,
corn me pour 1 es y a p|>e le r, tj n i le sa it , pu isqu c
révangéliste ne le dit pas ? Celte question
d'ailleurs est troi» peu importante^ pour mé-
riter tlionncur d\um discussion sérieuse,
lis comprirent, en la voyant, qu'elle an-
nonçait la naissance du nouveau roi des Juifs;
probablement ils comprirent davantage;
c'esl-h-dire qu'elle annonçait la naissance du
Messie. ^ Comment le coinprirent-ils ? [tar
une révélation divine, incontcstablemefit*
Si| comme nous le croyons, les mages étaient
des cbefs de tribus arabes, ou môme des sages
ou des ]>rôtres parmi ces |>euplessi souvent
môles aux Juifs, les prophéties réfiaDdue^
au sein de celte nation ne devaient pas leur
ôtre inconnues ; cl ici encore une science
toute bumaine et naturelle aurait préparé
dans leur cime les voies h la Providence, pour
raccomplissement de ses flcsseins. 11 n'est
donc nullement besoin de cliercher en eux des
descendants do Balaam, nui auraient con-
servé comme un béritage ue famille la |fro-
pliétie de leur père : une étoik naîtra de Ja-
cob ; orietnr s le! ta ex Jacob. Nous n'exami-
nerons ]tas si ceUe étoile était le Saint-Esnrit,
ou un ange, si elle avait la lorme dune
croix, etc. O*^icslions oiseuses et insolu-
bles.
i" On demande encore en quel noûibre les
mages vinrent h Bethléem. Mèu^e i ncertilude î
L'opinion la plus répandue, on pourrait
môme dire Topinion universelle, est qu'ils y
vinrent au nombre de trois. Il est loutefoi's
des auteurs qui n'en comptent que deux; il ^
en est d'autres qui en comptent jusqu'à douze ■
et môme quatorise. Saint Augustin, saint Cé^l
sairc, saint Léon, Kuport et îjcaucoup d*au«f
très Pères de TEglisc s'en tiennent nu
nombre trois. Est-ce une tradition fondée
sur l'histoire cllc-mômc, ou sim|dement sur
le nombre et la nature des présents offerts
au nouveau-né ? Il serait dilEcile de le
dire. j
Les noms le [il us vulgairement attrîl>Léifl
aux mages sont ceux de (iaspar, Melcbior cl ■
Balthasar, nous ne parlons pas des noms ca-
balistiques; mais les premiers remontcnt-d^i
bien loi» dans les traditions chrétiennes t
Non.
Si l'on en croit Jérôme Osorius, évoque
d'Algarbe, le royaume de Calicut sérail reiu-
jdi de souvenirs qui se rattachent aux mages,
et c'est lie ce pays qu'ils seraient parlispour
aller h Betbléoin. L'auteur du Commentaire
ntac/icre sur saint Matthieu les croit Persans
d'origine. Suivant le voyageur Cliardiii,
(t. 111), ce serait aussi tîans la Perse qu lî
faudrait cliercher leur berceau; rArmonie
lesrécJauie; suivant la (7 ^or/ra/)/n*c moderne
de rArméïne^ la contrée arménienne des
Moghs aurait fjour église principale un teui-
l*le consacré h Wnivrrsel Rédempteur^ but
d'un pèlerinage très-répandu à cause de It |
châsse de saint (Jaspar, Tun des trois mages, i
qui y est conservée. Nous trouverions facile- |
ment en b'rancc, en Espagne, en Italie une
dou2aine d'éminencessur lesouelles les ma-
ges se sont rcjmsés en allant a Bethléem, do i
fontaines auxquelles ils ont bu. Et au milieu I
de CCS traditions locales si variées, si diver-
ses, ouest la véritable tradition? — Qui le
sait?
Les interprètes soulèvent une questioa
granunaticale relativement ^i la citation faite
]»tir saint Matthieu d'un texte du proi»hcie
Michée, qu'il aurait rendu par un contre-
sens. Selon eux le prophète aurait dit : Et
(151J In priaio die mcum priiai cœpit asccailcrc de Baliylouc, et ia prima die mcnsis qiniui veuitii
rusïictu. il Eêdr. vu» <X) ^ f i ^
Jcru$;i
DES MIRACLES.
'i
10Ù Bftktéem'Ephrata, iu es peiile parmi Us
tttàtiifrf de cites de Juda; cl l*EvangéJistc
tui ferait dire ; Et toi^ Bethléem de Judn, tu
t$ lu in d'être la plus petite parmi teê princi-
paies riilcs de Jnda. Sur quoi il fant ol/ser-
îernue nous n avons (itus Je texte rie s/iint
Uâtttiieu, et fja ainsi noi^s ne pouvons jngor
si la différence provicTit fie son fait ou do
celui iiu traducteur qui a rendu son œuvre
en langue hellénique. Knsuiie, que la dilFé*
reoce o'e^l qu'aïqiarenle et seulement dans
HmotsrcnelTel^queron dise: El toi, Belh-
Îl-i'I!!, quoique tu sois la plus petite des
de Juda, tu n*en donneras pas moins
^sance h relui qui sera le chef de imm
U*; ou bien, et toi Bctliléein, £t* nés
M/*. i pas (a pliis petite des villes de Juda,
Itérée que tu donnens la naissance à relui
^ui sera le ehef de mon neu|de, nous rie-
lutfmioos où est la si grande ditréreuie?
En résumé, l'iitsloïre de Fadorat on des
JiPige» doit rester i:nrcmeot évan^éliqne.
Bien ne T infirme et rien ne la corrobojx*.
te$ ex|dtt âtloMS sont insnlïbantes, les a I-
ditîons qu'on y pourrait faire ne sont yn^
jiMlîfi^^. Elle*fait narlie intégrante du récit
é\ ie, qui» a tous les [îoinis de vue,
e^^ . i> vrai et le plus aullientique de
imL> ie^ récits. Gardons-nous tVy lioirlier.
In, nomme toujours, la foi est' la raison
NcHis n'ajouterons plus qu'un mol relaii-
fenient à un témoignage emiirunlé f^ar eer-
tiiiis auteurs à une lettre de Julien TApos-
lAl qui avoue le fait de Tadoration dQs
ma^^es. L'aveu de Julien nous seud»le par-
failetnenl insignifiant on f^areil cas. 11 ne
fut /i^5 léuioin, qu imriorle ûùs lors ec qull
fiensâttf Est-ee que le rlnistianisnie a lie-
^în des aveux tie ses ennenns? Que les
a(ioaats s'en aillent h leurs destinées, cela
ue nous regarde pas,
M AGI F. Ce mot parait, dans son origine,
1^ jifié le savoir; les plus anciens
ni.v is apparaissent en elfet avec le
caractère auguste de docteurs des nations,
Maiûlenant encore il signifie un genre de
savoir, réel ou prétendu, mais un savoir
occulte et ré[»ute démoniaque; e'esl que les
mages sont devenus des niagii icns» terme
qui étiuivaut à ï>eu près à celui tic malfai-
teur. La science, si jaujais ils la |i0ssédé-
renl, a donc dégénéré entre les mains de
ces premiers déjjositaires; et il devait en
ètreatnsi, du niomenl quelle devenait sc-
rrète, car il en est de la science comme de
la lumière, qui n'existe que pour se comnm-
niquer, comme de lucéan, dont les ondes
ne^ restent pures et linipidcs, qu'autant
qu'elles sont agitées par les^vents et les cou-
rants.
La magie est l'art d*opérer des prodiges.
Il en est de deui sortes, la magie blanctie
et la magie nuire,
Lr magie blanche, la seule positive et
certaine en ses elfets, est lart ou ii srience
des prodiges innocents, tels que ceux de la
chimie et de la pliysitfue amusantes, des
Juatiiéujatiques récréatives, de Tescatuo-
lage et des (ours de mains; c'est celle des
salons et des magiciens de tréteaux, Klle
se compose d'une nrullitude d'éléments di-
versement combinés, que nous n avons pas
h exposer ici, jfarce qu^elle ne mérite pas à
projtremént parler le nom de magie.
La magie noire, beaucoup plus incertaine
dans ses e»ets, est l'art d^opérer ûgs mer-
veilles par l'intervention ties démons. C'est
la seule dont nous ayons à parler.
il en est une troisième espèce qu'on
pourrait a|tpcler la magie savante, l)eaucou|i
plus étudiée il y a quelques siècles que
maintenant, et qui n'a été abandonnée qu*à
cause de sa futilité : c'est celle qui chcrrbe
à pénétrer les secrets de l'avenir par le
moyen des <Iéduclîons scienliliques; les nu-
gures et l'arusprcine, la cbtromancie, la
cartomancie, la pbysiognomonic , Tastro-
logie, Je sortilège ou art des sorls, et tnus
les nmyens de divination sont de son rlo-
maine; nous en avons f arlé dar^s des arti-
cles particuliers. {Voy. les art, Astrolcoie,
Akîiues, ARisrici«E, CAia'oMA:vciK, Cni-
noMANCiE, Sortilège, Sorts des saiî^ts, Wk-
TOPDscopiE, PuhI:xiilogie, Magnétisme, Di-
vination, So?NGEs, t^AUALi'j Talismans, Sté-
GANOGRApun:, etc.)
La magie noire, ou magie proprement dite ,
se réduit donc à jjcu près exclusivement
h l'art des évocalions. Elle s'^idresse h
Dieu, aux bons démons, aux mauvais dé-
mons et aux flmes des morts.
Evoquer Dieu ou les dieux est une niée
toute païenne, qui n'est plus mise en pra-
tique dc[mis les Icmjis du cîiristianisnje.
Nous ne croyons i>as que jamais Dieu ni
les dieux aient répondu h de telles évoca-
tions : tes dieux, [larce qu'ils n'étaient pas*
Dieu, parce qu'il est le maître et que rien
ne saurait le contraindre, De vieux ibéolo-
giens, il est vrai, ont pensé que Dieu ré-
pondait parfois h de si abonunaliles j»rati-
rjues, fiarco que ceux qui les employaient
njérit/iient d'être conOrmés dans le mal,
pour être plus amj dément perdus et [ninis;
nous leur laissons celte idée j^our ce qu'elle
vaut.
Quant aux bons dénions, un chrétien sait
qu*il n\y en a imint, et r|u"ainsi toute évo-
cation à leur adresse, quelle soit faite
comme autrefois fiar des naïens, oo main-
tenant I ar des cahalistes, des illuminés, {\qs
magiïéti^tcs ou autres, demeure nécessaire-
ment san.s résultat, Nous savons que les il-
luminés (|oi sont induis ilvs principes du
christianisme, entendent | ar là des géiiics,
tirais il fi'en est [as d'autres que les anges
bons et sainls, qui jouissent de la vision
béatiliqne do Dieu, l'adorent et obéissent à
ses ordres. Dire que les anges sont subor-
donnés aux pratiques des hommes, asservis
à des moyens et h ûa^ fornujles, qu'il y a
des mots plus puissants qu'eux, c'est una
telle îneplie, qu'elle nuVile à peine le nom
d'impiété; qu'ds s'y |)rôtont volontiers cl
font autre chose que ce qui plaît à Dieu,
c*est une folie qui n'est pas luuius di^uy
ISS
IfAG
DIGTiONNAinE
M.VG
136
des noïilcs maisons; rimbé<-illilô seule iieul
renoncer ou ra<lmoltre,
El qy?tnt nuï âinc s dos morts, elles sont
on ilans le l^îcI avec Dieu, on diins Tenler
avec les mauvais anges, ou dans le purga-
toire h a(;conii*lir une expîattnn t»*in]>oryiro.
A[irè5 avoir ;>ouri au mol que nous verions
lie pronoocer, que le irolestaul se doniaiitle
si loulc âme qui sort de ce monde est assez
pure jiour entrer dans le riel, ou assez <'0u-
pahle pour aller en enfej'; qu'il réponde
et elioisisse un autre mot, si quelque autre
lui eouvient micuï.
Si les saints qui jouissent de la vue de
Dieu en attendant la resurreution, [îouvaicnt
être contraints tie la part des liomines, leur
Ijonheur ne serait |ms fiarfail, et, quoique
morts, ils ne seraieirt |ias alîVanchisties liens
«le la niorlalité. S'ils [♦onvaient faire autre
chose que ee qui nlall à r>ieu, ils ne se-
raient pas eontirmes en gr.lre, et, quoique
au ciel, leur sa in tel*'* ne serait [ms assut^ée,
puisqu'ds auraient encore le i mouvoir de
pécher.
Et d ailleurs cette idée ilo la puissance
nnritkjue des mots, est une do ces puérili-
tés qui» pour être vieilles oommc le monde,
n en doivent pas moins 6tre conspuées. On
disait autrefois :
Carmîna de cœh pos&unt deduccre lunani :
Essayez donci
Les âmes «les damnés seraient-elles subor-
données au [>ouvoir de Thorame? Nous di-
rions encore volontiers, essayez; mais qu'on
y réfléL-hisse, ce serait un supplice de [dus
ou un supplice de moins. Or, le juste juge
cjui les a punies dans la mesure exacte de
leurs fautes, peut-il admettre en fdus ou
en moins l*intervenlion de Thomme?
Kt d'ailleurs, quels moyens les unes ou
les auircs prendiaient-ellcs jour se nunirc
en communication avec riiommc? N/ayani
plus d*ori^anes, comment aj^iraient-clîes sur
i>cs sens? Les théologiens qui ont [larlé de
<"Orps fantastiques iV^rmés d'air condensé;
les démono^^raplies qiu ont ;>arlé tlo raila-
vrcs momentanément ranimés, ne savaient
i^e qu'ils disaient. Les plus sinqiles uotions
de physique et dliisloirc naturelle démen-
lent ces suppositions. Ceux qui ont jkarlé
de conuuunieatjons d'Ame h iinie par le
moyen des songes» ont dit une chose en ajH
jjarence plus sensée. Nous n'avons [las à
reiaminer ici ; mais nous prétt^ndons qu1l
n*exisle pas |mur Thonnue de moyens de
les contraindre h ces sortes de comniuni-
cations, que Dieu seul [leut [>ernieltre pour
ûes desseins en rapi'orl avec sa gloire et
If salut des hommes.
Il en est ahsohinient de môme des Ames
qui attendent dans le lieu de rexjjiation que
rentrée du ciel leur soi! ouverte.
Les païens, qui admettaient cette inter-
vention fies mortâdans les allai res des vi-
vants, étaient du moinsconsétiuentsavec leurs
propres dot ti'i nés, car ils admeltai(*nt aussi
a la mort un dédouhlement de Vtme hu-
maine. Outre râtne proprement dite, animaj
Rpiritus ou menti qui se réunissait au seia
do Dieu, ou se réahsoiliait ilans V^mt du
iiionde, ils croyaient aux mânes, espèce
d'ombre» de fanlôme vivant, ayant la forrnM
du moi I, (jui errait plus ou moins longtem|)^H
autour des tombeaux, se mêlait à la famille,"
aclievfât de poursuivre les iidtVéls qui lui
furent chers pondant la vie, passait aux
cîianifis Klj sens ou dans le noir Tarïare, mais
non connue dans une prison dont elle ne
dev^iit plus sortir, U y a loin de ih aux idées
chrétiennes et aux orincipes d*une sage
philosoptie. iNous traiterons cette question
dans un article spécial. [VoyA'àvL Nécao-
MAISCIË.)
On nous objectera sans doute Tapparition
de Saiiuiel aux yeux de ta Pythonisse; nous
traiterons aussi' celle question tfans un ar»
licle s[)écial. [l'oy. Tari* Pythojiisse.)
Reste donc une seule question h traiter
ici; celle de révocation du démon [tardes
moyens magiques, et c'est là, en effet, tout
le sens cjue comporte maintenant le mois
magie: cesl-à-dire laclion sur une puis«fl
sancc extra-naturelle, par des moyens natu-^
rels. Poser aim»i la question^ c'est déjà la
résoudre.
Démoidrons d'abord, par des raisonne-
ments empruntés au plus sinuile lion sens,
qu' une telle |irélenliun est nécessairement;
chimérique. ,
1* Pourquoi le démon se mcltrait-il en
communicatiori avec llmmme? Pour lui
rendre le service demandé? Mais qui donc
ose dire*|ue le démon est un être servîableî
Il a certes bien ]»rouvé le coniraire, en fai-
sant défhoir Adam de sa sainteté native.
Kt rKglisê a-t-elle tort de nous apprendre
à le maudire et à le haïr?— Pour s assurer
de plus en plus !a propriété th Tilmc do
celui qui Tinvoque? — Son âme, il Ta déjà,
puistju'on n'a pu l'invoquer sans crime. Se
rassurer; il n'en sera jamais sûr avant la
mort, car il n'est f oint de crime inexpia-
ble, fût- il même scellé d'un pacte écrit avec
du sang.
2^' Mais si le démon n\icconi|ïlit pas cello
œuvre bénévolement, ne ]>eut-il i^as y être
contraint [jar certaines formules? Contraint!
Contraignez donc seulement une Ame hu-
maine, (Choisissez qui vous vo^idrez, un
]ih!Îoso|dic ou lui idiot, un homme ou un
enfant, un puissant ou un laihle; inventez
ou choisissez telle formule qu'il vous con-
viendra, faites tels gestes qu'il vous plaira,
tracez tels caractères que rimagination vous |
fournira, |>uis essayez de contraindre quel-
qu'un sur lequel vous n'exercerez pas en
uiêmc temps une action physique et maté-
rieîlel Pauvres gens, oui parlent de con-
traindre les [mres intelligences î Ah! ils ne
sont pas sorciers 1
3'* Le démon pourrait-il se manifester
immédialemeiit h rhonnne? Nous répondons
hardiment, non. D'abord, jiarce qu'il ne peut
I^as tout ce qu il veut. Il voudrait bien perdre
tous les houmtes, détruire firuvrc de Dieu,
rendre inutile la ré<lemplion du genre hu-
main ; mais il ne lui est pas donné. Ce qii
DES MIRACLES
ne loi est pas donné |>our tous en gi5n6ral,
ui sera-l-il ilonn^'i pour chacun en parti-
culier? Et sinon pour chacun, du moins ponr
quelques-uns? Mais si pour quelques-uns»
^Dcls sont ceux qui jouissent de celte fu-
neste |»réWrence? — Ceux qui ont coinuiis
tel ou tel grand crime. — Quel grand crime,
et aui vous Ta dit? — Citez-en donc un
seul exemple dans toute la durée des siè-
cles ! — 11 n'en est \ms, — Ceux qui cm[>loie-
ratit tel ou tel moyen, telle ou telle formule.
— Des moren^î Nous les connaissons; des
fennules* nous les connaissons aussi. —
Msis ces niovens et ces formules, qui vous
lt% a enseignés, et où avez-vous vu leurs
pITels? — Prenez la peau d'un enfant mort
sans le baptême, tracez-y des cercles, des
carrés, des tiiangles ; (icliez-la sur !a terre,
avec less clous de fa tjiôre d'un damné, liés
de corde qui aura servi à une pendaison»
allumez dessus dQs cierges de cire vierge»
ea nombre impair, façonnés le vendredi par
une main vierge, avant le lever ilu soleil,
lor&qne la lune est à son neuvième jour,
Saturne el Mars en conjonction; ayez un
ijouquet de verveine, cueillie [lor une ner-
sf>nni3 à jeun, et purifiée avec de l'eau dans
laquelle aura trempé de la grande ou de la
t*etite éclaire, ou de la grande lunaire;
■^Bez-vous d'une liaguette fourchue de
H|Hilrier de Tannée, décorée de clous déro-
Vtcs au sépulcre; mettez au centre de vos
V (genres, coii-^tellées ou non, une peau de
' ttial noir, dérobé, choisi dans certaines
fondîitons d'âijo ; platx^z-vous sur celte
Ii^au, après avoir ôté avec votre main droite
la chaussure de votre pied gaurhe; tracez
en Vêir^ autour de vous, trois cerv^^lcs avec
la Im^eUe de coudre; ayez en vos mains
un ùrimùire, livre qui n*est nullement ce
que vous croyez (rcfff, larL Stéoa?iugra-
f«lt), puis, dîtes : Eie^ iVi/f» letraqrQmînaton^
ff(, êtMkammephorait^ Abracas^ Ahracadabra,
tUki, miphiboias : ou plutôt dites tout ce que
tous voudrez. Seulement prenez garde aux
r^iMints, (jui déranj^eraientlouJe ropértilioii,
en ' it seulement les é]>aules.
lu bon sens, est-ce que tout cela
jieut donner des organes au démon, qui
B>n a f^a'i, ou les moyens de communiquer
Mf Ms avec vos i»roprcs organes» ou
le ' ^* la sujétion dans laquelle il est
tenu \mr le IVmt-Puîssant? Si Tange déchu
pouvait rire, il rirait bien de vous.
Nou!» disons, en second lieu: Icdémon no
Ijeut pas commuoMpier de lui-méuïc avec
rh<»mrae, (larce que Dieu ne le veut |>as. —
Ou a donc fait le Toul-l*uissaiU de Fange
iléchu? II Fa précipité en enfer, cl la cotj-
damné au sui»(»lice dû h sa révolte: Oeus
an^flif prccandbuÊ non pepercit^ st^d ntden-
iihu$ in terni drlrnctos in tartarnm Iradidtt
tru€ianaoSy in jndicium réservait, (77 Pvir,
Or^ en cet état fie supplicié |ier[iétuel, que
Iêut le démon de plus tpie ce qu'il plati h
heu de lui pcnneltre? Et pourquoi lui
rermettrait-il d'unir la puissance inhérente
^ nature d'ange, à la puissance de rboumic?
DiCTionnr. DES Miracles, 11.
Pour le plaisir du démon lui-mémcî On ne
peut le supfioser. — Pour la satisfaction des
criminels desseins do rhonime coui>al»le?
On ne peut le sufiposer davantage. — Pour
la perte de Thomme? Dieu ne veut pas que
les lioiumcs soient perdus; il veut au con-
traire quils soient tous sauvés ; Onnics ho-
mines vitit sahas fkri. (/ Jiw. u^ 4.) Pour
la tentation de Tbomme? Sans doute Dieu
permet, il veut même que rhomuie soit
tenté; mais il veut aussi que la tentation
ne dépasse nas une ccrlaine limiïe, qui se
mesure à celle des forces de riiomuie : Non
patietar vos leniart snpra id quod poUstis.
(I Cor, X, 13.)
Le démon peut tenter par des promesses,
mais il ne saurait donner ce qu'il promet,
si nous en jugeoiis par les exemoles les [dus
authentiques': comment aurait-il pu donner
h Jésus-Christ tous les royaumes du monde?
Il promit à Adam et à Kve l'immortalité, la
science et la beauté; les leura-l-il accordées^
el le pouvait-il?
Nous allons au dcvanide l'objet tion, et il y
en a plusieurs. 1' Le démon a pu eonmiu-
niquer avec Adam et Eve, et emiirunter [tour
cela une forme sensible. Le démon [«eutdonc
enqvrunter des formes, et se mettre en rap-
port avec les sens de Hiomme.
2" Le démon a pu lrans[)orter Jésus-
Cbrist sur une monla^^ne, sur le ninacle du
tem[ile, et former des sons articulée; le dé*
mon a donc le [muvoird agir non-seulement
sur les sens, mais même sur la partie [Vire-
ment niatértellê de rfjommc.
La ré[Kmse n'est i as diiïîcile. Vous pré-
tendez que le démon a pris la forme d'un
ser[>ent, jjour séduire nos ["remiers [kirents;
la forme ^ qui vous l'a dit?Cen*est (tas la
sainle Ecriture, au moins. Cette fonne est
une ex[)licaliou jirohable ; ne llmposez pas
conmie un dogme. — Mais coniment cx[»U-
qucr autrement,,,? î^oiis |>rélererious ne ims
es|»ltqucr, crainte denous trom^jer, en faisant
d'une réalité une allégorie, ou tl uiieallégorie
une réalité. Laissons ce mystère dans ses
profundeurs.
Vous ajoutez «juc le démon transporta
Jésus-Christ sur le [unarle du lemjile et sur
une haute montagne. De cette fois, vous
avez raison, car c'est bien le nmt de TEvan-
gile ; mais réservez le chaut du lrioin|ihe.
Nous vous demanderons comment il le
transporta; si ce fut en corps ou en iimc?
Si c'est en àme, vous n'avez rien gagné. Si
c'e^t en cor] «s, nous vous demamicron> s il
est un seul point, non-seulement «le l'uni-
vers, mais même tle l'espace, d'où Tou [misse
a[5ercevoir tous les royaumes dit mondt 'f Pre-
nez garde, c'est aussi l'expression de l'E-
criture,
Les deux exeru|>les que vous alléguez ne
[irouviMit donc [»oint dans votre sens; cl
d'ailleurs est-iî logique de comiure d'i>n
ordre extra-naturel et divin, à un autre or-
dre [mremont naturel, et dont rhomme serait
l'arbitre?
Mais, ajoutez-vous, les nous anges cuX
i:^
MXG
niCTlOXiNAUlK
MAG
UÛ
ninfii ntflinle.s et maintos fuis i>ris iU:s formes
naturelles pour oomînuiii(|uer avec les liom-
ines : Ra(»haël, avec Tohie; (uiln'io!, flvoi', la
«aiiUe Vierge; d'aiUrcs anges, iloiii riîcri-
lure ne dit pas les noms , avec Aljraliam,
a*'cc Jarùh el [ilusicurs patriarches?
Vous commettez, sans le savoir, nue dou-
blo faute contre la logif|ue : t" vous passez
triin ordre surnaturel à un ordre fHireineiit
naturel; 2" vous eonctuez des bous anges
aux mauvais, de Texécution des ordres di-
vins , à celle des volotiU^s [►erverses de
riiomme. Sans compter que vivus altrilmez
âu pouvoir de Taage nïOuie bon, des mer-
veilles opérées |iar la vertu divine. Kt s'il
c>t dit au livre de Tohie qu'un démon tua
les sept premiers m^irisdeSara» en concluez-
vous que le démon a pouvoir de vie et de
nïort sur les hommes? [Voy, IptTR., l. V\
1 ol. 51-52, n" 2.)
Mais élevons cetlo discussion à de plus
gramJes proportions.
L'oriîiiue de la
la mâme que
felle du polythéisme, celle-là est une con-
séquence inévitable fie celui-ci; la démons-
tration en est faite deimis longtemps (133),
Parmi les païens, dont riniagination éiait
rem])ye d'une multitude d*es[»rits fantasti-
ques, démons, génies, ilicnx des forêts, des
lieurs, des fruits, des prairies, des jardins,
tles montagnes ; faunes, syl vains, nymphes,
«iryades ei aniadr\ ades, érhos, nuises ; dieux
de tous les ordres", bien ou malfaisants; es-
junls ilu cîel, de la mer, de U terre et de
I enfer; de la naissance, rie la vie et de la
mon ; on altrilmait à ceux-ci la production de
tous les |»ljénumènes de la nature, môme les
plus ordinaires : rien ne se faisait sans eux.
Toujours mi}lés aux Immains, ils avaient
la plus îirando part à leurs atîaires.
L'art le plus important était donc celui
d'obtenir leur faveur et d*apaiscr leur co-
lère. De là tant de sacrifices si divers^ et
souvent si bizarres, en leur honneur; tle là
Itigo^tie^ qui faisait partie intégrante de la
religion, FX le magicien, devenu ainsi le
ministre tles dieux, était comblé des plus
grantjs h(*nneurs. Son rôle ne devenait odieux
ijue quaml à ses pratiques il se mêlait quel-
qjie cruauté envers les hommes, ou quand
elles s'adressaient aux dieux infernaux.
Telle élad rofiinion, non-seulement des
ignorants, mais des fjhilosofihes eux-mêmes;
tous enseignaient que les astres, les éléments,
les animant étaient mus par des génies,
dont rinlluence se faisait sentir jusque dans
les moindres événements; sur ce préiugé
était fonilé le ctdte public et [»arti€ulier,
contre lequel la philosophie ne rcrlaïua ja-
mais, C'eat là-dessns que le stonien Ralbus
établit le pol^y théisme et la raison de la reli-
gion de Rome (13^} ; que t]else, Julien, Por-
phyre et les néoplatoniciens en général
londent le re[iroche qu*ils adressent anx
chrétiens d'être ingrats et impies, en refu-
(i7Z) Votf.BkxtK^ fiiû, aux qucst,^ p, r, cli. 5G
et 37. — l5m:rK, Ithl, tit la Htl. , l. r, l. ti , c. %
— Hht. Uci'Ac4td. det iMsrr., t. IV, in 12» p. 34.
sant aux dieux protecteurs du monde le
culte qui leur est du, Celse va même jusqu'à
soutenir que les animaux sont d*une nature
sufiérieure à l'homme» et qu'ils ont un
commerce inrmédicd avec la divinité, qui vil
et a^\i en eux (135), I^ théologie iJtes éclec-
tiques, mêmeauiv'sièt-le de l'ère cln^ét;enne,
était encore h la magie, et tout entière à là
magie, dans le sens le i>lus odieux du mot
Aussi ne pouvaient-ils eomf)rendre autre-
ment que par la magie les miracles de Moïse,
de Jésus-Christ et des apôtres. Ils se li-
vraient eux-mêmes à toutes les (iratiques dt
la goéiie,
Si nous remontons |ïlus haut encore, où
trouverons-nous le premier principe de celte
déjïïorable erreur? Dans les liassions hu-
maines. D'un rôté, la vanité, 1 andiition, la
fonrl^e.ie; de lautre la curiosité, laviflité,
rimpîitience, l'enviet Tamour déréglé, la ja-
lousie, la haine, le ttésir et Timimissance de
nuire* l*lus (Tnn vindicatif a dit dans sa fu-
reiuv: si je ne fjuis rien obtenir du ijel, jo
ferai intervenir les puissances de l'enfer:
Fîectere si nequeo super os ^ A c fieront a movebo.
Or si tel était le polythéisme, telle n'était
pas la véritable religion. Dans toute l'E* ri-
tnre, il n'y a ]>as un seul exemple d'opéra-
tion magique dont TeiTct doive être néces-
sairement attribué au démon. Lorsque
Moïse opéra des miracles en Egypte, il est M
dit que les magiciens de Pharaon firent itm-m
biublement, lis imitèrent donc, au [loinl d'en '
imposer aux yeuï ; ils donnèrent ra[iparence,
niaissans la réalité. L'apparîtiiinde Samuelà
Saiil, à la suite d'une évocation, ne prouve
point <iue la pylîionisse d'Eudor ait eu le
pouvoir d'évoquer les înorts, tarSaùl ne vil
rien, nielle non plus, [iroL»ablement. {foy.
les art. Ï*imr4os et rïTeoxissK.) Et si la loi
(ie MoLse liéfend, sous les peines les (dus
graves, toute espèce de magie, ce n'est (las
que ce sa^^o léfjislatcur attribue nulle pi»rl
quelque pouvoir à l'art des magfciens ; mais
c'est que fct art est on crime contre Dieu,
et une profession du ()olythéisnje, ainsi que
nous venons de Tiridiquer. Les auteurs sa-
crés répètent sans cesse une D ieu seul fait des
miracles, fticiens mirai H in so!us; que lui
seul ronnait l'avenir, et peut le révéler; que
de luî seul vicïincnt les biens et les niau\,
les bienfaits et les fléaux de la nature. Si le
démon fait qiiclrpie cl;r»se, c'est l<mjours|»ar
une [lermission cx[iresse de Dieu, et jamais
par les ordres tl'un magiciiui. Ces vérités dé-
truisent par ici racine le prélendu (touvoir
des magiciens de toute espèce. Si, dans le
Nouveau Testament, le Sauveur parle des
faux Clïrisls et des faux prophètes, qui opé-
reront (U's ifiifnes et des proditjni^ au |)omt
de séduire même les élus, iil était pos$ibi€,
il ne dit [lasbi ces prodiges serr)nt réels ou
seulements apjifirenis, et lïy fait [>as inter-
venir le démon. S*il est dit au livre des Ac-
(151) Voy, Cicrno. Dettalnra deorum^ L m.
^135) Votj, Ork... CQHt, CW«., l. IV , n* 78 et
scq.
MAC
DES MmACLi:S.
MkQ
*U
Inique Simon le Magicien avait sé«luit les
Sanuiritains et leur avait ùté !e sens, l'uu-
leur n'a pas ajouté que le déiiiori y ïùi |tour
mjelijue chose ; il ï»araîl plutôt que les [iro-
diges de Simon Ti\ivaienl rien de réel, puis-
que dans le récit do saint Luc Ic^ Samari-
tains sont traités dMnsensés, de gens qui
ont perdu l'esprit r Atimdebant autem f«m,
propttr quùd mulio tcmpore wngiis guis de-
mintasitt eo$. Si , dans sa 11' Fptîre aux
Tketialonicirns^ Tapôlre saint Paul dit que
lapl^ritiou de l'Antcchrist serasignaice |>ar
les opérations de Satan et jiar ûï^s actes ûo>
puissance, il a soin d'ajouter que ce ne seront
crue àes prodiges tronqieurs, proditfus men-
ottcibus : or qu*esl-il besoin de Tinterven-
lioo des démons (ïonr oni^rer des prodiges
tromjjeurs? Les œut:res ae SataUf dont parle
ici rA[>ôlre, ne sont donc point dos merveil-
les extra-naturelles, mais des œuvres dlm-
ftosture et de perdition (136).
^ilel est le langage de la sainte Ecriture,
^^ si aussi presque universellement la
b des Pères, et tel est bien positive-
ÎBenl runseigneiuent de FEglise. Leux qui
~yint lias étudié à fond la question» suppo-
se contraire ; mais nous allons leur
fir»trr*r^yïi'i|c sout daus Terrenr.
t , en excommuniant les magiciens,
eit»r,jii»iuiiie-t-ellc donc des fantômes, de-
miDde-l-on? — Non, elle excommunie des
êtres réels, puisqu'il y a et cju*il y a tou-
jours êtt niallienreusement troji "de gens
métier de la magie. « Elle les ex-
lîe, et elle a raison; cari ou ceux
•ni ce métier vil et abominable ont
art, et dans ce cas ils sont cou-
«Mès des tcnlalives (julls font
r' leur but, coupables de la vo-
aie I erv<îrse d'entretenir avec le dénmn
relations que la religion ne peut avouer;
Ou bien ils n'y croient j^as, et dans ce cas
il sont coupaliles de (lerlidie à regard île
ceui qui s'adressent à eux, r oupablcs de
noorrir dans Tespritde la multitude tic fu-
nestes prt^'jugés et Taniour de itratitjucs
condamna blés. Le célèbre Davle s'est cliargé
de jusliller PEglise en ce t-oint, en dcmon-
it que la socicté civile devrait jiunir de
m la seule tentative, et que les magistrats
■ %iii condamnaient au feu les sorciers, accom-
|iibsaicnt un devoir (137).
« tjiiiinl aux décisions des docteurs et des
Jiéoiugiens» voyons si elles sont telles qu'on
les suppose avant tout examen; nous deman-
d*»rons ensuite à FEglisc elle-même ce
qu'elle a décidé dans ses conciles^
. ■ TertulUen a déclaré jusqu*à deux fois
qu'à ses yeux la magie n'était qu'une pure
tromperie (138). Saint Jean Chrysostome a
exprimé cette m^rne pensée du baut tle la
chaire évangélique (139), à plusieurs reprises
(150) Voy, fiEvtciEB» DicL rfr thénkgkf art.
•37) Foy DATte, Hep, aux (^wi-yf., c* piirtie,
iISS) Ut antma^ CLVI. — Aih. Jfarc, 1. v, c. 10.
■159) llotnêlk 21 , des jmrttrei, etc. — IHsc. 5»
mte Us Juif*.
égabiinenl; Jcaj» Scot l'a consignée dans sa
lliculiigic; le céb''bre Agobard » évoque de
Lyoji [K'Utlant le ix' siôde, a composé plu-
sieurs traités [«our la mettre en évidence
(iM); avant lui Talieii lavait émise dans
son Biiicours contre les Grecs,
a Saint Augustin et saint Thomas se pro-
oonccot d'une manière positive contre la
réalité de la métamorpbose des hommes en
bétes parle pouvoii'de la magie; seulement
ils croient qu*il y a une illusion jiroduite
[mr rartiike du dénmn, à regard ries specta-
teurs, et ils se trompent en ceci : car
rillusion, s'il y en a, est tout entière pour
ceux qui se croient métamorphosés. Les
canons i»énitcntiaux de Burchard, évoque de
Worms au commencement du \i' siècle,
traitent de soitise papalairc la croyance h
cette Iransïormalion, et imposent une [ïéni-
lenee de dix jours à ceux qui la partagent.
Le savant théologien et jurisconsulte espa-
gnol, don François de Torrehlanca, <lans le
grauil ouvrage qu'il a composé sur la magie,
rejette parmi les fables celte [^retendue
transformation; il appuie son sentiment tKun
grand nombre d'autorités, et n'épaigne
pas même la note d'hérésie à ceux qui ose-
raient soutenir que le dén^on ou les magi-
ciens peuvent rendre un homme invisiblei
ou le changer en hète (141),
« Si saint Augustin a éuns l'opinion qu'il
n*était pas au-dessus du pouvoir du démon
de transporter en un clin d'ojil les hommes
€^ travers Tespace, Louis Y(v6s, son commen-
tateur, le reprend» et établit par de solides
l'àisons que c'est chose impos-ible. Le
théologien Na varie va plus loin, car il n'ex-
cuse [^asde péché mortel ceux qui soutien-
draient une pareille erreur. François do
Torrehlanca , qui partageait l'avis de saint
Augustin, avoue cependant qu'il ne (lent se
résoudre à croire tout ce qu'on en dit, et
ootannnent que le diable t^uissc rendre le
corps d'un sorcir-r assez exigu pour le faire
passer jiar le trou d'une serrure, comme le
prétendent les démonographes (U2),
« Sur la question des enchantements, des
amulettes et i\es philtres, l'accord des théo-
logiens et des rères est presque unanime :
tons [irocîament la vanité de ces moyens.
Saint E[n[ihane déclare que les enchante-
ments et les breuvages n'ont oas lajuissance
de ciianger les cœurs. Saint Thomas, Cirnclo,
Suarez, partagent le même avis; seulement,
ces théologiens n'osant s élever jusipr*\
ridée de rinipuissance absolue iIqs encban-
lements , des f^hiltres, des amulettes et des
ligatures, tant les hommes les plus émi-
nents ont jicine à faire un divorce conq^let
avec les préjugés de leur siècle , iU se
rejettent sur la malice du démon, afni de no
pas les déclarer tout à fait inolfensifs, sinon
fliOi y&if. Openi&îincti AcmAnDi , in UibL f^t,
(iU) Voïf, Ancu8T.,i>c civiL Bei, 1. xvin, c. 18*
— ïbià., c^iG. — S. TM0II4S, 1-L q. III, 0. 4. —
ToiuiETiLANCA, Kintoiue Deiktarum,
(Mt) Voy. AitcsT,, fieritU, Deiyl xvm, c. 18.
— TdHnrni A^ri, Kpit fhiki,^ L n, c, 57.
t43
MAC
DICTIONNAIBE
MAC
îm
de leur naliire, du moins par «ccidenl {IV3),
«ï SaiiU Chrysostomc avait à rcl égani une
opinion bien (tins avancée. « Il y en a» dit
« ce grand docteur, qui porlenl sushcoda à
« leur cout t^n guise de p réserval îi contre
« tous lt*s maux, le coiiiracnreraent de VE-
« vangilc selon sainl Jean. Dites-moi donc»
« pauvres insensés, ne le lil-on pas tous les
«jours» è TEglise; et si les paroles de eet
« évangile ne préservent de maladie, ni les
« auditeurs dont elles remplissent les oreil-
« les, ni les lecteurs qui les ont sans resse
« dans la bouche , comment voulez-vous
« qu'elles aient [dus d'efTicacité pour ceux
m qui les portent susf^enducs ci leur eou? »
« Orii^ène fait un raisonnement semblable
(lii) ; a Si le pain, qm a la propriété de
« nourrir riiomme, ne .-êrt de rien, dit-iU
« tant qu'on le porte sus[>endu au cou, de
« quoi voulez-vous que puissent servir les
« objets qui a ont aucune |)ropriété, si on les
« y suspend de la UiAnic maoiùre? Jetez-les
rt fduliM dans le leu^ et vous verrez s'ils
« pourront se [^réserver etix-ni6mes. » Saint
Uasilc no [UYJL'lame pas avec moins de netteté
Finanité et Timpuissance de tous les pré-
servatifs magiques.
«Si saint lîonaventure, Cajetan , Pierre
d'Ailly ont cru A la science des astrologues
et au pouvoir des amulettes astrologiques^
<juillaume de Paris est d'une opinion diamé-
tralciueut op|»o^ée (IW). Saint Tiionias , qui
avait pourtant heam ou|> defaitdc [sour l'as-
trologie, convient toutefois qu'aucune image
ou ligure ne peut recevoir une propriété
qutdconque de llnilucnce des astres (146),
« L'astrologie elle-même a été forleuienl
condialtuc par le |dus grand nombre des
Pères. Saint Clément Ilomain déidarc que
les astrologues sont des séducteurs, séduits
les premiers |>ar Je démon. Saint Ambroi.*e
appelle l'astrologie une occupation pleine
de vanité; saiot Pierre Cbrysotogue, un art
fondé sur l'erreur; saint Cyrille d*Alexan-
drie, un ieu d'enfants, une folie. Impiété et
folie I tels sont aussi les ternies employés
1>ar saint Grégoire pape, saint Cyprien, saint
ilpipbane, saint Justin, Tliéodoret , saint
iiiégoire de Nysse, Laclance, saint Ikiiîile.
Saint Chrysostome et saint Basile ont si bien
démontré la fausseté de l'astrologie , quo
Gaspard Peucer, qui pensait dilTéremment,
s'est vu dans la nécessité de réfuter en forme
ccqu'ilsenontdit(l^7). Dcvons-nousajouter
foi m\x fmroscô[)es de la naissance, dit ^aint
AugUifliu; i m.'iis alors comment se fait-
(145) Vid, EpipiiAN,, Hœre$., b i, litre 2, n» 5.
— 'TiioiiAS, ^-% q. 9G, art.i. — y.. Contra gentes,
C. !0i H lt)5, CinuELO, De supen,^ prt. nr , c. 5.
^ Sluhez, Derctig,, lil>. ii,
(U4) Tract, in tib.Jab.Cù traitéest aUribiic »vec
plus (te vraiscmbbnce à Jean de Jérusalem.
(14J>) I Quonîrtiïa imago morliia... moveret vi-
Tenlc's? Aut (puililcr pr.esLU scieiuiant qiiam nec
liabuîl, «ec actu jiee pulenti.! eaiii babei, rcrli^si-
ttuim est. *
(UG) S. TrioMAs, î-2, qnxsU DU, an. t, — IJ.,
q li.nrU 14.
(147) Via Ctt.utm Ram., tili. i%, — S. Animas.,
I
il que deux honmies nés en môme temjis,
par exemple Jacob et £sau, éprouvent un
sort si iiitréreni (H8)?
« i.a plupart des théologiens se sont faits
les érbos de la pensée des Pères relative-
ment à la vertu des amulettes et des char-
mes. niTil nous sulhse de citer Martin de
Arles, llernnrd Bazin, Tliiers, ctiréde Vibray,
TorrelïLinca, de Breyne, Vernier?
n Saint Thomas, Médina, Tostat, se mo-
quent de Topinion vulgaire sur la fascina-
tion et le pouvoir de IVbiL Torreblanca
range parmi les fa h les ce qu'on raconte de
l'aspic cl du basilic, qui tuent de leur regard
ceux qu'ils ajierçoivent, avant d'en Cire
a(»en;tis (Îi9).
« Saint Augustin n'ose décider si les magi-
ciens ont le [louvoir i révoquer les Ames |»ar
la force de lents enchantements; Tnais Ter-
tullien, i»lus hardi, soutient que nul art
magique oe |>eut arracher les âmes des
saints du lieu de leur gloire et de leur
reiios(15a). M
« El ce qui paraîtra [seut-ôtre incroyable, ■
un grand nombre do docteurs se prononcent
formellement contre les a(>f^rîlions des
ûmesdesdéfLints. Saint Aui^usiin, qui croyait
cependant aux apparitions, et qui les regar-
dait (omme un ministère accom|di par les
bons anges jiour le salut des hommes,
déclare que, dans sa pensée, les morts ns
reviennent | as. Si, d)l-il , lesmorts pou-
vaient revenir sur la terre, ma lendie
mère, (pii, [ïour avoir la consoleition de
vivre avec moi , mn suivi |»ar terre et
par mer, serait toutes les nuits h mon
clievet» Tertuliicn s*est raillé de Popinion
vulgaire sur les revetiants. Saint Jean
Chrysostome, irailant de la résurrection de
Laxàre, a nié la possibilité de ces sortes
d'api^aritîons. Jean André, le glo'^sateur du
droit canon, les range iiarmi les fantômes de
rimagination. Saint Atnanase émet la même
opinion et Pappuie de ce raisonnement ;
S il était donné au\ âmes des morts de se
rendre visibles [>our les vivants, et de leur
raconter ce qui se passe dans l'autre vie, ca
pourra il-étre une source < ferre urs : car le
démon le pourrait à plus forte raison, et il
ne manuuerait |»as d en [»roliter pour trora*
j»er les hommes* Solo combat la possibilité
des a[>paritions par une raison puisée dans
la nature môme des choses. Les âmes, dit ce
savant théologien, sont privées de leurs
cor|(S au moment de In mort; pour quVlles
pussejit apparaître , il famlrait leur en don-
UtxnpL lih, IV. — S. Petr. Cïthysol. , semio 157.
— S. CvRTL* Alex. , contra JuL, c. 10» — Gasp.
Peucer, De astroL, fol, 416, r<».
(148) Virf. Mahtin de Arl., De mpen, — Beniîird
Haiin, De afte maijk.^ prop. 3 et 4. — Trieiis,
Trailé des supers! . — De Bn»:v:«e, Théot, moraU^
c, 6, — Ver^tier, Theot. pract,, l. 11, p. 564,
(149} Me MM A, De recta in Denm fi de, ïlb. ii, e. ?•
— S. Thomas, pari, m, q. 3, — Tostai ., in Cenei.»
f . 30,
(ir»0) Vid. S. AucrsT., ad Simp. — TEiiTULi,
De otthua, c, 57.
i
\ii
n\o
DES MiaACLES.
IIÂG
4lî
ner un noaveau. Et si, réduites à ellcs-
iDépies» elles ne peuvent» destituées quelles
sout de tout élétuent uiatériel , agir sur
lacuii élément, comment agiraient-eTles sur
DOS senîi? Sailli Tboiuas raisonne de la mêiue
manière : Les âmes des morts ne («euvent
jiar leur vertu, dit-il, animer de nouveau
es rorpji qu'elles ont quittés, et le démon
ne j>eul les leur rendre vivants. D'ailleurs les
àm^s des saints ne 60nt pas soumises h sou
fOUvotr, et les âmes iles méLhaiils sont
enfermées dans une (irison dont elles ne
|ie&?ent sortir. Nous ne rapporTennis oas
les paroles de saint Isodore, de Tliéopni-
lâcle» de Maldonat et de tant d'autres e^îri-
|iiis ecclésiastiques qui ont envisagé ta
lestion du nn\ino point de vue. Farnu
6su% qui ont admis les af»pariiions, les plus
Si^os les considèrent romme de véritables
miracles. Or nous ne prétendons pas que
l>ieu ne fasse jamais de mira<:les (151).
« Sans doute, en compulsant les écrits
des docteurs et des théologiens, il serait
facile de recueillir un grand nombre davis
O|if»o>és À ceux que nous venons de citur;
loais qu'en résulterait-il? tout au plus que
lc« sentiments sont partagés ; et dans ce cas,
il resterait encore à [^rendre un iiarti. D'un
ebié so trouveraient les préjugés populai-
res, appuvés de noms iotininient respec-
tables sous d'autres rapports; de Tautre
côté, des noms également resj>ectables et les
en uents d'une philoso|jbie sévère et
ti .j. Pour nous, nous ne saunons
hé u*ir.
• Il n'ei^l pas moins certain que si on ras-
5' s les erreurs d'bisl<iire nain-
r -ique, d ontogénie, de srience
et irè commises mr les Pères de VE-
p , ^ docteurs et les théologiens, oji
en ferait un gros livre ; mais qu'eu résulte-
rait-il à rencontre de la science et de la
vérité?
• Il est an surplus, dans la question pré-
letite, une observation qu*il no faut pas né-
gtiger.M Lorsque le clïristianisme ap]»arut
'dans le monde, la magie était [)lus com-
• faune que jatnais parmi les païens; nous
« !ê voyons par ce qu*en disent Celse, Ju-
• lien, les historiens romains et les apo-
• logistes chrétiens. Ix's Pères s allachèrcnl
■ dune avec raison h décrier cet art funeste»
• Sans entrer dans des dist'usssiunsphiloso-
• ptiNjues» tdusieurs atlribuèreiil aux dé-
« inons les prétendus miracles dor;t se
■ vantaient les ijaicns, et «-'était la voie la
• plus courte et la pîus elOrare <le terminer
• la contestation. Le pouvoir des démons
(151) Votf. S. AcGCST., De cura «wirn, — TiJi-
li'lt., i)e aiiiiita^ ciica tinem. — S, Aiii.v>as.,
55. ^ Id., qtïipsl. il et 13. Il est c!ouI(*hx
leli^re di!s (jn^fArionit soit de suint Atîi;ymst\
SoTo, Sentent,, iv » di». 45* ipi;esl. ! , uri I. —
S. Tittiii , I p^it.^ i|u;fst, 117, art, 4,— S. IsiDtm.,
H'ijrma/., iib. vm,c, iK — TiiKorinL., In Matth.^ mu.
— MAti>o:H4T., ht Lîtc, XVI. — Bk.ie!)ict. \1V, De
êert. Ùei heatîL, lib, iv, |>iirl. !, r. 5:2.
H5Î) Voff, IkRGiLR, Dut. théoii'f}., ;ii t, MtKjk,
(153] c Èa qii£ bscinali inMgiiiaiiiHr, [ir.i'tt.*r
àatJgiii;&tîoncai uutbiii habciii adiopiii cl is^cjUIiC
« est attesté [>ar la Mainte Krrîtyrc, tfuoiquu
« leur rommerce avec les magiciens ne le
« soit pas. Toutes les sectes des philosophes
« croyaioul fermement l'un et l'antre; les
«. bisionens citaient des faits qui paraiisaieni
« incontestables, et qu'on ne [louvait allri-
<i bucr à aucune cause naturelle ; or, si les
(f Pères avaient adoiité le |»vrrlionisme des
n iuiTédules, ils auraient révolté funiveis,
« Pour détrouqmr ellicacemenl le public, il
« fallait donc, non fias des arj^uments aux-
« quels le peuple ne comprend rien, mais
« des faits. Et il n'était pas de faits ]ilus
« évidents et plus publics (jne ceux qu'ils
« citaient en iireuvc du pouvoir de TEglise:
« savoir, la j>ui,Nsance exercée par les exor-
w cistes chrétiens et la cessation des ora-
« clés {Î52). )>
<t Entln, si nos firéjugés se révoltent con-
tre notre raison, rapportons-nous-en au té-
moignage de ceux qui se sont insti'uits à
récole do rexjiérience* Janibliiiue , Tun
des plus fameux magiciens do 1 antiquité,
déclare que la fascination et la magie n'otil
rien de réel iptc T illusion qu'elles protlui-
scnt, et que leur but ne va pas même au
delà (153)* Campanella^ qui ne s'acquit pas
un nom moins laineux an moven ilge, af»rès
avoir consigné par écrit les |rrocédés magi-
ques alors connus, ajoute : « S'il y avait quel-
« que réalité dans tout cela • personne ne
Œ devrait se croire en assurance. D'un signe,
« nous pourrions réduire en f)oussière toute
« l'armée des Turcs. Heureusement, Dieu
« n'a \ms rendu si facile, ce qui deviendrait
« peut-être si pernicieux (15à), » Curneiîle
Agrippa, qui s* est fait une réputation [dus
étendue et plus durable que Campanelîa,
n'a-t-il pas, dans [dus d'un [»assage de son
traité de la laniié des sciences , proclamé
liautcmenl Tinanilé do la magie, et regretlé
le temps qu il a perdu à l'étudier? Si la
magie avait que loue chose de réel dans ses
résultats, Néron, le toul-[tuissant empereur
du monde, qui iré[>argna rien pour décou-
vrir ses secrets, n*aurait-il nas enfin trouvé
une partie de ce qu*ii chercnait? Or, cepen-
dant, Pline, <iu'on n'accusera ni tJe nicn-
songe ni de scepticisme, avoue que ce [)rince
lit la triste expérience que la magie n'est
rien. S'il faut y consatvrer de grandes som-
mes, (jui sacriiîa januiis plus dor et d argent
le maré«'lial de lletz, comte de Laval,
it la Preta^ne n'a fias encore oublié Té-
ptjuvanlable nistoire? s'il faut vendre au
démon sa vie, son ilmc, se souillerde cri-
mes inimaginables, qui réunit jamais [«lus
de titres aux tristes faveurs de salan ?
verilalciii. Iilitistiimlî luimqnc rmagirc Unis esl non
facL^re siiiqilicitcr alîcpiiiJ, sed usipic iu\ apparcu-
diiin iiiiugiii«i»itiïila panii-cCL". » {De mtpt. .Ktjtjpt.)
S:nnt ïlilàire cji purle diuis li's iiiènies iciriir"^:
i Magis iliviïiîii vtrlnlis tipcrationes lai sa rerui»»
spi'cie iiieiilieiilHHis potissiniuni timior a saîcido de-
fcrebatur. {De Trinit.^ lit», iv.)
(154) I Et pRifixto si liîvc vcrn esscïU, ncmo
tutus esse possd :il> iiiimico, At Deiis liiinc nnliiieiu
(MTiiinosinii tam facilcm îkui p*>siiil ; sic , siiiC
aiiiii^, cxerciiiim Tiu'carui» uni» inilu dcli^rciuu». •
tiue
dont
HT
MAC
DrCTlON^AlUE
MAG
US
El ce|ïeii<îanU aux approches du lïûcher, il
en c'onviiii aY«>c. d'amers regrets : il n'obLiiU
jamais rien.
« Mais demandons à l'Eglise elle-même ce
qu elle pense du pouvoir de la aiagic,
« L'une des plus anciennes» la plus «in-
ciorme peut-être de ses décisions relative-
ment à la magie, est le fameux canon £*»iV
eop» du concile d'Angourv, tenu vers ran
3li, qui déclare fausse el erronée Topinion
deceux<]ui pensuiit que le déiufin trans-
porte les magiciens a travers le:» airs. Le dé-
mon n'a pas un tel pouvoir, ims i»lus que
celui de transformer des hommes en bôles,
ce qui napf retiendrait qu'au seul Dieu
créateur. Un chrétien qui |iar(agc do telles
croyances, est pire qu'un irdidÈlc. Que les
évêqueset les prêtres, ajoute le concile, en-
seignent doiic liaulemeiU qu'elles sont faus*
ses et diaboliques (15-5).
tt Beaucoup de démonographes, dont ce
canon fait rétcrnel désespoir, ont cbercbé
par tous les tnojens à atfaiblir son autorité.
Alais, f|uand Lden môme il serait vrai qu'il
n'a jamais existé do concile d'An^ourv,
comme [dusieurs ont osé le prétendre /il
n'en est i>as moins vrai que ce canon re-
monte a la plus haute antiquité , et qu'il a
re(;u une consécration qui l'a rendu tout à
fait doctrinal. En ellel, ou le lit parmi les
décrets de Gralien el dans les actes du Pa|ie
saint Damase. Il est transcrit dans les Capi-
(uiaircs ilQ Louis le Dél^iuniaire, renouvidé
par le Pa[»e t^irégoiro XIII , et sanctionné
(ïar un concile d Aix-la-Chaiielle. Si jamais
décision de l'E^dise fut Nus aulhentitpie et
idus inattaquable que celle-ci, qu'on veuille
Lien la faire connailrc,
^ « Le troisième concile de Tours, tenu
l'an 813, charge les pasteurs des âmes d aver-
tir soigneusement les Ûdèles que lèsent îian-
temenls, les amulettes, les ligatures et tous
les secH'ls de la magie ne peuvent produire
aucun effet sur la sauté des hommes et dus
animaux {\U\), Cinq siècles [dus tard, saint
Bernard devait farrc condamner Abailard
au concile de Home, pour avoir soutenu
que le démon opérait quelque chose de réel
par le mojendes chances et des ligatures.
C'est la seizième erreur reprochée a AJ>ai-
hirdî le fait est extrêmement remarqualde.
Un rnncile de Toulouse, de ! an 1590, décla-
ra la magie un art trompeur et vain (l57-o8).
Le premier concile de Milan, à la date de
1505 , avait proclamé la même dof trine.
Le concile de Bourges, de Tan 158V, aver-
tit que c'est une erreur de croire que quel-
qu'un puisse nouer l'aiguillette (151*), Le pre-
mier concile d'OrléauSp tenu en 511 , avait
(LS5) t Sacrrdnlrs prardicarc dd>efU li^cc otuni-
niiidis **&sc fiiisa .. ipusrjiiis creilil fmssc Ikri ;ili-
qtcjtn tniitiimm aïil in meliiLs aut iii di'ti-misim-
nnil;iri, ant transkiiiiiari in aliaui s|fcpcieii> \v\
siiniliiiiJiiieui, iiist alnjikso cïL'alorc* pnx'ul didtio
itjlidHistsl ri pagario delcririr. »
(15<j) I Nihd p<>sso reaicdii ciM»rcrre... Non liga-
luras prodcsse... aliarumqyf rerutii iuancs oliscr-
vationcfe. i (Capit. IL)
(t57-lliKj Fallaccs îianutîun tliviuatiunt'S- •
tUen n'est plus énergique ef [dus précis
les ?*u//fjr des Papes Sixte VetUrtiain Vlll,
exclu de la comnmnion de l'Eglise, non-
seulement ceux (jui exercent la n^agie, mais
même ceux qui croient en son pouvoir (160).
Un concile ne Narbonne, tenu soixante-dix-
Jnjit ans après, déclare que les encliante-
raents sont des cboses vaines (161), Un
concile de Tours^ de l'an 1583, condamne
ceux qui composent des philactères , des
anneaux enchantés, des anmlelles, el ceux
qui ont cotdlauce en la v*,m tu de ces moyens
(162), Lu svnode de Chartres, de 1559, taxe
d'un grand" péclié ceux qui consultent les
devins ou qui y ont for. Le concile natio-
nal de Melun, *de Tannée 1578, inilige le li-
tre de superstiiietix h tous les arts magi-
ques et uivinatoiros. Nous nous arrêtons
(fans ces citations, parce qu'il faudrait trop
citer; mais nous avertissons ceux qui liront
les textes, qu'il ne faut pas perdre do vue
que l'Eglise attribue toujours au démon,
sans autre expliralion , le crime, rerreur,
rillusioo, et généralement tout ce qui est
mauvais,
«.
que les baffes des Pap
aux dates «le 1586 cl 1635^, contre Tastrologie,
ou [dutôt la magie considérée dans chacune
do ses branches en particulier. Dans la Ijuîle
Cœli et terra% du 9 janvier 1586, Sixle-Quint
déclare que la magie et tous ses secrets ne
sont que de vaines et imtmissantes illusions;
que le démon, ne connaissarU pas l'avenir,
ne peut le révéler; qire les promesses des
magiciens sont mensongères, et la contiaiice
dé leurs disciples une stupide crétiulité. Il
enqdoie les termes lc;> ]tlus énergiques jtour
repousser comme fallacieux les mo\ens de
l'aii en général et de chacune de ses bran-
ches en [*arliculîer. Aucune ne trouve ^riire
devant lui, ni raslrologie, ni la chiromancie»
ni la nécromancie, ni Thydromancie, ni le
sortilège, ni tel autre mode tl'interroger le
démon, dont il ckume nu bjng détail. t>ai-
gnant de ne pas avoir cxpriuté sa |)ensée
d'une manière assez claire, il se résume el
revient sur ses pas, pnur déclarer de nou-
veau que le secret tic l'avenir appartient à
Dieu seul, et que c'est une inqviété et une
impudence de prétendre à le partager avec
lui (163).
*t Que reste-t-il donc de toute la maçîe
que l'Eglise n'ait déclaré ineflii^ace, impuis-
sant, |deiu d'erreur et de mensonge, fondé
unitpiernent sur 1 illusion?
« Il n eu est (»as ici conmie des opinions des
théolngiL'ris vi di}S Pères; il n'y a ni partage
ni division. \ oiL'ï ses doctrines ; si quelqu'un
en trouvait de cHuiraires clans une seule dû
ses décisions, rtJglise infaillible neserait plus.
(KîO\ f MoïKt Odclcs ne ItujnsiniHli cniiimentis
iUlein fiabi^uil. * (Th. de suriit,, lan. 1 cl ^.) i
(160) t Vauu his i[iii ns ircdidr'iinl ab ccclesix
ron*niuni(ïHC pçlbnlnr. i (Cau. IjO,)
(Wt\} t V;itia Cl nn lit a. »
(IC5j < Itaquc eu m fuUims cvcï^lns in Sicipsns
considerarc aiUcfpiaiti liant sil t>ei pri»pnum .,
siHpiîliir ut pia^ditU .. injurie alfjiic nnpuiliuter
sâii adsumaiil. »
I
I
19
MAO
1>ES MIRACLES.
MAC
150
« Qii'e?^l-ce donc, en dernière analyse, cjue
la rudoie? La goétie est la iirieïice''de 1 il-
lusion et du pronostic; rillasion ifesl rien.
Je pronostic peu de chose. La ihéurgic est
l'art de converser avec les csivrit*^; exami-
nons : les dieux du paganisme ne .'ï'Oiil rien;
les esprits des cabalisies, rien; les éons des
gnostiques» rien. Reste [loor les chrétiens
I démon, qui est quelque chose.
En supposant qu'il puisse rt^powîre aux
rations des njagiciens, le veul-il ? Le veut-
il nécessairement?
• En su^qKïsaut quil le veuille, le peut-il
de !ni-uiènie?
« En supposant que le déraon et les Ames
de» défunts puissent et veuillent se mettre
au service des magiciens, Dieu le permet-il?
• En supf»osant que Dieu le permette,
eiiste-t-il des ujoyens propres h atteindre
d*eui-iuénies un tt*l but? »
Si ces questions reçoivent une solution
liBrmatJye» qu'on la démontre, sauf à s'ar-
mer ensuite avec les décisions de TEgliso,
Si une seule d'entre elles re*;oit une solu*
iiégativei que resle-t-il de toute ta ma-
tieo.
reste son auteur, le déraon, qui a ins-
piré lui-uïême aux hommes ces moyens fu-
tiles et vains^ par lesquels il ne saurait être
eontrainl, auxquels ila pu répondre parfois,
lorsque Dieu le lui permettait, mais qui sait
faner à T infini les moyens de tenter et de
nuire, de telle sorte <pfe s'il parait répondre,
c'est pour mieux égarer, et quand il semble
rendre un service, c'est |»our mieux aveu-
gler el v»ei'dre.
U faut donc s*en tenir à la pure doctrine
de là iJjéoIogie : lotis les moyens magiques
.«ont raing tî impuissants par eux-mémei^^
(liais ils produisent quf^ucfois un rhuHai
fuir accident ^ lorsque le démon le juge con-
venable h ses desseins perfides, et que Dieu
je lui pcrtiiet dans d'autres desseins, soit de
juste châtiment envers les coupables^ soit
d*épreute sanctifiante et méritoire envers les
j tîntes.
Ce serait une histoire féronde en ensei-
Kiienients, que celle des coramunirations de
Tc^prit impur avec les hommes, cl delà va-
riété des moyens qu'il a employés [lour h*s
séduire ou lés retenir dans sori esclavage,
suivant le lem[(S et les r irconstances.
11 a inventé les oracles pour jiropager et
maintenir Tidolûtrie, et dans les ora^ les il a
manifesté des milliers de fois sa présence,
non pour se ren<lre utile, a|if»rendre ou ré-
Téler quelque ctiosc »ie bien, faire t onnailre
no avenir dans lequel il ne lit ]»as; mais
pour faire accroire que les dieux étaient une
tmissance, les idoles des dienx vivanls, el
eurs ministres les organes de la flivinilé.
Lorsque ravéncmcnt du christianisme lui
a ôlé idules et oracles, il a récbaulFé la ma-
Sie, pour simuler par elle des prodiges et
es miracles en O[»i»osition à ceux du cliris-
liaoîsmct el plonger aussi par elle une mul-
titude d'hommes dans les désordres de IVr-
reur et des mauvaises mœurs. Car l'école
néoplîilonicicnnfsqui naquit en môme tcm[*s
que le christianisme, fui essentiellement nne
école de magie; celte et oie ap(mja le gnos-
ticisme, s'y fondit cl y porta ses cuimais-
sanccs oc'iiltcs; de sorte mie le griosticisme
devint lui-même une grande école de magie,
dans laquelle fart de Textasejoua un rôle
très-importatit. Pourchassé sur tous les
points du monde chrétien, legnoslicisme se
cacha dans les sociétés secrètes, desquelles
sortît, au moyen âge» cette sorcellerie qui
devait fournir tant de victimes au biîchcr
pendant près de cinq siècles, du xnr au xvn\
El faul-il donc croire qu'au milieu de tout
cela il n'y eut jamais une manifestation dé-
moniamie, jamais un phéuornène extra-nalu-
rel? Lnisloire dit le contraire, el si! n'^y
avait jamais eu rien, réchafaudage serait
tombé de lui-môme faute d'ajtpuis ; il y eut
assez pour entretenir Tillusion au [ïrofit îles
|ilus mauvaises doctrines et des mœurs les
lilus abominables. (Voy. art. Sabbats.)
Lorsqu'au xvii' siècle nne (iliilosophio
sceptique commença à se iToduirc, alors
Satan se l'acha, il disparut de la scène, et re
fut un coup de maître. 1*1 us de sorcellerie ni
de magie, plus de commerce avec les esprits,
el parlant nhis d'esiirits, plus tfanges ni tie
démons, plus de I)ieu; le momie en est
réduit à la matière. Toutes les croyances du
passé sont couvertes de ridicule, conspuées;
'humanité renouvelée, régénérée parla jibi-
losojdjie, ne date que de quelques jours, et
l'homme s'adore lui-même dans sa proj re
raison; il a la raison, riotellîgcnce, et point
d'âme ni d'esprit, imr la raison qu'il n'existe
pas d'esprits.
Enfin ces étranges aberrations tombent
d'elles-mêmes, et voilà que Satan reparaît»
Il reparaît dans les tables toiïrnantes et par-
lantes; nouveau moyen, auquel il n'avait
peut être pas songé dans les siècles anté-
rieurs, mais qui tle lui-même n'est rien, pas
plus que ceux qu'il remfdace, el auquel un
autre sera substitué dans un temps opportun.
trest ainsi que cet ennemi du genre hu-
main em|voisorjne les sources de la vie.
Lliomrm* est créé, il le lente et le séduit. La
science humaine se forme sous le nom de
magisme, il en déduit la magie. Dieu a ses
oracles pour communiquer avec la tréalure,
et ses autels pour en recevoir les ad(»raiions;
il se crée des oracles pour la tromper i et in-
vente ridoiâtrie. Le christianisme naltjl lui
oppose la philoso[>hie; le christianisme nais-
sant a ses mystères, il lui o|i[(0.se les siens;
sa science, ii lui oppose la gnose; sa morale»
il lui oppose raltrait des plus ^alos voluptés.
La sciencehiimaine, entachée de paganisuie,
se perd pcrur renaître plus [mreau x* siècle;
il fait renaître en mèmetemris l'astrologie et
lousles genres de sorcellerie. I^ jïhilosopluH
r(»fiaraîl au wir siècle, il l'exagère jusqu'à la
négation de Dieu. Elle tombe enfin de la plus
lourde chute; il invente le magnétisme et (a
(I6i) V ojf. notre Hist. de la
Ktim
rjr
151
MAC
DICTIONNAIÏIE
MAG
15^
circulation des tables, en don riant à ces deux
nouveaux raodes de tromper les hommes
une apparence scicntillque, parce que le
siècle fc^t à la scienre. Nouveaux, disons-
nous I La iiiélhode seule est neuve, Telf^'t
est ancien; car le ma^iiélisme nV^st qu'une
variélé de Texlase divinatoire, et si mainle-
tenant ce sont les tables qui lournenU aulre-
tbisc'élaienl les criLdes. I7anliquitt* paicnne
et le nioven A^e euro ni leurs sorciers du
crible» dont la réputation était grande»
Ainsi Dieu ]>eruiel la lutte entre le bien
et le mal en vue du triomphe du bien; ainsi
il permet la lenlation de rbonime en vue
de son triomphe, parce quil lui donne les
moy<;ns et les grâces nécessaires pour ne pas
succomber.
Rien ne serait plus inutile que la nomen-
rlahire complète des ouvrages coaiposés sur
la magie» si ce n*ebl peut-être leur analyse.
Nous en signalerons quelques-uns; mais
qui pourrait les signaler tous? Le nombre
des imprimés est entièrement inconnu, et
les bibliothèques ties curieux recèlent beau-
cou[* lie manuscrits ignorés , sans valeur
hors de celte oljs(^urilé qui est leur élénient.
I*armi les auteurs les |dns mémorables
dont les œuvres sont venues s'égarer à la
lumière de la publicité, un grand nom-
bre (lG»i) ont aliordé, au [toi ni de vue de la
magie, la queslionde la nature du démon» et
des ap(mrences sous lesquelles it se mani-
feste spontanément aux Iium'iins, telles que
(!Go) Y. Dœmonatogîa, anct. D. Jxfmo^ Anglia;
regc; ll:vn«vine» ItiOl, iu-IG. — Dêmoiwhtfie, par F.
tpKKBExcr»; Gciièvii, IGiiô, îu-R". — La philosophie
f^et Enprîti, par Uerié niTO?!T; Paris, IGli, in-8\—
l)ei »fl/yrf*, bru e»^ morifttres et ddmtyn.^^ pnt Fran-
çois IlÉtiELiTi; Paris, ltj27, ta-8". — Ln Philosophie
dei mKjes^ p.n L. Meyssomkh; Lyon, Hîi8, iii-8'% —
Ln Chmve tttt Gobinetio , del cavatiiTO Giiispppe
Fraiiccsc» Blomu ; Geiiè\e, 1081, — Plitahciius,
Ue natttra dtcmontitu, euni proœmîo et cxplicatii»-
111 luis, — Jtmchirni Camehauu, el ejusileiii De (feue-
ribui divinittiottum; Lip»,, t57(ï, in-S*. -- Dcitlo-
Tum dirmonnm qui ^uh lunari coUiniitio versantur
ûr(M, nontinibus, officiis^ iUusiombnt hagoçe ^ per
Ceorg, PicTOttitu; — Acrcilit «^jHSilem tjftttome de
^Àf(i(ii(i\ Ikisilc.e, 1571, iii-H'* ~ Toniviceti A, Oiulogo
de demoni e spiriti dte tu varie forme a twi aile voile
$i dimoxtrano ; Milan, 15 iO, in-i'. — Ddlc apparia
iioni de spiriti^ pcr il paJrc Alh,iiiasKî Uavalli ;
|llibii, 1706. — Les fMJt's, finesses ei impoilures des
tprit^ malins^ par Ilobcrl Di Trikz; Caiiiljriii»
|i5lj5, in-i"» — Dialutjue de ta Lycûniropie^ par
"Clathli* Puiecr; Lfiu\ain, lUOG* iii-li. — lïe /Mp-
pari;ioii dcA ICêpritH, p:ii' No<»l Taulepied; ni>iioii,
itilH», iu-li. — Ludwvici LAVATttiis, Ik* sptuiris,
^Umuribui vttriiaqtw pn^nagiliombus, tlugd. Italav.»
lCii7, jii-ti. ^- JtKiimis lloiirici nECKFJt Siteetroh-
pa; VVitieUcrgiis \i\i\, iii-8% — Jôaiiiiis itivu Al-
Iheiulûritînsis l}e spccirii et apparitiouihHji umbra-
fum; sans luau il<' litMï, 1511, i(i-l±. — Mufjka^ De
ipecirii et appuritiouibus (;*HOiivnu"), par lli uiiiii-
j;ms CiiosiLii ; Lngd. Batav., IHfîlJ, iu-|-i. — Jo.iii-
iiis Michat'l So>?*T\«;n De ëpectrii et omiiiibuii mo-
ricntium; Atliiorli, i7l(>, iii-4*. — Hisioire générale
du monde et de la nature^ par W,iEDCftASL\, el ira-
iluii (le IVspagïiol i*ar i>c la RituviiDiEnE; J'aris»
1017, îii 8". — Kicliardi Akucmini, Augli luedivi
De prœsiiffiis et heantaiiouibm dœmonum: llasit.,
i5titl, iu-8", — traité historique et critique det pritt'
empuses, incuoes, follets, Iiitins, fantômes,
spectres, loups-garoux el autres formes fan-
tastiques. Des mains royales n*out [«as craint
de s« souiller au conta* l d*un pareil sujet.
De véritables savants, tels que Camerarius
Pietorius, Ucnningius-lirosius l'ont clirjisi,
Déjh les auteurs anciens favaienl traité;
ainsi Apulée, dans son livre De tesprii fa*
milicr de Sacrale ; Wutarque, dans ses deux
livres De la nature el des œurrea du démon;
Proclus, dans son traité De fdme ei du df-
mon; Psellus, dans son dialogue Swr (e$
Œîtrres du démon. C'est encore la même ma-
tière qui est mise en œuvre dans le traité de
Porph} re Sur fa divinaiion et tes démons^ el
dans Te Pimandre^ attribué à Mereure-Tris-
mégi sic,
Unjilus grand nomlire ont approfondi la
question des eommuniralions des boinmes J
avee le déuion [ior les moyens qu*enseigne ■
la magie, tels que tes évocations et les con- ™
jura lion s (11>C), Ici encore de véritables sa-
vants, un Léonard de Vair,T'icrrc Osterman,
Jean Froman, Pic de la Miraitdole el d au-
tres écrivains, qui auraient tiù être jaloux do
rbon neunle leur nom, n ont j ùs craint de pei^
dre de longues veilles, ];eul-être (dus dans le
désir de passer fsour des es|irits subtils, que
dans celui de se rendre utiles, Efi l)ienl ce
dessein, s*ils Font eu, a été aussi vain que
leurs travaux.
Condiien n'ont pas traité spécialement la
question des charmes et des sortilèges (107),
cipaui iigjtes qui serveut à matd [ester tes penséiê et
le commerce det euprit^ , par Alphonse Co^|'|»ac«
cltxïûîiirain; LyniK I7iill, i vnL iii-îi. — SigU*
iiiumii S( ittnERTZïi De ^peetris , hoe e$t apparitioni^
bus el iltmionibnx dœmunnm; \YinclM*rj;;r, 1G21,
iii-S*. — Saddncismu» tiitutiplmitti, hy Jost'plt
CtsNvii, ; Lnmïoiî, 17iG, in-H*"*
(KîG) Voy. JL PlïUijipi Luctwigi Etirii, Dfrmôm'
motjia: t-ranrfii",, 1G07, i»i-8'\ — JosrpUi Pici Ml-
RAMiCL^, Sirij; Aruenlooli, 1GÏ2, in-8". — Stkox-
zr, VAgotfna det palngio de gi" incantt t dette ffrttn
merat'ttjtie de gti spiriti ; Vitriiza, 1005, ii»-4*. —
Hextînieron^ Irailuit de l"ospai|iu)l de Ani. de Toi-
ÛCFMirUt par Gabriel Cn\PLiis; l.yfnt, t582, iti-8".
— LWnlidémofi historinl, pm Jtjtic Srabir ie», clia-
Tjnini:' ; Lvimi, ttîOîï, in-8'\— Ars magirtt (anoiiyniv},
par Osterman; Francof,, l<>51, iii-14.^ — ItruiMi <ie
MoNTK-AciTo, Ùœmonis mimietj; Paris, IGlâ, iii-
ià» — CoiistaTtUni Fniiuisd Je Caiîiiîi, Dt*cuttitfus
matjicis; Vîeiiiiài» i7U8. — LWrte magim dileyuata
ilei sign. niiireli. MArrti; Veruiia, I7il, i*l-l^ —
Disnertazione m eut si inve&tiga qmtli sieno le overa-
lioni detla matfia diabuticfi^ artifievde e natunde^ da
Conslaiitiiio Grisiaiih; Iloum, I75t» in-4".— Joan-
j us Files vci, De idi/titUtirin muryiV/r; Paris, tOOO, iii-
jj". — tpistola Fr. Ilui^erii Baiomi, De seereti» ar-
fb operibHS etnmurœ^ifen De nulHiate ntaqitr; tl;iin«
iHirg, IUI8, in- 8'. — Puellm Aurelimtemis causa
adver.-'is orutiouibus dinepiuia, |>er J:ic. Joli; Pa-
ris, \{MK iii-H", —Lespfnn de to phflosopftic chri*
tienne et morale, on n fiil.Uiuti ite 11, C, Ayriiipa el
de P. lie AbiUio ci» le m Philosophie or eu t le ^ par Jean
IkLuT ; Paris, l(»0"j, in- ït, — Trttifé sur ta mmjie^
le sorti térfe, tes possessions, obsessions et ntaté/ices^
oiï V\m eu déiiiuiitic la \éHlé et lu réaiité(auuiiyiiiej;
Paris, llSi, iu-8".
(107) \oy. Trois thres des timmieset iorliléges eu
encltnnl''ment$ ^ Inuleils du laliti de Lcoriaid de
V.V1H, par J.Blvao.^; Paiî^, 1585, iii 8". ^ De in*
HAC DES MUIACLES,
fiienu et des nitiléftces, de îa
lie ratguilletto, Je la sorcelle-
^ues du diable, des sabbats et
horreurs, celle de ïa lorliire h iiitli-
lorciers et des forniL^sâ suivre dans
idures jtour t-ause de magie. A la
Pierre «le rArjrre, de Henri Bo-
Bodin, de Pierre le Lover, iie Ni-
ly» de Pierre Macé,de Del-Hio» de
HCJi, du P. Cres|iel, prieur des
de Paris, de Canijianella, des
iirsJa^'ques Sj^reii^fer et Henri lus-
Jean Nider, viennent Uené Benoît,
ÎDl-Eu^starliede Paris, Pierre Notlé
BortliéleuJÏ de Sfùna, Pierre Triehet,
* Montdigu, Théof^hile Bayiiaud »
ichesne, Silvestre Mozolin, anlre-
. Prieras, du nom du village de
près Savone, où il avait pris nais-
ms^ seu Ettsàlmis^ atioi, Emimirrjt le tic
IfloritA ; Eborie, 16*20, iii-fab — IHspuîft-
de mngin dinbotica^ contra veneficm,
ibiiauo BAi3i4*t; rontiiiiussî, 1018, jti-i".
CJirisliaiH Fromanm, De fauintHwm'\
675, îfi-i". ' — De ftiiiino, liPii iu» ; nnri.
Vairo; Paris, i5H3, iri-l". — iomitiis Tiu-
^po(u$ nitàlcftciotum; Ci*lon. Aj^riii., Itiii,
ilvesiri I'ricratis, De strigimagarum dœ-
mirandi s ; KomiK, 1375, in-4". — Tyaité
en brt( Un céJHit's def miiléfircs^ sortHégca^
f», par lieiïe Benoît; Pari*, iri7î>, iïi-8".
atiom contre Cerreut exécrabic des eu-
magicietn, $OTcier&, par Fi\ î'iene NuM»
*3ris, 1578, ii»-H'\ — Felri TitcHETi^ De
fica^ prœalujiis; Bunlig;4Ï;t:» IU17,— Theiï-
^1(iiJtt;i»t, De stifijmatiimo sucra et profnuu^
Evo, dœmonittco ; Gi;aJ;iMû|»uli, 14ï47, lu-
|itiio de matjia divinitirice et opératrice,
MoNCfJO ; Pi iiiictif. iti-i". — Fta^
mm (itêdtmrwmm, auel. Nie. J.vc-
';ijicof., IS^Ï, in-8\ — ïlioiiias Ebissus,
i; Fraiii'of,, 1581, iii-H", — Bciii'tli<ti
i'Soc, J., Advenus fnltuees et supenltiiosoi
_'j«luiii, Hîir>, in-4i\ — Muttcua mutepca-
ï vihis auciutibuà coinpi1;Uus; Liigilurii,
\o\^ iii-4'. Cl! recueil t:o;i lient les traités
outre plusieurs uolres |)irr<iili-initirtil in-
ïruat^i B\jtiN» De nints magkn tic nauja*
Ijit — [jUMU MoLrroRis, Ùiuimjtn de ia-
ici* mutierilms, — Tiiumse Mt n^ttm»
•pythotticû contaclu. —Baillml. de Si'î.va^
ttritjibus, — Ejysileui» Apuîvgiu qtmdru-
"«, — Jtiaiinis LatiiL'itlii A-^.\^L€, be nn-
HUm, - II. 1*. l'\ BruNARDi Ciititi'iiyis,
1, — AiivROsii de ViGNxit:, (ju<i'*(iy de (a-
lîifûs Cit:i\s(>N, De errmil'u& eirca «rhui
— ioAiiuis Fi;incisci Llums lppi>n'j;iL'U-
ij J^ êortitegiii, — J;uoîii Huiaw.k, De f«-
Alfoii!>i a (Iastho, De impia soriUetjarnm^
brrtiin et Imnituum hœresi. — Bieraii. Mt>-
iêiik dirnwvttm. — Ptiri Aiu. STiiP.t, fn(ja
— ^4(.n\uu viceconiitls, Compicmeitimn
TtUtœ.) — laaiiiiis Tan ut mu, Quti'stwues
:iê et de potestaic mnieftcaruin ; Cnhnux,
H", — Bi.xHfttLuus, De ion(esswttibixs^ tna-
et satjti r u m ; A ii g . T rt* v . , \ f>iï I , i n- 1 i, —
M «xNNrb, De mmjis, rvneliiis et ttimiiÊ^ dé-
tecte £ogno.\cendi$ et pu menais; ¥vnnvoî,,
4*. — Jructatuê duo êitujutarei de examine
êuper aqutim frîfjidam projtctarum; Fraii-
H. — Tractatus theoiogiiusi de iagarum im-
ùttudi imbeUicitateet pœttœ ijravUtite^ aycU
pTiitiiMio; Tuliinga.% 1007, iii-i". — Àris
Utei »ur /t'A abui qui se ^liactti dans Ui
MAC
151
santé; Lainbeit Danefiu, Benjamiji Iîînel,qiii
essaya de réfuter le Monde enchanté de Bal*
Ibasar Betker, quoique cet ouvrage n'eùl
rien de dangereux et rien d attra v**nt que son
ttlre; Bernard Bazin, lUrie Molitor, Thomas
Murner, Jean-Laurent d^Ana-E^nv , frère Ber-
nard de Cùuie, Alphonse de Castro, etc.
A|>rès ceox-ci, vieuïietït se ranimer sous les
mOmes bannières d'autres auteurs dont les
noms ne se lisent guère ailteuis que dans
leurs ouvrages; (tuis les anonynjcs cl les
pseudonynie^s, qui nul pris, en' ca: haut les
leurs, le moycui le plus ingénieux de \iis
transmettre à la postérité, celui de piquer la
curiosité des hiblioi^rapbes.
Combien ont traité la question dtïs orarles,
des songes, de la ilivination (1G8); condHeii
relie delà (^abale, des talismans et des amu-
lettes (169)1
proch de somiierie, traduit du bliit dîï P. N. S. J,
(Nicobs 5r^:F, jésuite); Fraïufoil, lOr^i, ii»'8'\ —
Si ht tortnre est un moijen mr ù vérifier (en crimes se-
crcts^ notamment en la recftervlte tin Aortiicge^ |»ar
BoN?iET; l*aris, i(MÎ>, iû-H. —Traité des éitenju-
mhtes, par Lénu lï'Af exis; Troyes, Kïîlî), iu-H*'. —
lîartlmb Fur, fJMm/wmrwïVrrs, elejtisdcui ih xi en eus;
Lutt'L, 1571, jh-H\ ^SLAïUiïÉiii l*t.iuxiuM, Con-
citium de Smjis ; Cnlou. Agripp., Hiâî), iu-i".
(IU8) Voy. Juai'liînu CASitnmii De gnieribus diri-
natmmm , Xipsiu% 1570, iu-8". — Jnarhiiiii Cxur.^
iiAnii in trncUitH Pititnrchi Be ORACt xtnu m i»i:fE€Ti;
epistoia^ dau^le Fingeihtm hœretiemumiU'hWuuhs
jA€<iri:RiE; Fraucaf», 1581, iiî-8*, — VOniroente
mM«tj/iM on, traduit de Tara be par Pieire Valtifr;
Parts, ItiUi, iri-l2» — Les jugements a^tronomitfues
des songes dWrtemidore^ avec lUi Traité desungure^^
par ?iirmï; trudurtinn irAuthoiue Ihwm lis; Uinit'u cl
Paris, ItîOl, iR-12. — /*m/wosrtfiHiy Joanuis» LeutXH-
TEMUERiiRR ; Col<>uiiU, lîïilj, iu-4*. — Prophetitu seii
Prœdictioni'S virorum UtmtriHm, Veiiclinc, tOD5,
in-4". — Jos*. Mari:£ Maramcua; Psendomaniia ve-
îcrum et récent ioru. n explosa; Vijiicl., IGGli, iu*-l'yl,
— Jolianiiis Aulouiî Veserii, De omcHlis et divinn-
îfonibus (intiquorum ; Basile^i*» 10^8, iR-4^ — Tt'lri
MiîssARDi Hiitoriit deontm (atidicorum^ mtmtt, sgbii'
iarum, eic,\ Colonia'all., lÙT.j, iii-i"* — Les Ùerins^
par Ciiisii-anl [*ti;CER ; Iraduii par S. U. {Siuiou GtiL*
eart); Auvt'iH, loS4, iii-l'\ — Mariui MvtniTu De
sortitione Veierttm ; BasiK-x", 101^8, m-H'. — Des
sibfjlleî^ céii'ltres, par David BLtLM*EL ; iJuueiUou,
10 iî), in-i'\ — hcrvalii (7 allé i Diuertn tunes de
sibgliis: AmsliT., tOH8, ii»-i*. — Servaliî G\ll-«i
Stlnjîtina oi-acuta ; lijwstJtMn Oracuia mngim ; Au»-
strrdajii» 10H1I, in-l". — Siepliani Mllisech Visio^
nen nocinrme matuur supra cen tum ; *îimb mniï i\q
lieu, Itiriih iu-li. — Dissertations sttr tes oracles
des sibgtlea^ par le P. J. CniiiSET ; Paiist 1084,
iu-12, — Paraphrase ei eoncordanlin de alguas pro-
fecias de Handarra CapaUiro, par don Juan i*E
Castho; sans iium lïe lirii, 1 1:115, ij»-»"*. — Isacit
Ytissu De sibgtliiiis omcutis; 0)toai;e, Itî80^ îii*H^.
— Eudduis Neiiiusu Fatidica sacra; Aiusler., 1055^
i(i-8", — Gei>ru;ii BAiiusEii De divinatione ; Vnri^^
lGi5, iii'8". — Sl Ttdii <:ii:ei«i?*is De divinuhone,
IradiiclioR de Bec-mer Dl&marit^; Paris, I7li,
iu-li.
{109) Voy. Awphitlieatrum sapientiœ a'iemtf, so-
this V£r(i% christiuno-cabaiiatitum divmo-magïfum,
auctiirc liciûro ktSHAtu; ItalidH-intt, ItaUetn-iuh,
imltein iah Phi! diabolo, lla<n>v.. MiU!), in-lV»l. —
Cvdicum cabaiisticorum manmcriptorum auibususus
est Jitannes Picus cornes Mirandulanuii, ludeJ à ia-
€ulio (Ufïabello exarahis; Paris, Itijl, ii\-8*, —
Jac. WuLr, LurtQiUS amuktarum scrutulur œncis fi-
ns
MXG
DI€TIONNAIUE
MAG
m
Il fael rcnonrcr h compter ceux qui oui
éiitxi sur les milliers do finis fuirliculiers qui
se sont produits iUms le !<i|»s do quatre mu
cinq sièries, k'Is que possessions, prorès iJg
soreoMcric, rnerveinesaltriliuécs au iléuinri,
afïfïflritirms Irtitieuses, proJigcs et antres
événernf^nts tie ce genre. Coruiue il en est
peu (jni rfaient ilouîïé Heu h des t-oulrover-
ses quelquefois très-animt!'es, le noiuhrc des
écrivains sur cesiikiliètos est inconnu.
11 sérail fïlus faiïilê de ronïiiter ceux qui
onl traité [dus ou moins lieureusemeol la
question des soi tiléj^es au poinl de vue mé-
âU*Q\ (170)* et ceux iiui, |M>ur n no batif étant
d*6lres fantastiques, ontfurgé tles armes fan-
tastiques comme eux» Ces exoreistes (171),
qui, non contents des prières si graves et si
guris inxtntctitii^ nec non lidii Rrir.iiELTt Exercitatia
c3f«* Amrr/t'ïis ; Krancttf., UîOi, iii-i". — Traité des
latUtnam (anoiiyruc) ; Paris» ilO\K iii-V'. — La tu-
pernilhm du temps reconnue aux ia(i$mmis, figurfi
mtrnhif en*., pur le F. ¥r. PtfHiv.i ; Paris, ^61i8,
iri-lî* — Des tutismtms, etc., par lo sieur i»t ï/Islk;
Paris» IG5<S, iu-8". ^ Yetenim Sophorum nigUla ci*
tmaqhit'* mmjic(t\ sans nnm de lieu ni il'ânletu';
Uïli^ in- 12. — Petrî Friiit'i'ici Xiwl Î)c pvoduftmh
ttntHrtv et art in optTiims Utlîsmmies et amttktœ di-
r(M ; llainlMmriî, i717, iii-8"\ — Triimm muffkum^
a Caesare LtiNt.îd iultt-inum; rrancof., 1050, in -12,
Ce recueil riuiiirni Ifs irailôs suivants imn eruore
iiitttqiiés: f.nrœ magneliCiV ^ifjittit et mtujiueii ma
gie(P, — Ormuta Kartftttttrii et tmfstefitt mtfsika*
phtlo^opttiœ. — Seeretn heerviomm et wirabiHa
muHdi. — TruetatHx de proprii clijii$^Jue miti dutuo-
ttii invesiifitithfte,
(170) Jtdi. Casiwhi Wesipliali PftUwiogia dœmo-
ftiaea: 1Jpsi;e, 1707,— AndriMi C.i:s\tPîM De
ftltt neh d (t \ n mt u m i tt ves t hja i i a pe r ipit t h et i ca ; FI a rv n -
li;*\ i580, in-l". — (icorg. Alirati. MkncKUvi Trtte-
taifîs phtjiieo-medku* de htcatttttmemis : siiiiul
lU:i.^o:sTit de recepth , iujtrth^ niv. - — IjU^vini
FtsLHtBi de mot'bii tiHKjitv. — B;«rlhc»t. Caiuctucmis,
Rdiio medendi morhi$ nb inamlulione dépendent ii>un,
— Collectanea et i^ecrcta ad morboê mufficw; Na-
riml»., 1715 iu-4^ — llitr. JuriDAM De dhimf aui
êtipernaturule in mnrbis; Fîanci>L^ tlJrïf în-i", —
TobtîC Samu.f.ui Dis^erlalioncs pfttjnk(t-medicœ de
imeirU; Si»nul. Ilieion. Nyîiinm De itinujhta'
nom. — MaruniJS UiEn^ASM's, De magieh fieimn-
hiu; Lcufor. Atheuis, 1615, in-i". — Baplisla^
Coi)ROr«CHi De viorbh venepcis; Metlinl, 1018, in-8".
— Antortii DrCRtNt.ii Disseriatio de murborum qno-
fumdmti mpentiihm oritjhic; CiOïii(iyî:o, tlirili,
iii-li. — FVtri Pipeiim De e/feetilms mtifjkh; Nea-
Îmli, 1010, in-i*. — Drkf reeueit de c*' r/Mi eAi pttr
ff Conjttratiom en la Médecine^ par tliu'l» Lt Uur,-
L1F» in-.l'. — liolieiti Fkvim De «fm*» medkinw
eaercendo în casibnê fnscittntionis ; l/aiis, 1751, —
Qtttt^iio medica tm coitn* iUjatnra coereeafttr, pev
Fr. U.i?«€HI?î; Monlisprss., 1(118 , in 8'\ — (îaspar,
ii\i.i»F.R.t; 49 llcRittix t ribunat mtdit'Mm^ mnfjicuin et
ftotitknm., Lugd. Italav,, 10ri8, in - loi. — Ma ni
Ahlitnii ZiMvn.c Antrutn mattko'mtdit'ttm; FciUiinf.,
iOirii'l IGiG, iii-8 . — JoamiCH liitKHîts» De phii-
Irii; llainburg,, I.V,)0, iii-l".^ — Jnaïuu IloiiNOjn;, De
antûre veneaulo: lena?, (078, în-i".
(171) Voy. MtutUiik tixêrcistamnt a fV. P. Catnliilo
lîiwM.voLo ;'Lugd, 1058, iii-i«, — Valoiii Pdi.moiii
Prtictica exorchtarmn; 3« etUl,, VeiieL, lOOli, iii-li.
— Theiaurus exorei^morum ; 0«ili»ni;c, lOiO» iu-8''.
Ce rt-cupil coiiiiml entre autres i>iivra|jfes : Valerii
Pnnuofu*. Di»penio dœntotnnu. — îfwA'mt. Me:v(;»i
t'hiot'UHm dfrtmmum, el ejiisilein Ittstti dtrutvnttin,
— Xaihiirj.e VuLioMUii CvttWimhuin anis l'jfur-
raisonuables t^onsacrées par TEgliso, el suCh
lisnnles nonr les ras de possession vé-l
rilaldc, lorsque Dieu permet qu'il en ar^-l
rive, en ont romposé de ealjal!stîques,|
d'absurdes, sous prétexte quelles scraienî
plus puissantes el d'un meilleur usage, Pani
vresgensquiscsontmishorsd'haletncàpour-î
suivre leurs ehinîères h grands roups de bul-
les de savon (172)* lotj. l a ri STÈiiAxot;BApHïHJ
La géomaneie, la inétOfioscopie, la [)hv-
sioi^nomoiiîe , la tbiromaneie ont obtenu le
privilé:^^e(riiisiiirernuuibred'é('rivains(lT2).|
Plus de vinj^l auteurs se sont lanrés a(»rèt
Digbv ^ la ret lierclie do la poudre de sym^
paliiie(17:i).
On pourrait compter neut-ûlre des ccn-^
taines dVslrologues (17*) et de pronostic
ri\ta\ — Peiri Aiittjnîi Stamp.e Fugn Satnmr.
Maxiinîliaîii au K*;.v\tto.m Manunte e.roreijitarnm. — 1
Camli i*R lïwcio Modttx intermijaudi dtrmonem ttkm
exoreittit,, Venel.» I(ii5, iri-H'. — Gervasi» PiizuJuT
KnchiridioH exorfulkitm; LugiJuiii, 11)08, in- 8**.
Compettdîo deit ftrle cxorrhîka il a Gircilainn Alfi
r»iu ; Ctdogna, 158i, iïi 8". — Sannielis MAnfî^flJ
Ktorei&ta; GroiiÎj»j(a\ 1G18, itili. — âpvhijia pr^
exorciitix, nu*' t. Nieal. Dt Oitiuif, ; Li)vani lOOOj
in-i''. — Uéfntûtion de Verrcuf du VHÎfjaue tmiehau
!e$ répûHSCâ des diables eioi'ciiét ^ par S:inis<tl|
BmpTTK, ani^ustiii; llouen, 1018, iii-H, — Du^tt-i
tâthn sur ta ptu$efiAktn des eorps et rinfe$l*MQ
des intdsom, par y P^ Charles Louii» Uicuxuo, daiuîl
uieain; Amiens, I7i0, in'8^.
( 1 7i i Voy* \*ei ri Ptni i; n F un e ns i s (ipu s de ph i/ s ion o J
mw;Paduc, 117i, in-i*', — JuIl Pii.iCTOiin P/n7t»*|
(jemaia abAtrusa de pvltke^ item de /m(îfrii/p , eic*;
Lipsi», 1077^ in4"; '*— Fisionfimia naturale di Cifl
hc.F«:?£Eni; Viniet-, tO,**i, in-H'. — L^i Chiromaneid,
nafnreik iïv Hf>eenn.i:; Lyon, lOOti, in-li, — Traita
phtjstiignomiqHe par Filme Caijjm\iiii ; Paris, lOiSj
in-li* — Studio di cartosità net quai ii traita di fii
simminia, ehiromaneia^ tnetoposcopin di NicoU
St-yioN; Yen<ïia, 10117, in- 1*2. — Cefùtoyia fiêon
mtca di Cornriin (rUiKAïu^rui ron UK> teUê iumane;^
B(4*i|;na, 1070, ui-i'\ — AnLou. Piccjkli De manuê
iîtiijfectione i Bori^ami, 1587, in^li. — La CAirowiau-
cie médiditftU^ ave*: nn Taiité de ta PlnjuionomiiJ
par Pldl. M.w., La Haye, IOIm, in-li. — Pliilipp
FiNEuri De metoBoAc'opia nalarati; AnOierpk>!,|
1018, in-hi. — C. bi^ Pisis Opus tfe ornant i*r etfti
pfftum; Lniïd,, 107,8, iii-8', — La Oéomanee abré
f/i*i; «le Jean Dr iv T.ville ; Paris, 1574, in-l"*
(173) Vny. Theatium ifjmpathicum; Nurem1n«|
1602; in-î*.' Ce reeiietl mntient \inRt-cinq traité
snt' la niflliote, avant puiir an Unir s ItaUray, Di^liyJ
Strauss, Nienlas Kqnn» Fiic .\l<iy, Goclenins, him
Rnbcrli, llelnmntitis, llnbert Fluil, iVaniel BÔckcrJ
Pierre Borrel, Bartliulin, Pierre Servi us, le P» Kir
cher; Jran Mathun, Banieï Senerl, Weditler, Jeafl
Nanti nSt Freitaj^, Giini ing, Bnrleinus. Fraeastor iî|
Ji*rônre Wrrki'r. (Nitrc tes ouvrages, il en eiisia
rneore nn certain ninnbre, sortis de la plume dd
Libavhis, de (iiielrnins, du P. Jean Huberti,
Nunlas Papin, *['Uaa<! Galtier et de Sauvageon, qui
engagèrent nue vive diMii^sion sur le f<nid méuia
de la t]uestion* ]
(171) Voy. Ajttndotjica, edidii CAUKKinies; Nnl
ri n d V , , 1 5 r> i , i n - i % — / ^ f rm ippu$ , sen De a *l r<ft0§ia ^
ilanniie, 1850, in H', — Le thre dWrcadam; Lynit,
1570, in -12. — CnneiNBLLA Afitroiotiia omni ««^
peratitione eiimiuatn ; Lngd., UîiO, in-foK — ^''Q^A
axtrohfjica. P. AlU. VM,LASOu:îiSis; Patis, IGllJ
in -8"*. — Pauli Arr\vN(»uiM Hnditnenta aji^troto^iicl
WiiL, 1588, n»'i". — Oiiavi Pisa?(1 Aitndofjial
AuîuciD,, 1013, in f^L — ALL.ti Arabis Aitrotùqià
DES MmACLKS
eurs. L'abli<^ Langlet a complu [mr niil-
ti le» faiseurs d*or (175) ; qur sait où sVir-
rront les Iravaut et les controverses sur
phrénologie, rinuininiâuie» le magné-
ne?
Ji à ce nombre déjà si grnnd de labeurs
fduif» on ajoute les traductions, les roio-
>es, les aïKdyses contenues dans cies
BS d'une |>his grande étendue, ou ar-
1 un total effrayant. Quelle immense
lîiion àf's forces les plus vives de
^ME. L*acccption est nouvelle,
lest Tieui, et la chose jdus vieille en-
D'est pa> à dire que le magnétisme for-
^^bnd de la science des mage*;, deshté-
^■ps desdivers mystères du (i.iganisme,
flwètres de TKgypte, des tirâmes de
ie et des gymnosophistes de Méroé; re
Ik de ce;* billevesées magnétiques qui
[»ériteiil rien de plus que lé dédain.
» sommeil artificiel a été mis de tout
>s en usage comme moyen irinterroger
înir; les preuves de celte allégiition soïit
imenl at>ondaotes» qu'il nV a qu'à chcd-
0ans combien do temples cîc F/isi phnë,
brani5i, d'Esculapo, les païens u'allaient-
)às dormir, pour olUerjir pendiinl le som-
I des cooimuniralions divines I et ce
meîl était si différent du sommeil natu-
Iï\ n'aurait pas été répulé divin, s'il
élé nrovoqué [»ar l'usage de certains
la, dans lesqurds il entrait des subs-
S^tiipMantes méiéos h d'autres d'une
I dégoûtante, qui valurent à Surapis,
fcarf d'un jMDëte comique, le surnom
Ut de mangeur d'ordures, ^/ttro^i»-
I7S)-
élail pendant un sommeil artifieieî, que
iiUiiiiUcvs lies diverses sectes gimsiiques
^île^ des ninnl;»nïstes dont parle 1 erlul*
(177), avaient ces prétendues comnm-
liofis avec la divtnîié.
était jïar le moyen d'un soiumeil arlitl-
, que les sorciersdu nmyen âge se pru-
li^nl ces rêves voluptueux (|uî les trans-
aieiilen cspnl aui saldiats, leur en pm-
lîeni les jouissances, et les remlaieut
Dsîhles è la torture*
s le prnrurpiU im* le moyen
'II, les Chinois se le donnent
' rnpKiiu que leur vemlenl les Angl.iis,
Lf'ianlins avec le hariuscli; ccui-lf^ nour
cher des membres sans rauscr de dou-
\ ceuxH>i pour la voluftlé qu'ils y Irou-
l. Mais les résultaLs de ce merveilleuii
mcil sont aussi divers que la cause
se qui le produit,
1 î«ur la guitare que vous ninroz un
nqili de sable, d'builc, de vin uu
nedWiu; Redonis. 1051, îi» foL — Hrieffc et
m€lê Ùéctaraiitm^ olc., |uir Anliïtiie <ii iiikr-
Ltoii, ITirili, i|i-H"*. — Lti contrcdict» aux [*ius-
troph^tUt de Soëlrtidamut, par AiiUiiue Couil-
Taris» i5(M», iii-S*'. — Jo^*f»hi Ciai>rtckU
oitiron; Vii^iuKC, U9<i, iii-i''*
1 plupart des ouvrages d*ai»UDloiîic àmï rcèlt-s
K
d'eau, vous aurez amorti sa sonorité, et en
place elle rendra des sons diversifiés.
Mais il est un excïuple déjà ancien du
sommeil magnétique dont nous ne devons
pas manquer de [arler iii , juiisqu'il nous
vient à point ; A|nilé<% dans son Apologie^
t^arle d'un sorricr, nommé Nigeldus, qui
possûtlail l'art d'emlormir artiricicliemenl de
jeunes euTauts, et qu'on allait roasultcr pour
retrouver, par le moyen ûcs indications de
ceuï-ci, les ol»jets f»erdus. Fabius, ajoute
l'auteur, ayant perdu cinq lents deniers, ces
enfants indiquèrent le lieu où Iti ravisseur
avait cacbé une partie du trésor, re qu'était
devenu le reste, et alfirmèrenl que M* Calon»
le philosophe, en avait un dmiier en sa pos-
session. C'est bien là îe mi^gnélisiuc tid qu'on
le |>raliquc de nos joui's.
Nous pouvons eu produire un excnqde
plus récent: Saint Prosper dWquilaine nous
aMjirend au vi* chafiitre de nuu livre des
Promessei et drs Pretliclions du moyen âae^
«pi'il a ronuu un moine t[ui guérissait les
malades eu faisant sur eux ariums gestes
fnnimUgues^ et eu les oiguaol d'une huile
extraite (les ossements dt's morts; mais il
ajoute que le guérisseur n'était pas phit*.U
éloigné, que le mal re|)n^ais^ait dans toute
son intensité.
Lluule ou la graisse de momie étant un
métiicament impj'opre ?i ce résultat, il s'en
suit cjue les gestes fantastiques opéraient
seuls la giiérison momentant'e dont parle lo
saint docteur. Si ces gei^trft ffiniasfitptes ne
sont pas de la même famille que les passes
mesmériennes, quVm les explique autre-
ment.
Enfin Fart et les secrets du sommeil exta-
tique étaient f»erdus ou n'existaient plus que
jwmr les vils et méfirisahles sorciers, dont
la détestable enj^eance tendait clli^-raème à
s'éteindre dans l Europe diréticime et civi-
lisée, lorsifue deuï cherrheurs à houiies et
louables intentions les retrouvèrent par lia-
sard à la On du xviu* siècle, mais de celle
fois pour les livrer h Tétude du monde sa-
vant, qui les dédaigne peut-être Irop, vi qui
les dédaignerait rnojus^ si les tharlatans ne
s'en étaient pas emparés pour \l's exploitera
leur manière ordinaire,
î\n 177-2, le P: llell , jésuite, professeur
d*aslronomie à Vienne, orcupé d'une suite
d'expériences sur raimanl, se trouva gucri
d'un rhumatisme aigu, et crut devoir attri-
buer celte guérison h VeÏÏQl des aimaots avee
lesquels il était si simveut en coutacu II se
cojiîiriua dans celle pensée, eu se i appelant
que plusieurs médeii lis de rauliipistéavaient
eu effet indiqué l'ainjaul comme un moyen
curatif <îans ces sortes d atrections. Et il
n'est personne ipii ifait remarqué retfet sin-
gulier que raiuiaul produit sur le système
nuNUst-rits: t«s biWioJîiêqin'b |M*yi<|ueseri coiitien-
iioiU un grattil iuiiiilin\
(17o) Vdv* La bibîiothêque di-i tîutairit ftermétiques
de Tabbë L^m^let, ïi tu sujLl' tk* sun Uuimtc de la
pttiitfjtophie hcrmèliffitc,
(t7GJ Voif AAisTtirir , !*tutui,
(111) Demma, c. itî.
m
MAC
DICTIONNAmE
MAC
IG
uervciiï en différentes ctrronstiiriLCs; ppir
exenipîo, iorsqu'un fait tourner nipirlcmeiit
l'un sur rentre deux aiuiatils dbt^osés en
fer h rlreval.
Le I*. He!l lit fiart de sa déi ouverte à An-
toine Mesmer, asd^onoine alleniiiiKL avec
leffULd il entretenait 4cs relations, à cause
de la roHuuunaulé de leurs (Hufles.
Les amis enthouNiastes de Mesnier n'ad-
nieltenl pas ce rétrt» qui tend à amoindrir la
gloire (îe leur idole, mais il n'en paraît pai
njoins vrai.
Mesmer rherrhail alors toute autre chose.
Plus a>trolo;;ue enrure qu astronome , il
croyait h un lluide suhtil, ineHaiu les mondes
divers en eouiniunicatioD entre eux et les
êtres divers de ces ujômes mondes, s'éten-
tend^nl de^juis les astres jusqu'aux plantes
de la terre, auxquelles il ilonnait Tacerois-
sement; aux Ijounnos, auniuels il distribua t
la santé ou la uialaiiie, la vie ou la mort, et
exerrant son iniluence dlionime à fiomme»
ce qui produisait enlreeux les antipathies et
les syniffiitlncs.
Il entrevit aussitôt la déeon verte d'un pro-
cédé proire h la lr/tnsnM\siit<fn du lluido tpril
rêvait, et qui selon lui était le prinoijie de
vie de tout ce qui existe, et se mit h l'expé-
rimenter avec rentliousiasme d'Arrhimède
Jorsqy'd eut trouvé la pesanteur spéeilique
des corps.
Il créa d»»ne nn grand nombre d'aînianls
de tonte forme et de tonte (missance, ri-unit
«îenoïuhreux malatles, et se livra à une mul-
titude d'expériences envers eux. Heaurouj»
(?« fïtiénome'îMes se révélèrent sous ^a main;
|»u:s il s'aperçut (pje sa main, sculi^ et sauîi
le secoirrs de laimant, sylli-aît pour firo-
duire les rnéines etlVts, Le ma^nétisnie était
triMisé. Mesmer enlornia Fi'j^fzw tlu trioin-
phe, mais rinif}assiMe Allemagne ne daigna
ï»as môme aller voir ses malades, doiil les
lins s'endormaient h ses passes, drmt les au-
tres entrairnt dans des crises | lus étrair-es
les unes que les autres, et qu*j| croyait bien-
faiNantes,
M nomma son lluide du nom de matjnc'
tisme animal, à cause de Torigiiie de ^a dé-
couverte et de son action sur les êtres or-
ganisés.
l>édai|^né en Allemagne, Mesmer vint à
Paris, on il y a toujours de la curinsilé, do
laï-rédulité et de rentliousiasme en réserve.
It y fit grand bruit, et par tant grande tnrtnne.
Le magnétisme vint h la mode, tout le
monde sVn mêla, eomine |«lus tard pour la
cartomancie,
Mesmer ne tanla pas d'ôlre dépassé. Le
comte de Puységur, en magnétisant h U\i-
zancy, trouva le somnjed extaticjue, auquel
l'inventeur n'a va l januns élevé ses sujets,
selon lexpressirm <Iès lors adoptée. Ce fut
auîisi le sujet n'uiï bien plus grand enlbnu-
siasme, de bien plus grandes espérances, et
(178) n, F,, Ih'iherchen et dnult» nur ie mufjné-
thme, |iar Tiiui itir ; ÏV-Tts, Pruiilt, 1784. — Mé-
muires pour servir à l hhtotre Hn mmjn. anim., par
k coaUc lit PtJiîiit.01 n. — Traité du uwgnélUmet Hï
d'observations trune bien plus grande éter
due et d'une bien plus grande portée. Do
puis lors, le magnétisme a fait son cite mi ni
e*esl-iVdire qu*il a fierpétucllenient lourrw
dans un ru{imc cercle, que, selon toute apJ
^tarenee, il ne franciiira jamais. Nous n.3 r'
lerons pas son Ijistoire, déjà faite parla
d'auteurs (178), j^arce que nous nous propt
sons bien [tiusd éclairer le jugement, que(
satisfaire la curiosité.
Beaucoup de personnes, et même de bon^
esprits, en sont encore h sedejuander si 1^'
magnétisme existe réellement, et si ses phé
nomènes prétendus ne sont pas une pur
supercbene, A moins, en elfet, de les avoi^
ressentis soi-mônie, on n est sûr de rien.
la conviition qu'on a* cpiicrt à ce prix neS
imllement conmiunirabfeJlest tanid'adroil
iiloux, *iui simulent le sommeil, Textasel
qui jouent si babiïement un rôle appris d'H
vance, que les gens les plus <*lairvoyanli
peuvent être sur(*ris, Tout été liien souvent/
magné tiste n'est pas silr lui- tu Ame de se
suiet; nous en sa\ons [ilus <*'un exemple*
Mais aussi connnent admettre une si lon-_
gue et si universelle mystilication 7 Le inefîi
songe n est-il donc pm Tapparem e de
venté, et le mensonge existerait-iL si
vérité n'existait [uis dabord? Qu'on ne not ^
cite pas (^our réponse lex istence des oracles i
les oracles n'étaient pas autant qu'on le croi|
des njensonges; Fontenelle s'est trcuopé. Il
l\ lîaltus, sonaiiversaire, s'est tronqué, nou^
le ferons voir en son lieu. {ïi/y. l'art, Om
cLi-:s. )
S'il est vrai que la superclierie ncslngénrt
jamais [ilus, et ne remporta jaujais de pluâ
nondjrcux" succès; s'il est vrai (prît y etil
rarement des gens plus crédules, plus c«nj
dîdcs, plus faciles à dn|per que les amateur
ejulîousiastes du ma^^nélisme, il est vra
aussi (|u'd y eut rarement |>lus d'incrédii^
l.té, de ïléf/anccs, de [néges tendus, et pal
cnnséipient, il est aussi impossible fie loul
rejetei\ qu'il serait trop puéril de lont ad^
mettre Jl est imiiossible tjn'après une étude
aussi lun:^ue, aussi ré liée lue, aussi contra
versée, il reste encore (juclque cbose dï
magnétisme, s'il n'était rien par lui-mémcJ
Tout ail mettre ou tout reieter, ne saurai!
être le fait que d'un es[»rit étroit ou paresJ
séux, 11 faut voir d'abord, et ensuite étudierj
Vnir, pour savoir; étudier, pour juger.
Qui fwssède le pouvoir de magnétiserî-
On ne sait, La faculté ne se crée (tas, ne si
devine pas; elle o;e révèle. — Quelles son!
ses conditions d'existence? Nous ne savonsj
et nous ne crosons pas que |;ersanne l€
sacbe, C/cst une aptitude, comme la facultéj
musicale, l'adresse au travail manuel, ta
courage. Tes prit industrieux, etc. Celte fa<
culte consiste-t-elle dans une dispositiofl
organique?— Peut ètie.
Dans fiuelles conditions feut-il être pour
RtrAtii», — Hhtoire crititfite dn magnétisme , par
PiiLtir/r. — L<r matjnéthtue cathotùjue^ par AttBtii*j
GAiTiiiEn. ^LUhtmrc du magnéinme^ par Tsibb
Lul:dlkt, etc., etc.
tîl
MAC
rtretoir rinfluenre magntHiqyc?
rifiQnsee>t plusfa<-ile : Ic^ coroplexions fai-
î.Lk «lélieales, celles dont Je système lier-
4 très-sensible, les é[iile|ttiques» les
y^'s, les soinnatuboies uaturcls, et
enl les personnes sujettes ou f>ré-
1UX maladies sf^asmodiques, sont
A'S sujeii^ OU presque les uniques
«n ji'squels le maguéliste exerce jilei-
\i 58 puissance.
litres eonditionfi auxtïucllcs nous
Dons pas grand'chose. H faut un
rUii aluiosphériqne conveiiotde, ni Irof», ni
irciv vpu rhargJî de |duie ou d'électricité.
ition de cor[)s et d esf^rit dans le
j ., ^ - J n'est guère fa<iile de détcrndner.
l\ îmK de la foi et de la bienveilisnce de la
^art des acteurs et des speijialeurs.— Ici nous
ne comprenons plus rien du tout. Si le nia-
^^tisioe agissait d'une manière [luremeot
jihfsique, S la manière des tliiides, par
eiêmple, la foi ou i'absencede foi, la résis-
umce ffîèuie purcttient intellectoelte d'une
tierce personne ne saurait exercer aucune
mfltienec.
Le iii/fi s*asscoit, le magnéliste se place
devant lui» retrousse ses manches, secoue
ses doigt s y les frotte h ta pMime de la main,
COmtneiïDur les assouplir ou bien en essuver
les extrémités ; il place roxtrémité de ^es
pieds contre rexlréoiité des pieds du sujet,
rextrémîté doses doigts contre les doigts de
te^»'-' » ^Mj les croise avec tes siens, en nia-
çat ' contre paume. C'est ce qui s ap-
p«- tire en raptmrt.
la, le magnéliste, supposant que
s*'^ autant de canaux î>ar lesquels
H .'ts de fluide niagnéli(iue, on
h >ujel, i>ruici[)alemenl à la tète»
I Te ut renuormir, on sur le lieu de
eur, si c'est une douleur qu'il veut
. Il promène ses mains, sans loucber,
direction des muscles du sujet, imis
tnne de son fluide par devant, par
e, on dessus, a côté, Si le maguctiste
' '"de |Miissance, et le sujet uneheu-
Dsilion, le sommeil artiûciel sera
^M.piju». uu la douleur calmt^c au bout de
trois ou quatre minutes. Si le sujet a déjà été
' îeurs foi!* magnétisé par îe mènie ma-
isle, il s'endormira ûès les j reuiières
; et même après un ctniaio lemiis, il
lira sans passes, pour peu que le
fixe sur lui uu regard prolongé,
, t disj^osé à Être magnétisé.
11 d'en<iornnra même si un le uiagnélise
par derrière, ou d'une pièce voisine, et sans
qii*il le sacbe. — Noos n'en cro\ons rien,
DODobstant les mille allirmations âes magné-
tisiez.
Si le sujet a déjà été magnétisé plusieurs
fcîs, H it'ii a irailleur> une grande aplilode,
son sonnneil devicu<lra catàle|itiqite, pour
|iea que le magnétistc continue à rinoiider
île fluide. U le sera en tout ou en fiartie,
MAiYaiit que celui-ci aura dirigé leiluidesur
iOttt son corps« ou sur quelqu'un de ses
membres. 11 sera de même insensible au fer
DKS MIRACLES
Ici la
MAG
161
et au feu en tout ou en partie, suîvajit que
le magiiétiste l'aura voulu.
Si le magnétiste s'est arrêté avant la |tro-
duction de la catalepsie, le sujet est consti-
tué en état de lucidilé : c'est-à-dire que le
temps, Tesnace, l'olistacle îïo sont plus rien
pour lui. Il voit tout et jiarlout oii on dirige
sa [icJisée, En cet état, il ne vit plus que
jïour son magnéti>tc et fa personne avec la-
quelle il s'est mis en rai^iorl en lui donnimt
h main. — Sans Itandeau, comme avec un
banileau iiiq>erméable à la I tirai ère, ses jeux
no lui sont j>lus d'aucun usage, et il' voit
iDiil ce que vous lui dites de voir: ce qui so
passa h home il y a vingt ans, quoiqu'il n'y
îùi pas; ce qui est renfermé dans le tiroir de
votre commode, quoiqu'il ne soit jamais allô
dans votre ajif arlement ; la nature et l'ïiis-
tojre <run ol>jet reconveit do raille envelop-
pes, qu'il louclieseulementdubout du doigt,
j^ourvu que les enveloppes ne soient pas vi-
treuses ou résineuses. Il vous fera même
iuqMtoyalilenient l'Iiistoire do votre via,
pour peu que vous l'en juiiez, quoiqu'il
soit arrivé lie la veille, et ne vous au jamais
connu.
Si vous savez bien vous-même à Tavancd
ce qu*il vous dit, vous verrez bien s'il se
trompe. S'il se ironipc, la consultation no
vous servira de rien; s'il ne se trompe pas,
elle ne vous servira encore de rien, puis-
que vous étiez au courant de ce que l'on
vous tilt. Mais si vous n'étiez pas au cou-
rant, n'allez [las vous fier aux révélations,
car le voyant estsujet a des erreurs : il verra
dans vos entrailles un ténia qui ny e^l pas;
il Vy verra avec une gueule, des 'dents et
des\^ornes, quoique le ténia nï^n ait pas. 11
verra votre fils ou votre domestique au lieu
où vous l'avez envoyé, quoique ceux-ci n'y
soient pas allés. Ne lui demandez pas da
quelle manière votre maladie se terminera,
car il vous dirait peut être qu'elle se ter-
minera tel jour et a telle ïieure (mr la mort,
et vous courriez la cliance d'en njourir de
frayeur, et ainsi de lui donner raison.
Si le voyant s*est trompé, et que Icrrcur
vienne h être reconnue, le magnétiste vous
exfiliquera le pourquoi «l'une manière salis-
faisante : le temps n'élait [►as favorable, le
sujet était fatigué, il y avait qucdqne Ojipo-
satit dans la société, A'ous >aurez la cause
de rerreur; mais quellesquc soient lest an-
ses, les erreurs sont f atentes, nomlireuses,
nous dirons même multipliées, et si on ad-
dilioimailles erreurs a\e(^ les superclieiies,
il ne resterait peut-être pas un dixième pour
les succès véritables.
Mais, quoi qu'il en soit, il y a des sur( es
véritables, une réatdé c, e quiconque a vu
et expérimenté ne saurait n er. Si le sujet
lit dans la boite de votre montre, sans quVIle
sorte de votre f^ocbe, un mot tracé par vous
sur le papier une heure ou un jour avant la
séance, dans de telles conditions que vous
seul pouvez le savoir, que direz- vous? ^joe
direz-vous encore s'il y voit si bien des ca-
ractères étrangers, inconnus de lui, de 1 bé-
breu, ftar exemple, que, ne | ou vaut les pro-
165
MAG
tinnertil le> reproduise au crayon? Que
tirez-vous s'il lit, à la pageqiie vous lui dé-
signerez, Tiilinéa que vovis iiiilifjuerez dans
un livre frritv^ dont il iVa jamais vu ni^iiie
la rauvrrlurc? Que direz-vous si, cnlreto-
nanl axei- vous une cotiver>atian «|n^il j(iirle
et que vous vous fonteulez do [leiiS'-r, il ré-
[»ond toujours eiaclenieiU h voire pensée?
Cerlnins (tenseurs eu avanro ou pout-Atrc
eu relard sur leur é|ioquc, uous ué saurions
dire U'ijucl, romoicuceul di's ici riuterven-
tîoudu démon dans Icsaiïaires du mai^nétis-
me. Four nous, il nous seiuldc que la limite
est ddîirile h déterminer. f.a nature a de
grands seunns et de grandes ressources :
Si Teau monte à trenlêHieuTt pieds dans les
pompes aspirantes, ce n'est point i«nrce
4Hi*ollea horreur du vide jusqu'à <etle hau-
teur. Est-t'e donc aussi le démon qui inspire
lessoinnamlnjles naturels, qui lisent et écri-
vent sans se servir de leurs jenit qni mar-
chent sur les toits sans tréhurlMM' dans le
vide, qui évilenl les ohstaclcs sans se henr-
tOr, qui connsosent el écrivent des n»or-
ccau\ suivis tlaus Tétat du somnieil? Est-ce
le démon qui anime les rnatiiaques, les
hystériques, les hypocondriaques, tloiit îa
persidcaeité n*est ^ as moins nïerveilleuse?
C'esl le démon ipii fait tourner lahaguette,
c'est le dénïon qui inspire les magnétisés;
autrefois ruL'ho était unenympliedes bois qui
vous répondait; (lonr les Oréaniens, le vol-
can qui liouillonne, e^t Pèle qui se met en
colère; |»our lesLaiious, la bisequi sitFledans
1c feuillâj^e des sapins, est un îulin qui géuriU
tout cela veut dire, en un langage plus ra-
tionnel, que la cause produ; trice échappe ii
rappréL'inlicm.
Et combien y a-t-il ainsi dans la nature
de causes elliiienlcs qui demeurent incon-
nues 1 Ce que nous cotisidérons comme «les
merveilles, cesserait souvent d'iî^lre mer-
veilleux, si nous p( unions remonter à la
source: si la ma un dliçié use qui prépare an
f»reslidigitaleur le gobcïei merveilleux , se
révélait à vos regards, vous ne vous diverti-
riez plus. Le merveilleux naturel rresl (|ue
relatif. Le peuple admire où le savant ne
s'étonne plus , mais il n*est ms de savanl
qui sache tout. LWulenr de la nature mon-
tre ses œuvres et cache ses secrets :Mu?i(^im
tradidit dispulationi.
Le magnétisme» considéré d*un point de
vue jilus [diilosophîque, établit d'une ma-
nière victorieuse la dualité humaine. Il
vient admiraldemenl en aide aux dogmes
du christianisme : il démontre que lame
peut vivre, être, agir indépendamment de
sesorgant^s; qu'elle acquiert plus de pers-
picacité, h mesure qu'elle se ruasse davan-
tage de leurs secours; que les obstacles
matériels ne sont point des obstacles ponr
elle, el qu ainsi, lorsqu'elle s'en sépare par
la mort, elle s'atTrancTnl et renrend sa cé-
leste nature, dont Dieu estrélément, Fin-
tutHon la manière d'être, et la vérité l'ali-
ment. Il la montre capable de jouir ou ilo
soulTrir indépendamment dos sens, et capa-
ruCTlONNAIRE MAC II
ble, nar conscqucnt, des joies du paradis e(|
des douleurs ûv renier. f
Sans doute le christianisme n'avait nul]
besoin (Tune telle démonslralion; maii
qu'imfiorlc ? la philosophie pouvait en avoir]
besoin.
Le magnétisé paraît être dans une alM
nation coniplètc des sens, de telle sorte
qu'avant la découverte do FélhérisationJ
des praticiens ont qnehjuefois employé U
ma^^nétisme, pour opérer plus aisément,
pendant la suspension de la sensibilité, les!
plus graves oiȎrations chirurgicales; ce-^
pendant en cet état, le magnélisé conserTU
deux sens qtiï le tiennent en rapport avec son
magnélisLe et la personne avec laquelle il
s'est mis en communication : Fouie et Iç,
toucher, 11 conserve, s'il n'est [lasen catai"
lepsie, la faculté de se mouvoir et de s'exf
jjrimer par la [sarole.Qui expliquera de teM
les anomalies ? Privé de Fusajjc des \ew%i
il voit intellecluelîeuïent les objets éloigna
Il voit également dans leurs plus peliti
détails, et là oii la vision oculaire s'arrète«j
rail, les objetsavec lesquels il est en conH
tact (>ar le bout t\ei> doigts, la fdante itea
picdst la nuque, et niieuxéncorc Féfugastrc^
Onand nous disons il toiV, nous n'entoudon
point parler d'une sensation analogue IT
celle de la vision, ni peut-être môme d'une
sensation quebonque, mais sinqdemefl
d'une nerccjïtion encoie inexpliquée îles oh
jets, d une intuition mentale qui ne présent^
aucune analogie avec rien de ce que nou
conuaissoits.il est, dit-on,des s«jcfif qui en<j
tendent de môme; nous ne savons, uiai|
nous le croyons à peine.
Quelle est la cause productrice du magné
lisme?on répond généralement: c'est ui
fluide qui s'échappe fies doigts du magné
tiste, se mêle au lluidedu njagnétisé, cl le
( on^^tiluiwiitisi, (tar snraL>ondance, ou [M
le mélange de deux éléments hétérogènes
en état de crise nerveuse. Telle est Fop^
niotî universelletncnt adnnse, et il ne sec
hle jiiistpi'il y ail le moin<Jre duule |»ar
les ex péris du m et ter. Cei*cndanl nous osob
nous inscrire en faux: il n'y a potnl d^
iluidc magnétique. Lorsque', longtem|U
avant le magnétisme, Jérôme Cardan se cens
tîtuait lui-même dans Félal où nous voyoni_
maintenant les magnétisés, il nV avait
point lie tlnide émis ni reçu, Lorsque le
i>réire Keslilutus, ilont parle saint Augustin^
se constituait darts le môme état, pour satis
faire la i:uriosité des personnes qui Fen^
liriaîeiil, il n'y avait point de fluide émis
ni reçu. J^jrsque les derviches hurleurs d^
la Turquie, lorsque les sorciers de la " ^
ponie se magnétisent eux-mêmes, les pre-
nd ers en lournant comme sur un pivot, les^
seconds en frfljipant leurs tambours ma^t
2ues en cadence, il n'y a point de fluide
mis ni reçu. Lorsque des enfants prévenusj
tombent en syncope, lors môme qu'on ne ;
magnétise pas, lorsque d'autres non prév^
rnis n'y tombent jkis, alors môme qu on le
magnétise, dans le premier cas, il nV [M
de fluide émis: dans le second , il o'j
113
MAC
DES MIRACLES.
MAC
16S
lias de (luiJe reçu. Les agents des omeles
éuieat constilucs erf élot de magnétisme
lodiie, nous le (icmoiilrerons (voy. !*art.
OiActKfl)^ et il n\ avait ni fluide éiui^ ai
(laide reru* Nous pourrions citer cent
exeronlesjiareils; iimis cei^t priiicipaleuienl
dàus los mils et gestes des ninîtres de 1 ar!,
que nous voulons imiser nos pluî» forts ar-
gUlllÔtltÀ,
l/>rs<mc Mesmer fonda son premier éla-
l^issemcnt h Paris, ne pouvant su (lire aux
ciigrnf^es des malades, qui se présentèrent
bieiitùt iiar centaines, il sVivisa de mngné-
lïMT de-^ baquets rem|ilLs d eau, de fer-
wîile et de verre brisé, puis un arbre du
botâUvard au-devant de >a maison. N'ayant
K5 encore d*idécs bien arréléns sur 'son
ide» ni même sur te Ouide de rairnant,
puisqu'il combinaîl le fer et le verre, il crut
' ivi I»i:>r)rr, à Taide du fer, la quantité sufli-
I luintation, [rour que le^ baqueïs
i,, ...... des sources coulinues de lluide
OiiÇnétique. On sait maintenant à quoi s*çn
t^irsurla valeur d*un pareil moyen. Ceux
des mala<)es qui ]»oavaienl agir et marcher,
se rangaienl autnur des haquets, armés
d*un tube *}t' fer, dont ils phni^caient une
%\\^ lan.^ le lirpnde, et a|)|»lîquaient
l'a ; le lieu de leur iloiileur : qui au
fjvuïi, i|Ui h Vivïï ou à 1 ûieilfe, qui à Té-
iv^ule ou au bras. Ils atlenriaienl quelque-
lois des heures entières dans cetti* |)oslure.
Vous allez dire qu^ils n'éprouvaietit rien I
Kh ttivn , si; ou du moins ils le
, çrovï^ifnt : l»éâucoup lombaienl en crise.
il n'v avait ni lluide émis ni lluide
^le*^^mer avait magnétisé Teau
dv lagnétiser des baquets pleins
<ft. ,. . :,. , ...,oanterieest trop forte. Cepen-
dtul te suivante est plus forte encore.
lf« malades allaient s'asseoir à Foiubre
de Tarbiv magnétisé, et l>eaucoup sV Irou-
vatent bien, et quelques-nns y tombaient en
crbe, El on osa publier d'ans le temps»
qae Tarbre avait conservé son feuillage
après les autres, et reverdi le itreniier au
pTT Nous ne dirons pas: si ce
in*'^ il bon, pourquoi ne pas niagné-
li>êr utie forôl en décembre, [louravoirde
la venJure en janvier; mais nous dirons, si
ce 010 V eu était bon, puuiquoi ne pas Ta voir
roo5efvé? S*ii n'était pas sérieux, ou élait
doue le fluide uni faisait tomber les malades
en rrise magnéliquc?
A Buzaney, le baron de Puységur avait
iusst magnétisé un art>re; il aUacbait h son
Irofte une corde, qu'il donnait h tenir h une
loi de malades, et ceuxni tombaient
eii à Tenvi les uns des autres.
Am%i un bomme inonde un arbre de sun
aide; il eu dé^jense une quantité assez
ie, pour qu elle suHi^e h inonder peu-
II des mois entiers des multitudes d au-
tres hommes; Tarbre a tout conservé, sans
que le vent ou la pluie aient .^-ien enqjorté»
et au moyen d'une coide, il rend le tout
partie par i>artie, sous la forme de déchar-
ges électriques I quiconque est capable de
croire de pareilles sottises, est digne des
petites maisons.
Les deuï faits que nous venons de citer
sont d*une publicité immense, incontesta-
ble, et rien ne prouve mieux, selon nous,
que le lluide magnétique ne fut jaujais
(ju'une chimère. Nous aimerions autant
rintervenlion du démon, et nous y croi-
rions [dos volontiers en j>areîl cas.
Dans sou traité sur la (jbrénologie et
le magnétisme, Asaïs cite un exemple qui
prouve peut-être eri faveur de son système»
mais qui ()rouve mieux encore en faveur
du nôtre. Une fenmie ayant e.ssajé de se
leindreles clieveuxà l'aide d*nn onguent qui
coiiienait un poison mercuriel, elle cuir che-
velu ayant .-dïsorlté une ( ertaine quanti lé de la
teinture, il en résulta de violentes douleurs
de tête, puis un état prolongé d'extase ma-
gnétique, pendant lequel tous les phéno-
mènes ré.sultanl ile la magnétisation, tels
qiie la vue à travers les corf»s opaques»
le transport de la vue et de Touïe à des
organes qui u\v i^ont point ap[i!Opriés,
etc., se manifestèrent à un haut degré.
11 y avait magnétisme indé[>endamment
de la magnétisation; et nous ileniande-
rons encore ici, oÎjI est le lluide énds ou
re*;u ?
Mais, dit-on, il est des magnétisés qui
voient le lluide s'éciiaiqxer en traits lumi-
neux des mains du niagnétiiste; plusieurs»
beaucou[^en rendent témoignage. Soil, nlu-
sieurs, beaucoup de magnéti^és diseni cela...
Nous dcniniiiluns le moyen de conlrôleices
aflirmatiojis. Dès cpTun seul Va dit, la mer-
veille que d'autres le répèlent I Ktce ne sont
l^ns beaucoup de lémoignages sur un seul
fait; ce sont beaucoup de témoignages sur
beaucouj) de faits, un pour cîiaque. Quel
est le tribunal qui oserait prononcer en uû
tel état de cause?
Mais Taiguille aimantée est sensible au
lluide dont le magnétisé est saturé. — Si ce
fait était établi, la cause du. lluide serait
gagnée. Or il ne re.st pas, et toutes les ex-
périences faites jusqu'ici d*une manière au-
tboitlique, tendent h établir le conlraire.
Mais un magnétisé distingue aisément un
ilacoji d'eau magnétisée, ile celle qui ne l'est
pas : il aperçoit ta première toute lumineuse.
— Il vous fht cela, et voiï^ Lout. 11 la dis-
lingue; suj>|iosons le fait éialdi, qu'en ré-
sulte-t-il dans la cause? Rien du tout. Jl
distingue bien aussi une tnèche c!c clic veux
cachée sous vingt envelo[ipes; es-l-elle tlonc
aussi radieuse de lluide?
Mais alors conmient expliquer?... Je vous
arrête ; n'expliquez rien avar;l d'avoir une
explication qui puisse se flémonlrer; jus-
que-là, laisser le sujet à l'étude. Si c'est une
usuvre démoniaque, elle sera reconnue ; si
c'est une illusion, elle se dissiiiera, si c*est
une réabté, elle prendra rang parmi les ac-
quisitions scientttiques. Il ne parait [las lou-
lefoîs que le magnétisme doive s'élever jus-
que-là, car depuis bientôt un siècle qu'on
loliserve, il ne tourne h rien moins qu'à
la magie démoniaque. Les congrégations
Wl M\G DICTIONNAIRE
râfnaiaes en iiilerdiseat la pratique» dès
qu'il prenrl ncUê forme; elles ne sauraient
o'aiileurs faire aiitremenl (179). Ln lh<'*ologïe
nà rien à lui eru|trunter; la psyrhologie Ta
à peine a bord l» avec le baron Massias, et il
ne senihln pas qu'elle (misse en tirer un
grand parti, pan c qu'il présente trop d*in-
cerlitades, trop d anomalies, et prèle un
trop libre accè^ au rliarlatanisnic. En tant
que moyen cnratif, Tari médirai y a renon-
cé ; en tant que mo\ en de diagnosiic, il n'ose
s'en servir, et |»ourtant on ne saurait dire
«lue c'est de parti pris,oarîe magnétisme a été
misa rétudc sur tous les points de THurope,
et les aradémies conservent une indt^pcn-
dance absolue les unes îi Tégard des autres»
Les indications du magnétisé n*airraiil
aucune s(1i urité et n'étant susceptibles d'au-
cun contrôle, ne [>euvent servir pour la con-
duite des alfaircs, petites ou graotles.
Qii*esi-«^.e donc en sonmie que le magné-
tisme ? Ce n'est pas graud'cb se, et il sem-
lile devrnr rester longtenj|is à Téiat d*olijct
de curiosité [>our les amateurs et les oisifs,
ou lie moyens de clmiiatanismc ponr les
sorciers de tréteaux et les fripons.
Mais voici venir le magnétisme transcen-
dant, tt il'abord, indéjiendaniment du Ihiide
ou de la rause naturelle qui en lient lieu,
il y a dans le magnétisme une puissance
occulte et réelle, oue la pliysique ne saurait
sunisaniment expliquer. 11 est, avons-nous
dit, iÏQs cas de sonmambulisme naturel» et
nous eu cunriaissons, qui présentent les
(jliéjioniénes les |dus élevés du n»agrjétisnje,
sans la u^agnétisalion; il est des cas de ma-
gnétisation où le magnélïste, sans aucun
signe extérieur, a plongé son sujet dans le
sonmambulisme le plus |profond, f»ar consé-
2uenl saj)s émission de fluide. Dans tout
tat de cause, le tluide, dont Tabsorption
^lourrait explupicr Télat de prostration du
corps et les divers piténoniènes névropathi-
ques remarqué^, n'cx(>liquera jamais réiat
anormal de l âme, h moins qu'on ne pré-
tende qu'il a'*\i aussi directement sur elle,
ce qui reviendrait k Tassimiler au corps,
c'est-à-dire, à ranéantir. Cette puissance ex-
tranalurelle qui se manifeste sous la main
du magnétisle, et rpie!<ïuefois indé(>endam*
nient de son action, serait-elle démoniaque?
Peut-être 1
Pour les uns, le naturalisme est la cause
de tous les [diéuoménes ini^onqiris; [ïour
les autres, tout ce qui est incompris est sur-
naturel. Ce sont It^s deux |;ôles de la même
question; la vérité pourrait bien avoir sa
place entre l'un et lautre. Exclure le surna-
turel de cet univers, c'est presque en exi lure
i»:..É„i'; „ rf^'^. É V l'jti!. j.. i .lA I*
rinlelîigence. C'est h l'étude a dégager l'un
de l'autre; mais dégager n'est pas exclure.
Au reste, les nmgnélistcs les plus exfierls,
les Uicard, les Deleuze, les Lovy, les Dujiotet,
conviennent sans détour, qnVîulre le tluide
magnétique, qu'ilsdirigentà leur volonté, il y
a dans le magnétisme une puissance irrésis-
tible, indé(»endante de toute volonté étran-
MAG
gère, un fsprii inconnu, indomptable, quel-]
que chose de mn^iquè enfin, tpii surpasse!
toute force bumaine, et délie toute analyse
et toute expljralion, Péihle magnétisme élé-
mentaire, tel que nous l'avons exjOsé, n'est!
guère explicable, et n'a jamais été expliqué]
(jue par de grands mots vides de sens, oa^
Uu moins d'un sens précis et maibéniatique.
C'est l»icn (ds, si on examine les phénomènes
d'un ordre [Jus élevé qui se révèlent par-j
fois. Il seiuble que l'ancien ne magie soitj
retrouvée lout entière avec ses presti^esij
incroyables, et parfois qu'une |iossessiollJ
manifeste du démon commence et finit à|
volonté.
Lorsque le somnambule se transporte
mentalement dans un lieu où il n'est jamais|
allé, et qu'il le décrit avec une pajfaile exaol
titude de détails, on dit qu'il lit ces détaiU|
dans ia [icjisée (ie sim magnétiste, ou danf|
celle de son interloi uteur, ou même encore
dans celle d'un îles assisUnits qui se trouve
en rapjiort avec lui. Ce serait déjà un fait
énorme, quela véiiiéd'une telle explicalioDî
ujais si le maguéti.-^le, ni Tinlerloculeur, ni]
aucune des personnes présentes n'ont ccf|
détails dans la pensée, parce qu'aucun
connaîtra le lieu, et qu'ensuite les détails
donnés se trouvent exacts après vérification»]
que direz-vous? Or ceci est quotidien. Di-
rcz-vous que Ta me s'est absentée un mo-
ment, quelle a une faculté expansive» qu'il
n'y a [loint pour elle de temps ni dV»sfiacet1
Peut-être; mais vous comprenez-vous bienM
Ceci n'est eJicore que du magnétisme élé^l
men taire.
Mi lorsqu'à cent ou mille lieues de dis
lance, un magnétisé vous fera le diagnostic
d'une maladie, aussi justement que les si\i
decins mêmes qui sont sur les lieux, et celi
pour avoir llairé une niècfie îles cheveux dul
malade, que direz-vous? C'est encore f»ouf-
taiît du ïuagnétisijie éléujentaire.
Que direz-vous de Timmobildé d'un nia-|
du
bietjtiVt d'une légèreté si grand'e, qriO Ifi
moindre elfort le déplace? qui tout à l heur
est roidc comme le fer, et presque aussitûtl
souille, comme s1l n'avait ni muscles nil
ossemejits ? Ces [djénomènes sont signalée
dcimis longtemps, îl e>t vjai, dans les ma-
ladies spasmodiques et liyslériques; mais
si c'est encore la Jtature, fkissons outre.
Que tlirez'vous des miroirs magiques du
gnélisé que nulle force ne f*eut arracher i
lieu où il a posé les pieds, puis qui devi€
magnétiyeur Iluputet ? Lu rond tracé au
charbtuisur le parquet, en guise de miroir, '
et sur leouel le magirien a concentré meU'
talcnjerit les inilueuces dont ildis|iose* attir
irrésistiblement le premier venu qui
inalhenrdele regarder altentivement; puis
celui-ci, de f^lus en plus fasciné, ne peut le^
quitter : il le fixe du regard, tournoie aletfi
tour, y aperçoit des fantAincs, visibles pou
lui seul, mais (ini le mettent dans le piul
étrange état de fureur ou de gaiclé, d'hébéle '
nienloudepleurs,dei^rosUationoudecrisesJ
(HD) V<iy. la Coinntmnm de l'évè^pie ilc Lauianae, et la liépome en dute du 20 juillet 18IK
m
MAC
DES MmACLEî5.
BIAG
ru
lie sorte que les s|»eclaieurs en sont épou-
vantés. Ln crise terminée par une déiiiagaé'
(is^tion, le patient conserve h \muG un
(îu^ïrt-^rhcure de malaise, cl ne se souvient
Jerian, Ne sont-ce i>as le les cercles aiagi-
quesilu lemj 13* liasse, dans lesquels le oiagi-
cu ' j-iil lesjriémons en vertu de pa-
ri i [ues; mais armé de sa baguette
fctiufo; jnte ^ [»our éviter leurs atteintes ?
Us uiiVoirs magiques d'acier poli sont con-
nus de tonte arjtiquité. Mostradamus en
avait un, dans lequel il voyait tout ce qui
H passait auprès et au loin, et dont il est
pirM avec détails dans les Mémoires du sieur
dePontis.
Qtie ilirîcz-vous enfin du transport des
meubles les plus lourds d*un lieu h l'autre
dios nne salle de magnétisme par des agents
inrisiblcs , du déplacement des personnes
uns mou Te ment de leur jparl, de laf^port
imiantané d'objets étrangers venant d'une
K ode distance, même d'au-delh des mers?
t fiitis parëissent pourtant établis d'uno
mnière irrévoivihie; du moins les témoi-
gnages, et des témoignages importants, ne
iDir - - î pas. Tout ceci nous reporte aux
pu- > et aux talïles parlantes» où la
Éiin ageïit diabolique ne saurait
soluioent et toujours. Nous avons
se a^iieurs le point de vne rationaliste
M question des possessions {voy. Fart,
^^âQLEi); mais il n'est [dus, ce nous
lie, de rationalisme et de naiitralisme
uuijioissent tenir h rencontre de la masse
de fiiiU de cette nature qui se produisent
diaqu« fuisqnelqucs années. Encore
un qtî.r __ jdQ de ce train, et toute phi-
losophie miionneuse, railleuse» sceptique,
ÏM palÎ0M»ph\e ilu dix-huitième siècle enfin,
ferai bout (180).
à eflié de ce magnétisme franc et de bon
aldi» dans lequel les faits sont paljïahles» et
ûft diacun est appelé h voir et h conslater,
Tient se placer le magnétisme stMritualiste ,
oà le magnétisé seul voit, et conte ainsi
ee qu'il veut, C*esl Técole swedoinhorçien-
ne daos toute sa pureté, (loy, les art. Illi-
m%^f et SwËD£MBoaG.)
I^ tnagnétîste transporte son magnétisé
daos les espaces imaginaires , à la rc-
eberrhede Tâme des morts, au ciel, en en-
fer, âBfïB le purgatoire, dans les s|)héres
ptanétaires plus souvent, car il n'y a ni ciel
n» enier pour les Swedemborgiens, et li, ot^
efles ne sauraient être, ils les Irouveni,
i^Bver^eiil avec elles, avec Diou, les anges
rt les maints. L'Allemagne et la Suède, le
imê natal du Swedemlmrgismet ont adop-
té ce xnagnétisme spirilualisle ou illuminé,
(180) V&tf, lur cet article la Pneumatohpe de
M. le ntanptis Ecpes pe H,,,, r*ans^ de isurey,
tïiSS, cÏK î*. Kn indupiant rel tuivriigt*, rcniarqn:*-
W 2 tvhik il*un titre, nous devons nieilre le loclciir
>• contre ie« exagôra lions de l'autour, ♦jui
r>voir été ronstainnjetit sous iin«* imprenion
fëtàt^Mt, pour p.'vrler son hyignge ; contre ses dc-
doetionfi rontîniielles du particulier au général, et
•e% assi-itton^ quelq^tefois à contre-sens. Nous en
cilerofis irn exemple , pour qu'il ne puisse pas con-
DtCTIOX?!. PES MinACtES. IL
de préférence à Taulre, et dès Toriginc. Dô«
rorigine aussi, il s'en établit des loges en
France, à Paris, à Lyon, h Avignon, C'était
avant îa révolution de 1793; toutes les tôles
étaient déjà h Tenvers.
Maintenant c'est M. AI|)honseCahagnct qui
tient le sceptre de ce magnétisme ullra-
transccndant àParis. Nous avons relaté ail-
leurs quelques-unes des visions de M* Calia-
guet; celles-ci suflîsent pour donner une
idée ;de toutes les autres [foy. art. Iixuui*
NÉS, tom. I'% coK 856.)
En résumé, le niagtiétistne produit un
grand nombre de phénomènes qui peuvent
s expliquer par le naturalisme ; il en amène
aussi parfois qui semblent, dans l'état ac-
tuel des sciences humaines, ne pouvoir
s'expliquer sans Tintervention d'agents ex*
tranalurels. Nous ne disons pas surnalurels,
l»arce que nous réservons ce mol pour Dieu
seul, auquel nous reconnaissons le (jouvoir
exclusif d'opérer des miraclesi soit directe-
mont, soit par le ministère de ses anges.
Mais dans tous les faits oxtranaturels que
neuvenl présenter le magnétisme elles ta-
bles tournantes et parlantes^ faits exacte-
ment d'une mémo espèce, il n'y a rien do
grand, de solennel, da public; tout se passt
sous la cheminée, tout est petit, mesquin,
discutable de plus d'un côlé. Magnétistcîî
et toorneurs de tables, au lieu de faire
voler un fauteuil devant cinquante ou cen*
personnes, de faire déposer spontanément
et sans aucun agent visible sur les genoiii.
du malade une plante cueillie à l'instant
môme en Amérique et désignée parle ma-
gnétisé, si vous vouiez que nous reconnais-
sions un miracle, prenez par la main le cIjo-
lérique qui vient de tomber dans la rue, et
dites-lui : Vous êtes guéri ; transportez notre
armée sans vaisseaux aux plages de Constan-
linople, ou bien dites seulement à vos lu-
tins d'apporter dans la cour du Ix^uvre, au-
près du musée Egyptien, l'aiguille de Cléô-
[faire, qui gène la' circulation sur la placQ
de la Concorde. Mais non, nous vous la-
vons dit ailleurs, vous ne savez faire que
des choses inlimes.
Au reste, tout cela n'est pas nouveau, car
il n'y a rien de nouveau en ce monde, pas
même la folie; il sullit, pour s'en convain.-
cre lie ïtre La Mtr\mHt§ dt l autre Monde ^
contenant les norribles tourments d'enfer
et les admiraly|*!s joies du paradis..... par
François Arnould, chanoine de l'église ca-
thédrale «îe liiez, imprimé à Arrasen IftlG,
chez G. de la Rivière. Nous n'o^sons suivre
l'auteur dans ses descrij «lions, les unes sont
|iar trop repoussantes^ et les autres ra|»pel-
tester les iiAtres. U aiïirme« p, ^Bl, quô k$ magi^
eient de PhaTaon cvuvrirenî îoule t Egypte de are-
nouittcs. Or, TFÀTitur^ jie dil rien de sembla oie,
€t uiH docteurs catholiques pensent au contraire
mrilf« nen prodtiisireni qu'une petite qu»TilUt\ à la
dUTcrencc de Moïse» qui en uvait çouveri l'Egypie.
On pourrait même soutenir qn'ils ne prodm$irt*f4
que de celles quî exislaieiit tlé]à, coiiimi? ferait Ro-
lien Hondin. 1t ne r»udr;iit pas faire dire au teiLi
sacré plu& qu il ne <liL (V«7(/. art. PuAitÀor^.)
171
Mal
DlCTlO^JNAinE
MAL
n
lent lro(» le pdratiis de Mahomet. Mais assu-
viSment S>\tuk?niborg n'a [u^s le nicrite tic
Tinvenlion, On nous panloniitM'a In ciiniion
suivante hcûiisede son originalité; elle est
empniniée 5 la description do renier. L^iu-
tcur s adresse aux icauTies mondaines des-
tinées h y expier un jour leurs méfaits :
« N*enlemls-lu pas que déjà on ranpelle
<ianuîée?Si tu savais ï*ntcndre les cloclics
t}uand elles sonnenL elles ne le disent autre
chose sinon (tue damnée ^ damnée^ dam-
née nSi)\ D
IIALACHIE — « Malachie est-il un per-
sonnage réel, ou bien ce nom n'cst-il qu*un
1)seu<Jonyrac? question insoluble, que les
lonunes les plus doctes se sont i^osée, et
Qu'Hs nivÀ rûsolue d*une nianièro contra-
dictoire. Four le dorle ïluet, Malaehie est
un personnage réel; pour dom Mabillon, Ma-
laehie es! un [ïseuiloiiymc.
« Malaehie est le dernier des petits pro-
phètes, dit l'évéqiie d'Avrant'hes; les rab-
bins croient qu'il lit partie de la grande sy-
nagogue avec les prophètes Aggée et 2?a-
charte. Le nseudo-E|iiphane rlU qu'il éïait
de la tribu oe Zabulon, qu'il naquit à So-
pha, après le retour de la f/i[iliviié; le pseu-
tlo-Dorolhée écrit Sopha ou Socha, ville de
la même Inbu, ou il mouruî jeune encore,
et fut enterré. Ce j>ropht'tc no marque pas
ré[>oque oii il a (Tarn; mais d après saint Jé-
rôme, les prophètes qui gardent le silenee
à cet égard iloivent être censés contein[>o*
rains de ceux après lesquels ils sont cïas-
5és; ii aurait donc vécu en même temps
que les [jrofihètes Aggéc etZacharie, el squs
le règne de Darius, lilsd'HystuSf>e/relle est
Topinion de saint Jérôme, d'Eusèbe , de
Théodoret, de saint Augustin, ûqs cab^lis-
les, du Sader-Olïam et de David (iantz.
ïotitefois Malaehie est plutôt venu ajifèsces
prophètes, qu'il n a été leur ronteiMporain,
jmistiii'il est mort jeune. Cette remarque a
^lé laîlo par Clément d'AIexamlrie, par
saint Jérôme el par saint Cyrille ; la idacc
qu*il cccupe paruji les petits" prof-hèles fait
voir qu il est postérieur auï autres, car il
se trouve le dernier î les sujets qu*il trai-
te le prouvent également; en elfel, Aggée
et Zarbarie encouragent le peuple dans la
restauration du teiujile, et Alalachic exhor-
te les nrètres à rcuqtlir leur ministère avee
toute la sainteté qu'il exige: la prophétie
(le Malaehie a donc été farte après la res-
tauration du temple, et par conséquent
après celles d'Aggée el do Zacharie. Youi
offrit sur mon autel un pain souillé^ ti
voui demandez en quoi roui m'avez déshonoré:
vn cela même que la table du Seiyneur est
méprisée, ainsi que vous en convenez,,,. Quel
(!81) Un moine traduisait aiUrcment Ifî son des
eloches vers le xu* siée!*', du leiiips qu*mi prêchait
encore ea latin : Quœritis a me, fratres churinîmi,
ijuœ sil via paraditi; twc wbiê quoddie dicnnt cam-
panutœ monasttrii noitri ; Dando^ dando^ dando
(ISr) Ofertis stipcraluire nieum paiiem pollulum,
«l ilicitis : In quo pullittiims le ? In eu quod ilicitis :
Meiisa Doinirii dcsfXicta est.
10. Quis esi in v4)Ihs, qui d.iii<lnl oslia, et ioceniht
^iLire ujcum graïuito? «un est milji vol uu las» in
est ci'lui d'entre vous qui ferme les portée cflj
temple^ ctî^ui allume gratuitement le feu
min<îutd?\,,. Ei ^ous avet déshonoré mai
nom^ puisf/ne la table du Seigneur est souiti
tce et les offrandes méprisées ainsi que le fe\
quiles consume^ selon votre propre aveu(iH\*)i
Saint Cyrille croit que Malaibie est postée
rieur h*^ Esdras cl è Néhéiuie; mais celte
o)>inion ne peut se concilier avec celle oui
veut qu'il soit mort jeune encore, et aie
n'est pas davantage conforme au cal eut des
inr*il leurs cbronolngîstes. 11 nie semble
qu'on doit le placer entre l'inauguration
du teni|Vk% la sixième ainiéc du règne d^
Darius ûls d'Hy^taspc, et la seconde visîtd
d'Ksdras, qui eût lieu la septième année du
règne (rArtaïcrxés Loogue-Main, i>uisqu«i
ÎMalachie se trouve conqiris dans la liste des_
auteurs canoniques dressée par Esdras, dV"
près Tordre de la grande Synagogue, du
temps d*Arlaxerxès Loogue->lain..,.. On ne
saurait admettre, comme le jirélendent lo*
nalhan» auteur de la paraphrase clialdaîque, t*l
les anciens docteurs juifs, que Malaehie est Iô
même qu'Esdras. Saint Jérôme, qui pea*^
clie ,}rour cette opinion, dit qu'elle s'accordfl
parfaitrMîient sous le ra(>porl des temps, otj
que tout ce que l'un a écrit, se trouve dani
ïe livre de Tautre Mais il est facile di
réfuter ces conjeLtures ; de ce que deux i>er
sonnes ont été corilemiioiaines, il ne s en-
suit pas qu'elles ne forment qu'un seul éire,J
et le livre de fujie ne se trouve pas réelle-
ment danslcs écrits de l'autre... » ( T. l*.-lï^
Hl'Kt, Démons, art, Malacfnc,
Ainsi dit le docte Huet, mais nous ne sau^
rions admettre avec lui la règle posée pat
saint Jérôme, que le rang occupé par lei
diverses pro]»béties dans le canon des Ecri-
tures, ])eut servir de base, [ our déterininerJ
le rang rhromdogique des prO[»hùtes (jui leaj
ont écrites : Jouas est un exe m (fie du cott-
traire; sa jiropbétic ne vient qu a(>rès eellejl
de Osée, JoLd, Amos et Abdias, aux(pielsil
est antérieur. Ecoulons maintenant lesav&ûl,
Mabilloa.
« Malacaie, le dernier des douze petilsl
prophètas, est tellement inconnu, que roal
doute même si son nom est un nom propre,]
et s'il n'est pas mis |>our un nom générique, |
(jui sigiiilîc un ange du Seigneur, un en-
voyé, un prophète, car il paraît [lar A^géc et
par te proï^bète que nous citons sous le nom
<lo Malaehie, qu en ces tenifis-là ou donnait j
assez souvent aux f>rophètes le nom do
Mafach'Jehova^ ou d'envoyés du Seigneur.
Les Septante ont rendu riiébreu Matavhi,
j>ar sonange^ au lieu de mon ange, que [jortc |
rhébreu, et plusieurs pères ont cite Malaehie
sous le nom if ange du Seigneur. L auteur du
vnins, dicit D(#m(niis everciiuurn, el nui nu s non sut* j
cipiîun de luaini vcslra.
! t. Ab orlu eiiiin stdis usqtie iid orcasunit maguum
est noioei) meiitu in GenltLus: et in onmi toco s:i*
crtlicatur, et oO'ertur noiuini nuNi obblio inuittta»
quia niagnuni est nmiK'n ii^uujti in (ionlti)US, tticil ,
l>onriniis cxcic^tuunL
12. Bl vo«i polfuislis ilbid in co quod dicltiïi : MensA j
noniint Lunianiiiuua csl : cl qitod si»iH*r[Miittlur «
conteuqHdiito ebt , ciiui tgne qui lilud dcvursii j
{Malacft, ii,j
MAL
DES MIR^VCLKS.
ffÂL
17i
*iij.iirî*'mo livre d'Esdras cl Terltillit'ri Joi-
le les noms de ^lalarfiit^ et
ijiicur, Origène à cru qiio Ma-
i un ange incarné, jiliitôt qn mi
._ , mais ce sentiment ti est pns sou-
; il est bien plus vraisembLihle nue
_£*.... iiie n'est autre qu'Estlras; et c'est IVh
Dion des anciens hébreux, Ju pHraulna^^lo
aldëen, de saint Jérôinc et de Tabné llu-
pert. »
^Kous ne prendrons point parti sur eelte
_^ eslion ; mais «'''»nmje on le voit, les rai-
Tbns sont assez faibles tle |>art et d aolre.
in surplus, il importe peu pour le fon^l ,
cirsM est impossible d'établir i*aulîicnticité
(k livre de Malachie,il n*en est pas d© même
de son autorité, puisque personne n'a jamais
fieitsé à nier sa eanonii-ité, et quil est cité
t(ï différents passages du Nouveau-Testa-
ment. Saint Luc reproduit cette iiropbétio
de Halarhie : « J'envoie mon ange, qui pré-
parera la voie devant vous. ^ Les disciples
du Sauveur faisaient allysion h. cette mernc
pronTi/Hii*, lorsqulls disaient: «Pourquoi
tes Msent-iisquil fautqu'Elie vienne
«i w, ,.w,.a? » L*ange qui apparut à Zacîia-
ne.l*ïivait en vue quand il dit :« Il le précé-
ém avec l'esprit et Ja vertu d'Elie, pour
lir les rcBurs des pères avec ceux des
letfuils* » Saint Paul rap]>e!le également le.
I impbète Malarhio par ces jiaroles : a L'aîné
stra a^v^iijéti au plus jeune, selon qu'il est
érrii, j'ai aimé Jacob, et j'ai haï Esau. »
iVof. MtiHh. XI, 10. — Marc, i , 2; — ix,
I8v — Luc. î. 17. — nom. XI, 13).
la î^' de Malacbie est une invecti-
¥t to* 'jsordres qui régnaient parmi
1^^ ' ) tenqis, les mômes que ceux
d< ctail au livre de Néliémie, et
^' de Dieu ne parvint à exlir-
Ki te courage et de persévérance :
^ s ministres de l'autel, Pinoltser-
TâD.* .- .a loi, le peu de zèle pour le culte
dti Seigneur.
Bile contient une prédiction contre FIilii-
mée; ella annonce le Messie et son prô-
cnrseuft el se termine par nn tr6s-coiirt
chapitre dont le sens littéral s'applique à la
ût '- *' n délinitive do Jérusalem, et qu'on
• ;• l'entendre de la fin du monde, dont
hocsiructionde Jérusalem était une ligure,
iêPQUêai aimée ^dit le Seîfinfur, el vous diies^
Hk qum nous arex-rous (limés? Est-cf^ quEsaii
HJaenb n'étaient pas frères^ dit le Seigneur;
^fa i aimé Jacob, et ftti haï E sait, J \i i fa ii
dit fi moniagncs une $atifude\ et fui donné
(t9i) f* î>ikii V0&, illcît Doniinus. e' clixiâti^ :
lu '-"" '■' \!%u lios* Noriîir ti itérerai Esau Jacob,
ai' is , V-i (tiléxi J:icob,
^,..; auicj» odioli^ilkiii et posiii montes ojiis in
el L;creililatcm ejus itt dtacoacs dc-
ÊÊTÛ*
i» Qood si ilixeril lilum;ra : De^itrucli suiiiiis, sed
ICftrfentcs xtliUraliinins (|ii:e «lestrucla sunt : \Uvv
âtstk ÙominuB exercïiumn : isii ^'dilîealjyni, et o^'o
4tstntâm : cl vocabiintur teriuiiù hiipict;Uis, cl po-
pi ans csl D<»tiiîiuis usque in ;ctertiunu
I vestrî videbuiit : Cl vos ilicctis : Ma -
rQi&i4;<ut Uominui super tciiiiiiium l^rat'l {Ma-
(iai*)l. Ëcccego mitta AijgeJum mcmu, il prx-
son héritage aux druijons du déscrL Qt4C ii Us
hlumécns disent: Notre maison a été détruite^
mais nous reviendrons et nous la refcvrrons
de ses ruines; voici ce que répond le Seigneur
des armées : Ifs édifieront^ moi je détruirai,
et on les appellera une terre d'impiété^ et un
peuple contre qui le Seigneur s'est irrité pour
toujours : et vos yeux le verront^ ^tvous airez:
Que le Seigneur soit glorifié dans la terre d*fs~
rarl (182).
L'Idumée était alors en efTet un désert,
puisque Nalmchodonosor Tavait dévastée el
dépeuiflée, A trois siècles de là, les nialbeu-
reux restes de la nation commenraient à
reprendre quelque consistance; mais avant
eu rimpruilence de provoquer !a tanière de
Judas Macfiabée t ils furent réprimés avec
une violence sans égale, et déUnitivement
effacés du rang des peuples oar Jean HyrcnTi^
son neveu. Le Seigneur détruisit la maison ^
quiis commençaient û reliver.
Après avoir reprocbé aux prCtrcs de pré-
senter sur les autels du Seigneur des offran-
des sijoillées, le jiroplièle ajoute, au non»
du Breu dont il est Porgane : Je ne recevrai
plus les offrandes de von mains, car mon nom
est adoré parmi les nations depuis Corieni
JHsquà roccident^ et fon mHmmole en tout
lieu une victime pure. Et ensuite, on peu
plus loin : Y oit à que j'envoie mon ange ^ et il
préparera la voie devant moi; et aussitôt le
dominateur' que vous attendez, fange du Tes-
tament^ que vous désirez, viendra dans son
temple. Le voilà qui vient, dit le Seigneur des
armées; et qui pourra prévenir h jour de son
uvénemeni f qui pourra fixer sur lui ses re-
gards? car il sera comme un feu qui ligué fiCf
comme r herbe des fouhns. il s'assiéra comme
celui qui f^ait tondre et purifie fargent; il puri-
fiera tes fils tle Lévi, il les coupe lier a comme
for et rargent, et ils offriront ensuite au »i-
gneur des sacrifices de justice. Et le sacripce
ds Juda et de Jtrusakm sera agréable au aVi-
aneïtr comme aux première jours ^ comme dam
tes anciennes années {ÎB'''l*),
^ Le ^)assage suivant ne peut pas davantage
s*apphqiier h un autre nbjet qu'à la loi nou-
velle. Voilà quun jour viendra^ enflammé
comme la fournaise: les orgueilleux et lei
impics seront comme tétoupe^ le jottr qui
vient les consumera, dit le Seigneur des or-
mées^ et ne leur laissera ni racines nt gemte^
3fais roïis qui craignez mon nom ^ le soleil de
justice se Itvera sur roï/5, le salut seraâ Votn'
bre de ses ailes ^ et vous sortirez, et vous boU'
direz d'allégresse comme les génisses du trou-
pî^rabit via m anre faclctn mcam : Et statîni vciiict
u<j Irai plu n) su uni Domina lor, )]iiem vos «juusîrilis ;
cl A II gins li'slamenlr, <iiit'in vus vuUis, Ecctî vênil,
il ic i t U û mi ri u s e xcrci t u u m .
2. El q^iiis poierit cogîiîire ïlicin ailvcnUis r*jus, et
quis stahil ad viilriidum eum? Ipsr eniin ipiasi igniii
conlluns, el 4|uasi fierha rullonnin.
5« El scdebil côiinuiis, el enitinJ:in$ ar^entum, et
purgabit lilios Lcvi» et c^labit cos qnasi anniin, el
quasi argeîitnm, el eruiU Donniio affcri'utes nacrili-
c'ia in justilia»
4. El placcliit Domino sacrificium Juda el Je ru sa*
leni, sicui dii's sa:culi, elsicul anui anliqui (Mfxhch*
nu)
175
MAN
MCTIONNAIRE
MA!^
f1
frau. Au jour que je ferai, dit le Sfi(jncur âcs
firwV^, vous écraserez les impies^ (mi seront
comme de fa cendre sous vos pieds. |En MU^n^
d/iiil) souvenez-vous de la toi nue j'ai dictée
.•wr l'Horeb pour tout Israël a Mo'tse, tnon
srrriteurn souvenes-rous de mes préceptes et
de mes observances, l'oilàquejc vous enverrai
le prophète Ulic avant ravénement du ginnd
et horrible jour du Seigneur, et il réconciliera
h cœur des pires avec les enfants, et arec les
pères h cœur des enfants, de peur quù mon
arrivée je ne frappe la terre danufhcme{im}.
Nous ne nions |*as que, dans un sens éloi-
gne, quelques-unes de ees e3i|ne.ssions ne
l«uisscnl convenir à la un du monde; nuis
(*e qui doit empêcher surtout qu'on ne les
lui ii|ï|ilique d.ins leur sens naturel» c'est rc
dernier membre de phrase : De peur if a à
mon arrivée je ne frappe fa terre d^anathême.
En ellet si le profvhelc Elle doit prùfédcr
Tavénciuenl annonré, t>our eojpôcher Tana-
thèïue divin, ce n*est donc })as h la lin du
iDonde, [mîsque alors ranathônic sera pro-
noncé. Mais, pourrait-on dire, s'il est ici
question du (iremior avènement du Fils de
Dieu, coinmoiil ee jour peut-il être afvpelé
grand et terrihle? Il fut grand et terrible
[>our la Synagogue, puisque c'était sa der-
nière heure; il fut grand et territde pour
Jérusalem, dont il (ïreparait la deslruction,
et ])our la nation entière, à laquelle il iwésii-
Keait une ruine irrémédiable. {Voy. art.
Hi^socn).
I^ÎALCHUS. (Guérison de son oreille cou-
pée par saint Pierre,) Lorsque Jésus-Christ
fut saisi et garotlé au jardui des Oliviers,
Stmon Pierre, qui était armé d'un glaive, le
*ira du fourreau, et frappa un des serviteurs
du grand prêtre, nomme Matcàtts, auffuel il
coupa Voreille droite. Mais Jésus dit (i Pierre :
Bemettez votre glaive dans h fourreau (18V),
Ensuite, « touchant Tureille du blessé, il le
guérît» et cum tetigisset auriculam ejus, satia-
vit ium {Luc. %\u, 51). »
Les quatre évangélisles rapporlent ce
même fait ; saint Luc mentionne seul la
guérison.
Tout ce que nous pourrions ajouter à ce
récit ne serait profire qu*à en altérer la belle
et touchante sim|iliciié.
Le Sauveur venait d'acconi[>lir un miracle
de puissant*, en faisant, d'une seule parole,
tombera la renverse l'escorte qui s'afmriHaît
à le saisir; il en accomidit un second, tout
de miséricorde cl de mansuétude, avant de
(185) 1. Eccccnirn «lies vcni<^t succcnsa quasi r.i-
niÎMUs : et crunl omiies supeiiti et omiies racieulcs
iiupîetDtem, stipula : et iiidaminàbit eos dîes ve-
ikiens, ilicit Domiiius ciorciiuuni, fjuie non dcreUu-
(picl eis railici'm et t;ciitieii,
î. Et nrietur vohrs timentibiis nonien meuni. Sol
jnstitÎT, et sanitas in pemiis ejus : et egrediemitji,
et saliciis sicut viluU de nrmenio,
5. Etcalcâbitis iinpios, cuni fuertntt.inis subnluritai
pedurn veslrorutn, in die qua ego facio die il Domi-
DUS extTcituum.
4. Morne iiio re Icgis Mo ¥si servi itieivquani inatiriavi
ei in Hôtcb ad umiieni Israël, prxcepiu et juJicia.
5. Ecce ego mitlam vobt<^ Eliani proi»heiani, !inle-
quain veniatdies Domiui nia^iius, et Irorrihilis,
6. £l couverte! cor pairuni ad Ijlios, et cor lilioriitn
monter au Calvaire, Ainsi devait s^accoïl
îdtr le salul du inonde, (\m fut lui-mèmd
ru'uvre de la toute-puissance réunie à 1|
miséricorde.
MANNE MlRACt LfXSK DC DÉSERtJ
Il n'est pas un seul de tous les faits biJ
hliqiies que le nilioualisnie n*ait essayé de
réduire aux pro|;otlions les |>lus inlîmes.
Ainsi, sons le |néie![te de la manne oflki-
nale, qui s'emploie comme méJirament, des
écrivains ont osé dire qu'il ne fut pas diflî-
cile à Moise de nourrir son peu[de dans l%g
désert. Or, sans coni[der que les substance
purgatives ne peuvent servir d aliments, il <
aurait comfdèle insuHIsancedansla quantité
Toute la manne emmagasinée en FranrtiJ
deinris des années, eiqui a été recueillie de
divers pays, ne suflirait [las pour mcdica^
menter un jour la ville de Paris, avec son
million dliabîtants, et le chef du peuple d€
Dieu en avait |>lus de deux à nourrir. Ea
nuire, il ne pouvait en recueillir que (iatis
res|>ace borné de son campement, et dans
un désert qui en produit (leu, au dire des|
voyageurs el des naturalistes.
Les tamariniers du désert de KArabiel
donnent en certaines saisons une manne
purgative, et là-dessus on s'écrie magislrale-
meut : Voilà la manne dont Moïse nourrit
son peui)le {18!^*)* Pauvre peuple et pauvre
conjecture I
La manne du commerce est un sac natti
rellement ou forcément extravasé deTécor
ou des feuilles de certains arbres dans
pays chauds. La plus grande partie de reUo
qui s*era(*loJe en France, provient de la
Calahre où on la recueille sur deux espèces
de frêne, et ou Ton ne songe guère h en ^
faire usage en place de pain. Les Arabes ein-
porlentdans Icnrs yoja^Qs quelques larmes!
de celle du tamarinier, ou même quLdquesl
fruits de Tarbre, et s'en servent comme d*un
laxalif, quand leur estomac, fatigué parla
marche et la chaleur, refuse les aliments, j
On en recueille en France, aux environs I
de Brian^^on, sur les fouilles du niélèse- '
* En Orient, on fait usage dune autre es-
pèce de manne, qui vient d'un petit arbris^
seau énincux, nommé alhngi ou agul, et qui I
croît auondamment en Egypte, en Arménie,
en (îéorgie, autour fin mont Ararat el f1*Ec-!
batanes, el dans quelques îles de rArchi-
pel, uïôme en Perse, où les peujdes «p-
pellcnt cette manne transehibiny uemôaiej
ad paires eorimi, ne (orte vcniiim, el pprcuttaial
icriMin ïuiatheiiialf, {Matacft. iv.) I
(ISi) Sutian ergo Pet rus lialiens gtadîiim edrixil j
euin,et percussil p^>nli^lcis scrvinii : cl absciilil au-
riculam cjuR dcxtcraui, Erat aiilcm rîmnfn sorTO '
M:dclvuj. Dixil crgo Jésus Peiro : Mille gladinm
tuiim iii vaginam. Caliceui qyem dcdii uiilu Pater,
non hih'Mïi illuiu? (Joun, x^ni, 10. IL)
<l8i*) t Divers arbres buissonneux y vicnneiHJ
aussi; tels sont VAcacia gommifera, ou l'cpiiie
d'Egypte, qui fournil la gonuiie arabique, subs-Umoi |
qtii, au besoin, pt^ul servir de pourriture, le Iniiià-]
rinier qui, dans les mois de jnlu et de jtiiliot, laisid
iranspir^T un suc dou\ et aromiitîquc , nomme en- j
lore eimami^ et qid est la luanuc de Moïse, i <
(MàLTE-lîra?r, Sur VArabie, l lit».)
M AN DES Min
t
\n 1rs Ariihes la nomment fhereniaf/in et
Kfir/itin (185). »
Or» trouve encore de la manne sur le pin,
î^apin, le rhftne, le genévrier, FérabJe,
iffier, lei:èiire, le ti^juier, et sur iiiusît^iirs
1res arl^res, nolaaiment sur raLaciâ d'Ii-
pte. là ^onmie arabique est une manne;
libao quoii brûle dans les églises .«ïoiis
loin d'encens» est une raannc. Il y a loin
tout cela flux récils de Moïse.
ACLES,
MAN
178
nV» la caiile apparut^ dit-il, tt le camp
ntra rempli; U matin, une ros/e coh-
m la itrre autour du camp, La Urre en
ntninsi recouverte, il apparaissait dmu la
nme une grenaille^ mtique chose
r i: ^ tns It mortier, pareil à une bruine
Se sur ia terre. Ce (fu'ajfant vHj les
rrart ie dirent les uns aux autres,
, te qui veut dire y qu est-ce que cela ?
t^i ne savaient pas ce que ç était. Moi se
lU : ce$t te pain que h Seigneur
i'^,.;,i\ pour vous nourrir, et voici ce
Wdonne : que chacun en recueille ce
hii pour le sustenter : un gomor (185*)
Wêùnne. Prenez-en de M sorte suivant le
t rfr ceux qui habitent dans chaque tente ^
rji fit s d'Israël ayant ainsi fait, ils en re-
lllireni tes uns plus, les autres moins ;
tite iU mesurèrent un gomor pour cha-
r qui en avaient recueilii davan-
irent pas plus; ceux qui en avaient
n itlt moins^ nen trourêreni pas moins :
I resta à chacun ce quil fallait pour le
lïTir,
»Ue leur dit : que personne nen garde
" lendemain ; i7* ne rdcoutêrcni pas,
en eut qui en réserrêrent jusquau hn-
ï«, mais ils la trouvèrent remplie de
§: eiU se corrompit, et Moïse se mit en
}r§ eonsre eux,
*ka€un en ramassait donc ce qail en
Yauio^ ds BoHiRSi Diction» d'Ilisioite
HTJfOU sU litres.
st cT^ù vcsf>ere, ot .isfcndmis co-
castra : ma ne qiKMjtie ros juruil
^Iroruni. Cumiprc oî>cruisscl sm-
tcrnu, :i|»pMiuil iri solitudiiic mliiuliin) et
ausniii in .siiiùlilUfUiieiu pïuiiccsuiMîr tur-
»d oiini vidîsseril liJii IsnieU dixeniitt ni]
^_ Nantin? fpHHl f^ignifi» ni : Quia est hoc?
Snitiartt luiim qiiid esîict. Qiiilujs ail Mi>yses : tsto
t)jii!S. qtierii Domiuiis detlit voliis ail vescentlimu
Hio, quem pniMTpit tÏDtiiÎTius : CoUigal
■ ei eo qyaiiliiHi sufFu^it ;ul vesCTnduiii :
)i*r f*i'i slngula capila, jirsia riunieruin aniniariuu
onnn fpm; luilitlant iii tabernarulo, sic tullclis.
■ lia fil il isocl : et roi léger uiU , a lin s
iiiniis. El niensi sutU ad niniisyrain gn-
' is collpgerat, liahtiit aiiipHiis : iicc
vcrat, rcperil luiiuis: sod amguli
I <jiin(i odt^rc pûtcraiit , congivg.ivt^ruRL
)l«>yst'S ad ras : Nullus rcliiiqiiat ex eo in
(tii non audicnuit eiim, sci! dimiscrunt qui-
[eis "sqnc m a ne. et scaterc cœpU verni Unis,
Il m II : et iraius est conira cos Moyscs,
i niane singuli, qiiannïm sulficere
iidiim : CMinqye hicaïuissel, liqiic-
In dic auteni s<*xta coïîcgcriînt cilms dupli-
I id est t duo gomor pcr sln^ilos Iminincs : ve-
mtiem onuu^s priucijieà mullitudinîs » et
ininl Moysi. Qui ail ci s : llac est fiuod loen
LDuminus : Ileqtiics s^ibbati sanctificaiâ est
faîlait pour la îiourriture^ et lorsque la eha-
leur du soleil venait à poindre, elle se fondait.
Le sixième jour, ils en cueillinnt une dou-
ble ration ; c est-à-dire deux gomor s par per-
sonne. Tous les chefs de lu multitude vinrent
trouver Mo'ise^ et le lui dirent. Il leur répon-
dit : C*est l'ordre du Seigneur : demain est le
jour du sabbat^ consacré au Seigneur y faites
ce que vous avez à faire^ faites cuire ce qui
don être cuit^ et réservez pour demain ce qui
restera. Ils ^rent ce que Mot se avait ordonné,
et elle ne pourrit pas^ et ne se remplit pas
de vers
Les fils d Israël appelèrent donc cette
nourriture du nom de manne ; elle était comme
de la graine blanche de coriandre^ et avait
goût de farine mêlée de mi'f /,... Les fils d^ Is-
raël vécurent de manne pendant quarante
ans^ en att€7ulant quils trouvassent une terre
halntahle ; ce fut leur seul aliment jusqu'au
moment ou ils atteignirent les confins de la
terre de Chanaun (186).
Sur QUOI il faut remarquer que la raanno
ofllcinale ne ressemt)Ie jtoint h de la graine
de coriandre» qu'elle n'a ni la saveur ni
1 odeur de farine détrempée de miel» iju'cllo
ne se recueille pas tous les jours de Tannée
sauf le samedi, qu'elle se conserve plus d'un
jour, que les vers ne s'y mettent pas, quelle
ne fond point au sole i! ; au contraire, elle
s V durcit,
"l*our ce qui est du fait en luî-mCme» c'est
im de ceux qui semblent les mieux prouvés
de toute Tbistoire» ou idntôt c'est le nueux
l»rouvé. Une nation entière» la nalton
qu'il coneerne, le croiïf*traloiijonrscru de-
puis le moment manfué pour son acconî-
plissement.
Il y a dix*ncuf sièrlos, TapÔlrc saint Pnul
le liii raiq>clait ronnnc un fait admis sans
contestation : « larclie du testamcntp lui
DoiniiiQ eras, qtiodcii tique opcranduni est, facile : et
qnx' coquetida sunl ecMjuiliï: qnidquid antt:nf reli-
qunui fiierii, reponitc nsque în nKuir, l'eeeriuuqne
ita Ht pniTeperaL Mays«*f!, ci non coniputnnt, ue-
qne vernus inveuiiis esi m en» IHxilque Moysf*i :
Comeditc illinl funlif^^ qnia sahhalum est Dduitiil :
non iiivenietiii" liodie in agrn. Sei diebns eollipile :
in die aiilcm septinio saidKitnn» esl Domini, idciiTo
non inventelur, Venilifue sepiirna dies r el egressi
de piquilo ut coil itèrent, non invcncrynl. t*ixit au-
teni lit>nnnus ad Moyseii i L'squerpio non vullis eu^
stodirc Oï and a La me à, et legem incam ? Videïe ipmd
Doniinns dedent \n]m .sabhatnni, et propter Jioc
die se\ia Irihnit vidiîs eibos dnplices; maneat unus-
qnismit^ apiid sctnetipsnin, nnlLiis egrediauirdeloeo
sno die septinio. Kl sabbalizavit populiis die septi-
nin. AppHlaviltjnc domna Israël nomcn ejns Man ;
qtiod erat ([uasi scnKMi rtniandrl album, gu^tusque
ejiis quasi si mi lai enni metle. Di\it anteni l^loyses :
Isle est sernio , quem pneccpit Donunus ; impie
gomor ex eo, cl enslodialur in lutnras rétro geïie-
ralioiies, ut noverint panem, quo alui vos in solilu-
dine, qnando cdneti estis de terra .f]gypti, Diiil-
(jue MoysQS ad Aaron : Snmc Tas unmu, et mine
ibi Man, quantum pottst capere gomor : et repone
coram Uoniino, ad servandtim in gencrationes \c-
slras^ fiieul pra;eepil Dominus Moysi, Posnilque
illiid Aaron in talmrnaeuluni reser^^ndum, Filii au-
tcm Israël eomedernnt Man qnadraginla a unis, do-
uée venîri^nt in Icrrani babitabilein : hnr ribo alili
su ni, nsqiieqno tanger*^nt fiups lerr.T €li>inaaii. Go-
mor autemdecujia ïjars est E^bi. (èjof/.xvi, 13*5U )
mah
DrCTlO^NAinK
MAR
II
Itsaîl-il, <îlait recouverte d'or île tousciilés»^
/l ccHiioiiait une urne (Fur reiuiklit' lie marnic»
la luigucliLMj'Aaron, qui av;iit reverdi» vi les
labiés ilu Testament ; arram Tcstamentî cir-
eumiectam ex omni parte anv)^ in qua urna
aura haftens manna, et virfja Aaron, (/me
fronducrat.ft tabulœ Testamcnti (187). il y «t
trois mille ans, le P^ialniiste le rappelait do
iHÔiiie^ comme un drs événemeiils les plus
glorieux et les pi as iîU| sortants de lliisloiro
nationale : « Le Seigneur commanda aux
nuages» et ouvrit les portes du ciel ; il fil
pleuvoir la mauno pour nourrir nos pères;
il les rassasia du pain des deux, mandavU
fiuhibus desuper, et jnnuas cœli aperuit. Et
ptuitiilii manna ad manducandum^ upanem
cœli dédit eis T (188). »
Quelques jours après la cessation du plié-
noraènc, Josué, le successeur de Moise, en
consignait le souvenir par écrit : « Les fds
dlsraël, disait-il, s'arrêtèrent h Galga!a, et
firent la Pâque dans la plaine de Jéricho, le
soir du f^uatorzième jour du mois. Le len-
demain, ih mangèrent <ies fruits de la terre,
des pains azymes et des gâteaux de blé
nouveau. I^ manne cessa de tomber aussitôt
qu'ils eurent mangé des fruits de la terre,
et les fils (Flsraël ne firent fil us usage de cet
ûlimciil; dcftcitque manna postquam corne-
dcruntdc frugihiu terrœ (189). »
Moïse ùf-rivait le récit de révénement au
raomcint niCtne qu'il s^accomplissait, et le
j)uldiaii enlace de la nation qu*il concernait;
nous avons rapporté ses paroles.
Quoi doncde plus aulhenlique et de mieux
prouvé <iue ce miracle insigne et (prolongé,
qui eut jiour témoios deux générations d'un
I>euple entier, et surrexislencc duquel il ne
s*esl jamais élevé de réclamations ni même
de doutes, si ce n est de nos jours? El il est
trop lard de venir quatre mille ans après Té-
vénement le nier à la face de toutes les gé-
nérations qui l*ont cru, ou rcxfdiquer
autrement que les écrivains qui en furent
les témoins (190],
MAIUE (la sainte Vierge). — L Prophéiiei
Îmi rannonccnl. Les propnéties relatives k
a naissance du Messie, sontaj>plieahles h la
divine Vierge oui devait élre sa mère. Ce
n'est que pour fui et par lui que Marie de-
Yait être linéique chose, aussi nVsl-elle pas
annoncée d'une manière particulière et sjié-
rialc dans les saintes Ecritures, Ou ijeut-
étre ne convenait-il pas que celle qui oevait
être le plus parfait modèle *ie la vie humble
et cachée, fût annoncéeau son de la trompette
dès le lointain des Ages. La seule prophétie
manifeste qui se rapporte à la divine Vierge,
est celle crui renjonle à l'origine même de
rhunianité : Je meUrai^ 6 serpent séducteur^
Vinîmitié entre la femme et toi; entre ta drs-
cendnnce et la sienne ; et le t'écrasera la télc
et tu chercheras à lui mordre le talon (191).
(IS7) llebr. 11,4.
{iXH) Tsal. iïxvn,î3,
hm\ Jofi, V, 12.
(100) Il ne faui pas juger ce fuit sur le îocit de
rinslnricn Jasèplie , qui , suivant sun h;iintudc * le
défigure, et semble faire amende liorioralile en Dvé-
fencc de ses lecteurs, de h liJbertc qu'il prend de le
Sur quoi il faut remarquer avec pîosicur
rèrcs de TEgilse, que celte ex|ïression de 11
desccntfance de la fcmme^ et do la feninir
seule, annonçait déj*^ un profond m^slèr
que les plus habiles parmi les docteurs dj
1 ancienne loi n^auraient pas été aptes è p**^
nétrer ; mystère qui a été pleinement accon
pli par renfanleuicnt virguial tle Mario.
Nous ne dirons rien du teilc équivoque
d'fsaïe : Virgo concipiet et pariet filium^ pr^_
cisément parce qu'il e?*t équivoque.
Les cxégètes catholiques fonl de grand
eiïorts pour démontrer que rexpressioij
hébraïque veut hien dire qu*une rierg
enfantera ; il est |)0ssil>le eirelTct; mais leur
adversaires le lonteslant aussi vivement, i
devient ditlicile déjuger. Quoi qu'il en soit
ce passage, qui se rapporte selon la lettre i"
la naissance du liîs du prophète, se raimorte
selon Tesfjrit à la naissance du Fils de Marier
comme l'a remarqué Tévangéliste saint Mft3
Ihicu. Et c'est même sur celte double signi*
fication que roule en partie féquivoquc,
et h cause d'elle qu'elle existe.
Mais si les pro[ihétics verbales relatives]
la sainte Vierge sont si peu nombreuses dani
TEcriture, il n'en csi pas de même des pro^
phéties Oguralives. La preaiière femme pof
tait encoro le nom signilicalif de vierge,
viratjo^ lorsqu'elle introduisit le péché dani
le monde. La baguette d'Aaron, tîeurissaui
quoique sans feuilles et sans racines» la ja-^
velle de Gédéon, trem[)ée seule de la roséâ
des cieux au milieu d'un champ aride, ou
seule préservée au milieu d'un cham|> hu'j
mccté, sont ûqs figures mystérieuses de U
ilivine Vierge, produisant d'elle-même Iq
fruit du salut, seule nréservée de la corruii
tion, et de toutes les créatures seule
conde dans la virginité.
Le salut de tout un peu|ile devenu le prîi
de la beauté d'iisthcr, la victoire remporté
par Jcpblé au prix du dévouement d'une'
jeune vierge, sorit des figures i>ltis signili-
catives encore. La naissance d'Isaac, i néri-;
tier de la promesse; de Joseph, le sauvcuf
de ses frères et de rEgyîiie; de Jacob, Il
supiilanlalèur; de Samson, le fort, le nitiâ^
réen, issus de la stérilité même, annonçaient
l'enfautement mystérieux de la Vierge. La_
chaste Judith, la pro(ihétesse Déborat la'
perfide Jabel cnfonf;ant un clou <lans la lÉto
de Toppresseur du peu jde juif, annonçaient^;
chacune à leur manière, la Vierge immacu-
lée qui devait écraser sous son pied la tête
du ser[)ent. Il faudrait de longues pages pour,
développer ces pro|hétiques analogies ;elloi'^
l'ont été dans j>lus (i\m ouvrage composa
eu riionneuf de Marie; ce n'est pas le lien
de les relater.
Nous préférons initier le lecteur aux éh
cubralions moins poétiques de quelque!
pédantesques , mais sincères et vénéraLlcJ
rclaicr, A l'en croire, tout est imprévtî, tâtonna*
meiJl, surprise pour Mmse liti-niénie. Le miscratdeJ
hiitorieni que la postérité ne saurait assez flageller î^
(Vov. /l«i. Jud., liv. m, ch. L)
((B1) luimicitias ponani inlcr te et tnidîcrem. et
semen tuuin et scnien illius:ipsa conleret c:ipul Uium.
et lu insidiubcris calcaïKo ejus. (Genre, ni , 1^4
iM
M^TV
DES MIRACLES.
MAR
ÎH
«iihiils de la divine Viergo, des cnbalisles,
m* f«U-ce cpjiî idur la rnreltS du lait.
[^ lanjfui?Jiél>rfti(juc a trois noms de r|iuilre
It^ttres d une incrveiltousc cl divine v^rlu,
le* noms de Dieu» de Jésus et de Marie.
Le [»remier est le grand semhammephoras^
m nom ine/fahle^ qno les dévots ne |*ronon-
y^icnt jamais, et c]uon appelait jiour cette
fjosc en langue grecque «vtxvivïîTov. Cesl le
mraijrammaton tlQS cabalisles. [Voy, Târt,
CisiLK), le redoutable, Jthovah^qnçi les uns
(mnopcc'iU par respect iafiuch^ iahoh et ni ônie
î(th,ei que les autres tliangcut eu Admial
m *" ' 1ms quatre lettres qui concourent
« î r sont iod, ht^, raw, hé ; n^T. La
it rononciotion, et peut-être ruôuio
b '• Uïanïèro de récrire, est perdue.
C« iiMin est attribué d*une n)anière j)msî-
liTe {lu Mes5Je, par Jérémie , dans son x%m*
rhâpitro : /** susciterai à David un juste
^me: ei roi il réfjnera^ cl il sera ta sagesse :
U exercera Cempire ci rendra laj}i$tics sur la
rr. £n ce jour, Juda sera siÀuvé, Israël re-
tra dans fa sécurité^ et tmci le tuim dont on
pprllera^ Jehovah^ notre justice (192). Mais
tes l-alfuuilistes, p<mr éviter rargumentqui
résulte de ce texte, Taltèrent en iisanl H-:p'
la lieu lie Tx-rjr , ce qui veut dire, et voici
k nom que lui donnera Jthovah*
Le!< quatre lettres du nom de Jeliovah ont
àc le signification non nicdris niyslé-
fU' le non» t(viît entier: ain5i la pre*
micrt!* vjii ^ qui signifie principf, représente
le Père, princi|)edes deu\ autres [person-
nes. La $e<:ondet Z**', auî veut dire être oh
vivre , r<*i -^sente le Fils, dans leipiel est la
nV jui cxi,slc. La Iruisièuiei vau,
o>j > la langue liéljraique, re|3ré-
j^nic k* Saml'Ksprit, lien du Tére avec lo
Fils, et leur îijutuel amour. La quatrième,
ii/, se trouve ici rédupîirative» conmie le
Fiîs. (îiiVlle a déjîi exprimé, jouit d*rni dou-
bit" j;e dans le granil niysîùre do la
dfi..,^ ,,..-iité : il est produit ^i pr^tdaimut ^
Untlis que le Père n'est que produisant , et
le Saini-Ivspril uniquement produit.
Il y a cni'oro bien d'autres mystères non
moins profonds dans ces i|uàlre lettres,
ciuiis nous sommes forcé de les |>asser sous
kd^- ur arriver h notre objet.
î d nom teiraqrammuton est celui
<h sauveur, que les Juiifs a|M>tllent Jesuagh^
TT*, des qu?*lre lettres ioa, schin, rau et
^hain^ cl venant de la racine W\ ([ui sis^ni-
fin gauteur et salut. Toutefois les taluui-
ihstes contestent fortomcnl aux cbrélicns ce
beau privilège i^our Itjur Messie, et prélen-
dcol <iue soïi véritable nom doit s'écrire par
lr«m lettres, comme récrivent et le pro-
fiimccnt dailleur.H les chrétiens eux-oi6mes,
Iff*» icKÊ^ tchin et rau. Mats on leur fait vmr
ptr «lilferents fémoignai^cs qu'ils sont dans
urreun et entre autres par celui de rabi
\*H\ ÎHtSLiiabo David germen justum *. et rcgna-
»ttfUM, H &;)p«ens erit: cl faciel jydiciuni, et jnsti-
Luut in t<^rra. lit Uiobiis \\\\& snivabiliir Juda, et
•'truH ltnttit.il)it rnurulcnt«T, et lioc est ikuiiimi
i|iioJ iiit<;ibiita éJiLK Jchuvaii jui^nm Aostcr {fcrcnK
vlW) Kous fonnnrti h; monogramme du nom du
lîaccados, relaté nar Galotinus au 18" cb^i-
pïlre dnur livre cle 8es Arcanes, lequel rabbi
lîaccados, écrivant longtemj^s avant l'avéne-
nïenl de Jésus-Christ, disaUan consul An-
tonin que le Messie s'aiipellerait Jeiuagh,
quoique les peuples de la gentililé Jussent
1 at^poîer Jé^u, et prouvait cabalistî(}uement
cet avancé par ce jiassago du ïli\* cliafiitre
de luGcncie^ reniât qui miltendus est^etipiê^
lians lequel on trouve les tiremières lettres
do son nunudc m^me que dans le fameux
acrostiche sibyllin ]n<7oi)c Xotar^f G£c«0 xUnm*
rnp. (Voy, Tari. Sibylles), *
On le (ïrouve encore |>ar le litre de la uroix
conservé h Uome, et par d'autres témoigna-
ges non moins positifs, quil sérail ^uuertlu
de relater ici,
Tuntefuis nous ne devons t>as laisser pas-
ser inai«er»;ues les i^récieuses remarques qui
suivent. Dans le nom mystérieux de Jcsttitgk
on retrouve deux lettres du nom stniham-
mephoras^ on inetTable, iod ei vau, La troi-
sième lettre de ce nom, le hé, étant jointe
h cf}s deux premières, il en résulte le mot
UlU, qui est ranagrammc du nom du Sau-
veur, iiourvu qu'on le surmonte de la croix,
de cette manière 1|-^1U (193).
Mais ce n'est pas tout : Jean Cliéradanu%
dans son Aîphnbtt mystique de fa langue
sainte, fait cette remarque : Les !ïél»rèni
reçurent de Dieu autant de précej'tes allir-
malifs, qull y a d'os au cDr|>s humain; sa-
voir, deux rcJit guarante*huit, et autant do
préreptcs négatifs qu'il y a de nerfs : savoir,
trois cent soixante -cinq. Or ce sont les
nombres cxt^rimés par les deux noms£'/ofti'm
et Jesu^ pourvu qu*on écrive] ce dernier
avec trois lettres seulement. Kt si on addi-
tionne, en y ajoutant une unité, la valeur
dés lettres tlu mot /i7a/ïi m, écrites cUes-mû-
nics comme elles se prononcent chacune en
j'arlîeulicr, on trouvera le même nombre
(}uo dans les deux mots réunis et dans le
mot hébreu qui veut dire jugement: d*où il
sera facile do conclure, que Dieu, Ehhim, a
donné Uml jugement, tant des [ïréccplcs po-
sitifs que dos préicittes négatifs, à son lil^
Jésus: ce qui explique mcrveilleuî.emeiit ce
passage du v* chapitre de V Evangile selon saint
Jean : Le Pêr^e ne juge personne^ înais il (x
abandonné tout fe jugement à son fils (l^^V
Nous iléposons ici ces remarques prélé-
mir.aires, pour t»réparer le lecteur aux m^sr
libres calwilisliques du divin nom de Marie.
Le troisième nom tetrairrammalon est ce-
lui de la très-sainte Vierge; il se compose
en eiïet des qnati-e lettres mem, res, iod^
mem, El tel est bien le nom hélireu, en don-
nant a la lettre iod la valeur d'une consfmne,
d'oii rcsulie un mol dy ssy llabi que, 3firj(ïm,
Ainsi récrit saint Lut% au prenner chajtilrd
de son Evangile, Les versions chaldaïque et
Sauveur d'une inaiiiére dilTLTeiilc, à cau.«e de la Uif-
ft^roncc du Umgagt^ : Il-'^IS; ce qui vcyt dire Jésus,
Sauveur d€S homincs, |i:ir la venu delà f» ou /«M
tiominvm Sidvutor pet Cnuem,
(VU) Pater nou judical quounpiaia, sed emne itt-
diciuni dcdU Filio, [Joan. v, ti.)
IS5
T«Aa
DJCTIONMAmE
mah
AU
syriaauê prononcent Marjnm, Mirjam est
aussi le nom de la sorurde Muïscs coionie on
|ieut le voir au xv* chapitre de VExûdc:\o
traducteur grec de saint Mathieu est le seul
qui ail écrit Maria de trois syllabes, si ou
en excepte les Septarde, qui avaient lu de la
tnême manière ; paiioiU ailleurs que dans
ht langue grecque» ce nom est do deux syl*
labes et indécliaahle.
Or dans le nom do Mirjam ^ il ny a que
le.^ quatre consonnes mem^ re*» iod Qimem qui
coinpt»*nt, car les voyelles n'ont pas le rang
de lettres dans l'hébreu, dans lechahléen ni
dans le syrien.
VCMcî le preouer mystère ronfernié dans
ce nom : Georges Vénitien, dans son Har-
monie (Iti monde (195), assure que les caba-
listes juifs enseignaient ceci dans leurs
doctrines secrètes : savoir, qu'il y a une
créaluro (dus sainte et plus f>arfaite*quc tou-
tes les autres, dont la fonction est de se te-
nir perpétuellement devant la face de Dieu,
et d'introiluiro en sa présence celles qui
doivent y paraître; ce grand introducteur dej
la cour céleste s'appelle Muiraton (i%); or
le mot mu (raton équivaut en chi lires à 999,
une uuilé de moins que la divinité, qui e.4
1000; 999 est aussi la valeur numérique du
nom de Marie, d*où il est facile de conclure
que Marie elle-même est le ntutraion, ou
grand introducteur, et [premier prince de la
CDur céleste, l'être le plus saint et le plus
grand après Dieu.
Second mjstère ; Suivant Galatinus, au
livre vu, cliapitre 2 de ses Arcanes^ les
noms de Jé>us et de Marie ont une" valeur
numérique é^alcau moi bcrilhp qui signifie
pacte. Aussi les cahalistcs expliquent-i!s de
cette sorte le nassage suivant du xwin' cha-
pitre de Jérémie : Si ce nùaii mon pacie^
c'est-à-iiire mon amour i>our Jésus el pour
Marie, Je n aurais pan fmt tt jour et la «ui/,
«i créé le ciel et la terre (197). D'où il est évi-
dent que le ciel el la terre ont été créés à
cause de Jésus et de Marie.
Troisième mystère : Ilabi Haccados , au
lieu cité de Galatinus, interprète ces paroles
d'isaïe : mttronrGiaS traduites en celles-ci
par saint Jérôme, Vempire du Mes^sie sera
multiplie (19S), de manière h en faire sortir
les deux autres mots Mirjam Sarab^ qui
siçoiticnt Marie reine; d*où il conclut que la
mère du Messie doit être la reine des cieux
cl ilc Tunivers, et que son empire doit se
muitiplier en mèinê temps que celui de son
fils. Il faut remarquer encore ciue le
mot nnoS, lemarbeh, uni veut dire mu/a-
plication, esl écrit dans le texte hébreu par
un mcm fermé, contrairement h l*usage, qui
Îtd5) Cantic.i, laii., 5, c»p. 7.
1041) Kii hilin rrincipem bricriim.
(^107) Sjînl lérômt? a truiluil ni:d îi pr(»pos : Si
irntum poiest fieri pacttLin meum cnm rfitr» et pactum
meum cum nocie^ nt non iit aies cl nox in lempore
^u& ; car le texte hébreu porlc : Nht paeium meum
diem ae noctem^ teges cœloet terrœ non posuistem.
Saint Jérôme rfétailpas cahalist*;.
(iî>8) Et muttiplkabitur eju$ imperium^ suivant la
IraductioH delà ViHgiiio; mais les i^Mislcs lisent,
ëd mutiipiicandmn impcrium.
(tîK^) Lt ail Maria ; Magnîtlcat anima meaOomi^
ne permet d'employer cette forme qu*à la Jm
des mots.
Il y a donc là un autre mvslère, qui est
sans doute en raitport avec le liortn$ con-
cluêus du Cantique de» cantiquei. Ce qui
n'est pas moins digne de remarque, c'est
que le nom de Marie est aussi ineffable que
celui de Dieu; en effet rarcfiange (labnel^
«a la saluant, nosa [^as d ahord prononcer
ce saint nom: Je vuus salue, (\ [detne de
grâce, lui dit-il, Ave, gratta pienu
Le saint nom de Marie, considéré d'un
point de vue {dus sérieux et jïlus chrétieo»
n*est pas moins rempli de consolations el
d'espérances : il veut dire lV/(j|7e de ta mer,
suivant saini Jérôme et !a jtluparldes Pères,
En langue syriamie, il signifie reine. Sui-
vant saint Jean bamascèiic, il signifie la
mer des grâcn et drs bénediftions ; c'est le
même nom, dit ce Père, que celui donné par
Dieu dès le cotmnencemerit aut grands
océans qu'il sé^tara de la terre ferme. D'a-
près d'autres hébraïsanls, Marie veut dird
celle qui illumine ^ iiluminatrix^ $eu illumi*
naiio mea.
Daignez, 6 divine Vierge, être pour tous
vos enfants ce que votre nom signitle
ït^loile qui les dirige au port h travers lc$
dangers de la mer orageuse de ce uionde;
une mer inépuîsalde de grâces et de pardon;
une lumière qui brille toujours à leurs yeux
pour les éclairer, et surlout un feu qui
ranime sans cesse en eux l'ardeur de leur
amourpour vous et [tour votre divin lils Jésus.
11. Prophéties de la sainte Vierge, — Mon
dme glorifie le Seigneur^ et mon esprit eil
rart de joie dans le Dieu mon sauveur^ répon
dit rhuuibie Vierge aux félicitations prophé
tiques d'Elisabeth, parce quit a abaissé set
regards sur son humble servante. Aussi doré^i
natant toutes les générations m'appelleront
bienheureuse: car le Tout - Puissant^ celui
dont le nom est saint et dont la miséricorde^,
s^étend dt'génération en génération sur reuA
qui le craignent^ a opéré en moi de grande^
choses. Armant son bras de puissancr^ il 4
dissipé Vorgudl des orgueillnix; fait descen
dre les puissants de leur trône^ cl exalté lt.
petits. Il a donné aux indigents fabondtmcA
et laissé les riches dans l indigence. Il s' es
soutenu de ses tniséricordes, et les a accom
plies envers Israël, son serviteur^ suivant le\
promesses faites à nos ancélrts d Cegard d*A*
oraham et de su postérité^ à toujours (199)
Ce doux chant d'allégresse contient près*
3ue autant de propht^ties que de paroles, el
es |iroj4*éties de la plus haute portée, si
on veui bien les comparer allentiveruent ave
rhisloire.
nuni : Et cxbuUavît spiriiiïs motis in Dco salutai
meo. Qui;i rc!i>poxil liiiniililaLf^in nm'illoi smsp : ei'
enim v.% \mr bcal.nn me dicenl imrtrrs {;[cnrr:itionCf.
Quia récit mïhï nuigna qui piitriis esl, cl samliiii
noiircu rjus. Kt uiisericardiacjusaprugcnie in prt*-
genics liincntibus cum. Fccit potruli.iiu in bradiio
suo : disjicrsil supertws mente lonliR siii« Dcposnti
potcnlèls Je scde, cl exalta vit htimiles. Esurjcnlri
implcvit bonis: et divilcs diniinît iiianch. Stisc'e|>(l|
iârael pueruni snuiu, rccordalus iniwTiconhîe su«.r
Sicul lucuius ad nalrts nostroi^, Alraliani et icaÛDl]
igu^ in frjccula. (Lhc, i, it^5^.)
us
MAR
DES MIRACLES
IfAH
Tùuics Iti (fénérations inapuetleront bien-
kfureti^e. C'est le nom, ù iliviiie \'iergo,
rfonl TEfilise, répainhio sur toule la ïivAi
de h terre, vous appelle depuis dix-nciif
siècles; celui qu'elle vous donnera ju.^qu'à
h fin des générations, el par delà le teiops
H les siècles. Car danslescieux et toujours,
les enfants de TEgl'se vous proclameront
leur souveraine. Hf?ureux par vous, en vous»
V0U5» pourraieni-ils allribuer un autre
à celle de qui leur est venu rélernel
tieurî Bienheureuse (favoir été humble;
lâeiiheareuse d'avoir été pure ; bienheu-
reuse ifavoir été choisie; bienheureuse d'à-
vatr été exiiïlée, glorifiée, élevée au premier
rang dstns les eieux; bienheureuse iVèlre la
ilisirîbutrice des grâces divines envers des
frères^ des ûls que vous aimez; bienhcu-
rcas€ d'ôtre aimée, bénie, invoquée, glori-
fiée sur la terre; bienheureuse d'être pro-
eliuK^ el d'être en etfet la seule immaculée
Je toutes les créatures de Dieu; du Dieu
fjui a n>i«^ des taches dans le soleiK le plus
sant de ses ouvrages, qui en aper-
^ anges, ses plus fidèles minisires
é\<ît^ vuus : bienheureuse d'avoir été créée
^t snlnie, ^i parfaite, qu'il n*y a, ni dans les
.1 sur la terre, nul être, nul objet qui
TOUS être comparé; Inenheureuse
élerée à un tel degré de gloire et de
lietir. que la pensée mÔme ne con(;oil
qu'il puisse élre augmenté. A'ierge
, éfwnuse sainte, nîère sans tanhc:
lu Père, épouse de TEsprit, mère du
Me manque-t-il à votre gloire, à
.eur? Le trône, la gloire, les ri-
puissance, rimmortalilé, la sain-
tir 'e, lamour, vous avez tout. Oui,
*^, :irîe, vous êtes bienheureuse, et
loii énérations le proclament el le pro-
rtamerouL toujours, ainsi que vous ravezdit.
Ah! il y a encore des peuples qui l'igno-
re • litions qui le méconnaissent; pro-
ftt*. , Vierge puissante , propagez par
liiul i uriivers le culte de voire Fils bien-
iîoié. Nous, ses ministres, nous ne manque-
ifias à l'appel, pourvu que vous nous en
snieîta grâce; profiagez par toute la terre
tt saint et salutaire Evangile: el c'est alors
^iie tous les peuples vous proclameront sans
aut^acetccpiionbiénlieureusc,car qui pour-
rail cfinnaltre Jésus, el ne pas dire à Marie ;
Vous êtes bénie entre toutes les femmes?
Lt Tout-Puiifant. Oui, vous Tavez dit
iv^r raison, A sainte j>ro|>liétesse, la rédeni(v
tion du g'^nre huma ai n'est pas moins une
Œovre de toule puissance, que la création
du monde. Il faut être le Tout-Puissant, pour
descendre à de si grands abaissements sans
s'al laisser, pour tirer sa gloire de fignoini-
nie, pour converser avec les hommes, se
charger de leurs iniquités et de 1 expiation,
^m •^c souiller ni se déshonorer, II faut être
^ U-Puissanl, pour rendre la virdnité
:ç et la malernité immaculée. Il faut
Aîre 1*5 Tout-Puissant, pour enfreindre ainsi
W lois d'une nature que le Tout-Puissant
loi-niênie a posées.
(ÎÛO) Diivid ireiiiplnic qtïc ipialrc fois ccitc cxp
k^x Ai:>» Eicclud une toiy, Danict uuc Um
Celui thnl le nom est Mnt^ Israélites, vous
vous [ilaisiezà appch^rdu nomdeSat»/ votre
Dieu; vos proplièles aimaient h prononcer
ce doux nom, de Saint d^ Israël (âOO)
Maintenantdonc^p5(j<«ar/5raèV, celui drjfï/
le nom est Sainte va opérL*r une œuvre do
sainteté: savoir, \asanctifieation\l\i genre hu-
main tout entier. Non plus une sanetificatioa
figurative ou légale , qui consiste dans Tac*
complisseraent d œuvres extérieures; mois
une sainteté intérieure, réelle, semblable à
celle de Dieu, partici|mnt de sa nature; de
sorte que dorénavant on n*apfïcllera plus du
nom de saint celui qui aura été séfraré ducom-
Hiun des hommes fiar des onctions, des ablu-
tions ou autres [mnliques extérieures, comme
les rois, les prophètes, les prêtres, les ob-
servateurs ptiarisaïques de la loi ; mais ceux
aucontrairequi se conformeront àcetle image
de perfection, de justice, d'innocence, de
vérité dont îe Ivpe éternel est en Dieu. Sain-
teté à rimage fïe laquelle Fhomme avait été
créé, que le f)écbé a dégradée en lui, mais
3ue la grâce et la miséricorde toute gratuite
e Jésus lui rendra.
CfJuidont la miséricorde s* et nul de généra^
lion en génération. Oui , c'est aus^i une
œuvre de miséricorde, que celle qui s'o[>ère
jiar Marie; et d*une miséricorde d'autant
plus gratuite , que celui qui en est gratitié,
n'aurait pu ni la mériter, ni la demander, ni
môme la prévoir, puisqu il n'en soupçonnait
pas 1 objet, n'en ressema il pas le besoin.
D'une miséricorde d*aulant plus grande, qu'il
en était plus indigne, el que celui qui rac-
cordait flevait s'imposer de plus grands sa-
crifices; le sacrifice de son sang répandu sur
une croix. Que de grandeur, que ue profon-
deur, quelle immensité dans celte miséri-
corde! Que n'ont pas dit et que ne peuvent
|»fls dire encore ici les docteurs, les maîtres
de la vie spirituelle, les orateurs et les phi-
losophes chrétiens 1 Le sujet est inépuisable.
De génération en g entrât ion. Ce ne sera
plus une miséricorde passagère, comme celle
accordée au peuple Juif en récompense de
sa fidélité, et qui ne se prolongeait pas au
delà de cette fidélité elle-môme; une misé-
ricorde qui s'épuise en bienfaits temporels
et périssables, lels que Tabondance dos
biens de la terre, Télévalion aux grandeurs
et à la puissance mondaine, mais une miséri-
corde perpétuelle , inaliénable, toujours
accessible; une miséricorde infinie dans sa
durée, pour le temps et l'éternité ; une misé-
ricorde qui s'éjtanchera en trésors de grâce
pour le salut. Lue miséricorde qui prévien-
dra le pécheur, qui soutiendra le juste, qui
sanctifiera le coupable , qui ne se mesu-
rera pas même à la grandeur des iniquités,
mais qui surabondera , tiui dé[^assci'a tout
terme et toute mesure.
Sur ceux qui le craigneni, La crainte n'é-
lanl que le commencement de ia sagesse t ceux
qui le craignaient sous Te ni pire de Tan-
iienne loi, sont destinés h devenir ceux qui
Vaimeront sous l'empire do la loi nouvelle;
et tel est le terme de cetic miséricorde, qui
ressioii ; laais Isaîc f <:inplme viïigl six fois. Jorcniia
187
MAR
DICTIONNAIRE
RfAR
m
se perpétuera ainsi de générations en géné-
rations envers ceux qui seront passés do
.a crain/e servile à Vamour filial; ainjer et
être aimés sans terme et sans mesure.
Le Tout-Puissant a opéré en moi de grandes
choses. Le texte veut dire également à mon
égard, et par moi; il est vrai sous ce double
rapport. Il dit aussi de grandes merveilles^
magnalia; et ce sont en effet des merveilles.
Dieu a opéré en Marie un mystère de grAces,
en la formant la plus parfaite do toutes
les créatures; aussi l'ange lui a-t-il dit en
Tabordant : Je vous salue, 6 pleine de grâce. 11
a opéré en elle lemvstère deTlncarnationde
son Verbe, et il opère ainsi par elle le salut
du genre humain, la réconciliation du Ciel
avec la terre , la destruction de Tempire do
Satan, le commencement du règne de Dieu.
Ce sont là les grandes choses, les choses
merveilleuses dont parle la divine prophé-
tesse. Et quelle plus grande merveille que
eelle d'un Dieu fait nomme pour pouvoir
mourir? Merveille qui ne s'o|)érera qu'une
fois dans le laps des siècles, dans la durée
de Téternilé ; mais qui une fois opérée suf-
fira pour tout le passé comme pour tout Ta-
venir; de sorte que personne n'aura été
exclu du salut, que ceux qui auront voulu
s'exclure eux-mêmes.
Merveille dont l'homme est loin de con-
cevoir toute la portée, et qui s'étend
bien loin au delà des limites do sa science
et do son intelligence, puisque l'Apôtre 6q%
nations a dit que le sang du Christ avait
Îmrifié non-seulement la terre, mais aussi
es cieux : Sive quœ in terris , sive quœ in
eœlis sunt.
Le Tout-Puissant a dissipé l'orgueil des
orgueilleux. Ceci s'adresse à vous, superbes
pharisiens, car il est question dans le texte
de l'orgueil de l'esprit, sttperbos mente cor-
dis sut. Or vous étiez orgueilleux au dedans
de vous-mômes seulement, parce que vous
ne ]>ouviez l'être autrement. Votre nation
était humijiéo, vaincue, assujeitic ; vous étiez
contraints de remettre à d'autres temps vos
superbes espérances. La domination sur
l'univers entier, Jérusalem substituée à
Rome, tels étaient les objets que vous carcs*
siez dans vos rêves. Et en attendant vous exer-
ciez vaniteusement l'empire parmi les vain-
cus.Vous vous nosiez les inter])rètesde la loi,
les arbitres de la vérité, les continuateurs de
Moïse. Vcms faisiez ostentation de vos vertus
d'apparat, de votre rigorisme, de vos jeûnes,
de vos aumônes; vous preniez les premières
jilaces à table, vous ac^capariez les regards
et les salutations de la multitude. Eh
bien ! tout cela était vain, vos vertus comme
vos espérances , vos doctrines comme vos
droits. Vous allez tomber de votre trône
usurpé, et il ne restera de vous que le ridi^
cule attaché à un nom déshonoré.
Soyez dispersés, débris des 5f^K/crc5 blan-
chis^ qui ne contenaient que des ossements
€t de la pourriture.
Ceci vous regarde pareillement , superbes
philosophes, célèbres écoles de vaines doc-
trines. Portique et Académie, stoïciens et
épicuriens y cyniques, sophistes, pvrrho-
niens, disparaissez de la scène du monde.
Disparaissez écoles de Rome, d'Athènes et
d'Alexandrie; ou du moins inclinez vos ban-
nières devant le christianisme qui va poin-
dre. I^s doctrines aue vous chercliiez,
il les possède; les vérités que vous igno-
riez , il les enseigne ; les dogmes que
vous contestiez, il les établit; la morale (juo
vous outragiez , il la fait triompher. Il vient
établir à la place de la volupté, la conti-
nence ; à la place de la vengeance, le pardon
des iniures et l'amour des ennemis; à la
jdace de l'orgueil, l'humilité; à la place de
.'égoiîfiio, la charité; à la place de la ^ensu*-
lité, la mortification; à la place do la tyran-
nie, la liberté; à la place de l'esclavage , h
fraternité. Il fera pour l'univers entier, ce
Sue vous n'avez pu faire pour un village; et
ré[>andra sur le monde une telle abon.-
dance de lumières , qu'un enfant , après
deux ou trois leçons, en saura plus que
jamais vos disciples n'en apprirent dans vos
écoles. Vos disciples ! que surent-ils jamais,
puisque vos doctrines, perpétuellement con-
testées et détruites les unes par lesautres, ne
s'élevèrent jamais jusqu'au rang de véritésT
// a fait descendre les puissants de leur
trône. Noyez- vous d'ici disparaître les gran-
des nations et les superbes ])Otentats, qui
remplissent la scène du monde du bruit de
leurs exploits, de l'éclat de leur gloire, du
faste de leur puissance? Descendez du trône,
victorieux césars, magnifiques empereurs.
Rentrez dans la poussière, légions accoutu-
mées à vaincre. Tremblez devant Attila, Ala-
ric, Genséric, superbe Rome, spoliatrice
et tyran de l'univers. Votre gloire et rotre
puissance sont pass«^es. Colosse aux nieds
d'argile, une petite pierre détachée île la
montagne sans le secours d'une main
d'homme, va v(Mi.'r vous frapper là où vous
êtes vulnérable ; vous allez tomber, vous ré-
duire en poussière, et sur voi débris. Dieu
seul restera puis.iant.
Et en place de ces puissances que le Seî-
Çneur va déposer du trône, il exaltera le$
humbles. C'est en effet par les pauvres et les
humbles que le royaume de Dieu allait com-
menocr de s'établir. La société, du sommet à
la base, était corromime, gançrenée; il fal-
lait donc chercher en dehors d elle les pre-
miers éléments d'une société nouvelle. Aussi
les missionnaires du christianisme s'adres-
sèrent-ils d'abord à tous ceux que cette so-
ciété repoussait, méconnaissait, ou qui en
étaient exclus par lo malheur: aux pauvres,
aux esclaves, aux ignorants, aux souffreteux,
à cette vile plèbe qui n'était comptée pour
rien dans les conseils de ceux qui [irési-
daient aux destinées de l'univers. Qui ne se
rappellerait ici les douces paroles du Mattro:
K?s aveugles voient, les boiteux marchent,
les sourds outendent, l'Evangile est annon-
cé aux pauvres. Eh oien 1 c'est avec ces
éléments que va se constituer la société
nouvelle, destinée à remplacer J'ancieune et
à régner à son tour.
Apparaissez sur la scène du monde, na-
tions que dans son stupide orgueiT Rome
appelle barbares,et qu'elle tient reli^écs au
m
"KAR
DES MIRACLES.
MAR
df là lies froniièrcs de rem[ni'o; apparaissez,
Héruies, Quatles, Morrauians,Golîis» Alnins,
Burgondes, Francs, S.*ïxons, Angles, et vous
tniites^nations aux noms ignorés, venez niet-
ire en pièces le granil et puissant em[ûre,
fnus disputer ses laml»caui, vous civiliser
aucontact de Ja croix, et fonder dos empires
\Aui durables.
TeU sont \qs^ fam/Jiqnei qui le Seigneur a
t4tmbl/s d^abonaance, De[mis trop longtemps
]}v ' \ os places au banquet des richesses
et : res mondai ne.^, venez à votre tour
TOUS riisNasier ; à vous Fliérilaî^e delà gloire,
de la puissance, à vous l'hérilage de riches-
ses si i»énibleraent créées et amassées. A
TOUS de Caire fleurir à votre tour les lettres,
les sciences, les arts; car tout cela ce sont des
dons de Dieu.
Mais il en est un meilleur encore, ce don
rarfoit qui descend directement du l*èredes
Itimières : l'Evangile. Voilà celui qui rassa-
sjVra Tos âmes de toutes ses consolations,
qni illuminera vos intelligences de tou-
tes ses splendeurs. Depuis trop longtemps
issîs dans la région des téoèbres et do
rf>ml>ro de la mort, vos âmes n'avaient
Emrpàlîirequele mensonge cl Terreur, les
bics d'un paganisme sans raison; venez
donc roaîntcnanl et rassasiez' vous; puisez
aux Siiurces [mrcs et fécondes de la vérité.
Uàis vous surtout, jniuvres délaissés, in-
inU» pauvres malaflns, orphelins aban-
iné^.tenvessansappui et sans consolation,
Wrt' ives, vous persécutés^ proscrits,
vtM 'est pour vous spécialement nue
k le sera abondant en niiséri-
a*: ' espèce. Vous n'aurez plus
rien à enrier à des frères plus heureux que
rou^ s->ii^ umi d'autres rapports, si ce nest
le r qu'ils auront de pouvoir vous
cuiu. .-^^ -.V biens.
Et Trous riches delà terre, grands du monde,
nujs<uifiisdu siècle, sages des nations» phi-
Usopties illuslres ; vous empires tout-
jruT '^' ' . peuples civilisés, villes fameu-
u* renommées, voyez ce que vous
•lle^ inrtj- <le tous VOS biens; la richesse
s'c^l évanouie entre vos mains; il ne vous
îesieplus îjue des titres prescrits, une raon-
naîc df* mauvais aloï, le charme est dissifié,
Villusîon a cessé, vos couronner étaient do
rlinquant, pareilles îi celles des théâtres, et
¥ûs paniresde pierreries des hochets propres
kaiiiiiser Penfance. Bientôt, demain, ûès
aujourd'hui, vous n'êtes [«lus qu'un itassé,
un souvenir qui excite la pitié, sinon la ri-
iée< Diri/f f dtmisil inanes.
Voilà te qu*jl y avait de contenu dans les
r ramenés faites d Abraham et à ta pnsiérité :
celle postérité qui subsistera, qui régnera
itùuJQurs; ce que les i>rn[ihètes avaient en-
trevu, annoncé sous dt5s paroles énigmali-
ipies; ce que nos ancêtres n ont pas compris ,
(201) Egrrssi «ulcm de St'pulcriscom'imiscentîi?,
fiturnnt in H xt^nUb, cl matiscruiit ilil. Lm<it»i|ue
e*t Maria **t Aaron conlra Mi^ysciT prnplrr uxnrciii
rjus i€lliit>pissani. Et divcntik : INtini por snliuit
MciystMi loculus csl Doiuinus î Nonne et nulns siiiu-
liU-r est ioi'uins? Qnod cum audissii nrmiintis>
tEnii mim Mojscs» vir milis:>inMis &iip*_'t' omiies ho-
cc que nos contemporains refuseront de com-
prendre, mais le jour de Dieu n'en a pas
moins lui ;j'en suis Taurore et c*esl moi qui
porte la lumière.
Tel est le sens précis, positif de rrttc
douce el suave poésie : c'est une histnire
anticipée de Tavcnir; c'est une propbélio
dans le sens rigoureux du moK Nul ne dira
du moins que celle-ci est faite après Févé-
nement, qu'elle n'est pas d*une atjthcnticittS
parfaite, d'une clarté saisissante ; nous n'a-
vons donc point à la défejidro; tlisons en
terujînant : soit h jamais bénie, aimée, Itono-
rée la bienheureuse et sainte |»rophélcsse h
qui Tesprit divin Tinspira.
MAIUE, sceur do Moii-e, frappée de la
lèpre.
Cet événement est rapporté de la manière
suivante au livre des Nombre.^ : Les Israrlites^
après avoir mdtté les St^pulcres de lu concu-
piscence^ allèrent camper è Hazcroth^ et y
demeurèrent. Or Marie et Aaron s'élevèrent
contre Moise^ à cauae de sn femme, qui était
Elhiopienne^ et dirent : J:s(-ce que le Seiqneur
ne parte que par le seul Moise : ne nous a-t-il
point parié aussi à nous-mêmes? Ce que le
Seif/neur ayant entendu , car Moïse était
r homme le plus doux qull y eut sur In terre ^
il lui dit ainsi quà Aaron et à Marie: Allez
seuls tous les trois au tabernacle de ratliance,
Lorsquils y furent^ il ajouta: Voici ce que
f avais û vous dire : S'il se trouve parmi vous
un prophète Je lui apparais dans une vision,
ou bien je lui parle dans un songe ; mais il
nen est pas ainsi de Mmse, le serviteur le
nlns fidèle de toute ma maison : je lui parie
Ifouche à bouche ; il voit fe Seiqururen fave^
el non point par r intermédiaire d'imagei
énigmatiqucs : comment donc navcz-vous pai
c^^ain£ d*élever la voix contre lui ? Et 1$
Seigneur^ irrité, se retira^ et en même temps
la nuée qui couvrait le tabernacle. Mais voilà
que Marie apparut couverte (fane lèpre
blanche comme la neitje, Aaron rapircevant
ainsi couvertede lèpre, dit â Bîotse : levons en
supplie^ seigneur^ ne nous imputez point cette
faute, que nous avons commise dans an mo-
ment d\-ffarement. Que celle-ei ne soit pas
mise an rang des morts, au rang de et :( fruits
abortifs qui sortent mort-nés du sein de leurs
mères ; voilà que la lèpre a déit) rongé la
m 0 il ié de sa ch air^ Et J fo } s e élv va la vi^ ix
vers le Seigneur ^ en disant : Je vous en supplie.
ô mon Dieu, guérissfz-la. Le Seigneur lai
répondit : Si son père lui avait erach'' au
visage^ elle cacherait bien sa honte pendant
$ept jours. Quelle soif donc séparée, et quelle
reste hors du camp pendant sept jours, elle y
rentrera ensuite, Atnsi Marie fat exclue du
camp pour sept jours, et le peuple resta dans
le même lieu jùsqu^à ce qu'elle y fût réin-
tégrée, (201)
Sur quoi un adversaire de la Bible a pré-
nVincs qui raoraliantnr în lf*rrn,) StîUini looitlns csl
3(1 etini el ad x\arnn el Mariaiii : F^^nvfiniini \os
laniiim 1res ad tal)t*rnacij|igiii fa-dcris. CiinNpit'fi Fis-
sent ej;rcssi, Desi ptmIvI DoTiiinii*? in roUjinna iîiil>iR,
et sielit tu inlruitii lahrrnartdi vocans Anron el
MariaïiK Quîciun isseiil, bind ad tos: Audtte ser-
miHn ¥i meus : bi ipiis fu« rit iitlcr vus pri»i»bçU
m
MAR
tendu que c'était une lèpre de convention
(â02). Nous pensons, nous, qu'en lailtle su-
j^ercherie, le mérite iloil rester h Tinvcnteur.
Le savant Doni Cilin^t, rlnns son Diction-
naire de h Bihk, a ar^ué Je ve passage, f>our
démontrer que la saur de MuLse élail douée
de Tesprit profihéti((ue. Selon nous, il prouve
qiiVdlc en avait la prétention plus que la
réalité. Si elle avait été prophélessc dans le
sens (iu nioî, elle n'aurait pas conru un tel
dessein, ou l>ien elle en aurait prévu rissue.
Et quand î» ce qui a été dit |>réeédemniejit
au livre de VExoae, chapitre xv% que Marie
la prophétcsse^ sœur (VAaron^ saisit de$ dm-
baies et entraîna à sa suite tontes les femmes^
4/m répétrrent en chœur avec elle , en s'ac*
compatjnant de cimba/es : C haut on i les lou-
anffes du Scif/neur^ car il a manifesté sa
i/loire en renversant trs chevaux et les
cavalitrs dans la vtcr (203). Ce texte ne
[»rouve |tas davanla;^e, puisque le caulique
est celui que Moïse liii-niéaie venait de rhaiv
ter àu bortir de la njer llouge, Ileste le seul
mot de prophf'tesse qui lui est ai^diqué ,
niais qui, dans le langage ordinaire de TE-
critiïre el ici en particulier, siijniûé seule-
ment un saint entliousiasme.
MAHTIN DU GALLAHDON, La relation
concernant les évéueminU arrives à un labou-
reur de ta Beauce dan^^ les premiers mois de
1816, qui parut en 1817, avait été coruposée
\mr un certain M, Silvy, connu |>ar d^autres
écrits qui avaient déjà inspiré de la détianre,
et par ses liaisons avec le parti du prétendu
dauphin Louis XVJL
Tnoraas-Ignace Martin, lal>oureur, de-
meurant au vilhige de Gallardon » près
Chartres, eut une (Heudèrc a[q>aritioii le la
janvier IB16 : coininc il était h travailler
dans son champ, il se présenta h lui un
homme qui lui ordonna d'aller trouver le
roi, et de lui dire que sa personne était en
danger, ainsi que celles des jirinces; qu'on
voulait renverser son gouvernement ; qu*il
devait faire uïie police exacte, veiller h
Foliservâtion fin dimanche, réjirimcr les
désordres, exritcr le [leuple îi la pénitence;
^inon , que la France tomberait dans ifc
nouveaux malheurs. Martin déclina cette
Domiiii, in vîsîone apparfibo ei» vel pcr snmuiiim
loquar ad illuiu. Al mm lalîs scrvtis rjti!iis Muyscs,
qui lit orniii doiim nien rideli«;sîmtis est. Oie eHim
ad ns loqiior ci ; cl iKilatn, et r*aii [kt a'nij,'n»ala
vi figurasi Duminum viduL Qiiaro ergo noti liniiii-
sliji tlulrahcre scrvo loeo Moysi? Iralijsqiîc conlra
eos, abitt : nulles qiinque rercsstt quai eral super
talM^rn^ruliiiTi ; et eccc Mnria npparuU caiidciis le-
pra quasi tiîx. Cufiî<iiic respe\rssel enin Aarmi, et
Vïdi&set f»i*rfnsairi tcpra, oil ad Moyscii : Obsccro,
domine mi» r*c iii»poija<; nobis hoc peccaUin» qnnd
stutte iH)ninùsiimts, ne (iai li;cc qnasi tiiurtua, et tit
nbortivmn quod projicitiir do vulva iiiatris &u;e.
Ectre jani niedium camis ejws devoraUiin est a îepra,
Clamnvttquê Moyses ad Dominimu diecris : Dons ,
obseiro, satia eajii. Cid rcspûjidit Lhmiiuus : Si pa-
Icr ejus spiiisset in facicii» illiiis, mviino début rat
îsalLfm septcm di(4>iis ruîjore suiïimdi? Separelur
!i4'pliun difbus extra rastia, et poslca rriftcaltitiir.
lIxelujvH rsl tUupic Maii:t extra t usira seplem dîc-
tins : cl pDpuhis au II est inouïs do tocn Ulo» douce
reviK'ul'i c^l Marta. (Stun. \u, 1-15)
DICÎlOiSNAIRG; MAR lOt
commission , mais Fineonnu persii>la à
vouloir Ten cliarger. Il dtsj^arnt ensuite,
Miirlin le vit encore le 18, le 20, le 21 el lo
2i janvier. Il s'en ouvrit h son curé, qui lui
Lon^eilla de s'adresser à révérine de Ver-
sailles, dont Tévôehé de Chartres dé|tcudail
eneore. il en résulta entre le prélat el le
euré une correspondance, h la suite de la-
quelle révoque crut devoir informer le
ministre de la police.
Les ai^finritions continuèrent pendnnt le
mois de février, el devinrent de plus en plus
pressantes. EnQn, le 6 mars, le f préfet d Kure-
et-Loir lit partir Martin |*our Paris, sous
rescorte d'un lieutenant de gendarmerie.
Le duc Decazei, ministre de la polire, cher-
clia vainement à rintinddcr; il le fil inter-
roger el r interrogea lui-môme. Le paysan
ne varia point dans ses récits , demeura
toujours aussi anirmatif, et ne cessa de ré-
clamer une audience du roi.
Knvov é k Cliarenton le 13 mars, nour ôlre
soumis'à Tcxamen des médecins, il y resta
Jusqn au 2 avril. Ceux-ci ne purent a; (t*
ccvoir en lui aurune trace de lolie, mais ils
opinèrent pour i hallucination. Dans l'inter-
valle, l'inconnu apparut encore plusieurs
fois à Martin, pour ïe rassurer, Tencou rager
à la persévérance; il lui dit enlin son nom,
tenu secret jusqu'alors, et l'assura que Ia
France ne recouvreratl la ualx qu*après 1840*
St cet inconnu, qui était Fange Ciahriel lui-
même, entendait parler des événements de
I8V8, il faut convenir qu'il se jouait d'une
manière assez t^eu convenable. De t8V0 a
1850^ rid&toire n a enregistré pour Ja France mi
que des souvenirs douloureux. S'il avait ■
entendu parler de 1850 ou a))rès, pourquoi i
ne pas le dire? Déjà ce premier point établit
une grave présomption contre la réalité de U^
révélation. V
11 ifcsl pas besoin do dire le nombre "
des grands personnages qui eurent la curio-
sité de voir Martin, lorsque l'airaire eut été
él>ruilée» Enfui Je 2 avril, il eut une audience
du roi. Que se jiassa-t-il ? Nous ne Je savons i
que [)ar le récit de Martin, ffui, de plus,
conlierildcs réticences, Martin, après avoir
raconté au monarque k's apparitions dej
(202) i Marie, sœur de Moïse, a osé élever la |
voix contre lui : sa face pnr.iît soudain couverte de
Irpre ; el, malgré le panton que lui accorde son
fiTie, cîle porte sept jours entiers te signe éclalatil I
de t:i colère du Seigîieur. Ce icuips ne suïlîsaii-il
p:is p<»ur une guérison naturelle? i
Eti! non il ne siinis^iii pas, puisqironne g^iiérit tei-
ntais de La lèpre, ni par la longueur du temps m par
lyniploi des lutkticamenta. t On peut d^iilleurs,
ajoHie notre auteur, soupçonner quelque connt-
vence cnlre le frère el la sœur, i Ceci devient cii-
rieui! Il:iis encore, grand pliilosophCt clioisis«^x
enlpî la gucrison cl ta connivence ; Tune excUil
Tautre; quand vous vous serez décidé, nous ver-
rons ce que nous aurons à répondre. (Euset,
Salv.,c. m:)
(2i35) Stimpsii crgo Maria propbclissa» sornr 4i«
rou, tynipanum in manu sua ; cgrcssx-fpte s uni uni*
ncs niulicres pesi cam cnrn tynipanis et ctioris.
Quibus priecinebal, dîcens : Canlcmus Doniino,
gloriose cniui mauniruatus est, oquurn el asccuso*
rem ejus drjecil iti mare, [Exod. vt, 20-21.)
m
MVlt
DES MIRACI.ES,
MAR
ÎH
Taiigiv Jïjoiil,! «jii'on avnit trahi le loi» qnon
le irahîr.iit encore, qu'il s'était sauvé iio
firlsonriîer (M Valette)» dont l*évnsion ^vait
été (jiTOrisée; nue lo roi devait rigoiireii-
«ieaitMti rechercher la *^0Ji<luil« des employés
du pîuvernemeul, et ï»aiticuîièroiiïeiu des
mintslres, se souvenir de son adversité et de
*a délressc dans l'exil, et enfin renthe h
I>icu des actions de grûees qui avaient été
trfghgée^iiusqu*!^ rejoiir.
Il ne fallait [ms être granti sorcier jiour
éire cela.
Mais on ajoute que Martin rappela au
priucc des nartirularitéis Lrè> secrètes du
temps «le son e\il, et m^me d'auparavant ;
liur quoi Louis WllI lui demanda, en i|leu-
mm beaticDup, un secret inviolable. Ici, tout
Diioven de contrôle nous abandonne ; Martin
révéîa-t-il des parti» ularités connues du roi
»«uiptde Dieu, comme il cutlaicde s'en van-
ter dans la suite? On ne peut le savoir, puisque
le mi nen a jamais rendu compte; quelles
senient res particularités? môme silence.
Ce serait» dit Martin après la mort de
lAms KVÎlî^ la révélation u\in projet homi-
ride eonçu j*ar ce prince contre son frère,
le roi LotiïS XVI, pendant une partie '"e
'>jel nu*une circonstance fortuite
m tiJe d'arriver è Texécution. Martin
^it^n Lï iittondrela mort du monarque^ f>our
tire Qne telle calomnie; il ne risquait
■ confondu par un royal démenti,
ni é par la police, |
l)a,!re> les iWmoireê d'une femme de
gii^iC^fwr Louis \\U\, sacmtr et sourronr^
Ir^' f ouvrage, qui parut eu 1820
50 1. l'anonyme, Martin aurait |>ré-
4Jl au rt>i i assassinat du duc de Berry et la
Mi<<;Tncr' posthume du duc de Rorileauï;
\ mérite un tel récit, cl de
e est di^ne une prophétie qui
Il ainsi qu'après les événenients?
ce n'est point tout cela que Martin
Jiononça h \jn\xis WllI, il lui insinua et luî
ïniiina presque Tonlre do descendre du
iNVne en faveur de son prétendu neveu, le
l^rélendii dau[>hin, duc de Normandie» fils
lieLouisWi. Iln'v a plus de doutes mainte
rimt h ce sujet : Martin était lagent d'une
>rie de roués et d'imbéciles, marchant h
ksutte d'aventuriers ifui se posaient comme
Mrilicrs du tronc de France; et on sait
S'il y en eut (plusieurs , entre autres
tagault, fils d'un coutelier de Saint-Lô,
qai mourut depuis en prison, et le prétendu
comte ou duc de Richcmond» décédé le 10
-n Hollande, à DelfL
Ignace Martin nliabitait plus de-
T" »'uq>s (iallardon, où un ridicule
iîi l 'le s'était attaché 5 son non] h cau-
(Î04) Ycïv. U Pastêet F Avenir expHqitéB par. . . .
Unïn, chez Brivon. \B'd, in 8^
[^^) Ce nVsi guère la pe\m de melire en qiieii-
il Martin était fou, liallnrinc', I roui peur ou
■mspé lin n § ceUe a IT;i i re ; 1 1 su 11 il tli* 1 ' ii v<> i r nxo n u u
1^"* '" i <rmu* fuurlxîno.
' Ucr lonlefoist q*ift le duc MalLîeu <!e
^ 1, dont Icmïni se Irouviul uns ou aianl
à iit>i| <lu sieur Sihy» ouuiup Kïtrrinlie iJe
L *..iic ui:5 révëlaliaiis tie Martin, ifaviut eu avec
se de ses prétendues révélations lorsqu'il
mourut lïrescpie suhifement h (^îiartres, hi
8 mai 183^. La dame cliez laquelle il demeu-
rail, fort endiarrassée elle-même de la célé-
lirité qui s'attarlierail au sien, quand le pu-
blic viendrait h savoir qu'elle donnait asile
h un pareil nersonnai^e, écrivit en toute lia*
le h la fanulie ilu décédé de venir le cher-
cher pendant la nuit, te qui fut fait. Mais le
maire de tiallanlnn ayant refusé le pernus
d'itdHHuer, avant d'avoir reçu l'acte de dé-
cès en bonne ibrme, il en résulta pour la
fr^mille une aûiiire foit désagréable, qui fail-
lit se dénouer en police correctionnelle. Ses
partisans ayant réjmndu le bru'i qu'on avait
em[>oisouné le prophète, il y eut eiLbnmaiion
et autopsie publique plusieurs semai ue^
a}vrès le décès, mais sans aurun résultat (20!^),
Pendant ks ilernières années de sa vie,
Martin ne faisait |ilus mystère de ses f^rcdi-
le<'tions |>our Louis X\ iL Les preneurs de
celte rêverie Sfdlicitèrent en vam de l'évé-
quo de Chartres une irïformation «anonique
sur les révélations de leur (^roiibèle : le pré-
lat, qui n'y avait jamais ajouté aucune foi,
s'y refusa constamment (^05).
MAHTVHS OK TYPASIX —«O magna vis
verilatis, qu/e contra bominum ingénia, cal-
liditatem, solertiam,contraquerirtasoimnum
insidias, facile se ipsa défendit. » (Cic.»
offtf, proBi. Cœfif}.) — Les Actes des martyrs
ducbristianismefournissent, sans doute, bien
plus d'un miracle incontestoble, éclalanl ,
dont la mémoire est bonne h transmetlre do
génération en génération, et dont 1 cïposé
peut servir de jircuve à la religion ; mais
obligé fie nous norner à quelques-uns, pour
ne r»as les passer tous sous silence, nous
parlerons en particulier de celui qui sac-
complii au cinquième siècle h l'égard des
martyrs de Ty^rnse, ville de la Mauritanie
Césarienne, en Africjue.
La religion catholique fiorissait oans les
provinces sententrionaïes de rAfrique, lors-
que les Vanuales y pénétrèrent sous la con-
duile de Gensérîc; les Vandales étaient
ariens* Gensérîc, jïlus occupé de conquêtes
fiue des alTaîres de îa religion, se mèlavL [^en
ne dogmatiser; maïs Hunérir, son fils et
son successeur, prétendit convertir ses nou-
veaux sujets h sç!^ propres convielinns, et
n'éjTargna n^n (fans ce but, ni pronresses, m
soiliertations, ni uienaces ; il se porta même
auK (jIus grands excès envers reux qui res-
tèrent inébrantables dans leur foi.
Une multitude intinie de i^crsonncs de
toute condition, de tout âge furent jetées
dans les |*risons, envoyées en exil» veudui*s
en esidavage, torturées, battues de verges,
mises à njort.
hû <|uc df*s rebliouB éloignées et de pure cunosUé;
et fjuVu atUrt» lu ducirrssc réel:uiia avec i^iiergic
après la UM»rl de son luart i outre b part stqipusoe
(|Uê("eluH.i aurait jwi&c daus uué prélendue ehlre-
vue de Charles X el de M;iriiu. Lf»in de favoiiser
rieu do pareil, assura il-plle. le duc resla indi^jné,
tors<pCil oiUendit dire au propliete que Louis XV III
avait eunçu la penstH^ d'assassiuei ^nu frcre; sans
rf)m(iter i|u'il n'avait jamais ajaulé toi aui reveU*
lidus de \LhUu,
iOS
MAR
DICTIONT^AIRE
MAft
1(
Il y cul aussi ilcs apostasies : TEglise do
Typasc eiU la (iaii!{^iir de voir son i»rcinior
pasteur, Tt^vèquc Ue parai, passer du vùlé
tlus t'Hiieiiiis de la fui orliiodoxe. H mourut;
un .lUlre évoque arien lui sun^éda. Celui-ci
se tu sédutleur, puis persécuteur. Voyant
qu'il ne pouvait réussir |mr rinsïnuafion,
les promesses, les snlitililes de la dialceti-
ijuc, il enllaimua le zèle d'Hunéric, qui
dé[>ula àTvpase un ofTirier avec des trou-
pos» J'our seconder le zèle de Tévôquc, Or,
une lois que la force lirulale est mise en jeu,
il faut qu'elle triomphe ou (|u'cllc se l>risc.
Iinpla<!able de sa nature» elle n'incline i»as,
elle renverse; elle ne i;onverlit pas, elle tue.
(Vest ce qui arriva. Le neuplc est couvoquô
sur U plaro publique, les rntlioliques sont
irrvilds à rononeer à leurs errevirs, puis
sommés de luire une profession érlatante de
Tarianisme. Ils refusent. Les bourreaux les
saisisî^enl, leur tranchent la «nain droite el
leur couhêid la lanmic ju^rpfà la racine*
Mais,0 merveille 1 tnus jours après on les
entend parler comme auparavant» Cependant
le [«lus grand nombre jugent h [H-opos de se
soustraire |>or la fuite h de nouvelles perse-
cul ions, el plastems arrivent h Conslantî-
nople, d où la connaissance de l'événeineiit
seVéjiand ilaus le resle de Tunivers.
Si ce fait est déinontré dans les ternies où
nous venons de Tesposer, il seraimpossihlâ
lie ne pas le considérer ciuiinic un nnraelc.
Eli b^en 1 voici nos (ireuves. Ce sonl des U>
moins oculaires, attentifs qui vont parler,
après avoir soigneusement observé :
« Empressons-nous, »> dit Viclt*r de Vite,
de raconter à la louange de Dieu ce qui s'e.vt
passé à Tvpasc, ville de la gramle ^laurita-
nie. Lorsipie les liahitanls virent élever au
siège é[âsco[ral de leur ville, pour la perle
rJes âmes, rex-notaire arien Cyrille, la plu-
|îaris*cmliarquèr©nt \nmr un e\il volontaire,
et il ne resla dans la cité qu'un petit nom-
bre de caiholiques, auxquels la fuite avait
été impossible. L'évoque arien essaya dV
bord des caresses puur les gagner h Taria-
nisme, ihiis bientôt il en vint aux menaces.
Mais les courageux chrétiens qui s'étaient
raillés de ses avances» ne craignirent pas
tlavantage ses menaces, et s*assemblèrent
nLdditpienicnt dans une maison, pour y cé-
lébrer leurs mystères. Uuant il en fut infor-
\n(\ il en écrivit secrètement h Carthagc, et
le roi envoya oour minisire tle sa colère un
coiute, auquel il donna l'ordre de convo-
quer toute la province h une assemblée gé-
nérale, et de laire toujmr la langue et la
main droite,au milieu même <lc la place |ni-
(iOG) » In Tyi^asetisi vcro qimd gcstutn est, M.iii-
rî tanins rnajiiris ci vitale, ad Intulom Del insmuarc
(ffSilitïcmiis. Diim suic livUali ariaïiKm cpisropiîni,
%*x notario Cyrilluin, ad perdcndas animas ordina-
Imji vidi&»inii, munis ftimul civitas cvccliene lUivaii
de proximaconfuj^il, rclidis paucissîmisqui adituni
riavigaridi fittn invcneranl, Quos arranorum cpisco-
fius prinm bliiudinienlis, pustea niinîs conuxdlerc
conpii lit cos faccrt'i arianos. SlhI furies in Domino,
non soîuni stiudfnlis inRiuiium irriscrunt, vermii
etiam piiblice mysLeria divhia in donm nna rongio-
(;ati celcbiarc cœptntiiïL Quod ille cognosrens, re-
Utioiieiu occulte Caiihaginomadvcrsuâ eos dcvcxil.
blique, h ccuï qui s^élaicnt montrés récal-|
citrants. Mais après rciécution de ces or-
dres barbares, ceux (jui en furent les vicli-1
mes parlèrent, en vertu d'un miracle opérél
j»ar 1 Esprit divin, et parlent encore cominal
ils parlaicnl auparavant. Et s'il est qtiel-
qu'un qui ne veuille pas nous en l'roire,
quMl aille à Constanlinoplc, il y trouvera
encore un de ces martyrs, le sous-diacre
lt6[iarat, tmi parle avec la plus grande ai- 1
sanco et la plus çrande netteté; [»rodjgel
qui Ta rendu un objet de vénération pourj
toute la cour impérialet pour l'em|>ereur Zé-"
non et plus spécialement encore i>our Lim-
péralricc (206).»
Ainsi parle Victor de Vite au ▼* livre de
son UhUnre de la pertécution dei Vandate$. j
Victor de Vite, évtViue d'une des églises d'A-j
friqtie, remarquable par sa fui et son zèkj
pour rorthorfoiie, écrivait en ^88. On peull
croire, en lisant son récit, que la persécu-
tion lavait forcé lui-môme de chercher un
refuge hors de sa jiatrje. 11 fut témoin d*une j
partie des faits qu'il rapporte, el i>arall soi-
gneuseraent informé de ceux qui ne s'aecom-J
{dirent pas sous ses yeux. Son style est ce-l
lui de 1 époque, c'est-à-dire incorrect, oiaisi
laulour semble écrire sans haine elsans [las-i
si on. Il raconte pour le seul firolil de Tnis-
toire, et sa narrai ion forme tellement unité
avec les événements qui précédèrent et sui'
virent celte éfioque, elle s'enchatfie lelle-
nieni avec les autres faits cojuius d'ailleurs,
qu'il serait impossiïïlo de lï^i séparer sans
linser la chaîne des temps, ¥X quant au fait 1
présent, il est si éclatant, si (mldic, si facile ]
h vérifier, les personnages sont si bien con-
nus et ceux qui survivent si faciles h relrou- j
ver, que lauteur cite avec une parfaite as- '
surance les noms propres, les lieux el les
circonstances.
Mais ce témoignage, déjà si important [lar
lui-même, n'est pas isole. L'empereur Jus-
tinien, dans la célèbre consiituUon adressée i
à Archéîaus, [aréfct du prétoire d'Afrique, y j
adjoint s[iontanémenl son propre témoignage,
L'Afrique venait d'être reconquise par les '
armes do Bélisaire; Joslinicn avait envoyé
Arciiélaus pour la gouverner* et ne voulant
rien laissera l'ari)ilraire, le gramîet immor*
tel légi.>lateur crut devoir donner à son ini-j
nislre une constitution oui devînt la règle i
■ le payî
de restauration. Trîbonien hnséra dans le ]
de sa conduite, el fiour
vs un moyen \
Hcciicil des Lois: elle est familière aux juris-
consultes. On litdans le préaudmle:« Quelles
allions de grûcesou quelles louanges assez
grandes pourrions-nous adresser à Nolre-
Qme cnin rcgi innotuissel, coniitein quemdam ctimj
ir»cuiidia dirigeas, f^ra^cepil ut in nii'dio forot cou- j
gregala illuc onnû i»rovint"ia. linguas eis cl inanui 1
doxlras radîcitus JitKidissct. Qwn\ cuin failnni fuis-
sci, Spirîm saneto prœsl^iilt^^i il^ locult sunt el lo*
rjuunltii', qtiomodo anica hyquctianlur. St^t si ipits I
tac* edulus esse voluftil, pcrgal lumc Conslaniînc^
pûlmi, et ihi rcpcrtct liuiiin de illis, subdlacanum
Itcparatiim, serinoiics polilos sine nHa alTcnsiono
loqnchlnn, ob quam causant vencràbilis ninuum in |
patatio '/l'nonis iinperalons halvcliir; cl pc;t;ripuûj
rcgina n^ira cnni revcrcittia vciierattir. ► ï Vt<.T>»R»j
if.VR
DES MSItACLES.
MAR
im
leur Jé-sttî4-C!irisl... qui a daigné rendre
(>eu de Icuîps itàrnus uiains h la lîhcj lé
r in<^ n^ti^mic ra|itive iiendfuU ipintre-
is sous le joug des Vnndali^s,
"S Ames et dos'corps tout h lu
i,ar, njirtîs avoir élira >é les Aînés (ar
ne ÛQ rlivers lounnenU el de div* rs
îes, il* les enj^ageaicnt dans leurs
dont tm nonvi'au haiili^me devena 1
t ration; el quant aux corjjs, ils les
taienl h leur j'>ug l>arl»are , par le
•tt de tortures intligéos mémo au\ en-
dt? la plus noble naissance. Ils sodîI-
t |Kir leurs [irofanns et dérisoires céré-
' " é|§Hses saiirtiQéas par le culte <ie
«Ti oRt mCme changé en de viles
fis, >ous avons vu tie vénérables niar-
hmquels la langue avait été coupée
[% la roL-ine, el nous les avons enleniiu
'1er leur lafuentaltle liiàloire. El rurn-
res n'ont pas terminé lians un
<-xil au milieu de provinces élrair-
'Sie de vie «lu'ih avaient arraché
esl lin quels termes et eonmieut
iOiis remercier le Dieu dtnit la
avait réservé, nous, le dernier
. îteur»*, pour élre le veni^eur de
^,, . cjI le libérateur de si grandes
'>l p'iis un écrivain ignoré, ce n'est
le un simple* historien qui raconte,
monarque qui se félicite av(^c um*
vince du succès de i^es armes hbé-
qtii, pour mieuTt élever leur
ce commune vers le ciel, rap-
provinco les maux qu'elle a
le joug dQS ennemis île la loi,
te dans un acte public île la plus
_ ' puisque c'est cet acte luétne
régler pour lavenir les destinées
vince, et régiilari.ser dans son v^ein
de ladministration el celui de la
ptr hanc divinam legem sancimus ul
yicoy quam noOis De us pro'sliîic^ prr
ùericordiam optimum ordiuem sus-
iCombien n'aurait-il i as élé ridicule
ri deiustinien de |rrocîamer avec
laVeille solennité à la face de renqiïje
dits imaginaires; non, aucun homme du
sens ne pourra jamais radjiicltrc. Ce
(lUt remarquer encore, cVst que i'évé-
l miraculeux dont Tempereur consi-
\ souvenir dans sa conslitution était
t Qtiris çratiî'S» a»t quas laudes Domino Deo
n Jcsii Chnsto oïlnlfrere d«->tH'uiiniS| ricc mens
t ipcre, noc litigua pnifetTC,...,. ut
;i Itrcvi tcmporo reciperet libcrla-
.<l,iniâ quinque anîus a Varidnlis ra-
tiiimurttm fncnuii sîmul linslcs et cor-
aiiimas tpiiduiii divers» toriccnla :vt-
non ferentos, rct>:iptii,ifiilo, ad siinni
if^fcrcbanl; corpfH'à vero, liheris naui-
1, jugr> kirhAfico durîssimc subjugabaiit :
DiHic Dci sacrosaï»ct:is ecclesiiis suis p<^rfi-
Uhlij^nl, cliquas v*TO i*% iis nia b nia fcce*
imm veiicrabiles virus qui, abscîssis ra-
riguis, pœnas snas mi:>crabïlitcr (nlim nit-
ioqiichatitiir. Alii vcio post divcrsa lor-
.divcrsas dispcrsi provlncias,, vilain tri
Eruïil, Qnoergû scnniiiic... ,..»? i(CW.
't, lîL t\i, Ifc judic, civil, mimiuii.f etc.
déjà inscrit dejniis plus do quarante ans dans
les livres de V ictor de Vile el d*Enée «le Gaze,
Enée «le Gaze, jdiilosoplie j d*'i ton i rien, né
vers Fan^ ^.10, fut disciple rrliiéroclés, «le
Técole irMexandrie, se convertit au cbris-
lianisme, el composa* vers l'an 480, son dia-
logue intitulé Thé(iphras(e, oour démontrer
la résnrrctlion des cor[»s selon k doctrine
des chrétiens. Recueillons dans ce dialogue
le passage relatif au miracle del'yiiase; il
est d autant pins imj tulant, que le tvjan
Hunérii*. vivait encore au moment où il fut
composé, el qu'ainsi il a la lîonlde valeur
ile la cuntemporanéité, et d*une accu, ation
l»ortée fat-e à lace.
« Oui no ^ait que la grande Lvbic gémît
sous la [dus cruelle tvranuie? Aussi élranger
a lunt sentiment dluimanité et «le niaTi5ué-
tude, qulncaj»alde de porter sur (haffiie
chose un jugement juste et sensé, le lyiaii
fait nu crime de feur [dété môme .V ses
sujets ; il veut que les prêtres alyurent la
«logme si consolant et si augusle (tIe la divi-
nité du Fils de Dieu), et, ô crime, ri ionpo
h ceux qui n'obtemi.érent pas ^ ses ordres,
le niemifre consacre aui divines louarigcs,
la langue, semblable en c ela h ce Tliérée de
la laide, qui, après avoir fait violence h uno
vierge, lui arracha la langtic, afin de lui ôtcr
le moyen d'articuler contre lui raoïu^alioTi
du crime qu'il avait commis. Mais celle-ci
le repré^elila sur ses vêlements, et rcnt) laça
i»ar son adresse l'éloculion «ju'elle n'.'iviut
j»liis. Ceux dont nous parlons n'ont f)as be-
soin de recourir à de pareils mov ens; il leur
sullit d'ioqdorer l'auteur môme de la nature,
pour en oLitenir, dés le troisième jour
aj»rès leur martyre, siimn une langue nou-
velle, du moiiis la faculté de pailej' sans
langue avec plus de netteté qu'ils ne le fai-
saient auparavant,.. Je les ai vus de mes
propres yeux, je les ai entendu ]>arler, el
/ai admiVé Ja neltelé de leur itrononciaiioiK
IS*en croyant pas à mes oreilles, cl voulant
y joindre le témoignage de mes yeux, j ai
dcntandé à voir l'instrument de la [larrde,
el me suis convaincu, en leur faisant ouvrir
la bourbe, que la langue avait été trancbée
jusqu'à la racine. Deux choses ra*ont égale-
ment surpris : d abord qu'on puisse farler
sans langue, cl ensuite qu'on survive ^ uno
pareille mutilalmn ("208). »
Procol^e, l'un d^s bisloricns les plus jus-
(203) i M»gnam Lybiani dura prciiii tyrannide.
Ac qiinidam bumaiMt.iteni sive bciu^tiilaleni, et &a-
fiam at{|iie veratn de rcbns setilcdli^ni linMd admît-
til» sane tyramms crlmiiiis in loaim diuH l'onim
qui ipsins iinpcno siilidnjiltir pcUflrin; jubdqno
illud lam pircclaruni ac îonuîii dtigma sat l'idoicn
abncgarc, iisqiio qui nuii olteuipcrahl, prob scolus
coratu Dco! liiir|;iiaui e\seit)dit, Tlier^t dliiis de qno
seriptuni esl in fabiilis exemplutu imtlaluii, qui
cum vim vir^jini fccis&el, et accusalionein scclcriâ
dediiiare sutdcret, Unguam cessée uU. At virgu po-
plo facintis iiile\it, el eiponit arlc, cum nalura tit
cloquerclnr non darct. Itli vero de (ftiibiis not;us
oratiïi, ncc pvpto t^pus habciit, sed ipsius nalunt»
condilorcm iniplorani, qui reci'nUorem cis luituiajti
dit^ Icrlia po*.lea targîlur, ïionduln quide«u altcriu%
triigULL% sed tuidlatîs ^nc lingiia arlt« ulalins quam
un<p)aiii aiitca, qitod vellcnt cloquciidi uiuncrc......
t09
MAn
DICTiONîSAmE
MAR
temenl renommés; Prorope, rnini de Justi-
nuHi, le préfet de Con.strtnlinople, le coniï>n-
gnon lie Bélisaire d<ins ses gueirns d'Alriquc,
Proeope, Tun dos hommes les |rlus instruits
de soo temns, cl jaïoux, pnr conséquent, de
rhonneur de son nom, parle ainsi des évé-
nemeiils do Typase dans ses livres de la
Guerre den Yanmlrs:
« Hunéric exerra des injnstices el dos vio-
lences horribles ronlre Ic^s rbréltcns, pour
les rentra Indre à se déclarer de la secte
crArius; el iï condamna nu feu el h d'autres
supplices cruels ceux qui refusèrent de lui
obéir. 11 arracha la langue à quel(|ues-uns
que j'ai vus depuis h Conslantino|ïle avec le
fvarfail usage de la parole. Seulement, il y en
eul deux qui le perdirent jïour avoir [léché
avec des femmes détmucbées. » {HiMt. des
Guerres des Vand., liv. i", ch. 8, traduction
de Cousin.)
Marcellin, comte d^llljrie, autre officier de
Justin ien, également honoré de la confiance
du prince, vient joindre ici son témoignage
à tous ces lémoïKnages imi)ortants. Auteur
d'une Chronique qui commence h Tannée 371
et se termine en 534, Marcellin est justement
réfmté pour son exactitude el le choii des
événements; on ne lui reproche qu'une trop
gr«inde brièveté. Voici ses paroles relati ve-
inent au fait qui nous oceune.
« I^ persécution du cruci Hunéric envers
les caiholiqiics, nos coreligionnaires, s'é-
tendit h toute l'Afrique. Après avoir envoyé
en exil ou réduit h la fuite au moins trois
cent vingt -quatre évôtiues orthodoxes, et
fermé leurs églises, il entreprit d'éteindre
dans des supplices de toute nature la foi des
troupeaux 11 veut onde ces martyrs, sourd
€l muet de naissance, auquel il fit couper la
lingue, mais qui rerul bientôt après le don
de la [»arole, atin de pouvoir exprimer fiar la
voix, une fiii qui ne lui [était pas arrivée
par Fouie; il parla donc quand il n eut plus
de langue, et le premier usage qu'il ht de
la i^arole fut de rendre gloire à Dieu. J'ai
vu moi- môme à Byzance quelques-uns de
Ipse ego tios viili, et IfKpienlos andivi, cl vocem
adeo arttcidalaiii esseposi^e adininiUis siim ; inslni*
ijioimioique vocis ioqiiircliîun ; cl aydïms (ion cre-
df^jts, Oiuiliii» jiKliramli mufius reuiisi, nlqtie orc
ap<n tt) lingiiani lulam radicitiis avulsaiu vidt, il sUi-
pofacius iniraHar, mm saiic quo lacto vficooi eoii-
iiniiareiit, sed quoinodo canserviiU cssrjit. i
(iOll) * Tniam per Africam cruddis Ihincrid
régis ifi nostros callioïietjs pcrséfulif» iniporUita
est; exsiibtis (lilTugalisipjc pltisquaiii ^21 oriliodo-
xoruni sanclîs^nrrlesijsfuip eoriHii danois, pîebs tiile*
humsub vaiiis atla siipnliciis, btatuui loiiiiumnïavil
agf>nc«u. Ncrapc lune îdern lluiicricns unius caUio-
lîci vitam a iiativilritc sine iilio sernioiic dueciilis,
lingiiaiii precopit alisriïirii, yeiii(|uc inuliis, qiiuil
feinr iïUruu!>o aaditu (4hristo cfcdcus ïideiia didiie-
rai, aïox pra^cif^a liiigiia, iocntus esi, glorianiqiie
heo iii pnmo vm-is snx e\ordio reddidû. Denupic
in hoc lidt*liuiii cuiitidiernio aliqnanlos ego religio-
ëis^iiiios» priLTisift linptiis, matubiisquc iruucatîs,
apud ByzanliuMi iniegra voce ioiisp«\i loqiicntcs. i
{Vid, \{\ HibL Pnti'um, Chronic, Makctxum comilis,
^.•^Mil, edit. Paris,, t58i>.)
(ilO) « Hunenciis. Vandalorum rcx, p^rsccutîoni
pcr lolam Afriean» ntnm irisistcns.,,. taiholjcas jam
lion iolum saccrdoics, ci cuncU ordints cïericos,
ces généreux martyrs, qui avaient ou
langue et la main tranchées, et les ai eii^
tendu ï kir 1er sans aucun elfort (20^). »
Tels sont les témoins oculaires qui déjn
sent de la vérité du miracle de Typase;
nous en reste encore deux h faire entendre,
qui ont recueilli les mêmes faits dans de^
temps très-rapprochés : le nreraier est \'ic-
tor de Tunes, qui en parle ainsi dans sa
chronitpie. Victor de Tunes vécut pemlatd
le règne de Justinien, et sou ffrit persécution
peur la cause des trois chapitres, c'est pré-
ciser assez féf oque; il dit : « Hunéric, roi
des Vandales, engagé dans une persécution
qui s'élcndit à toute l'Afrique,,,, ne se con-
tenta pas d'envoyer en exil les prêtres ca-
tholiques el les ecclésiastiques de tout rarî^%
il lit partager le même sort h plus de quaire
mille, tant moines que laïqnes; il y eut de*
coidesscurs et môme des martyrs; des con»
fesseurs auxquels il lit coujier la langue.]
Ceux-ci n'en conservèrent pas moin^ aprèsl
cela et jusqu'à la fm Tusage complet de fa
parole, ainsi que l'atteste la ville royale où
reposent leurs dépouilles, Hunéric termma
lui*mème sa vie d'une manière misérable,
au milieu des cruels et innombrables sup-
plices inventés par sa haine contre le noml
catholique, la huilîÉmo année de son rè-l
gne, en rendant ses entrailles de la méjuQ
manière qu^Arius, son auteur (210), »
On a voulu Jeter des doutes^ il est rraî,^
sur la Chronique de Victor de Tunes, mais
très-mal à propos, [luisqull en est fait men-
tion dans le Catalogue (21 jj de saint Isiifore
de Séville, qui mourut en 636, et auquel
Braulion, arch(*vôque de Sarragosse, **t 11-
defonse de Tolède rendent eux-mêmes lô-
moignago.
Saint Grégoire le Grande né en Tan 5i5et
mort en 604, rend compte dans le^ lermei
suivants du miracle de Typase, dont il apprill
les détails pendant le lonç séjour qu'il ûl h
la conr de Tempereur Td»ère, en qualité
d apocrysiaire du pape Pelage. Si son réci^
dilïère ^qïi quelipies circonstances de eek
sed cl monaclios alqiic laicos circilcr quatuor rnil*^
lia exsiiiis durioribus relegal^i'lcoiifessoresac mar
tyres facît* cûiifessoribiisqyc ïiriguas abscindiL Quoi
lonfessarcg, quud linguls absci&sis, pcrfecle Imetd
ad iisqïie bcuti simt, nrbs regia aucsiatur, uî
conmt corpora jarenl» Hîc i Laque Hiincrirus inlf
iiiiuiinero biles suaruiii iitipielaitini strages, qiias iit^
eadiiilicos excrcebalT oiiavo rogni sut anno, uiïc-
rjoribiis ciinctis cUusl^^, ut Ariiij», paler ejus, nii*^
sere vitam fini vit* » (Vid. Thesaurut Tempùrunwi
(111) I Victor TiîJioiicnsiis , Ecclesîcc Afrîcan:
episcopus, dcfcnsiuïic Iriiim capitulorum a Justiiidi
AiigiîsLo occlesia sua ptttgiis, cxsitio in ililgypiiim
Iransporialirr, Jndc nirsus ConsLantiiiopolim \u»
eatiis, duni itistiniaiioiiuperalon cl Kutyrbio Cmi^
&tatilini»|Kititaii;e iirbi» episiopo, ohlrWtaturibu
eariiiïideiii capiuiloriiiii rcsihlerel, nirsits in iiioita
gienum cjusdcin eivitatîs cobtudiendus iiMltilurd
alqiie in cadeiii danmadoiic, ut dictmi, penunncn3
moritiir.... A prindpio mimdi ad priniuiu Jit»ùid
j union s iintK;rii aiuntm lircvoin, per eunsuli s. tx:Ui^
carura cfclesiaslicaruniqiie rerum iiobili^iiiriiadlj
promiilgavil bistoriam, laudcac nolalione itlii^lr
ac mcniorîa ctignam. t (Isiw, ScviL, cap, tS^,)
prouve
\ uy a pas eu île collusion cuire les ili-
aulcurs, cl ua exf^mple de Jn ninnière
l s'altèrent ordinairement ïcs i/iils con-
\% sv' -enirsdela tradition ôrfde.
iU 3-: rc ilii iii* livre <Je se.^ i>m-
rt^iidiuii le règne de Justiniiin» les
ariens ayant soulevé une persé-
Jente eii Africpie, h rencontre de
'oie, un rerlain nonihre d'évô-
montrèrent intrépides dans In dé-
la vérité Cl furent cilds devant le
■hi ne pouvant llécliir leur const^ïnce
■ des promciises ni parties nicnares,
sprîl *ie la briser parles sup|»lice5. Car,
8 leur avoir ordonné de garder le si-
& 5iir le fîo;2;me divin, et voyant qur
:-ci n'en tenaient aucun compte, rie
Ile qii'on ne jjrll leur silence pour tin
Qttmcnt, il eiJra en fureur et leur fit
«er la Lingue ju^^qii'ii la racine. Chose
"•'* 'r% et dont it res<e encore beaucoup
- purmi les vieillards» ils conti-
nu ,i r<«Tler pour Iftdéfcnse de la vérité,
« que la langue leur eut été retranchée,
mânie facilité qu auparavant (212). »
'oonait facilement» à ce récit, un
écritant sur des souvenirs con-
ni h la métuoire, ne peut précï-
onis ni les dates : il se lroin])e
manière sensible sur Tépoque;
te erreur, purement matérielle, est
bric confirmation t|u'îl soit possible
tenner au récit des témoins oculaires.
■;' n^'n aij^^i facile de joindre h tout ceci
de beaucou[) dliisloriens
^ >iis connne ils n'ont fait que
1^ jarration de leurs devanciers,
aii., ...^ u>st pas dilFérente de celle
ircuiiers^ et ainsi n y ajouterait aucun
^.
os pouvons donc nous en tenir à ces
Tes, cl conclure en ce peu de mots : S'il
liins rhistoîrc dc5 faits [dus éclatants
' ' du miracle de TypaseJI n'eti est
^ avéré. (Voy. le traité intitulé La
lun chrétienne démotUrée par un seul
Paris, 1760,in.l2, anonyme, par Tabbé
gDAILLE MmAClILEUSE. - « Dans le
anl du mois de septembre de Tan-
1810, une jeune soeur du noviciat des
^ de la Charité avait vu, pendant lorai-
nn Intileau représentant la sainte Vierge,
I la ilépeint communément sous
II maculée, en pied, revêtue ifune
be et d*un manteau de couleur
^ nté avec un voile aurore, les bras
ouverts et étendus vers la terre. Ses
rs i'iAient chargées de diamants doù
rit, comme par faisceaux, les
M> .. .iU éclat ravissant qui se dirigeaient
IJ) • Juslim^nî qiioquc angii^iii tcmjwribiïs, dnm
"a wtbolicnm (idem , a Vandnlis pcrst'cutia
13 in Africa vetiemeolcr insanircl, quiti;im
Il vc»ril3lis episcopi forlilcr persistantes,
uni (lediteli, quos Vandalnrurii rex vcr-
»r MviuerUms (\ectere non valcns, torineiitis
^c p<iss4* crcdidlL P^ain, cuin in ips:i dc-
PiCTiu:«3i. DES Miracle». 11.
[^, et avec plus trabondauce sur
un cerlain jroint. Klle entendit en iiiénie
temps une voix qui lui disait : Ces rayons
sont le syujbolc des grâces que J^îarie obtient
aui hommes, et le point du gb^be sur lequel
'^"^ découîent plus abondamment, c*cst la
il*^
France. Autour du tableau elle lut ïinvoca-
tion suivante, écrite en caractères d'or :
O Marie, conçue sans péché, priez pour
nous qui avons recours à vous ! Quelques
moments après le taÎJÎeau se retourna. Sur
le revers elle vit la lettre M surmontée d'une
petite croix, et au-dessous les saints cœurs
de Jéisus et de Marie. At>rès qu'elle Teut
considéré aflentivement, la novice entendit
de nouveau \a même voix qui ajouta ; Il faut
faire frapper une médaille sur ce modèle, et
lespersonjîesqui la porteront indulgenciée»
et qui feront avec piété cette courte prière»
jouu'out d*une protection toute spéciale de
la Mère de Uieu.
« Elle vint Aès le lendemain, dit lauteiir
de la relation, me faire part de cette vision
que je regardai comme un ptir effet de son
imagination, et me contentai delui dire quel-
ques mots sur la véritable manière d'hono^
rer Marie et de nous assurer sa prolectioui
en imitant ses vertus. Elle se retira sans
s*in(juiéier et sans s'occuper davantage de
sa vision. Six ou sept moisaprès^ la vision
s'étant réitérée de la môme manière, la sœur
crut encore devoir m'en rendre cf^mpte, mais
je n'y attachai pas plus d'importance que la
première fuis et la congédiai dç même.
«Enfin, après un autre intervalle de
quelques mois> elle vit et entendit les mêmes
choses; mais la voix ajouta que la sainte
Vierge n'étail pas contente de ce qu'on né-
gligeait ainsi de faire frapper la médaille.
« Cette fois, sans cependant le manifester,
j'y fis fiîus d'attention, narla crainte surtout
de déplaire h. celle que l'Eglise nomme, h si
juste titre, le refuge d^s pécheurs. B'un
autre côté, toujours tioiuioé par celle f:ensée
que ce pouvait être une illusion et le pur
elfet de son imagination trompée, je n'en fis
bientôt plus aucun cas. Plusieurs semaines
s'étaient passées ainsi, lorsque j'eus occasion
de voir Mgr 1 archevêque ; la conversation
nous donna lieu de raconter tous ces détails
au vénérable prélat, qui nous dit ne voir
aucun inconvénient h la confection de cette
médaille, vu, surtout, qu'elle n'olîrail rien
d'opposé à la foi de rKglisc; quau contrairo
tout y était très- conforme h la piété des
fidèles envers la très -sainte Vierge; <]uef
l>ar conséquent, elle ne pouvait que contri-
Imer à la ûure honorer, et qu'il désirait
avoir une des [premières Dès lors je me dé*
terminait la faire frapper.
« Mais les ravages du choléra-niorbus
ayant multiplié les fonctions de mon minis-
fensione vcrïtalis silentium iadiccrel, nce tamei»
îpsi tronlra pcrûdiaiti tacereiiJ, ne laceiidi> rorsilan
eonscnsisse viderenltir, rapuis iii furorom, i^onim
hnguas abscindi radiciius piaecepil. Hrs mira, cl
nudlîs nota senioribiis, qiiia ita pro derensituic vc-
ritatîs rliam sine lingua loqticliantiir, sicul prîut
îoqisi p^^r Ungnam cmisucveraïit. »
*h:tionnaire
âïLD
1ère» j'en ;ijimrnai TetériUnrn jusijuV*n juiti
18^1-2» i^poiHii' où elle fut fru[»i>éc scloo le
iiuiiJt^k* »î<ml il csl parlé ci'de.^sus,
fi Nrms ferons observer ici qiinn jour où
la novii'C était h réilécliir s'il ne convenait
pas de moltre qnelqiiesiiaroles sur !e revers
(le ta médaille» mm nie iï von avait de r^ititre
ctMé, la voix lui dit ipic le monogramme de
la sainte Vierge, la eroii et les deux cieurs
m disaient assez h l'âme chrétienne, » {No-
iice sur lu méduilie miractdeuse^ ch. 2,)
Pas plus que le vénérable missionnaire,
auteur des paroles qu*on vient de lire* nous
iToserions afïirmer ni infirmer la réalité uc
ra[»parilion. Mais celte apparition même
n'est pas le fait principal en cette rircons-
tance; les grâces multiples et signalées que
le Seigneur a daigné arcurdcr sur tous les
points de Tunivers par Tintercession de la
Viorne iamiaculée et dont cette médaille a
été 1 instrument ou loccasion, sont un fait
bien pilus imporlant, Klte s'est [ironagée
avec une rapidité étonnante» et depuis long-
lomiïs il est peu do chrétiens pieux qui ne la
portent comme une livrée de Marie; beau-
coup d'indilférents Font acceptée comme une
pierre d'atlente pour rédifice futur de leur
salut; beaucoup de superstitieux, comme
lin saint talisman qui les protège; beaucou[^
it*imptos, eux-mômes , en ont été décorés
sans qu'ils s'en doutent [lar une main olli-
cieuso. Mais, qui |*ourrait compter les ^^râccj
de guérisnn oti de conversion qui ont été
obtenues par elle? Les compter! c'était bon
pour les deux ou trois premières années,
aussi Ton en recueillit de çh de lîi quelques-
unes des plus éclatantes ondes mieux attes-
tées, et on en forma des noticei ; mais depuis
longtemps il n'est plus possilïle de conqiter.
Ceux qui reçoivent de pareilles grâces se
contentent d en remercier leur puissante
hierjtaitriie ; ceux (jui en sont les inslru-
iwenls ou les témoins, la bénis.^ent et s'en
autorisent pour en demander de nouvelles.
Ceci est trop vague et insuffisant, j eut-
fitre; mais parmi tant de faits, lequel choisir?
Nous avons voulu seulenient consigner ici
l'un des événements principaux du siècle,
nous disons des principaux au point de vue
des faveurs signalées du Ciel et tlans le
cercle que nous nous sommes traté. On
peut redire, avec un propliéte, ces paroles
que TEglise applique d'ailleurs h Marie :
Fons parrus crevil in fluvium maximtim, et
in aguas pinrimas redundavit, (Eslh., xi. lOJ.
Ou bien encore : Ecce nubecula parvn qurni
reidgiittiT hominiâ,,., et facta est plnvia tjruU'
MEDARD (Convulsions de Saint), L*ex-
(ÎIS) Les convidsioiTS île S:iint-Mc«lard avaient
#»ii un pré l'clnil on Espa|.:iiP. Un rrmcoiirs partMb
afronjp.ignc de scoîies semblables, avait eu heu au
lomliciiu iVnr\ albigeois, dans le voisinage de la
ville de béon. bue liè Tiiy (Adv, Aibig, errorex, lib.
m, cap, n, in (*f'*b Vnlr., i. XXV) en parle airigj :
I Fiveral ibi ^.epultMS quitl;inï liîerelieus et f|tjidaui
;itiu6 Uaïui* iJa.**. CouliueliaiH ilc dlv^irsis partUnis
ta se avCi: tous ses phénomènes les |dus sur?
prenants, avec son insensilïiliié, sa catalep-
sie, sa vue à distance et à travers les obsia*
elcs, se retrouva dans les convulsions du
cimetière Saint-Médard, organisée sur une
grande échelle» dans le but d'une révolutiot
religieuse et sociale. Elle n'est plus renfer
ruée ici» comme dans les fausses posses-.
sîons, entre les murs d'un clotlrc, ou,comoiG
le fanatisme des Ce venues, dans une pro-
vince ignorée; Paris en est le théâtre, 0%
la France entière est conviée au s|>ectacîe!
mais, comme dans les fausses possessions,J
et plus encore peut-être, la supercherie
joue un rrMe important, et riiabilelé des
acteurs remporte de beaucoup sur la réa
lité des ftircctions qu'ils é[irouvent, c*esl-à-
dire qu'il y a une prande suiferRcie cl très-
peu de fonds; beaucoup de naturalisme 1
moins de démoniaque.
On connaît Fhisloire de la bulle UnigrnituM
et lies troubles qu'elle suscita en Franco
[lar suite de Tobsiinalion des jansénistes!
les convulsions de Saint-Médard ne fureiii
I»as le uKÛndre (213).
Parmi les jansénistes les plus ardents»
mais l'un des plus olïscurs tant qu'il vécut,
était un diacre du nom de François Paris,
qui avait renoncé à la succession de ^of^
|*ère, conseiller au parlement, pour se livre^|
lout entier 5 la iiénitence et au travail dos"
mains, lltnuurut le 1" mai 1727, dans une mai-
son du faubfnirg Saint-Marcel, et fui inhumé
dans le [tetit cimetière de la paroisse Saint-
Médard.
Ce prosélyte avait été asîwz ignoré pou^
qu'on |)ût, sans crainte d'être démenti, lui
attribuer tous les genres de vertus, atln de
pouvoir Tinvotpier comme un bienheurcui.
Les gens du parti ne tardèrent pas h luL
attribuer aussi des miracles, et dès le moij
de sepletnbre suivant, ils puldièrent i grand
bruit la guérison d'un sieur Léro» olitenin
par son intercession. Déjà les fervents aU
laient (vrier sur sa tombe, qu'ils baisaienl{
avec un saint respect. Oiiaod on parla d«
miracles, le nombre des pèlerins augmenta;!
on ne se contenta plus de baiser la tombe,
on la litd embrassée, on se coucha dessus,
on y applitjua ses membres iui5 pour mieux
en recevoir l'influenco. L'impression de
froid que les malades éprouvèrent au con-
tact prolongé de cette [lierre, occasionna h
plusieurs des crampes et des crispations
nerveuses. Comme afirès toute secousse
violente le malade é[)rouve un mieux pas-
sager, on prit ces accès et leur suite pour
de nouveaux miracles, ïa foule augmenta, et
les meneurs oriïanisèrent une œuvre, sinon
pnpnli Ht tispirerenl miraciib, qii^n fiori vtdebniUnr.
Vemeliaiit jityres (|ui erant occtillc nkuneribus .sub-
oriiali; M fuigeules se esse ceeos, alii el.iudos,
alii dicimininrt»*., alîi a^gritudiiïibus vexntus, et
bausiâ Fniitis illiiis i\qn^, se meiiliebatitiir recîperc
s?»uitatt'n», 1 thi le vmt, le démon n'invente gufrc;
piïurqutM îi»issi tes pauvres btirnaiiis se laissent il*
Unijmirs prendre uu niênie pu-ge?
i
101 Mt*:D DES umACLES.
oniquo clans Unsioifo, du mx)Ms Uni étrange
ilins les I6m|»s moilernes.
Tn alilié de Bescben^ui (21 V), ou peul-êlro
(ilulùt RescheraiU, boiteux jMiiir ftmse d'i-
uègûiié dans h longueur de ses Jniulies,
ranseotil h se dévouer et à se donner en
specUelo. il sq ilt porter au tombcitu, placer
ift^us dans le simidc coblome du imtin; il
se donriA un mouvement et une agitation
eitraonlinaire, soit qu'il ujjrouvât ou qu'il
feignit des spasmes i-onsidéraiiles; [uiis il
s'cci retourna à pied. Ces scènes se renou-
Tclèrenl pendant neuf jours, au bout desquels
00 publia qu*i1 y avait du mieux dans son
étal, ei que sa jambe avait allongé d'une
ligne. Ce fut le j^reniicr miracle de l'œuvre
tJeî» convulsions; c'est ainsi qu'on parlait.
Ccimmecc spectacle amusait fort et ébaliLs-
«iail les niais, qui font foule partout, I*abbé
hcritnl continua pendant quelques sé-
nés encore ; afin d'aider au miracle, il
#e bisail tirer la jambe avec violence. Il
^U sans doute laflaire» car sa jambe n*3l>
fonge& plus ; mais» en revancbc, celle d'une
(îllelloubigant allongcaitîi vue d'oeil, et celle
dua parai vsè reprenait de même sa couleur
d son einl>on[)Oint naturel (215).
Déjà il j avait une foule compacte autour
dit lumt>eâti* Cn grand nombre de malades,
|«Tés pour s\ faire guérir miraculeusement,
*> &i>ai<?nt porter chaque jour, d antres y
MIaieni spontanément; les jansénistes y
rtomlaient et criaient merveille; les curieux
Tétaient plus nombreux encore. Jîienïôt la
lraV4^dea oisifs s y joignit^ i^i^is les filous,
les dofiiM^lques renvoyés, les ouvrières
aan* - et les filles de mauvaises
^ mŒur> - ic cimetière devint tro|t [retit.
^Hpependant, comme la plupart y allaient
Bfpir Toir des miracles si tiompensement
H inooDi'és et si peu visibles sur les lieux
P mêfii^s, la curiosité se ralentit, et l'œuvre
éliit menacée de rentrer dans le néants lors-
que» le 27 aortt 4731, par un singulier bon-
beur, une lille é|irouva des convulsions
réelles auprès du tombeau, Be celle fois, le
miracle était inconlestable; les jansénistes
toreot ravis de cet beurcux hasard, qui leur
offrait un avenir fécond en succès. Le len-
demain, plusieurs autres eurent des convul-
sions semblables, et ensuite un plus grand
ûoml>re- On établît des ateliers de convul-
iions dans tous les coins du cimetière, sous
P14)
l!CD
i04
Lest rigiiïes janséaisics Imnonicnl tous
Inr» amis du de nobiliaire ; ils le plî^Mieul im%e
levant le nom «le riiamlile Fi:uiçf(is Paris, qui, s'il
ittt \c€u aurait reimussù \m\\ di! tiil une telle fa-
(115) Vabl)é Beschcranl avoua, à la Bastille,
fJilrM? sVtaît jamais Iniuvi: mieux à la snîlc de
•ft ieu vaines; gifati conuaire, il s'étaiL ilanné tant
le moQvemeni et de faligtie, ^,\\\\ s'en étak trouve
Icâocmip plus inaL Ce fut peiU-ètre à son occasion
3tie fol cimit>osé le fjuatraiii suivant, attiilmé a la
ucbessi^ du Maine, et qui ifesl qu'une des mille
fbtttQlcries auxquelles rouvre des convulsions
itinul un sujet légitime :
II» «lîtTrtteiir 41 lii royale,
i>esoii pietl griucbc estropit%
les hangars et ju>quc dons les maisons voi-
sines (217).
laissons pailer un témoin oculaire : Ces
lilles tombent» ou paraissent londtcr subite-
nienldans desfi'éniissementS|deses|*èces de
fr issons^ dans lies baîîlenients, dans des saisis-
sements; elles se jetienl parterre, (fest-à-dire
sur Avi^ malelas ou des coussins quVm leur a
pré parés; là leurs grandes agitalions commen-
cent, elles se roulent, elles se frapjtent^ elles
se tourmentent; leur télé tourne de tous
cAtés avec une vitesse extrême, leure yeux
se renversent ou se ferment, leur langue
sort et jiend sur leurs lèvres ou se retire au
fond dn jJTosier, leur cou s'enilCi leur esto-
mac se f^onlle , leur ventre s'clève, leur res-
piration se contraint; elles ont des sutï'oca-
tions , elles gém'issenl, elles poussent des
cris et des silliements, elles aboient conuïie
descliiens, elles cbantent comme des coqs.
On aperçoit dans lous leurs membres des
secousses et des conlorsions; elles sélan-
cenl tantôt d'un côté, lantôt d*un autre ; elles
fonl des mouvements dont la pudeur s'of-
fense; elles s'agitent sans aucun resfiect
pour tes lois de fa décence et de la modes-
lie. Elles restent comme mortes des beures,
des jours entiers; elles deviennent^ dit-on»
sourdes, aveugles, muettes, paralytiques,
insensifdes, et tout senilile se passer en
elles-mêmes sans elles-mêmes (218).
L'étrangelé de ce spectacle agit [juissani-
ment sur Timaginalion de beaucoup de per-
sonnes. Honoré Carré de Montgerou, con-
seiller au parlement, personnage ricbe et
considéré, se laissa convertir un des jirc-
Qiiers; il y était allé avec toutes les préven-
tions des incrédules et dans le dessein de
de s'amuser; mais les scènes qui se f assè-
rent sous ses yeux, la ferveur des prières
de ceux-ci, raVdcur avec laquelle ceux-là
elianl aient des cantiques» les pbénomènes si
variés de Fétat d'eilase, cette foule, ce tour-
noiement, cette agitation, ces cris, Tiiupres-
sionnèrent profondément. Il se mil à suivre
les exercices fïuotidiens, 5 recueillir les faits
et ses propres impressions. M était déjà ga-
gné, el se proposait de devenir lapAtre rie
l'œuvre. Le frère aîné du trop célèbre Vol-
taire renonça au libertinage, et se fit jan-
séniste; des protestants cliançèrent de reli-
gion, et se firent également jansénistes, en
croyant devenir railioliques*
Ceucndanl les convulsions passèrent de
ni>(ifU nsir prâre spef mIc
D'^ire boileuï de Tau ire piè.
{21C) I Les ronvidsiminaircs êlaienl presqiH
toutes des ouvrières estropiées ou mal habiies, df's
filles de rien. Eu devenant convutslonnaires, elles
s'assur^ienl un soil, h eau^e des oITrandes et des
cotisations des gens riches du parti. > {¥.xmna%
criiiqiie^ i^ic, de* convtttstam.) t Parmi les convul-
sionnai i es, celles qui nVlaienl pas encore perverties
avant de s'engager dans l'œlivre, ne lardèrent pas
à devenir fenmie^ puliliques. ► (Hecquet, Nalura^
tisme dus conmU.)
*(âl7) On y a vu» dil-on, juiqu à 800 convulsion
naires en étal de crise I la Toi s*
(ii8| Examen critique, phpique d thêahpque 4^é
comuîsiom^ anonyme^
Î07 MED DICTIONNAIRE
plus en piiis h 1 état de roivl^gion; ùg^ per-
sonnes qui irélaienl venues b que i^rmr re-
garder, en furent \msQs mnl'^ré elles et n*y
relourn^ront |>lus; I*t |Kinit|!iequîen ré>u]ta,
diminua consid<!'ral>iemenl h tVjulc. On y vil
dei servanlcs gngner la maladie on soignant
leurs iiiaîlrcsses; l)eAuiouf»de malades s'a-
dressèrent au\ médecins, et ne trouvèrent
piis dans les secours de l'art un romôde aussi
jirompl qu elles rnuraieiil désiré.
Les pai tisans de VOEiœre des wiracies du
iiienheureux AL de Paris, car c'était ainsi
qu'ils parlaient, songèrent h donner à celte
ieuvre une plus grande extension, en [iropa-
geanl par toute la France Tart et la mante
îles convulsions; ils envovèrcnl de lous ccV
lés des pincées de la terre de son tombeau,
et partout où il se trouvait un certain nom-
bre d'ap[»elanls (219), il se forma de nou-
veaux lliéillres de convul.^ions. On peut ci-
ter parmi les plus importants ccu\ de Yen-
dûrae, de Tours, d'AbbcvîUe, de Troyes,de
Pézenas, d*A venay» etc.
Ij\ [lOlice finit' par [vrendre ombrage de
tciules ces extravagances; le gouvernement,
averti par les rériamatious des gens de bien,
qui! se tonail des discours séditieux dans
les réunions des convulsionnaires, que la
religion et les mœurs avaient égalemerjt h
gémir, que les lois de la «iécence étalent
tous les jours violées avec le cynisme le
plus efïrouté, ordonna enlin la fermeture du
cimetière Saint-Médard , le 27 janvier i7J2*
Le leadetuain, on lut ces vers écrits sur
la porte :
tlK; par le i-cii, diifnisiî ii Dieu
De faire miracle eu te lieu.
C'eût été Irop peu pour les convulsion-
naires de s'en tenir à celte pasriuinade; ils
se défendirent par écrit, d abord, et ensuite
ils se réiKindirenl dans toute la capitale,
formant des chambrées dans les dilTéronls
quartiers, de sorte quils eurent bientôt
vingt théMres iiour un, et que le scandale
n'eu fut que (dus taraud. Des iuiprimer.es
clandestines Iravaiilèrent pendant la nuit
dans les caves, et inondèrent la France
de pamphlets, de récils de miracles,
de diatribes contre la cour et les évè<pu}s
(220). Tu auteur inconnu rédigea un j^lan
gémirai de l'œuvre, contenant une nouvelle
et savante organisation. Cet écrit, d'une
heulc feuille d'impression , qui posait les
plus larges bases, fut ré[>audu aycc profu-
siwn. L'on y lit : « L œuvre des convulsions
(210^ Ou iinrmn.VU n'tnsî ceui qui avaiciU ap{>elé
Ue la bulle au ftuiir conrile ;;wner:il.
("i20;i l*rincifKilcnienl ie jonnial inlitidii iSoutettes
ecciésiauique», (\v se UtnUi en laveur de ra'u\re
tu IT^'J. et simprirna si societemcnl Jar.s Paris, que
jantais la iMiliio lie niildécfmviir ses aieliers. Il ei»
Al Et)
SUS
fut ainsi jusiiuV'n l <93, qu'il transféra st s bureaux
ù Ulrctlil, où il n coïiliiiué de paraître juî^ruVn
(îil) Ne scmblc-l-il pas que TauK^ur parle «l'une
•éancc mesuiêriennc? Cet èenl parait (-Ire le plau
i*lin pranH ouvrage qui u'a pai élv publié,
pâi) Ln rénfé de» miritcU$ ojjfMi par M, Parti
a trois objets : 1* les convulsions purement
corporelles ; â* les représentations soit de
la vie, soit de la mort, de la gloire de
M. Pftris; soit de la [lassiou, mort et résur-
rection de Jésus-Christ, so^t do dilTérents
supplices accompagnés <!ans quelques-uns
de visions qui ont rapport h la situatior»,
aux maux de TEglise et h la gloire de M. H-
l's; 3*^ les discours que les convulsionnaires
font dans une espèce d'extase sur les diffé-
rents sujets de religion.
tf Les discours des convulsionnaires por*
tnnt ]dusieurs caractères de divinité, dont
le [irenuer est îa solidité, la sublimité.
Férudition , la science au-dessus de leur
capacité; le second, la connaissance actuelle
des choses cachées dans l'rniérieur de»
consciences , le discernement îles reliques;
le troisième , la prédit tion des choses futu-
res...
M 11 laut remarquer Tunantmité qui se
trouve entre eux : unanimité d'actions, de
représcniafions, de pensées ; sentiment
subit et surnaturel par lequel ils se recon-
naissent les uns les autres ; sentiments
tendres et fraternels qui régnent entro eu\.
Les convulsionnaires disent souvent le faux
dans la morale, dans les prédictions, La
plupart ne se souviennent pas après lueurs
convulsions de ce qui s'est passé.
-K L'état des convulsionnaires, en tant que
convulsionnaires, est une espèce de ttm
(22iK »
Carré de Wontgeron fit paraître son volu-
mineux recueil de miracles opérés par
Vœuvrc des convulsions (2-22J, dont chacun
est appu.vé en appartMice de preuves juridi-
ques irréfragables. Il ie présenta au roi, qui
tiour toute réponse lit mettre lautcur h la
Hastille, Moulgcron euqiloya le temps ûe
son enq^risonnemetit h revoir, è corriger, à
perte^iionner, h augmenter .^on ouvrage. f>
livre fil une grande sensation; mais lesfotts
qu'il ( ontient ne jjureut se soutenir devant
un exaiiièu consciencieux, examen qui fut
eulre[>ris par onlre de Tarrlievôque de
Paris, sur la demande de plusieurs curé^ du
diocèse (2:23). Les conuuiss/drcs ne tardé-
jent i>Qs k s'arrêter, ne Irn avant rîen qui fiU
digne tlo fixer leur attentinu. Plusieurs
miracles furent éncrg^piement démentis par
ecuxiles parli^ans de Tœuvre oui comptaient
encore la bonne foi pour quelque chose; le
reste enfin souleva des réclamations dans les
fanulles mêmes des préten*ius miracufts.
Nous n'en citerons qu'un exemple : celui
et autres av^tantM contre M, tarcftetêtpre de Sent;
ua fort vol. i!i-4^\ Il y a «ne édition de 1756 vn 2
vol.; uuc de 17^2 en 5 vol. La piTHéiuliim qtie subit
riiiîleur enntriliua nti rléhîi <!e Touvragc.
Mootî^'erou iffs! p:is un jurisconsulte qui difiîM^rtf,
ainsi qnil en a l'air; ruais un avoi at f|ui plaide, tl
ne fasit allacher aucune inqmrtaiieeà snu livre, mm-
oltstaut que tes mngurtisles y en auachcnl licau-
coiïp. ( \\ DELcriE, llist, critique dy^ mutjnéiimw 1
anitnat.) 1
(Iî3) Voy. fïrncirn, Héfut. de texaincn de$ «po A
de /a nlifjioti cttrétiame.
\
MED
DES MIRACLES
de b ' le Aime Lefrniïc, guiSne sur
te UfW i hioiihcuiTux, le 3 novi?in-
brr fT'ij r. i. (,Me élnil, dit Monlgeron ,
kOk'NN ,\i' ,1 ir^^aticc, ^veugîr, ciillée; elle
tf<8tt (K.*rxi« le .^uiïMiicil; elle ét«it iilloquée
fune mal ail ie rtîii>ni<|iie de j»aitriiie, à
la»îijelle se joîgottii, ihns le toornefit, une
î»éri|fficuniotiie aiguë avec un point de caté.
Les coiiTalsionnaircs lirent ernod bruit de
iagnértson ; nms un t\Uhù Lefr^nc, le propre
frère tJc \è miraculée» r^îpcîiidil, t^irit en son
fiùm qu'en relui de sn famille, à la [niblica-
liva di3 fjo miracle par un long méHioirc,
tian- T..,,.,.*! il établit d^uîie niaint^re victo-
lit ■ toutes ies maladies de sa sœiir
MdiMiL T.iiiuilées, sauf la r!tiudi<*ntion, qui
eni^tait depuis le^jour du oiiracle au Diôme
dwétju'auptiravanl (^24),
C était aîiisi <îu on publiait des miracles
do plus mauvais alui; mais «piand de véri-
tables malades s'étaient trouvés heaiicoup
plus mal fïotir avoir été f oychés siw le Unn-
oeiiti du saint, on n'eu diï;ait rieiî. On ne
" irr fon plus de ceui qui moururent
•nvubions.
Paiis et la province furent inondés de
ttaoreîles ?* In main et de brocliuros (255);
ItMiiiur I cajiitale se trouvaient cou-
Teft,s o > do toute fnrnio et de lonle
(Oilleur, î^aiis que Ki jMjlice [>ût rempôcher
(B6}. Le journol de Tœuvre se iruuvail
dSflnbué ^«ir<Jes mains invisibles.
Les coiivuhionnaircs avaient ronlraclé
eulie eux l'Iuibilude d'un langage quMIs
L mitaseni enfantin, et qui n*était que puéril
■ et malt-. Mourir sur la croix ou se iiâmcr de
^^toul^^'ur, c'était ffiire dùdo; une bûche
H^ffHue, avec latiuelle ou leur refoulait le
^WDtre et la poitrine, saîîpelait du sucre
irofge:le!» coufii d'une grosse fnerre avec
itqaiïUe on les broyait, se nommaient des
ptkilles; un marteau de fot^geroiu du bis-
roit; de gros bâtons, des baguettes. Nan-
mm dé.signait la pression nieurlrière h
liqiielle on les sourud'ail ; = |M/jfi était le
iom df Tindividuqui dirigeait la chambrée.
Ik nt entre eux des noms éi^ale-
»« i -, tels que Jacob-Job, frère
lauretilt Nisetle, sœur Kélicité, l'Invisible,
rimbécile, l'Aboyeuse (227).
M y avait Ins'eonvnlsionnaires proi^ro-
lucnls dits : citaient ceux qui éprouvaient
les crises, qui faisaient les mouvements
tioletU-M, qui deuïcuraient inauiuîés pendant
UM jour entier, qui élaienl insensibles.
On avait organisé, pour leur usage, la
ilas?>edes secouristes, et ou distinguait deui
(îti) tléclaralion dn tkur abbé Lcfrmtc^ du J5
nDiniit*fi» 1751, n fil suustririi ectti? déclaration
l^r i|ujraiiUT-Uci»x personnes, tant de i:i fa initie
%m de ceui ^\n avaicut ctumu sa saur des reii-
laftce.
tiîS) Jamais ou n*2i tant ccril pour et contre un
«" ' '^ unatcurs ont pu funner «[ualorzc ou
I iips des seules pii*i<^s fugitives,
tir,,i un uioycu qui lui Piiiploye p^^ndant
f»i : ) alhrlieur était un ctiHutt t'ulrnué Amxs
v.t\ïQ \hMq i\\\\ smiviaîl iiileiicurcmeut . le
h»'i«i.ni !■ tarifé de la tiaiisporlcr ça cl là su \t.-
l^'kAÏ\ %.'! l»'^, L laui': «pLuid il ce* iitcv^it^ fallichc
sortes de secours : les petits et les grands.
Les petits secours fonsistaieiit h (daccr des
niatelas ou des cnussir^s sous les convul-
sionnairès, à ralîiTtirc leurs vôteu!er)ts, à
pratiquer des Irictions et autres choses de
relie nature. C'étaient toujours des frères
qui donnaient ces secours (228).
Les grands secours, ou secours meurtriers,
ronsisiaient dans une énorme pression
exercée sur les malades, dans des coups
violents qui leur étaient administrés, dans
le lirailleuient de leurs membres. Ce dut
(^tre un S[»ertacle bien étrange; voici do
quelle manière en [mêlent des léiooins ocu-
laires :
L'i, un homme s'assied par terre en ^\*
puyant ses pieds contre un obsiacle, une
convulsionna ire se place cnntre lui, dos a
dos; un autre homme sVissied devarii elle,
et tous deux la poussent do toutes leurs
forces; quatre (autres se joignent aux deux
premiers pour augmenter encore la violence
de la pression*
\à^ une seconde convulsionnaire est cou-
chée \\àv terre; on lui a posé une longue
planche eu travers sur la poitrirte, et vingt
nommes piétinent en mesure sur celle pîan-
l'be, dîî à chaque bout.
Plus loin, une troisième se déroule et
sept à huit hommes la foulent aux pieds, la
jȎtrissent, })Our ainsi dire, avec les talons
de leur chaussure.
A côté, une quatrième est liée avec des
sangles depuis 1 aljdomen jusqu'aux aissel-
les; six bommes tirent en sens contraire les
extrémités des sangles^ tandis que deux
autres tirent la malade par les pieds et i>ar
la t^tc.
A quelques pas de \h^ on en roule une
cinquième malade dans un matelas, on la
siiiigled/unc extrémité jusqu'à Tautro, en se
servant des pieds et des genoux, puis on la
susjHînd horizontalement au jdafond.
Arrive une matlresse de maison avec *sa
fei uîue do chaud ire. La dame se couche sur
un tapis, la chambrière se [dace sur sa maî-
tresse, de robustes emballeurs les envelop-
[fcul dans le tapis, les .«-errent avec des cor-
des, et on les a < croche à la muraille.
Pendant ce temps-l?*, une autre c(jnvul-
sinnîîaire est couchée la lare en dessous, et
sept à huit hommes se fatiguent sucessive-
ment îi lui donner de grands cou[ïs dn
paume de main sur les reins.
Les médecins conseillent, il est vrai, de
mettre les couvulsionnaircs dans une es-
pèce de presse; Willis farerommandé (229);
élail mise, et la boite reffiniiV.
\^(tTI) Ccst quVii flTrt les unes ;ib<>y.ncDt, les
autres iniaulaieiit, les autres roucouhuejû, etc.
{i28) Vay. lîrx^ïrET, I^aiutai, des amvnU.f n*
part. — t^Ànm€n phtf nique,.,, — Préservât if CQnire
Us principtia exposés par Mmilgeron,
(it*J) il fuisait serrer lui-même cerLiiiis mairules
il'une njauiérc litHTibli% pour enipeiher riiscer*siuii
d'une eertaiike uod«»siié qui sVIève des pieds h \,\
{.uirge. Ou parïe de cerUiines expérieuccs de la
«icuie nature tailes :i f*aris lorrgtcinps avant lea
convulsions de Saint Médaril. (v. Examen €ri'
tu
MED
DICTIONNAIRE
MED
IXt
Hecquet en explique la nécessité et les ef-
fets ; aussi co qui vient d*ètre dit, coïncide
avec robservallon médicale. Mais il n'en est
J)as de môme d^ ce qui nous reste à dire :
es feils paraissent incroyables, quoique at-
testés également par des témoins de tous les
Ïiartis, amis ou ennemis des convulsions,
eanne Mouller, sœur Françoise, scBur Ma-
riç, se plaçaient le dos contre un mur, les
bras en croix, et dans cette posture, des
hommes leur assénaient de violents coups
de poing ou des coups de tête sur le ventre
et sur la poitrine, se reculant pour mieux
frapper, semblables à des béliers qui jou-
tent. L'une d'elles se renversait dix a quinze
fois de suUe \a tète dans un brasier. Sœur
Gabriellese faisait aplatir la tête et la poi-
trine avec uue pierre du poids de soixante
livres qu'on avait armée d'un double cro-
chet en fer pour pouvoir la soulever, et la
laisser retomber de plus haut; après en
avoir reçu cinquante ou soixante coups, elle
avalait un charbon ardent pour se ratfrat-
chir. Les premières ne se contentaient pas
loujoursi (les coups de poinjç, on employait
quelquefois de grosses bûches pour mieux
les frapper,, o.u même un chenet en fer du
poids de trente livres (230), souvent elles
ne demandaient pas grftce avant d'en avoir
reçu cent cinquante coups. « Ah S que c*est
bon, disaient-elles ; ffèrê, frappez plus fort ;
que vous me faites de bien (231) ! »
Cependant, comme si tout cela n'eût en-
core été que des jeux d'enfants, les convul-
sionnaires inventèrent quelque chose de
phis fort. Sœur Gabrielle se faisait tenailler
et tordre le sein, jusqu'au poini de forcer
les branches des tenailles. Sœur Dina se
précipitait de tout son poids sur les pointes
de six épées et s'y soutenait en équilibre.
Mais cec4 devient explicable, c-ar la fraude a
été découverte.
Le célèbre la Condamine et Dudoyer de
Gastel ayant eu la curiosité d'aUer voir les
(230) Carré de Montgeron assure qu'il s'est fii-
ligué lui- môme à donner des coups de cbeuet. 11
ajoute qu'ayaiu essayé un jour sa force contre un
mur , la muraille fut percée au quinzième coup.
(231 > B^ucoup d'opérateurs agissant, dans ce
cas, en simples curieux, ont fait la remarque que
la bûche ou le chenet rebondissaient, comme s ils
avaient porté sur un cQrps élastique. Les personnes
qui foulaient Nizette sous, leurs pieds, croyaient,
disaient-elles, marcher sur une outre remplie d'air.
Nous ne nous chargeons pas de donner l'explication
de ce phénomène, principalement au point de vue
du naturalisme, c On conteste en vain la réi»lité de
ces faits ; on les attribue également en vai\i à la di-
vinité ; on ne dit pas moins en vain que tout y est
feint. I (Examen criliauc.,, A
(23Î) V. Correiponaance d^ Gctmm» letlresi du 15
mai 1759, et du i5 avril 176L
(233| Plusieurs convulsionnaires périrent par
reflet des secours meurtriers ; aussi il se forma un
schisme parmi les partisans de l'œuvre, un grand
nombre d'entre eux voulant abolir ces barbares et
dangorcusf's pratiques. » (V. Préservatif contre les
Recours violents, ch. 3, 6, 7.)
(234) Un jour une convulsionnairc faisant d'af-
ft^u§ÇSj;outor^ions dans une des ihapcllcs de l'église
convulsions, furent témoins, à deux reprises
différentes, qu'on appuyait les pointes
d*une ou de deux douzaines d*épées sur la
poitrine de certaines convulsionnaires, jus-
au*au point de faire plier les lames; mais
ne leur échappa point que les patientes
allaient ensuite se perdre au milieu d*un
groupe de secouristes, qui faisaient çlisser
sous leurs vêtements renaisse haire de crin
et de fil d'arcbal qui les avait i>rotégées.
Après cette opération, elles faisaient Toir
qu'elles p*9vaieut re^u aucune blessure.
La Condamine put faire, à cette occasion,
une seconde observation non moins pi-
quante que la ^)remlère : c'est qu'elles
avaient fait tenailter et tordre des étou-
i)es (232). 11 s'aperçut aussi qu'il y avwl
manière à tenir Vépée pour la faire pliec,
car ayant appuyé tout de bon sur la
pointe de celle qui lui avait été ofiferte à
lui-même, la convulsionnairé poussa un cti
aigu, et se plaignit qu'il y avait là des pro-
fanes (233).
Les convulsionnaires n*avaiem pas tardé
à se trouver trop à l'étroit dans leurs cbam-
bres ; le spectacle n'était pas assez public :
un grand nombre se mirent donc à feindre
des convulsions dans les églises (23^). et sof
les places publiques. La cour fut obligée
d'intervenir une .seconde fois, pour remiiè-
cher;]puis une troisième, pour défendre les
convulsions, même dans les maisons parti-
culières (235); mais ces onlonnances furent
mal observées , ou plutôt la dernière ne le
fut pas du tout ; seulement on se tint davan-
tage sur ses gardes. La police» de son c6té,
ne négligea rien pour disperser les attrou-
pements, et se saisir des convulsionnaires
les plus entreprenants, priucip^lement des
meneurs. La Bastille et >a Salpétrière se
trouvèrent comblées en peu de temps (236).
Cependant les convulsionnaires s^^taienjjt
trompés, lorsquils avaient {cru gagner Ib se
donner en spectacle ; la clandestinité a on
Saint-Sulpiee, le célèbre abbé Languet, alors ei^
iraîn de faire le prône, descendit de la cbaiie, d
l'exhorta à cesser ces extravagances qui troublikal
l'oOice. N'ayant pu parvenir à lui imposer sileacet
il lui renversa le bénitier sur la tête, en lui disanl:
f Comme l'esprit qui vous acite est un esprit d'or-
gueil, je vous cojnmande d'aller bénévolement vous
humilier à là Salpétrière, autrement je vais v<m«i
y faire conduire par force. > La convuUioonaire
n'eut (;arde de ne pas obéir. Quelaue temps après*
étant informé qu'une chambrée s'était formée ler
sa paroisse, il désigna la maison, et recominaiida
au prône ses habitants comme atteints d'une folie
épidémique, en engageant ceux de ses piroîssiees
qui passeraient dans le voisinage de se mettre il
genoux devant la porte, et d'y réciter cinq pater H
cinq a^. Les gens simples ne manquèrent pas de k
faire ; ce qui attira tant de quolibets aux paams
convulsionnaires, qu*ils ne lardèrent pas à dé-
loger.
(i35) Ordonnance du 17 févrieç 1733.
(136) £n 1775,Lamoignon visitant la Bastille J
trouva deux convulsionnaires qui étalent là depuo
quarante ans, et qui refusèrent de se rétracter, et
même de signer une demande en grâce. (V. aassi,
La Bastille dévoilée, 1" li^Taisou.)
!I3
HED
r»r:s ^iihacles.
MED
^1^
anra;i puissant; sur |Jos places i>ytili<iues,
ils rericonlrèrenl des jilabantî», des iïîcré-
<luleî> et des raiiîeurs iinpiloyablcs. Dans lo
(ttflicuîuîT^ its n'avaient trouvé que des
imLs des ïiiais et i\ps curieux. Ce n est pas,
toulefots, que les convulsions clandestuies
D aleut été égayées [lar des S(;ènes burles-
ques» dans lesquelles les rieurs ne furent
pas toujours du eulé des faiseurs de mi-
rarles; sans parler de Tapparilion sulfite
des cotninissaires de police, qui venaîonl
(le temps à autre y jeter le désordre; eu
foicî un exemple : Un jour, conioïc on fai-
Mtt les afïprôts d'un crucifiement, un des
^l»cclalcurs toml>a h coups de canne sur les
urs et les mit eu fuite, en disant que Ict
llalion devait précéder le crutifie-
BDt (±37).
Apres les convutsionnaires proprement
dites, venaient les Ûguranles. Celles-ci
avaient |K)ur mission de re[^résenier les di-
s «nctions du bienheureux diacre» les
értitions passées ou futures de l'Eglise,
ditrérentes scènes de la [lassion du Sau-
rent,
Vune met le couvert, se choisit deux
«m Irais convives, les fait asseoir à une table
l 'rivée de mets, saisit une cuiller» la porte à
b touche et mange à vide. Ce premier acte
ensuivi «t'un second sans aucun intermède :
die ^'approche d'une glace, se savonne,
l^ssc te dos d'un couteau sur son uienlou
tmticrbet avec tous les gestes d'un homme
f|iii â« rase: ensuite elle réunit des enfants
tt '* •*'■"• h îfur faire le catéchisme.
N^' uil les actions de la |>assion,
diMit nu iiii fait en niûinc temps la lecture;
elle imite tout par ses mouvements et ses
'es; elle imite jusqu'au chant du coq,
avertit Pierre de sa chute. Il en est qui,
r mieux imiter la pendaison de Judas,
W fi^nt suspendre par le cou (238),
I itile s'éten I sur la croix, on la lie
iwi lure, |ïar les [:oignets et les che-
filiez avec des sangles, puis on lui ciifonre
des rîous, qui traversent les ]Meds et les
mains et pénétrent dans le bois jusqu^à la
(trofoodeur de quelques lignes [2'39j, liUa
liemeare trois heures sur la croix, on lui
(liniAe h boire avec une éponge; elle njcurl ;
oolui fiitt une légère blessure au côlé avec
(Î57> YMf. BASirn, MUi, dt;» €Mm,, rvl.,L\,
^ WS, Mti iie 1808.
i?58) Il y en :i eu, dit -on ^ de pcnJucs jusKi^r^
>Ir»nî!t»l;iiiofi.
- '»' Qiijtid cVl;nl MitHle <îiii ri^pn'si'iilaU le
«rinciil, les choses se passaient plus duucc-
II" m. ïiî'rc SiiiicMi, non [kis celui dfï CyiTiic, niais
wii hiMiiouyine, dêposail b croix siirlc carre:iii;
V^iokltls îiiysltqiieà tressaîenl une ctnironne, non
F* dVptties, mai!» de cnrdclcnes, el ki posaient
'"'• r-niciu sur la lèle de la victime Hj^uraUve, Les
ntx rcprcs4^i natifs h li:iienl avee tles tresses
M!k.*s par leîi rbcviîles et les poijîucts, înm
' ct]\ lui appliquiMent légèretnenl, à reikh't»il
»>'^»'^»i» iliurnn un pelil clou, dnnl la ]MHute
^ dans ta rK^)ll r|n'autant qu'il fatlait
I Ni/eltc reprrsenlail ;tî?.-»e/ Inen la ui' ri*
^' KiMl.int i'ttc ne pi»itv:iii lelenir retlairis rli|^ni*
iMuii» il^cux yiii tabaicnitlu luri à mui i<*u. Umlle
la pointe d*une lance. La douleur Itii arrache
parfois des grinceinenls fie dents, des niMu-
venienls d'yeux, desserrements de Icvrcs,
(lui contracte ni avec la résignation du mo-
dèle, et n ont rien de commun avec le ralnm
de la mort. Il y en a cependant qui ont la
constance de se faire cruciiier iK)ur la quin-
zième fois (240),
"Après !es figuristes viennent les absti-
nentes; celles-ci ne nrennent de nourriture
qu'après le coucher uu soleiL Si on leur en
présente auparavant, leur Injuclie s'enfuit
tilmrreur jusque près de forci Ile. Quand
llieure est venue, elles mangent avec avi-
dité, nuis aussitèl que la nature est satis-
faite, leur bonclie s'enfuit de nouveau. C'est
ainsi qu'elles retracent Timage îles jeûnes
des premiers chrétiens.
Après celles-là, ce sont les visionnaires
ou aïK»caly|vtiques. Elles ont des songes
sans sommeil; elles peignent dans un lan-
gage exalté les maux que i'Eglisc souffre
et ceux qu'elle soulfrira , les consolations
que Dieu lui réserve : cette église, c'est
1 œuvre sainte des convulsions. Elles voient
les anges, s'eiilreticiment avec eux. quel-
quefiHs avec Dieu ou le démon, plus sou-
vent avec le bienheureux diacre (21*1). Quel
l)onlieurdê le voir comme s'il était vivant;
de converser avec lui 1 Leur âme en éprouve
de saints transports.
Les thaumaturges ont le privilège d'opé-
rer des miracles, ainsi que leur nom l'in-
diiiuc. Elles pétrissent les Itosses des bossus
et les poignets des enfants noués. Elles font
de la boue avec de la terre du tombeau du
bienheureux diacre, et vont, les yeux fer-
més, raj(]di(juer sur les yeux des aveugles,
Elies ût'?nt un carreau' du milieu de la
cliandjre [lour y faire une piscine, elles y
mêlent de la teiVe du saint tombeau avec de
Teau du puits du bienheureux; elles lour-
nent trois fois alentour; |iuis, après cetta
consérration d'însiilution ciinvulsionnairo
elles en approclienl un malade, qui n*y des-
cend que du derrière de la tête, elles pla-
cent leur éï^aule à côté de cette télé , et
assument sur elles-mêmes toutes les inlir-
mités de rinlirme.
Il y a dus prêtresses qui confessent et
absolvent; elles disent la messe, imposenl
pitie que tout cela l •
(il») \o\\ Corresp, de Crimm., lettres cit
jiil) L';î|»i>arilîou de plicnmuènes r:iiiUisma*,^0*
rit|ucs a lieu non-çculemeul dans les maladies lii-
llauini.itoires, mais encore. dans les affcclious ner-
veuses.
Il peut y avoir liallncinaliou dû la vue, sans qtiM
Y ait maladie apparente ni dérancement des taculie ►
iiienlales* J.-J. llr^ussean et iilaise Tascal, t\ui
V oy a ic lU to uj o u is u n préci pi ee à I eu r i ô té, ei d t •
rangeaient sans cesse leur rl»aiiK% craiuie d'y ti.nn-
ber, en soni des exemples. Le célèbre Wieolai^ h
braire à nerlin, mort vers le côn«uieiuenieîii di^ a-
sièele, vit pendant ptusieurîi années sa tmiilique
renjplis de fan lûmes. S.ichanl iju'il élail le jiniel
tl'une liallneii*ation, il o'eii ttl pas d'atiur cas. ei
les fautonies disparurenl \mi à peu. ( V . W, Si.ui l*
lin!, tic in ééimndmpe el de in iondkrkA
215
MËB
les mains, lavent les pieds de leurs a|>ùtres,
parloiil des langues inconnues du public et
U'eîles-môraes,
Des jïrophélesses expliquent d'une ma-
nière aussi nouvelle que merveilleuse
les grandes vérités du salul. Elles décou-
f re^U des choses que nuUe jtensée humaine
u*a pu pénétrer; elles dévoilent Je passé,
luanifestenl le nré^enl et annoncent I avenir.
Lf!S pensées les plus socrùt^js des cœurs
n'ont rien de my.stérieux jwur elles. Klles
disent tout haut la confession do leurs visi-
teurs j elles tiennent iïiis discours pathé-
tiques, leur éJo(iucn»e est cntraluante,
variée, sublime. Klles discernent par l'atiou-
cheincnt, mônie sans qu on les en prévienne,
les fausses et les vraies reliques, jjrineiua-
lement celles du bienheureux diacre et les
moindres débris de Port-Ro^al (2W). Elles
appellent par leurs noms e^t prénoms ûqs
txvrsonnes quelles u*ont jamais vues, et
leur récilenl leur j»ro|jre histoire sous des
noms .eaipruniés. Elles révèlent à lavanco
les accidents heureux ou défavorables qui
doivent arriver à ceux qui font des neu-
vaines, assignent le terme précis de leur
guérison, de leur rechute ou de leur mort.
Elles discernent au milieu de rassemblée,
sans les voir ni les loucher, les convulsi/ju-
naircs, les miraculés, les appelants, les ac-
récitants, les anticonstitulionnaires.
Le graed objet de leurs prédictions est le
çetour d'Elie et la convor^ion des Juifs, qui
en sera la conséquence. Elles assignent le
jour et Theure; il n\v a plus ciue quelques
mois, quelques semaines. Elles donnent
[lour signe précurseur une éclipse de soleil
qui durera deux heures cinq minutes. On
verra paraître un arc-en-ciel d*une forme
êinguliére, une grande étoile en jrlein midi,
des anges autour du soleil et de fa lune.
Ainsi parle un auteur sous les .yeux du-
quel s*accomî»lissaienl toutes ces puériles
^nerveilles, et qui attendait Teffet de ces
prédictions sans y croire {2W).
Cest ainsi qu'un parti religieux qui af-
fectait des prétentions exclusives h la rigi-
dité des mœurs, à la sévérité des doctrines,
à l'épuration des jiratiques, à la hauteur de
la raison et à la puis.vance de hi logique,
tiimba de l'exagér/îtion dans le ridiculo et
Tabsurde, où il périt misérablement. C'est
ainsi que loul ce nui s*écartt? de la droite
voie, est destiné à s'égarer et à f^értr. Le sar-
meul séparé du cep uieuil inéviiablement ;
(i4î) L*abbaye do Pari- Royal <ks Champs, fon-
dée rn lânt, par Miithililo de Gnrlîimle, femine de
Malhteu !•' de Marly, pi>«ir des bénédictines, fin
abandonnée tui ili'lh "par lis religieuses, ipti vinrent
se ItVLT à Pan«^, nu i;in1innr{çH;)inUjaf(|ncs. Kn li'tir
.itïsencfi , qwdqitea lilusiros solilairt'â îiïliîrcnt y
clierc'hcr un asile, enUc autres Lcmaître cl Arnanlt
d'Andilly. La coniniunaniô vU^ui devenue trop nom-
lircusc pour la nuiistm de Pariîi, utitî partit* des reli *
^ien<*es nUouniêreiit à Porl-lto)nl. Les aflaires du
jariséiïisnic àvnnl jele de h di^cimle eiilre les deux
iimi^nts, une Inilli! du pape les ««^nnra eu \WJ.
tlles furetl i*c iiau^Y nu rôt) nies, «^*tr î;i dcnjî»4!t'e du
DICTIONNAIRE MED U|
ses feuiîles se flélriâsenl aupara
mois
vont.
Si les partisans des convulsions allègucnll
un çrand nombre de fuits et de préuu tiousl
capâljles de faire Ijonneur au discernemeul
et à l'esiirii proidiélique des convul$;iofi
naîres , les adversaires en citent de toull
oj'poiiiiées, de aature à balancer au moinsi
ce qu il y a de mervcilleui dans les pre-J
mières, Une cunvulsionnairo fut surprise^
à tomber en convulsion pour avoir été tou-
cbée d'une goutte de tbu au lait; elle avait
cru que c'était une goutte d*eau du puits du
bienfieureui diacre, Un autre jour, un re-
ligieux bénédictin posa jusqu'à trois fois j
sur le bras de Nizette elle-même une pierral
de port-Koyal, sans qu'elle s*en aperçût,]
Ayant entln reconnu le signal, elle s'écria j
en faisant des contorsions: t Abl tu uiej
brûles! » mais il était trop tard, le reïi-J
gteui et ses amis savaient à quoi s^
tenir.
L'une d'elles prophétisa la conversion de
l'abbé Duji^uct; une antre, celle du lieute-
naïit de i^olicc, Hérault, qui ne se conver-
tirent pas. Une troisième |irédil h un frèrt
qu'il serait pendu en ('lace de Grève; peut-
être savait-elle qu'il l'avait mérité, mais il^
ne fut point pendu. Une quatrième annonça H
que la maison dans laquelle se teaail Tas-^
semblée allait être ébranlée par un tremble-
ment de terre. Le tremblement de terre n'eut
pas lieu. Comme il était inipossible de ré»
pondre aui ari^uments tirés de l'évidence
et de la muliilude de pareils mensonges,
les partisans de l'œuvre se retranchèrent h
dire, que Dieu y laissait pénétrer le £auX|
pour oiieuî endurcir les incrédules (2ii).
Ceîiendfiot de funestes scliismcs ne tar-
dèrent, pas 6 jeter la division dans le ber-
cail. Il V eut les vaillantistes, les augusti-
niens, les mélangistcs, les margouiliislcs.
et autres sectaires, qui firent scission avec
le corps principal Les mélangistes discer-
naient deux causes dans l'œuvre : Tune
d'elles, purement naturelle, produisait le^
choses mauvaises ou inutiles; Tautre,
surnatuielle, était la source d*où procé-
daient les miraelcs et les pronliéties, Cn
fi ère au^ustin fut le chef de la secte des
auguslinicns, enthousiastes outrés, qui
faisaient des processions nocturnes la corde
au cou, la torche à Ja main, qui allaient
faire amende honorable devanl le portail de
Notre-Dame et baiser la terre sur la place de
Grève, qu'ils es[ïéraient bientôt honorer de
gouvernement, cn 1708. Les religieuses de Port-
|toy»h do plus en plits ntdejitcs pour la cause du
jansénisme » refnscrenl de se î^ou mettre à celle
union* Le roi les Ht smltr de la cominuuAulé» les
dispersa, cl tit raser les b;Minie»Ls de Tnbhaye»
(215) L'ulibé Lieljmnuire, dotteur de Sorlionne,
auteur de V Examen critique^ ptitpiquc et théototjique
</<•« rûHvuhiotis. 11 se tint en deliors de ton les ces
i|urretles» et disait n*ètrc ni appela ni ni accepUtil,
(iii) Vov. Mem. pour hcnir à VtiUi, eccU^* dm
\\yu shrfe, iUMîUvnie, parTidvbc l*nc>r; l 11, p, IIT^
!MMf> r;iance i73«S.
liî
MEID
DES MifiACLES*
Wl!:L
%i%
kur marlvro; mais rhoinicur du. niiirlyro
i^fêit ïeuf nwimjuer 9 cui-iuâmes, Lcvs a1is-
tineiices el la^ rigueurs oslensihles du frère
Aagusiiti ne iiréserv^TeiU fias s;{ réputattrm
tk toute espèce (J\ittêinle rflaliveineitt aux
KMBurs, Un noQiioé Pierre Vaillant, piôlrCf
lin tJiocôse de J rayes, que Te v^Squt; iJe Sencz
ivait chargé de sa iTocurolioi] (xmr adhérer
4ui [iroU?*lalioui^ faites et à faire contre la
bulle, mis h la Bastille en 1725, bauni du
^| n 1728, rentre en ruf>lure de ban,
iuL -de la sccie dus vailîauristes. Ce-
tait^iil (iiiaei|)âlement ses disciples qni an-
Qom^iienl le retour du fïropliète Klie* il
«tirait iiieu voulu se tiirc passer lui-mènie
jiour cet Kiic desrendu du ciel. Ceux qui
m ieoondèreiU dans ce desj^ein, formèrent
un parti dans son propre parli , sous le nom
d'ébfiéeos. Il y avait une autre aisenihléc
8obismait(]a4} qui tenait ses séances au chû-
iMtf d<5 VernouiJlèt, }>rèi Poissy, sous la
pr^:^idenca d'un abbé tilondel, qui a l>cau-
coup prêché et beaucoup écrit eu faveui de
Les coiiTulsions se passèrent d ellcs-iBÔ-
lieii fiar ^uite de la lassitude du public et
desaciaur^; ma^s ce ne fui que lentement
H fiar degrés : il y avait encore des assem-
Wées de coiivuîsionnaîre» en i75îj (2V5};
oeifui est une nouvelle preuve, que h^s eii-
||f|]îri5(k$ dont ou se désiste le plus tlililcile-
lil, soiil celles-îà n»ônies dans lesquelles
Chi le plus convaiticu de sa propre er-
reur. Nous disons convaincu, car, uorinb-
ilaul quàflques [tbénomènes reuhirqnalfles,
iehcjiie les sueurs de san^ de certaines con-
vuhî'mT^aires (246), la faculté que possé-
der ] sieurs autres de lire avec un tri-
p\'. H a sur les yenx ("i47J, Ja cou nais -
sattra lie la f»ensée d'antmi, doiit beaucoup
Il donné des preuves (2V8J, il n'a jaus&is
" douteux aux ycnx de (lersonne, que kvs
Hirs de ce singulier drame ne se |irocu-
ntssefll cm-uiémes à volonté les crises
(fu*jls 6jïrouvaient,etqué la superrlierie n'y
lit toujours été [lour plus que la riaiun*.
Lr ' --T d*iin grand nombre de convul-
!)• en fourniraient au l>esoin une
deiin-rr-uiiiion sans réidkiue {-Ik^),
En souiffie, quy eut-il dans lout ceci?
it4S) L*iiR« dVIlcs sf^réunîss^iit iloiis une maison
étâfèt a 111sirapâ<te, cl avait pour | m Vident un s cur
liric Clpp*ilc. {\oy. Dllaiue, Hist, de Puris^
(itiryCe plicnomcne rt^sulte de plusieurs ninla-
4tc»; lea fiiédcrliiK convien a^nt qu'nii peut se te pio-
oin^ I iiii-iHéHiG artitîciulIcuuMit. {Votj, Dorey^c,
rtxai 9Wf (a Tfié43ki(jie maraie,)
'> Ainsi le iiiaj'ijétiâiiie n\'^l p.i!v nmivcnu ;
' jo fait avaiiL^» ou phuél c csl nue dcuionslra-
Uon faite |Nir ses [y\m SLVÛeuls p:ïnê^yrisles, cl t»ar
tinii même qui ont étudié l;i f)ues|ioa pu tahscncc
df ti)uic§ preveniious- ( \oy, Dilei/k, Uist, crti, du
mûgn, êniimU, — l»£ ÀlûM^t'iiH, ait» magnétisme,
(iift) Uûc c(>iivul»ionn:urn ilc Corlieil [vot^sédail,
flivaiMin, ce l;ilf»l 1% un si li:»iii ilff»ié, rpjc raiihe-
*éque dn r;iiis cnjt acV(Hr t'uvoycr Tabbe Ilobiiiel,
ftiii lie %v.% viiairÉ's i;éiicr;iu\, i»our tonslatcr ïe
fetî, ainsi »ïmc plusieurs auir 15. f[\\\ lui élaicut égalc-
Des jongleries nombreuses^ des merveilles
plus équivoques les unes que les autres^]
du naturalisme beaucoup, pas un fait cou-'
slaté de l'ordre surnaturel. Si tous ceux qui i
ont été mis en avant étaient démontrés, si!
un seul de ceux que Carré de Monti^erufi ,
recueillit était |jrouvé, on ne lïourrait guère
se dispenser d y reconnaître rinlervenlioii]
du démon; mais il n'en est jias ainsi, et'
les supercheries avérées relativement à |*îu.-J
sieurs, doivent éveiller sur tons la mô- '
fiance. Les paroxysmes de Tliyslérie dans
les cas ordinaires» suilisent nour expliquer
le sujtport des coups de bûcncs on de che-
nets par les convulsionnaires, h ce que les
médecins aHirment. Le lenadienient des
seins et la résistance des poitrines h des*
pointes de [*iques ou d*épées a été expli-
quée, les [uédictions se sont trouvées faus-
ses, les guérisons mensongères, Uesleraît
donc la pénétration î ni "une dans la penséa
d autrui, la révélation ût^s consciences;,
mais qui prouvera que ce n'était i>as un jeu
concerté? I>*où nous concluons qu'il se-
rait diOicile do démontrer la participation
directe du démon dans les convulsions de
Sfiint-llédard. Les appelants se chargé-»
rcnt de faire son oeuvre sans quil s en
mèLIt.
MELITA (Le serpent de). Echoppés ainsi
du nuitfrmjf^ nous sûmes bientôt que llîe dans
ia4jueii€ nous nous trou t- ions ^ s^uppclutt Me^
iila. Les barbares firent preuve envers nous
delà plus (jranâe humanité; ifs ûilumêrenÈ
un grand feu, et s'empressèrent de rérhauffer
nos memùres engourdis par k froid et par
feaa qui trempait nos téicments. Or il «r-
riva que Paul, ayant rassemblé une certaine
quantité de sarments et ks mettant sur le
feu, une vipère^ futjant la flamme^ AiZ/flcAi
à sa main. Sitôt que les barbares Vaperçu'
rent avec cette béte suspendue à la main^ ils.
se dirent à fcnvi : Cet homme est un kumi-
cide , car la vengeance, qui na pu le faire
périr dans la mer, ne feu poursuit pa&
moins. Pour ha, il secoua h héie dans le
fca^ et n en éprouva aucun maL Mais ceux-ci^
croyant quil allait bientôt enfîvr, tomber et
mourir, ne cessèrent pendant longtemps d*a-^
voir les îjeux fixés sur lui: puis voijant quit
ru mit îïllribués; mais les preuves ne furrut pa*
ciïiiviilnL'àhk's. C'était au niins de mneiubrc 1751.
(*21:ï) Kuirc autres, sept de ccu\ ipii cLiiciil eii--
frruirs à la lS:isul!i.\ Eu t75^2, !a cour ayaiit nmii-
mé une conmiissiou rfïuqK)Si'*e de liuil luiMlecins,^
pour alliT li:s visiter, ils ciurérctii eu ciuivulsioii cl
cessèrcin au coinuiaiidemcul des ceunuissaircs, ou
avouant *|uc c'était uu îirt qu'ib avaient appris, ek
qu'da clivaient de houfie foi travaillci" ainsi à t.i
^luirc «le Dieu el à la guéri&on de Iriirs iiilirnniés.
Les uiédwins obâervereiil tes mêmes pliéuouiéuea
qui w proiluisjiciU diuiS les cUauiHiées, Us avaieiil
liuuvL* l'ortiMlL [ueiit ctiei^ !e lieuletiaiit de \hAm'i[ un
ituirchaud atut>u!rijU, qui coujuieuca «1 les utetoeaii
c<un';mU et leur donuu spoutauéiuenl une reptéscJi
l;«ii<UL lîiic seconde couuuission , eoui posée de
ving* ipiittre n»é«tccin,sjilla même expéiifute, ob
lint l^snn^iues résultats el les mênirs aveu.i, (Voy,
Profh'wrbaut de piaikuvs wcdainh ri €hirur(fUn>m
dre& é^ par ordre de Sn Hnje^ié, çlc, l'ari^, 173i.>.
iiD
RIKL
mCTlONNvmE
MEL
Hj lui arrivait ricn^ ifs chttn(ierc}U davis^
tl dirent que céiaH un ifiett (250).
neu!i syçlètûcs soiil en présenrc ]K'mr ex-
pliquer ce passade : le [iretyior, îe |*lii.s gt5-
nénilcraenl suivi et le seul adiubsilile, h
moins qu'on iio fasse aborder saint Taul
sur le rivoge fiffleain, refnîinaî» Mie de
Malte ilnm la Meiîta du livre des Acîv$,
Lo second inditjue une Me de la mer Adria-
tique, sur la iuie de la Dalinatio,
Ce I ui-c i e s \ l o u t Ix la i 1 in s o u t e n a b 1 e . Fa i ro
partir un navire du \mvi de Ly sires, dans
ta Lveie, sous le trenle-sixièmefiarallèle, et
le faire abdrder par un verjuresi-nnrd-est
sous le i|naraiite~(|natrienic, est chose im-
possible. Il nest événeincnl :1e nier, qui
puisse rentlrc couipled^nne tetle navi|^ati<ni
Ci>ntre la lemiifitc de la part d'un navire
déseni|»aré.
Un passaiie de saint Jérôme dans sa 30*
îellrc?, seinlîle [lourtant, il esl vrai» favoriser
cette opinion ; mais ce serait de la nart du
savant dortcnr une parole irréfléchie, et
l'ieii de pins. On cite encore ce passage des
Ath de Tempereur Constantin-Porphvro;^e-
nète à son fds, Homain le Jcnne, sur fe|4;(ni-
vernenient de lempire : « Entre les îles du
riva|;e de rillyrie^ la jurande lie de Cicra on
Circcr, a une ville. Une seconde, également
étendue, qu'on ap|>elle Meleta ou Melo-
scatm, esl relie dont saint Luc fait mention
ani Actes dc$ upâtrca^ et iiu'il nomme Mf-
tûa, eu parlant de la vipère qui mordit
saint Paul au doiyl, et qu'il secoua dans
le feu. » Constantin monta sur lo trône
en 9M.
Nous ne savons quelle lie le prince en*
tend désigner ici j niais ce qui est mieux
connu, ce sont les erreurs de toute nature
ré|*andues darïs sas livres, excepté pour
le récit des événements qui lai sont con-
icniporains. Celle-ci a dû provenir du 0)0t
Àdriu employé |iar saint Luc, et qui depuis
longtemps ne s emploie plus que pour dé-
signer la mer Adriatique; mais il n*en était
lias de même au temps de saint Luc, car
le géographe Strabon, sou contemporain,
Tem^doie à 1 égard des diverses mers de
ritalic.
En suivant le récit très-circonstancié de
Fauteur, on voit que saint Paul n a pu at-
lerrir que sur Tile de Malte, ou snr un
point du rivage Afriiahi. En elfel, i>aiti de
Lystres, en Lvcie» |»ar le (renle-si\ième de-
Îçré de latitmle, ainsi que nous venons de
e dire, il passe à (inido, (Miis longe les
côtes de Crète. On cherche un port d'hiver-
nage en cette lie, vers lo couchant: portum
Crttœ Tfspickntem ad Afrkum tt Corum
(2r>0) El ciim cvasissoinns, titnc f f>^n»iv»tiuis qtiiâ
Mcïiia insu la ^neabîmir, lîarliaii vcro piM^^ïaliant
non mixnraiii hiiui.iiiii.ni'iii iiobis. Arceusa eiiini
|iyra, refictrb:int nos «hiiucs, pit>])tt;r (iMluedu qui
unntinoLiat, rt riigti$. tluni rongiT|;a!i«}t'l a«ilem
Paulij» sariucnUtruiti ;ili(|uamati) inulliUidineni, et
impoâuisset stq>ur ï(;iirin, vï|K'ia a calorr ruiiï fiu-
ce&sisii<"t, invasU ma nu m rjus. tU vera vklniiiiniai-
Uait ]M-'iiileji(mk iK'SLiaui dr iii:iiin 4:';us, 'm\ ifuii rjii
4i€Cii,Arn Vtiqti€ lioioicida c^t li(»m<> lue, ^\m lum
(251). Un vent do sud étant venu à se lever,
le navire reprend l;r mer, |>onr gagner le?5
lotes de la Moiée, en se dirigeant vers le
lreiile-se|ïtième parallèle. Le port qu'il
cherchait devait être situé vers le tronle-
cinqnièmc, aussi Tauleur dit-il qu'on lon-
gea.
de Crète ; c'est celle qui court nar le qua-
rante-unième degré de longitude di
du caéri-
jea, dans ce mouvement de retour, |a cAle
le Crète ; c'est celJ
a ntc -unième degré
dien de l'Ile de Fer.
Mais un vent'impétueux d'est-nonl-ouesl^
ventus iyphoniciis , qui vocatur euro-aquiio, -
vient à se Icveret jelte le navire en pleine mer, fl
dansla direction du trente-sixième au trente* ■
quatrième parallèle et du trente-unièniede- ^
gré de longitude : celle où se trouve Malle, ■
distante de deux cent vingt-cinq Heucs d^fl
nie de Crète. ^
Il ne reste h lever que quelques difTicullés
de détail assez insignifiantes. On demande J
comment Fauteur a pu donner aux habitants M
de rile de Malte le nom de barbares h une^
jïarcille époque. Ils devaient être soumis
aux Komains, et le nom de leur gouverneur,
Ptibîitts^ a une consonnance entièrement ro*<
maine? Les habitants de l'île de Malte étaiontj
d'origine phénicierme, et ne parlaient ni li
langage desCirecs ni celui des Homains; ceti
seule diirérencesuiRt pour justifier le nomd
barbares, qui d'ailleurs, étjuivaut souvoni
dans la langue romaine à celui d'étranger.
On dit encore que les serpents de Tlle
de Malte n'ont point de venin , et que ceux
rie nie où TAp^tre aborda devaient ôlrti
très-venimeux , puisque les insulaires s'at
teudaierit à le voir enlîer aussitôt , dé-]
faillir et mourir. Mais c'est une erreur d'hi
foire naturelle : les vipères et les autre
reptiles de l'île de Malte sont venimeux m
nuhne degré que leurs congénères des ton*
tinents. ^J
Toutefois, les interprètes do la saint^H
Ecriture, et, ce qui n'est guère pardonpl^^
hle, le savant don Calmet lui-même, s'eo
tirent en disant que les serpents de Klle
Malle ont perdu leur venin depuis cette é^
que seulement, et cela en vertu d'un raira^
de perpétuel oi»éré par saint Paul à cetl<
occasion, A les en croire, les serpents do
Malle em|vorlés hors de Tlle retrouvent leur
venin, et le perder*t en y revenant, aussi
ivien ipie ceux qu'on y apporte d'ailleurs,
Ils ajouleol que la terre de Malle [irise ei
breuvage, princi [élément relie qui iirovicnl
de la (v/rrriie de Saint-Paul , est une anli-l
dote contre la [litp^re cl la morsure des bè
tes venimeuses» Le P. Tirin dit de plus,
qu'on trouve dans TMo une immense quau
tité de serpents, de dents, de langues
r^asciit «le ma ri, nUio nm\ sînil «nun vivcre* Kl ilU
ipiitlrhi exculii'iis iM'sliani în ij^neni, niliil mali pa&^
sii% \^si. Al ilti exislimabanl eu m in luniort^m cim^
v< 1 h^nduin vi subilo casurunt, tn mori. IHu Aiitei
dlis cxspciluiitibuF, et vidrnlibiis iiilul nialî in €0
fiiTi, cunvriieutrs se, diccbaiU eu ni cssc Deuin.
f \4t, xwm, 1-0.)
(i:>n Afruiim^ le Yem du sud-oitc&t« Corum^ la
M£R
DES MIUACIX8.
MER
9ft
le viscères de serpents pétriliés,
a raclure ilc ces pél ri tica lions prise cïi
j^e, (»ré^crve ou guérit de la morsure
^^nU,de la rage, tic la cfyssoïilerie,
rrcs malignes , de la fielitc vérole, et
lement de tous les poisons, iiiônie du
â corrosif, — Qu'on ne sy ïie ] as ï
■ndîtions de llle de Mnlle ouï vxm-
■ souvenir de la présenf c de rAjJÔ-
Mf montre le lieu où il alioi-da, celui
rinordu, l« grotte qu'il liabila. Nous
is lions |»âs non plus enlièreinent h
tes do traditions, qui peuvent bien
ïiê trouvées ou refaites après couf».
i qu'il en soit, le reste du voyage de
"c jusqu*à Rome, ne présente (dus
ne soit conforme au cours ordi-
événcmenls» et aux baliitudes co-
la navigation de ce temps. De
regagna les rivages de la Sicile,
^a à Syracuse, h Reggio , et un veut
[tonduisil le navire à Pouzzolesj où
m délKïrquenienl.
'(Jésus marche sur la),— Après avoir
Ai le grand miracle de la niultiidica-
ïs Aliments, et rassasié dans le ilésert
lîlle hommes avec cinq pains et deux
ïkSt Jésus commanda h ses disciples
nier sur leur barque, et d aller Fal-
lu deL\ du lac de Oénézaretb, tandis
(lierait la foule. Ils obéirent;
liavirct ballolé sur les Ilots, ne pou-
Jcer, parce que le vent était con-
V» à (a quatrième veitic de in tudi^
if à eux en marcha ni sitr la mer»
tÎÊ i^aperrurcnt ainst\ Ha furent epou*-
tu prenant pour un fantôme^ tt pous-
rri de frayeur. Mais Jesu$ (es ras-
$$t(àl en ieur disant : CahntZ'vmin^
i, naf^ez pus peur, Pierre fui répon-
fnear, $i c\\si vous^ dites-moi d'al-
en $narehnnt sur ia mer. Venez ^
féêut. Et Pierre passant par-dessus
dt ht barque^ s\tvani'a sur Cean au
' r JrsHS ; mais lu farce da vent Puijuut
il commença d'enfoncer ^ et s'écria :
sauvez-moi. Jésus étendant aus-
I maiit, le saisit^ et lut dit : Homme
Ide fûi^ pourquoi avez-rous bésilé?
(j/< fu reni enir es da n s I e n a r ir e , (ç
iicit ri ceux qui stj trouvaient se pros-
^ent devant Jésus et lui dirent : Vous
rrilahtrmnit le F ifs de pieu {252],
[i^ ùli^s vériiablenieirt le Fils de Dieu 1
Hpieuce naturelle , évidente » d'un tel
'le» qti'un pbiloso|die, dans son or-
, eût peut ùtre refoulée au fond de sa
Se, mais qu'une âme simple et droite
iEt slalîm compulii Jésus diseipulos z%cm-
pviciilam, et pi-ïrcoilcrc cnm Umis hcUnu,
KiiUtTca luriias> Fl ilîmissa nirl);i, asromjîl
HIeiii M»hisi orarc. Yespcit^ aiUem Hicto solus
l»i, Ntvînthi aiiUMU in iiieiliu mari ]:ii l:ib;4Uii
rtis : cral oui m cuiilraritis vciitiis, lf*iarUi au-
igilia nmlii, vciiit ml cos ninhiil:iii!> siipn ma-
tiilriites ciiiii super iiniro anibul:ii*l«'iii, lïu -
uni, tikcnU!^ : {}n\:\ pliantusiun vsl. ¥a \h>m U-
tlaifKHciutil. Suriiiiipieii-bii!) liHtilusibl cis,
\ Wibcii: liduiiini . «^go mm, noiiic limurc.
ne pouvait retenir captive, ou ne pas Taper
ce voir, tant la \érilé se présentait <l'elle-
mèmeel se moulniità pleinsyenx. H faut être
en elfet ou Dieu ou Fils de Dieu , pour
niarclicr sur les Ilots, y faire uiarclier autrui,
commander h la tempéle.
Cependant le philosophe lui-mômo lu
plus diûicile doit aussi trouver dans ce ré-
cit la |wirl mû lui convient* Qui donc aurait
appris h Jesus-Christ celle bésilalioni qui
lui avait révélé ce sentiment intérieur de
frayeur éprouvé [^ar TAfiôtre, et qui lui aurait
été funeste» si le Mailre bien-aimé et tout-
puissant n avait élé là [rour tentlre la main;
qui le lui avait révélé, sinon celte loule-
puissance même et cette fierspicacité divine
devant laquelle rien ne saurait être caché,
j>as [dus les pensées les plus intimes et les
jdus fugaces , que les événements qui s'ac*
complissenl d'une manière éclatante?
Quand donc tous ceux qui se décorent du
îioiu glorieux de chrétiens, diront-ils aussi
è Jésus :A'ous éles vraiment le l-'ils de DieuT
Nous ne parlons pas des incrédules, de ces
gens qui ne croient qu'en eux-mêmes ; mais
de ceux-là qui feuilletetit avec nous TEvan-
gile et le consirlèrent connne le livra jiar ex-
cellence, le livre de vie , la règle du olen et
du mal , de l'erreur et do la vérité. Daigne
le Seigneur Jésus les prendre par la main ,
et leur aider ?i rentrer dans le vaisseau que
la tenqvète et les flots balloltent , mais que
rien rie saurait abîmer.
Miai R0L(;E (l>assago de la). Les ad-
versaires de la lîilile ont eu recours à [des
suppositions diverses, pour expliquer d*uno
manière naturelle le passage de la mer
Houge par les Hébreux sous la conduite de
IMoïse; SQS défenseurs ontcom|>osédc doctes
dissertations dans le but de démontrer le
miracle, et le faire, jiour ainsi dire, toucher
au doigt. Les [»remiers n*ont dit rien de sé-
rieux; les seconds ne nous paraissent pas
avoir rencontré juste. Plaidons d'al»ord sous
les yeux du lecteur le récit de Moïse.
lorsque Pharaon eut donné ou peuple la
permission de s'en aller^ le Seigneur ne ie
dirigea point par la voie qui mène au pay$
des Philistins , quaique voisin, dans îa eruintc
qa*il ne se repentît ^ et nerevini en Eqqpte »
en rencontrant sitôt la guerre derunl iui. Il
le conduisit donc par la voie du désert qui
borde la mer Bou(jc,,.
ihiftis de Socoth , les Hébreux allèrent
camper à Etham , sur les limites de la so-
liiude.
Biais le Sfitjneur parla à Moïse et lui dit :
Partez aux (ils dlsraét^ upn que revenani
Rcsponilcns autcm Pctrus diiit ■ Domine, si Ut es,
i'iilxî me ai! te vt*nire siqMM* aqiias. At ipsc ail : Vctn,
'Â tloscchileus Tenus lie iiavicula,amLulalyl supei*
a<|iiai»i ul vcikircl ail JesiiriK ViJcas vcio vintinil
valivUim, limnil : cl curii cœpisset meri;!, tUmaxil
dicens : tHmiine, sliIvumi nie fac. El cinilinno Jf.siis
rxlciiduns nianiun, ap|ncht'mlil eu ni : el ail ilfi :
MoiliciC iiilei. quare anliitasli? Kt cnni aseendisseni
in iiaviiidani, ccsï^avit v^nltis. tfui uiilcni iir tiavi-
cula eranl, vcnerunl, tlMàiHavernnt eiini, iliccu^
les : Vcic rdiys ikï Cb. (^îtath, xiv, 2^-03).
IfS
MKR
MCTlONNAmr
MER
mr leurs [ms y iU vftmpent à câté de Phihd-
fiiroth^ mil est enirc Mngihilttm et in mer ^
ftrts de Bftlsrphon, Vous rtahfircz le camp
près de fc lieu rrt horti dt^ la mrr. Et Pha-
raon dira des ftis dhrarl : Ils sont sur une
étroite lanfine de terre ^ enfemih par le dé-
»ert, Tendunirai son cœur, il vous pour-
suivra ^ et je tirerai mn gloire de Pharaon et
de toute son armer , et les Etpjpîiens sauront
que je suis le Sritjneur, Il fut fait ainsi.,».
Pharaon se mit donc à la tête de six cents
thariots d'élite y réunit tous les autres cha-
riots de iHgypte^ et toutes les divisions de
son armée. Les Kfjifpticns suivant les futjitifi
à la trace ^ les joignirent ainsi, lorsquHs
éiaicni can.pés au tford de la tnrr. Toute la
cavalerie de Pharaon^ ses chariots et toute
son armée sytnhlirent d Phihahiroth , près de
Bechrphou, A rapproche de Pharaon^ les fils
d'Israël aijant levé les yeux et aperçu les
i tjyptiens si près d\'ux ^ furent saisis d'une
{grande crainte,,,. Mais Muise dit au peuple :
Ne crai(jHex pas;attendeZf et i^ous allez être
témoins des merveilles que le Seigneur va
opérer aujourd (mi, carde tous ces Egyp-
tiens ffue vous voyes maintenant ^ vous n'en
retenez plus jamais un seul,,,.
Le Seigneur dit à Moise : Ne me priez pas
plus longuement : dites aux fih d Israël de
décamper; pour vous , élevez votre baguette ,
étendez votre main sur la mer, el ht (ÙviseZy
afin aue les fils d'Israël passent ù pied sec
par te milieu de la mer,,,. En même temps ,
l'ange qui précédait fémigration d'hrmt,
changeant de place ^ se mit en arrière ^ et la
colonne de nuage passant avec lui de l'avant
à l'arrière , se tint entre le camp des Egyp-
tiens et le camp d'îsraéL Et la nuée était té-
nébreuse (d'un calé) et illuminant la nuit
(de l'autre côté), de sorte qu'ils ne pouvaient
se joindre de toute la nuit,
(255) Igltiir cuin cmisîssei PJiarao popiiluin, non
e(>s duxit Deiis per \iarii Icrnw riiiïislliîim, qua^ vi-
cina est : ropiiUitis ne foiie piiiniicrL'l eum» si viJis-
sct advcMSuiii se bi'lla consnr^crc, et rcverlcretiir
in ilCgypluni. S^xl cireutniluvit jier vîrirn ilesrrii^
mt'ji ck jnxlaiii.irt*Uuhjiini . et armati asct'nloninl
lilu Israël de terra /Egypii. Tiilit ijnoqiit^ M^yses
Ossa Jus^^nti socuni, eo rjuod ailjitrassol lilins Isniel,
diccns : Vtëiuikiit xtn Deus, etierte ossa inru Iriiic
nïbiscimi. Profeclique de Socoth riislrnnielati
i»ujit iik Ëibani îii exlrcniis liiiilius solitmlinis. Po-
tmiius .luteni ]M':t;c€(Jcb:it eo;; ail ogtciiiltMidiim \hm,
fier ûmn iii coluinna nuliis, ci per nctetciu îîi co-
iimiia ignis, ntdiix essel itincris lUnniue li*nitM»re.
MuiiquAin dcfiiîl talumria nybis per dicrn, uec co-
liiiniia ignîs per ituctem^ Lunuii popiilii. Lnriilus e^t
.iiiloni iJonijiius ad MoystMi , dicuiis : Lni|uere tiiii^i
Israël : Revcrî*i casrr;iiiialeiitur e regioue i*hilialri-
riHli, qn*T est inler M;rgdalun» et inare eoiilra D^^el-
i^cpUoii : irj (ouspctUi ejiiî caslra pouetis super
iiKirc, rsirairiisquc est PÎuiran .super îïïns hrael :
r<»arcUiti uiini îii terra, cuhclusjl eos deserHini. la
iiMhiralK> rnr rjus, ae perseijueiijr vus : et clorîfi-
cabor il» Pliaranncci in finuii exrreitu eius. Seii'nl-
(jne Algypiii riuja ego sun» lîtmnrms, tccenrnUîuc
ita. El nuntiaUini est régi ^-E^ypiioruiT* ipiod Wv^h-
s€t fMipuhis : iimunlattiinqiit; 'est etrr INtari'Miis el
scrvontm ejus super popuki, el dixerunl ; i}oh\ vo-
lutmits facere, ul diinrUer(MiiUi> Israël» ne servirai
liubis' iunxît erj^o curniui» el oiniieui pupulmn
suoin asjMUfpsii tecuni. Tulitune iJC3i':Ciai;ï lurru^
Or, api es que Moïse eut étendu la main su
ta mer, le Seigneur supprima celle'€i par (§i
moyen d'un vent vifitent et brûlnjû / qail
souffla toute la nuit, et la dessécha. Les eaujA
furent divisées » et les fils d'Israël entrèrent^
par le milieu de la mer ainsi desséchée , car
les eaux étaient comme un mur à leur droits
et à leur gauche. Les Egyptiens ^ s'attachunt^.
à leur poursuite^ entrèrent après euœ danêlêl
mifieu de la mer.,,.
Au point du jour, (e Seigneur tournant stst
regards du sein de la cofonne de feu et dm
nuages vers te camp des Egyptiens , mit /t1
désûrdre dans leur armée ^ tes chars te ren-
versèrent, et ceux qui les montaient t tombé*
rent dans le limon. Aussitôt les Egyptiens se
dirent: Fuyons Israël ^ car le Seigneur CùtH"
bal pour lui contre nous.
Mais le Seigneur dit t\ Moïse : Étendez votre
main sur lu mer, afin que les eaux reviennent
vers les Egyptiens^ et se referment au-dessus
de leurs chars et de leurs cavaliers, MoUe
{lyautd'JHc étendulsa main vers la mer^ au
m)int du jour, elle revint en son premier état,
les eaux accoitrurent au devant des Egy tiens
dans leur fuite ^ et te Seigneur tes enveloppa
au milieu des flots.
Les eauXt aans leur retour ^ submergèrent m
les chars ^ les cavaliers et toute Varmée iî\
Pharanny entrée dans la mer â la poursuite A
de sorte g ail n'en resta pas un seul homme*!
Ainsi donc , les fils d'Israël avaient passé pa
le milieu de ta mer desséchée y ayant les eaux\
comme des murailles à leur droite et à leu
gauche, et h Seigneur délivra en ce jour l
hracl des mains des Egyptiens, et ils virenil
les cadavres des Egyptiens sur le rivage de /aj
mer (253).
Pour suivre les Hélireux dans leurraarchc,^
et démontrer malliôninliqucinenl la véracité
tJu récit de Moïse, il est iiéuessaire de con-
eteetos^ el iiunlquid tn JE^ypia curriitini faîl, il
diiees lolius eierdlus. huluravitiiut* Dominas cori
Puaraouîs régis jEiïypli, et persecytus est JUiosI
hv^A : al itlî egtessi eraiil iu uiaim excelsa. Cuiu
rjiie pi'rsei|ircrenlur j4L};y]»liî Vésligîa prârcedentiDiiiJ
r 'pvrcnuil cos in easiris stiper inare : omnis cquJl»
lu^ rt eurrns Ptiarauiiis» et iiuiversus cxerdlu^
erant in lliîjtalnnuh cou ira Ueelseplit^n. Citni^o^
appRipiriqua^sel Pliaruif^ levauleâ Idii Israël OCQ
kis, \idin'uut yEgypii<>s poslse, et (îmoerunl valded
clainaveruut4|uc ad Puniiuuui, Et dîxeruiU Ail
^loysen : Forailau noîi erant sepulira in ^<,7|iU)J
ideo luUsti liOS ni murereutur tu soliludiae :'quij
|i(>c faeere voluisli» ut educcn's nos ex i£gypio|
N<inne iste est scrint^ cpiem loqneliauinr ad V if
iEgyplo, dicentes : Recède n jnrbis, ul serviaiun
/Egypliis? ntnllc» eninii nièlius cral i^ervire cis, i)Q
iinui tn b^Uludiue. Et ait May se s al paptdnni • No-J
IJlc tinuTO : slale, et videte luaçnaba Doniini qu
rjctiirij» esi luhJie ; ^^ypLios eniui, quos nunc vi^
delis» uei|tiaquanî ultra viJcbilis usquc in scni piler
nu m. Dominus pugiiabîl pru vobis, et vos UieebitisJj
Divitque Douiiirus ad Muyscn : Quid clamas ad mcq
LcK|ueie liliis tsraei ul prolitriscantur. Tu auiem de
va vtr;;ani tuani, el extende mamiin luaui suncr itia^
r^, et diviile illml, nt gradiautiir lllil Israël in in€
dio mari per Mccnm. Ego auteni tudurabo eor ^j^jÀ
ptroinru ul perî^eiuantur vos : cl glorillcalHir iif
l'barac.iie et iu (uuul Cïturciiu ejus, el in eurnbuSg^
*l in t nuilibus illius, El seicul ^îlgyplii quia ego
juui PfjruuuïSj iiîui jrljî'idcalM!? luci'i'in Pbauoiie-|
-UVSi
DKS MIRACLES.
Mnn
itn
raltord li\ point lIc tléj»aii; or colle
lire qucslioti ii'fljàinaiï; été [ïleincmcnt
le. On se demande dans quelh> pai lie
Eçy|4c était siuié le pays de Gesscn,
'<*'* ^^\\^ anxUi^lirPUX |>ar Joscpîi? dans
té de délerniincr son emplare-
manière absolue» on le ("[jon;hc
ni depuis la lourde Siènos jus-
urhnredu NiK c*est-5-dire dans
■deux ceiiU lienes de longueur.
mile si ce jmjs ne seriiil pas te
«'lui de Gizeii: la consonnance
ic i indiquer; alors le nays de (jCSsco
I élu situe entre Mcnipnis el la fioinie
ieure du Délia. Lh sont les grandes
itidcs, les magnifiquos enreinles de
fiS, ouvrages [trésunios des Héhreux;
qui leur sont en réalité de lieauconp
rieurs.
oo ^*vn rapporte au savanl dom Calniel,
Rteul dire de la pluie, par tonsé-
C pays des pluies : alors, il faufïrait
L^rcbcr avec lui aux bords de la Médi-
tée. •
îous ne flouions pas» dit ailleurs le
t tkéiiéilirtin, que liozeli ou la terre de
ique Josué attribue à|la tribu de Jiida,
El lu mf^raeque la terre de tlessen, (|ue
oo» roi d'Egypte,, donna ik Jaeoli el à
s, » Eu ce cûs, d'où les Hél»rcu\ par-
ais donc et où allaient-ils, puisqu'ils
II chez eux sansquitlcr rKgypte? Met-
Jadéo en Egypte est une étrange idée 1
ne rap|»orlons celle dîslrai lion du res-
lUc commentateur» que pour montrer
neo \\ y a d'inrerliludes sur tout reci.
la attire dillleullé provient du nom de
de Sufh^ donné par Moïse h retendue
j i/oe son peuple eut h traverser. Sui-
quelques hébraïsants, ce mot veut dire
useaux; or il n'en croît point au liord
mer Rouge. C'est rexpression employée
ijriAmf* auteur i>our désigner les ma-
^Hli bord du Nil, cl en particulier les
^Brlbfi^ at/]iie in rquitilms pjits. Tolleusqtie
PKs l>ci, ({Ut pr.t*cc(icbnl c.isLra Isi :id, lUiiiC
tm : et rtini en panier rnliiniun niiblH^ piîora
rnx, p<isi n-r^inii. Siriii uiîvr raslra /iVfîyplio-
:i hrîii'l : vl n"iU ivmIh's teiielnusa, vi
u|«'in, îl;i m nJ su m\krm Inht ihii lis
'i»îe liât» \;ilt r*Mit, Cutnqiie exloiulis-
iiiuiii super iit;in% ^tUsluiil tlUiil Ltoiiu-
i:lo v».-hriin*nii et u renie Lola noele, ei
.:m : ilivisnrpic est aqiiii, Kl iiigrrsisi
«irl ppT nie liuM) siec i iikiHs : oral riiim
«mm 3 n de vira eonmi et l,in,i. l'erse-
*-^^•«ni îft^reHsi suiU ïM>st eos, et om-
irannis, cnrnrs cjns el equiles,
. ii... ,>, J,i«iirpn* atlvetierat vjgilia ui:i-
cccc respiriftis f>ouiiïius super eastra
uni |HT crihtuinain îgnisel iiulùs, iiuerfe-
pltiMi eortnn : el siibvcrlit roias eurrnoni,
[juc in profinutnin* Dixerutit crgo -Hgy-
pianiiî!» (smcItMii : IMmiiuis eniin ptignai
^nlr» nm. Ei ait tfointints nd Mayseii : t^^-
Biiiinii luain shjkt mare, lU reveruiiuur
l^^gvplios $:iper en mis et e piiies eoruin.
c\liaiaiii!W!l M<*yves iiiaiiym tniitra niariv,
Mim r^liiritno (Hiucido ad prioreiii h)euin : Tit-
*" (Hjuc v€gyj)lii^iiriurrt;rîml m\nx, et invoïvit
lliuia iti iiiediis flueUbus, KiVtTï)ie([iie syut
joues dans lesquels s'arrêta la légère nacelU
où sa mère Tavait mis pour rexposer.Serait-ro
done quelqu'un dos lacs de la basse Egy^ïteou
de risllmio de Suez que les fugitifs auraient
eu h traverser? reut-ûtre. Mais la dilîi-
culte s'évanouit» si on vienth considérepqnt»
ce niônie nom de mer de Suph est attribué
bien clairement h îa mer Houge dans d'au-
tres jiassai^es, en particulier dans celui-ei
du m' livre des Hois, au ehapilre î\ : Le roi
Salomon covsitruisit une flatte dtsnn le port
(t/Uion(f(ib(T^ (pli csf en face irAUnth, à fex-
îrémiiv de in mer de Suph, fin jkiî/5 drs idn-
m^'^V 115. L'auteur du secnnd livr43 des Paraft-
pomàus dit égalemnul au \nt" cliapilre :
Sfdomnn ocntpa Amtonfiaber vt Aiiath » mtx
extrémités de la mer de Suph, nu paifs d*E-
dom. Mais , s'il en est ainsi, les rivages de
la mer lUmge, qui ne produisent plus de
roseaux t et qui n'en sauraient [trodurre ,
puisqu'il ny a point d*eaux stagnantes, ont
ebuic changé; et alors qui peut reronnaître
les aneiennes dimensions de celte mer^ et
en assigner les lîniiles ? Nous allons exa-
miner tout à rht^ire celte question.
Suivant d'autres héhraïsants, qui nous
scmldent moins h'\cn inspirés, xuph veut
dire des algues marines. Ke>leraîl h résou-
dre celte qTicstîuîi : la mer llonge produit-
elle des algues tellement remarquables,
qu'on ait \m
lui en donner le nom ? Beau-
rouf» rie voyageurs disent non; Léon d a
La borde, qui a parrourn ses rivages en sa-
vant el eu uaUiralivte, aflTirnie uy avoir vu
que des algues ruiunniiies à toutes Icsmers,
Il en est ilaulresqui disent oui, et qui in-
voquent un passage de Dioclore de Sit île,
allîrmant que celle mer paraît quelquefois
toute verte ^ à cause iWs algues qui crois-
sent an foml de ses eaux. Serait-ce doue
pour cela <pi on lui a donné le nom de mer
Rùuffe? Que n*essaie-l-on plutôt de ilé-
luonlrer que le mot suph veut dire du co-
rail (254).
aqiirr, et nporuerunt eiirriis el eipiifi^s runeli eser-
eilMH Pharannis, qui setpirnles iiij^ressi f*uTaiU ri»a»
re : nec uiiys itiiiilmii sitperruil e\ eis, Filii :iuteiu
Isniel penexernnl pcr inniium sîtti maris» el atjuiiï
eis erant quasi (>ro raiiri» a ilexUns el a siuistris,
Li liera vi lu lie Domimis iii dîe illa tï^rael de iii4itui
j-E|;yptior(mï. El vidi'riiiit jEgypiitis iiuultios siiprr
liUos ni.irifi, **l hianuin in.i^'iiuiii rpiarn l'xcrMirnil
Pamintis cotiir.'k vos : liiniiiliptc popidus ï>rim((it]tif«
el criMÏrileruîit Oi>njir»n, i-l Alovsi slmxo cjus. (Kxoti.
Xin, l7-i2;xvJ-5L)
{"ilti) Kl» Hni dV'xpticalinns, nous ne coiii:aiB<;oiis
lien de pins bjnaKli([tie «pie la snivarUe: < Sn}*ft ou
Siipho vsi le nom (Cnne^ierhe rpii rruîi alj<)iMl;tin-
mrntdaiis les bides, dans plusieurs (;cu\ ileTiHia
el duns te (mid de la mer Hou ge : de la Jleur dt! ce;t*;
lïLniKi on Fait nne eoiileur rf>iige, ilont on se seil
ponr leiiidrc les draps en Ethiopie et d;njs ks îndrs;
celle flfur, qui resseinble i\ iclle du safrau bouillie
«ivee du jus de îimou, tlomic un lie;iu ran|îi\ On
peut dmm iirnser que eelt*' l»<!i l«î a pu <ïiinnrr :i Li
uier Uonge eiilcqualilleatiou, ipij a clé le snji't de
frécjnenles discussions. » [Voy* Màn. iur le canui
den deux tuers^ par l^ Père, ilajis lu Dcscnpfiion A
/' Kfiifi tie, } Lésa va ut Le Vàc a u r a U d ù laisser c*:! a
a Vidwntuich de Liëgi*.
147
um
DICT10N:NAmE
MER
\s-iur6menl hi pnvim infi:^ricûre de TE-
gyplG a Miiïi de ^ràriitc^s rév<>liilions |>ii}'si-
ques, ou du lurnusdL'S ( liaugenienls coiisi-
iîér/il>lcs die|iui.s les temps de Moïse.
« A l'endroit nommé Btttou'el-Harnhl^ dit
M4ike-Bnin, le fleuve se j»artnge en deux
brrtiiclies qui, on couîaot, Tune vers Ho-
selle» l\iutie vers Dnmietle, eiul»râssent le
Delta actuel ; car eetlc es|»è*'c u'île intiiigu*
lairo, aiiciennemeiït plus gr^mdc, élait lior-
née à Turicut par la l*ranche Pehtêiaqne^
aujourd'hui perdue ou convertie eu Ciinaui
fangeut. A l'ouest, elle élail ternn'uée ï>ar
la branche CanopiqHe\ aujounriiuî cU (laHio
confondue avee le canal d*Alexandrie, et
en partie perdue dans le lae Edkoû. Cepeu-
daul la dépression et Téiralité du niveau,
ainsi que la fertilité et Ja verduro, niâr-
quènl enrore aujourdliui les limites de
1 ancien Delta,
« Les divers bagaz^ ou embouchures de ce
grand fleuve, ont souvent changé de posi-
tion, et en chançenl encore; circonstance
qui a fourtii matière à tie longues discus-
sions entre les géographes. Voici les rtî-
stiltats les plus ccrlams. Les sept bouclies
du Nil, connues des anciens, se suivaient
dons l'ordre que voici: l"" la bouche Ca-
nopique^ re[>resenl6e par rembouchure du
lac Edkoû, ou, selon d'autres, [lar celle du
du lacd'Aboukir:^'" hlloHniiqut^h Iloselte;
3* la ScY/f rt II ï//iV/« f, proba bleuie ni fi rembou-
chure du lac de Hourlos; 4" la Phalmitique,
ou iiucoiique, àDamicltc. Les Iroisdernières,
j>erduesanjourd1mi, sont» 5" ]n Mnidegknne,
confundue dans le lac Mcnzaléh, mais dont
la b^/j*.:he eslre|irésentée par celle de Dibcli;
fi" U TinndqueoviSaïîiquer qui paraît se re-
trouvera reilréuiité du lac .\Iert/.aleh, dans
celle nommée aujourd'hui 0mm Snrrgéj;\a
brandie du Nil qui conduisait ses eaux h la
nier, réfKind au canal Moevs, qui se perd au-
jourd'lmi dans le lac ; 7' la bourbe Pelnsia-
que sendïle aujourdhui représentée par leiu-
bûuchureia plusorienlalc du lac Meuzaleh,
où se retrouvent encore les ruines de Pé-
Inse. n
Il faut ajouter à ceci, que le lac d'Etlkoû ne
date que de 1715. On rcuiarquc sur la langue
tle terre sablonneuse ipii le séjuire de la
Méditerranée des vestiges d'une digue lon-
gue <le3,0(K) mètres.
L'ancien hv Maréotis n'était pins en 1801
lîu'une jdaino saldonncuse, dont le fonci du
bassin retenait les ean\ de pluie ; mais l'ar-
mée Anglo-Turrfue ayant con[ié les digues du
canal d'Alexandrie le V avril vers lexlrémité
occidentale du lac Madhyeh, les eaux de co
lac, aussi salées que celles de |la mer, le
remplirent de nouveau, et subaiergèj'cnt
quarante villages.
D'autres changements produits [kir une
cause ditrérente, ont dû avoir lieu sur les
tw>rds de la mer Bouge, La grande quantité
de sables transportes des déserts de la Hautc-
(^Nfï) 1^3 Table de% ordonnées eompamihe^ du
nholUMiii'til fnil jMr 1rs îuptMiieiirs fijuiçaîs île Tcx-
Egypte par les vents d'un cOlé, et de 1*^4
rabie, de Tantre côté, nont immanrpierdi
changer l'état des lieux sur fistlnue de Su€'
et sur les rivages du golfe héroopoUte.
est toutefois une démonstration facile à faire?
€*esi que si le golfe a pu varier dans sa lar-
geur, co qui ne nous inq>ortc aucune-
ment, il n a [las varié dans sa longueiir. Ses
eaut n'ont nue trente pieds d'élévation d|
plus que celles de la Méditerranée; (255). Op
si Ton venait à le prolonger davantage, il "
déverserait dans le bassin des lacs Amer
dont il n'est séparé que par une plaine J^as^
et nue, d'un ou deux pieds plus haute qui
ses eaux à lui-même. Arrivé aut lacs Amers,
rien ne lui ferait plus obstacle pour s'élan-
cer dans la Méditerranée, puisque de là jus-
qu'aux environs de IViuse, le sol va s'incïi-,
nant, et est constamment [ïlus bas que sofl
niveau de dix à vingt [ïieds. Il se jelteratf
également vers le Nil par la vallée toute trd
céede Souejs, SI jamais la jonction a eu lieu
c'est à unc*^ époque antérieure aux lerar
historiques. Ainsi raisonne le géograpn
Malte-Brun.
Mais il parait avoir mal étudié cette im-"
portante question \ car les on/*m7icci dos in*
génicurs français de rcipédition d^Kgypie*
ne donnent que deux ou trois lignes J*élé3
vation (256) au banc de sable qui sé|>arc le*]
lacs Amers du golfe ïu'^roopolite et non deui
ou trois lueds. Ensuite le savant Du Bois
Ajmé, membre de la commission scientifl
que attachéeà celle mûme expédition. aflirrae,
ilans son Mémoire $ur le» ancirnms limites di
h $ner Bouge ^ avoir positi veinent reconou
les preuves du séjour des eaux de Tocéaii^
dans le bassin des lacs Amers. Os preuve!
sont la grande quantité de sel marin déims"
au foucldu bassin, les ifttssrs de la mer suri
ses l>ords au même niveau que dans la mer*
Houge, ei enfin les débris maritimes qu'il
contient.
Il est vrai que tout ceti peut s'apidiquer
également à un lac salé, et le nom fde /oej
Amer serait [leut-iMre une indication sudi*<
santé. Mais si Ton vient à considérer la mi-
nime quantité de sable qu'il suflirait d'enle-
ver, et la lirièvelé du parcours [ïour réunir
les deux bassins, on conviendra que Thvpo-
thèse de Du Bois-Aymé n'est |»as dénuée de^
vraisendilance. Cet auteur ne donne pas pU^H
d*une lieue de largeur au banc de sable : il ~
dit quatre à cinq mille mètres ; les cartes en
indiquent davantage.
Or en admettant cette supposition, îe sys
lème de ceux qui font partir les hétireux d©j
la pointe suiiérieure du Delta serait com
plétcment renversé, puisqu'il aurait été;i
possible h ceux-ci de contourner la pointe du
golfe en trois journées de marche, quelque
direction qu'ils eussent suivie*
L'opinion de Du Bois-Aymé nous souri^
rait assez; et pourtant nous craignons qu'il*
n'ait pris pour une sinuosité naturelle du
(2r>(î) Voy, V Appendice ou Mémoire iur Icà *ir*J
cientifs limivs dt ta mcv Hûutji\ par 1>W Uois klMif
\u^ 3^ (Hhl iM-4^
Min
DES MIUACLES,
MER
2,>a
n Tancieii lil du caïu'il de jonclion Jcs
mers ; irniuant plus iiueiuirtoiU ailleurs
me s'élève de cinij ou six, ou m<5me
ils ne foulons pas l'admettre purement
ijileiiient par une autre raison encore ;
qu'on pourrait nousrcprorlier *Ic I ac-
r |>our Je besoin de la cause» et dV4a}er
tit^complêteinent arquis par une sup-
00 conleslal^le. Nous ferons voir plus
|ûe l'assertion de Malle-Brun sur Tétai
sthnie n'est pas fondée,
•st en Egypte des points qui n'ont suln
1 chaogenient, ce sont les emplacements
»olti|ties filés dans tous les lieux oij
^d rinoniîalîon, car toutes étaient pla-
stir *los môles natyrels ou artificiels,
len*avoir rien îi redouter des [>lus hau-
ut. Aussi relrouve-t-yn facilement les
s de la |dnpart. Il n'en est nas de môme
lies qui étaient situées enuehor& de ces
is arrivons au point important de la
iOD qui nous [occupe, celui de la fiia-
loquc"! dépend le reste de la discussion,
*Ie paîm de départ du peuple hébreu .
0|virt des commentateurs et des ^a-
qîii s'en^sont occupés, le placent vers
nie supérieure du Delta, aux environs
miphîSy afin de faire arriver les fngilifs
i vallée de VEgaremeni h la mer Ufm|;e,
reux^ci traversent alors do toute néces-
ta hauteur de Clysma, ou Kolzum.
allons essayer de rectiticr cette erreur,
trop nous occuper des traditions qui
rapporter à la vallée de PEgarc-
nous en avons à leur 0[ij>oser
sont filas préi'ises»
ij>e«/it;
fit au cba filtre xu de VExodr : Le»
*i$raei partirent dt Ramessrs en se diri-
' rer$ Socoth au] nombre d'environ six
miiie hommes de pied : non compris tes
Js €i la foule innombrable de personne s
JJ Prcifcctiquc snnl lilii Isr.icl tic Hamt^ssos in
b « sctCriiUi ferti m il! in pmlilirni lininiin,
^nnrvoli^i, Seil el vul^^us jinHiiiscuiiiiï iimii-
'îiilit eu m ci», ovoi et ainirnia cl
i^ersi geiieris iiuilla niiiiis. {Exod,
*-*
%} H finii csecha, CeUe expression ne peut liicn
mire que p.ir Pexprossiori populaire c^piivn-
i Itamt ta waîn; o*esi'à-dirc cii forrr cl, A
11» tiês^fîniiui nombre de lijfûlions
ui»itôrs (latis la langue s.'^inle, se ro
nin iinirc ainsi ilang noire boRago populaire,
Ifcat senir 4l*éli! nieras de diseussîoit ilans la
(Wi é^ rori^inc des langues cl de Tu or té dos
. InuiuiiiPt» ; niai.s il ne sulTirait pas d'iuic noie
mener k hou tvrnie luie tbèsc si élevée et si
Bl) Num et in tÊth eûrum exeraterut uîlioHcm,
Ni r avait dit prccétfonimcnl que t<nis ïes pre-
i*nc5 avaient rté frappes de mort, aussi bien
des animaux qncf eux tles hommes. Or, parntî
aîmau^ï, il y en avait ticaiicoup qui passaient
Brés au\ yem des Kiiyptiens, et lecevaitMit
fKiuqtiemenl tli1 h la mvinilè. Les fnnérailles
nicnx tVune «"Hrarigc espéee ne devaient pas
moins solennelles que celles des boinnie;^; nn
ul juj^er par le snin a ver lequel sont ensevelies
auiics de crocodili^s, de chais, de bœuFs, d^icbc-
de tout âfje et de (out sexe qui les accompa'
gnttient, IhéUticni stiiris de troupeaux con'
sidtrableit de toute espèce d\mimaux dôme g'
tiques {^1),
Il avait dit au xrvii' cîiajdire de la fie-
nèse : Joseph établit son pvre et ses frères fit
Egypte^ dans la meilleure contrée du pags^ à
Uamessès, suivant l* ordre de Pfmraon,
Le mémo auteur ajoute au i" cbapilre de
VFxode : Pharaon umil\tmposé aux pis d Is-
raël des surveillants (tui avaient pour mission
de 1rs surelmrger d ouvrage ^ et €*est ainsi
guih t/tUirent pour Pharaon les tUlrs des
tentes^ Phliom et Ramessès : mais plus on
les opprimait^ plus ils derenaieni puissants
et nombreux.
Il dit encore au w^ni* chapitre du livre
des Nombres : Partis de Ramessès^ le premier
m ois ^ te q u ato rz ièm e jo u r du p r v m ie r m o i$ ^
lendemain de la Pâffue ^ avec armes et baga-
ges (258), en face des Egijptiens qui ensete-
iissment leurs premiers-nrsi \ frappés par le
Seigneur, car it n avait pus épargné mé.i e
leurs dieux (259) ; les fils d* Israël campèrent
à Soccoth, Ik Soecoth, ils allèrent et Etham^
sur la limite du désert^ et de là près de Phi-
hakiroth, qui est â f opposite de Beelsephon^
et campèrent en face fie Matjdulum. Partis de
Phihahiroth , ^7* arririreni dans le déserf en
traversant la mer^ et^ après trois jours de
marche dans le désert dlùhom^ ils campèrent
à Mara {2G0),
Iji ville de Ramessès fut donc fond<^e, ou
peut-éirc environnée de murailles par le*
Juifs dans des l€m(*s po>térieur.s. Si Tliis-
torien en (irononce le no m à rocca>ion de
rintroduction de la famille de Jacob en
Kgyple, ce n'est que par anticipation. Cette
ville était dans le pays qui leur fut donné
en arrivant, et par conséquent dans le pays
de Oessen ; ceci ressort avei-: évidence des
textes qui viennent d'être cités.
Essayons maintenant de déterminer sur
ncumonst d'ibis^ etc«, qni garnissent les parois si-
leneienses des nécropoles saerws qiron retrouve
eocore ctiaunc jour en Egypio. Le pays lout entier
était donc alors plonge dans le deuil, et' vaquait inii-
quciiienl à sa duulcur; le lendemain, il redressa la
tète.
(âGO) Joseph vcro; 'palrî et fratribns suis dc-lit
possessionen» in >Egy|>to in optimo terra! h»co, Ra-
messès, nt praïecperâl Pbarao, ((.Vwe*. xtAU, It,)
Pra'posuit itacpte eis uiagistios nperum, ul afTli-
gèrent eos onertbus : ;edilieavcruut(|nc urbcs laber-
naculonim Pharaoni, Pbilhom el llajncsses. Quan-
loque opprinicbant eos, lanlo magis midlinlicaban*
lur» el creseehant. [Exod, i» \\.}
[*r ofeeii i^iltir de 11 a or esse mense primo, quuit:i
décima die mcnsis priiur, altéra die Ptiase, fiiti
Israël in manu cicelsa, videntibuscunclis j€gypiiis,
et sepelienlihus priino|»enii05, quos percusserat
Dominus, nani ei in diiscorum c\ercucral ultioncm,
castramelali sunl in Soeci>th. El de Soeenih Tene-
rnni in Eiliam, qu.e est in exlremls linibus stdlln -
dînis. Imleegressi veucruntconlra Pbihahirulli^ qn:e
rcfpirit Beelsephnn, et casirameiaii sunl a nie Maj^'-
dalunt. Profeetique de Pbîbahirulh» Iransicrunl per
meilium mare in soliludinem : et audiidanlcs tribus
diebn.i per deserlum Etham easIiameiaU sunt iu
Mara. {i^um, \\\ni^ 3.)
tâl
Mrn
DlCTIONXAmE
MER
tS2'
élaii le i^ays de (îc^sson.
11 éliiit voisin (Ir In rnfiilale du 'royaume
dont Josepli éUiil le promicr îuini?^Lre» enr
celui-ci fil diie h son |i»'t(s pour le résoudre
à iJescendre mi Etiy['\.(i : letïcz sans retard;
vùns demeurerez mus fc pays de Gesaen^ et
tous Kii'ez pràs de ujoi, ainsi que vos ftls et
teA itiirê , vos brebia^ vos gros troupeaux ii
iûnt cr que vous posse'dez (201).
11 éUnl su»* le [liissage de J?i(olinll,'i ni de CUn-
naand.ins l'Egypte, vav vq patri.irclie envo\n»
<|iiaud il y futkrrivé» Judas prévenir Jose|ih»
alîn, dit rinstofien, ipic celui-ci rtni à m
rencontre jufiffu en Gessen (262).
jarnb y séjonrri?i avec ses iroupCtitix, en
allendanl Tarrivée de Joseph, Joseph s\'tani
présenté dei^mt Phfiraon pour annoncer far-
riv(^e de sa famille, lut d*t : Mon prre cf mrs
frères, arec leurs hrehis, leurs gros troupeanx
et tout ce quits pffssrdrnf^ sont n nus du paifs
de Chanaan, et roifà qnits se reposent dans U
pays de tjrsscn (-203],
Slais ne pourra il*oû pas supposer avo:^
M. yuatremcre (26'*), que Jaroi> se tlétourna
de sa roule [^our visiter en passant le pays
qu'il devait habiter? Rien, dans la sainte
Ecriture, iriodirpie un [pareil détnur, et l'eûl
été allonger la marelie de plus do cioquaulc
lieues, idlcr el retour, en supposant avec
l'auteur que (iesseu fui h la pointe suix;-
rieure du Deîta, puisque !o [ratriarche se
rcntlail dans la [jartie inférieure» eonmic
nous allons le déiurudrer. Or conçoil-on un
l^areil voyage de luriosité» quand ou est
suivi de troupeaux <îe loute espèce qui se
eocnpteut par milliers, et surtout dans Fem-
nressernent de revoir et de serrer entre ses
liras le plus aimé de tous les tils, miraculeu-
sement retrouvé?
Jacob habitait la vallée de Mambré el les
environs de la ville crHébron. Pour se ren-
dre en Egypte, il navait pas le clioii de la
roule ; il ne [mouvait sortir que par le i ol de
Jellnra, se rapprocher de liersahée, iie (lé-
rara et de liaphia, et c'était d ailleurs îa route
la plus direrte. Toute autre Tcùt rejeté dans
les déserts de TArabie; or il était suivi de
nombreux trouncaux»
C'était fa seule route qui ilûl le conduire h
Tauis, et c'est à Tanis qu*il se rendait : relie
dernière proposition sera facile h détuon-
trer.
- Moïse fut élevé h la rour de Tanis, Lorsque
kl rdlede Pharaon le recueilUl dans les ro-
seaux «lu bord du lluuve, elle allait s'y bai-
gner, el ses esclaves la suivaient en uiar-
(^(il) Dcscciiite niî me, ne niorcris, et liabilaliîs
în lerra Gcssci* : riisiiuc jii%la me ta» et tUit lui, et
fû\\ niiorurii luonnii, ovi's liuc, et ariiiL'iita tuu, et
uiîiversa quit po!?sii!es. {Gènes, \i.\\ 0.)
jiG^) Misit autoiii Jiubin aitte se ad Joseplk, Ht
anuynliarel eî , et occurreret ia Gcsscn. (Gc/k^5.
ïLVU is;)
(2C5) hiijressus crgo Joseph annunltavii Hjûraoni,
(îurus : Paicr iiicusel fralrcs, oves eoptu»cl:u-
luenm, Cl cuiicta quaî posi^ident, vciicryiil de terra
Chaiiaan : el cccc consistant in terra Gesscn. {Gcneâ,
ILVU, l ^
cliaut le long dos rives chi nicnse ileuve; or
on ne peut se baigner dans te Nil <:pie vers
ses enil»ouchures et peu au-dessus, parce
que les crorodiles infestent loute la partie
supérieure. Moïse fait lui-même la rcuiarqoc
au ïivre des Nombres, que la ville (rHebron,
cette capitaîe «Je fan tique Judée, qui le dis-
|rule îi Jérusalem par tant de souvenirs» avait
été fondée sci)t années avant Tanis (265). Or
l'Clto remarque, qui se trouve jetée inti-
deuitnent et comme hors-d'ceuyre au milieu
d'un récit, n'est pas tiùio sans dessein. Le
lïcuple auquel il Tadressalt, devait la com-
jnendi^c; elle l'aurait peu intéressé, &i Ta-
nis n*avait occupé une grande place dans
ses souvenirs.
C'est devant la cour de Tanis que Moi
opéra les merveilles qu'il a lui-même ra
contées*
Le Psaimiste nous l'alTîrme d'une manièf
si [josiiive» qu'il n'y o pas lieu dliésiler $\îT^
ce point : Le Seigneur, dit-il, en ra[>pclaiit
dafis son style véhément les mei veilles de la
délivrance^ le Seigneur a opéré des mer-
veilles en E^vfite, aux yeux de leurs f>ères»j
dans les i^taines flcTaùis : Coram pnfriimê
eorum freit mirobUia in terra jEaynti ^ ti
eampo Taneos, Le Seigneur» dit-il ue nou*
veau, quelques versets plus loin, le Seigneoj^
ojîéni ses merrerlles envers rkgypte danJ
les jdai ues de Tanis, srcut posait in Mqyptù
sitjna êua^ et prodigia sua in cawpo TfineosJ
(PsaL^ L'îwu, 12, 134) Comment «louter
après cela, et chercher ailleurs qu*à Tants^
ta ca[)ilalc du royaume dont (ïessen élatf*
une province. C'est aussi 1*1 rfuo se rc
portent les traditions. Le moine Rernard,qtil
visita les Lieux-Saints el TKgyptc inféricnrej
en Fan 870, parle ainsi de Tauis : « La vif
de ;Tanis, qui compte beaucoup de cfiré
liens, n*a [Huut d'autre osj^ace libre que r^-
lui où sont bAtios les églises, et celui qu'oii
appelle le champ de Tauis, où l'on montrcij
entassés eu forme de trois nuirailles, les i
semcnls de ceux rpii furent exterminés an
temps de Moïse (266). »
Ces murailles d'ossements qui , si elles
n*existèreut jamais dans la réalité, exislent
du moins dans les récits de beaucoup d'au-
tres voyageurs, suffisent pour montrer d'uni
manière évidente la continuation de l'anti-j
que tradition qui se ratlache h ces lieuic* C«
point ne soulfre d\iilleurs aucune dilTtcull^
parmi les conuueniateurs de la sainte Écri-
ture : tous reconnaissent que c'est bien
Tanis qu'il faut placer les événements ra^
(2Gi) Mémoire sur le lien oit les htaUiits tra,^
Surent ta mer Rouge; Paris, ïiuprimerle fiatioiial^«
1851, iii-V.
<iCîo) llcliron îicptcm annts ante Tanim, urbcii
yEgvpti, coiitlila est, {Nuni. %\u, ^3.)
( JGG) € CiviLis Tltanis, in qua sunl Clirîi^tiaii
nudti, nihil hatjet tcrrxs c\repto ubi ^uitl êet:te»î<uJ
cl iibi iii0Pî>ti;itur campus Tliaiie«»8, iibt Jaici
Uhmi insiâi' nuironffii ti» pQra eorani qui oxtiHtui^
naU surit trmponr Moysi. » (1{i:h>aiid. monnclK, ûi
ioiU sonetit ^ apuj' Acia Ucnedict, sjcculi tii|
liait* nj
^
MER
ontés {nr Motse (267), £t cet écrivain nous
fîenJra lui-même eu aide en celte circon-
îUcice, Après avoir relaté en (juelques li-
gnes, au commencement de VLxode, l'his-
toim lies quatre siècles qui suivirent la ries-
fcaltt dM Hébreux en Egypte, il aj<mlo :
€ El pendant ce tem|»s-là^ il surgit sur fa
terre u*Éigypte un nouveau roi qui ne con-
liais^lf)4S Joseph : Swrrextl interea rex na-
rti* êuper Mfwptum, qui ignorabat Joseph, ^
Il 11 a |ia« voufa dire, sans doute, que te roi
(|tti re<;yt Joseph en É^y[ite ne vécut p.ns
ju'^qii'du terme des quatre siècles : cespraii
unaverti^sementlellenienl puéril, qu^unérri-
Ttîn si jsB^G et si concis un pu sui/gcr h lo
donner. Ce noureau roi qui surgit sur la
terre ii*Egyptr^Qlqu\ ne connaît pas îosi^pU,
dôol la réputation e.yt impérii-sable, ne ^icut
être que le chef d*une nouvelle dynastie
TfDue tJe rétranger. Or c*esl iiréciséineut co
![iii advint è Tanis, où la première dyn^istie
ut remplacée dans Tintervalle par la dynas-
tie OQoquératiie des Arabes*
îfotis ne pousserons fias plus loin cetlc
4é lion, qui nous paraît amplemeul
&; la sorte et hors de contestatifuî.
C'est dans le rovaunie de T;inis que les
Hétireux furent admis, c'est du royauuie de
Tanis qu'ils pai tirent pour aller preudre
possession de la terre de promission. iye>t
doue dans le royaume de Tanis qu*il tant
plaeer le fWiys de Vressen. Jacob f*vait traversé
œ fOkèm^ pays pour aller de Chanaan h la
fîH^ de Tanis. Moise nous avertit qu'il ctait
faism de la Philislie: Non duxil em Ùumi-
tiam Phitistim^ quœ tichia erai.
xiu. 17). C'est donc dans la basse
_ l# qu'il J*aut le cherclier, entre la bran-
ràetftntu^ue, risthmedcSuez, le l;icMenzal-
Jff rjal de Joseph, ouiteSoueys('268L
I ainsi circonscrit, le poinii de dé-
pan à4ria f/lus facile à assigner approxiniati-
veraeni, el le tracé de la route plus fai ilc h
mivnii. Mais il nous faut encore auparavant
«macérer le butapparent et le but réel vars
lequel les Hébreux se dirigeaient, car on ne
peut mesurer un mouvement combiné, (lu'en
tenant compte des forces diverses qui le
pfoduisent.
Moîse« auquel Dieu n avait pas encore ré-
lAé tous ses desseins ni les secrets di; l'a-
«tnir, croyait conduire son peuidc dans la
lerre promise, en prenant la route du désert
de Sur. qui est au delà de la chaîne du Ce-
M-llelà<>, et que les f^éographes motlcrncs
i|>fidlent désert de Tych, ou de TEgaru-
ttJeni, Or, pour prendre cette route, il de-
♦ifiT) i Tanî^, urhs ^flgypti, aJ Nili oslium, qurnl
l^roittili* T^iifiuciini :qipclblur, upud Fnilenia^um vl
^ràUmrm (lili svu)« ([uod ali:is Slmticuiit apiid
Slppltaiiuiri lïi- lîrl)ibij!3, rrj^ia urtis, u\h >b>ysc*i |inj-
é; ' ' "it, iKO stai!ii«* a Mcinpin, ei iosepho. »
(C. iH Psal, L\xvu,)
t ^g>i»ii tiieLn>pf»IU,ctrcgîaPli,iraoins,
un cûiri î*liaraonciiisccpU"iviuciiliTe»u
^,. <^e:i^W> inJixiî. • (Tiiiiis,, in ïm. cap. xiv.)
(tSSj Ce bont les limites tic la province aciuflie
it QiarviQiéb.
(25î>) Aflligfnic igkur cam Sarai, fugam iniit.
DuYioyf^. DES MjnicLEs. IL
DES MIHACLES. MER VU
vait s'élever jusqu'à la hauteur de la roinie
septentrionale du golfe Hérooi>olitc, Parler
d'une route dans le désert, c est supposer
ipposer
de Tcau et de la verdure, nu au moins des
oasis rapprochées, Dr nous savons qu'il y
avait une route dans letle direction, par là
première fuite dWgar, ciui, chassée de la
maison de sa maîtresse, la prit en quittant
la vallée de Mambré (200), Il y avait une
route plus belle et plus rbrccte en derà fie
la chaîne du fiebel, celle qui passait par le
pays des Philistins; mais Dieu avait défendu
de la suivre, atin que le peuple émigrant
ne rencontrât pas la guerre au sortir même
de FKgypte (270),
Moïse ne j»ouvail prendre la première,
qu*en se rapprochant de la fioinle du golfe
Hérooiïolile. En effet, Tisthnie de Suez a
viûgl-six lieues de largeur (271). Le milieu
est o( cupé par le bassin des lacs Amers, sur
mie longueur de douze lieues, llcslcntdanc
quatorze lieues, dont flix entre les lacs
Amers et la Méditerranée, et quatre seule-
ment entre les mômes lacs ei la mer Rouge.
Les dix lieues qui séparent \ùs lacs Amers
de la Méditerranée sont cou|iées au milieu
par le Kissin du lac de Temsah^ qui a deui
nenes de longueur.
L'isthme n^olfiait donc que trois passages
entre TAfrique et l*Aste : un de quatre
lieues entre le lar Menzaleh et le lac de
Temsah; il était gardé jadis fjar la ville de
Péluse. Le second entre le lac de Temsah et
les lacs Aniers^ coupé par l'ancien canal de
Joseph, et gardé par la fnrieresse de Sera-
peum; il a environ deux lieues de largeur.
Le troisième, le plus uniiorlant et le plus
dangereux de tous pour 1 Egypte, entre les
lacs Amers et la mer Houge , il a environ
trois lieues et demie (27-2), était couj>é par
le même canal, et gardé [lar trois forteresses,
Adjcroud^ Arsinoë et Kolsum; Adjerouddtt
côté du désert, les deux dernières du c^ôté
de r Egypte.
Nul rie saurait dire si le canal de jonction
de la mer Houge au Nil existait alors; mais
ce qui existe toujours, ce sont les (>osilions
stratégiques; car il ne ftut pas mettre en
doute, que la dynastie conquérante dos
Araiies n'eût fortitlé contre do nouvelles
éventualités, faciles h j>révoir, les [»assa^es
qui iui avaient servi à elle-môme pour s'in-
troduire en Egypte aux dépens de la pre-
mière dynastieVics rois de Tanis.
Sur les trois passages que nous venons
d'indiquer, les deux derniers pouvaienf
seuls convenir à Moïse. Nous pensons qu'il
Cumque invenissct cam aiigeliis Poniini jux'a friri-
lem aqiiaî in snliluilioe, «pii est iri via Sur in drseï (o,
ditilad illaji», cir. {Ceiiei. xvr, 0.)
(•^TO) Non ros duxil Deus [m via m lt»rra» Pld-
lisliim tfttig mcina e$t : repu tans ne fiirlp fiirinletct
cum, sividissotadveriiuui ^.e hdh cousuigtTc, il'^xod.
xnu n.)
(Î71) Suivant les ingénieurs français , 5î>.000
Urnes cx:ictemt'nl. ou 26 îitiies de ff* au degrc.
(272 ï ?ious suivons ici Findicarion des caries;
Du Bois Ayuit% qui en a fait le fiivètlemr ni, ne lui
donne qu'une lieue, mats nous ocnsons qu'il a coa-
6
ta
MER
DICTIONNAIRE
jjrit celui de Scrai^eum, Uml parce qu il de-
vait être empressé de franehir les limiLes de
TËgyple, que .parce qu^il le ra[j[irûcli**iit du
désert, but ostonïsililc de son voyage. Nous
allons indiquer tout h Theure les autres rai-
sons qui militent en faveur de ce jiassago.
Moïse avail demanda' h Pliaraon la peruûs-
sion d'emmener le peuple b(!'breu à trois
journées de clieraiîK pourolTrir un sacritice
dans ïe désert (273h 11 croyait Temmener
en Palestine par \q désert de Sur et [a route
de l'Arabie ; Dieu voulait le conduire au
Sinai par le désert d'Ktîirtin,
A la hauteur de la [loinle du golfe Héruo-
polite, à une lieue environ, h l'orient, se
séparent les deux roules , et commeriitent
sur ce point les deux déserts (275^), Les trois
journées de marche se terminaient; Moïse
dfivaît toucher à ce Imt. 11 arrivait, dit-il, à
Phiiiahirotb; nous disons, nous, Afijcroud;
Adjeroud en est à un peu plus d'urje lieue,
sur la roule qu'il devait parcourir.
Moïse a demandé Irois jours. Il arrive à
Phibahirotlu qui marque son troisième cam-
[>ement. Dans son eiupressement de s'éloi-
gner de rEgytile," co ne peuvent élre que
des campements d*une nuit, et par consé-
quent il a trois jours (Je marche, lorsque
Tarmée égyptienne l'atteini.
Dans CCS trois Jours de marche» il n*a pu
faire beaucoup plus de quinze lieues, car il
est suivi d'un peuple nombreux, composé
de femmes, d'enfants, de vieillards; accom-
pagné de troupeaux de loule espèce, chargé
d'un immense bagage, augmenté de tout le
niohtlicr emprunté aux Egyptiens Cinq
liencs par jour, cï'Sl il peu (♦res lu chemin
qull a dû parcourir dans de telles conditions.
Le premier jour, les ICgy^Jtic'US, tout en-
tiers à leur deuil, n'ont [m s occuper de lui.
Le second jour, ils a[»prcniierU qu'il a iran-
rhi les limites de rEgy^Hc, ou qu'd est sur
le point de les franchir; Pharaon rassemble
à la hâte son armée, et ^e met à sa poursuite;
il le ioint h la tin du troisième jour. Dans
de leUes conditions aussi, Pfiaraon lui-même
a dû parcourir une juireille distance LMiviri>n.
Cherchons donc un point qui soit h quinze
ou seize lieues d'Aiijeroud, dans la direction
indiquée, et nous aurons trouvé Je [)oint
probable du départ.
Les belles et vastes ruines voisines d"At*ou-
ke-Cljéid,ouAbou-el-Chéib,et qui indiquent
i'em[*lacement d'une ville considérable, s'of-
frent les premières h nos investigations. Il
est des géographes modernes qui croient y
reconnaître remplacement de rHéroofiofis
des Grecs. Ce no serait (pi'un changement
ile nom, une altération introduite parle la[)s
des siècles. Et c'est là généralement que
ceux des géograidies qui ont traité la ques-
fotutti avec le bassin véritable une fiurtic du lil de
Paiicit*t) cariiiL
(ilô) Peiis Hchrxoruifi vocavii nos» lU otiitnis
Ttain irium Uieiuni in sdliluilirmm, et sncriliceiims
Hoinino Dcn iioslro. {Kxod, v, 5.)
(i74) Kn tiriiit une ligne ilroite de l.i pttiale du
ftiiUe iicniopotttc a Allai J», an a Ja route btiivir |iar
ïcê caravanes du Cnirc ii la Hcctpie ; h droite, le
lion au seul [toint do vue do la ^cien i ,
sans aucune préoccupation favorable ou
contraire h la lîibks s«* sont plu h cliercher
le jinint de départ des Hébreux, ou dans le$
environs.
Ce lieu marque Textrémité 'méridionale
de la |irovincerieCbarkiéh, Tancien Gcssenj
selon nous, et seînn Léo de Udïorde, daniî
son Commentaire sur le livre iles Nom-
bres (275).
a tJn concours d'arguments victorieux*
dit Malte-Brun, place la ville d'Hérnopoli^,!
mentionnée |>ar Slrabïui, Eratosthène» les'
itinéraires, à Aboukécliéyd, daus la vallée de
Sabalibyar, au nord -ouest des lacs Amers. Ce
n'est pas que nous croyions celle ville iden-
tique avec le Paliimos d'Hérodote, le Pitlium
de la sainte Ecriture. Les soiiante-dri In-
terprètes et le traducteur Cophte s'accordenU
il est vrai, h considérer Pithom et Heroopo-
ïis comme identiques, mais encore k Wf^
confondre avec Ramessès, le chef-lieu de la
terre de ficssen, où demeuraient les Israé-
lites. Mais comme Hérodote place à Palumos
le commencement et nullement la fin du
canal des deux mers, il est évident «lue cet
endroit ne peut être très-éloigné «fu Nil.
Nous |*cnsons que Pithom réjiond 5 l'endroit
lorlijié nommé 77fO(( dans ï itimrnirc d'Ao-
tonin.et Tobum daiKs la Nodcfi de l'Empire:
endroit [ilacé au point môme où h canal
entre dans le désert, et où >e terminent les
inondations. Hérodote ayant vu les lieui
pendant les hauies eaux, a pu croire que Je
canal commem;ait ici ; mais Héroofjolis est
certainement la même ville que celle (le
liera, dans yninrrmrc d'\ntohin, et clier
Etienne, de Bysance. Ce dernier lexico-
graphe nous en donne l'assurance formelle.
Les mesures de Vllinéraire^ dans les manus-l
crits les plus ilignes de IV)i, cadrent bieiij
avec remplacement des ruines Urès-remar-j
quables qu'on a retrouvées à Abbukérhéyd, '
et parmi lesquelles on a reconnu un cara-
vansérail, indice du grand conmierce qui a
dû s'y faire. » (M4lte-Uiu ?f, liv. ci.vii.1 j
M. Quatremère, <lont nous ne saurionsi
partager rofiinioii sous d'autres rapports,
clierclie aussi le [»oint île départ de> Hé-
breux dans les niémes parages; seulement|
il le place h Relijéis, cinq lieues fdus loin.
Nous y consentons, [lourvu «pi'on suppo*f]
qiTil était fïossible à une caravane telle i|i|<3
celle conduite parMoïse, de faiie sept be
par jour.
« Nous lisons, dit-îK dans la Genisê j[270!,J
que Josejdi donna h son |»ère et à ses H-èr^^-il
la fjropriéié de la terre de Kamessès. Ainsi
la leiTC de Uamcssès était identique ave
celle de Gosen. En etfel, \a vdle de Hamos-^
ses était la capitale de la terre de lîo^enj
déîjerl du «miit Sinai ; i\ %ru.Uc\e tiésori de Ti*"!!,!
{illi) CVnI m\'6ft\ Vii\h dei» sfivAuU de la eiini^
iniîtsmn françnise: ils .ijouinni que celle valit*e v^h
rtlrèinemi'Hl fcx'omle en pàlnniges. (Vov, lf**m. t»f
le cuuat d*** deux mtn, Jonnutt du niPcUeniem, 500*;
oidonnei'.)
(i7<*j liiMiÇs. \t vif, IL
MËH
DES MIHACLES.
l^lEn
toi
mU {♦«r un pass,7ge de ï Exode (277U que
.. iZ-liM-s bâtirfnlt pour ie rui d'KgyjMc,
ilestinécs h servir de dépùt il lifj-
MVieiils : savoir, Ufnnessès et V\-
a Uo Rainesîsès et «lo riilKuii qnu
rriu ies Uébreui au moment où il»
snl qiiitler l'Kgyple (278). lUen n'intli-
lojourd'hui l'cmiihrccmenl quVjrru|;*iit
emière «le res villes; nifiis ïiiUaitl qaon
«'Il juger d'ai^rès l*en.scniî»ïe des faits,
t'ui HU|ipijser, avec assez de viviisoin-
• celle fïlane, située lians la contrée
ut les Israélites, et déclinée, s^vris
i, â tes tenir en bride, se trouv/iit sur
rr^in où s'éleva ensuite la ville tle
^» reuijdacéc dc[ïius rar h nio-
l'ois. Kl je ne }niis inmenient ad-
SToinnion du P. Sirard, qui vrnilail
mitre Kames&ès tlans le lieu apfjelé
fin, silué à peu de dislam e du Caire.
it h Sa Tille de Piliiom» c'est, an peut le
L% 1.1 m Ame qui est désigîiéc par Héro-
>"<» vous le nani de Pathumos, Oti a
u M, Larcher était de eelle ojû-
q^ue le nom hébreu Piihom a été
ins le grec des Scptanle [>ar 'up^-^dv
typoliê. Mais celle assertion n'est
Bcuenl exacte. Dans les deux |ias-
•t se rencontre, il répond, nnn
-,niais h tiosen f281). <Juant à
toncêrne la [tosition de Pillinin, ju
l^s, h Feieniple de Dauville, qui a
' [il us grand nundiic des t^éo-
itioi-mêiiie, ^i la [«lacer au lieu
îvtî aujMurdlitii le lieu nmunjé
leid. Je ne lu'élendrai pas sur ce
n le voii, cerlains égyplologues placent
ùm à 4lf*ou-Kescliéidi imrce qu'il y a des
es» et qu'ils ne savent h ([uelle ville les
boer* Nous croyons, nous, avec plu-
.^ *..i^,.. pi |>rinci[>aïenient à cause des
iurues par Moïse, que ce sont
ssès. Mais, quoi qu'il eu soit,
le lixé maintenant suj' le lieu
MUîioui uù il faut chercher le point de
il des Hébreux.
'Ut nous ne voulons pas quiUerco
uiellresous les yeux ihi lecteur la
mlc du Mémoire déjà cité de F>u
1 : « La vallée de Saba'h-Byâr, ap-
^ OuAily [>ar les Arabes, c^l vers îe pa-
Me boréal de 30* 31* 10 *; sou urigine est
»m myria mètres environ de Uelhéis : sa
ïrlion est do IViuest à lest,.... A Feîjtrée
b vallée est le village irAVbbilijch.... A
1 iijvrîaaièlres d"Al»liâ<;eb su termine
i»uiuylât : ce nom lui vient des
^ i/iwiim^/drt|ui habitent cettecontrée.
■Uée de Saba b-lîyâr s'étend eufore à
Hkiyriamètresà l'est; elc*est à neu près
Biêu de cette partie de la vallée, que
trouve un vaste amas de décnmbres qui
once remplacement d*une ancienne ville;
tibes appellent ce lieu Abou-Keycheyd,
Eirnl. I, 11.
7d) Exoàs XM, 57; Nuni. xxxiu, 5. (Il irc&l uul-
irlé Je Pitlium en cette circoiisLanee.j
Au sonm»cl d'un monticule formé de ces dé-
coud très, il existe un gros bloc de granit,
sur lequel sonl sculjflées en relief trois di-
vinités éi;y|iiiennes qui représentent ^ je
crois, Osiris^ Isis el Horus
« Plusieurs crmsiilératiunsporlcnt h croire
que ces ruiïu^s ont aj^partenu h rancienne
ville trHérooî>olis.
ff Flavius Josèphe fliv. n, chap, 4) dit que
Jacob étant iiarti de Bersahée, son tils, nu-
nislre de Pfiaraon, vint an devant do lui
jus(|u'à Héroopolis. Les SèfsUuile ont inter-
prété de la niôiue manière le vtMselâS du
cl la pitre xlvi {le la Genêge^ quoi «pie ilajïs le
ïexle bélireu il ne soit pas question u'Ilé-
rooijolis, mais seulemenl de la terre de
Ticssen. Olte version fut faite en KtjjyjUe,
environ un ,denji-siècle après la couquéle
irAiexandre : ainsi l'on iloil ajouter quchpie
croyance au\ rléUiils géographir|ues qu'elio
contient, 1^ ville d'Héroopolis,'aulenjj»sdes
Seplante, était donc située tlans la terie de
Gessen, h Tendroit où la Iradilion plaçait la
rencontre de Josepli avec sa fruniile. »/
L'auteur pari de là pour établir que la nier
llou^e se prolongeait jusqu'à ce f»oint, sons
le jirétexio que cette braiirlie s'est a]t|)efée
pendant longiemfLS du nom de golfe Ueroo'
polift. Celle raison ne nous paraît nulle-
ment concluante; et nous [lensons aussi que
les Set liante, 'en bar luisant (i€s»en mr fié'
roopohs, uVmt pas eu en vue la ville luémo
de Héroopolis, où Jacob na \i[\s dû passer,
mais le nôine Héroôpolîtain tout entier, qui
rcprésenlail |tour eux Tancieu iiessen, dond
le nom ne se lisait plus alors que dans le
Icxîe de Moïse,
Le même auteur ajoute, dans son Apfen^
dice h re rjiémoire : » ^uanl à la ville d lié-
roo|jolis, la Tuiïme prohabîemciit que Ovaris,
je persiste?! la placer au lieu nommé aujour-
d'Iiui Ahou-Keycheyd, Cette position radre
jjarlailemeul avec les distances données |)ar
ifUnàytire d*Antonin***.. D'un autre ciVlé, si
Ptulémée, dans un endroit de son ouvrage,
scîuhle donner les mêmes latitudes et longi-
tudes h Héroopolis et h Textrémité de la nier
Bouge, il ne faut pas passer 3ous silence lo
jiassage oii ce géographe place Héroopolis
jilus h l'ouest de vingt à trejiie mioutOi!», et
(ilus au nord de dix minutes....,
« Nous avons déjà dit ailleurs que les
Septante menaient lléroofiolîs dans la vallée
de Ccssen OU de Sabali-B>âr sur la route
de Menqdns h tiaza ; ce' serait en vain
que, jHiur détruire ce ténioignage, on accu-
serait les Se[>lanle d'avoir pris le verbe lié^
hébreu rn*;n (Aoror/i), qui signifie an-
iï(;ru^tr,pour un nom de ville ; celle objection
n'est nen moins que concluante dans la
question dont il s'agit. Nous dirons d'abord
qu1l est dillicilc de concevoir qu'une lauto
tellemeiU grave, que le moindre éiolier nu
la fera il point, ail été commise par soixanlé-
dix rabbins profondément versés dans la
(Î7D) IkRun.» llht., b n» c. 158.
{tm ffhtoire dlIéTodott. i. Vlll, f*. 4Î7»
1^281) (.;cjics (sic,) XL\I, 2», 2«.
S59
MEK
hlCTIONNAIRE
mn
connaissance des langues hiliraïtim? cîl grec-
qrie; cl que Ton doii plut^l rroire que ces
savants inlcrj^rèlcs n'auront |j.isinal inMinil
ici liti ïuol de leur longue, mais qu*ils nu-
ronl ajouté quelque chose au teitte hehreu,
f»our en rendre rintcrprélation [«lus rlaire
ou en ilévelnp|jer le sens, i omuie cela leur
esl arrivé en «raiUres endroits. Que Ton
comjiarele texte hébreu liu verset en ques-
tion avcr la version grecque, on verra que
les Se[>lante n'ont ptiint voulu traduire lit-
li^ralement ce passage , mais Texpliquer.
Ainsi, par exemple, le mot de Gesscn^ deux
fois réjiété dans Hiéhreu, ne se Irouvc fias
dans le grer, où on lil ceux de Hf'roopolù
et de Hn messes, qui ne sont (loiot dans Tori-
ginal (28:i); eoUe dilTérence et d'autres en-
core lie peuvent être dues h la faute qu'on
im|>ule aux Septanle. Au surplus, que
ceux-(;i aient agi d'après le rnolit que nous
leur supfïo^ons^ ou qu*ils n aient pas (^oni-
pris le mol horoth, il n'en est pas moins vrai
qu'ils n'auraient jias parlé en eel endroit
de Héronnolis^ si «telle ville eût été «le leur
temps ailleurs que dans la vallée de Gesseu
ou de Saba'h-B^âr. La môme observation
5 apjdique à rhfslorien Josèphe» qui place
aussi la ville d'HéroopoUs sur la route de
Meniphis h Gaza* »
Ceui qui cherclu^nt le point de dépari des
Hébreux aux environs de Mempliis, devraient
placer le passage de la mer Uouge beaucou[»
idus bas qu'ils ne le mettent (;oniraunénient,
et très- près du Bir-Hammar ; autrement
Moïse n'aurait pu eonlourner en moins de
six à sept journées de mart-be l*extrémité du
golfe Héroopolile, h cause des sinuosités de
la vallée de rEgarement, et do la chaîne tlu
Gebel-Taka, qni forme un angle considéra-
ble sur cette route, et force les voyageurs h
suivre les rivages du golfe <fans une longueur
de huii à neuf lieues*
Lailislance du Caire, ou de Memplns, si
l*on veiit, à Soueys en ligne droite est de
vingt-six lieues. La roule suivie parles ca-
ravanes de la Mocque est de trente; elles mel-
tenl deux jours et demi à la fran^iur. Far la
vallée tle rEgarement il y a trente-sis h
trenle-sepl lieues ; et Moïse aurait fait en
trois jours sept lieues de plus que des ca-
ravanes ordonnées jjour une manbe expé-
dilive» et débarrassées de tout attirail de
femmes, d'enfanls, de vieillards, de moldlier,
de troupeaux l Cela esl impossible. Il aurait
supprimé| le pâiurage à ses troupeaux pen-
dant trois jours, pour marcher exactement
avec la tuème vitesse que les caravanes 1
cela est impossible.
Le soir du premier jour, les Hébreux cam-
pèrent h Socehoih, le soir du second jour, à
Ethaniy sur Us confins du déstri , le troisiè-
me jour, ïo Seigneur leur ordonna do se
fîS^) Qu'on nouspermcUe d'ajouter une simple re-
marque au inxic de Taulour : Si naits aviojis à faire
un<^ UniliH'bod c'ïplicative ptulul ([ue iimirîtic, une
trnttiicLioti populiiiro, nnii«;iJirîof»s Constaminoplc, au
lieu de lîtfianft^ini, comme saiitl àéiôme, Alexftn-
dria^ aiï place de Sa-Ammon ; ainsi ont dû faire les
oeu
a un
replier vers l'Kgypte, et d'aller ramhcrl
côlé de Phifmhirothn qui e^t entie Matjiiuk
et la mer, en lai e de liéehrphon (âBîl),
Le livre des Nf^mf/res dit : « Le SeijJ
leur ordonna de eanqîer devant May dû
près de Phihuhirothy qui esl en faet* de '
sephon {28V). j>
Nous considérons Soccoth etuume idi
{]iif^i liVi^c Serapeum:\h est la limite nalur
de rRgypte. Mous [^nnsons «pTrls la frai
renl et se dirigèrent vers le désert, en]
sa ni h 'S la(\i Amers h leur d noie,
ils auraient fm suivre égaleuient les •
tes de Belbéis ou d*El-\Vaili, a>ani ceri
mes lacs à leur gauche» pour frainhir lo]
iiage près de Suez; mais alors ils aur
toujours élé en ideine Egypte, et on
rait fias pu dire à Pharaon qu*ils fuyi
(285). Tandis qu'en iirenani la firenii^r
rectioiu ils se trouvaient dès le uiaiil
second jour hors de TEgyptc, et le $oii
même jour aux ronfius du déserl, tè OtI
Moïse les fait arriver.
Hérodote place' une ville de Buthum ai
{mni où les montagnes d*Arabie, se divisinu
en deux branches , embrassent la vast4
plaine (jui longe TEgypte, Ce point esl
près viS'à-vis le bassin des lacs Amer
une distance de quatre à cinq lie
Etham de Moïse nous paraît singuln
ressembler au Buthum d'Hérodote.
De ce point les Hébreux doivent reveniri
Reverdi castrametrnture rvijione PhihahirothA
Htvcrlcrt ne veut pas tlife nécessairemenli
rétrograder, mais aussi reî»rendre une di-j
reclion donfon s'étail éi-arté. Ainsi r<Tf««f,|
ils se trouveront au bord de la nier BongeJ
entre les trois points tlé.signés,/*/ii7i<ï/u>ort
Magdaïum et Btctscphon,
Nous ne chercherons [loint Tétymologiet
ces noms, parce que rien nïHant si iirbr-|
traire que larl des élymologies, cicepld le^fl
inductions qu'on en lire, nous ny trouve
rions que des données incertaines.
It est h Teitrémité du golfe Hcroopolit^|
irois points slratégiqucs,lroïs forteresses, qui
nous semblent en corres[iondance |)arfaite
avec les indications de Moïse. Adjeroud,duJ
<;ôté du désert, avec Pliiliabiroth ; ArsinoëJ
du côté de FEgyple, avec Beelsephon; kol-
sum, également du côté de TEgyple, ei auj
bord de la mer, avec Magdaïum. Cette der-
nière citadelle semble avoir élé [dacée là
comme pour nrolégcr rEgyjilc contre um
invasion tentée par le gué doiA nous allons]
parler.
Rien ne prouve assurément que ces trois'
points fussent fortifiés à une éfjoque si re-
culée ; nous avons ilil pourquoi il était,
permis de le supposer; mais, dans Ions;!
les cas, ils doivent être connus connue f
point de repère et comme positions strate*]
giques. Ln entidrc qui a des chariots dej
Sepiniitc.
i^Ki) Ejtod. xu. 13,ct \ni,îO.
(i85j Niiuu.iiinn fsi ro^i ^gvpliorutn qtiod ta*
gibset popultiî>. {Exod, xis\ 5.) '
Ilin«
DES Min A€ LES.
IfER
^a
[la garde de ses frontières. Adje-
iuoè et Rohtim forment un Iriaïi-
f"dix luille riièlres, ou deux lieuos
entre Kolsuru et Ar^sinoë, vingt
»u fîn^l«t* lieues et demie entre Adje-
^ di![-huil mille, ou quatre
». . . jJ-sum et Adjeroud. LYmii-
ilhie occu;>ait nétcssni renient
leue de terrain; l'armée égyp-
Bc ses chariots et sa eavalerie, n'en
'guère moins; les deux nations
ionc ainsi rapprochées, et presque
1^ : ce qui s'accorde iiariaiienient
nralion de Moïse,
■açons donc Tentrc^e des Hébreux
Ker auprès de Kolsum « uu peu |>1us
P la Yille actuelle de Suez, qui eu
il le nom, lïiais qui n'eu o<"ru[»e f^as
fait retujdaceujeril. Et ini les iradi-
»us viennent en aide : Les rabi)ins
^Clyj^ma, Phiiosiorge parle égwîe-
^lysnia^ de même le moiue Cosmas,
use l'I Gri?goire de Tours. C'est par
'une confusion qu'on dit ici Clysma
^um» l'âr i\ parait que re furent deux
î •iiO'ér^^ïntes. Clysma aurait été rie
Uti ijolfe, presque en face de
l-Orode cl Grégoire de Tours
que de leur temps, on y
bore les traces des roues des vlm-
liens. Nous ne croyons pas
:ne d*aUer voir,
iit à dcmoolrer que nous
Jjié la véritable marche des
! faisant conttïurner; par To-
' tacs Amers, Dès le second jour, ils
fit au hord du désert d'Etham» quand
ent passé la mer Houj^c» ils se retruu-
'pns le même désert d'Etham. Les
oui les suivaient à îa (race, cam-
[Ailjeroad, lorsqu'ils furent r;ifiqȎs
^es à Kolsum. Ils avaient durjc
>ud pour rentrer en E^^ypie^et,
aent, ils avaient létrogrodé du
î placé? près de Kolsum, les Hébreux
^ du désert d'Ethani que par
> de sii à huit cents mètres de
||t',c n'est nas, sans doute, dans celte
■ eau qu*alla se noyer toute Tarmée
Bon.
li emmenait avec lui six cent trois
inq cent einqu;mle hommes, prêts au
^t drm^s : Armati ascnidcrunt fitii
■■e ttrra Avjtjpti {Ejvâ. sin, 18).
tant ad hdla pfutccdere^ sexcrnfa
in rirorum tjuingtnti quinqHOfjintn
15.) On peut» sans exagération, don-
araon In moitié d*un pareil nom-
îe quart si rem veut.
rofcctiquc de Succotli i asLrAinrlan siuU in
eitrcinis (Inibus stiliiutliiiià. {Exmi.
que (le PhitialufOlTi, iransitrunt fn^r tiic-
€ in fidtiltiainriir vi ;uiibirlanLes trîbits
r (tcscrltiin EHiani, c;iEinamctLiti siini rn
m. ixiiu« 8.)
^ïoise dit que les eaux de lt*vnier furent di-
visées p«r le vent de TorienU Kadim . C est
eu elTel celui qui sDulïlait h celte époque de
Tannée, car rHgyite ne conitall qtuj deux
moussons : celle du si^l-est depuis novem-
lirc jusqu'è la lin d'avril, et celle de nord-
ouest de mai jusqu^en octobre. Mais, objecte-
t-on, ce vent aurait reloulé les eaux du vàiô
des érafgrants, et contrarié leur marclie?
Il n'y eut pas refouiement des eaux, mais
division; et, quant à la marche des Hébreux,
elle n'aurait été conlrariée, qu^aulaut que
ce vent aurait été violent, Saint Jérôme a
Irafîuit de la sorte, il est vrai. Dieu lit souf-
lier, dil-il, un vent violent et brûlant ^/Idw/e
vento vehemenfi ci urente ; mais du ruo-
ment que nous connaissons la signilicaliou
précise du mot Kaâim, nous |>onvons lais-
ser au dofte et vénérable traducteur le bé-
jténce de r'intcrjirétalion^ et nous en tenir
au texte. Kl du moment que nous voyons
les eaux divisées darni le sens du vent Kadim^
nous savons que le ^oUe ne fdt point par-
tagé per[ieudiculairement, c'est-7i-dire de
Toutvsl à lest, mais suivant une ligne dia-
gonaie, du nord-ouest au sud-est. Ainsi les
Hébreux durent entrer dans le lit de la mer
vers î^oueys ou Kolsum, pour en sortir sur
le rivage op[iosé vers le ras -cl - Mou(;a, ou
bien un i>eu au-dessous; ce qui nous tlonne
un parcours de onze à douze mille mètres
au sein destlots, c'est-à-dire deux lieues et
demie.
Prêtons une grande alt(*nliou au récit de
Motse, et [esuus-en tous les termes.
Le l^as^agedura toute la nuit. Il était le
point iln jour, lorsque Moïse, étendant la
main, referma les flots; l'armée tout entiè-
re de Pharaon élait engagée dans le pas-
sage, et lêilement engagée» que quand, aux
premières lueurs de l'aurore, elle s'en aper-
çut, se m t en désordre, pour se replier,
et voulut rétrograder, les Ilots revenaient déjà
a u-devnot d'elle : FugicntibHsqHr /Egypliis oc-
vHfrcrfint aquœ^ et invoivit eoi Dominua in
mediis flMVtifjus, (Exod. xiv,îâ7,)
C'est à l'cine si le golfe Héroopolïle se-
rait assez large pour contenir une armée
telle que dut être celle de Pharaon, à moins
ïiu on ne suppose qu'elle s'avançait de front.
Il n'a cuire le Ilas-el-Tâka et le Ras-el-Mou-
ça quf! cinq mille mètres, c'est-à-direl un
peu plus d*une lieue de traversée, cl |mc-
tout ailleurs, dans sa plus grande largeur,
il n'atlMint que le double de cette dîmefi-
sion.
Kn suivant la direction oblique que nous
venons d'indiquer, la [Tofoncleur <fe l'eau
varie (h* qninzttà trente mètres (287),
Nous avons relevé res mesures sur le
l^rand travail opéré au commencement du
siècle par les savants rrancais qui accompa-
(jirmpic (irrse«|ijercirnii- ^fluyptii vesligia pr«rc-
tli'hliim. ri'pt'niriiiiil coi lu casuis super niare: oni-
uis C4pLl;itus vi i'urrus Phar;ifiiifs, et univ<'r^<i£i^
r%i^rritN«%, iManI iti Pliihaliirolti, cofitra Bcclst'phoii,
(f;jo.l \iv, iJ.)
(2K7Ï fn plupart lias ^'éciprapUes ont r(*cnrmu îa
ucVrssilcdL celle tlircctiuii ubli^iue. bllccât iaiti((iiéii
DICTIONNAIRE
gnèrcnl le général Bonai>ârto dans Teipétli-
licjti d'Egvf>le.
Des ruines de Sahbalibiar au point où nous
faisons arriver les Hélirfiux à la fin 4le leur
!t*oisièino Jour de iiiarrhe» il y a dii-sept
lieues environ par Torient des lars Amers
et Adjeroud,
M. Qyatremère, suivant en cela] les crre-
loents lie M. Léo de Laborde, |»ense que
le nombre de six cent mille combatlaots
donné par Moïse, a é\ù exagéré par une er-
reur de ooiûsle, et qu'il faut lire six cents
hommes, au lieu de six renl mille*
« La muUiiiHcation des Israélites en
Egypte lui a toujours paru, dit-il, un peu
excessive; et il a toujours eu peine h croire,
qu'elle se soit réellement élevée au cliitTrc
indiqué par le texte hébreu, »
S'il en était ainsi, le texte du Pentaîeuque
serait tout entier à refaire, car avec six cents
lionmies frariues, ou même six mille bom-
mes, ou hïôtue soixante mille hommes, que
devienuètit les rérits des eouibats livrés |jar
les Juifs [lenilanl leur séjour dans le désert
et à leur entrée en Chanaan? que deviennent
tous les ebitfrcs dontiés par Moïse à celte
Occasiot»?Que devient celte immense anriéô
que Ualaaiu ne put voir tout entière, qu'en
5e plarant smcessiveuienl sur trois monta-
gnes difîérentes? que deviennent tous les
cliiirres do détail doimés dans le livre des
Nombres au deuxième i-liafiilre : La tribu de
Juda comptaU soixante-({na(orze mille six
cenU romhatfants: la tribu d'hsnchar^cirt'
quante-quaire mille quatre vent: la tribu de
Zahulon cinquante-sept mille quatre cent;
et ainsi des autres? C'est donc une opinion
irréfléchie^ que celle qui tendrait à dimi-
nuer le chiure de six cent mille combat-
tants.
Elle Test sous un second rapport, car ce
chiffre en lui-niérae n'a rien d'exagéré;
nous allons le faire voir. Sans doute, dans
nos sociétés modernes, où tout le monde est
à Fétroit, où l'indigence de la plupart et
une mullilude dliabitudes bonnes ou mau-
vaises tendent h restreindre raccroissement
de la |iopulation, une telle augmentation
pourrait paraître fal>uleuse ï Mats eu était-
il de même, alors que Tespace était donné à
h tous, le QTariaKc un devoir et la famille un
honneur, une richesse et une puissance ?
Les Hébreux entrèrent en Egypte au
nombre de soixante-dix ;ils y furent quaire
cent trente ans.
On nous arcordera q^ue dans la suite les
unioHsaient pu avoir heu h Tâge tle vingt-
deux ans, et qucdc chaque union il soit issu
en terme moyen quatre personnes.
On nous accordera encore que sur les
{soixante -dix émigrants, trente aient été
dans la force de Tâge. soit quinze couples.
Un laps de <[uatre cent trente années, en
Kar ro4:o€ke, sur b carie «jn'il ttres^a en 1750 ; |>î*r
>an%iLl«?, en 1701; par M, b^on il«? la Biinlt\ rn
t8IL CiViail nns&i Hivis <U»s W W Siccanl *H My\
suivis eu rvUt par Si h;»w, MoiH«»fiy^, Owiii^lun.
BfUii, Atuu4el, H.e»mcr, clc i lUiit^ ceux ci, faiî^aiU
supposant le mariage à vingt-deux aas,
donne dix-neuf générations.
Or le nombre quinze, que nous su
sons ^tre celui ûqs mariages dans Tig
la fécondité lors de la descente en Rg
éianî multiplié dix-neuf fois par deu
arrive h un total de trois millions neul
trente-deux mille soixante couples pot
dix-neuvième génération, soit se[>t mi
Imit cent soixante-quatre mille cent
individus.
Sur ces se(»t millions huit cent mille
sonnes, qu'on nous en accorde deux mi
et demi, et qu'on orétève les cinq ai
millions pour les clianccs défavoral*l<
naissance et de vie. Nous faisons, ce
on le voit, une très-large part.
Nous demandons environ deux ml'
et demi d'émigrants, et ce chiffre lui-!
n'a rien d'exagéré; en elfcU si^t cent I
combattants de FAge de vingt à Vh
soixante ans, supposent un nombre
de feiiuncs dans des conditions ideni
d'âge et de santé» soit douze cent 1
personnes. Les enfants au-dessous de '
ans lom posent |Hirlotit la moitié et ph
la oopulation, soit deux nulhons quatre
mille. Il y a en f^lus les vieillards des >
sexes et les [lersonnes impropres au se
militaire* Nous n'exagérons donc i^
portant le cbiiïre total à deux milliODset
d'individus.
Mais voici venir des objections plo<
rieuses, d'autant qu elles sont faites dai
esprit hostile au christianisme.
H Pour ne rien dissimuler, dit M
Brun, nous avouerons iiuc la marclw
Israélites, en sortant de r Egypte, a fil
un argument en ftiveur du rétrécisse
de la mer. Cette marche paraîtrait rt
molivéesi on suppose que la mer Ri
s'étendait jusqu'à la hauteur de Sal>a'ldi
on concevrait alors que cette tribu fug^
venue des environs d'A'blk^ceh et de
beis, en chercbant h gagucr le désert,
rencontré la mer aux environs d'Héron fJ
et aura, [>ar Tclfet d'une marée cxtnu
naire, ou par rehii tTun vent très-jpki
trouvé à sec T isthme nui aujounriiuflH
le golfe dubassjTi des lacs Amers, i*^H
« Cette manière de voir serait singun
ment favorable a la véritable internréll
d'un passage où les traducteurs ont rail d
Vautenr des livres de Moïse « ïjue tes i
« se tenaient h gauche et adroite côi
« tieux murailles;» mais où le texte n
réellement que ceci : « Les eaux éU
« comme une muraille, ou comme un I
« part» à leur gauche et à leur droite,
eliet. une armée qui passerait entre le
et b^s la<"s Amers, aurait ses deux tiancs
verts. »
Nous voudrions, nous, quand on fall
nrnvcr les pèlerins par h vnllt'j? ifu Tyci,
rK*;.ircna*iit, {>blii)u:iii'til en sens inverse, potl
fain* rcprenilnî ierre- vi»rs les sources de
(iV>l altailKM lM>[t <rtiiiporiaucc à ilc^ riêsigi
fis
MER
r>ES MlliACLES.
MER
2iU
4n(i|io$ittonis, qu'on les fit raisonnables, l't
Îunn ne s'îngeriil pas de corriger les tra-
tirteiirs de Ta Dihie, ]m%}v leur faire ilire
en ' ' ' 'i- ^^iialyse ce qu'ils disent en eiïet.
r enl (jùViri nous accorde une mer
i^a^ un vont violon*, entre les divi-
Je laquelle les Hébreux passent h
%ec^ c'est tout reaue nous demandons;
consenti ri QHS même h a! tan donner le
iiJe, s'il ne fallait que eela pour nous
r<* d'açrord» et si les autres cireons-
bncç- <Ju passage ne le dénmnlraienl [>as,
L- Siiii précis ne nous iniporle que secon-
'fit: et ici ou nous ouvre une voie
v ;; s lieues el tlemie de largeur : c'c!=>t
intffc, nous no romf ions pas 5ur lant de gé-
'""■ ' ''t^, et nous n'en voulons iioint, pane
est inutile; six fois moins nous suf-
m< - nr, nour peu qu'on nous donne
en UT de (pioi noyer un qtiart de
i»jn u fiornmes.
outn>, Tauteur a essayé d'établir, et
*»'• ' icnl pas, que' la mer Rouge
D*a j*in> déverser dans b.-s lacs Amers,
Ai>(ri?meai, «jit*il, elle n^aurail plus dVtbsta-
^ctor pour s'élancer jusqu'il la Méiiitcrranije,
^■^■Bratl un torrent impéiueuï.ntexbaus-
^^^^^Boiisidéraldemenl le niveau de cette
^^^^B^rner, en changeant, pur conséquent,
UÊKHFbùs conditioDS d'étendue et de ri-
B (^$S^) MâiiimUccri re|»ose sur une erreur mnlé-
■ l^r^ du f^^ -f -*''^^raphe, car le travail de ni-
H ^tllfuiciil o^ s iiig»^nipurs fnitirnis^ prnuve
^^me rkthmi ...-,■ .111 ikià (les brs Aniors, H rjitc
^^Hb lH>r H iIp cenx-fi **fmt |>ar lotit siipé-
BSBirs . . tiiiul^^s cnix (lu golfe, n esl vrai
f»^ •onl-Kiust de CLMix-ci, le terrai Ji s'abaisse ra-
piAentcsc rcrs le Nil ; aussi fallut-il le protéger par
lie Iféi-fortrs levées, lorsqu^on évM\i le ranal ût*
rofiusaDkaiian i;nire ce fleine et la luer ïkmge à
trifcrs le liassîii (les bc&. Et «:*esl par suite de la
mpÊmre pcehable d'une de ces digues, que l(^s lacs
ésTMtic vider Cl rester h sec; car le canal, atJriitt
pt^dre w* enuï, par un détour sénii-eirculains
|ln= * * if la puinte du Oella au delà nH^me du
ta sait entre le fleuve el la uier un nivrati
>»' :iit'urs u*(Hit trouvé qu'une luioi io-
tîi quatre pouces du rôle du r\'îl. Les
^ inoridaliou de i8U0, qui nv lurejil
:ae de !>epl pieds au niveau des hautes
_ iH* pi'>nélrêrcut inèute pas dans («
«î '• l'ancien lit itu canal. (Voy. Mê-
i tics dettx men^ dans le gr-iiid an*
%m ï A,g\\iU% et extrait du Jonrnul hhîoriffue
iihg'tcfut du vircUimetit dt: risiftinc de Soueya^
, par Lf.f'LRt.l
îK voolmiti leiniiner celte noie par une ohser-
ii .nlirioii e h irne des raisons allé|;uêes p;ir
>c Sk Tappui de son système; tVsl que
i 1;* mer Hou^îc ayant été nus en etunuuuti-
ion par un canal â niveau qui Iraversail tes lacs
n^ les laiêici marines uni eturvrenl les rivaj,^eH
eeux-ci, (M'uvcnl Inenappaitenir à la mer Uongc,
' ^ lit eu d*antrc roniniunieation ipie celle
la * ielîeineni par le canal lui-même.
va nous édi lier ii eel égard, et nous ap-
I»rendr<? que de son temps les lacs Amers oxisl aient
tuifitr, quoique dessalr>: i 11 evisle»dil-il, au-dessus
et' Pdïtse, en A raine» qncfqiu's autres lacs el ca-
luui dani» les wiéH»eh parties. Iiors du l»elta... Deux
dc^neU *c rcadcni dans ces lacs ; l'un si" ji^t dans
Et quant au réirécissement de la nier-
Rouge, l'auteur aurait dû ûweraccourciBse-
meuf, itiais enfin quant au rétrécissement de
cette mer, on peut le rêver lorsque, en la
regardant du Itordde ses grèves, on ne voit
devant soj que deux lieues de rivages ; mais
si on vient h îa considérer (îatis son ensem-
ble, et par rapi^ort aux chaînes de mont.ignes
dans lesquelles elle est encaissée, et qui
bneenl rà et là fies brandies vers ses ïlancs,
il faut bien convenir que ce rétrécissement,
possible sur jdusieurs points, n'a guère dlm-
por tance pour la totalité.
Maintenant, écoutons Eusèbe Sal verte.
Fauteur de VEssai mr les sciences occulles
et h magie ; nous annoterons en passant
quelques-unes de ses assertions*
<f Pour confirmer la réalité du miracle, ou
tiour Texpliquer, on a cité une tradition
très-ancienne conservée (taries ichtbyopbages
(28t)), qui habitaient sur les bords de cette
mer. Le rellux « disaienl^ils, fut une fuis
(S90) si violent» cju'il mit h sec le golfe en-
tier ('2t>l). Mais le letUix revint avec inipé*
tun.>ité, et les eaux reprirent soudain leur
niveau (292)* Ce |>hénomène est analogue à
celui qu'on observe souvent dans les trenj-
blemenls do terre (-293). 11 rappelle le dé-
sastre qui no\a les Ferses, lorsqu'ils vou-
laient pénétrer dans la presqu^îlc de Pallène
(29V), et où Ton vil un effet de la vengeance
la mer Rmige, on polfe Arabique, à Arsinoé... et
coidc à travers ces lacSi dont les canx, qui étaient
amôres, soiu devemtes dttuees par ta communication
du lleuve an canaL Aiijourdliui a^s liurs produisent
de lïons poissons, el almudenl en oiseaux aqua-
tiques, > (Voy, SiftAB., liv, XVII.)
i'-lW) Nous savons qifon elle ton les ces ]u cuves
à Tappui, mais elles sont ver moulues, et ne peuvent
servir ni ])onr ui contre. Sans compter ipie les
icUlliyopliages donl il est question ici, nahitaicnt les
environs de Koceyr, à 100 tieues de distance du lien
oii se ru le passage.
^^90) Inù fou, r/rsl luen vague! Dites IVpoquc ;
vuns avez deux mille ans à votre dispsilioa.
(âOt) Le goife enficr, Cvsl'wciQyMcl aussi Itout
avons Ih'soio de bien moins rpie cela.
(202) Leur uirenu. Pour t\mt Jes can\ de la mer
Rou^e rentreiU tontes dans rtlecan, el vii-nueut
ensuite reprendre leur niveau, il ne faudra p:ts
nuûns de six mois. Vit-on jamais pareille miirce?
Lorsque les Anglais coupèrent les digues dn canal
d'Alexandrie en Vannée IHOl^ il ne fidlul pas umins
de six semaines aux eaux |jonr remplir Pancien lac
Wareotis, qui n*a que ciuc| à six lieux de diamètre.
Comparez avec l'eiendue dt* la luer Houge, et rétro i-
lessc du canal de Babel Mandeb,
(i95) Le5 nemhhmcnts de terre. Pourquoi cello
supposition? Qui la |tistille? llieu. Les tremblements
de 1er n* (n'ddntstnt au rax des nmr^e; oi c'est Tuf-
faire d'un (phsrl irbeuri'. (J^i'f'n se rappidle ce (|ni
se passa à Lishonue, 1 .rs dn laineux iremldemcnt
de lerrt' fuii anéanlit presque ton le la ville au siècle
ilcroier. Nno-heulcment mie. armée n*auraii pas Ira-
versé le pori demeure à «ice un instant, inaiîi le plus
vigrmieux coursier n*aur ait pas évité le retour des
ftols : les persomies qui ont vu des ras de matée le
savcul, c-t eclles qrd n*en oui pas vn, sonl les seules
à faire tics supposirions connue celle-ci.
("iOi) La incitfuile de PttU*ne, f^ourqnoî cilor ici
dt*î* exemples oinpi'umê<^ à Pliistoire f;ibtileuM* des
wmps fcnûqucs? Flavius Josèpbe cilc l» passage de
U7
uzn
DlCtlONNAItlF:
um
do Ne;jtune (295), comme la j^erle des Ei^yp-
tieî'Sful attribuée au courmuxdii Dieu d*ls-
rnël. Mais pour ôtrn adoré de!> Hébreux, et
admis i>ar nous, le prodigo n a pas Ijosoîii
de res circonslarices exlraorditiaireSp Pen-
dant Tannée qu'il signale, si ron en iToit
Paul Orose, la ebrdeur fut si ïive, qu'elle
donna lieu à la fable tic Pliaëtoii (296], L'eau
♦levait avoir d autant oioins de |irofondeur
f-297)j et le pas âge offrir d'autant moins tle
difîicuïtés (298). Suivant Josèphe, les Egyp-
tiens» fatigués, ditrérèrenl d'attaquer les
Hébreux ; ceux-ci eurent ilonc le lerops de
firofiter du retlux; quand leurs ennemis se
décidèrent h, les potirsuivie, il était trop
lard, la marée revenait ('299), et le vent, la
pluie (30;)), la lenïjuHe secondant son mou-
vement, rendaient te rctoar des eaux plus
prompt et leur action plus rajude. Ces di-
vers détails sont proljableincnt exacts ÇMÎ);
mais, encore une fois, ils ne sont pas néces*
saires fjour expliquer un fait i|ui peut se
renouveler tous les jours. Le t^ras de mer
que traversa Moïse est étroit, le ftux et le
rellux s y succèdent rajtitîeinent (302).
Bans iacamfsagne de Syrie, le cbef de lar-
mée d'Orient le traversant h marée basse,
fut surpris (lar la marée montante; sans un
I)romnt secours, il eût péri submergé Kl,
dans raccident ^ans jjjloire qui aurait inter-
rompu une carrière déjà si brillante, Tisla-
raismc eût vu, sans doute, un prodige en-
voyé par le ciel, w
Disons d*abord riue c'csl trop exagérer un
fait minime. Le clieval de Nafioléon sufllt
pour le tirer d'endmrras, seulement il était
temps.
Le général de larniée d'Egypte état allé
avec un petit détaciiemenl h la re« onnais-
sance des sources de Moïse, sur la plage de
TArabie , à treize mille mètres, un [>eu
moins de trois lieues de Soueys, en ligne
droite, il avait francbi rcxtréniité du golle à
un gué nui se trouve h trois mille deux cents
mètres Je la limite de la basse mer, nui a mille
mètres ile lonj^ueur, et qu'il n*a hionneur
ni tt'avoir trouvé, ni d'avoir fraof'lu le pie-
mier. Il fut surpris par la marée ntontante,
qui venait ajouter cinq pieds d'eau aux trois
qu'y laissait la basse mer, et de là îe péril.
li est nécessaire aussi de bien préciser les
mesures, afin de montrera ceux qui parlent
des marées de la mer Rouge, de gués, de
Ja mer de Pampbiîic par Ïiîs Marêdonieris sous la
conduite dMlexaiidre, \nwr faire excuser le iiréseitt
inirïiclcidu moins ce trait est plus liistorique, s'il
ne tléniDiUre pas davantage.
(295) La vengeance de Ne}Uune. Rapprncbtrmeiit
et comparaison de la force de celles de Dupais dans
son Origine des cultes,
(296) La fMede Phaéton, Qu'a donc à faire itt
la (Ma de Phaélon? Paul Orose a dit bien d^aii-
1res sûUises ; nous en avons déjà signal*^ une en
passant.
(i97) Moim de profandtur. Est-ce que la chaleur*
p<*tfr violente qu'elle soit, peut janiais faire baiis<»r
, iiinNilïlemcnl Ip niveau d*unr mrr f?n romniMnica-
ium avecl*Océan?
i%^%) Hoim de difiatlté^, F.llfs auraient éié 1rs
ra^mcé U^tir les deux armées : t'utic fut bauvce.
grèves laissées h 'sec pour le j^assage di^jS
Hébreux, et sur lesquelles les tlots truni»!
marée montante seraient venus engloutir
les Fgyptiens, qu'ils ne savent ce qu*il|
disent.
D'abord il n'y a point d'autre gué que celuîj
qui vient d'être indiqué ; or, ileûl été im^
possible au\ Hébreux de le franrhir ave
rattirail de terames, d'enfants, de vieillards,!
de trnupcauï, de menides qui les suivait,!
Il n'était pas moins impossible à larméoj
Egyptienne de s'y noyer, puisquelle m
I>ouvait y entrer tonte ?» la fois.
Ensuite, les marées ne sont pas ce qu'oui
dit : les hautes eaux du Nil, mesurées an
niluo'ètre du Caire, sont de neuf pieds iD
férieures au niveau de la mer Rouge, lor: .
de îa basse mer, et de quatorze à la uiar^e
haute, ce qui donne einq pieds de bautem ^
pour îa dinurencc des marées (303).
Sur les t't)tés du golfe Héroopolite, ta tnerj
découvre de cent à cinq cents mètres de
grève; à Textrémilé , deux mille rnèlresJ
Elle met sfx beures à les recouvrir, re qui]
fait trois cent trente-trois mètres par beure,]
soit cinq mètres [lar minute; vitesse è l«-
auetle un petit enfant peut aisémeni]
échapper.
Qu'on juge d'après ceci, s*il y avait 1& uni
passage pour laisser fuir les Hébreux, et un]
torrent en retour pour noyer jusqu'au der*
nier homme une armée ayant cavalerie et J
ctiarriots de guerre. C'est tout au plus sionf
pourrait y noyer six cents hommes en les^
liant h des [lieux f»our attendre le Ilot.
D'où il suit en dernière analyse, que 1a
fuite des Hébreux et la destruction de Tar- 1
mée égyptienne est un fait inexplicable sanfj
II ne nous reste fdus qu'une dernière oti-1
jertion h résoudre : La péninsule du mont]
Sinai se conqïose, dit-on, d'énormes roches]
granitiques, séparées seulement par des m- ^
vins profonds plutôt que par des vallées. Les
cinq à six mille Arabes qui Fhabitent pré-
sentement, ont bien de la peine à faire vivro;
leurs trou[>eaux dans ce pays aride et pré- '
sentant partout l'image delà désolation. Quoi
sera-ce d'une population de deux à trois mil-
lions d'hommes, suivie de nombreux trou-j
peaux?
D'aliord il n*est pas démontré que Tétai]
actuel de la [léninsulc soit le même que son
l'autre péril.
(2î>î}) La marée revenait, N'oiis
(te suitt
(300)
pays.
(501)
Trié î
(305)
allons dire looi 1
■ la mer Rouge.
pleut pas dans ce ^
rrobabiement exacts. Admirable de nal- \
miel les stJiit les maivi's dt- la mer Rouge.
La pluh\ Mais il ne
flupuhmcvi. Il V a sîx lieMires de flux cl
s lit lieures de wMx, Mm deux marées en vinfîi.
qualr*^ heurtas, romme partout ailleurs, et encore
ne sont-cllei guère sensibles.
(305) La Table des ordonnées comparatives desifi*
fîénieurs français aUaclics à rexf»édilion d'Kgypic,
donne 5 pieds tî ponces a la poiiilt* du goHe/Mra
bas f j dîfrérpnre dt! vient presque insensible . «£«
nV^r plus f\u^ d'un pied j Rtieevr.
MER
DES MiaACl.FS.
WER
^m
I
éulaneten; on en {«ont juger conifmrativc-
menlavec la Judée, oh ne vivraient cerlai-
itfifienl pas mainlcnanl les huit è neuf mil-
hms fie Jnifs «:iui ri»al>iiaiejil du lem[ts de
Dflvi<l el tie Snlomon.
Eu^tiitêt le môme Dion qui |»ourvutàla
nourrîlure des hommes en leur envoynnlla
iiiAnne^finuvattbien pourvnirerirnôiiietemf>s
kreUe de? Iroupeanx, en donndnl à ta terre
unf rérondilé inan ruiiurn(''e.
Kntiii.rien n'emftôchriil la |>opuîalîon is-
r»<^îilr iïe se réiiundro dans toute la pénin-
sule. 1^ nuée qui iiianjuail aux yeux de tous
le Ilou où larche se trouvait a ver Farmée
qui veillait ^ sa garde» éuni un signal de ral-
liement connu de chacun.
Maïs, ajonle-t-on, la péninsule était alors
liabilée. Les ruiner de Dahah, qui se trou-
vent sur la rive occidentale du golfe Elani-
liquç, indiquent reuïjdaeement d'une viUe
importante, et celte ville ne peut Mre que
relie de ^ladian, fiatiitée par Jelhro, le beau-
père de Moïse. Kt KWessus M. de Lahorde
élève tout un système de géographie, pour
montrer qu'en etrel la péninsule était alors
le js^joor des Madianiles.
b I.'<*|iiîHon la plus rfimmune et la mieux
KtjémoDtrée place, aucnrUraire, les Madianiles
■ÉlTâuIre c6té du golfe Klanitiqne. Uieti ne
PHnte que les ruines de Dahah remontent
'" I une antiquité aussi reculée. Il faudrait
peui-éire plutôt les considérer comme celles
tftm entr^pût établi pour recevoir les niar-
IflMindise^. lorsque les Unîtes de Salomon et
Jr ^-uns de ses successeurs se h-
vra V .,- , au commerce étemlu («ar la voie de
etUe mer, si dangereuse à cause de ses tem-
p^.^. .w '- '^'•^ has-londs. Les |iorts d'Ailath
eJ r, où se fai*iatent les anne-
îneiiv%, i-ivini u un très-diffirile abord, Dahah,
plaréà Tentrée même du gnlfe, eût prôlé un
refuge assuré aux navires ou du moins aux
inarrhandises.
*' ' joction tourne, d'un autre côté,
X ri {}{; rar, eu ra|)|>elanl que Moïse
I ilUit ÏAit^ [jaitre les troupeaux de son beau-
I père clans la péninsule et jusqu au ïdcd du
■ iQimi Horeb, elle montre que cette ftcninsule
l B'éiail pas alors inféconde. D'ailleurs le temps
1
no|> 5nii$ croyons devoir rtjou 1er ceci ei> terni i-
^u IS4*%« line socict«^ formée à Paris pour
y ilâti^ ristlitnc âo Surz loutcs les opcralinns
% à IV tu» le compli'tt^ (l'un projet ile coin mu -
- l'iure \c% dcut mers H le Nil, en conliii
i<Mi aune lirigutle d'opcraletirs, qiti coin-
^.i mission le 25 septi^mbrc 1817, -H arnvii
î mU differrnls dv cciix ilu nivelle*
uîy, iii question reinise ii l'rtrHle au
. il ;MM-mie (it's sciences en 1855» il a clé
n* fwir M. Favicr, inspecteur général «les
-»'*'iissrt'8, qu*il fallait sVït tenir aux pr^-
, ^iu(nl ^oninie rigoureusi-menl ci ad s,
joiine approchant très- prés Ue ta ve-
rt ic.
fCiprt s \r niv»'llemenl direct ilc Suc/, à Tynen»
*^ ^M>n de nt\TUi*mrnl la ile en niID, les
*"' Af ta >h^di terrai» et' soûl de K incut-îi 1-2
cuUiau itf>« au-ile«*ﻫ»u» d** ceïU's *h' la iiur Itouge,
H^ ^uivaiU le luv'^llcntciit d^ Sut'/ au Mèuyas d^^
ftaoïidàli, IVlia^e du ^iil &c liouve :i ^ mctrc&8i
que les Hébreux v passèrent n>sl |ws con&i*
dérabte (30iJ,
D'où nous concluons que le texte de 3Ioïso
iloii être maintenu dans son inlégrilé, sans
aucun coHjnienlairc qui en altère le sens
par des eiplications détournées. Le seul vé-
rilnble sens est celui qui se présente au pre-
nner abord et .«;ans élude, iMoïsc partit avec
sn roloni*? de six cent mille roinbatlams sui-
vis d*une multitude innombrable, d'un point
située vers les ruines d'Iférnopolis; h la fin
du second jour de marche » il atteignit la
frontière d*%vptê, au raidi des lacs Âmors,
et se trriQva près du désert irEthaoï. Le troi-
sième j*Hir» il franchit ce t^assage, nuis, se
repliant, il rentra en Egypte f>ar le Iford du
golfe, et alla camper deux ou trois lieues
[dus lias vers Kolsum. Là il s'engagea datïs
la mer, et ressortit sur la lisière du désert
qu'il avait touché la veille, vers le îlas-ci-
Moîic/t.
f I faut donc conserver au nassagc de la
mer Bouge son caraclère entièrement mira-
culeux, tel (|ue le décrit Moïse et tels que
Font chanté David et les prophètes.
AIK1U:a\ A on îf \iTK C4UU.E. Tandis que
les sciences j^osilives essayaient de se rc-
consliluer au moyen âge, tout on se traî-
nant dans les sentiers battus la cabale fai-
sait aussi un ])as en avant; elle créait un
monde imaginaire, et le fieufilail d'être véri-
tablement séduisants, sinon aux yeu.t de In
raison, du moins a ceux de Timagination.
Hieu n'est plus gentil, filus gai. plus sémil-
lant, plus inolTensif que les myriades desyl-
ihes qo*eIle inventait f»our (seupler les airs;
es salamandres, qu*elle faisait vivre dans les
lîanniies; les gnomes, qui clioisissaienî pom*
(lalais les cavernes fie la (erre et les fentes
desrocliers; les ondins, qui se jouaient dans
hs Ilots do la mer, dans Teau i\g!> rivières,
dans les gouttes de la [duie et de la rosée, êtres
plus exigus les uns que les autres, follets et
mutins, serviables et bons, au cort^s *îélié et
subtil, formé de la quintessence du feu do
Téther; esprits à demi divins, d'une beauté
incomparable, d'une bonté loujouis égale,
d'une puissance presijue iidinie; prntccit'iirs
et amis^dc rhonime, avec qui ils ch^ircheut
rcnlîmclecs au-dessous de ces mêmes basses eaux
de lu mer Houge. Ainsi, en admcUant rcv^-icuiudo
do ce deniier résnliat, ou vfiii «pie la ditren-nre
d<' nivcan de** dcm iiiçrs est égale a i nniifîi 8'i
cc*itmiêtit*s, plus la prnte totale ilu Nil do ri*tiaL;C
ndn* le Mégy:iîi à la Mèdilcrrajiee, Or, comme la
dV'rliviléde ce llcuve est evt reniement raUvIc dans cette
partie de son cours, on t»cnt, sans craiiulre itiî
s'éloigner beauronp de la vcritc, I evaîm^r à Ti nielrci
7ïi) ceiidinctre^, el alors rexacUUjttc du niveUeuicnl
direct lie Su'^/- à Tyj»eti îîc trouverait coiilirmec.
Il existe donc, cÎHieliil M. Favier, nne ditTi'reucc
de niveau eolie les t>asses taux des deiu mers; H
iPaprt'^ tous les faits ipii conllrnicul les résultais du
iiivelfenieul de 1799, ccUe diflereiice duil dire de 8
nieircs au moins.
Celle coJHtusion, qui confirme un des points
piincipaiit de ïa »liscusîiiou ilaiis taipiclle nou»
souinn-ïi eulrés » itMilînue eu mCoie lenip^ le^ cou-
sc«pteiKCb que noiis en avons déduites.
^t
MER
DIOTIONNAIRE
MER
Î5Î
X s'unir par de r.hastes embrassemciits, dans
lesquels seulement ils peuvent trouver le
bonneur parfait et Timmortalité.
L'homme a été créé pour eux, et ils ont
été créés pour Thomme. Les grossiers em-
brassements que la concupiscence conseille,
sont un vol fait à leur préjudice, et par con-
séquent un crime. C'est |JOur avoir commis
ce crime, qu'Adam perdit le Paradis, et que
Cham fut frap|)é de cette noirceur qui dés-
honore encore ses descendants, c'est-à-dire
les habitants de la péninsule africaine. Vé-
nus était une syljîhide, Apollon un sala-
mandre. Les écrivains qui ont parlé des
fées, des incubes, des anges, des héros, dos
demi-dieux, n'y ont rien entendu : sylphi-
des, tout cela,' gnomes et ondins ou sala-
mandres. Melchisédech , Apollonius de
Thiane, Romulus, Scrvius-Tullius étaient
fils de salamandres. Zoroastre était (ils du
salamandre Oromase et de Vcsta, femme de
Koé. OromasectVesta donnèrent aussi nais-
sance à la n rnrphe, c'est-à-dire à la sylj)hide
Kgérie.
Pour jouir du commerce do ces célestes
iKîautés, il faut être pur de tout autre amour,
car elles ne veulent point d'un cœur partagé.
On apprend, dans leurs assemblées ou sab-
bats, institués d'abord par Orphée, le pre-
mier et le plus grand des cabalistes, et ré-
formés ensuite par le grand Sabasius, le plus
puissant des gnomes, le premier qui ait été
immortalisé, à prononcer des mots mirifi-
ques, tels que zabaniah^ nehmahmihah, eliael;
h combiner des nombres de façon à obtenir
des miracles, et à prophétiser Tavenir. C'est
de ces gnomes puissants et de leurs rapports
avec les filles des hommes, que naquirent
les géants dont parle la Bilde. C'est par la
vertu du mot Jabaniah, que Sem rendit à son
père riionneur viril, qui lui avait été ravi
}iar le parricide Cham (305).
I^ science admirable de la <*abale affran-
chit des faiblesses de l'humanité, en élevant
ceux qui la possèdent au-dessus de la na-
ture. Kilo enseigne que le monde sublunaire
doit durer sept mille ans ot le monde d'au-
dessus de la lune quarante mille ans.
Les moyens de nouer des liaisons avec
les esprits élémentaires sont plus sim|)les et
plus faciles qu'on ne saurait le croire. Qu'on
«ttire dans un globe de verre le feu du so-
leil, par le moyen de miroirs concaves, il s'y
formera une j)oudre solaire, qui, étant prise
à jeun, sera propre à rendre à l'homme le
feu élémentaire (pfil a]|>erdupar le péché,
et à lui soumettre les divins salamandres,
habitants du feu. Si l'on veut commander
aux gnomes, aux svlphes, aux ondins, il sul-
lira de remplir un Local avec de l'eau, do la
terre et de l'air, de le laisser exposé pendant
un mois aux rayons les plus ardents du so-
leil, et de prendre ensuite une [uncée de
cette mixtion tous les matins étant à jeun.
(30r>) Les cabalistes Iradiiiscnt le v. 22 du ix' c.
de la Genèse comme s'il y avait abscidii au li«Mi \\o
quod cum vidisset.
ï
Nous devons avertir le lecteur, que tou*
cela est écrit sérieusement.
Nous ne l'aurions pas cru ; nous aurions
pensé plutôt que Joseph-François Borri et
l'abbé de Montfaucon de Villars, qui font ces
révélations, le premier dans la Chiave del
Gabinetto , le second dans le Comte de Ga-
halisy étaient les inventeurs de tout Je sys-
tème, si les éléments ne s'en trouvaient dis-
séminés dans des ouvrages très-dogmatiques
d'une date beaucoup plus ancienne.
L'auteur de la Chiave del GabinetiOy caba-
liste, enthousiaste, alchimiste, hérésiarque,
prophète et conspirateur, natif de Milan»
mourut dans les cachots du château Saint-
Ange en 1695.
L'abbé de Villars fut assassiné en 1673,
sur la grande route de Lyon, par une main
qui est toujours restée inconnue. Les uns
attribuèrent le crime à une personne de sa
famille, les autres en cherchèrent la cause
dans un jugement occulte prononcé contre lui
lar une société de cabalistes ou de rose-croix,
_ laquelle il aurait été affilié; mais il faut
convenir que si cette dernière version est la
vraie, ses collègues montrèrent une susce|)-
tiinlé aussi exagérée qu'elle était cruelle;
car le Comte de'Jiabalis, ouvrage très-spiri-
tuel, mais sans profondeur et accompagné de
suites plus futiles encore, ne méritait pas
tant de colère. L'auteur, en voulant railler
la cabale, laisse trop apercevoir qu'il n'était
guère initié à ses mystères. Borri était plus
savant; il en dit davantage en moins de pa-
roles, et ne fut pas assassiné, quoique en
Ualie(306}.
Le r/ii56ideRabi Elias contient des choses
pareilles. Rabi Abraham enseicne dans la
Pneumatologie cabalistique qu'il y a parmi
les esprits des ténèbres dix degrés, qu'il
appelle des écorces, cortices; c'est le règne
de l'iniquité opposé au règne de la saintetéi
qui se compose également de dix émana-
tions. 11 nomme les chefs des dix légions de
mauvais esprits: Céthuriel, Adain-Bélial;
les chefs d'Edom, Aganiel, Usiel, Ogiel, Tho-
miel, Thummiel, Sammaol et Lilith. Il dé-
montre à sa manière dans la troisième dis-
sertation, au chapitre premier, que la terre
et l'eau, l'air et le feu sont remplis d'êtres
vivants et raisonnables, doués d'un corps
aérien, susce[>tibles de joies et de douleurs,
éprouvant des passions de toute nature sem-
blablcracntaux humains et à un degré lieau-
cou;) |)lus véhément.
Pàrncolse enseigne de môme qu'il n'y a
aurun lieu dans la nature qui ne soit peuplé
de rréaluros intclligontes, ot que les quatre
éléments n ont été formés que pour servir
d'habitation à ces myriades do démons, aussi
différents entre eux par leurs formes et par
leur nature, qu'ils sont différents des hu-
mains. 11 en place môme de trois espèces
<lans le feu; savoir des vulcanales, des feu-
nates et des salamandres.
(500) f.rs biographes n'fpètcnt à Penvi que Tabbé
(le Villars tut un plagiaire; or le Comte de GmMk
]>arul eu 1G70, et La Chiave en lG8f
MER DES IIÏRACLES
1) n'est pas jusqu'aux romans , dans les-
qu(*h on ne relrouve ces idées jilus on
rrroiiiN dévelO|>|>ées, Vflhtoire du noOle et
raiitatii rai Alexandre, jfttiis roi et iteitpteur
âf iout te mande , pav lùisUuha^ en est un
eîcm|>le lucHnornble. Le héros iiiarédrjnii'Ti
se Ir/msilonnu île ttiutes les iiiaDÎères, }tf>ur
vrsilcr successive mont les Ijahi Liais des
iftiitlre élémeiJls et hi'iii.slruiro h leur érnïe.
L'auteur jdace h la caiir du rni de Perse des
<^UiMg> lie feu, dans lesq'icls les ïialaniau-
Htes s3 jouetit comme les poissous dans
TeAU.
Le?i 111% xiir et xiY* siècles paraissent
•voir elé répoque des plus grands travaux
4kï la eal^ale. C*e^t alors que le Jetzimh , où
livre d'Ahniham, le Razîei^ ou livre d*Adam,
qui peut ^Ire exi.staîent déjh depuis Inn^-
MVM
551
temps, allel^nireiil Ttqwi^'ée de leur i^dofre.
NtiUi» avojts parlé du Srpher jetzirah ; le
;ij>/, sous un |ilus petit voluiiie, contient
fj^enJant idus de niMliére. Ou v Ut un
gnod nouilire do noms d'anges cabalisli-
qoex, an 3* trouve la manière de se meitro
en refatîon avec eux, celle île converser
av<î€ le soleil et la lune; Part dVnvoyerdes
mtbdies el de les guérir, de renverser une
Tille il'nn seul coup, de faire un trenilde-
metit de terre, de tleviner et de faire des mi-
fji îi V*. . ,.,, y apprend une foule de cliuses
ei i^es sur la vertu fies simples, des
l Vicieuses et des ôtres animés em-
j'i lime moyens euratifs ; 00 y trouve
I e^l'n'fluon naturelle ries miracles opérés
ptr la bavette de Meuse h la cour de Pha-
raon : ertie baguette tant vantée était tout
uniment inscrite de earaelùres eabalisli-
ques.
Certains auteurs juifs donnent h ces deux
ûiitrages, ainsi qu'aux Xofmr^ une très-
igandeantiquitéf mais rien n'est |ilus inrer-
Uîn que Tépoque à laquelle ils ont clé coin-
S>^és. II eo est de môme <Ju fameux Kinmi
trufiiifci, qui a exercé la sagacité de tant
T.-sutours, et qui ne remonte t>as fȔns h Zo-
' ou h Xerxès, que le Sephcrjelzirnh
'"Il et le Haziel h Adam, Il fiaral-
que Tautenr du Kirtini Kiranidc$
M «. *.v>nstantinopicdu temps ile reiupe-
r Emmanuel Conmène, c'est-à-dirc vers
Livre Mngulier el bizarre, espèce d'ency-
^pédie des sciences magiques, cabali^ti-
fti?!i, astrologiques, niédicales, hcrniéli-
un ne sait trop Jans quelle classe le
ii.tiiliius danj ses Àdversaria^ Baudoin
ÏOïKveus dans ses VenalUmcs medietr, Aldrri-
is el d'autres écrivains en font Télngc;
' de citer un seul (►as^age, iJour inon-
<'!! peu un pareil éloge e>l mérité.
ur anonyme du traité iîr* rrr/ujt
*ir$ hrrbeg ^des pierres et des animattx, atlri-
^ii^■ itiat à |»ropos h Albert le Orand, Fait
^auvent mot à mot, il lui convenait
I leur du Kirnni Kiranides divise ton le
.^. ....Uière en vingt-quatre éléments, qn'il
éiUiibue daus vingt-quatre clhqdires , où
tout est rangé par ordre alfdiabélique : une
[tlanle, un f|uadn*qède , un poisson et une
jâene préi îeiise, ilojil le nom commence )mr
la mémo lettre, y sont employés concuirem-
ment, [lour aiteindre un seul résultat. Ou
lit sous la lettre A, « ampcios^ nom grec delà
vi|;né, nra/f, aigle, oiseau, et aigle, fioisson.
Si qnelrpj'ini met dans du vin la |>ierre qui
est dans la léte du imisson» il avalera le vin
sans s'en apercevoir; s'il envelo|)pe ielte
liierre dans une feuille rie vigne, et fpi'il la
suspende*^ son (-ou, il iioira de Teau <îe la
mer sans la trouver salée. » Af>rès tpielunes
divagations relatives à laigleenqien né el l'ex-
«osé de tpietqnes autres secrets analogues,
'aiUiMir ajoute : t^ Il me faudrait bien parler
«rini certain mauvais démon qnalernavre, que
les cinq puissances du prennerdéian du ca-
fïricoriie ne suttjtignent fias facilement, tar
il est sans yeux, sans oreilles et sans lôte.
Prenez donc un grain de raisin ^ qualre pé-
jiins, que vous extrairez avec les ongles et
non avec la lioucbe, metiez-le ilans un mor-
ceau de linge neuf, [sortez- le suspendu au
con et votis serez guéri. La pierre qui est
rians la léle du poisson, guérit aussi de la
lièvre quarte. Prenez ilonc une aëtile • gra-
veZ'V un aigle, el «*nch.lssez sous le chaton
de la bagne des semences de raisins et des
bunts de plumes cl aigle, 00 de vautour, si
vous îfavez [>as de pbunes d aigle, |iorle/.
cela, car vous serez préservé de louto nuiu-
vaise rencnnlre, vous jouirez de la lannlia-
rite des grands, et de bien d'autres avantages
que je nu veux pas dire. »
On lit sous te quinzième élément, O :
« L'ortïx ou la caille se forme ainsi : A la suite
des grands hivers des tiéserts delà Lybie, la
mer rejet le s tir ses rivages de grands liions,
fjui se changent eu vers au bout de quatorze
jours, [mis les vers en moucbes, les mou-
clies en sauterelles et les sauterelles en cail-
les, yuan I le nothus, Tausler ou le liljono-
lliu-i viennent i^ sotifller , ces cailles [sasseiil
en IVimphifie, enCilicie, en Hibernic; i»uis>
quand c'est Je tour de Borée, elles [passent
en Svrie et linns le [lays des nègres. Mais il
est trahôiuinahles faux sopliistesqui |>réieu-
dent que les cailles sont cliastes ; c'est qu'ils
ne connaissent pas leur nature. »
L*ouvrage contient une mullitude de se-
crets lels que ceux-ci : I^ langue d une oit*
a[>[diqyée sur la [«oitrinc d'une personne
qui ilori, la force h ^ecmdesser en «iormanl;
trois «eufs d*araignéf* guérissent la lièvre
tierce, quatre la lièvre quarlc; du bel fi an-
guille môle dans du vin guérit pour temjours
de Tivrognerie; bi [icau du datqtbin fait
souiller le venl du cote qnVui la tourne.
>'oila jtouiianlce que R/nihins afqtellc de
la méilceine sérieuse 1 Kl coml)ien d'écri-
vains recommandables par ailleurs n'ont
pas sué sang el eau, pour retrouver l'anienr
d'un ]»areil ouvrage, et discuté gravement si
Kiranis est un nom réel ou supifosé, le nom
d*un roi de Perse ou d'un sinqile guèhre; si
le livre a été composé d'abord en grec, en
syriaque ou en co[)htc ; k'il est plus ou
moins ancien t|u'Hermôs , quelles sont las
ir»5
iiF.n
I
éilitions les pîus exactes, kn|iïel «îrs maiMis-
cnls de Kouae,(le Consl,'inhTi.i|-»li\ do Mi\-
tirid, de Paris; ou (te Vienne csi rauio-^rn-
\Aw\ Ostd'aiturd k* P, Marcliand, iïmn son
Dirliontuiire; Falnirius , dans sivs iUbiiofhr-
t/ucn gro('(|iiu et laline; Sc^iligei, ^<^^r i:'*f-
êêhc : Snniiioists dnns st*s Prolétjomrncs itur
S'ilin: (joar, nmr Sunrriiei Yriorle, dnris $m\
futahffue de la nihliothi^ffue df Madrid;
Morsliois tli'ins \q Poiyhtstftr : 'ïhonms Hoi-
iiesius, dnn<=i ses ïariœ Itcii^inrjt ; AWuliu^ ,
Silineidor, Hivinus* Cotiring, elc
J^ eabiik^ s*instîju<i portoiit, eHe se ni^la h
Uiwi el de tout; eile voulut s'enifuirer iia
tout : elirysajy^'e, ii>lrnlogie, divination, jmI
des nond>res, ou plutiH la {liviiinlinn et IVu't
ik*s n04id>res élaienl îsa lîropriùlé. VMv lit ea
ee dernier genre k*s plus curieuses dé«*on-
verles; ( ar eiernide, veul-ctn savoir n'niv-
<jnoi Abrnliaiu lievient père a{ivbs de .si lon-
gnes annéoi pass<k*s dans un mariage \u\é-
ron<ï, c est que Dieu ajuula h son nom une
k'Hre, qui eu aui^nienia la valeur numeraïe,
PouniuoÉ Hcrtnr vainquit Païmele ; c'est
que le non» d'Hector vaut 1225, tandis que
relui de Patroelo ne vaut (jue 871. Hector
devait h son loin' tMre vaincu [jar Aeiiille
|*orn' une seinbJalile rai^ion ; inuirquoi le
rjicîst vaincra l anterlirist (.*j(i7j c'est rpie le
nom du premier est 888, tandis que le noui
du second n'est (jue GGti.
Au counnerMemenl du wii* siècle, les
protestants rajeunirent cette vieille rè-
verie du nomhre 666, afin ik» s'en faire
une arnro rtMit'e FFL^Iise; Tavanl trouvé
dans le nom du i^ane IViul \\ ils eu cou-
cJuaient que cYtaii lui (pii était la bÔte de
VApocahjiJse, Le ministre Jurieu n'eut pas
lioiHe de recourir à nn |»âreil arguïnout ;
mais le fougueux Kîchard Simon lui répon-
dit, querVlait lut-nièine que le |>rnpliète
évan^élisie avait voulu désigner, puisque
son nom valait éi^a.emenl C66» et qu*eu nu-
ire il n'était qu une hôte, et qui pis est une
Ijêle cornue (3t>8),
Les roUalisles juifs étaient arrivés eux-
mêmes h lies conclusions non moins é*ran-
^es sur d'auli es questions ;ai.nsi, a>ant re-
marqué ([ue le nom de Satan ne vaut que
.7(>4, tandis que Tannée est de M^ jours, ils
eu avaient tiré «^"ctte eouséuuence, que fe
dialde n'a au* un (louvoir sur le dernier jnur
tio l'an; |mis, par une seconde dédncliiui
non uioiu'i In^iqms ils s'enVircèrcut .-iVnn-
hrouiller fe calendrrer, afin que Teunemi du
h'ern^e humain fill dérouté daiks ses calculs ;
plusieurs même s alt^tin^enl de coujpler les
jours, espérant i\uv ifuaud ils ne sauraient
|dus eux-iuéa)os où ils eu étaient de leur
année» le détnon ne le saurait pas davantage,
llest ainsi qu'une nerdrix fuyant devant le
chasseur, éftniséeu'unc longue course h tire
d*aile et ne potivant aller plus loin, se car-he
(307) Yoij, Lcimanltis Ri^iNF^ns. — DaidelGurlt,
Wrtt,tLF.iir*. — Pnr roMt s tu Antuhrht, pfriientntr»
dcfi*c(, — KcîUirisc. PntifrHt s, ûtferpreL numeii tK»!»,
{7,m) Viiy. lUp, aux untimeittstie quelques théolofj.
DÏCTlONNAmE
la Icle ou krme lo.vf, s*imagînanl qu'on nu
la vf)îl pas, qunnd elle ne voit plus.
Tout rcla égale à peine ce|>entîant les
merveillcu.^es trouvailles de certains autres
calwi listes, car il y avait éujulatiori. L'un
calcula qu'il s'opérait dix nnracles chaque
juur dans le tein|de; en votci un : quand le
l'arvis était trof^ étroit pour contenir la foule
des adoraletirs dehout» il clail assez grand
p(»ur les contenir firosternés. Un autre éta-
hl t ([u'Kléazar et Isniaël avaient le ventre .^i
gros, (jue ijuand ils s'end>rassaient, une pai-
re de IhcuÎs [pouvait aisément passer entre
eux. L'os ik* la résurrection, ce iietil os m
exigu qu'on a [leiiie à le voir et à le trouver,
si ineorruptilile, que rien ne peut ledjssoiî-
(îrc, si dur, que le marteau ne le hriserail
fias sur Tenclunte, n'exerça pas moins leur
sagacité. Ivn ipjeHe partie du torps faul-il le
cher* lie: ? Qiuvslion insoluhîc, i|ue les ana-
!n^^
tomîsles du mnyen âge ne purent éclaircir
eux-mêmes, tîonohstanl une étude assidue
lies l'égiorrs de Téffine dor.^ale* flans h'squeK
h'sds promenèrent longtemps le scalpel (309).
Celle superstition, au reste, n'est pas spé-
ciale aux eahalistes qui désignent cet os
merveilleux sous le nom de Luz: les Arahes
la partagent el le nomment al Ifuduihan, les
Turcs, ai aiht\ Tertullien, dans h<ui i mite
dr (a ilvsarrrction , dit quelque cîîosc de
^efldllahle de^ dents, qui ne se rorrcMUprni
point dans le séfmlrre, <^ ce f|u'il eroyail;
aussf li*s regarde*t-i! connue la semeneu de
l'innuoitaldé,
La calmle inventa île nouvelles méthoi
de divination; on lui doit nnlanoneul l'uni
niancie et la géomaïuie astrologiques, l
nomaiicie» art de deviner par le moyen dc:i
noms (iropres, reçoit en eetttt ci r confiance
le nom d aritluuancie, et consiste h renqtla-
ccr chacune des lettres du notn de la
sonne par les sonmies qu'elles refiréseu:
Or chaque souuue est sous l'iulluence de
telle ou telle planète, suivant le chiffre qui
la termine î^j>ar exeuqde, les nombres 1 et
4 sont sous rinilucirce du soleil» du lion
et du sagiaaire ; 2 et 7 sous celle de la lune,
du Verseau et du hélier, et ainsi des autres.
Les neuf premières lettres de ral|>hal>el hé-
braïque représentent les unités , les neuf
sur vantes les dizaines, les quatre dernières
et les cinq tînales les ceulaiiies.
La géomancie est plus compliquée el a
fdus profonds nivsléros. LVqiération s'ei
ente avec huit d^s constellés, el la ré[*on
ilépend de rarrangemcni qu'ils prennei
dans leur fuite, arranpcmenl qui peut loi
jimrsse ramener }l sei/e figures de géonii
trie, nommées fctrtune majeure et mineure
voie, peuple, acipiisrtion, joie, fiHe, ^
coujoni'lion* hianc, rouge, prison, InsK^ssi
per(o, tête et queue du tlragon, Chaque
gnre a une signification différente, et ei
sous rinllncncc d'un astre ou ifuiià cohî
iH8.
(ÔUîh Vôv. Vf su us, hv ffttmntti c*>rjK fabr,^ I,
Ti' SK, — Pm OK, jV<j/rr nd Vortam >/f)»t*, r.. $ el 1
— niiiLA^i, Kttchirid, miaiom,, L\f, c* Hi. — Bftfl
Ihs, Theatr ontttoni., I. i, c. 48.
MES
DES MIHACI.ES.
MFS
^n^
aiiitrcmc. Mais m ne jsc lormiac
ms \\\'{ï\re de rinkTprtH.itîuïu vnr suivrait
la pLire qtie Tiistre J»^$igMi^ Oïcii}'** (lttn> le
ihôme ile la nrïi.ssanrc, il ejt jésiiUo *jt*s ron-
j«Niiires diversi^s, ilnïU lé iintjjbre pC'i»L s'é-
leYi*r à plus ilc mille, et enuoro U^.s j^eiis
luibilés sAvcni iom|ilit|iiri* «Ifivanlaj^e 1 oj>é-
ration. Rien nVsl |)Ju> IVicile (jul» d*élover
di*> châteaux dans le n«A'*iTt, jmurYii r|tic t/e
î^ieiit des chi\te;iux inwigînain's.
III^:SSIK (Projjhétif^s qui le concprnt'iil).
Lfl ir*nue liu Messie sur la terre viani Iv
plus grand des événeiuenls qui «lût -s'nLTuin-
plir pendant !a durée du monde, a dié ay>si
de tcius Jo plus ampleruent annoneé pur hs
\TO\ihHes, Cest mémo celui nulour (iu(|iiel
toutes lf*s prophéties gravitent, riuiime aii-
laiir d'un centre rommiin. Il devait en ôire
de mi^me des événements, car les quitr.uite
siècles qui précédèrent i et avènement b'v
rif#pc»rtcnt et le préparent, connue tous ceuK
qui l*onl suivi Teifiliquent et le romplètent,
l>s |ifop|jéties qui ont trtTit h la venue
du Me%sie sont de deux ordres distincts :
ie^ unes sont des jiroph^^'lîos d'ariioii, les
auireii des prophéties de langage. Nous al-
lons en traiter séparément.
§ I, Prophéties es actihn,
fie an Messie tout enlii''re, on du
(dans ses traits les \Ans remar(]u:ililes,
i été |)roduite iiy;urémenl à Tavaiire, h di-
fci^cs reprises depuis Tori^^ine du monde,
josquaa moment où elle iut enfin sur le
i»n*i»t .K» ^'accomplir en réalité, ^^ous allons
Il ir, en suivant Tordre chronologi-
q».». '"'T^menls rigur;ïtifs.
I" "- (rÀdam. Le |>remier homme
lï*" * ni> loi sorti des moins de son Oéa-
t' bientôt, seul de son esr»ère sui* la
Wrrvt u ^ apen;oit que quelque eliose man-
que à son bonheur, el Dieu lui envoie un
■ment profond, pendant lerpie! il
m côté nne épouse, une épouse
'Hir de laquelle il ]ierdrait bientôt
laveur divine, le saint el délirieux
ijin semblait ôtre le but de sa création,
r ftî Messie perdrait un jour la vie
'lur de TEglise» cette épouse tiu'il
I ur la croix au milieu de tant de
abors, et qui sortit de son côté cntr'ou-
Mais, dira-t-on peut-être, le j>éché n'était
pas encore commis alors; roninient donc le
sommeil du juste fiouvait-ii (i;^urer un évé-
n'ornent qui se raj»fiorlerail h un ordre de
supposant la fante consninuiée?
Mris doute la ilésobéissauce n'était jfas
"ipiie, mais elle était [irévue de Dieu,
lÊ&ia Hédeoiption résolue dans ses desseins
La /uitc par excellence enfanta TEglise
ior le Calvaire; comme lejifutf Ailam avait
"i le jour h réponse qu'il devait trop
\\
li-ci et |>ar lui un arbre fertile (»er-
' des hommes ; dans le Messie et
n morceau de bois aride la sauva,
luule l'hi>loire llguralive du iMes-
3.
1,^
sie commence par le dernier trait, [larre que
c'est celui-lii nui le con>l;lne Sauveur, celui-
là fïour lequel il s'est fait Messie, celui qui
détruira et fécondera en m^inie temps : qui
tlétrnira dans la nature rn?uvre de riiomnie
et du démon, pour recréer sur une antre
base (œuvre prinutive de Dieu,
2° Institnlion des isacrificcs. Mais Identrit
un culte s'élaltlit; ruîtc tf'a dorât ion el dVx-
piation en même temps que damour; d'(*\-
piaiinn prinèi|?alenient, cai" e*estce qu'il a de
tdvis ap|>arent et de plus solenneL Des niil-
llers de victimes montent .sur les autels, leur
sang rougit la terre, leur vie s exhale au mi-
lien d*iin supplice qn ell«^s n'ont pas mérité.
Et le sacriiicaleur olfre au Dieu du ciel ce
sang et ces su|»plices, su Institués ft bOn [Pro-
pre sang a lui-même et aux supplices tpril
a personnellement mérités. S'il olfre des
victimes insensibles, il les détruit égale-
ment, il les jette dans les Hariimes, et les
anéantit. Et» ce qui est pins remarquable, il
choisit des victimes irréprorba!*îes, des fruits
de la jdus cran de beau lé, les plusmagniti-
ques («roduits des cîjamps, des anima ut
•d'une éclatante bîanclieur, ou du moins
d'une couleur nnîlbrme; il \e^ choisit f an«d
les [dus inoirensjfs, itmocents fiour ainsi
dire: ce sont de tendres agneaux, des gé-
nisses, des colondies* Sa main n'ira t Itercher
ni les reot les vénéneux, ni les vautours
cruels, nfles lions dévorants, ni les chiens
immondes. U lui faut le svmbolcfle Tinno-
ceme, de la pureté, de la douceur. Sa:t-il
doue qu'il figure jtar avance le sacrifice de
la victime innocente et fmre, tlu Saint des
saints, du pius brau d'entre les enfants des
hommes^ dont le sang sera suh»(itt(tl h son
sang, dont la vie payera pour sa vie, dont le
sujijdice tiendra lieu de son suj)j>lice à Ini-
môme?
Et cette tradition ne se jcrdra jamais; pas
même au milieu des jdus éf laisses ténèbies
du paganisme. (>uels que | puissent être les
écarts (fune iniaginatson aveuglée par de
faux raisonnements d'aiïord,el j^ardes |^ré-
jugés eu'^uile , si Thomuie pousse l'aveu-
glement jusqu'à se croire permis d'immoler
iliomme, te seront encore fies victimes in-
nocentes et inires cju'il choisira : des eïifanls
dans rage de l'innocence, qu'il olïVira au
cruel Moloch j une innocente Iphigénie, qu'il
sac ri liera au courroux û^s dieux,
C'est toujours au firix du sang, et d*un
sang él ranger, que le cou[>able expie ses
propres crimes. Chez les Juifs, le (KP^tre
otîre un sacrilke f>onr liii-mûme, rjuand il
a ])éché; il rolTre pour le peufde, quand c esl
le (icuple qui a péché. Parmi Icb nations in-
fidèles, le criminel se fait descendre dans
une fr»sse |>rofonde, il la fait recouvrir tTune
claie, et sur cette claie on immole un bœuf
ou un agneau, atin qu'une pluie île sang in-
nocent, inonda ni le coupable, l'innocente
iui-mènic en lavant les souillures de son
âme, IPuis, s'il meurt, on écrira sur sa tombe
que les dieux Tout reçu dans leur sein,
parce qu'il est nu>rt sanctifié : Taurobohcfio^
bolotiiit vonsaraitis.
KO
MES
DICTIONNAIRE
MES
260
« Contemplons la plus belle des analogies,
s'écrie le célèbre Joseph de Maislre en ter-
mïîiaui ses Eclaircissemenis sur les sacrifices.
L'homme couj)able ne pouvait ôtre absous
que par le sang des victimes : ce sang étant
donc le lien de la réconciliation. Terreur an-
tique s'était imaginé que les dieux accou-
raient partout où le sang coulait sur les au-
tels (310); ce que nos premiers docteurs
mêmes ne refusaient point de croire, en
croyant à leur tour que les anges accouraient
partout où coulait le véritable sang de la vé-
ritable victime (311).
«Par une suite des mômes idées sur la
nature et Tefficacité des sacrifices, les an-
ciens voyaient encore quelque chose de
mystérieux dans la communion du corps et
du sang des victimes. Klle emportait, suivant
eux, le complcMuent du sacrifice et celui do
l'unité religieuse; en sorte que, pendant
longtemps. Tes chrétiens refusèrent de goû-
ter aux viandes immolées, de peur de com-
munier (312).
«iMais cette idée universelle de la commu-
nion par le sang^ quoique viciée dans son
application, était néanmoins juste et pro-*
pnétique dans sa racine, tout comme celle
dont elle dérivait.
« Il est entré dans les incompréhensibles
desseins de Tamour tout-puissant de perj)é-
tuer jusqu'à la On du monde, et par des
moyens bien au-dessus de notre faible in-
telligence, ce môme sacrifice, matérielle-
ment offert une seule fois pour le salut
du genre humain. La chair ayant séparé
Thomme du ciel. Dieu s'était revêtu de la
chair pour s'unir à l'homme par ce qui fen
séparait : mais c'était encore trop peu pour
une immense bonté, s'attaquant à une im-
mense dégradation. Cette chair divinisée et
Perpétuellement immolée est présentée à
homme sous la forme extérieure de sa
nourriture privilégiée : et celui qui refusera
d'en manger ne vivra point (313). Comme la
parole, qui n'est dans 1 ordre matériel qu'une
suite d'ondulations circulaires excitée dans
l'air, et semblables dans tous les plans ima-
(jinables à celles que nous apercevons sur
a surface de l'eau frappée dans un point ;
comme celte parole, dis-je, arrive cepen-
dant dans toute sa mystérieuse intégrité, à
toute oreille touchée dans tout point du
(510) Voy. PoRMiYR., De Àbst.y iib. ii, dans la
Dem. évamj. de Leland, 1. 1, cli. 5, § 7. — S. Aucust.,
De civil, Dei, x, H. — Orig., Adv. CeU,, Iib. m.
(311) Vop. S. CuRYSOST., Iiom. 3, lu Epist, ad
Ephes. — Or., De nat. Christ., n, hoin. 3, De in-
comp. nativ. Dei. —Perpél. de la foi, etc., iii-4", 1. 1,
Iib. II. ch. 7, n*» 1. Tous ces docteurs ont parlé de
la réalité du sacriOce, mats nul d>ux plus réellement
que saint Augustin, lorsqu'il dit que le Juif converti
au chriiliamstne, buvail le sang même qu'il avait
versé sur le Calvaire. (S. Ait.., sernio 77.)
(312) Car tous ceux qui participent à une même
victime sonl un même corps. (I Cor. x, 17.)
(513) Vid. Joann. vi, 54.
(514) l&fin ayur» xi. (Oric, Advers. Cels., 11b. vm,
«• 55, cite dans la Perpét. de la foi, iii-4'*, loni. 11,
liv. VII, ch. 1.)
fluide agité, de môme l'essence corporelle
(31^0 de celui qui s'appelle parole^ rayon-
nera du centre de la toute-puissance, qui
est [)artout, entre tout entière dans chaque
bouche, et se multiplie à l'infini sans se di-
viser. Plus ra[)ide que l'éclair, plus actif que
la foudre, le sang théandrique pénètre les
entrailles coupables pour en dévorer les
souillures f31o). 11 arrive jusqu'aux confins
inconnus ae ces deux puissances irrécon-
ciliablement unies (316), où les élans du
cœur heurtent l'intelligence et la trou-
blent (317). Par une véritable affinité divine,
il s'empare des éléments de l'homme, et les
transforme sans les détruire.
« On a droit de s'étonner, sans doute, que
« l'homme puisse s'élever jusqu'à Dieu;
« mais voici bien un autre prodige 1 c'est
« Dieu qui descend jusqu'à l'homme. Ce
« n'est point assez, pour appartenir de plus
« près à sa créature chérie, il entre dans
a rhommcy et tout juste est un temple habité
1 par la divinité (318). » C'est une merveille
inconcevable, sans doute, mais en même
temps infiniment plausible, qui satisfait la
raison en l'écrasant. Il n'y a pas dans tout
le monde spirituel une plus magnifique ana-
logie, une proportion plus frappante d'in-
tention et de moyens, d'effet et de cause, de
mal et de remèdes. Il n'y a rien qui démon-
tre d'une manière plus digne de Dieu, ce
que le genre humain a toujours confessé*
môme ayant qu'on le lui eût appris ; sa dé-
gradation radicale, la réversibilité des mé-
rites de l'innocence payant pour le coupa-
ble, et le salut par le sang. »
3" Melchisédech; sacrifices non sanglants.
Mais il était dans l'histoire du suprême sa-
crifice une touchante circonstance dont la
mémoire anticipée ne devait pas, ne pouvait
pas manquer d'être faite. Le Messie, victime
pure, victime sainte, victime innocente,
offerte en prix pour les péchés de l'univers
entier, continuerait à travers les siècles le
sacrifice offert une fois à Jérusalemyi] le con-
tinuerait d'une manière réelle au fond, em-
blén^atique quant à la forme ; le pain et le
vin seraient les emblèmes qu'il choisirait, et
un prêtre serait le ministre de ce sacerdoce
indéfectible. £h ! bien, dès le temps d'Abra-
ham, au temps où ce patriarche est choisi
pour devenir le père de ce même Messie,
(515) Adb.Treat visccribus meis, ut m me non
reinancat sceleriini macula. {Prières de la meue,)
(316) Usqiie ad dtvisioueui aiiiin» ae spiritus.
(Uebr. IV, 12.)
(317) Discrelor cogitalionum et iiitcntionum eor-
dis. ilifid.)
(318) c Miraris boulines ad Dcos ire? Devs wL
boniincs venil ; iino, quoil propius est, in hooiioei
venit. > (Senfx. , epist. 74.) c h: uiiuquoque viro*
ruiii bonorum, quts Deus incertuiu est, liabital
Deus. > (/(/., epist. 41.
Beau niouvemeiit de rinstinct humain, qai dier*
chait ce que la foi possède !
ïntus Chrislus inesl et inobservabite numen.
(Vid., hymn. in Euckarist.)
Quis Deus certum est
MES
mes MIRACLES,
BIES
262
m^iaiice s<? i-évèlis par une coin*
iuicrvcûDeuse, sin};iil»ère si elle n'é-
divine ; !llekhisL'Jerh, roi dt* Jvru-
U prêtre du Três-lJaut, ajipar/iit allVayL
^critues l>**iintiquos ih pain el de vift :
^^Utdeek rex Salem profcrens puncm et
»t» eroi rnimsacerdon Dci Atfis^imi (3l9jî
f>«rall pour henir Ahvahami ,b€nedixit
* ' ' ^fenediclust Àbrum Ùeo ejcve/stf^iïiiuv
oinju*-'! Dieu lui-iii^-mLî valui-Mlôt
i»_'r *4uu loutes les nations s-eroni baltes
sà race, c'est-à-dire le Messiu : Xum
e pQttro Abraham tjuœ gesturus êum :
fulurus êit in fjendnn magnant, ne robus-
MMi^ €i benedicendœ ifuni in iUo omnrs
toe# i^rm? Qai pourmil croire que de
lie?* roincidences sont sons dessein, et
ft? Ps.ilmiste, à son lotir héritier de^la
is n'éUtit (icis animé ffim ei^-
, ine» el ïfentendoit pas foire
ion .*iii .sa«rilit:e do nos aulels, nn\ saints
Té^ emblèmes du paineldu vin,*ni.iïid
essail au Messie, son lien lier selon la
i »"* mystérieuses paroles : Vous êtes
neltement selon I onlre de Mel-
Tu es $acerdos in œiernumsccun-
m Melchisrdech (320),
pw^ f Mjéçe d'i^aac, Cest il ce môrui» saiTi-
I Tâii^uste victime du péché, une fe-
illusion loules les ligures propheiiques
încerrioal le Messie* Isaar, lils nniqutï
A qu'bi^Tilier légitime de la promesse,
lié par les njâins d'un i^ère dont il est
l'Tit, le représente d'une ma-
ute, quil est jm[»ossihle de
'Il qui dira un jour, en par-
: Celui-ci est mon Fils Iden-
tlius meus diUcius, dit ii Al>ra-
. /'renei voire lils bien-aimé : Toile
./«j.jj/i itnigeniUim^ (lunn diligis^ et
loler sur la montagne que je
ii : Al*rahani obéit; il arriva
M iraii nit'd du mont Moria , la
^;i(j où (levait un jour s'accoui-
sacriUce réel du Messie, Isaac la
^jxjrtant sur ses épaules le bois suç
d il ^dev^nt èlre immolé, comme le
ie la gravirait un jour eu portant le
de sa croix. Au moment où Isaac allait
roir le coup de la mort, un agneau lui
ubstiiué; touchaïUe image de VAgmau
îon lelangagedu samt l*jéi'urseur,
rau sans tache, qui ej:}Herait les
tuiu uvitide^ en se substituant a I1ju-
ilécougjable. Lorsque Abraham Faiicrrut,
uceale victime était e ad larrasséc par les
es, iiBtis ties éjiines, autre image, pins
essive encore» de la couronne u'épmes
ée par Jes mains des Juifs, qui serait
Mur la tète du Messie» quand il ton-
Ddrait son sacrilke.
liais que d autres images îiroîthétitfucs
l'histoire d'Abraham et de sa |ioslé-
Ce vieillard , Fauii , le vicaire sur
•rre, de celui que l'K*:riluie appelle
ien des jours ^ a comme lui un lils uni-
^ i\itu^^, tiv, 18
(fue^ et un grand nondjre de fils d*un rang
inférieur; le ûls unique est né à I un dans
son viernitéy à Tautre a[jrès une grande lon-
gévitt'; à Tan, de la virginiit immncuUe^
qui est de sa nature inféconde, à lautre, de
la rieiliesse^ qui est stérile. Lorsque Tun
vient h naître, le* fils de la preujière adop-
tion, nés d'une Kglise esclave de la crainte»
sont rejetés, chassés de leur héritage; lors-
que l'autre est conçu, le lils aîné, is>u d'une
q 10 use esclave, est chassé avec sa mère, et
déclaré incajahle de prendre fmrt è l'héri-
tage du [>èrc conuunn r Ejic anciltam hanc
el filinm ejus : non enim erif Itères fiiitis
aneiffœ cutn filio mco haac (3^! ). Plus lard»
la même prophétie se repriiduTra sous une
aulre image, loi\ que Jacoh, en f^énissant les
lils de Joseph, croisera ses bras au-dessus
de leur télé, et transférera de Maoassès ii
Kpliraïuj les [privilèges de la prtmogéniture.
Ainsi le Christ mourant sur urn^ croix, les
bras étendus au-dessos de la tête de deux
peuples» transférera de Taîué au plus jeune
les privilèges de ladopiioru
i>" Joseph vcndti, Uevenons au Messie,
pour ne plus nous occuper que des ligu-
res qui lui sont personnellement applica-
bles,
Joseph, le plus jeune et le plus aimé des
enfants de Jacoh, devient aux ^veux de ses
frères un objet de jalousie et de haine. Ils
le vendent, suivant le conseil de Juda, ponr
vingt iiîèces d'argent h des étrangers, et
tcigiietJt sa robe dans le sang d'uu chevreau,
pour mieux cacher leur crime, alin île faire
croire h un acci tient a ut [ne I ils senne ni
étrangers. Mais son malheur devient le [irin-
cipe ujémctle son élévation eide leur salut;
car af>rès (pi*il est devenu tout m lissant en
Kgyi>te, où le sort île l*csclavage l'a conduit,
il leur fotinnt les alimciUs nécessaires | ten-
dant la fanune, i\ les y a|)pelle avec lui, et
les établit dans le f^ays fende de tlessen, où
ils s'enrichissent et Vaccnjisseiit d'une ma-
nière [»rodigieuse. Ils y sont arrivés au nom-
bre de sojxante-tlix ; ii moins <lc quatre siè-
cles el demi de là, ils en sortiront au nom-
bre tle plus de deux nulliojis.
Quelle plus vive image de la passion du
Messie, et des conséquences qui ilevaient
la suivre? Le Messie, en butte à la haine et
à la'jâlousie des [iharisiens, est vendu Irentij
(décès irargenl \mr un autre Jurlas. Ses
vêlements sotu iuomiés de sou sang; il est
livré a la jdus ignoniiaieuse tîe toutes les
nmrls. Mais, comme Joseph, il se relève rlc
sou abaisseuieut ; il brise les liens dans
les(|Uèls la mort le retenait ca[ t:f, et monte
dans les lieux, s'asseoir à la droite de sou
l*ère, iruù il domine sur toutes les nations
de Tunivers, désormais et pour tnojours
soumises h ses lois. Si les ihm/A* imlriarchc:;
se trouvèrent réunis dans rKgyiile, aulim;"
de Jacob, lui aussi réunit autour <le lui
douze apitres; H y a de plus soixanttMtouzo
disciples fidèles; et telle est sa faunlle adop-
live* Mais bientôt, et plus vile encore que
IQl
MES
mr.TioNNAiur.
MES
cellô lie Jacob, elle s'arcrott dans acs pro-
pOrlioris immenses; au bout de nuiiïii a un
siècle, elle i>e ratiiple aussi par inillions. Le
Gesseii qu'elle babiie [niufi(Uilement, c/esL
reinpire roujaiïi;son Kgypie, c*esl le mofufe
enlicr, sous la ligure du pogaaisme, dont
efle est sortie,
T 3iots€. Mais quelle nuire image eue ore
que celle de Moïse» proscrit avant ue naître,
i:ouiiamné à mon au moment qu'il reçoit le
j,uur, échai)|itî miraruknuscnient h tous les
dangers qui le monaraicnt, sauvé ei nourrî
mv une jeune iille nomuak* Marie, élevé h
la foar des rois; puis se nianileslant luuL à
coup comme sauveur, au uiîlieu d'un |ieu-
pie qui le méeonoaît et d'un autre qui le
persécute 1 Sauvant une nation malgré elle-
même, la nourrissant d*uo pain Tniritcnleui,
descendu du ciel; la reuouvelarjl, et Tintro-
dnisant enbn dans une terre nouvidle, in-
connue, avec une législation nouvelle aussi,
et ilans des conditions eutièrement nun-
velles* L'introduisant 1 Non, lav il a ce iiad
de resscniblance de plus avec le Messie :
Kl le ne sera introiluile qu après sa mort
et par sa mort, il la conduira jusqu'aux
limites» mourra, et, le surlentlemam, un
successeur formé par lui, animé de sou e>-
jïrit, revêtu de sa fmiss.ince, faisant subir
au peuple un baplôme de régénération au
milieu des ondes d'un fleuve dont le cduis
est suspendu, tiTminera fœuvre et conuneji-
cera la conquête.
Esl-il besoin de montrer après ce tai)leau
le Messie prosr rit [ ar Hérode, fugitif eu
Egypte ; béritier des rois de iuda, et caché
dans I atelier (i'nn Artisan, se manile^tant
enlin au monde; éiabli.s:!,ant ta dociriiy3 au
milieu des i-ontiadii tions, des per^é« uli^ins,
instituant la divine Eucharistie, ce vàifabie
pain drscfndti du nV/, dorti ceux mii auront
mamj^ fip mourront plus; accuse |iar sou
l^euf^le, jugé et couda nuié | ar le |>eui»le
romain; mourant eusuile ; jmis le surlen-
deuïain ressuscilaiU, et au moment où il
rcssust^iie communiquant aux continuateurs
de sou «jjuvre sou espr:t, >a puissance sur-
naturclie; de sorte qi:e bi vie, la foi, une
religion nouvelle, un [ cufde nouveau, sor-
tent avec lui de î>on tombeau, et qu'un nou-
vel ordre de choses commence là où il a
terminé sa carrière mortelle.
Moïse fut enseveli de la main de Bieu
mûoie sur le mont Ncbo, cl son toml>eau
ilcmeura toujoui's iiiconau; le Christ fut
enseveli de la main des hommes sur le
mont du Calvaire, et son tombeau fut envi-
ronné d'une gloire innnurtelle ; suivant qu'il
avait été prédit d'un i\cs rois ses j»rédéces-
seurs, selon la lettre, et de lui, selon les-
prit : iCi crit nepudrum ejus qhriO'
sum (322).
8' Observances kf/a!es pgurativcf. Mais non
content d'avoir renipli \mv lui-même à Ta-
(5i5) Isa. \u 10.
{Zû±*) Farta MiiU cuitn lirrc , ut Scriptura m-
plereiur : Os nou ctimiîïiiïueiis c% co, {Jomt,
lix, 50.)
vanrc le rûle du Messie, Moïse le dessin
et le trace» d'une manière très-reconnats
sable, Ilans les principales observances d^
sa loi. Il suïlit do ciler. l'agneau pascal « '
vache rousse, le bouc émissaire.
L'agneau pascal devait être iuuuolé le soii
de la Pâque ; c'est-h-dire la veille au soir,
suivant notre manière de diviser le jour;
il devait être consumé de telle sorte, qu'il
n'en restât plus rien au lendenjain de la
iMque, et aucun de ses ossements ne de-
vait être briîsé. Tout reci est allégorique,
on sait dans quelle mesure (3i4*), et cbai im
sait aussi le but de rallé,-f,orie. Il n'est [tas
Jusqu'au nom de la fôlc qui n'ait sa signili^'
cation mystérieuse; car le mot /MyMf veii
dire un pufuimje, dans le sons s pi ri tua
aussi bien qui.^ dans le sens purement imi
té rie î.
Le sacrifice lie la vache rousse s'âccomidîs
sait en dehors du camp ; sa cL*ndre tnéléc k
l'eau et asjiergéc sur inb coufiables, les [turi-
fiaitde toute souillure légale. C'est, nous uù
l'aitôtre saint l*auf, limage de Jé>us innnolé
en clebors de la ville, et dont le sang a pu-
rilié le [jeu [île : Quortim tnim animai ium in-
ftrlur santjitim pro peccato in tiancta prr pon-
tifitem^ horum corporu cremautur rjrtra
(as ira. PropUr t/uod et Jrsuu^ ut âatirlift*
caret per ëtiutn mmjuinem populumt ^^tf^
p*ynam pas sus est {1^2^}.
Le bouc émissaire re[ présentait la mémo
iniaj^e sous un rite diiïérenl : chargé r\cs
[léchés de tout le [leuple, et couvert des un-
[rératicns des prôtres et de la multitude,
il était cliassé hors du camp ou hors de la
ville, conduit dans la solitude et abandonné
lie plus. Qui ne reconnaît h co tableau ua
illustre et innocent proscrit, qui fui aussi
couvert des n^alédictions de la multitude^
conduit hors de Jérusalem, abandonné mèuiQi
de ses disciples, et qui mourut pour expicfj
les péchés des peuples : Non tnntnm pri
gtnte^ sed ut fitivs Dei^ qui erant digperâiA
congregaret in umim (323*). Qui peceata \
stra ipse prr lu lit in cor porc $kw super Hi
tjnum{32f^)l
9" Mùtse sur h montagne. L'apôlre fAill
Paul a eu raison de le dire : Tout ce qui ar '
vail auï Juifs, figurait ce qui devait arriverl
plus tard; pour peu qu'on[éludic leurs insti-
tutions et leur histoire, on en demeure dtj
plus en plus convaincu, ou plutiM on le i
connaît à chaque page. Moïse élevant lei^_
bras sur la montagne, et priant p(»ur un peu-'
nie auquel sa prière et sa posture donriJiient
la victoire, ne voyait ijeul-ètie pas dans UJ
lointain des âges, nonobstant son esprit pro
phétique, celui dont il ex(iri niait la resseïO
nlauce, et le peuple qu'il protégeait sou_
ses bras étendus en forme de croix, le vo)ail
encore moins. Aaron et Hur, [darés aiil
iÏ2n\ cotes du prophète, lui tenaient les br*«
élevés. Marie et le disciple bien-aimé étaic
de même au pied de la croix (325).
(525) îlebn vrn, IL
J5i5*) Juati. XI, t»i. 1
521)1 Pctr. n, ti-
(325) Vid, Joati. m, ^G.
MES
Li Merpenl d^uirain. Elevé et placé
me iiD signal aux regards de tous» it
LsaU de porter les yeux sur le serpent
in énge par Moïse dans le désert, pour
uéri de la luor.sure des serpents de
aloiis sur ce sujet le coinnicntaire
iqoe du lils de David ; LorBfiuc fa
trutiie drs béie$ sévUsail contre eux,
«ï/i périitmtnt par la marmrc des rrp-
U rorre colère (6 mon Dieu), j«« laissa
wmer^ para que CaffUcJion les fit rcvajtr
mpierftent à résipiscence ; vous pla^âifs «a
iM deux un signai salutaire, qui les rap-
I à robfrrvance de votre loi; mais ceux
se conrertirent et furent sauvés^ le furent
de r
\ (es hornsNCs (326),
|if fHtr fil rtrtu de l'objet quHs araienl
\rdé nue par tons, qui êtes te Sauveur de
I ce qui n'est pas moins remarquable, re
|culeux événement marqua le terme des
intions du peuple dans le désert, car
IrnpIU vers le milieu de la quarau-
année depuis la sortie de TEgypte.
IVxaltatian du Messie sur Je Calvaire
lit mettre un terme immédiat à la durée
[»tubres et des ûgures de la loi, et mar-
I UQ terme prochain à la durée de la
m elle-môme (327);^
y auraît. nous en conviendrons facile-
ttf^aucoup d'autres rapiirocheinonts à
tout ceci; mais nous nous conlcn-
^pime toujours, d'indiquer; autrement
|il écrire un traité plutôt qu'un artirle
le des choses dont nous avons à
t/Wyan/ de Jérusalem. Peu rrima-
EHlet]t plus vivement le Sauveur
llfasalem, et gravissant le torrent
" irgé du bois de sa croix, subis-
ire^, les outrages et les malédic-
multitude. le front couvert de
ir, de crachats et de sang, que David
^t^sant ?» pied la môme colline^ après que
ÉiuUe d^Absalon Teut foné de quitter s^a
jtale : Barid gravissait la colline des OU-
rt, mitfHtant tt pleurant, marchatH les pieds
lir'ir rnaverte ; et tout le peuple qui éittii
iit en pleurant, ayant la lé te
-,^^,. A|)rès que rinlûrluué prince
on ctitti itUs !ïU|ier\Tnit s^v» ht^sliarum
pcrvrrsiMum rf)lul>n»riim extcnniiia-
titîfi tu {MTpciuuiti ir:i imi penn^insil,
î iu brevi turbîUi siiiil, siguum
&;tS « niiimcnioratioDent iiiiïi}d«^li
Qui f-imn €onversus csl, non pcr li0C|
Kl, fanabatur, sed per le ouiniunL salva>
5ap, ivi» 7. It)-)
hkiii cita Uïi vil Moyses serpe ni cm In doserïo,
»n (»p<irlct iWmm tmminis. (Joann, m,
8} Pùrm Oavîd asceniletiat Cltviiin olivnniin,
t lA Ben», nmiis pcdibus mced<*ûs, ei opciio
hetied rt omiiis populus, *[\n eriiL ctiin en,
c»{iite» ascenttebai plorans. (il Ikg. ïv ,
Ij Wnil erço tcx David «sque Bjliuiim: et
iltcbattirindc vir de cognalior^ïdoïmis Saûl,
,imiei, IdJus Géra, procedcba^uo egredit-ns»
îtcebat. Utltebalque lapides caiilra Oavîd,
uni versas servos rcgis Ifavid, omnis au-
I |ici|Hiliis, et univcTài kMIalores, a dexlroma
J>ICTll>?f9. DES 51UtACLES. 11.
DES MIBACLES. MES 266
eut franchi le sommet de la montagne^ sur Ic-
nuel il s arrêta pour prier, et lut arrivé fjrè'î
de Ilahurim, un homme, de la famille de Saul,
nommé Séméi^ fils de Ocra, se précipita au-
tferant de lui, et le couvrit de malédictions:
il lançait des pinres contre lui^ contre tes
serriteurs du roi et contre le peuple, qui
formaient une garde aux dt ux côtés du monar-
que ; Va-t'nï, va-t*cn, homme de sang, homme
de Bélinf^ fui disait Séméi en le maudissant,
le Seigneur a fuit retomber sur toi tout le
sang de la famille de Saiit : comme (u as usurpe
la couronne à sonprf^udice^ ainsi te Seigneur
a transféré ton sceptre à Absalon, ton fils;
tu es accablé sous (es maux (me tu as faits ,
homme de sang que tu es (329j, '
L'infortuné monarque ne repandit pas plus
h ces injures, que le plus illustre de ses Ûls
ne devait répoudre uu jour h celles qui lui
seraient adressées nu môjnc lieu, et si le ûls
de Marie pria [jour les bourreaux t et les
excusa m{ime devant son l^ère, David pareil-
lement avait excusé Séméi auprès de: servi-
teurs trop empressés, qui demandaient au
firince l'autorisation de se jeter sur rinsnl-
teur, et de lui couper la tÔle. Laissez-le
maudire, leur répondit-il, puisque le Seignsur
iui a ordonné de maudire David; et quel est
celui qui oserait demander compte à Dieu de
sa volonté? Toifù mon propre fît s, celui-là
même qui me doit fa vie, qui cherche â me la
ravir? Combim ce Hfs de Jemini est-il plus
exrusfdtte? Laissez-le maudire^ puisque Dieu
fa voulu. Peut-être le Seigneur attra-t-il éqard
f) mmi uffliction^ et me rendra- t-il des ùéné-
dictions, in place de la malédiction que fen-
dit re en ce jour (330),
En lisant ce ]iassa;j;e, qui ne se souvien-
drait des douces paroles de Jésus h ces fidèles
amies qui lui manifestaient leur compassion
par des larmes aijondantes : Filles ae Jéru-
salem, ne pleurez pas sur moi, pleurez plutôt
sur vous-mêmes et sur vos fifs: car il vient des
jours auxqucfs on dira : Bienheureuses cellcM
qui ne furent jamais mères, bienheureuses les
entrailles qai n*ont jamais conçu, et le sein qui
na pas allaité, (Des jours auxquels) on s'é-
criera : Montagnes écroulez-vous sur nous;
collines^ engtoutissez-nous; car si on traite
âiiti^itro biere rcgts incedebaiit. Ita au lent loqitelva*
tur Somd eu lit inalcdicerot rcpi . Kïçr^^ik're, t^y '<''!**''*'
vif saiiguinuni, et vir Etelial, Hf^ddidit tibi Doruiittjs
uinvcrsniu SiiuguîitîMii doiiiii:^ Sim\ : qiiiuii:im in*
vasisii reî^ijuui proeo, et dinlil tïnniiuus r-giium iti
manu Absabiu filii (ui : il ecce preiuiutt te lualft
tua, i|uoutani lir sangyiiium es. { // ilig, ivi »
(5Ô0) Di^iL ault^iii Abis:d ftlius» Sarvi;e, rc}^î :
Quare iiialerlifil eaiti» tiii- iHiiitiius iloininti itieo
re^i? vaiJaiM, et aiuputabo captii rjus. Et ait ,rci :
Quid ir*ihi tl yohhvsi, iïln Sarvic'^ DiiniUite nim,
iiL ïiialcilical ; DcKUTiiius êiiitn prtcopit ci lU iiiafc-
diciTi'l Duvid; iM ((uis i'^i «]ui audeaL dicere: Quare
sic feeml? Et ail nix Abisai, ol uuiversis servis
suis : Ecce lilius meus» qui eçfressus est de utero
nico, quartt auimam uieam : quaulo magis nuuc
(ilius Jeniini? dimiuite eum ut maiedical jtiitê
piM'irptum Dôinini : Si foi le ri^spiriai Dominii»
ainiciinuciû meam, et rcddal luibî l Mm in us bnnuui
pro rijuleiMclinnc har liolirrua. ♦ // fUuf, ivi , ^
tn
MES
DTCTIO>\>AlRE
df la $or(e h bois vtrt^ quen sera-t-U du bois
Ou bien de ces autres ; Mon père, pnrdrm-
ricZ'Ieur, car ils ne savent ce qu'ils font ;
Patcr^ dimilte itliê; non cnim srimH quid
faciunt, (Luc \xiii, 3V.)
Pl^Jérémie. Le prophète JéréiTiic csl un des
derniers ly[>es représetilatifs du Messie, niais
flussi l'un des plus cxfiressils. Persécuté,
poursuivi, jeté en prison, accusé devant le
peufde, et plus tard descendu au fond triinc
Citerne, rien ne saurait représenter (tins
vivemctït le jugement inicjue du Sauveur,
et sa descente dans le tombeau. On ne sau-
rait lire le vingt-sixième cliapitro des écrits
de ce prophète, sans y reconnaître une page
de la Passion, tant la comparaison est facile t^
laire et les rapprochenienls naturels. « Lors-
que Jéréiuie eut achevé de prononcer devant
le peu[ile assemblé, ce que le Seigneur l'avait
chargé d'annoncer» les prêtres, les prophètes
et le peuple se saisirent de lui en criant, q\ii\
meure 1 Pourquoi a-t-il osé dire, au noui du
Seigneur, qu*il en serait de ce tcninle romnie
de Silo, et que celte ville serait désolée au
point de dÉUieurcr sans hahiiants? Et tout le
ifcuple s'assembla, exaspéré contre Jérémie,
dans !a maison du Seigneur, Or, les princes
de Juda en ayant été informés, ils montèrent
du palais au temple, et érigèrent leur tri-
bunal sous le portique neul de la maison du
Seigneur. Les prêtres et les prophètes dirent
aui princesetau peuple: Cet homme a mérité
la mort, parce qu'il a prophétisé contre cette
ville, comme vous lavez entendu vous-
mêmes.— Cest le Seigneur qui m'ena chargé,
répondit le prophète; mais cessez de marcher
dans les voies de Tiniquité, et il vous fera
miséricorde. Pour ce qui est de moi, je suis
entre vos mains, vous pouvez me traiter
comme il vous plaira; mais si vous versez
monsang injustement, sachezqull retombera
sur vous et sur vos enfants. — 11 n*est pas
di^nc de mort, répondirent alors les juges,
puisqu'il a parlé au nom du Seigneur,
f^ comna raison û^s textes fera mieux
ressortir la similitude que nous voulons
établir.
Cumqueroniplesscl ic-
re m i » s , l oq ii en s om n i a
quae prsecepcral ei Donii-
itits m loqueretur atl uni'
versum popiihim, appre -
heiKterrml l'Utii •^acerdo-
les, et proplicttf', eH*in-
iiis popiilus, di€cns :
Morte* morialur* (Jet,
m VI, 8J
€ u m con snm nui ssct J e-
sus scnnones lios omiies,
dixililiscipnliiï suis : sci-
tis quia pîisl Uiilinim p.v
frcUa tiet, et Filius Uonn*
fiis trafieliir ut crucifiga-
tuivTunccongrepaii sunt
principes sacerdoium» H
seniures populi îii atrium
priiieipis sacerdolum, qui
diccbaliir (^aiphas : el
couciliuui feceniiïl ni Je-
sum dolo leuf^rcut et cic-
ciifercnt. (Matlh. xwi ,
Al iili lencnies ie&um,
CSiSï) Scquebalur aulciti tlJum muha turba po-
puli» et nnilierum : qu^ pbagcbaiit, et lamenla-
liaiitur euiTi* llonversus aulei» ad illas Jésus,
(li&it : ¥iV\x iertisalein, noliie ftere sufier uie, seti
iiiper vos ipsas t\eie, et îuper iîlios veslros. Quo-
iibfii ecce venieut dic^^ in quibus dieent : Beatge
Quare proplieiavît m
nomin»^ Dominî, tlicrns ;
Sicui Sdo erit donnis
l*,vt! : Il lU'Iis isin deso-
labiUir, en «piod iKiu sit
lialiilaior? hi ctmgrega-
ni5 rstomtiîspnpiihis ad-
versus Jcretniau» iu ilo-
El audieniut pnueîpcà
Juda ver ha lucc ; cl as-
cciiticruut de ihnno rcjîis
iu dotnuui L^muiut, et sc-
i) cru ru iu inlrnîiu porLc
d(HUus Diiiniiii uovie. El
lociuî sm>l sacertiolcs «i
propheUC ad principes»
el ad oiiiueui poptihiin,
dicentcs : Judieiuui ukm^
lis est viro liuie : cjuia
propitel.iva advcrMis cî-
viliUcu] i.staiu, bieiil nu-
dîslii atirjhus veslris.
(tbid., 1041.)
diiverunt aJ Caîfl
pririetpcui gaccntS
ubi sertbne et s^ti
e(>nveueraul...Novi^
aulcm veneruni dui|
lesles, et diveruntl
dix il : PoÂ^uni de6t|
teiupluru l>eî, et j>n|
du uni rCitdilirare j
Maneauleiii lacto
ciliurn inieniul c
priucipes s;iccrdoU
seniorcs pnprdt adl|
Jestmiju euiit iuc>ri|
derent. Ei viuiiuiH
du. ver u ut mm, el j
deruniPoniiolNUité
siili... Jcsus auiciHj
au te pr.emilem, el |
riïgavit eu ni presé
cens : Tu es rex H
Evivît crgo
eos fuiaSt et diïit: I
accusa ûouem aOtM
versus bemhiciii
llcs»pouderunl cl
ruiUêî : Si non esd
lualefaetor, non til{
didlsseuHis euni.
Videns autetn P
qui:i ni bit prolicerrl
luagis louiuiius H
accepta aqua, laviU
uns coraut poputd
cens : Inriocens ta
a sanguine ju sli lii
vos vidcrilis. Et
dens univcr&us ]M
ûh'ii : sanguis eju
pcr uos et super]
uoslros l (MoUk.
Ego iu lioci
cl ail boc verit^
duTu,ultestifnoniufl
hibeani veritfttj
qui est et verî(
vûccm rueaui«]
xviu, 57.).
Pilatus aiuell
calis piiiietpîÎMis
do tu un el magistral
el pleine, di%jt ad *
Obiulislis niilii tiuii
uiiueui, quasi afd
teiu populum, eteca
cor;uu vobis înierrra
nuUam cau&ani \m
m hûminc isto ei ■
qui bus eu m ticctii
bed iiequeilerodc^j
remtSL vos ad iUui
ecce uîhil digtiuui 4
aelunj est ci. {Luc.
15-15.)
stériles, et ventres qui non gcnueruut,
qn:c iiun laeiaveninl. Tune ineipient dicerc '
iibus : Cadilc super nos; et ccdlibus : 0()eii
Quia bi in viridî liguo b:cc laeiuul, iu ""
fiel? Luc. %xm, Î7-3I.)
El ait Jereniia;» ad on»-
nés principes, ei ad uui-
versuui pnpiiiliirii, dtccus :
,.♦. Se ilote cl cognoscile,
qutxl si oecidenlis nie.
sanguinem innoccnleui
tradetis contra vosnici-
ipsos. clconlra civUaienr
iîiiani cl liabittilores élus,
tu veriiatc cnim nusit
me Uuuduus ad vos, ut
loqucier in au ri bu s ve-
hltrh OUI nia verba luvc
{Ihtd.JbiiL)
Et di\erynl principes,
cl munis pnpulus, ad sa-
cerdotes et ad proplie-
tas : Non est viro huic
judicium munis : quia
lu uoinine Domini Dei
nnsîri loculusestad nos.
{Ibid., Iti.)
MES
DES MIRACLES.
MES
* Jonas, Jérémic, avons-nous dit, figura
es4^ente de Jésus-Ctirist au lomijt'aii,
fii'if (fui (tJcsccntIa lui-mômc dans udu
\ iroù il fut retiré cnsuiie par un
-« ...icieux; raais ce raystr^re avait éié
impkment et mieux Ikuré encore |>ar
I dans le sein de la baleine. Il y avait
l'irois jours el trois nuits, et du fond de
!>-• -tn uiobttc, avait (5Icvé .va voix
-:nenr, el il avait «lii ; Je suis des-
ti ri iti racine des montngfiefi; les portes
^meâ de la terre se sont reftrme'es à une
nce immAWff ait-dessits de moi ; mais vous
hertz mon corps à la corruption^ Sci-
r, mon Dieu, et je vivrai^ el je verrai de
pem voire saint temple (3.72). LeSau veur se
rônic Tappliration de cette prophétie
. •» CeltegLMiéralion perverse etadul
inx pharisiens qui lui demau-
irlcs, désire voir un prodige :
tl ne iui en sera point donne d^fiutre
elui du prophète Jonas : rarde la môme
»rc que Jonas passa trois jours et trois
dans le sein du poisson, tïe lo^^me le
e Hiornmc passera trois jours et trois
daiis le sein de la terre (333), »
Elie, Elie s'élevant vers les cieui et
ni tomber à son disciple le niauleau
oit lui départir le double esprit, celui
niracles et celui dos i^rophélies, fjtril
deinandéi figure d'une manière bien
l>le encore rAscension du Sauveur^
prendre possession du trône qui iui
rê|>âr^ à Ja droite do son rère, el cn-
(H ensuite à ses disciples fEsprit €on*
K» qui les transforme eJi des honmics
ax, el leur communique pareillernenl
ïti des miracles et celui tics profitiéties.
csrerfé du Saint-Esprit, sous forme de
feu, avait elle-môoie été figurée
- :: ..ji par la publication de labjifaiteà
I jour au milieu des feuï et des éclairs.
r a dans TAncien Teslament bien d an-
bnage^ prophétiques des mystères du
eao; tout y esl images el symboles:
a in (i*jura contingvbant illis. {I Cor,^
^•T-:s nous avons voulu recueillir ici
des seulement d'entre celles qui
nnunent d*une manière directe au Mes-
Bks sulTisent pour montrer aux Juifs,
' 'lies et aux hérétiques onc sa pas-
ort, telles que l'Evangile nous les
1^ eiilraient dans les prévisions et les
M5 de Dieu, et nu*il ne faut point inter-
' un sens détourné ou allégorique,
è h la lettre, ce que les prophéties
n paroles enseignaient relative-
humiliations el à ses douleurs.
*»t sous le bénéQce de celle observation
1} âd eiircma monlium descend i : lerr^-c ve-
Smfhiseruiil me in aciernum : et siililéYatiis
'■■<■ vîtam meani, Donnnr, Dt'iis mc^is...
le ni plu m sa m: tu 111 ttiuin. (Jon, ii, 7.)
l'i luuc respoiulennrl ci quidam de Scritiis et
UEis, «Jici'ntes : Mugif^ler, vulunms a le si-
' Qui resporulciis ail tllis : Geut'i;ilio
liera signum qu;ei'ît : el sipum non
ri ri, [ii»i signum Jon^e proplirUe. Sitiil eiiiin
; in venue ccii Iribus dielnis, el Uibii!* no
inifiortante, que nous allons obordef la se-
conde partie de notre sujet; savoir, les
prophéties verbales concernant le Alessie,
•^ § II. pROPni'^TlES VERBALES.
i*' Promesse d'un Messie. Lliomme, à frei-
ne sorti des mains de son Créateur, a péché;
et celte faute, dont nous ne pouvons plus»
dans notre état de dégradation et d'infirmité
spirituelle, com[M'OJidre tonle la grandeur
et la |>ortée, dont nous ne savofis pas mfinio
h nature trune manière ccrlaioe, puisque
de bons esprits» des docteurs de riiglise,
croient qu'il faut considérer le récit de
Moïse comme une allégorie, celte faute a
changé ses conditions d*existence et la na-
ture de SCS relations avec Dieu. ]^Iais cette
faute, rémissibîe, et en cela dilTérente île
celle de Fange, aura un Iléparatenr, L'His-
toire sacrée, usant toujours du même langa-
ge, ici du moins ostensiljlement allégorique,
nous apprend que le Créateur dit au serpent
gui avait séduit la femme : J\-(abîirai des
inimitiés entre la femme et toi, entre la race
et la sienne ; elle f écrasera la (été, et lu
chercheras à lui mordre le lalon (333*),
Celle profdjétie, obscure jionr nous, à
cause de la figure de langage qui rexprime,
et dont nous n*aurions jamais compris le
sens, si les événements n étaient venus nous
le révéler, ne fut pas obscure noiir les hom-
mes des premiers siècles. Ils com|>rirent
parfaitement la promesse quelle contenait,
ils eo conservèrent un souvenir indélébile;
et la preuve, c'est que dcjïuis lors la pro-
messe d*un Jtfesste n'a jamais été fuite an
monde, cl que toutes celles qui se rappor-
lent à ce Messie, supposent une promesse
déjhfaite^ acceptée el présente h Tespril,
Lorsque Dieuconstitue Abraham hérilierde
cette première promesse, loindela lui faire
de nouveau, il en parle comme de la chose
qu'Abraham saille mieux; et se contente
de lui dire: « C'est par vous que les nations
recevront la Bénédiction qu'elles attendent:
In te benediccntur univcrsm cognatianes
terrœ, i»
Jacob en parle de la môme manière à ses
enfants: w Juda, leur ilit-il, possédera la
supériorité et le commandement {voy, l'art.
JuDA.) en attendant la venue de cchn qui
doit être envoyé^ et dans lequel les nationi
espèrent : donec reniai qui miltcndus est,
et ipse erit eisfieclatio gentium. w
Sans doulo le souvenir de \a désobéis-
sance, l'idée de la dégradation qu'elle en-
traîna et la connaissance de la divine pro-
messe allèrent en s afTaiblissant de jour en
jour parmi les hommes, et finirent par se
perdre totalement au milieu des eitrava-
clibus, sic erti Filins Imn^nis in conte lerrae Iribui
dieJïus, cl nilius noclititis, {Matth. nr, 3^.)
(355*) El ail Doniiitus Dvus ;id serpenlem : Quia
fecîsii hoc, uialediclus c^ inlerotnnîît anjmântia, et
beslias Icrrjp : siipnr pcxtus luum grulieris, H
terrum cfïmedes cunclis diehns viiaîluaï» Irtîinici-
liâs ponani înter te et niulicreni, et semcn linnii, pI
scmeii illius; ips«i conterel capui tioini, et tu in^i-
diaberis calcanco ejus. {Gen. m, 14-1^.)
571
MES
DÎCTlONNAirtE
MES
ganoos (le la ni.yUiolo^ie, VA si elles avaient bouiH
(UVs*y conserver, il n aurait pas été néces- '^-— -
saire que Dieu 5é|»arât du reste des nations
uni? nation spérîale, poor niainlenircessou-
Ycnirs sur un imiiil du globe, et préparer
raiîinniplissemenl de la promesse. Mais au
luonieiU où la fanulle Abralianiiquc fut
ainsi f.hnisic de Dieu, rien n'était enrare
oublié. Mclc'hisédtH'h» roi de Jérosaleiii, et
préiredu Três-Hatit, qui fîusaitdes ofilatinns
de [«ain et de vîn, ne <levaiï pas ignorer le.^
iMVStéres révélés par ct'lui-l^ uièiuo dont il
s'était fait le |>r6tre, et qu'il Imoorait d*un
culte si pur. ht sans fïoute, il n'était pias
dans sa nalion le seul h les connaître.
Ils étaient consignés par écrit dans des
livres plus anciefis que Moïse; ceux-là
mêmes où il les prit |iour nous les Irans-
Dietlre; car il ("araîl niainlenanl incontes-
table, ou du moins inconlesté» que Moïse
so servit, pour roniposcr la Genèse , de
mémoires plus anciens; ce qui n*cxclut pas
i'zuî^istauce divine, et n'ôte rien h la valeur
du livre saint,
Cessuuvenirs étaient ré i^ndusdeson temps
dans k*s nations de la Palestine antérieures
àîa nation juive, comme nous le voyons par
rexmnftle de Balaam,
Nous ne parierons pas du livre de Job,
quoi qu'il soit au moins contemporain de
Moise, pareeque beaucoup de savants le
croient louvrage de celui-ci.
il serait facile de retrouver de ces souve-
nirs ÛGs traces évidentes, incontestables,
dans les m> thologies de TOrient, et inénie
dans les cérémonies du culte idolâtrique»
tel qu'il fut pratiqué en Egypte, dans la
«iréco et à Rome; mais cette discussion
nous entraînerait trop loin. Il est cepen-
dant quelques considérations que nous
ne saurions passer sous silence.
D'abord, partout ou à i^eu i»rés, le salut du
mondeaétéesîiérétlcrmcfïrfiafïon d'un Dim.
Kn Italie, ce sont des dieux, chassés do
VOlytnpe et réfugiés sous forme Immaine
dans le Laiium, (jni civilisent les hommes
et leur enseignent les arts et les lettres.
Dans la Grèce, ce sont des dieux rendus
sensibles aui humains, oui fondent les
villes et forment les nations. En Egyple,
c*esl!sis et Osiris qui ont quitté Fcmpyrée,
et sont venus donner au Nil les propriétés
féi'Ondantes dont il jouit, Par nu' les nations
jadis adonnées au culte Zoroastrique, le Sau-
veur du mondes (e RéparaUar dn pfeh(\ le
Vengeur des crimes de la terre, devait des-
cendre du ciel a|>rès une période de douze
milîe ans. Parmi toutes celles, et elles
sont nombreuses, qui suivent le culte
(051) De louic niiliquiïc, les Sabéons piirifbirnt
kuts enfants n«>yveau iirs, ci» les faisatii pasïkT
par le feu, persufidé^ que anus cda Us monrraiem^
dit Maimoiinles, More yevoch., pari, ui, cap. 57.
(3.Vî) Maciiï>b., Saiurn., lib. l.
(33(>) FisTCS, De rerborum signif»
(557) A^tnhJ^^e de Viuscript. de flokette, p. U5.
(53K) Nous reiiKiripjprojis que les Parsis eiirenl
toujours un Impicfiic. Le taptèmc est commun à
tom:$ k% anciennes nalîons lïo TOrienl, (YotTAîUE,
?, les incamations de \*\
forment le fonds, ou plulAt la presriiie
liié dcî la mythologie, 11 n'est pas jusû
poèmes de l'Èdda» qui ne chantent des d
humanisés, Ou donerhommea-t-ilaiusif
du nord au mhlï^ de Test h Tonesi, sur
les points du globe, celte idée d'une dit
irirarn/<r venant au secours de Thiimai
Est-ce dans son imagination ou dani
souvenirs? Nous croyons, nous, que
dans ses souvenirs, car les imagination
tant de peuples divers n'auraient pas
contré Punifornuté.
Ensuite, il n'est pas de nation antî
peut-être, parmi laquelle il n'ait été p
3ué une cérémonie religietise à la naisa
csliommes. Cetie naissance avail don
soin h leurs yeux d'être expiée^ ou Tj
naissant d'être consacré, l*ourqu
autre idée; etfne dérive-t-ellc pas
venir d*nue faute originelle, qui e
race cnlière?
<t L'idée que nous naissons irapo]
criminels, était, de toute antiquité» si
fondement emureinle dans les es|
fpi'il existait chez tous les peuples
rites expiatoires pour purifier Penfant i
entrée dans la vie (33i); ordinairement
cérémonie avait lieu le jour où Pon do
un nom à Perdant* Ce jour, chez les
mains, était le neuvième pour les gai
et le huitième [lour les fdles (335) j on Tl
lait lustrions^ h cause de Peau lu!
qu'on employait pour purifier le noti
né (330). Les^ Egyritiens (337), les P
(338). et les Grecs (339) avaient une a
me semhlahle. Au Yucatan, on anp»
le n fa ni dans le te m j île, où le prôlr<
versait sur la tète de Peau destinée
usage, et loi donnait un nom. Aux CanJ
c'étaient les fcnmies qui remplissaient
fonction h la (dace des [irétres (3^0), M
eifMations prescrites par la loi Aâ
Mexicains. (3U) » ^M
« Là sage-femme* en invoquante
« Omeleuctli (3'i2), et ïa déesse Omci'il
« qui vivent dans ie séjour des lûcnheu
«jetait de Peau sur le front et la poitrii
t< nouveau-né: af»rèsavoir[trononeédiDP
n tes prières (3W), dans lesquelles Peau
« considérée comme le symbole de la
» (ication de l'âme ; la sage-femme faisa
« procher des enfants, qui avaient été
« tés pour donner un nom au nouvea
il Dans quelques provinces, on alluma
<c mèmetcmus du feu, et on faisait sem
« de passer V enfant par les flammes^ ce
« pour le purifiera Jafois par Peau et j
«ieu. Cette cérémonie rai>peUe des a
Remnrtj, xur Tliist. gêner., § XI, p. il.)
(I^ôîï) lis appclaîcnl celle ccrr munie ec^^j!
pnrcc qu'on cournît autour ilu foyer dt'& dt«u
res en lenaiit le nonvis-ïti ne entre les bras,
(340) Caïu/i, Lctirci awéric, l. I, p. U(î.
(541) Df. Humuoipt, Vuea dei Cordilià€44
numcttts de tWmériffUC, U IK p. 5fâ.
(542) Le tlicu dy paradis céUste*
(545) Cioiigero, i. II, p. 86,
MES
DES MIRACLES.
Il ES
271
riginc, en Asie, naratt se perdre
m^ unckiule antiquité (3*4). i
Lf's Thibelains ont aussi de pareilles ex*
kmf% (3W>). Dans l'Inde, lorsqu'on iloiinc
[îDiàancnfant.aprèsavoirécritlenom sur
frnnt, el l'avoir plongé trois fois dans Feau
le t^rahme s*écrieà haute voix: « 0
. i-, unique, invisible, éternel et par-
ti 1 nous l^ofirons cet cnftuil, issu tl une
îhTi sainte» oint d'une huile incorruptible,
L^ avec de Teau (3V6). »
il que la corruption de notre nature
sujte d*un ivremier péché, était un des
lU de la uoctriue enseignée dans les
•tèfes. Le sixièuie livre de VEnride
! fju^^re qu'une brillante ex|»osition de
me; et peut-être rantiquitén'ufTre-
qui i»rouve davantage le pouvoir
lion sur re5[irit liuniain, que le
re livre où le poète pénétrant avec
le séjour des morts, détr/l envers
ii.n juc* le lugubre spect^icle qui se [>ré-
e d ahonl à i:a vue : (nr s'il y a qindoue
le qui révt'ille eu nons Fidée
, assnréaienl c'est FenfaiU qui
Jte ni coinuicllre le mal, ni même
le; cl supposer qu'il soit souniis
iments, des soulfrances, est une
ii révolte toute Fàme, Cependant
jiJe/le lendre Virgile, [»lace les enfants
u<mnés à la mamciti', avant (ravoir gaûté
fc, à ffitirte des roifanmes tristes^ où il
iriirt^stîntêdans un état de peine, pieu-
lit un long gémissement, ragi-
yJ^I). Pourquoi ces pleurs, ces
SQses, ce cri déchirant? quelle
ces enfants, à qui ieurs mères
[^iff/ souri {3ÏS) ? qui a pu suggérer
étonnante llrtion ; c[uelenesl
1* d'où vient-elle, sinon delà
iiique, que Fhomme naît dans le
J? »
Ue non moins rernarqualile, c'est
'S mystères des antiques religions
ur la fable d'un dieu mourant do
nfe,
s pas que les mystèresne soient
1 ►yers de corruption, les écoles
i4ft plus liégouiante déiiravatiou ; nous
W€Tî>i7uejleurs cérémonies tes plus intimes
l'SDn 5ecpet impénétratdo.Mais ce
un tonnaiseons de science certaine,
Ilit pour l'usage que nous en voulons
ire ici : Forigiiic de^ mystères se perd
LUS la nuit des lenqïs; aussi loin qu*ii e.U
^ssible de remonter dans Fhistoire des rc-
çioîîs antiques, on trouve les mystères
bà établis, mats établis comme institution
Iigicusc; or ces institutions religieuses
Ib De llnrnot r»T, Vues den Cordittèrca et mo-
r. Tibetan., VisiUn,^ [k xxxi.
1..: i.L tics Travaux do la; SiKÎôlé de Cal-
UU»ati»tio audila* voccs H vagilus ingciii
nfantumquc aninuf ÛcnU's in ïimïm primo :
. Jaos dultiià vil;c exsortes, cl ab ubt-re rapios
Absmlit alra dirs» n TinuTO mursil uciirlo.
se disent en possession des véritables tradi-
tions,, dépositaires des doctrines |irinmrdîa-
les, et conservatrices des formules pro] rcs h
communiquer ou à rendre aux honnnes la
sainteté, et ?iles faire devenir dignes de pas-
ser au séjour céleste aj>rèsla vie; et ces for-
nmlcs consistent dans des puriFications, des
cxjtialions et des épreuves qui siqqkO,;ent
toutes Fhomme souvllé tFiniquité, dégraibS
et tombé dans un étatd'inlimiité et de cécité
spirituelle fjue rien n*ex[dique. Ceci est
déjà considérable, el peut servir de base à
des inductions d'une vérité très-ap|tarentc.
Mais ce qui Fe^t davantage» c'est que bms
les mystères rc| osent sur une fable san-
glante dorjt un dieu est le héros. Cest Het-
ciiie, qui meurt consumé dans unecheinise
enqwisonnée; Osiris, assassiné par Tvfîlmn;
Baccli us, massacré parles Titans, Cadinillus,
mis h mort [^ar ses frères, Alys, tué |/ar un
sanglier, Proserjune, dévoré f ar les feux de
FEtna, ^ïythra, misa mort i^ar leiruel Aliri-
maiK II n*en est pas un seul, en un mot,
dont !a mort d'un dieu ne soit !e thème; et
ce n'est qu'en rcfirésentant les divers <i|ii-
sodés de celte mort, que les initiés pou-
vaient sVn appliquer les mérites salutaires.
Il faudrait de plus auqJes détails, pour
traiter ce sujet dans toute son étendue ;
mais nous n'en parlons ici que d'une ma-
nière incidente, et pour iwonfrer, sinon pour
démontrer^ qu'il est facili* de retrouver dans
les traditions primitives des peufiles, le sou-
venir de la chute de Fhomme et de la pro-
messe d'un Rédempteur. G est ce qui a été
fait par le docte Muet dans ses Questions
d'Àunay d*une manière surabondante ; seu*
lemenl son système sur l'identité de Moïse
avec tous les dieux du paganisme, est venu
gAter la démonstration.
2'* Filiation humaine du Messie, Déjà les
fds d'Adam étaient nond)rcuî, ils commen-
çaient à se réfuindre sur toute la terre, déji
de grandes nations ébiienl formées. La pro-
messe trafîitionnclle d'un Messie n'était ms
tombée dans l'oubli, mais elle devenait plus
vague à mesure que Féfioque où elle avait
été faite s'éloignait, et moins personnelle,
pour ainsi dire, à mesure qiie le nombre des
hommes et des peu[>les se multipliait. Le
temps était venu de la déterminer à une
nation spéciale et d/ms cette nation à une
famille, afin que la tradition s'y conservât
intacte, qu'un l>crccau se (iréparàt de lon-
gue main pour le terme encore inconnu, et
que toutes les nations eussent un centre
coinnnin, un [Oint de ralbemenL C'est ce
qui va arriver. El |>ar un dessein merveil-
leux de Dieu, la famille désignée projelter.-»
(548) Cui non riscrc fiareutea.
(YiRCiL., Ecîog.^ IV, V. Oi.)
(5i9) Voy, i>G LiWENXMs, EiMt, L UT, cti* Î7.
Toutes les giuiiiles vérités itc révéla lion pj iinonliale
V sinrt savinuintht dévcltippées ; ilîcs Umnl bcao-
coup mieux cucure dans lîuel, Quœ&tionciAtneianœ,
(Fim faiilcur ;i tire, sans en prévenir^ ce f^ifil dri
«T5
MES
DICTIONNAIRE
MES
autour d'elle iino grandie aurcole île gloire,
(le sagesse, li^illuslrolion, do puissaiirc, de
sorte qu'elle sera et deii]Qurei\'ï iiour )a na-
tion un phtre toujours ïomineux* Mus loin,
dans la nénouibre, s*a^iteiOiU f[\iutres na-
tions désnéritées pour ainsi dire, et jalouses,
impatientes des barrières qui les écaiient du
poïnt lumineiii : Israélites, Atnmouites,
Moabites, Arabes, Itluméens, PhlHslius,
Syriens, Pliénieiens» Madionites. Plus loin
encore, tous les autres peufries» désintéres-
sés désormais, si non h TetTet de ta [iromesse,
du inoins à sa transmission, vont s*cnfourer
de plus en plus dans les ténèbres, où ils
resteront assis h Tonibre de la mort jusqu'à
raccomplissement (350),
1" I« Messie descendra d\ibraham. Quittez
voire pays^ loi dit le Seigneur, votre famiile,
la maison de voire père et tenez dans ie pmjs
qut je vous movircroi. Je vous rt mirai
pi've d\in ffrand peuple, je vou^ bénirai^
je glorifierai votre nom, el vous serez béni. Je
b en i ru i ceu.r qui vous h ni iro n t , .je m aud ira i
ceux qui vous maudiront ^t en vous les nu-
tians de ia terre seront bénies (351). Telle
fui la |)romesse.
2" Le Messie descendra d'fsaac. Mais
Abrabam devait être plusieurs fois père :
Agar, Sara, t]ethura lui ont donné plusieurs
fils, lesquels, partiripant à îa bénédiction
de leur père, deviendront cbels de i^raudus
nations. Lequel de ions ces fils d'Abrabam
srra rbérilier de la promesse? Ce sera le
tils de la femme libre, de Sara ; ee sera Isaae.
Sara vous donnera un fils, que vous nomme-
rez haac^ c'est avec lui que f établirai mon
pacte élerne!^ et avec sa descend^ince après
lui (332).— « Isaai; sera voire seul héritier :
in Isaac vocabitur libi semen, »
3* Le Messie descendra de Jacob, Mais
Isaac è son tour devient père de deux iils,
lesquels seront cliefs de deux grandes na-
tions? C'est Jaeol) qui est cousiitué Fliéri-
ticr de la promesse. Son père lui dit en le
héniss^njt avant de mourir : Les peuples f?ou
seront asservis, les tribus vous ndorcront:j§
vous constitue le Seigneur de vos frères^ teà
fit s de votre mère s^inclintront devant vousi
soit maudit^ quiconque vous maudira^ et CQm^
blé de bénédictions^ quiconque vous autû
béni (35;i). Dion lui-même l'onfirme bienlcil
après eetle promesse : Votre postérité^ dii^
il à Jacob , sera nombreuse comme U
grains dépoussière de ia terre; vous vou_
étendrez à f Occident^ àCOrient^ au Septen^^^
trion et au Midi, et toutes les nations de lé
terre seront bénies en vous et en votre postéi
rite (2ik), Sur quoi Tapôlre saint Paul bil
renjarguer que Dieu a toujours parlé de \i
;;o«f(<n/Éf des patriarches au singulier» poiU
signifier qu'il s'agissait d'wn <fu/ personnage
dans toute cette postérité, et non de plu3
sieurs : Non dicit : et seminibus, ytiuff in muA
(is : sed quasi in uno; et semini tuo^ qui ««T
Christus (355).
4" Le Messie descendra de Juda. Jacob 5 so^
tour devient père de douze fils, lesquels se
ront chefs de douze tribus distinctes, cha-^
cune vivant de sa vie fn-opre, quoiqua uoi^
aux autres rar un lien fédératif. La s'arr"
tera la division; là aussi s arrêtera la pr
messe [lour un long intervalle, après quelle
aura été déterminée h Tniie des tribus. Cette
tribu bénie est celle de Juda.
La prophétie n'est t»as aussi claire que les
précédentes, ainsi .'tu'on va le voir, et la
oâissaiice du Messie dans la famille judaï-
que n'en ressort pas nécessairement, mais
seulement par induction. Voici la prophé-
tie; nous traduisons lilltéralement , sans
nous arrêter aux minuties des cxégètes quu
changent à leur gré quelques lettres dans Ié|
texte hébreu, puisque leurs interprétationi
ne s*écartent pas pour cela du sens donnf
jiar la ^"uîgate. « Juda, vos frères vous tom-
ront (356J, votre main s*appesantirasur IntÔte
de vos ennemis, les'lils de votre [lèrc vous
adoreront (357) .. Le sceptre ne sera point
enlevé à Juda (358), ni le commandement à la
(TittÙ] Visilavj(..„ Oricns ex nlto : iltuiiiinurc Iiiâ,
qui in tcut-bn^, cl lu nmt>rii moi lis scjl'^iit. {Luc. î,
78* ) — Popuhis (]ui amludaliat in icuebris, viilil
liicemJtiii;j:H:iiti, liAl>ilariLibustn rq^Monc umbru: uior-
lis. hiK 01 la est eh. (/««* iv, â.)
(351) I^ixit autcm Domiims ad Abram : Egre<lcre
df* terra tua, et de cogRnltaiic tua, et iJe tlmno pa-
tris lui, ei veni in lerram f|nam inorvstr^bo tiliL
Facîantque le in geniem niuguani, H tR^nediram tibi,
et m:)çiiî(k»bo noinen nimn» i-risque beiiedirliis.
BeTieilicâiii bcninticeiUihiis tihî, el aj;itedJcaiii m^le-
diceiUibui» iibi, atqnc in le beuedtceyLur uuivcrSté
copaliones terrae. ((nm, ïii, 1-5.)
(552) DivUqiic ad Detiiii : Utîjiani lsm:kcl vival
coram te. Et ait Deus ad AI»raUam : Snio iixor tua
parict Ithî ïilinm» voea bisque n«>meii ejus Isaac, cl
cnnsliluam purtinn meum iflî in fœdus seuipilcr-
iinrii, oisiMuini rjiis poslcmn, {Cen^ xvij, 18-I9J
(355) l»ei libi beiis de rore r^li, H dt* pingucdine
terne, abunJaiUiam t'runieiitt cl vinK Et scrvranl
tdil populi, t!t adorent te tribus : este itomnuis fra-
irum tuoruni, et incurvent ur aoie te lllii mairie l*i;e,
qui uialcdixerit libi, sil ille maledictus : **i qui be-
tie^ixenl libi, h?tiedieitm»ilnt& repleatur. (Cen^xwtit
2^20 )
(5rv4^ E$(o fiiiin Dorninus Deiis Âbralisim jmifîi
tin, et Dcu^ Isaac: lerram, in qtia dormis, libi dal '
el iïGmtiii liuK IvriLqni^ scmen luum qiiasi pubij
lerra? ; dthilabeiis ad Occideulrni» et Oiienlcmi ^
Srpicnlfioneni, cl Meridicm : cl bcnediecniiir iii l«J
insémine luo ctuiclx tribus teirie.(Ctf«. xxvn|,l5-U.f
(555J Gtdat. III, Ifi.
(5tît>) LoitdnbutU, C'est une alhistoi) au nom il4
Juda, qui veut dire lanange. Ce jcti de mots
laisse pas délre propîictiquè : les noms d'isaac, J«*l
tob» Abraïiaîii, Sara cl autres ëtaicril cgaictoî'ut si I
gmlicttiifs, aussi bien que la phipart des noms iikJ
eiciis.
{'S'il) Ad or ah uni. Ce mot ne signifie pa$ unique- 1
nicnl V'àcu* par lequel on rend he$ boutm^igcs au I
Mîul Toul-Puissani, mais une profonde rëvérciifcaj
la manière antique, qui consistait à s'incliner jtts«|
qu'a terre devant un plus puissant.
(558) Scepirum. Jtida sera donc la principale ât
Iribus, le cArf des antres Irititis. 11 n*y a là nVn <!ol
plus, (V, noire art. JrD*, et k CMnunciitairc sur 1%J
Genèse publié dans les Cour$ complets.)
MRS
DES MIRACLES.
MES
37S
, f II atiendant (360) que vienne f^-
U venir, et nue les Dations atleu-
'^la ft porté tous les commentateurs
ciens el modernes à cherc^hcr ilaiis cette
'^ p une promesse du Messie, c'est
îî évidente du sainl vieillard, de
nncr a Juda la supériorité sur lûules les
Hfcs irilms, une supériorité qu'il ne doit
inaîs perdre, et Tiinage du Désiré des na-
iiu qui vient leniiiner ralfocution. Poiir-
loi aerait-il question ici du Messie, s'il
tnit être réservé à une autre tribu do lui
>nucr le juur?
Il est irai que la même image se présente
nouvean après la bénedinion qui ron*
me le palriarelie Don : Salutart ttmm ex-
fctabo^ Ûominp,
liai?» au surplus, si relte profiliétie n est
& suflisamment claire jusqu'ici, elle le
riendra davantage par la suite, car la \no-
sse du Messie sera faite d'une manière
fiti ve à David, l'un des descendantsde Juda.
Lf Mrssie ftaitra de la race de David,
r^que David eut conçu le projet de cons-
ire un terapîe à Jérusalem, le prophèlc
:haD alla lui dire de la part du Seigneur.
B re ne serait pas lui , mais son fils auquel
réservé rinsignc honneur; il parla
' : Après que vos jours seront fer-
iuSf et qui" vous serez descendu dans la
lêbf i câic de tos ancêtres, je i^mciterai rolre
)fpre IU$ pour tous succéder^ et j^affermirai
^gmt. Cest lui qui élèvera un temple à
WKÊ^kmon nom, et j^étnhlirai stn Irâne
^^^BjMir^. Je lui tiendrui lieu de père y
^^^^mérera comme mon fils: et s il eom-
J|BPfc fitute^jc le châtierai arec mesure,
n^n'aU'dcssuê des forces humaines^ sans
tirer df tut ma miséricorde, comme de Saiil,
\t fai rejrfé de derujit ma face. Voire mfii-
« *'*'* fidèle, votre règne subsistera éirrnel-
r H TOUS, et votre trône sera inébran'
Nr r$ (362),
Bi; elle proi)bétie ne contient pas
^'^ I promesse littérale du Messie; et
î*ii.*ns d'un trône établi pour tou-
^^ d un régne éternetlemenl subsistant ,
^H Dus de (cmore ejm, L'hi-lireii cnniionl une
^K|ue t^ïiiia Jcnmie n'a p^s osé jircsi'nicr, et i\\w
^BliiivnUtcuiii osriU à pt!iiie îiiiliijiHr. Ou Mi^s-
^H nVti esl lailloini-nl i^ucstiuii, à piniie d'tiii
H^i ait le cotiiiii3fMlemeiU; mais plus a|jj»^rein-
mi iTaiifi In'oHilité supérieure à celle des auirrs
B&tuc lie viîiii pas toujours dWajusquii cq
0$. notre arL Jlil>j^.)
I) Juda« te lâud»t>uut fratrcs lui : ninnus tua
Vicilm^ inimicorum itioruni, adotatiuiii: U^ lîlti
iiû : latulti Ictiiiis JuJa : ad pra^Jaiii, liii ini,
jlfli : i£H|uiês(ertâ atTuLmisti ut Jeo, t'I i[uai*i
f»u*ciljt)il**uui? Non àufiîit'tur sri:'pirtiin
%\ rt dm dt; finuore ejus, d«vucc vcuiiil qui
i est, el î[>st* erii cxspcctalio tjcu iioiii . [Gch .
•lu,)
Clinique contplcti fucrinl dies luî, cl dor-
cum palriliu^ Uiin» susiilidjo scmcu luom
ipiod cgicdielur de uicro lun, el lirîualjo
cjus. Ipsi! a^dîlicaliii dijuruiu uonirui uico,
i lliroutiiu regiii tjus u^quc in MTiupitcr-
cro ci îii paticui, cl îpijc urii luilii iu It-
iïmi trône h toujours inébranlable pcuven*
s'entendre, et doivent |ieut*élre s'ei.iendre
grammaticalement du règne temporel delà
f>ostérilé de David. La langue hébraïque est
féconde en [pareilles hvperbûles. Mais cq
n'est pas ainsi que David le comprit, et il
était mieux pio^é que nous pour com[>ren-
dre le sens tout entier du discours; ou peul-
éire quelque autre pro]ihétie qui nous est
infonnue lui fut-elle adressée, car dès ce
moment, il ne cessa de se considérer comme
le [»ère du Messie, et longtemps déjà [îeut-
être au()aravant : ses /**a«mf5 sont renqdis
d'allusions à cette espérance,ou mêniede nou-
velles iiropbéties, plus claires que ccHcH'i,
II s ecrîe, en terminant le psaume wii :
Je vous glorifierai an milieu acs naiinus, et
je chant frai fa gloire de votre nom^ Sehjnrur
q u i p ro lég e z m aqn ifiq u ement vof re roi , fpt t
accordez pour toujours vos fureurs à David ^
votre oint, et à sa postérité ('MZ), Au |*iîautne
L\xi : Seigneur, donnez au roi votre droi^
tare, et au (ils du roi votre sagesse; pour
qu'il juge votre peuple selon ia justice, et
vos muvres selon Véquité, Que la paix de s-
crnae sur le peuple comme le torrent de la
montagne, et le ruisseau de la colline.
Il fera justice aux pauvres du peuple, et
sera le Sauveur des fils de rindigent; ii bri*
sera roppresseur. It brillera pendant les gé-
nérations et les générations dunf^/oiVf égaU
à celle de Castre du jour, plus grande que,
celle de faslre dts ntfits. Il (sera béni)
comme la pluie qui descend sur t\iride prai-
rie, comme la rosée gni distille ses gouttes
sur ïa terre. lin ses jours la justice et une
paix abomianle se Uvcrofit comme les astres^
Tnais [lour durer plus qu\3U%. Il étendra son
empire dUtne mer è tautrc^ et depuis let
rives du fleuve iuêgu'aux extrémités de Vuni-
vers,.,.. Tous les rnis de la terre Vadorc^
ront, toutes les limitions lui seront asservies,,.
Que son nom soit béni durant les siècles»
que la gloire de son nom surpasse celle d$
Castre du jour: en lui seront bénies toutes
les tribus de la terre ; toutes les natioui cé-
lébreront sa gloire (ÎÎCiV),
Nous supfirimons dans celte magnifique
liuui : qui si iui«pu> aiiqtitd f^csiîcrit» argiinm eiun
iu vii';^a viraruui, ri lu pt;i;^']s Ulittrutn hoititeiuju :
iui!»c)'ic(H\baiu auirin lue^tiu riou aufi!taiu ab eo,
î^ÏL-uL abstuli :i S.u'il, quçiti aiiimi a rncte utra< El
flilclib eiil dnnius tua, et reguiiui tuuni iisquc în
a-U'iuuui aiiti' rsitûriu luraui» t?L iluonos luus ei it fir*
luusjiigiter, (// UtU), vu, ii-lG.)
(5l»5) PMipiLMva cotifilibor libi iu nalinnihus. Do-
mine : el iiiuuuii tuo psàluium iJicain, Magoillrans
saiuir*^ n*gis i^jus, cl facieus miiî^'rirordiaiii chrislo
huu David, et scuhuj qus usque lu sx-euluiii (Pirt/,
xvn, 50-51).
(564) Deiis, judicium tunm re;;i da : cf jtjstitiam
UiMiu IJEio rcgLs: Judicari! populuii» uium in jusUtîa,
et jiaupert's tous m judicio. Suscipïaiil muutcs pa-
cciu jH>pulo, cl (xdles jufrtitiaui. Iiidt calait paupero.s
|90puli, et sa 1 vos (acîct NU os p^iupprum : cl hum. lia-
lui ( aluuiiilaLorefu. Et pm inauebit eu ni !>otc, et ardo
luuani, m {^mtMaliune cl gcneralioneni. De^cciidcl
hi€Ul pluvia iiv \rtlus: et siiut i^ttLlkidia stilbttrîa
sti^H'!' torrani. tlvlelui' iu dicbuscju^jui^^iitia, etabuu-
danlia pacis, «loinc auferalur looa. Kl domïoabîlnr
a tQitri u»t[uc âû Jiiare, et 9 flumiiiu U3i|itc «d ter
179
MES
DICT10iS^AlRE
MES
mélopée beaucoup de det;tiïs qui convieti-
netât admirablement au divin Fils de Marie,
cnlre autres la peinture si vive et si vraie
de sa prédilection pour les pauvres et les
humbles, parce que notre bot n'est pas de
montrer que Jésus est le Messie, mais seu-
lement de rechercher quel dut être ee-
lui-ci.
Or il est évident que David entend par-
ler dans ces passages du Messie, sous le
nseudonyme de Salomon , son fils et son
liériLier immédiat. Nous ne nous arrêterons
j>as à relever toutes les ex| tressions que
nous avons notées et qui ne |îcuvent con-
venir qu*au Messie. Le roval [rrophèle ai»-
pelle donc ici sous le voile de Falîégoric le
Messie du nom de son ûïs:JuHtiiiam tuam
fiiio régis: et c'est le seul point que nous
roulions établir.
Le nsaume lï\ïvui contient deux allu-
sions a la pro(>hétie de Nathan, et la déve-
loijpe dans le môme sens : fat juréù Dand^
mon serviteur^ que sa postérité durera éter-
nellcmeni i et que son règne se perpétuera
pendant les gén&ations et les gm/rations
Je lui conserverai ma faveur pour toujours,
et mon alliance avec ha ne défaillira point.
Je ferai durer sa race pendant les siècles des
siècles^ et son empire aussi longtemps que
V éternité des cieux Je fai juré par wa
sainteté^ à moins que je ne mente à David;
sa postérité demeurera éternellement. Son
trùne placé devant moi comme un soleil re-
splendissant, comme la lune dans une pléni-
tude perpétuelle, sera dans le ciel une vision
inévitable à mes regards (365).
Tout ceci no peut s'entendre h la lettre
ni du règne temporel de David^ ni du règne
lempwrei do Salomon, ni de la durée lem-
poreile de sa race sur la terre, ni de sa
gloire raondaioe. Or cependant il est ques-
iiïiiios orhis Ifrramm. Cnrani ilk> protideul yEthif^
pits , el tnirnici ejus lerriïm lingrril. Ilc;^'es Tliarsis,
et iiisidjï niURcr,! oiterent : rep's Aratumi cl Salia
don.i .iililuceiit : Et adornbiîiii eu ni oniiics reges
terra; : omnes génies seivicui ei : Quia lihiiravit pau-
pcrcm a potente : et pauiîercm, cui non erai adjulor,
rarccl pauperi et inopi, et aniiii.is paupcnuti salvas
faciet. h\ H^urh d iuiquilate re<linict animas eonini:
et honorabile uonjeri eonnn cwain ilb Et vivci, ci
dabilur ei de nxiro Arabi:i% et aitorabutil iliî ijtso
fiemper: tota die benrJirci»! ei: Et oiît (umainen-
lum m terra in sinnmis nioiUinn», s^lpell■x^^^lJel^lr
super Lïbafiuni fruclus ojiîs : et Û^ncbiiiU de ci vi-
tale siciit fœnuni terne. Sit ii^meii ejus ln^iedicliiui
îii saïcula : an te solem penuanel oomea ejus. Et
bcncdicenlur in ipso oniiies tribus lerne: oinnes
lifentcs ma^nificabunt cuni (IhaL h%%i^ t-H)^
(305) Disposui testanieiiinni eïectis rneis, juravi
David scrvo meo» lîsf|ue tri a*lerntiiii pi;vparabo
scmcn luum. Et anlilicabo in gênera Liojicni ei pe-
nemlianein sedem tuant In «Tterniim servatio illi
[ Unscricordiam nieani: et testa inentu tu iiieuui lidelo
I ipsi.Et pouauî !ti saeeuUim Mcculi[setnett ejus : cilbri>-
istim ejus sîcul dies ccbli...., Sentp.l jut-avi in sancto
I jiieo, si David menliar, Stîiiien ejus ht .cternirtu rna-
inebil. Et tbroiius ejus sleitt sol in coaspeclii nieo,
I et sicul luua perfccta in aHertiutn : et tesùs m ccelo
idejis (Pjd, LWixtt» 4, 5» 10, 50, ù1, 58}.
(5G6) Parvulus cuiin nalus est riobis, ël Jll^us da-
tUb Cal uobib et factitjï ei>l ptiiicipattis i>iipt.i bumc-
tion de D-ivid et de sa postérité; jl faut donc
cberrher une autre explication, et elle m
peut se trouver que dans le Messie. Cette
déduelion nous semble de toute rigueur-
Mais si elle avait booin d'ÔIredéuiontréc,
les écrits tîes profdjètcs postrrieurs vicn^
diaient la prouver avec suralioiidanee.
C*esl Isaïe d'aijord fpii en parle sous Tal-l
légorie du jeune et pieux E/échias, au jx*
chaftitre de sa 'propliélie : L'n petit enfant^^
dit-il, nous est né, un fils nous a été donnéM
et sur ses épaules reposeront les insignes rf#^
la royauté. Son nom sera VAdmirahle ^ 1$
Sage, le Dieu fort^ le Pire des siècles à tenir^
le Prince de la paix. Il nmltipUwa son em*
pire, et la paix qu*il donnera sera sans ternii^^
Il s'assiéra sur (e trône dé David , rr^f/nerofl
sur son rotfaume, le consolidera et taffer^^
mira dans l'équité et lu justice^ à jamais et
sans fin (360),
Il en parle de nouveau au onzième chapî*.
tre sous la uiéme allégorie^ et le peint,]
de môme que son règne > h des traits qui ne|
peuvent convenir qu au Messie et h l fcgli*ft;1
puis il termine le tableau par ee dernJerl
trait, qui lui sert» [ïOûr ainsi dire, d*iuscrip«|
tion, aûn qu'on ne puisse s*y tromper il
En ce jour, le rejeton de Jessé s'élcter^]
comme un signal au milieu des peuples^ les^
nations r adoreront et son sépulcre sera fil*
vironné de gloire (3G7].
Le propbete Jérémie n'est pas moins po*
silif à cet égard : Le temps approche^ dit 1$ ml
Seignenr^ ou je susciterai à David son ^^ri*W
table rejeton (368), et roi il régnera et il^
sera sage; il fera Injustice et le jugement
sur la terre. Alors Juda sera sauvé^ et hraet
se reposera au sein de la paix: et tfoici It
nom quon lui donnera : Le Seigneur, notre
justice (3G9).
Après avoir parlé de la sorte au xxnt*
rnm ejus: et voeabitur noracn ejus, Admirabîlis, {
Cmisibariu^, Dcu«i. fortts, paicr futuri soîcuH, priti-
ceps paejs. Miïllipbeabiinr ejus iniperiur», et pacii
iiou eiil liiiis. Super solitim David, et suncr regnum
ejnssedebh: uleottfirmet ilkid, el corrolmret in jii- ]
(Hcio H jtïslilia» amodo el iisque în scmpilernum ;
xelus Dont in i cxerciliiutn facict hoc {Isa, i\, G#7j, |
(507) Et egredieiur Virça de radiée Jesse, et Flo«
de radiée ejus asceiidel. El requiescei super eu m
spiriius Dutiiini^ ^pittlus sapientice* el iiiielbaiiîi,
spiriuis eonsilii, el rorliutdinis, spiritus seiciilias, el
iiielalis. Ei replebit eiini bpirilus timoris L>oiuiai.
Nun heemiditm visionein oculorum judieabii, nc<\m
seeundutii auditum aiiriuiti arguei : &cd judieatiU
in jusiilra panperes, el aiguct in ieqnilatc pro niafi*
suelis terr^î : et pcreutiet terra tu viriça orîs èu\,
sptriUi labiurtnn suornni ittletUeiet inqiiutîi* El cril
jusiiiia eiiiguliifii lymboruni cjits: cl Hdes cinctch
riiint j en uni ejus*
In die iJla. radix Jesse, qui stai in sigiium popu*
lorittu, ipsuni gejiies depreeabuntur, el cril se^t-
ebrtim ejus gloriosum {ha, xi, l-IO^,
(5^8) Ccrmen juttum : uti ^ertne qui n>sl ni ^lé»
ni altéré pat* uti mélaiitge étinnger. Une planlo
fruneïie, que l:i grciîe n'a jK>inl fait déj^ërtérer» Noua
cioy*His uuc telle esl la f»ens*^de i'xinietir*
(5(î0i Etee dies veiirunl, dicil Daniinns: elsusei-
labo David j^eiiueit ptsUioi : regnnbil rr\, rt sa-
pt^tis eiît, el htciel judiciuni tl jusiiliatn in liTm, lu
diebuî* ilîJ.-> bidvabitur Juda, el bracl Uabiubii ct*y*
MES
UES MIRACLES.
MES
S8Î
BS propliélic.s, il y revient nu
lire \r\iii, repote les miSmos paroles et
le : Le Seigneur dit ceci : La postérité
Ivriti ne manfjuera jamais iTun roi fini
pe h trône d^israef. Il nij aura jamais
n^ de préire$ et de lévites pour tj(frir
MfuÊte en ma présence^ atlumcr ie 6m-
Kl Bacrificej immoler tous les jours des
Hbi....... Si mon pacte avec le jour et la
Hbur souffrir une interruption^ de telle
i qu'il n existe plus ni nuit ni jour dans
pj convenable t mon pacte avec David^
rritcur, pourra aussi être annuk\ de
It ntj ait pas un de ses fils pour oc-
son trône ; des prêtres et des lévites^
|^«serr/r mes autels (370),
qui (J<!;termine d*iine manière nette
Jise le sens de ces prophéties, €*est
aoment où Jéréruio les éi-rivoit, le
'des héritiers temporels de David allait
re le trône ; or le prophète nlgnorait
[uc celui-ci, savoir Sétlécias, serait le
ler* puisqull le lui annonrait h lui-
e jusau'à satiété. Ce n'est donc ni des
c Sédécias, ni de ses neveu i, ni de
iiabeK qui ne fut |»oint roi, ni d aucun
■uu'il peut ûtre question, mais unique-
du Messie.
tî* cliojjitre, le prophète va niôaie
appeler ee divin personnage du
David, un David rendu à son pcu-
eient Domino Deo suo , et David,
i>, quem suscilabo eis,
iiiel f»arle absolument de la môme
taut'hapilre xxxvu*de sa projihétie,
sioa de la restauration de la Judée
I retour de la captivité des soixante-
Ih seront mon peuple, je serai leur
mon serviteur havid^ leur roi. Jh
Urani tous un seul et inénie pasteur.
reheront dans les voies de ma justice^
miironi mes commandements^ et les ob-
Tonl. Ils habiteront la terre que fai
M à mon serviteur Jacoh, la terre e^u ont
fUurs ancêtres ; ils t habiteront^ cwjr,
: ei Une est norncn, «pio«l vocabunl euin,
mis juslsis imslor {Jer. wui. ÎJ-tî).
(0) Kn f: (Jics vciiimit, \\W\l Domii^us : cl susci-
;;TÎtiim Itoniiin, <|iioil lonUo*^ siim ail doninm
t ei utt ilniiitim Juiln. In ilielii» illis, ri in tom-
iiln, Roriuinarc faciarii DavM gt^riumi jtisLiLi;L%
'■* vljrniiii cl justiiJîini in ii-rr:*. Iti tlirbus
iir Jukià, el JiTEisalcm lialiilaliîl conn-
. i. .i<ic esl nomer», i|um] vrnaluJiiL i-yn», Du-
►sJusUis ridsler. Qni;i hrec liirit Dumiiius: Non
iltil tJe l*;ivi*l vir, i|uî sedeal super Lhioiiyni tlu-
Kr;n.'L Kl de sacerdutibiis ot «k levilis non iii-
Ivir a fiirio incii, qut oUTural l»nJocaul(iniala,
idai sacridctuin, cl cxnbi virtiinns auinihuri
. El fuctuin rst verbiiin nuniiui ad Jcrrini^iui^
S flfc dicil nuntinifs: Sî Irriiuin polcst ticii
Inietim cuiii die, el pnciuiti nn-iiin vxnn iio-
Hnon sil dics el no\ in tfnqmrtt siio : Kt |Ki€tnm
n irriliim e^î^e pnterit eum Ibvid servo rni^o, tU
sU Cl eo lilius qui rrgnrl ui Liiri»no eitis, ci la-
H <^actTd(>te:i tnihî^trl *uijî {Ji'r, \x\iii, li-'âl).
tSalvabo ^Tegrin ntrnrii. ri ii m eiil nltiii iii
i, <^i judicabo iiiU i' prcits el peciis. El snsci-
KT cas pnsinreiii ununi, i|iii pascal oas» $»er-
mcuiti David : ipsc pasc:t!i cas, el ipse eril eis- in
a. Ego autcni Doniiuui eio eis iii Dcitm : et
leurs fiis et les fils de leurs fils^ h perpétuité.
et David, mon serviteur^ régnera sur rua- j»
per()étuilé. Je ferai avec eux un pacte de
paix^ un pacte sempiternel (371).
il est facile de discerner dans ces jiaroles
ce qui apiiartienl h la restauration tejnpo-
relie de la Judée, et ce qui ap[iai tient h sa
restauration spirituelle ]mr le Messie.
Ces deux iuiages se f onfondentsans cesse
sous la plume des firriphètes, comme Tom-
bre se confond avei: rf>bjet pour le specta-
teur éloigné. Mais maintenant que nuages
el ombres sont dissipés, il n'est plus possi-
ble de se méprendre»
Le Messie sera lils d'Abraham, d^lsaac, de
Jacob, de Juda» de David, II sera homme» |tar
conséquent,
3* Mais il sera Dieu /gaiement
Nous venons d'entendre Isa'ie rapjiclcr
VAdmirable, le Conseiller, le Dieu-Fort^ le
Père des aicclvs futurs, le Prince de la paix:
quelques lignes plus haut, il lui avait donné
le nom iVEmmanuel, qui veut dire Dieu avec
nous. Jérémie le dési34;nera un î>ou (ilus lard
par un nom qui ne sera pas moins si^niOca-
tif : Le Svii^neur notre justice. Ba\'iâ^ le pre-
mier, l'avait dit en termes non moins clairs:
Le St'igneur m^a établi roi sur sa sainte mon-
tagne de Sion^ pour annoncer sa loi. Le Sei-
gnenr m*n dit: Vous êtes mon fils, je vous ai
engrndré anjourdJini. Demande z-mci et je
vous donnerai les nations en héritage ; votre
possession s'étendra jusquaux extrémités de
f univers (.372).
Il est éviuerit que David ne pouvait parler
aiusi de lui-mûme, quen se personnifiant
dans relui qui serait un jour son fils et qui
était déjà le iils de Dieu, engendré de toute
éternité* Au [►saume cix, il s*ex[irinie sans
ombres el sans équivoques, le Seigneur, dit-
il, /c Seign c u r a dit à mon Se igneu r .... je vous
ai engendré avant la lumière,,, vous êtes
prêtre de toute éternité^ selon Tordre de Met*
chisédvth (373).
Au psaume xi.iv, qui semble composé à
servii!» meus navid princeps îti nmdia eanim : e^^
Doniîniis locutus sïini {Ezertt. \%\i\\'^î). El Sf^rvus
nitMif. David rex snper fos ot paslor tirtuîi cril onî-
niirni eoniiu : in indii-iis niei^ anibidalnriil, ot man-
da la mea rnsUnlirnU H lacienl t-a. El babilabunl
siip^T lenani, quam dedi servo mon Jacub, in qin
liâbilavtMiinl pJilres visiri ; cl iiabilaî»iiit supci raiti
ipsi, el lilii cof tiin, tH liîii tlliunim eoiurn^ iiypte ia
scnipitcmitiiir el David s-crviis meus priiuTps nnrnni
in iieipiuiun. El prjrniiani illis fanSys paris, pa-
i'tuui seinpîlriiuini trii ns: el lîindabo eus, cL niul-
itpUcalo, el ibdtti sarii-liUc ationoni mt^'lnl ht medlo
coiiim iii porpeliuiin {Kzirh, mxvïi, ^i).
{ùlt} K\fii aubMï» iuiihlttuliis suiii rex ab eo super
Sion nionieni saneiniu ejus, uraMlieans pra^ceplum
pjns. [loiniitus dixit ad mv : ¥\\u\s meus es lu, e^n
liodie gi'nni le. Puiilula a tne,eltlabo litti geutes lia;-
rcdUaUMU luam, el pass^issiniiem luaiti tcriiinioiï
lerriti {t'sat, n, l>-8).
{7û7t) nixi; Dnndnus thnuhio nieo: Sede »i dexiria
itieis. Dtmec ponsim iuiTiucos tuos, f^cabetUini pe*
duiu luoiiint. Vitgani vii lulis Un^ eniillel Dt^iiilmtn
ex Sinu : dnniiuare in medio iiiijnkorum luoruiu,
Tecum ptincipiuui in die viilulis tuac iu ^pluiidii-
ribus sanet*»niïn : ex iilero aille lueireriim ueiiui le*
Juravii Douiiimt», cl uen iifriulcbit euui ; Tu c» &a-
t85
MES
DICTIONNAIRE
MES
m
rintention de Salomon, etdonlla plus grande
partie ne peut convenir qu'au Messie, son
céleste arcnélyjie, celui-n est appelé Dieu,
sans autre addition; c'est, le plus formel de
tous les témoignages. 0 le plus beau des en-
Juda; mais tu donneras naissance à celui qui
doit régir Israël, et dont Coriqine est avant
toutes choses, dans les jours de rétemité{31S).
5* Il naîtra peu de temps après la recons»
traction du temple, et honorera ce même tenh
fants des hommes, la grâce est répandue sur pie de sa présence. --Le Seigneur des armées
_-. ,3 .- j. c-..- . .V f.^-.- ^f^ çgçf^ s'écriait Aggée en présence de Zo-
robabel et du fils de Josedec, qui se lais-
saient gagner au découragement, en se
vo^^ant réduits h l'impuissance de recons-
truire un temf)le digne de la majesté divine,
et capable de soutenir la comparaison arec
le premier : Encore un peu de temps, et fi-
branlerai le ciel et la terre, la mer et les plai-
nes arides, f agiterai toutes les nations, et h
Désiré de toutes les nations viendra, et js
remplirai de gloire cette maison, dit le Sei-
gneur Dieu des armées La gloire de cette
maison sera plus grande que celle de la ore-
miêre, dit le Seii^neur des armées, car Sans
ce lieu je donnerai la paix, dit le Seignewr
des armées (377).
On tire, nous le savons, de ce passa»
lui-même, un argument contre le divin ms
de Marie. Le temple de Zorobabel n'existait
{)lus, dit-on, au temps de Jésus-Christ, car
lérode 1 avait détruit, au rapport de l'histo-
rien Josèphe, et en avait reconstruit un nou-
veau, plus digne de la majesté divine.
Nous avons répondu ailleurs à celte diffi^
culte. {Voy. fart. Temple db Jbrusalbm.)
Nous nous contenterons de dire ici que celte
prétendue réédiûcation par Hérode,. n'est
2u'une méprisable flatterie de ce méprisable
crivain qui osa comparer Vespasien au
Messie, et lui faire l'attribution des pro-
phéties qui concernaient celui-ci.
6* Le Messie aura un précurseur. Le pro-
j)hèle Malachie, après avoir annoncé la con-
version des nations et rétablissement d'une
loi nouvelle parmi tous les peuples de la
terre, ajoute : \o\(à que f envoie mon ange [JlSf
préparer la voie devant moi; et aussitôt U
Dominateur que vous attendez, l'ange du tes-
tament que vous désirez, viendra dans son
temple. Le voici, il arrive, dit le Seigneur des
armées (379)....
Longtenjps auparavant, le pronhète Isaîe
avait dit : j entends la voix de celui qui crie^
niillibus JuJa : ex te milii egredicliir qui sU doni-
iiator in Israël, et egressus ejiis ab inuio, a dielMii
xlernilatis {Mich, v, 2).
(377) Quia hacc dicii Dominns exercituum : Adhiie
nnuin modicum est, et ego commovebo cœlum.d
torram, et nnarc, ci aridain. El movebo omnes gén-
ies: et veniet Desideralus cunclis genlibiis: et in-
plebo domum islam gloria, dicit Doiiiiuus exerei-
tuum. Meum estargenluni et meum est aunim, di-
cii Uominus excrciiuum. Magna eril gloria dorous
islius novissimse plus quain piimact, dicil Dominns
exereiluum : et in loco isio dal>o paceni, dicit Do-
minus pxerciluum {Agg. ii, 7-10).
(578) On sait que le mot ange signilie un mes-
sager, colle expression ne saurail donc créer de dtf^
ii<ullé.
(371)) Ecce ego milto angcluni menm, et pnepa-
ralHt viam anle faciem mearo. Et siatim veo&el aJ
templuni suuni Oominator, qucm vos quaeriUt, et
Angélus testamenti, qucm vos vultis. Ëooe venît»
dicit Doniinus cxciciluum. {MaL, m» 1.)
vos lèvres; aussi le Seigneur vous a-t-il béni
éternellement. Ceignez votre glaive, qu'ilpende
à votre côté, 6 très- puissant î Relevez le
front, dans tout l'éclat de votre beauté et de
votre magnificence, allez de prospérités en
prospérités^ et régnez. Régnez selon la vérité,
la mansuétude et la justice, et votre droite se
signalera par des merveilles. Tos flèches sont
brûlantes, elles perceront au cœur les ennemis
du roi; vous moissonnerez les nations : votre
trône, 6 Dieu, est dans réternité; le sceptre de
Véquité est le sceptre de votre empire. Tous
avez aimé la justice, haï l'iniquité, et à cause
de cela Dieu, voire Dieu, vous a sacré d'une
onction d'allégresse qui vous élève au-dessus
de tous ceux qui y ont part avec vous (374).
Le reste du psaume n'est pas moins pro-
phétique. L'ex|)ression (-t la pensée, trop
fortes pourSalomon et lîethsabée, ou telle
an Ire femme qu'on voudra placer près de
lui sur le trône, ne peut convenir qu'au Mes-
sie et h son Eglise. Ce passage par exemple :
La reine est apparue à vos côtés, resplendis^
santé d'or et de pierreries. Ecoutez, ô fille
des hommes, voyez, prêtez Voreille. Oubliez
voire peuple et la maison de votre père; le roi
se laissera éprendre de vos charmes, ce roi qui
est le Seigneur votre Dieu ; celui que les no-
tions adorent \iK)
Non, le divin poêle qui écrivait ces mys-
térieuses paroles, ne pouvait avoir en vue
des gloires et des grandeurs mondaines. 11
n'aurait jamais osé donner h une créature
mortelle le nom incommunicable et trois
fois saint du Dieu de l'éternité. C'est donc
bien du Messie qu'il entend parler, et le
Messie pour lui était véritablement Dieu.
Maintenant nou3 allons voir toutes les
circonstances de sa vie mortelle prédites
avec les plus minutieux détails.
4** Le ilessie naîtra à Bethléem de Jada.
Et toi, Bethléem Ephrata, dit le prophète Mi-
ellée, tu es la plus petite d'entre les villes de
rordos in aîlernum sccundum ordincm Melcbisedcch
{PmI, i.ix, 1-i).
(374) Spcciosus forma prse (iliis hominum, dif-
fusa Cbl gralia in labiis luis : propterca benedixil le
Deus in xlernuin. Acdiigere gladio luo su|)er fcmur
Uium, polentissimc. S}>ecie tua cl pulcliriludine (ua
întende, prosjHîre procetie, et régna. Propler vcri-
i:ilcni, et mansueludincm, et justilinm: el dcducel
te mirabililer dexlera tua. Sagillx lu;e acul», po-
puli sub te cadenl, iu coida inimicorum régis. Se-
des tua, Deus, in sxculuni sxculi : virga dire-
ctionis, virga regui lui. Dilexisli jusliliam, et odisti
îniquîtatcm: propterca uuxil te Di^us, Deus tuusoleo
Lrtiliac prx cou sorti bu s lu « {Psal. xliv, 3-8).
(375) iVstltii regina a dextris luis iu vestilu deau-
ralo: circomdata varietate. Audi, lîlia, el vid4% et
inclina aurem tuam : et obliviscere populum tuum,
et ^omuni palris lui. Ex c^oncupiscet rex decoix^ni
liium : quoniani ipse est Dominus Deus luus, cl
adorabunt cum {Psal, xliv, 10-i^).
(376) Kt lu Bethlehcin Ephrala pai vulus» es in
MES DES MIRACLES.
Irtfif U de'srrt : pr impart' z les roû's decani h
Sd^nntr^ rendrz droite dan fi (n solitude hs
ffA/iffi de notre Dieu. Les raltées seront
(9ïïUflée$, Ira montagnes et les coUiufs seront
nhâisséts^ les chemins tortueux seront redres-
$h^ iti sentiers rocailieujc seront aplanis. Et
•fin qu'il n> ait pas d'équivoque sur !e sens
(le CCS tiitrôlns» le prO(>hète ajoute aussitôt :
Ft h gloire du Seigneur se révélera^ et toute
rhuir rerra parler ta bouche du Seifjneur*
Monta sur le sommet de la montagnet dit-il
eriiuile, montez^ vous gui t^vmigelisez Sion^
cltte: la voix de toutes vos forces^ vous qui
érûng/tiêe: Jérusalem^ élevez la voix^ ne crai-
gnez rien. Dites aux villes de Jada : \oici
votre Dieu,
Pourrait-on douter que ce Dieu ne soit
bien le Messie lui-mônie, lorsque le pro-
phèle ajoute encore : Le Seigneur Dieu vient
iâmi êa puissance^ dans la puissance de son
km dftmtnateur: voici devant lui les récom-
penses tt les châtiments. Comme un pasteur,
il paîtra son troupeau^ il rassemblera les
9^eaux sous son hras^ les portera sur son
féru, €i aidera aux mères à marcher,
Ce$t celui qui a mesuré les eaux dans le
rreux de sa wanij et d'un revers arrondi les
cinix; celui qui n suspendu û trois de ses
i9i§ts le^lohe de la terre, équilibré les mon-
imes^ ttjeté les cfdlines dans la balance (SSO),
^jaellcs inajeslueiiscs vi sublimes images t
^^Vdonc avait ap)>ri5 au divin poîHe que les
^Rf'""-'^f et les montagnes^ que les mers et
les - répandues à la surîaee du globe
s* biv.!HMit équilibre, de sorte que !e poids
tti Uiu^ours un contrepoids, et qu'ainsi le
dûoble mouvempot du globe au milieu de
YnpBte fût régulier et uniforme? Le i;éaie
de^ tnoaerjies se faisait honneur de
U vie. Nous serons savants, fpKind
noit» aujuus retrouvé toute entière la seienee
vie nos an«:êtres, et sages (pianci nous aurons
appris leur philosopliie* Mais ne nous lais-
«)as pas écarter de Tunique sujet que nous
MES
2Ϋ
(^0) Vof clitnanlis in dest^rto: Parais vîam Do
filai, irrlns facile \n ^f\\lu\4mû «ioniilns Di'i iiosti î.
OniîiU vnllis e\aU!iliilur, el omiii;; mons et callis
httmi\ia1nlur, ei eriiiu pravn in ilii<'cia, t'L n.^pera in
tiii planas. El revcUd^ilur {;l(H-in Doniiiii, i;l vidi'bil
«mnij; fa:o p.iHu^r iptnci os l>oi)iini IncuMiin est.
V(ïi (lice n lis : Clam;». Et tîivi : Qiiiil clainaÎMi? Oriiiiis
f^ff. f.....,r>. t»i orutiis |*l*>:ia rjiis iptasi Hn^ auii.
Fv si fciitim, ri rrcidil Mûs f|tiia hpirruib
^"I jvil in pf>. Vert* feonjn est popiilns: E\-
"cmuin cs^î fVjiiim, flnxidil llis: Vi'ilnini .lulcin
l^mitii ncîsiri niiniel îii iL*tfyrn«ni. 8iipcr inoiiteiii
tictkuin aseerulf tu, qui evan;^('li/as Sion : exatla
lilmtituiiinc vocciiï Itiam, rpii rvani^elios Jeru-
iriM! txiilU, iiali litnerc. I>ir civitiilihits huhx;
MMÎeuît viîslcr, Ecc<i Dominas ïli'U s in IVn- li ni-
difie TeiiM% el hracliiuin ejtis doininaliiLur : ccce
nt*-frï^% rjus cum co, ui Cïpn« niiiis roram illn. Siciil
fa m suun» pasivt: in Urachin sud rt*ngi"C-
f?>^ t în srnn siiQ levai)] I, kiias ipse por-
(ftbiu yms luoiisits est pugillo iu]nas, et crelos palnio
fooderavtl? qms appeniUt trilins digitis iiKileni
larr» et liliravii rn poi»ifero munies, cl colles in
Italf^ra? (ha. \i, 5-12,;
(iHI) Èjîu auli^ni suni verini?, el non btiina : op-
firoliriuni hoMiitiiini, cl alijectio plebiîi. Omîtes vi-
4cûli'3 uic, dctiserunî me: locnti bunt fahiis, et nnï-
dovons traiter ici par les élans de cette docte
jioésie.
7" Le Messie sera $nisà mort. Le prophète
Daniel, dont nous allons rapporter tout à
l'heure les i^aroles, Tannonea d'une manière
si claire et si [iréeise, qu*il n veut jjIus lien
de s'y méfirendre. Mais beaucoup d'autres
l*avaient dit avant lui, d'une manière moins
précise, si Ton veut, et cependant positive,
puisqu'ils avaient révélé toutes les circons-
tances du su[>}^lico.
Je suis itn vermisseau^ et non un homme ^
avait dit le Psalmisle;j> suis f opprobre des
hommes et le rebut du peuple. Tous ceux qui
niant vu, se sont moqués de moi: leur bouche
m^û lancé r insulte^ et ils ont branlé la télé :
Il a espéré dans le Seigneur, qu'il le délivre ;
quil le sauve^ sflon ses inroeations fai
été environné d* une meute de chiens, entouré
d'un rassemhkmenl de malfaiteurs. Ils ont
percé mes mains et mes pieds; ils ont compté
mes ossements, Ih m'oni considéré, pénétré
de leurs regards. Ils se sont divisé mes vête-
ments, et ont jeté ma robe au sort.
OIHeul arrachrz ma vie au tranchant du
glaive^ sauvez ma vie de la dent des chiens
Je dirai votre nom à mes friTcs , ;> te ferai
connaître au milieu d'une église, je célébre-
rai vos louanges an milieu d'une grande
église :je vous reudrtu ténwiffnage en présence
de ceux qui vous craignent^ Les pauvres man-
Ïieront et seront rassasiés: ceux qui craignent
€ Seigneur, le hueront^ et leurs âmes vivront
dans loi siècles des siècles. Toutes les nations
de la terre l'entendront dire^ et se converti-
ront un Seigneur. Vempire est à Dieu, à lui
le gouvernement des nations Les siècles
futurs appartiendront au Seigneur^ et les
deux annonceroîït sa justice aux générations
à venir^ créées par le Seigneur liti-méme (381).
On ne saurait dire que le prophète etitend
[)arler ici personnellement de lui-môme,
[ïulsqne ses pieds et ses mains ne devaient
lioini iMre percés, ses vÔtejnentsj^arlagéSp
vertinl capnl : S|>cravil in Domino, ei ipïaf einn :
salviiui fariat cnni, qiioîiiûoi vidi rnin, t^linnii4Uï
cin.'UMMledet util nie c:Hie& nnilri : coricilinin niali-
gnatiliinn olisedit me, FuiIeruiU niaiitis nnas et
pelles ineo«; : HinitiiieiaveiiiMt oninia uss:) iiie^i. Ipsi
vi'i'o conMileiavet uni el înspe\criinl me: Itiviseniiil
Sîlii veslinichia inea, ei super veslein meaui mise-
iiini suilenK Tu aulein, DiimÎMe» ne clon^'uveris
au\ÉlïiJfn luuni fi nie: ad tlefcusioneMi nieum con-
s|>iee- Eine a fianu'ii Dcus aniiuain nH'ain:etd(î
m;tiiu canis unieaiu nieam. Salva me ex ure leoms:
el a cnrnilms niiieorniuni hnmililateni ineam. Nar-
nil*u noniej* tu uni fratiibits nicis : in medio ectïe-
si;c laudidïQ te* A[iu:l le bus luca în ectlesia ma-
i^u,i: vola nica red<bni in eons^Mnlu limenliuin enrn.
Edeiil pau|)eres, et saturabuulnr ; cl latuîaliunl l>i>
miiuiin *pii refiniritnt euin: viveui corda earum iti
sa^eulum s;eeuii. Rcniiniscenlue cl convciteulur ad
Honiinum universi Ihies lerne. El adoraliunt iii
t'unspeitn ejus nniversîç Taniilix fîenljiini. Quoiiiam
boniiiti est le^'nnm : el ipse doniinaliiiur j;entlnn».
Manducaveruni et aduraverunt oinnes piui^ucs lei'r;c:
in conspeetn ejus eaiïeul uiiines qui tlei* endunt iii
terrani. Kl aiiinn mea tlli vlvel: el senten nK'Uni
serviel ipsi, Aiinuiiliabitur tKnuino |,'cnei'alio ven -
lura: cl amiuniiaLitnl k*v[\ jnstiltani ejns populo"
qui oaMt-Oir, ipicni feeîiPuiuncjs [(*ml, xii^T-jl).
S87
BIFS
DICTIONNAIRE
MES
ni sa robe lirée au sorl. Cependant, il parle
à la première personne, et comme il aimait
dans ses poésies à se représenter sous le
personnage du Messie, dans lequel il de-
vait un jour revivre, il devient évident que
c'est de lui qu'il veut parler en cette circons-
tance.
Les mêmes images de douleurs et d'espé-
rances immortelles; de complots, de sup-
plices et de résurrection au milieu d'une
société rajeunie , animée d'une foi nou-
velle, reparaissent sous sa plume au xxx.*
psaume. Puis au xxxvn' avec des détails en-
core inédits : 3ïcs amis et mes proches se
sont tournés j insurgés contre moi. Ceux qui
m'accompagnaient, m'ont regardé de lom,
tandis que ceux qui en voulaient à ma ric,
me faisaient violence. Ceux qui méditaient ma
pertCj ont forgé des mensonges et inventé des
artifices pendant tout te jour. Pourmoij fêtais
comme un sourd qui n'entend pas, comme un
muet qui n'ouvre pas la bouche. Je suis rfc-
venu un homme sayis oreilles et sans langue
pour répondre (382).
Les psaume.'^ liv* et lxvui' vont nous don-
de celui qui me hait, j'aurais pu me soustraire
peut-être à ses poursuites; mais c'est vous y
mon ami, mon conducteur, mon confident!
vous avec oui je prenais de doux repas, et qui
marchiez à mes côtés dans la maison du Sei-
gneur! {383)
On lit auLxvnr : J'ai chercJié un ami com-
patissant, et il n'y en avait point; un conso-
lateur, et Une s'en est point trouvé. Ils m'ont
donné du fiel pour nourriture, et du vinaigre
pour étanchcr ma soif {3S\).
Le psaume cviii* revient sur les mêmes
images de complots et (ift persécutions à l'en-
droit du Messie; de résurrection, de réno-
vation et de chants d'allégresse au milieu
d'une nouvelle église. Os peccatoris et os
dolosi super me apertum est. Locuti sunt ad-
versum me lingua dolosa, et sermonibus odii
circumderunt me : et expugnaverunt me gra-
tis. Pro eo utmediligerent, detrahebant mihi :
ego autem ornbam. Et posnerunt adrersum me
mata pro bonis : et odium pro dilectionemea..,
Jnduantur qui detrahebant mihi, pudore : et
operiantur, sicut diploide, confusione sun.
Confitebor Domino nimis in ore mco, et in ma-
dio multorum laudabo te.
Le môme psaume contient aussi une lon-
gue tirade d'impré.*ations contre les persé-
(382) Ainici me», ei proximi niei advcrsum me
appropinmiaveruiH, et slelerinit. Et qui juxla me
eranl, (leloiifjesloliTiiiil: Kl vim faciebanl qui qiiai-
rcltani aiiiiiiam meam, El qui inquircbaiil iiiala
niilii, lociui s'.inl vanilalcs : cl dolos iota die medi-
tahaïUur. Ego auicni tanquam surdus irm audic-
l)am : cl sicut niutus non ap<Tieiis os siiiim. Et
faclus sum sicut homo non audiens : ot non liabens
in orc^sno redargutioncs [Psat. xxxvn, l'i-15).
(585) Quoniara si iniinicus meus maledixisset
milii, sustinuisscm utique. Et si is, qui odorat me,
super me maj;iia looutus fuissel : abscondissem me
forsttan ab eo. Tu verO; lionio u&animis, dux meus,
cuteurs du Juste. L'avenir ne les a que trop
bien justifiées.
Le royal Prophète avait dit au xv* psaume,
toujours sous le personnage du Messie.
« A'^ous ne laisserez point mon àme dans
l'enfer, et vous ne permettrez pas que votre
Saint soit atteint par la corruption : Tfon dere-
iinques animam meam in inferno : nec dabis
Sanctum tuumvidere corruptionem. »
Est-il donc dans la passion du Sauveur
bien des circonstances qui n'aient pas été
prévues, clairement annoncées f)ar David?
Si nous y ioignons les prédictions des au-
tres prophètes, nous aurons une histoire an-
ticipée du drame sanglant et terrible qui
opéra la rédemption du genre humain, Isaie
fait parler ainsi le Messie : J'ai livré mon
corps aux coups des méchants, et mes joues à
leurs soufflets; je n ai pas détourné le visage
devant les cracfiats de ceux qui me cons»
puaient. Le Seigneur Dieu est mon auxiliaire^
c'est pour cela que je ne suis pas confus; c'est
pour cela que j ai endurci ma face comme la
pierre la plus dure, et je sais que je ne serai
point confondu (385).
Un peu plus loin, le môme prophète
ajoute : // n'a ni apparence ni beauté: nous
ravons vu îiumble, et nous l'avons méprisé,
Chélif, le dernier des hommes, homme de (foi*-
leurs, d^infirmités, homme au visage timide et
humble, comment l' aurions-nous accepté? H
s'est véritablement chargé de nos langneurs,
il a assumé nos douleurs, et nous l'avons ré-
})uté pour lépreux , châtié de Dieu et voué à
'humiliation. Mais lui, s'il a été couvert de
blessures, c'était à cause de nos iniquités:
s'il a été broyé, c'est sous le poids de nos cri-
mes. Ses maux sont notre propre tranquillitét
et ses plaies notre guérison. Nous étions
errants comme le troupeau dispersé, mof'
citant chacun selon nos voies ; et le Seigneur
Va rendu responsable de tous nos égare-
ments.
Il a été victime volontaire, et n'a pas ouvert
la bouche : il sera conduit à la boucherie
comme une brebis, et il se taira comme Fa-
gneau devant celui qui lui enlève sa toison :il
n'ouvrira pas la bouche.
Il a été soustrait aux angoisses et à la
douleur; qui pourra nombrer sa postérité
après quil aura été retrancîié de la terre des
vivants?
Je l'ai frappé à cause des crimes de m<m
peuple. Mais je lui donnerai les imptespour
prix de sa séputure, et les riches pour ^rix
de sa mort, parce quil na pas commis l ifi-
cl notus meus. 0"» simiil mccum dulccs capîeitts
cibos : in domo Dt^i ambulavimus cum conscnso.
(PsaL Liv. 15-15).
(58i) El sustinui qui simul conlristarctur, elium
fuit : cl qui consoiarctur, et non invcni. Et dedcinnl
in cscam meam fel: et in sili mea potaverunt me
acelo (Psa/. Lxviii,il-2i).
(585) Corpus mcum dedi pcrculientibus, et gênas
meas vellenlibus: faciem meam non averti ab incre-
pantibns, et conspucnlibus in me. Dominus IVdS
auxiliator meus, idco non sum confustis : idco |»*
sui faciem meam ut petrani durissiniam, et siio
quoniam non confundar {ha. l, (5-7).
MES
DES41IRACLES.
MES
200
piséf H çu€ ses lèiTtê n'otU pas connu le
ti Stifjneur a voulu h briser dans son in-
fîmiU: ê'fl donne sa rie pour ie prché^ il
tfrmttnf longue posUtri té, vises mains dfrien-
inni les arbitres de» volontés du Seit/nfitr.,.
!^Uû fl nintrai les mutfitudes ^ je ttii aban-
i dépouilles des forts ^ parce f/uil
i\iti. . . . , . ^on âme à la mort^ été réputé parmi
tu tcéiérats ^ parce quil aura supporté le
poids des péchés de (ous^ et prié pour tes cou-
pables (386).
Naos en avons fait précéderamenl la re-
martiac, le profihèle Jéréraie, en hiUlo aux
persécutions etè la liaiiic Hc ceux riii'il vou-
lut Muver des plus grands maîlieurs, fut
ttfle figure bien vive du Messie; or, void
djas f]ueîs lerraes il exhale sa douleur /f
«f^ '^1*^ à un fif/neau plein de douceur
ri' :e pour le sacrifier, J\ti itjnoréles
isein^ tfu'ils formaient contre tnoi : donnons*
ki du bois en place de pain^reironchonS'Iede
fclerrf des imitants, et que son nomnesoit plus
kmais prononcé (387).
Le prophète Zacharie va ajonlerà loul ceci
des renseignemeiUs non moins pr<5cieux :
luidit^ ain^i parfe le |>ropîièle,jV/; ditàceux
ftti étaient chargés de ta garde du tronnrau :
tJtimtz mon salaire, si cela vous semble con-
Hnnbte^ sinon tenez-vous tranquilles. Et ils
ont fixé mon salaire tl trente pièces d'argent.
Mm te Seigneur ni\i dit : Jetez-le au sîa-
Hdïrr, te beau prijc anquel ils vou sont mis,
' ' ' ' jifis tes trente pihcs d\irgcnl^ et je les
.' (fan* la maison du Seigneur, à lln-
' ;a' ri (hi statuaire (338). Quelques lignes
i'l>^^>inj(* prO[ihète ajoute: Quelles sont
'•■tns vos mains Y et il répondra : Jf
s dans la maison de ceux qui m'ai-
"rti/. iiiaiven abaissez-vous sur mon pas-
fr, sur l'homme de mu droite, dit te Sei-
\tur drs armées: frappez le pasteur^ les brs-
i K disperseront , mais ma main recueillera
feiflynraux (380).
('iSO) Non C$1 «.(vccics ci, noriiic <ïej!or : el vîilimiis
»m» ci itoti eral asjvcclus, tl lît-sitlcraviimis *?um:
l*B|icTtum» Cl iiovissinmm viroruiu, viniii tlolo
rum, ri sfivniem iunmiit:Uvm : cl ipiani îiîiscondi-
lu> Mttltis ojiis cl despcclus, luiJc iicc »i'|>îil;vvîinus
«•w. \crt: taii^Mi(»rcs iiostios ipse lulil, et doloies
>M«>lro* [pi;*! jwrl.ivil: cl Jior^ |Hi(iiviimis cimi *|uasi
l«{}ro^nm, et pcrcussuni a Oe*» cl luifiiilialuiii, Ipse
auU'm \ulncralus csl jiropicr iinquilntcs nostias,
aitntus râi propter scelcia inj&lra : tlisciplina p:»CJS
wtutjc %u\KT rum, cl livorr cjns sanali siniius. Dm-
iMHi»ni quasi ovcs crravitims» uniis<|iiisqïif^ îi» vïaiu
«am dcclinavit: cl pnsiïil Diimiiius ht c« iiiiiioila-
tâUm o?iiniuni iiosUuiil Oblatus est (|tiia îpsc. vo-
Inil, ci lion apcHtîi os siiuiii: siciU ovis aJ nctMâif»-
mmm Uueetiir, ci quasi agiius coram toiidiiile se
olimut£«icri, cl mm api-ricl as su uni. De nnguslia,
M (te jutlifio subtalus csl: gcueratioiieni ejuij qiijs
erjan.iliii? (ntia aliscissns est de Icrra vivcnlium:
f' s piipuli mcî pcrciissi eurii. El dahil
ï'Aj ptitiura, cl tliviicni pro morte sua : co
flUiHl itiMptuaiem non fcccrit, iici|uc d^diis fueril lit
•«•t7iK» El Doininus voluitcoiilercre cuin m iiitir-
Bililc: 61 posuciit pro pcccalo animaui suaiu, vidc-
LiL M>iMori fotig.uvttm, el votuuias Doiuïtii in mann
eji<' r. Pro i^o (|nciJ laboiavil anima cjus,
^1 lurabilur: in scieutia ^ua jy^litlcabil
Mais îl est une rleniîèrc tirconstanre, ?^Tie
noTis ne devons iias oniettre, imisqucMe ne
ï'a pas été par les prophètes; c'est encore
h Zacimrie qo'apparlienl Hionneurdc Tavoir
a[ien;ue : *i Kt^jouissez-vous, s'écrie t-il ; ré-
jouissez-vous heaucoup, fille de Sion ; soyez
tjans la jubilai ion, lîlle de Ji^rusalem, car
voili^ voire roi, le juste, le Sauveur, qui
vient lï vous, monté sur une flnesse suivi de
son [►oulain]: Exsulta safis, fiiia Sion.pibita^
fi lia Jérusalem : ecce rtjr tuas remet tibijus-
tus, el salvator : ipse paitper, et ascenaetts
super asinam^ el super pulfam fiHum asinœ. »
(Zach,î%,^,}
Il esl impossihle de contester raulhenti-
cité , le sens , la |)ortée de ces diverses
prophéties; nous pensons que tous dévelop-
peuicnts , ainsi que toutes discussions,
seraient superflus. Mais elles auronl plus
de relief encore, mises en regard des passages
de rÊvangile qui leur correspondent.
Et lu, Bctîdecrn Epli râ-
la , pat vu lus es i n mîlUtiuâ
Jnd;i: e\ le mi!)i c^jiVilie-
\uv fpii sil 1>nnïin;aor \u
lsra<'h cl c^jvssus cjns
alî ihitio^ a liji lïUij iclci*
ni la lis {Es, v, ^).
Adliuc nnum mndienni
csl, cl egn lonmiovcbo
cœttifB iH lerrarn, et nia-
re cl aridani, El luoveÎHi
omiics ^cnles, el véniel
Oesidcralus cunclis ger»-
lilms : er iniplebo ^lu-
inutii iàtain ((loriii, tlicit
Diiiiiimis exerciUiuiiK.»..
Ma^na cril gtorià du ni us
istins umiL"*sinuc phis-
<|nani prima:!, dicit Do-
minus eieicîlnuni : el iii
loco islo daljo paccm, dî-
cil Doniinus exerciluum
{Agg, u, 7).
Cum creo nalus rssel
Jcsus in Belhleem Juif a
lu diebus berodis régis,
eccc maîîî atiGrieule ^c-
neruni Jerosnlyniaui, dt-
ceulcs: Vb\ csl (|ei nalus
pst rex JuditHîrum? ( Afrtrc.
n, 1.)
Sinieon vcnît tn spirtlu
in leinulunt. El eu ni in-
dneercnl pnerum Jesuni
pareilles ejtis, *♦< el ipse
aecepit en m in nhnii»
suas, el Wncdixil Dcuni,
Cl di%it ; Nil ne ilîniitUs
servnm luntn, Dwnnuc,
Hecunduni veebnni luuin
in m*M, Quia >klernnL
ocuîi met sa lu lare limni^
qiioil païusli a nie Ricitni
umiiiuni populuiuni ; lu-
men ad revetaliûïh'in î^ch-
t:um, el i^luiiam ptebis
IU3Î Israël (Luc, ii, 27j.
ipse jnstus scrvîis mens nndins, el iniijiiiiatcsc^rinii
ipse [Hiilabil, tdeo dispcrliam ei ptnrinms, el fur-
Ituuï dividel spolia, pro en qiiod iradidil in imuncm
aniniam suam, et cum steleraiis repntsiius csl: ei
ipse pcccala mulun itm lotit, el pro iran»^rcssoiîbu»
rogavil {îia, lui, ^2- li).
(587) El ego quasi a-jjius mansucins, qui portaïur
ad viciiinaui ; el non coi;novï qnia togilaveruut
super ine consilia, diccnles : Mliamus b^Miuni iii
pane m ejus, et cradanms euui de tena viveuiium,
et iiouicn cjus non memorelur aniplius (Jer.
XI, m.
{ùHH) El dixi ad eus: Si luinum csl in oculîa ve-
stris, alfeiie mcicêdcm mcanj ; cl fi non, quïcscitc»
El appeudurunl niercedcm meani Iriginta argejilcos.
Eldixit [NHuinusadmc:Pnijicc illud ad slaluarunu
décorum pi etiuni» quo appreiialus suui al» eis, cl
tuli irij^inla argeoteos, cl projcci ilbïs in dumum
Doniini ait slaluaiium {Xath. si, li-t5j,
. (58î>) Et dicelur ci: Quitt ^unl plaida: Isla? in me-
dio nianuum tuainm? Et dicet: Jiis plagalus suin
in donio emom, qui diligci^anl me. Piainea, susci-
lare sup^^i paslorejn meum, et super virum lohic-
rciiteni milii» dicil Domiiins c\*^ieilunm : peienlc
paslorem, cl dispergenlur ovetî: ci tonvcrlam ma-
nnm mean* ad parvutos [J^ach, \m, 0-7),
«01
MES
DICTIONNAIRE
MES
S9r
\ox clamantis in de-
8erto:Paratc vîam Do-
mini, rccias facite in so-
litudine semitas Doi no-
stri. Omnis vallis exal-
tabitur, et omnis mons et
collis liiiroilialûlur , et
erunt prava in direcla,
et aspera in vias planas,
El revelabitur gloria Do-
mini, cl videbii omnis
caro pariler quoil os Do-
mini locutum est (hn,
XL, 3).
Omncs videnles me,
deriserunt me : lociili
8unt labiis, et moverunt
caput. Speravit in Do-
mino, eripiat cum : sal-
vum faciat euni qiioniam
vult eum (PsaL xxi, 8).
Âmici mci, et proximi
roei adversum me appro-
pinquaverunt, et slete-
runt. Et qui juxta me
erant, de longe stetcrunt:
et vim raeiebanl qnî
quacrebant animam me-
am {Piul. xxxYii, 12).
Sustinui qui simnl
contrislarclur , et non
fuit: et ((ui consolaretur,
et non inveni. Et dede-
nint in escam meam fel:
et in siti mea potaverunt
me aceio (P$aL lxviii,
Corpus meum dedi per-
CHtientibus , et gênas
meas vellentibus: faciem
meam non averti ab in-
crepantibus, et conspuen-
tilius in me (Isa. l, 0)
Factum est verbum
Domini super Joanncm,
Zacbariae filium, in de-
serto : et venilin omnem
regionem Jlordanis, pr'e-
dicans baptismum pœni-
teniiae in remissioneni
peccatorum (Luc. m, â).
Joannes tcslimoninm
perhibet de ipso, et cla-
mât dicens: Hic crat,
quem dixi: qui posl me
venturus est, antc me fa-
clus est : quia prior me
crat. Et de plenitudine
ejus omnes nos accepi-
mus Ego vox cla-
mantis in deserto : Diri-
Sile \iam Domini, sicut
ixit Isaias prophcla
(Joan.ï, 15 et 25).
Pnetereuntes autem
blasphemabant euni mo-
ventes capita sua, et di-
ccntes :Vah ! qui dcstruis
templum Dci, et in iriduo
illuQ rcanliflcas : Salva
temelipsum : si filius Dei
es, descende de cruce.
Simililer et principes sa-
cerdotum illudentes cum
scribis et senioribiis di-
cebant: Alios salvos fe--
cit, scipsum non polcst
salvum, facere: si rex
Israël est , desccndat
nunc de cruce, et credi-
mus ei; confidit in Deo :
liberct nunc , si vult
eum ; dixit enim : Quia
lilius Dei sum (Mailh.
XXVII, 39).
Tum discipuli omnes,
rclicto eo, fugerunt. At
illi tenenies Jcsum, du-
xerunl ad Caîpham prin-
cipcm sacerdotum, ubi
scribîe et seniores conve-
nerant. Petrus autem se-
qnebatur eum a longe
(Malth. XXXVI, 56).
Poslca scicns Jésus
qutaomnia consummata
sunt, ut consommaretur
scriptura, dixit ; Sitio.
Vas erffo erat positum
aceto plénum. lUi autem
spongiam plenam accto,
hvssopo circumponentes,
ODiulenint ori ejus. Cnni
ergo accepisset Jcsiis
acçtum, dixil: €onsum-
matum est. Et înclinato
capite tradidit spiritum
Uoan. XIX, i8). Et de-
derunt ei vinum bibere
cumfelle mixtum (Matth,
XXVII, 34).
Et plectentes coronam
de spmis, posueruiit su-
per caput ejus, et arun-
dinem m dexiera ejus. Et
genu Oexo ante eum, il-
ludebantei dicentes : Ave,
rex Judasorum. Et exspii-
entes in eum, acceperunt .
a.undinem, et perculie-
Oblaiuscst quia ipse
voluit, et non aperuit os
suum : sicut ovis ad oc-
cisionem diicclur , et
3uasi agnus coram ton*
ente se obmutescct, et
non aperietos suum {Isa.
LUI, 7).
Et appenderunt mercc-
dem meam triginta ar-
gcntcos. Et dixit Donii-
nus ad me: Projicc illud
ad statuarium, décorum
prctium, quo apprctialus
sum ab eis. Et tuli tri-
ginta argenleos, et pro-
jcci illos in doinum Do-
mini ad statuarium
(Zach. XI, H).
bant caput ejus (Mauk.
xxvit, W).
Tune dicit illi Pilatoi:
Non audis quanta adver-
sum te dicunt teslimo»
nia ? Et non respondit ei
ad uilum verbum, ita ut
miraretur praeses vehe-
menler (Matlh. xxfflL
Tune videiis Judas, qui
eum tradidit, quoddam-
nains esscl, pœnitentit
duclus , relulit trigiola
argenleos princîpibus sa-
cc^rdolum, et senioribus,
dicens: Pcccavi, tradeos
saiiguincni juslum. Ât
illi dixcruiit : (juid ad
nos ? Tu videris. Et pnh
jectis argcnicis in tem-
f)Io, recessit : ec abiens
aqueo se suspendit. Prin-
cipes aulero sacerdotuni
acceplis arcenleis, dixe^
runl: Non Ticet eos mil*
tere in corboiiam : quia
prclium sanguinis est
Concilio autem inilo ,
emeruni ex illis agrun
flguli in scpnlturam pc-
rcgrinorum ( J/aiiA. xxtii^
Euntes autem diiei-
puli fecerunt sicut pne-
cepil illis Jésus. Etaddi*
xerunt asinam, ei pal-
lum, et imposuerunt vt-
per eos vestimenu sua,
et cum desuper sedere
fecerunt. Plurima auioi
turba siravcrunt vcsli-
menta sua in via: alii
autem caedebant ramas
de arboribus, et sterne-
banl in via ; turbac antoe
qii;£ pra>cedebant, el que
sequebantur , clamaniat
dicentes : llosanna fliio
David : beiiedictas qii
venii in iiomine Domini:
liosanna in altissimis. Et
cum inirasset Jerosdv-
ma m, c(»mniota est om-
versa civitas, dicens: Qais
est hic? Populi aniev
dicebant: hic est lests
fM'opheta a Nazareth Ga-
ila.*9C (Matth. xxi, 6).
8* Tewps précis de la mort du Messie. B
pour que rien ne. manquât à cette bistcire
de Tavenir , le prophète Daniel fut chargé
de Dieu dy mettre les dates. Depuis la sor-
tie de l'ordonnance jfour la restauration de
Jérusalem j dit-il , jusquau Christ-Roi^ U
s'écoulera sept semaines et soixante-deux
semaines. La place d'armes et les murs seront
rétablis dans des temps difficiles. Après les
soixante-deux semaines ^ le Christ seranUsi
mortj et le peuple qui l'aura rejeté^ ne ser^
plus son peuple. Et un peuple viendra avee
un général y et détruira la ville ei le smnC'
tuaire. Ce sera la dévastation finale , ei après
la fin de la guerre , une désolation sans termes
ExsuUa salis filia Sion,
Jubila filia Jérusalem:
'Ecce rex tu us venil tibi
juslus, el salvalor: ipse
pauper, cl ascendens su-
per asinam, et super pul-
fum (ilium asinae (Zach,
IX, 9).
MES
fl t&ntraciera altiance avec br au coup dans
"" *-tfi<iiftf, f/ dan$ une moiiuUh {a ,<rmainff
et le facrifice prendront fin (390),
iiuiàbîea soixante - neuf semnines et
demie» fiu soixante-dix seiii^iincseUlemle,
comme oa voudra cotnftter; le pro|ihète avail
ilii liabunJ !!ïoiîante*dix semaines, en
nooibre rond. Or soixante -dix î!»eniaiiics
il*«rmée^ font quatre cent quatre-vingt-dix
ans.
\ji permission de reconstruire la place
s et les murs, c'est-à-dire les fortdi-
,- de Jérusalem» fut donnée par Arta-
Lofigue*Main, lu siiièn^e année de
. Li^ne, quatre cent cinquante-neuf ans
•tani fùrc vulgaire, quatre cent cinquante*
uni lins avant la naissance de Jésus-
i .* ajoutant à celte date les trente-quatre
innées de ^a vie mortelle^ on a les soixante-
neuf semaines et demie marquées par le
prophète , et on arrive à la vingtième année
du règne de Tibère, qui fut celle de la mnrt
du Sauveur. Rien ne saurait être plus i»ré-
fii. Nou<î avons traité ailleurs celte impor-
liTité question d*une manière détaillée.
[Toy. I art. Semai!ses.)
^' Les apàtres du Messie, Si le Messie
^eul par sa mort le salut des hommes^
^era pas de même do leur conversion :
rcra par le ministère d'apôtres qu*il
\ ra parmi toutes les nations. ls»Vie
^iiJNuiueauLxi' chapitre dcsespro[iliéties,/.e
)tig!Atur choisira dans Sion irs forts de (a
«iijcf , camme une plantation faite de ta
fum dtt Seifjneur pour sa gloire ; ei ils re-
pfwp/eronl tes contrées déserirs depuis des
nagint:! hclidorruiftcs .ihlvreviat^r biéiiC
iim lu lin», et super uiUmu saiiriam
U'oitsuiiimctiu' prtevaricalïo, l'i fiii€in atci-
fâMim, et (ïoleanir ini*|uuas, el aiîiJiicahir
f^iicriia, H inii^k'alur visNi, e4 proptic-
tr Sanclus sanclDiiuiu Scilo ci go, ni
■liiiiiuj.iv» ru* : AI) exiiu firniiniiis, iil Kcrnm cx»diti-
Miirifiu^alcin iisqiie ad Cl^ristiim duceru» ïitîtMJn-
mhiûi ic ' ■ ' * lieiMtortiades scxagiiita duae vnmi :
«Ininn l.iuir plalea, ii nturi iii ang*istia
i.. |.^^jI htbcluniatles soxaf^Jnla duas ue-
rClirislus : et tnni ente jus }mpulus, qui en ni
liiaiijfii*^ rst Eicivjiateni et sancnianuni disstpa-
tii um iluc*^ \enUiro : et tinls (*jus vasti-
ti>, , inicni belli !> ta tu ta desolatio. Confir ma-
int ii^um pàclnni ninltjs tieinkirninle uiia : et in iji-
mtifio tiebdomadis iletJciet huslia et sacrlljclutu : et
eriiiti icmplo aboruinatio dcsalationi.s : cl usque
W coii&unniialioaorii et liueni perse vcrabit desnb-
Uo. (Dan. Il, 2i.270
<îèl> SpirUas l>uniîni super nie, eo qiiod unxerit
DoQimos me ; ad anrmntîaatluEU inansuetlB niisit
Ki, ui medcrcr contriiîs tunle, cl pncdicareni ca-
flifi«ii«liiigcniiam, et clausis apertimiem : ntpraî-
lidinsiii annutii pluc^ibileiii OaniiriQ, el dicin uUm-
•ii IK'O Do&tro : ut consola r<?r iijni»es tugenies : ui
lêtterriïi lugciitil>U!i Sion : cldarcni eis coronam
pociticTf% alcum gaiidii pro liictn, pallinni laudts
Eft|ilniu niœroris : et vocabimiur tn ca forifs
lijc, ptanlaLio buiniuiad glurilicandunu Et a^di-
►unl di'i^trla a s;t!culo, ti ruinas an tiquas cri-
ci iiifijaurabuul civitaks descrtaâ, dissipalas
it ceiirniliaiR*ai et gcMcialionoin. Et stabuai alie*
i«i« ci M$ceol pecom veslra : et Hiji peregriiioruin
apicole tî f tJutore$ \cstri eruiit. Vos autcin sacer-
0ES MIRACLES,
siècles
MES
S9I
ils reitreront les antiques ruines , i7f
restaureront les cités désertes et abandonnées
depuis des générations et des générations (391 ^.
11 rinsinue de nouveau au chapitre sui-
vant : Jf ne cesserai, dit-iU de parler de Sion^
je n aurai point de repos à C endroit dv Jéru-
salem , jusqu'à ce que brille ta splendeur dt
son Juste . fusquà ce que son Sauveur appa-
raisse comme unfanaL Et 1rs nations verront
votre Juste, et tous les rois votre Admirable.,.
Tai placé pour toujours sur vos remparts^ 6
Jérusalem y des sentinelles qui ne garderont
le silence ni jour ni hniV..., Élancez-vous ^
élancez-vous parles barrières^ préparez la
voie au peuple ^ aplanissez la route, arran-
gez les pierres^ élevez le signal pour convo^
quer les peuples. Voilà que le Seigneur fait
retentir sa voix jusquauœ extrémités de la
terre, dites à la fille de Sion : Voici ton
Sauveur ^392).
En lin il I annonce sans voile et sans mys-
tère, en terminant son poëme m^rgnifique ;
c'est cette belle et consolante image (iiïi
couronne Tœuvre entière : Je placerai au
milieu de Jérusalnn un signal , et j*enverrai
qttetqueS'Uns de crux qxti auront été sauvés
aux nations de la mer, en Afrique^ atfx
Lydiens armés de flèches, dans Ihalie^la
Grèce ^ aux Ue» lointaines, à ceux qui n'en^
tendirent jamais parler de moi, et qui ne
connurent jamais ma gloire. Et ils annonce-
ront ma gloire aux nations, et ils amèneront
en ohlation au Seigneur vos frères de toutes
lis nations: lesquels viendront sur drs che^
vaux, sur des quadriges, dans des litières^
sur des mules ^ dans des chars ^ à ma sainte
montagne dt Jérusalem, comme une offrande
dotes Domiui vocabinnul : minîstri f>vl riostrt, dn
cetnr vobis : Forlinefincin gpnlium eom«**k;tis, et
in j^biria eamm snperbielis. {lift, lit, IIî.)
i59i) PRiptet Sïoiï ri on laccbo» et pr*jpk'r Jeru-
sali*m non qiiiescain, douce egrediatur ut splrridor
Jnstns cjiis, et Satvalor ejus ut lanipas accrndttinr.
Et Tfideluul génies jusinni Uium, et cuncïi rcges in-
clyluni tu uni ; et vocabitnr tibi nomen novnni,
qtmd os Ikunitii noniiuatiîl. El rrîs corona glon:e
in manu tJomtni, et diadenia rcgni in manu Dci tui.
Non voraberîs ultra Derelicta ; et terra ma mm vu-
cabitnr aniplius Dcsoïala : scd voralieiis Yoliiniaa
nioa in ea, H terra tua inltatiîlata, qnia CouLpIacuil.
Pomino in le : cl t^^rra tua rnbabilabtlur* Ilabilabjt
eniin juvcnis cuni virgine, et t'abîtaltunl in te tjfîi
tui. Et gaudebii Sponsns §upcr s(>f»nsain, el gaudebit
super li^ LH'Us tuns. Super iniiros tuos, JtTUsatf'nif
constiluî custodes, Iota dic el toi a rmcte in perpe-
tuum non (acebunt. Qui n nuniscimint Hoinuii, ne
larêàliîî. Elnedelis siknlium ci, douce staldliat^
et douée ponat JcruFâleiii laudeni iii terra. Juravit
Doniinns in dextera sua cl in brachio roriiunlinii»
su^e : Si dt^dero Iriticuin tnuin ultra ciliuin tniini-
cis mis : et si bit^ertiU tilii alieni vijMini luuni, iti
3U0 taborasir. Quia qui congreg^uil illtid, corne -
eut» et laudiïbuni Dominum ; et qui comportant il-
lud, tiibent in atrns sanctis tneis. Transite, iranïtîle
j>€r portas, pr«eparate viain popub», planuin lacilc
iter, eligiic lapides, et clevale signum ad populos*
Ecce Domirius auditum fecit in extremis terr;e ; di*
cite rdiae Sion : Ecce Salvator tuus vcnii ; ecce mer*
ces ejus cum eo : et opus ejus coram ilto. Et vo-
ral>um eos, Populus ianctus, redeiupli à Donrino.
Tu auleni vocaberis : Qux^ita civilas, cl mu De»
relieta. (lia. Lxii, i-li*)
MES
DICTIONNAIRE
MES
préitntée dnnst des rasrs purs à ta maison du
Seignenr par les fiis d'Israël. Et je choisirai
parmi eux des prêtres et des lévites , dit le
Seigneur. Et avec les deux nouveaux et la
terre nouvelle que je cre'e devant wa face ^
dit te Seifjneur^ votre nom et votre race de-
tneitreront à perpt'tttitt^ (393).
10' Descente au Saint-Esprit. Lp prophète
JoëJ décrivait les cITorls tnagoaninies et les
immorlel^ trioîii[ilies de Jii<las-MAchabéo,
Tout à coup iJ s arrête, car i! a aperni (ier-
rière cette ombre la réaîilé, le vériioblc
Machabée, Il s'interrompt; et après cela,
dit-il , c'est-à-dire après que Tépée sera ren*
Irée dans le fourreau, et qu'Israël aura re-
trouvé rabondance et la sécurité : Après
cela, je répandrai mon Esprit sur toute chair^
et vos fils et vos filles prophétiseront , vos
vieillards auront des songes , vos jeunes gens
des visions, Car^ en ces jours-là, je répandrai
mon esprit sur mes serviteurs et mes ser-
vantes : et j'opérerai des prodiges dans le
fî>/, sur la terre : le sang , h feu^ les tour-
billons de fumée,,.* Quicongue invoquera le
nom du Seigneur sera sauvé; car il y aura
un port de salut à Jérusalem ^ sur h mont
Stan, ainsi que le Seigneur l'a promis, pour
ceux qui seront restés^ choisis par le Sct-
gneur lui-même (39^),
Tout ce passage est si bien un hors-
d'cDuvre, un épisode étranger au sujet dont
le poëte s'occupait alors, qu'il s'inlerrotujil
ici de nouveau , pour reprendre le til de son
discours par une liaison qui reporte Tcsprit
au point d'interruption : En ces jours, dit-
il , au lemns dont Je parlais , après que j*au-
rai termine la ea|>tivité de Juda et de Jéru-
salem ; in diebus illis y et in tempore illo ^
cum convertero captivitatcm Juda et Jérusa-
lem, Nul doute, \mr rnnséquent, qu'il n'ait
voulu parler d'un fait étranger aux guerres
<les Machabées, Il le pîûce à une époque
postérieure, et erit post ha^c : t/fundam Spi-
ritum meum. S'il n'avait pas en vue relTu-
(595) Et mmm in eis signtim, el inillani ex eis
qui snlvatl fueriiit, al gcntes tti mare, in Africam,
cl Lydianï icndciites siigitlatn; in lialbin tt Gne-
ciân», ad insiiîas longi% ad c«s i]ui mm auifk'juut
de me« el non vidernitl glormni ifie.uti. Kl aiirniii-
Itabunl glorîani nveani gi'Jiiibiis. Èlt adthncul onuies
fraties vi'slros de rnnrUii grniiluïs donum Domino,
in cqiiis, cl iii qnadi igis, et rn IcriiciPi, et lu ujulis,
tîl in carrucis, ad nionlein sanriiun niruin Jeiusa-
icn:, dictt Domriius, fttiomudo si in Te: a ni filii Israël
intinns in va^e iiiundo in dutnuni n^Tiiini. Et a3su>
main ex ris in saeerdoies, cl Icvîias, dicit Dumiiiui;.
Quia sicul cœii novi» et terra uova^ qtiae cgu lacio
stare torain me, dicil Itoininus» sic blabil $einen
vesirum, el nonicn vcotrum. Kl eril merisis ex
niense, cl sabbaium es sabbaio : \eniel omnis caro
ni adorel roraiii facie inca, dicil Oomiiius. (Isa^
LXVI, lO-!23.)
(5*Jl) El eril [wsl t»u;c : EfiTimdam SpiriiniTimeum
snp^r oiMucm carnem : et propfjclalmnl Ijlii vestri, et
IHiac veiira; ; sencs vesiri samnîa sonmiabiinl.el juve-
ncs veijiri visiones videl>unt,Siiil el super servos lueos
et ancdtas iii diebus tllis t'ffnndam SpintuiJi meunu
El dabo prodigia in ecelo, el in lerra : sanguinem,
et igiiem. ci vaporcin fumi. Sol eonveritiur in le-
iîel>ras, et tuna in sangninrm ; anlequani vcniaidies
Dutmiu magiius, ei liornbilis* Et erii : omiiis qui
sien de l'Esprit-Saint au jour de la
voie sur les nouveaux convertis,
assigne ce qu'il a voulu dir»?.
Il* La nation juive sera rejetée de Dieu}
Déjà nous avons vu le prof diète Daniel
annoncer cet événement en termes brefs el
positifs. David l'avait annoncé presque aussi
claireraenl au xlix* psaume: Le Dieu dti
dieux t te Seigneur a parlée et convoqué ie\
nations de Cunivcrs de VOricnt au cow-]
chant : c'est au mont de Sion quH est app
ru danssa splendeur. Car te Seigneur viendi
manifestement t oui ^ notre Dieu^ et il ne gar*'
dera pas le silence..,. Ecoutez^ mon peuple,
je vais parler: Israël, je vais discuter avec
vous, je suis Dieu ^ voire Dieu, Ce nestpag
pour vous inquiéter au sujet de vos sacrifices:
je ne vois partout que vos holocaustes. Ji
n'agréerai plus les veaux de vos étables^ n
les boucs de vos troupeaux , toutes les bélrt
des forêts sont à mot » ainsi que les bétes di
sojnme et les bœufs de$ pâturages. Je connaiê
tous les oiseaux du ciel ^ la beauté des champs
est mon ouvrage. Si j'ai faim, je ne m'adres
serai pas à vous : la terre et tout ce qutU§
contient ert à moi. Mangerai-je la chair de
vos taureaux, ou boirai-je le sang de roi
boucs? Jmmolez-moi un sacrifice de louanats^
et accomplissez vos devoirs.... Le sacrifice
de louanges mlionorera, et ce sera la seule
voie pour arriver à la connaissance du Saa
veur de Dieu (395).
Le prophète JLilachiCiJe dernier d«»s pro-
phètes, devait le dire plus clairement encore.
El c'est par ce dernier trait , le rejet dt^
peuple juif, que toute prof)bélie devait
se lermïuer, en attendant que le ^lessie^
qui était sur le point d'arriver , vint lac-
complir en effet. Je ne veux plus de vous^
dit le Seigneur des armées; je ne recevrai
plus d'offrandes de vos mains. Car mon nom
est grand parmi les nations , depuis V Orient
jusqu'à iuceident ^ et Con offre en tout lieu
à mon honneur un sacrifice et une ablation
invocaveiil iiomen Doniinî, jiaîviis eril : quia inl
monte Sion et in Jérusalem eril satvattû« sicul diiill
Dmuinn*, elin resiJuis, quûs Dominus vocaverit. [
{Joci. tf, i8-5i.)
(590) Deus deorum Ofiminus loeiUits est, ctTo:3*I
vil u-rram, asoUs orin usque ad oceasum : El Sioal
species decoris ejus. Deos nia nifes te véniel ; Dvui^
noster et non silebil. Igiiis in eonspi»clu cjus êxar-
dcstet : el in circ^uitii ejiis lempeslas valida, AdviH
cabil cœluni dcsursiim, el lerrani di^vcernerc popis^
kl ni ^suunK Coiigregate îtli sanclos ejus : qui onlt-l
nanl Icslameniun» ejus su[ïer saciificia. El annun*
tiabuntcœli jiislitiani ejus : quoniani Deus judei]
esl. Audi populus nieus« ci toquar, Israël, cl te§ti«
licalior lili : Deus Deus Luiis ego sum. Non in sa*
criticiis tuis argttam le : bofoeaiisia anlem lua inl
conspecln meo sunl semper. Non accipiani de dom^j
ma viiulos : neque de gregibus luig bireoi». Quo^j
niam ine^e sunt onineg fene sil\3run)« jumciiU in]
inoiililius et l>oves. Co{;;novi omnia volalilia cœ\l
el pukbritmb agri mecum est. Si e&uriero, non di«|
cam libi : meus esl eni ti orbis torric^ el plenitudo^
ejtis. Nuiuquid mandnenlio carnes laurorum; aul
sangitineni hireontm polab^)? Immola Deo sacnfi-^«
eium tandis : el redde Aliissimo vola lua* Sactili'^l
âmn laudis bonoHlicabit nie : ot ilLtc ilcr quo i
dam illi satuiurc l>ei. {Psain su%^i cl8Qi|,)
UT
MES
ntè MIRACLES.
MES
fW
pHfi, Mon nom est grand parmi (e$ naiiong ,
Mt ff SHgneur , et vous , vous l'avez dénh'}-
iwré^(a96).
{2:" Fondation de rÉglise. Il résullucl^iire-
mmi iies textes qui précèdent que les na-
hôns iilolAtrcs seront apnelées h succéder au
peuftleJuifdans l'Kglisc fondée par leMessic,
Déj nou:s avons traité celle question dans
unarlido s|»écîal. {loy. Turt. Eglise.) Il no
Doit* rei^le |iln.s, pour terminer celui-ci, qu'à
ajmiler un seul témoignage.
Vtnes roMi désattértr^ vous tous (jiH ava
ê^if^ écrit Isaïe au lv* chapitre de ses pr(K
jtoie*; vous qui nfircz pas dargentt hàlez-
rottf, achetez ci mangez ; venez , achetez sans
ar^tniei $an$ aucun érhamje le vin rt le IniL.,
mies ft^reilie^ venez à moi: écoutez^ votre
^me vîvra^je ferai avec vom un pacte éternel,
ItfiQCte indissoluble de David, Je tai donné
Hêptciacle aux peuples, pour chrf ci pvf^-
tfpteur utx natians. Et voità (ù Jérusafeni)
fii raujt ferez alliance arec une rac** gtt^
99UMnecnnnai»siez pa-i^ etmtedes nations gui
%ttùus connaissaient pas elles-mêmes arcour'
rofU vers vous au nom du Seigneur voire Dieu,
' ' ■ ■ 'ntd^ Israël^ qui vous aura inondée de
i pafi' ta, san^ doule,lons les lé
Messie, c'est le soleil. Les chrétiens sont des
niai5^que trompent des prêtres menteurs ; il
n> ft jamais eu de Jésus-Christ : Jésus-Christ,
c'est le soleil* L'histoire meut, les nrôtres
mentent, Tunivers est aveugle; arrière les
docteurs et les doctes; nous avons décou-
vert le soleil, adorez-le.
De telles absunlilés ne se réfutent pas; il
suJTit de les exposer. Montrons-les donc;
quelques-uns de nos lecteurs, qui n'iraient
j>as les chert'her oh elles sont, seront peut-
élrc bien aises de les trouver ici.
Dupuis,daïis son Origine des Cultes, a
dépensé de grands trésors d'érudition, d*es-
prii, de calcul àétaji'crret étrange paradoxe,
dans lequel consiste tout son système,
Qo*il nous sulïise d'examiner le chapitre
spécial consacré au culte chrétien ^ iiarco
qu'il est à lui seul l'analyse et le dernier
motdeloul rouvragc. Nous en retrancherons
les ambages, qui ne fonl rien au fond, et les
biasphèrnes, qui révulleraient.
« Explication de lu fable fuite sur le soleil^
adoré sous le nom de Christ.
« S'il est une fable qui semble devoir échap-
per h Tanaly^e que nous avons entrepris de
faire des poèmes religieux et des légendes
sacrées par la physique et raslrooomie.
'es Livres saints relatifs aux dif- c'est sans doulecelïe de Christ, ou la légende
^.-.i^*-.:.. ....... p..^* qui, sous son nom, a le soleil pour ojijet.
La haine que les sectateurs de cette religion,
jaloux de rendre leur culte dominant, ont
jurée aux adorateurs de la nature, du soleil,
de la lune el des astres , aux diviïiités grec-
ques et roiuaines, dont ils renversaient les
temples et les autels, donnerait ^ penser que
leur religion ne faisait point partie de la re-
ligion universelle, si Terreur d*un peuple
sur le véritable objet de son culte prouvait
autre chose que son ignorance. »
Ainsi Fauteur en convient dès le début, la
religion chrétienne est une religion à p^îrt,
et qui ne ressemble h aucune autre. Voyons
par quel tour de force il parviendra h la ran
ger dans la même catégorie,
« Convaincus de celte vérité, que Topi-
nion qu un peuple a du caractère de sa re-
ligion, ne prouve rien autre chose que sa
croyance, et non change pas la nature, nous
porterons nos recherches jusque dans le
sanctuaire de Rome moderne, et nous trou-
verons que le Dieu agneau, qui y est adoré ,
est laneien Jupiter des Romains, qui ]>rit
souvent les mêmes formes sous le nom d'Am-
mon : c'est-à-dire celle du bélier ou de
lagneau du printemps ; (jue le vainaueur du
prince ilos ténèbres à PAques est le môme
liib ordres de faits que nous venons d'exa-
_^ »er,Le do* te Huet en a réuni un bien jdus
^srjtl nombre dans sa Démonstraîion évan-
^i'iue, neuvième ()ropûsition; mais outre
} tocs ne prouvent pas également, parce
!bP3nrnuj) sont détournés de leur aecep-
le, nous n'avons voulu présenter
.^ dont le sens est tellement [précis,
(M ne fieul recevoir aucune autre iuler-
^ièiion,
III, ilR4UTÉ DE L E1ISTE>CE DU MESSIE.
Le Messie, que le.s Juifs attendent, et
m les iîhrétiens adorent sous le nom de
feu^t est-il un êlre réel, ou un être de
"""^ : nn personnage visible el palpable, ou
'le? Au yeux de la philosofibie, de
e, de rhisloire, au point de vue des
da Tunivers entier, poser celte ques-
test la résoudre, ou plutôt, elïe n au-
Janiats dû êlre posée. Elle la été eepcn-
et il s'est trouvé des hommes assez
tlcnts pour oser dire à la face de Vu-
rrs: Le monde a toujours élé petudé [lar
idiots, nous, trois ou quatre que nous
TOtomes, nous posî>é(kins seuls la sages.-^e,
Ui Jgif^ n'ont jamais compris leur langue,
leurs écritures , su ce qu'ils voulaient : leur
pW) à^ao eu mihi volui>t.i& ia vol>is, dicii Domi-
Winrititiiuiii : fi muinis noit syscipirtm i\e imum
v^iQ. Ali ortit eiiîm snlis usque ïiJ oicusiiiDp ma-
rnum t'%t riuinen iiietirii tn i;iî«iiil us : el lit oui ni
•f^ Mir, et offorttir nomijri meo oliblio
01*} ri I invigtiurn est udiniMi mi'iim m ^tniûïm^,
«rn'ti LkMiiiiiMé c&ercjtuutit. Kl vt»s {lolUiislis illud
<î97i Oiniirs silîcntes vonile îid aquas : cl fini
^fi liibcll^ argriilum, pmiNH.itr, eitîilet et contin-
ue, ciuite iihs<pic ar^rnio, el absi^uc ulLi
onn vtiitim vX bc. Quare a[)]K;nditis ar-
î)irTio?<i». Bta MiRAiiLiis. IL
gcnlum non in paniliiiR, et labarcm vcstnun non in
saUïiitate? Awilit*^ aiNli^^nk^s me, et conieilile ho-
niiin, H deleclâbilor iii ciiiîjsiludinL» anima veslru.
IrirMnute an rem vpstram, cl venilt; ail nn: : aiidilr,
et vivel auian vcsua, cl feiitiiii volisciun jKirUun
8cmi»itcrinim , miscncoidiat» Havid (idrlcs. Leci
tcsu-m pofudis dedi eum, ihitvm a<^ pnfceploreiïi
gerilibuis. Kucc genlcm, quam nesiiebas, vucabîs :
Lt génies* i|iiie le non cognnviTUiit, ad te cuirror,
propter nuuiijuim Deiiin lu uni * el sancluiii Isiae',
quia glerilicavil le {/«a* lv, ! i»,)
fO
MO MES DlCTIONMinE
dieu qui, dans le pocine tles D}0nisia(}iîps,
IrioïiijHie de Typhon h la m^mc époque,
et qui réi*arc les maux que I*; rhef ûes tùuè-
bre5, nvciii introduits dans le monde, sous
1rs forjuos de serpent (îont Typhon est ré-
volu» Nous y reconnaîtrons aussi, sous le
nom de Pierre» Je vieux Janus» îivec ses
clefs et sa barque , à la tôte des douïc divi-
nités des douze mois dont les autels sont à
ses pieds. »
Si, comme le dit Fauteur en ce i^assage,
Yopinion qu'un peujile a du raraiterc de sa
religion n'en change pas la nature, en peut-
on dire autant tVnne religion qui s'appuie
sur des preuves ? Que les nations païennes
eussent des rroyanees hasécs uniquement
MES
sur des opinions rorucs , r^csl-h-dire des
préjugés, cY'sl un fah acquis à la critique;
mais faire prétérition de toute Thistotre, de
toutes les démonj^trations, de tous les faîls
encfire palpables, de toutes les controverses,
de tous les monuments écrits, sculiilés,
ciselés par la main de la science et û^^s arts,
gravés J'uno manière indélibiledans la pliy-
sionomie de cent peuples modernes, et af-
firmer que le dogme chrétien ne repose que
sur des opinions reloues, ce ne î»eui ^tre
qu'une folie ou un jeu d'esprit. Cela n'est
pas sérieux.
Et si l'auteur, an lieu de s'arrêter jmrune
scmblatile prétérition au sanctuaire de Rome
moderne, avait bien voulu remonter k celui
de fa Rome d'il y a dix-huit cents ans, il y
aurait vu à pleins yeux que Christ , \io\iv
frarler son langage 'l n'est ni le soleil, ni
îercule , ni Hacclms, ni tel autre per-
sonnage imaginaire, mais un être réel,
cjui a eu son histoire en ce monde, et dont
1 histoire a été coîïtinuéc par des succes-
seurs, invincibles au milieu des tourments
et iies flots de leur |ironrc sang.
Il y aurait vu que rap^itre Pierre, non- .,.,.. est une fable cosmogon
obslant sa barque allégorique et les clefs
symboliques de son pouvoir, n'a lien de
commun avec le (ahuleux Janus. Si IcClirist
a eu douzeapôtres, comme le soleil marche
suivi des douze mois de Tannée, quVst-ce
3ue cela prouve, sinon que le nomî^re
ouze convient à plusieurs ihoses qui ne
sont nullement identiques; ce que chacun
sait d*avance? Mais continuons :
« Nous n'examinerons donc pas si la reli-
gion cliréiicnne est une religion révélée
(398) ; il n y a j>lus que les sols qui croient
aux idées révélées (399) et aux revenants
(400). La philosophie de nos jours a fait trop
de progrès ('lOl), pour que nous en soynns
encore à disputer sur les communications ilc
la Divinité avec lliomme, autres que celles
qui se font par les lumières de
par la conlempbition de la nature, ^
commencerons |tas même par examil
a existé, soit un philosophe, soit un
teur appelé Christ (VOS), qui ait et
religion connue sous le nom de c
nisme (403) : car, quand bien mémi
atirions accordé ce dernier point, le
liens n'en seraient pas satisfaits, ,
n'allions pas jusqu'à reconnaître en
un honnne inspiré, un Fils de Dieu, i
loi-même > crucidé pour nos péché
c'est un Dieu qull leur faut, un D;
ait mangé autrefois sur la terre etj
mange aujourdlmi* » ■
Profane! vous blasphémez ce qué^
savez pas. Comment ôtes-vous sur h
si ce n est parce qu'un Dieu vous y
La nature est un mot vide de sens, si <
Tensemble des êtres avec les lois qui
gissent , ce qui supi^ose un législateu
cause produrlrice des êtres, qui ne p«
qulntelligente, être Dieu. Mais s ïl
Dieu intell ig<^nt qui vous a donné
l^ourquoi soulTrez-vous, [pourquoi n
vous, si ce n'est fiar leirctd'un péch
sique on moral dans son O'uvreî
] érhé physique ou moral , il ne [
être rauteur; donc c'est vous ou
leurs, donc il faut un réparateur, l
ration admise, vous arrivez à TEvanf
le reste s*explî(iue. Mais passons.
«t La première base (du christianisi
Toxistence d'un grand désordre, lu
dans le monde par un serinent qui i
une temme à cueillir des fruits déf
faute dont la suite a été la connaissa
mal que l'homme n'avait pas encore é|
et (jui n'a pu être réparée que par v
vainqueur de la mort et du ]>rince de
bres»,,. Or, cette chute du premier
une fable cosmogonigue , d«
ture de celles que faisaient les mai
Orsmud et Ahriman; ou plutôt, ell
qu'une co(iic de celle-là. Consulton
livres,.... »
Nous ne suivrons pas l'auteur tlar
jTolixe consultation, oui ne nous i
draît rien que ce que cliacun sait, à
qu'il y a une Irès-frappanle similitud
les récits du magisme et ceux dujm
similitude qui démontre que ce son
narrés tlivers de l'origine des choses
lesquels celui qui est le moins rais<
doit [tasser pour altéré, h | art niêm
notion f^réconçue. D'oii il suit que 1
met reliet en place de la cause, la trai
en jilacede l'original. Ce n'e>t fȉs!ejij
qui est dérivé, c'esi le magisme, j
(508) CVïaîl prijriséinrrjt pnr cri examen qn\[
fallait commpiiccr. Un arctiiLtîcit déblaye le terrain
avant de \éi\r,
(o99) L'auteur aurait pu ajmrlcr) et les fom qui
i€ jetteiil dans les puits, lorsque leur errvpau dé-
tra^iué Ifur i>r€senle toujours la maréchaussée à
leurs trousses.
(iOO) It y a poiirlani ûes revenants, entre autres
la reliyion ehrêlicNur, qui, de votre Letiifis, él^iit si
blc» morte ci culcn'cCj que vous cliaiuez ici ses fmbi-
I
funérailles,
(101) Elle en a fait beancovip, mais
vous vouliez lui ir3ire faiœcn plus est avor
(lOâ) Il n'y a jamais eu pensionne ati
ee nom ; cVst un surnom» coinporiaiu
le Cliiist.
(i*)5) Qui voulei-vous donc qui
rinislia nisme, si te n'esl le Christ? Si
primez la source, par quoi la remplace
JH
MES
DKS MIRACLES.
MES
soi
celoi*ci s'égare au miltou troUégijries qne
re«|»ril ne [>eut toujours saisir, et d'erreurs
qu'il ne pciil admettre. Les récils mosaïques
ne (tèuvent se ramener h Tunittî du maçismc,
du sAliéiMUè , (lu polythéisme, qui n'en
forment point entre eux ; mais les récits du
fluigisme, du sabéisnie» du |H)lylbéismc, se
rïiinèneol parfailemeiit à l*unité des réuils
iiio%ai4|ucs, A celle différence, on reconnail
lisémenl la tigo cl les brant-hes: non i)as,
5«n^ doutc^ que U religion de Moïse, fondée
jitu» de deux mille ans après le comnienec-
raenl du monde, soit la source de toutes les
religions, quoiqu'on ail voulu Télablîr; mais
ù^i qu'elle seule a conservé la droite voie
de la vérité*
Suivons les déductions de notre auleur
dans une rat»ide analyse,
^ « Les mages ref^réscnlaîenl le monde sons
Teinblèmeii un œuLtlivisé en douze parties,
4lORl six a[iparlenaientàOrsmud,princiiie du
liien. îfr»îî de la lumière^ etsixàAhriman, dieu
écs I s et principe du mal. Les six
div . Il dieu de la lumière i^orresfiou-
daieni aux six mois d'été, et relies de son
rifuj aux six mois d'hiver. Ils rcpréscnlaiimt
luisi rctlc allégorie sous une autre image :
Akerftné, ou le temps sans bornes, produil
tme jiérîode divisée en dou7.c mille parlîes,
W)il douze mille ans, dont six mille sont au
ban principe, et six mille au mauvais. Les
doi '" "--idcs divisions correspondent aux
à'> s du zodiaoue, en commenranl
Kïr ! agîjran, pour les divisions altri buées h
romasc, ce qui donne les six mois du
l>r i , t diï Tété.
' ociestenparfaitecorrcspondance
fl^ es eosmogoniques de la Genèse,
ijL ons la femme jîlacéc auprès de
JVr j science du bien et du mal, autre
Br- ^primer la même alléîJ;orie. D'un
i^iée^i Je bien, c'est-à-dire les six mois de
chaleur et de vie dans la nature ; de laulre,
ItmaUc^est-àHlire les six mois d*hiver et do
frimas. Après avoir été lieureuse pendant
tes six premiers mois, elle louche h Tarbrc
ftul, el alors à tous les biens premiers suc-
cèïlent les maux sans nombre, »
H faut avouer que toutes ces belles déduc-
tions sont tirées par les cheveux, et qu'en
outre les premiers mages, qui n'avaient
pt^ tant d'esprit, ne songèrent jamais h
toutes ces bel les choses; ce sont des commen-
tiircà comparativement lrès*moderncs, in-
tentés pour couvrir la nndilé d'un cuîle
possier adressé directement nu soleil el au
km auf astres ilu firmament, considérés,
non (tas comme symboles, mais comme 'livi-
lités intelligentes et puissantes. Et tandis
que notre auleur était en si belle veine, il
tarait dû tirer parti d'une des indications
que la Bible lui fournissait, en disant que
fej fiabrts de feuillages et de fourrures dont
« fétirent les premiers bumains, annoncent
bien Taulorane et l'hiver , ce qui aurait
' (iOi) Nous avions cru f|Tic Tautour albit oniilirr
lU vèierncnUdoiit ks prniiicrs IioïivnifS sceouvri*
mit »(>rcs le fK:cli«*; niMs il en parlu ici d;*us ïc
ieii* i|iie nous nvons indique.
singulièrement fortifié son système; mais il
n'y a pas songé. Continuons notre analyse :
« Auseptièmemille, end'autres ternies, au
septième signe est le fjoint de conlact du
bien et du mal; là est plante l'arbre delà
science, auquel lliorame ne peul loucher
sans passer sous Fempire d*Ahriman. Car
alors les nuits reprennent leur empire, et le
souille meurlricr d'Ahrîman, sous la forme
ou sous rascendant du serpent des constel-
lations , dévaste les he^nx jartlins où
riïomnie ava?t été placé, 'felte est la cosmo-
gonie que l'auteur de la ficnèsc a prise des
uocteurs de la Perse» et qu'il a brodée h sa
manière. Le mal introduit dans le monde
est donc Tluver, et quel en sera le répara-
teur, sinon le Dieu du printemps ou le
soluil, dans son passage sous le signe do
l'agneau dont le Cfirist des chrétiens (>rend
les Ibrriies : et c'est sons cel enddème qu'il
est représenlé dans les monuments des
premiers siècles,
« Le ser|ient qui ramène les hivers , ce
serffcnt céleste qui s'étend sur le sc[>lième
^igne ou sur la lialance, est donc ^tmr les
Perses le même qu'Ahriman, qui d'aillours
prend ces formes ilans leurs légendes, el
pour les chrétiens le mémo que le serpent
tentateur, qui induit la femoîc h commcllrc
leuîal et la plonge ainsi dans l'infortune (404).
« On divise en six jours ou en six temps,
Tac tion du bon princî[tc, et on met son ro) o^
au senlrème, ce qui cadre mcrvciNeusement
avec les idées jirécéderament exfmsécs; on
place le lieu de la scène dans l'Iran j>er-
sique , car Kden n'est qu'une corru|ition
d'Eiran ou d'Iran (V05).
« D'ailleurs les dorteurs juifs et chrétiens
conviennent qu'il y a beaucoup d'allégoneii
dans la Genèse, notamment flans les trois
premiers cha|*iires, et qu'il faut souvent y
chercher un sens tout dillcrenl de celui qui
est caché sous récone de la lettre. C'est
l'avis du savant Maimonide, de Philon, d'O-
rigène, d'Auguslin et de beaucoup d'autres
docteurs, donl quelques-uns, comme Augus-
tin, tout en avouant l'allégorie, tieniient
cependant h la réalité. Nous ne savons de
quelle manière concilier une (pareille con-
tradiclion, si ce n'est en disant que les
docteurs chrétiens, Augustin par exemple,
tenaient h taire passer aux yeux do leurs
discijdes la fable de Christ pour une réalité.»
Ce que vous ne sauriez concilier, savant
astronome, se concilie ccjendant h merveille,
D'atïord les docteurs Juifs donl vous fiarlez
sont ceux des derniers temps qui, ayant d'une
part h se défendre contre les chrétiens, et de
rautre h refaire Fédiûce de leur religion et
de leurs espérances complètement ruinées,
sesont jetés dans des exfdications allégori-
ques à perte de vue, onl imaginé le Talinud
et la cabale. Ensuite les docteurs chrétiens
onl reconnu dans rEi'rilure plusieurs sens
divers r mystique, allégorique, moral et
(torîl Rien ne prouve d'abonl quhan sait un
nom anssi riiicicn, el f nsuilc qnlrftn soît une cor -
niption iVkdcn,
305
ifES
DlCTlOiNNAIRb
MES
m
autres, qui ne détruisent point le sens litté-
ral et naturel, mais qui en découlent, comme
les branches sortent d'un môme tronc. Et
Suant h la tentation en particulier» plusieurs
odeurs chrétiens, saint Augustin entre au-
tres , ont pensé qu'il pouvait bien v avoir
une allégorie dans la manière dont Moïse la
raconte, mais que h fondé, c'est-è-dire la
tentation, la chute et la dégradation de
l'homme, était réel, historique, ce qu'il y a
déplus positif au monde. Nous nous abstien-
drons de relater la manière absurde el bur-
lesque dont l'auteur commente le récit de
Moïse sur ce sujet : c'est une indignité. Sui-
vons-le maintenant dans ses égarements au
sujet du Dieu des chrétiens; nous n'écarte-
rons que les blasphèmes.
n Les peuples anciens avaient assimilé la
croissance et la décroissance périodique du
soleil dans le cours de l'année aux différen-
tes })hascs de la vie de l'homme. Le dieu
du jour, ainsi personnifié dans les alléfi^ories
sacrées, fut soumis à toutes les destinées de
l'homme. Il eut son berceau et son tombeau
sous les noms d'Osiris, d'Hercule, de Bacchus.
Au solstice d'hiver, on exposait son image
sous la forme d'un enfant, dans les temples :
c'était, dit Macrobe , l'enfant des mystères,
celui que les Egyptiens adoraient tous les ans
b un jour marqué ; l'enfant dont la déesse de
Sais se disait mère, selon Plutarque. Mais
les Egyptiens ne sont pas les seuls qui aient
célébré au solstice d'hiver la naissance du dieu
Soleil, de l'astre qui répare tous les ans la
nature. Les Romains y avaient aussi fixé leur
grande fête du Soleil nouveau et la célébra-
tion des jeux solaires, connus sous le nom
de jeux du Cirque. Us l'avaient placée au hui-
tième jour avant les calendes de janvier,
c'est-à-dire au jour môme qui répond à notre
25 décembre , ou à la naissance du soleil,
adoré sous le nom de Mithra et de Christ,
On trouve cette indication dans un calen-
drier imprimé dans YUranologie du P. Pé-
tau et à la suite de notre grand ouvrage ; et
on y lit : <c Au 8 avant les calendes de jan-
« vicr, natalis Invicti; naissance de l'invin-
« cible. » Cet invincible était Mithra ou le
soleil. « Nous célébrons, dit Julien le phi-
« losophe, quelques jours avant le jour de
« l'an, de maçnitiquesjeux en l'honneur du
« soleil, à qui nous donnons le titre d'invin-
« cible. Que ne puis-je avoir le bonheur de
« les célébrer longtemps, ô soleil, roi de l'u-
« nivers, toi que de toute éternité le premier
« dieu engendra de sa pure substance, etc. »
Cette expression est platonicienne ; car Pla-
ton appelait le soleil le fils de Dieu. L'épi-
thète d'invincible est celle que tous les mo-
numents de la religion mithriaque donnent
à Mithra ou au soleil, la grande divinité des
Perses '^ Au dieu Soleil, Tihvincible Mi-
thra. »
« Ainsi Mithra et Christ naissaient le mô-
me jour, et ce jour était celui de la nais-
sance du soleil. On disait de Mithra qu'il
était le môme dieu que le soleil ; et deClirist
qu*il était la lumièrequi éclaire tout homme
qui vient au monde. On faisait naître Mithra
dans une grotte, Bacchus et Jupiter dans
un antre, et Christ dans une étable. C'est
un parallèle que fait saint Justin lui-mê-
me. Ce fut, dit-on, dans une grotte que
Christ reposait, lorsque les mages vinrent
l'adorer. Mais qu'étaient les mages? Les
adorateurs de Mithra ou du soleil. Quels
présents apportent-ils au dieu naissant?
trois sortes de présents consacrés au soleil
par le culte des Arabes, des Chaldéenset
des autres Orientaux. Par qui sont-ils aver-
tis de cette naissance? par l'astrologie,
leur science favorite. Quels étaient leurs
dogmes? ils croyaient, dit Chardin, à l'éter-
nité d'un premier ôtre, qui est la lumière.
Que sont-ils censés faire dans cette fable?
remplir le premier devoir de leur religion,
qui leur ordonnait d'adorer le soieil itoîi-
$ant. Quel nom donnent les prophètes k
Christ? celui d'Orient, L'Orient, uisent-ils
est son nom. C'est à Torieiit, et non pas en
Orient, qu'ils voient dans les cicux son
image. En effet, la s[)hère des maçes et des
Chaldéens p.eignait, dans les cicux, un
jeune enfant naissant, appelé Christ et Jésus;
il était placé dans les Dras de la vierge
céleste ou de la vierge des signes, celle-lk
môme à qui Eratosthene donne le nom de
Isis, mère d'Horus. A quel point du del
répondait cette vierge des spnères et son
enfant? à l'heure de minuit le 25 décembre,
à l'instant môme où Ton fait naître le diei
de l'année, le soleil nouveau, ou Christ, m
bord de Uoriental , au point môme où le
lève le soleil du premier jour. »
Est-il |K)ssible d'entasser en moins d*espA-
ceun plus grand nombre d'absurdités? Le
Christ et les jeux du Cirque ! Les jeux da
Cirque et le culte mithriaque, qui était
proscrit b Borne I Puis le P. Pétau et
Julien l'Apostat? et tout cela réuni en une
môme phrase, |)our démontrer que Christ
est le soleil. Le savant et pieux P. Féiaa
ne se serait jamais douté que quelqu'un dft
un jour faire un pareil anus de son noffl.
Mithra est né dans une grotte, dît notre
auteur, Bacchus et Jupiter dans un antre»
Christ dans une étable; donc Christ est la
môme que Mithra, Jupiter etBaœhus. Hais
Vénus est née dans la mer, Vulcain dans le
ciel, Horus en un palais, donc, ajouterons-
nous, le Christ ne pouvait naître dans une
grotte, une étable, un palais, au ciel, sur
la terre ni dans la mer, & moins d 'ôtre Mi-
thra, Jupiter, Bacchus, Vénus, Horus on
Vulcain.
Saint Justin démontrant l'identité dn
Christ et du soleil, Chardin expliquant les
doctrines persanes des premiers Ages dn
monde ! Pout-on se moauer de ses lecteurs
avec une impudence plus audacieuse? B
les prophètes l que dire des nropliètcs qui
annoncent le règne du soleil eu place du
règne du Messie qu'ils croyaient annoncer!
Le nom de Jésus-Christ inscrit h Tavance
sur la sphère des Chaldéens I Allons donci
est-ce que le témoignage d'Abulmazar,
écrivain arabe du x* siècle , est ici de
quelque poids?
HtS
DES MIRACLES.
MES
^%
Nous nous engagerions voIoriUcrs à urou-
fff (varies mêmes procédés que h ville de
Fifisest un être de raison, qui n'a m réa-
lité (jue dans le firmaraent. Son lleuve, bordé
d^ nniU Mi;ignîfiques, serait la voie lactée ;
1^ ^ents, les élables d'Augias; son
Mi u-Lix.. .VIV, un Apollon ; Nflfirjléon, un
Heri^ule; ses révolutions, la guerre tles Ti-
tin$« Nous y trouverions la rue de Para^Jis,
Il liirrière u Knfer ; la rue Serf>eûlo nous re-
meUrait en luérnoire le serpent céleste ; ses
amie^ nous présenteraient le navire Argo,
oui se trouve parmi les conslellations. Hn-
in la démonstration serait eomidète.
' réfuter une telle démonslralion, il
I de rire au nez de celui qui l'aurait
<: dont nous devrions peut-être nous
<T è regard de notre auteur, Cepen-
ajs ne pouvions pas ne pas le ni en*
it'i. Feuilletons donc encore quel-
lîuiîvunes de ses [lages.
rf Le 25 décembre, dit-il, lors de la nais-
«îire de Christ, le signe qui montait à Fho-
mon était la Vierge céleste; le soleil se
réunit h elle et Tcnveloppe de ses feui h Té-
|ioque de TAssomption, qui est celle de la
nJanion de la mère et du fils; elle sort hélia-
fiemmt iti rayon» solairtSf à Tépoque où
Qous nions sa Nativité. ^
• Mais quittons celte fable, el examinons
telle qui fait mourir et ressusciter Christ à
»te du printemps, sous la forme de
I pascal,
i Typlion, personnages allégorî-
£u i aussi des vies éi riles séricose-
(liU a ihus lesquelles on leur prêle des
utore.s analogues à celles de Christ. De
Orsmad et Ahriman, de mAmc Hercule
#Attehos; et ceux-ci, du nioins, ont des
poèmes d'une grande valeur littéraire* tan-
(iis ntio rhi^.toire de Christ n'e^t qu'une en-
c légende, qui porte le caractère de
- -cet de sécheresse ûes légendes in-
tonnes. Leur dieu Vichnou incarné, ou
Citrr,! n/.,i Q beaucoup de traits communs
$▼ '. Les auteurs de la légende do
Oiii-L u'ivaient ni assez d'instruction ni
issez de goût pour faire des poomes tels
Îiip les chants sur Hercule, sur Jason, sur
héséc ou Bacchus; d'ailleurs le ûl des
wvrtnaissances astronomiques était per-
du, et on <îe bornait h cotufïoscr des légen-
deiavf ' i>ris d'anciennes fictions que
Ton tïf uiit [dus. Christ eut donc des
liHcîples^ comme le Somiuona-Rodom des
?i3ffu>ts. Dieu né également d'une vierge; il
ûi les, comme Fo, chez les Chinois;
On les Scandinaves; il meurt comme
(kiris, cf>mme Ucrrule, comme Bacchus.
« il reîisuî4cile h l'équinoxe du printemps,
cVst-à-dire au moment où le soleil franchit
le fameux passage qui sépare l'empire du
dieu de la lumière de celui du jïriucc ihs
ténèbres; aussi les Juifs et les chrétiens ai»-
Kllcnt-ils cette fête, la fêle de PÛque, ou du
]<ai^^^)^e 1»
Unis notre plume se refuse à écrire do
imreib blasphèmes contre Dieu , contre
hu^^ioir^i contre la raison humaine, Txous
n*avons pas fait le déû, comme l'auteur,
d'insulter à tout ce que les hommes croient,
à tout ce qu'ils savent; de mentir à toute vé-
rité.
Il faut convenir, toutefois, que ces sophis-
mes sont présentés avec une grande halnleié,
avec une rare perfidie, el de manière à pro-
duire une grande impression sur la classo
ignorante des lecteurs , celle que Fauteur
avait spécialement eo vue, celle qui se |*as-
sioune à un roman, et qui se contente des
ai^iarcnces.
Tout le reste de ce long cha(*itre étant do
la même force et de la même facture, nous
n'insisterons pas, nous nous contenterons
de direque fauteur démontre par les mêmes
procédés et de la même manière, que le
ilogme de Funilé tle Dieu ap[iartient à toutes
les religions» el que Juifs et cnréiiens l'ont
em[jruoté d'ailleurs; que ce Dieu unique,
adoré de tous les peu|iles, e.<t Tâme uni-
verselle du monde, c'es^t^è-dire la lumière,
le feu éih^ré; que c'est de celte sorte qu'il
faut entendre les Pères de l'Eglise, dont la
plèbe chrétienne n'a jamais comf»ris la fien-
séc intime ; que rincarnaliondu Verbe, n'e^l
que la naissance de cette même lumière dans
le disque solaire, el son émission; et telle
est l'opinion de Julien l'Aposlat et de saint
Justin, martyr; cVst aussi de cette manière
qu'il faut entendre la prose Veni, Creator.
11 démontre, toujours jiar les mêmes procé-
dés, que les tny.slères de la sainte Trinité,
de rincarnation et de la Hédemption font
pai'tie de la religion universelle, et que do
tous les [leuples, les chrétiens sont ceux qui
les cnniprennent moins bien. Preuve, dit-il
que Christ n*a jamais existé, c'est que ja-
mais auteur n'en a jtarlé ; el quanl aoi évan-
gélistcs, ce sont des conteurs de fables; on
voit d autant mieux que leurs récits sont
des mensonges, uu'ils disent lous à peu j^rès
la même chose. Il démontre que rien M'est
plus vain queUiistoire des premiers siècles
du christianisme, celle des persécutions, de
la conversion des peuples, de la perpétration
des miracles parleschrétiens; tout cela n*esl
pas, puisque cela ne peut être.
Telle est la pensée de notre auteur» nous
n'y avons rien ajouté. Il faudrait bien plus
d'un volume jiourla réfuter; puisqu'elle est
la négation complète, absolue, détaillée do
tout ce qui existe en fait do croyances
et d'histoire*
Un autre songe-creux delà même famille
et do la même force, Volney, fait des raison-
nemenls analogues dans ses Ruines. Après
avoir cssavé d'établir crue la religion juive
n'est qu'un mélange des religions et des
opinions des Egyptiens, des Syriens, des
Arabes, des Chaldéens et des Mages ; que
les prédiclions îles prophètes sur la ruine
future de Jérusalem parles Assyriens étaient
des ji ré vis ions plutôt que des prophéties, et
que leurs vœux pour la naissance du Messie
ne se rapimrlaieul qu'au libérateur futur do
la nation, quel qu'il fût ou dût être; que
ces as|ii rations vers le Messie n'étaionl
qu'une iransformaliondes idées du magismu
5Û7
MES
DICTIONNAUŒ
MES
sur la rénovation de toutes choses h chaque
sixième millénaire, époque à laquelle l*uai-
vers f^royail toucher alors, il explique ainsi
félabïissemenl du Christianisme: «Cette
coïncidence produisit la fermentation dans
les esprits. On no s'occupa plus que d'une
improchaine: onintorrogea les hiérophantes
et leurs livres mystiques^ (WMi} qui en assi-
gnèrent divers termes^ on allenoil le Hépa-
rateur^ h force d'en parler, quelqu'un {407} dit
l*avoir vu, ou même un individu exalté (i08)
crut Tétre, et se Ht des partisans, lesquels,
privés de leur chef par un incident (î^09),
vrai sans doute, mais passé obscurémenl,
donnèrent lien, par leurs récits, à une ru-
meur graducliemenl (410) organisée en his-
toire ; sur ce premier canevas établi, toutes
les circonstances des iraditions mphologi-
ques vinrent bientôt se placer^et il en ré-
sulta un système mtfhenlifpie et comptet,
dont il ne fut plus (lermis de douter.
<( Elles portaient, ces iraditions mytholo-
giques ; « Que dans V origine une femme et
« un homme avaient, par leur chute, ititro-
€ duit dans le monde le mal et le pé-
« ché (411), »
« Kl parla, elles indiquaient le fait astro-
nomique de la vierge ceieste et de ï homme
bouvier (booles) , cjui en se couchant
héliajuement ^412) à Vequinoxe d'automne, li-
vraienl le ciei aux constellations de ïhiver^
et semblaient, en tombant sous rhorizon,
introduire dans le monde le génie du ma/»
Ahrimane^ figuré par la constellation du
serpent.
» Elles portaient, ces traditions : « Que
« la. femme avait entraîné^ séduit ïhomme, »
*t Et en etl'el, Ja Vierge se couchant la
première y semble entraîner à sa suite le
Bouvier, »
(iOG) Allusion h h cofisnUaliof» faîle par llérmlc
sur la demandij îles M.jges qui albieiit adorer Jé-
sus-CItrisl à lieiïiiéem? N'cst-tilk pas heureuse!
(107) SalulJcajv Baptiste, prol>ablcNieiit, Oh! ta
Jine allusion, ei cpicl Imri goiU! -
(408) Jésus'ChrisL jN'y a t-îl pas en effet eue
graiulc exaltation dans ses oeuvres? Quel faiialisnie
tie ressuseUer les nuirls, de guérir les midades, tie
pr^'c^er \i diar te et le pardon desinjiïres!
(iW) Un incideoi! La mon du Juste ; «héuc-
mentqiiia renouvelé la faee religieuse, moi aie et
politique de Tu ni vers 1 Est-ïl perinis à un Ijonimc
St'nsé de rédujie ainsi aux plus incsi]nines propor-
tions les évéHcnienti nuijeursde riijstoïre do monde?
(ilO) L'Evangile n'a point étij gradueitement com-
posé : il apparaît dès le premier sièete tel qu'il est
resté depnis-
(ill) Où donc rautetir a-t-il prisées tmdithm
mtjihoiogiques^ sinon dans la lljlile?
(4tà> Il sciait lunl aussi facile de prouver, et
sans tdus de raison peut-être, que ce sont les idées
astroiioiniquesi qui découlent de b letigion, et non
le^i ii!ées religieuses de; faslronfïmic, Dans toute
l'histoire, la rtlii^ion préeèilc l'asiroiioniïë, et cVst
la inarelie rationtielle el logique de Fespiit humain.
Tous ti*s raiscuis de systèmes refont toujours ainsi
le monde à rebours. Sans cojupicr que loules Il's II-
Ijurcs de la sphère céîesle sont arbitraires, et n*onl
eic dressées que par des peuples déjà bavants, ce
qui suppose une religion préexistante.
(413) U est facile de reconnaître dans toutes ces
^radiiiom préteiiducs mtjtfwtoijifptcSf les pi omebscs
» Que la femme î'arait tenté en lui pré-
« sentant (ks fruits t^eanx à voir ei bons à
« manger f qui donnaicnl la science du bien
« et du mat. »
« Et, et! elîet, la Vierge lient en maiu une
branche de fruits, qu'elle semble étendre
vers le BouHer, et le rameau, emblùine de
rautomiie, |dané daîTS le tableau de Mithra,
sur la frotuière de Vhiver et du lV/<^» seiii-
Lie ouvrir la porte et donner la science^ h
clef dti bien et du mal./
« Elles portaient : « Qui ce couple amit
^ été chassé du jardin céleste , et qu'un chi*
« rubinj à épée fiamboyante^ avait été ptaeéi
« ta porte pour le garder. »
« Et, en effet, quand la ïierge et le Bou-
vier tombent sous l'horizon du couchant,
Persée mutitc de faulre c<ité , et , Vé\^ét
h la main, ce génie semble les chasser da
ciel de Yété; jardin et règne des fruits et ries
fleurs, »
c Elles portaient : « Que de cetU vierge
devait naitre^ sortir un rejeton^ un enfant
qui écraserait In téie du serpent^ et déiivrt-
Tuit le monde du péché (hiS)^
<î Et nar là, elles désign;iient le Sohit
qui, à i époque du solstice dliiver , au mo-
ment prét'is où les mages de Perse tiraient
llioroscope de la nouvelle année ^ se trouvoit
placé dans le sein de la Merfje^ vn lever hé-
liaffue à f horizon oriental, el qui à re titre,
était figuré dans leurs tahleanx astrologiques
sous la forme d*un enfant allaité par uni
vierge chaste , et devenait ensuite, à Té-
quinoxeltlu printemps, le bélier ou iV
gneau^ vainqueur de la constellation du ser-
jient, qui disparaissait des cieux (414). •
« Elles poriaicnl • « que, dans son eii-
« fance, ce réparateur de nature divine ott
divines de Tancien Testament, éclaircies psir lc«r
acconiplissenient évangéliifue» C*esl avec cette
bonne foi, que Us" ennemis de la religion la défi-
gurent, pour en avoir meilleur marché.'
Qui tlone a appris ;i Tauteur le mmneni précit.H
même riienre ou le janr auquel les aslroîogues <lr
la Perse tiraiejit Tlioroscope «le la nouvene am
ou même s'ils liraient cet liorosco|>c? Rien u :
plus vain qntMÎe telles et si chimériques assertiofu,
vraies huiles de savon, faites pour amuser les en-
fants et les niais, iiussi |kïu dangereuses qu'elks
sont peu solides de leur nalure*
(4U| Un cnfanl allaité par une vierge cliaslf,
qui devient à réf|uinQtc ilu printemps Tagneaft
\ajiiqtieur de la constellation du serpent! quel
palimalias î et que veut dire fauteur * Est-ce
*|ue les signi^j cëlest<>s se changent les uns dans
les antres , la constelhlion de la Vierge , par
exemple, en celle éo lîélier? Pauvre astronome!
Partout ailleurs les rapprochements el les simili*
ludes ne sont pas trop mal heu icuses comme cflct;
ici il n'y a rien, pas njéme une pensée.
Mais vu Côuvenanl que certains rapprodiemenlS
ont une heureuse apprence, il est hou de se s«)0-
venir que les oppositions et les disparates seraient
inrniimint plus nomhreu^i. (7 est nu art pcrirde, de
Taire miroiter ainsi la question sous nn seul tic «es
plus petits cotés, el de dire ensuite : voilà toute b
question. 11 imus semhie voir nn phiéuologue cliui-
sissant un cent de tiHcs pareilles dans un ossuaire,
et repoiissaul du pied des niiHiei^ d'auuey léicsdU-
sanhlables, et disant enbuilc à ses élèves ; voici cent
M£S
DES MIRACLES.
AftS
SIO
< (éUiU vitrait abai$$e\ humbief obscur in-
' -t cela, parce que h soleil d'hiver est
sous rhorizon, et que cette période
re de ses quatre âges ou saisons est
ij»s d*abscuriie\ de rfi5f//c, dejcûneSf
■F'
ttations, D
t Elles portaient : « que, rais à mort par
I lies méchants, il était ressuscité glorieuse'
I mtnt: qu'il était remonté des enfers aux
I fi>Mj, OÙ il régnerait éternelleoient. »
< VX par là elles retraraienl la vie du so-
li, terminant sa carrière au sofsiice
_.._/, lorsque dominaient Typhon el les
M^ri rcbcUes^ semblait ôtre tnïj d tworf par
'■"T mais qui, bientôt ajirès, renaissait,
ai/ dans la voûte des cieux, où il
-. VH. ore (4t5), »
f Enfin ces traditions, citant jusqu'à ses
noms astroloj^iques et mi/^ftfrtfwx, disaient
f\*t*\\ s'ajijiellerait tantôt Chris ^ c'est -h-d ira
ervateur: cl voilà ce dont vous,
-, avez fait votre dieu €hris-en ou
a; et vous, chrétiens. Grecs et Occi-
iv. Vôtre Chris-tos^ fils de Marie; et
lâïiiùt qu'il s*ai)pclait Vês ^ parla réunion
<Je in*is lettres, lesquelles, en valeur numé-
rale, formaient le nombre 008, l'une des
j»érin<les solaires ; et voilà, ô européens,
le nom qui, avec la finale latine, e>t de-
^cpu votre lésus ou Jésus, nom ancien cl
"ftlislique attribué au jeune Bacchus^ fils
ndfstin (nocturne) de la vierge Minrrve^
lequel, dans toute riiisloire de sa vie et
nifmc lie sa mort, retrace Fliisloire du dieu
ik^ ehréiiens^ c'est-Mire de Vasire du jour^
à)\\i ils sont tous deux rr^nldèmc. »
Noiisne transcrirons pas les longues notes
'iteur a ajoutées à ce texle^; elles ne
iiucnl rien que nous n'avons déjà va
i'?s passages cités de liupuis. Nous
ontenlerons de dire que Fauteur y
I les traditions , les choses el les
^^-..- rélestes : la Vieri^e qui tient l'épi
iinec celle qui lient la balance, el avei- l'une
et l'autre la tète de Méduse. Four lui Mé-
duse, Asirée el la \ierge des moissons ne
Mïût qu'un seul et même (îersonnagc, la
mtte du Christ, Avec de tels moyens, on
peut trouver tout ce que Ton veuf dans les
deux, et surtout ce qui n*y est pas. 11 em-
pfuttte à Court de Ccbclin el h Chardin leur
iQtonté, en fait d antiquités orienlales; à
iuiien TA postât el à Beausohre leur science,
ta fait d'orthodoxie ; il tire des conclusions
Mkdêlrft lie léles d^Eurepéons; vtnis voyei par I»
flic I0119 jMistitHlent to même iirgane, qui Iiîr dis-
Uiiguc d*-'* li;diHouks. CVsl bien , poyi'i"ailH>n lui
te, sav»iit professeur, mais iimnlre/'Hous ikiiie
cdlei que vous avez corlécs de votre €ollt;cliun ,
parce qu'elles rontrurieiil v<>trc sysième. "
(lir») Le «iolcil qui esi eitcorc daus la vmilc des
rieux! celle uulvfié est cb^irnuuic el digne de La
^Toujours le même système de rapproclicmeitts a
!i* Mab fKmnpiai donc Tauteur iressaie-t-îl pas
splirjutT ainsi les dou^e signes dit /.odi:)qiic dans
kttf ordre hcliat^ue, pour parler son langage. Nous
dûgmatitiues à i^ropos d*étjQiologies forcées
sur les mots Cnrist el Jésus, etc, de ma-
nière à rendre ce vain étalage de science
apîiarénle le plus séduisant possible ^aux
yeux des ignorants.
Aussi loule cette guerre contre le chris-
tianisme, el princijtaîemeni contre Tortho-
doxie, n'est-eîle i»as une guerre franche et
de bon aloi, mais un coudjal de lanistes,
dans lequel les coups fourrés jouent le rôle
jirincipal. On s'essaye à taire du mal à la
religion, n1m|»orle comment : le bul à at-
leindre, est le seul objet en vue. Le souva-
rain iuge dna si de telles cnlrefirises, cjui
procèdent de la haine et non de la convic-
tion, sotitcouimhles ou légitimes.
De la conviction, disons-nous I Et quel est
Fhomnie sensé qui |>ourrail croire que
Moïse el Jésus, dont les noms sont h eut
seuls les deux plus grands pivots iiur les-
quels roolc riiistoire du genre humain, ne
soiil que des mythes, c'est-à-dire des illu-
sioîîs de resiirit? Pourquoi tren (iil-oa |>as
autant de Solon, de Lycurgue,de Socrale, do
Platon, de Mahotiiet/de Luther? Ahi g est
qu'il n'y a pas le même inlérCa; cV^t que
ces noms ne signifient ni la compression
des penrhanls dépravés, ni le rigorisme cl
Tabsolu de la vérité.
Mais consolons-nous, les effirts des par-
tisans du mythisme ont été jusqu'ici en
pure perte. Trop savants encore pour les
Ignorants, Dupuis et Volney n'ont pu faire
école; el trop ignorants pour les savants,
leurs doctrines n ont excité dans les rangs
de la science que le rire et le mépris.
Cependant, avant de quitter ce chaiûtrct
il est une dernière noie de notre auteur
dont nous croyons devoir faire [»art au lec-
teur, afm de inontrer h tous d*unc manière
irrécusable, que cet hontmc était digne des
petites maisons; et c'est [mur cela que nous
ne nous attachons pas à lui réj>ondre d'une
manière dogmatique.
« Il résulte de tout ce qu'on a écrit pour
et contre, que l'origine précise du chrislia-
nismo n'est pas connue (416)» que les pré-
tendus témoignages de Josèphe {Ànt. Jud,,
lib. xviii, c. 5), et de Tacite (Ànnal.^ lib. xv,
c* 44), ont été interpolés vers le lemi>s du
concile de Nikée (417), el que personne n'a
encore mis eu évidence le fait radical, c'est-
à-dire inexistence réelle du personnage qui
a occasionné le système (418). Sans cette
existence, néanmoins, il serait dillicile de
concevoir l'apparition du système à son
serions curieux de savoir quel évangile il en tire-
rait. Dui»uïs y a irouvé les tk»uïe travaux dller-*
cule; *.'l cela se cinn.'oit; une illusion s^acecunmode
en une aulre, il n*)' a 4]uc des foi lucs i clianger ;
mais il ir;Mir;iil pas clé si couimode, pi'ul-eire,
d*y ircmvci" fldstoiic du Christ, Sauveur du uïcuidc.
(41GÏ ,,,JXhum lemalh^ mnki*
{\\l\ C'est Nicéc que riiulcur veut dire,
\i\%\ Esl-ce uu sauvage du rAuiéririue, celui pour
CJUI le fait radical de hutfuduciioii du clirisliai*
insme dans le monde u*cst pas encore nus en évi-
dence ?
Sil
MET
DICTIONNAIRE
MET
311
époque connue (^19) , encore qu*il ne soit
pas sans exemple en Tbistoire de voir des
suppositions gratuites et absolues. Pour
résoudre ce problème vraiment curieui (i20)
et important, il faudrait qu'un esprit aoue
de sagacité (i21) , muni crinstruction («22)
et surtout aimpartialité, proQtant des re-
cherches déjà laites, y ajoutât un tableau
comparatif de la doctrine des boudhistes et
spécialement de la secte do Samana Goûta-
ma (423), contemporain de Kyrus (424), qu'il
examinât quelle fut la facilité dos commu-
nications ae rinde avec la Perse et la Syrie,
et surtout depuis le règne de Darius Hystaspe,
qui, seloti Agathias et Ammien » Hal-
te-là 1 la phrase a encore dix-huit lignes l
Après nous avoir promenés dans l'Inde et
fait passer de Samana-Goutama en Kyrus,
l'auteur nous ramène en Syrie, en nous fai-
sant passer par Agathias et Ammien , puis
par Alexandre, les mages et les Séleucides,
et enfin redescendre en Egypte, afin d'v
chercher la fondation de la secte des eêse-
niens de Judée ; lesc^uclles choses, lieux et
personnages ainsi visités, « il ne resterait
))!us qu'à examiner si l'exaltation générale
des esprits n'a pas pu susciter un individu
qui aurait rempli le rôle désigné, soit que
lui-même se fût cru et annoncé pour être le
personnage attendu, soit que ce fût la mul-
titude qui , enthousiasmée de sa conduite ,
de sa doctrine et de ses prédications, lui en
eût attribué l'emploi. Dans l'un et l'autre
cas , il serait conforme aux probabilités hu-
maines que des attroupements populaires
eussent excité la surveillance et l inquié-
tude du gouvernement romain, et au'eiifin
un incident remarquable, tel que Ventrée
en Jérusalem, eût déterminé le préfet à une
mesure de rigueur , à un acte de sévice qui
aurait brusquement terminé ce drame, à
peu près comme il est raconté » Enfin,
nous y sommes 1 ce n*était pas la peine de
nous faire parcourir tant de chemin pour en
revenir à l'Evangile, dont vous niiez tout à
l'heure la valeur historiauo.
N'est-il pas vrai que ae tels fous ne sont
guère dangereux , à moins que ce ne soit à
la manière d'Erostrate. Voilà cependant ce
au'on a écrit de plus fort en fait de my-
tnisme,
MÉTOPOSCOPIE. — Art de connaître les
hommes par leur extérieur, et ainsi de de-
viner ce qu'ils sont et ce qu'ils seront. On
rappelle aussi du nom de physiognomonie,
et ces deux mots sont équivalents; ceiien-
dant lamétoposcopie a pour objet plus spé-
cial la tète humaine, et principalement les
linéaments du visage, tandis que la physio-
gnomonie s'applique à la contenance et à
(419) Que disicz-vous donc tout à Tlieure?
(iiO) La fuudalion du chriâlianisme un problème
curieux ! Vraiment!
(421) Un esprit doué de sagacité! Mais le pre-
mier enfant de dix ans que vous rcncontrerei dans
la rue vous le dira, pour peu qu*il ait été à Pécole.
(422) Muni dlnslrudion ! Vous êtes donc un igno-
rant le plus encroûté de tous, ou vous entendez uc
parler qu!à dos ignorants de la plus rare espèce.
tout 1 ensemble de l'individu ; ces deux
sciences sont donc le complément Tune de
l'autre.
L'étude de l'homme par l'homme est au*si
ancienne que le genre humain. Jl y a long-
temps déjà, l'auteur de V Ecclésiastique di-
sait : Ex visu cognoseitur t^ir, et ab oceursu
faeieicognoscitur sensatus^amicius corporis^
et risus deti/mm, ac gressus hominis enun-
tiant de illo (^25) ; et on pourrait facilement
trouver des témoignages plus anciens, en
supposant que tout le livre de VEcclésias-
tique soit sorti de la plume du fils de Sirach.
Le recueil des observations faites depuis
ce temps jusqu'à nos jours, convenablement
classées et systématisées, pourrait enfin
former les éléments d'une science, si, d'une
part, l'art de feindre no s'était constitué bien
antérieurement encore, si, d'autre pari, la
nature elle-même ne se jouait pas i>erpé-
tuellement des apparences, au fioint de re-
vêtir souvent l'homme d'esprit d un sot exté-
rieur, et de donner au méchant les dehors
candides de la probité ; si enfin rhoinme
lui-môme, bon ou méchant, stupide ou spi-
rituel, ne se donnait pas de perpétuels dé-
mentis, de sorte qu'on ne peut en réalité
compter sur rien d'absolu; si, outre cela,
l'éducation, les mœurs, le milieu dans lequel
il a passé sa jeunesse et où il vit, n'appor*
taient dans la constitution morale et intel-
lectuelle de chacun des éléments qui ne
laissent à l'extérieur que des traces tout k
fait nulles ou peu perceptibles.
En dehors des observations que chacun
peut faire pour son propre compte, et aux-
quelles il ne doit se fier que comme à des
renseignements équivoques, il ne reste que
bien peu de règles pnositives sur la physio-
gnomonie; à moins q^u'on ne se jette dans
ces généralités qui n apprennent rien, teh
par exemple ces aphorismcs : la coloration
vive de la peau est l'indice d'un tempéra*
ment sanguin, des mains calleuses dénotent
un homme qui se livre aux travaux pénibles,
un air distingué et des manières élégantes
annoncent une éducation aristocratiquew
Qui ne sait cela, et qui ne l'a remarqué sans
qu'on le lui dise 7
Il y a une multitude de nuances dans la
tenue, la manière, l'intonation, le son de la
voix, la démarche, le geste, le mouvemei^
le repos, le sommeil peut-être, entre le ci-
tadin et le camnagnard, le provincial et le
parisien ; entre Je négociant, le rentier, le
financier, le noble de race, l'homme de
lettres et l'homme de plume; parmi les né-
gociants, entre l'épicier, le marchand dd
draps, le bijoutier ; entre la cour et la ville,
la ville et le faubourg, entre les différents
(423) Aller chercher la fondation du christianisme
dans rinde, et prendre pour la trouver des informa-
tions près de la secte de Samana Couiama! voilà
une de ces idées qui ne viennent pas à tout le
monde !
(424) Kyrus! ne sauriez-vous donc dire Cymii
comme tout le monde?
(4i5) Eccli. xu, 26.
DES MÎUACLES.
3fl
flwrtiers d une ûiême ville. Un enfant de
Jiian^ reronnali, è je voir passer, le pins
ftshinnnahle de lotis les [irovinciain; un
M\$h\s et un Kusse velus dliabillenienls
(t)u|>é5 et rousus À Paris, sont encore au
Anglais et un Busse, Qui n*a observé tout
esta?
Mais la scicnre de la nhysiognomonic pré
lend aller plus loin : elle veut nous ilonner
iti intlîcalions précises sur les â|»lilu(les
întencctaclle et morale de chaque individu,
en itrenanl [Mjur point de départ son appa-
rence et se» formes ; elle irait niôinc, si on
fa l-il^-vTrt faire, jusqu*à deviner le passé d'un
, et h lui intlîger des épitlièles in-
l'S, ou h Tabsoudre. C'est trop, et la
lui mai ne s'est toujours révollt'^e
le telles prétentions. L'exftérienee a
s dit h la prudence : oiéliez*vous des
l/étudc de rhomme par rhomme a pro-
duit deui autres arts non moins fallacieux
dans ce qu'ils ont d'absolu : la eliirouiande
rtU phrénologie (Voy, ces art,). Juger de
tout rhomme par une faible [sartie de sa
m ' siruie, est une firétemirm trop
?^^ . Il y a des géologues qui ont
L taire l'histoire de la création et du
pour avoir eisaminé le système des
Il des Afermîns dans quelques-unes
^ anf^actuosilés, d'aulrcs, pour avoir
un jfuits ÛQ quelques centaines de
ftres aux bords de la s^eioe ou du Hhin.
Sais la science revient enfin de ces cunchi-
rinns 1 r'-rinitées, et [dus rhomtno a|>prend,
•nnaîl qu il doit apprendre^ en-
.... «,«.,. de rîen conclure (42G).
A la fin du dernier siècle, le ministre
»?L,n<>^j Lavaler donna une gnmde célébrité
vsiognonionie. Tout co qui tendait
.MiMirrialiser Thomme, ne pouvait manquer
d'èlre bien venu, à une é[ïoque où tout le
oode visait àres[)rit, en niant Texistence
lUme. Lavater écrivait avec facilité, élé-
gince; il éiait bizarre, seotentieux, tran-
chant, il conspuait toute méthode et toute
logique; en fallait-il davantage pour réussir
alors ? Et cependant tout ce qu'il donnait au
f^Qblic, n*était que du réchauffé. Jean Bap-
&îeà Porta, pour n'en citer qu'un seul, lui
était de beaucoup supérieur sous tous les
wpports ; mais qui lisait à Porta dans co
fiWe ignorant, philosophique et frivole?
il n'est pas bien certain que Lavater le con-
nût lui-même autrement que de nom.
Jean Gaspard Lavater, né à Zurich, le 15
liOTembre 1741, mourut en la même ville
le 2 janvier 1801. Il se signala dès sa jeunesse
parsKxn amour {tour les tours de gobelet et
ion adresse dans les jeux de main. Plus
tard, il cultiva la poésie avec autant de ta-
lent que d'éclat, mais sans pouvoir maî-
triser ni régler son imagination dévergon-
dée; puis il entra dans le clergé en 1769, et
fui nommé quelques années après premier
(listeurde leglise Saint-Pierre de Zurich.
(iifi) tHeu a livré ses œuvres aux discussïeus de
iruàiéil di$jfuwiQnu
La théologie offrit alors une rinnvello car"
rièrc h cette imaginaiion ardente, et il cul'
tiva en même temps la poé'sio, la polémique*
l'ascétisme ; ses ouvrages en tout genre for"
raeraient à eux seuls une bibliothèque*
Aucun n'est le fruit de la réllexion ni de
la science; on y trouve ths beautés et des
extravagances, des éclairs, des paradoxes
sans nombre, des puérilités, des inepties,
et princi[ialement cet illuminisrae alors h la
mode; nous ne disons rien de l'hétoro-
doxie des doctrines tliéologiqnes : on ne
peut attendre autre chose de la part d'un
ministre itroteslanl.
ïj)vater était lui-même un illuminé, un
visionnaire, entîjousiasmé de ses profères
idées, qu'il prenait pour des révélations,
mais avec conviction et de la meilleure foi
du monde. Tous les charlatans, Mesmer, Ca-
gliostro, Gassner, etc, étaient pour lui des
demi-dieux ; il se passionnait pour leurs
inventions, qu'il apjïeliut des dérouvertes,
Ilrrovait à son pouvoir thaumaturgifjuea lui-
même, à reflîcacïté de sa pnère, h ses
communications avec le monde des intelli-
gences; il avait des extases, Lavater mou-
rut fermement persuadé qu'il était saint
Jean l'évangélistc. Dans une circonstance
où il no trouvait rien à donner h un jauvre
qui lui demaniiait Taumône, il se mit en
prières, chercha de nouveau, trouva une
somme oubliée au fond d'un tiroir, et la
donna tout entière , dans la pensée que
Dieu venait d'opérer un miracle; imis se je-
ta de nouveau h genoux, pour le remercier
d'une si grande faveur. Il était lioramo
d'une conviction profonde, ce trait sulliraii
à lui seul pour le prouver, probe, honnête,
généreux, d'un caractère et d'un accès faci-
le, aumônieux jusqu'à l'excès. Ses écrits do
jihjsiogiiotnonie l'ont immortalisé.
Lavater f^art de ce [iremier principe, que
la beauté morale est toujours compagne de
la l>eauté physique; c'est la base de son sys*
tème* Mais rïen n'est moins vrai assurément.
Iji Brinvilliers et Cagliostro étaient de fort
belles jtersonnes. Néron était beau, le maré-
chal de Retz élattbeau, Messaline était belle;
Duguesclin était très-laid, saint Vincent do
Paul n'était pas beau, Esope était d'une dif-
formité repoussante, à ce que dit l'histoire,
M est vrai qu'on juge ainsi communément;
mais aussi à combien d'erreurs la première
impression ne donnerait-elle pas lieu, si
Texfiérience ne venait promjktcmcnt en aido
au jugement?
Ici notre auteur répoofl, que la première
observation, cause de ses erreurs, a été trop
superficielle; c'est donc k réformer cette
première iraf^ression qu'il [s applique , on
marquant avec détails les difformités irm-
perçues d'abord, qui doivent la rectifler, t»t
entrer comme coémcients dans le résultat
définitif de l'observation.
L'on t^eiit accorder que lies passions vla-
lenles et les habitudes dominantes se pei-
riiomme, mais non à sa comprclicnsioii : Mundum
515
MET
DICTIONNAIRE
MET
SIS
Snent dans tes regards, dans la démarche,
ans la contenance ; que la bonté ou la mé-
chanceté, la sottise ou la finesse, la dissimu-
lation, la franchise, la cruauté, la perfidie,
l'indulgence et la longanimité, se trahis-
sent presque toujours par un certain air in-
définissable, les bonnes qualités princi)>aie-
ment, car chacun est soigneux de dissimu-
ler Jusqu'aux moindres traces des mauvai-
ses; mais Fauteur avoue lui-même son im-
puissance à discerner l'hypocrisie de la vé-
ritable vertu. Or, Thypoc-risie est le masque
dont s*aifublcnt tous les vices; le svstème
pèche donc en un point esscntief. Mais
continuons et entrons dans quelques dé-
tails.
Tout homme dont la figure, dont la bouche,
dont la démarche, dont l'écriture est de Ira-
Ters, aura dans sa façon de penser, dans son
caractère, dans ses procédés, du louche, de
rineonséqucncc, de la partialité, du sophis-
tiqué, de la fausseté, de la ruse, du ca[)rice,
des contradictions, de la fourberie, une im-
bécillité dure et froide. Nous accorderions
peut-être que la noblesse des sentiments,
les passions, la treu)i)e de Tesprit, la fatui-
té, 1 idiotisme, la fermeté, le courage se pei-
gnent jus(}u'à un certain degré dans Tair du
visage ; mais dans la conformation spéciale
d'une certaine partie ^seulement, et peut-
être accidentelle I mais clans récriture 1 nous
reviendrons sur ce dernier point.
La tête étant la plus noble partie du corps
humain, le siège de l'àme (^27), elle est
aussi le miroir tidèle de toutes ses pensées
et de toutes ses affections. Si vous rencon-
trez de ces têtes sans caractère, de ces fi-
gures qui ne disçijt rien, jugez à coup sûr
qu'elles ne renferment pas de cervelle.
Une tête qui est en proportion avec le
reste du corps, et qui paraît telle au pre-
mier abord, annonce un caractère d'esprit
parfait ou approchant de la perfection. Trop
Tolumineuse, la tête est le siège de la stu-
l)idité, de la grossièreté; trop petite, de l'i-
diotisme ou de la niaiserie.
Elle doit être régulière dans ses formes
et proportionnée dans ses dimensions. On
peut appeler bien proportionnée, celle dont
la hauteur verticale, {)rise de l'occiput à la
naissance inférieure au nez, est égale h la
largeur horizontale mesurée dans sa plus
grande dimension. Une tête trop longue an-
nonce un homme de peu de sens, vain, cu-
rieux, envieux et crédule. La tête penchée
vers la terre, est la marque d'un homme
sage, con.«=tant dans ses entreprises. Une
tête qui tourne de tous côtés, annonce la
présomption, la médiocrité, le mensonge,
(427) Noire pensée 8*esl toujours révoltée contre
cette expression si peu philosophique, qui semble
localiser Tàme humaine, comme si ce qui ircst pas
corporel pouvait siéger en un Heu quelconque. Lst-
ce «que le lieu n'est pas Tespace occupé par un
corps, ou susceptible de Tétre? L*àmc étant unie au
corps, est avec lui; mais elle. ne saurait être en
lui ni hors de lui. Ceci est un 'profond mystère,
sans doute; mais faut-il lui substituer une absur-
dité?
(128) L*aulcur» qui se posait volontiers comme le
un esprit pervers, léger, un jugement faible.
Les sourcils et la naissance inférieure dti
nez divisent la tête en trois parties, qui
doivent être proportionnées et symétriques.
La justesse uu jugement, la drofture de l'es-
prit, ^la beauté de caractère dépendent de
cette proportion.
Pour les visages d'une organisation très-
forte ou très-délicate, il vaut mieux regar-
der le profil que la face; parce que les li-
gnes du i)rord sont plus faciles à saisir.
Un Ijeau profil annonce un beau caractère,
un heureux génie.
Un visage charnu annonce l'enjouement,
la timidité et la présomption. Un visage qui
se couvre facilement de sueur, annonce OB
tempérament ardent, un esjirit vain et gros-
sier, un penchant décidé à la gourman-
dise. Un visage uAle est Tindice d'un tem-
1 érament porté à la volupté.
Les cheveux, dit Lavater, fournissent aus-
si des indications très-précieuses. Par l'élas-
ticité ou la résistance des cheveux, on peut
juger de la facilité ou de la roidcur du ca-
ractère. Des cheveux longs, plats, disgra-
cieux n'annoncent rien que de vulgaire et
de commun. Les chevelures d'un jaune doré,
ou d'un blond tirant sur le brun, qui se rou-
lent facilement et agréablement, sont les plus
nobles, et celles, par conséquent, dont les
indications sont les plus heureuses (fc28|.
Des cheveux noirs, plats, épais, gros, dé-
notent peu d'esiirit, mais de l'assiduité et
un grand amour de Tordre. Les cheveux
roux sont le signe d'un caractère souverain
nement bon ou souverainement mérhant.
Des cheveux fins marquent la timidité (£29).
Des cheveux rudes et crépus, le courage et
la force; en effet, les animaux h poil rude
et gros sonttous féroces ou courageux (1^).
Des cheveux noirs et minces, placés sur une
tête arrondie et à demi-chauve, annoncent
un jugement sain, mais peu d'imagination;
si cette chevelure est plate et lisse, elle ca-
ractérise la faiblesse des qualités intellect
tuelles. Les cheveux crépus marquent un
homme de dure conception.
Ceux qui ont beaucoup de cheveux sur
les tempes et sur le front, sont grossiers,
voluptueux, orgueilleux.
Uiie barbe bien constituée annonce un bon
tempérament et une belle Ame ; une barbe
rare ou mal disposée dénote iin tempéra-
ment faible, des inclinations basses, un ca-
ractère eiréminé. Un contraste frappant entre
la couleur des cheveux et celle de la barbe
ou des sourcils n'annonce rien de bon.
Un front qui fuit est la marque du 'génie
et de la délicatesse de Fcsprit (^31)1 un
type du beau et du lion, a dû écrire ceci et bien
d*auires choses encore devant sa glacc!.
(4â9) Mais si un phrênologue allait trouver la
bosse du coura^^e sous une tine clicvelurc ! Messieurs
les savants, mettez-vous d*acconl.
(430) Témoins les brebis, les chèvres et les diiH
dons.
(451) Louis XVI, Baifiy et Mirabeau avaient le
front ainsi fait : quelle différence pouitant entre ces
trois hommes !
MET
DES MIRACLES.
MET
6H
iSSrpërpëndiriilairc esliesîfjne ihimanque
rresj>ril, h Dioins qu*il ne s arrondisse en
fu}»nl vers la racine des cheveux; en ce
os, ïî dénote Ja réflexion, un sens i.'issis^
il< - l>rofondes. Vn fronl penclié en
a» artrent qu'aux esfirits liiililes et
b» : - . Plu5 le front est allongé, plus
rc:;:. lîijue d'énergie; |tlys il est serré,
«mn et coiu|«ai te, («lus le car*iclère est ron-
centré* ferme et solide (433|. Si lus de l'œil
est saillant, c'est le signe d*une afilttude
siaguJière ^ux travaux de res|>rit, ei d'une
sagacité exlrnordinaire {%Sk). Mais sans cet
m^h saillant, il y a des létes exitellentes,
qat nVn ont que phis de solidité, lorsque
li bas du front s'affaisse sur des sourcils
horizontaux, et lorsqu'il s'arrondit et se
Toûfe iniperceptiblement vers les leuipes.
De^ fronts courts, ridés» noueux, irrégu-
ht% enfoncés d'un nMé ou échani;rés, doi-
'**Qt insjirrer de Ja détiance. Les fronts car-
rés, dont les marges latérales sont cnrore
Sfiadeuses, et dont l'os de Fœil est saillant»
fupposcnt un grand fonds de sagesse et do
courage* L'n front osse-ix, garni d'une peau
forte fi épaisse, annonce un naturel acariâ-
tre et ijuerelieur.
Un front élevé, avec un visage long et
mni\i rers le menton, est le signe de la
liiblesse cl de rine[)lie, Vn front allon^jé,
'"Hi.^rt d'une peau lisse, qui ne se ride ja-
4 l'indice d*un caractère froid, sou|i-
\, caustique, opiniiltre, fâcheux, pré-
\, rampant et vindicatif. Un front
•en avant et qui s'inclrnc vers rœil,
'liie d'une inuiécillîté incurable» Des
l'ih (niiicjiîes au front, surtout s'ils ]>arais-
seni parallèles, décèlent une [pauvre tôte, un
esprit faux et soupçonneux. S'ils sont liori-
wntaux, droits, parallèles, réguliers, peu
profonds, ils désignent un hounue sage,
SraJent, judicieux. Si la jiartie su[jérieure
u front est sillonnée de rides circulaires,
fc!miî5 qtie la jmrtic inférieure reste sans
est la marque de la stupidité.
iieur entre ensuite dans de grands
«iéiads sur les sourcils, l'œil et ses diverses
[lajlics, la forme de l'orbite, les lèvres, les
dents, la forme de la bouche, le cou» les
éfiaules, les bras, les mains, la poitrine, les
caisses, les jambes, les pieds; sur les dé-
kiils et rensemblo de tout le corps bumain.
On peut reproduire, mais on ne saurait ana-
Irscr, parce qu'il ny a ni système ni mé-
lliode. Ce sont une ûmltitudode remarques,
indé;>ontlantes les unes des autres; ou [du-
tôturje muUitutle d adirmations, que rien ne
o^acre, et que la moindre chose peut dé-
lire.
Il est toutefois une question qu'on aurait
dû jKïser depiuis longtenifts aces gens qui
donnent leur cerveau h eux-mêmes comme
ODÎté de iDosure do la ca|»acité du cerveau
d*autrui : comment savent -ils que leurs
(i'â) Tcmoiits Nai»olL't>ii cl Cuvier. Les plu'éiio-
,i.^,if>onl ce «Icniier comme le type de la plus
lé iiilcïkTniclle.
i.._, L ,ii le coïitrairc eu phiéuolujjie.
propres idées sont saines et justes? El si,
par basard, la balance allait être faussée ou la
oiesure bosselée ! Qui conduira donc aux f>e-
tiles maisons ceux qui prétendent}' mener les
autres? Si, par Ijasard, leurs }eux étaient
atteints de la jaunisse, s'ensuivrait-il que
tout est jaune connue il leur paraît?
Suivant le même r.avâier, une belle écri-
ture annonce la iusiesse de res[iril el l'a-
mour de Tordre. Lue écriture de travers in-
dique un es[irit faux, dissimulé, inégal; on
reconnaît le caractère llegmatique aux lettres
mal peintes, mal séparées, niai alignées.
L'énergie se montre dans une écriture ferme
et arrondie. Si elle est exlraordinaircmenl
soignée, c'est un signe <îe rec titude dans le
iugement, mais de peu d'inlclligence. Les
lignes qui présenlent des séries alternatives
de mots lûflies et sénés, indiuuent la légè-
reté du caractère* L'écriture élancée est le
signe d'un es|>rît ardent et capricieux. Les
caraclères pencbés vers la droite ni;irquent
laclivité et la pénétration j la linesse de goût
se reconnaît à des linéaments perpendicu-
laires el déliés.
Idais nous ne suivrons pas plus loin l'au-
teur sur ce terrain, quoique ceci soit insuf-
Tuant |K>ur donner une idée de ses nom-
breuses observations pli^siognomoniques,
parce ([u^il n y aurait kunais (le raison jKmr
s'arrêter. Nous ne voulons jias dire que tout
y est vain et frivole ; loin île là, on y ren-
contre une multitude d'a]>erçus, nous n'o-
sons dire toujours ju^les, mais ingénieux et
piquants, qui [irocèdent d*une étude sérieuse
du sujet, et de rapprocliemcnts qui ne sont
pas toujours i\ dédaigner; puis, par dessus
tout cela, une teinte [ibilosophique qui aido
à la séduction.
On nous permeUra do placer après cet
aperçu un passage do ta Phijnognomonk de
Jean de Hagen sur le même texic* Nous
suivrons la traduction d'Antboiue Dumou-
lin, en cbangeant seulement quelques
ex[>ressions trop peu pudiques pour îles
(oreilles délicates : ^ Un front eslevé, rond»
descouvert dénote rcxcellertco de renlen-
deiuenl, la magnanimité; si la jfcau en esi
Une, |ïlane, sans |*oils, note d impiété, do
fourberie; riilé, reufrogné; jenfonté du mi-
lieu, cruauté avec magnaiiiunté et inlelH*
gencc. t'Ji front très-grand et rond, sans ]»o ils,
indique rhoumie aventureux et menteur.
Un frojit allonj5é avec ligure allongée et i»etil
menton, signilie cruauté et tyrannie. Un
front confus et meslé pour la trop grande
graisse du visage, inconslance; ilegme, es-
[U'it pesant.
« Si les sourcils ont des poils qui se pro-
longent et sYdèvent au-dessus des autres,
sévérité, im[iudcur, imprudence, envie. Si
les 1*0 ils en sont blancs, légèreté, folie. Les
sourcils Itanés sont les (dus mauvais de
tous : malfaisance, magie. Sourcils plais,
(loi) Les plirénol^ïf^ues h^gcat sous l'os île IVfil
les facultés luusicati'S. Quand *louc b^^iUtnitra
SI9
MET
DICTIONNAIRE
MET
9S0
peu fournis, bonne complexion et bon ca-
ractère.
a Les yeux luisants, de médiocre gran-
deur, bien proportionnés, indiquent ]*en-
tendement et Tesprit. A fleur de tftte, rado-
tage, mensonge, riaresse, luxure, sottise;
enfouis, envie, malice, soupçon, colère ; cha-
toyants, mobiles, penchant à la yoiupté,
outrecuidance, mensonge.
« Nez aquilin, moquerie, courage, traî-
trise, avance; nez large, épaté, courage,
intelligence, habitudes voluptueuses. Nez
éf.ais, esnrit lourd, niais, moqueur, trom-
peur, indice des voluptueux; nez rensellé,
mensonge, arrogance, fierté, cruauté, bavar-
dage, effronterie, taquinerie. Nez rouge, in-
tem|)érance et luxure.
« Bouche grande, lèvres grosses, ouvertes,
audace, témérité, luxure, mensonge, raille-
rie. Bouche petite, secret, modestie, so-
briété, continence. Lèvres minces, pincées,
finesse, raillerie, éloquence, prévoyance,
1)riidenco. Lèvres épaisses et pendantes,
ialourdise, sottise, méchanceté, saleté. »
Nous laisserons ce qui est relatif aux au-
tres parties du corps humain. Mais nous de-
vons avertir que Jean de Hagen (en latin de
Indajim) est un auteur consciencieux, qui
écrit sur observation, et non point un co-
piste qui réiiète ce qu'on a dit avant lui.
Seulement chacun de ses aphorismes est
le résultat d'une seule observation, et non
point, comme il le faudrait en pareille ma-
tière, la résultante d'une multitude d'ob-
servations débattues conlradicloirement. Tel
supplicié que j'ai vu conduire au lieu de
Texpiation avait le menton fait de cette fa-
Son ; donc une pareille forme est le signe
u penchant à l'assassinat ; c'est ainsi qu'il
raisonne.
Avant I^vator, le célèbre peintre Charles
Lebrun avait cherchée pénétrer les disposi-
tions intellectuelles et morales des hommes
Far une autre voie, en prenant toujours
air du visage pour point de départ. Ayant
remarqué, ou cru remarquer que beaucoup
do personnes avaient dans la ph^'sionoraie
de certains rapports avec tel ou tel animal,
un chat, un chien, un porc, un lion, par
exemple, et que les mêmes rapports exis-
taient entre leur caractère et leur physiono-
mie, il en conclut aussitôt un système de
l)hysiognomonie,donton se préoccupa beau-
coup d'abord, dont quelques personnes s'of-
fensèrent, puis dont on rii beaucoup après.
Chacun se demandait en s'abordant : Quelle'
est votre bète? La bêle de Socrate était un
chien braque, ce dont les philosophes eurent
peine & prendre leur f»arti. La bôle du grand
€ondé était un aigle. Lebrun avait fait une
grande collection de tôles et de botes, qui
donnaient lieu aux plus singuliers rappro-
chements, et servaient de démonstration à
son futile système. Il faut être un grand
peintre pour saisir de telles ressemblances*
Il entrevit aussi la mesure de l'angle facial,
dont Camper devait |dus tard tirer un si
grand parti pour les études phrénologiques.
Nous ne savons si Charles Lebrun trouva
cette idée dans son propre fonds, ou s'il
l'emprunta ; la question ne vaut guère la
i)eine d'être mise h l'étude, mais avant lui
fean-Baptiste à Porta, lui avait donné d*assez
grands développements dans sa Physiogno-
monie et sa Phytognomonie. A Porta avait
môme poussé beaucoup plus loin la décou-
verte, puisqu'il avait établi des similitudes
de physionomie et de conformation entre les
honmîes et les plantes. Et si nous cher-
chions bien, nous trouverions peut - être
qu'à Porta n'est pas l'inventeur du système.
Dès le temps de Salomon, Ton pouvait dire,
il n'y a rien de nouveau sous le soleil, et
cet adage n'a cessé de se vérifier de|»uis,
principalement en ce qui concerne les
erreurs de l'esprit humain.
L'art de la physiognomonie n*avait pas
été moins cultivé parmi les anciens; de
grands médecins et de grands philosophes
n'avaient pas dédaigné de lui accorder quel-
que crédit : Hipi)ocrate afllrme que dos che-
veux rouges accompagnés de petits yeux et
d'un nez pointu, sont une marque certaine
de la bonté du caractère. Les hommes d'une
taille élevée, afiligés de la calvitie, du bé-
gaiement et d'une voix grôle, sont, dit^l,
ordinairement bons. Une grosse tète avec de
|)etits yeux et le bégaiement, est l'indice
d'une grande prédis(>osition k rcni|)orte-
ment et à la colère; un regard fixe indique
aussi la colère. Une grosse tôte avec des
yeux grands et noirs, un nez charnu et re-
troussé, marquent infailliblement la bonté
du cœur et la douceur du caractère (^35).
Aristote, de son côté, fit aussi des obser-
vations analogues, mais en prenant pour
point de départ des simil itudes choisies [mrm
les brutes. Ceux qui ont les cuisses maigres,
sont, dit-il, légers à la course, [larce que
tels sont les cerfs. Ceux qui ont le système
osseux et le système nerveux très-develop-
]iés, sont robustes, parce que tels sont les
éléphants. Ceux qui ont un dos aiionge avec
un cou gros et cnariiu, sont forts et coura-
geux, parce que tels sont les taureaux. Ceux
qui ont un visage court et ramassé, sont ru-
sés, jiarce que tels sont les renards; un
visage farouche, ils sont robustes, parce
que tels sont les lions. Ceux qui ont de
petits yeux, sont envieux, parce que tels
sont les singes ; de gros yeux, ils sont stu«
pides, parce que tels sont les bœufs et les
ânes... Ceux qui ont un front court et con-
tracté, sont indisciplinables, parce que tels
sont les porcs ; un front large et plat, ils
sont pleins de sagacité, parce que tels sont
les chiens...
On le voit, ce n'est pas d'aujourd'hui que
les hommes ont déraisonné, en voulant
pénétrer les secrets de la nature.
Tant que la déraison reste consignée dans
les livres, et no se traduit p6s en actes, le
malheur est médiocre; mais que dire de
magistrats qui baseraient sur de telles doa
(Vo) Voy. CjkMEhARKs, Mcdit. hist,, cçoturia allcra, c. o.
MIC
DES MIRACLES.
Mrc
zn
riA^ (îi^s îîcnlenccs capiUiIcsî c'est ccpcn-
i est arrivé (^36) ; de princes qui
t leurs ministres sur de telies
..mons h rrfkiro, pour Thonneur de
K}\\ que rimputalion est sans fon-
On prétend que son Tiiédeeîn ortlinaire,
M" " '' -t^au (Je Di Cliainbre, oiombrc tic
] française el 1res - inl^ilué des
Ti^i'Uî^ ue l>5lrologïo el lie la physiognonoo*
m, comme le prouve suraboudamnient son
trûflé (le VÀrt de eonnaitre ies hommes^
irait une grande inilueiîce sur les choix de
<t' prince; de lelle sorte que mîuislres et
«fijbas>adeurs n*auraiciil été elioisis que
i«i?flïu les indications de Cureau de La
rhaml»re, qui éliuliait auparavant leur thème
(Je nahvité et leur [physionomie. Laplace,
m raronte celte f>articularité au IV' tome
it >ou RrmcU de pitvcn inttresmntes, cite à
l'jij^pui une longue eorres|iondance eotrr. le
mi et le médecin, qui n'a été vue de per-
mmc. Et, de ce qu*après la mort de Cureau
dfc La Chambre, Louis NIV n'aurait fait que
lie mauvais choix, il ne s'ensuivra il pas
ï.<isairemen1 que celui-ci eût été [>our
qnelaue cho^e dans les bons qui avaient
On dit, et cette histoire est peut-être plus
frtde, que Zopire, après avoir considéré
Sornie suivant les règles de la physiogno-
monie, prononça magistralement cette sen-
tence : r'e.'vt un stu|*ide, adonné à des pas-
lions dégradantes et honteuses; sur quoi
y : rirtit d*un grand éclat tJe rire. Le
I , pour rcndie un peu d'assurance
âuftir.^juiiûniisle aussi déionrcrlé que mal-
Immiir refirit avec une orgueilleuse mo-
(it'siie, qu'il était en efTet tout cela par nature
H î)ar teriipérament, mais qu'il avait puisé
iênsla |)hilosophie le courage nécessaire
pour réformer ces défauts.
MICHKE, Ois de Jemla, prophète qui vé-
rut r^.nidant les dernières années du règne
ib, roi d'Israël, n'est connu que par un
.^. i.ait de sa vie, rapporté au %xn' chapi-
tre du troisième livre des /ïom» et au xviir
du second livre des Parafipommes. Il ne
ûul pas le confondre avec Mirbée, de Mo-
mthi, dont Tious avons Ja prophétie, el qui
vécut dans un temps postérieur.
Miellée, lils de Jenila, s'était attiré l'ani-
m.iiJversion d'Achah , qu'il reprenait sans
^Ottte de ses désordres avec trop de liberté,
Cl ««quel il n'annonçait que de fâcheux évé-
Ktfnents. I*eu(-ètre doit-on lui attribuer le
lit suivant, rapporté au xx* chapilre du
troisième livre dus Rois,
Acliab venait de remporter deux grandes
»i<toires sur Bcnadad, roi tic Syrie; uesdeux
ftctoires étaient Tune et lautre miraculeu-
ses, il ne pouvait se le dissimuler» et elles
lui avaient été annoncées comme telles par
des firophètes; cependant» au lieu de pjofiter
de ses avantages pour délivrer enfin Lsraël
des dangers dont le menaçait incessamment
le plus remuant et le plus dangereux des
ennemis de sa nation el de son culte» il s'ern-
jiressa de conclure un traité d'alliance et
d amitié avec Bénadad. A celle occasion, un
eerlain prophète dît l\ un autre, fraipri-mùi;
celui-ci ne le voulant pas; le [iremier reprit ;
fin fion fera envers vous, ce que tous refusez
de fmj'cetwers moi; et révénemenl ne tarda
pas à s'aecooqdir; le iirophèle rebelle h la
voix de Dieu fui dévoré quelques instants
après, frappez-moi, dit ensuite le même à
un second; ce dernier le frappa, et le blessa
jnsqu*à elfusion de sang. En cet état, le f iro-
phète se couvrit le visage de i>oussîère et
courut au-fJevanl d'Achab. 0 roi, lui dit-il,
f étuis au cmnhat^ (/uefquun m'a donné un
prisonnier à gttrdtr, et m'en a rrndu respon^
snbie sur la rit\ ou sous peine de poijcr un
(aient (rargenf : or^ tandis t^ue je me tournais
de droite et de gauche ^ mon prisonnier a dis-
paru, — Vous tenez de prononcer vous-même
votre sentence^ lui répondit le roi* — A ce^
mois, le propiiète essuya le sang el la pous-
sière de son visage, afin que le roi pûl re-
connaître qui il était : } aici ce que dit le Sei-
gneur^ ajoula-t-il, puisque vous avez laissé ta
vie à un homme digne de mort^ votre rie payera
pour sa rie, et votre peuple pour son peuples
Achab se détourna avec ra[)parence du dé-
dain, mais il rentra furieux h Samarie,
Quoi qu'il en soit de Tidentité de ce pro-
phète que rE(!rilurc ne nomme pas, voici ce
qui advint de ses menaces. Lfi guerre se dé-
clara de nouveau au côté de la Syrie, [i cause
de rincxécution du traité dont il vient d'ê-
tre question, car Beoadad ne voulut pas
rendre la ville de Ma mot h de Galaad, clef
des deux royaumes et objet perpétuel de li-
tige entre eux. De celte fois, Acliab fit al-
liance avec Josa|^llat, afin d'assiéger Bamoth
avec des forces plus considérables; mais
avant tout, Je |ïieux Josaphat voulut consul
ter le Seigneur relativement à l'issue de l'en-
treprise- Acliab fit venir quarante projihèles
qui lui promirent d'une commune voix le
succès le plus complet, — N'ya-t-il donc ici
aucun pT(*phête du Seigneur, demanda Josa-
phat, afin que nous puissions savoir de lui la
vérité? — il g en a bien encore un, répondit
Achab, par t intermédiaire duquel nous pour-
rions consulter le Seigneur : savoir Michce^
fils de Jemla; mais je le hais, parce qu^il ne
niannonce jamais que des choses funestes, —
N'en partez pas ainsi, reprit Josanhat» tt
faiies-le venir. Les rleux rois se idacèreijt
sur des trônes, environnés de leurs courti-
sans el d'une multitude de i^euide, en rase
campagne, près de la porte de la ville. Sé-
décias, fils de Ghanaana, s'était appliqué des
cornes de fer, avec lequelles il frafipail de
tous côtés, en disant h Achab: c'est ainsi que
^i^) On cite ces ileiix sentences du marquis de contra, visa fack et cianmmto cfifite, ad fureas
Hlkânli, chef de la justice criminelle à Naples de damnmniAi. — Audilis tesiibus pro et conira, reo ad
iT78 h 1781, cl grand partisan de la ïjlivsiognoino- d^oegandum ohlinalQ, visa fade et esammato atpiUf
»i€ei de la pliréiiologie : Auditis tati'bui pro ei non ad (urcas, ted ud raîamt damnamut.
823
BIIG
DICTIONNAIRE
BIIC
3Si
▼ous frapi)erez la Syrie; les autres prophètes
tenaient le même langage.
Pendant ce temps-là^le messager qui était
allé chercher Micnée lui disait : Tous les pro-
phètes consultés jusquici promettent au roi
un heureux événement^ n'allez pas les contre-
dire. — Vive Dieu^ répondit le prophète , je
dirai ce que le Seigneur me mettra a la bou-
che. — Quand il fut arrivé^ Michée^ lui dit le
roi^ devons-nous aller ou non assiéger Ramoth
de Galaad ? — Allez^ répondit le prophète^ et
soyez heureux ; Dieu mettra Ramoth entre les
mains durai. — Je vous en conjure au nom du
Seigneur f reprit Achab^ je vous V ordonne, di-
tes-nous la vérité. Alors Michée reprit sérieu-
sement : « JTai vu tout Israël dispersé sur les
montagnes^ comme un troupeau qui n'a point
de pasteur. Ils nont plus de maître , dit le
Seigneur, que chacun retourne tranquillement
en sa maison. » — Ne vous Vavais-je pas dit^
s'écria Achaby en s\idressant à Josaphat, cet
homme ne m'annonce jamais rien de bon. —
Mais Michée ajouta aussitôt : — Ecoutez donc
la parole du Seigneur :/ai vu le Seigneur as-
sis sur son trône et toute la milice des deux
rangée à sa droite et à sa gauche ; et le Sei-
gneur a dit : Qui trompera Àchab^ roi d'Israël^
en rengageant à assiéger Ramoth de Galaad^
afin au' il y succombe? Et les esprits ont ré-
pondu l'un une chose et l'autre une autre.
Mais il s'en est trouvé un^ qui s'est présenté
devant le Seigueur et lui a dit : c'est moi qui
le tromperai. — De quelle manière, a demandé
le Seigneur? — Je sortirai^ a répondu celui-
ci, et je serai un esprit de mensonae dans la
bouche de tous ses prophètes. — Allez, et fai-
tes cela, a dit le Seigneur, vous le tromperez^
vous prévaudrez contre lui. — Ainsi donc
voilà comment le Seigneur a placé l'esprit du
mensonge dans la bouche de tous vos prophè-
tes ici présents, et le Seigneur a prononcé la
sentence contre vous.
Sédécias, fils de Chanauna , s'approcha
alors vivement de Michée, et le souffleta, en
lui disant : N'y a-t-il donc que vous seul qui
possédiez l'esprit du Seigneur, et moi, m'a-t-
tl abandonné? — Vous le verrez ^ répondit
(437)Niinlîiis vcro, qui ierat ul vocarcl Mic1i9cam,
lociitus est ad eum, diecns : Ecce sermoncs pro-
phctanim orc iino régi bona pncdîcanl : sit orffo
sermotiiiis similis coruin, cUoquere bona. Cul Mi-
ch:eas ail : Yivit Dominus, quia quodcunque dixe-
ril mihi Dominus, hoc Inquar. Ytrnil îtaquc ad rc-
gcm, ot ait illi rex : Michxa, ire dcbcmus in Ra-
moth Galaad ad prœliandum, an ccssarc? Gui ille
rcspoiidit : Âscendc et vade prospère, cl tradet eam
Dominus in manus régis. Dixii autem rcx ad cum :
llcrum atquc itcrum a(ijuro te, ut non loniiaris niihi
nisi quod vcrumcst, in nominc Domini. Et illc ait:
Yidi cunctum Israël dispersum in montibus, quasi
ovcs non hal)entcs pastorem. Et ait Dominus : Non
habcnt isli dominum : rcvertalur unusquisquc in
domum suam in pacc. (Dixit ergo rex Israël ad Jo-
saphat : Nunquid non dixi libi, quia non proplietal
mihi bonuni, sed sempcr malum?) lilc vero addens»
ail : Propterca audi scrmoneni Domini : Yidi Domi-
num sedentcm super solium suum, et omnem cxer^
cilum cœli assistenlem ei a dexlris cl a sinistris :
cl ait Dominus : Quis dccipiet Âchab regeni Israël,
ut ascendat et cadat in Ramoth Galaad ? Et dixil
Michée, le jour où vous fuierez de chambre en
chambre pour vous cacher.
Achab ordonna de jeter le prophète en jwi-
son, jusqu'à ce au'il revint en patx après Tf*-
pédition projetée. — Si vous revenez en paiXf
ajouta Michée, ce n'est pas le Seigneur quiù
MICHEE, de Morasthi , prophétisa pendant
les règnes de Joathan, d^Achaz et d'Ezéchias,
rois de Juda. Sa proj)hétie concerne spé-
cialement les villes de Jérusalem et de Sa-
marie, avec quelques légers aperçus relatifs
à la captivité de soixante-dix ans, au retour
de cette mCme captivité, aux cuerres des
Machahécs et à Tavéncment du Messie. Cest
de toutes les prophéties la plus diflîcile à
comi)rendre et à expliquer; 1 auteur estpro*
fond comme Isaïc, concis comme Joël : son
style semble n'avoir l'élévation ni de l'un ni
do Tautre, mais en revanche une mystérieuse
obscurité, qui se laisse dilïïcileuient péné-
trer. La pensée est voilée sous des figures do
langage neu accessibles à ceux qui ne soot
pas familiarisés avec la langue sainte : Tan-
tithèse V est fréquente, et toujours signifi-
cative; les noms propres s'y traduisent en
sarcasmes mordants; on pourrait dire qa il
y a autant de mystères que de mots. Sépho-
ron, la demeure splendide; Saanan, Yissue;
Bethsaël, le voisinage: Maroth, Vamertume;
Marcsa, Yhéritage; Odolla, la beauté; se trans-
forment en jeux de mots d'une cruelle et
prophétique signification. Mais tous ces mys-
tères de détail, pour ainsi dire, appartien-
nent aux interprètes plus qu'à nous.
Le prophète commence ainsi : Peupla^
écoutez tous; que la terre et tout ce qu'elle
contient prêtent l'oreille ; que le Seigneur, de
son saint temple, que le Seigneur soit témoin
contre vous ; car voilà que le Seigneur sot-
tira de sa demeure ; il descendra^ ei foulera
aux pieds les sommités de la terre; et les
montagnes se consumeront sous ses pas, la
collines liquéfiées s'écouleront comme la cire
devant le feu, comme l'onde qui fuit sur uns
unus verba hujuscemodi, cl alius aliter. Egressas
est autem spiritus, et stetit coram Domino, et ait:
Ego docipiam illum. Gui locntus est Dominus : la
quo? Et ille ait : Egrciliar, et ero spiritus nieudai in
ore omnium prophetarum ejus. Et dixit Dominos :
Decipies et nr^Rvalebis : cgriHiere, et fac ila. Nunc
igitur ecce dédit Dominus spiritum mendacii in ore
omnium prophetarum tiiorum qui hic sunl, et Do-
minus locutus est contra te malum. Accessit auten
Sedecias fdius Ghanaana, «t percussit Michaeam
in maxillam, et dixit : Mené ergo dimi«iil Spiritos
Domini, et locutus est tibi ? Et ait Michacas : Vi-
surus es in die illa, quando ingrê<lieris cubiculom
intra cul)icu1um ut abscoudaris. Et ait rex Israël :
Toliile Michieam, et maneat apud Amon principem
civilatis, et apud Joas fdium Amelcch. El dicile
eis : Uxc dixil rex : Mittitc virum istum in carce-
rem, et suslentate eum pane iribulationis, et aqaa
angustidc , donec rcvertar in pace. Dixilque xi-
chxas : Si reverstis fueris in pace. non esl locutas
in me Dominus. El ail : Audite populi omncs. (Ul
Beg. xxii, 15. — Vid. H Par. xvin.)
m
MIC
DES MmAi:Lr:s.
AfiG
SÎO
fei/e; «r tant ceh à cautie des crme<t rfe In- la blessure de Salarie est inetimble, et parce
I ' * p/ek/s de (amnison frhrftrtOàest quelle s'étend jn^qu à Juêa; elle touche à la
cifndeiiè de mon pfuple, à JérusuJeriK AV h
publiez pas dansGrih , dissimulez vos larmes;
camrez-voun de poussière, vous maison de la
Poussière (V'*0.) Passez, belle demrure {Kk\\
maintenant couverte de laideur; elle riétaii
pas encore sortir, la ville de f Issue {hï2} ; la
Maison voisine {kh3),si solide jusmi ici , ap-
pyr-ndra de vous à trembler pour elle. Il était
juste ffuefle ftU affligée, celh qui liahite dans
f Amertume (kW); son afflivtmn (Vi5) s\
des crimes de Jaroh ; nesf-ce pas
'' ■■^uîTiff Oh sont les hauts lieux de Judn^
h , ff pas â Jérusalem ? Je (irai de Samarie
un monceau de pierres, semblable ù erhti qui
H roi( dans le champ où Ion va planter la
tvjftf. Je ferai rouler ses édifices dans In
nllée.jr mettrai ù nu leurs fondations. Toutes
snftotues seront brisées^ toutes ses richesses^
r^nsimrrn par les flammes ^ ses idoles s*en
Hssiêre : tout cela était le prix de
i liant tout en redeviendra h salaire
m)
^M\mïïàsar^ roi d'AssjHo, acromplil nctto
tie la neuvièoie' année crOsée, roi
L Sâniflri*?, prise nprès trois ans de
fut (télniite de fond en ronihlo» le
ravagé, el les habitants» transporlés
> Médie cl l'Assyrie, d*oii il.; ne de-
jiiniflis revenir.' (f'o^, IV Reg, \in.)
: l-isixïèrae année du règond'Kzt'^clnas,
\v\ (,L' Jiiila.
Le prophète eontinue de î.i sorte : Je
rai sur ces malheurs^ je pou s sf rai des
rments: je me dépouillerai dr mes ré-
JffMSf je marcherai un, mes qémissemcnts
JÊSliU semblables à ceux des drarjons (V.ÎO),
fflaintesàcelles de f autruche. Parce que
) Kndhc popiili omm^s, el atU^ïiiLil lorni» et
ilik pjiis : el sri OoTiirnus D^^ns vtAm iii les-
"niiius de lon»filo sancto sii*>. Quia ecre Do-
Twliêtur *iç Joco sim : et iJt'sfieiidet el cal-
jK-T etrrka u-rnî». El coiisirmenlur nionles
uiH : H vaUi's sriikleuLur si«Mii cera a hmi
t iiciit a<|UR% (|(jrr ilLTiirrunl iii pi,Tێps. In
iarcib omne isi*itï,etin pecealis tloiiius h-
tiod sceltis Jaroli? iiniiiio Samaria ? eUpi.Tî
ittd^tJ itoimc JtTïisrilem? Kl pm»am Sama-
iAÛ acorvuni ïiipiiïinn in :\>^vn en ni piaula-
1 3 : el delraliani iti viiHem lapMi^s ojiis, cl
tiU rjiis revelatK]. El omiiia scuiplilia «^jus
ittiir, et om 11 es im^iri'dcs ejus c<ïiiiliurc*ilur
oinnia îtlola ejtis ponani ïu penlilioniMii :
mrrceïliltus lucrelricis cfïdgregjala siiut» el
1-^ ud merccdetù luerelricis leveileiilur. (Micft,
(439) Ces pleurs de dragon cl ces ptainies iFau-
Imcbeonl siagulièremcîil einbarrassé les commcit-
tii«urs cl les iradiïcleurs, mn oui vu ici des syrciies,
àe% bihous, des cygnes, des renniiea de niauvaisf*
^«^ ri jiis4]u*à des rossit^iioLs. CependaiiUa vëiilê
' i éloignée ni ililîîeile à saisir. L'aiil» iirluî a
■ \ pbiiiliveel voilci^ le eroeodiie, qui est le
^eriuuk draj^on, pousse des gi^iiiisseiiieiits qui oui
pméscn pru^L'ibe.
(Ut>) tplifa, vilk de la li ibu de Manassé, patrie
4e Gétlèm.
lUIJ Sfplioron, vîHc cêlèLire de la Lrihu de Za-
MqQi Cdpiu^e de ta Galilée.
(Ui) Saaoan, ville de la irilni de Nepîiiali» doiU
«liatiilanis avaicril ciè épargnés par Tê^îiiplia la-
or lorsqu'il emmena en caplivile le?» biaêlilcs d en
^j liii Jourdain.
'H3) Betlisael, penl-tHre Betli-Sanc» ou Dctli-
nnc cl Taulre en deçà du Jourdain,
L Marolli, pcul-<;trc Mcrolh, bourg de Galilée,
ïlu j^^lcde loecideiil.
(itîi) Infirmât a eét in bùntim.,, qnîa descendit ma-
fui» m porrutfi Jft'n4«a/i*m. On ne fK)uri'ait rendre
«•'Utî a millième que par une Jongue phrase,
\W) taciiis» ville aiértdionale de la tribu de lu-
étendue jHsqaaux portes de Jérusalem, Ville
de la Marche ihW>, toi qui fus h principe de
l'iniquité de la fille de Si^n, parce que (n t'es
adonnée anx crimes dlsraél, tu entendras
avec effroi la marche des chariots armés pour
la guerre. Jhs étrangers iront vendanger dans
le champ du Pressoir (V»7); la Maison du
Mensonge {\h%) trompera les rois d'Israël:
je domu-rai un héritier de plus à la ville de
l'Héritage {ïW}, et la gloire d Israël n attein-
dra pas jusque la Beauté (\^^). Beauté chauve,
achevez de couper vos cheveux, en deuil de
la perte des enfants qui faisaient vos délices.
Elargissez votre calvitie comme celle de I aigle
(tôl), car vos habitants sont partis en capti*
rité(k^^), "^ ^
La sninle Ecriture nous ayant laissé îgno-
da : son nom veut tlire le tien on Ton marebe.
(ti7) Ttetb, pressoir. Il va plusiiurs viïb's de ce
nom. I/iiïi «impie» nuire" ljriIi-ï><Mn:iriî, rellos de
Geiïi-Hemmon, dans les tribus tie Dan» de Manassé
el d'Epbraîm.
(US) Asscsibt ou Arésih» du mot Hasmh^sLfû'
lice. Nous ne savons quel esl le lieu désigné de la
sorle.
(Mfï) Maresa, on Morasti» dans la tribu deJuda,
sur la fioiiiière de riduniée, Cesi la patrie de Mi-
ellée.
(i'iO) Odolïam, ville de la Irîlm de Juda, près de
la mer Morte, l'sqite ad Odollam vcnkî fftoria /»-
rad. Ifnque nd, jusqu^auprès, sa us y aUeindre.
(151) Nous pensons qu'il doit y avtdr iii t autour;
car têt oiseau de proie a la léte sans plumes, taudis
que Taiglo Ta empennée.
(15â) Super bnc plau^jaui» et ulnlabo : vadam
spoliatus, el nudus : raciani jilancluni veltit draco-
num, et lueluni quasi slruthknium. Quia desperaia
csl plaga vjns^ quta veuil nsque ad Judam, leli^^îi
porlaui p*>puli niei usque ad Jérusalem, hi Cieili no-
lile ainuiuiiare, îacryniis ne plorelis, in doioo Pul-
veris pulvere vos e<ins|>ergile. Et iransile vobis ba-
bilaiio I^ilclir:i| eonliusa i{(nominîa : non est e^res-
sa, qu% babllal in cKÎtu : plaurtiim doinus vicina
accipiet ex vobis^ qme stêtit sibiniet. Quia inlirmal^
est in bonuni, qu;e bahilal in amariludioibus : quia
fleseendîl malum a Oomino in poriani Jérusalem.
TumuUiis quadrigsc stuporis babitanti Lacbis :
prineipium peecati est filitc Sion, quia in le inventa
sunl scelera Israël, Propierea dabit eunssarios su*
|K*r Ihercdilaieni Gelb : domus memlaeiî in tlcce-
plioueni regibus Israël. Adbuc beredeni addueam
libi qu;e b a lu la s in Mare»*! : usquc ail Odollam vé-
niel gl or ia [jîrael. Deealvare, et londerc super tllios
deliciarum luarum : dilata cahiliuui Lu uni sieut
aquita : quoniam captivi ducii sunl ex te. (Mictt. t|
8-ill,)
Il nous est impossible de traduire de tetbQ aà
vabmn ceî» sangîanles railleries, dont le sel est
dans des jeux de mois qu*unc iraducîion lillérale
ne rendrait pas.
w
MIG
DICTIOXNAinE
MIC.
SH
rer les détails dos expéditions de Salmanasar
et de Scnnachérib, nous ne connaissons pas
la manière particulière dont chacune de ces
prédictions s'accomplit; nous savons seule-
ment que toute la Samarie ayant été conquise
par le premier, les habitants furent emmenés
en captivité, du moins pour la plus grande ds animaux dat
partie. Nous savons encore, d'aj)res le témoi- étrange^ mêlée^ à
gnaf^e de Ménandre, cité par Josèphe, que '^•-''"•'"- '- —
la ville de Gelh fut conquise par Elulée , roi
deTyr, pendant le.règne d'Ezéchias, et qu'elle
api)èla h son secours Salmanasar, roi d Assy-
rie, qui prit de là occasion de déclarer la
guerre aux Tyriens, et d'assiéger la ville de
Tyr. Nous savons de plus, par ce qui est
rapporté au dix-huitième et au dix-neuviè-
me chapitres du quatrièmclivredcs Kois, que
Sennachérib fit le siège de Lachis, et peut-
être même s'en rendit mattre; le fait n'est
pas clairement indiqué. C'est la tentative de
ce prince contre la ville de Jérusalem, ten-
tative pendant laquelle l'ange exterminateur
tua cent quatre-vingt-cinq mille hommes de
son armée en une seule nuit, à laquelle il
est fait allusion par le prophète, lorsqu'il
dit que la plaie de Samarie s'étendra à Juda,
et viendra jusqu'à Jérusalem. Un grand
nombre de villes de Juda tombèrent en celte
circonstance au pouvoir du monarque Asay-
rien, et toutes celles dont parle Michée du-
rent être du nombre, parce qu'elles se trou-
vent ou sur la route que ce prince dut par-
courir pour aller en Egypte et revenir de là
à Jérusalem, ou sur les rrontières de la Sa-
marie, qui était alors en sa possession.
Le prophète annonce ensuite la double
captivité d'Israël et de Juda, en punition des
crimes de ces deux nations : Ctêt pourquoi^
dit-il, voici ce que dit le Seigneur : Je médite
sur cette famille une punition: je lui imposerai
unjoug auquel elle ne se soustrairapas; or/fueil"
leuXt vous baisserez la téte^ car les temps se-
ront mauvais. Le jour viendra où vous serez
la fable publique^ et où fon chantera avec
allégresse les paroles suivantes : Mes champs
sont dévastés^ ma patrie est déserte^ une par-
tie de mon peuple a été livrée en échange.
Quand donc s* éloignera de moiy celui qui doit
revenir encore pour diviser mùn héritage?,,.
Et ne dites paSy il ne pleuvra point sur noùs^
nous ne serons jamais couverts de confusion:
(453) Cette expression iniIiqueraite-Ue la date de
la prophétie? Teglatphalasar avait-il ûvtyd emmené
i:n captivité une partie Q*lsratll, qifil n'y avait plus
que des restes ? La prophcftie aurait eu lieu entre
les années 720 et 750 avant Jésus-Christ.
(•i54) Iilcirco han; dicit Dominus : Ecce ego co-
gîto super familiam istam malum : unde non aufe-
retis colla veslra, et non ambulabitis superbi, quo-
niam tempus pessimum est. In die illa sumclur su-
per vos parabola, et cantabitur cauticum cum sua-
vitate, dicentium : Dcpopulalione vastatî sumus :
pars populi mei commutata est : quomodo recedct
a me, cum nsvertalur, qui rcgiones nostras dividat?
Propter hoc non erit tibi mittens Tuniculum iorlis
in cœiu Domini. Ne loquamini lo«iuentes : Non stil-
labil super îstos, non comprchennel confusio. Dicit
domus Jacob : Nunquîd abbreviaius est soirilus
Domini, aut taies sunt cogitationes ejus? Nonne
\erba mea bona ^unt cum eo, qui rtclc gradilur? Et
car voici ce que dit le Dieu de Jacob :.... Le*
vez'VOus^ aflez^ ilnyaplus d'asile ici pour
vous... Je réunirai Jacob tout entier enim
seul troupeauj je réunirai de mC:.:€ en un seul
troupeau les restes (tôd) d'Israè'lyje les réwKh
rai comme des brebis dans un bercail, comms
d'^s animaux dans un parc , ils feront um
cuHse de leur multitude.
Quelqu'un les précédera pour montrer h
route : ils se mettront en ordre à la porte. Ut
sortiront, ils iront : leur roi les précédera, et
le Seigneur marchera en avant (h&k).
Il est impossible de tracer un tableau plas
vif, plus vrai, de l'émigration d'un peuple
entier, obligé de quitter en masse le sol de
la patrie pour une terre étrangère, où la
place est désignée d'avance, par le doist
d'un vainqueur qui a su organiser reiHa
comme il avait su.pré|)arer la victoire. Com*
ment se fait-il que les traducteurs les plus
répandus aient si peu compris des ])ages A
lisibles?
Vous dites, ajoute le prophète, après avoir
adressé de vives réprimanucs aux ministres
des autels et aux chefs de la nation, veas
dites que ces maux n'arriveront pas; hé!
bien, moi, je vous annonce que Sionserê
labourée comme un champ^ Jérusalem deviens
dra un monceau de pierres^ et la montagne éâ
temple, un bois de haute futaie.
Mais l'œil du voyant se détourne rapide-
ment de ce sombre tableau, qui se déroole
sur le devant de la toile; il en a aperçu dans
le lointain un plus consolant, il a vu les
jours du Messie, et ses regards s'arréteat
affectueusement surcelui-tî : Quest-ce donc,
s'écrie-t-il? dans le lointain des jours fk
montagne de la maison du Seigneur eerasu»
?)erposée aux autres montagnes et dominen
eurs cimes ; et les peuples y viendront m
foule ! Et de grandes nations s'empressenmt
et diront : Venez, gravissons la montagne du
Seigneur, montons à la maison du Dieu de
Jacob: il nous enseignera ses voies, nousmar'
cherons dans ses sentiers: car la loi sortira
de Sion, la parole du Seigneur viendra de Jé-
rusalem. Dieu sera le Seigneur (Tun grand
nombre de peuples, il régira des nations puis-
santes et lointaines ; et elles convertiront leurs
qlaives en instruments de labourage^ leurs
lances en hoyaux : elles ne lèveront plus répis
e contrario i>opu1as meus in adversarîum consor^
rexil, dosuper tunica pallium suslulislis : ei eos,
qui transibant suppliciler, convertistis in betlnn.
Mulieres populi mei ejecistis de domo deliciamn
suarum : a parvulis earum lulistis laudem meamm
perpetuum. Surgile, et ite, quia non habctis hic re-
quiem : propter immunditiam ejus corrumpetôr
putre<line pessima. Utinam non essem \ir babens
spiritum, et mendacium potius loquerer : stillabo
tibi in vinum, et in ebrietatem : et erit siifperquen
stillalur populus isle. Congregatione con^regate
Jacob totum te : in unum conducam reliquias Is-
raël, parilcr ponam illum quasi in ovili, quasi pe-
cus in medio caularum, tumultuabuntur a mnlti-
tudine hominum. Ascendet enim pandens îter aile
eos : divident, et Iransibunt portani, et ingmtienler
per eam : et transibit rex eorum corara ds, et IKh
minus in cnpiie eorum. (Mich. n, 5-15.)
MIC
DES MIRACLES.
lire
S30
€Of»:rF U§ attirée, et le s désuppreu-
gutrrr. Chacun se reposera êoits m
ous son figuier, et nul ne hs tron-
t ie Seiijneur, le Dieu des armées
jm tannonre (^55),
anl il semble qae ce soit une dis-
le firophète sVû fail presque un
; pourquoi, s*emb!e-t-il se dire,
r/ii-JL» ii'i des nations étrangères;
ne des nations marche an nom de
' pùur nous, nous marcherons dans
lu Seigneur, notre Dieu, toujours et
p Puis revenant à la mission sné-
} &M obligé :1e rcmfïlir envers les
lacoht il reprend son sujet un
llteiTOfupu. 11 va donner des con-
li ceux r|a1l a aiïlîgés, il va imrîer
; à ceux auxquels il vient de par-
. Vnjour^ dit te Seigneur, je ramé-
k qui est boiteuse, et je recueiilerai
E'^arais rtjetée et maltraitée ; je pia-
iteuse dans Vasile du repos, et celte
été affligée deviendra mère d^une
tissante^ sur laque Ue le Seiffneur
i mont de Sion^ depuis hrs û iou^
%sqne pendant l'éternité (W6).
ien comprendre te passade» il faut
lir <jue le prophète adresse la pa-
II nations, aont Tune est déjîi mu-
squé tous reux de ses membres qui
pnt en deçà du Jourdain, au noni-
^ux tribus et demie, ont été emme-
pur Tiglalfihalasar, Leur sort sera
ni à la cflptivitét mais H ne le sera
au reiour L'une, la n*ilioo juive,
par ruasses iniposaoïes reprendre
le son territoire; l'autre restera
' euse. Vn grand nombre de ses
plus grand nombre peul-étro ,
înl, mais furtivement, pendant les
Tïécbias et de Josias, h la suite de
et d'Esdras, Judas Machabée en
encore; mais ils ne seront reçus
iit<^l»oc prîncifK'sdoniuslâCoh, cljiulic'!s
I : i[ui» atiimihiamini jiidîcium» etnm-
erlitis. Qui leiiiticâlis Sion in snngiii-
Tusalem ïn inî<|tiiuitc. rnucipes eju^ iu
jctdicabr^nt, el sacerdules ejiig în mer-
m, el f^rcvphela* pjus in pccui>îa liivi-
i &ti{ier DuiiuniiiTt reqii léser lia lit, tlieen-
lidiioii Domijuis m medio nostnim ? non
K^r 1105 mala. Prnptcr hoc causa vesiri,
a^er arabïlur; et Jeritsalèiii f|uasj actr-
m erit, el mous lempb iti excels-i silva-
|4t : lu iiovïssimo dieium erii mous ûa-
M pncpnratus m vtittice monlium* rLsu*
pc allies : el Ûueni ad eu m populi. El pri>-
iUes nuiU^c, et diceni : VetiUe aseeiid;!-
itteit) Douiini, t!i ad doimim Dei Jacrtb ;
DOS fie viis suis, et iUmitis tu !^cniiiis
de Sioii «^gicdieUir tex» el verbum Uo-
tfsilem. Et judic.ibil ïnlùr popitLos myl-
Ipicl geates fortes usque iu [(ïiiginqimm :
H gbdios sues în vmneres, et tiastus suas
î non sumel gens a^lversus gentein gla-
lon ijisccni ultra belligerare. Et sinleliil
viieni t^uam^ et ëuIuus Ûciim suain, ti
Il deierrcal ijnia as Domini eiercitynru
I, {Mich. m, 9-1i; iv, i-4.)
tii onines p^^pidi auibiibbunl umisqnU-
Btnc Domini sui : nus aytem auibulabi-
hCTlOUN. 0Si MiRiCLES. II
fjue par grâce, pour ainsi dire, romnm de«
invalides auîtquels on accorde un secours,
un lieu de repos. ]l y aura de nouve^au une
nation juive, qui redeviendra puissanle, mais
il n'y aura plus de maison d'Israël.
Le pro|ihète continue, en s'adressant de
celle fois a la maison de David : EtronSt nua-
geuse tour du pasteur de la fille de Sion, la
souveraineté vous reviendra^ oui la souve^
raineté tout entière^ le sceptre de la fille de
Jérusofem^
Mais pfHtrquoi donc maintenant vous (or-
dez-vous dans les contntlsions de la douleur:
est-ce que rotre roi est mort: est-ce que tn/s
magistrats sont morts ; vous éprouvez aes dou-
leurs semblables aux douleurs de Vcnfant*-
ment? Souffrez, fille de Sion, el tordez-voui
dans les douleurs de Vtnfantement, car roui
allez partir pour rexihpourla terre étran-
gère, vous irezjusquà Habylone : c'est làquê
vous serez délivrée; le Seigneur vous arra-
chera des mains de vos ennemis. Maintenant
un grand nombre de nations se réunissent
contre tyous, et crient, quelle soil lapidée, et
que Sion expire sous nos yeux* Mais ellcâ nn
pénètrent pas la pensée du Seigneur, et ne
sont pas initiées à ses conseils : c*est l'herbe
des champs qu*il entasse en monceau. Levez-
rous^ fille de Sion^ triturez; je vous armt-
rai de cornes de fer, je vous donnerai des an-
gles d^airain: vous broierez degrands peuplss^
vous offrirez leurs dépouilles en holocauste
au Seigneur^ et leurs armes en trophées au
Se ign eurde f un iv ers (43 7) ,
À six siècles de là, Judas Machabée devait
entendre cet appel et y réf»o!idre.
Quant au jour présent, ajoute le prophète»
avec une locution proverbiale des ftlus in-
jurieuses, quant au jour présent, tu vas être
dévastée^ fille de voleur; déjà le siège est com^
mencé, la verge s*ahaissera sur h visage du
chef d'Israël (458).
Mais ï*iinagc du Messie lui apparaît comme
mas in nomine Dominî De! noslrî in aclernum el
ullra : In die illa, diclt Dominos, congreîïabe c1:ul-
dicanteni : et eam, quam ejer^îram, cotligam ; i?t
quani afîlixeram : el ponam ebudkantein in reb*
quîas : el eam quas laboraverai, in genlem icbiis-
lam : et regnabit Dominus super eo« in morue
Sion, ex hoc nu ne et usque inaileinura. (Mkh, iv,
5-7.)
(457) El tu liirns ç^repg nebnlosa Utîa^ Sion u«-
qup itd te ventel : et véniel poteslas prima, regnnm
lilliC Jernsaicm nunc quarc mocroit' coin ralir ris;
nunqiiiil rei tion est libi, aul con&^ibarius tnns pe-
liît, c|uiacomprehendinc doïorsicni parlurienlf m.
Dole, et salage, fttia Sien, qitasi paiinriens^ quia
nunc egrcdieris deciviiate» el bab tabis in regioju»,
et ventes usf|ue ad Babylonrm : il»i liberaberis, ibt
reilimet le Duminns de manu îniniieorum tuorum*
Et nnnc confre$^aix suni super te gentes muli^e»
qnx dicuni i Lapidciiir : et aspicial in Sion orului
iiosier. Ipsl anlem non cognovcrunl cojçiiatjonrs
Doininif et non intellexeruni C{>niiUnni ejns : qida
congrej^avît eos qnasi fcnum are^c, Snrge.eilri-
tura, lilia Sion : quia cornn luum ponam J'em um«
et ungiiias Uias ponam aercas : et conniiînm'S pcqty-
los muitos, el iiUerlictes Domino rapiiias ( ot um, el
foititndineui eorum Dotnîno univeiba; icrta:. (MicU*
i\\ «'13.)
(45«) Num va3tal>criSf Glia fatronii : obsidiouctu
11
SSI
MIC
DICTIONNAIRE
MIC
331
h plus puissante et la plus douce des con-
^oiations. Le Messie ! tel était en effet lo
terme auquel devaient aboutir tant d^événe-
meuts, te Dut vers lequel ils étaient dirigés,
la réalité dont ils étaient la figure. Jérusa-
lem détruite pour un moment par les Assy-
riehSf annonçait Jérusalem détruite à tou-
jours par les Romains ; Israël et Juda disper-
sés pour soixante-dix ans à cause de leurs
péchés, annonçaient Israël et Juda disper-
sés pour toujours à cause de leur iniquité
envers lo Messie. Zorobabel, Esdras, Néhé-
mie, restaurateurs de leur peuple, Judas
Machabée, te sauveur d'Israël, mourant pour
la patrie quMl a si tendrement aimée, ne de-
vaient être que des figures du Messie. Com-
ment donc 1 œil du voyant aurait-il été assez
obscurci, pour ne pas apercevoir ce mystère
à travers le voile ae l'avenir. Aussi passe-
t-il sans transition du sac de Jérusalem à la
naissance du Messie. Et toi, s*écrie-t-il, dans
son enthousiasme, fnoi, Bethléem Ephrata^
tu es la plus petite au milieu de Vinnombra-'
bk Juda^, mais de toi sortira le dominateur
en Israël^ celui dont la génération est dès le
commencement^ dès Véternité. C'est à cause
de son avènement^ que le Seigneur prendra
patience sur ceux-ci, jusquau temps où celle
qui doit enfanter aura enfanté, et où Israël
aura converti à sa foi le reste de ses frères.
Il sera inébranlabUy il régnera dans la force
du Seigneur, dans la sublimité du nom du
Seigneur, son Dieu; et ceux-ci se converti-
ront, parce que son nom doit être glorifié jus-
qu'aux extrémités de la terre. Il sera la paix.
Alors, si r Assyrien envahit notre territoire^
si son pied foule le seuil de nos maisons, nous
susciterons contre lui sept bergers et huit
hommes d'élite (WO), et ils conquerront r As-
syrie par la force du glaive, et la terre de
Ncmrod avec ses propres lances. Il se trou-
vera qui nous délivre de T Assyrien, s^il enva-
hit notre territoire, s'il foule de son pied le
seuil de nos maisons (460).
Après avoir ainsi laissé entrevoir la gloire
immense dont la naissance du Messie cou-
ronnera Israël comme d'une auréole, après
avoir montré dans les mains du Désiré des
nations le sceptre du monde, mais un scep-
Î^osiicrunt super nos, în virga perciilieiil maxillam
udicis Israël : cl lu n.ililocin Eplirata, parvulus es
in millibiis Juda : ex le inihi cgreilielur qui sil do*
mînator in Israël, et ogrossus cjus ab iuilio, a die-
bus*%tcrfiitalis. (Mick. y; 1-3.)
(459) Nous croyons que colle loculion est nrovi^r-
biale, el que loui ce passage Tau allusion a quel-
ques sois discours de la mulliliide, à quelque for-
laulerie des Israéliles conlre les Assyriens.
(4G0) Propler hoc dabil eos usquê ad liiinpus, în
quo parluriens pariel : el reliqui:c fralruui i^iis con-
vcrtcniur ad niios Israël. El slahil, el pascel in
tortiludine Domini, in suhlinnialc nominis Doniini
l>ei sui : cl convcrlenlur, quia nunc magninrabilur
us(iuc ad lerminos lerru*. hi erilisie pa\ : cuin ve-
iieril AssyriuK in lerram noslrani, el qnando calca-
veril in d'omibus noslris, el suscilabimus su|>oreuin
sepleni paslores, el oclo primaics boulines. El
eisccnl lerram Assur in gladio, el lerrani Nenirod in
nceis cjus : el liberabil ab Assur cuni vencrii in
terraiu noslram, ei cuin calcavcrii in ûnibus noslris.
tre pacifique, le prophète revient sur ses iias,
afin de parler d*un autre état de prospérité,
de gloire et de paix pour Israël, mais de
cette prospérité purement temporelle et toute
figurative, dans laquelle Tépée de Judas
Machabée rétablira après les plus terribles
luttes. Ensuite, reculant encore de quelques
pas, il revient jusqu'à la ruine prochaine
d'Israël, qui est l'objet spécial de la prophé-
tie.
Et les restes de Jacob seront au milieu des
plus grands peuples, comme la rosée du Seh
gneur, comme les goutten de rosée à Cexûri
mité de l'herbe que le pied de l'homme ne fisuls
point, dans le cliamp qui n'appartient a oh-
cun des enfants des hommes. Et les restes 4i
Jacob parmi les nations, au milieu des peu-
ples nombreux^ seront comme le lion au mi-
lieu des haras dans la forêt, comme te /toncfn
au milieu des troupeaux de brebis : ii passe,
il foule aux pieds, il déchire, et personne m
lut ravit sa proie. Votre main se lèvera swr
vos ennemis, et tous vos ennemis seront anén'
tis.
Mais en ce jour-ci, dit le Seigneur, je
vais vous dérober vos coursiers et briser hs
chariots ; je vais saccager vos villes, détrum
vos munitions , enlever les maléfices d'entre
vos mains, il n'y aura plus de devins parwi
vous. Je vais briser à vos yeux vos idoles tf
vos statues: vous n'adorerez pas plus /on^
temps l'ouvrage de vos mains. Je vats arraekr
vos bois idolàtriffues et renverser vos cités.
Je vais accomplir en face de tous les peuples
une œuvre de colère et d indignation ^ tells
qu'ils n'en ont jamais entendu raconter (Û\l
Le reste de la prophétie est consacré •
démontrer aux Isniélistcs que la cause de
leurs malheurs est dans leurs iniquités el
spécialement dans leur idolâtrie. Mais après
ces reproches, si justement mérités, et après
des assurances si positives de la colère de
Dieu, qui n'attend plus que le moment d'é-
clater, le prophète entrevoit la pénitence el
les larmes des coupables; aussi leur promel-
il de nouveau lc5 miséricordes du Seignear,
et un heureux rétablissement dans cette
patrie, objet de tout leur amour.
Mais f élèverai, dit-il, mes yeux vers le
(i/icA. v,3-C9.)
(4G1) El eruni rcliquiae Jacob in medio popalonni
mulloruni quasi ros a Domino, cl quasi sLillcsitMr
berbam, qux non exspeclaiviium, cl non praslmi-
tur ûlios bominum. El erinil reliqui.Tî Jacob in ge»-
tibus in medio populorum mullorum, qua&i leo la
iumenlis silvarum, el quasi calulus leoiiis in greti-
bus pecorum : qui cuni Iransieril, cl conculcaTeril.
cl ceperit, non csl qui crual. Exallabitar niaiMS
tua super bosles luos, cl onines inlmici lui inier-
ibunl. El eril in die illa» dicil Dominas. Aurenui
equos luos de medio lui, el disperdam quadrigis
tuas. El perdani civiiales lerr» luse, el dcsimam
omncs muniliones luas, el aurcram maielicia de
manu lua, cl divinaliones non crunl in te. Elpe-
rire faciam sculpiilia lua, cl slaluas tuas de mcdie
lui; cl non adorabis u lira opéra nianunm luarua.
Eicvellam lucos luos de medio lui, et conienn
civiiales luas. El Taciam in Turore et indignalioae
ultiouem in omnibus genlibus, qu» non audicruiL
(Midi. V, 7-14.)
MIC
DES MIRACLKS.
MIC
5^
Sfifittfr^ jtiitendrai le Dieu mon Sauveur ;
0ion IHfit m'ejrauccra. Ne vous rf^jouisscz ptu
éimon rnnlhfur^ ô mon ennemie^ si fui suc-
tmtf^if me relèverai ; si je suis plongée dans
inténettrts^ ie Seigneur est ma lumirre. Je
mporirraî la colère du Se igné ur^ parce que
f m j^rcké contre tui.jusquà ce qutl ait jugé
wû causr^ el areompli son jugement; nmis il
mraftfelieraà la lumière^ et je contemplerai
M justice. Mou ennemie le rerra^ et elle en
ma coûter te de confusion^^ celle qui me dit^
9ic$t le Seigneur^ ton Bieuf Mes yeux la
mrpnt elie-mémc foulée aux pieds comme la
four des places publif/ues. Le jour tyiendra
tè VUS murs seront relevés, en ce jour vous
strez libre. En ce jour vos enfants vous rc-
nmlroni de rAsstfrie; ils s* établiront dan*
r tilles f rtifiées^ ils s'étendront des villes
l;filfif'au fleuve^ d'une mer à Vautre^ d'une
\wmÊù^e à Vautre montagne.,. Les nation» le
{ffiTMa, et seront couvertes d*une confusion
fins grande encore que leur puii^sance ; elles
Simeitront la main sur la bouche^ et demeu-
rffùnt assourdies, Elles ramperont sur la
pov filtre comme des serpents^ et se cacher ont
é^rdiifs comme les reptiles dans leurs dé-
mettre* souterraines ('i6'2).
S'il était në'^essaire de pmuverJ'aulhenli-
ché lie h nriiiiL'lic de Miellée, il sullirail de
dler eA' I de Jérémie : Michée de Mo-
nuîhi 1*/ ,..i,:.-L/ du temps d'EzéchiaSt roi
ù Juda^ it il dit en présence de tout le peuple
ie Juda : Voici ce que dit h Seigneur des
wmées^ Sion sera labourée comme un champ ^
ijUturatem deviendra un monceau de pierres^
Bl la m(tniaqne du temple un bois de haute
' /bfoîf; Eiéchias^ roi de Juda, et le pcuph de
hda le condamnèrent -il s donc à la mort T
Jfôif, ils craignirent le Seigneur^ ils implo-
rhent sa miséricorde^ et le Seigneur n'accom*
flU pas itf menaceit envers eux ['iGS).
L'évanf;élisle snint Mnllliii-o (ile égale-
»cnl la |>roi»ljt*lie de Michée, et en ra|ïpnrle
un miirp )»r'issA^e, cxdui qn\ e>l relatif h la
♦• du Messie dans la ville de Beth-
jo 3 ut' -m nil IhMnihMin aspiriant : exspéc-
iiii s^l%ulorrïu 11)01111) : nutliil lïiii' Heus
1.1 irits, iiiiuiir:! mïc:», ^iint*r iitc, «fiiin r<î-
iiii, cinri Krdeiojii Irneltris, niiitumis
lt:3tn |t«inMtii p«M-Lab<i, i|iiui)i:iiu |h^iv
tMw a, iluiicc (;uiHû»n iiie:ini jiMJicL'l, cl faciat juili-
ciitai iiK-iiR] : nhicrl \nr. iii liiceiti« viilrhti jti^iiii;H]i
tjti. tt a*p:cicl iniïnita iiipm, ri njH'rifhir coiitu-
fiOBt, «|ti;r «lifit al tne : lllii esl hjiininns Ik'iis
tBQs?Orun nw\ \ii1otiuiêt In c^aiii : iMinc i*rît iii coii'
ftlatiom*m al lultitii pî;iir;ifiiiii. Die?*, ui «îiJilicen-
itf mat^TU' inx : in iïw. îlb Uim^a liel W\. h\ die
ilUfl u«*quL' ud le veiikl lU^ Assur, i't nsjpn* :ii( ri-
*'"- Miitijs . el a clvilaûbti& iiitiiiilîs us<pic ad
t ail mare de mari, i't ad iiiutiU'iti «tu
L trrra crîl in desiitaûiriieni piopU^rhabi-
iios, el pro|iier Fructiuii cogilAtîoniiin
1^1 *• popuLiim tiiuiTi m Ttip liiu, giTi;4<m
'\ luiùilanlcs stilos in ssiliu^ in riiedio
1 lUur Hâsaii el Galâad juxln dies an-
iliiiii dkfi egressioiiis lu;i; de lerra
laiu ei mirjbilia. Vidt^bmil gentils, el
..Uu ^UfMir omiii lutûludtni^ sua : (hmii'IiI
upvr <js, aiiii!» eormn sunî;f *m mit. Liii-
^jiiiherem sicul îior petites» vdul lepliba k-M;c
^labutUur tu a'diim^ suis : Doniîtjuut Dt-uiii
léenu Lor.< donc que Jésus^ dit-il, eut pris
futissance à Bethléem de Juda, au temps du
roi /Im/f/f, voilà que des mages vinrent de
f Orient û Jérusalem en dixant :^0û est le
roi des Juif s, qui vient de naître'/ Car nous
arons vu son étoile en Orient^ et nous venons
V adorer. Ce que le rot Hérode entendant^ il
en fut troublé, et toute la ville de Jérusalem
arec lui; il rassembla donc fous les princes
des prêtres et les scribes du peuple^ pour
leur di-mander où le Christ devait naitre.
Ceux-ci lui répondirent à Heihiéem de Judii^
car il est écrit par le prophète : Et toi Beth-
léem dans la terre deJuda, tu nés pas la plus
petite entre les pritieipaks villes deJuda, car
de toi sortira le chef qui geuvernera mon
peuple dlsraèl (kê%).
Ofï remarque dans cette cîtalîon deux dif-
férences avee Je texte du firoiihèïc; reliii-cî
avait dit Bethléem Efihrala, mais Bethéem
Ephrata, ou Vubondante , est ]a même que
Bethléem de Judâî cm la surnommait ainsi
pour la distinguer de Bethléem dans la tribu
de Zabulon. La seconde différence est plus
apparente, cependant elle n*est également
qu\i|iparente. Michée avait dit : Tu es la plus
jietile au milieu de Tinnombrahle Juda» mais
de toi sortira le dominateur en Israël jpor-
vulus es in millibus Juda: ex te mihi egre-
dietur qui sit dominator in Israël: et Tévan*
géliste lui fait dire, lu n'es pas la [ilus petite
I^arnii les lirincipales villes de Juda; car de
toi sortira le chef qui gouvernera mon jHi'uple
d*Israël; nequaquam minima es in principibus
Judu : ex te enim exiet dux oui regat populum
meum IsraeL Cest une diilérence de cons-
truction grammaticale résultant de Tempiot
des deux conjonctions caret mais; la f enséo
n'en reste pas moins la même, et tout s'ex-
plique par la difTé renée df*s langues quo
saint Jérôme avait h traduire. Il traduisait
Michée de rhéhreu en latin, et î-aint Malthieu,
du grec en iûtin; or, cette dernière traduc-
tion était <léjà la seconde, puisque sa:nt
Matthieu avait été traduit du syriaque eu
noiiinnn foniddabuiiï, el limeljynt le. {Mkli, vu»
(4H5) MiduiiDS de Morastld rnil prf^pbcla îik «fro-
]ms EuHhm régis Juda, et ait ad otnjieiri popylum
Juda, diêeii : ELee dîeii, Dmninus rierciuiuin :
SiiKi quasi aji^cr arabitur : et Jérusalem in ac<'rviini
ln[»idiiin eiit : el iimns d'imus ia cxccUa srlvaiuni.
?i»intiniil»n<»tlecijiiilernniiv;t eiim K^etbias res Juda,
el fiiiuiîs iiiib? uuiufiitil iNiii liinueruitl Dninîiiiirii,
el depreead surit Taeipin Ikïniini : et po*utlixîl U«>-
iiiinuui mab, ijuod lo^ulit.s liierat advcisumcûg?
llairue nos lactnMiB mabini giaude coniia aidiuas
{ii\i) Cnin ergo fialirs esseï Jésus in Iteilileein
Juda In (bebns lleiudis re;;is, ccee ma^i ab Oiîeuic
vencinMt Jeiosolyniatit. f>icejitc«» : Ubi esi qui i »-
\ns esl reît Jni!jei)runi f \'idhm\s ci*iui slellam ejiis
11) Oilente, et veniùius admira re ou m. Audieiis auieni
lleroil» s rex lurbalus esi, et oniï**s Jcrosidyna
eiun ilbï, Ei congregans nui nés priueipes sacerdo-
tuui, el seiibas populi» si iseitabatur ab eis uhi Cbri-
sltis naseeretur. Al îlli divcrunlei : In fkUileein
Juil;fcî : Sic enim scripluni est per Puîpiîei:i*u : tl
lu ItcMîdeem terra Juda, nt'(rTan<i;"in miiiinta es iti
pi ineipiluïs Jntia ; v\ te enim eiii't dux, (pu re^jul
p,»[iiUuuL uieitni Isiacl {Matih. -it, 1-G.j
ZS5
MG
DICTIONNAIRE
UIG
langue grecque. Il est dès lors facile de s'ex-
pliquer comment, après deux transforma-
tions successives, une pensée a pu se trouver
revêtue d*expressions différentes, en restant
la même.
Les deux derniers chapitres de la prophétie
de Miehée sont écrits avec une grande élé-
vation de style et de pensée. SousTapparence
de la captivité des soixante-dix ans et du
rétablissement de la notion juive qu'ils an-
noncent, c'est en réalité la cfispersion finale
des enfants do Jacob et l'établissement do
l'Eglise chrétienne qu'ils concernent; on
pourrait peut-être ajouter, et la conversion
future du peuple juif à la loi de l'Evangile.
Ils contiennent en effet un grand nombre
d'expressions qui ne peuvent s'entendre
complètement et être iustes que dans ce
sens. Lors, par exemple, que le prophète
dit : Qu'offrirai-je au Seigneur qui soit digne
de lui ? Courberai-je le genou devant le Dieu
très-haut? Lui présenterai-je des holocaustes
et des veaux d'une année ? Est-ce que le Sei-
gneur se laisserait apaiser par V offrande de
milliers d'agneaux^ et par celle de beaucoup
de milliers de boucs engraissés? Est-ce que
je donnerai mon premier né pour effacer mon
crime j et le fruit de mes entrailles pour effacer
le péché de mon âme ? Je vais vous dire^ 6
homme, ce qui convient, et ce que le Seigneur
attend de vous : accomplissez la justice^ aimez
la miséricorde^ et observez avec sollicitude
la loi de votre Dieu (465).
En voyant cette malheureuse nation s'obs-
tiner depuis deux mille ans à manipuler Tor
©t l'argent, si l'on pouvait employer cette
expression, dans tous les lieux du monde et
avec une ardeur sans pareille, de telle sorte
que tous les trésors de l'univers ont dû lui
Ksser par les mains, sans cependant pouvoir
nrichir, sauf deux ou trois exemjdes indi-
viduels, (jui ne subsisteront pas longtemps,
si l'avenir ré|)ond au passé, en la voyant
humiliée au milieu de tous les peuples'; ne
fait-on pas malgré soi à son état présent
l'application des paroles suivantes : Vous
mangerez sans pouvoir vous rassasier: l'hu-
miliation fixera sa demeure parmi vous ; vous
saisirez sans pouvoir conserver ^ et ce que vous
aurez conservé^ je le livrerai au glaive. Vous
sèmerez et vous ne moissonnerez pas ; d'autres
goûteront le vin et s'oindront avec l'huile que
vous aurez pressurée (4^).
Parmi les f)assages que nous avons rap-
portés, plusieurs ne s'appliquent-ils pas beau-
(465) Uuid digniim ofleram Domino? curvabo
gonii Deo cxcelso? nunquid offeram ei holocauto-
mala, et vitulos aniiiciilos? Nunquid placari potest
l>oininiis in millibus arictum, aul in multis miUi-
bns hircorum pinguium? nunauid dabo prîmoga-
nituni meum pro scelerc meo, tructuni ventris mei
pro peccato animae me»? Indicabo libi, o homo,
^uid sit bonum, cl quid Dominus rcquirat a te :
Clique facerc judicîum, et diUgere misericordiam,
et sollicitum ambulare cum Deo tuo. Yoi Domini
ad civilalem clamât, et salas eril timeutibas nomen
toura : Audite tribu9, et quis approbabit illud ?
(Mich. VI, 6-9.)
(466) Et ego ergo cœpi percutere te perditione
super pcccaiî;» tuis. Tu comedes» et non satura*
coup mieux à l'Eglise chrétienne qu'à la Sy-
nagogue 7 Mais que dire surtout de ces éA*
nieres paroles qui terminent la prophétie :
« Notre Dieu reviendra à nous^ et il aura fi"
lié de nous ; il nous déchargera de nos nii-
ÎjuitéSf et il jettera tous nos péchés au fondis
a mer. Seigneur^ vous manifesterez la vériU
à Jacobj vous accorderez la miséricorde à
Abraham^ gomme vous l'avez juré a nos lè*
RES DÈS les jours ANCIENS (^G7).
Sozomène dit que le tombeau du prophite
Miehée fut révélé à Zébenne,évèque d*El0»
théronolis, sous Tempire de Tnéodose ta
Grand; il nomme le lieu fieretsate, mais oo
ignore quel il est.
MIGNÉ (Apparition de la croix l). C'était
le 17 décembre 1826, à cinq heures du soir;
on célébrait h Migné, village de deux milta
habitants, du diocèse de Poitiers, près dt
cette ville, du cdté du nord, la cIAtureda
jubilé publié par le Pape Léon IX. La re-
traite fmalc avait été prôchée par les abUi
Pasquier, curé de Saint-Porcnaire de Poi-
tiers, et Marsault, aumônier du collège rojd
do la même ville; une croix venait d*Art
plantée, Tabbé Marsault , placé sur les de-
grés du Calvaire, entretenait les spectateurs
au nombre d*environ trois mille, de Tappi-
rition de la croix h Constantin, lorsqu*il s'a-
perçut que tous les regards le quittaient ponr
se diriger vers un point de l'espace; il y porta
lui-même les siens, et demeura stupébit
Une croix lumineuse, de la couleur de la
plus pure flamme d'une bougie ou du ftr
rougi au blanc, d'environ cent quarante
pieds df! longueur sur soixante-quinze d'en-
vergure et quatre de largeur, placée k cent
ou cent cinquante pieds do hauteur, po^
horizontalement sur le cimetière, la tèteia
couchant, le pied vertical au pignon de 1'^
glise, parfaitement tranchée dans tous ses
contours, se détachait sur un ciel blea et
pur après une jonrnée pluvieuse» comme les
ciels d'hiver (|u'aucun nuage ne voile plus,
et qu'aucune exhalaison ne trouble pas. Oi .
mesura les dimensions en se })laçaDt ei
différents lieux du cimetière, d'où elle ap-
paraissait perpendiculaire ou oblique, et
son élévation, en montant sur les rochers qui
dominent le village de cent pieds de hau-
teur. Ce spectacle dura une demi -heure, et
la croix s*effaça, non point en se liordant ani
au milieu des ténèbres de la nuit ou en se
diminuant de lumière, mais en se rapjietis-
sant peu à peu, en se fondant |)Our ainsi dire,
beris : et liumiliatio tua in medio lui : et appie-
hendes, et non salvabîs : el quos salvaveris, ia cb'
diuin dabo. Tu seminabls, et non mêles : Ui caiie-
bis olivam, et non ungeris oleo, ei mustam et MB
bibes vinum. (Mich. vi, 12^i5.)
(467) Quis Deus similis tui, qui aufers iniqsiU-
tein, et transis peccatuni reliquianim berediiatii
lux : non immittel ultra furorem suum, qaomMi
volens misericordiam est. Reverletur, et miserebi-
tur noslri : dcpouet iniquilates nostrat, et prtiji-
ciel in profundum maris omnia peccau nonn :
Dabis veritatem Jacob, misericordiam Abr^uun :
f[use jurasti patribus nostris a diebus auticpiSi
Mich. vu, 18-20.)
HIC
DES 5im \CLES
5n tnétal, h coraraencer i^ar le pied.
H l'impression fut grande, unanime,
rrsifms nombreuses, on le supposera
ritie. Le villftge, fort peu religieux
\ fut regagné à la religion.
rarle était si grand, si paient, qu*il
I la pensée de personne de le contes-
d*en certilier les délails. Cepen-
h'^que» en avant ouï parler, demanda
^ux prédicaîeurs de la reUMitc une
I écrite. Le 22déccndïre ils revinroiil
6, ^e rendirent conipte de nouveau
in s*élait f>assé et dressèrent un
d, qu'ils llreiil signer par tpia-
fersonncs rlioisics parmi leî» notables
flL'*^ L'évéque nonuna ensuite une
de cinq mendires, dont deux
.pjos seulement, à laquelle s'adjoi-
^rofesseur de ptiysique du collège
II était prolestant, La commission
iàMignéle 16 janvier; elle tinlcinq
Id'enytiétes; toutes les dépositions
VlïforDies.
^ani, afin de procéder avec une
nturiié, Tévêque» Jean-Baptiste de
laissa le temps à la première émo-
se ealnier, aux opinions de se prn-
cl nomma ensuite une seconde coui-
i pour faire une contre-enquête. Les
fc léinoïgnages ne reçurerit aucun di-
I fil alors partdu mi radeau Soy\erain
Bet lui adressa les documents au-
Ks cjui en contenaient la preuve*
■ lui réftondit par un Ijret à la date
mrû 18â7, dans lequel il en ]>ro-
i la réalité d'après son i propre ju-
l^lui-méme* Un second brel'analogue,
sur le jugement de la sacrée congré-
||;irgée de ces sortes de causes, a la
BS août, ordoirna une fête commé-
E et la fiia au troisième dimanche de
me chaque année. Le Souverain Pon-
iVait joint une jiarceîlc du bois de la
uix, t^our être exposée en Téglise de
■fec indulgence en faveur de ceux
■Ht Tadorer Les liabilants avait dé-
Çnthousiasme le [jroîongemcnt do
;l!se en forme de vnnx dans le sens
■oit miraculeuse était api arue,
li'évéque de fruitiers jmblia un nian-
lè la date du 18 no\embrel i8'27,
^et il apjio>ait ie cacficl de l'au-
ilé à tous les fiits qui viennent
ftjatés : o 11 était de notre devoir» di-
très-chers frères, de < ^mservcr le
d'un miracle si glorieux pour i:e
btsi eonsolaol pcmr la France; nous
}s les moyens les (ilus |koim es h lui
elte immortalité que la religion
[J ses oeuvres. Le prolimgeiïieot de
le Migné, qui doit refnésenter une
b nom de Saîule-Crtdx que portera
i*. celle église, la solennité qui sera
[cbaque année dans celle pa^ois^e^
l« aiuîé» p. 215; h iftiotidinine,^ avril
Ai de tn nettgion, ^i février et 10 oclolne
Cli9 novembre J8i8.
ZZ8
et qui sera fixée par une ordonnance spé-
ciale au troisième tlimanche de TA vent, la
relioue divine, présent |trécieux du chef de
TEglise, qui sera exposée ce jour-là à Tado-
ration des peuples, Tindulgence accordée
par le Saint-Siège, tout doit soustraire ce
mémorableévéncmentaux outrages du temps»
et le transmettre de génération en génération
à la [ïoi^lérité la plus reculée: »
« Nous avon> pris et attendu, avait dit le
même prélat» en ordonnant de clianter un
Te Dciimtldius tout le diocèse de Poitiers à
Toccasion de cet événement, nous avons pris
et alîendu les observations des savants qui
font une étude sjiéciale des lois de la nature,
elTavisdes liomnies pieux et éclairés,., Tous
ontaflirmé fpierapparition présentait h leurs
yeux un s(iectacle nouveau, dont rhisto ire des
météores lumineux n'ollrit Jamais un seul
exemple,
« Quelques ennemis de la religion de nos
pèresontfait entendre des blasphèmes; mais
au milieu de leurs railleries indécentes et
de leurs dérisions sacrilèges, on ne trouve
aucune objection sérieuse, aucune explica-
tion naturelle du prodige,
« L'aveu des savants chrétiens et le silence
des savants que l'opinion publique met au
rang ûcs incrédules nous ont affermi dans
la pensée que Tapparition de la croix, qui a
retidu M igné h jamais célèbre, ne saurait
être mise au nombre des pljénomènes qui
étonnent le vulgaire, mais dont les causes
sont connues. »
Les évoques do Chartres et de Gap signa-
lèrent ce môme événement à leurs diocé-
sains dans leurs mandements pour le Carême
de 1828. Il retentit par toute la France; les
journaux religieux, le Médiateur^ le Mémo-
rifil-Catholique, la Quotidienne^ \ Ami de la
Religion en parlèrent en forts bons ter-
mes (468) ; le ConMitutionnel^ le Courrier-
frfinçain^ le Journal du Commerce osèretil
seuls en plaisanter (h^^), et c'est h cela, .sans
d(mte que l'évèquc de Poitiers avait entendu
laireallusion dans son mandemeut.
Quelques beaux esprits du lieu, qui n'a-
vaient rien vu, parlèrent de halos et de
fantasmagorie, sans savoir la signification
de ces termes, qui ne pouvaient conve-
nir au phénomène. Un certain abbé de la
Neuville, ancien grand vicaire de Bax, et
alors fondateur d'une église anticoncordataire
à Paris, ratlaqua dans deux pamphlets, dont
Tun contient des chicanes sur les dimensions
de la croix, etrautre tend à prouver que ce
n'était pas une croix mais un cerf-volant. Ce
miracle contrariait fort ses idées schismati-
qnes, ainsi qu'il en fit Tavcu dans une lettre
h Charles X, en d^de du 30 octobre 1827, el
voici de quelle manière : Selon lui, il ne
l*onvaît plus se faire de miracles dans TE-
glise. depuis qu'elle était hors des voies <le
la vérité ; et elle était hors de ces mômes
(469) VoTj. le Cmtttitutionnd, ^^ février I8i7; le
Courrier français, tiy février 28^7; le Jourmt du,
Commirci, W m»rs i8i7.
339
MIL
mCTiONNAinE
MIR
▼oies, depuis que son chef, le vénérablfî Pie
Vil, avait sacré rempereur Napoïéon, Le
mirarJe dcMignén'a jamais été attaqué d'une
manière \^\ns :îérieuse (hlQ.)
AJJL SEPT CENT OUATllE-VINGT-NEUF.
(Prophétie astrologique qui s\v rapporte,)
Dès h>x' siècle, Alhumasar avait calculé que
raniiéô mil sej^leent qualre-vingi-neuf serait
féronde en révolutions sociales, à cause de
Tune des grandes conjonctions de Sa-
turne C*li), L^astroLogie est vanité, erreur,
mensonge, tout ce que vous voudrez; mais
eulin voil?iune prédiction d'une authenlicilé
irrécusahle. Le cardinal Pierre d'Ailly, le
|ilos savant astronome de son siècle, et aussi
j>assablenient astrologue, disait à son tour en
1 Wfr, l>arlanl tie la mémo année 178î> : Si le
raonde dure jusqu'alors, il y aura de gran-
des et nombreuses vicissitudes, et des révo-
lutions étonnante-^, principalement dans les
Jois, C est sans doute la mônieprédiction» car
le savant cardinal nignoraît rien de ce qui
s*apprenait alors, et Alliumazar avait un grand
crédit, Pierre Turrel, philoso[>he et astrolo-
gue, recteur des écoles de Dijon, disait dans
son .livre intitulé Le Période^ ccsi-à-dire la
fin du monde^ contenant fa 'disposition des
chouses terrcitres pnr (ax^erttt et infïttence dn
corps célestes^ imprimé à Dijon en 1531:
« Laissons temps à |>his parler des chouses
faictes, et que on faicl que quasi tous les
Iiommes sçavent, se ils ne sont ignorants, et
f tarions de la huicttème maxime, et raarueil-
euse conjonction que les astrologues disent
csirefaicte enuiron les ans de Nostre-Seigneur
mil sept cent octante nuef, auecdix réuolu-
tions salurnelies; et oultre vingt cinq ans
après sera la quatrième et dernière station de
''dltiludinairc firmament. Toutes ces chouses
considérées elcalcnlèes, concluent les astror
lognes que si le monde jusque-là dure,ou'est
à Dieu tout seul cogneu, de irès-graniles et
admiralïles mutations et altercations seront
au monde , nTcsmcmenl des sectes et dés
loii. Et la raison est : car alors aucc \qs réuo-
lutions salnrnelles, sera la conuersion et ré-
uolution du supérieur ciel firmament par la-
3ueHo les chouses douant dictes et mutations
e sectes, les astrologues concluent que par
aduentures et enuiron les temps deuant
dictz PAntechrist avec sa loy et daninabfe
secte à la loy des chrestiens contreuiendra.
Et combien que ce ne soit [loint de son ad-
uenement lenips déterminé, et humaine ccr-
I tude n'en imeteslre cogncuc, toutefois en
priant indéterminément, peult esire pro-
o?ilile susiiicion, et vraye semblable roniec-
lurc que dans les temps des susdicles viendra
ï'Anlechrist, veu que, selon iceulx astrolo-
gues, après Maliomet doiht uenirun homme
puissant, lequel constituera une loy des-
nonneste, nienlense et magique, [lour ce,
l>flr semblable induction, on peult opiner t|ue,
anrès la secte de Mahomet, ne uiendra point
d aultres que celle derAnlechrist, »
HichanI Roussat, chanoine de Langres, dit
(470) Voy. t.tt rroix de Miqné venif^r, par ÏMii;
VaipiDis^ Paiis Uusaud, I82î>, la 8\
h son tour, dans sa Hhapsodic de i'I
(ation dt» tempn^ prottuavt par «f<c|
VEscriptnrt amncin t( par rainons ai
lesta fin du monde estre prochaine^ ini
à Lyon on 1550, (»age 8G:r Maintenan
3uê nous sommes en Tinstant €t appr
e la future renocation du monde, M
deux lent quarante trois ans, selon •)
mune supnulation des historîograpi
prenante la datede lacomjdiation de
sent traicté. » M
1550 et 243 donnent Tannée 179351
manque pas d'être digne de remam
môme auteur ajoute à la («âge 162 : « *
à parler de la grande et merneilleus
jonction que messieurs les astrologues
eslre à nenir enuiron les ans de Nosti
gneur mil sept cent octante et neuf, a:
réuolutions saturnales, et oullre e
uïngt-cinq ans après, (i813J, sera li
Iriesme et dernière station de Taltitui
firmament. Toutes ces choses imagii
calculées, concluent les astrologues su
a ne si le monde jusqucs à ce et h td
ure, qui est h Dieu seul cognu, di
grandes , raerueilleuses et espouuai
mutations et altérations seront en cesti^
verï^el monde^ mesmement quant aoÉ
et lois. » ■
Celte nrédiction fut remarquée tl
temps ou elle parut sous cette d€
forme, car Antoine Couitlard, sieur «
villrin, en parte dans ses Conlredici$,
mes h Pans, chez Langelier, en 151
courait, iiit-il, une promiétie par laqu
morule fdanélaiie* emblème du mond
tique on social, était menacé d'une tm
révolution, qui commencerait en 178!
Feflet serait arrêté ou détruit vingt^
a j très. 1» M
Trois daien ressorlenl de tout eec^
1793 et 1813 ou H, Alhumasar, auU
la prédiction, étaît-il donc prophèt
ses successeurs? Nullement, car on
que ce temps serait celui de TAnte
Les pr éd t et i o n s a s 1 roh) g i q u e s a u ra i e n
un certain degré de probabilité, et dam
la |>osition des corps célestes influerai
sur les événements de ce monde, Ai
<pie ce qui manquerait [>our en dédu
justes conséquences ne serait pas le
mais la méthode. Heureusement qu(
iail particulier, quelque merveilleux i
constaté qu'il soit, on ne peut jvas liri
conclusion générale; autrement oCri|
nous? ^
MlftACLES (Don des). Moïse et Jd
laissèrent pas d'héritiersde leur pouvci
naturel. Elie n*en laissa qu'un : savoi
disciple Elisée. Mais il ne devait pa^
flu maître de la maison comme <1<M
leurs : le fils du père de famille /m
rhéritage des droits qui nappartena
aucun des économes venus avant lui,
Cfu'ist conféra donc h ses disciples k
voir dont il était lui-même le prir
(171) ALMrvr.u\n,
Uiici, n, ililkreiU* y.
fk Mmjmi Conjoii
Min
DtS MÏUACLES.
Min
Kli
wir-T qui fais/lit parlîe esscnlieUe du don
df$€emtant du pt're des in mit tes , la
rfimiùrtnder à la notiire et d*o]«éi'er
i/ijt pns plutôt choisi les douze a[)ô-
'>ur être ses coopérateurs ft ses rern-
^ immédiats svir la terre, qu'il leur
' rc jfOiivoir : k* iiouvoîr de chasser Ich
inmiiindes, et de guérir loutes les
ir* et toutes les înfiruiiiés : Dvdit itlis
fynrsiftUm itpinlmnn inummdorum^ ul r/7ce-
r^ni f©f, ei cnrarent onmem lanyuorcm^ et
" - infirmitatem {kT2).— Gitrrhiiezles ma-
inr dit-il, resSHHcitez ivs moriity puri-
piih-s (rpffHx^ chassez Irg dànom^ ft dattnrz
grûtuUemcnt ce que vous recevez fjratnite-
Tr» jour que le mêrae Sauveur avait des-
runc seule parole un lij^^uier f^leiii
' le inairn et rouvert d'un feuil-
i^uriant, il dit encore h ses fif»ô-
/.rt rentr\ si vous nrez une foi ferme^
i(/Mj uprrrrez des niiriicle.s parrUs^ non-seu-
f^^Tif envers un pouier]^ mnis tnéme envers
tn(a^fne^ â taquelle vous ne pourrez
: Jelie-toi dans tn rncr, sans qu'ede ne
ipiteaassilAt (kl3),
l<ril leur eoiitia h mission sj^î^iiale et
itoire»ra!Ierrautioncer dans les villes
iée, il leur dit eiMOre : << (inérisse^
iides dans lotis les lieuK où l'on aura
njlu vous rerevoir, et dites :h> règne
> rornniencei il ^e fait au nnlieu do
In fiuamcunqne civitntem întrart-ritis^
werint ros, umnducate rpue apponunîur
'■ ^rate infirmas /pti in illa suni^ et
»^ appropinquavii in vos regnum
nqiièrcnt p(^s\ et ils furent éruer-
M'jiict éUi'UJ^^mes des miracles ipii s'opé-
nierif fiar leurs mains, ne conifirenant nen
luvoir surnaturel tlonl ils étaient les
Jiussi disaient- ils à leur retour :
«r, ies démttHS eux-mêmes nous stmi
par ta seule vertu de votre nom, Jésus
éiMf rrpondit : Je voifais Salim tomber du
iid eùmme ta foudre, je vous accorde tn plus
h pouvait de fauicr aux pieds tes serpents.
^îaldt. I, r,8
,'• Maiie milerii revertrus in Ctvit.ilfin i*stTrnL
li fiiii*n& lîd arltorein unaiii s«'ctis vîani^ veitil :ul
fiio: Hnihil inveiiit in vu iiî^î ïo\h l;innuii ; «'l iiii
flii: Niiniptatii ejt le friirtus n:iî»ohu' iii seinpîter-
fiitni. Fi an TarLi est coiitLiiiii» Hctifiiva. l-'t viitrnlns
dt^cipul, ntii\ili *unl. dîtvnlPs : QiitmuKÏo rniilinuo
afiiHT Hi-4&potiilrn$ auh'itt Ji^sus, ail cîs : Aincw
(lituioliH, •»! b:tl»ii^rJlis tiJeiiin, «H non li;v>iUiven-
II», um soldin de liouliir;» faciL'lis, snl fl »i luntili
Wic »Ji\criûs : Toile, cl jacla le in mare, liel.
(iTiftuc. 1, «.
(Hli) Ik'vergi «uni »ii(om si'ptiiAj^itiln clu^ eirm
puili.i ilii (Mites : l)o!iiiiii% vûnm tkrnrnni*! suUji-
fj' > in noniiite iiitK t^l ail îllîs : VUlcbani
►*' ir fuli^iir t!i? imlU» tiulmlnn. fÙTC dcdi
^«iltu pitic^^Lilcnt ralca 11(11 siijira s^T^enlos t-l scur-
P^>^^ : fl stijtcr oniiient virlulfiii iniriHii : et nihil
*'>U5 oweliîL Vcnrnilâîuen in Imh; n*>litti giiutlerc
f>t-j !»()n'iln5i vohis snhjîchinlnr i gaii^trit* .inlcni,
■i^mi ii^ntiuA vesiiu âiripia sunl în iwlis {Luc, x»
tes scorpions^ tous les venins de Vennemi ^
sans que rien vous btesse. Cependant ne
vous rf^jouissez pas seulement de ce q_ue les
esprits vous sont subordonnés; réjouissez-
vous davantage de ce que vos noms sont ins-
crits dans les deux (fê75). >»
Les prodiges opérés par les apôtres en
cette circonstance, avaient été si éclatants et
si noml»reux , que le bruit eti arriva jus-
qu'aux oreilles du roi Hérode, qui iTUl h
une résurrection de Jeain-lîapiîste. cfir il n'y
avaîl que ïui, ilisait-il, ra(»able dYioérer Je
si grandes cfioses (470),
Avant de les quitter i^our monter au ciel»
le Sauveur confirma indéfiniment à ses a po-
ires la possession du même pouvoir :«Voici^
leur dit-ïl, quels miracle^ feront ceux qui
croiront en looi : ils chasseront les tfémons
en mon nom» ilsfsarlenmt des langues qu*iU
n auront fias af»prises, ils prendront las scr-
I^cntsà la main, et s'il leur arrive de boire
quelque poison, il ne leur nuira l'oînt; ils
imposerojH les mains aui itïaladcs, etcyux-
ci seront guéris. A(irés que le Seigneur Jé-
sus leur eut adr<»ssé ces p;(role<, il s*éleva
tlans les cieux, ou il est assis à la droite de
Dieu. Les oftôtres, de leur côté, s'élanl dis-
persés, annoncèrenl partout TKvangile, le
Seigneur coopérant et confirmant leurs pré-
dications |iar des miracles (477). »
Ces miracles, le livre des Actes coniient
le récit d'un grand nombre, mais riiisloire
en rapfiorle bien davanta;;e.
Pierre, le cbel du collège apostolique,
apparaît dès labord, sinon s'cx|»rimanl en
{Husieurs langages en môme teni|»s , du
lofiins se faisant entendre à la fois d'une
multitude de ju^rsonnes qui parlaient des
langues diverses, et une anqde moisson de
conversions miraculeuses est le fruit de co
premier miracle (478)* Bientôt après, le mê-
me affôlre, accompagné «lu ciisci[de bien-
aimé, prend par la main rinfirme de nais-
sance qui mendiait à la |>orLe du temiile, et
le guérit par Tin vocation du nom uc Jé-
sus (479ï.
Peu après, la mortd'Ananie élue Sa[iliire
vient jeter une terreur salulaire parmi ceux
(lT(j) Ri it-^moftîa nuilla epcieliaiit, et nngiïliaiit
nko iniitlos «T;^ri»s et gaïuiliant. Et ainlivil rv\ llc-
riMles (in^inifeâluni en in» faetitnt rsl nonien cjtis) cl
dicebàt : Quia Joainies B:iplist:i n^snrreiil a nior-
mis : et prQplCïva virinU-s opt-ranliir in illo. Alii
antein ilicchaiU : i)tii;i Elias est. Alii verc» tli^cliaul :
t>MÎa priijditHa cî^I^ qnasi nniis ex prnpïielis. Qni»
î*inlîlfl lleroiles âil : l}nt'm t^go dfnïlliivi Jnannem,
hic ,1 iniirOiis resiirri'\U. {Mnn. ti, iî^-ili.)
(477) Signa anlcn* cos, qnî c-rtMhdi'riiil, hypc se-
4|UtMjL«r ; In nmnine nieo i1:cinonia t^jicienl : luignis
l#H[ni'iitur uovis : Seriveiilcs tollenl : et si ïiairnf»*-
runi cjnid biherint, ntMi eis nœeliil : siiprr a»j^ros
manns îjnponeiil, et l>ene liabelniriu Kt Doininns
«piiiîein Jc^us poslquam loentus est*"is, assnniptus
eut in cœluni, cl sc<lct a dexUis Pei. Illi aiitinn
inafe^li pnetliraveruul nlniinc, P*miiin> eiKifjc-
nnle, el sennonfnî ci)idirniaJiti%st'i[nei.ld.Ub sigiiii.
{Unrc. xvf, 17-^0.)
(17H) \(L n.
(i7U) \i:l. UL
•sa
MIB
DICTIONNAIRF.
MIR
SU
s:
diBS nouveaux convertis qui auraient été
tentéi de mentir au Saint-EsprU: puis la
délivrance lûiraculeusc de Pierre et de
Jean par les mains d*un ange, réjouir la
jeune Eglise, que les premières persécutions
auraient pu décourager (MO).
Une succession non interrompue de pro-
diges est dès lors commencée. La face du
diacre Etienne, près de succomber sous les
coups de la lanidation, resplendit d*unc lu-
mière divine(«81). Un an^e transporte en un
lieu éloigné le diacre saint Philippe, après
qu il a eu donné le baptême à Feunuque Je
U reine d'Ethiopie (482). Le disciple Ananias
rend la vue à Saul, le persécuteur converti
par un autre et plus grand miracle, et qui
devint aussitôt, de persécuteur, le plus fer-
vent des apôtres. Pierre guérit, par Tiiivo-
cation du nom de Jésus, Enée depuis huit
ans grabataire, et ressuscite Tabitha, la bien-
faitrice des pauvres de Joppé (.V83). Un ange
délivre de nouveau le chef des apôtres de
la prison dans laquelle le roi Hérode la fait
«ncbaîner {kSVj. Saul, qui a pris au baptême
0 nom de Paul, exerce son pouvoir divin
nvers le magicien Elvmas, qu*il rend aveu-
le (485). Il guérit l'inYirmo de Lystres(W61;
délivre de l'esprit {>ython la devineresse (le
Thvatire(W7); ressuscite le jeune Kul.ychus,
qui s'était brisé dans une chute (iSS). II
supporte, sans en éprouver aucun mal, la
morsure d*un serpent qui s'était aitaché à sa
main dans Tlle de Mélita (489).
Mais ces faits, racontés isolément eta?ec
Îuelques détails par l'auteur du livre des
ctesy sont loin d'être les seuls; il en est
une foule beaucoup plus grande que l'écri-
vain n'a fait qu'indiquer en passant. Ainsi
il est dit dès le commencement du livre :
Beaucoup de miracles et de prodiges s'ac-
complissaient dans Jérusalem par la main
des apôtres; et tout le monde en était dans
la stupeur : muUa quogue prodigia et signa
per apostoloM in Jérusalem fiebant, et metus
erat maanus inuniversis (490). Soigneur,
fait-il dire aux nouveaux disciples réunis
pour prier en commun , Seigneur, qui opé-
rez tant de guérisons, de merveilles et de
prodiges par l'invocation du nom Jésus ,
TOtreFils^donnez àvos serviteurs le courage
d'annoncer intrépidement votre parole :
In eo quod manum ext endos ad sanitates^ et
signa et prodigia fieri per nomen saneti Filii
iui Jesu (491). Plus loin, il dit de nouveau :
Il s'opérait beaucoup de miracles par la
main des apôtres : Per manus autnn nposto-
lorum fiebant signa et prodigia mufia in
(480) Act. V.
(481) Art. VI.
(482) Act. VIII.
(483) Act. IX.
(484) Act. III.
(m) Act. XIII.
(486) Act. XIV.
(487) Act. wi.
(188) Aot. XX.
(189) Act. XXVIII.
(400) Art. II, 43.
(491) Acl. IV, 30.
plèbe (492). Et plus loin, le diacre Etienne,
rempli de grâce et de courage, OfiéraU des
prodiges et de grandes merveilles parmi le
peuple : Vaciebat prodigia et signa magnê
tn populo (493). Il dit la même i chose, oa
plutôt il dit davantage du diacre saint Phi-
lippe : Toute la ville de Samarie était attenr
tire à sa prédication^ à cause des miracles
quil opérait ; car un grand nombre dt dé-
moniaaues se trouvaient subitement délivrés^
les démons les quittaient en poussant is
grandes clameurs. Beaucoup de paralutiquts
et de boiteux reçurent leur guérison (494)..
Mais ce que l'auteur egoute est plus remar-
quable encore : Les merveilles opérées pir
la descente du Saint-Esprit sur les nouveaux
chrétiens étaient si nombreuses et si gran-
des, que le magicien Simon, ravi, c-omme
tout le monde, d'une extrême admiration
pour ce qu'il voyait, offrit de Pargent aui
apôtres, afin de partager avec eux la laculté
de communiquer le Saint-Esprit. Ceux en
effet auxquels l'imposition des mains avait
été faite, prophétisaient et parlaient des lan-
gues qu'ils n'avaient pas apprises : Loqu»*
uantur linguis^ et prophetabani.
Et ces dons étaient si abondants parmi les
fiJèles, que la première Epître de saint Paul
aux Corinthiens semble avoir pour but
principal d'en modérer et d'en résler l'usage.
Ambitionnez-vous donc, leur dit-il, d'être
tous apôtres, tous prophètes, tous docte!irs«
tous thaumaturges , tous guéris.^^eurs de
malades, tous iiabiles dans les ianguasi
savants dans l'interprétation des Ecritures;
et vous contentez- vous de si peu? A^ei
donc de plus nobles occupations : Aimulû-
mini autem charismata meliora (405). Que
chacun parle à son tour, doux ou trois au
plus en chaque réunion , afin qu*il reste
place pour 1 interprétation et plus eucvre
pour rédification.
Quant aux apôtres eux-mêmes, l'auteur
du livre des Actes nous apprend que, dis
l'origine, il se fit autour d'eux nn grand
com^ours de toutes les villes voisines de
Jérusalem, et que Tapôtre Pierre ne pouvant
suffire h imposer les mains à tous les démo-
niaques et à tous les malades qu'un lui
aj)portait, on les déposait le long des voies
publiques dans leurs grabats, afin que su»
ombre les touchât du moins, et qu'ils en
rcf;ussont la guérison (496). Il nous apprend
aussi, qu'on se disputait les linges et (es ;
ceintures qui avaient servi h l'usage de Ta- i
pùtre saint Paul, afin do les faire Ifiurher
aux malades, qui en recevaient aussitôt la
;i02) Acl. V, 12.
(195) Acl. VI, 8.
(îî)l) Philippiis autom descendons in civitaicr^
Saniari;e, prxdicabai illis Christiun. Infendebart
milcm turlK-e his <|ii;i^ a Philippe diceltanlur, un.i
iiiinllcr audifntes, ei videiilt^s signa qiia; faciehaL
Multi eiiiin coruui, qui Iiabcbaiit spiritiis immyn-
dos, clamâmes voce magna cxlnliant. Miilii atitiH
parai vlici el daudi curali sunl. (Act, vni. 5-8.)
(495)1 Cor. XII, 31.
a9t)) Art. V, 14,
Mm
DES MIltACLES.
MOA
Uû
Cifiiùn z t itiutf$que non quanfihet fticie-
f IftHt prr munnm Pattfi : iia ut t-tiam
fH^tf ffintiuidoi deftrrvntttr a cori^ore ejtt^'i
tuàttria et semicinrlin^ et rfvcdebttut nh cia
/v,irr.rf5, et gpiritHê nequain ajrediebnn-
^s f^aiens i» ont pu lyraiirouf) pnrïcr
ifiïî mtrfti'les des juc^iiîicrs tlisei|>los «lu Sau-
veur, «lit le dorle Hiiel ilaiis sa Ormonstra-
tm Etanrj/tiqtie (Ml* Prop., ir lï>.)» parce
qu<f TEçiiso naissante nï^lait \k\s sutli?ani-
lïienl re(winiJue. Cepentl^inl Stiétono , on
[lerlfnt de la reli^^ioit iln'éîicnne» vï"»'ii
ipjiellc une superstitiun iMjiivell^'/ dit
quelle ne se feoulenail que \mr les inaléfi-
(&>, I-Ot*icn, parlant île Férigrinn.*^» converti
ichristionisme et f^tmeu^ par sesniiracles,
prononrer s'ib élaient réels, ou le
nitde Ilmposture. Il ajoute que si <|uel-
£e joueur de jçohelet ou rpiehfue houiuic
imïu}»[c venait i^ se t.iire ihrédrîï, il ne
Jirtfmt r^is è s'enrichir. CesL ainsi que le.^
triaient h la magie les œuvres du
me. Porphyre, en parlant de la
Ananie et de Sa|dHr«3, en DiiL le
...,., ; une invective, mais il ne sonf^e [).is
Ui nier, ilais di^jà le inomenl arrivait ofi
éiTivains païens se feraient cuï-tni^uics
jn/irrateurs des aiiracbs iipi'vrés par les
retiens : on en vit un exetupîe rernar-
ibie dans celui qui fut f>îjteiiu par les
ères de la légion fulminante, dans la
trre des Quades et Marconians. » Yoy,
ISANTK.)
^ Jll Consul. Honor.) nVl-il pas
<> > ses vers la victoire miraculeuse
''' re sur Eugène et Arbogaste? Il
.-nijii.uv, H est vrai, à l'irUcrveulion des
iHfux ai r empire: mais un païen pouvait- il
i>êrîer autrement?
Le don des miracles ne s*est doue pas
éleiot en mCinie temps qne le siède aposto-
lique; ce (|ui s*est éteint, e*est lo paganisme
cl k»s écrivains; mais il nous reste le témoi-
p«ge des écrivains chrétiens qui sur^^is-
Sêûl h mesure que leurs «ievanciers dispa-
raissent. Laissons parler ici le Joclo Bcrgier.
(VoT, i>ict, th/ohghite^ art. Miracles.)
4' Saint Justin (vi/)o/,, n, n, 6; Diahfj.
tum Trifpk.^, n" 82) atteste que les démons
»t)nt chassés au nom de Jésus-Christ, et que
IVsprit profihétique a passé des juils aux
ttir^iicns. Saint I ré née ajoute qvre fdusicuis
guérissent les maladies par rimiiosition des
mim, et que quelques uns *'nt ressuscité
^t% rnnrts. {Àdvers. hœres,^ L 11, c. 5G et 37 j
^MMi firend h It'^moiii les p;iïens du
r iiu'onl les clu-étïèus de <:!iasser les
'iiaons. (ApoL, c. 23 , nd srapulam, i\ 2,}
Oriiç^ne 0ttcste qu'il a vu (dusicurs malades
f«énîi par Tin vocation du nom de Jésus-
*'hri>t et pfir le sij^ae de la croix. {Cant,
f''«., I. nu n*2V, etc.) EuièUu (Dettit.nsL,
jwny., L m, p. tO?ct i.T2). L-irMiiue {Divin,
wnr, I, IV, c. 27), s.'iinl iiré^uire de Na-
tmie elThéodorei rendent le même lémoi-
pwge. Saint Grégoire de Néorésarée fut
Ittî) Act, m, \U
nommé Tha*tmafarge h cause du grand
noHdïre de ses miracles. Saint Aniliruise
ni|»porte, conmie témoin oculaire, les mira-
cles opérés aux londieaut des saints martyrs
Ciervais et Frfdais, et saint Augustin <èut
qui se faisaient do son tenqis par les reli-
ques de saint Etienne. (L. wn D'e cimL
bti, c. 8.)
«t La réalilé de ccî? miracles est encore
(irouvée par l'accusai ion de n»ogie si sou-
vent répétée par|les païens contre les fidèles,
et par rîrirettatiou des ptiifosaphes du iv*
siècle de vouloir ofiérer des miracles par la
théorgie, aliu de pouvoir les opposer à ceux
i\^s chrétiens. »
Pour compléter la démonstration de celle
thèse, il fauiJrait^ re|irenant Thistoire ecclé-
siasliqu£3 aux [iremiers siècles et la conti-
nuant jusqu'à nos Jours, en dégager tout ce
qui y est relatif; l'e serait sans doute
un livre intéressant et éditianl tout à la ffds
qiic le ré il destenvies divines accomidies
dans le sein de TE^Iise catholique, car il ra»
s'en accomplit point ailleurs; et il serait
facile de réunir |dus d'un millier défait,'*
miraculeux, lelleruent bien élablis, que la
l>Uis méticuleuse critique ne saurait les
éluanler; n»ais ce livio nest pas fait. En
aUendanl, il n^est personne , f^armi les gens
luédiocrenient instruits, qui n ait entendu
parler des Martin do Tours, des (lermain
d'Auxcrre, des François de Paule, des
FraiM;ois Xavier et de tant d'autres thauma-
turges plus ou nitdns fameux « qui , soit
pendant leur vie» soit après leur mort, ont
obtenu du ciel tles guéri sou s inesfiérées et
subites en faveur des ma lad os, des grâces
insignes en faveur des [provinces ou des
royaumes.
Le don des miracles s'est donc perpétué
dans TEglise jusqu'au temps où nous vi-
vons» sans aucune interruption ; mais aussi
sans devenir la règle habituelle et ordinaire
du monde chrétien, ce qui n'aurait \m élro
sans qu'il s'avilit et ^Bm que la foi perdit le
mérite de la spontanéité* Nous avons voulu
le mori/r>»r jdutôt que de le démontrer^ alîu
do Tïo (^as restreindre dans un cadre trop
étroit la matière d'un long ouvrage,
MOABITKS. ( Prophéties qui les courer-
netiL) — ]\lf*/(beut sa pjtrt ilim^^ les bénédic-
tions de la Jamillc Ahraliauiiie ; sa (sostérilé
devint un peuple nonibreuï et [missanl ;
mais loiitelbis moins nomlireu^ et moirïs
l'uissant que la brariche principale de la
niéoie famille. Or, comme il e^t ordinaire
aux nations moins puissantes et moins for-
tes de se montrer susceptiltles h Tendrort
du respect qui leur est dû, et qu'd.jueloi^
jalouses et insolentes, Moal> |>rovoqua sou-
\cnt le courroux de Juda, sa santr afnée.
Elle s attira souvcnt.de sanglantes et terri-
Mes représailles que Thistnire a enregistrées.
Mais (pielquefois aussi la Juchée rcuut à Dieu
même le soin de sa légitime vengeance, et
se contenta de faire annoncer iKîur plus
547
MOA
DICTIONNAIRE
MOA
Ml
tard à Moab lo \mx dont elle payerait ses
insultes multipliées.
La plus ancienne de toutes les prophéties
relatives è Moab, est celle qui sortit «le la
bouche de fialaam, au uiouieut même où les
Hébreux venaient de quiller la terre d'K-
gyple : Une étoile sortira de Jacob , et une
verge d'Israël, pour frapper les chefs deMoab^
et répandre t épouvante parmi tous les fils
de Seth (498). Ce texte obscur et altéré,
ainsi que nous Tavons dit en son lieu(roy.
l'art. Balaam), ne saurait être expliqué; à
moins ({u'un ne rontende de Judas Macha-
bée comme type, et du Messie comme ar
ses jeunes hommes nérirent, et ceuTK qui vou-
lurent se sauver durent se cacher dans le
désert comme des bruyères ^ ou se retirer
dans le creux des rochers, sur les hauts
sonmiels, où les colombes font leurs nids: on
n'entendait que des sanqlots sous tous les toits
de Moab et dans ses places publiques ^ parce
que Moab avait été brisée comme un vais
inutile ; le vin ne coulait plus dans ses près-
soirs : ceux qui foulaient les raisins ne chan-
taient plus leurs chansons accoutumées:
toutes les têtes étaient sans cheveux^ ies barbes
rasées, etde tous côtés se trouvaient la frayeur^
la fosse et le piège. « Fille de Dibon, s*écrie
Jérémie, descends de ta gloire» assicds-tui
diétype; mais encore on ne peut dire ni de Jérémie, descends de ta gloire, assicds-toi
l'un ni de l'autre, cpi'ils ont répandu Vépou- dans la misère et dans la soif, parce que
vante parmi tous les filsdeScth, c'est-à-dire
dans toute la race humaine.
La seconde prophétie dans Tordre des
temps, t)eaucou[) plus claire (pie celle-ci,
se ht au psaume lxxxii. Le prophète range
les fils de Moab au nombre des peuples qui
devaient conspirer contre la Judée au lem[)s
des invasions de Nabuchodonosor : « Taber-
nacula Idumœorum et Jsmaelitœ : Moab et
Agareni, Gebal, et Ammon, et Amalec : «i/i>-
ntgenœcumhabitantibus Tyrum. Etenim As-
sur venit cum illis ; facti sunt in adjutorium
filiis Loth. Aussi, dans une imprécation
toute prophétique, leur annonce-l-il le sort
de Madian, si rudement châtié par Moïse
(F. iViim., xxxi); do Sisara et de Jabin, tués
sur les bords du torrent de Cisson ; d'Oreb,
de Zeb, de Zebée et de Salmana, vaincus et
mis h mort par Gédéon. {V, Judic.m et viii).
La troisième prophétie contre Moab se ht
aux chaj)itres xv* et xvr d'Isaïe ; nous en
avons rendu compte. ( f'oy. Tart. Isaie, col.
908 et suiv.) Jérémie Va reiiroduite, en la
délayant selon sa coutume, et en atraiblis-
sant'^d'une manière déplorable le beau style
de son devancier, dans le xlvui' chaiûtre de
ses prophéties. Nous ne la traduirons point,
parce qu'elle n'ajoute rien aux a])erçus pro-
phétiques d'Isaïe. Nous ferons observer seu-
lement qu'il a retranché l'aspiration d'Isaïe
vers VAaneau qui devait régner sur la Judée
et l'Arabie; ce qui prouve qu'alors celui-ci
avait accompli son temps, et qu'ainsi nous
avons eu raison d'attribuer à Ezéchias ce
qu'Jsaïe en avait dit selon la lettre.
Toutefois on nous saura gré, nous l'espé-
rons du moins, de trouver ici la page sui-
vante de la Correspondance ô*Or'\c\\i. « Voilà
cette terre de Moab, que Jéhovah, dans sa
vengeance, voulut livrer à la coiupiôle, et
dont Jérémie prophétisa les malheurs; là-
bas s*élevaient les cités sœurs de Moab, Di-
lK)n, Aroër, Hélon, Jasa, Mépha.itli, Nabo,
Bethgamul, Bethmaon, Cariolh, itosra, sur
qui tomba aussi le jugement du Seijrneur;
Moab s'était motpié dlsraël, comme aun vo-
leur surpris au milieu de ses complices, et le
glaive ennemi en'.ra dans ses murailles de
oriques: les petits enfants de Moab apprirent
à jeter de grands cris; les plus vaillants de
l'ennemi qui a ravagé ^loab montera sur tes
murailles et les renversera; vous qui habi-
tez Aroër, tenez- vous sur le chemin , et re-
gardez ce qui se passe ; interrogez celui qui
s'enfuit, et dites à celui qui se sauve:
Qu'est-il arrivé?... Hurlez, criez» publiez
sur TArnon que la grande Moab est détruite. >
Jérémie com|iare ses gémissements aux
soupirs d'une tlûte» et pleure lui-même avec
les enfants de Moab. Cette poésie biblique,
3ui sert connue de compaêne au voyageur
ans les régions de la Judée, ressuscite les
vieux âges d'Israël, et jette du cliarme et de
la grandeur sur tout ce qu'on voit. En
écoutant ces voix inspirées, qui nuus
retracent d'intéressants souvenirs» on aime-
rait peut-être à ne pas avoir si souvent sous
les yeux les tableaux de la vengeance et de
la destruction ; on voudrait redire avec ua
prophète ; O épée du seigneur, ne te reposera*'
tu jamais? rentre dans le fourreau^ refroidie
toi, et ne frappe plus, »
« J'ai causé avec des Aral>es qui ont habité
l'ancien pays de Moab ; ils m en ont m\i
comme d'une terre féconde et magninque.
Ce sont tantôt de riantes vallées uu arrosent
des rivières ou des courants bordés de
grands roseaux et de platanes, tantôt des
plaines où se déploient des moissons d'orge
ou de froment. La nature s*y montre sous
des aspects divers; on passe d'un frais
paysage à un site imposant, d'une scène
charmante à un tableau sévère. Des trihus
vagabondes, connues sous le nom d'Arabes
moabites, peuplent ces montagnes: leurs
chèvres, leurs chameaux et leurs coursiers
broutent le gazon de ces vallées. Ainsi se
trouveiU accomplies les i)rophétiqucs |)arûles
prononcées contre les enfants d*AmmoD;
Je vous livrerai aux peuples de VOrient, afn
que vous deveniez leur héritage ; ils établiront
sur votre terre les parcs de leurs troupeaux;
ils y dresseront leurs tentes, ils mangeront
vos blés et boiront votre lait. J'abandonnerai
Rabbath pour être la demeure des chameaux^
et le pays des enfants d'Ammon pour sertir
de retraite aux bestiaux. Dans celle région
de Muab, où s'élevaient autrefois tant de
cités, on ne trouve plus qu'une ville de
quatre mille habitants, appelée Derâié, et
(408) Orietur Stella ex Jarol) , cf consurgot virga de Israël
oimics lilius Sctii. (.Vum. x\iv, 17.)
vi poiTutirt duces Muah, vaslabiUiiic
DES MIRACLES.
IIOI
SM)
r^a diï |>eiUs villages. Ia^h Aralies
s, vivnnt séparés du uioïtde dans leurs
"•^- <U leurs vallées, seuihleol ÏKiiinis
e des nations » et [>ersonne ne
vj;nN husojHî qu'ils se levèrent en armes,
a y a quinze ans, pour pénéucr dans la
$^T\e. » (Voy. Corrrsp. d'Orient^ lettre cvu.)
I/flnleur raconte ici l'histoire de la lutte
,oe qui suivit cette invasion; mais
les Arabes moabites n*tmt amun
I d'origine avec les anciens Moabites,
ne peut nous intéresser, jvuisqirjl e^t
toUfc^erà robjelque nous traitons ici.
Au!\" r)ïa|»itre, Jéréniie range les Mon-
'"'•'' des nations qui seront dé-
■uchodonosor après le sac de
I uitabo super omnnu quicircum'
't prœpulium : super Aùpjpimn^
r Jutia^ et super filtos ^dotn , et
liûs Àmmon^ et super Motib, Dans la
Lie datée de la quatrième année de
.au XX V chapitre du recueil, il range
veau les ftloabites parmi les nations
es à vider jusque épuisement la
le la colère du Seigneur ; Et acrepi
de manu Domini^ et propinavi cunetis
$.,.Et Idumœœ.etMaah^et fiiiis Ammon,
le Moab fut un tle ceux auxquels le
ieenvo^\a [>lus tard un joug et ûgs
^, eu signe de leur cafitivité pro-
Fac dût vincitla et catena» : et pones
fjis m cùKo tuo. Et mittes eas ad regem Edom^
H tid rrgem Moah
Ij>r"i<iue la ruine de Jérusalem fut enfm
arnittipiip, le prophète Ezéchiel raju'ela aux
'' ;iiiavaientapplaudi àrévénement,
-me h eux-njèmes était prochaine,
Pfo (u ipiod dixerunt Moah et Scir : Ecce
tietitomnrs gentes^domus Juda : fdcin-o ecce
lyo ûpermm hunierum Muab de civiititibns.,,,
tiin Moab faciam judicia. {Ezech. xxv, 8.)
Il est en outre deux autres firophéties
if tinn dflîe aDtérieurc, (jui semlilent se rap-
»u même événement, et ([nt sont aussi
lj liées en peu de paroles : Je pardonne-
\$ trois crimes à Moab, dit le berger de
1^»' 'M^, ffuii» je ne lui pardonnerai pas le
me. Il a consumé dans les flammes le
'"i -*< ridumi^e^ jusfpi'à réduire rn cendres
même ses ossements, Taltumerai dans Munb
«• meendie nui dévorera les maisons dv Ca*
T}ù(k : Moah mourra au son bruyant de fa
tmmpette, T enlèverai ses sntjes du mil ira de
l«i\ ttje ferai mourir arec lui fous tes priu-
(ft.dïl h Seitjneur (VîK)). J'ai entendu 1rs
fninltis de Moabf et les railleries adressres
m^mon peuple par les fils dWmmanJorsiiuHs
^^M (Tii pouvoir franchir ses froniièrrs^ dit à
I m
m
^Tîi/'
Ji%) Itcc iHcîl Oominns : Siiiter n-il»!is sci^lni-
^ilinâb et stipt?r ipiiiUior non cf>i*vcrl,'*ni i^nm: eo
h\ inrcDilcrii f»*sa ivj^is l(lii!u;ç;c nsi|tie. nil cînc-
T i miuam içiicui in SliKilt, «i Jrvorahil aiiïes
: l'I iiiiineliir in soiiitu Moab, \n claii^nro
* vfiordam jiKliccni tie nietlio ejiis, el oin-
^ **}M*, imcrliciaai ctiiii c<», dicil homi-
. . u, i-3.)
\tutivi op(Mtihriurn M^ub, vi l)l;iS})fiPiiit:is
ui \iumnu ' «pi;ci'\firiilii;tVLniml pn|niki nico,
<fi w!Jgni(ii:iUi MUil b\i[m Iciiiiijios coriiiiK ï*ro[»iiîrii
son tonr Sophonic. Puiêqii'ii en est ainsi,
j'en pire par moi-même, dit le Seigneur des
armées, le Dieu d^ Israël, il en sera de Moaff
comme de Sodome, et des fils d' Amman comme
de Gomorrhe : leur territoire deviendra une
aride bruyère, stérile comme des monceaux de
hei^ un désert entièrement inhabité. Les restes
de mon peuple s*en empareront, les débris de
ma nation le posséderont {500),
Les Moabites et les Ammonites devaient
en elTel être réduits en captivité [Jâr Nabn-
chodonosor; et a(»rès le terme de la caj>ti-
vilé, le pay^ Ôtre asservi au joug de la naiion
Juive fiendanl le règne des Animonéens.
Jusqu'ici, l'histtïiVe nous sert de guide;
niais il reste une dernière proidiétie donl
nous ignorons Tacco m plissement.
Dans les grandes invasions d'Antiochus
Kpiphaue, riilumée, la Moabite et rAunuo-
nite devaient seules, de toute la Talesline,
échapiier h ses dévastations, dit le prophète
Daniel : « Quasitempcsîasveniet.,,.rejr Àqui-
lonis.,.. Et introibit in terram gloriosam^
et multa corruent : hœ autem solœ sahahun-
tur de manu ejus, Edom, et Èîoab^ et princi-
pium filiorum Ammon. » (Voy. Ban. xi, 40.)
moïse. I. — pHOPuéTiEs DE Moïse.
Moïse ne fut pas seulement un législateur
plus habile que les Lycurgue et les Solon,
un fïliilosophe d'une raison itius haute, d*une
morale [dus sainte, d'une intuition plus
heureuse et |das hardie que les Platon et
les Socrate; un thaumaturge puissant dans
ses œuvres; il fut aussi propliète : son re-
gard d'aigle pénétra dans Tavenir, el il vit
clairement dans le lointain des siècles les
destinées de son œuvre et de son peuple.
Ce serait à [leine un mérite ii*avoir an-
noncé le Messie; Prophetam\de (lente tua
et de fratribus fuis sicut me^ suscitabit tibi
Dominas Deus tuus; il en avait écrit comme
historien Tavénemenl futur, il !e llgurait
dans sa f*ersonne, et lui [iréfiarait les voies
Itar sa mission tout entière; mais ce qui est
ïeaucoup plus remarquable, c'est la justesse
avec laquelle il prédit des événements loin-
tains, dont l'accomplissement dépendait de
la voloulé libre des hommes, et de la direc-
tion arbitraire que voudraient [>rendre les
générations successives de tout un pen|de,
Jl voyait ce mèine [ieu[)le s'adonnera l'ido-
lâtrie, après qu'il ne serait plus ]h jmur le
conduire, et amasser peu 5 poo cotitre lui
des trésors decolcre pour des jours éloignés,
Jf *fïi>^ lui disait-il, (in après ma mort vous
vous ahandonnirez àtiniquité^et que vous ne
tarderez pas à sortir des voies que je vous ai
tracées; aussi vous serez accablés de maux
vivo ppo , dicit Domhius exerrituirm Deus Israël,
tmh\ Moab wX Smloma erit, et lilii A m mon quasi
tHuiJorriia, sicciias spinAriim, cl acervi salis, cl «Jc-
si'ilutji nsf|iie in îclcrauni : reliqoiic |iopiiii niciMiri-
fiirnl cos, et nîsidni gentis iiitne iwissiddiuni illo;*.
Hoc H s l'vcnict pro siifierlVia ?*ya : «luia lilas^jilitnnu-
veiiinl : vl mn^uillenU sunt M^kir po|wIyrn IMiniird
c\ii'iciniuin. IhHTdnIis Dandrui!» super vos, H ;*Uu-
nitaliit mnnes dcos icrr.i; : t'i ■ïdaialtniu cuni viri de
loco sno. oiujjcs insidir ^rhùtnu, { Soph n , 8-
IL)
551
MOI
DICTIONNAIRE
MOI
m
dans des temps éloignés, à force d'avoir péché
contre te Seigneur ^ et de Vavoir irrité par vos
œuvres crimineltes (501).
Mais quels seront ces maux ? Le prophète
se contentera-t-il de les indiquer ainsi a*une
manière ^^énérale, et assez vague pourau^ou
puisse faire Tapplication de Ta proph(^tie à
tous les événements fAdieux que le cours
des siècles amènera? Nullement; il les pré*
cise : Vous vous nourrirez de la chair de vos
{Us et de vos filles. Je détruirai vos hauts
ieuXjje briserai vos simulacres, et vous rou^
lerez péle-méle avec les débris de vos idoles,
Vovs serez en une telle horreur à mon âme,
que je réduirai vos villes en solitudes et vos
sanctuaires en déserts, afin que la fumée de
vos sacrifices ne monte plus vrs moi. Je dé-
vasterai votre terre, et vos ennemis seront
étonnés d'en être devenus eux-mêmes les
habitants. Pour vous, je vous disperserai
parmi les nations, je tirerai le aluive après
vous , votre pays demeurera désert et vos
villes en ruines. Alors vos champs jouiront
du repos sabbatique, au milieu de leur solitude
{}rofonde. Oui, tandis que vous gémirez dans
a terre étrangère, ils sabbaliseront, et se
reposeront dans le sabbat de la solitude, en
place de celui que vous leur aviez refusé, tan-
dis aue vous les habitiez (502).
C est une chose fort remarquable, que le
repos absolu des champs de la Judée [>eu-
danl les soixante-dix années de la caj:tivité
de Babylone. Nabuchodonosor, qui aimait
tant à transférer les nations d'un ]m\s dans
un autre, afin de leur faire perdre le souve-
nir, les habitudes, les intérêts, les tradi-
tions de la patrie, de les fondre ainsi les
unes dans les autres , pour en faire un seul
feuple homogène, oujjlia de repeupler la
udee , maigre la beauté de son climat et la
fertilité de ses chami)s. Elle sabbatisa ainsi
pendant soixante-dix ans, è la place des
8oixante-dix dernières années sabbatiques
qu'elle n^avait pas observées.
Une horrible famine désola Jérusalem
pendant les deux sièges qu'elle eut à sou-
(501) Novi enim quod post inorlcm nieani inique
agelis, et dccllnabitis cito de via, quain prjeccpi
TObis : et occiireDl vobis mal» iii cxtremo teinporc,
^uando fecerilis nialum in conspcciu Domiiii, m
irritetiR euin per opcra nianuuiii vestraruin. ( Deut.
XIII, 29.)
(502) Siii aulom ncc pcr h:cc aïKlicritis me, sed
anibulaveritis conlrn inc : Et ego incedaiii advcrsiis
vos in fiirorc conlrurio, l'i corripiam vos scpteni
plagîs propter pcccala veslra. lui lit comcdalis car-
nes liliorum \eslroriiin et (iliaruni veslrariiin. De-
Ktruam eicclsa veslra, et siiuulacra confringain.
Cadctis inlcr ruinas idolorum veslroruni, et abonn-
nabîtur vos anima mea. In tanliim ut urbes vestras
redigam in solitudincm, et déserta faciam sanclua-
ria vestra, ncc rccipiam ultra odorcin suavjssiinuin.
DîsperJamquc terrani vestrani, et slupebunl super
ea inimici vestri, cum liabilatoi-es illius fuerint. Vos
autom dispergani in gentes, et cvaginabo post vos
gladiuin, eritquc terra veslra déserta, et civilales
vestnc dirulx. Tune piacebunl terras sabbata sua
ruiielis diebus solitudinis sua» : (juando fiicntis
in terra hostili, sabbatizabit, et rcquieseol iu sabl>a-
tis solitudinis suae, eo quod non requieveiit in
fabbatis vestris quando hal}itaba(is in ca. {Le vit.
tenir contre les Assyriens et contre les Ro-
mains : on y vit des mères manger leur^ pro-
près enfants , Thistoire nous en a conservé
le souvenir. Et combien de fois Jérémie ne
renouvela-t-il pas les mêmes prédiciions,
lorsque le moment, depuis si lonatemps
annoncé, fut sur le point de s'accomidirl
Mais continuons. Le prophète a vu toa-
tes les circonstances principales des der-
niers malheurs qui attendent la nation infi-
dèle : il a vu ses restes s*enfuir açrès le
meurtre de Godolias , lors même qu aucun
ennemi ne les i)Oursuivait ; ils les a vus se
consumer et périr au sein de l'Egypte, où
ils avaient cherché un refuge; il a vu les
captifs déidorer leurs égarements avec les i
larmes de la pénitence; il a vu le Seigneur *
leur rendre ses bonnes grâces, et les ra-
mener dans la terre de promission : EtJM
livrerai ceux qui seront demeurés à des ter-
reurs sans nombre auprès de leurs ennrmii;
le bruit de la feuille qui vole les e/fraiera,
et ils fuiront comme devant le glaive ; ils a «
culbuteront dans la fuite , sans que personne
les poursuive. Chacun tombera sur sonvoisin^
comme dans le tumulte de la défaite; per-
sonne ne se sentira l'audace de résister. Vous
périrez au milieu des nations, la terre enne-
mie vous dévorera...,. Mais je me souviendrai
de Vaillance gue j'ai faite avec Jacob ^ Isaae
et Abraham; je me souviendrai pareillement
de cette terre devenue si luxuriante pentiasU
son repos et la solitude à laquelle elle aura
été condamnée à cause d'eux. Pendant te
temps-là, ils demanderont eux-mém^s grâce
pour leurs iniquités, et pour le mépris qu'ils
ont fait de mes observances et de mes lois.
Aussi, quoique disperses dans une terre
ennemie, je ne les aurai ni rejetés d'une ma-
nière absolue , ni détestés au point d'oublier
mon alliance avec eux et de les anéantir. Car
je suis le Seigneur, leur Dieu , et je n'oublie-
rai pas ma première alliance , en vertu de la»
quelle je les ai retirés de V Egypte, malgré ht
nations, et en qualité de leur Dieu (503).
Qui ne croirait lire une page de Jéréiuie,
XI VI, 27-35.)
(503) Et qui de vobis remanserinl, dabo pavorm
in cordibus eorum iu regionibus bostiuni ; terrebil
eos sonitus folii volanlis, et ila fngicnt quasi |li-
dium : cadent, nulle perse(|ueiitt\ F^t corruent siu-
guli super fralres sues quasi bella fngientes, nenio
vestruni inimicis audebit rosistere. Peribilis iiiter
pentes, et boslilis vos terra consuuiel. Quod sietile
lis ali(|ui rcnianserinl, labesccnt in inif|uiljilibas
suis, in toiTu ininiicoruni suorum, et propter (Hf-
cala (Kitruni suoruni vl sua :i^1>«^'rntur : Doiiff
contiloanlur iniquilalrs suas, cl luajoium suoruia,
qiiibus pnevaricati sunt iu nu\ et andmlaveruiil es
adyorso niihi. Ândmlabo igiiui* et ego contra eo.s
et inducain illos in terram liosiileni, douce enibrs-
cat incircuineisa meus eo:uni : tiinc orabunt |iro
iinpielalibus suis. El rocordabor Jtcderis mei, quod
pepigi cum Jacob, Isaac, et Abraliam : terrs qn&-
que nicmor ero : Quaî cum relicta fueril ab eîs
coiuplacebil sibi in sabbatis suis, palicns soliluili-
iiem propter illos. Ipsi vero rogabunl pro peccniisi
suis, eo quod abjecrrint judicia n'.ca, et legesinea^
desp<v\erint. Et tamen etiam cum esscnl lu tena
bostili, non pcnilus abjcci cos, iu*quc sic dcsped
ut consuinerentur^ eiirrilumfaccrcni pactum incuui
MOI
DES MIRACLES.
Ma
SU
\^ç»ni 4Hielqiies juurs :>euloïoent h Va-
des v^Onomerïls désormais inévita-
r, Ott li'Kzét hiel qui les sigtiali^ au mo-
|iil où iï$ s'acconiplïssenl?
ICous ne ferons «nfune î<cule roninnjtie»
(*inl sur les raols Seigneur et D^eu , ilont
îfi(Viti(m » moinlennul idenliijue, riait
djfTérenlê, Le Seigneur était pour
î> peuples i'ôlre urii(pie cl souvorai»,
Blenr du ciel et de terre ; son souvenir
THa î^effarani gradiinllenient devant Tidée
de Dieu, surlout peod^inl les iv* el v
liècles ai)rès la créalion. Dieu était le
lénie tulelaire de chaque peuple ou do
dwque franion de peuple , flepuis les
frrînth dîeuî des nalioii-, just]u*aux Lires
rs, esprils imaginaires, multijiliés à
, sans aulre limite que celle des ca-
fidividuels. Or» il y avait retle diffé-
mtre les Juifs et les aulres natious,
que <e(lcs-ci avaient, outre le Seigneur,
quelles connaissaient snns rhoiiorer» sui-
fiolls remarque si juste desaint Paul : Quia
tm Cùgnorixseni Dtam^ non sieul Deum glo-
fifkateruta ^ nul ijrafias egfrunt; sed eva-
McrwAl m cùgitationibti» suisi , un dieu spé-
riftl ou loral , tel que le dipii d'Analholli ,
hssdieui de Sepliarvann, Tiuige du snlt^l,
wus le nora du^rris, latjge de la hine,
«ous le nom dliccaty, de Diane. d'Hébô,
^%h, de Vénus, etc.; les Juifs avaient
'eu le Seigneur lui-même.
niJanl ce n*est pas là tout ce que îe
■ui a vu th*s évériemenls futurs; ou
il dire qu*il y a assisté par avance,
(tqu aucune circonstance ne lui a échafipé,
11 1 vulfsJnifs emmenés en eanlivitéel leur
vrj^nt la marche lamenlalile des pèle-
Teiil; mais quel roi ? un roi donné
par ïâ conquête , imposé h la nation par la
tiolonre ou Ladresse? nullement le deseen-
dwt d*une royauté élue et choisie par le
pett|»)e lui-même. H la vu s acheminer avec
ttm^me peuple vers un jiays ignoré, un
p»vs dont le nom était jadis intonnu. 11 a
TU les conquérants venir ries eïtréniités de
il »..^.o^ comme des aigles impélueui qui
}t vers leur proie, et celte compa-
'ii^r-ncsi «Pautant ])lus remarquable» que
i'm >ous lemblème de laiglc que les écri-
tiift5 conte m(>orains re[ présentent aussi
mm m, f.«;r> enini Mini iJinninus i>rus rfvnim. Kl
^ciMtttUor fa^'ltris mn prlstini, rpcitiiki mlii\i l'OS
i\r irtTïï Cîrypt» in conspi'ciii i^enHum^ *it csscm
iiiK fegfv Doiiibius* (Lciii. nwi, r>U-ia.)
'>iict»t le boiiiiiuis *'t le^'cai umm, qucm
: is sufMT U\ il) ^nurni, rpiain i}:i»uras tu
- tui : ol stTvtes il>i (liis :iiieni<i, Itjtim l'i
^^*if. tt crii» |K*rditus în pi overliîurn iic ialiubiri
JnniluK ixfi^uli'i, .lil {|iios IririlioiluKcril tïnminiis.
«^nrnuMH intilniiu J.it^it^s in icrraiii, il nuMltriim
t»»ïftrrga|>is : fpib ItKMisLu devcjfâJjiii!! oiuiii:u Vi-
o**îû jibntTbis cl Mies : ri vinurn non UïUvs^ riiîc
coliiiffï e\ ca qiiHlpi»^in : *pioiiiam vuslnltiLur ver-
"■'■ ' ' fiatK'liiii in cminilnis îerïuinis Ujis, el
*" !'!'» : quia ilrflitctst, vi pcrilunil, Fiîios
^' »-» ii lias, cl non friiertscjs : quoniriui ilit*
il czqiiivitalcnu.,., AddiKcl Duiiiimi super
.- .^iu de loiiginqua. et de exueniis \vtvx iUû-
*»» Ir (ÉiDililudittcn) aqtiiï c vobnlis cuîii itupelu ;
fempire ifAssyrie : il a entendu les accents
d'une langue ignorée des Juifs; il a assisté
h la dévastation de la Judée, au siège de
Jéru^^aiein , aux immenses douleurs de la
nation pldeihacun de ses membres pendant
laccomplissctiient do ses funestes événe-
ments. Mais écoutons-ie lui-même.
Le Seifjnrur vous cantfttira, vous H U roi
que vous aurez con^tilur ttu-de^sui de vous ^
nu iniiiett d'une 7m t ion (fue vousnr connaissez
pag^ et que vos fm'es iqnornirftl ; mus serez
là sous ta servitude dts dieux étrangers , rfe
dieux de bois et de pierre. Vous serez ia
fable et la risée de tous les peuples , parmi
icsquefs te Seifjneur vous nuru dispersés.,.
Le Seif/nrur amènera e antre vans une ti«-
tïon ititnfaiue^ qui aevourrn des ex f rémités
de fa terre ^ comme un aigle fondant sur sa
proie: nation au langage inconnu , au carac-
t ère I jt / ra iîa b le , </ « t n * ép a rtj n r ra v i in r ie il-
tesse^ ni l enfance^ gui détoreru (e produit
des troupaux et les fruits des trrgns^sani
rien laisser pour vous: mil prendra le fro-
ment, le rin^ f huile, les hétes de somme, les
Iro upa u X, ju s g u *à v ou s fu irr m o u ri r de fa im :
qui vous écrasera dans ioufes vos viiks aprh
amnr renversé tout le pays les remparts les
plus hauts et les plus solides , du un lesquels
vous mettiez votre confiancr , qui v^us assié*
géra dans toutes vos citts^ a t tant guil y
en aura dans la terre que le Seigneur vous
donnera. Vous mangerez le fruit de votre
sein :au milieu dps angoisses et de f oppression
de vos ennemis^ vous vous nourrirez de la
chair des fils et des filles que le Seigneur vous
aitrn donnés, L\homme accoutumé à vivre
dans Vabondance ou même dans les délices ^
observera d\tn wil jaloux son frère ^ f épouse
qui dort sur son sein, de crainte quils ne lui
ravissent la chair de ces fils quil réserve paur
lui-même: tant sera affreuse la pénurie el la
famine â laquelle vous réduiront les ennemis
qui assiêgiront vos mitrailles fot34).
Jérusalem et Sainarie, Juda et Israël,
au temj>s tîu prophète, les deux nations
n'en faisaient qn*une, n'ont suhi nue trop
à la lettre ces dilîércntes menaces, 1 histoire
en est témoin,
Moï>e, il est vrai, ne distingue pas les
divers événements, comme [lourrait faire un
historien ou un criiiquc^; il semble les
rnjiis liii^tiam inlelligem non pnssis : Geiitem pro-
cai:(sï.iinani, i|ii;c tu>n déférât senî» riec iiHsercaliïr
parvuti, el devoiel rrnrluni jimierunriim tiiorimi,
^v rnï;^rs lonavluic : ilfnicciiiliîrea'^^etTinii reîinrjiiat
libi tiiticuiii, viiiuni» el oteiini. armenia bnuru, el
}>iegi's iiviuni : dctnec t*: iliï^^rnlul. El eonteiat In
eiiiirtis iiitiitiïis Uns, et ileslruaiilur nu.ri nri firnii
nitpce sfiîitiiiies, iti iputius h^ilielias ItdueiAin in
mil ni teri :i iii:i. UtisiclelH'ris iiiLrn [lartas liins Ui
iiniiii li'tia ma, *[ni\u\ ditl^ît titii ni»rniiiii,s l>eii«i tiius:
Kl eoitie^es friirtuiii lUeri Uî% et eariïcs litii»rtim
Liiiirinti el liliai nui niai um, iptas iledrrii lijii I>i»nu<
nus heiis luuïi iû ,in[;ti^l!a et vaslUate {|ii:t nppriniet
II' tii»stis ntus : llonHi lïeticanis ii» te, 1 1 tusnriusus
vaMi% invjdelHl frairi snci, et iixaii, «jU.e ruliftt in
sinn hWK Xe del eis île caniibus Mltorum smirirm,
(juas coniedt t : èo quoct nihil aliiict Ijalieat in nbsi-
<lioi»c el pcimria, qu.i vastavcriul le inîmiei tui in*
Ira ouujcii DJrtas tuas, (/-ei'fl. xxvui, ^G-5j.)
SS5
MOI
DICTIONNAIRE
MOI
381
embrasser tous il*un même coup d'œil et
les confondre dans sa pensée ; mais qu'im-
porte, puisque tout doit s'accomplip? 11
se projx>sait moins d*écrirc Tiiistoire de
Tavenirt que de prévenir son peuple
contre le funeste penchant qui Tcntratuait
vers l'idolâtrie, et de léguer aux généra-
lions futures un témoignage irrécusable de
la divinité de sa mission, en montrant que
Dieu Pavait admis à la participation de sa
prescience.
Voici toutefois un témoignage qui ne
peut s'appli(pier qu'au dernier siège de
Jérusalem et à sa ruine définitive par les
Romains.
Le Seigneur vous reconduira sur des na-
vires en Egypte^ après vous en avoir fait
sortir par terre^ et vous avoir dit que vos
yeux n'en reverraient jamais la rouUe; vos
ennemis vous y vendront en esclavage^ et il
n'y aura pas assez d'acheteurs (505). ^Te^le
est la prédiction.
Laissons parler maintenant un témoin
oculaire : « Comme les Romains étaient
las de tuer, et qu'il restait encore une
grande multitude de peuple, Tite commanda
de l'éparener, et de ne faire passer au
fil de l'épee gue ceux qui se mettraient en
défense; mais les soldats ne laissèrent f»as
de tuer, contre son ordre, les vieillards les
plus débiles. Ils gardèrent seulement ceux
qui étaient vigoureux et capables de servir,
et les enfermèrent dans le temple destiné
pour les femmes. Tite en donna le soin à l'un
cle ses affranchis nommé Fronton, en qui il
avait grande confiance, avec pouvoir d'or-
donner de chacun d'eux selon qu'il le juge-
rait à proi)os. Fronton fit mourir les voleurs
et les séilitieux qui s'accusaient les uns les
autres, réserva pour le triomphe les nlus
robustes et les mieux faits, envoya cncliai-
nés en Kgypte ceux qui étaient au-dessus
de dix-sept ans, pour travailler aux ouvra-
ges mil>lics, et Tite en distribua un grand
nomure par les provinces, pour servir à des
spectacles de gladiateurs et de combats con-
tre les bêtes. Quant à ceux qui étaient au-
dessous de dix-sept ans, ils furent vendus.
« Pendant que l'on ordonnait ainsi de ces
misérables captifs, onze mille moururent;
les uns, parce que les gardes, qui les haïs-
saient,ne leur donnaient pointa manger; les
autres, à cause qu'ils le refusaient jiar le
dégoût qu'ils avaient de vivre, et aussi
parce qu il y avait de la peine à trouver
du blé pour nourrir tant dopersonnes(506).»
Toutefois cette prédiction ne reçut alors
qu'un commencement d'exécution, il était
réservé à Adrien de l'accomplir tout en-
tière. Après la guerre cruelle qu'il fit aux
Juifs, et dans laquelle plus de six cent
mille restèrent sur les cl)am[Ks de bataille,
sans compter ceux qui périrent par la famine
(505) Reducct le Dominus classibiis in if)i;ytiini,
ptT viain de qiia dixil libi ni eam amplius non vi-
diM'es. Ibi venderis inimicis luis îh scrvos cl ancil-
las, el non erit qui eniat. ( Deut. xxvui, 68.)
(506) Foy. JosÈPUE , Guerre des Juifs, 1. vi ,
€• 44 •
et par les flammes, une multitude innou-
brable furent vendus comme esclaves sur
tous les marchés, un granJ nombre emme-
nés charsés de chaînes en Egypte, qui |iarIo
chemin du désert, qui sur des vaisseaux;
les restes, mais les restes seuls de la nation
furent disi)ersés aux quatre vents du ciel,
et cette uispersion dure depuis dix-sept
siècles.
Que le lecteur nous permette de repro-
duire ici quelques pages d'une remarqua-
ble démonstration de Lefranc de Pompi-
gnan, qui viennent à notre appui ; ce sen
moins une répétition, qu'une confirmation
de ce qui vient d'être dit.
Moïse, non content de rappeler sans cesse
aux Israélites leurs idolâtries passées, leur
ingratitude envers Dieu, leur endurcisse
ment après tant de prodiges opérés en leur
présence, leur déclare qu'après sa mort ils
commettront les mêmes iniquités^ et qu'ils m i
tarderont pas à s'écarter de la voie qu'il leur
a tracée (507) : Ce n'est pas une conjectiiri! ,
qu'il hasarde; il [tarie avec une entière
certitude, comme un homme qui Ht dans
l'avenir: « Je le sais, dit-il, et je n'en puis
douter ■ L'événement n'a (]ue trop justifié
cette prophétie : qui ne sait que les Israé-
lites, malgré tant d'avertissements, de mira-
cles et de punitions, ont oublié mille fois
le vrai Dieu pour adorer des idoles?
Je veux qu'on s'imagjine pouvoir affaiblir
cette preuve d'inspiration par le raisonne-
ment que ^Moïse avait lait auparaifant:
Je connaisy avait-il dit, votre cœur opiniâtre
et incorrigible. Pendant ma vie ^ et lorsque
j'étais à votre téte^ vous vous êtes toujours
révoltés contre le Seigneur: combien plus
après que je serai mort (506). Mais quand
Moïse aurait pu deviner humainement Tido- {
latrie future des Israélites, pouvait-il pré- j
voir de môme les circonstances les (ilos '
singulières du sup|)lice que Dieu leur
réservait?
Il y a sur ces circonstances deux prédic-
tions remarquables. Tune dans leLévétiqnc,
l'autre dans le Deutéronome: prédiclionscon-
ditionnellcs, à la vérité ; car Moïse expose d'a-
bord aux Hébreux les biens dont leur fidélité
sera recon) pensée ; et ce n'est que dans le cas
qu'ils soient rebelles à Dieu, qu'il leur
dénonce les maux effroyables qu'ils doi-
vent souil'rir. Mais cette seconde rondilion
ayant été malheureusement remfdie parles
Israélites, la prédiction devient absolue;
et lorsqu'on voit Taccomplissemenl, on ne
peut plus (ioutcr nue Dieu, ayant révélé à ;
Moïse l'inliilélité rulurede son peuple, ne
lui en ait en môme temps découvert les
suites affreuses. Ces suites ne sont ignorées
de personne. Deux fois les Juifs ont été
chassés de la Palestine, réduits en esclavage,
disjtersés en des climats lointains Deux fuis
(iîOl) Novi qiiod post mortcin uiiam hiiquesfe-
lis, (li>cliiial)ilis cilo de via, (|iiaiii praH:i*pi vobis :
eloccuriviil vohis iiiula in exlreino tempère. (Acii*
cap. \xxi, V. il).)
ilM) V. Dlul,^'^n. \x\i, V. i7
MOI
DES iMIRACLES.
loi
55S
^^^ S A été îm[uloyalilemcnt ravagé par
raaécs ¥itaorieui>es, leur ville euipor-
Igsaut et rasée après un siège lueiir*
A ils ont éprouvé les cllets tie la
Ketle famine. Jo n'ai pas iicsoin dV
Hue ces deux évérjeiiienls se ra|»(>or-
IFpremier h rexpédilion de Naburiio-
►or» roi des Chaldéens, le second à L-elle
I, général et ensuite empereur des
lantAvec Attention le texte de Moïse,
eure convaincu i]ue l'une et Taulre
expéditions ont été présentes à son
liais il ne les distingue pas avec la
n d'un rriliqne et la nettelé d'un
n. On vi rra dans la siiiic les
ices qui dtiivent être entre la narra-
choses I lassées et la prédiction de
; A cette exactitude près, riu'it n est
finis tlo chercher dans le discours
rophète , on trouve dans celui de
l les principales circonstances par
leux événements se resseml^lenl, et
s-unes de celles qui sont particu-
l'un ou à Tâulre.
n'a plus attaché les Israélites, peuple
icr et charnel , à la mémoire de Moï>e
1|tromesse quMI leur avait faite de
fir la terre de Chanaan j jiromcsse
lie par révénement contre toutes les
de la prudence humaine. Etait-il
»mhlal>le que tant de peuples, qui ne
ent pas aux Israélites en coiuai^e, et
^* lient sur eux par le nomlire et îa
traordinaire de leurs guerriers,
être anéantis |»ar une seule niilion
|)ou valent mépriser la faiblesse ?
tait si persuadé «lue cela serait,
n'en dût pas élre témoin, r{uli
10)6 aux Israélites sortis avec lui de
de s*étre livrés à la délia rice sur la
celle i)roniesse. Tout arriva comme
prédit. Le Clmuonéeiï fut vaincu, et
'it sa place dans la Palestine. Mais,
tigure qu'il avait voulu tlaltcr sa
>ar celte prophétie, ou mêiuc qu'elle
iriquée après révénement, que de-
'nser du temf*s des rois de Jutla et
de Samarie , tunq»s où il est plus
le jour que le Tentât euque exis-
que devaient, dis-je, ]>euser alors
lélites, en lisant tlaus te livre
la délicieuse cfmtiée dont ils se
il possesseurs uar un décret de Dieu,
^fiperdair. lerram veslrani, cl sUipcluint
n inmiici vestrî, cuin liabilalori!!» illius
IF os aulem 4lisper{;ain In ^guWs Tu ne
\ terne saljbaLa sua cuiictii? ilicbiis suïiiu-
I, quaiido fuenUs m icrra Inislili, sabtia-
tl rc«^uiciiC4H in sabUalis sotiLudinis suiê, eo
ion r€i|ulcveril in s.ibbuiis vcslriSi ipiaude
lâlta il» ea, {Levii. xxvi, 3â ei sep.)
)Ji eu il rciiiarr|uer qmi pendant tes soixaiile-
de la captivité des Juifs dans la Clialdée,
0 Ctiantau deiDCiiia en friclie, (pjcbpie
Delfiue fcrlile ijif elle fût. Son ii»aetiajt H sa
^f>rédiU^s par cel ftraclc, fyri'irt resipcctées
Haïrons qui avaïMU le pluî> grand iiilcrûl à
et à la culliver*
leur serait un jour enlevée ? Celte prédic-
tion devait-elle leur plaire ? Non, sans doute;
mais elle devient ainsi le caciiet qui cuu-
llrmc raulortlé de la première.
Il e>t ]irédii aux Israélites, au chafiilre
xvvi {lu LévUiqae (509), que leur terre ttra
drmlfe , et (iiie leurs ennetuis neront dans Ce-
tumiemtnt quand ih .^e vcrvûnt if a maiires
d'une région si solennellement promise au
jfeufde de Dieu ; que, pour eux, ils seron$
disperses parmi (es nations, et (fue {eur lerre^
qu'ils n avaient pus laissé reposer pendant ici
mfjfmis ijat lenr étaient prescrits ^ se reposera
malgré eux (510), inculte et déserte durant
leur exîK On voit dans ces paroles le chèti-
njent d'une prévarication commise par les
Juifs contre un des commandements de leur
loi. Cest ce qui prouve quelles doivent
s*eniendre de leur première captivité dans
la Chaltléc ; car ce terri t>!e lléau Ht une si
forte impression sur leur espiil que^ depuis
leur retour dans la lerre sainte, le gros de
la nation observa régulièrement la lettre «le
ta loi de Moïse; et dans les tem|»s qui pré-
cédèrent la ilcrnière destrui tion de Jéru-
salem iiar les Houiains, les Juifs, loin de
violer le (jrécepte du sabbat, raccomjdis-
saieut avec une régularité superstitieuse.
Une autre circonstance, qui ne (onvient
qu à la première cajtlivilé des Juifs, est an-
noncée au chapitre xwuidu Deuléroname, Il
y est dit que /c roi qnits se seront choisi sera
t ra n .^p o ri ?*' a ve c e a x a n m ilieu d'une n a t ton
qneux et leurs pires ne eonnitissaienî pas [M 1),
Cette (»ropliétie fut accomplie lorsque Ka-
bucbodomiNor emmena d'ahord h Bab} lone
Joaclnm, roi de Jéru.salem, et ensuite Se-
décias, onde et successeur de ce prince.
Les Juifs n'avaient jtas 4le roi (juaud ils
furent donqilés ]>ar Tilus.
Ce môme chapitre du Deutéronome fait
une jïeinture encore plus vive des malheurs
préijarés aux Juifs dans leur double cai-ti-
vite. Il les avertit que Dieu fera venir contra
eux t de loin cl des extrémités de la lerre ^
une nation dont fiotpétHOf^ité sera semblable
à celle de l'aigle qui fond sur sa proie, une
nal io H do n l ils n ' e n t e n dr unt p a s (a la wj u e ;
une nu lion furieu.^e qui rCrpartjnrra ni les
vieillards ni les enfant>\ qui ne leur laissera
ni froment ni rcn, ni leurs troupeaux de
bwafs el de brebis , qui renversera ces hautes
niaraitles dans lesquelles îts avaient tant de
confiance (al:i). Tout cela peut s'exi-liqucr
(;»U) Du CCI le Domînus, et regciii lyimi, qnvm
coiislîlncris super te» in geiilein, 4piain ignoras tu
el ]tatres tui : «H servies ibi diis alicidSf ligno vi h*
piiii. El cris nt;rdituiî in proverliium ac faim ta ni
onnnl^ns piieulis, atl quos lu Julruduieril t>m)ûitu>.
{Ikut. x\^m, 50.)
(51^) Adducel Dûiiiiniis super le genicni de loit*
ghiqut), et de exUemis tcri'a* Onibus, iii simibtinn-
neni ac|uil;c volitntis runt Inijïelu ; cujus liiiguatn
intellijïere iiou possis : gefUcn» pmca^issiinaiu, «pix^
non déferai seui, nec iniserealur parvuli, el devort'l
fructuni j irai en loi II m lutirnm, ac huyes terriC lu;c ;
douce iiilereas, et mm reliiKpiai libi Irilicuui, vi-
nuiii et oteuni, arinenta boum el i^reges oviuin,
Uoaec te dUperdal. (ii«;ïU. xatYin, lU cl seq.)
SS9
SfOl
tïICTÎONXAlRE
MOI
K 1(1 li»llre des Chalduens cuiuluils |jar Na-
ùuchodonosor» qui ravageront les campa-
gnes do lîi Jiid^o, en prîr«*m taules les villes
et rasèrent Jt^osalenh Mais relte prophétio
s*arroin|>lit avec plus d'éclat et u une ma-
nière plus litiéiale dans la guerre que Titus
tu au\ Juifs. Les Roma-ns furent à leur égard
ce peuple apt>clé de ioiii el des extrémités
de la terre, ce peuple dont la course ra|»idH
imita le vol impétueux de faiglo, qu'il yùr-
lait dans ses étcnd:trds, dont les Hel*reux
n'entendaient j^as îa langue, plus dilFéreule
de la leur que celle des Clialdéens; dont la
fureur mil à feu et à sang toute la Judée
et en détruisit la capitale de l^md en < nui 14e,
lue horrihle famine allligea Jérus^dem
pendant ces deux sié^^es, aver. celte circons-
tance coninuine h Vuu et t^ Faulre, el pré-
dite dans le Dvutéronoine i5l3), ifue les mères,
oubliant tous les sentiniéuts de la ualute,
massacrèrent leurs i^ropres enfants pour se
nourrir de leur cliair.
La dispersion dont il est parlé dans le
même endroit, ressemble davantage è celle
qui est arrivée au\ Juifs iiei'uis que les
Honiains les ont chassés de ta Paîestine.
Suivant cette prédiction, ih deraieni être
diiprr*fs parmi ton» frs ptuplrs d'itn bout de
Iq terre à f attire (51V), Les incréiUiles n'ont
uiï besoin que de leurs _\eux |>our rec^tnnai-
tre Vaccompîissement de cette pro]>liétie.
Knlîn le nièuu* cbâ[utre ajoute une lîer-
nicrc rirron>lan('C qui n a eu lieu qu*après
la seconde ruine lie Jérusalem. » Les Hé-
breux sortis [lar terre de ri-gypte,oii il leur
était défendu de relourner, y seront rame-
nés sur des vaisseaijx, et vendus comme
des esclaveîî, sans qn1l se trouve assez de
marchands [^ourles a: hrler (515). w Joseph
nous raconte révénemeul qui vérilia celte
prophétie (516). Tilus, virtm-irux tles Juifs,
envoya en Hj^yple tous les caf Id's au-dessus
de dix-sept ans. Ils y Inrejit vendus pour
servir aux plus vils travaux; el leur nmlti-
tude fut si grande. qu*à peine trouva-t-clle
des acheteurs.
Quelle étonnante prophétie dans une telle
distance de temps! et iorsquon en pénèlre
Vesfuit, combien paraîl-elie dij^ne de TElre-
suprérne qui Fa inspirée! Cesl connue si
Moïse disait aux Israélites : on ne vous a
rien défendu avec |j1us de force que de re-
tourner en l*^gypte. C'est pour vous une terre
maudite. Tout commerce même avec elle est
un crime [lour vous... Cependant il viendra
un temps où, |mnr \nu\\r vos iniquités f
lées h leur tomble, Dieu vous rainè
malgré vous dans ce nième pays qu*il
itiU'rdit aujourd'hui. Vous yVelouPin
non par le inOmc chemin de terre que
aveï pris quand vous eu surtîles, njai^
des vaisseaux, alin que vous ne piij!
écha|»fier aux gardes qui vous conduii
Arrivés en Kgvfile, vous y suljirez un e
vaj^e plus dur et plus htimi liant que i
dont vous avez été délivrés par mon lu
1ère. Parler ainsi, et ne rien (iirc qui m
justilié par révénement , n'est-ce pa
dérboer avec évidence Tinteriirèle el
vové lie [>ieu? ^
L'aulcur du Pmtnteuque n'a |>a9V
le ment prévu rinftJélité des Juifs et 15
livilé<pii devait en être le chiitrment;
pen'é phT'=; avant dans la nuit profonvl
raveiiir. il a [«redit leur |>énilence et
heureux retour dans rhéritagc don
devaient t^tre bannis. Je ies enverraif 1
dire h Dieu^ dans une terre ennemie^ o
demeureront jugqu*à ce que leur cœur i
concis soit louché de honte et de rené
Ifs prieront alot s pour leurs invfuUei^
me souviendrai de mon nUiance arec #
tmnc et Abraham, Je me souviendrai aiii
fa ferre quils habitaient. Lorsque vousri
drez an St'iffneur votre Dieu^ et que vaut
rez â ses lois, il iwus retirera de Cesctat
ii aura pitié de vous^ et vous rassembla
toutes les nations^ parmi lesqu elles il
aura disprrsf^s, Fussiez-rous exilés jusq§
pùlvH du monde, il vous rappclltra de
exil, pour vous introduire dfe nouveau
la terre que vos pères ont possédée (517|
Les iuiTéJules demanderont [>eut-êli
est Tai romplisseraent de celte [iropl
lf<noiTnl-iIs qtf elle a déj.^ été vérsliée
le régne et par les orOres de Cyru$
prime, après avoir été lexéculeur dos
i;eances de Dieu contre Babylone, an
rées comme nous le verrons par ta!
I>rû]djélie3 , accomplit en laveur des
une autre prédiition qui les regarda
leur })ermil de retouriïcr dans leur p«
et dy rebcltir le temi^e du vrai Dici:
de ses successeurs étendit la grâce
leur était accordée, eu leur [ ermotla
rétablir leur ville et de renlourer tic
railles* Jérusalem sortant de ses ruin
ses entants accourus tle rOricnt se
nir dans son sein. LaJtnJée fui égale
repeuiilée; et ce dernier uoinl de la
(5IÔ) Ciniiedes riiJtltim irtevi lui el carnrs lîlsn-
rum luoruni el filiaruin tuurtini , quas dcdcril ttUi
Doininus lu us, îii anguslia el vastiUlc qua o|)prhi!ct
U Ih»sl1s tous, {Deut. xxviii, 55.)
(51 i) Di^ipèrgel to Dûiiûh us in omncs populos a
sumnrilAir. lerrsE usque ad leniunos l'jus, {Dcut.
xxvnr, f)L)
(515)Re*1ucei le Dominus classibiis in j^gyplnm
per Mmn tle qua diiîi tibi ul eam ampliiis non vî*
deres, il>i veiidcris inimicis luis in set vos ol auc J-
bs» el itoo tMil qui ctual. (Deut, vxvut, U8.)
(5HÎ) Ue (fl pierre des Juifs^ h vi» c, 41,
(517) iiidiîCàin illoÉ^ in icrrani hoslilrni, (îon'C
erubcscai indrcumcisa meus eurutn : tuitc 04mLu;.i
prti i*ispioliiiitjus suis. VA rcrordabor fcmleri
l'tun Jacol», laaaccl Abruljam, lerra; quoqut; t
ero. jLcin. wvi, 41 cl si'i].)
Cuti».,, iTViMsiis luinis iid eu m, et oliedi<*r
imiw*riis, situl i'p^ ho*!îe pruH'tjïio til»i, cm
tuis, lu tiHo t ni-ile Uio, ri iii hiln anin»a tua :
v.H PiMuinus Ueus lu us caplivilîUrm luam, ïi
senliiho' On, *'l rursiuu cniigiegabil te de f
|Kipi'l*s, bi qiîos le aiiUî dtspersit. Si ud ca
co'li Uii^rh (liKsi|tnlus, îiidu le rehahct lie
Dinis Uitis, i'i assumet, atquc iaducel îft t^
qus^ni pnssodi^ruiit paues lui, [Dcnt^ %%v
icq. )
Uûl
DES MmACIXS.
uo\
ilors Accomiili oommtj tous les
prophétie exige un second re-
un second exil, elle n'en fixe
_, ips. La première captivité des
îë'derail durer que soixante-dix ans;
nûphéties postérieures à celles de
PB Avaient marqué le lorrae. Maïs
e ni les autres prophètes nVjnl
combien durerait la seconde ca|j-
Celui qm en a parlé plus distinc-
(, se contente de dire qu*eile sera
»(M8),et suivie de la conversion
raéUtei non -seulement au Seigneur
l^u. mais à David, leur roi, c'est-
Ki Uesâie. Les chrétiens, instruits
Pr Paul, n*dttendent pas avec moins
niêûce que les Juifs ce second réta-
BQtnt» dont la Toi au Messie doit être
Dcipe. Mais ils Tatlendcnt dans un
plus noble et plus salutaire aux Juifs
e peuple môme* Ils ne bornent pas
(iheur qui lui est destiné à rentrer
^ssession de la Palestine, à bûtirune
(Jérusalem, à construire un troi-
ïmnle, pour y offrir des sacrifices
t. Ils espèrent que sou aveugle-
isera» qu'il tournera les yeux vers
ie qu'il a cruciïié, qul'l sera in-
à la véritable Église, et que sa
"30 lui procurera des biens plus
fiinr p:randeur plus réelle, que s'il
lis la terre de Chanaan des
^ 1 ;Lés temporelles dont ses pè-
Ijoui sous les règnes de David et de
Krnier accomplissement manque en-
mx prophéties qui concernent les
Mais le |>assé doit nous faire juger
air. Tant d'événements merveilleux ,
ts aux oracles qui les avaient pré-
bni des gages certains de la lidé-
prophéties dont le temps n'est
are venu.
i>rédit'lions contenues dans les li-
lloise devaient surtire aux Isra-
. Il* étaient avertis des événements
nbtes de la conduite qu'ils tien-
■ k l'égard de Dieu. S1ls n^adoraient
lui, s'ils étaient fidèles à observer
|Ut on leur annoni^ait qu'ils seraient
Âts, riches^ tranquilles, victorieux de
Hnemis. Mais, sMls servaient des divi-
Tlrangères, s*ils violaient les pré-
I qu'ils avaient rc<;us du vrai Dieu,
?ur déclarait que cl'afTrcuses calami-
eraient rinfailliblc châtiment de cette
ncalion. Telles étaient les conditions
^Anc6 que Dieu avait rontra< tôc avec
|Ks rien de |iareil ne s'est vu dans
n€ outre nation. Il faut èirc larbitre
Min des , événements, et le maître
Kle la nature, pour oser promettre
BMple entier qui! sera heureux
l^yiéi molios se«iebiinl fdii Israet sine re^*^,
rtiicipr, et sine saciîILclOf ei ùm altari. rt
tiil, ei sîtie lerapttiin. Et post hipn rever-
fiiCTio:<:i. PEs MitiACLEs. Il,
sur Ja terre, toutes les fois qu'il sera do-
cile h ce qu'on lui commande, pour )e
nienacer d'un malheur inévitable, lorsqu'il
sera rebelle et prévaricateur. A quoi ne
s'exposait pas le législateur des Israéli-
tes, s1l faisait des promesses si positi-
ves, sans être assuré de leur exécution?
Car enfin rengagement qu'il prenait ne
Couvait être éludé par des explications ar-
itraires, iJi destinée d'une nation dépen-
dait, selon lui, de la manière dont elle
accomplirait la loi qu'il lui prescrivait, QuM
arrivât une seule fois qu'elle fût vaincuo
par ses ennemis, affligée de la disette ou
de quelque autre fléau, pendant quelle
rendait à Dieu un culte fidèle; ou, qu'au
contraire, durant son idolâtrie, et malgré
tous ses désordres, ses récoltes fussent
abondantes, ses villes et ses campagnes peu-
["lées, sa puissance redoutée des nations
voisines, il était convaincu de faux, sa loi
ainsi que son nom tombait dans le mépris»
et les Israélites, frustrés des biens qu'ils
avaient espérés, préservés des maux qu'il
leur avait fait craindre, rentraient dans la
liberté qu'il leur avait injustement ravie.
Il na tenu qu'à eux de sassurer s'ils
étaient en droit de la reprendre. Comme les
autres peuples, et idus qu'aucun d'eux, ils
ont éprouvé avant leur dernière dispersion
une alternative de prospérités et d'infor-
tunes. Ont-ils jamais pu se plaindre qu'il
manquât quelque chose au bonheur tempo-
rel de leur nation, lorsqu'elle était attachée
h la loi de Moïse? Onl-ils pu se vanter que
les transgressions de cette loi fussent de-
meurées impunies? Et la condition sensible
et iialpable de lalliance où ils étaient entrés
a-l-elle jamais été vaine, soit à leur avan-
tage, soit à leur préjudice? Ici les faits
parlent. Qu'on consulte l'histoire des révo-
lutions du peujtle israélite, on le verra glo-
rieux et triomphant, autant de fois qu il a
été juste et vertueux. On le trouvera crimi-
nel avant de devenir malheureux.
Voilà sans doute une prophétie aussi ad-
mirable qu elle est singulière. Ce n*est \ms
un événement unique, des faits détachés,
quelques traits de la vie d'un homme qu'on
prédit» De telles prédictions seraient néan-
moins divines. C'est la suite entière des
événements qui devaient arriver à une
grande nation , pendant plusieurs siècles.
Avec quelle certitude et qu'elle clarté devait
lire dans l'avenir le prophète qui ae rendait
ainsi garant du bonheur ou du malheur de
cette nation f
Il n'examine pas le climat et les autres
qualités du pays quelle allait conquérir,
pour juger si elle y trouvera la force, la
santé et une longue vie ;sieltey recueillera
avec abondance tous les biens que ta terre
produit, il décide sans balancer que, mal-
gré la douceur et la pureté de Tair, malgré
la ferlililé naturelle du terroir, des mala-
if^nliir liiii Israël, H qiiapreiit DomirMim Dt'um siium,
H Pavjdv [l'isein Âftum. {Otet^ m, i.}
565
MOI
DICTIONNAIRE
MOI
ilies cruelles et contagieuses fra;)peront les
Israélites infiilèles; que le froid, le chaud,
la faim et la pauvreté, les désoleront, que
le ciel sera cour eux d'airain, et la terre de
fer; qu'ils n auront ni des bestiaux pour la
culture de leurs champs el|)our leurs be-
soins personnels, ni des enfants, pour Être
leur consolation et leur soutien; qu'au con-
traire ils seront exempts de tous ces maux,
et comblés de toutes sortes de biens , lors-
qu'ils observeront la loi divine. Il n'étudie
pas leurs usages, leurs inclinations, leurs
mœurs, pour conjecturer que le gouverne-
ment monarchique succédera parmi eux
au républicain , qu'ils étendront d'abonl
leur puissance par des conquôtes; mais
qu'enfin leur courage venant à s'amollir,
les divisions intestines à s'accroître, tout
l'ordre et toute la police cie l'Etat à se
confondre, ils succomberont sous le poids
de leur propre grandeur. Moïse, supérieur
à tous ces raffinements de politique, an-
nonce nettement aux Hébreux qu'us auront
un roi, sans leur marquer par quels degrés
ils passeront de la liberté à la sujétion.
Mais, sous quelque forme de gouverne-
ment qu'ils vivent, quelle que soit la va-
leur et l'habileté de leurs chefs , que leurs
armées soient faibles , ou nombreu-
ses et aguerries , il ne voit jamais pour
eux qu'un seul moyen de réussir, qui est
la crainte et le service du Seigneur : il ne
connaît qu'un seul obstacle insurmontable
à leur félicité temporelle, qui est l'idolâtrie
et la corruption des mœurs. Une prévoyance
humaine n'aurait pas inspiré de pareils
discours, que toute l'histoire du peuple
isiaélite a exactement vérifiés. Il fallait
avoir été admis dans les secrets conseils de
relui dont le pouvoir suprême égale la
science infinie , et qui i)cut prédire avec
assurance ce qu'il veut faire, et ce qu'il
est en état d'exécuter.
Lefranc de Pumpignan.
Vlnerédulité convaincue par les Pro-
phéties, r* part., ch. 1" et 2.
II. Moïse LÉGISLATEUR. On était accoutumé
dans les siècles antérieurs à considérer
Moïse comme un législateur divin ; il n'était
jias môme de secte chrétienne qui ne pi ît
ses écrits pour |>oint de départ; les faits si
univ:)rsellement admis, la nation juive dont
•a présence en tons lieux deimis dix-huit
siècles atteste et l'existence de Moïse et la
divinité de sa mission, les origines des
dioses déveio[)pées dans ses ouvrages d'une
manière si rationnelle et si conforme h
toutes les données de l'histoire, tout cela
et cent autres motifs reçus ne laissaient
point pénétrer même un rayon de doulc
dans les âmes. Or, voilà qu'au xvui* siè-
cle, de suj)erbes esprits, se plaçant dans
leur vol audacieux au-<iessus de tout ce que
l'univers adore, et analysant dans |o creuset
de leur jugement personnel les faits , les
hommes, les choses, les siècles et les
croyances, et ensuite ne pouvant plus dé-
sagré{:;erles éléments divers de cette mi
se sont mis h conclure que toutes i
étaient une même chose, toutes les ri
ces une môme croyance, tous les die!
môme Dieu, tous les législateurs des t
tous les thaumaturges des fourbes, et
religion une hypocrisie. Et comme
toutes les religions, il n'en est qu'ur
puisse être prise au sérieux et qui i
i\QS devoirs à la conscience , c'est c
principalement qui est devenue
du toùe général. Voltaire, Diderot,
bach, Raynal, Collins, Helvétius, Lar
et cent autres disciples obscurs avaien
mencé à saper l'édifice; mais, du n
tout en faisant des égratignures au
que, ils n'avaient guère osé pénétrei
le sanctuaire. 11 était réservé au coi
cément du xix' siècle de voir la co
mation du sacrilège. Deux hommes s
linguent entre tous : Volney et Di
pour eux, la religion mosaïque n'es
qu'une religion astronomique, commi
tes les religions passées et futures;
un imposteur, et peut-être un être i
son. Ecoutons d'abord Volney; la pi
lui appartient, sinon comme inventioi
moins comme apparition.
fi Religion de Moïse, ou culte dePd
monde. {Veou-piter). — Tel fut le lé
teur des Hébreux, qui, voulant sépai
nation de toute autre, et se former un
pire isolé et distinct, conçut le desseii
asseoir les bases sur les [)réjugés relij
etd'élcverautourde lui un rempart sacr
pinions etde rili^s. Mais va neinent pros(
il le culte des symboles repliant dans la
Egypte et la Phénicie , son Dieu n'e
I»as moins un Dieu égyptien (691, de
veniion de ces jirêlres dont Moïse
été le disciple; et Vahou, décelé |)a
l>ropre nom /70) Vessence (des êtres
par son symbole, le buisson de feu^
que Vâmedumoi:de, le principe moteut
peu après, la llrèce aJoi-ta sous lai
dénomination dans son Vou-piter
générateur; et sous celle d'/fî (71), ..'
tence^ que les Tliéhains consacraient si
nom de Kneph; mie Sais adorait sous
blôme d'Isis voilée, avec cette inscri|
Je suis tout ce qui a été, tout ce qui est
ce qui sera, et nul mortel n'a levé mon
que Pylhagore honorait sous le nom de
et que la [)hilosophie stoïcienne défin
avec |)récision, en rap|»elant le princi
feu. Moïse voulut en vain elFacer de $
ligion tout ce (pii rappelait le culte de
très :une foule de traits restèrent malg
pour le retracer; et les sept lumiên
planètps du grand chandelier, les i
pinres ou signes de Vvrim du |
prêtre , la fôle des deux équinoaes, o
tures et portes des deux hémisph
la cérémonie de Vagneau ou béiier ce
enfin, le nom cVOsiris même (72), con
dans son cantique; et Varche ou coffre
du tombeau où ce dieu fut enfermé
meurent j)Our servir de témoins h la fili
de ses idées et à leur extraction de la si
IKVt
ÎVES MIRACLES,
m\
'M
rité, Mfn>e éloil Imiii nialtieiiicux
fonJaU'ur (le religion, rar il ne
filmer d'aucun nurui»re coonu; s'il
, c'est Je dogme do la reli-
de (àme du monde ^ car il
^i|ti unr; ï\ nc peut ilire (ie«j? soas
lonihfT dans les deux principes
sme : Oromase el Ahrinitin. S'il dit
Jemeure altcinl et couvaincu do fia-
^ vat il y a trois Parques. Lo norn-
^e et le lîoiiibre parfnii de Pythagoro;
(le nombre astronomique de filii-
i!itf'llâlions;#i> est la ro.dupUcation
nombre sacré tlans toutos les reli-
_^srpt représente la pléiade j huit^
ëui du î>remier ordre dans le paga-
'- im/, le chœur des muses; dix,
et le cœur tlQs muses; onze ^ le
^d'années |*assé par Jason el ^U-
briniliQ , douze ^ les travaux d*Uer-
^, De sorte qu'il était impossible h
feïuployer no nombre qui ne fût | as
Mians'les idées supersiitieuses de
peuple. Il ne pouvait no!i plus
[iOur symboles» ni une arcbe, narre
a une d^ms les légendes d'Osi-
I serpent, (mrcc qu'il ,y en a un dans
lères isiaiiues, ni un chandelier,
l'il j en a partout. El quant au buis-
U, dont Moïse nc lai» nullement
^1#», nous avions rru jusqu'ici que
I fait, ou si Ton veut un emblème
eut réservé [Mjur la religion mo-
, nous n'avons jamais rien lu de
Re (tartout ailleurs,
pr, qui jette ici pôle-méle les noms
rie rîsis voilée de Saïs, de la
^bagore, pourrait-il bien nous
îealinn de tous ces mots h peu
'de sens |iour les [dus savants
savants, qui ne se pavent j'oijit
sîltonet d'iuterprétalions vaines et
es? Connaît-il bien la religion de l'aïi-
I Egypte, pour alarmer (|u'cllc
|r|>e de celle de Moïse? tout *u quQ
connaissons, nous, est de tout
Férent, opposé m^me* Moïse, qui
it placer de l'êtes aux équiuoxes
Bino de rappeler iIgs idées as-
itqrtes , n'eu pouvait placer lîa*
;e aux solstices ♦ aux néoménies.
iron temps de Taunôe, et devait, | ar
quent • les sup[irimer. 11 oe i»ouvait
iJ^r la félo de Wh/umn^ parce qu'il y
Lfiarnii les signes rélestes ; mais il y
|un Iweur, un chevreau , etc. Que
fiareil cas, pour un fondateur de
[qui no peut rien faire? Ce qu*il lit,
fera avec nous tout homme sen é
[eea objections : les mépriser.
oyons les notes ;
I dieu n'en fut pas moins un dieu étjyp-
^ 'A une certaine époque , dit Huiar-
(dr /jite/f),lous les Egyptiens font pein-
■^rsdieux animaux. Les Thébains sont
ils qui nc |»nyent pas de peintres ,
ju'ils adorentun dieu dont les for-
toiiibcut pas sous les sens^ et ne se
u (igurenl point, « Et voilà le dieu que Moïse,
élevé à Héliopolis, ado|*ta f>ar prél'érenre,
njais qu*il n'inventa point. »
Il en était ainsi du temps de Plutarque^
soit; mais en était-il de môme du temps de
.Moïse, à deux mille ans d^intervalle? Qu»
[louerait réfiondrc à cette question, a[>rès
tjue riiistoiro nous [irésente tant de <:han2e-
mentset de remaniements dans la religion
de l'Egypte?
Ensuite, que deviennent tous les frits de
rhistoire, dont vous ne pouvez faire prété-
rition sans poser en l'air les hases de tout
rédiflce des connaissances humaines? Et si
vous lesadmetteï, comment les expliquez-
vous sans rin*ervenlion rlivîne?
Enlin, si du tem|is de Moïse, comme il est
irès-apparenl, la fonnaissance du vrai Dieu
n'était [loint [jarticulièro h la ville de Thè-
hes, mais coiumunc à toute l'Egy[>le, [lOur
hfiuelle l'idolâtrie commençait seulement.
1 ourrez-vous direencore que Moïse l'a prise
a Tlièbes uniquement?
Au sur[dii5 notre auteur, quoitpie profes-
seur d'histoire à l'Ecole norrnale, avait de
très-singtilières idées en histoire. Pour-
tpioi aussi rhistoire dérangeait-elle Féco-
noniie de sessyslèujes?
« Tout eu enseignant l'histoire, dit un de
ses historiens, Ho^sange, il voulait chercher
h diminuer 1 influence journalière qu'elle
exerre sur les actions et les opinions des
hommes; il la regardait ajuste litre comme
Tune des sources les [dus fécondes de leurs
|j réjugés et de leurs erreurs : c'est en elfet,
tie riiistoire que dérive la f>rcsque totalité
des 0[Ȕntons religieuses et la piufiart k\^s
nîaximes et des principes politiques si sou-
vent erronés et si dangereux, qui dirigent
les gouvernements, les consolident quelque-
fois, et ne fes renversent que trop souvent.
// rhfrchn à comhattrr ce respect pour rhts-
ioirr ^ [îassé en dogme dans le svstème d'é-
duration de FEuroiîe, et s*ttttacMa dautnnt
piits à V ébranler^ qu'éclairé par des recher-
che s sa va r U e s , il (ijou (u ti m o in$ d e fo i â ces
raconteurs des temps passés , qui écrivaient
souvent surdes ouï-dire, et toujours poussés
[3ar leurs passions. »
Faut-il ôtre sur[iris, après cela, de rencon*
Irer dans les Ruines les étrangetés que Tau-
leur y a mises? H est bon de savoir, au
sur[ilus, que Volnev était atteint d*uu grain
daliénatioit mentale, aussi bien que son
ami Du [my s, duquel il euq>runta le système
dévelop[ié dans i>es Muinesl — Ecoutons en-
core son historien, d'autant moins sus[»ect en
cette matière, qu'il sefaiten même temps son
panégyriste, el se proclame son admirateur.
« Il s'exerçait 1* îa course, entreprenait de
faire h pied des voyages de plusieurs jours;
il sliahituait à rester des journées entières
sans prendre de nourriture, à franchirde lar-
ges fossés, à escalader des murailles élevées,
h régulariser son [^as, afin de pouvoir mesu-
rer exactement un es[iace [lar le temps qu'il
mettait à le [lanourir. Tantôt il dormait en
iifein air, tantôt il s'élançait sur un cheval et
iû moulait sans bride ni' selle, à la maniera
3(57
MOI
DIf.TIOXNAIRK
MOI
des Arabt»s;se livrant ainsi h «lille oxercit^es
[>éniliJes et périlleux, mais i^roiires h endur*
cir son corps à 1a f«ligiie. On ne savait 5
quoi /ittribuer son air faroudie et sauvage;
on taxait d'extravagance celle conduite ex-
traordinaire,altribuanl ainsi à la folie ce qui
irétait qoela feraientaiion du génie (519). «
Mais continuons à examiner les notes qui
fie rattachent au morceau préeédenimeut
exposé, et auquel nous avons à répondre.
70. [Et Jahouh, décelé par son propre nom,)
«Telle est la vraie prononciation du Jehovah
(le nos moJernes (5201, qui choquent en
cela toutes les règles de la critique^ puis-
qu'il est constant que les anciens» surtoul
les orientaux Syriens et Phéniciens, ne con-
nurent jamais ni le J ni le V, venus des
'larlares (5âl). L* usage subsistant des Ara-
t)es, que nous rétablissons ici, est confirmé
ï>ar Diodore» qui nomme Jaw (522) le ditu
de Moïse (lib. i); et Ion voit que law et
Jahouh sont le mÔine mot : l'idenliléie con-
tinue dans celui de loupiur (523); mais,
afin de la rendre plus complète, nous allons
h démontrer par le sens même*
« En liébreu, c*esl-à-dïre dans Tun d*\s dia-
lectes de la langue commune îi la Oasse-Asie,
le mot Jahouh (524) équivaut à notre (irofire
périphrase celui nui est lui, léitt fjri«(anr,
c'est 5 -dire le principe de la vîe^ le moteur
ou même le moutimeni (l'âme universelle
des ôlresj. Or, qu est-ce que Jupiter? Ecou-
tons les Latins et les Grecs expliquant leur
théologie : « Les Egyptiens, dit Diudore,
« d*aprè»Manethou, piètre de Memphis; les
« Kgy[)liens^ donnant des noms aux cinq
« éléments^ ont appelé Veiprit (ou étlier]
« Youpiter^ à raison du sens propre de ce
« twof, car f esprit est la iource de la vie ,
«( Tauieur du principe ri/af dans les animaux;
H et c'est par cette raison qu'ils le regardè-
n rent comme le père, le génériileur des
m ffres, » Voilà pourquoi Homère» dit père
cl roi des hommes et des dieux ^525). (Dioi».,
lib. I, s©i:t. 1.)
« Che/Jes théologiens, dit Macrolx?, Jou-
iiiter est Tâme du monde ; de là le mot de
Virgile, Muses^ commençons par Joupiter :
tout est plein de ÏQupif€r{xonge de Stipion,
(519) Aib.|*be Bossa:«ge, Stitice sur la rie et lei
écrU$ de Vùtne^.
(520) Pas lt>ul à fail, ne vous ffi d<^pTaise, ilocle
cri lia m%
(5ii) Est-il bien certain que ïe J ei k V vicuncni
(5ii) Oimmenulonc, siibiil docteur! mai* vouî>
toiul>ex vaus-niémc dans h fautif qiio \ous repro-
ciiii'2 trtul il rtieure aux itiodenies ; Esi-ce que ja-
mais Diodore connut te W?
ir>i3) Qudi conchiret sinon que le Dieu de Moïse
fSt te même que celui des anciens peuples; le f)ieu
unique, créaU*ur du cie! et de h terre, dont Moïse a
c<»iiâervé la tradition^ Uïùùh que les autres nations
font perdue?
(5i4} Pas iréiait besoin d'aller chercher ce coni-
nmutalre dans ta Basse-Asie, il se trouve dans la
Bihio : THtMj y dit de tui^inéme, t!^o mm qui ium.
(fii:*) JuHqu'ici il n'y a rirn qui infirme la thèo-
lo^tt; ûii Mui&f , ni qui aflUinic cHte de Tauieur, Les
V, 17); et dans les Saturnales il dit ; ,
têt le êofeil lui-même: c'eï*t encore et
fait dire à Virgile : « L*csprit alimenta
« (des êtres) et Vâme réfiandue dans l
« les membres (de Tunivers) , en ai
«t tuasse et ne forme qu'un corps imoM
Continuons à citer, quelque longi
puisse êlre la note» elle prouve adm
ment que la théologie de Moïse s ac
non ïtas avec les théogonies païennes
au elle eu est la tjase, l'antique ei
théologie du monde entier» dont ceiti
>ont que des déviations.
n loûpiter, disent les vers Irès-anci
<< la secte des orphiques nés en Egypte
« vers rectteiîlis par Onomacrile'au
* de Pisisirate : loûpiter, que Ton peii
« des fouiires fa la main, est le comi
« ment, Torigine, la fin et le milieu de
« choses : puissance une et univers»
« régit tout, le ciel, la [terre, le feu,
" \es éléments, le jour et la nuit. Vi
« qui compose son corps immense : &f
« sont le soleil et la lune; il est Téti
« Tespace. Enfin, ajoute Porphire {52T
« ter est le monde, Vunivers^ ce qui co
H Vexi$fcnce et la ri> de tous les êtres, (
« tinue le même auteur, comme les pi
« f>hes dissertaient sur la nature et li
« lies constituantes de ce dieu, et qu'ils
u ginaient aucune figure qui repn
« tous ses attributs, ils le peignirer
« sous Tapparence d*un homme*. ..
« aê$is, pour faire allusion à son essen
a muabie, il est découvert dans la j>ar
« périeure du corps, parce que c'est d.
V parties supérieures de Puni vers (les
« qu'il s*oure le plus à découvert;
« couvert depuis la ceinture, parce
«est le |dus [voilé dans les chost
r« rostres ; il lient un sceptre de la mai
« che, fiarce que le cœur est île ce côt
« et que le cœur est le siège de Pen
« ment (529), qui (dans les honunes)
« toutes les actions. » {f'oy, ErsEn/
parut, évangét,, p. lOQ.)
« Enfin, voici un passage
philosophe Strabon» qui lève ti
El s EU*
«Vrivains qu*il riïc, posicneurs de plus dew
à Moî!^, ne saui;ùcnt conclure contre lui,
autorité est loin d'«galcr la sienne.
(5i(i) Qui vit jamais une olirase ainu cofij
Cl que veut dire T^iuiour? des vem de U u
orphiques, né^ en Ëg)pte 1
(Tiâ?) Nous suivons ici une pouclu^ilioti i
ment mauvaise, mais elle est lelk» (C^S
êie$; Paris, 1854. V
L'autorité de Porphire est nulle : ou itait •
ce philosapttc» presse par rargumentatrou dt
liens, a voulu ifptboliier lotilc Tidolikiric, |
rendre raisKiunabk.
(5Î8) Nous n'aurions jamais devînt* celte
c'est comme dans la eomédie du Médtem
lui.
(5i9) De mieux eu mieux! que diront lei
noiogues, les psyi-hologisles et les p
^îcnéral, qui placent dans le cerveau U
r intellect?
ntité des idées de Moïse et de celles
logiens (viïens
MIL
371»
toise, Qt!i fiitun des|>réires égyptiens,
ll^tllSf ■ c'éUiiluneerreurmons-
iii (1 : ; ; i-seiiler Irt Divinité sous
\es d«H Animatii, comme faisaient
©ns, ou sous les traits de Thoni-
4]ae le pratiquaient les (trecs et
lins : cela seul est la Divinité,
il, qui compose le ciel, la terre et
s êtres, ce que nous appelons le
; tuniecnaiité des choseSy la nature
Or , jïersonne d*un esprit raison-
ne s*avisera d'en représenter rimage
*ne de quelqu'une des choses qui
iivtrontient; c'est pouronoi, rejetant
spèce de simulacres (idoles], Moïse
qu*on adorât celte divinité sans
le et sous sa firopre nature; il or-
qu'on lui élevât un teraple iligne
etc. (GéoQraph.^Wh. xvi,paire ÎIOV,
I de 1707,) »
théologie de Moïse n a donc point
de celle des sectateurs et Vûmt du
; c'est-à-dire des 5/oïci>fw, et môme
Epieurietu (532).
JuaDt h rhjstoire de Moïse, Diodore la
Je sous son jour naturel^ quand il dit,
IV cl XL : « Qne les Juifs furent
d'Ëgjpte dans un temps de disette
lys était surchargé d'étrangers, et
Oise, homme supérieur par sa pru-
el par son courage, saisit celle oc-
t)0ur établir sa nation dans les
gnes de la Judée (533). » A Tégard
Bnl mille hommes armés que V Exode
If, c'est une erreur de copiste, dont
ar trouvera la démonstration tirée
es mêmes, au tome 1" des Hechtr-
iUê tur r histoire ancienne {b3k),
ft* (S4fUM h pom d'Eî,} C'était le mono
be écrit sur la porte du temple de DeJ-
I^lutarque en a fait le sujet d'un
1. (Le nam d^Onrii même). 11 se trouve
oprcs termes au chap. 32 du Beutéro-
. ■ l>îs ouvrages de Tsour sont par-
s(S3S). » On a traduit Tsaur par Créa-
en effet, il signiJie donner des formn:
si Tune \ïç% détmitions d^Osiris dans
rque. »
ul ce système sur rorigine asironouii-
om la religion mosaïque est eiuprunté
mfumoles diî Macrube. Dupuys y avait
)) Mais non, MoÎ!»e ne fut point un prt^lre
en; autts savons â quoi nous en tenir ïi cet
1) |laî« non, encore une fois, Mdïse n*a ja-
fa»eigrié ceta, ni clioie seuililal^le ; vous W
Heu ; pturqtioi alors cilex-vuui» ce (éinoi-
^iikiiuiicnt à cotitre-^seus el cou ira ire à la
I) t'.iîUe conclusion est digne des omnisscs ;
a pàfi droit de surprendre» puis^iuVlle était at*
S> O passage de Diodore est réfntc depuis
uifis, il n'y a pas à y rcv^^iùr. Diodore ne sau-
ti une alTit uiitiou dé quatre lignes détruire le
\) L'auteur se *:ii€ ici lui'n»ème, ce n est donc
puisé lui môme son système de VOrhjine
des eniies^ encore en manuscrit au moment
de la publication des Ruines^ mais dont
Wohiey avait certainement connaissance, h
en juger j*ar la conformité des deux au-*
leurs.
Quant à Dupuys, il a éparpillé ses idées
sur le législateur des Hébreux dans tout le
cours de son volumineux ouvrage, et nous
n'avons pas le courage do les recueillir,
d'autant plus que nous avons déjà exposé
son système à l'art. Messie,
Ml'LTlPLlt:ATION DES PAINS. — Le di-
vin Sauveur, dans le cours de sa vie mor-
telle, multiplia, dans deux circonstances
différentes, une petite quantité de pain*;,
jusqu'au point de rassasier de grandes mul-
titudes. Nous allons examiner, luo après
Tautre, ces deux faits si importants, ces
deux grands miracles, el les exposer dans
tous leurs détails*
FHBMlàftE MULTIPLlCATmN.
C'était après le martyre de Jean-Baptiste,
Hérode, ayant entendu raconter les merveil-
les opérées par Jésus-Christ, s'imagina que
c'était Jean-Baptiste lui-môme qui était res-
suscité d'entre les morts; et Jésus, craignant
d'être empftché dans sa mission évangéli-
que par le prince cruel» jugea à propos de
traverser le lac et de sortir de la Galilée
Une grande foule de peu(de le suivit, et le
rejoignit au bord du désert, où il s'était ar-
rêté ; et c'est cette foule en faveur de laquelle
il multi(ilia une première fois les aliments.
Le miracle est rapporté delà môme manière,
et [iresque dans les mômes termes par les
quatre évangélistes. C'est une chose admi-
rable que cet accord si iiarfait de quatre his<-
loriens qui ont écrit à de grands intervalles
de tem})s et de lieux, et qui n'ont pu so
concerter; c'est aussi une preuve de la
vérité du récit; nous rajjporterons intiî-
graleroerit les quatre fiassages ; d'autant
plus que les auteurs ajoutent les uns aux
autres des détails importants.
I* SninC Matthieu,
Jt^ëus^ étant monté sur uneffarfptf^ se retira
en un tien érarté et désert; mais la foule
taisant appris ^ elle le suivit par terre de
toutes les rilh's voisines. Or Jésus^ voyant
cette multitude, en eut pitié, et guérit ceu.T
d entre elle qui éluiefêt malades, Lorsqtie te
piis une socfiiidt* aulori*^'', rt i( devient inutile de re-
tourir ati passag** indî<jnë. Il n'y a ^inliii d'erreur
di* cnptslL*, et rii'ii n'affwitilil le lérnoi^age de
Moisis partout d'uecord avec Ini-tui^ine. >uus nç
rroyiin!^ pus «pt'il ^oil nécessaire d L'iiii-er dans plus
de détails.
{îutt}) C'est untî î.iri4;ultere idée île traduire l<3
Tiur du Dtutéronome piirO*iiris; les roninienla-
tenis, el entre antres Corneille Lapierrc» qui ent<'n-
dait rin^brtni tmnr le moins aus^i bien^^ne le savant
Volncy; Iriiduisenl ce mot par rocher : Ui ouiragn
de eetiii qui ctt <ï«i*i immnaltc que le rocher, diseni-
ils, *ont parfaits, ou inimnables comme hii-inéme;
en d antrcA termes : rien ne saurait em|)écber ses
desseins d'arriver a leur terme. Il ) a ïnin de la à
O^irib.
57t
MUL
DICTIONNxVIRE
MUL
foir fut arrivé^ ses disciples s'approchtrcnt et
fui dirent : Le lieu est désert y le jour est à
son déclin; renvoyez cette foute y afin que
chacun aille dans (es villages y chercher de In
nourriture. Jésus leur répondit : il nest pas
nécessaire d^aller si loin^ donnez-leur vous-
mêmes à manger. Ils répondirent : — Xous
n avons ici que cinq pains et deux poissons.
U leur dit : — - Apportez-les-moi. Cependant
il fit asseoir la foute sur l'herbe^ et, ayant pris
les cinq pains et les deux poissons, il leva
les yeux au ciel, les bénit, les divisoy et les fit
distribuer à la foule par les mains de ses dis-
ciples. Tous mangèrent , furent rassasiés, et
on remplit douze corbeilles des morceaux qui
étaient restés. Le nombre de ceux qui prirent
part à ce repas était de cinq mille, en ne
comptant que les hommes, et sans parler des
femmes et des enfants (536).
2" Saint Marc.
Jésus, montant sur une barque, s'en alla
avec ses disciples en un lieu écarté et désert.
Or un grand nombre de personnes les ayant
vus partir, et ayant connu le lieu, on y cou-
rut , et on y fut arrivé avant eux. Jésus,
voyant sur son passage cette mutitude nom-
breuse, en eut pitié, car elle était comme un
troupeau sans pasteur, et se mit à V instruire
longuement. Lorsque le jour fut enfin avancé,
nés disciples is*approchrrent et lui dirent : —
Le lieu est désert, le soir arrive ; renvoyez-
les, afin quils aillent dans les villes et les
villages les plus voisins acheter des aliments
rt prendre leur repas. H leur répondit : —
Donnez-leur vous-méines à manger. Ils repar-
firent : — Jl faut que nous allions acheter au
moins pour deux cents deniers de pain, si
nous devons 1rs rassasier. Jl leur dit : —
Allez voir combien vous avez de pains ; à leur
retour, ils répondirent, nous en avons aaq
(556) Quo i cuni audissct Josiis, socossit iiide in
navicuia, in lociiiu deserliini suorsuin. : cl ciiin nu-
fiissent turbae, sccutnc sunleum pedcst:cs do civil:)-
libus. Et cxiens vidlt lurbam mullain, cl inisoiiiis
est cis, cl curavil languides corum. Vcs|H?rc aultMii
fado, acccsscrunl ad cum dîscîpuli cjiis, diccnlcs :
Dcserlus esl locns, cl liora jani prxlcriit : diniiile
tiirbas, ut euntcs in caslella enianl sibi csca. Jésus
aulcm dixil eis : Non hal)enl ncccssc ire : date illis
vds nianducarc. Responderunl ci : Non babcuius
bic nisi quinque panes, cl duos pisccs. Qui ail cis :
Aflbrlc niilii illos iiuc. El cuni jussîssrl lurbam di-
scuinbcrc super fcnum, acccplis quinque panibus,
cl duobus piscibus, aspicieus, in cœluni Jtoncdixil
cl frogit, cl dctlil discipulis panes, dlscipuli aulcni
lurbis. El inaiiducavcrunl oinncs, el snturali suul.
El lulerunl n;li(|uias, duodecini cophinos fragnien-
lorum plenoi^. Manducanliuni auliMn Tuit numcrus,
ifuinque niiilia virorum, cxccplis niuiieribus, el pai-
vui^s (i/fl«/i. XIV, in-îL)
(53/) El asccndciilcs in uaviiu, abierunl iu de-
SiMlum iocum seorsum. El viderunt co3 alicunlcs,
et co^noverunt inulli : cl pcdeslrcs de omnibus ci-
viliitibus coucurrerunt illuc, cl prxvoncrunl eos. Kl
exiens vîdil lurbam mullam Jésus : el niiscrtus esl
super cos, quia eranl sicut ovcs non babenles paslo-
rein, cl cœpil illos doccn; muita. Et cum jam iiura
msilia lierrl. aooesseruiit discipuli rjus, diccnlcs :
D.rscrfus esl locus hic, cl jam bora prxlcriit. Mi^
luiite illos, ut euntcs iu ju-oximas villas cl vicos,
et deux poissons. Alors il leur ordonna
faire asseoir la foule par groupes sur Fh
de la prairie, ht l'on s*assit par groupt
cent et de cinquante. Ayant pris les
pains et les deux poissons, il leva les yen,
ciel, les bénit, rompit les pains, et les di
à ses disciples, afin nue ceux-ci les servis
à la foule; il divisa de même les deux pois
entre tous. Apres que tous eurent man{
furent rassasiés, on recueillit les restes i
remplit douze corbeilles de morceaux de ;
et de poisson. Le nombre de ceux nui fu
ainsi rassasiés était de cinq mille I
mes (537).
3" Saint Luc.
Jésus, ayant pris avec lui ses disciple
retira en un lieu écarté el désert qu on
pelle Bethsaïde. Une multitude de perso
en eurent connaissance et le suivirent. J
accueillit, se mit à les entretenir du ro\
me de Dieu, et à guérir leurs malades
déclin du jour, tes douze s'approchfrei
lui dirent : Renvoyez cette multitude^
que chacun «>n aille vers les villages e
villes voisines chercher à manger^ car '
sommes ici dans un lieu désert, il leu
pondit : Donnez-leur vous-mêmes lanoum
nécessaire ; mais ils repartirent : Nous
vous que cinn pains et Jeux poissons: il
que nous allions acheter des aliments j
tout ce monde: il y avait environ cinq i
hommes. Jésus dit à ses disciples : Faite
asseoir par écots de cinquante personnel
qui fut fait. Et lorsque tout le monde
assis, il prit les cinq jïains et les deux j
sons, leva les yeux au ciel, bénit le toui
divisa et le distribua à ses disciples ^i
quils le servissent à la foule. Tous ma
rint jusqu'à satiété, et on recueillit di
corbeilles des îiiorccaux qui restèrent (S
cmant sibi cibos, quos mnnduccnt. El respoi»
ail illis : Date illis vos manducare. El dixenim
Eunlcs enianus duccnlis dcnariis panes, el daU
illis manducarc\ El dicit cis : Quoi panes hab
lie, cl \ideie. Et cum cognovisscnt, dicunl : Q
que, cl duos pisccs. El prxcepit illis, ui accun
faccrcnt onincs sccundum conlubcrnia sufier vi
fcnum. El discubucrunl in partes, pcr cenlaK
quinquagenos. El acccplis cpiinque panibus, rt<
bus piscibus, inluens in cœlum, L»cuedixit, cl fi
panes, cl dcdil discipulis suis, ut ponerent
cos : cl duos pisccs divisit omnibus. El mandur
runt omnes, cl saturai i su ni. Et susiulennil
quias fragmeiilorum, duoderim conbinos plcjîix
de piscibus. Eranl aulcm qui manuucaverunt, q
quemillia virorum. (Marc, vi, 32- li.)
(558) A|)ostoli narraverunl illi quoM^unqiie
cerunt : el assumplis illis secessil seorsum in io
deserlum, quod rslB:>lhsaitl.T. Qnod cum cugoc
sent lurbas sccute siint illnm ; cl excopii eos, e
quebalur illis de regno Dei, el eos, qui cura int!
bant, sanabat. Dics aulcm rœpeial declinare
aecedcnlesduodecimdixcrinil ilij : Di mille Inr
ulcunlos in caslella villosqne qu;c circa sniit
verlanl, cl invcnianl cscas : quia hic in loco
serto sunuis. Ail aulem ad illus : Vos date
nianducarc. .\l illi dixciunl : Non sunlnobisr
quam qninquc panes, cl diio pisces : nisi foilc
camus, el tinanius in omneni banc turliames
Etant aut'.'m ferc viii quiiM|tio millia. Ait aulin
NL'L
i* Saint Jean.
nrs MIRACLES.
ML'L
5-4
m$ se rendit au deh) de la mer de Galilée^
f^^que celle de Tibériade ; et une grande
'tMoe le suirit , à cause des merveilles
opérait en faveur des malades. Il s'arrêta
ine montagne^ et s'y assit au milieu de
îsciples. C'était aux approches de laPâ-
solennité principale des Juifs. Ayant le-
r iffiia, et aperçu cette grande multitude
Tenait vers /iii , il dit à Philippe : Où
rons-nous acheter assez de pain pour les
rir? Mais il disait cela pour le tenter^
' arait déjà résolu ce qu il allait accom-
Philippe lui répondit : — // ne suffirait
'e deux cents deniers de pain pour que
m en eût un petit morceau. L'n 'autre
>/e, Andre\ frire de Simon-Pierre^ lui
Il se trouve ici un enfant qui a cinq
d'orge et deux poissons ; mais qui est-ce
ela pour tant de monde? Jésus répon-
— t'aites asseoir tout le monde. Il y
beaucoup d'herbe en ce lifu • et tout le
e s'assit , au nombre d'environ cinq
kommes. Alors Jésus prit les pains, les
ei les distribua entre tous, de même
*$ deux poissons, autant que chacun en
/. Lorsque tous furent rassasiés, il dit
disriples : Recueillez les morceaux
, afin que rien ne soit perdu. Ils les re-
tretit et remplirent douze corbeilles des
'aux d^s cinq pains d'orge dont tous
U mangé , 539 .
n'est pas là le premier exemple d'une
l>lication miraculeuse d'aliments : Elie
l donné en faveur de In veuve de Sa-
; Bisée le refiroduisit jusqu'à deux
(Fabord en faveur de cette autre veuve
[nelle il ne restait plus qu'une petite
lîté d'huile, et que ses créanciers mc-
ent de l'esclavage; ensuite en faveur
:ent |iro]>liètes qu'il nourrit de vingt
d'orge. [Voy. les art. Eue' et Elisée. "1
is, quoiqu'il ne soit |ia;> le premier, il
est jïas moins admirable, puisque l'acte
al et passager de la toute-]iuissance
e y est uiaiiîf«.'ste.
grands docteurs se sont demandé si
par une nouvelle création, ou parl'af^-
>n invisible de nouvelles particules de
! que le pain se multiplia t;(> la sorte
les mains du Sauveur. Mai> i<rimporte
ilos suos : Facile iIlo« discuiidx'x r r rori-
|ainquaî?eiios. El ita receninl. Et dÎM-uiiilN^re
ni oiDues. Acceplis aiUem quiiiquc paiiibiis,
bas piscibiis, respcxit in cœluni, et l>eiic(li\ît
et frcgil, et distribuil diseipiilis suis, ui po-
. anie lurbas. Kl inaiiduravcruiil oiiiiies, cl
li sunl. El siiblaliini esl f|uo;l supciTuil illi>,
»toruui copbinî ducxlecirii {Luc. ix, 40-17.).
I) Pobl \vxc abiilJcMis li ans mare Galila^s
!Sl Tilieriadis : Et soquebalnr euru iniiirumlo
u quia viilebanl signa, qux' faciebal su)>er liis
(innabanlnr. Subiil er;$o in inonlem Jcsns :
»edelial eu m discipulis suis. Ki al aulcm pioxi-
Pa&cha, dies festus JuiU-uiuni. Cuni stibîe-
ergo oculos Jous, i-l vi<li>M'i qitiu uiulliindo
la vtMiil ad on ni, d:\it ad l'hitvppuni : l'ndi;
II» |iaii4rs; ni mandnuMil lii .' Mik iiuirni ilir*'-
lilan? cîni : ij'îC tnim ïiIlImI 'i-:!-.! caccî \a-
la solution, lors même qu'elle s«>rait pos-
sible? E>t-ie j'ar création ou |)ar accession^
ou peut-être plutôt par tran^formation, que
le prodige, qui s'opéra alors en un indtant,
s'opère chaque année dans nos chamjis dans
l'intervalle de six à huit mois? Le résultat
est le même; l'agent, le temps, les moyens
sont différents ; voilà tout. Nous admirons
ceci, parce qu'il est extraordinaire; nous
n'admirons ]tas cela, parce que nous sommes
aci.outumés à le voir; mais, au fond, n'est-ce
pas \à même main qui a^it? Les lois de la
naturel c'est bientôt dit; mais qui les a
laites ; et qui peut se rendre compte de tous
k'S rouages nue la prétendue nature met en
œuvre pour la reproduction et la multipli-
tation des êtres ?
SECOXDE MLLTIPLICATIOX.
Le Sauveur opéra une seconde fois un
rareil miracle dans une circonstance ana-
logue; Saint Matthieu le rapporte en ces
termes : Jésus, étant venu près de la mer de
Gahlée, monta sur une éminence, et s'y assit.
Des troupes nombreuses de personnes ayant
vrec elle d^s muets^ des aveugles, des boiteux,
des malades et des infirmes de toute sorte,
s'approchèrent de lui, et Us placèrent à ses
pieds. Il les guérit. Aussi la foule, remplie
d'admiration à la vue de muets (fui parlaient,
de boiteux qui marchaient, d aveugles qui
voyaient, louaient avec enthousiasme le Dieu
d'Israël. Mais Jésus, convoquant ses dis-
ciples, leur dit : J'ai compassion de cette
foule, car il y a trois jours quelle s'attache à
mes pas, et elle n'a rien à manger. Je ne veux
pas renvoyrr tout ce monde â jnin, car ils
défailliraient le long du chemin. Ses disciples
lui répondirent : — Où pourrions-nous ache-
ter assez de pain pour rassasier une pareille
multitude? Jésus repartit : — Combien aves-
vous de pains? — Sept, dirent-ils, et quelques
petits poissons. Aussitôt il ordonna à la foule
de s'asseoir par terre, puis prenant les sept
{mins et les poissons, il les bénit, les divisa,
es donna à ses disciples, et ceux-ci les dis-
tribuèrent à la foule. Tous mangèrent, et
furent rassasiés; et on remplit sept paniers
des moreraux qui restèrent. Le nombre de
ceux qui furent ainsi rassasi*^s était de quatre
mille nommes, sans compter les enfants et les
femmes [ô\0].
(turus. Rt'Spondil fi Philippus : Ducvnloruin dona-
lini-nni pan«s non snflicinnl ois, ul unus4[nisipiti
niOilicuni quid ac«ipial. Dii-il oi nnus ex discipulis
«rjus, Andréas fiaicr Siuinnis Peli i : Esl puer unus
iiic, qui lialHîl qninmic panes hnrdcaceos et duos
)>isc<-s : si'd lin;c quid snnl inliT tanins? Dixit er^o
Jésus : Facile homincs discunilK-ix'. Eral autcni te-
nnni niuUuni in litco. Discnlnii-ninl crgo viri, nu-
méro quasi qninqne miilia. Accepil ergo Jesiis pa-
nes : et cuni {;ralias cifissi'l, dislribnil diecumbenli-
bus : similiier cl ex piscibus quanlum \oIebanl. LU
anlcm inipleli snni, dixil discipulis surs : CoUigite
quu: su po rave ru ni fragmenla, tu* pereaiil. Collegtv
ru m crgo, cl inipl«fvcruiil duoderiin cnpliinos fra-
gnienluruni ex quinque panibus liurdeaceis,qux$n-
poifiioinnt liib qui nianduca\rranl {Joau. \i. i-lôJ.
(.-iSO) Kt inni tranH:>scl indo Jc^n^, venit sfi u>
marc Galilj.\c, li aaonlcusin uioidcni, ïcdtbaliLi.
373
NIA
DICTlONNiVÎRE
MX
Stiint ^farc dit \rla5 brièveineiit, ^eloll !^uii
habitude : in jour que Jésus était df nouxemi
rnrironné d^i ne grande foute f qui n avait avec
elle aucum almenls^ U convoqua ses discipte»
et leur dit : — Tai pitié de eetie fouie, car
fiie m'accompagne depuis trois jùun^ et n*a
rirn à manger; si je renvoie tout ce monde
à jeun dans feurs maisons^ ifs défailliront le
iong de ta tor>, car il y en a parmi eujc qui
snni venus de loin. Ses disciples lui répon-
dirent : -^ Où pourrait-on trouver assez de
pain pour les nourrir dans cette solitude ? il
leur demanda combien ils avaient de pains :
ifs répondirent : — Sept. Alors il ordonna à
la foule de s'asseoir sur la terre ^ et prenant
ensuite les sept pains^ il les béniî^ les rompit
t^t les donna à mesure à ses disciples^ pour
les distribuer à la fouie, Ih avaient aussi (Quel-
ques petits poissons, qu'il bénit^ et qu\l pi
distribuer. Après que tous eurent mangé t\
satiété, on remplit douze paniers des morceaux
superflus. Quatre mille personnes environ
prirent part à ce repas (5il).
CoDime ]â rauîtiplicôiion des alîmenls
opérée par les prophètes Elie et Elisée était
une Qgure de celle que devait opérer Jésus-
Christ» de ûiôme ici le iniracle opéré sur
\ine nourriture malérit;lle et grossière figu-
rait celui qui devait bientôt s'accomplir dans
la divine Ëucbarislief où le corps
Christ se communique à tous ceux tp
munient, sans diminution ni amouA
nient» quel que soil le nombre de m
le reçoivent. Ou |>iutôt, loin qi»
amoindrissement,' il j^ a surabondant
portioonée au nombre de ceux-là mê»
communient; car plus ils sont nombr
plus sont gramles et abondantes 1^
qui prédisposent h de ncmvellesB
saintes communions. Ce résultat, ^
par les saints docteurs et reconnu pi
périence^ semble indiqué [mv les fait
culeiix que nous venons de r3()fïorter
qu'on y voit le plus grand nombre
par la moindre quantité de pain,eide!
plus abondants, 5 proportion q\ie la
tude de ceux (joi ont participé au vu
Icui banquet est elle-même plus gra
C'est expliquer un mystère par ui
jilus )»rofund, dira-l-on. — Nous 1
point Tîntention d'explitiuer, ni de i
trer. L'Eucharistie s*adore, et ne s'ei
1 as. Ses merveilles se manifestent
mômes à Tâme qui s*y complaît, M
Et quant à la véracité du ré<'it om
îfélistes, on peut atteinlre, pour la dé
tpi\dle «oit attaquée par des raisG
î^olides, du moini spécieuses
N
NAAMAN guéri de la lî'pre- — Nuaman,
général des armées du roi de Syrie^ était en
grand renom et en grand honneur auprès de
son maltret carte Seigneur avait employé son
ministère pour sauver h Syrie, Il était riche
et puissant t mais lépreux, Or^ une bande de
qens armés ^ Syriens de nation^ ayant emmené
tn captivité une jeune Israélite, celle-ci se
trouva attacliée au service de la femme de
Jfuaman^ et dit à sa maîtresse : Ptùl à Dieu
que mon seianeur se fàt adressé à un proplitte
qui est à Samarie, il raurait certainement
guéri de la lèpre. Naaman alla aussitôt trou-
ver le roi, et lui rapporta ce que la jeMne
Israélite avait dit. Le roi de Syrie lui répon-
dit : — Partez^ je vais t^ous donner une lettre
^t acci^sseruDt ail eum tuHiîc nmltae, lïabeiues sé-
rum mutos, c^cos, tbtittds, ilctnlcs, et alius mul-
los : cl projccemiit ec^s ad pcJcs ejus,, et cuiavit
eos : !la nt turbae mirarcutur, vîtlciiliis fiiutos lo-
qiienles, rbuiios ambula»ics, c;ccos vidciïli^s : et
iiiAgiiMic,ib»nt Deum IsrueL Jegus aulem , coiivo-
caits di&cîpulis suis dixil : Miscn^or lurïjsc» qyja
tridtio jam perscveranl mecuui, ci non liabcnt qtiod
mandncenl : et dîmillcre <*os jquruis nda, ne dcfi-
ciaiK in via. Et dicuul ei discipuli : Uiidc crgo ito-
hh m dcsprto panes lanios, m saturetiMis tiirl>ain
tantam? Et ail illis losiis : Quoi hahi^lis punes? Al
il ri dixeruni : Scpiein. et paucos pisciculos. Et prie-
ce»»' lnH>K, ut discumben^ni super lerrnm. El acvt-
pUft*h «it^ptem panes, et pisces; et gratias agcnfi, frc-
Kit. «*t dfHlii discipulis suis, et discipuir dodenmt
popul<>» Et coraeilerunl omncs, et saturali sunt. Et
quoi supei f^il de fragmeniis, lulcrunt seplcm spor*
(4& plen.is, Eranl autem qui niandutaveiunt, qua-
luor miilU homîntini, extra parvidosH mulieif»>
pour le roi d* Israël, Kaaman _
dix talents d^argenf, six mille piètt
dix vêtements complets, et porta au r
ruèi une lettre conçue en ces termes ;
reçu de la présente lettre^ vous aurez d
de sa lèpre Naaman ^ mon serviteur,
vous envoie à cet effet. Le roi d'Israël
Ine^ déchira ses vêtements en s'écria
Est-ce que je suis Dieu, pour donnejj
mort ci la vie? Il m'envoie un hon
que je le guérisse de la lèpre !
vous-mêmes si ce n est vas une querel
veut me susciter ? — Mais Elisée^ tho
Dieuy ayant été informé de la nour
ayant appris que le roi d'Israël ava^
ses vêtements^ lui envoya dire : — .
El dimissa tiirba, ascendit in navîculaiitj
fines Magedan. {Mat th. xv, 29-39,;
(541) in diebus iUis ileruii» euiii turba o
sii, nec haberenc quod maiiditciireiit, m
discipulîs, ait illis : Mtiereor super tttrbai
nxe jam iriduo sustînent me, nec lia^
mandiiccnt : El si dimisero eos jejuiius ^Ê
suam , déficient in via : qnidam etiim «f
longe venerunL El rcsponderuni ei discipi
I.<nde il los quis peter il hic sa lu rare pantbyj
liidine? Et i nier rogavii eos 1: Quoi pane
Qui dixeruiit : Septem. Et pr;Êcepit tur'
bcrc^upcr lerram. Et accipiens septem [
lias ageiis frcgit, et dabat discipulis surs 1
renl, et apposuerunt turbir. Et babebatil
paucos : ei ipsos bcnedixiip et jussit app
rjianducaverunt, et saiiirali sunt, el hi '
f^uod superaverat de fragmeniis sopteu
Eranl autem qui manducaverant, miM
nidha et diniiî-it eos» (}l(uc* \m, li*.)
HES MlltACLES.
7.7$
déthirtvos vêtements? Que Vrtran-
f mt trouver^ rt il saura quil y a un
fn hrah'L -- Saaman tint donc a ne
tx ei $f$ chariots, et f arrêta devant
\e la demeure d'Elisée ; et Etisve. lui
te : — Allés vous baigner sept fois
ourdain^ vos membres y retronve-
m/, et vouM serez guéri. — Naaman
rriié en disant: — // n a pas seule-
fné venir vers mai, lever 1rs yeux
7, pour invoquer son Dieu, ni tou-
ènre de sa main, pour me guérir!
les eaux de fAbana et du Pharphar^
is trouvées à Damas^ et dans les-
Mrais pu the haitjner et me (jaérir^ ne
tus pures que toutes relies irisraél ?Et
il s'en retournait indigné: mais ses
r environnèrent et lui dirent : —
prophète vous avait ordonné une
n di facile, vous auriez dà vous y
: à plus forte raison^ quand il vous
vous baigner, et vous serez guéri,
ne au bord du Jourdain, s*y baigna
et sa chair redevint comme celte
\ enfant : il était guéri. It revînt vers
fie Dien avec toute sa suite, se pré-
fui dit : — Je sais maintenant quii
ni dans Cunivers d^tutre Dieu qnm
est pourquoi je vous prie de rece-
que témoignage de ta reconnais-
mtre serviteur. Mais il répon-
t h Seigneur^ et je le jure par son
pf je
Naù
recevrai rien, Naamun tnstsla tun-
Elisée ne se laissa point fléchir, —
ïaaman: mais du moins permettez-
porter avec moi de la terre la chfirgc
R^ets, parce que votre serviteur
de sacrifices ni de victimes aux
ers, mais uniquement au Sei-
ï)- {y^y- pour la suile de rctle nar-
t. Gi^.2iO
tnanderait iDutilemont à rhisloïie
laintm princeps znilîtix régis Syrta?, rrnt
ï a|»aa dotiiinum siium, et htmor:iltis;
iflitii iJodii DoiniHUs saiuiciiï Syriœ : cral
foriis fl ifJvpSf sed lepmsu^. Porro de
\%ï filera nt latranculi, et capUvaui duxe-
Ta Israël puHbm parvulam, qu^e erat in
utofis ^aamarl. Qu;c ait ad dominant
nam futsset ilomintjs meus ad pnrphc-
U în Sainaria : profeeto ctirassel cym k
m halwt. Ingressus esl ilaque Naaman ad
suuin, el iiuallavtl ei, direns : Sic et sir
pitelja de lerni Israël. Dixilque et rej[
kl^, et •lillam tilteras ad regein Israël.
Kofmauii c^set, ei tulisset sccum deceiti
feiiti, et sei RÛIlia aiirrf><%, et deeetn nui-
limeiitorum. Detulii fiUeras ad rrpem
«rl»a : Ctiuiaeccpcn» episKibui liane»
)nm aJ te Naainan serviini meiim,
a tepra ïiua. Ciimqiio ie^i^is^el re\
as» sridit vcNttmtMiia swa el ail : Nuii-
f^ fcfMi, lit (Hx;idcre possiiiit eï vi%i(k':i-
id me, ut nirent lioiiiitieui a !■>
iililc, et viikie t\noé iwtAs\m\rs
ersufii me. Qimd niui audissel Klis*'n.s
idissc videhcel regem Israël vcsiiaienta
ad enm, diccns ; Quare seidisLi vcbli-
2 Vcriial ad me, h sciai ensc p»f>pheiam
ergo Naaiiian eum etjiiis cl rtiri i-
1 éû o%mn\ dojï»u5 Fliy:i ; Mt^ilqMc ad
lie: plus ciiiiidu5 rL^nsaignemonls snrNaatuari;
ma. s d ailleurs à quoi bon? rien |K)urrail-i|
appeler notre inlérôt el exciter notre alien-
tiofi au même degré que ce réeil d'une sim •
I>Hcil6 si louchante? Le lépreux Naamat» al*
tire nos sympathies, beaucoup plus que no
saurait le faire le vaillant général des virmées
de Syrie* Mais l*histoirc el les preuves
qu*elle comporte? — Les preuves 1 elles se
trouvent dans la simplicité naïve du récit,
dans lenctïaînement même des faits dont se
compose Thistoir© du peuple de Dicu^ cl
dont eelui-ci ne sort en aucune façon.
On Ta attaqué, toutefois; non pas dans le
dessein de le rejeter au rang des fables» vnv
il !ïe ^»eul se présenter à Tespril aunuio
raison, aucun argument de nature h 1 ébrati-
ler> el toute négation serait gratuite et sans
portée; mais on l'a attaqué avec d*aulrus
armes, ijans le but de retrancher lout U
merveilleux qui s'y attache, el ainsi do Fen-
lever au dogme chrétien, sinon h l'Iiitoire.
Ecoutons à ce sujet le constant adversaire
des miracles.
fl Une pieuse rcconnaissancet plutôt qu'un
esprit de déception, lîail jadis aux [>récep-
les de la science et à ses ojtérations salu-
laires, Tidée d^une inspiration et d'nn bien-
fait de la Divinité. Telle fut la guéri son de
Naaman, qu'Klisée délivra d*unc maladie
Î>sorique, en lui j»rescri vaut de prenrlre 3»e|>t
ïai ns consécutiis dans Vvm sulfureuse el
bitumineuse du Jourdain. Sur la rive du
fleuve Anignis, était un antre consacré aux
nymplies. Là se rendaient les personnes af-
iligées de dartres : après des |>nères et una
friction préalable, elles Iraversaicnt le tîeuve
à la nage; et, par le bienfait des nympties^
elles étaient guéries, Pau manias, qui raconte
ce miracle permanent (54^3}, ajoute que les
eaux de rAnigrus exhalaient une odeur in-
fecle, c'est-à-dire qu^clles étaient chargées
cuni Eliscus ntinliuiti, dicens : Vade, el lavarc
sepiies in lordane, el recipiet sanitatem earo tua,
aiqiie muiidaberis* Iraltis Naaman recedehat, di-
cens : PiUaham *incxl egretlerelur ad me, el slaiis
invoc4iret iion»cn Domini l)*i sui, et taïigetet manu
sna locum lepne, el cnrarel me. Numprîd noa me*
iiores sunl Abami el Fharpbar, Hiivii Damasci, oiit^
iiibus aquis Israël, ni laver jii eis, el munder? Cum
ergo verlissel se^ et aidret irtdignans. At'cesseruiil
ad euni ser^i sui, et locuti stnii ci : Pater, et si
rem grandem dtxiîisel lihi propliela, cerlc facere dé-
laieras : qnanlo magti quia tmnc dixil tiM : Lava-
re, et inundaîveris î llesei'ndit, et lavii iii Jordarn*
sepliesjuMa s^ennoiiem >iri I*ci, el restiluu csl
*^aro ejus, sîcut earo \mrv\ parvuti.ei inurulatiis est.
Ueversuscinc ad virnni l>«i eam iMiiversn eoinilaUj
suo, veiiit, et stetit e«>i ani eo, et ait : Vcrc hùo
efiiod naii sit alius Dens in nriiver*»a lerra, iiisi taii»
tuni in Israi'U Obstero itaquc ul atcipias beuedi-
eiionom a scrvo inu. \i ille i"e>p<)ndit : Yivil Duini-
nus, an le queiii slo, quia non atcipiani. laïuupïc
viril faceret, penitun non aequievil, Uiiilquc Naa-
man : lU vis : mhI, ob&ecio, concède mini bervn
luii, ul tollam inma dnorum bnrdounm de lerra :
nonenim faciet ulua seivns luits lioUM'au?.lum aul
viciîmam diis alioiiîs, niî>i Hunduo. ((\l\ctj. s,
l !7.)
(515) r, pAtfiÂît,, flhe, t. 1, i\ \
579
NAB
OICTIONNAIUK
NAB
(riiydrogène suUuré, cl dès lors émincm-
racnt anli-horpéliqucs. Nos médecins réus-
sissent eniore par des moyens semblables,
cl sans parler de miracles (53^.i). »
Kn ce qui concerne la guérison de Nna-
man, il suflira, pour répondre à l'objection,
de rappeler seulement quelques paroles de
rKvangile, car elles contiennent la plus
péremptoire de toutes les réponses : Jl y
avait beaucoup de lépreux en Israël au temps
du prophète Elisée^ or pas un seul d'entre
eux ne reçut la ijut'rison; il n'y eut que le
Syrien Naaman (5i5). Si les eaux, supposées
bitumineuses et sulfureuses du Jourdain
avaiont !»orlé en ellcs-mômes le principe
curatif de la lùpre, il est probable que la
guésison de Naaman ne serait pas le seul
et unique exemple offert à notre admira-
tion dans le cours des siècles. 11 y a encore
des lépreux en ce pays, il y en a toujours
eu, depuis cinq à six mille ans plus d'un
s'est baigné dans le Jourdain. Et, en suppo-
sant qu Elisée eût découvert le premier les
vertus médicinales du fleuve merveilleux,
comment la guérison subite de Naaman,
qui dut avoir du retentissement en Syrie, à
«ause du rang du personnage, et en Israël,
à cause du désespoir de Joram et de Ta-
verîture de Giézi, demeura-t-elle un fait
isolé?
Mais nous devons ajouter encore que les
(Mux du Jouniain n'ont rien de sulfureux
i:i de bitumineux: elles sont, au rapport
iïcs vovagcurs qui ont visité ce fleuve si
vénérafile à tant de titres et si fameux, d'une
douceur et d'une limpi<Iité dont rien n ap-
proche, quoique passablement rapides dans
leurs cours. La mer Morte, dans laquelle
elles se rendent, est très-bitumineuse sans
doute; mais Naaman se baigne loin de là,
et d'ailleurs les lépreux ne retrouvent pas
plus la santé dans les eaux de la mer Morte
que dans le Jourdain. Pour dire de telles
choses, il faut les écrire à six cents lieues
de distance, et compter sur un public choisi
tout exprès pour les entendre.
NABUCHODONOSOK. Nous avons signalé
ailleurs les prophéties qui se rap|»ortent h
(C fameux conquérant. {Voy. en particulier
les art. Jerémie, Captivité, Pnopiii^TiEs de
Moïse.) Nous avons dit nuire sentiment sur
sa prétendue métamorphose en IxBuf. (Voy.
l'art. T>ANiEL.) Il parait que nous nous som-
mes renconîrés d'un même avis avec un
écrivain fort peu digne d'éloges, Flavius
Josè|)he; que ce ne soit pas une tache pour
notre travail. Nous voulons seulement si-
gnaler une objection (jui a été faite nar un
auteur moderne aussi peu estimable, Eu-
sèbe Salverle dans son Essai sur les sciences
occultes et la manie.
« Suivant vu historien arabe, qui paraît
avoir <ronsulté, dit-il, les plus anciens écri-
vainsdePOricnt, Nabuchodonosor était un roi
feudataire de Syrie et de Babvionie, so.imis
à l'empire iJCrsan. Tombé dans la disgr.Uo
du Koi des rois, et dé[)Ouillé de la rn
il fut plus tard rétabli sur le trôni
une grande augmentation de pouvo
récompense des succès qu'il avait ol
dans son expédition contre Jéru:
C'est la disgrâce de plusieurs année:
ses sans doute dans l'exil, que ra
l'historien Josèphe : Nabuchodonosor,
eut un songe dans lequel il lui sembi;
tant privé de son royaume, il vivai
ans dans le désert ; et ({u'ensuile il s<
vait rétabli dans sa première dignité,
tout cela s'accomplit sans que persoii
son ab.^ence osât s'emjvarer tie ses
Daniel ra|>portu que le royaume de
chodonoser passa hors (le ses ma
({u'onsuite il y fut rétabli, ajoutant i
1 historien arabe, avec un accrois^
considérable de puissance. » Notre
dit en note : « Celte longue et paisil
caiice du Irùne siérait inexplicable d
empire in(lé|)endant et absolu : (^lle i
turelle dans un état feudataire, au g(
iicment duquel le chef suprême a pr
de pourvoir. »
Oue veut donc dire tout ceci? Une
et paisible vacance du trône, qui n
(]u en sonije, suivant une phrase, serai
piicable, selon une autre, à moins qu
un étal feudataire!
Nabuchodonosor triomphant de J
Icm, au moment qu'il est chassé du ti
banni de ses Etats I... qui vit jamai
blable chose? Mais, si tout cela n'est
sonye^ ainsi que vous venez de le dii
pliquez donc sa disgrâce de plusieu
nées ? feudataire de deux rois et soi
un troisième! Jamais de mémoire d
rien pareil imbroglio n'avait été n
jour. Mais en outre l'empire de Per
siècle avant Cyrus, son fondateur, et
chodonosor un roi tributaire de la \
Babylone qu'il avait bâtie dans son ot
de la Syrie, dont la conquête avait él
longtemps auparavant par les monarq
Ninive ses prédécesseurs! Le plus m
écolier boulevcrsa-t-il jamais de la so
notions de l'histoire, et celles du plu
pie bon sens? Ne semble-l-il |>as (|
nlus fortes tùlcs ))erdent la raison dès
les s'ingénient h trouver des obji
contre la religion?
>J<
Celle-ci est tirée en majeure part
témoignages rapjîortés nar d'Herbelo
sa Bibliothèque orientale^ et pour le
nous ne savons de quelle autre sourc
bablement l'auteur ne le savait pa
même, puis([u'il ne l'indique jhis ;
sauf la sujétion de la Babylonie à la
tout s'accorde parfaitement avec les d«
de l'histoire et de la chronologie, qi
ap|ïrennent qu'en eiret Nabuchodonos
el détruisit Jérusalem en qualité de
nanl général, ou du moins de général
mées de Nal)Oj>olassar, et ({u'il ne
(K-ii) Eusob. Saia'., Ensni sur la tuagie^ vh. ^20.
(KiS) El iimlii Icprohi eraiu iii hiiK^ snb Elis;!:*)
proplifla : cl iiimiio ooniin nniiMlahis e^t ni
iitaii S\nis. [Ijic. iv, 17.)
£S MIRACLE
KAO
5RÎ
fîmi^ffcur d*Assyrio auo lannétî
L l^ar la mort de N«l)0|iolassai\
|)c pAssatfo de Josèf»hc nuqucl notre
enlcntlu faire allusion; l/i fin vn
lu «•om[iR*nceni(int ou bien le com-
,*monl rond Uî tin d'une incroyafilo
lé, a Quelque icrups nprès, re prince
lort^f dans Uqud il lui semhia^ qu'é-
té de son royaume, il avait passé
dans le désert avec 1ns bôtes, et
Isnite été rétiildi dans sa prciaièrc
H envoya quérir Ic^ mages, leur
avait été >on sun^e et leur en de-
t» rinlerpiéUilion. S\:hs nul (feux ne
* »nner, et Daniel fut fo seul qui
I'j vérUablemenl, <jij*il ne dit ncn
I nail vu arriver. (^*'ir re prinrc re-
ir h (râne itprh avoir passe isrpt ans
d/âeri^ et ajmisé la culère de Dieu
si grande fïénitence, sans r(ne i*er-
Urant tout ce temps osât s'emparer
nus Josèpfïe demande ensuite parilon
Iiieurs dans les termes suivants» de
r ainsi les absurdités raconlécs
»ainlo Kcriture. « Sur quoi on ne
\ me blâmer de rapf orter ce que
tt lire dans les saintes Kcritures,
uc dès le connuen rement de mon his-
fai préttnu cette accusutiofi, en dérla-
|ue je ne prétendais [*as faire autre
fte d'écrire en grec, de bonne foi, ro
jye dans les livres des liébrcux,
|outer ni rb'intniier (517). »
Hfls être surpris de voir ïïusebe
ifirunier a Flavius José plie jus-
^unJités pour attaquer tes luira-
iiuer le crédit des livres saints:
EKT ABIU [Mort miramilcuse de),
rant consacré Aaron et ses fds au
les autels, leur rïrdonna, de la |)art
_ieur, do demeurer enfermés dans le
laclc durant sept jours, ajjrés lesquels
"lient ulfrir un ^^acrilice en signe de
^éiTOtton el comme premier acte du
qui leur était ccmtîé. Le feu des-
|u ciel, et consuma Tbolocaustc. A
et à la vue de la gloire du Sei-
|ui se manifesta en' même temps
fsms du tabernacle, la foule , ravie
rfbeur, d*ailrniration et rie rraintrî^
.1 p(uir adorer. Nadah p[ Ahiu^
n, saisirt'tit f(urs enctasoirs^ y
r dti feu et de C encens, nufis un feu
\$r que te Seigneur n a rail pas de-
Jn feu divin sortit nnssifôf, t*s ctm-
its moururent devant Ut face du
Et Bfo'tse dit à Aaron : — V est que
^ur Qimt dit : Je me sanctiferai dans
Dmnient doiicî Mais Tatis venez dédire
éi^il <pi*iiiT so(i{;e !
"oy Fi. Jri*iirnr, Ant. JuH., I. \, il». H.
rrruli^qtic >i;id:iU elAbiti (ilii Aniou lliuii-
liii'Tiuil igiiem, el iHceiisiim dcsiijH'r, t\Ùv*
^rjtu Doiiituo iL;ni*tu alieiiuin : imud < is
pon ï'r;»l. I' j;n'S5.ns<iHc \^Ji\s a ll"»iuinf^
[co«, ri intutni snnl ('or;mi iVoinîiin. I^ixit-
tt n*l Aiirou ; lloi: Cbl «\my{ locahis pst
crux quiapprochnit de mo/» et je me qlari-
fierai en presenee de tout te peuple. Àaron
garda le silence à ces paroles; mais Moise ap-
pelant MixaelctEiisaphan^ fils d^Ottiel, beau-
pire d'Auron^ leur dit : — Alltz enlever vo^
frères de devant le sanctuaire, et emportez-les
hors du camp, Ceux-etij allrmtt aussitôt^ les
prirent tels au ils se trouvaient rétus de leurs
tuniques de un, et 1rs emportèrent hors da
camp, ainsi quil leur avait tfté commandé
Cette mort ne fut point due h une condnis-
tion, puisque les vétemonls de lin ne furent
pas eu?t-niémes brûlés, mais plutôt à une
as|*liîsïe an milieu *les lia n unes. — Si le Sei-
gneur avait défendu de se serv ir d'un feu élran*
giM', Moïse ne Ta pas encore dit jiisqne-l?i.
Mais déjà le feu perpétuel était institué.
Et en rapproeliantces tleux circonstances on
m doit conclure, ce sendde, que les prêtres
avaient orilre tic n'en![doyer en présence de
Dieu que ce même feu, rjuî brûlait toujours
h TauLel, et (]ii'ils devaierjt alimenter eut-
niéuies ; Ignis autem in a! tare semp^r nrdrhitt
f/jffWi nu frit suctrdos sulijecicns liijna mane
per sinijulos dies.
Les ralïbins enseignent que Nadabet Abîu
furent moins punis jïour avoir transgressé
une défense qui, selon eux, n'était pas encore
]inrtée, que fionr cause de l'élai d'ivressa
dans Icrjuel ils se trouvaient; et ils se fon-
dent sur ce «fu'il est fait défense aussitôt
après aux préiresquidoivenl servir h l'autel,
de boire auparavant ni vin, ni auru ne liqueur
enivranle* Mais cette conclusion noussendde
toute gratuite, puisque, indé|)endannnenl
de la mort des dent (ils d*Aaron, la même
défense aurait dû être (»orlée, tant pour le
respect dû au culte divin , que pour évi-
liîr les scandales qui auraient pu se pro-
duire.
Apr6s les rabbins, viennent des tliéolo-
giens oisifs , qui se demandent si Nàdali
el Abiu avaient péché nn»rlellement ; s'ils
sont damnés ou SI leur mort servit d'expia-
tion à leur crime? qui lésait? etijuanil nous
le saorions, quelle conséquence [pratique en
pourrions-nous tirer ?
Mais celte cpieslion semble [losée pour Jus-
tifier Dieu d'un si terrible cb/llimenl. Justi-
lier Dieu, d'abord l l^Ist-cequc Dieu a besoin
d^êtrejusidicde la nïoitd'un homme ? T^l-ce
que sa volonté n'est pas la raison juste et
su|>rême de la vie et <le fa ujort? Jtivliliex-le
ilonc ainsi de la mort de tant trenfanls, qui
décétlenl dans !\1gc de rinnocencc Mais la
douleur d'Aarou el de ses autres fils I Mais
la dcmleur de tant de familles et de tant d'or-
itijelins, auxquels la mort ravit cbac(ue jour
les objets de leurs plus tendres alîeclionsî
Dominus : Sam'liftcal>or îii iîs qiiî^sppropiiifpiruil
m\h\, el in c(ins|H'tlii tiimns pfvputi plorifi* .-ilMir*
QihkI atitliriîs t:it'nil \.^mn. Votatis lutlriii Mrt\M*«
Misacle Ci Kiisiq>h;*»i lîliisO/»*'!, |»;«lnii Aaron, ;»U
:ifl tM>s : lie ot tolliti^ friiln-s voslros «tr nxrspoi 1 1
sîun luarii, ri iispinlulo extra imsIi-j. <;orifcsiiin<p*«î
ptMgcutcs, tnlertirit ms siciit jîircliant, vcsUlns li
iiris l.iniris, cl cjei.çnmt furas, lU sdùiueiM mi*îh-
ia»inu. (Lrvil. X, I 5j
mn
DICTIONNAIRE
NAU
1FOUS tî y songez pas. — Kiisuilo» qui vous
à appris h. parler de châlimenl 7 Moïse n'en
dit pas un nioL
La mort lio Nadabelrï\Vbju»5roccasionou
à cause du feu étranger (]ulls avaient rais dans
leurs encensoirs, fut un de ces événenienls
comme il s'en manifesta un si grand nombre
dans le cours des quarante années» capable
d'imprimer dans rame de ce peuple mutin
et grossier la terreur salutaire que Dieu vou-
lait y voir régner, en place de Tamour qui
n*y était pas encore, et qui ne devait être
donné dans toute sa plénitude qu*à deux
mille années delà.
Et quand môme on établirait'que la dé-
fense d'oO'rir un encens étranger, qui se ht
au \x\' chapitre de VExode^ emportait celle
dVmolover aussi un feu étranger, etqu'ainâi
Nadao et Abiu auraient grièvenienl péché,
en iransgressant un précepte positif, notre
remanpie n*en serait nullement affaiblie.
L'événement, toutefois, suppose une faute.
Or, le culte lévitique commençait, son sacer-
doce venait d*être installé Jes [iremières vic-
times étaient encore sur les autels, et la
gloire du Seigneur brillait de tout son éclat
au-dessus des tentes d'Israël; était-il possi-
14e de laisser impuni un scandale public en
un pareil moment î Si la première solennité
tlu culte mosaïque s*accomplissait sous de
tels auspices, et commençait p?*r un mauvais
exemple venu de si liaul, quelle déplorable
influence n'en jaillirait pas sur un long ave-
nir I Que deviendraient d'ailleurs les péna-
lités portées dans la loi contre les infrac-
teurs î Israël ne ftouvait remplir les desti-
nées providentielles qui lui étaient dévo-
lues, sans avoir un sacerdoce; et le sacer-
doce ne pouvait se maintenir, qu^en faisant
respecter la loi fjar laquelle il était quelque
chose; mais pour la faire respecter, il devail la
respecter lui-même le premier. Tout ceci est
d'une telle évidence, la conduite d'Aaron etde
sa famille avait laissé jusque-là tant à désirer,
le caractère bien connu du peunle hébreu
réclamait si impérieusement un irein sévère
et puissant, qu'il serait surprenant que quel-
que événement de celle nature ne se fût pàs
accompli dès le début.
Ce feu qui sort de devant TElernel, se-
rail-il, comme ronl jiensé quelques inter-
prètes, un coup de foudre parti de la
nuée sainte, ou, comme l'ont cru quelques
autres, un jet de tlammes élancé de lautel
des parfums ? le texte sacré ne l'indique
pas : Nadab et Abiu périrent au milieu
des Hammes, sans être consumés; il n'est
l>as possible iïen savoir davantage,
NAHUM, prophète, natif d'Elcési, dans la
tribu de Siméon, annonça la rnincde Ninive:
il vécut à une époque qu'il est impossible
de déterminer. « Il y en a qui font vivre
Nahum du temnsdeSardanatiflle, et la ruine
lie Ninive prédite par ce prophète serait
celle qui arriva du temps d*Arbacc>, lorsque
(51^^») Hrcc supçr monics jk'dcs cvaugclijEîmrîs,
fl >ntHin(t»iilfs pacern : rdcbra, Jiid:i, (cslivitalrs
mas, l'i rcddc vota tua : qitia non adjiiict ultrA u(
lempire d*Assyrle |iassa aux MèdeJ
règne de Joas, roi de Juda, et de J?
d'Israël. Dans cette opinion, il serait l
ancien des prophètes dont les écriM
parvenus jusqu à nous. Joseph pens(
Nahum a vécu sous Joathan, et que l
truction de Ninive, [irédite par ce proi
eut lieu cent quinze ans après, sous
gne de Josias. D'autres, tels que sai:
rôme, Théodorel, Tbéophilacte, le p
sous le règne d'Ëzéchias, et même ap
dispersion du royauïne d'Israël par I
nasar; de sorte que la i>rophétie coûli
nive aurait été faite pour rassurer et c
1er les Juifs du royaume de Juda,
fidèles nu Seigneur, Saint Jérôme api
la prophétie du premier chaf)itre de N
à la défaite de Sennachérib, lorsque c
faisait avec son armée le siège de Jérus
d'où il conclut que celte prophétie aur
lieu entre les deux expéditions des
riens, savoir ; celle de Salmanasar cor
royaume dlsraël, et celle de Sennat
contre te royaume de Juda, neuf ans i
Mais le Sader-Olam, le rabbin Isaac
baniel et presque tous les Juifs croien
Nahum fut contemporain de 3Ianassès.
cesseurd'Ezéchias, parce que dans le (
des livres sacrés il est placé après Mi
qui vécut du temps des rois Joathan, A
et Ezéchias ; It prophétie contre Niniv
rai t été accomplie par Nabuchodonosor
le règne de Joakim. Jonathan, le ps
Epiphane et le pseudo-Dorothée penseï
la i^rédiction contre Ninive fut faite,
que les Ninivites, convertis h la prédîi
de Jonas, ne lardèrent |»as à retomber
leurs anciens désordres; ils ajoutent
Nahum vint qualre-vingt-dix ans apH
nas; enfui qnciques-uns le croient coi
porain du roi Josias; et Clément d'Al
drie ne craint pas «raller jusqu'à dire
est postérieur à Ezéchiel. »(Voy, P. D. 1
Uemofiit, év.^ ï* propos,, art. Nahum,)
Le docte Huet adopte l'opinion de
Jérôme, et place Nahum sous le règne
zéchias entre la destruction du rov
dlsraël et le siège de Jérusalem par èi
cbérib; donc Calmet est du même avis
Cependant, il y a de graves difiic^ulté!
ces savants auteurs semblent ne pas t
avoir entrevues, ou du moins ne daig
ils pas en dire un mot. Nous trouve
première dans le 15* verset du wm
chapitre; le prophète dit : Voifàsartct
lagnes les pieds de celui qui apporte la i
nouvelle^ qui vient anfwncrr la paixA
célêl/re tes solennUés et offre (es s^
parce que Bélinl ne franchira pluê
leSf il est mort tout entier (5V9).
Ce messager de paix, ce porteur i
nés nouvelles, qui est en route |)Our 1
dée, ressetuble tort à Zorobabel, à Es
ou à Néhémie, mais suriout au djèi
l/inviialion à Juda de célébrer ses (^
pcrtr;iiis€al in le Déliai :
iiniTersus laicri
XAII
r>i:S MÏRACLES.
NAïr
7M
pfirifx*s» imli«|Uf une mtorrui»-
eiist/iîiie» ou itiéiiie lerminee.
€ le mot Bélial pour le nom
rnni ou pour une figure de Ti-
lie fut fpi après le retour de fa
Jcs conquérante el Fidolâtrie ne
plus eu Judâ* On ne |>ouvait donc
I sorte ni pendant le règne de
ndant celui d'Kzéc-ldas, jruisqu'il
lirles conquêtes de Nanucliodo-
Idolâtrie de ioarlias, de Joâkiin et
das. Si on répomi que le passage
tout («rophélique» alors il n y aura
movens de dis.cerner ce qui est pro-
ife ce qui est historique, le passé
ir seront confondus, le langage ne
ème plusenei|»rimerla ditiercnce.
passage parait d*autani moins être
]ue, qu'il s'adresse à Juda, et que
lie de >aliuni est enlîèrement di-
Ire Ninive: elle est nȏrne intitu-
leau de Ninive; onus Ninite,
rvation tire une nouvelle forre
Verset du chapitre suivant, où il
If Seigneur a donné à i^trgueil de
même terme qnà Vorgueii d'hraêf;
élateurs ont ravagé l'un ri t autre
\briié Uurs rejetom (550). Pour que
lèlt^ nût parler ainst^ il fallait que
l été en captivité aussi bien qu Is-
«ju'îl V fût enrore. I^ prophétie de
auratl donc été faite pendant la
aptivité, ou bien à l'époque du re-
ZoroiMibel en Judée. On ne peut la
1er davantage, puisque Esdras Fin-
is le canon des fecrilures.
dors eu quel temps faudrait-il donr
I dci^lruction de Ninive, que le prf>
lit en vue? Ninive fut conquise par
et Belesus, fept cent quarante^sept
II l*ère vulgaire 'pendant le règne
roi ile Juda : tnais on convient as-
nt qu'il ne peut être (lucstion
rit, parce qu*il remonte très-
, ^Ailleurs Ninive ne fut point dé-
mette ville fut conquise de nouveau
açe et Nabopolassar Fan 626 avant
gaire, sous le règne de Josias, et
drait que la prophétie eilt eu son
s*euient alors, parce que la date
avec ce qui se lit dans le livre de
suiet de Ninive, et principalement
il traduction grecque, portant au 16*
^ %i\* chapitre que Tobie le Jeune,
K quitté Ninive sur la recouimanda-
fson père, apprit la ruine de cette
vaut de mourir. Or Tobie dut nKmrir
Van 6tt) avant Jésus-Cbiist, puis-
urut FAge de d9 ans, et qu'il était
berceau, infantulun, lorsque son
Ita dix talents h Gabelus, vers la lin
de Salmanasar ou f^eu adirés, le^
ina ses jours sept cent quinze ans
vulgaire.
Ton adopte ainsi les additions fai-
xte chaldaïque par le traducteur
|iita redtlldit Doniinu^ iuperbiDm Jarnh,
ertlani Israël : qnia vastaiores dUsij»ave-
grec inconnu, il faudrait les prendre tians
leur entier; or ce iradui'teur ajoute que
Ninive fut conquise par NabucfïoUnnosor el
par Assuérus. Mars, comme ces deux princes
ne sont pas contemporams, il s'ensuivrait
que Ninive aurait été [irise une fois de plus
qu*on lie le croit communément , savoir :
une première par Arbacès, une seconde iiar
Nalmchodonosûr, et nen n'em[»êche que To-
bie le Jeune n'ait eu connaissance de celle-
ci, et une troisième, qui fut la dernière, |»ar
Assuérus, ou Artaxerxès-Longue-Main ; ce
serait alors de cette dernière que Nahum
aurait entendu ivnrier* Ninive, |dusieurs
fois capitale d^empire, et nlns puissante quo
Babjione, devait être très-portée à la ré-
volte; et nous savons qu'Ariaxcrxès eut des
guerres civiles à soutenir contre Hystaspe,
son frère, et qu'il eui beaucoup de peine à
le vaincre.
Il paraît certain que le Nabuchodonosor
dont il est ici question, est le même que
Nabopolassar, père de Nabuchodonosor le
tlrand» et fondateur de Fempire de Bain ione.
Mais, dit le docteur PridéauJt (voy. iJist, des
Juifs, L I", sous l'an 612), par FAssuérus
nommé en même temps que lui, ne faut il
pas entendre Astyage, roi des Mèdes, qui
Faida dans cette conquête ? Ast yage est ap-
pelé Assuérus jiar Daniel» qui dit au com-
Uïcncemenl du 9' fhapitrcde -^a prophétie,
que Cyaxare, ou Darini le Mcric, était fils
d*Assu6rus. S'il on était airjsi, ce que nous
n'osons j>as décider, il faudrait regarrler
comme non avenue Faddition du texte grec,
et elle ne mérite pas d'ailleurs une grande
confiance, et supposer que Nabopolassar et
Astyage ne ruinèrent j>as entièrement Ni-
nive, ce qui n'a été dit par aucun auteur
sacré ou profane*
Quoi qu'il en soit de la date de la destruc-
tion de celte ville , sur laquelle il est impos-
sible de fixer ses idées d une manière défi-
nitive, pas plus que sur Fépoque à laquelle
vécut le prophète Nahum, Ninive ne s'est ja-
mais relevée de ses ruines, et 11 n'est plus
fait mention d'elle depuis Nal)Opoïassar, ou
Arlaxerxès-Longue-Main, si on veut entendre
ainsi le texte grec du livre de Tobie, et lui
accorder quelque valeur. On concevrait dif-
ficilement que NalM>|»olassar eût ruiné une
ville dont il faisait la conquête pour agrandir
ses Etals de tout le territoire (iont elle était
la capitale; mais on concevra facilement que
Darius fils d'Hystaspe, Artaxerxès-longue-
main, ou quelqu'autre prince aient détruit
une ville révoltée, pour couper pied à la di-
vision intestine qui résultait de l'existence
et du voisinage ne deux capitales dans un
même empire.
La prophétie de Nahum est renfermée
dans trois chapitres, mais la prédiction
ne commence en réalité qu'au second, car
le premier est consacré tout entier à célé-
brer la puissance de Dieu et la grandeur
de ses œnvres. Si toutefois on voulait faire
nitil eos, el propagines cuTum corrupcrunl. (S'ak,
n, t.}
587
NAH
DICTION. NAIUF
NAI!
une ai»|»liralioii directe et personnelle de
VQ ijiii y est dit , ce serait une promesse
de retour aiuès la captivité, et de repos après
le retour; ce qui prouverait de plus en
plus (pie le prophète fut contemporain de
Habaruc, et peut-être d'Esdras. On y lit :
le Seigneur est bon, il fortifie au jour de la
tribulation, et il sait qui espère en lui. Le
torrent qui passe emportera leur lieu, les té-
nèbres accompagneront partout ses ennemis.
Pourquoi formez-vous des desseins contre le
Seigneur? Cest lui qui consommera votre
ruine, et mus ne serez pas détruits à deux
fois. Semblables à d^ s épines qui s entrelacent,
tels ils sont dans Vivressede leurs festins; Us
seront dévorés comme d'arides etoupes. Il
sortira de te$ murs celui qui machine le mal
conire le Seigneur, celui qui médite la pré-
varication dans son cœur. Voici ce que ait le
Seigneur : fussent-ils sans égaux et nombreux,
ils n en seront pas moins fauches comme le
blé, il s'en ira ; je t'ai affligé, je ny reviendrai
plus. Je briserai la verge dont il te fUtgellait
les épaules, je romprai tes chaînes. Le Seigneur
prononcera sur ton sort, ta postérité s'étein-
dra (551). Je briserai les idoles et les statues
du temple de ton Dieu, j^en ferai ton sépulcre,
car tu es déshonoré. J*aperçois sur la mon-
tagne les pieds de celui qui porte la bonn^*
nouvelle, du messager de la paix. Célèbre, ô
Juda, tes solennités, et accomplis tes sacri-
fices; Bélial ne franchira plus tes limites, il
a péri tout entier (552). ^
Une prédiction plus claire et plus positive
commence avec le second chapitre ; Jl appa-
raît celui qui doit semer la dispersion dans
tes rangs^ celui qui doit mettre le siège devant
tes remparts; fais surveiller les chemins, double
tes forces , exalte au suprême degré ton cou-
rage. Dieu a bien donne à l'orgueil de Jacob
le même terme quà l'orgueil d Israël; des
dévastateurs ont bien ravagé l'un et l'autre
peuple et brisé'leurs rejetons (553). Le bouclier
de ses braves est brillant comme la flamme; la
pourpre vélit ses guerriers; au jour des cwi-
bats, les rênes de ses coursiers étincellent de
feux, Icu7's conducteurs s' enivrent au carnage.
Ses bataillons accourent à pleines voies, ses
chariots se froissent dans les plaines ; on di-
(r)5l) Non seminabitur ex nomine tuo awphus ;
liUcralemciil, on ne sèmera pas plus longtemps
de la graine de ton nom. — Ces vébémcnles apos-
trophes s'adressent à deux personnages, dont Tun
est Juda, cl Tautre un être mystérieux qui n*est nas
nommé. Est-ce le méchant en général? e3l-ce Ni-
nivc? est-ce l'Assyrie? est-ce Sennacl)érib?cela dé-
l>en(l du temps ou la prophétie fut écrite; toute ex-
pliralion littérale ultérieure est arbitraire.
^55i) Bonus Dominus, et confortaiis in die Iribu-
lalionis : cl scicns s|>crantes in se. ICt in diiuvio
pnetrreuiile consumuialioneni faciet loci cjus : et
inimicos ejns perscquentur tenebnc. Quid cogitatis
contra Dominum? consummationem ipse faciet :
non consurget duplex tribulalio. Quia sicut spiiia;
se inviccra complecUintur, sic conviviiim eoruui pa-
litcr potantium : c(Hisunientur quasi stipula aricli-
;ite piena. Kx te exibit rogitans contra Domiitum
iiiulittam : mente pertractans pncvaricationem. H;ec
dicit Dominus : Si pcrfecti fucriiit, et ila pinres :
sic quoque altondeniur, et p4Ttransibit : afllixi te,
rait des torches ard<ntes, des foudn
errent dans l'espace. Il appellera sesgut
d'élite, ils se précipiteront, ils s^élancero
la muraille , à Combre de leurs bow
c'est un torrent qui a rompu ses digi
trmpic est rasé jusqu'au sol. Le sole
emmené captif, captives les femmes qui
sent comme de plaintives colombes, en
font la douleur dans leur âme. Ninive
geait d'habitants comme une piscine qw
échapper l'eau par dessus ses bords; i
fui: arrêtez, tenez fermes ; non, perso
revient. Au pillage l'or et Vargent ;
les richesses sont inépuisables, les n
précieux sont innombrables. Elle est dis^
elle est déchirée , elle est en débris ; tt
courages sont abattus, toutes lesjambi
chancelantes , tous les bras sont sans vi
tous les visages sont noirs comme le rat
rain que la suie recourre. Ou est mait
l'antre des lions, le repaire des lioncea
le lion seul avait le droit d'entrer ait
les lionceaux, sans que personne al
troubler? Le lion l'avait comblé de
pour ses lionceaux, et de cadavres pi
lionnes ; il avait entassé des provisiofi
ses cavernes, des aliments dans ses rfj
Maintenant, à toi et à moi, dit le Seigm
armées ; je réduirai tes chariots en ca
en fumée, tes lionceaux seront la pâti
glaive, je supprimerai à toujours tes d:
tions, nul n entendra plus la voix de i
rauts. Malheur à toi, ville de sang, eng
de fallacieuses dépouilles, tu seras dep
jusqu'au bout. Claquements du fouet, v
ment des roues impétueuses, henniss
des coursiers, roulement précipité de
driges, trépignements de la cavaler
accourt , cliquetis de glaives et de l
gémissements des mourants, glas d'un
écroulement, quel nombre, quels monct
cadavres! C'est le salaire desnombreui
7iicationsdc la belle, de la séduisante'
tuée, qui avait tant de charmes, quiacl
ruitions aux prix de ses voluptés, et
milles au prix de ses attraits : à toi et
dit le Seigneur des armées ;je voilerai
sage de tes vêtements, je montrerai ta
à toutes les nations, tous les royaumes
et non alfligam te ultra. Et nunc conleram
cjus <lc dorso tuo, et vincula tua ciisrum|
pnecipiet super to Dominus, non hcminal
nomine tuo amplius : de domo Dei tui îiit
sculplile, et conflatile, ponaui sepulerum lui
inbonoratus es : Ecce super montes ped<*s
lizantis, et annuntiantis paeem : célébra Jud
vitates tuas, et reddc vota tua : quia non
ut pertranseat in te Holial : universus inlerii
(r>53) Les interprètes qui pensent que ce
diction s'adresse à Salmanasar et à Senn:
traduisent ainsi les mots : quia reddidit 1
snperbiam Jacob sicut stipcrbiam hraei : qui
tores dissipavcrunt eos : • Le Seigneur v
rinsoleuie avec laquelle les ennemis de J
d'Israël les ont traités lorsqu'ils les ont ]
nous croyons que c'est un contre-sens, et
prophète veut dire à Ninive : Comment celui
épargné ni Jacob ni Israël dans leur orgw
épargnerait-il?
NAil
Di:S MIItACLKS.
NAÏ!
5ÎH)
sde Itf» i-niominie. Je Ir couvrinii (Vur-
je t'avnihhrtii d'outrages, cl je le dav-
'W sprctacir ; et quiconque te rerra^ dv-
ra ses regards f n disant : ce sont les
de AYnire, que nous importe? en ait
#1 Faudra! Serais-tu donc meilleure que
imon, la cite des peuples, assise sur les
, enrironne'e de flots , enrichie par
, défendue par tonde, par CEthio-
ar C Egypte y et tant d^ au très peuples,
^e par C Afrique et la Libye? ses hahi-
'en ont pas moins été emmem's en cap-
tes jeunes enfants ont été broyés à />«-
toutes les voies, ses plus illustres ci-
ont été tirés au sort, et tous ses princes
river leurs fers. Et toi aussi tu boiras
r ivresse, jusquà dei^enir l'objet du
Jusauâ demander appui à un ennemi.
ra de tes approvisionnements, comme
ifs qui tombent dans la bouche, pour
'•n remue le figuier. Que sont tous tes
,sinon une armée de femmes ? Les portes
villes s'ouvrent d'elles-mêmes dnant
emisy le feu en dévore jusqu'aux ferre-
Apprortsionne-toi d'eau pour le siège,
tes fortifications^ détrempe la glaise
î pieds, incline-toi pour mieux presser
Kf ; le feu ira t'y trouver pour te dé-
eras moissonnée par le glaive, dévorée
parles hannetons. Enfante des soldats
Ascendît qui dispcrgat roram te, qui eu-
obfiidioiiein : coiiteinplare vlam, eonrorla
• robora virtiilein valde. Quia reddidit l)c>-
nperbiam Jnrob, si( ut suporluaui Israël :
ttilMtes dissipaverunt eos, et ju'opagiues eo>
fnpennl. Clypeus fortiuui ejus ignitus, viri
M Mcoocineis : i^ue:e habeuaî eurnis in die
itinus ejus, et a^italores eonsupiti sunt. lu
u coiiturbati suut ; quadri^.e eoUisa; sinil in
aspeetus coruui quahi lauipadt^s, (|uasi ful-
Bcuri-eiitia. [{ccordabiliir Itutiuiu suuruin,
ilineribus suis : vcloeiier ascrud<Mit uiuros
prnrparabitur uuil)raeuUnu. PuiLe fluviorum
mit, et teuipluni ad sôbiiudiniium. Kl miles
abduilus est : et ancilhe ejus uùuabaiitur
I ul columbaî, murmurantes iu eordibus
Ninive quasi piseiua aquarum aqua* ejus :
fiigcnint : staie, stale, et non est qui re-
. Diripite argcntum, <Iiripite aurum : et non
divitiarum ex omnibus vasis desidrrabili-
sip:ita est, et seissa et dilaeerala, el i'or la-
et dissolutio geniculorum el «lefrelio in
"enibus : et faeies omnium eorum sicut ni-
lue. llbi est babilaeidum leonum rt nascua
III leonum ad quam ivit leo ut ingredeirtur
lulus Ironis, et non est qui exterreat? lico
illieienter ealutis suis, et iieeavit U'aniis
îiiiplevit pneda speluneas suas* et eubilc
piiia. Fk'ee ego ad le, dicit Dominus exerri-
t suceen<lam usque ad funium qua;irigas
leiineubis luos lomedol gladius : et exler-
de terra pr.rdam liiaui, et non audicttir
I nuiitioruni luorum.
ivitas sanguiiiuui, uuiversa mendacii dila-
e plt'na : non reeedrt a U; rapina. Vox Ha-
vox impetus rola^, el eipii frenu^iuis, et (|ua-
rventis, et equitis aseendeulis. Fa micanlis
L fulgurantis bastx*, et nndlilu.Uins interfe-
(ravis ruin:e : nec est fniis eadaverum, et
in corporibus suis : Propler niidlitudinem
ODUui ineritricis sponsie, el grala*, et ba-
commc des essaims de hannetons, comme des
nuées de sauterelles ; aie plus de négociants
qu'il n'y a d'étoiles au firmament; le hanneton
a ouvert ses ailes , il s'est envolé. Tes défen-
seurs étaient plus nombreux que des sauterel-
les, et tes enfants plus que les embrivns de
sauterelles qui s'abritent dans un taillis au
jour des fnmas; le soleil se lève, ils s'envo-
lent, et il n'en reste pas de traces. Vos senti"
nettes se sont endormies, roi d'Assyrie : mat-
heur à vos généraux! Vos soldats ont déserté
dans les montagnes ; qui les rassemblera? Vo-
tre blessure est a nu , et la plaie incurable.
Tous ceux qui ont appris votre ruine, ont
battu des mains; et quel est en effet celui oui
n'a jamais eu à gémir de votre tyrannie (ooi) ?
Cette apotroplie au roi (J'Assvrie indique
bien aue Ninive a dû périr lorsqu'elle était
«apitale de Tenipire assyiien, et delà main
d|un ])euple étranger; niais il eNl diflicile
d'en tirer une induriion. Conquise par Naho-
poJassar, elle ne lut pas détruite, puisqu'elle
existait sous le règne de Nahuchodonosor
le Grand; elle i^résenle uïéme de somptueux
restes qui datent de cette époque. De nouveau
conquise par Cyrus, elle existait cncoro
avec une grande splendeur sous l'adminis-
tration des Perses ; cependant il paraît
qu'elle cessa d'être capitale d'empire au
moment de la conquête de Nabopola^sar.
Mais, qui sait tous les détails de Thistoire
bentis maleficia, qux vendidit génies in fornieatio-
iiibus suis, et famdias in maleliciis suis : Kece ego
ad te, dieit Dominus exereiluum, et revclalH) pu-
denda tua in fa<:ie tua, et oslendam gentibiis nudi-
talein tuam, et regiiis ignonnnam tuam. Kl proji-
ciam suptT te abominaliones, et conlumeliis le alli-
ciam, et poiiam te in exemplum. Kt erit : omnis,
qui viderit te, resiliet a le, et dieet : Yastaia est
Ninive : quis commovebit super le eapul? undr
quxrani cirnsolatorem tibi? Niin(|uid inelior (^
Âlexandria populorum, qu» babitat in flumiuibus*'
aqu;e in eireuitu ejus : eujus divitiuî, mare : aqua*,
mûri ejus. yElbiopia foriitudo ejus, et iflgyplus et
non est finis : Apbrica et I/d)yes fuerunt in auxilio
tuo. Sed et ipsa in transmigriitioiiem dueta est in
eaptivilatem : parvuli ejus elisi sunt in eapite om-
nium viarum, et super inclytos ejus miserunt sor-
tem, et onines optimat<'s ejus eonfixi sunt in eonqM'-
dibus. Et tu crgo inebriaberis, et eris despeeta : ri
tu quiercs anxilium ab inimieo. Omnes nmnitiones
tua> sieut fieus eum grossis suis : si < oneuss:e Tue-
rint, eadcnt in os eome<lenlis. Kfx*e populus tuus
muiieres in medio lui : inimiris tuis adapi'itiouc
pandentur portai terne tu;e, devorabit i};nis vim tes
tuos. Aquain propter obsidionem bauri libi, exstrut»
inunitiones tuas : intra in lutum, et ealea, subigeus
tenc latcrem. Ibi comcilet te ignis : peribis gladio,
devorabit te ut brucbus : eongregarc ut brucbiis :
niultiplicare lit loeusta. Plui-es feeisti iiegoiiationos
tuas quam sU'lhe sint eœli : bruchus expaiisus «si,
et avolavit. Custodes tui qua.si loeusUe : el parvuli
tui quasi loeusta; locustarum, qua; eonsidunt in sp-
pibus in die frigoris : sol orlus est, et avoiavrruiii,
et non est cognitus locus earum ubi fuerint. Dorini-
taverunt pastores tui, rex Assur : sepelienlur prin-
cipes tui : lalilavit populus tuus montibus, et non
est <pii congreget. Non est obscura eonirilio tua,
pessima est plaga tua : omnes qui audierunt audi-
tionem tuam, eompressvrunl manum super te : quia
super qtiem non Iransiit malitia tua .^empcr ? (AaA,
n et ni.)
59 i
NAI
DICTIONNAIRE
N.VT
des Assyriens et des Perses? Composée par
les Grecs avec des bouts de cliroiiiquest, dos
récits populaires et souvctil d'imagination,
aucuHC nuire n'est si imparfaite.
Le^i détails donnés parClésiassur le stége
de Ninive, l'an 7i7 avant Fère vulgaire»
coïrundenl assez bien avec la projvhétie de
Nahuni, surtout si on traduit liilcraleinoïtt
les paroles suivantes du prophète : Portœ
flumontm apertœ «««/.., ei Ninive qttasi pi-
scina arjuarum nquœ rjuf. Suivant cet histo-
rien, une partie des troupes de Sardanajiale
fit défection et se dis(*ersa. Vtw inondation
subite renversa une portion des murailles,
submergea la ville et pré[)ara de la sorte un
passage aux assiégeants» Les vainqueurs dé-
truisirent Ninive de fond en comme; mais
ils épargnèrent les habitants et les emmenè-
rent captifs.
Nous pensons donc qu'il faut choisir en-
tre deui dates ; celle qui assigne à Nahum
le rang le plus ancien, ou celle qui lui donne
le rang le plus moderne»
Mais, quoi qu'il en soit de Tépoque i la-
quelle la prophétie reçut son accomplisse»-
ment, elle l'a eu d'une manière si complète,
qu'on ignorait depuis des siècles jusqu'au
lieu où fut Ninive, lorsque M, Botta, con-
sul de France àMossoul, le découvrit enfin
en I8'i2. Les magnifiques restes qu*il a dé-
terrés au bord du Tigre, et dont provien-
nent les bas-reliefs du Louvre, sont mainte-
nant trop connus de TEurope savante, pour
qu'il soit nécessaire d'entrer dans jdus de
détails h ce sujet. L'emplacement de Ninive
était déjà ignoré du lemivs de remf>ire d'A-
drien, suivant le récit de l'historien Lucien
de Samosate, ce qui recule Tôpoque de sou
entière destruction à des temps antérieurs à
la fondation du christianisme.
N AIM (Résurrection du fils de la veuve de).
L'évangéliste saint Luc raconte ainsi *ce
Irait si louchant do la miséricordieuse bonté
du Sauveur : Vn jour ffue Jém$ se rendait
dans une rttle appelée ^a\m^ suivi de i^es dis-
ciples et d'une foule de personne», il arriva,
comme il approchait de la porte de la ville,
au on emportait en terre le fils unique d'une
femme veuve; elle Vaccompaijnait^ et avec elle
un grand nombre des habitants de la ville. Le
Seigneur^ en rapercevant, fut touché de com-
pasêion pour elle^ et lui dit : — Ne pleurez pas.
il s'approcha et toucha la civière ; ceujc qui
portaient le mort s'étant arrêtés, il ajouta :
— Jeune hornme^ je vous commande de vous
lever, Et celui ff ni avait été mort se tint sur son
séant et se mit à parler; et il h rendit à sa
fiirre. Tous ^arent saisis d'un grand étonne-
(55S) El factiim est : d^^inceps il>at in civilalcm,
quie VQcatur Naim : ri l\mu ciim eo discîpuli cjug,
et turba copiosa, Ciiin aiiii'in appropinouarct p<vrt;û
rt^ititis, ecce deftinctu? ctTerebaïur tilîus uniciH
aialri» sii:e : cl luiic viiluaerat : cl lurba civiialts
niidta cuiïi \\\n : Quatn fum vîdisset Dominus, mi-
^•ricordia motus sup4^r ram ditil îlti : Noii Acre»
El acce&sil rt lelîgil (oculiim. (Ili autcm, qui porta-
baiii. ^u^tL-runL) El ail : Adolcscens, tibl dico, sur-
gc. Et ri'scdit ipii erat mortiius, ri rœpil loqui. Et
«ledit illuiii matri sux, Actrjiii autcni uiiirics timor :
ment, et glorifièrent Dieu en disi
grand prophète a naru parmi nous, fi
vtHité son peuple. Le bruit s'en répand
toute la Judée et les pays d aient ont jM
Pîous ne trouvons aucune parole l|
h une narration d*une simplicité sisn
qui porte avec elle-mftme sa iJémons
et ses preuves* Les considérations m
infmiment nombreuses, auiqueilc^
de l'évangéliste peut donner lieu ^
point de notre ressort.
NATHAN (Le prophète), - Natli
des principaux personnages de l
David, et suivant le récit de rhisioii
un des conseillers les plus int
prince. On ignore quelle fut sa pi
temps et la manière de sa mort. Le li
Paralipomènes nous apprend aueGad
ihan avaient écrit l'histoire de DatI
mêmes prophètes avaient aussi réj
David Tordre et les fonctions des d
nislrcs des autels. Enfin Nathan et
Silo avaient écrit l'histoire de Salo
ouvrages n'eiistcnt plus. (Vov. / Pas
29. IlParaL ix,^9. Il Reg^Yii, 2.1
Lorsque David eut conçu le d
construire le temple, il manda pi
le |>rophète Nathan, pour consultei^
intermédiaire la volonié du Seigneu
Ihan l'encouragea sur-le-champ à ea
rentreprtse, mais revenant le fenden
lui dit de la part de Dieu : Vous ajj
me construire une demeure^ et en f/M
le jour auquel j'ai fait sortir de la (M
gifpte les enfants d'Israét jusque préi
n ai pas encore eu de maison, et j'jd
sons des pavillons et sous des (ffM
tous les lieux par où je suis passé ^
dcê enfants d' Israël , ai-je jamais dem
une seule des tribus chargées de gm
mon peuple d'Israël, de me consttU
maison de cèdre (556) ? Mai& maintemU
à David, mon serviteur^ voici ce qui
Seigneur des armées : Je vous ai pria
lieu des pâturages, à la suite des trU
et vous ai mis a la tête de mon peuplelf
J'ai été avec vous, partout où vous ave
vos pas^ j'ai détruit tous les ennemis qt
posaient à vos desseins: je vous ai à
nom célèbre à la manière des gratm
monde, Rétablirai à demeure moJM
dhraël , je le rendrai êtable , tV ne i^i
tourmenté davantage, et les fils de ïà
HoserofU plus l'affliger comme par m
lorsque j'avais institué des juges pim
duire mon peuple d*IsraèL Je vous
en repos du côté de vos ennemis, Ei lei
vous annonce quil conservera votrû\
Cl niagiiifli^abunt Dciim, iliccnte^ ; Quial
itiâgntfs stjrrcxit iii nobis : et quia Deits
plehem s^uam. Et cxlit hic &crnio iii uni ver*
dâDain de eo, cl in omnem circa religioQ
vil, 11 17.) 1
{TM) Nunquîd loqiiens lœulu^ sum m
tnJMibns Israël, cui pr.-ecepi ul nascerel p
iDi'iini Ur.irl, dicens qtiare non a^Jiricaslii.^^
Lt' lexlc des Puralipomènet poile : S h
lut Aum saltem unijudkum têraet, quib
ram (ConL // Heij, vit, 6. — / Par,,\
NAT
DES MIRACLES.
NAT
B9I
! t»^i JQun ieront terminés, et que
irez attc vo$ pères , je susciterai
toirt poutcritéf votre propre
iotiderai $on rhjne. Ce seru
une maison en mon konru^nr,
iâù9i trâftf portr toujours. Je lui
tt^je le eomidererai commf mon
^ quelque iniquité^ je It châtie^
Vinn rt par des moyens pro-
ta fmbhssc dex enfants des kom-
Ihne U prirerai piu du ma mistri-
Se •>« mprir^ Saûf^ que j ai rejeté
a (net. Et votre maison sera stable^
tume durera ù toujours après rous^
ir sera nj fer mi à perpétuité' (lf)^7),
le f]uelle manière cette pro|>hélie
' >mpUsscmcnt. David prépara les
[réttnit tous les lualoriaui néces-
italioii ciu teinpk'; Salotuon,
et en fil la dédicace. Le ti'^yne
iavid fut affermi [►our ûe fon-
I €t sou trône spiKluel pour tou-
srsonne du Messie, Salomon
Ivèreinentcfiâtié [mr la révolte
ei la perle d'une mnitié de ses
îl ne fut pas rejelé comme Saiïl,
romme lui privé du trône el de
rilé en Israël.
[DaTid se fui rendu rnupoWe d\in
ae envers IVie, le plus dévoué de^
ir», çl envers Dieo ; après que neuf
ccmplis el que l)avid, heureux
lité» l*avaîl ouldiée, le prophèlo
i dire delà part de TMcu : liy
itîedeuxhomuies.âontVxinétail
luvre; le riche avait un (jrttrtd
f€i un ^r and nombre de bœufs :
ontrmre ^ ne possédait autre
wle petite brebis^ quil atalt
îtMurrissmt, Elle çrait t/randi
i ater. ses fils^ mangeant dt son
"^à sa coupe et dormajit sur son
Uui tenait Ueu de fille. Mats un
fuuu eenu thfs^ le nc/tf, ei celui-ci f
itm «*fl aiilL'în in ii!a oorlc : et rccc
i ad NAlItan. û'uvm : Va<k\ cl lomicre
Daviil ; II:tr dit' il l»ominim i N«iri-
lis miliî iloiuuni iiA hubilandum t
i!&vi iti doiiio e\ lii: itb qua cdtixi
de Terra .-Kjîyjid, us(|m' in dicm hnnc :
m in Lilien'iaciiU», cl 'm k^iitoiio, Pcr
<IU3* lr;insivt curu oitcnibus lliiis Israël,
jOcns loculMi suni ad unain de iribu-
cui prx*ccpi, ulpasierot impulum ni<Miiii
\% : Qtiarc non a^dificnslts nnliî doiuuni
Et iiitnc li%c dko!» servo meo Havid :
tkimiuuà €xercituum : i£go tuli le <te
|iienlcm gregrs, ni esses dux super pt^-
jti isT'id. ElX fui terum in onniibns ub^
bttbsli, ei iultM feci nui versas ininiirns
lUâ : rfciquc tiln notnen Krainli% j^m la
[riaruin qni simt in lerra, Ll [ïoiuini lo-
» iiieo Ist :ic!l, et plant jbo en m, cl b.4ll)iU>
el uun lurLi^bitiir âinpllu^ : ncc addeiit
tlif, Ql ufl]ig;iul euni ^icut prius; ex die
ul J0ilt4:i>s super populuin mcum Israël»
^Imi tllii ah ciiiiniLms inimicis tuis : prne-
0Oinuiui, quod don»uni faciat libi l>n-
ii|lic ennipleli fticrinldies lui, el dor-
I iMlnlyus tuis, snsciubo semen timm
0d egmiielur de uiero tn&, et (iroiub<9
|li:Tio?i?«. Dss MnucLEs. IJ.
voulant épargner ses brebis €t 9€i boeufs ^ £1
ravit la brebis du pauvre^ et en prépara un
festin à r étranger qui étuit venu lui rcndtê
visite. Aussitôt David, rempli d une grande
indignalion contre un homme si criminel, s'é-
cria : Vite le Sriqneur! Vhomme qui u fait cela
cstunfiU de perdition, Paisqu il aaqi de lasorte
et sans pitit^ il rendra (a brebis au quadruple.
Nathan ré|_iondi( à David ; fous êtes tei
h ntme, loici ce que dit le Seigneur, le Dieu
d'Israël . Je vous ai sacré roi en Israël^ et je
vous ai délivré des mains de Saiii; je vous ai
établi à la place de votre maître^ je vous ai
donné ses épouses^ accordé l'empire d'Israël
et de Judée y ei si tout cela est peu de chose
encore, j'y ajouterai des faveurs beaucoup
plus grandes. Pourquoi donc avez-vous mé-
prisé la parole du Seigneur , et commis Tim-
quité en ma présence'/ Vous avez condamné
trie à mourir par le glaive^ et^ après avoir
ravi pour vous-même son épouse^ vous Vavez
livré au glaive des fils d'Àmmon, Pulsquil en
est ainsi f le glaive ne sortira plus jamais de
totre maiscn^ en punition de ce que vous
in avez méprisé^ et ravi réponse d trie lié-
thétn, pour en faire la vôtre. Aussi voicice que
dit le Seigneur : Je susciteraila révolte contre
vous dans votre propre nmison : je ravirai
vos épouses à vos yeux^je les donnerai â votre
procliain^ et il les prendra à la face de et
soleil; car vous avez agi avec mystère, el mci
j exécuterai mes menaces en présence de iout
Israël et à la face du soleil.
David s'écria douloureusemenl:X«i'p/^A('
contre le Seigneur! et Nathan lui réfoudil
aussilût : Le Seigneur a effacé votre péche\
vous ne mourrez pas; mais, parce que vous
rires fait blasphémer les enneitns du Seii^veur
par totre conduite ^ le fils qui vous est né
mourra (558).
Quand David fut devenu vieux, un de îres
fils que n avait pu corriger rexem[dc d'Ah-
salon, sô forma un parti puissant el songea
è monter sur le Irône , même avant la nioil
Tf^gnuiïi ej4is. Tpse aedilicabil dominn nomini laeo;
cl stal>iliaDi Mn"*>imni rej^ni ej«s ustiuc in sonipucr-
nnni. Ejro eni ci in i^atrem, ai ipic <nit mihi in ti-
Il uni : qui si inique aliqnid gosseï U, urgiiaiii ccun lU
\ir{3'.i vit or uni, ii in ]>la^is Hriuiuui buniinuni* Mi*
soncordinni auleni incDin non aufor.un iib eo, sicut
abstidi a San!, qnein nuiovî a facie nica. El lli!cli^
erit donius ma, et refjnum Inum lïsqiie in .-«leninni
anto f^< iem hiam , et Ihionus tuus eiil linnus ju-
biler. Seeiinduni omuia MMba Ii.bc, cl juvia univiT-
$am visionern islam, bic Euatlus e&t N^iltian ad Da-
vid. (// /(/^. vn,i-170
(558) Misit ergo UuuiintiâNaihïtn ad D^iud : qui
cuui \vnisscl ad euni| diiit ei : Duo viii cranl iit
<ivil;ile una : unus divcs, rt aller p.»upt*r. Dives ha
bebat ovrs, cl bùvcs plurimos valdc. rauper ault m
niliil babeluitomnino, piseier oveni nnam paivuluni,
qnam cnitral il nuliieral, cl quie civvtMai apnd
f'un» eu m litiis ejus Minu!, de pane iHiuscomedcnî,
et de calice ejus bibens, et in sirni iliius dcjrmieii§ :
eratquc tUi sicut Ulia. Cum aniem pciegrinns qui-
dam venisset ad diviiem, parcens» ilte suiiiere de
ovibusci de bobus suis, ut txbibcrel couvivium
pcrcgrino ilh qui venerat ad s(\ tnKl oycm virî
paupcris, cl pra;ï»aravil cibos bond ni qui *ciier>l
ad se h-atns aulem indipiatiouc Da\id advcreitâ
bouiincm illiim nimis, diiU ad Nalban : Vîvii Demi*
U
£55
NAT
DICTIONNAIRE
NAT
(le son père. Il ourdit une conjuration dont
Joab et le prêtre Abiathar étaient les prin-
cipaux instruments, tandis que le grand
prêtre Sadoc, Banaias, fils de Joïada, le pro-
phète Nathan et l'armée tenaient pour Salo-
mon, auquel David avait promis le trône.
L'impatient Adonias s'étant fait proclamer
par ses partisans, le prophète Nathan en
prévint Belhsabée aussitôt que la nouvelle
rut parvenue à Jérusalem, en rengageant à
se rendre auprès du vieillard, pour l'informer
de ce qui se passait : Allez^ lui dit-il, présen-
tez-vous devant le roi^ et dites-lui : Est-ce
que vous n aviez pas dit à votre servante, 6
roi, mon seigneur , en le lui promettant avec
serment : Salomon, votre fils, régnera anrês
moiy il s'assiéra sur mon trône ; comment donc
se fait-il que ce soit Adonias qui règne? Et
tandis que vous parlerez ainsi au roi , f en-
trerai après vouSy et je cotàpléterai votre récit,
La mère de Salomon sut bien trouver dans
son cœur ce qu'il fallait ajouter à ces paro-
les pour émouvoir le cœur du vieillard : elle
lui représenta les dangers qu'elle courrait
elle-même pour sa propre vie, ainsi que
Salomon, si Adonias usurpait ainsi la cou-
ronne. Elle parlait encore, lorsque Nathan
se fit annoncer, 0 roi, monseigneur, dit-il à
David, at?ez-t?ou5 dit, qu* Adonias règne après
moi, et quil monte sur mon trône ? Voilà qu'il
est sorti aujourd'hui même de Jérusalem, il a
'offert en sacrifice des bœufs, de grasses victi-
mes, un grand nombre de brebis, et il a con-
voqué tous les serviteurs du roi^ les chefs de
l'armée , le prêtre Abiathar , et ils ont ou et
mangé en sa présence , en disant : \ive le roi
Adonias; mats il ne m'a pas appelé, mot\ votre
nus, quoniam fiHus mnnis est vir oui fecit hoc.
Ovcm rcddet in quadriiplum, eo quod fecerit ver-
bum istud, et non pepercerit. Dixil aulem Nathan
ad David : Tu es ille vir. Ha^c dicit domioirs Deus
Israël : Ego uuxi te in regem super Israël : et ego
erui te de minu Saul, et dedi tibi domain domini
tui, et lixores domini lui in sinu tuo, dedique libi
domuni Israël et Juda : et si parva sunl ista, adji-
clam tibi multo majora. Quai-e ergo contempsisti
verbum Domini, ut faceres malum in conspectu
meo? Uriam Uethxum percussisli gladio, et uxorem
illius acccpisli in uxorem tibi, et inlerfieisli eum
gladio flliorum Ammon. Quamobrem non recedct
gladius de domo tua usque in sempiiernum, eo
quod despexeris me, et tuleris uxorem Uriœ He-
thxi, ut esset uxor ttia. Itaque haec dicit Dominus :
£cce, ego suscitabo super te malum de domo tua,
et toliam uxores tuas in oculîs tuis, et dabo proxi-
mo tuo, et dormiet cum uxoribus tuis in oculis
solis hujus. Tu enîm fccisti abscondite : eao autem
faciam verbum islud in conspectu omnis Israël, et
in conspectu solis. Et dixit David ad Nathan : Pec-
cavi Domino. Dixitque Nathan ad David : Domiuug
qaoqae transtulit peccaium tu uni : non morieris.
Verumtamen, quoniam blasphemare fecisli iuimicos
Domini, propter verbum hoc, fllius, qui natus est
tibi, morte morietur. (// Reg. xii, 1-14.)
^5d9) Dixit itaque Nathan ad Belhsabée matrcm
Saiomonis : Num audisti, quod rcgnaverit Adonias
iilius Haggilh, et dominus uoslcr David hoc ignorai?
Nanc ergo veni, accipe consilium a me, et salva
«Kiroam luam, fliiique tui Saiomonis. Vade, et in-
gretlere ad regem David, et die ei : Nonne tu. domi-
ne mi rex, jurasli mihi anciila: luuî,dicens : Salomon
iflius t us ri'gnabit posl me, et ipse sedebit in solio
serviteur, ni le prêtre Sadoc, ni Bano
de Joiada^ ni Salomon, qui vous est
Est-ce qu'un tel ordre est venu du roi, n
gneur, et nem'avez-vouspoinidéelaréà
fre serviteur, quel est celui qui devait et
sur le trône après le roi,monseigneut
Le vieillard, ne pouvant résistei
attaque si bien concertée, s'emprc
faire proclamer aussitôt Salomon, e
cution de ses promesses et des réso
qu'il avait prises depuis longtemps.
Il n'est plus fait mention depuis I
prophète Nathan.
NATIVITÉ. Jeanne Leroyer, dite m
tivité, née en 1732, près Fougères, s'
quis pour un moment une grande c^
comme prophétesse, mais sa renomi
fait que oasser. Jeanne Leroyer, visk
dès l'enfance, ayant un sommeil t<
agité des songes^^lesplusaffreux, eni
Tordre des ctarisses. Ses premiers •
seurs cherchèrent à la désabuser sut
leur de ses révélations, et nul n'en en
parler en dehors du couvent; mais
Genêt, nommé directeur de la comoi
en 1790, eut le malheur d'y attacher c
portance. Il recueillit ses visions et
digea sous sa dictée. Pendant les loi
l'émigration, l'abbé Genêt mit ses m
ordre; il y travaillait dans le temps
que s'accomplissaient en France les ydi
bles phases du drame révolutionnaiit
supposant de bonne foi, ce qu'il n'es
permis de révoquer en doute, il éli
cile qu'il ne donn&t pas à la propl
couleur des événements dont il était t
Sœur Nativité mourut en 1798 , son
mco? quare ergo régnai Adonias? Et siâhu
loqucnic cum rege, ego veniam posl te, ei
Lo sermones luos. Ingressa est ilaque Belhf
regem in cubiculum : rex aulem scnueral i
Abisag Sunamitis niinistrabat ei. Inclîi
Iklhsabee, cl adoravil regem. Ad quam re
tibi iiiquii, vis ? Quae respondens, ait : Don
lu jurasli per Domiuum Deum Uium aucîl
Salomon ûlius luus regnabil posl me, el ipsc
in solio meo. El ccce nunc Adonias regual,
mine mi rex, ignorante. Maclavii boves, et
qua^que, et arieles plurimos, el vocavilomn
régis, Abiathar quoque saccrdolem, et Joaii
pem roililiae : Salomonem aulem servum 1»
vocavil : Verumtamen, domine roi rex, hk
respiciunl lotius Israël, ut indices eis, quii
debeal in solio tuo, domine mi rex, posl te. 1
cum dormierit dominus mens rex cum p
suis, erinuis ego et Olius meus Salomon peo
Adhuc illa loquenle cum rege, Naihan pr<^
nil. El nunliaverunt reçi, dicenles : Adest
prophcla. Cn nique inlrnisset in conspeclu i
adorasscl eum pronus in lerram, Dixit Nallu
mine mî rex, lu dixisli : Adonias regncl pi
el inse sedeai super ihronum meum? Quia
dit nodie, et immolavil boves, cl pinguia, cl
plurimos, et vocavil uni versos filios régis, <
cipc8excrcilus,Abialhar quoque sacerdolcii
que vcscenlibus et bibenlibus coram eo, el
bus : Vivat rex Adonias. Me servum luum, e
saccrdolem, el Banaiam lilium Joiadae, et S
nem famulum lunm, non vocavil. Nunquîd
uor meo rege exivil hoc verbum, el mihî ii<
casli scrvo luo, quis scssurns esset super II
domini mei régis posl eum*' (/// Reg. î, 11
ï>i:S MIRACLES.
NA^r
-^m
ji8l7- Après la mon de rauleur, le
pi fui livré à rimpression, soiiN le li trc
révt lotions dti ta sœur Nafirift,
Valeur rotiinie prophétie, j^iuisqu'il
|tra|irè*v losévéneiuciUs, 1 ouvrage
lui-même de leJs caractères de
|u*ii a* hève de perdre toute espè«x.'
ace h la lecture* La pauvre sœur
" à |»cu jtrès loujours h ïmnx : i\n-
n\ lorsi|U*eïle annonce un voyage h
■-' !le irc*t jamais aH**e,* et un
t re, où elle ncdevoil jamois
an èiic-nH\me d^^s ses t)ro|iliétic5
le© : «f Je ne vous dooiie \\(\^ cela
pftdiu; il peut arriver mieux, ou
*ftii du tout; » mais elle se vante
lite «l'avoir prévu à merveille ce
■ (559*).
^part les nrophétîcs, puisau'il ne
en cliercner* nonobstant les prè-
le lauleur et de son interprète,
ms sous les yeuxdulccleur<picl-
Iges du livre, afin que cliacun
|îeax en juger la valeur : ceux-là
rani les(]uels les chercheurs do
' sexîasient davantage.
e^ Dieu méfait voir la malice de
ilention diûiboliquo et perverse
t^onire la sfiinie Eglise de Jé-
Tordre di* leur chef, ces nié-
fian^ouru la lene comme des tor-
de préfjarer les voies et les
iiri.st, dont le règne nppro-
iôiiltle corrompn de cet esprit
)\\'^ ont euipoisuniiii les honunes,
[lestiférés se sont ronnnu-
' s uns aux autres, et la con-
nue tj;énéralc,
sverscment, quel scandale!..,
moD Père, ce que j'cTî vu se [k'is-
JFCUX. C'était Sat^n Ju!-méine
buaîlè ses satellites, qu'il rendait
4e SCS criuunellcs dispositions,
line matière infecte, dont il les
tïMii, ou sur t|uelquo endroit de
pour leur imirinïcr un ca-
Ivûuement à son œuvre. Ces sa-
!>t touchés, me paraissaient sur-le*
iverls d'une lèfire dont ils allaierU
luUîs les itersonnos qui se laissaient
nrcux. Cette ûgure, mon I*ère, a
llrîntérieur et à l'extérieur de TE-
<dlene doive avoir son par-
lent que dans la t^évolutron
ïciîcc, ce|>endant elle cxi>rinie bicïi
lilions et les succès de ceux qui la
eut depuis lunstemi>s.
mit les efforts de lenfer pour dé-
|ns les âmes le règne ne Jésus-
I. trou l>ler les fidèles dans Texercice
Iligiou. Os émissaires du démon,
rseurs de l*Antochrist, ainsi que
ra fait connaître, ce sont les écri-
tes, qui p^r leurs sysièmes lir cn-
éduisants ont depuis si longtemps
E^ndements de Tirréligiou qui tiu-
i matière infecte, qui comuiunique
[>artout la contagion, el qui n'est autre chose
que cette inqiure conqiosition de Timpiélé,
etc., etc.; liljerlinage qui gagne do toutes parts
et qui cause tout lcn>al,sotislenonisfiécicnx
de philûsojthic qu'il ne méritera jamais.
« Aj*i'ès cela (ne changez encore rien h ce
que je vais dire), j'ai vu une grande imissauce
s'élever contre la sainte Eglise; elle a arra-
ché, pillé, ravagé la vigne du Seigneur, elle
Ta lait servir roinmc de marchepted aux pas-
sants, et la exposée aux insultes de toutes
les nations. Après avoir injurié le célibat
et ojïfinmé Tétat religieux, cette superbe au-
dacieuse a usurpé les biens de TEglise, et
s«st cA>mmc revêtue des pouvoirs de notre
saint Père le Pa(^e, dont elle a méprisé la
personne et l'autorité...
« Mon Père, ï>armi ceux qui devaient sou-
tenir l'Eglise, il s'est trouvé d^s Ulchcs, des
indignes, de faux psteurs, At^s lou|>s revê-
tus de la f e<iu de 1 agneau, qui ne sont en-
trés dans le bercail que pour déduire les
;knes simples, égorger le Icoupeau do Jé-
sus-Christ, et livrer Hiéritage du Seigneur à
la déprédation des ravisseurs, les tein]iles
et les saints autels h la profanation...
« Voici sur cela m ([ne dit le Seigneur
dans sa colère et dans la juste indignation
qu'il a con*;ue : «r Malheur aux traîtres et
K aux apostats 1 Malheur aux usurpateurs des
« biens de mon Eglise, conunc à tous ceux
•t qui méprisent son autorité!... Ils eucour-
'f rontmon indignation,.. Je foulerai cette su-
" perhe audacieuse; elle disf^arattra devant
'« moi comoie la fumée qui s'évapore dans les
« airs, en juinition de ses crimes. Je lui rede-
*i manderai un héritage essentiel lenient des-
« tiné à rentieticn de niestenqdes et de mes
« ministres, comme au soulagement de mes
• pauvres. J'endurcirai son coeur, j'aveugle-
rt rai son esprit. Elle commettra [léché sur
« péché; en faisant le mal, elle croira faire hi
« lHen,et Jachule de ceux qu*elle enivre sera
« d'au tant plus profonde et d'autant ni us fu-
« nestê, qu'ils se seront élevés i)l us haut par
« leur orgueil. »
« Ma tille, « aie disait le Seigneur dans 1 a-
mertumo de son coeur, mais d'un ton palcr-
nel et avec une clîusion de cœur qui n»c pé-
nétrait de douleur et d'amour tout à la fois:
« Ma lille, le croirez-vousî 11 s'est trou v A
*T dans mon Egiise des Judas qui nronl traht
«r et vendu : j'ai été ahandfinné, j*ai été nié rie
c nouveau; on a délivré BaraliU'is, et on m'a
.< condamné h la mort. J'ai été cruellement
rt Ûagellé et couronné d'épines. On ma cou-
« vert de honte et d'opprobres, on m'a cou-
V duit au supplice poui'ètre crucifié une se-
« coude fois... Qnels châtiments mériteïit t;int
« et de si sanglants outrages? Ce()endant j*ai
« eiitendu les prières de mon Eglise; ses gé- *
w missenients, ses sounirs m'ont !^il violence,
« et j'ai résolu d'abréger le temps de son
« exil... »
« Jésus-Christ f>arut s'animer d'une saiidi»
colère, et prenant un ton vif et plein d'inté-
rêt :.« Jai entendu, dit-il, les pleurs et le*
bv* Xk et rAélniiùn& de ta so^ur ISainité; — ÏÀmi de iê nligion et du rcî, 1. XX 111^ p. 3i| Li
;t.lllV,i). 193.
i»
NAT
« gt^inîsscmonls de ces pieuses viilimes de
« mon amour; elles m'ont loui*ht5 jusqu'au
« fond du rœup... Les mallienreux leur ont
« fait violence jusque sur leur franc-arbitre
« dont je suis si jaloux, et que je laisse moi-
« môme à tous les hommes nour en user à
« leur uhoii et suivant leur linre détermina-
it tion. Je m'en vengerai au jour de mon ju-
« gement. Nous saurons de queI<iroit ils vien-
« nent aujourd'hui m'enlever l'hommage H-
« bre de mes créatures. Us m'en répondront,
« de ces é()Ouses chéries dont ils ont forcé la
« volonté; ils sentiront, aux coups dema juste
« rigueur, que je suis le maître absolu h qui
« tout doit céder, et qu'on ne me brave point
« impunément; ils seront atteints de mon évi-
« dence et percés des traits de ma vérité. »
« Je voyais sur une montagne un bel ar-
bre grand et fort ; il était arrondi symétri-
quement par le contour de ses branches et
I agréable disposition de ses rameaux ver-
doyants; ses (leurs et ses fruits présentaient
tout à la fois l'odeur la plus suave et le
coup d'œil le plas charmant. A quelques
nas de ce bel arbre , j'en voyais un autre
beaucoup moins fort, mais qui paraissait de
la môme espèce par les fruits dont il était
couvert ; il n'était pas si bien arrondi, ni si
bien disposé que le premier, et je remar-
quai que son sommet se terminait en deux
pointes ou cimes.
« Pendant que j'admirais ces deux beaux
arbres, je vois tout à coup un troisième ar-
bre s'élever droit au milieu de l'espace qui
les sénarait, de manière qu'il était égale-
ment (listant de l'un et de l'autre. Celui-ci
n'avait ni fleurs ni fruits, mais une certaine
apparence qui consistait dans ses belles
feuilles , qui avaient quelque ressemblance
avec celles des deux premiers arbres. Il
éleva ûèrement sa tète superbe beaucoup
au-dessus d'eux, ensuite il commença à les
tiattre alternativement, par un mouvement à
droite et à gauche, tant, que j'en étais
épouvantée. Je remarquai pourtant qu'il ne
faisait que froisser lorlement, et comme
éclabousser les rameaux du premier arbre ,
qui résista toujours 'sans rien perdre ni de
ses fleurs ni de ses fruits ; mais il brisa tou-
tes les branches de l'autre arbre, de ma-
nière qu'il ne lui resta que le tronc et les
racines, et qu'on avait peine à distinguer
ses deux sommets.
« Après celte terrible opération, j'entendis
une voix qui cria : a Coupez le sauvageon [lar
« la racine, qu'il soit détruit et qu'on ait soin
« de conservep^les deux premiers arbres. »
« A peine ces mots furent-ils prononcées,
que j'entendis frapper l'arbre maudit, et je le
ris tomber et rouler avec fracas jusqu'au bas
delà montagne. «Voici, me dit-on ensuite,
« ce que signifie ce que vous venez de voir :
« Le* premier arbre marque l'Eglise de Jé-
« sus-Christ, et le second, tfest-à-dire l'arbre
« à la double cime, l'état religieux des <leux
« sexes, qui s'est formédans son sein; ils sont
« de la même espèce, et voilà pourquoi ils
t portent les mêmes fruits.
« Cet arbre infructueux et superbe, qui
DICTIONNAIRE NAT
« s'est ac( ru entre les deux, et qui leî
« passés par sa hauteur, c'est l'orgue
a moderne philo50[ihic, qui va bient
« les derniers elforts pour détruire el
« tir en France l'Eglise et l'état relig
« Vous eussiez dit que le sauvagei
« produit de la raciniMiu premier arur
« la moderne phJosophie prendra l'api
« durospect pour la religion el pour 1
« elle voudra même persuader qu'el
« que pour la |.rotéger et la ramener)
« fection primitive : le§ eifets montn
« qu'on eu devait croire, en dévoilant
« haine qu'elle leur porte, ainsi qu'au:
« évangéliques qui font le chrétien ; e
« mencera ])ar opposer des vertus px
« humaines et morales, dont elle feri
« ostentation, malgré leur insufïisan
« le salut. Il y a déjà longtemps qu
« montre le faux brillant pour foire
« le change, en môme temps qu'elle i
« substituer la raison à la foi. Voilà p
a le sauvageon avait de I) lies feuille
« vait que cela. Le ravage de cette |
« phie monstrueuse doit avoir son ti
« religion et l'Eglise survivront à ce
« pèle. La racine et le tronc du secoi
<x qui restent encore marquent que te
«pas désespéré" pour l'état retigiei
« trouvera un jour de la ressoiirte ce
« oppresseurs , renaîtra de ses cen
« reparaîtra après son naufrage... »
« J'étais en esprit sur le somme
montagne, où je jouissais d'un air p
coup d'œil d'un buisson des plus chi
Sur cette belle montagne s'élevait u
son très-réçulièrement construite «
apparence des plus imposantes : ce
ciioquait, c'était d'en voir toutes les >
libres et toutes les entrées ouvertes
les parts aux étrangers qui y accour
foule avec un air très-dissipé.
« Pendant que j'admirais tout a
yeux très-attentifs , j'observai que
tout à coup obscurci par des râpe
s'élevèrent de la terre, cl qui, parvcii
moj^enne région, formèrent un nuag<
épais, qui fut insensiblement fiouss^
montagne par un vent brûlant , qui
d'un certain côté de Thorizoïi. Cette
malfaisante, qui dérobait la clarté i
annonçait un orage terrible aussi b
le tourbillon qui 1 agitait. Je soupçon
désastre, mais j'aperçus , sous le nu
objet sensible, qui, pendant un iosfa
fit compter sur le secours d'en haut,
une espèce de croissant , de couleur i
qui s'agitait en tous sens par un moo
très-précipité; je ne savais si je de^
pérer ou craindre de cette apparition
ne pouvais comprendre : plus il avan
plus je voyais augmenter son agitai
plus aussi je sentais que mon mqi
augmentait.
« Enfin, arrivé jusque sur la mont;
se détache du nua^e et vient, pour ai»
tomber à mes pieds. O Dieu, mon
qu'elle frayeur l C'était un épouv
dragon, dont le corps couvert a'écai
NAT
DLS MIRACLES.
NKC
4oa
ntcs couleurs, présentait un aspect
mt ; il avait le feu dans les yeux et la
ans le cœur, il dressait nèrement sa
sa queue ; armé de ses grlifes et d*un
f rang de dents longues et meurtrières,
içait de tout mettre en pièces et se pré-
ussitôt vers la belle maison, en prenant
dC un certain détour, comme pour
»r, guoiçiu^il f»arût très-animé contre
le fréooisà cette vue,, et mon premier
ment fut de crier do toutes mes forces,
'ermât toutes les portes et qu'on prît
I la fureur du dragon... On m*écouta
rdistrait et mocjueur, on me prit pour
e, une visionnaire, une extravagante.
se ne se mit en i.eine de profiler de
i5, et tout mon zèle ne fut j.a.yé (]ue
ironies et des insultes. Cependant le
s'avançait, et déjà il avait fait des vie-
» s» rage. On commencjail à ouvrir
lel h demander du secours, lorsque
it commanda d*altaqucr le monstre
nnpôcher de nuire. iMais, auelle aj)-
,disais-je, qu'une pauvre fille comme
os armes et sans force, qui n'a pas
) courage d'y penser, puisse jamais
r h bout? j'eus beau m'en défendre,
obéir à l'ordre qui exigeait le sacri-
aa vie f»our le salut de tous. Je le (is
15 délibérer, je me précipitai donc
ragon pour l'arrêter et le combattre.
ge ! à peine Teu^^-je attaqué qu'il ne
slcp: ce fut le lion entre les mains
M>n. Dans un moment je le mis on
malgré tous ses etforts... Je déchirai,
A transport véhéiriont, ses membres
Ma;^ tes spectateurs comprirent le
*dOOtje les avais délivrés.
rV»! écoulé bien du temps, mon Père,
naeette vision nfait été expliquée.
ésiis-Christ vient de m'en donner le
MO près dans ces termes: « Rappelez-
ma fille, la vision que vous eûtes en
circonstance de votY'c jeunesse. » Je
lis rappelée, comme je viens de vous
lier; sur cela, voici ce qu'il nfa dit :|
montagne où vous étiez alors repré-
l le royaume de France ; les portes et
ennes'cn étaient ouvertes h tous les
fers, parce que depuis longtemps la
lation et la curiosité du Français, plus
e l'amour de la liberté, oui* lui sont
e naturels, le rendaient tres-suscei)ti-
ï nouveautés en fait de croyance , et
ipable de donner dans les systèmes les
îxlravagants. 11 n'est rien que l'on no
5 admettre avec de pareilles disposi-
vapeurs grossières cpii se sont élo-
le la terre et qui ont obsimrci la In-
du soleil, ce sont les principes d'ir-
)n et de libertinage qui, produits en
de la France, et en partie venus do
'étranger, sont parvenus à confondre
es princi[)es, à répandre partout les
•es et obscurcir jusqu'au flambeau do
comme celui de la raison... L'orage
ussé vers la France, qui doit Atre le
er théâtre de son ravage mnè^ en
« avoir été le foyer. L'objet qui parais-ait sous
« le nuage fijfurait la révolution ou la noiH
« velle conj litution qu'on nrépare à la France;
« il vous paraissait vcniruu ciel, quoiqu'une
« fût formé que de vapeurs de la terre*; vous
« ne l'avez bien connu qu'en le voyant d'a-
« près sa forme et ses projets désastreux; de
« même, la nouvelle constitution paraîtra h
« plusieurs tout autrequ'elle n'est; on la bé-
« nira comme un présent du ciel, quoiqu'elle
« ne soit qu'un présent de l'enfer que le ciel
« permet dans sa juste colère ; ce ne sera que
a par ses effets qu'on sera forcé de reconnal-
a tre le dragon qui voulait tout détruire ettout
« dévorer... Ëntin, par mon ordre et mon se-
« cours, vous en avez triomphé. Ici, ma fille,
ft vousreprésentiezmonEgliseassemblée,qui
« doitunjoûrfoudroyeret détruire le principe
« vicieux de cette criminelle constitution. »
« Voiià, sans doute, mon Père, des malheurs
bien terribles ; mais je ne dois pas vous célor
les espérances que Dieu me donna du réta-
blissement de la religion et du recouvrement
des pouvoirs de notre saint Père le Pape.
Quelle consolation i>our vous et pour moil
Quelle joie pour tous les vrais fidèles ! Je vois
dans la Divinité une grande puissance con-
duite par le Saint-Esprit, et qui, par un se-
cond bouleversement , rétablira le bon or-,
dre... Je vois en Dieu une assemblée nom-
breuse des ministres de l'Eglise, qui, comme
une armée rangée en bataille, et comme une
colonne ferme et inébranlable , soutiendra
les droits de l'Eglise et de son chef, rétablira
son ancienne discipline; en particulier , je
vois deux ministres du Seigneur qui se si-
gnaleront dans ce glorieux combat, par la
vertu du Saint-Esprit, qui enflammera d'un
zèle ardent tous les cœurs de cette illustre
assemblée.
« Tous les faux cultes seront abolis, je
veux dire, tous les abus de la révolution se-
ront détruits, et les autels du vrai Dieu ré-
tablis. Les anciens usages seront remis en
vigueur, et la religion, du moins h quelques
égards, deviendra plus florissante que ja-
mais. »
Nous nous arrêtons à ces citations, qui
contiennent des vues fort justes ; seulement
elles ont le tort d'être rétrospectives. A cela
près, et si le concile avait eu lieu, la pro-
phétie serait exacte.
NÉCROMANCIE.
Cent de polit entendement
Dcmandonl à la fois comment
Grant merveilles pueut esUc faictcs.
Aucun en sont tout eshahi
Kl saves vous que je leur di
Je k'ur di que Niffromancie
Ksi moull merveilieusu cler^çie
Car mainte merveille en a on
Faite picca bien le sait on.
(Poème de Cléomadèi.
La magie, dans ses rapports avec le monde
des intelliçences, se divise en deux bran-
ches; la théurgio proi)rement dite, et la
goétie ; la théurgie est Kart de converser
avec k'sintclli'-ien(esbicufaisantes,ouu.4me
405
NEC
DICTIONNAIRE
NEC
de les contraindre à se plier aux volontés
du magicien. La goétie ou magie noire est
Tart de se mettre en rapport avec les mau-
vais génies, et de les soumettre également
aux volontés de Thomme. La goétie elle-
même prend le nom de nécromancie, lors-
qu'elfe a pour objet d'interroger les morts,
et de les immiscer aux affaires des vivants.
On range la nécromancie dans la catégorie
de la magie noire, non-seulement h cause
de ses pratiques aussi repoussantes qu'abo-
minables, mais encore parce que les anciens
considéraient beaucoup plus les ftmes des
morts comme de mauvais démons, des gé-
nies funestes, que comme des dieux ser-
viables et bienfaisants. On les voyait saiis
doute invoquer parfois les mânes de leurs
pères ; mais celte horreur instinctive que
l'homme éprouve pour tout ce qui tient à
la mort, leur en faisaitredouler l'apparition;
et sous ce rapport, nous n'avons fait aucun
progrès ; il n'est si brave capitaine, esprit
lort si résolu, qui ne frissonnât à un pareil
spectacle, soit réel, soit regardé comme tel,
ce qui revient au même.
La goétie s'adressait aux divinités malfai-
santes, la Mort, les Euménides, les Parques,
la Fièvre, la Fortune-contraire; à Averrun-
lius, à Rubigo, à la Peur; aux divinités infer-
nales, PJuton, Proserpine, à Hécate, à la Nuit,
h l'Erèb^, au Cocyte. On leur offrait des sa-
crifices nocturnes, comme pour mieux se
placer sous leur influence, dans dos fosses
I)rofondes, comme pour se rapprocher d*elles ;
on murmurait des invocations, comme pour
ne pas troubler le silence de ces funèbres
divinités ; quelquefois on les terminait par
des cris inarticulés, comme pour imiter les
hurlements prolongés des bétes fauves dont
la nuit est le domaine. On choisissait des
victimes dédaignées par les autres divinités ;
ce qu'il y avait de plus hideux, de plus fu-
nèbre, de plus funeste dans les deux règnes
de la nature vivante. Si Enée s'arme d'un
rameaud'orpourdescendreauxenfers,ilaeu
soin de se rendre propices les divinités infer-
nales, en leur immolant des victimes noires.
Le culte public des nations civilisées re-
poussa toujours ces sombres pratiques; elles
restèrent le lot exclusif des malfaiteurs iso-
lés et des magiciens, leurs maîtres dans lart
de faire le mal . Nous ne voulons pas dire que
de telles pratiques produisissent les funestes
résultats qu'elles avaient pour objet, mais
seulement que leur but était toujours, ou
ordinairement, le mal.
Les magiciens préféraient la nécromancie,
parce que là du moins il y avait quelque
chose de véritablement hoiTible, une horreur
visible, palpable : savoir, des cadavres hu-
mains, du sang humain, des viscères hu-
mains. Les sens dépravés par une volonté
perverse pouvaient s'abreuver d'horreur,
et, calculant leurs succès d'après Thorreur de
leurs moyens, les maîtres accumulaient tout
ce qui pouvait causer une plus funèbre im-
pression. Mais à qui donc s'adressaient de
si repoussantes supplications ? ce n'était
pas aux cadavres, sans doute.
f^s anciens ne paraissent pas ayoïre
dées bien arrêtées surle sort deTâmehna
après la mort ; sans parler de la métempsj
des pythagoriciens, qui ne se popul
iamais, et de la réabsorption dans le se:
la Divinité, que rêvaient quelauefoi:
])hilosophes ou les poètes, ou de l'apott
des héros, le peuple admettait les lares
larves, les lémures, ks mânes, les omt
et tous ces mots ne signifiaient pas la n
chose : c'étaient bien toujours des dédoi
ments de l'homme; mais on ne s'expli<
pas, ou du moins il n'est pas clair
nous si c'étaient divers dédoublement
même homme, ou si c'était une seul
même âme sous divers états.
Le mot mânes était général, et s'applii
aux dépouilles mortelles aussi bien
l'âme, mais il signifiait de vieilles el'
tiques dépouilles ; les mânes étaient dci
vinités bienfaisantes, qui faisaient {larli
la famille, qu'on traitait avec un respe^
fini, et qu'on invoquait dans les néces
pressantes. Les lares étaient les Ames,.
les âmes seulement des aïeux, qui fais
aussi partie de la famil.le, dont on pn
soin, qu'on invoquait peu, et auxqueile
consacrait des statuettes qui prenaient |
dans des niches aux coins du fojer.
fort touchante, mais peu approfondie, coi
tout ce qui tenait au même sujet. Voi
était ia représentation incorporelle, in
gible mais visible, Valter ego du mort,
allait errer, si le mort avait reçu la se
ture, sur les bords du Styx,enattendaDl
le nautonnicr <les enfers la passât daa
barque, à la destination des Champs-Elj
ou du noir Tartare. Si le défunt n'avait
reçu la sépulture, s'il était mort de \
violente autrement que dans les comi
s'il était mort.avantlejus^e dge^ cette ci
demeurait errante sur la terre, hantai
tombeaux, les solitudes, persécutait le
vanfs de ses néfastes apparitions et par
multitude de méchancetés : c'étaient U
larves et les lémures; les Mmures se ren
traient partout nuitamment, les larves éta
plus souvent vêtues de blanc, représenta
le mort en son linceul, et demeuraient
préférence dans le voisinage des sépuUa
Plotin, que les idées chrétiennes illo
naient malgré lui, dit qu'il faut enteo
par les lares les âmes des justes, et par
larves et les lémures lésâmes des méchan
les lares sont, ait-il les cudemonesj ou, b
démons des Grecs, et les larves leurs ce
demoneSy ou mauvais démons.
Quant aux ombres, tout le monde le
finit par en rire. Dès le siècle d'Auguste
après, la raillerie plus ou moins phik
pliique à l'adresse des ombres devient i
mocie et se produit sous toutes les forn
mais l'âme humaine, la véritable âme, <
devienl-elleau milieu de tout ceci ; et à q
s'adressent les évocations des magicie
qui le sait; qui s'en est jamais bien rei
compte; qui eut là-dessus une opinion
rêlée, une foi ? personne : ni peui)lc, ni j
losophes, ni nécromanciens.
NEC
DES MTRACI.ES.
NEC
40«:
;ei>endai]t, la prntfquo de révocation
îiis est universelle et ancienne comme
ide. Moïse la proscrivit de son peuple,
Jirouve au elle existait parmi les na-
e îa Palestine : Nec inveniatur in te
ttret filiumiuum aut quœrat a mor^
riiatem (560). Malgré cette défense lé-
îlie s'y introduisit, puisque c*est un
iefs que le prophète Isaïe articule con-
«eiy en lui prédisant sa ruine: Popii-
l ad iracundiam provocat me.... qui ha-
in iepulcris^ et in delubris idolorum
mi (Soi). L'exemple de Saiil consul -
pjthonisse le démontrerait seul ; mais
que, en outre, que les magiciens de
spëic étaient nombreux parmi le peu-
Dieu.
ûndes |>euplc5 idolâtres, où elle passait
nacte religieux, d'une nature odieuse,
mi, mais <(u aucune prohibition lé-
i Imprimait, la nécromancie prit une
iciiension; rien ne fut plus barbare,
ioee que ses pratiques. Les auteurs
nous en ont laissé des descriptions
at frémir, et nous allons montrer
fheure f>ar un grand exemple, çue
ïcriptions ne sont pas des am|)liiica-
lOétiques. Ecoutons d'abord Horace
cinquième épode. Canidie, toute en-
te de serpents, les cheveux en dé-
, lail brûler des branches de figuier
e arraché sur des sépulcres, des ra-
de cyprès, des œufs de grenouille
de sang, des plumes d*oiseaux noc-
, des plantes venimeuses d'ibérie,
itfis à la gueule d'une chienne aifa-
ciecdes poisons de Col jhide. Pendant
■fiSt Btgana, vêtue en furie, asperge
isoo dérouée au maléiice avec les eaux
«s de TAverne, et Véia creuse une
ians laquelle un malheureux enfant
nlerré vivant jusqu'au menton, con-
I k mourir de faim en présence de mets
b près de sa bouche, et renouvelés
ors fois le jour jusqu'à ce qu'il expire.
,e invoquera en attendant les divinités
luil et de Tenfer, atin de consacrer par
larmes la moelle des ossements et le
b sa malheureuse victime* Elle en fera
6 des maléfices.
utons Lucaiii au vr chant do la Phar-
1 nous peint en ces mots la magicienne
;o(562) :
\ft odieux, cet effrayant savoir,
impie Ërichto ifavait rien d'assez noir ;
eue àme, de rage el d'horreur posséilce,
M le plus gran J n'est qu'un crime en idée ;
ibies eflbrti H d'inrùnies Uavaux
TC son art à des monslres nouveaux ;
uHir le plus doux sont les bois les plus som-
[bres,
I des monumenls elle chasse les ombres
rers du chaos ses regards pénétrants
lerclier le .Co( ytc et ses mùnes errants,
creux des tombeaux ou des lieux solitaires
Deut. xvm, 10, 11.
Isa. XLV, 4.
Li'CAirt, Phan., 1. vi, trad. de Drebqeuf.
Chère aux dieux des enfers, elle en voit les mystères.
Ce pouvoir que son art lui conserve sur eux\
Lui coûte chaque jour des forfaits monstrueux.
Souvent à son savoir sa fureur assortie
A fait d'an corps vivant une brûlante hostie.
Souvent contre la mort armant ses attcnlats,
Kl le voie aux bûchers les restes du trépas,
Kt hisse indignement sur les rives ardentes
Les mânes courroucés et les ombres errantes.
Par ses herbes souvent, et souvent par ses cris
L'enfer intimide rend ce qu'il avait pris;
L'.^me qui de son corps se trouvait dégagée.
Gémit sous ce fardeau dont elle est rechargée
Tantôt elle s'est vue en de hideux alours
Disputer salement un cadavre aux vautours.
Tantôt sur un mourant étendu dans sa couche,
Lm cruelle en secret, vient appliquer sa bouche
Kt l'ombre qui s'apprête à déchirer ses fers,
Reçoit quelque ordre infâme à porter aux enfers
(5()i).
Ce sont là, si Ton veut, des descriptions
imaginaires, mais elle sont si semblables h
la réalité, à une réalité plus sombre et plus
horrible encore, qu'il n'y a nul bénéfice à
changer la poésie pour 1 histoire. Ecoutons
en ettet saint Grégoire de Nazianze parlant
de Julien l'Apostat dans sa troisième oraison,
ftparlerai-je de TOronto, et des meurtres
nocturnes accomplis sur ses rivns, lorsque
recelant en même temps la mort et l'empe-
reur, il entraînait les monceaux de cadavres
confiés à la discrétion do ses ondes? mais il
faudrait être poète, pour raconter convera-
blement de jjareilles tragédies.
« Je ne veux [ms davantage rappeler le
souvenir de tant de per5onnes, de ces jeunes
vierges, de ces tendres enfants^ immolés
pour servir aux opérations mystérieuses des
évocations et de la magie, et dont les cada-
vres découpés, encombraient les recoins,
les caveaux profonds, les puits et jusqu*aux
fosses d'aisance du [taiais impérial ; je ne
parlerai pas non plus de celles que la curio-
sité ou la compassion appelaient aux cris
des victimes. Déidorables secrets, abomina-
bles mystères l soit; gardons le silence,
puisquelui-même, par un raste de imdeur,
il on rougissait le premier. Oui, il nous a
laissé lui-même la preuve qu'il reconnais-
sait de pareils actes pour atroces et abomi-
nables, fiuisqu'il prenait un si grand soin
de les soustraire, de les cacher, d'en dérober
la connaissance au public (563). »
Serait-il iK)Ssible, après une accusation si
nette et si formelle, de disculper l'Apostat
d'avoir réduit en acte les |)lus sombres ima-
ginations des nécromanciens? Et si Ton dit
que ces im|)Utations ont pu être inventées
parles chrétiens, pour flétrir la mémoire du
])lus perfide et du plus dangereux do tous
leurs persécuteurs, nous deuianderons si ce
sont aussi des auteurs chrétiens qui accu-
sent Caracalla de s'être adonné aux mêmes
pratiques, et si c'est dans uneiuireille inten-
tion? Non, il ne faut pas se le dissimuler.
(563)
liv. m.
Voy. aussi Tuiodouet, Vis de Jutien^
-lOT
NEC
DICTIONNAIRE
NEC
si Julien et rimbécile Bassien immolaient
quelquefois des victimes sans nombre, parce
qu'ils étaient empereurs, c'est-à-dire tout-
puissantSy si, parce qu ils étaient empereurs,
ils avaient le pouvoir défaire emporter bâil-
lonnées des femmes enceinics, de les faire
suspendre nar les cheveux à la voûte d'un
temple, de leur déchirer les entrailles avec
un fer homicide, pour y chercher, pendant
la durée de la lutte terrible qui s'établissait
entre la vie et la mort, les destinée» de l'em-
pire et celles de l'empereur; s'ils avaient le
Fouvoir de faire murer ensuite les portes de
édifice, pour dérober les traces du meurtre;
(56V) des maçiciens plus obscurs et moins
puissants se livraient en secret à des meur-
tres moins nombreux, mais non moins
atroces, caries empereurs n'inventaient pas,
ils suivaient avec audace et impunité les
sentiers battus.
La nécromancie ne fut pourtant pas tou-
jours si sanguinaire ; le charlatanisme s*cn
emnara, et 1 exploita par des moyens moins
barbares; toujours aux dépens Je la crédu-
lité publique, il est vrai ; mais enfin on ne
trompe que celui qui- consent à l'être, et
ceux qui veulent bien se laisser tromper, no
sont guère à plaindre. Les prêtres de l'E-
g^ypte avaient trouvé l'art de la fantasma-
gorie. Ils s'en servaient quelquefois i>our
faire apparaître Isis ou Osiris, qui venaient
calmer les troubles civils ou politiques, et
rétablir la concorde entre les concUoyens.
On leur j)ardonnerait aisément la sùner-
cherie, si elle s'était toujours renfermée dans
de telles limites, mais il est permis de croire
qu'il n'en fut pas ainsi, car le mensonge ne
se limite pas ne lui-même. Le fait que nous
alléguons ici, n'est pas de ceux que do vai-
nes suppositions et des inductions plus ou
moins justes attribuent sans preuve aux an-
ciens, c'est Damascius qui nous le révèle.
Voici ses paroles, telles que Photius nous
les a conservées : 0 Afin d'apaiser les discus-
sions entre les magistrats, ils font apparaître
sur la muraille une gerbe de lumière d'une
teinte très chargée, qui se transforme en
s'adoucissant en un visage d'un aspect divin
et surnaturel, moins remarquable toutefois
par sa beauté que par sa sévérité, mêlée ce-
1>endant d'une certaine mansuétude. Les
lahîtants d'Alexandrie, qui voient fréquem-
ment cette apparition se produire au milieu
do leurs m^-stères, la considèrent comme une
manifestation d'Osiris et d'Adonis (565). »
Nul doute, par conséquent, sur l'existence
de procédés fantasmagoriques semblables à
ceux que la science moderne à retrouvés,
et nul doute sur leur emploi dans les temps
anciens pour tromper les jreux des spec-
tateurs par des apparitions simulées.
Mais il ne faut pas s'y tromper, do si
savants procédés, réservés pour les mystères,
(56J) Voy. Theodoret, Vie de Julien.
MM itccftlç tlç irpitTùiitorà SeifAO/s^Oro , irpoVwTrov
irtyyùç BtTittêw» ii rt xict vntpfviç, où yXuxfaec
yaTt^ni, iùXi P^o^^poûç a^a^ojtavov, xà^tarov S* ôfiraç
wô^f X0U QvîrJ 3 tov ht xû j3)oav|>« to iiti^ ir.i-
cultivés dans Técole d'Alexandrie et
les collèges des prêtres, n'étaient pas
sage de tout le monde. Ils n'étaient
l'usage des princes qui , comme Ji
avaient fait l'expérience de leur in
puisque, de l'aveu de Jamblique, la
savante des philosophes n'allait par a
de l'illusion et n'avait pas d'autre but,
ad apparendum. Ils n'étaient pas k I
des magiciens vulgaires, qui les ignoi
ou n'auraient pas eu les moyens mécai
nécessaires à leur accomplissement : c
se repaissaient en réalité de cadavr
Passaient leurs nuits avec la mort,
interroger sur les secrets de la vie.
Le fait était si fréquent et si notoir
parmi les familles riches, les unes fa
garder leurs morts jusqu'à conso
dans la tombe*, les autres gravaient
monument une hache, ascm, eomn
menace perpétuelle adressée aux pi
tours; et tous, pour dernier adieu, i
taicnt au défunt que la lerre lui fui
C'est qu'ils supposaient que les maj
allaient peser d'un poids énorme î
tombeaux, pour en exprimer Tâm
morts.
Le paganisme expirant se rattacha
vaincs et odieuses pratiques comme
ancre de salut; I école d'Alexandi
prit pour objet spécial de ses élude
d'opposer au christianisme miraclei
miracles, prophéties pour pro|)hélii
sait si elle lut heureuse dans la lutte.
Constantin, devenu chrétien, i
encore aux vieux préjugés, au point
lérer les augures et les autres divii
innocentes, pourvu qu'il n'y fût qi
ni des affaires de l'empire, ni de la
l'empereur; mais il proscrivit la néci
cie et toute la magie noire. En metti
prisonniers en liberté le jour de ]
il exceptait nommément les néci
ciens (566). Constance porta contre (
la peine de mort (567) et ils trouvèrei
le croirait, des défenseurs et des apolo
Ammien-jMarcellin, Mamertin et Li
ne craignirent pas de blâmer cette se
Les lois de 1 Eglise né furent pas
sévères que celles des empereurs coi
magie et la divination : le concile d
dicée et le quatrième de Carthage lei
crivirent sous peine d'excommuni
L'on n'admettait aoi bajilème les paie
s'en étaient rendus coupables, que i
l)romesse d'y renoncer pour tou
« Depuis l'Evangile, dit Tertullien (d
Mat. y c. 0), vous ne trouverez plus
part d'astrologues, d'enchanteurs, de <j
de magiciens qui n'aient été punis, »
Nonobstant les efforts combinés
puissance civile et de la puissance
siastique , la nécromancie se maintin
5ftî»w/xsvov. O'j 'JÛ.iicot^ptlç èritmvoe», Ovipi»
Pliolii Btbliotheca, cod. r.cxLii.)
(riiîG) Voy. Cod, Théod,, l. iï, lit. 38, Icx
(r;C7) Vov. ibid., lex 5.
NEC
DEâ MJaACLES,
NEC
M
lé, elle s'inIroduîsU môme au sein
tiaoîsme, el sV est aassi maintenue
^ nos jours. Elle se réfugia (rnbnrd
*^res, cette sentine do toutes
du monde païen ; les mys-
iLM r!L> eux-iDômes sous les |teines
graves, se Iraiisformèrenl en ces
Ses de sorciepîî noRimés sabbats,
Pusemenl trop réelles, quoiqu'on
et qui se sont nuuivtenues elles-
Jusqu'en plein xviii* sièrle. Peut-
" Ils et mystères auraient-ils suç-
ons le poids de leur propre honle,
iticîsme n'élait venu leur fournir
reux el puissants aliments [lendanl
Î|pjer5 siècles de rr^^li^^e^ puis au
deuzième^ au quinzième et au
TJ. (Voy, art, Saubats.)
cie s'est queUpiefuis réveillée
sa cruauté et son amour du
; nous al Ion.* en citer des exemples ;
||ilus souvent elle s'est conlenioe
rer les cadavres que la mort lui
relle-mème» ou de s*en servir
|*une puissance invincible. O pau-
rt*sî»rit humain, qui s*euléte à
rflme uh il sait qu'elle n\'st f?îus,
1er h la toml»e une hunière qu'elle
à considérer l;i mort comme une
tandis qu'elle est le terme de
roîr!
ta entendu parler de la corde du
|iii porte bonbeur, oui fait gagner
Qui ne sait que les tribunaux
eot ouelquefois la destruction des
^lils nu supplice en même tcm[fs
^^mhustion du cor[is des supfïliciés,
ôiet iui fanali(jues el aux iinljéciles
lajremée s*en disputer les lamï)eau7t?
*'eiî(endu parler de la mandragore,
*liô qui rej^résenle un cadavre, qui
lilavre^ et que les bourgeois do
Ntaicnt en si grande quantité pen-
)ubles du règne de Charles VI,
lient, qu'ils plaçaient dans de
ien mollets^ devai.t laquelle ils
des aromates, et qu'ils priaient
lire propice. Qui n*a entendu par-
S envoûtements, qui ne se faisatenl
)ors sur des figures de cire, mais
[sur des membres humains ou sur
rs de veaux ou de moutons, et que
romanciens , afirès les avoir bien
Téningles, d*aiguilles el de pointes
allaient ensuite enterrer tlans les
es, h l'intention de faire mourir la
_ au nom de lamielie le vœu avait
pfisé? Qui ne sait le prix que tant do
||lachaient autrefois, et |reut-ètre en-
|inlenanl, à un clou de bière, h la
[un enfant mort-né, h Faiguille qui
coudre un mort dans son linceul'
^ fitendu mille bistoiresde revenants?
Inants sont l'origine ou le fruit de la
Ineie; nous n'oserions décider le-
)a question ne vaut guère la peine
pprofondie.
11 est toutefois une pratique moins con-
nue ujaintenant que tout cecî> et qui joua
un grand rôle au moyen âge; nous voulons
parler de la main de gloire. La main de gloire
était une main de supplicié, assaisonnée de
sept grains de sel béni, d'autant de graines
oe la plante nommée quatre épiées, el dés-
herbée un vendredi dans un four chaulTé
avec de la verveine et de la fougère mâle.
Nous ne décrirons pas toutes les [jarticula-
rités de la cérémonie , qui étaient longues
et nombreuses* Les doigts de la main ser-
vaient ensuite à sup|»ortcr autant de cierges,
égalemerd bénis, faits de cire vierge, et
composés avec une intinité de précautions
magiques. Armé de ce tout-puissant talis-
man, il n'était jms de miracles qu'on ne se
promit, ni de crimes qu'on nVjsAt» en ^e
tenaîit d'avance pour assuré de l'impunité.
Le moins qu'il dût arriver, c'est que les
personnes éclairées de celte lumière, moins
sans doute celles qui s'en servaient, dor-
missent d'un sommeil léthargique, priDci-
jialemenl si on avait eu soin' de faire une
croix avec de la terre de cimetière sur la
porte de la maison qu'elles habitaient. Kt
certes, te ne sont jias là des visions, car les
fastes judii-iaires ont conservé les noms de
quelques brigands que la main de gloire
n avait jias sullisamment |irotégés, et que
les juges envoyèrent h un sujqilice presque
doublement mérité.
Les ligueurs areu5aienl Catherine de Mé-
dicisdc porter liabitucllemeïit sur son sein»
pour se rendre invulnérable, une peau
d'enfant corroyée, et couverlc de caractères
magiques. L'accusai ion était absurde et
mensongère sans doute, puisque rien n'est
venu îajuslitiCT, mais elle montre, du moins,
quelle puissance les ennemis de cette reine
attacbaîenl aux déjiouilles morlelles de
rhumanité |rréparécs d'une certaine ma-
nière, et portées h de certaines intentions.
Un siècle auparavant, Gilles de Laval, 5ei-
gneur de Retz, maréchal de Franee, sVtail
*ouîUé dans le même genre d'une mnllilude
de crunes inimaginables, et cette fois bien
orouvés. On complait [lar centaines les en-
fants des deux sexes qu'il avait fait périr par
tous les genres tle suprdices, alln de cher-
cher dans leurs entrailles eldans leurs mus*
clés palpitants une réfionse aux questions
qu'il adressait au diable, dans le but d'obte-
nir une entrevue avec lui, et de trouver les
mojens do réparer une immense fortune,
dissipée en luxe el en débauches. 11 n'obtint
jamais rien, el ne trouva que le bûcher : il
fut brûlé vif à Nantes, le 23 décembre IWO,
Au commenceinent du même siètle, la
jHilice de Paris était otdîgée de faire garder
lïe jour et de nuil le gibet de Montfaucon,
lanlqu*ily restait des sup[)liciés, et encore
ce moyen n'obtenait pas toujours sonetTet,
car les magiciens parvenaient h tromper la
vigilance des garues ou h les séduire. La
10 février 1404, le prévôt de Paris vint dé-
clarer à la barre du parlement, que « des
fùl. Vffht. du i,noit\am( par M\ntB, et notre llhiçir< de la magie
411
NEC
DrCTIONNAIRE
NEC
M
personnes avoient despouillé certaines four-
ches ou gibets patibulaires des environs de
Paris, des charognes de ceux qui y auoient
esté exécutés, et si auoyent tant faict par
certains raoicns de femmes ou aullres, que
ils auoient eus certains enfants morts-nés, et
estoit grande et vraisemblable présomption
que ils ne fussent genz crimineux et sor-
ciers (569). » Sur quoi le parlement, en pré-
sence (le rév6(jue, ordonna une sévère infor-
mation. Les cimetières n'étaient pas plus à
Tabri que les gibets : les magiciens allaient
déterrer un prôlre pour avoir ses habits,
une femme pour avoir son anneau, une sor-
cière pour avoir un clou de son cercueil, un
lambeau de son suaire. Nous ne comprenons
]ias maintenant le mouvement que se don-
naient alors les magistrats, ])Our punir les
magiciens; les inquisiteurs de la roi, pour
les découvrir; les théologiens, pour démon-
trer qu'ils étaient coupables <ie lèse-majesté
divine et humaine : c'est qu'en effet la chré-
tienté était couverte de magiciens, qui, s'ils
n'o|)éraient pas des merveilles, ce qui est
toujours resté contestable, se rendaient cer-
tainement coupables d'une multitude de
crimes.
Et il faut cîue le crime des déterreurs de
morts ait été bien constaté et bien fréquent,
pour qu'il en soit resté dans de grandes villes
des souvenirs aussi présents que ceux dé
Gilles de Laval le sont à Nantes, à Retz, à
Laval, à Machecoul. A Caen, il n*est nas de
famille un peu aisée qui ne fasse garder ses
morts pendant quatre ou cinq jours dans les
cimetières, môme après avoir pris la pré-
caution de les faire cléposer dans un caveau
creusé à côté ou au bout de la tombe appa- '
rente, et cela pour empêcher que personne
ne vienne enlever le cadavre? Qui donc
pourrait y venirf On ne s'en rend i>as compté;
mais ces précautions remontent a un temps
immémorial.
Toutefois notre manière de les expliquer
n'est pas arbitraire, elle s'appuie sur de& '
jugements authentiques des cours soure-.
rames, dont il suflira de relater uu seul.
En 1582, rinquisition d'Avignon pronon^
un arrêt de renvoi à la vengeance du biti
séculier, contre dix-huit magiciens, con-
vaincus devant son tribunal, entre autres ^
crimes, « d'avoir commis un grand nombre '
de meurtres de petits enfants; d'avoir dé-
terré les morts dans les cimetières, d'en
avoir mutilé et brûlé les cadavres, afin d'en
conserver le suc, pour l'employer dans leurs
opérations démoniaques (570). » On sait en
effet que la momie, ou graisse de cadavres,
(5()9) negisires de la Toumelle erimineUe^ xn,
p. 4H,l. IV.
(570) Nous n'oserions traduire ceUe sentence ;
mais nous la rapporterons telle qu'elle a été pro-
noncée, comme un curieux spécimen de la vie, des
excès et des déportements des nécromanciens du
temps, en y ajoutant quelques notes pour rintelii-
gence du texte; non pas qu'elle soit seule en ce
genre, mais parce que c'est la plus ample de celles
que nous connaissons.
< Visis proccssibus contra N. et N. N nobis
legUiine conslitit et constat quod vos et vestrum
quemlibet, Deum abnegastis et diabolum
coluistis, vosque illi perpétue devovistis, et sacra-
tissimo baplisniati vestraeque parti paradisi
corani pra^falo dœnione (a), in bumana spccie
cxistente abrenunciaatis, mfundente ipso diabolo
denuo aquam vestro vero mutâto uomine
atquo in pignus (idei daemoni dalie vestimentorum
vestrorum fragmentum..., illi dedîstis, et ut a libro
vits vos deleri et oblitterari curarct, signa
vestra propria manu, ipso mandante, libre nigerri-
1110 ad boc parato apposuistis ; et ut ad tantam per-
tidiam vos inajori vinculo devinceret, nolam
vel stigma cuilibct vestrum veluti sus rei propriœ
inussit; et illius mandatis jurcjurando super cir-
culo, qiiod est divinitatis symbolum, in lema
sculpte per vos et quemlibet vestrum praeslitA va
obstriiixislis signe Dominico et cruce conculcals.tf
illi parendb adminicnîo bacuii quoJam iiefaiidiséM
ungueiito ab ipso diabolo vobis pra:scripto iUilicit*
ribus et positi, per aéra ad locuni constitutum, !•-
temi>esta nocte, liera commoJa malcfacloribus sU-
tisque diebus ab ipso tentatore portati et transUli (à)
fuislis, ibi(ine in cominuni synagoga pluriraonia
alioruin nialelieorum, sortilegôruni et hsereticoruin
fascinaritoruin cuUoTum<juc da^nionum seeemo
îgneo rogo post niultas jubilationcs, saliitionoi,
commessationes, compotaliones et ludos in honores
ipsius pnesidentis Beelzebud, principis daemooKi-
runi, in formani et spcciem fœJissimi et nigerriini
birci ut deum, re et vcrbis adorastis» et tA
illuni coinplicatis geuibus supplices accessistis, H
candelas piceas accensas ublulistis, et illius fcedis-
simum et turpissimum anum suinma euro i
reiitia ore sacrilego deosculati eslis (c), illumqut
sub veri Dei nomiiie Invocaslis, illiusque auxilitat,
et pro vindicla in omnes vobis vel inreiisos vH pe-
tita deneganles exercendo elflagiiastis, atque abipw
cdocti vindictas (</), malelicia, fascinationes, Hinc
{a) Ce démon n était autre oue le président de Tassem-
blée sous un déRuiscmoiit diabolique. Les miniatures du
roman de FotiPd.k la Bibliolhèque royale, n" t)8l2,rcprc-
sentenl quelques-uns de ces déguisements.
{p) Dès le ly' siècle, le concile d*Ancyre, dans le célè-
bre canon £ptscopt, avait'décidé que ce transport ne s'ef-
fectuait qu'en esprit, dans un état de délire de l'àme et
de suspension des sens ; et c'est une vérité démon-
trée depuis par l'expérience. L'onguent , dit da
Sorciers, oui servait à faire les onctions dont il est ici
magiciens seuls étaient convaincus qu'ils avaient voyagé
à travers les airs, et assisté à de volupVueuses réunions.
(c) Qu'on se représente une de ces assemî>lées de Mop-
JM de la fin du xtui* siècle, allant révérencieusement, si
non toujours gravement, babcr un chien au dcrricrc.
Ici c'est pis, et de plus le prélude de la pédcnwUf.
Quelle boue! quelles abomiuaiious 1 Et on regroUequfl
les bûchers aient fait justice de pareilles sens! Mali
pourquoi évoquer de si honteux souvenirs? Pour les
présenter k ceux qui haussent les épaules au seul nomde
procès pour cotise de sorcellerie. Oui, il y a eu des magi-
ciens, il y en.a eu en grand nombre ; el ils n'étaient pas
tels qu'on se rimaginc.
{d) L'ailoraliou si dégoûtante de l'homme déguisé ca
bouc se terminait par le cri répété, rengez-voHs, vengei-
vous ! Puis venait la leçon de tengeawe, .dans laqnelle
les plus anciens et les |>lus méchants formaient les plus
jeunes à l'art des empoisonnements et des malices de
toute sorte, el enfin l'extinction des lumières, puis desscè*
nés qui ne se peuvent décrire. Tel est en abrégé le »«*-
Ina des sorciers, triste réalité à laquelle on ne croit môme
plus de nos jours; cl c'est tant mieux.
liEC'
DES MIRACLES.
NEC
1 grand rûle, raêrnedans ia méJecino,
J'en âge et jusque près de nos jours.
lït-on acTUser les jnges d'ignorance,
-^•■:M^ de tiarbarie? Mais il faut iaire
pren ce5 sortes de oialièrcs, il y
^jrnmie procédure et double jugeiiiont:
rd un jugemcïil du tribunal ectjlésias-
jui, après avoir prorédé lentement,
liurité, suivant ses propres errements,
fn en rabseiice ôcs accusés, sans avo-
ins tétuoins, comme on se (ilaît h le
îtligeait la peine canonique, s'il y
bu, ou renvoyait au juge laïque, s'i!
mnie commis contre les lois civiles.
le renvoi, le trilmnal civil procédait
Ltau, saïis é^anJ pour la procédure
^tiqtie, qui tirailleurs ne lui était pas
Ijquée, cl prononçait un jugement
&i SUS propres conviclions. C étaient
Eusages, d'autres formes, imparfaites
Veut, nous raccordons; mais que
l? Les nôtres ioni-elles fiaifaiLes?
jés qui ont [*rononcé de^i arrêts
[quinze siècles qui nous ont |jrc-
?îll-il> atteints d'idiolisine» fui des
ïiafis foi et sans conscience? Jls
peut-être pas coinpélcnts [ïour dé-
ti^Hiites queslions philosophiques
|i^ -ur le pouvoir de la magie et
tif du démr.naax onérations
mais ils Tétaient du moins
«les faits njatériels afTirnics
^démontrés par enquêtes» avoués
ibles, tels que des meurlres et
lion!» de séfmlture.
iiîce des faits de magie et de né<!ro-
is semble donc entièretucnl dé-
f ftajvoirit de vue de Fliisloire. Main-
1 Jr0(i5 reste à examiner la valeur des
bi créatures, tmicelian» in .iTiiinAli.i eier-
liomicidia iiifuitiiiint *\uiu» pUn'itiia
taipfcealionpb nblatlaiionisii, i;*bt'î» el
||tf»s tiiorlms ii{ip jani dlcti SalaiiLP
iiir:uiles(ph' por vos, ijorintrllîs etiaui
ï^niibus laiilum et anniiPiUilms, ai te
'maléfice oppresses, cou fos^ios et îiUcrfc-
r, ac ttcfiitpje îii cœincierio sepidlos rioclii
^liiima<ttis, alipie iti synagoi^am pi-aîdidaiii
CHU colk'griiiii pmtastis, ileniqii** d:eiuo-
iriiicipi iri sulîu si^tkuti ohlulistis, lîftracla
Dltscrvala ptugncditje, iLipite, JiianîLu» tl
Bicistsis, triiiicunî(pi(^ <lecm]iii vx cxuri el
[assari euruitlis, juhontrqut^ ac iLiaiiilatite
^ire veslro coiucibslts (b) ma la i!eiiii|iïc
Vrnla» vas viri» eu ni sticrtibi?», vos mulie-
^liriibi<^ fornicati eslis, îioilousiam veram
•mlissitiium crimeti niiserc ciun illis laciti
DO exorc:uislis,i'l, quod cMam (IcteilabîliH-
,aiJi;tîsl!îsshiiiimtucliarisliaîsaciarneiitiuu
ju ecclosia saiicla bi;i aliquruhlo siuji*
arc rcliniiii>tis» illudqtie îii lenaiu ul--
iiaLlcs ih''crom,iiidrtis dont il est iri ques-
^bites dar»s Ttirl d*eriif>ciisuîiiitT \v% Irou-
|vps abonJrni. M s<-r.iU loriK de les fmir-
Bple k'S anuisjii aussi ilélri; les ailleurs
I01 dt'H iiifjrialjh's ripaîiiiiies sur tes Iiorn-
1 cii'tse, el tri i tjVst ijiCnii pr^jngô, coutre
défendaictit pas éiniM bieu abes de se
f 9€4■u^^lt(H) de QiinilJiilisme $e {irnUtnge k tra-
iSÎMcs ; elle se rçirvu\c duus les bis des
moyens employés, aûii de mieux juger de la]
réalité des résultats obtenus. Cet eiameu Q^j
sera pas long,
Kcarlons tout d^abord la supercherie, pui$* j
quYdIe ne visa jamais qu'à mettre rillusioaj
à la [dace de la réalité. La fantasmagorie des
]>rélres de l'Egypte et le langage anormal des
milions, qui ieignaientdes apparitions etna
les réalisaient pas. Restent donc les évoca-
tions verbales et l'emploi du cadavre des]
morts. •
Les évocations! Mais qui donc a jamais *
connu le mot luirilique capable d'évoquer]
Ames, anges ou démons? L'n pareil secret ne se ^
serait plus jamais perdu, si jamais il avait été j
trouvé. Or, prononcez toutes les formules '
enseignées par les déruonografdies, et prati-j
quez toutes les cérémonies quils indiquent,
toutes sont faciles à trouver et h. exécuter, et]
nous délions qu'on fasse apparaître antre!
cliose que sa propre folie. Peut-il nièiiid^
exi^tcr des paroles mirifiques ou des actes
ayant la vertu de contraindre les intelli-
gences? Poser cette question, c'est la résou-j
dre : e*est demander si i}es moyens de Tordre
physique et [su renient malériel, ont quciqua
action sur un ordre diiîérent; en d'autres
termes, si le résuliat fjcut ôire sans liaison
et sans analoj^ie avec les moyens.
Mais ici la question se complique de Tin-
tervention du démon. Etudions-la souscello
nouvtdie face.
Et tl'aboicl, quant à Tâme humaine, voici
la réj:on>e de saint fhomas : « Il n'est pas
au pouvoir des Ames des morts d afifiaraîtrcs
aux vivants; car elles n*ont \û\is le corps
qui leur servirait à se manifester» el elles
ne peuvent s'en former un de circonstance,
ni à Taido des éléments, ni de quoi que c6
farie e^spuisiis, iit cum iiiajorî omiÛ!* cnulmneli3&
îuipielalis et cuiilempliis^pecio Oeiim dehoiicMa-
relis, ipsuoi vcro diaboluni ejusque j;loriaui, liotio-
rein, trîufiipbuiii et regimni proitiovcittis ahjuc
OUI ni honore, laudilms..,., lioiiesl.i relis.,,,, qiram
ob lausatit [)er hatic ttostiani seiiteiittnm di'fîiiî'
livatii projiUHcianiiis el drliiotive senieiiliamus
VMS omnes..,,, el vesinuii «iwendibel fuisse el esse
veros apt»staLis, idololatras, saiirhe (îdei di'reClnreiî,
[h!i abiie^alores el tonlemplores, bodoiiiiiicaH el
m^fandissirui crînirnis ic ;s, adultcros, foinicalures
sortilegos, iii;tli'bcos, >aeifîegos, liierelit os, laseiua-
rios, hiiuncidas« itdaiHiiitlas, d:eiiititHituqije ciittu-
res, salaiiitix' dia! otic:e anpie itireniatis disdprui:e
el ilanuialiiles ac r* prolial^e fidei asserlores, t>L-i!>-
phomost pcrjuros, itd'jmes oiiiniiini iiialoruui faci-
noniiiî el dHictoruin coin ictus ftiisse. Idco vos oui-
nés ve>triiiiiqiiei|iteiiililiel taiiqitain Satané iiicinl>ra
bac nostra sémenUa CHr;es»erut.'iJi reniiHitiuis rcali-
lerel iti etïeeui coiidigiiis et tigiltiuis pa'iûs eorum
peeuliari jiidicio pteeleridos 1 \Voy, Pnaim(tUHj;e
ou DiscQun ée$ eiprits, par k l\ &ilciiAt:Li8»)
rois de la seeorute racp, dans \c% ioù des tuirbarcs (Voyrjt
Ci^tiiani) et jusqu'il Corigino du clirlstianisme, car elle
était iieUem<*iii forirutlée p:ir tes paient tonlrc les pre-
miers chrêlieii^ï, qu*its ne d1>iiugu:iient p,is d(^s guosO-
qties, auxquels ceun-ri la reïivo^îiieul comme il sa
s*.iurcc,
(f ) Ce tactus lrigitii&&ittm» est relatif S des procMOs
arîiatlèls de libcrtinagi- ipic ics jnges oe soupçoimaieilt
pas,
un
NEC
DICTIONNAIRE
NEC
soit, puisqif elles n'ont plus les organes qui
leur serYaienl autrefois à remuer les élé-
ments matériels, ainsi que renseigne Soto,
au iv'IiYre do ses Sentences, &-5' division,
1'* question, article 4, et elles ne peuvent
pas davantage reprendre le corps qu elles ont
2uitté. Le diable ne pourrait lui-même les
lire apparaître, parce quil n'a aucune ac-
tion sur les âmes des bienheureux, qui soni
dans le sein de Dieu; et qu il ne saurait re-
tirer de Tenfer les âmes des réprouvés, que
Dieu y a condamnés. Il lui faudrait pour
cela une permission spéciale de Dieu. »
(S. Thomas, p. i, q. 118, art. 4.)
Comme on le voit, la question recule ;
mais du moins elle se simplifie : il ne s'a-
git plus que de décider si Dieu permet quel-
quefois au diable de produire sous une ap-
])arence sensible les âmes des saints ou des
damnés. Si quelquun disait oui, nous de-
manderions qu'on en citât un seul exem-
j)le. 11 faut écarter celui de la pythonisse
d'Eudor, Saùl ayant été probablement la du-
pe d une supercherie. (Voy, l'art. Pythonisse,)
Pour nous, nous dirions presque, non,
Dieu ne le permet point. 11 ne le permet point,
d'abord parce que les âmes n'ont plus de
c-orps et ne peuvent en avoir, ainsi qu'un
docteur de l'Eglise vient de l'indiquer : or,
apparaître aux sens sans avoir rien de cor-
porel, serait un miracle proprement dit, et
Dieu ne permet point à son ennemi d'en
0[)ércr, puisqu'il serait lui-même la cause
directe de 1 erreur, ce qui ne peut être.
Knsuite, parce que cette question est réso-
lue négativement d'une manière implicite
dans rÈvangile : c'est du moins ce qui sem-
ble ressortir de la parabole du mauvais
riche, prononcée par Jésus-Christ lui-
même.
Le (KiBon I ah ! il se rit bien des vains
efforts des hommes ! et croit-on donc qu'il
soit si empressé de leur rendre service ? L'E-
criture nous en donne une autre idée. Il lui
suffit qu'ils pèchent en l'invoquant ; le reste
est leur affaire. Et quant à le contraindre
de se faire leur serviteur, voici de quelle
manière frère Jean Nider, inquisiteur de la
foi, en parle dans son Formicarium^ qui est
un traité sur la matière, au u* chapitre.
« D'où il résulte que ni paroles, ni herbes,
ni pierres ne peuvent directement et de
leur nature exercer aucune contrainte sur
le démon, ainsi que l'établit saint Thomas ,
dans la iv* partie, T division, dernier arti-
cle : Il ne faut pas croire, dit-il, que les dé-
mons soient soumis è l'action de quelque
puissance corporelle ; aussi les invocations
et les charmes des maléficiateurs ne les con-
traignent point, et s'ils y répondaient, ce se-
rait en vertu d'an pacte consenti par eux-
mêmes.
« Si nous faisons attention à ces paroles
du livre de Job : Pourriez-vous prendre Lé-
viathan à un hameçon, il semble qu'elles
aient été dites comme une raillerie adres-
sée aux nécromanciens, ajoute le même
saint docteur. Ils prélentlont faire des pactes
avec les démons, se lecj soumettre, les con-
traindre! Ahl bien oui, niellez d<
main sur eux/ si vous pouvez 1 Y a-t
autre que Dieu , qui puisse contre
le démon? C'est toujours saint Thom^
parle. »
De tout cela il résulte, que les nécn
ciens n'auraient aucun pouvoir sur
mon, si ce n'est en vertu d'un pacte co
par lui. Or, nous affirmons, sans craint
tre démenti par aucun fait, que le sec
faire accepter un pacte au démon n'a ,
été trouvé. Nous ne croyons pas mêir
Dieu le lui permit.
11 n*esl pas question ici, bien entend
ap|)aritions d<^s anges et des saints p
salut des hommes et la glorification de
c'est une question qui n'a rien de co
avec la nécromancie.
Si les évocations sont impuissani
leur nature, en est-il de même de la
pulation ûes cadavres des morts ?
Assurément, et à plus forte raison,
avez beau interroger des radavre>; qu
lez- vous qui vous réponde, {.uisque
n'y est plus ? llagellez tant qu'il vou5
ra des cadavres, fût-ce même avec de
pents; encore une fois, qui voulea
qui vous réponde ? Employez, au lieu<
penls, la pile de Volta; faites-les re
rire, marcher: il n'y aura jamais rî
plus que l'effet galvanique.
Est-ce la peine de nous arrêter à i
les mille et un contes populaires qui
lent sur cette matière, et de montn
les faits allégués sont ou controuvi
exagérés, ou mal définis, des superc
ou des contes? Nous voudrions un £
thentique ; mais il n'est pas.
Telle est, nous le croyons, la vérîl
sidérée abstractivement, la vérité 1
que. Mais il ne s'ensuit pas que le •
n'a jamais fait une réponse queleo
n'a jamais manifesté sa présence l
casion de ces abominables pratiques ,
de manière à rendre le service deman
moins de manière à affirmer et à pn
la criminelle entreprise ; d'une manièi
logue à ce qui ce passe dans l'exerci
tables tournantes. Tous les théologi
firment le contraire, et nous le croyoi
eux. Dieu permet que ,celui-l5 tomlx
l'illusion, qui la veut, qui la cherche
{lourquqi, quand et envers qui le pcro
1 le permet quand ,U lui plaît; et q
demandera compte de ses desseins? i
mon use du pouvoir qu'il reçoit se
mesure convenable à ses propres in
et qui oserait jeter un regard dai
abîme ?
Si l'histoire n'a jamais inséré un fai
genre qui fût bien constaté, c'est qu
s'en est point accompli d'assez authe
ou d'assez important, pour mériter ui
ce dans ses fastes; et Dieu ne l'a pas
sans doute afin que des faits démon
ne fussent jamais mis en parallèle po
clat et la certitude avec les faits divii
Le mot mirifique, l'acte mirifique n
pas et ne saurait exister de soi; m
MX
DKS MIIIACLES.
MN
IIS
d'une manière variable, par acci-
ammc patlenl les Ihéologiens. II ii'e-
t>int (le f»ar;te explicile, c*cst-à ilire,
s\\\q cl la manière soient acceptés
rtables; mars des juicles ioipliciles,
lire, (les pratiques auxquelles le
répoïitl sriantaniniiem» suivant le
H quand il lui |>latt^ qu'il abandontiiî
!1 rej>rcrul à sa fantaisie. Abraxns pa-
ïvoir été longtemps un mot mirifique ;
ien I qu'on ressaie maintenant. Aiirail-
itet|»orlé tant lie ruillions d'Abraxas,
fiais on n'avait été soulagé de la lièvre
»ur mojen ou cru Tètro. Un gamahé ou
e» inscfit d'un nom ou d'un signe ca-
lque a été longtenins le moyeu miriO-
■" guérir de la colique ou du mal
|l. Si jamais fjamahé n'a rien i>ro-
■ment eii existe-l'il encore tant de
[t de millions peut-être,, sans roniji-
; qui sont détruits ou perdus? Main-
pratique mirifique est d1m| o-^or
is h un guéridon. Persoime n'o-
jjre mi'elje ne produit rien» et nul
it déterminer le temps qu'elle du-
pceci n'a rien de commun avec la
|uei6 ; nous citons seulement ees
ir montrer que le démon réfjood
fois» mais non pas nécessairement/
Il ne faut ni exclure son aclion d'une
.-l'isuîue, ni prétendre la régler.
>pliélies qui la concernent),
,c mort disait à son IHs : « La
Jivo est prochaine, car la j garnie
n*esl pas vaine: Prope crif în-
: non enim exckh'f rvrhum Do-
Tesl pourquoi, ù mes eolajit*;p
conseils, ne demeurez ym ici,
tôt nue vous aurez donné la sépul-
mere» et que vous! aurez [»lacée
idans un même tombeau, prenez
bi pour vous en aller (Tici, car je
riiîiquité de Ninive amènera sa
rt). «
prophétie suppose dos prédictions
içure^, dans lesquelles la ruine de Ni-
ïit annoncée; mais si ce n'est pas
ts fie Nahum qu'il est question, nous
ïvons plus,
avait été transporté dès sa jeunesse
iptivtté par Salmanasar [572); c'était, dit
Ii saint, le plus jeune de tous les rap-
sa tribu, il était encore dans Fâge de
Iti ttora aut^fni mords stiae vocnvU ad se
iiliuni suiîin, et sciïteii» juvenes lilms cpis
saos, ilixitque cis : 1'io|m> crit imerims Ni-
m cnîm cxciiili veibïuii t)ominî : cL rriilns
1, tpii (li<|XTRi sunl a lerra isracl, rovfilcTitui'
B. Ollll,i^ -.Hiieuj dcscrlu icrra ojiis ri:jild)iUn',
|t 1^ in ea iitCLitsa est, itci unk rcieirui-
L'vertciUur omacs liQi«nie!i Deiuii,
Bueiû f;«Mitcâ iilob sim, cl veiiioiU in Jonisu-
|ittiliahil;dMnil in ca, el ^nu^tcbiiiil in c;i otii-
lèna\ atloranlos reguïn IsncK Aiulilc ci-
; fiièi pairein vcstram : Servite Domino in
L n iaquirile ut fatialis <|iî^ placiln sunl
[lllijs V(.*sti'is mandate ut facbnt ju^iiiias li
ut sitil meniores Dci, et bcncdicaui
la fiut*rilité : Cwm t&$ct junior omnil/ui in
tribu Nephiali^ nihil tanvn puérile gasit*
Lorsque [dus tard il fut devenu homme, dit
toujours le même livre, il épousa une fcmma
de sa tribu nommée Anne; cum vero fachit
es set rï>, acccpil uj(frem Annam Or To-
bie mourut h Vùge de 102 ans. Si nous su[v
posons qu'il était 'âgé seulement de quinze
ans à l'époque de sa translation en captivité^
qui ci)t lieu Tan 721 avant Fère vulgaire, sa
mort dut arriver en 03^*, c est-à-dire au mo-
ment mônîe où Josias opérait en Judée les
]»reniières réformations dans le culte natio-
nal, déshonoré par Tidolâtrie depuis long-
temps déjà. La ruine de Ninive n'était plus
éloignée que de 22 ans, car celte ville i';it
prise en 612 par les Mèdes cl les Babylo*
niens, detix années avant la uioii de Josias
h îlîaggeddo.
On ne peut supposer Tobie beaucoup plus
jeune à Tépoque de son départ pour la cap-
tivité, car Tauteur de sa vie semble dire
qu*il était livré, quoiiiuc dans Tenfance en-
core, à ses [rropres inspirations et farbitro
de sa coTiduile. Si Ton sufïpose qu*il y ïûi
transporté ilès le berceau ou au sortir du
berceau, alors il ne reste plus que quelques
années entre la propbélie et son accomitlis-
sement.
La seconde prophétie relative h Ninive est
celle de Nabuni, nous Tavons donnée à Kar-
liclc de ce prophèlc (I'oï/. l'art. NAtirrj)*
Nous n*y reviendrons pas ici, d'auiant plus
qu'il est imoossible de déterminer l'époque
à laquelle elle dut avoir lieu.
Il semble que Naîuuu ait prophétisé pen-
dant la captivité des soixante-dix années :
Jacob était réduit, dil-il, au même état qu'Is-
raël, leur orgueil à Tun et h Faulre était dé-
truit, les deux peuples étaient ilisper>és :
Reddidit Dominuit sttpcrbiam Jacob, ^icul gu-
perbiam Israël : quia vastatores dissipaverunt
€03,
Il semble qu'il prophétisait vers la fin du
règïie de Nabih'hodonosor-lc4îrand, jmisoue
""> nie était accomplie,
et une partie de la jiopulalion en une née en
ÎVxpédition contre FEgyple était accomp
caitlivité : No-Ammon n'avait [dus iThabi-
taiits : ISunquid melior es Ah.xundria popu-
(orum, qitœ habitat in (luminibua ?,,,., Scd
et ipëa m transmigrât ioncm duc ta est ni cap-
tiritatcm.
Il semble que la Vm de la captivité était
prochaine pour Juda, mais de la dernièro
cum in omni Iniiporc iti verit:He, cl in to(a \irliile
sna. Nunc ergo Pdii amhltî mt\etnalit« niancrfr l^îc :
sctl quannitiue itic seiielierilï* inaUcm vcstram cir-
en me in nno sepukhro, fX en diiigile pcssus yc-
su^os ut exeatis liinc. Video enim quîu iiiiqtiifas
cjns (incm iLtLilfi. {Tôt* xiv, S-1ô,|
(57i) ^nuii tîcvuns relever ici une étrange dîslrnc-
tinii ilu railleur îles additions au Dictionnaire de ta
ilibti\ qui &ijp|K)se, nou sculenu ni que Tobie iJc-
vinl le premier ministre île Sjliiianasar, mai» eu-
cerc ïiuc cVst lui qu'on voit représenté sur les mar-
bres de Ninive, allanl en capuviiè eu compaguie ae
Aune, dont les épaules sont cliargccs à un jeuuo
enfant. (Vuv. l'art. iVnnrt% coU T2LJ
419
NOS
DICTIONNAIRE
NOS
4i0
captivité qu'il dût avoir h subir : Ecccsupcr
montes peaes tvangelisanth^ et annuntiantis
pacem : célébra Juda festivitates tuas non
adjiciet ultra ut pertranseat in te Belial :
universus interiit.
Or la ruine de Ninive précéda le commen-
cement de la captivité. Elle eut lieu en 612,
et la captivité commença en G06 avant Tère
vulgaire.
No-Ammon fut elle-même ruinée à deux
reprises différentes : la première en 710,
par Sennacherib, et la seconde en 572,
par Nabuchodonosor, postérieurement, par
conséquent, h la prise de Ninive.
La ruine de No-Ammon devant servir de
signe pour la ruine de Ninive, le pro|)liètc
entendait donc parler de Tévénemcnt ac-
compli en 710; mais comment donner en
[ireuve un fait consommé à quatre-vingt dix-
luit ans d'intervalle et dès lors oublié?
S'il a entendu parler de la destruction
opérée en 572, il faut chercher aussi une
seconde destruction do Ninive dans des
temps postérieurs, et dont l'histoire ne parle
l)as. Mais ici une nouvelle difRculté se pré-
sente ; le roi de Ninive sera, dit-il, abandon-
né de ses sujets : Dormitaverunt pastores
tuiy rex Assur : sepelientur principes tui : la-
titavit populus tuus in montibus^ et non est
qui congreget. Or, depuis sa réunion à l'eni-
Sire de Babylone par Nabopolassar en 612,
inive n'eut plus de rois, ou si elle en eut
pen lant quelques courts intervalles de ré-
volte, en supposant qu'elle ait survécu à sa
ruine, l'histoire ne les nomme pas.
11 faut cependant admettre cette dernière
supposition, ou supposer aussi gratuitement
d'un autre côté, que le prophète* a vu ces
divers événements dans le lointain de l'ave-
nir. Alors il n'y a plus de date à la prophétie.
Quoi qu'il en soit, le plus grand nombre
des interprètes ont cru reconnaître au ton et
au contexte de la prédiction, qu'elle avait
été prononcée à Ninive. Or, Nahum se disant
d'Elcésaï, et saint Jérôme affirmant qu'Elcé-
saï était un village do Galilée, dont les rui-
nes subsistaient encore de son temps, il s'en
suivrait que Nahum aurait fait partie des
captifs du royaume d'Israël, soit de ceux
eue Thelgatphalnasar emmena en 740 avant
1 ère vulgaire, soit de ceux que Salmanasar
transporta en 721. 11 aurait été ainsi contem-
|)orain de Tobie, ou l'aurait précédé de
quelques années seulement, et ce serait à sa
prophétie que Tobie aurait entendu faire
allusion. C'est peut-être là la véritable date.
. Il suffira de Jeter un coup d'œil sur l'état
présent de Ninive, pour nous convaincre
que la prophétie de Nahum s'est accomplie
à la lettre.
NOSTRADAMUS. (Michel).
Cbrus ob obscaram liiipam, magis iiiter inaiies :
Umnia enim stolidi magis admirantur amantquc
Inversis quse sub verhis laiilaiiiia cemunc.
(LLXRiCE.)
Ce singulier personnage naquit en 1503, à
Samt-Remy, dans la Provence, et fit d'abord
de la médecine empirique et astrologique,
comme son oncle malernel, qui avait été son
précepteur, et comme la plupart des méde-
cins en faisaient alors. Il osa s'attaquer à
ses confrères dans un livre qu'il intitula:
Les fardementSy PAqyxi contenait un grand
nombre de recettes et de méthodes secrè-
tes; mais ceux-ci lui prouvèrent aisément
q[u'il était un ignorant, et le dépopula-
nsèrent. Il profita de ses loisirs i)0ur com-
poser des almanachs, dans lesquels il inséra
chaque année des prédictions sur les affai-
res publiques; on crut en trouver le scoîi;
des événements inattendus vinrent en don-
ner un à des paroles obscures, et Nostra-
damus acquit une grande réputation d'as-
trologue, en remplacement de sa réputatioa
de médecin. Ses confrères en astrologie In
démontrèrent tout aussi facilement çrïl
n'était non plus qu'un ignorant dans nttt
sttience, qu il commettait les plus grosiei
erreurs dans ses calculs, et qu il ne savab
pas môme déterminer avec précision k
marche de la lune et l'entrée des saisons.
Mais il laissa cette fois passer Toraja
au dessus de sa tète, sans y prendre garde;
sa réputation lui resta. Il eut le bon espnt
de faire le mystérieux avec tout le mondet'
de ne parler que par sentences et d'une
manière obscure, d'écarter les curieux, de
se rendre presaue invisible aux petites
gens ; il fut censé s'être fait descendre dam
un cavau profond, ou il travaillait à la •
lueur d'une lampe inextinguible, d'où il
ne sortait jamais que pour les causes Jei
plus graves, et où l'imprudent qui oseriit
le troubler en ses méditations trouvent
und mort assurée. Rien n'est plus favorable
au charlatanisme que le mystère. Le pobUc
reçut donc ses almanachs prophétiques com-
me d'autres livres sybillins, et considéra
sa personne avec une curiosité mêlée de -
respect et de terreur. Les grands du monde
partagèrent l'erreur générale, preuve, entre
mille autres, que la grandeur est un titre
plutôt qu'une qualité; il fut mandé plu-
sieurs fois à la cour, reçut des présents des
rois et des princes, ]»orta le titre de méde-
cin de Charles IX, fit l'horoscoi^c desplas
émincnts personnages, entre autres do
cardinal de Rourbon, oncle de Henri IV. Do
grands princes le visitèrent dans sa solitu-
de, tels que Henri IV lui-même encore en-
fant, le duc et la duchesse de Savoie, père
et mère de Charles-Emmanuel le Grand.
Nostradamus joignait aux indications de
l'astrolabe celles de la chiromancie, de la
métoposcopie, et parvenait par ces moyens
divers, sinon à pénétrer l'avenir, du moins
h inspirer une grande idée de sa science et
de sa personne. 11 dut s'enrichir considé-
rablement à ce métier; son fils, César Nos-
tradamus, initié aux mystères de son père,
mais beaucoup moins nabile et moins Hn,
suivit la cour de Charles IX, où il fut ton-
jours en butte à la raillerie et au mé|»ri5,
a cause de la fausseté de ses prédictions ,
trop claires pour être susceptibles d'un
double sens, et par conséquent pour n'être
ims démenties par des événemeats qu'il
0£S HmACLLS.
>0S
4!2«
poiivari prtvoir. On proiihtHo de
l'>il parler sans rien dire, a fui
- se charge lui-uic^mc tie trou-
djitiâu ^eiis h ses paroles.
llkliel Noslrft<iarnus, en fran<;ats Micliel
HMredAme, inoural h Salon Te 2 juillel
m
p C2 ans, et fùl enterré dans
Cordoliers, où l*on voyait, à
en entrant, son [>ortra!i avec
t% risilile à force iTètre jinni-
, yi. Oâsn Claris f^imi Mlchaetis Nos-
, unius omtiium tnortnfutm jutiicio
mjuâ pêne divino catamo, tôt tus orhis
Oâirùrum influxu futuri eveutus coiiscri-
rmtur. l'ijrif annos lxii» mrnsrs vi» (lies
Obiiî Saloftr ciD iD lwi, Quieitm Po-
eri nr inridete,
ic fastueuse inscription se rapporte
aux almanachs prophétiques de Nos-
fjirjl ses Centuries, livre d'une in-
Inzarrcrie, aporal ypse de la folie,
ît rontenirles destinées du monde,
ses contemporains admirèrent de
fui* Les sept preinièros parurent h
n 1S55; la vogue quelles obtinrent
tm l'autour à en publier trois non-
!Uni6mè lieu en 1558. Le grand nom-
ions et de coninienlaircs dont
lé honorées, la réputation dont
ncore dans un certain loon-
ic de ceux qui deuinodent
k l'avenir pour .^e consoler des
el des douleurs du pré>etjl, ne
" ni pas de nous rtinienuerdans
silence à leur égard.
centurie se compose do cent
.'auteur nous n osons dire le
nce ainsi :
r»i atL-^î^ de noict secret estuilc,
-^. sur la sfHc ilVi^rain :
i^ue soilarUclL' sutlitude^
|4i t*(4>:4H:rcr qui ii est à cruiro voiii.
'"H iiiaii> mise au milieu ûe Omnclies,
I nmullc cl le Innlie ei tr pied :
Lt \tyï% fremissnil p.ir les manches :
endeDr divine. Le dÎTiii près s'assied.
ndiiit b littîerr du InurlijUon versée,
i ïifi-om faces de knr^ mauloanx couucris,
\ rcpuldi(jue par gnis iioiiucaux vexé*%
Dfi hlaiici et rouges jugeroiil a Ti-nueis.
ir Tf niuers sera faicl un monarquf*,
fiiVn paix cl vie ne sera luiiguiMiicnt :
ttr% Be p<^rdra l,i pisr.'tture b.injiK^,
tn rc*gîe en plus grand itcn imcia.
3siés seroiil pour hue long comlval,
itf pays seroul plus ftirl f;r<*ui*?.,
j et cîii* auroiu pJits grand drbaU
as* ÏSarbouQC auruiil cuiur Cbpruue/.
^isil de Eaucnne sera destitué,
ttaml ^ Be% pieds les aisles failliront :
\ deux de Brrsîic auront constitue.
Brin, Vcrsel que Gaulois foulcroul.
Tard arrîué» Teitéculion faiclr,
Le vent «rotiiraîrf»», letires au elieniin prînses, '
Lesfonjurejt Xllll d^inc secic,
Fu'Ieliousseau seu€2 Icâ enireprinses.
Combien de Tois prin&eCUéfiolîiire,
Scias cliaugùaui les Unx barliare cl \aiin*s :
Ton mal «i\ipprocln\ Plus serai* Iribulaire,
l.a grand lladrie rccouuriia U\s veines*
De rOrieiil viendra le crcur Punt^nic
Fascïicr lladfîc, et les hoirs ïlcmudidcf
Aecompagnéde la classe L)l)i(pn\
Temple Melitc et procbes Tstcs vuides.
Serpens iFfinnuiis en la caçte de fer.
Où les cnfaus Scptains du Ray sont prîns :
Les vieux serpens soi liront bas dVnfL'r»
Ains mourir voir de fruici mort et crins.
Le mounement des sens, ceeur, pieds cl mains,
Seroul d'accord Naples, Lyon, bitillc :
rplaivcsr feux, eaux puis aux nobles Romains,
Plongez, tuez, morts par cerveau débile.
f>ans peu dira faulce lirule fragile,
Fk' bas en bautt esteué prompt enienl :
Pois en inslani desloyale et fa bile,
Qui de Yeromie aura guuucrnenieul.
Les Exiles par ire, haine iiUestiiie,
Feront au Roy grand coniuration :
Secret nietlronl ennemis par la nn'ne.
£t ses lieux siens contre eux sédition.
De gent eselaue chansons, chants et requestes.
Captifs par Princi^ et Seigneurs aux priions *
A rathienir par idiots sans telles.
Seront rccen\ par diuine oraisons.
Mars nous menasse par la force Ijelliquc,
Septante fois sera le saii^ espandre :
Ange et ruyne de l'Ecclei,iasliipie,
Et plus ccuk qui d'eux rien voudront entendre.
C'en est assez, ce nous semble, pour jii-
ger du style du propbètu et du mérite de
son cBuvre. Il y a mille quatrains, ou quatre
mille vers de cette tournure et de cette fac-
ture; y trouve du sens qui (tourri, y cher-
che Favenir qui voudra,
La prédiction embrasse un espace fie deux
mille deux cent quarante-deux ans; c'est-à-
dire depuis Tan 1535 jusqu'en 3797; or, de-
puis deux cent quatre-vingt quinze ans
que Fauteur est mort, c'est à peine si les
commentateurs on pu faire Fapplicatîon
d*une quinzaine de quatrains aux événe-
ments accom[dis, et jamais explication
ne fut plus malheureuse • en voici des
exemples. On a cru trouver dans le quatraÎQ
suivant, qui est le 35* de la 1" centurie,
une prétliction du tournoi qui fut si fatal
à Henri II
Le l von jeune le vieux stirmo niera,
En c1ian*p lielli*|iie, par singulier dnelle :
l>ans cage d'or les yeux lui creuera,
I^eux classes une, puis mourir, mort cruelle.
Or Noslradamus vit la mort de Henri II,
et ne se prévalut jamais de cette prophétie;
(Failleurs Montgoiiuueri était plus ûgé que
Henri IL
Cet autre quatrain» qui est le 57' de h
3* centurie, s'applique mieux aux révolu-
tions d*Anglelerre*
S4*pt fois verrex changer gêna britannique,
Teinte en sang en deux cent nouante ans :
Franehe iion point par appuy germatûque,
Artes dutibte son pôle basiarnan.
m
NOS
En comptant pour la première révolulion
le changement dereliçion sous Henri Mll^
dont Nostradamus avait été témoin, puis les
guerres de Jeanne Grey et de la reine
Marie, le retour de l'Angleterre au catho-
licisme sous le règne de celle-ci, événe-
ments dont le prophète futégalementtémoin,
en V joignant les révolutions i>olitiques qui
se succédèrent ensuite coup sur coup, on
trouvera facilement se[)t à huit révolutions,
teintes en sang, comme dit le ]»rophète;
mais il faut tenir compte de celles auxiiuel-
les il assista, et se souvenir qu'il a fallu Lien
moins de deux cent qualrevingt dix, ans
pour tout accomplir.
Le 33' quatrain de la 9* centurie pré-
sente des rapports non moins frappants
avec quelques-uns des événements de la
révolution française; mais encore faut-il
aider à l'auteur, et môme lui faire dire ce
qu'il ne dit pas :
Le pari soluz mary sera millré,
Hciour, contlicl passera sur le thuillc :
Par cinq cents vu Iraliyr sera tiltré,
Narbon el Saulcc par couteaux avons d'huiUe.
Il est vrai que Narbon était le véritable
nom du ministre de Louis XVI qui se fai-
sait appeler M. de Narbonne, il est en-
core vrai que le sieur Sauce, dans la
maison duquel l'infortuné monarque fut
arrêté à Varennes, était marchand épicier,
et ainsi vendait des huiles; mais c[ue font
là les couteaux? Quels sont ces cinq cent
un par qui Louis XVI sera accusé cle tra-
Idson? Que veulent dire ces paroles, le
()art soluz mary sera mitlré? Elles signi-
lent, dit-on, que Louis XVI devait seul se
coilTerdu bonnet rouge, et non la reine.
Cela serait assez apparent en effet, si soluz
écrit de la sorte ne venait pas de solutus et
non de solus; or Louis XVI n'était pas
veuf. Nous nous en tenons à ces exemples,
qui ne sont pas les plus singuliers dans
1 espèce ; c^r les exégètes ont donné è d'au-
tres passages des centuries des explications
beaucoup- plus étranges et plus forcées que
celles-ci.
Il en est des prophéties de Nostradamus
comme des nuages, dans lesquels, avec un
peu d'attention et d'imagination. Ton trouve
tout ce qu'on veut, c'est-à-dire ce qui n'y
est pas.
Rien n'empêcherait par exemple de voir la
révolution de 18tô dans le 3* quatrain de la
i" centurie ; mais le prophète l'a-t-il devinée,
ou bien faisait-il des prédictions de la mê-
me manière qu'un certain personnage des
oomédies de Molière faisait de la prose,
c'est-à-dire sans le savoir? c'est ce qui nous
semble le plus probable. Il n'avait rien en
vue-; or ce qui ne s'applique à rien, peut
convenir à beaucoup de choses.
Nous accusions tout à l'heure Nostrada-
mus d'avoir fait de l'obscurité systématique;
nous ne voudrions pourtant \\as paraitre
coupable d'une calomnie, même envers un
faux prophète. 11 semble que l'obscurité
était son atmosphère, et pour ainsi dire
DICTIONNAIRE NOS VA
son élément, soit qu'elle- lui fût naturelle,
soit qu'il s'y fût accoutumé, car il ne pou-
vait i.rendre sur lui de parler comme tout
le uiondc, même des choses vulgaires, et
qui réclament une grande clarté d'expres-
sion. L'on en peut juger par l'épitre dédi-
catoire de ses sept premières centuriest
adressée à son fils. César Nostradamus.
« Ton tard aduenement , César Nostrada-
mus, mon fils, dit l'auteur, m'a faîct mettra
mon long temps par continuelles viçilalious
nocturnes référer jiar escript toy délaisser
mémoire, après la corporelle extinction de
ton progeniteur, au commun profit des hu-
mains, dere que la diuine essence par As»'
tronomiques réuolutions m'ont donnera*
gnoissance. Et depuis qu'il a pieu an Dîcs'
immortel que tu sois venu en naliirtjU
lumière dans ceste terreine plaige* du/
veux dire tes ans qui ne sont encore accMp.
luignez, mais tes mois Martiaux incapaÛii
a receuoir dans ton débile entendement ci
que ieseray contraint après mes ioursdefinfc."'|
veu qu'il n'est possible te laisser par escra .:
ce que seroit par Tiniure du temps oblitéré:;, i
car la parole héréditaire de Tocculte predîo^ij
tion sera dans monestomach intercluse : coi-. '
sidérant aussi les aduentures deûnement
tre incertaines, et que le tout est regy et
uerné |^r la puissance de Dieu inestim
nous inspirant non par bacchante fureur
par limjihatique mouuement : mais par »^
astronomiques assertions : Soli numine di*
vino afflatipraîsagiunt,etspiritu nrophelkap^
particularia. »Tout le reste de ce Ions fictan
est du même style, ainsi que la dedican
des trois dernières centuries à Henri II.
Celle - ci n'est à, proprement parier,
qu'une vaticination des événements futmt .
jusqu'au règne de l'Antéchrist; mais qodt,'
épouvantables événements! Le prophète ne.
voit que des inondations et des déloges,:'
des guerres atroces et du sang qui coûte
par les voies publiques, des pestes, dct
lamines, des mortalités, l'herbe croissaBi
jusqu'à la hauteur du genou dans les ruas
des cités jadis les plus populeuses, des
champs abandonnés, des tremblements de
terre , l'obscurcissement des astres, et mille
autres calamités plus effroyables les unesqge
les autres. On croirait gîi'il a été en proie
à un délire de damné, si l'on n'apercetaitk
chaque pas des réminiscences de certaines
prédictions qui avaient eu cours lors des
ex))éditions des princes français en Italie,
prédictions démontrées vaines par révéne-
ment, et des figures de langage empruntées
aux prophéties bibliques et évangéliques
sur les derniers jours du monde.
Et parmi tous ces événements dont la
funèbre histoire se déroule sous sa pliuna
en un langage énigmatique, duquel nous
allons donner un dernier échantillon, il
n'en est qu'an seul i)ortant sa date avec
lui; or cette date est on ne peut plus
malheureuse. Suivant Nostradamus, une
grande et longue persécution contre la
christianisme devait se terminer en 1T92,
année ^désifi;néc par le cardinal Piene
1
ODE DES MmACI.KS
ns lin sons loui opposiS et qui
OBI
m
qui
|n effet Tèrc «les persécutions ren-
ans une i^ri'u^ de riiuro|to. Si le
^dc Salon avait mieux possédé la
t-aliiie, iï n'aurait pas fait ce contre-
la irailoction n'était cependant i>as
s avoir parlé iJes relijcions et des
lia V8* degré de hauteur, Noslrada-
linue de la sorte t n Après cery la
rîle de ]}\\x^ grande puissanre que
^e fera reccue par deux peuples,
îOiier obstiné par celuy qui à eu
5ur tout, |>ar le deuxiesme et [)ar
Il estendrases lorces vers le circuit
bnl de l'Europe aux pœnuans la
el succombé et par voyelle marine
I extensions h la Trinacric Adrititi-
*lliriiiuions et Germaniques du tout
■L cl sera la secte Bnrharique du
Hatins grandement alïlitjée et des*
Bitis le grand empire de I^Anteckrisl
ftra dans la Aiila et Zerses descco-
^nooabro grand et innumerable ,
[Il que la venue tiu Sainck-Esprit
nt du 48 degré, fera transmigration
%mnl h rabomi nation de rAntechrist,
^erre contre le rojal qui sera le
tcAire de lesus-Christ, et contre son
el son règne, per tempus, et in aeca-
Nûstradamus nous révèiifîiïïS les épi 1res
<lédicalaires de ses rentunes, qu'il avait
cô[U[iosé quelques ouvrages en |»rose, qui
ne devaient paraître qu après sa mort j iU
nom point vu le jour, et la perte en semble
peu regrettable-
On jieut considérer, si Ton Teut, le pro-
phète de Salon comme un illuminé, uq
enthousiaste , qui crut tle bonne foi h ses
révélations et qui livra de môme au pul4ic
les visions de son imagination en place de
réalités. 11 a des illuminés le langage obscur
et les idées disparates, Textréme conriance
en soi-môme, les allures mystérieuses;
mais lavenir n'en fut pas moins un livre
fermé devant ses yeux, et, moins heureux
que les magnétisés, il tm* ^nt pas lire h Ira-
vers la couverture.
(C, F- Lra prophctus dv M. Mich^^t Nos-
(radamns, Lyon, 1558, in-2V. — Les diverse?^
Bif/fi, au\ arL No^tradamus. — Gazette 4n
France^ leuilletons des 5 et 23 mars 1830,
— L\ Choix dv Maine, Bibt. française , art.
Nostradmntts, — CfiAviGsv. ta première fae-e
du Janus fran^-ois, — Le chevalier de jaxt.
Explication de quelfptvs (quatrains de No^
tradamus. — irriNAVO, Concordance de T/uV-
toire avec les Cenlurics, — Théodore Bodt*i
Noureiles considérations sur les Oracles^ etc.)
o
apie Achaz, roi de Juda, s'aban-
nt êut pratiques superstitieuses et
: - nations voisines, le Sei-
iiix mains du roi de îsyrie,
• lui de grands avantages, ei
as de riches et nombreuses
il ensuite à celles de Phacée,
irU qtîi envahit la Judée, v tua cent
It liants en un seul jour, et
ix cent mille de tout ûge
ue condilion pour les réduire en
les uns destinés à être vendus,
ren Israël* Les malheureux
_^ .^iJlés de leurs vêtements,, et
réduits à l'état des bêtes, che-
vets Samarie, lorsqu'un prophète
u d'Obed accourut au devant de Tar-
^iomphante, et s'écria : Voilà que le
ur^ le Dieu de vos pères^ irrité contre
Bii livré entre vos mains^ et vous avez
Mamage si atroce^ que votre cruauté
m^quau cieL Maintenant vous préten-
m donner à vous-mêmes pour esclaves^
ifiintê de Juda et de Jérusalem^ ce qui
et être â aucun prix. Vous péchez en
Tê h Seigneur votre Dieu, Croyez-
lempesiaie erat iUi proplieia Dojirmi,
Slwrd : oui ecressus obviam exercitui ve-
1, dixit cis : Ecce irâius Iiorainys
irarum contra Juda : tradîijit eos
hu% tesuii, et occidislis eos alrociter, ita
iluiu (Vt^riitigcicl Vi'MT» ctutlclilas. fusuper
DicTio»?! 0ES Mihaclés. il
en mes conseils^ et reconduisez dans leur
patrie les captifs que vous avez enlevés du
milieu de vos frères, autrem0ni une grande
colère du Seigneur est prête à éclater contre
vous (573)» Quelques Israélites s'étant gé-
néreusemenl adjoints au prophète, conju-
rèrent avec lui les vainqueurs de ren-
voyer les captifs et de rendre le butin* Ce
ne fut pas inutilement : l*armée arrêta sei
marche , des vêtements furent rendus aux
malheureux captifs; on accorda les soins
les plus touchants aux personnes faibles
ou malades, aux enfants, à ceux qui étaient
fatigués de la route, et on reconduisit les
vaincus jusqu'à Jéricho, non plus comme
des esclaves, mais comme des frères.
Quels temps et quels mœurs 1 quelle sau-
vage férocité et quelle ,plus touchante cor-
dialité I Les réflexions naissent en foule.
Mais au surplus c'est bien là le peuple, le
peuple de tous les temps, le peuple de nos
jours avec son extrême mobilité, ses colères
soudaines , ses emportements sanguinaires,
ses retours, sa sensibilité, son aptitude au
bien et au mal, suivant la parole qui le sou-
lève ou qui le calme. Et à celte époque
filins Juda et Jérusalem vuUis vobis subjiccre in ser-
vos et aucillas^ quod nequaquam facto opus est ;
[ïcccalist ciiim super !ioc Domino Deo ve^ilro. Sed
audite consiliura meura, et rcducite captivos, quos
abduiistis de fratribus vestns, quia magitu:» fur^r
'bomtnl imminct vobis. {il Par. xxvni, 5-lL,^
M7
OliA
DICTIONNAIRE
ORA
Farmée n'était autre que le ncuple lui-
même, levé en masse, livré a tous ses
instincts. Les guerres ne pouvaient être et
n'étaient, en effet, que des expéditions pas-
sant comme le torrent et dévastant comme
lui. La Providence, toujours laissant à
l'homme son libre arbitre et toujours modé-
ratrice, se tient dans sa sphère sublime,
d'où elle avertit, récompense ou [>unit, mais
arrive toujours à ses fins, quels qu'en
soient les agents. Dieu est ainsi bien plus
grand et bien plus adorable, que s*ils*impo-
sait aux consciences, et réduisait sa créature
-au rôle d'un automate qui n'a de mouve-
ment que celui qu'il reçoit d'une main
étrangère.
L'Ecriture ne dit rien de plus du pro-
phète Obel. 11 ne faut pas le confondre avec
Obed , père du prophète Azarias, qui vivait
un siècle plus tôt.
ORACLES. La question des oracles en est
demeurée au point où la laissèrent Fonte-
neUe et le P. Balthus au commencement du
xviii* siècle , quoique ces deux auteurs
l'aient aussi mai envisagée et par conséquent
aussi mal traitée l'un que l'autre. Suivant
le premier, tout était perfidie, surprise, ha-
bileté dans les oracles; d'après le second,
le démon y jouait le rôle principal. Les
oracles ne cessèrent point à la naissance du
christianisme, dit Fontenclle; ils cessèrent
dit le P. Balthus. Une question si multiple,
posée dans des termes aussi généraux,
devait être mal résolue.
11 faut donc la remettre entièrement à l'é-
tude.
Toute vaste qu'elle paraît, nous croyons
pouvoir la traiter en quelques pages. Les
discussions phiiosophiaues étant ce qui
avance le moins les solutions, nous nous
attacherons de préférence au côté histori-
que.
Les Juifs eurent leurs oracles, soit qu'ils
aient été les premiers à en avoir, et que les
nations étrangères leur en aient emprunté
l'usage, soit que Dieu les leur ait accordés
en vue des nations étrangères, et afin qu'ils
n'eussent rien à regretter sous ce rapport
pas plus que sous aucun autre. Les ancêtres
mêmes de la nation juive eurent des oracles
longtemps avant la formation de la nation.
Nous voyons en effet Rebecca, femme
d'Isaac, aller consulter le Seigneur sur la
signification du phénomène qui s'opérait
dans son sein , lorsque les deux enfants
auxquels elle devait donner le jour, sem-
blaient s'y livrer des combats anticipés:
PerrexUque %U consuleret Dominum, Qui
respondens^ aii : duœ génies sunt in utero
tuo. L'Ecriture n'indique pas les procédés
et les moyens mis alors en usage pour con-
sulter l'oracle, ni la manière dont se trans-
mettait la réponse ; nous voyons seulement,
par le résultat , que l'oracle était véritable-
ment divin. Et è la manière dont s'exprime
le livre sacré, nous pouvons comprendre
qu'il se rendait dans un lieu spécial qni
n'est point désigné ; perexit ut consuleret.
Moïse établit un moyen régulier et perma-
nent de consulter le Seigneur, il a
même du nom iï Oracle le lieu où se rt
la réponse, c'est-à-dire le couverc
l'arche d'alliance.
Bientôt après, nous voyons emplq
même usage parmi la nation réph(i
grand prêtre. Cet ornement portait l
meux urim et thumim^ sur lesque
talmudistes et les interprètes aucie
modernes ont débité tant de suppos
en l'air, et composé tant de dissert
dans lesquelles 11 y a si peu de chc
apprendre. (Voy. lart. Urim.)
11 est dit au viii* chapitre du \vn
Juges, que Gédéon composa un épboc
Tor provenant des «lépouilies des roii
et Salmana; qu'il le déposa dans 4
d'Ephra, et que ce fut pour les enfaiM
raël l'occasion d'une grande fomicati
faut entendre nar ce terme un culte
trique ou pareil à l'idolâtrie et proscf
Le fait en lui-même nous laisse <
dans les ténèbres ; mais elles vont s'éi
Le môme livre, au chapitre xv0*
apprend qu'un éphraïmite, du nom de 1
se fit faire par un orfèvre un éphod
théraphim, c'est-à-dire, ajoute V
sacré, un vêtement sacerdotal et des i
ephod et théraphim^ id esty vestem saceri
et idola. 11 confia d'abord à un de ses
teurs le soin de remplir les fonctions si
taies, sans lesquelles ces objets lui ai
été inutiles, puis à un jeune léyriM
fortuitement dans le pays, et qui m
à assumer le rôle réservé aux prôtiil
peu de temns après, des espions qui
chaient un lieu propre à établir une i
de la tribu de Dan, étant venus à
f)rès de là, ils prièrent le lévite de ooi
e Seigneur, pour savoir s'il bénirait!
prise; rogaverunt autem eutn^ ui eom
Dominum^ ut scirepossent anprosperû
j^ergerent. 11 leur répondit : Allez en j
beigneur sera avec vous : Jte inpace^A
respicit viam vestram.
Tout ceci est encore bien vague, «
ce vague lui-même qui donne Reu à
les suppositions que l'esprit invenli
créer; mais voici qui devient plus 1*4
David, en fuite devant la colère de
se trouvait dans la ville de Ceïla, où it
que son ennemi venait l'assiéger: il
prêtre Abiathar : Revêtez ré^mod; fl
ephod, puis il pria ainsi : Seigneort
d'Israël, faites savoir à votre servit
Saûl se dispose à venir assiéger Ceïla* c
on le suppose dans le public, et si leî
tants de Ceïla me livreront entre ses i
— Le Seigneur répondit : Il viendra;
Dominus, descendet. — David aioob
habitants de Ceïla me livreront-ils, i
mes hommes, aux mains de Saùl? L
gneur répondit : Ils vous livreront ; e
DominuSf tradent.
Dans une autre circonstance, le
jirince ordonna encore à Abiathar d<
sulter le Seigneur par le môme moj
s'agissait de poursuivre les Amaléciu
avaient surpris la ville de Siceleg p<
ORA
DES MIRACLES.
ORA
ilO
Tle DaviiU cl en avaient enlevé un
lUn» ainsi que J<i faaiifle de David
?. 0nvid dit; Faut-il, ou non, pour-
ss ravisseurs, et les vaincrai-je? —
^eur r6|>0Tidit : Pouri>uivez-les, tous
rex rerloinemenl, et vous reprendrez
iîn : Uixit^ue n Ûominus : persequere,
r iittfttiï emm comprfhendes eos^ et excu-
■i^'-r» nous apprend j au diapilre
il, avant de livrer sa dernière
r. *juv i ...listins, ronsulu le Seigneur
»n eônn»'iîlre Tissue; mais que le Sei-
* ne lui ré[>ondil ni par les songes,
r La bouche des prêtres, ni par celle
if rincffue prr somnio^ neque per
rque pfr proph^tas,
ien aairenient de nés différents
ïie les anciens Juifs frossédaient
de communiquer avec Dieu, et
|lter sur leurs entreprises. Dieu
Tr précision à leurs que^iiolî^,
' nous laisser soupronner la
li h ce sujet. Ce sojit t^ien là
Niblcs, et, nous ajouterons,
i»les a cette époque,
jles (iropiièles api>araissent sur I;i
^ _ jr ne plus quitter la nation jus-
>és îvon ret»nir de la captivité; ce
Mfiis par leur intermédiaire que le
a connaître $es volonlés. Après
Luin des [)rophèles, le [roupie juif
ic plus do moyens réguhers de
lîU, nous en vovons un exemple
lia conduite de Judas Machabée,
Il que faire des pierres pol-
\ les déposa en un lieu écarté,
qu'un nroplièle vint indiquer
Dieu Vusage qii*il fallait en
ne vint point,
icnt, il est vrai, que les
Jèreijt toujours un moyen qu'ils
fca/A*/ro^ ('est'à-dire la fille de la
lis ceci nost que du rabbinisme,
_^ lire rien,
ions re*île h examiner les oracles du
lisme* La question sera [ilus longue à
r,
■sfne des oracles se perd dans la nuit
^■es. Elle doit remonter jusqu*à cette
^Bes temps primitifs, où Dieu conver-
^blièrernent avec les hommes. Les
Imications de la Divinité devenant plus
de jour en jour, après que riiumaniié
atteint rôge viril» les hommes dn-
kentf»r des procédés et ilç;^ moyens
flv M qui s'éloignait d*eux, et
■ était pourtant si désirable.
ir ni souvent , tonjfuirs pciit-
I i le lot de ta pauvre humanité
i dégradation.
îe de Dodone paraît être le plus an-
te tûDS les oracles connus. Mais quels
ni ses procédés, et h quelle cause faut-il ,
luer sa fondation; on Tignore absolu- '
. A Dodone les chênes prophétisaient,
quelle est la signification de ces expres-
le sait pas davantage, et Héro-
dote, dans les flcux versions dilTcrentes qu'il
rapjiorte à ce sujet, ne dit que des choses
inadmissibles. On ne sait pas même d'une
manière exacte en quel lieu il faut le cher-
cher, seulement on assigne plus communé-
ment l'Epire; on dit qu'il était consacré h
Jupiter, et que la réponse consistait en un
bruit niélodieux ou discordant de vases d*ai-
rain, suivant Qu'elle était favorable ou con-
traire, il semble se rattacher [inr ses souvenirs
historiques atn l*élasges,et par se^ souvenirs
mythologiques à Deut-alion et Pyrrlia, ce qui
ne lui donnerait pas une Irès-liaiite antiriuité,
suivant îcs sytichronismcs de Petil-Kadef, qui
lixent répoque du déluge do Deucalion h
Van 1529 avant Vèvo vulgaire.
li était situé, dit-on, au milieu d'un marais
très-profond , et ses prêtres marchaient les
pieds nus, 11 fut pillé et détruit par Philippe,
roi de Macédoine, qui s'était laissé tenter
par l'appât de ses dépouilles, ou qui, peut-
être, n avait pu Fumencrà jp/M7ippûrr,commc
celui de Delphes.
L'oracle de Dodone ne se plaisait pas moins
à l'amphibologie que les antres oracles, si la
réfionsequVju lui attrihucà l'égard d'Alexan-
dre, roi d*Epire, est véritable : Evitez !n ttUe
de Pandosie ri le flcitte d'Achmtse, Alexan-
dre songea lotit aussitôt aux lieux qui por-
taient ce nom eu Eprre, et succomba aans
le Brutiuo), près de lieux nommés sembla-
blcment, en faisant la guerre aux Lucaniotis
et aux Samnites, Mais ce serait prêter à t'o-
racle une vue beaucoup plus longue que la
sienne : les mots panàosie et achtrusc ont
une troisième signitication, si on vient à
les décomposer, et le sens grammatical est
celui-ci : évitez de donner et de mourir.
On remarque comme une singularité, qu'il
y avait dans le lieu où se rendait Torarle,
une fontaine possédant la vertu d'éteindre
une bougie allumée, si on l'en rapprochait,
et de la rallumer, truand on venait h Teu
éloigner. Ce phénomène, aujourd'hui facile-
ment explical>le, est peut-être ce qui donnu
lieu h la fondation de l'oracle.
L'oracle de Delphes l'emi^rta de beaucoup
en réputation sur celui-ci, et même sur tous
ses rivaux. Il était situé dans la ville de ce
nom sur le mont Parnasse. Le temple où il
se rendit primitivement, était une caverne
naturelle, fcjrraée de cinq lilocs de nierre;
dans Faire de laquelle une ouverture laissait
échapper des vapeurs dont l'aspiration don-
nait le vertiçe. Les auteurs anciens, et Dio-
dore de ,Sicïle lui-même, ne débitent non
plus que des fables puériles sur l'origine de
cet oracle, et la manière dont il fut trouvé
par un berger. Il n'est pas besoin d'inventer
des merveilles, pour expliquer !a fondation
d'un oracle au lieu où s'exhalait une va-
peur enivrante: tout phénomène inexplica-
Die par lo moyen des connaissances hu-
maines n'étail-îl pas regardé comme l'oeuvre
immédiat© de la Divinité? Un temple plus
splendidc que le premier fut enfin construit
sur le merveilleux orifice par les architectes
Trophonius et Agamcde, la première année
de la cinquième QlyBspiade, c'est-à-dire
%TA
OIIA
DICTIONNAIRE
ORA
]'aii769ovant Tère vulgaire (574). Il fui détruit
par un incendie au bout de deux cent douze
ans, puis reconstruit par les amphictyons
aux frais de tontes les villes de la Grèce;
c'est dire assez de quelle réputation il jouis-
sait, et en quel honneur il ^ait dans le pays
des Hellènes. Il fut cinq fois pillé dans le
laps des siècles, à cause de ses immenses
richesses, puis renversé par Néron, qui le
souilla de sang humain, et ferma roriGce.
Relevé de nouveau de ses ruines, il fut enfïn
détruit sans retour par Constantin , qui fit
transporter à Byzance les trépieds aor et
d'argent et les ustensiles précieux que la
superstition des peuples et des rois y avait
consacrés depuis sa restauration.
Du moins les voies et moyens de celui-ci
nous sont parfaitement connus. L*oracle ne
pouvait être consulté qu'à certains jours dé-
signés dans le calendrier saeré. Une victime
devait être immolée par les mains des prêtres
au nom du consultant, et au jour désigné à
l'avance. Si, lorsque le prêtre, aussitôt après
l'immolation, venait à y porter le couteau,
les chairs frémissaient uniformément et par-
tout, la consultation pouvait être faite; au-
trement elle devait être remise. Après que
le consultant avait exposé à haute et intel-
ligible voix sa demande dans une prière
adressée à Apollon, la prêtresse était amenée
par les ministres, placée et retenue de force,
s'il était besoin, sur un trépied superposé à
l'orifice. Bientôt la vapeur naturelle ou arti-
ficielle qui s'échappait par cette ouverture,
pénétrant dans les entrailles de Tinfortunée
«rètresse, la constituait dans un état d'exal-
ition,d'hystérisme violent, pendant lequeFsa
bouche, écumante de douleur et de frénésie,
laissait échapper des cris , des plaintes ou
des phrases désordonnées exprimant la su-
rexcitation de son âme et de ses sens. Les
prêtres recueillaient soigneusement ses pa-
roles, et les arrangeaient en quelques vers
qui formaient la réponse. A ceux-ci appar-
tenaient donc en dernière analyse le som de
trouver de tels artifices de langage, quel ora-
cle ne dût jamais être compromis, quel que
fût l'événement. Ils y étaient intéressés les
premiers, puisque tout en dépendait pour
eux, honneur, vie et richesses.
Tous les moyens étaient pris d*ailleurs,
pour que la pythie éprouvât véritablement
de violents accès, des crises spasmodiques.
Elle devait observer, avant de rendre Fora-
cle, un ieûne absolu de trois jours, boire
ensuite de l'eau enivrante de la fontaine de
Castalie , et mâcher des feuilles de laurier.
On sait quel poison cet arbre recèle. On y
joignait des lumigations : en fiiut-il donc
tant pour causer des transports à une pau-
vre vieille femme ? Les pythies devaient
-être Igées de plus de 50 ans, et choisies
dans un état haoituel de prostration ou de
sursexcitalion nerveuse et d'exaltatlou men-
tale? Aussi ne vivaient-elles pas Ion
à un pareil métier.
Numinis aut pœna ett mon imtnatura r
Aut pretium
(LlXAIJt
Le nom des pythies signifie venir\
soit que toutes ou quelques-unes sei
l'aient été; mais l'opinion du pubi
bien arrêtée sur le genre de leur lan
sur l'organe par lequel elles étaient
l'exprimer.
11 était de rigueur que l'oracle fût <
en langue grecque, et ses réponses
aussi toujours rendues dans la mëi
gue. Tout ce qu'on lui prête de r
en langue tatine, est donc contre
suivante est de ce nombre : On dit q
pereur Auguste ayant envoyé cens
pythie vers les dernières années de
gne, c'est-à-dire après la naissance
veur, il lui fut répondu :
3Ie puer Hebrœus, dhos, Deu$ ip$e^ gub
Cedere iede jubct, tristemque redire lui
Ans ergo dehinc lacUh abscedito nottn$
11 est vrai qu'Apollon parlait i
mais ses vers grecs, valaient pas i
car les nécessités d'un langage m
être artificieux en bannissaient lé
Aussi les hellènes railleurs repro
ils depuis longtemps au dieu de la
d'être un fort mauvais poëte, et ce i
lui faisait grand tort. 11 sera bon dii
venir de ces particularités, lorsque n
porterons certaines réponses en: lai
tine attribuées à l'oracle de Delphes
L'oracle de Jupiter -Ammon fût
fameux après celui de Delphes, et oo
le placer sur la même li^ne, s'il a
aussi fréquenté ; mais sa situation ai
des sables de la Libye, et les grand
monies qu'entraînait la consultatii
daient à en éloigner tous ceux qui i
pas assez riches ou assez puissants |
treprendre un voyage long et péril
payer amplement les ministres char(
terpréter les réponses.
Le rite, l'idole, tout était égyptii
mon portait une tête de bouc avec o
gue barbe ; ses prêtres le promenaic
un char doré, qui avait la forme d'i
celle , en chantant et en marmoti
prières,de la même manière que les
La réponse consistait dans les sign
tête que Tidole faisait ou ne faisait d
le cours de la procession ; les prè
étaient fes ÎMterprètes.
Jupiter-'Ammon paraît vouloir dire
des sables ois des déserts.
La seule célébrité historique de
cle vient des pèlepinages impruden
firent à la tête de leurs armées Ci
fils de Cyrus, et Alexandre le Grand
(574) Ce fait nouft est suspect, d*auUnt pl«8 <iue Trophonius et Agtmède passent poui avol
flupan des temples coosacrM aux oracles.
mx
DES MIRACLES.
ORA
43%
crclier son origine ou milieu
dans lesqiielïes elle se [mnJ, et
e de se raltacher à réljinoloj^ie
Priver son nom de celui de Choui,
}é.
temps de Slrabon, l*oraele de Ju-
taon rorniiiCn<;aitè n*avoir |ilus iiru^
f>gue. Au lerups tie Plularque, ou
i jx^ine, el entîn le poc'te Pru-
js ap[)rend qiriï neii était plus
u temjis de 1 liéodose.
ce qui vient d'en être dit et le
n en sait, l'oracle consislait uni-
ilaiis une supercherie ou une in-
E>ri arbitraire de la part des prè-
le plus fameux après ceux-ci était
Trophoniii5. Nous ne saurions
lire connaître qu*en rapportant les
B Pausanias au ix' livre de son
Voicit dit-il, les cérémonies oh*
r les consultants ; 11 faut d'abord
^r par une retraite de plusieurs
y un édifice consacré au bon-Génie
iune-propice, Ui, on pratique d^y^
& tic plusieurs sortes, on s'ahstienl
iide tM on se biii^ne h diverses re-
[ides du fleuve Hercinas. Il
ii> de chairs de vtriinies. On
lents sacriiires à ïrophonius,
pollon, h Saturne, à Jupiter-roi,
léntoque, c'est-à-dire conductrice
et enfin h Cérès-européenne,
T avoir été la nourrice de Tn>
uspice, toujours présent, ol>-
!0$enient les entrailles des vic-
à leur inspection, si Tropbo-
isé à écouter favorablement le
oulefors, c'est la dernière vic-
si^lant en un bélier iinniolé an
Dèine de descendre ûans Tanin*,
e le résultat, car toutes les autres,
l^% favorables, l'augure qu on en
, détrutt, si celle-ci ne Tétait oas.
pc il arrive que toutes s'acconient
fr le succès, le cfiu su liant est côn-
es l'r«!i!res au milieu des ténèbres
au bord du fleuve Hercinas; lli,
mis, de l'âge de treize ans, le bai-
is le ïleuvc, après lui avoir prujla-
frotlé les membres avec de l Jiuile.
ne ensuite h la source de ce môme
i on lui fait Iwire de Teau d'une
appelée LétM^ qui a la vertu de
mblier tout ce qu'il savait aupara-
is d*une autre foniaine noniniée
nf, dont la propriété est de lui faire
ioul ce qu*il verra dans Tautre.
îa, on le place en face d'une statue
qui ne se montre qu'en celte cir-
el qui passe pour un ouvrage de
de 0édaJe* Apres avoir adoré reti-
nt le simulacre , le consultant ,
ne tunique de lin , ceint de bande-
^aussé du cothurne conmiunéinent*
|»arn)i le peuple, s'avance vers
If» Toracle, qui est situé sur une
montagne, et au delà d'une épaisse forôK
« Au milieu d'une enceinte de marnre
lilonc» élevée de deux coudées au-dessus du
soi , et environnée d'obélisques d*airain ,
s ouvre une caverne, non pas naturelle, mais
creusée de main d'honmie, de la forme d'un,
four, large de quatre coudées et longue de
huit. On y descend par une échelle, et non
par des degrés, puis on trouve au Ibnd un
étroit passage, conduisant à une autre ca-
verne, dans lequel on ne \\euX juarclier qu*en
rampant, et les pieds les premiers. On tient
à la main des gâteaux de ndcl. Aussitôt on
se sent attiré par une force secrète et irré-
sistible vers la seconde caverne, qui est le
sanctuaire île Tropbonius. C*est la que Ta-
venir est dévoilé au consultant, soit dans un
songe , soit par le moyen de voix qui lui
parlent; il s'en retourne ensuite comme il
est venu, c'est-à-dire par la même ouver-
ture, et en sortant les pieds les premiers.*..
Le consullanl nVst pas plutôt sorti de la
caverne, que les prêtres le font asseoir sur
un siège qui s appelle le trône de ifn^mo-
sine^ et lui font raconter ce qu'il a vu ou
entendu. De là, ils le transportent dans le
même édifice du bon-Génie et de la Fortune-
ï>ropice, d'où il était parti. Il lui faut du
temps jiour revenir de sa frayeur, de son
étonnoment, se reconnaître ainsi que ceux
<iui Tenvironnent, reprendre ses sens et
retrouver sa présence a esprit. Je nen parle
point par ouï-dire, j'ai vu et éprouvé; car,
aussi bien que tant d'autres, j*ai voulu cou-*
sulter Toraclc de Trophooius. »
Il n> a rien à ajouter à un tel récit, il
fait suffisamment connaître les voles et
moyens.
ï/oracle de Tropbonius était à Lœbée eu
Béutie [575).
On dit que les Thébains Tayant envoyé
consulter avant la liataille de Leuctres, leur
envové entendit léchant d'une multitude
de coqs pendant le temps qu'il (jassa dans
Tantre. Ce chant fut explique favorablement,
et Toracle eut raison.
Nous devons ajouter encore, que , suivant
la plupart des récits, ceux qui avaient une
fois consulté l'oracle devenaient tristes et
moroses, sans plus jamais pouvoir rire, tant
leur âme avait subi une profonde impres-
sion. Ceci ne regarde, sans doute, que les
dévêts crédules , et non les curieux, qui,
comme Pausanias, avaient voulu seulement
se rendre compte par eux-mêmes.
L'oracle de Didyme , consacré à Apoîlon,
et dont les prêtres se nommaient Branchides,
du nom de lîranclius, leur auteur suivant la
fable , n'était pas moins fameux que tous
ceux-ci. II y a apparence que c'était aussi
une pythie qui faisait Toflice de ministre de
la divmité. Le lemjde de Toracle était situé
près de la ville de Alilel. On en cite diverses
réponses , pour le moins aussi ambiguës que
celles de Delphes, adressées h Séleucajt» le
fondateur du rovaume de Syrie, el à Tera*
rciiàvdit UJ1 seconil, mm nioius fatuciiXi à TlièUcsi dans la mcniQ provlticc.
455 ORA
])crour Liciiiius , collègue el rival de Cons-
tantin le Grand.
Il y eut à Antioche et à Apamée des idoles
qui rendaient des oracles par le mouvement
de leurs tôles ou de leurs lèvres, à Tinii-
tation de Jupiter- Amman. La statue do
Bélus n'était pas moins célèbre dans toute
l'Asie; mais celle-ci était parlante. De même
celle de Sérapis, à Alexandrie; de même
celle d'ApoHon-rsmynlhien t dans l'ile de
Crète.
On ne sait auquel de tous les oracles ,
après celui de Delphes, l'histoire devrait
attribuer plus de célébrité. Tous ont eu
leurs prôneurs; un grand nombre présentent
des noms fameux et de hauts personnages
parmi leurs consuHanls ; presaue tous al-
lèguent des réponses d'une ambiguïté plus
ou moins célèbre dans l'histoire des équi-
voques. Il est toutefois une classe d^o^acles
qui se distinguent de tous les autres par le
mode qui j était employé : on allait dormir
dans le temple, et la réponse venait en
DICTIONNAIRE ORA
fit l'honneur h ceux d'AïUium de le!
suller; Tibère avait aussi consulté
d'Apone, dits aussi de Géryon.
Les moyens n'étaient pas moins ^
que ])Our les autres oracles , ni les pn
tifs moins pieux et moins dispendieu
les sacrifices qu'il fallait offrir. Extept
tefois è Bura , où il suffisait, ai)rès avo
une aumône et annoncé au dieu à haut
l'objet de sa demande, de lancer troi
d'un cornet sur une table en échiquic
t>rêtre était là , qui expliquait sur-len
a signification des points amenés, en le
binant avec les diverses couleurs si
quelles les dés s'étaient arrêtés. Mais
))ara!t pas que cette manière d'interrqi
dieux ait jamais joui d'un grand crédi
était trop simplç et trop facile; la super
préfère toujours coqui est leplus myslé
elle ne supporte pas la lumière mèmi
elle et dans ses propres affaires.
On peut donc classer tous les orac
quatre catégories bien distinctes : 1*
moyen des statues remuantes ou pari
songe. C'est ainsi qu'Esculape, Proserpine , g. ^^^ ^^ moyen de prêtres ou de prél
ft^mnÎQ. pAcinhAf^ p.nrniTiiininiiAient avec les ..r.x.^-.je^ J:.. jli^s. a^^^i^ «^i-J^ .
L
Sérapis, Pasiphaë communiquaient avec les
mortels; de môme Jupiter-Olympien, à
AgésipoUs, Yno, près d'OEUlc, Podalyre, en
Calabre , et d'autres encore , peut-être.
Les moyens d'obtenir des songes fatidiques
étaient variés, selon les lieux. Les habitants
de la Calabre voulant consulter Podalyre, fils
d'Esculape, allaient dormir sur son tombeau,
enveloppés de peaux de mouton encore
saignantes. Ampnia^aus ordonnait un jeûne
préparatoire d'un jour entier, précédé d'une
abstinence de vin de trois jours de durée.
Le plus souvent, et principalement dans
les tenv[)les de Sérapis çt d'Esculape, on fai-
sait prendre aux consultants un pulmentupi
composé de substances narcotiques , ou une
potion, désignée suivant les lieux par les
noms d'eau de Léthé, d'eau de Mnémosine,
de Cioéon. On v ajoutait souvent des fumi-
gations , des ^ronteaux de verveine , de
racine de violette, de suc de pavot, de
myrthe, d'aloës, de mandragore. On conçoit
aisément avec quelle puissance de tels
moyens agissaient en môme tenons sur l'i-
magin«^tion et sur les sens; quel sommeil
agité, lourd i pénible ils devaient produire;
quels rôves fantas^ques devaient en résul-
ter, et combien profondément ceux-ci
devaient se graver dans la mémoire et affec-
ter Tesprit. Et il y avait toutes chances
d'obtenir des songes en rapport avec l'objet
de la consultation , puisque cet objet lui-
roôme donnait déjà lieu è de grandes préoc-
cupations.
Les sorts Liciens, ceux de Délos, de
Préneste , d'Antium, de Bura, dans TAchaïe,
d*Apone , jouirent aussi d'un grand crédit
imvmi les oracles. Les sorts de Délos étaient
les \Ûus consultés; ceux de Préneste, les
plus fameux nar leur orisine miraculeuse,
ayant été révélés parles aieux à un certain
Numerus-Sullius, qui n'est pas au^emept
connu , mais qui pensa , sans doute , qu'une
telle découverte suffirait à sa gloire. Caligula
constitués en état d'extase calme i
rieuse ; 3" par le moyen des songe
diques , et V par celui des sorts.
Nous venons d'indiquei^ les lieux U
fameux par les sorts divinatoires
temples du sommeil , également le
fameux , paraissent avoir été ceux d
game , d'Eges , en Cilicie, de Nabal
Hyrcanie , de Rome , dédiés à Eà
de Canope , dans la Basse-Egypte , é
Sérapis ; de Butum, dans la même pn
dédiés à Latone ; ceux de Jupiter-Oiy
îi AgésipoUs ; d'Ino, près OEtyle; des !
à Trézène; de Carron, à Tralles ; d*l;
Egypte; d'Amphiaraus , dans l'Altic
de Trophonius , à Th^bes et à Lœbadi
la Béotie.
La p^-thie de Delphes avait iK>ur
celle du temple de Bacchus , dans la 1
Les oracles de Colophon et de Claros ,
à Apollon, avaient pour interprète
hommes constitués également , noa
des breuvages, dans un état d'exta
rieuse.
L'idole de Jupiter-Ammon n'était
seule à s'agiter sur la barque dorée
laquelle ses prôtres la portaient proci
nellement; le BelusdeBabyloneremu
yeux, les lèvres; il souriait, détour
tète et parlait quelquefois ; le S\
Bienveillant, d'Antiocnc, n'était f^as
bien dressé aux mômes manœuvres,
môme le Belus d'Apamée.
Pasithée, Minerve, Diane, le Diei
guerre rendaient aussi des oracles , et
ci spécialement à Tiora, où les
rivalisaient d'intelligence avec les <
de Dodone.
Il faudrait citer encore Hercule , q
un oracle fameux k Tivoli; Faune
l'ÔEnotrie ; Géryon , à Padôue ; Podalj
Calabre; Vénus, à Paphos; Mercui
Aebaïe ; il faudrait citer Clytumne , I
du Carmel , le Dieu du Vatican , la 2
0R\
DES MIHACLES,
ORA
45»
es* dflnt Tanlre «leraeiira loujours
parmi les oracles les ^lus réputés,
ijs ne iirétencions \ms t]ros*>er iri une
tous lej oracle^ï; Apollon en eut
iji et Jupiler plusieurs que nous
jtâîi inili'iué'?. Les auleurs finnicns
loiil pas connaître tous ceux qui
pi, et illauJroii <ie longue* recber-
r révmtr seulement les noms de
feit ils parlent
uestion iKMiiernq* plus ini|»orïante
, e>l reïle «le la nature même des
sur lrtt|ueUe \vs écrivouis otU éié
i |>n»fondémeul divir^és , les uns ny
fluo de la su|»erf:lierie, les autres
I intervenir ropération directe du
trcntlre ainsi la tli^se dans sa gêné-
tsl pas le moyen de la résoudre,
ons déjà fait observer. Raisonner
i les oracles avaient tous employé
Bs niovenii, e*est faire abstraction
ioQts eonslilnlifs du sujet qu*on se
de traiter; et y eherclier toujours
ntion directe du dénjon , «'est fer-
►utai renient les y eux sur une luuïti-
raudes manifestes , lîans lesqnelles
Ires tle IVirarlo n'ein-eni: [«as besoin
itrrvention élraui^ère» Suivtms donc
^11 que nous venons d'éta!>lîr» nous
idrons un compte [dus fidèle de ce
issaît en réalité.
slatneg wjismntes on pariantes,
tmmon s"agilait sur sa b/ïrque,
[il liien n'y avoir qu'une simple
lO de ses mouvements, et dans
:|e rentrait dans la classe des
ronsliluaienl un art , une
0 autant qu'on le voudra , mais
ience, dans laquelle les puis-
ïéles ni la superdieric n'ijiter-
p»^ nécessairement. La supercberio
ie quelquefois , souvent, si on le
m des augures , on en con-
^ ile.s autbentiipies quVil est
c rafïporter ici; mais elle n'en fai-
le fonds. Lorsrjue ror«irle de Jupiter-
dé«^lara Alexandre fils de Jupiler»
collusion évidente ou compïnisanre
sans doute, mais eonclurez-vous
il à tous reuï qui s'accoujplircnl
latis des siècles? Kt ici, la i^urt du
ou est-elle?
Iint aux statues qui s'agilaienl ou
sur leur siège , la superi:lierie
iment manifeste , qu1l n'est nulle-
»oiii d*y faire intervenir le diable ;
surpasse point les moyens Immains,
que le jeu des mariôneltes auquel
e s'amuse h la ibire. Ht s'il roNtait
e h cet égard , il sulllrail de rapi»eler
> de Bel, délnitte par le firoplièle
1« temple de Sérapis^ détruit par
d'Alexandrie, Théophile; les [«as-
niterrainii par lesquels les f»r6tres du
î»'introduisaicnt dans leurs statues,
hes [»ar le moyen desquels ils lai-
correspondre leur voix ju-nu'h Ja
rie Pidole, rjuantl les Rspîiynols arri-
vèrent en ce pays et y détruisirent TidulA-
tj'ie. Car là aussi il y avait des temples à
oracles.
Nous ne parlerons |>as des oracles de Do-
done et de Tiora , parce que leurs procédés
ne sont pas assez connus.
2" L'fxtase, Depuis que la médecine s*est
livrée h des études approfondies sur les
atleclions spasmodiques, depuis que Vob-
servateur a pu recueillir, discuter et coni-
rtarer une multitude de faits résultant de
Texlase ccilme ou furieuse, tiepuis que le
magnélismr est venu ouvrir une voie nou-
velle aux observations, et [»roduire une niasse
de faits nouveaux, Télat des [ivthies et des
prêtres de Délos a cessé de |*f ésenlcr des
phénomènes extra-naturels; il n'y a plus
rien qui doive ûtre attribué à Fai-tion immé-
diaic du démon, à moins, peut-être, que les
réj»onses elles-mêmes, ce que nous exami-
nerons plus tard.
Les anciens n*avaicnt pu manquer d'oh*
server les phénomènes extraordinaires de
lexlase, et principalement ce don si singu-
lier de seconde vue, qui est demeuré jus-
qu'ici un mystère. Ils ne pouvaient man-
quer d'avantage de Tattribuer à Tinier-
vention de la divinité, et encore moin^ de
chercher à en tirer [»arti. Mais pour en tirer
parti, il élaii nécessaire de le réduire en art,
et de le nroduirc h volonté. De là les fumi-
gations, les brcuva;4es, les jeûnes excessif?-^
l'emploi si fréqu<'ntdu iaurier, dont les feuil-
les et les haies contiennent un poison dan-
gereux. Si f^rétres et pythies vivaient fort
peu de temps an tlur métier qu*on leur fai-
sait afcomj lir, c'est nue les rmni>tfes supé-
rieurs, qui les eniployaient cnmuie inMru-
nients, no savaient jias niénager leurs
moyens; et, d'ailleurs, il leur inq>ucta;i (eu.
Les anciens avaient des idées bien di lie ren-
tes des nôtres sur le ]>rix de la vie humaine.
Mais jusq»f ici nous ne trouvons rien | oiu"
la supercherie, aucune place lour l'inlei*-
>ention du tléujon.Ln supercherie conuncn-
çait au moment où l'etigastrimyte etdrait
en scène, car ceci n'était que ['Our le publn,
ne (trouvait poinl rinsjdration, et ne |irove-
nait aucuneuJCJit <le Textase. L'art cimnueii-
rait et la su[iercherie se continuait avec les
hypophètes, chargés de traduire en vers la
parole de Textatique.
Uaconler ici les mille supercheries politi-
(pu^s anx(|uelles so piètèrent les oracles
tionl nous parlons, ce serait ne rien [irou-
ver du tout quant au fond de la question. Kl
depuis quamt donc prétendrait-on que les
ministres du culte fiaïen étaient ou devaient
être incorruptibles?
;i" Ae5 suntjes. Nous ne voyons rien eneore
que de très-naturel dans les ot*acles par le
moyen des songes; ce qui n'exclut ras la
supercherie ni Tintervenlion du den»on,
mais ce qui no les rend nullement néces-
saires.
Les anciens croyaient que la divinité com-
muniquait avec les hommes |^ar le moyen
lies songes, et celle croyance était fondée
Mïr de grands et authentiques exemples;.
AZ9
ORA
DICTIONNAIRE
ORA
riiisloire sacrée a conservé le souvenir de
plusieurs. De là à réduire en art ci en mé-
thode les moyens de communication, il n'y
avait plus qu'un pas; il fui franchi. Art fu-
tile, vaines méthodes tant qu'on voudra ,
méthodes qui se prêtaient merveilleusement
h l'artifice de ceux-ci et à l'illusion de ceux-
là, nous en convenons; mais là, encore une
fois, n'est pas le fond de la question. Que
les cavernes de Carron, de Trophonius,
d*Ampbiaraus aient été créées uniquement
pour l'illusion, il faudrait le démontrer ;
qu'elles y aient servi, la démonstration est
faite. C'était abuser d'une chose qui prête ii
l'abus : qu'y a-t-il à cela de surprenant?
k'' Les sorts. Que l'explication des sorts
lût soumise à un art et à des méthodes, il ne
l>ouvait en être autrement. Que l'habileté du
proohète chargé de donner les explications
dégénérât quelquefois en supercherie, il ne
pouvait en être autrement, puis c'eût été
une çrande maladresse, de s'exposer à rui-
ner le crédit de l'oracle, en ne se confor-
mant pas aux exigences des personnes et des
circonstances. 11 aurait été fort dangereux,
quels que fussent les sorts, de dire au chef
rTune puissante armée, vous serez vaincu, à
moins d'être largement payé pour le dire; et
il aurait été également dangereux de lui dire
trop clairement vous serez victorieux, car
l'événement pouvait doniier un fâcheux dé-
menti. C'était là le cas ou jamais de biaiser
ou de recourir à l'équivoque. L'astuce, sans
être une nécessité originelle, devenait une
nécessité accidentelle ; mais quant à l'inter-
vention du démon, il serait impos(sibIe d'en
juger autrement que par l'examen des ré-
sultats. Or, en fait, l'homme trouve bien
datis son propre fonds assez d'habileté et
d'astuce pour se tirer d'embarras qu'il acréés
lui-même volontairement, et dans le but de
s'en faire lin jeu ou plutôt un moyen.
Une grande controverse s'est élevée sur
ce point entre le célèbre Fontenelle et le
savant père Balthus , Jésuite : le premier
soutenant aue tout dans les oracles était de
Eure supercnerie, et le second, en admettant
i supercherie comme accident, prétendait
S[ue rintervoniion du diable en formait le
onds. Nous allons examiner les raisons de
l'un et de l'autre, et suivre leur argumenta-
tion. Nous commencerons par Fontenelle,
qui parla le premier.
L'auteur, envisageant la question au point
de vue exclusif de l'histoire, établit d'abord
Îae les démons n'ont jamais rendu d'oracljs.
•Ecriture n'en fait, dit-il, aucune mention^
et si les chrétiens des premiers siècles le
crurent, c'est qu'ils avaient l'imagination
reiùplie de récits merveilleux, qui suppo-
saient rinterveution de puissances surna-
turelles; mais les faits étaient controu-
vés. Les pères, il est vrai, les objectaient
2uelquefois aux païens, parce que plusieurs
talent favorables au christianisme; mais
c'était un argument purement personnel, et
qui liors de là n'avait point de valeur. Les
iOées chrétiennes ayant transformé en dé-
mmis les dieux du paganisme, et les ora-
cles toi)il),iiii en désuétude à l'époqi
l'établissement du christianisme, de I
des auteurs païens eux-mêmes, il et
surprenant que les chrétiens ne profita
pas de cet argument, si non solide, du t
apparent, i)our combattre leurs advers;
Et non-seulement les idées chrétiennes
cordaient avec les idées païennes sur ï
tence des génies ou démons, mais elles
cordaient non moins bien avec les uïéei
toniciennes, qui avaient alors un si :
cours, un cours exclusif et absolu d
monde lettré. Les Pères de l'Église, ei
sonnant de la sorte, abondaient dansl
de leurs adversaires, pour mieux reto
contre eux leurs propres armes.
'■ Si cependant on vient à étudier ia
les faits mis en avant, on n'est pas long
à apercevoir l'inanitédes allégations si
auelles ils étaient appuyés; c'est l'Iii
e la fameuse dent d'or, à l'occasion
a uelle plusieurs savants écrivirent de<
issertations au \\V siècle, et qui n'e
pas. On connaît d'ailleurs le zèle exa:;i
quelques chrétiens des premiers siècle
composèrent tant d'ouvrages apocryp
d'histoires fabuleuses, et que l'Egn
quelquefois obligée de désavouer. M
furent punis de la même manière, c
hérétiques en supposèrent aux orllicx
comme ceux-ci en su|)y)Osaiont aux inG
Des hommes éminents se laissèrent \
surprendre à ces supercheries, et on ei
citer pour preuve le rôle que jouèrei
la discussion les vers Sybillins, les fl
de Mercure-Trismégisle et certains (
maintenant reconnus pour apocryphe
Pàrexemplo, l'histoire de Thamus m
la mort du dieu Pan, quoique a*c
f)aïenne, se trouve tellement encadré
e récit de Plutarque, qui la rappoi
faiussetés et de contes ridicules, et i
ment en ce qui concerne les lies britann
qu'on doit fa regarder elle-même com
véritable conte. Si l'auteur y avait i
plus d'importance qu'on n'en attache
nairement au récit de matelots rao
des aventures de mer vraies ou faus
ne l'aurait pas mise en reçard d'autr
cits non moins absurdes. Thamus se
vaut en un certain lieu de la mer Egée
voix lui dit de crier de toutes ses f
quand il serait arrivé en un autre le
lui était désigné : Le grand dieu P
mort. Il le fit, et une multitude di
plaintives lui répondirent aussitôt dv
de la mer. L'aventure ayant été con
Rome, Tibère assembla les gens $f
dans la théologie païenne, et il fut rei
que ce dieu Pan ne pouvait être que
de Mercure et de Pénélope. Cléombroli
raconte cette histoire dans Plutarqi
traité des Oracles qui ont cessée la tient
pithersès, son maître de grammaire
était dans le vaisseau de Thamus. Yoil
tes de belles autorités !
Suidas , collecteur de mensonges et <
rites, rap[)orle qu'un roi d'Egvpte, m
Thulis, ayant consulté Toraciè de Se
OR A
DES MIRACLES.
ORA
Ûi
îrsî quelipruii était ou sérail ja- afin ou'on no les îoi attribuât point. Ta\ nn
TlïïsM pu'svant que lui, il kii Tut ré- tre, fes propliètos, David entre autres, rc
l*reiuièren)ent Dieu, ensuite la
rKsprit avec eux; ces trois ne
U et leur pouvoir ne peut ïiuir, «
le mystère de \a Sciinte Trinité;
Eiquc 'à r^inccdote d'ftlre vraie ,
îlendij Thulis ne jieut qo'Clrc an-
'ikn% Lagides, puisqu'il \{y en a
de ce nom parmi eux. Ur < 'c^ruii des
les qui introduisit le culte de Sérapis
'»-* 't tiré (les écrits de x^orpfure les
*nts : « 1" Gémissez, Irépiciis.
iL> quitte, chassé \mT une Iii-
^L'.,, Hélas î eues f/tmcni oracles
- ! — 2* La voix ne fîcut revenir
-e; elle est déjh rondaïunée au
i?is langtein|»s* — 3" Maliieureux
nr interroge plus sur le divin
nOIi Fis unique, ni sur rEs[*rît,
ne de toutes choses; cet Esprit
|M|a à jamais de ces lieux* »
■ tK*ut tlouier que ces oracles ne se
mf 1^ les écrits du (iliilosopïje,
mi assure lesy avoir lus; mais
ml y élaïcnt-ils? Etàit-cc cornuie un
||XiTu ;<ux chrétiens, comuje objec-
mi réponse, comme allégatinn
pOi.. i...jtation? C'est ce que nous
rofis toujours,
'^ "^'^^ Il bore et Cedrenus en rap-
' qui aurait été rendu h Au-
\ par la pvthie de Delphes,
.ve point dans Eusèbe, quoi-
d entre eux qui la cité as-
tiré : ff L*liofant liébreu, à
a dieux obéissent, me chasse
renvoie dans les enfers. » Mais,
il qu*Eusèbo eût véritablement
: *^»raclc dans quelque ouvrage
ns pins, son autorité suJÏi-
I établir l'authencité, lorsque
mteraporains gardent à cet
le plus absolu?
i t rien nVst donc moins prouvé
_....!é de ces prétendus oracles. Et
mrs, Cetlrenusa gonllé ses écrits de
île récits évidemment cootrouvés ou
s h des sources apocryphes, qu'on
siins danger pour Thistoire, lui lais-
oui rhonneur de celui-ci. Comment
remiers défenseurs du cbriolianisme,
I, Tcrluilicn, Théophile, Tatten, au-
l*iU ignoré un oracle de celte impor-
t ^^urlout si, comme le dit Cedrenus,
5le, à son retour de Delphes, avait en
»qii#»f!re dédié dans le Capitole unaulel
ne de Dieu? Il est prouvé d ail-
rîuste ne retourna point dans la
s le voyage qu'il y avait fait dix-
anl la naissance de Jésus-Christ.
(HX des oracles aux démons s ac-
ir.d avec le silence de récriture,
• que Dieu, au Heu de ne rien
^,i lit ilû prémunir les inifs et les
Éfi$ contre une pareille séduction,
W «l'un principe si ton au dessus treux,
ip $uu pr«»prc honneur 5 lui-inCrac,
procîient aux païens que leurs dieux « ont
une bouclie, et no parlent f>oint. »» Ce serait
le contraire; ils n'auraient que troj* j^arlé*
Les saints Pères sui)posenl de m^nie l'ini-
puissance des idoles, et s'en font un argu-
ment contre les idolâtres ; mais comment
les supposer 5 la fois animées et inanimées,
muettes et parlâmes? yu'on choisisse donci
Si les idoles étaient parlantes et agissantes
par la puissance des démons, la .Ncdurtion
et Terreur étaient inévitables, et par consé-
quent excusables. Si la séduction ne venait
que des prCtres des idoles, le fia;j;anisnie
n avait plus d'excuse, parce que fa raisoi>
humaine sudU pour débrouiller les erretu's
créées par elle-même ; si , au rontraire, elle
venait dune puissance >urhumaine, co:m-
Bienl la raison se serait-elle protégée seule
et sans aide? Direz-vous que c'est pour cela
que le Fils de Dieu s'est fait homme ? Ce
serait mal raisonner; car il s'est incarré
non-seulement pour éclairer, mais aussi
pour racbeter, ce qui no pouvait être fa:l
que [lar lui-même.
Si les platooiciens et les premiers chré-
tiens étaient tfaccord i>our attribuer les ora-
cles aux démons, cet accord n'est qu'en ap-
parence et dans les leroies, car ils n'enten-
daient pas la même chose \}av le mot d(*nion :
les premiers en faisaient de bons génies ,
placés comme intermédiaires entre la Divi-
nité el les hommes , des êtres serviables et
amis de rbumanïté; les seconds, des esprits
révoltés, ennemis de Dieu et des hommes»
et condamnés aux su p| ♦lices éternels.
Mais, si les disciples de Platon abon-
daient dans ce sens, il était de jurandes
sectes philosophiques qui faisaient [irofes*
sion ouverte de se moquer des oracles et
qui ne leur accordaient rien de divin ; entre
autres les cyniques, les péripatélîciens el
les épicuriens. Eusèbe nous assure que six
cents auteurs parmi les païens avaient écrit
contre les oracles. Il fait beau voir yEno-
maus,run de ceux-ci, dont il a conservé
quelques fragments, se railler de Foracle de
Delphes h l'occasion de la fameuse réjonse
faite au roi de Lydie ; Si Crésus passe le
(leuve Halis, un gVand empire sera détruit.
Toi qui sais tant de choses, dit-il à l'oracle,
sais-tu quel sera le succès de renlieprise
de Crésus? Si tu le sais, que ne le dis-tu
clairement? Si tu ne le sais [)as, nous nous
abusons donc en allant te consulter ; cl, si
tu as voulu faire une équivoque, dal>ord à
quoi bon? Ensuite tu n'as pas même réussi,
car le verbe grec que tu emploies veut dira
bien positivement que Cré^us détruira rem-
pire de ses ennemis, et, dans ce cas, tu as
menti imimdemmcnl.
MaisiEnomatisse met tout ^ fait en colère,
quand il vient à parler do la réponse faite
aux Athéniens à Toccasion de Finvasion <lc
Xerxès dans la Grèce : « Que Minerve , pro-
tectrice d'Athènes, implorait en vain soa
père ; mais que pourtant celui-ti se laisse-
rail fléchir , si les Athéniens s'ahritaicul
413
ORA
DICTIONNAIRE
ORA
derrière des remparts de bois, et que Sala-
mine verrait la perte de beaucoup a*enfants
chers à leurs mères, au temps des semailles
ou à celui de la moisson.» Elle est bien mé-
chante, dit-il, cette rivalité de deux divi-
nités, fié quoi ! Jupiter assez puissant
pour précipiter toute l'Asie sur laGrèce, ne
rest-il donc plus assez pour lancer la foudre
sur une ville qu'il veut perdre ? Des enfants
chers à leurs mères î En est-il d'une autre
espèce ; mais d'ailleurs quels seront-ils ?
Grecs ou Asiatiques ? Tu n en sais rien. S'il
y a bataille, il y aura mort d'hommes ; la
belle trouvaille I Tu conseilles aux Athéniens
de se retirer sur leurs vaisseaux ; j'en aurais
bien dit autant. Enfin si la Grèce succombe,
Jupiter aura été inexorable; si Xerxès, Mi-
nerve aura désarmé Jupiter. Ce n'était pas
la peine d'aller te consulter, beau devin ,
pour ne pas en savoir plus après qu'aupara-
vant. Ainsi raisonne le philosophe grec.
Cicéron n'a pas respecté davantage les
oracles des dieux dans son traité de la divi-
nation. L'on voit avec auel aplomb il se
raille, sous les noms de Chrysippe, d'Anti-
patcr et de Possidonius, chefs de la secte des
stoïciens, de l'art augurai, et en particulier
de la disparition du cœur d'un bœuf que
César venait d'immoler. Vous avez assez de
bon sens, dit-il, pour comprendre qu'un
bœuf ne peut vivre sans cœur, et vous n'en
avez pas assez pour vous apercevoir que si
un boeuf immolé n'en a plus , c'est que quel-
qu'un la enlevé subtilement.
De tout cela, l'auteur conclut que les
païens avaient par habitude et par routine
la pratique de leur religion, mais qu'ils
n'en avaient pas la foi, puisque les philo-
sophes se moquaient impudemment clans la
Grèce et môme à Rome de ses plus sacrés
mystères, sans que le peuple ou les ponti-
fes réclamassent. 11 cite ensuite un grand
nombre d'oracles méprisés par ceux-là mô-
mes qui les avaient demandés , et méprisés
sans qu'il en soit résulté de dommage pour
les contempteurs, entre autres les ora-
cles rendus par les poulets sacrés, et il
en conclut que nous aurions grand tort de
croire les oracles plus miraculeux que ne le
croyaient les païens eux-mômes : sauf, toute-
fois la secte des stoïciens (576) ; mais com-
ment n'eussent-ils pas cru aux oracles ,
ceux-là qui croyaient bien à la divinité de
leurs propres songes ? chez eux c'était un
l>arti pris, et on sait gue les stoïciens ne
revenaient jamais sur rien. Notre au leur con-
tinue de la sorte : Non-seulement , dit-il,
les païens n'étaient nullement convaincus de
la divinité de leurs oracles, mais môme
parmi les docteurs chrétiens des premiers
siècles, il en est qui n'en sont guère plus
convaincus. 11 faut voir Clément d'Alexan-
drie parler avec un profond dédain , au
troisième livre de SQsStromates^ des oracles
d'Apollon, d'Amphiaraus , d'Araphilocus;
traiter tout cela de folie , d'impertinence ,
d'impostures extravagantes; ce sont s
près expressions.
Eusèbe , au commencement du qu«
livre de la Préparation évangéliauey \
d'une manière admirable que Ws <
n'ont jamais été qu'une imposture de
très; cependant il finit par avouer qi
sieurs ont été l'œuvre des démons
comme il n'en cite aucun dans ce c
ras, il ne reste que son assertion et
sonneraent qui la détruit.
Origène, dans son septième livre
Celse, dit : « Je pourrais facilement»
citant que les auteurs pai^cns, dise
totalement les oracles, et montrer q
Grecs n'en faisaient pas grand cas
voyons plutôt s'ils ne seraient point 1
des mauvais démons. » N'est-ce pi
langage d'un homme qui raisonne i
besoin de sa cause , en négligeant la
et véritable raison , qui trancherait
culte par le pied? Nous trouvons, ni
sommes si éloignés des événements
aurait mieux valu donner la vérital
son, et dire les oracles ne sont
imposture; mais alors il en était san
autrement, car les chrétiens n'avai
seulement à faire triompher la vér
devaient aussi vaincre leurs adversa
ils voulurent les vaincre en retourna
tre eux leurs propres armes.
Jusqu'ici nous nous sommes tenu
défensive, attaquons maintenant.
On corrompait les oracles, donc oi
affaire qu*à des hommes. Exemplesd!
corrompus. Premièrement la pythie
à prix d'argent par Philippe , roi ch
doine,et (vai philippisaity selon Texp
de Démosthène. Secondement la mèmi
sollicitée en sens contraire par Cléoi
Ariston, rois de Sparte, gagnée pa
mène, et enfin reconnue pour fouriM
véc de sa dignité. Ensuite la même.
gagnée par l'argent de quelques ti
d'Athènes, qui voulaient se aélirre
tyrannie d'Hippias, et qui ne cessait
ter les Lacédémoniens a lui faire la \
Alexandre se faisant d'autorité décli
de Jupiter, par l'oracle de Jupiter-Ai
Auguste faisant absoudre son mariM
1ère avec Livie. Le Spartiate Lysanoj
gnant l'oracle de Delphes , pour faire
jiortoràune famille étrangère le dn
royauté. Le môme L^sandre avait é
il est vrai , près de 1 oracle de Dodor
Jupiter-Amraon et de plusieurs autrei
il y avait une question politique e
ses desseins étaient pénétrés, et sale;
prouve au moins que les oracles i
considérés comme accessibles à Tinï
de l'or, c'est-à-dire à la corru|)tion.
On fit rendre des oracles à des b(
morts : à Ephestion, à Antinous, à Au
Or qui pouvait y croire i>armi leî
sensés, si ce n'est peut-être Alexandi
Lucien en le raillant ; ce prince fut
(576) II résulte de tout ceci que les stoïciens en géDcral n'aYaiciil pab d'idccs bien arrêtées
fait des oracles.
mx
BES MJR-\CLES.
on\
>preii»lro que iiuri-seulemeiU il
mais encore qu'il avait ie pou-
ire des dieux. Ce n'est pas que les
oracles obtinssent le même (crédit
nciens; mais qui sait ce qu*ils se-
enns dans la suite. Les anciens,
vèrenl Icnrs halûtués, n'avaient
enl \)Qs comme oeé autrement,
idifule que soit une itJée, il ne
rouver moyen de la maiuteoir pen-
que temps, pour qu'elle devienne
fiar son ancienneté et suûisani-
vée. Donnez-moi une demi-dou-
icrsôimes à qui je puisse pcrsua-
n>st pas le soleil qui fait le Jour»
espérerai pas que des nations en-
brfissont cette opinion,
sèment de l*oracle de Delphes est
lîq^uer. 11 y avait là une eavcrne
iolaient des vapeurs enivrantes :
us divin qu'une telle vapeur dont
l inconnue, ei qu'une telle ivresse
lar^une telle cause et si peu
& l'ivresse du vin ? C^cst bien la
>ii se manifeste en ce lieu (577).
is le premier orarle trouvé, rien
i facile que «fétabli railleurs quel-
^ de pareil , en diversillant les
jouiez qu'à une pareille époque,
était grande et la pliiloso|<lHe
ailrc- ÏM superslilion , par conse-
il beau jeu.
mon ^lla se loger, sur un ca|irice
« , qui n'y songeait môme nas^ ,
le d^Ephestioa, pour lui lairu
'dcles, pourquoi vous et aioi
^nous pas en obtenir autant ?
tue d'Ephestion rendit des
le concours du démon , pour-
'Apollon-Pythien n'aurait-ellc
'nae chose ?
|«s étonnant que les oracles aient
rnceen Bi'ïatio , c'était un paysdo
habité par une population d'une
•roverbiale. Kien n*esl plus nro-
ir<»r le respect ei une sainte hor-
les antres et les cavernes. Aussi
l point d'oracles sans cavernes,
oiiartitîcielles, ou du moins sans
•agc mystérieux. Qu'on ne croie
* public voyait la }ï>tbie sur son
non* Il ne voyait pas davantage ce
ssaii dans T'inténcur des autres
es, et la preuve en e^l dans la di-
ïômo avec laquelle les auteurs en
insi aucun d'eux n'est d'accord
iulres sur la manière dont se ren-
pic de Dodone, et quoi cependant
nnu dans la Grèce que Dodone et
eîSirabon rapporte, après Callis-
u'Alcxandre entra seul avec le prèire
sanctuaire de Jupiter * Ammon,
I que Vespasien voulant consulter
b Sérapis, tit sortir auparavant lool
fâul cnliti (pje nous cx[M)feioi»s nos scru-
sujet, nevrttilunt |>as f»rendrc soos noire
II té dcb expraatîoiis qui ne se li ou vont
i\ par r histoire proprcmcitt diic, ni par
iurclle> En fait d histoire, nous ti*uvoiis
Je monde du temple. Ce sont les ilvu\ soûls
exemples d'un pareil privilège, et enuoro
n'est - il pas certain que Vespasien soit
entré dans le sanctuaire, h moins qu'on »je
veuille y joindre celui de Titus, à qui le
jjrôlre de la Vénus de Pa[ihos accorda un
entretien secret.
Ces sanctuaires impénétrables contenaient
Farsenaldes secrets des ministrcsderoracle;
tout l'intliquerait quand rnème les preuves
viendraient à manquer ; mais les jireuves
ne manquent pas : Rufni ne dtl-il |>as, ea
décrivant le temfile de Sérapis, qu*il était
tout plein de chemins cachés an public ; et
le livre de Daniel ne nous fait-il pas uno
révélation olus formelle encore h l'égard
du temple ne Bel, à Babylone ?
Pour comprendre les' artifices emjdoyés
par les agents iïes oracles, afin de nneux
pénétrer les secrets et les desseins de ceux
qui venaient les consulter, qu'on se lap-
|jelle qu'il y avait des jours favorables, dont
il fallait attendre le retour avant d'ublenir
une réponse ; des sacrifices multi|»liés, qu'il
fallait offrir pour se concilier la lave^ir du
Dieu, des iniliations auxquelles il fallait
so soumettre, et avant lesquelles il fallait
faire une confession générale de sa vie ;
nous ne savons s'il y eut des initiations
dans tous les temf^les à oracles, mais il y en
eut du moins h Delj*hes; guon se rapjjello
l'exclusion absolue dont étaient fra|»[!es les
éf)icu riens, qui se raillaient des oracles, et
les chrétiens qui les décriaient. On peut
nifimo supï»oser que si cerlains oracles dé-
clarèrent que la présence des chrélieiis ou
des reliques desmartvrs les rendaient muets,
ce n'était que par haine du nom chrétien, et
fjour faire naître des persécutions. 1/A[joI-
on de Daphué, en demandant réloigne*
ment du corfis de saint Babylas, au temps
de Julien t'Apostal, n'était jias devenu
muet, puisqu'il |KJuvail faire cette demande;
que voulait-il -donc ?
En un mot, pourquoi tant de'précautions?
Si les démons pouvaient (trédire raveïiir
dans des trous, pourquoi pas dans les carre-
fours, afin d'opérer des prodiges plus écla-
tants, et de so concilier plus d'adorateurs f
Il y avait des oracles qui se rendaient sur
des billets cachetés, que les [irèlres étaient
censés ne pas ouvrir. Mais est-il donc si
dillicile de décacheter et ile recaclieter des
Itillets sans laisser de traces de TetTraclion ?
Et d'ailleurs, les gens qui venaient consul-
ter roraclc, eussent-ils été muets, ils avaient
autour d'eux des serviteurs qu'il était ton-
iriurs facile de faire parler; et tous les lia-
nilants d'une ville h oracle, no subsistant
que du bénéfice de l'oracle , devenaient
intéressés à lui venir en aide : c'étaient ses
fjrailiers; et c'était sans doute à un tel
moyen qu'avait recours ce ministre de
l'Apollon de Claros, qui, selon le rapport de
vu que des siq^posilious tardives à cet égard, t*t en
fail dliistmre iiitturcUc, rien ne peut fidrc supposer,
k Piuspeetion des lieux, Texisicncc présente ou pas-
sée de semblables cmaaations.
<47
O^X
DICTIONNAIBE
OUA
Tacite au ir livre de ses Annales, répondait
e.i vers à la pensée des consultants, pourvu
qu'il sût leur nombre et leur nom.
Kt quant aux oracles qui se rendaient en
songe, on sait de quels délais et de quelles
i)récauti()ns était précédée la descente dans
l'antre de Trophoniusl Les prêtres avaient
tout le loisir de pénétrer les secrets du con-
sultant. Ils les pénétraient si bien, que
l'espion de Démétrius naya de sa vie sa
cou paijle témérité, car il fut rejeté hors dé
l'antre par une autre issue, et mort. Les
délais et les précautions étaient plus grandes
encore pour relui d'Ainphiaraus, dans
TAltique. Quelquefois c'étaient les prêtres
eux-méuies qui songeaient, par exemple,
lorsque l'oracle se rendait sur des billets
rachetés; mais, dans tous les cas, ils res-
taient maîtres de l'explication, et l'oracle
n'avait de valeur qu'après avoir passé par
leur bouche.
Voici une supercherie plus facile à péné-
trer encore : il y avait en Achaïe un oracle
de Mercure qui se rendait de cette sorte :
on a^aitdire à l'oreille de Tidole ce qu*on
lui demandait, puis on se bouchait les
oreilles, et on sortait du temule ; les pre-
mières paroles qu'on entendait ensuite
étaient la réponse. Il est bon de noter que
ceci se passait dans les ténèbres.
Mais une dos meilleures preuves que les
oracles ne savaient pas l'ayenir^ c'est Tam-
biguité de leurs réppnses. Alexandre, ma-
lade, fait consulter Sérapis, et demande s*il
l'vii|t* aller ïe trouver, pour en recevoir la
i;uérison. « Qu'il reste où il est, » telle fut la
réponse. Si Alexandre guérit, il aura eu
raison de rester, s'il meurt, comme il arriva,
il restera encore, et dans les deux cas l'o-
racle aura triomphé. Trajan, près d'attaquer
les Parihes, demanda à l'oracle d'Hélio|>o-
lis s'il retournerait à Rome après cette
i;ucrre. L'oracle lui fit porter pour réponse
los morceaux d'unQ vigne brisi^e en éclats.
Si Trajan disperse l'afmée ennemie» l'oracle
a une explication, si'd'est la tienne qui est
dispersée, l'explication est plus frappante.
Ce fut Trfigan qui mourut, et on reporta
^ Rome ses ossements. Quel triomphe en-
pore plus éclatant! mais l'oracle le sa-
vait-il ?
Jamais la fourberie des prêtres d^oracle^
^e fut mieux mise dans son jour qu'au
temps de rétablissement définitif du c^iris-
tianisme. Suivant le rapport de Tbéodoret,
Théophile, évêque d'Alexandrie, fil voira
toute la ville les statues creuses dans les-
quelles les ministres de l'oracle s'introdui-
saient par des chemins cachés,'pour répondre
h leur place. Eusèbe parle à peu près dans
le même sens des statues du temple d'Escu-
lape à Eges, en Cilicie, à l'occasion de la
démolition du temple ordonnée par Cons-
tantin. 11 nous apprend encore les aveux et
le supplice de Théotecnus et de ses prêtres,
qui avaient érigé à Antioche une statue et
nn oracle à Jupiter, Dieu de l'amitié. Ce
fut Li(!inius qui <lécouvrit l'imposture et en
gbtiut l'aveu. II dit aussi, au iV livre de la
Préparation ivangélique^ que les mi
des dieux étaient obligés partout de il
mêmes aveu^.
De sorte donc que si les chrétic
Eusèbe lui-même, immisçaient le
dans la question des oracles, c'éti
forme de discussion ; mais, au fond,
valent bien à quoi s'en tenir.
Nous n'avons point à nous occup
oracles rendus parle moyen des sort
que leur reddition dépendait du \
mais si nous croyons devoir en excli
reilleméntle dénipn, il n'en est f.as de
(le toute fourberie de la part des \
car il parait bien que I4 fortune qui
ses oracles à Préneste par te nioyi
sorts, savait aussi remuer la tête.
Ici notre auteur termine la preraiè
tie de son ouvrage. Assurément la qi
est loin d'être traitée à fond, et en
sous toutes ses faces. La seconde e,
défectueuse encore ; nous allons au
nalyser.
li'ahord, il n'est pas vrai que les
aient cessé entièrement soit à la na
de Jésus-Christ, soit même lors Ai
blissemcnt du christianisme; les
qu'on allègue pour le prouver, déni'
plutôt la contraire.
On cite d'abord ce passage d'Eusèl
Erunté à Porphyre; c'est Apollon qi
son prêtre : « Autrefois, il sortait «j
de la terre une infinité d'oracles, de fo
et d'e^khalaisons qui inspiraient des
divines. Mais la terre , par les chana
continuels que le temps amène, a fi
trcr en elle-même fontaines, exhal
et oracles. Il ne reste plus que les i
Mycale, à Dydime , celles de Claros
racle du Parnasse. »
L'auteur de ces paroles n'assigne»
on le voit, aucune époque, et excepta
manière formelle au moins trois orac
Plutarque a fait un traité expi
la Cessation des Oracles ^ il est vra
Plutarque excepte nommément Ton
Trophonius et celui de Delphes, « q
il, n'avaient jamais joui d'une plus
splendeur. » Démétrius, l'un^des inb
teurs introduits dans le dialogue, n*i
pas moins positivement ceux d*Aii
chus et de Mopsus, en Cilicie, qui,
t-il, étaient aussi florissants que jami
Cicéron, dans son Traité de laJHm
assure que de son temps l'oracle de I
ne parlait plus en vers,!;et qu'il n'y ai
lors rien au monde de si méprisé
si on prend ces paroles à la lettre, i
suivra d'abord que l'oracle de Delphi
méprisé lon^emps avant la venue de
Christ, ainsi que la plupart des autn
desj car l'auteur ne les sépare pc
ensuite qu'ils cessèrent par des caus
rement naturelles, puisqu'il ajoute c
exhalaisons de la terre, d'où venaien
inspirations, s'étaient évaporées. Oi
faut pas prendre ces affirmations à la
Euisque l'un des interlocuteurs, Qi
ère de Cicéron, ainrmc au contraii
on\
ws miwc.Lrs.
on A
im
me «ie Dolplios n a éié \Aus
•e» et ii*a reni tant irofîraudes de la
es peuples el des mis. w
h il faudrail conclure, suivant notre
r, que fa cessalioii des oracles a eu
îfii«*Tnfîi!, irro^Tessiveiiient, et f>ar des
I i's |>our la plupart à Téta-
ij. hi istiantsiiic.
î cette (ir^uiuenliitioii n'est qu'un so-
Ct car jainoiii fmleur chrétien n'a pré-
que le> oracles avaient €essé à un
iii Noniié, ni in^fne que tel ou tel ora-
il cessé de jiarler en la présence
^.».,.■ns et à cause d'eUe, n*ait plus
I ris la uarule en leur absence. Cest
À. r,..QP \^ question fiour se préparer
le plus facile. Mais «ontinuons.
Ml V' livre de la Pharsaie, jH Ju-
ignentà Cicéron el à Plutarriuc,
ciller que Torai^le de Delfihes ne
15 depuis longlem|>s. Cependant
[osMtre de son t'ôté, dans la Vie do
lie l'oracle de Delphes parlait eri-
sn rapporle ini^nae une réponse faite
|ri% el ajoule que Néron le dépouilla
irii© de ses biens pour enririiir les
■^hJImlraie, dans sa Fie d\ipo!h-
flfane^ en parle, ainsi que de heau-
lutres^ comme d*ora€les toujoufs
pis. Dion - ChrysOStoQie nous ap-
l'Adrien consulta Foracle de Del-
Icien le mentionne au temps des
^|»artien en parle encore à Toc-
3c rélévation h 1 empire de Septime-
L«^ ■ ^* tenninus-Nigeret deClodius-
m i.ins le môme temps, Ctéraent
Pi.i-ii'.. iiui écrivait pendant le règne
ière, aflirme, dans son Exhonation
' , que les fontaines de Castalie,
II, et généralement toutes les
niphéliques» avaient enfui perdu
- le leurs vertus fabuleuses»
Kant Torarie de Delphes existait
us le règne de Consianlin, puisque
^ en rapporte une réponse de ce
et ajoute que Constantin le ruina de
in comble. Il se releva, car Julien
r« consulter sur Texpédition qu'il
ît contre les Perses,
|^Ca>%sien, qui termine son histoire h
nnc année d' Alexandre-Sévère, c'est-
■Tan 230 de Jésus-Christ, dit que de
mps Araphilochus rendait encore des
s en songe, pu^f«"it^-'l^*wx ^ns plus
^s Pahnyréniens révoltés consultèrent
icles d*A()ollon Sarpédonien, en Cili-
de Vénus-Aphacite, près de Biblos*
ifc près de recommencer la guerre
Bonsiantin, consulta l'oracle de Dy-
Teodaot rempire de Constantin, un
leu connu, nommé Bésa, rendait en-
les oracles sur billets h Abide, vers
©ité de la Thébaïde. EnOn Macrobe,
rait au temps d'Arcadius et Honorîus,
également de l'oracle d'Hélionolis et
rtunes d'Antium. On le voit, la nais-
du christianisme ne fit point taire les
k ceci est vrai, dirons-nous à Tauteur,
ou peut Tétre, nous ne voulons |>as discuter
ce poiiU; mais, encore une foi^, c'est ^.q
tenir à côté de la question. Les auteurs
chrétiens des premiers siècles aflTirmenl,
non pas que les oracles tombèrent instan-
tanément, mais qu'ils étaient obligés de no
taire partout où il se trouvait des chrétiens,
et dans le voisinage des reliques insignes
dGS martyrs, et jusque ci rien n'es! venu in-
firmer leur témoignage. Nous n'examinons
pas encore si ce fait établit Fassistance du
démon dans la reddition des oracles. Con-
tinuons.
L'auteur prouve ensuite assez longuement
que les oracles furent enfin abolis en même
temps gue le paganisme, Notis n'avons rien
à dire à ceci, et nous pensons qu'il pouvait
se dispenser de démontrer une proposition
3u'il suflît d*émcltre pour la faire compren-
re et admettre. Mais il essaye de prouver
ensuite que quand bien même le paganisme
n'eût pas été aboli, les oracles auraient pris
lin, et c'est son dernier argument. Ceci mé-
rite plus d'attention : in cauda venenum.
ha première raison alléjçuée est tirée de
Pliitarque; primitivement les oracles ne se
rendaient qu'en vers, alors ils étaient res-
pectés. Plus ttird, il se rendirent en prose,
et devinrent méprisés. Notre auteur se mo-
que à bon droit de celte explication; il en
apporte de lui-mèuîc une seconde : c'est que
les Romains, cuntenq^leurs des oracles»
ayant conquis la Grèce, la iiient jouir d'un©
longue paix, au sein de laipjeîle il ne se
î^résentait plus d'occasions soieiineltcs de
consulter les oracles. Mais cette raison il la
détruit aussitôt en montrant que les Ro-
mains ne méprisaient nullement les oracles,
[luisqu'ils en avaient eux-mêmes de nom-
oreux, à Rome, h Anliuîn, ?» Prénesie, h
Padoue, à Tihur, etc. Et de filus, si la jsaix
avait supprimé dans la Grèce les rivalités
de ville a viîle, elle n'avait sup]irimé ni les
ambitions ni les intérêts des particuliers.
Or il n'y a pas d'apparente que, même dans
les plus grandes guerres, cette multitude
d'oracles qui existaient sur tous les fioinls
de la Grèce, aient été occupés exclusive-
ment des rivalités politiques des peuples.
Celte seconde raison ne vaut donc absolu-
ment rien.
La troisième raison est le mépris dont
certaines sectes de philosophie faisaient
profession ouverte pour les oracles, telles
aue celles des cyniques, des épicuriens et
des pértpatétjcichs. Mais cello-ci est-elle
meilleure? Le peuple n*avait rien de com-
mun avec ces sectes; les cyniques, il les mé-
prisait; les ét>icunens, il n'était pas assez
riche pour les imiter ; les péri[iatéticiens, il
n'était pas assez savant pour les comprendre.
N'est-ce pas s'exagérer la [luissance de la
philosophie, que de lui accorder une si
grande inlluenee? La sectit des stoiques ne
méprisait pas flu loutles oracles; or les sloi-
ques étaient Tobjet de l'admiration publi-
que et du respect en même temps.
Les deux dernières raisons alléguées nu
sont pas plus concluantes, t* La ïourl^eria
451
ORA
DICTIONNAIRE
ORA
était si grossière, qu*elle devait ôtre è la Tin
découverte; mais Timpuissance des idoles à
faire quoi que ce soitr^tal^-elle moins mani-
feste? Et cependant Cl; * Les ministres des
oracles abusaient de la crédulité des- femmes
qui allaient dormir dans les temples sous
prétexte de consulter le dieu; mais on sait
que les païens ne furent jamais serupuleux
sur cet article!...
De sorte qu*après cette longue et papil-
lonnante discussion, dont nous avons sup-
primé les écarts, notre auteur arrive à une
conclusion é^ale à zéro.
Cette oninion, dont l'apparition on France
fit plus de bruit qu*elle ne méritait, avait
été émise et soutenue dans un gros livre
très-savant et très-mal digéré parle médecin
allemand Van-Dale. Fontenelle réduisit le
gros livre du docteur à un petit volume,
dans lequel il sema à pleines mains les^fi-
nesses de son esprit facile et élégant^^^is
peu chrétien. L'ouvrage eut un grand sxi^i^Sy
comme tout ce qui sortait de la plume du
l)ère des sceptiques modernes. Le père Bal-
thus. Jésuite, y fit une réponse pédante, qui
ne fut guère lue, et qui ne Taurait pas eié
davantage quand môme elle aurait été meil-
leure ; les esprits, fatigués de croire, se
tournaient vers l'incrédulité. Le Français,
né frondeur, ne s'était pas encore attaqué à
la religion, et la hardiesse d'une telle nou-
veauté ne pouvait manquer de plaire.
Quant à l'opinion de Van-Dale en elle-
môme, le savant Pape Benoit XIV l'a exami-
née fort longuement dans son traité de la
Canonisation des saints^ sans lui infliger
aucune note, et sans la répudier. On ne sau-
rait dire qu'il l'adopte , mais il cite et s'ap-
proprie des passages considérables du livre
du docteur allemand.
Nous allons examiner maintenant la Ré-
ponse du P. Balthus.
Il suit pied à pied son adversaire, il le
réfute phrase à phrase. Presque toujours il
sait mettre la raison de son côté, quelque-
fois il se trompe lui-même, plusieurs fois
aussi il dépasse le but et va beaucoup trop
loin.
Il eût été préférable, peut-être, de faire
une autre Histoire des Oracles^ afin d'établir
des principes opposés, les vrais principes
du christianisme; il resterait du moins un
monument, tandis que de la sorte il ne reste
rien, si ce n'est une ruine. La Réponse n'est
rien sans VHistoire^ et Y Histoire n'est plus
rien après la Réponse, Celte ruine est en-
core attrayante, la Réponse ne Test pas, et
une autre Histoire aurait pu Têtre.
Le P. Balthus fait observer d'abord que
Fontenelle, ainsi qu'il l'avoue dès le com-
mencement de son livre, ne s'est approprié
le système de Van-Dale que comme un
ingénieux paradoxe, dont il voulait, en lui
prêtant les finesses de son esprit et les char-
mes de son style, s'amuser et amuser le
public.
Il lui prouve ensuite que les raisons qu'il
(578) Pi. xcT. 5.
suppose aux chrétiens des premiers si
pour avoir attribué les oracles aux dén
sont des raisons qu'ils n'avaient pas, i
ne pouvaient avoir, et qu'il tait les vi
blés, beaucoup plus plausibles. Il lui pi
que la manière dont il interprète Eus!
Porphyre est dénuée de toute raisouj
traire au texte même d'Eusèbe. Que ce
dit des opinions et des motifs des Pèi
l'Eglise n'est ni mieux fondé, ni plus s
Jusqu'ici la réfutation est triomphante,
ne montre que les chrétiens des pre
siècles aient connu les prétendus o
rendus à Thulis et à Ançuste, car ils
paraissent que dans les siècles posiéf;
Et, quant à la mort du grand Pan, Eusl
la rapporte, sans la proposer ni la I
que comme un des mille aveux des |
sur la cessation de leurs oracles. Il
point de doutes à élever sur l'inteoti
Porphyre, lorsqu'il cite les oracles fi
blés ail christianisme rappoités jwir Ei
Ils ont un côté favorable, et un côté d
rable : ils loueQrt le Christ, et exëcr
christianisme. Porphyre les cite pou
truire la doctrine, Eusèbc les ra|
comme des témoignages favorables à Fi
de cette même doctrine.
Disons-le en passant, l'auteur des ci
c'est-à-dire le démon, n'a pas rcnone
moyen d'attaquer la religion; noi
étions les témoins naguère encore
ennemis du christianisme, étaient \m
neurs les plus ardents du Christ. Lei
mais le Christ sans la croix et VErt
était devenu le signe de ralliemei
socialistes et des démolisseurs; r
Christ et à bas le christianisme 1 tel éta
cri de guerre.
Mais notre auteur n'est plus si he\
lorsq^u'il veut démontrer au moj<
l'Ecriture sainte, que les oracles des
étaient rendus par les diables, et ei
cela n'y est point. L'Ecriture dit, il es
que tous les dieux des nations sont é
mons : omnes dii gentium dœmonia
Elle dit que les sacrifices des gentil
offerts aux démons et non au vrai
quœ immolant gentes dœmoniis imm$k
non Deo (579). Mais d'abord il n'est
?uestion d'oracles, et ensuite les moi
le et démon ne signifient pas la
chose dans le langage de cette et
L'existence du diable, tel gue nous II
cevons, nous semble n'avoir été conni
des juifs et des chrétiens, et nous ne ci
pas qu'on puisse en trouver une seule
dans les auteurs païens. Le mot dém
sonnait pas mal aux oreilles des païer
démons étaient leurs dieux, ils en c
naient ; mais ces démons, loin d'être, a
nos diables, condamnés aux flamn
Tenfer, régnaient dans les bauteui
cieux, se nourrissaient d'ambroisie et
vraient de nectar. Jupiter était le d
c'est-à-dire le génie dont la puissant
tendait sur lo monde entier, et spécial
(579) I Cor X, 20.
; A poli M ri él^-ïit le déiaoi^
nie qui dorauiil uu soleil fa
'eur, et dont ia moi ri gui-
rse ifans l'espace; \'étiîjs était le
ist*h-dire lo génie qui tlonnait à
\a fétondité» et ainsi des autres»
lémoas ou génies étaient t>ons,
^-sonis ; ils avaient en pailage la
linlé; et la supr^^me félicité nour
|s était de devenir cux-niemes
j^bprès lenr mort. Les païens
Hranssi des dénions ou génies,
[autre nature ou d'une autre
lis dont le plaisir était de faire
It hommes; ils les nnunnaient
S, ne les craignaient guère et ne
ïi jtûs beau(.ou[> d'eux. Ils leur
kv < «rritices t|uand ils avaient un
I mer ou une mauvai.se
rre,- c'étaient les démons
îles magiciens.
fiLîiJiuiis élàienl-ils une réminis-
inge déchu» ou une création de
n des anciens? On neut soute-
et le contre ; mais il n'y a pas
BP prononcer la sentence,
ivoir [)as établi ces distinctions,
p fait une logomachie perpétuelle;
p! relft d'un bout h lautre.
p pareil défaut ne se trouve
» s des Pères ou'il cite avec
tire. Les païens et les chrétiens,
•niciens, qui» àTexeniple de leur
t tjt aussi r uni vers de dé-
^ 1 jj- de l'Eglise s'entendaient
Il sur la valeur des mots.
»de TEglise disaient aux païens,
Tiû Dieu, mais il y a une multi-
pits rrées î parmi bes esprits, les
^meures bons, c'est ce que nous
Ïges; les autres sont devenus
U été condamnés par Dieu
îrnelles de l'enfer. Vos dieux
bons anges; mais les bons
:
5
'— - o — y — . 7 •
BDt passe complaire au rnnie,
[>n, à l'adultère, au vol, au
m sacrifices de sang humain.
ou démons sont donc les mauv/iis
anges de Tenfer. Vos démons sont
ime chose que nos diables. Aussi
is, faites-les venir, faites-les par-
turs T>rétreSt dans leurs statues,
\ oracles, et nous les en ferons
et nous les ferons rentrer dans
al, vos dieux sont des démons,
émons de Tenfer, il n'y en a pas
ir oii'on ne nous accuse pns tie prêter
Is de TEglise un lang;)ge ipil n'e<it pas lo
cilerons i:e passage de Loclaiice, au
\ de 80II n* livre, où il se trouve e^prî-
ilfcs tonnes : c SpUiius ipii firatsunl
nibui rnutlcninaii et atijecti a llt'O pc-r
Itaiilur, (pli tion tauniiu nihîl j^r.TsUre
Miis pussuiit, i|uomnm rerum poteslas
f est, Vèrum ctiarn morUri'/is eos tlk-
rorilms perdunt : quoniam tioc illis (pu*-
opus Icuebras hniniaibus abditcere, ne
JUis verus Deus. »
.iddi!rjs« ail : Propif rea audi ser-
Vidi Doaiinuni bcdenleiû i>upcr
d'autres. Ce langage était fort intelligible;
et nous croyons que ce n'est pas sans des-
sein, que les chrétiens des premit^rs siècles
ont aflcçté de donner aux diables le nom de
démons, qui leur est resté (580).
Noire auteur ne se trompe lias moins,
lorsqu'il y^rend nour une réalilé Talléi^iorie
du prof>iiètc ^licnée à Achab: J(ti m (c Sei-
gneur assim sur son (rÔne cl toute l'armée du
ciel rangée à sa droite et à sa (fauche; et le
Seigneur a dit: Queêl-cegni trompera Achah,
roid'îsrnety en te décidant à faire le si^'ge de
Ramoth de Galaad, afin au il y péri»se? Celui-
ci a ouvert un uris^ celui-ià un autre ^ Puis
est venu un esprit^ qui se»t tenu debout de*
rani le Seigneur^ et a dit, cest moi qui le
tromperai Je serai un esprit de mensonge
da7i3 ta bouche de tous ses prophètes (581).
Le Seigneur ne s assied point, il n'a ni droite
ni ijauche, il ne met i>oinl seij conseils en
délibération, il ne sollicite point le men-
songe et ne l'autorise point; tout ceci n'est
donc qu'une figure de langage.
Il se tromj)e de nouveau, lorsqu'il fait
dire àTEvangileque Béelzébud est le prince
des démons. L'Evangile ne dit rien de sem-
blable, il rapporte seulement cette opinion
judaïque, émise par les jtharisiens, et dont
Jésus-(]Ihrist se fait une arme pour les con-
fondre.
Il est très-fâcheux de raisonner ainsi à
faux, parce qu'on se donne tort devant des
adversaires avec lesquels il était facile d*a-
voir raison, et parce qu'on s^expose à intro-
duire dans la religion des opinions erronées.
Le P. Ballhus démontre ensuite d'une ma-
nière suiïîsante (|ue le démon ne connaît
pas Favenir. L'Ecriture et la tradition no
sont plus citées mal à propos; mais il nn
tire pas l'avantage convenalde de cette dé-
monstration. El en effet la conséquence [au-
rait emb:irra-s.sé. Si le démon ne connaît [»as
lavenir, il na donc pu le révéler; s'il ne
Fa pas révélé, il ne faut donc nas chercher
des vues d'avenir dans les oracles qui nous
restent; ils ne contiennent donc que des
finesses et des subtilités de langage. En ce
ras, rîiomme seul [leut en être Fauleurt ci
la thèse du P, Balthus est renversée.
Mais il s'abandonne ensuite à une funeste
colère contre son adversaire, qui a osé con-
sidérer les Pères des premiers siècles comme
des platoniciens en iihilosofdiie. L^histoire
est pourtant là, et leurs écrits aussi. Mais
Platon a commis les [>lus grandes erreurs,
enseigné la plus fausse morale 1 —Et qu îm-
solium su uni, et omnem cxcrciuiin cœli assistcntcm
ei a dexlris et a sinistrls : Et ail Dinuîitus : Quîs
decipiel Achab regem Israël ^ ni ascendat cl cadal
in Ramolh Calaad?Et dixil unus vijrba buiusc:e-
modi, et alîus aliter. Egressus est aiitcni spiritus. et
stelil coraiii Uoiiiinn, et ait : Ego decipiani illuui,
Cui loculus t'st Dominus : în quo? El ille ait; Egre-
diar, ei eo spirilus meiidax in ore omnium pro-
pliciarum cjus. Et dlxil Dominiis : Decipiea, el
pnrvalebis : egrcdere , et fac ila. Nunc igiiur ecce
dedîi Ihimînus spiriiuni rnt'iid.icii iu ore omnium
propltt'tarum luonim, qui Un: suiit, et Duminus |o-
cntus est coiilra le itittlum (/ii lieg* iiUtl^tS),
ORA
hlCTlONNAIRE
^esrarlcs n'a-l-il pas enseigné aussi
grandes erreurs dans son système
rbillons, sinon une fausse nioralc;
empôche-t-il que Bossuel, Fénelon,
rnc et tant d'autres savant^ et ineux
curs du calholirisnie n'aient été car-
s, et n'aient f>ris la pbilo30|»hie de
rtes pour point de départ de leurs
inements? 11 demeure des premières
,»s une impression nui ré];an<i son co-
sur le reste de la vie; pourquoi le
ou pourt^uoi s'^in défendre? Aristote
Plaloii, il n'importe guère.
i y a plus, le P. Ballhus prouve contre sa
se, en rapportant ce jiassage de saint Au-
stin, dans lequel ce grand docteur avouo
i'il avait été lui-môme altaclié toute sa vie
la philosophie de Platon : « J'ai exailé dans
les écrits Platon et les platoniciens ou aca-
émiciens, plus qu'il ne convenait de le faire
i regard d'hommes impies, et je m'en re-
pens avec raison ; car la religion chrétienne
a plus à se défendre de leurs erreurs qu'à
se louer de leur appui (582). »
Notre auteur commet une nouvelle mé-
j)rise, en prenant pour un déujon Tesprit
python dont il est parlé à diverses re[)rises
dans l'Ecriture. L'esprit python est cotte
étrange faculté de la parole intérieure que
possèdent les ventriloques. C'est ainsi que
les Septante ont entendu le passage où il est
question de la pythonisse d'Ëndor; c'est
ainsi que saint Jean Chrysostonie a inter-
prété lé passage analogue du livre des Actes.
C'est ainsi que Plutarque en parle datiè son
traité dû Silence des oracles: Engastrimy-
ihos, quos olim Euricleas, nunc Pythones
nominnnt. Le nom d'Euricléides leur vint
d'Euriclès, qui s'acquit une grande réputa-
tion en ce genre dans la Grèce; celui de
ventriloques se lit pour la première fois
dans un décret de Gratien. Les mots python
8t ventriloque expriment si bien la même
chose, que les Grecs s'imaginaient ([u'un
dieu parlait réellement dans les entrailles
de leurs pythies, sans qu'elles y prissent
aucune part. Les personnes douées de cette
faculté native, que l'art peut seulement
perfectionner, se donnaient pour intermé-
diaires de la divinité ; tant pis pour ceux qui
s'y laissaient surprendre.
Mais, ajoute le P. Balthus, et c'est par là
qu'il termine la première partie de sa Ré-
ponse, les chrétiens jouissaient d'un pou-
voir absolu sur les démoniaques et sur les
oracles de toute espèce. Ils n'avaient qu'à
faire un signe de croix, et souvent mémo
qu'à oaraltre , pour arrêter toutes choses :
les démoniaques étaient délivrés, les pythies
n'avaient plus d'inspiration, les oracles
restaient muets et confondus, les victimes
offertes en sacrifice ne présentaient ])lus les
caractères auxquels les pontifes avaient
coutume de connaître la volonté des dieux»
les aruspices ne [K)uvaient plus prentiic
augures, toute divination cessait forcénit
— Oui, sans doute. 11 faudrait ignorer]
Pères de l'Eglise et l'histoire même p^
nier des faits si bien établis; mais ne r
empressez pas d'en conclure que le dis
était là. Qu il y fût ou non, le n^iracle é
le môme, l'idolâtrie succombait devanj
vertu du christianisme, et c'était tout
qu'il fallait pour éclairer les païens,
ébranler, les convertir ou les eonfoiti
Nous examinerons bientôt cotte conclue
plus en détail; pour ce qui est d'à prfe^
nous la trouvons précîjjilée.
Dans sa seconde [lârtie, notre auieon
verse de fond en comble le système dem
nelle sur la ])rétendue fourberie des pM
qui seule aurait fait tous les frais de»
clés , et c'était là précisément . la m^
que Fontenelle voulait établir en connf^
son livre. H lui démontre que quand»
non pas tous les philosojihcs païen^^
quelques-uns seulement, auraient er-^i
n'y avait rien de divin dans les oracle j
s'ensuivrait pas pour cela qu'ils.y»
reconnu de la fourberie exçlusiven
lui démontre qu'il a mal compris
rendu la pensée d'Eusèbe, d'Origi^
Clément d'Alexandrie à ce sujet. Qac:^
de la corruption de certains minis ^%
oracles en certaines circonstances, n^ ^
nullement que le démon ne s'en
mais; que la folie de certaines réj" ^
l'ambiguité de certaines autres nei^ ^E
pas davantage, puisque le démun
tenu d'être bon et sage et de savoi
ou de, le révéler. Qu'il n'est poin
qu'Epliest'ion , Antinous et Auçur
rendu des oracles; mais que le fait,
montré, ne prouverait rien contre
que le démon y aurait pu Prenciiz
c'est une idée chimérique de s' j
qu'à Taide d'une douzaine d'honc:
fera croire à des nations entières
n'est point le soleil qui fait le jouT
cette idée tend à 1 impiété , si e
plique à d'autres objets qu'à r*
est en discussion. 11 établit que '
raisonner, de conclure de quelque
fourberie à une fourberie uerpét
montre que la fureur dont etaien'
les ]>ythies n'était nullement siniu!
les moyens indiqués par Fontei
rendre de faux oracles, soit en
dans les statues, en se servant de
qui multiplient la voix, en déc7
lettres, en donnant des breuva-
ques aux consultants, peuven
nieusement inventés, mais qui
les attribuer sans preuve aux i
oracles.
Nous pourrions suivre jusqi
thus, et nous n'aurions que in
censurer dans ce i\\ï\\ rite à 1'
(682)f Laiis qucMiue ipsa qua Platonem vel plato-
nicoi live academicos philosoplios lantimi cxluli ,
- — - — impîoj hoinincs non oportuit, non iinmc-
ritoniihi displieuil, pra^scrliin ro
vos inagnos defondt'iula est chr
(netracl.,\. i, c. 1.)
OïlA
DES MIBMXES.
OR.i
4:>îî
îs nous ne saunons le suivre plus
l'-'nenl lorsqu*il aUribue des
fii s àropération des démons,
e^ ^ui' ies. Il cite h rappiii l'aulo-
'âlK)n, celle de Terlullien et celle
pcripiion grecque rapporiée par
Il aurait niietix fait de Jes distu-
* les trois il v en a au moins une
C contre lui. "
parle ainsi : « Il y a à Canope un
Wrapis Irès-fameux, cl honoré
trs des plus nobles personnages,
r chercher des moyens, ruanifesiés
le rétablir leur saiïlé im celle d'au-
voil des rédacteurs chargés d'ins-
juériïions qui s'y opèrent et les
uisy font (583). »
HKréairakes, madame de Saint-
PPIostro, madame do Krudneret
ùs ont opéré des milliers de tels
?ans guérir un seul malade, quoi-
rïis aussi leurs miracles par écrit,
ijiantc ans, les magnétisles lonl
iiiie toute [pareille, la môme sans
Je moyen dessotiges; et tout leur
mlifeit encore^ et plus que jamais,
\Q dit : « Amenez au milieu de vos
\ un chrétien, et il fera convenir
>ilue vierge céleste qui promet la
]ape, le professeur de médica-
^ le h Socordius, h Thanatius, à
une vie qu'ils doivent perdre
in, quils ne sont que des dé-
nous semble prouver, au con-
■^tidlien n*avait aucune foi aux
: cures miraculeuses des dieux
grecque, relatée par Gnite-
[u'un aveugle, nommé Caïus»
côté droit au côté gauche de
it rindicalion de l'oracle, puis
;t Fautel et ensuii-B ses yeux,
a vue instantanément. — *Soil;
savons tant de malades de com-
qui se portaient bien avant d*étre
nous voudrions qu'il fût démon-
tiî-€i avait jverdu la vue. Ijï m^uie
I ilil encore, qu'un nommé Lu-
tit d*une pleurésie désespérée, fut
ir avoir, d'après Vavis de Foracle,
ication sur son côté de cendres
aiiopu&... habct SnrapidLs lemplum rcli-
, tit ctiam nobilissimi viri ci credantt
aliis insomnia ibi cn[ilrnl. Sunl qui cu-
iBcrîbaiit : quidam virliues ihi cdUorum
I > (SîHAfi., Cet/t^r, l. XVII, Xilandro in-
ifMia Virgo rooîtslis pluvianim poUicî-
ipiio iî)s('ul»(nu^ itiedicijniruoi detiioii'
I die niorituris S<)cnrdio il Tbaïuitio et
0 vILt suniriiluistralor, irUi sedaMuo-
fueritil •
dlctuihuein frairgunt, moHios lâccssuiit
ft sut cogaiit. ul iiidore alinriuiu et logis
tginatî, renùssis ([u;^ ri>nslrin\eraiil cu-
llflf. » (tlYf'RUN,, fJe idoior, vanit.)
^ plane et cirra curas vtileUidiuum, Lae-
piimc»* dcbiuc remédia juiccipiunt , ad
ÎCTIUNîl DES MlBACLES. II.
chaudes de sacrifice délayées avec du vin. —
Le fait peut ôtre vrai sans être miraculeux,
car le remède était bon*
Cesl là -dessus cependant que Tauteur
s'appuie pour établir la vérité de miracles
opérés par le démon. Puis il part de là [>our
dire ; « Que le démon peut cuérir certaines
înaîadres, et en particulier celles qu'il a cau-
sées lui-mAme. » Que le démon cause des
maladies et i)uis qu'il les guérisse, nous pré-
férons laisser celte opinion tout entière à
ceux qui la partagent, nonobstant les témoi-
gnages de saint Cyprien, de TertuUien et de
Lactance dont notre aqteur s'appuie (585).
Dieu nous garde de commettra jamais uno
si grande témérité, que de contredire le
témoignage des Pères de THelise, quand il
s'agît de rinterprélalion du dogme ou de la
morale chrétienne; mais ici il est question
d'une appréciation jïurement physique, et
nous ne croyons pas plus laire injure à ces
grands docteurs en n'adoptant pas leur ma-
nière de voir, qu'à saint Augustin, par exem-
ple, en refusant de croire avec lui qu'il n'y
a [ïoinl d'antipodes, parce quolc^s hommes de
l'autre hémisphère seraient nréciuités au
firmaraenî; qu'une statue de 1er, placée au
milieu d'un temple entre deux aimants, se
tiendrait suspendue en l'air à une égale dis- .
tance de l'un et de l'autre; ou avec saint
Thomas, «(ue la pourriture engendre les veri^
sans aucun autre germe. Nous pourrions
citer beaucoup d'exemples fvareils, qui ne
(jronveraient imllement que les Pères (le
l'Église ne sont pas des génies éminents,
tics personnages dignes de tous les respects
d'un chrétien; mais seulement qu'en fait
d'appréciations scientifiques, il faut réserver
son avis. Or il n'est démontré ni par la
Sainte-Ecriture, ni par les faits , ni |tar \a
science que le démon ail donné ou guéri
des maladies; la r(uestion des possessions
telle que nous l'avons posée, demeurant
aussi réservée, {^oy, Inirod,^ col. 47elsuiv.,
et art. Démoniaffucs.) Nous ne disons pas que
cela n'est pas, mais qu'on ue saurait le dé-
montrer.
Il en est de même de cette autre affirma-
tion de notre auteur, que le démon annonce
en un lieu ce qui se passe en même temps
dans un Heu éloigné, et semble ainsi le
prédire (58ti). Nous disons qu'on ne saurait
le démontrer davantage; mais nous nous
uiiraculuni nova, sive contraria, posl qune d.Tsinuut
kiidere cl curasse crediintur. i (Tertcl., Apol.j
€ Qui. quoniam suiit spiritus tenues et inconi-
preliensibiles, insinuant s«: cnrporibus liomiiium, ri
occulte in visceriUus opcrii valenidincm viti.inl,
morlms citant, somniis aninios lerrcnt, mêmes fii-
loribus quatiuul« ut homiiite^ bis nialis cogant ad
corum auxilia deciirrcrc. Prndcssecos pulanl cnm
iioccrû ilcstnnnlf qin niliil aliud possuiU quam no-
ccrc. > (Lactant., Divin, liwUul.„ 1. n. c. 15,)
(58G)f Pneseiiis rcruw cl rordium cognilor soins
csl lïeus, Nec en in» vel angcU cordis abscontlila vel
futura viïIrrepoAsunL IKeniones vero ca ijua? pr,c-
niansIraretrednilUir, versitle iiidagaiurs pnmlieiiïtL
Ulpulc sicpc uumeio, tamniam spiritus, videnics
indires qui ad|nic snnl apiid Indos. pr.Tvcrluht H
anticioaiil in i'Êgvpto, cl pcr incant^ilionee cl som
15
459
ORA
DICTIONNAIRE
ORA
inscrivons tout à fait en faui contre ce qu*il
ajoute : Qu'il n'y a eu de faux oracles, que
parce qu'il y en a eu de vrais : et nous disons
qu'il ny en a jamais eu de vrais que de la
l>art de'^Dieu.
Enfin dans une troisième et dernière par-
tic, le P. Balthus prouve à son adversaire
avec une grande force de logique et une
connaissance approfondie de Pantïquité sa-
crée et profane, que les oracles ont bien
cessé, non point subitement et en tous
lieux, mais progressivement, à mesure que
le christianisme s'est établi dans l'univers ;
non point également par désuétude et comme
pratique idolâtrique, mais surtout par le
fait de la présence des chrétiens, j^r la
vertu du signe de la croix; chassés de leurs
asiles ou réduits malgré eux au silence,
nonobstant les efforts des païens pour les
soutenir. Cette démonstration ne laisse rien
à désirer, sauf des développements plus
étendus, et elle suffisait seule pour renver-
ser l'échafaudage élevé par Van-Dale, re-
plâtré par Fonlenelle, et pour établir soli-
dement le fait historique et la preuve que
le christianisme en tire relativement à la
divinité de sa fondation.
n nous reste maintenant à examiner par
nous-méme la grande et importante Ques-
tion du concours des démons à la reddition
des oracles. L'antiquité chrétienne est tel-
lement précise à cet égard, qu'il n'est pas
possible de révoquer en doute son senti-
ment. Mais on pourrait peut-être rinteri>ré-
ter de deux manières : a un concours géné-
rait COKUU^è^tout le maîqui se fait dans
lé monde, et dont ces ennemis de Dieu et
du genre humain sont les instigateurs, jus-
qu'à un degré et i>ar des moyens qui échap-
pent è notre appréciation. On pourrait même
dire qu'ils ont favorisé d'une manière plus
spéciale l'établissement et le maintien des
oracles, en ce que la divination et les ora-
cles en particulier ont été jusqu'à la Gn l'un
des plus puissants moyens de séduction
que le paganisme ait employés. La philoso-
phie s'arrangerait à merveille de cette ex-
Î)Iication , mais telle ne parait pas avoir été
a pensée des Pères.
Ils accordent aux oracles un concours
actif de la part du démon, de telle sorte
que c'est lui qui est l'inspirateur de la ré-
ponse : lui qui asite la pythie et la met en
fureur; lui qui resonne dans son sein; lui
aui forme le songe de l'homme endormi
ans le temple de Sérapis ou de Pasiphaë;
lui qui parle dans la statue parlante, qui
remue les membres de la statue agissante,
nia magnam Nili inundationem praedicunt. i(Quœst.
apud Athabas., quaest. 27.)
c Omnig spiriius aies ; hoc et angeli etdaBmoncs.
Igitur momenio ubique sunt, totus orbis illis lociis
unus ut, quid ubi geratur tain facile sciunt quam
enuntiant. Velocilas divinitas creditiir, quia sub-
stantia ignoratur. i (Tertull., apoL)
(587) c Ma^is sunt augusta numinibus incolis,
praesentibus, inquilinis, quam cuUu insignia et mu-
neiibus opulenta. Inde a '.co pleiii et mixli Deo va-
tes luiura pnccerpunt, dant cautelam periculis,
qui choque Tune à l'autre les cîmbalc
Dodone; lui qui s'enfuit lorsqu'un chr
fait le signe de la croix ; lui qui re
lorsque saint Grégoire le Thaumaturg
écrit : reviens I
C'était bien aussi la pensée des pai
nous croirions superflu Je le démontn
suffira de citer les paroles de MinutjQ
lix, oui l'expriment avec autant de m
que d'élégance. « Considérez tous ces
pies et ces sanctuaires des. dieux, qui
vent d'ornement à la ville de Rome
même temps qu'ils la protègent. lis
plus augustes par la présence de la di^
qui les habite, dont la substance les
plit, qui y est chez elle, pour ainsi
que remarauables par leur beauté on
blés de riches offrandes. Aussi les di
remplis, saturés de la divinité, y c
gnent-ils l'avenir et peuvent-ils préven
malheurs, soulager les maladies, côi
dans l'affiiction, secourir l'infortune, a»
la Qn des calamités, venir en aide à
qui souffrent. Même au milieu du
grand calme, et de sang-froid, nous y ▼
les dieux, nous les entendons, ils noi
viennent sensibles (58T). » C'est^Cé<
encore païen , qui parle de la sorte.
Mais écoutons le langage des Pèi
l'Eglise. « Ces esprits pervers se cat
dit saint Cynrien, sous les statues
images, qui MîUT sont consacrées. Cei
action qui dilate ou opprime la poitrii
devins, qui fait battre les entrailles (b
times, qui gouverne le vol des oiseaflj
dirige* les sorts, qui rend les oraclei
mêlant le faux et le vrai (588). »
« Avant la venue de Jésus-Chrfi
Théodoret dans son dixième discoure
les Grecs, les démons séduisaient \tA
mes en mille manières, mais depuis
vérité a paru ils ont pris la fuite et
donné leurs oracles Ils ont pris l
comme des criminels, qui, dans 11
science de leurs crimes, redoutent Ti
du maître Us ont laissé vides lei
ciennes demeures, aussi la fontaine d
talie ne rend plus d'oracles, ni celle \
lonhon, ni les bassins de Dodone,
trépied de Delphes. »
L'auteur des Questions et des JMjj
aux orthodoxes dit de môme dans i
ponse à la ik* question, que « le Si
du monde a imposé silence au demi
s'était emparé de la statue d'Apolloni
Tyane, et qui séduisait les hommes p
oracles, et les portail à faire adorer o
posteur comme un dieu ; et uon-seuli
morbis medelam, spem affliclis, opcm n
solaliùm calamitutibus, laboribuslevamentiiin
per quietcm deos videmus , audimus, agnosci
(M. Félix m Octavio.)
(588) c lli ergo sniriuis sub statuis atqa
ginibus consecralis dclitescunt. Hi aiflatu soC
pectora inspirant, extorum ftbras animant,
volatus gubernani, sortes regunl, oraculad
falsa vcns seuiper involvunl. » (CTPBiàH., I
vanit.)
mu
T>ES MllUtXES.
ORA
IM
t<i, Ajoute-t-iL mais h tous lus autres
^ débitant des orai les sous Ir^ nom
\i que Ic5 païotïs adoraient, »»
UQ trait racoalé par saint Grégoiro
5e d.^ns sa Vie de î^ainl nrégoire-Tliau-
je surpasse tout ced. Le Ihaunia-
avait passé la nuit dans un temple
ré h Apollon, dans Iccpicl il se rcn-
jé^ oracles. Le lendemain, le prêtre de
5 ëroquant en vain sa divinité par
ss rnovensfiui lui étaient habituels»
luvoiren ontenir de réponse, com-
ilifi que le séjour de Grégoire dans
nple pouvait en ôtre la cause, 11 cou-
es lui, et le conjura de rendre la pa-
I dfeu* Grégoire, touciié de compas-
n de pitié, écrivit ces mots sur une
^ el les donna au prêtre idolâtre :
OllËGOlnE A SATA^.
REVIETîSt
HÎtAt I oracle retrouva son pouvoir,
■ô ferons pas avec certains auteurs
^Hde ce passage, le noarde saint
^^B Nvsse a trop de droits h nos
le II© est la pensée à peu près una-
rères. qui. soit qu'ils parlent des
qu'ils parlent des démoniaques,
► le démon comme substantielle-
"il et rais en fuite par les conju-
Us chrétiens. Il faut même qu'il
cet égard des faits d une aulnen-
iconlestahle, puisque les apoîo-
&0S les objectaient aui païens, et
tau défi d en contester fa vérité,
Jène en face de vos tribunaux,
dans son Apaîogélique^ quel-
le qui sont connus pour être
I, et qtie resi)rït qui le possède
par un chrétien, il sera bien
.<le paHer, et d'avouer aussi véri-
■^ril e^-t un démon, qu d se pro-
sment ailleurs être un dieu.
l6no un de ceux que vous dites
ie la divinité^ un de ceux qui ont
ic divinité en aspirant la fumée
rifice, qui rotent avec effort, qui
liors dlialeine. Cette Vierge céleste,
5C des pluies^ cet Esculape in-
Me médicaments, qui donne la vie
lias i Thanatius, à Asdépiodole,
' k mourir le lendemain, si, con-
• Edalur hi(!4Uf|ui& siil» iribimalïïxis vestris
mone agi coiistei, jus^its n f)iiuHtH*l cliri-
|fTi spinitifi îllc, î^m se di-nionem eoRfrle-
"vero, ijfum alibi dpiim <lc Falso, /Eqiie
Ur abqnis px îis ipii do Dfo paii cxisti-
|iii ari& irdtalantos nuiiien de niitnrp corH
[ffut rucliuirto eonantur, qui aiilieL'^iidu
_K Isia ipsu Virgo cœlestî^^ pluviarum (Killi-
,i&te ip^^lilsrtilapius iiiedirin^nitn deiiion-
, aba die itiorîluris Sot^onlio H Thanatia el
oto vii.ie siimiuini§tnitor« iiîkl se d;Binoiie$
l^i^^iil , cSnsliiitîo inrntiri non aiidenlffs.
Il tus chmlianî promc issimi satiguinnn
ïuiili^lo opère inaiiifcslius? quid hac pro-
deliiis? ■
fiif|uesi<!i>nstitu.itur in imedioetismjem
Df:ursum d^Emonis perpeti et delphicî ApoU
trainls de dire la vérité, ils n*avouenl nas
rtu'ils sont des démons, mettez à mort 1 in-
digne cbrétien. Quoi de [dus manifeste
qu'une pareille éfircuve ; quoi de plus ir-
réfulalde qu'une pareille démonstration
(589). »
Lartance dit de môme au iv livre de ses
Divine» insUtutions : « Qu'on prenne un de
ces démoniaques bien reconnus pour tels,
et qu'on mette auprès de lui le prêtre de
TApollon de Delphes, ils éprouveront le
même frémissement d*horreur au nom de
Dieu, et Apollon sortira aussi pronifile-
ment de son prêtre, que le démon du dé-
moniaque. Parle fait d*une telle ^conju ra-
tion, lo prêtre restera à toujours privé de
son di'eu. Donc ceux qui dans un cas sont
reconnus |iour ries démons exécrables, et
dans l'autre pour des divinités adorables,
sont une seule et même chose (590). »
ft La plupart d'entre vous connaissent,
dît Minutius Félix, les aveux auxquels les
démons sont contraints parle supplice de
nos paroles et la torture de nos conjura-
tions, lorsque nous les chassons du corfts
des possèdes. Et Saturne, et Jupiter, et Sé-
ra|iis, et tout ce que vous adorez de démons,
avouent ce qulls sont, vaincus par la dou-
leur. Ils ne voudraient pas mentir è leur
propre désiionneur, surtout en présence de
quelques-uns de leurs adorateurs, Crove^-
les donc, lorsqu'ils disent d'eui-mêraes, en
tonte vérité, qu1ls ne sont que des dé-
mons (591), »
Nous nous arrêtons h ces citations.
Voilà, certes, des faits bien établis, des
doctrines bien arrêtées. Quant aux faits en
eux-mêmes, il ne saurait venir h l'esprit
de personne ni la jiensée, ni le dessein de
les contester, h moms que par forme de pa-
radoxe, comme a fait Fontenellc. Quant aux
conséquences doctrinales qu'en ont tir*5es
les Pères de TEgUse, la discussion est per-
mise, puisqu'il ne s'agit jias d'un point de
foi; mais pour que cette discussion n'abou-
tisse pus à d^s conséquences erronées, il
ne faut négliger aucun des éléments dont
elle se comnose.
l** Tous les dieux des nations étaient
des démons, nous dit la Sainte Ecriture :
Omnes dii (ifndum dœmonia, Mais ces dé-
mons, espèces de génies présidant sou-
vent à des créations allégoriques de l'esprit
linîs vales : eôdem modo De i nomtn borrcbiini, ci
lam releriter excf»dcl ile vate suo Apollo, qnam ei
homine spiritiis Ule diprnoniacus» vi adjiiraio fii^n*
loque deo suo« vaies in perpeluum coniicescel,
Ergo iiriem sunldaernonesquos fatcnturcisecrandos
es*;e» iidem dit quilms siippbcanl. i (LàCTktii.t
I. IV IHrin. institut.^ c, 27,)
(^91) « Haec omnia sciunt pl<*fique veslnim ipsài
dsenioni^s de &emHipsis cnnfilen , quoiif^s a nr>bis
tonricniis vcrlmrnm el oraticnis incefidiisde ci>rpo-
rihus pïigiinlurJpse Salurniiseï Serapis el JupittT
el qnidquid dâpmonyni colilis, victi dolore quod
sinl Hoi|uanlur. Nec ulirpie in lurpitudinein sui ,
iioni\Jbs pra»sertim vestrumassisteiuibus. rnenlien-
tur, Ipsis leslibus eos o§se daproonas diî se veruni
êoidiiciitU>us crédite. » Mi>i;T. Félix., Octav.
465
OKA
DICTlONiNAlRE
ORA
de rhomrae, tels que la déesse de la li-
berté, le génie des beaux-arts, le dieu de
la poésie, les ThaJie, les Clio, les Melpo-
niène, étaient-ils des êtres réels ? Etaient-
ce des êtres réels que le génie de César,
par lequel on voulait forcer les chrétiens
a jurer, que le démon de Socrate? des
êtres réels que les tritons qui se jouaient
dans les flots, les sylphes de Tair, lo dieu
qui répondait dans Técho; un être réel
que Saturne, le dieu du temps, et une gé-
néalogie réelle que celle de sa progéni-
ture, Jupiter, Pluton, Neptune et Vénus?
Non, tout cela était fantastique. Apollon,
Mars, Hébé, Flore, Vertumne, Gérés et Po-
mone n'avaient d'autre existence que celle
que leur prêtait Timagination. Et lorsque
les peuples invoquaient de pareilles divini-
tés, qui donc pouvait répondre , sinon le
néant, ou le diable à leur place : ce qu'il
faut démontrer.
2" Les hommes ont-ils jamais été démono-
lÂtres, en ce sensgu'ils aient voulu invoquer
les diables de l'enier, leur rendre un culte et
(les hommages ? 11 semble que non, puisqu'ils
plaçaient aux cieux les objets de leurs ado-
rations. Nous savons quon l'a prétendu,
dop-s. ces- derniers temps encore; mais la
preuve, la preuve historique d'un pareil
fait, qui serait si dégradant, et partant si
honteux pour l'humanité, heureusement
elle n'est pas.
Sans aucun doute, les hommes des pre-
miers siècles du monde eurent connaissance
de la chute de l'ange, mais cette connais-
sance se perdit totalement, à en juger nar
les derniers siècles du paganisme. Si les
hommes des siècles primitifs adressèrent un
culte aux anges déchus, il n'en reste nulle
trace et nul souvenir. Leurs successeurs, ne
les connaissant pas, ne purent les honorer.
Averruncus, les Parques, Tisiphone et Mé-
gère, Pluton, Proserpine, la Mort, l'Erèbe,
les divinités infernales étaient de bien hor-
ribles dieux, mais rien dans leur culte et
dans leur histoire ne rappelle l'ange déchu.
Et les traces que l'on croit trouver de la
déchéance de lange dans la guerre des Ti-
tans, sont au moins fort équivoq^ues.
Or où est la preuve que ce soit l'ange dé-
chu qui répondait aux invocations adn
au néant?
Qu'il les ait favorisées, qu'il s'en s<
joui, cela se conçoit, puisqu'elles se foi
au f)réjudice du culte qui n'est dû
vrai Dieu.
Mais les affirmations des Pères de l'Ei
Les Pères de l'Eglise ont vu des déc
qucs guéris, des ministres des oracl<
duits au silence ; ils ont assisté à des i
miraculeuses , des cris déchirants, d'à
ses convulsions. Au nom de Jésus-(
par la vertu du signe de la croix, les
€[ues ordinaires du paganisme deve
impossibles; ce qu'ils regardaient
comme une œuvre maudite et les
comme une vertu divine, ne s'opéraîi
Nous ne savons s'ils ont vu davantag
Mais l'opinion qu'ils s'étaient 1
n'est nullement équivoque. Nous alh
examiner tout à l'neure le sens et la i
3" Il est une remarque qui ne d<
échapper à l'investigateur studieux
qu'en cette matière rantorité de plu
Pères ne forme pas toujours plusieu
torités, car ils se répètent souvent h
les autres. Par exemple, le dernier p
que nous venons de citer de Minutius
se lit presque de verbo ad verbum d
traité ae saint Cyprien contre Démétrio:
11 en est de môme de celte idée do d
cachés dans des statues; nous ne sa
qui elle appartient primitivement, ma
sieurs Pères se la sont empruntée :
autres saint Augustin, saint Cvprien,
tins Félix, Eusèbe, Lactance (593).
Or elle est inconnue au paganisme
céron, de Virgile et d'Ovide , à la Gi
Démosthène et d'Hérodote, mais non
paganisme des néoplatoniciens. For
reculer de poste en poste devant lej
ments des cnrétiens, et enfin obligés c
venir que les statues n'étaient que d<
simulacres, n'ayant d'eux-mêmes
pouvoir, ils se réfugièrent du moir
cette dernière supposition, que la vei
vine descendait dans les idoles, les ai
et que le culte païen ne s'adressait i
bois ou à la pierre, mais aux bons o
qui y avaient été infus, attachés, poui
(592) « 0 si audirc cos vellesel vîdcre quando a nobis
adjuranlur et torquenlur spiritualibus flagris, ci
Yerborum tormeiitis de obsessis corporibus cjiciun-
Uir : quando ejulanles et gemenles, voce liumana et
potestate dîvina flagella et verbera seiilientes, ven-
turuni judicium conUicntur. Yeiii et cognosce esse
\era quar diciinus : et quia sic dcos colère te dicis,
vel ipsis quos colis credc. >
(595) c Nam quid sunt idola, nisi quod eadem
Scriptura dicit : Orulos habent et nou vident : et
quidqwd taie de niateriis licet affabre effigiatis, ta-
meu vita sensuque carentibus, dicendum fuit : sed
immundi $piritHi ei$dem simuiacrii arte iUa nefaria
coUigatU cultorum suonim animas in suam sociela-
tem rcdigendo misera bili ter caplivaverunt. » (Au-
GUST., De civil. Deit 1. viu, c. 24.)
c Hi ergo spiritus iub itathii atque imaginibus
fonsecratii delitescunt. > (Ctpr. De idol. vamt,)
c Isti igilur impuri spiritus dsentones, ut ostensum
a magis et philosopbis et a Platone, sut su
imaginibus consecratis dclitescunt. > (Mi?r. F
Octav.)
c Quidquid bonum est prodesse solet,
vero contrarium : atque si quolquot sea i
d%monc8 passim et ubique pnedicaiitur, i
inquam, istorum omnium oro jactati atque
tibus culli universis Salurnu$, Jupiter, Jui
nerva idque gcnus cxtcri, aileo(|ue virtui
quse sub aspecluin non cadunt, quique per m
tim suam exerunt dœmons..., • (Euseb; Pra
1. IV, c. 5.)
Offundunt ilaque tenebras et vcritatem <
obducunt, ne Doniinnni, ne patrcm snum
cl ut illiciant facile, in templisseocculuni, et
ciis omnibus prxsto adsuiit, eduntaue sa^pe
gia quibus obstuperacli bomines tlaem conn
simulacris diviiritatis et uuminis. > (Lai
Innil., 1.11,0.27.)
ou A
DES MIRACLES.
OUA
i<6
fia venu des prières, des sar-rifice-s
' hinteriieiils. Julien rApostal fut
{\v d'une telle îdùe.
t» . .Lient inconiiac à toute Fan-
Bienne, niais qui se trouve, chose
fc. nrimii un certain nombre des
de nos jours , noiamment
Il nde et chez quelques peu-
(ie r Amérique, On y prati-
■ lions et de5 cérijmonies ma-
>ur faire passer r esprit de la vieille
is la neuve, puis on adore celle-ci,
isulte àcelle-lh.
it aui Pères de l'Eglise, ils comliat-
)our la foi avec toutes armes, cl 0[>po-
k leurs adversaires les arguments
croyaient les 'plus propres à faire
sur eux; nous n'avons pas à
r du mérite de celte dialectioue.
jur que (lersonne ne soit scandalisé
i voir attribuer aux vénérables doc-
t la |«rimitive Eglise une idée néo-
ri<*nne, même en tant quargunjcnl
le, voi«:i un aveu qui pourra
d*excuso : <* Ces démons, ces
^prits, comme il est prouvé par
r$ de la mwjicy par les raisonne-
ra phiiosophie ^ et par rautoritt de
He cachent dans les statues et les
BûnMcrées, et simuleiiï, [jar leur
H» la présence d'une divinité, en
ïl les devins, en remplissant les
en f/iisant Imttre les tlbres des
vu limes immolées, en dirigeant
"'-• fiix, en gouvernant les sorts,
oracles mêlés de mensonge
pjVj. 0 C'est Minutius Félix qui
he.
ions de dire que les Pères de
sont souvent complus à se faire
ints les uns aux autres, sans en
(r. Ko voici une preuve, qui ne sor-
Indu sujet que nous traitons. Saint
Kaîl écrit les lignes suivantes dans
Ré des persécutions de Tempereur
)i^ : « Nous devons des actions de
■L rotre cruauté, ô Néron , Dèce et
îlslî igîtur imiMiri spiriUis dicraoncs, utos-
a ina*.'i<i Pt pîiilosuplijs el a Platonc, sulj
" lis coiisecratis (a) delitcscunt, et
.^('iTH|tMsi |M'j€seiUisi»iimiiiîs cou-
kl nispiraïuur iiiierim vntîbus, âum
ixiitTy ilum ttnnnttiiquam extorum li-
.L, avium vola lus gubcrnaut, sortes re-
cula eHiciunl faUis pturibus lixvoluta. »
lux iti 0€tm\)
|Muscru<Itîtiiati vcstnc, Ncro, Doci, Ma-
delKîmus : diabolum ciiiin jht vos vici-
cius ubicpie niartynim sanguis excopUis
^ ^rarida ossa ((uoiidte testtmunio suiii ;
Rs il.Titionrs mugiunt, dum a*griLu(iineis de-
ir. diirn ailmirationum op-era ccrnutityr :
vpora, et sysfitiijsis pcde fc-
ir in faciem, uri sine igoH
l'HHui ri snic interiMij^atione vexatus,
'•>u tiiinu^ eutii piofcctii examiiiànïis,
....vi..^:{ilo (liJel. t (lliLj^u., Adi% Con&taut,
i emiccrati.
Maxiraîen,cflr vous nous avez donné lieu de
vaincre le diable à force ouverte. La sainte
semence du sang des martyrs a été répandue
en tous lieux, et mainlenant les ossements
des martyrs coml*attenl pour nous, i}uisqu'on
voit à leur contact les démons mugir, les
njaladies disparaître, les œuvres les plus
merveilleuses s'accomplir ; les corps s'élever
dans les airs sans quon les enlève, des
femmes se soutenir les pieds en l'air, sans
que leurs vêtements retombent, les esprits
souffrir les tlarames, en l'absence du feu,
les démoniaques confesser la foi, sans qu'on
les en prie, toutes choses qui nrofitenl à
l'accroissement de la religion à regard de
tous ceux qui veulent prendre la peine de
les considérer, »
On le voit, le saint docteur parle d'une
manière générale, sans aucune précision
des faits, ni par conséquent du langage.
Saint Jérôme, grand admirateur, a justa
litre assurément, de saint Hilaiie, son lecteur
assidu et son ami, lui emprunte ce passage
pour rendre compte dans sa 27* lettre à
Eusiochius, de ce que sainte Paulc a dû voir
au tombeau du pro[)hète Elie, en Judée;
nous disons de ce qu'elle a dû voir, car saint
Jérôme n'y était pas, Sulpicc-Sévère le répète
rclali veulent au tombeau de saint Martin;
c'était une description toute fente; puis saint
Paulin le met en beaux vers a[»plicab!es au
toodjeau de saint Félix, dans le j>oëme qu'il
composa piur la fête de ce saint martyr (595).
Ce n'est [uis que nous pensions h diminuer
le respect dû par tous les chrétiens à la pa-
role si auguste des docteurs de l'Eglise; nous
ne sommes pas davantage en contradiction
avec nos premtères|idées; mais tous ces élé-
ments nous semblaient nécessaires h une
discussion non encore ouverte , et que nous
n'avons pas la prétention de clore.
Et nous devons ajouter, comme co m | dé-
ment, que la i*Iu[»art des Pères des premiers
siècles, dans leurs discussions sur les dé-
mons des oracles et des possédés, [lariarent
d'une idée platonicienne préconçue, et re-
connue maintenant pour erronée eu théC'
« Scbasieti» id est Sauianam (venit Patjla), uhr
mollis iturcmuit constertiata iiiiratûttbus : iwiriictue
cernebat Tariis diTmoncs rugire cniciatibiis, et aiitc
sepulcra 8;Ujcloruin ululare liomines more lupo-
roïti, vocibiis tatrar*3 camnii, fremerc Iconinii, É^ibi-
l.i»e scrpeiiimii, miipire taiirorum. Alios rotare ra-
pyt, et |>osi leiguni lerram vcruce langertr, suspeii*
sîsqne pede rcminlâ ve^îlesnon deflucrein facicin. I
(UiEiio?<vii., Ad Emloch.^ ep. %!*)
I Cernercs misrrus drverso cxilti fierurgeri, hos
sublatk in Mtblime pedibus i|iia!»i iW niibe peiidere,
nec tani<^n vestes dellncrc super faeicm» ne taee-
ni vereciindiani nudata pais corporuni. » (Scuf.
SttXR., De S. Martino.)
Stispendi pt'dilins spcclatilem lecta swplnls:
VrsiHiiis m ii;.n'lis 3Ul ad vesligia siiHs,
Liifuirls (innu- •v.'^rrfirn fa^to vcMstur operlo :
Srjhrpl lU <livmi II lefti»
0«rporibiis mani mon In Ipsa
{}u2 crudaliir o\r;, , j,.. ..v.-do pudurem
ArLubus, illaes*? gravtus lorqiicuir Jioiiesto.
(r*t tix., in Nntafi v« ^HHCfi FcikU)
M
ORA
DICTIONNAIHE
ORA
logie et en philosophie, celle de la corpo-
réité des démons. Ils les considéraient
comme des substances aériennes d'une na-
ture invisible, ténue, subtile, pareille au feu
éthéré, mais enCn corporelles. Lactance parle
ainsi au i5* chapitre du n* livre de ses Di-
vines institutions : « Les démons sont des
esprits subtils et intangibles, qui s'insinuent
dans le corps des hommes, se cachent dans
leurs entrailles, vicient leur santé, font nattre
des maladies... afin qu'on les invoque, pour
y apporter le remède (596). » Prudence con-
sidère le démon comme un fluide aériforme :
Pulsus abi , ventôse liquor, Christus jubet^
exi^ lui dit-il.
Hais saint Augustin est bien plus expres-
sif dans son traité de la Divination des dé-
mons: aux numéros 7 et 8 de cet ouvrage, il
leur donne un corps aérien (597) ; ce sont ses
propres expressions ; et ces expressions, il
les répète à safiété, retournant sa pensée de
diverses manières, afind*étre mieux compris.
\\ leur accorde même une très-longue vie, ce
qui suppose qu'il les considère comme ayant
reçu la naissance, et devant mourir un jour.
Au surplus le saint docteur n'était pas
très-affermi dans Tidée qu'il se formait de
ces êtres corporels, mais subtils et non
moins pervers, car il réforma, dans ses
Rétractations, en hésitant de nouveau, ce qu'il
en avait dit dans son traité de la Divination.
a J*ai avancé, dit-il , dans cet ouvrage, que
]es démons ne connaissaient qu'à certains
signes manifestés par les sens les pensées
secrètes des humains ; mais j'ai eu tort d*ètre
si aflirmatif en une matière si obscure (598).
Enfin les Pères de l'Eglise se sont égarés
mielquefois dans de fausses appréciations à
I égard de certains faits particuliers , sur
lesquels il n*y a plus à hésiter mainte-
nant : par exemple , lorsqu'ils ont pri»
pour une œuvre démoniaque le jeu des en-
gastrimytes; par exemple encore lorsqu'ils
ont cru que le roi de Lydie avait été la dupe
de l'oracle de Delphes, et qu'il n'avait passé
le fleuve Halis qu*après une promesse ex-
primée en termes ambigus (599). c
Ceci nous amène à examiner certaines
réponses attribuées aux oracles par les écri-
vains de l'antiquité, et qu'ils nous ont trans-
mises précisément parce qu'elles étaient les
plus fameuses à cause de leur accomplisse-
ment ou de leur subtilité. Nous n'avons point
(596) f Quoniam sunt spiritus tenues et incom-
prehcnsibiles, insinuant se corporibus hominum, et
occulte in visceribus operli valetudinem vitiant. >
(597) f Daemonum ea natura est, ut aerii corpo-
rls sensu terrenorum corporum sensum facile pras-
eedant; celeritate etiam propter ejusdem aerii cor-
poris superiorem mubiliialem.... Volatusavium in-
coinparabiliter vincunt.'... Quantum ad aerluui cor-
pus attinet, acriuionia sensus et celeritate motus
mulu ante cof^iia praenuntiant.... Accessit etiam
daemonibus per tam iongum tempus quo eorum viia
Srotenditur, rerum longe major experientia
[uantum autem valeat aeris elementum, quo coruni
corpora prévalent, Iongum est demonstrare. »
(598) c In loco ubi dixt : Daemones aliquando et
liominum dispositiones, non solum voce prolaus,
verum etiam cogiiaiione conceptas, cum signa quse-
à nous occuper de celles qui furent
)H)stérieurement à la naissance du
nisme, et que les Pères des premier
se plaisaient à citer comme lavorabl
cause, parce que la discussion dans
ils étaient engagés est éteinte |^
jours. Nous ne nous occuperons pi
taçe de celles qui ne roulent que
points de morale ou de conduite
parce qu'il n'est pas besoin d'être n
diable pour faire des moralités,
donc les réponses purement divii
revenons sur quelques-unes de cel
il a déjà été i^arlé.
Alexandre est saisi d'une fièvre y
Babvlone ; ses courtisans envoient d
h Serapis s'il faut transporter le n
au temple de Torade? « Qu'il rc
est, » répond le dieu. En effet, si on ti
le malade, et qu'il meure. Von
tort; tandis qu'en le laissant où i
guérit, l'oracle aura eu raison; s*
il aura encore raison, puisqu'il si
et c'est ce qui arriva. Mais est-ce
ner?
. Trajan consulte l'oracle d'Hélioj
Tissue de la guerre qu'il entreprei
les Parthes ; le dieu lui envoie poui
une vigne d'or brisée en morceau:
veut dire également : Ainsi vous bri
Parthes, et : Ainsi les Parthes vous l
Est-ce là deviner?
Lorsque Xerxès vint fondre sur
l'oracle de Delphes, consulté par
niens , répondit : « Minerve , p
d'Athènes, fait tous ses efforts po
le courroux- de Jupiter; mais tout (
a pu obtenir jusqu'ici, c'est que
niens se sauvent dans des muraille
Dans tous les cas, Salamine verra
de beaucoup de fils chers à leurs m
quand Cérès sera dispersée, soit qi
sera rassemblée. » Sur quoi OEnom
losophe cynique, dont Eusèbe no
serve des ïraguienls , fait cette sorl
l'oracle : a Beau devin, tu ne sais po
seront ces enfants chers à leurs mi
Salamine verra la perte ; seront-ce d
ou des Perses? il faut bien qu'ils i
l'une ou dé l'autre armée; mais m
çois-tu pas qu'on verra que tu n'en si
Tu caches le temps de la bataille
expressions poétiques : a soit quan
dam ex animo expnmuntur in corpore, ti
tate perdiscere; rem dix! occuUissimûro j
asseveratione quam début : nam pervcoL
notitiain dxmonuni pernonnulla eiiain ei|
compertum est. Sed utrum signa qiiaeda
ex corpore coçitantium illis scnsibilia, n
latentia, an alia vi et ca spirituali ista C0|
aut diflQciliiinc potest ab hominibus aut on
potest inveniri. >
(599) ^ào^oipoç vfA'ûv Q ^ol€oç, oî)X oO
itoç. UpoZ^ùiia TÔv K/iOforov tÔv ftXov, XftI Tt
îiot TOÛ 'ÀXyjùç èizi t\qv Trvfov. (Clem. A[ex.,£
t In oraculis autem quo ingenio ambiguiu
perent fn eventus, sclunt Graesi, sciunt 1
(TEKi\:tL.iAvvlog.)
ORA
DES MfilACLES.
OllA
i70
Fperséêy soii quand elle sera recueil-
li veux Dous éblouir par ce langage
ï; mais il faut bien en effet que ce
emps des semailles ou de la mois-
une balaiUe navale ne se donne
hiv^r. En outre, quoi qu'il arrive,
ras d'alTaire au moyen de Jupiter et
r>'e, que tu fais intervenir : si les
rdenl la bataille, Jupiter a été inexo-
1$ la gagnent, il s*est laissa! lléchir.
rillcsue tiitr dans des omrs de bois ;
îyôs là deviner: moi qui ne suis (>as
en dirais bien autant^ J aurais bien
! l'effort de la guerre tomberait sur
et que les Alliéniens ajant des
K, le meilleur pour eux serait de
ir, » Ainsi dit avec sagesse OEno-
ais ce qu'il ne dit oas, et ce qu'il
t dire , c est que Tnémistocle élait
b Tauleurde roracie.
:>IfOrt d'Hérodote , Crésus, voulant
la véracité des oracles, envoya
assadeurs à Delphes, dans la Pho-
intrc de Trophouius, au temîde de
kinmon et dans les lieux ou il se
des oracles de quelque ré|«viiation,
rc de leur i»roi)oser à tous, pè même
question suivante: « Que fait en
Ht Crésus, Bis d'Alyatte, roi de Ly-
A quelle fut la réponse do Toracle
es, on ne dit rien de celle des au-
^es : « Je connais le nombre des
\ sable du bord des mers; j'ai nie-
IQdue de Tocéan. Je comfirends le
ÎrK. v^Met, et j'entends celui (pii ne
L'. Mes sens sont fra[ipôs de
iuiiu turtue cuite dans l'airaui avec
ri de brebis; airain dessus, airain
• Crésus, frappé d*admiration pour
use si juste, car ce jour-là il avait
une tortue dans les conditions in-
otTrit à Apollon un sacrifice do
le boeufs^ et envoya à Deljihes une
de cent dix-sept lingots ti or, avec
lu même métal, pesant dix lalerils,
raultitade d'autres présents non
Ch€S.
laui de telles absurdités» de telles
is, qui ne se sentirait pri» d'une
ï pillé? Créa us, l'un des plus grands
Je l'antiquité, Tun des monarques
puissants, les plus réputés par son
i ses talents, ses grands desseins,
inimité» faisant cuire une tortue à
1 Qu'on nous dise que Crésus usait
ïleite pour envoyer des ambassa-
lous les peuples de la Grèce, et les
ans une alliance unanime contre la
îur ennemie commune : à la bonne
ûùiB en ce cas, à quoi se réduit la
de Toracle? Ce n est f>as tout I un
de trois mille b<j?ufs, ceiU dix-sept
'or, cl un lion d'orl Nous ne con-
jHiSyil est vrai» le poids des lingots,
îo te, /Ea€td:u llomunos ^uiccrr pi»ss€.
mais le lion valait V54,S22 francs de notre
monnaie, Crésus n'aurait f)as éré si riche,
s'il avait ainsi prodigué ses richesses. Ce
ïï est pas tout encore; il faut voir de quelle
façon misérable se termine Taventure. Cré-
sus, alléché par cette belle réponse, qu'il
avait payée d*un si grand prix, envoya une
seconde ambassade au dieu, [tour lui de-
mander quelle serait Tibsue de Ja guerre
qu'il se disposait à faire aux Perses, et le
dieu répondit : « Crésus, en passant f Halts,
détruira un grand empire (600), » Phrase
équivoque, qui laisse à deviner quel sera
l'empire dclruit, de celui des Grecs ou de
celui de Crésus. Mais l'aventure ne s'arrête
pas là, car Crésus envoya une troisième
ambassade, pour demander si sa dynastie
durerait longtemps : « Jusqu'à C4î qu'un mulet
IHîrse, lui fut- il répondu, occupe le trône
dcMédie; «d'où il conclut que ses descen-
dants seraient inexpugnables. Mais on s'a-
perçut après Tévénemeiit que le mulet n'é-
tait autre que Cyrus, Persan par son père,
et Mède par sa mère.
Si ces trois ambassades eurent lieu, elles
cachaient d'autres desseins; mais nous croi-
rions plus volontiers à un conte arrange*
après jcoup par ces Grecs menteurs , qui
n'ont dît rien de raisonnable sur Cyrus ni
sur Crésus.
Il en est sans doute de cet oracle comme
de celui qu'Ennius prétend avoir été fait à
Pyrrhus :« ie dis vous, 6 Pyrrhus, les llo-
niains pouvoir vaincre (601).'» Moi? , fait ob-
server Cicéron, les Grecs ne connurent j-i-
mais cet oracle; en outre, Apollon ne parla
jthnais latin, et enlin, au temps de Pyrrhus,
il avait renoncé à s'exprimer en vers.
On dit qu'Apollon de Dydime répondit h
Seleucus, qui lui demandaU en quel lieu il
mourrait : « Vous errerez une année pour
éviter la fatale Argos, et cependant vous mour-
rez de- la main des hahilanls d'Argos (602) I »
Or il fut tué, ajoute-t-on,prùsdeLvsimacbie
par Ptoléméc Ceraunus, au pied d'un autel
nommé Argos, Mais si le fait de la consul-
tation est faux, roraclc no saurait être vrai;
et si le fait de la consultatitm est vrai, l'ora-
cle est fau% t puisqu'il ne mourut point de
la main des habitnrnls d'Argos.
Le même oracle répondit par deux vers
d'Homère h Licinius, près de livrer à Cons-
tantin la bataille qui lui coûta rempire:«r O
vieillard» combien de guerriers se pressent
sur vos pasl vos forces se déploient; vous
échai»pezàla vieillesse (003)- 1» L'équivoque
est assez coniplèle : les guerriers qui se
précipitent sur les pas du vieillard le pour-
suivent-ils, ou corabatient-ils sous ses dra-
ticaux? Les forces se déploient-elles pour la
bataille ou pour la fuite? Comment le vieil-
lard écha(iî>e-t-il à la vieillesse : est-ce par
la grandeur d'un courage juvénil, ou par la
mort? Toutefois Licinius no périt point
dans le c ombat^ et sous ce rapport Toracle
(ft03) *fl yîf ov n fist)f< 3m ert véot ritpovT* f*«;çDTatL,
m
OR A
DICTiONNAIflE
OSK
«
serait faux ; mais le fait en lui-môine est-il
vrai?
L*oracIe do fiélus, consulté par Septime^
Sévère, avant son avènement h lempire, lut
ré|>ondit : « Vous êtes semblable par ia.tierté
et la pénétration du regard à Jupiter Ton-
nant, par la ceinture à Mars, et h Neptune
uar la poitrine (604). » Septime-Sévère était
bien avancé, on le voit ; cependant, narveiiu
à Tempire, il consulta le môme oracle, pour
connaître l'avenir réservé à sa postérité.
« Voire postérité, lui fut-il répondu, mar-
chera au milieu du sang (605). » Si elle est
immolée, elle versera son propre sang; si
elle no Test pas, elle versera dans la guerre
celui d autrui, de telle sorte que le dieu aura
toujours raison.
Nous ne mentionnerons pas les divers
oracles rendus en faveur de Julien F Apostat
avant son expédition contre la Perse, dont
l'issue devait lui être si fatale, n avant pas h
nous occuper de ceux qui se sont trouvés
mensongers; mais uniquement de ceux qui
réussirent en apparence , ou qui présen-
tent un certain artifice do réd action. Nous n*en
eitoronsplusqu*unoudeux en terminant.
L'oracle de Sérapis avait prédit à Annibal,
qu'il mourrait à Libyssa. Le guerrier s'en-
fuit aussitôt à la cour de Prusias, pour re-
tarder son sort; mais il y avait près de là
une plaine de Libyssa, qu'il ne connaissait
point, et dans laquelle il reçut la mort des
mains de Prusias. Néron iivnit demandé à
Delphes jusqu'à quelle année il prolonge-
rait SC& jours : a Mefiez-vous de la soixante-
treizième, » lui fut-il réj)ondu. 11 vécut, à la
vérité, bien moins longtemps; mais il se
trouva que Galim, son successeur, avait
juste ce nombre d'années. Nous croyons que
l'interprète a eu dans cette circonstance plus
d'esp7il (lue l'oracle. Il en est de même de
celui qui fut rendu à Philippe, roi de Macé-
doine; l'interprétation est pourtant moins
heureuse. Ce prince avait demandé à ïro-
plionius de quelle chose il devait le plus
soigneusement se garder : Qu'il se garde des
cliarrettes, répondit l'oracle. La réponse res-
semble singulièrement à une plaisanterie;
cependant les auteurs anciens ont essayé d'v
trouver un sens. Selon les uns, il aurait éié
tué dans le marais iïArma, nom qui veut
dire en grec une charrette ; mais y eût-il
jamais un marais d'Irma P Selon les autres,
le pommeau de l'épée dont Pausanias se
servit pour le tuer, repiésenlait un quadrige;
mais Pausanias eut-il jamais une épée do
cette forme ? qui le sait ? Loin que tout ceci
ressemble à de la diablerie, il faut avouer
plutôt qu'il y a rarement de la finesse et de
la pénétration. Nos diseurs de bonne aven-
ture sont généralement plus habiles. Consi-
dérés de ce point do vue, les oracles parais-
sent donc ne contenir rien de démoniaque.
Mais, il faut en convenir, ce point de vue est
restreint; il n'embrasse pas toute laquestion,
puisque les affirmations des Pères de l'Eglise
(01*4) 'OfJLfAara xal xcva/iîv Trùo* Au tcjDtt xr/9avv<ki
^
sont éludées, et non pas détruites. Or elles
doivent peser d'un grand poids dans la ba-
lance, et à cause des noms respectés de leurs
auteurs, et à cause des circonstance.s im|ior-
tantes au milieu desquelles elles ont été émi-
ses, et des détls publics et solennels qu'elles
énoncent, affirmations qai n*ont iaoïais été
contestées, défis qui n'ont jamais été relevéi
Si les Pères se sont trompés dans quelques
appréciations de détail , ou par suite des
opinions philosophiques qui avaient coon
de leur temps, cette erreur n'atteint point le
fait capital, elle le confirme plutôt, ]misqu'elle
le montre admis et livré à la discussion. Les
oracles se taisaient, les démons manifestaient
de cent manières leur présence et s'avouaienl
vaincus: ils avouaient leur nature, leor
honte, leur perversité. La présence «ff^
chrétien, même inaperçu, dans l'assembUii
suffisait pour troubler tout et tout arrêter.
Que répondre à cela maintenant 7 S'il y avaii
eu quelque chose à répondre, les {laieiis
l'auraient répondu dès ce temps-là.
Nous vomirions donc diviser en deut
parts rhistoiro des oracles. La premtèrts
période embrasserait le temps écoulé entra ^
lour fondation et la naissance du christia*^
nisme. Pendant tout ce temps, le démon ~^ '
manife^itc peu ou point du tout; il ii*jr a poi
défait diaDoIique acquis à l'hi&toire; soi
instigation c^t la, ainsi que sa présenca él
£..>a concours, mais occultes. Il n'avait ricft-
à gasner à se ^montrer plus clairement: hi '
oracles marchaient d'eux-mômes, et mirii
saient sa moisson d'illusions, do supinll-.
lions, de scandales et de crimes. La seedali
période, s'ouvrant avec l'apparition du dm
tianisme, est celle de la lutte suprôme : aloit :
il se montre pour défendre son œuvre, soi -
bien; mais il se montre trop à découvert. ^^
plus il se montre , plus lacilement il ew
vaincu. Livrés à eux-mêmes , les oraclapS;
périssaient d'impuissance et de ridicule à*,'
la lumière du christianisme. Menés en laisstrf
par le démon, il périt avant eux, et les eiH *
traîne dans sa chute, victimes de la haine 4 "^
de l'horreur commune qu'ils inspirent.
A nos yeux, il y a donc dans les crades
du naturalisme, de l'artifice et du démostf-
que ; mais dans une mesure difTércntOi soi'
vant les temps, les lieux et les circonstiBKS.
OSÉK prophétisa pendant les règnes d'O-
zias, de Joathan, d'Achaz, d'Ezéchias, roisde
Juda, et de Jéroboam 11, roi d'Israël, ainsi
que le porte sa prophétie. L'auteur du IKc-
tioniuiire de la Bible trouve ici une difficulté
qui lui fait "rejeter sur le compte d*ua co-
piste ignorant ces indications, fautives, se- ^
Ion lui.« Jéroboam II étant monté, dit-iU snr i
le trône en Tan 819 avant Jésus-Christ, et
Ezéchias descendu au tombeau l'an 6M, cela
fait un intervalle de 115 ans, qu'aucune vie
de* prophète ne peut rem|)lir,surtoutsi on J
ajoute vingt-cinq ou trente ans que devait
avoir Osée lorsqu'il commença de prophéti-
ser. X — Cette difficulté est plus si)écieuse
OSE
DES MIRACLES.
OSE
m
^d! il est étonnant que ïo savant
t s'y soii laissé surprendre ; en
loanî II nioiirut 778 un^ avant Jé-
el Ezéchlas nionla sur le Irôno
intervalle n'est dum; que decin-
ans* et si Ton accorde à Osée les
dernières années de Jéroboam et
sii ^iremières d*Ezécliias, il sej.'i
^le-slx ou soi^aule-lmit ans. Or
en il'ïmpossible h ce qu'une vie
e ail duré cet espôce.
lion des règnes fournie par h
est an contraire très-précieuse»
lie permet de diviser relle-ui |>ar
, et en donne ainsi la clef. La i>ie-
lie, contenant les trois premiers iiia-
iis semble avoir été ftiile pendoîil
res imnées du rè;^ne de Jérolio.iin
ice, comblé des faveurs de Dieu^
corda la victoire sur ses ennemis,
nient et la pros[)érilédeson royau-
n tuontra |tas plus recoiuiaissanl ;
Sloiirner son peuple de fidolâtrie,
la lui-même f»ar son exemple» et
oigna de jour en jour davantage
fur. Cepcndafit le momenl de la
n'était \ms enrore arrivé; le pro-
liargé de rannoncer, afm do
.eurs à la [>énitence, et de
chiltimenl, La fornication et Ta-
fK de vives images de la cou-
se des Israélites, cini mélan-
'te d'une iûHniléd'obser vantes
ihominablcs, et abandonnaient
lour olfrir un encens coupable
iS nations étrangères ; le pro-
it h leurs yeux leur propre
ces mêmes înmgcs. Il reçut
1 do s*unir à une iirOi-lduée,
IttUère* De la première, il eut
qu'il nomma Jezrabel, Loru-
mif noms Irès-signitiralîfs ,
a pas, du reste, d'exfiliqtier
''étendue de leur .signiiicalinn.
lelait h Jéroboam les cruautés
lu plaine de ce nom par l'au-
son envers les fLUuilles royales
Juda ; Jttui rappelait les crimes
15 Jésabel. Sinistre^ et menaçants
, duxqueh venaient s'adjoindre des
plus menaçantes : Iincore un
pê^ disait le Seigneur par la bouche
iètc, v( jf drmumhrm compte à la
Ji'liu du êttng versé à Jezmhet ^ et
tii fin à ion rêtjnê sur le peuple d'h-
Bibufti Doniîid. quo<l riiclum osi t\i\ Oscc
ri, in «îirhus Oitp, Jnalhnn, Arti^'ï;,, Ezé-
hf\ JuiUî, et tn dkbus Jcrt>lmain lilii Joas
I, l*riiMÎ[ihKri ttxntciiilî numiiKi in O&ee ;
nlnu&.iil Osoi-: Vade, stJine IJi>i u\«>reni
um, ci hc liU inii»s rortiiratioriiini ' quia
cabilur icini a l*yniino. Ivl ahiii, l't
f llliam DeUIaini : ot conccpiï» cl pe-
Et Jtxit Doiuiiuiâ ail en m : Yoca
P» Jt*xràtu*I: quoniain aitlutc iiiGilinjui, ei
ngniiicrn Jc/.ralid sil^irr iloiiuiiii Jclm, vl
laciam H^'nuiii dainns Isr.'ipt» l^t in itb die
lin br;icï iii ^ dli' i^nalal. iOiec
raël : en ce four je hrhrrai Varc d^hratl dans
la rnllve de Jczrahet (000), Celle prophétie
ne larda pas h saucomplir, car alors Jéro-
boant 11 toucliait à la lin de son règne, et
Zacharie, son ûls, ne régna que six mois. Il
fut assassiné dans sou projire palais» c'est-
à-dire à Jezndiel même, puisque là était l'Iia-
bilation des rois d'Israël, par Sellum, qui
res|>âce d'un mois.
s'empara flu tronc, et ne le conserva que
La mort de Zarbarîe accomplissait en
nïôiue leuqis une )>remière proj/hétie, failfl
à Jéliu, par un propbètc dont 1 Ecriture ne
révèle ptt3 le nom ; Votre poiftrrilé occupera
le trône d*hraèt jusquà la (quatrième généra-
tion (607).
On [lourrail eiitendre également avec plu-
sieurs Pères de rKglise et plusieurs com-
mentateurs ces dernières paroles ; « Je brise*
rai rarr d'isiaëîdaiis la vallée de Jezrahid, •»
des cundiàts dans lesquels Israël succond^i
déliait iveme ni sous les coups de Salmanasar;
mais le sens jirocliain des paroles du nro-
pliète est bien celui que nous venons u in-
diquer.
Le nom do Lorucbnma veut dire sam m(-
s&iforde ; Oyée rcïpli(]ue ainsi : Jme frrat
poê pluê longtemps wiyiéricorde à In waison
d'hracl^ mais je r aboli rai juSipCà Tc/M^/f.
CepemUint je ftrai ntia/rirorde à la waiia^n
dt' Juda^ et je la saurerai par la vertu du
Seiyneur^ êon Dieu; je ne la murrrui ni par
CarCr ni par le (jjaive, ni parla (pierre^ ni par
tes chevaux r ni pur la ravahrie (fi08). C est
bien ici et de cette fois que la deslnif t:ou
d'Israël par .Salmanasar est annoncée ; Tad-
dition pro(diéti<iue qui suit cette annonce»
la met encore dans un jour plus éclatant;
« Après que j'aurai détruit Israël, je sauverai
Juda, et je le sauverai san.^ le secours des
armes et des gens de guerre, n KnelTet, Tel-
gat|dialuasar commence la ruine d'Lsraël en
réduisant h la captivité deux tribus et de-
mie; Salmanasar, son successeur, Taidiève,
en emmenant le reste; Sennachérib, svicees-
.^cur tie celui-ci, vient en Judée, dans le
dessein de lui faire subir le même sort, et
tandis qu'il assiège Jérusalem, donl il veut
faire un monceau de cendres, l'ange cxler-
miualeur détruit en une seule nuit cent
quatre-vingt-cinq nulle bonnucs de son
armée , de sorte qu'il s'en retourne pres-
(pie seul à Ninive, où ses propres fils Tat-
lendent pour lui donner la mort, flien
n'est plus frappant qu'une telle péripétie.
(007) XV]\i îuuem Daiiiimi** oJ Jt-liu: Quia slii-
tltiiKC efîisli ipiod icciuiji vTAl^ et pUicel^at iti ocidis
(iTcis, et niHiiia «pi:e cianl in corde iiica fecisli con-
ira ituinuin Arhub: lilii lui iisquearl qunrtum grne-
lulioncm scilebuiitjsuj^er llirotmiu Israël. l'V !Ug>
\, 50,)
(60K) Va concrpil adhiir, ni pcp^rît filin m. Et di^il
ci: Vota nanieii rjiis Al>t»que miîit'nccmlia: plia
non addaiii nttra luiscrorl d^Jimii Istael, sed oldi-
vioruî oïiliviscar oiiiiun, El doiiiui Juda inisèrt'lior.
et s;it\abc» eus» iii l>oiiiiuo Hou suo : et uû» salvalio
fos in arcii» gladio, çl iii IjcUo, cl in e*ntis, cl iti
475
OSE
DICTIONNAIRE
OSE
Le nom de Loammi veut dire, vous nétes
plus mon peuple. Le prophète Texplique de
cette sorte : Appelez voire fils , Vous néles
plus mon peuple^ parce que vous n'êtes plus
mon peuofe^ et je ne vous suis plus rien. El le
nombre des enfants d^ Israël sera comme le sable
du bord des mers qui est sans mesure et sans
nombre , et au lieu où il aura été dit à ceux-
là vous n'êtes plus mon peuple^ il sera dit à
ceux-ci^ vous êtes les ûls du Dieu vivant, lit
les fils de Juda et les fils d'Israël se réuniront
en un seul peuple^ ils n'auront qu'un seul
chef, et ils s'élèveront de la surface de la terre ,
parce que le jour de Jezrahel est grand (G09).
Le prophète joue ici sur le sens du mot
Jezrahel^ qui signiGe la semence de Dieu;
mais ce jeu de mots sert à compléter sa pen-
sée, et 1 exfJique de manière à en ôter toute
l'équivoque : ce n'est plus de guerres et de
captivité qu'il s*agit, ni de restauration d'un
empire renversé; Israël est répudié, effacé
jusqu'à l'oubli , comme le pro[>hètc vient de
le dire; il n*est plus le peuple de Dieu, et
le Seigneur ne sera plus jamais son Dieu;
entre eux tout est consommé. Mais h la
place de ce peuple auquel il a été dit. Vous
n'êtes plus mon peuple, il s'élève un nou-
veau peuple, qui semble sortir de terre sur
tous les points du globe, qui se réunit à
Juda, duquel le salut devait venir, ainsi que
Jésus-Christ lui-môme le déclare, Salus ex
Judœis est; ce ne sont plus deux peuples,
mais un seul peuple , innombrable comme
les sables de la mer, avec un seul chef, et
qui s>ppelle les fils du Dieu vivant. Or ce
peuple ne sera plus de la race charnelle de
Jacob, il aura été semé i)ar Dieu même dans
le champ de l'univers. Qui ne reconnaît h
ces traits la substitution de l'Eglise dire-
tienne à la Synagogue? Pourquoi aller cher-
cher le retour de quehpies Israélites dans
leur patrie, et leur réunion aux Juifs pen-
dant le règne de Josias ? Est-ce donc là le
peuple innombrable, dont le nom de peuple
de Dieu a été changé en celui d'enfants de
Dieu, la semence spirituelle substituée à la
semence charnelle? Ce serait tout au plus
une figure bien rapetissée de ce qui devait
arriver sous le règne du Messie.
Continuant sa com|>araison, le prophète dé-
I>einl la Synagogue sous les traits d'une pros-
tituée, parée de ses atours , qui s'égare dans
(609) Et ablactavit eaTn,quaeerat Absque miseri-
ronlia. Et conccpil, et pepcrit filiuin. Et dixit:
Voca nomen ejus: Non populus meus: quia vos non
popultis meus, et e^o non cro vester. Et erit numc-
rus filiorum Israël quasi arena maris, qus sine
mcnsura est, et non numcrabilur. Et erit in loco nbi
dÎGclur eis : Non populus meus vos : dicctur eis :
Filii Dei vivcnlis. El congregabuntur fllii Juda, cl
filii Israël parilcr : cl ponent sibimet caput unum,
et ascendenl de terra: quia magnus dies Jczraliel.
(Oêce I, 8-11.)
(610) Et sponsabo te mihi in sempiternum : et
sponsabo te mibi in jnstitia. et judicio, et in misc-
ricordia, et in roiseralionibus. Et sponsabo te mihi
|n Cu\e : et scies quia ego Dominus. Et erit in die
itla : Exaudiam, dixit Dominus, cxaudiam cœlos, et
ilji cxaudient terrain. El terra exaudiet trîticu|[n. cl
vinuni, et olcum : et bx cxaudicnt iezrabcl. Et se-
toutes les voies à la suite de ses amant
que l'époux dépouille enfin de son li
qu'il jette dans le désert sans vètemeni
()ain et sans défense contre les bêtes
ges ; puis qu'il reprend ensuite, à laq
rend tout son amour, et ({u'il comble <
veau de tous ses bienfaits.
Mais ce retour du Seigneur vers la
tuée ne peut plus s'appliquer à la Syn
et spécialement à Israël, dont il est ic
tion , ^puisque l'un et l'autre sont d
jetés depuis vingt siècles, et qu'un
nouveau a pris leur place. Et de
qu'on ne s'y méprenne , le prophète
le mot de Jezrahel, et l'appliaue à ce
qui n'est pas le peuple de Dieu et
devient. Et en ce jour ^ dit le Seigneur ^
cerai les cieux^ les deux exauceront i
la terre exaucera le bU\ le vin et fl
bléf le vin et r huile exauceront Jexr
je sèmerai Jezrahel pour moi sur h
et je ferai miséricorde à celle qui fui
de miséricorde y et je dirai ù celui q
pas mon peuple y vous êtes mon veup
me dira tous êtes mon Dieu (G 10). ,
Quant à la Synagogue elle-même
misérable répudiée, vuui son histoire
rnvancc : Et le Seigneur me dit : Allez
et aimez ttne femme chère à son épou
adultère, comme les fils d'Israël ^ quehi
pimcj qui aiment^ f iix, des dieux étram
se complaisent, à manger des raisins ac
je convins avec celte femme de quinM*
d'argent et d\ine mesure et demie ^Tof
lui dis : \ous m'attendrez de longâ^
vous ne forniquerez pas, vous nap
drezàaucun homme, et je vous aileni
même. Ainsi les fils a Israël patsm
longs jours sans roi y sans vrince^ zm
pccy sans auleU sans éphoa , sans thé
Et après cela les fils d'Israël reviem
ils rechercheront le Seigneur leur 1
David leur roi; et ils se prosterneram
le Seigneur et devant ses bienfaits^ à l
temps (611).
Il est doncTpcrmis do l'espérer i
infortunée Synagogue, vous quiatte
Seigneur denuis de si longs jours, tc
de son côté le Seigneur attend, voui
vous prostituez plus aux dieux étra^f
qui n'avez plus de roi, de sacrificeSt
phod depuis bientôt deux mille an
minalK) eam mibi in terra, et miscrebor ^
fuit Absque roisericordia. Et dicam soi
meo : Populus mens es lu : et ipsc dicel : De
es lu. (Osée n, i9-2i.)
^ (Gll) El dixit Dominus ad me: Âdhuc
dibge mulierem dilcclam amico et adalterai
diiigit Dominus ûlios Israël, et ipsi respk
deos aliènes, et diligunl vinacia uvarum.
eam mihi quindecini argonicis, cl coro h
dimidio coro hordei. El dixi ad eam : Die
exspeclabis me : non fornicaberis, et non e
sed et ego cxspecialK) te. Quia dies niullos i
filii Israël sine reçc, et sine principe, et sii
(ieio, et sine alian, et sine ephod, et «n
Bliim. El posl lia^c revertentur illii Israël, ci
'orninum Deum suum, et David rt^gcia f
pavebunl ad Doniinum, et ad bonum ejusi
sinio dieruui. {Osée m, 13.)
DES MIRACLES
ign*»iir, h ce fils de David
lus arex méconnu, vous reviendrez
N ; > «n novissimo dierum.
I€i> tî 'Ons ms ici la légilimilé
lit 'v?i de Dieu h son proplièle,
H L ses ordres devaient 6lre
Hi^. Cc:»t Dieu fjui ordonne, il ne peul
Mer gue ce qui e^t bieUi soit que sa
Se eiélermine la mesure du bien, soi!
le s* y conforme. Cliercliez une eï|di-
u dsLUs celte limite ; |>our nous, le teitte
appartient qu*au point de vue pro-
jRetix Voltaire, cet autre démon in-
fsGC^ !,1 forme duser|»eut,ct d*un serpent
'""n, se montre d'une suiceptibililé
;o à ret endroit, dans son Diction'
§aphique: d*auiant plus étrange,
lèreinêmedout il en parle, démou-
: plu ï^ a veu^les,qu' il croyait y trou-
jusûûi:atiou dont il avait iieui-ôire
lairième, cinquième et sixième cha-
I* la (>ro[ibiHîe tfOsée f»araisscnt
écrjts |)enilout les diruières aruiées
ifls', c'est-à-dire vers Faa 700
hriîit.
règnes de Zaeliarie, de SeU
liiihem , riflôk\trie avait f;»it de
;pèsen Israël. Du côté de Juda,
;que de même. Ozias, rerom-
bien des titres, avait encouru la
Seigneur 5 cause de son orgueil ;
ui tait [>our empêcher les sacri-
le toutes parts sur les hauts
;ait subsifeter une multitude de
perstitieuses ou idolîitriqncs,
gouvernail è sa jilace, i^ignalaîl
' ation par les oiômes qualités
défauts; bon et sage nour lui-
ic s*occupait nullement Je bannir
de ses Etals,
s circonstances, le prophète crut
[onner de nouveaux avertissements.
sse d'abonj au peuple : Ecoutez^
ovUs la parole du Seifjneur^ eufiuUs
, parce que ç€st aujourd'hui le jour
me ni des comptes entre le Sei(jneur
bi(an(9 de la terre. Le prophète part
ur reproclier aux Israélites leurs
t leur idolâtrie ; « Les nïalédictiori^,
^oniie, rhomiride, le vol, radultère
iU,ïe sang touclie le san^^, sanguis san-
triitiif^ a Métaphore énergique, qu'iî
de rendre dans toute sa pré-
■ri .^ i . i^hète veut dire que h terre en
sliement inondée, que les taches sont
gtiés l*une h Taulre. L'idolâtrie est elle-
e tellement en rèj^nc, que le [leuple
Ki xacrificcs sur X' sommet de$ mon-
de$ libations sur les collines^ et jus-
I f ombrage des chénen ^ des peupliers
fierébiniheg, Aussi^ qu'arrivera-l-il? la
e en dettU ver.^era des larmes sur ses ci-
iMittésauj-bélfs des champs^ aujt oiseaux
eu et aux ptjissons de la mer IJEtat
icrouUr et ses prophètes avec lui //
en sera du prêtre comm* du peuple. Si dti
moins Israël était seul à commettre cet adut^
tère spirituel; mais pourquoi faut -il que
Juda le suive dans les voies de la [perdition!
O liïûiï^ffu allez-vous donc faire à Gahmlaf
Pourquoi monte Z'VQUS à Bethnren.,.,^ Pour-
quoi courez-v0HS dans les voies de crtte gé-
nisse lascive d tsrai^l? Laissez donc Ephraun^
et ne participez point à son idolâtrie,
Ecoulez plutùt : Ecoutez ceci^ à préiret;
soyez attentivt*, maison dlsraèl; famille royale^
prùez Vorcille; il est aujourdhui jour de
ju^rjcf pour vous,,, 'Je connais Ephratm^ et
je n ignore rien d*hracl: Ephratm commet la
fornication^ et Israël se couvre de souillures,
ils ne concevront pas la pensù de revenir à
leur Dieu ^ parce aue Vesprit de fornication
hahite au milieu « cmt, et ils ne connaissent
plus le Seigneur. Eh bien! Carrogance dis-
rui'l lui retombera sur le visage; hrai^l et
Ephralm trébucheront dans Ciniquitéy et Juda
avec eux. Ils chercheront le Seigneur pour
lui offrir dis sacrifices^ et ne le trouveront
pas: il ng en aura plus pour eux Trotn-
pettes , retentissiez dans Gabaa^ retcntisêcs
dans Rama: habitants de Bethaven^ poussez
drs hurlements: Benjamin, prenez garde der-
rière vous, Ephraîm sera dans la désolation
au jour de la venffcance : je frai voir à
ïsrai'l que ie suis fidèle à ma parole. Les prin-
ces de Juda semblent prés de leur ruine , je
rt^pandrai sur eux les torrents de ma colère,,.
Je rongerai Ephratm comme la teigne ^ et ta
maison de Juda comme la pourriture, Ephraïut
a vu sa faiblesse, et Juda ses chaînes, Ephratm
a tourmi ses regards vers rAssyrie^ pour y
cherchrr un roi vengeur: mais il ne saurait
vnus guérir, ni rompre vos liens ; parce que
je serai comme une lionne envers Ephratm^
comme un lionceau envers la maison ite Juda.
Moi, moi, je saisirai, et je m'en irai : j'em-
porterai, et personne ne reprendra. Je nien
irai et je rentrerai chez moi , jusquà ce que,
tombant de défaillance, vous reveniez à moi.
Vans leur affliction, ils se lèveront de grand
matin pour revenir à m( i: venez, retournons
au Seigneur^ c'est lui qui nous a dépouillés,
il nous dédommagera ; il nous a blesses, mais d
nous guérira, il ne lui faudra que deux jours
pour nous rappeler à la vie; le troisième, il
nous ressuscitera, et nous vivrons en sa pré-
sence. De vains sages, nous le suivrons pour
ne le plus quitter -son levrr se prépare cofnme
celui de l'aurore, il viendra sur nous comme
la pluie fécondante sur la terre ^ commit la
rosée du soir.
Que ferai'je pourtoi^ Ephrnim ? que ferai-
je pour toi, Juda? votre piété est comme le
nuage du matin^ comme la rosée du matin, qui
$\rapore.
Ne les ai'je pas fatigués de mes prophètes,
assassinés de mes avertissements? Maintenant
donc la sentence s*exécutera resplendissante
comme la lumière,,, El toi, ô Juda, prépare-
toi à être moissonné , a ua nd j* enverrai mon
peunir en captivité (Cilâ).
L accomplissement do celte propliélie «c
■ Andlle lioe» saccrdulvs, cl aUcnditc» doinu> bracl, t\ domus rf gis, '4Uî^cuUatc : quia volJisjiidi-
470
OSK
DICTIONNAIRE
OSE
se fit guère atlcndru. Manaliem, faligué des
innirsions de Phul en Israël , avait cru pou-
voir y mettre un terme, en se faisant d'un
ennemi un allié, et en consentant à lui payer
I un tribut ; mais ce roi vengeur, selon Tex-
1 f)ressiondui»ropliète, nemicrit pas les plaies
d*Israël : bien loin de là, il augmenta sa dou-
leur par Ténormité des tributs qu'il fallut
|)rélever pour lui, et il no préserva ni Israël
ni Judades tiens qui se forgeaient pour eux.
Juda, qui avait imité Israël dans ses ini-
quités, ne tarda pas non plus à trébucher avec
lui, car il fut contraint de se soumettre à
Telgatphalnasar, pendant le règne d'Achaz ,
et de lui payer un tribut.
Knfm, l'an 736, Gabaa, Rama, Betbaven,
Kpliraïm, retentirent des cris de guerre et des
sons de Ja trompette; Telgatphalnasar vint
porter le feu et les flammes au delà du Jour-
dain; il emmena les habitants cantifs, et
Benjamin dut songer à défendre sa frontière
de re côté, car il ne restait [>lus à l'ennemi
que le fleuve à franchir.
Tandis que Phul et Telgatphalnasar ron-
geaient Israël comme la teigne ronge les vête-
ments, Rasin, roi de Syrie, Phacée, roi d'Is-
raël, le même Telgatphalnasar, roi d'Assy-
rie, rongeaient d'un autre côté Juda comme
la pourriture ronge ce qu'elle atteint. Les
règnes d'Ozias, de Joathan, d'Achaz, ne furent
pour ainsi dire remplis que par les incur-
sions et les déprédations de ces dangereux
voisins. Le trône de Juda n'avait plus dès
lors qu'une existence préc^Hire, et semblait
bien près de sa ruine eu eff'et, puisqu'il ne
jmuvait plus se défendre, môme contre
d'aussi faibles ennemis que Rasin et Phacée ,
il en parut plus près encore, lorsque Senna-
chérib vînt mettre le siège devant Jérusalem.
Le peuple rempli d'effroi, le roi demandant
humblement grâce et merci : Peccavi, recède
a me, et omne quod imposueris mihi feram ;
le vainqueur intraitable acceptant les offran-
des, n'en menaçant pas moins de faire de
ciiun est, quoniam laqiiPiis facti rsiis sperulationi,
et reie expaiisum super Tliabor. El victiniaa dccli-
naslis in profundum : el ego eriulilor umnium eo-
mm. Ego scio Ephraim, el Israël non est abscon-
dilus a me : quia ntuic fornicatus est Ephraim,
conlaminalus csl Israël. Non dabiinl cogilaliones
suas ul revcrtanlur ad Dcum suum : quia spiriius
forniralionum in medio corum, el Douiinum non
ro^noverunl: El respondcbil arroganlia Israël in
faeicojus: el Israël el Ephraim ruenl in iniquilalc
sua, ruel ciiam Judas cum cis. In gregibus suis, el
în armenlis suis vadenl ad quaerendum Dominum,
el non invcnienl: ablalus csl ab eis. In Dominum
prevaricali sunl, quia (ilios alienosgcuuerunl: nunc
devorabil eos mansis cum parlibus suis. Clancilc
buccina in Gubaa, luba in Rama, ululate in Bcllia •
ven, posl lergum lunm Benjamin. Epbraim in de-
solalione erii in die correpiionis : in Iribubus Israël
oslcndi fidem. Facli sunt prineiiws Juda quasi assu-
nienles lerminum : super eos cflunJam quasi aquam
iram meani. Calumniam paiiens est Epbraim, fra-
cius judicio : quoniam cœpil abire posl sordcs. El
e^o quasi linea Epbraim, et quasi pulredo domui
Juda. El vidil Epbraim languorem su.'im cl Juda
viiiculum suum : el abiil Epbraim a4r Assur, el
niisil ad re;;om llllorcm : el ipse non polt'/it sanaro
vos, nec solvcrc poieril a vobis viuculum. \ {uoniam
Jérusalem un monceau* de cendres, et s'
prêtant à exécuter ses menaces sur une mu
tude réduite à la prière pour toutes arni
qui pouvait donc alors sauver JérusaU
les princes et le trône de Juda ? Le Seign
seul. 11 les sauva encore pour celte fois,
Ezéchias et son peuple le prièrent.
Israël devait revenir à la piété fiendani
commencements du règne d'Osée, Jnd
revint avec Ezéchias; mais tardive pi(
piété qui disparut comme le nuage au
(it), qui s'évapora comme la rosée vnalm
Israël ne peut longtemps la soutenir, etJ
retourna à l'idolâtrie avec Manassé, i
Joakim , avec Sédécias.
Quand enfin Samarie futprise, le royai
d'Israël détruit et ses habitants emin
ca] tifs,/iidtt dut à son tourne préparera
moissonné; sa dernière heure,rctardée na
règnes réparateurs d'Ezéchias el de Ja
était cependant prête à sonner. Eph
avait vu sa faiblesse ; il n'avait pu sai
Samarie, nonobstant une défense opinil
il n'avait ])u se préserver lui-même d
captivité. Juda vit ses chaînes^ lorsque
nasse fut enmicné ra[)tif avec son arni^
une partie de son peuple. Terrible et cei
dant ) atcrnel avertissement I c'est ainsi q^
montre à l'enfant rebelle la verge qui dci
châtier.
Les sept derniers cha[iitres delà propl
d'Osée paraissent avoir été composés :
les premières années du règne a Rzécl
trois ou quatre ans avant la ruine déW
d'Israël, peu de temps avant le siège dl
marie, vers l'an 720. Le projihète y paii
certains événements comme de faits >
accomplis, entre autres, du traité d'altt
conclu avec Sua, roi d'Egypte, en TSl
avaient appeler Egypte à leur secours^ tti
(/H ils s'en vont en Assyrie, ^^ Ephraimtoi
retourner en Egypte, et U est allé mange
Assyrie une nourriture souillée... Les î
de la visite du Seigneur; les jours de lu
ego quasi loœna Ephrain), cl quasi catulos h
(loniui Juda : ego, ego capiani, el va«lani : IoIIm
non csl qui crual. Yadcns vevcrlar ad locum m
douce di'iiciaiis, et qua^ratis faciem mcam.
hi Iribulaliono sua manc consurgenl ad me:
nile, el revertamur ad Dominum. Quia ipfetf
cl sanabimos: pcrcuiiel, el curabil nos. Vivilc
nos post duos oies : in die lerlia suscitabil no
vivemus in conspeclu ejus. Sciemus, sequemn
ul cognoscamus Dominum : quasi diluculiin |
paralus est egressus ejus, el véniel quasi il
nobis lomporaneus, el serolinus lerrse. Quid fo<
libi Epbraim? Quid t'aciam libi Juda? Miserico
voslra i^uasi nul>es maUilina, cl quasi ros mane
Iransicns. Propler lioc dolavi in propbelis, m
eos in verbis oris luc'i : cl judicia tua quasi
cgredienlur. Quia misericordiam volui, el non
criticlum, et scicntiam Dci, plusquam holocaii
Ipi^i autcm sicul Adam transgressi sunt pactom
prpevaricali sunt in me. Galaad civitas operanl
ii/.olum, supplantala sanguine. Et quasi faucesi
rum lalronum, particcps sacerdotum, in via ii
ricienlium perscntes de Sicbem: quia scelus <
raii sunt. In domo Israël vidi horrendum : îbi
iiicalioncs Epbraim : conlaminalus est Israël.
cl Juda pone messcm libi, cum convcrtcro cap
tatcm populi moi. {Oice v, vi.)
OSR
DKS MIRACLES.
OSR
I8i
arriveni^ ifs $oni dt^'à arrives des gens tlu peuple, pour bien com|tréri'lre
ne rerournera pai en Etjupte , cvst celui cJes prO(>}jéUes de TAiicien TeslairienL
Le vtiità dvior-
qui sera ioti roi,,,
Wè Ç Assyrie^ et il espérait vendre
'Egypte ieVà).
wiçhiMe du moins que les rè-
ias cl de Joalhan étaient terminés
l'rophtti- composa cette dernière
Ses prédictions, car il y [»arle des
qu« Judfl ûvait élevées sur tous
de son territoire; or ce fut rœuvro
Ile du rè^ne de cesdeui mon^irque^,
€ nous 1 Apprenons du quatrième li-
laïj et du second livre des Paralipo-
'' dire au prophète après tant
méprisés, en vue d'évéae-
|*rèji de s flccom(>Hr, est moins une
I qu'une nmèrc satire, un sarcasme
ijilus poignant, et le genre tie son
the sous ce rapport d'une manière
I arec lout ce qui précède.
Tosons rendre en notre langue les
iétaf)hores par lesquelles le f^ro-
rinie lardeur d*Israël pour la for-
kuntuelle; le feu ifa pas autant de
[une fournaise n^est pas au>si l*rû-
i aussi, écoulez comme il se raille
tumo : Ephriiîm ne reviendra pas
ir, parce quEphraim est un pain
|(i cendre, qui ne *r retourne pas. Les
i/vorent m substance^ et il ne »^en
: Use croit encore dans sa jeunrgfe,
tpns garde aux cheveux blana qui
Hitf... Fphrntm est une cofombe
iê *erprnt, et qui naulus in force
Yit tourne ses regaras suppliants
tandis que c^est vers ( Assyrie
r va le forcer à tourner la téU.
t-étre à revenir: mais^ â itlu-
s; le Seigneur a tendu son /î-
W à son essor,,. Invoquez-moi
Dieu^ reconnaissez-nous ^ c*est
\ — iVc*tt, «on, hrae! a rejeta te
de lui.,.,, Samarie où donc est le
adorais ?,.. Rerjarde, le roi ci cou-
les d'araïquée s,.. Semeurs de vents^
eiilerez des tempêtes. Chaume ra-
uch^ sur la terre ^ il n'q a pas de
vos épis^ et le peu quil y a, les
en tnanqeront la farine, Israël
lé dévorer, aussi est-il devenu une
— Nous n'osons traduire
lent; nos mœurs onl des délica-
]uc ne connaissait pas le langage
temps, hardi, populaire, énergique,
le métaphores el de proverljes dont
«rt sont encore en usage parmi les
aes doûl réducation a été négligée*
xiéme être familiarisé avec le parler
': firtuspsl Ephraim quasi columba se-
hciis cor: j£gy|>liuu invocabam, ad
duir.Hiiit, {Otte^ vu. II.)
^ihiiahiint m t'Tra Dôiniiii: rcvorsits est
in r-iMirim, cliîi Assyriis pollutun» co-
i>iPlionis, vcnenmi dies relribu-
i^r in icrram ^(typti, et Assiir ipse
Alors il n'y avait nas deux langages; les rois,
les peuples, les écrivains, tous parlaient le
même, et c'était la seule grammaire.
Passez donc, continue le prophète, passez
donc des traités d'alliance arec Assur^ lune
sauvage qui vit dans sa solitude; Ephratm^
portez-lui maintenant dt\^ présents^ puisque
vous raimez,,. Mais non, regardez plutôt
vers l'Egypte,^, Juda, multipliez donc vos ci-
tadelles, afin d'aldser tinreudte, et quil con-
sume jusaud vos maisons,,. Et ceux qui sont
rt venus de la captivité^ les voilà qui s'en-
fuient vers T Egypte ; au ils aillent, Memphis
sera leur tombeau, les orties hériteront de
leurs douces épargnes, et la bardane (61 i)
croîtra dans leurs tentes, — Le prophète fait
ici allusion h ceux des Israélites revenus de
captivité iît à ceux des Juifs qui s'enruirenl
en Egypte, malgré les conseils de Jérémie,
a[»rès le meurtre de Tiodolias. (V. Jerem,,
xLî cl seq.)ll5 ny trouvèrent qu'un lomheau.
Ephraim^ selon ce que f ai vu, était une autre
lyr, resplendissante de beauté, et Ephraim
conduisait ses fils au sacrificateur (615)1
JJonnez-teur, Seigneur : que aonnerez-^vous â
de tels adorateurs? Donnez-leur un sein sté-
rile et des mamelles arides,,. Les habitants de
Samarie adorent les vaches de liethaven, en
attendant quils les pleurent, car les prêtres
charges de la glorieuse fonction de parer leurs
autels les suivront dans la terre étrangère;
tes voilà qui se mettent en route pour la
Syrie^ eux-mêmes devant être offerts en ca-
deau à leur roi vengeur,~Mai^ rien n'égale
Tironie des paroles suivantes • — Comment
vous abandonnerai-je , û Ephraim f comment
ne vous proleqerai-jc pas, ô Israël? pourrai-
je vous détruire comme Adama, comme Seboim ?
Non, je ne puis; mon cœur est touché, mes
entrfiiiles sont émues ;je naccomplirat pas ma
vengeance, je ne disperserai pas Ephraim:
j'oubliais gue jetais un Dieu et non pas un
homme; je suis toujours le Saint qui habite au
milieu de vous, j'épargnerai la ville. Ils cour-
ront avec autant d'ardeur après le Seigneur, que
te lion qui court en raqismnt après sa proie,
mais en rugissant à effrayer les poissons an
fond des mers. Ils s'envoleront de l'Egypte
comme des oiseaux, ils s^envoleront comme
des colombes de la terre d'Assyrie, et Je leur
rendrai leurs demeures, dit le Setgneur,
Ephraim ma convaincu par ses dénégations ,
il n avait point péché; la maison d'Israël m*a
fait une surprise; comment pouvait-il en être
autrement? Juda le saint, le fidèle , rendait
témoignage devant le Seigneur, Ephraim, tu
te repais de chimères el tu cours après les
vents,,,
ret ejus* quoniaiJj|nol!icnjnl converti. (Osée ir, ??•)
Epïiraim pascii vt^niun», et scquitar sîstum : tâ>ia
die ineiidaciuiii el vastitalem miiltitilirat : cl fa;diifi
ciim Assyriis iiûitf el oleum in A^.^y^iam fercbat*.
{O&ee \î}\ î.j
((ît4)Pkinlc ûe^ lient incultes» el qui aime par-
tic n lié rc m PI k t les déc otn br es,
(615) Allusion aui j^crifice» de pclils enfatvU
otferli à Molucb.
48Î
OSE
DICTIONNAIRE
OZ.V
Cette longue tirade de railleries amèrcs,
de funèbres prédictions et de reproches dans
lesquels il semble que Dieu' veuille mettre
la justice de son côté, ou s'encourager lui-
même à faire ce qu'il a résolu, se termine
par une récapitulation dés crimes d*Israël,
mise en opposition avec les bienfaits dont
Dieu n*a cessé de le combler, et enfin par
ce terrible anathème : Périsse donc Samaricy
puisqu'elle a provoqué la cotère de son Dieu ;
périssent ses habitants par le glaive : que
leurs enfants à la mamelle soient écrasés^ que
les femmes enceintes aient le sein déchiré[6iG).
Cependant le prophète ne veut pas laisser
Israël sans une dernière lueur d'espérance;
il le convie à une pénitence qui lui rendrait
les faveurs de son Dieu. Ces faveurs, il les
énumère dans un rapide mais séduisant ta-
bleau. Israël ne voudra rien entendre, il ne
fera point pénitence, et cependant le pro-
phète n'aura point parlé vainement, sa firo-
phétie ne tombera pas, la venue du Messie
la réalisera sous un autre rapport.
Convêrlissez-vous^ 6 Israël , au Seigneur
votre Dieu y puisque Viniquité cause votre
ruine. Portez avec vous des paroles de péni-
tence : allez trouver le Seigneur y et dites lui :
Effacez toutes nos iniquités , recevez nos of-
frandeSy ne dédaignez pas nos louanges. Nous
n'attendrons plus notre salut d'Assur ni de
la vitesse de nos coursiers ; nous ne dirons plus
jamais aux ouvrages de nos mains : Tous êtes
nos dieux: et vous ferez miséricorde à for-
phelinqui esjfère en vous.
Je guérirai leurs blessures , je les aimerai
d'un amour spontané y car ma colère envers
eux est apaisée. Je serai la rosée, et Israël le
lis oui germe j et dont la tige s'élance comme
du léiban. Il étendra ses rameaux, sa tête sera
semblable à celle de l'olivier, et ses parfums
à ceux du Liban, Les passants viendront s'as-
seoir sous son ombrage y ils y mangeront leur
pain et s*y multiplieront comme les sarments
de la vigne. Son souvenir sera doux comme les
parfums du vin du Liban, Ephraïm dira : que
me font les idoles? Je l'environnerai de mes
soins, f exhausserai sa tige comme celle du sa-
pin verdoyant. C'est en moi quil trouverason
aliment.
L'homme sage pourra seul comprendre ces
choses^ et l'homme intelligent les pénétrer:
toutefois les voies du Seigneur sont droites ;
les justes y marcheront, mais les méchants y
tomberont (617).
(616) Perçai Samaria, quoiiiam ad amariludincm
Goncilavit Deum Kutim : in gladio perçant, parvuli
eorum etidaiiiury et lelae ejus discindanlur. (Osée
XIV, I.) ' . ^
(617) Convcrtere Israël ad Dominom Deum tnum:
quoniam corruisti in iniquiute tua. Tolliie vobis-
cum verba, et convertimini ad Dominum : et dicite
ei : Omnem aurer iniquiiatem, accipe bonum : et
reddemus vitulos labiorum nostroruin. Assur non
salvabit nos, super equum non ascendemus, nec
dicemus ultra : Dii nostri opéra manuum nostra-
rum : quia ejus, qui in te est, misereberis pupilli.
Sanabo contritioncs eorum, diligameos sponUnee :
quia aversus est furor meus ab eis. Ero quasi ros,
Israël germinabit «icut lilium, et erumpet radix ejus
w t Libani. Ibunt raœi ejus, et erit quasi oliva gloria
L*histoire nous laisse ignorer les
tails du siège de Samarie; il en est.to
fois une circonstance révélée par Osé
laquelle les commentateurs ne semblen
avoir fait attention : le dernier roi dut
déposé avant le commencement du siég<
du moins son autorité considérablemei
faiblie, car il est impossible de donner
autre signification à ces paroles du propl
Samarie dira :Je n'ai pas de roi, je ne a
pas le Seigneur, et à quoi bon un roi (C
Puis ces autres : Samarie fait passer sot
comme l'écume de la surface de l'eau (61'
Quoic|u*il en soit de cette circonsianr
particulier, Samarie fut prise après un s
de trois mois. Tan 717 avant Jésus-Ct
Les principaux habitants du rovaumt
rcnt transportés en captivité et allèren
joindre leurs frères d*au delà du Joui
dans les pays de Hala et de Habor, an:
virons du fleuve Gozan, et en diffén
provinces de laMédie. Il ne resta que h
peuple, encore ce ne fut pas pour longte
car Azor-Haddan devait Tenlever quan
huit ans plus tard, sans distinction d'â|
de rang, et le remplacer par des.étrao|
OZA. (Sa mort miraculeuse.) Or Damt
sembla de nouveau tous les élus d'UreÀ
nombre de trente mille. Et David se fei
s'en alla, et tous les hommes deJuda qui iU
avec lui, pour amener l'arche de Dieu^im
quelle m été invoqué le nom du Seignem
armées, qui est assis au-dessus d'elle enfr
chérubins. Et ils mirent l'arche sur «Hi
neuf, et ils l*amenêrent de la maison d^M
dab, lequel était en Gabaa : or Oza sIM
fils d'Aoinadab, conduisaient le char mS
quand ils l'eurent enlevée de la maisanmi
nadab, qui était en Gabaa, gardant Tainâi
Dieu, Ahio précédait l'arche, et David ^
Israël jouaient en la présence du Seigneu
tous les instruments, la harpe, la lyre^ i
tambour, et les sistres et les cymbalee, M
lorsqu'ils furent venus à l'aire de Pfachomf
étendit la main sur l'arche de Dieu poi
retenir, parce que les bœufs regimbaiemi <
faisaient pencher, et le Seigneur fut tf
contre Oza, et le frappa à cause de sa témé
et il mourut là auprès de l'arche de Disà
David fut contristé, parce que le Seifs
avait frappé Oza. Et ce lieu a été noÊmt
Châtiment d'Oza jusqu'à ce jour (620).
Tel' est le fait, exposé avec le laconki
ordinaire de la sainte Ecriture. Ceux i
ejus, et odor ejus ut Libani. Convertentur i
iii urobra ejus : vivent tritico, et germinabuMt f
vinea : memorialc ejus sicut vinum Libani. Eplua
quid mibi ullra idola ? ego exaudiam, et difi|
euro ego ut abietciB virentem : ex me frudm •
invcntus est. Quis sapiens, et intelliget istiT uân
gens, et sciet hscc? quia recta», via; Domini, et}
ambulabunt in eis : prxvaricatores vero cornwi
eis. (Osée xiv, S-iO.^
(618J Quia nunc dicent: Non est rex nobis: i
enim timemus Dominum : et rex quid Caciet nol
{Osée X, 3.)
(G19) Transirc fectt samaria rcgem saum q|i
spuniam super faciem aquae. {Ibid,, TA
(6i0) Congregavit autem rursum David oa
cleclos ex Israël triginta nnllia. Surrexitque te
'et[iliquer au î>oinl de vue mo-
^ '^^ '^t lie satisfaisant : il n'était
I ircs de tou<:her h rarche ;
I.iii l'nintt et c'était un criîue pour
>rler la main. — Mais devait-il
*ser tomber? — Parmi les inter-
uris répondent : Ce n'était pas
' s que 1 arche devait être
\» sur les épaules des lévi-
r avaient donc commis une
L.i la faisant traîner par des
s autres : Oza occupait la place
■e, et s'était rais par conséquent
^essité de pécher, soit en la sou-
I en avoir le droit, soit en la lais-
jr lorsqu'il pouvait Tempôcher,
icore : Oza commît un péché de
ivers !)ieu/il aurait dû songer que
présent, et assez puissant pour
j-méme son arche a'alltance. Mais
Qortel de sa nature, fut cipié par
!M T" <^ait? — Mais pourquoi ce
[ r! qui le sait? — m Qui
^ du Seigneur, ou qui lui
uu r I acco mpï i sse me lit de
? »
er livre îles Paralipomt^nes dit,
'" 1 fui fra[tpé de mort [loor
e, eaquod rr£*yt fjter nrcam :
I reconnut qu on ne devait
ind istiDctement de toutes
liquemenl sur les épaules
(m eÊt ut a quocunque por-
I a levitis: et on en doit
ie, qu'Oza commit vérita-
iaule. Mais cette faute, il ne la
S£uf, David et le peuple entier
pahles, puisque toutes chapes
passer d'une manière diiTé-
iever plus haut ses pensée*?,
^Ans cet événement une srgnifi-
plus grande portée. Bien se
frgner par la terreur sur un iieu-
ei endurci. Après avoir cliAtié
ère sévt>re In Philistie, il voulait,
I au milieu d'Israël, lui imprimer
B salutaire, et lui montrer qu'il
irs le Dieu redoutable, dont on
s^ait pas inq»unément les i»ré-
dauN cette circonstance, ]^as plus
5 autre, Dieu, qui est le njallreile
9 la mort, n'a point besoin de jns-
,*,;v-..r.,^ poptiïus qui eral cum eo <lf
\ icrit arcîirii Dci, biiper qu;iia
II hofiiiiii PxerciuuHii, setlciHîs
niu Kt niUîosucrunl arcaui l»ei
[j um : tiikru nique c;mi de ihnuQ
m eral iii Galiuu : Om îtulcm rt Ahio
\y, RiîiiabaiU pbuslrum novun». C*uiiii|ue
» de domo Aliinadab, qui oral îul*;ihuu,
ÉT-am Dci, Ahio pnet.cdrbul firrani, ïh\-
; i»ni]iib Isnifl ludrliarit coraui Domino,
i*lfixi§ fahrefuctiH» et «iiliaiis el lyiiseï
sislriâ n cynibulis. Postquani ;nilcm
artîaul iNudioit, ettoiidit O^a luanus ait
PI tcnuil eaiii: quoniam cakitrulKifil Ikh
m.iVfMUfU iMm, IralUNqi».' esl iudîpf^a*
nu* cuîkira Oïam, ni pcrcusbit cum su-
tifîcation. Il a pu frapper Oza, sans qu*Oza
fût coupable de la faute même la plus lé-
gère. Pour nous, mourir est le malheur su-
prême ; pour Dieu, donner la vie est un
lïieafait; la retirer, un acie sironlané el li-
bre, posé d*avance pour condition de la vie.
Comme il a donné la vie, de même il la re-
jtrend, sans autre conseil que le sien.
Cet événement porte ses preuves en lui-
môme; il a toujours été considéré comme
miraculeux. Le peuple immense|qiii en fut
témoin, (était plus à portée d*en apprécier la
nature, que tel ou tel critiaue venu trois
mille ans après; il nous seraole donc sufier-
flu d'établir une discussion, pour montrer
que la mort d'Oza fut véritablement un fait
mirarulenx et divin.
OZJASfraïqjé de la lèpre. Cet événement
est raconté do la manière suivante au xxvi*
chapitre du second livre des Parafipomênrs :
Le nom d'Ozuti et la renommée de sa puù^
saffce volèrent rfr bouche en bouche jttsquUittx
pays lointains. Mais iar»quil âe vit ainsi éie*
ré ati comble de lu puissance^ il s^enorQueil»
lit à $on propre dam^ et négligea les ordre$
du Seigneur son Dieu, Or, étant entré un jour
dans le temple du Seigneur, ils^entremit d*f>A
frir l encens sur Vautel des parfums: mais le
grand prêtre Aznrias, entrant presque en même
temps que le roi , et avec lui quatre-vingts
prêtres du Seigneur^ tous hommes remplis
d'un noble courage , s'empressa avec leur
appui j de mettre obstacle à ses desseins.
Il nf vous est pas permis^ 6 roi Oxias^
lui dirent-ils , ae remplir une telle fonc*
(ion: les prêtres, c^est-à-dire les fils d'Aaron^
consacrés pour ce ministère^ ont seuls le
droit d'offrir Vencens ; quittez le sanc-
tuaire^ nhésites pas, car lUtetion que vous
allez faire ne vous serait pas imputée à bien
par k Seigneur Dieu, Mais Ozias irrité, et
tenant toujours rencensoir pour offrir />«-
cens^ adressa des menaces aux prêtres. Or
tout è coup une lèpre apparut sur son front,
en présence même des prêtres^ dans la maison
du Seigneur^ au pied de l'autel des parfums.
Ce que votfant le pontife Azarias et les autres
prêtres, ils le chassèrent promptemtnt du
temple. Et lui-même^ épouvanté^ s'empressait
de sortir^ car il avait senti subitement la
plaie dont le Seigneur le frappait. Il ilemeu-
ra lépreux Jusqù à sa mort, et habita en qua-
lité ae lépreux^ une demeure séparée (022).
L'historien Josè[*he ajoute à ce récit ihs
pfr icmeritate: qui iiiorlmiscst ibl juxta areaiii [>eî,
ilodlri status est autem David, i^o quml perciisstsst^l
lN*muius Oram, cl vfïcatum est iionieu loci iUiiis,
Pcrcussio Oia», wsquc iu dicin liane, (il îieg, vi,
1-8.)
iHii) Quîs cnim co^avîl sensum Doinîiu? aul
qnis cousiliarius eji»s fuit? f/îom, xi, 3i.)
(Giâ) Et fccit in Jérusalem diversi fcneriH machi-
nas, quàs \n lurnbus coUocavit, et in angulis mu-
roniiïi, ul miucrrni sagiUas, el sajia grandia: egres-
sumque est nonu*n ejus procul, eo quod auxilia-
irtur eî Doniînus. cl rorroborasse!» illum. Sed i um
roboralus csset, Hcvatinn t'Sl cor cjus in interiluni
suuun et neçlexil DoHiitium lleunt suurn : ingreî>*
snsqiic lempluui Doaiini, adol'TC votuil iiiee«su!U
super aliarc IbyniianiaiLs. Slaûuique ingrcssus post
487
OZI
DICTIONNAIRE
071
détails importants, que nous lui emprunte-
rons sous toutes réserves :
« A peine le roi eut-il achevé ses paroles
menaçantes, qu'il arriva un grand tremble-
ment de terre ; le haut du temple s'ouvrit,
un rayon de soleil frappa ce roi impie au
visage, et il se trouva a l'instant tout cou-
vert de lèpre. Ce même tremblement de
terre sépara aussi en deux, dans un lieu
proche la ville, nommé Eroge, la montagne
qui regarde Toccident, dont une moitié fut
portée à quatre stades de là, contre une au-
tre montagne qui regarde le levant, ce qui
boucha tout le grand chemin et couvrit de
terre les jardins du roi. » (Fl. Josbph., An-
tiq. Jud,j 1. IX, c. 11, trad. de Arnaud d*An-
DILLY.)
Une partie de montagne détachée par un
tremblement de terre peut rouler au fond
d'un vallon à cinq cents |)as de distance,
mais être projetée de roccjdent à l'orient et
accolée à une autre montagne, c'est ce qui
n'a jamais été vu, et si c'est là ce que l'au-
teur a voulu dire, il aurait dû songer que le
temple, si voisin d'une pareille explosion,
se serait, non pas fendu au plafond, mais
éiTOuJé avec toute la ville de Jérusalem.
L'Histoire sainte ne fait pas mention de ee
phénomène; cependant, beaucoup d'inter-
prètes ont cru que le prophète Amos avait
entendu y faire allusion dans ces paroles
3ui servent de date à sa prophétie : Vision
'ÀmoSf Vun des bergers de Thécué, concer-
nant U royaume dlsraël^ arrivée pendant le
règne d'OziaSy roideJuda , deux ans avant
le tremblement de terre (623).
Le prophète Zncharie naratt faire à cet
événement une allusion plus complète, mal-
gré l'obscurité dont il enveloppe son langa-
ge. En ce jour^ dit-il, les pieds du Seigneur
seront posés sur le mont des Oliviers, qui est
près de Jérusalem, à l'orient, et le mont des
Oliviers se divisera, moitié à forient, moitié
à roccident, avec une large et profonde vallée
au milieu; une partie du mont sera rejetée au
n»rd, l'autre au midi, et vous fuirez dans le
valhn ouvert entre ces nouvelles montagnes,
parce que l'ancienne vallée sera comblée par
le rapprochement des montagnes. Et vous fui-
cum Âzarias snccrdog, et cum co snccrdotcs Domini
ocioginla, viri fortissiini, restilerunt régi, atquc
(lixenint : Non est lui oflicii, Ozia, ut a«Tolea$ in-
ccnsum Domino, sed sacerdotum, lioc est, filiorum
Âaron, qui consecrati sunt ad liujusccmodi ministc-
riuro : egredere de sancluario, ne conlempsci is,
quia non reputabitur tibi in gloriam hoc a Domino
Deo. Iratusque Ozias, tenons in manu Iburibulum,
ut adoleret inoensum , ininabatur sacerdoiibus.
Statimque orla est lepra in fronte ejus corani sa-
cerdotibus in domo Domini super altare thymiania-
tis. Ciimaue respcxisset eum Azarias pontifex, et
onines reliqui sacerdotes, viderunt lepram in fronte
ejus, et festinato cxpulerunl cum. Sed et ipse pcr-
territus, acceleravit egredi, eo quod scnsisset illico
plagam Domini. Fuit igitur Ozias rex lepiosus usque
ad diem mortis suae, et habitavit in domo scparata
pleuus lepra ob quam ejeclus fucrat de domo Do-
mini. Porro Joathan lilius ejus rexil domum régis,
et judtcabat populum terra». (// Par. xxvi, 15-41.)
((Î3t3; Ycrba Amos, qui fuit iu pasioribus de
rez comme vous avez fui au moment du
blement de terre arrivé pendant le règn
zias, roi de Juda (62^).
Les plus doctes interprètes sont pai
même sur le sens littéral de ces paroi
ce n'est pas ici le Hou d'engager un(
cussion à leur sujet. Mais le prophète
entendu faire allusion h un phénomèm
le souvenir était toujours présent, ou
prédire en un langage allégorique le
verses et émouvantes péripéties de la p
des Machabées, nous n'oserions Tafli
et ne sont-ce pas ces mêmes paroles ér
tiques qui ont donné lieu à Josèphe d
corer do circonstances extraordinain
phénomène accompli sous le rèçne d*(
nous le croirions volontiers, d autan
que les lieux ne présentent aucune in
pareils déchirements. Ce qui est coi
c'est qu'un tremblement de terre eut 1
Judée sous le règne d'Ozias, mais il n
nullement que çait été au moment
des déportements d*Ozias, ni avec de
constances si extraordinaires.
Quoi qu il en soit, un ennemi de l
gion s'est emparé do ces faits, les a
gamés et travestis de la manière suiva
« Ozias était déjà ému , et préoccu;
l'ébranlement du sol (qui venait de tn
sous ses pas ) : un vir rayon de lumièi
sultat faeile d'un appareil disposé dans
curité du sanctuaire, éblouit ses yeux
fortement pour qu'il n'aperçût pas la
qui lui lançait au visage un poison. I
que Quel était ce poison? Dans M
mats tempérés le contact seul du riiili
dendron lait naître sur la peau une éh
érysipélateuse qui n*est point sans A
Sur les confins de l'Afrique, où abondt
euphorbes et les végétaux pleins d'o
caustique, le moyen d'opérer le miracl
encore plus facile h trouver. En parlau
de ces végétaux (625), « mes doigt
Bruce, furent écorchés pour avoir touc
lait de ses'branches vertes, comme si
avais trempés dans l'eau bouillante (ffi
C'est-à-dire, dans la prévision qu*
usurperait un jour les fonctions sacei
les, les prêtres de Jérusalem avaieut di
Thccue: qu.Tvidit super Israël in diebus dite
Juda, et in diebus Jcrol)oam filii Joas regil l
ante duos annos terne moins. {Amo$ i, i.;
(G24)Et cgredietur Doininus, et prseliabitoft
gcntcs illas, sicut prxliatus est in die certai
Et stabuiit pedes ejus in die illa super monM
varum, qui est contra Jérusalem ad Oriente
scindctur mons Olivarum ex média parte l
Orientem, et ad Occidentem, pr?cruptu graudh
et separabitur médium montis ad Aquilonc
médium ejus ad Meridieni. Et fu^ictis ad i
montium eorum, quoniam conjungetur valiis
tium usque ad proximum ; et liicietit sicut fi
a facie lerrx molus in diebus Oziae régis Ja*
veniet Dominus Deus meus, omncsque sand
eo. {Zach. XIV, 5-5.)
(625) Voy. Brucr, Voyage aux sources d»
t. XIX, p. 98.
(6â6) Voy. Eusèb. Sài.v., Essai sur U i
c. ai.
temple un api»Areil (Tropre h \'é-
prépnrédii suc ti(^ p'^'^iittïs vonéncu-
iis,qujiniJ le moment fut venu, ils fi-
ireinhlcmcnldo terre, entr'ouvrirent
Le ilii lcm|»lo, Cl lanceront au visage du
■■ tîo4e «le poison. Cela est d'nutanl
t)ES MinACLES. PAT im
plus apparclU, (lue les prêtres des Juift
6t,iient Je tres-lialnïes crnpoîsoniieurs. (foy,
^rt. Joi\AM.)
Il est cfi vérité (les gens qui deviennent
Ijôtês h lorce de clierclier TcspriL C'est kujt
ce que nous avons ii répondre.
(Proi»liéiies sur le nombre des
hsqu'à la fm du monde). — 11 est une
Ht sur le rîDnvbre des pnj^es jusqu'à
monde, iittriUuée à saint Malnehie,
[d'Armagt, qui a olHenu le privilège
inde fîulébrilé , quoiqu'elle ne la
is,etquia beaucoup occupé Ves-
liais, surtout dans le sjècle présent,
ie révolutions politinuos sont ve-
^eiite les prédictions a la mode, en
^^s cesse les imaginnlionsdc nou-
^irs, ou les âmes de nouveaux re-
!9 pourquoi celle-ci s*e!st-elle trou-
1*31 ce point mise en lumière Jorsque
lires, d'une valeur égale, sont res-
Is l'obscurité ? nous ne saurions
[et il serait jjcu important de ré-
la question ; nous nous contente-
les signaler, et il suffira, nous
is, à^ les mettr»3 en regard, t»our
s'évanouissent h la lumière les
antres. Nous en connaissons trois
[dans lesquels celle-ci n'a f^oinl été
parce qu'on Feu a jugée indigne,
tju'elle était ignorée de leurs au-
leiûeuré manuscrit, se trouve à
iue de TArsenal , sous le n* 50 ,
fsciences et arts, sous Finlilulé
idarurn ; le second, corrigé et
Ffiâr les soins de Tbéotibrasie Pa-
epsuïto de Paul Scaliger, fut im-
Î;ne en 1571; le troisième est
^ jrations tle Jérôme Joanniui,
"iioé à Venise en 1600, chqz
srtoni. 11 serait inutile de
en entrer ces diverses et vaines
»; nous nous contenterons do les
' suivant Tordre des divers recueils,
^tantde courtes annotations.
J, Recveil manlschit.
ière prophétie ne porte aucune
d auteur. Elle commence à Pie II,
H^, el fixe la tin du monde au
sucresseur de Sixle V, par consé-
vers 1050. RI le est attribuée dans le
le loannini au P.Giles, frère mineur
ne, cl parait d*autani [>lus avoir été
rue de lïdoction de Sixte V, qu'elle
* assez bien jnsque-là , lait de ma-
I plus U;is^ plAiictc montera plus liant;
t l:i phis {*r4iiMle (M'itikiiCL^ et ta plus
giun, 1*1 iMlu rdoiiibcra avec un granil
I IiChc Irt jilus loiTJUÎe niti'îirat ot rnssn-
Ti. I *'>Mst; Jr la séninilô tic ses rt^ganls;
lic;nicoiq> île elmses» clK* a'êlni-
L >-i!'« il tu saU^tbclion tic luut le
IhCTiOXX. OES MlïUCLlîS. II.
gnillques promesses relativement h ce sou-
verain ftOHtife, et devient après cela sans
objet. Les j^at^es v sont désignés, comme
dans toutes d*ailïeurs, ou par un trait do
leur vie, ou par leurs armes, ou par une rir-
constaoce de leur promoiionou de leur mort.
Ainsi il est dit de Fie 11 :
Proximior plancia aitior fiet : maximapru-
denlia et religions. In maximo uppamlu cor'
ruet (6^7).
Pic II portait une lune dans ses armes»
De Paul II :
TcrrUniis bcîlua mugitum dabit et venu-
stalem par ici hifnrifacie^mulîa mutabit^ fwo-
piïiaie abihil eotnmuni iœtiUa (628).
Paul II avait un lion dans ses armes. Il
mourut d apofilexie et ne fut pas regretté,
quoique facile el débonnaire.
Les lîontifes suivants sont désignés sem-
blable m en t.
Le i»ropliète dit de Grégoire XIÏl :
Ex cfjverms vehx exibit draco. Cita intra-
bit.Dtirœ cervicis, Gmtabit pestsit/ta (629).
Grégoire XI 11 portail un dragon dans ses
armes; il fut élu au premier tour de scrutin,
mourut inof)inément et éprouva de grandes
traverses pendant sonpontiUcal.
De Siïtc V :
Orietur sol et mundum iUuminabit. Erit
in^ens congregalio , maxinia mutatio^ hono-
rum rrcrcfia'o (630).
Ceci est dcrUisloire» un peu vague peul-
ôlre, mais vraie. Le surplus de la pr>pbétic
s'appliq^ue avec peine aux pontifes suivants,
ou ne s applique pas du tout. Le manuscrit
n'en indique plus que deux, TinUfrinié en
indique quatre en plus, Tun et (autre se
terminant ainsi :
Post hùs véniel beUua^ maxima , corni-
bits armaùa , sub quœ dicent : lih ! reh!
vch! {mi)
Joanniui, mii travaillait ex profcn$o 5 ex-
pliquer ces énigmes, n'a ï»as su lui-m^me
trouver d>ii[ilifation suffisante depuis et y
compris Sixte V, preuve que c'est bien IJi
qu'il faut s arrêter pour avoir la date de la
prédiction, d'autant plus que tout ce qui
précède s*eïplique aisément. Voici au reste
le surplus de la [iropliétic dêjmis ce dernier
(C20) Un dragon sortira promptcmcut des caver-
nes; il entrera de ménie. II auia la letc dure, cl
s'abreuvera d^amerliimc-
(ti50) l'ii îioicil s'iMèvera, ipii éclairera le momie;
il y aura île f^ramluâ lignes, évi gratiils chiiiige-
minitSt Cl 1rs bons seront oxaltés.
(Cîôl) A lires ce 11% -ci viciuUa ta j;r:mdt' iK^te aiï»»ée
de cornes, pendant le rciîin^ d*.î laquelle Tirnivr-r*;
dira : mallieiir * niatlieui '^ malUcur \
IG
101
PAP
DICTIOXNAIHE
PAP
poiiUre; dmrun pourra y exercer la sagacilé
de son esprit.
Fero3c animal duhedinem parut , muîtas
frrumnas ptilietur; manits Dci erit cum illo,
CŒruieuÊ et (flaKcm cnlor nigcr fiet ; mor-
^talitm ingrns^ cœlnm perturbatum.
Pana arbor ac aspera^ omnes âiceni Ilozan-
na^ seii avuritia matt caput.
Sine felc animal pariet belh , sfrages in
ruina, êtelia matnlina , jucunditiis fiagrabiî
in ore omnium, Gloria lûn. Domine,
Biceps (mimai, erit pax^ non quasi pax,
icetitiamea in cordibtts jitbilantium.
Turri^ fortitudinis in defensionem piorum,
longum atmum videbic maœima.
Rama nspcre in masima libertate dicet Al-
léluia per brève tempus,
Poit hoM véniel bellua^ etc.
Nous n*cssayerons j^as de traduire ces énig-
matiriues lazzis, qui n'avaient do sens que
iJans Veijprit de TauLeur,
La seconde prophélic du recueil est atlri-
h\}ée h Tabbé Joachim {Voij. cet art. h raais
nous devons en averlir» elle esl absommeot
flitrérenlc d'une autre, attribuée au mémo
auteur, qui se trouve ou recueil de Joanni-
nî; la première est intitulée i Prophùie des
papes futurs depuis MurlinV jusquà rAnte-
christs Uien n'est |tlus maladroilenienl conçu
que celle propbétie, car efle est beaucoup
trop claire; la plupart des pontifes ,y sont
désignés par leur nom , les autres par leurs
armes.
Exemples ;
Martin V, Otton Colonna :
Erigetur CoLvuTiAforlis.,,
Pie II :
PiETAs êurget ad impios,,*
Sixte IV , François Âlhisola de la Ro-
\ère:
De RuvEHE met efftuet,,.
Innocent VII ;
Exjanua sua intrnbit Iiinocens.
Pic III, qui portait pour armes un crois-
sant :
0&(endet Lvi^à nplendorem suum*
Jules II, delaltovôrer
Succedunt sœcula GLATtoivu.
Léon X :
Yenit Leo sub pellem agni,
Adrien VI :
Discordia trahit hominem ex longuinquo
itantcm in solitudine sua, La première partie
contient Thisluire de son élection : il fut
créé en son absence, les cardinaux ne pou-
vant s'accorder sur le choix de l'un d'eux j
la dernière partie est relative à ses armes,
qui consistaient en deux lions rampants.
L'auteur continue de la sorle, mais sans
Elus savoir ce qu'il dit jusqu'à la tin : Ur-
ain VII s'y trouve pourtant désigné par
hasard, auoique assez malbeurcusement.
Succeact beilua UnDAf«oiiUM ^ et devorabit
pascua filiorum.
De[»uis lors, aucune désignation n'a plus
rien qui convienne
((S3Î) Hoc lemport cont'ulcabuur Anliclirîstus ei
in univer!(o (iites una et pax Allissiini.
(653) U circyilu mcnsa* tua? fiti^îrcioe lâeiabun-
Le successeur d'Urbain VILTif^goi
se trouve ainsi désigné ; "
Ab miuilane rrniet^ intrahit in mû
et Ecclesiam renorabit fratribus;
convient pas.
Innocent IK :
Explicubit hidra capita décernai
men suum de terra sancta auctorei
rum.
Clément VU! .
Morientur fume popuH cum cna
qui disperget et dahit pauperibui,
Léon XI :
Extollet arbor fructus suos^ sti
cidentis devorabit eos,
Paul V :
Exallabitur candor ofujecti vuttui
facics superborum ante faciem oppf
Grégoire XV :
Erunt signa soUs et lunœ et creabU
fortis super omnes principes et
Ecclcsiœ vuUus.
Grégoire W aurait été ainsi
des papes, la Un du monde sérail '
sitôt, et afin que personne ne puisai
que telle est bien la pensée de r«i
ajoute : M
m
En ce temps rAnlechrist sera"
f!
pieds, il n y aura plus quune
runivers, qui reposera au sein de
1 ri^s-TIaul (ti32).
Chai une de ces désignations esl
gnée d'un emblème des plus Irj
sauf les derniers.
Viennent ensuite de longues
ponttfici cavate da un libro greco^
mencent à Pie IV, cl vont jusqu'à l"
Elles paraissent avoir eu pour objel
tion du successeur de Grégoire XUl
lui-ci y est Irès-maltraité; nmis elf ^
çnirent j^as leur but, malgré les pi
tiques promesses de la part du
qu'elles désignaient :
« L'biver se changera en un pi
les lis redeuriront, et les abeilles
leur doux miel sur les Heurs; \\
viendra sur la terre. Ce dragon^ ^_
des dragons les plus formidables, é
toutes les nations, et changera I
Tuai vers entier;' celui qui esl si
viendra le plus pelit... » La frautï
d'elle-même iiar sa grossièreté.
Celte propliélie ne fut pas la
courut dans le conclave, à ce qu
car on en lit une seconde égalemi
tention du successeur de Cirégoire
du moins indiquée comme telle pa^
du recueil : ■
« Ils se réjouiront en cercle aOT
votre table; entre leurs mains sera ri
soin de distribuer au troupeau du Ch
double alimenl, nécessaire à son saf
sa prospérité (633).
Celle-ci, du moins, serait en rap]
ce que l'histoire raconte de l'el<
Sixte V ; Le cardinal Mon lai te aurs
tur, Cl ipsis commcndabitiir ovile Chgj
odore suavitads uiriusque elemcnli viciq
vescatur
^AP
DES MIRACLES.
PAP
m
lilés el une vieillesse précoces; it
abstenu de paraître au roni lave,
faire mieux reniarauer; et en etîel,
lux ayant songé à lui, il aiirail re-
lis se "chargeraient donc do gouvcr-
Irje ne suis qu'un pauvre vieiHard,
â, qui n*ai plus à m'occupcr que
redressé de loutc la hauteur qu il
r ensuite. Mais cette histoire ost
Icil de Gregorio Lcli, auquel il ne
t fier. C'est cet historien qui a t^it
ite V pour un fils de pôcheur,
Mo les porcs dans sa jeunesse ;
a démontré le contraire; mais qui
fempesti? C*est si*peu de chose que
m fait d'histiiire 1
snsuite au môme recueil les pro-
Irsifiées âel eardinafe Reginuldo de
Hfe/îcî pubUcnte V nnno IVi^i e
)3... per piu di kQ anni.
Hcismala.
laMl el iChmnta dimemmabil^
'^kritiiii, 114* vincercl Àntkhrisîui*
Martîncs V.
melum cruj iocum tradidit àptum^
\Ht fini dudum iyàcrn limgnuî,
EtXENUS IV,
ïïtarumfuit itrbspost facfu dcomm
' ;« et ^ûHto Hon &ine wih ;
Trcs TafkT,
$ilM$ ingraîh undique putxis^,
itaifu ^f^d marlifr sanper et tnfifitanu
treatui nnus^ et uiler
Anglia erU mereirix damnorumaue impia nutrix.
flMai pcrcurretet Pet ri ad Hmtna curret^
Son pide, ttec pennii ted stiuamU et quoque lechnu*
Qtio vùiel hnnc magnus deducet et (rahet Agnu$*
Aïino rota talo flagrabit nomine nota
Ac nardus cunctii ptacebit naribus un dis.
S'il écrivait, au contraire, pendant le règne
d'Elisabeth, il fut bien peu propliète; car sa
parole ne devait pas se réaliser : l'Angle-
terre ne s'est point empressée de revenir
implorer son fiardon, et ne s'est pas remise
sous la conduite du divin Agneau.
Il écrivait toutefois avant la bataille de
Lépante, en 1574, ou même avant la levée
du siège de Malle par les Ottomans, en 13Ç6,
car il ne dit pas un mol de ces deux événe-
ments si importants, mais il parle au con-
traire de l'apparition des flottes de Soliman
dans les eaux de la Toscane, en i^%k :
De cveio emissa arrecto bcstia nixo,
Littora Tyrrhena sutcûbit ifens Agarena ^
Viperajam ierpct^ jam paf^cita tœia dectrpet,
Nidiu vemm dabit^ sed perdita iwpi levabU
f.&rnua .,,*..-
Felk V
i^f née loim mate desceuûi't.
fis pas traduire, et n entendons
ftge assumer sur notre conscience
[de quantité. Le prophète cnnlinue
le passé :
NlCOLltS V. AUqS TltOMAS.
thH$liqni vulttera tetitfii icii
angttii qnem pvrfutus ebibiî angtds*
CaIixtcs ni.
t( ttd mente ûget et ardet,
ie se traîne de la sorte jusqu'à
ciorit elle dit :
ùdartm eut Virgo dedii Iwîtorem,
^a panne virtuiis nndtque tuens.
ie fniitra, rfffndbit ud tria iuxtrn.
II régna quinze ans; il mourut en
propliétic paraît avoir été faite peu
jnort;car le prophète, qui décrit en
diisrae de rAngkterre sous le règne
i VIIl, le retour de celle nation h la
celui de Marie, semble ignorer la
dans le sein du protestantisme ac-
j«ir Elisabeth en 1558. M espère au
ï que tout est tint, et tjuc les événe-
rcomplis ne sont qu une dernière
\ la querelle des deux roses.
Après avoir annoncé encore un Pape ou
deux, le pro[^hète arrive tout de suite à la
lin du monde :
Bmna din flehh^ cîfides nam iemper habebiL
Hinc Chriiti dignum ribrablt aquita tignum
Aqmta qtifr (ido jam cadet perdita nido,
Omuia mtiîabiî et ce mer e euncta jnvnbii
Et tandem earù lux erit reddiia scdo.
Vient ensuite une prophétie, ou plutôt un
recueil, attrilvuéau B, Jean Colomban, sous
le pontifical de Paul III, transcrit par le con-
pilateur en 1384, c'est-à-dire environ le
temps de la mort de Sixte V, et extrait d'une
très-ancienne chronologie des souverains
pontifes. On y trouve, sons forme de longues
prédictions, 'des histoires abrégées des pon-
tificats de Paul ni, Jules III, Paul IV, Pie IV»
Pie V, Grégoire XIII, une idus courte de
Sixte V, dans laquelle il est passablement
maltraité. Elle contient sur son élection les
détails révélés par Gregorio Leti, Mais là 3e
termine la justesse des prédictions, ce qui
donne le mot de Fénigme, Le prophète a
oublié Marcel H, et ce trait suffirait seul
pour donner la mesure de son esprit pro-
phétique, s'il ne donnait mieux encore celle
de son ignorance en fait d'histoire contera-
Iioraine, Suivant le manuscrit suivi par
'auteur du recueil, qui a intercalé ici des
prophéties sur Tinvasion française à Naples»
à Florence et dans le Milanais, et sur la
mort de Savonarole, à Sixte V devait succé-
der le pa.Ueurangéiïquf^ qui rétablirait TE-
glise de Dieu; nous ne savons à quel nom
cette désignation pourrait s'applitiuer, car
tout ceci n'est que pointes et jeux de mots ;
mais suivant un aulre manuscrit, relaté par
le môme compilalenr, le successeur do
Sixte V devait être ïl'origine esjKignole, un
homme de tète, caput homo^ qui rendrait à
la religion sa vigueur, cl saurait réprimer
les entreprises des princes séculiers.
Il serait privé de la lumière ilu jour pec-
405
PAP.
DICTIONNAIKE
PAP.
dant les deux dernières années de son pon-
tifical, et son successeur serait un prélat
bon et saint, qui par de longs travaux ré-
formerait rÉgnse, puis la barque de Pierre
resterait sans pilote, TAntechrist referait,
et Iq fin du monde arriverait. Or Urbain VII,
successeur de Sixte V, ne régna que treize
jours, Grégoire XIV ne réforma point TE-
glise, la barque de Pierre ne demeura point
^ans pilote, 1 Antéchrist n'est pas venu, et le
monde dure toujours.
Vient ensuite dans notre recueil une autre
édition de la prophétie de Tabbé Joachim,
précédemment exposée, mais avec des va-
riantes nombreuses et considérables. Quel-
3ues pontifes n'y sont pas mentionnés ; des
ésignations y sont intercalées qui déran-
gent toute réconomie; elle met toujours la
tin du monde après Grégoire XV, c'est-à-dire
vers 1623.
La prophétie du B. Mathieu Lasci, qui
vient après, non pas immédiatement, mais
en tant que prédiction du nombre des Sou-
verains Pontifes, a dû être Composée en
vue de l'élection du successeur de saint
Pie V, mais très- malheureusement, puis-
qu'elle n'obtint pas son effet; car il est im-
{)Ossible de reconnaître Grégoire XIII dans
a prophétie énigmatique qui suit. L'auteur
avait sans doute ses vues en parlant du dra-
gon créé pour se jouer des hommes^ ou quel
4|ue espoir dans \Qfils du bien-aiméf quoique
étranger,
Propter nomen meum non timebo solem dt-
lectus fiiius peregrinus patris Abraham eruU
Saram deliciœ meœ semver in filiis hominum
dremo formatas ad Uluaendum hominem.
II n est [)as plus possible de reconnaître
Sixte V, dont les premiers vêtements étaient
de couleur grise^ dans le cavalier blanc de
la prédiction qui suit :
Apertum est ostium turris eques albus egres-
sus est occidit feram cura tua mata opéra sed
libéra filium AUissimi in lacum dragonis très
soles lusirabunt sed luna te occidet sanguis
effusus a creatore tuo venenum tuum non ac-
€ipiet martir infemi.
Cesi à douter si le prophète lui-même
s'est compris, s'il l'a seulement voulu. Il
en est de même des prédictions suivantes,
au nombre de six, dont la dernière se ter-
mine par la fin du monde, qui devait arriver
ainsi après le pontificat de Paul V, c'est-à*
dire en 1621. Tandis qu'il n'en est pas de
même de celles qui précèdent; tout est clair
jusqu'à saint Pie Y, et il est lui-même très-
clairement désigné.
Sarge frater Douini (ceci rappelle la bul-
le /n cœna Domtnt}, Michael (il s'appelait
l^lichel Chisledi), f^tct^ m sanguine agni^ con-
{orlare et esto robustus confide fili exalta
luMiLEs tuos (il était d'une famille obscure,
et abolit l'ordre des Humiliés), superbum
hostem et exercitum \ejus projice in mare
(c'est la mémorable et, si l'on veut, miracu-
leuse bataille de Lépante), honora medicum
propter necessitatcm. Il est impossible de
s'y méprendre; mais si c'est une prophétie
que toute cette longue vaticination, pour-
quoi les dernières désignations sont
SI peu en rapport avec les premières?
Il est inutile de répéter que toutes
accompagnées de figures emblématiq
c'était un moyen de plus de faire de l'e
et d'indiquer clairement le but proj
sans trop se dévoiler.
La prophétie de saint Nicolas de Tolc
qui vient après, est éblouissante de ci;
Klle commence è Sixte IV, dont il est ci
Glandes erunt super terram^ et de rc
satiabitur.
Il s'appelait de la Rovère, et porta
rouvre dans ses armes.
Innocent Vill :
CiBO mellifluo Innocens pastor sati
oves.
Avant d'être Pape, Innocent Vlll s'
lait Jean-Baptiste Cibo.
Alexandre VI :
Taijrus undequaque furens dissipah
gem.
Il portait pour armes un taureau fui
Pie III :
Luna erit obscura, sed brevi tempor
Il mourut vingt et un jours après son
tion. La prophétie se continue de U
jusqu'à Sixte V, dont il est dit :
Ab aquilone pandetur omne malum^
ALTDM aseendet Stella sua.
Il s'appelait Montalte.
Après lui, sans aucun intermédiairt,
le pasteur angélique^ qui précède lai
monde :
Succedit angelicus pastor in Ecem
lex exaltabitur^ lux orbi restituetur.
Ici se termine notre manuscrit, pour
concerne les Souverains Pontiies;
dernière prophétie, attribuée au S
Jean, est une traduction italienne de
phétie latine de l'abbé Joachio], préc
ment exposée.
IL Recueil de Scaliger.
Le recueil de Scaliger contient deu
cinations, très-obscures d'ailleurs, <
l'explication desquelles il a éeboué ec
tement à notre avis, aussi bien que
phraste Paracelse, qu'il réfute copendi
ton le plus acerbe et le plus fastueux,
avaient été trouvées, dit-on, à Nuremii
une époque reculée, mais qu'on ne p
pas.
La première, attribuée à Tabbé J08
commence à Nicolas 111, et va jusqu*
bain VI, qui, selon le prophète, devai
le dernier des Papes.Elle est longue, di
accompagnée de figures emblémati
nous en donnerons un échantillon.
Nicolas III.
Légende. — Stellas congregàbit ut
in firmamento cœli.
Emblème. — Un Pape accosté de
ours ou de deux porcs, répandant du
devant l'un de la main droite, et ten^
la gauche un épi près duquel vole u
lombe. A la hauteur do la thiare pe
PAP DES MIRACLES,
rt^irsîé de huit étoiles. Tout ceci
PAP
iDîT
Xu 'le^ c'est uuQ satire déveloi)-
cation.
MâftTirf IV,
f^ — Ctavibui ctaudet et non apcriet.
\m€. Un Pape lenanl un sccplrc ren-
j^uvé sur la lèle d'un cygne aui
_ Ho^OHè IV.
^f^ ^_ t^uros carporis suslinebit do-
^ne, — Le Pape bénissant un ra-
|ue Itti présente un servileur. Une
line roule à ses pieds,
NiCOLàS IV*
^e. — Oricna bibit de calia irœ ÏÏei.
Mme. — Le Paj^e ^>osant !a ma m gau-
/les bras croisés d'une fenuBe nim-
rrecovant de la ilroile une coupe cjne
^nie un serviteur; un griffon grimpe
[loux (ioup .saisir la coupe.
Céi4:8Ti\ V.
de, — Voce vttlpina pcrdtt principa-
^.ne. — Le Pape regardant un arbre'»
ktt des bran«^lies duquel lui anparnît
lion constellée. Tandis ^|u*ii reste
>fanl ce spectacle, un renard jjriujpe
Boles, et lui fait tomber la thiare m
en la saisissant avec les cJents (>ar
Ibhes.
„ h quel trait de la vie du Pape Cé-
^ ceci fait allusion. Les textes qui ac-
$ui ccsûguresp indépendainmenldc
"In du glûssateur, ne sont pas
^qucs.
Mirait avoir été composé en haine
pjll V par un TcmuUer niéconlenl
ïtructiou de son ordre, et peut-êlro
I*
r. — Mobilin et immobith fit^ et
ra raitahit,
— Un Pape en fuite, derrière
Ile en ruines; au-devant une mer
f*. — lidt; hic babrjlonicem sponsum
km , spunsam suam sibi tibomimifntrm
iduaittin relhif/ttcns, nomen Je su dift-
icrud lis.immundus^ injtaiuSf virîute
, appetcns Vfinitntrm itttmod^^rate, r»
(îavtSy cur$o}\ qladiator, rtmtjrrgoffi^
rnwpms. Lnciaisiiimn sttUa prrdut
fî/i, cnfUra solem tenebrosum punliur
tnra, Lunatn pcrscffuitur : in alium
\tf ejL-rctsa obscarabU,
être le plus rocomntandable de tous
nlifes qui sont montés sur le 5iéc;e
lique, Bertrand île (lot ne Va pourtant
'^honoré, et loin de là. Que Ion ju^e
sévèrement qu*on le vomira, dans l i-
[icc des véritables motifs qui le tirent
*'nl)olilion de Tordre des Templiers et
isl/jtion du siège h Avignon, il ne fut
ont rien moins i[ue ce que le prophète
proche ici.
Uidernierc figure, ajttïUtable h Urbain VI,
suivant Tordre de la i rédiclion, est celle du
dragon a|)Oualviftiquc, re|iosant sur un lit
de llammes, et entraînant de sa queue les
étoiles du ûnnamenl» avec cette légende :
Trrribilis rs^ct (piis resislcl tibi? Le texte
est ainsi conçu: Uœc est fera nHiim, nspc-
ttu (crribilis\ quw detrahet sUUûm tttinc fu'^
nient ares et reptiUa tantnmmodo remanr'
tunt; fera crudelis^ univcriia comumens ,
infernus te exspcctat. Terribilu rs, et (/tn>
reiaiet libi f
Nous ne savons lias que rien de tout cela
lunsîve convenir à Urhaïn VL
!^i seconde valii ination est attribuée 5
Anselme, évôqne deTrévise; elle aurait
été écrite i-iir lui en 127B, et connue h Pé-
rouse dès le leuiiis de ta ninrl du Pape Bu-
nîfare Vlll, c'est -h-dire en 1303, Cest peul-
ôlre h cette époqiie qu'il landrait en cher-
cher la date, en la faisant camniencer à saint
Benoit XI, au lieu de descendre jusqu'à Bo-
niface IX» comme Ta fait Scaliger. Il est
vrai qu'il eiplique assez bien la première
d(»s (luinïo prédntions qu'elle contient' de
Bonifai:e IX, mais (oui le reste ne convient
plus.
pBKMtÈRE FIGVAE.
Légende, — Incipit pnnçipium tnahram^
hijpocrisis ab unduh it.
Emblème —Un Pa|te accosté de deux ours»
un troisième grimpé sur ses é[>aules.
Scaliger explique ainsi le texte qui oc-
comîtagno la légende et Temblème ; Ffet/uê
zehts, ne(fue urm caltths pascens^in quinque
Romum sceplra coniurbat novam ; « Boni-
face IX, dil-il, transmit h cinq Pontifes, ses
successeurs, le schisme qui troublail k nou-
velle Home. »
, Et trifjinta sejr annis miser ambuïabit,
« L'Eglise demeura cniure dans le schis-
me et la douleur durant irenle^six ans, à par-
tir du pontificat de Boniface* »
Primuê filim fcrœ habens quinme fiHos.
« Urbain Vl fui le |»remier flls du schis-
me^ et eût lui môme cinq fils, ou succes-
seurs pendant la durée du mémo schisme:
savoir Innocent Vil , Grégoire XII, Alexan-
dre V, Jean XXll cl Martin V. «
Ceci est trop tiré par les cheveux pour
être exact; |tourqMui oe pas com[iter Eu-
gène IV et Nicfdas V, puisque le schisme ne
s'éteignit que st»us le pontttical de celui-
ci, itarTalHlîcalioude Félix V? Le surplus
de celte prédit lion s'explique encore pbis
dillicilçmenl, ExcMuple :
jErea civitaft barbaro» in sr reeipit,
(« Bonitace IXétabl i les. annales, ce qui fit
aflluer h Borne beaucoup d'argent, en même
tenqis que le jubilé y faisait atllucr beau-
coup d'étrangers, n
Ouoi qu'il en soit du Pape que le pronos-
tiqueur avait en vue, d le maltraite horri-
blement dans le reste du tableau. Ihminys
hypocrisiam tuam oslvndel: quid maii faci^^
o tn habens faiietn cuuis admiiiam aiicno
morfiu? quid tu ftriB? qtiid itnmdo aperi$ oê
tuuin aa pusiflos? Quonwdo rructabit cor
tuHm vcrhi(m bonHmcivitnti?
4W
PAP
DICTlOrfNAIRR
PAP
5M
Il n'est guère, au reste, de vaticination
plus deuce que celle-ci. La dernière, appli-
Suée à Innocent VIII par le glossateur, est
'autant moins conforme à sa belle vie,
Îu'elle est aussi satirique que les autres,
aul Scaliger s'est donc trompé, aussi bien
que son prédécesseur, aussi bien que son
collègue, Joaiinini, (]ont nou$ allons exposer
tout à rheure l'opinion : il n'y a pas un
grain d'esprit prQi)bétique dans tout ceiû ;
c'est la haine qui l'a inspiré: la baine
d*un Guelfe contre les GibeUns, ou d'un
Gibelin contre les Guelfes.
L'un des prpphètes y a mis plus d'adresse
Sue Scaliger, c'eist la prétendu. Joachim, car
termine sa prédiction de cette sorte :« Au
surplus, le Seigneur, qui tient entre ses
mains les étoiles môme du firmament, est
assez puissant pour rhanger d*avis, s'il lui
plaît. » Avec de telles réserves, on pa^e à
tout inconyéuient.
III.
Le recueil de Joannini contient six vati-
cinations, dont chacune, avec les emblè-
mes qui lui sont propres, est disposée de
manière à former une roue avec cases et
rayons intercalaires. Yaticinia seu^çrcfdi-
cttone& iiluêtrium virorum sex rôtis acre
incisis compr<ensa de successhne summe-
rum Pontificum romanorumy cum dtclara-
tionibus et annotationibus.
La première roue contient la vaticination
de Vabbé Joachim, concernant quinze pon-
tifes, et contenant, par conséquent, quinze
hiéroglyphes. Joannini les fait commencer
aussilt Nicolas III ; voici tes légendes :
Nicolas IU. Stetlat congregabit ut lucemit in firma-
menlo cœH.
Marti;! IV. Clavibui claudet^ eu non aperiei.
Honoré IV. Durot eorporis tuslinebit laboret.
Nicolas lY. OrieM bibet de calice irœ Dei.
Célestin V. Vox vttlpina perdel fmncipatum,
BonifaceYIU. Fraudutenur inlrasti, polenler re-
gnoêli^ gemeus morieritm
BbmoIt aI. Yiri forlei invidia orbabuntur.
Clément V. Mobitit et immobiii» /le(, ei maria
plura vatiabii,
Jean XXII. Contra columbam hmc imago turpistima
clericorumpugnabit.
BenoIt XII. Sex lucidabit planetas et wiut finaliler
ipsorum fulgorem excedit.
Clément VI. Stolani tuam in tanguine agni deatbabit.
Innocent YI. Lupus habitabit cum qgno pariterque
cibabit,
Urbain Y. Iste soluê apexiet librum icriptum àigito
Dei vivi,
Grégoire XI. Flora rubei aquam odoriferam di$til-
labunt,
Urbaln VI. Terribililis es, quis resistet tibi ?
La seconde roue est celle de Tévéque An-
selme. En voici les légendes, au nombre de
quinze ; le glossateur coomienc^ aussi à
Boniface IX.
BoNUTACB IX. Incipit principium malorum. Hypocri-
sis abundabit.
Innocent VU. Decimae dissipabuntur in e/fusione
sanguinis.
GRÉGOiRF'XII.Pœntfeiilta vesligiaSimonis magvtenebit.
Alexandre V. Confusio et error vitiabitur.
Jean XXIII. Elatio paupertatis, obedientta^ eastitas,
eastrimarqiœ et hypocritarum destructio,
Martin Y. lucisio, hypocrisis in abominatione erit^
Eugène IV. Occisio, plii Belial sectahuntnr,
Nicolas Y. Potesias^ ccmabia ad hcum pastmm
redibunt.
Cam^te UI. Bonn gratta, Simoma eetêobit.
Pie II. Potestas umtas erit.
PkVL II. Bona oratio thesaurum pauperibus erogM,
Sixte IV. Bona inientiOy charitas abundabit.
Innocent YIH. Praghonoratio, concordia erit.
ALEXANDREVI.fioita occasîo, viventiumsacracessabmU
Pie III. Reverentia et devotio augmetitabitur.
« Peu importe au fond, ajoute le glosst-
teur, si ces prédictions sont d* Anselme oo
d'un autre auteur; car si elles sont démoi^
trées prophétiques, ta sainteté de Fauteur
n'y ajoute rien; sinon^ à quoi bon s'occuper
ds la source d*où elles proviennent ? i
Nous no serions pas tout h fait de son avii,
I^ troisième roue hiéroglyphique m^
|K)rte le pom d'aucun prophète, et ne contienjl
aucune désignatiop parlée: m^is oq y re*
connaît facilement les i>ontifes au'elle r^
garde depuis et y compris Sixte i V jusqu'à
Sixte V. Ainsi Léon X, Clément VII et Pie IV
sont désignés par les arm^des Médicis^AkK
xandre vl, par le bœuf de ses araies,siiii*
monté de lalettreB; Alexandre YI s'appeliil
Roderic; Jules II, de la Rovère, est recoik
naissable à la branche de rouvre ; Slxtef»
à la lettre M surmontée d'une F et d'im
croix de Malte ; il s'appelait Félix de Mot*
talte et ainsi de tous les autres. Mais denp
lors les emblèmes deviennent inexplieaHKi
o
ainsi on trouve pow Urbain VII J, ;•?■
Grégoire XIV s SS A.
La roue contient vingt-six hiéroglypkis
en tout. Joannini prétendqu'on la mçipliaità J
Rome dès le temps du pojitificat de Pie IT;
nous ne le crovons pas; nous pensons, at
contraire, qu'elle a élé composée en vue dei
Vélection de Sixte V.
La quatrième vaticination est celle du ^
Jodoc-Palm&riuSy abbé du monastère d^
mont Avellin, fondé par le B. Guillaume di
Verceil. Elle est datée du 4 février de la if
année du pontificat de Jules III„ p^r consé-
quent 1552, et contient seize figures Ûén^
glyphiques accompagnées de notes.
La première est ainsi conçue : Poti /§-
nuas jubilationis reseratas, de rigido Mfft-
te cervus exibit , qui ob malitiam homimm
cito conlabescet, 11 est facile de reoonnaltit
Marcel II, de la famille de Cervini et de
l^onte-Politiano, qui ne régna que vingt-
deux jours. Mais les désignations suivantes
et les niérojrlyphes ne s'accordant plus en-
tre eux, pArla faute, sans doute, du graveor,
qui a introduit le désordre dans Tœuvre da
prophète, il dev^ci^t difficile de remettre les
choses en place, et plus difficile encore de
déterminer les dates etde deviner l'intentic»
de Taulcur On y trouve même des désigna-
tions étrangères, telle que celîe-ci : In eir^
cuitH mensœ tuœ sub r.ruee cemtna lœtor
buntur^ et ipsis commendabitur ovile CArt*
5^1... qui est empruntée au recueil grec don<
PAP
DES MiaACLËS.
PAP
509L
Ufis i^rlé précède muient, el altérée.
96 des vatiçiiialions du B* M)é Jean
^'aue nous avons déjà eiposée sous
de Tabhé Joachim au rccuod ma-
[Elle contieut vingl-huit cases.
lûieul dernière roue de vatkiûatiun,
au P. Gilles, de Tordre des Frères
ts, Polonais, est aus5i la même, du
Iu quelques points, que la première
Bit luanuscni, et que nous avons ex-
pie cuiilient vingt-sii cases. Nous al-
llotiner comme spécimen du genre;
IfNiravani reprenons quelques-unos
iications de nos prophètes.
rATtClKlTlONS DE L* xnuk Jea«.
r, Ercclioïl d'une co-
lonne puissniile,qiiicteiii'
t[t:i les sdiisiues; alors
la f>:ii\ sVlablira datis
Punivers,
de
ceni de $a fiuisori dari« \
le âaiiduairc de l>ieu.
tlHT COttMW
dirimtt schi-
etiî pux in
iiti^ hic (uija et
V, Coltmne, créée au concile
, qui mil tin au scliisme-
11, 1/anginlle de Venise
élèvera h lèïe ; elle dissi-
pera une nation |>ar la
piii&îiaiice du glaive.
\\\ de Venise, livra de nom-
is, el resta vicloricuxde ses en-
arn ej^ibtt^ 1IK Soilî (Vune soiiclie
i eamptcltt vile, ions les vivants se
réjouiront de le posiséder.
i IV, d*une famille pauvre el obscure,
'ml un pontife vénéré i>our ses
lentes.
a(f Ocei- IV. Ce sera un liœurdc
f$tiei viriU' VOccident, mais il tnon-
lif éti(r. (rera de la l'of ce dans sa
vieillesse,
Ue m» portait un taureau de gueules
!S armes; malgré sesqualre-vijîgls ans.
Ile projet de faire la guerre aux
4à Arirprr ad
rtrti'ndum, $ed
tiJtiiiiteKfiir viœ voie se lerminera en
voyage,
préparant une croisade contre les
iourul en rouie, à Ancône, en re-
tde Manloue à Home.
hUA fxtoltet m- \l. La l>arl>e redres*
Bf adorabitur in sera ses pcdjs^ ei sera
TgU-clU, adori^e pôndanl la elarlé
^de la nuit.
né à Venise, ûls de Don Barba,
tîvcRK mr/ e(' VII, Le miel sortira iln
1
V, Le pie viendra con-
venir rmipie, mais sa
roovre, et son nom sera
lié ni dans lût% sîéeies.
tratii iN?*iOG£iSsÎHéfiMciua-
rium Dei.
InnocenlVIlI
IX* Rellua fiUBAA re- IX. La liéle rouge nd-
vertitur ab Ocâdente, et viendra de rOtxidcnt , tt
cornibut dimpabit ove$. dissipera le bercail avec
sci cornes.
Alexandre VI, neveu de Calixle lit, avait
un taureau de gueules dans ses armes, et élail
né en Esi>agne; le reste s'explique de soi-
même.
\. Ûsl€nd£iLV^\êpk'H' X. La loue apparaïUa
dorem cuum^ sed brevi dans sa splendeur, mais
iempore tx$imjueiur, pour perdre en peu de
temps sa In mi ère.
Pic III, ayant une Une dans ses armes, ne
régna que vingt six jours.
XI. SuccedaU m'cuta XI. Le siècle des coiii^
gtadii (051), cl attgebun- bals sera ouverl, cl le
)ur oves Ecdemt, nombi*e des brebis aug-
mentera.
Jules II, pontife guerrier, recouvra nar
les armes une partie du patrimoine de 1 E-
glise.
XlLVcmt LEO sub pelle XIL Le lion viendra
agni el^devorabil oves* sons la peau de Tagneau,
et dévorera le troupeau.
Léon X, le prince le plus fin et le plus lia-
bile de son siècle, pressura l'Eglise pour sa-
tisfaire à son goût au luxe et des beaux-arts y
XIIL Ditcordia trahet XML La discorde ira
a touginquo tmminem , cborcher au loin un sa-
stantem in solUudine iua, li taire.
Adrien Vï, alors en Espagne, et ne son-
géant à rien moins [}u au souverain pontitkaty
clu après de longs débats.
%{S , Circnmdabiiur a- XIV, L^ftv^rice sera
varitia,excittietHr cnimf, circonseriie, fa liHc sera
et a profundo snrgct im- secouée, et Timpie sot-
pius, tira du fond de Pabjnte.
Clément VU. IL n'y a rien dans sonliisloirô
qui corresponde à cette désignation, et lièis
lors jusqu'à la (In delà vaticination, U est,
impossible de rien comprendre à la pensée»
de Fauteur. D'où l'on peut fconclure, f|ue
celte prophétie eut en vue Félection d A*
drîen VI.
Le reste comme au manuscrit précédem-
ment eîté.
M. VATICI?(iiTIOW DUFRÈBE TiILlKS, POLOîlAlSi
DE L'onmiE DE Saiist-Fha^sçois.
I. PftarmQct^R n.iNKTA L La plus basse pïa-
ahiùr fct, ^taiima pru- îicltc deviendra U plus
dcntia rtlitfiott£m in ma- hante. Elle reijNa It re-
xhnoappamlu ccrnit* ligion avec lo pins vif
éclat *M la l»lus graiido
prudence.
Pie 11, portant une iune dans ses armes
IL terribiîn beklca II- Une bcle lcrrîbl€^
itdUttur no-
in êa*cutu,
l\\ de la famille de la Bovêre, rendit
"s serficesà FEgUsc.
Janua sua in- VltL U passera tnuo-
kn ms. im lit m^uh gtnndînm, ce «pii convient «également à Julien do la fîr,rM% ipii poiiait i
Ht ses armes.
805
PAP
DICTIONNAIRE
I^AP
fiiNgtf tim dabU^ hilari fa- donnera de sou mugisse-
eie^multamnlabit^inoni' ment un personnage à
nate abibit communi lœ- doux visage, qui cban-
titia. géra beaucoupdè choses,
et disparaîtra inopiné-
ment à la satisfaction de
tout le monde.
Paul II, de Venise» dont les armes sont
un Iton : il flt beaucoup de changements,
mourut d*apoplQxie et fut peu regretté.
III. Ex clnustro felix itl. Un arbre heureux
▲RBOR exibit, maxima do- sortira du cloître, il sera
etrina^ sed petdura eer- d*une g^ndc scieùce,
vice tria tu$trtt viéebit. mais d*une tète (tare, et
vivra trois- lustntS.
Sixte IV, Franciscain, ayant un rowwe dans
ses armes, tint la chaire ;pontiilcaIe quinze
ans.
ly. Humiicm ac vilem lY. La Liçurio donnera
Ligura pariet, sed elo- naissance a un prélat
quenteni ac probum, bo- humble et vil , mais
nae mentis, statum par- éloquent, probe et d^tn
turbabit. l>on esprit; il troublera
TEtat.
Innocent Vlll,.ncUt7dc Géne$y élevé à la
cour du roi de Naples, de uâissânce noble ,
mais p&uvi'cf. Son pontificat fut très-agité.
V. Animal mite omneê Y. Un animal paisible
dcroraJbiip inam calidi- dévorera l'univers;^ il sera
tate ac $upcrbia , a mane humide et orgueilleux ,
crux ad, btferoà iehdet. depuis sdb élevatioh la
croix ira déclinant jusqu'à
sa fin.
Alexandre VI, désigné par le bœuf (wneux
de ses armes, et les qualités personnelles que
rhiàtoire lui attribue.
Yl, Et iUrum pla5ietà YI. De nouveau la pla-
bonœ mentii et induits, nète douce et bénigne. Il
cibo ffotuqâe perbrevi. boira et mangera peu.
Pie III, portant un crots^cw^ dansées ài^n^os,
régna vingt-six jours.
YU. Imperatorum co- YII. La banderole du
rona patnen Pétri o6ttm- Pierre sera oiiib^géé par
brabitur , propuçhator la couronn'c deâ entpc-
aeerrimus. Man regnabit, reurs. Yaillànt châtfnpioii,
patientur ieila ac $trages, il fera régiier Mafs, et
entretiendra les guettes
et le cari^ge.
Jules II livra beaucoup de combAts pour
défendre le patrimoine de l'Eglise, et trouva
un puissant appui dans Tempereur Maximi-
lien.
YIII. Plures arbores YllI. Plusieurs arbres
bclluam terribilem orna- orneront la béte terrible;
bunt, erit .virtus, quies, la vertu et la paix râ;ne-
sensus praevalebunt quasi ront, la un* prévaudront
lustra. comme le$ ItUtree,
Allusion au nom et aux armes de Léon X.
Nous ne comprenons pas le reste de la vati-
cination ; il (loit y avoir quelque erreur d'im-
])ression.
IX. Discordia virum IX. La discorde fera
probnm nltra montes evo- venir lliomme prébcd'au
^abit, brevis itaturœ mor- delà des monts ; il sera do
bot lethale$ incidet.
petit de taille, et toi
dans de mortelles
mités.
Adrien VI, élu lorsqu*il était en Esc
ai^rèsde longs débets dans le sacré col
il était petit, et ne fournit qu*un trèsn
pontificat
X. Et iiemm sigz^a àç X. De nouveti
mnt^ pROBi, fûctà pes- sizneset un nom
sima , maxima strage$ , rable, mais des lai
if%a$i iubveriio. plorables, de gram
famités et quasi 1;
version.
Allusion au nom de ClémentYlleX
armes, qui étaient des besans. Le res
Thistoire de son pontificat.
XI. Odores ac gladiui XL Des odeurs
maximœ astutiœ, mulla glaive très-perfid
di$sipabit, urbs nupta per dissipera beaucfi
lustra, choses ; la ville se
riée pour longtem]
Allusion aux lis de Paul 111, prélat
grande finesse. Il régna quinze ans.
Xn. Tertius iiorcs XII. Les trois m
Syon vertetur in oppro- Sion tomberont
brium, caro prœvalebit, Topprobre, la du
non erit quies. vaudra, il u'y anr
de repos.
Jules m, Jean Marie du Mont, m
comme un prélat voluptueux. H
les armes contre Octave Farnèse, é
Parme. '
XIII. Mite ac pavidum XIIL Un doux i
ANiiiAL imperabit : fides, reux animal réffSi
religio et charxlas brevi- religion et cbanti
ter nimis. pour un temps
court.
Marcel 11, Cervin et ayant un cerf de
armes, il ne régna qu*un mois.
XIY. PuRPUREA Mix ex XIY. La neige
valida claustra exibit, sortira do dottre i
omnia perturbabit, durœ homme à la téie
cervicis, in desperationem cie, il boulevenwi
exibit. et mourra désetp
Paul IV, au chapeau rouj« et à la. i
lure blanche^ un des fondateurs de Tord
Théalins, comballit contre l'Espagne,
ritalie et éprouva de grandsdésagrémc
la part de ses neveux, qu'il avait élevé
honneurs.
XY. Doctor beatus cum XY. L'hcureut(
flagello dabit iiedicinam, donnera la méiëdi
multa adornàbit^ in opère un fouet, il ornera
maxime adipiscendo cer- coup de choses
net. apprendra davaul
l'œuvre.
Pie IV, jfedtcts,natif de Milan, où saii
broise est représenté avec un fouet, fit
coup pour la religion et les lettres. Toi
lazzis sentent bien plus l'italien que 1
lonais,
XYI. Colores dissimi- XYL' Les couloi
LES nsperitfttem parient semblabl(*s enfa
ex fyiva , veniet iugem d'un bois Taspér
PAP
9,wianMum ri--
DES MIRACLES.
PAP
506
ricndra une grande per-
tnrbaltoii suivie cruiM;
grande joie.
Pie V, Dominicain et ainsi habillé
i de blane^ né à Bosco^ en Lombar-
reste s*appliaue à la guerre con-
irquie et a la bataille de Lépaute.
seavernisdra- XTIl. Le dragon sor-
iSf^i/, ciio fffri- tira avec promptitude de
terticU, §m$t^ son anlre, il passera do
I. mêaie; homme à la télé
dure, il sera abreuvé d*a-
mertume.
ion aux acmes de Grégoire XIII, à sa
élection, à sa mort inopinée et aux
de son pontificat.
XVIIL Ortlicr sol, niflifi-
ilum UlMmimaHt^ erit in-
gens cougregaiio^ maiima
wulatio^ bcnorum recréa"
tio.
IVin. Un soleil se lè-
ve pour éclairer le inoode;
il y aura de grandes ar-
mées, de grands change-
ments, les bons relève-
ront la tête.
Ce serai! ici Sixte Y ; nous croirions Toton-
tiers que le prophète avait un autre per-
sonnage en vue. Le reste de la vaticination
ne convient nullement aux pontifes qui
suivent; nous Tavons donné précédem-
ment.
Voici maintenant la roue de la vaticination
qui Taccom^uigne; par ce seul échantillon on
pourra juger des autres.
résulte de ce tableau, c'est que la
onde, marquée dans la dernière case
ornes de la l>éle et les trois Yœ !
(tiques, drvrait être accomplie <ic-
puîs plus de deux siècles, si.nnspiration
prophétique était venue de rcsnrit divin.
Qu'on juge donc une bonne fois de la valeur
de telles prédiclionj?.
507
PAP
DICTIONNAIRE
P.VP
La prophétie de saint Malachie, nous Ta-
vons dit, a obtenu plus de célébrité que tou-
tes celles-ci; pourquoi? H serait dilEcile de
le dire; mais le fait est patent, et Pautorité
qu'elle a su conquérir,. elle la conserve en-
core maintenant.
Saint Malachie, évoque d'Armach, né en
109i, et mort en iihS, est célèbre par ses mi-
racles et ses liaisons avec saint Bernard. 11
prophétisa lo temps de sa mort, et fut le jirc-
niicr, ou du moins un des premiers qui aient
été canonisés solennellement; telles sont
peut-être les causes qui ont concouru à atta-
cher une certaine faveur & Pœuvre qui lui
est attribuée, et qui d*ailieurs n*est pas con-
çue sans quelque habileté.
Le premier auteur qui en ait parlé est Ar-
nold de Wion, dans son Arbre devicy com-
posé en 1595, et dédiéà Philippe II, roi d'Es-
pagne. 11 avoue lui-même que nul écrivain
ne l'avait encore rapportée. Saint Bernard,
qui a écrit la vie de saint Malachie, et qui
a conservé des prédictions insignifiantes en
comparaison de eelle-ci, n'en a point parlé.
Nul auteur contemporain ne la connue : ni
Othon de Frisinçhen, ni Jean de Salisbury,
ni Pierre le vénérable; et après ceui-ci, nul
historien pendant quatre siècles n'en a soup-
çonné l'existence: ni le continuateur de Ma-
ria nus Scotus, niBordini, ni Platine, ni Pa-
Iwre-Masson, niOnuphrePanvini,ni Joanncl,
qui écrivait en 1570. Baronius, S[)onde,
Bzovius, Kaynaldi, ne font nulle m(:ntion de
cas prédictions dans les Annales ecclésiasd-
quesy non pas môme Ciaconius dans les vies
(les pa[)es et des cardinaux. Les agiographes
irlandais, qui n'ont rien négligé de ce qui
pouvait relever la gloire des saints de leur pa-
trie, n'en ont rien dit; jusqu'à Thomas de
Mcssingham, qui la relate, a la suite de ses
Yies des saints d'Iliberniey publiéeslan 16i4.
Suivant Arnold de Wiou, le savant Ciaco-
nius serait l'auteur âes interprétations qu'il
joint à chaque désignati:on ; mais on n*a ja-
mais rien découvert dans les ouvrages de
Ciaconius, ni môme dans ses manuscrits qui
ait le moindre rapporta la prédiction de saint
Malachie ; d'où il résulte que si Arnold n'en
est pas lui-môme l'auteur, il s'est laissé
égarer surlesaccessoires commejsur le ])rinci-
ml. Kn suivant ses indications, qui sont d'ail-
leurs en parfaite convenance avec le texte, il
se trouve des anachronismes et des erreurs
sans nombre, qui retombent sur le prophète
lui-mômc. Ainsi il y a six antipapes confon-
dus avec les légitimes pontifes : savoir, Vic-
tor IV, Calixte 111, Pascal III, Félix V, Nico-
las V, et Clément Vlll, mais du moins les
deux derniers sont signalés comme tels, et
encore la question de la légitimité de Clé-
ment Vlll est dos plus contestables ; c'est la
trancher fort légèrement, que de la résoudre
ainsi d'un seul mot, après qu'elle a divisé
l'Kljlisc [>ar moitié. A l'égard de la chrono-
logie, Victor IV, Pascal 111 et Calixte III
sont désignés avant Alexandre III, qui les
g récéda, et Urlwin VI après Clément VII,
onoll XIII et Clément VIII, quoiqu'il les ail
l»réiédés.
Voici ces prédictions, la désignations
appartient au prétendu saint Malachie.
E Castro Tiberis : du chùleau du Tibre.
Célestin h, natir d*un ch&leau près du Tibre
Inimicus expuUus : reiineini ebassé.
Luge 11, Cacciancmici.
Ex magnitudine montis : de la grandeur du m
Eugène III, né au cbl^teau de Grand-Mont.
Abbas suburranug; Fabbé de Savome.
Anàstase IV, abbé de Savome.
De rure Atbo; de la Blancbc-Campagne.
Adrien 1Y, nalif de Sainl-Alban, et évèqiie d*
Ex lelro Carcere : de la Noire-Prison.
Victor IV, cardinal du litre de Saint-Nicol
Carcere Tulliano.
Via transliberina : la voie Trans-Tibcrine.
Pascal 111 , cardinal du titre de Sainte-Mari
delà du Tibre.
De Pannonia Tuscia : de la Pannonie de Tof
Calixte 111, llongrois , cardinal-cvcque de Fit
Ex Amere custode : de Foie qui garde.
Alexandre II! , Roland Paparoni; Paparo vev
une oie dans la langue italienne; il portai
tour dans ses armes, ou une garde.
Lux in o$tio : la lumière dans la porte.
Luge 111, né à Lucques cl évéque d'Ostie.
Sun in cribro : un porc dans le crible.
Urbain III portait pour aimes un pourceau
un crible.
Ensiê Laurentii : Pépée de Laurent.
Grégoire Vlll, cardinal du titre de Saint-Lai
portail pour armes deux épécs un sautoir»
Ex schota exiet : il sortira de Pécole*
Clément 111, Scolari.
De rure Bovensi : du cbamp de Devis*
Célestin III, de Buvis.
Cotne$ signatus : le comte signé. .
Innocent III, comte de Signy.
Canonicusex Latere : le chanoine de Lalni
Honoré III, chanoine de Latran.
Avis Ostiensis : Poiseau d*Ostte.
Grégoire IX, cvéquc d'Ostie, portant un ai|^
ses armes.
Léo Sabinus : le lion Salnn.
Célestin IV, cardinal -évoque de Sainle-Sa
portant un lion dans ses armes.
Cornes Laureniius : le conile Laurent.
Inno<:ent IV , comte de Lavagne , cardinal di
de Saint-Laurent.
Signum Ostiense : le signe d'Ostte.
Alexandre IV, comte de Signy, évéque d*Ostic
Jeruialem Campaniœ: Jérusalem de la Champs
L'ROALN IV, né à Troyes, palriarche de Jéntsi
Draco depressus : le dragon déprime.
Clément IV, portant pour armes un aigle eaKS
un serpent.
Anguineus vir : Phomme-serpent.
Grégoire X , portant une guivre dans ses ar
Concionator gallus : le prédicateur français
Innocent V, Français, de Tordre des Frcrc»
clieurs.
Bonus cornes : le b<m conile.
Adrien V, Olhobon Fiesquc, comte de Lavagae
Piscator Tuscus : le pécheur toscan.
Jean XXII, Pierre, évoque de Frescati.
Rosa composita : la rose composée.
Nicolas III, Coinposilus des Ursins, ayant une
dans ses armes.
Ex telonto liliacei Martini : de la banque de &
Marlin des Lis.
Martin IV , trésorier de Saint-Martin de Tour
Ex rosa leonina : de la rose léonine.
Honoré IV, i>orlanl pour armes un lion tenant
rose.
Picna inter escas : le pic entre des mets.
'Vf -. ^ç iV\ natif (lAscoli, in Piccno.
PAÎ*
DES Mia.\CLES.
PAP
510
f cremo cdms : élevé tie Ttriniiage.
V, Pierre Mouron, ermite,
nttn t^nedictione : de la b^uédiclion des
ondes.
Vin, il se nommait Benoit » et portait des
»ndï^$ dans ses armes.
Uitor ptitarivus : le |vrédicatcur de Patarc.
I, Fr. Nicolas, de Tordre des Frères pré-
; Àuitit Nicolas, êlait de Ptilare,
ii$ Aqnttankis : des l'ascos d'AqiiUaine.
V, Gascon, ardicvéque de lïoideaui , por-
\ Caâr«*sdans ses armes.
#iifor<r Oiseo : du cordonnier d'Osse.
II, Jacques d'Osse, (ils d*un cordonnier.
^€hi4tnaticus : le corbeau scïtisninlique.
f, Pierre de Corberia, antipape,
Ffigidni abbas: Tiibbe troid.
I, aUUéde Froidmond.
v»#ii Àtrebatemi: de lu rose dWrras.
I, évéque d'Arras, porlunt des roses dans
».
14 Pammachii : des monts de Sainl-Pani-
niaque.
^, cardinal du litre de Snini-Paniniai|nc,
MI monts dans son bhisûii.
\ns vlcecomeB : le viconte franç:ris.
français, nonce apostolique à Milan où rë-
ies Viseonti.
Irghic fortit ; le fort de la Yierge neuve.
^ r de Beanrori, cardinal du litre
U ia*Neuve.
t upQstotica : de la croix apostotique.
II, cardinat du litre des douze apélres,
lii«* croix dans ses nrmes.
Cosmedina : la lune Cusmedine.
, Pierre de Lune» cardinal du titre de
ne CosiMédinc.
rfinonicum : le schignie de Barcelone.
m, antipape, Gilles, chanoine de Oarce-
cgnnni : de renfer de Pregnaivî.
frihélenii Pregnani, natif dlnlerno,
de mixfhne; le dé de la mixtion.
IX portail des des dans ses armes.
eiiore tidere : d*un astre meilleur.
!♦ Cônie de Meliorati, portait une étoile
anues.
P0iir# Mgro : le nautonnier de Negre-
pont.
II, Ténilicn» conunandeur de rÉglisedc
i.
tqtllum iolit : le fouet du soleil.
V, archevtWpie de Milan où l'on reprc-
Al Aniliroise un fouet à la main, et ayant
«« un soleillevaiit,
ntàstiritiiv : le cerf de la sirène.
\\è k N:in!es, dont les arnies sont une
cardinal du litre de Saint-Kusiaclic.iju'ou
/e avec un cerl\
trWi flfird ; la colonne du voile dVir.
>t!ion Colonne, cardinal du litre de Saint-
iu VU) le d'or.
i cate^tina : la louve ct^lestinc.
fils d'Angelo Condolmerio, avant nue
. sesartnes-
utOT crucis : Tamant de la croiir.
niédêe, due de Savoie, ayant une croix
jimieii^.
HiûU tiitur : de la ftelitesse de la lune.
Ué au diocèse de Lunes, de parents obs-
souvenir mytliologîi|ue sous la pliniie
itc! iupitcr proclanie par le Sainl Ts-
ëlrangetc!
Bo$ pûàcem: lebeEîufqui pali.
Caijxte 111, portait pour armes un bœuf pais-
sant.
De capra et ntbertfa: delà cliévre et de Tauberge.
Pie II, secrétaire du cardinal Caprauico et ensuiie
du cardinal xVIbergati.
De cerw cl ieone : du cerf et du lion.
Paul II , évéque de Servie , ayant un lion dans
ses armes.
Piêcator minorita : le pêcltenr Cordelier.
Sixte IV, Cordelicr, fiU de pt'clnnir,
Prœcursor Sicitia' : le précurseur ile Sicile.
b^oci:?jT Mil, lean-Bipliste Cibo, habitué delà
cuur du rui de Sicile.
Bos Àtbanus m portu : le bœuf d'Al!>e au port,
ALEXANmtE VI, rardinal-èvéque d\\lbe, puis de
Porto» avait un Ixeuf dans ses armes.
De purvo huminc : du petit bomnie.
PJE lil, François Piccoloiuini.
Frnctns Jovhjuvabit : le fruil de Jupiter aidera.
JirLEs 11, de la Eovére, portait un rouvre dans ses
annes; le rouvre ûtuit consacré à Jupiter (G33),
De cratimh poikiana : du gril de Poliiien.
Léon X, fils de Laurent de Médicis, et disciple
d'Ange Polîtîen. Le gril est le symbole de saint
Laurent.
Leù florentins : le lion florentin.
Adrien VI portait un lion dans ses armes, et «îtait
iilsd'un tapissier d'iireclit i^ionié Florent.
F h s pih' : la Heur de ^d pile.
Cléhfnt Vil, de Mêdicis, dont les armes sont à sii
tourteaux , avec un plus grand chargé de trois
Heurs de lis*
ntfacmîtis medico r riiyacinte au médecin.
Pacl III, Farnése, dont les armes sont à six jaeinies ,
cardinal du titre de saint Corne ei saint Damien,
patrons de la médecine.
D**cormm montana : de la couronne du mont.
Jrï.E$lll,Jean-Marredu .Mont, jKïrlait dans ses armes
une uKuilagne et des couronnes de laurier.
fruitunium fl<jcddiim : le fjonienl llasquc*
Maucel 11, ue régjia que vingt et un jours, et portait
des éjiis dans ses armes.
De fuie Pt^iri : de la foi de Pierre.
Patî. n , Pierre Carafe (cara fe, la foi cbére (636),
jEicuiapi pharmaium : la médecine d'Eseu*
lape f057).
Pie IV avait étudié la médecine:
Àn^iHi itemorosns : Fange des bois.
PiE V, Michel Cisleri. natif de Itoschi.
Mediitm corpus pilutaruvi: la moitié du corps de
pilules.
Gri^-goire Xïll, avait dans ses armes un dragon
naissaul (ta moitié d'un draiîou) et élail créai ure
de Pie ÏV,qui portait six tourleaux, ou piles, dans
les sien lies.
Axi$ in medietate iitjm : ressieuau milieu du signe.
Sixte V. H |iortaii |»our armes un hou, qui est un
des signes du Zodiaque, ^urmojilé d'un axe.
De rote cwH : de la rosée du ciel.
llABiiN Vil, évéque de Kossane, eu Calabre, où se
recueille la manne.
De mtlmuiinte nrbii : de la ville ancienne.
Cr^goire XiV , uatif d*Orviellc, en latin fV^t
telwa,
Jusqu*ici la vatict nation cadre aisément
avec les noms des Pontifes; mais alors elle
s*arrèle, et malgré la facilité qu'il devrait y
avoir, en a|q>arence, h trouver dans les
mille circonstances qui se rattachent à la vie
il'un Pontile lapplication de deux mots pris
(031») Comment attribuera Dieu do pareils jeui
d*! mois?
((i37) Encore la Mythologie ?
511
PAP
DICTIONNAIRE
^AP
au hasard » il devieDt le plus souvent im-
possible de donner une interprétation tant
soit peu plausible, ce qui a fait croire que
la prédiction fut composée à Tintention du
conclave réuni après le décès d'Urbain VU,
aux fins de faire élire le cardinal Simoncelli,
qui le fut en effet, soit que la manœuvre y
ait contribué ou non, et qui prit le nom de
Grégoire XIV. Il n'y a pas môme d'hésita-
tion fiarmi les savants à cet égard. (Voy. le
P. MÉNÉTRiEB, De laproph. attribuée à saint
Malachie.)
Si Ton considère cette mAme prédiction
sous le rapport des convenances et du lan-
gage, on reconnaîtra aisément aux pointes,
aux jeux de mots perpétuels dont elle se
compose, qui présentent la plupart un
sens ridicule, peu honorable pour les sou-
verains pontifes, et une explication puérile,
qu'il n'y a rien de divin clans une pareille
œuvre.
Et quant aux désignations qui restent, il
en est qui ne présentent aucune application
iiossible; par eiemple : La cité pieuse dans
la guerre^ pour Innocent IX; rlkomme on*
domnt^ pour Léon XI; le lis et la rose^ pour
Urbain VIII; les fleurs environnées^ pour
Clément XI; des bains de Toscane 9 pour
Grégoire XVI. Mais, dit-on, Grégoire XVI
fut élu dans une salle nommée les Bains de
Toscane ; est-ce vrai ? Clément XI était élo-
quent; quel rapport y a-t-il? Urbain VIII
portait dans ses armes des abeilles, qui se
I)osent sur les lis et les roses, où elles cueil-
ent leur miel ; oui, et sur mille autres fleurs.
Léon XI passa comme une onde, n'ayant
régné que vingt-six jours; pourquoi pas
comme une ombre, un songe, où cent autres
choses? Innocent IX était de Bologne; que
suit-il de là? Il est d'autres explications
tellement tirées parles cheveux, qu il devient
encore plus dilucile de les admettre : par
exemple la croix de Romulus^ pour Clément
VIII ; il était, dit-on, de la famille des Al-
dobrandins, qui a la prétention de descen-
dre du premier chrétien romain , et porte
une bande croisée dans ses armes ; quel rap-
port y a-t-il entre tout cela et Romulus. Du
grand fleuve^ pour Clément X, parce qu'il
serait né au temps d'un déboraement du
Tibre. La pénitence glorieuse ^ pour Alexan-
dre VIII, parce qu'il aurait été élu le jour
de Saint-Bruno. Il en est pourtant quelgues-
unes qui présentent d'heureuses coïnciden-
ces, par exemple : La joie de la croix ^ pour
Innocent X, qui fut élevé au souverain pon-
tificat le jour de l'Exaltation de la sainte
croix. Le gardien des montSy pour Alexandre
Vil, qui portait dans ses armes une monta-
gne à six coteaux. Le pèlerin apostolique ^
pour Pie VI, qui mourut en exil. L'aigle
tapace^ pour Pie VII, dont les États furent
conquis par l'aigle napoléonienne ; mais
c'est tout, et c'est le cas de dire, avec un
auteur ancien : Parmi tant de flèches que
les pronostiqueurs lancent au hasard , ce
n'est pas merveille si guelques-unes a
gnent un but (638). Quoi gu'il en soit, \
Je surplus de la pronostication, cbacu
portera son jugement.
Innocent fX. Pia civitas in bello : la cité p
durant la guerre.
Clément VIII. C'rtix Romulea : la croix dt
mulus.
Léon XI. Undosus vir : rhorome ondoyant.
Paul IV. Gens penersa : la race perverse.
Grégoire XV. /n tribulatione pacis : dans la I
lation de la paix.
Urbain VIU. LHium et rosa : le lis et la rose.
Innocent X. Jucunditas crucis : la joie de la <
Alexandre VII. Montium custos : le gardia
montagnes.
Clément IX. Sydus olorum : Tastre des cym
Clément X. Dejlumine magno : du grand'ini
Innocent XI. Betlua insatiabilis : la bêle
tiable.
Alexandre VIII. Pœnitentia gloriosa : la péa
glorieuse.
Innocent XU. Rostrum in porta : le museaa
la porte.
Clément XI. Flores circumdati : les flean
ronnées.
Innocent XIII. De bona religione ; de la I
religion.
BenoIt XIII. Miles in bello : le soldai à la n
Clément XII. Columna excelsa : la coloana e
BenoIt XIV. Animal rurale : ranimai des di
Clément XIII. Rosa Umbriœ : la rose de Tai
Clément XIV. Ursus velox : Tours léger
course.
PiB VI. Peregrinus apostolicus : le pèlerkl i|
lique. 1^
Pie VII. AauHa rapax : Taigle rapace. ^^
Léon XU. tanis et coluber : le chien au
penl. V
Pie VIII. Vir religiotus : Thomme religii
Grégoire X VU De balneis Hetruriœ : des I
ques.
Pie IX. Crux de cruce : la croix de la crois»
Lumen in cœlo : la lumière dans le ciel.
Ignis ardens : le feu ardent.
Religio depopulata : la religion dévastée. .
Fides intrepida : la foi intrépide.
Papier angelicus : le pasteur angélique.
Pastor et nauta : pasteur et marin.
Flos florum : la (leur des fleurs.
De medietate lunœ : de la moitié de la laM^
De labore sotis : du IraTail du soleil.
De gloria olivœ : de la gloire de Tolivc.
In persecu tione ext rema
sucrœ romanœ Ecclesiœ
sedebit Pelrus Romanus,
qui pauet oves in mullis
tribulationibus ; quibus
transactis , civilas septi-
collis diruetur ; et judex
tremendus judicabit po-
pulum»
Dans la demiàt
sécution de la I
Eglise' romainet M
main nommé Piem
élevé au ponliica
paîtra le troupeau ai
lieu de nomliremei
bulations, lesquelles
finies, la ville aai
collines, sera déCnû
le juge redoutable Ji
le monde.
Il serait inutile do chercher, dans i
multitude de prophéties, autre chose
Tintemion spéciale de leurs auteurs;
dra-t-on enfin lo comprendre î Vsqm
parvuli diligitis infantiam^ et stulti ea,
(638) Patcre etiam aliquando roathematicos vera dicere , et tôt sagittas cum emittanl, unamtai
alerantibus aliis. (Senec, Noct.Attic.)
r^rt
DES MIRACLES.
MR.
5li
f ndxtAt ctipimtf et imprudvntes odi-
fntinm? (PrôV, i, 22.)
\LYTIQCES ( GuLTÎsoiis miracu-
lés), — L'Evangile nous rApporle
^«sôns (ii^ jviral.s tiques Ojiorées par
jdans les rircons-lances les plus
■es. Lors de la prcMDtère, il en^ci-
as une tuai son dont Ici (lorte étott
par la foule, de tellf». manière que
1 ne pouvait y pénétrer; autour de
^ovaient réunis des pharisiens et des
; de la loi, venus de tous les points
Idée et de la Sanaarie. Or ceux qui
iienl!emalade,nepouvantrintroduire,
rni sur le toit, âlêrent tes tHii€&, et te
Urent au mitieu de ra,<semblée , posé
\ grabat. Jésus ^ voi/nnl une si grande
au malade : Mon ami, vos pikhcs vous
■tV, Aunsitdl les scribes cl les phari-
mmencêrent à dire en eujc-mémes : —
^phêmc ! el (fuel est donc celni-ci?
m que Dieu peut-il remettre les pAiu's ?
liii^, répondant à lenrs propres pen-
gr dit : Pourquoi murtnurez-voHs en
*^ €S? Lequel est le plus facile de dire
vous sont remis^ ou de dire: tti^ez-
rchez? Puisfpiil en est ainsi^ vous
ke le Fils de f homme a le pouvoir de
[tes péchés sur la terre : Levez-vous,
r$ an paralytique, emportez votre
tn retournez en votre maison. Et
§e paralytique^ se levant en présence
monde ^ prit le gratmt sur Ivffuel ii
' ei s'en retourna ù sa maison, en
BU, La stupeur fut ffénérale, et
f s unit à lui pour glorifier Dieu;
avec étonnemcîit : — Nous
aujourd'hui à de grandes mer-
►). buivanl révangélisle saint
raculeux événement s'accomplit
laiim; ville dans laquelle le Sau-
lit alors sa résidence ordinaire,
lînt ^latthîeu»
[considère les circonstances au mi-
jnellcs Jésus-Christ accomnltt ses
il sera facile d'y reconnaître un
fnnnr, celui de convaincre ses audi-
de sa doctrine. El lors ml^ine
les malades d'une manière
Ëi rjtcUim ciit in una ilicrum, cl ipsc se*
icens. Et eranl PI>ans,Ti scdenlcs, H logis
k« qui veiiL*r;Hil ex omrii caslello G:ilit;eTe,
I», vl Irnisalcni : *^t vîrlus Domiiii e«at ad
ira efis. El rrc'ç viii porLuiles \\\ leHf» !i<Miii-
trat paralylîciH : et (ptHi*rçt>aril «niiu in-
lionert' :inli: isuti. l^l non învcnieiLlcs {\w^
>iiifcrrenl pr;i! liirlci, usui'.rnk'tiinl supra
p«T l<^gtilaî» stibiiiisnijnl t'him cmii Itin
:iiUe Jesuin. QuoiUiFi tirlinii iiL vidti,
no, rfiniUiuihir itbl ptK'tnlik tua. Kl rœ-
gitArc Sorikcct Pliarisioi» iruu'ïites : Quls
ni loquinir lilusjrUiMuins'' yiis pot<'sl lîi-
a, iiisi scihis Dcus? lit rn^novil aiiicm
uneiii conn», n^spomlons, \\\\\v aJ
jitatià in r.oniibus vfstris? Qn'ht osL
l; l>imitluiitnr tilit pcccatu; an dircrc :
kda? tii niUeni sriâtis quia Filins ho-
iie^laif^ni tn irrra diinutciHli porcitHs,
|: Tibi diro^ siirge, loHe Icctuni ttuun*
iomum Uiîiin. Et coiifêsUni consurgcuâ
moins ostensille, en famille, pour ainsi [rar-
lcr,comajei! arriva tie la hclte-m^re de rap6-
Ire saint rierre» c'était etïiorc dans un pareil
but, car alors même il avait à convainiTc,
sinon la foule et les docteurs, au [uoîns les
disciples qu'il venait de s'attacher. Il voulait
que ses merveilles fussent incontestables, et
que le récit quVn feraient uu jour sesdis-
cifdes, fiit accompagné *le celle conviction
qui se couunuiiiquc irrésistiblement. Ce
n'est [las à dire qu'il n'y avait [las flans le
cœur de Jésus-Christ une charité ïncouunen-
surablc, une grande lenilrcsse» ^ne corn-
irnssion inliuiment miséricttrdieuse en fa-
veur de riiumanilé souffrante; mais la di-
vine Providence, tntijours admirable en ses
œuvres, amenait au temps opjiortun looca-
sion des raervcilies, la charité et lamour les
opéraient ^ et la publicité en répandait au
loin la renonmiéc, de sorte que par un seul
acte» le Dieu, un dans ses volumes et sa na-
ture, atteignait en niéuic temps les tins di-
verses qu'il s'était proposées.
Le Sauveur guérit un second paralytique
dans une cinonstance moins solennelle
peut-être, mais avec uneînlcntion non moins
signalée. C'était aussi à Capbarnaùm, il en-
seignait dans la Synagogue, et il y avait de-
vant lui un |>aratvlit|ue, dont la main était
desséchée; les pharisiens robservaicnt avec
uneioie maligne, pour voir s'il oserait vio-
ler la loi du Sabbat, à la manière dont il3
rentendaient, en guérissant les malades. Or,
Jésus suchani leurs pensées, dit au parafyti^
que : — Livez-vous et vous placez an mitiet$
de l'assemblée^ ce que celui-ci fit aussitôt. Puis
adressant la parole aux assistants, il leur
demanda : — Est-il permis de faire le bien
en xm jour de sabbat, ou vaut- il mieux lais-
ser le mal? Vaut-il mieux sauver une âme^
ou la laisser se perdre ? Et aprcs avoir inter-
rogé des yeux toute rassemblée, il dit an ma-
lade : — Etendez la main : et il retendit, car
il était guéri? Tous demeurèrent confond*is^
et se demandèrent les uns aux autres ccqui's
pourraient faire contre Jésus (6iO),
La troisième guérison de luiralytiqties
dont FEvangile parle avec quelques' détails
est celle du serviteur du centurion do Ca-
caram ilïis, tulil lecliim in cpm jncrhal : et abîil în
donmin suam, magïiilîcaiis IKuhtk El sliipor appe-
lle niitl omties , cl ni;i};ninrnl»an( IViim* El n^pieli
sunt ttiiiorc dicetius : Quia vidinuj^ iniraliilia liodie*
{Luc. \, 17. Cf. Marc. n. 2, cl Maith. n, i.)
(t>i(>) Fâcuun est untem, ei in alio saiil»nio , ut
iïiLrarel in synago.;am , et doccrel. El crât îbî
liomo, H ma nu s ejiis des Ira eral a rida. 0 bMT va-
ban t àtUcm Scribx cl Ph-]irii»a2i, si ïn sahbalo cura-
rct : ut invenircnl umïc accusarrjd eu m. Ipsc vcro
sCNjbal cogiiaiioiiÊS carnni : et ail bnmin^ tpil ba-
iH^bat Hianutn arîdam : Surgc, et sta itt mi'ifinrii.
Et stir^^ens stclîl. Ail «iitU'iu ad illos Jcsiis : Inlct-
nv^i* voîj : si lied sabbalis bûm'laterc, an nialc;
aunnam salvam rarere» an pcnlciv? El tirctunspe-
nis onyilbiis di\il hominl : EkIciuIc inanum tuanr.
El extendit : et rç^iiluta csi maniis rjus. I;»!»i auicni
reploii sunl insipicï^iia, et toUmpj/'banlur ad itivi»
rem, quidnain faccrcnt Jcsu. *Lue. vi, O-II.Cf,
Mare, m, 1, et MuHh. xu» 9.J
515
PAR
DICTIONNAIRE
PAS
pharnaûm; mais ces trois guériscuis ne sont
pas les seules œuvres merveilleuses du
môme genre que le Seigneur ait opéréesycar
Tévangéliste saint Matthieu dit au quatrième
chapitre de son évangile, que pendant le
séjour de Jésus-Christ en Galilée, peu après
son baptême, on lui apportait de tous côtés
des malades, entre autres des paralytiques,
et quMls les guérissait, de telle sorte que son
nom se répandit dans toute la Svrie (641).
I-A guérison du serviteur au centurion
offre Ces deux particularités remarquables,
qu'elle s'accomplit en faveur d'un étranger,
comme pour montrer qu*en Jésus-Christ il
n'y avait point d'acception de personnes, et
que les gentils aussi bien que les Juifs étaient
appelés à jouir des bienfaits de l'Evangile ;
ensuite qu elle s'accomplit par le seul fait
de la volonté du Sauveur, à distance du lieu
où il se trouvait dans le moment, comme
pour montrer que Jésus était vraiment Dieu,
car il n*y a que Dieu qui puisse étendre
ainsi sa puissance en tous lieux. L'action de
Thomme se borne au lieu môme où il est
I)résent, et se mesure, pour ainsi dire, à la
onçueur de son bras.
C était aussi è Capharnaiîm; Jésus rentrait
en celte ville après une de ses courses a^)0s-
loliques. Or le centurion, qui commandait la
garnison romaine, avait un de ses serviteurs
atteint de paralysie et en danger de mort
dans le moment même. Ayant entendu an-
noncer le retour de Jésus, il lui envoya les
princi(>aux d'entre les Juifs, pour le' prier
de venir rendre la vie et la santé à ce servi-
teur qu'il aimait tendrement. Venez, lui
dirent ceux-ci, le maître mérite que vous
lui accordiez cette faveur; il aime notre na-
tion, il nous a bâti lui-même une syna-
Sogue. Jésus s'en alla donc avec eux. Tan-
is qu'il était en route, le centurion en-
voj;a au-devant de lui quelques-uns de ses
amis lui dire : Seigneur, ne vous empres-
sez ^)as, car je ne suis pas digne que vous
entriez dans ma maison. Puis bientôt, lors-
aue le Sauveur était déjà près d'arriver,
sortit lui-même à sa rencontre, et lui dit :
Seigneur, je ne me suis pas cr4i digne de
paraître devant vous, et c'est pour cela que
je vous ai envoyé des hommes de votre na-
tion; mais il n'est pas nécessaire que vous
veniez chez moi ; dites seulement une parole,
et mon serviteur sera guéri. Car moi qui ne
suis qu'un homme et sous la dépendance
d'autrui, je n'ai pas besoin d'aller ici ou là
pour faire ma volonté (642) ; je dis à mon
(ran Matui. iv, u.
(642) CVsl ainsi que saint Chrysosloroc, Thco-
phylacte , Eulhymius et la plapaft des inlcrprètes
expliquent ce passage de TEvangile, en comliiiiant
les récits de saint Matthieu et de saint Luc. (Matih,
vni, 5. Luc, VII, I.)
(645) Cum autem introisscl Caphamaam, acces-
sit ad cum centurie, rogans cum. Et diccns : Do-
mine, puer meus jacet in domo paralyticus, et inale
torquctur. Et ait illi Jésus ; Ego venlam, et curabo
eum. Et respondens centurio, ait : Domine, non
lum dignus ut intres sub tcctum mcum : sed tnii-
tum die verbo, et sanubilur puer meus. Nam et
serviteur allez là, il y va; à un au
ici, il y vient ; à un troisième, fi
chose, il la fait. Jésus se retourm
foule lui dit avec admiration, en
vous le dis, je n'ai pas trouvé une
foi en Israël ; aussi, je vous l'ass)
coup viendront de l'Orient et de 1
s'asseoir dans le royaume des ci
d'Abraham, d'isaac et de Jarob, i
les enfants du royaume seront re
les ténèbres extérieures, où il j
pleurs et des grincements de dei
dit-il au centurion, qu'il vous soit
votre foi; son serviteur fut guéri
môme, et ceux de ses amis qu'il
vovés au-devant de Jésus rentra
et le trouvèrent guéri (643).
Rien n'est plus touchant que ce
en même temps, rien n'est plus
comme moralité. C'est ainsi que c
du Sauveur toutes- choses sont
dans un but spécial, et coordont
un ordre de desseins qui correspoi
à ce même but ; de telle sorte que
tion du genre humain, si multiph
voies, s'accomplit selon une pei
comme Dieu est Un. Nous dire
rien de mieux prouvé au point de
philosophie humaine, qu'un fait ac
présence de tant de témoins anim
timents divers, avec tant de len
solennité. Il en est ainsi des a
Tout-Puissant, elles sont complet
PASQUALIS (Martinez) , chef <
des Martinistes; personnage cél
son école et même dans Te moi
dont il n'y a que le nom de bi
On ignore sa [^atrie , sa nationa
reste de lui au'un manuscrit tri
auelques-uns l'ont cru d'origine p
usieurs ont dit qu'il était juif. 1
i'rance , en 1754 , un rite cabalisti
nique , dit des élu3 Cohcns , dans
adeptes s'occupaient de théurgic
compta plusieurs loges , tant a
qu'à Toulouse, à Bordeaux et à
grand réceptacle du bien et du
erreurs et de la vérité , le point o
qui n'en procède pas vient aboutir,
quitta cette dernière ville en 1T7
terminer l'année suivante, à Port-a
sa carrière d'évocations et de coi
tions avec les natures invisibles.
Si peu connu personnellement, i
])ossiDle de savoir autrement que p
médiaire de ses disciples, la nat
ego bonio sum sub potcsiale constttofi
sub me milites, et dico huic : Vade, €
alii : Veni, cl venit ; et servo mec : 1
Tacit. Audiens autem Jésus miratus est,
tibus se dixit : Amen dico vobis non iniF
fidcm in Israël. I>Ico autem vobis, que
Oriente et Occidenic venient, et recui
Abrabam, et Isaac, et Jacob in regno cœl
autem regni cjicientur in lenebras extei
erit fletus, et stridor dentium. Et dixît .
lurioni : Vade, cl sicut crcdidisli, fiât tibî
lus est puer in iliu bora. {Mtiith, viii, .»>-
PAS ^Pi^ DES MIHACLES*
de ses travaux; mnis aussi» après
Uerro;::^ le (irinripol trentrc eut, le
>inîi rëlèbrc S-iinl-Marlin , il reste
îip Martincz fui lo jouot do romnui-
is véritahlptnent démoniaques. « Dans
OÙ j'ai passé il y a vingt-cinq nns ,
relui-ci en t793<^ son aiin Kinhbor-
s corumuntcalioMs de loul genre
fréquentes; j>ii ai eu ma part
beaucoup d'antres. Les manifesla-
ti signe du lir'parateur y élaienl
j'y avriis été jiréparé par des ini-
»« Mais,» oj<'uuc4-iLrt ledungerde
lations est de livrer lliommc à des
jotents; et je ne puis répondre que
Pqui se coraiiiuniquflieiuàraoi, no
\ des formes d>fn|>runt. n (Test
le ceux qui cherchent la vérité en
cfe l'Évangile otiiiu-delà, dcvien-
rent le iouet de leurs propres illu-
de celle de l'esprit de Ténèbres ,
ransformcen ange de Lumière^ pour
s abuser.
Martin ne s est pas expliqué autre-
r le fond de la doctrine de son
Fn autre élève de Marttuez, Fournier,
le Ce que nons avon$ ùt^ Ce que
^jmf$ y et Ce que nous serons ( Lon-
1), semble dire qu'il prolessait
i^nt ïa cabale tr.inscomlaulo des
rs Part Cabale), et qu'il possédait
lire fie cette science, en d\iulres
5 secret des communications avec
invisible; et jugeait de ce point
nature et les opérations des Hres
lels. Dieu , les anges , les démous,
ine.
R cadrions pas revenir h ce sujet
IOU3 avons dit tant de fois, qu'il
_ lin moyen de contraindre lange
~ se communiquer aux hommes ;
Jui seul, cependant, répond aux
Ihéurgiques , nécronianliques ou
autre nature, lorsque de telles pra
nt suivies d'une réjjonse quelcon-
Dieu ni les anges, en etret , ne
t accepter ce qui est abominable »ot
eu et les anges, lui seul reste en
Au temfis du paganisme, il f/ivo-
ïûploi des moyens en rapport avec
bme, parce ou1l on résuUait uno
de Tidolatrie ; au temps du
ce qui pouvait contribuer h
H propager les mauvaises mœurs;
t^cs d'une fibilnso[ihîe antichré-
I relie son action h tout ce qui doit
î plus en plus le drapeau de cette
rgesse. Mais toujours et partout ,
lusion; et s'il réserve sa liberté
la manière que bon bii semble,
po profit cl non à celui tle Ibuma-
ONDEJESUS-CHRÎST. (Prophéties
rapf»ortent.) — Si la mission du
ur la terre a été rcibjcl des [ilus
Lses prophéties, îohjet principal de
tétic considérée en elle-même, le
ni de celte mission n'a pas été moins
ni annoncé ; et c'est h ce terme que
PAS «M
tout le reste se rapportait en o(rel;car, sans
la passion, la mission devenait inutile, le
salut du genre bu:nain n'était pas opéré, la
morale et le dogme évangéliqnos démett-
raient de stériles vérités. I) fîdlait que le
Christ Tiiourût et ressuscitât : Ifœc oppnrtuti
patiChristum, et i(a intrareittfflortam $uam,
(Luc. XXIV, 26,) Aussi le tableau figuratif de
la passion du Messie vienl-il toujours se
placer à cAté de la prophétie qui annonce son
avènement sur la terre. A ussiliit quel homme
a pé( hé, un Sauveur lui est promis: mais
bient<>t anrés le juste Abel périt immolé de
la main de son frère, comme devait Télrc un
jour le Juste par excellence. On peut même
dire, que la ]»ropbétie relative h la r*assion
a précédé lapropliétîe relative à l'avènement
el au péché qui lerondiit nécessaire; car la
femme, nar laquelle llionimc devait mourir,
sortait uu côté d'Adam encore innocent,
comme l'Eglise pour laquelle il serait mort,
sortirait un jour du c5té de Jésus. A)>rès
CTuMhrabam a reçu la jiromesse, il est obligé
u'imnioler son fils unique, imago typique du
Messie, Tous les sacrifîc&s de la loi mosaï-
que reproduisent cette même image, el la
plupart des cérémonies du culte y sont rela-
tives. [Vùy. Fart. Prophéties FicrnATivEs,)
L'esprit prophétique apparalt-il dans toute
sa splendeur avec David et Isaïo, avec toute
la netteté de rhistoire sous la plume de I>a-
niel, la passion du Messie vient toujours se
placera c6té de ses gloires, ou plutôi comme
une de ses gloires, puisque celte passion est
son triomphe et celui de rhumanité,
C*estla passion du Messie que lePropliMe-
Eoi chante avec tant de larmes dans la voit
au psaume tlxV; c'est encore elle ati xxxix%
an Lxviii% au cviii% sans parler d'une multi-
tude de traits répandus ça et \h ûam le cours
du recueil. [Voy, l'art. Psai-mes.)
Si le mélodieux el sublime Isaïe consacre
la dernière el la plus belle partie de son
livre à chanter le Messie et la nouvelle Jé-
rusalem, it n'oublie pas de consacrer uno
page au tableau de la passion : c'est l'objet
du un* chapitre. Là j1 neint riiomme du
mépris public, Thommede la douleur, chargé
des langueurs el des iniquités de runivers,
rais au rang des scélérats, volonlairomont
immolé; immolé sans se plaindre, sans ou-
vrir la bouche, pareil h uu agneau conduit
h la boucherie, exterminé do la terre des
vivants à cause des péchés du peuple, priant
pour ses bourreaux, mort, enseveli, ressus-
cité, père d'une postérité innombrable, el
justifiant le monde entier par sa morl el sa
résurrection. {Voy. Part. Isaïe.)
Maissiloutceci paraissait encore énigma-
tique, avec Daniel il n'y a [dus d'énigmes :
Le Meisie sera mis à mart^ it sera renié par
San peuple, et ee peuple rfssrra à son tour
d'être le peuple de Uieu, Rîen do jdus concis
el de plus clair eu méjue lenqts. (Dan, fx,
26.) Vmj. les art. Dasici. et Semaines.
Nous passons rafHdement sur toutes cas
prophéties, qui ont été ex [►osées ailleurs
pour arriver à celles de Jésu:4-Cbrisl lui-
même concernant sa Passion. Cesl la prin*
519
PAS
DICTIONNAIRE
PAS
ci|>alc de loulos ses prédictions, c'est celle
sur laquelle il revient le plus souvent.
A i>eine a-t-il commencé le cours de ses
prédications évangéliques, que déjà il an-
nonce à Nic^dème qu il doit mourir sur la
croix : « De la même manière » dit-il , çiue
Moïse éleva le serpent dans le désert , ainsi
ilfaulque le FilsdeThomme soit élevé : Stcu^
Moyses exaltavit serpentera in déserta : ita
exaUari oportet plinmhominis. » {Joan. m,1^0
Peu après, il di^^ail h ses propres contradic-
teurs : « Je vais où vous ne me suivrez pas:
Quo ego vado^ vos non potestis venir e.
(Joan. Tui, 21.) » Et cette manière de parler
était si claire {)Our eux, qu'ils la comprirent
aussitôt, et lui demandèrent s'il se donne-
rait la mort; non, leur répondit-il, c'est
vous qui me la donnerez en me cruciGant :
Cum exaltaveritis Filium hominis , tune co-
gnoscetis quia ego sum, {Joan, yiii, 28.)
Cette vérité, il la leur annonce s>ous toutes
les formes , soit en paroles claires et précises
comme ici, soit sous la forme de paraboles,
comme lorsqu'il les compare à des invités
2ui , loin de se rendre au festin préparé ,
gorgent ceux qui les y convient ; à des vi-
gnerons qui mettent à mort le fils du maître
de la vigne, [K)ur en devenir eux-mêmes
possesseurs; lorsqu'il se compare à un bon
])asteur, qui donne sa vie pour sauver le
troupeau ; à un grain de blé qu'on ensevelit
dans la terre , et qui ne se multiulie qu*au-
tant qu'il y trouve la mort. Il leur disait
encore avec une clarté parfaite : « Lorsque
j'aurai été élevé au-dessus de la terre, j^alti-
rerai tout à moi : Ego si exaltatus fuero a
terra ^ omnia traham ad meip&um. {Joan.
xif , 32.) » Et ils comprirent si bien le sens
de cette parole, qu'ils lui répondirent :
« Nous avons vu dans le livre de la loi que
le Christ demeurera éternellement; comment
donc pouvez-vous dire qu'il faut que le Fils
de l'homme soit élevé au-dessus de la terre?
Quel est ce Fils de l'homme dont vous enten-
dez parler? » Respondit ei turba : Nos a>idt-
vimus ex iege , quia Christus manet in œter-
num : et quomoao tu dicis : Oportet exaltari
Filium hominis ? Quis est iste Filius hominis?
{Joan. viii, X^.)
Mais ce fut principalement ses disciples ,
qu'il chercha è affermir contre le scandale
que devait leur causer cette passion. Dès les
commencements, il les en prévint, afm
qu'ils en acceptassent la pensée et se fami-
liarisassent avec elle. Dans la suite, il eut
soin de la leur rappeler, et, à mesure que
l'heure en approchait, il l'annon^ avec des
détails de plus en plus [précis, jusqu'à ce
qu'enûn il ajouta, voici le moment ar-
rivé.
(GU) Stupcbant aulcm omncs in magnitudino Doi :
oinnibiisque mirantibiis in omnibus qaae facicbal ,
dixit ad discipulos sues : Poiiite vos in conlibiis
veslris sermoncs istos : Filius enim hominis futu-
rtim est ut iradatur in manus hominum. (Luc.
(645) Et descendcnlibus illis de monte, praccepil
eis Jésus, dicens : Ncmini dixeritis visionem donec
Filius bominis a morluis rcsurgat. Et interrogave-
Quclles immenses actions de fd
devons-nous pas rendre à un Dieu
voulu, voulu si longuement , si feroc
si constamment mourir pour nous;
quel amour nayerons-nous jamais ui
dévouement 1 Mais laissons ce sujet î
aux moralistes, et suivons le Sauvei
cette progression toujours croissante
phétiques avertissements.
Il s'applique d'abord à gagner la ce
de ses apôtres , en opérant devant <
grand nombre de miracles, tels
changement de l'eau en vin aux m
Cana, iaguérisondes malades, la résur
des morts , la multiplication des paii
la solitude; pour la gagner davanti
core , il leur donne à eux-mêmes u
blablc pouvoir, et les envoie l'exerce
ment dans les villes de Galilée ; il se
figure en leur présence , afln de les co
dans la foi par un avant-goût des j(
ciel ; puis enfin, lorsqu'il a lieu del
Eoscr affermis suffisamment, il U
rièvement son grand secret, le se
toute sa vie, le terme et le but de sa m
Souvenez-vous de ceci : Il arrivera qui
de Vhomme sera livré aux mains des .
(644). Ils s'en souvinrent plus tard, i
n'avaient pas compris : Al illi ign
verbum istud , et erat velatum ante
n'osèrent pas lui demander l'explica
aurait encore été trop tôt : Jtmefta
interrogare de hoc verbo. Mais aûn d(
graver ce souvenir dans leur naémc
insiste à diverses reprises : déjà
avait dit, en descendant du Thabi
parlez pas de ceci , jusqu'à ce que k
Vhomme soit ressuscité d'entre les m
Ehl quoi y demandèrent-ils ^ que dji
scribes^ qu'il faut qu'Elie vienne aupa
— Oui, répondit le Sauveur ^ Eite
et rétablira toutes choses ; mais , $â
Elie est déjà re;m, ils ne l'ont pot
et l'ont traité comme ils ont voulu : cV
?me le Fils de Vhomme sera mis à m
eurs mains. (645).
Cette conversation paraît avoir •
entre le Sauveur et ses trois discipl
lement; mais, peu après, il dit en p
de tous : Le Fils de Vhomme sera li\
mains des hommes , ils le mettront à «
il ressuscitera le troisième jour: —
hominis tradendus est in manus homii
occident CMm, et tertia die rcsurget.
XVII, 21.)
Lorsqu'enfin le moment fut arrivé
de partir pour Jérusalem , où il alla
brer la dernière pÂque selon la loi de
établir la nouvelle selon la loi deTËv
runt cum discipuli, dicentes : Quid eifo
dicunl qubd Eliam oportcat primum venire
respondfens ait eis : Elias quidem ventoroi
rcstituet oninia. Dico auteni vobis: quia E
vonit et non cognoverunt eum, sed feoe
co quœcunquc voluerunt. Sic et Filius
passurus est ab eis. Tune iuteliexeniDt é
quia de Joannc Baplisla dixissct eis. {Met
9-ir».)
PAS
DES MIIL\CLES.
ï>At
l^
lei le sacrifuc qui devait être le
trait d'union des deux allian(;es,
disciples : Voilà que nous allons
t^etle Fils de l'homme sera livré
9 des prêtres et aux scribes; ils
seront à mort^ le livreront aux
eniils , qui ^insulteront., le flagcl-
:rucificrovt; mais il ressuscitera
jour. La mère de Jacques et de
t approchée de lui à ce moment ,
^mander les premières places du
n faveur de ses ûls, il en prit
3 donner à ceux qui étaient pré-
le<;on d'humilité , et la termina
I qui ra[>pelât et confirmAt ce qu il
uparavanl : Le Fils de f homme
*nu sur la terre pour commander ^
ibéir et racheter le peuple entier
'ifice de sa vie : — dare animam
mptionem pro multis (6^6).
jes jours de là , deux jours avant
nation de son grand sacrifice, il dit
es disciples : Vous savez que la
)e dans trois jours, d'ici là te Fils
sera livré pour être crucifié. —
m pascha fiet, et Filias hominis
t crucipfjatur. {Matth. xxvi,2.)
dernière scène, avant de i)artir
rdin des Oliviers, où il devait
agonie, et oij Judas devait le
satellites du grand prôtre , il dit :
wnt, que celui qui a un sac le
le chacun prenne sa bourse, que
*a pas d'épee vende sa tunique pour
une; car voici C accomplissement
re prophétique qui me concerne :
ù$ au rang des coupables. La
m j'avais à remplir touche à son
II moment suprême : Voici rhcûre,
disciples qui raccompagnaient ,
'•« où le Fils de r homme doit être
mains des méchants. Levez-vous ,
fut qiii doit me livrer arrive; et
Instant Judas apparut en tête de
qui venait larréter. (648).
ni cette succession de prophéties,
ivérance de volonté avec laquelle
luveur accomnlit son sacrifice, on
.0 comment ues hommes qui ont
isccndcns Jésus Jerosolyin.'un assumpsit
iscipiilos secreto, cl aii illis : Eccc as-
irosolyniaiu, cl Filins hominis tradetur
sacerduluni , cl scribis, cl condcmna-
lorte. El tradeiii eiini gcnlibus ad tHu-
flagellanduin, clcnieirigcndum.cl lerlia
. Tune accessil ad cuin niaier fdiornm
n liliis suis, adorans el pelcns aliquid
lixit ci : Quid vis? Ail illi : Die ul se-
> ftlii in<'i, unus ad doxlcram liiain, cl
istram, in regnoluo. Respondcns auloni
: Nescilis quid potaiis. Poleslis hibere
îm ego bibilurus sum? Dicunl ei : Pos-
illis : Calicem quidcm niruni bibelis :
naddexleram meam vel Ginistrain,non
lare vobis, sed quibus paraluni csl a
El audienles decem, indignait sunl de
irîbus. Jésus autem vocavil cos ad.se,
1:1 quia principes genlium dominanlur
qui majores sunl, poloslatem exercent
I it:i eril inler vos : scd quicunque vo-
K.llONN. 1)|£S ^IlRACLES. 11*
étudié rÉcriturc, médité l'Évangile, [îcuvenl
s'obstiner à ne chercher dans tout ceci quô
des agents huratiins et des œuvres humaines?
En voyant le terme si clairement annoncé
et poursuivi avec une connaissance si pleine
et si entière, comment ne pas convenir que
ce terme est le but proposé ; que ce but ,
par conséquent > est providentiel, et consti-
tue TcBuvre.
Or, si TœuVre du Christ consiste dans sa
passion, comme cette passion ne peut être
ni un salaire ni une punition personnelle v
il faut bien qu'elle soit la rédemption du
genre humain. Mais pour qu*un seul homme
rachète le genre humain , il faut qu'il soit
Homme-Dieu : homme pour mourir , Dieu
pour mériter. Sanctionner sa doctrine de
son propre sang , peut être un beau dévoue-
ment; mais à quoi bon? Si la doctrine Bst
vraie, elle n'a jms besoin d'un tel sacrifice;
si elle est fausse , le sacrifice est de trop;
dans les deux cas , il est au moins inutile >
et dans l'un il serait coupable.
La pure doctrine du catholicisme explique
seule le sacrifice du Calvaire : Jésus-
Christ est Dieu et homme. Il prêche pour
fonder, il meurt pour racheter. I-a mort
est le but de sa mission sur la terre : le but
suppose la doctrine , et la doctrine en rend
raison.
PAUL (Saint.) L Sa conversion. —Saul^
respirant de nouveau les menaces et les pcr^
srcutions contre les disciples du Seigneur \
alla trouver le prince des prêtres , et lui de-
manda des lettres pour les synagogues de
Damas, afin de ramener enchaînes à Jéru^
salem ceux et celles qui lui seraient signalés
comme engagés dans ce parti. Or tandis quil
était en rouie, et déjà près de Damas, une
lumière subite descendue du ciel fcnveloppa^
il tomba à terre^ et une voix lui dit : * Saul^
Saul, pourquoi me persécutez-vous? — //
répondit : — Qui êtes vous , Seigneut ? — Et
la voix : — Je suis Jésus, que vous perse*
cutez; il ne vous est pas possible de me ré*
sister. — Seigneur, que voulez-vous que je
fasse, demanda- 1 -il avec étonnement et
frayeur ? — Le Seigneur lui répondit : Levez*
vous, entrez dans la ville, et là on Vous di-
ra ce que vous avez à faire. — Les hommes
lueril inler vos major fieri, silvcsler niinisler : El
qui volucril inler vos prinius esse, eril vesler ser-
vns. Sicul Filius honiiiiis non vei;il minisirari , sed
minislrare, et dare aniniani suam, redemplionem
pro mullis. {Matlh. xx, i7-!28.)
(6i7) Dixil ergo eis : Sed nunc, qui habel saccu-
lum, lollal; simililrr el ptMani . cl qui non habel,
vendal lunicam suam, cl enial gladiuni. Dico cnini
vobis, quoniam adhuc hoc quod seripuun csl, opor-
let iinpleri in me . El cuni iniquis dcpulatus esl.
Elenimra. qu:c sunl de me, Hncm habent. (Luc.
xxn, 50-57.)
(648) Tune vcnil ad discipulos sues, ci dicit iilis :
Dormile jani, cl rejiuiescile : ecce appropinquavit
hora, et Filius hominis Iradelur in manus pcccalo*
rum. Surgile, camus : eccc appropinquavit qui me
tradel. Adhuc eo Ioquenle> ecce Judas unus de duo-
decim venif, et cum eo lurba muUa, cum gladjis
el fuslibus, missi a principibus sacerdolum, et scniO'
ribtts populi. (Maitk. xivi, i5-47.)
17
îiK
PAU
DICTIONNAmE
PAU
qui Vaccommgnaienty étaient demeurés stupé-
faits, car ils entendaient la voix sans aper-
cevoir personne. Relevé de icrre^ et essayant
d^ ouvrir les yeux , Saul s" aperçut qu'il était
aveugle. On le conduisit donc par la main à
Damas. Il y fut trois jours sans voir y sans
boire et sans manger.
Or il y avait à Damas un disciple du nom
d'Ananie, auquel le Seigneur apparut ; Ananie^
lui dit-il? Que voulez-vous^ Seigneur ^répon-
dit Ananie ? Et le Seigneur ajouta : — Levez-
vous , dirigez vos pas vers la rue Droite , et
allez à la maison de Jude, vous y trouverez
un habitant de Tharse, nommé 5au/, qui
prie dans ce moment.
Ptndant ce même temps, Saul voyait en-
trer dans la maison un homme du nom d'A-
nanie, qui lui imposait ensuite les mains, et
lui rendait la mie. Ananie répondit : Sei-
gneur, tout le monde s'entretient des jnaux
que cet homme à faits à vos saints à Jéru-
salem ; et il vient iri armé des pouvoirs des
prêtres, pour jeter dans les fers tous ceux
qui invoquent votre nom. Le Seigneur lui
répondit: — Ne craignez rien, il est dans
mes mains un vase d'élection, qui portera
mon nom parmi les nations, devant les rois
et les fils a Israël, et il pourra compter j)lus
tard ce qtiil aura souffert pour en propager
la gloire.
Ananie obéit donc, et se rendit en la maison
désignée. Il dit à Saul, en lui imposant les
mains. — Saul, mon frère, le Seigneur Jésus,
qui vous est apparu sur la route, m'envoie
vers vous, afin de vous rendre la vue, et
de vous communiquer le Saint-Esprit. Et
aussitôt il sertit de ses yeux comme des
écailles, et il recouvra la vue; bientôt après,
il reçut le baptême. Ensuite il prit de la nour-
riture, et rétablit ses forces. Après avoir
passé quelques jours avec les disciples de
(G-19) Saulus aiUeni adliuc spirans miiiarum cl
c^dis in discipulos Domini, accessit ad Principem
sacerdolum. Et pctiit ab eo Epislolas in Damasoiim
ad S} nagogas : ut si quos invenissot Imjus y'iT. viros
ac inulieres, vinctos perduccrct in Jérusalem. Et
cum iler facerel, conlipil ut appropinquaret Dama-
sco : et subito circumfnisit eum lux de cœlo. Et
eadens in tcrrani audivil voccm dicentcm sibi :
Saule, Saule, quid nio perscqucris? Qui dixit : Qnis
es, Domine ? et ille : Eco sum Jésus, qucm tu |)er-
sequeris. Durum est tibi contra slinmlum calcilrarc.
Et livinens ac stupcns dixit : Domine, quid me vis
facere ? Et Dominus ad ouni : Surge, et ingredere
civicalcm, et ibi diciliir tibi quid leoportcat facerc.
Viri niitem illi qui comitabantnr cum eo, siabaiit
slupefacti, audientcs quidem vocem, neminem au-
tcm vidciitirs. Surn^xil aiitcm Saulus de terra, aper-
tis<nic oculis nibi! videbal. Ad manus antcm iilum
iralientcs, inlroduxtrunt Damascum. Et erat ibi
tribus diebiis non vi<!iMis, et pou manducavil, ne-
que bibit. Erat aulom quidam discipulus Damasci,
nomine Ananias : et dixit ad illum in visu Domi-
nus : Aiiania. At ille ail : Ecce ego, Domiue. Et Do-
minus ad eum : Surge, et vade in vicuni qui voca-
tnr Rectus : et qun^e in domo Judo; Sauluni nomine
Tarsciiifcm : ecce enim oral. Et vidit virum Ana-
niain nomine, ititroeuntem, cl imponentem sibi
manus, ul visum recipiai. Rcspondit auteni Ana-
nias : Domine, audivi a mnliis de viro hoc, quanta
mala fecerit sanctis luis In Jérusalem : Et hic habct
Damas, il se mit aussitôt à annonce
dans les synagogues, en le proclamant
Dieu, à la grande surprise de tous se
leurs, car chacun se disait : N'est-i
pas le même qui persécutaii à Jérusa
invocateurs du nom de Jésus, et qui
à Damas en chercher de nouveaux, f
conduire enchaînés aux princes des ;
Cependant Saul gagnait de jour en ,
la puissance, et confondait les Juifs
mas, en leur démontrant que Jésus
Christ. Déjà bien des jours s étaiefi
lés ainsi, lorsque les Juifs comploté
r assassiner: et Saul en fut informé. .
veillèrent donc les portes le ^our et
pour le surprendre: mais les dise
descendirent de nuit par-dessus les
Vaide d'une corde et a un panier (GV
Tel est le récit de Tauteur des Ai
Apôtres, confirmé par saint Paul lu
dans son discours aux Juifs de Jén
et dans sa lettre aux Galales ( 650 ) , s
contradiction apparent»», sinon réc
un détail peu iraponant. Saint Luc
livre des Actes: Les compagnons i
demeuraient frappés d'étonnement^
entendaient Id^ voix, et ne voyaient pi
— Audientes quidem vocem, tiemmeii
videntes. Au chaj)itre xxii du mèn
saint Paul dit au contraire : Mes corn
virent la lumière, mais n entendirent
voix de celui qui parlait avec moi. -
quidem viderunt, vocem antem non au
ejus qui loquebatur me cum.
Les commentateurs sont (jartagés i
difficulté; les uns croient, avec le v(
Bède, que les compagnons du granc
entendaient la voix à laf|uelle il ré
mais d'une manière confuse, et sani
cerner les paroles; et de cette sorte
vrai de dire avec saint Luc qu'ils
potestalem a principibus sacerdolum allig
nés, qui invocant nomcn luuni. Dixit aulci
Domiims : Yadc, qnoniam vas electionia
iste, ut portct nomcn nicum cornni ge
regibus, cl liliis Israël. Ego enim ostei
quanta oporteat eum pro nomine mec pal
Ananias, et introivit in domum : et imf
manus, dixit : Saule fraier, Dominus mu
sus, qui appaniit tibi in via qua vcniebj
deas, et implearis Spiritu sancto. Et confo
derunt ab oculis cjus tanquam sqnanisc,
recepii : et surgens baplizaïus est. Et cun
set cibum, conforlalus est. Fuit autcni ci
pulis, qui erant Damasci, per dies aliquot
tinuo in svnagogis prxdicabai Jesuni, qiiOi
eslFiliusDei. Slupebant autem onines q
l>ant, et dicebant : Nonne hic est, qui cxpii
Jérusalem eos qui invocabanl nomcn istui
ad hoc venil, ul vinctos illos ilucercl ad
sacerdolum? Saulus autem midio magis co
bat, et confundebat Jud.eos,qui babiiabant
ailirmans quoniam bic est Cbristus. Cum a
plercnlur dies mnlli, consiiium foccruut
Juda^i, ul eum inierficercnt. Noix autem f;
Saulo insidiic eorum. Cuslodiebant autem
die ac noctc, ul eum inlerficerent. Accipii
lom oum discipuli noclc, per inurum di
eum, submilleulcs in sporla. {Àcl. ix, l-2«
(OoU) Act. xxn, G; Gai., i, 15.)
PAD
I)f:s MlRACtliS,
PAU
et, arec snint INinl, qu'ils un vxm\*
ftiil |^n.s, CVst ainsi qui^dnns une cir-
fvc rapiKirtée [♦ar l'évangélistfi suiiU
Eic Toix <lu eicl avant répandu ti J6>us-
jui «lonjaihJciità ètregloriûé: Je voua
jl€, /•/ j> vtntsi tjtorifkrai encore^ tous
f^UnU l'enteuJiif lU, inflisHous n'en
&rent [las les imiolcs, puiNfjin* les uns
un t!^ir^Q lui a narl<5, tandis qiui Itjs
istTureril avorr erjlL*ndu le roul^'ment
:i\ (Voy. Joun. X.II* !28/i Saint Jean
lie» el\|n«'l4ues inicr|irètL*s aveo
iU compris auliemonl. Dans le réi il
Luc, il est question des réponses de
lui, \*nlcîulues de ses comj>agnons
Ige. lors niôine «pTiis ne vovaiunt ni
Jaîetit son interluenteur; dans celui
Paul lui-même, de la voix de uet
Dcutenr, demeurée insensiïde à tout
:'qnh saint l*aul; et tle cette sorte les
s .se trouvent en parfaite confor-
- j eii^Iication nous paraît plus in-
iu.se que vraie et con Sonne au sons
Pli de l'Écriture. Mais au surplus, la
é est si peu importante par ulle-
fpj^elle a à peine arrêté les rommen-
in*
- - '' 'rée au point de vue de la critique
. la conversion de Faj ôlre saint
ne des plus grandes [ïrcuves de la
christianisme. En elFet, du mo-
îe fait en lui-niômc o^t démorrtré
les conséquences en rè.ssortent
^inA ile puissance el éblouissantes do
Tien n'est plus facile h démontrer,
osait conlesler Texistence de
[|1 sufilrait tle lui montrer les a3u-
5s qui restent de lui et les églises
îéf»*^. L'authenticilé des premières
lise en doute ifepuis dix-liuit
_'^lisesiVjndées jiar lui jirorla-
»m à la face de Tuiuvers dejntis le
is. Or, s'il a véritablement existé un
sintraul, îlétaitcerlainemenldans les
\u^ que nous le i»résentent ses lettres
rils contemporains : aulrenjcnl les
11» qui y sor»t contenues, auraient
Diîties en môme tetnps quo. i>rûnou-
iiis ce cas elles auraient clé infruc-
î«s : les peuples ne se seraient \ms
|||}^« dos églises ne se seraient pas
^, el il ne restera t rien de saint Paul,
•ni, peut-être, que le souvenir d'une
ilïvc avortée et d'une imposture mal-
«Uî>e. Mais saint Paul afliruiait en pré-
(^ de ses adversaires, aussi bien que
discinles; il menait ni^me de la
>ce a le réfiéter. qu'il avait rom-
ré par perséj lîter ri"]gli>ê de l>i<nj, et
la rail éléensuilo miraculeusement con-
I du judaïsme h la toi cîiréiienne, par
renlion de Jéb us-Christ lui-nM>mc, qui
>rsa sur la voie publique île Damas,
îa, et changea en un m'^lant toutes
"po-^iiions de son cœur. Le l'ail était
et hors lie ttmte alteinle: nous
la fnntérialilé du fait, sauf h exa-
flont 11 l'heure ce môme fait en Ini-
lel dans ics détails.
Il est donc acquis, sans idus de raisonne*
meuls, ïiue TanÀire saint Pau!, at^rùs avoirJ
persécute le christianisme, en est duveaa]
raj>ôtre le jOus fervent»
Mais prévenons rohiedion : Ne {jnurrait-»
on |»as attribuer son cnangemcntà des ino*
lifs purement humains ? — Des motifs hn-<
mains! Les(|tjels? L'amour de la célébrilëf j
mais alors la profession du christianisme nd
ih munit qu'une triste et j-eu eiivicuse celé*
hnlé : la réléi>rité des [trisons et de Técha* !
faud; la célébrité de la croix du fon:lateur|
3ui étail, dit saint Paul bri-méme, un scan-
ale pour les Juifs, et une folie aux .>euX'
des gentils. L'amour de l'or ? mais lor
était du côté des jirirjces des (trôtres, ainsi
que le pouvoir, et du cOlé 4es gcnïils, alor«
maîtres absolus de la situation. Un dé|>it
contre les princes des (»rélres et les doc-
teurs de la loi? Mais il aurait rompu avec
éclat, se serait séparé h Jérusalem même et
non pas h Damas. Il aurait clicrt'hé à se
faire un parti, et n'aurait [lis fui avant le
combat. Quitter Jérusalem, tomber le lon^
de la voie, se faire conduire par la main S
Damas, feindre la cécité ; ce sont là de bien
miséi\Tbles moyens j>our un andMlioux qui
commence une carrière d'opiiosition à son
pro}ire pays, pour un homme courroucét
qui prétend se venger; pour un saint Paul»
que tout le reste <!e sa vie présente sous des
rat»[>orts sf dilî'éreiits. Kt encore cette sup-
po>ilion, faudrait-il l'élnver de quelques
raisons.
Si donc saint Paul n'a eu d autres motifs
dans son changement de religion ([u'un
changement de conviction, examinons si
ce changement a été aussi subit qu'il le pré-
tend, et i[ue le prétend son historien.
Déji^ Saul élait engagé luen avant dans le
parti de la [icrsécution; le martyre de saint
Ktienne nous en fournit la preuve. Or, si
les |*rinccs des prôlres avaient remarqué en
lui quelque hésitation, ils ne lui auraient
pas conlîé la char^^e de continuer la (four-
suite de leur vengeance; s"j1 avait ressenti
lui-môme quelque inf^ertitudc, il n'aurait
l*iis fiematidéà uiarcher de nouveau dans les
mômes voies; h nn>ins qu'on ne suppose un
homuie capable do mentir au public el da
se mentir h lui-môme. Mais un lionniie qui
meutau )>ul>!ic se dément lorsque l'épreuvo
arrive et se jtrobmge; un lioinme gui a [>u
SR mentir à lui-môme [our un instant, se
retrouve l»ieniôt aux pri>es avec les fai-
blesses de sa nature et rincertitude de ses
voies. Or, il n'est pas de modèle [ilusacconj-
jdi que l'af ôtre >aini Paul, d'une feruieié
néroïque , d'une constance inébranlable,
d'une rigidité intlexiblc de conduite* Donc
on ne peut supposer à son changement ins-
tantané de religion un motif diltérent ni
une cause dillércnte de celle que rEcrituro
assigne : à savoir un ujiraclc d'une puis-
sance irrésistiblc-
Iixaminous maintenant le faii en lui»
môme, c'esl-h-dirc accompagné des détails
avec lesquels il nous est présenté dans los
livres sauUs :
Jil
PAU
DICTIONNAIRE
PAtJ
1** C'esl un pharisien qui change de reli-
gion, c'est-à-dire un zélateur de la loi de
Moïse, et ainsi un ennemi de l'Evangile :
ennemi parce qu'il est pharisien, ennemi
parce que le londaleur du culte nouveau
s'est fait personnellement l'adversaire des
pharisiens. Outre cela, cet ennemi a donné
(les gages à son parti, et s'est placé de lui-
môme au poste le plus avancé. Ego sum
virjudœus,,. secus pedes Gomaliel eruditus
iuxta veritatem paUrnœ iegis.., (Aci, xxii,
3,) Supra modum perstautbar Ecciesiam Dei,
et expugnabam iilàm. Et proficiebam in ju-
daismo supra multoê coœtantos meos in gé-
nère meOj abundantiuê œmulator existens
paternarum mcarnm tradilionum (Gai. i, 13).
2* Cet ennemi , non-seulement s'arrôle
dans le voie dans laquelle il est engagé,
mais devient brusquement, sans aucun in-
termède, l'apôtre, l'apôtre ardent, convaincu,
le martyr de la cause qu'il combattait. 11
part persécuteur et arrive apôtre. Son ar-
deur est toujours la même, l'objet en est
changé : c'est la flèche qui revient percer la
main qui l'a lancée. Et dans ce changement
si merveilleux et si subit, qui fait d'un per-
sécuteur un apôtre, il n'y a point de pour-
parlers, pas la moindre apparence de trans-
action ni de conventions, point d'étude
préalable de la cause qu'on embrasse. Le
changement est si brusque, si peu préparé,
si imprévu, qu'on est un objet de terreur,
pour ceux-là môme auxquels on vient en
aide : Continua non acquievi carni et san-
guini, nequevmiJerosol^mam adantecessores
meos apostolos : sed abit in Arabiam; et ite-
rum reversus sum Dùmascum ; deinde post
annos très veni Jerosolymam videre Petrum.
(Gai. 1, 16.) Continua in synaaogis prœdica-
hat Jesumj quoniam hic est Fitius Dei. Stupe-
bant autem omncs qui audiebant, et dicebant :
nonne hic est qui expugnabat in Jérusalem
eosy qui invocabant nomen istud? (Act. ix,
20,)
3** Mais où s'opère ce changement? Sans
doute sur un grand théâtre, afln qu'il ait de
plus nombreux^spectateurs, et avec un éclat
qui le rende fameux? Nullement : le théâtre
est public, il est vrai, mais il n'y a rien
d'apprôlé , de solennel ; il n'y a point de
spectateurs convoqués. Tout est public,
mais sans ostentation comme sans recherche
de la publicité. Rien n'est préparé, ni môme
prévu; personne, nas môme celui qui agit,
n'a pu faire choix ou temps ou du lieu : Cum
iter faceret^ contingit ut appropinquaret Da-
masco : et subito circumfulsit eum lux de
cœlo. (Act. IX, 3.)
k* Mais pourrait-on supposer un strata-
gème? Oui, de la part du ciel, avec lequel
personne n'a consi)iré : ni Tardent persécu-
teur des chrétiens, ni les satellites qu'il
(G51) Quod loquor, non loquor sccundiim Dcnm,
8C(1 qnasi in insipienlia, in hac subslanlia gloriae.
Quoniam muUi dorianlur secundum carnoni , et
ego gloriabor. Libenier enim sufferlis insipientes :
cum silis ipsi sapicnlcs. Sustinelts enim si quis vos
in scrvitutem redigil, si quis dévorât, si quis acci-
plt, si quis cxtoUiiur, si quis in faciem vos Gxdil.
emmène, ni les chrétiens eux-môm
sa seule présence effraye encore a
conversion. D'ailleurs ce n'est point
des ténèbres que l'événement s'aw
c'est au milieu du jour : Eunteme ei
pinquante Damasco , média die , si
cœlo circumfulsit me lux copiosa [Ai
6); et les hommes n'ont point à leui
sition les moyens ici mis en usag(
descendre du firmament des éclair
abondante lumière, produire en ra
pagne des voix dont l'organe derae
visible, causer la cécité pour trois y
la supprimer ensuite en imposant les
non tout cela n'est point de l'homme
5* Mais c'est principalement à se:
tats qu'il faut juger l'œuvre. Ici i
immenses : une partie de l'univers pi
et converti; de grandes et nomi
églises fondées dans l'Asie Mineu
Grèce et l'Italie , une gloire et un n
périssables, une sainteté surabondan
lumière divine qui éiîlaire le monde
dix-huit siècles, et qui l'éclairera s
et sans diminution. Ohl qui égala
un si grand apostolat, qui entreprit
tant de travaux , qui subit jamais
persécutions, qui aima jamais d'un
si ardent et Jesus-Christ et les ho
Si quis non amat Dominum nostrum
Christum,sit anathema; MaranAtha.
XVI, 22.) Ego autem libentissime imf
et superimpendar ipse pro animabui i
licet plus vos diligenSy minus diligar. (
XII, 15.) Laissez-nous, ô Apôtre ia
rable, répéter ce que vous disiez voui
de vous-môme : Si quelqu'un a drm
qlorifier.je ne l'ai pas moins y je pari
insensé : sont-ils Hébreux? je le suis
israelites ?je le suis aussi ; enfants d'Ak
je le suis aussi; ministres au Christ?
plus insensé encore et disons-le, je le Ji
queux: j'ai accompli plus de travaux^ i
plus deprisonsy reçu plus de blessures, c
plus souvent la mort. A cinq reprises d
tes y j'ai reçu des mains des Juifs quaran
flets moins un. Tai passé trois fois j
vergesy j'ai été lapidé une foisyj ai fa
fois naufragey j'ai passé une nuit ei %
au fond de la mer. De fréquents voyac
périls au passage des ftcuveSy des péA
part des voleurs, des périls de la part
concitoyens , des périls de la part des
gersy des périls dans les citésy des péril
la solitude, des périls sur la mer, des
de la part des faux frères ; des trarat
contrariétés , des veilles fréquentes , la
la^oif, des jeûnes prolongés, le froid^
dite, telle est ma vie, sans compter les
extérieurs , provenant de la direction
soin de toutes les éulises fG51). {II d
17-32.) ' ^
Secundum ignobilitalcm dico, quasi hm
Aicrimus in Iiac parle. In quo quis audet, (i
pienlia dico) audeo ei ego : Hebraei sunl? c
Israelilœ sunt?elego : scmen Abralise sunt?
ministri Clirislt sunl (ul minus sapiens dico
ego : in laboribus plurimis, in carceribus ab(
tins, in plagis supra modum, in morlibus fr
PAU
fait denieuié
l>ES MIHACLES.
PAU
ssê
»t an fait demeuié unii]UQ dans
B, niôujG dans riiistoire de* la reli-
ins dûuic bf^nucnup d'autres maints
convertis en un in>lanl \mv une
rtormuse; nuiis entre le oioineiit de
et la mise on «Buvre de la résolu-
j©, il s'est c^eonlé un temps appré-
ceuxH'i se sont irânslbrmôs eux-
landis que dans la fonver^ion do
ni, il n'y « pas eu de temps ni de
ur la réileïion , la d(!'lili<^ratiou» !e
li le travail de la transforniation.
lé du niôaie coun tenaî^sé, vaineu,
né. Augustin liésilaiL définis long-
ûrsquir f»U déterminé j»ar le tofie^
?erli subitement, il rrélait |ia>^ pour
Mê^^ le missionnaire de la foi, la
^pl*Eglise. Renverst'i [>ar la foudre,
^e releva converti, mais non enrore
. Frappé de ces paroles évanj^é-
|u'il enlerrdit à TEglise : « Si vous
in parfait, allez, vendez vos biens,
fen Fargent aux pauvres eL vous ati-
résor daïjs ïe i lel, » Antoine rétlé-
ï convertit et suivit le conseil de
ÈDam t!es exenifdes et cent autres
ra la gnleo, J acce[italioii el lin-
Ire Tune et l'autre; ici rien de
e : ^Bus aucun intervalle, sarjs dé-
ni acceptation, le fiersé. utenr a
t l'apôtre a pris sa place, t^e n est
Dme qui a voulu, c'est Dieu; il n'y
"*honjtne, que son concours [iassff
l\"iul n'a j:as été apjielé à deve-
rint, il a été appelé et sanctilié. Il
lé mis en rc'serve, |*our devenir un
action, il a été élu d'abont.
Dus considérons le temps auquel
ide merveille s'est opérée, nous y
pnns non moins bien l'action de la
ce. Plus tôt il KMuble qu'il eût été
tes douze apôtres sutlisaient h tout,
Ilipii n'avait yas encore rendu né-
fcjonction d un instniiuent si t>ïr-
ropô. Mus lard, il auront été, si
lard, du moins >e secours seiait
temps moins opportun, (.'apostolat
uns, moins lieureusemenL rempli
Irtîïî, aurait produit de moindres
ar, la place occupée, le dernier
nlreprenant sur les travaux d'au-
^rait [\n être un saint Paul; mais
■B uu A[kollon, arrosant le champ
Mets qiiinqiiips, ipiattriignins, 1111:1 diIikis,
r viigis ra.*î^usii siiin, sciin-î lit|ii(l;irus simi,
^iimj feci, niH^ti* rt <}te m pruruiiiiu itiâiiç;
rrîltus Sîi'pi', i^Tii ulis (luiuiiunn» |R'iicM'
m, pcricim/i v\ gi'iM^rc, pmicuîîs vx giMH
rtitis ïn ci.iiiiii', pcrii^ultH iii Miliniilii e,
•I mari, pei iciiUs in hhïii U:\irihnn : in
^ruttiha, tu vj^ittî^ ruulli^, îit faute 1 1 sili,
i mnliift, iii ftigorc, ri iiudiUiU' : Pi^eior
oxiitiiserui» stJtit, JDstaiitia nwn i|yi>ti-
kiluJa ûiniiiiiHï Ecdesianjiii. Qui», tiifir-
t^** niiti nifinitoi ? (yih scaintali/alur, el
^>i ? Si jïUïriari «ipnjJii» r|ua: iiilirnnUitîi»
^ glori»hr»r. Oetis il V^iWv l^oiutitt Hnstri
li t*^l l)Oiu'iiit tUî) in !»;iT.itl:i , ^ch
^r, btttriiiH'i juM'iiutiliis gfnilis Arc*
ensemencé fiar autrui, L*heure de la con-
version de Paul , fut donc véritablement
l'heure de Bien. Non enim audcu afùfuid
loqui eorum, gnœ per we non effecit Chrigius
in obrditntiam gentium^ verbo et factis : in
virtuif! siynorum el proditjiannn^ in rirtuts
Spiriltts saneU ; ita ut nh Jcrumfem pcr ctr-
cuidim mcfue ad Iltiricam reptevrrim Emt^r
Hum Chrisii, Sic mt(em pradicavi Evangc-
lium hoc^ non iihi nominatKs csi Christus^
ne super aiivnttm fundamcntmi (vdificartm i
sed sictit scriptum rsl : quibus non e$t an-
nuntiatum de eo, vidfbunt : et qui non au-
dierunt^ intelHijent (Rom, XV, t8j.
NoiJs nlnsisieroni^ jias sur des vérités si
évidentes, crainte de les affaililîr aux veur
même de ceux qui ne les ont jamais révo-
quées en doute; et ce(ti nous semble devoir
suilire \\nuv indiipier la puissaïïce de la dé-
monstration qu'un tel miracle est venu aj>-
porter en laveur du cliristiajiisme. Jamais
aucun événement ne fut plus évidenimenl
miraculeux en lui-môme, ni plus miracu-
leux dans les immenses conséquences qu'il
a luoduites; et Ih principalement est le ca.-
chel divin.
Jl. rnOPHÈTtES DE L* APOTRE SA^T PATL.
— Lapijtre iaint Paul ne le cède à aucun
prophète pour la sublin^ilé des révélation.s
on peut même dire qu'il surpasse tous les
prophètes sous le rajrport, (uisqu'aucua
d*eui n'a jamais été ravi au tn>isiènie cieK
ni assujetti à des tentations humiliantes»
I>our contrebalancer le sentiment d'orgueil
qui aurait |iu naîlre de la i^ranUeurdo ses
révélations (t)b'2)
11b te qui cunrerne la révélation do l'ave-
nir, le j^rand A} ôtre a nrédit jOusienrs évé-
nements futurs avec la tietteté et la cbrté
qui û'aippartiennenl qu'aux écrits de Daniel
et h riivan^ile, O} que nous savons de plus
fjrécis suc la résurrection future, c'est lui
qui nous rapprend : H est des vntrp» céles-
tes et doi corps terrestres^ tnats la beauté des
un» et des autres nest point pareille : autre
est la lumière du soleil, autre la lumière de
la lune, antre la lumii^re des étoiles^ et parmi
lesétoiksy il en est qui sont dissemblables en
hmiêre. Ainsi en êera-t-il de lu résurrection
des morts Nous ressuscilerans tous, mais
nous ne serons pas tous transformés. En un
moment^ en un clin ri'criV, an premier son de
la trompette^ car la trompttte sontiera , tes
tîe régis* ciislmtietïal rivilnloin Paainsccnorum ut
me rmiTjirel*»îiïileif*t : El |»er reiit*slrMni in sporta
(tintissus suni \mr muntm, el sic efli^i iiiariiis ejus.
(ti5i) Si gloriLiri lïfKiricl, cou ox(>ci1it qiii^lem >
veniain atUeui atl \isioii»*s<l revrliUioncs J)<nuiHi,
Si!Îï> IrrMtiitirm ii» t^Jiirislo aiUi* ;»ntit»s itualiMMck'eiiir,
sive in e*»i pnn* nes^iio, sîve e\Ér;i corîius iiesctu^
L>eits srit, lafiUtni ImjusmoJi iiS4|ur ad toiLiuin cœ-
luin. El sein btijustiioiii liriniittrni, sive 111 ciMptui;,
sive(*\lra corfiirs nescio, Deiis stil, niuMuam inplus
esl i(i piuïïlisiiîii : et auiïivit arcana \ctba, qti;i' noij
\kt*i iMiiiiiiii laqfii . El ur ma;4riiuiilo rfv*liitia-
Il uni culottât me, datus LSt niUii sliimdus curuis
mce, aii^çrlus Salante qui hil- cola^fitscL {ïlLor*
XII, h)
KM
PAU
niCTIONNAIUR
TAU
m
twrtê ressusciteront incorruptibles^ et nous^
tious serons transformés (653).... Ceux qui se^
vont morts les derniers ne ressusciteront pas les
premiers: mais le Seigneur^ à la voix, à Vap-
pel de l'archange, au son de la trompette de
JDieUy descendra du ciel, et les saints qui re-
posent dans le Seigneur ressusciteront d'a-
bord, et ens^uitenous qui vivons maintenant,ei
nous serons emportés avec eux dans les mm-
ges au-devant du Christ, au milieu des
airs (6o/^).
El ce grand jour do la résurrection des
morts, l'Apôtre en avait notifié les signes
avant-coureurs à ses disciples. Or, parmi
ces signes devait être l'apparition de TAn-
techrist; il en parle de nouveau dans sa
II' lettre aux ïhessaloniciens, en termes qui
font voir qu'il les en avait précédemment
entretenus, et ensuite que quoiqu'un avait
I'eté le trouble et l'épouvante parmi eux, en
eur annonçant l'approche du dernier jour.
Ne vous laissez pas ébranler facilement dans
vos croyances , et ne vous effrayez point des
révélations, des annonces, des lettres suppo-
sées sous notre nom qui vous présenteraient le
jour du Seigneur comme prochain. Ne vous
laissez pas induire en erreur à cet égard; il
faut auparavant qu'il se fasse un schisme, et
que rhomme du péché, le fils de la perdition,
celui qui se fait adversaire , qui s'élève au-
dessus de tout ce qui s'appelle Dieu, de tout
ce qu'on adore, au point de s'asseoir dans le
temple de Dieu, et de se faire adorer comme
un Dieu, il faut que celui-là se manifeste. Ne
vous souvenez-vous donc plus que je vous
disais ces choses étant avec vous? (6^kr) {Yoy.
l'art. Antéchrist.)
Le même Apôtre n'a pas annoncé moins
clairement les gnostiques dans ses deux let-
J6d3) El corpora cœleslia, et corpora tcrreslria :
alia quidem cœlesliuni gloria, alia auiein terre-
«iriiiin : alia claritas solis, alia claritas steUarum.
Stella enim a stcUa differt in claritale : Sic et resur-
reclio moi'luoi'uin. Scminalur in corruplione, sur- '
gct in corruplione : seminalur in ignobilitatc, sur-
gel in ghM'ia : seminalur in inOrniitale, surgel iii
virtule : siî^niinalur corpus animale, surgel corpus
spiritûle. Si est corpus animale, est el spiriule, si-
cul scriplum est.... Ëccemyslerium vobisdico : om-
iies quideni resurgcmus, séd non onines imniulabi-
mur. In niomenio., in iclu oculi , in novissinia
tuba : çaitét i'uiiM' mba^ et niorlui resurgenl in-
çorrupli : etn6siuHnu(,abi.mnr.(/ Cor. %\\ 40-44,52.)
(654) Noiunius aulcm Y03 ignorare, fralres, de
dormientibus, ul non conlristeniiui, sicul el ca^leri,
qui spom non habent. Si enim credijnus quod Jésus
morluus csl, el resurrexit : ila cl Deus eus, quidor-
mierunl per lesum, adducel cum co. iloc enim vo-
bis dicinius in verbo Domini, quia nos^ qui vivi-
inus, qjii residui sumus^ in advcnlum Domini, non
Ïira^venicmus eos, qui dormierunl. U^oniam ipse
>onnnu^ in jus&u, el in voce aixhangeli, el in tuba
Dei descendet de cœlo : el morlui, qui in Cbrislo
sunt, résurgent piiini. Deinde nos, qui vivimus, qui
rclinquimur, simul rapiemur cvm ilUs in nubibus
obviam Cbrislo in aéra, el sic semper cum Domino
friinns. Uaque consoiamini iuvlcem in veibis isUs,
(/ fhes. IV, 12-17.)
(654*) Kogainus auiem vos fralres, per advenlnni
Domini noslri Jesu Cbrisli, et noslia: congre^alio-
^is in i^suni : Ut non cilo mpveamiui a vcbUo stiji-
tres à Timothée; il en parlait vorbalement
aux Ëphésiens, lors de son passage en ceue
ville pour se rendre à Jérusalem; on pieti^
du moins le supiioser avec quelque è\ip^
rence de raison, puisque ce sont les premiers
hérétiques qui aient paru dans l'Eglise, el
que leur origine est contemporaine de la
.prédication des apôtres. Je sais ou'apri$qu$
je ne serai plus ici, leur.disait-iJ, its'intrê'
duira parmi vous des loups ravissants, yirf
n'épargneront pas le troupeau. Je sais quilf
en aura plusieurs d'entre vous-mêmes qui es*
seigneront des doctrines perverses , afin 4$
s'attacher des disciples. Tenez-vous donc fi
qarde, et vous souvenez de mes travaux é
jour et de nuit au milieu de vous pendant trék
ans, et de ce que chacun de vous m'a coûtiis
larmes (655). (Voy. l'art. Gnostiques.)
Les Actes des Apôtres nous fouroisseol|
une autre preuve de l'esprit prophétique dij
saint Paul, A l'occasion de son naiifra^da ^
rile de Mélita. Prenez courage^ disait-il
milieu de la tempête à ses compasnoDS(
voyage, aucun de nous ne périra ^ le nari
seul sera perdu. Celle nuit même, un ange i
Dieu à qui j'appartiens et que je $erê 1
apparu et m'a ait : Paul, ne eraignn:'^
il faut que vous comparaissiez devant T
et Dieu vous accorde la vie de tous cenéi
naviguent avec vous. C'est pourquoi
rez-vous,. 6 mes compagnons, car j'ai j
ment confiance en Dieu qu'il en sera i
qu'il m'a été dit. Nous aborderons
certaine île (656).
L'événement s'accomplit de la
que l'Apôtre l'avait annoncé : le navire) _
gagea dans un banc de sable sur leqoil^
mer le brisa, et l'équipage put gagner'!
terre.
( Initial
su, neque terrcamini, nequc per spiritum,
per sermonem, neque per epistolam tanquam
nos missam, quasi inslel dies Domini. Ne
seducal ullo modo : quoniam nisi venerit dli
primum, el revelatus fueril homo peccati,
perdilionis. Qui adversaïur, cl exlollilur sopn
ne quod dicitur Deus, aut quod coliiur, Ita
tcmplo Dei sedeai oslendens se lanquam sit
Non relinelis quod cum adhuc essem apud V08,liif
dicebam vobis? El nunc quid delineat scitis, fliiij
velelur in suo lempore. {Il Thei. 11, 1-5.)
(655) Ego scio qutuiiaiu imrabunl posl clîsccrtli
nem mcam bipi rapaces in vos, non p^nceiiles gre^
gi. El ex vobis ipsis exsurgenl viri loqucnles pc^
versa, ul abducaiii discipuios posl se. Propler^pi
vigilale, memoiia relinenies, quoniam perlrieoBMB
nocle el die non cessa vi, cum lacrymis uioiieil
unumquenique veslrum. {Àcl. xx, i9-ol.;
(G56; El cum mulla jejunalio fuisset^ tune slan
Paulus in medio eoruni, dixil : Oporlebal ^Uftioii
o vii'i, audiio me, non mllcre a Creta, lucnqoefc- '
cere injuriam banc el jacluram. El nunc sasâts
vobis boiio animo esse ; amissio enim nulliusaniflg
eril ex vol)is« pra^UTipiam navis. Aslilil enim iBt"
bae nocle angélus Di*i, cujus suni ego el cui desû^
vio, dicens : Ne linieas, Paule, Cxsari le 0|Wrtrt
assislere : v,l ecce donavii libi Deus omuesqui*^
vîganl iccum. Propler quod LK>no animo eslii^
viri : credo enim Deo, qaia sic eril, quemadmoM ^
diclum esl niibi : In insulam auleni quamdaflio^
ici nos dcvenire. (Acl. xxvu, 21-25.)
PEC
D^S MiR\CLES.
PEC
554
i sont les prophélics du grand Apô-
irÉtrilurc fait mention. Nous par-
ses miracles dans des articles |)ar-
[ES MIRACULEUSES. Le Sauveur,
instruire les pauvres péciieurs du
Soézareth, qu'il avait établis pécheurs
es, et nous instruire nous-m^ines
X, en nous faisant comprendre, par
mples faciles à saisir, quelle serait
qu'il fondait, quelle serait la mis-
ostolique de ceux qu'il se donnait
sociés, et quels seraient les fruitis de
ravaux , permit que la barque de
levînt le théâtre de divers miracles,
s en môme temps que suri)renauts.
. Première pêche miraculeuse^
ibord, dès le commencement de ses
lions, au temps où il jetait les fon-
5 du collège apostolique, un jour
trouvait au bord du lac de Génésa-
loisissant le moment auquel les f)ô-
descendus de leur barque, lavaient
.els, comme pour figurer celte Syna-
Sii allait descendre elle-même ue la
e Moïse, et ne s'occupait plus en
Dt que iX^s vaines querelles du pha-
B et du sadducéisme, il monta sur la
de Pierre, se mit à enseigner le
assemblé au bord du rivage, et dit
tu maître du navire : Conduisez au
% jetez vos filets pour la pèche. — Set-
mi répondit Simon ^ nous avons tra-
jMle la nuit sans rien prendre ; mais à
Jfêle je jetterai le filet. Et rayant fait y
Mlwtie si grande quantité de poissons^
jpjt se brisait. Us firent signe à des
mnt qui étaient dans une autre bar-
venir les aider. Ils y vinrent^ et on
les deux navires presque au point de
p couler à fond; ce que voyant Simon
il se jeta aux genoux de Jésus en di-
- Eloignez-vous de moi, Seigneur, car
un pauvre pécheur; il était en effet
'S de lui^ aussi bien que ceux (fui Ca-
lidé^ à la vue de la pèche qu ils ve-
U faire, et de même Jacques et Jean,
•ébedée, associés de Simon. Mais Jésus
itnon i^Ne craignez pas, de ce mo-
*'acluni est aiilem, cum lurl);c iiTucrcnt in
auitireiit vcrbum Dri, el ipsi' slahal secus
Geiicsarotli , et viilil iltias navcs slaiitt'S
tgniiiu : piscaiores awlrm «îescciideranl, et
relia. Ascciulons aiilcrn in unam iiaviin,
t Sinionis, roj;avil ou m a Wvvw re<iiicere
. Et scdeiis (locoliat iW iiavicula Kirbas. IJl
aniein loqiii, dixit ad Sinionem : Duc in al-
laxatc relia vestra in (-aphnani. Kl rospon-
ion, dixil illi : IV.t'crplor, per lotani no-
orantos, niliil crpinms : in verho auteni luo
-ete. Et cum hoc fccisscnl, concluserunt
multitudineni copiosani, rnnipcbalur auleni
lin. Et annucruiil sociis, qui erant in alia
venircnt, cl adjnvareni eos. El vcnorunt^ et
uiit ambas naviculas, ila iit pcne inerge-
}iioJ cum vidcri.'l Siijton Felrus, proctdit
I Jlcbii, dicons : E\i a ipc, cpiia homo poc-
m, Uoiiiiiit*. Sliipur cnini circunulcdcral
ment vous serez pêcheur d hommes; et ayant
ramené leurs navires à terre, ils quittèrent
tout et le suivirent (657).
11 serait difficile de trouver une autre
figure plus exj)ressive que celle-ci. C'est
sur la tonte-puissante parole de Jésus que
le filet se rem])lil, et se remplit dans une
telle mesure, que jamais la main de Tbommo^
n'avait opéré si grande merveille, La bar-
que de Pierre est aidée par une autre , qui
n'a pas jeté elle-même le filet, mais dont
l'intervention concourt à accomplir l'œuvre
commencée. Et c'est ainsi que l'Eglise schis-
matique, qui ne peut rien par elle-même,
qui n'a eu aucune part d'initiative, tout eu
privant la véritable Eglise d'une partie de
son butin spirituel, lui aide ce}}endant à
procréer des enfants de la foi et à former
des citoyens pour le ciel ; car dans le schis.-
mc, tout n'est pas schismatique.
IL Deuxième pèche miraculeuse.
C'était è une époque postérieure. Jésus-
Christ entrait à Capharnaûm , les receveurs
du péage s'ai)prochèpent de Pierre et lui
dirent : Votre maUre ne paye-t-il pas le dou-
ble dragme? Celui-ci répondit : il le paye.
Et lorsqu'ils furent entrés dans la maison^
Jésus ait à celui-ci : Que vous en semble,
Simon: sur qui les rois de la terre lèvent-ils
U cens ou le tribut? sur leurs fils, ou sur les
étrangers^ — Sur les étrangers, dit Pierre.
— Les fils en sont donc libérés, reprit JésuA.
Cependant^ afin que nous ne les scandalisions
pas, allez à la mer, jetez l'hameçon, et le pre-
mier poisson qui mordra, vous le prendrez,
et en lui ouvrant la gueule vous y trouverez
un statère, que vous serrerez, et que vous
leur donnerez pour vous et pour moi (658).
Deux enseignements nous semblent res-
sortir de ce miracle : d'abord la sujétion des
ministres de la religion, ou plutôt de l'E-
glise tout entière, par rapport aux puissan-
ces temporelles, dans tout ce qui est tempo-
rel ; ensuite la fhculté accordée à ces mêmes
ministres de puiser dans l'exercice de leurs
fonctions spirituelles les moyens de se pro-
curer la vie matérielle, c'est-à-dire le drcût
de vivre de l'autel, droit consacré d'ailleurs
par plusieurs autres ]}assages formels des
divines Ecritures.
cum, et omnes qui luni illo erant, in captura pis-
ciuin quain ceperant. Simililer aiitem Jacobum et
Joaniiem, filios Zebcdaîi, qui erant socii Sinionis.
Kt ait ad Simonem Jésus : Noli limere : ex hoc jam
homines eris capiens. Et subdictis ad tcrram navi^
bus, rclictis omnibus seculi sunt eum. (Luc. v,
Ml.)
(058) El cum venissent Capbarnaum, acresse-
runt qui didrachma acclpic!>aut, ad Petrum, cl di-
xerunl eî : Magislcr vester non suivit didrachma?
Ait : Ctiam. El cum intrassel in domuni, pra^venit
eum Jésus, dicens : Quid tibi videtnr, Simon îReges
terraca quibus accipiunt IrilnHum V(d censum? a li-
liis suis, an ab alienis? Et ille dixit : Ab alienis.
Dixit illi Jesub : lirgo libtM'i si.Mit (ilii? Ut aulem nou
scandalizcmus eos, vade ad mare, et miltc hamum :
et eum piscem qui primus ascendcrit, toile; et
aperto ore ejus, invenies slalerem : illum sunicns,
da eis pro me, et te. (Malih. xvn, 23-20.)
E3& PEC DICTIONNAIRE
III. Troisième pèche miraculeuse.
PEN
La troisième pêche miraculeuse, celle qui
déterminait la signification des deux précé-
dentes, celle qui donnait aux pêcheurs
d'hommes leur mission définitive, s'accom-
plit dans les circonstances suivantes : c'était
après la résurrection de Jésus-Christ, Pierre
9vait à réparer envers le divin maître le tri-
ple reniement dont il s'était rendu coupable,
et après cela Jésus monterait au ciel.
Simon-Pierre y Thomas^ surnommé Didyme ;
Nathanaely de Cana en Galilée , les fils de Zé-
bédée et deux autres disciples se trouvaient
réunis au bord de la mer de Tibériade. Simon-
Pierre leur dit : Je m'en vais pécher. Ils lui
répondirent : Nous y allons avec vous. Ils s'en
allèrent donc^ montèrent sur une barque, mais
ne prirent rien de toute la nuit. Au point du
jour^ Jésus était debout sur le rivage^ et ses
disciples ne le reconnurent pas. Jésus leur
dit : Enfants, avez-vous de quoi préparer un
repas? ils répondirent : Non. Il leur dit : Je-
tez le filet à fa droite de la barque, et vous en
trouverez. Ils ne retirent pas plutôt fait, que
déjà ils ne pouvaient plus i'entrainer, tant il
était rempli de poissons. Alors le disciple que
Jésus aimait dit à Pierre : C*cst le Seigneur!
SimonrPierre entendant ce mot: c est le Sei-
gneur ! revêtit sa tunique, car il avait alors été
son vêtement, et se jeta dans la mer. Les autres
disciples vinrent au rivage, qui était peu éloi-
àné, environ de deux cents coudées, avec la
barque, et entraînant le filet rempli de pois-
sons. Lorsqu'ils furent à terre, ils aperçurent
un brasier allumé, un poisson posé sur les
charbons, et du pain. Jésus leur dit : Appor-
tez aussi des poissons que vous venez de pé-
cher. Simon-Pierre remonta et tira à terre le
filet rempli de cent cinquante-trois grands
poissons, et malgré un pareil poids il n'était
gas brisé. Jésus leur dit : Venez et mangez; et
aucun de ceux qui s'assirent pour manger, ne
songea à lui demander qui étes-vous, tous le
reconnaissant pour être le Sf'igneur (659J.
C'est après ce repas (pie le chef du collège
apostolique racheta son triple reniement par
une triple protestation d'amour, reçut la
mission de paître les brebis et les agneaux,
(fi";9) Poslca ninnifestavit se ileriim Jésus disci-
pulis :ul inaro TiluM'iadis. Rlaniroslavil autc.m sic :
erant simul Simon Pctrus, et Thomas, qui dicitur
Didymus, ( t Nallianael, ()(ii oral a Cana Galilii^T, et
lilii Zcl)eil;i?i, cl alii ex discipulis ojus duo. Dicit eis
Simon Polrus : Vado piscari. Dicnnl ci : Vcnirous
el nos tiTuni. El cxicrunt, cl ascendonint in na-
yim : et iUa noctc ntliil prendiderunl. Mane aulem
làclo, slelil Jésus in lillore : non lamen coîijnoYe-
runl disçipuii quia Jésus est. Dixil ergo eis Jésus :
Pueri, nunquid pulmenlarium liabelis? Rcspondo
runl ei : Non. I>icil ois : Millile in dexleram navi-
gii relc, el invcnieiis. Miscrunl er^o ; cl jam non va-
Icbanl illu;i Iralicre pr;c muUiludme ptscium. Dixil
ergo discipujus ille, quein (iiligelia.l Jésus, Peiro :
Domiims csti Simon Petnis eùiu audisset quia Do-
uiinus est, lunica succinxit se (erat enim niidus) et
misil se in inare. Alii aulem discipuli navigio ve-
nerunl (non enim longe eranl a terra, sed quasi eu-
bilis duceulis), tralienles rete piscium. Ut ergo de -
scenderunt in terram, videruni prunas |>osilas, <a
^iscem su|)erposilum el pancni. Dicileib Jésus : Af-
e'est-à-dire le troupeau et les pastw
devint définitivement et exclusivemc
cheur d'hommes, car on ne voitpU
lors qu'il soit retourné à sa barque c
filets.
PENSEES (connues de Jésus-Christ
que Jésus-Cnrist pénétrait les pens^
plus secrètes du cœur humain, ne ser
dire assez, il les savait, c'est môme l'e
sion dont l'Evangile se seit en plu
passages. Or, cette science, cette in
de la pensée d'autrui, car J'Evangi
ploie ce terme également, est une j
des plus convaincantes de sa divinit
l)eut savoir en effet les pensées des
mes, lorsque aucun signe ne les man
à moins (lue Dieu où les anges? La n
cette opération ou cette manière d'è
produit ou cette modification de l'i
genre, car l'homme ne saurait au ji
définir, ne peut être aperçue que (la
autre intelligence. Et qu'on ne dise p
Jésus-Christ pénétrait la pensée di
de la même manière qu'un nomme pi
telligent pénètre celui qui l'est moi
vertu de rimpression extérieuremeo
duite sur celui-ci; l'Evangile ne laisa
soupçonner de semblable ; le Si
voyait la pensée, lors môme qu elle
l)as de nature à produire une impi
extérieure.
Dit-il à un paralytique: 3Ion fUi
confiance, vos péchés vous sont
qu'il ajoute aussitôt, ^ l'intention é
qui trouvent qu'il a blasphémé : Pê
pensez-vous du mal en vous-mêmes; le^
le plus facile de dire vos péchés vau
remis, ou bien lever-vous et marchez
Jésus avait vu leurs pensées, dit Vé
liste. En une autre circonstanciî, il fi
observation analogue, à l'endroit d<
qui pensent que c'est une violatior
loi de çuérirles malades le samedi : J
demanaerai, dit-il, lequel vaut mieux û
le bien au jour du saubat, ou de laisse
sistrr le mal ; de sauver quelqu'un, ou
bandonner au péril? Dans cette circon
encore, il savait la pensée de ses int€
teurs : sciebat cogitationes eorum (66
ferle de piscibus, qnos prendidi^lis nunc.
dit Simon Peirus, el iraxil rele in lenani«
magnis piscibus eenlum quiuqua^inla tril
cum tanli essent, non est scissuin n>ie. Dicit
sus : Venile, prandete. V>i nemo audcbat d
benlium inlerrogare eum : Tu quis es? i
quia Dominus est. El veiiil Jésus, el accipli j
et dat eis, el niseem similitei*. Hoc jam ten
nifeslalus esl Jésus discipiiiis suis, cum rcsu
sel a moi'luis. {Joan. xxi, 1-ii.)
((>G0) Coniide fili, remillunlur libi peccai
El ecce quidam de scribis dixerunt intra s
blaspbemal. Kl cum vidissel Ji sus cogilatio;
runi, dixil : 1)1 quid (ogilalis mala in cordib
iris?Quid esl Tacilius, dieere : Dimillun^ur U
eala tua; an dieere : Surge, et ambula? Ut
scialis , quia Fiiius bominis babet potesta'
terra dimiliendi i)eccala, tune ait ftaralyticc :
toile leclum luum, el vade in domum luam.
rexit, et abiil in domum suam. (Af allA. ix, !
^ (001) Factum esl aulem el in alio sabbato
Irarel in syua^'ogam , el docerel. El eral Ibi
PEN
DES MIRACLES.
PEN
^Z6
lans CC3 circonstances on peut dire
Saii?eur a pénétré la pensée d'autrui
ijwMl ne la vue, pourra-t-on dire la
chose encore lorsquMI aura nommé
même de cette pensée, exprimant de
la parole que ses ennemis ont dans
? 11 venait de délivrer un démonia-
, les pharisiens pensaient que son
à lui-même pourrait bien être dé-
file, et il répond à cette pensée, qu'un
fxléricur peut bien manifester, mais
icun signe, moins la fiarole et TEcri-
le peut dire le mot ; Si je chasse les
par le pouvoir de Beeizebud, par le
r de qxn vos enfants les chassent-ils ?
mi eux-mêmes vos juges à cet égard,
'c était au contraire par le pouvoir di-
rêgne de Dieu serait donc commencé au
de vous (6G2).
nous supj)o.sons que dans ces diflé-
xemples, où il y a lutte et antago-
la pensée dos adversaires du Sau-
ïsoit trahie d'elle-môme, ce qui n'est
idmissiblc pour le dernier, ))uisquo
d'une pensée ne se trahit pas; il
fa pas de môme du moins, lorsque
leur désœuvrement et dans leur
ip des grands miracles que le Sau-
ipère coup sur roup à leurs .veux,
3'étonnement ou les jette ranlionce
jént de leur faire de son suj)plice
in, ils se prennent à |)enser qu'il
il se trouver parmi eux (juelqu'uH
I privilégié que les autres, et à se
1er qui vc pourrait être : Jésus voyant
mtéede leur cœur, apppela un petit
e^ le plaça près de lui : •— Celui,
M^ffii fait le bien en mon nom à ce
If, wie reçoit moi-même, et celui qui
^ reçoit celui qui m'a envoyé. De même
ni est le plus humble d'entre vous,
remierde tous (663).
une autre circonstance, un pharisien
i le Sauveur h |;rendre un repas à
!• Le Sauveur a accepté et s'est assis,
courir auparavant aux purifications
tes par les zélateurs de la loi. Le
Bii ne le fera pas remarquer à son
lais il pensera en lui-môme qu'il eût
3UX de s'y soumetire. Vous,phari-
iii dit alors Jésus-Christ, vousatta-
icjusdextra erat arida. ObscrvaVant aulem
C pharis:i;i, si in sabbato ciiiarol : ni invc-
ideaccusareiitciiiii. Ipse vero svicbat cogi-
eonim, el ail hoiiiini qui babi^bal iiiaiium
Surse, et sla in médium. El suigcns slclil.
n adf illos Jésus : inicirogo vos, si liccl
benefacerc, an maie ; aiiimam salvam fa-
perdere?Et circumspeclis omnibus dixilho-
slciide manu m luam. El cxlendil : cl resli-
manus ejus. {Luc. vi, 6-10.)
Et ftlupel»aul omnrs lurbiK, H d ccbanl :
hic est filius David. Pbai'isa^i aulcm au-
dixcruiit : llic non ojicil da^mones nisi in
4 principe daDmoniorum. Jésus aulcm scions
fie« eorum dixil ois : Oinuc re^num divi-
In se desolabilur : cl omnis ( ivilas, vei do-
sa contra se non slabil. El si Salanas Sala-
il : ad versus s<! dixisus csl : Quomodo er- .
rcgnum ejus? El si ej;o in Bcclzebub eji- •
chez une grande importance à purifier le de-
hors de votre calice ou de votre coupe ; mais
vous ne prenez pas un si grand soin de puri-
fier votre propre intérieur , lors même quil
est rempli de rapine et d'iniffuité (66^).
// n était pas besoin d'informer JésuS'
Christ de ce qui se passait en chacun, nous
dit Tévangéliste saint Jean, t7 le savait sans
qu'on le lui dit : Opus ei non erat ut qui$
testimonium perhiberet de homine : ipse enim
sciebatquid esset in homine. (Joan. ii, 25.)
PKNTKCOTK. Cinquante jours après la
résurrection du Sauveur, le jour môme où
les Juifs célébraient une de leurs plus gran-
des fôtes, celle de la publication de la loi
sur le Sinaï au milieu de la foudre et des
éclairs, les disciples étant réunis dans une
maison de Jérusalem, que l'on croit être
celle des apôtres saint Jacques el saintJean,
et avoir été située sur le mont de Sion, en
attendant et en invoquant dans leurs fer-
ventes prières le Saint-Esprit, que le Sau-
veur leur avait promis, il se fit tout à couj),
vers la troisième heure du jour, un grand
bruit, comme d'un vent violent, dont la
maison fut ébranlée, et aussitôt ils virent
dos langues de feu qui se reposèrent sur la
tète de chacun d'eux. Aussitôt ils furent
remplis du Saint-Ksprit , changés en des
hommes nouveaux, doirés de l'intelligence
des choses saintes et d'un courage héroïque
pour les annoncer. ]ls se mirent a parler di-
verses langues, et commencèrent îa |»rédica-
tion de l'Kvangile. Une multitude de per-
sonnes s'étant rassemblées au bruit de Té-
vénement, le chef du collège apostoliciue
leur adressa la parole, et en convertit trois
mille, qui reçurent aussitôt le baptême.
Or il y avait à Jérusalem des Juifs de tou-
tes les nations du mond-e, venus pour ado-
rer, selon les prescriptions de la loi, car la
Pentecôte était une des trois grandes fêtes
auxquelles il était d'usage, à tous ceux qui
n'en étaient pas légitimement empêchés, de
se rendre à Jérusalem. Ce qui les frappait d'a-
vantage au milieu de ces merveilles, c'était
d'entendre lesdisciples chacun dans la langue
qui lui était propre, comme s'ils avaient
parlé toutes les langues en môme tem|)s, ou
connue s'ils eussent | arlé une langue uni-
verselle comprise de tous les peuples.
cio dxmones, Hlii vcslri in quo cjiciunt? Ideo Ijpsi
judices vestri erunl. Si aulcm ego in spiritu Dei
ejicio dcTHiones, igilur pervcnil in vos rc^Euum Dci«
(Mailh. XII, 23-Î8.)
(GG3) Intravil aulcm cogilatio in cos^ quis conim
major esscl. Jésus vidons cogilalionos cordis illo^
rum, apprelicndil pucruni, cl slatuU ilbim sccus se«
Kl ail illis : Quicuiupn* suscepcrit puerum isluni in
nom i ne lueo, me ircipit : et quicunqiie me recc-
ptTit, rccipit euin, qui me misit. Nam qui minor est
uilcr vos onnies, hic major est. (Luc. ix , 46*48.)
(6&i) Kl cum loqncrelur. rogavil illuin quidam
Pliai isai*us ut prandercl apud se. Kt ingressus rècii-
buil. Pliarisaeus auteni cœpit inlra se reputans di-
ccrc, quare non baplizaUis esset anle prandium. Et
ail Dtmiinus ad illum : ^uuc vos Pharisa;!, quod
dcroi'is Cbl calicis cl calioi, mundalis, qiiod aulcm
inluii csl vcslrum, pli num csl rapina, cl iniqnitale.
(Luc, XI, r)7-5î>.)
539
PEN
DICTIONNAIRE
PER
Comment se peut-il faire ^ disait-on, que tous^
Parthes^ Mèdes^ Eiamitcs^ habitants de la
Mésopotamie^ de la Judéc^ de la Cappadoce^
dx^ Pont^ de l'Asie^ de la Phrytjie, de la Pam-
philie, de VEgyple^ de la Lyùie Cyrénaïque^
RomainSj Juifs et prosélytes^ nous entendions
parler notre tangue naturelle à ces hommes,
gui sont tous également de Galilce?
Vapôtre Pierre , prenant alors la parole ,
adressa ce discours à la foule : Juifs, et vous
tous habitants de Jérusalem, réfléchissez, et
écoulez-moi : Ceux-ci ne sont pas ivres ,
comme plusieurs d'entre vous le supposent,
car il n est encore que la troisième heure du
jour ; mais c'est V accomplissement de la pro-
Î)hétie de Joël : « Jl arrivera dans des jours
ointains, dit te Seigneur, que je communi-
querai mon esprit à toute chair, vos fils et
vos filles prophétiseront, vos jeunes hommes
verront des visions, et vos vieillards songe-
ront des songes. En ces jours, je répandrai
mon Esprit sur mes serviteurs et mes servan-
tes, et Us prophétiseront. Et je remplirai de
prodiges le ciel au-dessus de vos têtes et la
terre sous vos pieds : du sang, du feu, des
tourbillons de fumée. Le soleil se couvrira
de ténèbres, la lune deviendra couleur de
sang , à l'approche du jour du Seigneur ,
grand et manifeste ; et a! ors quiconque invo-
quera le nom du Seigneur sera sauvé (665). »
Ensuite TApôtre annonça Jésus-Chrisl, le
Messie envoyé de Dieu, crucifié, ressuscité
et monté au ciel. Trois raille de ses audi-
teurs se convertirent, et ainsi l'Eglise fut
fondée le jour même de la Pentecôte ; ou
du moins elle sortit des langes de son en-
fance, pour commencer sa marche triom-
phai.tft à travers le monde et les siècles,
toujours guidée et accompagée par cet esprit
de vie et de lumière qui est, pour ainsi
dire, TAme dont elle est le corps.
Avant de monter au ciel, le Sauveur avait
promise ses disciples laccomplissement de
ces merveilles : L Esprit-Saint, le Paraclet,
qusmon Père vous enverra, leur avait-il dit,
vous apprendra toutes choses^ et vous fera
(605) Eraiit autem in J^Tiisalem liabilaiiles iwlsp],
viri nligiosi ex omui iinlioiie ^y^x sub cœlo est.
Facla autem liac voce, convniil iiiulliluilo, cl iiicnle
cuiifiisa est, quoniain auJicbat' unusquisque lingua
sua ilios loqueiites. Stupebai.t autem omiîes, el iiii*
rabaiilur. diceiitcs : Nonne ecce oiniirs isli, (]ui lo-
quuiilur, Galilici sunl?El quoiuodo nos audiviuius
unusquisque linguain nostrani, in qua nali suniiii»?
Parlbi, cl Mcdi, el yElamiix, et qui baliilanl Mcso-
potamiam, Judu'am, el Cappaiiociam, Ponluni, el
Asiam. Phrygiam, el Panipliyliam, iEgypluin, cl
•^ pat les Lybio;, qu;B esl circa Cyrenen, èl advenu;
noniani. Judaci quocpic, et prosclyli, Grêles, el Ara-
bes : audivimus eos loquentcs noslris linguis ma-
gnalia Dci. Siu|>ebanl aul'm omnes, et niiraban-
tur ad inviccm dicenlcs : Quidnani vull hoc esse ?
Alii autem irridenles dicebanl : Quia nmslo pleni
sont islî. SUins aulem Pelrus cum undecim, leva-
vll.voccm suam, cl loculus esl eis : Viri Jud<ei, el
qui habitalis Jérusalem universi, hoc vobis nolum
sit, cl auribuh percipile verba mea. Non enim , si-
cul vos a!slimalis, lii ebrii su!il, cum sit liora diei
lerlia : Sed lioc esl, «piod diei uni esl per prophe-
tam Joël : El ci il in nev sbiinis diebus (dieit Domi-
comprendre tout ce que je vous ai ej
vous révélera toute vérité..... et vou
gnera les choses à venir. C'est par lu
serai glorifié (666).
Serait-il donc nécessaire de déi
rexisien(!e historique de ces mervei
ne suflil-il pas de regarder, |K)
convaincre, le monde devenu chréti
Test lias devenu sans quil ait exi
cause efïicienle; or il est impossil
assigner uneautie. Le livre qui (-on!
révJls se trouverait ainsi confirmé pa
(luand l)ien-môme il ne porterait pa
tous les caractères de véracité et d'aï
cité les plus incontestables et les \
contestés; quand bien même tout (
raconte ne serait pas d'une publiciU
quablc et jusqu'ici respectée. L'Api
sait en principe les merveilles qui s
j)lissaient sous les yeux de ses au
lK)ur établir la divinité de Jésus
nous pouvons à notre tour poser en j
ce qui se passe aux yeux de Tuniveri
dix-liuit siècles, pour démontrer la
de la descente du Saint-Ksprit sur I
ties au jour de la Pentecôte.
PERSÉCUTIONS. (Proi)liéties qui
cernent.) — L'Eglise de Jésus-Chris
s'établir sur la terre au milieu des
cutions, et malgré les elForts des pri
(les peuples conjurés pour la perJî
ainsi que Dieu ferait reconnaître son
en signalant sa puissance, et sanctifia
fondalionsde Téuili e,en éprouvant,
set de la tribulalion et de la dou!
pierres spirituelles qui en fornieri
l>remières assises. Lia perséiriition
donc dans Tordre doî^es prévisions,
être de ses desseins; mais atin qu*c
branlât pas la constance de ceux q
raient soumis, elle devait être prétlj
l'a été.
Mille ans avant la naissance du S
le prophète-roi s'écriait : quel est ce
sèment des nations , et pourquoi tes
méditent-ils de vains projets ? Les roi
nus) ciTiindam de Spiiiln nieo super omt
nem : el prophelahiinl lilii veslri , cl filise
eljuvenes veslri visiones viilcbunl, el son
slri soniiiia soinniabiinl. Et quidem supc
nieos, el super anciilas meas, in diebus II
(iani de S'iiriiu meo, el pmpbclaiiunl : Eld
digia in ewlo sursuni, ei si^iia in lerra
suii^uinem, el ignem, el vap<M'ein fumi. S
vcrlelur in lenebi as, el luiia in sanguinei
qiiani venialdies Doiuini nta^iius el maiiifi?
Ci il : Onniis (|uieun(iue invoeaverit nomea
saivus eiil. {Acl, ii, ô-il.)
(666) Paraelilus aulein Spirilus saiiclui
millet I^aler in noniine meo, ille Viss doc<
nia, n siiggerel vobis oninia <pia3Cunque di
bis. Pacein leiinqno vobis, paecm ineam d<
non qiiotnoJo nnindus dal ego do vobis. f
belur eor vesliuni, neqnc forniidei. Car
veneril ilie Spirilus verilalis, docebit vos
veriiatem, non enim loquelur a semetips
quaeeunque audict loquelur, el qmc venu
annunliabil vobis. Ille me clarificabil :
meo aceipiet) et annuiiUabit vobis. (Joan,
xvt, 13.)
FER DES MI a
r sont Jevéêj les princes ont forme dos
ts contre te Seigneur et contre son
Rompons leurs chaînes^ ont-ils dit,
9 leur joug loin de nous. Mais celui
bite dans les deux se moquera d'eux y
fuur saura les châtier. Il leur répon-
ns sa fureur: dans sa fureur il les
na en ses mains. Pour pwi, c*est de lui
tiens ma royauté sur Sion , sa sainte
ne, e* ce sont ses préceptes que fan-
Le Seigneur nia dit , vous êtes mon
vous ai engendré dans mon éternité.
lez-mot et je vous donnerai les nations
'âge , je reculerai vos possessions jus-
frontières de l'univers (667).
les paroles n'ont pas l)esoin de com-
re. 11 n'y a jioînt d'équivoque sur le
i'elles comportent. Leur auteur re-
diverses reprises sur le môme sujet;
»iDme nous devons parler de sesad-
îs psaumes dans un article parlicu-
9US n'en dirons pas dava.itage ici.
art. PSAL'MF.S.)
auveur pn^dit lui-môme, mais alors
nanière nette, claire, positive, cir-
idée, les persécutions auxquelles
nples, c'est-à-dire son Eglise, serait
9^ à commencer du moment de sa
fi qu'il fixait pour point de départ,
donnait pour exemple. Mais afm
Éber le découragement qui pourrait
•er de leur âme, il mettait d'avance
an veux l'assurance du succès et Ta-
ee de leur moisson spirituelle. Ce
mvous qui m'avez choisi, leur disait-il,
Mivous ai élus et qui vous ai établis
'gation de marcher en avant, de
W fruits, des fruits durables , et
9tis mon Père tout ce que vous lui
hnfi en mon nom. Je vous recommande
wr réciproque. Si le monde vous hait,
^ZriDOus qu'il m'a haï avant vous. Si
îcxétédu monde, le monde aurait aimé
ntrait été à lui; mais n'étant pas du
étant ségrégés du monde , le monde
Mira nécessairement. Rappelez-vous
\ vous ai dit, que le serviteur n'est pas
eson maître. S'ils m'ont persécuté,
Quare rreiniioriint gontos, et popiiH medi-
linaiiia? Asliterunl roges Icrrae, et prin-
ivencriiiit in iintim, aJversus Doiniiuiin, et
Clirisluiu ejus. Diniinpamus viiicula eo-
projiciamiis a nobis jugum ipsoniin. Qui
n cœlis irndekit eos : et Domiiiiis sul^san-
«. Tune ioqnciur ad eos in ira sua, et in
BO Gonturbabil eos. Ego aulcui conslitnlus
ab 60 super Sion montcni saiictum ejus,
is praeceptnm ejus. Dominus dixit ad me :
icus es tu, ego hodie genui te. Postula a
ibo tibi geittes bairedilateni tuani, et posscs-
luani terminos terrse. (Psal. ii, 18.)
Non vos me elegislis : sed ego eU^gi vos, et
« ut calis, et rructum aflcralis ; et fiiictus
aaneal ; ut quodcnnquc pclierilis Patreni
le lueo, det vobis. ILec maiido voliis, ut di-
»S invicem. Si niuiidus vosodit, scilote quia
'cm vobis odio babuil. Si de mundo fuisse-
du.s quod suun) erat diligorct : quia vero
10 non eslis, sed ego elegi vos de luundo,
1 udit vos mundus. Meinenloie sernionis
cui ego dixi vobis : Non est soi vus major
ACLES. PER 54Î
ils vous persécuteront : comme ils auront été
dociles a mes paroles , ils seront dociles aux
vôtres. Loin de là , ils vous combleront de
maux à cause de mon nom , parce qu'ils mé-
connaissent celui qui m'a envoyé (668).
Plus loin il ajoute : Je vous ai dit ces
choses, afinquevous ne soyez point scandalisés
lorsqu'ils vous chasseront ae leurs synago-
gués : car le temfis vient où quiconque vous
fera mourir , croira rendre un service à Dieu
(669).
Les douleurs des nouveaux apôtres seront
telles dans l'accomplissement de Tœuvrequi
leur est confiée, que le Sauveur les compare
à celles de l'enfantement; mais aussi le ré-
sultat sera le njôino, c'est-à-dire fe bon-
heur et la joie après la délivrance, I.ors-
qu'une femme enfante, elle est dans la dou-
leur que cause un pareil moment; mais lors-
qu'elfe a donné le jour à un fils, elle ne se
souvient plus d^une douleur désormais sur-
passée par la joie d'avoir mis un homme au
monde.... Je vous dis tout ceci, afin que vous
ayez la paix en moi. Le monde vous oppri-
mera : mais ayez confiance , j'ai vaincu lo
monde. — In mundo pressuram habebitis,
sed confidite. ego vici mundum (670).
Déjà une première fois il leur avait dit :
Je vous envoie comme des brebis au milieu
des loups; soyez prudents comme des ser--
pents et simples comme des colombes. Voici
ce que vous devez attendre des hommes : Vg
vous traduiront devant les conseils, et vous
flagelleront dans leurs synagogues. Vous
serez traduits à cause de jnoi devant les pré-
sidents et les rois comme un scandale public,
universel. Mais lorsque vous serez traités de
la sorte^ n^étudiez pas le fond ou la forme de
ce que vous aurez à dire; ce que vous devrez
dire vous sera inspiré dans le moment méme^
et ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'esprit
de votre père qui parlera en vous. Le frère
livrera son frère à la mort , le père livrera
son fils : les fils s'insurgeront contre leurs
narents et les feront mourir. Vous serez en
butte à toutes les haines à cause de mon
nom; mais à la fin vous aurez triomphé.
Lorsqu'ils vous persécuteront en cette ville ,
Domino sue. Si me p{»rs"cuti suilI, et vos perse-
quentur : si scnnoneni nieuni si^rvaveiunt, et ve-
struni servabunt. Sed lix'c omnia faeient vobis pro-
pter nomen meuni : quia nesciuiil eum, qui niisit
me. [Joan. xv, 10-21.)
(6G9) llacc ioculus sum volds, ut non scand.ilize-
mini. Absque synago^is facient vos : sed venit bora
ut omnis nui intiTticit vos, arbilrrlur obsequiuici so
praislare Ueo, et ba^c faeieiit vol:is, (|uia non novc-
runt Patrem, neque me. Sed \\\xtz locutus sum vo-
bis : ut cum venerit bora eorum, reminiscamini
quia ego dixi vobis. (Joan. xvj, 1-î.)
(670) Amen, anuMi dico vobis : nuia plorabitis,
et flebitis vos. Mundus auteni gaulebit : vos autei'n
contrisiabiminî, s'M tristilia veslra vertelur in g;iu-
dium. Mulier mm paril, nisliliam babel, quia ve-
nit bora ejus : cum aulem pepererit pueruni, jani
non nieminil pressune propter gaudium, quia natus
est liomo in mundum. Et vos igilur nunc quiilein
tristitiam babetis, iieruni aulem videbo vos, et gau-
débit cor veslrum : et gaudium vcsirum uemo tolict
a vobis. (Joan. xvi, 20-22.)
3«3
PER
DICTIONNAIRE
PHA
fuyez dans une autre. Je vous le dis en vé-
rité^ vous n'aurez pas encore parcouru toutes
les villes d'Israël^ que déjà le Fils de Vhomme
sera venu (leur rendre fa justice.) Le disci-
ple n'est pas plus que le précepteur, ni le
serviteur vlus que son maître. Que le disciple
s'attende a être traité comme son précepteur^
et le serviteur comme son maître. S'ils ont
appelé le père de famille du nom de Belzébud,
à plus forte raison ses serviteurs. Mais ne les
craignez pas Ne craignez pas ceux qui
tuent le corps, et qui ne peuvent rien sur
Vdme Ne pensez pas que je sois venu
apporter la paix dans le monde : je ne suis
pas venu apporter la paix, mais la guerre.
Je suis venu insurger te fils contre son pir e ,
la fille contre sa mvre, la bru contre saoelle-
mêre, et faire des serviteurs les ennemis de
leurs maîtres (671).
Etait-il possible de prédire plus claire-
ment les travaux et le martyre aux disci-
ple§ de TEvangile; les dissensions donies-
liques, les délations et les persécutions
dont les premiers siècles du christianisme
devaient être témoins ?
Et cependant, comme si de tels aver-
tissements ne suflisaient pas , le Sauveur les
répète peu après : Ils vous livreront à la
tribulation, ils vous feront mourir; vous serez
haïs dans tous les pays à cause de mon nom.
Beaucoup seront scandalisés, se trahiront
réciproquement et se détesteront à l'envi (672).
Il le dit auï pharisiens eux-mAmes, les
premiers auteurs de la persécution contre
le christianisme ; il leur annonce les crimes
dont ils se rendront coupables envers ses
disciples : Malheur à vous, scribes et phari-
siens hypocrites , qui élevez des monuments
(671) Ecce ego mitlo vos sicul oves in r>edio lu-
poniin. Estote ergo prudentes sicut serpentes, et
simplices sicul columbae. Cavele 3ulcin au lioniini-
l)us. Tradcnt enim vos in concillis, et in synagogis
suis flagelialmnt vos. El ad priesides cl ad rcgos
ducemiiii propter me, in testimoniuni illis cl gcnli-
bus. Gum aulein iradent vos, noiile cogitare quo-
modo aul quid loquamini : dabilur enim vobis in
illa liera quid loquamini. Non enim vos eslis qui
loquimini, sed Spirilus Palris vcslri, qui loquilur
In vobis. Tradcl aulem fralcr fralrem in roortem,
çl paler filium : el insurgent Hlii in parentes, et
morte eos afficienl. El erilis odio omnibus propter
nomcn meuni : qui aulem perse veraveril usque in
iinem, hic salvus eril. Cura aulem persec^ucnlur
vos in civitate ista, fugite in aliam. Amen dico vo-
bj^s, noQ consumniabilis civilales Israël donec ve-
ipial t^Ùii^s hoininis. Non est discipulus super
Ïiagislrum, nec scrvus super dominuin suum. Suf-
cil discipulo, ut sil sicul magister ejus; t:t serve,
licul doniinus cjus. Pi palrem fauiilias Beelzcbud
v«K:avcrunt, (pianio magis domcsticos ejus? Ne er-
go liinuchlis eos. Nihit enim est opcrtuni, quod non
revelabitur; el occultum, quod non sciclur. Quod
dico vobis in icnebris, dicile in luminc : cl quoJ in
aurc audil s, pse.licate super lecta. El noiile tiuiere
êos, qui uceidiiul corpus, aniniaui a^uleni non pos-
sunlocci Icrc : sed potius linielc eum qui potcsi el
aniniam el corpus perdere in gebennam. Nonne duo
passeres assc vxneunl ; el uiius e\ illis non cadet
^up|er terrain sine paire veslro? Veslri aulem ca-
|>illi capiiis oniues numerati sunt. Noble ergo lime-
ic : niullis pa^ocribus mcli.m-^ eslis vos. Ouinis cr-
aux prophètes et ornez les tomba
tfs, vous qui dites : si nous avtc
temps de nos pères , nous nauri
complices de C effusion du sang det
vous portez témoignage contre t
car vous êtes les fils de ceux qui fi
les prophètes, et vous comblerez l
vos pvrcs. Serpents, race devipèr
évitercz-vous te jugement et le sup
que je vous aurai envoyé des pn
sages et des scribeSy et gue vous e
plusieurs à mort , crucifié ceux-
ceux-là dans vos synagogues, les j
de ville en ville , comme si vous t
retomber sur vous tout le sang ini
été versé, depuis celui du juste /
celui de Zacnarie, fils de Èarachi
avez massacré entre le temple et d
La reddition de ces oracles , q
cha point les apôtres d'entrer a
dans une si redoutable carrière,
plissement, et enfin le triomple
cause de TEvangile malgré tous
des puissances du monde et de
ment une démonstration invincib
de la divinité du christianisme,
fit de la signaler ici , notre but é
nir les preuves principales de
plutôt que de les mettre en œuv
PHARAON (xMagiciens de). Le
opposés par Pharaon à Moïse c
transformèrent-ils leurs baguet
pents, changèrent-ils de Toau <
créèrent-ils véritablement iles j
ainsi que le texte de TExode sen
en d'autres termes, opérèrent-
tables miracles? Celte question, \
longtemps et fort controversée, i
go qui confiiebitur me coram bomiriib
el ego euni coram Paire meo, qui in <
autcm negavcril me coram liouiinibi
ego eum eorain Paire mco, qui in coe
arbitrari quia pacem venerim miilei
non veni paceui mitlere, seil giadiui
separarc boininem adversus palrem s
adversus inatrem suam, el nurum adv
suam : et inimici bominis, domeslici
X, |()-3G.)
(672) Tune tradent vos in Iribulatio
dent vos : et erilis odio omnibus gei
nomen meuni. El lune scnndalizabui
invicem traJenl, et odio babebunt inv
XXIV, 9-10.)
(075) Vae vobis, scrib» et pharis^î li
aedilic;itis scpulcra propiielarum, el o
menla juslorum. Et dieitis : Si fuisseï
patium nostroruin, non essemus s<
san;;uinc prophotarurn. Itaque testim
bismetipsis,, quia fUii eslis corum, q
occideiunl. Et vos impiété mensurav
stroruin. Serpentes genimiiia viperan
fugietis a judicio gelicnnaî? bleo ecce
\os propbelas, et sapientes, el scribas,
eidelis, el crucifigelis, et ex eis flagella
gogis vestris, el pcrsequeuiini de civil
teni : ut venial super vos oniiiis sangu
effusus est super terrani, a sanguine .
que ad sanguiiiem Zacbarix, lilii fiai
oci-iilislis iui'M' lemphun et ullare. {3!a
nu DES MIRACLES.
|nl(*?i résou<Jre, lur^ïqu'eile est ainsi
MÎA
516
0, ii* siuiple cipression,
I niera «luo l'énorué suppose
l|)05iiiou rÙL^IIe aux lois bien ronniips
eilure,etr|ue,parconséiuie[]t,il y nura
lement ojiracle, si elle esl résolue
imialive,
^OiiOfi avant le récit qui doit servir
\k lâdi.srussion,
r f( Aaron estant preaenîi'S devant
I, ânn! ce que U Seif/nfur avait com-
\ Àaron prit sa baguette en prdsence
psiim et de ses serviteur 9^ et elle se
\tn coutfuvre. Mais Pharaon appela
I es dr» maléficinteurs qui, par te
es enchantements usilcs rn Eijypte et
ins secrets^ firent scmhtabtement. Ils
tharnn leurs bafjurtics, qui se chan-
ndrafjons; mais laftarjurtie d^iaron
f* kurs. Et h cœur de Pharaon s'en-
Uit n accorda pttini les demandes de
d'Aarun,,, Alors h- Seigneur dit à
cùmmandez à Aaron de prendt**^ sa
^tt d'étendre ta main fiitr les eaux de
ttsur ses fleuves , ainsi que sur les
r et les marécages , cl de màne sur
ktrcmrs, afin que les eaux se çhau'
tW^, et qu'il u y ait que du sang sur
Uede CEgijpte, même dans les vases
iti rases tie pit-rre. Or, Moïse et
tni C€ me le Sri que ur avait corn-
jui-ei élevant sa baguette^ frappa
euve en présence df Pharaon et de
mft^ et elle se vhnnqea en sanq. Les
ui e'itiirnt dans le flrave maururent^
lira en pulréfactton, les Egyptiens
mluf employer ses eau,r, et il g eut
^mioute V Egypte, Or, les maféjicia--
HpM ayant fait sembtablement dans
montements ^ le cœur de Pharaon
p et il ne voulut point accordt'r ce
tigneur avait demandé,,. Alors te
Ht à Moïse: — Allez trouver Pha-
rrssi 1 raque Moyscs ci Aaron ad Pha-
t<;runt &icijl praî''*'|><yrat l*«niiuns, Tiilil-
vir^aiii t:i>r;im. Phunuine el servis ejns»
»l in colubiiiin, Voeavjl aulem Pliarai»
[ rualcUi'Os : et feci-runl cl*îiiii i|vsi pev
lËS /Egypliacai» l't an'una {jua^ihini siiiolî-
fcruiUqtir siiigiili viigas, quaî Yrrs;e sunl
I : S4!d devoravit viiga Aaron vir^as eo-
Humque est tor Phaiaeniis, fl nnii au Ji-
it |>ra't'c*peral Oomiiitis. Dix il «lutciti l)tj-
IdViycii : higravaUiui est ct>r Pharaojus*
Ini'ittcre fuipuluiii. Vade ad eu m niape,
eliir ad :i!)uas : et stalpt^ ïn oceursitui
ripaui nuiumis : et vir^am, q\m ct>ii-
1 draconeui, lollrs iii uiaïui lita. Djcesqiu;
(»iiiînuâ lïcus lli*lir;eorniu uiisil me ad le,
liiilU; |»ainituiii luetiiii iil saiTilkel iiiild
I et ufvmie ail pr:eseiis audtre iii^luisli.
ûkii Uomuws : iii Iidc seies i\mn\ siiri
pccc pcrculiaiu virga, fjnîf in manu moa
llutniiiis, el vei tclnr iii sangtiiiicni, Pi-
1;, qui &uiit in 1!iivî<ft, ntorîeiïlur, el eam-
{iqua% et alUi^eiiiur /Ej^yidii Inbentcs
|inî». Diiil quoqut; Doaiinus ad Muyseii :
Ou : Tolli: virgam luain, et exteiide ma-
I ^upt*r dquas ^^ypli, el super lUivios
livo ac paludes, et omiies taeus aqua-
raon , et diies-lui ■ — Le Seigneur dit rea :
Laisses mon prupîe aller m' offrir un sacrifive]
si vous ne voulez pas le laiss r aller, je rou-
vrirai de grenouilles toute la face de vôtre
pays. Le fleuve en produira une telle yuan-
tité, qnil en montera jusffHa votre palais ^
qurllts y entreront , envahiront l'alcovr de
votre lit, votre propre couche, tes maisons de
v^s serviteurs et tout ntre peuple, vos cuisi-
nés et rofftce où vous serrez les restée de vos
aliments. Elles vous envahiront, vous, votre
peuple, el tous vos serviteurs, et le Seigneur
dit à Moîse de commander â Aaron d'étendre
la main sur h fleuve^ les ruisj^eaux et les ma-
récages, et d'en faire sortir des grenouilles au
point de couvrir la face de TEgypte. Et Aaron
étendit la main sur 1rs eaux de l'Egypte^ et
il sortit des grenouilles , qui couvrirent ta
face de CEgypte, Mais les ntalé/iciateurs firent
semhlahlement par leurs mchantements , et
produisirent des grenouilles sur la face de
l'Egypte, Cependant Pharam appela Moïse
et Aaron et leur dit : Priez le Seigneur, pour
qu'il me délivre des grenouilles^ moi el mon
peuple , t't j'enverrai tros compatriotes offrir
un sacrifice au Seigneur.,. Mais quand il fui
délivré, Pharaon endurcit son cœur, et ne
laissa plus accomplir les ordres du Seigneur»
Et le Seigneur dit à Muise : commandez à
Aaron tVétendrc sa baguette^ et de frapper ItX
poussière de la terre, pour couvrir ilr mou*
c hérons toute la terre de f Egypte, Et il en
fut ainsi : Aaron étendit la main dont il te-
nait sa baguette , frappa lu poussière de la
terre, et les ho7nmes et les bétes furent cou-
verts de moucherons, 7'oute la poussière de la
terre se changea en moucherons pour toute
IP-gyptr. Et 1rs maléficiateurs firent sembla'
blement dans leurs enrhaïitements, afin de pro-
duire drs moucherons, et ils ne réussirent pas.
Cependant ks hommes et les béfes étaient cou-
verts dr moucherons. Alors les maléficiateurs
dirent à Pharaon : Le doigt de Dieu est lu (67 i).
rnra, uL vcrtanlur in sangirniem; cl sit rnior in
onuri terra ^4^.gypû, tant in ligueis vusis cjuam tu
saxris. Keceniïiique Moyses et Aaron sietit pr;»^'c-
jH'rut Df>nilnns : et elevâiis virgïiiii pereiiiisit aqnam
iltmiinis corain Piiaraoni* el servis ejits* quiu versa
csl in sanguineni. Kl p!sce«>, qui erarit in nurninOt
nnntni snnt : t'rMnpitlriiiLffut* lluvius, et imn pôle-
rai:t if^gyptiî Inheie ;tqHani Htniiinin, et hitt saiiguis
in tnla Lerra y!']pypM, Feeernulipie siiniliter male-
(ieiiil'^yptlnrun) ineaiiialtonrbns suis; et iiidnniltnii
est cor Hiarannis, iiec audivil cmïs, sient pnei epe-
rat Dauiinus. Avertitque «^e, H ingressH^esl diininni
snani, nec ap osuil eor eliaiii hae \iit\ f'*c>dernnl
auleni nmnes .€gyptit per eir<intMiu nuMÛiiisaquam
ut hiiiereiu : non enini poieraut bitu*re de aqua
lttjnnai&. Inrpleliqne sunt septein dieu, pi^stipiani
percussil Doniinus JInviun».
Dinit qnoqne [Hniiiinis ad Moysen : îngrederc ad
Pliaratnieni, el dices ad c\m\ : Hacc dieil Domi*
uns : Diinilte popiiUnn n^emu, ut saciilleet tiiihi :
Sin auteni noliierilis diniiUrre, eeee ego jvercnliani
otnues iennitniH iiuis rariis, Ki eluiMic^l Huvuis
raiias ; iitia* aneendeid, il Ingredienlnr dornuru
Inani, el enbicnluni letUilr lui. el snper slralnin
lunm, el in donms î»êivoruni luornnt, ei in popti-
huu tuum, et in fnrnos luos, H in leliquias eibiinnri
tuorum : et ad le, et ad inipulncn tuunuctad onices
5.i7
PHA
DICTIONNAIRE
PHA
Nous ferons seulement deux observations
préliminaires sur ce passage. D*abord il ne
parait pas que les magiciens aient essayé de
lutter plus longtemps, du moins Tauteur
sacré ne le dit pas , il ajoute seulement, à
Toccasion de la sixième plaie, qu'il ne leur
fut plus possible de se présenter devant
Moïse, à cause des ulcères dont ils étaient
couverts en même temps que tous les habi-
tants de l'Egypte. Ensuite, on pourrait con-
clure, des paroles mêmes du récit, qu'ils
n'obtinrent que deux succès, celui du cnan-
gements de leurs baguettes en serpents et
de la production des grenouilles. L'auteur
dit à roccasion du cbangement des eaux on
sang, que les maléGciateurs Qrent semblable-
ment aans leurs enchantements, incantatio-
nibussuis^ sans rien ajouter; il dit de même
à l'occasion des moucherons, dam leurs
enchantements, et ajoute qu'ils n'obtinrent
aucun résultat : au contraire, lorsqu'ils pro-
duisirent des serpents et des grenouilles, il
liit par leurs enchantements, pcr incanlatio-
nés. Sans attacher une grande importance à
cette observation, nous croyons cependant
qu'elle vaut la peine d'être recueillie.
Ce ne serait pas un grand mérite d'avoir
substitué un vase de sang à un vase plein
d'eau, comme le font nos prestigiatcurs avec
tant d'aisance, ou d'avoir rougi de l'eau dans
une caraffe de verre qu'ils tenaient à la main,
comme le font nos sorciers de tréteaux ; mais
Tauteur sacré ne dit pas qu'ils l'aient fait. 11
n'y a donc que deux points bien établis ; or,
ces miracles sont de iacile exécution : il y a
certaineiv.enl plus de mille magiciens très-
inoiïcnsifs en Europe qui les renouvelleront
pour quelques sousdès qu'on voudra, pourvu
qu'on leur donne des manches un peu lar-
ges ou des gobelets à double fond, ou, sans
manches ni gobelets, unetableet un appareil
disposé d'avance. Nous avons vu des miracles
plus surprenants que ceux-là : ceci soit dit
sans préjuger encore la question.
Le terme traduit dans la Vulgato par ce-
lui de maléficiateurs, f7îa/e/7ct, est mecasse-
phim ; or, d'après Corneille Lapierre et la
l»lu|)art des hébraïsants, il signifie des pres-
tigiatcurs. Ce n'est pas la même chose : les
$or\os tnos intralitint rnnac. Dixîtqiie Dominus ad
lilovf^cn : Die ad Aaron : Exlende manum tuaui
super fluvios ac suiie" rivos et paliides, et ediic
ranas super terrain yl!lgypti. Et extciidit Aaron ma-
num super aquas iEgV^ii, et asccndcrirnt ransn,
operucruntque tcrram il^^^ypti. Feccrunt autem et
malcfici per incantalioncs suas simililer, eduxc-
runlquc ranas supiT terram i£gypli. Vocavit aulcm
Pliarao Moyscn et Aaron et dixit eis : Orale Domi-
num ut a tirerai ranas a me et a populo meo : et
dimiuam popuiunt ut sarriHcet Domino. Dtxilqne
Moyses ad Pharaoncm : Constitue milii quando de-
precer pro le, et pro servis tuis, et pro populo tuo,
ufabigantur rana; a te et a domo tua, et a servis
tuis, et a populo tuo : et tantum in flumîne rema-
neant. Qm respondit : Cras. At ille : Juxta, inquit,
verbum tuum Taciam : ut scias qnoniam non est
sicut Dominus Dcus nostcr. Et recèdent ranae a le,
et a domo tua, et a servis tuis, et a populo tuo :
et lantum in flumine remancbunt. Egrcssique sunt
Moyses cl Aaron a Pharaone : et clamavîl Moyses
maléficiateurs sont des empoisonnei
par le moyen de substances nuisib
tribuées habilement à ceux auxquels
lent du mal, causent des maladie
mort; nous connaissons maint se
cette nature qui ne peuvent être
écrit. Les prestigiatcurs amusent I
par de trompeuses apparences: la fi
gorie et le diorama sont les chefs-i
du genre; les boites à double ou
fond, les manches, les tables è trap
coulisses et les compères fon} le res
plus petits théâtres. Ainsi un maU
fera périr dans de longues et cruel
leurs,|ou d'une manière [dus subite,
sonnes ou des animaux qu'il n'a
même aperçus de loin. On croit qu
soin de toucher, mais il n'en est i
prestigiateur empruntera votre c
dans lequel il sera bien constaté p<
et pour l'assemblée qu'il n'y arien:
tirera à l'instant, sous vos yeux, d
seaux de fleurs très-réelles^ et que
pourriez pas remettre. Qui nel a pa
pas voulu le voir.
D'où il suit, que si l'expression e
par Moïse signifie vérilablemenl de
giateurs^ la question est jugée d'an
Il y aurait bien aussi des obseni
faire sur le mot semblablement, A
rapporte cet adverbe ? Est-ce à l'act
ce à son résultat? II paraît que c'«
tion d'étendre la main et de lancer
guette ; car lors luônie qu'il n'y ei
résultat, lorsqu'ils ne purent |)rodii
sang ni des moucherons, il est dit a
qu'ils avaient fait seinhlablemenl
cas, semblabiement ne signifierait ]
dans la Question qui nous occu|>e.
second, il ne la trancherait nullemei
qui est semblable n'est pas touiour
au contraire, on ne dit semblables
choses non pareilles.
Le célèbre commentateur Corn<
pierre a longuement examiné cette c
et après avoir prouvé à sa manièn
démon pouvait ojîércr, sinon des i
au moins des prodige.-, il conc lui h 1
de ceux-ci. Toutefois il avoue que
ad Dominum pro sponsione rananim qi
dixerat Pharaoni. Feciique Dominus jnxt
Moysi : et morluœsunt ranîe dedomilms,
lis, et de agris. Congregaveninlque cas il
SOS aggcrcs, et computruit terra. Videns ai
rao quod data cssel requies, ingravavil c
et non nudivit eos, sicut pnvceperat
Dixitqiie Dominus ad Moyscn : Loquere ai
Exlende virgam tuam, et percute pulvcr»
et sint sciniphes in univcrsa terra Mt^r
runtque ila. El cxiendit Aaron manum, V
ncns : percussitquc pulverem lerne, o.l
sciniphes in hominibns , et in jument if
pulvis terr» versus est in sciniphes per U
ram iEgypli. Fccerunlque similiter malel
lalionibus suis, ut educcrent sciniphes, el
tuerunt : eranlquc sciniphes tam in b
quam in jumenlis. Et dixerunt malcfici a<
nem : Digitus Dci est hic. hiduratumqiH
Pharaonis, cl non audivil ces sicut praece;
minus. {Exod, vu el viii.),
PHA
DES MÎÎLVC^KS.
PUA
550
ris de saint Grégoire de Nysse, de
'i'Osj)er, de saint Justin, d^ llùpert ni
tullicn; mais il préfère suivre celui
l Augustin, de ïliéodoret et de quel-
iterprètes modernes qu'il cite.
iiestion cependant n'était pas de sa-
que le démon peut faire, mais bien
Urer qu'il était intervenu dans cette
tance, où son intervention n'était nul-
nécessaire. Pour nous, nous préfé-
)pinion des saints Pères à celle des
ntatcurs, parce qu'elle nous semble
tionnelle, et aussi plus imposante.
bou faire intervenir le démon là où
1 d'un novice peut suffire, surtout
TEcrituro ne parle de rien de seni-
nuthicdisserlationemCorneUieJHsdem
ie, ciim alignât adnotationilms nostris^
\dendum quantis et quam debilibus ra-
r innitentur qnandoque dœmonogra-
^t ipsis interprètes Scripturarum, Sed
ia^ tiUntio veinnda magis quant divul-
ad profanum vulyus deveniant, et ita
m quia exoriatur ergaScripturas sa-
t:êcientiam saîictam^ lingua ntemur
iiperiti opprime caUent, Sic ait :
mo ncc aœmonfs nec magos posse
mcula efficere. Aîiraculum enim est id
mum vaturœ vim omnemque causa-
nralium ac hominuni et angelorum fa-
ïêuperat : possunt tamen facere non-
m hominwn aliarumque reruin natu-
m nuperanty quœ proinde hominibus
If, non miracula (1)75).
ppiMO mira pleraque quœ facit dœmoriy
Ûfti rerœ et reaies, sed tantum pre-
flÉi^ ^nim dœmon phantasiamy vel
1§.p€rstringere et ludificarey ut videre
Éaà miniino clarct, nec sntis in anima deû-
I qaid et qiisc rcs vim naluralem exsupe-
; Umen ad DtMun pertinent? Quousquc
linnm attingunt, tncipiunt aiitem angelo-
rioqiie (enninuni bahcnt, et Deus incipit
putesl liis in omnibus scientia aul hu-
cu&sio ? MuUa scirc est qux sunt in na-
snpra naturam ; pnrtem autein daemonio-
esset in medio termino, inter illud quod
iUud quod infra, quis hominum digno-
Ixc ridîcula et communia sunt, atquc ty-
cientise cximic nota ; sed quid ad Sata-
I iuec omnia mira non sunt.
ecniinim nec ignolum ipsismet pueris.
*yarucus Apollonius ncminem suscitavit
suscitasse, quia noque unquam exstitit
ïre est quai de iilo antca diximus. Talia
de nuiltis, oquidcm de Cornelio Agrippa,
(niagiam colebat neipie ningiac credebat,
le magia scripsoril, uii videiur in suo de
cientiarum lit>eilo. Firta sunt hxc et anu
a.
eqne Circe extilit unquam. Apage ab ista
icra qua; fictis iunititur et mendaciis poe-
uid Scriptursc sanciie cum llomero aut
fabcUis? Pra>t: leaque Ecclesia definivit in
ocyrano, canone Episcopi^ bas Iransmu-
soli Dec (ieri posse, et eum qui talia dixe-
îdideril, inlideti dcteriorein esse.
. Angustinus adludit quiedam populnria
ta ex libello Ashms Aurcus Apidxi concè-
de putent quod rêvera non txntity quomodo
somniantes putamus nos mira videre aua re^
vrra non sunt. Mira hujus rei exempta offert
Galenus et alii , ut de illo qui per vitiatam
imaginationem putahat se nasum habere in-
gentem instar ulnœ: et altero qui nolebat
tangiy eo quod se diceret habere corpus vitreum;
tertio y qui edere nolebat, eo quod diceret se
esse mortuum (676) ? Secundo, organum visas
turbando, quomodo ophtalmici mira se videre
putant quœ reveranon sunt, nec videntur (677),
Tertio, exterius médium immutando, quo-
modo in aquis baculus rectus videtur fractus
vel reflexus (678). Hoc modo, per prestigias
scilicet, Appolonius Tyanœus mortuum resus-
citavit; nam ope dœmonis iltusit oculis ho-
minum , ut vivum putarent qui erat mor-
tuus (679). Hoc moào et Circe maga Uh/ssis
socios in varias brstias transformavit (680).
Sic et venepcœ illœ Italœ, quorum meminii
Auaustinus (Dccivit., c. iS)viator(S transfor^
mabant in jumenta, quœ sua oncra bujula"
rent(68i). Sic et hodie lycantropi per presti-
gias se in lupos transformant , ovesque, quin
ethomincs invadunt etlaniant (682). Sic etiam
dœmon sagis dot aurum, argentum et cibos
subinde , non veros, sed phàntasticos ; unde
cu.m ad se rcdeunt esuriunt, ac si nihil come-
dissent (683).
Dico secundo, dœmonesmira possunt facere
per motum loralem : sunt enim celerrimi et
fortissimi. Sic primo, Satan ignc e cœlo de-
misso oves et puvros Job consumpsit (68V)
{Job 1). Sic hisce anuis per ventos validis-
simos, domos et turres subvertit (685). Sic
secundo sustulit Simoncm magum in aéra nt
volaret (686). Sic et hodie volant sagœ no-
strœ{ijSl).Sic ait Albert us Magnus aliquando
boves pluisse, quos videlicet aliunde dœmoneSf
pta, in que fabtda tcxitnr de quodam juvenculo mu-
tato in asinum i;)er sagam Panipbilaro. Ingenlosa
quidcni et lopidissiina narratio, sed jocosa; proptor
quam auctor ipsc, qui magiam irridcbat, magus
maximus repulalus est, suople stupore et damno.
(G8i) Lycantropi minime mutantur in lupos, sed
mutntos sese credunl in sua pbrencsia. Rara haïc
stuiiitia, sed antea coumuniior, quando sorciarii
utebautur quodam linimenlo Cnguentum magicum
voeato, quod fiebat succis vencnosis et somnileris.
(G85) Minime dal aurum et argentum diabolus,
sed in sabbatis dabal prœses monelas corii, ad pi*a}-
seiitiam uniusrujusque constatandam, et bsc notuKv
aurum aut argentum voeabantur, prout quxque si-
gnificabat. Quoad cibos phanlaslicos, pbaiitasiici
sumebantur in extasi sagarum, quaî ad se reversx,
ut dicit ipse auctor, esuriebant. lilusiones bacbi-
sehi et fumi opii de bisce illusionibus unguenti
magici rationem reddunt.
(G84) Quot verba, tôt errores.
Sed quid si bistoria Job slt parabola? Sîn auteni,
conira auctorem probat, nam dxmon nibil polerut,
nisi speciali permissionc divina.
(G85) Numquul et nluvia et vcntus, et ros et .ts-
tus a diabolo sunt? Ouisuam creator est, an Deus
an Satan ?
(G8ti) Non satis constat de bistoria Simonis ; fa-
bulam olet. De bac infra diretnus.
(G87) Sag» minime volant; Kctlesia définit ter-
tio i^culo, in coneilio Ancyiano, canono tpiscopi ;
sed bxc in imaginatione patiuiitiir, aiunt Patres,
et nullo modo tali mendacio fideiiLus asscntiic per-
mittunt.
55!
*>HA
DlCTIONiNAIUE
PUA
vd angeli prius in aéra sustulerant (688).
Tertio poiesl dœmon subito hominem^ vel
rem aliam e conspectu hominum subtrahere
Qtque ita reddcre intisibilem. Sic Avolloniuf
tx oculis Domitiani evanuit (089). Sic Gyges
per annulum faciebat se prœsentibus invisi-
oilem (690). Non potest autem dœmon facere
ut unum corpus sit in duobus locis^ aut duo
torpora in uno loco, aut ut corpus de extremo
in extremum transeaty non pertranseundo
spatium médium. Rursum : Cum dœmon, in-
quit sanctus Thomas (i p.^ q. llili>, a. k^ od 2),
|)ossit forniare corpus ex aère (691), ciijus-
('unque formœ et figurœ, ut illud assurncns
in eo visibiliter apparent : eadem ratione
cuicunque rei corpureœ potest circumponci e
quamque formam corpoream (692) , ut in
ejus specie videatur. Quarto facere potest
dœmon ut statuas moveantur^ ambulent et
loquantur : quia ipse eas movet et juxta eas
sermonem hnmano similem in aère efformat.
Simili modo ejfecit ut Claudia, vestalis Ro-
mana, in testimonium pudiciliœ, navem in
Tiberi hœrentem zona sua extraherct, et
duceret quo vellet (693) ; Tuscia veroj eam-
dem ob causam^ aquam Tiberi haustam in
cribro, ad Capitolium perfcrret (69fc). Quinto
Î)otest dœmon cadavera aut larvas hominum,
eonum et aliorum animalium induere, per
caque quasi viva essent, ludipcare et terrere
komines (693], «^i conatus est facere S. An-
tonio {(}96}, Sexto y ihiros affectus auioris,
orf/i, irœ, tristitiœ, mira etiam phantasmata
in homine excitât, commovendo humores in
corpore, prœsertim bilem atrani et flavam,
Dico tertio, potest dœmon mira efficere
applicando activa passivis, eaque commis-
cendo per causas nalurales ; rerum enim
naturafium miras virtutes ipse penitissime
cognoscit. Si enim theriacam et pharmaca
faciunt medici, quorum miras virtutes expe-
rimur ; multa majora facere potest dœmon,
qui longe melius vires herbarum, gemmarum,
animalium , aliarumque rerum cognoscit ;
quique eas ex Jndia aliove orbe celerrime
a/ferre et cum aliis permiscere potest {ii91),
(688) Si quid Albertiis similc dixerit, in hoc non
ma^iHis, sca pusillus. Unis non irrideat inexslin-
yuibili voce , hoiini et vaccanim pluvias ? Rabclaisio
digna sunt l)%c nostro. Invenisset quidam, si adhuc
inventa non fuissent. El quid angelis cum bobus ;
nunquid romedunt aut Turantur?
(689) Et istud fabula ut jain antea diximus.
(^9U) Adhuc fabula.
(091) Non adniillenda bx'C opinio illustrissiini
doctoris et aliorum, quippe quîc legibus physices
adversatur omnibus appriuie nolis.
(69Î) Quisquis crédit po$se péri aliquam creatu-
ram,,, transformari in aliam speciem vel similUu-
dnem, nisi ab ip$o Creatore, infidelis est et vagano
deterior, (Concil. Anctfr. in ciinone Episcopi.)
(693) Et b»c saneïabella.
(59i) Adbuc fabula ; et mullae aliae cjùsdem fa-
rinae leguntur apml veleres.
JC9.>) El haec diemouographi veleres docuerunl,
I ncque secundum scienliam, neque secuudum
cxperientiam.
(696) De bis non salis constat, ut in discussione
dogmaiica uflerre liceat. Non probal, quod non cer-
tuni est.
(697) Cur crgo diabolus pharmaciam non teneal
Nullam vero formam substantialem^ i
dentalem immédiate producere potest
imo non potest animal perfectum pt
sine semine (698), aut ex semine êuoi
ctum etjustœ magnitudinis efformare:
non potest ouidvis in quodvis transi
nec suspenaere actionem causarum
lium (699).
Hoc tertio modo mira passe efficen
nés palet, tum ex eo quod hoc modo i
nuiras mira agere videamus, uti de.
pisciculo narrât Plinius (lib. xxxi
quod ingénies naves si eis adhœreaty
ventis validissimis agitentur, remo
sistat (700); tum quod homines ho
mira agant, uti de Archimede narrât
chus in Marcello, quod ipse solus j
chinas mathematicas ingentem navetn
riam ad se adduxerit, et ingentem sti
classe Romanoram ediderit (701). Hi
et Severinus Boetius in epistola quai
a Cassiodoro, sive a Theodorieoi
scripta, dicitur quasi miracula qua
cisse, scilicet ut mctalla mugirent, m
guis sibilaret,aves simulatœ canerent i
me, homines aerii in acre bue cinarent\
Plura vide apud Delrium de Magia
Après ce long passage rx)inpi
Martin del Rio, Corneille Lapierre c
de la sorte : « Quelques-uns ^>ensent
serpents exhibés par les magiciens i
pas (le véritables serpents, mais <
l)restigiateurs illusionnèrent les spe
par de menteuses et fantastiques a
ces ; de la même manière que noi
giateurs modernes et nos sorciers
leaux savent en |)roduire pour Taoïi
du peuple : et telle est l'opinion c
Grégoire de Nysse, de saint Prosj
saint Justin, de Rupert, et en pai
de Tertullien, qui dit : les démons
produire des fantômes avec toute Tap
de corps véritables, et trompent ail
gane delà vue; mais la vérité m
dévora leurs mensonges (704-). Ml
vaut Topinion de saint Augustin, d
aut pharmaceuticen non dorent ? modo ac
ves (ieret.
(698) Si potest dxmon aliquid vel iinp
sine semine producere, ergo crealor esl.
(699) Et haîc assertio oninia quîe pra^ceii
ditus eruit, nam si d:emon non potest su:
actionem causarum naluralium, nil potesl îi
physica : neque impedire quin lapis descen
que ut morbidus convaleat , aul sanus in
incidat facere, etc., etc.
(700) Ridiculse fabulai quxque de remo
fuerunt.
(701) Quid de Archimede et matheroat
diabolo ? neque niathematicam Delrio, ne<;
giam, qui de mngia dixit, unquam scivit.
(70i) Mira fortassis sunt haîc, sed non di
bodieque periti arliuni mechanicarum mil
absque d.'emone dliciiint.
(705) Et haec et plura alia similUma
apud Delrium et alibi ; eaque nunquaro (
eripuissemus , nisi auctor tanli momenlî I
bras ad lucem vocasset.
(704) Vfd.PRosPER., p. I De promissi*,, i
Justin., in Quœsl. orlhodox,, q. 26; — Ti
De Anima,
la$ de I*vre, de Testât, do
divers autres écrivains, lo.^
agiciens auraient 6lé de véri-
Ht disent ils, la sainte Krriture
uns et les autres des serpents,
per aucune dilférence. En outre»
d'Aaron dévora reux dos magi-
n h% dévora véritablement, ou
prait accuser Moï^e d'avoir illu-
QRgvptiens, ce rîu'on ne ftout pas
[il suit que c'étaient de véritables
le plus» les magiciens ne imreut
b troisième miracle, c'est-à-dire
ts moucherons; donc ils avaient
deux premiers. Ensuite, si les
magiciens avaient été des ser-
iqueSf Moïse aurait déiouvert
ceux-ci seraient demeurés con-
n, le ilémon employa dans cette
re loulc son liabileié et son pou-
il produisît de vériiablesserpents,
liitle que Moïse, en manifestant
bc le couvrit de honte ainsi que
bs. »
p se termine, on le voit, par une
i gratuite, car la sainte Ecriture
intervenir le démon, et tout le
mne extrême faiblesse.
r.'mdc ensuite comment s'y
ns f»our produire les ser-
répund : « Suivant Cajelnn, les
nt préparé d'avance, por des
ide de substances inconnues,
leacité certaine, ces baguettes
forme des serpents, dé sorte
ns venant à lancer ces mêmes
r terre, prêtes qu'elles étaient
leur nouvelle forme, elfes se
en raf^me temps en de véritables
1
B est peu probable, dit-il ; et il
^^iruire celle suppositiou nar
H| raisonnements plus faibles
iPBsition même. Pais il ajoute :
lense que Dieu changea lui -
'baguettes des magiciens en de
serpents, par le fait d une espère
1» afin de tromper et d*endurcir
rnpiété Pharaon et les Egv |»iiens,
leur résistance h ses ordres. «
une impiété, ajoute-t-il, et il dé-
r des raisons (dus solides,, qy'oîi
idmettre une pareille e\i>lication.
ous, dit-il entin, nous pensons
Êmons amenèrent d'ailleurs ces
i les substituèrent imf»erce[«tible-
>dguettes desniagiciens ; de sorte
f^ii en turent les témoins, ne |té-
5 le secret de cette sulistituiion,
t*ni «pie les magiiiens, aussi bien
avatcnt changé leurs l»aguettes en
05). n
lentateur est ici bien près de la
pour peu qu'il eût supprimé le
mi rBcrilurene parle pas, il au-
Uré juste.
Izofl« Comment, cap, 7.
tCTio?iH. J>£S Mihaclcs. Il;
Quant un acteur se noignarde au théâtre»
la lame renlre dans le manche. Quant uq
escamoteur avale une épéo, l'épie est de
Sipier, et se détrempe dans sa bouche,
nant un lialadin fait sortir un lapin du nez
de Tenfani qu il mouche, le lapin était dans
sa manche.
Si un sorcier de tréteaux voulait renou-
veler le firodigc des magiciens de Pharaon,
il aurait dans la manche du bras droit un
serpent édenté ou sans venin, et en môme
temps qu'il ferait un mouvement pour le
lancer, le bras gauche, d'un mouvement
semblable, tirerait une ficelle cachée sou»
les vêlements, qui ferait rentrer la baguette
h la place du serpent, et le tour serait fait.
Si ce même sorcier voulait produire d'un
coup de baguelle une nmltiuide de çre-
noiiilles, il aurait une table avec une pièce
mobile au milieu, sous la pièce» un boisseau
rempli de grenouilles. Au moment qu'il
fra[rperajt sur la table, un compère, caché
dessous, ferait glisser brusquement la plan-
clieile, poussant en même temps le fond du
boisseau, qui en prendrait la place, et alors
grenouilles en liberté, et vivement lancées
en amont, de sauter de tous côtés. Voilà ce
que ferait un magicien de notre tcnq^s.
La substiiuiion d'un vase de sang h uu
vase d'eau, ou la coloration à vue d'une ca-
ralTe d'eau, n'olfrirait pas plus de difficultés j
mais il nest nrestigiateur au monde qui
osât entreprendre d'imiter, môme en i»elil
le miracle des moucherons. En elfet, il se-
rait dilîicile û^en réunir et d'en tenir un
millier dans sa main sans les écraser, de
manière qu'en ouvrant la main h un si-
gnal, après avoir fait semblant de ramasser
de la poussière, ils s'en échapassent comme
un essaim vigoureux et alerte.
A notre avis » les magiciens de Pharaon
imitèrent donc sur une faible échelle, mais
par des moyens naturels et à Taide d'une
pure supercherie, les deux ou trais pre-
miers miracles de Moïse. Vaincus ensuite
par la grandeur, le nombre, l'éclal, le genre
de merveilles qu'ils ne ifouvaient rapetisser
à la hauteur de leurs procédés frauduleux»
ils s'avouèrent vaincus.
Tel est aussi, ce nous semble, l'avis le
plus commun parmi les Pères de l'Eglise;
seulement ils ont varié sur la manière d'ex-
pliquer des résultats (ju'ils tenaient pour
naturels, et dont ils ne iiénétraient pas le
secret.
Nous n'oserions j^as, A la suite de nos au-
teurs, aborder la question du pouvoir de
Satan au fait des merveilles et des prestiges.
Nous craindrions de trop étendre ou do
tron resserrer la limite dans laquelle le
Créateur lui a permis de se mouvoir; mais
nous avouerons sans détour, que nous ne
croyons pas au-dessus du pouvoir que
Dieu lui laisse, d'opérer de tels prestiges
par rintermédiaire (fun agent humain. Ce
qui nous empêche d'admettre ici son inter*
18
I
555
PH!
DICTIONNAIRE
PHI
vention, c'est que rEcrilure ne rindigue
l)oinl, et qu'elle n'est nullement nécessaire.
PHASSUR (prophétie qui le concerne).
Pliassnr, prêtre et intendant du temple de
Jérusalem pendant le règne de Josias et de
ses successeurs, était un des faux prophètes
(lui séduisaient le peuple, en lui promettant
1 affranchissement du jougde l'Assyrie, mal-
gré les prédictions tout opposées de Jérémie.
Ne pouvant empêcher celui-ci de prophéti-
ser, et d'engager la nation à se soumettre à
Nabuchodonosor , il le fit enfermer dans
la prison du temple, afin de reffrayer. Puis,
étant allé l'en retirer le lendemain, Jérémie
lui dit, faisant allusion à son nom, qui veut
dire Libre de tous côtés : Ce n'est pas le
Seigneur qui vous a donné le nom de Phas-
«wr, il vous appelle terrevr de tous cotés.
En effet , le Seigneur dit ceci : Je vous ai
place au milieu de toutes les terreurs ^ vous et
tous vos amis Ils tomberont sous le glaive
de leurs ennemis^ et vous le verrez de vos
yeux. Tahandonnerai le royaume de Juda
tout entier aux mains du roi de Babylone ;
il en emmènera les habitants à Babylone^ et
les y livrera au glaive. Toutes les richesses
de cette ville, tous ses biens^. tous les trésors
des rois de Juda, je les abandonnerai aux
mains des ennemis: ils les pilleront, ils les
enlèveront et les emporteront à Babylone,
Et vous, Phassur, vous irez en captivité av te
tous les habitants de votre maison, vot^s se-
rez conduit à Babylone , et vous y mourrez.
Vous y recevrez la sépulture, ainsi que tous
ces amis auxquels vous prophétisez le men-
songe pO^).
L'histoire nous laisse ignorer si cette
prtiphétie s'accomplit d'une manière littérale
relativement à Phassur, mais il n'est pas
possible d'en douter, en voyant qa elle eut
son entier accomplissement sous tous les
autres rapports.
PHILIPPE (Ravissement du diacre saint).
—La première persécution avait dispersé les
apôtres; mais alors leur présence n'était
plus nécessaire dans la Judée, parce que
l'Eglise chrétienne y était fondée d'une ma-
nière durable. Le diacre saint Philippe
évangélisait la Samaric; les populations ac-
(706) Et audîvit Phassur filius Emmer sacer-
dos, qui couslitiUus erat princeps in domo Do-
mini, Jereniiain prophetaiitem sermones istos. Et
porcussil Phassur Jeremiam prophelam , et niisit
eiim in nervnni , quod erat in porta Benjamin supe-
riori, in domo Domini. Cumquc illuxisset in crasli-
niim,eduxit Phassur Jeremiam de nervo, et dicit ad
eum Jeremias : Non Phassur vocavit Dominas no-
men luum, scd Pavorem undique. Quia hîcc dicil
Dominus : Ecce ego dabote in pavorem, le cl om-
nes amicos luos : et corruenl gladio inimicorum
suorum, et oculi lui videbunt : et omnero Judam
dabo in manum régis Babylonis : et traducet eos in
Babylonem, et perculiet eos gladio. Et dabo uni-
versam subsiantiam civitatisbujus, et omncm la-
borem ejus oinnemqiie pretium, cl cunclos thesau-
ros rcgum Juda dabo in manu inimicorum eorum,
et diripient eos, et toUenl, et duccnt in Babylonem.
Tu aulcm Phassur; et omnes habitatores domus tuae,
ibitis in captivitatem : cl in Babylonem venies cl
ibi uiorieris , ibique sepelieris tu^ et omnes aniici
couraient en foule |>our Tenlendre,
convertissaient à 5a parole. Simon le
cien lui-môme n'avait pu résister
traînement universel, nrinciiialemei
vue des miracles opérés par l'apôti
ces entrefaites, un ange du Seigneur ^
Philippe et lui dit : Levez-vous^ et^ w
géant du côté du midi, prenez la voie i
cend de Jérusalem à Gaza la déserte. 1
vant, il s'en alla. Or voilà qu'un
d^Ethiopie, eunuque, premier minù
Candace,reine d'Ethiopie, intendant ii
sors, qui était venu adorer à Jérusak
retournait assis sur son char et lisant
phète Isate. Or Vespritdit à Philippe:
chez et accostez ce char. Philippe s empi
Ventendit lire le prophète Isàie et h
Croyez-vous comprendre ce que vou
Il répondit : Comment le pourrai-je^ i
au'un ne me l'explique? Et il pri
lippe de monter et de s'asseoir prè$
Lejpasssage de l'Ecriture qu'il lisait ei
et: a II a été conduit comme une brel
boucherie, et semblable à un agneau m
devant celui qui le tond, il napas o%
bouche. Il s'est laissé humblement juge
lever ; qui pourra compter sa posténti
que sa vie aura été effacée de dessus lai
L'eunuque s'adressant à Philippe h
De qui, je vous prie, le prophète JM
ainsi: est-ce de lui ou de quelquautrel
Philippe prenant la parole et ce pa$âs\
texte, lui évangélisa Jésus, maisjk
avançant sur la ro%ite, ils ^^^^^
une certaine eau, et r eunuque dit 7m
Veau, qui empêche que je ne sois baptm
lippe lui répondit : Si vous croyez dei
tre cœur, rien n'empêche ; et il repé
disant : Je crois que Jésus-Christ est k
Dieu, fit arrêter son char, et ils deseen
Philippe et lui dans l'eau, où Philippe
tisa. Lorsqu'ils sortirent de l'eau^ fet^
Seigneur ravit Philippe, et l'eunuque n
plus. Or tandis qu'il s'en retournait^
en son pays, Philippe se trouva dams*
et se mit à évangeliser les villes sitm
sa route, jusqu'à ce qu'il fût revenu
sarée (707). »
Ce passage a donné lieu à de longs cai
lui, quibus prophelasti mendacium. (Jet. t
(707) Angélus aulem Domini loculus esl ad
pum, dicens : Surge ei vade centra merid
ad viam quae descendit ab Jérusalem in C
h?DC est déserta. Et surgens abiil. Et ecce fir
ops, cunuchus polcns Gandacis reginsc iEtU
qui erat siipor omnes gazas ejus, venoralado
Jérusalem. Et revertebatur sedens super i
suum, legciisque Isaiam prophelam. Disil
Spiritus Philippe: Accède, et adjunge teid C
istum. Acourrens autcm Philippus, audîvit €
f[eniem Isaiam prophelam, el dixil : PutaiM
igis quaelegis?Qui ait: Et quomodo liofi
non aliquis ostcmlerit mihi? Uoffavilque Phil
ut ascenderet, el sedcrcl secum. Locas autoi
plurae, quam Icgebal, eral hic: Taoqaâoi I
occisionem ductus est : el sicul agnus com
dente se, siue voce, sic non aperuil os w
humililate judicium ejus sublatum esL Gen
nom ejus quis enarrabit , quoniain toUe
terra viu ejus? Uespondcus autem eunoehu
PUl
DES Mlh VtXKS.
m\
tm
dos controverses aiiiiiiées; main-
qui*stion est résolue. L'Ethiopie
ici question, n'esl antre que TA-
dOMl les reines s'appelaient gêné-
idunom de Candace, ^a rapport de
SlralK>n cl d'Eusèbc, coiuine les
yptc de celui de Pharaon. Ueunu-
îrtenait h ci?ttc rolonie îuive que
im^ y trouvèrent lors de la dérou-
>ays, cl q^iiî y était établie depuis
immémorial, e'est-à-dirc dès avant
captivité, La cîironiqiie d'Axum,
ent conforme au livre des Actrg^ et
liée, recommît cet ennuqne pour
u i»ays; les traditions et les nio-
ai sont d^ailleurs conformes.
insi que tout vient confirmer et
' les récits des livres saints. La
ise qui ne s'exi'iiqne pas, ce sont
les merveilles que Dieu a oîiérces;
% mystères de sa puissance et de son
mr les honmies.
uest de Bethk^em, à une heure de
le gros village de Beil-Jalla se
\u penchant des collines, cntou-
erselde champs cuUiv«^s.... Au delà
alla, sur le revers de la montagne,
[lage renommé pour ses vignobles,
Ibge de Saint-Philip[)e. Là, dit-on,
saint iliacrc qui donna le bai>téme
ue de Candace, reine d'Ethiopie;
•e la fontaine au bord de laquelle
blfaitchrélien, non loin du torrent
; le vin qu'on boit dans les mo-
allnsdo Jérnsalem et de Betldécm
lies viijnobles de Saini-PhUippe et
les voisines, La vigne de Snrrcc
jéri comme celle d'Engnddi.w
^JOLLAT, C«riT.*j3., lettre cx\i.)
"S, (Propliélies qm les concer-
_'hilistins étaient déjà puissants
ticstinc dès le temps d'Abraliani,
eux qu'est venu le nom du pays
r, mémo de la |>artie ocf'Upée plus
Juifs. Leur em|iire conipicnait
pies de fiaza, \scalon, Asnlli,
iron, maintenant Saint*Jean d'A-
iétendait le long des bonis de la
anée, depuis TEt^ypte jusqu'à ta
u Ils ne furent iioint compris ebns
Di* des autres peuples de la Pales-
îe qu'ils ne descendaient pas de la
idite deClianaan; mais, occuîtant le
iné de Dieii au\ enfants d'Israël,
Il en être expulsés ou se soumettre.
isoé distribua leur territoire à son
H leur fit la guerre. Ceiiendanl cette
I: ObsiTrn li\ de qiirt prophcla d crt hoc
4lc A lie nhr|ijo? AptTUMis :iuteni Plâiippti^
cl iiicipiens ;i Scii|itur;i isLa, evaii|^'plizavit
,. Et iluiii ircnt pcr via m, vi'iiciunt ad
aqui4tTi : »n aiteinuichiis : Ecci^ aqua, (|inil
lie baptiïari? Dixit auleiii Pliilippiis : Si
lolocoiile, licol. Etrestiiniilnis.iiL: UriMio,
Ù i*f%!iL* ic'suni Cliristiim. El jussil staro
ri iit*5CC»nleruiU ut^Mipic in aquam, Philii»-
intichus, cl lapli/nvit *nm* Cuni auîcin
Dut de aqtia, Spuînis Dutitiin rapiiit l^lii-
t amfvkn» rmti vîilit eum eniitictias. U^ai
r vtam suuin ^iyiteii^, Pliillppus aulcjii
conquête ne fut pas durable ; car on voit les
Pliilistins maîtres cl»ez eux, et quelquefois
même en Israël, jusqu'au tem[^s de David*
Ce prince les assujettit. Ils demeurèrent
dans la soumission jusqu'au règne de Joram,
fds de Josapbat, cest^Vdire environ deux
cent quarante-six ans, Joram les réduisit
de nouveau sous son obéissance; ils se ré-
voltèrent f;cndant le rè^ne d*Ozias , ciui
leur lit \a Lçutsrre , et vint h bout de les
contenir. Durant les malheurs du règne
d*A('has, les Philistins commirent de grands
dég*Tts dans le rtnaume de Juda, mais Ezé-
cbias, fils et successeur trAchaz, les assujet-
tit de nouveau. Enfin ils se mirent pleine-
ment en liberté pendant le règne des der-
niers rois de Juda, et s'unirent en toute oc-
casion aux ennemis de la Judée. De là les
menaçantes prophéties que nous allons ex-
poser.
Leurs révolte? pendant les règnes de Jo-
ram et d'Ozias,et les maux qu'ils causèrciilà
la Judée en ces circonstances, leur attirèrent
les prophéties suivantes d'Amos et d'isaïe.
Le Seigneur Dieu dit ceci, dit le berger de
Thécué, après les crimes de Gaza, trois tt
quatre fois rtpéih^ je ne pardonnerai pas.
ils ont emm^'né une partie de mon peuple en
esclavage^ et Vont enfermé dans Claumee, Je
lancerai le fett par dessus les murs de Gaza^
et la flamme dévorera ses hahitants, J^exter*
minerai flmlnfani d\Azoth, le prince d'Asca-
Ion, Je passerai la main sur Acaron : et les
restes (les Phifistins périront , dit le Sri-
gneur Dieu (708).
Cette propiiéiie n'eut pas son entier ar-
com[dissement avant le temps des Macha-
bées, puisque les Philistins, malgré rie
grands revers, subsistèrent jusqu'alors, mê-
me comme une nation puissante à certains
intervalles.
Fardeau de la Phitistte^ révélé rannee de la
mortd*Achas (c'est-à-dire l'an 722 avant Jé-
sus-Christ), dit ie profihète Isaie. A> te fé^
jouis pas, ô Phiiisthie^ de ce que la verge qui
te frappait est brisée, car du serpent sortira
un régulas, et cette race sait engloutir les
oiseaux. Les petits des pauvres auront à man-
ger, et ensuite se reposeront en paix : (a
rare mourra de faim, et tes descendants se-
ront livrés au glaive. Pleurez, ô portes, 6
ville, poussez des clameurs, toute h Phitifthie
est dévastée, car il est venu de l* Aquilon un
tourbillon de fumée si rapide, que personne
na pu l'éviter. Que faudra-t-ildonc répondre
aux ambassadeurs de la nation? Que le Sei-
gneur a fondé Sion, et que les pauvres de son
invculus est in Aznio, et pcrtransieiis evangeîiialiat
rîvilatiljys eimciis, «Vonec veniret Cxsarcam. (Act*
VHT, 2IÎ-A0.)
{7t»8) lla*c (tirît Ormiiaus : Super Irilnis scHcri*
luis GaK,T, eïsiifHT (pjalni^r non conv**riam eu m : êo
tpioil IraiisUilrriïU «aplivilalciii fw-rfectam, ul cou-
clu(!erf^rit eatn în ti!inn;i*:i. Kl ntitïam igncm in mu-
mm I}a7,;t% vi «tt-vuraliil icitcs ejns. Et «lispt^nlam
liabilâlor» ui itc Amin, ci leiicntem sccplruni de
Ascal«>ui^ : cï if>i»vèrlai»i rnanufii mfàta sup'^rAcca-
rnn, pi pt^riliunl rdiqui Pliilisltiiuorum, (iicil Doiiii-
nus Dcus. {Amoi, i, 0 S.)
5o9
PHI
DICTIONNAIRE
PHI
peupïe peuvent espérer en lui (709). Celle ^voir en vue le môme obiel.^ .V^Ifjl?
écrivit la première, la Philislhie était
volte contre Ezéchias; lorsque Jérémi<
vit la seconde, elle avait de nouveau ;
le joug des rois de Juda. Ezéchias
reconquise, et ici il esj question d'
d'Egvpte. Ezéchias^ nous dit le nr*
prophétie nous apprend que si les Philistins
avaient fait de grands maux à la Judée pen-
dant le règne d'Achaz, ce prince en avait
lire vengeance ; et il semble dilficile de ne
pas reconnaître dans le regulus issu du ser-
pent, Ezéchias', qui commençait alors son ,,^^,^,,^, ^^. ^, —
règne, et devait plus lard reconquérir la des Rois, s'empara de la Philisiie, %
Philislhie; d'autant plus que c'est de l'Aqui- pris Gaza, el se rendit maître de é
Ion, ou du nord-est que vient le tourbillon pays, depuis la guérite des sentinelk
de fumée çiui la dévore; or c'est la position —^- "- '— -^^^ ''*'«*^ **-•- —
lopogra^)hique de la Judée par rapiiort h la
Philislhie.
ïoul ceci est d'une grande apparence en
effet, et c'est ainsi que l'ont entendu saint
Jérôme, Havmon, saint Thomas et la plu-
part des commentateurs. Cejiendant il se
présente une assez grave didicullé: Jérémie
contient une prédiction qui s'accomplit
d'une manière différente, et qui offre, une
ressemblance remarquable dans les termes.
Parole du Seigneur révélée au prophète
Jérémie contre les habitants de la Palestine
avant que Pharaon triomphât de Gaza. Le
Seigneur dit ceci : Voilà que les eaux montent
du côté de r Aquilon, elles inonderont comme
un toiTent, elles couvriront toute la surface
de la terre, et submerg iront la ville et ses ha-
bitants. — Les hommes pousseront des cla-
meurs, et tous les habitants de la terre des
cris de détresse, devant Cédât et le cliquetis
des armes des guerriers, au frémifisement de
la terre sous le poids de lamultitude des roues
des chariots de guerre. Les pères ne pren-
dront pas garde aux fils qui leur tendront les
bras, le jour où la Philisthie sera dévastée,
où lifr et Sydon succomberont avec leurs
auxiliaires, car le Seigneur dévastera la Pa-
lestine, cette écume de File de Cappadoce. La
tête de Gaza est frappée de calvitie, Ascalon
et les plaines de l'une et de l'autre, frappée
de mutisme. Jusques à quand serez -vous
broyées ? 0 glaive du Seigneur, quand donc
enfin vous reposerez-rous? Rentrez dans vo-
tre fourreau, refroidissez-vous, taisez-vous.
Mais comment se reposerait-il, lorsque le Sei-
gneur lui-mime l'a lancé contre Ascalon,
contre ses régions maritimes, et lui a ordonné
d'y demeurer (liQ).
Malgré de nombreusessimilitudes déforme,
ces deux prophéties ne peuvent cependaht
(709) In anno, quo mortuus estrex Achaz, fa-
clum est omis islud : Ne. laleris Philislaea omnis
tu, quoiiiam comminuta est virga percussoris lui :
de radice cnim colubri egredictur regulus, cl seuicu
ejus absorbons volucrem. Et pascentur primogenili
pauperum, cl pauperes (iducinliler requicsccnl : el
lulerire faciaiu in famé radicein tuani, el veliquias
tuas inlerficiam. Ulula porta, clama ci v lus : pro-
slrala est Philisthxa omnis : ab Aquilonc enim fu-
inu8 venict, cl non est qui eifugicl agmen ejus. El
Î[uid respondcbilur nuittiis gentis? Quia Oominns
undavil Sion, cl in ipso sperabunl pauperes populi
ejus. (ha. xiv, â8-3t.)
(710) (}uod faclum est verbum Doniini ad Jere-
miam prophctain centra Pal;Bslino8 , anlcquam
percaterct Pbarao Gazam. Ila;c dicit Dominus : Ëc-
ce êt\u3d asceuduni ab Aquilone et erunt quasi tor-
reu8 inundans, et oporient terrain et piciiitudincm
^ns, urbeui et habitalorcs ejus : clamal)uut bo-
quaux villes fortifiées (7H). Mais coi
Jérémie fait-il venir aussi du côté de
Ion un roi d'Egypte? C'est que, sans
Nechao, qui venait de porter ses arme
l'empire d'Assvrie, et s'en assurer Y
par la conquête de Carchemise, s\
au retour de la Phénicie et de la Phil
afin de s'assurer une roule le long du I
vers ses nouvelles conquêtes el celle:
projetait. C'était justement par celle
que Nabuchodonosor, Cambjse el Aie:
le Grand devaient venir conquérir S€
h lui-môme. On sait qu'en allant, 1
avait traversé la Phibstie el la Judée,
gné sur Josias, qui y perdit la vio,
taille de Mageddo, près des confins de
pays. Selon toute apparence, c'est a|
mort de Josias que les Philistins rej
leur indépendance et se livrèrent ai
premier occupant, en se séparao
royaume dont la puissance encore imi
les aurait protèges.
Saint Jérôme a traduit le mot i
Caphtorim par Cappadoce, cepend
interprètes ne le suivent pas dans ci
ment. Les tins entendent préférab
l'île de Crète, les autres le Delta, ou 1
provinces de Tintérienr de l'EgypU
dans lequel dut s'établir Caphlor,
Mcsraïm, et cette dernière opinion pi
mieux établie.
Quoi quil en soit, nous venons i
dans la prophétie de Jérémie, quec
heur ne serait pas le dernier auquel I
listi-e serait soumise, car le glaive d
gneur a reçu l'ordre de ne pas se n
encore après la conquête de NéchaOi
demeurer en Philistic dans rattcnte d
veaux ordres.
Peut-être faudrait-il entendre parle
lus engendré du serpent dont parlait)
mines, et ululabunt omnes habitatores tei
strcpitu pompas armorum, et bellatonim
couMiotione quadrigarum ejus el multitudîi
ruin illius. Non rcspexeruut patres iilios n
dissohitis. Pio advcnlii dici, in quo vast9
omnes PliilistlitTÎ, et dissipabitur Tyrus, 61
cum omnibus rdiauis auxiliis suis, dcpopul
ciiim Dominus Palivstbinos, reliquias imml
padocix. Ycnit calvilinm super Gazam, en
Ascalon, et reliqnUe vuilis f^arum : usque.]iK
deris. 0 mucro Doniini usquequo non qi
Inj^rcdcre in vaginam tuam, rcfrigerare
Quomodo quiesct't, cum Dominus prseccperi
vtMsus Ascaloncm, et adversns niaritînas •
gioncs, ibiquecondixcrit illi? {Jer. xLVii.)
(711) Ipsc pt^rcussit Phi)islh;i*09 nsque
zam, el omnes leiniinos corn m, a lurre eu
usquc ad civitatcm munitam. (/ V Ai*^. xvui
I»ES Mlll^CLES.
Ui
% Asarhadtloa, fils de Sennaclié-
lofs la siiiiiliiude des lermcs em-
r IcH deiiî pmphèles recevrail une
n difT'TciîK* (712). L'aquilon, indi*
*un l'ommd fioint IJc déiiftrt du tour*
fumets et par raulre comme point
du torrerït, indiquerait l'Assyrie.
n serait le lourbiUonde fuiiiiSe, et
? M d*Ass}Tie, serarl Je tor-
^ se plaisent à d(^signer
par le tleuvetiui la touvre antmel-
e ses eaux, Cepcndoot Jéréniie in-
^ siège (Je Gaza par Pharaon rouuue
\à propJitHie plutôt que coaitue oh-
lierait |T0ssible qu'il eût en vue
événement, {lar exemple Tinvasion
shodonosor dans le reste de la l*a*
înq ans ai^rès Ja conquûte de la Ju-
iéfaut de renseignements détaillés
ces événements, il nous semble dif-
s*ûrr6ler d'une manière définitive
b ces conjectures plutôt <}u'auï au-
ii*tî en soit,Ezéchias, roi do Judée,
l la Philistie vers l'an lik avant Je-
n, ainsi qnc nous l'avons dit. Asar-
toi d'Assyrie, assiégea Azoth, i-t la
psarmesde Thartlian, son général,
077 ♦ ainsi que nous rapprend
,11' chapitre de ses prophéties.
e, roi d'Egypte, prit !a môme
n 6V1, après un siège de vingl-
•ius long dont fassent mention
e la guerre, ainsi i|iio nous V3[y-
érodote en son w livre, rha-
iéchao, roi d*Egy[)ie, prit Gaza
comtiie nous vèouus de le voir,
èpbe, au X' livre de ses Antiffuil/^,
1, Nabuchodonosor, pendant le
^r, qui dura treize ans, employa
p^i\,^ <r»n année h soumettre les peu-
une, et par conséquent la
...ij .ins après la prise de Jérusa-
è-iJire environ J an 602. Ltï PIhHs-
contitiué de faire partie de Tem-
j«yrie, tomlta nécessairement sous
lation iles Perses, et ensuite sous
Jeiandre le Grand. Ce prince ruinn
wenl Gaza, comme nous Taptirenons
>n, (Jans son xvi' livre, et d'Arrian
fl livre de ses ExpMilions,
\h plus qu'il ne faut, pour donner
1 deux prophéties dont nous nous
I, Et pour en dire notre sentiment,
fons qu'Isaïe avait en vue rex[ié-
sarhaddon, et Jéréuiic ceUe do Na-
nacliérib, ilnnslc coui-s de son cipctJÎ-
\s, ix lircfi ï»ii soumettre les peu-
ri tïc iL'tnpl qifil nivn^^cail la Jn-
ir_i \-,i,uira sont voisines de Lachi.^, iju'il
ta 3isA»*2 loniitciupSt il i»'y a qwc «jm-lqucs
istatue.
PC ilicii l>(niiiuus Diiis : Pvn ri> qno»! tv-
rM\n\ viiiihcLnm, ei iilti »ie mui iiat>.iitî-
Idéales» el ir»inli'iUos inimitilias vcten^s ;
bxc dicil ï>oiîùmi.> l^eiis : J^Icce ego ci-
Inum nicarn siii^t l^akc»tiiios, et ijiU'Hi-
leciorrs» et peiiL'iin reliquius ri»ïiritiin;c
FaHniiif|ue îii ei>» uliioMes inaynas ar-
furorc : et scient quia ego Dauiiïius,
bycliodonosor; el nous Je croyons u'autant
plus volontiers qAie le premier met en oppu
sition le 5inliît de Jérusalem el la dévastation
de la Pbilistie, ce qui convient bien à l'ex-
pédition d'Asarhaddon, et ce qui neut être
un souvenir de celle de Sennachérib. Le se-
cond [dace la [>rise de Tyr et de Sidon en
môme temps que Ja dévastation de la Philistio,
ce qui convient à rexi»édition de Nabucho-
donosor; sans compter r|u'il parle d*inm^enses
armées ctdlnnomlirables chariots de guerre,
ce qui convient, pour ainsi dire, exclusi-
vement aux moïiarques de F Assyrie.
La dixième otniée de la captivité de Je-
chonias, selon la manière de compter du
profihète, deux ans avant la destruction de
Jérusalem, Ezéchiel prononça ft son tour Ja
prupliétie suivante, relative ù\\ même évé-
nement : Le Seigneur Dieu dit ceci: Puisque le $
habitants de (a Palestine êc sont vengéif^ mai^
reftffù de tant leur cœur^ pnr de$ maisacres^
en accomptixsemcnt dcrieittes inimitiés ; puia-
quil en est ainsi , dit le Seigneur Dieu, voilà
que je vaits étendre la main vers la Palestine,
je mettrai à mort les meurtriers ^ et je détrui-
rai jusqu'aux restes dans le pays des bords de
la mer. C'est moi r/tti, dajis ma colère^ acc^*m-
phrai de grandes vengeances envers eux; et
ih rvconnaUronty à la manière dont je me ven-
gerai^ que je suis le Seigneur (713).
La date de cette pro[ihétie et son accoin-
idissement marqué a bref délai, ne peuvent
laisser de doutes sur l'objet que le profdiète
a en vue : Texpédition de Nabuehodonosor,
éloignée de sent années seulement.
Le môme événement, c'est-à-dire la ruine
totale de la Pbilislie, avait été annoncé par
Soiihonie dès le ternies de Josias. (taza sera
(/^0'*nVr, disait-il; Àsraion deviendm déitertry
(es habitants d^Azoth seront chassés de leurs
demeures en plein midi, Accaron sera arra-
chée jusqu'aux ftmdations. Malheur à vous
qtti hahilfz la Ustère de la mer^ nation de bri-
gands! le malheur de Dieu sur vouè^ terre de
Chanaan^ habitée par les Philistins! vous se-
rez dévastée au point quil ne vous restera
plus d*habitants, La lisivre de la mer sera
changée en un déserta Vusàqedts pasteurs et
de leurs troupeaux, La lisière appartiendra
à ceux des enfants deJuda qui survivront : ih
y feront paître leurs troupeaux^ et le soir ils
se retireront dans les maisons des Ascalo-
nites : car le Seigneur^ leur Dieu^ les visitera^
dans sa miséricorde^ et les ramènera de leur
captivité (714).
Cette propliélie, qui n'a qu'un seul objet
cum dc<îcro \ih(iiciam niram super cos.(£jieeA, xxv,
15-Î7.)
(714) Qida Ca/a deslrueia erit, et Ascalon in do-
sertiun, x^f.otiini in nimtïic ejîcieni, el Accaron era-
dicïiliitnr. Yïe qui liabilalis fnniculiim maris, jçcns
pcnlitonnn : Veibiini [>oinitii super vos Chunaan
terra Pliîïisthinorum, et dispcrdam te, lia m non
sit inhabilalor. et erii funiculus maris reqnics pa-
stoïuni, el caulac î»ccorum : Et erii funiculus ejus,
3 ni rcHiAnserit de domo Jiida : ihi pasccntur, in
oniibus Ascalonis ad vesperaiti re<|uicscent : quia
visilabit eosDoniinus l>eus eortun, cl avcrtcl capli-
viiaiem cortini. (Soph. n, *-7.;
SC5
PHI
DICTIONNAIRE
PBl
en vue, révèie cependant plusieurs événe-
ments, puisqu'il y est question de la capti-
rilé des Juiis et de leur retour. Elle n eut
son dernier accomplissement qu*au temps
des Asmonéens, quoique la première ruine
date de Nabuchodonosor. Mais il est possible
aussi que le prophète, réunissant un grand
nombre d'événements en un seul faisceau, et
embrassant d'un seul coup d'œil un grand
espace, ait voulu parler de la conquête de
Nechao. La date de la prophétie Tindique.
Nous regardons comme probable encore, que
les Philistins, se détachant de Tailiance de
Josias, ou brisant les liens de leur soumis*
sion, avaient offert au roi d'Egypte un
passage dans leur pays, lorsque Josias le
refusait ; et que c'est en réponse à ce manque
de fidélité, que le prophète lança une si re-
doutable prophétie.
Revenus de la captivité, les Juifs trouvè-
rent encore toutes les nations de la Palestine
liguées contre eux. Les débris du peuple
Philistin ne manquèrent pas sans doute de
faire cause commune avec leurs voisins, pour
empocher la réédiûcation de Jérusalem et du
temple, car le prophète Zacharie, qui prophé-
tisait alors, les confond dans le même ana-
thème : Ascalon verra^ dit-il, et tremblera de
frayeur ; Gaza verra aussi et se tordra sous
les étreintes de la douleur ; Acearon pareille-
ment^ et perdra tout espoir. La royauté sera
détruite à Gaza^ et AsccUon demeurera sans
habitants. Le partage des dépouilles se fera
dans Azoth: là seront dispersées toutes les
richesses de la Philistie. Je lui ferai rejeter
de la bouche le sang de ses sacrifices ^f arrache-
rai d'entre ses dents les chairs abominables
dont elle se repaît ; elle sera acquise à notre
Dieuy le Philistin deviendra l'introducteur en
Judée^ et fhabitantd'Accaronprendra la place
du Jebuséen. Je choiserai parmi eux les gar-
diens chargés de la surveillance extérieure de
ma maison^ afin d'arrêter les exacteurs au
passage^ après que j'aurai tout vu et réglé
par moi-même (715).
Immédiatement avant cette prophétie ,
Zacharie vient de parler de la destruction de
Tyr, et c'est à l'occasion de la ruine de cette
Yiile qu'il dil^: Ascalon, Gaza et Acearon
verront et trembleront de frayeur. Il parlait
de la sorte environ l'an 430 avant Jésus-
Christ. En 328, Alexandre-le-Grand rasait
la ville de Tyr, après un des sièges les plus
(715) Videbit Ascalon, et timebit ; et Gaza, et
dolebit niinis; et Acearon, qiioniam confusa est
spes eiiis : et peribit rex de Gaza, et Ascalon non
babitabitur. Et sedebit separalor in Azoto, et dispcr-
daro superbiam PbiUslhinorum. Et auferam san-
guîneni ejus de ore ejus, et abominationes ejus de
medio dentium ejus, et relinquctur etiam ipse Dco
nostro, et erit quasi du!( in Juda, et Acearon quasi
Jebusaeus. Et cîrcun>dabo domum roeam ex bis, qui
militant mlhi eantes et revertentes, et non iransibil
super eos ultra exactor : quia nunc vidi in oeulis
nieis. (Zach. ix, 5-8.)
(716) Et decliuavit Judas in Azohnii Jn terraui
anenigenarum, et diruit aras eorum, et sculptilia
dcorum ipsoiuin succcndit igni : et cepit spolia
^'^Ji^ium, et rcversus est in icnara Juda. (/ Mac/i.
v,6e.î
mémorables dont l'histoire fasse n
Les villes de la Philistie dureut voir
la chute de Tyr avec d'autant i
frayeur, qu*elles s'étaient liguées a
contre le vainqueur. Aussi ne mam
pas d'envahir aussitôt la Philistie, <
succomba à son tour après un siège <
années. Alexandre Ct traîner auto
remparts le corps de son roi, nomm
qui avait osé se défendre ; cette circo
n*avait pas échappé au prophète. Ce|
sa vue s'étendait plus loin, car la pi
n'est pas de la sorte accomplie tout <
la fin, depuis ces mois : le partage
pouilles se fera dans Azoth^ appartiei
autre ordre de faits.
Les Philistins s'étant de nouveai
avec les nations voisines, pour accal
Juifs au temps des guerres d'Ant
£piphane, Juuas-Machabée en tira
geance que méritait leur injuste agi
Après avoir châtié l'Idumée etlaSamar
dit l'auteur du premier livre des
béesj Judas tourna ses armes contre A
pays des étrangers^ il détruisit leurs
réduisit en cendres les simulacres i
dieuxj se couvrit des dépouilles des t
revint en Judée (716). Il ajoute qi
pages plus loin : L'an 170 (de n
Séieucides, cent trente-sept avant
Christ), Israël se trouvant totalement
chi du joug des nations^.... Simon dir
■ armes contre Gaza -. ayant formé le i
cette villcj il fit construire des ma^
guerre^ battit les remparts^ fit brèék
tour y et s'en empara. Ceux qui h
daienty s'étant jetés dans la vule^ y
dirent une grande alarme. Aussitôt l
tantSf hommes, femmes et enfants, app
sur les remparts avec des vêtements d
demandant à grands cris à Simon de le
grâce de la vie. « Ne nous traitez j
disaient-ils, selon le mal aue nous vot
fait, mais selon votre miséricorde. »Si
laissa fléchir, et leur accorda la t?«
mais il les expulsa de la ville, et apTi
purifié les lieux qui avaient servi ù
idolâtriaue, il y fit son entrée solenn
chant des psaumes et des cantiques. li
ensuite de la purifier, y établit une gt
et des magistrats, restaura ses rempt
s'y construisit une demeure. (717).
Ainsi s'accomplissaient les prophétie
(717) In diebus illis applicuit Simon ad
circuindcdit eani castrls, ct Tecit machina
plicuit ad «iviiâtem, et percussit turrem i
comprehendit eam. Et'cnipcrant qui erti
niachinam in civilatem : et lactus est motus
in civilate. Et ascendcrunt qui erant in
cum uxoribus et (iiiis supra murum, sci&sii
suis, cl claniaverunt voce magna, pustulani
mone dcxlras sibi dari. Et dixcrunt : Non oc
das secundum malitias nostras, sed sccuBdn
ricordias tuas. Et flexus Simon, non debcHa
ejecit tamen eos de civilate et mundavit
quibus fuerant simulacra, et tune intravii
cum hynniis benedicens Dominum. Et ejeci
omni immuudilia, collocavil in ea viros qi
faccrcnl ; ct muni vit cam cl fecil sibi habit;
(/ Madi. XIII, i5 -iS.j
pm
DES MIRACLES,
HIR
! toinhâl une scuio [larolo ; mois celle-
h pas enroreà M)ii terme. 1^ Pliilistie,
làJoiialtias par Trjplion, régent du
H* *le Svrie, conserva un resleU^iiidé-
IM?, ni* appela môme à sou secours
Sc-L»tjTc, roi d'Egyple, qui remporta
unie victoire sur Ale\tmdre-J;innéc,
I Juifs» neveu de Jonalliijs. Après le
de Plôlémée, Alexandre reprit les
ra h force ouverte de iiaza, lui
k lemenl la défaite i[u*il avait
M ticpuis lors jusque la destrurtioo
Mion, cette ville el celles d*Asralon,
on et d'Azolh » précédeniiiient sou-
Kir Jonathas, restèrent altacliées h la
Tout culte idolûlrique y demeura
►s Philistins reçurent de 'gré ou de
religion juive, el [^rirent rang dans
I suus le nom depro^sélytcs, en {tiace
iLséens, dei>uis longicuips et j>rinci-
II depuis la ca[>tîvité, confondus
ï luîfs. Ils curent môme rhonueur
i.»r uti nu h h\ Judée : Hérode était
I lïsélvio.
.i.:\L f Sainte), ou la Thaumaturge
Jiècle.— Le 25 mai 18<)2^ en faisant des
sic cimetière de Sainte-Prîseitle»
Q coqjs, avec rinscrij^tion Phî-
^ 18); les syniboles ordinaires aux
ei des martyrs étaient gravés sur la
[)n recueillit avec resitect les restes
'jorps, qui ne consistaient <pren quel-
;ements et un peu de ceiïdres, et on
lia au trésor tles reliques.
de ces coriJS dont on ne sait i^as le
auxquels il est d*nsage h Itume
mer un; c'est ce qu'un fqïpeïle des
^bnpiistff» ; et connue leur nombre
ucuu[> le (>Uis grand, on les dis-
rec plus de facilité.
tS, un[»rùlre du ruyauivie deNa|4es,
François de Luria, vint h Ko me avec
nommé de Poienïa, qui devait y
wé. Il désirait vivement avoir un
martyr, mais d'un namcertaint et
oelui'de >ainle Philomùue, qui lui
\ét tnais on l'accorda à Tévéque de
qui en fit don à sou pieux comi>a-
f voyage,
irps fui porté de RomehNaples, où il
H>osé durant (juclqucs jours liansune
les, puis de Naple^ à Mugnaao, bourg
rre de Labour à 20 ujillestle Naples,
5e du piôux ecclésiastique. Plusieurs
I ayant en lieu i>endanl le trajet, ii
I à'^Iugnano avec de grands hon-
[t du nnlieu d un immense concours.
iveaux mi racles augmcalèrent la
10 des (leuples, e! ]iroi>agèrenl la
h h sainte Tbilomène dans toute l'I-
ibord, et ensuite dans le niorule chré-
►puis 181 V priuri[iaiement, le culte de
> a fait de grands progrès, dus à une
on de grâces particulières et surtout
isons miraculeu>es obtenues par sou
lion*
WHi^ t»laâ votûiuicrs fittt que filumcna ; le
Fn 1828, le cardinal Louis RufTo, arche-
vévjue de Nafdes, se transporta à Mugnano
avec révoque de Larino et deux religieux*
pour faire la reconnaissance des reliques,
et les [dacer dans une urne plus précieuso*
Il y eut en 1833 une nouvelle reconnais-
sance fade par révoque de Noia,
On trouve la relation de tous ces faits el
celle eu particulier de heaucou|» de miracles
opérés en Italie dans les MémoireK histuriqueg
sur If cut(€ de Miinte Phtlomnie du Père Gal-
teschi, des écoles pies. Florerjcp J834, iu-18;
dans la Relation historvjtte de D. rram^ois lii
Lurja, et datis les ^Jimoires sur sainte Plu-
(omênc de M, de Povedra. Mais le nom-
bre des guérisuns miraculeuses obtenues
dans le reste du munthi chrétien est
beaucoui) [Jus grand, et il serait dilll ile,
lie pas pour dire impossible, de les recueillir
toutes.
Nous ne nous proposons pas d'en donner
ici une relation même abrégée; mais nous
ne devions pas garder un silence absolu sur
des faits qui depuis un demi-siècle rera-
[disseiit d'admiration le monde ehrétieu et
servent d*alnnenl 5 la piété ilQ^ Ildèles,
Les symboles gravés sur le saint tombeau
sont uneancre»une llôche, une palme, unins-
trument de llagellation, deux ilèches accos-
tées, ayar-t les pointes en sens inverse, et un
lis. Ces signes contienueut riiistoire du mar-
tyre et soûl faciles à lire; Tancre pourrait être
syndioli(iue et signilier la foi chrétienne; la
palme ci le lis n'ont [las besoin d'expli-
cation.
Suivant des révélations entièrement con-
cordantes faites à des personnes pieuses, la
jeune martyre aurait été grec(|ue d'origine^
tille d'un prince Iribulaire ilc l'empire ro-
main; sa main aurait été accordée à Dioclé-
tien, mais Philomènc aurait consacré sa
vie à Jésus-Christ, et le tyiau no [mouvant
surmonter !a noble résistance de la vierge
chrélierme» l'aurait envoyée au suf>[dice,
a[(rès ravoir inutilement jetée dans les chaî-
nes et [ilongéc dans les cachots, où il la re-
tint durant quarante jours. Le premier su(«-
pliteful celui de la llagellation. Elle fut en-
suite jetée dans le Tibre» attachée à une
ancre, mais ilonl la chaîne se rompit, puis
criblée d'une grêle de Ilèches et enlin déca-
[Hlée, Ces tortures se ftrolongèrent pendant
[dusienrs jours, et furent acconipagnées de
nombreux miracles el de beauroup de con-
veisions. La courageuse victime était âgée
de quatorze ans.
Mais ces faits ne tombent point sous le
conirôle de la critique et n'appartiennent
point à l'histoire. L'Eglise ne les conteste ni
ne les j)rotio^e h la foi.
Quoi qu il en soil, les gTflces miraculeuses
obtenues par l'inlerrossion de la sainte mar-
t>rç ont été assez nombreuses cl assezécla-
tantes pour lui faire attribuer le surnOfD de
thaumaturge moderne ,
Pli UÉNULOGIE. "Science inséparable du
rminitcucemeat Cl t\ lin Je Tinhcriplion ét;ucnt al*
icrés.
567
PHh
DICTIONNAIRE
PHR
nom du docteur Gall (7191, nécromancien ,
cartomancien, chiromancien, devin, mais
observateur. Parlant de cette première don-
née simplement apparente, que le cerveau
est Torgane sur lequel Tftme agit immédia-
tement (720); supposant, d'une manière
toute gratuite, que cet organe se divise en
autant de parties que Tâme possède de qua-
lités diverses, ou de modes d'action, afin
que chaque faculté' ait un sous-orgàne cor-
respondant; supposant enfin que le crflne
rend fidèlement la forme de la moelle cé-
rébrale, ce qui est loin d'être toujours vrai,
au dire des anatomistes, et ce qui peut de-
venir faux par une multitude de causes in-
ternes ou externes ; il se mit k faire une
étude comparative de crflnes d'animaux et
d'hommes (loués d'inclinations diverses, sem-
blables et opposées. Il reconnut que les of-
seaux chanteurs ont une protubérance qui
manque aux animaux muets; il la trouva
pareillement aux tètes de quehjues célè-
bres musiciens, et il en conclut que là était
l'organe de la musique. 11 vit que les ani-
maux carnassiers avaient une bosse qui
manque à ceux qui sont doués d'un carac-
tère pacifique; il trouva la même bosse k la
tète des grands criminels et non à celle des
personnes probes qu'il eut lieu d'examiner;
il en conclut que c était la bosse du crime.
11 trouva que fa tète des animaux qui se dis-
tinguent par l'amour de leurs petits a une
émmence qui manque à celle des animaux
destitués de ce sentune<nt, tels aue l'autru-
che, l'alcyon, la tortue (721). il s'aperçut
qu'elle est toujours beaucoup plus dévelop-
pée chez les femelles que chez les mâles,
chez !a femme que chez l'homme, et il ap-
pela cette éminence la bosse de l'amour des
enfants. Il parvint, par cette étude, k déter-
miner vinst- neuf bosses, sièges d'autant
d^organes d'un pareil nombre de facultés.
(719) Le système de Gall a eu des précédents :
Albert le Grand, dessinant une tète humaine, y in-
iliquait le siège des différentes facultés de Pâme, il
plaçait le seiu commun dans le premier ventricule du
ecrveau, la eoaitaîion dans le second, la mémoire
dans le troisième. Pierre de Montagna, Dolcl, Gor-
don, Willis, Boerhave développèrent cette idée;
Charles Bonnet alla plus loin qu*eux tous, en con-
sidérant chaque fibre du cerveau comme affectée à
u:ic fonction particulière. (Voy. Bessières . Intro-
duciion à la Pnrénologie ch. 4, prem. part.) L'au-
topsie du cerveau du cardinal de Richelieu est une
preuve irrécusable que Gall n'a rien ihvcnté, que ce
qu'on savait déjà. (Voy. Bazin, Hht. de France^
lom. IV.)
(720) Localiser T&me humaine serait une pensée
qui mènerait directement au matérialisme ; il est à
regretter c^ue de graves auteurs, tels que Bossuet
{Introduction à la Philo$.) et Fénelon {Preuvei de
texist, de Dieu) n'aient pas aperçu qu'une telle
doctrine résulterait presque du langage qu'ils em-
ploient. Que l'àme agisse sur le cerveau, lorsqu'elle
veut communiquer le mouvement à quelqu'une des
parties du corps , soit ; mais le cerveau a-t-il quel-
que chose à faire dans les affections et les opéra-
tions purement intollectuciles, telles que la pensée,
Tamour, la haine, le désir, etc.?
(721) L'autruche, l'alcyon, la tortue ne manquent
pas plus de tendresse pour leurs petits que les autres
L'annonce de ce système, connu d
sous le nom de craniQscapief soûle
censures amènes, Timprobation des ge
ligieux; elle fut accueillie par les rail
les plus piquantes des médecins et d<
ritnalistes; elle causa de renthousiasn
impies et aux philosophes matérialistes
Cependant il n*y avait lieu pour per
de s'alarmer ou de triompher. C*etaj
uniment une nouvelle voie ouverte au
des scientifiques, qui, si elle était mail
ne pouvait manquer d*ètre bientôt aba
née; si elle était bonne^ devait profita
religion comme k la science (738). La sa
ce nain de l'intelligence, est toujours
rable, et c'est mal comprendre la rel
de supposer gu'une seule vérité puiti
porter préjudice.
Si les partisans d'un matérialisme p
moins absolu ont déduit du système d
des conséauences opposées à la religic
la saine pnilosophie , c'est par un ab
système et non par son usage naturel.
inconvénient > aura-t-il |>our la religî
pour la morale à ce que Ton dise, te
sions, les qualités natives ou acquisi
un organe qui se développe au physîq
môme temps qu'eIlessedevclopi>entaai
Saint Thomas et les défenseurs de la ji
tion physique ont presque posé les tw
ce système; seraient-ils donc des en
de la religion et de la morale (724)?
N'est-il pas admis en morale que tei
mes naissent avec des dispositions ét\
au vice ou à la vertu, avec des facultéli
lectuelles diversement graduées, depii
diotisme jusqu'au sénic , depuis la stv
jusqu'aux talents de Tordre le plus i
"est-il pas également reconnu que l
ture développe ces germes , que 1 édii<
dirige leur croissance et en fait même i
de nouveaux (725)? Or, silephysiol
animaux. Quiconque a une teinture de n
naturelle n'oserait plus soutenir une pareil
reur.
(7i2) Nous n^entondons pas seulement pari
matérialistes absolus, qui disent tout tit i
dans hiniverSf et des spiritualistes absotm
disent Pesprit seul existe, la matière n'a ^k^nm
apparence ; mais aussi des deux écoles doni
croit que tout arrive à l'àme par l'intermédlai
sens, dont l'autre croit f|ue rien ne peut arrivi
sens que par l'intermédiaire de l'àme.
(7^) L^àme a-t-elle cette faculté parce quel
veau possède l'organe qui en est le priiicl|
bien le cerveau possèdc-t-il cet organe pan
rame a la faculté correspondante, quesiioa
quelle dépend toute la morale du système,
est diversement résolue par l'une et l'antre
On ne peut guère se dissimuler cependant, i
matérialisme n'en soit une déduction éloignée
<|uel est le système de philosophie qui n'aboul
à unabime?
(724f) Benoit XIV (De sert. Dei beatif., lib. n
ultime, n*> 14) a posé des principes dont on
déduire une phrénologic chrétienne. Mais oelli
tant de fois émise par les philosophes les pi
thodoxes, s^est trouvée vaine, lorsque U sdeiM
est enfin emparée, pour lui donner ses dé
pements naturels.
(725) Il est remarquable que dans les lieui
fi
PHR
DË3 MIRACLES.
PUR
m
le ccryeau des organes corres-
ees diverses facultés, que sera-
h un Irait de liinitèrc pour Tétude
îon mystérieuse des deux subslan-
appareiice antipathiques, dont Vas-
je forrae Thoranie (7^6)? Le sjslèoie
s'il était vr^i, fournirait les mojens
nir, par les soins d'une étluiilion
et chrétienne, la naissance ou le
jciuent des mauvais penchants.
ur$, Ciall et ses disciples raisonna-
liisent pas que celui qui a la bosse
se rendra nécessairement coupa-
celui qui manque de Torgane de la
ic ne connaîtra jamais Dieu; ils
uc le premier a des pencîiants au
Mue le second n*en éprouve aucun
Igion; que celui-ci sera impie, et
I se rendra coupable, si lun et
uivent Hnclination que la nature
donnée. La saine morale n*a donc
mêler avec le système dQS protubé-
romttattu avec plus d'avantage par
Mogio et rhisloire naturelle. Quoi-
t vrai que l'exercice développe sou-
dépens des autres le membre qui
mis, et qu'ainsi les bosses dos fa-
lentales jmissent iirésenter un dé*
icni en ra(it*ort avec la force ac-
; l'énergie native de ces mêmes fa-
nsu|q)osant niôuie qu'il puisse faire
des protubérances qui n'exis-
, ou son absence en faire dis-
|Ui existaient, il n'est pas vrai que
la [lerfection d'un organe soit
proportion de son déveIop[)e-
évelojïpement peut Être une dé-
b-jïeu de têtes sur lesquelles on
^marquer trois ou quatre dépres-
|a trois ou quatre protubérances
tes; les chances il'erreur sont donc
brca«ves. Les phrénologues ne sont
pord entre eux sur la partie du cer-
' doit être assignée comme siège à
nombre d'organes, et, en effet »
Ipjfts de raisons déterminantes ; les
EQ erreur sont donc ici multipliées.
cl là douceur des mŒurs sont peu
|cs eiifanis fi'oul en giniéral que peu de
m k ritisiruc!iif)n, et presque aucune à
Dans les lieux et dans les familtes, an
\ cHï rcgttcrit rurtjaniié et la délicatesse des
», prineipâlemeitl Ui sealmieiU religieux,
^tit d'uike iiitdlifîeTice i)caueoup plus
"is accessibles à rcdiicatiuiu Les scn-
eux, la polilesse exqirise qui dis-
eriaines familles, se transmctteiii de race
me un héritage. C'est sur celte oliscr-
Ètn viein*% 4ju était fundë le sysicme
Frégi si lutigierups rKuinpe, et dont
^ouvcniemetils qui ta régissent encore
\ plu» ou moins.
! êfêkknû expliquerait d'une manière in-
CÊitWB l'u soinnonitHilisnie^ des visions
liie. En effet, qn'ujie partie des orpires
agîsM! par uite t'atisetittekonqne, imn-
Dn» tandts que le^ luircs se reposent,
Les phrénologues n'ont pu saisir, parmi Us
complications iii(inies de la moelle céré-
lirnle, que celles qui font saillie à l'cïté-
neur, c'est-à-dire la moindre partie; que
penser aloi^s d'un svslènïc qui s'arrête h
récorce, et prétend tout expliquer i>ar
elle
l>ar
En outre, tous conviennent que Taclion
ou Tabsencc d'un organe peut être sufj-
pléée par l'aition de deux ou trois autres,
que la pîiilogéniture peut être rem[dacée
par raïTectionnivité ; la combattivité, com*
pensée et détruite par la biophilie. Dans
ce cas on peut demander ce que deviennent
tous les pronostics tirés des protubérances
du cerveau , et à quoi serviront les soins de
rédncation, si la mauvaise nature revient
par un autre chemin, l'utilité du système
dis|>araît, et il reste comme un ofijet d©
pure curiosité^ sans application sociale ot
sans but moral
Co système, qui s'annonce avec des ai>-
parences séduisantes, ne se soutient pas à
la réflexion* Four en f^trc fléscnchanté, il
suttit de lire le cours du docteur Broussais,
Fun de ses [dus fervents défenseurs.
On se défie i juste titre de la bonne foi
des phrénologues : ils rassemblent un grand
nombre de crânes humains dont la confor-
mation |ieut servir à démontrer leurs prin-
cifies, et ils négligent, ou plutôt ils écartent
tous ceux, en plus grand nombre encore,
qui seraient propres à leur donner un dé-,
menti. Tne déraonslration contradictoire
serait facile à qui voudrait rcnlrcpren-
drc.
A Tapparilion du système, beaucoup de
pcrsûoues se firent raser ta tête, atln de la
faire tnoulcr en plâtre par les mains de Tin-
veiUeur; de ce nooïbre furent les Iréres
Faucher, de Bordeaux, auxquels il nrédil, à
ce qu*on assure, quils mourraient le mémo
jour. Si le fait est vrai, ce n'était pas mal
trouvé, car ils subirent une même sentence
le 27 septembre 1815, par suite delà part
2u'ils avaient prise aux événements des
ent-Jours (727). Il fut moins heureux à l'é-
gard de madame de Sévigné, dont la tôle
lui fut présentée ^soiis un nom emprunté :
Fàme perçoit des sensations, f|n] sont réelles rein-
livcmenl à ellc-mt^tiie, mais irréçull^Jrcs et ahor-
nialcs par rapport à réliit ordinaire de ta vie. Que
Torganede ïa mémoire et ceux qtiï lui sont mhor^
donnés reposent, tandis que Torgane de t*intclligeneé
travaille avec ceux qui sont en rapport avec lui,
riïoinme endormi en partie, parlera, martheia,
écrira; q*ie cet organe se repose à son lûur, le son»-
ineil deviendra complet, ai la mémoire n*aura rien
h reproduire, lorsque le réveil deviendra complel
également.
(7^7) César et Constantin Faudier, frères ju-
meaux, d'une rc&semlj|ance nar faite, apré^ avoir
joué pendant la révolution et remplre un rélc Im-
portant, et rendu de grands services à la cause de
rordrc, furent accusés d'avoir relardé 1 élan roya-
liiiie en 1815» excité h la guerre civile, et usurpé
rauiorité. Fusillés pour ce fait le 27 septembre. 11»
tirent preuve jusqu'à h tin du plus grand courage,
niai^ de l'jmpicté la plus absolue*
571
PUR
DICTIO?INAIKE
PHR
il trouva que cette tête manquait de Tor-
gane de l'amour maternel (728).
Le savant Cuvicp étudia la phrénologie,
et Padopta d'abord ; mais il ne tarda pas à
l'abandonner. Une pareille défection porta
un coup sensible aux phrénologues. Napo-
léon leur en porta bientôt un plus dange-
reux : l'Empereur n*aimait pas^ on le sait,
les idéologues , et sous ce nom il compre-
nait tous les métaphysiciens , ou plutôt
tous les philosophes. Il plaisanta sur la
cranioscopie (729), ainsi qu'on l'appelait
encore, et dès le lendemain, le professeur
parla dans le désert ; les officiers ae l'armée,
les conseillers d'Etat, les savants et les
courtisans ne parurent plus à ses leçons.
Peu après cet échec, Gall, qui déjà avait
auitté l'Allemagne, sa patrie, à cause des
édains qu'il y avait éprouvés, abandonna
la France, outré de 1 ingratitude d'élèves
dont la plupart étaient devenus ses adver-
saires, les uns par conviction, les autres
I>our faire leur cour au pouvoir, et se re-
tira en Angleterre.
• 11 s'associa Spurzheim, qui réforma, com-
pléta le travail de son maître, développa le
système et le modifia profondément, dans le
sens d'une philosophie plus morale et sur-
tout plus religieuse; carie matérialisme Id
plus cru seuiulait ressortir des paroles de
GaJl. Spurzheim ne reconnut plus dans les
fonctions des organes que des impulsions,
et non un fatalisme absolu. Il émoussa ce
au'il V avait de trop tranchant dans les mots et
ans fes choses ; il refit le dictionnaire du lan-
gage. Gall avait dit V organe de la rwse ; Spurz-
heim dit secrétivité (730 j. Gall avait dit
amour physique; Spurzheim dit amativité,
Gall avait dit orgraneae la faim; Spurzheimdit
alimentivicéy et ainsi du reste. C'était un peu
moins clair et moins grammatical ; mais ce
n'était que l'accessoire d'une réforme plus
considérable, et il faut lui savoir gré de ses
efforts pour réconcilier la phrénologie avec
la Dsycnologie.
On peut définir la phrénologie l'art de
(728) S*il est vrai, comme rassurent la plupart
des pliréiiologues, que la tête de madame de Sévigné
manque en effet de Torgaue de la phiiogéniture,
adieu la phrénologie !
Il y a contre ce système des objccllons réellement
insolubles. Par exemple, un chapon auquel on a
plumé le ventre, pour le frotter ensuite avec des
orties, couve, et élève ses f^tits avec autant de soin
que la poule la plus attentionnée^ Cependant il n'a
ôas Foi^ane de la phiiogéniture. Broussais répond :
Le chapon couve pour le plaisir quil y trouve, et
élève ses petits par Thabitude qu'il en contracte.
Mais c*est reculer la difficulté, car si Ton peut
éprouver un plaisir prolongé, et contracter une ha-
bitude, sans avoir les organes correspondants, que
devient la phrénologie? On demande encore com-
ment il se fait qu*une mère de famille aime tendre-
ment plusieurs de ses enfants, et en .haïsse un
autre? Les phrénologues repondent que les fondions
de Porgane de la phiiogéniture sont suspendues re-
lativemeni à celui-ci par une cause étrangère. Mais
si une cause étrangère agit avec tant de puissance,
que deviennent les inductions tirées de la phréno-
logie?
connaître par les protubérances di
l'état de développement dos facultés
leetuellcs et des affections de l'flme
prédire les talents et les penchants de
individu.
Voici un exposé abrégé du systèi
près Spurzheim.
On place en premier lieu Tinst
propagation , ou énergie génératWe,
manifeste par deux protubérances
derrière les oreilles, immédiateoM
dessus du cou. Elles sont plus déve
chez les mflles que chez les femellei
le contraire pour les protubérances
mour des enfants ou philogénisiê^
au-dessus de la nuque. Viennent
l'organe de l'amitié et de la fidél
amativité^ manifesté par deux boè
se trouvent placées ae chaque côt
tête, en se prolongeant vers les o
celui-ci est très-prononcé dans «
races dé chiens; Torgane de Thume
relieuse ou eombattivité ^ formé d
protubérances demi-globuleuses au
de Toreillc , à la hauteur du lobe su|
à deux doigts en arrière ; Torgane d
tre Ou destructivité ^ au-dessus du
dent en se rapprochant des tempe
prononcé dans les animaux qui Tj
|)roie ; Torgane de la ruse ou secri
la région latérale de la tôle , au-dé
conduit auriculaire , entre les teraf
(Icstructivité ; Torgane du vol ou -
ti7c, au-dessus de la tempe, foiii
triangle avec le coin de rœil et le lÉ
reille ; remarquable dans les pies (t
L'organe des beaux-arts, appelé i
de constructivitd , forme une voûte
die à côté de Tos frontal , au-desi
Tacquisivité ; il est très-apparent a
de Raphaël. L'organe de la musiqc
une protubérance à chacun des an]
front, au-dessous de l'organe des
arts. Les oiseaux chanteurs on part
1»rivil6ge avec Mozart, Gluck et Bo
.'organe de Féducation se manifc
Le l;«nuf et TAnc oui un cerveau compara
plus volumineux quo le chien, qui les sur]
intelligence. Le loup et la brebis ont le n
Iinne de cerveau, et cependant quelle diffcn
leurs inclinations ! Un serin a comparative!
de cervelle qu'un homme. Le cerveau est p
Inincux dans Tenfance que dans la virilité,
(*â9) Le nom a été changé jusqu'à ir
cranioscopie, cérébroscopie et enfin phrénoh
toujours la même chose, quoi qu'en disent
niers venus, puisque le crâne est et peut i
l'objet de leurs invosligalions. Le nom me
phrénologie, c'est-à-dire élude de Pâme
contre-sens.
(7cO) C'est-à-dire se mettre à l'écart poi
observer et être moins observé.
(751) Les pies ont la rcpulalion, méritée
d'être voleuses ; on a remarqué à leur cerv
protubérances considérables, et on en a fail
du vol; mais ce peut tout aussi bien être
de quelque autre défaut, du bavardage, par
ou de quelque qualité native que nous
couiiaissons pas, ou rien du tout. Voilà
sur quelles bases on a ose assvoir uu sysU
mn
DES MIIL\€LES.
rfin
SZi
livrante au bas du front, enlre tes.
e^l romarciuable ûmis les ani-
epliblos d'étiucalioii, tels que le
singe, le cheval, Téléphaiit. L'or-
sens des lieux , ou de la géogra-
révèle ï»ar deux pmlyt^érances
?t*rsla naissance des sourcils; les oi-
Lvageiirs et le chameau, les naviga-
^k et Colomb en sont y>ourvus d'une
très-sensible. Vor^àne du sens tles
ou de la chromatioue , ou encore
inture, forme de cnaque côté une
aiice sous le milieu des sourcils.
du sens des nombres, ou des ma-
aes, remarquable h la tête de New-
h cdié de l'organe de la i hroma-
lujonrs sous le sourcil.
ne de la mémoire est au-dessus de
supérieure et postérieure de la ca-
VI5UX ; ecdui de la méditation» très-
à la lete de Socrale , un «loigt
ds du bord suj^érieur du front;
la sagacité, rentîetnenl oblong et
iiculaire, au milieu du front; celui
se de Fespril, dont les lôtes de Vol-
e Cervantes ont fourni dlUustres
, 3u-<lessous de l'organe de la nié-
csl séparé en dcu\ par la sagacité;
la bonbonue, irès-prononcé à la
mouton^ du chevreuil et de qocl-
s de chiens, e^t une proéminence
qui commence vers la courbure
et se dirige vers le sommet de la
la de la piété , ou de la (hcosophie^
continuation; celui de la fierté est
uhérance ovale, située au sommet
mt. L'organe de l*ambition règne
eÔtés du précédent ; Torgane de la
, des deuî côtés de celui-ci, vers
postérieurs du crâne (732). L'or-
nstance est formé d'une pro-
ique, placée derrière la tête
de l'organe de la tierté. Spurz-
iva la noîtienclatiire jusqu'il trente-
nùA, sièges d'autant de facultés,
ma facultés primitives.
51 le champ que Hall et son associé
itfi à Texploitalion de leurs succès-
"' se présenta une foule d'ouvriers
* iver; mais nonobstant de grands
auctmp d'observations, il de-
néral assez [leu productif, jus-
que le doiteur Broussais, en haine
» humaine, vint, en IHSk, essayer à
ur de lu féconder d'un soulîlc" [dus
. l*indonl de placer Torgaiic de
>^ 10 dt' celui de rumliition; c'e&t une
m s |»otivons, sans lui faire injure^ appli-
éfiilliêle à<|urli]t)'uii <)ui ne pi.TiJ :viinme
lilc taiiccr i;ri i»;iii:asiiK^ à lu religi<Mt, et ipii
liîcr t le culle cjtln»ii(|tie au grand cuiera
I teçon), » a ccIim «lui ctst mort en dcvU*
eroyuit |kis i!n Dieu,
lu* icvoi».
'•jr. 19' U^nti. D'après cet avuii, lus Sacré -
Bronssais était un [mrlisan déclaré du
matérialisme. Cependant, par une de ces in-
conséquences si ordinaires aux impies (733),
tout en reléguant Tâmo humaine, la sub-
stance spirituelle, au rang des chimères, il
conservo reïistcnce do Dieu; il la présente
même comme une déduction logique a pour
quiconque rélléchit profondément sur la
nature (734), » Broussais, dans la crainto
qu'on ne se méprenne sur ses sentiments,
et au'on ne lui attribue une tendance spiri*
tualiste qu'il refiousse, revient h diverses
reprises sur la question de l'âme humaine.
« La pensée, dit-il, est un phénomène de la
substance nerveuse (735); la vie, TÔme, dit-il
ailleurs, consiste dans les impondérables,
qui pénètrent le cerveau, et circulent dans
le système nerveux. L'idée est un phéno-
mène nerveut. Je déclare formellement
n'avoir pas d'organe qui me permette de
doimer h l'idée une autre signification que
celle d'action de la substance nerveuse (736).»
Le disciple de Cabanis adopte })leinement la
doctrine de son maître, qui considérait les
idées comme des substances sécrétées i^ar le
cerveau.
Cet homme si éloquent, d'un talent si
élevé, quoiqu'il crût ne pas avoir d'âme,
était d'une rare ignorance pour tout ce qui
était étranger à la médcrine. Il a osé dire,
du haut de la chaire de professeur, que la
société humaine a passé de l'état sauvage à
la civilisation; il en était encore h se rcf»ré-
senterses aïeux comme disputant aux san-
gliers le gland des fui ûts (737), Il a pris au
sérieux les cornes de Moïse, et il en a fait,
dans le législateur des Hébreux, l'organe de
la merveillosité (738).
11 se donne à lui-même les plus flagrants
démentis; nous n'en citerons qu'un cxcm-
}de. Aivrès avoir dit que les Anglais sont
pleins de l'estime d'eux-mêmes, peu affa-
bles et quelquefois impolis; les Espagnols,
remplis de (lerté, réservés et souj»çonneux;
les Italiens, flatteurs et obséuuicux; les
Allemands, brusques, mais francs et hospi-
taliers ; il ajoute que les organes correspon-
dants à ces disiTOsitions peuvent cependant
bien leur manquer (739).
Broussais divise ainsi tout le système
phrénologique ; les instincts, les sentmicnts,
les facultés perceptives et réflectivcs. Il
|ilace les instincts dans la partie inférieure
centrale et dans la i>arlie postérieure infé-
rieure et latérale au cerveau; les senti-
ments, dans la partie supérieure ; les pcr-
cetilions, dans la partie antérieure (7!iO). Les
dnies, comme les fons, ne sont tlniic ieh <pie par
un délaul d orgaiii*.alion! Nou& Tavluns toujours
|Hi»Hsê, Il niiiu(|ue an\ pteuiierb une faculté dont les
ïiiilres lionuiit'^ sunl doues.
(757) Viiv, li* leçon.
(758) Si ce\ homme avait eu la plus légère
(ciiiUire iW la I4ibk% il auniil &u tiue U»s prcieuiluis
eurnes ilc Moisf ue muiI iju'une ieprci»euialion des
rjyuiis luiuiniuk «pu pilliieut *Je sou vidage aprcii
M>!i a^t'Ubion ^ur le itioiU SÎMai*
(759) Vov. IO*kçiMU
(710) Yoy. r- cl 5' levons.
675
PUR
DICTIONNAIRE
PHR
instincts sont au nombre de onze» savoir :
amutiviiéy phitogénUttrej habitativitéj affec-
tionniviteoii adhésivité^ cotnbaUivite\ destruc-
tivitéyalimentivité, biophilie Ou amour de la
vie» organe nouveau» oublié antérieure-
ment, êecréthitéj acquisiviti^ consiructi-
vite {m).
L*autcur fait subir quelques déplacements
h plusieurs de ces organes; il a rayé du
catalogue celui de la théosopliie.
Les sentiments sont au nombre dé treize»
savoir : estime de soi» appro&a/mV^, circon-
spection» bienveillance» vénération» fermeté,
conscienciosUé » espérance » inalvtUlosité »
idéalitéj gaieté» imitation» iiifrre(7/o«tï^(7i2).
Les facultés perceptives» au nombre cle
douze» sont l'individualité» la configuration»
l'étendue, la tactilité, le coloris, la localité,
le calcul» Tordre» Téventualité, les tons» le
langage.
Les facultés réflectives se réduisent à
deux : la comparaison et la causalUé (743).
Le Cours cfu docteur Broussais est riche
d observations» mais destitué de vues philo-
sophiques. Tout y est matérialisé avec une
obstination déplorable. L'homme y est dé-
précié au dernier degré. C'est à dégoûter
de la phrénologie.
Un physiologiste plus raisonnable» plus
juste envers la nature humaine, plus philo-
sophe que Broussais» plus anatomiste que
Gail» presque chrétien (lU), le docteur Bes-
sières» se présenta à son tour dans la Mce,
refit la science en la constituant autrement,
et éleva la phrénologie au rang d'un système
philosophique.
L'auteur essaye de classer d'abord d'une
manière rationnelle les affections et les
facultés de PAme : c'est-à-dire les instincts,
les passions, les facultés intellectuelles. Il
suit Tordre naturel de leur développement.
L*homme existe premièrement, dit-il, comme
individu» et comme tel il doit pourvoir à sa
conservation personnelle; les organes qui
président k la satisfaction de ce Desoin» se
développent avant les autres dans Tencé-
phale. V Le premier est celui de VaHmenti-
viti. Mais pour accorder à Talimenlivité ce
Îu'elle réclame» il faut posséder son objet ;
' de là Xaequisivité. Ce second organe ne
(741) Ilestpeii flaltear pour ceux qui cnUivcnt
quelque branche de Part archilcctoiiiquc, de se voir
raRgés dans la classe des hirondelles ei des castors,
et d*apprendi-e que tout leur laleiit n*est que de
rinslincl.
(7i2)Cet organe, avec celui de la vénération,
remplace Torgane de la philosophie, lôvé par dct>
pbrenologucs antérieurs.
(743) voy. CoHTi de Phrénologie par Brocssais;
Paris, Ikilfiérc, 1856. \U'%\
(744) Yoy. Introdnciion à l'étude âe %a phrénologie,
11* part., ch. 4 et conclusion.
Après avoir parlé convenablement dn christia-
ttisroe, el reconnu les services rendus à rhumanilé
parTEvangile, Tauteur répète, après tant d'écrivains
qui se posent en jngt^ dd la religion sans la cou-
naître» que le christianisme est arrivé à sa dernière
limite, et que la philosophie saisit à son tour le
flambeau qui doit éclairer la raison dans sa manlie
ascensionnelle. Nous croyons (|ue c'est une conces-
sion faite à l'impiclé; mais elle est irès-nialhcurcusc.
peut exercer son activité sansleconooi
plusieurs autres; 3* de Udeitructiviti
les animaux carnivores ; &* du coi
dans tous ceux qui doivent employer li
l>our atteindre leur proie ; 5* de la n
vUéj dans ceux qui n'ont besoin qa
dresse. Après s*étre nourri, il fiiut se
server; 6* de là Torgane do la eonsi
vitéj dans les animaux qui craignent f
d'autnii ; 7** de la circonspection^ afin
pas s'exposer inconsidérément. L'i
place ces sept organes dans les partie!
raies de la tête; ils remplissent» dit
région temporale» et sont formés p
paquets fibreux dont les épanouisse
constituent \vs lobes moyens du cei
Ce sont les organes de Tindustrie» dai
sens le plus étendu.
La nature » en créant des indivk
voulu qu*ils se continuassent commee:
8"* elle leur a donc départi les orgai
Vamativité; 9' et de la phHogénitutè. 1
loçéniture ne peut s'exercer que par*!
talion commune de la ftimille; 10*
YhabUativité; il" le besoin d'entrer ei
munauté de sentiments avec sessemU
ou Yaffcctionnivité; iS* le désir de D
leur approbation, ou Yapprobaiiriii;
satisfaction qui résulte de Tavoir ob
ou Vestime de soi. Les facultés de ce
organes sont celles de la sociabilité. D
formés par les paquets fibreux nés des|
culos postérieurs du cerveau. Us à
pondent à la partie su{)érieurc et poMÉ
(le la tétc, des deux côtés de la li|l
diane.
Il ne faut pas perdre de vue que lei
nes^ des facultés mentales sont double!,
bien (juo ceux des sens.
Comme individu et comme esp^e,
mal doit connaître les objets qui Vi
rent, avec lesquels il a des rapports i
saires. Les corps étant les seuls èli
relation avec les sens, la nature a
pourvoir des organes propres a lui
apprécier: 20° leur configuration;
localité ôam laquelle ils sont placés;
coloris (lui les dislingue les uns des a
23" Yorare selon lequel ils sont arrt
24' ]cnr sonorité : 25" lauv pesanteur :9li
En effet rantcur n*avait qn*à poursuivre sa i
raison encore pendant quelques lignes, et il
arrivé h une cttnclusion opposée et plus J
considère dans la vie de Thoinme trois âgesdE
L*enrance, pendant laquelle régnent les instii
renient animaux, destinés à opNérer la fot
coniplête de rindividunlité physique. La jei
qui est le temps du |)erfectioimenicnt de Tclr
li; double rapport physique et intellectuel. L*lf
qui est le temps de Tmipirt^ de toutes les 1
ainsi perfcdioiinéos : cest le fruit après lafl
la Heur après Tembrion. Il considère la Bod(
niatne dans trois âges semblaldes : Tenrani
qu'au chn<>.tlnnisme; la jeunesse, avec le c
nismc; r:\ge viril, avec la philosophie. Il au
ajouter que le christianisme a aussi wtA
à'^es : renfance, pendant les trois premiers
éjmque de roimaiion ; la jeunesse, jjiend
quin/^e siècles suivniits, époque d'organisatit
oserait assurer que TA^c mur ne lommci
maintenant?
PHR
DES MIRACLES.
pnR
S7SI
T mAis louies ces connaissances
le ralcuL
t faruhés intellefytuelles de Tor-
if ont leurs organes formés par
^*: (îiinf^ni horizontaux inférieurs,
'S anlér leurs du cerveau,
i 1.1 1* f^ion frontale inférieure,
l i^nsuite les facultés d*observa-
onl : 28" l'idée du moi, ou Yindi-
29* Taltention aux objets étran-
Ytiprit d' observation jiropremenl
mesure de la durée ou rlu temps:
lllé de se décider instantanémonl
^e saillie : 32* l'esprit û* imitation,
mnt Jes forces de ces divers or-
mroe s'élève jusqu'à Ut conte m-
l*inteUigenrc, 33" ou h Vidéalité:
là la comparaison des olyets et des
à la cause productrice, 35"
la eausnlité,
es de r!es huit dernières facul-
itués à (a partie supérieure du
rnis par les paquets fibreux ho-
supénoiïrs, nés des pédoncules
ilu cerveau. Ils constituent l'être
et raisonnable, et sont la Lmse
connaissances humaines, c'est-à-
gcienee.
onîi encore rii^n dit des facultés
ent la moralité : ce sont : tV la
'ê p^r larpielle Th^mmo veut le
le mal; 15* la vén/ralion
"t:lcr ce qui est honnête;
unce qui le dirige vers le
proposé; 17" la merveilhsiié
idmirer ce qui est beau et
érancc qui le soutient dans
19" la justice qui lui aifie
démarches selon la ligne du
vrai. Les organes de ces six fa-
peiît la région sincipilale.
il enfin une dernière, 36* celle du
il $erl à mettre Findividu en coin-
avec ses semblables, et dont
lelquefois tri[do, se manifeste
ornent h la partie supérieure et
de Torbile, derrière tes organes
l du coloris»
I la nomenclature, ébauche psy-
ini[*arfaite et mesquine, a(h>ptéo
Icleur Bessiùres, dans son IntroduC'
a phrénotogie^ ouvrage destiné à
Èf^ d*un travail beaucoup plus
Hie. II n'y a pas de place pour la
■emier et" ce plus liabiiueï de tous
Bents, sans lequel il n*est ni exis-
r progrès possdile, puisque celui
vivre et s^instruire est forcé d a-
îdées toutes formées, et d*ac'
érité avant toute démonstralion;
U cette base indispensable des
•♦aies, puisque sans la conûance
Ile entretient rrvssiftcal'on, et Ir^s os
erpétutllenicnt :Uiri dYMitretenir la
ikirs; la chair se décompose à si»n
DCiil, €t le rO!^itlu de rdlG déonm-
par l*e\sutlal*oti el lVva[nti îUioiL
ihit riitiiiknie coiiçoil dans une jinrlie de
mutuelle dus individus les uns dans les
autres, la société est imfiossible. Il n'y a
pas de iilaco pour la mémoire, cette vie du
passé, ni pour la prévoyance, cette vie de
l'avenir, sans lesquelles rexistenco ne se-
rait qu^jn i>ûiot entre deux néants. 11 n'y
a pas de place pour la haine, Tenvie, le
dépit, le désir de la vengeance, ces pas-
sions et ces affections qui jouent un si
grand rôle dans les réalités de la vie; pour
rambition, la colère, reffronterie, le repen*
tir, la candeur, la générosité; il n*y a }>as
de place, en un mot, pour la majeure partie
dus alTeclions, des passions, îles sentiments
bons ou mauvais, des facultés intelleciuelles
dont la nature humaine est cafjable. L'homme
du phrénologue serait à peine un sauvage
de TAmérique,
£n outre, q*ji garantit que Torgane de
telle ou telle faculté résilie plutôt en cet
endroit du cerveau qu en cet autre? II n*en
est pas dix dont la place semble indiquée
par des données apparentes; tout le reste
ne repose sur rien; les maîtres de la science
prétendue ne savent pas se mettre d'ac*
cord.
Et qui peut démontrer enfin que la moelle
cérébrale a le privilège sur la moelle épi-
nière, qui est sa cootinualion, el sur celle
de tout le reste du système osseux, d'être
Torgatie de la pensée, tandis que celle-ci
n'est chargée que d*une fonction mécanique
bien déterminée (745)?
L'auteur divise donc la tête en trois gran-
des régions : la région frontale, la région
tem[iorrtle el la région supérieure et posté-
rieure. La premièic, siège des facultés in-
teltectueMes, comprend trois zones ; dans
rînférieure sont les facultés de spécialité»
dans la moyenne les farultés d'observation,
dans la plus élevée les faiultés de raisonne-
ment (TlfÔ). La région temporale est le siège
des facultés industrielles. La troisième ré-
gion, siège des facultés sympathiques, se sub-
divise en trois parties : la plus élevée ou ré-
gion sincipitale, contient les lacuUés de mo-
ralité ; la moyenne ou occipitale supé-
rieure, les facultés de soriabiltlé; la région
occipitale inférieure, les facultés de repro-
duction.
On |>eut donc apercevoir, au premier
asf»ect d'une tète, quel est te système qitit
prédorainc, augurer de là quelles seront en
pénéral les facultés ou les pomhants de
rindividu. Combinant ensuite la force res-
pective des divers organes, en tant qu'ils
dépassent Fétat normal ou qu'ils ne l atteî*
gnenl pas, prévoir, jusque dans les plus
petits détaiist ses bonnes et ses mauvaises
qualités.
Il n'est pas h regretter que tout cela ne
son cerveau, ci raisonne dans une antre. Alors ïl
faut qiic les idées sr rf*ndpni du lieu où elles ont
eu* coiicnes dans celui où elles dniv^^iU èire raisoii-
iiées» vi dans ce rus lu pt'nsi*e se nouvc malériali-
séc, rmévilabli: système det'aUan sicviciii; ou bWn
le t aisonnemenl vsi iitipns^ittle*
579
PIE
DICTIONNAIRE
PIS
soit vrai ni en soi ni dans Tapplication ;
en soi, parce que rien ne le uémontrc;
dans rapi)li(«tion, |iarce que les résultats
peuvent être modifiés d'une manière im-
prévue par mille causes diverses. Nous di-
sons que cela n'est pas à regretter, parce
que ce serait le fatalisme le plus désesp^é-
rant.
Depuis lors, des travaux plus ou moins
importants sur la phrénologie ont été en-
trepris; nous ne nous astreindrons pas à
en rendre compte ; nous considérons, n'en
déplaise aux pnrénologues, le sujet comme
trop frivole.
NOUS ne parlerons pas davantage des ten-
tatives faites pour déterminer la valeur intel-
lectuelle et morale des individus par la me-
sure comfïarative de la face avec le cerveau,
ni de quelques autres méthodes indiquées
pour arriver à a^ môme résultat : plus la
face est petite relativement à la grandeur
du cerveau, plus Tintelligence est dévelop-
pée. Si ce principe est vrai, lorsqu'on en
fait l'application aux diverses races d'ani-
maux, ainsi que Cuvier l'a: avancé, il ne
s'est pas trouvé vrai par rapport à l'homme
et on l'a abandonné.
Quiconque voudra trouver tout Thomme
dans son cerveau, et quiconque cherchera
l'homme moral dans l'homme physique,
sera dans Terreur, aussi bien que celui qui
voudrait juger des qualités du corps par
celles de rinlelligence.
Nous ne croyons pas devoir pousser jjIus
loin les développements d'un système passé
de mode. Créé pour la divination, il n'a
servi de rien sous ce rapport et n'a pas
fait faire un seul pas à la science sous aucun
autre. C'est peine perdue.
PIERRES TOMBÉES DU CIEL. — Adoni-
besech, roi de Jérusalem, Oha, roi d'Hébron,
Phara, roi de Jerimoth, Japhia, roi de La-
chis et Dabir, roi d'Eglon, ayant réuni
leurs armées et mis le siège devant Gabaon,
alliée du peuple hébreu, Josué s'empressa
de venir au secours des assiégés, aussitôt
qu'il en eut la nouvelle. Il attaqua les enne-
mis à l'improviste et les mit en fuite : Or le
Seigneur lui-même^ tandis qu'ils fuyaient
ainsi j fit pleuvoir sur eux de grandes pierres
dans la vallée de Bethoron et jusqu'à Axéca^
et il en périt beaucoup plus sous la grêle
de pierres que par le glaive des fils d'Is-
raël (7M).
La chute des aérolithes est un fait main-
tenant si bien constaté, et les exemples au-
thentiques en sont si nombreux et si fré-
c^uenls, qu'il n'y a plus de discussion pos-
sible à cet égard; il devient même superflu
de recueillir les faits, si ce n'est comme
documents d'histoire naturelle. Du temps
que les physiciens expliquaient par l'hor-
reur du vide l'ascension de l'eau dans les
pompes aspirantes, ils pouvaient se deman-
(747) Et conturl)avit eos Dominus a facie Israël :
contrivitque |)laga magna in Gabaon, ac persccuius
est eos pcr viam ascensus Bethhoron, et perciissit
usqiie Azcca et Maceda. Cumqu'^ fiigerent filios Is-
raël, et essent in desecnsu Bcihlioron, Dominus
der si les pierres de foudre, ainsi
parlaient^ avaient été projetées par 1
cans de la hina oa par ceux de 1«
mais maintenant que le chimiste
des pierres par le moyen de qoelqi
sous le récipient de sa machine pm
aue, le fait est expliqué en princi|
élails de chaque pnénomène en par
n'intéressent plus que le savant,
œuvre de laboratoire.
Ceci ne veut pas dire que dans 1
ment rapporté par Josué il n'y eut i
miraculeux; au contraire, l'interven
vine y est tellement manifeste, qi
homme de bonne foi ne saurait la mi
doute.
Quelques auteurs, il est vrai,
mauvaise intention, croient y recoi
non une pluie de pierres, mais un
de créions d'un poids suffisant pc
des nommes, sous prétexte d'un 6a\
du texte hébreu qui porte des pte
grêley lapides qrandinis^ et non un
de pierres. Mais au lieu de corriger
mière expression employée dans I<
texte, de grosses pierres^ lapides t
par la seconde des pierres de qrêh
évident que c'est la seconde qu il fil
riger par la première et que ces UK
pierres de grêle^ équivalent à ceux-
Î^réle de pierres; c'est une tounn
)raïque, une inversion de langage
de plus. Ainsi Tont entendu l'immiî
jorité des commentateurs. Une tetî
sion a son équivalent dans la langl
çaise : on dirait bien, des pierres q
bent comme la grêlé. Ce texte n
semble pas devoir donner lieu à <
observations.
^ PISCINE PROBATIQUE. — Le i
l'évançélistc saint Jean nous apprei
y avait à Jérusalem une piscine, d
eaux de laquelle les malades recov
miraculeusement la santé moyenn
deux conditions : que Teau en eût i
bord agitée par Tange qui y desce
certaines époques de Tannée, et las4
d'y être plongé le premier ensuite
peut être question ici d'une eau qui ]
naturellement la vertu de guérir, ca
aurait pas eu de difTérence entre le j
et le dernier des malades, encore bit
y en eût entre les diverses saisons (
née.
La signification du terme hébreu Jfi
que l'évangélisle lui-même interpr
TT^o^fltTixÀ xoXv^ÇiiT/sa,^ piscine oii on 1
brebis, n'est pas entendue de la mèi
niëre par tous les hébraïsants; le plo
nombre cependant lui assignent c(
x\m nous semble la plus naturelle :
effusionis, le réceptacle des eaux. O
voir existait encore du temps d'Eusè
saint Jérôme ; il était divisé, disent
misit super eoà lapides magnos de ccdo ii
Azcca : et niortiii sunt multo plures lapldili
dinis, quani quos gladio pcrcusserant ilî
{Josue X, 10-1 1.)
PIS
iws mnxciEs,
PLA
L<tsiiH, 4ont l'un se romplisi^ait iTeau
iî«?, cl l\iutre fuir <ies ctrniiux soûler*
^nAfil (lu temple. Suiv.*inl Dou1t<liin,
;cine était en dehors de h ville, et
dc5 murailles par une vaste fdace,
Biielle on rassemblait le bélail <(ui
Ire ofTert en sacrifice. Elle existe
Tec ses cinq porches^ mais entière-
50C, et remi>lie de ronres; le bassin
r>ir deu% pieds de iiroibndeur.
, aussi des interpn''lè< d'un grand
tcl>i que Rurrlrard, Tolot et Mnldo-
n'enlendent )>oint ie nom de prohn-
\ l'usage où Ton aurait été (Vy laver
us destinées à riminolation» usage
t nullement élablt, mais plutôt de
le était voisine de la porte (l€s trou-
lotit lexistence est |>lus rertaine, ou
îeun dire alllrmée fiar TEcntuie.
*., m. — Ezcch., xlvul)
1 Cjrille enseigne que le mouvement
lUx de la niscinc probatbjue n'avait
rune fois 1 année, mi\ environs de la
*''*'^ r mais eeri | tarait oeu d*accord
i\ nombre de malades qui y at-
■ut icur ^'uérison, vi qui ne devaient
ivoir qu un à un; et ainsi un seul
nné»% si le niiraculenx pbénoniène
acennifdi qu'une fois l'an. Or. l'é-
e nous aftprend que tous Ta tien*
pcndaTït, et que la [dupart, quel-
du moins, ne pouvaient dcsrendre
isrine que [5ar le simoufs d'autiui,
mble indi(jiier la fréiiucnce de Vu-
L Quoi qu il en soit, voici le récit
'liste :
jour de fHe chez les /«f/s, et Jesim
érusalem. Or il y a à Jérusalem la
antique^ appelée en langue hf'braU
%îda^ autour de laquelle régnent
Queft, Sous leur uhri &e trouvaient
de multitude cTin/îrme.^, d'aveugles,
X, de paralytiques^ attendant l agi-
Traw : c\8t que fange du Seigneur
tertnines /poqurg dam la pisetne, et
Uy et celui qui g desrendait ensuite
r recevait la gui'risnn de finprmiti^
ic dont il était atteint. Or il g avait
nme infirme depuis trente-huit ans ;
tint ru sur son grabat, et agnnt vté
le la date si reculée de son infirmité^
- Vous désirez recouvrer la santé?
lui répondit : — Seigneur^ je nai
i>st lia'c état «lies fostns Jinl;ef»riim . vi
esiisJcrosolymaïn. Est aiilein Jerosnfvniis
^fiiscin:!, qii:é rogiioiniitaUtr h^liraicc lielïi-
''nqiie [lorticus Imliciis. In \m jnccbal nud-
gna lanjçuchlium, Cicconuii, claudoriim,
^«:xs|»cri:infiiim.i(|n3^ moLiuiK Angi-bB ati-
]lr «lesteridol^al seciuuluni teti)|)us ta m^-
movetj^'^ihir iiqua, El i[tii prior ilcscciuliS'
eiftam p^)^t iiiôrtôiurm ;i<pui!, satins lld»:it
i|tic dclînebaïur u»tirtnil:Ue. Enit .iiUcrii
E>nu> tbi, iriguiiii cl (Uin niinos halscns in
I !iua. Hune cutti vtitis^i'l Jésus jacenlem^
^i»§et rpji:i juin iiinllutn tt-mpiis liabt^ret»
fiç $.inus Hcrt ? Ri'spon<iil ei bii};yi(li»s :
bomlntMn non li.ilteo, ni eu m lurkita fuc-
DiilLil ini* înpisdrnun, rliun venio cntin
laulc uieiiusceiiiiil, IHcilci Jcsus : Siirj^e,
personne pour me descendre dans la piscine
aprcs que Cvauavté agitée^ et tandis que je
mUf rends, un autre me précède et y descend,
Jésus lui dit : — Lerei-vous^ emportez votre
grabat, et marchez. Et aussitôt at homme fut
guéri, il emporta son grabat et s* en alla, Or^
c'était un samedi ; aussi les Juifs lui dirent :
— Cest aujourd'hui jour de sabbat. Une vous
est pas permis de porter votre grabat. Il ré-
pondit : — Celui qui m'a rendu la santé m'a
dit : Prenez votre grabat^ et vous en allez,
ils lui demandèrent alors : — Quel est donc
cet homme qui vous a dit^ prenez votre grabat^
et marchez? Mais celui qui avait été guéri ne
le savait pas, car Jésus s'était esquivé du
milieu de la foule rassemblée dans le lieu.
Cependant Jésus Voyant aperçu plus tard
dans le temple, lui dit : Vous voih) guéri
maintenant ; vh bien! ne péchez plus^ crainte
qull ne vous arrive quelque chose de pis, Ei
aussitôt cet homme alla dire aux Juifs que
c'était Jésus qui ravail guéri, ce oui fut cause
quils lui reprochèrent d'opérer de telles œu-
vres au Jour du sabbat (7?iB).
Ce miraele sVncadro si l>ien dans Vhls-
loirc du Sauveur, et i^aitirulièremcnt dans
celle de sa passion, [juisqu'il fut une des
causes qui l'amendèrent, qu'il n*a besoin,
pour être démoiître, ni d*uiie autre notoriété
ni d'autres preuves cjue les faits prineipaui
auxquels il se rattaelie.
^ PLAIES D^EGYPTE. - La famille df Jacob
s'était considérablenieut accrue en KgvfJle
dans Tespàce des quatre cent Irente ann^^es
de son itèîerinage. Des changements [loli-
tiqnes s'étaient aeeomfdis : une nouvelle
d> naaie était montée sur le trône, et trou-
vant cette race étrangère canqjée dans le
j>ays conquis, elle songea à 1 asservir. Les
nouveaux dominateurs ne connaissaienl pas
Josepîi, que tour importaient ses frères? Il
y avait donc là un peuple admirablemenl
plaeé sous la main |ioarl esclavage ; il y fut
soumis.
Mais enfin, lorsque le temps marqué dstna
les desj-îcins de Dieu fut révolu, Moï^e ai»-
parut aux deux (peuples» |H>ur dire h celui-ci,
je suis votre liliératcur; et à eeiui-15, vous
terez ma volonté.
11 lui restait h prouver h l'un et à l'autre
sa mission : c'est ce qu'il fit en <icconij)lis-
sanl les dix prodiges connus sous le nom
des dix plaies d'Egvpte» par lesquels il
Inlli? graliftlum linim, et nmîiuUi. El sï.iiim saniis
ficlns 06t homi> ille : ot sii«^lu1it ^rali.iluni snnm.
Cl «^n»lni1«ib;)L Erai auicni sabb;itnni in iJie itlo. Dt-
cebîuii er^o Juë.Ti illi qm sanatiis fiiem : Sabba-
tuni l'sl, non Vwei tibi tollcre ^fAbatinti Unun. Rc^-
pondit cis : Qui nie saiinni fccU, ille niiliiditit :
Tnïlc grabat uin luum, ri ambula. lnte^iro'^;iviTtinl
ergo euiii : (Jnis esl ille homci» qui ilixîl libi :
Tuïle graîiîiNiTH In uni, cf ambnh ? b anli^rn qu\ «.i-
nus fun'^il ollVcIns, ursrîebat fpiises^fr'i. Jf^stiA enim
dci'tiiiavit a Inrba couslimia in Uwo. Postfa invi^uit
enni Je>ns în teniplo, et tlinit îllî : Ereo sanuHfnclus
es : jïuii iioli pcccaro, T»e cïrlcrius libi .iliqnid eon -
tin<:;:vt. Abtit dlc bonio^ et nnnlîavil Jnita*i(%, f]nia
ii'sns essol, qui fei il enin sanmu. Prnplnea fH'rst-»-
qurlianlnr Juila^i JesnTï!» quia li;cc faciebul iii sib-
halo. (Jomi. V, ï-Uk)
583
PLA
DICTIONNAIRE
PLA
disposa son peuple à Tacceplep pour guide,
et contraignit les Egyptiens à laisser partir
ceux dont le concours leur était devenu né-
cessaire. Et tel fut le début de cette mis-
sion :
Moïse et Aaron se j^ésentirent devant Pha-
raon^ suif>ant F ordre du Seigneur, et là Aaron
prit en présence de Pharaon et de ses serti-
teurSf sa baguette, qui se changea en servent.
Or Pharaon appela des saaes et des maleficia-
teurs, qui firent semblaJolement , par suite
d^ enchantements connus en Egypte et de cer-
tains secrets : ils lancèrent chacun leurs ba-
guettes, et, elles se changèrent en serpents;
mais la baguette d' Aaron détord les leurs ; et
Pharaon s endurcit (7W).
L'apôtre saint Paul nous apprend au troi-
sième charûtre de sa seconde Lettre à Timo-
thécj que les magiciens de Pharaon, ou peut-
être les deux principaux, étaient connus de
son temps sous les noois de Jannès et Mam-
bré; c'est tout ce qu'il nous est |K)ssible
d'en savoir, le surplus no consistant qu'en
des affirmations sans preuves. Nous avons
parlé de ce premier miracle avec plus de
détails en un autre article. (Foy. l'art. Pha-
raon.)
PREMliSRE PLAIE.
Pharaon n'ayant pas voulu laisser partir
les Hébreux, le Seigneur dit à Moise : —
Commandez à Aaron d'élever sa baguette, et
d'étendre la main sur les eaux de l'Egypte,
sur les fleuves, sur les ruisseaux et les mare-
cages, ainsi que sur tous les réceptacles des
eaux, afin qu'elles se changent ensana, etquil
y ait du sang dans tout le royaume a Egypte,
même dans les tases de bois et de pierre.
Moise et Aaron firent ce que le Seigneur leur
avait commande : celui-ci leva sa baguette,
frappa l'eau du fleuve en présence de Pharaon
et de ses serviteurs, et elle' se changea en
sang : les poissons moururent ; le fleuve entra
en putréfaction, les Egyptiens ne purent plus
en boire les eaux, et il y eut du sang sur toute
la face de l'Egypte. Or tes maléficiateurs égyp-
tiens firent semblablement dans leurs enchan-
tements, et Pharaon endurcit son cœur (750).
Les commentateurs^ et saint Augustin lui-
même, se sont demandé où les magiciens de
l'Egypte trouvèrent de l'eau, [lour la chan-
ger en sang, après que Moïse eut changé
lui-même eu sang toute celle de l'Egypte;
et chacun d'eux a présenté la solution qui
lui a semblé la plus plausible; mais la
(749) Ingressi ilaque Moyses et Aaron ad Pharao-
nem, fecerunt siciit prseceperat Dominus: tuliiipie
Aaron virgam coram Pharaonc et servis ejus, qu;c
versa est in coiubrum. Vocavit aiitem Pharao sa-
pientcs et maleflcos : et fecerunt etiam ipsi per in «
cantationes iOgyptiacas et arcana qnaeclani siinîli-
ter. Proieceruntque singuli virgas suas, quae vcrsaR
Biiot in dracones; seti devoravit virga Aaron virgas
eoruin. Induratumque est Cor Pharaonîs, et non
audivit eos, sicut pr<ecepcrat l>omiuus. (Exod, vu,
(750) Dîxît quoque Doniinus ad Moysen : Die ad
Aaron: Toile virgam tuain, et ei tende manu m luam
super aquai iOgypli, et super Auvios corum, cl
plupart ont passé auprès de lavra
s'offrait pourtant d'elle-même.
Toutes les eaux de l'Egypte, et ce
s'entendre du royaume de Tanis, c
dire de l'Egypte inrérieure, toutos le
de l'Kgypto, celles qui étaient sous 1
de l'homme, furent changées en sang
a point d'exception à établir à r^l
sauf pour le pays de Gessen, nous cJ
teur du livre de la Sagesse, au xi' cb
Nous savons d'ailleurs par le récit de
3ue ce pays fut constamment é. ar(
ovait l'être. Il en fut de même de h
lieux habités par les familles bébn
répandues dans les différentes coptr
rEgyj.tc. Et sous ce rap|H)rt déjà il
i>as difficile de se procurer des vases
limpide, pour en faire une expér
mais telle n'est pas encore la vérital
lution.
L*autcur sacré ne {.arle ni des eau
fermées dans le sein de la terre, ni d(
du Nil dans tout son parcours. Cel
Nil inférieur s'écoulèrent dans la me!
portant avec elles les eaux corromp
tous les canaux et de tous les mari
ainsi que celles des fontaines et dej
seaux aboutissant à son cours. Ce
furent nromptement remplacées par h
pures des sources, et celles du fleui
des ondes venues de la Haute^Kgy{>ie.
là seules demeurèrent ^tées pour df
jours, qui n'avaient point d'écoulew
outre la Genèse nous apprend que In
tiens creusèrent une multitude éà
aux environs du fleuve.
Cette première plaie arriva le di
tième jour du sixième mois, qui, i
suite, fut nommé Adar, et corres|iODdi
mois de février. Elle dura sept jours.
DEUXIÈME PLAIE.
Le roi d'Egypte ayant refusé une si
fois de laisser partir les Hébreux, leSt
dit à Moïse : — Allez trouver Pharaom
dites : Voici ce que le Seigneur m'a chù
vous dire : Permettez à mon peuple
m^offrir un sacrifice, autrement, je co%
de grenouilles la face de votre pays. Le
en rejettera une masse, qui monteront t
palais, y entreront, envahiront Falei
est votre lit, votre lieu de repos, les m
de vos serviteurs, celles de votre peup>
cuisines, f office où vous serrez les res
vos repas. \ous, votre peuple, vos serti
vous en serez inondés. Et le Seigneui
rivos ac paltuh^s, ci omnes lacus aquamm, i
la* tur in sangiiinem : et sit ciuor in omi
iflgypli, tam in ligneis vasis quam in saieis.
runt({ue Moyses cl Aaron sicut prcecoporal Do
et elevans virgani percussit aquani fluimnit
Pliaraone et servis ejus, qu:e versa est in i
ncm. Et pisces, qui eraitt m flumiiie, nHwiw
couipiitruilque fluvius, el ik>d poterant JE^
bore arjuaui fluminis, el fuit sauguis in toi
it'gypti. Feceruntque si militer mateâci iEgvp
îucânialionibus suis, et iiHluratum esl eorf
nis, ii<>c audivit eos, sicut prsccperal Do
(Exod. vïi, {0-22.)
PL%
DES MlttACl.t:S,
!^LA
5^«
JPiteêè Àarùfî d'étendrt Itimain sur le
\r Itâ carmux^ Us marécayes^ et d'en
^irde» (jrenoaiHvs nu fx^htt de couvrir
I tE^iypte. Aarf/n éltndii (a main tur
dr. Vktftjptr, et il rn sortit dca gre-
fui cùuvrirfnt tout le pntjs. Ôr irs
^turs firent irtublahirment par leurs
nentî, et produistrent des grenouilles
y dr VEgtjptf^ (T^l).
rnlant Pliaraon \\\ revenir en sn pré-
deui Ihnuniatnrgc^, et les ronjnrrt
îr TEgyple de ce nouveau Uénii,
omettntu pour récompons*^ 1?.* «fé-
>euple hébreu. Ils [iriùreiit le Sei-
5 grenouilles périrent aussitôt, et
iens le^ ramassèrent en uioneeaut
îssèrenl |»ourrir. Mais lorsque lo
ue se vit délivré, il ne voulut pas
omesse.
Iprc
TROISIÈME PL Aie.
ûpnno* dit à 3folse : — Commandez à
fltndrr sa haguettf*^ et iVen frappir
irt dr h (^rre^ afin que VEgifpte smt
ire couverte de maucherouH. il en
hrsffue Ànrofif armé de sa ùaffuetlr^
i la main et frappé (a poussière de
es hommes et les biten furent cou-
oueherons. Les maléficiatrur$ firent
ment dans Uurs enchantements, afin
rt des moucherons, et ils ne purnit
Or Us hommes et les bêtes en élainit
fit dirent donc à Pharaon : Le dnifjt
H là: mais Pharaon iendmcil de
Uê (752),
rs comraetUateurs «fune grande
1* entre autres Cajelan et doni Ca!-
Stîsent Texpression h^^braïque Ain-
telle de pedices^ et non seinifcs^
Ta entendu saint JértVme, et telle
^apinion de Josè}ihe et des lalnm-
^pendant les Septante ont traduit
'lU i'ar (rn^in97f quï signifie des mou-
, et telle est aussi la [>ensée de Phi-
s raisons de reux qui pensent qu'il
kpoux et non de moucherons, ne
Btl quoqiie DfïmiEHis ad Movscii : fngre-
•haranncm, ^l ^ïi**es ad eu m : H^c dicit
■ Diitiitic p^euliim inciim, ut ^aciifirel
liiltem r»olut!ris iliiniUci'«, ecce t^po percii-
M termitios ium lanis. Kl cbuUiet HiivIms
»3c asrendent, et iïigre*(jGi*nn' dommïi tuaiti,
tiuin leciult tui, et super «^iratuni tiiuni, et
:rvorum luanim, tl iti popiiltim tuum,
»6 tuoÀ, H tn rc^Iiqidas liborutit tuoruni :
id popuhim tuyu^ el iid onuic^ servob
Hint ratiip. Disilrjuc DamJituf ad Maysen ;
Oit : Eitiende manu m Uiatii super lluvius
ivos cl paludos, et eJui- ranas iupcr Lcr-
U. tCt e^tcudii Aaron riianum super ai|u;is
as<'eti(l<ïtuul ran,€» opiTueruulfïu** Wr-
ni. Fctr*iruia j!iit!iu et nuk-tici pcr itican-
liat» &iniiiiiei\ edui^runiipie rajiab :^yper
y pli. {txud, vïu^ t-7,)
ul(|ue Douiîniis ad Moy^cn Lni^iierf ad
i tende \irgarii luaiu, et ptnt tite pulvt'rnm
^iRl §eif)iphes iu uuiveisa lerra .'K^ypti.
te ita« El exd'iidil A.itrvn mauuiii, xirg.iai
mussiiiftie pulvereiii iLrr.et l'I fjtli t.uut
Il lioriumbub, tl m pimnUis : oiuiiis put-
r^u:i est il» scmipheî» per tnijin itnraiu
nous semblent pus assez puis£aiuc«i pour
cortlrebalaneer î fluforilé d'hébraisants tels
que Phllou, saint Jérôme et les Septante.
Dieu, disent-ils, n*flurait pas répété deux
fois la môme plaie? or il y a tant de rapports
enlre des moucherons et des mouches, Tin-
conuiiodilé qui rL\sirUe des uns et des autres
est tellement semblable, qu*on (lourrait con-
sidérer la seronde plaie eomme une répéti-
tion fie la première. ^!ais d'abord c'est là
une erreur; et ensuite Dieu fait ce qu'il
veut, et ce qu'il veut est toujours souverai
nwmenl sage et au-dessus des appréciations
do la sagesse humaine : Qaîs dicerc points
curitafacis? {Job i\, 12.)
Qi:ATnU:MK plaie.
Le Seigneur dît â Moïse : — Levez-vous de
grand matin^ et allez à la rencontre de Pha-
raon^ car il doit sortir pour se rendre aujr
bords du fleuve^ et vous tid direz : Voiei ce
Îue te Seigneur m*a chargé de vous dire :
Permettez à mon peuple d'aller m'offrir un
sacrifice. Si vous ne If- roulez pas^je lâcherai
aprêê voîts, vos serviteurs, voire peuple^ dans
toutes vos demeures ^ des mouches de toute
espèce. Toute maison habitée par un Egyp-
tien, en quelque Heu que ce soxt^ se remplira
de toute espèce de mouches ; et en même temps
fépartfnerai ce fléau à la (erre de Gessen^
dans larfitelle mon peuple habite; il n* y aura
^oint de mouches, et vous saurez par là que
je suis le Seigneur et le maître en tous lieuT,
Je mettrai de la différence entre mon peuple
et le vôtre. Cette merveille s'accomphra de-
main. Le Seigneur ruccompht en effet : h
palais de Pharami ainsi que les maisons de
ses serviteurs et dans toute t Egypte tout fut
rempli de mouches incommodes. On ne vit
jamais plus cruel fléau (753).
Il paraît que la mouehe a existé jadis
comme un redoutable fléau. Un des plus
grands dieux des antiques peufdades de U
îf^alestine, celui auquel les Acearonifes
avaient consacré leurvilloet leur pays, celui
que le roi Ochosias consultait avec' tant do
^îî^pti. Feeerunlf|uc si militer malerici incantal'iO-
iubii& &uî$, ui «iducereiit seifiiphe;^, H non potuerunt :
fraT)lr|Lie sciniplics lau» tu timniitibus qium in ju«
nieniis. El dixtiiunl lualcaci ad Ptiaraon«ni : Di^i-
lus Dci esl lue, indutatiiiufpif^ est cor Pharaonii^,
el (loïiaodivit eos sicut prsocoperal Dominut^ (Exod,
vnj, I6'i9.)
(755) Diïil quoqtic Doiniuuï; ad Moysen î Cou-
su rge diluciili», el si a coram Pharaon^ ; ej^redietiir
enim ad arpias, ri dires ad cum : U.ec dicit Ihimi-
jnis, dJinitU' pnpiilutnrueuui iil ^aeriHcelmilii. Quod
si Jiûii diuiiscti^i euni , eccc e^o iiumittam in te, et
S4:rvù6 tuas, et in populiun tuuiu, el in doinu:» tuas,
onuic geiius musearum, cl impfet)unttir doinus ÀL-
gypliorum muscis diversi generis, el univuriia tena
m qua ftietifU. Facia nique mir^înlem in die itU
l«rrauî Ge^en , in i|ua p^ipulns meus «^>l, ni non
sint ibi miisiea* : cl ^cius fpi«uu;i(n ego lK>uiiniis tu
niedio terrae. Ponamqne divisioircin inter popdum
nienni el nopuUnu lu uni : cras ci it stgnuni i^lUll.
Fcruqui" UoniinuH ita. Kl \ei.it nmsca gra%isipîma
in doiuos lliaracHiià et scrvoiutn rjus, rt in oninein
leiram /Egypl», CfinuptaqiiG oi terra al» hujufttfc-
moili mii^cib. {Ejod. vai, -Oïl)
19
537
PLA
DICTIONNAIRE
:pla
connancc, Béol/ébiul, était le dieu des mou-
ches, ou le dieu qui chasse les mouches. Les
Gaulois n'avaient recours rien moins qu'à la
massue d'Hercule pour se défendre des
mouches; on connaît leur Hercule-Ogmyos.
Les (;recs recouraient à Jupiter lui-môme;
et si le maître des dieux reçut un culte spé-
cial sous le nom d'Apomyus, ce ne fut pas
uniquement, sans doute, pour avoir chassé
les mouches pendant qu'Hercule offrait un
sacrilice. Il est aussi certaines traditions
Îopulaires, se rattachant à l'institution de la
Procession du jour de saint Marc^ et portant
auc cette dévotion fut établie à l'occasioa
un pareil fléau, qui viennent confirmer la
cerlitude du fait.
Ceci ne diminue point la grandeur et la
spontanéité du miracle oi)éré par Moïse;
seulement. nous voulons en conclure, que le
iléau dont le thaumaturge parlait à Pharaon
n'était pas inconnu de ce prince, et gu*ainsi
il était plus .i portée de juger de 1 impor-
tance de la menace; mais celui qui n'avait
pas reculé devant les fléaux antérieurs, ne
recula pas davantage devant celui-ci.
Toutefois, les interprètes ne conviennent
fiastous qu'il s'agisse ici de mouches ; la ver-
sion chaldaïque traduit le terme hébreu Arob
par un mélange de bêles nuisibles^ et il parait
qu'on elfet ce mol veut dire un mélange;
Pagnini traduit par toute espèce de bêtes;
rabi Salomon, |)ar une troupe de serpents et
de scorpions: A-ben-Ezra, par une invasion
délions^ de léopards et de loups. Mais Aquila,
saint Jérôme et les Se{)tante s'accordent à
f)enser qu'il s agit de mouches ; fondés, sans
•doute, en cela sur les antiques traditions
des Juifs. Toutefois, il surgit une nouvelle
difficulté, mais moins grave, car les Septante
ont écrit xwoftvîav, une mouche canine, et
^int Jérôme croit qu'il faut lire xotyof«vtay,
des mouches de toute espèce
XnfQUliME PLAIE.
. Lorsque Pharaon se vit délivré ue ce nou-
veau fléau, il s>ndurcit encore. Alors le
Seigneur dit à Moïse : — Allez trouver Pha-
raon et lui dites : Le Seigneur j Dieu des Hé-
breux^ dit ceci : Permettez à mon peuple d'à!-
1er m'ofjhrir un sacrifice ; si vous prétendez
encore Cen empêcher^ ma main s'étendra sur
vos campagnes^ et une terrible peste atteindra
4H>s cluvauxy vos ânes^ vos chameaux^ vos
bœufs 'tt vos brebis. Et le Seigneur fera cette
(754) Dlxit auteoi Dominus ad Moysen : higrcdcrc
ad Pharaonein, et loqucre ad eum : Uivc dicit l)o-
inÎDus Deus llebi-acoroni : Dimitte popiilum inciini
ut sacrificet mihî. Quod si adliuc reiiiiis , o( rcti-
jies cos : Ecce maniis inea eiit super agras tuos:
et super equos, et asinos, ci canielos, et bovos, et
flves,,p€stis valdc gravis. Et facîetDoininusmiiabiie,
jnter possessiones Israël, et possessiones iCgypiio-
ruin,.ut iiitûl emnino pcreat ex his qu.x* peilinciit
ad fiiîoK JsRiel. Constlluitque Dominus Icinpus, di-
ccns': Cias faciet Dominus verbum islud m terra.
Fecit ergo Dominus verbum hoc altéra die : inor-
luaque sunt oronia anîmantia iOgytiorumj de anî-
Tnalit)u$ vcro tiliorum Israël nibil oimiino neriit.
Et niisit Pharao ad videndum : nec er.it qitidqnnm
oio^tuum de his qua^ possidcb.il ïsrjcl Ingravnlum-
merveilleuse différence entre les po
des Israélites et celles des Egyptiens^
ne sera atteint de ce qui appartient
d'Israël. Le Seigneur a déterminé h
de cette sorte : demain^ dit-il^ cettt
aura son accomplissement dans VEq
Seigneur r accomplit en effet le lenui
tous les animaux des Egyptiens moi
du côté des fils d'Isra'ely au contraire
ne furent atteints. Pharaon envoya i
saires pour s'en assurer^ et il fut con
rien n avait péri de tout ce que posséc
Israélites. Mais il endurcit encore se
et ne 1rs laissa point aller (754-).
Ou bien il faut dire avec les inte
2u'il s'asit uniquement des animi
talent alors dans les champs, comn
semble l'indiquer, wianM^mecieril «u/
tuosy expression qui comporte pourl
seconde explication ; ou bien il faut c
avec les rabins qu'il s'écoula de gr
lervalles entre chaque plaie, cariH
trouver encore des bêles de somme à
suivante, et il apparaîtra à la fin ui
breuse cavalerie, pour courir après
breux dans leur fuite.
SIXIÈME PLAIB.
Le Seigneur dit à Moïse et à Aaro
plissez vos mains des cendres du foyi
Moïse les jette aux vents en présenct
raon. Que cette poussière se répande i
VEgypiCy afin q\ie les hommes et les bit
couverts d'ulcères et de gros apotik
toute rEgypte également. Et ils pfk
cendres au foyer ^ et ils se présenterez
raon^ et Moïse les jeta vers le ciel^ et
mes et les bêtes devinrent couverts
apostêmes. Et les maléficiatcurs ne
reparaître devant Moïse, à cause des
dont ils étaient couverts aussi bief
reste des habitants de l'Egypte. Mai.
gneur endurcit le cœur de Pharaon^ e
corda pas ce qui lui était demandé par
che de Moïse (755).
septième: plaie.
Le monarque ayant refusé avec u
tination persévérante le départ des H<
Moïse reçut Tordre de se présenter c
veaudevantlui,et de le menacer poui
demain d'une grêle dévastatrice, tel
n'en avait jamais été vu en Egypte. Le
main étant donearrivé. Moïse éleva sal
qne est cor Pharaonis, et non dimisit p
(Exod, ix,i-7.)
(7o5) Et dixil Dominus ad Moysen et
tollile plenas maniis oineris de caiViino , él
illum MoysoH in cœlum coram Pharaone
pîilvis suJMîr omnrm lerrani if^gypti : cni
m iiominibus et juiueiUis ulcéra et vesieae
tes, in univcrsa terra iEgyiai. Tul^runtqoe
de cnniiiio, et sleienint côraui Pharaone . r
iihiin Moyses in cœltim : Tactaque sunt ulcc
earum tiirgeiitium in Imminibiis et jumcii
polerant niaiefici stare eoram Moyse proptc
quaR in illis erant, et in omuî terra ^gypl
ravit<nte Dominus cor Pharaonis, et non àni
sicut locutus est DomiDUS ad Movscn. (fcxo
12.)
VL\
DFS MiRACLFS
PIX
hm
|V/, êi U Sfign^ur 4oÈtnn tUa tonner-
k gréif* et des fnHdrr.* niltonnant />*-
tout jten*: /« Q^^'fe étttit (ï'une tellr.
r, qHejftmaia auparavant on nrn arail
nh table en Jujijp l e drp 1 1 ts for i(j t u e de
»; et elle e'cra,sa sur toute in fnce de
tout ce qui se trouva dnns Irs chftmps^
ff ho m uns jus(fH(iu.T f fêles de somme;
irt rhnhe de In terre et f^rim frs arhres^
^ann ta (erre df' (irnsen^ habitée portes
rntl* où etlc ne tomba point {llyù):
hesia cresjK'jir que (lOiir le lioinent
es qui nxnaicnt |i*is oucore Itivôs.
DU envnvfl clierrhor Meuse*, |trfu!nnt
1 nrfme (ic rnragc, ro qui nfitinjoe sa
tf pour 1c fjrïcr il'éleindrc la foudre
Her la clnile de k jxrôle, en lui don-
^dre de \nni\v irmuédialeuieut nvoi;
n. Le prophèlc sortit do la ville,
I mains vers Je ciel^ la torufiéte se
E>udaîn ; mais le inonarque rétrarla
me fois sa |»arolc.
UL1TI^.)IB PLUE.
qneur dit alors è MoUc : Etendez
im êur la terre d'Egypte, afin d'y ap-
Mantcrelles.et fpt' elles dévorent taule
tre épargnée par la grêle. Et Moi se
fa bafjuptte sur rEtjynt^^, Aussitôt te
' fit êonffîer un vent hrûlant pnidant
bwr ri la nuit suivante ; an point du
tpporta des nuées de sauterelles, qui
nt toute la face de CE^ypte^ et s'y
ni en tel nombre^ quon nen avait
u autant^ et qtion n enverra jamais
iS la suite, La superfieie de la (erre
réouverte et dévastée; llierbe des
ri les fruits des arbrrs, autant que la
avait épargné^ tout fui dévorée Jl ne
\ dans toute l'Egypte un seul brin de
une seule feuille aux arbres (757).
>n ajranl rappelé Moï^e, le pria en-
Siire cesser re nouveau fléau, et te
eiauça sa prière. Un vent violent
e roccidcnt, et emporta toutes les
!es dans la mer Rouge, sans quil en
je seule en Egypte,
ression hébraïque^ traduite par saint
en celle d'un vent violent, a été ren-
dement par les Septante et par Phi-
ix-ci disent un vent du rairli. C'est
flans les régions méridionales par
i la tjasse Kgypte que se forment les
es. Les mômes auteurs ont rendu
! par vent venant de la mer, c'est-à-
^xteiidilqtie Moyses virgam in cϔuiu, et
de<lit lonilnia, cl graiuliiit-m, a<' discur-
Ij^iira sitptT lerram : pliiiLqiie Donitiius
il sujKT lerraiii ifC^ypii. Kigrjiulo et ignis
>îli*r ftiTl)antui% UuLurpM* InU tiKignilndi-
|U:i «iiin* inin<|u;nii apiiniuit iit utii%ersa
yplî CK ipin g,tMts illa itmilila i3ëL El \hjr-
iiitln iit oiiiiu it'ira vKgypîi tiuHhi ^[*\x
I agri^», '.\b Uom'uv} usi]iu^ ad jutnciihiiii :
|tii* horljam agrî ppr* tissU gi anclo, rt omiiei
>,,ifnil& r(Hit'iT{:it. TaïUniii iti Icira fies^^a.
Iitii hrael, graudu non Ci-L-idit. (Ejro<rf., JX,
jlsit aulcm t^aniiiius atl Mfiyiii^n : Lxlcndr
tans inpcr terrant Mçfpii ail lorustani : ni
dire de la Médilerranée, Vq\\ re.^slon que
saint Jérôme n Iraduile par vent d'fNvidenl.
Nous C4insignons iiti retlo double remar-
que, parce qu^elle vient à Tapput de rc que
nou^ avons dil reiativenjcnt a la position du
pays de ("lessen, babité par les Héi*reui au
moment de leur départ de l'Egypte, (^'oy,
Tart. Mkh llorGE.)
(JuVm nous permette d'ajouter au réeit de
Moïse quelques détails em[»runlés h des
sciences d'un auire ordre.
Les Hébreux appelaient les sauterelles
Arbé, h cause de leur multitude, dit^'alnmnt
de Bomare. (Voy, Dict, unit\ d'hist^ natu-
relle, art, Sauierefles.) Il n'y a jTesque
Iioint d'animal qui multiplie autant; c'est eo
qui tait ([ue (Jans l'Kcriture saiute, le nom-
bre ndini est comparé à la nmltitude des
sauterelles. Quand ces insectes se mettent eu
cami^ai^nc, ils partagent le butin, et se lai:?-
sent conduire par un chef, qui vnle h leur
l^te, et (iu*ils ne dépassent jamais dans la
tuarcbe; ce qui rejiré^orite, suus quelques
rapports, la ré|»ublîque des abeilles, lia
ne volent pas autrement qu'en trou|ies in-
nojubrablês, descendent sur les moissons,
les pAluragesJes taillis, les arlires fruitiers,
et détruisent en peu dlieures l'espoir d'une
armée, sans compter que leur salive puante
et mordicanle fait périr les jeunes pousses
et les idanles délicates. Le bruit de leur vol
est assourdissant; mais ils sont beaucoup
|iîus bruyants encore, locsque posés sur nn
cfjami» ou sur la cime dos arbres, ils dévo-
rent leur proie. Les sauterelles, si funestes
iorsqu'clles vivent, ne le sont {las moins
après leur mort, car elles périssent ensera*
ble, connue elles y ont vécu, et infectent
Tair do leur puanteur. Orose nous apprend
qu'en l'an du monde ^800, il apparut en
Afrique un nombre incroyable de sauterel-
les, qui dépouillèrent de leur verdure de
vastes contrées, et qu un vent violent em-
porta ensuite dans la mer. La mer les ayant
rejetées sur les rivages, il en résulta une
épidémie qui enleva en peu de temps |ilus
de trois cent mille personnes.
« La Russie, la Pologne, la Lithuanie fu-
rent envahies par les saulerelles en 1690, en
telle quantité, que le ciel en était obscurr i
sur leur passage, et la lumière interceptéo.
Elles couvraient l^îs cliamps à nerte de vue
comme d'un drai) '1*^ deuil, les liram lies des
arbres [diaient sous leur poids et sous leur
nombre; on en vit d'entassée.^ h quatre pieds
agcendat super cnm< et devorot omneni herham
qu«Tî rcsjdiia rncril graniliTù. El exiejutU .^uysrs
virgam super l«*rram .tgypii; et Doiuiiuii iinluxU
vciituni urentéiti Iota dic illa ut nocU^ : et lunuo
facto, veiiins urcnfe leva vit Im uUa*. Quna asccn-
deruiit super univeisain terrain JOi:;ypti ; et scdc
ruiU iii ruuetis tinilms .CgypUijrinu imuuueraUitch,
Îpiales anic tltnd tiHiipus iiaa biLnniit, nec poslra
Il l lira* sunt .Openienihliiue univei^am suporflciLin
terr.c, vastaules ouiiiia, IK^vcuata est ïgiliir hei"i*.i
tenais et rpiîdquid (KHimniiu m aitioribub bût, quai
graiido diiiu serai : nilulipie oiiiniiiu vircu^ relîcluiii
l'si m lignis ci in hcrbis terryc» in f imclu éf^$y{iti«
m
PLA
DICTIONNAIRE
PLA
d'é|)aisseur dans les lieux où elles mouru-
rent. La Hongrie, la BohAmn, rAIlcmagnc
avaient été ravagées en 15V2, elles le furent
(lo nouveau en 17W et 17W. Le Portugal le
l'ut en 1755, non avant le tremblement de
terre de Lisl>onne. La Chine, TUkraine, lo
pays des Cosaques sont sujets aux ravages
(les sauterelles dans les années de séche-
resse. La Perse n'y est pas moins exposée,
et chaque année on en voit à plusieurs re-
prises des nuages épais qui passent au-
dessus de la ville de Bassora; quelquefois
le vent les emporte jusque dans les débcrts
au delà de TEuphrate. L'historien Mézerai
raconte que des nuées de sauterelles rava-
gèrent lescampagnes des environs d'Arles, de
'J'arascon, de Beaucaireau mois de mars 1613.
On rechercha, dit-il, avec soin leurs œufs
dans les lieux où elles les avaient déposés,
et on en ramassa plus de trois mille quin-
taux, chacun d'environ un million sept cent
cinquante mille, ce qui donne au total cinq
cent cinquante mille millions d*œufs. »
« Combien de fois , dit I-,esser, dans sa
Théologie des insectes^ les laboureurs ne se
trouvent-ils pas frustrés d'une abondante ré-
crite par les dégAts des sauterelles? Ces
animaux voraces quittent souvent des pays
éloiçnés, traversent les mers, se jettent par
milliers sur des champs ensemencés, et en-
lèvent en ])0\x d'heures jusqu'à la moindre
verdure. Lyonnet en cite un exemjïle mé-
morable emprunté à l'histoire do Char-
les XII, roi de Suède. Son historien rapporte
Sue cet infortuné, prince fut très-incommodé
ans la Bessarabie par une horrible quantité
de sauterelles, qui s'élevaient sur le midi
du rôté de la mer, d'abord à petits flots, en-
suite par grands nuages, qui, en éclip-
sant le soleil, assombrissaient l'atmosphère :
elles volaient à la hauteur des hirondelles,
jusqu'à ce qu'elles eussent trouvé un champ
pour s'y jeter. Nous en rencontrions, dit-il,
souvent sur le chemin, d'où elles s'élevaient
avec un bruit semblable à celui d'une tem-
pête : ello venaient ensuite fondre sur nous
comme un orage, sans craindre d'être foulées
aux pieds des chevaux. En s'élevant de terre,
elles nous couvraient le corps et le visage,
au point de nous aveugler. Partout où ces
insectes se reposaient, ils y détruisaient
tout, jusqu'à faire d'une prairie verdoyante
une terre aride et sablonneuse. On ne sau-
rait jamais croire qu'un si petit animal pût
passer la mer, si l'expérience n'en avait pas
convaincu si souvent les peuples de ces
contrées, chez qui il ronjgo jusqu'aux {aor-
tes même des maisons. »
(758) Dixit autem Dominus ad Movscn : Extende
inun'.im tiinm in cœlnni : et sint Umelme super ter-
nini ii-^;;vpti, tam dciisa* ut palpari qiicant. Extcn-
dilqiie Moyses maniini in cœium et raclai mm tc-
iielir* horVibilcs in tinivcrsa terra A^gypti tribus
dicbns. Nemo vidit patreni suum, noc n'iovit se de
Ifx'o in qno crat : ubiciinqnc auteni babitabar.t (ilii
Israël, lux erat. {Exod. x, îl-23.)
(759) Et ait : Uasc dicil Dominus : Media noclc
rpLrtMliar in iEj^yptuin : et morictur ouinc priuinpe-
iiituni in lorra .L^'\pllorum, a piimogcnitoPiiarao-
I-'%V|lt? étant sujette à de pareils (1
on peut se figurer le désastre qui r
de celui dont parle ici Moïse, où la t
relie fut plus nombreuse qu'elle n'e
mais été, et où l'Egypte en fut couvert
par contrées, mais tout entière.
NEUVIÈME PLAIE.
Le Seigneur dit à Moïse: — Levez votn
vers le ciel^ afin que la terre d'Egypte s
vre de ténèbres^ mais si épaisses quel
soient palpables. Et Moïse éleva sa mai
le ciely et il se fit d'horribles ténèbres sut
la face de l'Egypte durant trois jours
sonne ne vit son voisin, et ne bougea d
où il avait été surpris ; mais la iumiêi
dans tous les lieux où se trouvaient i
d'Israël (758).
Pharaon ayant mandé une dernier
le prophète, l'autorisa à s'éloigner ai
iieuple hébreu, mais à condition de 1
les troupeaux; condition qui ne fut
acceptée. Alors il chassa Moïse de si
sence, en lui défendant d'y reparaltre.-
fait comme vous le voulez, répondit «
ci; je n'y reparaîtrai plus. H n*y reparu
en elTet ; mais la dernière plaie fui si
ble, que Pharaon lui envoya ses serv
pour le prier de s'en aller enfin, l'auto
à emmener à sa suite tout ce qu'il lui
viendrait.
DIXIÈME PLAIE.
Moïse dit à Pharaon: — Le Seigneur dl
Au milieu de la nuit, je visiterai rEm
par toute l'Egypte les premiers nés i
frappés de mort , depuis le fils aîné âà
raon, qui s'assied sur le trône de sot
j usqu'aufils aîné de la servante oui travai
meule j et aux premiers nés des uêtes de Si
cl il s'élèvera par toute l'Egypte une g
clameur, telle qu'on n'en a jamais enlctn
qu'on n'en ouïra plus jamais dans la
tandis que parmi les fils d'Israël^ i
l'homme jusqu'aux bétes , i7 n'y aun
même un chien qui aboie; et vous sauvi
là la différence que le Seigneur met ent
Egyptiens et les Hébreux. Et vos serv
m^ environneront en foul$ et me diront
blement : Allez-vous^n et emmenez
peuple. Alors nous scjrtirons de l'Egypte
£"11 effet, au milieu de la ni
Seigneur frappa de mort tous les preti
nés en Egypte, depuis le fils aîné de Pha
qui s'asseyait sur son trône, jusqu'au fUi
de l'esclave dans la prison et aux prem
nés des bêles de somme. Et Pharaon se
pendant la nuit, et tous ses serviteurs et
l'Egypte; et une grande clameur s'élevi
nis qui scdet in solio ejus , usque ad primoge
anoilla; qua; est ad niolam, et omnia primo
junieutnrum. Enlquc clamor magnus m on
torra Alf^yi^ii , qualis nec antc fuit , nec posi
lurus est. Apud onines autcm fdios Israël no
tict oanis al) Iioniinc usque ad pecus : ut ;
quanlo miracnio dividat Domnuis i£çypti
Israël. Dt*scendent(|ue omnes servi lui Isti ad
adora bu nt nie, dicenios : Egredere tu , et
popiihis (|ui subjfrtus est libi. Posthaec egrînii
(E^od. XI, i-8.)
l'LA
DES MïnACIXS.
roi
591
df rEijyptc^ car tl ny avâîi pas de
nu il ne se trouvât un mort. Aiors
I apnriani Moïse et Aaron in nuîi
iitr «If : — Allez-Vi)Uii'cn, tt floifjtifz-
'omptement de mon peuple^ vohk et ies
Tuèl. Àlicz et offrez un sacrifice au
r, comme vous h di'sirrz. Emmenez
ffis et rts troupeaux ^ comme tous le
'i>i» ei avant de partir bf^nissez-tnoi»
'^gtfp tiens pressaient k peuple de *V-
promptement du pays, car ^ disaient'
périrons (nus ;760).
t (]iie r e f»ass3ge soil lïi«*n au-dessus
é atleinle, pour qup l'inrréJultlé naît
é qiie fJciix iiiauvaises iiKiisantiTies h
ertcr* D^ahord Vol la ire, tin os sa liibie
fuée^ suppose que ^ Dieu tua dv sa
|*jïgl*qu<»lre millions depj"eïnitTs**i<5su
les liommes seuIcmcnL « Les Hé*
'dil-il, qui s'cnruireril ilu pays de
^ étaient au nombre de s'w cent mille
lants ; ce qui sufipose six renl mille
es. ÏM pays de Gessen csl \ii quaran-
t*^ de' TEgvple, defruis Méroë jus-
\ On peut donc ^U]» poser que le
J ligvjtte conlennit vinghanalre mil-
faniilles, pnr la règle cfe tioisjet
équent, que Dieu lua , de sa main,
re épouvantiibîe de vini^t-qualre mil-
^e pretniers-nés. »>
c ce beau caîrul, on arriverait à dé-
'erque l>]gyple,au temps de Moïse»
lait de quaiie-vingi-sei/e h conï mil-
d*}iabitants; aulani que l'empire ilo-
odaiit le règne d'Au-;usle, Mais mal-
ment [vour le maihomaticieiî, six
hommes en état de porter les «r-
if rage de vingt à celui de soixante
jiposenl pas six cent mille famil-
rait plus ciart de dire deuï mil-
demi ri'iailividus de lool Age; d'au-
qu'il ne s'y trouvait ni len seul
i un seul infirme,
^ terre de Gessen est la quarantième
lie TKgypte pour l*élendue, elle en
leul-ôlni' la dixième |»our la fertilité,
il suit qu'elle devait ôlre la jihis peu-
sans compter que Moïse ne range
u nombre dej^ liommes en étal de t;or-
armeâ seulement les | remicrs-nés,
sorall ridicule, et qu en outre les
F^-n lum est iiutcMi iii iiot'tis me<lio, per-
dmiuiis oumt! iiiiniogenilim» in it'rr:i .^gyp-
^lliiOi;cnit(> T'horaoïiis, *[m m hnVm ejiis
usqiic .Td priiuogcuiliiiii t;ipiivir (|n.r. cr;il
irc, i*t mniic priiiuï^rnimui jtuiH'nlormii.
_IHiie l*imr;io «tnU», cl munes servi epis,
Nfui; jEgvptus : cl m lu» t*sl claiiinr ningims
;>(»|4i : iii'tnic etkirii er;U doinus in (\\t'A uiui ja>
iih>riMii8. Vocillsque Fh:u:ii) MoyM' cl A:iion
Ad Surgile cl riisix^ïliiuim a p(»pu!a meo,
yilii Urarl : llo, inn»ii»Iulr Dutuin'» smil dii'i-
Bl vrslrns ri aniit'iiti^ ;issu toile itt pilHM'AHs,
Hnttff» iHMicdifite mihi. Urgf iKmltpn^ .Esyptii
♦m 'Je irn;i exirc vclneilêr, dtc4»nicïa ; Oiiuies
ur, (Esod, \tu 29-53.)
If'rtireitn^ est îuueni ToUias» ol canis spcu-
•ii:ii f't ttiiiit'iii piitua BKtiisioiie ju\la llu-
ttt hvaret pedes snos, et *»cce
A 1 .id devon»Ddiim ctuii. Quein
Hébreux n'habitaient pas tous lefovsdeGès-
sen : autant vaudrait dire qu'ils liabitaienl
lousîa ville de llamessè;;, qui fnt leur point
de déjtart. L'idée d*unDieu qui lue d samain
vingt*ipmtre millions d'hommes^ a dô jaraître
bizarre à Tauteur; elle Test en elfel , mais
c'est son seul mérite, si v.'vn c^i un.
Isa serfuide observation porte sur le pré-
tendu rof commis par les Hébreux au mo-
mcnl de leur départ. Maisiric^e-^tOieu mônio
qui en est l'auteur, puisque c'est lui qui Ta
cnuunandé; et si un (»areil ordre ne sutîit
ras pour le légitimer, nous ne savons plu»
a quelle source taire remonter la justice.
r€USSON MIBACLLEDX DU TOBIE.
On Ht ce qui suil au sixième cbapitre du
livre tle T«*bîe.
A lu pu de ta première journée de marche^
Tobic etahtit son étape au bord du Tigre ^ et
y étant ailé laver ses m'eds, un énorme poi»^
son s^ avança pour le aévurrr. Saisi de frayeur \
â cette vue^ Tobie s'écria. Seigneur, i! ta m'oN ;
teindre, et fange lui dit : prenez-fe par la !
brancbie et attirez-le sur le rivage, Celui-cilê i
fit, et l'ayant entraîné à sec^ te poisson sel
mit à palpiter à ses pieds, Vange lui dit ^
alors : étcntrez-hy et réservez le cœur, le fiel 1
et le foie^ parce gue ces viscères ont un ulite
emploi comme médicament. Ensuite il en fitl
gnit* r 1rs chairSy afin de s'en nourrir pf n- 1
danl la routf, ft Us en salèrent une guantitii
suffisante pour aller instpé à Rages, dans /»]
Mcdîe, Et lurstmc Tùhie interrùgea fange enj
ces paroles : Dites-moi^ s il vous ptaif, maftj
frère Azarias^ à quel usage sert en médecinêi
ce que vous avez fait réserver du poisson^ j
fange lui répondit : la moindre parcelle diê\
cœur étant mise sur les charhons^ la fum^9\
gui s'en exhale extirpe de f homme et de la\
femme toute espèce de démons, de telle sorte (
guils H y reviennent plus; et le fiel est pro-j
pre à oindre les yeux couverts a une taie ; U\
en opère la guérison (16i). j
On sait de quelle manière Fange Ila|}liaël|
conduisit le jeune Tobie à la maison de Ua-
gueU et comment il fut Tinrerméfliaire du]
mariage de celui-ci avec la fille de leur htMe,J
nommée Sara, qui avait déjà été dotiné©]
sefU fois en mariage par ses jiarents, et dontj
un démon avait tué les sent maris. L*aulenr|
ajoute : Et Tobie se rappelant tes paroles r/ij
(^ïpavrsrciis Tolnas, clam.'ivfl vare inftgn;i dtieiiS :
DiHiiîiu' , iiivudil me, ¥a dixil ci iuinclus : Apprc*'
hcnd** l>raiu1iiain cjus, cl Irabe cinu .id te. Uunt!
vnm fcrissol, :iUr3ixit ciitn in sirrutii, el pal pliure
r»i:pil anlc |ic*d(*î» ejm. Tiuïc dixil ci .^iigeliis :
Kxeitlcra hune piscem cl rnr ejus» cl UA, cl jerur
rcpiMio itlii : sunl cui n lia!C uece&ssiria ad ntcdica»
nieiila militer. (Juod cuin rccii>srl, assavil cainoH
rjiis, cl sccin» liilcniril in via; rnplcni salierunt,
f]H;iî sullirrrrnl cis. quous'jutî pencnircnl iti lia-
ges CLvitalrnt Medôruin. lune intcrrn|!aviZ Tabia»
àngcluni , et «li\ii eï : Ol)<»ecro le. i\zana fr;»trr, nt
dicîi» niiln , qiiod rcnicdiinn iiabpbunt ista, qiuir do
piîjCJC serviirc jusàisii? Kl respondcns ati^ï^Uis dix il
ei : Cordis cjus pjirtitulam &i suf»or i:aii>niH.»s pu-
nas» rujjnifi cxlricat onine gt;nns «arninninruni sive
a viro, sive a mu lifte , ila iiC ullra non anTdal »d
COS. Kl fel valci ad ungeidoi o<!ulos, m qulbiis fuf-
rii albigf», et sanabiuilur, (Tob. vi, l-î).)
105
POl
DICTIONNAIRE
ror
Vange^prit dans son sac de voyage une partie
du foie du poisson et la Jeta sur les charbons
ardents. Alors Congé Raphaël appréhenda le
dimon^ et l'enchaina dans les déserts de la
Ilaute-^gypte (762).
Plus loin, après avoir raconté Te retour
du jeune voyageur au toit paternel, Tauteur
dit encore : Tobie prenant ensuite un peu du
fiel du poisson^ en oignit les yeux de son pè-
re; puiSj ttu bout d'une demi-heure d^ attente
environ^ il s'en détacha une pellicule sembla-
ble à la membrane d'un œufy que Tobie lui
arracha des yeux^ et il recouvra en même
temps la vue (763).
Pour ceux qui considèrent Fhistoire de
Tobîe comme un poëme didactique, ces j)as-
sages ne soulèvent aucune difficulté, parce
qu'à leurs yeux tout ceci n'est qu'une pieu-
se liction. Mais tel n'étamt pas le sentiment
commun des interprètes, et l'histoire deTo-
bie avant toujours été considérée comme
véritable dans toute Pantlquité, il nous sem-
ble qu'une telle explication est une défaite,
et n'a été inventée que pour éviter la diffi-
culté au lieu de Ta résoudre. D'ailleurs cette
histoire porte avec elle tant de traits de vé-
racité, qu'on ne saurait la rejeter d'une ma-
nière absolue au rang des fictions, et il n'y
a jamais eu,, nous le croyons du moins, que
les hérétiques et les ennemis de fa foi qui
l'aient osé. S'il y a, comme nous l'avons dit
ailleurs {Voy. Introd., t. I", col. 61), des
allégories et des mora.ités, elles ne touclu'nt
point au fond de Thistoire, et se trouvent
principalement dans la version grecque, si
différente de la version latine adoptée par
TEglise. Au reste, nous n'avons pas à dé-
fendre ici la véracité du livre de Tobie, elle
a été mise depuis longtemps hors d^atteinlc
par les écrivains catholiques; nous nous
proposons seulement d'exposer quelques
considérations sur les faits merveilleux qui
viennent d'être relatés, les miracles étant le
seul objet de notre examen.
£t avant tout, il faut se rendre un compte
exact de la situation du jeune Tobie^ lors-
3\x^i\ aperçut le poisson qui venait pour le
é^orer. II n'était pas placé au bord d'un
rivage profond, autrement il n'aurait eu le
temps ni de voir, ni de fuir son ennemi, ni
d'appeler au secours. On sait que les pois-
sons voraces s'élancent avec la rapidité du
trait sur leur proie, et disparaissent avec elle.
II était donc sur un rivage incliné, très-peu
profond, et lorsque le poisson s'élança pourle
saisir, il vint s'échouerprès de lui sur le sable
et à moitié hors de l'eau. Le jeune voyageur,
surpris et effrayé, s'enfuit et appelle au se-
cours son compagnon de route; celui-ci lui
indique ce qu il doit faire. Ces délais, cette
conversation supposent que le poisson est
dans l'impossibilité de nuire ou de rentrer
dans le fleuve, autrement ce serait déjà fait.
(7G2) Recordatus itaque Tobias sermonum an-
geli, prolulit de cassidili siio parlem jecoris , po-
suitqiic eam super carbones vivos. Tune Ilaphael
angélus apprehendît dsemonium, et religavit illud in
drseilo ftuperioris i€!gypti ( Tob. vin , i-o ).
(7G3) Tune sumciis ïobia^ de fclle piscis, linivil
Dès lors il ne s agit point d'un ero
comme quelques auteurs l'ont cru,
crocodile court fort bien è terre, et
laisse pas traîner; il n'y est pas moii
gereux que dans Teau. D'ailleurs iïn'
de brancnies. Il ne s*agit pas davantai
hippopotame, qui n'est point carnivo
fuit et n'attaque pas, qui n'a point di
chies, qu'un nomme ne saurait entrai
qui se sert très-aisément de ses jambi
marcher sur la terre. De baleines, il
a pas dans le Tigre, et quand il y en
de toutes i^etites, elles n'attaquerait
les hommes, puisque les grosses ne
taquent pas. II n'y a pas non plus de n
cl lors môme que quelqu'un de ces
s'y serait éçaré, ou bien y aurait été (
exprès par Ta main de Dieu, il n'eût |
possible de le prendre par les bri
pour l'entraîner à sec. Le requin, lus
qu'il soit expiré, n'est pas moins dan
hors de l'eau qu'il ne l'est dans c
ment. Les marins qui le pèchent, ont
soin de le laisser mourir aux verm
navire avant de le descendre sur u
Sans doute tout ceci pourrait être n
leux, mais l'air naturel dont le fait e
porté semble exclure toute idée de i
au moins jusqu'en ce point. Ces divei
sons ou amphibies ayant été propo:
des commentateurs, nous avons cru
les écarter d'abord.
Il faut écarter de même tous les M
sauf une seule espèce, l'esturgeon, i
monte dans les eaux douces.
L'esturgeon, assez commun dans l'R
et le Tigre, qui y communique, nous
suffisamment remplir les conditions
qu'on puisse avec quelque vraisembi
proposer comme solution probable. C
gros, un très-gros poisson : l'on en r
altcignent à plus do vingt pieds de Ion
Il est très-vorace et hante les bore
grands fleuves, parce qu'il cherche si
riture sur la vase ou même dedans,
ajoute qu'il la fouit avec son musc
voracité rcntralno souvent sur des bw
où il échoue. Il est vrai que l'esturgeo
pas dangereux pour les hommes, cai
édenté; mais Tauteur ne dit pas que 1
son de Tol)ie fût dangereux, il dit seu
que celui-ci eut une grande frayeui
texte grec ajoute que ce n'était pas au
geur, mais à son pain, que le pois
voulait. En outre, festurgeon a de t
côté de la tète, non pas à proprement
des branchies, mais de grands trous
lesquels on peut facilement passer la
L'esturgeon ayant écailles et nasc
n'était pas interdit par la loi de Mo
jeune Tobie a donc pu s'en nourrir, c
remarque est d'autant plus impoi
oculos patris sui. Et sustinuit quasi dimidi]
horam : et cœpit albugo ex oculisejus, quai
braiia ovi, egiedi. Quain apprebendens
traxit ab oculis ejus , statimque visum
(Tob. XI 13 15.)
roi
DES MIRACtflS.
POI
$n
avait fait une oUjcciion contre le
pndiqué [)ar Rochaii.
proposons donc cette solution, sinon
^cerl/iine, au moins comme probable,
îOda nt ij u* il s'en ï présente une meilleure,
5, dit-on, le cœur de restiirgeon est-il
s à chasser le démon, et sou fiel à gué-
yeut malades de la cataracte? Quant
mîr, nous ne savons, et pour ce rjui
Plie le fieU il paraît que celui des pois-
général jouit de j»ropriétés analo-
1 moins Fiine TaÛirme en plusieurs
de son Histoire nalurflU (764).
bsi Tavis des médecins deranliqniié.
fois, nous n'attachons pas une gran-
riance a ce point, parce que nous
3ns !a pnérison du vieillard comme
Jurement niiraruloox, et tel êbi aussi
*nn grand nctmlirc de commenta-
3t>5). Il n a jamais été dit du fiel d*aii-
K.sun «ju'd tîl tomlier la cataracte an
ne dcmi-lieure, et jusqu\'i ce qu'on
» un poisson dont le tici ou la graisse
î de cette pro[>riélé^ nous tenons qu'on
considérer la cure comme miraculeuse.
Il de quiller ce sujet, nous voulons
fc dernière remarque relative à Tes-
L c'est que la meilleure manière
mtr sa chair fraîche est encore de la
JPlI*^r, et que de ses œufs salés ou
<M\iar, aliment dans la |né|>aration
l les Hollaudats excellent, et dont ils
eut en Italie, eu llussie et dans tout
lot. Ceci e>t fort conforme au récit de
msu : ftisavit carnes ejits^ et secum tu-
H via : ta ter a mUfrunf\ f[um suffice-
Mmiousqur. pcrvenirmt ûi Rages civi-
B^nymCi proposé par plusieurs t oni-
Kïrs * n'atteint qu une longueur de
É trois pieds, et ne sort ])as de la
ilure, proposé par Bocliarl, convient
oins : le silure est timhlc, |»cu vo-
ta(|uanl jamais sa pruîe à force ou-
", est peu agile. La i*lus grande esiière
^ien h quatre ou cinq [ûeds de lun-
Ciais encore en cet état il atteml sa
la cherche timidemcnl, cl d^ail-
est san-i écailles, et arn^i ne saurait
tiilimcnt à un disciple de INloïsc.
!e, il est vrai, d'une dispense accor-
ir lange; mais c'est une su|>po5Jlion
bp confirmer une autre, et l'Ecriture
pen qui ) ait rapport.
• Callimiynii fcl cîcnniccs sriu:it, ri raines
|aistip4'n.V('iMS ciKisiiniit. i \[ÀU, \\\\k « . K)
pisciitin nnviutiliufii niariiniMiiii<|y(!
facia!» olco, udiiiiiiln ii»€lle,uculuruiu lLv
nium conferl. • {ibid.}
est (murlani (1rs f'0Mmicntn(4^urs (l*«inc
iortlé qui h consiilémil rumiîir |nj(<!-
rehc^ eiUrc aunxf flonicille Liipirtroul
t.
i*sponj|cii%q«c angHiïîi, ail : Kst liir R:»-
vir |>ropinf|iMi!ï ilr tribu IiiikcL lîic li:i -
tiotiiMif. Sarauii sc »iei]Uf" uiast^nlmiï» ne-
Examinons maintenant une seconde ques-
tion : celle qui a rapport h la mort ries se|>t
premiers liancés de Sara. I/auteur dît : Sara,
fille de Raguel, avait été donnée h sef»t ma-
ris, et un démon nommé Asmodée les avait
tués aussitiM qu'ils étaient allés près d'elle;
tradita fueral Kcptcm r<*n>, et dœmonium no^
mine Asmodœus occidvrfU cos , tnoj- ut tn-
grfSH fuissent ad mtn fC, lu, 8)* Il ajoute,
ct^ c'est lange cpii fiarle ; Demandrz à son
père Sartt^ fUic et uniqtie hâ'itiêre de Buguet^
dttnt tuut h birn doit vous revenir ^ et rottg
C obtiendrez pour épouse. Tvhie répandit :
T€Û entendu (/nvlten été donnée à sept époux
et guih Bout niorta: on néa même ait ([uun
démon les avait tués. Je erains quil ne m'en
arrive autant, et ifa étant fils «mV/wf, la dou-
leur de ma w(tri ne conduise me$ vieux pa^
rents an totnbeaa, Ecoîifez-moi^ reprit range
Itupharl, et Je vatA vous dire qui sont ceux
sitr lesquels le démon peut prévaloir. Ceux
qui eonrolent au mariage sans songer à Dieu
et sans consulter sa roi un té, mais uniquement
pour satisfaire leurs goûts lifndineuj-, sem-
blables au cheval et ait mulet sans intelligen-
ce ; c*est envers eux que le démon a du pou^
voir. Mais vous^ lorsque vous r aurez reçue
pour épouse^ et que vous aurez été admis dans
son appartement^ gardez la confinevce perv-
dant trois jours, et ne raquez pas à autre
chose qnà la prière. Dès la première wwjV,
faites brûler le foie du poisson et le démon
sera mis en fuite (766).
Len(unl>re se(il est souvent employé dans
la sainte Ecriture comme un nombre mysti-
que, plus souvent encore comme un nom-
bre indéterminé: ici il ne nous fiarait pas
indispensalde de le prendre h la rigueur:
cette remarque, an surphis^ n'est que d*une
importance secondaire*
La Vuïgatc semble dire que les sept pre-
nucrs mariages de Sara avaient été acconi-
[ilis; cependant il n'y acprà rapfirocherquci-
(|ues [assagcs épars de sf»n rontexic, pour
safjcrcevoîr qu'il faut renlcndre autremefjt.
L'Ange dit [dus loin au jeune Tobic : Après
la troisième nuit , tous vous unirez ù la jeu-
ne vierge, dans un esprit de crainte de Dieu;
fransacta autem tertîa nocte^ aceipies virgi*
nem cnm (imore Domini, Au vin* cfiajiilre,
il om|iloîe de nouveau la même expression :
ifortufiis est rirginem Tobins, Au i hafiitre
pcécédcnt. langé dit à Hagnc) : Ne craignez
pas de la lui donner, car c'est à lui que vo-
Ti\i : Au'fid i\\ia Irailil.i p<l scpicm ruh, ol iimrttié
stiiil : Hcii II lior auilivi» i|«ii;i (U'nionium oci idit il-
Lus, Tttntu» rrj^ii, ut; Juih' ei unUï luec ('V('iii;iuL : lU
iHiiu sliii uiAii-iiH |hircjinljus iiicis, (1epoti:iiii scnc-
i'IiiMn»! dliiriKi) cum trisOtia ad iufcKKs, Tune nnjîc-
lus tt^pliad iV\x\i ". Audi me, cl netti^riilam lihi rpn
siiïiU c|uIImis pnevalcrc imlCïiidiPniofïitim. Ib uîuh-
ijiu' r|ui i'iHijtigiuiii ita KUscipturiL, ni t)f*iiiii î\ s»' ci
i\ fiUM iiiciUiï l'XcluiluiH, et su;e Jibi'liii) iki vacritr,
Biciil C4pius H nmliis, qiijbus mm est imcllrrliis :
11,11)^ in»l»îsl:»tciu dîpijiodiinn super eos. In .luhiij
CMiU iHCi]\icr'\s cjuu, iïiijTC-ssus €iil»iculum, pi-i Ui>
dtcs touihiens cslo ah c:i, ei nîJiiJ attud, tiibi oi;ili(»r
is >riliHianth cjus, cl i'ip<ii'ii;l eam le lui i- iiilms vacrtbis cum ca. îpsa aiilcin tu>eU\ îiiccii^o
itir
ji;iiii uUainliabcl aliaiti pr.etei e^Jiu.Tilû di.*
gcm. Plie crga esiiî a fiMve cjus, cld.ibil j*"ci>>^ |^
u\orcra- TujRc rcspondit Tftlâà , r» di 1*J i
lÎMfm ili
11
m
POI
DICTÎON.XAIRK
roi
Sri fiiU têt due pour épome, parce qu'il crainf
lïitu ; ft t€$t pour cela quun autre na pu Va-
tair. Propterta, atius nonpoiuù haberr ilfam.
Or, si Sara n'a été poêiédée par aucun au-
fre , i^i elle est riVr^^f, il reste un espace
Buflîsant pour que ses premiers éimux aient
trouvé une mort nalurelle entre le moment
où elle éiaît devenue leur fiancée, et celui
auquel elle devait devenir détiniïjvement
leur épouse. Nous disons une mort natu-
relle en soîj mais non dans les desseins de
Bieuj qui réservait la jeune vierge au seul
homme qui fût dii^ne de sa main. Et si nous
consultons les textes grec et hébraïque^ nous
y trouverons la contkraation de cette intcH--
prétation* En effet, le grec* porte au chapi-
tre m i» Elle avait été donnée h sept éf^oux,
et le mnuvais démon Asraodée les .*ivail
tués, avant qu'ils ne se fussent unis à elli'
en qualité de maris» » Plus loin, \a domes-
tique dit h Sara : « Vous avez eu sept époux ♦
t'ivomn€^ouvezpor(€rlciwmd*aucund*rux,p
Maïs, dira -ion, c'est un démon du nom
d'Asmodée qui lésa tués; Je texte de TE-
criture le dit positivement.
Oui, Je texte îe porte ; mais nous croirions
volontiers que Fauteur parle ici au ^loint de
vue descroj^ances populaires, comme Josué,
]i>rsqa*il disait au ^oleil de $*arréler ; nous
citons cet exemide» jiarce qu'il est mémora-
Ide. Les témoins des événements tragiques
qui s'étaient accomplis à Toccasion des di-
vers mariages de rinfortunée jeune fille,
ne pouvant s'exfliuuer aulremeot une suc-
ression si él range uc malheurs, Pavaient at-
tribuée h' un démon in^aginaire ; comme il
était d'usage parmi les anciens, et comme il
est encore d'usage parmi le peuple , pour
tout ce qui .^ort du train ordinaire des clio-
ses et des événements. Et si nous consultons
le texte grec, nous apercevrons alors dans
tout leur jour ces préjugés populaires; car
il f*orte que le démon Asmodée ne faisait de
mal (]u'à ceux qui voulaient éfKmser Sara,
1^1 qu il les tuait par jalousie, parce qu'il
était lui-môme épris d'amour pour cette
Ir'ÎIc personne. Cest le jeune Tohie qui par-
le ainsi. Le texte grec mérite, il est vrai,
p«*u d'aUention ; mais enfin ce rapproche-
ment [»eut conlenir une juste indication.
Les vieux démonographesne trouvent nul
inconvénient à ces amours salaniques ,
qu'une philosophie |ilus raisonnnide dé-
clare imf)osîibles, et qu'une Ihérdogie plus
éclairée n'admet pas de nos jours.
Or, en supposant que ce suit un préjugé
ÎK)pulaire exposé ici par l'auleur sacré sans
aucune préoccupaliûn dogmatique, il s'en
suivra que tout ce discours de Fange h son
compagnon adoptif, n'est plus qu'une allé-
gorie, une moralité pareille à celle de FE-
vangile. lorsque le Sauveur dit aux Juifs:
Vouss connmsèezû la couleur purpurine du fir-
mament qail fera beau temps le leudemaiur
»i c*e$t le soir : mais $i c'est le matiti^ tous
àitfs : Attendons-nous à la tempête aujour-
d'huit car le ciel est rouge, Or^ coninut se
fait-il que rous^ qui connaissez si bien Us
pronostics du firmaments ^qhs ne reconnais-
siez pas le$ Êifjncs qui annoncent Taci
plissement des temps ^ ou bien Ctiro
celle du livre des Proverbes, lor5quc
tcur parle ainsi : « Allez lronv*»r la fotj
A paresseux, et )k la vue de sesnrécaul
apf renez la sagesse : sans chef, sans
cepteur et sans roi, elle fait ses provi^
darjs 1 été, et récolte la moisson qui do
nourrir, » Tel est en effet le préjugé fj
laire ; mats ce n'est qu'un préjugé, eti
se (>asse rien de semblable.
Le mot Asmodée veut dire la meturi
feu^ et selon quelques interprètes le /îr
la Médiei dans le texte hébreu, re ûi
est appelé Melech Ifasschedimta, c'c^l-j
re le roi des larrons. Mais Corneille
pierre, dans son commentaire sur T<
avoue sans difOculté que ce n'e>t q
nom do convention, comme tous /eux
lesquels nous désignons «diacuiï di?s r
vais esprits en [►articuUer. Touti
te qu'on iloit considérer ce feu ce :..:i.. -
do la concupiscence; et c'est ainsi
Fange en fiarle à Tobie.
En résumé, nous pensons que les
miers maris de Sara moururent d'une
nière loule naturelle, mais en vertu W
volonté ex[»rcsse de Dieu; que te pe
vit dans la succession des événements
leur ôlèrenl la vie une œuvre démonii
et que Fange, au lieu de corriger dm
jeune Tobie des préjugés et de^ ' ^
n'exerceraient nulle inlluence s
vres ni sur son salul, préféra lui adxci
h cette occasion une le«;on de piété t^
morale qui lui fût véritablement proftla
Dieu ne prciitl pas soin ordinairenirn
redresser nos erreurs de logique oo d'c
logie, c'est h la raison humaine à faire
sortes de redressements.
Nous devons avouer que la plupari
commentateurs ont pris h ta lettre \ù\i
passage du livre de Tobie j et sf nous i
sé|;arun5 d'eux Jicot égard, ce n est pas
nous trouvions de la dilficulté h adroi
que le démon tlonne la mort h quelqn
avec la jîcrnnssion spéciale du Créât
qui avait donné la vie; mais c'est quel
avons cru reconnaître sous Fécorce delà 11
un esf>rit ditTérent.
Si lel est le stMis de noire pas5
s'ensuivra que le rc: te , c'ost-è-dir
inigation avec le foie du poisson
(haînement du démon Asmodée dan^
Haule-Egyple, ne sont filus que liesclM
diles et faites en conformité du ^iréj
judaïque, [>réjugé très-ancien, cotnnic ti
allons Félâblir : et que le démon de '
rent délivrés Sara et Tobie, fut celii
brutale concupiscence, qui ne ^
point aux enianls de Dieu, aux /fff
mints, selon la juste et belle exprès
Tobie lui-môme. Que si leur raar'
béni, H leurs personnes préservi
mort et «faccidenls, ce fut en vertu
loi, de leur nrtèie et de leur soumk
la parole de Fange.
hiïns la sui»posîtîon contraire,
voyons aucun in«jonvénient non plu^
POI
uoio grillé d*uii poisson, qui n*a de
le aucune vertu su ma tu relie, en
ins celle circonstance par la voloo-
ile de Dieu, et au'un archange ait
range déchu Je nuire, hii ail re-
jiouvoir qu'il avait reçu prérédcm-
|t Vmi éloigné jjour loujours d'un
^ lui du Très-Haut.
5e des iiorcismes par »es fumiga-
ou du moins par lemploi de &ub-
aromaliques, est très-ancien parmi
pe juif. « Salomon, dit rhistorien Jo-
^nplo^ait ses roiioaissauccs en bo-
|a composer [Jinr l'utitité des hooi-
ers remèdes, entre lesquels il y en
M avfiiont mènic la force fie diasser
>ns, sans qu'ils 05as.^ent [dus rcve-
etlc manière de les chasser esl enco-
md usage parnji cenide nuire na-
j'ai vu un jui^no^lnléEléa^m^ qui»
L^ence do l'empereur Vesfjasien, de
H de plusieurs de ses capitaines et
Jélivra divers jiossédés. 11 attachait
\u possédé un anneau dans lequel
lassé une racine dont Saloinon se
_çet usage : et aussitôt que le dé-
tsentie, il jetait le malade par
indonnait (7(i7). »
le croyons pas que Salomon ait pra
DES MIRACLES. TOI IM
refîetd'uu ndracle manifeste, ^fous disons
icci pour ceux des commentateurs qui ont
jiris h rebours îe [lassage en queslion , et
cherctié de riiisloire naturelle, là où il o*»
l»eLil y en avoir,
Flavius Jo^èphe dit encore en parlant de
la racine de ïîara ; « Elle a une vertu qui
fait que Ton ne craint point de s'exposer au
péril pour la cueillir; carce que l'on nomme
des démons, et qui ne sont autres que les
Ames des méihanls qui entrent dans les
corps des honunes vivants, et qui Jes tue-
raient si on n y a reportait point de remède,
les (| aillent aussitôt que l'on approche d'eux
cette plante (7(i0). »
A |>art celte bizarre idée du Juif transfuge
sur les démons, ces deux passages sulTisent
pour démontrer qu'il était d'usage dans sa
nation d'essayer le pouvoir des odeurs fur-
ies sur ceux que Ion considérait comme dé-
*ur ceux que J
ujontaques, rfc la môme manière que nous
cniffloyoïis Vcther ou les alcalis dans les
affections siiasoiodiqucs et les évanouisse-
ments. 11 semble vouloir parler de la racincj
de mandragore, sub>taTne très-puante, sur-
tout lorsqu'elle est vieille, que les soffiers
du moyen flge cueillaient emoto par les
procédés quil indique, c'est-à-dire en y
attachant un chien jiour l'arracher, et quo
enseigné de pareilles sln|*idités. l<^s démonographes de la même époque
tiennent aussi pour Irès-démoniaque.
Et quant au déujoii enchaîné dans Ut
d'serts df la ifante-Eyyptf, nous croirions
volontiers, si nous en trouvions un autro
exemple dans la sainte Ecriture, que cetio
expression est une figure de lani^agc; une
exfïression proverbiale pour ainsi dire;
comme lorsque nous disons envoyer quel-
qu'un ou quelque chose au Prron * pour
signifier Tabandon et leloignemcnt quo
nous en faisons ,*i loujours.
Le texte grec est ïiïvorahle aux ex|»Iica-
tions que nous donnons ici ; il porte :
ff Tohic, après avoir brûlé Fcnicns, déposa
sur les cendres le ca*ur et le foie du pois-
son, cl leur fit produire de la fumée. Or*.
aussitôt que le démon eu resjâra ToUcur».
il s'enfuit dans les parties hautes de TEgypte^
et l'ange le lia. » D'où il résuite que f obit>
commença jiar brûler des parfuujs en Thon-
neur de la Divinité, suivant la parole de
Fange, qui lui avait recommandé d'appeler
Dieu à son mariage, et que cet acte de reli-
gion ne ftit pas étranger à la fuite du dé-
mon. Il s'enfuit (htns fcs lhu.i: hauts de TF-
fjtjptf^ dit Fauteur; mais Jésus-Christ a <lil
de même : Lorsque le démon est snrli d'une
f^me, et il ne s'agit point ici rie (lossessioru
lorsque le démon est sorti d'une Ame, il
s'en va dmis des Heuûc arides et aans eau; or,
tous les commentateurs interprètent ce pas-
sage dans un sens fiurement spirituel. Cette
dernière ox|ires>ion, Vange le Un, sans au-
cune autre addition, doit être prise aussi
dans un sens spirituel et purement méta-
le Fîiit^cllum dœmmiwmm, ( ViW, Calmet in D^in
Ahmod, Oissertalh,)
/•'-'»* r,:--^:rfrft Jttift, Hv. vir, c. 15.
croyons pas qu'il y ait de moyens
tde chasser les démons; autrement,
irist n'aurait pas connnuniciué à son
lil pouvoir surnaturel analogue.
il un médecin ou d'un einpiri-
H bon des exorcistes dans l'E-
iTOns bien gue les Exoreismaires
fn fige contiennent des (>res(rip-
[ïilles, et enseignent quelles lier*
lut employer en fumigations pour
les démons du corps des possédés,
ivons lu ces prescriptions; nous y
lu pareillement des formules cuba-
is ; mais tout cela est le travail de
fs pieux que savants, jdus crédules
)nnables, et l'Eglise n'approuva ja-
I telles choses. Aucuns livres, ué-
rmulaires d'un usage universel, ne
^gncnt (7G8).
royous quo les fumigations et les
&<! aromatiques f»euvent être utile-
lf>loyéesdans les cas de [lossession
le. et elles le sont en effet par la
le: mais si elles réussissent indé-
umeni de l'emploi dus armes spiri-
Je FEglise, c'est une preuve, selon
[lie le démon n'y était pas. Que la
liyssojieoude racine de mandragore
|r le nerf olfactcur d'un malade, et
une crise salutaire, nous Fadmci-
DAIS sur le démon I Quello irîéc sq
donc des natures ançéliques?
"ic la fumée dn foie d\m j)o isson
AAlquelbts un démon ^ ce fui par
m*. F vni, c. 3.
9iit de là, P%lisn n cf.mhmué imi ries
et le yUa tëlêlirc de ti^us ces recuciU
w^
1>0I
DICTIONNAIRE
POS
phorique, aussi bien que les liens, les pri-
sons et les chaînes, vinculay rudentes et ca-
tenoBj dont il est parlé dans la IV EpUre de
.saint Pierre, VEpUre de .saint Jude et le
XX* chapitre de 1 Apocalypse , dit Corneille
Lapierre.
Le sage Estius dit de son côté : « Il ne
faut pas croire qu'un morceau du foie ou
du cœur d'un poisson contienne naturel-
lement la vertu de chasser le démon, et que
la fumée produite par ces objets lui ôte les
forces ou Tempêche de passer. Mais ils ont
pu produire leur eifet ae deux manières :
soit parce que Dieu leur en avait commu-
niqué le privilège pour cette fois; soit parce
qu ils étaient le signe d'une œuvre reli-
gieuse i)ro|)rc de sa nature à l'éloigner.
(f Je ne sais pas trop, dit dom Calmet en
I^arlant des [)rétentions des démonographcs
qui veulent faire agir directement et natu-
rellement sur le démon la fumée du cœur
d'un poisson, je ne sais pas trop comment
ils peuvent arranger cela, à moins qu'ils ne
donnent aussi au démon des sens et des
organes; en particulier Barthélémy Fayo,
dans son Energumenon , et Pierre-Cîrégoire
Toulousain , dans son Syntagma jtifis , au
xxiv* livre. Malgré toute la finesse de leur
esprit, ils ne sauraient étai)lir de rapport
entre Asmo<lée et de la fumée. Ils ont beau
parler tant qu'ils voudront d'antipathie : il
n'y a de sympathie ou d'antipathie entre
deux êtres , qu'autant qu'il se trouve un
point commun dans leur manière d'être; or,
jl n'y a aucun point de ressemblance entre
l'esprit et la matière. »
De cette fois, voilà de la bonne et vraie
philosophie; nous nous y tenons.
Notre savant auteur ne serait pas éloigné
de voir dans* le passage que nous exami-
nons une allusion à certaines croyances
populaires des Juifs; car voici de quelle ma-
nière il termine sà Dissertation sur le démon
Asmodée : « Il est bon de remarquer que
Jésus-Christ, au W* verset du xii* chapitre
de saint Mathieu, insinue que c'était une
croyance populaire parmi les Juifs d'envover
le démon, au sortir du corps des possédés,
se promener dans des lieux horribles et dé-
serts, jusqu'à ce qu'il trouve l'occasion de
revenir en son premier lieu. On lit au 21*
verset du xiii* chapitre d'Isaïe, traduction
(les Septante, que Babylone, étant réduite en
une solitude par la main des ennemis, les
sirènes et les centaures (animaux fabuleux)
y éliront domicile, et que les démons y dan-
seront leurs rondes. »
Serarius, dans sa 39* question sur le livre
de Tobie, dit ce qui suit : « Le texte latin
porte, dans les déserts de la Haute-Egypte ;
le grec, dans les lieux hauts de VEgyple^ iv
ftvurÔToec AwyTTTou, de même l'hébreu. On
peut entendre ceci de deux manières : soit
figurément, soit littéralement. Figurément
pour un lieu quelconque, aride et éloigné,
de la même manière qu'on dit qnolqnefois
proverbialement, au delà de Gibraltar, aux
Garamantes et aux Indes; ou bien encore
partir pour Ancyre , aller à Corinthe, Mais
il n'y a nulle raison de cherche
fure de langage; et il vaut miei
la règle de saint Augustin, d
le sens littéral, toutes les foi
n'empêche. » Si donc un inler[
ici quelque empêchement, il s€
suivre le sens figuré; c'est tout
voulions dire.
POSSESSIONS (Fausses). — ]
cru devoir éloigner cet article (
I ossessions évangéliques, dont i
dant le complément, afin que le
soit pas exposé à trop rapproc
pensée des choses qui n'ont qi
éloigné. Non pas que l'œuvre di
soit manifeste dans |)lusieurs
sions dont nous allons parler,
appelons fausses parce qu'elles
dune même espèce, ou si l'oi
même degré, que celles dont il <
tion dans l'Evangile, mais parc
œuvre en est l'accessoire et non
Après une étude a|)profondie,
cru remarquer cette différence
unes et les autres : que dans les
évangéliques, le démon est la
cienle de tous les accidents ei
ou du moins extraordinaires,
(luisent; il domine, il est le ii
chez lui dans le possédé; tandis (
possessions mo(iernes , il se su
état maladif, auquel il est subor
qu'à la volonté du malad«^ ; d(
(ju'il suflit pour l'expulser d'un
pro])re à guérir, ou d'une volon
la part du malade, de ne pas lu
ces. Ainsi vaincu et lié par rapp
tien, il ne faut que lui fermer h
qu'il n'entre pas; et ce serait, (h
sens, l'explication de (clte paroi
saint Jacques : llésistcz au ciiaL
loignera (fe vous ; rcsistitr diabc
a vobis {Jac, iv, 7) ; ou bien de
de saint Paul : Ne laissez j as le
troduire; nolitc locum darc diah
IV, 27.) C'est ainsi qu'il ne préci
tion de celui qui touche la tab!
mais qu'il raccompagne. Et si
est constant dans toutes les possc
évangéliques, comme nous av(
percevoir dans celles {\(^s temp
que nous avons étudiées, c'est u
rément très-remarquable.
Cette étude est environnée de
devons le dire , afin qu'on noi
s'il se glisse quelque erreur dam
ciations. D'un côté, les rationalisi
ralistes ne consentent pas à d
bornes de la nature visible et
quelque phénomène qui se pr
vous disent : La nature va jusqu
faudrait voir les lionuncs voler
travers l'espace , et peut-être
encore :il est naturel aux liomm
Mais ils ont [)arfois raison, et (
de plus certain au milieu de
tude?:, c'est que nous ne connaiî
les limites du pouvoir de la r
autre (hMc, les d^Snionograj'hos al
1i»irt ee qui leur semble sortir du
Jinaîre des choses; et ils ont Biissj
raison do chercïior leurs sol niions
rsde la nature visible, rnr il n*DSt
rel 5 une lablc d'avoir de ilulelli-
Ik on homrae d'entendre des l^n^ues
[jas apr»rises, à moins qu'il ne lise
[jçnséo d'autruf, et cnenro est -il bien
uc ce |théiioinène soit naturel? En
iflieu, les nié. let'îns, dans leur h;i-
ie m/Hii[»uler la matière et leur Icn-
lonl inalérîaliscr Jraitent pour foules
lettons, guérissent de toutes ou ne
ifnlpas, suivant les i>ersonnes et non
les maladies, et vfius tlisent : Vous
ikn (|ne nou^ guérissons, tUmc le
Véta:t |>as. Mais r'esl, h notre sens,
euse cuïielusian tlans ficauroup de
S<|ue la [trésen«'e du démon ne <erail
ttessoire aceidcnlel defétat rtinladif,
liions remettre en luiui^lvre de tristes
raWes événements, dont le souvenir
iem d'être à jamais éteint dans la
! il«s liomme>, mais il iie déj^cnd
DUS de relFacer des livres ou if eNl
; et comme cet ouvrage ii*est fias
I toutes les classes de knicurs, nous
pas à craindre le standaîe ijni [inur-
iiUer d'une nouvelle (mliliratian.
)érons, au contraire, qu'elle pouria
Q l^our une |dus judicieuse apjvré-
Êî^fitils ac('om[ilis, ou une [Jus sa^e
*Mns des c^ts analogues, si jtimaîs
I s'en iModoire.
Bon profila rie rerlaines maladies
pies» ri^ine nature eontagieuse,
r»ar difTérentes rauses, nour taire
de manifestation dans le monde
rendant les deux ou trois «Icrniers
I ne les avait pas [iroduiles, mais
!ta;rc qu'il y gagna» lui seul le
II le permit dans une mesure et
causes qui dépassent notre a|i[^ré-
nous essaierons rie montrer son
quelquefois elle nous semble
; Irop heureui si nous ne ronlnn-
1a maladie, la frénésie avec la pos-
el Tasluce «ve<^ Tune et l'autre,
t de tous ces éléments h la fois.
IIS eu rerours h beaucoup de pro-
ux manuscrits et autograplies;
rinstniction de la cause, il poin*-
ir erreur dans lejugenieut; nous
in$ doue à la couscienre île chacun,
tiartnal que nous avons nomme
KQirils appelaient hnatUpieB, ifimphati-
ihaleplifjiiei ^ haichatites ^ enttifmKimh'it ^
Ifxtutiqui'f^ suivant la ïii(;nili( iTliiïti que
biig 4 ce mol»
V. IklttL du iifiufr, de la Méduu^ V* éd.,
pi tcltoll»'\itulite qui a fait r»oirr tasil de
%tvs de pi*ii:iiUciU' qui n^'Xisluil fins, ;i
litflicuUc qu'il yadc Sinileviriin rankuu
MS MÏRACLES.
extase ( l'0|r. <Mi<
lus FDirtpni un
symptAnif? de ces prlTeclîons'que les anri(*ns
appelaient maladies sacrées (770), et que
nous désignons [lar fes noms de manie, ma*
ladies iivsléri(|ue et bypocoutJriaipîe» éfulefi-
sie, convulsions, riénésie. l)ivers«ts causes»
des ca uses éloignée s ou môme f u l i 1 es en a [ 1 1 ja-
rcnce, Tusage de certains médiennu?nts, une
joie excessive, une frayeur Irop vive ou trop
[ïrobmgée, une grande torture morale, fleu-
rent y rond u ire. Qui na lu avec un tjro-
fond attendrissement rbf'-toire du naufrage
de la Mt'dnse? Eiténiiés par la fatigue, là
fn\m, le troitl, en proie 5 nu long désespoir»
les naufragés du radeau éprouvaient des
illusions e viatiques, tlont leebarme conlras-
lail d'une manière a tireuse avec leur posi-
tion dési»s|vérée (771),
Harementrextatiqué conserve Tusage île
ses iaiiiltés intellei tuefles; le f*îus souvent
il est de môme privé du sentiment.
Quoique variés en afijiarence, les effets
de Textase sont en réalité fseu nondireui. Le
fïremier et le plus remarquable rst cette
suppression abstdue rie la sensibilité, qui
permet d'ajqdiquer le moxa, d'i nr iser les
cîiairs, danqmter les membres, sans que
re\lalic|ue en ait la fiercet»tion, ou du moins
satis qu il le lai'^se paraître. Le second est
la rigidité aliS'ilue du corfi^, ou nue llexi-
Inlité si grande, qu'on peut lejdoycren tout
srns, comme s il était destitué d osse-
ments (772). Les atlections bysléri<pjes H
bvpocondriaquesen offrent un troisicnne »fiii
\viir ei>t fiartirulîer : c'est la f»rodu(lion de
taches seinblablos h ries brûlures, ai^fiarais-
saut et disparaissant | ar intervalles, firesrjne
toujours insensildes il l'action du 1er (773),
On les a f irises bien des fuis |iour la nu*rque
de la sorcellerie, et elles ont causé la mot
d'un graml nombre dlnnorents. l'n qua-
trième pbénoméne, non moins remarifiiable
et plus IVéquent, est le transport apparent
des sens de la vue et de louie a des tirganes
qui n'y sont fsas af>firopriés : il semble que
le malade voit par l'épigaslre, qu1l entend
j*arlc.s doigts (77i). Les magnétisés, les faux
JKJSsédés, lescmivulsionnaires en firésonicnt
de nombreux eveuqiles, iJans Tétai tie soui-
namlfulisme naturel, on voit sans le secours
des yeux; aucun fait n*est mieux consialé.
Vn dernier tdlVt physique, aussi souvent
observé, est la pntduction d'une obstruction
au gosier (775), ïdîstniction qui f«rovtent
(1*11 ne gr(»sscnr (artant *les membres infé-
rieurs, et s'élevant jusqu'il la gor^^e, <ommo
isrte mntfirn, \km\}0^, 0, in Coroft., av^ît f,ih h
niénic n'nrarqti^ rohiOvrinrot aM\ f;»tîd*^pliqiM^s.
(77i} t-rs iit;igiif*nsh'S qui «idus vanU'iil aux *io
Iruis siiji'ls qdi lîsi'Ml imm- Urîîiv. iii li firis:iiit Mir
Ivm* iqiiiiîrslir, snvc^il hiru qiH' ce fïlirmiïnnit' urhl
{HiirU parflrtilirr i;ti\ iii;i}^iif'lîs«'s. \ati Uclnioiu,
'rlchiK :tv:iia il*r|io ^:l;;llé à la i aitse ilii lu^i^ii**-
llsiih'. r:*v:iii:Kï iïlisiM ^é, !j'S faunsi-s |K»ssi'ssions m
jui'scnlnil iUs c\n»qjlis, (V, hicf. (ki «r. mM,,
artit'li's UffutètU et Ihjtwfouitvk, par l#OLVt.H dk
Wii,i,Fni4\v.)
(77:0 Ht» IWniirc et t*i pUiparl drsilémonujîrapiics
oui aiiunjut: ir pljf'niotuèuc il l'i^s^aril dc^ Vaux (Id^
607
POS
DICTIONT^AIRE
FOS
un animal qui glisserait sous la peau. Wil-
lis, dans son savant Traité da maladies con-
vulsives^ après avoir relaté Tincroyable va-
riété d'accidents qui signalent les convul-
sions, et tracé d'avance le tableau que de-
vaient réaliser les scènes do Saint-Médard,
les fausses possessions et le magnétisme, n*a
})as omis cette particularité.
On connaît la dépravation du goût qui se
manifeste dans certaines maladies, et notam-
ment dans celles dont nous nous occupons :
le malade avale dos pierres, des fragments
de verre, du fer, clés insectes, des rou-
leaux de crin, d'étoupes, des pièces d'étotfe,
des morceaux de bois (T76). Trente malheu-
reux enfants de la ville d'Amsterdam, qu'on
crut posséJés et qu'on exorcisa inutilement,
en 1556, en fournirent un exemple mémo-
rable. L'idée ne vint à personne que si ces
enfants rejetaient de tels objets, c'est qu'ils
les avaient avalés. On ne devait pas y pen-
ser davantage à I^udun nia Louviers. Vers
la fin du mois d*août.l682, une fille de Cha-
renton vomissait des chenilles, des lima-
çons, des araignées et divers autres insec-
tes. Tout le monde était émerveillé; le fait
était constant; on préparait de savantes dis-
sertations pour 1 expliquer; le lieutenant
criminel s'immisça dans l'affaire, et ne tarda
pas è pénétrer le mystère.
Le cauchemar ou l'incube, sensation péni-
ble et singulière, oui a égaré pendant long-
temps la sagacité (les médecins, des démo-
nographes et des théologiens (777), est aussi
un eflfet très-fréquent des maladies convul-
sives (778). La science médicale, pendant
tant de siècles en arrière des autres scien-
ces, parce qu'elle reposait sur des idées
préconçues et des observations superficiel-
les, De pouvait en rendre raison; de là tant
de conjectures et d'erreurs, propres, do nos
jours, a provoquer le rire.
La prétendue marque imprimée par le
démon n'a pas donné lieu à de moindres
égarements. Del-Rio, ce qui est fort remar-
Îuable dans un auteur de cette trempe, osa
crire que la marque n'était nullement une
preuve de sorcellerie, et que cet indice, si
on s'y arrêtait, pourrait compromettre des
gens de bien; mais il fut sévèrement répri-
mandé par ses confrères [lour avoir émis
une opinion si hardie.
Lorsque la marque est rcffcl d'une mala-
die, elle devient insensible par intervalle,
moniaqncs. Ou Ta observé h I^oiuiiin (Voy. IHst, des
diables de Louduii, p. 293) naroillemoiil parmi l»*s
convulsionnairos (le Saint-Mé'anl. H jonc un rôle
important dans le procès de Gauriidi : nous la-
vons observé uous-uiéme relativement à des ma-
giicliscs.
(770) Ctato maladie, souvent isolée, mais qui
peut aussi élre produite par une auii-c plus grave,
»e nomme le pica. Ou croit c-ommunémont que la
plupart de ce» substances, notamment le verre,
causent nécessairement la mort; c'est une erreur,
reconnue par la mélecine, et constatée par un
grand nombre d'ejE|>érienccs. ( Voy. Salgites, des
Erreurs et des préjugés, art. Mangeurs de pierres.)
(777) Voy, Saint Acgustipi, De civ. Dei, lib. xv.
-Orig., lib. VIII, cap. II. LactaucP, saint Jérôme,
ainsi que le prouve l'observation mé
lorsquelle a été imprimée artiflciell
elle ne saurait l'être, ce qui est le <
pied de l'opinon des démonographes.
Dans plusieurs religions du paga
on marquait les adeptes avec un fer
Il suffit de voir cette pratique défend
dix-neuvième chapitre du Léviliam
conclure qu'elle était en usage dès lei
les plus reculés (779); saint Jean y ft
sion dans YAmcalypse. Saint Grégc
Nazianze (780), TertuUien (781) e
dence (782) nous apprennent qu'elle
pas cessé de leur temps; les deux pn
en parlant des sectateurs de Mythra;
nier, en parlant des profès de la mi
dieux. I! y avait peu de personnes i
Syrie et dans la Phrygie qui ne poi
de ces cicatrices réputées sacrées.
Cbrysostome affirme qu'en certaines ]
ces le visage des femmes en était c
Les gnostiques en per[)étuèreni la coi
les vaudoisde l'Artois se marquaient
ainsi au milieu du quinzième siècl
magistrats, pas plus que les démonog
ne surent discerner la marque du dé
celle de la maladie.
Mais les phénomènes physiques H
des affections que nous avons sig
tout extraordinaires qu'ils paraissec
beaucoup moins remarquables que ](
qu'elles produisent sur rintclligence.
paroxismes, aussi bien que ceux ék
nambulisme naturel ou artificiel, f
Quelquefois l'esprit dans une situafin
finissable, nommée état de lucidité»p
la durée de laquelle, dégagé pour an
de tout contact avec les sens, sei pui
intuitive est portée h un tel degré, qa
tacle, le temps et l'espace disparais»
vant lui. Mais ici ra))préciationdeYiei
difficile et doit être toute personnelle :
magnétisé, qu'un hy>lénque acquière)
tement une pénétration ou une sublim
no leur est pas ordinaire, vous direz,
vous semble, que le démon les inspire
toutefois des exemples analogues di
quels vous ne pourrez pas raisonner de
te. Le P. Bonnet, de TOratoire, le trad
deSalvicn,étaitsujelàdesaccèsd'aliéi
pendant lesquels, quoique privé de loi
timent, il prononçait les discours l<
éloquents; aussi disait-on de lui qu':
détestable en chaire, sup|K)rtable ci
saint Chrysoslome, Gnillanmc do Paris; le
Bodin, de TAncre. Grillaiid, Ilippolytc AUrs
ont Irailé celle qiicsiion.
(778) Voy. Dict, des se, méd., arl. Démam
— Derrf.\.'h'e, ICssai sur la théologie morale,
(779) Noqiie figuras aliqiias aul stigniala
vobis. {Lcvit,, xix, 28). — Kt hâoi omnes
los, cl magnos, eldivitcs.... lialM}i'e cliaractt
doxloia manu sua, aut iu froiitibus suis,
xiii, 10.)
(780) Orat. prima in Julianum,
(781) he prœscript,
(78^) De sancto Romano. — Quamcunqne
corporis fervons nota signarii, liane sic coi
(am praidicani. (Id.) — V. également Saime-
Recherches sur les wyUcres»
rus
DES MlRACt.ES.
ros
ffO
M sublime dnns ses rêveries. Le
rétail \ytis fJéinonifliiue.
Iflit ii yalontjlerufis ; ^ PourexpU-
lorte do dmnuthn qui est natu-
Diiime, on suppose mie Trime se
organes, se recueille en el^e-
Bu*e1le possède, en cet étîit, une
t l'avenir. C'est ne dont on voit
les frappants dans les songes ,
isc, et aux approclies de la
»|Anslote(785), Plulfirque(78t))
Winaniues sernlïlables relative-
béïanniHques. Gai lien parlé de
S prophétique dans son ojmsnuîa
jes, Cicéron reconnaît (787) dans
BS spasmodiqiies une espèce de
il pendant loquol Tâine, ayant
Sns r|iH la retenaient rafjlive des
'élève, comme dans l'extase, ee
|>ressions, juM^u'à la conlempla-
Dses futures,
ilïlv avoue (788) qu'il y a dans
iielqnc ehose de pro|du'liqueî
as en parle égaleiuent, et r'aiJ-
mlté prophétique imtiarlVile [789).
i de ces observations générales
tous les siècles par des pcrsou-
Ê autorité si imposante, nous
Ster de très-nombreux exemples;
toiilenterons d*en ra[i[iorterquel-
^S plus sinjjuliers.
'AiHy (790) nous fnornil relui
kpersonne devenue folle parTcx-
vîolcnte passiua, qui, dans ses
I iiiifmté ci a€croi$itement de$ Sckneci^
cil. 3.
Maton — Phed, — lo — Timée
yraiié des ion^es^ cb. 3,
r«<ir< di ta Ptjthe.
ltM,proph,, i. Il, \}. 5^9,
Q. 171, a. 5 : lustincîm €$î quiddam
fit tftnere prophetîœ,
ÙLiiSt*s„ liÏL I.
l nau? icjônie Canlnn ( De vnrkfate
it«€ûp. 38) s'arnihuail k miuvoir du se
lui-méfiM* oTi t'\tasf*fi!i:ïthl î1 U vouhiil.
Eélal, \n'\\é th^ Si'iilintciitiiisf|u'aii point
i'ouvcr, dil-il, Ivs plus vif»li!ïilt*s doii-
^nltc. li lui seiiibbit qxm soik Aiui; ctuil
lasf , un main (le parliM-a d**s hingurs
I jamais appiis^s. {\m. SrN\k;nT —
terdîiiii,, ^îi'dic, enCQm.) l'citji 1 ^Jailiî
llîrnri 11 *pii, daus ses accès, enlcnilail
fi'Cf|Uf*, <pini(jii'il ne Peut pas ètînlif-î!.
ftrichllitiit. (laits une de ^rs i^pUiTs. i iti!
*»L"mM;dde dr la part d'tint; k'iiuue lic
niiaro en rappurie un aim r paird. l'ji
*anl fera dos vers latins, (Vtn\ CitxKH,
p. 4,) L'itc ft*ninu^ cUaulrra drs poi^sies
|ii n'a jamais appriï^es. (Vuv. Fohkst.,
|lî).) Un cnfanl hk-ss<i à la lèle fera des
dans une langiin clr.'*nfïère. (V^iy.
'Scfwliii,) Leniiiius, MarMl-Fiiia, Yalé-
II des oljscrvaLii>ris sejnUîaliles, el ont
tiiiuer cc:^ pliéiiumêucs. Aristole i avais
leu<.
faits alU^gups par li*s mivlci'ins dos sîc-
iils; mai?» ils luius >euiMetU si rvuaor-
iJltqi^ iiaturt'b. que unui uc voulons
accès, indiquait avec justesse cl précision
le lieu oh se trouvait dans le moment même
celui qu'elle aimait, quoiquH fût î^oti vent
très-éloigné* ïïodin .-^inirme qu1l a vu à Ca-
sé res^ près Toulouse, en 15H0, une femme,
emprisonnée pour cause d^enifioisnimement^
qui éprouva dans la prison une Ionique ex-
tase,, après laquelle elle raronla ec qu'elle
avait vu dans l'intervalle, en plusieurs lieux
des environs. Son récit se trouva si véridi-
que, qu'elle fut accusée de sorcellerie, et brû-
lée en effet comme sorcière (790*). Le même
auteur rapporte encore qu'on vit à Nantes, en
t5'i9, sept magiciens qui se vantèrent do
jioiivoîr révéler ce (fui se passait dans Tins-
laiît même à dix milles à la ronde, l'u grand
concours de peuple s'élajit rassemblé autour
d eux» ils tombèrent dans une extase qui
dura trois heiires. Revenus à eux-nïômes,
ils dirent en effet ce qui s't^ait fiasse dans
la ville de Nantes et aux environs durant le
même espace. Leur récit s'étanl trouvé vrai,
la justice informa contre eux, et ils subirent
fa peine des sorciers (79! ),
Nous terminerions là ce préamhule, s*il no
nous senddait nécessaire d'appeler Tatlen-
tion sur un outre caractère des a ffe tétions
convulsives, qui est leur |>ropagation |»ar
voie d'imitation. Ce genre de contagion a
été signalé |>ar les médecins de tous les siè-
cles; nous leur laissons le soin d'en recher-
cher les causes, et nous nous contentons dô
de relater quelques faits qui rétablissent.
Rien ne serait plus singulier que le rire
convulsif des Tyrinthicns dont parle Alhé-
pas les prendre sous notre rc^j>(>nsaldlih5. Les mc-
decîns tnniîernes qm ont traite d'une manière spé-
ciale la <]uesiîoii des alîceuous iicrveus*!», en citenl
une mullUude qui sont analogues, ou non tiRuns i>ut'*
prenants pricipalemeiil en ce qui e&l relatif a la pi é-
vision des évêucmenls; nous renvoyons à leurs oy-
V r a içe s , ( Y o V . 1 1 tcn ii e t « i\ n Ui ru ti « m e des cttn vu ht o m .
^Wi'sniti.his^ert^turUi vapeurs,— Swy/KCts.Sottat.
méthode — BoADKU, Recherches sur les mal. chron, —
flR SfezE, Heeherches sur la sensibUHé, — Iïelelze,
et du mond, — [>i i riT, Ohien\ sttr (es mat. /(crr.,
dans la HiM. mût., t. LVI. ^ lH:u:vtt, Mém. sur
in fuenité de pnUnsion, — Virf\\ iWrt de fterfeet,
iltomme. — f>irr den se, mt*d, art. hnagitittiion,
tnut'tuit, Grossesne^ Force médieatrne.
(VJXj Le P. L'' Biuii, dans son TudUdes superst.^
parle <l*iinc Femme de Lisbonne iltml la vue péné-
trait à travers les nhs(ach\s. Le roi de Poruigat la
içralilia d*nne pciiJiioii et d'un litre de noblesse,
pane ipi Vile lin avait déconverl. par la seule pé-
nélialinu do ses yeux, des eaux souterraines qu^ii
utilisa pour rnrnement de se» jardins. Le Mercure
de France, année Hiri, seplemlire, p. il^àt», fait
mention d*une jenne lille douce d'un laleiil sem-
blable, mais, plus ôU3mIu.
Sinnnsen croyons r*ierrc Bord (3' cenior., G8*
obscrv.K lc!i aeees de Tliydroplndiie an raient pro-
curé une sotoblable perspicat:itê à un niallicureiu
mabde, qui anutmrait, iws le drparl, la visite dei
personnes qui venaient le cnnstder. Anl. Beiiivc-
niiis parle d'un jeune homme, auquel il a\aii lui-
m Ame donné ses s^jihb, qu'une blessure à la poitrine
constitua dans un pareil cial de clairvoyanei' pour
»oui le temps que dura sa maladie. H ajoute u» il
*^n prédit le terme, ainsi que plUBicni's autres Cyft-
.iciiRUl54V.0LUi,tit, Mim. iurta faadtê dcpum.)
611
POS
DICTIONNAIRE
POS
née (792), s'il était prouvé que le récit de cet
auteur n*est pas une satire plutôt qu'une
anecdote. Ce serait la contrepartie du sploeu
britannique. Heureusement le spleen est
moins contagieux que le rire. L'histoire des
filles de Prœtuset des femmes d*Argosqui se
croyaient changées en vaches, au rapport de
Pausanias, paraît beaucoup mieux constatée
et fut célèbre dans l'antiquité. On peut men-
tionner également l'épidémie de pendaison
qui désola la ville de Milet (793), et qu'on
ne put arrêter qu'en menaçant du déshon-
neur public ceux qui y succomberaient.
Une contagion d un genre aussi singulier
affligea une grande partie de l'Europe au
XIV' siècle (794.) ; la danse Saint-Guy. Elle
commença en 137&', dans le Bral)ant, dit
l'al)i)é Trithème; à Eptcrnach, petite ville
(lu duché de Luxembourg, selon la chroni-
que du Limbourg, et se réj)andit princi[>a-
lement le long du Rhin et de la Moselle.
On voyait les malheureux malades danser
comme des frénétiques, jusqu'à extinction,
par centaines à la rois, tomber ensuite, les
uns plus tôt, les autres plus tard,écumer, se
rouler dans des convulsions aifreuses, puis
perdre le sentiment, et rester en extase. On
ne pouvait les empêcher de subir ces accès,
ou en modérer la violence, qu'en les liant
avec des cordes, ou en leur marchant sur la
poitrine et sur le ventre , en les pétrissant,
pour ainsi dire avec les pieds (795). L'abbé
Trithème ajoute que beaucoup de gens en
prirent occasion de feindre des convulsions,
})our obtenir des aumônes. Il a toujours été
dans les habitudes de la mendicité de faire
de toutes choses industrie (796).
Vers le milieu du xvi* siècle, l'Allemagne
vit une autre maladie contagieuse du même
genre, qui s'attacha d'une manière spéciale
aux couvents de femmes, et que Ton nomma
l'épidémie des nonnains. Il sufflsait qu'une
seule religieuse en fût attaquée dans une
communauté, pour que bientôt la plupart
(792) Les babilaiits de Tyi iiilbe élaient pris d*un
rire inextinguible en se reçardant les uns les au*
1res. Us consultèrent Toraclc, qui leur ordonna de
sacrifier un taureau à Neptune et de jeter la viclinie
à la mer, leur promettant guérison s'ils pouvaient
accomplir le sacrifice sans rire. On chargea de ccUe
didicile mission les vieillards les plus graves : mais
un enfant alla se mêler parmi eux, et leur repondit
par un quolibet quand ils voulureul le chasser. Im-
possible alors de ne pas rire, et le sacrifice, sur le
point d*ètre achevé, devint inutile.
(793) Dcsloges, médecin à Saint-Maurice, dans le
Valais, parle d*une épidémie toute semblable, qui
8c déclara, au commencement du siècle, à Saint-
Pierre-BIont-Jcan, département du Simplon. Prime-
rose et Bonet, dit Montéçre {Dicl, de$ $c, méd,, art.
Convulsions), font mention d*une épidémie de la
même nature qui saisissait les filles de Lyon et les
Î sortait à se noyer. C'est, sans doute, à ce dernier
ait que Simon de Phares entend Taire allusion,
lorsqu'il dit, en parlant de Jacques de riloste, as-
trologue pensionné de Louis XI : c GestuI pronos-
tiqua de la frénésie qui courut Tan U82, dont plu-
sieurs se précipilèrent, à Lyon cl ailleurs, i
(794) c Per omuesEuropx regiones paulatim ser-
pens, annis pluribus duravit. > (Trith., Clircn. sub
ann. 1574.)
de ses compagnes se trouvassen
irrésistiblement à Tiraiter. On V(
malheureuses filles grimper au
marcher sur les toits, courir oo
bacchantes ; on les entendait iraiu
de divers animaux. Elles parlaient
mal, des langues étrangères, d
Tavenir, lisaient dans la conscie;
maladie se prolongea pendant plus
nées, et fit des ravages principaleii
la Paxe, le Brandebourg et la Holla
Dans tous ces faits, et autres ani
faut réserver une part pour Texa
car celui qui raconte des mervc
ordinairement porté à amplifier, se
crainte qu'on ne les trouve pas assea
leuses , soit parce qu'elles semblei
plus croyables, à mesure qu'elles &
vraisemblables ; et une seconde [m
supercherie, qui a toujours plus
quo la bonne foi n'a de perspicac
un exemple authentique de ce i
rimposture en pareil cas : On vit à
1555 , quatre-vingt-neuf i;iensionnai
maison de conversion prises de moi
convulsifs, et réduites à un tel état,
le monde les crut possédées, l
cismes demeurèrent impuissants;
de Snint-Bcnoîl, de la suite du ca
Gondy, évoque de Paris, y perdit s
et sa ]ieinc pendant six mois. Elles
reiil ainsi du public et de la religi(
deux années; mais enfin on soaji
fraude, et elles avouèrent, dès leij
coups de discij.line, qu'elles w
payées pour agir ainsi. La poBc
ficale arrêta secrètement, sur leur(
tion, une douzaine de mauvais si
furent attachés nuitamment au gib
cier le Barizel reçut deux cent
de gratification pour avoir bien
TafTaire. On n'a jamais su le motif
l'intriçue (798).
Quoiqu'il en soit de ce trait et
(79r>) Vot/. HoRST. q)ist, med., sect. 7.
convuls. lien parle dans les mêmes lermei
la grande Chronique beige. En prenant les<
employées par celle-ci, on pourrait en ce
les danseurs appartenaient à une scde
Elle dit qu'ils dansaient en chantant
étranges de démons. Ils se plaisaient à r
bruit que le peuple n'était aflligé de ceU
que parce qu'il avait été baptisé par <]
prêtres, et par conséquent mal baptisé,
lace était toute prête à massacrer les
ques et à incendier les églises; ellePaun
tainemenl, ajoute Tauteur, si Dieu n^ei
un si mauvais dessein. Les villes d'Aii-
ct de Liège furent particulièrement en prc
(796) On rencontre fréquemment des
de danse Saint-Guy; mais cette maladies
cndémi(|ue à Epternai h, ou bien on en
le souvenir par des danses publiques ; <
porle qu'on 1802 quelqu'un put couipU
seul grf>npe jusqu'à 2,974 danseurs, i
Denys, Tableau Iiislor. des se. occuUes, ;
ciswc.)
(797) Voy. Simon Covlart, Trésor tTh
1. I".
(798) On a supposé que cette niana
pour but l'expulsion de Rome des ncguc
015
W%
lUCTlONN'AiriE
FOa
possession (£03) î urj iloi^me rom|JÎétemeiil
nétérodoie, qu'il y eûl une rémission pour
l'enfer, ou un têinps d'attente entre le jmr-
gâtoire et le ciel; mais, dans son ardeur
maladroite , le P. Adrien de Montoleiubert
n'aperçut pas une erreur à peine par-
donnable dans la bouulie rFuno jeune reli-
gieuse de dix-huit ans. Il Tadopta pour son
profire compte, et sn Mta de publier une
relation embellie des faits dont il avait été
témoin» dans le but de procurer l'édilication
rie TEglise, et de fournir des armes au catho-
licisme pour défendre ses croyantes rela-
tives h reffiracité de la prière en faveui* des
morts (80!*).
Ce livre, répandu h profusion dans Je pu-
Mic et dans les monastères de France, jeta
partout une foule de lerreurs et de fausses
idées, dont nous allons voir les germes so
dévelopfier.
Parmi les malheureux maniaques qui, K
rexem|ileirAntoinettedeGro5lée, se crurent '
possédés par Vàmù d'autrui, il faut compter
en première ligne une fcmn^e de Vervms,
nommée Nrcolle Aubry, qui se disait possé-
dée par l'âme de son père, en 156(î. Etant à
prier sur sà tombe, elle Pavait vue surgir
du iépulcre, la saisir et s*incorporcr à elle,
Nicolle éprouva des convulsions lerr.bles:
elle s'arrachait des mains de ?epl h huit
hommes des plus robustes ; elle se relevait
tout d*une pièce, comme une statue; elle
répondait à des questions faites en langue
étrangère; elle révélait les consciences;
elle indiquait ce qui se passait à de grandes
distances.
Jean Dubourg, évéque de Laon, après
avoir exorcisé lui-môme la malade, resta
ronvainru delà réalité de la |>o5session (805).
U lit (,'tinduireNiculle à la ville épiscopale, et
présida aux [)rières publiques qui se lirent
pour elle et aux exorcismes. On déploya une
solennilé imposante; il y cul un grand con-
cours d*élraugers, on y vint des pays loio-
toins. Enfin, au bout de trois mois, la pauvre
que 1rs souverïirs 4n paganisme et la niytliologie
roritii'iineiU à cet égard. Le d^nnnii lati ruera il-il
donc ilans un n-rrle dont il ne lui est p;is permis
de franchir les tiiniles? Sinon, pourquoi toujouib
les uiénres mensonges T
(803) Saint JwhXui a émis une pareille opimon
dans sa n' upohgie: mais cette inadvertance du
euint docteur, fjtti |»arait nne réminiscence du pU^
tonisuiQ, n'a pas en d*ccha.
(80i) L'emploi dépareilles armes compromet les
meiUeiires cans'^s. En lisant de si pitoyables argu-
incnis» tes ennemis de la religion sont portés à
croire cpril n*en existe pas de plus solides.
(805) En présence de phénomènes si singuliers
fl si eistraordinaires» que le défaut de critique dn
lenvps ne pcrnietL^it pas de comparer avec de* faits
analogues, il ♦ tait difticile à des ihéologieiis de ne
pas croire à la possession; d\iiaant pins que cha-
ruii csl porté invinciblement à jngcr des faits an
point de vue de ses connaissances spéciales, et,
dar»s le cas prcsenl, la possession est apparente en
eflel; niais être possédé par rame d^atitruî! La doc-
trine, dn moins, n ctail guère lhéot(»gique.
(80G) I Charles IX et sa mère riant à Laon au
mois d'uoi^l L%0(>, eurejïl ta cnriosilc de voir la [tob-
Kdcc. Le rot Cil eul plui de pstic que d'admiralion ;
frén<5tiqne retrouva un [eu de callj
raison; mais elle devait demeuref
que et débile le reste de sa vie, V'\
ne cessa de reparattre à intervalU
liers(806).
Cepenclant, plus on faisait de conjt
plus il naissait de démoniaques, e
vilable de la tournure que ces déc
lions donnaient à Tesprit de la m\
Parmi toutes les possessions qui oa
ensuite Lattention du public, aucui
plus de retentissement et ne se terc
une catastrophe plus déplorable , q
de Madelaine de la Pal ud» des envirbi
Mais avant d'en faire le récit, nou
rons du célèbre empoisonnement d(
Kltsnbeth tle Hanfaing^ dont les effe
tèrenl la possession h un si haut d
une possession réelle ne s'y adjoig;
ce sera une légère interversion danj
ées tenijrs.
CMtaii en Mm. Marie-Elisabeth i
ffiing, native de Rcmiremont , veu
sieur Dubois, et connue dans le n)or
ce dernier nom , était aussi disting
sa vertu que par sa beauté. Un i>har
nommé Poirol, qui avait espéré co
une seconde alliance avec ciîe , n'a
obtenir sa main, lui administra, [
prise, des potions dont TefTet devait
porter un grand trouble cians sqs
comptait en (irofiter. Ijï jeune veu'
n'avait nas d'autres projets q\}\
à Oieu lu reste de sa vie , aprè>
à ses filles réducatiou conveji
trouva pas plus disposée h m
éloigné de ses goûts; mais elle fut
d'une maladie extraordinaire, dont le
tomes étaient aussi alarmants que sin
On la voyait d'un instant à Tautr
d'une enflure totale ou partielle [W
é[)rouvait un iremblemenl convulsi
raitlent. Quelques-uns de ses meiiil
meuraient froids et glacés, tandis
autres brûlaient de la fièvre la plus i
il donna dix écus ^u niarî de Nicolle. Le
Coudé, fervent calvinistOi la fit venir à &i
et n'ayant pu Itii faire avouer une impOfil
elle n^clait pas coupable, il la ftl met ire ei
Elle en sortit peu après sur un ordre du rei
Linstoire de celte possession fui écrit
ecclt'giastique de Laon, nommé îkuilvè^
Ponvrage, traduit en plusieurs langues, fut
à profusion ; l'auleur assure que les démons
du corps de rêuerguniëne sous la forme d
de houes et de porcs> ce qui eût été Irés-c
on a va il pn le voir; et par Florimond de
dans son Ifutoirt de tliéré^ie, livre n, cb.
écrivain, qui était prolestant ^e naissî^cc
vert il k cette occasion avec plusieurs de
ligioimaîres; ce qid prouve au moins au*i
dnisit des phénouièncs Irés^remaroualilei
ïe P. Adrien de Montalembcrt n*avail pas
jugé rcspril de son siècle,
(807) Il est des auteurs qui oni osé écHi
lête s'ouvrait et se fermait comme nu<* Ih>1
de charnières. — V. De l4 Mevnvui
ci critiq. de Vhiit. des dinhUK de /.'
lien — Le 1^* Bovoo?», Triomphe de la cr
pcmonrte di' Marie'Etiiabcthdc (aCroix. — .
u«n ,, art* HaPl*iin$*
DFS MliUrLES.
ros
018
\ tu fut controversée." Les
js Uculi'urrrent sans résulUits. Vé-
\ Toul fit conduire la malade h
tory ôtrc soumise à rexamcn d'une
In 'médicale; les médecins ne pu-
neilre daiTord. L'évoque réuni!
iric commission composée de pre-
nons ; ceux-cu vu rincerti-
! ?, furent d*avîs qu'il y avait
j madanie Dubois éprouvait des
lits convulsifs si violents^ que p!u-
iimes ne sulTisaienl pas à les corn-
Elle 5*élançait et fnisail plusieurs
elle-même avant de retomber.
ait avec une adresse surnrenantc,
lit intrépidement sur les toits.
idait ii toutes les questions ijui lui
it - nHmporle en quelles lan-
u\\i même des fautes que
luit contre la grammaire ceux qui
enl en un idiome étran-er. Elle ré-
secrets les mieux gardés, lisait les
flielùes ou recouvertes de plusieurs
s. Elle racontait lc« détadsd*évé-
nont elle n'avait pas été lémtnn;
ce qui se passait à une grande dis-
t» Iclî* plïénomènej;, surtout si les
*c sont pas exagérées, el ce serait
refois en pareil cas, il était difFi-
icore maintenant, de ne |>as admet-
icoce du démon. Far une sorte de
rflative, ses trois lilles éprouvaient
Cunvulsives en voyant celles de
lenri 11 de Lorraine lit arrêter le
% et iobltlua iiour le juger une
un com[x)séc de vingt-quatre ju-
lè moitié avaient été choisis paraa
ODSultes français. Une procédure
minutieuse donna le temps à
opinions de se produire. La [dus
mais aussi la moins commune, fut
rc et les filles jouaient une comé-
0 but de [terdre un malheureux
imaient jr»as. De graves docteurs
ne et en théologie soutinrent que
e maladie et non une possession,
furent d'un troisième avis : ils
rent h Tunan imité Poirot au der-
ice, comme atteint du crime de
i).
dlait, mais ft d'autres titres. Sa
le, qui ravail aidé dans la porpé-
l délit, et qui partageait d^aillcurs
se réputation de son maître, fut
léc h son tour, et condamnée à la
ne sur ses propres aveux,
rs protestants se convertirent à la
,1e j>ossession.
«ssion de madame Dubois corn-
t un empoisonnement^ celle de Ni-
inr-Elt?>,ilielh de Ranfaing guérît à la
ê luî iierdil p:*s de vue un seul jour son
ri *d& se con»*içr«^r h Dieu et d'employer
yme 5 des oeuvres de bîenfnisîin4:e, L e-
Wl Ini dotin.i riialMl religieux Ici" juii-
ICri03i.X. UI&» XllIlACLF.i. IL
sujut. La ques- colle Auhry iKir un refroHlissemeni, celle
des religieuses de L\on )tar une panique;
jusquc-l?àle démon n'y est pour rien ; mais
il se passe ensuite des phénomènes qui ma*
nifestcnt sa présence, Kflc est donc sur-
ajoutée h la maladie, ainsi que nous Favons
dit. En outre, le démon ne cèile pas aux
exorcismes, il disparaît h la longue avec les
phénomènes morbides, et il y a contagion
par imitation dans deux de ces cxemrdes;
de telles possessions ne sont donc ni <Je la
môme espèce, ni dû même degré que celle.H
dont il est parlé dans l'Evangile et dans
Thistoire des premiers siècles du clirislia-
nisrae. La présence du dérnon est tout à h\
lois apparente et conleslahle. Nous ne ver-
rons dans les possessions suivantes que des
faits analogues,
2- Madeleine de la Palud.
Madeleine de la Palud, tlîle du sieur de
Demandouls de la Palud, genlilfionnue des
environs d'Aix, était âgée de dix ?i on/e ans
h rét)oque où nous conmienyons ce récit, Un
prêtre de la paroisse des Accoules de la ville
do Marseille, nommé Louis ïiaufridi, allait
doux ou trois fois Tan rendre visite au sieur
de Demandouls; il ai<iait h Tenfant à appren-
dre le catéchisme, et è se disposer h la pre-
mière communion. Madeleine manifesta de
bonne heure le désir de se vouer h la vie re-
ligieuse ; ce dont son père, sa mère el rahl»é
Gaufridi essayèrent en vain de la détourner.
Elle prononça ses vœux dans le couvent des
filles de Sainte-Ursule de la ville d'Aix, L'ftga
fit naître en elle de cruelles infirmités. Les
religieuses ra^yant crue [mssérlée, la firent
exorciser; mais les eiorcismes ne produisi-
rent aucun résultat, et rclfroi se répandit
dans la maison; sept à huit de ses compagnes
éprouvèrent des accidents pareds, quoiqu à
un moindre degré. L'une d'elles, cepen-^
dant, qui était des amies les plus intimes de
Madeleine, et se nommait Louise Copeau,
jeune fdle d'une imagination ardente *et
d'une dévotion déréglée, égala presque Ma-
deleine sous le raivport de la violence des
crises, comme sous celui du désordre des
idées.
Le P. Jean-Baptiste Bomillion, supérieur
des prêtres de la Doctrine chrétienne, chargé
de la direction de la comrainauté , après
avoir exorcisé les malades un grand nombre
de fois dans le cours d'une année, conduisit
Madeleine, comme celle qui lui fiaraissait la
plus manifestement possédée, au P.Michaé-
lis, prieur de Sainl-Maximin, et inquisiteur,
auquel l'examen d^^s cas de possession ëp*
partenait plus spécialement. Celui-ci, allant
prêcher TAvent à Aix, la conduisit au cou-
vetil cle la Sainte-Baume, y lit venir Louiseï
el manda le P; François Donqts, docteur de
Louvain, jouissant u une grande réputation
d'habileté, et ayant souvent exorcisé* Domps
vier iCrd, et elle fonib» avec ses tilles, PinMiltit do
Niître4»amc du Refuse, pour des lilJes pciiitenles*
Sa verlH, toujours semblable à élle-métnc, ii« H
di'Uicniit jamais,
(i\9
POS
DICTIONNAIRE
PUS
l'ut d'avis qu'il y avait possession, et re-
comïuença les eiorcismes. Michaëlis vint y
prendre part à la fin de son Avent.
Celte seconde période, qui dura jusqu'au
G&rëme suivant , est remarquable en ce
i]u*elle imprima une nouvelle direction aux
idées des malades et des exorcistes. Les
deux pauvres insensées, dans Tégarement
de leur raison, s'adressèrent divers repro-
ches; entre autres, Louise accusa Made-
leine d'être sorcière. Celte idée, qui ne s'é-
tait pas encore produite, causa- une révolu-
tion dans l'esprit de Madeleine. Oui, elle
était sorcière, elle avait fréquenté les sab-
bats dès son enfance, elle avait été déclarée
princesse des sabbats de plusieurs royau-
mes ; elle lit des peintures affreuses de ces
nocturnes assemblées, en ajoutant d'imagi-
nation une multitude d'horreurs à celles
qu'elle avait pu entendre raconter dans le
monde.
Le P. Michaëlis obtint du P. Domps les
procès-verbaux des exorcismes; les joignit à
ceux du P. Romillon, et en composa un li-
vre ; le plus étrange, le plus absurde, le plus
fou de tous les livres, qu'il intitula : Histoire
admirable de la possession et de la conversion
d\me pénitente ; voiùBii bizarrement pieux,
3ui contredit toutes les idées reçues en fait
e possessions et relativement à la nature
du démon (809).
Cependant il fallait connaître le sorcier
qui avait perverti Madeleine, et qui avait
corrompu ses mœurs, car elle s'accusait aussi
de libertinage. On l'interrogea à cet égard.
La malheureuse folle nomma son meilleur
ami, l'ami de son enfance, le bon abbé Gau-
fridi.
Les exorcistes , après une mûre délibéra-
tion, s'arrêtèrent au funeste dessein de don-
ner suite à la dénonciation. Michaëlis, re-
tournant à Aix prêcher le carême, en fit
part à Guillaume Duvair, premier président
du parlement de Provence, et délivra com-
mission aux capucins de Marseille, aux lins
d'informer contre Gaufridi. Ceux-ci , étran-
gement surpris d'une telle révélation , ren-
voyèrent la commission à son auteur, en lui
disant qu'il s'était trompé de nom. En même
temps, l'un des exorcistes, le P. Francjois
Billet, avertissait Gaufridi de l'accusation
intentée contre lui. Gaufridi repoussa avec
force et dédain de telles imputations et ne
s'en occupa i)lus.
Mais déjà le public s'inquiétait vivement
<le la possession. Les gens instruits crili-
j[809) On y voit cet ange de ténèbres louer les
saints, glorifier Dieu, jurer avec respect par sou
saint nom, prêcher la morale, rorthodoxie, ramour
de Dieu, le culte de la Vierge, en des termes et avec
un zèle que lui envieraient les do£teurs de TEgUse.
Il ne parle point latin, il n'en sait que deux ou
trois mots ; toutes les merveilles qu'il opère se ré-
duisent à faire produire à Madeleine des gestes ex-
travagants ou lascifs, à lui serrer la goi'ge comme
pour Tétouficr, et à causer un frémissement ner-
veux sur 81 tète. 11 récite des litanies pour la con-
version des pécheurs. Madeleine écrit des lettres à
sa patronne et' à la sainte Vierge. Louise est pos-
néaée de trois démon; qui se nomment Verrine,
quaient amèrement la conduite et
raient Tavcuglemont des exorcistes ; 1
|ïait des ecclésiastiques séculiers i
indignés, les protestants se moquaiei
vertement.
Le parliîment'de Provence , à l'insti;
du sieur Rabasse , procureur génén
contrairement à l'avis du président D
depuis évêque de Lisieux, homme éc
par son esprit et son savoir, qui se
toujours de donner suite à une pare;
faire , entreprit une procédure, fondé
quement sur les dires des malades ; <
exorcistes avaient érigé en dogme cetl
trine, que le démon dûment conji
nom de Dieu, est contraint de dire la
Les conseillers Séguiran et Thoron, ci
d'informer , se mirent en devoir d'ex
leur commission le 19 février 1611. La
bre de l'accusé ayant été visitée avec i
minutieux, il ne s'y trouva rien qui
compromettre. Los témoins entendus,
meura acquis aux débats que jani
conduite de Gaufridi n'avait donné I
moindre soupçon. Madeleine rétractai
moment à l'autre ses déclarations. Un
mission médicale, instituée parle padt
ayant constaté l'existence de marqi
sensibles, une obstruction intermittei
gosier, un frémissement étrange suri
de la malade , des mouvements conft
déclara que ces accidents étaient il
rels, et ne pouvaient venir que duMi
Une information de la plus grapto
rite sembla fournir aux magistrats qtj
légers indices compromettants pooir
fridi (810) ; ils les saisirent avidema
h cette époque on en était encore à Taf
tion de 1 adage si éminemment homic
contraire aux plus .^impies notions d
sens, dans les causes graves , il suffit d
léger témoignage (811).
De son côté, l'évêque de Marse:
commencer une information, dont l
fut confié au prévôt de l'Eglise d'Ail
ne pouvait être que favorable à l'accus
le fut.
Cependant Gaufridi , harcelé par i<
meurs du public, inquiet sur Tissuedi
déplorable affaire, fort du témoignage
conscience, s'était rendu à la Sainte-B
pour exorciser lui-même, espérant q
malades n'oseraient pas maintenir leo
cusalions en sa présence ; il arriva \
contraire de ce qu'il avait prévu :loiii
poser le respect aux deux frénétiques
Grésil et Sonneillon. Tout ceci ne rappcUe4
en beaucoup de ])oints les tables loumanlei
(810) Ils trouvèrent que, dans son enfane
fridi était tombé d'une hauteur de plusîeon
sans se faire de mal ; qu'il avait eu un oncte
du public pour être sorcier; qu'une folle A
sciiic s*ctait éprise d'amour pour lui, et que
laine Taimait également; qu*il avait un gn
cris, qui, contrairement à Thabitude des ai
ae son espèce, n'avait nuUement peur dm en
Nous ne raillons pas, ce sont bien là les
réels, les seuls motifs mis en avant par les
(841) In majoribus, minima sufficiunl.
le
iiw des crises plus violentes» et
Ht avec plus de foriQ. Il \nhsa ïn-
s rôles ^ demeura confondu de ce
it et lie ce qu'il eiUcodâit, et se
US des dénégations timides, mais
ml plus alors à quel conseil se fier*
peuï prêtre, d'un caraclèrc doux
d'un petit sens ci d'un jugement
mit à la discrétion des eiorcistes,
lOir que cette démarclie les con-
ic son innocence*, en leur prou-
iturc de sa conduite. Malheureu-
)ur lui, ils étaient convaincus de
ité;aulieu de le renvoyer absous,
hatdis Tadressa àsâ communauté,
de Yy retenir casilif. L'évéque «le
e fit rendre à la liberté,
. vint lui-même à la Sainle-Baunie,
ies exorcistes, imposa silence aux
et prohiba les exorcisinus. Mais
ux, excités sous niain par le nar-
en vertu des exem[>lions qui leur
ntde braver l'autorité épiscopale,
ni i»as h les reprendre.
députa alors quatre de ses cha-
Mir opérer la saisie des procès-
les chanoines couvrirent de non-
jDXorcisïes de honte et de confu-
oquèrent de leurs rêveries, la-
i leur présence les procès-verbaux,
)rtêrcnt les débris. Les exorcistes
la précaution de tirer des copies.
r Séguiran, huissier de la cour,
Tèlerraecusé, pensa échouer dans
i de sa commission, car le peuple
ur renqiêcher; mais Gaufridi,
encore cette fois, et no raani-
une seule crainte, non pas celle
, mais celle d'être appliqué h la
ilvil bénévoleoient la maréchaus-
*que de Marseille le réclama, on
il que la justice était saisie,
vre une troisième et ;dcrnière pé-
, après une multitude d'ctrangetés
;enre, aboutit à une condaumatiou
Ce sont des accusations, des aveux,
aciations réi iproques; des (irocès-
dejugesetde médecins, des infor-
des visites, des cxorclsmes , des
ns, des dépositions nui se croisent
Ds, se fortifient, se détruisent mu-
l; des bizarreries, des nicrveilles,
is ridicules ou terribles; c'est un
inextricable, qui commence au
ù Gaufridi est mis en présence des
, et ne se termine pas même à son
eine éprouve des convulsions de
plus violentes , son cor[»s se ploie
f, -, 1:1 r s/ult-e Je six mille M'pt cent
! ' Ik' donne u im i;ruiid nom-
ni'b, U'IsqiioSerrM^œnr» Ferme-
1 Feii; le ridicule cl l'absurde se
s^t *» celle liorrible iragéiJie. Un jour
i! i^tie lu salle e«i n'inpiic de sorciers in-
4«^^t.iJôt un des spccLili'urs met IVpée k la
frappe rai r dans tous les sens ; quelques
tmeul de couteaux^ dcpif^ues, de broilies.
en tout sens connue un cerceau, rîen no
peut comprimer ses mouvements.
Elle renouvelle toutes ses accusations
contre Gaufridi, puis elle ajoute : ne me
croyez pas, ce sont des mensonges. Elle
décrit avec véhémence les sabbats imagi-
naires auxquels elle a assi^vlé, et termine
son récit par des éclats de rire , en disant ,
quelles folies !
Elle entend alcM-s le latin, et réfiond per-
tinemment 5 toutes les questions qui lui sont
adressées dans cette langue; toutes fois elle
ne la parle pas.
Elle a acquis le don de seconde vue : la
pensée d'aulrui n*a plus rien de mystérieux
pour elle; elle lit è livre fermé le passage
dont on lui dit le premier mot, et aésigne
du doigt, h travers tous les feuillets, le lieu
précis où il commence. Elle n'indique pas
avec moins de justesse ce qui se passe en
des lieux étrangers; la vérification faite sur-
le-champ lui donne toujours raison: elle ne
se trompe que quand elle fait chercher les
pactes en vertu desquels elle est possédée;
personne ne peut les trouver, par la raison
ipj'ils n'existent pfls (812),
Voici qui n est fias moins étrange, Mi-
chaëlis est pris lui-rnêmc du démon des crxv
vulsions; il [ii^^se un jour et une nuii terri-
bles, mais enfin cet autre Jacob sort comme
le premier victorieux de sa lutte avec un
ange (813).
Cepen«iant les plus honorables témoigna-
ges viennent défendre laccusé. Louis de
Vcnio, docteur en théologie , prolonotaire
apostolique, et Jacques Goreu, professeur
en théologie, charj^és d*une dernière visite
dans la maison de Gaufridi, n'ont rien trouvé
qui ne fût éditiant ou inollensif , fiuoiqu ils
aient ouvert ou brisé jusqu'aux (dus petits
meubles, tels que des a(pmn-dci ^ pour y
chercher des traces de sorcellerie. Domini-
que fîertha, prév^^t de Téglise collégiale de
Saint-Martin, se rend garant de la^iiété, des
lionnes mceurset dcTorlhodoxie de Taccusé.
Le doyen de Téglisodes Accoules le pré-
sente comme un modèle de vertu. I-a dame
Françoise de Glandèves,mère de Madeleine,
atteste, sous la foi du serment, que sa tille
a été sujette dés Tenfance à des convulsions
cl à des accès de folie-
Dans leur perpexilé, les juges désignent
une dernière commission médicale, compo-
sée des docteurs Fontaine, Mérindol et
Grasset , auxquels ils adjoignent les chirur-
giens Bonté ms et Prou et. La visite opérée
sur Gaufridi laisse des doutes dansVespn!
des membres de la commission, car il n'a
pas* toujours manifesté de douleur, quoi-
ou on l ait piqué par tout le corps. Quant à
cl irap|)ent ae même d<ins les angles et la chemi
née. Madeleine nicl lin à celle horrible tuerie en
disîinl : i C'est fini» tous sotii partis; k démon em-
porte les morls cl les blessés, i
(8i5j Nous verrons ce môme phénomène, de (a
commuuiration des convulsions des malades ;iuf
exorcistes, se reproduire avec plus d'itupnfiitc à
Loudun*
mz
POS
DICTIONNAIRE
POS
Madeleine, il n'y a pas de doutes possibles :
SCS pieds présentent les marques de la sor-
cellerie d'une manière qui n'est pas équivo-
que ; il y a telle partie où la sonde les tra-
verse sans causer aucune sensation et sans
que le sang jaillisse; cependant ce double
caractère a ses intermittences : la sensibilité
reparaît à terme fixe, et alors la blessure est
ensanglantée ; mais il ne peut en être ainsi
que i)ar l'opération du démon, car cela n'est
pas naturel , disent les docteurs.
Mérindol se charge de faire des observa-
lions en son particulier ; il suit attentive-
ment la maladie dans ses diverses phases,
il en observe scrupuleusement les symi>-
tômcs : il Ta enfin reconnue, il la noinme :
c'est une affection hystérique. On s'attend
qu'il va conclure à la cessation des poursui-
tes et à la mise de rinculj)é hors de cause ;
eh bien ! non , car il y a deux phénomènes
qu'il ne peut s'expliquer, savoir: la nodo-
sité intermittente du gosier et le frémisse-
ment occipital ; le démon seul peut eauser
ces effets ; Madeleine est donc sorcière :
telles sont ses conclusions.
11 ne restait plus qu'à appliquer l'accusé à
la question; mais seulement pour l'acquit
de la conscience des juges, car leur convic-
tion était désormais arrêtée. Le malheureux,
iremblant au seul nom de la torture » avoue
en hésitant : il lui semble qu'il est sorcier ,
il croit qu'il a été au sabbat. L'instrument
de supplice éloigné, il se rétracte. Le tri-
bunal rend une seconde ordonnance, qui
est suivie de nouveaux et plus formels
aveux,etd'unesec^nderétractation. Une der-
nière ordonnance , avec un commencement
«'exécution, obtient beaucoup plus d'aveux
et de détails que les juges n'en demandent;
)e broiement de ses jaml>es ferait avouer à
<iaufri(li ce qu'il y a de plus inrrovable au
monde et de plus impossible (81^;. Il est
vrai qu'il se retracte une troisième fois, et
présente des protestations et des conclu-
sions écrites contre ce qui s'est fait jus-
qu'alors; mais la cour n'entend pas jouer
plus longtemps à ce jeu.
Elle s'assemble donc pour délibérer. Or,
tandis que les conseillers écoutent silen-
cieusement le rapport, un jeune ramon-
neur,qui s'est trompé de tuyau, vient rouler
lourdement à leurs pieds. Chacun s'enfuit
pa^ la porte voisine, excepté toutefois le
rapporteur, qui s'embarrasse dans sa robe,
tombe et se traîne, en demandant grâce et
merci, aux genoux du diable improvisé,
îrès-effrayé de la terreur qu'il inspire , et
confus des hommages qu'on lui rend.
Revenus de leur épouvante , les juges se
rassemblent de nouveau, et prononcent la
peine capitale contre Gaufridi. 11 la subit le
même jour 30 avril 1611 , avec tous les ac-
compagnements alors usités , c'est-à-dire la
hartaucou, en chemise, nu-pieds, après
avoir fait amende honorable un cierge à la
(814) Il avoue, enlrc aHlrcs choses, qu'il portait
un démon h Tonglc du pouce de la main {gauche, et
^ue, r^uand il entrait chez les Capucins, il le lais-
main , et demandé pardon à Dieu , au
à justice. Lorsque le bûcher fut él
l'exécuteur des hautes œuvres en dis
les cendres.
Le penf)le avait laissé faire ; mais b
il se livra à de violents murmures c
les exorcistes et contre les juges ; tout
bouches proclamaient hautement l'inno
de la victime; on craignit une séditioi
exorcistes épouvantés, mais non désal
s'enfuirent dans un autre pays, où no
retrouverons bientôt continuant le
labeur; les juges sentirent le besoin
défendre, ils publièrent dans ce but u
moire pour prouver le bien jugé; h
damné, y disaient-ils, était véritabl
sorcier; en effet, il avait annoncé q
mort serait suivie de grands malheoi
un assassin, le chevalier de Monte
n'avait-il pas tué d'un couo de poig
au milieu môme de la foule aes specta
le sieur Despradc, fiancé à la lille du
dentdc Braslc, et blessé grièvement
sa fuite, une jeune fille qui se trou
sa rencontre; un enfant n'était-il pasi
d'un arbre , tout près du bûcher, et t
tait-il pas blessé mortellement ?
Pour complément de preuve, ils in
rent un nouveau procès a une pauTra
gle, que Madeleine avait dénoucée e
sorcière. EHe fut trouvée marquée^ eil
en conséquence* '
Cependant ces terribles oxécilbll
changèrent rien à l'état des malate*
que Tes prétendus démons eusseiA|
cent fois, par la bouche de Madeleiii
sortir aussitôt que le magicien qui !|et
liés n'existerait plus. I^uise et ses c
gnes ne guérirent qu'à la longue , ou
ne guérirent jamais entièrement. Had
demeura convuisionnairele reste dei
sa langue se retirait quelquefois ju
fond du gosier.
Déshonorée par son propre témoi{
elle fut expulsée de son couvent,
retira dans une petite solitude de Cann
où elle se livra aux exercices de la dé
et de la pénitence. Elle mendiait 1
manches aux portes des églises , par
d'humilité ; elle allait tous les jours,
nus , avec les femmes pauvres du vi
ramasser un façot dans la forêt voisine
le vendre ensuite à la ville.
Après la mort de son père et de sa
elle alla habiter le château de la 1
qu'elle tran.^forma en un asile po
pèlerins cl les i>auvres; mais bien p
personnes osaient aller lui demander
pitalité , ou même entretenir des rel
avec la maîtresse du lieu , car elle in
plus de terreur <jue de confiance , p
mépris que de pitié; on ne l'appelait paa
ment que la sorcière ; elle était en iml
plus méchants discours.
Un jour qu'elle était assise à ia p<
sait à la porte, dans le trou de la serrure,
de la sainteté du Ucu.
ros
ms MlîUCl.ES.
WS
, une fille du voisinage*» nommée
lodoul, passa près d'elle, et se
''-'*, au IkiïU (le queltiiics heures,
ims et de spasmes flcromimgnéij
HHis; 3es meiiiUres deaieuièreiil con-
î. On la crut lualéliciée, cl ou MUribiia
"Ifice à xMadeleine de In P/duiL Le
gémirai de la sénéchaussée de
I.Jiir la réiiuisitinu de Jean Bodoul^
rmalade, miu;n un mandat d^anie-
1*0 la sorciôro, qui s'eiifuil a Aix , et
ÏU5 la prolecliuu ihs religieux de
Fiité, en leur dona.'itU la Lliafielle de
t^*''*»!. Les médoinns di^Higaés fiar la
I' cofislaler l'étal de ia uialéliciée,
irqué dans ses vouiissemenls des
'^crs, tels que de la cire, ilu
..^plumes; avant vu la conlraiiioii
^ied gauche, tlonl la plante éiaiL re-
en-iîessus, et oh.servé ses luouve-
eon^ulvifs, approi'liant do répile[isie,
sut que « la maladie n'estoit point
ni formée par c^iiise ordintiire ,
f charnue, sortilège et maléfire, w En
lence , Madeleine de la Palud lui
I arrestation, nonobstant les réclama-
&s religieux. C'était en 1653. Le
raviiit pas elTaré le souvenir du
errdde auquel elle avait pris une
idc l>art quarante-deux aouées au|ia-
u
\ repoussa de toutes ses forces rarcu-
ih-* magie; elle se défendit avec une
ire d'esprit ; on ne recueillit sur
.««*^ iû que des témoignages hono-
I.
-*- "> de Marseille, Pierre de Beausset,
'\orri>é Madeleine Hodonï, afin
r si elle élait réellement possé-
;dit avec dignité aux juges, qui
lUent l'omnvunicaliou de ses pro-
\ , que son uiinistère n'avait rien
1) avec reienire de la justice.
• sut point ce qu'il pensait, mais
\r.r Trifhard de Saint - Martin ,
le de la cour , mena si bien Taf-
, que les juges» adoptant sa manii^rc
Ir, «*t '-onformément aux conclusions
l'ur général , condamnèrent Tuc-
l'ortes amendes <?t à une prison
tucile. On iieul dire (jue ce fut sur sa
aliotî , îilutoi que sur aucun fait précis
ni h établir sa cul[>abîlité.
livre du f*, Micliaëlis (815), répandu
pnifusion dans les communautés reli-
es, comme un ouvrage édifiant et
[, irélait projire, en rSalilé, qu'à y
f le désordre , et c'est ce qui arrriva ;
» tarda fias h en voir un exenn»le au
lâtère des (illes rie Sainte-Brigilte de
Ijds noms de Cianiridi et de Madeleine
Palud étaient dans toutes les bouches;
ï) Ce religieux^ trntie piétc iiiistèrc cl iPurte
itc éiJiti,'if»tc, inUodiiisU une nifoniie *lans
! ûe% Ilominicniiis, aixpicl il «ipp^irlcnuit. 11
•i à Pâtis en IG18, 2ivt!C le titre de vicaire
i! tU's Domintc^nins re for nié fi, et i!c priL'iir du
t)amiTii(Mitis i!i^ In rue Sîuut-llonorc.
.' - v i|uc &aii iélc iill étc^i aiucr cl û {icn
toutes les imaginations étaient souillées dé-
ridée des horreurs débitées par celle-ci.
Trois religieuses de la communauté de
Sainte-Brigitte se trouvèrent prises de con-
vulsions, et on les exorcisa, suivant les
précétienls établis en pareil cas; mais, commo
toujours, inutilement.
L'olïicialité de Tournay les fit séquestrer
et envoyer à la campagne; elles s'en trouvè-
rent h "merveille. Mais cette solution ne sa-
ti5laisant[>oint les partisans de la ï)osse>sion,
ceux-ci euient recours aux PP. Dompt et
Micliaëlis, qui vinrent reprendre h Lillo*
IVenvre terminée comme on vient de le voir
dans la ville d'Aix. Los malheureuses ma-
niaques devinrent tout à fait folles \mt suite
de leurs soins. Une d'elles, Marie Desains»
se présenta comme associée h toutes les
horreurs que^ladeleino avait débitées. Elle
avait entretenu, di^^ait-ellc, les relations les
plus intimes avec Madeleine et t"*aufridi ;
elle enchérissait même sur tout ce quû
celle-ci avait dit d'extravagant ou trimpur.
Livrées toutes les trois à un délire exta-
tique , agité , terrible , elles croyaient aller
toutes les nuits au sabbat : le démon les
emportait A travers la muraille, les environ-
nait d'air contiensé, nour les rendre invi-
sibles, et se mettait à leur place durant Tin-
lervalic , afin que personne ne ptll remarquer
leur absence.
Elles disaient que TAnlechrist élail né en
16tO, qu'il avait été baptisé au sabbat par
(laufridi, qu'il avait des griffes au lieu de
pieds. C'était déjà le plus terrible des en-
fants. 11 parlait toutes tes langues. Elles
prophétisaient ses actions futures, o{ écri-
vaient son histoire àTavance. Elles dépei- "
gnaieni sa taille » sa coûteDance et sa ph vsio-
nonlie (816). " '
Le P. Michaëlîs recueillit de nouveau i
toutes CCS extravagances, et en conjpofttj
un second ouvrage quil intitula IJistoir<i{
admiraifte et vériaimte de la possession de .
trois religieuses dr Flandre.
Heureusement, un secoml Gaufridi n'étail j
pas mis en cause; le premier demeurait le,
héros de Tavenlure. Les exorcistes quittèrent I
la partie tle guerre lasse, en voyant qu'ils «
perdaient leur temps sans aucuiï espoir do i
solution.
Quelques ordres monastiques, il fnut bien le |
dire, en n^exigeant de le'urs membres qua(
delà [îiété et des bonnes mœurs, contri-i
huèrent puissamment à propager, dans la^j
société cnrétienne , des idées si peu sensées r
et si peu orthodoxes. La longue anti[>athiaj
du clergé séculier contre le tdergé régulier
dont Thistoire ccclésiasticme présente tant
de traits, n'avait pas la jalousie pour prin-
cipe, ainsi qu'on {iourrait le croire.
Michaélls ayant présenté les procès-ter-j
éclairé!
{^\ii} Si te Jfi^l)!e pouvait nrù au rnîH«^M dc*s ^
flammes qtii le iliivorcnl, ne niait-il pas d'un nr^j
inextjuçniltlc, en faisant accepter de telles bati-.f
vcrnos si îles gens tPEglise, et en se servant de Icur^
bouche et dû leur plume pnar les propager?
«27
POS
DIGTIONNÂIKE
POS
3
baui des exorcismes de Lille aux commis-
saires des nonces du Pape, à Bruxelles,
ceux-ci refusèrent neltemeirt leur approba-
iion. Un netit nombre de personnes trou-
vèrent le livre très-édiflant ; le plus grand
nombre le repoussèrent avec horreur. Les
autorités civile et ecclésiastique en inter-
dirent la lecture et le débit en Flandre et en
Belgique. La Sorbonne le censura de la
manière la plus énergique ; voici les con-
clusions de la sentence, datée du 3 mai
1633.
« L'auteur affirme que le démon y solen-
nellement adjuré de aire la vérité, ne peut
mentir; cette doctrine est téméraire, erro-
née , périlleuse dans l'application. 11 affirme
''u'on doit croire le démon lorsqu'il parle
e la part de Dieu; cette doctrine est voi-
sine de l'idolâtrie, et y conduit. 11 affirme
qu'on doit le croire , lorsqu'il explique les
dogmes de la religion ; cette doctrine
est ridicule et ne peut convenir qu'à des
insensés.
« Lorsque Tauteur présente le démon
comme révélateur, témoin, aoctisateur et
juge en matière criminelle, prédicateur et
docteur en matière de religion , il fait une
chose détestable, destructive de l'autorité
do l'Église et de ses exorcismes.La description
qu'il donne des horreurs du sabbat, et la
peinture qu'il présente d'actions impudi-
ques , loin de conduire à l'édification , n'est
propre qu'à offenser les bonnes mœurs et à
alarmer la véritable piété. Ainsi la faculté
dfi théologie condamne l'ouvrage dans sa
totalité et sans aucune réserve. Donné à
Paris , en assemblée générale. »
On le voit , le premier ouvrage de Mi-
chaëlis se trouve implicitement condamné
avec le second ; et l'auteur , alarmé du scan-
dale que le premier avait causé , ne publiait
la second que pour expliquer et justifier le
premier.
La défaveur que l'un et l'autre rencon-
trèrent auprès des savants et des personnes
sensées, ne dessilla pas les yeux du domi-
nicain ; il en publia un troisième , sous le
titre de Pneumalogic , ou Discours des f 5-
Ïrits, pour faire voir qu'il s'y entendait,
elui-ci, à l'avenant des deux autres , a le
mérite d'être beaucoup plus court. L'auteur
y traite une multitucle de questions, que
lui seul a jamais pu songer à résoudre ;
telles que celles-ci : Si l'Antéchrist est né;
si Salomon est damné, et Nabuchodonosor
sauvé ; s'il est possible de correspondre par
lettres avec les saints du paradis; si
Henri IV est un saint, etc. Michaëlis y
revient sans cesse à k justification de ses
doctrines; ce qui suffit pour montrer le
degré de répulsion qu'elles rencontrè-
rent. . 1 • .
(817) Cf. Hiêt. admirable de la possession, et
conversion d'une pénitente^ p9r le P. MiciiÀELis. —
Iil., Pneumaloaie, ou Discours des e^priu. — Id.»
U\st, adfnirt^ble ^l mémorable des trtfit possédées de
Flandre. — Mercure de France, année 1623, t. IX.
— GnïOT DE PiTAVAL, Cauus céUbrcs, t. Xli. —
Causes célèbres^ anouyine, t. VI. — Mss. de la Bibi.
Elles devaient cependant porter é
bien amers , causer do grands scao
de grands crimes ; nous allons en av
à-l'heure la preuve (817).
3* Possession de Loudun.
En 1626 s'établit à Loudun un
d'Ursulines. La maison fut dirigée
par un prêtre sage et éclairé, nomni
saut , qui mourut en 1632. Il fut r
Ear un abbé Mignon, que la suite
istoire fera connaître amplement.
Mais avant de raconter ce qui est
une possession qui eut tant de ret
ment, qui se termina par un événi
tragique , et sur laquelle les opin
sont pas encore fixées de nos jour
exposerons succinctement le concoi
circonstances qui s'y rattachent , et
Huèrent d'une manière si puissante
marche des événements.
Il y avait à la paroisse de Saint-Pi
Marché-Neuf de Loudun un cwH
mé Urbain Grandier , fils d'un
de Sablé , qui avait attiré sur lui Ta
publique par diverses qualités et di
fauts, également trop remarquable!
des actes d'une justice rigdureus<
trop blessante. Urbain Grandier éta
recnerché dans sa toilette et passa
mondain. 11 possédait cette culture
prit et ces formes polies qui donoa
vogue au milieu du monde élégÉM
vole. 11 avait un talent très-remt
pour la chaire (818). 11 était sévère
ceux dont il croyait avoir à se plaii
dur envers les petites gens.
Urbain Grandier n'aimait pas les i
et ne perdait guère l'occasion de le
lier. 11 était encore moins partisan
associations de piété connues sous
de confréries, dont les religieux de
ordres se proclamaient les patrons.
Il eut un procès à soutenir coi
chanoines de Sainte-Croix , ses coi
il le gagna, et triompha avec une
qui les lui aliéna, et blessa profoi
1 abbé Mignon , fondé de pouvoirs
pitre. 11 eut des démêlés avec Barot
dent aux élus, oncle de Mienon,
triompha avec sa hauteur' habituelli
lui manquait plus , pour être toi
perdu , que de s'attirer la haine d'
méchant par caractère. C'est ce qui
mais de cette fois , sans sa faute. ]
sance d'un enfant dont la mère resti
nue pendant quelque temps , vint on
médisance , et mettre, en frais l'imai
du public de Loudun. Une jeune fil
avait entretenu des relations de pié
Grandier, ayant éprouvé une inuis]
Nat. RecueU de nièces. Jacob. Saint-rHon^^
— Ibid. Recueil de procès criminels, l. L'j
Caufridi, coté B 213, A 141, n* 103.
(8i8) On a de Grandier Toraison foi
Scévole de Saiote-Martbe, imprimée dans le
de ce savant célèbre. CeUe pièce eÂi mm
coin de Tesprit, du bo/i goût, et parfois di
POS
DES MIRACiXS.
^OS
iroe époque, so trouva signalée h \a
Hé (ju public, et Grandier fui ainsi
mis. Cétaii la fille d\m uouinKi
nttJiiilre oncle Je Wigiion » revota
liions de ^irocureur du roi. Triu-
'obslirta à croire sa ûWe coupable , et
e» môme après que la vérila!>le Dière
onnue. Celle-ci n*était , selon lui»
le mère.de complaisance*
t^s un imbécile vint un M, qui crut
se plaindre aussi deGrandien Celui-
ommail Menunu, et était avocat du
ke maîtresiie romf)it, à In p,*iiole rlu
B Soint-Pierro, les relations qu elîe
nn'U avec Menuau; et l'ûme vile du
ilié ne pouvant s'élever à do nobles
l*iUs, il supposa ijue Grnndier ne
rrachée des bras d autrui, que poyr
ibucr.
ennemis dcGrandier se réunirent en
snce chez Barot, et résolurent de le
par des délations calomnieuses. Un
I «nnemi » nonnoé Mounier, contre
l Grandier avait ga^^^né un iirocès en
«adjoignit à Ja ligue.
■ misérables de la lie du peupîe fu-
■gnés,ei allèrent |iortfsr plainte au
peur de Poitiers contre Grandier,
rprésentèreiH comme impie, et nrofa-
Ic lieu saint par des actes sacrilèges.
om(tteur et l'nOi(ual commirent le lieu-
civiU Louis Ghanvet, pour en con-
lélégalion nulle de î>lein droit,
n^ilise ne pouvait commettre un
royal.
\s que celte affaire s'instruisait, un
Bulribaul se permit des [^ropos
nts contre son curé ; celui-ci lui on
ifs rei>rochcs, et en fut payé d'un
! canne, porté en plein visage, Gran-
II déposer sa plainte aux pieds du
iffaire fut renvoyée devant le parle-
Les dcut procès s'instruisirent en
raps. L'information contre Grandier
ice grand train, cl envoyée h Henri-
Châtaignier de la Roche|iosai, évê-
) Poitiers, ipi*on avait eu soin de
ir contre Taccusc, L*évêtiue le lit
jcnder tandis qu'il était encore à
et amener dans la jirison ccclésiasli-
diocèse, le 22 octobre 1629. Le
ier suivant, Grandier s'entendit
liera une dure pénilenre, à une
Iction perpétuelle, et au bannissc-
€50
son abbavo
lu diocèse. ïl interjeta aussitôt anpel
olitain. Henri d^K^foubleau
rdis, archevêque de Bordeaux.
imnation ayant alarmé îe parle-
^ur suprême obtint de 1 arche-
monitoircs qu'elle fit puldier à
un. Les faux témoins, elfrayés de la
ice d'excommunication, s'empressèrent
I rétracter, en avouant qu*ils avaient
inés h nri\ d'argent. En conséquence,
pdial de Poitiers cassa la sentence de
ilité; Grandier fut déclaré innocent,
royé ab;>ûiis>
L'archevêque étant venu a
de Saint-Jouin-de-Marne, qui n'était qn\^
trois lieues de Loudun, prit connaissance do
l'atlaire dont appel avait été interjeté, et
cassa h son tour la sentence du suHVagant.
Le parlement, vidant en même temps Tat-
faire Dulribaut, condamna celui-ci h des
ré|>arations tiumilianles, qu^il fut forcé de
subir.
Grandier rentra alors à Loudun avec un
éi lat, et trioni|)lia avec une hauteur qui
alîbgea ses meilleurs amis.
L'archevêque de Bordeaux ayant eu ainsi
l'occasion de le connaître, et lui ayant ac-
cordé son estime, cbercha h l'attirer tlans
son diocèse, prévojanl que des ennemis si
acharnés ûniraienr î^nûn par abattre leur
orgueilleux rival, s'il restait exposé h leurs
coups; mais Grandier avait toute autre
chose à cœur. Il ne lui suffîsait pas d'avoir
eu raison, il voulait encore faire poiier à
ses calomniateurs la peine de leur niéeban-
ceté. Il venait de recueillir les élémenlÂ
d'une plainte contre eux, de la déposer au
parquet, et de les prendre ?i partie Jorsiiu'ils
Fentermèrent dansun filet autpiel il ue j ou-
vait songer, en le compromettant dans la
possession dont nous allons parler tout à
rheure
Grandier s'était créé un ennemi bien au-
trement redoutable, si celui-ci eût daigné
s'en souvenir: le c^Hcdinal de Hichelieu
luî-inèmc. Dans nue cérémonie publique,
faite à Loudun, à laquelle Armand Dufdes-
sis de Hichelieu, alors évêque de Lm;on,
se présenta comme prieur de Coussay,
Grandier, en sa qualité de curé et do cha-
noine, lui disputa le [as et l'obtint.
Tandis que ce dernier se débattait ainsi
ronlre des haines qu'il avait ainonceléest
parut un libelle extrêmement injurieux,
intitulé La Cordonnivre de Loudun, «lirigé
contre le cardinaU et attribué avec beau-
coup de vraisemblance à une des femmes
de la reine-mère, nommée madame Harnon,
qui était originairede Lourtun,el avait entre-
tenu de fréquents rapports avec Grandier. Il
n'était (>as diOkilc oe persuader au rardi-
nal que le curé de Saint-Pierre était Tanleur
i»rinri[tal, et peut-être Tunique auteur du
libelle; on l'essaya du moins. Cependant
Grandier repoussa toujours avec force tonte
parlicifrationà cet écrit; mais rinqiulation
lui attira un nouvel et rcdoulablo adver-
saire :Bené Mesmin de Silly, qui se disait
parent du cardinal, et se croyait, h ce titre,
obligé de venger les injures de son cousin.
Il s'adjoignit à la cabale.
Les choses en éuientlà, ot lesexorcîsmes
étaient commencés depuis longtemps déjà
h Loudun, lorsque Grandier fut impliqué
dans ralfairc. Reprenons maintenant à son
origine rhistoire de la |)ossession.
Après la mort de ' l'abbé Moussant, les
religieuses s'adressèrent h Urbain Grandier,
que son lalent oratoire rendait célèbre, et
le prièrent de prendre la direction aç leur
€91
POS
DlCTiONNAIRli:
POS
maison (819); il refusa. Ce fut alors que
Fabbé Mi^non'fut cfioisi.
Une jeune pensionnaire, nommée Marie de
.Saint-Aubin, qui le racontait encore plus de
quarante ans après l'événement, tout en
regrettant la part quelle y avait prise,
s'avisa de faire du bruit pendant la nuit,
moitié par espièglerie, moitié par mauvaise
humeur d'être enfermée dans une maison
où elle ne se plaisait pas. La frayeur s'em-
para des imaginations ; on parla de reve-
nants ; on finit par croire que le revenant
p'était autre que Tâme de l'abbé Moussant.
Marie de Saint-Aubin, dont les espérances
se tix)uvaient ainsi dépassées, s'associa deux
compagnes, afin de faire encore plus de
bruit. Mignon n'y vit pas plus clair que ses
pénitentes. La frayeur augmenta; une jeune
religieuse, puis deux autres, éprouvèrent
des crises nerveuses, et bientôt de vérita-
bles convulsions. Egaré par les livres de
Michaelis et de Mdntalembert, le directeur
crut qu'il y avait possession. 11 commença
des exorcisuies, et appela, pour s'aider de
sa science et de ses conseils, Pierre Barré,
curé do Saint-Jacques de Chinon, prêtre
jouissant d'une grande réputation de sain-
teté, mais d'une dévotion plus ardente
qu'éclairée. Les exorcismes a deux étant
demeurés impuissants contre les crises pério-
diques des malades, les exorcistes appelèrent
en tiers l'abbé Granger, curé de Vénier.
Déjà l'affaire était ébruiiée de telle sorte,
qu'il fallait, pour l'honneur des exorcistes
et de la communauté, obtenir un résultat ou
rester en butte à la risée publique, alter-
native devant laquelle peu de personnes
auraient pu hésiter. D'ailleurs les exorcistes
étaient convaincus, et les religieuses, de
j)lus en plus tourmentées.
C'est alors que le nom d'Urbain Grandier
se trouva prononcé, on ne sait par qui, ni
comment ; d'abord avec m vstère, puis sans
aucune réserve. Selon les fdées du temps, le
démon était toujours envoyé par un magi-
cien au corps des possédés.
L'évêque de Poitiers, informé par l'abbé
Granger, qqi jouissait auprès de ce prélat de
la confiance la plus absolue', autorisait tout
f^ar son silence, et attendait le dénoûment.
nquiet de ce qui se passait, et provoqué par
une réquisition des exorcistes, qui atté-
nuaientainsi un coupinévitable, le parlement
députa deux magistrats pour faire des infor-
mations : Guillaume de Cerisay de la Gué-
rinière, bailli duLôudunois, et Louis Chau-
vet, lieutenant civil. Il n'y avait encore alors
(819) Il n'est pas clair si Grandier fut demandé
comme directeur par les religieuses, ou comme con-
fesseur extraordinaire par Mignon. Le premier
sentiment nous paraît le plus probable. Toujours
fut-il établi aux débats qu'il n'était jamais entré
dans la maison, et qu'aucune religieuse ne le con-
naissait personnellement.
(820) Dès le premier exorcisme, la conversation
suivante s*engagea entre la supérieure et l'abbé
Barré : Adora Deum Itium, crealorem tuum, — Ado-
ro le. — Quem adoras f — Je$u$ Christut. L'exor-
ciste espérant obtenir h même réponse, tourna
9êXÈ^ sa phrase ; Quh e$t isu quem adoras ? -* .
V que trois religieuses atteintes de iamal
savoir : la supérieure, Jeanne de Bell
connue en religion sous le nom de
Jeanne-des-Anges , une sœur de cl
nommée Claire de Sasilly, et une C4)nv
nommée Claire Magnoux. Les magis
admis après de ^ndes formalités et
longue attente, constatèrent que les i
des paraissaient en proie à des crises
lentes et poussaient des cris aigus
n'avaient, en effet, assistée aucune
merveille. Ils manifestèrent leur incr
lité aux exorcistes, qui répondiren
citant l'exemple de Gaufridi.
Cependant Grandier, importuné (
célébrité çiui s'attachait ainsi à son no
après avoir été publiauement insulté, m
sa requête au bailli du Loudunois,
fins de poursuivre en calomnie les (
cistes et les prétendues possédées. Le I
lui donna acte de sa demande, et fil
fense, sous des peines corporelles arb
res, de médire de Grandier, arecinjon
de séquestrer les malades et de nomme
exorcistes non suspects. Maris Barr
aj)pela h TévÊque, auquel il appart
seul de connaître en pareille matièn
présenta une ordonnance de sa part q
.nommait exorciste avec Mignon, en r
naissant la possession pour véritable
bailli fut donc obligé de s'en tenir là, e
se condamner au rôle de spectateur.
Il se passa alors quelques semaiiMf i
un calme profond, mais les cxorai
recommencèrent avec un grand éclal 1
novembre 1632, et de cette fois en prés
de quatre médecins ; Daniel Roger, Vii
Defaux, Gaspard Joubert et Mathieu Fai
Cette seconde période est principale
remarquable par les nombreuses aéOQ
hues des possédées. La maladie avait fi
grands progrès en intensité , et s'était
due à des personnes qui en avaien
exemptes jusaue-là. Cet état de hu
gui permet de lire dans la pensée d*an
jetait ses premières lueurs , sans avoii
teint son dernier période. Celles des
gieuses qui n'avaient jamais étudié le 1
commençaient à répondre avec just
lorsqu'on les interrogeait en cette lan
Mais quand elles voulurent la parler,
commirent de ces fautes de langage
nues dans les collèges sous les nom
barbarismes et de soYécismes^ avec tant
surance et en si çrand nombre, atf
s'attirèrent de cruelles railleries de la
des assistants (820). Quand on deman
Jesu Ckriste, L'un des assistants, Daniel Droai
scsscur de la prévôté, s*écria en riant : .Toi
diable qni n'est pas congru. Elle disait Ihu
voio, pour Deus non vuU; magicianus pour in
Lorsqu'elle voulut indiquer ce qui se passait (
lieux éloignés, ou même le nombre des hérâ
qui assistaient aux exorcismes, elle ne fui p«
heureuse ; la vérification faite sur * le - chan
donnait toujours! tort. Il résulta de tout edi
telle rumeur dans le public, que les exorciale
frayés, crurent devoir publier un mémoire josi
tif, dans lequel ils juraient de la pureté de
Meruions, Kou3 adoptons pleiaerneot ia vér
DES MIRACLES.
POS
esi
f 1I0 (larlcT la langue grecque,
L
(mrtîculier, en présence d<? quel-
îs |ïént'trt^s (it> [>ieiivL*illaiuT, il y
n «ie merveilleux pour cMobarras*
siu4lî> iiiétiie iiufi prévenus; en |iu-
Ivaut une assemblée iucrétJule et
Je résultai troiuikiil loujours Tat-
|e.>l Pétai des soDinauibulès magné-
iii réussis.^ent toujours bicu qdaud
|.eiTvironués des syuipailiies de Tas-
el qui se lou nue lUe ni en vain de-
créiJulité et la^déliance. Ces inei-
jul cesser les exureisnies publics
•Imics essais.
^n1Cr de b reine, qui vint à Lou*
Iccs entrefaites, aïÎM de voir ce qui
II, ol d^on rendre compte à Sa Ma-
ne put pas môme obtenir pour lui ia
Ii Ja consigne, nonobstant la pré-
doux magistrats dont il se fil ac-
ier. Ceux-eî défendirent à Barré,
us, de continuer les exorcisraes, et à
îc permettre qu'il s*en fît à 1 avenir,
Ine de se voir traiter comme des
11» aiqsi que tous ceux qni y parti-
j#nL I^ présence de larrhevéquo à
lye de Saint- Jouin aebeva d'ini-
ac réserve une ses optnîous bien
[rendaient d^ plus en plus néces-
pé des faits t»qr (îrandier jui-iiïôïuc,
i envoya sur les lieux sou médecin,
'&5 eîtnrcistes répondîrenl que tout
iné. Peu satisfait d*une luireiile
^recevoir, illrinra une ordonnance,
MJu 27 décembre J632, par laquelle
ttait, en cas de nouveaux accès, de
les malades aux soins de deux
Is médecins revêtus du lilre de
cl en suii[>osant que la médica-
bcuftlt sans résultat, il désignait
^lésiastiques de sou choix pour
|yec BaiTé, Tun en présence des
I alternativement. Il voulait que
fussent isolées et éloignées de
que les exorcisles s'en tinssent
lies du Hitaci^ et n'attachassent de
[*aux signes indiqués par ce livre,
jui fasse autorité, savoir : île s*éle-
trre dans une position horizontale
Ifoeurer ainsi suspendu, sans sup-
idant un temps notai le; d'indiquer
'cision et vérité ce qui se passe en
L éloignés (82t), tle répondre su r-lq-
une langue étrangère, inconnue
cisée, indiquée dans le nmriierit
^ ,rion par des monosyllabes ou des
soles, mais par des }ïnrases réguliè-
1 comlruiles, comprenant au moins
iOD, et nous croyons à h sioccrilé de
jetions: IViitèlcinonL îrexclulitasU bonne
Kt d*aiHetirs ils i*\*laîc(it pas
V cùiktiailrc en fuil de in:i1;ïilit^s
t4^ii .Lnjïis» ricrveiiïHîîi.qucdes iiirJrcms,
Il pati plus rlair (pi*cn\-rivèm<^s ; tl*ail-
'nge des tcncbres cominonçail-il {icut-
1CT de icui- bruine foi par de rares appa-
sept à huit mots. Kl, afin de lever tous les
obstacles, il aulorisail Barré à prélever sur
les revenus de son abbaye de Saint-Jouin
les sommes jiécessaires h l'exécution do
rordonnancc (822)»
Le mandataire ne profita pas de la faculté
qui lui élail olferte; le public fuLlon^lomps
sans plus entendre parler de possessions ni
de démons; Grandier avait obtenu pleine-
ment raison.
Les choses en étaient K\, lorsque Jacques-
Martin de Laubardemonl, conseiller d*Ktal,
déjà fameux \mr îa part qu*il avait [inse h U
condamnaliou de Cinq-Mars, arriva h Lou-
dun, chargé [tar le gouvernement de faire
démolir la citadelle de la ville, mesure qui
s'exécutait alors dans toutes les places do
l'intérieur.
Laubardemonl alla voir la supérieure du
couvent, qui élail sa |>arenle; Mesmin de
Silïy était lui-mÔmc parent de Claire du
Sasilly, qui se disait aussi parente du car-
dinal. Il était impossible que ces divers
personnages ne cherchassent pas à se rap-
procher* et que Barré ne s'entendit [)as avec
eux, sinon pour perdre un de ses confrè-
res, du moins pour continuer en toute sé-
ciifjtô des exorcismes qu'il n'inlernimpail
qu'à regret, loujours persuadé iju'il liiiirait
par triom]djer île roosti nation du démon.
On fit aiséuienl comprendre au commissaire
qu'il avait une double injure h venger : la
sienne pro|>re et celle du cardinal. Lors-
qu'il eut mis sa première commission en
voie d'exéiHition, il re[jrit le chemin de la
ca[Mtale, alîn de s'en faire délivrer une se-
conde pour juger lalfaire. n sollicita pon-
dant assez longtemps les pouvoirs qu'il
demandait, quoiqu'on eût essayé de laire
agir le célèbre l\ Joscfih sur' l'esi^rit du
cardinal qui lui avait voué une confiance
sans bornes.
EntinJeO décembre 1633, Laubardemonl
reparut à Loutlun, muni de pleins |iouvoirs.
Les exorcistes avaient déjà re[iorté la ques-
tion devant le |mblic. En dehors du nionas-
ti're, dix ou onze femmes séculières étaient
atteintes de la contagion, qui s'étendit jus-
que dans la ville de Cliinon.
Le premier usage que Laubardemonl lîl
de son autorité, fut de donner Tordre de
s'emparer de Grandier, qui refusa de fuir,
se laissa appréhender et conduire au chA-
leau d'Angers, oii il devait demeurer pri-
sonnier pendant les quatre mois que dura
Tinformation.
L'inventaire le plus minutieux fait à son
domicile n'amena la découverte d'aucun
objet qui nût le compromettre, sauf celle
de deux pièces de vers licencieuses, dont il
(8il) Les cxlatt<;»»'s de tous les siècles ont lo»i-
jours rnnpli vHlc ctMidilion, ipil lîevii'iil dr \.\ sorte
inccrlaine; si qtH'biUCS'Uns crUfiiib'iU b'S bingnrs
i^trairjçerei?, aucun n'A jîunais su les parler : tcUc
qu'elle est pus<*c ici, la coodilioa n'a donc jaiiiaiîfc
cté iciupliti «|ite par de véritables posscdéi, jiusbi
bien que la pretidert*,
(8i!if Ou eonipieudra noâ hiccrtitydes en pré«Giica
de paieils doutes.
655
POS
DtCnONNAlRE
POS
refusai d'accepter la responsabilité, et d'un
traité manuscrit sur le célibat des prêtres,
dont il se reconnut Tauieur.
Grandier avait un frère conseiller au bail-
liage de Loudun, qui intervint, et présenta,
tant en son nom qu'en celui de sa mère,
des moyens déclinatoires. Le commissaire
rejeta la requête , et fit mettre le conseiller
on prison, i>our ne plus Ten laisser sortir
qu'après le jugement.
Il choisit parmi les procédures antérieures
et les procès-verbaux d'exorcismes ce qui
pouvait être contraire à l'accusé , et annula
le reste. II fit défense à toute autorité, ci-
vile ou ecclésiastique, et même aux parle-
ments de s'immiscer dans la question. Il
convoqua tous les plaignants, et menaça
ceux des témoins qu'il ne put gagner. L'a-
vocat Fournier, juçe instructeur, nommé
(>ar Laubardemont, beau-fils d*un des enne-
mis les plus acharnés de Grandier, quoique
engagé aussi bien avant dans l'intrigue,
fut tellement révolté cependant de cette
manière de procéder, qu'il donna sa dé-
mission; mais ce fut en vain : rien ne put
arrêter le cours de cette procédure, ni les
réclamations du public, ni l'indignation des
gens de bien. Le juge commissaire était au
dessus de tout; mo^'ens déclinatoires^ appel
à Tautorité diocésaine, ordonnances du mé-
tropolitain, tout devint inutile.
Le juge choisit pour chirurgien expert
Manouri, beau-frère d'une des prétendues
possédées et neveu de Mesmin; pour phar-
macien, Pierre Adam, cousin-germain de
Mignon, misérable droguiste, tlétri par une
sentence (}u parlement, et qui fut accusé
devant le public d'administrer aux malades
des substances propres à augmenter la vio-
lence de leurs accès. 11 nomma une com-
mission composée d'élèves en médecine et
de charlatans vulgaires, exerçant leur mé-
tier dans les campagnes des environs, parmi
lesquels un seul, Daniel Roger, avait des
titres et une capacité réelle.
Les exorcismes recommencèrent avec une
grande solennité le 15 avril ; ils se firent
on quatre églises différentes. Les malades
furent réparties dans les divers quartiers
do la ville; une association de personnes
afildées fut organisée pour correspondre de
tous les points au contre commun, et re-
cueillir partout les faits et les discours.
L'évêque de Poitiers, qui croyait d'une foi
inébranlable à la réalité de la possession,
députa pour assister aux exorcismes son
théologal et un récollet, du nom de ;frère
Lactance, qui déjà s'était prononcé comme
juge contre Grandier, lors de la condamna-
tion de celui-ci par l'ofllcialité de Poitiers.
Quatre capucins, les PP. Luc, Tranquille,
Protais et Elisée , deux carmes, les PP.
Saint-Thomas et Saint-Mathurin, furent ad-
joints aux exorcistes, sur la demande du
commissaire y qui obtint du cardinal une
(825) V. Mss.de la Bibl.Nat.
(82i) Les exQrcisincs faisaient donc naître les
couvûlsions.— Lc^ convulsions et leurs principaux
somme annuelle de quatre mille éi
titre de subvention aux exorcistes,
tout le temps que leur ministère ser
cessai re.
La machine montée, rien ne fut plu
que de la faire fonctionner.
Le P. Joseph ne tarda pas de ven
par lui-même ce qui se passait ; mais
il eut vu, il ne consentit à aucun
lever son incognito, et repartit au b
peu de jours.
En présence du public , les préU
l)Ossédées n'étaient guère plus heu
qu'auparavant, nonobstant qu'on leui
par tous les moyens [)Ossibles. Di
particulier, elles continuaient de po
une pénétration d'esprit les plus
lièrcs.
Desroches, surintendant de la mai
cardinal, vint à son tour à Loudun a
évoques de Chartres et de Nîmes. Apt
prétendues possédées de Loudun, l<
teurs allèrent voir celles de Chim
prooès-verbal de leur visite (823) o
qu'ils ne reconnurent aucune trace c
session ni dans l'un ni dans l'autre
lieux; qu'on exorcisait quelquefois p
longtemps les malades, avant qu'ell
trassent en convulsions ; l'une d'elli
rait même et se désespérait de ce
démon, ainsi qu'elle disait, ne ven
plus vite, « parce que ces messieurs^
la taxer dimposture (BSi-). »
Alors les pactes commençaient )
un grand rôle dans la possession. 1
avait, disait-on, de cachés à tous li
de la maison. Le sorcier les avait û
dessus les murs du cloître, le déo
avait ensuite enterrés çà et là. C*éla
plus souvent, quelques cliifTons, q
cherchait avec un grand appareil, c
montrait avec une grande solennité,
que de Poitiers en était complétei
dupe ; les exorcistes aussi, peut-éti
non pas toutes les religieuses. Lei
avait été imposé à quelques-unes,
s'y prêtaient.
A mesure que le dénoûment ap|
Tiniquité devient de plus en plus fia
les incidents n'inspirent plus que 11
la pitié ou le dédain. Le 25 avril, G
se blesse au doigt en coupant soi
L'après-midi la supérieure en infon
semblée, et présente un pacte fait
sang de la blessure, Laubardem
transporte aussitôt h la prison, pour
ter juridiquement l'existence de cet!
Le lendemain Manouri procède è
cherche des marques de sorcellerie
tient a les yeux bandés; lorsque le
ffien veut prouver qu'un lieu est ins<
fl a[)puie la sonde par le gros bo
il pique vivement avec l'autre 1:
lieu voisin, afin de compléter la <i
tration.
phénomènes existaient donc en réalité. —
vatse foi n'était donc pas absolue.
POS
PES MIRACLES,
ros
638
qaos cris perça tUs, échappés h Gran-
vaient amas^^é ïa foule sous les fenij-
r la prison. La voix de la multitude
il coinnie un orage, mais la lerreur
ïirail le redoiiinhre coiumissairc em-
a sédition d'éclater.
3uri avant été bientôt difTatné tlans
dîc pour sa grossi^To supercherie,
'deoiont lit enlever de vive lori e un
thirui^ien, nommé François Four-
laquel il ordonna de raser entière-
accusé» afin de chercher les marques
[kiites qui |>ourraient être cacTiés,
rijonction de lui enlever les onj^les
edd et dos mains. Fourneau refu>a
e cette cruelle opération, cl avant de
BS 50uri ils du patient, il tomba h ses
i en lui disant : l*anlonnez-rnoi, Mon-
si j*osc porter la main sur vous, mais
I contraint, Grandicr le remercia de
)ect compatissant.
ôquc de Toitiers était venu, dès le
0, présider aux eioreismes. Alors il
plus i^ermis, sous |ieine d'être ré-
é^lilioux et traité conmie tel, de ma-
r des doutes « sur une possession
roi el monseigneur le cardiïial au-
BUU • selon le langage d'un imteur
\\is Un jour (irandier ayant dit qu'un
en zie [>euc jiar aucun moyen causer
►esMun d'autrui, les exorcistes se ré*
it el traitèrent cette proposition d'hé-
e; puis, pour couper court h une dis-
n théologiqiie qu'ils n'étaient j^as
e.^ de soutenir contre raccusé» ils lui
èrenl silence, firent a|i[)orter un ré-^
brùli'i'eni un |>aric en sa (irésenco
le du public. Le P. Lactance |jré-
'ans ses sermons les scènes de fios-
eomme un puissant moyeu d^éditl-
un argument décisif en faveur
Itcisme. H y avait cependant beau-
de scandale que d^édifn aiion, et
de» arguments décisifs, il est per-
louler que les protestants les trou-
Js- Vn grand nombre de persomics
*igion suivaient assidûment les
, avides do voir des miracles
IH promis el jamais accomplis. Car
jour or» annonçait celui qui devait
le Icndemain/et jamais i} n'avait
bien ce n*étail qu*une mystili-
sisérables expédients, suivis d'un
Irable dénoi)ment , entretenaient
I» |»eunle un esprit d'incrédulité qui
bit les discours les [dus satiriques. Ce
jQOini aue Laubanlemonl se vit con-
m publier, le 22 juillet, une ordon-
Pcjui défendait do parler en mal des
lées, des exorcistes et du juge, sous
de dix mille livres danninde, sans
lice de punitions corporelles.
Sorberiuna, au iiiol Quillet^ p. 174. —
toHurat^p, 510.
^ votl ici ra|>|»Iication des fausses idées Je
convenir fpic ces relalions roniiennnil
cukriics tellement iiiadauj^bïMc;», «luc kur
Celte ordonnance menaçante n*emnèciia
pas iies voix généreu>es et indépendantes
de protester au nom du bon sens contre tout
ce qui se faisait. I.e médecin Duncan , de
Saumur, qui avait suivi le^ eiorcismes avec
assiduité, osa un des premiers s'inscrire en
faux. Il publia une relation très-piquante
d'une séance donnée le 20 niai, dans laquelle
trois démons devaient sortir sous forme vi-
sible du corps de la supérieure, et ne sor-
tirent pas du tout. Bien prit h Duncan d'être
sous la protection du maréchal de Bréré; »1
en fut quitte pour une verte réprimartile;
mais on lui laissa entrevoir le bticher en ca$
de récidive.
Un jour que le démon menaçait, disait*
on, d'enlever jusqu'à la vortto le firemier in-
crédule iTui oserait se |)résenter, le jjoëte
Quillet s écria : Me voici, qu'il nrenlôve. Je
suis incrédule. Quillet ne lut pas enlevé f>ar
le déujon, mais il eut la prudence de s'en-
fuir inrmédiatenient, jjour éviter un enlère-
ment liien autrement dan|j;eieux : déjh l^u-
Imrdemonl rédigeait un "arrôt *le |*risede
corf^s. I/auteur de la Cnflipàiic ne se crut
en sûreté» que quaiul il fut arrivé h Itonu^
où il se mit sous la protection du marquis
de Couvres (825).
11 ne faucirail pas croire «cependant que
tout n'était quUmpo^ure et décefition. Des
relations a|v[aiyées de noms inqK>sants, tels
que veu\ do P, i^urin, du I*. Viguier, su-
périeur des Oratoriens do La Ko< lielle, du
sieur de Nismes, docteur de Sorbiuine, et do
plusieurs autres personnes également hono-
rables, attestent que les malades repondaient
pertinemment à des séries de questions fai-
tes en des laujjues étrangères, h de vérita-
bles conversations qui duraient plusieurs
heures; qu'on tes voyait obéir h des com-
maîidemenls purement intellectuels, dans
des circonstances où il ne pouvait y avoir
connivence; par exemple, lorsque, occupées
dans d'autres pièces ou même dans les jar-
dins, celles qui avaient été indiquées secrè-
tement à l'exorciste arrivaient sur-le-champ,
apportant Tobjet désigné par la pensée, ou
aceomplissaient sur Ineure Tacte prescrit en
leur at}sence. Il paraît, d'après les mêmes
relations, qu'elles répondirent souvent avec
^'ustcssc el jirécision h des questions do
onire tbéologique le plus élevé (82G).
Jl se passai Loudun des choses si extraor-
dinaires, qu'il en résulta plusieurs conver-
sions éclatantes, et qu*il en resta une pro-
fonde impression dans bien des es[a*ît*!.
Parmi les conversions, il faut comnter celle
de lord Montaigu, prolestant, déia ébranlé
dans sa croyance, déterminé enfin par ce
qu'il vit, et /jui, deux ou trois ans plus tard,
rendit en présence du souverain pontife un
conqilo détaillé des impressions produites
en lui par quelques-unes des scènei^ de la
aultjriltî en est considcrablcmcnl affaiblie: ccllr-d
par i:\em|»U', qu'une poisoniu' dont la ladle ftait ilu
moins ûcquatre fJiff/*, «^rarlait les jaiubcs jusiin'i
iiitarc plus de n^pl picdi d'imcrvallc ci»lru ses
taloua.
659
POS
DICTIONNAIUE
POS
jiossession. II faut compter encore celle ci'un
gentilhomme breton, nommé de Quériollet,
(conseiller au parlement de Rennes, \oici de
quelle manière il en raconte lui-môme les
circonstances (827) : Elevé par une mère
très-pieuse, il pratiqua la religion avec un
grand zèle pendant sa jeunesse; ensuite il
s'abandonna à une débauche d'autant plus
coupable, que l'hypocf isie servait à la voiler
aux yeux du public. Bientôt après, il s'é-
prit aune telle haine contre le christianisme
et contre son auteur, au'il résolut de se faire
apostat. Il se rendait a Constantinopje pour
accomplir ce dessein, lorsqu'il fut rencontré
par des voleurs, qui le dépouillèrent et le
laissèrent nu au milieu d'un bois (828).
Dans ce péril extrême, il fit vœu d'un pèle-
rinage à Notre-Dame de Liesse, s'il lui était
donné de revoir sa patrie. Revenu en France,
il oublia son vœu, reprit ses coupables ha-
bitudes, se fit huguenot par passe-temps,
redevint catholique par intérêt. Sa curiosité
rayant conduit, comme tant d'autres, à Lou-
dun, la supérieure s'écria au moment où il
entrait dans la salie des exorr.ismcs : « Tu
oublies le vœu que tu as fait d'aller à Notre-
Dame de Liesse ; cependant c*est la Vierge
qui t'a sauvé des mains des voleurs, et c'est
en vertu de ses prières que Dieu te conserve
la vie malgré tes crimes et tes débauches ! »
Quériollet, frappé de ce reproche inattendu,
émerveillé qu on lui rappelât un vœu que
Dieu seul f)Ouvait connaître, rentra en lui-
même, se convertît, devint prêtre, et se si-
gnala dans la suite par un zèle et une piété
aussi excentriques , que l'avaient toujours
été sa conduite et ses sentiments.
Tandis que des étrangers se convertissaient
ainsi à la vue de merveilles plus ou moins
étonnantes, les religieuses condamnées à
les opérer, dé|)loraientla part qu'elles étaient
forcées d'y prendre. Inquiètes de leur pro-
pre état, auquel elles no pouvaient rien
^•omprendre , plusieurs avaient cependant
la conscience de n'être pas démoniaques;
mais elles s'étaient laissé engager dans une
voie où on les contraignait désormais de mar-
cher malgré elles.
Le lendemain du jour où Laubardemont
était revenu porteur de pleins pouvoirs,
la supérieure alla se jeter h ses genoux dans
le parloir; elle avait les pieds nus, une
corde au cou, et pleurait avec violence; elle
le supplia d'avoir pitié d'elle, et lui assura
Qu'elle n'était pas possédée. Le commissaire
1 ayant repoussée avec dureté, elle s'enfuit
l&n jetant des cris déchirants; on craignit un
nioment qu'elle n'attentât à ses jours. Les
(8Î7) Voy. Mémoiret de Duferrier^ p. 235. — La
Vie de M, Quériollet^ par le P. Dominique de
Baiiilc-Catlicrine.
(828) Ceci ressemble tellement aux circonstances
(le la conversion du B. Lanfranc, qu'on se surprend
à douter maliH'é soi de la véracité de Quériollet.
(829) Ce fait est d'autant plus incontestable, qu*il
est inséré parmi les considérants du jugement.
(85(1) Totijours comme pour les tables tournantes,
priiici|ialement en Amérique.
(831) Nous avous fait couuaitiNs ia^ccui»urc de
partisans de laposses.sion mirent relie
sur le compte du démon, qui, disaic
voulait sauver le magicien (^). Trois
proclamèrent à quatre reprises différ
dans des circonstances solennelles, e
sence du public, qu'elles n'étaient poii
sédées, et que tout ce qu'on les oblige
faire et de dire contre (îr/indicr
qu'une pure calomnie. Après cette [
tatibn, l'une d'elles, Claire de Sasilly
lut s'enfuir immédiatement du coi
mais on la retint de force , et on rejc
core ces déclarations sur le compte c
mon, toujours rusé et menteur.
Enfin, Laubardemont, pensant que
ment était arrivé de mettre un tcrm
grand scandale, nomma, par ordonna
8 juillet 163^, douze juges assesseurs
sis parmi les ma^-istrats des prévôtés
bailliages voisins, tous réputés poi
probité, il est vrai; mais aussi tous <
par la manifestation anticipée de lei
nion. Il nomma juges rapporteurs Hoi
lieutenant criminel d'Orléans , et 1
lieutenant général de Sainl-Maixent
r?us également pour être les ennemis
fés du prévenu. Les proeès-verbai
exorcismes, que l'abbé Barr^ faisait
côté à Chinon, furent jpints au doss
commission judiciaire se réunit le 21
au couvent des Carmes. Grandier pr
sous forme de mémoire, des conclijMi
sont un.modèle de raison et de bon M
Les bourgeois, de teur côté, se rft
à l'hôtel-de-ville, au son de la clocne
digèrent, sous la forme d'une adressa
une protestation raisonnée et énergiq
tre tout ce qui s'était fait et tout ce
C réparait. Ils exposaient au monarqi
eaucoup de familles avaient été d i (Tan
les mensonges des prétendues démon
quebeaucoupde personnes étaient ass
à des visites domiciliaires, à des empr
ments préventifs et à toutes sortes di
tions, par suite de leurs fausses révél
et cela sans autre résultat que du sg
le déshonneur et le désespoir de.? f
et des particuliers (830). Ils disaient <
exorcistes avaient osé prêcher et efiî
qu'on pouvait asseoir un jugement i
nable sur l'affirmation des démons d
conjurés ; et qu'après les décisions de 1
et les démonstrations scientifiques, ri
tait plus vrai que la parole du démon
livre composé à l'occasion de trois poî
de Flandre, censuré en 1620 par les \
lèbres docteurs de Sorbonne ^(831),
nouveau en 1623, avait été abrégé, ri
»
4625; voici les propres termes de la décisio
février 1620, rédigée par les docteurs E
Imbert, et dont Tautbographe est à la Bibli
Ricbelieu : c Nous sommes d'avis fyi'ow
jamais admettre les démons en témoignage
encore employer les exorcismes pour itécoi
fautes de quelqu'un ; ni le saint sacremei
forcer le diable à dire la vérité; que si a
fait, on ne doit y ajouter aucune, foi Ëv
les juges iradmcltcnt point de tcllvs dépositi<
firi, H di»itrilmè avec profu-
jMJur îlOulcnir cette ahouMiuihle doc-
JcimoQi el sfs assesseurs furent
kéii de la déniflrche dc§ habitants :
finie on ne |teul eiin>risfmiipr une
lière, ils furent cnntraiiils de (l<5vrj-
_^oiiîère. Ils députèrent aiissilôl vers
7 pour le prévenir que les prétendus
BOîs signataire?; de h pétition n'étaient
fî la eani^rllo, des misérables, des pro-
€i des gens mécaniques,
|l}'anl ainsi tous les apjHiis se briser
, Cirandier dut comi>reudrc que sa
lit inévitable. Il le eomprit sans
bais il ne voulut pas rendre les ar-
ins s'être défendu,
réscnta à ses juges une requête res-
iiî^e el longuement niolivée ; elle resta
'" 'î^^e. Il [Tésenta ensuite un mê-
le litre de : Fins et conclusions
f jicx: il V fut ré}iondu |>ar une scn-
io roftlcialilé, en date du iO août, si-
^fjuatre tjoj tours de Sor bonne, d'a-
''gdion d'un j^rand ûonjbre de faits
Is, dont aucun n'était établi, por-
cin possesi^ion était certaine.
^ les juges se préparer h rendre leur
/»"fnti»idissanl avec ferveur les ac-
• ♦rtants de la religion. Lan-
anda des prières (mbfiqnes
cessions; le saint sacrement fui
ins toutes les églises,
enftn arriva le jour solennel , non
sr il n y en eul |«oint, mais du
jugement. Grand ier lil enien-
jes des paroles graves et mesu-
I par protester de son innocence.
ré dûment atteint et convaincu
Eiie^ de magie, maléfice et posses-
ée par son fait es personnes d'au-
r^ligieuses ursulines de Loudun, et
'^ mentionnées au procès, el
brûlé vif, avec les pactes et
[ues e:>l^nt au greffe, enscm-
uscril par lui composé con-
élibdi Ues prêtres, et les cendres jetées
t. ■
lecture de ce jugement, calqué sur
e Gaiifridi, Grarjdier versa des larmes
iiiics, mais sans perdre un seul ins-
i-nité- 11 .protesta de nouveau de
lire, et ne s'al>aissa point h des
.->iis itiutiles. Il demanda un con-
r, qui lui fui refusé, et refusa à son
c F, Lactance, qui lui fui proposé
cour. II se recueillit et se préi»ara h
restait il à faire, sinon d'eiécuter
lement la sentence? Cependant on lui
la queslion ordinaire et cxtraordi-
flïln do le forcer à avouer le crime
lequel il était condamné. Conmienl
-vous, dil-il au P. Tranqudlo, qui
Ce fiK^miî P. Tnmquîllc rêptaiiit au palicïil
<lc la roule : Kli bii'ii, Ri vous u'étcs p,ns
pd'uri'ï; funde lacrymnê ; u fion r5 tnugus^
trymas. Nuiïb dirons k ceux de nos li-cleiirs
comprcudri^icul pas te sens (k ce déii, que,
Te^linrlait h cet aveu, qn\in hnmnie d'hoii*
neurav<iue un crime dont il uesi [sas cou*
pable, niénio en pensée? On le porta sur un©
civière au bûcher, ses jambes ayanl été
broyées à la torture. On le jeta Irrulalemeni
la face sur le fiavé, devant le lîortad de Té-
f;ïise Sainle-Croix , |»our lui faire faire
amende honorable. Là, le P, l"»rillau, celui
qu'il avait demandé tîomme confesseur, s*ap-
procba de lui et le souleva dans ses liras,
ils échangèrent quelques paroles de conso-
lation ; mais bientôt les gens de la maré-
chaussée repoussèrent le moine dans Té-
glisc, el reidacèrenl le patient sur sa ci-
vière (8^2),
Attaché sur le bûcher, Grandier essaya
[dusieurs fois de parler à la foule des spec-
tateurs; on l'en era|iéclia avec violence, et
on mit préi'ipilammont le feu au bûcher. Le
peuple vit le condamné lever les yeux au
ciel, il vit sa bouche murmurer des prières,
puis tout disparut au milieu fies tourbillons
de tlamnies. C'était le ISaoût 1G3V.
Ce[»endanl la mort de Grandier ne 1er*
mina rien; la maladie redoubla de violence;
la vengeance du ciel sembla s'/i|>[K*santir sur
les coupables; Tinnocence fut reconnue;
mais cette tardive manifestation ne remé-
diait pas au maL Avant de continuer le récit
des événements qui suivirent reiéculiuu do
celte déjrlorable sentence, jetons un coufi
d'œil rétrosfyectif sur \qs laits et sur les
principauTt nersonnagcs qui prirent part k
leur acconquissemenl*
Les religieuses de Loudun n'étaient point
possédées, suivant l'acception du terme,
quoique dans certaines circonstances, la
jduf^rt, toutes, peut-être, aient pu croire
ou niéine désirer Fôtre, Selon les idées de
quelques mystiques, idées fiartagécs par les
exorcistes, elles étaient nersuadécs que hi
possession du démon est ta dernière épreuve
réservée à une sainteté consonmiée.
La maladie, occasionnée f*ar la frayeur,
fut surexcitée par lappareil religieux des
exorcisines, la contention dVs|>rit des ma-
ladies, Fincrédulité railleuse du public et la
solennité de^i formes judiciaires. Beaucoup
de personnes reconnurent sa nature, peu
osèrent manifester leur pensée, aucune n'a-
vait assez d'autorité pour élever la voix
d'une manière victorieuse, et d'ailleurs un
grand nombre de phénomènes ne pouvaient
s'expliquer sans le concours d*uuc puissance
exlranatu relie.
Ce qui roniribuaît h entretenir rerrenrile
part et d'aidre, c'était Texclusion dont les
deux Ofïtniorïs se fra[ïpaicnt mutucllemeiiL
I^ réablé de la maladie ircxcluail pas Tin-
lervenlion ilu démon, el rmtervention de
celui-ci n'excluait pas la réalité de la ma-
ladie.
Une fois lancées dans une mauvaise voie,
les malades, sous le faux prétexte qu'il y
suivant rôpînîrui alors établir, \^n sorcier ne pouvait
vcrsfr de Lirmes, [•ancquc, «y;uil le di;d>lenti tyrff$^
la «alurc hiûlaittc de celui ci en lurbsail It
source.
«43
POS
DICTIONNAIRE
POS
allait de Thonneur de la religion, crurent
qu*elles devaient y persé?érer, fût-ce même
au prix de la supercnerie. Les exorcistes, en
butte aux traits de Tincrédulité dû public,
s*ob$tinèrent dans une manière de voir dont
ils auraient pu revenir, s'ils avaient ren-
eontré moins de contradiction. Les douze
juges assesseurs» imbus d*une multitude de
fausses maximes, fiers de la confiance avec
laquelle on appelait leur concours dans une
cause ecclésiastique, mal é^^lairés par des
pièces rendues incomplètes et fautives, du-
rent, en se fortifiant run l'autre dans une
même opinion, prononcer eu conscience.
Mais qui légitimera le mensonge? Qui justi-
fiera les ennemis personnels de l'infortuné
Grandier?Qui excusera Laubardemont? Et
cependant» si, dans un procès antérieur, il
n*avait fait preuve d'une abominable com-
plaisance, on pourrait être admis à révoquer
en doute la légitimité de la flétrissure atta-
chée à son nom, car il osa, jusqu'à la fin du
procès, et encore après sa conclusion, affec-
ter les apparences de la bonne foi la plus
candide (833).
I^ supérieure semble plus digne de pitié
que de colère : son rôle lui fut imposé ;
mais, ce qui la rend inexcusable, pendant
le reste de sa vie, elle ne sut pas trouver le
courage du repentir.
L'évê(Jue de Poitiers agit avec une sincé-
rité au'il n'est pas permis de suspecter.
Grancfier, étranger au diocèse, élève des
Jésuites, promu par eux à la cure de Saint-
Pierre, nommé chanoine de Sainte-Croix
en vertu de ses grades, malgré le chapitre et
malgré l'évêque, après avoir eu raison con-
tre celui-ci. dans une occasion solennelle,
et l'avoir mis en opposition avec son supé-
rieur immédiat, ne pouvait être vu parmi
qu'avec une extrême défaveur; or, de ce
sentiment à une fausse appréciation des
choses, à une appréciation hostile, il y a si
peu de distance, qu'il est souvent difficile
de ne pas la franchir, même de bonne cons-
cience.
La plupart des historiens attribuent au
cardinal de Richelieu une (mrt beaucoup
trop grande dans le procès de Grand ier.
Celui-ci était placé relativement dans une
région trop inférieure, pour que Richelieu
y descendit. Un prince, un favori du monar-
3ue, pouvaient être des rivaux dangereux,
es ennemis, et payer de leur tête un mo-
ment d'erreur; mais un curé de Saint-Pierre-
du-Marché-Neuf de Loudun 1 C'eût été un
crime, et l'histoire n'en a pas à reprocher à
Richelieu; sauf l'appréciation des actes de
sa vie politique, qui n'est pas du ressort de
cette histoire. Le cardinal ne donna point
d'ordres, il demeura étranger à la procédure,
(835) Vo^ez une lettre de Laubardemont à Des-
roches, surintendant de la maison du cardinal, à la
éatjB du 20 septembre 1654. L'auto^nraphe est à la
Bil4. Nat., partie des manuscrits. {Recueiide pièces
cùncemani Us oosussions de Loudun^) -
(854) On a été jqsqu*ài dire aue Richelieu avait
CaU jouer la sanglante farce dc Loudun, pour agir
seulement il laissa faire, et encore l'i
refusé pendant long-temps (83^). ^
. En poursuivant Grandier jusqu'au b
les exorcistes et les malades, au lieu
tirer d'affaire, avaient doublé leur
car il leur restait à prouver qu'ils l
eu raison, devant un public d'antai
difficile à convaincre, qu'il était pai
Tincrédulité à l'indignation. Mais 1
les exorcistes, en proie depuis si lon|
à des émotions diverses et toujours
santés, manquèrent à leur mission. L
f)le se persuada que la Justice de Di
irappait. Un mois après le supplice de
dier, le 18 septembre, le P. Lactance,
là même qui avait mis le feti au b
mourut dans les convulsions les plus d
reuses, avec l'apparence du pi us irrém^
désespoir; il était fou furieux, en
temps que convulsionnaire au même
»ue les religieuses qu'il avait exor
>n prétendit que Grandier mourant
assigné à com|)araitre dans un mois
bunal de Dieu. Le P. Tranquille n
pas d'être pris des mêmes convulsion
il en avait éprouvé avant de venir i
dun. 11 supporta avec assez de calme
des religieuses ; mais la mort du P. Li
fit sur lui une impression à laquelle il
résister. 11 traîna encore sa misérat
au milieu des accès épileptiqpies el
contraction de ses membres, jusqu*ei
Un jeune exorciste, venu pour le $m
et témoin de sa mort, en fut tdl
effrayé, qu'il entra lui-même en convi
et n'en guérit jamais; ou plutôt, coi
porte la relation, il fut possédé tout 1
de sa vie.
LUiumble et pieux P. Surin, Jésuil
à son tour se heurtera cet écueil, eoi
quel s'étaient brisées des âmes d'un
forte trempe. Après avoir pris la pi
P. Lactance, il se sentit bientôt effraj
possédé du démon des convulsions,
étrange I en exorcisant la supérieure
trait en crise au moment qu'elle d<
calme, et retrouvait la paix, quand el
reprise de convulsions. Surin rend <
lui-même de cette possession dans uni
au P. d'Atichy, son confrère. Cet écr
pas un modèle de raison, tant s'ei
maislil pourra servir du moins à
constater Tétrangeté d'un état qui i
semble à aucun autre, et que tant de |
nés sont excusables d'avoir pris poi
possession véritable : il semble ei
qu'elle devient complète à mesure
temps avance : « Dans rexercice de m
nistère, dit fauteur, le diable pa<
corps de la personne possédée, et
dans le mien, m'assaut et me renversa
gite et me traverse visiblement, en n
sur Tesprît de Louis XHI, assez peureux
naturel, et ayant la léte remplie de visions.
été assez oublieux de sa propre dignité, pc
prétendre que le mrdinal préparait ainsi
cation de Tedit de Nantes ! Que répondre a
allégations ?
ros
mS MIRACLES,
ros
6'J
inl i»lusiours licariis lomiiii! lui
le Je suis (les stMiiiiiiies lmï-
lupide vers les cliases ilivines,
is bien aise qu'on me fr^l f^rier
BiiG un enfant, et ra'oxîjliqucist
enl le Pater noster La |>ré-
iaint Sflcremeal nVçst insu|(i>orta-
suis aliiré vers lui d'uuû révé-
iale cl douce. *
in,forré au hout de peu de temps
le théâtre des exorrisnies, en
e maladie dont il ne devotl plus
I demeura ronvulsionnairc. Un
une de ces crisnations nerveuses
ilence irrésistible, il se trouva
in j»ar la fenêtre de sa chambre*
va avec une cuisse brisée,
wrgîen Manouri, iiour^uivi sans
if le spectre de tlrandier» mourut
utenant civil» Louis Cliauvot, fut
Ifuii le reste de sa vie à de fré-
îès d'aliénation menlale.
pcmbre 1651, un brigand fut tué
ubourg de Paris^ par les gens d\ui
ii*U arrêtait nuitamuient ; ce Uri-
it le lils de LauharthMnont (835).
tnent du 18 août t63'i- retentit nar
'arïce, et augmenta considérable-
ldl>rilé de la possession de Lou-
ilus grands personnages, cédant à
éf se rendirent à ee speetacle, et
sux se confir/na dans F idée avec
y était venu. Les partisans de la
, après avoir vu, demeurèrent de
us convaincus do sa réalité; les
I surprirent tant de fois le déinon
qirils aflirmèrenl» désormais avec
B assurance, (pi'il n'y avait jamais
feion; et comme ils étaient fus plus
X, les iiossédées ne tardèrent pas
ja fable et la risée ruiblique,
du roi, Gaston d'Orléans, fun des
les [dus héroïques, se rendit à
• 9 mai 1035, et suivit avec altcn-
:orcisn»es pendant plusieurs jours;
Tveillé. Comme témoignage de sa
I pleine et entière, il signa les
rbaux des exorcismes auxquels il
iûté* Entre autres ex|>érieni:cs, dit
Lfi relation qui en fui faite* il corn-
lentalement h la sœur Claire de
lier se mettre à genoux auprès du
cl de lui Ijaiser la main, ce qui fut
ussitùt,
Ice de Condéy une des dames de la
f. Ciît-pAriN. lettre 37.
prête au prince le ban mot suivant dans
UsUiK'â : La [ïessL'dcc. ïnilec ilu loiir
U de lui jouer, entra eu l'ureur, H lll
jeter sur le niysidicaieur : • Monsieur k
gravement celui-ci, si lu ne le liens pas
jf vais rosser ion étui, t
e fcif^ftil, cnlrc autres choses, que iliflfé
m», en sortant, ëc ri virent sur son bras,
s rouges, les noms de Jésus, Marie,
lucols de Sales.
^ elle nioutraii cucore celle ce rit tire, rc-
^}f était |4ro(eUanL i- •
cour, madame de Brienne» mère de TévAquc
de Contances, la duchesse de la Tréïnoille»
le comte du Lud et beaucoufi d'antres grande
jîersonuages y allèrent avec une conviction
opposée, dans le dessein de surprenib-e le
(lén)on, ce qui ne leur fut pas diilicile. Le
dé. non stuinde ou niécbant, |)rit la montre
du |»rinccde Condépourun reliquaire (830) j
un autre jour, du poil de lapin |.(»ur des re-
liques. Il ne sut flans aucune cireonsiance
trouver le EJOt des énigmes qui lui furenl
lirO(iosées*
Enfin le cardinal, ennuyé de payer une
pensiuii aux exorcistes, jïour obtenir de tels
résultats» la supprima, et les exorcistes so
dispersèreiit,. Les malades, rendues à elles-
mêmes, retrouvèrent peu à peu un calme
qu'elles auraiejit recouvré plus tôt, si on les
eût al>andontH*es [dus vite. La plupart étaient
d'ailleurs fatiguées de leur rôle, et quel-
ques-unes, appelant la raison h leur aide^
étaient déjii rentrées dans la vie commune.
il n'y eut que la supérieure qui s'ulistina
h prolonger le sien outre mesure, en Taf^
puyant d'une multitude de framies, que
i*eut-ètre elle croyait légitimes. Elle avait
(►eine à sortir d'une voie dans laquelle elle
était entrée malgré elle, de crainte de re-
cueillir le ridicule ou le mé^iris pour ]>rix de
ses aveux (837).
La [lossessinu de Cliinon devait avoir une
autre issue que celle de Loudun, pan e qtto
\h Texercjce de rautorité éjriscopale ne fut
pas arrêté par riiumitlion d^utie anlorit/»
étrangère, ni le cours régulier de la justice
par les formes exceptioiuicUes d'une com-
mission de jugement.
Le cardinal fie Lyon et Tévéquc d'Angers
s'élant rencontrés 5 lîourgueil, avec les évé-
ques de Nîmes et do Chartres, mandèrent à
Taïibé Barré de venir exorciser en leur pré-
sence; ces jjrélats dcujeurèrent lellcnicnt
convaincus quil y avait beaucou[»ptus dlm-
posture que de nîalailie ou de possession de
la part des énerguniènes ; ils tn»uvèrenl
l'exorciste tellement aveuglé sur le conqjte
de ses malades, et lellenjent eutôié dans sa
manière de voii', qtills résolurent d'intenter
des poursuites aussi bien conlie lui que
contre elles-mêmes» Ils cbargèrejd le cardi-
nal de Lyon d'inJormer la cour, afin dxdile-
nir les ordres nécessaiies, et en attendant,
ils tirent inlbger aux hypocrites une sévère
correction (838).
Le roi donna en effet des ordres àTévéquo
nouvelée suivant le besoin du moment* Le céltïbre
vuyageur Baltâfar Moiiconys eu eidcva, dil-il, uiie
partie par uu léger froiienienl (a). L'ayant inoniu'e
plusieurs années après aux fdies d'himiicur de la
reine, celles-ci cctaièreut de rire i Vudà, dircnl-
clles, un Iwau miracle; les jeunes» gens de la c»mr
en font tous les jours de pareils, car if» ^tivcnl
ainsi nos noms sur leurs bras, t
(85«) Voy, 1 ablMî Finette, Bibi. hhL de Frutne
(le Fonlcue, l. V\ p. 333, n* 48-17. La facnllé de
médecine de Paris députa à Chinon le docli*ur lltia*
niiltard avec im dc^s conûères, pour voir ce qui
.647
POS
DICTIONNAIRE
POS
f)e Tours ; mais coinme il n*assigna aucuns
fonds pour les frais de la procédure, l'atTaire
en resta là, et Laubardemont prit Barré sous
sa protection. A l'abri de celte toute-puis-
sante égide, les démoniaques voulurent
donner une seconde représentation de la
sanglante tragédie de Loudun, en accusant
un curé de Saint-Louaud d*ètre Tauteiir de
leur possession. Celui-ci courut déposer sa
plainte au parlement, et se mit sous la pro-
tection de la compagnie. Le parlement or-
donna des poursuites, dont Teffetfut encore
arrêté par Laubardemont. Elles accusèrent
ensuite un autrt? ecclésiastique d'un crime
abominable. De cette fois, Téveaue de Tours,
cédant à sa juste indignation, s affranchit de
toute considération, et commença des pour-
suites, dont le résultat fut Temprisonnement
perpétuel des énergumènes, et la réclusion
de l'eiorciste dans un couvent, pour le reste
de sesiours(839].
L'évoque de Nîmes ne s'attendait guère à
trouver, en rentrant dons son diocèse, une
semblable possession organisée dans la ville
épiscopale; il y en avait une cependant;
mais le promoteur du diocèse suivait atten-
tivement sa marche , et il ne tarda pas à la
dénoncer au public et à la Faculté de méde-
cine de Montpellier, dans un mémoire com-
prenant une série de qu^^stions où se trou-
vaient relatées les prétendues merveilles
opérées par les prétendues démoniaques. La
Faculté , dans une ré[)onse catégorique ,
saçe, mesurée, fortement raisonnée, établit
qu il n'y avait dans les faits allégués rien
cjuo de naturel. Armée de cette décision,
1 autorité diocésaine fit rendre les malados
aux soins des médecins.
Il en fut h pou près de mftme h Roi
un monastère s'était laissé envahir
contagion ; rarchevèque, François de
qui n'était rien moins que crédule, y
un de ses grands vicaires, aussi peu
que lui, dont Tûir froid et sérieuir <
ques mots qu'il dit de la disrijiliai
verges, commencèrent une guériso
promptoment accomplie (840).
Que n'en fiU-il de même k Louviei
h'* Possession de Louviers.
En 1616, un couvent du tiers oi
Saint-François s'était fondé h Ix>uviei
le vocable de Saint-Louis et Sainte-Kli
t)ar les largesses de Catherine Lebîs
de Jean Honnequin, concussionnaii
Blicié à Rouen quelques années aupi
n abbé David,une demoiselle Simoiu
gain et plusieurs autres personnes
avaient concouru à sa fondation ({
veuve Honnecpiin eut la supériorité
nale; la demoiselle Gaugain, entrée •
gion sous le nom de sœur Françoise
Croix, la supériorité de fait, et l'abbé
la direction. Cette double supériorit
duisit les plus mauvai5 effets; la foo<
contrariée, éclipsée, se vit enfin relc
charte privée. Le parlement fut fon
tervenir. La plus profonde divisioE
dans la maison dès son origine. L
Françoise de la Croix, obligée de q«
communauté, se vciivit à Paris, oùd
da le couvent des Hospitalières de II
Royale, dans lequel elle attira <m
unes des religieuses de Louvlers, œ
ïh source de vifs démêlés et d'une ani
dont elle devait devenir la victime.
se passait. Ceux-ci laissèrent d^abord surprendre
leur boune foi : une des possédées arrêtait à com-
mandement le battement du pouls dans son bras
droit ou dans son bras gauche, suivant qu*on disait,
eesset puUus in brachio dcxtrê, ou bien in brachio
sinistro. Les médecins ne soupçonnaient pas Inexis-
tence du nœud coulant qui, par refifet d*un léger
mouvement du corps, comprimait Fartère à un bras
ou à Tautre ; mais Chamillard, qui entrevoyait la
fraude, sans en apercevoir le moyen, ehangea les
mots et dit : Non movealur arteria in parte laxea.
L*ignorant démon ne comprit pas ce latin, qui pour-
tant éuit grammatical. Eclairés par cette expé-
rience, qui les conduisit à plusieurs découvertes,
loa deux docteurs i*ésumérent leur opinion en ces
ti nnes, les mêmes que Pigray avait employés le
preniier dans une circonstance analogue : Uulta
ficta^ panca vera^ a dœmone nulla,
(H39) Alors il ne restait plus que deui malades,
suivant la relation du docteur Guillet. {Fidèie exa-
men dé$ prétendues possédées de Chinon, parGuiLLET,
docfcur médecin de la faculté de Montpellier. Na-
nnscritsdc la Bibl. Ricbelleu.)Iiy avaiteu en tout huit
énergumènes, dit oc docteur, qui a réduit la ques-
tion à sapins simple expression. Six d*entre elles
aysinl été éloignées de Chinon, et conliccs k la di-
reriion de personnes prudentes, elles ne tardèrent
pas à guérir. Les deux autres, nommées Catherine
Aubin et Jehaimc Letaillcux, étaient réputées de
tout le monde, la première comme glorieuu, et
nourrie de lu lecture des livres «le Michaëlis; la se-
conde lomme mélancolique et maniaque depuis plus
diihuit mil.
(810) Cf. Hist. des diables de Londmn
1654, anonyme. L'auteur est un sîenr Aol
testant. On siisipocierait en vain sa véracité:
écrivains contemporains ont parlé comme 1
diablerie de Loudun, même Tabbé Richard.
de la vie du P. Joseph. Il n'y a jamais eu, p
fendre la possession de Loudun, que les
qui en ont clé la dupe; Cousin, dans le Jom
savants, 9 mai IG89, et le sieur de ia Meyn
Examen critique de la possession de Loudun^
LA Meynardayr, 1749. L'a ntcur prétend étal
toutes les folies et la plupart des maladies
véritables possessions ; que les hateleon
joueurs de gobelets sont possédés ou magicic
ouvrage, pitoyablement raisonné, confirme i
point celui qu'il prétend réfuter. Leurs i
se sont également trompes; le premier en ne-'
voir que de la jonglerie dans laffaire de L<
le secoitd, en croyant y a|>crcevoir une «
possession. — Guyot de Pitaval, Causes c
t. H. — RiCHRR, Causes célèbres, l. IV. —
célèbres, anonyme^ t. IL — Bayle, Dict. eritif
Crandier. — Id., Nouvelles de la réjmbli^
lettres, mars 1684. — Balzac, 17* enlrctieB.
cliives curieuses de l'Ilist. de France, 8* se
vol. CoUcct. do F. Danjou. — Becueil de pt&
la possession des religieuses de Loudun, mtn
de la Bibi. Richelieu, coté 1159, du fdnds
Sorbonne. — On a oublie en 1830 une demii
lation attribuée au P. Surin.
(841) Voy. Vie de la vénérable mère Fr.
Croix, — Hécit véritable de ce qui s'est passé
viers, touchant les religieuses possédieSm
POS
DKS MÏUACLES.
ros
m
l>avlil, iiDha, ilil-oii, d'un nnsticis-
M^ avait séduit, par les denors lie
[el rfl(>f)arciire de sa vertu, le bon et
)tèqne Fronruis de Wricard, qui lui
toute sa coiiliiince. Ou l'arrusc»
luve» d'avoir enseigné à ses jiéuiicn-
frâuie consliluée eu union avec Dieu
jdus |Ȏelier (8i2).
David, eu uiouranl, se subslilua
l*irard, curé du Mesuil-Jùiirdnin,
îf son esjiril, sa piété el quelques
ascétiques, Lrt manière tîe diriger
5me; la mysticité resta donc à lor-
I jour dans la couuuunauté (8^3).
là porta troj» loin, sans doute, car
crut devoir le révoquer. Il le reui-
|r un religieux de la Comj^agnie de
(oni le premier soin fut de ramener
jeteuses à des (lensées plus raisouua-
I cette orrasion, les anciennes que-
réveillèreiit, et la division rcf^arut;
plus qui» Ficard, qui avait laissé
^!*atreeiious dans celle maison, rou-
renlretenir avec elle d actives liai-
Diurt suivit de près sa disgrAcc ;
_ mX^ il (lenuuïda d>>îre enterré parmi
Ijti'il avait dirigées avec ta lit de ferveur;
l|i}ty et ou Jui creusa une tombe dans
iièrue, [U'ès iie la grille du cliœur.
t a Ta i i ia i t ad m e 1 1 r e d a 1 1 s la eo ni m u-
It qualité de Ituirièret une fille |»au-
[imée -Madeleine Bavent, tjui devait
de la jdus noire ingratitude, en
ml sa niéiïwîire.
^ époque^ le procès de Ixmdun était
de toutes les conversations mo-
I^s relations publiées par les
et les livres du l\ Mïchaëlis
sujet le plus ordinaire des lectu-
I novices et des jeunes religieuses,
nuvaienl maiièro à un grand nom-
Botious.
jette prédisposition , qui était uni-
le, ou ajoute les querelles intestines
ivcn! de Louviers, le njér*ïnlcnlenienl
s religieuses rpii rrgretiaient la
Picard, le trouble qu'une nié-
pposéc jeta dans les consciences,
a entêtement contre les nouveaux
^rs, inijHjsés par l*é\^que, ou cotu-
faci le nient que la tcnnniunaulé
^lî tous les éléments d'une posses-
anie on Tentendail alors ; la posses-
léelara. Mais, nous rlevfins en taire
Bl paraît douleni q^Tune airevtion
|e quelconque ^e soit mêlée h celle
je possession ; et cepeUilaiit il ol
[e d'admettre un complut concerté en-
'^fepi religieuses, qui auraient voulu
^oy. La piéié tiffliité*'. — fthi. 4e MmiH*ute
■^ l.*innoctH£ii upprimA'^ u\\ héjvme de Mu-
fard,
h débauche ï»U!%si, (lis^^nl 1rs ëcriv:iii)S
ent sans picuvej*; tjiM l»!àinenl \rs mi'iii-
I^Arh'inciu rk Noniiauilic ilavoir rrçu le
|v an linjton iiir l;i qursUoii de soieelle
îî railmcUcnl eux-mcmtîs sur h question
dite.
iicll!>mc u'esl pas immoral ; <]ui oserait
01GTlON?f. DES MiaACL£S* 11.
s'alTrancllir des pratiques de myslicilé de
leurs compagnes, en faisant considérer Pi-
card, non comme un saint, mais comme un
Uïéjirisable sorcier,
C'uoi qu'il en soit, s'il y eut maladie, les
syniptôines en furent ])e*u apparents, et si
celle lïialadie élait du genre de celles qui
oui été i^récédemutent si^^nalées, ses effcls
ne s*élevejenl pas jusqu'à rcxlasc.
L'évoque d*Evreu\ et son pénilencier,
labhé Delaunay, se laissèrent surpremlre.
Ifs conuucncèVent les exurcismes le 1"
Tnars iiiïS.
A îa nouvelle de ce qui se |»assaità Lou-
viers, les capucins avaient député le J*. Es-
]uitdû lloscroçer, jirovincial (le Normantlte,
pour remettre la paix dans la maison; mais
après avoir bien commencé, après avoir
tourné eu dérision les jiremières scènes
dont il fut témoin, le P. Est>ril, imbu ries
doctrines partagées )jar tant de personnes
sur le fait des possessions, se laissa gagner,
et abonda bienlt>t daus le sens de Tévéque
d'Evreux. A une f>iélé sincère et à un talent
élevé, ce religieux joignait un esprit tourné
à la conteniplatirm, et nu jugometit jirohn'
h raisoimerrinqiossil>le, uni h ueu de dis-
cernement ; aus^i >e Irouva-t-d a l'aise dans
rélément tfue lui fimrnit i:elte occasion
Après les détails dans leNquels nous som-
mes entrés relative tuent aux possessions
d*Aix et de Loodun, il serait sufiertlu d>n
donner ici de nouveaux ; d autant |)his
qu on ne vit à Louviers que ce qui avait été
TU à Loudun et h Aix, sans aucune ad-
dition; iuâis moins le merveilleux, [vir la
raison que resitril des énergumènes étant h
son état normal, tandis que leur corps s'a-
gitait sons rimpres^^ion de douleurs feintes
ou véritables, il leur était impossible d'al-
leindre h ces [ibénomènes qui sont le ré-
sultat de fextase»
Aucune ne s>xprima en lalin ; quelques-
unes finirent |\'ir comprendre à den»i des
cnnunandements formulés en cette langue;
jthjsieurs réivoutfirenl avec une ingénuité
admirable : Nous sommes de pauvres ûWes
(|ui n'avons pasap|*ris le latin.
Jamais on nYuiït parler de Dieu, de la
Vierge et des saints avec une baine jdus
ardente, avec un plus supcrl>e mépris en
aujiarence ; mais jamais, en réalité, personne
n avait exalté davantage leurs vertus et leur
j>ouvoir. I /évoque et le P. Esftrit triom-
phaientde voir ainsi le démon forcé de louer
les saints.
Les plus grossières imprécations des
énergumènes étaient chien et maudit : leur
plus gros Juron était diantre fil semble que,
accuser M*' Guyon mt Fêiielon? Picard a pu le por-
ter à f exccs, €t iiiériier ii*clrc censuré, sans q«*ou
doive pour c(;b mal augurer île si^% mccurs et de
celles de la rouiiuuFïiiuté mi'il dirigeaiL Lorsiiue
FltwjucL, riiisloiiiMi (lu prjrleïuciU de Nt>riuainlîi',
il u leur estimable irutltcur!=i, a décrit la ()ossessiou de
Ltmvicrs, il sciubleavmr préparé ses pinceaux pour
peindre des saturnales* Nous proieslons conlrc sci
accusations.
2i
Q%\
POS
mCTlONNAlRE
POS
dans la simplicité ci*un scntimcnl qiron
pourrait appeler religieux, elles 'évitaient
avec soin tout ce qui aurait présenté Tappa-
rence du péché; elles ne considéraient pas
comme coupables leurs assertions menson-
gères h l'endroit d'un ecclésiastique décédé,
et les raille feintes auxquelles elles avaient
recours. Il est vrai qu un innocent devait
perdre l'honneur et la vie par suite de leurs
imputations ; mais ce résultat n'était ni
prévu ni voulu par aucune d'elles.
Le moment venu d'indiquer le sorcier,
auteur de la prétendue possession, Made-
leine Bavent, jgnoble et vile créature, Ame
pétris de boue et de limon, se dévoua pour
jouer le rôle de Madeleine de la Palud. Elle
désigna les abbés Picard et David ; le pre-
mier, comme avant caché des charmes dans
la communauté, le second, comme ayant été
^on maître dans la magie. Elle vomit des
énormilés contre son bienfaiteur : il lavait
instruite dans l'art des sorciers, et conduite
un grand nombre de fais au sabbat. Sa bou-
rbe impure peignait des plus sombres cou-
leurs et des tons les plus bizarres ces assem-
blées, pour elle imaginaires.
Cependant elle ne put fournir les preuves
de ce qu'elle avançait; car les médecins ne
trouvèrent sur elfe aucune tache qui res-
semblât à ce qu'on appelait la marque de la
sorcellerie. Nonobstant l'absence de ce signe
ar^cusateur, les juges passèrent outre aux
débats, et cette miséraLie affaire, qui devait
se terminer par de si grandes infortunes,
])rit dès lors la plus grave de toutes les tour-
nures.
Par une sentence de l'officialité d'Evreux,
en date du 12 mars 1623, Madeleine Bavent
fut dépouillée de l'habit religieux, revêtue
de haillons , et condamnée à une prison
perpétuelle, comme atteinte et convaincue
dos crimes d'apostasie, sacrilège, magie,
fréquentation des sabbats, usage de charmes
et maléflces, uniquement d'après ses propres
aveux. Le cadavre de Mathurin Picard fut
exhumé nuitamment et jeté dans une fosse
remplie d'eau, où l'on ne tarda pas à le dé-
couvrir.
Ici se présenta une complication à laquelle
le prélat était bien loin de s'attendre. La fa-
mille du mort porta plainte par-devant le
j)arlement de Normandie. Le parlement
donna ordre au lieutenant-criminel de faire
droit à cette juste réclamation. Le conseil
du roi, bientôt informé, s'attribua Ja con-
naissance de l'affaire, et défendit de passer
outre sans ses ordres. L'évéque n'avait
qu'un [>arti à prendre : c'était d'élever un
conflit, afin de maintenir son droit; il le
prit. Le lieutenant-criminel fit enfermer les
malheureux restes du curé du Ménil-Jour-
dain dans un cercueil enduit de poix, leur
nomma un curateur, et les déposa dans un
des cachots de la prison civile, en attendant
Tissue du débat.
Tandis que les procédures se poursui-
vaient à Rouen, à Louviers, à Evreux et au
Pont-de-l'Arche contre Picard , représenté
par son curateur, le nom de Simonne Gau-
gain se trouva prononcé, et le mém<
raillit renaître à son occasion ; cluM
bunal ayant le désir ambitieux c
comparaître un tel personnage k s^
Mais la petite mère Françoise de la (
la tête de deux communautés qui
en pleine voie de prospérité, cel
Hospitalières de la Place-Uoyale e
Roquette , environnée d'une aur<
gloire, que lui attirait sa grande rép
de sainteté, hautement protégée pi
chevêque de Paris et par la reine,
consultait sur les moindres affaires c
prise pour directrice de sa conscient
l'orage avec un calme et une dign
achevèrent de lui concilier l'estime d
du monde.
Cependant la reine nomma une c
sîon, qu'elle chargea d'aller vérifier
session, afin d'éclairer sa conscienci»
même. Cette commission comptait pa
membres Charles de Montchal, arcl
de Toulouse, Morangis, mattre des
tes, deux chanoines de Notre-Dame c
et le pénitencier de la même églis
sieurs docteurs de Sorbonne et troiî
cins, dont le plus jeune, le docteur
était le médecin ordinaire de la reii
même. Le duc de Longueville, gou^
de la })rovince, Philippe Cospeau,
de Lisieux, et quelques autres gran
sonnages arrivèrent presque en même
Mais alors il y avait a Louviers tant i
et de mouvement, on y était occupé:^
des charmes, Tévêque d'Evreux i
convaincu, il parlait de la possessi
un ton qui admettait si peu la contra
que les membres de la commission et
siteurs, ou ne virent fias, ou virent i
ne voulurent pas le contredire, s'en i
tant à lui sur l'issue du procès. Qm
uns s'en retournèrent en haussant le
les; quelques autres, indignés. 11 \fa
pendant plusieurs réclamations, mai
térieuses et timides ; le parlement c
mandie était saisi; il ne paraissait f
voir y aller à demi; chacun craignai
compromettre. L'évéque de Lisieux s
tenta de dire que d'une possession do
on avait fait un scandale certain. Le
nal Mazarin, qui avait tant d'autres i
sus les bras, ne voulait pas entendre
de celle-ci ; il répondait, quand on Y
tretenait, qu'il avait vu en Italie nom
possessions pareilles, dans lesquelles
mon n'était pour rien. Il n'y eut que
decin de la reine qui osa protester. I
hardiment la possession de supercbe
d'ineptie la crédulité de ceux qui ;
chaient une autre valeur. Mais cet i
(ourage lui attira tant de réclamât!
fut obsédé de tant d'injures, qu'il se
de la commission. Les exorcistes
nommer à sa place le vieux Lempéri
Montigny, en possession depuis cim
ans de trouver les marques dans toi
procès de sorcellerie, et son neveu, l
teur Magnart, qui regardait son oncle
me un oracle. A eux appartint donc ei
ros
0ES WIRACLES,
VOS
tS4
sart le jugement de la queslîon, ei
l'issue du procès ne fut idus dou-
f 6iU dtiuze charmes levés en dilTérents
: du jardin , de l'église , du rloîlre
e 1a sacristie. Le p[»rcmicr fut révùîé
uin 1623, el le dennor, le 3 ioiivier
La longue histoire des cluirnies
résumer en quelques mots : rien n'est
r«We. Lepeiiule qui riait, s'indignait
luurait, semolait seul avoir conservé
sens.
ndant rinformallon se poursuivait ac-
letiL Au Pont-de-l*Arche, on entendit
nislémoins tant contre Picard quecon*
Bavent. Doux autres (jersoiioagcs,
sa tonte celte atlaire, ainsi qu'on 11-
s'ca arjKîrcevair» et Tîiouias Boullu,
lie Picard, jse Irouvaicnl alors com-
me prêtre était de petit esprit et de îin-
rens,indiscrct, peu instruit, cherchant
ulariser; il aimait assez à se faire pas-
r sorcier. Conduit devant les juges,
[% que nier et pîeurer; mais que pou-
€s dénégations contre les airirmatîon.s
ivent, qui lui soutenait en face avoir
sal^lial avec lui, et contre !e ténioi-
le tant de démons parlant par ta hou-
jmssédées? Les ju;^es lui oITrirent les
tde s'évader ; il n'en voulut rien faire,
I sortir du procès d'une manière [dus
ïfe. Malheureusemont Lempérière et
'€U trouvèrent sur lui la marque du
Bod ii comprit que son sort était fixé
manière irrévocalïle, il reprit toute
ince el sa dignité. Il ne descendit
rôle do suppliant» il ne présenta
îc juslitlcalion inutile; il garda un
ibsolu, impassible. Cet te cuntcnance,
levant le Imcher, !U une impression
}c sur la multitude; mais comme
cau'^es de celte nature parlii^ans el
lires ont chacun de leur côté une rai-
remploire» ceux qui croyaient à la
ion, dirent qu'il y avait entre lui et
Dn un pacte de silence.
quelatTaireeut été instruite jusqu'il
ôiclusiveinent , le cortège, fiartit
luen accompagné d'immenses huées et
rifflabies frémissements de la multi-
m magistrats eonduisirenl la procé-
rec rapidité; le conseiller Costé de
lutpire reçut douze cents livres d*é[u-
irlezèleet ractivilé qu'il déploya
fni()[>oi-i. Knfmjeiil août 16\V, surhi
puldiquc du marché de Koueii, aux
rune foule immense de spectateurs,
[dans un métue bûcher un prôtrc mort
rélre vivant ; relui-ci, brisé d avance
ipplicc delà question*
itorien, le P.Uenaut, quiavait assisté
ITov. Traité dti marques dâ$ pouédés^ ci les
I dt^ la i'érîtahle possession de^ rcUgieiisa de
fTi^ par Pierre M\(;>xbt; Rinicn, !*JiL
i} S:ii»s doute :paice (i«e j'irai, cl «jue vaus u'y
ei pas.
i) DotjUé sorti de prison pour aller ay»;ibbat.
Thomas Boullé dans le moment suprftme,
revint ]yii\Q et consterné; il tomba à genoux,
en invilant ses confrères à en faire autanl,
« et à [>rier avec hji pour le renos el couron-
nement d'une cime qui venait ne soulfrir des
I mines exorbilantes et injustes. » Un des
juges, le proinireur général Courtin, prolcsta
le lendcinarr. crmlre Tarrél, rendu malgré
son avis* Le conseiller Brinon, indigné do
toutes les sottises amassées dans rctle volu-
mineuse procédure, s'abstint volontairement.
Ce fut uu grand malheur, car lesjugcsfurent
partagés; il fallut en ap|)eler Irois nouveaux
jiour les départir, et on les choisit d après
leuropîjifoii connue d'avance.
Quels sont donc les graves motifs, les té-
moignages importants sur lesquels la cour
so|iréme de fa province basait une sen-
tence capilale contre deux prêtres, dont
l'un avait été admiré [lour sa mode^tie el sa
piélé ? Les voici : D abord en ce qui concerne
Picard; unlémoin a entendu due à son grand
p5rc qu'il avait la réputation d'être sorcier;
uu seconti assure qu il descendait nuitam-
ment dans le jardin du l'resbytère, et il ne
sait [pourquoi faire; un troisième l'a vu
dans ce même jardin avec; trois gros chiens ;
un quatiiènie rapporte qu'il lui a ditunjour:
Je ne vous verrai jamais an ciel (845). En ce
qui concerne Boullé, jilusieurs personnes
alOrment qu'elles se sont crues ensorcelées
et désensorcelées par son fait; quelques au-
tres, (prîl aimait a |4aisanter et à faire des
tours d'adresse; un ijaysan, qu'il a été trans-
S'Orté un jour |>ar lui en un clin d'œil du
Jénil-Jourdaîn à Louvicrs; le geôlier cl ses
gardiens, (jue laccuséest allé au sabbat môme
f*endant sa détenlion, car, disent-ils, il s'est
abscnlé de sa chambre, nous Favons cher-
ctïé sans le trouver, et un quart d'heure
après il y était de retour (8^iO). Tels sont les
ténioignagnes les plus importants 1
flcstent les affirmations des démons pré-
tendus que nous ne disculerons pas, et celles
de la Bavent, dont on a pu apprécier la valeur.
Voulant imiter en tout Madeleine de la Palu<i,
elle disait aux juges : Il y a bien des men-
songes dans ce que je viens de dire; ne me
croyez pas» K!lc éclatait de rire en leur pré-
sence, et s'écriait; Quels mensonges 1
El, en effet, comment ne pas rire après
avoir rapporté des choses telles que celles-ci,
écoulées du plus grand sérieux et recueillies
de même : Picard se ()6rmetlait les plus mau-
vaises actions dans Téglise, en présence du
t>eyplo, qui n'en voyait rien, parce que tous
es yeux étaient réarmés. Au sablial. Dieu
ne manquait jamais d'honorer les sorciers
de quelque miracle, ou bien Thostie répan-
dait tlu smv^ dont ils se servaient pour faire
des malétires, ou bien le Sauveur» la Vierge,
saint Jean, \ apparaissaient corporel lenientt
et réprimandai cul les magiciens de leur im-
y reviejil de hibm^me dans In prévision du bû-
cher ! Admirahle déboîu»;iu clé î Que devieul «^n
oulrc If* pniictpc que les sorciers cirirc les matm
de la juisticc sout rcduili a riinpuissanre? 0 iagh-
que!
POS
i>k:tionnaire
POS
piété; ou bien Dieu lanoviil sur eux son
tonnerre; Ueux gentilsliomraes, un jour, y
furent ainsi réduits en une poussière que le
Tout-Puissant ordonna aux quatre vents de
disperser, de crainte que les magiciens n'en
abusassent pour faire des charmes. On y
avait égorgé, crucifié, rôti, depuis dix ans,
un grand nombre d'enfants, tué et mangé
beaucoup de personnes d'un âge plus avancé,
et les magistrats qui recevaient de pareils
aveux, ne se demandaient pas comment il se
faisait qu'eux, juges, conseillers, procureurs
du roi, lieutenants civils et criminels, n'eus-
sent jamais entendu parler autrement de tous
ces forfaits, ni eu l'occasion de constater la
disparition de quelqu'une des victimes? La
Bavent n'avait-elle pas droit de rire d'une
magistrature hébétée jusqu'à ce point (847)?
Le jugement rendu contre Picard et Boullé
portait que le monastère de Louviers serait
cédé ou vendu à un autre ordre religieux,
et que les filles qui l'habitaient seraient ren-
dues à leurs familles, en attendant qu'elles
pussent en acheter ou en bâtir ur^ autre.
L'arrêt du parlement produisit une stupeur
générale dans le pays, et même parmi les
religieuses oui ne s'attendaient pas à ce
double dénoûment. H surprit sous tous les
rapports, d'abord parce que personne ne
prévoyait une condamnation; ensuite, parce
qu'il frappait également les accusatrices et
les accuses; enfin, parce qu'il éjiargnait la
seule personne qui n'aurait nas dû l'être;
car il y en avait une que tous les yeux cher-
chaient sur le bûcher, et qui n'y était pas ,
savoir, Madeleine Bavent.
Elle demeura sous le seul poids de la con-
damnation qu'elle subissait de la part de
l'évèque, destinée à déposer dans une nou-
velle affaire que le parlement réserva contre
Simonne Gaugain, « si faire se pouvait de
l'appréhender au corps. »
Mais faire ne se put pas, du moins aussitôt,
car le conseil d'Etat, indigné des procédés
du parlement de Normandie, cassa l'arrôt
comme rendu par entreprise, en ce qui con-
cernait Simonne Gaugain, la déchargea, et
fit défense, sous peine de grosses amendes,
à tous archers et gens de loi d'y avoir égard.
La petite mère Françoise demeura donc en-
core tranquille pour quelque temps à l'abri
de la protection de la cour, dont ses bonnes
œuvres, ses nobles travaux et ses vertus la
rendaient si éminemment digne.
Le parlement de Normandie ne se rebutait
pas pour si peu ; il arriva à ses fins pa
autre voie. Los procédures concernai]
monne Gaugain furent détachées du d<
général, et envoyées au lieutenant crij
du Châtelet, qui les communiqua à l'offic
de Paris, qu'on avait eu soin de circos
par tous les moyens. La vénérable mère
çoise se vit donc, au bout d'un an, en
de toutes les protections, traduite deva
juges, sous le poids d'une accusaiii
magie. Mise en arrestation aux bospital
privée de toute supériorité sur les nu
Ibndées par elle, elle fut vingt toi» ti
par des gendarmes devant loflicialit
milieu des huées et des malédictioi
PQuple, qui la méprisait d'autant plus
lavait plus honorée. Mais, enfin, aprè
procédure de huit années, et malgi
efforts de ses ennemis, une senteno
solennellement dans le monastère de la
Royale, la déclara déchargée de toute
sation. Sa supériorité ne lui fut point re
et, pendant les quatre années qu'elle î
eut, elle se soumit avec noblesse è desc
au dernier rang. On Tavait vue pieuse <
vente au temps de la prospérité; on
pieuse et forte au milieu des épreuvei
se montra pieuse encore et résignée s
poids de l'adversité.
L'évôaue d'Evreux mourut à Paris
juillet 1646; on attribua généraleoM
mort aux fatigues de tout genre et ausi
d'esprit que lui avait causées cette déidi
affaire.
La Bavent demeura en prison, siH
inquiétée davantage. Elle disait à œi
lui reprochaient les funestes résultatsi
imputations calomnieuses : ce scrupi
m'est pas venu à l'esprit. Pourquoi le
ment a-t-il condamné un prêtre surîef
d'une fille? J'avertissais pourtant bu
juses que mes dépositions étaient fai
II faut bien qu'il y eût quelque autre
contre Boullé. Pourquoi ne s'esl-il [M
fendu (848)?
5" Possessions d\iuxonn€j de Bully^ de
louscy de Landes^ etc.
La possession d'un couvent de filles
ville d'Auxonne, plus sérieuse que ce
Louviers, se termina cependant d'um
nière moins tragique; dix-huit perso
tant religieuses que séculières, eu 1
atteintes.
L'évèque de ChAlons s'y transuorl
(8i7) Les membres du parlement de Pari», ei le
prcsideni Hatlhieu Mole, en particulier, s'en moquè-
rent fort à leur aise.
(848) Cf. La Piété AUligée, ou Discours histonque
et théologique de la possession des religieuses de
Louviers^ par le P. Esprit de Boscroger. — Flo-
QUET, Hisi. du parlement de Normandie^ l. V. —
Amélie Bosquet, la Normandie romanesque et
merveilleuse. — Mém. sur la possession de Lotiviers^
par le P. Desmarets, de TOraioire, sons-péniiencier
de Rouen, 1647. — Uist. de M ad. Bavent, avec sa
Confession générale et testamentaire; Paris, 1652. —
Exorcismes de Louviers, mss. de la bibliollièqiic
de Sainlc- Geneviève, coié H f. 5i, ir 1137. ~
Le marquis d'Argens, Lettres juives, t. Il, f
H prul une mullinule d'écrils à roccasi
procès de Louviers. il y eul un auleur, j^ai
que les autres, qui fil la remarque judicieus
le démon choisissait de préférence les lieui
le nom commençait par une L. Il citait en ]
le Luxembourg , la Lorraine, le pays de LU
Laponie,laLitliuaiiie, la Livonie, le pays de L
Laon, Loudun et enlin Louviers. Cest doi
que Matincourt et Nimes, Cliarobon , AuxcM
Bully viennent contredire cette précieuse ol
lion, qui aurait pu mettre sur la voie d^un r
prcvoniif.
ros
DES MiaACLKS.
vo^
ess
iffifi oêta cour et avec l\iutnrisaUon
vêque de Bcsaiiron ; H siiivil les cxor-
►s pendant quatoVzc jours, on présence
I nombreuse eoninaission d'eeriésiasti-
de savants et *ic médecins, et conslala
c toules les énergunièncs répondaient
Kent en fronçais h des questions ftiites
ipic latine; (juc Tune irellos avait ré-
u à des tiucstions adressées en lanjjne
isc, et que plusieurs laisaicnl elles-
»s des périodes en latin (8W) ;2" que la
irt avaient rintclligcnre de la f^ensée
?urs interlocuteurs; 3" que plusieurs
lissaient l'avenir, et qu'une, entre au-
Itii avait annoncé, à lui évét|ue, avec
létails exacts, un voyage quil devait
Vt faire h Paris, et auquel ihnc songeait
:nent, ne prévoyant pas roccasion qui de-
Mléterrainer à rentreprendre;'^'' qu'elles
laient, sans les voir, les personnes qui
uchaient, et loulcs les reliques conte-
ea un reliquaire mis en contact avec
fi* qu'elles arrêtaient au commandement
■ment du |>ouls dans celui de leurs
Hs qui était ilésigné; 6' quelles toui-
Bai
laris des eitases pendant lesquelles
bilité absolue (850),
i>n cet état, le sang coulait de leurs
Pîs, ou s'arrêtait, suivant que la per-
|tii avait fait la blessure le comman-
qu'elles vomissaient des corps étran-
I la classe des substances alimentaires,
'on en avait vu rejeter ainsi de petits
«ds; B* que, dans leurs convulsions,
niaient sur elles-mêmes en forme
; 0* qu'elles se donnaient les coups
ILvioIents, soit contre les murailles,
lire le pavé, sans qu'il en résulttU
Irace de meurtrissure ; 10' que toutes
bonnes atteintes tle cette uireclion
de conditions diverses et irréprocha-
lous le rapport des mœurs.
• le ru de ce |»rocès-verbal, rarchevCque
3ulouso, les évéques de Kennes, de
z et cinq docteurs de Sorbonne, réunis
nsuUat ion, décidèrent qu*il y avait pns-
on du démon (851). La décisinn est da-
g«invier lOCâ.
le éjjoqne, la science et Tobser-
mtété élevées nu nifime de^réqne
, ces graves personnages n*au-
-élre pas résolu la question dans
léïues termes»
!>} Uiift rolalîon iiianirRmb* (Y. tjss, de 1:^
lU^-Gcneviôve, rcMé U f, 7>ri.) ilit, ail (nu-
iofii \rs pi>ssn!LS.'S it'pumiiiviil Ltmjimrs Jijt'n
liions laile> vn huin* aiifuiie in' \kïvIa ju*
■ cmilinnc (ili'iticiUi'ïU W \i\p[mn iW lovù-
PliAt<»iti.
nie iii^msiliiiilf' fui cf»i»slal*'c par il antres
m. De MitIkM ;>^siirc *t*ril .1 vu p'u\\H't les
le« mnlajrs, y liisscr tomber do la cire en-
léi»-, i>ai»s qift'llcs nninifoslasîiciil aucime scii-
u <V, Dk I^linnrt, Palais <kn $omfcs, cIl iA
l) V, mss, de ta liild. Nul. lUnuit dvn iûirf.%,
Jacoli. Saititdbvmuc. n' 28. - Utid. inffé-
pih**i canfernaiit /i v ptélrmtHi'h posiéttéc^
LTi'>b «'«rrgiimrnrs rciîoinTlciciU buccc^bi-
Mais il est surprenant que. tout en consta- *
tant des |diénomènes 51 remarquables, et si
peu naturels, révidence de (ilusieurs frau-
des (85â}, relatées dans les procès-verbaux,
n'ait [ms éveillé leur attention, et fait naître
au moins des doutes dans leur âme. Il y a
lieu d*étrc suri)ris qu'ils ne se soient pas
demandé ce que devenaient les promesses
du fondateur de la religion clirétienue, et le
pouvoir conféré à F Eglise, si réellement il y
avait possession , ainsi qu*ils lo croyaient.
Il semble qu'ils auraient dû se dire : IT^-
glise ne peut chasser le ilétoon, donc il n'y
a point possession* En effet, le pouvoir de
TEi^liso deviendrait illusoire en pareil cas,
et les puissances de Fcnfer prévaudraient
cj^ntre elle (853} .
Il en fut de la possession d'Auxonne
comme de plusieurs de celles qui I*avaienl
précédée. Le publie s'en occufia vivement
au comoiencemcnt ; on en parla diverse-
ment; les t^lns savants médecins y reconnu-
rent les s^ymptômes d'une affection nerveuse ;
la maladie s'évanouit d'eîle-même, lorsque
rattention publique s'en fut détournée.
Si la possession n'avait atteintque des in-
dividus isolés, on [jourrait croire à la su[)er-
clierie, ou n'y voir que des cas exception-
nels d'affections menUdes ; si elle n'avait at-
teint que des communautés relij^ieuses ou
des maisons de récdusion, Von pourrait y
chercher un concert ou des complots, la
manifestation d'un lîcfaut de vocation ou
des protestations collectives ; mais comment
expliquer de la sorte son invasion dans des
paroisses entières; dans des cotmuunes ru-
rales, où les individus, sans relations néces-
saires les uns avec les autres, sont divisés
d'intérêts, d'habitudes, entièrement libres
de leurs actes? C'est cependant ce qui s'est
vu à Matincourt, à Chamboo, à Bully , et»
sans doute, ailleurs encore,
Vers 1590, la paroisse de Matincourt» en
Lorraine, assistait au plus étrange spei tarie;
une partie de ses liabitanls hurlaient, jap-
paient, se roulaient dans iles convulsions
alfrcuses; c'était tout h la fois merveille et
pitié. La justice erut devoir intervenir
en une alfaire qui était du ressort exclusif
des médecins, t'nc sorcière aflirma, sous la
foi du serment, avoir vu les possédés au
dernier sabbat tenu dans le pays; un magi-
cien d'une paroisse voisine, rapporta qu'ayant
VL^inenl le facile miracle ([wl s'elail vu à Lotïdiui
Cl î\ l^oiivicrs» de noms sainis ceriis eti lettres roit-
p*s sur le bras, stirdy Vm^.c ou sur ilu papier, pour
ntarqiic de la sortie di s démons.
(*n sViomia luMUfOup du ce ijur les possérlt^cs
loaiiifrstaiciit une jirande liurieur des elioscs sain-
tes» mais eeUo lionvur est eninurune a long ceux
d'entre les fuus tpn en avaient fait leurs dclîces au-
paravant.
(855) Ou on lise l liisloirc dci» nrcmicrs siecICB du
fluisii-iuisiue, et on verra rju*il duil en être au-
nemrul. L;u"l:iiiee {De divin, hnlUnt., lil». ly, eap-
^7) t'I en nén»'rnl les eeriviiins de celle êpo*tue
nous parlent de la pn^fifntnrtùii nvee Luinell** les
démoMé «jniuaieid le rnrps des nossi^dc^. «piand on
659
POS
DICTIONNAIRE
POS
î
évoqué son lutin familier, il avait été Tes-
pace de trois iours sans lui répondre, et qu'à
son retour il lui avait déclaré qu il venait
d'organiser la possession de Matincourt.
Sur ces dépositions, et autres moins impor-
tantes, il j eut prononcé de jugement et
condamnation à divers supplices, v compris
pour plusieurs le supplice du bûcner {tàh).
Un siècle plus tard, des scènes parfaite-
ment semblables se reproduisaient dans la
i)aroissc de Chambon, en Forez. De cette
bis la justice s'étant abstenue, il fut permis
au docteur de Rhodes, célèbre médecin de
Lyon, de traiter les malades, au nombre de
cinquante; il les guérit au moyen de Témé-
tique, des eaux minérales et de la distrac-
tion (855).
En.l720, à Bully, paroisse des environs
de Rouen, la possession s'étendit sur une
grande partie de la population. L'on voyait
des hommes mordre îles barres de fer roiïge,
au point d'y laisser l'empreinte de leurs
dents; des femmes se coucher sur un bra-
sier; des enfants porter des charbons ar-
dents dans leurs mains, dans leurs vêtements,
sans se brûler, car les enfants, môme ceux
de l'âge de six à sept ans, n'étaient pas
épargnés (856). Ces malheureux, semblables
aux aïssaoua, paraissaient se comi^laire dans
le coûtact du leu.
Les possédés essayèrent de renouveler le
procès deLouviers, h Tégsrd d'un pauvre
paysan, nommé Laurent Gaudoret, assez mal
lamé d'ailleurs. Mais, sur la plainte de ce-
lui-ci, l'archevêque et le parlement, qui
était alors dans un do ses heureux moments,
s'entendirent pour terminer autrement l'a-
venture. Les plus turbulents furent enfermés
à la conciergerie, où ils firent en vain mille
extravagances, jusqu'à troubler ])ar leurs
beuglements et leurs cris la tournelle et les
délibérations du parlement ; il leur fallut se
guérir^ ou rester en prison.
Le nombre des possessions individuelles
qui apparurent dans les différentes provinces
est presque incalculable ; nous n'en signale-
rons que deux ou trois des plus singulières
ou des plus importantes. Nous ne parlerons
ni de Marie Volet, de Pauliat, en Bresce,
que le docteur de Rhodes guérit par la mé-
thode ordinaire, ni de Jeanne de Ruède, du
village de Blast, près Tournon, que ses
exorcistes conduisirent à la chapelle de
N.-D. de Roquefort, fameuse par beaucoup
de miracles, mais inutilement, car Mazarin,
alors vice-légat en France, duquel celte cha-
pelle relovait, interdit les exoreismes.
Marie Clusetle, de Toulouse, excita la
curiosité à un plus haut degré, en 1681 et
1682. Tout le monde voulut la voir. Quatre
jeunes filles de la maison de l'Enfance de
cotte ville en furent tellement affectées,
qu'elles ne tardèrent pas d'être atteintes
elles-mêmes de convulsions et de vomisse-
ments. Kl les se crurent aussi possédées, et
(854) V. La vie du B. Foumier^ curé de Malin-
court, par le P. Bédel.
(855) Y. Traité de$ pratiques superstitieuses , par le
P. Lebrun.
aidèrent par divers moyens à la possi
afin d'en répandre la conviction dans
blic, et de ne point passer pour fol
hypocrites, mais ce fut cette supei
même qui les trahit, car un des yicaii
néraux de Toulouse constata que Ve»
mune produisait sur elles le même efl
l'eau bénite; les médecins s'aper
qu'elles avalaient secrètement les sut»
non alimentaires qu'elles vomissaiei
suite, et une enquête révéla la causée
maladie. On les guérit en les isolant
agissant sur leur moral.
La possession des demoiselles de
partie, de la paroisse de Landes, au d
de Bayeux, est des plus singulières
toutes, à cause du temps qu'elle dura
incidents qui l'accompagnèrent.
Le sieur Levaillant de Léaupartie
gneur de Landes, avait trois jeunes
que leur mère élevait dans les pratiqi
la piété la plus fervente , mais avec
de discernement que de zèle. Des rel
d'exorcismes , et d'autres livres ausi
choisis, formaient le sujet ordinaire d(
lectures.
En 172* et en 1732, ces jeunes pe«
éprouvèrent des indisfjositions, do:
symptômes allèrent en s'aggravant jn
1733, et que leurs parents ne cesseï
considérer comme des attaques de poss
et de traiter comme telles.
A cette dernière é[)oqae, on vit m
vres jeunes filles livrées à la fureur^
extravagante. Elles marchaient aveet
sance parfaite sur les murs et sur h
les plus élevés. Elles faisaient des évol
de nateleurs sur les saillies des mv
château. Elles s*élançaient, la tête II
mière, à travers les carreaux de vitr
tombaient de l'autre côté sur les piedî
mains et couraient comme des raé
Elles juraient et blasphémaient; elleî
dissaient et maltraitaient leurs parents
avaient horreur des choses saintes, ell
dinairement si dociles et si pieuses!
brisaient ce qui s'offrait à leur renct
déchiraient leurs vêtements, sans aucu
pect pour les lois de la i)udeur. Ellei
paient les liens dont on les aitachait
faisaient subitement glisser de leurs
bres.
L'évoque de Bayeuï, Paul-Albert de
nés, nomma une commission compos
quatre docteurs en médecine et de vin
clésiastiques, tous curés ou docteurs,
examiner leur état. Les avis ayant et
tagés, les exorcismcs, commencés d
longtemps par le curé de la paroisse,
nuèrent avec le même insuccès qu'ai
vant.
A cette époque, il y avait cinq autre
sonnes de possédées, dont une couti
du village et une domestique de basse
du château. Ell^s avaient été prises à 1
(8o6) V. Réalité de la magie , par P. 1
MONNET. — Histoire du pari, de Normanaie
Floqlxt,
POS
MIRACLES,
Î^OS
^aragaii^es Jcs deinoiselles de Léau-
; de Luynes y envoya un <lc ses vi-
inéraiis, qui ne sut que penser. Il y
-môme, et exorcisa inutilement. La
0t venir suecessivcnient i\en\ ecclé-
»i do Parii^, qui ne r^^ussirenl [las
nonolistant leur grande ré[iulfllïoû
é en ce genre (857).
|tie fit conduire les malades à Caea ^
es soumettre do riouvcau 5 l'cxaujen
Miimîssiou de tîiéologiens et de nié*
Ia conmiission constata les jiliéno-
s plus sur()renants; elle en était h
:nler sur la doinei>tique, qui (^nrais-
une inscnsilulitécompièlé, lorsque
»e subi le d*un llaeon d'alcali la lit
entrer en fureur et s'enfuir en roau-
es iuéde<*ins et le clnrur^ien, qui ia
cruellement soutlVir, et qui n y en-
t rien, disnil-elle* Eile junniit ijuViu
prendrait f^lus. De son i ôlé» ïa euu-
;lilesst'?e de n'avoir pas été du vfjyage,
Ile ne s'en mêlerait |dus- Elles tin-
>le Tune et Taulre.
^^pfin par retle eï[ïérience, TévÔque
Wf exorcismes,
xës ne furent que pins violents et
IlieDts» ainsi qu'on peut le [jenscr,
lit du seigneur de Landes, qui le-
^possession de ses tilles, [>lus [«rès de
*h la résistance. Il rédigea un long
• en quarante articles, et ladressa
nnceià la Faculté de médecine de
V tillirmait, outre les phénomènes
is constatés en pareil cas, de l'in-
! des langues, de la pénétration de
d'autrui, de la r:onnaissancc des
Kits éloigtiés, de rinsensibilité al>
e fabsenco de toute blessure après
ips violents, d'une extrême raideursuc-
lUne souplesse excessive, d'une pe-
^ulrôme succé<Iani h une grande lé-
|uu Tune des |>osséilées était restée
I fois lloUanle dans ï'air iieudanl un
Dnsidérable.
B médecins de la taculté, les sieurs
Winslaw, Lhumel pure et Chujuel
►nt d\ivis qu'il y avait dans res|ière
liis ipii ne pouvaient s'ex[«liquei' un-
tenL D*aj)rés cet avis, douze dorteurs
Dnne iléclarùrent ([tio la possession
île. Il fut répondu a ce mémoire par
iiclU t>ili«' ipM* ricdMk'fë eu prrilfe nia-
ptuvoir (liMiné :i ri^i^lisi' est ou n'cslpas,
V'ti tire rtivèm.
Su ce qui cou cet ne rintelligcncc de lu
înc, lions avons eu soits Il's ymiv h* pro-
1 ituiiUiiciiL iPiiti inaiiH'ii h\i tiï IT» mp-
F35, (îu prés(*ni'(' d\m \'ua\\y ^vwniïl i!e
i^l'«dc Lé;iiij>;i»itc vi «lo Lauibcrville re-
brl jufticà dt'S iiurblinii!^ laitues. Vitiat le
I Si'narilc de bassc-cnur iniiuméo Artgéli-
tnrctïîtc ctil imj déitKHi : Pttriiffw tibi ut
f n^men tuunt, — Laisse-iï»oi, j'jti l:inl huiI
, — Tu nonfmbci^ cuput, — Viaiuiciil si,
éli\ Sriivriit (|ih'l<|iu*s ipiestiotis eu U'an*
€• cômtuaiidcuKnil : haiftiv. - Allant!
un autre, qui contestait toutes les atlirma-
tujns sur lesquelles il avait été basé.
Mais il y avait dans la ré[)lique moins di»
vérité que dans rexjmsé des raits, car un
seul était contestable : savoir la sus|)ensiou
h Tair libre pemtant un temps notable. Toup-
ies autres, tels que rintelligence de langutî
latine (858), la pénétration de la pensée d au-
trui, la cbùte subite des liens, etc., sauf
Tapprécialttui, avaient été tant de fois et si
bien constatés, qu'ils étaient réellement'
inall^Mjuablcs.
Le curé de L'mdes [juldia une réj^onse
dont révoque se trouva blessé. Par suite, le
prélat le confina dans Tabltaye de Helle-
Kioile, et fit enlever d'autorité' les nialadcs.
filles furent réï>arties en diverses commu-
nautés de Caen, de Bayeux et de Saint- L6,
où l'isolement, le repos et Jes soins affec-
tueux des religieuses les guérirent assez
I>romptement; ce qui prouva quon s*était
Iroukiiié encore dans celte circonstance. qn*il
n'y avait jamais eu [vossession du démon
(859), ou du moins que sa [»résence n'était
c|uat;cessoire,
0* Possessions simulées.
Si, dans les possessions que nous venons
de passer en revue, il y eut beaucouii de
fraude et d'arlilice de la ])art des énergu-
ojènes, qui devejjaient bypocrites unique-
ment atin de ne pas le paraître, il est vrai
cependant que la simulation ne fut que lac-
cessoire de maladies réelles, élevées à uii
degré plus ou moins grand trintensilé. Mais
il en est d*aulres entièrement simulées, coîi-
çues dans un but étranger à la [lossession
elle-même, qui ne laissèrent |tas de causer
beaucoufi tîe scandale en France; il sullit de
rapjieler Martbe Bn»ssier et Calberine Ca-
dière.
Nous trouvons, dès le milieu du xv' siè-
cle, rcxemide d'une possession simulé», et
(leut-ôtre n'est-ce pas le premier en France; il
nous est fourni par Jean de Troyes. « Audit
tenqis, dit Tanleur, furent grandes nouvelles
jKir tout le royaume de France et autres
lieux, d'une jeune lille de ViïnsQ de 18 ans
ou environ, oui estoit en la ville du Mans,
laquelle fist plusieurs folies et grandes mer-
veilles, et disoit"que le diable la tourmeu-
toit et sailloit en ïair, crioit et escumoil, et
faisoit moult d'autres n»erveilles, en abusant
plusieurs personnes qui Ta I lot ejd venir, iMais
emore h \mn€. — Absque pothi* — J»' tu: ^aulitiH
soilir sans imHe.
(«.V.») C. I. Le twiir ci k contre dt in pti^a^QH
(iei^ fitUi de Lttmies^ U Aultudie, v\wi le^ licHlicis
de la Borme-Foi, MTiH, — Ménv. jmtifii'atif df tu
imiM^mon des (liki de Lunâc^; aucmymiv. — /iT.rti-
i«fii de la fift^Uud ne passeurs ion de Lu tuiez ; aiiotiytiu'^
ticcuctl de pièces^ ïam impriiiHM's que iManHMitïns,
concernant tu posae^sivn de Landa; â l.i bitiliolliè-
que do la ville de CaiML
IVpuis r^'tii» ♦•poqnr, un grand n"r»l>rc d\iflec-
tiiHts sriid>ïal>lt^s oui l'ië ol».srrvè<'s, vi lmicHcs par
des n>oveiis (liL'rapeulif|nes; V. te Dki,dei ScienccA
mûifcfl/iv, ;iiu ait. qui Ws conceriieiil et b Ttié^i-
fotjic jiu I*. PinRtvst,.
€63
ros
DICTIONNAIRE
ros
enfin on trouva que ce n estoît que tout abus,
et foisoit lesdites folies et diableries par
renhortcment d'aucunes personnes dudit
Hou du Mans, qui auxdites folies faire Fa-
voient ainsi duite. » Un commerce honteux
était le motif secret de cette farce dégoûtante.
Une fille de Coutances, nommée Marie
Desvallécs» aurait pu atteindre également à
une grande célébrité» si un incident malencon-
treux n*était venu arrêter son essor dès le
commencement. Elle s'avisa d'accuser d'être
l'auteur de sa possession un gentilhomme
i\es environs, qui s'était permis le premier
de plaisanter de ses contorsions. Celui-ci,
effrayé des suites que pouvait entraîner une
telle accusation à une pareille époque (on
était alors sous l'impression du procès do
Louviers), s'empressa de prendre les devants,
en l'accusant elle-môrae de sorcellerie par-
devant le parlement de Normandie. Celte
interversion des rûles sauva l'un sans perdre
l'autre, car M^rie Desvallées fournit d'ex-
cellentes preuves de moralité et fut renvoyée
absoute. Telle était alors la jurisprudence :
la sorcellepie et les bonnes mœurs étaient
choses inconciliables, mais l'accusation avait
terni è toujours la réputation de la th^uma-
tupge (860).
Marthe firossier, fille d'un artisan de Ro-
morantin, s'éleva beaucoup plus haut, et finit
misérablement. Elle éprouva dès l'enfance
des accidents hystériques qui lui valurent
un commencement de célébrité dans sa ville
natale. Les ligueurs entrevirent le ))arti
qu'ifs en pourraient tirer pour l'accomplis-
sement de leurs desseins, et quelaues per-
sonnes officieuses se chargèrent d'achever
l'éducation de la jeune convulsionnaire (861).
Les victoires de Henri IV ravivant toutes
les haines de la Ligue , en môme temps
qu'elles ruinaient ses dernières espérances,
les ennemis du vainqueur lancèrent alors
la prétendue possédée sur un plus grand
théâ'tre. Jacques Brossier partit avec Mar-
the, âgée de vingt ans, et ses deux autres
filles, dans le but do parcourir les princi-
pales villes de France. Il débuta par Orléans,
où la réputation de la prétendue dénionia-
3 uo attira un nombreux public, qui parla
iversement de ses contorsions. Le théolo-
gal évoqua Taffaire, et laissa surprendre sa
religion. Le chapitre voulut juger à son
tour; il reconnut la fourberie, et, par lettres
du 17 mars 1508, déclara Marthe atteinte
et convaincue d'imposture (862). La publi-
cation de l'édit de Nantes ayant rallumé la
fureur de la Ligue, Marthe reparut devant
le public; mais le chapitre donna, les 17
et 10 se|»lembre, deux nouvelles décisions
conformes h la première, et fit défense,
sous peine d'interdit, à tout prêtre d*i
ciser la fausse démoniaque.
Le théologal s'était rangé à Tavis du
I)itre, à la suite d'une expérience qi]
pouvait laisser lieu au doute. Il i
servi, en place du livre d'évangiles, i
grammaire de Despautère , sans que le
tendu démon s'aperçut do la superchei
Convaincue d'imposture à Orléans,
Ihe se dirigea vers Angers, où les s(
teurs se divisèrent également en
camps; fous les ligueurs furent de son
L'évêque, Charles Miron, informé de c
se pssait, la fit venir en son palais
qu il fût procédé aux exorcismes en sa
sence. L'énergumène, qui n'avait ji
reçu un pareil honneur, réserva toute
forces pour cette séance solennelle;
plus elle s'en était promis, plus gran
son désapf)ointement, car le prélat
fait tendre autant de pièges au démon
y avait de cérémonies, et il ne sut en \
aucun ; il ne sut discerner ni un Virgile
livre de messe, ni l'eau commune <l
l'eau bénite, ni une clef d'avec un mo
du bois de la vraie croix , ni un be
du ministre de l'autel. Charles Miron,
teracnt indigné contre l'hypocrite,
chasser honteusement, avec défense (
mais reparaître à Angers (863).
Son père prit alors avec elle le A
de Pans , où les capucins, trop dkf
à voir partout l'œuvre immédiate dnm
laissèrent surprendre leur bonne foL
glise Sainte-Geneviève fut bientôt triO
niée en un théâtre d'exorcismes , ou i
eu une salle de spectacle, dans laquel
ligneurs se réunirent régulièrement
prétexte d'édification , et le public in
rent, pour satisfaire sa curiosité, ri
jaser tout haut. Cette affaire ayani
grand bruit, l'évêque , Henri de Go
chargea une commission composée de
médecins, Marescot, Riolan etDurct,
quels il adjoignit deux docteurs en th
gic, de suivre les exorcismes. Après u
sez long examen, quatre des membres
commission furent d'avis qu'il n'y
point possession, mais fourberie. Ils
minèrent leur rapport par ces mots
fourberie y est i)our beaucoup, la nu
pour {)eu et le démon pour rien (86W.
vêque défendit les exonismes; mais le
ligieux les roconîrnencèrent aussitôt
Durct, gagné par les ligueurs, eut p
pour son [)ropre compte le mémoire
avait préparé en opposition h celi
SOS confrères, et choisirent eux-mêmes
autre commission de médecins , qui
(800) V. De Saint-André^ Lettrei $nr la ntagie.
— Lettre de Tabbé Drroi r, trésorier de la catlié-
(Iralc (le Rouen, sur la vie surprenante de Marie Des-
vallées, etc. CcUc lillc abusa clrangemeut de la
nôilulité du célèbre P. Eudes, fondateur des Eu-
(listtïs.
(801) V. Remarques sur le Dici. critique de Uaijh,
anonyme (par Joi.y).
(802) Voij. I>K Tnor, Uist, Universcilei\\v*\
(803) Votj. De Tiiou, liv. rxxui. — Ne:
hist. de Fr.
Une ex|>crience semblable avait été faite d<
trei/.c ans auparavant à Amiens, en préscn
révdque, sur une antre fausse p«)sstMlee, et
eu le môme résullal. (Vo?/. Pn;RVY, orHrr.)
(801) Vlnra ficia* pauca vera^ a dicmont
ros
DtS MlRACtKS.
ros
oc^
n taveuT i\o In possession; (805) h*
croissfiîl i\v jaiireri joitr.
ir fmil par .sîil/irmer. Le liéros ile
la la M les en vinl h rrr^irMlre les s ni les
Mulerieiî, (|ui ne liii>s;neiil i>as du
fc IflgiU'itiûii (hirtui le peuple (806);
) ordie il a |Mrlei»ienl d'inronner;
léeutioti de !'ordonnan<'c souleva
i*êle <i*iri*i>rol)ntioiis; les uns sontc-
tie le* e-a-s de [xissession élnicnt du
iieluéif de.« ju^TS d'Etatisé ; les nu-
usaient ImuleiitetU dlniiMélé un
^nietU qui enlevait imx (alholiqnes
ïns tropérer des inira< les pour la
Km des firotestants. André Diival,
c SorlM>nne, el le i^èro Art^hange
I capiM^ins » prôiiierent avec vé-
. en ce sens. Le fsarlemejil n'en
il pas moins rinformiîlion , et
es ileui iir<!'diea leurs h sa Itarre,
enlendrc réprimander.
iiiimission do quinze médecins dé-
jr le fiarlemcnl , après avoir suivi
lucnt pendaiiL six semaines les scè-
I inridents de la prétendue fios-
ians la prison où Marthe était ren-
péclara que tout était de |iure im-
En conséquence , le iiarlement
Eue la jeune fourljc ïài rrronduite
?reà Uomorantin,avee inhibitions
diîfa laisser s'eiduir, ou de la pré-
nouveau ronmie possédée, sous
^5 turpurelles «^rlulraires (84*7).
tint Iranquillle pendant quelque
ais Alexandre de la Hoeheloufault,
ûiiU-Martin , frère de ré%'éque de
connus Tun et Ta ut ne par leur
)u'r la ligue, prorura son évasion,
vec révoque, et eonduisîi Rros-
Urois tilles en Auveryine , puis à
el en tin n Rome. La <our ilo
jDn reltHions eiuore éijnivoques
cuverai n pontife, qui avait retnsé
Û longtemps de croire h la sineé-
coDversion de Henri IV, eut donn
Hus grand sujet de s'alarmer. Le
it mit le séquestre sur les biens
frères de la Uoclielbucaull; le roi
sou nmhassaJeur h Rome, le mar-
illerv, d'arrêter le complot. Lani-
s'enlendil avec le cardinal d'Os-
niédiaire des nifaires de Fram-e; le
>Dd, secrétaire du P. Aqua-Viva,
e Tordre des jésuites, qui (uislulait
réintégration en France, leur ac-
bons olTi(!es. Kniin, la nnnc fut si
liée de tous eûtes , que Tabbé de
iifi ci sa protégée ne purent alti-
lul instant (Tattention. Désespéré
%. HeifUlrc^-joninaux ik' IV iie i,'Kst(MLF,
Mtw. tfc^ xatics et mifrrtcs œfiCOfiomiex
Ihttnt te llnmtt, par SI» r\\ I. III, p.
1^^ rniioi.
IH; Tiiorî, llhi, unirers,, liv. rwin. —
*iT\vvi., efiHKtJi ft^ltbri*'^.
LrAiTi'h tin caulimit f/*Uȕ/i(, liv. vr, \v\Uv
bvril lliiKK
•rcHidrar»! f'|iisii>|M (»♦% |>rH<'\hi pii^t.MÏiii,
m\ lUïïl, nîs» *pit al* Kci l»>i:» protMtî
de cet insucctV^î. Alexandre de la Hochefou
cault mournt île lioriie et fie dé|tir; révoque
de t^lermnnt tît sa paiîL avec la lour; Mar-
tlie ltio>sier el son [«été, [privés de toule
ressource en pavs étranger, allèrent mourir
à riio(^iial[8G8K^
Il nrms resu^rait cnrore» pour terminer
CCI article, h parler th h (ïrétendue |»os-
session de Catherine Cadière , et du |.rAi*ès
qnVIle inlenta, en I7S1, au I*. Girard, jé-
snile, son contesseur. qu'elle accusait do
plus d*un crime , et noiamnjenl de l'avoir
ensorcciée de son souille; mais le sorjveîïir
de celle sale alfaire allliîîerait la pudeur. La
possession s'étendit h [ilusieurs autres [nt-
sonnesj et il se trouva un prêtre nour exor-
ciser, et donner ainsi le signal unn grand
scandale, le P. Nicolas, [«rieur ih^s Car-
mes de la ville d'Aix. tfeurnusenient , le
lemfis n'élait (ilusoùTon brûlait des pra-
ires accusés de sorcellerie [^ar des [losîsé-
dées livpocrites. Le [«rocurenr général d'Aix
conchU, le 11 se|>lcmbre 1731, 5 ramendc
bomtrable el à la pendaison, non contre di-
ra d, mais conlrc ^on acciisatrice. Les voix
des juges ayant élé partagées, fa C>adièrc
fut rendue à sa fomille ; et le P. Girard, dé-
chargé de toute ai cusation.
Connue les ennemis des jésuites avait^nt
fait de cette possession une alTairedo parti»
il arriva que In Cadière, le P, Nicolas el
le conseil Ici^ Malivern.v, rpji avait intluencé
la cour en faveur de la fausse possédée,
furent escoriés fiar la f*nilç , ti portés en
trionqdie au sortir du tribunal, tanilis i(ne
Girard et ses amis se Irouvèrenl heuren\
de jiouvoir se dérober par une fifirte se-
crète. C'est par de tels ntoyens qu'on pré-
ludait h la destruction de l'ordre enlie^r.
Nous no ferons j>as nienttfm d'une [«osses-
sion fjui eut lien en 1795 anx environs de
Sens, en faveur île la reslanraliini des Bour-
bons sur le IrAne de France. Exorcistes ut
(»ossédé se trnmjtaicnl d'époque : un ccun-
missaire fie la république lenuina la |»ôs- ^
session par un ein(<risonnement.
Mais nous ne devons [«as ometlre tie si-
gnaler les abus de tmil gcnns commis h roc-
casion de tant de t"^»ssessioiLs prétendues,
el des ëxorcistnes auxquels on eut recours
pour les faire cesser ; les étrangetés de tonte
nal lire qui se produisirent au grand jour»
et le désordre d^idéesqui régnait alors tl»ns
la société. L*liglise avait [irescril des for-
nmles spéciales, dignes du resfiect ries gens
sensés , i^l roudanmé les 4'onju râlions bar-
bares, rempliesfie termes magiques ousuper-
stitieu?[ (KtiO); eb lïien, ce sont ces dernière»
dont les exorcistes se servaient de préfé-
sunl. » (Coftili. fîituritj.^ aiino IPiRl.) C<*fU* «»nUni-
ir.inn^ iu^liqnc t\i\v lu m'MiU^ «(os piisscssiotLS rtnil
(|i"'j;i rnniniiint\ ci Fntins tirs cxorcisiiics ili-jii fla-
|Tnint il IYp^*qiî<' m nons :ivons coriniieiici^ îiiiUf ri*-
ciL En 4'iïrt flrs Tîni 1oH<>, on exorcisait cni*i cnc*r-
piinèiM'S u Soissnns; l:i rdafion n% Un écrilc par
Cliarlcs RIfnilic. Ihni ainru rôl*%lîï VJtnm'vmc siv/ff-
thitvusr, ni p:tvlain «te h |K)ss(\ssîon siiuidéc île ta
mii-an Vt;ins. cil IKU), nr <lti \k\s rniVin ail use
ttVxoHisnics. Ou pnurr.Mt pi*:M-clr<* [*hvvv laniMS*
s;iucodL* l\dïU!* cuiic ccs»kn\ c[»<MlUitfs. (V. i,f /ùrc
G(;7
PRE
DICTIONNAIHE
PRE
rence (810). Elle avait restreint la faculté
d*exorciser, et recommandé la plus grande
prudence; au lieu de cela, on exorcisait à
toute occasion et sans discernement. File
avait défendu d'employer la sainte eucha-
ristie pour contraindre le démon à se re-
tirer, et nonobstant cette prohibition ab-
solue, on remployait sans cesse , souvent
d'une manière irrévérencieuse. Les ju-
ges laïques prétendaient être meilleurs
tnéologiens que les gens d*Eglise et gue los
prélats, auxquels ils auraient volontiers fait
un reproche de leur tiédeur ou de leur peu
de foi. Si l'Eglise réservait la question aux
médecins, ceux-ci cherchaient df'.s marques
de sorcellerie, dont l'Eglise aurait dû seule
connaître. Des ecclésiastiques opinaient
pour la maladie, et des médecins pour la
possession, ainsi qu'on le vit à l'occasion
de l'empoisonnement de Marie Elisabeth de
Roufaing. Le R. P Pithois, mimime, réfuta
verbalement et par écrit l'opinion de l'é-
voque de ïoul (870*) ; le sieur Pichard, mé-
decin, réfuta à son tour le père Pithois, et
plaida la cause de l'évônue (871).
PRECURSEUR (Prophéties qui l'annon-
cent). On entend la voix de celui qui crie dans
le désert : Préparez la voie du Seigneur, re-
dressez dans la solitude les sentiers de notre
Dieu. Que toute valliè soit comblée, (jue toute
montagne et toute colline soit abaissée, que
les chemins tortueux soient redressés, que les
sentiers raboteux soient aplanis ; parce que la
gloire du Seigneur va paraître, et toute chair
verra que la bouche du Seigneur a parlé.
On entend une voix qui dit : Criez; et fai
répondu: Que faut-il que f annonce? Toute
chair est comme l'herbe des champs, et toute
sa gloire, pareille à la fleur de Vherbe. Vherhe
s'est desséchée, la fleur est tombée, aussitôt
fue le souffle de notre Dieu Va atteinte. Oui,
e peuple n'est que de Vherbe; Vherbe s'est
desséchée et la fleur est tombée, mais la Parole
de Notre-Seigneur subsiste éternellement.
Montez sur le sommet de la montagne, vous
qui évangélisez Sion, élevez votre voix de toute
Hesfails avenm au temps du roy Loys X/, par Jean
lie Troycs, page 5.)
(870) V. FlaçeUum dœmonum, par le P. Jérôme
Mengcs, capucin; Exorcismarium, par le P. Hila-
RiON de Nicosia, cet ouvrapjo n'est pourlanl pas cn-
lièremenl à d<maigner, — plus spécialement le Thé-
saurus exoTchmorum^ recueil imprimé à Colop;ne
en 1620, in-S". — Gervasii Pizzlmi Enchiridion
exorcislicum, etc.
(870*) V. La Descouverlure des faux possédés, par
le R. P. Claude Piruois.
(871) V. Vertu admirable des saiius exorcismes sur
les princes d'enfer, par le sieur Pichard, médecin.
(î<72) \ox clamanlis in desciio : Parale viam Do-
mini, rcclas facile in solitndine semilas Dei
noslri. Omnis vallis cxaliabilur, et omnis mons et
collis liumiliabilur, et erunt prava in dîrccta, et
aspera in vîas planas. Et revelabitnr gloria Doraini,
cl vi'Icbit omnis caro pariier qu td os Domini locii-
lum est. Vox diccntis : Clama. Et dixi : Quid cla-
niabo? Omnis caro fenum, et omnis gloria ejus
miasi flos ajjri. Exsiccalum est fcnum, et cecidil
flas, quia spiritus Domini sufllavit in eo. Vcre fe
nnm CjjI populu» : oxsiccalum rsl fenum, cl cecidil
f,
î
sa puissance, vous qui évangélisez Jéra
Elevez, ne craignez pas ; dites aUiL vi
Juda : Voici votre Dieu: voici le Seigneu
ui vient dans sa puissance, il vient as
a force de son bras ; le prix de sa vieU
entre ses mains ; ses œuvres le précii
Vannoncent (872).
Les évangélisles ont fait à Jean-R
Tapplication de cette prophétie d'I»
elle est en effet d'une justesse si fraj
et d'une application si naturelle, qu'il
impossible d'y reconnaître un sens
rent. Elle annonce le précurseur du ft
les rabbins eux-mêmes en conviei
seulement, comme ils attendent enc
Messie, ils n'ont pas reconnu soi
curseur. Nous n'essayerpns pas de le
vaincre, et nous nous tiendrons de
rence au point de vue f>urement chrét
Lorsque Tango fnibriel annonça à 'à
rie la naissance de Jean-Baptiste ,
désigna dès lors comme le ])récursc
Messie : Il sera grand devant Dieu, laid
ne boira ni vin, ni liqueur enivrante^
rempli du Saint-Esprit dès le sein
mère. Il convertira tin grand nombre c
d'Israël au Seigneur leur Dieu, et il le
dera avec V esprit et la vertu d'Elie^ afin
gagner aux fils le cœur de leurs nir
ramener les incrédules à la sagesse ae$j
et de préparer au Seigneur un ptupù
fait (873).
Zacliarie lui-même, rempli de Tespii
phétique, s'écria à la naissance de œlfi
Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël^^
ou'il nous a visités, et a envoyé le Réàm
a son peuple.... ainsiqu il V avait promà
les temps anciens par la bouche de $t\
phètes-.... Et vous, jeune enfant^ vùu$
appelé le prophète du Très-Haut, cm
précéderez le Seigneur, et lui prépare
voie, en communiquant au peuple la i
du salut par la rémission des péchés, en
de la tendresse miséricordieuse de noin
qui nous a du haut des deux dépu
Orient (874).
flos : Verbum aulem Domini noslri manel ii
nnm. Snper m^ntem exceisnm ascende tu, qu
gelizas Sion : exalta in rorliindine vocem tua
evangelizas Jérusalem : exalta, noii timerc. D
talibus Judi : Ecce Deus vester : ecce th
Deus in rorliindine veniet, et bracliinm ejns
nabitur : ecce merces ejns cnm eo, et opm
coram illo. (Isa. xl, .5-40.)
(875) Ail antem ad ilhim Angélus : Ne I
Zacbaria, qnoniam cxandila est deprecatiol
uxor hia Elisabolli parienihi Hlinm, et voca
men ejus Joannem : Et erit gaudiuln tibi, et
latio, et niulli in nativilale ejus gaudebui
enim magnus cornai Domino : cl \inum eli
non bibel, et Spii itu sancto roplebiiur sM
utero ntalris su;e : El multos tiliorum IsfK
vcrtel ad Dominum Dcnm ipsorum. Et ips6
detante illum in spiriln et virlute Eli?e : ut(
lai corda patrum in lilios et incredolos ad t
tiam justornm, pararè Domino plebom pen
(Lur-i, 15-I7.J
(874) Bencdictus Dominns Deus Israël, qi
silavit, et fecit redemplioncm plebis suas : Kl
cornu salulis no1)i$, in domo David pucri sni
PRE
DES WmACLES.
PHE
€70
e plus positif que ces paroles ; Le
Ira apparaître sur la lerre, Jetin-
sera ràurore <le relte luioiùre. Je
^, leintiïislre envn^vt^ en nvanl pour
ri*rla Toie, F.t re îliviii personnr»|^c
hllapti>te <loit firécédor, c*esl bien
e» le <lésiré des nation*?, t\ir r'o>t
envoyé lin haut du ciel» le Sauveur,
les profihètes ont annoîiié, <^elui
promis h Abruliani et h sa postérité;
t apporte la luinièro h lluimflnité,
Orlion de l'iiuinanilé qui est assise
USnèbreset dans l'ombre de la mort.
ilonc pas lieu ilc s'y méprendre,
peut encore moins, si on vient h
arec la prophétie d'isaïe les
\i plus encore les fiarolcsde Jean-
; « Je suis, disait-rl, cette voix qui
le désert* dont parkiil le prophète
vox clamantis in deserto : diriijite
tnii gieut dixit Isuias prophcta. Le
I au nn'lieude vous, et vous ne le
U pa<. Il apjiaraUia aiirèsmoi,quoi-
|te avant moi, et je ne suis pas
fcp dénouer les cardons de ses
^n5). M 11 disait encore au peuple
lur renlendre : Faites de dignes
pénitence ^ et ne tous repose:
Cf que vous avez Abrahafn pour
\je vous f affirme ^ Dieu eut assez
pour créer de ces pier^rfs des fils à
/m cofjnée est à ta ruri$i€ deCarbre^
n qu i ne port e pas de h o n s frn its sera
Uéan feH,,,Je baptise dans i eau, mais
itnt après moi^ vt dont je ne suis pas
énoner tes cordons des soutiers^ vons
dans fEsnrit'Saint et dans les
il tient déjà son van à la wain, et
à purger son aire: i7 recneiliera le
lans ses grenirrs, et jettera la paille
Vu inexiinguible (87G).
^ulement il rimiionça au penple,
montra du doif^t : \(tici^ dit-il en
nt,roici rAf/nean de Dieu^ voici ce-
face les péchés du mondr* ; c'est de
ue j'entendais parler en vous disant^
^u'im tenait après moi^ gui me préeé-
endant , parce quil était avant
per os s.inctnrum,(ïtn a s;e« n\n s«int,pnv
rpiîS î El lu |>iiei\ piopliivLi AIbssitni
; pr;LMbis «!ikii(i ;rutr fa ci t.' m Do m î ni parure
: AiJ (laiidam Hciciiliani sahuis plfln ejns,
orieiii |>eccat*»runi t"t*riïm : IVr visccranii-
I Dei iio«tii. in i(ïiibns vjsiiavit no>, oriejis
Ihiniinare Iri*;, rjui in U'iiiîbris, cl in inii-
scJeiU : md dhi^nudos p4?des imsLi os iii
{Luc. I, 08 c\ soq.)
t : Eg« vi>x cliunaulis in deserlô : Dirigilo
liiii, fticul (lt\il ha las proptiolii. Et i|ui
ant» eraiil v\ Phnris;cis. Et iiilenngavo-
, et tlixennit lm : QuitI crgi) liapti/às, si
Clirislus, iieqne Eïi:is» liiMinr projvlicïii ?
cis JoannON, dkMm : Ki^ri liapli/ii m aqua :
li*m vi'r^inMn î^Il'IîI» qucn» vt^s n^Milis»
qui pi*st me veuturus csl, ipii anie ni<^
; nijuhc-^n non >iun dijinnî^ nt bobaill rjtis
acite crgo frin tus «liginrs pcLMUirnlui', vt
it -VaHxui iidbfuwx^ XhidliMU'
Saint Jean-Baptiste naquit six mois avant
le sauveur du monde. Des aut(?urs [HIH] >e sont
demandé [jarqiielsinovens il cdia|>pa au nias-
sarre ccunmandé par llérode» et ont snp|tosé
ûi's événements mirarnleux dont Thistoirc
sainte ne fuit |»as mention; cependant il nest
besoin ni de suppositions, ni* de miracles»
ponr ei[iliquer fa conservtition de l'enfant
prédestiné* t^ui vaut les données !es plus pro-
lmblcs,el aussi d'après les traditions recueil-
lies sur b:*s lieux mêmes j nr sainte Hélène,
h une éjioque encore m rapfuocfit'e des
événements, saint Jean-Iîaptisle anrait reçu
la naissance h Ain, \tl!e sacenhtlalc do la
tribu de Juda, représentée nia'îilenant (iflr le
villaj^e de saint Jean-Ri[»«i>te, et Jésus-
t'Jîrist vint au ninntlc a Itcililéeni. Or^ la
ville <> Bethléem était si uîe >ij5nalée h
Inltenlion ilUérode, et révangéliNle saint
Matïdeu rrc |>arle non plus que des enfatits
de lïetldéem et de ses environs; occidit
omîtes paertiS^ qui crant in Betlikem^ ci in
om n ili Hs fn ih us cju s »
Suivant les tradit'ons chrétiennes» Jean-
lîapli.'tc se retira dé» sa jenriesso dans le
déserl, [lonr y vivre du la vie érénuliijuc et
pénitente ; mais il ne faut pas confondre ce
désert avec celui des bords du Jourdain, dans
lequel il apparut au tenq*s de sa nùssioti; le
premier, nommé encore Déscrl-de-Saiid-
Jean-Baptiste, est à une peltte distance du
village du mémo nojo, et l'on y montre la
grotte qu'il habita. Les abeilles sauvages
abondent encore en celte vallée* et les saute-
relles y font leurs apnarîliuns comme du
temps (lu Précurseur; tes bergers qui llia-
bitent se nourrissent encore également tles
saulerelles et du miel des abeilles,
La (piinziéme année de renqiiredeTilière,
environ la trentième de son il;^e, J^^*ln-Bap'-
ti^te commença tle remplir la mission noiir
laquelle le Ciel Tavail lait Uidlre, en eilior-
tant par ses prédications le jicnfile à la
j^énitenee, en annonçant ra|iparitton pro-
chaine du Messie, et en dormant le baptême
dans les eaux du Jourdain. Le jieui^le accou-
rait en foule recevoir le iHiptéine, entendre
les inslructions du nouveau nrofiliéte, et lui
demander ses conseils pour la tiirc* tion de
Pico 4<nîni vobis, qiiîa p^ucus est Doms ilc lapîiljhtis
ii^tiji stiscîl:ire litios Al>rahy. Jani enini *»cciiri9 ad
r:i<licetn ailjnrtun pt^siln rsL On»nis l'rgf» arlmr non
(:H'irn^ f. nrtnm bounni evcitknir, ri in igncm mit-
tenir,.*... Existiin*inte ;iulcin ptïpnlo, ri cngiianli-
hns omnibus in <:orild*us suis rit* Jaaiine» m; fi^rlte
ipsc csiji^l ( ïrristus, rt'sponJil Joa*nn-'S, diccns oni-
iiilius: Ego tpiiili'in aquLt h:ipli/<t vos ; vcni^'t antnn
fnrliormc, cujiis non snni dijitnïs solvcre cnrH'^^iaîii
laloeanu'ntornm cjus : ips*'. vus liapli^alwt in Spinni
ïiatK'lo cl i^'ni : CmJiis vcnlilabrnn» in ni;inu cjnji, vi
jMugaiiil areain snain, d iongrt'^abii ttiCuiin» in
iinrrcnin smmu pâliras nnicni coinbinut ij^ni iuok-
tio^^nibiti. {Luc m, 8d scq* )
(HT 7) A liera «lie vidit Joannca Jesum veiiîeîiN^n
a l Si', et ail : Ec<c a^nnsi IM, eccc qui loltit p< <f »-
iMin minuli. Hic rsl, île quo di\T ; Post me \nJI
\\i\ ipti iinb* HIC luctus ct»l:i|Mii» prior nie eiàU
(S7H| *?iiccpbnri% €cillètiff| ÎU*u»ui$» etc.
671
PRl
DICTIOiNNAIRR
PRI
la vie. Jean-Baptisto n*ôp^raît point de mi-
rnrles, mais sa vie était si sainte, que le
peuple lui iK)rtait un grand respect; quel-
ques-uns le prenaient lui-même pour le
Messie, ou pour Elie revenu sur la terre.
Après qu'il eut annoncé, fait connaître,
baptisé, montré au peuple le véritable Mes-
sie, Hérode fit mettre en prison et décapiter
le Précurseur, suivant ce qu'il avait prophé-
tisé lui-même :« Il faut c[uele Messie croisse,
avait-il dit, et que je diminue ;opor/c^ illum
cresccre^ me autem minui. » Prophétie énig-
matique, don t le genre de mort de l'un et de
l'autre donna l'explication.
D'après Thistoncn Flavius Josèphe , le
chflteau dans lequel le Précurseur fut enfer-
mé, était celui de Macheronte, mais il est
incertain si son chef fut porté à Jérusalem
ou s'il resta au lieu même , puisque rien
n'indique en quel lieu le tétrarque Hérode
tenait le festin à la fin duquel il ordonna le
martyre, ni môme si la tête séparée du tronc
fut apportée à Hérodias pendant la durée du
festin. Les disciples de Jean prirent soin
d'ensevelir leur maître, et son tombeau se
voyait h Sébaste, au iv* siècle de l'ère chré-
tienne, auprès de celui du prophète Elisée.
Phocas, historien grec, auquel nous aime-
rions beaucoup mieux nous en rapporter
qu'à Flavius Josèphe, assure que le saint
Précurseur fut décapité à Sébaste môme, et
ajoute que Pon y voyait encore de sonteraps
la prison dans laquelle il fut enfermé.
Quoi qu'il en soit, le tombeau était bien à
Sébaste, car c'est là , au rapport de iainl
Jérôme, que les saintes Paule et Euslot hie
allèrent le visiter , et furent témoins des
grandes merveilles qui s'y opéraient sur les
malades. Le témoignage de saint J(^rônic
vient à l'appui de celui de Phocas relative-
ment au voisinage des deux tombeaux de
saint Jean et du ))rophète Elisée.
L'univers chrétien possède un grand
nombre de reliques et plusieurs cheft dits
de saint Jean-Baptiste ; nous n'oserions
nous ençager à ce sujet dans une dis-
elission dont la partie historique , à elle
seule, contiendrait au moins un volume. Le
traité de Ducange sur les reliques de saint
Jean-Baptiste est encore l'ouvrage le plus
complet que Ton puisse consulter à cet
égard.
PRISONS (Ouverture miraculeuse des).
Nous n'entendons pas rapporter ici tous les
miracles opérés en faveur des captifs dont
les chaînes sont tombées miraculeusement,
devant lesquels les j)ortes des cachots se
sont ouvertes d'elles-mêmes, ou plutôt par
(879) Exsurgons autcm princeps sacerdotum, cl
omiics nui eu m illo eranl (qjise est hxi'csis Saddu-
cxorum) reploti sunt zcio : Kt injeccrunl nianiis in
aposlolos, et posucrunt ces iii custotlia publica.
Aiigelusaulcm Domini per noctem aperiens januns
c-nrceris, et educens cps, dixit : Ile, et siaiiles lo(pii-
mini in lemplo plebi ouinia vcrba vitae hujus. Qui
€uni audissenl, intravcnint diluculo in templiini, ol
docobant. Advcniens nulcm priiiocps saccrdolum, cl
qui cum co crant, l'onvœaverunl concilium, ri oiu-
i»cs scniorcs liliorum Ibiacl, et miscninl ad (arcc>
l'intervention divine ; les cxen
nombreux, tant aux siècles des
3UC depuis, en vertu de la p
èles et par l'inten cssion de
des saints. Un auteur qui ei
seul de les recueillir, en orne
grand nombre, et f;eut-ôlremôn
uns (le ceux qui furent les |
dans leur temps. Contentons-nc
de ceux-là seulement que TE
présente.
V Le prince des préires, am
sir les apôtres, les enferma da
publique: mais un ange du Se\
ouvert les portes de la prison
nuit, et Us ayant conduits au
dit : Allez, et montez au temp
devant le peuple les vérités de U
vie, Encouraffés par cet ordre^
dans le temple de grand matin^
à enseigner. Le prince des pr
adhérents, venant à leur tour^ i
le conseil et rassemblée des anc\
et envoyèrent à la prison, pour t
captifs. Mais les envoyés n'yayam
sonne, dirent à leur retour :
trouvé la prison formée avec foui
sible ei des gardes devant les
lorsque nous les avons ouvi
n'avons trouvé personne, A ce
magistrats et le prince des préirt
duient ce qu'ils étaient devenus,
quun vint leur dire : Voici les
vous aviez mis en prison, ils
temple et enseignent le peuple (8'
Nous n'avons aucun commen
ter à un ftiit de nature si i:ub
publiquement racoii'.é dans les
dû se passer, et devant des ) er
les unes en ont été les acteurs,
les témoins, plusieurs en quai
beaucoup en qualité d'ennemi
seule aie droit de parler ainsi,
même du suivant.
Dans le même temfT, le roi Hér
par les mains de lu force armée p
nouveaux fidèles ; il fit même me
par le glaive Jacques, frère de Je
que cela était agréable aux Juifs
arrêter Pierre, C était pendant It
Azymes, Après l'avoir arrêté, il
en prison, et le confia à la gara
officiers de Varmée jiïsquaprè
voulant le traduire alors devam
Or, tandis que Pierre était ainsi
sa prison, l Eglise adressait à D\
des prières continuelles. Lorsqui
fut venu pour Hérode de le proi
rem, ut adducercnlur. Cum nulom v<
slri, (H apcrlo carcoïc non inwuissoui
nuntiaverunl, diccnlcs : Caroerem q
mus (iausum cnni omni diligcntia,
slanlos anlo januns ; apcri<;nles auU
inhis invcnimns. IJl aulem audioniiil
niai^isiratus icnipli ci princeps saccn
p;chanl de iiiis quldnam fieret. Adv
quidam nnniiavil cis : Quia vav viri,
in carcuMcm, sunt iu toniplo slanlos
M(l
UES MIRACLES.
PRI
074
Tf thrmait (a nuU du màne jottr^
so!tlnl$ fl iitUtcM de dcnjrehahief^
fUr if ne drs mtrdcs rciliaient aux
la urhotK Ôt\ voilà fjuun antje
H qn une lumière subite éclaire le
!a«j/r (auclie te côté de Picrrr, /\'-
\i ait : Levez-vous promptemcnt : les
\mbent en même temps de ses mai nu.
9iite : Mettez votre ceinture et votre
R, ee qui fat fait: puis^ Bevétez votre
mrez-mai. Et Pierre s en alla ù m
il fe douter de la réalité de ce (jue
fruit: if iinuifjinail avoir une ri-
après quii eut franchi la première
pnde enceinte, ils arrirèreni â la
>f, qui ouvre sur la ville, elle sou-
( eux : ils la franchirent, parcoa-
première rue, et ramje disparut,
venant à /wi, se dit alors : Je le
maintenant , c'est en toute réalité
igneur n envot/é son ange pour me
aux mains d'ilérode et à raftenle
ulucf juive, Et nnrès réflexioUy il se
trt fa mai a on ae Marie ^ mère de
ommé Marc, ou un grand nomltre
étaient rassemblés et en prières,
vint f) frapper à la porte, une jeune
I fe R h 0 d f , « / la v o ir <f i t i f m / )pa i t ,
elh eut reconnu fa voix ac Pierre^
'file en eut lui fit oublier d^ ouvrir,
rut annoncer que c'était Pierre qui
}ùrte. On lui répondit qurile était
' elle soutenait quelle ne s'était
it. D'autres disaient : c est Vamje
Pendant ce temps-là, Pierre con-
/rapper^ ei quand on lui eut enfin
çuonf eut reconnu, tout le monde
Btst d'étonnement. Alors Pierre,
ilence de la wam, raconta ta ma-
lt Seigneur r avait tiré de prison^
? Faites-le savoir à Jacques et â nos
h il sortit, et s'en alla en un autre
^nd le jour fut arrivé, il s'établit
Idats une qrande discussion rela-
ce qu il et a it de v e n u ; e l co m m e i /
Mioa pas r quand lier ode l'envoya
ûem aiJteiH ii'iiip(>re niisit Hi-rmlns rex
allligcriH qiJON^Iani <îe Kioïcsia. OcciiJit
hm\ frntrcin Joaimîs glarlin. Vidons au-
bcerei JitiUi^iï*, îip{H>suil ni ;i|»pt'dieiHlc-
iiii, iùaiil autem ilics Aivinuriini. Qncm
bcii(U!»bCt« tnisit in faic^iem, inideiiÂ
Ueniioiiibiis inililum cutlodioutliiitK vd-
ischa |>rt>dijcere eu m pôpiiln. tit Piinis
aliattir in carcere. Oralic» anicn* lielml
liîsioiic àb Ectlesia atl Deitiii pin en,
[irailiiciunis eunt essel Hi^iïmIi^s, in ipsa
p€trui iJorinioHâ inter duos ruilites, vin*
diialujs; el cusln^cs anlcosUum cusio-
rcTriiK El eccc uiigeltis Douiini asiitit :
tfiilMl in habila€ulo : percnssoqnc laterc
irii mm, diceus : Smge vrlocikT. El cc-
tleiix de luanibusejus. IKxU aulciii an-
^uni : Prxciiigere, et calcea le cali^jas
Jl sic. El dixîlilli : Circiiinda iibi vrsil-
Uiii* cl scqucre me. Ei exieiis sec|nebalur
:U'bat quia vertmi est qutnl Ikbat pcr
exisiîiiiabal aulctii se ^istini vîdere.
atiloiu (M-iuiauv cl secuiMlatn ensunliaui
} p«»riaïu fcrrcan», qnx ducil ad dvita-
nllro apeda csl ds. El eîtcunlcs [iroces*
chercher h matin méme^ il fit subir un inter*
roqntoire a ix soldats , e / h s fit mettre en
prison: puis il quitta la Judée^ et serendU à
César ée (880).
Nous vivons védé au (daisir de ^appo^tl^r
dans toute son étcinluc un |»as*»age (Fune si
luuchaiitL' lïtiïvt'té, A |iart le^ raisons qni
liourraient éloldir ;ia |»oiril tie vue <ie la <;ri-
tique sa véracilù, il est impcssible do le
coïilester après Tavoir iu. Il esl iiupossiblo
lie ue pas convenir iiu'il est vrai ; la vérité
seule s'exprime avce une telle r<iiideur, une
telle sinijdicitc^ un lel naturel, avce des dé-
tails si précis, si vrais; on peut dire que
c'e.st la nature mftme nrisesur le lait; oiais
n^insisloiis pas, dans la crainte do nuire h
une fâuse (jui un qu'à se |»réscnter pour
Cire admise.
Personne n'ignore que les chaînes dont
Tai^ôtro fnl lié dans sa |>rison .^ont con-
servées à Rome dans la hasiirque de Sainl-
Pierre-aux-Liens, rinipératrire Eudoxie ,
femme de Tliéodose le Jeune, avant ac-
compli un |>elerinage en Terre-Sainte,
reçut en présent, de Juvénal, palriaredie de
Jérusalem» les deux cliaînes de saint Pierre,
religieusement conservées jusqu'alors dans
la firison môrne où Tapôtre avait été retenu
captif par Héroile, el ani avait été restaurée
du temps de sainte Hélène. Elle en conserva
une i»our l'éi^lise de Consïautinople, et en-
voya la seconde h l'iiopératrice Eudoxie, sa
fille» femme de Valentinieo IlL Celte iirin-
cesse en lit don au nape Sixte 111, qni
la réunit à celles dont le même a|>ôlre avait
6ié attaché dans la i^rison Mamertine. Et on
ajoute nue les deux chaînes, aussitôt leur
ra[>prochemeiU, se soudèrent dVlles-mômes
Fune h l'autre ; mais il serait impossihie tVé-
taïdir sulFisamment hi véracité de cette tra-
dition. Quoi qu'il eu soit, Eudoxie fit hMir
réalise de San-Piclro-in-Carcere, où elles
ont été conservées depuis, el constanunent
entourées de la vénéralion de l'univers. La
ï>iété des fidèles a souvent obtchu dc& mi-
racles auprè-s de ces précieuses reliques.
scrunl virnrn un uni : H contiiiuo di)>ccssil aiigeliis
ab en. El Pelins aJ se reversus, dixil : Nuiie scii»
\ei'e, quia nrisïl l>oiiHitiis aii|^eliiiii }>unm, el cri pu U
iiio de ïuanu llerodis, cl de oiuui exspeclaiione ple-
liis Jiidier^rnm, Considéra nsfj ne venit ail doniiurt
Maria: nialris Joa nuis, qui cognoun nains esl Mar*
«us, ubi er.iiTl uiulli cau{?repau, et oi arklen. Puisanie
aulein en <iHtinm janua% proeessiL pueUa ail audiru-
iluui, noiuNie Rliude. El ul cnguovil voceni Pétri,
pce }tainlio non a^n^i uit jaauaiu, sed inUo eurreiis
unnbavil slare Pelniin aille jaauaui. Al ilb div^eruiil
ad eaui . Iiisaiiis. Illa autem atliriuabai sic &e liabc-
i'C. Illi auleui dîecbant ; Anpeïus ejus est. Peirus
auleru pcrseveiabal pulsaus. Caïui auïem apeiuis-
seul, vidcfuut vum^ el olistupueruiil. Ainiueiis au-
tem eis iiKiitu ut lacèrent, uarravti quomoda Uoiui-
nuh edu\issct eu m de carcere» dîxiupie : Nunltaie
Jaccdiê el lïaliibus luee. El cgressus abiit iu aliniii
luciiui. Faeta aulcm dic, eral non iJiirva tnihalio
îuler milites, iiiiiiïuam faeluni esset de IVlro. tie-
rôdèîi anlein euiu requisiîisel euin»et Ui»n iuvenis*»^U
iuipiiiïilMme latia de euslodibus, jiissit eos duci :
d< sceudeusiine a Judiîa iu Caisaieauj, ibi couuuo-
raïus est, {Àct, %u.}
675
PRO
DlCTIONNAmE
PRO
Les successeurs de Pierre n ont cessé de les
considérer comme l'un des plus saints mo-
numents de la religion, et Tun des plus
augustes trophées de leur dignité aposto-
lique. Le présent le plus considérable qu'ils
eussent coutume de faire autrefois aux
firinces et aux grands de la terre, était de
eur envoyer quelques parcelles du fer de
ces vénérables liens ; souvent même ils les
enchâssaient dans de l'or ou de l'argent,
comme nous l'apprenons des lettres du pape
saint Grégoire le Grand, et c'est ce que Gt
cesouveniin pontife envers Childebert, roi
de France. L'Kglise latine institua, dès le
temps (ie la fondation de la l)asilique de
Saint-Pierrc-ès-Lien5, c'est-à-dire en W9,
la fêle du môme nom, qui n'a cessé de se
célébrer au 1" août. L'empereur Théo-
dose le Jeune fit également construire une
église à Constantinople pour recevoir celle
des deux <;hatnes qui iut ])ortée en cette
ville, et TEglise grecque en établit la com-
mémoraison au 16 janvier.
PROPHÈTES (Faux). La sainte Ecriture
désigne sous le nom de faux prophètes, non-
seulement ceux qui ont |)rophétisé sciem-
ment le mensonge, parce qu'ils n'é[)rou-
vaient aucune inspiration, mais encore des
personnages qui l'ont annoncé à leur insu,
prenant un enthousiasme naturel et illusoire
lK)ur l'enthousiasme divin, comme aussi les
i>r6tres des faux dieux, qui le simulaient;
car il parait qu'en Judée et en Israël, sinon
))artout, ceux-ci so réglaient sur la conduite
des prophètes du vrai Dieu, pour mieux
séduire le peuple. Il paraît aussi qu'Israël
schismatique, et Juda lui-même au temps
de sa dernière idolâtrie et de sa décadence,
eurent des écoles de faux prophètes, sem-
blables aux écoles des proplièles véritables,
et vivant comme eux de la vie des reclus
et des pénitents. (Voy. pour la vie prophé-
tique, Introd. 1. 1*% col. 95-96.)
Sous le règne d'Achab et de Jésabel, il y
avait en Israël quatre cent cinquante pro-
vhêtes de Bual et quatre c^ents prophètes def
hauts lieax^ nourris à la table, ou plutOt
vivant de la table de Jésabel, ce qui su|>-
pose la vie commune. Elie les Qt mettre à
mort, après les avoir convaincus d'inijvos-
tîire en piésence de tout le | euple; mais
Jé.sabel ne tarda pas à les remplacer, tant le
zèle du mal est grand dans ceux qui le veu-
lent et dans ceux qui trouvent leur bénéfice
h l'opérer. En elfet, quelques années plus
tard, Achab résolu de tirer vengeance des
agressions de la Syrie, en s'emparant de la
ville de Ramoth de Galaad, et voulant en-
gager Josai^hat dans sa propre querelle, réu-
(881) At illc ait : Vidi universiiin ïsraol disper-
Sfiin iii fnnntiliits, sinu ovi's ah^quc paÀlore : cl
diiii Dotniiiiis :Non lialieiit isti (i«ii)iiiios: revei*(ntur
iiniisqiii.smie iii doinniii suain in pace. El ail rcx
Israi!l ad Josapluil : N4ini)e dixi tilii, qiiod iiuii pro-
VlK'tarel islc iiiilii (piidqiiani boni, scd ea qti.T iiin!a
Miiil? Al illc, Idcirro. ail, au.iilc verlium boiniiii :
Vidi Doiniiiuiii scdenlcin in solio sun, el oniiicm
cxcrcilum cœli assisUMilf m ci a dt.'xlris cl a sini-
sii Ji. ïx dixil Doniiiius : Quis de( ipict A(;l)ab regcin
nit une seconde fois quatre cents
phètes, pour leur demander con$<
répondirent « Montez à Kamotb ,
gneur la livrera aux mains du r
d'eux, Sédécias , iils de Chanu
même son front de cornes de fer,
à lutter dans le vide comme un ta
rieux, en disant, c'est ainsi, ô roi,
frapf>erez la Syrie jusau'à Textei
Oui, oui, répétaient en cnœur tous!
montez à Ramoth, et le Seignei
livrera.
Pendant ce temps, le prophèb
gue Josaphat avait voulu consulte
ifereuce, arriva, et annonça des é\
bien différents: «J'ai vu, dit-il, I
perse sur les montagnes, comme
jeau qui n'a plus de pasteur, et le
a dit : Ceux-ci n'ont plus de ma
chacun retourne en paix dans sa i
Puis il ajouta : « J'ai vu le^eigi
sur son trône, et l'armée céleste
sa droite el à sa gauche; et le S
demandé : Qui trompera Achab, ro:
en le conduisant au siège de R
Galaad, pour qu'il y périsse ? Or 1
vert un avis et l'autre un autre,
venu enfin un es{)rit qui a dit : •
qui le tromperai. Par quel moye
mandé le Seigneur ? Je serai, a
l'esprit, un esprit de mensonge don
che de ses prophètes. Allez, lui a f
Seigneur^ faites^ et trompez-le. le
a donc mis ainsi Cesprit du niense§l
bouche de tous les prophètes qi
parce qu'il médite contre vous unei
redoutable (881). »
Il semble résulter de cet apok
les faux prophètes de Josaphat élaî
pés les premiers, et le jouet d'um
mensongère; cependant celte déuu(
pas rigoureuse. Mais il est clai
commencement de la narration, q
d'Israël n'admettait pas ceux-ci ai
des prophètes du Seigneur, tout ei
sultant avec confiance, et reconna
chée en cette qualité, quoiqu'il!
sullAt point, parce que Michée lui
toujours des événements funestes
Les faux proi)hètes furent un
f;rands obstacles que Jérémie rend
'accomplissement de sa mission.!
nommément Ananias, fils d'Azui
fils de Cholias, Sédécias, fils de!
Séméias le Néhélamite; mais il
de conclure de ses paroles, qu'il
tait en Juda un bien plus grand n
que tous conspiraient la perte de !
heureuse nation, en l'encourageai
Israd, ut ascendat et corniat in Rame
Cumqtic diccrcl unus hoc mcuio, el
Piocissil spirilus, el slelil corani Domii
Kgo dccipiain eum. Cni Dominus : In q
dtT.ipies? Al ille rcspondit : Ej^i-ediar, et (
mendax in orc omnium proph-^laruni cjv
Dominus : Decipics, et pnevalebis; egré
ila. Nunc igilur, ecce Dominus dédit %fà
dacii in orc omnium prophetamm tuorui
nus locutus est de te niala. (Il Par. i
670
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
qui voulaient me faire fuir dVpouvante (885).
Après le rétablissement définitif de la na-
tion juive et jusqu'au moment de la fonda-
tion du chNStianisme, il n'y eut plus de pro-
phètes en Israël; l'histoire ne dit pas non
plus qu'aucun faux pi;o])hète ait paru sur la
scène. Mais alors, et à cette 0(Hasion même,
il en devait renaître; caria vérité a touiours
sa contrefaçon. Le Sauveur le i>rédit a di-
verses reprises, afin de prémunir ses dis-
ciples contre les dangers d*une surprise : 11
s'élèvera, dit-il, de nombreux faux pro-
phètes, qui séduiront des disciples nom-
breux 2 Et multi pseudopropketœ surgent^ et
seduccnt multos (886).
Puis il ajoute presque aussitôt : « Il s^élè-
verade faux christs et de faux prophètes, qui
opéreront de grandes merveilles et des pro-
diges, au iHiint que les élus eux-mêmes se-
raient induits en erreur, s'il était possible :
Ita ut in errorem inducantur^ si fieripotest^
ctiam electi (887).
Cette prédiction ne tarda pas à se réaliser,
car déjà, peu d^années après la mort de celui
qui I avait faite, le sage Gamaliel parlait au
sein de la Synagogue d'un certain Théodas
et d'un certain Judas, Galiléen, quiavaient
arboré l'étendard du Messie, et dont les fac-
tions avaient été facilement dissipées (888).
Le livre des Actes cite encore le faux pro-
]>hète Barjésu, familier de Sergius Paulus,
])roconsul de Paplios; mais celui-ci paraît
n'avoir joué qu'un rôle très-subalterne.
L'a|>6tre saint Paul le frappa de cécité, en
étendant la main vers lui, et l'accomplisse-
ment de ce miracle convertit le proconsul
(889).
L'apôtre saint Pierre, dans sa ii* Epitre^
avertit aussi les fidèles, qu'il s'élèvera par-
mi eux des faux prophètes, comme il s'en
était élevé parmi les Juifs; au caractère au-
quel il marque leurs œuvres, celui de la
luxure, on pourrait croire qu'il entend par-
ler des {rnostiques.
EnAn les faux proj)hètes, ou du moins une
partie des faux prophètes signalés dans
les prophéties précédentes était apparue
avant que l'apôtre saint Jean eût terminé sa
longue carrière; il les désigne en ces termes
dans sa première lettre : Tris-cfiers^ ne croyez
pas à toute espèce de révélation ; mais assu-
rez'vous si la révélation vient de Dieu; car il
y a de nombreux faux prophètes dans lemonde.
Or voici à quel signe vous discernerez ce qui
vient de Dieu : toute doctrine qui reconnait
Jésus-Christ venu dans la chair ^ est de Dieu :
(885) El ingressus sum domum Semaiae filii Da-
laiae lilii McUil)ecl secrelo. Qui ait : Tractcmus wh-
hiscuin in domo Dei in nicdio leinpii, et claudamus
portas anlis ;. quia venturi sunt ut iulcrficiaul te, et
nocte \enturi snut ad (Kxidendnm le. El dixi : Num
quisquam similis niei fusil? Et quis ui ego iiigie-
diolur icmplum, el vivel? Non iiigrf'diar. £1 inlel-
Icxi «luod i>eus non misisscl cutn, sed quasi valici-
nanii locutus essel ad nio, el Tobias el Sanaballal
l'ondiixisscnt euni. Acceperal eiiim prelium, ut icr-
rilus faccrcm, et peccarem, el habcrent malum,
quod expnibrarenl niihi. Mémento niei, Domine,
pro Tobia el Sanaballal, juxta opéra eomm talia :
sed el Noadi» prophetae, et cœlerorum prophctaruoi
toute doctrine qui s'élève contre Jésus
n'est pas de Dieu : elle est de CAntechr
on vous a parlé comme devant appem
ce monde; or il est apparu (890j. ]
fois, ce sont bien les gnostiques ; li t
à s'y méprendre.
Depuis lors beaucoup d'autres fai
f)hèles ont encore apjiaru à divers
Nous ]>arlons dans cics articles spéc
ceux qui ont joué des rôles imrortai
PKOPHETESDU DAUPHINE. Le
pro|.hètes du Dauphiné sont les frè
rins (les fanatiques des Cévennes. (Vc
Fanatiques.) Ceux-ci eurent pour
Jurieu, Duserre, Gabriel Aslier et
Isabeau, surnommée la bergère de Cr
il paraît que la création des petits pr
était l'œuvre de la seule Isabeau. El
en 1688 h Grenoble, et y fit beauc
bruit, sinon beaucoup de conversic
pendant une dame de Bavs, veuve d'
seiller au parlement, s*^éprit d'une
ferveur pour la pro[)hétesse, et en c
communication de l'Esprit, avec la
(les convulsions. Sa fille, mademoi^
Bays, obtint la môme faveur. Après a
éclistant, Isabeau se donna en speiia
assemblées de prophètes se formé
désordre devint grand, car de fliu:
profitèrent de l'occasion pour se i
toute sorte de désordres, sous prête
le Saint-Esprit affranchissait de U
ceux qu'il daignait inspirer. Les ou
s'en mêlèrent ; la belle Isabeau fi(|;|
prison; elle aimerait mieux moin
se rétracter, disait-elle en y cntraiA,
dant elle fit mieux, car elle y dcTidl
pénitente, et ensuite une fervente
que.
La persécution ayant dispersé lelr
Jnrieu entreprit d'en rassembler les
U écrivit donc en faveur des petits
tes, ainsi les nommait-on à cause de
enfants par lesquels la manifestation
l)ril commença. Dès l'an 1686, Fap
de son livre, intitulé YAccompiissen
prophétie.^ , ou la Délivrance proeh
V Eglise^ avail causé une certaine fei
lion. Il continua d'expliquer dans K
sens rA|X)calypse, celivrequi se (>rô
tant mieux à toutes les explication;
blés, qu'il est plus mystérieux. H j
de grandes révolutions', Tétablissemc
yer^e\ du protestantisme en France
ruines du catholicisme; il osa môme |
tiser cet événement pour Tan 1690.
qui lerrebanl nie. (// Kidr. vi, 10-14.)
(886)Mnlih. xxiv, 11.
(887) lb\d„ %i.
(888) Ad. V, 36.
(889) Acl. xni, G,
(800) Cliarissimi, noiile omiii spîritai >
sed probate spiriliis si ex 6eo sînl : i
mulli pseudoproplieue cxierunl iii mundain
cognoscitur spintus Dei : oniiùs spîritus ^
leiur Jesum Clirislum in canie venisse, ex
Et omnis spirilus qui suivit Jesum, ex Deo
cl liic est Aiilichnslus, de quo audisUs i
venil, et nunc jam in mundo est. il Joan.
TRO
I>ES HlR/VCLEî^
rno
CSÎ
|mcfU le nretnier h tle p,is y croire ;
linsi aii*n te tlisait h vv\ix (iiii lui
^ïetil<rassignorune 6|io<|U(^ irop i>eii
* Supiioséos ou vérilaliles, il est
à nature fies proplitHies tfinspiror h
M>ur qui elles ont elé faites le dej^scin
eiircncJre les clinses qifelles promet-
UfouTAit-il après cela déserlcr la rausc
ftphôles? « Utis Tanni^'O H>80, disail-il
^Mi* Lettrt ptistorafe^on cniQUilmlilan^i
'.î el aux environs ilcs lieux où il y
}U autrefol^i des temples, des voix si
Leuicnt semblables au cljarit des psaa-
[u'on ne pouvait les ()reridre pour au-
)se, » Et c'était cela en etfel» d autant
|uc, rniUeilr en convient, «rccs voix
ijues chantaient les jisaunies selon la
lion de Clément M.?irol et de Théodore
te.*» D'où il .suit i\uù «Dieu qui se
ainsi des bouches nu milieu desairs,*»
iraîl el consacrait tout ce qui s'éi.rl
se faisait encore, lion ou mauvais, en
«lu fjroleslaTilismc.
que la belle l'-abeau et ses plus chauds
05 furent jetés en prison» la daoïe de
^ sê^ ftlle s'enfuiieol ^ Livron, où elles
rnt une maison de campagne ♦ mais
utiliser leur voyage, en lormant le
i» ïa route des propliètes couvoLsïon*
Le fermier de *ccs dames et toute la
se laissèrent etnloctriner» par corn-
ica ou j>ar irticrèt, et on ne v»t bientôt
nul lo i^ays que des cenvulskms; on
nue des prophéties annonçant à jour
' du jiafûsmc el ïô Inomphe de
^i.^, ia conversion des monartmesi et
Ires événements sans cesse uénien-
}uvent démentis h fheure môme.
leties faisaient pourtant une telle
ion sur Fesprit des bonnes gens,
' vil, et môme des jdUs fortes télés,
loin prendre des informations sur
isatîon des pro[»héties : par exemple^
bé de Privas était réellement converti
Bitanttsme; quel jour celui de llom-
Rt tombé à îa renverse, en apercevant
uiel, au moment qu*il entrait dans son
i jrand feu de diverses couleurs,
vait été prédit»
avait déjh environ trois cents prophé-
m el dûment prophétisant et convul-
Dtt lorsque les magistrats de (îreno-
li avaient suivi les fugitives à Ja piste»
?nt mettre en f^rison avec une pqrtie
ir^ adhérents. Les soins charitaljles,
^ el les exhortations des ecclé-
t de beaucoup de personnes sa-
ïndirent assez protnplement à la santé
I raison ces malbcoreux prophètes,
e cerveau avait été ébranlé h force de
rmenls el de spasmes forcés, d'iuslé-
rueîlcs ou bizarres et de jeûnes pro-
pendant deuï ou trois jours entiers.
i la belle ïsabeau avait propliétisé,
ifôtrc mise en prison^el ce fut sa der-
popl)élie, que TEspril divin allait se
^surle& enfants. Elle le savait d'au-
lieux» qu^'lle lui avait jiréparé les
foroiant déjeunes eniants au mé-
DiCTia?i.*<r* DES Mikacl^s. IL
lier des convutetons ; et ce fql un coup de
maître, car les majfislrats ne pouvaient avoir
15 aucune prise, ni exercer aucune iniluenee.
Suivant une lettre écrite de Gehève, le f3 fé-
vrier 1S89, et rapportée d^ins Khisloire des
Camiôards, Tinspiration «les petits prophètes
commença au mois d'octobre 1688. L*Espril
se manifesta d'almrd dans trois ou quatre
jeunes enfants, puis dans une quinzaine,
ensuite on les compta [^ar centaines, il gagna
les personnes plus âgées, et bientôt il se
trouva lel village ayant autant de prophètes
que d'haifitanls. On en vît des troupes de
deux ou trois cents naître en une nuit. Sou*
vent TEspril les saisissait à rimproviste, ils
tombaient, se roulaient sur la terre, dans la
neige ou dans la houe, se relevaient lors-
fprils ne s'étaient pas brisé les membres, et
ljr(Kphélisaient hors d'eux-mêmes, sans avoir
f^nscicncede leur état. Ordinairement, Tap*
parilion de l'esprit prophétique élail précé*
dée d'une maladie de quelques jours, et ses
accès, d'un espèce de spasme, d'un agace-
ment nerveux ou d'un éiat de langueur el
d'aifaissemenl de peu de durée. La crise
nerveuse semblait remonter des pieds à 1$
gorge. Les paysans ne se Irompaient ^uèro
sur l'issue ûe rindisposition qui précédail
Tapparition de l'Esprîl : c'esl, disaient-ils,
une pr (épuration à rm$(re mulmUe, Il fut con-
staté par mille excm|des, que les t»auvres
niaîarfes perdaicnl totalement la faculté de
percevoir les sensations | ni le fer ni le feu
ne pouvaient les réveiller.
La bergère de Cret avait fixé la délivrance
au mois de septembre 1688; les petits pro-
priétés la reculèrent jusnu'à la fin de l'année
1680. Nous avons dit ailleurs de quelle ma-
nière tout cela se termina \ mais îl faut noter
que la plupart des propliètes^ revenus h la
santé el à îa raison, ne convinrent jamais
d^avoir été dupes ou im^Kisteurs, et tous
moururent avec la conviction qu'ils avaient
été vérilahli;ment inspirés de Tespril divin*
Juricu lui-même n*en accepta jamais le dé»
racnti. « Il se peut, lisait-il, qu'ils soienl
devenus des fripons, maiji ils n>n ont pas
moins été des prophètes. »
L*ap|>réciation de f»oreils faits est diQlcile^
Les médecins fmrement naturalistes , pour
ne pas dire matérialistes, et les (thilosophes
rationalistes n*y voient que du naturalisme*
Les démonogràphes et les spiritualistes y
cherchent l'opération du démon. Comme il
est suflîsamment prouvé quel>caucoun d'en-
tre les petits prophètes possédaient rintui-
lion de la pensée et des mystères les mieux
voilés, en même temps que leur état phy-
sit]ue était complètement anormal, ceux-ci
artirment sans hésiter que le démon seul
pouvait opérer de telles œuvres, d'autant
plus que c'était son œuvre spéciale qu*il
s'agissait d'établir, savoir l'iiérésie. Les pro-
testants disaient au contraire resprit divin
el Tœuvre de Dieu; raais^ pour les uns comme
pour les autres» c*est toujours l'interven-
tion des natures angéliques. Les natura-
listes, au contraire, considérant que létal
anormal des petits prophètes commença par
22
ca
PM
tilCTIONi^AIRE
PftO
(les causes naidrelics, se continua par des
prophéiios toujours fausses , et se termina
par des moyens naturels et du même ordre
que la cause qui l'avait produit, en con-
cluent que tout fut toujours naturel et ma-
ladif.
C'est être bien exclusif dans les deux sens,
trop exclusif peut-être. Les causes natu-
relles sont si multiples f si variées dans leurs
combinaisons ^ si peu connues pour la plu-
pari et si peu susceptibles d'une étude ap-
profondie f qu'il ne faut pas trop se presser
d'allribuer au démon les phénomènes inex-
pliqués qui viennent à se.produire. Pour les
anciens, la frénésie était un état divin, la
faculté engastrimutique, si nous pouvions
employer ce mot, un phénomène surnaturel;
narmi les Arabes et les peuples sauvages,
la folie est toujours réputée sainte et divine.
Aux yeux du peuple, le feu-follet est tou-
jours un démon, un mauvais lutin où l'Ame
d'un damné. La lumière de la science aida à
renverser de tels préjugés , en éclairant les
causes. mystérieuses que la nature dissimu-
lait. D'un autre côté, au point de vue chré-
tien, è celui d'une philosophie plus com-
plète que celle dont on a nourri les âmes
•<lej)uis deux siècles, au point de vue de
l'histoire elle-même, on ne saurait nier
l'intervention des intelligences extra-natu-
relles dans les attaires de ce monde. Les
antiques oracles et les tables tournantes de
nos temps modernes , pour ne citer que ces
deux faits et dans un seul ordre d idées ,
fournissent des indices irrécusables.
Il faudrait discerner ce qui appartient à
la nature de ce qui la surpasse ; mais ce
discernement est peut-être réservé à tou-
jours pour Dieu seul.
Et dans le cas spécial des fanatiques des
devenues et des petits prophètes du Dau-
phiné , nous croyons que le démoB a bien
pu intervenir, pour compléter des phéno-
mènes d'eux-mêmes naturels » les rendre
plus merveilleux, tant qu'ils subsisteraient,
et en tirer un parti conforme à ses desseins;
de telle sorte que , sans en être la cause
première et efficiente , la c^use productrice,
il en a été la cause concomitante et sura-
joutée. Son action se serait ainsi mêlée à
celle de )a nature, dans une mesure qu'il
n'est pas possible de déterminer, quoique
ostensible en beaucoup de choses. Ceci est
trop yague ^ jious en convenons , mais la
précision nous semblerait aventureuse ,
d'autant plus que les faits, exagérés d^un
côté, dénigrés de l'autre, sont restés mal
définis.
PROPHÉTIE. !• Esprit prophétique. —
Après que le Dieu tout-puissant eut créé
l'univers, il ne l'abandonna pas àlui-même ;
il ne le livra pas à toutes les chances d'éga-
rement et de destruction qu*il y avait lais-
sées 1 ou plutôt mises à dessein : il surveilla
son œuvre, pour la féconder, la développer,
la fSaire grandir;. il l'environna desoins, de
prévenances , jusqu'à ce qu^enfin,
adulte, et façonné par une éducatioi
et entière, le monde fût. capable de i
de lui-même. Cette action intime de
vidence, dirigeant, inspirant, nré
annonçant, redressant, se manifest
cesse , est ce que les anciens appeli
nom de prophétie. La prophétie éU
eux la manifestation de l'esprit dm
conque agissait ou parlait de l'abom
cet esprit , était un prophète. Or, a
festations de la divinité furent bi
nombreuses , et jouèrent un rôle bi
considérable dans les destidécfs du
ancien, qu'on ne se l'imagine, q\
û'étudie que la superficie de l'histoi
Jusqu'au déluge. Dieu lui-même i
familièrement avec les hommes, et
verse, non-seulement pour les écli
leurs devoirs , ou les réprimander i
iniquités, mais aussi potrr dépos
leurs souvenirs l'annonce prophétii
événements qui s'accompiironl. Il
verbalement le Messie, il flgure
dans le sommeil d'Adam, il indiqu<
et le genre de châtiment de la nati
dans la punition de Caïn.
A|)rès le déluge. Dieu se retire^!
esprit reste; Dieu devient invisibi
son action est incessante , et cette i
manifeste dans l'esprit de prophétie
ré|)and sur le monde entier.
Déjà auparavant ,- l'esprit de p
s'est révélé , car dans l'action ditj
n'est brusque, les changementsi|
rent de loin, ils se trouvent opérli
transition insensible. Hénocha prO|
il a prophétisé, puisqu'il a été rai
rellement par l'esprit de Dieu j il a
tisé, puisqu'il a écrit sous Tinspir
l'esprit de Dieu. Qu'Hénoch ait com
ouvrages pour l'instruction de ses
porains et l'édiflcation des races
nous n'en saurions douter; les ti
orientales sont unanimes à cet égar
outre, l'apôtre saint Jude nous F
d'une manière positive dans son
catholique (891). Le livre qui noi
sous le nom de ce patriarche est tm
die respectivement moderne, il e
mais une telle supposition, loin de
le fait, le confirmerait plutôt s'il a
soin de Télre.
Aussitôt après le déluge, Noé noi
rait rempli de J'esprit prophétique
nonce à Chanaan la malédiction ae
térité, à Sem et à Japhet, les béné
dont la leur sera comblée. Après Mo
ham, Isaac, Jacob prophétisent à le
Puis Joseph, puis Moïse, Josué et II
des juges d'Israël . Marie , sœur de
et avec elle un grand nombre de
dlsraël ; Bézéléel et OoIiab,les soix
anciens d'Israël désignés par Moi
juger le peuple, prophétisent.
Mais il ne faut pas supposer ({ue Tes]
(891) Prophetavil autem et de his seplimus ab Adam Honocb, dicens
ctis inillibus suis... (itcd. 14.)
Ecce venit Oomiira
087
PRO
DICTIONNAIUE
PRO
Esaii est le premier né, mais il cède son droit
d*aîncssc pour un plat de lentilles; c'esl-h-
dire qu'il renonce auprivilége d'être le i)ère
du Messie, pour satisfaire une grossière sen-
sualité. Et c'est ainsi que les Juifs deyai^ent
rejeter un jour le Messie spirituel, parce
que dans leur préoccupation pour la gloire et
les biens de ce monde, ils s'étaient accoutu-
més à ridée d'un Messie tout mondain.
Ksaii est l'atné» mais son frère lui ravit la
bénédiction paternelle, en vertu de laquelle
il est établi dominateur et mattro, père des
nations futures, aïeul du Messie selon lacliair,
et de tous les peuples chrétiens selon l'es-
prit.
Et si on pouvait parler de Dieu en un tan-
gage qui ne convient qu'aux passions hu-
maines on dirait : Dieu ne complaisait dans
l'idée de cette substitution qu'il opérerait un
jour, car il la fait apparaître figurément à
chamie instant. C'est Jose[)h, le proscrit, le
venuu, mais le juste, qui va conférer à un
peuple étrangerles bienfaits dont ses frères
n*ont pas voulu, et sauver des nations incon-
nues ; ses frères eux-mêmes ne trouveront
le salut, qu'en revenant à lui, et surtout après
qu'ils l'auront reconnu.
C'est ce même Joseph, qui voit avec sur-
prise la substitution prophétique du plus
jeune de ses Gis à l'atnedans la bénédiction
de leur aïeul. C'est Juda, le quatrième iïcs
fils de Jacob, substitué dans tous ses droits
à Ruben, l'atné, parce que Ruben a déshonoré
le lit de son propre père. C'est Phares subs-
titué à Zara au moment môme de leur nais-
sance.
Mais l'histoire des patriarches abonde en
pareils traits. Le premier fils d'Abraham, le
fils de la femme esclave, ne sera point l'héri-
tier de la divine promesse ; il sera chassé de
la maison paternelle, pour faire place à un se-
cond fils, venu au monde longtemps après lui.
Joseph, reniant de prédilection de Jacob, le
fils béni du Seisneur, le sauveur de ses frè-
res, se mariera dans uniuiys étranger, il aura
des fils de l'étrangère, et ceux-ci auront dou-
ble part dans l'héritage de leur aïeul.
Qu'ajouter à tout cela, sinon le trait par
.lequel le peuple juif termine sa captivitéd'E-
^ypte, et naît a la vie des nations. 1) dépouille
les Egyptiens de leurs richesses, comme il
sera dépouillé un jour des siennes, par le
peuple nouveau qui naîtra à la liberté de
l'Evangile.
Sans doute ces figures étaient incompré-
hensibles avant leur accomplissement ; mais
elles n'avaient pas manqué d'appeler latten-
t\on des docteurs de la loi. 11 faUait même
qu'elles demeurassent incomprises jusqu'à
leuraccomplissement, puisqu'elles n'auraient
pu s'accomplir s'il en eût été autrement. Hais
• qui pourrait hésiter maintenant sur leur si-
gniiication, si ce n'est les Juifs, d(mt l'aveur
(895) fluaiiliatus^ue est Israël valde In conspeclu
Madian. Et clamavit ad Doroiniun postolans aiixi-
Ittim centra Madiaoiias. Qui misit ad eos viriiin
'prophetam, et locutus est : llaec dicit Dominus Dcus
•Isracïl : Ego vos feci cônscendcre de ^gjpto, el
tau.vi vos de domo servUulis, cl ilberavi de manu
glemenl, prédit aus'si, forme une de
trations les plus convaincantes en
christianisme substituée l'alliance
d'al)ord en leur faveur.
111. Prophéties anonymeâ. La &
ture relate un certain nombre de |
dont elle ne nomme pas les aute
allons les ranger ici dans leur oi
nologique.
1" Après la judicaiure de Del
Hébreux retombèrent dans l'idolâi
suite le Seigneur les livra i la caf:
^ Mais, éclairés par leurs roalbeon
connurent la cause et revinrent à I
tin prophète vint leur dire de sa pa
gneury Dieu d'Israël^ m*a chargé de
Je vous ai fait sortir de CEgypîe
de la servitude; je vims ai arraché
des Egyptiens et de tous les ennemi
à votre perte ; fai chassé ceux-ci dt
pre pays pour vous y établir. Je va
Je suis le Seigneur votre Dieu;n^ki
les dieux des Amorrhéens que tous r
et vous n'avez pas voulu m'entendr
< Cette réprimande fut bientôt si
secours efficace; car l'ange du Seî
parut sous le chêne d'Ephra, e
Oédéon de commencer la guerre d
chissement.
2° Nous passons maintenant an
Samuel; et c'est au vieillard Héli,
décesseur dans la judicature, q
iihète innomé vient adresser h
-c Seigneur dit ceci : PTai-je pm
mes faveurs les plus signalées la
vos aïeux dès le temps de la captitil
et en présence de la cour de Pharm
pas choisi votre père entre tous p
ministre de mes autels , brûler Tem
ter réphod en ma présence ; ne Iw
réservé la meilleure part de tous i
ces offerts en Israël f Pourquoi da
vos fils repoussex-vous du jpied U
?me fai réclamés en qualité éioffran
icude mon habitation, oupourau
vous plus d'honneur à vos fis qu à
en réservant pour vous et pour eux
ers de tous les sacrifices que mon p
m'o/frir? Puisqu'il en estainsi^ ditu
le pieu d'Israël, f avais promis qm
mille et celle de votre oère serait
toujours des fonctions ae monsacer
maintenant^ dit le Seigneur , je me
de garde d'accomplir une pareille j
je gloriâerai qui m'aura glorifié f
verrai le mépris à qui m'aura m
temps n'est pas loin où je briserai t
sance et celle de la maison de voir
telle sorte que dans votre deseem
sonne n'atteindra plus à l'âge de la
fous vous verre;: un rival dans
même, et dans la faveur des fUs d
nul de votre famule ne vieillira. Ce]
iCgyptiorom, et omniam inimicorom,
bant vos : ejecique cas ad introîtam '
tradidi vobis terrain eorum. Et dixi : £|
Deus vester, ne limeatis deos Amorr
quorum terra habitat i$; 'M noluislis H
meam. (Jud, vi, 6-10.)
m
PRQ
DICTIONNAIRE
FRO
Pacim ces feiu» prophètes^ les uns pré-
voyant la crise, mais ignorant he dénoû-
inent, le supposent au moins tel qu'ils le dé-
sirent, et prophétisent en ce sens; les au-
tres, voulant ramener et se le rendre favo-
rable, wophétisent ce qu'ils ambitionnent, et qui parait être de Adson, abbéd
aQn «d incliner les es()rits du cAté de leurs aumônier de la reine Gerherge, f<
qu'elles ont joué dans les évéol^n
plus majeurs pour l'intérêt de natic
La plus ancienne de toutes ee
nous connaissions se lit au livre <
De Anuchriêto, attribué à saint A
{>ensées, et de tracer 1 ornière dans laquelle
e char devra perpétuellement rouler.Ceux-ci
égarés par de fausses spéculations d'astrolo-
f;ie, de cabale ou de probabilités, donnent
eurs déductions erronées pour l'histoire de
l'avenir; ceux-là, séduits par une imagina tive
malade, prennent leurs rêves et les visions de
leur délire r)Our des révélations véritables;
f)lusieurs enGn, menteurs impudents, serai-
ent du public, ne désirant pas mêmeet n es-
bérant pas ce qu'ils annoncent, et n'ont
{l'autre dessein que de se jouer des badauds
et des niais. i
Or, les badauds et les niais, qui ne font
jamais défaut dans le monde, s'empressent
auprès des prétendus prophètes, et donnent
la vogue à leurs œuvres. Puis, au lieu d'a-
voir les yeux dessillés par les événements.
Ils se disent qu'ils n'avaient pas compris, et
remettent l'accomplissement à un plus tard
qui ne doit jamais venir. Semblamcs aux
Juife, qui attendent toujours un événement
passé, parce qu'ils aiment mieux une erreur
3ui les flatte qu'une vérité qui les con-
amne.
Car ces réflexions sont applicables au peu-
ple de Dieu lui-même, parmi lequel on ne
vit jamais tant de faux et de véritables pro-
phètes qu'à l'époque de ses malheurs, et
qui n'eut jamais tant d'interprètes des an**
ciennes prophéties que depuis son dernier
malheur. Mais c'est de temps plus rappro^
chés Je nous et de prophéties toujours
fausses que nous nous proposons de parler ici.
De pieux et saints personnages ont quel-
quefois compromis leur nom dans de pa-
reilles entreprises : témoins Pierre THer-
inite, lorsqu'il entraîna des flots dechré-*
tiens à la conquête de la terre sainte; le dé-
vot saint Bernard, lorsqu'il promit à Louis
le Jeune des succès qui furent changés en
revers; le pieux Joachim, abbé de Flore,
lorsqu'il essaya inutilement de détourner
Richard Cœur de Lion de la croisade qu'il
fivait entreprise, et lorsqu'il appliqua les
prophéties bibliques aux événements de
son temps; sainte Catherine do Sienne,
lorsqu'elle promit de longs jours au pape
Grégoire XI, à condition qu^l rétablirait à
Jtomele siège pontifical. ( Voj^. l'art. Jq^cuih.
abbé de Flore.) _ .
C'est chose curieuse, de suivre daqs leur
fortune diverse quelques-unes de ces pro-
phéties éditées sans I aveu de Tesprit pro-
phétique , et chose triste pour l'histoire de
Tesprit hutpfllip I devoir le rôle lmporta^t
(899) Quidam vero doctores nostri aiunt quiâ
unusex regibus Francoruni Romanum imperium \ï\
ifilegra tenebit, qui in novissimo tcmpore cril, cl
ip^ erit maxinius et omnium regum ultimus, qui
poslquam regnum suum féliciter gubcrnavcrit, ^
Louis d'Outre-mer. Elle est ainsi
a Quelques-uns de nos docteurs en
ou un roi de France doit possédei
1 empire romain tel qu'ii fut jadis»^^
roi, le plus grand de tous ceux i *
mais existé , sera aussi le der
empire, le dernier empire sur la i
après avoir gouverne gloriev
peuples, il ira enfin à Jérusaleipt^
son sceptre et sa couronne sur F
Oliviers, et là finira tout empire i
soit chrétien, car la consommalioit
rivée (899).
Cette prophétie, on le voit d|
miers mots, est plus ancienne \
et nous ne serions pas surpris^ <^
montât jusqu'à Charlemagne, qui ei
tention, et un moment l'espoir de rt
deux empires sous son sceptre. I
n'exprime pas l'idée qu'on lui prêle
parait bien avoir eue, de reconqué
salem, dès lors au pouvoir des i
elle indique du moins Tespoir que qi
de ses successeurs remplirait un y
tflche si noble et si sainte.
Cette prophétie ne pouvait mai
tomber dans le domaine de l'oubU^^
le reste de la domination, si langukl
la seconde race et les commencemé
troisième; nous ignorons si elle fut i
à l'occasion des croisades, où ellfl
avoir dû jouer un r6Ie, mais du moi
verra rej)araitro avec uu grand â
Charles VllI, et servir presque de ii
terminant à ses entreprises sur l'Iti
Le X* siècle fut lui-même trop
pour songer à autre chose qu*à 1
monde, qui devait venir en Tan 999
fut pas sans un sentiment de joie,
stu))eur, qu'on vit luire la premier
de Tan 1000. Mais combien de ri
puissants seigneurs ne durent pas r
alors les largesses inconsicférée^
avaient faites de leurs biens, ou iafc
coupable avec laquelle ils les avaieo
pés, sous prétexte qu*il n'en faudrait
plus. Le monde tendant à 9a /în, dis^i
il devenait inutile de conserver de
périssables. Ces craintes et ces terrei
verselles ne résultaient point de c
prophétie spéciale : c'était un reste
reur des millénaires , jusque-là jnal <
et qui avait besoin de cette épreuve |
montrer ce qu'elle est : c'est-a-dire 1)
mère.
IjQ XI* siècle fut languissant ^ i
uUimum llierosoiymam vcniet et in mo0li
sccplrum et corotiam su;^m dcpouot : sic i
cl consuuimatio Romanorum chrisliauoruin
peiii.
pno
DES >imvCLF.5.
^m
oui
il lo Ir/ivflil, un ni orne ni inlerrcun-
esprit hutiifttri Alors .i|ipanireiit les
t î»ro|»héiïes de Merlin» éditées et
ées en môme Icrajis [mr ileux aa-
i ne se connurent pas , Gcotrnn tic
Ith et Alain de Lille. GeolTroi les
garnie conj[»lément a ses clironiques
\s de la vieille Angleterre, Alain les
)Articulier et les acnompaj^na d'un
lire,
^iinrait vécu, à ce que Ton croit,
ï^h hSO, Il est possd)!e, mais rien
ltr« son existence, qui nous seni-
fabuîeuse que ses fables, et celles-
l en (mblic |>our la | ire mi ère fois
: c'est-à-dire à répoqtie la plus
les su()positions et des coïitrelarons
i de Montmoulb, qui les donna à
e ses Briianniœ utriust^ue regum et
n origo et gesta insiymu^ vivait cil
icnore l'époque à lacpjulle il niou-
\ il vérut plusieurs auiïees en-jore
le dote, rommc on en |>eut juger
>urs ijaits de son bisloirc.
le Lille, qui les donî*a h pou j^riis
temps, est ditrôrent du fanieui
\ Lille, docteur en TUniversitô do
Piiommé Wdùcttur nnhersvf^ et qui
91 129^, c'est-à-dire un siècle plus
|»remier rfest pcinl nn personnage
, comme l'ont sup|»osé (juclques
ts, i! était moine de Ctteauï , el
ttï lâOi, suivant le récit d*Albéric
[-Fontaines, moine du mfiiuc ordre.
du Commentaire dit de lui-mûmc
l natif de Lille, dans la Flandre, el
in fait acconinli en l'année 1ît27
*ijn souvenir ue sa jeunesse : c'u-
iccusalioii de magie [lorlée contre
|c, la premi^^re année du rogne de
TAlsace, (ils de Tbierry 1", duc de
; Eii couîiiaranl la î^ropliélie ilans
luire «le ces auteurs, on voit aux
\^ peu nond)reusos et peu impor-
lilleurs. qu'elle contient, qu ils no
i concertés ni copiés,
It dillicile d'établir la date réelle h
.elle a été coniiiosée, et il ne faut
eun é|j;ard h celle qu'elle indique
le Tan ^05» car on y trouve des
ences postérieures au règne de
Igné : par e\enqile les douze pairs
tf, ou petits rois, sive reyuii, venant
d'Aribur* Or la pairie ne fut pas
ndée i>ar le grand em]>ereur, de
j tout le luoudi'; on ue peut en
fondation plus tôt que le r4'»gne de
Jeune onde Hobcrt le l*icux. On y
I )ms [»ropresqui n*ontéLé [irononcés
i les i\' ou \' sièrles, le) ipie ceux
iislrie, des Danois el du roi Cannl.
!^ga^dant de i»îus jirès, on ^*ape^r;oil
euro mi^* sous forme de propbélie
do jiartie des événemcnls du règne
i IL roi il'Angktlerre, *lojn, j*ar wn-
^ il a été le t:iinle!n|i<*rairL Ivîle va
tttie-bi, l't v[\iUv bien, sous la forme
ptjric^ &u\ évéucmcnls dont TAui^lc-
terre avait été le théâtre depuis la morl
«riùlouani le Ct>nfèsseur, mais cmsuile ellç
devient vague et sans objet, et il est impos-
sible de i aiipliquer à rien de connu. Le pré-
tendu [trophèle n*a prévu aucun <les grands
événements ni des grands personnages des
siècles postérieurs ; ni Henri VIIL ni Klisa-
betli. ni Cromwcl, ni la glorieuse révolution
de lliitSconmie disent les Anglais.
Geotfroi de Monlmoulb s'y est tromné, car
il afïplique aux rois fabuleux de ses cbronî-
ques, Aurélius-Ambrosius, Uler-Pandrajjon,
Ladvaladrus, Arthur, etc.» ce qui convient
aux règnes des successeurs de (iuillamne
le Conquérant, ou peut-être n'osail-il j^mint
parler plus clairement. Alain de Lille, qui
écrivait en Flandre, el jouissait sous ce ra)t-
\mvi d*une entière liberté, n*liésile pas h
désigner Etienne de Itloîs, Matlulue, Uen-
ri II et ses fils comme les objets directs do
la prophétie.
Nous ne savons jusqu*5 quel point ellû
influa sur les événements jioliliques de cella
époque; nous ne croyons pas même qu'elle
au exercé dlnduence marquée, mais il nVn
fut pas de même sur la littérature. De m
point , de cette source |ieul-ètre, découle
toulê la forme et TinveiUion littéraire des
XIII* el XIV' siècles : les romans d*Arlhurct
des cbevalicrs de la Talile ronde, qui donne-
renl le Ion h la littéralure, (mis ceux du
Saint-Graal , de iVlcrlin, la féerie, celte gnl-
ci eu se création de l'esprit bu ma in qui n a
jamais eu sa pareille. L'Europe vécut deux
siècles et demi de cet aliment. La donnée
de> la j ropbélie est en eflVi benreusc et [poé-
tique : C'est le roi fabuleux ^ orligerne, qui
a un rêve merveilleux et extatique en 1 an
hiVô; ce rêve le préoc*nipe étrangement ; alors
a]q>aralt le fabuleux Merlin, lils d'un démon
el d une fée, qui le lui explique, et peint à
grands t rails sous des figures emblémati-
ques et dans nu langage semée d'énigmes,
Ici événements futurs de Thistoire.
Cette intention lit une grande sensation
dans le mcindc ; le nom de Merlin est resté,
el nous a été transmis avec tout son preslige
de mervtîillcs, de puissance et de magie. La
féerie est restée, le genre «si resté, car
c'eî-l une des plus anciiuines fiitions roma-
Mes((ucs, la plus auf'ienne |>eut-être après
la naissance de la littéralure moderne. On
cbenhail encore tîes f^rofibélies dans la pro-
phétie de Merlin, mtmVi en France, au
temps de Charles VU; rar on liisail ^qu1l
av.iil prophétisé la Furelle «rOrléans en ces
mots : Une vierge desiendra des régions
que [parcourt A(»olton, et ét:li|»seia la gloire
lie toutes celles qiii auront vécu avant elle:
dc/tcendft rirgo^ dcorsitm Sagittarii^ et flores
virgintos obscuiiahit, roulefois c'était une er-
reur, car cette prédirlion, plus ancienne que
celles de Merlin, se lit au recueil des verssi-
bylïins, et à rintention bien manifeste, non de
Jeatme-d'Arc, mais de la mère du Sauveur.
Merlin devint même un type sur lequel
on essaya de faire dos rojues; mais il arriva,
connue tiiuJHurs en jiareille circonstance,
que riuiilaUnjidemenia bien au-desso^sdu
eo5
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
modèle. Aussi exisic-t-il plusieurs recueils
d^ prophéties fori diOérenis attribués h
Merïia; il en existe en manuscrit à Oxford,
à CvQ^ridge ; la bibtiothèc{ue cotonnienne
en indique outre cela plusieurs ; mais celui
Sue nous avons indiqué est le plus ancien,
y a eu de même, et nécessairement, plu-
sieurs Merlin, tels que Ambrosius Merlinus
Camber, et c'est celui dont nous parlons ;
Merlinus Caledonius, dont le nom paraît
désigner un barde écossais du vi* ou du
VII' siècle, appelé plus exactement Mir-
dhin, et dont il a été publié quelques
fragments,, et enfln Merlinns Coccajus, de
Mantoue, dont Muratori a cité une soixan-
taine de vers dans le VIII* tome de ses Ecri-
vains â^ Italie. (Foy. Fabricius, Bibl. Lat.
média et infin^œ lafiniMis^ verba Merlinus),
Jfoachim, abbé de Flore (Foy. cet ari.), fut
te prophète des querelles de la papauté avec
l'empire; il en trouva toute (l'histoire dans
FApocalypse et dans les prophéties de l'An-
cien Testament; il îeta môme un coup d'œil
snr ceux des peuples voisins qui jouaient
^lors un rôle dans les affaires du monde.
Rien n'est i)lus vague que ses explications,
1)lus arbitraire que ses déductions, et le l>on
oachim ne voit rien au delà des affaires et
des débâts de son siècle. Pour lui Babylone
c'est Rome; la Chaldée, c'est l'Allemagne ;
hiPhilistio, c*est la Lombardie ;Moab et Am-
mon, ce sont les Latins et les Grecs; l'Arabie,
c'est l'Espagne ; pourquoi? il ne le dit j)as.
Voici, du reste, des exemples de sa manière
de procéder. On lit ces paroles au xiii* cha-
pitre des prophéties d'Isaïe, verset deuxiè-
me : Dirigez vos étendards contre la montagne
couverte ae nuages^ élevez la voix,, étendez les
ffMinSy et que les généraux en franchissent les
portes. Ce chapitre est intitulé] fardeau de
Babylone, Sur quoi le commentateur dit :
% Lecteur, vous pouvez entendre par là soit
le cœur des orgueilleux couvert aes nuages
de Viniquité, soit l'ancien ])euple romain
Wvréaux ténèbres de l'idolâtrie, soit en gé-
liéral le vof^nûe chrétien corrompu par Fini-
quité et les œuvres de la chair. »
On lit au chapitre zxi* du môme prophète,
(lu verset onzième^: Fardeau de ridumée :
/"entends une voix qui s'élève de Séir. Senti-
nelle, que se passe-t-U cette nuit, que se
passe-t'il? La sentinelle répond : — Foi ci le
point du jour; si vous voulez voir, voyez,
approchez et venez ici. Sur quoi le commen-
tateur dit : « Ce passage concerne les Juifs,
auxquels le Christ s'est montré, mais qui
n'ont pas voulu, ou plutôt qui n'ont pas
mérité de le reconnaître, et dont les descen-
dants sont demeurés plongés dans les ténè-
bres de l'erreur... Ce (jue le prophète ajoute
plus loin : J'en ferai une terre de désolation,
un désert, que j'inonderai de sang et do
carnajgej concerne les Grecs, qui causent
tant de maux au peuple latin ; et je ne doute
pas Qu'ils ne doivent être un jour écrasés,
tant le peuple, grands et petits, que l'Eglise,
prélats et clergé. » Il faut avouer pourtant
aue si l'abbé de Flore avait en vue la ruine
e l'empifeQrec par les Turcs et la prise do
Constantinople accomplie plus lard,
tait pas trop mal rencontré; sculemei
plication n'est guère en rapport i
texte. IVoy. P. i De oneribus sexti
ris.)
Il dit encore, sur ces paroles du pi
Ezéchiel, au \x\' chapitre, diriffé com
gypte : A toi et à moi, grand dragon,
joue au milieu des eaux de tes fleuvei
prendrai dans mon filets et je ftnir
sur le rivage. Les eaux figurent les t
dans les œuvres de ta création, U
tiles représentent les ecclésiastiques,
oiseaux les religieux, dont un si gran
bre, émulateurs de la pnretéde^ an
après avoir brisé tous les liens de U
s élèvent vers les cîeux par Fardeur i
aièle pour la loi de Jcsus-ChiisL »
voit, c'est le moine, et le moine un It
peu rancuneux, qui perle ici, et non
phète. {Voy. Tempore V.)
Paul Se^liger, dans son eommenla
les prophéties concernant la siicees$i
papes, relève un autre passai âe|
Joachim, qui est tr6s-remarqiial)lt^^
si on le compare aux événements ii^
dans la première moitié du xvi* sié(
suite des prédications de Luther; c*esi
ci : (Foy. i P. De oneribus sexti le*
« 11 viendra un temps aîk la puissance
nique foulera aui pieds 1 Eglise r
dans les contrées occidentales. Car de
qu'Antiochus, souche de l'iniquité, I
le cours de l'histoire pour les Juifs, A
un fils de la perdition mettra Ga à o
do l'Eglise, en appelant les Germit
combats. Et on n'aura vu nulle part i
pie causer tant de douleur à l'Eglise f
3ue le peuple allemand, son sujet. I
e la Germanie se répandra une éj
d'hérésie, qui atteindra, au temps
de Dieu, non-seulement les réprouvé
môme les élus. L'ouragan prendra na
en Saxe 5 Magdebourg et Islèbe, dign
d'une telle mère, souffleront à la 1
Seigneur l'esprit de jpestilence. »
Etait-il possible, dit notre glossati
prédire plus clairement Luther, Sax
rigine, et né à Islèbe. Or, ajoute-t-i
pro))hétie n est pas nouvelle et faite
couj), mais bien en 1178, et la preuve
qu'elle se lit dans un exem[)laire d<
phéties de Joachim que nou«5 posséda
qui a été imprimé â Venise, chez
Suardi, en 1516. Or Luther ne coni
à répandre ses doctrines inscnséees
1517.
L'abhé Joachim fit é(*ole, et cela su
çoit : il avait fait beaucoup de brui
son temps, et sa méthode est facile. 1
manque pas d'amideur, et laisse à P
native une entière liberté. Un certaii
ïélcsphore la reprit, et l'appliqua ai
raôlés du grand schisme d Occident
Liechtcmbergers l'accommoda avec u
d'astronomie, et prophétisa les événc
de la fin du xv' siècle et du commeno
du siècle suivant. Jérôme Savonarolc
autant, cl agita de ses prédictions furil
DES MIRACLES-
jet la France, Paslorini a voulu la
e en bonnonr jiisoifcn ces tlorniers
dans une nouvelle explication de
lypse. IVoy. I art. Apocalypse, col.
luiv.) Mais ce qu'il donnait au com-
lont au îiiècle pour une iiilerpréta-
llç neuve, était déjà bien vieux, puis-
Bcliira avait longtemps auparavant
I six éfK>ques pour la Synagogue et
^ucs j>our l'Eglise dans les six jours
'ion» et réuni les sept fioles et les
Iles de rAf»oealjpse avec lus
îttiïe et d'Ezéijïnei» [loiir eu dé-
K^ept périodes de Tliistoire depuis
Ition du Verbe jusqu'à la lîn dos
[WlespJjore, si ce nom n*est pas un
Ct prophétisait en 1380, Uien
ûin que ses ])ropîiéties; il est
^êoni lieues de la vérité. Il écrivit h
n du grand scliisnie d'Occident,
•lablir les causes et le terme,
vénenicnls qui le suivraient
^ du monde, qu* if place h une épo-
fnée. Pour lui, ce sciasnie est le
rae dans l*K|^lise de Dieu de-
rondalion par Muïse; il s'arran;^c
1 peut dos [îremiers, pour les faire
odes |)rédictions des (irofdiètes do
*ienne; et c'est la partie la moins
de son ouvrage. Il déraisonne
nsiblement, lorsqu'il en vient à
i divisait alors les fidèles; puis sur
•1 |)erd tout h fait la tùte. 11 sufljra,
donner îa preuve, de citer les pro-
' ,Qos du livre.
de Notro-Seigneur Jésus-Christ
_ re, ainsi que do toute la cour
fnsi soit-îl. Ci comiucncc le livre
Tbéopliore, fir^!ilre et ermite, (fa-
ilorité saiïile des ftrophèlcs et des
s vériJii|ues, sur le cotimience-
durée et la fin du |>résent scliisme
bulations à venir, [^rinci paiement
du futur roi de F Aquilon, qui s'aj)-
?rédéric lit, euq*oreur» jusqu'au
U futtir pape, qui s'ap|>ellera lo
Angélique^ cl du roi de France,
[Charles, empereur futur a|u 6s ledit
j pareillement sur les souverains
dû TEçUso romaine, l'état de TE-
iverselTe, le règne dudit Pasteur-
e, jusqu'au temps du dernier Au-
el enlin depuis et pendant le rùi^ne
>rnier Antéchrist, et a[>res la mort
nleclM'isi jusqu'au dernier jugement
i et à la lui du monde. »
in^i-nous, cl faisoîis oli^^erver d'abord
BO, amiée de la date delà prophétie,
Vî régnait en France depuis six ans.
lui que 1 hélespliore avait en vue,
rophélie ne fut plus molli cure use.
III, empereur, était moii en 13*1(1;
nue il n\i guère été conqUé |iarmi
reurs, si ce n'est [lar les liTstorîens,
nar une partie Avs hi>loi'n*rïs, il
dose rendre c4Hnptt: dt* I.) prétéri-
}U fa(t Tbclespbore» il ne le n*nnai^-
mdh le Fiéién; lïï 'l'iA :dlcndait|
semblable au Messie qu'attendent les Juifs,
n"est|tojnl venu et ne saurait plus venir. Lo
Pastcnr-Ançélique est la marotte de toutes
les i»rophéties du lemps ; t»n Talicnd tuu-
jours. Le sclitsmc qn'i donnait lieu au pro-
j»hèteri*écrircsesprétiirtionsûvaitconùnen»<S
en 1378 par félettion de Clément VII, il du*
Fait, par conséf[uem, depuis liuit ans, et de-
vait se |»rolongcr plus d'un demi-siècle en-
core. Or, le [jrophète n'en a prévu ni ta
durée, ni le terme, ni aiu une des péripéties.
Mais continuons smi exposition :
« A tous les lidèlc's rhrétiens, en général,
et à chacun d'eux en [ai tien lier, ecclésias-
tiques et séculiers, rbumble frère Tliéojdjoro
rie Coscnza, (muvre prêtre et ermite, près
Tlièbcs,.* L'an de la Nativité mccclvxxvi»
vers l'aurore du jour de la liésurre* tion du-
dit Notre-Seigneur Jé^us-Chrîst, lorsque je
dormais d*un léger sommeil, ou mieux dans
un léger engourdissement des sens, il mo
semblait voir un ange de iHeu,^ au visage
virginal, haut de ilenx eoudées, orné do
deux ailes très-hriîl*intcs, couvert d'une
aube lluttanle sur un vêlement traînant, qui
m adressait doucement ces paroles : llieu a
exaucé vos prières, en vous révélant à
vous-même ce qu il avait révélé [>réréd**m-
meiit 0 ses serviteurs bien-aimés Cyrille,
firèlre cl ermite au mont Carmcl, Joâcliiin,
abhé, et h beaucon|) d'autres ]>armi ses ser-
viteurs, rclâtivenieiîi au présent srhtsmc ,
qui devait être, aux causes tjui ront fait
naître, à celui qui serait le vrai pontile et à
celui nui serait le faux ponlile, quelle en
serait la fin, et comment après le srbisme
futur, FEi^lise serait gouvernée j»ar TEspril-
Saiiil et le Pasteur-Angélique; toutes chosea
indiquées et révélées depuis longtemps.»
Voilà bien les a|>parences d'une révéla-
tion divine; mais iln'ya riende divin» nous
allons le voir, et loui cela n esl qu pne ré-
miniscence des visions de Daniel ; Tange
haut de deux coudées et vêtu d'une aube
llottante, est emprunté à la révélation do
Falihé Cyrille.
«ï Cherchez donc les livres et lesécritsdes
prophètes qui viennent do vous être indi-
ijués» ajoute Fang©, cl vous y Irouvcrci la
satislVu'tion «levos désirs, a
Ainsi ce n'est pas une révélation quo noua
allons avoir, uuus un travail d'agenccmenl
dos révélations déjà connues. Aussi le coni-
|ulaleur dit-il bientôt de lui-même : « Jo
prolesle rjiie je ne suis ni prophète, ni filn
do jirophete, comme Fêlait Anante, dont \{
est écrit qu'il prédisait ce qui lui était an-
noncé [iersonnellcmenl; je suis uniquement
un scrnlaleur des Ecritures, annonçant au
monde comme Michée , non [>as ce qui est
agréabbs mais ce qui est vrai. »
Et afin de donner une iilce plus ami>le el
plus exacte du prix qu'un altachait alors h
ces sortes de [prophéties, et de fêlude ipio!!
en faisait, nous eiteroiis d'après lui le nom-
bre île celles qu'il trouva tiaiis le seul village
de Tlièbes, près de Osenza : D'alwuxl le livre
de Tabbé Cueille, ensuile toutes les prophé-
i\v> et prOii^tion^ de Fabbé Joachim, dont i
m
PAO
IHCTIONNAIRE
PRO
donne le détail, un livre rare, intitulé Hq-
roicope^ traduit de Thébrou en latin, et con-
tenant une liste de tous les souverains pon-
tifes à venir, depuis Nicolas III iusqu*au
Pasteur-Angélique, un autre petit livre à la
date de 135(, concernant aussi la succession
dos souverains pontifes, une révélation faite
à saint François d'Assise relativement au
grand schisme, sans compter une multitude
'autres prophéties et de révélations j)arti-
culières; les révélations d'Ambroise Merlin,
les prophéties des sibylles Erythrée, Tibur-
tine et Heliespontine, et enfin des extraits de
prophéties contenant l'histoire de Tavenir
depuis Tan 1200 de Jésus-Christ, jusqu'à la
fin et au règne du grand Antéchrist.
Cyrille, mis au nombre des saints par
quelques hagiographes, et notamment par
les Bollandistes, sous la date du 6 mars,
était le 111* prieur général des carmes
de la Terre- Sainte. Il avait vu pendant
un ravissement, en offrant le saint sacri-
fice, un ange qui se tenait debout sur la
dernière marche de Tautel, tenant à la
main deux tablettes, qu'il fit signe au prieur
de recueillir, et qu'il laissa, en dis]>arais-
{^ant quand la messe fut achevée. Cyrille
les recueillit, les transcrivit et les brûla,
selon Tordre de langCi ce qui est bien dom-
mage, car ce précieux monument aurait été
une raison probante dans la discussion.
Elles contenaient une. suite de prophéties
commençant à l'an 12U; la copie du prieur
Cyrille fut envoyée nar lui à l'abbé Joachim,
afin d'en avoir l'explication; et en effet Joa-
chim l'a donnée; mais elle n'est guère plus
claire que le texte, et surtout pas plus vraie,
car la fin du monde serait maintenant un
fait accompli déjà depuis plusieurs siècles.
Uien n'est si obscur que cette prédiction, et
surtout écrit dans un style plus énigmatique
et plusjrecherché pour la barbarie des ex-
]»res3ions. Nous croirions volontiers que
c'est un tour Joué à Tabbé de Flore, mais
nous voudrions en décharger le saint prieur
du mont Carmel , quoique les Bollandistes
l'aient rangé parmi les prophètes (900).
Jean Liechtembergers , Allemand, comme
son nom l'indique, prophétisa en lfc84 ou
]>eu avant, à l'occasion de la grande con-
jonction astronomique qui devait avoir lieu
le premier jour d'avril de cette môme- année;
sa prophétie embrasse Tespace compris entre
celte date et Tan 1507 inclusivement, et est
accompagnée de figures emblématic[ues ,
genre nouveau, que beaucoup d'écrivains
en prophéties adoptèrent, et qui a cela de
commode, aue Temblème laisse beaucoup à
deviner à 1 esprit, ouvre un vaste champ à
l'imagination , sans compromettre le pro-
])hète, puisqu'il n'est responsable que de sa
propre interprétation, et jouit du bénéfice de
celles que les événements i>ourront donner.
(900) Voy. pour les propliétics de Tliéopîiorc ou
Tliclesplioi:e, Ns. delà bihl. de Saiiitc-G«;ncvièvc coté
4- 1016, h.1 53. — Fabricius, BibL lai, med, (rta-
n'i, verbo Tetesphorus, — pAPEBRoat, VII loin. Mail,
pag< iî5. — HvR4T0iiius, Ant, ital.^ toui. l|l, pug.
Le prophète Liechtembergers trace
vance une histoire aussi fantastique c
images ; il a vu tout ce qui doit arrivé
U84 et 15G7, des pestes, des guerre
famines, des mortalités, tout, excf
réalité, excepté le grand événement
poque, la naissance du protestantisr
reste, il reprend les prophéties de se
décesseurs; celles ae Joachim, de
Brigitte, de Régnier Lolhard, autant |
sait, et les édite à nouveau; autre r
qui ne lui est pas exclusivoraent
comme nous le verrons dans la suîti
article.
Voici la prédiction pour Vmi \kî
nées suivantes.
CHAPITRE fil {Vimage est un mgU
éployées^ avec quelques a€Comp(tijnf%
« Aussi Brigitte, au livre de sos réxi
dit, en expliquant le symlKple d'uij
aigle qui reposera sur uao airo de i\
l'Eglise sera foulée aux jiicds et d|
En effet, Dieu peut soulever coïîl«5
la puissante Allemagne , qui se ci3
ses propres forces, beaucoup pi
celle de Dieu. Par un juste jugel
barque de Pierre sera ftiiandonn<^*e S^
cursions ennemies , et le clergé s'i
d'épouvante. Et il deviendra nécessai
Pierre s'enfuie avec la ceinture du |
pour éviter la honte publiuue de u
lude, et que l'Eglise d Occident voie
que la puissance de la France, on i
elle se confie, n'est qu'un roseau,
brise sous la main qui s'y appuie. Md
savoir qu'ensuite les Allemands scoi
tes (901) feront alliance avec un
France, sou i le règne duquel l'Egli
tera sur ses épaules le fardeau lana
d'une lourde croix. En de^à du fle
Rhin, et dans la terre de la Lune (9
côté de la mer occidentale, on ve
maux inouïs sous un nouveau |)ap<
fulminera la sentence d'anathèrae coi
Saturnins (903), au moment où le se
trera dans sa propre maison ; alors
mains hésiteront dans la foi, ce qui
jamais ouï ni vu dans les siècles ant(
et il s'élèvera des temps pleins de pér
l'Eglise de saint Pierre. Il s'élever
tout à coup, l'an 1W6, entre MM. le
naux de nouvelles discordes , et U
maux dureront de longs jours.
« Ces funestes événements sont Gf
XVI* chapitre du livre des Juges par !
cheveux de Samson, dont la tète de
tion allemande doit toujours être
Ces cheveux, les Gantois, les habitt
Bruges, les Flamands, les Picards, s'el
de les raser; nobles fils de la zizanie
ment de la foi qui ont secoué le joui
royauté et se sont confédérés ; mais le
en qui ils avaient mis leur confias
949. — GorpASTvs De monarchia, tom. ii, pa
(901) Placés sous rinflucncc du scorpion.
(902)i;Ani;lrl.'nT.
(905) La riamlro. ..... ^
nnnrronL et luurnojrottl Iniirs elTarls
R r^jivorsiun *\v.s infiilèles, Min de les
mtrer dons la i>crj;erîc du Seigneur.
ko dief do \iî foi ayanl perdu ses rlic-
c'est-à-<iirc ses déienseurs el sa foreo,
it détiile cominc Sainson, «
lH5ur s entendait peul-ôtrc lui-mômc,
K>tume sa pro(»hélie ïïc peut sa|i|di-
i rien, il nuiis senilde Jiiiitile do clier-
I j'entendre. Il ^youte [lOiir Fan 1530 i
IJle les proviticesHhiinanes et r^liso
B jouiront d'une im'w solide ; le sceji-
ladiseordofera l»risu (>our elles, ci it
une nouvelle rél'onne» unn nouvelle
' nouveau règne, des nia^urs |iures el
tes» /iiiNsi liien dvins le clergé que
D peuffe; U*& maritimes (Wy) seuls
eront une tristesse qui durera cinq
irce que le Turc occufïera leurs fron-
arrivé «ut dernières anrïées de son
\rr on OcdtJcnl» il éprouvera une san-
i atîprès d'Aiî-l/i-Ciiapeilo, et
^ *.-,.., 0 de Trôbisonde sera reeon-
TEgliso jiar une armée décroisés... »
cela» on le voit, n'est pas mal trouvé^
lianqué que révéneuient. L'auteur»
lit dans Tespril un mot répété alors
les les bouches, eelui de réioruïe, el
aisso couler do sa plume, n aperee-
U cef»endant le grand réformateur
fiôllre; et quelle idée se faisail-il de
rnie ! La paixl h comordel l^entcnto
«îlle fïarmi le [leuplc et le elergé I O
le I les événements vous ont donné
\s cruels démentis.
cependant un eniblôme et un pas-
, niôine Liecbtembergers qui semblent
r h Luther, el nue Paul Scaliger n'a
Hqué de lui apf>fiquer.
ge est celle d'un moine vôtu de l'iia-
Pominieains, portant sur les épaules
le qui lui parle h roroillc, et tenant
hiain un moinillon vêtu do même,
\i le prophète dit : « Voici un niotne
lUe» velu d'un long manteau, qui
I terre, et fïorlanl le diable sur ses
; il est arn^é de longs Itras el nccoin-
ll'un disci[de. Ce proplièlc sera re-
0 aux dieux et aux démons, il 0|»é-
fcucoupdo merveilles et do j>rodiges;
Ipect, les esftrlts méehants de Feuft^r
inllaiuilo; d sera doué d'un génie
up, d'une scieiice variée, d*une [iro-
lypocrisie; mais le mensonge sera le
ivent sur ses lèvres, et sa conscienre
)uterà pas le crime. Il sera cause
riinde elfusion de sang, et quoiqu'il
e nombreuses merveilles et des firo-
ne faudra (las le suivre cependant
II e^ncerno la salulairc doctrine du
! it sera bien pIutiM de ceux que
i Chri'si a propliétisés, on ces narules
5 Sauveur dans les saintes lelinîs,
lisent au XXIV" chapitre do saint
D : Siffueff/uun vous dit^f*^ (kriat l'^it
têt (à ^ ne te crotfez pus. m
là plus d*uu tiait. ^;m^ doutf. *pu
lVvuI tiens.
convient bien a Luther; tnais les merveilles
el les profiiges , mais les dénmns mis eq
fuite î lit toul cela mis en |taralièle avec les
douces couleurs sous lesquelles la réforme
est présenléc dans le irassage qui précède!
Si c était encore l'avenir, on pourrait cher*
cher quelque explicalion plausible , mainte-
nant cVst do riusloîre, et rhistoirc no se
prête plus aux accommodenjOnls,
Mais déjà, et longtemps auparavant, b*s
querelles sur la pauvreté chrétienne avaient
agité lo monde. Beaucoup de saints religieux
et do chrélions fervents s'étaient trouvés
Scandalisés du faste tles granris et en parti*
culîer des prélats et delà cour do Home ï
les capucins, princif salement, les |dus pau-
vres d'entre tous par leurs vœux et les tra-
d liions de leur ordre, se dévouèrenl el so
firent les champions de rimmitité, fie la
modestie et de la pauvreté chrétienne; quel-
ques-uns. épris d'un trop grand zèle, exa-
gérèrent la liocfrine qu'ils voulaient éiablir»
en prétendant faire un dev(dr prjur tout le
monde de la ]>auvrelé absolue, l«dsinrils la
j>ratiquaient eux-mêmes. Do ce nombre, fut
Jean do Rochotaillado, cordelierdu couvent
d'Aurillac, qui alla jusqu'^ se faire confiner
dans la (irison de Figoac [>ar son |*rovincial
en 13^5. Ne pouvant fdus f»rô<ber, il se mit
du moins à prophétiser; ou fdutot il parait
(lue la tôte lui tourna, car il s'eutrelonail
dans sa [*rison avec son crucifix, qui, h co
qu'il prétendait, lui réjtondail par des si-
gnes. Ces prO[diéties ayant fait quelque
bruit, le cardinal iiiiillaumo Cnsli lui or-
donna de les mettre par écrit. Il recouvra en
mémo teuqvs la liberté, mais pour la perdre
une seconde fois, car il fut ontl^rmé de nou-
veau en 13o(t par ordre du pape Innocent VI
au château de Bagnols, parce qvfil excitait
dos soulèvements [►armi le peuple contre lo
clergé par ses menaces, ses déclamalions el
SOS [»rophéties. Les prélats et les liénélkiers
no se souoiottant pas à son gré h la f»auvrelé
monacale, et les riches continuant h possé-
der leurs richesses, il ne gardait plus do me-
sures. 11 annruicait donc les |>lus grands
malheurs connue; [iréls h fondre sur l'uni vrr*i
]«our cette cause; les maux de laFrante, tfui
iwiraissaicnt être alors au comble, <Iev«icnl
encore s'aggraver. L'Afioralypse lui founds-
sait une mine inénuisahie do (»rédictions;
or ayant annoncé des 1340, au sortir de son
premier emprisonneiuenl ♦ une aggravation
des malheurs puldics, et Edouard, roi d'An-
gleterre, ayant peu après envahi la Franco
avec une |iuissanto année, tandis quo dos
factions rivales el de sanglantes guerres ci-
viles déchiraient son sein, bien des gen?*
crurent que lo de frère Uocîietaillade était
vérilablonienl insftiré, ou qu*il avait trouvé
le vrai sens de rA|*ocalypse; aussi ses pré-
dictimis ne lirent-olles que [dus de bruil
dans le monde.
Ht il y a en elTel dans la surexallation de
lVs[»rit, quelque chose qui resscmido si bien
à rcs| lit pri»pliétique ou qui en a|»proLbej
703
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
m
qu'il n'est pas aussi rare qu'on pourrait le
croire de voir s'accomplir des prédictions
faites en cet état. Suivant un proverbe vul-
gaire, (es enfants et les fous prophétie
sent.
Au reste, le frère Jean soutenait son dire
par une vie exemplaire; il ne manquait pas
non jdiis de science et de génie. 1-^ conti-
nuatftur de Guillaume de Nangis, son con-?
lemporain, en faisait grand cas , et ne mé-
[Tisail point ses prédictions. « Jean de Ko*
clietaillado a écrit, dit-il, plusieurs livres de
pro|iliélies, entre autres VOstcnsor et le Vade
mecum. Ce n'est pas que j'ajoute une con-
fiance entière à ses prédictions, mais j'en ai
]K)urtant vu plusieurs s'accomplir, et il se-
rait possible que Dieu, qui fait souOIer son
esprit où il lui plaît, eût départi h ce bon
religieux un rayon de sa prescience. » Nous,
qui ne croyons'^i»as au môme degré à l'es-
prit de prescience du capucin enthousiaste,
nous rappellerons, à côté de ces prédictions
qui :mt réussi , certaines autres annonces
moins heureuses. Jean de Rochetaillade
prophétisait une invasion des Turcs en Oc-
cident, le retour des papes h Rome en 1362,
événement qui ne devait s'accomplir qu'en
1377, la spoliation universelle des biens de
l'Eglise; puis enfin un pape qui converti-
rait les Juifs, les Sarrasins, les Tartares et
les Turcs , procurerait au monde mille ans
de ))aix, et ramènerait tout le monde, peu-
ple et clergé, h la manière de vivre des apô-
tres et iles fidèles de la primitive Eglise,
Heureusement il ne dit pas le moment où
devait commencer cet âge d'or, mais on voit
aisément, à la manière dont il l'annonce,
qu'il l'espérait à bref délai.
Nous ne saurions dire si cette idée d'un
pape qui régnerait mille ans , convertirait
l'univers et mettrait enfin le sceau à la durée
du monde, appartient h Jean de Rochetail-
lade ; mais elle devint la marotte de tous les
f)rédiseurs de celte é|K>que, et nous en
avons cité ailleurs de nombreux exemples.
{Voy, l'art. Papes.)
f rithème, au 11* tome de la Chronique
(fUirsauge^ nous apprend que Jean de Ro-
chetaillade avait donné pendant lorigtemps,
avant de se faire proiihèie, dans les visions
de l'alchimie, cette chaste prostituée, comme
il l'appelle, qui eut tant d'amants, et de-
meura toujours intacte (d05). (Voy. aussi
Froissart in Chronic. t. 1 , ch. 211.) Il reste
encore du même auteur un Commentaire sur
les prophéties du frère Cyrille, ermite; nous
avons dit le sens et le but de ses prédictions,
nous croyons qu'une analyse de ces divers
ouvrages serait superflue.
Nous arrivons à une époque où les pro-
phéties astrologiques et principalement les
prophéties sur la fin du monde jouaient un
grand rôle dans la société chrétienne. L'as-
trologie se mit au service de la politique, et
y trouva une mine inépuisaido de richesses;
quant aux prophéties sur la fin du monde,
(OOrî) J'.Mii lie Rorliciaillade roinposn un truite
sur la valu et la tu'v\uicié de ia ijuinlcsseine des
on les prit à peu près de tous les peints da
riiorizon : l'astrologie, (^Ecriture sainte, les
calculs cabalistiques, les présomptions, ete.;
nous avons déjh traité plusieurs decesque^
tions. {Voy. Astrologie et Fin du voxdb.)
Déjà le célèbre Arnauld de VilleoetiTt,
dans son traité De l'Antéchrist, car ces deoi
questions se touchent, avait ûxé la fin dn
monde è l'année 1355 ou 1^6^, et cette an-
nonce a\ait fait une certaine sensalion dans
le public lettré, et par suite dans la sotWl
Mais les astrologues ayant refait ses m\mh,
après que ré|)oque fut passée, sans que h
fin du monde se fût accomfilie, trouvèrewl
qu'elle arriverait définitivement en 1588;
année des grandes conjonctiotis des planMei.
Celte date est trop imporlanie, touicWîi,
]>our que nous traitions incidemmfiu ]h
questions qui s'y rattachent, elle mérite un
article particulier, (l'oy. l'art* neGEOMo^tii.f
Ce n'était nas, il est vrai, riifiiiée.lS88<|iii
fut indiquée la première, mats bien 1521, et
ce n'est qu'après le terme pncifique decelk**
ci, qu'on s'aperçut enfin rîc l'erreur nou-
velle. Ces vaticinations menteuses el lou*
jours démenties n'enlrelennif^nt pa» moins
des terreurs et de pénibles incertitudes dflfif
l'esprit des peuples; au point qu'on vit
un des plus célèbres professeurs en droit
de Toulouse, Biaise d'Auriol, déeé«lé en
1540, tenir sons la remise une grande !i.irque
toute équipée et toujours prête, fiour s&
sauver avec sa famille, s'il y avait vatfff^
l»arce que, pensaient les plus ha biles H tes
])lus savants, la fin du monde viendrBdftt
un nouveau déluge, occasionné par la m-
jonction des planètes supérieures dmlli
signe du Verseau.
Mais que dire des ffrédîctions eahalisQ^.
ques? Nonobstant leur futilité, elles
laissèrent pas pour cela de causer des
reurs. Ainsi l'on crut trouver la fin da
dans ce chronogramme
lesVs nazarenVs rcX IVDaeorTM
qui donne la date 1532 : quoi de plus i
tain, c'était le titre njôme de la croix
Sauveur? ou bien encore dans celui-ci :
VrDcbVnl In qVcM pVpVgerVnt,
qui donne exactement la même date, lis
verront, y est-il dit, quel est celui qu'ils
ont crucifié ; or cette menace ne s'accoropliw
jamais mieux qu'au jour final, où le CrociU
reparaîtra comme juge devant ceux gui Foi*
méconnu el outragé. Qui saurait bien éti-
dier les Ecritures, y trouverait la raison ds
bien des choses et le secret de tout ce qui
est à venir.
Mais ce fut bien pis, quand l'esprit de seels
s'en mêla. En 1533, des prédicateurs aitf-
l)aptistes et luthériens de Wirtemberg s'é-
tant concertés pour annoncer la fin du hk»-
de à jour fixe et à un terme très-rapproché,
afin de produire plus d'effet sur l-iioagiDa-
tion des masses populaires, il en résulta au
choseîi, qui a clo uns en fiaii'^iiis p:ir AiilhoincPs-
muulin.
ruo
DES MmACLEâ.
Pm
m
une profonde terreur et un griind
^gement. Benurauj» dn personnes
mt de .s'orrupcr d(*s tiIFaires niondai-
m parlie des ch/inips restèrent sans
Ç les gens les plus riches se pr*!;[»a-
piir des largesses inconsidérées e.l la
ion des sacrements h ce dernier joui
» vint |»oinl (Voy, Simon Fontaine
'este, en n'étfill pas seulement la flr
Je que les protestants [ïronosliqnaicnl
'JU.l beaucoup fdus encore la fin du
j comme ils disaient, et après l'héri'
juel ils soupiraient, dût le niondc
isujle ce qu'il pourrait. Dans rimpos-
le recueillir tonies les vaticinations
Irent h ce sujet, nous recueillerons
- ce quatrain cpii eut llionneur de
France deux on trois ans et qui
aait à Tannée 15V5 :
iMlaiiicmctit te papr se motirr».
Ils apros partout tltlï.ir régnera ,
h&i prendra fin dti cLcrgë h joyc,
Hr oppresse sera par km te voye*
l>eaucoup de personnes prirent ee^
; au sérieni, et se prénarèreni comme
d*Auriol à faire un long séjrmr sur
b, i'ar il ne fut pas seul h. disposer
prjue et des [provisions dans 1 cven-
! du grand déluge de 152V, il v en ent
>i prirent occasion des (erreurs pojm-
ïur se railler sans pitié de la crédu-
Mique. L'auteur *les iiphémeridts
lo2V, fil imprimer les lignes sui^
Tqui n'étaient nullement de nature îi
cr les imaginations trou idées. « Au
^e feurier, seront vingt conjonctions
" Jiocres, mais Mcn çràudes, dest|Oel-
posséderont le si^ne d'Aquarius,
isansdoutite signdleront ]>rc5quc
terre, aux climats, aux royaumes,
_ivinces, estais, dignités, aux bestcs
5 et grandes halènes de la nier et h
ehnsos naissantes en la tene^ muta-
variation et altération telle certaine-
quG (lareillc n a esté escrifile depuis
r»u[i de siècles f lar les hisloriograplies»
lendue de nos majeurs : donciiucs
los , dressez et leuez vos farcs. »
f* Massk, d€ rimposturc dis diabits^
révéncnicnt qui a peut-Atrc obtenu
lége de faire naître le plus de [)ro-
^ful la grande rénovation <lc l'esfïrit
qui signila le siècle de la renaissance
Vriuvasion de Cliarles Vlll en Italie
jnal. Frère Jérime de Ferrare, aulre-
|l Savonarole» y eut une part i m men-
tes prédications et [dus encore i>or
Jicttons. Il arriva, au grand malheur
jrand déshonneur de 1 uunianité, que
•ttvement inteîlecluel, détourné de sa
iès le principe^ aboutit h une résurrec-
u paganisme dans les lettres et dans
Is, La glorilie^ition des fornïes, !a déi-
"l de la matière, le rajeunissement du
l,ynipe avec son accei.soire dVxlrava-
|t de dépravation, tel fut le résultat
final, et ce résultat dure encore, et il est k
peine possible d'en entrevoirie terme. Mais
il ne dépentlit pas de Savonarolc de lui dQn-
ner une autre dircrlion* L*^me audacieuse
et chi'ctienne du frère prôdieur avait rôvé
mieux riue cela ; clic avait voulu un m«nde
nouveau, mais chrétien, une Huéralurc chré-
tienne, un art chréticti. Il avait deviné que
la France donnerait rébrardcrnenl h Tuni-
vers; Florence, sa belle et riante patrie d*ft-
dopiion, conservait le sceptre de Télégancc
et 4ln bon goût, mais d'un goût é(»uré. cl
continuait de régner sur Tu ni vers par le
Ï>rcstigè de sa gloire et do ses ricbe^ses;
tome et rilalie se transformaient, le clergé^
réformé depuis et y com[>ris son chef, mar-
quait la mesure dans cette marrbc ascen^
sionnelle vers le bien cl le lieau idéal con-
sidéré au point de vue chrétien. Mais Sa-
vonarole se trompa sur ses forces, il amassa
contre loi des haines formidables, le peuplct
dont il était pourtant l'idole, ne le soutint
pas et il périt victime de son dévoûment
Il ne reste de lui qu'un souvenir trop peu
vénéré, un nom trop peu admiré, et quel-
ques recueils de prophéties moitié vraies,
fausses à moitié, et dos sermons moitié chré*
liens, moitié profdiétiqucs, qui conliennenl
pourtant des vues davenir d'une certaine
etcmJue et parfois d'une justesse admirablo
(Voy. 1 art. Savo?iaiiolk),
Le Liber mirabiliê (foy, cet art,) conlienl
un grand nombre de prédictions anciennes
ou nouvelles ou môme controuvécs, qui
coururent ritalie h Toccasion de la guerre
fiue Savonarole appelait de tous ses vœux,
dans Fesfjoirqu elle transformerait sa patrie, '
cl que les dioits récemment acquis par la
France sur plusieurs provinces de la pénin-
sule, faisaient pressentira tous les bf)us es-
|Tits. Elles coururent aussi la France, où
elles furent envoyées h dessein, peut être
même de la main de Savonarolc, cl où elles
se trouvèrent imprimées en mônie temps
quVn Italie.
Toute la pensée de Téditeur se révèle
dans celte courte préface mise en t/^le du
recueil : « Un mot de l'auteur : en jetarit
des yeux attentifs sur ces prO[*hélios et ceî*
révélations, on rCNormaîlra fatilement qu'il
doit btentùt venir du très-religieux royaume
de France, un souverain pontife d*une sain-
teté consommée qui, avec Faifie du Dieu
très -bon et Irès-çrandt établira la paix en-
tre toutes les nations chrétiennes, réforme'
ra les mœurs des 'serviteurs du Christ, ol-
léréos peul'Ôtre par le seul fait du laps des
siècles, et princif>atem«nt celles du clergé,
recu|)érera ta !*alestine, si justement appelée
Terre-Sainte dans les lettres sacrées, con-
quôlera les cmrdres des Grecs, des Turcs
et beaucoup d autres, convertira h FEvan-
gile tant de nations nui n'en ont jamais reçu
Fa lumière, et auquel obéironlles rois dont
les noms suivent (ici vient une liste do
vingt ou trente monarques). En mfinie lemp!^
le roi de France sera exalté au-^iessus de
tous les rois cl reconnu souverain des plus
puissants royaumes de Funivcrs, d'autant
707
PRO
DICTIONNAIKE
PRO
m
que la Franrc est <l6ià le premier de lous
tes empires à cause de sa piété et de ses ri-
chesscsy car on peut prouver \)Bt plusieurs
raisons qu'il est, plus que tout autre, favo-
risé des dons du ciel et de la terre. » Sui-
vent alors six raisons empruntées à l'his-
toire, telles que le miracle de la sainte am-
poule, la guérison des scrofules pdr les rois
de France au jour de leur sacre, les merveil-
les opérées iwir Jeanne*d*Arc, etc.
Uien de plus séduisant que cet appel ; le
roi de France, Charles VIII, était trop porté
d'inclination aux aventures chevaleresques
et trop disposé à l'invasion d'Italie pour ne
pas en tenir grand compte ; seulement le but
qu'il se pro|)osait, tout différertl de celui
que Savonarole avait en vue, n'était nulle-
ment de réformer l'Eglise dans son chef et
dans ses membres, mais d'ajouter à cielles
qu'il possédait déjà, des provinces sur les-
quelles il avait un droit légitime, sauf à voir
ensuite jusqu'où ce premier pas le condui-
rait. 11 ne demandait pas mieux que d'être
h monarque de tout l'univers, et lui pro-
mettre cette monarchie, c'était flatter douce-
ment son orgiieil. Et quant au grand i>apo
qui devait achever la conversion du monde
entier, ce n'était pas Alexandre VI, ennemi
personnel du frère Jérôme, et d'ailleurs
très-peu propre à une pareille mission, mais
un successeur quelconque, issu des événèr
mcnts que la guerre ferait nattre. Les évé-
nements changèrent toutes ces espérances
on de cruelles déceptions : Dieu avait d'au-
tres desseins. Or il n'est pas nécessaire, pour
accomi»lir les desseins de Dieu, que l'hom-
me les connaisse à l'avance, il suffit qu'il
fwjUe^ et Dieu le mène.
Au reste ces idées n'étaient pas nouvelles.
On les trouve nettement formulées dans le
imité de C Antéchrist qui se lit dans la J?t-
hliothêaue des Pères sous le nom de saint
Methodius, évèque de Tjr au commence-
ment du IV* siècle et martyr, mais qui n'est
pas de lui. La facture de cet ouvrage an-
nonce le xii'ou au plus tard le xiii* siè-
cle. C'est à cette prédiction, qu'il attribue
à un chartreux du xiii* siècle, que Baptiste
Mantouan fait allusion dans ses iastes chré-
tiennes:
Viinam veuiat, tua ifUem dixere futumm
Itex tiotns ex Francti ornenta, flfiiî fnqel hiam
rrogeniem, péite hat totum qui iibereï orbem!
Pie II lui-même y faisait allusion dans la
lettre |)ar laquelle il invitait Louis XI à en-
tref»rendre une nouvelle croisade: Nam pw
gnare cum Turcis et vincere^ et TerramSan-
ctam recuperare Francorum regum proprium
€st? 11 prenait fort mal son temps avec
Louis XI; mais la prédiction n'en existait
\M moins ; et elle est peut-être plus an-
cienne que le traité de lAntechrist , car on
la trouve partout, jusqu'à Damiette, lors de
la prise de cette ville, du moins sous la
plume du chroniqueur Albéric (906)'.
(nor») Slib anno I2Î0.
(907) Voy. Ms. de la bibl. Nat., n" 8000
Charles VIII semblait quelquefois prendre
lui-même celte mission au sérieux; du
moins il en faisait mine : « Notre intention,
écrivait-il à l'évêque de Troyes, en lui de*
mandant un prêt de quinze cents écus àk-
versur son diocèse, n'est seulement poor le
recouvrement de nostre royaume de Naples,
mais est au bien de TEglise et au recon-
vrement de la Terre-Sainte. »
Car du cêté de la France^ Ventratnement
était universel, les prophètes n'abondaienl
pas moins, et tous, poêles et prosateurii
ronviaienlle jeune monarque à saisirlescejK
Ire du monde, 1
4t André de la Vigne lui adressa son T'^Bi^f^]
d'honneur^ mattre Guilloche, de Borde'
sa Prophétie du roi Charles Tltls Bn
t Exercice d'icelhy Jehan Michel»^ .
croit être le médecin même du pritie
Vision divine (907). Celui-ci parla on
et conduisit terre-à-terre son héros'3
mont de Sion. La prophétfe de roattr
loche n'était i>as moins exnlicif e« et ell!
sa d'autant plus d'effet, qu en remontant jds*1
qu'au couronnement du roi, elle aniw?-j
çait avec autant de justesse que de &ch|
lité les événements déià accomplis; mais^^
la suite fit voir que l'auteur avait moîi
bien rencontré en parlant de Tavenir (9
1! fera [disait-il] de si grant batailles
Qu'il ^ubjii$;iiera les Itaillcs,
Co fail, d'illoc II s'en ira
El passera de là la mer*
Entrera puis dedans la Grèce»
Où par sa vaillante proosse
. St-ra nommé le roy des Gfecs*
En ierusnlom entrera.
Et montOlivet montera.
« La fiction d'André de la Vigne était
ingeniense; il faisait se rencontrer (ta
Vergier d'honneur, ei ûéUhérer en un
sistoire tendu de belles Heurs de lis,
personnages allégoriques nommés (
tientéy Noblesse et Majesté-royale. Cbréti
s'appuyant sur le bras de Noblesse disait ]
Majesté-royale ; Prince, n'ôtes-TOus pas (
jeune Charles que laSibyllenropbétisaitr
Romains il y a déjè tant de siecles;ce pris
espoir des nations, qui doit, à peine loé
treize ans, ceindre un glorieux diadeM
Ce prince que David annonçait, et dont il4/|
marqué la naissance à l'an 1^70, dans ta-.
heureux hémistiche qui promet la joie I
l'univers et la bénédiction a la eouronnedct
lis? I
D'une sibylle de haulte c![tniction
Jadis à Rome préndstication.
Quinze cents a, fut es Romains donnée; ^i^
Disant qu^an jour viendrait sans fiction
Ung jeune Charles, qui coroDacion
Prendrait en France à* sa trdtiènie anaëe«
Par qui scroie si très-liouit couronnée
De vraye gloire et de louange immortelle
Qu'on iVcn lit point es chroniques de telle i
(008) Ms. de In bibl. Nat., n^ ^i
PUO
t*KS MlRACLtS.
vno
710
ir jçanli*r qne personne iri^i hcigiip,
I l*iM*aiilliei' David wouh li; U'iMOgiie :
t lin psoautiiic ilc pcTiscc jtilyc
.MIlMIls cIVs ï.:irl:iljllVr gciMliiaiis»
Ha»* lUiioiino ; au\ uy;uis
L h<i;irii^ 4|iM lioiivi'riMiU'ncoiiilirc
;p4ïvrr, Mtuirs K'UnM tU' timiilH^Q
lit deil:ui)^ m<^lleiti en cnlimnauGC
Hteroiil de Cliarles la nai&&;iitct*.
DiquVn oit dit de Foncomagne (Voy,
iffemenijt /M\f/onV/*if*, etc., dans ïvs
f racud, dei tmcript, toni. XVII ,
ie chronogrninnio donne Uiqû l'année
latCMlt» la naissant^c de Charles VIII,
olors le I> n^était pas comiité par*
lettres iniiniVrales*
xaniîre VI lui-môme, qui se raidil
h fia avec une {diilosophie toulc
' nfreles prophéUcs, et qui |»eul-
ij.i [►lus alarmé i|ull n'osait le lais-
.'*iLr*% Alexandre VU tmi avait fait
Bajazel, pour empocher leur ac-
ïseinenl, perdit l'Oiilenaoce devant
iageî à la nouvelle qu'un pan de mu-
le ([uel<|ues toises seulement s*était
j|j*ontanémenl h Tapproi lie des Fran-
Ss enfuit 'cirravé au rhi\teau ^Saint-
■ demanda à ca[iituler (909). »
■Il le résultat de Texpéditton de
rl'lU; celle de Louis XII eut aussi
Hdietes» moins célèbres et aussi mal-
IX ; mais creuini, do moins, paraissent
WS de bonne foi. On ne saurait dire
chose des pronostiqueurs qui mena-
iisiamment François I", tS'il les
il aurait évité» il est vrai, la fu-
rnéo de ravié;earon lui montra
taille de menaçantes prédictions,
riaient rien moins oue de captivité
t. Lorsque François int en etl'etdans
Charles V» son lieureut vainqueur,
•U fait lui-méineles prophéties ou qui
payées, les lui rapnela mécïiam-
raî de France, qui n en faisait pas
cas at>rès qu^auparavant , lui re-
in pîanl parce verset de rKvangile:
vcz donc bien vous-même que
ïl ê^accomplirf puisque c'était écrit,
de reste a quoi s*cn tenir sur les
is de son déloyal adversaire. Ainsi
rel, un siècle plus lard» faisait mettre
»seins dans les almanachs sous frtr-
> propftélies, pour y i»réparer les
I, et en faciliter raccompfissement*
islroiogie, qui avait alors jdinlé sa
|0 Espagne, fut rarement aussi mal
m dans ses prédictions. Elle avait
Pun tombeau dans la l>asilique de
Denis au fameux Antoine de Lève»
des armées impériales, qui, de sim-
1, était |>arvenu h force de bravoure
nts j isqu au rang le plus élevé. Et
Yoy. noire Hitt. de ta maifie.cU. 7, § i,
*oit, Sinr-Ults, Supplément, L x\,
(itf. Dliif.i.lov, Wi'mi. , l. Tl.
Qtf. I>cii€U,oV| Mém,f I. V.
c'est cet espoir fpii IfMlétermina h engager
son maître flans la funeslL» eipétfition de
Fro venns qni le et imfu irait, disait-il, h la
concpiéte de la France, et qui le conduisît
en elfct à un tombeau dans l'église Saurt-
Dcnis, mais Saittl-Deuis fie Mdan, où il s'é-
tait fait reftorter malade des sniles des fali-
f;ues de la guerre et de la douleur que lui
causait rinsuccès de ses armes (010). Ce lut
en vertu rlo senddaldes |trcdictions, <pie Id
uïartjuisiJe Salucesquitla dans le méiiîe temps
le ser^irc do la Fr^mce. pour embrasser ce-
lui île Fempereur. il avait grandVpitié, disait-
il, de ses amis de Frant-e, qui perdraient
leurs hiens et leur rang, puisi|u*on ne (mou-
vait lutter contre les oracles de Dieu (911).
C« fut lui qui perdit tout. »
« Cêsle année, ttit Dnlielloy (9*2), fut un
grand et merveilleux cours de profihélics et
pronostications, qui toutes promcllaicnl 11
f'euqien^ur lieureuit et grand sucres, et ad-
croissemcnt de fortune; et quant plus rf y
adjonloit foy, dautant plus en faisoil loh
semer et publier de nouvelles : et propre-
ment scuil?loit, «'j lire tout ce qui espatidoil
ch et là, que leilict seigneur emperenr fnst
en ce monde pour iïupérer et commander à
fortune. Ce non ol>stant,.. et combien quVn
ce ro\aume aucuns superstitieux en fus-
sent cs[iôurés et esfroyés, François, toutes
fois ne s'en estonna, ne diangea jamais lio
deslibération pour cîiosos dont il feusl me-
nasse [lar telles inventées f^ronostieiitfons;
ains deiiioura tel que tous jours il avoil esté,
€*esl-à-tiire magnanime et constant h mes-
priscr et contemner ce>te manière de su-
l»ersticieuses et abusives pro[ihéties (913).
n L'invasion des Français en Italie ne fui
pas le seul événement nui inspira les |iro-
pbètcs (le la {léuinsulo. Les rivalités des |»e-
lites républiques et leur jalousie universelle
contre Kouk* en avaient fait naître de|iuj«
longlenq>s. Il suflifa dVn citer pour preuve
la [iropljélJe du frère Albert de Trente, dO
Tordre des Gljârlreux , qui se lit au Liber
prttphetiarum de la bibholbèque de TArsc-
nal t91'i). Elk» est trop longue et tropdilTuseï
pour que nous la citions en entier; nous en
rapporterons seulement la fm, pour montrer
dans ]ï[uéï esprit elle est conrue, cl dans
quelle mesure rauteur [possédait i'es[»rtt
proiihétique.
n Messieurs de Florence, dil-il, thii Fh-
rentinit ne doivent ci>mpter ni sur la paii
ni sur la victoire tjour Tan Mnii, car ils au-
ront et rcrcvront du ciel queltjiie chose
de bien oicilleur que tout ce qu ils pour-
raient espérer de la main des hommes.
Dieu même opérera; mais c*est encore ca-
ché. »
Uauteur écrivait en H36, dit le compila-
teur. Si cela est vrai, les li^jnes suivantes
seraient profihétitjues; mais il est plus pro-
bable qu il avait déj?i été question do trans-
férer le concile de Iklle h Florence, lorsqu'il
(915) Vfitj. noin* WlJî^ df h mittfie , rbnp, 7, $ 3.
(911; Voy. Liber prttpitfiifirutH, 5il Scn*iiccs cl
arts.
?lt
ruo
DICTIONNAIRE
jPRO
les bissa tomber «le sa plume. Quoiau'il en
soit, sous ce rapport môme, l'auteurn est pas
un vrai prophète, puisque cette assemblée ,
réunie en lVd9,ne tiut pas tout ce qu^il
j)romet ici.
« En outre , presque tous les pasteurs des
églises se rassembleront dans ladite ville de
Florence, et il y sera rédigé un nouveau
Uvre dans lequel sera renouvelée toute In
loi irrépréhensible de Jésus-Christ ^ fils béni
de Dieu , et la louange et la gloire sera ren-
due au seul DJeu. »
Une loi irrépréhensible qui est renouvelée^
la louange rendue à DieuseuU c'est-à-dire un
évangile entièrement refait, ou un retour à
Torigine de l'Kglisc, comme on voudra l'en-
tendre, ceci est fort, et nous soujHjonnons le
frère Albert d'être un disci()le caché de Jean
Huss. 11 continue de la sorte» en prédisant
une levée des Florentins, hommes > femmes
et enfants, contre Home.
« Las maisons de la louve sont dévorées
ivar les lions, i)arce que leurs habitants ont re-
fusé de faire la paix avec ceux-ci, et que
messieurs les Florentins n'ont pas- trouvé
un autre moyen d'avoir la {)aix avec eux.
Tout le monde, jeunes et vieux, femmes
et enfants y voleront avec des armes spiri-
tuelles et temporelles, et les tendres enrants
eux-mêmes y mettront leurs ennemis en
fuite. »
On n'a jamais vu cette merveille. Notis
ne saisissons pas la [lensée de l'alinéa sui-
vant :
« Et leonon miiiet ad equum posi asiump^
tum dominum superiuB quoniam nonplacuU
Altisstmo in tempore illo restituere diadema
êibi per opus humanum , sed omnia ipse vull
operari qui omnia notit et est author om-
nium.
« L'Eglise sera détruite dans un grand
massacre îles peuples, parce que les fidèles
provoquent les infidèles, et que les pasteurs
du peuple ont perdu la confiance <\es princes
chrétiens. Ils se livreront sans hésiter aux
mains des infidèles, courant d'eux-mêmes
au danger, quoiqu'ils sachent bien que les
chiens aboient et que les loups dévorent.
« La maison sacrée de Pierre sera en abo-
mination, parce que les sacrifices qu'on y
offre sont en abomination devant Dieu tout-
puissant.
« Les prédicateurs manqueront, ainsi que
ceux qui annoncent les jugements de Dieu,
liarce que le Seigneur, notre Dieu, irrité
d'une redoutable colère, juge les peuples;
et ne saurait être apaisé par des blasphèmes
et par des sacrifices et des offrandes illu-
soires.
« En ce temps-là les villes de Rome , de
Florence et de Venise verront de grands
prodiges, et des signes célestes annonçant
le châtiment, et il n'y aura plus personne
qui se repose dans la maison du Seigneur.
« Que ceux qui entendent, comprennent
la parole du Seigneur. Que ceux qui pour-
ront échapper à l;i guerre, fuient |)armi les
autres nations, qu^ls rendent la paix à leurs
âmes, en attendant les grandes tribulations
qui paraîtront bientôt an ciel et sur la t
Tout ceci nous semble de plus ei
digne d'un disciple de Jean Huss.
Le R. frère Barthélemi, do Tordre d
Dominique, évêque de Vicence, ap»^
prédit en 152& les événements accom
Italie depuis l'an 1500, disait de son
« Et alors le roi des Turcs seferabâptis
toute sa nation , ensuite il viendra à \
et s'étant informé quelle est celle de
les grandes puissances chrétiennes g
plus fait pour la défense de la foi» il
naîtra que c'est Venise. Aussi il h
dra non-seulement les villes qu'elle a
dées jadis , mais encore il la gratifier!
(lartie de ses Etats; ensuite il fixe
siège d'une manière définitive à Con
nople, et l'univers reposera désormai
une paix profonde. »(Voy.Lt6.propA«i
50, Se. et arts; Bibl. Arsen.) S'il n'v
là i>eaucoup d'esprit prophétique « il
moins du patriotisme.
Tandis que les prophètes de la Fn
de l'Italie prophétisaient de la mani<
nous venons de voir, ceux de l'AUc
ne restaient pas endormis. Un certaii
merberger, vicaire, dont la vaticioêf
lit à la suite du recueil de Joannini,
de son côté : L'an du Seigneur 1500i
régnant (le roi de France), déclai
guerre au descendant du lion (le i
Flandre), et envahira son pays. Le
l'homme (le roi d'Angleterre) paM
mers avec une grande armée, anûjj
en aide au fils du lion, et l'aigle (rea
d'Allemagne) arrivera du côté de i
avec la multitude de ses aiglons aui
du fils de l'homme. Le lis perdra I
ronne, et l'aigle la ramassera. Pend
quatre années , il y aura de nombreu
bats dans le monde entier. La capi
monde f Rome) sera renversée par U
fils de 1 nomme et l'aigle prévaudront
Ces exj^ressions do fils de VhomwH^
du lion , (X'aigle et de lis sont des toi
consacrées dans beaucoup de propM
l'époque; il ne saurait donc y avoir d<
à cet égard. Il n'est pas besoin d*essi
concilier ces diverses pronosticationi
elles; mais il serait ()Ius mal aisé eac
les concilier avec l'histoire.
Depuis lors , Tétoilc de la prophéd
singulièrement, et la grande révolûi
1789 n'a pas le privilège de faire àpp
un seul prophète, c'est-à-dire un set
sonnage de la trempe de ceux dont
venons de parler, un seul personnai
aitfoi en son art : elle jette de çà de Ikqon
prophéties d'occasion et de cireoiis
dont la plupart se vérifient à la sorpi
leurs auteurs, dont les autres sont de^
leries ressassées deimis plusieurs ai
Tempire lui-même, au faite de la gloii
qu'une célébrité en ce genre, et cette
i>rité est une tireuse de cartes» fort b
il est vrai , mais qui rit sous cape de fa
rian(;e qu'on lui marque : Mademoisell
normand. {Voy. cet art*)
I*R0
DES MIRACLES,
^rvalle , depuis Franmîs^' jusqu'à
IVI, ne présente qu'un seul naiu de
lie célébrité, celui du fameux Michel
idamus de Salon, et encore n'est-ce
1 proithète, mais un astrologue, qui
en un langage des plus obscurs des
éties d^aloianach, qu'il dit avoir lues
itres, et compose des horoscopes à tant
le, le tout pour gagner sa vie- Ou ne
Iidire s'il eut ou non foi dans son art,
rart. NosTRADÂikiLs. )
enaissance tua défuiUivemenlla pro-
, en jetant sur toutes les croyauces et
i mœurs un vernis de légèreté, de ba-
t^ d'élégance et de frivolité, un airar-
le en i^face du pédantisme savant. Ca-
e de Médicis remit Tastrologie à la
1 OMiis une astrologie petite et tncsqui*
vojaui pas plus loin que l'événement
m 9 et se souciant beaucoup naoins de
wce qui devait arnver, que de Caire
lut excepter pourtant les petits pro-
f du Dauf>hiné, qui naquirent des
fS de religion , et qui jouèrent un
►rillant dans leur existence épliémè-
iat5 c'est la seule exception de <iuel-
iportance, car les extatiques de saint
a visaient beaucoup plus au miracle
i^pril prophétique. (Voy. les art. Fa-
IKS» PROPMÈTKS DU DaUPHINÉ ; SaINT-
^révolution de 1789^échfluiïa,si-
i^rf>ïlhélique,du moins le goût de
, Beaucoup de |*ersonnes, tout le
Il A-étre la pronostiquaii:les uns|iar
fcie la voir, les autres par la fra^>eur
Heur inspirait; car tout le monde
■t i pleins yeux, elle était dans l'air,
Ppiralt, elle s'avançait comme unora-
iîs combien font pronostiquée qui ine
|||)as si bien dire? Caglioslro, dans sa
m peuple français, datée de Londres,
Ppeut-élre émettre une proposition
«radoxalc que probable, en annonçant
àAAstille, où if avait si bien mérité
M'eriné, serait rasée, et que son em-
Bot deviendrait une place publique.
m aiKuillonnait pluiûl le zèle de ses
t, qu il ne prophétisait véritablement,
'il leur disait : Je ne vivrai pas assez
; voir, iieiie grande révolution que
pns faite, mais vous, plus heureux
vous la verrez. Combien d'ora-
»si bien que le pèi'e Beauregàrd ne
jia.^ dénoncée du liant de la chaire
ne pi usieurs années à Tavance» ( Voy,
trReuino.)
leurs delà Turgotine, cette fameu-
ison qui courut toute la France,
Is moins prophètes sans le savoir,
disaient:
irerra tous les (Hais
^trc *nii se confondre,
î pauvres, mr leurs gralwUs,
tie |>Uis se morrofidri*.
t biens on fera dt^s li>f^
0"i rendront les gens egîiiK,
DiCTioxi. i>£i IdmicLt;:».
ï>»i jnéitie pas marcli^îroiit
Kohlcsse et roture.
Les Français retoiirncronl
An droit de nature.
Adieu partenienls et l«>is.
Kl ducs el j>rinees et rris.
l'haut iiinsi vertneui
Par philosopliic,
Les Franv^ls auront il.* s dieut
A kur fantaisie,
Nous rev errons un oif^tinn
A Jésus dantcr le pion.
f*lns de ntoincs bngoureui,
De plaiulives nones.
A qui nous devrons le plus.
C'est h notre maître,
Qui se croyant un abus
Ne voudra plus Tétre
Ohî quil f:!ut aimer le bien
Pour de roi n'être plus rieni
J'cji verrais loui paître...
î/auteur du sixain suivant, aiïiclié sur les
miu*s de Paris vers la lin du règne de
Louis XV» etfaitiant allusion h l'édification
de réglise Sainte-Geneviève, dont la court©
existence a déjà compté tant de fortunes si
diverses, croyait bien en le composant avoir
plus d'es()rit que d^ prophétie :
Tempium augmium, iug^ns, refjina auHrgtt in urhe,
Vrbe et ^atfona i^rgine di^iia donuts.
Tarda nimh pieta$^ vanoA moima honorées
Son sunt hœc cwplis lent pur a dUjna (un :
Anie Ùeo in summa qumn Umptum €rej:£ri$ urbê
Impietaê tempiii titUêt et ttrte DâMm (91 i*}.
On ne fit pas d'abord une grande atten-
tion à tous ces pronostics ; mais une fois la ré-
volution accomplie^ on s*en souvint; on les
recueillit, on eu chercha d*autres, m\ir voir
cvoniment elle Unirait; car si tout le monde
1 avait plus ou moins désirée» presque tout
le monde trouva Ijicntôt au'elte durait infi-
niment trop longtemps. Alors le Libtr mira-
bilis devint faraeuï, à cause do la pronhétie
de [Jean Proche-Guerre, qu'on attrinua à
saint Césaire, et dont on lira de notoLkreuses
copies, en changeant un peu la date. [\off,
TorL Ùber sfinAeius.}
Alors apparut la prophétie de Begiomoo-
tan, la prophétie de saint Malachie sur le
nombre des papes, la prophétie [dus mo-
derne de CazoUe, qui redisait si bien les
événements accomplis, (V'^j^^; rart.CAZoïTB.)
Alors on colporta des profdiéties d*Antoinc
Crespin, de l^on Mauregard, de Jean BeJoi*
d'Kusiache Noël, etc.^ qui ne valent pas k
piîine d*étre recueillies, et qui occupaiejit
les oisifs, ébahissaient les niais, et entrete-
naient un fKîu d'esïw>ir dans les cœurs ul-
cérés, ioupirant vers un meilleur avenir,
(9fi*) Un atitear non moins inconnti ^ Tatl ùe
ce^ ver» la mauvaise traduction que voici :
Diffue de la rite qu'horw^rc sa relique
S'ulove à Geneviô\T un t»»inf>li* nu^^nifîque.
Tiél*^ truptaitlive! Juuijïes h<inm>urs^
Dans ce siècle s^ns foi, wn^ i ûk^iiKcun,
Avani U dédic^ici?, un liorriL-
De lj vUle ei <îu temple jura :lii^: iJiea iD^me.
23
7IS
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
Et^ de quoi s'occuper è moins que de
prophéties, quand on attend l*a venir dans
un profond dégoût du présent?
Alors on colporta des prophéties controu-
vées : par exemple celles au bienheureux
Benoît-Joseph Labre sur la révolution fran-
çaise, qui devaient avoir été rapportées de
Rome par le cardinal de Bayane etTabbé de
Bonald, évoque de Clermont, et communi-
quées par eux à Tinfortuné Louis XVI peu
après son sacre. Mais d'abord les deux pré-
lats se défendirent toujours d'avoir participé
h ce fait, ou même d en avoir eu connais-
sance, et ensuite le bienheureux Benôtt-
Joseph Labre n'avait point prophétisé. Tout
ce qu'on lit à cet égard dans le livre de
l'abbé Proyart intitulé Louis Xïl détrôné
avant d'être roi^ est controuvé. Ce qu'il dit
des prophéties de Bernardine Rienzi, rela-
tivement au pape Clément XIV, est plus
vrai, mais Bernardine, alors dans les pri-
sons dej l'inquisition, avait été payée pour
effrayer le pape et les cardinaux, s'il était
possible, à l'occasion de la suppression de
l'ordre des Jésuites.
On débitait la prophétie suivante, comme
ayant été trouvée au royaume de Naples
dans le cercueil de plomb d'un bénédictin,
et connue,disait-on, dès 1731. Nouroy, procu-
reur du roi à Lodève, l'avait retrouvée parmi
les papiers de M. de Souliac, évoque do
celte ville :
1755. Grand (reinblenient de terre.
1790. La colère de Dieu sur la terre
1800. Le Clirlsl est peu connu sur la lerre.
1840. Il ify aura plus de pasteur.
1888. Apparition d*un grand homme
1899. Conversion des infidèles.
1999. Extinction des astres, un seul pasteur et un
seul troupeau.
C'est la contrefaçon d'une autre prophétie
qui courut l'Italie à la fin du xvr siècle, et
qu'on donnait comme ayant été trouvée à
Rome, en 1572, inscrite sur une pierre en-
terrée profondément.
1570. Ferraria iremet.
1571. Cyprins a fide recedet.
1572. Paslor non erit.
1573. Ira Dei super nos.
1574. A paucis Chrislus co^noscetur.
1575. Prœlium magnum erit in universa terra.
1576. Arricaardet.
1577. Surgel maximus vir.
1578. Europa trepidet.
1579. Famis (sic) erit super universa i^erra.
1580. Fict unum ovile et unus pastor.
(Voy. Bibl. de PAn, niss., n- 50,
Sciences et arts.)
On en lit une semblable à la suite du re-
cueil de Joannini intitulé , Yaticinia seu
prœdictiones illustrium virorum :
Anno 15i4. Errantia sidéra.
1516 et 17. Comètes terribilis mutator regno-
rum.
1516, 17 et 18. Chasma, id est hiatus.
1518 et 19. Diluvium cl lerrae motus.
1524. Famés
1550. Magnus pseudopropbeta in Orienl
L>24 ad 1535. Religio Cbrisiiana perid
lur.
1518 cl 20. Venelorum ruina.
1518 et 1520. Gallise excidium.
1535. Blulaiio Eicelsi et sic omnium i
Puis Tauteur ajoute : Félix igitur a
mium fetix oui fuerit annus xxx, sed \
beatus qui superaverit annum xxxy : j
dem tune saerosaneta Ecclesia pulcto
reformabitur^^et œtas aurea passim per
to8 vigebit annos, et pontifex sedetii
ctissimus^ Cœsarque cîementissimus.
Alors aussi la prophétie en grand, e
vant la route tracée a une autre époqn
l'abbé Joachim, fit une dernière tenti
Pastorini, dans son Explication de FA^
lypscj obtint, sinon un grand succès
moins plus d'attention qu'il n'avait
d'en attendre. (Voy. l'art. Apocalypsi,
fin.) Un avocat de Bruxelles* Jean-Bfl]
Bouquéan, marchant sur les traces de
torini, composa un gros livre où le x*
pitre des prophéties de Daniel était
mcnté aVec application à la révolution !
çaise (915); mais il obtint un bien XM
succès que son devancier; d*ailleurait
plus rétrospectif que voyant.
Cependant les événements marchafil
marcnaient avec une telle rapidité» qf
avait tout au plus le temps de les n|
passer, et (ju'il n'en restait pas pourfl
voir. Ainsi se termina la repuDliqiiu
Sassa Tempire, sans autre pronniSi
[lie Lenormand, qui dit après 181& û
avait prophétisé auparavant. Ainsi m.
Restauration, et alors un parti poil
celui du prétendu Louis xVlIy soai
fameux Thomas* Martin, qui tit grandj
pendant deux ou trois ans. {Voy. l'arQ
TIN.) Alors aussi parurent les prophéu
trospectives de la sœur Nativité , da
s'occupa un moment, et puis qui relfl
rent dans l'oubli dont elles n'auraient p
sortir. (Voy. l'art. Nativité.)
La révolution de 1830 remit les pn
lies à la mode. Suivant certaines réveil
faites, disait-on, à de saintes religit
que par discrétion l'on ne nommait %
1 établissement de juillet ne durerait
trois mois; ce seraient de nouveaux
jours. Quand il fut consolidé, Thomas '.
tin remonta sur la scène : il avait vu
gouttes de sang sur sa main, lesqai
multipliées par trois, signifiaient trois
de peste, trois ans de guerre et trois ai
famine. La prophétie prétendue de
Césairc, reparut; on croyait reconnaîtrj
Anglais dans les fils àe Brutus et ■
quemment l'Angleterre dans l'Ile qui 1
être détruite, le jeune captif qui il
vrerait la couronne des lis ne pouvait
que le noble rejeton de l'infortuné do
Berry. 11 y avait des prédictions spéc
sur ia destruction de cina villes abon
(p\o) Imprimé à Bruxelles eo floréal an X , ou mai 1802.
PliO
DES MIHACLES.
PflO
718
is, Londres, Lvoii, Genève el Saint-
Iii(»nma h i^réiliclion de frère Her-
parle de l« Prusse, et on tâcha (Je
U»arler un peu de la France; puis
liction obscure d'un abbé Wcrden,
lique aucune date, et se rattache
pensée de l'auteur à ceîles du Liber
w, où elle aurait dû trouver plane;
me prédiction de Jérôme Butin, ve-
le Tabljaye <le Saint -Germa in des
ri en 1^20, et qui, si elle était vraie,
^ait assez bien la révolution de
|s sans aller plus loin. On v ajouta
_clionsdu cardinal d'Aiilv, de l*ierre
de Kichard Rouissat, qui se ratla-
un autre ordre d'idées. {Voir VavL
|rt4n.) On en forgea de nouvelles,
pte la prédiction (Tun certain Phi-
^leu-Donné-Noël Olîvarius, oui n'a
existé; d'un solitaire d'Orval, per-
B tout aussi imaginaire.
e-iean Olivarius, de Valence, en Es-
écrivil vers 1536 son traité De ia
ie et de f esprit prophéiifue , dont
5 Konig a publié un eilrait dans sa
l€ca vêtus et nova, cl c*est sans doute
donna lieu à la supposition dont
ions (916). La prétendue prophétie
Ipe-Dieu-Donné-Noël Olivarius fui
In iS'll, pour la première fois, (lar
Normand dans ses Mémoires de fim-
Jûééphine, comme extraite d'un
de Tan 15i2, soustrait pendant
llion chez les bénédictins do ***,
à l'empereur Napoléon peu de
rès son sacre. C'était alors qu'il
[publier.
grande nartie contient une bis-
«Ttacte de Napoléon depuis son
[u'à sa [uort; elle va bien encore
-assinat du duc de Rerry, mais
n'a pas dVip[dication possible,
L- vuir.
»ang du vieil roi de la Cap sera le
le noires trahisons. Les nialencon-
4»ront derus, et par fer cl par feu su-
cis, le lys maintenu. »
Jà si Ton veut l'assassinat du duc
■r et la naissance de son tils; mais
Rbserver d'abord que Mlle Lenor-
vait été témoin des événements, en-
uc ce n'est nullement le style de Tan
ïl entin que Taoleur prétendu avait
^ en latin.
■ les derniers rameaux du vieil sang
ih prùpkétîa et ipiritu prophetico, liber tecta
Kf , (Mm primum in lucem editus, BasHea\ ex
K Oparini « anno $atiilis 1545, d'i pagt-s.
RciiiH ilaiiuotis ici le leitc entier et pi^u
celte (iriftHclion, pour iiionlrci Part mv.c
^rUiti& taiJâsaîres savent Irontpcr le piitilic,
\% encore, combien le puMic est peu en
mire tes faussaires. L'auteur, lia deiii ois elle
ksid, la iiicl sur le compte de François de
^' Il trouve, I un jour du mois de juin
! uce grande salle pleine de papiers pru-
' on nombre de biblluthcques ipion a^ail
seront encore menacés, aîns guerroyeroitt
entre eux. *
Voilà bien les conspirations qui amenè-
rent à trois ans de date la révolution de
(830; réditeur y assistait. Mais le reste n'a
[^lus de sens.
t Lors un jeune guerrier cbominera vers la
grande ville, il [>ortera lion el (-014 sur soti
armure : ains la lance lui sera donnée par
grand prince d'Orient. »
Quels sont donc ce jeune guerrier et ce
grand prince?— L'auteur après avoir parlé
de guerre et de paix pendant cinq à six li-
gnes ajoute :
« Ains fiaix durant vingt -cinq lunes. Dans
Lutelia la Seine rougie [rar sang, suite de
comlMts à outrance, étendra son lit j>ar
ruine et mortalité, séditions nouvelles de
rrialenconlreux maillotins- a
Celte prédiction se rapporte, dit-on, aux
journées de juin 18W. Soit; mais ce qui
fïrécéde, qui Texpliquera? et ce qui suit?
« Ains seront pourchassés du palais des
rois par l'homme valeureux, el par après
les immenses Gaules déclarées par toutes
les nations grande el mère -nation. »
Ou s^écrie ici : C'est Napoléon IIL Soit
encore , mais la soite de la môme phrase
peut- elle recevoir la même ap[»lication ?
a Et lui , sauvant ies restes échappés du mcil
sang de la Cap, règle les destinées du monde ;
dictant conseil souverain do toute nation et
de tout [ieui»le, pose base de fruit sans tin
et meurt. »
Mais c'est trop nous arrêter à de ^^areilles
misères» Nous avons voulu montrer seuk»-
uienl de quellu pâture certaines âmes ont
nourri longtemps leurs espérances, ayant
pour seule garantie les noms de deux ou
trois persojines qui ne sont plus et qui
n'ont rien laissé après elles, le tout revêtu
de Ja signature de Mademoiselle Lenor-
mand (917),
Ceci rappelle la double fraude du docteur
Lallemand» qui publia en 1800 un pré-
tendu fragment de Pétrone, qu'il disait
avoir trouvé àSaint-tiall et dont il était Tau-
teur; jHiis, en 1806, un autre fragment
attribué h Catulle, et dont il était pareil-
lement laulcur. Les professeurs dléna pu-
blièrenl à leur tour, en 1807, |iar forme de
plaisanterie, une suite à ce dernier, dans
laquelle Bonaparte était très-clairement pro-
[ïhétisé.
La prophétie d'Orval est une 'onglerie
pillées. Quelques employés ilrsaicnt que ces ouvrages
provenaient de la bii»liotliè(iuc des Bénédictins ;
d'aulres pcnsaieiil qu'ils Taisaienl partie d(*la riche
collection iMbliograpliique des Gcnovéluins. Un
petit in-li frappa leur attention : c'était le livre
des prophéties compose par Philippe-Noël Oliva-
rius, docieur en nié*lecine, chirurgien et astrologue.
A la dernière page, on lisait en gothique : fini$, cl
pUis bas : 1542 en chiffres du wi* siècle, » Voità
de bonnes iiutorilés cl des renseignements siilisfai-
sauts ; Usons.
c )i. raÊDiCTtoft m: pmtirri;-Pitiî-»osf^É-50tL OLl-
719
PRO
DlCTlOiNNAIRE
PRO
beaucoup plus misérable et qui a fait beau-
coup trop de bruit. On la trouve aussi repro-
duit^ quelquefois sous le nom d'un troi-
sième Olivarius qui s'appelle Philippe,
tout court. Quoique passaDlemenl longue ,
nous la donnerons ici dans son entier, ne
fût-ce que pour montrer en ce dernier
exemple, par la chute qui doit la suivre, le
VAR1U8 (û). — xvr SIÈCLE. — i. La Gauie-liale
verra naître non loin de son sein un être surna-
turel.
< 2. Cet bonime sortira tout jeune de la mer,
viendra prendre langue et mœurs chez les Celtes-
Gaulois, s*ouvrira, encore jeune, à travers mille
obstacles, chez les soldats, un chemin, et devien-
dra leur premier chef.
c 3. Ce chemin sinueux lui baillera forces peines :
s*en viendra guerroyer prés de son natal pays par
un lustre et plus.
c 4. Outre-mer sera vu guerroyant avec grande
gloire et valeur, et guerroyera de nouveau l Italie.
c 5. Donnera des lois aux Germains, pacifiera
troubles et terreurs aux Gaulois-Celtes, et sera
nommé ainsi non roi, mais peu après appelé tm-
perator, par grand enthousiasme populaire.
c 6. Bataillera partout dans Tempire, déchassera
princes, seigneurs, rois, par deux lustres et plus.
c 7. Puis élèvera de nouvels princes et seigneurs
à vie, et parlant sur son estrade, criera : Peuples I
0 Sidéral o Sacra!
c 8. Sera vu avec armée forte de quarante-neuf
fois vingt mille piétons armés, qui porteront armes
à cornets de fer ; il aura sept fois sept fois sept mille
chevaux montés d'hommes, qui porteront plus que
les premiers grande épée ou lance et corps d*ai
rain ; il aura sept fois sept fois deux mille hommes
qui feront jouer machines tembles, vomiront et soufre
et feu et mort. La toute suppute de son armée sera
de quarante-neuf fois vingt-neuf mille.
c 9. Portera en dextre main une aigle, signe de la
Yic4oire à guerroyer.
c 10. Donnera maints pays <iux nations et à cha-
cun paix.
«il. S'en viendra dans la grande ville, ordon-
nant force grandes choses : édifices, ponts, ports
de mer, acfueducs, canaux ; fera à lui tout seul, par
grandes richesses, autant que tout Romain, et tous
ans les dominations des Gaules.
c 12. Aura femme par deux, et fils un seul.
« 13. S'en ira guerroyant jusqu'où se croisent les
lignes de longitude et de latitude, cinquaute-cincf
mois ; là, ses ennemis brûleront par feu la grande
ville* et lui y entrera et sortira avec siens de des-
sous cendres, force ruines; et les siens n*ayant plus
ni pain ni eau, par grande et décide froidure,
qui seront si malencontres, que les deux tierces
parties de sou armée périront , et en plus
par demie l'autre, lui n'étant plus dans sa domi-
nation.
c 14. Lors le plus grand homme, abandonné,
trahi par les siens amis, pourchassé à son tour par
grande perte jusque dans sa grande ville, et dé-
chassé piar grande population européenne.
c 15. A la sienne place sera mis les rois du vieil
sang de la Cap.
c 16. Lui, contraint à TexU dans la mer dont est
devenu si jeune, et proche de son natal lieu, y de-
meurera par onze lunes avec quelques-uns des
siens» vrais amis et soldats, çui, n'étant plus sept
fois sept fois sept fois deux fois de nombre, aussitôt
cas qu*il faut faire à toujours de p
vaticinations.
PRÉDICTION D*ORVAL (918).
Préface.
D'abord nous devons dire aux 1
qui veulent bien se fier à notre pan
toute confiance peut être accordée" au
les onze lunes parachevées, que lui et ]
prendre navires et venir mettre pied i
Celte-Gauloise.
c 17. Et lui cheminer vers la grande vilk
assis le roi du vieil sang de la Cap, qui se I
emportant à lui ornements royaux, pi
en son aulienne domination; donne au
force lois admirables.
c 18. Ains, déchassé de nouveau par H
Îmlation européenne, après trois lunes d
une, est remis à la sienne place le rei
sang de la Cap;
c 19. Et lui, cru mort par ses peuples <
qui , dans ce temps, garderont pénates coi
cœurs.
c 20. Les peuples et les Gaulois, conm
loups s'entre-dévoreronl.
c 21 . Le sang du vieil roi de la Cap ser
de noires trahisons.
c 22. Les malencontreux sarcHit deçm^j
et par feu scronl occis, *
I 25. Le lys maintenu ; . i
c 24. Mais les derniers rameaux du fi|
ronl encore menacés, \â
« 25. Ains guerroyèrent entre eux. \
c 2G. Lors un jeune guerrier cheari
la grande ville ; il portera lion el coq É|
mure :
c 27. Ains la lance lui sera donnée f
prince d'Orient.
< 28. Il sera secondé merveilUeuserae^
pie guerrier de la Gaule-Belgique, quiiei
aux Parisiens pour trancher troubles el il
dats, et les couvrir tous de rameaux d'ollf
c 29. Guerroyant encore avec tant de t
fois sept lunes, que trinité population em
par grande crainte et cris el pleurs, oA
fils et épouses en otages, et ployant soi
saines et justes, et aimées de tous.
c 50. Ains paix durant vingt-cinq lunes.
I 51 . Dans Lutetia, la Seine, rougie |
suite de combats à outrance, étendra loi
ruine et mortalité,
c 52. Séditions nouvelles de malencoifiP
lotins.
I 55. Ains seront pourchassés du paliii
par Thomme valeureux, et par après les i
Gaules déclarées par toutes les nations |
mère-nation ;
c 54. El lui, sauvant les restes, écbapp
sang de la Cap, règle les destinées du m
tant conseil souverain de toute nation <
peuple,
t 55. Pose base de fruit sans fin, etUM
(918) Extrait de l'Invariable. Fribonrg
vrais. 86. La prédiction a été publiée pu
mière fois par le Journal des villes et eam
juin 1859; puis dans te Propagateur
tome IV, page 552, et tome V, pages 13
dans les Tablettes du chrétien, page 489;
variable de FriLourg, tome XIIl, 1859; dl
de M. dujardin, mars 1840.
(a) Cette prédlcUon est tirée d*uo manoacrit de 1542.
Elle fut remise à Napoléon peu de temps après son sa-
cre. Elle a été publiée d*abord par Mlle Lenormaud. Mé-
moires ae Vimnératrice Joséphine^ Paris. 189
470, ol reproduite textuellement par M. D
VOraclc de t8iO.
bs. Elles éomjionl des sources
?s» les jitns rcs[ic<'kihles ; elles
|Ual des recherches el rcxprcs-
Itle du léiiiaignage «Je vénéralïlos
|ued» ou de laitjues trmie éiui-
I, Leurs noms, s'il nous éiait
les faire cûni]ûitre« ne lais^e-
b doute h vei égard; maïs on ne
[pa* de la réserve qui iirnis est
r ce point, el Ton devinera sans
lolifs que ces personnes, ou hn-
tancft ou €mplo}jees dans le saint
'peuvent et doivent avoir, en
pur position, do vouloir garder
!!
jlée 1816, la Prédiction d^Orval
p à Bar-le-Duc, d'un assez grand
1 personnes, qui eu donuèretilà
hne de *** une copie qu'il rom-
\n 1881 à M. de L (*J1D),
Îoqultne |*ût élever aunun iloute
ludo d'un tel léuiuignage» en
lieillir d'autres; et, après avoir
^cteuienl de la t»arl dlmbilanls
ic de nouvelles alleslalinns ron-
ffi connaiêsance aussi dans leur exil. Bien
des ecclésiastiques, entre aiilres M, le ruro
de S,.,, en onl eu ceriainnntnt connaisêafice
amm la révolution de 18J0, Il «este uoîvc
BIEN àTABLi que celte prophétie , (elle ffuelU
tit connue aajourdnui, remonte à une
époque plus reculée que les faits quelle pré-
cise d'une manière si claire^ quelle paraîtrait
avoir été faite après f événement: en consé-
quence ^ un esprit sage et judicieux tëut v
AJOITKR FOI PL£l?fE ET ElVTlBaK. i»
M- de L... ne s en tint pas là. Apprenant
par celle seconde réponse « que M. le curé
de S,., avait eu connaissance de la iirédic-
tion avant la révolution do 1830, » il s'a-
dressa direrieinent h lui et en re«"-ut une ré-
ponse dont voici le passage le plus remar-
qua Me :
« J*ai entendu souvent parler de ces Pué-
visions, même pendant mon émigration ^ sans
<*n avoir lu le texte. Ce nest que sous la
Resianrationqtril ma été communiqué^ com-
prenant tout ce qui regarde Napuléon, le
retour des Bourbons, kur départ et tout le
reste jusqifft ra[)parition de PAntechrist.
1 s'adressa h M. le curé de M..,,, Orval , où j'ai passé quelques instants avant
voisine de lancienne abtme
lepuis chanoine el grand^vicaire
ijuel, après un long délai, lui
date du 29 août 1833 : « Dans
est une sainte personne qui
foi entière h ces jirévisions. Je
pos , je la laisse dans sa pieuse
lais je vous avoue qu je ne par-
persuasion, » Nous citons celte
ûse, [larceque la disposition à
If, tjui y est exprimée, ajoutera
'autorité à lopinion émise dans
vantes.
le plus en [lus |>ersuadé île
is renseignements puisés à
peu susfiet^te, en sollicita de
II, le curé de M , qui lui
vril 1835 :
ils un peu de temps ^ répondre h
e vous m'avez fait l'honneur de
^eslquil m*a fallu recueillir di-
pnements que Je n'ai pu mo pro-
ies lieni , et j ai dû les [îutser à
sotirces, afin do pouvoir vuus
Wfue chose de certain sur l'objet
Ère. Or voici le résultat de mes
\ll est certain ci hors de dffiite
prisions Dvs souTAinc, trlles
Iconnainsez^ ont é»é écrites ilans
Orval avant la révolution fran-
^'dire avant 1790; elles ont été
Il lues dans l.*abbaye même ri cette
ie baron do Manôuville, hniiuiie
de religion , atteste les ij avoir
attacher HmiTortance qu'il y a
spuis. Des dames émigrées en ont
les noms *lcs pcrsoiuies cl des licii\
pouvons JoiHïrr que les iiiilîntc^, nous
iut:ifil lie points i)ue ces tioius coiilieii-
b supprimées.
rtmartjuera ronibîcn un Icmoin si vot-
M n^inrillir des rcnsci^încniriUs
ta première révolution, a est t|u'à six lieues
d'ici (920) ; j*at eu occasion d'y retourner
pour en voir les ruines, ct/c me suis trouvé
i) portée de prendre tous les documents rela-
tifs ù vette pin'e si intéressante. Je stis as-
smÉ que les personnarjes les plus considé-
rables et LES i»LLs OIGNES DE FOI, dans nns
centrées et ailleurs^ y ont la plus grande
confiance^ OIK je i*ahtage moi-mi^me. »►
De son côté, M. le curé de M n*avait
[>as dfscotïtinué ses recherches. Ayant ap-
l»ris, en t83o, d*unc personne qui connais-
sait liés longtemps aussi la prédiction, « qu'il
existait encore en Belgique un ancien reli-
gieux de Pabbaye d^Orval, le Père Arsène,
qui probablement possédait ce document
précieux et pourrait donner de nouveaux
détails, n il [»rit le parti d'aller l'interroger
lui'iiiôme, et le tô novembre AL de L.,. ap-
prit le résultat de cette ilémarche par la
lettre suivante:* Le Père Arsène élai* ^'
plus jeune du couvent lorsque, en 1790
l'hassa de leur siditude ces pieux cénobucN,
It n'a j>oint lu alors la propnétie; mais il se
rappelle que, parmi les reliqieux^ on parlaiU
à cette époque, de prophéties émanées d'un
Père mort il y a bien des années. Ainsi,
quoique son témoignage n*ait rien de bien
précis, cependant il ne laisse [>as de cor-
roborer, dans ro qu'il a de vague, les au-
tres témoignages si positifs que je vous ai
cités dans mes lettres précédentes, et si cer-
tains quil nous est impossible de les réroquer
en doute sans ébranler la base de ta certitude
historique, »
Lniîn, de plus en plus affermi dans sa
|nd»lH|ue, sa parole est comme Técho lïc loul le
pays, — On pcnirrn rcin;ir*|uer nussi que, parmi les
villes dislinitt^s ilc *f.r tivues û(* Tabbayc d'OrvaL se
trouve enciVft uiu* ville ilnnt le nnm comiiience par
un S. KWv CHl, dil'on» rtH»*br«! p.ir ses m;iniif:ic-
inres el son coininorcf «îc ilrnps. Avis aux toclcnri
1
7tt
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
l'onflance en celte prédiction, à laquelle
pourtant fil ne faut pas l'oublier) il ne croyait
pas en 1833 , et à laquelle il n*a cra qu'à
mesure que les témoignages les plus cer-
tains , les documents les plus authentiques
lui ont été donnés, M. le curé de M ,
s'appuyant sur d'autres autorités graves re-
cueillies depuis, écrivait encore il y a un an,
c'est-à-dire le â3 septembre 1839, à M. de
L : « Les Prévisions du solitaire d'Or-
val ont singulièrement attiré, depuis un
certain temps, l'attention de plusieurs per-
sonnages haut placés dans le clergé. Mgr
l'archevêque de Paris en a demandé des
copies : il paraît ajouter une foi pleine et
entière à cette pièce. Sa conviction est par-
tagée par bien des prêtres distingués pour
leurs lumières et par beaucoup de fidèles que
leur piété recommande à l'estime de tous. »
Après tous ces renseignements, dont nous
garantissons l'exactitude ; après ces témoi-
gnages, dont on reconnaîtra sans doute,
comme nous , l'autorité, il nous reste encore
à faire connaître le dernier résultat des lon-
§ues recherches faites touchant la prédiction
'Orval , et assurément le résultat le plus ira-
portant, puisque nous lui devons la version
authentique que nous publions aujourd'hui.
Cest le texte ordinaire de la Prédiction
COPIÉ EN 1823, sur un livre imprimé d Luxem-
bourg A LA DATE DE 15H.
La personne qui a fait elle-même cette
copie Va remise à un ecclésiastique avec
lequel nous sommes depuis longtemps en
rapport, et dont la scrupuleuse véracité équi-
vaut pour nous au témoignage de nos pro-
Î)resyeui. Certain lui-même, comme nous
e sommes d'après lui, de l'authenticité de
cette copie faite sur Voriginal^ il en a publié
en France une édition, en prévenant que
l'auteur de la copie avait cru devoir substi-
tuer quelques conjonctions maintenant en
usage a d'autres dès longtemps inusitées, et
et aussi, dans quelques mots, l'orthographe
moderne à l'orthographe ancienne; correc-
tions qui ne changent rien au sens, et faites
seulement pour rendre le texte plus intelli-
ble aux lecteurs peu versés dans le vieux
(921) Ceci répond au reproche que quelques per-
soDnes ont fait à la Prédiclion d'Orval de n'être pas
écrite tout entière d*un style homogène et, pour
ainsi dire^ en mots contemporains; d'où Ton avriit
voulu arguer contre son ancienneté cl son authoii •
ticilé. Quant à nous, nous ne sommes pas des liii-
{^uistes assez savants pour décider si ccKe critiqm)
était ou non fondée en principe; mais il nous suf-
fit de pouvoir montrer qu'elle était tout à fait er-
ronée dans la conséquence qu'on en voulait.tirer.
(922) Ce titre est celui que porte la prédiction
dans l'étlition imprimée en i5Ïé. Cette version n
été rétablie d'après un manuscrit qui existe à Lvon
depuis 1825.
(925) Bonaparte.
(924) C'est-à-dire l'Egypte, lieu de la capciviiê
de»* Hébreux. Dans les copies précédentes que nous
avons eues, il y avait, au lieu de Visle, la terre do
captivité, ce qui, en effet, désignait mieux TEgyptc.
Au reste, nous n'en faisons la remarque que paic<î
que ce nomd'is/e, donné improprement à un conli-
oent, nous fournira plus loin l'occasion d'une ob-
langage (921], L'auteur de la copie
averti que, de loin en loin, quelcnic
peu importants étant tout à fait effa€
le texte imprimé , il les a remplac
d'autres mots que le sens de la phr»
auait évidemment, mais en ayant soi;
istinguer du reste en les soulignmU
C'est ce même texte que nous
reproduire, en conservant les fm
même , en beaucoup d'endroits , ï
totale de ponctuation.
PRÉVISIONS CERTAINES RÉVÉLÉES PAR
tN SOLITAIRE
Pour la consolation des enfants de Die
XVI* SIÈCLE.
En ce temps-là un jeune homme (98
d'outre-mer dans le pays du Celte-(
se manifeste par conseil de force, n
grands ombragés Tenvoieront gui
dans l'isle de ta captivité (95^^). La ^
le ramènera au pays premier. Les
Brutus (925) moult stupldes seront
approche, car il les dominera, et ]
nom empereur.
Moult hauts et puissants rois
crainte vraie , nar Taigle enlè
sceptres et mouit couronnes (9
et cavaliers portant aigle et
courront autant que moucher
airs; et toute l'Europe est
aussi moult sanglante, car il se
que Dieu sera cru guerroyer aveci
L'Eglise de Dieu se console
oyant ouvrir encore ses temples à'j
tout plein égarées, et Dieu est "
Mais c'est fait, les lunes sow
(927), le vieillard de Sion (928) crbi
de son cœur moult endolori par 1
cuisante , et voilà que le puissant c
glé pour péché et crimes. 11 quitU
grande Ville avec ost (930) si belle |
que se vit si jamais telle,mais oneqi
royer ne tiendra bon devant lafacei
et voilà que la tierce part de sont
encore la tierce part a péri par lél
Seigneur puissant. Mais deux losl
passés d'après le siècle de la dé
comme j'ai dit à son lieu (931); toi
servation qui peut être plus importante.
(O^o) Les républicains.
(9^0) Il nous semble qu*il v a ici une fa
pression ou une omission. Au lien ds jn
il devrait y avoir car Faiglc, ou parce fM
(0â7) Que signifie Us lunes sont passées^ i
clait le nombre? c*cst ce que la suite da la
ra expliquer.
(î>28) Le Souverain Pontife.
(929) Voici le premier mot qui étail
dans Toriginal imprimé. Le- copiste Tadf
pléé selon le sens, en le soulignant. La ni
servation doit s'appliquer à tous les aotret;
italique qu'on trouvera dans le texte de la
tion.
(950) Ost signifie armée,
(951) ('e sont ces mois, deux lustres.-'
j'ai dit en ann lieu^ qui, selon nous, sera
aux mois préccdenls : c'est fait^ les tunes «
$ées, puisque évidemment les uns cl lésai
rapportoni an mc^me événement, les premiei
vetiglemcnt du puissant, et les seconds k $<
^
jrié les veuves el les oriibeliiis, et
> î>ieu n'esl nliis soiinl
aut* abaissés reprennent force et
F pourahattre rtionnne inni retlotrlé ;
lir avec eiii le vieux i^aog des siè-
1 (lui reprend place et lieu en la
fille ce pendant que niomrne dit
Mlissé va au pays d'ontre-mer iïoù
enu.
feul est grand ; la lune onzième îfa
ncore , et le fouet sanguinolent du
• revient en la grarnle ville et le
ng quitte la grande Ville,
^eul est grand; il aime son neuple
ang en haine, la cinquième lune a
r maints çuerrojers d*Orirnt; la
; couverte d hommes et de machines
e; r'est fait de Thomme de mer.
icore venir le vieux sang d^ la
I.,
reut la f>aii et que son saint nom
» Or, naiî grantle el florigganle svjà
du cfue Gaulois. La (leur hlanche
bnncur niouU grand, la maison de
nte moult saints cantiques, Cepen-
Is de Brulus ovent avec ire la Heur
^ obtiennent règlement puissant,
Hnii Dieu est encore moult Qdié à
^^■8 élus et pour ce que le saint
HRore moult profané; ce pourtant
réprouver le reiour h lui par 18 fois
lul est grand ; il purge son peuple
les tribulations; mais toujours les
auront fui.
[>nc lors une grande rons|nration
ileur blanche rïieminè dans roni-
liiainle compagnie niandite, et le
îenx sang de la Cafi quitte la grande
Bioult gaudissent les tds tîe Brut us :
lîome les servants de Dieu crient
à Dieu et que Dieu est sourd par
de ses ilôches qu^il retrempe en sou
les mettre au sein des mauvais,
Ur au celte Gaulois I le Coq elVacera
blanche et un grand s'appellera le
peuple. Grartde commotion se fera
hez les gens, pane que la cfmroinie
e par mains d'ouvriers *|ui unt
«lans la grande Ville,
ieul est grand ; le règne des mau*
de mn avciigleiiieiU. IVaprrs niu; rv-
ki Imui p(isiiiéf& ithUipieniu'ja tinn i'|ie»-
t lubtn s ou iVw ;iti.s; sii|i{>ti;;tliiiii coiilii'
E^Oet par les t-vrjii'tuiiits pitnliU liini!» ce
vt m:iiiitcii;iiil ;4i;c<MH|)lis.
Cap, r;iciiic tlu luul Cnfx?!.
t)n :i dii que ces nitilH, un tumtbrt piehi de
priHit'in une unnéei mais ct iic (muI êlro
I i «tore «hdktiç il èlnblir. Lrs cvéuciiïenls
I Miivl rcUi' hicinion ciliscurc.
c -M-.».iliMî Kl raiitillc rojalc, qui, chez les
• (:ti( <\\^ Va II tUu ilr Jtitl;u
l».iiiH ir;iuirt'S capic^ ik la prophétie on liL :
%cùn\
à paillr lie <|uelltï èpmiuc «loll on rompler
■h* lU^ ces dix foh ^^r hmv%^ oi piux i»n pi\j^
m fmi dix Unti's' \a' U'xU* du î>olilairr
le eoMJcctnicr que ce dmt vUv à |KMlir
vais sera vu croître ; mais qu ils se notent*
voilà (jue les pensées du celte Gaulois se
choquent et que grande division est dans
rentêndemenl* Le roi du [teuple en abord
vu mouU foible el [lou riant contre ira bien
les uiauvais; mais il nY'toit pas bien assis
et voilh que Dicui le jette bas.
Hurlez , iils de Brutus, appelez sur vous
les biMes qui vont vous dcvôrer. Dieu seul
est grandi quel bruit d'armes l 11 n'y a [>as
encore un nombre ï>lein de lunes (93^), et
voici venir maints guerrovers.
C'est fait la montagne Je Dieu d(5solée a
cri<§ h Dieu ; les llls de Juda {W6) ont crié h
Dieu de la terre élrangère, et voilà que Dieu
n'est )>lus sourd. Quel feu va avec ses flè-
ches, div fois six lunes et puis (936) encore
six fois dix lunes ont nourri sa colère (0:iT).
Malheur à toi» grande Viïlel voici des roi 5
arniés oar le Seignenr, mais dt'îji\ le feu Tai
égalée a la terre ; ptnnlant les justes ne pé-
riront f>as. Dieu les a écoutés. La place du
crime est purgée [lar le feu, le grand ruis-
seau a éconduit toutes rouges de >ang ^es
eaux h ta nier* et la Gaule vue «somme déca-
brée va se rejoindre.
Dieu aime la |iaix; venez^ jeune prince,
quittez Kisle de la ca[Hivilé (U38J, joignes le
lion h la Heur blanche, venez.
Ce qui est prévut Dieu le veut : le vieux
sang ilas siècles terminera encoie longues
divisions» lors un seul |nisteur sera vu dans
la celte Gaule. L'homme puissant par Dieu
s'assoyera bien» moult sages règlements aft-
liellcront la fiaix. Dieu sera cru d'avec lui
tant prudent et sage sera le rejeton de la
Op. GrAces au père de la miséricorde, la
sainte Sion rrchnnte dans ses temples un
seul Dieu grand. MouU brebis égarées s'en
viennenl boire au ruisseau vif : trois prin
ces et rois mettent bas le manteau de Ter-
reur et oyent clair en la foi de Dieu. Eu ce
tenq)S-là un grand peuple de la mer repren-
dra vraie croyante en deux tierces parts
(^J39). Dieu est encore béni pendant quatorze
lois dix lunes el six fois treize lunes. Dieu
est saoul d*avoir baillé des miséricordes el
ce ponrlant il veut pour ses lions prolongif
la |>aix encore pendant ilix fois douze lunes.
Dieu seul est grand. Les biens sont farts,
les saints vont souffrir. L'homme du mal
irniip époque antérieure ù la cliulc du Hoi du
peupte.
(V:^) Dans une note précédente, nous avons hh
observer i\\ïc TEgypie élaii nommée Vile de ta cffjtd'
vihK ici, voici revmJr la même t^xpression ; mais il
esl birn dillicile de croire qn^elle désigne encore
IK^Ytilc. Lii première fuis, c'éuil|t3r aUusion lus-
lontpie au pays de la captivilë des Hébreux; or,
relie lociiiion nu s;iuî» *l*uiie |ilns ici le même sciig.
Ctninneul donc fanl-il renlendre? e est encore le
frcereldi' Paveuin Observuiis sjêulenierit que le nom
iViie nvanl ele in»imiiireinenl appriipie ;» rEj;yj»k\ il
se iHM"irrail <iu't*ii ne iliU p.is le prentire ici mou
pins à la leltro, et i|ue iU du ta captivité signiliât
putjs de ta atptiviU , ou même ^^ulcmenl puijë
d*exH,
(îK^i*) ?A\ snile du divorce de Henri MIL VAnglt^
lerrc etlI'-ioHse» en i5U, sVlaieiU séparée* ili: U
communion rumaine,
7î7
PRO
DICTIONNAIRE
PRO
arrive, de deux sangs prend naissance. La
fleur blanche s'obscurcit pendant dix fois
six lunes et six fois vingt lunes, puis dispa-
roîl pour ne plus paroître. Moult mal, guère
de bien en ce temps-là : moult villes péris-
sent par le feu : sus donc lors Israël vient à
Dieu Christ tout de bon. Sectes maudites et
sectes fidèles sont en deux parts bien mar-
quées. Mais c'est fait : lors Dieu seul sera
cru et la tierce part de la Gaule et encore la
tierce part et demie n'a plus de croyance.
Comme aussi tout de même les autres
gens.
Et voilà déjà six fois trois lunes et quatre
fois cinq lunes que tout se sépare et le siè-
cle de fin a commencé.
Après un nombre non plein de lunes,
Dieu combat par ses deux justes et l'homme
du mal a le dessus. Mais c'est fait le haut
Dieu met un mur de feu qui obscurcit mon
entendement et je n'y vois plus. Qu'il soit
loué à jamais. Amen.
ÉVÊCHÊ DE VERDUN.
Prophétie d'Orval.
«Verdun, le 6 février 1849.
« Monseigneur,
« Depuis quelques années, les Prévisions
d'un Bolitairey généralement connues sous
le nom de Prophétie SOrvaU ont eu en France
un grand retentissement. A une époque ré-
cente, elles fournirent à la presse religieuse
et politigue matière à une polémique ardente
et passionnée. Tout le temps néanmoins
Îu'elles ne furent pour le public qu'un objet
e curiosité ou un sujet ordinaire de dis-
cussion, je ne les jugeai pas dignes d'une
attention sérieuse, et quoique les premiers
exemplaires manuscrits (9i»0) fussent sortis
de mon diocèse, je dus m'abstenir de pro-
noncer un jugement ou même d'émettre une
opinion sur une œuvre qu'il ne m'apparte-
nait pas exclusivement d'apprécier. Une cir-
constance récente me fait un devoir de sortir
de cette réserve.
« Les graves événements qui viennent de
s'accomplir en Europe, et plus encore ceux
dont tout le monde a le pressentiment secret,
devaient naturellement rappeler l'attention
du public sur des prévisions un instant ou-
bliées, mais que les faits semblaient se
charger de justifier si complètement. Aussi
furent-elles plus que jamais un sujet de
préoccupations pour les esprits avides de
(9i0) La prophétie d*Orval a été plusieurs fois
imprimée dans différents recueils périodiques. L'é-
dition la plus comulclc $c trouve dans VOracle pour
1840, publié par M. Henri Dujardin; Paris, chez
Camus, rue Cassette, 20. Elle porte ce litre : Prévi-
sions certaines révélées par Dieu à un solitaire pour
ta consolation des enfants de Dieu, La prophétie com-
mence par ces mots : En ce temps-là^ un jeune
honime venu d" outre-mer, etc., ei iinit par ceux-ci :
Dieu met un mur de feu qui obscurcit mon entende-
ment^ et je n'y vois plus, qu'il soit loué à jamais.
(9il) Deuxième supplément à VOracle pour 18i0,
contenant un mémoire sur raulhenticité de la Pro-
sonder Tavenir. Des points ies dIos c
de la France, je fus consulté sur le d<
confiance que méritaient ces prop
et récemment dans un mémoire pi
Paris (94.1), et dont les données pnii
ont été fournies j)ar un prêtre de me
cèse , la prophétie d'Orval a été q
d'insjnration divine et comparée sans
lion aux oracles consignés dans nCM
saints (9^2). C'était dès lors pour un
un devoir d'examiner ce travail, et d
subir non-seulement au Mémoire ^
l'auteur lui-même l'épreuve d'une c
sévère et consciencieuse. Je vous doii
seigneur, je dois à mes collègues dan^
copat, un compte exact du résultat <
investigations.
A Le point capital, quand il s'agil
prophétie, c'est d'en établir l'authent
de prouver, par des témoignages in
bles, qu'elle est certainement antériei
événements qu'elle annonce.C'est la tâ(
s'est imposée M. D... curé de B...,aii1
Mémoire en question. « Selon lui, 1<
visions auraient été révélées à un re
de l'abbaye d'Orval (943) qui vivait
première moitié du xv* siècle, et ^^
amour de la retraite et du silence
donner le surnom de Solitaire,
lions imprimées à Luxembourg en^
vinrent la proie des flammes, lorsq
la bibliothèque et le monastère fur
diés par les troupes du maréchal de (
Un seul exemplaire échappé à l'incij
soigneusement conservé par le priéi
maison, fut remis au moment de Vb
des Français dans le Luxembourg k
tain frère Aubertin, avec charge de OQ
précieusement ce dépôt, et de le r
plus tard au monastère, si la Pro
permettait un jour que l'abbave dX
relevât de ses ruines. Le frère Ai
retiré à Pont-à-Moussun, permit en
l'auteur du Mémoire de transcrire la
sions relatives à la France. Des copi
ou moins fidèles de ces prévisions,
répandues dans le public vers 1828 (t
voulut en vérifier 1 exactitude en les
rant è la prophétie imprimée. Mais al
l'auteur, frère Aubertin avait cessé d<
et avec lui avait disparu sans retour J
térieux petit livre^ seul et dernier <
taire des événements que» dans n04
(le calamité. Dieu réservait à la Frai
l'Europe. »
« Je m'abstiendrai, Monseigneur, <
phétie d'Orval, etc., clc. , par Henri Di
Paris, Camus, rue CasseUe, 20, et publié
lembrc 1848.
(942) Page 55 du Mémoire.
(943) Abbaye de Tordre de Ciieaux, da
cien diocèse d^ Trêves, a» centre de la l
Ardeiincs. Le village où se voient encore k
imposantes et piltoresqiies de Tabbaye d*Or
parlienl aujourd'hui à la province et an
aposlolique du Luxembourg.
(944) 11 est consUté par Tenquéce qo^cn
1828, une copie des Prévisions fu» remise )
leur lui-même à une personne de Verdun.
PRO
DES MlîlACLES.
FRO
"m
ÈÊ les nombreuses invraisemblances,
Kr ns |>alpables, les im|tossibi-
Kl i celte histoire est renif^lie.
^r iiu reslo semble avoir ))ris à lâche
ver à la prof»hélie loule aulorilé, eu
ni qu'il s'élait permis de substituer nuic
5 5oi-r!i!5anl iiiiutelligiblcs dont s'était
le solitaire, des expressions moins
nées, de remplacer les mots etracésdariS
nal par des mots équivalents, et de
ire h s» manière une œuvre <|ue cepen-
il croyait d'inspiration divine (9i5j.
sans nrarrêler à ces considérations cri-
î, dont la valeur pouvait être i-onlestéo
is esprits ()révenus, je nValtachai eiclu-
cnt a faire des recficrcïies sur la per-
! de frère AulH*rtin» dénositaire de la
létie originale, et qui disparaît tout h
lorsque Tauleur du 3Êémoire est sommé
iimer la source où il a puisé les Pr<Tt-
. Or, Monseigneur, il résulte de lémoi-
5S aulheniitiues, qui sont en ce moment
ié$ aux archives de mon secrétariat,
B23 il existait è la vérité un ancien
de ce nom h Ponl-à-Mousson, mais
I* il narait appartenu à tubhai/e
ni même à l'ordre de Cileaux : (fu*i(
profession chez tes chunaines régu-
Sain('Aufjus(in, dans Vabhane de
(Menrtbe), sitttée aux pieas des
|é quatre-vingts lieues d^Orval dont il
lit à peine le nom : et que ee religieux^
\t mourir en 1825 ou t8-2G (9!»6), vimit
\ns tes premiers jfturs r/f 1837 {^M).
découverte, endétruisantparsa base
^ dément sur lequel reposait Tau*
s Prévisions, me dispensait assu-
c recherches uUérieures. Cependant
encore inlerroi^er l'auteur de cclli*
ible mystitlcfltion» ei si jai ou la
de constater qu'un fïrétre avait eu
rde blesser, en matière aussi çrave,
!e la vérité, je suis heureux d ajon-
seigneur, que j'ai eu la consolation
illirde la bouche mémeduconjml)le
rcu eomiilet <le sa faute* Il me déclara.
■•Te le pelit livre imprimé h Luxem-
liV ifavait jamais existé que dans
j^iuation; que la prophétie d'OrvaU
rtie relative à Tempire, était exclu-
'rit son œuvre; que le reste avait été
lO^é au hasard, avec des lambeaux Tan-
tes prophéties em^iruntées h des recueils
mus, et sur lesquelles je n'ai pas ?» me
onccr; que, dans le principe, il n'avait
ms cette supercherie qu'un amusement
nortée, mais que le temps s*étant cbargé
frifier quelques-unes de ses prévisions,
nilé d'un côté, d© Pautre la fausse hon»e»
ifipt fait persévérer dans une voie dont :l
Bfin heureux de sortir,
il TOUS faisant celte communication,
letgneur.je n ai pas, gr.lce h Dieu, la pen-
le mer qui* l*espril [iroivhétique ne puisse
5) Page 23 du Moïiimre.
81 l^age 28 du Mcruuiie*
jJ^On lit cil tffri ilaus les ïlcRÎstri^s des acte*
FotU-â^Mmi&Mïti : Jaci|ues Lainorl, dil
ifliu, est tîccc.lc 'à Funi-â Muna^on, le i8
encore reposer sur l'Eglise de Jésus-Christ.
Je n'ignore pas quTi toutes les grandes épo-
cïues de Fhistoire la divine Providence a
daigné plus d'une fois soulever le voile qui
recouvrait Tavenir, ci que souvent TEspritde
Dieu a révélé aux âmes les plus sinifdes des
événements éloignés qui échappaient aux
regards perçants du génie. Mais resftonsable
aux yeux de TRglise de tout ce qui tient h
la rel illion et h la foi dwns mon diorèse, je
ne Mouvais permettre cprune erreur, h Tappui
de laquelle on inv(M]u«d le non» de Tua de
mes plus vénérables prédécesseurs, se [pro-
pageât à la faveur de mon signée. Si TApôtro
ordonne de ne pas mépriser les prophéties^
il veut en même temps qu'on éprouve sérieu-
sement tout ce qui est *iouleu\, et qu*on
rejette sans ménagement tout ce cpii n'est ni
lK>n, ni certain (9^8), et j'ai cru accomfdir un
devoir envers rfiglise en nïcltant mes vénéra-
bles collègues en mesure d'empêcher qu'une
crédulité trop confiante ou une impiété sys-
tématique ne confondissent une œuvre pure-
ment huuïaine, avec les ora<'les sacrés, éternel
obji^l de ta foi et de la vénération des chré-
tiens.
» Je SUIS avec res|>eci»
« Monseigneur,
« De Votre Gran<leur,
ir Le irès-homble et très-obéissant
serviteur.
« t Loiis, évéquede Verdun. »
Nous terminerons cet arircle par les paroles
si remarquables de Madrolîo dans son ou*
vrage intitulé le Prêtre devant le siècle^ publié
en 18V0. De celte fois la prédiction, nous
dirions presque la prophétie estauthentiqtie.
fvllc a ou un complet acconq)lissement h nuit
ans d*iiileivaile, et n'intéresse plus nolro
avenir que par une menace d'invasion h la-
quelle nous croyons f»eu, et que, par con-
séquent, nous craignons d'autant moins;
toutefois, il est très remarquable encore,
que la guerre commence en 185V du c6lé
d'oi^i l'invasion devait venir suivant Tauleur,
Il disait donc en 18V0, année redoutée et qui
passa Irès-inotTensive :
€ La table sociale es! rase. H ne reste plus,
en physique, de plein, de vivant, mais de
délétère, dans la société européenne, que
romnipotence de reîU)»ereur Niiolas, la
bourse des Rotschild, et Tûme indignée i\es
réi>uidirains... *
<r \M révolution aura lieu dans un ordre
régît lier : I l*ar l.-i réforme électorale d abord,
la réforme, sa petite cause et même sa pelilo
occasion* Il Par la république, ivlus ou moins
innocente, plus ou moins sanglante, plus ou
moins durable, m Par un dix-huit bnunaire,
plu.^ou mcnnsfacile, plusoumoinscavalier.*
« Et en tout cas» par une invasion,., dont
TAnglelerre serait de nouveau le seul mobile,
janvier 1857, b 5 heures ;ipri'S'inr<h.
(918) rnvplifliiis itolilc sjieifjcrc : cMTiula aiilrm
praliaie : ♦p"»l l>*>uuiii Cil lenctt*. (/ TUehtoL v»^<*.
751
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
et la Russie seule, en définitive, le remèJe
unique, »
ft La république aura lieu en France, parce
que tout le momie, et surtout ses ennemis,
et jusqu'aux rois la désirent, ou môme la
fomentent, à leur su ou à leur insu. Elle
aura lieu par une raison plus simple encore
que ses causes : f^arce qu'à un homme, ou
p^.utôt à un nom près, elle existe déjà en
réalité. Elle aura lieu surtout pour donner à
la France et à l'Europe, par des faits écla-
tants, d'immenses et derniers enseigne-
ments... »
Nous avons eu la révolution par la réforme ;
nous avons vu la république et le diœ-huit
brumaire; Dieu nous garde de Tinvasion l
PROPIÏIATOIHK. Le pro|)itiatoire était
le couvercle de Tarche d alliance. 11 était
d'or, et surmonté, à ses deux extrémités, de
deux chérubins du môme [métal, qui de
leurs ailes étendues semblaient former un
trône à la majesté divine. C'est de là que
Dieu rendait à haute et intelligible voix
ses oracles à Moïse ou au grand -prêtre qui
le consultait. Lorsque Moïse entrait dans
le tabernacle de l'alliance, afin de consulter
VoraclCj il entendait une voix qui lui parlait
du propitiatoire sur Varche- du testament
entre les deux chérubins. De là venait la voix
Ju'il entendait (9^9), est-il dit au livre des
ïombres. Le mot hébreu capphoret, que
saint Jérôme a rendu i>ar propitiaiorium, veut
dire, à proprement j)arler, un couvercle}.
Nous ne savons si ce miracle se continua
longtemps en Israël; mais dans les temps
postérieurs, dès le temps de David, Tusage
de consulter Téphod aVait prévalu. IVoy,
rart.URiMj
PSAUMES. (Prophéties oui y sont conte-
nues.) Comment aborder le livre des Psaumes
après les mille auteurs qui en ont écrit? Que
dire après le grand Bossuet, et reste-t-il
encore quelque chose à dire? N'est-ce pas
une témérité d'oser regarder en face d'impé-
nétrables mystères voilés dans les sublimités
d'un langaçe tout divin? Et sufTirait-il d'un
article de dictionnaire pour éclaircir ce qu'il
contient de moins impénétrable? Bornons
notre rôle à de plus modestes proportions.
Laissons aux savants qui voudront composer,
non un article, mais un long ouvrage, le
soin de démêler les véritables auteurs du
Psautier, de déterminer l'exarte division
iles psaumes, leur ordre relatif, et. d'en ex-
pliquer les titres. Laissons aux littérateurs
et aux poètes le soin de signaler les beautés
admirables d'une poésie que rien ii'éjralo
dans les œuvres humaines; à eux seuls il
appartient de parler convenablement du ly-
risme de certains psaumes, entre autres des
xvu% Diligam te. Domine, fortitudo mea;
xviii% Cœli enarrant gloriam Dei; l\iv% Te
decet hymnus, Deus, in Sion ; lxvii% Exsurgat
Dcus, et dissipentur inimici ejus; lxxxiii%
Quam dilecta tabernacula tua; ciir, Bencdic,
(0i9) Ciimquc iiigiciloroliir Moyscs lal>crn:uM-
lum fœdcris, ut consiilorel orariilum, ainliel»;U vo-
ccm loquciitis ad se tic propilialorio qiiod crai su
anima mea, Domino: cxiii% In exitu I
/Egypto, A c ux seuls il appartient de
lir les beautés éi)arses dont le Psautî
miîle : combien de fois déjà n'ont
signalées les magnifiques imagos co
au psaume x\xv% Juslitia tua sieui
Dei : judicia tua abyssus multa,,. Inel
tur ab ubertate domus tuœ : et torrt
luptafis tuœ potalns eos; nous n'os<
(luire, crainte d'alfaiblir encore de î
images, [)Ourtantdéjàsi affaiblies. Au
xvxvf, Vidt impium super exaltatun
vatum sicut cedros Libani. Et transiti
non erat : et quœsivi eum, et non est i
locus ejus. L'immortel Racine a es
rendre en français ce passage admir
est admirable encore dans sa trac
mais quelle différence pourtant l
J'ai vil rimpic adoré sur la terre.
Pareil au cèdre, il cachait dans les ck
Son front audacieux.
Il semblait à son gré gouvcrniT le ton
Foulait au\ pieds ses ennemis vaincus
Je n'ai fait que passer, il n'était déjà |
Au psannio cxLiir, Domine, inclin
tuos, et descende : lange montes^ et
bunt; fulgura coruscationem, et dî
eos,.,.
Mais combien ne faudrait-il pas •
lare'ls traits, dont l'éclat éblouit;
reilles jiensées, dont Tampleur élo
son immensité?
Laissons les philologues et les
mystiques débrouiller le sens intin
sous les profondeurs de ce langage c
sublime, simple et magnifique; le
mairiens, chercher le rhythmeou la
les cabalistes, des mystères de mois
rangement dn lettres; rentrons dai
sujet.
David, sa descendance et le peu
raël sont l'objet immédiat de la pli
psaumes, le Messie et son Eçlise^l'c
médiat de quelques-uns et 1 objet n
tous.
Quant à David, à sa postérité et à:
pie, il n'y a pas de contestation
a cet égard; aussi les Juifs,
matérialistes en fait de religion, coï
taierU leurs pères, refusent-ils enc<
obstination d'étendre leur vue au <
limites tracées par celte lettre, q\
morte depuis longlem[)s, si Tespri
vivifie ne lui avait donné des ailes f
verser les siècles.
Nous examinerons successivemer
dans une rapide analyse, ceux des i
qui se rapportent immédiatement S
Christ et qui ne conviennent qu'ai
ceux qui s'y rapportent médiatemeD
à-dire d'une manière figurative; t4
concernent l'Eglise chrétienne en
temps que son fondateur; car TEdi:
conïi)lémcnt nécessaire de Jésus-Cor
per nrcani testiinonii inlcr duos cliorubiin
ioquehalur ci. (yum. vu. 8î).)
crc sont inséparable»:, ot enfin reiix
lit trait oiclusWemenl à la Synagogue,
' 4'c faible travail ne pas ôlro par trni)
iletî
ï lésos-Christ soit annoncé dans les
C5i, tyms saurions d'antanl moins eu
V qu'il nous Tassurf» lui-niûmc au
cl la pitre de T Evangile selon sainl
I était alors prôl à quitter ses dis-
pour monter aux deux, et il leur
i parlant de sa iiassiun et de sa résur-
tl : « Je vous en ai pruvenus, lorsque
rencore aver vous; il était nét-essaire
ut ee qui était écrit ife moi dans l^i loi
15e, danî* les profîfièles et au /iVrr (ies
|f#, s'acroniplh : Necrss** e$t impfrri
ptœ Mcripta nttnt in h<j€ Mmjsi, cl pro-
( et psaimi» de me,
iremier psaume qui coneernc directe-
Itimmédiatenienl Jésus-Cfirisi, do telle
lû'on n'en peut faire lapplication h
autre, se présente h Fouverlure du
quoique le seinnd suivant Tordre
Jgemenl : Qtmre fremufrunt grntea, ei
\ meditali sittu inania? Le firoplitHo y
tînsi : Les roi» de fa terre se sont ievt^i,
trinces t>ftt formé entre eux des corn-
mtre le Seigneur et so7i Christ. Bri-
MTÈ chaineSf ont-Us dit, et rejetons leur
in de nous. Mois cefui qui habite dans
tx se moquera d>tt.r^ et le Seiejneur tes
n; il leur re pondra dans sa colère^ il
ssera avec [tireur dans ses moins. Car
\oi fai reçu de lui ta royauté de Sion,
te montagne, avrc mission d\tnnoncer
p/e. Le Seigneur mUi dil : Vous êtes mon
Vùîit ai engendre dans mon éternité,
dez-moi les nations^ je vous les donne-
ur héritage, el j*élendrai vos poitses-
Utques aux con^ns de Cunivers (950 1,
lavid ou Saloniou, ou quelque autre
I ont reçu directement de Dit* y la
é «leSiou, la sainte montagne; si jiar
10 figure lie langage on feut reculer
Ifins de leur empire jusqu'aux limites
livers, il n'en est aucun, iî n'est ut un
B sur la terre, ni un ange dans les
qui puisse dire de bn-niôuio ou dout
fse dire» qu'il est le fils de Dieu, en-
!dtl>ieu de toute éternité; évidemment
VCf.RS.
PSA
H
Qnare rromircnini pmit^^s, ii p^>)H^Ii îiictlrtn*
liiaoia? Asiilrnmt rcj^^^s Icit:^, H prim'i(u's
iruiil in iifiiiin, iiilvt!r«iiis ninninuiiu vi ;i(1-
Clu ihluni eji*s, l>iniiiï|Mnnis vinciila eoiiinu
munis .1 nobis ju{:;iuii ipsnruitu Qui li;iliit;tt
irri^leUit ros : cL Diiuiiints; snb^annabiLros.
iipMitir ïitl ros in ira Kua, l't iii riirore si^iia
Uît rus. E;;o aotnii tonsùuiltjs snn) rex :ih
Siofi ruontrii» sautiimi rjiLS praMlicans [nx-
cjiin. litMiiiniis ilitit ail im^ : Kiliiis iiu'iis vs
\ hoJir g«*niii |f\ PnsUila n nu\ el lïahn iil*i
b^*rPfliUilcn> Itumi, n |l(^ssc^si^»[H'lu hiaiu Icr-
ITi*. {l'sal. Il, t-K.)
Vin Uiai'lu.r. aii*li(«^ vnf n Iltc : Jfîiiim
inm, ^illl1ll a|p|iHili;iiititi u hvt» iti vnti:s, \ii'-
! rt (Mo^Mjfiis, H sij^ins, ipi^r fer il I)t*ns p^'r
I mOilio \rslri, htriU i^l \ns sritis ; lliiiir tli'-
l^itiiilio «'t pf;L'H'ii!iiti;i ih:\ UartiuiiM, fN^i im:»-
quorum anii);cnle8uU«rcîiiibiis : Quein IVii!^
ceci ne peut convenir qu\iu Messie, et Tévr
denceest ici tellement saisissante, qu'il n*est
pas besoin d'rnsi>ter.
Le W ftsituuie, Conserva me. Domine^ est
pcut-ôlre moins exfiressif; reiiendant il n'est
pas plus possible de Tappltipier i\ un antre
qu au Messie: qu'on rélléihisse en o(T<*t à ce
raisonnement si sîmfiïe et si luciile adressé
par rafp^tre saint Pierre le jour ui^me de la
Pentecôte aux Juifs réunis de trius \ps |>oints
du globe h Jérusalem ; Ce Jésus de Nazareth^
thomme de la droite de Dieu au milieu de
TOUS, comme il a été prouvé par tes mirarleif^
les prodiges et les tnerreilles que Dieu a opé-
r es par lui ^armi vous, vous en êtes les té-
moins: ce Jésus qui, conformément au.T des-
êeins éternels de Dieu et â sa volonté, vous a
été livré, rt que vous avez fait mettre û mort
en rtittachant à la croix par ta main des mé-
chants. Dieu Ta ressuscité, mettant un terme
â son séjour parmi leit morts, car il ne démit
pas g rester. Fn effet David avait dit en par-
lant de lui : n J avais toujours te Seigneur
présent devant les yeux, el \l était à ma droite
pour me fortifier. Aussi mon âme était rem-
plie de joie, ma langue chaulait des cantiques,
el de plus tnn chair entrera avec espérance
dans le lieu de son repos; parce que vous ne
laisserez pas mon rJmc dans tes enfers, et vous
ne permettrez pas que votre Saint subisse la
corruption, fous avez ouvert devant moi les
sentiers de (a rie, et vous mettrez le comble à
ma félicité, eu m' admettant deraut vatre face,»
Or, mes frères, je puis le dire en toute assu-
rance devant vous, le patriarche David est
mort, il a reçu la sépulture, el son sépulcre
est encore au milieu de nous. Mais, comme il
élaif prophète, comme en outre le serment par
lequel Dieu lui avait promis que quclqu un de
sa race occuperait son trône était présent à
sa mémoire, c'est de la résurrection du Christ
quil a parlé prophétiquement, car celui-ci
ncst pas resté dans les enfers, et sa chair na
point subi la corruption. C'est ce Jésus que
Dieu a ressuscité, comme nous en sommes
tous les témoins (951).
Le psaume xxV contient une pro|1iélirî
bcaucoiifi plus merveilleuse encore que
celle-ci : savoir, une histoire anticipée de
la passion du Sauveur, jusque dans ses
stiscilavti, sntutjs t1o1«>nlM(s^inrLviii, jii\la t\nfu\ iin*
l»ossihiU' Cl at ti-ncri llhon aK en. l>.tvi<l cuiiti ditil
in eu m : » Pn)VuU4nini Dnininuui m ron^prrlM iticc»
semp**r , tpinru;uti a Hi \lris *:^i (nilit nr coumn»-
Vt'âr* Prnplcr lioe Lrlaluiiirsl cor mi^i^tn, cl ct>tillii-
vit linj^iiu mrai itiîNti|>ci" rt laio iiirii iiNpiicM'cl in
spo : Qu«Mïi:tiii iHirt tSiicliiiipjcs nnirnani iiicîmij mi
inftTiio, ikcc thbiî> SiMicUun himn f tiicri* corrir^Mio*
licill. ^4>las niilii fr« Isll ^ln^ vit:c : l'I n'f»lcluii lire
jiictim!»i:il<* rutn facie liia» » Vii i ruifrcs, lice;*» nii-
ilnUrr ificcrr ad vos *U' pnU'iaiTlia iKiviJ, iptindatu
itrfuiKiiis est» rt M'piilUiH : ri scpitUriini rjtis «^l
npiiit iiOH nscpii' in lunlii'iiitim dwm. Prup!i«'la igiMir
niiii oscl» ri Miret «piia jiiivjtiiaiMlo jur;is?»cl itti
Pi'US il«' Il luiii liiiiilu rjuH Hfilrrr SUJXT scdciii **pis :
PrnviiU^ris lin nUis est itr n'Murcrfi<uic C'.liitî*li. ipii^i
lu'ipii* *îctf liclUK e>l m KitVriiii. i»**<pjc cini «'ju^
vitlil ('otrujiliivnciiî lliiiic Ji'siMu v«*snM Uii\jl ^>cu^,
cujuj omiic» ims telles suunM.(Jri. u, 21 5i,)
735
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
73S
moindres détails; nous nous contenterons
de le traduire, en mettant en regard les
récits de TËvangile :
Mon Dieu, mon Dieu,
tournez vos regards vers
moi; pourquoi in*avez-
vousabandonné?Le poids
de mes péqhés est ce qui
éloigne mon salut. Mon
Dieu, vous învoquerai-je
le jour et la nuii sans
que vous m*exauciez ? Ce-
pendant , ce n'est pas
moi qui suis le coupa-
l)ic?(.î)52.)
Vous, ô gloire d'Israél,
vous qui habitez dans les
cieiix, nos pères espérè-
rent en vous, et vous les
délivrâtes ; ils élevèrent
leur voix vers vous, el
vous les sauvâtes; ils
m rent leur espoir en
vous, et cet espoir ne fut
pas vain.
Mais moi, liéias! je
suis un vermisseau, et
non un homme, l'op-
probre des hommes, le
rebut du peuple. Tous
ceux qui m'ont vu, se
sont raillés de m ?i, ils
ont remué les lèvres et
branlé la léte. Il espérait
dans le Seigneur, qu'il
le délivre; que Dieu le
sauve , puisqu'il l'in-
voque. C'est vous cepen-
dant qui m'avez engen-
dré; vous qui étiez mon
espoir dès la mamelle.
Vous qui m'avez reçu
en venant à la vie, vous
qui étiez mon Dieu dés le
sein de ma mère, ne
m^abandonnez pas.
Le jour de la itribula-
lion est arrivé, et il
n'est personne oui vienne
à mon aide. Mes (enne-
mis) m'environnent com-
me une multitude de uu-
reaux, oui je suis assié-
gé de taureaux furieux;
leurs beuglements sont
pareils aux rugi se -
ments des lions affames.
(Mon sang) coule comme
Tcau sur la terre, mes
Jésus était sur la croix,
il allait rendre le dernier
soupir. < Environ la si-
xième heure, il cria à
haute voix : £/t, Eli,
tammasabacthani, c'est-
à-dire, mon Dieu, mon
Dieu, pourquoi m'avez-
vous abandonné? (Matth.
xxvu, 46.)
Dieu a chargé de nos
iniquités, celui qui n'a-
vait pas commis l'iniçiui-
té, alin que nous devins-
sions justes en lui de la
justice de Dieu même.
(//Cor.v,21.)
Les soldats ayant con*
duit Jésus dans la salle
du prétoire, assemblèrent
toute la cohorte, lui mi-
rent un manteau de pour-
pre, et tressèrent une
counmne d'épines, qu'ils
lui posèrent sur la tète.
Ensuite ils se mirent à
le saluer de ces mots :
Salut, ô roi des Juifs, lui
frappant en même temps
sur la tête avec un ro-
seau, lui crachant au vi-
sage, et se prosternant
pour l'adorer.... Et les
passants le blasphé -
niaient cul branlant la
tète et en disant : Vah!
loi qui détruis le temple
de Dieu, et le rebâtis en
trois jours, sauve -toi
toi-même en descendant
de la croix.
Les princes des prêtres
ei les Scribes se disaient
de même les uns aux
autres, celui qui sauvait
les autres, ne peut se
sauver lui-même. Que le
Christ, roi d'Israél, des-
cende maintenant de la
croix, que nous le voyons
et que nous croyons en
lui. {Marc, xv, 16.)
Alors ses disciples l'a-
handonuèrent tous, et
s'enfuirent. (Ifiirc. xiv,
50.)
ossements sont disloqués,
mon cœur défaillit dans
ma poitrine C4)mme une
cire qui se fond.
Etant allé au mont des
Oliviers, suivant sa cou-
Ma force s'éteint com-
me la lampe qui manque
d'huile, ma langue s'at-
tache à mon palais, et
vous m'avez (ô mon Dieu)
recouvert de la poussière
de la mort. Une multitu-
de de chiens se sont ras-
semblés autour de moi ;
un rassemblement de
malfaiteurs m'assiège.
Us ont percé mes mains
et mes pieds , ils ont
compté un à un mes os-
sements. Et ils me con-
sidéraient et scrutaient
jusqu'au dedans de moi.
Us se sont partagé
mes vêtements, et ont
tiré ma robe au sort.
Pour vous, ô mon Dieu,
ne me privez pas de
vetre secours, avisez â
me défendre. Arrachez
mon âme au glaive, mon
unique vie à la dent des
chiens. Sauvez-moi de
la gueule du lion ; (pro-
tégez) ma faiblesse contre
la corne des licornes.
Je dirai votre nom à
mes frères, je vous çlo-
riHerai dans une égiis^
nombreuse. Vous qui
craignez le Seigneur ,
louez-le ; vous tous, des-
cendants de Jacob, glori^-
iiez-le. Que tous les fils
d'Israél l'adorent, car il
n'a pas rejeté, il n'a pas
méprisé la prière du
pauvre. Il n'a pas détour-
Ȏ de moi son visage ; il
nra exaucé , lorsque je
l'ai invoqué. Je chante-
rai vos louanges au mi-
l.eu d'une grande église,
et je présenterai mes of-
frandes , environné de
ceux qui LE craignent.
tume.... U fut séoirédc
ses disciples à la ifii-
tance d'on Jel de pierre^
et s^étant mis à gmoix,
il pria et dit . Moii Mm,
si c*esi votre vokMé,
éloignez de moi ce ca-
lice ; cependani quefolre
volonté soit faite» et noa
la mienne. En nèae
temps, au ingedesoM*
dit des cieui, et le fini-,
fia. Etétant entré en a|a«
nie , il prolongeait tt
prière, et sa sue^rde*
vint comme des goutiei
de sang, qui coulaient
sur la teri-e. {Imc, ixu,
39;)
Etant arrivé au li«i
nommé Getbsémani , tt
dit â ses disciples : At«
seyez-vous ici , tandis
nue je vais prier; puis
il prit avec lui Pierre,
Jacques et Jean, et il
commença ^ trembler et
à frémir, et il leur dit:
Mon âme est trUle Ja»>
qu'à la mort. (Marc, xir,
32.)
Lorsqu'ils furent arrii*
vés au lieu uomné i^
Calvaire , ils le €r«#
fièrent. {Luc. xxia, 8|
Les soldats rayaaUENh
cilié, prirent ses lAl^
inenis et en ûrcal "^"
tre parts, une pour
cun , et sa tanifMf
plus. Or cette
était sans couture,
â-dire tissue d*one
pièce; aussi se
ils, ne la divisons
tirons-la au sort :
formément à 1
où il était dit : Ib #:
sont parugé mes i^
ments, et ont tiré m
robe au sort. (Joon. su»
23.)
(1*52) Ainsi Tentcnd le savant P. Genebrard.
WTts^ repâltrant
Rîiliéfé: ceux qui
iit l*"^ Seigneur ,
T<^r!i lui lin libre
éî leurs cœurs se
front d\iii éternel
w* Que tous les
I «Je ruiiivcrH se
lîssc*nt vX vf^xmi'
Seigneur. Oui,
lies (le UmivH 11* 4
16 prostertienuit
^ùrer , cai .iu
r esl la roifnuié^
princiftanit; d^i
UES MIUACLES.
PSA
7^^
me dereiii|uisli?
f'aUii«^ mea vei ba
m meorum.
itfieiis, rtamalio
I, et non exau-
nocle, et non :nl
lAiiv aiihi. Tu
I sa n CIO Itabltas,
•cl. In te sjKTa-
I plre^ iiosin :
ttnl, et libcrasti
lu? clama ver y ni,
fiiciî sunt : m îq
mil, ei non sunt
Ivtfm su m ver^
|ntui houio : t»p-
liouiinuni, et
plebb. Uniites
ii»c« tiyriseruNt
ICulî sunt labiis,
ruul capul. Spe-
rDominu, eripial
plïum facial eu m
1^ vult euui, (Juo-
Îes, qtii extra-
de ventre : spes
nbcribus nmiiis
te projet: tu s smn
: de vcnlre nia-
H 0eus uieiis etî
Idisce^serts a me.
¥a circa boram non a m
fin ma V il Jésus voce in:i-
i(na, dieen*i . LU, hJ\,
iainma sabacibaiii? \mv
esl : ï>ens meus, IHmis
meus , utqnid dereli-
(tui^ti me? [Matih. \%\t^
Eu m, i|ui u<>n noveral
poreealiim. yint unXns
peecaluui fe( it , m uas
efticereuiur jusliiia JVi
in ipso. (// Cor. v 11,)
im Inbulatio
est ; quoiiiain
j|yi adjuvcl. Cir-
ant me vîruti
Buri |)îri{7ues f\ï\-
me, Aïierue-
ler me o^ &uum,
Mililesautem duxerunt
eu ni in alFinui pra'torîif
et cou vacant totaui rn-
borienif Et induuiit tniui
purpura , et iinpaïuiut
cl plectrnks spiiieamc**--
rouans 1*^1 cirperuul sa-
luiare eum : Ave Rex
JudiLMiruui. Et perçu tie-
bant eaput ejus antinli-
ne : etc{9nspiiel>amouiu,
et poneules genua, ailo-
rabaut eu ni... Et |ir.e
te re 1 1 1 1 tes bl a s p bernant
eum, mt> ventes ca|Hta
sira, et dieenïes : Vab
<]ui desiruis tempbim
Eki, et in triln»s diebus
rea'dillcas : Salvum lue
lemeti psum deseemtens
de cruce, Sinnliler et
(ïuniuiî sacenlules ilbi-
d eu tes , ad alteruirum
eum Stribis diccbaul :
A Uns salvDS feeit, se ip-
•iuni non (Kitesl salvuui
faeere. Cbrîbtns rcx I-
srael descendat itunc «le
eruee, ut videamus, et
eiMidamus. Et qui eum
eo crueifiîti eraut , cou-
vicia bauturei. (Murr.w,
Tune discipuUejnsre-
linquenles eum, unîmes
firj;erunl.(3fflr<r. iiY, £iO.^
natiom. Les rielies'et les
puissants de la Icfihî
viendnujt s asseoir à ta-
ble et l'adorer i ceux qui
descendent au tombeau,
s*i ncl i lieront anparava ni
tevaiU Lui. El mou àute
ftTÎvra en Lui ci ma vu ce
Vndorent. L<*s j,'éiH'Ma-
tiniis a venir, clianlerout
les Inuangesiju Seigneur;
lesi cieux auuoiicei nul «m
justice au peuple qui doit
naître^ an peuple que te
Seigne u rau ta fo rrn/(053) .
sicul leo rapiens et ru
gieiiîi,
Sicnl aqua efTusns
suin : et lUspeisa sunt
oniiiin nssa mea. Faetuni
est enr meum Umquam
ccra liquescens in inedio
?entris mei.
Arint fanqu:ïm testa
vin us inea , et lîitpua
riiea aiIlKcsil faufîlnis
mets : et in pulverem
mot'lis iletUi>Llsli me.
Ounniani cireumdede-
ntiit me canes multl :
roniilinni maliguuntiuin
obsedit me.
Forleruut manu s uieas
et pedes ineos, diun-
meravernnt oninia nssa
mea. Ipsi vero conside-
raveruhl et îus^vexeruiit
me.
î>ivisr*rum siln vesti-
menUi mea, et supt»r viî-
stem meam miserunl snr-
tem> Tu auten», Domine,
ue eUmgaveiîs auxitiuni
tu uni a me : :id de feu s in-
nem meanM conspice.
Eriie a tramea Deusaiit-
niam meam : et i!e manu
caiiis uincarn meant. Sal-
va me e\ orc lennis :
et a coruibus uuieor-
iiium bumilitaiem meam.
Narialjci nomen tuuiu
frairibns meis : in me-
dio Ecclesia; laudabo te*
Et egressus ibat ge-
cumlnm ciuisuetudiiieni
in numlemOlivarum. S<»'
euii sunt autrui iltum vi
iUsfipuU. Et eum perve-
nisset ad loenm, dixil îl-
'is : Orate ne intrelis in
tentationem. Et i|»se
avulsus est ah eis quan-
tum jactus est bipiiUs, et
|M>8ilis genibus orabat,
diecns : Pater si vis,
traiisfer ealicem istum a
tue : vernmlamen non
luea vnlunlas , seil tua
fiat. Apparu il autem ilti
an gelas ik* ro'în, ennfoi-
là us vum. Et facïus in
af;onia, pmliviuâ m abat.
Et faetns est sudor ejiis»
sicut ^'ull^e sauguinisde-
curreiitis in tcrram. (Luc.
Et veneruut in pra^-
dinni, eut nomen Oetli-
semani. Et ait iliscjpi.iis
suis : Scdete bie diuiec
urrui. Etassumil Pctrum
et Jacabum, et Joannem
srcum : et eu'pit paverc,
et Uedeie. Et ait iUis :
Trisiis est anima iiiea
usi]uead morieni : susii*
nete hic , et vigiblc.
{^htre, XIV, 52 3 i.)
Et posiqiiam veneruut
in I lieu m , qui vocal nr
(talvari:t' , ibi crueîllïe-
rnnt eum : et talroncs,
uuum a dcxtris, c4 silte-
ru m a s>inistris* {Lue.
1X111,55.)
Militer crgo, ciim cru-
cilUissent eum, Aceepe-
runt vestimeuta eju» (et
fecernnt quat!»or partes :
uuicuique miUti parte m)
et tuuicam. Erat aillent
tuuica inconsutilis, desu-
ner contévtu pcr tottriiu
Oixernnt ergo ad iiivi-
ccm : Non seindamus
eam, scd «orliamur ilc
illa cujus sit^Ut Scri-
otura iiiipleretiir,dicetis:
raritti sunt vestintenla
mca sibi : et in ve&teni
meam miscruiu sorleui.
759
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
:40
Lo reste du psaume concerne rétablisse-
ment (ie rEçHse, la conversion des nations,
In i»artici|îation à la divine Eucharistie, les
adorations dont* Jésus-Christ est l'objet
par tout l*uni vers; ce qui s'accomplit enfin
sous nos yeux.
il e^t fort remarquable de voir apparaître
à la fui du psaume le prophète, qui n'avait
]>oint paru jusque là, ])Our déclarer qu'il
revivra dans ce personnage mystérieux,
Îu'il ne désigne pas autrement que par un
tu, non moins mystérieux, en déclarant
toutefois que ce sera le Seigneur. Mais qui
donc doit adorer ce Lut, ce Seigneur? An!
ce n'est pas le peuple juif, c'est un peuple
encore inconnu, un peuple jusque là sans
nom, un peuple que le Seigneur aura formé:
le peuple chrétien.
Le psaume xxxix* ne convient pas moins
I)ien à Jésus-Christ, et ne convient non plus
qu'à lui-seul. C'e^ une répétition de celui-
ci |»our la pensée, souvent aussi pour Tex-
hression; mais il contient un passage qui
lui est spécial : Dès que vous avez rejeté le
sacrifice et Coblationy à mon Dieu^ fai com-
pris votre volonté. Lorsque vous n'avez plus
voulu d'holocauste pour le péchéj fai dit^
me voici. Il est écrit de mot, en tête du
livre y que je dois faire votre volonté; je le
veuxy 0 mon Dieuy car votre loi est gravée
dans mon cœur (954). Le Messie peut
seul parler de la ^orte, |)uisquo lui seul,
i)ar son sacrifice volontaire, peut rem|)lacer
joblation et Tliolocauste, et cffa» er vérita-
blement le péché. David, Salomon ont of-
fert des sacrifices, et ne pouvaient s'offrir
eux-mêmes. 11 serait inutile, nous le
croyons, d'insii^lor ou d'éclaircir ce point
par de plus amples développements.
Il en est de môme du psaume xliv' : Eru^
ctavit cor meum verbum bonum. On ne bcut
Qui limelis Domiiiuin Et milites quidcin hncc
laudatc eum : uiiivoi-sum ft'ceruiit. ( Joau. xix ,
scmen Jacob gloritlcate 25.}
eiun : Tliiicat cuin oiniie
scmen Israël : quoniani
isoii spi-evit, neqiie dcs-
peiit deprecationem pau-
peris : Nec avertit fa-
ciem suam a me, et cum
clamarem ad eum, exau-
divitj me. Apud te laus
mea in Kcclesia magna :
vola mea reddam in con-
speclu limeiilium eum.
Ldent pan pères, cl salu-
rabuntur : et laudabunt
Dominum qui requirunt
cum : vivent corda eoium
in sœculum sxculi. Re-
miniscenlur et conver-
tentur ad Dominum uni-
vers! fines tcrrœ : Et a-
dorabunt in conspeclu
cjus univerStC familia;
gentium. Quoniani Do-
roini est regnum : et
Ipsc dominabitur gen-
tium. Manducavenint et
adoraverunt oinnes pin-
giies terrai : in conspectu
a[)i)liquer à un autre qu'au Messie des [vt*
rôles telles que celles-ci : O le plus bem
des enfants des hommes^ la gràee repose m
vos lèvres y et à cause décela^ le Seigneur wms
a béni dans son éternité {966)... Votre trkà^
ôDieuy repose sur les siècles des eiieleM{9U^
Dieu, votre Dieuy vous a distingué éTnUN
tousy pour vous oindrede Phuile de rallé/rmê
(957)... La reine s'est tenue à vos cMt^
couverte de vêtements d'or^ et ceinte étmiÊ
parure à toutes richesses. Écoutez^ 6 Ttergs^
regardez^ prêtez l'oreille : oubliez votre jm^
pie et la maison de votre pire : Le roi stn
épris de vos appas ; ce roi^ c'est le Ss^ \
gneur^ votre Dieuy celui que les ntUim» \
adorent (958). !
Et le passage suivant du psaume LxfuT
Salvummefacy Deus^ qui conyient d*UM
manière si admirable è Jésus-Christ, poll^
rait-il convenir, môme de loin^ à quelqiu ^
autre? J'ai cherché quelqu'un qui eompeiU
à ma douleur y et il ne s'est présenté persomet
un consolateur^ et n'en ai pas trouvé. Jfo
ennemis m'ont donné du fiel pour rassasier
ma faim^ et du vinaigre pour étaneker m
soif. Que leur propre table soit changés pesr
eux en un guet-apens^ un lieu de vengemes
et de surprise. Que leurs yeux s'obseurti»^
s(nty afin qu'ils n'aperçoivent plus la /tuntJri»
Flagellez sans fin leurs épaules; répsnsJtJL^
sur eux votre colère ; noyez-les dans les sê/^^
des de vos redoutables vengeances. Que tafi
habitation demeure déserte ^^ que persemsl
n habite plus jamais sous leurs fMw7to>^
parce au'tls ont persécuté celui que vous ,— '-*■
frappe^ et surajouté des douleurs à
blessures. Ajoutez de même l'iniquité à
iniquités^ qu'ils ne participent jamais
salut que vous donnerez au monde. Rayi
du livre des vivants^ et ne les inscrives
au nombre des saints.
ejus cadent omnes qui
desceudunt in terram. Et
anima mea iiii vivet : et
scmen meum servietipsi.
Annuntiabiiur Dominii
generatio ventura : et
annuntiabunt cœli justi-
tiam ejus populo qui na-
scetur, quem fecit Domi-
nus.
(954) Sacriûcium et oblationem noiuisti:
autem perfecisti mihi. Ilolocaustuin eC prop
non postulasti : tune dixi : Ecce veuio In capiH
libri scriptum est de me ut facerem volunliiea
tuam : Deus meus voluî, et legem toam in meSs
cordis mei. Annuntiavi justiliam tuam in Ecdah
magna, ecce labia mea non probibebo : I)oiiiiBe,li
scisti. (Psoi.xxxix, 7-10.)
. (955) Speciosus forma pne filiis hominum, diftaii
est gratia in labiis tuis : propterea benedixil lelM
in d!ternum. (V. 4.)
(956) Sedcs tua, Deus, in saeculum sscuIi.Of.l)'
(957) Unxit te Deus, Dcus tuus olco betitkB (ni
paiiicipibus tuis. (V. iO.)
(958) Astilit regina a dextris tuis, in ytHÛlZ è^
aurato, circumdau varietatc. Audi, ftiia, el «Iki^
inclina aurem tuam : et obliviscere popiilmi MMB*
et domum patris tui. Et concupiscet wez éBemt0
tuum : quoniam ipse est Dominus Oeas tn^yttait'
rabunt eum. (V. 12.)
rsv
i>ts Min\(;i,Es,
VSA
IH
^pauvre tt (tccnhlé âm maux: wiriis
le tt »atut m'f^t damif^ par rotta,
Wr>i. Jt chnnUrai dans wrs ratifiqurs
Hh Srifjtifur^ i^f jt* ff rai partout rrlrn-
'itnntujni^ fl i/it'H *î'f/ rtiwpiairn plu:i
teit mrrifices dfst jeunes taureaux,
ff Its ontiitg et tes cornes vommeu'
nailrr. Vouez ^ pauvrcti, réjouissez-
therchez fe Sei(/neur, et votre âme
in rit. Car te Sei^jnenr a exaucé
rrfjt, et adopté tes persécutés pour sn
mtrz^tf, deux et terre, et rowi*, mer,
te* poissons qui mujent dans rox
n effet iJieu naurera Sion^ les rit tes
a seront édifiées, habitées à toujours,
iscs par héritage. Les dtscendauts drs
rs du Seifineur posséderont Si on,
les hatiitants chériront U nom du
es que le Chrisl eut élé abreuvé de fiet
^miif/re ^Mt le Cnlvaire, qu'ntivinl il
Iheureuse et coupable imlion juive?
tt ; riiisloire en est réreiite et icui-
rante : depuis dix-huit siècles, son
n est demeurée déserte. Avant refusé
kiperau safutdxx raoïnle, \q fléau n'a
'e retotnber sur ses épaules; tlepuis
git siècles, elle a soutlerl des uiaux
K et si îimintcoatit elle jouit iVun
ps rte calrue en Europe, son noni
froré nVneslpas moinsdemeuréréquî-
Tune injure.
autre côté, nu'est-îl fïdveïm de ce
î outragé» si iiiuuilié? Il est ressus-
rieux et triumphant; il a élevé à côté
s petits, les pauvres et les oHligés, il
rmé une rnee nouvelle d'onfaiits de
vec laquelle il a rnnstruil les nuirs
ouvelle Sion, grriimJc eomnic Funi-
*esl donc l'iusloire anlicijiée de la
I Messie, du rejet du peu^ile juil" et
ndation de TEglise rljréticnnequc le
le a tracée dans ce psaume,
t citer encore, ]mnm les psaumes
I)euvent convenir qu'à Jésus-Christ ,
r, Daminus rranavit. Ce n'est, eu
u'ai)rèsla ^^lorincation du Sauveur,
[leuples nomlircux , insulœ mutta\
^e nijouir d'ôlre appelés à la lu-
Jusque L*ï, la nation juive était la
1 possession de la loi divine; et elle
it si liien conserver ce nriviîégc à
lion de tout aulre peuple, que de
iJées ne sont |>as encore sorties de
yances. Les peuples conquis ou h
ir par la force des armes n'auraient
li «itiMinui i\n\ siiiinl conlristarctiir, ri non
[ui coHsolaivlur, et nfni invL'iif, El «frnlc-
>cim riirani Tel: el in siu' inoa (H^iavcruni
u Fiai !n»*nsa corum c«> an» îpsis, il» la-
H il» lolritmltoncs, cl in sc.iiulaliini. Oh*
ocuti coriiin ne vtttcniit, et ilorsun» conun
ticui va. EfTiiiKle su|ter oos iratn luani : el
! (ua* er»n»|ii'i*hLMKbil ros. Fiat lialiitato qo-
irla: el »n tuLernaïuliseoinm ntin s»t iiu»
. Qtiouiani ipicni Ui prrtyssîsU, |X'»secu!i
Mi|KT itolorcn» vnlnerna» inrtnnn» îuldidti-
icine in ii{ ni la ton» sii|H*r îtii()iniairni ro-
imriiitreiil 111 juïilitiant Utam. I»(*lrantur
^iictitiuiu : 1*1 cuin ju&its non st:ȔbanLur,
ras eu h se réjouir, puisqu'ils demeuraieni
îVapiés d'o.>ti7iri>iiie. Le ProfJiète avail-il
en vue un niailrc leinporcl et des concpiétes
sanglantes, ou bien [ /irlait-il d'une auiie ma-
nière de régner, liomiuus rtijnatit^ emultt-t
terra? Quel e»t donc celui dont /«n* /ejr/jrw-
ples devaient apercevoir la gloire^ h moins
que ce ne i>oil le Afessie, ce 'conqué-
rant |>acilique , dont la loi a élé i^orlée d'un
linut du monde h Taulre? El à quelle époque
les adorât ru r s des idoles ont-il^s été confon-
dus? Ce lafjpniclienienl de la chute de
l'idohUrie avec Tétahlissement universel de
la loi de Dieu, h la grande joie de toutes
les nations, indique, à ne pouvoirs*}' lué-
nreiidre, quel est le Seigneur quechaide ici
le Fro[diète.
Le psaume txi , D€us,judicium tuum régi
f/<i, ijueles ruhhins ap[di(]uent ^ Salomon ,
et qui liH convient eu elfet , en tant que
ligure du Mrssie, ne s*a|iidique bien en
totalité qu au Messie. Si le fils du roi David ,
jugea son peuple sehm la justice et le jjou-
verna avec sagesse, son règne ne devait pas
durtr autant que le solt-if^ plus que la lune ,
et prrsérércr de génération m génération.
Et si l'un veut entendre ceci non de la durée,
mais de la gloire de ce même régne > Th)^
l>erhole devient beaucoup trop forte, Qm\
seraieîd, a| rès tout, David et Salomon,
sinon de faibles princes , et la gloire de leur
règne, moins qu'un éclair passager, |ierdu
dans les déserts, si ce n'est la gloire uiéme
du Messie, i]ui , rejaillissant sur eux, les
reconnnaude à ratleulion Ue Funivers? ^ui
connaît les nouis ties rois de Saba, leurs
contemporains, peul-étre plus puissants el
plus riches? Que les Juifs ne s'enllent donc
|jas d*orgueil ; ils n'ont jamais élé une
grande et puis.N'mlc^ nation, com|iaralive-
meiit, et quand leurs [loète-s sacrés chantent
les gloires de la Judée, c'est du .Mes^ia
qu'ils |>arlenl; la Judée na guère d autre
gloire.
On n'a jamais ]»u dire <!e Salomon que la
justice naitrait sous son régne arec une paix
altondante et plus durable que funivers. Si
V empire de Salomou s'est étendu de la mer
Houge û la mer Aféditerranée, de VEuphrate
aux confins du désert, c'e^t tout; mais lo
Psalmiste dit « aux conOns de l'univers :» a
flumiue usque ad trrminos orbis terrarum*
Si les fu-imes iVICthiopie^ de Tharsi»^
iV Arabie, de Saba ont apporté à Salomon
des dons et des présents , quels sont donc les
ennemis qui rampèrent à ses pieds, rauqier
Ego snm paup#T et ^Itth'iis : sains Uin Ocns snsrcpit
nii\ Lanrtabn nonicn IKi cnn» canliro, el tuagnUi-
caltn euin in tanJe ; El phuetnt Di o su»(T vîlnluni
jHivf llnin, einnna pifulutcntm» eX unguhii. Viitesinl
paupercs il hrU'nlur : qtia*rîtf Primi» vi vivcl anima
vcslia ; O'ujnianï p\au*livit naupcri'S Unminnj^rct
viitclcfs snns mm di'SfK'xil. Lau<lt'nl ïlliim rcett rt
Uma, i»ian% il omnia ivpiiiia in v\a. Quoniam Ih-ns
salvajn faciet Siun ; et auJifkalMinlnr riviialcs Jn«la,
Et înliahiial>nnt ibi« cl hriïrtHlitale anfutreni: rani. Il
sonn-n M*i "voniin rjus possideliil cani ; et qui tiii»-
gnnl mmieii ejus« liabitaljunt it» ca. {Pêal. Livin,
745
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
n'est pas assez , qui léchèrent la tcrre^ selon
rexpressioh du prophète? Salomon ne fit
poifit la guerre , et ses ennemis personnels,
tels oue Jéroboam , aimèrent mieux s'enfuir
que de demander ffrflce.
Tous les rois de la terre ^ continue le
Prophète, Fadoreront , toutes les naiions lui
seront asservies. Ceci ne peut convenir à
Salomon, et la cause qu'il indique lui
convient encore moins. Tous les rois ra-
doreront f parce qu'il délivrera le faible
de F oppression des puissants de la terre;
parce quil fera miséricorde au pauvre
et à Vindigent. Voilà de belles raisons pour
des rois , {ïadorer un autre roi leur voisin ;
et surtout de Y • adorer touJQurs, et de bénir
son nom depuis Taurore jusqu'au déclin du
{'our ; » adorabunt de ipso semper , tola die
)enedicent eiî Et si ces traits ne suffisent pas
pour faire reconnaître le Messie, ajoutons
avec le Prophète, que <i( toutes les nations le
glorifieront, parce qu'elles auront été bénies
en lui, » benedicentur in ipso omnes tribus
terrœ • omnes génies magnificabunt eum. Or
ce sont les ex|)re$sions mêmes que Dieu
avait employées en annonçant à Abraham
qu'il serait père du Messie.
Le psaume cvni*, Deus^ laudem meam
ne tacuerisy qui paraît convenir à David,
lorsqu'il fuvait devant la révolte d'Absalon
ou devant les persécutions de Saiil , a des
traits qui ne conviennent ni h l'une ni à
l'autre de ces circonstances , et qui s'appli-
quent merveilleusement à Jésus-Christ.
LorsQue le Prophète accable ses ennemis
sous le poids de ses imprécations, peut-on
dire qu'il avait en vue un roi qu'il respecta
iusqu à la fin , dont il ménagea si scrupu-
leusement Texistence , et dont il vengea la
mort; un Jonathas, qu'il aimait tendre-
ment; les frères de Jonathas, qu'il com-
bla de faveurs ; un Ak^alon , qu'il
aimait malgré sa révolte, et dont il pleu-
ra la mort avec des larmes si amères;
son propre peuple, par qui il était chas- .
se de Jérusalem? Mais il ne maudis-
sait pas ; non pas même le traître Achi-
lophel, ni l'insolent Semeï, qui lui jetait
des pierres. De qui donc le saint roi a-t-il
pu dire : Seigneur, tranchez le fd de ses
jours, donnez à un autre son épiscopat. Que
ses fils, devenus orphelins, et leur mère,
soient chassés de leur maison, quUls soient
exilés dans de lointains pays et réduits à la
mendicité? Ce n'est assurément d'aucun
des personnages que nous venons de dési-
gner, ni du peuple juif tel qu'il était
alors.
Que de traits, au contraire, conviennent ad-
mirablement à Jésus-Christ l « l'homme indi-
gent et faible, l'homme humble de cœur, qui a
cependant été livréà lamort;perâfciim« estho-
(060) Dixit Domintis Domino meo : Sede a dextris
meis : Donec poiiam iiiimicos luos, scnliellum pc-
dum tuonim. yirgam virlulis luîe eniillet Dominus
ex Sion : dominare in medio iiiinilcorum tuoruin.
Teciiin priiicipiiim in die virtulis tuae in spicudo-
ribus sanclorum: ex iilero anlc liicifcrum gciiui te.
Juravit Dominus el non pœnitcbil cum : Tu es sa-
mineminopem et mendieum^ et eomp
corde mortificare; l'homme qui a élei
d'opprobre pour son peuple,et devant
passants ont branlé latéte ;/acltafiiiM
hrium illisj viderunt me, et méwermu
sua. L'homme dont les ennemis ont é
confondus, qui a triomphé, et qt
gloire à Dieu , au Dieu de muUitoi
nombrables ; qui insurgunt inme, <
dantur : Servus autem tuus lœtal
Confitebor Domino nimis in ore fNfo
medio multorum laudabo eum.
Dans le psaume cix% Dixit DotsiA
mino meo , il n'y a fias un seul mot
convienne exclusivement au Mea
Jésus-Christ. Le Seianeur a dit à m
gneur : asseyez-vous a ma droite , mat
que f ai réduit vos ennemis à vous $i
marchepied.
De qui le Messie doit-il être le fils ,
dait Jésus-Christ aux docteurs de
De David, lui répondirent-ils. -^ Jim
est ainsi , reprit le Sauveur, comment
dans un esprit prophétique , rappeUe*
Seigneur, en disant : Le Seigneur a éU
Seigneur : asseyez-vous à ma droite ^ i
nant que f ai réduit vos mnemis à wm
de marchepied? — Et ils ne purent
pondre.
Le Seigneur étendra au delà de »
sceptre de votre puissance: vous r^m
vos ennemis. A vous la principauté en
de votre puissance , et au milieu de k
deur des saints ; car je vous ai en§e\
ma propre substance , avant de créé
micre. Le Seigneur Fa juré ^ et sa pe
irrévocable : Vous êtes éternellemem
selon l'ordre de Melchisedech.
Est-il po$sii)le de dire de quelqu*ai
du Messie qu'il est engendré de
stance divine , ex utero , avant la <
delà lumière, avant le temps d(
marque les révolutions, et par cent
dans l'éternité, ante luciferum; q
prêtre de toute éternité, avant la pro
du temps et après que le temps aor
d'être, in œternum?
Le Seigneur est à votre droite ; tt
les royautés au jour de sa colère ; il i
au milieu des nations le tribunal de si
ments et accumulera les ruines ; il
contre la terre la tête des multitudes.
Il boira en passant de l'eau du tort
ensuite il relèvera la tête (960).
Quel est donc celui nui s'abreuver
sorte au torrent de l'aQlirtion et de I
leur , qui y boira pendant sa pérégrii
in via? Apparemment ce n'est pas li
éternel , immuabl*^, le Dieu qui aun
contre la terre la tète des ennemis <
Messie : ce sera donc ce Messie lui-i
et par conséquent, le personnage mysl
cerdos in œternum secundum oniinem H
dech. Dominus a dextris luis, confregît In
suae rcges. Judicabit'in nalionibus, implebit
conauassabii capila in terra mnlioroin. De I
in via bibct : propterea exaltabit eapul. tPi
i-7.)
^SA DES MlUACLES.
Uci par i7, n'est aulre que le Mes.sie.
faute le prophète, après avoir Im
|son pèlerinage in via , à Toau du
il redressera la tète , cooîïijc le
fatigué qui s*est Incliné pour
qui se relève déîialtéré et disposj
linuersa route.
sume cxxxi% le nrofihète, afirès
_^>pelé le vœu qu'il a fait d'élever
ile BU Seigneur, et Pardeur qu'il
Ta en préparer les nif^lériaux, s'é*
te Seigneur a choisi Sion^ ii y a élu
Sicile : ce géra (a-t-il dit) ie lieu
iêmeitre éternelle; fu habiterai, je
&«, Je bénirai fitirmoHdumment iQ
îje rassasxierai la (mm de ses ituU-
donnerai h salut pour vêtement <)
fes^ et roi ntiints, (ù Si on,) tre^mil-
%Héiiresiie, Là je produirai lu gloire
i et fnflumerai le fanal de mon
\courrirni .*<*.< rnwmi* de confusiony
if ma nai}\teté Ccnrironncra d'uue
gloire (Î)GI).
Bc> convient qu*au Messie; ta plu-
l^abbins eux-nit^mes en couviermeiit,
rSA
7i6
a peu à a|ï nrendre en tant que
Fc, si non que la Jérusalem de ïki*
jftit un jour fitre honorée de fa pré-
K i*oint du Seigneur : il lue producum
■lBr/d;que le Messie aurait des cu-
Bvainrre: Inimicn» rju.^ ittduam ron-
if et que la Jérusnlerii spirituelle tlu
I durerait élernellement : UtTc requin
fcnt 1(^5 psaumes qui s*appliquenl, h
ma, d'une manière plus complète et
îrerle au Messie. Mais ce ne sont pas
ils dans lesquels il soit annoncé :
icore h lui que se rapportent le xxin',
iLitÊt terra, où toute TEglise recon-
B ascension glorieuse dans ces pa-
^tf^ft-rouM, portes éterneiks, afin de
Klr^r le Hoi de gloire; et oÛ sa divi-
^■^est si expressément marquée
^^B nom de Jéhovah, (pii n ap|iar-
|TI*i la divinité : Le Dieu des armévs,
Sobaotli, est lui-même le Hoi de
\%\' : In te. Domine, »prrari, au-
!i-riiHst lui-même eniï>rynta les
u'il firnnotiça sur la croix : Mon
remets mon dme entre vos mains.
\ Ej^surffut Beus, où Pap^jtre saint
n? sa lettre aux Kpliésiens^ nous
? de nouveau l'ascension irionïphante
5-Christ et les rions réfiandus en-
• les hommes : Vous êtes monté dans
, emmenant lu captivité captive, et
îvet re^u des do nu en faveur des
et où sa divinité est encore nmr-
me manière si expresse parle nom
inicfllde Jéhnrah : Ouvrez In voie
liui qui s élève au dtssus des nuages,
*npprUe Jéhovah: Domtnus nomrn
]a Vulgate.
MAfiium clcsrit Dominiis Si on : elcjçil *»nm
' -^li* !!:»*('. rcqiiies mes m Hîfniliiïii
II) <;uoiii:iiit t legi e^iiti. ViJuaiu
., .. . .H nedicuiu : e:ui)>crcs cjii:» snnïrnl»rt
renloics fjtis imliiani Mlutari : et saiiclî
DiLTiajfîi. DES MmicL£5. H.
A tous ceux-ci, on peut ajouter lo v«%
Domine Deus meus, in lesperuri, où les
comincnlaleurs chrétiens reconnaissent una-
ninienjent le mystère de Jésus-Christ ac*
cusé devant ses'juges, et où il sollicite en
elkt le secours de son Père, en annonçant
la conversion des peujdes connue fruit de
sa victoire i Synagoga popuhrum circumdtt*
bit te. Le xvi', Diligam te. Domine ^ dans le-
rjuej sont marquées les réfiulsions doni il c^l
lol.jet de la f»art do son i«euplc et ras-
sentiment des nations dont il devient lu
chef : ïouê m'avez arraché aux contradic-'
tians de mon peuple, et vous niaves ctn$U-
tué à la tête des nations. Le 3txxiv% Judcca,
Domine, où il caraclérise. selon sain! Jean«
non-setdeniunt la haine injuste de ses en-
nemis zQuia ùderuni me gratis^ mais encore
leurs outrages et leur fureur : Ils m'on(
couvert de plaies et ont grincé des dents
contre moi. Le XL% Beatus qui intelligit^
dont Jésus-Christ lui-mônie» en parlant do
la trahison de son disciple, s'est fait l'ap-
T'iiiation, au rapport du mô.ue apôtre ;
Celui gui mangeait mon pain, a Ici'é le pied
contre moi. Le l\\\ Miserere mei, Dcus, mi-
serere mei, où le Sauveur seul [>eut tlire k
son Père, nu*il le confessera parmi /n peu-
ples, et qu il chantera ses louangcfi au mi"
lieu des nation»; et où saint Augustin croit
reconnaître la résurrection de Jésus-Christ
et l'heure mènui à la<juelle i] devait sortir
du tombeau, dans ces paroles ; Je me ré-
veillerai de grand matin, exsurtfam dilucula^
Le Lviii*, Eripe me de iuimicis nuis, dans
lequel les saints Pères tiouveut une ^*rû-
phétio de Tétai oii sont réduits jusqu 2i ce
jour ses ennemis ; Jls seront en proie à une
faim dévrante^ pareils aux chiens qui fouil-
lent les recoiuti pour se ras»asitr* Le Lxxx*,
Exsultute Iho adjutori nostro, qui est un
cantique de joie sur son avènement» et dans
Icqud FEglise reconnaît le pain eudiaris-
tique sous rimage du [mr froment : Cibatit
eos ex adipe frumenti, et la grûre sous le
symbole du miel sorti de la lucrre : De »«-
(ni mede saturavit eos. Le i,xxxr, dans le-
quel on le voit dès le commencement cons-
titué élevant des juges dont il est lui*méme
Je juge . Dieu a cotnparu dans fa sgnagogue
des dieux^ tandis que cest lui qui juge les
dieux: et h la lin établi juge de toute la
terre et prin^-e de toult's les nations ; Let^^z-
vous, 6 Dieu, jugez funiver*, car toutes tes
nations vous ont été données pour huilage.
Le Lxxxiv', lienedixisti. Domine, terram
fuam, dans lequel on voit la miséricorde et
la vérité* ta ju>tiçc et la paix» fa vérité s'é-
levanl de la terre et la justice descendant des
cicux , s'unir en un mênje personnage»
plein de bénignité, qui sera un fruil de la
lerre de Juda, fjui y vivra et qui mart hera
précédé de la justice. Le lxxxv*. Inclina,
Domine, aarcm tuam, OÙ OR lit : 0 Dieu^ les
<\MH c^siiUalione r%8uU.'dmiiL HUii' |MO.Itiram cornu
DaviH, pjjovi hitciaain t^briMo mco. btrnnrO?i rjui»
}Eulii'.4in cïtubisiniic : Miper ipsurii autem cQloittiit
sancUiicalio iiiea, {Psai. ciyxi, !">-(«}.
^^47
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
méchants se sont insurgés contre mot, la sy-
nagogue de ceux qui ont en mains la puis-
sance^ en veut à ma viCj du mépris de votre
propre justice.- Mais vous^ Seigneur ^ Dieu
miséricordieux sans mesure, patient^ juste et
infiwimtnt charitable ^ tournez vos regards
vers mot, donnez l'empire à votre Fils, et sau-
vez le ûls de votrt servante (962). Qui ne se
rappellerait en lisant ces paroles le Cla-
rifica me, tu Pater de Jésus-Christ avant de
monter au Calvaire, et VEcce ancilla Domini
de la divine Marie au moment de conce-
voir le Verbe dans son chaste sein ?
Ces différents psaumes appartiennent au
Messie d*une manière plus ou moins pro-
chaine, et marquent son avènement, sa pas-
sion, sa mort, sa résurrection, son ascen-
sion, son règne, son sacerdoce, sa divinité,
l'incrédulité des Juifs et la conversion des
nations. Voyons maintenant ceux qui con-
cernent son Eglise.
Et d'abord il faut convenir que' tous les
psaumes qui se rattachent selon la lettre à
un des événements déjà accomplis ou à
accomplir de Thisto^re du peuple juif, sont
prophétiques^ en cela même qu*ils sont fi-
furatifs. Ce qui arrivait à nos pères, dit
apôtre saint Paul, leur arrivait en figure :
In figura contingebant illis.
Il y a plus : saint Jean raconte que les
Juifs ayant dit à Jésus-Christ : « Nos pères
ont mangé la manne dans le désert, selon
ce qui est écrit : // leur a donné le pain du
ciel à manger, Jésus-Christ leur répondit :
En vérité, je vous le dis. Moïse ne vous a
point donne le pain du ciel; mais mon Père
vous donnera le véritable pain du ciel
Cest moi qui suis le pain de vie Je suis
le pain vivant descendu du ciel. » Il demeure
donc prouvé, par le témoignage de Jésus-
Christ même, que le langage de David est
parabolique : la manne représente TEucha-
ristie; David représente Jésus-Christ; Is-
raël est i*image de TEglise.
Or, Jésus-Christ étant le chef de TEglise,
et TEglise étant son ox>rps mystique, le
corps et le chef ne formant qu'un seul
Christ, il y a des psaumes qui appartiennent
h tous les deux à la fois : dans lesquels,
par conséquent, Jésus-Christ parle au nom
de son Eglise et l'Eglise au nom de Jésus-
Christ.
De là, par une dernière conséquence, des
psaumes qui ne regardent que Jésus-Christ,
soit directement, soit sous le voile de la
parabole ; des psaumes qui regardent Jésus-
Christ et son EffUse, et enfin des psaumes
qui regardent TEglise seule.
Mais il suffirait à peine d'un long com-
mentaire, pour entrer dans tous les déve-
loppements; occupons-nous d'abord et en
peu de motsdes psaumes qui présentent l'a-
venir sous le voile de la parabole.
Au VI*, Domine, ne in furore tuo arguas
(962) Dciis, iiiiqui insurrexertint super me, et
synagoga potentiuin quxsierunl aniroaui meam : et
nou proposuerunt te iii conspecui suc. Et tu. Do-
mine Deus miserator et misericors, patiens, et multae
misericordi», et vcrax. Respice in nie, et miserere
me, David, sons la figure d'un
représente l'Eglise aux jours de
lorsqu'elle élève la voix vers les
désarmer la colère de Dieu. Au vi
Deus meus in te speravi, composa
sion des ooursuites injustes ae S
présente V Eglise en butte aux pc
de ses ennemis. Le ix*, Con/iteoo\
mine, qui est un chant de trion
la victoire et une imprécation
nouveaux ennemis, s applique
ment à l'Eglise victorieuse despei
et qui sera bientôt après soumis
chirements des hérésies. Le ps
Usquequo, Domine, dirigé en appa
tre- Saûl, convient merveilleu
l'Eglise persécutée ou menacée.
Exaudi , Domine , justitiam meoÊ
une prière du saint roi contre les
de ses ennemis, convient aussi
dans les mêmes circonstances.
Ditigam te. Domine, est un chant d<
dans lequel le proi^hète, victoriet
ses ennemis , rend à Dieu des
grâces. Il convient à Jésus-Chr
rieux de la mort, et à son Egl
rieuse de l'erreur. Et ainsi de
d'autres.
Dans les xxxvii*, Domine, ne in
xxxviir, Dixi : Custodiam vias mi
phète, exprimant sa tristesse, ses
et ses douleurs, figure le Mess:
passion, l'Eglise dans le mome
luttes et de ses plus grands pé
les XLi*, Quemadmodum desiderai
dica me, Deus; lxu*, Deus, Deuâ \
de lues viailo ; lxviii*, Salvum mi
David exilé soupire après la pati
l'Eglise après la liberté sur la
repos dans le ciel. Le li% Quid ^
malitia ; le Lviir, Eripe me de im
dirigés contre SaiiU selon la lett
en esprtt et en réalité contre le
teurs de l'Eglise. Les lix% Dem
nos; Lxxxir, Deus, quis simili
xciii*, Deus ultionum Dominus ; c
ium cor meum, Deus; dirigés
contre les peuples de la Palestin
talent fait les ennemis de David
peuple, le sont à plus juste ti
les ennemis de l'Eglise, et partie)
les hérétiques. Dans les Gxiv*,Dt7ei
exaudiet; cxv*, Credidi proptet
prophète, louant Dieu qui l'a
grands périls, préparait à VEglu
tions de grâces pour les même
tances. Dans les cxxxix* , Eriî
mine; cxl% Domine, clamavi aâ
Voce mea ad Dominum clamavi: <
mine, exaudi orationem meam, il
rait (Jes prières. Le xlvii*, Mag
nus; le cxvn', Confitemini Dam
cxLin% Benedictus Dominus Deu
Contra Goliath, sont des chants de
mei, <la Imperium tuuro pu*^ro tuo : el
lilium ancillas tu£. Fac mccura signum
ut videant qui oderunt me, et confundi
niam tu, Domine, adjuvisti me, et cmnol
{P$at. Lxxxv, 14-17.)
PSA
DES MmACLCS.
?SX
m
[Use s'applique à eUe-eifime. Dans
in fc, Bomine, speravi, le snint roi,
f vieilles^, accablé trinrirûiilés, on-
de eonspiratioiis» fatigué tJ'enimi^
ses douleurs connue FK^lise vieiï-
rrîvéc i\\x dernier périrxle de son
5e exprimera saïisdonto les siennes.
c%j% In converiendo^ où il iliaiite
la c^jilivité des >oixantc-i]ix ans, il
son premier tiioniphe sous Cons-
^oti dernier dans le tieJ. Le cxLvir,
rrumiem i>ominum, est le rhmi du
î a)*rès (OS glorieux tHénomenls,
Bjjuro de la terrestre Jérusalem dé-
tout eanemi et uageant au sein de
ice.
ëtom indiqué ces psaumes presque
M, afin de donner une idée dos û\^u-
|>h^liques contenues dans Umt le
li^ ce ne sont pas les seuls oull y
iialer sous le luéioe rapport. Il n'en
s un, dans lequel il ne se trouve quul-
iMÎts appltcahles au Messie, et ces
■Tjr sont pas fortuitement. Citons eu-
Kl r', Le Seigneur protéga la voie des
K<//f des méchanls aboutit au pr^ci-
H estl*Fglise, ici la Sjnagoguc. Au
i rm$ de ta terre et te$ princes ont
ré contre te Seigneur et contre son
i; là efct Tannonce de trois siècles de
ions. Au in*. Je me suis endormi
Jondsommeit, mais je me suis relevé^
'\e*Je Stignrur ma ressuscité: la j^as-
la résurrection du Sauveur. Au iv%
ê te Seigneur a g tort fié son saint:
point d autre personnage que le
!, dont on puisse dire qu'il est le
bt Seigneur, Au >', La bouche des mé-
mÊMt un sépulcre béant i teur tanuue
pïe mrnsnngc et ta trahison: jugez-la,
«r, €iuils soient trompés dans teurs
mtês : cttassez-les à cause de fa mutti-
k leurs iniquités, et parce quits vous
iiÊé; ne sonl-ce pas là les mm [îlots des
Kbs et des docteurs de la loi contre le
BT, la ruine de leur empire et l'exil de
on qu'ils avaient séduite? Au vi\ Que
\es ennemis rougissent^ et se troublent
TUnte; quits tournent te dos, counrls
lis d*un€ confusion ineffaçabte: fpiels
onc lesenfiemis auxquels le jirojïhcte
le un pareil troul)le et une pareille
tion: ne sont-ce |>a6 reu\ de Jésus-
ei de son Kglise, ou luen fayl*il voir
^misérable j^er^onnalité? Auvii%.S>*-
^^gez-moi seton ma justice et mon inno-
)iii peut donc i^arler eu termes si
Je sa justice et de son innocence, à
— lo divin Slessieî Mous ne pous-
fremiti^rmit gftnrcs» et popnli me»!!"
[ïlÏKUiia? Âslitcnmi regcs l**n:t% et piiari-
►venerunl in mmm, :n!v<^riius tïnmiimm, vl
s Cliristiim éjus. ï*iri»n»patmis vincîit;i «-o-
I prujïriaiiiUÂ a i»oli»s jugiun ipsiniiui. 0 li
in i'œlis». irriflcMt ros : el lïoriMîritî* sidi-
l C0&. Tiinc JnqncMîr ;id <^os iii ira sua ,
âiio conlurltatiil cosi. Ego aulcm ciia-
Vin rex ab ea super Sion iiioniem san*
pnedic^ins pr;t'ccptiim rjus, Damiaus
serons pas plus loin ces citations. Occupons-
nous maintenant des psaumes qui concer-
nent FEglise dïnie nranière directe el abso*
lue.
Le second, Qunn frcmueruni gentei^ lui
ap|»arlient tout entier; elle sera pe^^écutéo
dès sa naissance : Pourquoi tes nations se
sont-eltes sontevées , et les peuples ont-ifs
conçu de vains projets? Les rois de fa terre
se sont unis, et tes princes ont fnrmé des com-
pfots contre te Seigneur et contre son Christ.
Brisons teurs c/mlrte* (ont-ils dit) et rejetons
loin de nous leur joug.
Mais ces projets ne se réaliseront [>as ; les
nations seront clles-rnêiues brÎFées comme
des vases (fargile. Celui gui habite dans les
deux se moguera de leurs comnlots: le Sei-
gneur châtiera ses ennemis. Il leur répondra
dans sa colère rt tes froissera avec fureur.
Le Messie, Fils du Dieu très-haut, soutenu
de la puissance de son Tère, Irionipliera des
nations, et les peuides de la terre devien-
dront son héritage. Mais moi, j'ai été établi
roi sur te mont de Sion par te Seigneur lui-
même^ et cfiargé de faire exécuter sa loi. Le
Seigneur ma dit: Vous êtes monfils^je vous
ai engendré dans mon éternité. Demandez-moi^
et je vous donnerai tes nations pour héritage^
et j'étendrai vos pttssessions jusqu'aux confiné
de Cunivers,
Alors les nations idolâtres seront rlétrui-
tes, de nouvelles se formerontt dont les rois
eux-mêmes vienrlronl à rKvangilc : Voir*
tes gouvernerez avec une verge de fer, vous
les briserez comme un vase de terre. Mainte-
nant dmc^ 6 rois de la terre, appliques-tous
à comprendre : acquérez ta science^ vous gui
gouvernez tes peuples; servez ie Seigneur
avec crainte, rt chantez ses louanges avec em-
pressement ({K>3),
î:t telle est bien Tlitstoirc des premiers
siècles de rEgliso.
Le prophète expose de nouveau les mêmes
événements au ix.' psaume, Confttebor tibi
in totQ corde.,, narrabo^ dirigé en ap[tarenre
contre les fîcunïes de la Palestine, mais eu
réalité contre les eniîemts t\v l'Kglise, car
les fireniters n'étaient que la ligure de ceux-
ci : Vous avez chdtié tes nations, l'impie a
péri : vous avez effacé leur nom pour toujours^
pour f éternité. Le glaive ne s*est enfin reposé^
que quand tes eyinemis lui ont manqué; leurs
vit te s ont été détraites. Leur mémoire s'est
évanouie comme une butte gui crève, et le Sei-
gneur survit dans son éternité. Il s'est établi
un trône de justice, afin de juger l'univers
avec équité, et les peuples avec mansuétude.
Et le Seigneur est devenu le refuge du pauvre^
le soutien du faible et de V opprimé. Que ceux-
ftixtt ml me: f lliits meus es tn , ego hodie gfnul ■
ifî. Postula a nie, el dabo libi gentils bscrrrlila-
lem luam , et possessionem tuam trrmuios trrnp,
Rrgrs f^os in vît";*» frrrcu , fii tafK|ii.iin vïis figiilt
cmifriiigf*s *"os, Él nu ne, rrçps, iiitclligitc : cviidi*
mini, qui jiidiratis tcrram. Scrvitp Dmnino in tî-
iiMH'r : rioxsuU^ue H eum ircinorc. Apprclicivditc
di(iriplin.im, ne^quanilo irasotnr Pon\»<\ns, rt |>cr-
calis de via jusla. Cuni cx^rscrit m brrvi Ira ejui,
bcali aiuncs «|ui conlidunt in eo. iP^f^t vi, i-t3,)
i5i
Pi>\
OICTIONNAmE
rsÂ
ta eipèrent en vous^ qui' CùnnaisBfn( votre
nom^ carrons êtes Vappni de cetix qui vous
invoquent. Seigneur, Chantez les founnqen du
Seigneur^ qui rMde en Sion: annonces son
amour au rnilien des nations (96 VI.
Nous venons de voir les romuals de l'E-
glise et son triomphe; nous allons tmiinte-
nant assistera ses grandeors. Voici de quelle
manière se termine ïo psaume \\i' : Je rhnn-
terai vos louantj^s nu milieu d^une grande
é(fli$r:f offrirai mes obtations parmi la miil-
Utude de ceux qui vous craignent. Les pau-
vres mangeront^ ils seront rassasiés^ ils le
loueront avec nmour^ un amour sans fin. Tous
les peuples de r univers se raviseront et se
convertiront au Seigneur: les nations de toute
race V adorer ont : alors ce sera le règne du
Seigneur: il sera le roi drs peuples^ Les ri-
vants $* engraissent de lasultstancede la terre^
et Vadorent; les mourunti slncHnent et le
saluent. Mon âme vivra pour lui, ma posté-
rité r adorera, La génération future appar-
tiendra au Seigneur, et les deux annonceront
la justice au peuple nouveau qu*il aura lui-
même formé (9G5).
Qu'il y aurait d'observations à faire sur
ces uiystérieuses paroles : chaque mot, [lour
ainsi dire, abonde en mystères, et il y a
d'incomparables magnificences de lan^jage,
qu'une traduction ne saurait rendre. Le
mot «'église, ecclesia^ est-il mis là sans des-
sein; et la grande église ne fonnc-t-elïc [»as
une antithèse h Tintention de la sijnagogne^
si petite^ jmisquelic était réduite à une
seule nation?
Les pauvres seront rassasiés, edcnt pan-
peres^ et saturabuntur. Pourquoi encore cette
expression; n'est-ce pas une allusion évi-
dente au choix spécial nue Jésus-Christ
devait faire des petits et des fiauvrcs pour
être ses disciples, et renouveler par eux la
face du monde? Quel est aussi cet aliment
donné avecabondance et qui rassasie, sinon
la divine Eucharistie^ <e jiain véritable et
vivant, descendu du ciel?
Les nations de toute race Fadoreront, uni-
tersœ familiœ gentium. Non plus seulement
la famille abrahamilc, composée des Juifs,
des Syriens, de quelques tribus arabes, des
Ammonites, des Moabites, des Iduméens;
mais tous les pcu|>les de runivers, quelle
que soit leur descendance.
El puis celte magnifique image des vivants
(904) fiUTcpasli gcnlcs, cl jx^rhi iiHpîus : iioiiiea
eortim «lelesli iti ielernum» et ia sa*culi*m s^ccnli,
Inhiùfi defeccrunl frariica* m fmein : cicivitaics en-
riuiiilestruxisU. Feriit incmoria t:ori*iii cum smitlti :
€t Drtminus in n^ternidii permanpl. Paravii in judi-
cio Ihrunum suiim : et ipsc jiîdic abit orlirin lernc
in.^nititatc, judicabil populos in juslîlia. lil farUis
est Doiiiiiius refugiuni paupri : ad j y loi' in oppor-
tuJtitalibus . in iribulatirïiMv El s|ftei'cnl in it: qui
novcrunt imnicn tuuiii : *|iimiiaiii non di'iclitjuisLi
4]iyeroutes Le, Domine. Twailliic Doinino, qui baliilal
in Siûti : anfuinliat** tnier ct'nlcs sludiii Hus.
(PsaL IX, 6' 15 )
i9tJ5) >îarrnbo nomcn tnuiii frairibus meis : in
medio Ecclcsia; landabo li-. Qui limetis IKHUinuiii,
Jaudalc intiii : nriivcrsuni scuk^n Jacob, ginritkale
eum. Tuucal eum otum semcn Israël vfii'oiN,iii» non
qui s'assoient lous h la même table,
paissent (fun aliment comninn , î
substantiel, al>ondant, et qui aiinrcm
recevant : Manducaverunt et adorai
nés pingues terrœ; et h côté Timagc
rants» qui, en descendant dans I
saluent et adorent encore celui
donne Tespoir d'une seconde vie,
ô divine Eucharistie, qu'après avol
ment adora Ide des vivants, vous ^|
le viatique secourable de ceux qui!
On se rappelle involontairement
morituri lesatutnnl des Klridiatcui!
cienne Rome; mais quelle dillér
la j>ensée, Tes pression et le torm^
conspectu ejus cadent omnes qui dt$
terram.
Que ne pourrait-on pas dire encore?
nima mea illi rivet, qui signifie tant T
Vhme du saint proiihèie vivra
elle tressaillira de bonheur, qui
elle verra 5on jour arrivé ; car il if
1er dans les limbes, et lui annonce
vrance. Elle revivra en lui, puisque li
sie serafils de David selon la' nature : cil
par lui, puisqu'il sera son rédemptei
Renonçons h expliquer les dernier
rôles, qui contiennent le mystère tout
de la subslilntion d*un peuple
Tancien peuple juif, et revcnor
objet.
Le jtsaume xxv', Judica me^
une nnliMièse perj>éluclle entre l^
gue et TEglise cbrétienne. D'ui
h'oy vo le concile de la vanité^ t^tf^H
qui muchincnt le m«/,des impies, «Il
de sang, dont la main gauche 0|
d'iniquités, taiidiî» que la droite
d'ohlations. De l'autre côté est Tj
la louange pure, VEglisr belle fl^aij
séjour (le la glorification du Sti^
aveu celle-ci «lue le f^rophèle se ti
veut être racheté, et qu"il enlet
Seigneur, non plus dans une seul
que assemblée, mais au sein d'uni
tude d'églises : In ecclesiis bentdU
mine.
Le psaume xLiv% Eructavit corl
bum bonum, est un majestueux
Christ et de l'Eglise, sous les iraîj
niatiques d'un roi, puissant de jjeil
force, de beauté, ri^nant par la ;
mansuétude et la justice ; et iVt
sprevîl, ncqne dcspexil dcprecalu>tieiii|
ncc avertit fiicicm siiam a me, cl cun
iu\ en ni , cxaudivii me, Apud le bus mei
clesia niâgna : voiïi mea reddani in cnnsji
mendiun enuu E«tenl ïiaïqK'res, cl salunl
cl iaud4il*unt Doininum <)m tH.Htuirtifil eu"~
corda eornin in Scurnluni siernli, Reiiiil
cnnvertentnr âd Doniinnni nnivcrsi Un
adorabnni in conspecMi cjns naiver?(;f hn
liuin. Qiioniam Oonnni est regmiui : êl
nabitnr genlîum. Mandiicâvcnmt et li
oiiuiès pingncs lerue : in conspecUi ejus i
nés qni dchcendtinl m lerrani. Et anima
vcl : et semen m en m ï^ervicl ipsi. Anftim
Domino generatio ventura : et annunli^"
jusiiiiam ejus popnlo qm nasccliir, fjo^d
minus. {Ptài \\i, 25-3:2.) — ^
rsA
DtS MinACLES.
rsA
784
flic» Urillanle de pnrure.s, m/iis
le que i>cs i»anircs, h laquelle les
lointaines a|»|*orlunt des préseiils,
ides jeunes filles rliasles et pures
Ile. Leur palais est le temple de \a
tdd*i€en(ur in tempium regh : ]enr
?sl nn r^gnc nouveau, dons lequel
uni pris la pl^ice des pères : Pro pa-
|0li âuni ttbi âhi : dans lequel les
Pfeviennent i»rereplenrs et rois des
; Constitues eos principes super om-
Tarn. Et ce règne serii élernel : m
ËjÊTûtione et yenrrationetn: tous les
■s'y souniotlroni h toujours et aa
^uH confilehuntur tibi in œlrrnum
mutum gœctiti, \ï est impossible de
oaginer de plus suave et de plus
;ie ce tableau emblématique; la poé-
bne n'a rien qui réjjale. L'auteur
,?rai en eonimenrant, «ont cœur ^ et
^n le cceur qui en a tracé les con-
I arrangé les couleurs; [Son cœur
ure fine bonne parole,
pume xLvi% omnrâ genits^ piaudîte
contient des magnitirences d'un
irc : c'est un cbanl do triomiibe
célébrer la victoire flu Dieu (Ils-
3utes les nations de fa terre. C'est
le nos lïères, c'est notre Dieu qui
Srieuî, dit le prophète :C7ianffi »o-
if, chantez; chantez notre roi, chantez
Dieu est le roi de toute la terre ^
harmonieusement. Dieu règne ^ur
es nations (%6). Mais de quelle vie-
jIhI donc question? c'est d'une con-
paciliaue^ dans laquelle les rois de
I peuples se sont empressés de se sou-
(l'eux-mêmes au Dieu d'Abraham :
»f« populorum congregati sunt cum
raham,
njêniès pro[»liéties reviennent au
\ txiv% Te tkcet hgmnuSj Deus^ in
nais sous d'autres images; imajjes
itées à \a vie champêtre. L'est le Dieu
CDplit tuus les contins de Tunivers et
(es océans : Spes omnium finiitm ter-
ïn mari /on//f ; le Dieu dont la main
lie él^ranle les montaj^nes et arrache
li des mers les vagues qui de leur
6*élancent vers les cieux ; le Dieu
||Ioire, quand il tonne dans les pro-
E du firmament, éfiouvante les na-
m Dieu qui trace à laurore sa route
|bur son déclin. Ce Dieu terrible,
II el magnifique» est descendu sur la
msitasti terrant non fil us pour im*
M terreur, mais ))Our ap|»orter la ie-
Rl la richesse : Jnebriusfi rnw» mutti^
ï hcupletttre cam. Il a fait délïonler le
divin qui féconde la nature - fiumvn
iletttm est u^w**, et préparé ainsi un
% aliment h Inul Tunivers ; Parasù
Hhram. Mais ce n'est pas encore
mon Dieu : Faites aussi déborder
leaiiar, multipliez leurs sources:
saillie l»ea nosini, psallite : psallite ftegi
iillito. Qiioniam Rrx omiiis terre Dcus»
l|>i*fi*lcr. !t»^nal)il Oeus» sii|>er génies :
l suocr sctictii i»atKt.iiïï huauL r*iiirii>€s
faites descendre la rosée, afin que la surface
de la terre, inondée de ses gouttes, se contre
de germination. Bénissez le cercle entier
d*Hne si heureuse année ^ et que vos champs se
couvrent de riches moissons: que le déserî
lui-même devienne un perpétuel oasis, que
ses arides montagnes de sable se couvrent de
verdure , que tes troupeaux se multiplient
dans tes pâturages, quêtes guérets disparais-
sent sous les moissons, Ahrs^ Seigneur^ U§
peuples de Cunivers élèveront vers vous leurs
voix pour chanter vos louanges : — ♦ Clama-
bunty etenim hymnum dicent.
A quel autre qu'au Messie, ce fruit béni
de la terre : Terra dédit fructum suum, qui
est en même temps la l)énédiction deicendue
du ciel : benedicai nobis Deus , pourrait-on
attribuer le psaume lxvi', Deus misereaiur
nostri? N'est-ce pas lui qui est te Sauveur
envoyé à toutes les nations^ celui qui dirige
les hommes dans les voies de Dieu^ celui que
tous les peuples doivent connaître, que toutes
les nations doivent adorer^ et dont le nom
doit s étendre jusqu'aux confins de Cunivers f
Mais si le Messie y est si bien caractérisé,
son Eglise ne Test pas moins, puisqu'elle
se foruic de ces nations *ïjv< rses, de celia
universalité des peuples, réunis poursuivre
ses lois.
Le psaume Litvir, Exsurgat Deus^ et dissi-
pentur^ inimici ejus ^ chant de triomphe,
ayant l'Kgbsc clirétienne |>our objet, est
nVarqué à un autre caractère. C'est la mys-
térieuse [irofondeur de la pensée, voilée
encore sous la forme iropologique du tan-
gage. Aussi ne peut-on le traduire littérale-
ment, sans qu il tfevienoc tout à fait inin*
telligible. l*artont ailleurs le prophète re-
garde les lointains de l'avenir h travers les
ombres ilu présent : Moïse et la manne du
désert, la mer Rouge et les mnrumres d*uu
{^euple endurci, fonction qu'il a reçue de
Samuel, ses luttes contre Saiil et Coliath^
ses guerres avec les nations de la Palestine
lui servent de termes de comparaison pour
exprimer sa j>ensée; mais ici il voit la vérité
sans nuages , il s'est placé entre elle el
l'ombre qu'elle projette; il n'a plus do ter-
mes de com[»araison, la paralxjle n'est plus
possible^ et il taut qu'il f^arlc. Il le faut, la
vérité l'opiiresse, la vision l'inspire; il faui
rjull parle, niais il ne doit pas être compris
de ses auditeurs du ninment : Àudite au-
dientes et nolite intelligerc : et videte visio^
nem, et nolite cognoscere ;de 15 les mystères
de son langage; de là aussi la sublimité de
sa pensée.
Que Dieu paraisse^ et que ses ennemis
snient di}^sipés ; que crux-là t^ui le haïssent
s'enfuient de devant sa face, tomme ta fumée
s^éranouit, quHs s'évanouissent: comme la
cire fond devant la flamme, que tes pécheurs
périssent ainsi devant la face ae Dieu.
Que tes justes se rassasient, quits tressait-
pfïpidoruut ccingregali sunt cum r*co Abraham :
ijiioiùam &\\ fortrfe terrai vehf mentor clovali sunL
(Pkul \LVt, l'îilh^
755
PSA
dictionnaire:
PSA
liUint(Valléjre$9e en présence de Dieuy etqu'ils
se Kvrent tout entiers à leur félicite'.
Chantez DieUj cliantex des hymnes à son
nom, jonchez ta voie devant celui qui monte
au-dessus des deux (967), le Seigneur est
son nom. Formez des chœurs en sa présence^
dansez alêgrerhent devant sa face : c'est le
père des orphelins^ le protecteur des veuves,^
Dieu (vient) en son saint lieu : le Dieu qui
établit Vunité parmi les habitants de la terre
(968); le Dieu puissant qui délivre les captifs^
ceux-là même qui lui résistent (969), ceux
qui dorment ati fond des tombeaux.
0 Dieu^ lorsque vous sortiez à la tête de
votre peuple, lorsaue vous traversiez le déserty
la nature s'est ébranlée ; oui, les deux se
sont liquéfiés en présence du Dieu du Sinat ,
en présence du Dieu d'Israël. Vous ferez des-
cendre^ 6 Dieuy sur votre héritage une pluie
fécondante ; il était désoléy mais vous favez
rendu àlavie (970). Vos troupeaux y trouve-
ront des pâturages (971) : les doux pâturages^
6 DieUj que vous avez préparés aux pauvres.
Le Seigneur mettra lui-même la parole et
la puissance dans les bouches chargées d'an-
noncer la bonne nouvelle (972). Au Seigneur^
au Seigneur les rois et leur puissance^ à sa
maison la gloire de partager les dépouil-
les (973) ; fussiez'vous endormis au milieu
des dangers (97fc), vous les éviterez comme la
colombe aux ailes argentées (97S). Tan-
dis que lé roi des deux (976) jugera les
crimes des rois de la terre (ses fils) rece-
vront /a blancheur de la neiae du Selmon
(977), la montagne de Dieu (978), la grasse
montagne; out, la montagne (fondante en
pâturages^ la grasse montagne^ plus abon-
dante et plus grasse qu'aucune autre monr
tagne (979). La montagne sur laquelle Dieu
a choisi son séjour de prédilection; out, le
Seigneur y habitera éternellement^ assis sur
le char {triomphal) de Dieu^ (environné) de
dix mille milliers d'anges (980). Le Seigneur
(r 'sidéra) au milieu deux en son temple, sur
(ce) Sinai {98i).
(967) Super occasum ; au-dessus de rOccident ;
les interprètes cherchent inutilement à pénétrer le
inystére de ce choix : pourquoi le poète dit-il ici
rOccident plutôt que rOricut, terme d*un usage
ordinaire?
(968) Inhabitare faclt unius morU in domo; un
usaffe uniforme.
(969) Eos qui exaspérant; allusion probable aux
résistances des Juifs au sortir de l'Egypte.
(970) Quelques interprètes voient une antithèse
entre le Cœli aistillaverunt et le pluviam voluntariam ;
le premier serait dit des ennemis des Juifs, et le se-
cond des Juifs eux-mêmes.
(971) Animalia tua ; des troupeaux de toute sorte,
le peuple Juif lui-même.
t (973) Evangelizantibus ; ce mot, qui est féminin
dans la langue hébraïque, a été interprété de ma-
nières trèsnaiverses ; nous laissons à dessein Téqui-
voque.
(973) Dilecti, dilecti; ce mot est au génitif, le»
Septante ont traduit par àyoïrvToû; les interprètes
imraissent s*accorder a y reconnaître une désigna-
tion du Blessie. Rex est là, disenUilsj pour reges ;
c'est un hébraîsme.
(974) Inler medios clerps. SaRît Jérôme lui-même
ii*a trouvé Hen de mieux que le mot grec employé
Arrôtons-nous ici, pour faire q
remarques qui, plus tard, seraient ti
de leur objet.
Ce psaume commence par la pli
peuse imaçe, et Tauteur se mainti
qu*à la fiua une sublime élévation
et de pensée. L'antithèse entre les i
de Dieu, les pécheurs, et les jus
amis, se prolonge aussi jusqu*à la fi
Ces pécheurs , ces ennemis de I
sont ceux qui Tont haï : qui oderh
ce mot est remarquable comme pt
Le caractère auquel le poète sigi
amis du même Dieu, n'est pas moin
quable : c'est Tunité de la foi et d
unius moris. 11 n'y aura donc plus a
religions diverses, des paganismes
sorte; mais une seule foi, une sei
unus DomifiuSy una fides^ unum bi
(Ephes. IV, 5.) Les rapprochements
sentent en foule : Pereant peccatord
Dei; etjusti epulentur et exsultent. (JP
3.) Mundus... gaudebit : vos autem
tabiminiy sed tristitia vestra vertetuf
dium. (Joan. xvi, 20.) Dominus dabii
evangelizantibus virtute multa. (P.
13.) Dabo vobis os et sapientiam^
poterunt resistere et contradicere oi
versarii vestri. {Luc. xxi, 15.) Rex i
dilecti, et speciei domus aiddere
{Ps. Lxvii, 14.) Cum fortis armaita
atrium suum, in pace sunt ea qum j
Si autem fortior eo superveniem
eum... spolia ejus distribuet. {Luc.
Currus Dei decem millibus multiplet
lœtantium : Dominus in Sina, in
{Ps. Lxvu, 19.) Accessistis ad Sion
et civitatem Dei viventis, Jerusaléi
tem, et multorum millium angelo\
quentiam^ et ecclesiam primitivoruti
XII, 22.)
Le fond de la pensée de Tauteur j
un personnage mystérieux , (ju'il
parfois le Seigneur, quelquefois Dii
désigne trois ou quatre fois par nm
par les Septante ; or xkapoç veut dire des i
hasards, et par conséquent des dangers.
(975) Pennœ colombœ deargentatœ; les il
s'accordent encore à reconnaître ici oi
élisions si familières à la langue liébra!<r
laquelle le verbe est quelquefois suppi
plus de rapidité.
(976) Cœlestis ; nouvelle élision , dans I
substantif est supprimé.
(977) Le Selmon est la montagne la pli
de Tancien royaume d'Israël ; son sommel
vent couvert de neige. Le pays dlsraél,
lement cette montagne, était réputé pour
lilé.
(978) Mons Dei; montagne trés-élevÉ
forme est superlative dans la langue bâr
(979) Ut quid suspicamini montes coagult
téralement, que parlez-vous, ou pourquoi i
vous ailleurs des montagnes plus ferlilet
rages?
(980) Lœtantium ; élision, dans laqaelb
staniifest de nouveau supprimé. .
(981) L*antitbése nous semble ici évid
bien Tauteur se contredirait lui-même, «
ri^abitation divine d'abord sur le Selmon, i
sur le Sinaî.
rsA
DES MIBACLES.
rSA
T5«.
: Lo féJeste, CGÊUsti», le bren-aimé,
; ïti!\h son tiorii pro|>re esl le Sci-
Pominus nomrn i7/i\ Au reste, le rôle
Iracé entre Dieu el fe Seigneur,
que IHeii, il sort de son re[ios» cxêur-
w, il juge el londoiuiïe les [lécheurs,
fie les ju.ste.s, il est clans ins cieux:
loto 6anclo guo. En tant que Sei-
il monte au-dessus des nuages, «5-
êuprr occa^um^ Dominus no m en il H;
a |iarole dans la brmehe des évangé-
Dominui dahit terhum evangeiizan-
ji latil que Dieu, il est environné
les; cufTui Dci decem mîîUhus nutiti-
iUia iœiantium: en tant que Sei-
il réside en son saint lenqtle; Domi-
Uincio, En tant que Dieu et Sei^^ucur
a fois, il habite les eieux, réside en
H teoijïle. munie dans les cieuï, ejn-
les dépouilles de la mort el do la
é, et réiJflnd des grâces sur la terre:
Dri dccnn ntUlthus mttitipiex^ tniltia
m : Ùominus in eis in Sitia^ in sancto.
Ui in aitum, ccpisti captivitaiem,
[j dona in hominibuK.
qui ne ferai l encore ici des rappro-
tsî Rrx virtutum ditecii difecfi, {Pm.
3.) ilic est fdius meus diltclus , ,in
Il bene compiacui, {Matth, xvii, 5.}
êti in altum^ ccpiftti cnptiiilutem.
Ht M.) PropUrqmddint : nsvendetig
capttvam duxit captiviiatem : dcdit
linihm. [Ephes. iv, 8,)
il remarquer encore ceci, qoe le per-
loyslérieux, le Seigneur, le céleste,
limé, apparaît dans un rôle de libé-
si un souvenir des teiiq>s anciens
nte à la niémoire de lauleur, r'est
t !a sortie d'Kgypte; ce libérateur
I chaînes, il termine la dernière de
les captivités ))ussibles, fiuisqu'ïl
Fnc eife-niènie captive. Il est en môme
fondateur «l'un nouvel empire, el il
flît le siège, non pas ?i Jérusalem,
dehors de la Judée, rians le schis-
me el intidèle Israël, sur le nionl d*E-
i> le Selmon. El à cette occasion, le
air du Sinaï, auquel se raUache Féta-
ent d*nne lui ditTéreote de toutes
jui exislaient alors, est deux fois
: Cœli distithivfrunl a facie Dei Si-
ïinu$ in eis in Sina, in sancia,
PS inlerprôU's admcllcnl un sens inverse:
if Dinr, après avoir converti ses cniieiiiîs,
iiu milieu iPcui.
^mim^ Domini extim mord*; cette répcti'
inc aflirmalion poêlique.
'erticem capUtt; littêralenicDt, Taiureile
^ifleiil ceux qui mart'liejit dans leurs tielils.
i*iniâgc est celle-ci : les natimis tnrnme
génisses inoffi'nsivL's, se disiMiseiit i\ oliiiir
qui les afijK'lle; mais au luiliru «filles rsl
e de faurcaux fu Hfnx prêts a se pmipîtpr
qui app4.*fletkt, quoiqu'ils soir ut phisbtaucs,
qu'il» ^oni plus bJancs que IVirgcut. Les
éclaUulcs mettent les taurc;njx eu fureur.
CCS images, sont ccllestle$af*4iicsducUn&-
cl des persécuteurs*
\d Orientem; au comniencemcul le poêle
l monter par I Occuleiil, qui a^cettdit su^
Mais il faudrait entrer surtout ceci daus
de trop glands dévelappemeuls ;î rtprenaiJâ
notre traduction.
Voui êtes monté vers teê cietix^ nnmenani
la captivité captive ^ et chargé de présents
pour les répandre sur les homvus. Les in~
vrotjnnts eux-mêmes (ont suivi votre ehar),
(i/în d habiter avec h Seigneur Dieu (982).
Ééni soit le Seigneur aujourd'hui et toujours ;
h Dieu notre sauveur^ qui nous prépare une
voie facile. Notre Dieu est le Dieu sauveur
et le Seigneur (983) qui fait mourir la mort.
Oui^ Dieu brisera fa télé de ses ennemis,
f orgueil de ceux qui se drapent dans leurs
iniuuités (984p). Le Seipneur a dit : Je les ar-
racnrrni de Ùasan , je les abîmerai au fond
de la mer; vos pieds tremperont dans leur
«tffif/; le sana de vos ennemis y la langue de
vos chiens s rn désaltérerf^, Vunitent a vu
votre triomphe , ô Dieu : le triomphe dt mon
/>tfu, de mun roi, qui habite dans les deux.
Les princes iircceaaient avec les musiciens
jouant du pMut&ion^ confondus avec le choeur
desjeunfs filles agitant les cymbales. Bénissez
Dieu dans vos assemblées; (liônissez) le Sei-
gneur^ ô vous descendants d^ Israël. /Bénis-
sez-lc) de toute lu chaleur de votre âme, ô
jeune Benjamin: (et vous) princes de Juda,
chefs du peuple, princes de Zabuhn^ prCliCis
de Nrphtali,
Commandez-le à votre puiê^^nce, ô Dieu;
achevez, ô IHeu^ ce que voua avez commence
en nous. De votre temple de Jérusalem (jus-
qu'aux exlréntilés de la terre,) les rois vous
offriront des prêt eut s. Chassez Us bêtes des
forêts, ces taureaux des troupeaux de na-
tions, qui font la gaerre à ceux dont Vargent
le plus par n'égale h}as la pureté {d^ti). Dis-
sipez les nations beuiaueui^es , afin de livrer
passage aux députés ae l^Eggptc, à ceux de
rElhiopif^ qui viennent les premiers la rnurn,
remplie d*offrandes. Rogaumes de runiver',
chantez Dieu: célèbres U Seigneur; ccléLrct
le Dieu qui monte sur le ciel du ciel, an-des*
sus de l Orient (98()). loilà quii dira de sa,
voix^ de sa voix lapins puissante (981! .' Ren-
dez gloire au Dieu d'iaraét (988) ; à celui dont
la magnificence et la puissance sont plus hautis
que les deux. Le Dieu admirable dans ses
saints, le Dieu d'Israël donnera lui-même la
puissance et la force à son peuple. Dieu soit
béni (9m).
per oecasum. Nous n'avons pas trouvé une explic»-
tiou siilisfaisante i!ec<f C(H»trasie. Serait-ce une al-
lusion à la preunèrc alliance, qui devaii être tempo-
raire, une sorte de iléelin, pour ainsi dire;ianifis
que lu sccotide, st'inbbMe k fastrc du mâtin, qui re-
manie sa carrière, n*aurait d'autre terme que le sé-
jour de la gloire î
(987) Dubit voci auiT vocem tirtutiê; liini-ralemenl,
il donnera à sa \oh une voix puissante. La voi\
de ta voix est une baulc image qui n*;i poinl de pa-
rité dans nos idées,
(DÏ8) (hie ghriam Deo tuper Israël ; rcfid^*!
ydoire a Bien de ce qu*il a fait en Israël, ou p^iur
l.srael. Ou bien encore, reudct gloire à Dieu plus
qu^lsrael, ou à c^use dîsraêt.
(989) ExiurgJU Deus, et dlsstpenlur înimiei ejuf
el fugianlqui odcrunicuma facie ejus. Bicui dcAc
Himui , deficianU; ^icul fluit cera a facic ignii
n^
PSA
UlCTIONNAtriE
PS\
Ce psaume nous semble se diviser en Irois
parties bien cnractérisées : la prcraiôrD se
rapport!* à Dieu te Père, la seconde au Sau-
veur, el la troisième à l*Kglise. Loin d*étre
séfïarées, cou|iôes, pour ainsi dire, avec la
précision qu'un bistoricii met dans ses ré-
cits, elles se mêlent et se confondent, prin-
cipalement les deux premières; mais la
seconde devicnUrès-dislincle au vingtième
verset, Àiçtndhti in altum, el la troisième au
trente-deuxième, Mnndn^ Deus^ rirtutt (uœ.
Et cet orilrc est admirable, si on le comnare
au sujet que le (tropbète a en vue. Le Père
et le Fils, quoii|ac personnes distinctes,
sont un mAme Dieu. Tout est commun entre
eut, sauf la f»ersonnalité qui les dislingue.
Mai s le Fils, en se faisant hotome, commence
a vivre d'une vie, sinon séjiarée, au moins
spéciale, en lant qu*homme, el son huma-
nité a une histoire. Le Sauveur et TEglise
i^Q confondent aussi, non pas sans doute
d*une manière sulislantiellc, et cependant
réelle, quoique mystérieuse. L'Eglise ne
serait rien sans le Sauveur, et le Sauveur
serait imcomplet sans TEglise, Mais du
roomenl qu'il est monté aux cieux, TEglise
aussi commence à vivre d'une vie propre,
et elle a une hisluire. Tout est donc en par-
fait ram>ort entre la pensée el Texpression,
entre ToLjet el la poésie, la prophétie et la
réalité.
11 serait également impossible de ne pas
rapporter au Messie et^TEglise les psaumes
xcv, xcvi, xcvn et xcviii. Au Messie d'a-
bord : c^est le Seigneur qui descend du
haut (les cieux, qui vient régner sur la terre,
mais y régner avec équité, et y faire régner
la justice, reni*/ : rcnit judicare terrant
m œquUate : et populos in vcritate sua. {Pi,
xcv, 13.) C'est le Sauveur donné par le
Seigneur, la justice révélée aux nations ;
Bîc pereant fieceatorcs a f^icîe l>ei« El justi epii-
lenlur et exsultenl in con^pectu l>ei : et cidettentur
in l;rtiti.'). C:tiitule Deo, psalinuiii dicile noitiltii
ejus : iter facile ci, qui ascendit super ocôsuni :
I^oniinui nomeri iUi. Exsultate in cuiispeclu ejus,
ttirbabuntiir n fat îc cju», palris orphruturuni , et
judicls YtduitruiiK Detis în loco sancto «iut> : Detis
qui întiaiiil:ir€ Taril unîtis iiioriâ în dnnio : Util
ediixit vi[K tos in roriitiidiuet siniiïilor cos qui cias-
peraiiL, qui habU;int in semilens. Dcus^ cuin |cgre-
dcrcrïs iu cons|ictlu populi lui, eu ni pcrtransirrs in
desei'to, loi'ra «lola est, etciiiin cœli dislilliivcruMi
a facie Pci Sinai, a facic Pel Israël. PJuviaun vukin-
tariain segrebahis, Deus» Iku redilati liia> : c^t iitTinnala
est, t« vero perfedsti eam. Aiiimalia tua haljila-
bitnl In ea : par asti in dukedine lua pau|K!rL| Deus.
Dontinuâ dabil verbum evangetîzuntibus vîrinle
inulia, Bex viiiurniu «lilccti dikicii : el speciei do
niu& dividcre spolia* Si «Inrmiatis înltT uiedios cle-
ras, peunx* cobiickc (leargentai:e, et pnsteriora
dorsi i^jus îii paltore auri. f>uin disccrnit tHitIcstiii
reges super eam, iiive doalbalntnuir in Scluvoii :
Mous Dei» nions pingiiis. Mous coagnlalns» nions
Singuis, ut qnid snspkaniiui montes coagnlalos?
tous in quo beneplaciluui r»l Oeo ha bi lare in en ;
etenim Douiinnsbabilabît în UuenK Currits Dei de-
cem milbbtis iiiuUipItïX^ uiitUa lictantiuni Dnunnus
m eis tn Sina in sarnto, AsecndisU in'aitnni, ce-
pi fit! capIlvUatem : acceplsli don a in boni ini bus :
Ëtentni non credcntes, inhabitare DominMrn Detinr.
Notum fecit Dominuê safutare $uu$\
spectu gentium rcvelavit juitiiiam $tinn
xcvii , k.) L'Eglise ensuite ; ce
seulement le peuple juif qui est il
célébrer comme son Dieu, mais iq
nations de l'univers : annoncez
parmi les nations, ses nierveilles ffl
peuples : Ànnuniiateinter aenles yhrim
in omnibus popnfis tnirabilia ejuêAjO
habitées par les nations, s'écrie le pn
en son saint enthousiasme, ap|H>rl||î
rification et Thommage, apporteajH
fraudes. Que toute h terre s'ébraniffl
sa face ; dites aux peuples que le rèjj
Seigneur est commencé, règne sans h
ne connaît d'autre loi que Téquité: .
Domina pairiœ gentium, «/ff^^e Domin
riam et honortm Tallite hosttas,
trotte in airia ejus Commorcatur «
ejus universa terra : dicite in gcntibm
Ùominus regnavit, (P$. xcv.) Tous Ici
pics verront sa gloire; tous ceux quij
les idoles, demeureront confondu^!
Dieu irès-iiaut, qui régnera sur 1^
mais son peuple sera un peuple de jiii
d'hommes au cœur droit : Vidcrun
popuii gtoriarn efuê. Confundantun
adorant scuiptiha : et qui ghriani
mulacris suu Lux orta est ^
rectis corde lœtitia, {P$, xcvï.) C'est'
grand dans Ston, mais plus grand
parmi les nations, le Dieu que t- * '
pies confessent et adorent : Don
mngnus : et excelsus super omna p
Confiteantur nomini tuo mtfgno, (Pi,
Le Christ et TEglise, tel est r '
cipal des visions prophétiques
mais non le seul objet; les gm
que la nation juive aura h soutenir
siècles (ïostérieurs, et les malbcuê
aura à subir, ne lui sont point
Denediclns Donûnns die quotidic,
facicl nobis Drus salularinm nosM
noster* Deus sahos faciendi : et l
t'xUus mortis. Vernutanien Deus *
pila iuiniicornm snonun : verti^en
ainbulanlinni în delietis suis. t>r'
Et tîasan converiam, converlam tn p
ris. Ut iutingâUjr ces Uius in san,
eannm tuornm ex îninili.is, aU ipso.
grcssns tuos, Deus, ingicssns Dci m
qni est în santlo. Pncvencrnnt priiti
psalleiiUbus in niedio jiivencularom
runi. lu ectlesiis bcnedit ite L>eo Domino, ik
bus IsraeU Ibi Benjamin adotesceutntus, î#i
(*xcessu. Prineipes Juda» dut es eorum
Zabuton : prini jpes Nepblliali, Manda*
iniv : eoulnnia lioe, Dens, qno»J opeidluÉ
lus. A lenrpla tuo în Jeiusalein, libi c»|
ges rnuneia. hterepa feras arnndink.
taurortnu in vaecis popnlorunt : ut excl)
<[ui piobati s uni argento. Dissipa
liella vobiul : veiiienl legalî ex Mj^yi
ru'ieveuiel niauns ejus Deo. Régna'
)eo, psaliite Dont i no : psalNle Deo* quj i
per ccelnui ra*li, ad Orienleni, Krcc dabii
\ocÊni virtutts, dale gloiiani Dro %n^
magnïftccntia ejus el virliiîî ejus in miliil
t>)bsDeu^ in sanrlj& suis, Deus Israël tps^j
luieni et fortiludinem plebi suar,
(Pia/.ixvu, l-5e.)
PSA
DES MIHACLES.
rSA
T6S
Il Cl l6$ aononee. La capUviié des
le-fJit ans i*6l cloirenienl prophélisécj
«utne Lv\iii' : Fourquni ^ é Bint^
ttZ'VQUÊ rejetéê giin$ pi lie ; pourquoi
courroux ieit-if allumé contre les
' rff votre bervail ? Souvenez-vous de
}eunlr, du peuple qui est vôtre âè$ son
U nachetei te titre de votre héritage ;
i de Sian, qui fut le lien de voire de-
Leeez la mnin^ cl châties snn$ retour
fnee de nnn ennemit^ à proportion du
*ih ont fuit au lieu saint. Ceux qui
(atjrjrrn/, ont triomphé dans le lieu
ie vos sidemnfh. Il» ont arboré leurs
rds en sitjne de victoire sur le sommet
'e temple^ sans discernemenl et comme
carrefour, lis ont jeté à t* intérieur^ à
i€ haches ^ comme en une foret ^ hs por-
Votre demeure, et ils l'ont démolie avec
tt la hache. Ils ont lirré^votre sanc-
trrij- flammes^ et souillé dans la pous-
\ la terre le tahernacle de votre alliance,
dit dans leur cœur, eux et toute leur
f Abolissons de dessus la face de lu terre
§ jours de fêles consacrées au Seiqneur,
10U8, (S mun Diou!) nous nav^ns plus
pu's, plus de prophètes^ notre mémoire
lie (990).
Icoup (î interprèles croient apercevoir
parolo^i une pro|ih<?tie relative h In
e la nation parles luoins d'Anliochus
he; mais ce^t une erreur, elles n y
inent aurnnemciiL Au lenifjs d'An-
EiriiJhanc el tles guerres ties Macha-
î tem|»le ne fut ni détruit |iar le fer,
I aux flamcues. Les Syriens ne Irai-
pas Tarclie d'alliance dans la pous-
jjuisqu*el!e n'cxislail plus définis
Dps, ayant été délruilc ou perdue
la ranïiviié des 5*oi\anIeHlîx ans.
que le pronhéic en dit ici, détruit la
|an des rabbins, que le (prophète Jé-
urail sauvé Tarclie, et l'aurait cachée
leu oh elle tloil demeurer jn:?qu*au
sèment définitif de la nation, sous
ité des- descendants de HAviJ.
e peut dire non plus viuc la prophétie
te Télat dans lequel e>t présentement
dii-huit sièt-les la nation juive, car
lèle annonce un terme à bref délai,
;tte le peuple dont la ruine sera lo
la Judée,
it Dieu^ qui était notre roi avant les
a accordé le saint à la patrie. Vous
'5 créé la mer dans votre puissance,
rises la l été de ses draqons au fond
f, tous avez brisé la iélc du dragon^
Jlquitl, f>eust repulisliiii fjnrni : irnOis Chi
Ufiupcroves ^iti^irua' lii;i'? Mi!Huir i^sio rt>ii*
lift liiîe, (piaiii piiSMMJi^ll aU mhUh IteJt'-
^am licrctiitalis ni;o : ihuiis Simi, iii i|M0
in en. I.ev;i tnatiits (itas l\\ MfjHMUius o<i
[neiii : quiinla titalignauis est iiiintiriis in
^t gioriali Nunt tpii oili^runl li% in ah^tia
ktis lu;e* Posucninl signa sha, si-jUri ; vt
iitovcniul sJi'iit in exilu bU\wv {^nituniiiii,
• inha lîgufjrum seruriluiîi •♦vciiUMunt j;»-
il iit idipsam : in «»fctiri el asoia tiiJccciniU
IcnJcrunt igui auncluarium luuiu : iu li'rra
et vous tavez donné en pâture aux peuples
de l'Kthiopie, Vous avez fait rebrousser che-
min à leau des rivières et des torrents, vous
avez desséché les qrands fleuves (991).
Nous savons que les interprète'îî* voient
dans ces (truies une allusion h la sortie de
l'Kgyple, au passage du Jourdain et aux
^uerre3 (Jes Juifs lonirc rEgy|>te, ou de
FEfcîynte ronfre les f)euples de rKtliiopie,
non de la grande, mais do celle terre de
fhuSf située entre l'Egypte et îa Judée, dont
il est si souvent fait mention dans T Ecriture.
Nejus Tenlendons diiréremnient.
Et d\'d>ord ces guerres sont de beaueou[>
postérieures h DavidJ; ce serait donc une
nouvelle [)ro[djélict mais elle serait sans
rafjport avec ce qui [^recède et ce qui suit,
et par conséqncnt déplarée en pareil lieu.
Ensuite aucun fleuve ni aucun torrent ne
remontèrent vers leur soune sous la rnain
de Moïse ni sous celle de Josué,
Il faul faire altenlion, au contraire^ que»
dans le langage poélicpie des Hébreux, le
mot nier veut dire souvent les grands peu-
|des, et le mot dragon les grandes armées.
Ia^s rivières^ les torrents, les grands fleuves
signifient la inéiirn chose» c'est-à-dire dvs
armées nonîbrcuses. Os figures de langage
nous sont encore faniilièies. Taries iveu[dcs
de rEiliio[do, nous croyons qu'il faut eu-
tendre, non pas un jieù|>lc en particuliert
mais les peuples en général dispersés dans
les plaines et les déserts, ceux que Cvrus
réunit [)0ur livrer le dernier assaut h l^em-
(lire il' Assyrie, La Vulgale traduit tu siccasti
fîurios Ethan, Ethan n'est point un nom
propre, mars un adjectif hébraïque, signi-
ilant la grandeur, la véhémence, la majesté.
Si le docte saint Jérôme l'a laissé dans le
texte Ifltin^ ce n'était pas faute de saisir la
pensée de rauteur, mais faute d*une exftres-
s ion pour la rendre. Si Ton vent a louto
force qu*il s'applique h deslleuves véritables,
ce sera au Tigre et h l'Euiibrate, et le sens
sera toujours le même, seulement il y
aura en plus une nouvelle figure de lan-
gage. Quoi qu'il en soit de celle inter|tréta-
tion, le jirojïliète annonce |>ositivenienl la
cessation de la captivité dont il pari nt au
comm*Jicement du fisaume, sinon dans les
paroles (jue nous venons de rapj)urt':*r en
dernier lieu, au moins dans la [inère et les
imprécations ifui les suivent :
Ne livrez pas aux bétes Came d'un peuple
qui vous adore; ne rejetez pas à toujours la
prière de vos pauvres, Souvtnrz-rous de r ttrc
alliance; voyez les plus méprisables des hu-
pnllijonnil labcrnacnhim nnnnnis tnî. r»i%cnnil in
corde suo cngnatic» roi nin siinul : Qniesrcrc far-ia-
inns onin^îi dies fcstos Uci a Icrra. Sign» noslra tiun
vidinnis. jani non est prnplirta. H uns non cogno-
scH anqvliuïî. {Psat. Lwm, 1-9.)
|î)91) bmis autenML'\ nuslor anie ît.Tcnln, 0|M"ra-
Uts c>t bahitern in inivlin U-n';e. Tn cnnlirniaî^n m
vtrtule nia mare r conlribulasn capita dra* onum in
mpiis. Tn ct>uht*çî»f» rai>ilu «lract»nii> : dtHliMi eurn
l'îicain piipulis Alliiopuin. Tn iliruprsii ft»iiie«« m
itMrf*ntts : tn biirasii llu\ii>b fcllliuti, (f*«fd. Li^in,
765
PSA
DICTIONNAIRE
PSA
711
main$ s^ar ranger dans les demeuresquils nous
ont injustement ravies; que notre humble
prière ne tourne pas à notre confusion: le
fauvre et Vindigent en béniront votre nom.
eveZ'VouSj ô Dieu^ j^O^^ votre cause ; ven-
gez Vinjure des vôtres^ T injure insensée qu'ils
subissent tout le jour. Entendez les clameurs
de vos ennemis: l* orgueil de ceux qui vous
haïssent monte sans cesse [992).
Nous le dirons de nouveau ; il ne saurait
être question de l'état auquel la nation est pré-
sentement réduite, puisque l'arche n'exis-
tait pas plus du tcnjps des Romains, les pre-
miers auteurs de cet état, que du temps
des Syriens. Le prophète n'a pu dire non
plus que les Juifs seraient répandus pen-
dant vingt siècles au milieu de nations im-
pies, ennemies de Dieu^ ni même ennemies
de leur Dieu. En tant que prophétie, ce
psaume n'a pas d'ap|)Iicalion possible à un
autre objet qu'à la captivité des soixante-dix
ans.
Le psaume or Domine^ exaudi orationem
wiram, prophétise de nouveau le ipéme évé-
nement. On croirait volontiers que les qua-
torze premiers versets n'expriment que la
douleur et les regrets de David pénitent ;
mais au quinzième commence, à ne pas s'y
méprendre, Thistoire de la ruine de Jérusa-
lem. «Vous vous lèverez. Seigneur, et vous
aurez pitié de Sion ; car le temps de lui
faire miséricorde, le temps en est venu.
Vos serviteurs ne peuvent détourner leurs
regards de ses ruines, la terre même qui les
porte leur est chère. Et les nations crain-
dront votre nom, Seigneur, et tous les rois
de la terre verront votre gloire ; j)arcc que
le Seigneur aura édihé Sion, et il sera vu
dans sa gloire (993).»
Le Seigneur y sera vu dans sa gloire : ici
commence un nouvel ordre d'idées, relatif
selon la lettre à la restauration de la Jéru-
salem d'Esdras et de Néhémie, mais au
Messie lui-môme selon l'esprit. De lui seul
en effet on peut dire que le Seigneur a été
vu dans Sion ; de son Eglise seule on peut
dire qu'un peuple nouveau sera créé:popu-
lus qui creabitur. L'Eglise chrétienne seule
est l'assemblée des peuples et des rois ser-
vant le Seigneur : m conveniendo populos
(99â) Alemor cslo liujiis, inimicus improperavit
Domino : cl populusinsipieiisincitavilnonicntiinin.
Ne tradas bostiis animas coiifilentes tibi, et animas
paoperui)! ttiorum ne obliviscaris in finem. Rcspicc
m teslamcnlum luum : quia repleti sunl, qui obscu-
rali sunl terrse doniibus iniquilalem. Ne avertatiii*
liuniiris facuis codHisus : paupcr et inops landa-
bunt nomen luum. Ëxsurgi», Dcus, judica causam
tuam : niemor eslo impro|KM'iorum luoruni, eoium
qu;c ab iiisiptcntc sunl iota die. No obliviscaris vo-
c^s iuimiconnn liioruin : supcrbia eorum qui le odc-
runt ascendit scmpcr. {Psal. i.xxni, i8-2ô.)
(993) Tu exsurgens>iisei-eberis Sion : quia icm-
pns niiscrendi ejus, quia venil icmpus. Qucniiam
placuerunt servis tuis lapides^ cjus : cl Icrni: ojus
Diiserebuutur. £t timebunl ironies nomcn Inuni, Do-
mine, et omnes rcges terne gloriani tuaro. Qnia
sodilicavit Doniinus Sion : el videbilurin gloria sua.
Uespt^xît in oralioncni buinilium : cl non sprovit
pi-cccs <M>runi. Scribaiilur liacc in geiicratione alté-
ra : et populus qui creabiiuiv laudabit Doiuhium :
in unum : et reges^ ut serviant Domino. C'est
seulement dans la personne du Messie, que
le prophète peut demander de ne pas être
retranché du nombre des vivants au milieu
de sa carrière, et de demeurer danê hsçéâi'
rations et les générations de F éternité. — Ni
revoces me in dimidio dierum meonifli:»
generatione et generationem anni tuL
Nous ne f)arlerons pas du psaume cxxxn,
Super flumina BabyloniSj relatif également!
la captivité des soixante-dix ans, parce que
les interprètes s'accordent à l'attriDuer k Jé-
rémie, et le considèrent comme une lamen-
tation sur des faits accomplis, plutôt gui
comme une prophétie. D'ailleurs c'est 1 in-
dication du texte lui-même : Psalmus AnM
per Jeremiam.
Mais le psaume cxxv. In convertendo J9*-
minus captivitatem Sion^ n*est pas dans le
même cas : on voit, à la lecture, qu'il a M
composé avant le retour de la captiiilé, :
puisqu'il le prophétise. S'il n'est pas de D»
vid, il a dû être composé sur les bords de
l'Euphrate, par quelqu'un des malheureux
captifs, peut-être par Baruch, mais du moins
c'est bien une prophétie. Il décrit le bon*
heur du retour dans la patrie ; mais e»
seules paroles, ConrertCj Domine^ captirilê'
tem nostram, suflîsent pour prouver que le
retour n'était pas encore opéré.
Les deux autres événements dont nooi
avons parlé : savoir, la ruine de la Judée pv *
Antio<:hus Ëpiphane, et la ruine cjéSnilivek
laaueile nous voyons la nation réduite, iwt> <
été prophétisés dans d'autres psaumes; ttOHt:'
allons les indiquer. Et d'abord Antiocboi^
Koiphane : il nous semble assez clairemert^:!
desiffné dans ces paroles du psaume Lioij^!
Confitebitur tibi Deus: J'ai ait aux im/^ •
vous ne commettrez plus rimpieté; auxsm-'
ratSj votre rèane est fini. ?r élevez pas siltâ
la tête, et ne défiez pas le Seigneur : il ne fiit
viendra de secours ni de V Orient^ ni de rOcd''
dent, ni des montagnes désertes^ parce que fc'
Seigneur V empêche J'en transmettre h
mémoire dans les siècles futurs^ à la Iouê9i§s,
du Dieu de Jacob^ (qui a dit:) Je délrtùm
toutes les forces des pécheurs, et je donnem
la victoire au juste (993 *). UapprochoDS ces "^
qnia prospcxit de cxcello sanclo suo : Dominnsde
C(L'lo in lerram aspexil : ut auJiret gemiliis cospe-
diionim : ut solvcrct filios intcremptorum. Ul air
nnntiet in Sion nomen Domini : et laudem ejisk
Jérusalem. In conveniendo populos in unum, H re-
ges ut serviant Domino. Rcsponilii ei in via virtilii
sua; : Paucilatem dierum nieoruin numia mikLIW
revoces me in dimidio dicium nie<iniin : in généra-
tions) et generationem anni lui. {PsaL ci, 11-25.)
(995*) Dixi ini(|uis : Noiitc hiiqne acore : etck-
liiiquentituis : Nolite exaltare cornu. Noiile estai-
1ère in oltuni cornu vestrum : noiile lo^ui adtenin
l>cum iniquilalem. Quia neque ab oriente, iinpK
al) occidenlc, nequA a deserlis moutibus : quonita
Deus judcx est. Ihinc liumilial, et huoc exabat :
Quia calix in manu Domini \ini meri pleowaiile*
Ml inclinavil ex hoc in hoc : verunlamen Cbx ffs^
non est exiuaniia, bilient omi;es peccatores lerne*
Kgo aulein annuntiabo in sxcaluro : canlabo I^
Jacob. El omnia oornua peccaioruro oonfriiiKaal *
el cxallalninlur cornua jusii. {Psal. lxxiv. 5-11^
PS.l^
DÉS MIIUCLES.
rsA
7l«6
I des suivantes du n* livre des Ma-
li
h Seigneur^ Dieu d'Israël, doni le re-
fnfire en tous lieux, frappa Antiochus
4aie inri$ib(e et irrémédiable ; car ntts-
lâ'il iiu( proféré ces menaces contre la
\il fut pris d'une douleur violente dans
Wf7/f#, d\in4; espèce de supplice épou-
f dans (ouf riniérieur de son corps.,,,
iures aitjrissant et augmentant sa co-
donna ordre de lancer son char sans
\i trêve, afin darrittrnlus tôt à Vexécu-
\$a vengeance contre les Juifs, Mais il
té violemment de ce même c)mr sur la
\i on le releva meurtri et brisé : de sorte
ilut ensuite porter humblement en li-
flui gat, un moment aunararant^ sem-
^mander aux flots de la mer, et, dans
iieiV, jeter 1rs montagnes dans la ha-
Quelle manifestation plus tloqurnte de
f puissance Y IVicntôi 1rs vers rongèrent
iout rivant, et sa chair tomba par lam-
\rant la mort; tellement f^ue son armée
^etie pouvait plus supporter la puan-
Hi ex ha fait, et personne n osait près-
^rocherde celui (fui, peu d'instants au-
l/, se crotfait au-dessus des astres.
\fin ^ tombé du point culminant de son
, et averti par la vengeance manifeste
f, réduit à la misère, en proie à des
:i croissantes , et ne pouvant plus se
\êr lui-même, il dit : Il est juste de se
te ù Dieu, et un faible mortel ne doit
mler à cette majesté suprême. Et ce
invoquait le Seinnear, doni il ne de-
être exaucé [Wh],
Uene finit [»as h In mortd'Antiocliiis,
I sait par qufdle suite cïe défaites tou-
arinéos de TAssvrie sourombCTent
B champs de k Ju«1ée, et corament le
juif, revenu enfin au l'ulle de son
11! élait pour lui la seule raisnri d'Ô-
elrempé dans son énergie et sa foi au
de SI grandes luîtes, demeura enfin
rux.
flume i,\\V. Nf^lus inJudœa Deus, est
lision per|fétnelleau\ mêmes événe-
Cesl bien après la guerre des Ma-
^ que la paix a été rendue au peuple
;Qeur : factus est in pace locu» ejus ;
Elatus autem in ira, arlûtrabauir se injii*
KOiWt «Jiit se fiigiseranl, posse in iiidicos
ire : îrleo^ne jussit agiUii î rtirntnr sinmi,
ermiîissoiio aj;ens iter, rœlcîïli ou ni judicic*
ne» coqiioil iUi siiperlie locuius esi se ven-
prosolytnanï, el congiTieni sejniïcri Judii^o-
I Tactil ntm. S(m] rjni u inversa r4)ns|)iril Do*
hm lf>r:icl, percnss^it en ni insaiialjiti ei in*
ibgî». Ui cïiim Uni vil hune îp^um scrmo-
f^firdiemlil èiiin Jolr»r diius ^iseciuni, et
tilcrnnruni innnerria : ei »piiilem salis jusle,
|ui miiUis et no vis crneialibys ûUoiuni lor-
icera» lied illc nu Ho modo a sua malitia ces-
iper hoc uutent sufM^i tii;i n' pleins» Ignem
inimo in Jiidieos, el pr.ecipiens accéléra ri
fif miiligit iïluin iinpf>ui eunieni <1o currii
et gravi corpnîis collisione niembra vcxari.
ut fibi videb.ilur eti:im lliiclibns ni^ris lin-
(uprâ hunianuni moduin supcrliia lepk'UU»
iuiii altiludui€S in stalera i^ppendcrc^ nunc
que Sion est redevenue le séjour de Dieu,
habitat io ejus in Sion, C*esl bien alors quo
le Seigneur a brisé les puissances dans la
lerreJesnn béritage» ibi confregit potentias^
les arcs, les émis, les i;laives et la guerre.
C'est bien alors que les in^^cnsés de cœur ont
été mis en déroute : Turbati sunt omncsinsi^
pientcs cordt\ Il faul se souvenir que le titre
if insensé, épimane, était le surnom j^opu-
laired'AnlifMrlms, ipii avait |H'is dclui-iiiôme
celui dVpi/ï/iaiif, ou illustre. Lh les grandes
années ue la Syrie sont venues doi^r leur
sommeil, et tous ses guerriers y ont vu leurs
mains »lésarniées : pormieruntsomnumsuum^
et nihil invenerunt omnes viri diviiiarum in
manîbus suis, Viri diritiarum, ce mot n'est
pas mis là sans dessein, il dépeinl le luxe
e\travaL,^atil des armées d'Antiotdms. Tout
jjorte une indieahon ilans ce psaume pour
quiconque a étudié rhisloire des rois de
Syrie dans leurs luttes avec la Judée, et ces
guerriers montés sur des chevaux, qui tombent
en délaiUance sous la llagcllation du Dieu de
Ji\mU: Dormitaverunt ffui asccnderunt equos;
et ("es tonnerres et ces feux du ciel, qui dis-
perseiU Tarméc de Gorgias, général d'An-
liofhus Eupator à la liataille de Ga^ara : De
cœlo auditum fecistijudicium ; et cette lùn*
gue prospérité accovtiée h la Judée après [de
si lerrildes combats : Terra tremuit et quievit;
el ces restes d*une nation qui reviennent au
culle de leur Dieu, pour ne plus s'en écarter,
Retiquiœ cogitationis (995), diemfestum agent
tibi, lovete el reddiie Domino Deo vestro.
Tel est encore le sujet du i^saume
L\xvin% Dcus,v€nerunt génies. Cette ruine
de Jérusalem dont il est (;arlé, ii*esl pas
celle dont Nabucliodouosor fut Fauteur, ni
celle idus récente que les Uomains accom-
plirent, mais bien celle qui devait être Tœu-
vre des nations voisines: Facti sumus op-
probrium ricinis nostris,... redde vicinis no-
stris sentuplum in sinu eorum: oVt il^n^yena
point d autre dans cette condition, que celle
dont les S\ riens, aidés de tous les peufdes
de la Palestine , furent les auteurs, l.o y*
chapitre du I'' livre des Maclmbées donne
uiieexpliialion complète de ces paroles du
psaume : effuderunt sanguinem eorum tan-
quam aquam in circuHu Jérusalem^ et non
linmitiatiïs ad icrram in gcslatorin pnrtabalur, 111,1-
nif<'sumi Dci virluiem in scmelip<î«i eoniestaiiâ : iln
ul dr rtMpoie iinpii vernies siaun îtciit, ac vi vends
in dcdoribus carnes eju a cflluercnt» odorc cliani ii-
llns el tiiore exereinis {çriivaretur : cl qui paida
ante sidcia cfcli conlingere &e arbihabalur. euiii
nemo pnicral profiter intoleiiuiliani fetoris porlare,
îlinc igJlur ca^pit ex gravi sutii'ibia dcductus ad
aguitioncni sui venirr, divina atlinoniliis plaga, pcr
niomeiUa siiigula (bdoribus suis aiignienia capicn-
tilius : et cnni ncc ipse, jani feioieni su uni ferre
|>08S4H, itai ait : Jusuim est subdiUJin esse Dt*û^ et
mortaleu) non paiïa Deo scntire, Oralial aniein hic
sceleslus Dominuin, a quo non esselinLsericordiani
cuiiR^cuinrus. {Il Much. n, 4-15,)
(Oil.jJ RdiqHiœ cogiiûiioms ; les restes d'une pcn*
sce. Jamais une telle expression n'avait èti» Uoujêc
pour dé[)eindre IVtal d'une n;ilion qni n'a plus qu*mi
souilkde vie
767
PSA
DICTIONNAIHE
PSA
9rat qui sepeliret^ facti snmus opprobrium
vieims noslris : subsannatio et illuiio his
qui in circuituno$tro sunt..,.Effundt iram
tuam in gentes quœ te non noveruni.
Le psaume lxxix*, Qui reais Israël in-
tende^ roule encore sur le même sujet. Il
serait difficile de reporter à un autre temps
la dévastation de la vigne du Seigneur dont
il y est fait mention ; de ne pas reconnaître
Autiochus dans le sanglier des bois , la bite
féroce qui la dévaste; exterminavit eamaper
de silva^ et singularis férus depastus est
eam. Sinqularis férus , en terme de chasse
tin solitaire ; le plus féroce et le plus rusé
des sangliers. Qui ne reconnaîtrait aussi Ju-
das Macnabée dans ce fils de l'homme aue
Dieu a rempli de sa force, super filium ho-^
minis quem confirmasti tibi; dans cet homme
delà droite de Dieu^ (jui doit la délivrer,
fiât manus tua super virum dexterœ tuœ?
Le rejet final do la nation juive est clai-
rement prédit au psaume xlix.% Deus
deorum Dominus locutus est. Ecoutez^ 6
mon peuple , soyez attentif à mes paroles.
Israël^ je vais vous faire connaître mes ré-
solutions ; c'est mot, le Seigneur^ votre Dieu.
Ce que je vous reproche , ce n'est pas de
manquer à m'offrir des sacrifices ;je ne suisj
au contraire j environné que de vos holocaus-
tes. Je ne veux plus des taureaux que vous
m'offrez^ ni des boucs de vos troupeaux; tour-
tes les bêtes des forêts^ les animaux des prai-
ries^ les troupeaux^ tout cela n'est-il pas à
moi? Les oiseaux du ciel^ les moissons^ tout
m'appartient. Si j'ai besoin de quelque
chose^ je ne vous le demanderai pas : l'uni-
vers entier avec toutes ses richesses est mon
patrimoine. Croyez-vous donc que je man-
gerai la chair des taureaux et que je boirai le
sang des boucs? Offrez au Seigneur des sa-
crifices spirituels , et rendez-lui le culte qui
lui est du : invoquez-moi ensuite au jour de
la tribulations et je vous délivrerai. — Im-
mola Deo sacrificium taudis : et redde Altis-
simo vota tua. Et invoca me in die tribula-
tionis : et eruan te (996). Ces paroles n'au-
raient-elles pas leur explication dans celles-
ci, adressées par Jésus-Christ à la Samari-
taine, et faisant allusion aux sacrifices de
la nation juive, sur la valeur desquels il
était consulté : Le moment approche , ou
(996) Audi poptiliis meus, et loqiinr : Israël , et
Icstificatwr tibi : Deus Deus tuus ego sum. Non in
sacrificiis tuis arguam te : bolocausta autem tua in
coDspectu nieo sunt ncmper. Non accipiam de domo
tua vitulos, nequc de gregibus tuis hircos. Quo-
niam meae sunt omnes feras silvarum, jumenta in
montibus et boves. Cognovi oinnia volatilia cœli :
ci pulcbritudo agri niecuin est. Si esuriero, non di-
cain tibi : meus est eniin orbis terne , et pleniludo
ejus. Numiuid nianducal)o carnes laurorum ; aut
sanguineni liircoruin polabo? Immola Deo sacrili*
cium laudis : et rcilde Aliissimo vota tua. Et invo-
ca me in die Iritmlalionis : eruam te, et bonorili-
calns me. Peccatori autem dixit Deus : Quarc lu
enarras juslîiias meas , et assumis teslamentuni
mcum pcr os tuum? Tu vero odisti discipUnam : et
projecisti sermoncs mcos rclrorsuni. Si videbasfu-
rcni, currcbas cum eo : et cum adHllciis portionem
luani puncbas. 0.s tuum abundavit niulilia : ot lin-
plutôt il est venu , auquel la véritab
ration rendue au Père sera une adorai
esprit et en vérité; caf'c'est ainsi quel
veut être adoré. Dieu est esprit , t7 veu
des serviteurs qui l'adorent en espri
vérité {9dl).
Le reste du psaume parait consacré
mémorer les injustices des Juifs <
Jésus- Christ, les embûches qu'ils h
dirent, les complots homicides qui!
mèrent contre lui. Il se termine di
manière extrêmement remarquable c
sens que nous indiauons : Comprend
vous qui oubliez le Seigneur j de craini
n'enlève ce que nul ne pourra lui repr
Le seul sacrifice que t agréerai^ sera
crifice de louange^ et c est dans cette v\
je révélerai le Sauveur divin (998). De
iyse du psaume, il résulte donc ceci :
tion juive sera rejetée et son culte
pour être remplacé par un autre tout
prit et de vérité, c'est-à-dire, dans leqi
cérémonies extérieures seront la man
tion de Tadoration intérieure. Le re,
la nation viendra de son obstination
connaître le Sauveur envoyé de Du
tous ces événements seront corrélatif
Les psaumes v% Verba mea auribu
cipcj et u*, Quid gloriaris in malitia
relatifs au môme objet, mais d'une m
figurative. Dans le premier, le peunlej
présenté sous Tallégoric d'un pécneu
vert de meurtres et de trahisons , qu<
répudie à cause de ses crimes ; dans
cond, sous celle de Saùl, poursuivant
innocent, et devant pareillement si
sentence de répudiation.
Dans le psaume lxviu' , StUvum i
Deus^ le prophète, après avoir expc
principales circonstances de la m<
Christ, et mentionné le fiel et le vinaigi
ses ennemis l'abreuveront, ajoute aui
Répandez sur eux votre colère^ que vo
reur les saisisse comme une proie. Qt
habitation demeure déserte , que pt
n habite jamais sous leurs tentes....
soient effacés du livre des virants^ e<
toujours rejetés du nombre des justes.
afin qu'on ne s'y méprenne pas, il t«
regard de ce tableau d'une désolatiof
fin, le tableau animé d'un culte nouv
gna tua concinnabai dolos. Se<1cns advers
trem tuum loqnebaris, et adversus Blium
tu£ p«mebas s<^indaluro. (Psal. \jax, 7-20.}
(997) Dicit ei Jésus : Mulier, crcde roih
venit bora, quando neque in monte hoc, n
Jerosolymis adorabilis Patrcm. Vos adorati
nescitis : nos ndoramus quod scimus, quia s
Judxis est. Sed venit bora, et nunc est, quai
ri adora tores adora bu nt Patrem in spiritu, (
late. Nam et Pater laies quierit, qui adorea
Spiritus «'st Deus : et eos, qui adorant I
spiritu et veritate oportet adorare. (/m.
2I-2i).
(998)Existimasti inique qyod ero toi simili
guam te; etstatuam contra faciem tuam. hl
bxc qui oblivisciniini Deum : nequando rap
non sil qui eripiat. Sacrificium laudis lionor
me : et illic itcr, quo oslondam illi salulai
(Pso^xux, 21-23.)
DES MIRACLES.
férenl qui s*éialilil : « Je citanlorai
M canhqiies les lounnges du Sei-
fît sfl gloire dans mes louarï^cs; et
sera plus a|§réablc h Dieu que Tuf-
Ics jeunes taureaux qui |ifmssent
Bgles et leurs cornes. Les pauvres
inl el **en K*jauiront; ils cherehe-
Seigneur et trouveront la vie. »
Mui u une nouvelle Jérusalem , ha-
r un f^u[*le (le saints : « Qut- le ciel
1-e. la mer el les poissons qui na-
Hs ses on<ies louent le Seigneur ,
»*il a sauvé Sion, et rebâti les villes
\ Sioii sera habitée, possédée en pro-
jossédée de race en race par les sér-
ie Dieu, ljabilée|iar des adorateurs
s lie son amour (999). »
laurnc LTxwiir Miêericordias Do-
ffrrnufn cantafjo^ le prophète, après
plé des gloires du Messie et des
es faites à David , ajoute de nou-
li* voug, ômon Dieu, vous avez élùi-
'd退t avènement^ difféé votre Meâ-
avez annulé h iesiament fait à vo-
leur * souilié dans ia poussière (e
e 91**1/ voHi avait h4ti, lout avez
$es fortifirationê ^ répandu ta ter-
I ses citadelte$. Yohs avez livré
îtage) au pillage des passants ^ aux
is de ses voisius. Vous avez fortifié
i qui t*oppriment, exailé le courage
Inemis, }fnis avez laissé ses armes
Hliaire^ en ne tenant pas vous-même
pe. Vous lui arez enlevé les moyens
rtifier; vous avez brisé sur la terre
Siège où il reposait : vous avez
Ë$ jours de son existence , et l'avez
\ Je vous couvert de »a confusion
Dl donc les print'i|»aui objets des
^$ Contenues au livre des jisaumes:
Bf l'Eglise rhrélir^nne « ses rond>ats
ïtoireSf la cafilivîté ries soisante-
les persécutions d'Antiochus Kpi-
le rejet Onal de la nation juive,
e place à un nouveau peuple et h
' elle alliance , qui ne resseud»lera
[ancienne. Nous oe nrétendons pas
t indiqué, même dans cet ordre
lûus avons voulu donner seulement
du plus ancien et du plus pré-
iintle siipcT eos irAm inam : cl riiror
(ïin|>relieuilai <^os. Ftal hsdûiïilto rorinii
^1 i» labornat'iilis ooniin non $ii i]iiî iiilia-
•liant <|uom lu pcrcussisli, jK'i!»r<'uii sinil :
tfolnri'ui vuliurinn n»»'orum atltliiit'ruiit,
liqtiil«ltetu sit]H<r itnf|uiruli'iii rurinit : et
|t in jusliliam lu a m. Drlniiitiir ilt* libio
|: eieum jiistts non scrilKinUir. Epi sititi
I dolcns : saltts tua D< iih sM^co|»ii iiif.
pifiinen Dei ctun t'aïuico ; cl in;i^nifir;ik»
àide : cl pliicohil Deo sup*jr % in» lu m im-
^ima prodiirt-jUcm vi migubs. Vidcunl
Et Lct^riliir : qu:fîrilc I^eutii , et vivH atti-
|: quorii.itn fxuuilivit pnpncs l ornîiuis :
buos non ijcsp^iiit. Lantlrni iltu n vifU eX
te. el oinni;i rrphlia iti vïs. Qnimiiun Uniâ
^k't Sioii : cl a'itilirabiiuLur l'iviiatrp. iu(1a«
iliunl Ibi, et biviuiliiato ;icquici'iit mm. Kt
ioruiii o)u^ posbîilebit cam : d qui iJiti|;uiii
cieui rorucil tîe poésies sacrées el praplié»
liques qui ei^istc dans Tunivers.
PUBLIUS(i;uérison miraculeuse du pèredeK
U» séjour de TafiAtre des nations dans lîle
de Melila fut signalé |»ar une guérison mi-
raculeuse, cjui lui attira non-seulement
Fadmi ration des habitants, mais encore leur
bienveillance cl leurs bienfaits. L*auleur
du livre des Actes la rapporte comme il
suit :
Le lieu où nom avions fait naufrage^
était voisin de ta maison de campagn$
de Publias^ prince de rile^ qui nous n-
i'ut avec bienveillance^ rt nous hébergea pen-
dant trois jours, Or^ il arriva aue le pire
de Publias était alité par suile (iune fièvre
accompagnée de dgssentrrir. Paul ayant été
conduit près de lui, pria^ lui imposa les mains
et le guérit. Le bruit s'en étant répandu^ tous
ceux de file qui étaient atteints de quelque
infirmité^ venaient et rr ce raient la guérison.
Aussi les habitants nous rendirent-ils les
plus grands honneurs f et s'empressêrenl-ils
de pourvoir à tous nos besoins , lorsque nous
nous rembarquâmes (1001).
m HOMSSE D'ENDOB. î^ merveilleux
événement rapporté au xxvin* chapitre du
[iremicr livre \\\is Rois, a exercé la sagacité
de tous les critiques , et a, dans tous les
siècles, été diversement jugé*
11 faut observer que Thistorien relaie le fait
matériel, sans y ajouter aucune a(q»récia-
linri, et (t'est celte réserve même qui fait
naître la diversité des opinions, el qui Tex-
cuse. Aussi les commentateurs et les Pères
de TEgUse ne se sor»t astreints à aucune
uniformité : cimcun d'eux a suivi son ins-
piration i-ersonnelle.
« On forme sur ccKe histoire une ques-
tion imtïortante, qui lartage les anciens el
les mouernes; savoir si l\1n»e de !!*'ar»niel a
véritablement apiparn a Sard,oti si loul ce
qui est raconté i<:i n'est qu'un jeu et une fri-
ponnerie de la pvlbonisse ou de la magi-
cienne qui parla a Samtiet. On demande si
cela arriva par la puissance du démon et
par les forces de Tart magique, ou si Dieu
permit que Samuel api^arôl par un effet
miraculeux de sa puissance, et non |var au-
cun effet de la magie. Saicit Juslin le mar-
nomen e\m, liubitabuiu in ea. (Psnt* \.\y\\\, ^^«Si.)
(ItXiOi Scinel juravi in saneUi nveo, si lïavid incn-
liar : senicn cjus in .Tti>rnutn nianHiiL Tbntnus
cjns sicul sal 111 consfMrUi ni<*o, cl sîcul biiia (»<!r-
fccia ia ^L'U'rnum : H It'stis tu nH<» lidfli^. Tn Mta
refiullsti cl tles|K*&isii : ilistnfisli TJirisnnn lu 11 mi.
Kvrrli^lt tCi^tatiR'uhnu srf\i lui : pri»faiiasti m
l<'rra suticlu.iniim i*\\\s, llcstrutisli oinnrs si'p«f
< jus - f>rrMii!^li lirniaiurunint «'jus fonuMincni. îhn-
|>ucnir»t riim omues tianw'uulcs viam : facOts est
u^ifiiôbriuni vitinis suis. KialListi ilcxtcram flepri»
nK'hiiuui cum ; belilicasii omnes inimirns cjui :
Avcilisli .idjutorium gladii rjiis : et non es auxilii-
liif» ci in Ih^IIo. Urslnixi^li cum ab €niundali»ajc :
cl mettent t*|us in itTiain collusiMi. Miunrastî Uies
lemporis ejus : perfudisli eu ni confnsionc. Usque-
rpu> iKnnirtc avertis ia flncm : eiardrsccl iicut
i^^nis ira tna' {VmL i K%ivm, 36-17. J
(U»Ol) In lucls autciii ilJi* cranl |iraniia princi-
77!
PVT
DICTIONNAIRE
P\'T
lyp (1002), Origène (1003), Anastase d'An-
tioche(1004.), ont cru que les démons avaient
quelque pouvoir sur les flmes des saints,
avant que Jésus-Christ descendit aux enfers
et les tirAt des mains de ce prince des té-
nèbres. Saint Augustin (1005) ne ttouve
aucun inconvénient à dire que le démon fit
paraître Tâme de Samuel, coraiïie nous n'en
trouvons point à dire que le démon se trouva
}iarmi les enfants de Dieu devant le Sei-
gneur, et qu il emporta Jésus-Christ sur le
toit du temple.
« Le rabbin Manassé-ben-Israël (1006),
suivant les principes du livre Zo/mr,
croit qu*il y a des démons qui ont tant de
puissance sur les Ames pendant Tannée
qui suit la mort, qu^ils en font presque tout
ce qu'ils veulent, et qu'ils les obligent à
prendre quels corps ils jugent h propos.
On ne convient pas que ceci se soit passé
Tannée de la mort de Samuel ; nous croyons
qu'il y avait environ deux ans que ce pro-
phète était mort : et les principes du rab-
bin ne nous |)araissent pas soulenables. Mais
il est malaisé de résister à Tévidence du récit
de l'Ecriture, qui dit si expressément que
Samuel parut, qu'il parla, qu'il prédit la
mort de Saiil, la victoire des Philistins, la
défaite des Israélites.
« Ceux qui soutiennent que Samuel n'ap-
Efirut pointa Saûl, sont partagés entre eux.
es uns (1007) croient que le démon prit la
forme de Samuel, et parla ainsi à Saiil. Les
autres (1008) tiennent que la magicienne ne
vit rien, mais qu'elle feignit de voir le vrai
Samuel, qu'elle parla en son nom , et trompa
ainsi Saûl et les assistants. D'autres (1009)
enfin soutiennent que le démon ne parut
])0inl et ne prit rroint la forme de Samuel;
mais que Dieu, a l'occasion des évocations
delà pythonisse, fit, pr sa propre vertu et
indépendamment de l'art magique, paraître
aux yeux de Saiil une figure de Samuel, qui
prononça à ce prince Tarrût de sa mort et de
sa perle entière. Le rabbin Levi-ben-Gerson
veut que tout ceci se soit jiassé dans Tima-
ginalion de Saiil. Ce prince, frappé des me-
naces que Dieu lui avait faites et troublé par
la vue du danger présent, s'imagina, dit-il.
voir Samuel qui lui réitérait ses mei
et qui lui annonçait sa mort prochaiaîè.
« De tous ces sentiments/ celui qui
paraît le ])lus probable et le mieux fonc
que Samuel apparut véritablement à
mais nous n'avons garde de dire qm
été par la force de la magie de la pjtlu
ni par la vertu du démon ; ce fut uniqm
par la vertu toute-puissante de Dieu,
pour punir Saiil de sa vaine curiosité
mit qu'à Toccasion des évocations de 1
gicienne le vrai Samuel lui apparût
découvrît son dernier malheur. »
Ainsi parle le plus savant de tous les
mentateurs, dom Calmet, dans son Â
la Bible, à Tart. Samuel. Sur quoi noi
rons observer d'abord que TEcriture i
t>as tout ce qu'il lui fait dire; ensuite
a dernière des trois opinions qu'il e
serait bien la plus raisonnable et la
admissible, s'il y avait eu véritablerpe
parition ; car Samuel n'a pu être arrac
séjour des bienheureux ni par une p
nisse ni par le diable; aucun démon:
f mouvoir sur les saints confirmés en ffri
es rêveries rabbiniques n'ont que laîi
Mais il semble plus conforme au
de dire qu'il n'y eut apparition d'aï
espèce, et que Saiil fut joué par unfi
nercsse. C'est l'opinion d'Kustate d'Ant
de saint Jérôme et de saint Cyrille; no
Ions la développer. Quant à Tapparitii
démon lui-même sous les traits de Sa
il n'y faut pas songer, puisque la su|
tipn n'a rien de conibrme au texte de
ture.
Si nous nous demandons ce qu'était
thonisse , nous trouverons pour répo
qualification de ventriloque. Du tena
la faculté de parler du ventre était r
un art démoniaque, ou nouvait accor
la valeur aux évocations d une engastrii
maintenant que tout le monde est h
de constater le naturalisme d'une tel
culte et les perfectionnements que T
Tcxercicc y ajoutent, la question est si
fiée.
Lo mot ob , em^iloyé dans la Lmgu
braïquc pour dés^:gncr ces sortes dte
pifi insulae, noiiiine Publii, qui nos suscipjcns, tri-
duo benipe exliilmit. Conligit anlcni, palreni Pu-
hlii febrious et dyssenteria vexatuiii jacere. Ad
quem Paulus inliavit : el cum orasset, et împo-
suisset ei ir.anus, salvavii eum. Quo Taclo, omnc«,
qui in insula habebant iniirmilales, acccdebaiit, et
rurabantur : qui eliara iniiltis bonoribus nos hono-
ravcrunt, et navigantibus îinposuerunt qiiœ neces-
saria eranl. {Act. xxviii, 7-10.)
(1002) JiisTi!f, Dialog, cum Tryphone,
. (1005) Oricen., m / Heq. xxvui, cl tract 27 m
^oan. El Q^ud Ensiat,
(1001) Anast. Amioch., in Odeao., q. 12. Lo
zèle de saint Justin pour la foi clirccienne est irès-
respnctnble assiircmont, ses opinions le sont sou-
vent moins. Celles d'Origène le sont encore moins;
on les cile, on ncs\ appuie guère. Anastase d'An-
tiocbe, dit le Martyr^ est à peine connu ; on Ta
confondu avec deux autres Dcrsonna^çes du niôiuc
nom, dont Tbistoire cUc-môme est inoerU
beaucoup de points. Son 'odrjyof , ou Guide i
chemin, dirigé contre les acéphales, uc fon
une autorité considérable.
(1005) AuGusT., M De divers, q. 4; Ad IM
q. 6; De doctr. Christ., u, c. 32.
(100G) Manasse-ren-Israel, 1. ii, c. 6, De
recl,, mort.
(1007) Auc. Quœst. ad orlhod, , q. 52.
TULL., De anima, c. 57. Basil., in cap. \ui J
Nyss . Epist, ad Theodos. episc.
(1008) EusTAT. Antiuch., De Engastrym, -
RON. m cap. vil. Isai, et in Matth. vi. — C
Alex., 1. VI De Ador. in spiritu et veriL •
phlH'S.
(1009) AuGCST., 1. XV De cura pro morl.— Al
in Luc, C. 1. — Ze.no Veron., Sermo de resvrr
D. TuoMAS, 2-2, q. 174, art. 5 ad 4. -
pluies.
FIT
DES MIRACLKS,
MT
174
te, selon les hébrAisanls, une cnlc^e on
htre; or il a été l'ail une multitude de
filions pour eifiliqucr la iiiriiiiëi e dont
Igiciens ilevinaienl [»ar le nio} en d'une
K sans songer à rexpliivilioTî toute na-
i lies helléni>le.*i, *|ui traduisent cons-
ul [Mîr engflslrinnilie , et iiour les-
fl'oulre de la divinatioîi ii est autre
le cas firéi^enl que le ventre du ih^vin.
ts ne firétendons («as que h parole in-
►emenl articulée des engastriuivtlies
bine de leurs entrailles; ni^us nou^i
pons une manière de parler ronsû*
pr le langage de l'antiquUé et des
[Eioderoes. Les Hébreux disaient ob.
Mire l*outre ou le ventre î les Grecs,
winm(hof\ qui parle de Festoniac; les
jet les peuples modernes, veniriiofiuf,
Irle du ventre. Le comment n*est pas
ÎM qu'il nous importe de résoudre kl
fcrecs s'imaginaient que leurs pyllio-
[ parlaient non-seulement du ventre,
nicore [lar un organe qui n'est nullc-
il>pro[>rié à Tusage de la [>an>le.
i mot pylhonisse esl en parfait rapjKjrt
Bs étranges idées. Une p>thonisse e^t
pme insjîirée [lar Pvthoiu ie dieu de
pation, le vieui serpent vaincu et tué
ollon, dieu de la lumière, suivant les
fts des Grecs. Dans celles des Egyp-
c'est Tryplïon, son anagramme,' le
)i méchant sert>ent aussi, le génie tlu
des ténèbres, vainqueur d'Osiris ,
tu jour* Egyptiens et tirées refiréscn-
far le niHne syndiole, un serpent, le
la rej>roducliôn des êtres. Le scr[ient
lit dans leurs mystères Teeuvreet les
»s de la volupté. H se retrouve avec la
signification dans tous les emblèmes
kficisnie, h < ommencerpar lesabraïas,
nlus s(>éêialement encore [larrai les
I : Scrpentemy fluctuosam intenina-
hiitionem imilaniem^ ostrndere tfeni-
kipifntiamy nous ditThéodoret (lOiO).
le voit» tout se lient et s'enchaîne, le
ff^mblème, la chose, le langage, l'u-
I le but ; et ce sont autant d'erreurs dé-
(l d'une môme source, source odieuse
toisODuéê : la démonolatrie sufTédant
pie dés(d»éissance ins|>irée par le dé-
pus la forme du serpent.
considérant isolément la narration du
i|)ilre de la Gencse , on est porté à y
^r une allégorie , et c'est Tavis de
iies Pères et de be<nieou|i d*interprè-
lis en voyant renchatnement de faits
ées qui a suivi la cliute de resjièce
le, on revient facilement au récit de
L et on est plus disposé à l'adopter
bute sa simplicité. Reprenons le cours
I déductions.
^ mot, *pji dans l'original réjvond h
^CHs spiritKS^ dit lahhé Hu t^lnt , est
iLatt un esprit ou démon (Cnnf. Afoses
Bt in prtr. Nogat, xTtwiii, Bambam in
jlkaiiA'a. cap, vi), qui (larlaît à voix
Ile la léte, des aisselles ou des parties
ïénération du devin ou du mort.
Omni fabui,, 1. j, c. 13.
a Au I" livre des Roin (xxym, v. "î), ob
(larle de cette dernière façon par Tititcrmé-
diairc de la pjylfmnisse. LV)rigina! rapi^ello
femme {pti a un ob ; les Se|jlante, (junaika ey
(jOHtrimuthon ^ femme qui parle du ventro
ou qui a dans le ventre un démon qui ré
pond à ceux qui rinlerrogent. Au vei*sel sui
vaut, ob est appelé $pirilus vrnlriioqtms, es»
pv\i qui iiarlejmr le ventre.
H Observons que les Se [4a nie et les Pères de
TEglise grecque, en parlant delà [lythonissop
ne se servent jamais de ce lerjne, fi^thonî
mais toujours de celui â*eggasfrimuthu$*
(Vid.S. JisTiNt, Opi'Vfu Vititofj, cum Tryph.^
i f05, p. 20t>. Quœst, ri rexpops. a(L Ortho-
cifox*, p. ^00 et h\^\,) Le ternie de python est
des tirées postérieurs, connue le remarque
Hesychius au mot rtjffagtrimnikos.n
Les Septante nnt traduit invariablement de
la u!ème manière au xviir chapitre du Deu~
t(^ronome ^ au \i\" chapitre d7.<aîe, et au
xxni'du IV' livre des/foû. Saint Jean t^lhry-
sostome Tentend île même, et île même en-
eoro saint Augustin dans son livre Ih doc-
trînu vhrÎHfiaiia, Kt les auteurs profanes
sont en |>arfail accord sur ce noint avec les
éi rivains ecclésiastiques. « Il ne faut pas
.s*imaginer, dit Plutarqnedans son livre des
Oracles abandonnés^ que la divinité s*ia-
carnc dans ces magiciens qu'on afii»elle aa-
jourdliui pythons^ et qu'on nommait atilre-
fois enryans ; quo$ ohm rurycleof, ntitic py*
ihoncs nominant 'y, Suivant Platon, le nom
ileurydéen fut donné dès la fdus haute anti-
quité à ceux qui possériaient ce talent, par» e
que le divin Kuryclée l'avait fait v-^bir le
prenrier avec un graml et lai. Hi}i[iocrale s'j-
inai;ii*ait que ces sortes de gens [larlaient
réelleriïent du ventre, et on l'a cru |>armi les-
moderncs jusqu'à \'an-nelmont, qui soup-
çonna le |)remier que cette parole intérieure
devait se former dans la région de Tépi-
glotle, per epighitidem fieri poise ut guis
atlracto spiritti introrsum ioguatur in reii-
iremsHunu ore parité r ebraso. [Alphab, nat,^
colloq. 3.) Il paraît encore que c*cst Gratien
qui a songé le premier à les nommer ventri-
loques.
Dès qu'il est reconnu que la pylhonisse
était ventriloque, on s'imagine ai:?ément ce
qui dut se passer : la magicienne fait les
questions et les réfionscs, elle simule l'ef-
iroi, la sur[>rise, elle s'absente et revient
vers le consultant; le texte dit tout cela,
Enfin la srène s'acconifflil tîerrière un ri*
dcau. Saijl a tout entendu, mais sans rien
voir; le texte le dit encore; il sullil de le
lire attentivement.
Sadl dit à tes nertiteurs : Chrrches-moi
une femme qui ail un pyfhf^n * afin tpte faille
la conêulirr. Sof sterriUun lui rrpondircnt :
Il y a à Endor une femme qui a un python,
il jtf drynina donc^ el^ a prié avoir revêtu
d'aittreÈ habit», il «>n alla^ (ui ti deux com-
pagnons^ rrvM cette femme; Hâ arrivèrent nui-
tamment, et il lui dit : Mettez-vous enmesure
de deviner pour mai, et de m* évoquer celui
que je vous dirai, La femme lui répandit :
175
PYT
DICTIONNAIRE PYT
saient le» menaces de Samti^l, $e$ fora
faillissaient, parce quil n^ataiipa» mm
tout le jour.
Sackant la défaillance gu*il éproum
femme entra dans le lieu où était SaUt^
dit : lotre servante a obéi d ra« «
maintenant ma vie est entre vos meUtis^
fois je nai fait que ce que vous m'orea
mandé (iOii).
Nous nous abstiendrons de toutes i
ques exégétiques sur ce texte ; mais î
l»aralt conGrmer ce que nous aTons a
savoir, que Saul ne vit rien« et aue la
se passa en un lieu séparé.
Toutefois, quelque opinion quoi
brasse, i! se présente des obstacles co
râbles, et celle que nous indiquons i(
près laquelle il faudrait considérer
raventure comme une mystification io
par trois habiles charlatans à un princ
heureux et coupable, est peut-ôtre ce!
on présente le plus.
En effet : si on dit que la mnhonii
racha par la force de ses encnantemc
par rintermédiaire du démon TAme
muel du séjour des bienheureux , il i
toujours h expliquer des choses ine:
blés ou contraires à la foi , comme
Vous connaissez trop bien la manière d'agir
de Saill, et la guerre qu*U a faite aux magi-
ciens et aux devins , pour les exterminer de
dessus la terre; pourquoi me tendex^vous
des embûches; vous voulez donc ma mort?
Mais Saill , jurant par le nom du Seigneur,
lui répondit : Dieu m^est témoin qu'il ne vous
sera rien fait pour ceci, La femme lui dit
donc : Qui vous évoquer ai-je? Il répondit :
Evoquez-moi Samuel.
Or, lorsque la femme vit Samuel^ elle pro-
féra un grand cri, et dit à SaiU : Pourquoi
m*en avez^ous imposé? vous êtes vous-même
Saut. Le roi lui repondit : Ne craignez rien ;
Îui voyez-vous? La femme dit : Je vois un
Heu qui monte au-dessus de la terre. — Com-
ment est-il? demanda Saiit. — Cest un vieil-
lard, répondit-elle, et il est couvert d'un
manteau. Or, Saiil comprit que c'était Sa-
muel, et il sHnclina le visaîge en terre et
adora.
Alors Samuel dit à Saiil : Pourquoi avez-
vous troublé mon repos en m* évoquant? Saiil
répondit : Je suis dans une arande perplexité,
car les Philistins m*ont déclaré la guerre, et
le Seigneur s'est détourné de moi, au point
qu*il ne veut me répondre ni par la bouche de
ses prophètes ni par la voie des songes : c'est _
la cause pour Iwfuelleje vous ai appelé, afin gestes ou les paroles magiques d'une
desavoir de vous ce que te dois faire. Et Sa- ture humaine ont |)OUvoir sur fâo
muel répondit : A quoi Ion m'appeler, après
que le Seigneur s'est retiré de vous et est
passé du côté de votre adversaire ? Oui , le
Seigneur accomplira ce qu'il m'a chargé de
vous annoncer : il arrachera le sceptre de
vos mains et le donnera à David, votre rival.
La manière dont le Seigneur agit aujourd'hui
envers vous, provient de ce que[ vous n'avez
pas obéi à ses ordres, en négligeant d'accom-
plir sa vengeance à l'égard d'Amalec. En
outre, le Seigneur livrera Israël avec vous
aux mains des Philistins , et demain vous et
vos fils vous serez avec moi ; le Seigneur li-
vrera l'armée d'Istaël tout entière aux mains
des Philistins.
Ce qu'entendant Saiil, il tomba inanimé sur
la terre; car outre la frayeur que lui cau-
bienheureux , pouvoir qui n'est pas d
la prière elle-même ni aux sacrement
il suivrait que la magie est plus pu
que la foi ; comment le diable , plus p
que les saints , même ceux oui sont
mes en grâce , les emmène , les fait i
parler bon gré mal gré. Comment u»
invisible, impalpable, imperceptible
les sens , puisqu elle n*a ni substancf
rielle, ni rien de commun avec Tappar
l'homme vivant, peut se maniiest
yeux, à l'ouïe, et produire une illusi
Si on suppose avec plusieurs Pères <
ques interprètes, ({uo le démon lui
apparut sous les traits de Samuel, il
des difficultés non moins grandes. Et
il reste toujours acquis que la pytl
(lOil) Dixitqiic Saul servis suis : Quaerite mihi
muliorcin habciitem pvlhoiicin, et vadam ad eam, et
scis€ÎtalM)r pcr illam. lit dixeru ni servi cjus ad eum :
Est iiiulier pylhoncin liabeiis in Endor. Mntavit ergo
habitum snum, vesiilusque est aliis vcstimcnlis, cl
abiil ipse, el duo viri cuiu oo, vencrunU|ue ad inu-
liercm noclc, cl ail illii : Uiviua mlhi in pyllione, cl
suscila mihi qucni dixero libi. El ail uiulier ad
€um : Ecce lu iiosli quanta feccril Saul, et quomodo
eraserii majços el ariolos de lerra : nuarc ergo insi-
diaris aniinx nie^e, ul occidar ? El juravil el Saul
in Domino, dicens : Vivil Uoniinus, quia non evcniel
libi quidoiiuni wali proplcr banc rem. Dîxitipie ei
molicr : Quem suscKabo libi? Qui ail:Sarouelcm
mihi suscila. Cura aniem vidisseï mulier Samuelem,
exdaroavil voce magna, cl dixil ad Saul: quare im-
posuisii mihi ? Tu i!s enim Saul. Dixitque ei rex :
Noii liniere: quid vidisli? El ail mulier ad Saul :
Dcus vidi ascciidenics de lerra. Dixilque ei : Qualis
csl Torma cjus? Qui ail: Yir senex ascendit, el
i|)sc amiclus est pallie. El inlellexil Saul quod Sa-
muel cssct, et inclinavii se super facicm suam in
icna, el adoravii. Dixil aulcm Samuel ad Saul :
Quare înquiclasii me ul suscilarer? Et ii:
Coarclor niniis : siquidero Pbilisthiim pugn
vcrsum me, cl Dous reccssil a me, et eimc
noiuil, necinc in manu prophetarum, neq
somnia : Vo<'avi ergo le ul oslenderes mibi <
ciam. El ail Samuel : Quid inlerrogas me, c
minus recesseiil a le, el iransierit ad a
luum? Faciel enim libi Doniinus sicul ioei
in manu mca, cl scindct regn.um luum de
luu, cl dabil illud proxinio lue David : Qi
ol)cdisli voci Dominî, neque fecisU irin
cjus in Amalec. Idciro.o quod paleris, fccU I
minus bodie. El dabil Dominus eliam Israd
in manus Pbilislbiim : cras autem tu etfilî^ i
cum cri lis : sed et castra lsra<'l Iratlct Doai
manus Pbilislbiim. Slalimque Saul cccidit
tus in lerram : exlimuer.it enim verba Sami
robur non eral in eo, qnia non comederat
tota die illa. Ingressa Cbl ilaque mulier illa i
(conlurbatus enim crut valde) dixitque td
Ecce obedivil ancilla liia voci lu%, et posoi a
meam in manu mca : cl audivi scrrooiies tvo
loculus es ad me, (/ Hetj. xxvni, 7-21.)
RAT
DES MIRACLES.
RAT
778
Teiilriloque; Or, les iiulivitJus qinj
a iloiiés (le la facullé de parier du
lume les oiseaui, onl-ils des rcla-
iurcllen avec lo diable? Et si on
ne eelle-ci agissait en vertu d'un
usdeiuniidcrons ne tjuo cVsl qu'un
Uictta vu» qui en a lait réussir;
M les alTirmalions de grands dor-
\ n'est Ih que la moindre difficulté:
lianderons encore couiment il se
0 démon, auquel l^avenir e^icai hé,
lâ^ainte Ecriture, ail prophéti.^é si
celte rencontre ? Mais que serane
menons à deinnuder de quelle ma-
partisans d'une telle O[nriion s ar-
irvec le livre ûe Vkcck'êktsiique ,
lit, comme nous allons roxpo^er,
t Sam\u3l lui-niôuie, et non quel-
n, qui parîa à Saùl ?
ît que ce lut une pure jonglerie ,
)ar la pjthonisse seule , ou à l'aide
serviteurs de Soûl, i* restera de
'arran^^er avec le passage du livre
\a$tique.
', : Le saint prophèif^ Samuel , cam-
tun céiegteg^ chmujea ia face de la
fui au milieu iVetle le fonstfcrateHr
Aprh sa mort, il apparut au roi
>nça le terme de sa carrière^ élevant
1 $ein du tombeau, pour prophétiser
\ation d'une race coupable, (1012).
^s de l'Eglise aui n ont vu qu une
►rcherie dans les ra(iporis de la
avec Saùl, ne se sont point iiréoc-
ïe [jassage, parce qu'alors le livre
mastique n*éiait pas encore admis
écritures canoniques; mais main-
eraitiiupossiblc de ne pas en tenir
loîns de supposer que Tanteur a
ire allusion à un événeracnt qui
ONNE. f Apparition et conversion
6es,) — Alphonse Ratisbonoe, né
Strasbourg, ou seind'unefamilïe
plus riclies et des plus considé-
i ses nationaux , fut élevé dans le
daisme, ou idulôt dans Tabsence
bi explicite cl de tout culte eitlé-
conversion au catholicisme d'un
rcs, nommé Théodore, et son eu -
les ordres sacrés, inspira aujeoue
une haine violente contre lechris-
let le brouilla entièrement avec ce
uel il écrivît des lettres injurieu-
inl que la rupture cuire eux serait
lédiable. Biais il ne savait pas ce
de charité au fond du cœur d'un
holique : Tabbé Raiisboune ne
prier [>our son frère^de lerecom-
anie Icinpus finis vil^ sïi,t? et sj^culï,
^pnebuil in conspcciu D^^riûni, et Chri-
b^ct usque ud catceamt^TUa ab oianî
tcepit, cl imii accusavit illum lionio. Et
mi vil, et iiotiim feuil régit d f^^ii^nilil
SB sua?, eieiallavit vuccm suam de terra
Diction?*, des MinActis U.
nous serait inconnu, ou bien qu'il a parlé
dans le sens des croyances [kopulairos, ce
(lui n'est pas facilement admissible ; il faut
t onvenir que Samuel afmarut véritablement
}\ ^-'aul, sinon en vertu iles évocations de ta
pytbonisse, du moins à leur occasion (1013).
Alors , Dieu voulant ilonner un dernier
avertissement au coufjable, qui devait en
profiter si |icu, mais qui pouvait en proli-
ler, ou montrer qu*il dirige lui-même les
événements de ce monde, quels que soient
les moyens mis en Ojuvre parles hommes ,
aurait député Samuel. Nous avons dû rap-
porter dans toute leur force les diverses
opinions, mais nous croyons que la dernière
est la plus conforme aux témoignages scrip-
luraircs; nuoiqu'il demeure acquis au débat
que la pytlionisse était une ventriloque, et
que son "art était i:n|missant à évorjuer le
saint profibèle Samuel, soit jmr la vertu des
charmes, soit fiar IVintermédiaîre ilu démon.
L'auteur du livre des Rois nous apnrenU
qu'elle poussa un grand cri , et qu'elle fut
vivement clFrayée en voyant apparaître Sa-
mue!. Si ce n'était pas une jonglerie, cequ©
personne ne pourrait pleinement allirmer,
il se [^assa donc un événement extraordi-
naire, et auquel elle ne s*allendait pas.
Et qu'on ne dise pas que la réalité de cette
apparition aurait eu pour eftet de consacrer
le [louvoir de la magie , et qu^aînsi Dieu
serait devenu complice de pratiques abomi-
nables et iiroscrites par sa propre loi; car
Dieu est le maître; la réalité d*une pareil lu
apparition consacre encore bien plus sa mi-
séricorde et sa bonté envers un pécheur
etidurci,et quel que fût l'événement, Samuel
devait toujours passer auiyeux de Saiiletde
la postérité pour être apparu d'une manière
véritable.
mander aux prières des 0mes pieuses, et
[jarticulièrcment h celles de rarchicoJtfrérie
do Notre-Dame, fondée à Paris en l'église
Notre-Dame des Victoires.
Cependant Alphonse sentait chaque jour sa
haine s'envenimer et s^accroîlre, et sonéloî-
gnement pour la religion chrétienne s*aug-
menter davantage. Il enireprit même la ré-
génération moralodesa nation^ par le moyeu
d'une œuvre humanitaire ayant pour but de
donner a-ix jeunes Israélites des secours^ dû
Tinslructiou et du travail.
Dans ces dis[iosition5, il quitta Strasbourg
h la lin de Tannée 18it, pour aller faire un
voyage d'agrément en Italie. Ses premiers
jras sur cette terre catholique furent mar-
qués par la critique amèro ou la dérision du
tout ce qu'il y voyait de catholique, Unu
in piophetia delcre iinjiicUlem gcnlis (EccU. xlvi,
(1015) Nous corrigi oiis en ceci» ce rpic nous avons
dirde la pvHionisse dans m\m iMftooifLiioM xA'\
col. .SI, tj-4.
m
RAT
DICTIONNAIRE
RAV
succession d'événoments imprévus , futiles
en apparence, le conduisit à Rome, où il
ne se proposait pas d*aller. La rencontre en
cette ville dubaron de Bussières, qui enlre-
l)rit pour ainsi dire de haute lutte la conver-
sion du juif, son introduction dans la famille
du comte de la Féronnays , qui venait de
mourir en priant pour lui, car il y avait,
sous les inspirations de Tabbé, une espèce
de ligue pour le convertir, impressîonnè-
^rent vivement son âme. 11 était loin de la
conversion encore, mais déjà il luttait contre
la grâce. Il avait accej)té par pure courtoisie
1)0ur le baron de Bussières une médaille de
'Immaculée Conception, qu'il s'était laissé
attacher en riant, puis cédant aux {oppor-
tunités de celui-ci, il avait appris de mé-
^moire la prière de saint Bernard, le Mémo-
rare^ qu'il ne pouvait plus chasser de son
souvenir, dont les mots se plaçaient sans
cesse sur ses lèvres , et dont la pensée l'im-
portunait. Il avait été impressionné à Naples
on visitant une église; il le fut davantage à
Rome en visitant Téglise de Ara cœli. Enfin,
dans celle de Saint-André , où il allait ma-
chinalement, il perdit entièrement le senti-
ment de son existence personnelle. Lorsque
le baron de Bussières, qui l'avait quitté l'es-
pace d'un quart d'heure, revint près de lui ,
il le trouva plongé dans un ravissement
extatique devant un autel dédié h l'archange
saint Michel. Il fallut le jpousser vivement
plusieurs fois pour le faire revenir à lui-
même. La sainte Vierge lui était apparue ,
i. s'entretenait silencieusement avec elle ; il
.a voyait, elle l'invitait parle nlus gracieux
«Gcueil à se donner à son Fils. Alphonse
Batisbonnô était chrétien. Il baisait avec
effusion et avec larmes la médaille deTimma-
culée conception ; il demandait avec instance
le baptême. C'était le jeudi 20janvier. Le baron
confla son néophyte aux soins des Pères Jé-
suites, aQn qu'ils l'instruisissent et qu'ils le
disposassent au baptême. La cérémonie
eut lieu le 31 janvier suivant, et il ajouta à
fon prénom celui de Marie , par reconnais-
sance pour la Reine des cieux, à laquelle
il était redevable de sa conversion.
Cet événement fit crand bruit dans le
monde pieux. Toute rEglise en fut infor-
mée. Marie -Alphonse Ratisbonne, dans
l'enthousiasme de sa reconnaissance et de son
l)onheur, publia par tout Theureuse nou-
veHe. Bientôt après il reçut les ordres sa-
créSy et maintenant il édifie le troupeau du
Seigneur par son zèle pour le salut des Âmes,
ses prédications et sa piété.
Un décret de la cour de Rome, en date du
13 juin 18i2, rendu après information cano-
nioue-, sans prononcer d'une manière spé-
ciale sur la rialité de rapi>arition , déclara
)a conversion miraculeuse. (^Auditarelatione^
riso processuy visis testtum examinibuSy
jnribuSy etdocuinentis, Us sedulo^matureque
consideratis y consuUalionibus etiam requi-
sitH theologorum , aliorumque piorum viro-
rum juxta formant concilii Triaenliniy sess.
x\v, de invocatione, veneratione et reliquiis
sanctorum, ac sacris imaginibuSj dixit , pro-
nunciavUy et définitive declaravit pi
star e de ver 0 y insigniifue miraculo al
intcrcedente B. Maria firgine , pat
dilicet instantanecBj perfectœque corn
Alphonsi'Mariœ Ratisbonne ab hebn
RAVISSEMENT CORPOREL. U
Ecriture nous offre plusieurs exen
ravissements corporels opérés pi
m/imeou par le ministère des ai
plus ancien est celui du patriarche E
second, celui du prophète Elie ; le ti
arriva au prophète Habacuc en U
Daniel, jeté pour la seconde fois
fosse aux lions; le dernier est celai
c.re saint Philippe, ravi des environs
et transporté à Azot, après avoir
l'eunuque de la reine d'Ethiopie. Noi
sons chacun de ces faits en particulie
les art. Hénoch, Eue, Habacuc, Phi
Il parait que ces sortes de raviss
ou de translations subites d'un lieu *
autre, arrivaient fréquemment au p
Eliè; ou du moins telle était l'opii
ses contemporains, car nous voyons
préfet de la maison d'Achab, le pie
(lias, lui réi^ondit, en s'excusant d'à
noncer sa présence à Achab irrité :
ditesy allez trouver votre maître et b
Elie est présent; et aussitôt que ^
aurai quitté^ l'esprit du Seigneur vow
portera dans un lieu que f ignore,
aurai annoncé à Achab y vous ne vous
verezphiSy et Achab me fera mourir.
La rie des saints nous présente on
nombre d& faits analogues; mais q^ù
ne nous arrêterons pas a discuter, lau
soin aux hagiograpnes.
Ce serait, h notre avis, une impi
bien une ineptie de traiter la ques
point de vue de la puissance divin
demander si Dieu peut opérer de tel
sements, ou de chercher à le déd
mais en est-il de même en ce qui a
la puissance du démon?
C'est une opinion populaire, que le
transporte les rîiagiciens à travers les
un erand nombre de théologiens et d'<
ascétiques ou cherchent à établir qu
pouvoir, ou l'admettent comme ui
établi; il en est même qui le |in
comme un point de foi.
Nous croyons, nous, que, loin d'<
point de foi, ce serait plutôt le conUn
qu'il est impossible de montrer par n
exem])le, que le démon ait jamais m
tel pouvoir, en supposant qu'il le poi
Tout le bagage des démonographea
point consiste en une centaine envii
contes de vieilles femmes. Et l'origine
récits surannés remonte au paganisin
ils sont un reste; c'est l'Eglise elle
qui Ta décidé.
Rien n'est plus précis à cet égard
canon Episcopi du concile d'Augoun
vers Tan 314. Les Pères déclarent fcî
erronée l'opinion de ceux qui pense
le démon trans[)orte les magiciens d'i
dans un autre. Ce transport est vm
fantastique et idéal; d^t je concilei
*\
nxs
l>r,S MUUCLES.
RAV
7B1
n'a pa^^ on tel pouvoir, pas plus que
B trnn^farmor dos bomnies t'n hèles,
l'uppartierKirailqu au soulDico rréa-
Jii chréhen qui (uirUige de lidlcs
îcf, ajouieril-i!s, v$i pire qu*un iidi-
ue les évoques el îes [irôtre «* onsei-
anchaulemciitqa'ellcs soiilfausôcs et
démonographe!?, dont ce canon fait
I déscsfjoir, i'oiU oxplirpit', corn-
torturé, |»Iusieurs iiiônje ont nié son
)i mais quand hier. laôtne il serait
'il n'a jamais existé de concile d*Aii-
qu'on ne sait en quelle ann^'c le pla-
lijours est -il reriain que ce niouu-
it furt anden, i»uisfufon le lit pnrrni
XiU de Gratien et les actes du Pape
IQiase. mort en 38i. El est transi rit
s Caitittiloires de Louis le Débon-
n le lit dans les ouvrages de Jean de
p> et de Pierre de Blois, écrivains du
è!e. dans les recueils d'ives de Char-
te BurchanU évoque do Worms. 11 a
)uvelé ï^ar le Pape Grégoire XIII et
nié fmr uuconciled'Aix-la-Cha[ielk\-
iiHeui constaté, i>ar conséquent» «juc
5 afUiquité; rien de mieux établi que
irité. » {Voy. ïïoiro Uhtoire de la ma-
»d., ch, X, ir 2.)
h la question spéculai ive du pou-
émon sur la locomotion dos rorps,
ïe rayant point résolue, la discus-
le absolument libre. BeiioU XIV,
savant traité de la Canonisation des
ilatc un grand nombre d autorités
ontre, et ne prend point i^arli lui-
s chauds partisans du pouvoir de
jt forcés de convenir que de|tuis Va
ésus-Christ, la puissance do Tarïge
considérahleuient restreinte ; mais
toute restreinte qu'elle est, à quoi
f-l-cdle, n'est ce qu'ils ne sauraient
\T sortir d'embarras, ils sont forcés
Sler sur le poui?oirradifal de lange,
ser ainsi Tinconnu [lour principe.
lir des anges est infiniment su[ié-
jiouvoir desifiommcs, disent-ils
lundeen convient; seulement il est
crver qu*iî n'est pas du môme or-
Batan est un ange; donc Doc-
us vous arrêtons h la conclusioïh
un ange déchu, daignez-y faire
, Que lui reste-t-il de son ancien
Vous n'en savez rien, ni nous non
is, ajoutez-vous, sa nalare angéli-
&t restée, et en vertu de cette na-
oit pouvoir de grandes clioses. —
î-Yoïis?,,. s il fieut encore quelque
vertu de sa nature, sa damnation
|ias absolue, et sa déchéance n'est
H^te. Les Pères d'î TEglise, et c'ci»t
rand nombre» qui nous enseignent
lis sa chuhî et f>ar le fait môme de
bé, son pouvoir a été lié de telle sorte
peut faire aucun acte sans un or-
dc Dieu, savaient-ils doncce qu'ils
il inutile, au surplus, de suivre
(dus longtemps In discussion dans celte voie,
car elle procède d'un i»rincipe mal élalili.
Le pouvoir de l'ange est su[>érieur au pou-
vcdr de Tliomme, cela est vrai, mais dans un
aiiirc ordro, ainsi que nous venons de le
flire. L'homme peut remuer une masse do
matière, parce que lui-même il est matière;
mais un ange, qui n*est qu'esprit, le peut-il
également? Il nV aurait aucune hétéro-
fioxie à soutenir que les bons anges ne sau*
raient, en vertu de leur nature^ cléplacer un
grain de sable; et cette proposition nous
.semblerait conforme aux principes d'une
pbilosophie rigoureuse, j>our peu qu'on ré-
servât les droits do Dieu dans remploi do
leur ministère.
Si range déchu pouvait ainsi par un seul
acte de sa volonté transférer les êtres cor-
porels de lieu en fieu, il y a longtemps que
cet ennemi tle Dieu et du genre humain au-
rait rendu l'œuvre du Créateur méconnais-
sable. Sansdoute la race deà horauies n'exis-
terait |dus. Pourquoi ne trans[iorterail-il pas
en d'autres climats ou rians les solitudes
tant de missionnaires zélés de la civilisation
et du salut, qui ruinent son crédit et détrui-
sent ses œuvres. Les douze apôtres du Sau-
veur enlevés du ténacle» et trans|30rtés hom
tlu monde ou des lieux habités, le cliristia-
iiismc ne se serait jamais établi.
Si le démon o quelque jjouvoir sur les
èires matériels, comment se fait-il qu'il n'en
ait jamais fail usage? —11 en a fait usage un
grand nombre de fois, et dans dos circons-
tances considérables, répondent nos adver-
saires. N'a-t-il pas parlé h Kve par la hourlie
du serpent, suscité les temi>étes effroyables
qui détruisirent tous les biens de JoL> et la
maison de ses enfants, couvert de plaies ce
saint homme, transponé le Sauveur sur une
montagne et sur le cénacle du temple, animé
les [)rïtresses des faux dieux, et même des
statues, pour leur faire rendre des oracles;
agité, transporté çà et là, ravi h de grandes
hauteurs une multitude de possédés, enlevé
Simon le Magicien dans les airs?
Examinons. Le démon parla, dit-on, îi
Eve par la boucbe du serficulî Que dire h
«'eux qui soutiennent qu'il ne |i3rla point, et
qu'il ne faut voir dans tout ce passage de la
(ienèse qu'une allégorie destinée 5 cacher
une faute dont la nature ne devait [vas être
connue de la postérité d'Adam? C'est l'avis
de quelques Pères de TEghsc, tlu cardinal
Cajetan, de Bcrgier et de beaucoup d'autres
bons auteurs.
Le démon suscita d'^^fTroyablos lemuôtcst
qui renversèrent la maison «lans laquelle les
enfants du saint homme Job étaient réunis
pour prendre leur repas en commun; il cou-
vrit Job lui-même de jdaies et d'ulcères! —
Que répondre à ceux qui prétendent que le
livre de Job n'est pas une liistoire, mais un
poëme épique, la plus ancienne et la plus
suhlnne des épopées; et que, suivant l'opi-
nion commune, le fond étant atlmis rour
vrai, les détails doivent être consiuérés
comme imaginaires? Cette opinion ne nuit
en aucune façon au re^^pect que tout chré-
783
RLC
DICTIONNAIRE
REG
E
tien doit professer pour la sainte Ecriture;
car personne ne sera scandalisé d^entendre
dire que les paraboles évangéliques de Ten-
faut prodigue, du bon Samaritain, de la drach-
me perdue et retrouvée, par exemple, ne
sont pas des traits d'histoire ; pourquoi le se-
rail-on davantage d'entendre dire la même
chose de quelques détails du livre de Job?
Le démon transporta Jésus-Christ sur une
montagne et ensuite sur le cénacle du tem-
ple. — Mais était-ce corporellement ou spi-
rituellement; qui pourra le dire? Et que
répondre à ceux qui soutiendraient que ce
fut spirituellement, parce qu'il n'y a pas
dans l'univers de montagne assez haute pour
que l'œil puisse apercevoir de sa cime tous
les royaumes du monde; omnia régna mun-
di? La tentation de l'orgueil ne se serait-elle
las révélée à l'humanité de Jésus-Christ, de
a même manière qu'elle se révèle à la
nôtre, c'est-à-dire par la pensée ?(Foy. l'arl.
Tentation.)
Le démon, ajoute-t-on, a animé lespytho-
nisses, et quelquefois môme des idoles, en
leur communiquant le mouvement ou la pa-
role, pour leur faire rendre des oracles ? —
Animé! c'est trop dire, nous le croyons du
moins, (foy. l'art. Oracles.)
Le démon a transporté çà et là des possé-
dés ; il a communiqué à leurs membres une
force inusitée, précipité un troupeau de
pourceaux dans la mer. — Et si, lors môme
qu'on n'irait pas jusqu'aux extrémités ad-
mises par les rationalistes, qui ne voient
dans tout ceci que des accidents purement
naturels, on répondait que ce sont des faits
exceptionnels, accomplis en vertu d'une
permission spéciale de Dieu, que resterait-
il de l'argumentation?
Le démon a enlevé Simon le Magicien
dans les airs? —Mais oii est la preuve?
(Toy. l'art. Simon le Magicien.)
A quoi se réduit donc la démonstration
destiriîée à prouver le pouvoir naturel du
démon sur les êtres matériels? A des affir-
mations. Et si le démon pouvait opérer le
ravissement de quelque corps que ce soit ;
il pourrait faire de vrais miracles; or, nous
avons montré qu'il ne pouvait pas en faire, et
c'est l'avis commun des docteurs. (Voy. Tm-
iroduction p. 4.7-48.) D'où nous nous croyons
en droit de conclure que le ravissement cor-
Eîrel est une œuvre qui n'appartient qu'à
ieu seul.
RÉCHABITES. (Prophéties qui les concer-
(1014) Et assumpsi Jczonîam filium Jereiniae filii
Habsaniâe, et fralres cjus, et oiiines lilios ejus, et
universam domnm Recbabilarum : Et inlrodud eos
in domum Domini ad gazophylacium iUiorum lla-
nan, filii Jegedeli» liominis Dci, quud crat juxla
gazophylacium principum, super tliesai^rum Maasix
ttlii Scltum, qui erat cuslos vcslibuli. Et posui co-
ran) filiisdomus Ilechabitarum scyphos plenos vino,
et calices : et dixi ad eos: Bibite vinum. Qui re-
ftponderunt: Non bibcmus vinuni: quia Jonadab
lilius Rechab, pater noslcr, pran^epit nobis, diccns :
Non hibetis vinum vos, et lilii veslri, usque in sem-
piternum : E( domum non acdificabilis, et semenlcm
non sei-clis, et vineas non plantabitis, ncc habebi-
tisiscd in taberuacuiis babiiabiiis cunctis diebus
nent.) Réchab, fils de Jonadab, de la f
des Cinéens, descendant de Jetbro,
père de Moïse, vivait du temps de Jéi
d'Israël. 11 donnaà safamille un institi
gieux dont sa postérité ne s'écarta ,
dans la suite. Les Réchabites ne de
point habiter dans les villes ni mém
des maisons , mais uniquement soi
tentes. 11 leur était défendu de posséd
cun territoire, de planter des vignes
boire du vin. Fidèles observateurs (
règlemenjs pendant de longs siècles,
virent cependant obligés à la fin de s<
gier à Jérusalem avec leurs troupeau]
que Nabuchodonosor vint dévaster le
et mettre ensuite le siège devant cette
Le prophète Jérémie profila de leur pré
pour adresser aux habitants une sévj
primande et un dernier avertisseme;
mettant publiquement la conduite d
chabites en opposition avec la leur. Il
da donc ceux-ci au temple en un jour
lennité, les présenta à la multitude,
engagea à boire du vin : Non^ ré
Jézonias , chef de la famille, car Jù\
fils de Rechab, notre aïeul, nous a fait c
mandement : Vous ne boirez point de i
vous ni vos descendants à toujours, Ti
construirez point de maisons, vous n'em
cerez point la terre, vous ne planterez pi
vignes, et vous n'en posséderez point,
vous habiterez sous des tentes, tous /«
de votre vie, afin de vivre de longs jours
terre dans laquelle vous habitez en <
d'étrangers. Et nous observons dans tau
rigueur les préceptes de Jonadab, fils
chab, notre père, de sorte que nous nel
jamais de vin, ni nous^ ni nos femtnes^
fils, ni nos filles. Nous n édifions^ t
n'habitons point de maisons, nous n*at
champs, ni vignes, ni récoltes Mai
que Nabuchodonosor, roi de Babylone,a
notre pays, nous nous sommes dit :
chercher un refuge à Jérusalem contre l
des Chaldéens et des Syriens ; et voilà de
manière nous nous trouvons ici (1014).
Le prophète, prenant la ])arole à soi
mit dans un jour complet la dilTéren
existait entre la conduite des memb
cette famille, si religieux observateur
volonté de leur auteur, et celle du j
juif, si oublieux des ordres divins, e
dut de cette sorte : Aussi le Seigneur i
mées, le Dieu d'Israël, dit ceci: Je vaiêi
plir envers Juda et envers tous les habiti
veslris, ut vivalis diebus muUis su|)er facien)
in qua vos percgrinamini. Obedivimus erf
Jonadab fiiii Rectiab, palris nostri, in omml
pricccpil nobis, ila' ut non bibercmus vinui
ctis diebus nostris nos, et mulieres nostrae,
iilix noslne. Et non aedificaremus domos ad l
dum : et vincam, et agnim, et sementcm i
buimus: Sed babitavimus in tabernaculis, •
dientes fulmus, juxla omnia, quas praecepii
Jonadab paler noster. Cum autem ascendissel
chodonosor rcx Babylonis ad lerram nostnn
mus : venite, et ingrediamur Jérusalem a fad
cilus Gbaldxorum, et a facie cxercilus S;
mansimusin Jérusalem. (Jer, xxxvy 5-iL)
REG
DES MIRACLES.
REG
TSrt
tu jrrifi5 exception. Us menaça que Je
i adresst^es^ parce q^te jV feur ai parh\
lotit pas voulu rnenlendre^je hs ai ap^
et itê n'ont pas rou/u me répondre.. >.,
ïour tes Rechdhite»^ si fidèles observâ-
tes ordres de Jonadah^ leur père^ quils
Insrjrrssent pas un seul, il y aura à per-
des descendntits de Jonadab , fils de
'qui serviront dans ma maison (1015) ?
^ait dus lors des Récliâbîles aUachiîs
Viee du temple, non pas romoie prô-
u comme lévites, puisqu'ils n'éUiient
de l« rflce d'Aamn» pi môme de race
mais du moins en [|ualité de luinistros
■tg inférieur» ainsi que nous allons
s retrouvons les fils de Jonadab en
lé h Rnl)v!onc, s'appliqnant avec les
I clianler les psauuies de David, sni-
indic-iiion qui se îil en lète du pj^au-
5t* : in te^ Domine^ sperati^ ntm confun-
H G). Depuis cette époque, il n'est j^l us
ïitlion des Héelialules ûans^ la sainio
rCt mais il [>aralt qu'ils revinrent rie
M avoiî les Jutfs» et au'ils coiilinuô-
Kpffir ilans le leuifile dn Seigneur
P moment de sa dcslruciion jtar les
tis^ car Uégési(ipe, cité [ar Kusèhe,
'c H, chapitre wiir, raconte qu'un
, de la race des Ré^haîiiics, essaya do
ser h la lapidation «le IVipôtrc saint
•s, C*e>l urjeern-urde mois seulement»
le les Réchal viles n'élaient noinl i>rô-
j^ premier livre des Fciraliponienes
ainsi leurs fonctions : £t les famiiles
ibfs demeurant ù Jabes^ celles dts chan-
Inusiciens et celles nomades habitant
?ntes ; c'est-à-dire les Cit}fens^ des-
de Camath^ chef de lu famille de
017)* Ce texte r omporle (>îus d'une
; mais il montre du moins qne
branclies de ceitc antique famille
U bérédiiaîiement des emjtlois re-
t. 1 1^ qui suOït t«our lo but que nous
ions» en établissant la vérité de
, .., ..0 qui les concerne,
JOMONTAN ( rroiihétie astroîogi-
Iribuée h), Jean ^ïuller/run îles fïFus
s astronomes de son temps, naquit en
lans la Franconie, à Koningshoven,
I prit le surnom de Regiomuntanns, 11
I*astronomie à Vienne sous la direc-
ù Georges Rorbacb, am[uel il succéda
l professeur de m.iLliémalir|ues, 1/a-
Ri savant cardinal Bcssarion l'attira h
, où sa franchise le brouilla avec fteor-
I Trébizonde» dans les ouvrages dumiel
ivaîl des fautes considérables* Obligé
lï Llrirra hwc flictl Dondnns cxertilinim,
' TiTC ci^a aaaiiciun siiîht Judr>, ri mpPT
n os JtTiis:ileiin imivcr>:ini nfUirUnïtciiï
stim Utlvi'rsLiiii illns: i^n (|irna lociihis
t non nmiicruMl: vorav» iJïus, ri tH»n
..,*...; inihr. Pomnî atUt-m Rccliabiuuiun tlî*
wiiist Ita'c ilicit Lhiininus cxovcihiuni Drus
Pro eô qwi-Ki (»he<1i>liï» pt\rrc^Hf» Jtïnii<ïah p;i-
î, clciisKulistis omnisi n»afi<l;»i.i cjus» fi fo-
' uo: pitCirpil vobis ; Pio|iicrLU lidiC
de quitter cette ville, crainte do s'y faire un
mauvais parti, il se relirait Nuremberg; mais
le Pape Sixte IV le pria de revenir, afin do
travailler à la réforme du calendrier» et le
pourvut de révôrhé de Ratisbonne, Aussiti^t
après son retour, il fut atteint de la [«este et
mourut, félon quelques écrivains; suivant
d*autres, il fut assassiné par les lllsdefietïr-
gesde Trél)izonde»quicraignaîentque Téclat
de son savoir ne nuisît à la réputation de
leur père. Quoi qu'd en soit» il mourut en
U70, et fut inhumé au Panthéon.
Les plus savants astronomes avaient peine
encore, à cette époqnc»àsesoustraireà touta
idée aslrologiq^ue; aussi Muller ne craignit-
il pas dédire, de répéter peut-être, que Tan-
née i^SS serait redoutable pour Tunivers, h
cause de la conjonction des grandes jilanMes
?[ui devait s'y opérer, et son nom donna une
uneste célétirilé à une prédiction qui n'en
méritait guère.
On ne saurait dire h qui appartient la pre-
mière idée des inondations diluvieimes se-
lon les uns, des bouleversements sociaux
que cette funeste année (levait amener, selon
Ie3 autres, mais il n>st jms démontré que
Régiomontan en soit Fauteur. Jean i^torfer,
son contemporain et son rival dans la sciencu
astronomique, annonçait le déluge jour
Tannée 1524, et la lin du monde t^our l'on
1586.
Muller jouit, à tort ou h raison» d'une ré-
putation non moins brillante en fait de magie
mécanique. On lui atiribua Tinvcntion d*une
mour^he do fer volante, quifreriâit seule son
vol, et qui revenait après deu^ ou trois tours
se reposer sur le doigt dViù irlle était partie,
idus celle d'un aigle fie bois, également vo-
lant. Ce sont des labh's; mais la prédiction
relaltve h Tannée 1588 n'en est pas une,
qiïoiquedîvers écrivains l'aient attribuée di-
reclement à Gasiiard Rrusch, qui la fmtJîa*
Gaspard Rrusch, né en 1518, h Schlacken-
walden » en Bohême, endirassa les opinions
de ÏAilher; aussi donna-l-il sans réserves
dans h^s visions de ses coreligionnaires, qui
altundaient la fin du monde' h bref délai.
Dans cette pensée, il édita le livre de Tabbé
Engelherl sur Torigine et le terme de Tem-
pire roinaiti : de ortu et fine imper ii romani^
dans lequel la fui du monde est pronosti-
quée. Il y joignit la prédictifio de Hégio-
monlan, réduite en quatre vers alleinands,
qu*il disait avoir vus en original dans Tab-
bayc detlasiel, au liant Paîatmat.
il Favait dejc*i traduite en huit vers latins,
et donnée rlans son Odwporicon et atia mi*
nutiorapoemala: voici i:es vers :
dtcit Dorniiius excrt îlioim Dons Uracl: Non deOciet
\ii' (le stirpc Jon.ia^h lilii RecliaU, &lan$ in conspe-
clu mco cniirtis itii'îms. (Ar, \xxv, 17-19.)
(ltdf>) Psalnitis haud. — Fitiorum Jonndab, Cl
liriuriMM ruiHivoiinn.
(1017) t'.ogualiours qnoqtio scribarum ItabUan-
îîum in JalM's, caneiitcs aUjuc resotianicSp et in ta-
iHîrnaculis cummmanlcs, lli suni Cin;i;i, qui vriuî-
I uni de Calorc pati is domus Rccliab, [I Parât, u, S5.)
m
AEG
DiGTIONNAIIlE
RES
Posl mille cxplelos a partu Virginis annos
El post quiiigcntos rursus ab orbe datos,
Ocluagesimus octavos mirabilis annus
Ingcmet et seciim tristia mulia feret.
Si non hoc anno lotus malus occidet orbis,
Si non in nibilum terra fretnnique ment,
Guucta tfluien sursum voiventur et alla deorsuni
Imperia : et luctus undique grandis erit.
Gaspard Brusch fut assassiné près do
Rothembourg, en 1559; ses vers i péné-
trèrent en France par la voie de ses coro-
ligionnaires, qui ne négligeaient aucun
moyen de causer des terreurs et de pro-
duire Tagitation au sein de la société.
Elle en produisit en effet , surtout en
1588, année marquée par beaucoup de trou-
bles et do brouilleries politiques. Etienne
Pasquier la relate dans la k* lettre de son
\iv livre, et assure Tavoir lue dans le
livre de Régiomontan, imprimé à Lyon par
Gryphius en 1553. « Le livrejdeRéçiomonte,
ajoute-t-il, grand mathématicien, fut mis en
vers latins sous le règne de Henri U.» Mais
nous croyons que tout ceci provient d'une
orreur de mémoire de Pasquier. et qu'il s'a-
git tout uniment de VOdœporiconde Brusch,
qui est bien réellement l'auteur des vers
latins. L'historien de Thou en parle égale-
ment dans son livre xc\
La coïncidence de cette date, déterminée
36 ans h l'avance, avec les troubles de cette
même année, oui est celle de la domination
des Seize, des barricades, des Etats de Blois
et de l'assassinat du duc de Guise, est un
fait assurément très-remarquable ; et ce qui
ne Tesl pas moins peut-être, c'est l'addition
que Brusch Gl de lui-môme h la prédiction,
que les événements s'accompliraient sous le
règne d'un Pape, nommé Sixte : Jdque sub
Sixto quodanif et quantum ego auguror^ jam
etiam vivente^ ac in mmorum suorurn virtutes
prœclare adolescente Larolo ultimo Romano-
rum imperatore^ ut ex meo hodœporico facile
intelliges. {Epist. dedic. Tract. Engblberti,
abbalis Egmont.) Or, en 1588, il y avait
en effet un Pane du nom de Sixte sur la
chaire pontificale, le fameux Sixte V, Seule-
ment l'empereur du nom de Charles ne ré-
f»ondit pas à l'appel. Brusch fut trompé par
e nom de Charles V, alors régnant, et qui
ne devait pas avoir de successeurs de son
nom. Il entendait parler sans doute de l'in-
fortuné don Carlos, fils aîné de Philippe II,
qui devait mourir victime de la jalousie de
son père. Et quant au pape du nom de Sixte
gue Brusch prophétisait d'une manière si
frappante, on sera moins surpris, si on se
souvient t que les protestants attendaient
impatiemment la promotion d'un Sixte V,
non -pas tel qu'il fut, mais tel qu'ils le dé-
siraient, parce que ce nom représentait
pour eux le chiffre 600, qui est celui de la
béte de Y Apocalypse.
Au reste, Gaspard Brusch avait une con-
fiance absolue dans sa prophétie; car il dit
dans son Epitre dédicatoire du traité de
Tabbé Engelbert : « Nous sommes certaine-
ment arrivés à ce terme final du monde, et
n'avons plus autre chose h attendre i
nant que la dissolution d*un univers
décrépit, c'est-à-dire la catastrophe su
Esse nos omnino ac vere in illa êtn^
ac jamjam ruinam ultimam minitanti
extrema maximeque effœta senecta
nobis aliud exspectandum esse quidqum
quam dissolutionem totius istius «
quod mundum appellamuSj et ultima
aem catastrophen, »
En 1 785, le Mercure de France^ dans'
méro de février, page 108, partie po
article Vienne, rc])roduisit la probh
Muller, mais avec une double altéi
d'abord dans l'indication, et ensuit
les dates. Suivant le rédacteur, elle
été trouvée récemment à Liska, en H
dans le tombeau de Régiomontan. Or,
elle annonçait, en vertu de la douxii
tération, une catastro|>he pour Tan 1
public s'inçiuiéta d'abord, sans se dei
s'il était bien vrai que le tombeau de
montan fût à Liska, On fais&it direi
phète :
Post mille cxpletos a partu Yirgînis ani
Et septingcntos rursus ab orbe datos,
Octuagesimus octavus mirabilis annus.
. • . . .
L'année 1788 s'étant accomplie san
ner les bouleversements pronostiqu*
journaux la reproduisirent au comi
ment de ^1789, avec une nouvelle
tion :
Post mille cxpletos a partn Virginis am
Et septingcntos rursus ab orbe datai
Ocluagesimus et nonus mirabilis annus*
1789 n'amena nas plus que 1788 les
versements prédits; mais il en prépj
Brusch ni Régiomontan n'avaient poi
vus, et qui 1 avaient été par d'autn
habiles ou plus heureux, (Voy. Vari.U
CENT QUATRE-VINGT-NEUF.)
RÉSURRECTION. — 1. Résurreetiù
chair. L'un des dogmes les plus con
du christianisme, est celui de la réJ
tion de la chair. L'immortalité de Ta
déjà un doux espoir pour la vertu; i
ne serait pas assez : l'àme n'est pas l'I
tout entier. L'homme n'est pas seu
un être pensant et voulant, c'est aa
être agissant et sentant ; or c*est par
canes qu'il agit et qu'il sent; ses c
font donc partie intégrante de lui-mi
est accoutumé à dire moi de son corps <
de son ûmo ; il ne peut même isoler 1
l'autre sans effort. Si donc il n'y aval
mortel que son âme, il laisserait desi
sur la terre, et ne serait plus lui-ori
scinde Tétemité.
11 n'en sera pas ainsi : la moit'|i
pour ses membres qu'une translbn
opérée dans le silence du tombeso;!
transformation est confornae aux 1
toute la nature vivante. Car, dans la i
il n'y a pas, à proprement parler, à
KES
DES MIRACLES.
RES
7m
Les végéloux cl es pliinles se re-
cnl eniaourant; leurs iJé))ris servent
HH h d*aulros èlres d'une csiiècc pa-
in dissemblahlo. il eu esl de inôiiic
i n.iture aninii^e. Tout ccii n'est pas
irei'iion, il est vrai ; mais comme il
)as dans l'univers une seconde cr<5a-
ussr nolilf et aus*^i parfaite que
je, ii tétait juste que le nriviléfje d'uno
WXïùn entière cL roinplèlc lui fût re-
lie telle sorte que, seul entre toutes,
ïtrouvât luï*njôuie après avoir parti-
a mort, qui est le sort commun. H y
i une antre cause à cette dillcieme :
le pour les autres créatures, la murt
condition et la loi de leur crtMtion ;
ique pour rhoamie, la mort est une
n» Or» relTettrunc loi est perpétuel»
i d'une punition i>eul bien ne pas
esprits superbes se ré voilent h la
^ de la résurrection des nitirtSj les
liions s en elfrayent : comment est-il
et — Comment des débris transtor-
parpilJés, mélangés depuis ries mil-
années, de sièHes peut-ôlre, pour-
\ être rassemblés, de manière a for-
)n pas des Loraïues nouveaux, mais
lies hommes trui vécurent jadis? Qui
jlera, au sein des vastes oct^ans, parmi
lillards de Fatmosphère, dans les sil-
lie fois remués par le soc, retournés
ravail de l'bomme, tous les éléments
5 com|iosèrent tant de générations
humains? 0**t '^s rassemblera! La
e celui qui les avait assemltlés une
re fois. lîst-iï donc [Ans dilîicile de
que de faire; ou môme y a-t-il quel-
ise de dîfn«:ilc à Dieu? Nous ne fié-
ns pas plus avant dans ces puériles
ést auxquelles il a été répondu de-
Igtemps. (loï/. Tertullien, Deresur-
^HGiCB, i)kt. Tkéol,, art. Rcsurrec-
surrection des morts n est plus seu-
un dogme proposé à la foi du uhré-
^st aussi un fait acquis h l'ex[^érîence
lime. Les morts peuvent ressusciter,
il est démontré qu'il y a eu des ïé-
iôDS de morts. LWnt'ien Tesiamcnl
I présente trois : 1° celle du fils de la
e Sarepta, oi>érée par Elic; 2" cello
iJe la Sunamite, opérée par Elisée;
du niort qui revint h la vie au contact
lenients du même prophète. Le Nou-
Bsiamenl nous en jnéstmle cinq d'une
5 plus spéciale : la résurrection de la
Zaïr, celle du lils do la veuve de
t celle de I^zare, opérées par Jésus-
cclle de Tabitha» par saint Pierre,
! du disrinlc de saint Paul dont il
6 au \x' cliapitro du livre des Actes.
iaitliieu rapporte tl'unc manière ^ém>
!ie (dusieurs morts sortirent do leurs
9 et a|*[>arui eut dans Jérusalem au
où Jésus-Christ expira sur la croix.
fiirquoi doutcrie/.-vous ile ces faits?
tuspcclez lii véracité des téaioins ?
Test \iae autre démonstjatioa qu'il
faudrait vous faires, savoir, que les auteurs
des livres biblique sont véridiqnes, cl uo
peuvent pas ne pas Tûlre. Ce n'est guère ici
le lien ; indiquons-la seulement. Les auteurs
des livres saints sont véndiques, s*ils n*ont
pu être ni trom|iés ni trompeurs. Or» ils
n*ont pu être tromfiés en b'ur qualité <le
témoins oculaires et ncrmancnts, ou même
d'acteurs des faits qu'ils rapportent. Ils n'ont
pu être tronqieurs, |*uis(îu'ils les rappor-
taient en présence de ceux, amis ou enne-
mis, qui avaient ûù être lénmins connne
eux, qui avaient le plus grand intérêt à no
()as se laisser tromper, et dont les uns se
sont convertis, dont les autres n'ont jamais
réclamé. Et si ces érrivains avaient menti
aussi impudemment h la face du ciel, ils au-
raient du même coup trappe de stéiilitâ
1 œuvre que le inonde a vu croître et pros-
pérer.
Pourquoi encore douteriez-vous de ces
faits? — Parce qu*ils sont incroyables. — In-
croyables relativement, entendons-nous, in-
croyables i^our vous neul-èlre ; mais non pour
moi et; pour des millions d'hommes coumie
moi, oui ne sont nullement disposés à vous
accorder h. vous seuls l'esprit, le bons sens et
la raison en (larla^e. Us n'ont i>as été trouvés
incroyables par des milliers d'hommes do
génie qui vous valaient bien pour la culture
de l'esprit, la puissatico de rintelligence, la
hauteur de la raison, l'étendue des connais-
sances, la sagesse do la philosophie. l'our-
qu(d citer ici des noms propres? C'est même
sur cette croyance que sont fondées depuiïi
tant do siècles les œuvres de la foi et do ta
charité au seîn du christianisme, ou plutôt
le cbiistianisme tout entier. Car enfin, si
les morts nedoivcal pas ressusciter, h quoi
bon s'exposer soi-niéntc au péril delà mort
pour étendre l'Evangile? h quoi bon s'orcu-
|)cr de charité et de lïomies œuvres, lors(|u*j|
n'y a quu la f persécution, le mépris, Fingra-
tiiude et la privation h recueillir? à quoi
bon se |)river de la satisfaction des désirs
sensuels, puisqu'il ne reste aucun dédom-
magement? Le chacun pour soi et chacun
chez soi devient la Ibrunile égoïste qui rem-
place toutes les merveilles de la civilisalioti
chrétienne.
Et non-sèuleraenl île pareils faits sont
consij^nés dans les saints livres, mais aussi
dans des histoires plus profanes. Lisez les
aites de la canonisation des saints, vo^ez ca
qui se passa à Jérusalem lors de Tinvention
tîe la vraij croix [<ar sainte Hélène, ce qni
est raconté par Èvagrc de Sairïl-Macairo,
d'Kgyi»te, relativement h l'hérésiarque Ilié-
racite, ce (jue rapportent Paul Orore, Gen-
nade, saint Augustin, relativement aux re-
liques de saint Ktiemio, Mais non, vous
préférez tout rejeter sans examen ; c'est
fil us tôt fait; vous niez, nous ailirmons; entre
vous et nous, il v a Tliistoire.
Mais la grande et magniliqne preuve Mo
la résurrection de la chair, c'e>t la résurrec-
tion de JésuS'Christ. Nierez-vous encore?
s'il en est ainsi, il vous restera h expliquer
aussi la grande cl magnilique succession do
79!
RES
DICTIONNAIRE
RES
faits qui s'accomplit dans Tunivers depuis
dix-huit siècles. Nous allons traiter tout à
rheure ce point plus en détail. Mais aupara-
vant, recueillons ici les textes des divines
écritures qui établissent le dogme chrétien
de la résurrection des morts.
Ce dogme n*était pas moins fondamental
dans la religion juive, et les Sadducéens les
f crémiers osèrent le révoquer en doute vers
es derniers temps de la Républic[ue.
Ou plutôt c'est un dogme primitif, indé-
pendant môme de la révélation mosaïque
ou chrétienne ; car, sans insister sur ces pa-
roles prophétiques de Balaam, qui peuvent
h toute force comporter un autre sens : « Je
verrai mon Sauveur, mais dans des temps
éloignés;ie le regarderai, mais il est loin en-
core ; Viaebo eumy sed non modo ; iniuebor
illunif sed non prope (1018) ; le passage sui-
vant du livre de Job, annonce une foi si ex-
plicite et si ferme en la résurrection, qu'il
n'y a lieu à aucune controverse. Je sais
que mon Rédempteur existe dès maintenant^
et qu'au dernier jour je ressusciterai du sein
de la terre. Mes ossements seront de nouveau
recouverts de ma chair^ et je verrai mon
Dieu avec les yeux de mon corps; ouiyje le
verrai moi-même tel que je suis^ et non sous
une autre formcy avec les mêmes yeux^ et non
des yeux nouveaux. Cette espérance est gra-
vée au fond de mon être (1019).
Et quant aux Juifs, on ne saurait douter
de leur foi après cette profession publique
adressée par le second Machabée a l'impie
Antiochus : Vous nous ôtez la vie présente^
6 cruel tyran^ mais le roi de l'univers nous
ressuscitera^ pour ne plus mourir ^ au jour de
la résurrection générale^ et nous rendra la
vie que nous aurons sacrifiée pour l'hon-
neur de sa loi (1020).
C'est dans cette même pensée que Judas
Machabée, après la bataille de Jamnia, fit
une collecte parmi ses compagnons d'armes,
et envoya douze mille drachmes à Jérusalem^
pour offrir un sacrifice en faveur de ceux
qui étaient morts les armes à la main ; car
%l avaity ajoute Vauteur du récity la douce et
religieuse espérance de la résurrection des
morts.
El afin de prévenir l'obiection qui aurait
pu résulter cie l'analogie des usages obser-
(10l8)Namxxiv, 17.
(1019) Scio enim quo<l Redemptor meus vivit, ot
in novissimo die de terra surrcclurus suiii : El
rursum circurodabor pelle niea, et in carne nica
videiK) Deum meum : Qucm visurus sum ego ipsc,
et oculi roei conspecturi sunt, et non alius : rcpo-
8ita est haec spcs mea in sinu meo. Uob. xix ,
«5-27.)
(1020) Ât ille, respondens patria voco, dixit :
Non raciam. Propter quod et islc, seqiienti loco,
pVimi tornienta suscepit : El in ullimo spiritu con>-
stitulus, sic ail : Tu quidem, scelcslissinic, in prx-
senli viu nos perdis : scd Rex niundi defunctos nos
pro suis legihus in aelernaî viue resurreclione sus-
t:itabit. Post hune leriius illudiuir, cl iinguara f)0-
siulalus cilo prolulii, et manns couslanter exlendil :
Et cum (iducia ail : Ë cœlo isla possideo, scd pro-
{»ter Dei leges nunc haec ipsa despicio, quoniain ab
ipio me ca reccplurunt spero. (// Mach, vu, 8-1 1. )
vés parmi les païens aux funéraille
leurs morts, il ajoute de nouveau,
mieux snécificr la différence : S'il %
pas espéré que ceux qui avaient suei
ressusciteraient unjour^ il eût été êui
et sans objet de prier pour eux; maist
vait que ceux qui meurent dans la pai
Seigneur^ emportent avec eux la eeri
d'une nouvelle vie (1021).
Lorsque les SadJucéens vinrent àco
ter un tlogme si rjrofondément enraciné
les cœurs, ce ne fut pas sans un grand
dale parmi les docteurs, ainsi que ne
verrons bientôt. Mais Jésus-Christ ne
qua pas de réfuter sans réplique unes
solante doctrine. Maître, allèrent-ils lui
Une femme ayant eu successivemeo
sept frères pour époux, sans devenir o
auquel appartiendra-t-elle, si les i
ressuscitent? Jésus leur répondit :
vous trompez y parce que vous ne
prenez ni les Ecritures ni les secret
Dieu. Après la résurrection , t7 n'y
plus ni femme ni mari ; mais tous serons
reils aux anges de Dieu dans le nV
quant à ce qui regarde la résurrection
mortSy n'avez'vous donc jamais remi
?ue Dieu aime à dire : Je suis le Dieu
rahamy le Dieu d'IsaaCy le IHeu de J
Or, il n'y a pas de Dieu pour les mort
n'y en a que pour les vivants (1022).
Les doctrines des Sadducéens que le
veur réfute en ces paroles n'avaient j
trouvé d'accès auprès du public, car
voyons le môme Sauveur parler soute
sa mort et de sa résurrection future,
que celte annonce excite de surprise^
rode, se persuader lui-môrae que Jean
liste, auquel il a donné la mort, est rsi
té; les sœurs de Lazarre, exprimer lai
foi sans aucune hésitation: « Jesai
Marthe, que mon frère ressuscitera al
de la résurrection générale ; scio quia^
get in resurreclione, in novissimo die.
Telle est donc la véritable rrovaw
la Sjnaçoguc. Le Sauveur Ta connrflk
les paroles que nous avons déjà repf;
tes. 11 la confirme de nouveau parceli
Comprenez bien ce que j'ai voulu vous
L'heure viendra à laquelle tous cem
sont dans la tombe entendront la v&i
(1021) Et facla collalionc, duodecim milli
clinias argcnti misll Jerosolymam offerri pfi
calis morluoruni sacrificium, bene et relire
resurreclione cogiianc. (Nisi enim eos, qui c
rant, resurrecluros speraret, snperfluum vid
et vanuin orare pro morluis.) F^t quia conf
bat quod hl, qui cum pielaïc dormitionem ai
ranl, opliniam liabercnl rcpositam graliain. !
ergo,cl salubris csl cogitatio pro defunclises
ul a pcccalis solvanlur. (7/ Mach. xn, 45-16
(lOââ) Uesi>ondcns autcni Jésus, ait illis ;
tis, ncscicnlcs scripturas, neque virlatcm'l
resurreclione enim, ncnue nub<;nt, neque ludh
sed erunt sicul angcli Dei in cœlo. De resifR
aulem niortuorum, non legislis quod dietiini
Deo, diccnlc vobis : Ego sum Deus Abrabi
Deus Isaac, et Dcus Jacob ? Non est Deus bm
runi, sed vivenlium. {Matih. xxn, 29-32.)
1IE9
DES UiHACLESj
HES
te^, ft crnx qui auront oprré le
'avnneeront rfssnsit'iteg pour la vie ;
u contrairf^ qui nuronl fuit mal, m-
il pour la eondamnuliuu[l{i-2li), La ro-
(T mon Ptrr, disaii-il en uno anln* rir-
aro, r,»f que tous cntx qui auvùfU cru
Fil't, oient la rie tlrrndle^ et je let
itérai au dernier jour (l(>24).
i on \a n^surrecliou de Jésiis-Clirist,
suite en la résurrertîan des morts,
kx'lrine que les afiAires cnseiï^iient
t Tunivers, 8ainl Pierre en ikirle tie-
5 coUéjîe o]KLSloli(juo ( oui nie d*iin
tenl et inronlesté. « Jl faut, dit-il
un (les l(j[noins tie la reMirreition
is^ cl nous l'aJjoiiulre : (estent resur-
is ejus nohiKcum fieri ttnum rx is-
S). David, dit-il en i»ruseiue do peu-
iviil i«ro|)liôlisanl (jut* sa rhair n'é-
rail |»oint la ('Orni[>li(*n^ a entendu
de ïaj<ranij>te rë^urrertiondu Cfu'isi,
ur lui, il est mort, et demeoré dans
beau que nous * oiintU.s>ous, et qui
milieu de nous; luais IJieu a res-
Jésus, el nous en sotnines t/nuoins
if une Jrëum resuneitavitDeus^CKJus
nos i es tes sumuf, La riir^ynection
>rts ëlail le fuudemenl de la doctrine
)rôèhaienl à Jérusalem, letlenient
s prêtres et dos magistrats du tetu-
tilés par les Sadducéens, eniployè-
violenee contre euï, et les jetèrent
\oniâolente$ quod (injiHutiarffil
reêurrectionem ejc woriuiSy et iuje-
n tas manus (1027). Mais la i»ersé-
ne ralentissait point leur zèle, et
» pouvait les em|iéeherdc rendre un
lémoijj;na^'e «Je la nisuneriion
isi*Clirist : Virfufe mar/na reddrlmnt
tentimoinum resurrcctionis Jesu i'hri^
ni nos tri (I0i>8),
bseigne l'aj Aire saint Paul à Tîressa-
fp? la résurrerlion de Jésns-Chrisl:
icn,t et insinuans quia Chrisfum opor-
I, et re^urgrre a martuis (1029),
igne4-il devant rarëopage?larésur-
de Jésns-t^hrisl : fniem prtrbens om-
Hscifnns eum a mortuis (1030), Que
il encore devant les gouverneurs
Feslus? la dortrine de la ré>uncc-
moris. {Voy, Act, xxiv, IS» et x\vi,
doctrine^ il en entretient sans cesse
iplcs, il la leur rappelle dans
tHlres. Il la rajuielle justprà sept
pns sa lettre aux Ilomains, deui fois
lettre flux Hél»rcuî; il la rappelle
bssiens, aux Pluli[»j>iens, auxTIies-
ens, ^ son eher disciple Tiniothëc,
>eloppe longueraent et d'une nia-
Nolile niirari hoc, qtiia veniL Imrn, îii qiui
qui in monii mentis surii, nddieid voceiu
; Et proceclfiu cpii bmia fecerunl, in n»-
iicm \'ï{x : qui vero mala r^cnuil, in re-
nem jitJicli. {Joan, v, 28-20.)
IJa-c est :iutcm vohrntas ejn% i\xn ttusil
»; (U oume« qoai) itrdil mihi, noit ponhai
d Tcsitsritcni illiid in novissinm ♦lie. Ikcc
valuntas Palris nici» iiui niibil lue, ut
nière aomîraïile dans sa première lettre aux^
Corinthiens. S*iiest proure\ leur dit-il, quel
le Christ est resnusciiéd* entre les morti^ com^\
ment donc quelques-uns d'c7X(re rous prêt en-
dent'ih quil ntj a point de résurrection deëi
morts Y S'il ny a pas de résurrection deil
marts^ le Chriêt n est pas ressuscité, Mai$i
si te Christ nest pas ressuscité^ notre]
prédication est donc sans objet et votre foi]
sans espérance. Et nous nous trouiwns ^ ^
nous^ être de faux témoins contre Dieu ^ caf\
nous portons (émoitjnafjc contre DtVii, en nAJ
ftrmnntqH^H a ressuscité le Christ, quil nal
pas véritahlemenl ressuscité^ si les morts n9 \
ressusviîtnt pas. Non, si les morts ne ressus-
citent pas^ le (Itrist nest pas ressuscité: et si \
le Christ n'est pas ressuscité, votre foi esii
rainr, et vos péchés vous restent. Ceux qui j
sont décèdes dans la foi du Christ ont^ péri.
Or, si nous n avons d^espoir au Christ que j
pour cette vie, nous sommes Us plus à plain^
drt de tous 1rs hommfs^ 3fais le Christ est
ressuscité dnitre les morts ^ le pr entier de
tous, afin que, cowme fa mort a été intro^
duitepar un homme Ja résurrection des morte
le soit aussi par un homme. De sorte qu^
nous serons tous revivifiés par U Christ^
comme nous avions tous puisé la mort en
Adam ; et chacun aura reçu la nouvelle vie ,
selon un ordre déterminé : fï abord le Christ
le premier J ensuite veux qiti appartiennent
au Christ, en commençant par ceux qui cru-
rt'ut à son arénrmcnt, et tous ensuite
I)e quoi servirait-il de se faire baptiêer
pottr h s morts, si tes morts ne doivent pa$
ressusciter? Oui, à quoi bon se faire bap-
tiser pour eux ? Et pourquoi m'impostr à
moi-même un supplice de toutrs les heures?
car j^ endure chaque jour la mort pour procii-l
rer^ â mes frères, votre (jlorification en Jésus-X
Christ, notre Seiqneur, Si, humainement, /aij
crmibottu contre les bétes à Ephese, de lquo{
me srrvira-t-il, si les morts ne ressuscUent |
pas? ^langeons et buvons^ puisque nous de-
vons mourir demain Mais quelqu'un de- I
mandera peut-être comment tes morts re^sus-
citeront, et avec quel corps ils reviendront?
Instnsé, la semence (pie vous confiez à ta lerre^
ne doit-elfe pas mourir avant de revivre ?
Et le corps que vous semeSynest pas celui qui
sera, mats un grain de froment^ par exemple,
OH de quelque autre semence, auquel Dieu
rendra tel corps qu'il voudra^ mais toujours
le corps spécial à chacune des semences. Ain-
si toute chair ncst pas la même chair : au-
tre est celle des hommes, autre celle des 6<?-
tes de la terre, autre celle des oiseaux, au-
tre encore celle des poissons, il y a des corps
célestes et des corps trrrestres; autre est l é-
tat des corps célestes^ autre celui des corps
ownh, qui vidri Filînm» ri rredlt in iMini, Itabcat
\li:mi ,TLerruHn, l'I egn R\suscital>t> eUUi in nuViSSI-
nio iVuK {Joan, vi, rjî3-iO.)
(lO^-i) A et. I. 2^,
(UHii) Act. ii,5i,
(IU^7) Act. n%2.
(lOiH) AcL IV. 33.
(i<>^î)) Act, xvn, Tu
(1030) Act. xvu, 31.
795
RCS
DICTIONNAIRE
RES
terrestres. Autre est la clarté du soleil^ autre
celle de la /tme, autre celle des étoiles^ et
les étoiles diffèrent entre elles de clarté : ainsi
sera-t'il à la résurrection des morts. Ce
qui est semé dans la corruption^ se relèvera
dans V incorruptibilité ; ce qui est semé dans
rignominie^ se relèvera dans lagloire ; cequi est
semé dans Vinfirmité^ se relèvera dans la puis-
sance. On sème un corps animal y il ressusci-
tera un corps spirituel ; car il y a le corps ani-
mal et le corps spirituel^ comme il est écrit:
Adam^ le premier homme fut créé en une
âme vivante, le second Adam, en un esprit vi-
vifiant.
Mais laissez-moi vous dire encore ce mys-
tère : Nous ressusciterons tous, à la vérité,
mais nous ne serons pas tous transformés. En
un moment, en un clin d'œil, au son de la
dernière trompette, car la trompette sonnera,
et les morts ressusciteront incorruptibles;
pour nous, nous serons transformés. Car il
faut que ce corps corruptible revête Vincor-
ruptibiiité, et que ce corps mortel revête Cim-
mortaîité.
C'est pourquoi, mes très-chcrs frères,
soyez fermes, inébranlables ; abondez a l'œu-
vre du Seigneur, toujours, et ayez la con-
fiance que vos travaux ne seront pas en pure
perte auprès de Dieu (1031).
L'Apôtre redit les mêmes enseignements
(1031) Si autem Christus prxdicaliir quod resiir-
rexît a mortuîs, quoinodo quidam dicuiit in vohis,
quoniam resurreclio inortuorum non est? Si aiilcni
resurreclio mortuorum non est : neqiic Glirislus
rcsiirrexil. Si autem Chrislus non resurrcxil, ina-
nis est ergo prsedicalio nostra, inanis esletfldcs
voslra : Invenimur autem et fa'si testes Dei : quo-
niam teslimonium diximus adversus Deum, quotl
suscitaverit Christum ; nuem non suscilavit , si
mortui non resurguni. Nam si morlui non resur-
gunl, neque Christus resurrexil. Quod si Chrislus
non rcsurrexit, vana est fides vesira, adhue euim
estîs in peccatis vestris. Ergo et qui dormierunt in
Christo, perierunt. Si in hac vita tautum in Chrislo
sperantes sumns, miserabiiiores sumus omnibus
heminibus. Nunc autem Christus resurrexit a
moriuis primili» dormientium : Quoniam quidoni
pei* homineVn mors, et pcr hominem resurreclio
mortuorum. Et sicut in Adam omnes moriuntur,
ila et in Christo omnes viviHcabuntur. Uuusquis-
<(ue autem in suo ordine, primitif Christus : deinde
il qui sunt Christi, qui in adveutu ejus credide-
lunt
Alioquin quid facient qui baplizantur pro mor-
iuis, si oninino mortui non resurgunt? ut*quid et
baplizantur pro illis? Ut quid et nos pcrichtamur
omni hora? Quolidie morior pcr vestram gloriam,
fni^res, quam hal)eo in Chrislo Jesu Domino noslro.
Si fsecundum hominem) ad beslias pugnavi Epbesi,
quid mihi prodest, si morlui non resurgunt? uiau-
aucemus, et l>il)amus, cras enim moriemur.... Sed
licct aliquis : Quomodo resurgunt mortui? qualive
corpore venienl? Insipiens, lu quod seminas non
vivificatur, nisi prius morialur. Lt quod seminas
non corpus, quoJ fulurum est, seminas, sed nudum
graiium , ut pura tritici, aut alicujus cœterorum.
Dcus autem dat illi corpus sicut vull : et unicuique
scuiiuum proprium corpus. iNon omnis caro eadem
raro : sed alia quidem honiinum, aîia vero peco-
rum, alia vcducrum, alia aulem piscium. Et cor-
pora cœleslia, et corpora lerrcstria : sed alia qui-
dem cœleslium gloria, alia autem terrestrium. Alia
claritas solis, alia clarilas huue, et alia clarilas slcl-
aux Thossaloniciens, mais d'une ni
plus laconique : Nous voulons vous ins
chers frères, de ce qui a rapport aux
afin que vous ne vous attristiez pas
ceux qui nont pas d'espoir. Car, selot
foi, Jésus est ressuscité d'entre lesmo
ainsi Dieu rendra la vie à ceux qui soni
dans la foi de Jésus. Et nous vous ann
de plus ceci, comme une prophétie, e
nous qui vivons maintenant, en ait
r avènement du Seigneur, nous ne jp
rons pas ceux qui sont déjà morts. J
Seigneur lui-même, à l'appel, d /a f^
V Archange, au son de la trompette de
descendra du ciel, et les morts qui s
endormis dans la foi au Christ, ressMci
les premiers, et ensuite nous qui vivoi
restons après eux, nous serons ravi
eux dans l'espace; au-dessus des nuag
devant du Christ, pour être toujours i
arec lui. Ainsi consolez-vous les uns les
dans cette espérance (1032).
Rien n'est donc plus de foi dans
chrétienne que la résurrection des i
et cet article de foi ne manque pas
démonstration puissante môme au po
vue de la science humaine.
II. Résurrection de Jésus-Christ. V
ves de la résurrection du Sauveur. -
répondre à douze hommes de sang-:
larum. Stella enim a Stella diffcrt in claiilaU
et resurreclio mortuorum. Semînatur in (
tione, surget in incorruplionc. Seminatur il
bilitale, surget in gloria : Seminatur in infir
surget in virliile : Seminatur corpus animal
gel corpus spiritale. Si est corpus animale,
spirilale, sicut scriptum est : Factus est
homo Adam in animam viventem, novissirot
\n spiritum vivilicanlem. Sed non prius quo
t;de est, sed quod animale : deinde quod i|
Primus liomo de lerra, terrenus ; secundii)
de cœlo, cœleslis ... Ecce myslerium vobii
Omnes quiJeni rcsurgemus, sed non omnes
labimur. In momenio, in ictu oculi, in no*
luba : canet enim tuba, et morlui résurgent
rupli : et nos immutabimur. Oportet enim es
bile hoc induere incorruplionem : et mort
induere immorlaliialem. Cum autcni morts
induerit immorlaliialem , lune Oel sermo, qi
plus est : Absorpia est mors in Victoria, l
mors, Victoria tua? ubi est, mors, stimulus
Stimulus autem niorlis peccalum est : vîrti
peccati lex. Deo aulem gralias, qui dcdit
vicloriam per Dominum noslruni Jesum Chi
Ilaque, fralres mei dilecli, stabiles estote, et
biles : abundantes in opère Doniini semper,
tes quod labor vester non est inanis in 0i
(/ Cor. XV, 12-58.)
(105:2) Nolumus autem vos ignorare, frati
dormienlibus, ut non conlristemini, sicut et4
qui spem non habent. Si enim credimus quo^
morluus est, et resurrexit : ila et Deus CO!
dormierunt per Jesum, adducet cum eo. Ho<
vobis dicimus in verbo Dosnitii, quia nos, qii
mus, qui residui sumus in advenlum Demin
BraBveniemus eos, qui dormierunt. Quonian
orainus in jussu, et in voce archangeli, ei i
Dei descendel de cœlo : et mortui, qui in C
sunt, résurgent primi. Dcir.de nos, qui vivimi
relinquimur, simul rapiemur cum illis in W
obviam Chrislo in aéra, et sic semper emÉ 0
erimus. Ilaquc consolamini invicem in teitti
{ITlus. IV, i^i-i7.j
Rî-S
DES MIRACLES.
Br:s
ÎDS
tifibleSf sages mt^me, qui aiïirnicnt
inc olistinatioîi [lersCnéivmto el peri-
c reste (Je leur vie, (ju'ils ont été los
d'un Tînt Ircs-merveiJleux» il est
inai^ accessil^le h tous ïviivs sens;
onl été témoins, non pas une lois,
saintes fois; nu'ils onl eiilcndu, vu,
le rc5suscile; qu'ils oui ronversë,
n^é iivec lui, qnelqueiVjis tous en-
L ijuelquol'ois cfmt'un en |rariiculier?
ilfOUîj qu*i)s ont Ions éiù hallucinés »lc
De mainère» d'une njynière constiinle,
éranle?Le [ihéoMUienene seniit guère
élonnant que le miroclc. El encore
s pas seulerncnl douze |>crsoiuies qui
jciuvé unclelle ilkisioiu c'en esl des
»cs, or l'apparition a eu lieu un grand
t éo fois, et d'une seule fois en (tré-
le |j|ns lie cinq cents disciples : /îrnide
r/ phts qnam ffuingetuis fratrif/ujg si-
r quihus multi mancnt h s que ml hue*
XV, 6.) IJlo a eu lieu dans louies
idiiions : au sein des villes, dans la
p, au bord de la nier, sur le liaul de
itagne. Direz-vous que les témoins
le jouet d'un inj[>osleor révolu do
luses apparences? Mais c'élait un maî-
ils revoyaient, un inaître aimé» ronrm,
equeï ils avaient passé irois ans et
dans une douce faniiliarité. Direz-
i*ils étaient crédules et disi>osés à se
imposer? mais loin de lô, ils ne
^it|)as; Tun deux n'en croit pas nn?nic
ldi^ei[»lcs, il tje se rendra que tjuand
ux auront vu, que quand ses mains
louclié sur le vivant les sli>^inalcs du
>eux autres quittent Jérusalem ajirês
de Pârfues, désolés île ce qui s'est
tli, et déclarant qu'ils ne croient pas
Un tiKTLMliitc nmilerne, le trop Hunciit
^ voulu afl';iiblir l,i \wv[vc île c<U :irgnnM;nL
niainôre ilnjjt il rnisninie : < Noire ilorliinc
r<*«v, ïlit le pivuniM* éioiuhrtl, \y,ir d«.'s faits
3c, pr luif^ luiiltiltiite ik iiiîr:iL-les, |Kir (les
iious de in<Mls, tles tarrenls mit» à sec, iIcs
PS Iruiisporlées, etc.
Uiiws .mssi, s'énierciit tous les autres,
niî» une foub» de mirai les ; el ils euniiueii-
h:tr\u\ k racouler ht^ clrnscs les pkis lu-
rs miracles, dit le premier éleuiLinl, sont
liges 8U|»pas(''S ou des prestiges de l'espril
ni les a lrompr»s.
soikt les vôUes, replif^uèrcnl-ils, qui sont
; » et eliacnu, parla ut de sm, dit : t II
f les iwHrtîs de vciilables; tous les autres
f.msseti'S, »
legislaleur dît : i Âvcz-vous des témoins
I, répondirenl-tls tous : les faits sont an-
» l4*ninins sout iiiurts, mais ils ont écrit.
L r-eprll le ie^islsilcnr; mais, s'ils sont en
rlioii, (pli les conciliera?
_jte 3rliitrt% sVcria uu des élcndardSt la
ne nos léuuMHS ont vu la vérité» cVsl ipills
rts pour h léuioigner, ei noire croyauce
in du sanj; des martyrs.
la nôtre auiisi, direul les anlres élonilards :
ms des milliers de niavlyrs qtii sont niorls
lonrments alTreut sans jaTiiais se dén»eii-
_ alors les cbrclierîs de tontes l; s sectes,
idmatis, les Indiens, les Japonais cilêrcui
au témoignage oe celles qui assurent avoir
vu le ressuscité; les derniers relournent à
leurs lianjues et h leurs tilets, pensant que
tout est ternnné, et que le royaume d'Israël
ne sera [)as entorc rétabli de cette fois,
Diiez-vntis que c est l'intérêt, IVimour de
1.1 gloire, la vanité et le dépit de Tinsuccés
du^riiaîire qui a poilé les disci|des à conti*
nucr Pieuvre commencée, Ktrango intérêt
(|ue celui île parcuurir l'univers sans bourso
ni bAliin, profcssanlla haine de l'or, do l'ar-
gent et de tous les l>iensdu monde l Branjje
amour de la gloire, nue celui de prêcher un
crucilié» après lequel ii faut porter la croix,
avec la perspective d'y mourn* un jour com-
me luil Etrange vanilé que relie de cher-
'her la haine de l'univers, le n)é(>riN fmhlir.
loulrage.
la
l.iîrellatnin el les crachais au
visage. Et ipiel .sure es que celui qu'on ne
peut obtenir qu'en mourant. Ah I sans doute
un soldat, une armée entière peut-ôlre, est
capable d'un pareil dévouenjenl; mais quelle
ditl'érenccl un soldai nieurten setléfemlanlt
il nieorl dans l'enivrement de ce que les
ïiommes apjïelletU la gloire, il meurt aux
applaudissements de ses ronteniporai ns et
de la |fOstérité, Un a]3Ô!re languil dans les
cacbols, moule sur les gdiels, el meurt
ignoré ou maudit de la multi lude.
Car les [iremiers apôtre*^ du clnvistianismo
sont tous uiorls eu alîirmatifin fie leur té-
moignage* Ht il j a celte dilFéreme entre
eux et leurs successeurs, cpie la mort do
ceux-ci n'a allinné que la fmissanrc de leurs
convictions, tandis que la mort des pre-
miers était une allirmalion du témoignage
rendu : Jesum reauscitavit Ihus^ citjus nos
omncB testes sumus. (Àvl, n, 32 J Et cetto
preuve est d'une force invincilde (1033), car
des téçeudes sans tin de confesscurSf de martyrs*
de penUfiils, elc.
Lt l'un de ces parti,;av:uuniéles martyrs des nu-
Ires : I Eh! lueu, dtrenl-ils, nous allons mourir jKoir
prouver que noire eroyanee est vraie. •
Et dans rinslanl nue fiHile d ïiommes de toutes
religions, de toutes socles s* présentèrent pour
souffrir des icinruicntii et la mort. Plusieurs mi^uie
C(uumeîieérei»l tle se déeliirer les br;js, de se frap-
per la lèlc el la poilrtne sans témoigner de dou-
leur.
Mais le législateur les arrêtant : « 0 liomuK»s,
leur «lit •si, écoute?, de sant;-rroHl mes paroles : Si
vous uiourie/ potir prouver ipie deu\ el deux font
quatre^ cela les feraii-il davantage être ipiatre?
— Non, ri'pondîreiil-ils tous.
— Et si vtuis mouriez pour prouver qu*il6 font
cinq, cela les ferait-il èlre eint[?
— Ntm, direul-ÎK lims eneorc.
— Eli ! Iiieit, que prouve ilt>ne voire persuasion,
si elle ne ehangir rieu à rexisteucc di'^ choses? La
vérité est une, vos optuious sont diverses; donc
plusieurs de vous se lr(»uqH'nt Si, connue il est
évident, ils sont persuadés de rcrrcur, que prouva
b pt^rsuasion de l'homme?
< Si Terreur a ses martyrs, où est le caclicl de la
vërîle?
I Si respHt malin opère des miraelcs* où est le
carariére dislineiif de la llivinllè?
I El» d*aiHenrs, pourquoi toujours des miracles
incomplets er iusufîisanls? pounpioi, an lien de ces
l>ouleversemcnl* de la nature, ne m% eîiatigev plutél
les oiiJtnons? pourquoi lucr les hommes et les ef-
TW
RES
DICTIONNAIRE
RES
800
il n'y a pas an monde un seul homme de
bon sens qui puisse refuser sa créance à un
grand nombre de témoins, probes, sensés,
afïïrmant le même fait de la môme manière,
et l'affirmant jusqu'à effusion de leur sang.
On croit volontiers des témoins qui se font
égorger, dit un des penseurs modernes les
plus profonds.
La résurrection de Jésus-Christ est dé-
montrée juridiquement, non-seulement par
le témoignage favorable de «centaines de dis-
cijples, mais encore par Tartifice même de
ses adversaires. En effet, ceux-ci recouru-
rent à un grossier mensonge; or un men-
songe reconnu est l'affirmation de la vérité;
ils donnèrent de l'argent aux soldats, pour
dire qu'on avait enlevé, pendant qu'ils dor-
maient, le cadavre confié à leur garde. Si
vous dormiez, vous ne pouvez témoigner de
l'enlèvement ; vous mentez donc. Si vous ne
dormiez pas, vous mentez encore.
Mais l'enlèvement était-il possible: par un
souterrain? non, car le tombeau était taillé
dans le roc. A force ouverte ? c'est supposer
que des gens qui ont fui et renié à la voix
d'une servante, ont retrouvé bien du cou-
rage. Pendant le sommeil des gardes? mais
frayer, au lieu de les instruire et de les corriger?
€ 0 mortels crédules, et pourlanl opiniâtres! nul
de nous n'est certain de ce qui s'est passé hier, de
ce qui se passe aujourd'hui sous ses yeux, et nous
jurons de ce qui s'est passé il y a deux nulle ans !
€ Hommes faibles, et pourtant orgueilleux! les lois
de la nature sont immuables et profondes; nos es-
prits sont pleins d'illusion et de légèreté, et nous
voulons tout démontrer, tout comprendre! En vé-
rité, il est plus facile à tout le genre humain de se
tromper, que de dénaturer un atome. » (Yolmey,
Les ruines j cb. 21.)
Sur quoi nous nous contenterons de quelques
remarques; la réfutation n*est pas difficile.
1° Il n'y a qu'une seule religion qui soit prouvée
par des faits nombreux^ etc. : c'est la religion chré-
tienne. Les autres ne se prouvent pas, et n'ont ni
faits^ ni miracles. Les allégations de ce genre s'éva-
nouisssent au plus léger examen.
â^ Les martyrs ne sont point morts pour témoi-
gner la vérité, et la scène qui vient après est de
f)ure fantasmagorie. Les martyrs sont morts dans
eurs convictions et pour leurs convictions, mais
sans prétendre que leur mort fût une démonstration.
Cette démonstration, c'est nous qui la tirons de leur
témoignage et de leur mort.
tt, parmi les martyrs, il faut soigneusement dis-
cerner ceux qui se sont posés comme témoins, et
ceux des siècles postérieurs, qui n'étaient que con-
vaincus. La mort des uns et des autres a une valeur
et une signification diiïérentes en tant que témoi-
gnage. C'est de celle des premiers que nous argu-
mentons ici.
Les autres religions peuvent bien avoir des mar-
tyrs^ ce qu'il n'est guère important d'examiner,
mais elles n'ont point de témoins,
3** Aucun chrétien n'est mort pour prouver que sa
croyance était vraie, nous venons de le dire, mais
parce qu'il la croyait vraie.
A° L'exemple ôvideux et deux font cinq ne prouve
rien, parce que deux et deux font cinq est une pro-
position erronée, qui le sera toujours, et que, par
conséquent, rien ne peut démontrer; tandis ^uc
celte autre proposition : un homme est ressuscité,
peut bien cire vraie, et, à ce litre, peut bien être
démontrée.
le descellement et le déplacementde la pierre
qui fermait l'entrée du caveau? Vous n'y
songez pas. Enlevé! et pourquoi &ire? que
vouiez-vous faire d'un cadavre ? qu'en fe-
ront surtout des gens qui se trouvent lufiine
embarrassés de sa résurrection , et qm i
disent aux voyageurs sur la route : Noos ^
avions espéré qu'il rétablirait le rojaame \
d'Israël , mais il y a déjà trois jours qull j
est mort. 11 est vrai que des femmes ont dit i
avoir vu des anges qui le disent ressuscita
et nous en avons été effrayés : Sed et mii/re--{
res quœdam ex noslris terruerunt nos, pm
ante lucem fuerunt ad monumentum^ et^ nam
invento corpore cjus, vénérant^ dicentes n
etiam visionem angelorum vidisêe^ qui diewU
eum vivere, {Luc. xxiv, 22.)
<» Mais nous avons presque regret de réduire
à de si minimes proportions, c'esl-à-dire i
des preuves testimoniales, la démonstratioti
d'un fait si important de lui-môme et p»
les immenses résultats qu'il a eus pour 1$.
monde entier.
11 suffit de jeter les yeux sur l'univers, et
de se rappeler môme superficiellement l'his-
toire des dix-huit derniers siècles, pour
avoir une preuve de fait, la plus coDvaio-
5° L'erreur peut avoir ses martyrs, nous Yntm
dit; mais elle ne peut avoir de témoins.
Les miracles opérés par f esprit malin ne sont id^
ni du niéree éclat, ni de la même importance
ceux de ki Divinité, Les docteurs chrétiens, •#
d'ailleurs ne font point une réponse si absolue, laHI
Thomas à leur tète, ne reconnaissent, dans ks
tendus miracles du démon, que l'illusiou et l'en
(Voy. Introduction, (i. 4748.)
6** Pourquoi toujours des miracles ; ne vai
pas mieux changer plutôt les opinions ? — Ce
Dieu veul,est ce qui vaut le mieux. Dieu ne veni
. changer les opinions des hommes : il veut, a«
traire, qu'ils les changent eux-mêmes dans te
nitude de leur lil)erlé, et il leur donne des imi
comme motifs de ce changement. Ils ont du
à se soumettre à Dieu, et ils n*en auraient pKÎI:
exécutant des évohuions forcées à la manière la
automates. Dieu ne saurait être honoré d*uneiiU*
sion qui ne serait pas le fruit spontané de h ié* ^
Ion té.
7" Nul n'est certain de ce qui s'est passé /Wff, à *
ce qui se passe aujourdlmi sous ses yeux? — Hait ^r
vraiment. Je suis cerlain, d'une certitude abfiofaK^
a ne je vivais hier, et que je vous réfute aujoa^-
'hMi.
8° Les lois de la nature sont immuables? — hmt'
quoi donc? Sont-elles immuables pour tout le moM
Pour celui qui en est l'auteur? Si elles sont à»*
muables, c'est qu'elles sont nécessaires. Dcraontro-
moi, par exemple, qu'il est nécessaire que la tan
tourne du côté où se trouve aujourd'hui son orieitf
plutôt que d'un autre, et que, sans cela, l'unifen
scrail impossible ?
9° Nos esprits sont pleins dlllusion et de légintif
— Comment osez-vous, après cet aveu, écrire coa-
tre les croyances raisonnées du genre humain? Ne
craignez-vous point V illusion, et ne trouvex-wo*
pas qti'il y a là bien de la légèreté?
10" Il est plus facile à tout le genre humain dttt
tromper, que de dénaturer un atome? — En étes-wil
bien sûr? Et d'ailleurs, il n'est pas question derieà
dénaturer; c'est vous qui dénaturez : il est qiW-
lion de la preuve testimoniale de faits fisiUtf ^
et palpables.
nEs
DES mihacles.
RES
908
toutes, de In résurrecliun de Jésus-
Mu eîfel, comment le (hristiaiiisnio
élaLli, V''"0ï^'^Î5<^** iiiaiïiUîtui, m.il;;i"é
ol»:-larles» et i onimeiit se n»iiintiriit-
e et sY*Len<l-il rliai|iM'. jour en dupil
li devrait rariMliur, si son fimdnUiwv
\s perpélucllemenl viviinl et jn useiii
soutenir lni-ni^me par In vcrlii tlVn
ii Jé.^u-S-Chrisl niorl, n'csl n^s res-
lésus-Christ n'était qu'un iicmiine,
moins Sii|fj;e« nm& Ijoiurue au riièine
e lous les iils ifAilaîU, S'il n'était
lomnie, de quelle manière son cdu-
Ile |ni se ruîider et s^éteudre h \tBV-
fuorijeni iui>me de sa mort, t:'e>t-h-
motnent oi!i elle aurait dû suecomber,
ivail déjh existé? Examinous.
lîgile s établit dans le monde iudé-
liient de tout nioven buiuaiu. La
'S armes n'y fut pour rien, FiipjtAt
esses pour rien; renlralneïiient de
qui demanderaient h se satisfaire,
n; les sédurlions de l'éloquence ou
ilosophic» ï>aur rien,
iblit on dépit de toute prévision hu-
jïréehé par douze jtauvres pécheurs
le Galilée, sans défense pendant leur
s ven;^^eur a[irès leur mort; i-onlra-
tcs les passions et lous les préjuj^'és,
es idées re<;ues jusnu alors; annon-
imilité aux grands, la ijénitenee aux
mi» le I cardon aux vindicatifs, ledéla-
aui riches, uiilDieucniriiié, lies dog-
ils, des mystères incom|»réheusibles.
liiblit malj^ré tous les efrtirts de tou-
Kiissances de la tei re : les eilorls de
opbie, qui le condiattit savamment;
nisme, dont les ministres étaient
►s à défendre leur [«ropre existence;
îrésie, qui nia tous ses dogmes, et
de le refture de vingt autres farons;
ices el des rois, qui rinondérent du
ses propres enfants, et appelèreiit
lide les nètes, îe ter et les ilamrnes.
)ui5 il a perpétuellement grandi au
»îs bouleversement», des révolutions,
Irersemenls de trônes, des bérésies,
ques de rintrédulité, des guerres,
sions de barbares. Il a grandi en
il à tous les peuples, si dilTérents de
on» de législation, de moeurs, une
Jon uniforme, une législation uni-
les mœurs uniformes, en absorl>ant
son sein, sans se laisser absorber
le par rien. (l'est Tcau de T inonda -
s*étend sans rien |tcrdre île sa pro-
el qui engloutit tout, parce qu*elle
tout.
eau de rinôndation a une source
e sans cesse de nouveaux déluges,
elle [lerdrait de «a profondeur en
tit. Et le christianisme, cette autre
On de vie, de lumière, de ebarité,
source, si non dans les ci eux? Les
morts, les ndssionnaires morts, les
ns morles, d'où viendraient de
fs eaux, si le fondateur était aiissi
parmi les morts, si la source était tarie?
Ahl reconnaissons-le donc vivant 5 sou
action [ier|Ȏiuellc* A celte action par la-
quelle il vaine les résistances, aplanit les
(dïslacles, triomphe des divisions, étend se»
conquêtes, réi'are ses pertes et rem(»lace les
morts jiar des vivants, de telle sorte que la
chair passe, Tespril reste, et qu'afirès lous
les naufrages la croix surnage, connue elle
ap|>aratt au milieu do tous les tro]ihées et
les surmonte.
Tout ceci serait suseepiiblo d'innuonses
et magiiinques développements. Nous nous
contentons de les indit|ner.
Et que parlez-vous de la véritédu dogme,
de la beauté de la morale, de la puissance
de la cliarilé enseignées par TEvangile,
connue d'autant de moyens naturels qui ont
dû concourir h faciliter rétablissoment du
christianisme? Coruourir el faciliter, peul-
êt-e; mais fonder et maintenir 1 Amassez
donc, pour élever un éditice, les plus pré-
cieux matériaux, les plus grandes sonunes;
choisissez des tnameu vres, puis suj»primez
larchilecte, et vous verrez,
Alais encore fonder et établir n*est pas
tout; maintenir est davantage. Croil*tni
ilonu que le christianisme, une fois élabli
dans le uionde, continuel couler de source»
]>our euq^loyer encore une com|:araison dé-
jà faite? Ce serait une grande iirénexion.
Où donc prcndraî'je un fiein h toutes mes
passions, alin d*é»re vertueux? La vertu
est un mol adn»irable,une belle chose, jieut-
être; mais la satisfaction des convoitises est
une chose plus douce. Où donc prend rai -je
la charité nour parla;ier mon bien avec les
pauvres, le zélé du n)artyr pour assister
mes semblables, la ferveur de Tapostolat,
pour réjiandre le bienfait de l'Evangile au
jiéril de ma vie; où trouverai-je tout (cla,
s'il no m'est donné tien haut? Kl oui mo
donnera quelque chose, si le Christ, le fon-
dateur de Tienvre est resté parmi les morts?
Le Chrii^ttis rincii , Chri^tus rr </««/, Christui
imp irat ( i 0 'i V ) des f > rtnn i e rs e m ] ► e r e u r s c h r é-
tiens était rexpressiou iTune ]»rofonde [len-
sée el d'une vérité d'une [jorfée ifunjen.^e.
Et que parlez-vous encore de la fiuissan<e
ïîe Constantin, employée h la fondation de
TEglise chrétienne?^ Lorsque l'empereur
Constantin, par son adliésion ét-latante au
cbrislianisme* donna à cette religion la pré-
|>ondérance politique, c'est qu'elle avait dé-
jii celle du nombre, et [>ar conséquent cllo
était fondée, établie, trtonqdianle, et par
conséquent litirs tle toul danger. Par consé-
quent encore, elle était fontlée sans rapjrui
d'aucune puissance huuiaine, f)ar sa propre
vertu, ou plutôt par la puissance de son di-
vin fiuidateur.
L'adhésion donnée par Constantin au chris-
tianisme, à part toute ctmviction religieuse
en ce ]Tince, ce que nous n'avons |>as h dis-
cuter ici, fut la con^lalâiion d'un fait maté-
riellemenl acqujs, une démarche que la po-
litique seule aurait commandée» un parti
i Clirisl vainct, le Clunsl règne, k Christ gouverne.
803
RES
DICTIONNAIRE
RES
nécessaire et inévitable pour un monarque
sensé et qui voulait aj)puyer l'avenir de sa
dynastie sur un terrain solide. Croit-on que
Constantin se fût déclaré ostensiblement
chrétien, si les trois quarts ou seulement
les deux tiers de ses sujets eussent encore
été païens? Et lorsque, peu d^années après,
Julien voulut revenir au vieux paganisme,
guel fut son règne, et quelle fut sa flnîSon
idolâtrie de trois ans, en plein christianisme,
fut une anomalie aussi étrange qu'elle était
imprudente. 11 en porta la peine. La défec-
tion du roi chrétien d'Arménie l'avait vain-
cu, avant que la flèche d'un soldat scyte ne
l*eût tué.
2* Conséquences de la résurrection de Jé-
sus-Christ. — Il y a celte différence entre la
résurrection de Jésus-Christ et celles dont il
est parlé dans les maintes Ecritures ou dans
l'histoire, que. tous les autres ressuscites
l'ont été par quelqu'un, tandis que le Christ
est ressuscité de lui-même.
Si vous demandez qui a ressuscité Lazare,
le fils de la veuve de Naim, la fille de Jaïr?
La réponse est facile : c'est Jésus-Christ; le
fils de la Sunamite ? c'est Elisée; le fils de
la veuve de Sarepta? c'est Elie; la charita-
ble veuve Tabila? c'est saint Pierre, et ainsi
de tous. Mais le Christ? Où est le thauma-
turge qui alla lui dire, sortez du tombeau?
C*est donc Dieu, Dieu seul et sans intermé-
diaire gui l'a rappelé h la vie, comme le di-
sait si justement le chef de l'Eglise dès sa
première prédication: Ce Jésus de Nazareth,
cet envoyé de Dieu au milieu de vous, si
fameux par les prodiges, les merveilles, les
miracles qu'il a accomplis parmi vous et
dont vous êtes les témoins, vous l'avez mis
è mort en le faisant crucifler par la main des
impies, suivant les desseins mômes de Dieu
et selon ses volontés annoncées d'avance,
mais Dieu l'a ressuscité : Hune definito con-
cilio^ et prœscientia Dei traditum^ per nianus
iniquorum affigentes interemistts : quem
Deus suscitavily solutis doloribus inferni
{Act. 11, 23.).
Autre différence : Aucune des résurrec-
tions dont nous venons de parler n'avait
été prophétisée d'avance. Or celle du Christ
la été et par les prophètes (jui l'ont précé-
dé et par lui. Elle a été prédite par David au
psaume xv" : Mon cœur s'est réjoui^ dit le
prophète, ma langue a célébré vos louanges^
et en outre mes membres en descendant au
tonibeauy emporteront avec eux Vespérance^
puisque vou^ne laisserez pas mon âme en en-
fer^ et ne souffrirez pas que votre Saint voie
la corruption, — Caro mea requicscet in spe.
Quoniam non derelinques animam meam in
inferno, nec dabis sanctum tuum videre cor-
ruptionem. Elle a été prédite par Isaïc,
moins clairement sans doute, mais enfin on
ne peut donner un autre sens à sq% paroles :
Je lui donnerai les multitudes en héritage^
et il partaaera les dépouilles des puissants,
parce qu'il aura livré son âme à \a mort. —
Dispertiam ei plurimos, et fortium dividet
ipoliaf pro eo quod tradidit in morteni ani-
mam suam. {Isa. un, 12.) C'est, après
subi la mort, que le Messie, dont il es
question dans tout ce chapitre, les inti
tes en conviennent unanimement, rc
les multitudes en partage et les dépo
des puissances de la terre, il vivra don
les morts n'ont plus d'héritage et ne i
vent plus de dépouilles.
Jésus-Christ lui-même a annoncé pliu
fois sa résurrection : // /iaiil, disait-il
disciples, que je sois livré aux princi
prétresy que, je sois mis à mort^ et je ren
teraile troisième jour. — Oportet... tmU
ti a senioribus et scribis^ et principiln
cerdotum^ et occidif,et tertia die resw
[lUatth.xWj 21.) Après sa transfigur.
il disait encore aux disciples qui Tai
accompagné sur la montagne : Ne pari
de ce que vous venez de voir^jusquà t
le Fils de Vhomme.soit ressuscite d'eni
morts. — Donec Filius hominis a morhi
surgat. {Matth. xvn, 9.) Il ajoutait qu6
heures seulement avant sa passion : (
je serai ressuscité, je vous précéderai «
niée. — Postquam autem resurrexero^
ccdam vos in G'alilœam. {Matth. xxvi, i
disait aux Juifs d'une manière moin
tente, mais que les événements dei
expliquer : Détruisez ce temple, et je le
blirai en trois jours. — In tribus dtehui
tabo illud. {Joan. u, 19.)
Mais ce n'est pas tout, et cette der
circonstance est importante à noter ijle
veur ne se contenta f^s d'annoncer ai
plusieurs reprises sa propre résurrectî
l'annonça comme une œuvre de sa p
puissance ; Je dépose ma vie pour la m
dre ensuite; car personne ne me larm
la donne de moi-même, car j'ai ce powoi
le pouvoir de la reprendre ensuite. M0
m'en a fait le commandement. — £M
animam meam, ut iterum sumam eam^,
tollit cam a me, sed ego pono eam a m
et potestatem habco ponendi eam : et p9
tem habco iterum sumendi eam : hoc m
tum accepi a Patremeo {Joan. x, 17).
11 y a donc une grande différence da
manière de mourir et de ressusciter d
sus-Christ, et de tous les morts qui (H
rappelés à la vie : ceux-ci sont morts ce
des hommes, en subissant la condamn
prononcée contre les fils d'Adam, et OB
retirés du tombeau par un pouvoir élraj
Jésus-Christ est mort au jour, à rbeii
de la manière qu'il la voulu, après ï
annoncé d'avance. Et ensuite il a repri
lui-môme la vie au jour, à l'heure et i
manière qu'il Ta voulu, après l'avoir é|
ment annoncé d'avance.
Un n5lèbre incrédule est convenu m
sus-Christ seul d'entre tous les mortâs
mort en Dieu. Nous pouvons ajeuteft
lui seul aussi est ressuscité en Dieu.
Mais si Jésus-Christ est véritaUe
Dieu, sa résurrection imprime à sa dod
h son œuvre, un cachet qu'il nous re
signaler.
Tout y est vérité et vie, comme il T
lui-même, ses assertions, ses enseigoeiu
RES
DES MIUACLES.
!RIM
8«
liesses : par conséquent, il n*yarien
;er, à interpréter dans un sens dé-
à modifier ou à supprimer, tout doit
ire littéralement. Ainsi tombent tou-
hérésies anciennes et modernes ,
î toutes sont i)asées sur des suppres-
u des interprétations détournées.
)utes ont-elles attaqué plus ou moins
uent cette divinité, et cest pour elles
net qui naît de la nécessité môme.
enseignements de Jésns-Chri^t sont
il y a donc mystères de la Trinité,
fait partie, de l'Incarnation qu'i4 ac-
, de la Rédemption qu'il opère. Il y
jugement final, ciel, enfer, en un
dogme catholique.
)Si Ta ri>, la vie spirituelle de ses
s découle donc, comme par autant de
des sept sacrements qu'il a insti-
auxquels il pouvait attacher la fa-
î transmettre la grâce, puisqu'il en
ource, auxquels il Fa attachée^ puis-
promis ei qu'il est la vérité.
?« des grâces, il les donne, mais selon
re et par les moyens qu'il lui plaît.
i mène à la rie, personne ne peut
au Père que [)ar lui; vie de tout ce
vérité archéty|)e, hors de lui il n'y
ju'erreur et mort. Donc sans le ba[)-
ui lui consacre Thomme d'une ma-
iystérieuse, mais réelle, point de sa-
DC enfin, hors 1' [église, point de sa-
ri/^ est une : donc il n'y a qu'une /bi,
Eglise,
ce qui n*est pas cette vérité wne, ri-
)solue, sans atermoiement ni com-
îe, est IVrrewr, et comme l'erreur,
)le ou non , excusable ou non , ne
oint à la vérité, dans le schisme et
B, point de salut (1035).
ms-Christ est vérité^ ce qu'il a dit,
bli, est donc aussi vérité. Donc l'Eu-
e n'est point un emblème, une figure,
bre, une représentation, un souvenir,
bole , mais une vérité. Donc la pré-
éelhy crue et professée par l'Eglise
|ue,est un dogme iriéformable, et
int toutes les conséquences que TE-
I tire.
ms-Christ est vérité, il a le pouvoir
►uloir (faccomi^lir ses [)romesses; or,
mis à ses disciples d'être avec eux
la consommation i\Gs siècles, donc
ise est infaillible, puisqu'il est avec
léfectibley jiuisqu'il y est pour jusqu'à
animation des siècles.
1 là découle toute la dogmatique chré-
relative à l'Eglise. De l'Eglise, la foi
œurs, l'Ecriture et son interprétation,
ition el la communion des saints; en
I Tous ceux qui vivent en communion avec
yts schismatitiues ou hérétiques, ne sont
r cela hérétiques ou schismaliques. Pour
éliaue ou schismalique, il faut le savoir et
T. Aussi TEglise réclame-telle comme ses
rimmense majorité des fidèles qui se rat-
par des liens exlcneurs aux communions
l'absence de l'Eglise, tout devient isolement!
arbitraire, incertilude et péril.
Le dogme de l'infaillibilité de l'Eglise est
le lien qui réunit en une seule gerbe une
niultituue d*épis ; ce lien rompu , la gerbe
s'alï'aisso, le ^rain s'épandsur la terre, le
vent disperse la paille, il ne reste rien.
La résurrection de Jésus-Christ est donc
le dogme fondamental du christianisme. Ce
dogme supprimé, il ne reste plus qu'une
œuvre purement humaine, et par conséquent
sans avenir nour le temps et sans assurance
pour le ciel : sans avenir pour le temns,
|)arce que toute œuvre humaine est cadu-
que de sa nature ; sans assurance pour le
ciel, fiarce que nul homme ne peut ensei-
gner avec certitude les moyens de plaire à
Dieu,
RIMINI (La madone miraculeuse (!e>.
Tout récemment encore, un tableau de la
Mère de Dieu, connu sous le titre de Mère
de miséricorde f et placé dans la f etite église
de Sainte-Claire, à Rimini, a attiré Tatien-
tion du monde entier par les prodiges dont
il a été l'instrument. Cette toile, de 60 centi-
mètres de hauteur, sur 72 de largeur, et
pincée sous verre, avait été peinte, vers 1796,
])av un citoyen noble de Rimini, du nom do
Joseph SoleriBrancaleoni, très-pieux et i>rin-
cipaleraent envers la sainte Vierç^e. La fa-
mille Brancaleoni en fit don à l'église Sainte-
Claire en 1810. Sans être un chef-d'œuvre,
c'est cependant , assure t-on, une œuvre re-
marquable. Une pieuse confrérie s'était mèmt
fondée sous les auspices de Notre-Dame de
Miséricorde, et avait choisi pour le Weu de
ses oraisons la chapelle où il était placé; tous
les étrangers qui visitaient l'église Sainte-
Claire, rendaient au moins une visite à la
madone y soit par dévotion, soit par curio-
sité.
Le samedi 11 mai 1850, jour doublement
consacré à Marie, la dame Anne Bugli, com-
tesse Baldini, accompagnée de deux jeunes
filles, entra dans l'église Sainte-Claire vers le
matin, pour y faire ses oraisons. Leur sur-
prise fut grande, lorsqu'on priant devant la
sainte image, elles en virent le visage changer
considérablement de contenance. Les yeux
roulaient dans leur orbite, et s'élevaient vers
le ciel. Elles se retirèrent sous l'impression
d'une religieuse terreur, résolues à garder le
silence jusqu'à une nouvelle épreuve. Le
lendemain, le miracle se renouvela en pré-
sence de plusieurs autres personnes qu'elles
avaient amenées, et notamment de la
dame Eléonore Borgliori, née marquise Buo-
nadrata. Celles-ci prévinrent les révérends
Pères missionnaires du jïrécieux sang, qui
desservent l'église Sainte-Claire; ils consta-
tèrent eux-mêmes le prodige , après s'être
assurés préalablement, en considérant long-
séparees. Et si beaucoup des malheureux errants
sont perdus, c'est moins par le défaut de leur foi
3ue par le défaut des moyens du salut, les auteurs
e riïérésie leur ayant retranché les sources de la
grâce en supprimant les sacrements, qui la Irang-
meUcnt.
t
RIM
, ^ ps et altentivemcnt d'autres images, que
c¥^n'était pas une hallucination du sens de
la vue. L'après-midi du môme jour, le pro-
dige n'était plus un mystère pour personne;
l'église, les rues etles places voisines étaient
encombrées d'une multitude ravie de joie,
ou trépidante d'une pieuse curiosité; et dès
lors il y avait des centaines , pour ne pas
dire des milliers de témoins, carie prodige
se renouvelait souvent, et tous ceux qui
dans l'étroite chapelle pouvaient se placer
de manière à bien voir la sainte image, en
étaient témoins en môme tenifts. Le miracle
continua de s'opérer pendant les jours sui-
vants; mais il y eut dès lors des doutes et
des réclamations. Afin d'en ôter le prétexte,
le prévôt du chapitre, vicaire général du
diocèse, monseigneur Michel Brioli, enleva
lui-môme le verre en présence de la foule,
pour qiue chacun pût considérer mieux la
sainte image; le prodige, se renouvelant de
plus en plus souvent, n'en lut que mieux
constaté.
Monseigneur Salvator Leziroti, évôgue do
Rimini, alors en tournée pastorale, ne lut pas
])lus tôt informé de ce ciui se passait, qu'il
s'empressa de revenir à sa ville épiscopale.
Témoin oculaire du miracle, il annonça à
ses diocésains qu'une neuvaine de prières
commencerait le 18 du môme mois, et qu'elle
serait prôchée dans la vaste église de Saint-
Auçustin , seule capable désormais de con-
tenir le nombre toujours croissant des pèle-
rins; la madone y fût transportée à découvert
%u son de toutes les cloches de la ville, elle
y resta pendant la neuvaine, exposée à tous
les regards et de tous les côtés; le prodige
ne cessa pas , la foule augmenta de jour en
jour, et à la fin de la neuvaine, au lieu de
reporter l'image à Sainte-Claire, le prélat
ju^ea convenable de la laisser encore provi-
soirement h Saint-Augustin, où la multitude
des visiteurs pouvait plus aisément trouver
un asile. Mais déià une commission d'en-
quête était nommée, et se livrait à toutes les
expertises nécessaires. Les membres s'édi-
fiaient par eux-mêmes dans de nombreuses
visites à la madone ; ils recevaient les dépo-
sitions de témoins choisis ])armi les per-
sonnages les plus considérables que la piété
ou la curiosité y appelaient chaque jour; des
rubans étaient tendus de différentes ma-
nières sur l'œil de la sainte image, pour
mieux s'assurer du déplacement de la pu-
[)ille; mais tous les expédients confirmaient
a réalité du miracle. Il fut non moins bien
constaté, que te visage de la madone s'ani-
mait quelquefois des couleurs de la vie, que
son expression changeait des plus doux et
des plus miséricordieux sentiments, jusqu'à
l'apparence de l'indignation, de la sévérité
ou de la supplication.
"Cependant le miracle faisait bruit loin de
l'Italie; les journaux s'étaient emparés du
fait, et le controversaient h leur manière.
Des personnages d'une grande notabilité,
de France, d'Angleterre et des autres pays
chrétiens, se rendaient à Rimini; les uns
affirmaient avoir été témoins du miracle,
DICTIONNAIRE RIM
les autres disaient n'avoir rien vu, m
de longues séances et une attention
puleuse. Les esprits étaient de la sor
suspens dans les pays étrangers; c
pendant, le témoignage négatif de ceui
n'ont pas vu, ne saurait infirmer le
firmations de ceux qui ont vu. Les c
mations et les plaisanteries sur la sup»
tion et l'enthousiasme italien, les ex
tions vagues sur les ieux de la lumij
sur rhallucination de la vue après un r
prolongé, ne signifiaient rien du tout, c
ne saurait accuser de stupidité des po
tions entières, ni jeter sans plus de i
l'inculpation de faux témoignage à de i
1)rélats, h des hommes très-haut placés
a hiérarchie civile, à des membres
plus haute noblesse , qui ne craignaiet
d'appuyer publiquement de leur sign
leurs défîosi tions devant les membres
commission d'ennuête, tous disant:
avons vu de tous les points et de toulj
distances, jusqu'à pouvoir toucher l'i
de nos mains; nous avons vu la nuit,
lueur des cierges, comme en plein ^
nous avons constaté qu'il n'y avait ni &
ni jeu naturel de lumière.
Knfin, après plus de cent témoignage
thentiques de personnages marquants,
ques, cardinaux, prêtres, religieux,
liers de tous les rangs depuis la plusl
noblesse, après la constatation de grâce
raculeuses et de faveurs signalées obti
de la sainte Vierge à cette occasion, I
que de Rimini demanda et obtint un
du Souverain Pontife, à la date du SBj
1850, pour orner la miraculeuse image •
couronne d'or; la cérémonie s'accomi
quinzième jour du mois d'août.
Suit la teneur du bref.
>i
« Plus P.P. IX.
<c Vénérable frère, salut et bénédi
apostolique.
« Rien ne peut certainement être
doux à Notre cœur, plus conformée m
sirs, que de voir croître et se propagei
tout de plus en plus la dévotion et le
de la très-sainte Mère de Dieu, rimma
vierge Marie, Notre très - miséricord
Mère. Vous devez donc comprendre, '
rable frère, de quelle consolation a été
Nous votre si respectueuse lettre du ^
neuvième jour du présent mois, par laq
vous Nous apprenez gue Vous et le c
de la ville de Rimini souhaitez avec
d'ardeur donner à la très-sainte Vierge
marque publique et éclatante de votre
nenle piété et gratitude, que vous ave:
la détermination d'orner aune couron»
cette image qui, sous le titre de Mèrec
8éri<;orde, et d'après la relation que vo
donnez, rendue célèbre depuis déjà detM
dans tout ce pays par le jTodige duw
ment des yeux y est, au grand avantag
fidèles, honorée et vénérée avec beai
de [ûété et de dévotion. Vous Nous e
mez en même temps le désir de cél
tm
Ï>ES MlRACliiS.
noi
8!f
e le 15 (lu mois iranût pro-
TKglisc liHe avec une |ïorir|>c
• le triotDpljû tie la très-saiîiloMère
SOI* Assomption ilons ie ciel.
rcc que vous et le rlergé de lU-
cxlrôniotiient à c<33ur fl'accomplir
monic avec ta plus grande solen-
iblc, vous Nou^ syp|»iiez ordeoi-
^OHs accorder, s'il se peuU qu'elle
rée m Notre nom et avec Notre wt-
K» éprouvons une çrAiidejoicde
Ik vos inslaiites prières, puisque
5 Nous-Qiéme rten «ant à cœur,
lis soit [plus cficr i^uc de faire lotit
bus savons potivoir tourner h h
ï laplusgrnn'Ic louange delà liien-
Viergc Marie. A c.cs causes, |yjr
mes N«)us vous accordons, véné-
N ei vous c/)ncédons de Notre f^îcin
Ulté û" offrir en Notre nom et avn:
parité une couronne d'or à cette
ta très-$nint€ Vierge^ honorée sous
Mvre demiiérkoruf^ en avant soin
tout ce qui se doit observer dan-;
lie cérémonie. En outre, et en tant
l'aurez fjour agréable» Nous vous
\!\ fatuité de subdéléguer une autre
quelconijue, pourvu qu'elle soit
e en diguilê ecclésiastique, laquelle
[aienicnt, en Notre nom et en Notre
cc/jmpîir la nuVmc ci^rémouie,
lé à Itoine, pri^s Saint-Pierre^ le
1850^ la ciuquièoie année de Noire
« Signé Plus Papa IX, *>
luail encore latlestalion juridique
les tant de fois observés; l'évoque
la |>rononça enfin, après un Inng
imeii* le 11 janvier suivant. Voici
i:
l Salvalof Leziroli* évèque de Ri-
liant donner satisfaction aux ins-
\ M, Charles (ias[iard Vefiturini»
îal, à la supplique du substitut de
Dcelier, ainsi qu'à la dévotion des
sons et déclarons que nous avons
renient les dépositions faites avec
p«r les témoins dans les actes qui
Buses, que nous avons examiné
■Rifit ces témoignages, et après
isulté, selon les prescri[ttions du
cile de Trente, session xiv, Bc in-
l sanctorum^ plusieurs ihéoîogiens
\uîs autres prôtres pieux; après
oqué pendant plusieurs jours les
du SanU-Rspril, tout vu et cxa-
tis avons décrété et nous décreions
rilé du mouvement prodigieux des
enît crgo itemm in Cana Galilac.i^ mU
û viiiiiBi. Et oral «piid^m rt'giiius, rujus
nabattir Caphs^rnauni. Hic cuti» âiidiss«ïl
a<lvc)iiret a Judavt in Gâliljfaui, abiit ad
f alml mm ul lîe&rfmlercl, ol s;tnanH (i*
; a caim mon. Ufxil ergô Jciiis
^ « ei prodij^i;» vidnilis» nou ct<^-
\ làd ettin re^u1ii6 : Dothîhc, ile^cende
H moriatiir liUus meu$. Diiii e\ Jésus :
is lu us vivîl* Crcdidit boino srniioni,
JOiCTIOMN, DES MtBACLES. IL
pupilles delà s^tinCe imajge de la li'etdieu-
reuse vierge Marie, du titre de Mère de mi-
séricorde, vénérée depuis longtemiis dans
Féglise Sainte-Claire de celte vdie, trans-
portée ensuite M 'église paroissiale plus vaste
de Saint- Jcan-Kvangéliste» rapiiortée enfin h
ladite église de SaiiUc-CIaire, a été cl de-
meure prouvée, et nous |iern»eilons ei accor-
dons qne la relation de ce grand événement,
unie h loriginal du ftrésejû décret, soit pu-
bliée, non-seuiernenl de la manière qui [«re-
cède, mais de toute autre qui sera jugée
meilleure pour la (dusgrandegloiredeDicu,
et pour réthautrer et augmenter de [dus en
f»lys d^u)s les fidèles la dévotion envers Ia
bienheureuse Hlère de Dieu.
« Donné à liimini, dans notre résidenc4i
épisro[iaïe, le samedi 11 janvier de i*an du
Seigneur 18ëL
• Signé Salt^tor, évéque de Rimiiih »
ROI (Guérison miraculeuse d« kin d'un).
Jésu* vint donc une seconde fois à Cana as
(t alitée ^ ou il atait chttnrjé Veau tn rm; ùt,
il if awaii d Capharnaiitn un certain roi dnnî
k /ils était inalaiir. Ayant appris qive Jcsus
i't^it rrtcnu de Judée tn Galilée, il alla /e
trouver et le pria de Vaccompngner auprès
df son fils pour le guérir, en ajoutant au il
était prêtée mourir, Jésus lui répondit : Pour
croire^ il voits faut eoir des ^/rodiges et des
niiracleM. Le roi reprit : Seigneur, vcms
amnt (pie mon fils ne soit mort. — Allez ^ lui
dit Jésus , rotre fils rit. Cet homme crut en
la parole de Jésus^ et s'en alla. Or^ quand il
fut fïrès d'arriver, ses serviteurs accoururent
aU'dctHtnt de lui, et tut dirent : Votre fils
rit. il leur dcmatuîa à quelle heure il s'étmt
trouvé fnieux » et ils répofidirent : La ma-
ladie le quitta hier à la septième heure. Le
père se souvint que c'était précisément Vhcure
à laquelle Jésus lui aruît dit : votre fils vit ;
et il crut^ lui et toute sa maison (lù'àù)^
« Plût à Dieu qu'il ny eût pas beaucoup
de gens qui, comme cet oflicicr, ne croient
l)oint les ojiracles, s'iJs ne les voiciU I C'est
une ingratitude de ne pas jjrendre j^tir soi
C4* que Dieu fi^iit de merveilleux dans un
temps ou dans un |>ays éloignés ^ [>our éta-
blir la foi de riiglise, qui e.^t [»arloul et en
tout Age la même. — Cest la honte de l'es-
prit humain de ne se former h la croyance
des choses extraordinaires, que quand r*esl
Dieu qui les fait. « (OtESXEt, Itéfiexions mo-
rales sur r Evangile de saint Jean,)
C'est précisément parce que la foi de P»
giise est toujours et partout la même, que
l'auleur des Réllc lions qui précèdent a été
condamné, h cause d^ ses uouvcauiés; ui*tis
miem dîtK cî Jcsus, et ibat. Jam antcm eo descrn-
iicnle, servi orrunennit l'i, et nunliaveruiil diccn-
les, r|uia lUjiis cjiis vivcr*! ïiïlorr«»^;»l^t crgo ba-
ram ab cis^ lucpia mtliiis babuetit. Kl dixoruiU fi :
Quia b^ri bor;i M'i»ltiiiit rcliqyit 4^ uni ifhris* flogno^
vil er^o i»a(er, quia iUâ hora erat, in quj diskil ci
Jésus : Fitiustuufi vivit : cl crciljdU ipse, il dnmiis
ejus iota. Uoc ileruui si*c*indu«i signum fccit Jcsii»,
cnm vcntssct a Judxa iu GalliUaiii. (Joati. iv,
26
i\\ SAB D1CTK)NNA1IŒ
-IIKaioiQS ici SCS observalions sont d^unc
jiwésse irréprochable : c'est la honte de
resprit humain de croire si légèrement tant
de récits mensongers , d'admettre si facile-
ment tant de paradoxes erronés, et de se roidir
contre ce qui vient de Dieu. Les incrojrants
se plaignent quelquefois de ne pas voir de
miracles, et ne veulent pas comprendre que
l'incrédulité est ce qui en tarit la source. La *
SAB
première condition que Jésus^JMrist
jours posée à ceux qui lui en Ipl dea
a été aevfoire en lut.
Ce fait examiné en lui-même ne sori
de Tordre merveilleux dans lequel se
tient constamment TEvangiie Le récil
ses preuves avec soi , et il nous pai
imj)ossihle de rien ajouter pour Vnp\
ou le Jéfendre en tant que véridique.
SABBATS. Assemblées secrètes des sor-
ciers ou magiciens, dans le but de s'exciter
au crime les uns les autres, et de se livrer à
la dépravation.
Certains écrivains, trop superficiels, ont
nié mal à propos Texistencc des sabbats. Le
P. Mallebranche lui-même , dans son livre
de la Recherche de la vérité^ a inséré sur la
sorcellerie et les sabbats un roman à peine
ingénieux, qu'on a trop admiré ; prouvant
par là, comme par cent autres endroits, qu'il
avait moins de lecture que de philosophie,
moins de jugement que d'imagination. Nous
nous proposons deux choses à examiner
dans cet article , d'abord la tenue même des
sabbats, et ensuite la manière prétendue
merveilleuse dont les magiciens s'y trans-
portaient.
Les sabbats se tenaient dans un lieu isolé,
souvent dans des plaines, quelquefois au
milieu des bois. On plaçait des sentinelles
à l'entour, afin de tenir éloignés les pas-
sants et d'être averti du danger; vs qui
n'empêchait pas toujours des personnes
étrangères d'arriver à llmprovisle, et à leur
grande surprise comme a celle de l'assis-
tance, au milieu de la réunion.
Sur un autel trônait une idole, une oie,
un chat, souvent un bouc, un mannequin
quelconque, un tronc d'arbre, une cruche ,
Elus souvent un homme portant masque de
ouc avec un visage de carton au derrière ,
quelquefois de pareils visages aux deux ge-
noux. On y a vu un homme et une femme
sans masques et sans les visages indiqués :
ceitx-ci se nommaient le roi et la reine du
sabbat. Le nom de beaucoup de rois et de
reines des sabbats est connu par les procès
pour cause de sorcellerie; on lit ceux de
maître Léonard, maître Jean Moulin, Pierre
Daguerre, etc. Communément, le président
portait un masque de bouc, avec un ou trois
rançs de cornes, et un fanal à la corne du
milieu.
Des appariteurs armés de baguettes ré-
glaient 1 ordre et maintenaient les rangs.
Chacun, à son arrivée, allait saluer l'idole,
lui faire une offrande, ne fût-ce que celle
d'un filament de son habit. Au départ, tous
recevaient des jetons de présence, consistant
on un nwrceau de cuir, de fer pu de cuivre
irès-mince, taillé de la grandeur d'une pièce
(Je monnaie. Ces jetons, habilement glissés
<lans Je commerce, ont fait croire aux gens
'lu peuple que l'argent touché par les sor-
ciers se changeait en rondelles de ci
qu'il leur en venait réellement du dé
Les parents amenaient leurs enfac
quand ceux-ci étaient encore trop j
}>our prendre part à une débauche de
auraient pu être des témoins indîscrc
les plaçait au bord d'un ruisseau 01
d'un vase rempli d'eau, on leur donni
baguettes , et on leur disait de battre
pour former la erêle.
Tous les membres de ces nocturnes i
blées n'étaient pas initiés au même <
Les nouveaux venus devaient être pré
par des patrons , autrement ils auraic
maltraités et chassés, peut-être même
mort. La présentation était suivie d'ui
veau baptême, administré avec des ce
nies honteuses et dérisoires. Les eoDu
personnes affiliées n'étaient astreint!
cette dernière formalité. Chacun, en i
mettant, devait renoncer au Chri*
chrême et au baptême , ce sont les e:
sions consacrées , et reconnaître |ioai
teur et pour maître le démon , banni (
par la jalousie de Dieu, mais qui de^
reconquérir un jour, et y placer ses.
teurs, après en avoir expulsé les saii
La plupart des membres, ceux-là 1
paiement qui n'étaient pas tout à fait 1
en regardant l'idole cro valent voir le<
en personne. Cette idole, quand c'éU
être humain, poussait des cris rauques
rendre l'illusion plus com[>lète, et |
du ton que parlent les personnes mas<
aQn de n'être pas connu. 11 rocommaii
ses adorateurs le crime et princi|Vlett
vengeance. Vengez-vous, vengez-voi
était dans la plupart des lieux le cri c
ture de l'assemblée.
Chacun allait baiser le prétendu dia
derrière; la cérémonie se faisait procc
nellement, avec des torches do résine
cire non blanchie. Le diable distribui
suite des poisons, des poudres, des
madeset lejelon de présence.
Les plus jeunes membres, et ceux d
zèle n'était pas encore éprouvé, étaien
gés de faire leur confession, et nid
châtiés, lorsqu'ils n'avaient pas commis
de crimes. L'empoisonnement des ho
et des animaux, la vengeance, le vic<
qu'il fût, recevaient des encouragcmc
des récompenses.
Après les cérémonies préparatoires '
la re[)résentaliGn burlesque duplu^ av
jtf le bapléme des crô[yau(ls^
nilKiiles et nuhe^ û^errirt's
Sliquc; Je tcslitit dmu lequel il esJ
u^eiuenl Iron prouvé qu^m n servi
fuU «le la chair do |*elits eal;ïnl« ,
mit lo Uiptûme ou ijuuJoJes. Les
'tî5 îaiics en Aneimgtje s';iixor-
ce puint, coïiiinc diiiis tunt le reste,
t{éiM)silions reçues par les tribun mu i
se. Veuflil ensuite la danse ^ qui se
i (ijir (les rondes ilos 11 dos, dans l*é-
ddiuile.s, lorsque te lieu ei la saison
tltâieui; puis enfin l'eihncliuQ des
el là proniis^uïlé.
toises étaient en usage dans les
IEiral.<*e, la danse iKiliéinicnne el le
PbTIe^ci îï'ciécutail en tournant, avec
f ejjièiits (le iilie en avant et on ar-
Jroile el à gauche; elle était encore
tnmne au xvr siècle.
i devait porter son rraj^ud au
le sauriaiis rendre raison du culte
\tët les lorcîers h ce reptile im-
t repoussant, à moins que ce ne soit
nir, une dernière formé de Tophi-
y avait émulation à qui (irésente-
us L;ros. On les nourrissait dans des
inpiisdeson; ils éiaienl lanulicrs
paient dans la liourhe de leur mai-
1-cr les panaient de rulkius |iour-
colliers. On les nommait en sl^ ïe
es marionneKeSt des aiirmillois, ou
ipiemeot ma t)ête.
Nions voir un paiie rciirochcr aui
s le culte du i:Ta|»aud. Le Livre iU
ont ^lanlfaui on a puL»lié deux feu il-
J comme ari[iarlenant aux gnosti-
é:^eiite . à la [»a;^c ({ui indique les
leures du jour, un crapaud ynxiv em-
le la dixième heure. A la quaU^iènie,
lième el la sixième sont ries al^raxas,
'on en voit sur les ramées. Séranis
Q iioisseau est à la sejUièmc.
âl>tKiis turent nou-seuleinent le sé-
\ de la dépravation, mais aussi une
'af»prentissage |jnur ions les crimes.
K vcngeamc qui y retentissait, ac-
Ic association de îmdtaileurs, qui ,
►es el proscrits par la soriété* h cause
% crovanccs, de leurs crimes et de la
nu^iis inspirent, cherchent h nssou-
s le sang el les larmes de leurs sem-
» Sa haine qu'ils porte ni à Dieu et tL\\\
s.
ciétéiotUe entière, tributaire de leur
ace, eîit solidairement rcs|>onsable
I fiisle répulsion qui les irrite, ou de
latiou <mi les opnrime. €e sont bien
c^^c^ d une famille jadis proscrite et
[^au côtirroux des lois.
les salibats , on apprend l'art dange-
ï composer et d aaminîsirer ces poi-
ïi donnent une mort pronq le conimo
% ou qui héhètent et font mourir de
ir* Ces poisons nui» répandus dan«
hp$« semés dans les chemins, placés
Y. Aalf^Nit/ ditmUc, h m, c.
dans les élaUes, rendent les animaux ftr-
rieyx ou les tuent. Heureusement perM»n!!<'
n a donné leur cooqMjsition * et ils nuu: ck-
C4jnnus que jMir leurs ellets.
Nous li^norons é|;alemcnt ta composition
de avUe ix^uidre quon nommait poudre de
diable. Nous savons seulement qu'on y fei-
sail entrer delà pous-sière de crapauds cal-
cinés^ des hosties consaiTées à la messe du
sabbat ; et quelquefois, ce qui esA plus lior^
riitle, des hosties vériUibletneni consacrées^
dérobées dans les églises par des commu-
nions simulées. Kivasseau indique en pins
un cliat, un lézard et un asjHc calcinés;
nous n*oiïeriojis attester la prescD4îe de ce»
derniers ingrédients.
i\n connaît mieux la composition de la
pommade \av le nuj^en de laquelle les
membres de f-es aesemblées se donnaient
des exiiïse^^ qui leur représentaient toute*.
les volu|ités du sabbat, l'rédisposés f)arrha-
bilndc et par l'excès de la luxure i ce genre
de viï^ions farïlasjuagoriques, [ ouvaieiil*ils
r(^yi:v autre chose i\ne des volufjlés? Il leur
semblait donc assister à leurs réunions fa*
vorites, élrc emjxjrtés d*un vol rapide \^t le
bouc ou ranimai qu'ifs avaient adoré sur
rautel, et traverser ainsi de grands cspaces.
Le lendemain au réveil, ils se trouvaient
brisés de lassitude, comme on Test toujours
apr^s un longcaucliemar, el plus d'un |»armi
eux dut croire à la réalité de ces noL^nrnes
vovages,
\a base de cette pommade, nommée on
pucjittcrrible, était la momie. lean-Baplistc-
à-l*nrla, (Cardan, de Nvnauld indiquent les
dilférents ingrédients ifonl elle se com|Hjsait ;
et [lartni le nombre, il y en a de ca[iable.*
de produire momentanément la fureur ou la
fidte ; il sulllt de citer Tache, la jnsquiame,
la cigtië, le pavot, dont les sucs sont réfm-
tés |>our leurs funestes etfcHs, Une aulr«
ponnuade dans la comj^sition de laquelle
entraient la belladone, la nK>relle furieuse*
I aconit Ja berJe,le quinle-feuilîe, racorunu
les feuilles de peuplier, fnnibinées avec la
suie, devait éïré plus len-ible encore. Il est
Iwui de se souvenir que le genre dMlusioa
produit par uiic mAnie substance stupé*
fiante csi toujours le ntéme.
Ce sont là ces transjjorts au saUjal opérés
par ie diable, pour lesquels tant de malheu-
reux ont péri du dernier ."supplice; les juges
îie sti bant pas discei-ncr ce qu'il v avait do
lantastiqua d'avec ce qui était r<Je1, parco
cpiMs partageaient eux-mêmes tous les pré-
jugés populaires. Lorsqu'enfin le temjis de
robscrvation est arrivé, il a été constaté par
un grand nombre d'exem[>les, que ce trans-
port n^avait rien que d'imaiîinaii*e.
C'est ce qu'attestent également Paolo Mi-
nncei, jurisconsulte de Florence, vivant au
xvn' siècle, André Laguna, médecin du pape
Jules m, Bodin, Jean-Baptisle-è-rorta,
Al<'iat,le cardinal Cajetan, Pierre Remjr» qui
relatent des expériences faites par eux-
mêmes ou bien en leur présence, et duut
str»
SAB
DICTlONxNAIRK
SAB
m
#DCune ne peut laisser lieu au doute (10%).
Le célèbre Gassendi fît une serot)ldble ex-
]iérience à Tégard d'un malheureux sor-
rier, que des paysans conduisaient devant
les juges, et qu^il retira de leurs mains.
M eiil môme beaucouj) de [leine à le convain-
cre, après lui avoir fait prendre une des
pilules stupéfiantes dont il se servait, quand
il voulait aller au sabtiat, qu*il n'avait |)as
bougé de la chambre dans laquelle \h avaient
passé la nuit Tun et l'autre (1039).
On peut comparer ces faits avec ce que
raconte Apulée aeTenchanteresse Pamphile,
qui se servait de certaines pommades, pour
se métamorphoser en hil)Ou, et s'envoler aux
lieux où ra))pelaient ses plus chères aÛTec*
tions. On peut les comparer à rillusioii
cpréprouvaicnt les fenmies vouées au culte
de la mère des dieux, qui assistaient en ima-
gination aux danses joyeuses des faunes, et
entendaient avec ravissement Tharmonie de
leurs instruments de musique.
Il ne faudrait pas en conclure cependant
que les sabbats eux-mêmes sont des assem-
blées imaginaires ; car il est prouvé par une
multitude de faits, de dépositions, de juge-
ments authentiques, de décisions sur la ma-
tière, qu'il en a été tenu réellement, pour
ainsi dire jusqu'à notre époque, en un grand
nombre de lieux, dont les noms sont con-
nus, et que les membres s'y rendaient à
pied et en revenaient de môme (1040).
Il est encore certain, que les nouveaux
venus y recevaient la marque d'un 1er chaud,
et que cette n[iarque se renouvelait en di-
verses circonstances.
Un fait non moins constant, c'est que les
principaux acteurs de ces détestables scènes
portaient un masque. Dans les capitulaires,
les noms de masque et de sorcière sont don-
nés comme équivalents (1041); les lois lom-
bardes s'expriment de la même façon. Il faut
se souvenir encore que les mascarades fai-
saient partie intégrante des bacchanales.
Le conseiller de l'Ancre, qui jugea tant
de procès pour cause de sorcellerie, résume
ainsi les dépositions qu'il a entendues rela-
tivement au personnage qui présidait les
sabbats : « 11 a le visage pâle el troublé, les
yeux grands, ronds, lort ouverts; une
l)arbe de Chèvre ; la forme du cou et tout le
corns mal taillé; le corps en forme d'homme
et de bouc. Il a la voix olfroyable el sans ton,
avec la contenance d'une personne mélan-
colique et ennuyée. » Qui ne reconnaîtrait à
ces traits un personnage masqué, et contre-
faisant sa voix, de peur d'être connu?
Les sabbats, ou assemblées nocturnes des
sorciers, remontent jusqu'au temps du t»a-
(1038) V. Euiibe Salverte, Euai sur ies Se.
occultes^ l. II. — Lagu.xa, Comntenl. in Dioscor, 1.
Lxxvi, c. 4. — BoDiN, Démonom.^ 1. n, c. 5. -
A Porta, Prognosiic; c. 26. — Alciat, Parœogor.,
L iH. — Cajetan, quœsl. 106, 2« 2»% a.p. — Remy,
DœmonoL^ I. n, c. 4.
n059) y. Gassekdi, P%sf7Me, I. vni, c. 8*
(1040) K. BoDiN, D^moNom.— De l'Ancre, Incré"
dttiilé du sortit. — De Saimt-Amdré, Lettres sur la
inajie. — Gakinet, Histoire de la Magie. — Spiîia,
Fort. fide':. — Arrêts du Parlem. de Paris des fe
ganisme. Horace les désigne fiÉ^le nom «le
Colitia (1042), dérivé de cefWde Cotvs
déesse ae ces voluptés dont rinculpaûon
fut toujours et partout un opprobre.
Un lait raconté par l'auteur de la Lfyenit
Dorée^ Jean de Varagine, par Pierre de N«-
talibus, par saint Antonin, et qui se lit dans
les plus anciens bréviaires d Auxerre, tant
imprimés que manuscrits, relatiyemeDt k
I*év6que saint Germain* vient démoDlrer
l'ancienneté des mêmes assemblées au sein
du christianisme, et, fiar Tépoque è laqaelh ,
il s'accomplit (saint Germain mourut eniU) '
les rattacher d une manière évidentes celles
du paganisme. Nous reproduisons littérale*
ment r« Saint Germain, dans le cours desH
vovagesy ayant pris un jour son repas du
sofr en un certain lîeu, vit avec sutiHiN
qu*on préparait un second souper, il en(l^
manda la cause, et Khôte lui réfiondit qoe
c'était pour ces l)onnes femmes qui rOderi
pondant la nuit. Sur cette réponse, salBl
Germain résolut de veiller cette nuif-li, ■
))Our voir ce qui se passerait. Or, il viitf
une multitude de démons, sous la forme
d'hommes et de femmes, qui se mirent è
table. Ayant demandé aux gens de la mai-
son s*iis connaissaient ces personnes, toas
dirent que oui, les désignèrent ctiacune pir
son nom, et indiquèrent leur domicile da»
le voisinage. Saint Germain défendit an
démons de sortir, envoya aux domicilei
assignés, et il se trouva qiie tous ceuxqu*oo
venait de nommer, dormaient fort tranqwl-
lement dans leur lit. Tous les nersoniiagei
dont se composait la liande furent dm
obligés d'avouer qu*ils étaient de vniii dé-
mons, revêtus de formes illusoires.»
En retranchant de ce récit ce que TaolNr
y a ajouté de son propre fonds : savoir, fï
âes démons vont s'asseoir è table el»
somment des aliments, ce qui ne pealttt; J
qu'on trouve dormant dans leur lit te
personnes attablées au même moment dm j
une hôtellerie, ce qui ne peut être non piiSi I
il reste un fait dégagé de tout merreilleoi:
celui d'une troupe de gens habitués t m»'
cher pendant la nuit, et profitant de la te^ !
reur superstitieuse qu'ils inspirent, poir
mettre à contribution la table des riches.
Postérieurement à celte époque, une for*
mule d'acte de renonciation à Satan, poUife
par Canciani à la suite de la loi des Saxons,
contient une expression qui démontre, li
l'explication du commentateur est vraie,m
les mystères existaient encore, ou que lei
sabbats existaient déjà : Renoncei-voos i
Satan et à tous ses gildos (101^3)? demandiil
le ministre de la religion; j'y ren(NQiee,ré-
octolire 1593, août 1605, 29 avril 1608, 17 1
Lue 1G09, 4 février 1615, 17 mai 1016, 10 odoUj
1616.
(1041) Striga vel masea^ Capîtul. pro part. Sau
c. 6.— Sirix quae diciturmasca (Lex Lonjisoljinl-)
- V. DucANGE, Clossar. ail. vcrb. lfa«c«, — fc-
MAGE, EtgmoL
(1042) V. IFoRAT., Epod, 17. v. 19.
(1045) I Abrciiunlias diabolo et omnibus dllboli
gildis? — Ahrenunlio. » — V. Camiiaxi, Co/tort.
Leg. Auliq. barbar,, i. III.
1 ie c^é<)min(ne. A|>pu>é sur l'ati-
de pIONicurs sav^inls, Ciancioni pré-
jue ce mot satori si^-ïiific des ûss^cnï-
I secrètes» scmi-rcrligieiisos, anrfjmpa-
Idédivertiiisômems et rie fesliiis, ijont
ftiiibres, nKWés en ronTrérius, élaicul
Ils à un serret rigaureiix,
pirièiirernenl encore, les assemblées
mes ile Diane, de Beiisosio, «le dame
Wc, cflr DU les trouve proscrites mmis
prents noms por les ronriîes et les
Iles, contimiciU les ^^ablmls jus(|u\iu
èclo. L'éviique de Cbiirtres, Jean ri^j
Iry, écrivmn rîu \\\\ en [iMrle d'une
^ préfixe (iOy*}; ii fii\\ meniion tW.s
xs noclurnes» des feslin>, des Ibne-
j verses remplies par dilFérenls per-
les, des fîi.^linienls inllii^'és h ceux-ci,
Iges arcordés h. ceux-là.
p dès le comnieiieemciil du xi' sitVrïe.
Iwils sY't<nîcnt révélés d'une nianiùre
jiiivofjuc , en nif nie tern[ps que tes
lécns au\r|uels Uohert-le-Pieu\ tit
B dernier su|>filice 5 Orlé.ms. Vn c^r-
de Chartres, cité par fauleur île
'ff tcclHimtifjuc du diocrse de PariJt^
ï\nçwï que, dans leurs réunions nor-
res hérétiques récitaient les litanies
te flOVS), qu'ils purifiaient les en-
Ip le feu le huitième jour après la
ce» el qu'ils en consuiuaient quel-
lis entièrement , afui de composer
ttr cendre des drogues mysléricuse^.
I, nu \m* siècle, les saljî>a(s se uiani-
'dnns toute la s[>lendcur qtii leur es^t
I^ roman de Perce for et en coniienl
isante description, que nous ne pou-
lire ici, pour cause de certaines
i ne seraient pas de mise»
srrit de la Bibliothèque royale,
310, intitulé : Li romans de Fmtrel,
icnt une description non moins plrii-
sous le titre de Mfrsnie ileHequin et
iira/t, mais que nous ne (louvons nun
ipporler. Elle est accompagnée d'une
urc reprébjcnti'tiive qui est un vrai
(Buvre treiéculion, mais de laquelle
jx lant ^oit |ieu modestes ne sauraient
1er la vne. {Ms, 6812, foL XXXXIV.)
les ces pratiques abominables avaient
Ifoduites en France, ou réuhautrées
ei siècles précédents» {mr les néo-
pi c^ des diverses écoles,
laniihéismc, apporté dltalio par des
ires des sociétés secrètes, toujours
les, lesquels, |>nur mieux se sous-
lux soufKjons et à la surveillance des
s, avaient i^ris rhahit de moines, se
ea avec rapitlité dans PAquitairui
vers Tan 1(»10. Quinze ans plus lard»
l étendu SCS ravages jusque dans
nais (I0V7) et jusqu'en Normandie,
alors uuc Roliert le I*ieuï, averti rie
is par le duc de Normandie (1048),
V. Pai vtnj^T., b lî» c, 17. — Dr €aj«ce,
art. Dinnn,
* Ad in^inr liianb' noniînà d.cnionunt
liant* *
UiidiarJ HT, fit cnnnnenccr loiilic les mai
chéeiis ries pnnédures, h la ^juile «Jesqnef
treize [ier.>onne5 furent envoyées au bûcher;
et c'esl, dil-on, le premier exemjdo en
France du supplice des hérétiques. Lobser-
valion serait juste, s'il était vrai que ce fût
pour crime d liérésic que la sentence capi-
tale fui prononcée; mais il n*en est rien :
c'étaient des blasphémateurs, des adorateurs
de déinruis, des inagiciciK^i irabominobles
inipudii|ne'^ , îles assassins que Ton con-
damna au feu,
frissons h Ailliémar, Instorien contempo-
rain, le snin de raconter les faits qui con-
cernent les manicliéeiiîH d^Orléans. m Ils
avaient él6 séduits, dit-il, par un paysan,
ipii se vantail de fiosséder le pouvoir d o-
pércr des prodiges, et qui jiorlait avec lui
do la cendre d^enfants consumés par les
Jlammes.... lU invrïquaient le démon, qui
leur apparaissait sous la furnie d'un homme
aussi noir que les habitants de TEihiopie»
et ensuite sous celle d'un ange brillant de
lumière Ils rengageaient h lui obéir, ils
reniaient le Christ, el se souillaient chaquit
iour lie crimes cl d\il»ominations: re qui ne
les eni|ièrhait pas de feindre totil l'exté-
rieur du r;hrisliitnisnie* On en Irouva pa-
reilleinenl à Toulouse, qui furent aussi
condanmés. Il en existait encore en plu-
sieurs autres lieux de rOccidenl, ijui se
cachaient avec le plus grand soin, ot iiro[>a-
gcaient aclivemenl leurs doctrines* »
to tnoine Glaber contlrme ces détails, el
ajoute que la ville d*0rléans rîevint le sémi-
lïaire de la secte. Il dit r|ue ceux qui y
subirent le dernier sup|ilire, man-baieiit
gaiement au biVhcî, espérant que le démuu
les préserverait des tlammes, ainsi qu'il le
leur avait promis; mais que, quand ils
vinrent à en resfîentir les premières at-
teintes, ils s'écrièrenl qu'ils étaient désa-
busés, demandant giâre, et promettant de
faire iȎnilencc. Il fiil fmpc^ssible de les
sauver, malgré tous les etforts, parce qtie»
déjft, le feu était trofï violent.
On (leuttxinclure du récit d Adhémar, quo
les propagateurs ûe cotte détestalile secte
emphnaient la fantasmagorie comme mo\en
de siéiïuttîon. Le l'ail sera de nouveau c'on-
stalé par la bulle de (irégoire IX contre
les stadingues.
Le mantcliéisme n'étail pas moins ré-
pandu dans les provinces septentrionales,
ainsi qu'on te voit j>ar les actes d'un sy-
node tenu à Cand>rai Van 10^. Mais Gé-
rard, évèque de cette ville, fut assez heu-
reux pour convertir sans persécution les
coupables, el obtenir de leur pari une ab-
juration publique.
L'apparition des manichéens îi Toulouse
et à Orléans ne fut donc qu'un signal. L'hé-
résie se manifesta sur une miutitude de
points h la fois; soit que ses aaissiounaires,
(iÛIG) V. Adhémar, Ckrmh, apnd L%nni;, P!û9*
BiUiùL. U 11, (». it»7.
{VH^} V. t;i Alt. Il^MiiH., L m, c. s.
st.»
SAB
DICTIONNAIRE
SAB
Si!
rt^pandus nnrlout, eussent conquis partout
(iCs ilisci|)les, soit qu*à leur yoix les restes
xiM gnosticisrae se fussent réveillés instant;^-
nément après un lon^ assoupissement.
Quoi qu*il en soit, TEglise eut à lutter en-
core une Ibis sérieusement en faveur de la
raison, de la foi, des priBci[)es de la morale
ot de TEvangile , et la société Ik défendre
son existence compromise.
D'un autre côté, une secte de pauliciens,
qui s^était conservée dans TArménie et la
Thrace , avait envoyé des émissaires en
Bulgarie près de deux siècles auparavant;
leux-ci j areillemcnl avaient revêtu Thabit
de moines, ])0ur miei^x tromper la surveil-
lance. On nomma hogomilles les disnples
qu'ils formèrent dans la Bulgarie; ce nom
siguifie des gens qui invoquent la misé-
ricorde de Dieu (1049).
Au commencement à\\ xii* siècle, on
Irouve les mêmes hérétiques dans le dio-
cèse deColoane (1050). puis, bientôt après,
«lans la Flandre, où ils avaient repris leur an-
cien nom de cathares. Ils l'avaient repris de
même en ltalie(1051), d'où ils entretenaient
un commerce suivi avec leurs frères de la
Flandre, et avec ceux du midi de la France.
Ceux-ci le reprirent également et ne tardè-
rent pas à se confondre avec lesVaiiduis, ou
pauvres de Lyon (1052) , si toutefois la con-
îusioiine doit pas être attribuée aux histo-
riens coRtemiiorains. Dans le diocèse de
Bourges, on les nomnia cotteraux et rupta-
riens. Ceux des provinces pyrénéennes re-
çurent, de l'ancien nom du piays, Novempo-
pulanie. celui de poplicains, et, par altéra-
tion, publicains (105-i).
Guillaume de IMeubridge (1054), Po>ydore
Virgile et Mathieu Pftris nous apprennent
i|uc ces derniers envoyèrent en Angleterre
une compagnie de trente missionnaires, qui
y furent promptement arrêtés , et ensuite
condamné» dans un synode d*Oxford.
Nous voyons les mêmes publicains inon-
der toute la Gascogne (1055), depuis Tan
1181 jusqu'à Tannée 1108; ensuite apparat-
Ire h Sens k cotte dernière époque (1056).
Déjà on leur donnait le nom de bulgares ;
ce qui dénote les rapports qu'ils entrete-
naient avec leurs frères de Bulgarie.
A Narbonne et dans le pays circonvoisin,
on les connaissait sous le nom de bons-
hommes, que nous venons de voir api)liqué
aux sorciers du V siècle. C'étaient de
véritables manichéens , disent les Pères
du concile de Lombez (1057), qui les con-
damnèrent en 1165.
(1049) Vers Pan 870. F. Petrus sicil., in Bibl.
Patn, eçl. Luffd. t. XVI. — Harmenop., tib de sec-
tu, m Bibt. Pair. éd. Paris., i. XI. — ConeU. m
ff/J''-. »nno 1159, c. 43. — Concil. Tolos., aim.
fll9, c. 5. — EuTHiM., PanopL, part, n, lit. 23.
(1050) V. EvERV. Steiîifel©, LUt. ad Bernard.
Ciarav. — IIdco. Mctell. — Godfrid. iroiiacli.,
Annal., sub, anuo ilG3. — Tuitheîi. in Chronic.
•«beod. anno.
(1051) V. BoNACURs., EpisL, npiid d'AciiERt, in
SpiciL, t. xm, p. 63.
(lOW) V. Ces. Heisterp, lUnst. Mirac, l. v, c.
. D'après ie moine Pierre de Vâulxcemay»
le nom de bons-hommes ne s^ap^iquait pas
à tous iiidistînctement» maii seureroent aux
parfaits; car ils étaient, comme dans leur
orisine, divisés en plusieurs cIa[S8es.
Un concile de Toulouse excommunia, en
1178, les mêmes hérétiques, sous le nom
d*Agennois, qui indique le lieu d'où Héré-
sie avait été apportée dans cette Tîlle.
Ils sont encore connus sous ceux dcusta-
rins, béghards, brabançons, nararrois, bis-
ques, henriciens. léonistes, aragonnais, pe-
trobusicirs, amaklistest piSres, tisserands,
passasiens, trirardins, etc. Mais parmi œs
appellations, quelques-unes appartiennent
spécialement aux vaudois, quelques autres
indiquent simplement les provinces habitées
par les sectaires, plusieurs dérivent du noo
de leurs principaux docteurs. Cefle d'il-
bigeois sera toujours la plus fameuse de
toutes.
Répandus princi|)alement dans brProvenei
el le Languedoc , la ville d*Albi était lear
métropole. Condamnés par les conciles de
Toulouse, en 1119; de Latran, en 1139, de
Tours, en 1163, ils n'en persévéraient ptt
moins dans leurs égarements et danstevs
mœurs abominables, lorsque lo sonveraii
);ontife leur envoya, en 120a, une dépata*
tion composée des plus grands personnages
du temps ; parmi lesquels il mut compler
Diego, évéque d'Osma» saint Doouniqie,
Arnauld^ abbé de Clteaux, et Pierre de Ch^
teau-Neuf, évéque de Carcassonne; celttird
honoré du titre de légaL Les albigieois le*
poussèrent les ouvertures qui leur flireil
faites, et le légat fut assassiné par ordre di
Raimond, comte de Toulouse. Uoe eonAoto
aussi sauvage n était propre qu*à ipiMhf
sur leur tète une terrible veiigeàiiee;cW
ce qui eut lieu. Le souverain pontife eMif
munia le comte de Toulouse, et fit prIcW
en 1210, une croisade, dont SimoD, Mii
de Montfort, fut déclaré le chef. II mMV |
appartient plis de relater les événenieaU et j
cette guerre désastreuse , oui ne se tenoitt t
c|ii*en 12â8, et qui amena rétablissemeiil 11
1 inquisition, en 1229.
C est ainsi que toujours et partout, ces
malheureux, qui avaient tant à se faire pv-
donner , et un si grand intérêt à st teiir
dans l'obscurité, provoquèrent les réprésd-
les ou les persécutions qui devaient les
anéantir.
En 1183, une bande de sept mille cotiè-
raux se précipitèrent dans le Berry, inoea-
diant et massacrant tout sur leur passage
18. — Revner. in Summa.
(1053) V. Radul. Cogesral, in Hiu. Wil. Mnt*
ridg. — WiLL. Brito, ta Philipip.. apud DdcbA
t. V, p. 402.
(1054) V: De Reb. Anqi.,\. ii, c. 13.— Kette.
Verg., sub anno 1166. — Math. Pàh., sub eod eia-
— Petr. monach., c. 3.
(1055) V. Monacli. Âliiss., sub iisd. ann.
(1056) V. ConciL Senon., apnd MARGOiani IS u
BlGNE.
(1057) V. apud Lacbe, t. X, p. 1470.
■
(
sxn
DES SnnACLES
SAlï
Sîf
/sftns^û^ïni<^uiiocônsr(î^ration |*ûl les
r, l'hilip[»^-Aiigiïslc n Va fui pas plu-
bruié, qiril envoya des forces sufTi-
jéstns la ^irovince^ i»oiir écraser les fa-
ms jusqu au dernier*
J34, les albigeois d'EiJpagne se soule-
sî>oiJlanémenl , et commenciTent
njiloits par le tnassai re, le pillage et
die; te qui provoqua immédiatement
eux une jjouvelle croisade (1059),
1230, les stadingiies d'Allemagne.
pvoir massacré les missionnaires qui
raient été envoyés, et les légats qui
iient à les ramener aux mœurs et
du christianisme, s'étaient précipilés
[ des frénétiques sur tout re qui se
iih leur rencontre (1060); Burrljard,
j'Okièn»bourg, ayant entrepris d'arrti*
r fureur, en avait été la victïme ain>i
iplus eratide partie de son armée. Les
ide Clèves et de Hollande, le due de
i et le sire de Mathan le vengèrent en
)e cette fois lesstadingues furent ex-
és, et leurs restes j€tés aux quatre
} ainsi que le disent les cliroui-
roisième concile de Latran, qui con-
111 çiobo les brabanroos, les aragon-
|s navarrais, les basques» les cotte -
es trivardinsjeur reproche h tous les
\ excès. Jls n'épargnent, disent les
ni l6 sexe, ni râge.ui les lieux, ni les
nés. Le concile tleTarasron parle de la
manière. Mais nous n'avons pas à
récit de toutes leurs provocations
s, et nous n'oserions présenter le
des crimes qui leur étaient familiers;
il la ]>einture la plus hideuse et la
joutante (10451). A ceux qui deman-
ï si cette abominable corruption de
n'était pas un simple accident, et si
sières et ignobles pratiques, jetées
ire à la tourbe des initiés, ne servaient
orce pour recruler plusd'adhérenls
idée utile, è une tloctrine liumani-
un mythe réservé pour les seuls
, nous répondrions non. I^ cornip-
il le but, le secrel, la fin ; il n*y ^
fvius, rien de moins. Le berceau
cfe fut brûlé parle feu qui couNUiia
S'insurger contre cette désolante
serait une preuve dignorance ou de
\ise foi. Qu'il nous suffise d*indiqu<*r
itiquesde la magie auxquelles les néo-
jues se livrèrent avec un entêtement
îrs croissant.
jpdore Virgile (10€2), en parlant de
i furent condamnés à Oiford en 1 \M,
aie comme des fabricateurs de malé-
V* Wiix. Brilo, De ^eni. Philip, Àugu».^
.jcm&yE, t. V, p. 7i. — Wiij . N;ii*p. sul>
iïïS^ iii Spiciteg. D^AcirEti., L \L p^ 151.
V, M\Tii. Paris, mh an no li5L
^, V, Chrome. Beig., L îxn, c. iL — Al
)tai»t*, Chronk.
I) V. VwctîiT. Bcllov., Sp*\'iil. Histor., 1,
!. SB. — GuiB. Novig., De vita «««, b ni,
jr, Poi.. 'ViRC, llist, An^Lt L xm, n, JtK
lices el fTeTafloraleurs du démon, et Ma-
thieu FArisaHinue qu*ils porUiienl ostciii^i-
blemcnt sur leur visage la brûlure qui est la
marque de la sorcellerie*
Suivant Albéricde-Chroniqucur, il <> étaient
des encliarjteurs si habiles, que quiconnue
avait une fois goilté des alîments ([u'ils lui
nrésenlaient, s*attachait h eux et embrassait
leurs erreurs malgré lui fl063).
Albert de Stadt (106i) afllrnie nue les sla-
dingues invoquaient le démon, qu ils avaient
des pytbonisses , qu'ils fabriquaient des
images de cire, et qu'ils profanaient de la
manière la [dus horrible la divine encharîs-
lie, la faisanl entier dans la composition do
leurs nialéïit es. ^
11 fut établi au concile de Mayence, en
1233, que les luciférjens de la ville do Co-
logne consultaient une image de Lucifer, qui
leur tenait îien d'oracle, et s adonnaient ii
la magie (10(55). La Chroniffue Belge n'en
l^arle même tjue comme de fabricateurs de
maléfices, el elle ajoute qu1l y en eut une
si grande quantité de livrés au feu en Alle-
magne h ce titre, pendant la môme année,
qu'on ne saurait en dire le nombre. Kilo as*
sure encore qu*nn professeur de nécronian-
cie, venu de Tolède, avait fondé une école
dans la viUe d'Ctreclit.
MaislcscBlbares, qui parurent dans le Pé-
rigord vers 11 '*0, étaient beaucoup plus ha-
biles que leurs fières d'Allemagne, si Ton
en croil les auteurs rlu tem|>s (iOGtî). Ils
avaient le talent de changer, dans Tespace
d'une semaine, Thomme le plus rustique et
le plus ignorant en un dialecticien invinci-
ble, en un docteur universel.
Kn corn lia ra ni à ces récits la bulle de
Grégoire IX contre les sladingues et les
actes des nombreuses procédures de Tinqui-
sijtion de Toulouse, on acquiert la preuve la
jilus convaincante, que les sectes dualistes
ilu moyen Age se livrèrent réellement aune
umllitûde de pratiques de magie.
Voici dans quels termes Grégoire IX f>ar!e
i\e?i sladingues en particulier, comment il
décrit leurs sabl»ats, el les cérémonies quHs
observaient à la réceotion de leurs néo(iliy-
tes (1067). <( Lorsquun novice demande h
être ailmis parmi eux, dit le souverain Pon-
tife, on lui présenle une espèce de grenouille,
ou môme un crapaud. Ils baisent cet animal
au derrière et h la gueule, ils mettent roAmo
sa langue dans leur bouche, et sucent sa sa-
live. Ils en ont, à ce qu on assure, d'une
grosseur monstrueuse; on parle de la gros-
seur d'une oie ou d*un canard; on va mémo
jusqu'à dire la grosseur d'un four.
* Le novice avance ensuite; un homme
— Matii. Pvr., Rub annn iH(î, n* 10.
(ItMiro V. Atuenic, Chrome, suU aiinn 1160.
(ItHîi) V, AtBERT., AI»1k Sl«dl., CttTomc,
(I0ÎJ5) V. Aliikiiic., Chroiiic.^ sub «inrio 1233,
— TniTiiFU., Chrome. Hirxauq.. subcml, aiino.
(100(1) Mabu T ON, AHohct,, I. Itl, {K Wî7, EptuoC
Henbert. monochu
(1(M>7) V, lUvJuint, Ann&l., i. XHI, p. U% êà
ann. tî3l.
iiS
SAB
DîCTîONNAIfCE
SAB
m
d'une graille pâleur se présente el l'em-
brasse; cet embrassemenl le pénètre <l'*iin
froid glacial» el lui fait oublier les dermes
de ta foi catholique.
« La réceplion est suirie d'un festin^ après
leguel on voit descendre, le long d'une cer-
taine statue, un chat noir, presque de la
grosseur d'un chien de moyenne taille. Le
nouveau-Tenu doit le baiser le premier au
derrière (1068). Le grand maître fait la même
ehose après, puis chacun à son tour. A la
fin, le grand maître s'incline vers le chat eu
lui disant, « pardonnez-nous, i> et fait signe
k ses deux assesseurs de faire la même cé-
rémonie ; un quatrième personnage ajoute :
« Nous vous jurons obéissance. » Ensuite
on éteint les lumières, et il se passe des
scènes de débauche que rien ne peut rendre.
« Lorsqu'enfin l'ordre a été rétabli, et que
chacun a repris sa place, un homme éblouis-
sant de himière depuis la tôte jusqu'à la
ceinture, mais couvert au reste d'un poil
épais et hérissé, apparaît subitement à un
angle de la pièfîe, sortant d'une cachette,
comme ces scélérats en ont tant. Le grand
maître lui présente l'élu et lui offre, en si-
gne de servitude, un filament arraché du
vêlement de celui-ci. L'homme lumineux
Paccepte, le rend, el recommande au grand-
maitre, en le félicitant de son zèle, le nou-
vel adepte ; ij disparaît ensuite.
« Ces misérables vont communier tous le»
ans h Pâqiie, el soustraient l'adorable hos-
tie, qu'ils traitent ensuite chez eux d'une
manière infâmel en haine du Rédempteur.
Ils disent que Dieu a chassé du ciel Lucifer,
el Ta précipité en enfer contre toute justice;
mais qu'un jour Lucifer lui rendra la pa-
reille, et qu'alors ils iront jouir avec lui de
l'éternelle béatitude. En conséauence, ils
s'appliquent à faire lent ce que le Créateur
défend, et ne font rien de ce qu'il ordonne, i»
H résulte de tout ceci, que les gnostiqnes
du moyen âge étaient bien les continuateurs
des anciens gnostiques, et en outre qu ils
étaient constitués en sociétés secrètes, avec
des réceptions mystérieuses, accompagnées
de scènes lubriques; l'histoire abonde en
renseignements sur ce [)oint.
11 n^st pas moins certain que la plupart
des sectes vaudoises donnèrent dans les
pratiques de la ma^ie. Richard Roussel,
dans sa rapsodie intitulée De fEUat et mu-
tation des tempsy confond tellement les vau-
dois et les magiciens, qu'il emploie indiffé-
remment ces deux mots l'un pour l'autre.
C'était un effet inévitable de leur mélange
avec les néognosliques, surtout avec les rou-
cariens, l'une des sectes les ulus abomina-
bles du gnoslicisme (1069). On les accusa
pareillement de vénérer les chats el les cra-
pauds, et de tenir des sabbats. Le moine
ivonnet les en justifie, du moins en tant que
(1068) Ce sont les cérémonies d*une réonion de
roopses décrites cinq cents ans à Tavance.
^ (1069) c Hi dicebant hominem non peccare intra
dnctiiram, quia crimina ex corde exeunt. >
(1070) \. Trithem., Chronic. Hirsaug., t. H.
(1071) Soclétas hominum intelligenliae.
vaudois : c'est-à-dire que ces actes scat
étrangers aux doctrines primitiTes de la
secte.
Ces détestables roncariens, les beghard^
non moins impurs, et les luclférienis ont
prolongé très-lonstemps leur existence. U
docteur Pilicbdorf assure que de son temps
il y avait encore des lucifcrien^, qui véné-
raient Lucifer et le rp^ardaienl comme ub
frère de Dieu, que cetui-ci avait injostemeiit
dépouillé de son céleste héritage. Ib b
pnaient de leur donner des Cre^n s. lis îq-
molaient en son honneur de petits enfiiits.
Ils lavaient la tête de ceui qtil avaient rieit
le baptême, afin de leurôter le caractère du
christianisme. Ils se réunissaient 6nm ét$
lieui souterrains, pour célébrer leurs mys-
tères immoraux. Les lucifériens dltalie s%
cachèrent pendant longtemps sens le nom
des fralricelles, quoique leur dactrioe ftt
entièrement différente. Pendant k iir
siècle, ils envoyèrent de nombreux mis-
sionnaires en Xlîemagne, principalemeDt
dans la Bohème (1070).
En 1411, une secte de cathares, qui |ift»
nait le titre de société illuminée^ (1071) et qui
était dirigée depuis un grand nombre é"m-
nées, dans (e Cambrésis et le Brabantr }Hir ub
vieillard du nom de Gilles le Chantre, re-
leva imprudemment la téCe ; mais bieotACi
réprimée avec violence (1072), elle fut foité»)
de rentrer dans son obscurité*
Cet avertissement sévère rendit prudaoli
les gnostiques de France. Ils se lînreni ei*
chés pendant quelques années encoro; f;»»»
enfin, en 1US9, il leur devint impossible ée
se contenir plus longtemps. Enliardis pr
leur nombre dans la province d'Artois, ih
négligèrent toutes les précautions, eitinreM
fréquemment des sabl)ats phi^ bruyants iH
uns que les autres. Les magistrats ne tAr#
rent pas h s*en mêler; les prisons se im-
nlirent, les informations 5e muïtii liM^frt
les bûchers se dressèrent; et le duc 1
de Bourgogne, aussi scandalisé qu'au ^
ce qu'il entendait dire de son pays d^Arlois,
envoya des officiers de la justice d'Amieûi
et des gendarmes, avec ordre • de pendw
aux branches les mauvais garçons » qui
leur tomberaient entre les ntains. • Bes»^
coup de gens qui liaïoient de vieille haine, t
comme dit Monstrelet, protiièrent de aHi
occasion pour perdre leurs ennemis.
La ville d'Arras était le foyer du liberii
nage. « En ceste année IWè, continue îi
même écrivain* (1073), en la ville d*ArrftSi
au pays d'Artois, advint un terrible vêsA
pitoyable, que l'on nommoit vaudoisie, et m
sçay pourquoi. » Malgré son ignorance atTec!-
tee, le partial historien, en déTOîlant les
mystères des assemblées nocturnes des pré-l
tendus vaudois, trace un tableau auquel Û^
est impossible de se méprendre. Ses vau' *"
(1072) V. Balux., Miicellanea, U H, p. 277.-
Sponde, Annal. — I>*Arqpmtbé, ColiecL ji^n L
I, p. 201.
(1073) Chroniq, , t. Ifl. — IfiiEt, in ÂwuL
Fiandr., 1, xvi.
SAO
DES MIRACLES.
SAU
8tf
es néognostlques; il n'est fias jusqu'à
innc i»n foi rue de dyable, tlonl ils ne
f jamais le viêage^ »*el aux autres nr-
gncmcnts des réunions gnostiqiies
ïB mentionne avec des détails d'une
k Iro)» voisine du cynisme.
Bult'tiide de [»erso'nncs de toute con-
mt Irouvèreut compromises dans les
Res; l^eaucoup furent apfdiqiiees h la
bn ^ en vertu des dénonrialions de
:i>nï|dires. Les plus rîtiies rarheièrent
0 h prix d'orgenl. rîusieurs penlirent
fortune et enïfdois; des lauiillcs en-
se conidamntTcnt h un exil volou-
K pouvant supporter le poids de la
ans plus tard, en 1^88, les munies
re|Mrurenl dans la même ville (107i),
*hroniques du temps en parlent dans
mes termes ; seuicmenl la vaste [jro-
|intamée h celte oreasion eu! un autre
Kent. Le parlement de Taris évoqua
R et ayant reconnu dans les défmsi-
in fcrtaîn nmnfjre d*impulntîons ea-
•uses, i! jugea que tout était pure
lie, ilécliar^ea les accusés par un ar-
SO mai t491, sévit contre les calom-
ir&i et ré(>rimanda ceux des [>remiers
%i avaient [ironoucé avec trop de
tïù après, en 1577^ la nouvelle rau-
l vauderie, connue on avait dit à
iV88. se manifesta h Toulouse avec
ériat ; naais cette imprudence lui
ne peut fdas funeste, car la prison
Rf, suprême raison des magistrats
loi, ne lanlèrenl pas h venger la
[^utraj^ée. Quatre cents personnes
tées dans les cacljots ; la marque
lis se trouva sur un grand nombre;
se virent condamner à expier dans
^it'CS quelques jours d'erreur et de
^hostiques s'agitaient en Italie dans
ïc temps; c'étaient bien des j^nosli-
relfct que ces sectaires des diocèses
la et de Bergarne , auxquels le ivipe
jreprot bail ^^ar sa bulle ifoncsiis les
": renonciation h Dieu, au chrome et
, d'immolation de petits enfants,
du démon, de inaléliccs et de
|s. Il sérail facile de rcrueilliren-
_5ieurs faits île celle nature iusquA
Oque beaucoup (»lus raf^iTochéc tio
mni et de démontrer ainsi la durée dri
m de l'hérésie au sein de la suriélo
Kie nenJanl un temps [dus long
Ko le croit communcmeiiL Tels
Iftfic les éléments, tous pins irjimrs
is que les autres, ilonl se funuaient
jr>nunables réunions. Les dernières
'ordre des temps sont celles de La
sions citer, comme ayant un caractère | arfa^l
d'autlicnlicilé (1075).
Los sabbats de La Haye-du-Puils se tenaient
en dilîérents lieux autour de la bourgade
déco nom, mais le nlus souvent dans une
forêt appelée bois d'Etancelin. On } vil ta
dense des adainiles, les rondes dos h dos,
Toirrande burlesque du sacrifice de In messe,
par de faux préUcs qui entremêlaient leurs
cérémonies de farces et de culbnles; en un
mot, tout ce qu'il y eul jamais de plus bles-
sant (lour la pudeur, de plus ontraj^eant k la
morale, de [dus insultant jfOiir la'religion.
Beaucoup de [fersonnesarriv^Venl h rinî[)ro-
Tiste et sans s'en douter au milieu do ces
bacchanales; les unes furent maltraitées,
les aulres forcées de rebrousser chemin; un
silence absolu fut ituf>'»^é h toutes. Cefien-
danl il était impossible que les juges du
bailliage de la îocalilé ne se trouvassent (las
bientôt informés* Ils le ftirenl, et la procé-
dure comnienn*. C'élnit en itjf)9. Il y eut cinq
cent vingt -cina intlividus impliqués dans
ralT*iire,au noninrc desquels cent cin<juante-
qtialre plus que les autres, dont dix faisoienl
les aveux les [dus comjdels.
Le |jarlt*ment de Kouen, qui poursuivait
alors une atîaire toute semblable, dont le
Pont-de-fArche avait été le ibéâlre, évoqua
aussi le jugement de celle -1^, en accordanl
au juge du lieu d'en connaître jusqu'à sen-
teniM! excln>ivement.
11 est impossible de [leindre l'épouvante
qui régna dans le [lays pemlanl riuslruclion
du prucès. 11 y eul des sorciers jsartoul; les
uns en avaient entendu tomlior la nuîl \mv le
luyau de leur theminée, ils les av.iienl môme
vus, reconnus, et ib avaient conversé avec
eux ; les autres en avaient vu tombera terre,
près d'eux, dans les cliamps, dans tes che-
mins; ceux-ci les avaient vus passer par lan-
des h la hauteur des arbres; ccux*lè en
avaient entendu et les avaient reconnus Ik la
voix. Un grand nombre de témoins officieux
allèrent (Ié[i0ser dans ce sens devant les
magistrats,
Anrès une annéo d'informations, quatre
malheureux avaient été condamnés au feu
et allaient subir leur sort; ïeâ aulres atten-
daicnt la décision du juge. Un ordre du con-
seil du roi, provoqué fjar le [premier [(rési-
dent rellol, contre l'avis duquel la senlent o
avait été rendue, vint surseoir h rexécuMon
et h loule procédure ultérieure pour la inéme
cause, avec injonction d'envoyer de suite à
la cïianccllcne toutes les pièi-es du procès.
Le [mrlemenl fut altéré du coup. Mais après
quekpies jours de stupeur, il releva la tête ;
les conseillers se réunirent, délibérèrent cl
réili gèrent des remonlrances vigoureuses.
ÎS y avait-il pas eu adoration du bouc, du
î:r«nd homme noir, malélkes, conjoncltims
. I*uits, au diocèse de Coulances. Ce illicites, sacrifice an démon, danses dos h
dernières du moins que nous puis- dos* renonciation à Dieu, au chrome el au
I». Fr, Bjitîhocis, Commet, in iHuL IS,
mtuL — Uo&itA, Uhloriai dû Fn, L ttH,
fit faut mentionner celles de Vorhcric et
t\c h Fcrlc-Miloii, pcndaiil le régne de Charles IX .
( V, Èlém. inrle» nmqidcnt et tes Mfchrs^ dam U
Cvitcciw)* lie C. Lttu.n, l, IL )
m
SAC
DICTIONNAIUE
SAC
l>apt%nie? N'y allait-il pas du bien Uigé de
tant d'arrôts sur la matière, de l'nonneur
des parlements, et principalement du fidèle
parlement de Normandie? Le nouvel ordre
de choses n'allait-il pas compromettre la re-
ligion, favoriser les crimes, encourager l'a-
postasie, flétrir la mémoire de vingt rois, r|ui
avaient rendu des ordonnances à ce sujet,
déverser le blâme sur toutes les cours judi-
ciaires du royaume ?
Le gouvernement ne tint aucun compte
des remontrances, et h vingt mois de là survint
une ordonnance par laquelle il était enjoint
d'ouvrir les portes des prisons à tous ceux
qui se trouvaient détenus pour le seul crime de
sorcellerie, avec défense d'intenter des {pour-
suites à l'avenir, et promesse d'une déclara-
tion générale sur la matière. Au chancelier
d'Aligre revient le mérite de cette ordon-
nance, qui eut un grand retentissement dans
toute la France (1076).
Enfin, la déclaration promise |)arat en 1682,
après d)\ ans d'attente. Elle punissait le sa*
crilége, la fourberie, rinunoralité, l'abus des
choses saintes, l'impiété, les sortilèges, et
semblait innocenter la magie tant qu'elle ne
se porterait pas à ces excès. C'était un chan-
gement total de l'esprit de la législation sui-
vie jusqu'alors; mais aussi la tournure des
ron
succéder
h des siècles d'immoralité, et les sabbats
tomber dans l'oubli.
SACRE DES ROIS DE FRANGE. Ce sujet
présente deux questions à traiter, d'abord
celle qui concerne la sainte Ampoule, et
ensuite celle qui ejSt relative à la guérison
des scrofules par l'attouchement du monarque
après son sacre. En ce qui concerne la sainie
Am[)0ule, il serait inutile de rouvrir des dis-
cussions maintenant épuisées, sur lesquelles
il ne se nrésente pas de documents nouveaux,
et dans lesquelles, par conséquent, tout pro-
noncé de jugement est infirmé d'avance par
des jugements contradictoires. Nous nous
contenterons donc de remettre en lumière
les pièces du procès, afin que chacun puisse
se former une opinion.
h La sainte Ampoule.
La sainte Ampoule parait avoir été une
de ces fioles laerymatoiret que les Romains
plaçaient dans les tombeaux auprès des dé-
pouilles de leurs morts, et dont on retrouve
de si fréquents échantillons dans les sépul-
tures païennes. Sa grandeur, sa forme , la
nature du verre , sa couleur, tout s^y rap-
(1076) V. De Saint-André, LeHre$ au snjel de la
marne, — Boissier, Recueil de LeUre$ au sujet des
maléfices. — Floquet, UisL du Parletnent de Nor-
uMtiaie, I. V.
(i'077) Largeur de r.iinpoule. i pouce 7 lignes.
Largeur du col. . . » — 7 î;2
Largeur du fond. . . I — I
Longueur de Paiguille
d'or qui scrvail h ex-
iraire le ba«imc. . "2 — li
porte f 1077V, et c'est déjà un point
en faveur ue sa haute antiquité.
Le baume qu'elle contenait, depi
temps congelé, durci, adhérent au
de couleur terne-jaunAtrc ou tann
l'apparence et l'odeur de baume
mélangé de benjoin. Cette dessiccai
plique facilement ))ar la longueur
et par la manière dont la fiole étai
c'est-à-dire avec un simple mo
taffetas.
Suivant une opinion populaire, i
ment et aociennement accréditée,
Froissart s'en est fait l'écho (1078),
de la sainte Ampoule ne diminui
nonobstant ce qu'on en prenait eh
pour l'onction des monaraues; mais
erreur, avouée par Harlot lui-m<
s*était constitué le défenseur de la '
relique (1079). Il décroît, dit-il, i
qu'on en prend , et il est facile d*a;
tous les coups d'aiguille qui y ont
nés, pour en extraire les parcell
mélangeait ensuite avec le baume
et en plus 'grande quantité, qui se
onctions, de sorte qu'il y avait biei
tion d'un tiers.
La sainte fiole était enfermée dai
d'une colombe de vermeil longue de
8 lignes ^ans la tète, posée sur i
de 3 pour es fO lignes 1}2 de h
large de 3 pouces, d'or massif
])ierreries; le tout posé sur unp)
meil , aussi semé de pierrenei
d'une bordure d'or , à laquelle é
chée une < haine d'argent, qui se pi
le cou de la personne chargée <
rAm(K)ulc.
Ces préambules posés, restent ac
lions subsidiaires à examiner : savoi
Ampoule a une origine céleste, et
donnée de Dieu pour le sacre de CI
1* Et d'abord Clovis fut-il sacréTIl
convenir que rien ne l'indique, ni
monuments historiques de l'époqiu
les souvenirs de la première raç
rois.
Le premier monument authentiqi!
charte de Louis le Débonnaire de H
environ, dans laquelle on lit à l'oei
TKglise de Reims : « C'est en cet
3ue notre nation des Francs, et noi
u même nom que nous (1060), roi
même nation, méritèrent, en vertu d
fait spécial de Dieu, et par le min;
saint Rémi, d'être purifiés dans
sacrés du baptême, et illuminés
dons du Saint-Esprit; c'est là égalai
le très-noble prince eut le bonbeor
(1078) lluçucs de Saint-Victor, décédé
au chapitre De unciiouc rcgum Fraucorms
la "preuve que cette opinion étail accrcdil
temps.
(1079) Voy. Maalot. U Théâtre d*km
magnificence préparé au sacre des rois.
(1080) Clovis est le même nom que Ià
transforme dans le bps des siècles : Chlor
Lovis» Louis ; ce point est hors de toute
tion.
SAC
DES MIRACLES.
SAC
850
ufï second hienfait tie Dieu, la sainte
des rois (1081), »
bond témoignage, mais posiérîeur è
d'un demi-siècle, se lire d'un dis-
C^noncé par Hinrmar, archevôi]ue de
lu eoneile de Metz de ]>m 8G9. tenu
,ûn du sacre de Charles le Choavo cri
Je roi de Lorraine ; ^ €lov:.s, dil-il,
!l sacré roi avec *ïn rlirôme descendu
U eldonl le suridus est encore maiii-
I noire possession (1082). »
imignages sonl d'une graiiric îmfïor-
re sauiail se le dîssidmler; f«i qiia-
lersonncs (jiii [iarlent de la sorte, la
' de leurs alliriuatioris, les circons-
^ccîisoires qui s> joigneni, méritent
use atlenliun. Maïs ils sont de quatre
Postérieurs aux évt'-nements, et ne
bien qu'une seule chose, savoir :
alors régnante en celte malière.
^e ôhsobj des écrivains antérieurs et
mporains, la non-consécration Ihou
es descendajïts de Clovis, forment
côté ojïjiosé un argument négatif
id poids.
I&ule (pic Wainba, roi des Visigotlis
pe» qui régnait environ deux siècles
vis, fut sacré; mais quelle [irenve
çn tirer par ranpoil à Clovis? il est
' que les empereurs çrecs allaient
une sorte de !)énédïclion on de
îon de la p.irt de l'arcliev^que de
nople,ilèsleciuiiuièmc ^iè, le; mais
qu'on en peut corjchire au |>lns,
le sacre deljovis, s'il était prf*uvé.
ni le seul ni le premier exemple
irtes de cérémonies. On cite onim
âge des sinnnffs tk Metz.t Pé; in,
Lcontume »les Francs» fut élu roi et
n[i063). » Sans discuter sur celui «les
Kinbres de la phra e auquel se
■ la proposition imidenle, il srifïit
lj>peler répomjc éloigrréc u larpiellc
"^édigécs les .l/î/ia'?.*, [rour cotu|iron-
Ics ne peuvent avoir aucune autorité
is jH\'>ent.
un dernier témoignage ca|iable de
^ lui seul la rpiestiun, s'il était rc*
Ur authentique; c'est un testament
kend, dans lequel un lit, en }iarlant
ïs : • Ce prince ifue j'ai élu au rouai
ttain pouvoir, h cette royauté (fni ne
pînt, t|ue j*ai ba,>tisé, dont jai été
rauqu'-d j'ai communiqué les sent
1 Saint-Fsj>rit dans le sa<'rement de
fion.ctquej'ai sm rend par ronctioa
M br^ me (108'*).,.» M ai s la pièce d'oii
le est lirédnnne lieu ïx de grandes
Ions, Saint Hemi y dit lui-même
[In qiia, aiictore Din> ctcaapMalorc sancto
ei»i! imstra Fnucfînim ru m îTipiivoro
cjnstii'iTi pciitis, s;icri Umùs li:ïfïtisui;rU:;
[ ftr|»tironiiis Spiriuis ssintti ei':Uia iUiis-
"eruil . s*!«l el ips«* i<»x uolxlissiïims xmï
îtcm pciuiigi Dei cttt^inciuia digTiits
dltits siiniptochrismnli%iintlc ei adhut;
rpcrtîïit'lits et in rcj^ciu e<ïnsccraUis. t
qu'il a rédigé Irois testaments, Tun h qua-
torze années de Ifi, Taulre à sept ans, puis
eniln celui*ci, qui contient la suostancc des
deux |>rcmiers et y ajoute. MaisFloard, qui
a rapfjorté le premier cette pièic dans son
fJistmrede fiitjiîstrdf Hiims^ n avait pas une
grande critique, et en outreles diversmanus-
critsqni existent de son Histoire sont loin
de s ai:cortler en ce point. « Quelque jfcine
qu*aions fieu prendre, dit Ni*'olas Cliesnau»
son traducteur, nous ne l'avons, loulefois,
sccu si dextreuïent remettre (le Icsiamenl)
qn'i* sembloilcstre de besoin; ear les trois
exemplaires que nous avons leuz et relcuz
sont corrompus,., les uns ont plus, les au-
tres moins, et les autres sont pleins de
lrans|tositions. »
Les Bollandislcs, en reproduisant celle
pièce dans leur fiistoirede «aint Hemi^ oui
éplen»ent publié un autre testament plus
abrégé, dans leqtiel il n*esl aucunement fa-
mention du sarrc, l^i supposant qu'ils soicr
authentiques l'un et 1 autre, ce iUmi le
meilleurs critiques ne conviennent pas,
en suî»posant que parmi les manuscrits di.
Floard, celui que Chesnau a suivi soit le
meilleur, ce qu'il serait diflii ile dYHablir, il
en résulterait au moins que le chrome dont
Clovis fut sacré n'aurait rien de divin, car
saint Hemi n'aurait pas manqué de le dire
en (jareille occasion ; de sorte que ce témoi*
gnage prouverait en mémo tem[»s pour et
contre ceux qui l invoquent. Quoi donc de
jdus incertain que tout ceci?
2Teul-on attribuer une origine céleste à
la sainte Ampoidc?Mùme incertitude. A qna-
tre siècles du bajilômc de Clovis, tous lus
témoignages la prorlament céleste, les con-
temporains n'en disent fias un mol, lors
ménic qu'ils avaient l'occasion cl» ce sem-
lile, le devoir d en } varier,
Saint A vil, évèque de Vienne, dans sa let-
tre «le congratulation h Clovis h roccasion
de son bafitème, ne pouvait manquer de re-
lever celte glorieuse (lariicularilé, si^ elle
avait été vraie: or, il n'en dit rien, quoiqu'il
cite dos circonstances beau«'0up moins im-
pOJlanles.
«i La Nativité du Seigneur, lui dit le pré-
lat, a été convenablement choisie pour hi
corjsommation (Fune si grande œuvre; car
l'tmde vous a airïsi régénéré [tour le salut ,
IcjnMr rnèiue où le Seigneur des ciemi est
cnlré dans le monde pour le sauver; de
soric que la solennité de la naissance du
Seigneur est aussi la solennité de votre pro-
f>re naissance î de votre naissance dans le
Seigneur, et de la naissaui-e *lu Seigneur
dans le monde. C'est ainsi qnc vous avez
consacré votre âme h Dieu, votre vie dans le
(Vid. nvRO%%, mU anno 8^1, n" lOlt)
(H>S3ï * Pipintjs sccUMctinii irmrem Franconnn
rtceuis ad rcgeii! cl injcttts. » {Annaiei h!^i, êI S.
Hert'iH.)
(IO»i) * Qitem în rop-w^ majesiatis riilmcn pcrfHS
irm iluranirufii cfegi, linpti&avi, *ïe sacro fotilc sii^-
c<\>i, (loniKpic scpiiriîiriiis ,^|Hritus consij;riavi, «*l
}M'r t'jtiMlciii sacii rtiHsmatis uriclioHcm ord'ttnvj
in rf*}:»*rii,,, »
%z\
SAC
DICTIONNAIRE
SAC
siècle présent et votre gloire pour la posté-
rité (1085). »
On objecte que celte missive fut plus nro-
lîablement adressée à Clovis avant son Da|>-
téme ; mais le contexte ne comporte guère la
supposition, quoi qu'en dise Tabbé Pluche,
dans sà Lettre sur la sainte Ampoule.
Lo pape Anastase II écrivit de son côlé une
lettre de félicitations au monarque, mais
sans faire aucune allusion au merveilleux
événement qui aurait été cependant le fait
capital de la cérémonie.
Saint Rémi, dans ses lettres à Clovis, lui
rappelle souvent Theureux jour auquel il
est devenu chrétien, afîn de fui remettre en
même tem))s sous les yeux les obligations
de son baptême ; il se pose devant lui comme
protecteuretî)ère, comme instituteur et con-
seiller; mais rien qui puisse faire soupçon-
ner une telle faveur, dont le souvenir pour-
tant aurait été une si puissante exhortation à
bien faire.
Fortunal, dans sa fie de iaint JRemi, n*cn
I)arle pas davantage. Il est vrai que son si-
once ne lire iias h conséquence, quoiqu'il
.se fût proposé |X)ur but de raconter les mi-
racles du grand évoque ; car son travail est
tellement succinct, qu'il n*énumère que la
plus petite partie des faits, et en omet de
très-importants bien connus d'ailleurs.
Le silence de Grégoire de Tours est beau-
coup plus remarquable en ce point, car This-
torien s'appesantit sur les moindres circons-
tances du baptême, et ne dit rien de celle-
ci. Il parle même des parements du baptistère
et des eaux de senteur répandues dans l'é-
glise. « ftemi ordonne de préparer les fonts.
Le pavé de l'église est recouvert de tapis
aux brillantes couleurs, ses murs ornés de
draperies, le baptistère a sa parure de fêle;
on répand des aromates, des cierges i^arfu-
més brûlent aux autels, tout le vaisseau du
baptistère (1086) est rempli delà plus suave
odeur, et Je Seiçneur avait comblé toutes
les âmes d'une si grande joie, que chacun
s'imaffinait respirer les parfums du ciel.
Tout étant ainsi préparé, la procession s*a-
n08o) c Cujus spicndorem congrue Rcdcinpioris
noslri Nalivitas Inchoavît; ut consequciitcT eo dio
ad salulero regenerari ex unda vos parcal; qao na-
liim redemptioni siiae cœli Doiiiinuin muiidus icce-
pif. Igitiir, qui celebris est natalis Domini, sit et
voslri : quo vos scilicel Christo, quo Christus or-
tus est niundo, in quo vos animant D<h>, vilam prx-
seniîhus, famam posieris consecrastis. i
(1088) Dans les grandes villes, on plaçait toujours
le baptistère en dehors de Tcglise, afln de pouvoir
y disposer plus aisément les vastes cuves dans Ics-
Îiuellos de nombreux catbccumènes recevaient par-
ois le baptému en niôuie temps.
(1087) f Jussit Remigius lavacrura prscparari.
Velis depiclis adnuibranlur plate;e ecclesiie, cor-
tinis albêntil)us adornanlur, baptisterium compo-
nltur, balsamadifTunduntur, micanl flagrantes odorc
ccrei, totumque lemplum baplisterii divino resper-
Êitur ab odore; talcniquc ibi gratiam adslailtibùs
eus tribuit, ut scssimarent se paradis! odoribus
conlocari. Sicque praîcedcntibus sacrosanctis cvan-
gciiis et crucibus, cum h'ymnis ctcantibus spiritua-
liliUs a!<|uc N?faniis, sanolorumquc nominibus ac-
ï
Tance, précédée des croix et dessaii
giles, en chantant des hymnes et d»
ques spirituels entremêlés aux liU
saints. Le pieux pontife sort de la
royale, en conduisanlle roi par la n
qu'au bajUistère, et suivi de la rei
)ouplc. Pendant la route, le roi i
'évêque cette question : Cher maitre
00 royaume de Dieu que vous meprc
Ce n'est pas cela, lui'répondit Tévèi
est rentrée de la voie par laquelle
rive. Le roi, ayant demande de lui
baptême au pontife, s'avança bieRl
veau Constantin, vers le bain salu
il allait se laver de la lèpre origiu
purifier des souillures de ses prer
chés. Lorsqu'il fut arrivé au bord i
cine, le saint pontife de Dieu luic
langage élégant : a Baisse la tète,
cambre, adore reque tu as brûlé, brO
tu as adoré; >> car le saint évoque R(
un esprit cultivé par l'élude de las
des belles-lettres, sans compter que
tus émincntos le plaçaient dans la
au même rang que Sylvestre... Ià
que le roi eut fait profession de c
seul Dieu en trois personnes, il fu
au nom du Père et du Fils et du î
prit, et ensuite oint du saint ehrêm<
sceau du signe de la croix de Jésu
Plus de Irois mille hommes de soi
reçurent aussi le l)aj)(ôme (1087)... i
Fort embarrassés de ce silence obs
contemporains, les défenseurs du
répondent que le pape Anastase
vait bien ne pas en être informé
il serait surprenant que lo fait du
fût arrivé jusqu'à lui, dépouillé d'i
constance plus merveilleuse quo le l
et que Tévêque de Iloims, en écri
chef do l'Eçliso, eût omis ou ouWl
cessoiresi im]!Ortant.
On répond encore que saint Gré<
Tours avait peut-être bien parlé du
mais que son livre a peut-être a
mutilé à cette page; c^ci n'est iias
Oue nous n'avons pas toutes les lellp
clamatis, sanolus ponclifox, manum I
donio regia piT»it a.l baptisterium, stt
rcgina et populo. Du ni aulcm simul peiig
interrogavit opisropuin diccns. PatroRe
rognuni Dei, ipiotl niibi promittis? coi e
N.>n est, inquit, iliud; scd inilium viae^
venitur ad illud. Rex ergo prior popoi
noniifice bnptisari. Procedit noTus Consla
lavacnnu, deleturus lepraî vcteris inoffl
dcnfesquc inanitas, gestas antiquitus, rec
deleturus. Cui ingrcsso ad bnptismum ts
sic inHcit orc facundo : c Mitis, depone
< camlK^r : adora quod înccndisti ; inœ
adorasli. » Krat cnim sanctus Remigins
egregit-e scicniiie et rbeloricis adprime
siudiis ; sed ci sanctitate ita praclatus,
Sylvestri virtulibus a^]uarclur igitui
ni|M>tentcin Deuni in Trinitate confessiis,
est in noniinc Palris et Filii et SpiriM
dolibulusquc sacro cbrismatc cuiu si^nac
Clirisli. De excrcilu v(to ejus baptisait sui
Iria millia... » ((jRFXon. Tur., «isf., 1. ii,
SAC
Dt:S W BACLES.
SAC
KSI
s fiar ?nint Uemi; î^ns doute,
qui n c^xivte i»as ne* peut servir
le ni |*our la ilélcnse,
ipplécT, du moins en (îarlie> au
(^i ri vains dont nous venons de
éfciiseurs du miraile objeiieiil
ftmtc Clotitde publiée par doni
lis les Acfa sancivntin ordinis
oh le fait est relaté» vi une
iface de Missel renioîitanl, dit-
sriips antérieurs à Charlemagne,
nnoignages. On lit dnus la Vie
tilde: «Le*^Iir^iuc élant venu
Dieu y pourvut» car le Sainl-
ndit en forme de colombe, por-
ipoulcs rcnï|ilies d'huile et de
ûenheurcu?t Ueniî ies firil Imui-
m servit pour oindre ïe nio-
funt les usage > de lEgliMe, et
buis, e'est'à-direhouiQid digne
s la nréfare reîalée par Floard:
fil s agissait de iloniicr le bap-
lade,ons*aperrutquc le chrome
ns les amiioulcs; alors fe l'on-
lacer sur I anlel et se mit en
sitôt elles ronimencèrent à se
at'ulousemenl r.oiume |>ar une
! (f089). 0 Cer.i, on le voit, n'a
lU Ija[>l6mc de Clovis, el le fait
m Outre que jiar des historiens
!» répoque de Cliarlemagrie. Il
sible de démontrer que celte
iciennc [îrétaee est ellc-mfirue
0 que co prime; el si on la
it dans cette rirconstanne, c>sl
lurs modernes, auxf[uels il friul
m chrême divin pour ronction
it sup(H>sé que c'e>t là lara-
lint Heaiî se servit, tidéfant de
leste dont rexi^tence ne leur
issez démontrée; entre autres,
»i qui affirme avoir vu le Missel
s bibliothèque de Keirns. Un
scrit dans lequel on lit eïlle
messe de saint Rémi, nous
osé à Tadmettre ; mais q\ïiS ce
il antérieur à Tépoqucde Char-
docte Pi uchc s en est-il bien
et 11 se connaissait pourtant
►hie. Dans tous les cas, ce sys-
erait loules les jtrétentions iJes
Li miracle ({ne nous examinons,
néant le lémoi^maj^e de Hinc-
is allons parler; mais ce n est
ieuse su|»positioJN comme tonte
ei€l du môme auteur.
iqne clirisma *!eF«issoi, Oci îiulu, ii>
c VL'iiil Spii'itus sarirhis, pnrliiris
olco et <'lM'isiii^ie p tenu s, «luas R.
le suscepil, rcgeiH([iie L'orlesîaslico
t, vocaviiquc ettJki lltuiloYieutn,
îm firuni. i
n aolem cuttlam xg^roto bnpiisantlo
retur» el uilul hivenireinr, sic am-
iupcr altarcjii^sil muti, ut tpse se
lionc prosaTuerel; lune cœlésti roi-c
^ciio proftuulitur. i ( Vid, Floarl» ,
Et quant h la Vie de sainte Clnlilde, il faut
remart^uer d'atjord (jue le savant Heiische-
oius lavait rejetée des -4c/a sanciorum^
comme indigue d^attentioui et ensuite qu ella
est postérieure au siècle de Cltarlemagne,
puiNqne l'auteur a vu le rciablissement de
lenipire[>ar les mains du grand f-rinceflODO),
Detonlceri, il résulte qu'aucun témoi-
gTîflge conlemporain, ni même des trois pre-
miers siècles qiii suivirent le bnplôrne de
Clovis, ne vient attester la divinité de lori-
ginc de la sainte Ampmde. Loin de li, le
silence remarquable i\e& écrivains de celle
époque Tinlirmerait d'une manière beaucoup
iiius certaine, si un loi silence avait vérila-
Idement force de preuve. Qui ne dit rien no
[Touve pas» nous le savojis.
Au neuvième siècle enfin apparaît le lé-
moignage de Tévéque Uincmar, mais ch»ir
et précis; d'autant (dus réfléchi que le sa-
vant prélat répèle le récit de Grégoire de
Tours, comme pour > ajouter cette circon-
tance. « Lorsque Tév^que et le roi furent
arrivés an bai>tistère, dil-il, lecclésiastiquc
qui portait le saint chrême ne j>ut s'ouvrir
un passflge afm d\v arriver hu-môiue ; mais
Dieu y pourvut miraculeusement, après quu
la [dsinne eut été bénite. Le saint pontife
voyant l'impossibilité absolue pour personne
tFentrcr dans Téglisc ou d'en sortir, tant la
foule était com| acte, éleva les yeux et les
mains vers le ciel et se mil à prier en silem e
avec larmes» Aussitôt une cohimbe aussi
blanche que la neige apparut tenant en son
bec une ampoule remnlie de saint chrême»
dont lodeur merveilleuse sur[»assait tellô
de tous les [larfums répandus dans Je bap-
tistère, el embauma les assistants do ses
suaves émanations. Le saint |>ontife tendant
la main pour recevoir Tampoule, lacolomtio
s'évanouit, et ce fut ce baume avec lequel
levénéralrlc prélat féconda Peau baptisnmb',
A la vue d'un si grand mirarle, le roi s'em-
(»ressa de renoncer aux pompes du démon
et h ses œuvres et [^ria le saint i;ioulife de
le Impliser Kl quant au miracle que
le Seigneur daigna accomplir en envoyant
du chrême par ït ministère de la colombe
céleste, il en est comme de toutes les mer-
veilles scniblables dont il faul «lire avec les
saints docteurs: LVeuvie de Dieu nauratt
(ïlus rien d'admirable, si rintelligencc pou-
vait la comprendre, et la foi serait sans mé-
rite, du [noment qu'elle ne surpasserait pas
la raison humaine (1091). »
On connaît l'amour de l'auteur pour les
contes et le merveilleux ; mais ici du moins
(1090) Deijs ciiifii, futuronim praîscirns, praî\i-
iWrni rx liroitïihle si-nicii rcgiiun nasciUuum,
(■(Miimqitc prtjpiiiiîiiie lloïiianoriuu Francoruiuqud
întpeiinin giii^onMlurtmi.
(tOfM) I Cnm vrro pervcnîssenl ad bapilslcrium,
diTiins, qui lIuisiim fort'ljai, a populo est iiiler-
cvpitis , m atl fontt'in vcairc neqihrcl* Saiiciilicaio
aiHem roule, itulu tliviuo ihrisma dcfutt : €l qïii;i
propliïr popiili prf*ssiirnm ulli non paiehal cgrcR-
sus ecclcsi* vtîl ingressus, sanclus poiUifcit, ociil*
ac luaiiihits proiensis in cœliim, c<Fpil tacii<i oruïo
iiuïï lacrvmis. El ecce sul>iio coluinlni «ivc candi-
855 SAC DICTIONNAIRE
la merveille était universellement admise de
son temps; car le même prélat la rappelait
en plein concile, h Metz, l'anSGO^ èi occa-
sion du couronnement de Charles le Chauve.
« Son père, de sainte mémoire, disait-il en
f)arlant du monarque, le seigneur Hlouis
e Pieux, empereur el auguste, de la race de
Hlouis, le magnanime roi des Francs, que
le B. Rémi, apolredes Francs, convertitavec
sa nation entière et trois mille soldats
francs , sans compter les enfants et les fem-
mes, baptisa, la veille de la sainte Pâque,
dans la métropole de Reims, confirma et
sacra avec du chrême céleste, dont le sur-
plus est encore en notre possession (10^).»
Sans doute il y a erreur sur la date, puisque
le haptème eut lieu la veille de Noël» mais
cette erreur ne détruit pas le fait principal
et il reste toujours la solennité d*une affir-
mation que rien ne vint démentir, et qui ne
Ta pas été depuis. Loin de le, tout s*y rap-
porte dans la suite des siècles; et qiioi-
SAÇ
Nous n^attachons pas une grande i
tance à des différences de détail sur le
les écrivains qui ont controversé la d
d'origine de la sainte Ampoule se soni
santis, (larce que la solution de ces di
tés n'importe guère au fait principal
rinfirme point. Ainsi Hincmar, Fioai
moin, saint Antonin parlent de la de
du Saint-Esprit sous la forme d*une co
Godefroi de Viterbe, Guillaume le 1
la chronique de Morigny disent un ai
Rituel du sacre, à l'antienne Genieml
mm, parle d'une colombe; le grand
de ralbl)aye de Saini-Remi représeni
colombe ; le formulaire de Louis VII
ange. La version la plus suivie esl
d'Hincmar ; mais, encore une fois, la
rence entre les deux récits n*est pas
qu'il puisse en résulter un argument
la vérité de l'un et de l'autre.
Tels sont donc les monuments, tel
aftissi les motifs du |>artage des opii
qu'elle soit demeurée presque isolée dans il y a de grands critiques {)0ur et coi
I histoireen temps que monument scripturai- ""•" •""'*• '"" "'-"•** ■"-'• '"•^ — ~-i
re, elle donne I explication et la clef de tout
ce que nous avons vu depuis au sacre des
rois. Si elle ne prouve pas dune manière
absolue, à cause de sa grande distance de
l'événement, il serait pourtant téméraire de
}a reieier aussi d'une manière absolue, puis-
au'elle s'appuie sur la tradition précise
'un grand peuple.
Nous disons qu'elle est demeurée presque
isolée dans l'histoire, car les recils de
Floard, d'Aimoin, de saint Antonin, de
Godefroi de Viterbo, de Guillaume le Bre-
ton, ne sont que le récit même d'Hincmar,
et ainsi leur autorité se concentre dans celle
du prélat et n'y ajoute rien (1093. Ou peut
dire la môme chose de la chronique de
Morigny et du Rituel du sacre.
«lior jniiilii iu roslro ampullam, clirismalc sancio
replctain, cujiis odore mirlGco super omiies odores,
quos aille in Implisterio scnscrant, omiics, qui ado-
rant, intislimabili suaviUilc rcpleli siint. Accipicnto
auU'in sancto ponlificc ipsani ainptillam, specics
coluniUc disparuit : de quo clirisniatc, fndit vene-
raudus episcopus in fontein sacraliini. Vîso autcm,
rcx, laulo uiiracnlo, abncgalis diaboli poinpis et
Dperibus cjus, petiit, se a saiicto pùnlilice 1 aprisari.
De mirac'ulo si(iui(lein, quod Doniinus dignalus est
ostcndere pcr columba: speciein iu allaiione clirls-
uialis, sicut cl de aliis, râla csi catholicorum pa«
irum se^ucnda scutcnlia, qua dicihir : Diviua «pc-
ralio, si raiione comprehcuditur, non esladmirabi-
lis; nec fldes babct merituni, cui humana raiio
prxbel expcriinenlum. i
(1092) c Sanclœ memorias paler su us (Caroli
Calvi) domnu8 Hiudovicus Pius iropcraior Augusius,
ex progcnic Hludovici (id est Clodovœi) régis Fran-
corum inclyti, per B. Reinigii, Fraiicorum aposloli,
ad callioiicaui praîdicalioueni cum inlcgra genlo
couversi, el cum tribus Francoruni millibus, cxccp^-
tis panMilis et muHeribus, vigilia sancli Pasobœ in
Ronicnsi mclropoU baplisali, el cœlilus sumpio
chrismale, unde adbuc habenius, peruncii et in
yegeni sacrali... i
(1095) Floard répèle le récit d'Hincmar :
< Eccc subilo non alius sine dubio quam sanclus
apparuil Spirilus, incolumbœ visibiliiiguralaespecic;
qui rulilauli roslro saacluiu dcferens cbrisma, iiUcr
yen aussi qui n'ont pas osé prend
parti. Saint Thomas, Gerson, Marlot,
ziers, Mabillon adoptent le récit d'Hii
Adrien de Valois, Lecointe, lesBollant
Chiffletle contestent; Pagi, Baillet, t
le P. Longueval préfèrent garder le si
Nous ne plaçons pas au nombre dt
numents à consulter en cette qucsl
prétendue épitaphe de Clovis qui sel
l'église Sainte-Geneviève dans ces d(
siècles, parce qu'en celte forme ell(
toute moderne (1094; lesirèrcs Tavaii
rédiger en 1628 d'après une plus anc
qui ne remontait elle-môuie qo*ai
siècle.
3* Destruction de la sainte Ampe
conservation d'une partie du baume.
Le 6 octobre 1793, Philippe- Jacquei
manusdeposuit sacenJolis... i (Aixoii.)
c Cum sanclum cbrisma deessct, subito c
nivea c cœlo lapsa ampullani cum chnsv
lulil... I (S. Amtomn.)
c Dum baplisalui Giodovœus in arbe R
angélus c cœlo oleum dedil omnipotentii
baplisniiquo celebrala fuit...! (Godefru^. ^
Cum sacro vase liqaoren
E cœlo missus, nucm deiulit ancci
(GuiLL. BriL, inPh
« Olco qucm sanclus Rcmigius per ap(
maiiuMi sibi pra^oontalo Clodovœum... au
( Chrome Moriniac.)
Ex libro Cœrembniali icmporc Ludoii
scripio. f Cbrisniate in allari super paleoii
secralani pra'paralo, débet archiepiscopus
sanctani anipullam super aiiarc apcrire, <
cum acu aurca aiiquanlulum de olco coeîiUK
atlrabcrc, el cln ismati paralo diligonter ini
ad inungendum re^em, qui solus inter on
reges icrr» iioc glonoso pro^fulgel privilecio,
coîlilus misse inungalur. i
(1091) Ici esl inbumé le irès-iilustre rov
appelé Clovis avani son baplèmc, cinqaîei
des François, mais vray cbresiîen, lequd f
consul et nomme Augusie par Penipereur Ac
Saincl Rcmy le baplisa, un ange appoi
pbiolc remplie d'uuc îîaiiiie liqueur pour se
icme.
SAC
DLS IIIRACLKS.
&\C
bTA
ministre prole.^l^inl des environs
lOiirg et Tua des (ilu* fouguout eon-
Is, arriva à licims chorgé de îa
par lui solUiilée, de briser la
Ii)p0ule; il V (ruuvail une iloublc
011: celle de sa haine du eathoiifis-
lle de» sa haine do la rovayté, qu'il
vileiiieiU cî»cen.*^ée sur im autre
A j»eine descendu de diligence, il
de bà commission au maire do
I réclama la remise de la vénérable
lour le lendemain, 2 heures de re-
était plus de temps qu*i[ u*eri fat-
la sauver, personne n'en eut le
la douce tyrannifi do Louis \VI
|dacée far une autre tyrannie bien
l redoutable.
îre, très-|>eu j artisan d'une telle
i e ra l>a r ra s .'^ é d e lac 'o t n m i s ^ i ( m » f > r ï a
hilippeHourelk%oiririermiinici]>al
illier de la paroisse Saint-Uemi, de
le lendemain à la muniriîjalilé.
s'adressa donc h Tabbé Se rai ne»
paroisse et jxardien ihs «lefs du
tic saint Hemi. La clef do reliquaire
osée h rarchcvôthé, ils l'ouvrirent
lenaillcs, reiiruretjt l'Ampoule,
rèrcnt un moment sur rc qu'il y
[ire. Ijt |>vnséc leur vint de suIh
me autre lîole, |vnis le cœur leur
et ils se cunlenlèrenl d*extraire
purent du saint chrome et se le
ntt
Jetnain Uuhl brisa d'un coup de mar-
énérable Ampoule sur le inédeslal
.ue de Louis XV, au cri de vive la
ae, auquel il fut répondu par une
ned'enfanls et de curieux, f»résenls
1. ^lagnitlque triomtilic de la rai-
tia:ne revendiauanl ses droits
eu; superbe delî jeté h tous les
de Tnnivej'S el à tons les siècles
, qui ne fut point ocïiete tro|> cher
.duu voyage de quarante lieues,
. \mr un *ambas!^adeur du pouvoir
ikins le but de casser une Ikjle î
ireuscuicr.t !e counde marteau avait
brl, les érhus volèrent au loin» on
il rapporter qu'une partie ; des
rs, qui n'étaient pas venus 15 pour
en gardèrent des fragments con-
15 tout couverts du saint Ijnnuic.
s fut remis 5 llnhl, fyiù les envoya
eniion, avec un proces-vcrl>al con-
'heureuse issue de sa mission.
Yr% on n'y songea |»lus.
1819, le procureur du roi à Reims,
Hc Chevrières, ayant su que plu-
irsonnes avaient conservé précieu-
s saintes parcelles, s'entendit avec
que nommé, Jean-Charles de Coucy,
recueillir, les authentiquer et les
dans un nouveau reliquaire. Ce
t avec solennilé le 11 juin dans
int-Uemy. Trois llls du sieur Hou-
ts-iiuuora'blement |)lacés [^ar leur
Ans Testime de leurs conriloycns,
ent sous le sernient les (^«ar-
îhoes en partage à leur perej
Fabbé Séi^alne, ancien curé, rapporta, éga-
lement sous le serment, la ))arl qu'il s'était
attribuée; deux éclats de la Gole avec le
baume qui leur était adhérent , furent aussi
rendus, Lne nouvelle tiole regut le préi.'irux
baume» mélangé désormais avec du Ijaumc
ordinaire; elle fut replacée dans nu reli-
quaire pareil au premier, renfermé lui-même
dans une bolle h trois serrures, laquelle
fui déposée comme la première dans le tom-
beau de saint Hemi. Le procès- verbal, rédi-
gé en trijdc expédition, fut déposé au
greffe du tribunal civil, aux archives du
procureur du roi et à celles de larclievéclié.
Ne pouvant reproduire celle procéilure
dans toule son étendue, nous relaterons du
moins le passage principal de la déposition
de fabbé Séraine, lui-uiémc témoin princi-
pal rlans Tatrairû.
M. Séraine interrogé a répondu : « I^
17 ortubre 1793, M. Hourelle, alors oITlcicr
municinal el premier marguillicr de la pa-
roisse de Saint-Uemi, vint chez moi el me
notifia de la part du représentant du peuple
Rnhl , Tordre de remettre le reliquaire
contenant la sa i nie Ampoule pour être
brisé; nous résolûmes, M. Hourclle et moi,
ne pouvant mieux faire, d'extraire de la
saÎTite Ampoule la plus grande partie du
baume qu'elle contenait. Nous nous ren-
dîmes îi réglisc de Sainl-Hemi , jf? tirai le
reliquaire du tombeau du saint et le trans-
portai h In sacristie, où je l'ouvris à Taido
d'une [ïetite pince de fer. Je trouvai placé
dans le venlre d'une colombe d'or ou d ai^
gent doré, revêtue d'émail blanc, avant le
bec et les paltes rouges, les ailes déployées,
une |ict;te fiole de verre, de couleur 'rou-
geûtre, d'environ un pouce el demi de hau-
teur, bouchée avec un Uiorceau de damas
cramoisi : j'examinai cette fiole attentive-
ment au jour, et j'aperrus grand nondire de
coupe d'aiguille au parois du vase; alors jo
pris dans une bourbe de velours crauiotsi»
parsemé de fleurs de lys d'or, Taiguille qui
servait, lors du sacre cle nos rots, à extraire
les |»arcelles du )>aume desséché el allai 1»6
au verre, j'en détachai la [dus grande partie
possible, dont je pris la [dus forte, et jo
remis la plus faible à ^1. Hourelle...., » etc*
II. GutrtBon des scrofules,
11 est passé en proverbe que les rois de
France ont le |>rivjlége de guérir les srro-
fules au jour «le leur sacre, et beaucoup
d'auteurs Tont écrit ilans les derniers siè-
cles; cependant ceci ne repose sur aucun
fait conqdéteraent justifié par rhistoiix?. Ils
iou( bent des scrofuleux, il est vrai, en leur
disant : Dieu te mitrisse^ ie roi te touche;
cet usage se perd dans la ntiit des temj^s»
mais il n'en est pas de môme de la formule,
qui paraît respectivement très-moderne, cl
lu^age a sa raison d'être dât)< les faits et
les convenances, ainsi que nous allons l'ei-
poser.
Saint Marcon, Vhumble ermite des Mes
de ce nom, à rerubouchiire d«* la rivière de
Vire, au Lotenlin, qui mourut vers M>
tô9
SAC
DICTIONNAIUE
SAC
S»
milieu dtt VI' siècle, était renommé pen-
dant sa vie pour les guérisons miraculeu-
ses qu*il opérait en touchant les malades,
et spécialement les lépreux. 11 entretint
des relations avec le pieux roi Childebert
(1093), cl parut à la cour, afin d'obtenir
la propriété des lies, nommées alors Duo-
limones, ainsi que remplacement d'un mo-
nastère bur le continent, au lieu nommé
Nanteuil, et qui depuis a pris le nom du
fondateur. Ce voyage lui fournit l'occasion
d'exercer sa charité accoutumée en tou-
chant des malades sous les yeux mômes du
roi, qui fut émerveillé de sa sainteté, et lui
accorda l'objet de ses demandes. Peut-être
resta-l-il à la cour des rois de France quel-
ques souvenirs de ces événements, ou le
monastère, de fondation royale, continua-
t-il d'entretenir des relations avec les mo-
narques.
Après la mort du saint abbé, son tom-
beau, pia^^é dans l'église du monastère, de-
vint un but de pèlerinaj^e pour les lépreux
et les scrofuleux, qui vinrent y demander
ia guérison. Il en fut ainsi jusqu'au vm*
siècle ; mais alors les incursions des
Normands devenant de plus en plus fré-
quentes, et leurs ravages de plus en plus
considérables, il fallut songer a enlever les
objets précieux qu'on voulait soustraire à
leurs profanations; de ce nombre furent les
reliques des saints. Le Cotentin, envahi
dans toute son étendue l'an 837, demeura
au pouvoir des étrangers, et ils y fixèrent
définitivement leur demeure, ^ais alors les
reliques de saint Marcou n'y étaient |)lus,
on ne sait depuis combien de temps, car
cette invasion n'était pas la première. Elles
avaient été transportées par les religieux à
Kosni, près Mantes, dans un domaine ap-
partenant au roi; elles le furent de là à
Gassicourt, dans une abbaye de l'ordre de
saint Benoît, et ensuite dans la ville de
Mantes, où on les crut plus en sûreté. Ce-
pendant elles ne restèrent pas longtemps
en ce dernier asile : les religieux obtinrent
de Charles le Simple la permission de les
transférer, et d'aller s établir, avec elles,
dans un autre domaine roval nommé Cor-
bény (10%), à cinq lieues de Reims, dans le
L'ïonnais. L'évéque de Coutances, au dio-
cèse duquel appartenaient les îles et l'an-
cien monastère de saint Bfarcou, ratifia la
permission donnée par le prince; l'acte est
4a4é du 22 février 906, et signé Herleboldus
episcopui. Or le palais de Corbény est jus--
tement celui dans lequel les rois allaient
se reposer après leur sacre, le jour môme
ou le lendemain, et les malades n'avaient
cessé de poursuivre les saintes reliques en
tous les lieux où elles avaient séjourné.
Corbény ne pouvait manquer d'en voir un
grand nombre, surtout en pareille circon-
stance, puisque les largesses des princes
(1095) On croit mémo que saint ftlarcou tenait à
la famille royale par les liens du sanc.
(i096)Corliigny. *
(i09Ti Louis il touchait chaque semaine : plu-
ies auraient attirés, indépendamment Oitue
de la dévotion. Ainsi se trouve expliquée
l'origine d*un usase célèbre dans les aiuii>
les (te la France. L*attouchement royal sur
les malades s'exnlique lui-même avec dW
tant i)lus de facilité, c^u'il a été d usage m
rois, notamment depuis saint Louis et m^^
avant, de réunir les pauvres à cei
iours, de les servir à table, de leur
les pieds et quelquefois de les baiser. VS^
tion de les toucher, en leur remettant une
aumône, la rendait tout à la fois plas bBo-
ble et plus gracieuse; ou peu l-Atre est-ce
un souvenir de l'acte par lequel saint Uu^
cou les guérissait.
S'est-il passé quelque fait miraculeaxde
guérison a la suite de l'attouchement royal,
est-ce la flatterie qui a inventé la mervâlh
ou bien est-ce simplement un dicton proh.
page sans fondement et adopté sans examed^.
ia question n*est pas claire; nous peneW^
rions plus volontiers pour le dernier partu
d'autant plus que l'histoire n'a rien de pnf^
cis à cet égard, ou plutôt ne relate aucuii?^
faits, ni aucunes dates auxquelles lacriliqoi
puisse se raUacher sûrement. Le savlM!
Robert Cenalis, évoque d*Avranches,avilt]
indiqué avant nous les origines de cet usaga;'
et il nous semble qu'il n'y a pas à hésît«r«
du moins pour ceux qui sont initiés aux dé-
tails de l'nistoire ecclésiastique de la pi^.-
vince de Normandie.
Un tel usage, du reste, qui plaçait soos W
yeux des princes les misères les plus ék\
goûtantes de l'humanité, en mfinie leii|i'
que les pompes les plus enivrantes du poik
voir suprême, et qui les forçait d'inaugir-^
leur vie de roi ])ar' des bienfaits , coati
un enseignement moral d*un sens
et d'une haute portée. Mais le privilân|i|f;
ginaire de la guérison, en vertu de TéÊt
chemcnt , a donné lieu h plus d'une eorfi^
verse, tant sur ses causes que sur ceniici
rois qui en ont joui. Le seur{>oint sorlegnA
il y ait eu complète unanimité, panmte
prôneurs de ce second miracle , c*cst llMB-
neur insigne qui en résulte pour la
ronne de France, à l'exclusion de tooll
autre, disent nos écrivains français; ceqM.
tout le monde ne leur accorde pas cependaoli
ainsi que nous allons le dire.
Jean-Jacques Boissard, en son livre de Ul^
Divination, au chapitre des Guéritsewrêt éi-
firme que la grâce de guérir les écrouellilL^
a été retirée aux enfants de Henri H. àciail^.'
des péchés de leur père ; mais de L'AdcnT
réclame énergiquement contre de pareinêfe
suppositions, et soutient de son côté qii£
Charles iX a guéri une infinité de seroa-
leux à Bordeaux; il ajoute que Henri III, i»
plus dévot qui ait régné en France itfA
saint Louis , a joui pleinement de ce privî-
léçe. Ces deux princes ont touché deiscfO-
fuTeux en diverses occasions (1097). Oacoo*
sieurs princes ont touché aui quatre fêles mci»
pales de Tannée. Charles Vllt toucha en ilaiie, eà
il perdit son armée par une maladie analog*
François I" loucha à Jladrld peudai» sa capCm
DES MIRACLES.
SAl
Hrc do ilévoiiou de Henri IH. Des
lus anciens ontdénié le noble ym-
nilippe 1"; il est vrai (ju il aurnit
le perdre.
ve qui csl plus curieux , des
anglais» ne voulant pas que leurs
s mssenl moins honorés des fa-
isies que les princes français, ont
9 niérne pouvoir aux rois d'Angle-
B extension aux maladies s[iasmo-
BU mal caduc. Un écrivain* nommé
ans un ouvrage consacré à la glo-
le la reine Kfisabeth, qu'il élève
! des nlus grands saints du paradis,
Ime (le prouver que le nrivilége de
\ écrouelles a passé des rois de
I rois d'Angleterre; Polytlore Vir-
ent ce|>endaiU (1098) qiill n'jf^ en
II qu'un petit nombre qui en aient
ue les guérisons prétendues ne
ju'uïi insiant. 11 est probable, en
quand Henri de Lancastro (1099)
^ de roi de France» et fùl sacré en
lé , Tan U22, il em[doya les céré-
itées en pareil cas parles monar-
ais; niîiis s'il essa^va de guérir des
t, il dut s'apercevoir c^uo ce n'était
aussi facile que d usurr^er un
W). Depuis deux siècles, les nio-
e sont contentés ilc faire apfiortf^r
Je saint Marcou à l'église de l'ab-
aint-Remi, où ils se rendent en
1 cl commencent une neuvainc,
leurs auroiinicrs est chargé de
. Ainsi en ont usé Louis XIV»
, Louis XVI et Charles X, Le tou-
Udans le |iarc de labbaye; le prc-
fecin du roi pose ses mains sur la
Icundcs malades, uncapitiine fies
Ir tient \es mains jointes, le roi les
promenant sa main de leur front
I, d'une joue à Taulre» et en di-
U ie guérisse , le rai te touche. Le.>
î, en vertu d*un privilège dont on
I pas l'origine, sont touchés les
Le grand aumônier distribue en-
lu mon es.
)n iTajouicr qu'anciennement il se
je neuvainc do prières publiques
aalades , qui eux-mêmes jeûnaient
es neuf jours; c'est ainsi, dit
e Conti , religieux de ce temps
le la cérémonie se passa au sacre
I VI; c'est ainsi que Philippe de
érit^ dit-on» quatorze cents tnala-
fait est véritable, ce fut un miracle
•e. Pendant la neuvaine» les mala-
pnt de l'eau dans laquelle le roi
§ les mains, i*ar res[»ect et par dé-
vers le saint chrême qui les avait
L Merveilleux enseignement, dont
y. Biêl. AngL, 1. vui, foL Ud.-lbid.,
peut-^tre même Edouard 111, en lolO.
h mis d'Espapoe guérissent de 1:ï folie,
llongrio de la jaiinîs^c. L'ahominablt'^
lM!iiissuil des bagues qui gu*}iissaient
Ceci i^oit dit sans aucune allusînti
Kïur nos monarques, dojit la pensée lu
DicTio?i?i. DES Miracles. 11»
le prince aurait dû protiter ie premier.
Les annales de rabl»aye de Saint-Kemi
rapportent ainsi Toriginedecet usage : « La
premitTc expérience se fit en la jiersonne
d'un éruyer (le Clovis, nommé Lanicet, qui
avait inutilement usé de tous les remèdes
pour se guérir, et qui était résolu h quitter
la cour, atin do cacficr sa dîtTormilé. Cloris
ayant songé qu*il touchait le ntalade et que
la plaie se guérissait sous sa main, sans
qu*ii y dcmeurAt do cicatrice, essaya de le
g:uérir ainsi le lendemain, ce qui ** arcorn-
plit en oITet. » Ce récit passe à bon droit
ïiour un conte aux yeux de tous Tes criti-
ques.
Les premières traces certaines qu'on trouva
dans rhistoire du toucher des écrouelles »
ne vont pas au delà du pif^ux Robert, tils rJc
Hugues Capet. Ce prince avait une grande
bonté pour les malailes. Il ne craignait pas
d'approcher de malheureux couverts d'ul-
cères; ]] les («ansait et leur prodiguait des
consolations et des aumônes; on prétend
môme qu'il les guérissait en formant sur
eux le signe de la croix. On sait aussi ,
d'ajirès le témoignage de Guiberi , abbé de
Nogent, qui écrivait sous Louis VI, que
ce dernier prince et Philippe 1", son père,
touchèrent des malades ;'mais Pauteur ajoute
qu'une faute grave fit perdre h Philippe h*
don de les guérir. 11 paraîtrait môme que
nos rois en faisaient quelquefois l'objet
d'une recommandation parliculièretCt tiu'an
moment de quitter h vie, ils enjoignaient à
l'héritier de leurs obligations et de leurs
droits raccomplisseraent de cette œuvre de
charité. C'est ainsi que, suivant les expre*<-
sions de du Tillet, « Fhilippe le Bel , ap-
prochant de son lit de mort, fit appeler le
roi Louis Hutin, son fils aîné, luy afiprit la
manière de tourber les malades, luy ensei-
gnant saintes et dévotes paroles qu il avoH
accoutumé do dire en les touchant; le pre^^
cha de sainte vie pour faire cet allouche-
nient, lui remonstrantque, selon l'Escrilure,
Dieu n'oyt ny exauce les vicieux, et par eux
ne fait miracle (110^). n
SAINT -r.EflMAlN (Le comte de). On
ignore le véritable nom de ce célèbre aven-
lurier, qui joua un rôle si brillant et si sin-
gulier à la cour du roi Louis XV. Selon quel-
ques-uns il était fils d'un juif de Bordeaux
et d'une princesse étrangère, portugaise
peut'élre. On a conjecturé , (Taprès quel-
aues aveux qui lui sorU é<'liaf>]>és, f}u*îl
était né en 1710. 11 sut babilemont ex[doi-
ter ce siècle pbilosophioue» alors réjuilé
S9vant,et il eut le donu élilouiretde fasciner
entièrement ces esprits, prétendus forts et
sages, qui déraisonnaient avec tant d'ardeur
pour découvrir, disaient-ils, la cause et les
plus évidente fut toujours de se i*ûii former h nri
U6a^e antique et pieux, de lépaudre des lien faits
par le moyen de rauuiône, ci 'it s'Iiuinilitir eu laot
que ehréheus.
(tlOt) liht. de France, nis.
(HOi) Voy. ÎU) TuLtT, llut, dci roi$ de Franc€t
rhap. des Sacres.
27
843
SAl
DICTIONNAIUE
SAl
fins de toutes choses , et reniaient Dieu pour
s'attacher au premier charlatan venu , assez
adroit ^)our tourner à son profit leur stupi-
dité, leur faiblesse et leur crédulité. L'es-
prit de rhonime a tellement besoin d*amour
cl de croyance, que , s'il repousse les lu-
mières de la raison et de la véritable foi , il
sent bientôt un vide qui le porte à embrasser
avec cette force inerte, aveugle et multiple
de Tobslination et de la folie quelque erreur
si étrange, que ses partisans n'osant la dis-
cuter, imposent à leurs adeptes comme pre-
miers devoirs le silence et le mystère.
Or, à cette triste époque, où toutes les
croyances morales et religieuses furent mises
en doute, il ne manqua ni utopistes, ni
ambitieux, empressés de s'emparer de la
direction de ces «esprits égarés. Il fallait,
selon un proverbe populaire, être dupe ou
fripon. Le comte de Saint-Germaiu étant uar
la force de sa volonté et par sou intelli-
gence supérieur à beauroup, son choix n'é-
tait pas douteux.
Ce fut en 1750 que Saint-Germain parut
sur la scène du monde; il fut amené à la
cour de France par le maréchal de Belle-
Isle, et fut présenté à la marquise de Pom-
p&dour, puis au roi, qui le prit en amitié et
lUi donna un appartement à Chambord.
Saint-Germain était d'une taille moyenne,
d une tournure élégante ; ses traits étaient
réguliers; son teinbrun, ses cheveux noirs,
sa physionomie mobile et snirituelle; sa
ilémarche offrait ce mélange de noblesse et
de vivacité, qui n'est propre qu'aux hommes
supérieurs. Il faisait preuve dans toutes ses
relations , Tiiômc avec les personnes les plus
haut placées, d'une extrême aisance et d'un
usage du monde qu'il savait allier à un pro-
fond mépris des richesses. Il se mettait
simplement, mais avec goût; tout son luxe
consistait dans une surprenante quantité de
diamants dont il était toujours couvert; il en
portait à tous les doigts ; sa montre , sa ta-
I>atièreen étaient garnies. Un soir il vint à la
cour avec des boucles de souliers estimées
deux cent mille livres.
Ce gentilhomme se Ht d'abord remarquer
l)ar son esprit et par la prodigieuse variété
des talents qu*il possédait. Il parlait avec
une éçale facilité le français, l'allemand,
l'anglais, l'italien, l'espagnol et le portu-
gais , sans que les nationaux pussent recon-
naître le moindre accent étranger, lorsqu'il
s'exprimait dans chacune de ces langues.
Des érudits , des orientalistes sondèrent le
savoir de Saint-Germain; les premiers le
trouvèrent pi us habile qu'eux dans l'idiome
d'Homère et dans celui de Virgile; il parla
le sanscrit, le chinois , l'arabe avec les der-
niers , de manière à leur prouver qu'il avait
résidé en Asie, et à leur démontrer qu'on
s'instruit assez mal aux écoles dans les dia-
lectes de rOrient.
Le comte de Saint-Germain accompagn«iit
de tète, sur le clavecin, non-seulement les
morceaux de chant, mais encore les •
les plus diffisiles exécutés par d'aul
truments. Rameau restait profondéo
pris du jeu parfait de cet amateur,
tout de ses préludes savants. Le ce
cellait aussi sur le violon. Il p<
l'huiie fort agréablement, mais ce
dait ses tableaux remarquables, c'
espèce de couleur dont il avait le i
qui prêtait à sa peinture un éclat e
naire. Dans les sujets «historiques
produisait, il ne manquait jamais d*
ajustements des femmes de saphirs
raudes, de rubis, auxquels ses
donnaient absolument Téclat et le
des pierres naturel tes. Vanloo
souvent au comte son secret, mais i
voir l'obtenir.
Sans chei*cher à se rendre compt
niversalité des connaissances (ilOÎ
personnage extraordinaire, on p<
qu'il Surprenait; mais on peut raj
la physique et à la chimie, qu'il pc
fond, une partie de ses prestiges,
moins probable que ces sciences Ii
rèrent les moyens de conserver u
robuste et celui, plus diflicile à com
d'arrêter les ravages du temps. 1
jusqu'à faire courir le bruit qu'il i
sesseur d'un élixir qui rendait il
L'anecdote suivante prouvera et la
qu'il excitait et la crédulité qu'il
trait. Un jour la vieille comtesse c
dont le mari avait été, en 1700, amb
à Venise, oii elle l'avait suiVi,se trc
Mme de Pompadour avec M. do &
main. Elle regarda longtemps cet
avec des marques de grande surpri
quelles se mêlèrent bientôt des fl
frayeur. Enfin, ne pouvant plus doi
émotion, mais plus curieuse toutefi
frayée, elle s'approcha du comte : « 1
Monsieur, lui ait-elle, veuillez m
monsieur votre père n'a pas résidé i
vers Tannée 1700. — Non, Madame,
le comte sans s'émouvoir, il y a t
plus iongtenif)s que j'ai percfu nw
mais je demeurais moi-même à Ve
fin du dernier siècle et au coraiM
de celui-ci (on était alors en 175*
l'honneur de vous y faire ma cour
aviez la bonté de trouver jolies
I arcaroles de ma composition, c
chantions ensemble. — Fanion ds
chise, reprit-elle, mais cela n'est §:
ble ; le comte de Saint-Germain d'à
quarante cinq ans, et vous n'avez
ment que cet âge au moment oh t
Ions. — Madame, réiondit le comte
riant, je suis fort vieux. — Mais il fi
ce compte que vous eussiez près <
aps. —cola n'est pas impossible. Bl
se mit h raconter à madame de Gei)
foule de détails se rattachant au séjon
avaient fait ensemble dans l'Etat f
II offrit à celte dame de lui rap{)elef
1105) Le roi dcPnissse voulut qu*on Tinstruisit
de quelques détails relatifs à ce personnage mys-
térieux ; Voltaire lui répondit : Cest un k
ne meurt point et qui sait tout
f>fe, des circon<iia lires» des re-
j^Non, non, interrompit la vieille
be, me vuilà bien convaincue...
Itfsiîn homme, .• un diable bien
lire».. — GrÔce, grAce de quali-
fécria le comio d'une voix érln-
p membres parurent saisis d'nn
Il eonvulsiff et il sorlit sur-le-
m comtesse racontait à ce sujet
l leur séjour à Venise, elle avait
fnn éliitir qui, pendant un quart
.avait conservé, sans la moindre
les charmes qu'elle possédait h
ngt-cinqans. De vieux seigneurs,
par Mme de Pompadoursur cette
instance, affirmaient qu'elle était
tactitude; que môme la jeunesse
î de la comtesse avait été long-
► la ville et la cour, un sujet iVé-
I de Saint-Germain s^eOTorçaît de
[le obscur sur son origine et le
laissance. Un jour qu'on lui dc-
il éliiil vrai que rAllemagne fût
II répondit en poussant un sou-
I des choses que je ne peux dire,
[vous de savoir qu'à Tûgo de
*errais au fon<l des forêts et que
1 oiîse à prix, La veille de ma
re» que je ne devais plus rcvoiri
portrait à mon bras, je vais vous
» A ces mots, il releva sa raan-
ftrat en elfet, aux spectateurs,
ure sur émail, ref^résentant une
Eiirablemenl belle, mais vôlue
enl. — ttX quel temps appartient
jtamc?*,.»deiuanda-l-on. Le comte
manche et clk^ngea de nouveau la
piandon de la table, que le comte
jRlïlement, il convenait avec ses
léiait à^é de deux mille ans et,
L ce n étnit encore là qu*un h-
pie. Il racontait avec une bonho-
h qu*aux noces de Cana il s était
pie h côté de Jésus-CIirisL 11 bit
biede lancer, de temps en lemfis,
ges assertions dans <les sociétés
les. Tu jour dînant chez fc duc
[, le sorcier interpella son do-
ni le servait h table, sur un fait
une époque très-éloignée. « Je
connaissance, répondit le valet,
comtH oublie qu'il n'y n que
Jans que j'ai rhfinneur de le ser-
M L4>uis XV, qui n'avait pas en-
pnu M. de Saint-iiermain en par-
la sa favorite de le f:iîre trouver
fec cet homme, qu'iî appelait un
[latan. Le comte fut exact au ren-
pe Sa Majesté lui avait fait indi-
Aaiimuni ce jour-li^ d'une taha-
liique; il portait ses riches boucles
L et affectait un peu de montrer
|is de manches en rubis d'une
h>digieusc.
'* fcrai, b>i dit Louis XVai»rès un
salut obligeant, que vous vous disiez ùgé
de plusieurs siècles?.,. — Sire, je 'm'dum o
quelquefois, non pas h faire croire, mais Ai
laisser croire que j'ai vécu dans les pbi>l
anciens temps. — Mais la vérité, monsieur
le comte? — La vérité» sire, peut être in-
compréhensible... — M paraît au moins dé-
montré, d'après le rapport de plusieurs per-
sonnes qui vous ont connu sous le règne de
mon bisaïeul, que vous devez avoir plus de
cent ans. — Ce serait» en tout cas, une lon-
gévité peu surprenante; j'ai vu, dans le
nord de i'Eurojie, des hommes de cent
soixante ans et plus. — Je sais qu'il en a
existé; mais ce^i vf^lre air de jcunc*îse qui
renverse iftutes les spéculations des savants.
— Parle temps qui court, sire, on donne à
bon marché le turc de docteur; je lai plu«
d*unc fois i»rouvé à ces messieurs. — Puis-
que vous vivez depuis tant d années, reprit
Louis XV d'un ton malicieux, donnez-moi
donc des nouvelles de la courde François 1";
c'était un roi dont j'ai toujours chéri la mé-
moire. Aussi était-il très-aimable, répondit
le comte en firenant au sérieux la demande
de Sa Majesté. Puis il se mit h dépeindre en
artiste, en homme d*csprit, le roi chevalier
au physique et au nuual, el avec wi tel
accent de conviction que le roi étonné,
s'écria : En vérité, Mouï^ienr, on dirait que
vous avez vu tout cela. — Sire, j'ai beau-
coup de mémoire ; mai» j'ai aussi mes
notes authentiques sur ces temps reculés, »
Le comte de Saint-Germain semblait par
cette phrase témoii4ner qu*il hésitait à pla-
cer le roi au nombre de ses dupes, et il
donnait ainsi la clef de son immense et
étonnant savoir sur les temps anciens. 11
tira de sa poche un livret relié u'une ma-
nière gotliiqae; il Touvrit et montra au roi
quelques lignes écrites de la propre main
de Michel Montaigne, en 1580; les voici
telles qu'elles ont été transcrites, après avoir
été reconnues aulhenliquemcnt originales :
il n€»t homme de bien qui mette à Cexamen
des iois toutes ses actions et penséts^ qui ne
soit pendnbie six fois m sa vie; voire tel
quil serait dommmje et três-injuste de punir.
Le roi, ainsi que le ducde Gontaut, madame
de Brancas et labbé de Berms, qui assis-
taient à cet entretien, ne savait plus que
penser du comte de Satnt-Gerraain; mais sa
conversation ï>lul tant à Sa AInjesté q*ie,
depuis, elle 1 appela souvent à la cour el
resta même enfermée plusieurs fois avec
lui dans sou cabinet.
Louis XV consollait un malin ce per5on-
nage mystérieux, dont il avait reconnu Tet-
nérience et le jugcuiont, sur un seigneur que
l'on cherchait .*i dc>scrvir dans son esprit.
— <» Sire, répondit le comte avec chaleur, dé-
ticz-vous des rapports qui vous sont faits sur
ce gentilhomme; pour bien apprécier les
houunes, il ne faut être ni confesseur, ni
cuurtisan, ni minislrci ni lieulenant de po-
lice... — Ni roi? dit L4»uis XV.— Je n osais
m'expliquera cet égard ; mais puisque Votre
Majesté m inleqiolle, je crois lui obéir en
[Ktrlant. Vous vous raunelcz, sire, le Inouil-
<
â4T
.SAI
DlCnONNAlttE
SAl
lard qu*il faisait il y a quelques jours : on
ne voyait pas à quatre pas ; eh bien! les rois
(je parle en général) sont environnés de
brouillards encore plus épais, que font naî-
tre autour d'eux les intrigants, les prêtres et
les ministres infidèles; tous s'accordent, en
un mot, pour faire voir aux têtes couronnées
les objets sous un aspect différent du véri-
table. »
I^ roi changea brusquement Tentretien, et
demanda au comte s'il était vrai au'il eût
le secret de faire disparaître les taches des
diamants; sur sa réponse affirmative, il lui
confia un diamant d un grand imXf mais dont
la valeur était de beaucoup diminuée par
une forte tache qui en ternissait Téclat.
Au lK)ut de quinze jours, le comte entra
dans le cabinet du roi , où se trouvaient le
duc de Ciontaut et le joaillier de la couronne,
il tira le diamant de sa poche, 6ta une
toile d'amiante qui l'enveloppait, et la pierre
fut produite aux yeux i\es assistants ébahis,
pure comme une goutte de rosée.
Le poids du brillant, pesé au moment de
sa remise au comte, se trouva exactement le
même après l'opération ; le bijoutier s'écria
qu'il fallait que M. de Saint-Germain fût
sorcier; qualification à laquelle ce dernier
ne ré|K)ndit que par un sourire. — Vous de-
vez être riche à millions, ajouta-t-il, surtout
si vous avez le secret de faire de gtos dia-
mants avec de petits. L'adepte ne ofit ni oui,
ni non; mais il assura très-positivement
qu'il savait faire grossir les perles et leur
donner la plus belle eau.
Toujours est-il qu'on ne pouvait expli-
quer l'opulence du comte de Saint-Cicrmain :
il n'avait ni propriétés, ni rentes, ni ban-
quiers, ni revenus d'aucune nature; il ne
louchait jamais ni cartes, ni dés; et cepen-
dant il avait un grand état de maison, me-
nait un train miigniAque, et faisait quelque-
fois en pierreries des cadeaux dignes du
plus riche nabab.
On passait chaque jour auprès de lui
d'une surprise à une autre. Un jour il apporta
chez Mme de Pompadour une tabatière qui
fit l'admiration générale. Cette boîte était
d[écaille noire fort belle; le dessus était orné
d'une agate Le comte Ipria la marquise de
placer cette bonbonnière devant le feu; un
instant après, il lui dit de la reprendre.
Quel fut Tétonnemcnt de tous les assistants!
l'agate avait disparu, et Ton voyait à sa
jïlace une jolie oergère au milieu de ses
moutons. En faisant de nouveau chauffer la
Ïofte, la miniature disparut, et l'agate revint,
'out cela paraissait merveilleux alors; de
nos jours Uobert-Houdin en forait autant.
Mais bientôt on rapporta qu'il se passait
dans la maison du comte de Saint-Germain
des choses étranges, qui jetèrent la crainte
dans le public. On disait qu'à la demande
des personnes assez hardies pour le dési-
rer, il évoquait des ombres, et que ces ter-
ribles apparitions étaient toujours recon-
nues. Quelquefois il faisait répondre à cer-
taines questions sur l'avenir par
souterraines, qu'on entendait trè^
ment, pourvu qu'on appliquât T
iwirquet d'une chambre mysiérii
Ton n'entrait que pour recevoir ce
Plusieurs de ces prédictions se H
assurait-on, et la correspondance
Germain avec l'autre monde fut i
démontrée pour beaucoup de gen:
Cependant, les événements poli
succédaient avec rapidité. LecomU
Germain s'aperçut que l'étonni
l'admiration qu'il avait d'alwrd
faisaient place à l'indifférence; il '
mot, qu'il n'y avait plus rien 2
France, et il alla chercher fortune
bourg. 11 se retira ensuite «lans le
où pendant [dusieurs années i
les douceurs de l'immortalité, :
I»asser pour un dieu, et exigeant <
qui Tentouraienl un culte telleni
vagant, qu'on aurait peine à dé<
devrait étonner le plus ou delà
des sots qui s'y soumettaient, i
fronterie dn charlatan gui avait
(liesse d'en dicter les lois.
Vers ce temps, le comte de Cagl
fit demander la faveur de l'audien
dont nous avons parlé à son art
art. Cagliostro, col. 393). Caglios
il remporté de cette entrevue que
tion suivante, qui allait si bien i
il n'aurait pas ]>crdu son temps.
« Sachez que le crand secret df
est de geuverner les hommes, c
nique moyen est de ne jamais le
vérité. Ne vous conduisez pas
rèj^les du bon sens; bravez la
conduisez avec courage les plus ii
absurdités. Quand vous sentirez c
principes s'affaiblir, mettez-vous e
recueillez-vous et parcourez la U
y verrez que les plus absurdes extr
y obtiennent un culte. Les folies r
sous des noms différents, mais
éternelles. Sou venez- vous quelepn
sort de la nature, de la | olilique, de
est la reproduction ; que la dii
mortels c est d'être immortels, de
I avenir lors même qu'ils ignore
sent, d'être spirituels tandis que
qui les environne est matière. »
Cagliostro ne suivit que trop
leçons; mais il paya, comme noi
vu, de sa liberté son zèle à les
pratique.
Le comte de Saint-Germain fui
reux, il resta libre, et je dirai
adoré, jusqu'à la fin de sacarri
retira auprès du landgrave de He&
et vécut quelque temps dans son
II mourut cependant , malgré s
d'immortalité, en 1784, d'autres
1795; mais déjà depuis plusieurs
était totalemeni oublié en France.
(L. BOYELDIEU D'AuV»
BM
IJËS MtKACLES,
Sil
■revue de Caghosiro et du comte de
ieroi/iin est cerlaîne, si l'on veut,
[ue Cayliostm l',ilHrnie» et d'ail leur*^
B ressemble s fts^emble; on flcvinernit
aisément que deux hommes si tiieii
;)Our se donner la main ont dû se ren-
er, ne fût-ce qu'une fois en Icnr vie.
fidanl , mms ne voutlriuns nullement
Ire 5UUS notre f^araïUie les délîdls ue
même entrevue.
Ia fuit dilTéreiites sujïjio*>i lions pour
pcr lorigine des rieliesses du rotule
îfil-(lerm«in. La moins probable , à
avis, est celle qui leur ilonncrait le
^^)Our auteur; nous ne rroyuns pas da-
pp que le didble ait fait ftuprès de lui
W de souUleur, poiu' lui révéler la
rc prodigieuse dont il donna tant do
^es ; Satan n*a jamnis remJu de si bons.
Sylumoinsil n'y en n [tastfautre exemple
riiisloire* Nous ixoi rions plus volon-
que Saint-Germain étail d*orii5ine bobé-
tie , que ses ricbesses provenaient d'un
iuimis au préjudice de quelque nabab
' quelque i^agode ; qu*il avait appris les
eiils dialectes de l*Asie dans le cours
' jeunesse erranle et aventureuse en
a>;;nie ile quelque eseouaiïe do ses
\s\ qu*fl possédait des mémoires secrets
a «nur et les (ïersonaages maniuants
ècle précédent , et que son esprit vrai-
hors ligne aura fait le reste.
ne serait pas lo premier boliénden qui
Ijoué un rôle très-briilaril dans le monde;
ment il eut iilnsdebon sens ijuc bien
res, en quittant la scène en lem|»s con-
>le. et avant t|uo son rôle ne fût tola-
fil opuisé. Le siècle où il fiarut, frivole
falué de sa supériorité, crédule et in-
; par ostentation, désœuvré et avide de
éiiici*, était aussi merveilleusement
Kà se laisser exploiter. Plusieurs
ns en prolitèrcutbabilement, At»jour-
ils ne réussiraient \ms en employant
lômes moyens. Ce n est pas que notre
5 manque de ces sortes de gens; mais
industrie se tourne vers la spéculation
m est que plui* lucrative.
lisloire du brillant de Louis \V ne
mire qu'une chose , c'est ipje ce
e, qui n'était [lou riant jtas uial avisé ,
i familiers farent dufies d'une subsli-
IK Saint-ilermaiir r.elait pas à cela jirés
udques dixaines de mille livres t*our
nncr un succès rjue la position qu'il avait
lui rendait d ailleurs intlispensable*
INT-.\IAIITIN (Louis-Claurle de), dit le
ftophe intunna, né h Amboisc le 18
er t7W , et mort h Paris le 13 octobre
, fut plutôt la dupe des écoles spiri-
sies et ibéurfiitjues de son temps^ que îo
il aucune d'elles. M les fréquenta, les
ra, les jugea h son poiiit de vue, el
% l'indépendance d'un esprit qu'il
lit supéru^ur, el gui n'étaif , en réalité,
luiionné d'une manière dillerente. Il
Ldéraii les séances cabalistiques de
pz-Pasquali^ , ou plutôt leurs résul-
tats, conmic d&s manifcslationi de vertus
ifc,
actives de fnrdrf. inirueftHrl vbiennrs pat
fa voie xnisibfe : selon lui, les visions élu
Swedcmbor^j; étaient de (ordre xcn/imrrifa/ ,
ei eonduimicnt à h Hcimce dea dmes. Le»
fibénonu'mes du magnétisme sonniambulique
étaient d'un ordre smaible infcrietir. Le
célèbre visionnaire tculonique Jacob Itudiin
était, à S(Mi jugement, M iitia; fjrande lu-
mire humaine qui tût apparu dans 1$
monde ^
Saint-Marliu avait reçu i[ès renfance une
éducation aussi pieuse qu*e cbrétienne, il
avait cultivé aver attrait l'asi-élisme; mafcs
dès ïju'il sf>rlit de^ voies tracées par les
maîtres véritai»les «le la vie spirituelle, pour
cbcrcîier un christianisme transcendatjl » il
rencontra sur sa route les Ibéurgistes, et se
laissa égarer après eux sans espoir de re-
tour. Jouet désortnais des illusions de son
esprit et dos firétendnes manifestations obte-
nues dans leurs réuidons, il perdit la cba*
cité , pour ne plus conserver que la bienfai-
sance, la ndigion , pour ne plus garder que
la |>!ulosopliie; et FEvangile devint pour lui
un siuqflc A, B,C, propre tout au plus h
former le rudiment de la première en-
fance.
Cet esprit superbe en fut bien puni; car
dans les nombreux ouvrages qui sortirent
de sa |*lume, et qu'il livra h un très-petit
public d'intimes amis, auxquels il recfun-
luandaitde garder le secret, ce en quoi ils
ne ront que trop bien servi , il n'y a rien à
apfjrcndre , disons-le, rien h i>oiivoir com-
prendre. Il ne Se comprenait |*as lui-môme,
il l'avoue, et était quelquetbis surfiris de
finir par se trouver un sens. C'est ainsi qu'il
disait de son homme de désir ^ longtemps
aigres ravoir édité, qu'il y (rour<iii dn
(jcrmcs cpars çà et /ri, dont il iynornit tes
propriétt'S m ics semant^ et qui J^e dnetop-
pnivnl chaque jour pour lui , depuis quil
avait connu Jacob Bfchm,
Les myslit|ucs du moyen Age et ceux dos
^hriniors teuips, en s'unissant |)ar la con-
tcnq»lation à leur prin('i[te, suivant la *locv
tune de Hy^brock, bmr maître, étaient
absorbés en fHcn par ra/fcction ; mais les
luaitinisles chercbatciU uno porte plus éle-
vée^ A leurs yeux, ce irélait pas seulement
la facnllé affective, mais |>lul6t (a faculté intcl-
Irctuctle nui devait connaître en elle son
(irincipe divin, et yùr lui le modèle de ceHc
nature que Malfcbrauche voyait non active-
mcni en lui-même, mais spéculativemerd
en Dieu , et dont Saint-Martin apercerait le
type dans son être intérteur par une opéra-
tion active et spirituelle , qui est le germe de
la connaissance, Conifirenne uni pouria ,
mais c'est vers ce but que tous les ouvrages
de Saint-Martin *onl dirigés» Nous avons
rendu ailleurs un compte succinct des prin-
ci|»aux, nous n'y reviendrons pas ( Voyes
l'art. iLLiMiî^és, col. 8GI , note 2); et nous
no croyons pas non plus qu'il soit ulilo de
mellredavanlage eu lumière . par une bio*
gro|diie déladléo, celui qui se cunq'Iul toute
sa vie dans les ténèbres.
S51
SâL
DlCTlONNAmE
SAL
m
SALETTE (Miracle de la). Depuis Yan
i9M le nom de la Salette, montagne du dio-
cèse de Grenoble^ a retenti dans toute la
France, ou plutôt dans toute l'Europe, et
acquis une célébrité immortelle, et à laquelle
nous ne demanderions pas mieux çue de
contribuer, si notre voix, désormais trop
tardive, pouvait être autre chose qu'un écho.
Le 19 septembre i8k6p vers deux ou trois
heures de l'après-midi, deux jeunes bergers
étaient h earder des vanhes sur la montagne
de la Salette, lieu consacré à la sainte
Vierge, suivant les traditions populaires,
mais sur lequel il ne restait aucun vestige
de ce culte, lorsqu'ils aperçurent à quel-
ques pas devant eux une lumière éblouis-
sante, puis, au milieu de cette lumière, une
dame assise sur une pierre, en place d'une
fontaine alors tarie, la tête cachée dans ses
deux mains , et les coudes appuyés sur ses
genoux.
Ces deux enfants s'appelaient : l'un,
Pierre Maximin Giraud, né à Corps, le
27 août 1835; l'autre, Françoise-Mélanie
Mathieu, née éi^alement à Corps, le 7 no-
vembre 1831. A leur approche, la dame se
leva et leur dit: «Avancez, mes enfants,
n'ayez pas peur, je suis ici oour vous conter
une grande nouvelle. »
Les deux enfants s'étant approchés de ma-
nière à correspondre l'un à la droite et l'autre
à la gaucho de la dame, elle continua de la
sorte , en pleurant pendant tout son récit :
« Si mon peuple ne veut pas se soumet-
tre, je suis forcée de laisser aller la main de
mon fils«
« Elle est si forte , si pesante, que je ne
peux plus la maintenir.
«( Depuis le temps que je souffre pour
vous autres I sije veux que mon fils ne vous
abandonne pas, je suis chargée de le prier
sans cesse.
« Et pour vous autres, vous n'en faites
pas cas.
« Vous aurez beau prier, beau faire, ja-
mais vous ne pourrez récompenser la peine
que j'ai prise pour vous autres.
« Je vous ai donné six jours pour tra-
vailler, je me suis réservé le st^ptième , et
on ne veut pas me l'accorder. C'est ça qui
appesantit tant la main de mon fils.
« Ceux qui conduisent des charrettes, ne
savent pas jurer sans y mettre le nom de
mon fils au milieu.
« Ce sont les deux choses qui appesantis-*
sent tant la main de mon fils.
« Si la ré( olte se gâte , ce n'est rien qu'à
cause do vous autros. Je vous l'ai fait voir
Tannée passée par les pommes de terre;
vous n'en avez pas fait cas. C'est au con-
traire, quand vous trouviez des pommes de
de terre gâtées, que vous juriez, vous mettiez
Je nom de mon fils. Elles vont continuer,
que cette année pour Noël il n'y en aura
plus. »
Les enfants , n'entendant pas ce langage ,
hésitaient dans leurs pensées ; mais la dame
«e renrit et leur dit : « Ah! mes enfants,
vous ne comprenez pas, je m'en vais le dira
autrement :
c Si las Iruflas se
gastoim eî rien que
per vous aoutres;vou8
ôou aîou fa veyre. Pan
passa , n*aîa pas vou-
fa fas couti; qu^ëra
OOU countrère, quand
troubava de truffas gas-
tas djurava, Vy bitava
lou noue de moun fis ôou
mcy.
c Et van continua,
qu'aquëy an, per tsalen-
das n*y oourè plus.
c Si ava de bia, fôou
pas lou semenas, que
.tout ce que seoienaré las
besUas vous lou mendia-
rein, é. ço que vendre
tombarè tout en pous-
siéra quand Tey quoîré.
c Vendret una granda
famina.
< D*avant que la fa-
mina vène, ious maris
ôou dessous de sept ans
prendren un tremble,
muriren entre las mas
de las pcrsonnas que
Ions tendren, é Ious
âoulres faren leur pcni
tença de famina.
c Las nouzes vendren
boflas, Ious rasins puri-
ren.
c Sisecounvertissoun,
las peyras, Ious routsas
seren de mounteous de
bla, las.iruffas seren ense-
menças per las terras.
c Fasa bian vouatra
priera, mous marris ?
c Pas gaire, Madama.
c Tsôou bian la fas,
mous marris, vèpre é
mati, quant <1iria ôovl-
men qu*un Pater é un
Ave-Maria, quant poi^iré
pas mey fas; è quant
pouire mey fas n*eu mai
dire.
c Vaî que quaouqua.
fena un paou d'iadje à
la messa, Ious âoutres
trabailloun tout Tstiou
la dimentsa; é Tliiver
Ï|uant saboun pas que
as Ious garçons van à la
messa per se mouquas
de la relidjiou ; é la ca-
reyma van à la boustaria
eo'uma lou tsis.
c N*ava djis végu de
bla gasta, mous marris?
(Maximln) c Oh! nou,
Madama.
(Mélanie) c Nou, Ma-
dama, n'ai dgis végu.
c Si les peonei k
terre se gâtent, ee a'ol
rien que pour vont «h
tres. /e vous Pal liUt voir
Pan passé; vom ■*«
avez pas voulu bincu.
Que c'était au coaMni
quand vous trooviâ éei
pommes de terre giié«i
vousjuriez, eny
le nom de
milieu.
c Elles vont
Sue cette tmiée ut$
[oël il n> anra plai.
c Si vous avez duH^
il ne faut pat le aeBK;
tout ce que vous ^èatt*
rez, les bêles vqmIil
mangeront, cequivica^:^
dra, tombera tout m
poussière, quand loéi
le battrez.
c II viendra une graait
famine.
c Avant que la
vienne, les
dessous de sept ans»
ront pris d*un trewMa
ment, et mourront eotn
les mains des poMMBi
qui les Uendront; diei
autres feront leur fàà^
tence par la fanine.
f Les noix ôevkmttÊ
mauvaises , les
pourriront.
c S'ils se ei
sent, les pierres d
rochers seront des i
ceaux de blé, ^ki
mes de terre seni
semencées par kaiÉR'
c Faites - voà Hil
votre prière, metcÉkH)
c Pas guère, NaiHi*
c II faut bien h UMb
mes enfants, soirct^
tin, quand vous ne Ml
În'un Paier HWMÂah
faria^ lorsque vois ril J
pourrez pas raîeox CÉib
et quand vous PJMB0I
mieux faire, en màt
vauuge.
c |I1 ne va que iniiifiÉ
femmes un peu aféei I
la messe, les irfni
travaillent tout PM b
dimanche , et rhi^
Î|uaud ils ne saveM qw
aire, les garçons irait i
la messe pour se
de la religion; et le
réme, on va à b '
rie comme des clûtas.
c fTavez-votts pas ^
du blé gâté, BMW cfr
fant?
(Maxihiii} c Ob! ■«!<
Bfadanie.
Mélakie) c NiWtlb
dame, je n en ai pis en
core vu
SAL
imm ) t K
im iipni» tiVh
n avé TÔgu, un
loM couîri cnitie
te.
au mcsirc du
Ire d'à lias vcy-
a KasUi, c pcy
us doux, pren-
ds treîs cipi;is
vouai ras «las,
p, é Isevgucl
^tissiôra, i pey
Dutiicra; quant
it! diine ho tira
[>uarp \oueire
5 beylJé utta
Q en vous di-
nioun marri,
mcas de |)»
(|t»e siibou pas
bî inendjas Tau
i luii Ki;^ «.toiHH
ma quo,
N.) i OIi! si
, ui eu fappelou
les ne m'en rap*
DES MIEACLES.
SAL
851
(-1 iVfufwni) I Et
vous, untu ciifEiul, %(ms
devez bien dn avoir vo,
une fois vers le Coin
avec votre p4>re.
* Que le niailre de là
pitke dil à votre pérc
d*allervoir soji idê gâte;
vous y êtes allés lous
les delix ; vous orltes
deux ou trois épis ue Hé
dans vos mai us, les frois-
shtcs, et louL eliut en
poussière» puis vous vous
en retournâtes. Quand
vous n'étiez plus qu'à
une demi'licue !oin do
Corps, votre iȐre vous
donna un morceau de
pain en vous disant :
Tiens , mon enfant ,
mange eneore du pain
eelle îiniice, je ne sais
pa» qui eu mangi^ra Tan
t|ui %jent« si le îilè con-
lioue eonnoe i;a.
(Maximin.) * Ob 1 si
Maihiute, je m'eii sou-
viens maintenant; tout
a rbeure je ne m*cn sou<
venais nas. i
f cclat la danic njoutn en français :
icnl mes onfants, vous le ferez pas-
oui I1HH1 peuple. » Puis, au Isont d'un
:, lorsqu'elle glissait coiunie un fan-
I la rime de Therbe, elle ï-c rel'jurna
*s enfants et répéta : «^ K!i bien ï mes
s vous le ferez passer h tout mon peu-
Slle tonlinua ensuite sa marche d'i3m-
[ère, prérédée de Tun *}m bergers,
de Tautre, s*arrôta en tin lieu nlus
regarda le ciel, la- terre, s'éleva a la
jf d'un mètre et demi et disparut len-
fcionnnc un nuage qui s'évapore » la
^ïremièie, ensufic les bras, [>uis les
Maxirain lanea la main comnie pour
la lumière, mais il ne saisit rien, et
feux ne virent plus rien.
^vait des souliers blanes avee des
fc diverses i'ouleurs alenlour, des
l&es, un tablier jaune, une robe blan-
ale eouverte de perles, nn li^bu Idanc
^e ro?ics, un bonnel liaulel reeourbé
■It et une eouroïmc de ruses. Un cru-
Ril susiiendu à son eou [^arune [tetite
f» avec des tenailles à droite et un
lu H gam he , le tout encadré dans une
raiide ebafne, qui formait guirlande
p de son lirliu et tomiiait les roses,
^fftit la ligure Idancbe et allongée ; on
nvaii du reste y tenir les yeux long-
tJïés, parce qu'eiie était éblouissante*
fcl et tel a toujours été, le jour môme
rdepuis, le réiit invariable des deux
fs, soit qu'on les ait consultés en-
t ou séparément.
lié opj>os6 à ce récit une muUitmle
lions de détail, uue nous croyons
[rapporter ici, telles que nous les
DDS ou entendues, qnouprelîes nous
Eit effacées dcsurmai:^ par rimiiieusité
du fait, mais afin qu'on ne nous aettise pas
de rien dissimuler.
Et d'abord, des gens diirieilcs n'ont trouvé
ni convenance, ni dignité dans le costume
et dans le langage attribués à la sainto
Vierge, Si elle a parlé patois û\ec des en*
fanls qui savaient mieux le patois que le
français , a la bonne benrc , disent-ils, mais
5 quoi bon farcir son langage d'expressions
mallieureuses et de tournures réprouvées
par l'Académie, quand elle daigne s'exprimer
en français , et qu'il n'y a aucune utilité de
commettre des fautes de langage?
La sainte Vierge oui pUuie, la sainte
Vierge qui souffre^ la sainte Vierge qui
prend de la peine! Tout cela est peu con-
forme h l'état dans lequel TEglise nous re-
présente les bienheureux.
La sainte Vierge qui a donné six joun
pour travailler et qui s'est réservé le sep-
tième!
Faire descendre du ciel li sainte Vierge
pour [larler de pommes de terre gâtées, de
noix bo lies et de raisins pourris l et surtout
pour parler de pornmf* de terre devant des
enfants oui ne connaissent que les irnffes^
ce dont elle ne paraît pas se douter d'abord t
Et encore la faire descendre du eiel tniur
annoncer des événements qui no se sont
point réalisés, car il y avait encore des
pommes de terre pour Noël; ceux qui
avaient du Idé l'ont semé, et les bÔtes n'ont
pas tout mangé^ ce qui en est tenw, n'est pas
tombé tout cil pouiiière quand on l'a battu,
1! n'est pas venu de grande famine ^ môme è
Corps: les enfants au-dessous de sept ans
n'ont pas été pris d'un tremblemenî. Les ha-
bitants de Cor]>sse sont convertis, et malgré
cela les pierres et les ruchers ne se sont
j.oinl changés en moncemix de blé, et les
pommes de lerre ne se sont point trouvées
ensemencées d'elles-mêmes. L'abondance n'est
pas môme venue : le blé a continué h se gâ-
ter on nartie, les pommes de terre et les
raisins a manquer en partie ; il y a eu coti-
version à Corps et disette partout,
La sainte Vierge devrait mieux savoir que
personne si les enfants récitent leurs prie-
ras» et alors pourquoi le leur demande-
l-elle? Et comment les engagc-l-elle à dii;e
un Pater et un Ave ^ lorsqu'elle doit savoir
aussi qu'ils n'ont appris que Notre Père; et
encore a-l-il fallu à l'un d eux trois ou aua-
trc années d'étuiic pour le retenir. Sans
conqder qu elle est plus coulante sur cet ar-
ticle que certains théologiens, qui ne se
contentent t^ns de si fieu.
Aller h là bomherie comme d9$ chienêl
Quelle Irivialilé î Et do plus» les chiens ne.
vont [>as l\ là boucherie.
Telles sont, en abrégé, les objections les.
|duss[.érieuses relatives à la forme et au lan-
gage. iMais la question du secret préoccupe
aussi l>eaucoup les intelligences. Pourquoi
un secret? S'il doit être connu avants qu'on
le fasse connaître, ou qu'on en marque Té*
poque. S'il ne doit étnj dividgué qu après»
qui l'alTirmcra, et h t{um lx>n, puisqu il
n'aura préîcr>é de licn? S'il ne regarde que
S&3
SAL
DICTIONNAIRE
SAL
t»
les enfanls, Qu'ils le garucnt^ sans informer
inutilement le public quMIs ont un*secret ;
s*ii regarde le public , qu'ils le manifestent ,
aQn que ceux qu il concerne, se mettent en
règle avec les volontés divines. C'est la pre-
mière fois que Dieu envoie des prophètes
dire au monde : J'ai un secret. Que nous
importe, prophète indiscret, si vous ne dites
rien de plusî
Et ce secret ne serait-il pas celui de
Pierre-Michel Vintras, savoir : Tavénement
d'un Louis XVII au trône de France ; du
règne spirituel du Saint-Esprit et de la pré-
dication de l'Evangile éternel"? Car les per-
sonnes qui ont suivi attentivement Pierre-
Michel dans ses évolutions , étudié de près
VOEuvre de la miséricorde et pris connais-
sance de la. Voix de la septaine , qui se pu-
bliait à Caen à«la môme époque, croient re-
connaître la main du prophète cauchois.
Les enfants n'inspirent non plus qu'un
médiocre degré de conflanee h beaucoup de
l)ersonnes , vu leur peu de zèle reliçioui ;
tandis que les enfants de leur âge suivaient
les catéchismes de la paroisse pour se dis-
j)oscr à la première communion, ou l'avaient
déjà faite, ceux-là, renvoyés du catéchisme
pour leur paresse et leur peu de disposi-
tions, en prenaient fort tranquillement leur
parti, et paraissaient tout disposés à ne ja-
mais remplir un devoir si important. Ne
semble^-il pas que la faveur du Ciel s'est
placée au plus mal ?
Ces objections, qui, on le voit, ne tom-
bent que sur la forme , et présentent ainsi
peu de consistance , ne sont pas deinqurées
sans réponse. On a dit ; 1" Il ne faut pas
plus juffcrà l'impropriété du langage que la
sainte Vierge n'a point parlé, qu'il ne fau-
drait conclure d'un langage académique que
c'est elle qui a parlé. Elle s'est mise à la
portée et à la hauteur de ses auditeurs, et a
emprunté les tournures bonnes ou mauvai-
ses qui sont reçues dans le \^ys. Le plus
Îmristc des académiciens aurait peut-être
ait de môme, ou du moins il n'aurait pas
mieux fait en disant autrement. 2" La sainte
Vierge n'a pas donnée il est vrai, six jours à
rhomme pour travailler ^ en lui prescrivant
de se reposer le septième; mais elle parlait
de son fils ou au nom de son fils, et il a pu
échapper un ditM à la mémoire des enfants;
d'ailleurs elle a été com[)rise , et c'est tout
ce qu'il fallait. 3*" Elle ne pouvait apparaître
qu'avec une forme quelconque de costume, et
celle-ci a du moins le mérite de la simplicité
et de la modestie, jointe à une richesse
éblouissante; d'ailleurs cett«î forme est en
rapport avec des usages déjà connus des
deux bergers. 4° Les objets dont la sainte
Vierge les a entretenus, sont peut-être mi-
nimes relativement ; mais c'étaient les plus
l>ropres à faire impression sur l'esprit des
habitants de Corps. 5" Les menaces et les
promesses étaient conditionnelles; si tout le
redfjrt
ispiwi
esiV'
bien ou tout le mal annoncés ne se sont \m
produits, c'est qu'il y a eu résistance cb
fiartie et conversion en partie. A* 11 n'y i
rien à dire du secret, tant qu'il demenren
un secret ; il faut attendre à le ronnaitic
]K)ur le juger; et nul ne peut discuter l'op-
portunité de cette communication, poism
c'est aussi le secret de Dieu. T Pierre-Mi-
chel Vintras, ni aucun autre prestigUtenr,
pour habile qu'il soit, ne sauraient bin
apparaître et disparaître un personnagi vi*
vant, agissant, parlant, de la aianière éoâ
celui-ci est apparu et dont il a disi
D'ailleurs, il ne se trouve ni persoi
}K)litique, ni réforme religieuse sur I
cond plan de la scène. 8* Les apôtres
taient pas meilleurs, lorsque le SauTenr lei
appela et les chargea de la mission de eoi-
vertir le monde; et, de plus, Pierre-Mast i
min Giraud et Françoise-Mélauie Hathin
ont dignement répondu par leur condaili;
subséquente au choix que le ciel avait flK
de leurs personnes pour être les apôtres il*
cette nouvelle œuvre.
Telles ont été, dès l'abord, les princi-
pales objections et aussi les princîpdM
réponses.
Mais depuis, l'œuvre a immensémert
r*andi. La source alors tarie a recommcad
couler, de Veau a été transportée- sur Ml
les points de la France, ainsi que des fila-
ments de la pierre schisteuse qui lui scH
de ItassiQ: de nombreuses gr&ces, des grki^:
merveilleuses ont été obtenues daiis
les pays aussi bien que sur les lieux
l^ar l'intercession de Notre-Dame de
Salette (llOi). On avait commencé à en
mer des recueils, mais bientôt il a f''
renoncer, vu la multiplicité et le plus
nombre encore de celles qui restei
dans l'oubli.
Ici, toutefois, nous devons ravouer flV
ne rien omettre d'important dans la discaip
sion, il se présente une.nouvelle objedk»:
c'est que ces grâces insignes, ces CiTeait
miraculeuses, quelque nombreuses qu'elkl
soient, ne prouvent rien ouant à la tifW
de l'apparition; en effet, Notre-Dannedeli
Salette est la même Notre-Dame que toil
le monde invoaue partout et de rartoali
dans tous les lieux, dans toutes les lan-
gues, de toutes les façons, par toutes ta
supplications, pour tous les besoins, et qii
répond partout à ses fidèles serviteaili
sans se soucier si c'est un agneau qoî t
inventé sa statue à la Délivrande, s'ilal
vrai ou non qu'une autre de ses statues s*à.
soit retournée d'elle-même à sa plaee I
Notre-Dame de KEpine, si elle est mietf
représentée sous les traits d'une négressii
comme en certains lieux, etc. Où done en
serions-nous, s'il fallait discuter la valeur
historique de toutes les pieuses traditions
des localités, et si Dieu ni les saints ne
nous exauçaient pas, quand nous nous troui-
(ii04| Nous avons eu occasion d*cn signaler à la page 149 du livret intitulé : La vérité tv^^
notig-menie ; nous avons été témoin de plusieurs, vénement de la Salette, par 1 abbé Ron{«clol, €«•
«;t notamment de celle qui est relatée sous le n"" Vil, noble 18iD:
SAL
DES MIRACLES.
SAL
85d
ine date ou d*un fait? Les reliques
trc saint Jacques sonl-elles ou non
jK)5itellè? U\ maison dcLoretlea-t-ellc
^été traiisiJOtKîe par les anges ? sainte
[le a-l-elle ou non demeuré dans ia
ïaume? Belles questions pour la
lo succès de la fjrière ! Mais Dieu
Jic confirmé Terreur, le tnensooge?
jl a exaucé votre prière. Oseriez-
[demander des miracles en conûr-
Se vosfiréjugésou de vos syllogismes?
Sans doute, mais alors comment donc
lUribueZ'VOus ce que vous n'oseriez
tider, ou bien tommenlinlerprélez-
s le sens de vos préjugés et de vos
lsmc.«, ce 3ue vous lui demandez dans
Je la satisfaction de vos besoins.
ine Vierge, subvenez à mon âme
guérissez la blessure mortelle de
fobres. — J'ai fait cette prière en un
igné, j'ai été eiaucé, donc la sainte
lit apparue rairaculeusenienten ce
hne autre époque. Voyez la belle
'>n !
rvrai que celte conclusion ne serait
jpque; mais aussi ne s',igit-il guère
JfJlogjsmes, la question est beaucoup
Ivée ; :^ans invoquer le post hoc^ ergo
Aof, il se présente cependant deux
corrélation, dont le second est d'une
e [îorlêe et évideraraenl tlivin;cc
Ifailt évidemment divin» est lecorrol-
Kt suite, la conséquence immédiate
ter, comment n'en serait-il pas la
rrâiion î
|flu*il en soit, la nouvelle de l'appa-
tarda pas à se projjager, et do
proche h se ré|>oiidre par toute la
mênre au dehors. Dès lors il arriva
Jrins en nombre toujours croissant,
Jonr anniversaire» le 19 septembre
ixanle mille couronnèrent la eréto
^iilagne ; on ne saurait compter ceux
Etaient venus dans Fintervalie, et
[umins ceux oui y sont allés defuiis.
|ue de Grenoble ne pouvait dcmeu-
^laleur muel d'un fait si considérable
Scomidissait dans son diocèse. 11
a donc une commission d*examen»
fcsée de seize membres, avec délégation
uî d'entre eux pour recueillir les
es et réunir tous les renseignements
fiires pour asseoir un jugement. L'or-
de délégation est du 19 juillet
i»rès un long et minutieux examen»
ïgués opinèrent pour la réalité de
; leurs conclusions furent dé-
is dans huit conférences tenues en pré-
-du prélat, et adoiilées par lui et par
■rite de la commission» non ]ms en
PB • certitude absolue ou décision de
oais connne f»ieuse croyance fondée
me trè.^-çrande i>robabiiité, laquelle,
la doctrine de Benoit XIV et 1 usage
^Î5e, suffit dans la question des appa-
|ï[iort est daté du 15 octobre ; la der-
nière séiince de la commission eut lieu le
13 décembre; néanmoins^ Tévôque attendit
jusqu'au 15 juin suivant avant de donner
une approbation publique» et il ne la donna
qu'après avoir consulté [dusieurs de ses
collègues dans Tépiscopal, Celte ap[»roba-
tion, avec la permission d'imprimer lo rap-
p>rl, e.sila première décision juridique sur
la question.
Enfin, a|»rès de longs délais et un examen
de [dus en plus aiqirofondi, revenue de
Grenoble crut devoir [proclamer à la hwo de
l'Kglise ses propres convictions sur la réalité
du miracle, terminer toute discussion h cet
égard dans son diocèse, et Tinscrire connne
un fait acquis à son Kglisc « Quoique
notre conviction fût déjà entière et sans
nuage h la Dn des séances de la commissit^m
qui se terminèrent le 13 décembre 18^7» dit
le prélat, nous ne voulûmes pas encore pro-
noncer de jugement doctrinal sur un fait
d'une telle importance.»
« Cei^endant Touvrage de M. Bousselol
(1105) reçut bientôt Tadliésion, et réunit les
suÉTrages de plusieurs évêques^etd'unefoule
de [lersonnes éminenles en science et en
piété. Nous avons su que ce livre était tra-
duit dans toutes les langues euro[>éennes.
Plusieurs nouveaux ouvrages parurent en
mémo lem[is et en diverses cuntrées sur le
m^jue fait» publiés iiar des honnnes recom-
mandables venus exprès sur les Iteux pour
rechercher la vérité. Le (ièlerinage ne se ra-
lentissait (tas. Des personnes graves, des
vicaires généraux, des professeurs de théo-
logie, des prêtres et des laïques distingués
sont venus de plusieurs centaines de lieues
pour offrir h la Vierge puissante et pleine de
fcofif(? leurs" pieux sentiments d'amour et do
reconnaissance pour les gu^risons et autres
bienfaits qu'ils en avaient obtenus. Ces faits
firodigieux ne cessaient d*élre attribués à
Fin vocation de Notre-Dame de la Saîette, et
nous savons que jdusieurs d'entre eux sont
regardés comme vraiment miraculeux par
les évêques dans les diocèses desquels iU
se sont accomplis. Tout cela est constaté
dans un second volume |mblié par M. Rous-
selol en 1850, qui a |*our titre : Nouveaux
documenls sur T événement de la Salette, L'au-
teur aurait (m ajouter que dMliustres prélats
de rEglise prêchaient l'afioarition «le la
très-sainle Vierge ; qu'en plusieurs lieux,
et avec fassentiment au moins lacite de nos
vénérables collègues, des personnes pieuses
avaient fait construire des chaj>elles déjà
très-fréqueotées sous le vocable de Notre-
Dame de la Salelte» ou avaient fait ^placer
dans des églises paroissiales de belles sta-
tues en son bonneur; qu*enfin de nom-
breuses demandes étaient adressées pour
l'érection d'un sanctuaire qui perpétuât le
souvenir de ce grand événement.
ff On sait que nous n'avons pas manqué de
contradicteurs. (Juelle vérité morale, quel
fait bumain ou mCmo divin n'en a pas eu T
Mais pour altérer notre croyance h un évé-
férité iwr févéncmcnt de ta SaktU, Grenoble, l8iD. in l:î.
8S}
SAL
DICTIONNAIRE
SAL
iiement si extraordinaire, si inexplicable
sans rintervenlion divrne, dont toutes les
circonstances et les sirites se réunissent
pour nous montrer le doi^t de Dieu, il nous
aurait fallu un fait contraire, aussi extraor-
dinaire, aussi inexplicable que celui de la
Salette, ou du moins qui expliqu&t naturel-
femont celui-ci ; or, c est ce que nous n'a-
vons pas rencontré, et nous publions hau-
tement notre conviction.
« Nous avons redoublé nos prières, conju-
rant TEspril-Saint de nous assister et de
nous communiquer ses divines lumières.
Nous avons également réclamé en toute con-
fiance la protection de Tiinmaculée Vierge
Marie , mère de Dieu, regardant comme ua
de nos devoirs les plus doux et les plus [sa-
crés de ne rien omettre de ce qui peut con-
tribuer à augmenter la dévotion des fidèles
envers elle, et de lui témoigner notre grati-
tude pour la faveur spéciale dont notre dio-
cèse aurait été Tobjet. Nous n'avons,|du reste,
jamais cessé d'être disposé à nous renfermer
scrupuleusement dans les saintes règles que
l'Eglise nous a tracées par la plume de ses
savants docteurs, et même à réformer sur
cet objet comme sur tous les autres notre
jugement, si la chaire de saint Pierre, la
mère et la maîtresse de toutes les Eglises,
croyait devoir émettre un jugement contraire
au nôtre.
« Nous étions dans ces dispositions etanimé
de ces sentiments, lorsque la Providence
divine nous a fourni l'occasion d'enjoindre
aux deux enfants privilégiés de faire parve-
nir leur secret à notre très-saint Père le Pape
I^ie IK. Au nom du vicaire de Jésus-Christ,
les bergers ont compris qu'ils devaient
obéir. Ils se sont décidés à révéler au sou-
verain Pontife un secret qu'ils avaient gardé
jusqu'alors avec une constance invincible,
et que rien iv'avait pu leur arracher. Ils l'ont
donc écrit eux-mêmes, chacun séparément;
ils ont ensuite plié et cacheté leur lettre en
présence d'hommes respectables que nous
avions désignés pour leur servir de témoins,
et nous avons ctiargé deux prêtres qui ont
toute notre confiance de (torter à Rome cette
dépèche mystérieuse. Ainsi est tombée la
dernière objection que l'on faisait contre
l'apfiarition, savoir qu'il n'y avait point de
secret, ou que ce secret était sans impor-
tance, puéril même, et que les enfants ne
voudraient {)as le faire connaître à TEglise.
A ces causes,
« Nous appuyant sur les principes ensei-
gnés par le Pape Benoît XIV, et suivant la
marche tracée par lui dans son immortel
ouvrage De la béatification et de la canoni-
sation des saints (liv. ii, chap. 31, n'* 12) ;
' « Vu larelation écrite parM. Tabbé Housse-
lot, l'un de nos vicaires généraux, et imprimée
sous ce titre : La Venté sur l'événement de
laSatettCy Grenoble, 1848;
« Vu aussi les Nouveaux documents sur l'E-
vénement de la SaletlCf publiés par le mônic
auteur en 1850; lun et Tautrc ouvrage re-
têtus de notre api»robalion ;
« Ouï les discussions en sens divers qui
ont eu lieu devant nous sur cette affaire daos
les séances des 8, 15, 16, 17, 2S et 29 no-
vembre, 6 et 13 décembre 18^7;
« Vu fiareillement ou entendu ce qui a été
dit, ou écrit de[iuis cette époque, uour oa
contre l'événement ;
« Considérant, en premier 1 ieu , 11 mnossilii-
lité où nous sommes d'expliguer le lait de h
Salette autrement que j>ar Finterventioa fr
vine, de quelque manière que nous Tenri-
sagions, soit en lui-même, soit dans ses ^
constances, soit dans son but essenf
ment religieux;
« Considérant, en second lieu» que les
tes merveilleuses du fait de la Salette
le témoignage de Dieu lui-même, se mam-
festant par des miracles, et que ce témoi-
gnage est supérieur à celui des hommes,fl
a leurs objections; .'i
a Considérant que ces deux motifs, pris A
parement, et à ])lus forte raison réunis, doi-
vent dominer toute la question, et enlent;
toute esi)èce de valeur à des prétentîous oi'
suppositions contraires dont nousdéclanw
avoir une parfaite connaissance;
« Considérant enfin que la docilité et la sou-
mission aux avertissements du ciel peol
nous préserver des nouveaux diâtimenti
dont nous sommes menacés, tandis qa^uM
résistance trop prolongée peut nous expo-
ser à des maux sans remèaes ;
« Sur la demande expresse de tous les me»
bres de notre vénérable Chapitre, et de k
très-grande majorité des prêtres de notn
diocèse ;
« Pour satisfaire aussi la juste attente d'Mv
si grand nombre d'Ames pieuses , tant |f'^
notre ])atrie que de l'étranger, qui po#
raient finir par nous reprocher de ntaàk
vérité captive ;
« L'Esprit-Saint et l'assistance de laTiv|i '
immaculée de nouveau invoffués ;
Nous déclarons ce qui suit :
« Art. 1*' Nous jugeons que rapparitifli
de la sainte Vierge a deux berj^ers, le II
septembre 18M, sur une montagne de k
chaîne des Alpes, située dans !a |)aroisse4l
la Salette, de l'archiprêtré de Corps, porti
en elle-même tous les caractères de la Té-
rite, et auc les fidèles sont fondés à iacroin
indubitable et certaine.
« Art. 2. Nous croyons que ce fait arqniiH
un nouveau degré de certitude par le coi-
cours immense et spontané des fidèles sur
le lieu de l'apparition, ainsi que par lamal-
titude des prodiges qur ont été la svHi
dudit événement, et dont il est im|X)Ssible
de révoquer on doute un très-grand nuoibit
sans violer les règles du témoignage hu-
main.
« Art. 3. C'est i)Ourquoi, pour témoigner!
Dieu et à la glorieuse Vierge Marie notrt
vive reconnaissance, nous autorisons k
culte de Notre-Dame do la Salette. Nous par
mettons de le 'prêcher et de tirer les couse-
auencos pratiques et morales qui ressortent
e ce grand événement.
SAL
DES MULVCLES.
SÂL
ïT. h. Nous défemlons Déancnoiiis dc!
r aucunf^ formule particulière de
I, aucun canlîque, aucun livre de dé-
&&ÛS riotrif approbatiou donnée par
iT. 5. Nous défendons eiprcssément
èles et aux prêtres de noire diocèse
lais s'élever publiquement, de vive
a par écrit, contre le fait €|ue nous
lions aujourd'hui f et qui dès lors
6 respect de tous.
r, 6, Nous venons d*acquérir le terrain
6 de l'apparition céleste. Nous nous
ons iVy construire incessamment une
qui soit un monument de la mi^éri-
iise bonté de Marie envers nous et do
re gratitude envers elle. Nous avons
bruié !e projet d y établir un hospice
at)riter les pèlerins. Mais ces construc-
ians un lieu d*un accès assez difficile et
•vu de toutes ressources, exigeront des
ies considérables. Aussi nous avons
S sur le concours généreux des pré-
des fidèles, non-seulement de notro
B, mais de la France et de l'étranger.
ll*hésitons pas à leur faire un ap|iel
Il plus empressé que déjà nous avons
B nombreuses promesses, mais toute-
suffisantes pour Toeuvre à eiitrepren-
ûus prions les personnes dévouées
ront nous venir en aide d'adresser
ndes au secrétariat de notre évè-
commission composée de prêtres
^ues est chargée de surveiller les
"ions et l'emploi des otîrandes.
7. Entin, comme le but principal de
ion a été de rappeler les chrétiens
plissement de leurs devoirs reli-
lu culte divin, à l'observation des
cuients de Dieu et de FEglise» à
du blasphème et h la sanctilication
nche, nous vous conjurons, nos
lers frères, en vue de vos intérêts cé-
ct môme terrestres^ de rentrer sérieu-
l en vous-mêmes, de faire pénitence
échés et |iarticulièremenl de ceux
avez commis contre le deuxième
isième commandement de Dieu,
s en conjurorïs, nos frères bien-ai-
uJez-vous dociles à la vuix de Ma-
l^ous appelle à la i»énitence, et qui,
do son Fils, vous menace de maux
et lef»iporels,si restant insensibles
enls maternels, vous endur-
|. 8. Nous vouions et oruonnons que
&sent mandement soit lu et publié
ïules les églises. et chapelles de notre
ï, à la rnes^e paroissiale ou de com-
ité, te dimanche qui en suivra immé-
lenl la récejition.
nné h Grenoble, sous notre seing, le
nos armes, et ieronlre->eingde no-
Jtairu, le 19 seileudire 1^1 (cin-
inniversaire de la célèbre ap|>ari'
f PuaiBEar, évàjacde Grcnahh.
>uYcau mandement à la date du
l" mai suivant vient réaliser les promesses
contenues dans celui-ci, en annonçant i uur
le 25 du même mois la pose et la'bénédir>
tion du nouveau sanctuaire consacré à Mario
sur le lieu même de Tapparition, et la fou-
dation d'une congrégation de nnssionnaires
diocésains, résidant au même lieu, sous h
nom de missionnaires de Sotre-Dume de la
Salette, chargés de le desservir, et de se ré-
pandre de ce point dans Itiul le diocèse pour
révangélîser. Iji cérémonie s accomplit au
milieu d*un concours plus nombreux en*
core de pèlerins venus isolément et de pro-
cessions dus paroisses du diocèse qu'on
eât jamais vu, La cime, le penctfant, les
ravins, le pied de la montagne en parais-
saient couverts, il eût été impossible de
compter.
Le souverain Pontife lui-même, par ci-
vers rescrits aux dates des 24 août, 26 du
môme mois, 3 et 7 septembre môme année,
s'est fdu à combler de grâces et de faveurs
le nouveau temple et la confrérie qui y a été
érigée sous le titre de Notre-Dame Réconci-
liairice, II est inutile d'ajouter que ces fa-
veurs onî été soïlicilées, et que la cour de
Rome, en les accordant, n'a rien préjugé
sur le fond de la question. D'ailleurs la
prudence demandait qu'il en fût ainsi, lar
il était des princes de l'Eglise qui ne (»arta-
geaient pas au même degré les convicticns
de l'évoque de Grenoble. En elTct des rela-
tions du miracle ayant pénétré dans le dio-
cèse de Lyon, et ayant été rciomniandécsen
chaire [lar certains curés, le cardinal arche-
vôcjuc en prit occasion de publier un man-
dement dans lequel U disait :
« Dans tous les temps de perturbations
sociales, des esprits, religieux au reste, mais
impatients, voudraient en quelque sorte
forcer Dieu à intervenir d'une manière vi-
sible. La Providence est trop lente à leur
gré à se manifester; ils veulent la devancer.
Ils entendent des voix de rOrient, des voix
de rOccident. L'effet produit par une cause
naturelle qu'ils ne comprennent pas, ils le
transforment en prodige; et sans (dus d'exa-
men, sans avoir recours à la sagesse des
sages, pour ne pas se laisser sur[>rendre
|îar de Jausses apparences, ris proclament et
veulent qu'on pnx lame avec eux la vérité
d'un miracle fort contesté.
« Bienttyt la spéculation, qui se môle h
tout aujourd'hui, s'emriare de ce fait imajçi-
naire; elle l'exploite, Jans un iniérôt mer-
cantile, aux rléï'cns de la crédulité simjdo
et naïve. Elle Je reproduit de nulle ma-
nières, et par la gravure et par la [teinture,
et colporte ensuite dans les campaf^nes les
ïuédailles, les images qui en représentent
la [frétcndue réalitc.
« A ces objets, des marchands avides joi-
gnent le récit de ces miracles fabuleux; ils
les accomiiagnent d'indulgences apocryphes,
et oUrent a la piété des prières pleines d'er-
reurs; et |iour la séduire plus facilement,
ces prières sont tantôt trouvées au tombeau
môme de Notre-Seigîteur, lanlùt apportées
par des anges ou révélées à de saintes âiuei
405
SAL
DICTIONNAimi:
SAy
Jans Textase île Toralsou. Ces traHouants
de. pieuses pratiques se sont bien gardés do
consulter les supérieurs qui auraient dé-
masqué leurs fraudes sacrilèges, et arrêté
cet indigne commerce; ils se |)assent de
leur autorisation. Ce ({uMl faut avant tout»
c'est se procurer un gain quelconque par ce
traflc coupable d'objets superstitieux.
« Instruisez avec soin vos paroissiens^nos
chors coopérateursy sur la vertu de religion,
et dites-leur que la superstition est un des
vices les plus grossiers opposés à nette
vertu. Apprenez-leur avec quelle saçe ma-
turité TEglise procède, quand il s*agit d'un
nouveau fait miraculeux. Le concile de
Trente a tracé sur cette matière des règles
inspirées par l'Esprit qui lui a dicté ses
irreformables décrets. Or, les Pères de ce
synode œcuménique veulent que l'on évite
toute surperstition dans l'invocation des
saints, dans la vénération des reliques, dans
le culte des images. Ils ne permettent fias
qu'une image nouvelle et extraordinaire
soit exposée sans l'approbation de l'Ordi-
naire.
« Quant aux nouveaux miracles, on doit,
suivant les prescriptions du concile, avant
de les admettre et de les publier, les dé-
férer au jugement de l'évèque, qui, pour en
examiner toutes les circonstances, s'entou-
rera des conseils d'hommes versés dans la
science sacrée. S'il reste quelque doute sur
l'authenticité de ces faits miraculeux, le
concile provincial doit être saisi de l'examen
de ces>causes. Mais, dans tous les cas, rien
ne doit être résolu sans avoir réclamé la dé-
cision suprême de la Qbaire apostolique. Il
n'est pas permis de prendre un parti à cet
égard, sur la présomption du consentement
du souverain Pontife; il faut que ce con-
sentement soit clairement manifesté, et
Sue la sentence de Pierre soit exprimée
'une manière qui ne laisse lieu à aucun
Joute.
« Mais aujourd'hui on trouve ces règles,
tracées par les conciles, trop gênantes. Qn
ne peut renfermer si longtemps dans son
cœur ces inspirations que l'on croit avoir
reçues d'en haut ; on est pressé de les ma-
nifester pour remplir ce que l'on croit être
une mission.
« Nous défendons de publier en chaire
sans notre permission, le récit d'un fait mi-
raculeux, quand bien même rauthenlicité en
serait attestée par un évéque étranger. Cette
autorisation nous ne la donnerions qu'après
avoir consulté le souverain Pontifo, et avoir
reçu de lui un rescrit qui serait pour nous
une garantie de la vérité du miracle. Dans
deux ou trois de nos paroisses, MM. les curés
ont cru pouvoir lire en chaire le mandement
d'un évéque d'un autre diocèse au sujet d'un
miraelej sans nous avoir consulté. C'était là
un acte irrégulier.
« Vous aurez soin, nos chers coo[îéra-
tjurs, de vous conformer aux règles de
(1106) L'Iionorable prélat parle de spcculaliuiis
lucrcajitilcs sur les médailles et images de Nolrc-
TEglise sur la question que nous trail
dans cet article, et de mettre les fidèles
garde contre ces publications journall
e miracles, do prophéties, d images,
prières, qui peuvent être |>our des i
chauds cupides une source assurée de
fits illicites, mais qui sont pour la rtli
un sujet de douleur et de crainte. »
De son côté, Tévêque de Gai) disait à
clergé dans une lettre du mois de féi
J851 : « Nous déclarons que nous son
étranger à cette manœuvre (1106}« et
nos |>rêtres aussi bien que ' les fidèla
raient dupes d'une coupable intrigs
d'une indigne spéculation, s'ils se laisii
persuader que nous patronous un fait
nous ne pouvons, dont nous ne devoi
dont nous ne voulons nous mêler en m
façon. On a parlé de plusieurs guéri
miraculeuses arrivée:^ dans notre diiM
nous déclarons que nous n'avons, pi
constater aucune. » Cette déclaration
rative était un dernier et public dé$
d'une brochure intitulée Apparition i
très'sainte fierae à deux petits bergen
la montagne de la Salet^e^ canton de G
diocèse de Grenoble, accompagnée <
lettre de Mgr Tévêque de Gap.
Il no nous appartient pas de juger
ceux que le Saint-Esprit a établis jugei
l'Eglise de Dieu; nous avons exposa
faits. Depuis Te moment auquel nous i
tons notre récit, la dévotion à Notre-!
de la Salcttc a encore grandi, le nomlip
grâces et des faveurs célestes s'est im
sèment accru; des tentatives fiaites
ébranler le confiance des population
été sévèrement réprimées par i autoritf
cé^aine.
Déjà Mgr Philibert de Bruillard avii
damné un livre intitulé La salette /UU
composé dans un sens opposé aux tm
tjons du conseil épiscopal de Grenobla
adversaires de l'apparition, ne se tena
pQur battus, ont rédigé récemment m
moire au Pape^ dans lequel se trouvent r
duites les objections déjà faites, avec ui
tain nombre d'assertions passablement
rieuses pour l'autorité diocésaine et l'an
en général. Puis le prospectus d'unniH
livre, com|)Osé dans le même esprit, el
le livre, intitulé La Salette devant fe.
Si quelquefois le saint-siégo doit proD
une décision sur le Mémoire^ demeur<
nyme, soit par firudonce ou tout autre i
il n*est donné à personne de la préveni
livre lui-même a été condamné de la du
la plus sévère par Mgr Jacques-Marie-A
Ginouilhac, le nouvel évéque de GYei
dans un mandement à la date du 30
tembre 185i, et son auteur frappé des
sures de l'Eglise.
SAMSON. (Miracles de sa naissance, <
vie et de sa mort.) A[»rès la mort de Je
les Israélites retombèrent dans TidoH
Pninc (le la Salette, el Teau de la fontaine m
leiise.
SAM
l>KS MmACLKS.
%\M
m
hs livra au pouvoir des Fliilis-
i'Ies tinronl assujetti s peiulanl qua-
ném> M«is enlin, voulant venir en
stm freuplo, le Seigneur fil naître
\n qui devait en être le libérnleur*
nrme de la trîlm de Dan, naiiimé
P» n*avail point ([enfants; un ange
tih bix femme, lui promît un lils, ]ui
^da d'observer les lois du nazart'at
p.«a grossessCt et île les faire oltserver
Inetlement au fils à qui elle donnerait
p. I^lanué désira voir le messager qui
apporté une si lieureuse nouvelle; il
, et le prenant pour un homme» il le
{uit d am-epler les mets que Fiiospi*
manquait jamais d'otTrîr au visiteur
. Je Re puis, répondit Fange; olais^
y loncî absolu ment, olfrez t;es uji-ts
ifire au Seigneur. Manué [msa donc
vreau sur la pierre des saerificei, iJ
le bûcher, et Fange sYdeva vers le
milieu de \n tîanmie, avi^e laquelle il
t. Alors seulement Manué comprit
il vu un ange, et conversé avec lu».
puvc que c était bien un ange, se tire
niôre dont il disfiarut au milieu des
; et la iireuvedes deux événements,
ion et la (iisparilioo, c'est la nais-
i la vie tout entière tic Samson.
n, arrivé à l'flgc nubile, sollicita de
jpnts !a permission d'é^iouscr une
le do Thaninala, de la race des Phî-
Lorsquli s'y rendait avec eux, pour
la demande» s\Hanl écarté de la roule,
(sailli, dans les vignes qui cnvin>n-
a ville, |>ar un lion furieux, Samson»
icune iuuic pour sa défense, le nnt
5r:cs, comme un autre homme ^crtt pu
l'un clievrtȔni, et rejoignit ensuite ses
s b!\ns leur lais&or soupçonner ce qui
d arriver-
s ferons sur ceci deux remarques seu-
t. Les interprètes traduisent ordîoai-
t k ie\te catutus feonis par un lion-
mais celte manière de traduire pourrait
ilre vicieuse, car le eatuhts leonis est
braisme, très-fréquent dans la sainte
rc, et veut dire ordinairement un lion
a force île FAge. Ensuite, il semble que
ire du fort des forts est incomplète, et
r a des lacunes c*msidérables, Saruson
délivrer Israël, ri est compté |>armi
g)fis un peuple de Dieu, et toute son
•e De présente que des jiarticulariiés
' entre elles, et dont Finfluenco ne
i , ^ avoir été décisive. Le récit de
ïl, fiartout ailleurs exact et circons-
, serait-il ici coujplet de tout j»oint?
Iques jours plus tard, au retour tie ce
^, SamsoR trouva dons la gueule du
u*il avait mis en pièces des rayons de
ont il mangea, et dont il donna h ses
f. sansbmrcn indiquer davanla;^c Fo-
Mais il proïila de cette particularité,
imser aui jeunes gens conviés à ses
'énigme suivante : la force a (produit
)eur, et la voracité a fourni la nourri-
enlc vôtemtiuts étaient Tenjeu delà ga-
. Ceux-ji circonvinrent la jeune femme.
qui fit tant aujirès de son mari par ses soHi^
citations et ses larmes qu'elle lui arracha le
secret ; bienlût elle Feut révélé à ses compa-
triotes, et Samson. irrité en même temps
contre eux Cl contre elle, tua trente Philis-
tins, dont il leur donna les vêtements, çl
quitta aussitôt la perfide éjouse. Le père de
celle-ci, la croyant abandonnée, lui donna
un autre époux ; mais, lorsque Samson, re-
venu vers elle» Feut appris, il s'irrita 'de
nouveau contre la îialion des Philistins, nril
trois cents renards, leur attacha des torcneii
à la queue, et les lâcha dans les blés de ses
ennemis, r/étaît alors le temps de la moisson;
les champs furent incendiés ainsi qu*une
partie des oliviers el des vignes. Il ne s*ar-
rôta pas \h dans sa vengeance ; car Fauteur
ajoute que les Pliilistin.^, ayant appris de
guelle main leur venait ee mal, et quelle en
était la cause, brûlèrent vivants Fépouso
infidèle et son père; mais que le mari ou-
tragé no se tint pas pour satisfait, et qu*il
frapiia les Philistins d*une si grande plaie,
qu ils en demeurèrent stupéfait'*, Il n'expli-
que nullement quelle fut cette plaie, et il
nous sendile impossible de hasarder une
conjecture avec (juelque apparence de succès.
Après cet exploit, Samson rentra en 4uda,
et se retira dans la grotte du rocher d'Etham.
Une armée entière «le Philistins le pour-
suivit. Trois mille Juifs allèrent ïy assiéger,
afin de le livrer aux mains de leurs ennemis,
qui leur adressaient les plus lerribles mena^
ces. Samson, ai^rès être convenu avec sm
nationaux qu'ils ne lut fieraient i^ointla vie,
se laissa lier de grosses cordes et conduire
aux Philistins, qui Fattendaient au lieu
ncmimé la Mûchoire. Aux cris de joie qu'ils
poussèfent en Fft[iercevant, Samson sentit
renaître la divine fureur qui Fa vait déjk
plusieurs fois animé, cl rompant sfis liens,
comme se rompt un fil de lin qu'on approche
de la flamme, il saisit une mâchoire d'énc
qui se trouvait h ses pieds, s'en fît une arme,
se précipita sur ses ennemis, et un millier
restèrent sur la place. Quand tous eurent
été dispersés, Saïiisoa rejela son arme, et
entonna le chant de la victoire ; mais une
soif ardente ledévoia.t;il s*interrompit pour
prier, Dieu Feiitendit. el une source iadhl
de la dent de la mâchoire ; il s'y désaltéra.
Arrêlons-nous ici, fionr donner un mol
d explication* Les hébraisants et les inter-
prètes modernes, en général, conviennent
que saint Jérôme s*est laissé tromper ici par
une équivoque : ce n'est pas la tlenl de la
mâchotre d*âuedont Samseii venait de se ser-
vir qui laissa jaillirlasource dont les eaux le
désaltérèrent, niais un rocher nommé <lès
lors ou depuis la Dcnl, et (jui existait sur lo
lieu ilu combat, nommé aussi dès lors ou
ensuite la Mâchoire. Car on ne saurait dire
si le nom du lieu vient de la victoire que
Samson y remporta avec une mflchorrc d*iine,
ou si les mois qu'il prononça : i> lieu s*at>-
pellera désormais Fexallaliun de la mâchoire,
ftamaihlethi, sont une allusion. Quoi qu*il
en soit, voici la traduction litléralo du texte :
Ensuite, preste par lu $o\f, il adrrsta cette
SA^
r>ICT10>NA!llE
lire au Seigneur : CeM raw.*, Seigneur ^ qtfi
|ôrr« opéré ce prodige de saiut par votre ser-
viteur : mais vaincu par la saiLje vais tomher
aux mains des incirconis. Alors Dieu auvrit
le sein de la roche de Lechi, leau en sortit^ et
fournit à Samson le rafraichissemcnt dont il
avait besoin. Il nomma cette source ta fon-
taine de celui qui implore^ et cette fontaine
est encore à Lechi. Saint Jérôme traduit :
« Et ce lieu jiorie encore présentement le
nom <ie fontaine de Tinvocation de la niA-
choire; fons invocantis de maxilla, usque in
jarœsentem diem. Ces dernières paroles, dans
ran comme dans Taulre texte, Jèvent toute
espèce de doute, et ne laissent plafe à aueium
équivoque : c'est une fontaine, ^kî conie
eneorcy ou un Heu^ qui porte encore le même
nom. Mais c'est bien une fontaine coulant
d*un rocker, car Glycas, dans ses Annales,
et Antontn, dans son Itinéraire^ en parlent
comme d*iine des merveilles toujours sub-
sistantes de la Palestine, et la placent dans
un des faubourgs d'Eleutïieropolis.
Tous les héliraïsatUs ne conviennent pas
non Lilus qu'il s'agisse de trois cents renards
attacnés deux à deux (^nr la queue, mais de
trois cents poignées de paille» tordues,
nouées au milieu, enllammées par les extré-
mités et lancées au sein des moissons. Ce
n'est i>as qu'il fdt didicile encore mainte-
nant, disent-ils, de rassembler trois cents
renards dans la Palestine, <^ù ils abondent
plus qu'en aucun lieu du monde, mais c*cst
que les termes héliraïqyes Schoualim, des
renards, et zanah, queue, veulent dire aussi
des torchis et extrémité La traduction arabe
porte : Samson prit trots cents poignées de
hié, le3 noua deux ensemble avec un tisùn au
milieu t et les layi(ia dans les moissons des
Philistins^ de sorte que tout fui incendié^
depuis les blés déjà entassés, jusquaux ré-
çottei encore sur pied, aux vignes et aux
oliviers
Us observent encore, à l'occasion du miel
déposé par des abeilles au bout de quelques
jours dans la gueule du lion tué par Samson,
selon la lulaate^ que le mot mijamin ne veut
[ias dire au oout de qitelques jours, mais plus
tard, six mois ou un an, par exemple; de
telle sorte que la tête du lion, dépouillée de
toutes ses cnairs, avait pu servir de ruche h
un essaim de ces abeilles sauvages, si nom-
breuses en Palestine»
Il n'y a donc rien, dans tout cela, qui prête
au ridicule; il faut reconn.'dtre seulement
que le docte saint iérOme a été moins bcu-
reux que partout ailleurs dans rinlelligeuce
du texte qu'il avait à traduire.
Samson gouverna Israël en qualité déjuge
pendant viiigl années, au temps de la capti-
vité des Philistins; or, il arriva, pendant cet
intervalle, qu'étant allé un jour à (iaza, il
entra dans une hôtellerie, pour y passer la
nuit. Les Philistins, ayant su que leur en-
nemi était au milieu d'eux, montèrent la
garde ijendant la nuit autour de la maison,
i»our le ((rendre, cl fermèrent \es portes d*ï
la ville. Or, Samson, s'évediant au milieu de
la nuit, se leva, et trouvant la porto fermée,
il en saisit les volets des doux mains, \e%
enleva avec les poteaux et le< feiTcnienîs, 1»^
plaça sur ses épaules, et les emporta jusqu'au
sonîmet de la montagne qui est sur le cliemm
d'Hébron.
Mais bientôt le fort des forts devait perdra
ce magnifique [iriviiégc. Il laissa aaïollir .%an
âme au feu des [dus honteuses passicmi,
révéla h la couitisane Halila le m
sa force. Elle lui coupa la chevelur
qu'il était endormi, et alors les 1'
purent s'emparer de lui. Ils lui crcvi.
veux et le mirent à tourner la meule.
Au bout d'une année, sa chevelure «ya»l
cnmmoncé à repousser, ils le conduisfreat
dans le temple de Dagon, où les chefs i\t
la nation s'étaient réunis au noml>re dctr^m
mille. Là, fatigué des insultes dont il étill
l'objet, il demanda h s'apimyer contre lei
colonnes qui supi»orlaient le dunie de i'èli-
fice , sous prétexte de s'y reposer. Ifiii
saisissant aussitôt les colonnes de ses deux
deux mains, il s'écria ; que Je n^eure ànt
les Philistins* les écarta violemment, M
renversa ainsi rédifice sur lui et sur lomi
ceux qu'il contenait, de sorte qtTil en fil
plus périr en mourant, qu'il n'avait dit
pendant sa vie.
Nous n'avons à junifier ici ni la vie prifée
de Samson, ni sa manière de mourir; nous
ferons observer seulement qu'il a été iias
les actions c^^traordinaircs où sa force |*ro-
digieuse a paru, l'une des images prfvi»h^-
tiques les plus reconnaissables du "
du monde. C'est ainsi que Jésus-Cbi .
sissanl , pour ainsi dire , le démon corj»* i
corps, l'a terrassé comme Samsou lerrîUi*a
le lion de Thamnalha; et c'est ainsi que k
bouche du père du mensonge a été hm^éê
distillerie miel de la vérité , en r»rurtfBiM
que Jésus était le Messie, le Fils deOtot.
Comme Samson , lorsqu'il lança des torAcs
sur les moissons de> Philistins, le ¥iUM
Dieu a embrasé le monde entier d'un ftc
jusqu'alors inconnu , celui de }r\ ' v- , ci
envoyant ses apôtres prêcher Vi \n*
tous les points de Tunivers : "^ 'uf
disait-il, les plaines couvertes i: "fis
elles sont blanches, et voici le temps drli
récolte. Je suis venu api^orter le fcîï ^urtâ
terre , allez donc rallumer. Con - - on,
il a brisé les portes de la mort - MVr;
comme Samson, il a étendu les bras ci» tuoB*
rant,et c'est en mourant qu'il a remi»orié
la ilernière et la plus signalée de ses tic»
toires. Comme Samson , sa lorce était caltii
seul , il combat la il seul , et pour rcmfK>iief
ses iriomnhçs, il n'a emplovéque le plusîil
de tous les instrun«ents ,\me croix. Lui
aussi , au milieu de son triomphe , il a élé
pressé par la soif ; ses lèvres, ï\ est vnii
ont élé désaltérées avec du liel et du fi*
naîgre, mais de son côté a jailli une sourre
d'eaux vives, qui ne cessera de couhTpco-
dant rélernilé.
Que l'impie se raille de ces merveilles;
illepeul, i*'il lui plaît; mais un chrétieii
les trouvera toujours dignes de son adïuir»*
lion et de sous respect.
KL,pro[>hèlc et juge du peuplé île
rout»r» que tie iiouvi»nirs s«» r«ll/i-
bcauiioml II résume A loi setil
s é| oquos les plus inlérossnntcs de
rc (iMsniël , époque de griindeurs et
^)ilés, de faveurs célestes el d'épreii-
>oque de trausition et de révolutions
jcs. Au ïiiilien des évéuemerits de
aiurc qui se |»ressent en Ibulc , la
l-seei sainte figure de Snaïuel appa-
pmc le fanal qui éclaire, rointne le
|ai dirige au milieu de la Lt^np^te.
y defiuis Mcù>e , aucun juge en Israël
Boui d'une conrianec si ah^olne, d'une
si grande, si siionlauée» si inron-
,plus heureux que l^loîse, Samuel
K)înl de luttes à soutenir contre le
qu*il dirigeait, il lui sufTu de sa
de son nom , il lui suffît d'être. Le
bdans sa profonde et religieuse véné-
le dislinçuait à j^einede Dieu même»
mi Dommum vt Samudem, Aussi
tia-Uil au nom de Dieu comme Dieu ,
puissance des miracles et des pro-
, par la doureur de la persuasion et
uptihilité de la vertu. C est celui que
re se plaît h a^^peler du beau nom
ihète fidèle et de prêtre fidèle, diri-
es voies scion le cœur do Dieu ci
me de Dieu, L'Ecclésiastique fait de
Hoge , dont tous les termes resiiircnl
im de doureur et de suavité, sem-
celui de la vie tout entière du saint
e ; Samuel^ le prophrte du Seigneur,
Seif/neur^ son i>ku, changea la forme
<!crnement , ei conmcra ies roii an
■e son peuple. H jufjca îa naiian seltiti
Il Seigneur , concilia à Jacob ies rc-
I TouhPiiiësani^ et fui reconnu pour
e prophète. // fut démontré que te
la iiuniêre lai était apparu ^ et qurn
tait dit vrai. Il invoqua le Seigneur
ssant , et dispersa ♦ par Vobtatitm
moii sans tachr^ (es ennemis qui ne
nt de foutes parts; te Seigneur^ ton-
hùut des deux, fit à grand bruit re-
[ voix , et foudroga tes princes^ de Tgr
es chrfs des Ptiitistins. Atmnt te temps
de sa rie et de sa sortie du monde , //
fe prouver, en présence du Seigneur et
l christ^ quil n'avait jamais reçu de
■e 71/01 que ce soit depuis l'argent
fia chaussure , tt il ne xe présenta pas
l accusateur. Après cela, il s endormit
? Seigneur^ et il éleva du sein de ta
î roix prophétiaue , pour réprimander
i lui dénoncer le terme de ses jours,
ne temps que celui de sa postérité.
fia, lévite de la famille de Caal , re-
\ Dilectus a l*oruino Oco stio Samuel pro-
iminÎT rcnovixvit iiiii>eritiin, el im\il prmci-
^ptile sua. In legr UoiiiiiTi coriffregallotïnii
Lf el vidit Oi'us Jatnl», cl iu lidc sta prn-
I ikfoplkcU. Va r.oguitiLS est in verbis %\m
qoûi vidil lh*um liicis ; Et iikvocnvtt Donii-
mipotriUen», in tippugiiaiiilo bosles <'jrcurii-
uiidiqui: îa iiblaUonc agni invuitaii. Kl
de icelo DoniiDiiSi cl in sonitu Jiiagno au-
montait f parJéronam, son père, par Eliu
ou Eliasib, son aïeul , par Tljolu ou Nahatli ,
son liisaïeul» jusqu'à Supli ou Sopliai qui,
par une raison inconnue, établit ,**« Anniille ,
non dans une ville lévitique, mais daiis
celle de Kamatîia , de la tribut d'Kphraim ,
qu'on appela depuis , en conséquence du
dioix qnc Suph en avait fait , la ville de
Ramathaïm-So[Fhiui; d'où il arriva que ses
descendants furent appelés l^^phraiitiiles , ou
Ephratéens, du nom de la triliu dans la-
rmellc ils demeuraient, et non de celle dont
ils étaient originaires.
Etrana , fidèle adoraleur du Dieu des ses
Itères, et universellement estimé, avajl
deux épouses , lune ap|»elée Anne , el
l'autre nommée Phenenna. Mais, par une
permission |iarticulière de Dieu, Anne «Je-
meura stérile , et tandis que Phenenna aug-
menliiit la famille de son mari par une
heureuse férondiié , Anne avait la douleur
tIe ne point lui donner d'enfants, H semide
que Dieu ménageait cette épreuve à la foi
de toute femme qu'il destinait i» être la mère
de l'un de ses favoris, ou [dutôt il montrait
par ]h que les fruits de la grAce doivent
être distingués de ceux de, la nature ; Sara ,
Bebecea, Kachel, Elisatjeth , lurent long-
temps stériles avant d'être mères des Isaac,
des Jaeob, tles Joseph, des /ean*Baptiste.
L'afflirtion d*Anne était grande* mais sans
préjudice' de sa foi et de sa piété. La cou-
tume d'Elcana étant ffaller tous les ans h
Silo , aux solennités de Pâques de la Pen-
tecôte et des Tabernacles , [lour y adorer le
Seigneur Dieu d'Israël, il y vint'à son ordi-
naire la première année ajirès la naissance
de Samson, sous le f^ontilical du grand
prêtre Héli» qui déjà conHuen<;aitd>mj.)loyer
ses deux lils, Ophni et Pbinées, dans les
fonctions du sacerdoce. Après avoir offert
les hosties pacifiques, et reçu de la main
des prêtres la part du sacrifice qui lui
revenait selon la loi, il en donna plusieurs
portions h Phenenna pour ses fils, pour ses
liïles et pour elle; mais quand le tour d'Anne
fut venu , la tristesse s*empara de son âine,
et il lui donna les larmes aux yeux une
seule portion, parce qu>lle était seule et
sans enfants.
Il Taimait, et elle méritait sou amour;
mais les témoignages même qu'elle en rece-
vait, excitaient la jalousie de sa rivale , qui
triouqthait aver iiiMdi'nre de sa fécondité,
et reprochait à Anne ta stérilité comme ua
0|>prolne,
Anne pleurait avec amertume, et de cette
fois elle aHa tout en larmes se prosterner
devant la porie extérieure du tabernacle,
oij le grand ï»rêtre lléli , assis sur son iiége,
dîtam fecit vo<<cm sunm. Ft contrivil prifiLt|M*s
Tyriorum , et omiirs ducrs Pliilistbiim : Et .'iiite
leitipus lïnh viLe sure et s:i*culi, leslninuiium pr.r-
buU in ciiiiHpeclu Doiuiiir, et CUristi; petuniiih et
u^qiic ad calceaiue^ia r»li oui ni can»c non accepit,
el non .lei-nsavit tUnni bninn. El post hf»r dnrmivtl,
el nolinii ferit régi, et oslendit îlll (iiieiri vil«e siia.%
et exiiUavit vùcem su»iiide tcrr» iitproplieliadekre
impielaicm gcniis. (Eccli ., xlvi, IIi*^^.)
871
SAM
DICTIONNAIRE
SAM
attendait à son ordinaire qu^il se présentât
dcs*affaires à juger. Jamais prière plus fer-
vente ne sortit d une flme afiligée. Elle pro-
mit au Seigneur de consacrer au service des
autels, par un nazaréat per^>étuel» le fruit
de son sein , s*il lui était donné un fils. Ses
lèvres, tremblantes de ferveur, n*articu-
laient aucune parole., son visage , iradieui
de désirs , exprimait Texaltation de Tivresse.
Héli la vit, la crut ivre : « Retirez-vous, lui
dit-il, et laissez reposer le vin qui vous
égare la raison. La servante de Dieu lui ré-
pondit avec douceur : Seigneur, je ne suis
pas ivre, mais je suis extrêmement malheu-
reuse, et j*ai épanché devant Dieu la douleur
de mon âme; ne me regardez pas comme
une flile de Bélial, j'ai prié selon toute
Famertume dont mon coeur est remplie —
Allez en paix, ajouta Héli , et que le Dieu
d'Israël vous accorde l'objet de vos ferventes
demandes. — Plaise à Dieu , répondit Anne
aux souhaits obligeants du pontife, que
j'aie trouvé grâce devant vous, et que la
ferveur de vos prières aide la faiblesse des
miennes 1 » Elle se retira consolée et pleine
despérance.
Cette espérance ne fut pas trompée : elle
conçut et mit au monde un fils auquel elle
donna le nom de Samuel , en souvenir de
la demande qu'elle avait adressée au Sei-
gneur.
Au retour de la solennité annuelle, Anne
n'alla point à Silo, car elle voulut rester au-
près de Fenfant jusqu'à ce qu'il fût sevré,
et qu'elle pût le consacrer au service des
autels, suivant le vœu qu'elle en avait fait.
Quand le moment fut arrivé, elle fit préparer
trois veaux, trois mesures de farine et un
vaisseau rempli de vin, et porta elle-même
son fils avec ces offrandes à Silo, dans la mai-
son du Seigneur. Samuel était encore dans
une extrême jeunesse. — « Seigneur, dit-elhe
à Héli* daignez écouter les paroles de la plus
humble de vos servantes , et de la plus heu-
reuse des mères. Oui, Seigneur, j'en jure
par vous-même, je suis cette femme que vous
avez vue ici prier le Seigneur en votre pré-
sence. Le Dieu tout-puissant a exaucé mes
vœux , je demandais ce fils, il me Ta donné.
Mais cet enfant n'est pas à moi ; je l'ai voué
au Seigneur même avant sa naissance, et je
lui ai promis de le consacrer pour toujours
au service des autels. » — Le pontife bénit
Elcana et sa femme ; — « Que le Seigneur,
leur dit-il, vous accorde une autre postérité
en place du don que vous lui faites de cet
enfant. » Ses souhaits ne furent pas vains; le
Seigneur visita la mère de Samuel , qui mit
encore au monde trois fils et deux filles.
Heureux enfant, destiné dès le berceau à ré-
pandre autour de lui les bénédictions du
ciel!
Tandis qu'il croissait h l'ombre du sanc-
tuaire, son père et sa mère ne manquaient
jamais dé le visiter aux jours des solenni-
tés, et de lui apporter les vêtements propres
à son âge, en venant présenter à Dieu leurs
offrandes accoutumées. Samuel s'iiabitua dès
Tenfance au service de l'autel. Il eut bien-
tôt appelé sur ses qualités pjersonneiies
tention du public, et conquis la eonfiani
l'amour du CTand prêtre.
Les fils d'uéli, «fune conduite tout o
sée, étaient le scandale d'Israël. Le viei
le savait, mais il n'avait pas le couragi
mettre ordre, et ses timides remontrano
changeaient rien à leur fagon d'a^r.
avertissements d'un prophète, spécialei
député par le Seigneur |)our le répridia
de sa coupable faiblesse, et le menaeei
châtiments les plus sévères, ne purent i
ter son inertie. Ophni et Pbinées conti
rent donc à Se livrer à lenrs désordres,
dis que Samuel crut chaque jour en |
devant Dieu et devant les hommes. Le
phète dont nous venons de parler lai
mit les plus glorieuses destinées. Voua
rez un rival dans le temple même et
l'administration de la justice h Israël,
à Héli, car je susciterai pour ma gloii
prêtre fidèle, dont toutes les voies si
droites, les sentiments conformes h mtt
seins, et les démarches mesurées su
inclinations de mon cœur. J'établirai sa
son en Israël, je l'appuierai sur des fo
ments inébranlables, et il aura l'honne*
marcher en présence de mon christ toi
jours de sa vie.
Cependant, le Seigneur, dans sa mi
corde, voulut faire entendre un de
avertissement à Héli, avant de le fii
des coups qu'il méditait. Samuel fut c
pour remplir cette pénible mission; il
Agé d'environ deuzo ans, lorsque le
Î;neur se manifesta à lui pour la preii
ois. Alors le Tout-Puissant était de
avare de ses révélations , il n'y avait |
de prophète ostensiblement reconnu ea
tel , l'esprit prophétique était rare en ïj
Samuel, dans les desseins de lan
dence, était destiné à commencer un M
ordre de prophétie, à inaugurer une i
vclle forme de gouvernement théocrfttkj
cAté du gouvernement civil, inconnu Jm
là |)armi les enfants de Jacob, et qu'il di
inaugurer également. Le Seigneur loin
vait la gloire d'être à la tête de cette m
tude de vovants, ou d'hommes éclairés
haut, qui devaient jouer un rôle non n
important que les rois eux-mêmes, et pc
tuer les traditions antiques au miliet
nouvel ordre de choses. Qui ne voudrait
Samuel, Elie ou Elisée, Isaïe ou Jéré
même auprès d'un David, d*un Josaphi
d'un Ezéchias?
Le nom du gouvernement théocnt
est devenu de nos jours presque une iqj
et cependant y eut-il jamais forme de i
vernoraenl plus douce que celle dontj
la nation juive sous l'administration df
juges? La main ou l'influence de l'Etat i
faisant sentir nulle part; la liberté la
absolue pour Thomme de faire tout ce
bon lui semblait, pourvu que ce fût
préjudice des droits et de la liberté di
irères. Point de redevances ni d'iinp<
acquitter, |K)int de grandeurs à respe
d'armée à entretenir, 'd*obstacIes au (
SAM
DES MlllACLES.
SàM
«H
c discussions ni de questions poli-
ré^ondrc; de d.isses rivfiles dans \a
un sûcenioce liéréditairCt des juges
par leur âge eï \>av leur rang dans
; deschefs ciioisi&dc Dieu itiême a
icsbesoinsi et qui (trouvaient leur
lar des œuvres divines. Aucune ua-
iil*eiJe jamais autant de gloire que
Juifs sous le gouvemcmênl des
tJosué, des Gédéon, des Jc|>hlë,
des S^Jomofi, et sous la royauté
labées qui étaient à la Ibts puntil'es
Et bi [lendaru Tadruinistration des
raëi et de Juda, les |»eutiles trouvé-
défenseurs; les 0[»tîrimes,un ap[)ui;
s, des censeurs inirépides; qui donc
■*e rôle magnifique, mais périllcu?t
e, sinon le^ j rophètes suscités d'eiï
ns doute, l^sraël fut souvent inalheu-
is-mallïeureux, niais il ue le dut ja-
a forme di son gouvernement; il le
s crimes ûiukifiliés, et si quelque-
ïçut des secours ilans .son aillii'tioni
•mie les lui procura ; s*il vit d'beu-
rs, il les dut h la tidèle observance
Ûs basées sur la tbéocralie,
pbétique inaugurée i«»'' Samuel
|iariiculier, que ce fut une con-
te la théocratie, h côté du gouver-
il, lequel se su|ïerposo connue un
veau à une uia(!hine déjà montée
nant, de sorte qu elle lui servît de
> sans gêner aucunement son ac-
^u'elle serait régulière; et en la
ilits ou moins toutes les fois qu'elle
il îrréguliùre; mais sans Tarrôter
ndre tout à lait, afin que le gou-
civil jouît de toute la spontanéité
lie il eût cessé d'être ungouver-
ieux et véritable. C'est le jtremier
igc exemple de celte pondération
que les sociétés modernes cber-
is si longtemps et si vainement
élément civil, comme si un seul
uvail se servir à lui-même de ré-
de moteur. *
prêtre avait^ dans Tenceinto du
uu appartement voisin de larclie
r, et Saoïuel, son ministre insé-
ucbait non loin du vieillard, [»our
rs prêt à exécuter .^es ordres. Or,
vaut riieure oii Ton avait coulunie
les lam[>es du chandelier d'or
le sanrlmiire, Samuel fut éveillé
^oix qui rappelait en prononçant
'*'étaii la voix du Seigneui^; et il
re celle du poutife. Me voici, car
z a^)p<:U^ réitondit-il aussitôt, en
[it (t lléli. — Non^ mon fil$^ je ne
pint aftpelé, dit Uéli, retournez et
môiue (^bose s'élant renouvelée
is fois de la même mnniêre, Héli
finit par y soupçonner du mystère; mais ne
voulant pa^ on prévenir Tenfant, il lui dit
Sêuleiuenl : Je ne tom ai point appelé^ re*
iournez et dormez^ et si vn voun appelle en-
core, tous répondrez: Partez^ Seit/neur, votre
serviteur écoute. Samuel sfi rendormit, et 1;:
jtiéme voixrap[»etant pour la quatrième loi>,
ri répondit suivant la volonté d'Héli : Par-
lez, Seigneur, votre iertileur écoute.
Nous rap|)ortons ces liélails si touchants,
et que personne n'a le droit de trouver nu-
nulieux, après que l'Ecriture n a las (tédai-
gtjé d'en corjserver le souvenir, f^ane que
dans la vie des grands personnages loutf:rétc
à l'intérêt, jusqu'à leur berceau
L'ange du Seigneur dit alors à Samuel :
Voilàqueje vais exercer en IsrnH uneventjennce
dont on ne pourra entendre parler sans être
saisi de frayeur. Le temps approche où f exé-
cuterai mcn tuenaces envers iiéli et sa mnijoii,
et je ne les exécuterai pa^a à moitié. Je lui ai
fuit annoncer que mu main i'nppe$antirait à
perpétuité sur sa famiUe, à cause des prévari-
cations e{ des scandales de ses fih, quil a iuSj
et quii nu pas empêchés. Je lui ai juré qu au-
cune victime et aucun hoiocaustc ne pour*
raient lui servir tC expiation; il en sera
ainsi (1108).
Samuel s endormit de nouveau, et le matin
étant venu, il ouvrit, selon sa coutume, les
portes de la maison de Dieu, sans oser faire
part au vieillard des révélations du Seigneur.
Mais celui-ci Tappela, et le conjura avec priè-
res et imprécations de no pas lui cacher un
seul mot de ce qu'il avait entendu. Samuel*
Je raconta donc avec la plus grande ûdélil*,
et le vieillard se contenta de réiKuidre : l(y
Seigneur est le maître, qu*il fasse selon qu*i«
le jugera bon.
Ici commence, à proprement prier, la
mission providentielle de Samuel; car il no
toml>a pas une seule de ses [paroles, et tout
Israël les connut depuis Dan jusquà Ber-
sabée, c'est-à-dire d'une extrémité a Tautre;
Tattention et la contiance de la tiation se nor-
lèrent dès lors vers lui; il fut consîdér»i
tomme un fidèle |)rophète, et le Seigneur
continua de lui a[»parallre h Silo et de con-
verser avec liif, t-e qui ne fut (kis davantage
ignoié d Israël.
On sait de quelle manière la nropjhétie
reçut son accom|iliNsemenl. Les rhtiislins
déi'larèrenl la guerre aux iNraélites, el rem*
jiorlèrent dès l'al^ord une grande victoire.
Ceux-ci croyant pouvoir forcer le Seigneur
h se déclarer pour eux, liront apporter Tar-
clie, afin de la mettre en léle de rarmée; il.i
furent vaincus de nouveau avec une grand©
perte d^boiimies; rarcbe lomlia aux ntains
des ennemis ; Ophni et Phinées furent tués
en In défendant* Quand la nouvelle en par-
vint aux oreilles d'Héli, il tomba h la ren-
i dUil Dominus ad Samtideni : Ecc^ cjo
^ in Urjcl : quotl <|uiciifn()uo andiciU,
jp aiirc* cjufe. In die ilta sustiti^bo :id-
. amnia qu;«' tociitu^ sina sufier doniuui
^ni, cl noiiifilebo. Prx'iJixî tMilm ci quoilf
Ics^eni domum cjus la :ctcinum. propicr
t>ti Mn\ici.Es. 11.
iiûquit^itcm, eo quoa noveral Indigne agere Olio»
suost cl non cerripueril cos. Idcirco jiirayi doiiiui
fïcli, quod iJûH cxpiclur iniquités domus rjus vicrt-
tTkis et immeribus usque in «it^rnum* (I nr^^ m.
!l'll.>
873.
SAM
DICTIONNAIRE
SAM
verse et se lua dans sa cliule ; sa bru, la
femme de Wiinées, accablée partant de mal-
heurs subits, fut prise des douleurs de Ten-
fantement et expira en mettant au monde
un fils, auquel op donna le nom d*lchabod,
Sui veut dire : c'en est Qni de la gloire d'Israël,
fn sait aussi de quelle manière le Seigneur
sut venger sa gloire et manifester sa puis-
sance au milieu des Philistins et parmi son
propre peuple, lorsque l'arche revint accom-
pagnée de présents expiatoires.
Héli fut remplacé dans la grande sacrifica-
ture par se>deux petitS'fîls alternativement,
Abiatnarel Achiiob, et non point par Samuel,
({ai n'était pas de la famille sacerdotale,
mais qui cependant avait été ronsacré nrôtre,
ainsi qu'il nous Taoprend lui-môme (i Rea.
11,35), et ainsi quon en peut juger par le
jjouvoir qu'il exerçait d'offrir des saorilices
au Sei joueur.
Le tabernacle et les vases sacrés furent
transportés à Nobé, où s'accomplirent désor-
mais les exercices du culte, et 1 arche, à son
retour, déposée h Cariathiarim, place forte
de la tribu de Juda, dans la maison d'un
lévite nommé Aminadab.
On ne s'était pas assez bien trouvé du
gouvernement d'Héli, pour confier la judi-
cature à ses descendants; Dieu s'était d'ail-
leurs si ouvertement déclaré en faveur de
Samuel, qu'il fut reconnu sans contestation
'^mme juge d'Israël. Il trouvait sa nation
dans une de ces-phases indéQnissables qui
ne sont ni l'anarchie ni l'organisation com-
plète, ni la servitude ni la liberté absolue,
ni Tidol&trie ni le monothéisme pur. Les
Israélites ne payaient plus de tributs, mais
ils ne pouvaient se rassembler, et leurs pla-
ces fortes étaient occupées par les étrangers;
le sacerdoce était sans pouvoir, et le juge
n'avait qu'une autorité toute morale et toute
personnelle; Dieu n'était pas ignoré, mais
tout était rempli d'idoles. C'était donc une
jiation à reconstituer. Samuel comprit faci-
lement qu'il n'obtiendrait aucun résultat,
tant qu'il ne l'aurait pas réunie dans une
seule et unique pensée religieuse ; la reli-
f;ion avant toujours été, et étant surtout alors
e seul agent des grandes choses ; et d'ail-
leurs il n'eût été ni prêtre fidèle, ni pro-
phète du Seigeur, si son flme n'avait pas été
enflammée du zèle de la gloire du Dieu
d'Israël.
Samuel alliait la douceur è la fermeté, la
prudence au zèle, la longanimité et la cons-
tance aux grands desseins. Nature calme et
réfléchie, et par cela même plus propre qu'au-
cune autre à fonder un édifice durable, il n'eut
ni l'ardeur du guerrier, ni la fougue du no-
vateur. Modèle de vertus et de simplicité, il
gouverna les âmes avec son cœur et son in-
telligence, et en s'adressant aux cœurs et
aux intelligences.
Ses premiers soins furent donc pour l'ex-
tirj[)ation de l'idolâtrie et de la superstition.
De Ramatha, lieu de sa naissance et de son
séjour le plus habituel depuis la mort d'Héli,
il étendit son influence jusqu'aux extrémités
du royaume; il ne perdit aucune occa.^ion
de se trouver aux grands jours de
ni tés à Bethel, à Galgala, à Maspha
de pèlerinages les plus fréquentés
se révéler plus intimement à tous»
rager chacun à faire disparaître eu;
les derniers restes de l'idolâtrie di
d'Israël , en leur faisant espérer h i
protection du Seigneur et l'afifra
ment de toute servitude. Aufertedei
de medio vestri,.. et prœparale eor€
Domino.., et eruet vos de manu Phiii
Cette Conversion difficile ne fut
vre d'un jour, ni môme, sans dou
d'une année. Nous ignorons coon
temps Samuel y employa ; mais enl
sultat désiré s'obtint sans secousse
violence. Le moment arriva où lou
fants d'Israël, n'ayant qu'un cœur e
âme, marchèrent de concert dans
de l'innocence; on n'entendit plu
d'Astaroth ni de Baal ; le nom seul
d'Abraham,d'Isaacet de Jacob se pr
&^ec confiance; et jamais peut-6li
ne vit un culte aussi exempt de
parmi son peuple.
Lorsque Samuel jucea enfin le
arrivé, vingt ans après la mort i
indiqua une assemblée générale de 1
à Masphat. C'était en même temps
lennité religieuse et politique, et ui
ration de guerj^e aux Philistins,
commença par renouveler l'alliance
pie avec son Dieu, et pour signe, il
ser de l'eau et ordonna de la réiia
abondance devant le Seigneur. L'I
ne s'explique pas sur la valeur myst
cette action, qui signifiait i>eut-éft
ablution générale de toutes les soi
de l'idolâtrie. Quoi qu'il en soit, les
tins ne furent pas plutôt informésÛ
réunion, qu'ils s'assemblèrent euij
en grand nombre, pour la disperse^
Samuel l'avait prévu; il avait S
lement, sans aucun doute, l'elfroi qi
para simultanément de cette grande i
blée, car il ne le partagea pas lai-
Vingt ans de repos et de servitude l
affaissé tous les courages, et le scavei
défaites passées effrayait encore les
nations. Ne cessez pas de prier pou
le Seigneur, afin qu'il nous présen
fureur des Philistins, disait tout d*!U
la multitude. Mais Samuel, confiant <
quille, se contenta d'immoler un
sans tache, qu'il fit consumer touteoi
sacrifice n'était pas encore achevé, q
les Philistins se précipitaient avec
sur un peuple désarmé, mais Dieul
der son tonnerre, la foudre dispe
agresseurs, qui, dans leur frayeur,]
leurs armes pour se débarrasser et $
les Israélites les recueillirent, ets'ei
rènt pour |)0ursuiYre les fuyards, d
tuèrent un grand nombre; la nuit se
fin au carnage.
Ainsi Israël fut délivré pour de 1
années du joug des Philistins, ses vil
tes lui furent rendues, il s'établit u
solide et durable. Mais avant de €ong<
S\M
DES MIRACLES.
SAM
871
lel vâulul |>rr|*éltjer par un
tkilîc 1*1 iiiétiioiro (le ce graml
ij retour lilsraël h son Dieu, et
s favetirs pI de la j>rotecH(»n
îgea (Jonc en rérémunie une
nomma \a Pierre du .^rcourst
et Seu, sur le lieu même où le
terminé»
illit, on \\]ixXM s'usa vite a»i
5 soins lahorieux; car il ne se
I seul jour «le TQ\4ys:Jndîrabat
h diebu$ vilœitHœ, Il crut iJanc
éeharger d'une [►artie de ses
^5 deux llls, Joël et Adia, qu'il
8 juges (ians la vîlîe de Hèr-
es plus grands hommes ont
Ris qui leur ressemblent, et les
lias sages en toute autre ma-
blquefois ceu3t qui connaissent
m enfants. Les fils de Samuel
iPe dignes de la conlLini-e de
isî Israël murmura-t-il bientôt,
s è demander un rot.
ous les événements le mieux
luc à rinsu du juge, car il en
Ént de sufjïrise que de dou-
! qu'il regrettai de perdre pour
pouf sa famille rhonneur bu-
'avait jamais été à son égard
i aî;cablante, mais parce qu'il
le Seigneur n'eût pas celle
p agréable. 11 lit done ce qui
ar détourner lepeuple deceile
siïlérait comme funeste, H lui
•il (jerdait celb? douce liberté
rouvé si bien jusque-là, celle
ing?î, qui, fileitîc de cliarmes
umiiic personne. Ln roi, leur
le multitude de chariots, soit
mgc5, soii pour la guerre, et
raTOs ûls» pour les conduire.
Jes cavaliers pour sa garde»
pour précéder son char; co
ns Tos familles^ quil choisira
?unesse, pour rattacher h son
Lidra loujours avoir sur pii^d
Hnbreusciî, et vous ne [«ourrez
1 lil>, soit nour en faire partie,
onduire. il en emploiera dau-
' *es (erres, et à recueillir ses
E^u demandera pour faire ses
>ur labriquer ses armes. Vos
it nas exemples de mille eni-
y ucmt il les chargera malgré
s serviront dans ses cuisines,
5 ses oiFices; celles-ci travail-
parfums, ccHesrlà feront les
ingéra sur sa table, La gloire et
û du trône exigeront de gran-
le monarque, pour y fournir,
« meilleures lerres, il pren-
les mieux cultivées, il saisira
l plants d'oliviers ; trop beu-
)%{ pas pour en faire (Jes ca-
itteurs« Il demandera des tri-
our rcnlrotien de sa maison,
îrs, pour ses eunuques; vous
ledesdtmes sur vos moissons,
, sur vos troupeaux. Vos bêles
de somme*, vos serviteurs, vos iiervantes,
vos enfants mf mes seront accablés de ses
propres ouvrages. Vous travaillerez beau-
coup, el vous n<* récolterez rien; trop oavés
au jugement du maître par Thonneur de le
servir. Vous connaîtrez un jour votre faute»
niais vous la reconnaîtrez trop tard; vous
vous plaindrez h Dieu des maux qiîe vous
endurerez; il ne sera plus temps, le S(>i-
gneur ne vous soulagera point, parce qud
vous les aurez vous-mêmes demandés.
Tout fut inutile : lo peuple voulait un roi.
Donnez-nous un roi, tel fut son dernier cri:
Constitue nobi» rtgtm^
Donnez-nous un roil expression sublime
de laconisme , qui contient un plus grand
éloge de Samuel, que tous les'livres imagi-
nables. Quel était donc cet homme qui, par
la seule puissance de sa vertu, avait concen-
tré en lui-mémela volonté tout entière d'une
nation; cet homme à qui on demandait des
rois, san^ oser lui f>ro(*oser de Télre, tant il
était au-dessus de Ja royauté; t^i homme
sur lequel des millions d autres liomraes m
ref>osaienl du choix d'un souverain, san^
songer même li lui tra/er dos conditions, ou
à fui indifjuer des préférences! Donnez-
nous un roil à i|ut donc fut jamais faite une
panjillc demande?
Samuel congédia tes déjmtés du peuple*
sans leur donner aucune réponse ; il voulait
réiléchir encore, prier, attendre les ordres
du CieL Lo choix de Dieu était déji^ fixé;
ses (Icsseins s'étaient arrêtés sur Saiiljils
de Cis, de la tribu de llciijannn. On sait par
quel concours de circonstances bizarres en
a(>parence, mais toules providentielles, SaiH
fut conduit en la présence <le Samuel, qui ic
reconnut ( our celui que Dieu lui avait dé-
signé, et le sacra.
11 semble que la mission du profihête de-
vrait se terminer ici, puisque Israël avait dés
lors un mallre pour juger ses différends,
administrer ses alTaires, et le conduire h la
guerre. Non, elle ne se termine pas, eliu
change d objet : Samuel, qui a été l'arbitre
des nations, devient le tuteur des rois, sans
cesser d*ôtre le ministre du Seigneur. La
royauté est une plante jeune en Israël, elle
a besoin de ses soins, pour croîtra et se for-
lilier. Israël a changé la forme de son gou-
vernenïent, sans changer ses habitudes, et
ce dernier changement n'est pas Tœuvre
d'un jour; Samuel est chargé de lorérer
avec cette douceur et cette longanimité (juî
le caractérisent, La royauté et fondée, mais
les relations réjiprotiues entre le peujile et
le souverain ne sont pas déterminées; Sa-
muel est encore chargé de ce labeur: il ré-
digera !e code de la royauté; loeuius t$i
icQem ngni^ tt icripsil miibro.
Mais ce n'est nas tout; il faut rpie le nou-
veau roi, élu d'une nranière si extraordi-
naire, et qui n'j: avait jamais songé, com-
prenne rimportànce de son rAle, et soit
convaincu lui-même qu'il e.M Télu du Très-
Haut; il faut nue la nation connaisse lo (hoix
de Dieu, qu'elle y souscrive, et qu'elle pro-
clame celui oui doii la régir désormais. Le
X79
SAM
DICTIONNAIRE
SAM
|cune monarque sera donc informé d'une
manière surnaturelle de ce qu'il désirait sa-
voir, en allant consulter le Vovaht pour
J'autres motifs ; les événements de la route,
pendant son retour à la maison paternelle,
lui seront notifiés d'avance, et bien plus, il
sera saisi de TKsprit divin, et prophétisera
au milieu de la troupe des prophètes. D*un
MUtre côté. Je peuple sera convoqué en as-
semblée générale, les sorts seront jetés sur
toutes les tribus, sur toutes les familles de
la tribu désignée, et sur tous bs individus
de la famille dont le nom sera sorti de Turne.
Le personnage indiqué par le sort ne sera
pas même présent à ropération, et lorsqu^il
apparaîtra au milieu de la foule , il se trou-
vera que c'est le meilleur de tous les hom-
mes, et le plus avantageusement partagé
sous le rapport des formes extérieures, il
faut convenir que si le doigt de Dieu n'avait
pas été dans tout ceci, Samuel était dune
habileté tellement consommée , qu'on n'en
pourrait pas citer un autre exemple.
Cependant tout n'était pas encore achevé :
il fallait au nou-veau roi une action d'éclat,
pour conquérir son ascendant sur la multi-
tude, et devenir véritablement roi, selon
toute la plénitude du mot. Le Seigneur la
lui fournit au bout d'un mois. Naas, roi des
Ammonites , vint attaquer imprudemment
Jabès de Ga^iaad : Saiil remporta une grande
victoire, et Samuel protita de cette circon-
stance pour convoquer la nation à Galgala,
et faire reconnaître de nouveau le monarque,
au milieu de l'ivresse des réjouissances
publiques et des solennités religieuses.
Ici le saint vieillard, désirant s'eLfacor
lui-môme , et remettre l'administration du
royaume au pumlle qu'il avait environné de
tant de soins, adressa une dernière harangue
au peuple assemblé. Après avoir provoi|ué
les dénonciations et les plaintes sur son ad-
ministration à lui-même , et obtenu de tou-
tes les bouches l'aveu libre et spontané qu'il
n'avait jamais rien reçu pour rendre la ju-
stice , et que nul homme en Israël ne pou-
vait lui adresser le plus léger reproche, il
retraça à grands traits les bienfaits du Sei-
gneur envers la nation aux ditférentes épo-
ques de son histoire , en insistant spéciale-
ment sur ce point, que les malheurs d'Israël
avaient toujours été la punition de son ido-
lâtrie; puis élevant tout à la fois ses yeux,
son cœur et sa prière vers les cieux , il de-
manda au Seigneur de confirmer par un
prodige ses paroles et tout ce qui avait été
fait. Aussitôt la voix de Dieu lui répondit
du sein des nuages en éclats de tonnerre, et
le peuple pénétre de terreur, et rempli de la
crainte de Dieu et de Samuel , timuii omnia
populus nimiê Daminum et Samuelemy le con-
(1109) Dixit autem Samuel ad populum : Nolite
fimere, vos fecistis.universum malum hoc : verum-
tamen uolile recedere a tergo Doniini, , sed servite
DomiDO in omui corde vestro. Et nolite decUuare
post vaua, quae non proderunt vobis, neque eriicnt
vos, quia vana sunt. Et non derelinquet Doininus
popubim suum, i>ropter nomen suum magnum :
quia jiiravlt Domînus facere vos sihî populum.
jura encore une fois de prier poi
que ses iniquités lui fussent pard
qu'il ne mourût pas.
Rassurez-vous , répondit Samuc
mourrez points quelque nombreuse
vos iniquités. Seulement à Cavtf
donnez plus le Seigneur , et serve:
votre cœur. Ne courez plus après
idoles y qui ne vous serviront de
vous préserveront de rien^ parce q
vaines. A ces conditions , le Seign^
donnera plus son peuple , car Ci
son nom a été engagé^ au moment i
honorés de ce titre. Pour moi ^ me
Ciel d^un aussi grand péchc\ que
plus prier pour vous^ ou de cesser
seigner les voies droites de la jm
gnez donc le Seigneur^ et servez-le
de tout votre cœur; vous avez été
ses munificences en votre faveur; t
persévériez dans l'iniquité ^ vous ei
vous péririez ensemble (1109).
Cependant Saiil ne persévéra
temps dans ses premières disposil
années au jdus. Au bout de ce
veHu fut mise à une épreuve doj
pas triompher. Il attendait à Gi
tête de son armée, pour livreri
bataille aux Philistins, que Sai
selon sa promesse, offrir avant le
sacriûce propitiatoire, afin d'obtei
tection du Ciel. Sept jours s*él
écoulés dans cette attente, Samue
pas; l'armée s'était dissipée d*e
il n'en restait plus que six cents
N'espérant presque plus de voir
nroiUiète, et craignant d'être fore
battre avant d'avoir invoqué le Se
de ne plus conserver un seul se
olTrit lui-même les victimes. Il au
achevé, que le vieillard parut ;(■
fait? dit-il à Saul. Celui-ci lui i
angoisses, et s'excusa sur la néces
avez fait une chose insensée, ta
Samuel , et vous avez transgressa
mandements dont le Seigneur, vo
vous avait imposé Tobservance
aviez agi ditTéremment, le SeigB
affermissait pour toujours vous
postérité sur lo trône d'Israël, IJ
maintenant la royauté vous échapi
gneur s'est choisi un homme selon
et lui a confié le gouvernement de
pie, puisque vous avez refusé d*c
ordres.
On se demande , malgré sdi
donc le crime si grand de Saiil, qa
la perte d'un trône? Etait-ce d'oB
criûce sans en avoir le droit, puisq
pas prêtre? Mais, dans ce cas, h
u'aurait-elle pas dû, sinon loisci
Absit autcm a nie hoc peccatum in fk
cessem orare pro vobis, et doccbo vosi
et rectam. Igitur limete Dominum, et 8
veriuile, et ex toio corde vestro. ^U
magnifica quae in vobis gesseril. Qvotf
raveritis in malitia, et Vos et rex vester
ribitis. (/ Reg, xu, 20 .Î5.}
SAH
DKS MinAiXES.
SAM
&52
Bix<olue« au moin*^ altc^nucr la i^ra-
ft faule? Lorsque, pressé \mr h né-
Povid mangea le pain sandilié qui
cxpo-^é licvant rarche» ne fui-il pas
Dieu ne peut avoir deux j>oi<îs et
io5uros, et rEcritnre conlierU im\i
jcs de personnes qui ont olïeit des
^ ^îïus ôlre révolues de la prêtrise,
\(i peut ôlre le di^lit* Ne scrail-ee
il pour quelque délltince h Tegard
, que le hreniier roi dlsrnël aurait
e |»crdre larouronire, roninie Moiso
Têlre exclu de la (erre promise? ou
tore, ne serail-ce pas pour quel-
faute, i>oui une sucressiûu d'aelcs
^sf L*Erriture semble le dire, puis-
itiel iKiraît aussi faire un double re-
Vous avez fait une chose in.^ensée,
vez transgressé les couiiiîantlemeiils
Seigneur , voUe Dieu, vous avait
*Obse-rvanre i SSnUc et/isii, ncc custo-
data Dnmini Dri iui ^ quœ prœcepit
•I avail-il donc lad un précepte for-
ûl iie ne pas ulfrir de sacrifices? il
lit moins d'apparence, qu'il en of-
lîouvean plus tard, uotammeiU À
I et qu*il n'en fui nuîlemeot répri-
■Étdît un grand noml>re d'injures h
n les n?uions voisines, M en était
re autres, fjni s'éiatt nionlrée lioslîle
ïte provocation» dès le moment de la
Egypte, et h laquelle son idolAlrio
rîmes avaient attiré une senlencc
[inalion <lc la pari du Seigneur, la
lis Amalécites. Saiil Imlançait sur le
rcnnemi auquel il dcvad s'adresser
lorsque Samuel vint le trouver de
je Dieu, pour lui intiuier rordre cie
sur-le-champ la guerre aux tils d'A-
i de tfuit eMeruMuer, sans excei>ler
€ul homme, ni un seul animal, ni
fv chose, N^épanjncz r/rn, lui dit le
, et nt' rnjrcKcz rien de tout ce que
'tz à détruire. Mettez à mort ftôm-
imes^ jetmeat gerts^ enfants û fa ma-
^ufi^ chameaux^ btcbis^ànes^ font en-
envahit le pays à la Ifile de deux
mille hommes, el le ravagea d'un
autre; mais le peuple réserva ce
vailtle plus précieux \mmn les meu-
plus j^ras parmi les troupeaux, sous
de roiïrireu sarrîlice au Seigneur,
ui-mômc accorda la vie à Agag, roi
tiéeiles.
Ùe Samuel alla au-devant de Saûl à
our de celte terrible expéiJilion,
IolTrait au Seigneur un sacrifice de
vailles 0 pi mes. Saùl courut h sa
î, en se félicitant tlu succès et de la
lîlé qu'il avait mise dans Tobser-
^s préceptes divins. — Mais auels
ne, répondit le protdièle, ces bôlc-
tuul ce bruit de troupeaux que
•Nu m- crgr> vado, el p^^rrulc \mn1c<", ri
uitiv(»rs;i ejiis : iion fiurca:^ ci • et wm
^& ex rebu» Ijisius allquid : sed iiilcrficc
j'entends^? — Ce sont, ilit Saiîl, des victiciet
réservées |>our élre offertes à Dieu; nojs
avons délruit tout le reste* — Est-ce que le
Seigneur demande des holocaustes et des
vfetimes, reprit le projduMe, et non pas pîu-
\ùl une oliéissanrc absolue a ses ordres?
LVdiéissancç vaut nueiix que les victimes»
et ^emp^ess^me^t mieux mie la :^[ni«se dçs
béliers. Résister on prétendre le coutraindre,
hésiter ou bien en adorer un autre, c'est
presque la même chose, Puis donc que vous
avez rejeté les ordres du Seigneur, le Sei-
gneur vous rejette, vous ne serez plus roi.
— Vin péché, dit Saiil. en trangressant les
ordres tlu Seigneur et les vôtres: c'était f>ar
crainte du peu(ik% et pour ne pas lui dé-
jilaire; chargez-vou?, je vous en su[iidie, de
mon iniquité, et allons ensemble adorer h\
Seigneur
Samuel refusant d'obtempérer ?i cctit?
den^ande, se détourna pour s'en aller, et
Saiîl le saisit par l'extrémité de son manteau^
qui se déchira. C'est ainsi, dit vivement la
profibcte, que le Seigneur brise anjour-
d1iui le royaume entre vos mains, el !e
donne h un autre, qui vaut mieux que vous.
Celui qui triomphe en Israël ne vous épar-
gnera pas, et ne se laissera point Héchirpar
vos repentirs, car ce n'est pas un bommo
pour revenir sur ses décisions.
Ce^tendant le prophète, dans lequel agis-
sait I esprit de Bjcu, mais aussi dans la poi-
trine duquel battait un cœur tout rempli de
tendresse pour l'inforluné monarque, se
laissa fléchir hn-m6mo, revint sur ses pas,
rendit à Saûl en présencedes anciens d'Israël
les honneurs réservés aux rois, et adora
l'Eternel avec lui devant toute l'assemblée
du peuple. Il se lU amener Agag, présida à
sonsu[)plice,et le fit couper en morceaux, en
présence du Seigneur, Knsnile il quitta SaiiL
pour ne plus le revoir; mais non pas pour
ne jdus penser à lui, car il no cessa ne le
pleurer, et d'invoquer pour lui la divine
miséricorde.
On a reproché à Samuel comme des actes
de cruauté, ou même de férocité, rextermi-
nation de la nation des Amaléciles, el la mort
d*Agag; ces actes ne sortent cependant |»as
des mœurs du temps, et de la manière dont la
guerre se faisait alors. Il y avait d'ailleurs
un ordre formel de Dieu, 'dont Samuel n'é*
tait que rinteri^rète. UEcriture sembledire,
il est vrai, que le prophète exécute lui-
même la sentence, mais il n'est nullement
nécessaire de s*eu tenir à celte apparence
de (mre fonte, et il est h croire que le sago
vieillard, en j»réscnce d'hommes exercés au
maniement des armes, s'éi>argna un acte
inutile et riilicule, lors même qu'tl n'aurait
î»as été cruel : In frustnconcidit eum Samuet^
ne veut pas dire qu*jl mit Agag en |*ièccs
de sa propre main.
Samuel, malgré ses prières et ses larm^Si
lie put obtenir de Dieu la révoc-atîon de la
a vira osfpje a<i rnulicrrm, cl pan*iduni nl«p»r la*
I linilcfii, lovcin el ovcni, cstiadtiin cl usinuiu. \l /îry»
XV, ?.)
tf5
SAM
DICTIONNAIRE
SAM
sentence prononcée contre Saûl. Et quand
enCn le moment marqué dans les desseins
de la Providence fut arriré, il ftU chargé
lui-m£me de consacrer un autre souverain.
« Jusques à quand, lui dit le Sei^eur, pieu-
rerez-vous Siûl, après que j'ai déclaré qu'il
ne régnerait plus sur Israël ? Prenez un vase
d'buiie et disposez-vous à vous rendre
près d'Isaï de Bethléem, car j'ai choisi pour
roi un de ses fils (1111).»
A cette révélation inattendue , le saint
vieillard, qui jusque-là n'avait pas hésité
dans l'accomplissement des œuvres de Dieu,
hésita pourtant, et chercha des motifs plau-
sibles ae s'excuser : Comment trai-je? ait-il:
Saiil le, saura^ et me fera mettre à mort.
Vont ne mourrez pointj lui répondit le Sei-
gneur^ vous prendrez un veau de votre trou-
peau, et vous direz que vous allez offrir un
sacrifice au Seigneur.
Samuel obéit, etsacraau milieu de ses frères
David, le plus jeune des fils d'Isaï. C'est
le dernier acte de la vie publique du pro-
phète; il mourut six ans après, àl'flge de
quatre-vingt dix-huit ans, et sa mort causa
un deuil universel dans Israël. Il fut ense-
veli à Ramatha, sa patrie, au milieu d'un
immense concours de peuple, accouru de
toutes les tribus de la nation. Jamais deuil
})ublic ne fut plus légitime; jamais l'em-
pressement et les regrets d'un peuple entier
ne furent mieux justifiés. La patrie per-
dait un saint, un protecteur, une lumière ;
Sdùl, le seul frein qui pût le modérer en-
core au milieu de ses déportements, David
un ami, un conseiller, un père adoptif.
Samuel reposait depuis deux années dans
le tombeau, lorsque Siiiil, définitivement
abandonné de Dieu , et au désespoir de ne
pouvoir obtenir une seule réponse du Sei-
gneur, relativement à une bataille qu'il s'ap-
prfttait h livrer aux Philistins, s'avisa d'évo-
quer son ombre, afin de lui demander un
conseil suprême. L'ombre du saint prophète
.ui prédit les malheurs qui devaient lui ar-
river le lendemain ; mais rien ne put le dé-
tourner de ses 'desseins, [et peut-être , en
effet, la bataille était-elle désormais inévi-
table. Nous rapporterons ce fait dans tous
ses détails, en traduisant de la manière la
plus littérale qu'il nous sera possible, te
passage qui en contient le récit.
Les Philistins s*assemblèrent , vinrent et
établirent leur camp à Sunam ; SaUl^ de son
côté, rassembla tout Israël et vint à Gelboë.
EtSaiilvit le camp des Philistins et fut effrayé^
et son caur fut saisi d'un très -grand éton-
nement. Il consulta le Seigneur y qui ne lui
répondit ni par songes^ ni par les prêtres, ni
par les prophètes. Et Saiil ait à ses serviteurs,
cherchez-moi une femme ayant un python, et
firai la trouver, et je m'informerai par son
moyen. Et ses serviteurs lui dirent :
a à Endor une femme ayant un pyi
changea donc son habillement , tt pr\
très vêtements, et s'en alla, lui et deux i
avec lui, et ils allèrent pendant la nui
femme, et il lui dit : — >- Devinez en nu
par le python, et évoquez-moi qui
dirai. Et la femme lui répondit : — V
Saiil, vous savez tout ce qu*ila fait, i
miné les magiciens et les devins de
terre; pourquoi donc tendez-vous i
bûches à mon âme, pour que je sois
mort ? Et Saiil lui jura par le Seign
disant : — Vive le Seigneur, il ne vo
vera rien de mal à cause de cette chos
femme lui dit : — Qui vous évoqm
il dit : — Evoquez-moi Samuel. Mais
la femme vit Samuel, elle s'écria dTu
fêrte et dit à SaUl : — Pourquoi m*e
vous imposé? car vous êtes SaUL E
lui dit : — Ne craignez pas: qu'at
vu? Et la femme dit à SaUl : — J'ai
dieux monter de la terre. Et il lui
Quelle est son apparence? Ellerépon
Un homme avance en Age monte, et il
vert d'un manteau. Et SaUt comp
c était Samuel, et il se prosterna 7
contre terre , et il V adora. Or Sam\
Saiil : — Pourquoi avez-vous trou
repos en m évoquant? et Saiil dit : —
très-embarrassé, car Us Philistins m*
bataille, et Dieu s'est éloigné de nu
n'a voulu me répondre ni par Vinttn
des prophètes, ni par songes; c'est f
je vous ai appelé, afin que wus m'ai
ce que je dois faire. Et Samuel dit :
me demandez-vous après que le Seign
retiré de vous , et est passé du côté i
rival? Le Seigneur accomplira certQ
envers vous ce qu'il vous a dit par mo
médiaire, et il séparera votre rofi
votre main, et le donnera à David, vo
chain; parce que vous n'avez pas obi
dre du Seigneur , ni accompli sa col
gercsse envers Amalec; c'est pouraw
vous endurez aujourd'hui, c'est le i
qui en est l'auteur. Et le Seigneur
Msrael avec vous entre les mains du
tins; et demain vous et vos fils vo\
avec moi; et le Seigneur livrera l'arn
raël aux mains des Philistins.
Et aussitôt Saiil tomba étendu pa
car les paroles de Samuel Caraient
de crainte ; et il était sans forces, pm
n'avait rien mangé de tout ce jour-là.
Cette femme entra donc vers SaiU
était tout hors de lui-même, et elle
— Voilà que votre servante a obéi à
dres, et j'ai remis mon âme entre vOi
et fai accompli les commandeme\
vous m'avez faits. Maintenant don
tez à votre tour la parole de votre s
(Il II) Dîxitque Domuius ad Samuelem : Usque-
qiio tu luges Saul, cum ego projecerim eum ne
rêgnet super Israël? Impie cornu tuum oleo, et
venî, ut mittam te ad Isai Bethlehemitem : providi
enîm in fllils ejus mihi regem. Et ait Samuel : Quo
modo vadam? audiet eiiim Saul et interftciet me.
Et ail Dominus: Vitulnm de armento toiles
tua, et dices : Ad immolandum Domino
vocabis Isai ad viclimam, et ego ostendaa
facias, et unges qnenicunque monstrav
(/ Reg. XVI, 1-5.)
SAM
DES MIUACI KS,
S;m
îm
jt-^di pfacer devant vous une boucfu'e
|i/?n (fue mu$ preniez de» forces en
W, pour pauvoir vous en retour-
lirait une mullilude d'observalionf
sur ce passage; mais il a déjà été
Tun arlide sj'écial. (Von. art, Py-
i, ) Kous le traiierons Jonc d'aiie
\\us abrégée.
>ns , f^ngaMrvmîtes , vcnlrilnmies ,
m Ame tho.^e/il n> a poinl d'oLjec-
el égani. Or i*> pouvoir <le parler au
de soi, r'cj^t-A-diro h la ninnicTC dos
, sans faire u a^ze de la langue ni
*e.«, est une farullé naturelle, que
[!C perfectionne, mais qui n'a rien de
1 avec la magie, qnoiiiue lu peupje
ronlraire. Fl i-'esl précisénicnl celte
i>yanVe que les venlriloqnes anciens
m)cs e?Êploiientijleurprotil,en>efa'-
ser poureequ'ils ne sont ]:as. {Voy,
aiB.) Aurait beau parler nu gosier,
il revenir les Ames de rautrenionfle?
mes des saints ne sonl poinl dans h\
i u*\ étaient |»otnt niôme nvnul In
J^sus-Chrisl, D'oïl leurs, il n'y a
, ne peul \ avoir de lieu pour les
n'y a de lieu que pour les corps.
^S docteurs, il est vrai, entendent
linrbcs, où Târae de Jésus-Christ
iler les âmes des patrian.bes, tandis
"îorps était au tombeau, des lieux
ns; mais colle opinion, peu cou-
IX plus siui|>les nolious de la mêla-
ne Test pas davantage avec les
ITivangiie; car Jésus-Clirisl, dans
._Jdu mauvais riebe, dit que celui-
i îef fjeux^ vil le pauvre Lazare dans
TAbrabam. Ei ceci n'est point con-
te que dit saint Paul dans sa Leure
\éi\en$ ^ que Jésus-Cbrist descendit
\ parties inférieures de (a terre ^ car
parle du curps du Sauveur cl de sa
Congro^alifpK sur.t Philisllîiiu^ rt vene-
nslrainctali s*uil in Sun.nu ; t«mgn'gî4vit
mû ui»iv(»rs»u» Uiarl, ri vi'jiil In lit.'UMH».
ttil C'A^irik Pliitisllnim, et liimiUf iL expu*
usnhiMs. Coiistiluili|iie OotiiiuuuK cl non
it ei. ne<iue por sonmia, rn»rn»e jwr satonlo-
uc per protihctas, l>iviliiiïe Saiil servis suis:
jUintik miilîprrn» luibrnU'ni pylhon<?rn, ri
Bail i.*uiii : esl nmlii-r pydioiicni habrns in
plulavit ergo ti.ibitHni siiuni : ve^HtilUR^ti^e
PveslimrîilH, et aliiil ipsi\ et itno viri cnui
icriir)n]iu^ art niuliercui itocle ; ri ait illi :
libi ni pytlmne.cl suscita mihiiiuctii d'-trin
lîl nhil'ùT ad eum : Kcce, tu nosli quaiU:»
iut« et qu(un<Klo eras TÎt lua^os. cl hni i*»t«m
î qitnre crj;;o în^idians anîir.'e mcic, nloi-
[ jura vit ei Saul in Itoininot diccns : Vivtt
, quia non evcnîct liln nuiilquatu njîdî
«inc rem. Diiilque ci marrer : U"e"» suf^ri-
? Qui Ait : Sîimucleni nùlii suscila, lann
di&sel mulier î>aTnut'ïcïn, citchiniavit voce
i Jtxit ad 5.1111 : Onarc iHiposiitsli inihi?
im Saub Dixilque ei rex : Nuli liim-rc :
Kili^ El ait nmlicT ad Saul ; IXmjs vidi
Ile» de terra. Dixiiipicci : Qualis. esi forma
m »l : Vir sen«?x ascrndiu cl ipse auïiclui-
I, Et intclîcxil Saul nncul Samuel rsset, cl
sé|>ulture, juisqu'il e^l (jueslion en uiAmo
teuifïs de nm ascension, qui eut Heu en
corf^s et en âme; quodautem aêrendtt ^ quid
eH^ ninqtiia et descendit prtmum in inferio-
rc$ partes terrœ? Et pcuUélre même pnlé^•
raiUon entendre ces paroles de la descenld
de Jésus-Cbrist sur l«î terre par son incarna-
lion, ce qui est jilus probable. Si donc TAmo
de Samuel n'était | as dans la terre, couiment
Kl jivthonisse l'en aurait -elle vu sortir?
Tout ceci est dit en conformité des croyances
po|)ulaires, dans lesquelles il ne faut chcr-
cber ni des règles de foi , ni des raisonne-
ments de philosophie.
Vn devin pourrait-il faire descendre les
âmes des bienheureux du séjour glorieux
de leur repos? Ce serait une impiété de lô
soutenir, et une stupidité de le croire.
Conimml! les saint? ne seraient pas en sû-
reté dans le ciel 1 Une femme pourrait le»
en arracher h sa fantaisie l — Mais le dé-
mon? — 1^ tlémon eïuore moins. Ab! si lo
démon pouvait ain>i troubler le eiel h s*
guise, Kî ciel deviendrait bientôt un enfer.
KVnnemi d% Dieu et des saints en ferait do
belles! Mais qui Jonc a rêvé toutes ces fo-
lies? Ft comment de lelles puérilités ont-
elles jaaiais pu être disculées sérieusement?
Kt ce n*esl pas tout d'arracher du lieu de
leur séjour les âmes des morls» il faudrait
les rendre visibles aux yeux des hommes;
ce qui serait un second n'urade. Mais encore
visibles fsous quelles formes, puisque les
iimes n*ont j^oint de formes?
Il esl une ol»jcction plus sérieuse et plus
grave* De saints et savants docteurs unt
pensé que Dieu même, dans la circon-
statïce uont il est question, avait commandé
à Sautuel, h Toccasion des évocations de 1|
pytlronisse» d*«pparaltre à Saîil, pour lui
donner un dernier avertissement, ci le por-
ter h la pénitence avant la mort. Cette opi-
nion est assurément di^^ne d'un grand
bicliuavil se sriper facicm snam iu terra, cl înUnra-
vil, Dixil auiem Samuel ad Saul : Quarc inquîc-
lâslimeiil 8ti}5rii;ircr? Et ait Saul : Coarcirjr nimié:
siqyidem PhilisUiiim pugnanl a*ÎVLTsnu»n:c.rl IVus
retT^sil a me, cl exaudire me noiuil, nequc in ittaiiu
[irophctarnm, iicc|ne j>er souuiîa ; vocavi crgo U*.
ut ohiondcres milji H»id ta< iam. F4 ail Samuel :
Quid inlcrrogas me, fium Douiinuî* reccf^scril a U\
et iransicril ad îcnniluni tunni? Facict enini lil»i
Dmninus sLcut locuUis i's.1 in manu mea, cl scindct
regnnm luum de mami tua, rt dabil illmJ pro\imo
luo David : Quia non fvlie*listi nn*\ Dumini, neqfu^
fecisti iram ruroris ejus iu Aruaicc. iilrirco ipioil
païens, fec'it litû bominusliodic. El dalvil l>omuniî%
cliam Israël icrtmi iu niaiiUi» Fl»ilisll»iim : eras au^
lc*m lu n Itlii tui u ecnur crilii» ■ scd cl castra Uracl
liadt!l l»umimis in manus Hiilislhiim, Slalimq"e
Saul (Cl util pcjriciiUHÎn leiTani: e^timiii'ral enim
verba Samuclis : ri robnr nm crnl iti co, ip»b nm*
romeiipral pancm itna die illa. Inj^ressa est ilaiiuo
mulicr illa ad Saui (couiurbalus cnim «*ral valdei,
dîxitquc ad enm : Bcrc ob^tlivil am illa tua vmi
Inae, clposui animammeam in mamimea : el auclivl
scrmones lues» qno* lortitus ci» ad me. Nnnc it!>'er
mût et tu vm-rut luinWx im\ H ponam «oram Ut
luiccelbm pmds. ul l'umcdrus convalfscas. cl »w)5-
^1
SAM
DICTiOMNAIRE
SAM
respect y nième de la part de ceux qui ne
l'admetlont pas. Pour nous, elle nous pa-
rait la plus sage; mais voici ce qu'on y
répond : Dieu a défendu dans sa loi de re-
courir aux devins, il a répété cette défense
3Î plusieurs reprises; il a ordonné de mettre
à mort tous les devins, sorciers, magiciens,
augures et généralement tous les chercheurs
d'avenir quel que soit leur nom; or, peut-il
ratifier la violation de cette loi par un mi-
racle? Consacrer d'une manière si éclatante
l'invocation du démon et tous les préjugés
criminels dans lesquels le peuple croupit?
S'il voulait donner au coupable un avertis-
sement suprême, n'avait-il aonc pas d'autres
moyens? Dieu avait refusé de le donner cet
avertissement, lorsqu'il lui avait été de-
mandé par la voie légitime des prêtres et
des prophètes, et ce qu il n'avait pas accordé
aux humbles prières de ses ministres, l'ac-
corderait-il aux pratiques démoniaques de
deux inf&mes personnages? Si le crime
réussit ainsi où la prière a échoué, qui ne
sera tenté de se clire : soyons criminels?
Examinons de plus près le récit de l'Ëcri-
ture. %
D'abord Saiil ne voit rien, la ventriloque
seule est censée voir quelque chose : Que
voyez-vous, lui dit le roi? — Un personnage
qui sort de terre. — Quel est-il? — 11 est
vieux et porte un manteau. -—C'est Samuel;
et aussitôt Saûl s'incline jusqu'à terre et le
salue. Jusqu'ici Saûl n'a rien vu, cela est
évident, voit-il quelque chose ensuite?
l'Ecriture ne le dit pas. — Faisons encore
attention à une autre circonstance : Saiil
tombe en défaillance de frayeur et de fai-
blesse; la sorcière revient, elle enrre au lieu
où il était. — Elle était donc absente jus-
que-là, et la scène se passait derrière la
toile, comme aux théâtres de la foire, ou
comme à TOpéra. — Saûl se serait-il laissé
jouer de la sorte? — Pourquoi non? ce pâtre
devenu roi n'était ni un esprit fort du
XVIII* siècle, ni un savant du xix». S'il
avait été un tant soit peu esprit fort, il ne
se ferait pas adressé à la py thonisse ; et
Teût-il été, qu'il n'en aurait pas moins été
joué, comme le fut Frédéric-iSuillaume, roi
de Prusse, en 1792, par Fleury, de la Comé-
die-Française, qui lui apparut sous les
traits de son oncle, Frédéric le Grand;
comme l'étaient quelques siècles après Saûl
les magistrats d'Alexandrie par les prêtres
d'Egypte, qui leur faisaient apparaître
Osiris par des procédés fantasmagoriques,
pour les mettre d'accord, ainsi que nous
rapprend Damascius.- (Foy. Ap.PuoT. BiblL^
cod.2fca.) V ^ i
Le commentateur Tîrin ne craint pas de
flétrir d'une note de témérité l'opinion que
nous exposons ici ; mais cette témérité, on
peut l'oser, et cette flétrissure, on peut l'ac-
cepter, après Eustate, saint Jérôme, saint
Cvrillo d'Alexandrie, et plusieurs autres
pères. Ce n'est pas la difficulté la plus grave;
on dit ;
Si ce n'était le véritable Samuel, et si
cette femme n'était .pas inspirée de Dieu ou
du démon, comment a-t-elle annoncé d*iine
manière si juste ce qui devait arriver le
lendemain? — Réponse : Elle n'était ps
inspirée du démon, par la raison que le dé-
mon ne sait pas Tavenir ; c'est un point de
doctrine établi par les théologiens les plus
sages, entre autres par Benoit XIV, dans
son traité de la Canonisation des saints; et,
d^ailleurs, la sainte Ecriture )c dit [)OsitiT^
ment en portant ce déS au démon et i ses
agents : Annoncez -nous Favonir, et nooi
conviendrons que vous êtes des dieux ;ii-
nuntiate quœ ventura sunt in faturum^ii
sciemus quia dii estis vos. (Voy. ha, «j,
23.)— En outre, la prophétie n'est pasd'uric
exactitude parfaite; mais le fût -elle, on
pourrait admettre que la pv thonisse pro-
phétisa à son insu, comme Pilate, iorsqéll
dit que le Christ devait mourir pour le sw
du peuple, ou contre sa volonté, comni
Balaam.
Au surplus, la défaite de Saul était iacili.:
h prévoir, vu l'état de son flmc et rabscae^'
de toute réponse de la part de Dieu. LeniP-
plus peut se trouver vrai par hasard, et tt
ne serait pas la première fois qu*un derii
aurait rencontré juste, quoiqu'il en exista
peu d'exemples.
Le texte de Y Ecclésiastique précédemmeol
cité offre une difficulté plus grande. Kiii
on croit pouvoir y répondre, sans manquer
de respect k l'auteur inspiré, qu'irparle ki
conformément aux croyances populaires,
comme Josué, lorsqu'il commandait au snk
leil de s'arrêter ; comme l'auteur du iint
de Job, lorsqu'il cite l'indifférence de rti^_
truche pour ses œufs; comme Davidtta^
qu'il fait allusion au basilic, qui se bodek
une oreille avec l'extrémité de sa queaejl
applique l'autre contre la terre, povl^
})as se laisser endormir à la voix du fjÊii
comme Isaïe , lorsqu'il parle des OMir*
taures et des satyres; comme Jérémieil^
qu'il compare le peuple juif à la lânf
qui allaite ses petits. Les lamies, lessa^RSp
. les onocentaures , les basilics sont du
monstres fabuleux ; mais TEsprit-Saint |7
fait pas moins allusion, parce qu'ils a?aiàl
de la réalité dans le langage et dans l'iml'
gi nation du peuple. (Voy. Job xxxix, m
— Ps. Lvu, 5; — Isa. xxxnr, U;-
TfiTf^n. IV, 3.)
L'Ecriture, en parlant du fait relatif à Fé*
vocation de Samuel, le rapporte, conuBl.
toujours, sans commentaire : c'est à noil
d'en tirer les conséquences; or, Tinterpié-
tation la plus respectueuse est celle (fà
semble la plus raisonnable.
On le voit, il est difficile de prendre vâ
parti , et il serait peut-être impnident *
s'arrêter à une opinion trop tranchée sur
cette question. Le texte de lEcelésiastiqui
parait bien supposer la réalité de Tappiri*
tion , et c'est beaucoup oser, que de Tia-
terpréter autrement. Les pourquoi et les
comment ne sont guère convenaules quand
il s'agit des œuvres divines. Or il ne fiot
pas perdre de vue que, dans le gouverne-
ment de la nation juive, rien ne se passait
SAM
DivS MinACLES.
SAM
8Dd
lèrac niûiiiùrc que parluot ailleurs.
»orts du Dieu d*!srijël aven son peu-
lent unpnJrc de rlioses entièrement
K rempli de ntyslères, et par consé-
ie périls [ifnir la raison Iniinaine.
Irilmc conimunéuieiit h Snnuiel le
fS Jtu/es et le livre de Buih qtii en
lie» ainsi que les vingt-quatre (ire-
hâpilres du fireniier livre des Rois,
contre reUe opinion que îles oh-
peu sérieuses, qui ne niérilent pas
'^nporlées ici. Le livre du Règnr ,
pèce de code de la mouarcbie dont
I>«rl6t n'existe jdus.
issements du prophèîc Samue! fu-
sfiorlés de la Paletline à Consti'inl!-
ious l'empire d'Arrailins. L*KgUso
î rélèbre sa rniînioire le vingti^^nic
mois d'août,
fsl pas de ce point de vue que Fa
é un l'élèljre inifiie, Volney, l'en*
hdrné ilu chrisliniiisme, auquel la
însjiiré tant ifineptics daus un ou-
mçu avec talent, et qui fût devenu
'-U œuvre en d'autres mains; nous
parler des UuinfÀ, (Foi/, les art.
t MoïsB.) Non content de cet essai
seul contre la religion » Volncv en-
de déligurer l'histoire de Samuel^
% riit-il, du sarrf* dejt roi», 5 Tocea-
sacre de Louis X> III, dont il fut
eu 1818. Il est à |)eine croyable
^lice ait soulTert le débit fFun tel
le la magistraiure n'ait pas sëvi ron*
ur» et que le monarque lui-même
Iré cette uisulte à la reh^non, dont il
lit pourtant restaurateur. Ou ajoute
u'il lut le lactuni ave»' un malin plai-
s nous aimcions tnicux eu absou-
lémoire.
iir se donne h lui-même dans la
e plus flagrant de tous les démentis,
)Our fournir dès le début au lertour
'e de !a confiante dont il se rendra
ns le cours de l'ouvrage. « On nous-
dès Tenfance, dit-il en parlant do
On nous fait lire dès l enfance des
ossiers, scandaleux , alisurdeç, et
aut les intcrfirétatîoris mystiques
ur donne, les [lieuses allégories
Irouve, on les retourne si bien, que
isâons fiar ôtrc édifiés delà sagesse
profonde : nuire onfaore docile par
ou par séduction, se plie 5 tout,
i tout, elnîDlre esprit finit par n'a-
s le tact de la vérité et de la rai-
bien les récits bibliques déclarés
, absurdes, mis hors de la vérité et
son. Continuons, et nous allons les
cnus com[»réhensibles, parfaitement
et conformes à ce qui se pratique
ans les mêmes pays ; ii n*y a entre
ion et la négation que rintervalle
ni. 8 Je vous Tâvouerai, avant ce
i V avait l^ pour é«:omorf Ibmaiili elle-
iiitres diraient Anne, comme toitl le monde.
bêlait l;i mère de Sumud. ci il n'y a rien
jour» je ne concevais rien è la jtlnparl des
événements qui composent Thislnire dts
Juifs, je les regardais comme appartenant h
tin vieil ordre de cboses, aboli comme l'An-
rien Te^tanKid; celte histoire rrAbraham,
de sa famille errante qui devient un (eufde,
de i-e peu I pie (|ui (resclave devient conqué-
rant, rli* ces conquérants qui retombent en
onart'hie et en "servitude, [)uis sont recons-
litufs en monarchie pour se diviser et se
déchirer encore, tout cela nie send)laît plu-
tôt remarquable que prolmble; aujourd'hui,
tout cela me scndile parfaitement naturel,
conforme ace auc je vois, explicable par
Tétat actuel, » L auteur continue h démon-
trer ^ sa manière que rien n'est plus vrai
que les récits bibliques déclarés par lui, mi
commencement du même alinéa, grossiers
scandaleux et absurdes. Un [mreil trait doit
suffire ponr donner la valeur de tout un li-
vre. Essayons cependant un rapide exa-
men.
« Le gni&nl Josué étant mort, et la tiatiou
n'ayant [jîus «raulrc lien d*unité que la co*
carde que Moïse lui a donnée, c'est-à-dire la
circoncision, le peuple se fraf/tioune ci la
famille sacerdotale s'empare du
pouvoir »
exercé concurrcmmenlavec des ^uffvies^ ou
jnc^e.^, comme au Jap-oiu où il v a le Coubo
et le Datri, dont fun est le chei temporel, et
Taulre le chef sfiiritueL Mais enfin la théo-
cratie l'emporte, cl un orphelin, élevé (»ar
la famille sacerdotale va la supplanter elle-
même : cet orphelin, c'est Samuel.
il Samuel, [irétcndu donné de Dieu h Non*
na/u sa mère, dont riiistoire;est raronlée ( ar la
Bible avec détails, comme si quelqu'un avait
été là (lour écouler les entretiens du grand
praire Héli et de Hannab (tli3), est élevé
ensuite dans le temide, presque en étal de
servitude dans la maison d'Héli. Son Amo
d'esclave s'y forme h Tubservation, aux am-
bitieux desseins et à la dissimul.ilion, Il as-
siste aux enquetit et aux division'^ intestines
de la famille sacerdotale; il voit la désalfec-
tion du peuple et se dit : Un jour j'en |)rofi-
tcrai; aidons aux choses eu gagnant Ta-
mour du peuple, les circonstances feront le
reste* »
Après ces préambules, noire auteur fait
une diversion pour examiner le cafnclêre,
essentirl du prêtre en tnui pnys^ et en trace un
tableau qui n'est pas Halte. — « Ce sont des
bonuues oiJtf/V, aitenlifs h faire lumillir kur
îîiarmite ou clinudiêre^ établis d*abnrd par
artiticè au sein des sociétés sauvages, plus
tnadrés que la multitude, inventeurs des
dieux^ wais jongleurs^ créateurs de la fan^
tnsmagorie^ tvràns des consciences ^ issus
d'une cn^fc riclio en vices et en scandales^ no
donnant que des cérémonies et de vaines
prières en place de îa graisse de la terre quo
les nations hébétées loi réservent.
« Tels sont les prêtres ; voyons maintenant
les perfidies de Samuel : Le texte dit que Jo
dV'lrange u ce quVIle ail apporte k son fds le& cir-
constances Tocrveiilcuscs de sa iiaisSiUM c ■ et c cal
S.inuicl qui écrit ba pn*prc histoire.
(RH
SAM
DÎCTlONNAînE
SAM
vieillard Héli faisait des réprimandes à ses
cnfanls, mais que ceux-ci ne Técoutaienl
point, parce que Dieu voulait les tuer. Les
tuer! Quelle abomination! Jamais Dieu n*a
tué personne^ il n'en a pas le droit. Un
cœur hébreu ^ fanatique et féroce a seul pu
concevoir utie telle pensée. Mais dféjà Sa-
muel avait plus de vinat ans ; il était capable
de beaucoup de calculs et de raisonnements;
il noue une intrigue : un homme de Dieu
vient avertir Héli que Jehwh (IIH) s'e.U
choisi un autre ministre, et que ses deux
fils mourront en un même jour. Quel est cet
homme de Dieu, et qui sait ce qu'il a dit h
Héli ; à moins que Samuel, qui l'a envoyé ?
qui a intérêt à préparer les csnrits h un
tîhangement, si ce n'est Samuel ? Or l'axiome
dit : celui-là a fait quiavait intérêt à faire. Tout
ceci n'est qu'une rouerie, et il est probable
que Samuel fui lui-même Thommc de Dieu,
il'autant plus qu'Héli était aveugle, et qu'un
aveugle n'entend pas assez clair pour dis-
cerner une voix d'avec une autre. Or une
autre nuit, Samuel lui-même, pour être plus
assuré que sa commission serait faite, se fit
appeler trois fois par Jehwh, et alla rendre
compteau vieillard de ce que Jehwh lui avait
dit, et il lui avait répété la même chose :
savoir qu'Héli serait supplanté, et que ses
deux fils périraient en un môme iour; et il
n'est pas difliiile de faire mourir deux hom-
mes en même temps. Or ici Samuel est à lui
seul acteur , témoin , narrateur ; donc il
fut aussi divulgaleui:, atin de préparer les
voies.
« Avez-vous lu Virgile travesti? Dans re
cas, ne lisez pas le Samuel travesti de Vol-
ney, car l'un ne vaut pas l'autre; mais lais-
sez-nous continuer encore quelques pages,
lecteur bénévole ; sans cela vous ne sauriez
comprendre la haine et les moyens des en-
nemis du christianisme.
a Enfin voilà Samuel candidat sur le trottoir
du pouvoir y se\on l'expression de notre au-
teur. Une guerre survient, les Hébreux sont
battus une première fois, puis une seconde,
'arche est prise, les deux fils d'Héli sont
♦,ués, le vieillard tombe et se disloque la nu-
que; le conspirateur Samuel se re'âre et vit
dans l'obscurité pendant vingt ans, afin de
faire parler de lui et de se faire chercher.—
Le terrible homme que Samuel, et qu'il s'en-
tendait bien en conspirations l— Les Phi-
listins auraient dû détruire l'arche, ce ridi-
cule et insignifiant talisman; mais au lieu do
cela, ils la placent dans le temple de leur
idole. Qu'arrive-t-il? les prêtres mômes de
ridole renversent Dagon et le mutilent,
afin d'efl*raver les Philistins, et de leur faire
renvoyer 1 arche, car les prêtres de tous les
pays, même; ennemis, se donnent la main,
burvient aux Philistins une maladie d'en-
trailles, naturelle au pays et en rapport
avec la saison : c'est l'arche qui la ^cause.
Vite, il faut renvoyer l'arche avec d«
sents, disent les prêtres de D'agoo, afin <
leur rende la pareille à l'ociasion. L*
est renvoyée; à son retour en Israèl
tue (lliÀ) cinqtiante mille hommes
des villages qui n'en ont pas cinçi i
Vingt ans se passent ; Samuel conspire
dit mot, afin qu'on pense à lui. En
guerre éclate. Samqel a choisi le lieu
réunion et un jour d'orage, afin qu'il i
Les Philistins attaquent ; il tonne, seU
prévisions de Samuel , ris sont pris de
et s'enfuient; les Hébreux les poursu
et voilà Samuel arrivé à son but. »
Mais ceci peut suRirc pour donriei
idée du style et de la manière de Vm
Continuons à l'analyser d'autre façon.
Les enfants de Samuel n*ayant pas A
sages que ceux d'Héli, le peuple dei
un roi. L'auteur suppose que ce fut au
déplaisir de Samuel, qui perdait ains
lui et les siens le suprême pouvoir,
texte biblique donne à ce déplaisir un
plus noble et plus pur : celui de h
béissance aux ordres de Dieu, qui i
point constitué son peuple en royauté
que fait Samuel? il choisit pour roi
homme de guerre, qu'il savait être i
ble, afin de ne conférer que le titre
garder pour lui-môme la royauté eB
A cet effet, il s'entend avec Kis, pi
Saûl et avec son domestique, pour se
en rapport avec Saiil, à I occasion d*a
égarées, afin de bien constater l'incap*
Saul. Quand il l'a bien connu, il le si
secret, non parce que ce sacre confèn
que chose, mais pour frapper son in
tion; dirige le sort et dispose le ri
pour tromper le peujde ; car le peupi
comme tous les peuples du monde, i
et modernes, était entêté de la divi]
Enfin Saiil est roi, et Samuel a un ]
des plus idiots, ou qu'il croit tel.
Nous ne suivrons pas notre autcn
ce qu'il dit à cette occasion des pro
et de l'esprit prophétique, qu'il e
avec la frénésie. Nous en avons par
lears. (Voy. l'art. Prophétie.)
Cependant, il se trouve en Israël U'
de mécontents oui ne veut pas recoi
Saul, et Samuel, afin de se ménagi
issue de ce côté, si Saiil lui cause «
du chagrin , établit un mahsfat^ ou
royal tellement absurde et tyrannique
nouveau roi, s'il vient à en user, se
bien vi.te odieux à son peuple.
Or Samuel, en agissant ainsi, allait
toment contre l'esprit même de 1
contre les prescriptions de Moïse. Cai
aa xvir chapitre du Deutéronome ai
glé d'une manière très-différente le
royaux, pour le jour où Israël se ch
un roi. -Et l'auteur cite le texte de
et en conclut que Samuel était un p<
(i i 14) (Testla troisième manière dont notre auteur
ëcrii le nom du dieu dlsraél.
tliiS) L*Ecriturc ne dit pas que Parche/tta, mais
que Dieu frappa cinquante mille personnes. Frapper
et tuer nVst pas. la même chose, et la tim
hupicllc il faut chercher les cinquante milk
n'est pas a« lignée.
SAM
DES Mnt^CLKSb
SAM
894
en' concluons, nous, que raiilonr
^!, puisqu'il ne sVipcrçoil pns que
j>hélie faite mille ans h l'avarie*^, Pt
^nce tout ce qui sep«s,sernit en reUc
démontre que ce ne sonl ni des
sacerdolflles nidcsionderies, mais
feins arrêtés dans îa vijloulé divine
it s'accom^dir en leur lemps. Voirr,
», celle iinfjortanie f»ro|diélie, si
lie pour celui qui larap|mlie,
(trous serez tntré enpossessfoii du
te Seigneur votre Dieu vous destine^
es une kabîiation incontestée ^ vous
f rtux avoir un roi ausn bien que
ns d'alintour, vous étabtirez celui
igneur^ votre BieUy miru désigné du
de von frères. Tous ne choisirez
\ roi d*une antre nation: mais seule-
la vôtre. Votre roi, un fois établi^ ne
^ra point sa carnhrtv, de crainte
confiant d^ms la force de cette ar-
' rntntne te peuple en Egypte^ non-
b défense du Seigneur^ tpti ne veut
vous reveniez jamais par ce che^
%*aura ni un grand ii>mArf d'épouses,
liraient son dme, ni de grandes ré-
or et d'argent. Mais son pr éviter
Tés son instatlation^ sera de trans-
ur son usage ce même Deitkro-
imt il recevra un exemplaire de ta
anciens de ta tribu lévitigue , et
serrera ^ soigneusement le lisant tous
de sarie, afin d'g apprendre ù crain-
igneur son Ditu^ et û garder les
ttemcnts et les prescriptions conte-
la loi. // prendra garde que son
jH/ïf jiùint d*Hn vain orffueil an-
êvi frères; il ne déviera m adroite
he^ afin de régner longtemps sur
I et sapfislérité{\ii(j),
h la projihélio, claire, précise, et non
finme le prétend notre auteur, un
abliîîïaiil le droit du roi, mais de
^commandaltons, qne U\ roi futur
ra ou négligera, suivant qu'il le
on dans son libre arbitre.
De les temps annoncés ici i-ar Moïse
Iijto iitgfcssiis fueris terrain, fpiii m Domi-
tinis daliil Ubi ei possetleris eaiiii lialHl.!-
'in illa, et diïLcris: ConsLitiium super luc
^k•ut liuhcnt omnes ihit tjiicnilnni na-
Aun conslitucii, <[i\em bùiiùnus Dcim tu us
t nnincrn frutnini tuoruniu !Soii poleris al-
ntts Imniinein regcm faccn?, ipii non &tl
is. Cuinipie fuerit consliliilus, imn imilli-
tlii cquas, ni^c rediicci pO[iultiiii in /Eg)'
lîit.iUis numéro sul!eviUii!».pr;cserlin» rum
praîccpcnl vobis, iit noqHiii|n:im aniplins
fm vinni rcv(»rt;innni. Non li:djcbit ii\nrcs
«jmc atîiciajit aniitiini ejus, tU'{\ïio. ar^^rnli
rncnsa poudcra, Postiptain atitc:ti scilcril
ppni snî, ilescribct silii bculcronnmiuiii le-
nt volimtîne, atTiplens cimnplar à saccr-
ir?ilic:c triltis. El haÏKîbil scciiin, trafique
libus diel>iis vitic sii:r, iildiscat liiueic l)o-
*uiïi an II m» et ciisiodire vcrbn et ce rem o-
qu;c in Icgc piTrcpla sunl; Nec clevotur
1 Miperlïiain stipc^r uatres suog, ne<{ucdr»
|>at1iMii dc%téram vel BÎiiiiitrani, ni longci
Agiiel ijisecUiliiejiis, snp4?r IsracL \lh:uL
00
sont accomplis, Te peuple, ainsi qu'il est
prédit, réclame un roi, Samuel le choisit nu
milieu de la nation» après la désignation
qui lui en a été laite de Dieu même; mais
avanl de rétablir défunlivcmenl, cl afin
(rébranler la résolution du peuple, qu'il
trouve mauvaise, il annonce h ce môme
peufde, non pas ce que le roi aura droit do
faire» mais les vexations qu'il exercera cer-
taim^ment, en partie par la nécessité des
circonstances, en partie <*i l'exemple des
rois voisins. Kt il dit : Voici le droit du roi
(fui régnera sur vous: Il prendra vos fils et
lesmritra au service de ses chariots^ il s'en
fera des cavaliers et des courriers qui précé-
deront SCS éfpiipages. Il tes vlablira ses Tri-
buns^ ses centurions: ils cultiveront ses pro-
pres champs^ récolteront ses moissons^ fabri-
queront ses armes et ses chars. It prendra
vos filles pour en faire les servantes de sa
garde-robe^ de sa basse-cour, de sa boulangerie.
Il prendra vos meilleurs champs, vos fneil^
leurs vianobles^ vos meilleurs plants rf'o/t'-
viersetics distribuera à ses serviteurs. Il
décimera vos moissons^ ro« vignobles^ au
profit de ses eunuques et de ses serviicuts
It prendra vos srrviteurs, vos servant et ^ vo:
jeunes gens d'élite, vos ânes pour tesappK'
guer à ses propres travaux* Il lèvera In
dîme de vos troupeaux, et vous serez tous
soumis à sa volonté. Vous élèverez alors vos
clameurs contre te roi que vous vous serez
f/ioiV/; mais le Seigneur ne vous ecoufern
point, parce que c'est vous-mêmes qui faures,
voulu, Kt le peuple ne voulut pas écouter
la Voix de Samuel^ et tous dirent : AV/?i, won ;
nous voulons un roi: nous roulons être
comme tous les peuples (1117).
De \h il résulte que ce n'est point ml
mahsfaf^ ou droit royal que Samuel établit :
mais des menaces qu'il adresse au peuple,
aJln de le détourner de la voie dans larpielle
il s'engage en denjandanl un roi. De sorte
qu'il II y a nulle opposition entre \hn^e cl
Samuid ; et ici, comme partout ailleurs,
notre auteur ment im[i\idenuuenl.
Mais» dit- il encore, rar le ^er(icnl se rc-
(1117)01x11 itaqnc Samitcl omim vt*rlni D<Hnini
ad popiiiîim»qni [icticra! .i sr^rejfcni. Kl ail : lloc crît
jns rcg;s, qui itnpcraltiriss (sl vnbis ; Kilios vrs'ifJâ
l*>lkt, n p«u< l iii ntn ilnts ^nis« fa< iriquc sU i i*qu>
4cs t'I pr.rctipHorcs qiia(lrig.innu suanini. El ron&U-
lurt sibi tribunns, cl rtnïlnrioucs, l'i .ira tores apro-
nnn quorum , l'i lucssorrs jwfïclinn, cl fabins anno-
rum cl cnrtiMim siiorum. Fdias cpimpie ^Cî^tras fa-
cici sibi M nj; lien la ri as, *!t focarîas. cl paiiilkas. Agroa
quoifiie vcstros» et virieas, vi olivaa oplima lollcit
cl dabu servis suis Scd ri sogel*'S vciiras, cl vi-
nearuu» rrdditus addeciniitbjt, «l d< l i inmibisclfa-
mnlis stiis. Scrvos eliain vcstios» et aïKillas, cl j'u-
vciics oplinios cl asiiios aufcrel, cl ponrl i;i upcro
SïHL Circg'sqtioqucveslros ad<lecimal it, vnsqnecii-
lis ci servi. Et rlamaltilis ii» die illa a faelc rcçis
veslri» qurmclcgislis vobîs ; et non cxautlirt vos l>o-
minus in dic^ ilia, quia jH^liïilts vobis rcgem. Nobiit
antom jopulus amlirc v jccni Samuclis, tted di%c-
innt : Ncrpiuqiiam : rcx cnim cril stjpcr uo^, El eri-
nins nos tpioquc sicut omncs génies: ri judifabil
nosrcx nn«icr, elcgredielnr anle uns, cl pugnaiiîi.
hflh ntïsira pr« n >l»i>- (/ Refj vin, lO-^O*)
895
SAM
tourne pour mordre le talon qui l'écrase :
le prétendu récit Je Moïse est si conforme
h ce qui se passe sous le pontificat de
Samuel, qu'il a dû être fait après coup. 11 con-
tient une allusion si directe aux richesses
et aux fautes de Salomon, que le prétendu
récit de Samuel doit encore être postérieur
h ce monarque. Et comme il ne parait pas
3u*aucun autre prince que Josias ait possé-
é un cxem|)laire du Deutéronome, celui
qui lui fut donné par le grand prôtre Helcias,
ne s'en suivra-l-ilnas qu Helciasiui-mémeest
l'auteur de tous les récits gui précèdent, et
que c'est lui qui est le véritable auteur de
la Bible?
C'est tirer une bien grosse conclusion
de deux faits bien minimes ; d'abord la
possession d'un exemplaire du Deutéronome
î»ar Josias et ensuite votre ignorance avouée:
Vous ne savez pas, dites-vous, si un autre
prince en eut jamais. Ni nous non plus;
mais après ?
En outre : si votre conclusion est vraie, il
n'y a donc jamais eu de Samuel; et alors
supprimez votre livre, qui devient sans
objet.
Enfin si vous supprimez toutes les pro-
phéties qui se sont accomplies littéralement;
supprimez Daniel, Agçée, Zacharie, Mala-
chie; supprimez toute la Bible; toute l'his-
toire de fa nation juive ; et, par suite, la
nation elle-même; car il n'est i)as de peuple
sans histoire, de famille sans ancêtres. Dites
qu'il n'y eut jamais de Juifs au monde, et
au'il n'y en a nas encore maintenant. Faites
e la famille d'Abraham un mythe, comme
vous ave2 fait de Moïse et de Jésus-Christ.
Vous serez seul de votre avis; mais la
solitude ne vous effraye pas.
Dès le premier combat qu'il livra aux
Ammonites, dit notre auteur, Saiil réunit
autour de lui trente mille hommes de Juda,
et trois cent mille des onze tribus, ou, selon
le texte grec, soixfinte dix mille de Juda, et
six cent mille du reste de la nation, ce qui
donnerait, en comptant un homme de guerre
par six têtes, trois millions d'habitants et
])lus detrois mille flmes par lieue carrée de
terrain, ce qui esl impossible.
Impossible 1 non, car la Judée compte plus
de neuf cents lieues carrées, et ensuite ce
chiffre ne dépasse point celui de la popula-
tion de quelques provinces xle l'Éuroiie.
Mais si le texte des Septante vous effraye,
prenez celui de la Vulgate, qui n'est que
de la moitié. Et s'il y a une erreur de co-
piste 'dans l'un des deux textes, pourquoi
en tirez-vous une conclusion contre l'un
et l'autre? Et d'ailleurs en ce pays et à cette
époque, tout homme en état de porter les
armes était soldat et non pas un homme sur
six (êtes, comme vous le dites.
Sur cela vous prêlezzratuitement une nou-
velle perfidie à Samuel , en supposant que
»\l fil reconnaître Saiil une seconcfe fois après
la victoire remportée sur les Ammonites, ce
fut pour avoir occasion de se mettre lui-
même en opposition avec le nouveau roi,
Qn montrant d'une part la douceur avçic
DICTIONNAIRE
laquelle il
SAM
avait gouverné, et la
avec laquelle le roi gouvernerait. — Fort
bien; mais est-ce donc aussi par perfidie
qu'il fit gronder la voix du tonnerre dans
la profondeur des cieux, et descendre des
torrents de pluie en une saison qui ne le
comporte pas sous ce climat? Vous n'osez
le dire ; et vous aimez mieux supposer que
le fait n'eut pas lieu et que le récit est con-
trouvé. Mais voyons: quel texte discutez-
vous? Celui du premier livre des Rois.%
si le texte est vrai, pourquoi retrancbez-TOm
ce point ? S'il n'est pas vrai, encore une
fois votre livre n'a plus d'objet. Il n'y a pas
de témoins delà vérité du récit, dites-vouj;
et la nation donc qui l'a conservé, et qai
vous l'a transmis ; qu'en faites-vous?
Vous argumentez ensuite sur le passage
où il est dit que Saûl était un enifant d uqu
3uand il commença de régner; mais e$t-Q
onc si diflicile d'y reconnaître une locat'oH
proverbiale, qui marque la candeur et l'ioDO-
cence des mœurs du jeune monarque?
Notre auteur suppose ensuite que ce fot
la jalousie qui porta Samuel à se brouiller
avec Saûl, et à lui donner un rival dansla
personne de David. II suppose que la maladie
dont fut saisi Saiil , après le sacre de Darid,
était une épilepsie dissimulée dès Tenboce.
Il suppose, ce qui est beaucoup plus graie,
et ce qui nous .entraînerait dans de injp
longues discussions si nous voulions le
suivre, que le premier livre des Jtot<n*est
point de Samuel , mais un recueil de boali
de chroniques compilé par Esdras. Et U ei
tire la preuve de ce double fait; d'abord qoi
l'histoire de Saiil ])aratt se terminer au 0fr
torzième chapitre, qui contient le dénomto ,
ment de la famille de Saiil, pour reconunai? |
cer au chapitre suivant; car tel e$t,d&4 '
l'usage partout ailleurs : dans la Bibleiljh
toire d'un roi se termine toujours parladt
nombrement de sa famille. — Cette ms»
est bien légère, il faut en convenir ; et pov
la détruire, il suflit de répondre : il en est
ici autrement. U y a même une raison fm
que le dénombrement soit fait dè^ ce mo*
ment : c'est que les personnages qui y sont
dénommés vont entrer en scène.
11 tire sa seconde raison de ce qu'on voit,att
seizième chapitre , David appelé è jouer de
la harpe en présence de Saiil , q^ui s'attache
à lui et le fait son écuyer ; puis le même
David apparaître au chapitre suivant poor
combattre Goliath, et n'être nullement conna
de Saiil, au point que ce prince donne com-
mission à Âbner de prendre des informatioDS
sur lui et sur sa famille. Mais la difliculté
est plus apparente que sérieuse, et d'ailleurs
elle est mal exposée de la sorte. Saûl nes'in-
lorme pas au dix-septième chapitre quel eît
ce jeune homme qu'il a si bien connu au
seizième, mais à quelle famille il apfiartieut.
Or il est bon de se souvenir premièrement,
et nous le voj ons par toute l'histoire do h
Bible, qu'il y avait en Israël des flim|lles
pi 14s ou moins considérées, et jouissant d'une
espèce de noblesse politique, au milieu de
l'égalité civile universelle; sccoudcmcnl,TW
SAM
DES M[R\CL£S.
SAN
livcill bien avoir ronnii de sa (rersonno
iriieliArpe qnû avail admis ai) nom-
fus éruvers, sans prendre des iiifor-
i qui né lui i>rc^eiilaïenl alors aucun
cl troisièmement entin, qu'il avait
ionien t, au <*onlraire, d'autant [dus
I à les prendre, qu'il avait promis sa
mariage à celui qui vainrrait (}o-
I le sacre serret de David, Samuel
t entièrement de la scène pour huit
ans, de Faveu de notre auteur. Il
ivenir que ce Samuel est un étrange
îtcur» Âlais enfin il y reparaît pour
ider à Saùl de déclarer h guerre à
, espérant y trouver une oiica.sion de
ir le monarque. Or, Toccasion ne se
» pas, car Saùl fut vainqueur à son
!C; seulement Sao}u€l , pour jiasser
il^ noupcT de sa propre main, en très-
lorceaut, Agag, roi des Aujaléciles ;
îê retira en boudant contre Saul, de-
wel il ne cievait [dus reparaître,
cela est atrocité et corjs[)iration en
ruteinent, le texte ne flit pas que Sa-
coupô lui-môrae Agag en morceaux.
lébrcu srastiph veut dire simplement
mori, selon la version des Se|>lnnle,
II de ses firopres mains. C*étail un
bien niéchani que ce Samuel; voiri
ait mie notre auteur en a tracé :
isiderant lartion de Samuel mus un
I! vue général, [politique et moral,
sente daus son auteur une réunion
le de cruauté et d'ori^ueil , d'audace
locrisie : un petit orjdielin parvenu
V pour sa fantaisie, l'extermination
Dple entier jusqu'au dernier être vi-
isuUer, avilir un roi couvert de lau-
ivenu légitime par ses victoires, par
iuent de la nation reconnaissante
ix et du repos qu'il lui procure !
Y troubler toute cette nation fîar un
ient de prinec, par l'intrusion d*un
Élu de son choix unique, par Je
qui en doit résulter et qui eu ellet
le, au point que Ton [leut dire que
rouvé le premier germe de cette di-
^olitique des Hébreus qui, coiufiri-
\s David et sous Salomon, éclata sous
lent Uohoam et prépara la perte de
H en la déchirant en deux petits
Bs, celui d'Israël et celui de Juda,
roilîi les fruits de ce pouvoir divin
nnaîVf, imprudemment consenti par
de abruti de superstition, («ar un roi
rs digne d'estime, mais faible d'es-
prolil d*un imposteur qui ose se
ivoyé de Dicu^ le représentant de
tûu Dieu lui-même, car telle est la
an d'idées qui ne manque jamais
r quand on tolère la prennère. »
ne savions |ms que Samuel eût
ludace jusqu'à se dire i>ieu lui-même.
^¥ez-vous ce qu'est Vonclîon royale?
va vous rapt»rendre. Afjrès avoir
[)é la circoncision en cocarde, il fal-
trouver quelque cho^c pour le saire
ronclion royale, c*est le tatouage.
Oui, Samuel tatoua Saiil, Samuel tatoua Da-
vid. — Mais la preuve? — Cela est* f»uisuuo
cela est. Les Indiens se taloucut, les habi-
tanls des îles des oiéans Indien et Pacifique
se tatouent, les sauvages de l'Amérique se
tatouent, les Tartares d'Asie se tatouent, les
noirs d'Afrique se tatouent ; donc les iuîfs,
qui n'étaient ni dos Indiens, ni des Océa-
niens, ni des Américains, ni des Tartares, ni
des nègres, se tatouaiei;t. Peut-on mieux
et [dus savamment raisonner? « Ainsi, dans
son origine et dans son but, la cérémonie
d' onction sacerdotale et royale^ h lâriuelle les
peuplesel les cultes judaisants aitai Lent une
si haute et si myslérieiise imporlan<'e, n*a
été et n'est tout sinqJement que le iatouagc
ou le tatouement d* un individu, atin de le
rendre ineffaç^blement connaissable. »
i^onclusian. — Le Dieu diis Juifs qui en-
durcit les hommes, leur envoie de mcchanta
espriti et fait hacher les rois après avoir fait
exierminer les nations, n*esl pas le méiua
que le Dieu des chrétiens. Les opinions des
peuitles anciens ne lient point les peuples
modernes. Les faits relatifs à Samuel , h
Saùl et h Davitl n'ont pas de garants. C esl
un crime de lèse nation pour un hotnme do
se constituer le re[>résentant de Dieu, et
cette [^rétention est d'u despotisme, de la
tyrannie, ou y mène. Toute cor|»oration sa-
cerdotale est' une conjuration |iermanenle,
ÏM royauté, loin d'être de droit divin, ne!l
pas même de droit humain. Mais si Dieii a
eu égard h la volonté du peuple juif lour lui
donner un roi, c'est donc par la volonté du
peuple qu'on doit connaîlre celle de Dieu. Si»
comme il est constant d'après les documents
historiques, le sacre des rois de France e^t
une iniitaiion de celui des rois juifs, il doit
^tre fait en secret. Le sacre transfère au rot
qui le reçoit la marque do la prêtrise et le
place dans rinfériorlté par rapport au prêtre
qui le donne. Enfin ta morale de TËvangile
n'étant qu7irimi7i(<^ et siniplicite\ le faste du
sacre des rois est contraire h l'Évangile.
Que répondre à de tels arguments? Il notis
semble sudisant de les avoir exjfosés.
SANG MIUACIJLEIX. Nous craignions
d'avoir été trop loin dans nos appréciations
relatives au miratle de saint Janvier, et nous
redoutions que des paroles de lilÀiuo no
vinsseïit nous atteindre dans notre isole-
ment, lorsque la nécessité de composer cet
article, dès lors annoncé, nous a conduit b
la découverte de considérations identique^v
}tlus nettement formulées, et publiées loul
récemment dans un des ouvrages de la Bi*
htiothàiue dominicaine, sous le couvert des»
supérieurs actuels de l'ordre : savoir, TUis-
loire des reliques de saint Thomas d'Anuin^
par E.Cartier. Nous les citerons en leur lieu;
tnais nous sommes bien aise de nous raeltro
h l'abri dès l'abord sous l'autorité si respec-
table lie la savante et [deuse société*
LTtalie est le théâtre d'un genre spécial
de mirat'les permanents qui donnent lieu
aux railleries des incrédules, et il est dou-
teux que la religion lire plus de bénéfice en
cette ocrasian de rbumble piété dessimpl^s.
809
SAN
DICTIONNAIRE
SAN
3u*elle ne ressent de préjudice des attaques
es IndévotSy dont les coups portent toujours
plus haut que leur but apparent. S'il ne nous
appartient pas de censurer ce que l'Eçlise
tolère , nous pouvons le dire du moins :
nous serions heureux, dans l'humilité de
dos désirs, de voir retrancher tout ce qui
n'est pas amplement justilié. Si TEglise per-
dait en cette circonstance plusieurs reliques
peut-être véritablement saintes, elle de-
viendrait invulnérable de ee côté, et il nous
semble qu'il y aurait proQl .
11 y a a Rome des congrégations savantes
et vénérées, pour juger de la valeur d'un
rite liturgique, d'un livre qui n'aura de cé-
lébrité que celle de sa condamnation, pour
décerner à un pieux personnage le titre de
saint et discerner entre miracles et miracles;
et il n'y en aurait pas pour juger de Tau-
thenticité de relicjues en l'honneur desquel-
les de grandes églises brûlent la cire et V en-
cens, pour terminer en cette matière des
prétentions rivales, empêcher que la dévo-
tion des peuples ne s'égare dans son objet,
rassurer la piété des gens qui aiment à rai-
honner leur adhésion, suivant le conseil de
l'Apôtre (1118), et ôteraux adversaires jus-
qu au prétexte d'une parole injurieuse !
Ces réflexions préliminaires nous sont
inspirées par celles qu'on va lire; nous n'é-
crirons pas une dissertation, il en faudrait
autant qu'il va se présenter de questions di-
verses, et ce serait alors un long traité à en-
treprendre ; sans compter qu'il nous serait
impossible d'en recueillir tous les éléments.
Nous nous contenterons doncd'ei|)oser.
On lit ce qui suit dans le Traité dei
sciences occultes d'Ëusèbe Salverte.
« En Provence au xvii* siècle, lorsqu'on
approchait du chef prétendu de sainte Made-
leine, une fiole censée remplie de son sang
solidifié, le sang se liquéfiait et bouillonnait
soudain. (V. Longueruana, 1. 1, p.l62.) Dans
la cathédrale d'Avellino, le sang de saint
Laurent (t;oya(/e5 de Swimburn, i. I, p. 81),
le sang ae saint Pantaléon et de deux autres
martyrs àBisseglia(t6td., p. 165) piéfi^fc'ôii'i^r
le même miracle. Aujourd'hui en<tore à Na-
I)les, on voit, chaque année, dans une céré-
monie publique, quelques gouttes de sang
de saint Janvier... etc. On peut opérer ces
prestiges ca rougissant de 1 éther sulfurique
Éivec de l'orcanetto ; on sature la teinture avec
du sperma ceti. Celte préparation reste figée
à 10 degrés au-dessus de la glace, et se fond
et bouillonne i 20 degrés... à ce tour de
physique, que l'on joigne un facile escamo-
tage, et chaque année, à Naples, les reliques
de saint Jean-Baptiste verseront du sang
(PiLATi DE Tassulo , Vouages en différents
nays de r Europe, 1. 1, p. 350), le sang ruissel-
lera d'ossements desséchés de saint Thomas
d'Aquin, et prouvera l'authenticité de ces
reliques, révérées par les moines de Fossa
^uova (près de Piperno ; Id. t6td., p. 3^5-
350) ; les ossements de saint Thomas de To-
lemino, offerts sur l'autel à la vénération
des fidèles, rempliront bientôt de sang uq
grand bassin d argent, qu'aura placédessoos
ia prévoyance des prêtres. (Le P. Labit,
Voyages à' Espagne et d'Italie^ t. IV, p. 100.)
1* Sainte Madeleine,
Voici le passage du Longueruana dont
notre auteur entend parler: « LeP. lion-
faucon m'a conté qu étant à Naples, quand <
on approcha le sang de saint Janvier ae soi ;
chef, tout le monde cria miracle; et quMI ft
à peu près comme les autres, de peur d'être
lapidé, quoiqu'il ne vit rien du tout. Ih en
font de même en Provence au chef de la
Madeleine dont ih approchent aussi uq«
fiole. » {Longueruana, 1. 1, p. Ifô.)
Les Bollandisles ne disant rien de ce doy
nier miracle, nous avons été obligé do recovi
rir aux historiens de la localité, et nousavoM^ .
rencontré ce qui suit dans un des ouvragBi^
du P. Beboul.
« Au pied de la dite ch&sse (contenant fe;!
chef de sainte Madeleine dans l'église dâ
Frères prêcheurs de la ville de Saini-Maxi>
min en Provence) on voit une petite phioln
en cristal, dans laquelle il y a de petitti
pierres trempées dans le sang de Nôtre San^
veur, que sainte Madeleine ramassa ^ons
l'arbre de la croix, lesquelles (>araissent ro»
ges extraordinairement lé Vendredi^iiily
depuis midi jusqu'à une heure, ce qui attire
chaque année plus de cinq à six mille pe^
sonnes [)Our y venir contempler ce ben
miracle. » [Histoire de la vie et de la mortis
sainte Marie-Madeleine par le R. P. Vincev ^
Keboul, du couvent des FF. Prêcheurs di '■
Saint-Maximin. (Marseille 1682, in-18.|
Nous ne saurions dire si la fiole a été con*:^
servée jusqu'à nos jours. Toutefois, on Wy
voit, il ne s'agit pas du sang solidifié é--
sainte Madeleine, comme l'indiquait lOlBI
auteur, et ce miracle sort ainsi de ladvai
de ceux dont nous allons parler. Cependaflli
comme il ne tiendrait pas à nous d'appocter
les preuves de ces différents miracles, si
une heureuse occasion venait à nous iei
fournir, nous rapprocherons de ce récit lai
:)aroles suivantes de Sponde dans ses Arm-
es ecclésiastiques, sous Tannée 80^. Si éllei
ne démontrent pas l'authenticité du saag
dont les pierres de Saint-Maximin seraient
teintes, on en peut induire du moins otiek
culte (ju'on leur rend, remonte peut-être à
une haute antiquité, et s'appuie sur dei
monuments que la critique ne doit pas dé-
daigner.
a L'an du Seigneur 804, indiction doa>
zième, Charlemagne ayant entendu dire que
-du sang de Jésus-Christ avait été trouvé daai
la ville de ïlantoue, il pria le Pape Léon de
s'assurer de la vérité du fait. Celui-ci oe
manqua pas de se rendre en effet aussitôt à
Mantoue, d'où il alla ensuite dans les Gaales
vers l'empereur, avec lequel il passa te
fêtes de Noël dans la villa de Cerisy ; de là
il l'accompagna jusqu'à Aix-la-Chapelle, el
revint peu après àKome. comblé d'iionucon
i;
tillS) Ralionabile obsequium vcslrum. {Rom. xji,l.)
SVN
DES MUVVCLES.
SAN
909
fnarqtie duranl loiil le Fi5jour qu'il
h la t;our* C'est ce qui résulte en
les Annales des Franfais, sous la vie
rince» rédigée année par année,
i sang de Jésus-Christ, il fut élahli
Dire, è la suite d'un sérieux examen,
i-ci faisait partie, non pas du sang
lia d'uncruitfix à Bér)te, mais de
i s'était échapi^édu corps même fin
^ à sa passion. El on ajoute qu'il
ce sujet des ^ctes authentiques dos
Ins Pontifes, dételle sorte rm'il n'est
MiWc de révoquer la caose en
2* Saini Laurent,
bonnes âmes de c^tie ville (AveU
int pas besoin d'aller à Nafles pour
i la douce satisfaction de voir le mi-
la li<iuéfaclion, ils ont une fiole du
\ saint Laurent qui vaut liien relui
Janvier, ot fjui pendant huit jours
d'août se liquélle au moins aussi
• lautre. « (SwinuliisEi Voyage dans
Siciles, t. I, p, 81),
mv de ce passage, Henri 8w inhume,
18M, appartenait à une famille ca-
du comté ÛQ Noi'thuraberland, et
de remarquahle par sa jnélé ou son
Une première tradoition, faite
lyeut en n85, est beaucoup plus
!ve , elle i»orte simplement : « Le
|i!e de cette ville n a pas hesoin de
i Najdes pourvoir le sang de saint
car ils ont une statue de saint
avec une fiole de son sanc qui,
huit jours , dans le mois d août^
une miraculeuse liquéfarlion, »
Dllandi.aos» qui parlent fort longue-
I saint lotirent et de ses miracles,
pi rien dereliii-ei. Mais en revan-
rlent fort lonu;«iement aussi, d*a-
ghi, dans sa Home souterraine^
rai'le pareil qui soi>ère annuelle-
tns réi^ii;e i^ainl-Lanrent hors ilQS
t qui dure depuis les premières
te la fête du saint martyr jusqu'^ la
ictave, Ils rapporleiii ipie le Paj^te
en fit remettre une tiarcelle, qu il
s son ortiioire [lariirulier, à Satme-
ajeure. Cette église tle saint Lan*
tïs la campagne de Home, est main-
ne collégiale qui dépend de Sainte-
ajcure- personne ne saurait dire
[ provenne celle relique, ni depuis
ipoque elle y est, 11 ne paraît [^as
que ce soit\!epuis bien longlemfis,
,1 semble, d'après le rapport d'Arin-
6n rrcn avait \n\% entendu parler à
psqu'au temps du Pape Paul V :
)ti fama pcrcrebruU^ et Vrbein usque
ud Pauti quinti^ pontificis ma^imi^
rtfnr'L.
cette église, les^Bollandistes sîgna-
lore en terminant, mais en quelques
llement, deux églises de Naples,dans
es il s'opère des miracles identiques
reliques du même saint: celle du
des Franciscains du litre de Saint-
et celle du couvent des Bénédic-
tines connues sous le nom de Sainte-Marie
do Alvina.
Ils exposent tout ceci purement et sim-
plement comme des faits patents c^t que
chacun peut constater ; mais, nous venons
de le dire, ils conviennent qu*il n'y a pas
lieu de discuter Pauthentiuité de ces re-
liques, ni par conséquent de savoir si ce
sont bien des (iarcelles du sang du saint
martjT- Dans la«*ampgne de Home, la sub-
stance est plus semblable h de la graisse
qu'à du sang, mais ûàus fébullition le sang
et la graisse se divise d'une manière très
apparente.
Tout ceci nous est singulièrement sus-
pect,
3* Saint Pantaléi «,
« Le clergé offre à la dévotion des Bifsé-
gliens le sang liquéfié de saint Pantaléori et
de deux autres martyrs ; miracle qui a lieu
tous les ans, nou seulement è Naples, mais
dans plusieurs autres endroits du royaume.
Ce genre de prodige était en usage iliez les
(irecs du Bas -Empire, qui introduisirent
plusieurs opinions et pratiques religieuses
dans cette province. Cependant, les liqué-
factions miraculeuses sont cjicore plus an-
ciennes dans la Pouille. » (Swinbikne, yQya(j€
dans les Dcux-Siciles^ t. 1, p. 165.)
On lit ce qui suit dans les Actes desSaititê
relativement aux reliques de saint Panta-
léon. « D'après le Synaxaire de l'empereur
Basile, dont nous avons doilné le texte dans
le premier tome du mois de juillet, Panta-
léemon» recherché par ordre de Temperenr
Maxirain, fut arrêté, confes.'-a généreusemeni
sa foi, subit divers tourments, fut condamné
è avoir la tête tranchée, conduit chargé
de chaînes au lieu du suprplice, et attaché à
un olivier. Après que sa tète cul été tran-
chée, il coula du :>ang et du lait, qui ont
élé conservés jusqu'à ce jour, et qui pro-
curent la guérison aux fidèles qui s'en ap-
prochent avec foi,
« Les Actes du martyre portent à la fin
que le corps du saint reçut la séfHïUure à
Nicomédie, et Hugues, abbé de Flaviguy,
afiirme qu'il resta au même lieil jusques en-
viron l'an 970. Je ne voudrais pas cependant
qu'f»n prit ces paroles trop à fa lettre, sur-
tout en ce sens qu'aucune partie n'en aurait
été ilétachée; car il est fait mention d'une
norlion qui se trouvait à Conslantinople dès
le commencement du V siècle, comme
on le voit dans le fragment de Théoilnret,
ou plutôt de Théodore le Lecteur, conservé
par saint Jean Damascène, au nV livre de
ses Images, vers la fin.
« On nionlre des os ilti saint martyr à
Rome dans l'église des Pères des Ecoles
pies, dédiée sous le vocable de Saint-Pan-
faléon» On y voit également une partie du
tï'ânc et une amnoule du sang du même
martyr chez les Pères de Saint-Philippe de
Néri de Vallicclla, comme nous l'apprend
Florenlini. Pancirole cl Piazza parlent aussi
de ce sang, et le dernier raj»porto qu'il fut
donné à saint Philiiipc de Néri par le ,cardi-
nal de Cusa, Le premier dit que ce sang.
903
SAN
après être demeuré coagulé toute l'année,
se liquéfie le jour de lafôte du saint martyr,
qu'on V célèbre du rite semi-double. Panci-
role écrivait ceci cinquante ans avant
quWringhi ne donnât au public sa Rome
souterraine, qui parut en 1651. Celui-ci dit
d'abord au seizième chapitre de son premier
litre au n* 25, qu'il se fait tous les ans un
miracle semblable à Ravello, puis il ajoute :
« Notre églisedela Vallicella,mlra-mMro«,
^ dédiée à la sainte Vierge et à saint Gré-
« goire, possède aussi une ampoule de ce
« même sang, venant de celle de Ravello»
« dont Son Ëminence le cardinal de Cusa
« gratifla notre congrégation il y a long-
ce temps. On voyait ce sang sacré, jusque-
« là coagulé, se liquéGer et bouillir d'une
« manière admirable en jjrésence de tout le
« monde dès les premières v6pi:es de la
« fôte, et un erand nombre des Pères de
« notre congrégation en ont été les témoins
« oculaires. Mais depuis nombre d'années
« déjà, le saint martyr, par un secret conseil
o de Dieu, a ressé d'opérer ce miracle. Ce-
« pendant, il reste toujours un merveilleux
a phénomène, car ce sang oui, pendant tout
« te reste de l'année, est demeuré terne et
« rembruni, prend une couleur vive et
« claire environ le temps de la fôte, sans
« compter qu'il se conserve incorruptible
« depuis 1332 années, nonobstant qu'il soit
« mélangé d'une substance laiteuse. »
< Ce qu'Aringhi vient de rapporter des
reliques de Ravello. Ughelli l'affirme dans
son Italie sacrée à l'article des évèques de
la môme ville ; et Laurent Pepe, chanoine-
trésorier de la cathédrale de Ravello, dans
une attestation manuscrite entre les mains
de Fauteur, ajoute que l'ampoule contient
trois zones tres-dilTérenciées : d'abord de la
terremélangéc, ensuite du sang terreux, et
enfin du sang pur, et que la liquéfaction
commence aux premières vôpres de la fôte,
tandis qu'on chante Deus tuorum milUum,
et dure jusqu'aux deuxièmes vôpres de la
môme fôte, le 27 juillet ; de môme au jour
de la translation, le 3 mai, et toutes les
fois qu'il est pour arriver un événement
heureux ou malheureux. Suivant les tradi-
tions, quelques vaisseaux, à une époque
inconnue, ne] pouvant aller au delà de la
ville de Ravello, empochés qu'ils en étaient
par des vents toujours contraires, y lais-
sèrent ces reliques. Déi>lorables traditions,
déplorable incertitude.
« Le P. Jean-Baptiste de i Franchi, Do-
minicain, dans un petit livre, composé en
langue italienne, qu'il a intitulé JLa a^o/ton
nux XV saints auxiliateurs^ page 13&, dit
qu'on voit à Naples, dans un couvent de
son ordre, connu sous le nom de Saint-Sever,
une ampoule du san^ liquéfié du môme
martyr, saint Panialeon de Nicomédic.
CarraccioIi,«dans la ir partie de sa Naples
sacrée, mge 370, dit qu^elle se liquéfie tous
les ans la veille elle jour de la fêle du saint;
mais ni l'un ni l'autre ne nous apprennent
d'où elle est venue aux Pères dominicains.
« On en voit^une^ semblable à Bari, et
DICTIONNAIRE S^ViN
notre collègue, le P. Beatillo, dai
Histoire en langue italienne de la i
Bariy en parle ainsi au iv' livre, soi)
1590 : « il y a quelques années on
« dans la ville de Benévent certaines
« ques d'une grande valeur, et en p^
« lier plusieurs ossements- et des mo
« de sang coagulé et durci du glorieai
« tyr saint Pantaléon. Le recteur de
a collège de Benévent en reçut qo
<( fragments de la libéralité de i é
« et m'en fit (mrt à moi-môme. Je d
tf ces précieuses parcelles dans une
« fiole de verre ; or, il arriva ensuit
« ayant mis je ne sais pourquoi c
« môme fiole un peu de la manne d
« Nicolas, le tout entra subitement en
<K tion et se mélangea. Ce sont ces
« reliques qu'on vénère maintenant <
« cathédrale de Bari, et qu'on y ce
« dans une châsse d'argent. » — C'esi
effet le P. Beatillo les accorda au cl
à la demande des chanoines. »
Un moine anonyme de Saint-Panl
qui écrivit peu a[)rèsla mort de Miel
léologue, c est-à-dire au xiu* siècle
histoire des miracles de saint Pani
raconte des choses |jareilles relative!
une fiole de sang du môme martyr coe
à Con§tantinople. 11 dit qu'une pari
très-rouge et l'autre très-noire , etq
couleurs changent alternativement
année à l'autre, de sorte que ce qu
rouge devient noir, et rouge ce qi
noir. Or, ajoule-t-il, le miracle ne se
Tannée d'avant la mort de l'emjïere
chel, qui devait ôtre si tragique, n
recommença l'année suivante.
Voilà ce que nous avons trouvé de
aux miracles du sang de saint Pai
dans les Bollandistes, qui paraisseol
eux- mômes épuisé tout ce qui en an
dit. Malheureusement il y a dans toi
plus de science que de critique, et {J
liment pour la piété simple et naïve qu
la science. Nous n'osons expriinerles*
et les regrets qui s'élèvent dans notr
4' Saint Janvier, -- Manne miraculeu
tombeaux des saints.
Nous n'avons rien à ajouter à ce qui
avons dit ailleurs du sang de saint Ja
dont l'authenticité est loin également
constatée, et si nous rappelons ici son
c'est pour dire que le savant Benot
moins sévère gue nous, ne révoque ;
doute la réalité du miracle. I^ rôal
fait est incontestable, mais ce fait
un miracle? là est toute la question
meilleure raison qu'il en donne, c'est
ne l'a pas 'encore expliqué par des'
naturelles.
Mais nous profilerons au moins A
occasion pour rappeler, après le sava
teur, un certain nombre de faits ant
qui se rattachent aux tombeaux des
confesseurs de la foi , et remontent
temps très-reculés,
Saint Grégoire de Tours Atteste ^
SAN
DES MlUACLES.
SAN
900
ips il découlait de la manne du tom-
saint Jean évaIl^;élisle. a Maintenant
, dit-il , on voit sortir de ce sépulcre
nne blanche, |)areille à de la farine ,
•ansporte comme une précieuse re-
ar tout l'univers, pour la çuérison
ades. » ( Greg. Tur., De gloria mart.y
ip. 30.)
ème écrivain dit ailleurs, en parlant
lanne et de l'huile qui découlaient
euseraent du tombeau de Taiiôtre
iïïiïvé : <r L'apôtre saint André 0|îère
d miracle au jour de la solennité qui
consacrée : lequel consiste dans une
lemblabloà de la farine, et une huile
•de nectar, qui sortent de son lom-
^ur plus ou moins grande abondance
lire préjuger de la fertilité de Tannée
e : s'il en sort peu, c'est que Tannée
u fertile; elle le sera davantage, s'il
beaucoup. Cette huile répand un
si suave, que, pour peu quon Tap-
de son odorat, on se croirait envi-
de tous les aromates; mais encore
I là que son moindre mérite, car on
tromine de Uniment ou de potion pour
lades , et ils s'en trouvent le plus
t soulagés; aussi jouit-elle d'une
réputation parmi le peuple. » (Greo.
JeglorUi mart.y lib. i, cap. 31.)
pereur Manuel Comnène, dans sa
! II', titre des fériés, deuxième pa-
ie, mentionne la manné miraculeuse
t Nicolas de Bari , et nous dit qu'elle
une « grande célébrité. »
rouve de môme, dans Thistoire de
)re Calixte (lib. xviii, ca|). 28 et 32),
corps de sainte Glycéric, dans la cé-
asilique d'Héraclée, opérait un grand
! de miracles : il découlait de ses osse-
m baume qui avait la vertu de guérir
ides.
oit dans les Tablettes nécrologiques
ise de Novare et dans le Martyrologe
, sous la date du 30avril, jour auquel
la commémoration du prêtre saint
t et de ses élèves, martyrs, qu'il dé-
de leurs ossements une liqueur mé-
3, fait attesté parle cardinal Baronius.
Antoine Béatillo, Jésuite de Bari, dans
stoirf* de la manne de saint Nicolas
ly décrit élégamment les merveilles
;e manne. Aj)rès que le corps du
•ontife eut été déposé à Myre dans
ilcre de marbre, deux liqueurs com-
ent, dit-il, h en découler, à la grande
tion du public; Tune du côté de la
n forme d'huile , l'autre du côté des
Il n'y a guère d'apparence en eff»'t, cl co-
lin tel voyage n'a rien d'inadmissible, rien
II répugne. Il y avait des Juifs dans les Onu-
ine personne où une famille tout cnlicre
nation soii rclournéc temporal renicnl en
[u'elle cùl d'anciennes liaisons <raniilié ou
ité avec le Précurseur ou quelqu'un de ses
i, c'en est assez pour expliquer comment
; de ce sang vénérable aurait été conservée,
revenue ensuite dans les Gaules. L'Evan-
lous dit pas, il est vrai, que les disciples de
DicTioNM DES Miracles. II.
pieds, en forme d'eau; Tune et l'autre de 1^
plus suave odeur et merveilleusement efli"
cace contre la maladie, comme Teipérienc^
Ta prouvé. Et depuis que, par un pieu^
larcin, les ossements oi.t été ravis par le^
habitants de Bari, et transjiortés au sein d^
leur ville, il n'a cessé d'en couler une li"
quear rpugeâtre, qui rend éjjalement 1^
santé aux malades, et cela depuis trois siè"
clés et plus. « Ou dit que ce miracle s'opère
eneore maintenant, dit à cette occasion le
cardinal Baronius ; sur quoi certains auteurs
ont écrit qu'il aurait dû aller constater le fait
par lui-môme; mais il n'est pas nécessaire
d'aller constater individuellement ce qui
est constant pour tout le monde. » Ainsi
parle le savant Benoît XIV dans un des ou-
vrages les plus érudits qui existent, mais
qui laisse à désirer sous le rajiport de la
critique. (Voy. De sanctis beat, et canon, •
I. IV, c. 31.)
5" Saint Jean-Baptiste,
Nous citerons plus loin le passage do Pî-
lati de Tassulo, relatif au sang de saint Jean-
Baptiste , que Ton montre dans une des
églises de Naples. En attendant, voici en
peu de mots ce qu'en disent les Bollandisles,
a l'occasion du cnef du saint Précurseur. .
On peut rappeler, en parlant du chef, le
sang qui coula lors de la décollation, lequel
n'aurait pas été absorbé tout entier par le
sol, suivant ce qu'on dit, puisque plusieurs
églises se glorifient d'en posséder depuis
lon^eraps, mais sans pouvoir rendre compte
de fia manière dont il a été conservé,
aucun des anciens auteurs n'en [ayant rien
dit. Car nous ne savons s'il faut coiufjter
pour quelque chose ce qu'on lit en saint
Grégoire de Tours, au i*' livre de ses Mira-
cles des saints y chapitre 19'; nous douions
même que ce passage soit sorti de sa plume.
Quelle apparence, en effet, qu'une femme
venue des Gaules pour voir le Christ enroro
vivant , soit allée au lieu de la décollation
(lil9) ? Mais voyons le texte : « Alors une
dame, qui s'était rendue à Jérusalem ] ar
dévotion , uniquement pour jouir do la pré-
sence de Jésus-Christ, Nolrc-Seigneur, ayant
appris qu'on allait décoller saint Jean , cou-
rut à la prison , et gagna le bourreau à prix
d'argent, pour qu'il lui permît de recueillir
du sang oui coulait; ce que celui-ci ayant
permis, elle tira une tasse d'argent, dans
laquelle elle reçut du sang qui s'échappait
de la tète du martyr. L'ayant ensuite mis
dans une fiole, elle* le rapfjorta dans sa na*
trie, àBazas, où elle Qt ériger une église
Jean-Baptiste gardèrent du sanp de leur maître,
mais il nous apprend qn'ils recaeillirent ses dépoulU
les, ce qui les mettait à même dVn conserver une
partie, s'il leur convenait : Et accèdent en disciputi
ejusy tnlerunt corpus ejus, et sevelierunt illud, IMaUh.
XIV, 12.) Nous ne partageons uoûc pas, au nième de-
gré que notre savant auteur, (b dédain (|tril aflecie
pour les paroles de Tévéque de Tours. Les dctaila
ne nous satisfont pas plus que luir tuais le food potir-
rait être vrai ; au surplui» il va se corriger soug
quelques rapports.
29
Wi
SAN
DÏCTIONNAlftE
SAN
en rhonncur du Précurseur, et le plaça sous*
Taulel. »
H est possible que les disciples de saint
Jean, lorsqu'ils recueillirent le corps de leur
maître, après que la tètq en eut été séparée,
aient aussi recueilli quelques gouttes de son
sang , et que ce sang , apporté ensuite dans
les Gaules un siècle avant répoque à laauelle
écrivait Tévéque de Tours, ait donné lieu à
Tédification de l'église de Bazas, dédiée sous
le vocable de saint Jean. Mais pour tout le
reste , nous ne comprenons même pas com-
ment saint Grégoire a pu le trouver vrai-
semblable , et nous sommes porté à croire
que ce chapitre et plusieurs autres du livre
des Miracles, tout à fait indignes de la plume
du docte historien , ont été interpolés dans
ses ouvrages.
Mais dans quel temps et en quelles cir-
constances cette précieuse relique aurait-
elle été transportée à Naples ?
Les auteurs napolitains, entre autres César-
Êugène Caraccioli et François Magistri pen-
sent que Charles 1" aurait bien pu l'apporter
de France vers l'an 1270 , à l'époque de ses
guerres avec Mainfroi et Conrad ; mais c'est
une conjecture ({ue rien ne iustiûe. .
François Magistri rapporte que, le couvent
des religieuses de Saint-Michel-ad-Bajanum
ayant été dépeuplé et abandonné durant
quelques années par suite d'une épidémie
vers le commencement du xvi* siècle , lors-
qu'on vint k en reconstruire Téglise en 1530,
Ion trouva dans le trésor des reliques une
'ûole sans étiquette, contenant une matière
inconnue , qu'on rangea parmi les reliques
incertaines. Or, en l'an 155&, ce sang et ces
reliques étant exposés sur l'autel pendant les
f crémières vêpres de la Décollation, lafiolese
iquéfia et entra en ébuUitionà l'antiennelde
magnificai. On s'imagina alors que ce pouvait
être du sang de saint Jean-Baptiste, et on
l'a transportée ensuite à Téglise Saint-Gré-
Sroire, ou le miracle se renouvelle toutes les
bis qu'on l'expose en public , et qu'on dit
la messe à l'autel où elle est exposée.
Barthélemi Zucchi, de Modène, rapporte
en outre, dans son Histoire de la reine Théo-
delinde, au chapitre 22, que le Pape saint
Grégoire envoya à cette pieuse princesse un
certain nombre de reliques, parmi lesquel-
les il compte une parcelle du bois de la vraie
croix, et une fiole du sang de saint Jean-
Baptiste encore fluide, et demeurée telle
depuis. 11 ajoute^ au chapitre suivant, que
ces feliques étant tombées dans l'oubli par
le laps des temps, on finit par ne plus savoir
ce qu'elles étaient devenues ; mais qu'enfin
on adressa au ciel des prières publiques en
1298 pour les retrouver, et qu'alors elles fu-
rent révélées à un prêtre pieux, ce qui donna
Jieu à la construction de l'église saint Jean
de Modène, où on les vénère encore, et où la
dévotion des peuples en obtient de nombreux
miracles. Ainsi disent les savants collecteurs
des Actu sanctorum.
Mais vit-on jamais une plus désolante
stérilité au milieu d'une plus grande abon-
dance apparente ? Trois ou quatre fioles du
sang de saint Jean-Baptiste au lieu
lorsqu'une seule serait déjà le plus
tous lès trésors I Rien ne prouve qf
de Bazas soit la même que celle de !
ni celle qu'on honorait en cette vilh
1530, la même qu'on y a honorées
sans compter que celle de Modène s(
gue encore des précédentes. Et si c
a considérer lés preuves d'origine
mées pour chacune^ on est bieni
convenir qu'elles se réduisent à rien
Sans partager au même degré que
VantsBollandistos l'aversion qu'ils ép
Îour le récit vrai ou supposé de Gréj
ours, nous demanderons cepeni
qu'est devenue l'ampoule de Baza
sonne ne le sait. Quelle est rorigîtie
de Saint-Georges de Naplest përsob
sait; l'origine de celle de Tégiisi
Grégoire de la même ville ? personi
sait; Torigine de celle de Saint-,
Modène? personne ne le sait.
6" Saint-Nicolas de Tolentin
« On avait appris à Tivoli pendi
absence que le miracle du sang <
Janvier s était fait à Naples, maii
tard; car quelques prières qu'on et
aux premières vêpres, le sang nV
voulu se liquéfier, ce qui avait mis
ville dans la consternation. Onestpc
quand cela arrive, que c'est un sign(
que la colère de I)ieu se fera sentir I
et au royaume ; et pour lors il n*y a )
f Pénitences et de macérations que les
ilains ne pratiquent, pour détoui
fléaux qu'ils|appréhendent. » (L'autet
ces pénitences.) «Tout cela s'était pn
Naples avec un si heureux succès,
miracle s'était fait le lendemain pend
l'on chantait à la grand'messe, célél
le cardina. Piçnatelli, archevêque
terra pax homtnibus bonœ voluntati
faisait présager que la paix se ferait
cours de Tannée ; tout le monde la
tait, parce que tout le monde en avait
Le pronostic a pourtant manqué,
été faite gué longtemps après.
« Ce miracle vint tout à propos j
mettre un peu les esprits enrayés de
était arrive il y avait trois ans à T(
uù reposent les reliques de saint 1
religieux de l'ordre de Saint-Augusf
Ton a surnommé de Tolentin, poui
tinguer de saint Nicolas, évêque d<
dont le corps repose à Bary, dans le r
de Naples.
« On avait exposé sur l'autel les osi
des bras de ce saint, qui sont dans 1
quaires d'argent aussi en forme de
on les avait mis dans un grand bass
gent. Je ne sais pourquoi on avait pi
précaution ; car elle n^était point on
la suite fit pourtant voir qu*elle a
très-sage et très-nécessaire. Ces os:
secs commencèrent à rendre une
rouge et épaisse comme du sang,
bassin fut bientôt rempli. Ce prodîg
à la vue de tout le peuple , el qu'on i
SAN
DES MIRACLES.
SAÎ<
910
point soupçonner du fourberie, n'élail
Irop capable de convaincre les plus in-
ules ; mais il faisait craindre quelque
e dcî sinistre «h l'Église cl à son lioinainc,
lue on Ta observé dans les siècles pi é-
nls. La suite le découvrit en très-peu
îinps, lorsque les troupes de l'emp.ercur
kfnt sur les terres derÉglise, maltrai-
U ses lrouj>es et ses officiers, firent de
ds désordres, exi;^6renl de grosses con-
ilions» et s'allaient eiufiarcrdu royaume
anles, a|)rès avoir traité le Fape avec la
lirïrc hauteur; ipioiquo ces faits fussent
nls el les louchassent (Je bien près J!s
ecevaient sans y faire trattenlion, parce
s venaient des^ Allemands , qu'ils rc-
entavec respect comme leurs maîtres ;
ils craignent les Français et oc les ai-
l point du tout, (Le P. Labat^ Voyafffscn
ignc et m Italie, 1. 1\\ \\ 1(M>; 1T30.)
il Nicolas de Tolentino reposait iïepuis
anle armées dans le tombeau h Tolen-
larsquc les ermites de Saint-Augustin,
li lesquels il avait t>assé sa vie, et qiii
lient [lâs perdu le souvenir de sesgran-
Terlus , le trouvant frais et vermeil
ne s*il venait de mourir , l*expos6rcnt
liliOu de leur église dans une cbAsse
e, (*r il arriva qu*un fr^re convers du
le ordre» Allemand d'origine, et vou-
doter sa patrie d'une relique si insigne,
i la châsse une nuit» coupa les deux
du saint corps, el s enfuit. Mais, soit
la terreur du crime qu'il commettait lui
bl^lt la raison, soit que Dieu jiar nn nii-
» voultii em[»èclier rexécalion d*un tel
et, le ravisseur erra toute la nuit dans
onvent, dont il connaissait cct>endant
ssues, sans pouvoir eu Irouvcr aucune;
iorto qne le malin étant venu, tout le
de iHit constater en même leni[>s la firo-
lion et cormaître le coupable. Lcsj»laies
ml répandu une grande quantité de
Ë es ermites en rcnueillire:it de nom-
tioles, qui ont été envoyées en dif-
églises, où elles ont opéré beau-
Kle miracles, mais non du même genre
ceux dont nous allons fîarler. Une nar-
le celui qui s^élait répauflu sur les Itn-
dûnt le corps était cnvelop|ié, se chan-
!n manne au bout de quelques jours, et
en a eu également de distribué en beau-
I de lieux.
»s ormiles enterrèrent le corps mutilé en
ieu oui est demeuré secret » pour éviter
«reilles tentatives, mais dont les supe-
rs de Tordre se transineltcnt verbale-
t la connaissance. Ils enveloppèrent les
dans des étoffes précieuses, et les rxjio-
nl de nouveau 2» la vénération jaibliqnc
► une chAsse vitrée. La plaie s csl cica-
e d'elle-même, les veines se sont refcr-
kau point de la section, el les chairs
nneurées souples el vermeilles comme
ml. Les veines se gonflent par fois, au
i de s'allonger de plus d'im travers de
I en dehors du noint de section; elles
ndcnt aussi quelquefois du sang» cinq
ix ou s^il goulles, ou même plus* soit
qu'il coule sur les étoiles, soit au*ïl se pro-
jette sur le verre; mais le prodige n'a lien
qu*à intervalles irréguliers.
L'événement dont nous parlons s*ai'com-
plil firobablemenl vers 13*5. Benoit XIV,
qui en parle dans son traité de la canonisa-
tion des saints ( Voy. lib, îv, r* fmrt. cap.
31, n'' 8), le place exactement en 13!i5. Ce-
pendant le Pajie Eugène IV n*en fait nulle
mention dans la bulle de canonisation du
saint ermite, qui est datée de l'an Î447,
quoiqu'il lui suit certainement antérieur
Benoît XIV ajoute ce qtii suit : *» Et ce
n'est pas la seule fois que les bras du saint
confesseur aient ainsi répandu du sang;
le prodige se&l renouvelé un grand nombre
de fois, et loujonrs on Ta pris (jour un signe
manifeste des maux qui menaçaieni la répu-
blique chrétienne; or ce n'est pas un vain
présage, ainsi que 1 ont très-bien démontré
dans leurs ouvrages les Pères, Gilles Crapols,
l'un de mes amis les plus intin;es tant riu'd
vécut, et Nicolas Jérôme Ccii[»i, ruii el I au-
tre de ce même ordre des ermites de Saint-
Augustin, en conifiarant les dates des diver-
ses eifusions avec celles des ditférentcs ra-
laniilés qui ont affligé Téglise, •
Nous n*enlreprenilrons pas d'indiquer
nous-mêmes les dales fie toutes ces eifu-
sions miraculeuses ; nous nous contenterons
de mentionner, seulement pendant la durée
des xvr et xvir siècles, celle de tG98,
qui se prolongea du njuillet jusqu'au
19 août; du mois de mai 1676, qui eut
tant d'éclat, que le Pape Innocent XII or-
donna à son occasion une octave de prières,
de 1698, (îui avait duré depuis le 1^ septem-
bre jusqu au 18 octobre, et fut constatée h
loisir par une commission de savants el lîe
médecins. On en trouve d'également Imcu
constatées en 1510, 1570, 157fik, 1594, 1610,
1612, 1C25, 1645, 165G, 1669, 1671, 1677,
1679, etc.
Nous ne savons ce qu*il faut le plus ad-
mirer de la production publique et facile .'ï
constater de |>areils faits, de la légèreté avec
laquelle en ont parlé des hommes graves,
tels que P. Labal, ou de Tincurio avec la-
quelle les origines ont été recueillies et
transmises.
T Saint Thomas d'Aquin.
«Qii^ndie fis mon dernier voyage h Naplc^,
j'eus le plaisir de connaître ï>ersonncIle-
inent un bomrae qui a en le bonheur de por-
ter saint Thomas d'Aquin à faire nn miracle
éclatant. Près rie Piperno, qui est une ville
de ITlat ecclésiastique sur la route de Na-
l>les, se trouve l'abbaye de Fossa-Nuova, où
mourut saint Thomas en allant de Fondi au
concile de Lyon, w L*auteur raconte ici ^i sa
manière la mort du gran<l doi leur, la trans-
lation de ses reliques à Toulouse, et lonc-
tenqis après I invention dosa têlet^lde quel-
ques autres reli(|ues dans un mur du cou-
vent de Piperno. Puis il continue de la sorte •
t< Sur le vase on découvrit cette inscription :
('fipui divi ThomœAquinath. Sur lampoubî
du cftté droit on lisait ces mots : ex kih-
011
SAN
DÏCTl0^fNA^RE
SAN
gidne divi Thomœ; sur Vampoule du côté
gauche on Usait ceux-ci : ex adipe divi Tho-
mœ. On y trouva aussi un billet , qui mar-
quait qu'un moine, dont je ne me rappelle
plus le nom , avait conservé ces précieuses
reliques, et substitué une autre tête à Ja
place de la véritable, lors de la translation
du saint corps. Les moines, pour s'assurer
encore mieux de la vérité, approchèrent les
deux ampoules de la tète du saint, et le sang
ainsi que la graisse qu'elles contenaient
commencèrent à bouillonner Les reli-
ques furent depuis portées en procession,
et on institua une fôte qui devaU être célé-
brée par les Pipernates le jour de saint
Thomas.
« Le prieur des Jacobins me fit faire la
connaissance du docteur qui a déterminé
saint Thomas à faire le miracle. Il m'a paru
un homme simple, qui pourrait bien s être
laissé tromper par les raoinos de Fossa-
Nuova
« Voilà donc un rival de saint Janvier de
Naples, qui, par l'adresse des moines de
Fossa-Nuova, y fait le môme miracle que
celui-ci fait ^ Naples par l'adresse de 1 ar-
chevêque et des chanoines. J'ai connu à
Berlin un habile chimiste, qui faisait faire
ce miracle au sang des luthériens et de3
calvinistes. Lorsque j'ai été à Naples, je
n'ai pas manqué d aller voir le sang de saint
Jean-Baptiste, autre rivalde saint Janvier, qui
fait le même miracle dans une église de re-
ligieuses, appelée Santa-Maria-Donna-Ho-
mita. » {Voyages en différents pays de f Eu-
rope, en 177i, etc.. Anonyme , 1. 1", p. 345 )
L'auteur, Pilàli de Tassulo, né en 1733, à
Trente, savant et jurisconsulte distingué,
vécut et pensa en philosophe, comme on
l'entendait h cette époque. 11 est mort le
27 octobre 1802.
Il est possible, en effet, que Pilati de Tas-
sulo |se soit trouvé en rapport à Piperno
avec quelqu'un des témoins de la première
liquéfaction , puisqu'elle n'eut lieu qu'en
1772. Voici les faits : Le corps du saint doc-
teur, y compris la tête, avait été transféré à
Toulouse en 1368. Or, en l'année 1385, un
religieux de Piperno, très-dévot à saint Tho-
mas, trouva, di7-on, une tête avec deux fioles
et quelques inscriptions presque indéchif-
frables dans une niche recouverte de maçon-
nerie à une des murailles de l'église du
couvent. On lut ou on crut lire sur une
feuille de parchemin à demi pourrie, reli-
tpiiœ sancti Thomœ de Aquino^ et ensuite, sur
les ampoules, les inscriptions que nous
avons déjà données; puis on renferma tous
ces objets dans une châsse, en attendant
qu'il plût h Dieu de les manifester d'une
manière plus éclatante, et on n'y songea
plus. Il semble cependant que la trouvaille
en valait la peine ; mais passons. La mani-
festation se fit attendre 180 ans; ce ne fut en
effet qu'en 1772 que ces reliques ayant été
exposées contrje toute habitude surMe maî-
tre autel du couvent, le sang et la graisse
des ampoules se mirent à se liquéfier et à
bouillonner. Depuis lors le miracle s'est re-
nouvelé à plusieurs reprises, et a été<
taté juridiquement, selon la forme
naire en ces sortes de matières.
L'auteur que nous avons cité en com
çant, E. Cartier, dans son Uittoire des
ques de saint Thomas dAquin^ a fait
marché de toutes ces prétentions, et dé
tré l'inanité de l'invention prétendue e
preuves sur lesquelles elle s'appuie,
partageons son avis. Mais il en résul
fait extrêmement grave, ou bien que
ossements et du sang qui peuvent bici
voir rien de saint, opèient des miraclei
bien que de faux itiiracles ont tout l'éc
la constatation juridique des vrais. Noa
sons du sang, mais qui donc en a vérîl
nature? et si, comme le prétend noln
teur, ces ébullitions, si canonique
attestées, étaient purement artificielles,
terrible argument contre tant d'autres
d'une même espèce 1 Nous termineron
ces paroles de l'auteur :
« Nous adhérons du fond de notre ce
la doctrine de l'Kglise sur les mira
nous en connaissons de vrais et de fau
nous n'oublions pas la rccommandatic
Notre-Seigneur qui nous met en garde
tre l'Antéchrist, Capable de séduire, pa
prodiges, les élus mêmes. Le démon a
ses preuves depuis les miracles qu'il o
pour combattre ceux de Moïse, jusqu
oracles qu'il dicte de nos jours par le n«
des tables tournantes.
« Le père du mensonge a égalemeo
très-grand intérêt à faire vénérer de fau
reliques; c'est un excellent liioyen del
douter des véritables; quand un saioi
trouve avoir deux têtes, il y en a ném
rement une de sa façon, et tous ses el
tendent à empêcher de découvrir la lÉ
ble. Il y a môme un raffinement dont î
très-capable; ce ne sont pas les restes
bienheureux qu'il présente ainsi hlàH
ration des fidèles, il choisit nécessaîrea
des reliques de scélérats. Le corps desfl
nés lui appartient, el, selon la doctrini
sainte Catherine de Sienne, il y rési
comme le Saint-Esprit réside dans le ô
des saints. Quand le démon parvient ai
honorer ces restes maudits, il y trouv(
triomphe personnel, et il jouit un peu d
(ulte public qu'il avait si bien orgt
dans le pagani.^rae. Les saints ont eui
vent à dévoiler cette ruse infernale; s
Martin, entre autres, renversa, à Mam
tiers, l'autel d'un saint prétendu, qui tf(
qu'un misérable brigarid , atteint dès «
vie par la justice des hommes.
« L'Eglise nous invite donc à exam
avec soin les miracles, et elle nous*)
dans la canonisation des saints Texcii
d'une prudence que les protestants irôU'
souvent exagérée. Les persoimes piei
sont sujettes aux illusions, et les aut(
qui traitent de la vie spirituelle donnent
moyens de reconnaître lorsque SataE
transforme en ange de lumière. Nos ancé
iniii(iuaient un moyen de le découvrit!
ses splendides apparences; il suffisait
SAN
liF.S MIRACLES.
SAR
9ti
iet s'il avait le pied fourchu. Voyons
%s ne trouverons pas de pieds fourchus
% les miracles de Fosse-Neuve. Nous
ons bien le droit de récuser la léinoi-
5e de gens itD|ilit|oés dans tant de fous-
s historiiiucs ; ni^iis nous voulnns bien
cttre leur bonne foi, par «harité [mur ce
Bain tant soit ueu éloigne de nous; on
Pélre virtime Je quelques presiigcs.
Xes miracles cite» tendent seulement h
jiver rauthenlicitô ihs reliques, in,iis ils
it d*utililé spiriiuelle ou corporelle pour
ïOnno (1120). Ils sont ïicreus [>ar «les
» extérieurs très-faciles h iVoniper, lùi
S et en 1772, fodorat *5j>rouve une sen-
jn agrénl)ie quVm attribue à h tôle trou-
, Tout le monde avouera qu'il est ivès-
le de provoquer celle scnsoUon par des
ens naturels, tn parfum s'attache faci-
enl 5 un objet, et on le réf^and très-ai>é'
Il *lans une église. Ce que les yeux ont
îst-:l plus concluant? Cette l^te'de mort,
devait faire horreur, est agréable à voir;
certainement, pour les f)ersoujies qui
eut y voir la lôie d^m saint ; la dévotion
^ll^ure les o|ijrts(ll2r). Im tête revélun
aiif éclat, elle devient blanche comme la
ce ; celle c(>m[iaraison dit moins encore
talien qiiQW français; illalien est la lau-
des superlatifs et des livperboles. De
llu couleur était donc la t(Jte ? Elle était
iclie, seulement il v avait une sorte do
te terreuse. La dilTereni 0 de nuance était
eu merveilleuse, que labbé de Fosse-
ve y trouve h redire, et quand on veut
li faire admirer, il fait emporter la têle.
ttesle la liquéfaction des fioles. Ici j'ai
)in de répéter ma profession de foi au
ildesmiracles/foul le monde a entendu
er du miracle de saint Janvier, et sans
iir vu, j'y crois, autaul qu'y croit TF-
e {1122J; mais j'avoue qim ic'snis eiïrayé
îonibrede mirât les sendilables nui abnu-
t dans cette partie de l'Italie. A chaque
anl on reurontrc do ces iioles de sang
bouillent. L'année dernière, pendant
^éjour h Naples, on me raconlait les
es flu sang de saint Jean-lîaplisie, de
■^tienne, do saint Ijiurenl; je ne de-
Irtaîs [as mieux (radmellre toutes ces
llilions chriiniqucs ; seulement, en ma
lil«S KÏ&Vi héoloyue, je réclamais une eï*
Mion préjudicielle. Je savais bien qu on
Itllatl le sang des premiers martyrs»
^e désirais savoir comment on avait
iiulli celui do saint Jean-Baptiste dans le
lîO) Il en Cht ainllieurcusettieni de même
t«»us leur;» p;ï i! Is. Or , dit saiitt Itotiavcn-
, il ne s\)|KTe Jamais dœuvrt! ntiiaciilouse sans
ssilé et sans piolil : Miracula divina twrif vaVte
\^ana et uiiiia. {Sentent., I, n, d. xxivit, q. t.)
ttl) Lu dévotion tvnit ir mu figurer les O^jct!»,
■as an puiiit iValféiir les ^4mk. l/aulcnr v.i
Bhi, cl son p!;\ido)er si; i'oni|M.si* in de inati-
Bf:itsoit«; louk'ï cctVîi'Ci leloiidit-raiont d'itn
Ibfiid» Mir nnc tnulriliido de tuits analoj^iie:^,
Wrés par I K^lise rnunno nin vi*ilUni\ , «il floiil
élé lemi loiiqttL' dann les protfs de canonisa-
\\\ nous diw »]u il »■: ïaut jus les appi;-
palais d'Héj'ode ; commeîit on avait conservé
celui de saint Etienne, dont les reliques
furent découverles du temps de saint Au-
gustin; comment on s'était rrocuré celui de
saint Laurent, qui avait été brûlé. Mes in-
lerrogations parurent légéremCiit infectées
d'hérésie, et j'aurais pu m'en repentir, si la
législation no s'était pas adoucie sur cet ar-
ticle, et si je n'avais f^as été ftrotégé |iar les
bons religieux du couvent de saint Dome-
nico Maggiorc , (pii m'avaient olferl ia plus
aimable hosjiitalité. il ne m'arriva pas d au-
»re malheur que de causer sans doute un
peu de suaudale. »
Pour nous, qui espérons bien ne pas en
causer en reproduisant ici les mêmes ques-
tions, et qui n'avons rien h faire dans la
querelle des deux téies de saint Thomas
d'Aqiiin, nous désirons que les princes de
d'Eglise aient égard au haut (patronage sous
lequel elles se produisent, alln de supprimer
è toujours les miracles douleui et les ob-
jets qui V servent d'instruments.
SAitFPTA ( Résurreclion du fils de la
veuve dej. — Le prophète Elie, fuyant la
colère d Achab, pendant la durée de la
grande lamine qu*îl avait annoncée A ce
prince en punition de son idoliilrie, alla,
îrar Tordre de Dieu, demander rhospitalité
a une pauvre veuve de Sarepta, au pars de
Sidon.
Elle no i»ossédait |dus, locsdeTarrivéo du
proplièle, qu'un peu de farine et d'huile,
dont elle se dis|tosait à faire un pain |»our
un dernier repas et mourirensuite. Préparez*
en d'abord un mels pour moi, lui dit le pro-
phète,elvouseni>ré[>arerez ensuite (lour votre
iils et pour vfuis, car, ajf)ula-t-ii, voici te
que le Seigneur, le Dieu d'Israël, me charge
de vous annom:er : La farine et rhuile ne
diminueront |>oinl, jusqu'au jour où il (>laira
à Dieu de répanilre de la pluie sur la ii»rre.
La pauvre veuve le crut, elle obéit, ol le
reste de farine et d'huile* divinenicnt niul-
ti|dié de jour en jour, suflit en elfet ij/mr sa
nourriture, celle de son lïls et celle au pro-
phète jusqu'au ierme (le la famiïie* Lcfil^
de cette veuve étaiJ venu h mourir dans
rinlervalle. le proidièle le rendit 5 la vie,
de la manière que nous allons le dire, jiur
quoi un célèbre incrédule a fait les objec-
tions suivantes;
« Un idiservateur du \\i\* siècle (l!i3)
raconte qu'un valet trouvant, nu retour d*un
voyage, son niallre morU embrassa tendre-
ment et à plusieurs reprises ce corps ina-
qiier à d'autres fatls qu'à cdifi qu'il citannnc en par-
ticulier, on birn qu'ils iry a pas en |M>nr crhii-ri
onc cou sla lai ion suUisanlc/;! la Imiinc tietire. Nom
r^pHulnisons ch iKiSHagc ujiKpkniu'nt parct* qitll
dcMMié le résiuné des moiifs qni (h ont lêgardrr Li
tcie Ironvcc a Pq^erno cnnimc (clin de sainl Tho*
tnas d*Aqniii ; iitats ic?^ niutîfs tie iiotis semblait
|K5s à nciiis-nir'inr^ sidlisanU.
(Wtï) Math ILglisi! n'a jamai» d.l ce qu'HId en
1 1 oii , cl ne le propose point a la foi.
11-25) YnyJ*clr. ïîoïnti 0<».i. tmàic,^ crut. 3, ol«.
015
SAR
DICTIONNAIRE
SAV
Hl
nimé. Croyant y découvrir quelques signes
de vie, il lui souffla son haleine avec assez
de persévérance pour lui rendre la respi-
ration, le ranimer, en un mot le ressusci-
ter. On no cria point au miracle; heureu-
sement pour le serviteur fidèle, on ne cria
point non plus à la magie.
« Cette résurrection, toute naturelle, rap-
pelle la guérison du fils de la veuve de
Sarepta par le prophète Elie. Observons
que le livre sacré ne dit point, comme
1 historien Josèphe, que Tenrant fût mort,
mais que sa malaaie était devenue si
vive , qu'il ne pouvait plus respirer. Elie
ajusta tout son corps sur le corps, et par
conséquent sa bouche sur la bouche de
Tenfant, et, implorant le secours de Dieu,
il obtint que le souffle {anima)^ la respira-
tion rentrât dans le sein du fils de sa bien-
faitrice (1124). ft
Mettre en regard les récils de Pierre Bo-
rel, appuyés de l'autorité de Froman, avec
ceux de la sainte Ecriture ! quelle dérision !
Et ce n'est pas sans dessein peut-être qu'on
a choisi ces deux noms ridicules, pour les
opposer à celui d'Elie: Pauvreté et méchan-
ceté. Pourquoi s'être arrêté à cet exemple
ignoré et contestable, plutôt que de rappe-
ler celui de tant de personnes, mortes en
apparence el revenues à la vie, dont four-
millent les annales authentiques des deux
ou trois derniers siècles? Maladresse et
méchanceté.
Mais la conséquence de tout ceci î — C'est
que si, d'après- Pierre Borel, un serviteur,
en embrassant son. maître qui n'était pas
mort, le fit bien revenir à la vie, de même
Elie pouvait tout aussi bien ressusciter le
fils de la veuve de Sarepta, qui était
Vous hésitez! Etait-il mort ou vivant? Choi-
sissez.—S'il était mort, votre conséquence
n'est pas juste. S'il était vivant, sur quoi et
pourquoi argumentez-vous?
Il était réellement mort; écoutez en effet
le récit de l'historien sacré: « Et le prophète
éleva la voix vers le Seigneur et nria ainsi :
Seigneur, mon Dieu, pourquoi aonc avez-
vous affligé au point de faire mourir son
fils, af/lixi8li ut inter/iceres filium ejuSy cette
pauvre veuve qui me donne la nourriture
dans sa maison? Et il s'étendit trois fois,
de toute sa taille, sur l'enfant, et il éleva sa
voix vers le Seigneur en disant : Seigneur,
mon Dieu, que l'âme de cet enfant re-
vienne, je vous prie, dans ses entrailles :
Reverialur, obsecro^ anima pueri hujus in vis-
cera ejus. Et le Seigneur exauça la prière
(1124) Eiiseb. S\lv., E$$ai sur la Magie, c. 20..
(1125) Factum est autem ppst haec, spgrolavit
filins inulieris malris familias, et erat langiior for-
tissimus, it \ ut non remaneret in eo halitns. Dixit
ergo ad Eliain : Quid milii^et tibi, vit Del ? bigressus
es ad me, ut rememorarenlur iniquit^tes me;», et
iulerficeres filium menm ? Et ait ad eam Elias : Da
mihi filtum tuuro. Tulitqueeum de sinu ejns, et por-
(avit in cœnaculum ubi ipse luanebat, et posuit su-
per lectulum suum. Et clamavit ad Dominum, et
dixii : Domine Deus meus, etiamne viduam, apud
qiiaui ego utcunque suslentor, afllixisti ut interfi-
d'Elie, et TAme de l'enfant revint en lui, et
il revécut ; et revixit. El Elie çril renhm
et le descendit du cénacle dans la partie in-
férieure de la maison, et il le rendit à st
mère, en lui disant : Voilà votre fils qui ert
vivant: En vhit filius tuus (1125). » Si cela
ne sufflt pas, qu'on nous dise de oaelle mi-
nière il faudrait s'exprimer, f)Ourwire com^
f)rendre qu'il y eut résurrection? Ahl voici
e nœud de la difficulté : L'auteur sàcti dit
que l'enfant avait été gravement malade;
mais il n'ajoute point qu'il avait subi la
trépas 1 Misérable chicane de mots;
puisqu'il dit qu'il revécut, revixit; que sim
flme rentra dans ses viscères : que faut-il de
plus?
Si cependant la lettre du texte sacré ne
paraît pas suffisamment claire à tous les
esprits sur la question de vie ou de moH,
nous n'attachons aucune importance à U
solution; car il en résulte au moins fort
clairement qu'il y eut, sinon résurrection,
certainement guérison instantanée; or, il
n'est pas plus possible d'attribuer Tune que
l'autre à 1 effet naturel d'un pareil genre de
médication. Dans les deux cas, il y eut donc
SAVÔNAROLE (frère Jérôme), né de pi-
rents nobles à Ferrare, le 21 septembre iVS;
prit l'habit de dominicain à Bologne, le
25 avril 1W5'. Il s'acquit une grande répu-
tation par ses prédications» plus .encore pir
ses prédictions , et c'est sous ce rapport
principalement que sa mémoire a passe àli
postérité. Savonarole est un des plusgranà
génies qui aient paru dans le monde : il la
manqua le temps et les moyens, peut-être
aussi ne calcula-t-il pas assez la portée de
ses forces. S'attaquer, dans Florence mto%
au luxe beaucoup trop païen des Médidib
[dus puissants que dos monarques ; en pWH
talie, à un Pape tel qu'Alexandre VI, c'ét*
trop oser, trop présumer. Vouloir, non \m
seulement poser les bases d'une révolotioil
sociale, complète et absolue; mais repérer
instantanément, par ses propres mains, c'é-
tait aller à rencontre de la nature, qw
transforme si lentement toutes choses; et
compter pour cela sur des triomphes d'élo-
quence et sur l'enthousiasme populaire,
sujet à de si soudains retours, c*était s'ap-
puyer sur de bien fragiles roseaux. Sàia»
rôle osa l'entreprendre: il succomba à h
tâche; mais il succomba avec gloire, puis-
que le martyre en est une.
Le paganisme renaissait avec les beaM-
arts et les lettres; il fallait créer l'art chré-
cercs filium cjus? Et expandît se, atqiie mensof €tf
super puerum tribus vicibus, el clamavit ad Ikmr
num, et ait : Domine Deus meus, revertatnr, ol«e-
cro, anima pueri hujus in viscera ejus. Et exiiidifi|
Dominus vocem Eliae : el reversa esl anima paw
inlra eum, el revixit. Tulitque Elias poenua, «I
deposuii eum de cœnaculo in inferiorem domimi, H
iradidit matri susb, cl ail lUi : En vivit 61ia$ IM
Dixitque mulier ad Eliam : Nunc in islo cogiMyn«
quoniam vir Dei es lu, cl verbum Domim in or?»
vçrum est. (/// Rcg, xvn, 17-24.)
SAV
DES MIRACLES.
SAV
dits
îilléraHirc «'hrétienne ; le moven ûge
nçflil 5 élre consfiué, mai^ nul n avasl
meiire h la place, binon le culte de la
î et des forun^s; le génie ne trouvai l
mieux» dans les arls et la littérature,
is dieux de FOlynipe; il y a de cela-
nts ans, et depuis lors nous sommes
païens.
liise avait besoin d'une large réforme
i discipline; la présence d'Alexan-
sur la chaire pontificale n'en faisait
que pins vivement la nécessité; mais
iDvre religieux et lies masses [lopu-
pouvaient-ils o[>érer une telle œu-
on. Elle devait aboutir h un dénoû-
tragique, ou bien à un schisme et un
meni dans le sein de TEgUse. Elle
l de la (première manière» parce que
LT était aniin.é d'un zèle trop pur et
tint f)ôur aller jamais au scnisme.
e ne se laisse point réformerp elle se
B elle - îûéme quand le momeni est
et les jirinces séculiers ne savent
leurs volontés que par le glaive ou
ïer,
'rance avait des droits légitimes h in-
sur le royaiuue de Naines; Savona-
dévoyait, et' il n'était pas dilTicile de le
r, que le liionient arrivait où elle
les faire valoir; il entrevoyait les
et les bouleversements qui en résul-
t, et il espéra que ce moyen serait
ont Dieu se servirait pour accomplir
^seins qu'il lui sufiposait, et dont son
dente apfielait Ji tout prix la réalisa-
ppôfhail, il commentait dans ce sens
mes Ecritures; le [leuple l'environ-
foule se pressait aulour de sa chaire;
tait le roi de France à venir, il en
it l'Italie : une nuée de Barbares
ihalîre, disait-il» comme des corbeaux
ir (iroie» et le sol de Tltalie restera
de cadavres; les maisons se rempli-
blessés et de murts, et le fossoyeur
ftnt le long des voies imhliques ^Qui
morts, qui a des morts? En môme
il jetait au milieu des masses de fu-
prédirtions, telle que celle qui se lit
er mirabilis, sous le pseudonyme de
s de Valiguerro [voy, Tart. Liber mi-
L celle dont nous avons parlé au
lieu, sous le nom de frère Jérôme de
e* Charles VIIJ, y est-il dit, aura la
etion du monde entier, rien no pourra
ff h sa vaillance et h la luiissance de
les; un saint efïthousiasme ranimera
irs; il fera mourir quiconque ne tlé-
ms le genou au nom du Christ, il ira
salem, dc'posera sa couronne sur le
iépulore, et afirès cet acte solennel,
rra; ujais un grand tremblement de
it une éclipse totale annonreronl au
entier que Tu ni vers vient de perdre
'und et pieux monarque» et qu'il n'en
d'autre désormais que Jésus-Cbrist
îharles VIII n'est pas ajqielé par son
il est vrai, mais il est peinl à mer-
c'est une gravure avant la lettre. Il
à, dit le prophète, un roi derillu-^tre
nation sur laquelle règne la couronne des
lis; il aura un front allongé, des sourcils
élevés, des yeux oblongs^ un nez aquilrn.
Savonarole ne jetait de telles prédictions
dans le public, que comme des brandons
propres à allumer rincendie, et ne croyait
rien sans doute de ce qu'il y écrivait; mais
ce n'était pas à dire qu'il n*éiait |ias de bonne
foi partout ailleurs, et qu'il ne croyait jmîs
d'une conviction parfaite à son esprit pro-
phétique. Un recueil de ses [prédictions , fait
par îui-mème et édité sous ses yenx, démon-
trerait au besoin le contraire. Il est intitulé:
Uévélation relative aux tribulations denotra
tenifïs, h. la réformalion opérée par la main
de Dieu dansTEglise universelle, à la con-
version des Turcs et des tnlidèles à la foi
chrétienne, conversion prochaine, immi-
nente, foite à Florence, h Jérôme de Feri*are,
actuellement vivant, et le ujoimlre des ser-
viteurs de Jésus-Christ. L'auteur commence
par établir sur ce texte du i>rophète Araos :
« Le Seigneur nVifiérera aucune œuvre, sans
avoir auparavant révélé son secret aux pro-
phètes, ses serviteurs, » que rien dlmpor-
tant n'arrive dans le monde sans avoir été
prédit. Il part de là pour montrer ensuite,
3u'il a été lui-même, nonobstant son in-
ignité, choisi de Dieu pour annoncer au
siècle présent les grands événements qni
se préparent, ou sont en voie de s'acconifdir;
puis il entre en matière avec une franchise
toute de conviction. « Dès Tan du Seigneur
1W9, dit-il, j'ai commencé h interpréter pu-
bliquement le livre de TApocalypse dans
notre église de Saint-Marc. J'ai constam-
ment insisté sur ces trois points : d'abord
la rénovation de Téglise qni doit s'orérer en
ce ternps-ci ; secondement les grands llcauLx
dont l'Italie doit être fra|)|^iée avant que
cette rénovation s'accom[disse, et enlln la
proximité de ce double événement, m
El qu'on ne dise |>as que tout ceci était si
mal vu : les guerres d'Italie, si désastreuses
pour la France, et |>lus encore peul-étro
f)Our l'Italie, étaient injminenles, et la ré-
ormalion que le concile de Trente devait
opérer, n'était pas éloignée. Un quatrième
point seul, celui qui concerne la conversion
des Turcs et des intidèles, était chiméri-
que.
Savonarole avait une telle abondance de
convictions et d'idées , qu'il |*rôcha les
avents et les carêmes sur «es mêmes don-
nées deimis li89 jusqu'en 1494^ sans pou-
voir atteindre, dans l'explicatioc de la Ge-
nèse, qu'il avait réservéed une manière s|-é-
ciale pour ces deux stations, le chapitre du
Déluge.
Il disait en chaire h Florence, en H92, en
racontant h son auditoire une des révélations
nocturnes dont il était favorisé : « J'ai vu
deux croix le vendredi saint dernier, Fune
sur Home, s'élevani de la terre jusque dans
un ciel nuageux et noir, avec cette inscrip-
tion : Croix de la colère de Dieu : c'est le
signe <les malheurs prochains de Konie cl
de l'Italie. I^ seconde sur Jérusalem, belle
et s'ôlevant dans un ciel serein, avec ccUo
010
SAV
DICTIONNAIRE
SAV
lnscr:i)lion : Croix de la miséricorde de
Dieu; et cc.^t le signe de la conversion des
Juifs, des mahométans et de tous les infi-
dèles. »
Il relate ensuite dans son entier le sermon
qu'il adressa au ireujJe à celle occasion, et
(jui est à peu près tout rempli des entre-
tiens qu'il eut durant la vision avec les ha-
bitants du séjour céleste. La sainte Vierçe y
parle ainsi : « La ville de JbMoreuce devien-
dra plus glorieuse, plus puissante et plus
riche qu'elle n'ait jamais été; elle déploiera
ses ailes au delà de toutes les limites qu'elle
ait pu atteindre jusqu'ici ; mais bien au delà
de tout ce que tant de gens qui se croient
sages, peuvent imaginer eux-mêmes. Elle
recouvrera tout ce qu'elle a perdu par le
j)a.ssé, tout ce qu'elle pourra perdre jusque
là, et bien plus, elle obtiendra ce qu'elle
n'a jamais possédé. Et malheur à ceux de
ses sujets qui tenteraient de se révolter : ils
on seraient châtiés d'une manière terrible...
Tu as annoncé, d'après l'inspiration du Saint-
Esprit, la conversion des infidèles, c'est-à-
dire des Turcs, des Maures et des autres
nations, à un terme si raiiproché, que plu-
sieurs personnes maintenant vivantes en
seront témoins; cela est vrai, mais je dois
ajouter que celte rénovation et cet accrois-
sement de l'Eglise ne se feront pas, dans rita-
lie surtout, sans de grandes aillictions et des
guerres cruelles; c'est d'ailleurs ce que tu
as annoncé Toutefois, dans cette ruine
universelle de l'Italie, Florence sera la
moins maltraitée; lés lis y refleuriront en
abondance. 11 y a cinq ans que tu prédis ces
événements; eh bieni les voici, ils arrivent,
cito veloclter ; abstiens -loi seulement de
marquer le mois ni l'année. »
« Après ce sermon, dit l'auteur un peu
plus loin, et dans le cours de mes autres
î)réJications, j'ai souvent annoncéen public,
et répété, que le roi de France avait été
choisi de Dieu pour être le ministre de la
justice divine. J'ai dit que quand l'univers
entier lui résisterait, il n'en obtiendrait pas
moins la victoire et le succès. Toutefois, je
le lui ai dit et écrit à lui-même, il subira (Je
grandes tribulations, tant pour apprendre à
ne pas s'abandonner à l'orgueil, qu'à cause
des crimes dont ses sujets se rendront cou-
pables, sans qu'il y mette obstacle, et prin-
cipalement s'il maltraite la ville de Florence;
le cas échéant. Dieu exciterait ses peuples à
la défection et à la rébellion; il lui susci-
terait de nombreux adversaires et de graves
difHcultés. Car Dieu l'envoie en (Qualité
d'ami et de fauteur de tout bien à la ville
de Florence, par laquelle il veut commencer
la réforme de l'Italie et de l'Eglise. Et s'il
ne veut pas être de bon gré l'ami des habi-
tants de Florence, il le sera de force. Ce-
pendant, nous l'avons dit aussi, comme il
est destiné à être l'instrument des vengean-
ces divines, s'il s'humilie et reconnaît le but
de sa mission, il sortira sain et sauf de tou-
tes les épreuves, et môme, après qu'il y aura
appris à être plus humble et plus attentif à
son devoir, il en sortira plus victorieux, et
lorsque ses ennemis le croiront déGnit
ment perdu, c'est alors qu'il triomphera
se conformant à ce que Dieu lui a fait ani
cer, il acquerra un empire d'une mm
étendue; mais s'il agit autrement, et
Mine voie contraire aux desseins de Diei
pourrait en venir à ce point d'être répit
comme Saiil, le premier roi d'Israël
qu'un autre fut subrogé en son lieu et j
pour les accomplir. » 11 y a dans tout ce
tels aperçus d'avenir, que c'est à se dei
dersi Savonarole était un prophète, ou
si ce sont les monarques français qui
manqué à leur vocation.
On ne dira pas que ces prédictions on
faites après coup, et prêtées à Savona
lorsque l'infortuné prophète n'était pi
pour les désavouer; le livre d'où nou
tirons a été imprimé à Paris chez G
Marchand, l'an 1496, et livré au comna
le 6 du mois d'août de la même année
ouvrage n'est pas le seul du même g
3ui soit sorti de sa plume ; il y a encore
ialogue de la Vérité des prophéties^ q
été mis à l'index, le Compendium de seî
vélations, et un traité contre VAstroi
judiciaire.
Les prédictions de Savonarole faisaier
bruit en France ; Commines en parle à
sieurs reprises dans ses mémoires. «11 1
toujours assuré, dit-il au m* chapitre de
viii* livre, il avoit toujours assuré la venut
roienltalie,quelquechosequ'ondistouç|
escrivist au contraire, disant qu'il estoit
voyé de Dieu pour chastier les tyrans d
lie, et que rien ne pourroit résister b
défendre contre lui; avoit dit aussi qu'il?
droità Pise et qu'il y entreroit, etquecej
mourroit lEslat de Florence, cl ainsi
vint Et maintes autres choses avo
esté preschées avant qu'elles advins
comme la mort de Laurent de MéJicis
disoit aussi publiquement l'avoir par ri
lation« »
Le frère Jérôme était animé du ïèh
plus ardent de la gloire de Dieu et du s
des âmes; il portait à l'excès l'amour d
pauvreté, il éiait sujet à de longues exta
a de saints ravissements, surtout pendar
messe; alors sa figure s'illuminait, sob
sage brillait de gloire et de bonheur. Sa
était exemplaire, ses mœurs de toulp
irréprochables; il cultivait l'étude avec
grande assiduité, et possédait son âmec
un calme parfait, quoi qu'il pût lui arri'
jamais on ne saisit sur son visage un s
de frayeur où d'émotion; il prit cong
son auditoire quelques jours à Tavance
annonça dans un calme parfait que
temps était abrégé, et qu'il allait bii
succomber sous le poids de la haine et
intrigues de ses ennemis; alllrmant «
emportait en mourant l'amour le plu!
dent jxjur Florence, sa patrie d'adoiil
et qu'il pardonnait de grand cœur à ses
sécuteurs. Ses historiens ajoutent quill
dans les replis les plus cachés desconsc
ces, et qu'il avait reçu le don de iiietti
démon en fuite du corps des |H)ssédés
SAV
DES MlUACLES.
SAV
9S2
f présence. De nombFeiix ouvrages
cnl (le la beauté de son âino et de
té de sa piété : outre les traités pro-
?s dont nous venons de parler et le
de ses sermons, il reste encore de
es traités de \a Simplicilé chrétitnne^
mphe de la croix ^ de Y Humilité^ de
de Jésus-Christ y de la Me chrétienne^
isony des Commandements y de la
le la Perfection spirituelle; uneÇua-
xposition de Toraison dominicale,
')gue de l'esprit et de CâmCy des Rè(jivs
ie chrétienney une Epitre sur la fré"
ommunicHy et plusieurs opuscules,
prétendre excuser Savonarole des
menis de son zèle contre les puis-
le la terre, les primées de PEgUse^el
ent le Pape Alexandre VI, qui était
le l)ui de ses violences, il faut re-
•e pouitant que le motif en était pur,
asion nialheureusement trop fré-
et trop évidente à tous les yeux.
Ire, justement irrité, le cita eiifln à
itre, pour rendre compte de ses
»; mais Savonarole crut qu'il était
ident de ne ]>as obéir à un tel coin-
icnt, afu) de s'épargner le châtiment
le qui Taltendait, et se contenta de
ier par lettres. Le Pape Texcommu-
me hérétique et désobéissant; mais
nce ne Tetfraya point ; il se mit, au
e, à démontrer dans ses discours et
js ouvrages de polémique, qu'elle
Ile en fait et en droit, dtî manière
n acquit que plus d'importance au-
s masses, dont le concours devenait
jour jilus grand. El non-seulement
oie écrivit et parla dans ce sens,
aucoup de ses collègues le soutin-
la chaire ne retentit bientôt plus que
uerclle avec le Souverain Pontife.
, ne trouva pas de meilleur moyen,
liner son crédit, que d'envoyer à
nce môme un cordelier, du nom de
ni, connu en religion sons celui do
rançois de Pouille, pour prêcher
ui. La querelle s'échauffant, un Do-
1, du nom de Buonvicini, en reli-
. Dominique de Pise, s'offrit du
la chaire à prouver en passant par
• que l'Eglise avait besoin d'être ré-
ît renouvelée; 2" que TEglise serait
qu'après le chûtiment, elle serait
e, et qu'après sa réformation elle
es progrès; 3" que les infidèles se
raient ; i" (jue Florence serait châtiée,
; le châtiment elle serait renouvelée
ère; 5" que tout cela s'accom])lirait
temps présent; 6" que Texcommuni-
ortéo contre lé frère Jérôme n'était
ible, et (jue ceux qui ne Tobser-
as ne péchaient point,
ément le frère Buonvicini avait une
on profonde de ce qu il disait, puis-
ffrait de le f)rouver par un miraric
rix de sa vie ; et cependant il y avait
Terreur dans ses convictions. Que
it donc les convictions même les
branlables, puisqu'elles se compo-
sent quelquefois d'éléments si hétérogènes,
parmi lesquels il y en a de si peu solides 1
Toutefois Dieu est juste, et capable de faire
la part du bien et du mal.
Le frère Zoccolanti ne se soucia pis do
tenter l'expérience, à moins toutefois, dit-il,
Jue Jérôme Savonarole ne consentît à entrer
ans le feu avec lui, et la raison qu'il allégua
est digne d'éternelle mention : c'est qu'étant
bien assuré qu'ils y resteraient l'un et
lautre, il aurait du moins, au ])rix de sa
vie, délivré l'Italie du brouillon qui l'agitait
mal h propos. On le voit, la lutte était arri-
vée à sa période suprême, et les convictions,
d'un côté du moins, tournaient à la haine
la plus;violent.e, déguisée sous l'apparence
du zèle de la religion.
Savonarole répondit que n'étant f)oint
l'auteur de la proposition, il n'avait rien h
accepter ni à refuser, mais il présentait trois
cents de ses confrères disposés à subir
l'épreuve, soit tous ensemble, soit chacun
en particulier. Le P. Zoccolanti fut effrayé
et s'enfuit. Savonarole triompha. Cependant
les magistrats intervinrent, non pour empê-
cher les suites de propositions si téméraires
et calmer l'agitation, mais au contraire pour
terminer la querelle par l'épreuve pro-
posée.
Frère Nicolas de Pilly, Florentin, accepta
le dangereux honneur de remplacer Zocco-
lanti ; les magistrats fixèrent le lieu sur h
piazza de Signori, et l'heure h sept heures et
demie du matin, la veille du dimanche des
Rameaux; c'était en 1486.€n grand et long
bûcher avec un passage au milieu était
allumé sur la place. Savonarole, encore re-
vêtu des ornements sacerdotaux avec les-
quels il venait d'offrir le saint sacrifice, pa-
rut à l'heure dite portant d'une main le
saint sacrement et de l'autre une croix, et
suivi de ses trois cents champions rangés
sur deux files. Nicolas de Pilly manqua de
cœur, ei céda sa place à frère André Ilon-
dinelli, convers du même ordre.
Mais Jes contestations commencèrent. En-
trera-ton dans le feu avec ou sans vête-
ments? Avec ses vêlements dirent les Do-
minic>ains,à cause de la modestie chrétienne
et religieuse; vous avez des vêtements en-
chantés, répondirent les Cordeliers; alors il
fut convenu qu'on en changerait de part et
d'autre, et qu'ils seraient fournis par les
magistrats eux-mêmes et exorcisés. Y por-
tera-t-on le saint sacrement?. Oui disaient
les Dominicains, et ce sera la confirmation
du miracle et la preuve de la vérité des six
propositions. Non répondaient les Corde-
liers, par respect pour le saint sacrement,
qui ne doit pas être exposé h de telles profa-
nations; et d'ailleurs, si on fait tant que de
demander h Dieu des miracles, ce serait
une souveraine impiété de songer h le con-
traindre de les accorder; et certes ilsavaient
mille fois raison. Que n'avaient-ils été assez
sages pour ne pas suivre leurs adversaires
jusqu'à do telles extrémités ! Le P. Buon-
vicini de son côté consentait à tout, sauf à
se séi>arer du saint sacrement, qu'il s'offrait
m
SAY
DICTIONNAIRE
S£0
«
d*ai Heurs de rendre intact à Tautre bout du
bûcher, ainsi que l'enveloppe sous laquelle
il plairait de le mettre à Tabri, quelle qu*on
la choisit.
Cependant le temps s*écoulait, lé bûcher
s'éteignait, la foule se dispersait, les parti-*
sans de Zoccolanti faisaient retraite; Té-
preuve n'eut point lieu, et les derniers
spectateurs se retirèrent fort mécontents
d avoir été privés du spectacle annoncé. 11
ne resta sur la place que Savonarole et ses
champions, vainqueurs sans avoir combattu
et presque confus de leur triomphe; et en-
core si pauvre qu'il fût, il ne devait pas être
long.
Les magistrats de Florence, très-désap-
pointés les premiers, organisèrent pour la
nuit suivante une violente émeute; il y a
toujours dans une grande ville une masse
de peuple disposée à faire tout ce que Ton
veut, et d'ailleurs la foule était mécontente
du (iénoûment de la veille. Dès le matin,
les portes de l'église Saint-Marc, où l'on
supposait que Savonarole pouvait être, fu-
rent assiégées. Elles résistèrent, mais on y
mit le feu. L'éçlise fut envahie : Savonarole
s'était retiré; les magistrats lui flrent dire
de quitter la ville sous quelques heures,
s'offrant de lui en faciliter les moyens. Ses
amis le lui conseillaient, il ne voulut pas.
11 fut donc arrêté et jeté en prison. Son
frocès s'instruisit ; il fut appliqué au feu et
la torture pour rétracter ses menaçantes
pr«)phéties, mais aucun supplice ne put l'y
contraindre. En désespoir de cause, les ma-
gistrats députèrent un notaire* du nom de
Cecconi, pour recevoir ses réponses, ou
plutôt les altérer, les tronquer, les falsifier,
de manière à le faire s'accuser lui-même de
tous les crimes, et même de mauvaises
mœurs, ce qui était loin de la pensée du
pauvre supplicié autant que de la vérité.
Ils espéraient par là» en publiant de tels
procès-verbaux, sauvegarder leur honneur
et celui du Souverain Pontife.
Alexandre VI, informé de tout ce qui se
[cassait, réclama le prisonnier poui^ le juger
ui-même selon la discipline de l'Eglise;
c'eût été son salut, car du moins il en aurait
été quitte pour la perle peut-être temporaire
de sa liberté. Les magistrats de Florence
refusèrent de s'en dessaisir. Le Souverain
Pontife, ne pouvant le sauver, lui accorda
du moins la consolation de pouvoir se con-
fesser à qui il lui plairait, et de recevoir la
sainte Eucharistie dans sa prison, lorsqu'il
le désirerait. Privilège unique et dont il n'y
avait pas encore eu d'exemple, auquel il
ajouta celui d'une indulgence plénière^
Savonarole en profita avec un bonheur su-
prême; la veille ae sa mort, il reçut la sainte
communion avec une ferveur angélique. Il
se prosterna et prononça devant le saint sa-
crement une profession de foi aussi pure,
qu'elle était pleine de foi et d'abandon à la
sainte volonté du souverain Maître de la vie et
de la mort. Il pria avec ardeur pour l'ingrate
Florence, les princes qui la gouvernaient si
mal, les magistrats qui le condamnaient si
injustement et qui l'avaient traité si inh
mainement.
Le lendemain il fut attaché au gibet eo
deux de ses frères, le P. Sylvestre el
P. Dominique, premier auteur de ci
funèbre tragédie. Leurs cadavres for
ensuite brûlés, et les cendres jetées d
l'Arno.
Frère Jérôme Savonarole avait laissé fi
ber du haut de la chaire six ans ^Miparati
en 1491, ces prophétiques paroYe.s: c
jour les ministres de Satan envahironl
sianctuaire du Dieu vivant, après en a^
brisé les portes avec le fer et la flamoie;
en raviront des hommes innocents de t
crime, et après leur avoir iiifb'gé la n
dans un lieu fameux de la ville, ils jetter
dans les flots ceux de leurs restes qui
feu aura épargnés, ou que le vent n*a
pas dispersés. »
Savonarole fut considéré et invoqué
beaucoup de personnes comme un sai
plusieurs crurent même avoir obtenu
miracles par son intercession; il dut ap
raitre à quelques-uns de ses amis, et
remarqua que ses persécuteurs et ses jo
périrent tous misérablement.
Il ne faut avoir aucun égard à ce qn
dit Burchard, protonotaire d'Alexandre
dans son Diario ; il a été induit en ern
par les faux actes de Cecconi. (Confer. 1
Savonaroiœ a Joanne Pico Mirandul, J^
giam ejusdem et fie de Savonarole par
P. Jacques Quetif.)
SEDECIAS. (Prophéties qui le concerna
— Sédécias, prince plus faible que mécha
et dominé d'ailleurs par les circonstan
au milieu desquelles il vécut, avait été|di
sur le trône de Judée par Nahucliodonos
au lieu de Joachin, son neveu, emuN
captif à Babylone avec une partie de la i
tion, ou plutôt la tête de la nation et Ydi
de l'armée.
Après avoir été longtemps fidèle à
serments, et acquitté les tributs enven
roi de Babylone, Sédécias contracta i
alliance avec Pharaon Hophra, roi d'^|
et se révolta, la neuvième année de \
règne, contre son suzerain. C'était le ta
i^arqué par la divine Providence aux i
3uit0s d'Israël, le dernier pas dans la i
e perdition, Iç signal du malheur supri
de la nation.
Le prophète Isaîe avait vu celte foiM
résolution un siècle et demi à l'avanœ
lavait frappée de ses anathèmes. JlfaAi
avait-il dit, malheur à vous^ fils déstrU\
S ui formez loin de moi vos conseils^ qui 4
issez une trame ^ sans consulter mon esf
qui ajoutez péchés à péchés; qui prenez
chemin de l Egypte^ sans vous infomm
c'est ma volonté, gui mettez votre confê
dans la puissance de Pharaon et votre «q
dans Vomhre de ce qui fut l'Egypte. La p
sance de Pharaon tournera à votre con/iia
et votre espoir dans l'ombre de VEgy^ ^
déçu. Vous allez chercher vos prineeê à
nis; voilà que vos envoyas arrivent juM
Jlanês, Vous êtes restés confondus de voit
SED
DES MIRACLES.
SED
^fui ne pouvait vous iervir de rien,
ne pouvait vous porter secourir ni
utile : attssi o-f-iî été pour vous un
h^nte et d'opprobre (1125*). Malheur
I descendent en Egypte pour y eher-
ierours^ metlanC leur confiance et leur
I de$ chevaux et en des quadriges^' par
quils sont nombreux: endeseàvaHers^
ïtexte quils sont braves; et qui ou-
r Saint d'Israël^ qui ne recherchent
iunce du Seigneur VEgypte^ c*est
et non Dieu ; la chair ti non Ces-
; h Seigneur inclinera sa main, et
tir et protégé choiront ensemble et se-
fé$ duméme coup (l!26).
prophétie, qui i»eul s'apf^liqiier aux
1 s'enfuirent en Egypte malgré les
<le J trémie, après"^ le mcoitrc de
s (l'oy. Fart. Isaie, coL M8 et suiv.),
ue mieux enr^oro h cette im[>rudeDle
avec TAssyrie, ou plutôt à eelte
f violation lie la foi donnée, Le pro-
échiel la tiétril du fond de la Bnliy-
u moment rnèiuo oii elle fui com-
Ip/mi, diUiK mte le roi d'Aasyrie avait
r le trâne île Juda (1127) cï envoyé
issadcurs en Egypte^ pour en obtenir
\ V;e fiiii descrlorcs» dicil Dominos, iit fa-
iiisiliurii, et non ex liic : et oKlireiiiiiVi le-
on ptT spirittini mpurn. til aiîilennîs nec-
M*r pcccatuiii : qtil anibiilalis ut ilescciitliiLis
tiiîii, (rt os Hîcnni non iïUerrogaslis, spc-
liliiiiii in fiirliimline Pbaiaonis» et haben-
eiatii în umbra M^ypVi. Et crit vobis forti-
baraouis in eimrtjsioiic • et fiiliicia imibne
iiii îgnoniîiiiaiu. Erani enitn in Taui prin-
K et iwnin Inî tisque ad Hanes pervunerunl.
Kniftist sniit siifi+n* pupula, qui eis prodessc
Bl : non ruernnt in auxilium et in atiqnam
In, sed in confnsîonetn et in opprobrium*
II, 1-5;)
Vu; qui descend imt in *^gyptnm ad airxi-
fiquis sperantcs, t*l habenles lidnciam snper
, quia mulr^c sunl ; et syper cqnJlibns, quia
nimis : et non suiit ronfisi super Sancluni
Domtnun» non requisitTunt. Ipse anteni
idduxil maUini, et verba sua non abslnlit:
«gel contra d<«nunn pessimornm, et eonlia
lOperanljuni întquîlaleni. ^Cgyptus, honiOi
Ètis : et equi eorum ; carn, et non spirilus :
tus îiicbnabit nianimi suam » et corruet
\ ei eadel cui prxslulitr anxilinm, sintulque
f»>iisumentur. {ha. t^xxi, 1-5.)
^) Cetie prophélie connuence ainsi t
*^e(ir fna dit ceci : Diien à la fmmlte pro-
Voità que le toi de Habylone va venir à
il enlèvera te roi it les princes , et Un
avec lui à Babtjlone, Lui-même prendra
de Ut famitk roijate^ it passera une con-
\c lui t recevra sen serments. En même
enlèvera let defenunrs du paijs^ afin mte
urne, affaibli, demeure sons sa domination
pniê$e le conserver-. Or, quelqu'un, reniant son
, a envoué des nétjociah'urs en Fgtjpte, pour
\ir des enevatu et une puiuante armée ; est-ce
î réunira? Est-ce qu'il fj îromera son sa-
qui a aqi de la sttrte ? Est-^C' qu'il s\ni tirera
r qui a rompu l'alliance ?
'ojyliéti^ étant postérieure h la quatrième
captivité deio^chin, ne pent s'appliquer
Lias, son successeur, le dernier roi de la
larid. Le prophète dit, il est vrai, que le
bjlone prendra un rejeton de h faniitle
des chevaux et une armée nambreuse ; at-ce
quune telle pensée peut aboutir, et celui qui
a fait^ cel^, y Craurer son salut? Celui qui
a violé ses serments, évîtera-t-it la peine des
parjures? Vire Wfot, dit le Seiuneur Dieu, it
mourra à Baffuhne, aux nieait de celui qui
Carat t fait roi» envers qui tl a violé ses #er-
ments et dont il a rompu ^alliance. Et Pha-
raon ne viendra point avtc une grande ar-
mée et de nombreux soldats offrir la bntailh
à celui-ci; il ne creusera point de retranche'
ments et ne ftra point de tranchées pour lui
détruire une grande partie de ses troupes.
Il a commencé par oublier ses serments, afin
de violer Valliance et de tendre la main à une
autre: mais puisquil en est ainsi^ il n échap-
pera pas^ car le Seigneur Dieu dit : Vire
moi^ les serments quil a violés et le pacte
qu'il a rompu^ retomberont sur sa tête, J éten-
arui sur lui mon filets il srra pris dans l§
lac^Jc remmènerai ù Babylone, et là je lui
rendrai justice de sa prévarication et de ses
mépris d mon égard. Tous les compagnons de
sa fuite et sa narde tomberont sous le glaive,
le reste sera dispersé à tous les vents; et on
saura que c'est moi, le Seigneur, qui lai
du (1128).
rtiyale» qu'il passera un Iraîlê d'allianec avec lui,
qu'il enlèvera les défenseurs du pays. Or, Sédèciai
ifa p:is eu de successeur, iVabucbodonosor n*a prix
aucun nieuibre de la famille royale pour le rcmpla*
cer, et n'a point coniraclé d'ail fance avec un autre
ap4'és lui. Mais ce futur, dans ta langue hébraiqitr,
répond à notre ftuur passé, el s'applnjuc a Sédécias
lui -même. C'est conmie s'il y avait : le loi de Ba-
bylone aura pris un rejeton de la famille royale, il
aura contracté une alliance avec lui, il aura enlevé
les dërcnseurs du pays, el ce sera le même rejeton,
élaldi par lui, roi d'un pays appauvri, d'un royaume
sans force et sans pujssance, qui osera se révolter.
Et il pourrait triompher dans sa révolte? Non, il
n'en si*ra pas ainsi,
(II2H) Liie ad domura eiaspcranlcm ! Nescitis
quid ista significcnl? Die : Eece venit rc% Bablyonis
in Jérusalem : el assumet regciu» cl principes ejus,
el addnctt eos ad senielipsum if» liabyloncur. El
tollet de semine regni, ferielque cum eofœdus : cl
ah eo accipiet jusjurandum. Sed el fortes lerra*
tollet, ut sil regnum humile, el non eïcvclur,
sed cuslodiat paclum ejus , cl sencl illiuL Qui
recede]is abeo niisii nunlins ad A^gyptum, ut daret
sibî equos, et populurn multunu r<jiinqurd prospe-
rabilur, vel ronsequetur salutem qui feeit ha»c? et
nui dissolvit paclum, nunquid effugiet? Vivo ego,
dicil Dominus Deus : quoniam in loeo régis, qui con-
sLiiuit eum regem,cujus fecii irriium juramenînui,
et suivit paelnui, (\wm\ habchal eum eo, in médit*
liabvlonis nuvrietur. Et non in exercitu grandi, nequc
m pnpulo nudlo ruciet contra eum Pharao prac-
hum : in jaclu aggens, et in exstructione vallorum,
ut iulerliciat animas mu lias. Spreveral cnim jura-
ment uni ul soheret fiedits, et eece dédit ntan uni
suam : et cum omniu ha'C receril^ non etlugiel.
Propterea h:ec dicil Pominus Deus : Vivo ego, quo-
niam juramentum quod sprevit, et fa*dus quod pra^-
varieaius esl, ponam in rapul cius. Et expandani
super eum retc mcum^el comprehemïclur in sageua
mea : el adducani eum in Bal»ylonem, et judicabo
cum ibi, in prTvariealiono qua «lespcxit me. Et
omnes profugi ejus eum universo agmine suo, gla-
dio cadeni : n*sidui aulen» in omnem ventum di>i>er-
gentur : srielis quia ego Dominus locutussum. iliec
di<il PounnusPriT»' Et 5umain ego de mcduUa ccdri
927
SED
DICTIONNAIRE
SED
9iS
Nous aHons voir bicnlôt l'accomplissement
de cette prophétie.
Le prophète Jérémio avait annoncé les
mômes événements plus longtemps à Ta-
van.^:e. Dès la seconde ou la troisième année
du règne de Séiié(;ias, écrivant aux captifs
de Babvlone, il avait dit : Le Seigneur dé-
clare ceci au roi qui est assis sur le trône de
Davidy à tout le peuple qui habite la ville de
Jifrusaleiriy à ceux de vos frères qui ne vous
ont pas suivi en captivité. Voici, dit le Sei-
gneur des annéeSy vsici que Je déchaînerai sur
eux le glaive, la famine et la peste. Je les
traiterai comme ces fir/ues gâtées qu'on ne
peuC manger, parce qu elles sont trop tnau-
vaises : je déchaînerai sur eux le glaive, la
famine et la peste ; je les livrerai aux vexa-
tions de to'fs les peuples de la terre, à la ma-
lédiction, à rétonnenient, à la risée, à Cop-
probre de toutes les nations parmi lesquelles
je les aurai dispersés (1129).
Plus tard, lorsqu'il fut question de rompre
Talliance jurée avec l'Assyrie : N allez pas
agir de la sorte, dit le môme prophète à
Sédécias : Restez soumis au roi de Babylone ;
demeurez sous sa dépendance et et Ile de
son peuple, autrement vous i)ériroz: Subji-
cite colla vestra subjugo régis Babylonis, et
servite ei, et populo ejusy et vivctis. (Jer.
xxvii, 12.)
Lorsqifenfin Jérus^dem fut assiégée, il no
cessa de jeter à toutes les oreilles sa funèbre
prédiction, non plus pour le [>laisir d'an-
noncer diiii maux désormais devenus inévi- .
tables, nwiis pour les tempérer, les amoin-
drir, en invitant le monarque à se soumettre
et les particuliers à se rendre d'avance h un
ennemi que la victoire rendrait implacable,
et à éviter par la fuite les maux dont la
ville serait la proie.
Sédéi-iaSjSe voyant assiégé, lui envoya une
députah'on, beaucoup moins [)our prendre
conseil de son esprit proj)hétique, que pour
être conlirmé dans ses inutiles projets do
résistance. Loin de les approuver, Jérémie
répondit aux députés : Dites à Sédécias : le
subllmis, et ponam : de vertice ramonnu ejiis leiicrum
distriiiguin, et planlabo super moiitein e\ccl.su:n, et
eiuinenlem. In monle sublinit Israël planlabo illud,cl
erumpct in germon, el faciel Ti ucliim, el cril incedrum
inagnani : el liabilabunl su!) ea omncs volucrcs, et
univci'suui volalili; sub nnibra frondlum ejus nidifi-
cabit. El scient omnia ligna rcgionis quia ego Do-
minns humiliavi lignuni sublime, et exallavilignum*
iiumilc, el siccavi li^num virile, et frondere feci
li^i^num aridum. Ego Domiuns ioculus sum, cl feci.
{Ezech. XVII, 112-24.)
(1129) Quia bscc dicit Doininus ad rcgcm, qui
sedel super soliuni David, et ad ouinem popultnn
habitalorem urbis bujus, ad halres veslros, qui non
sunt egressi vobiscum in tr.insniigralionem. Iliec
dicit Doniinus exerciluum : Ecce miltam in cos gla-
dium cl faineni, el peslCMi : el ponain eos quasi
ficus malas, qujc comedi non possunl,co quod pes-
sim;e sint. Et persequar eos in gladio, vt in famo,
et in peslilcntia : el dabo eos in vexalioneni uni-
versis rcgnis lernc; in nialediclioneni, et in stiipo-
l'em, el in sibilum, cl in opprobrium cunclis Gcn-
tibu% ad quas ego cjeci eos. {Jài. xxix, 10-18,)
(1150) Kl dixii Jcremias ad eos : Sic dicclis ^-
deciai : Ikec dicit Doininus Dcu6 Israël : Ecce ego
Seigneur, le Dieu d'Israël^ dit ceci : Tamoh
serai en un tas, au viilieu de la ri7/e, (et
armes que vous tenez dans vos mattii, et psf
le moyen desquelles vous espérez pouvoir t9fu
défendre contre le roi de Babylone et lt$
Chaldéens qui assiègent vos murailles, h
combattrai contre vous à main étendue, i
lonqueur de bras, avec fureur j indignation^
colère véhémente. Je frapperai sur tout ce
qui habite dans cette ville : les hommes et la
bêtes périront dans une peste effroyable; d
après cela, dit le Seigneur ^ je livrerai Sédidu^
roi de Juda, ses serviteurs^ son peuple, ceux
qui auront survécu à la peste j à la guerre, à
la famine ; je les livrerai aux mains de Ne-
buchodonosor, roi de Babylone, aux mainsie
leurs ennemis, de ceux qui en veulent à leur
vie : et il les abandonnera au tranchant in
glaive, sans égards, sans pitié, sans miséri-
corde. Dites à ce peuple: Le Seigneur Â
ceci : J'ouvre devant vous la voie de la rie d
la voie de la mort : ceux qui demeureront m
cette ville, mourront parte glaive, parlafh
mine, par la peste; ceux, au contraire, fm
se rendront aux Chaldéens, qui vous atié'
gent, auront la vie sauve, mats du moins h
vie. Car j'ai pris cette ville en horreur et nn
en grâce, dit le Seigneur ; elle tombera «
pouvoir du roi de Babylone, et il la livren
aux flammes (1130).
La dixième année du règne de Sédëciii
était commencée; cette année était usa
année jubilaire; le monarque, lcs> obéis de
la nation et tous ceux qui possédaient d«
esclaves, les mirent en liberté, selon le vo»
de la loi, et profitèrent de cette ot-casion jKwr
renouveler Valliance divine, espèce de fédé-
ration rclijgieuse et nalion^ilc, par laquelle
ils espéraient ranimer le pt-ïtriotismc et â-
tirer la protection de Dieu, ils iminolèrenlin
victimes, les séi)arèrent parla moitié, et de»
lurent pompeusement entre les deuxpv-
ties ainsi divisées. Mais ce peuple incons-
tant , excepté dans son entôternenl et dans
ses crimes, n'eut pas plutôt achevé k
jueuse cérémonie, que les maîtres ravirent
convertam vasa belli, quac in nianîbus vesirîs «Bà,
et quibas vos pugnatis advcrsnni regem BabyloéHi
cl Cbaldxos, qui obsident vos in circuitu muroma:
cl congregabo ea in mcdio civiialis bujus. Etdebel-
labo ego vos in manu extenta, et in brachîo M,
et in Turore, el in indignalione, et in ira grandi B
perculiam habilatorcs civilatis Itiijns, homÎMlil
beslia; peslilentia magna morientur. EtposIlHecïi'
Doininus : dabo Sedeciani regem Juda, et sene
ejus, et pupulum ejus, et qui derclidi sunt in diî-
lale bac peste, et gladio, et Came, in manv Mahap
chodonosor régis Babylonis, cl in manu inimicona
coruni, et in manu quxrenlium animam eoniBi,<l
l)e]'cuiiet eos in ore gladii, et non flecletur, nefae
ftarccl, nec miserebilur. Et ad popnlum iiuncdieis:
laîc dicit Dominus : Ecce ego do coram vobîtftti
vilse, et viam mortis. Qui babitaverit ip urbe kac
morietur gladio, et famé, et peste : qui auteiBe|it^ <
sus fuerit, cl Iransfugerit ad Chaldaeos, qui obsuM
vos, vivet, et »'rit ei anima sua, i]uasi sp^na.
Posuil enim faciem mcam super civitatem hanc a
malum, et non in bonum, ait Dominus : in noDa
régis Babylonis dabilur , et cxurct cam igni. {^^'
SED DES MIRACLES.
vemenl la liberté h ceux h c[ui ils
mi accordée. A celle vue, Jérémie, ral-
it le feu de sa colère, ou plulôt épan-
de nouveau ses tristesses, s'écria : Les
e$ qui ont rompu Calliance contractée
noi^ qui nont pas accompli le pacte con-
reuxenma présence Jorsf/u'ilsontséparé
lu en deux parts et sont passés entre
les princes de Juda, les princes de Je-
m, les eunuques^ les prêtres, tout le
f qui a. passé entre les moitiés du veau,
livrerai aux mains de leurs ennemis ,
ains de ceux qui en veulent à leur vie;
andonnerai leurs cadavres aux ciseaux
i et aux bêtes de la terre. Et SédéciaSy
J)*daj et §cs princes, je les livrerai aux
de leurs ennemis, aux mains ae ceux
veulent à leur vie; aux mains des ar-
ftt roi de Babylone, qui se sont éloignées
;*. Car je l'ordonne, dit le Seigneur,
tendront contre cette ville, ils la com-
n/, ils la prendront, ils la brûle-
1131).
p comprendre ceci, il faut se souvenir
haraon Hophra avait enfin levé une
, et avait fait mine de marcher au sé-
rie son allié. Or, celte circonstance
coïncidé avec la rénovation du |)a(;lc
Meu, les Juifs, en voyant Nahuchodo-
levcr le siège pour marcher à la ren-
des Egyptiens, se crurent délivrés, et
irs sans inquiélude, ils rom[)irent
ice, en remettant les esclaves en ser-
, aussi peu soucieux de garder à Dieu
oie donnée, qu'ils l'avaient été peu
Iroit du roi de Babylone. Mais Dieu
uchodonosor, qui comballaiei-t en-
î, s'entendirent pour tirer une seule
mce de celte double perfidie. Nabu-
losor vint reprendre le siège, aussitôt
Il libre du côté de l'Egypte.
afin que Sédécias ne pût prétexter
[l'ignorance, Jérémie alla lui répéter
lèrae la Icrrible prédiction, en Tac-
çnanl de nouveaux détails, qui le re-
înt personnellement. Je livrerai cette
1 pouvoir du roi de Babylone, et il Ca*
nera aux flammes. Vous n'éviterez pas
éme de tomber entre ses mains : vous
ait prisonnier, vous lui serez remis;
rez ae vos yeux dans ses yeux, vous
lerez bouche à bouche ; vous entrerez
%bylone,.,. Cependant vous ne périrez
I Et dabo viros, qui pitcvaricnnlur fœdus
5t non observavcriinl vorba fuulerls, quibiis
snnl in conspeclu ineo, viluhiin qneni con-
. in diias partes, et Iransicrunt intcr divi-
jus : Principes Juda et principes Jerusale.is
et sacerdotes, et omnis populus ternie, qui
uni inlcr divisioncs viluli : cl dabo cos in
riimicorum suorum, et in nianus qua:rcn-
tnam eorum : et erit nioiticinuin eorum in
olalilibuscœli, et besîliis terra*. Et Sedeciam
uda, et principes ejus, dabo in inanus ini-
I suorum, el in nianus qn;ercnliuni animas
et in manus exercituuni régis Dabylonis,
îsserunt a \obis. Erce ego praîcipio, dioit
i, cl reducam eos in civitatem banc, et pne-
r adversus eam, et capicnt eam, et incen-
i : et civilatcs Juda dabo in soUludinein, co
SED
G30
point par le glaive. fou$ mourrez en paix,
votre corps sera brûlé selon la coutume usitée
à Cégard des rois, vos prédécesseurs, et l'on
pleurera à vos funérailles en disant : hélasl
Seigneur. Telle est ma volonté^ dit le Seigneur
(1132).
A la suite de cette communication, Sédé-
cias fit jeter Jéiémie eii prison ; mais il l'en
tira bientôt secrètement, afin d'avoir une en-
trevue seul à seul avec lui, et de lui de-
mander conseil ; or te conseil il ne devait
]jas le suivre, puisqu'il ne s'accordait pas
avec sa manière de penser. Fuyez, lui dit le
prophète, passez à l'ennemi, et vous vous sau-
verez ainsi que la ville, autrement vous pé-
rirez et elle sera livrée aux flammes, — Je
n'ose pas, répondit Sédécias, car je craii.s
les incultes et la railleries des transfuges qui
m'auraient précédé. — Jls ne vous insulteront
pas, dit le prophète ; si vous r entez, au con-
traire, ce sera votre famille et vos épouses qui
vous insulteront, lorsqu'elles se verront li-
vrées aux Babyloniens, parce qhevous n'aurez
su trouver ni le courage de les défendre, ni la
prudence de les sauter. — Au moins ne dites
rien de notre entretien, ajouta le roi. — Je
dirai, reprit le prophète, que je vous ai de-
mandé la faveur de ne pas \étre renvoyé en
prison.
C'était la seconde fois que Sédécias s'en-
tretenait ainsi secrètement avec Jérémie.
I{st-il donc vrai, lui avait-il dit la première
fois, que je tomberai entre les mains des
Chaldéens? — Vousy tomberez, dit Jérémie:
Putasne est sermo a Domino ? Et dixit Jere-
mias: Est. Et ait: In manu régis Babylonis
traderis. [Jer. xxxvii, 16.)
Tandis que Jérémie parlait de la sorte h Jé-
rusalem, le prophète Ezéchiel, transporté au
fond de la Babylonie, sur les bords du fléuvo
Chobar, m-^aii de son côté: Ceux qtn sont
restés à Jérusalem, deviendront captifs, et se-
ront forcés d'émigrer. Et le chef qui les gou-
verne, sortira au milieu de la nuit, porté sur
les épaules de ses gens; il passera par une
brèche faite exprès au mur de son palais^
avec un voile sur le visage^ afin quil n'aper-
çoive pas la terre. Mais j'étendrai mon filet
sur lui, il sera pris dans mon lacet, je le mè-
nerai à Babylone, en Chaldée; il ne verra
pas cette ville, il y mourra. Et ceux qui sont
autour de lui, sa garde, ses gens d'armes, je
quod non sit liabitator. (Jer. xxxiv, 18-22.)
(1132) Ha^c dicit Domiiins Deus Israël : Vade, et
loqucre ad Sedeciam regcm Juda et dices ad euro :
IIuîc dicit Doiiiinus : Eccc ergo tradam civitatem
banc in manus rejijis Babylonis, el succendet eam
igiii. El tu non eCTugies de manu ejus : sed compre-
hensionc capii ris» el in manu ejus traderis, el oculi
lui ocuios régis Babylonis videbimt, et os ejus cuni
ore luo loquelur, et Babyloncm iiilrolbis. Altamen
nudi verbum Domini, Sc'decia rex Juda : IIîtc dicit
Dominus ad le : Non moricris in gla<li«>. Sed in
pace moricris, cl secundum combusiioncs patrum
luorum regum prionnn qui fiierunl anle te, sic
comburcnt le : el vîc, Domine, pi n^eil le : ouia
verbum ego 'oculus sum^ dicil Don.iiius. (Jer.
xxxiv. 2-5.^
-^:
051
SED
DICTIONNAIRE
et je tirerai
SEII
les disperserai à i^m$ les vents
le glaive après eux (liSSj.
Et vous, profane^ chef impie d'Israël^ s'é-
crie plus loin le même prophète, vous dont
s'accomplit le terme assigné à vos iniquités^
ôtezy dit le Seigneur Dieu^ ôtez crtte tiare^
cette couronne ; cest elle qui a relevé votre
humilité: elle sertira d'humiliation à votre
orgueil. Douleur! Douleur! J'en ferai une
couronne de douleur, quand viendra le ven-
geur à qui je la livrerai (1134.).
Si nous voulons maintenant savoir la ma-
nièpc dont s'accomplirent ces prophéties,
écoutons le récit de Jérémie ou de son
continuateur : La onzième année du rèane
de Sédécias, le neuvième jour du quatrième
mois, la famine assaillit la ville ^ car les ali-
ments étaient entièrement épuisés; utie brè-
che fut ouverte à la muraille, et tous ses
défenseurs s'enfuirent ; ils quittèrent la ville
pendant la nuit, par la voie qui est entre les
deux murs, conduisant aux jardins du roi,
et se dirigèrent vers le désert, les Chai-
déens tenant toujours le blocus autour des
nturaiiles. Mais un détachement de leur armée
se mit bientôt à la poursuite du monarque,
et s'empara de lui dans le désert des envi-
rons de Jéricho. Tout son cortège se dispersa
et s'enfuit. Sédécias, ainsi arrêté, fut amené
devant le roi de Babylone, alors à Reblatha,
au pays d'Emath, où Nabuchodonosor le mit
en jugement. Le roi de Babylone fit mettre
à mort tous les fils de Sédécias en présence de
leur père ; tous les princes de Juda furent
également mis à mort à Reblatha ; t7 fit arra-
cher les yeux de Sédécias, le couvrit de chaînes,
l'emmena à Babylone, et le jeta en prison pour
le reste de sa vie (1135). iVoy. Jérem. xxxix,
2; LU, 5; IV Reg. xxv, 3.)
Ainsi finissent les mauvais rois, et plus
encore les i)rinces faibles et inhabiles. La
Providence ménage ces derniers, pour le
temps où elle doit tirer vengeance des
nations corrompues par TexempTe des pre-
miers.
Cet exemple, au surplus, fournit une
l)rcuve, après mille autres, de la parfaite
(1155) Die : Ego portciUum veslruin : guomodo
feci, sic fiet illis, in transiiiigrationein, et in capli-
vitalem ibunl. Dux, qui est in medio eoruin, in
liuiiieris portabilur, in caligine egrcdiettir : parietem
perfudieiil ut educanl euui : faciès ejus operictur
ut non vidcatoculo lerram. Et eilendam relenieum
super euin, et capietur in sagena mea : et adducain
euin in Babylonem in terrani Chaldaeoruni : cl ipsaui
non vidcbit, ibique niorielur. Et oniues qui circa
cuni sunt praesidium ejus, et aguiina ejus, dispcr-
gam in onnieni venlum : et gladiuni evaglnabo
posl eos. (Ezech. xii, 11-U.)
(1154) Tu auteni profane, impie dux Israël, cujus
venit dics in tempore iniquitatis prsefniita : hîBC
dicit Donilnus heus: Aufcr cidarim, toile coronam :
nonne lia:c est, quae humilcm sublevavit, et subli-
mera humiliavit? Iniquitaiem, iniquitatem, iniqui-
talem ponam eam : et hoc non factura est, donec
venirel eujus est judicium, et tradani ei. (Ezech.
XXI, 25-270
(1 155) ractum est autem in anno nono regni
ejus, in mensedecirao, décima mensis: Venit Na-
bucbodonosor rex Babyloois, ipse et oranis exerci-
connaissance que Dieu a des événen
futurs; et en môme temps de la Hl
pleine et entière avec laquelle il les dl
])uisqu'il ne les manifeste d'une manié
menaçante et si itérative, que pour e
tourner le cours, par suite de la péni
de ceux qui doivent en être les vicl:
SELLUM. (Prophétie qui le conce
— Voy. art. Jérémie, t. I", col. 1005 et
SEMAINES (Les 70 semaines de D«
' — L*iine des plus importantes prophéti
Daniel, est sans contredit celle qui mi
plus de cinq cents ans à l'avance Tanm
t)our ainsi dire, le mois dans lecra
flessie devait être mis à mort. Voici le
rôles du i.rophèle : La première anm
règne de Darius le Mcde; moi Daniel^
avoir médité sur les soixante-dix années
gnées parle prophète Jérémie pour (ai
de la désolation de Jérusalem j Je aii
à j)rier avec ferveur Et penaant q
priais, l'ange Gabriel s'approcha de «
me parla de la sorte : En réponse à
prière et conformément à vos désirs^ i
été ordonné de vous faire une révéh
ainsi soyez attentif à mes paroles, et^
de bien comprendre. Dieu a fixé, n
vement à votre peuple et à votre ville h
un espace de soixante-dix semaines ^ i
lequel la prévarication se consommera, l
ché prendra fin, r iniquité sera effaci
justice éternelle régnera, les visions et tes
phéties auront leur accomplissement^
Saint des saints recevra fonction.
Sachez donc, et notez-le bien : Du m»
où la permission de rebâtir Jérusalem
été donnée, jusqu'au Christ-Roi, il y aun
semaines et soixante-deux semaines : £«j
d'armes, et les murs seront restaurés 'iaê
temps difficiles.
Après soixante-deux semaines, le C
sera mis à mort ; et le peuple, qui f «ir
nié, ne sera plus son peuple. Et la ville
sanctuaire seront détruits par un peuple
viendra avec un général: la dévastatUm
le dernier terme, et la désolation irrita
commencera quand la guerre finira,
tus ejus, adversus Jérusalem, et obsedeml
cl xdilicaverunt contra eam niunilioues in cir
Et fuit civilas obsessa usque ad undecimun i
rrgis Sedeciœ. Mense autera quarto, nona-a
obtinuit famés civitatera : et non erant alii
populo terne. Et dirupla est civilas, et oauM
bellatores ejus fugerunt, exierunlque de à\
noctc per viara porUe quae est inler duos mv
ducil ad bortum régis (Ciialdieis obsidenlilNtt i
in gyro) et abierunt per viara, qu» ducit il
mura. Persecutus est autem Chaldaeonim exe
regera et apprehenderunl Sedecam in Agi
3uod est juxta Jéricho : et omuis comiutai
iffugtt ab eo. Cumque comprehendissent n
adduxerunt eum ad regem Babylonis in ReM
quae est in terra Eniatb : et locutns est ai
judicia. Et jugulavil rex Babylonis filios Sedei
oculis ejus : sed et omnes principes Juda o
Reblatha. Et oculos Scdeciae eruit, et viniil
compedibus, et adduxil eum rex Babylonis û
bylonem, cl posuit eum in domo carccris nsqi
diem mortisejus. [Jer. lu, 4-11.)
5EH DES MinACîXS
► Chrut] comommtra tlne alliance avec
\r$ pendant ic cours dune semaine; et
ne mintié de la semaine^ le temps de
et du sacrifice prendra fin: Et on
fdiu le temple Vtéomination de la déêo-
et la désolation persévérera jusqu à la
mation et â la fin (1136),
rès-grati(J nombre de commonlnteurs»
Il moins savants» ont eitf»li(]uô di ver-
■' ce lexle, nourtont si clair, et i|iii
i bien avec les évt-menients accomjdis
siècles de 15; mais la |di]|iail» tons
re» s'en sont tirés d^une roaui^rc mal-
ise, pour n'avoir pas serré d'assez
si Von veut bien nous permettre
ociUion, les expressions biblirpies.
Kis de micuï faire, en corn mon i;a ni
' dernière partie de la prophétie, afin
iîcrver Feinlication des soixante-dix
ifies, qui uemaodera une discussion
ndue.
ïrisl doit èlre rais à mort par les mains
propre pc»ip!e, c'est-à-dire par le
juif, et le jreuple juif cessera de ce
Il d iHre le peuple de Dieu; aucun
le ne Tavait encore dit d'une manière
laire,
lie sainte el le sanctuaire seront dé-
mv un peuple qui viendra avec un
j pnpiilua cum duce venturo ; non
lor un roï> ni par J'aruïée tl'un roiy
ir un (leuple, sous la conduite d'un
ÇénéraL Est-il possilile de désigner
laireruent le Peuple Roi : celui qui
si tlèrcnieol sur ses étendards Uns-
U S, P, Q, \{ : {Sfnalus popuhtsqne
i$.) Cetle particularité c^l d'autairt
marquable, qti'au tenq^s de Daniel il
lil que des monarchies, et [.as un
i*p/e, sans excepter les Romains eux-
évastation sera le dernier terme, et
laliou rommencera quand la guerre
fin ; finis ejus vastiias, et posl finem
Juta dtsolntio. Hé quoi 1 n est-re pas
l'expiration des guerres que les peu-
relèvent, que les nations se recons-
I que les villes rcsiaurent leurs mu-
Oui, sans doute; mais ici il en sera
ni: une désolation irrémédiable sera
^e suprême de toulcs cbo,^es, Jér usa-
it le tenqde ne se relèveront point, le
e juif ne se relèvera i^as luî-nièuie; au
" e, ses restes infortunés iront de dé-
en décadence, de ruines ^n ruines,
ce qu'il ne reste plus dans toute la
|Ab exortlio preciim tnarnm rgR\ssus csl
go anlem vi'ni ul iiiflkartrni iiïn^ ipiia vir
ftruin es : tu ergo anin»;Hl verte stn-uioriein,
lîige visionciiï, Scpluagiulri hotKNïruadt'S ;dj-
\ Muit su[Mîr pt^iuluin ti(iim« et super tJrlH'tn
luam, ut coiisununelur praRvaritaiin, et
laccipiat pcccaHim, et deleAtur Jiiiiiyit:is, cl
lusltUasenipilerna, iHimplenltir vtsm, et pro-
ungalur Sancliis saiulonini. Seilo ei^;*!,
iféric: Ab tî\llii senn*uiis, lU itcrum iriJi-
ru»aleni\ usquc adClirislunMliiceiii,ÎTetHl(>-
ptem et liebdoiiiades scsaginla duae erunt :
034
Judée un seul descendant de Juda, pour
pleurer sur les malheurs de la patrie.
Le temps de rhoslie et du saerifl«*e prendra
fin pondant la moilié d'une semaine; m dimi-
dio heddotnadii deficitt koitia et sacrificium^
car c'est ainsi qu'il faut traduire, el non nu
milieu de la semaine. Le Christ, en clîet,
véritable hostie, oiFnra par sa mort le vér, *
lablo sacriîice, qui se continuera désornai s
d'une manière tout à la fois réelle elm^sliquit
jusqu'à la tin du monde, et dont les'hosiies
et les sacrifices [irécédenls nélaseni que la
figure et l'annonce p(Opl)éiique. J'out a>oia
été consommé*' sur la croix, le rachat au péché
ayant été opéré, le Saint des .saints étant
entré ihnns son royaume de justice» les |>ro-
jihétiesétanlaccoiiipliest le temps des ombres
légales aura cessé, pui>qu on ne proj hétise
plus ce qui est irrévocablement accompli.
On verra dans le temple l'abomination de
la désolation , et la désolation jiersévérera
jusqu'à la consommation el h la fin; erit m
templo abominât io desoiationis : et usque ad
ronsummationem et finem perseierabit deso-
latio.
Les interprètes se demandent quelle est
cette abomination de la désolation qu'on doit
voir dans le teni|>le. Pour les uns, c'est la
présence des armées romaines dans la vilb
sainte; mais évidemnieiil il ne s'agit pas de
cela, puisque le (irophète parle du lonqde, et
non lie la ville; et d'ailleurs tant d'armées
étrangères ont foulé le sol de Jéru'îalem,
sans que les Juifs aient crié à l'atiomination,
qu'il n*y a pas lieu d'admettre une pareille
explication. Pour les autres, c'est la présence
dans le lieu saint des enseignes des Romains*
♦ibjets d'un culte idolâtrique; mais ce nVst
pas encore cela, |iuisqu'il est que^lion d*un
genre d'abomination qui doit conduire à la
désolation, c'est-/i-4lire à une ruine totale, et
non d'idoïAtrie; sans compter que les ensei-
gnes des légions ne [larureut pas dans la
temple, le feu y ayant été mis de Textérieur,
et l'incendie sV»lànt propagé si rapidement,
que ceux-là mêmes qui y étaient renfermés
périrent pour la plufiart, et que ceux qui y
pénétrèrent un moment, n'étaient conduits
que par le désir du pillage, au rapport de
Josèphe*
Il n'y a pas lieu, au surfdus, de discuter
une pareille explication, après que le Sau-
veur lui-même en a donné une diû*érente
dans l'Evangile. Il venait d'annoncer à ses
apôtres la ruine prochaine de Jérusalem et
du temple, et complétait la f>ropbétie nar
quelques renseignements propres à les éclai-
cl rur^iUTTi rcdificabilarplnlra, et iniirî in angiiglia
tcmporinïi. Lt posl hebOoin iules sC3î agi ma Jiiaii oc-
cidelnr Chrisius : el mm erit éjus» ptqiultis (pu eum
negauirus est. Et clviiatitu etsanciitarium Jissipa-
bii p*»pidiis CBin (hice venluro : el finis ejns vasli-
tas, el post fmem bcHi slatiiln itesolalio. llonlinna-
Lil autein paelimi miillis hebdiuiiadu luia el în
dnnidio bebdoniadi^ deiiciel hoslia cl f^aenfirimii :
cl eril in temple» abouiinalio désolât uiots el uscpte
ad eonsunintalioiieai el Ibieiii perscvcrâbit desolatid
(Dan, i\, f^tl.)
035
SEM
DICTIONNAIRE
SEM.
rer sur le moment de pourvoir h leur sûrelé
personnelle. Lorsoue vous verrez dans le lieu
saint, leur dit-il, Vabominadon de la désola-
tion prédite par le prophète Daniel, que ceux
qui seront dans la Jud^e, s* enfuient, dans le
pays des montagnes; que ceux qui seront sur
le toit, n'en descendent pas pour emporter
quelque chose de leur demeure: que ceux qui
seront dans les champs, ne rentrent pas dans
la ville pour prendre leurs vêtements (1137);
ainsi porte le texte de saint Matthieu ; saint
Marc s'exprime de la même manière. {Marc.
XIII, ik.) Saint Luc parle d'une façon diffé-
rente : Lorsque vous verrez commencer le
sié(je de Jérusalem, souvenez-vous que sa
ruine sera proche : alors que ceux qui seront
en Judée, s'enfuient vers les montagnes, que
ceux qui se trouveront dans la ville, s'empres-
sent d'en sortir, et que ceux qui seront aux
champs, n'y rentrent pas (1138).
En combinant ces deux textes, il est facile
d'en déduire la conclusion suivante : Le
Sauveur donnait à ses disciples la formation
du siège de Jérusalem, comme un signal
auquel ils reconnaîtraient le moment su-
prême de tout quitter, la ville et la patrie,
et Tabomination de la désolation prédite par
Daniel, comme une première annonce de ce
qui devait arriver. iVay. Tari. Jérusalem,
1. 1", col. 1123.)
Si donc le prophète, en parlant de l'abo-
mination de la désolation, avait eu en vue la
présence des soldats romains ou des ensei-
fnes idolâtriques des légions dans le temple,
explication du Sauveur porterait à faux,
puisqu'il devait être trop tard alors de fuir
de la ville, et bien tard déjà de fuir de la
Judée. En effet, quand le temple, devenu la
f)roie des flammes^, fut envahi, presque tous
es habitants de la ville avaient péri, et la
Palestine, subitement envahie ell^-même sur
tous les points, allait être fouillée jusque
dans ses plus secrets repaires. (Koy. Josèpbe,
Guerre des Juifs, 1. vi, ch. 27 et suiv.)
Qu'entendait donc le prophète par cette
expression Tabomination de la désolation?
11 entendait évidemment les meurtres, le
sang et le carnage dont les factions rivales
d'Eléasar, de Jean de Giscala et de Simon,
fils de Gioras, devaient souiller le temple,
même avant Tinvestissement de la ville. Les
récits de Thistorien Josèphe peuvent tenir
lieu de toute autre interprétation à cet égard.
{Voy, Jos., Guerre des Juifs, 1. iv, ch. 14, 17,
19, 34; I. v, ch. 1, 11, 37; 1. vi, ch. 6, 12,
16, 18, 19, 22, 20 et suiv.)
Nous citons à regret, et à défaut d'un autre
témoignage, celui de ce méprisable auteur,
vil transfuge, qui semble n'avoir écrit que
j)Our pallier sa conduite ; aussi mauvais
croyant que mauvais citoyen, qui, par une
basse et indigne flatterie, voulait faire passer
(1137) Ciim ergo vidcritis abominatiohem deso-
lalioiiis, qux dicta est à Daiiictc propbeta, staii-
leai in loco sanclo : qui logii iidcHigat : Tune qui
in Juda'.a sunl, ftigiant ad montes : Et qui in tecto,
non desccndat loliere aliquid de <lonio sua : Et qui
in agro, non revertalur loliere liinicani suani. V:e
aulcm pi\Tgnanlibus et nuaientibus in illis diebus.
Vespasien pour le Messie (1139); im
effronté, oui, dans ses Antiquités judu
a altéré à aessein plusieurs récits impc
des livres saints; crédule historien, q
conte de puériles merveilles de la si
de Salomon, des pommes de Jéricho,
racine de baaras ou mandragore, et t
les écrivains chrétiens font trop d'hoi
en acceptant les témoignages qu'il n
Jésus-Christ, de Jean-Baptiste et de V
Saint-Jacques ; c'est pitié de les voir s'é
en efforts, pour démontrer Tauthentii
texte. Comme le christianisme n'a pasi
de pareils aveux, il nous semble qu'on
rait laisseraux académies le soin ue réJ
de semblables questions, en mè:i:e
?ue celles qui sont relatives aux pa
quivoques de Ménandre, de Bérose
Manelhon, rapportés par le m^me a
Toutefois, il dut être plus fidèle histor
la guerre des Juifs contre les Romains,
qu il en fut témoin, et qu'il la racoi
ceux qui l'avaient soutenue dans les
camps opposés.
A tous les détails qui précèdent, I<
phète ajoute que la désolation perse'
jusgu'à la consommatior^ et à la un;
à-dire à tout jamais; usque ad consum
nem et finem perseverabit desolatio. Di:
siècles accomplis sont venus lui donni
son à la face de lunivers.
Occupons-nous maintenant des soîi
dix semaines qui devaient s'écouler
l'octroi d'une permission de relever le
titications de Jérusalem et la mort do C
il s'agit de semaines de sept années, ee
est hors de discussion; les Juifs coiii(il
ainsi, et cette seule observation lève
diûiculté. Soixante-dix semaines foatq
cent quatre-vingt-dix ans.
Soixante-dix est un total que le pro
décompose aussitôt de la manière suiti
d'abord une période de se{>t semaine$i
une période de soixante-deux semain
enfin une période d'une semaine, pei
une des moitiés de laquelle la prof
recevra son accomplissement.
Il a surjji beaucoup de systèmes el
plications, mais aucune n'est pleiM
satisfaisante; plusieurs no sont pas I
raisonitables. Ainsi, des commentateur
petit nombre il est vrai, et quelques
nins commencent à la quatrième aniié
Sédécias, et arrivent ainsi à Tan 105.^
Vève vulgaire. Origène et Tertulliea jj
nent pour point de départ la premières
du règne de Cyrus, et aboutissent à n
avant Tère vulgaire; c'est-à-dire à 33tt
la naissance du Sauveur, et à 66 att
temps désigné. Eusèbe el saint GjrriB
Jérusalem parlent do la seconde anné
Darius, fils d Hy.st<iSiC, 520 ans avant
(Malh, XXIV, 15-10.)
(I1.38) Cnin aiitem vidcritis circiiindariabi
citu Jcnisâlein, lune srilole quia appropisfi
desolatio ejus : Tune qui in Jutisea siiol, fagisi
montes, cl {\\\\ in niedto ejus, discedant :àf
rogionihus, non intrcnt in oam. (Luc, xxi.M]
(1159) \oy.GuerredesJuifs,l \i, cb. 3l,àla
SE\f
WS MIRACLES.
SEM
W»
ire, et arrivent h 60 ans près de Tévé-
nl. Sulpice Sévère commenrc h Darius
is , ^23 ans ûvaHt l'ère vulgaire; par
îqueni trop Urtl de 37 ans.
es Africain, Théodoret], le vénérable
I suivis l'ar le plus grand îiombre des
lentateurs modernes, et enlTe autres
te P. Péieau dans sa chronologie, à la
lème année d'Arlaxercès- Longue-Main,
ranl l'ère vukaire, et de la sorte treize
trop lard, |lyautorité du P. Pétcati
fait adnieltre ce système, louto conles-
Lsetnt>lc lermioéc; mais il y a Heu
bner de nouveau; car il est erroné,
P dissimuler Terreur, Fauteur supJMisc
riaxerrès, associé à l'empire dès Tan
vanl rère vulgaire, régna neuf ans avec
>ère, et quainsi il faut commraencer
^gne neuf ans plus tôt que ne le disent
sloriens; par ce moyen, il ne reste jdus
ic différence de quatre années, qui
rien, h en croire le P. Péteauet ses
Prs. Nous croyons, nous, <p.i*urie
e quatre années est tout, ei qu'il
faire disjiaraltre ou cherrher une
explication; un proidiote ne doit pas
nnper, m^^me d'une année, dans la dé-
nation d'une époque, lorsqu'il fait
r|Qe de la préciser comme ici, S*il y
erreur, la chronologie profane serait à
e.
kja différence est bien plus considénv
H)n ne Pavoue; elle est récilcment de
^ns, e^r la supposition d'un avance-
de règne en faveur d'Artaxereès est pu-
ni gratuite d'abord, et ensuite tout h fait
Jriquc. Elle repose sur un passage
< '-■ ' (Je Thucyuide, qui prélend qy*j
•s cherchant tm refuge ajifès sou
L^^iMurnt, fut accueilli à fa cour d'Ar-
:*ès, riui venait de monter sur le trône,
i^iil dcThémistocle dut arriver, d'après
dore (le Sicile^ la seconde année de la
ympiade, rorrcspomlanlMa 'i^71• année
Père vulgaire, Alais il ot évident que
ydide a commis une erreur, puisque
les historiens s'accordent à placer le
lencement du règne d'Artatercès h l'an
et quant 5 la prétendue association à
drc» c'est d'autant [>lus une chimère,
le tels usages étaient inconnus dans le
ime de Perse. 11 est vrai que Darius,
un moment de danger, se désigne un
tsscnr dès son vivarU ;* on, peut encore
un ou deut exemples j»areils; mais il
dn de se désigner un successeur h se
er un collègue,
rchevéque Ushcr, dans ses Annnïes de
i>fi Tesiament^ a suivi luie autre roule,
triant du même [>oinl : il supprime
années du règne de Xcrxès, et les
e à lelni d'Art^ixercès, toujours en
du même passage de Tucydide; c'est
gCT plus gratuitement encore les don-
n I histoire.
I^nus, suivi par un petit nombre de
tentateurs, entre autres par Corneille
erre, a mieux rencontré en indi<tutint
plièmc année du règne d'Artnxercès
im. DES MlBàCLES. IJ.
Longue-Main , seulement le système a été
jusqu'ici mal exposé.
Pesons bien chacune des paroles du pro-
phèie et ensuite les récits de l'histoire sainte,
et nous reconnaîtrons que cetie explication»
la seulç vraie, est fiicile h défendre.
La soixante-neuvième année de la capti-
vité, une année seulement avant le retour
dos Juifs à Jérusalem, Daniel s'exprime
ainsi : « Depuis roctroi de la permission de
reb/itir Jérusalem jusqu'au Christ-Hoi : Ah
exilu sermonis ut iterum œdificetur Jerumtem^
il s'écoulera 7 semaines et 62 semaines;
la place d'armes et les murs, plntea et muri^
seront restaurés dans des temps difficiles,»
Qu'entend donc le prophète par Ja recons-
truction de Jérusalem ; {s'agit-il dans sa
nensée de la rééditication du temple cl des
naJiitations particulières? Nullement, il
parle des fortifications de la ville; il le dit
{KJsitivement : piatta tt muri^ la place d'ar*
mes et les murs. Le sens du mot plat en est
déterminé par le mot qui suit : ce ne sont
ni les promenades ni les places publicjues,
mais les places d'armes, cette zône intérieure
gui suit le pourtour des murs, en vue des
évolutions que la défense nécessite. Jéru-
salem est une ville de guerre, et elle ne
sera réellement reconstruite, que quand ses
renif^arls lui seront remUis; une ville dé-
nwintelée, quel que soit le nombre de ses
habitants, n'est plus elle-mèuie; le retour
de plusieurs milliers de citoyeiis est un
accroissement, niaii non une reconstruction;
car enlin, avant larrivée de la colonie ame-
né/j |>ar ZorolK!l>cl, il r avait urïc Jérusalem,
et elle n'étaitjpasentièVemenl déserte; toute
b pojmlotion n'avait pas été enlevée. Le
l»rui sens sullirail donc pour indiquer qu'il
s'agit de la restauration des murailles, quand
même le j>ro|>hète ne le dirait j»âs.
Il n'est {picstîon ni d'un décret ni d'un
ordre, mais d'une simple permission, et
même, selon toute apjKireîïce, d'une per-
mission verbale : scrmo. Et il ne paraît pas
ïpi'il y ait parmi les traducteurs de dissi-
dence remarquable sur le sens du mot
sermo.
Mais il y en a parmi les commentateurs
sur le sens du mot ejcitm mii raicom^agne :
les uns entendent par la l'otiroi de la f)cr-
mission, les autres i^on accomfdisspment;
le P. Tirin est au nondiro des tlerniers,
flans sa Chroniaue (F, cap, 38, Illet IVCon-
eiusio), où il adopte la 23* année d'Artaier-
ces comme un point de déf^art , quoiquil
com[«te de la 8' année du môme prince
dans son Commentaire iwrZïwnieL Cette con-
tradiction dans un auteur justement ro-
nommé n de quoi surprendre; elle montre
aussi les diflkultés réelles de la chronologie
nrofanc. Les événements nous donneront
bientôt la solution; et c'est C£ que nous
examinerons, après avoir dit quelques mol'*
d'une diûicuhé des plus faciles h résoudre
concernant la longueur de l'année ju(^aïqiie.
Quelques-uns de ceux qui commencent
leur calcul à la vingtième année d'Arlaxer-
cèsi supposent qu'il s'agit d'années lunairesi
30
900.
SEM
DICTIOiNNAIRB
SEM
c'est-à-dire de 354 jours, afin de répartir sur
la durée des 490 ans les treize années qui
se trouvent de trop; mais c'est une préten-
tion doublement erronéd, d'abord en ce
qu'elle ne les fait pas arriver juste à leur
but, ensuite parce qu'aucun peuple ancien,
j)as même les Juifs, ne calcula jamais de la
sorte. Les Juifs, sans doute, comptaient par
lunaison, mais comme leur année, devenue
mobile, aurait successivement commencé
dans toutes les saisons, ils avaient soin d'a-
jouter tous les trois ans une lunaison embo-
lismique, qui rétablissait Tordre conformé-
ment a la révolution solaire. Les années du
prophète Daniel reviennent donc à des an-
nées communes de 365 jours.
La première année de son règne, Cjrus
promulgua un décret , traduxit vocem in
omni regno siu)^ etiam per scripturam^ par
lequel il autorisait la reconstruction du
temple de Jérusalem, donnait permission
à tous les Juifs de ses Etats de se rendre en
cette ville, ascendat in Jérusalem^ et œdificei
domum Domini Dei Israël; leur accordait
la faculté de jjrélever dans toutes les pro-
vinces un tribut et des offrandes à l'inten-
tion de cette nouvelle entreprise; et rendait
de son côté les vases d'or et d'argent appar-
tenant à l'ancien temple, que Nabuchodone-
sor avait enlevés et transportés en Perse.
(F. I Esdr. I.)
Dans tout ceci, il n'est encore question ni
de Jérusalem, ni de ses murailles, mais
uniquement du temple, qui doit être relevé,
et dans lequel les oblations et les sacrifices
doivent recommencer. Ce n'est pas encore là
ce qu^e Daniel a annoncé ; mais c'est un ache-
minement pour y arriver.
Quarante-deux mille trois cent soixante
personnes, non compris les femmes et les
domestiques, entendirent l'appel du grand
roi, et se dirigèrent vers la Judée, sous la
conduite de Zorobabel et de dix autres
chefs. Chacun se rendit d'abord dans le lieu
do son origine, et commença par s'occuper
de ses propres affaires; ce n'est que la
deuxième année, que l'on songea enun sé-
rieusement à relever le temple. Mais les
nations voisines y mirent des obstacles, de
sorte que l'ouvrage n'avança nullement pen-
dant le reste du règne de Cyrus, ni même
pendant celui de Cambvse, ou Assuérus; le
travail relatif à l'achèvement du temple
demeura totalement interrompu, dit l'histo-
rien sacré.
Mais enfin, il fut repris lors de l'avènement
deiDarius, sous la direclion;de Zorobabel, et
à l'instication des prophètes Aggée et Za-
charie. Les nations voisines, dans le dessein
d'y^ mettre de nouveaux obstacles, s'en plai-
gnirent à ce prince, tout en lui indiquant
maladroitement l'édit de Cyrus, qu'il fit re-
chercher et qu'il fit promulguer une seconde
fois, en l'accompagnant d'un autre édit pour
son entière exécution. C'était la seconde an-
née du règne de Darius. Mais dans cette se-
conde ordonnance, comme dans la première,
qui s'y trouve relatée en entier, il ne s'agit
encore que de l'édification du temi)le ; il n'y
a rien de plus. Cyrus rex decrevit ut
Deiœdipcaretury quœ est in Jérusalem^,
erqo dimiltite péri templum Dei îZ/ud...
Forts de cet apppui, les Juifs près
l'ouvrage, tout fut achevé au bout de
années, et ils purent célébrer la dédie
nouvel édifice le troisième jour d*A4
sixième année du règne de Darius.
Cependant ils ne s en tinrent pas
voulurent entreprendre aussi de i
leurs murailles, outrepassant en ceit
risation qui leur avait été donnée; n
gouverneurs de la Samarie, de la S,
es autres provinces du royaume de
en deçà de TEuphrate, ne tardèrent '
dénoncer la tentative à ArtaxercèSten
tissant qu'il était de la dernière impo
pour la tranquillité du pays et la Si
de ses provinces d'au delà de TEnj
que Jérusalem ne redevint pas une i
guerre : Notum sit régi quia si civiiosù
ficata faeritf et mûri ejus instaurati^ j
sionem trans fluvium non haheSis.
En conséquence, Arlaxercès char)
signataires tle l'avis d'empêcher par I
la continuation de l'œuvre, avec dëfc
le reprendre sans un ordre de sa pari
hibeatis viros HloSy ut urbs illa non i
tur^ donec si forte a mejussum fuerit,
faut noter qu une des lois fondament
la monarchie, était de' ne jamais ré^
un décret; l'ordre de réédifier les mn
vait donc i>as été donné, autrement Ai
ces n'aurait pu en suspendre Texéc
Mais il y avait à Babylone un scribe
mé Esdras, en très-grande réputation
voir et de vertu, et dont l'habileté
tas un des moindres mérites. Esdras {
obtenir l'ordonnance désirée, d'uw
nière détournée, il est vrai, mais rée
se fit envoyer en Judée, la sixième
du règne du même prince, et partit h
mier jour de la sej)tième avec une peir
lonie d'émigrants, sous prétexte dy o
scr ce qui avait rapport au culte divin
mission à laquelle sa qualité de.prèài
venait merveilleusement. Il a bien sa
dire, car c'est lui-même qui en écrit
toire, que le roi lui accorda toutes s(
mandes ; dédit et rex omnem petitionen
^ Or, il est impossible que partni sesd
i\cs ne se trouvât pas celle de la resi
tion des murs de la ville sainte. C'étai
la plus importante, la seule important
sormais, au point de vue du patriotîsi
dent qui est un des caractères les plu
tinctifs de ce neuple malheureux. U
mission touterois ne fut que verbale»
que Daniel lavait prédit, car elle n'est
tionnée que d'une manière générale
l'édit en forme de lettre dont E^dnu
l^orteur. Emmenez, y est-il dit, tous
de vos concitoyens qui consentiront à
suivre, recevez les dons qui vous sero
ferts à la cour et dans la Babylonie, p
tout ce qui vous sera nécessaire en
dans le trésor impérial, levez des tribu
nature et en argent, et ceu*x-ci jusqu'à
currence de cent talents, dans les pro?
SKM
DES MIRACLES.
SEW
!kfi
^rfleiive j vous prëlévure^ sur l'cs
■SIC qui sera nécessaire pouv le ser-
^ lu luaison de lïivu, ei ilu reste vous
fUt <e que voHis voudrez : De relîquo ar-
t attro ut facialis, juxla volunlatem
tri ftu^itc {IViù). Un hlauc seing n'/i \*as
tltleiir qu'une parplllc (♦ennissioii.
uniil clé bien maïmJroil on Incii
[fi ciloven, s'il n en «vait f>as prolilé
ire réèditier enfin ces nuiràillcs, objet
■le regrets el de laiU de désirs. Aussi
iqna-l-n pas, selon toute apparence;
'm\ani meUro dans son récil la même
lu que le ]irinre avait mise dans ses
lin tic ne i-as froisser par un clérret
lent impôt Uique les siisceptilïilit^js
j colonies- étrangères donl ses an-
licnl {'cupléîes provinëês orienta -
^ncien enqûro de Salouion, il se
Je le donner à entendre rX^cwsnojffr
Imhehcordiatn ut daret nohis sepem
ht J cru sale nu eim*: ]»ar!e rlaircnient
Sfornies religieuses qu*il opéra.
voit aussitôt après» p^t* Ifî récit de
j que» treize ans pi us lard, les portes
illc avaient été brûlées et la uiuiaille
feen plusieurs endroits, Los murs
onc été refaits^ achevés raéme^ puis-
lit rétaJili des portes*
irait-on dire qu il est question ici de
■^ion onéréc par Nabuzardan, gêné-
Ifcuchodonosor, cent Ireûte-neufans
féni; ce serait un vain subterfuge,
'avait pas été besoin alors d'incendier
les» et les eût-on incendiées qu'il
^jt pas reslô de vestiges, jmisqtie
in avait t'ait démolir les umrs de
comble dans tout le pourtour de la
roM Jcruêuttm in circuilu dcsiruxit
ftcilHë Chaidcorum, dit lauleur du
I livre des Rois, (Vuy. c, \\\\ v. 10.)
fruiûkm ÈubvPTterant^ ajoute Jéré-
|»lus loin, toium murum Jérusalem
itum deMirujLtl cunctus ejcercituâ
im. (Voy. Jerem, c. xx\i\ , v. 8
it V. 14.) D'ailleurs Nébémie, qnî
ini aussi surpris qu'aiBigé île la nou-
'Ul réi^arerlout le dégût encinuuante-
urs; ihfavait donc que des brèches à
c^r un [lareil es()ace de temps n*aurait
n pfMir construire à neuf un murd'en-
nissi vaste périmètre que celui
il, Esd ras avait donc achevé de
avilie d'Artaxercès, ou plutôt en vertu
ârdres se*Tets, dissituulés sous les
Çénéranx et vagues d*une ordonnance
U* ii'eti lut peut-être jamais donné
Ble, les forlili*ations commencées
Knièro indue quelques années [Jus
ïi forlificalions, d'une trop grande
e, de Taveu de Néhémie, pour être
ïjment gardées par les habitants (Tune
^re mal peuplée, avaient ensuite
■les et ruinées de nouveau par les
voisines, alarmées de voir une cité
I î/aureiiri»!;eti*h>n\nietlii m* livre d'Esil ras
IIS cxpiessif : Omnm qtureiniqtie vo-
jadis reine et puissante se relever au miliea
d'eux. i
Cû fut roccasion qui amena Nébémin dang
la Judée treize ans après li^dras, c*est-à-dH*e
la vingtième annéo do règne du m^nie Ar-
taxercès. De cette fois du moins nous rri-
gnorons pas qu'il y vinlavecuno perniission
positive i\e restaurer les rortiliraiions, et
que c'était le but avoué du vo\ âge, quoique
Néhémie ne nous donne pas le texte de sa
commission. Il nous révèle d'une manière
non moins précise, qu'il n'eut que des brè-
ches à refermer, et des dégflls à réparer:
Cumaudisêct Smiuhaht, quod obdurta fnsrtet-
eatrixinuri Jfrnsalenty rt quoi cftphsent mffr-
ruptn concludi. Cette seule cirronstanco
suflirait [jour démontrer nue ce n'est \ms de
riiiUYre de Néhémie que le prophète Daniel
avait entendu parler, puisque avant de res-
taurer des murs entièrement démolis, il fal-
lait les relever.
Après ilouze ans d*absence, Néhémie re-
tourna h liahjlone la 3^' année liu règne
d*Arta^ercès, et revînt ensuite à Jérusalem;
mais alors il n'y avait plus h corriger que des
abus qui s'étaient introduits dans le culte
du Seigneur et dans les observances lé-
gales.
Il semble qu'après avoir établi qnelquef
sjnchronîsmes pour montrer que la sixième
année du règne d'Artaxercès, année dans
le cours de laquelle fut donnée la permis-
sion qulvsdras se mît en devoir iraller exé-
cuter le premier jour de l'année suivante,
est bien la ^90* avant la mort du Cf»rist,
la discussion a atteint ?on terme. Cepen-
dant il n'en est rien; car, ainsi que nous
Pavons delà fait oliserver, il paraît quoii
s*est complu dans les dilUcnltés.
On n*a pas osé en élever sur le nom de
CjTUs; mais on s'est demandé quel peut
être TAssuréus, qui vient ensuite. Placé,
comme il Test, entre Cjrus el Darius, cet
Assuréus est évidemment le Cambyse du
rhistoire profane.
Et, quant h Darius, il y a eu trois rois do
Perse de ce nom, savoir: Darius fils d'His-
taspe, Darius Noibus et Darius Codoman.
Les critiques n'insistent guère sur le der-
nier, ilont le règne se trouve réellement irop
ra[»proclié de la naissance de Jésus-Cbrist ;
mais il n'en est pas de même [>our le second.
Jules Scaliger, entre autres, veut abso*
lumcnt que ce soit lui qui ;flil continué
redit de Cyrus et permis de continuer l'é-
difice du temple. Or, Darius Nothus étant
monté sur le trône k2ï ans avant Tère vid-
gaire, l!2 ans après Cyrus, il en ré>ulte
que Zorobabel et Josué, (|ui conduisirent
la j»remièrû colonie d'éndgranls h Jérusa-
lem |iar ordre de Cyrus, et qui firent exé-
cuter redit de Darius, auraient eu 5 cette
dernière époque environ ihU ou 150 ans;
car il n'est (>as pcjinis de supirnser que de«
bouunes chargés d'une telle responsaiûlité
lucrh {acen f*'/!<«. <■«"« vifherht p<rftci.
9i3
SEU
IHCTIONNAIIIE
SEM
et d'une mission si diflicilc, eussent été dé-
signés par le prince ou choisis par leurs
concitoyens avant l'âge lie )a raatunté , c'est-
à-dire 30 ou hO ans^ Outre que les exemples
d'une telle longévité sont très-rares, il est
plus rare encore de les rencontrer dans deux
individus placés dans des conditions iden-
li<|ues, ou plutftt dans une seule et mftme
condition ; et il sérail tout h fait merveilleux
que ces deux individus fussent capables
) un et Tautre de se faire les promoteurs et
les directeurs d'une grande entreprise. Zo-
robabcl et Josué auraient commencé une
nouvelle carrière à un âge auquel Moïse
avait terminé sa vie depuis vin^t ans, et le
premier Josué depuis trente. Si cela n'est
pas absolument impossible, c*est au moins
on phénomène dont l'histoire sacrée aurai!
dû faire une mention spéciale.
H y a eu de même trois Arlaxercès, sans
compter le mage Smerdis, auquel des inter-
prètes voudraient aussi donner ce nom, qui
ne lui convient pas : savoir , Artaxerces-
Longue-Main, Artaxercès-Mnémon et Arla-
xcrcès-Ochus ; mais il ne peut être question
d'Oi:hus , qui ne régna que 22 ans , puisque
celui dont parlent Esdras et Néhémie régna
au moins trente-deux ans, suivant le récit de
ce dernier. H ne nous importerai! nullement
que l'Artaxercès d'Esdras etceluideN^émie
fussent des princes différents, puisque si,
comme nous l'avons établi , et comme il ré^
sultera d'une manière plus évidente encore
de nos synchronismes , la vingtième année
d'Artaxercès-Longue-Main est déjà trop rap-
prochée de nous pour convenir à la prophé-
tie, à plus forte raison la vingtième année
de Mnémon , qui monta sur le trône vingt
ans après la mort du premier, conviendrait-
elle encore moins? Mais il est fiscile de
démontrer que c'est le môme, et que l'Ar-
taxercès de Néhémie est bien Artaxerxès-
Longue-Main. En effet, Néhémie place le
pontiQcat du grand prêtre Ëliasib au temps
de l'Artaxercès dont il reçut lui-même la
mission d'aller rétablir l'ordre dans la Jn-
dée. Or Eliasib fut proclamé souverain
sacrificateur l'an 453 avant l'ère vulgaire,
c'est-à-dire la douzième année du règne
d'Arlaxercès-Longue-Main, et mourut la
dixième année de Darius Nothus, successeur
d'Artaxercès, six ans avant le règne de
Mnémon.
L'Ecriture sainte place les princes dont
elle cite les noms à cette occasion absolu-
ment dans le même ordre que l'histoire pro-
fone : savoir Cyrus , Assurëus ou Cambyse ,
Darius et Artaxercès, sans relater Smerdi^
ni Xerxès, avec lesquels les Juifs de la Pa-
lestine n'eurent sans doute aucuns rap-
ports.
Cependant nous ne sommes pas au bout
de toutes les difficultés ; il en est une qui
se tire du xir chapitre de Néhémie, aux
versets 10*, 11* et 82*, dans lesquels se
trouvent nommés quatre grands prêtres:
Kliasib, Joïada, Johanan et Jaddus. Or, dit-
on, Johanan ne fut promu à la souveraine
sacrificature qu'en la quarante -deuxième
année d' Artaxercès-Mnémon, et Jadi
dix-huitième d'Arta'xercès-Ocbas , ti
quarante-un ans avant l'ère vulgaire
Artaxercès Longue-Main est celai
puta Néhémie dans la vingtième a
son règne, et que Néhémie eul si
trente ans à cette é])ogue, ainsi qm
faire supposer une mission de cM
tance, Néhémie dut vivre au mo
lrentcK|uatre ans pour voir le poo
Jaddus ; et, si l'on sup))0sait aussi
écrit qu'après la mort de Jaddus
n*est pas impossible, il aurait t<
cinguante-trois ans , car Jaddus sai
trois ans à Alexandre le Grand. 11 1
convenir oue TArtaxercès d*Esdn
Néhémie n est pas Artaxercès-Longi
mais bien Artaxercès-Mnémon.
Cette chétive difficulté a occupé à
nologistes d*un grand renom , tels q
rius et Isaac Vossius» qui nous i
l'avoir mal résolue.
D'abord la supposition que Néi»
écrit son livre qu'après la mort de
est toute gratuite.
Ensuite que Néhémie ait vécu cei
quatre ans , cela n*est pas absolus
possible.
Mais la difficulté se résout d*elif
si Ton veut bien admettre , avec le
prêtes les plus savants et les plu
doxes, que tout le commencemei
xn* chapitre jusqu'au 27* Yersel,
addition faite dans des temps post<
comme il s'en trouve tant d exeinpl
les livres de l'Ancien Testament. A
pas ici une solution inventée pooi
soin accidentel d'une cause embam
elle ressort du texte même du lim
bémie.
Une seconde objection se tire i
pitres IV* et vi* du même livre , di
quels on lit le nom de Sanahalat pêr
des gouverneurs de la Syrie qui i
trèrent les plus hostiles à Néhémii
plus opposés à la restauration des 1
tions de Jérusalem. Or, suivant lli
Josèphe, ce même Sanahalat vivait
la quatrième année du règne de
Codoman; il mourut pendant qu'Ai
le Grand faisait le sié^e de Gaza. A oc
il aurait vécu au moins cent ouarai
ans , puisqu'il y a , d'après le Ci
Plolémée, cent treize ans d'intenral
la vingtième année d'Artaxercès 1
Main et la quatrième de Darius-Cc
et qu'on ne peut supposer qu'il ed
de trente ans à une époque où il goi
l'importante province de Samarie d<
temps inœnnu.
Prétendre mettre en opposition i
sonnage tel que Jesèphe avec Néhé
n'est {kib agir sérieusement. Ava
examen, on peut répondre que c'est,
qui se trompe , et cette réponse es
santé.
Le passage qu'on oppose ici à fi
de la sainte Ecriture est tiré du c
livre des Antiquités de Josèphe,
UtS MIRACLES.
SETII
94a
ment ce que Fauteur a écrit de |ilus
ahlo ; o« Vy trouve à rïk'i(|ue [jugc en
<iition avec le i>oii sens, 1 Enntiirc et
^re, H y confand Cîinibvse et Artaxer-
ki aUnhuanl nu nreuiicr la défense
firlc sccornl de réeditier les uuiraillcs
irusalem. Il n'a ganlo d oublier l'iinper-
tc diîîcu^sion relntée au livre *apo-
le d'Ksdras sur tviie que^itton : Qu*y a-
fpluffarl au monde (voy. L m, c.3 et k) ?
81 justement ajipclé par <;aint Jerîime
Euvrc de ilélire (voy. llirron, Litt, ad
uoncm in EMlr,)^ cl ayaiU fait de Zora-
l le champion qui remfîorta le prix, il
inclut (jue Dwrius lui accorda en réconi-
Épn nouveau décret d'éiuigralion, par
Buquel il revint à Jérusalem suivi
Holonie de quatre nullions huit mille
Ht quatrc-vingls hommes, accoujpa-
K quarante nulle sept cent quarante-
^tiimes et enfants, nombres singuliè-
^1 dispro(>ortionnés; sans compter que
bâbcl , qu'il fnit voyager ainsi, était
ftccupé à Jérusalem h la rééditkation
Kiple, avec riiidc des nrophètes Aggéo
icbarie» suivatit le récit du véritable
is, lî confond Xcrxès, successeur de
ïs^ Ois d'Hystaspe» avec Arlaxcrcès-
;tje-Main. Il fait venir Néhémic à Jéru-
Q la vingt-cinquième année de ce i»ré-
nXerxès, ce qui constitue une doulile
I , puisque rEcriture marque la ving-
b armée d'Artaxcrcès, et que Xerxès
ignaque vingt et un ausjl consacre trois
si demi h la réédification des murailles
;rusalem, lorsque Néhémie affirme qu'il
ij)loya que cinquanlc-dcux jours. Cen
ssez pour juger do la valeur de Tautenr
» la confiance qu*il mérite, quand il
auve en opposilion avec la sainte KcrI-
i^s avoir ainsi délerrainé le point de
W f il nous resterait encore h. fixer le
t d'arrivée; mais si nous entreprenions
aminer une h une toutes les opinions
se sont produites à cet égard, la seconde
lission déliasserait de beaucou[) la pre-
•e en longueur; car les critiques dJlfèrent
e eux do cinq h six années sur la durée
U vie du Sauveur, et les chronologîstes
uit è neuf sur l'année do sa naissance,
ui double la diflkuUé. Mais cette dis-
ion serait inutile , nous le croyons du
m , parce que maintenant les idées sont
i arrêtées sur ces deux points ; arrô-
Sprès discussion et en connaissance
Isa*
s le dirons hardiment, il est surrtrc-
t même que des critiques amis de loT-
loxie aient osé faire vivre le Sauveur
ï de trente-trois ans et deini am ùs que
angélistc saint Luc a alTirme , d^une
lière si positive, qu'il commenta dï'xor-
H mission au moment où il Venait d'al-
Hc environ sa trentième année , et lurs-
Ri) El til pcrreccnuit omnia sccmidtim li'^^gf^m
iiii, revcrsi siiiu iii G:i1il:cnrit in civiLalerii snnui
b. Puer autcin crcbccbui, cl cuiiloitiibiitur,
qu'il est ïnipo>sitde, diaprés le conlcvte des
Evangiles, de prolonger cette mi;»bion au
delà de trois ans et demi.
Et quant h Tannée de la naissance, les
chronojogisles modernes .H»nd>lent se rallier
h l'opinion ûes savants auteurs de VArt de 1
vérifier !es date», qui placent TAnnonciatioa ,*]
en « Fan 7^7 de la fon<fation de Borne» selon
Varron, la quarantième année do Tère Ju-
lienne , la trente-neuvième d*Augnste depuis
la mort de Jules-César , ou la vingt-cinr
quièmo depuis la bataille d^Actium ; la,l
trente-cin^juièrae depuis qu'Hérode avait 1
été déclare roi de la Judée, la deuxième dcj
la cent quatre-vingt-treizième olympiade, |
et la quatre mille sept cent huitième de U'
I^ériode Julienne ; c est-à-dire cinq ans neuf
mois et sept jours avant l'ère vulgaire , le
vingl-cinq du mois de mars, m
Les motifs de cette opinion, d*/iprès la-
quelle la vie de Jésus-Christ se trouve pro-
longée d*une année » et qui contredît ainsi
les traditions chrétiennes les plus respec-
tables, se tirent delà date assignée par
Josèpho à la mort d'Hérode, arrivée, sui-
vant cet auteur, peu de jours avant Pâques,
la trente-septième année de sa royauté* Or*
dit-on, si Jésus-Christ était venu au oionilo
en la trente-sixième année , et seulemerït
trois mois avant la mort dHérode, comme
il serait arrivé , il ne resterait îjas assez
d'esfiace |*our caser tous les événements
dont parle rEvangile;il a donc dû iiallre
en la trente -cinquième.
Mais d'alKird c est attacher trop d'impor-
tance au témoignage do Josèphe ; ensuite
celte raison est plus spécieuse que solide :
en effet; que Marie soit revenue à Jérusa-
lem au bout de quaraole jours, pour sa
purification légale, qu'elle soit retournée à
Bethléem, où les mages vinrent adorer
Jésus-Christ, puis à Nazareth, où Tordre
d*Hérode , relatif au massacre des enfants ,
el qui concernait spécialement le Sauveur,
vint la surprendre, il ne faut |>as une année
pour tout cela. Ou plutôt il n est ^^as mues-
saire do la faire vo)agcr de Itetîdéem à Na-
zareth , car il est apparent qu'elle partit di-
direclement de Bethléem pour rEgy|ite,
nonobstant le texte de saint Luc , qui semble
étaldîrle contraire.
Quand Joseph et Marie ^ dit cet évangé-
liste , eurent accompli tout ce r/ut est prescrit
par ia loi du Seigneiir^ ils revinrent en Gali-
lée, dans leur ville de Nazareth, crw Vtnfant
grandit et 9C fortifia toujours rempli de sa-
gesse, et la grâce de Dieu était en fui (11 VI)*
Si Ton prend ces paroles h la leUre, il en
résultera entre saint Luc el saint Matthieu
une opposition qui ne peut être admise , ni
mèmefsupposée. Saint Matlhieu parlo au
contraire do manière à faire entendre que le
dé[(art pour TEgy(>te suivit immédiatement
Tadoratiou des mages, et qu'ainsi la sainte
Famille ne revint habiter Nazareth qu:après
iilcniis sapientia : cl gralia Dci cral in illo^ U*»'^-
€17 SEM DICTIONNAIRE S£M m
son retour de lexil. Saint Luc supprime dans un intervalle dont les deux extrémités
cette circonstance de la vie du Sauveur; sont Qxécs» elles deviennent insignifiantes
mais on ne peut rien conclure de son si- pour le but que nous nous proposons,
lence. Quant au rè^e de Cvrus, d*où nous pre*
L'opinion de Fréret et du P. Péteaû , nous notre point de départ» les plus savants
qui reculent cet événement d'une année » cbronologistes s'accordent à le placer in
d'accord en cela avec l'histoire et les tradi- 536 avant l'ère vulgaire* et ce point pvatt
tions chrétiennes » nous semble donc préfé- être admis maintenant sans contestation. Il
rable* y a même ceci de remarquable, que là ikdr .
Nous pouvons maintenant établir nos svn- nent se confondre les deux plus fameux sys- j
chronismes. Il existe bien quelques diné- tèmes de chronologie, celui d'Ussérios^q» J
renres, il est vrai, dans les dates relatives à place la création du monde en Fan MOI» et I
la durée du pontificat de plusieurs des grands celui des Bénédictins qui la met en 4908.
prêtres des Juifs, mais se trouvant placées
SYNCHRONISMES
DE LHISTOIRE SAINTE ET DE L'hISTOIRB PROFANE.
A5?{*ES
ROIS
GRANDS
AVANT
DE
PRÊTRES DES
I>.IIE VUI.G.
PERSE.
JUIFS
Cynis.
Josuë.
55(î
i
1
530
7
Cambvse.
7
sao
i
8
&22
g
Darius
fils d'Hysl.
15
521
i
16
518
4
19
515
7
n
4SG
56
Xerxcs.
51
485
1
52
JoakinfL
485
3
1
465
21
Artaxercès-
l.-Main.
19
464
i
20
463
3
22
459
6
25
458
7
26
ÉVÉNEMENTS.
Fin de la captivité des 70 ans, et retour des Juifs à Jérvu^
lem, suivant Tcdit de Cyrus, roi de Perse.
Mort deCyrus.
Cambyse succède à Cyrus, son frère. Il contrarie Fceurre di
Zorobabel.
Mort de Cambyse ; usurpation de Smerdis» qui règne 7 meë.
Election de Darius, fils d'Hystaspe.
Edit pour la continuation des travaux du temple.
Dédicace du nouveau temple.
Mort de Darius, fils d*Hystaspe.
Avènement de Xerxès, fils de Darius.
Avènement de Joakim au souverain sacerdoce.
Mort de Xerxès.
Avènement d*Artaxercès-Longue-Main.
Artaxercès, TAssuérusdu .«livre d'Eslber, selon quelques iiier-
prèles, répudie la reine Yasti, et épouse Esther.
Permission donnée à Esdras de rétablir les murs de Unst-
lem. Commencement des 70 semaines.
Départ d'Esdras le premier jour du premier mois de rannée;
il arrive à Jérusalem le premier jour du cinquième mois de ù
même année. (Yoy. I Esdr., c. 7, v. 6, 8 et 9.)
457 8 27 Achèvement probable des murs en celte année. Esdras avait
trouvé Touvrage commencé, et peut-être déjà avancé, puisaM
les Juifs avaient été obligés de Tinterrompre sur Tordre d*Ar-
taxercès. (Yoy. I Esdr. c. 4, v. 7 à 24.)
Mort du grand- prêtre Joakim.
Avènement d^Eliazib au sacerdoce.
Chute d'Aman , élévation de Mardochée, suivant queifiM
commentateurs.
Néhémie envoyé en Judée en qualité de (gouverneur; H Té*
pare les brèches faites aux murailles et rétablit les portes de la
ville.
Néhémie fait un vovage en Perse.
Mort d'Artaxercès -Longue-Main.
Xerxès succède à Artaxercès ; il est assassiné par SogdieBi
qui Test à son tour par Darius-Nothus.
Mort du grand prêtre Eliazib.
454
11
50
Eliazib
453
12
1
452
13
2
445
20
9
455
52
21
424
41
Darius-
Nothus.
50
423
1
51
A14
10
40
SEW
DES MIRACLES.
seM
ost
jLHXÉKg
AYANT
L'tel VDLG.
415
4ia
ROIS
DE
VfiRSE.
Il
u
GRANDS
PRÊTRES DES
JUIFS.
Joîada.
I
4
ÉYÉNEliENTS.
tft»
19
ArUxercès-
Mnëinon.
I
31
59
Avènement de Joîada à la grande sacrilîcature.
Fin de la première période de sept semaines marqitdR par
Daniel, et terminée probablement par les dernières réronucs
de Nébémie, alors âge d'environ quatre-vingts ans.
Cette période fut consacrée tout entière à la reconstitu-
tion civile, politique et leligieuse de la nalion jui^'c.
Mort de Darius-Nothus. '
10
%0
Jolianan.
1
8
335
. 330
( 323
3±2
5âl
520
514
SOI
4G
Artaxercès-
Oclais.
1
17
18
21
Arscs.
I
Darius-
Codoman.
1
Alexandre le
Grand.
1
9
Arrbidée.
1
2
Ptolcmée-Soter»
roi d^Egypte
1
7
19
13
16
32
fadtlus.
1
4
900
»i
»l
tt5
Si4
«77
276
254
231
250
247
20
28
29
35
Ptolëroée-
Pbiladelpbe.
8
9
31
34
35
38
5
0
U
12
19
20
Onias.
1
8
21
Simon le
Juste.
1
9
. Eléazar.
1
S
15
Manassé.
1
23
Onias H.
1
4
Avènement d'Artaxercès-Mncmon.
Mort du grand prêtre Joîada.
Jobanan élevé à la dignité de graml prêtre.
Johanan tue Josué, son frère, dans le temple. Le gouverneur
perse condamne les Juifs à un tribut pendant sept années en ex-
piation de ce crime.
Mort d*Ariaxercès-Mnémon.
Avènement d'Artaxcrcès-Oclms.
Mort de Jobanan.
laddus élevé à la dignité de grand-prètre.
Mort d*Anaxerccs-0cbu8.
L'Eunuque Bagoas établit Arsès Rur le tréne de Perse.
Mort d' Arsès, empoisonné par Bagoas.
Avènement de Darius -Codoman au trône de Perso
Alexandre gagne la bataille d'Arbelles.
Darius Codoman est assassiné pr Dessus.
Mort 4l*AleiRiidre. Arrbidée, roi fictif, lui succède; les géné-
raux d*Aiexandre se pattagent les provinces.
Mort du grand prêtre Jaddus.
Onias élevé au sacerdoce.
Ptolémée p*empare de la Judée; il prend Jérusalem.
Antigone enlève à Ptolémée la Syrie, la Pbénicie. la Judéa
Mort du grand prêtre Onias.
Antigone est vaincu à Ipsus. Ptolémée se retrouve en posses-
sion de la Judée. Simon le Juste succède à Onias dîins la
grande prêtrise.
Mort de Simon le Juste.
Eléazar» frère de Simon, lui succède en qualité de grand
prêtre.
Ptolémée Soter abdique en faveur de Ptolémée Philadclpbe,
son fils.
Mort de Plolémée-Soler.
Version des livres sacrés en langue grecque, dans Fopinion
de ceux qui Tattribuenl à 72 traducteurs cboisis par le sanhé-
drin, Il la demande de Ptolémée.
Mort du grand-prètre Eléazar.
Manassi^ élevé à la grande prêtrise.
Ptolémée-Philadelpbe fait continuer la traduction des livres
saints.
Mort de Manassé, grand prêtre..
Onias II élevé à la grande prêtrise.
Mort de Ptolémée-Philadelpbe.
951 SEM DICTIONNAIRE SES!
A.N!CÉBS ROIS GRANDS
AYANT PRÊTRES DES ÉVÉHEMEMTS.
fc*ÈRB YULG. dYgtptE. JUIFS.
Ptoléinée*
Evergèle.
S46 I 5 Ptolémée-Evergèle succède à Ploiémée-PIiiladelpbe.
^2 25 20 Avanenienl d^Antiochus le Grand au irdne de Syrie.
Mon de Ptolémée-Eyergéte.
Ploléince-
Pbilopalor.
221 i 50 Avènement de Piolémée-Philopaton
218 4^ 35 Mort du grand prèlre Onias II.
Simon.
217 5 1 Avènement de Simon II à la crande prètrte.
Plolémëe vient à Jérusalem ; il veut entrer dans le i
et en est empêché par le grand prêtre.
205 il 15 Blort de Ptolémee-Phîlopator.
Plolémée-
Epipiiane.
204k i W Avènement de Ptolémée-Epipbane. \
205 2 15 Antiocbus le Grand enlève la Palestine à
199 ^ 19 Scopas reprend lèrusalem et la Judée pour
l^iane.
198; 7 20 Antiocbus remet la Judée sous son obéissance ; ok
Juifs volent au-devant de lui, après qu'il a vaincu Se
196 9 2it Mort du grand prêtre Simon.
Onias UL
195 10 1 Avènement d'Onias III à la grande prêtrise.
195 12 3 Antiocbus donne sa fille, Cléopàire, en mariage à PlolteA*
Epipbane, et abandonne la Judée en dot à Cléopâtre.
187 18: 9 Antiocbus le Grand est tué à Elymaîs,. eii voulant piller II
temple de Jupiter.
181 24 15 llort de Ptolémée-Epipbane.
Ptolémée-
Pbilomètor
180 1 IG Avènement de Ptolémée-Pfailométor au trône d'Egypte.
176. 5 20 Ileliodore est eavoyé par Seleucus-Pbilopaior, roi de Sjrie»
pour piller le temple ae ferusalem.
175 6 21 Antiocbus Epipbane s'empare du trône de Syrie ; il vend b
Antiocbu&< souveraine sacrincatur à Jason, qui dépouille ainsi Onias, soi
Epipbane. propre frère. Sèleucus avait rétabli son influence en Judée à
la faveur des divisions intestines de la nation, de la ieunesse k
Ptolèmèe-Fbilométor, et peut- être par la eonniveitce de QéopàUe»
sa sœur, tutrice du jeune prince.
175 5 25 Mort de Glèop&tre. Les tuteurs de Ptolémée réclameni d*Ai-
tiocbus la restitution de la Palestine, ce qui cause une \w^
guerre, dont cette province est victime.
172 4 24 Menelaus, autre frère d*Onias, encbérit sur Jason, et seU
donner la souveraine sacrificature par Antiocbus.
171 5 25 Mort du grand-prêtre Onias.
Menelaus.
, 170 6^ 5 Antiocbus, en revenant de dévaster l'Egypte pouur la demite
fois, entre de force à Jérusalem et y commet de fondes cmailés.
1(8 8 5 Forcé par les menaces des Romains de sortir de l'Egvpte, qiH
dévastait pour la quatrième fois, Antiocbus détacbe ÀDoUoiiiM
KiUT acbever la rume de Jérusalem. Il veut abolir la rdigim^
oïse.
Commencement de la persécution ; mort des sept frèrei wh
ebabées et de leur mère. Révolte de Matatbias et de ses fils.
PBINCES
»ES JiUIFS.
16G 1 7 JudasMachabée, cboisi pour prince ou cbef de la nation iaii^
défait Apollonius, Séron, Gorffias et Lysias, généraux d'Aflii»'
cbus, reprend Jérusalem, purifie le temple et en célèbre ufleBM-
velle déoieace.
164 5 0 Judas- Macbabée cbâitie les Edomites et les Ammonites, bal ^
tue Timotbée, général d'Antiocbus-Eupator, qui venait de s■^
céder cette même année à Antiocbus-Epipbane. Il saofe les
Juifs de Galaad d'un grand danger.
105 4 tO Mort de Menelaus.
PRINCES ET
POKTIFES
PES JUIFS,
Matalhi^ et Judas Macbab^ ont rempli les fonctions du sacerdoce ^^fl^
1 fugitif Menelaus ; mais, de ce
fvndcnt dans la mémo personne.
du fugitif Menelaus ; mais, de ce moment, la principautéet le sacerdoce sew»*
sonne. Il en sera ainsi jusqu'au règne d'Iiéiweir
DES MIRACLES.
SEM
95i
I rRIXCES ET
F05TIFES
LC. DCS JCIF8.
Jonalkin.
I
3
8
II
15
16
47
Simon.
i
2
3
5
9
lean
Ilyrcan.
6
i6
Rois de
Judée.
Ârislobule..
1
Aleiandr*
Jannée.
1
ÉTÉXEIIC5TS.
Grand; J.ulas vainc une seconde fois Lysias, et défait enticreoienl un non-
veau Tiinotliée. Eupaior donne la grande prélrisc à Alcime, qui en conserve
le titre nominal Tespace de trois ans. meurt et n estpas remplacé.
Judas, vainqueur de Nicanor» est vaincu ei lue à son tour par Baccliidès à
la bauille de Laîsa.
Déniétrius-Soler avait saccccdé Tannée précédente à Antiocbus-Eupalor sur
le trône de Syrie.'
Les Juifs confient le commandement k Jonathan, frère de Judas-Macbabée.
Jonathan défait Bacchidès, et le force k lever le siège de Betbbasi. Racchidés
conclu! la paix avec Jonathan, et s'en retourne en Syrie.
Jonathan reconnaît pour roi de Syrie Alexandre Rata, eC fait alliance avec
lui ; Alexandre Râla le confirme dans la souveraine sacrificaturc.
Alexandre Râla reste maître du trône de Syrie par la mort de Déroétrius-
Soleip.
Démëlrius-Nicator» fils de Démétrios-Soter, enlève la couronne à Alexandre
Râla. Mort d'Alexandre Râla.
Jonathan attaque inutilement la cltadeile de Jérusalem, défendue par odc
garnison syrienne.
Jonathan est assassiné par Trynhon, malgré les ser\'ices qu*il lui avait ren-
dus ainsi qu*à la cause d un fils d*Alexandre Râla soutenu par Tryphon.
Simon succède ii Jonathan. l\ fait échouer les desseins de Triphon sur la
Jndée« se déclare pour Rémétrius, ei reçoit de lui Tinvestiture de la souve-
raineté de la Judée.
Simon prend et fait raser la citadelle de Jérusalem.
Une assemblée générale de la naUoo juive confirme à Simon et à sa posté-
rité la principauté de la Judée.
Captivité de Rémétrius-Sotrr. Cléopàtrc, sa femme, fait don de sa main et
de la couronne de Syrie ^ Antiochns-Sydète. frère du roi captif.
Judas et Jean, fils de Simon, défont Cendebée, général de Sydète.
Simon est assassiné avec deux de ses fils par Plolémée, son gendre, qui
vent s'emparer de la souveraineté. Jean, fils de Simon, fait échouer les des-
1 seins de rassassin, et succède à son père.
Intiochus-Sydète assiège inutilement Jérusalem ; Jean lui fait le^er le siège,
prend à cette occasion le surnom d'Hyrcan, et conclut un traité avec Au-
tiochus*
Jean Hyrcan secoue le joug de la Syrie et se rend indépendant. l\ prend
Sichem et démolit le tem|rie de Ganzim. L'année suivante , il dompte les
Edomites et leur impose le culte juif.
Siège de Samarie par Antigène et Aristobule, fils de Jean Hyrcan. Antio-
cbus le Cyzicénien, roi de Damas, vient deux fois au seconrs de la Tille« deux
fois il est défait. Samarie est prise et rasée. Uyrcan reste ainsi maître absolu
de la Judée, de la Samarie et de la Galilée.
Mort de Jean Hyrcan. Arislobnle, son fils aîné, lui succède, prend le titre
de roi, se rend mifitre de Tllurée , meurt , et a pour successeur Alezandre
Jannée, son frère.
Alexandre Jannée assiéce inutilement Ptolémaîs. H se ligue avec Cleo-
Fàtre, reine dIEgypte. Apres des succès et des revers, il prend Ptolémaîs en
an 102, Gadara et Amathus en Tan 101, Raphia et Anihedon en Tan 100,
Ga/a en Tan 97; fait la conquête des provinces de Moab et de Galaad en
Tan M.
Ses sujets, mécontents de son goofemement, se révoltent en 95, en 91 : le
vainquent en 89. l\ rétablit ses a&ires Tannée suivante, et défait sans retour
les rebelles en 87 et 86. 11 agrandit considérablement ses états en 84, passe
le Jourdain en 83, étend son empire de ce côlé en 83 et en 82, et rentre eo
triomphe à Jérusalem, après trois ans d^absence.
Mort d'Alexandre Jannée* Alexandra, sa veuve, lui succède.
Hyrcan et Jannée étaient appuyés par le parti des sadducéens. Alexandra se
jette dans le parti des pharisiens, et ruine autantqu'il est en elle le parti op-
27
Alexan«lra
Alexandra élève au souverain sacerdoce Hyrcan 11, son fils, et règne paisi-
blement jusqu'en 70, après avoir pris Damas l'année précédente.
Aristobule H.
I Hyrcan est forcé de céder la couronne à Aristobule II, son frère ca-
det.
5 Divisions en Judée ; guerre civile entre Aristobufe et Hyrcan. Pompée, qui
se trouve en Syrie» est pris pour arbitre ; il vient en Jud^, se déclare pour
955
AN?lé£S
4 VAUT
L ËRH VULG.
K7
54
52
47
37
55
51
30
i9
«5
24
17
iO
6
SEM
ROIS
DE
JUDÉE.
Uyrcan 11
7
DICTIONNAIRE
SEM
f»
40
15
17
44
20
42
22
40
24
Uérode
1
o
7
8
[grands
prêtres des
JUIFS.
ÉVÉNEMENTS.
9
43
44
46
21
28
52
33
34
1
Arcbelaus.
Hyrcan ; Arislohule ose lui résister; Jérusalem csl prise, el
Hyrcan mis sur le Irône en l'an ()3.
Alexandre* fils d'Arislobule, et ensuite Aristobule lui-méne
s'enfuient de Rome, où ils étaient prisonniers, et viennent eici-
ter des troubles en Judée» ce qui donne aux Romains Toccâsioi
d'intervenir une seconde fois. Gabinius, général romain, la
vainc, et introduit une nouvelle forme de gouvernement.
Deux ans plus tard, Gabinius reparait en Judée» et Tiise
Alexandre, qui avait rec»mniencé la guerre.
Grassus, général romain, pille le temple de Jérusaleni
Cassius, général romain, marche en Judée, accable le putij
d'Aristobule, et oblige Alexandre à faire la jmIx.
La Judée se divise entre les partis de Gesar et de
Gésar envoie Aristobule en Judée; mais il est emt
par ceux du parti de Pompée. Scipion fait Irancher la Kle ai
Alexandre.
Gésar nomme Aniipater procurateur de la Judée. AotiMler.
donne le gouvernement de la Judée à PbasaSt el celui it b,j
Galilée à Hérode, un de ses fils.
Réédification des murs de Jérusalem. Mort de César. Odm
se met à la tète du parti de Gésar. ..
Troubles en Judée excités par Antigène, filsd*ArisloM6..Aiyj
tigone est vaincu par Ilérode.
Les Parthes enlèvent aux Romains la Syrie, la Judée, s'a-
Sarent de Jérusalem, et emmènent Hyrcan prisonnier. Ils pUcot
ntigone sur le trône; mais Herode fait un Toyage à Rome et
obtient la royauté de la Judée. A son retour, il assié([e iérus^
lem, et remporte une grande victoire sur Papous, général d'An-
tigone. En 'Pan 38, il épouse Marianne, iille d'Alexandre, etiK-
tite fllle d'Aristobule II.
Ananéel Hérode prend enfin Jérusalem, fait trancber la tète à Antigose,
et reste paisible possesseur de la Judée. H nomme Aoanéel
grand prêtre.
Phraates, roi des Parthes, rend la liberté à Hyrcan 11, qui vu
en simple particulier à Babylone.
Aristobule Hérode donne la grande prêtrise à Aristobule, frère delii-
rianne, et le fait mourir bientôt après.
Ananéel pour Bataille d'Actium. Ananéel est rétabli dans la grande prêtrise.
la 2* fois.
Jésus, flls de Hérode va trouver Auguste à Rhodes et se concilie sa faieor.
Il nomme Jésus grand prêtre.
Hérode fait mourir Marianne , et bientôt après Alexandra, sa
mère, fllle de Hyrcan H. En elle s'éteint la famille des .\saio-
néens.
Hérode rebâtit Samarie et lui donne le>om de Sébasle.
Pbabée.
4
2
4 3
Années de rèrc
vulgaire.
i 4
Simon, flls de
. Boeth. „. „
4 Hérode bâtit le palais de son^nom sur le mont de Siod. B
donne la souveraine prêtrise à Simon, flls de Boetb, son gendre.
3 Hérode fonde la ville de Gésarée.
Auguste ajoute à ses Etats la Traconite, TAuronite rth
Batanée. , .. ,^_
8 Hérode entreprend de grandes réparations au temple .de Jenh
salem, el y fait travailler pendant huit années.
Hérode fait bâtir les villes de Gypron, Antipatris, PhasiAi
et la tour de Phasacl à Jérusalem.
Hérode fait étrangler les enfants issus de son mariage ntt^
Marianne; en eux est tarie la source du sang des AsnK>iiéa^;j
L'ange Gabriel annonce à Zacharie la naissance du nrr,
curseur. , .. . , . ^ e — -
L'ange Gabriel annonce à Mane la naissance du SaafflB»"
Jésus-iGnrisI vient au monde à la fln de la même année. ^
Fuite en Egypte. Massacre des enfants de Bethléem.
Mort d'Hérode dans la 34- année de son règne eflectif, tf ■
37» de sa royauté nominale. « , . „ . ^ * . .•
Arcbelaus succède à Hérode en Judée, Herodc-Antipas»
Galilée, Philippe dans FAuronite et la Trachonite, Panéas ém
la Batanée.
Retour de TEgyple.
Malhias. Première année de rèrc vuigairc, par suite d'une errcar te
45
49
20
21
22
SEM
DES MIHAIXES.
L*fcmE vri.C,
mÊTnts H*
JtlFS
Joseph.
Jonsar.
EK'nz.'ir» fils
Jt'SUS.
Jo*isar fMiii!
ui dpiixîéiiic
fuis.
Anne un Aiia-
2
SEM
DSS
Doiiis'tc relil, qui comiticiicc son calcul Irop tard de quatre
ans.
Ambivius,
prcH; Il râleur.
5
Atinius Hu-
fus, pnictira^
leur.
3
Vftlerius Gra-
lus, procura
leur
8
Arclielaus est exilé à Vienne, en Daupliinë; sa princîp.iulé
esl réduite en pnjvincc romaine. P. Sulpilius Quirinus, prési-
dent de Syri*', rst eharffé dVxêeuter b sentence ; il nomme Co-
p4>n i u s prot * i ra t e u r en J n dée .
J,-C., :>gtï tlv douze ans, explique la loi devant les docteur»
rassemblés dans k temple.
Tibère est tissoeii' ;i IV'iupirc, la quaranlf-deuxièmc a niiét' de-
puis la balaiilc d*Aciiuiu , trente-builiénie dt* IViupiro d'An*
guslc.
Miu'l dMugustc.
Tibère règne seul.
Ismaèl, fils de Valérins Gratus ote le ponlîfieat k Anne, et le donne à bniaéf^
Pli:ïliêt\ ftU de Fb;d»t*e.
9 Eléziir, IMs Eléarar, tlls d'Aiino, csl fail souverain sacrificateur àb place
d'Anne. dTsmaèL
10 SiuMin, fils de Simon, ftls de CamiUi , est fait souverain sacrificateur h la
Caniilh. pl;ice dElèazar.
PonecPilate. Caiplie. Joseph, surnommé Caîptic, geiidrc de Anne, est fait grand
prèlre â la place de Simon.
Tilière envoie Ponce T*il.itc dans la Judéi*^ en qualité de procu-
raieiir, à bjilaccde Valérius Crains»
Cette année est la quinzième du règne de Tibère, depuis son
assoeiiitîon ^ Tenipirc.
Jeau-Baptiste commence sa mission. Il annonce le Christ, le
baptise dans les eaux un Jourdain, le fait c cm u aille au fieuple ;
est mis en prison eldéc a pilé par f ordre d'Uérodi* Aiilipas.
Lors dp la mort de Jean-B;ipListe» Jésus-Ctirist a cinnmenré
sa mission évangéliqne depuis quelque temps. Il la cuntinue
pendant trois ans et, demi.
S 5 Jésus-Crlsl meurt sur la croix, resstisrile le traisiènic jour, et
monte au ciel en présence de ses disciples. Terme des soixante-
dix semaines de Daniel.
lU^lrait uïi grann noml*rc de pages
5lîfier toutes ces dates; nous préfé-
l5 renvoyer le lecteur à Touvrage du sa-
li Prideàux» intitulé Histoire des Juifs^
elles sont établies. Nous u avons cru de-
r nou* écarter du syslèuio de l'auteur
en dcui points, savoir : au point do dé-
t el au point d'arrivée. Au point de dé-
t^ jiarce qu'il place le cotunionccment de
ïrcraière semaine en la huitième année
ftâiercès* sans autre raison que celle
Sïr à Tan 33 de Tère vulgaire, ce qui
seconde erreur, tandis qu'elle doit
ncer en la sixième, où la permission
née : exiil sermo^ comme Favait dit
I ' '»e. Et nous disons que cette [>cr-
^ it donnée la sixième année du rè-
du |>rince, parce qu'Esdras avait cube-
de quelques mois pour préparer son
1 Cl rassembler les éléments de la
colonie qui partit avec lut ; or il quitta
Babylonc le premier jour de la septième an-
née.
El quant au point d'arrivée, nous ne pou-
vons admettre que Jésus-Christ soit mort en
la trente-troisième année de l'ère vulgaire,
puisque alors il aurait eu trente-six ans, n
qui esl contraire aux données évangéliaues;
ruais bien en Fan 31, époque- h laquelle il
clait Agé do trente-trois ans et trois mois,
et commençait ainsi sa trente - quatrième
année.
Nous ne pouvons pas admettre davantage
que le ministère de Jean-Baptiste ait duré
trois ans el demi, parce que rien dans l'Évan-
gile ne le fait supposer; c'est plutôt le con-
traire; et, en outre, cette durée ne nous |»a-
rait avoir été déterminée par rauteur, que
potïr arriver par une seconde voie à Viu\ 3J
de l'ère vulgaire. C'est ainsi que la moindre
D39
SCM
DRITIONNAIHE
SEM
M
erreur une fois introduite dans un calcul,
on est forcé de recourir à de nouvelles er-
reurs pour la dissimuler.
Jean-Baptiste ayant commencé sa mission
vers la fin de la quinzième année de Tem-
pire de Tibère, Jésus-Christ commença la
sienne en la dix-septième, époque à laquelle
il entrait lui-môme dans sa trentième, et la
termina en la vingtième. Toutes ces dates
sont en rapport avec l'histoire profane, et
concordent avec la prophétie de Daniel.
Nous ne croyons pas qu'on doive, avec le
P. Péteau et les chronologistes qui le sui-
vent avec trop de confiance, retrancher,
toi]Ûou^^ û^ profit de Tagencemenl d'un sys-
tème préconçu, trois ans et demi de la pro-
phétie, et la réduire ainsi à.quatre-cent qua-
tre-vingt-six ans et demi ; car l'expression
in dimiaioy employée par son auteur, ne veut
pas dire un milieu, mais une moitié : c'est
in medioy qui veut dire au milieu. Or, la
mission du Sauveur, depuis le baptême, par
où elle s'ouvre, jusqu'au crucifiement, par où
elle se termine, a rempli d'une manière
exacte la dernière moitié de la soixante-
dixième semaine prophétique. Les quatre
cent quatre-vingt-dix ans annoncés se trou-
vent de la sorte accomplis sans addition ni
retranchement, et la prophétie est justifiée
delà manière la plus littérale.
Nous avons fait voir ailleurs "que cette
prophétie porte tous les caractères désira-
bles d'authenticité, (foy. l'art. Daniel.)
Les dates ont étécatculées d'après le canon
de Ptolémée, qui commence à Nabonassar,
et se termine à la mort d'Alexandre le Grand.
Depuis cette dernière époque jusqu'à la
merl d'Hérodo le Cirand, il ne ^'elève plus
de difficultés sépieuses. On le voit, tout es-
prit de système se trouve écarté, et, de cette
sorte, la solution acquiert un plus haut^de-
gré de certitude.
SEMEIAS. Ce prophète jouit d'un grand
crédit à la fin du règne de Salomon et pen-
dant celui de son successeur, comme on en
peut juger par les traits suivants : Après le
schisme des dix tribus, Roboam, roi de
Juda, leva une armée de cent quatre-vingt
mille hommes d'élite, pour forcer les rebel-
les à rentrer dans le devoir. 11 était prêt à
envahir le nouveau royaume d'Israël, lors-
que le prophète Seméias vint lui dire de la
part de Dieu ainsi qu'à son armée : Yoicice
que dit le Seigneur : If allez pas plus /otn, ei
ne faites pas la guerre à vos frères^ les fils
d'Israël; que chacun s'en retourne en sa mal-
<ow, car c est moi qui ai voulu ce qui est ar-
rivé (llfâ). On le crut, et les choses en de-
(1142) Facliis est autem sermo Doinini ad Se-
niciain vinim Dci, diccns : Loqucrc ad Roboam fi-
liuni Salomotiis regcin Juda, et ad omneiii domuni
Jdda, et Bonjannii, et rcliqiios de populo, dircns :
Haec dicit Doniinus : Non ascondelis, iicqiie bellabî-
lis contra fratres veslros filios Israël : reverlalur vîr
Il domum 8aa«», a nieenim factum estverbum hoc.
Audieruiit sennoneni Domtni, et rcversi sunt de ili-
iicre, sîcut eis pnecepcrat Douiinus. (111 Rey, xii,
(tU3)Senicias autem propheta ingressus est ad
R boaui, et principes Juda, qui congiegulifuciuntin
mcurèrent là pour cette fois ; mais non |vis
pour toujours, car l'auteur sacré nous ai»-
prend que la guerre régna constamment eih
tre les deux royaumes.
Cinq ans plus tard. Jéroboam et son peu-
ple s'etant livrés à l'idolâtrie, le Seigoeor
les punit, en les livrant aux mains de Sésac,
roi d'Egypte, qui s'empara des villes ]m
mieux fortifiées de Juda, pilla la villt de
Jérusaleu), et dépouilla le temple de ses
richesses. La cour de Jéroboam était dans Ii
consternation au sujet de ces événements :
Le prophète Seméias se présenta de nonveiD
et dit : Voici ce que dit le Seigneur: Tmu
m'avez abandonne^ et moi aussi je vous m
abandonnés à Sésac. Le roi et ses coaiti-
sants répondirent : le Seigneur est juste.
Dieu, apaisé par leur repentir et leurs Ur-
nics, leur fit dire bientôt, i^ar la bouche dn
môme prophète : Puisque voué vous êtes ftih
miliés^je ne vous perdrai pas eniiirementfjî
vous donnerai même un peu (Tatde» je n'ejnr-
cerai plus ma vengeance contre jérusalim
par les mains de Sésac: mais vous lui restera
asservis^ afin de vous faire mieux compret^irt
la différence qui existe entre mon joug et cehi
des nations étrangères. L'Ecriture ne nous
dit rien de plus du prophète Seméias, sinon
qu'il écrivit Thistoire du règne de Roboin
(IIW).
SEMEIAS LE NEHELAMITE. (Prophétîi
qui le concerne.) Seméias, de Nehéiam, di-
sait partie de Témi^fration emmenée pv
Nabucbodonosor à Babyloneavec Jécbooils.
Jérémie était resté à Jérusalem, et Sédéciis
régnait en place de Joachin on Jéchooias.
Sédécias ayant envoyé à Nabucbodonosor
une députçtion à la tôte de laquelle se trot-
vaient Elasa, flis de Saphan, et Gamariis,
lils d'Hélias, Jérémie profita de Toccasioi
pour adresser aux captifs une prophétie,
dans laquelle il leur disait de s'arranger I
Babylone comme en un lieu qui devait lev
servir longtemps de séiour, parce quele
Seigneur ne terminerait leur captivité qu'n
bout de soixante-dix ans. N'en croyei pas,
ajoutait-il, vos prophètes, vos devins et vos
songeurs; ils se trompent et ils voustroo-
penl; aussi bien que vos compatriotes res-
tés à Jérusalem et le roi Sédécias qui les
gouverne, sont trompés ici nar d'autres ini-
po.^tours. Le roi et le reste de la nation se-
ront livrés au glaive des Babylonieiu, el
Nabucbodonosor emmènera en captivité le
roi Sédécias, son peuple, ses courtisans el
ses flatteurs.
Seméias de Néhélam, l'un des prop^te
menteurs de Babylone, écrivit au ffm
Jérusalem, fugientcs Sesac, dixitqoe ad ces: te
dicit Dominus : Vos reliquistis me, et c^o relii|«^
in manu Sesac. Constcmaliquc principes w»^
rex dixcrunt: Juslus est Dominus. CumqBCvîfflSia
Dominus, quod humiliati esscnt, factus est s«m
Domiiii ad Scmeiara, dicens : Quia hwnHIaUsigt
non disperdam eos, daboque eis pauxillaii leA
et non stillabit furor meus super Jcriisaleni p^**'
num Sesac. Veninitamen servientei>ut scfaaKtsise'
tiani servitulis mcae et servitutis regni tannin
(Il rflr.xn, 5-8.)
plïOîjie, fils de Maasias, lioniuuré h
enu *i*emprf.sonner Jéréniio, \\o\\t
V son aud/ifT, et nieurc fin h ses
les |»rO|>ljélics. Ce fui nlors que levé-
fion^'d conlre lui reUc tc^mbie firé-
que nous avons rapjiortée en son
Yoy. nrl. Jér^mie, l. V\ * ol. 1080.)
"ÂCIÎKHIB. (Dcstnicliorimirnculeuse
SEN
D«2
année.) Sennachérib, roi d'Assyrie,
ïâii Lacnis et inenarail Jérusalem, il
Tart/»n, Rabsaris et lïabsaces, ses
rcs, jiorter h Ezéclu'as, roi de JuiJa,
15 lerriblcs menaces, s'il ne se sou-
pas aussilôt à ses armes. Ezéchias,
ait déjà épuisé tous les Irésors de
ein el du teoiple» afindc satisfaire aux
tes de ce redouta l*!e advfirsaire, com-
fin qu'il ne lui restait (dus, pour sau-
cstc du rovaumc et sa ca[>ilale, d'au-
Durs que <lans la |»rotcclion du Tout-
^t. C*e>l pourquoi il députa ses plus
confulents vers le pro|ïliète Isaïe,
ï conjurer (finvoquer Dieu en favenr
f>eu[ile. Isaïe réfiondit : Le Seiyneur^
^Jaraèl^ di( crci : J'ai nitvndu In prière
îttnavrz adre»fte rclalivement ù Sen-
bt roi d'ÀHUtjrie. Voici ta répnnsfe du
tr à »on éfjnrd : Il vous a mcprisée, il
in$uUée^ 6 fille de Sion ; il a branlé la
li/re vouSy fille de Jérusnlan. Savez-
qui $*adres8ent vos insultes^ qui vous
Uyhémé^ conlre gui vous avez élevé la
lit vous ntcx osé regarder en face? CV.*r
t d'Israël Puittouil en est ainsi, le
dit ceci du roi d' Jit,<yr/<? ; // n entrera
uns cette ville, il ntj lancera pas une
^n ntj verra mint S(k houcficr^, il nt*
nnera point ae trauchies, IL »en re-
» par ta route par lar/uetlv il est vemt^
§ entré dans cette vide, dit le Seigneur.
/gérai celte ville, et je (a sauverai à
r moi et à cause dt; Ihirid, mon servi-
'r i7 arriva, la nuit suiranlCf que l'antje
meur vint ot frappa cent quatre-vint/t-
Ue hommes dans le camp des Assyriens.
que Sennacht^rib se leva au point du
rit tous les corps des morts, r/, te
I, ils*en alla à Nintvcy ouélantàadorer^
temple Nesroch, son Dieu, Adrumelech
mr^ ses pis, le frappèrent du glaive,
iirent au pays des Armcniens, Asar-
îslr est «crnm, quem Imuliis est Doiiiinus
[in*vtt Il% ei. stilssuitiKivtt U%virgolilia Si(»ii:
tins Immi caput niuvit, (ilta Jeriisnlem. Ciii
II» et 4piîuii bkisphctnasLi, tanto qucm
voccrii luami cl elivnsli in eiri'lsmn oru-
COliUa Sani'lii»! JsnicL Quîiniohrcm li;i^c
limis de n-ge Assyrioniiii : Non iiigrtîtlio-
haddon, son 'fils, régna à sa place (iikk).
Auriiu fait lïesi udeuï ronstaté en hi*-
toiic que eelui-ci. Il se trouve reproduit
dans les mômes termes aux cliapitn*s xr^tvi
et XTtxvii' des i^jophéties disaie; d où il ne
faudrait pas eonrlurc pourtant ayQC rertains
rritiques qu'il a été transporté des Prophé-
ties un livre des Rois ou du livre des iiois
aux Prophéties, mats plutAtqu^j^aïeest Tau-
leur duconunenecmenl du IV' livre des /ïoû.
Il se trouve relaté en abrégé au xxxii* cha-
pitre (!u .^econtl livre (h s Paralipomênrs :
Le Seigneur envoya un amjc, di{l6cn\*i\n
saeré, qui frappa tout homme robuste, les
guerriers et le chef de Varméedu roi (f Assyrie;
et il revint avec ignominie dans son pays, Or^
étant entré dans le temple de son dieu, les
fils auxquels il avait donné le jour le tuèrent
avec le glaive {\ 1^5). Le livie de Tobic en fait
une nieïition sjtéciale, et qui peut ici servir
de preuve : Fnfin le roi Sennachérib étant
revenu de Judée, en fuite devant la plaie que
le Seitjneur a voit fuite autour de fui à cause
de SCS blasphèmes, et très-irrité, il fit mettre
â mort un grand nombredesfils d" Israël^ aux^
quels Tobie donna la sépulture. Mais lorsque
le roi en eut été informe, il ordonna de mettre
à mort Tobie lui-même, et confisqua tous ses
biens. Or, Tobie, dépouillé de tout^ trouva
cependant un refuge pour se cacher avec son
fils et sa fnnme, car il avait beaucoup d'amis.
Mais à quarante-cinq jours de là^ Sennaché-
rib fut assassiné par ses fils (J146). Cette in-
dication du Uiouîent |ïréci& de la mort du
roi d'Assjrie est précieuse pour l'histoire»
cl jclle UQ grand jour sur tout ce qui pré-
cède.
L'auteur de VEcclésiastique fait allusion
an même événement au2i* verset du xLvm'
chapitre de son livre.
Au temps de la guerre des Mucliahées, les
prAtres de Juda, etrrayés des menaces de
Nicanor, se prosternèrent devant Dieu,
comme avait fait E/échias en pareille cir-
constance, et ra()pelèrent au Seij^neur dans
leur prière la protection qu'il avait accordée
h Jérusalem, en faisant mourir suliilement
cent quatre -viui^l-cinq mille hommes (h*
rarmée de Sennachérib. (|Voy. / Mach.
Yii, il.) Judas-Machalîée rappelait luinnéme
h 3CS soldats cette miraculeuse intervention
kch et Sarnf ar filîi ejus pcrciisscruni eutn gl^dio,
fug<*niniqiïc in l< rntiïi AiiiieiMitriJni, et rrjçiiavil A^;i-t
liatlilcm tiliits cjits |ira co (//f ttrg. \n,2l-5tij,
(1145) El misil Doittiiitis îingt'hiiii,' (ttii |»erctt§iit
oniiu'iii \iruni robiisuiin, et hellaloretu, cl priiicf-
pt'iii cxercilus régis Assyrioniin ; rcversiisipiiî rsl
ctiiM îgnomimn iti trrnini $iinni.CtiiMc|nc incri-sîitts
liauc, iicc niiuâ iu cain sstgiU.iin» iicc cfisct rfonium (Ici suijiliiqnirgrossi rueranideulcio
t caiii clyt>ci»s, ne(^ cirf uiinhihît cuni muni-
viaiiu itm veiùt, rcvriiehir: cl fivitiitrtii
i ingrdictur, dtril Duininiis Pralt'ijartiqijc
Inc» et salviibii vmw (iropUT me, cl propter
rvuMi inc(iin« F^H-tum est igitiir In nui-le
il iiii^cUis DoMiini^ cl perciibstl iii casU is
Um ceiiluiii (K ic»giuiâ tpiinqiie iiiiUin lliitn-
îiilo snrrcxissel, vidittHiiiiia corixira uior-
cl reeedcus :d>iU, El reversHS est SenPK»-
Aî^syrîoniiiK el mansit iik Nuiive, Cum-
irct iiûempUï N* srocli dcimi simu»» Adraiini'
ejus, inlrrr*'eeriiiîl etim giailîo-(// /'«r, xx%n, tir)
(lUG) lïeiiiqiié cuni reveuns cssct rc!t Scnivii-
t herili. fiigieus .t hulvn plagani, rnuani lirca eiiu»
fecerîii Ueus proplcr hl.tsiihciuiaii» siiaiii, cl irnliis
tiitiltc^s oceUlerel vx iiliis Israël» Tt)ln;is k^iÎ^'IicIkU
corpora eoriim. Al uhi ïutnCultim est rrp, jUîiHii
cimi oecidî, cl tidil oimicMïi «subsiatiliiini ej^is. To-
l)ias vero cuin filio sud cl eiiui uxore tugieus» nfirhis
laltiii. quia niulli thliiîel»ar»t cuih. !*ost «Ues verci
(jiiadra^'îul 1 quiuque (»♦* if^-nuit n- rm tilti ipsîiis.
9C5
SËN
DICTIONNAIRE
SEN
%!
de Dieu en faveur de la ville sainte et du
peuple juif. (Voy. // Jlfai*. vni, 19.)
Quel événement serait donc mieux cons-
taté que celui-ci ; d'autant plus que les au-
tres circonstances des guerres de Sennaché-
rib contre la^Judée et TEgy pte sont confirmées
par rbistoire profane , et quMl vient , sans
sortir de la marche habituelle de l'histoire
juive et de Thistoire profane, s'encadrer
parfaitement à la place que la première lui
assigne. La seule raison de rec^rter serait
donc tirée de sa nature même , mais si la
critique rejette un récit par la seule raisoa
Îu'il est miraculeux, que deviendra le reste
e l'histoire? l'extraordinaire suivra le mi-
raculeux, et ensuite ce qui sera jugé tel par
le ]jremier venu, qui prendra pour règle du
vrai lappréciation de son jugement erroné
ou les ténèbres de son intelligence.
Hérodote, parlant de Sehnachérib au u* liv.
de son Histoire y chamire Ift-l , raconte ainsi
la levée du siège de Péluse : « Séthos, dit-il,
roi d'Egypte et prêtre de Vulcain, se voyant
abandonné d'une partie de ses soldats, et ne
pouvant résister au roi des Arabes et des
Assyriens, nommé Sennachérib, qui assié-
geait la ville de Péluse, eut recours à Vul-
cain, et le pria de lui venir en aide. Vulcain
lui apparut la nuit suivante, et lui promit
de le secourir. Séthos se mit donc en mar-
che avec confiance , nonobstant la faiblesse
de son armée ; or, la nuit suivante, une mul-
titude de rats fondit sur le camp des Assy-
riens , et rongea les cordes des arcs et les
courroies des boucliers, de sorte que Senna-
chérib, voyant ses soldats ainsi désarmés,
fut obligé de )prendre la fuite. »ll ajoute,
3u'on voyait encore de son temps , c est-à-
ire environ trois siècles après 1 événement,
une statue conimémorative érigée dans le
temple de Vulcain, et représentant Senna-
chérib avec un rat à la main et cette inscrip-
tion : Qui que tu sois, apprends, en me re-
gardant, à craindre les dieux; et c'était en
lui expliquant la signification de ce monu-
ment, que les prêtres de l'Egypte avaient ra-
conté ce qui précède au père de l'histoire.
La plupart des commentateurs , auxquels
ce récit ne pouvait demeurer étranger , ont
fait une déplorable confusion , en le consi-
dérant comme une altération du fait miracu-
leux accompli par le ministère de Tango
exterminateur. Nous croyons, au contraire,
qu'il le corrobore , mais qu'il en est entiè-
rement distinct; nous avons dit ailleurs
notre pensée à cet égard. iYoy. art. Isaïe,
t. 1", col. 927.)
Un ennemi de la religion et des miracles
faisant la même confusion, ou en profitant,
})arle ainsi de ces événements :
« Quand on a dit, pour la première fois ,
que des rats innombrables^ rongeant les cor*
des des,arcs et les courroies des boucliers des
soldats de Sennachérib , opérèrent la déli-
vrance du roi d'Egypte, au'il tenait assiégé,
(HÉRODOTE, lib. u, cap. It^l), voulait-on ra-
:x)nter un prodige ? Non ; mais peindre d'un
seul trait une armée que l'indiscipline et la
négligence, poussées au comble, rendirent
f.
inca^>able de résister à l'attaque subite d«
Ethiopiens venus au s3cours du roi d'E-
gypte, et firent tomber presoue entière soas
e glaive des vainqueurs. Mais les prMes,
à la caste desquels apiMirtenait le roi, Itissi-
rent volontiers prenare les expressions allé-
goriques dans le sens direct, et s*aocrédiler
la croyance d'un miracle, qu'ils attrilmaiM
à leur divinité tutélaire , et qui dispensait
l'orgueil national de la reconnaissance d«
à des alliés libérateurs. La tradition d*iai
délivrance miraculeuse s'étendit plus bn
que l'apologue qui l'avait fait naître; Bérôsii
cité i)ar Josèphe, dit que l'armée d*Assjrie
fut victime ci un lléau , d'une peête ewtifk
par le cie/, et qui moissonna sur-le-chon
cent quatre-vingt-cinq mille hommes. Ain
la vanité chaldéenne couvrit du TOik d'aï
malheur inévitable, ro[>probre d'une déCAr
méritée. Les Hébreux, instruits aux mèo
sources que Bérose, et d'accord avec loi i
le nombredes victimes, remercièrent le Di
d'Abraham et de Moïse, qui n'avait envojé
range exterminateur contre l'armée du cqb*
quérant , que pour l'empëclier de détroin
Jérusalem, après avoir subjugué l'Egjrpte.i
Après avotr subjugué fÉgypie^ eSkn^mi
i)as si clair qu'on semble le dire; il
bien plutôt que Sennachérib quitta ce pm
avec honte ; et la narration d'Hérodote, qui
ne faut {tas traiter avec tant de légèreté, h'
porte d'une manière positive. Si Eusèbe Sd-
verte avait su qu'il natt en certaines annéet,
dans l'Egypte, de telles quantités de rats d
de souris , que les prairies du bord du Nil
en sont dévastées dans de très-grandes oon-
trées, sans qu'il soit possible d*y fUreti*
cune récolte, il aurait été moins surpris di
voir ces quadrupèdes rongeurs désarmer qm
armée de deux cent mille hommes, oa II
mettre en fuite. Quelles armesemplojer eoi-
tre des ennemis avides des armes ellei*
mêmes, et qui s'en nourrissent?
Les Hébreux instruits aux mêmes saiifccf
que Bérose!.,. Ceci est par trop fort; csH»
que les Hébreux n'avaient pas des yeux
pour voir ce qui se passait sous leurs ma-
railles; étaient-ils incapables de nombicr
cent quatre-vingt-cinq mille hommes? oa
manquaient-ils d'historiens pour écrire les
événements? Qu'étaient donc le scribe Sobmi
Yarchiviste Joabe , fils d'Asaph, députés par
Ezéchias au-devant des envoyés de Senni*
chérib, et le prophète isaïe , mêlé iui-mtae
d'une manière active à tous ces ftfits? Ap*
paremment ils ne savaient pas écriiet
et les serviteurs d'Ezéchias suivirent as
Chaidée les débris de l'armée de SennacM-
rib, pour demander à quelqu'un des surri-
vants ce qui était advenu près des portes da
Jérusalem.
Non, et ce sont là de misérables chicanes»
que Ton ne songerait pas à faire, s'il s'i-
gissait tout uniment d'événements ordinai-
res. C'est un grand travail, de vouloirexdurt
Dieu de l'univers qu'il a créé , qu'il goa-
vcrne par sa providence, et princiiMileinent
de rhistoirc d'une nation dont il était le roi.
On n'y [parviendra pas.
SRR
dï:s miracles.
$in
îkGU
NTD'AIUAIN. (Sasiçnilicaliun pro-
.) Les IlrbrcuXt aprrs leur séjour à
ne (le tJor / prirent te chemin de fa
r , afin de contourner rYdnnu^e, Or
commença à ressentir (es ennuis et
les d(*!a routes et il murmura contre
àfffUe ^ en disant : l*onrquoi nous
tirés de t'Êtjypte^ et conduits à la
t ce désert ? Le pain rnanf/ue, il ny
■**f^ii, et nous sommes d ajoutés at
Hure si légère. — En punition, te
enraya des serpents de feu^ dont la
tyant causé la mort d'un grand nom-
personnes ^ les survivants vinrent
ioîse ^ et dirent : Nous avons péché
IIP nous avons dit contre te Séiijneur
vous^ priez pour quHl nous délivre
f}ents, — Motse pria donc pour le pen-
te Seigneur lui dit : Faite» un serpent
î» et le placez en forme d'ensettfne,
mx tfui étant mordus t'auront retjardé^
WAlors Moïse fit un serptnt d'airain ,
■l forme d'enseitjne^ et cchût des bles-
m regardaient^ étaient guéris (11^7).
B pas besoin de fairo rcinarqucr cnoi-
pt ceci esl miraeuleuï, la l»lt*ssure
îen qae laguérisoii; quoique ce soil
toule naturelle qu'une mort causée
orsure des senicnts : il eu est peu
iimn ne produise cet etïet après un
is ou moins long , et avec des cir-
» diverses.
semble ^uperllu de chercher avec
eoniDientateurs si; ces serpents de
it de l'espèce des serpents valants
tous le nom de Saraph^ ou si c*é-
ian des Turcs, ou plutôt si le Sa-
loïse était le raème que VOlcian des
pous pouvons laisser Bociiart et
Tenisson discuter entre eux cette
devant un Qodiloire de rabbins,
telle ne doit jamais ôtre résolue;
plus que les naturalistes ne con-
point d animal de cette espèce, mais
l des lézards dont la morsure n'est
Rweuse. Mais si la mort causée [lar
mre des ser|tcnls de feu n*avait rien
"^iaiurel, on ne saurait dire la oi^me
leur apparition à point nommé,
liir des murmuratours ; et ce qui
niièu\ encore le surnaturel de ce
ne, c'est le remède insolite qui
ur morsure*
^ ent d*airin, érigé par Moise d'après
jrécisde Dieu, n était point un talis-
'ômuic l'ont rêvé les rabbins moder-
1 n'est point de talisman qui ait une
e vertu ; mais il le devint dansTestime
[s , toujours plus crédules que
, et plus superstitieux que raison-
afccii snnt aniem el de riwnic Hor, p^»r
i floc-it ad marc Ru1)n]in, ut eircutnirent ler-
El Liîdfre cœpit pfipuhim tlinerisac la-
culusmut' contra Ueum clMoyset», ait: Cur
i nos Je iEgypto, iit niorereimrr iii soîilu*
Ve^t panis, non siitit aipia* : aiiiiiu nostia
lat supor cilx» istct Irvissimo. Qti:i(iu)hrem
niniisin j>ti|>iduin igniUisserpiilL's» aOqtn»-
18 et niorlcs [iltirinioruiit , venenviit :ul
nables, lui point que, du temps t.u rai Kzé-
rbias, ils bri>laienl de l'enrens en son hon-
neur. Ce pieux luonar^iue le détruisit, afin
d anéantir ce culte idoUtrique , et Tappela
par mépris no/ir^fari; c'esl-ft-dire un je ne
saisguoi d'airain. (Voy, IV Heg, wiu, \.)
Ces événeincjits, si merveilleux en eux-
mémes^ Tétaienl encore à un autre point de
vue, puisqu'ils étaient liguratifs. Le serpent,
qui avait causé la chute du premier hommep
reparaît ici iKïur [>crdre sa postérité. Mais
un autre serfient, inoffensif de sa nature,
attaché sur le Lois, élevé entre le ciel et la
terre, apfiaraît en même temps, [»our guérir
les blessures que le premier avait faites; cl
en cet état, il esl l'image du Messie, qui,
par sa mort sur la croix, doit guérir aussi la
blessure faite h l'humanité [»ar le serpent.
Jésus-Christ s'en ût à lui-môme l'applica-
tion, en annonçant à Nicodème la manière
dont il recevrait la mort de la main des
Juifs : « Comme Moïse, dit-il , éleva le ser-
inent dans le désert, de même il faut que lo
Filsde l'homme soit élevé :5jfti/ Moises exaf^
tarit serpentem in dcserto , ita ejraltari ôpor-
ttî Fiiium hominis. [Joan, m, IV.)
Des voyageurs, M. Léon ùt Labnrde, en-
tre autres, ont remarqué que te pays esl
tonjours rempli d'une" grande multitude de
serpents très-dangereux, au point qu'on
n'ose y cueillir les feuilles de roseille qui
y croît en abondance, au'a(>rès l'avoir battue
avec des gaules, pour les en déloger. A no-
tre avis, ceci ne peut allirmer ni infirmer le
jïoint qui nous occupe, de la manière qu*il
est présenté. Si ce sont les serpents de feu
dont parle Moïse, ifs reçurent alors un
pouvoir extraordinaire de nuire, et ce pou-
voir extraordinaire fut contre-balancé par
un remède [dus extraordinaire encore,
SIBYLLES. Aucun sujet n'a donné lieu à
plus de travaux, de conieslations et d*étu-
des; mais le résultat a toujours été négatif.
Qu'il y ail eu une sibylle ou des sibylles,
cela n'est qu'apparent, ï»robable, sf l'on
veut; et les \Qrs sibyllins qui^nous restent,
ne sont jjoint leur ouvrage : telle est la con-
clusion h laquelle arrivent également ceux
qui traitent )a question au seul point de vue
de la critique, ceux que la haine du catho-
licisme inspire, et ceux qui ^'qh font les
défenseurs. Il serait supertiu de remettre la
question h l'étude : tout a été dit*; il serait
dilïîcile de trouver de nouvelles raisons,
juiisqu'il ne se produit aucun fait nouveau.
lîne simple analyse de la discussion nous
jmraît donc suflisante.
Le P. Crasset, Jésuite, dans une longue
dissertation sur la matière, a réuni à p^u
jirès tous les témoignages des auteurs prû-
Mnyscn, îUqiic flixenml: Peccavimus, quia liriili
su in 11 s conira Douiinumei te: orâ, ut lui hit n fiai m s
serperiU^s. Ora\iU|uc Movses pro populo. Lt totuluf,
est Doiatiius :m1 euni : t'ac set'p<*iiU'nj ;i<iiéunn et
puite euiii pro signo : qui percuâ&iis »!»peicntinnn,
vivL't, Feiil ergo Moyses sorjïculeaï ;rucMui, et pt*-
suit euni pm signo: qucm cum pcrcussi a^pîecrciif,
sâiiabantiu . (Aum. x\u -19.)
9t)7
sm
DICTIONNAIRE
SIB
fanes et même des docteurs de TEglise sur
ies sibylles; nous suivrons Tordre de son
travail.
Il semble difficile de ne pas admettre
rexlstence dessibylles» lorsque le paganisme
tout entibr et les premiers siècles du chris-
^tiaofsiàié leur ont rendu témoignage. Du
côté des païens , Platon , Aristole , Varron ,
Cicéron» Diodore de Sicile» Strabon» Elien,
Tacite, Suétone» Ïite-Live, Florus, Valère-
Haxime» Denis-d'Halicarnasse , Pa«isanias»
Apollodore, Lucien» Pline» Homère» Ovide»
Virgile» Juvénal, Plutarque» attestent leur
existence. Du côté des chrétiens» saint Clé-
ment Pape» saint Justin» martyr» Athénagore»
Théophile d'Antioche» Eusébe» Lactance»
Clément d*Alexandrie, saint Ambroisef» saint
Jérôme» saint Augustin» saint Isidore de
Séville» le vénérable Bède et beaucoup d'au-
tres docteurs l'admettent sans contestation.
Selon nous, cet accord unanime ne prouve
rien dans Tespèce» car il s'applique aux vers
sibyllins et non à la personne des sibylles»
aucun de ces auteurs n'ayant vu une sibylle
de près ou de loin. Aucun d'eux ne s'est
même posé cette question , a-t-il existé des
sibylles? Or l'existence des vers sibyllins ne
démontre aucunement l'existence des sibyl-
les , pas ))lus que les merveilles de la féerie
ne démontrent l'existence des fées. Viviane»
Méliisine et Morgane ont un nom tout aussi
connu» et davantage» peut-être » que Samé-
tha» Arlémis cl Bytno» et n'en sont pas
moins des êtres imaginaires.
Commençons par dégager ici l'autorité des
Pères de l'Eglise. Un grand nombre ont cité
ies vers sibyllins» et parlé des sibylles
c6mme de personnages réels. Cela est vrai»
mais les Pères des premiers siècles de l'E-
glise faisaient de la controverse religieuse»
et non de la critique historique. Les païens,
leurs adversaires, admettaient les sibylles,
ils avaient une grande confiance dans les
oracles sibyllins, et c'est du paganisme
même que venaient le nom et la chose. Les
Pères profitèrent de cette disposition des
esprits» pour la retourner contre ceux qui s'y
étaient laissé surprendre» et l'argument,
tout personnel» avait une grande valeur con-
tre ceux auxquels il s'adressait.
Les véritables vers sibyllins, s'il y en
avait, étaient confiés à la garde des décem-
virs» qui ne devaient les divulguer à per-
sonne» sous peine de mort» pour eux-mêmes
et pour ceux qui en auraient eu communi-
cation. Cependant il en courait des milliers
dans le public; mais tous» apocryphes.
Quelques chrétiens, en voyant que les païens
aimaient les vers sibyllins, en composèrent»
Idil répandirent, et les controversistes ac-
ceptèrent la discussion au point où elle se
trouvait. Mais de ce que les docteurs de
l'Eglise ont cité les sibylles et les vers si-
byllins» il ne faut rien en conclure par rap-
port à l'authenticité de ceux-ci et à l'existence
de celles-là; autrement ce serait aller plus
loin que la )>ensée des Pères, et li
dire ce à quoi ils n'ont jamais song
. L*Eglise elle-même n'est pas pli
gée dans cette question ; car si elle
chanter en beaucoup de lieux dam
des morts le Teste David eum sibyll
elle n'a jamais entendu ériger ce
article de foi» ni défendre tout exao
rieur; et la preuve» c'est que ce
paroles ont été retran«;hée$ dans \
nombre de diocèses.
Les sentiments sont très-partage
nombre des sibylles, sur leurs non
le temps où elles ont dû vivre. Di
Sicile n'en connaît qu'une, et il
bien avoir raison. H l'appelle Dapl
sieurs autres écrivains la nomment
Artémis, et la disent fille du devin '
Elle aurait été» suivant ceux-ci,
siège de Thèbes par les Epigones, et
à Delphes environ trente-trois ans
guerre de Troie ; ce qui revient
son existence au rang» ou du moins .
des fables héroïques. Qui sait les d
la guerre des Epigones» ce premiei
ne commence qu*à poindre dans 1
de la menteuse Grèce?
Martianus Capella parle de deux
seulement : Hérophile» nommée
troyenne et phryçienne, et Sym
confondue par quelques-uns avec l
de Cnmes. Hérophile est également
sous le nom d*£rythréenne ; elle é
d'une nymphe du mont Ida et di
Théodore. Suivant quelques auteai
machie» ou la Symmachie, était fille i
thrécnne. On ne peut suivre cet
qu un dictionnaire de la fable à la
chercher de l'histoire » nous le croy
rait perdre son temps. Et quant à*]
on ne sait trop à quel personnage i
ce nom ; si c est a la fille du fleuve
premier objet de lamour d'Apollon»
ciel, ou bien à une nymphe aimé
déesse Tellus» qui lui'communiqui
de prophétie.
Solin reconnaît trois sibylles :
phicjue, qui aurait précédé la ga
Troie » et & laquelle Homère aurait, i
Ton pense, emprunté quelques vei
phile d'Erythrée , qui parut peu a;
prédit à Lcsbos qu'elle perdrait Ten
la mer ; et la sib^Mlc de Cumes, en sii
vénération parmi les Romains» qui a
posséder ses prédictions, et qui les f
raient comme le palladium de leur
Pline indique aussi le nombre
rapporte qu'il fut trouvé h Rome,
temps, près du mont Palatin» trois st
de la sibylle.
Elien en compte quatre : Erjphile
thrée, Ery phile de Samos, la sibylle d
et la sibylle de Sardes. Mais Varroo,
saint Augustin a fait fhonneur de !'<
le olus docte et le plus éloquent des
(1148) Dies irx, dîes illa,
Sulvet scclum iii favilla,
Teste David ciim sibylla.
(Missale Rom., Prosa dda
sm
DES MIRACLES.
SIB
9lï>
^te j«sqn\h dix, C'est ausM lu nombre
É?l s'esl arrêté Uiclance.
preoïiùre **i*rait Iû si Idylle persiquc ou
éeniMS nfHiiriiée Saiiiellici, lille île Ré-
et d*Krytiiruitlie, et lielle-riHe île Noé.
cicuserres iiiuuslruosilé.^, oo ^iiinpose
le naiiuit en un tieu nommé Noe, sur
>r(Js ne la lutT Bouge, et qn'«yaiil|>aHé
oé «ïflns ses vers, les tratlucteors ne
(ms ronipnse.
ftihle range Sanietl»a, ou Snmhelho,
i les demi-déesses; elle y ^i droit.
•osse, père de Saoibetlio, n*esl pas This-
I de ce rïoni, niais un demi -dieu auquuL
Ihéniens érigèrcrU des statues.
aille Érymanthe, mère do Sambctfio^
ne cûnnaissoiis de ce nom que le Ijer-
ni donna lui-iuôme son nom h la mon-
illustrée f»ar le sanglier que le Éi!s
mùne prit à la citasse, un (ils d*A()otlon
de la vue pur la [>ydique Vénus, un
line Itroyeo tué par Turnus, et entln
idic.
seconde sibylle de Varroo est la Ly-
^ dont Euripide fait mention dans sa
p* Cidle-ci parait n'avoir pour toute gé-
gie que son nom.
tj-Disième serait Artbémis, de Delphes,
l^rlent Chrysi|ipe et saint Clément
xacidne,qui !aditliUed*unc t'crlaine La-
de Sidon^ ot la met avant la guerre de
; eVst-à-diro dans ces esp^iucs imagi-
^t où il y a place pour toutes tes créa-
de respVii re|fOussées parrhistoirc.
héniis est la niéine que Dafibné; I^mie
l être un nom fie corj vent ion» à moins
;e ne soit la Vénus à laquelle les Albé-
el les Thélmins élevèrent des aulul>,
en la tiHe de Jn|iiier, amante de Ne|»-
qui fui mère d'une si nombreuse pos-
quatrième sibylle serait, d après Var-
cellc de Cumes, dîll'érenLe d*nne autre
ment de Cunies, pins s|iécialement
néo sou» fc nom d'italique. On la
lée & Babylone,et liîle de riiistorien
S€, par suite d"une confusion avec Sa-
i. Celle-ci écrivait ses oracles sur des
es fie palmier, qu'elle rangeait ensuite
K' i de sa grutle ; en protitait qui vou-
jamais cNe ne réparait I outrage
on travail par le souille du vent ; et
r cela sans doute qn1l nous re>le
j de ses oracles, et qu'il y a tant de
sîon dans ce qu'on dit de sa personne,
is plus nous avançons, plus nous re-
ms lelenqis employé h écrire ces extra-
|ce$, d autant plus que nos guides no
pas d'accord entre eui. Ainsi saint Jus-
^pet (^u'au huitième rang la sil)yHe
Hp« qu il dit title de rhislorien Bérôse,
ivacrorde assez mat avec Topinion de
qai la placent avant la guerre de Troie,
lî* mal encore avec ceui qui la disent
'fille du [Kitriarche Noé» Mais avançons.
^Dquième sibylle^ toujours d'ajrrès
t serait Erythrée, ou du moins une
iresse née h Erythras, qn'Apollodore,
réen d'origine, ap|telle sa concitoyenne,
DtCTlOXN. DES Mlill€LI£S. 11.
que Laitance croit orif^inaire de Babylono.
el que heancoufi d'écrivains confrmdcfil avec
la sibylle de Perse, Il en est qui la fontcon-
U'mporaino de la guerre de Troie, Eusèln»
met sa naissance vers le tenq»s de la fonda-
tion de Home, Comme on le voit, la lumièro
ne se fait [las.
La siiièmeest la Samiennc, rtont Eratos-
tliène a beaucoup parlé, qu'Hlien |»lace au
temps de Numa Fonqnlius, el qu'on nmnmo
By tho. C'est, selon toute apparence, la niAnio
que Sa m bel lio, Juive sebuMpicli nies auteurs,
Babylonienne selon d'autres; la même en-
core que rHellespontiquc, née au bourg île
Mar(»essos,
La septième est la seconde de Cumes, plus
S|>écialement nommée Cumane, et désignée
par les noms d'Amalthce, de llémopliikî et
d'HiérOfdiile, noojs tie coiivention qu'il est
facile <le traduire, \'irgile la nomme Déi-
phohe, el ladil Ulle deClaiicus.
C'est la môme qui, suivant le rapport des
historiens de ï'antit|ne Home, aurait apporté
les neuf livres de ses (trédictions h Tarquiii
TAncien, et en aurait brrtlé six ?i deux re-
prises^ voyant que le prince ne voulait |>as
y metire le prix qu'elle demamlait. Il dut
jiayer entln tes trois derniers du prix de-
inandé d'ahord (lour les neuf* Ce n'est pas
ici le lieu de pr^mver que toute celte hi^toire
n'est qu'une fable, el celte digression nous
entraînerait iroj* loin, Lliistoire de la fVd>u-
leuse sibylle de Tarquin n'est que l'iiistoire
retournée de la nvnqibe du fabuleux Numa.
Ui huitième sibylle est rHcllespontique,
née dans la campagne de Troie, au bourg de
Marpessos. Suivant Uéraclide, elle llorissail
du tem(is de Solon, Nous la citons i»our U
seconda fois,
La neuvième est la Ptirygienne, qui ren-
dait ses oracles h Ancyre ; ou n'en sait rien
de [rlus.
La dixième enfin est la Tiburtine, ainsi
nonunée du bourg de Tivoli, lieu de sa nais
sance. Elle y fut depuis adorée comme unw
déesse; et on trouva, dit-on» dans le Tévé-
rone, une slatuc qui la représentait et qui
fut transportée dans le Ca[>it<de |iar ordre
du sénat. Celle-ci s'a[q>elail AH)unée,
On désigne encore la qualrièuit sibylle
par le surnom d'Italique et les noms' de
CarmonlaetdeNico^trate. Les Ilomainsla éli-
saient mère d'Evandre, et Tadoraieut comme
la divinilé tulélaire des enfants.
Déïpbobe, prêtresse d'Hécale, fut aimée
d'Apollon, qui lui actonla autant d'armées
do vie. qu'elle pourrait tenir de grains *lu
sable rians sa main, La malheureuse ne son-
geait pas h la vieillesse, qui devint son su|>-
[dieo. Elle avait sept cents ans quand Enée
aborda en Italie ; elle le conduisit aux en-
fers, nonolislarit un si grand âge, qui l'avait
réduite à une maigreur exlrôuïe, et il lai
restait encore trois cents ans à vivre.
Nous renonçons à chercher des notioDS
historiques au milieu de pareilles fables.
Beaucoup d'écrivains com|>tent encoredeut
ou trois, ou môme quatre autres sibylles ; cl
en ellet, si on doit en compter autant qu'il
31
971
SIB
DICTIONNAIIŒ
SIB
nous resie de livres attribués h (es rélùhres
devineresses, il y en eut au moins quatorze;
car aux huit livres qui étaient connus jus-
qu ici, le cardinal Mai en a ajouté, en 1828,
' quatre nouveaux, qu'il a tirés d*un manus-
crit du Vatican et insérés au tome 111 de la
Nouvelle collection d^anciens écrivains^ sous
les n«» XI, XII, XIII et xiv,
Pierre Petit, médecin de la faculté de Pa-
ris, a composé une curieuse et savante dis-
sertation, pour prouver, au contraire, qu*ii
n'y eut jamais qu'une seule sibylle. Tous
les auteurs qui en ont parlé, dit-il, se con-
tredisent, et ne sont point d'accord sur le
nombre : ils ont recueilli ^;à et \h des passa-
ges divers dans Yarron, Pausanîas, Lactance
et autres auteurs, et compté autant de sibyl-
les différentes, sans faire attention que tou-
tes les devineresses ne sont pas des sibylles,
et que tous ces fragments peuvent bien ap-
partenir h la même. 11 montre ensuite que
la sibylle doit être d'origine grecque, puis-
que tous les oracles connus sont écrits en
cette langue. 11 n'y a nulle apparence en
effet que des femmes originaires de la Chai-
dée, ue la Phrygie ou de l'ilalie aient toutes
parlé une langue différente de leur langue
naturelle, et surtout la môme. C'est donc
aux auteurs grecs qu'il faut demander des
renseignements ; or Platon , Dion-Chrysos-
tome, Plutarque, parlent toujours de la si-
bylle au singulier; Cicéron en parle de la
même manière, et Pline ne dit pas qu'on
ait trouvé h Rome les statues de trois sibyl-
les, mais trois statues de la sibvlle. Après
cela, l'auteur réfute l'opinion do ceux qui
croient que le nom de sibylle (?tait commun
à toutes les devineresses, et cite les témoi-
gnages de beaucoup d'écrivains anciens,
tels que Pausanias, Hygin, Plutarque, Pla-
ton, Arrien, Hérodote, Xénophon, qui par-
lent, en maints endroits de leurs ouvrages,
de femmes pro[)liétisant l'avenir, sans ja-
mais leur donner le nom de sibvlles. Après
avoir établi qu'il n'y eut véritablement
qu'une sibylle, l'auteur démontre qu'elle se
nommait Héronhile, et qu'elle était de la
ville d*Erythrec, dans FAsio Mineure. 11
essaie de démontrer ensuite que la diver-
sité des noms qu'on lui a donnés provient
des voyages qu'elle a faits, ou des ravisse-
ments lie son génie, qui l'aurait transportée
de lieu en lieu; il croit qu'elle mourut à
Cumes, en Italie.
Sans adopter entièrement ce système ,
nous devons avouer cenendant qu'il a cer-
taines ap'parences de vérité, sauf toutefois
la fin, dont nous ne saurions à aucun prix
(1149) Pour contprondrc le sens de ce passage, it
faut le mettre en regard de ce que Suétone rapporie
dans la Vie deCésar, au chapitre 79. Un peu avant
la mort de ee prince, le bruit courut, dii-il, que L.
Cotta, un des gardiens des livres de la sibylle, de-
vait demander, en plein st'ual, le titre de roi pour
César, parce qu'il était écrit dans ces livres, que
les Parthes ne pouvaient être vaincus que par un
roi.
(1150) f Quid vero liabet auctoritatis furor îsto,
qu«m divinum vocatls, ut, quaî sapiens non viJeal,
accepter la responsabilité. Une
transportée en diiroreqts lieux |>ar
de la prophétie , est une de ces en
comme heureusement on n'en di
Nous ne croyons pas davantage i
voyages d'une seule sibylle en cJ
contrées soient suffisamment iustil
l'histoire. Que le nom et la reputa
soient étendus à différents lieux,
dans ces lieux on ait attribué h la
des prédictions dont l'auteur était îi
cela se conçoit plus aisément.
Mais reprenons l'argumentation
Grasset. On ne peut révoquer en
l'existence des vers sibyllins à Rom
rieurement à la naissance de Jésus
Cicéron en parle assez longuement d
traité de la divination au chapitre 51
cond livre. Le passage mérite d'él
tout entier, car il prouve contre Tauti
l'allègue ici. « Quel est donc le ni
de cette fureur que vous appelez uii
comment accordez-vous à un insensé
culte de voir ce que ne voit pas un sj
à un homme sans raison la puissanc
dieu? Nous conservons avec soin le
que Ton dit avoir été prononcés pai
bylle en fureur. Leur interprète, suiv
faux bruit, devait dernièrement ave
sénat que, si nous voulions sauver
il fallait donner alors le titre de roi
qui en remplissait véritablement les
tions au milieu de nous (Il W). Si cet
que disent ces livres, quel homme i
temps cette prédiction reçardc-t-elle!
teur a eu soin, en ne désignant ni les
ni les hommes, d'adapter ces propt
tous les événements possibles. 11 s'
plus, enveloppé d'une telle obscuri
les mêmes vers peuvent recevoir ph
applications. Rien, d'ailleurs, ne re»
moins à Tinspiration d'un prophète i
lire que l'art et le soin qu'on rer
dans ces oracles, et la forme de 1 acro
ou cette attention à former un sens a
lettres initiales des vers, comme daiw
ques poésies d'Ennius : q. enmls m
vois là beaucoup plus d'étude quod*ei
siasme. Cependant les vers sibyllin
ainsi composés : les premières lettr
vers d'une période forment un mot.
bien Técrivam et non le {irophète, Il
qui calcule, et non celui qu'un diei
trise. Laissons donc dormir en |)aii
bylle, et n'ouvrons pas ses livres, (
faisaient nos ancêtres, sans un ordre'
nat (1150).»
Nous avons dit que ce j'assage pr
ea videal insanus, et is, qui hnmanos seosi
scril, divines assecutus sil? Sibvlhe versus
vainus, quos illa furens fudissc dicitur. Quor
tcrprcs nuper, falsa quadam honiinuui rama,
rus in scnatu pulabatur, euni, quem rexen
liabèbainus, appellandumquoque esseregoB.}
esse vellenius. Hoc si est in libris, in quem boi
et in quod lenipus est? Callide eniin, qui ilb
posuit, perfecit, ut, quodcunqne accidisset
dicluni viderelur, lioniinuui et teniporum defii
sublaïa. Âdinbuit etiam latcbram obscuritatis,
SÏB DES MIKACLES.
Hauleur qui lullègiio. Jl cii ré.sulie,
1, quiîJes ver5 sil*^lliiis éUiier*t *'iitos-
fi fort obiîcui's ; i*r dans lu voliiuii-
Brueil i|iie nousi po^ïséJoûs, il n'} a
iUs( urilé, el it ii'dvîsIiî qnnn seul
klte» dans leqûi^l il esl f|uusliun ifuii
^ vériie, mais ifun roi ruelicUiil les
lu iuoriUc »m[jri]t de sua sang ;(îot|ui
lire |teuiiUrt\\aijl i<our César el pour
»mûius du leiups de Cicéroih Ce n'est
ias de leb vers que le ^raiid plulo^o*
eiJlerulu jiiirler.
ni les lémoi{^ua;;e,s des anciens ét-ri-
favorablesaux sibjlles, râuleur ii ou-
ïs, bien enlendu, celui du poêle Vir-
ons sarameu>.c iv* Egiogue.
Dva piO{^eiiu*s cu;lu dcmîuilur ;iîlo.
I cuui.ii \ei»il jaiiï t:iriuiuisieUis.
égiogue rciifernie, il est vrai, des
»sioos et des iieiisécs tiui câdreot si
vec la rôvc^lation chrétienne, que les
1rs lie KKi^lisc en ont été iVflj>|iés dans
Ift siècles. Cefiendanl il n'e.4 pas né-
■ de cliereîier loin, {>our trouver un
RiiM. Nous y rcvieritlroos en temps
un, {Votf. lart. ViR(;nj:.)
Mir v**nir niaintenant à des arguinenls
>ris, d:t nuire auteur, parcounnis les
[es des sainis docteurs. Si nous en
is Tauteur des Questions aux (jendh^
des h saiiit Justin, et qui n'a pu vivre
iii que dans le v' siècle, saint Clé-
fl^t citait Tautorité des sibylles en
is alias il) alj;un nui p^ssc acconinimlnri
liir. ^on cssc aiU^tn illiid cartitcn lurciilis,
sitiii pt^onui diMianiL, est eiiim iiia^is :ii Its cl
iai.qiiatn îniilaliiiitts el ihùIus» Jiiiit \m'e «ja»
*9vrtxk ibcihir, ciimdeiiict'|>s cv |>riiiiis\cr*
lieriâ alii|tiid cojiiit'cldur, uL U\ i}uîlnis<l.im
I» Q. r.NMLb Ftiti. y ctiie riKtgis cbi allcrili
iiaiu fu remis. Anjuc îii sihylliuis ex primo
i»jnsqui* seiileiiliic priinis lillcris illius scïi-
ïarmcn orui»c pra:le\îun\ llui' si ripions est,
TuUi,; adliiliciitis ijdiyeiilium, iiaii iiisaiiî.
ireiii silivlliim iptidciit sepobiiant rU-rMHriLuii
US, ut îiftiitud prodiUimesl a iiïajnribus, hi-
eualiis ne îegaitUir quideiu lilïri. i
) ikipon$. ad Catks^ qmesi. 74, aimd Jcs-
) Nonoïislanl noire respect pour Taulciir
s reproduisons» cl plus encnre pour saint
nous ne pouvons prendre sur noire eomple
bjluiiiuu, ni teê rfj&in édi/iccx bûtU dune
mre, L'aUsencc de lonle tiilimie dans les
Fsainl Jusliii, maiiyr, rsl icllenieiil nnn»ire
i s.^vants« ipie raulnfité de ce docleur sur uu
•riirnl fiislorique est a pi'ine à compter,
idant cantine nous ne dcmandojts pas non
sVn rapporte a la nôiri^ nous citerons
I paj^sagc dont il est «piehliorif et ensuite
fecialiun einpiuntée aui <loc'les Bôaédie-
srB
974
fustin confoml le Bt»rnsse adoré par les
\ père de la sibylle de lîal»yîone, selon la
Wilcniporaiu de Noé, avec Vlûslorien Ue-
écrivanl aux firenuers lidèles : u La fin deçà
« monde, dit cet écrivain, est le juKeiuenli
M qui se iera |iar le feu conlre les nnpies,
« ainsi que le déclarent les écrite des pru-
« [diètes et des «fiôires, et ni^^mc ccui des
« .-sibylles, connue Tassure le luenhcureux
« Clément dans son tpîlre mto: Corinthiens
« (1151). n Tavoue que ces ]>arules ne se li-
sent pas dans les leitres tjnî nous restent dùà
saint Clément, Pape; mais ne sait-on pas
que la lin de sa seconde lettre est perdue, el
qu ainsi on ne saurait accuser de laussetâ
un écrivain aussi savant et aussi grave, qui
lisait ce témoiiinaiie dans les manuscrits do
son tèJiips.
« Mais si Ton peut élever quebjuc ol»jec-
tion conlre le léruoigna(j;e de saint Cléjuenl,
il n'en est pas de possible contre celui de
saint Justin. Dans un tiaiié où il vent *oii-
vaincre tes gentils, il commence jiar leurl
déclarer « qu'd e.st trèi^facile ira|»nrendre
ff en partie j»ar les réj»o«ses el les oracles de
« rancictuie >il>jflle quelle est la véritoble
*• reli^ii»n el les enseignements des pm-
« piieles. » l*nis il donne des détails sur la
naissance de cette lUMplnMesse, sur ses pa-
rents, sur son pays, sur la manière dont elle
vint iie Bal*) loue ù Cutnes,-^ur le beu qu'elle
iialïilail , et qud avait visité Ini-tuéme.
t Nous avtuis vu, ditHl , dans la ville un
« grand et admirable ntoiîument, un vaste
«i édilice bâti d'une seule pierre, où les ba-
« bilants di;:aieiU fju'elîe rendait ses ora*
« eles {1152), » Il ajoute qu'au milieu de ce
n»sc, eonlemporaln de IHolétnée Pliiladelplic. Au
reste, il parait que les Alliéniens nVlaienl guère
niietix iuslrnils à en eprd; mais la critique n'a pas
d'eicnses pour de lelles i^nomncfs* liane hibijltam
liabijhne ortam dkunt, ihw^i^ CimidaicoJ Uhtùthn
tcripiorii fiHam. (hsTi^^ traducL des Oétiédk-
lins.)
Une erreur pins reniarqualde eneore du saint Joc-
leur, est celle qui se iroiive dans saprennere Apoio-
ifie retaliv<'meiU à Semou Sungns, rfiril prend punr
Simon le Majjicien , aecusant les îlomaiiis d'avoir
adoré ee dernier. An resie, cotuine lout le monde,
]»ar ruspcel pour la mémoire de sumi Jostiii, ne
l'oio :eul pasdela conbisioti, très-apparejile piuiriani,
pui^ipie SeuNUi Sangits, pei^Mitiia^'e laniitier a la
myllndoi^ie romaiiief avait ninsienrs aniels h (ioinc,
mms riieions les paioh.sdes savauls tienèdietimi,
cddeurs des tcnvnsdii saint doeleur, dans la Iroi-
*(irme jjarlie de la (ireiaeeipi iU onl mise eu têlc:
f Narrata a Jtistiuo liisloria seunier in prêt lo cl
honore e\Hl leral, eup*!* pondus addideiam Terliil-
liani, lAiselùi* Cyrilli JerosidymiUimt Ati|rugiiui et
Tliri»dnrrt* a cpiilHJs itlem asseveratnr, leslimoina,
doiK'C lîdein et aurlorttalem apud ermiilosnoti nau-
cos delralieitt inii'iila htib <or^orifï\lll i
sla'Jia. « Anle atmos quiniiui%i inquil nd an
llaionins, t Cregorio Xïll poiilîtiee» in eudn
Tilicrina» e ruderilms lapis es-l eOossus, lai*
plione iiotatns:
SKUOM si;v(;o df.o nmo sacrcu
SE\. eoMPtita s. t*. K. cm., MrssuMJfi
DO>CM lJ*:t)IT.
Pra* se ferl Inpis islc basim, fiiqwT qnam statua
loeala Jessel, sed exiguam ; ncc euîm ciimi valik
augusla sitt eapax esse vtdelur alieujus sluuilaen*
Ijumana* stattint* similis. • ^omuulm quicdaiu lU
975
SIB
leiiiplc on lui avait moiUré trois eilernes, où
elle faisait luoltre de Tcau i^our se laver ;
prenant ensuite une espèce de simarre, elle
allait se cacher dans le fond du sanctuaire,
ôJù, montant sur un tiôno élevé, elle pro-
nonçait ses prédictions. 11 allègue en sa fa-
veur Tautorité de Platon, et rend raison de
l'espèce de grossièreté que Ton remarque
dans ses vers. Après quoi il s*adresse ainsi
aux Grecs. « Sans vous arrêter davantage à
« Téclat de la poésie et à la politesse du
« langage, et sans vous laisser prévenir
« d'un esprit de contradiction, faites atten-
« tion au fond du discours, et acceptez la
« lumière que doivent vous procurer des
« prédictions si claires et si nettes sur la
« venue de Jésus-Christ, notre Sauveur, du
« Verhe de Dieu, qui, sans se séparer de
« lui ni en vertu ni en puissance, a pris la
nature de l'homme primitivement formée
h l'image de son Créateur, et nous a réta-
blis dans l'innocence de nos premiers pa-
« rents. » 11 cite un oracle qui se rapporte h
la création d'Adam, et conclut en ces ter-
mes : « Généreux enfants de la grâce , si
« vous ne préférez à votre salut vos trom-
« i>euses .imaginations sur ces dieux qui ne
« sont pas, croyez, comme ie l'ai dit, à
a Tancienne, à fantique sibylle dont les li-
« vres se conservent heureusement dans
« tout Tunivers. Dans ses merveilleuses et
« divines inspirations, elle vous in^truit,
« par ses oracles, sur la nature de ceux (]ue
« Ton appelle dieux, mais qui n'ont rien de
« la divinité, et vous |irédit, avec la |)lus
« claire évidence, l'avènement ftjturdeJé-
« sus-Christ, Notre-Seisneur, et tous les
m détails de sa vie (1153). »
« Ces paroles sont bien fortes; mais elles
semblent céder encore à ce qu'il dit sur ce
sujet dans sa seconde Apologie présentée à
Temiiereur Antonin et aux deux césars, ses
sunllitudo intcr haiic inscriptioncm et eam, qvx a
Justine rercriur : cougruit ctiani locus ; reparla eiiim
statua Scmouis Sangi dei in insula Tibcriiia, iii qua
Siniouem dcuiii sanclura narrai Juslinus fuisse cou-
sccralum. Inde nain pluribus eruditis, non suspicio
solum, sed eliani (irnia persnasio, dcceptum Jusli-
Bum ignorulione lalinilalis, el ul> co Siinonem deuni
sanctuni ex Scnione Sango deo fabricaluin fuisse.
Scd parle ex alia réclamant alii non ignobilcs cri-
tici, impriniis Tilieoiontius, quorum ralionlbus dif-
licllc est non asscnliri. >
Ces raisons soni qu'il n*esl pas probable que
saint Juslin se soit si gravement mépris, et que si
cela lui ctail arrivé, il s'en scrail plus lard aperçu.
Les édilcurs ajoulenl : c PluresSomonis Sangi sla-
iqpi Rom» exstitisse conslat. >
(11S5) Justin., Cohort, ad Crœc. Sur quoi les
doctes Bénédiclins cdileurs des œuvres de saint Jus-
tin font les observalions suivaiilos : < K\ bis verbis
certo slaluere possumus, si minus lolam librorum
sibyllinoruni complexionem, qualein bodie babcmus,
sallem eas parles ejusmodi librorum, quse claram
el apertani Cbrisli advenlus et omuium rerum ab
co gercndarum pnedictionejn continent, jam tum
scribenle Justine, in unum veluti corpus redactas
fuisse. Nibil sane suspicatus est Juslinus, quamvis
omues borum librorum paginae Traudem clamilenl.
Scd lainen non gravissimum mibi videtur illud er-
DICTIONNAIRE SÎB
enfants adoptifs. C'est là qu'il se
avec une sainte liberté de la défeos
aux chrétiens, sous peine de la vie,
les livres des sibylles, les oracles d
phètes et l'ouvrage d'un païen nomi
daspes, dont il ne reste plus rien.
« dit-il, c'est par les puissants effo
« mauvais démons que cette interd
« été portée, afin que , détournés
« crainte de lire ces écrits qui donr
« la connaissance du bien, les liomi
« meurent toujours esclaves de Vesjp
« lin... Mais ils n'ont pu en venir i
« car nous ne lisons pas seulement
« vres sans crainte, mais nous les |
« tons même, comme vous voyez, à
a gards, convaincus que tous les liro
« plaisir (115&>). »
« Athénagore, qui vivait au mémo
loin de contredire saint Justin, prodi
confiance les mêmes témoignages (1
est suivi et imité par Théophile d'Aï
qui réfute ainsi les calomniateurs d
ligion chrétienne : « La sibylle, prop
« des Juifs et des autres nations de I
« au i^ommencemcnt de ses prédi
d apostrophe ainsi la race humaine
« mes mortels, corps de boue, vil
« comment osez-vous vous élever ,
« songez-vous pas & la fin du monde
« ne tremblez point à la présent
a Dieu souverain qui soutient votre
« vous ne craignez point celui qui
« moin de toutes vos actions (1156).
« Origène ré{)ond ainsi à une diffi
Colse, qui refirochait aux chrétiens
inséré beaucoup de blasphèmes d
vers : « Il n'a pas marqué, dit-il , le
« phèmes que nous y avons inséi
« eût-il hianqué de le faire, s'il eût
« exemplaires nlus purs et plus ancii
a les nôtres, ou l'on n'eût point tro
ralum. Antcquam enim libri sihyllini otiosi
manu fabricarentur , invaluerat apud ch
quxdam de sibylla opinio, qu% et artificeiii
suscipiendum incitasse, et operi fideui et a
tem videtur conciliasse. •
(1154) JusT., Apol., 2.
(115o) Atiiexag., Apol, '
( 1 1 5G)Th£oph. Antiocben. , ad AkI «/fV.Noi
déolarcir ici ce que Tauleur que non s transi
omis, savoir : (|ue les quatie-vinct-^inii vi
cités parTbéopliiled^Anlioclic nelonlnuilei
lie du corps des poésies sibvUines qui mom
ne parlent point de Jésus-Cbrist, et n*o«
rapport de style ni de facture avec les fi
cités par les autres Pères do PEglise. Voîd
iniers ;
"AvO/swro* OvïjTOt y.ui (tk/oxcvoc, oOSiv Uiytiç,
U&ç rv-'/Jw; v^ovgOi i3iov r0.ùç oOx ictifm^^
où rf,éixtr\ oOof yo^itaGc ©£0v tÔv 'iniaiBOKlit
"'T^tTTOv, yvwj-njv 7i«vE7rÔYrr>3V, f^sirOTv^ inr
navTOT/sôf'Civ, XTiffTïîv, ôoTt» 'pfjr'i rinvfi' .
KaTÔcTO, X «VîT^/ï» jS^oTÔv TTdbrTOJv hivam
eIc ôiÔ;, Ôc ixôvo; a//x«t w^îp^c-yc^ïjf, irÀ9tt
IlavTOxcdcTup , «ô^aroc, ôcû» uôvo; ccvro» •*
AvTÔc d* où j3)i9rc7ai GvitTir; uirô C9t^7i9Ç i»
Tiç yàp càpi Sûvarat tov iitQ\àùgnw9 xnl &3
*OyT6c>f£OC9iv Ihcf 6cày ffy.^porov , o; iroXtvot
SIB
DES MIRACLES.
078
irssngrs suppos*^ ? Cepciuianl t'est ce
uM n*a Plis fnit (H57). •
l^iclancp n'est pas moins formel qu'Ori-
le; il titoiitrc aiiipleuiciH CDiumeiiL lus
y Iles ont f crédit la naissafn^o de Jésus-
Hsl, sa prédicaiîoii, ses iiiiraLies» sa fias-
B, sa nrort, sa résurrcclion, son ascen-
Il €l son dcrnierav^4icmenl. Puis îl ajoute :
)iiel((ues-uiiSf convaincus par la force
'0 ces téniorgnages, ool coulume de se
éfujçfrrdani celto préleiMion ; ils avari-
ent que ces vers ne sont \ms l ouvra ;;e
e:* Nitivlles, mais qu'ils ont élé imai^im'ïs
ueom|)Osés[*arnoscorcîi^ionuaires(ll58).
lat!» rommeul admetirc cette (ieus<5e ,
unnd on a lu Ciréron, >'arron el le reste
es anciens auteurs, qui font mention île
I silnlïc Kryiliréc et des autres» aux ou-
ragfvs desquels nous avons enq^runté ces
chaultlIonsîOr, ces aotears sont niorts
vant la naissance de Jésus-Christ selon
I chair, Ceîjendanl je ne doute point que
es vers dans les premiers temps n aient
té pris pour dès citravagatiees; car per-
anne ne les comprenait, vu qu'ils annou-
iient dos miracles presque îneroyables ,
oui on ne désignait ni le motii, ni le
\mus^ ni Tauteur ri159]. »
Èlomentd'AIcTcandrie, cet homme si docte
si éclairé» fait aussi valoir contre les
ïns rautorîlé des sibylles, qu'il dit avoir
données aux gentils, comme les propliè-
aut Juifs » pour les rendre également
ccusables, « Comme Dieu, dit-il, a voulu
luver les Juifs en leur donnant les iiro-
hèles, do Ultime il a suscité parmi les
recs des personnages recommandahles,
îrsés dans l:i connaissance de leur pro|ire
influe, et aussi cafiables qu'ils [►ouvaicnt
Être de comprend Ire la lionté de Dieu
30 r le salut des gentils. Outre la prédi-
ilion de saint Pierre, Fatatlre saint Pnul
I déclaré en disant : Prenez aussi les
fres des Grers; voyez la sibylle comme
le dérlare funité^d'un Dieii et dévoile
ivenir(ll{iO). !>
Le grand Constantin qui, en sa qualité
apcreur, avait h sa disposition ces livres
térieux, consultés peu auparavant, selon
lUie (1161), |>ar le lyran Maxime, en
0 ainsi dans le discours qn*il adresse
Pères du concile général de Nicéc :
entablement remnlie tlu souflle divin ,
•Ite sit»ylle (Hrytnrée) a prédit en vers
f qui devait arriver fuir rafqiort au Fils
1 Dieu, et déclaré clairement Thisloire
î la. venue de Jésus-Christ par rordro
157) QRtf»., Cantr, Cek,^ I. vu. — Ce raison-
ml peut radlciiif»iu i;e rolounier roiilrc railleur
mus ritons. Kti cdcl, si reiineiiii des clirclicus
iti 8c procurer des or^rtos plus aiiriens fît |ilus
que c<*ux des cliretiene» c t'sf qiril n'en exis-
WI4, el l>ar c(mscqiiiM»t les clirétîi'ns élatenl les
tr» de ceux qii ils présenlait'iit. An reste, nous
ms bieniol qirOrigênc avait pcti de coulbiicc
les vers sibyllins,
ITiS) l3oni la supposiliim élail îles lord repro-
aiu clirèiiciib.
If>l>) Lactant*. Ik Vtra sap'unt, -— Ce raison-
!iit cjl vicicuj, car Ciccron, pour ne parler g«ft
« des premières lellres disposées self>n la
w forme des acrostiches: Jésus-Christ, Fib
n de Dieu, Sauveur, Croix, 'in^oif X/>icto^,
Il ra|»f>orte ensuite les versdonl voici la
traduction : « A rapjmrition du '*'7»^^^ tlu
« jugement, la terre se couvrira *
« el Ton verra descendre du ciii m* tud
*< élernel ilos sièrles, vcnani juger loiil^
« trliaîr et le inonih* ertlier. Alors "titicdos el
^ indèles, tous h re derruer niomenl verront
«< Dieu assis sur un frùuc élevé avec ses
« saints, pour prononcer la sentence contre
« les âmes des honunes charnels, \mdifi
« que la nature inculte sera crniverto tf é-
« pines. Les hommes rejetteront alors !i's
w uloles et les rÎL'hesses ; un fcti scrutateur
« dévorera la terre , le ciel, la mer el jus-
« Qu'aux portes même des étroites prisons
« de l'enfer. Alors les rorps des saints ren-
« (hisà la liberté reviendront 5 la lumière;
• mais les méchants seront brûlés par des
« llatnuies éternelles. Chacun sera lorcé de
« rlévoi 1er les fautes mêmes commises dans
« le secret ; car le tlamhcau divin dissipera
« les ténèbres des cœurs. On entendra do
« toutes parts des sanglots et des grin-
« céments de dents. La lumière brillante du
* soleil et des astres sera éclipsée. Le ciel
« se roulera el la lune perdra sa splendeur;
u les vallées s*éIèveront et les montagnes
tt nîiaisseront la hauteur de leurs sommets»
« Toute élévation pénible disparaîtra du
« nu lieu des hommes* Le ru veau [lassera sur
« les folliues et sur les [daines. Plus de
« vaisseaux (jui sillonnent les mers; la terre,
« brûlée par la foinlre ♦ verra se tarir en
w bouillonnant les sources et les fleuves
a desséi'hés, La trompette céleste fera re-
« teïitir de tristes ai.ccnls, pour pleurer les
« crimes des méchants et les douleurs du
« monde. I^ terre cntr'ouverie laissera en-
« trevoir les aliîmes ilu tartare. Les rois
« eux-mêmes viendront au pied du trône de
« Dieu, Des torrents de feu el de souire
« coulerunt tlu haut du ciel. Alors le bois
*» sera [lour tous les mortels un signe» un
« cachet ilistinclïf, Tauréole chérie des G-
« dclest la vie des saints, le scandale du
« monde, le hain salutaire» oii les élus,
tt lavés dans douze fontaines» reçoivent la
«I lumière, la houlette qui conduit» el la
tf verge de fer qui brise. Or, ce roi» dont
« le nom se trouve tracé dans les premières
« lettres de ces vers est notre Dieu, notre
«Sauveur élernel, notre Koi, qui s'est
« livré |TOur nous h la mort (1102). »
de lui, dil nue toules le^ pt^riodes des ters sibyllins
aviïicnl la ffjniic d^icrosiiclies; or, dans le rc<îueiï
que nou«i posséiKong, et dans les fragineiit*^ cites
p.ir les Pérès île rKglisc, il n'y n qu'un seul neros-
tirlie. Donc le rcnreil doul parle Circron et eeu\
que (es Pércs alléguaienl, n'éUneut \rdi» le niéuie*
(I1G0) il jfy a rieu de semblable d^ius ce rpii
nous reslc de saint Paul, (VV^y. Cum. Alcà.,
Strom. l, vu)
(liai) ZoziH, fliit., l u.
(1102) Totil ce uuïfceau esr une rrmiïMsrcfitv
coutinuclle de l.i sainte rcriuire. On iwnirrail le re-
faire cit entier avec des pass;içes de rE^anfile,
970
SIB
DICTIONNAIRE
SIB
m
« AprèsAvoir rapporté ces oracles sibyllins,
rempereur , réiond ainsi aux donles des
païens . « Mais il y a des incrédules qui
n n'aiouleul [joint foi à celte prédiction, quoi-
« qufl^^ reconnaissent dans rErythréc lo
« aimlré prophétie. Ils soupçonnent même
« qn^lqoe .écrivain, non moins attaché à
« notre oolte qu'adonné à la poésie, d'avoir
« composé ces acrostiches, de les avoir su[>-
« posés et proclaanés comme des révélations
« de.,i.a sibylle. Mais il est constant que
« cette prédiction est véritable; car nosdoc-
« leurs ont supputé le temps avec une si
f ■ÎUcntive exactitude, qu'il est impossible
« de soupçonner que ce poëmeait été com-
cc posé depuis la venue et la condamnation
« de Jésus-Christ; ainsi Ton ne saurait sou-
« tenir que ces vers n'ont point été long-
ue temps auparavant prononcés parla sibylle,
« sans s'exposer h être manifestement con-
« vaincu de mensonge. »
« Enfin, pour mettre le dernier sceau h la
certitude du fait, il cite Virgile, dont il rap-
porte et explique les paroles avec autant
d'esprit que de piété, et Cicéron, dont il
affirme comme un point de notoriété pubii-
ilisaïe, d'Ez('*chiel, de Joël cl de Tapôtre saint jiule.
Les personnes auxquelles la sainte Fkrilure est fa-
milière, les reeonnaitront sans que nous les rap-
portions iei. Mais nous citerons Pacrosticlie entier
dans sa langue originale, en faveur de ceux qui
n'ont pas sous la main les ouvrages d'Eusèl)e ou le
recueil, beaucoup plus rare, des vers sibyllins.
M SpMffi 8i yjiiùit xp^atrùç o-qfAsrov ôr terrât.
ts Çce S* ov/»avô9fv ^m\&vç alwcriv ô [lùltav
M â^xa Trapùv itv.aarj K^îvai, yai xôo'uov «Travra*
O tpovTac 5« 6iôv uipf^sç Trioroc y.ui «TriTTOt,
H y£0"TOv fiirà twv «yt&jv iiri xïP'Jlol j^povoio
M apyjofôpoiy "^foxàç Mpûntayi pvifiaTr x/'ytVMV,
H ip^oç orocv norè xôauoç ô).o; «xetvOa ysyinrou*
►0 (youaiv 5' it3«^a PpoTol, xai' ttÀoûtov âîravra.
H xxavo-sc 31 To itvp yn^f oO/^avov, r.8i 6«A«o-ffO(v
^ X'^f^ov ^Àc;8t 3i TTÛXftC tipTtxijç eci'oeco.
M K/sÇ rixi itS.<Ta |3|50TÛy in" iXiyj^épiov fdoç ri^îi
H &nt uyitiVy «vÔ|xodc 9è to nîtp aiWcv e).cy^ci.
O irnôca xtç irpecÇac Doôiv, tots Trâvra >a).})a£t.
M tiôOsM yàù (of oevra Ococ f'UO'Tn/scrtv àvoc^se.
^ pqyo; 0 tx TTOVTwv ij^tif x«« ^pvyuâç odôvrov.
M xXfî^ef 3i ^«Of fféXac iqcXcoco xaè aarT/>ojv,
O 0/9«cvQv ccXiÇce, iinvTiç Ss Tc fiyyoç oXeîrccc.
H ^«oti 8i ffàpuyyaç^ iXtî 5' v^f^ûfiaTa |3ouvûv.
^ "^oc 3' oOxÉTi Xu7|5Ôv iv àvO|a&)Troiart ^avsêTat.
^ ça T* OM TTsSioifc êVrae, xat Tracra ôôXao-cra
O vxîTc WXoOv ^cc, 71) yvpfû-o'xflsîtraxepa'j'ifM^'
M ùv Trïîyat;', iroTajiAOc Si x«;^A«ÇovTeç X&î^j/ovG-tv
1-1 âXTTcyÇ 3' o0/)«vo9£v ywviîv 7roXû0jC>îvo-> «9»n7Ee,
O jovovo'a fAUffoç f/eXsuv, xai Triioara xôfffxov,
H Kpràpîov 5i yaoc tÔts Set^'i '/aîa xavovo-«.
B Çovcriv S* CTrc p^Qua OâoO jSaacXiQE; âTravrsc-
^ cûo-ctS' cOpavdÔêv Troraftô; ttOjo, î^Ss tc Osîov.
^ ^ua 3i Trâo-e jS/ooTOto-i totc, ^topar/lç èitianaoç,
^ 0 ÇvXov «V TrtffTOtc, TÔ xcpaç to ttoOovjmevov eijTai
>> v$^ûv tvdi^icûv Çwïi, npÔTyoufia 5fi xot/iaou.
H Sac. ^&>Tc^a>v x).ïïT0Ù; èv dâ>3cxot nnyoiiç.
>^ â€$oç TTottxaîvovcra aiBripz'w n Y.pwzrivu.
O WTOÇ ô vOv irpoyoafùç ev àx/)o«TTix«'yt* Bsô; ûttwv,
M UTnp àOavaroc, pufrCUxfÇt ô ttgcOcùv cve;^* )7/xfiôv.
TRADUCTION OH SÉBASTitlN CHATKIl.LON.
.Jndieii signuni felliis sudoribus odct,
Lxqu€ polo vemcl rox tcmpus in oiunc fulinus,
que , qu'il avait lu celle pièce , et l'avait
même traduite en latin. Ainsi parlait Cons«
lantin devant trois cents évoques catholiques
qui applaudissaient à son discours; ainsi
proclamait-il ces grandes révélations à li
face de l'uni Vers païen, qui reconnaissait h
vérité par sou silence (lll>3).
« Que dirons-nous de saint Jérôme, cH
homme si versé dans la science et dans Fé-
tude des ouvrages de Tantiquité ? Ne re-
connaît-il pas les dix sibylles T n*a-l-il p»
cru qu'elles étaient vierges, et que le tloa
de prophétie était la récompense de leur
pureté (1163*) ? ne fixe-t-il pas Tépoqnede
leur existence , mettant l'Erythrée soas le
règne de Romulus,'et la Samienne souscelœ
de Numa et de Tullus-Hostilius ? Mais ve-
nons en terminant h la plus forte autoriié
des premiers siècles, è celle du grand 4iBt
Augustin, qui n'a laissé aucun sujet sans
examen et sans discussion; ouvrons d'abord
son bel ouvrage de la Cité de Dieu. Après
avoir parlé du règno d'Ezéchias dans le
royaume de Juda, et de celui d'OzéeàS^
marie, il continue ainsi : « C'est à ce raénie
« temps que Ton rapporte les prédictioiB
Scilicel ut camcm omncin, ni toumi judicel oriN».
Unde Deuni Gdi dirfidentesqiic videbnnl,
Summum cuni sanctis in sedi fuie scdentem,
Corporcorum animas honiinuni qiio jiidioet, olifii
Uorrobil tolus cum densis vepribus orbis.
nejicient el opes bomines, simulacraque cnocU.
Exuretque ignis terras, cœlumquc saliim4{iie.
Inoendetque fores angusli carceris Orei.
Sanctonimque omnis caro lilicra reddîla, IticeA
Tune rcpelet : scmper cniciabit flamma sceiesius.
Ulqne quis occulte peccaverit, omuia diccl.
Sub lucenupie Deus rcscrabil pcctora cinusa.
Dentés slridcbunt, crebrescenl nndique Inclus :
El lux deficiel solem<|ue, nilenliaque aslra.
Involvet cœlos, el hinx splendor obibil :
Fossas altollet, jnga deprimet ardiia montes.
Impcdietque nibil morlales aniplius alimii.
Longa carina fretum non scindet, monlibus ana
Insa «quabuntur : nam ruluiine torrida tellus,
llnaque et sicci fontes, cl (lumina hiabiml.
Sidereisque sono Irisli Uiba clauget ab oris,
SluUorum facinus mœrens, niundique dolores.
Kt cbaos ostendet, et lartara, icrra dehiscens.
Rogcsque ad solium sislenlur nnniinis omirps.
Tudaquc de cœlo fluel ignea snlpbure mixto.
Al(]ue omnes bomines signum pi*a!signe notabil.
Tempore eo lignum, coruti peramabilc fidis,
Opi>osilus mundo casus, scd vila pioruni,
Kespergcndo lavans duodeno fonte vocilos,
Conq>escclque pedo ferrata cuspidc gcntes.
Uex libi nunc noslris descriplus in ordine sumn
Yersibus, bic noster Deus est, nostracque saints
('ondiloi' .'elernus, pcrpessus nomine noslro,
Sincera bunc Moses expressit bracbîa tendeos.
(H 65) Il n'csi rien dit de ce prétendu distews
de Consiantin dans les actes du concile de fTKXf.
La pluparl des savants soupçonnenl Eusébe Sn
élre Pauleur. C'est pcut-êlre plutôt une inicrpob-
tion dans ses écrits.
(1105) c Quid ivferam sibyllas Erytbneam al4|tr
Cnnianam, clooio reliqiias ; nam Yarro dcrem fwm
aiilumal, qiiarum insigne virginilas, el virglnitalli
purmiiim. divinalio?... Rccle concilium v& sdi
bciibilur, nosse vir-jinilas. > (IIii:ro?i., .4rfr. Jom*t
II.)
Ml
sm
DES .\IIR\CLFS,
sin
liai
» «le Kl sihvlle ErvMirér^. D';j|>r<!s Varrnn, il
« en fl oxisié f»)usH*iirs, vi non j as uin»
t souk'. Or il est iniluhimlile (ino ccUe >'\*
• bvik» Krvlhrét» n laissé pnr érril <[rs pro-
« |i>iétiesrfi«uilestessiirJt*yus-Chnsi(lî04).»
H trj^ïisrril ensuite les mûmes vers que
l^onsiflntfn avait r^'^cilés tl/ms le concile de
Nîc^e, avce celle seule diflérenee ffu'il n'a-
joiiio plis îTTOfvpf, croix, el ijn'il fait retnar-
Juer que les iireniiCres leUïCs des mots
étti^-Chritt^ Fîtê de Dieu^ Suttrenr^ Ibrnient
^^n grec le mot ix'Jvç^ roissmi , dorit loule
raniiquité a fait rap|>lîratiûri h Nolre-^'ei-
Ijnfîur» * p<ircènue, dit re gmiifî iloelenr,
• il s'esil ï'ioof^e diins lo vasie nhînm d*;
• notre mnrtnlité, tonime dans lo prolbn-
• fleur des enux, sans |>erdre la vie, c'e>l-
• à-cJîre ri n noce née* w Puis il poursuit en
t^Stern>es : « Celle sibylle Erylhrée, on,
« $^lan l*opinion de qnetques /»ulrcs, Cutnee,
• n*ft rien ins*'»rédaris ^on poëiue, dont eeei
« n'est qu'un rouri fmi^nneot, qui «il rap-
< norl nu rn!te des dieux faux , oû faits th
« la main des hommes. Bien plus, elle park^
avec kml de inrce eonire en\ et eonlre
fleurîî adora leurs . qnVdlc sendde mériter
d>tre fomplée iuirnii ceux (jui afïparlien-
nenl à la eil6 de Dieu (11G5). » Il groupe
mite ilans une môme suite de discours
pssages citiVs yuir [.arlonee^oi^ la sibylle
le de Jésys-CJu'îsL « Après cela , dit-elle,
il loml>era entre les OKiins des inlidèlcs;
ils ilonnernnl d'une m«iiu eriminelle des
v)ulllets à Dieu; leurs hourfïes impures
l/nneroiit sur lui des [craiïioLs irifeeU.
Pour lui, il tendra avec siiufilirik^ aux
rouî»s son dos san"6; il rerevra les souf-
flets et se lair«, de penr que (lueltfu'un
ne sache qu'il est lo ^'erhe, ou tl'oii il
vient, atiu qu'ii parle aux morls;elil por-
;4era une couronne «répînes.l^onr sa nour-
riture , il lui ont donné du tieK el du vi-
«» naigï e [lour ùtant^Uer sa soif. V'oilîi la laWe
< inlios[*îlaIitTe ([u'ils lui présenlenuit,
t Insensé, lu n'as [las connu ion Dieu se
« jouant i]Q^ iien-^ées des mortels; mais tu
« ras ronronné d'épines, et lu as (>réparé
« pour lui un horrihlc tieL Mais le voile *lu
« lenifde sera dérluré, et, dans le milieu du
« jour, une nuit lénébreuse rç);néra durant
» troisheures;il mnurra de mori» et dormira
« trois jours ilans le sépulcre. Alors revenu
« du t'ondieau, il paraîtra le [rremier à la
« lumière, (4 monlrera aux élus le princijm
(IKî'i) i ILec sanr siliAlli fnix<ljm dr Chrtî^to
tiuniiesio tniibcriiisit, * <Aha"st., Ik civU, tki,
k \T\u, c. 25,)
(liriro 4 ri in eorum nmncro ilrpulaiiila videa-
lur, i|in (HTliiu^iit ad i^ivil:ih'iii Dri. i (AuGttdT., De
tiris, Dei, l \\t\u c 2Iî,)
(1166) • Fnornnl rnini ri j>nipln'l:i^ Tinn i|»sius,
lll qitikufi rtiam atiqu:i tiivi'HiutiLrir t|iKi< iW Clniblo
nitilita ('i*rin(*rMn(« s\v\ïi cliiini de :^ili)lta dirtlur,
qtioit non fiirile t'reilfi'i'Ui \m\ poi*l;itim) c^uiiLiiu in
rofti:ina liiimia nidiilivsiiiiiis, uiilciiuam dicrit't ea
iUi iniiov.'ïUoiu' siernl» »|n:v in h^inniil uc^î^lri Ji\su
r.hriHli rrgnnnt salis toniiiu'0;ti lunviinii' videuri-
liir, |>nn|insnil vi'rsnm dirons :
LHima Cumœi jnm vcni^ c^rminii crins.
« de la rcHirrertion. « Il termine en rêve-
nanl sur Féiioque oh vivait la sihjlle, qui,
Mdon queltjnes-uns , noris.sait,' non du
lenqjs *k» îtomuîus» mais au moment de
la guerre de Troie.
«Il ne se prononce pa5nvecïnr>*v *^' 't*» '^
dans son l\rpot(ilion coninienc<
onx Romtihis^ où^ cxplinuant jifinniuM? j ;i-
pAlre se dit srparé pour iFrantjih ae Dieu ,
priwus auparavant par se» prophtttê # il
sY>x|j'ime ainsi : « 11 y a eu en effet dos
<» îr^iplu'les riui n'élnienl pas dckii, cl dans
« IcMpiels on trouve quelques prédictions
■< qu'ils ont cnlendues et eliantées rr>neer-
•' nant Jésus-Christ, rommc on l'assure de
« la siltyllc; ce que je ne croirais pa> faci-
" îement, s» le [dus fameux des i»0(:(cs f^-
« tins, avant de ftarlcr eîu renouvellement
" du siècle en ^las termes qui s'aiJaptenl
" et ronvienneiU a<sez au régne de Noire-
" Seigneur Jésns-Christ, n'avait commencé
« [lar'ces \{^v^: il est enfin arri^i* le dernier
tt .Ij^e prédit [>ar le chant cuméeiK Or, le
« chant de Cumes, comme personne ui^w
ff donte^ est le chant de la sihvile (tlCG).
« L'anôtre, sarhant alors quecestémoignages
« de la vérité se trouvaient dans les livres
« des gentils» cotnmc il l'a montré mani"
«< festement dans les Actca en s'adressant
" aux Alhénietts, ne dit pas seulement par
« acs prophftvs^ <le peur tfue onclque âme
« séduile ne se laissât entraîner daiîs quel-
« que injpiék* par certaines confusions de
ff la vérité; mais il ajouta M^/mf /es AVri-
w (hv^x minlfs « voulant montrer que les
w livres des gentils, remplts des supcrsti-
« lions lie Tidolâtric» ne devaient pas être
« regardés comme saints, parce que Ton
» y trouvait qnelfjnes jassaj^es qui se rap-
<ï portetrl à Jesus-Christ (II6IÎ*) ? »
« luilîn, dans sa leltnï ^ Marcien, reve-
nant sur réodogue de Virgile h Pollion, il dît:
« t^e iTosl qu'a Notre-Seîgneur Jésus-Christ
<• que le genre luim/rin adresse ces paroles:
«« snus votre conduite nos < rimes, s*il en
<« reste encore quelques traces, seront efTa-
« tés, et la terre sera délivrée de la crainte
« éternelfe, que Virgile confesse avoir
« cmpiuntccs au f*oëine de la sihvlle de
« Cumes; car il est prohahle que celte pro-
« pliélesse avait entendu en es[rrîl, sur
" ruuioue Sauveur, des vérités qu'elle n
« clé otiligéc de jinn lamer (1167). »
« 0«ï^*i *Jc plus clair; el quel avantage
CiiMiu^nu aiilcîrt carnicn sibyllintnn esse iwmn
duhiïineiil. • ( Aiûcst. , Epia, ad fiom, ^ eiyo^.
n'3.)
(IIGC) Nous ne coiiipreiinfis rien h rar{çiinieiUÂ •
lînn du saîjil d(ii li^nr, on hicii le p:issâge de snuit
Tanl qu'il ;i)lr';iie pnnivr riuitro tui* Eu eÏÏvif un
hn*n Tàpùtn» n'a iiuîti'im-iil songé ntix vers mIivIIius,
dtiiii il m' dtl pns un mol, (*t aUirs s<uî lcmoîî;na^c
iw peut tHi'o iiivi><|Hc; ou lûcii il les retint, vi dans
r<» i'as nous nv di^vons les avoir tn uurnoe rï^tnin*,
Si\ eu i*%islaîl Je son temps, et 4in'»l ait rnlrndn y
faire allii?;i<»h, ci^ qm' riou n'iinlinu*** de qtuds rerk
sibyllins ciUrnU'ndniuil parler ' l^sl-ce de itni* iprc
nous pnsM'diuvs, eu de* (|ut'U|iU's uatrc-é?
(ilè?) « Naoi omaiiio non est lui aliert 'prxtct
935
SIB
DICTIONNAIRE
SIB
Ml
pourrait-on lirer de cot autre passage de la
Cité de Dieu^ où il dit encore des païens:
tr Tandis qu'ils ne croient pas à vos Ecritures,
« ils voient s'accomplir au milieu d'eux
« leurs oracles, qu'ils lisent en aveugles;
« h moins que quelqu'un ne soutienne que
« c'est par les chrétiens qu'ont été inven-
te tées ces prophéties sur Jésus-Christ, que
« Ton cite sous le nom de sibylles ou de quel-
le ques autres, s'il en existe d'étrangères au
m peuple des Juifs (1168). » N'est-il pas évi-
dent que ces mots, s'il en existe^ ne se vap-
portent point aux écrits des sibylles, mais à
d'autres ouvrages qui existeraient dans le
même genre? N'csl-il pas également évident
que le saint n'exprime pas un doute qui
lui serait personnel, par cette réserve : à
moins que quelqu'un ne soutienne que c'est
par les chrétiens que ces prophéties ont été
inventées ; mais un doute oui pourrait se
présentera l'esprit de ses adversaires, aux-
quels il répond que, quand môme ils rejet-
teraient les oracles du paganisme, ceux des
Juifs sullîraiont, puisque des écrits pré-
sentés i>ar nos plus cruels ennemis ne sau-
raient être suspects.
« Il y reste donc démontré,- non par des
raisonnements, mais par des citations exac-
tes et certaines, que tous les Pères des
premiers siècles ont admis, comme surna-
turelles, les prédictions des sibylles, et les
ont opposées avec confiance aux païens,
comme un des plus forts arguments, comme
une preuve sans réplique (1169).»
Nous venons de faire entendre, si non le
plus correct des défenseurs des sibylles, du
moins le dernier, celui dans lequel on doit
trouver, par consécjuent, l'analyse de toutes
les raisonsqui militent en faveur de la cause.
Nous f»arlerons en son lieu de [Véglogue ici
alléguée. {Voy. l'art. Virgile.) Maintenant
nous allons reproduire sur le môme sujet
un passage emprunté à un théologien jus-
tement réputé. Le lecteur sera de la sorte
institué juge de la question débattue.
« I^ collection des oracles sibyllins est
divisée en huit livres; elle a été imprimée
pour la première fois en 15W sur des ma-
nuscrits, et publiée plusieurs fois depuis
avec d'amples commentaires. Les ouvrages,
composés pour et' contre l'authenticité de ces
livres, sont en très-grand nombre; quelques-
uns sont très-savanls, fnais écrits avec peu
d'ordre et de critique. Fahricius, dans le pre-
mier livre de sa Bibliothèque Grecque^ en a
donné une espèce d'analyse, à laquelle il a
{'oint une notice assez détaillée des huit
ivres sibyllens. Après de longues discus- •
Dfiniinum Chrislum dicat geiiiis humamim :
Te ducej <i qna nianeut scclcris restigia nostri,
Irrita^ perpétua solvent formiditie terras.
Qiiod ex Ciiniaeo , id est ex sibyllino carminc •
se fassus est iranslulisse Virgiliiis; ipioniainfor-
lassis etiani itla vates aliqiiid de iiiiico Salvaloie in
snîriiii aiidierat, qiiod ncccssc habuil condteri. i
(AuGUST., Epist. 258. n" 5.)
(1168) I Cuin scripturis nostris non rrodunt ,
roniplf»nlur iii eis sua;, (pias cTci logunt : nisi forte
quls dixcril illas prophetius clmsliauos finxissc de
sions, il est demeuré certain que ces pré-
tendus oracles sont supposés, et Qu'ils ont été
forcés vers le milieu au secoba siècle du
christianisme par un ou par plusieurs as-
teurs qui faisaient profession de notre reli-
gion ; mais il est probable que d'autres y
ont fait des interpolations et qu'il y en i
eu plusieurs recueilsqui n'éteieat pas cotièh
rement conformes.
« On sait qu'avant le christianisme il j
avait eu h Rome un recueil d'oracles sib^t
lins, ou de prophéties concernant l'empire
romain; il y en avait eu même dans la Grèft
du temps d'Aristote et de Platon; -mais les
uns ni les autres n'avaient rien de comamt
avec ceux qui ont paru sous lechristianisme:
celui qui a composé ces derniers s'est pro-
posé d imiter les anciens et de faire crmre
que tous étaient de la même «laie, ptmr
leur donner ainsi du crédit; mais la aiffé*
rence est aisée à démontrer.
« l"* Les oracles sibyllins modernes soot
une compilation informe de morceaux défi-
chés, les uns dogmatiques, les autres pro-
phétiques, mais toujours écrits après, les
événements et charges de détails iabuleoi
ou très-incertains.
« 2' Ils sont écrits dans un dessein diamé-
tralement opposé à celui qui a dicté les vi
sibyllins c{ue l'on gardait à Rome. Ceux-d
Itrescrivaient les sacrifices, les cérémonii
es fêtes qu'il fallait observer pour n\m
le courroux des dieux, lorsqu'il arritai
quelque événement sinistre. I^ recueil
moderne, au contraire, est rempli de H-
rlamations contre le polythéisme et coahe
l'idolâtrie , et partout on y établit ou Von y
suppose l'unité de Dieu. Il n'y a presque
aucun de ces morceaux qui ait pu sortir de
la plume d'un i^aïon; quelques-uns neuTeol
avoir été faits par des Juifs, mais le piQS
grand nombre respirent le christianisme,
et sont l'ouvrage des hérétiques.
« 3" Selon le témoignage de Cicéron, les
vers des sibylles conservés à Rome elceui
qui avaient cours dans la Grèce, étaient des
prédictions vagues, conçues dans le styledes
oracles, applicables à tous les temps et à
tous les lieux, et qui pouvaient s'ajuster
aux événements les plus op|>osés. Au con-
traire, dans la nouvelle collection, toat est
si bien circonstancié, que l'on ne peut se
méprendre aux faits que l'auteur vouiail
indiquer.
« 4" Les anciens étaient écrits de telle
sorte, qu'en réunissant les lettres inititles
des vers de chaque article, on y retroufiH
le premier vers de ce même article ; rieade
Christo quae sibylhe nomine vel aliorum
tur, si quae sint, qu9e non pertinent ad popalvmiv-
daeorum. i (Auclst., De civit. Dei^ I. xvui,c.4lr.)
Le sens de ce passage nous semble au boîm
équivoque; et si nous ne-Paviong paît Inuifé dlé
potir^ nous aurions peut-être été surpris à le àm
contre. On va avoir tout à^ Theure la preuve d*«e
pareille méprise.
(IIGO) Votj. le P. Caili.au. Hhioire criiiqse H
rcHqicHse de IS\-Vawc de LorcUe^ noie iv, sor kl
sibylles.
sin
DKS MldACLES.
^e n*csl dans le iifiuve/iu reoiieiL
niche inséré dans le liuiliènie livrent
Iliré du discours de ConslarUin aa
(de Nieéc, est d'une es^^èco ililfé-
1 consisle en trente quatre vers dont
hs initiales formcnl ; 'îr,^ovf \pi^oç^
le eimp fftav/iaf, mais ces mots ne se
Îi point ilnna le fireinier vers.
^|du(mrldes choses cjue contien-
I nouveaux vers sibvllins n'ont pu
files «|ue par un chrétien, ou par un
equi avait lu riiisloirede Jésus-Christ
ïs Evangiles. Dans un endroit, Tau-
e dit Enfant du ('krist; il assure aîl-
[uc le Christ est le Fils du Très-Haut j
gne son nom jiar lo uoudvre 888, va-
imérale des lettres du motiisTou; dans
iMBt grec.
bans le cinquième livre, les enipO'
shtonin, Marc-Aurèïe, Lucius-Verus,
lairement indiqués; d*où Ton côuclul
Ite eornpilntîon a été Oiite ou achevée
es années 138 et 1(57; (fauires disent
lèo et 177. Elle reurcnnc encore d'au-
Bmanpies chronologiques qui nous
ent cet le rnéiue é|>0(pic.
sùphe, dans ses Anîùfuités judaïques,
EL 16, ouvrage coni]»osé vers la trei-
■inée de Dountien, l'an 03 de noh-e
B des vers de la silnlle, où tdie [lar-
■ tour de Babel et \fe la confusion
Eues, h peu près comtwe dans la
|Fil faut donc qu*à cette époque ces
lent déjà passé tioar anciens, puis-
listorien juif les cite en confirmation
il de Moisc, De lit il résulte déjà que
retiens ne sont pas les premiers au-
le la sufiposiLion dos oracles sibyllins
Ceux qui sont cités par saint Justin,
ni Théophile d'Antiochc, |>ar Clc^meul
audrie et par «faulrcs Pères, no se
rent point dans notre recueil uiothîrnc
lortrnt point le caractère du christia-
, ils peuvent doue être Touvrage d'un
atonuien.
>rsquc Ton fil sous Marc-Aurèlo la
âlion de ceux que nous avons à pré-
1 y avait déjh du temps que ces pré-
bracles avaient acquis un certain
parmi les chrétiens* Celse, qui écri-
laranle ans auparavant, sous Adrien
successeurs, parlant des dittérenles
qui parlagaicnt les chrétiens, suppo-
îc secte ue sibiftiisteg. Sur quoi Ori-
►bserve, l.v, n" til, qnh la vérité ceux
I les ciiréliens qui ne v»iulaient pas
er la sihylle comme une (trophétesse,
aient par ce nom les partisans de
on contra ire, mais qu'il nv eu! jamais
ecle (particulière de sibyfiistcê, Celse
he encore aux chrétiens, I. vu, n* 55,
rt CcîUe coTïrlusioîi ne Jions scinMe pas lo-
En effei la i i* ruiiice do Doniiikii rones-
Tan t»4 de Tcre chrcUenne, vt il y itvnii .ilors
a-qunUii s^ns que le Clu ist riait \tu*ii. C cstt
leiiips fpiH n>n fatir {mmt supposer des<Ht>
que i»>â*'plic, très-m^'Thanl historien, u pu
\ pour anciptk^, qtïoi<pri!i ne le fitîi^ejjt pas*,
) Ccttn ronclu&ion nous semble eucote lito-
d'avoir corrompu le texte de?^ vers sibyt-
lins et d*y avtJÎr mis des blasphèmes. Il
eutendait j^ar là, sans doute^ les invectives
contre le polythéisnie et roittre l'idolâtrie;
mais il ne h'S accuse (ms dVivoir (on '
vers, Origene répond en fléfiant (,>
produire d anciens eïemjilaires nonalicrti.>.
«^ Ces passages de Celse et d*Orit;ène
semblent prouver, 1* que l'authenticité de
ces prédictions n'était j km rît alors mise en
question, et qu'elle était également suppo-
sée par les païens et jiar les chrétiens (1171).
2" yue |tanoi ces derniers, il y on avait
seuleuicnl quelques-uns qui regardaient les
sibylles comme des pro(>hétesses, et que les
autres» bhlmant celte simplicité, les nom-
maient sibyliistes. Ceux qui ont avancé que
les païens donnaient ce nom h tous les
chrétiens, n'oni pris le vrai sens ni du re-
proi he de Ceîse, ni de la réponse d'Origène.
« A mesure que l'opinion favorable aux
sibylles devint plus commune parmi les
ciirétiens, on etn[doya leurs vers dans les
ouvrages de conlroverse avec d*autaat jdus
dcconriauce, que les païens eux-mêmes^
qui recotmaissaient les sibylles pour des
femmes ins[drécs, se relpanchaient à dire
que les chrétiens avaient falsifk^ leurs écrits»
question du fait, qui ne pouvait être décidée
que par la cotuparaison ries différents ma-
nuscrits, Constantin élait le seul qui eût
pu faire cc*lte confrontation, puisque, }M*ur
avoir |tcrni;»vsion de lire le recueil conservé
à Kouie, il fallait un ordre exfirès du sénat.
« 11 n'est donf: pas étonnant que saint
Juslin, saint Théoiihilc d'Antioche, Alhé-
nagore, Clément d'Alexandrie, Lactanre,
Coïistantin, dans son discours au concile
de Nicée, Sozomcne, etc., aient cité les
oracles sibyllins aux [«aïens, sans craindre
d'être ronvaiocus d'inifiosture; il y en avait
un recueil qui élait jilus ancien qu'eux.
Connue les auteurs de ces oracles suppo-
saient la spiritualité, rinftnilé, la toute-puis-
sance du Dieu su|irémo, que plusieurs blâ-
maient le culte df'.s inleUigences iniérieures
et lessacrilices, et semblaient faire allusion
h la trinité plalonie ienne, les auteurs tiiré-
tiens crurent quM leur*!tait permis d'allé-
guer aux païens cette autorité, qu'ils ne
eonleslaienl (»as, et de les battre ainsi par
leurs profires arn»es,
« Nous convenons que pour m prouver
rautlienlicilé, les Pères alléguaient le lé-
uioignage de Cicéron, de Varron cl d'autres
anciens auteurs païens; sans s'intormer si
le recueil cité par ces anciens était le même
que celui que les Tèrcs avaient entre les
mains, sans examiner si celui-ci était lidèle
ou interpolé; mais puisque cet examen ne
leur était pas [iossihle, nous ne voyons jmj
piepie : en eflcl, si qtictquc* r/ir/i?Vwilir.iîçnl un ar-
(;umrnt drs ver» sibyllins, <^viileiin«eiil t'est que
ecs vers clnicnl faviifaliles à la rausr du cliriaia-
nisnu*. Or si iom les avaiiiil rcrouniis pc»ur au-
thctitiques, ton* aussi \cs ;iut,tii*iit respe» lèsi, ti s'en
M.-r;iieiit servis comuie il un ai^umciU, puisque ces
\cr& leur étalcai favuiablc».
987
SIB
DICTION.NAIRE
SiB
m
en quoi les Pères sont répréhonsiblos. Les
règles de la critique étaient alors peu con-
nues; à cet. égard les plus célèbres philo-
sophes du paganisme n'avaient aucun
avantage sur !e commun des auteurs chré-
tiens (1172). Plutarquc, malgré le grand
sens qu'on lui attribue, ne parait jamais
occupe que de la crainte d'omettre quelque
chose de tout ce que l'on peut dire do vrai
ou de faux sur le sujet qu il traite. Celse,
Pausanias, Philostrate, Porphyre, l'empereur
Jnlien, etc., n'ont ni plus de critique ni
f)lus de méthode çfue Plularque. Il y a de
'injustice à vouloir que les Pères aient été
plus défiants et plus circonspects.
« Comme la nouveauté de la religion
chrétienne est un des reproches sur lesquels
les païens insistaient le plus, parce que
cette esf)èce d'argument est à portée du
pcîuple, c'est aussi celui que nos apologistes
ont eu le plus d'ambition de détruire. Pour
cela ils ont allégué non- seulement des
morceaux du faux Orphée, du faux Musée
et des oracles sibyllins, mais encore des
endroits d'Homère,' d'Hésiode et des autres
poètes, lorsqu'ils ont paru contenir quel-
que chose de semblable h ce qu'enseignaient
les chrétiens. L'usage que les philosophes
faisaient alors de ces marnes autorités, ren-
dait cette façon de raisonner tout h fait po-
1>iilaire, et, par conséquent , très-utile dans
a dispute.
« Lorsque le christianisme fut devenu la
religion dominante, on fit beaucoup moins
d'usaee de ces sortes de preuves. Origène,
Tertullien, saint Cyprien, Minulius-Félix,
n'ont point allégué le témoignage des si-
bylles; Eusèbe, dans sa Préparation évan-
gdlinney où il montre beaucoup d'érudition,
ne le cite que d'après Josèphe ; lorsqu'il
apporte quelques oracles favorables aux
dogmes du chri^tianisme, il les emprunte
toujours de Porphyre, ennemi déclaré de
notre religion. La manière dont saint Au-
gustin parle de ces sortes d'arguments ,
montre assez ce qu'il en pensait. « Les té-
« moignages, dit-il, que Ton prétend avoir
« été rendus à la vérité par la sibylle, par
« Orphée et par les autres sages du paga-
« nisme, que l'on veut avoir parlé du Fils
« de Dieu et de Dieu le Père, peuvent avoir
« quelque force pour confondre l'orgueil
« des païens, mais ils n'en ont pas assez,
« pour donner quelque autorité à ceux dont
« ils portent le nom. » ( L. xv contr, Faust, ^
c. 15.) Dans la Cité de Dieu (1. xvni, ch. M),
il convient (pic toutes ces prédictions, attri-
buées aux païens, peuvent, h la rigueur,
être regardées comme l'ouvrage des chré-
tiens; et il conclut que ceux qui veulent
raisonner juste, doivent s'en tenir aux pro-
1)héties tirées des livres conservés ]>ar les
uifs, nos ennemis.
« Les controverses agitées dans les der-
{\M2) A la bonne licnrc! dilcs donc Inut uni-
ment (|uc ni les (Jéfcnscurs du chiislianismc ni ses
adversaires ne posèrent la question préjudicielle de
l'aulhcnticitc dos oracles sibyllins, cl que la plu-
niers siècles sur l'autorité de la tradition,
ont jeté les critique^ dans deux extrémités
opposées. Les protestants , dans la vue de
détruire là force du témoignage que portent
les Pères louchant la croyance ae leur
siècle, ont exagéré les défauts de leur ma-
nière de raisonner, la faiblesse et même la
fausseté de quelques-unes des preaies
qu'ils emploient. Plusieurs catholîciues, ai
contraire, se sont persuadés que cen-serait
fait de l'autorité des Pères « lorsqu ils dé-
posent de ce que l'on crovait de leur (ero^
si on ne soutenait pas fa manière dont ils
ont traité des questions indifférentes aa
fond de la religion. Consé(]uemment ils ont
défendu avec chaleur des opinions dont les
Pères eux-mêmes n'étaient peut-être pas
trop persuadés, mais desquelles ils ont en
pouvoir ?e servir contre les |)aïens, cooinie
d'un argument personnel; telle parait avoir
été celle du surnaturel des oracles. Cela
n'est certainement pas nécessaire, pour
conserver à l'enseignement dogmatique des
Pères tout le poids qu'il doit avoir (1173). •
Tel est, nous le croyons, le terme ci
s'était arrêtée la discussion sur les sibylles;
e5sa;j'ons d'y ajouter quelques nouvelles
considérations.
11 y avait à Rome, avant la naissance de-
Jésus-Christ , un recueil de vers sibyllins;
on ne saurait nier le fait, sans nier en mètne,
temps les récits incontestés de maints his-"
toriensetles traditions constantes du peuple
romain. Mais ce recueil, d'où venait-il, goe
devint-il, et qui l'avait vu? Questions im-
portantes , ce nous semble, et dont la sola-
lion est impossible.
r D'où venait-il? Tarquin l'Ancien étant
un jour inoccupé dans son palais, ce qu'é-
tait alors un palais , cela ne fait rienik
question, une femme se présente et loi
offre trois volumes au prix de trois cents
pièces d'argent; il refuse. — L'étrangère
s'éloigne, elle jette un volume aux flammes,
revient, et offre les deux autres au mèflu
prix de trois cents pièces d'argent. Tanjuia
se raille et la renvoie. — Elle va brûlerun
second volume, revient, et offre le dernier
au prix de trois cents pièces d'argent. -
Tarquin, surpris d'une telle conduite, l'a-
chète au ))rix demandé. — C'était un volone
de prophéties contenant les. destinées de
Rome , avec le détail des rites et sacrifices
religieux propres à maintenir constammeat
la faveur àcs dieux sur l'empire naissait
— Il enferme le précieux recueil dans ai
coffret de pierre ou de fer, institue deix
magistrats chargés de veiller à sa garde, el
de le consulter toutes fois que besoin sera,
après une délibération préalable du sénat.
Tel est le récit de l'histoire (11%). Le**
teur, en croyez-vous un seul mot?
Nous allons vous dire, nous, pourquoi
nous n'en croyons rien. Les origines de
part y fiircnl trompés, car iclle parait être lavfi
(1175) RKRr.iER, Dict. Théologuiue, art. SW^ki.
(1171) Voy. Al LU Celle, I. \\ r. 19.
SÎB
DES MIRACIi-S.
SIB
m^
sanlcnlièremonl fabuleuses; ce point
mis. Uemus et lîomiilus aussi bien
ïur nourrice et leuriuèro, qui élail
? iivaiit l*iiislilntii>o iU's vestcili's» sont
i\Te$ imaginnirps. L'trulèvf^uicnt des
ïs, îcs règnes de Nom. 1 t't fie Tnllys
iiis rentrent dans \t\ < lasse t\e^ fables
fues; c'est-à-flire, ]>enl-(5tre |inre faille,
Ire un peu d'Iusloire nieli^e h la fable,
«retniers hi-^tonens de Uoinc n'ont
|ue longlenifis après ceUc date, et les
s vnisirîes n^-ivaii-uL pas d'hislorîens.
]nin IWiirien nVst peut-ôlre pas un
niteu\; mais qun de fables dans toute
sloirelFùj la dt^fouillanl de Inul re
l ïn<*rovabl(% nous ne disons p;is non
itré, car il ne resterait lien,, en fa
illant de (oui re ipii est inrrovablei
Mste (iue son nom et ruî ui de son
Pur,
Roumains sont rerlaiiien»ei}l une colo-
rusipje, f'e^^t ^VdiiT d'origine i;rerque,
véritable litsloirr roiouieiire im lon-
rlc JnninS'Hruïus, t't encore y a-l-il
défal(|ner de touL^ce qui vient a;>rès.
règne de Tarcpjin TA ii rien dut s'nc-
ir entre les tinriL'es 6**0 et 016 avant
"Clirisl.Or, un reruetl, écrit dans le
je italiijue de celle époque, eût été
enienl inintelligible au teni|)s de la
nte de Jésns-Cbrist. Et sll éiail écrit
ïc, il ilut tHre tout aussi iniotelUf^itile
nt [dus de quatre siei les» ccst-a-iliie
au leuins *le Seifiion-Koulien, qui, le
er, révéla aux Uoînains une les Ijrecs
fflt pas des barivarcs. Les lois des
yables, cuiupilées loyijteinps après
h TAncien, et tant de foi»* corrij^ées
lllitées de|Hiis, ifélaienl déjà plus in-
Mes, sinon |iar rusace, ynellc est
lorij^ine des oracles sibyllins conser-
Roniê; qui les a vus, transi iits* tpil
entlu compte h la postérité? PUail-ce
Jces fétii Ih.'s que tout le monde peut
n*€, mais que nul boinme ne peut
connue le ùrand-Esprtt du royaume
nboje, ou îa mystérieuse divinité [iro-
î dans le cotTret vide des isiaques?
>ue devint le reLueil de vers sibyllins
*v6, h ce que Vtm dit, pendant six
5 à Borne? Si l'on s'en rapporte à Denis
'carna>se, il [léril dans l'incendie du
lie, arrivé Tan Ki avant la naissance
ilis-CIrrij^l, VA ce qui sendde lonfirmer
Bent le fait, r*pst que li^ r-onsul Scri-
Curro, qui était en rbar.^i* sef>t ans
;'e5l-àHlire Tau 70 avant Jésus-Cbrist,
suivant un ordre e^tprés du sériai,
[>mmissaires , nommés iijdii ni us ,
jcilius et L. Valcrins , a Kryllué«',
^recueillir les vers de la sibylle, et
ijlacer dans le Capitule , qui venait
westauré.
Irei, au nombre de mille, furent dé-
bn un i:aveau du temple iTApidlon,
En cotTre de pierre. Mais il paraîl
roérirent h leur lour dans le nouvel
ne qui eut lieu pendant la guerre
p, puisque Auguste, après son avène-
ment à Tempire, fit rechercher de nouveau
les vers sitiyllins qui pouvaient exister h
Samos, h Trove, h Krvtlirée, dans l'Afrique,
en Sicile et f^ar toute t' Italie. I) eu fut api»orté
de nombreux recueils, parmi lesquels Teni'
perenr fil un choix; le reste fut hrûlé sur
la [ilace [iubli(pie. Tne partie de ceux que
Ton crut devoir conserver, furent ensuite
transcrits à nouveau, h cause de la vétusté
des originaux.
Ce[iendant, Ammien-Marcellin, parlant en
son XX m* livre de ce second inretidie du
Capitole, semble indiquer ipie les vers si-
livllins no périrent pas : <« Sans un («romni
secours, dit -il, les vers même de la sil>ylly
de Cumes aura'cnt été consumés par' les
lia mm os, v De la siltyffc de Citmrs! nous
venons de voir que c'étaient reux de la
sihfjifr Fn/thrre (\uon y gardait depuis le
tenqis tlu consulat de' Srrilïonius-Curru;
que vent dom* dire Ammieu-Marcellin ? Les
vers do fa sibylle tie ("umes auraient-ils été
préservés lors du j+rcmier imeudie? Alors
pourquoi la recberclie tIe nouveaux orai les?
Oui pourra é«laircirde telles ténèbres? El
î^ inc>uvv que l'on consulte [dus d'auteurs,
la confusion augmente, car il n'existe aneun
accord dans les témoignages de ceux qui
en ont i>arlé.
ijnni qu'il en soit du recueil ou des recueîb
Aqs vers sibyllins conservés h llouïe d'à LiorJ
f*ar des <luùmvirs, ensuite par des déceni-
virs, et enlin par des quindérinivirs, le tout
fut dérmilivemeut livré aux tlamines (lar Sli-
licon, suivant le récit de NunuUien, alîn
qu'ils ne servissent plus h entretenir des su-
perstilons et les derniers restes d'un culte
proscrit par le cliristianismc»
3"Oui avait vu ou consulté les recucilsdes
vers sibvHins conservés h Uome? Aucun de
Ions les anlciïrs qui nous restent: ni les
Pères de Tlvî^lise; car les fiviîxments qu'ils
citent sont lellemrnt dissemblables entre
eux, qiill est facile île voir qu'ils n*ap[»ar-
lienneul jioinl îi une même inspiralitm, cl
d'ailleurs ils ne ilisent pas les avoir tirés
de là; ni les auteurs profanes: aucun d'eux
ne cite rien de ce recueil en [mrliculier* et
CicérOTi lui-même, dont nous avons rafiporté
le témoignage, semble n'en i^arler que par
ouï-dire.
De tout ceci il résulte; Pqii'il n*est nul-
lenienl démontré riu'il /tfC jamais eiisté des
sibvlles;2" qu'il n y a rien, absolument rien
à dire «lu recueil ou des diveis reeueils con-
servés h Home depuis un temps indélenniué
jusqu'au règne iTIIonorins; IV qu'il courait
par tout Tunivers au temps tle la venue de
Jésus-Cfirisl (b»s vers sib\ llins dans lesipiels
on clierrbait une pro|diétie de Tavriiir.
Or, il ne reste de toutrela (|u'nn souvenir,
iles fragments cités par tliyers Pères de TE-
glise, cl un recueil en huit et maintenant en
douze livres, connu de tout le monde panai
les savants.
Ce recueil contient une partie des friiç-
n»ents cités par les Fères, une t^arlie ne s y
trouve pas. *)r, tout le monde sans exce|>-
lion, le père Caillau lui-même, convient que
091
SIB
DICTIONNAIRE
SIB
99â
ce recaetl a été intcreallé, altéré, )>eut*èlr6
même entièrement supposé ))endanlle rè-
gne dn Marc-Aur<^1e. VA il est iiniiossîble
maintenant de faire le discernement dn ce
qui y est supposé et do ve qui ne Test pas«
s'il appartient |K)ur quelqu une de ses par-
ties aux recueils connus dos païens.
L'autorité des Pères de rKglise, disons-le
encore une fois, est hors de toute atteinte
en cette question, parce qu'ils argumen-
taient sur des textes alors admis dans la dis-
cussion» et sur lesquels nous ne pouvons
1)rononcer aucun jugement, puisque nous ne
es possédons plus.
L'auteur des additions au Dictionnaire de
la Bible (1175) voudrait que la (juestion fût
reprise et de nouveau mise à I étude. Elle
est des plus intéressantes, sans doute, et
même des plus hautes ; mais ayant été épui-
sée sur tous les éléments existants, et comme
il serait impossible d'y apporter aucun élé-
ment nouveau, à quoi aboutirait-elle? On
pourrait tout au plus faire l'histoire de la
discussion, et ce serait un livre de ()Ius sur
la matière, fort instructif s'il était bien fait,
mais qui ne résoudrait rien. Il faut donc re-
noncer éternellement à savoir la vérité, si
quelque document encore inédit n'arrive pas
a la lumière.
Kn attendant, nous croyons qu'il serait
très -téméraire, au fjoint de vue de l'histoire
et do la critique, de prétendre prononcer une
sentence définitive.
Parlons du recueil actuel des vers sibyllins,
et mettons par une rapide analyse le Tecteur
h même de le juger.
L'auteur, ou le collecteur, comme on vou-
dra, fait dire à la sibylle qu'elle était bru de
Noé, et Qu'elle se trouvait avec lui dans l'ar-
che pendant le déluge :
OTf yàp xecTêxXûÇcTO Ttétrpifii
XiavifitoLi xiç àvàp fiôvoç fO^oxéu^roc i'ktifBnj
Vlorôaft) ht o*x''> intfcXûtraÇ xt^Cnoçi
ToO fih iyw vv/a^i}, xai àf alpMxoç avroiî iri^Oiiv,
Tw T« 7r/j6>T cycvovTO, xà 0 «^yara naur àirt^ii^Bfi,
ils T àir' ifiov cxiftKToÇ xéA àhiOivoc Trâvra X«-
[^ixOié (1176).
Le même auteur se dit ensuite disciple de
Jésus-Christ.
T oOv-x âp tiii-iç xal 07i/iç x/^tc-roio ys^ifAnç
(il75) V. Dicl. de la Bible, édil. Migne, art. Si-
bylles.
(^^^^*) Siquidcm cum diliicrfitiir
Miindus aqiiis, cum vir soins probus exsuperavit
Quidam, qucm pcr aqiins vexitdomus enila silvis,
Kt pccmles, cl aves, riirsum implcrelur ut orbis,
fcjiis eço iiurus, ejus ilem de sanguine nala,
r.ui prima accidenmt, poslroma ostcnsa fucrunt.
IJaclenus orc mco vera omnia prodita sunlo.
{Traduction de Sebastien Ciiateillon. V. fin
du livre ni.)
(4177) Nos igilur san la Clirislî de stirpc creali
t^œlcsli, nonieii rellnemus proximilatis,
L.x'lili;« momoreui servantes rçlligionem.
(tin du viir livre.)
Mvnaxi^ cO^^ooOvqc iniQpiQ9yibi}t x«rt;i^»yriff (1 1T7).
Au v* livre, il fait l'histoire du règne de
tous les empereurs romains depuis Auguste
jusqu'à Adrien» qu'il comble d éloges, sans
aucune réserve; nuis il ajoute : « Trois prin-
ces posséderont 1 empire, et l'empire restera
au troisième. »£n efifet, Adrien acIoptaVérns,
prince défîravé, qui mourutpresaueftassilAt^
et ensuite Antonin, qui lui succéda.
Il s'arrête là, donnant ainsi, sans le vou-
loir, la date du temps auquel il écrivait cette
rartie de son livre, c'est-à-dire Fan ISSde
ère chrétienne.
Kflcc f7r{ 90c« irecyôpcTTs, YrcevcSo^c xv«wo;^ftcrK,
Kocè ^c 90171 xX«âoc7c xâè* Ivo'rrac «fcffrc ««ne,
dit-il h Adrien. Après quoi il ajoute :
' Tpiïi aplo'junfù de xplxoÇo-*^ xpocnio-ec frccvniv(ltl8}.
L'histoire n'a certes pas justifié des élog»
si absolus, ce qui sudiraitseul pour montrer
que là n'est |)as l'inspiration divine.
Si nous désirons le savoir d'une manière
plus positive encore, nous n'avons qu'à sui-
vre l'auteur dans la description qu il ftit,
au II* livre, de la ruine définitive del'n-
nivers avant le dernier jugement : là nous
verrons, non pas les anges de TEvannle,
apnarnfire pour conduire les flmes an tnbii^
nal de Dieu, mais les génies fantastiques
de la gnose et de la cabale, Era, Eromid,
Uriel, Saniel, Azaël; mais plus particulière-
ment le grand qénie Uriel^ chargé d*arracber
les âmes du milieu des décombres de ToDi-
vers écroulé :
'PulàfitvoÇ Oxtpvok fiiyvç «Tyslof, t vOv fitàtha-^
Nous trouverons un peu plus loin Fidée
toute cabalistique de la création «l'Adim
avec de la terre prise aux quatre points cf^
dinaux du monde, aRn que ce premier hoinoe
fût l'abrégé de Tunivers, ce qui d'ailleurs
est exprimé par le telragrammaton^ c'est-à-
dire les quatre lettres de son nom. (fiy.
l'art. Cabale.)
AvTÔC î/i Otoç TcO 0 nkâvaÇ Ttxper/pmpLfimTW *AUfi
Tov TTflwTov 7rXaffOfvT«, xai ovvopa Tzlnpimu.xm
*Avxo\vny Tf ,^v9(y TC,fiC99fE€|piavTt,xai a/«rov(lMS).
il y aurait à faire sur ce recueil uae mai-
(1178) Atque hsec, cœruleis sob te insiniieci-
[Piffii
Optime, subque tiiis cxcellentissluie mk
Omnki lempora enml. Très rerun sùm
[tenetat.
Omnibus at tandem potietor lertios illt
(Lîb. V, ab init.)
(1179) Ingens Ingcnti Uriel convulsa ruina
Pcrrumpel genius ; perlugabresqne figms
Onincs judicio sislet : . . .
(tlSO)Nimlruni Dcus is linxit tetragrannsUii
[.4daii,
Qui primiis fictiis fuit, et oai noiuine cooplel
Oiius, Oceasus, Austrum, Borcamqnc riçcîiteB.
DFS MIÎIAT
?Di
e d'aulrps rer»jan]iies ot* iiaNirv à lui
rer loulo espèce Oe erédil et de cun-
I*; elles ressorliroJit de J'aiialjse que
allons cndoiincT,
vre \'\ —Le remoil dos vers sibyllins
nence |inr uo long fragment conservé
rhéo[ihile d'Anlioclie, qui ne présente
os ra|ïporis a ver: lo resle de TouvrAge.
ule sur rnnilé de Dieu, Ki gmndeur de
ouvres, rinanilé des idoles. On y oper-
lie fréquentes rérninisrence'^ du livre des
m§i et de la dernière partie de la pro-
ie d'Isaïe depuis le xW eJjajiilre. L*i-
Irie, la zoolalrie et particulièremenl
liolatrie étaient dans toute leur puis-
!î, lorsque ce morceau de poésie, j^rave
^estueyx, fiiteomposé. On peut (?î4;ale-
^Villribuer à un juif et h un chrétien,
t le croirions plutôt sorti de la main
juif, car il semble dirigé contre le mys-
itc Tincarnation, on, du moins, on peut
Dnient l'interpréter en ee sens [1181),
>rès ce bors-d'œuvre, qui peut ce(>en-
, sou-i do certains rapports, servir de
ïcf, lo 1" livre commence, comme tout
le épique ou didactique, par une courte
isition et une invocation. Puis l'auteur
> en matière [lar le récit de la création
lOnde suivant la Genèse. Bien n'y man-
Qt le fiai /wj, rti rœuvre distinrte des
ours, ni la création de Hiomme et de la
ne, lo paradis terrestre, rinnoccnce, la
ition par le serpent, les babits de feuîl-
ie figuier» le crescite et muUipUcamiiti^
antion des arts, la corruption de la race
ftine. L'auteur partage la période anié-
rienne en cinq âges, ]»uis il trace lliis-
>du déluge avec les mômes détails que
e et souvent dans les niémes termes.
lis déjh le cabalisteafiparait : il f>ropose
m de Dieu dans une énigme cabalisti-
(1182) du genre lo plus savant, ajirès
r toutefois rappelé préalablement ÏEyo
qui #wm, qui ne devait ôtre prononcé
quinze siècles de là, .^ur le mont Ho-
Nous verrons bien d autres anachronis-
de cette espèce.
lé fait un sermon aux hommes de son
ts, ne les convertit [ias. Il entre dans
be avec les animaux: les cataractes des
K et les fontaines du grand abîme sont
orlcs. Ponde élève rarcbe, tout périt. A
Il du déluge, Noé envoie la colombe,
le corbeau, (|ui ne revient point, 1^
ï se découvre, Tarche s arrête sur la
I de TAraral, eu Pbrygie, et non en Ar-
Awro^ivisî, ot^iWiTHÇ ,
^KZ X^tiraf 91 Tot ).otnà, xsci thiit oift^vu T(k TTfVTt.
^Tû^ îravroff ^' «ptôfiov cxaTcvrct^cf thi iiç ôxtcî».
UiénK*. Lan -en-ciel se fait voir dans les
nuages» le pacte se cotn lut. LesTilans nais-
sent, ils l'uiit la guerre au cieU
1^ Tout-Puissant les engloutira sous les
tliits de la mer; une partie de Tunivers sera
ile nouveau submergée» mais la race humaine
ne (lénra j»ai dans un second déluge.
Après cette réminiscence du déluge de
Dcucalion, et nous verrons ainsi reparahro
h chaque instant les souvenirs de la fable.
Fauteur passe sans autre transition au Mes-
sie, réparateur du péché. Il désigne son
nom de Jésus par la valeur des lettres dont
il sera composé (1183)» écrit en toutes let-
tres le surnom de Christ, parle de Tadora-
tion ÛQs mages, indique les trois présents
qu*ils apporteront au nouveau-né, désigne
le précurseur dans les mèn»es termes qui-
saie (1184), mentionne sa décollation parllé-
rode, et le talent chorégraphique d'Héro-
diade, dont la tète de Jean-Ba[)tiste devient
le (iri^. Il raconte la fuite du Sauveur en
Egy|»le, dénondire |ïrcsqne tous ses mira-
cles, et termine |>ar un récit détaillé de sa
passion» Telle e>t l'analyse du premier li-
vre, ou plntiVt ilu premier cbant, qui con-
tient environ quatre cents vers.
Si tout cela est inspiré, il l^^ut convenir
que les calialistcs possèdent seuls la sap:^sse;
et, en outre, que les (TOpbèles juifs n'y en-
tendirent jamais rien; que David, Isaie, Jé-
réïiiie et Daniel lui-même no recueilliient
que des bribes.
Livre IL — Dès le commencement du
deuxième livre, l*auteur s enthousiasme à
froid, [tour [varier en quelques vers de la
divinité qui ropprime, qui le force h |»ro-
phétiser. Puis il annonce cti un langage plus
redondant que |>Ofupeux une multitude de
maux qui doivent fondre sur Thunianilé in-
fortunée, et durer un espace de mille ans.
Jamais on ne vit filus riilie collection d©
douleurs et de calamités, l\omQ,qiti€»las$is€
sur sept coltines^ en frémira, Tunivers sera
défKHudé ; c*est h peine si les vestiges hu-
mains apparaîtront encore de ça et de là
iiu[»riniéssnr la lerre.
Mais la race biimaine ne périra pas; ces
maux n'étaient que le i^^élude du règne
lieuieux da Messie, dont le signe appa-
raîtra glorieux au firniaïuent. Le uuéiQ
décrit ici les félicités temporelles de co
reçue f>romis par les millénaires. On le
voit, nenis avons alfaire à un hérétique.
Malheureuse sibylle, quel est donc Tespril
qui vous insidraît?
(11^3) Ai rirt ■/«« fitytàûtit Qvi^ tratf àvOj&alntotfl^iv
Atirchiy àyyt'fiiV «ptOuoi» <V 'iî.çtv é^ov^mitVâj.
y^9^tn^
rar.itfÇ,
995
sut
mCTlUNNAHllî:
SiB
Mais ce rè*^m Ut^nrain (i\nvn; h* gciiro
humain relourntNii h se^ nrinti's vi à ses
maux. Alors l'Aiîtet hriî^l a|»ii»raUnt, il flc*
l'omplira des siynrs et dis prodifjvn Ju^iiudM
point de séduire 1rs élus eux-nn^mt'^^ $iî
était possible (1185). 11 rtHinir/i lt'.4 lUnrm
tribus d'Israël (lis]»ers(M's [m- Unil l'univers
comme elles le furent par le glaive des Assy-
riensj et fondera un nouvel empire, mais de
peu de durée. Alors bienheureux les servi-
teurs que le Seiyneur trouvera vigilants. Que
personne ne s'endorme, car nul ne peut sa-
voir s'il viendra le matin ou le soir^ ou bien
au milieu du jour (1186).
Bientôt Elle apparaîtra. Alors les douleurs
seront si grandes, (ju'on n'en aura jamais vu
de pareilles depuis le commencement du
mon'de; niallicur à l'univers, matteiir auj:
femmes grosses ou nourrices. A ces souvenirs
empruntés à riîivangile, sur^'ède une pein-
ture de la destruction de l'univers, em|>run-
lée elle-môme à toutes les proj^héties du
Nouveau Testament; de sorte que, si l'au-
teur du recueil n'est pas un plagiaire, c'est
le Nouveau Testament lui-même qui est un
plagiat continuel.
El si quelqu'un, pour éviter cette consé-
quence, s avisait de fuélendre gu il n'y a
point de plagiat, mais une ré|)etilion des
mômes prophéties, nous ]>ourrions lui de-
mander si les souvenirs évoqués do la cabale
et de la mythologie sont aussi des pro|)hé-
lies; car le tableau est une véritable macé-
doine, dans laquelle on trouve des titans,
des géants, des génies, des mots cabalis-
tiques, les parques et l'ange Uriel, en com-
pagnie de Moïse, Abraham, Isaac, Jacob,
Daniel, Elie et Habacnc.
Suit un autre tableau dans lequel sont
désignés tous les crimes imaginables, tels
qu'ils paraîtront devant le Juge suprême,
et par 0|)position les félicités réservées h la
vertu, il y a dans tout cela beaucoup plus
d'imagination que de doctrine. Le tout se
termine par une confession publique de la
sibylle, confession aussi étrange que hon-
teuse, et que nous n'osons reproduire en
français (1187). '
Ce second ( liant se termine par un mor-
ceau détaché, dans lequel la sibylle parle de
l'unité de Dieu, de la création, et en parti-
culier de la création de l'homme, de l'inanité
«les idolo.<, de l'avarice, de la naissance du
Christ ajîrès la conquête de rEgyf)tn par les
llomains, et enlin des malheurs qu'elle va
(1185) K«c D£)ia; jgÇfi, -/AÎo-/)uara Trô).).« Trotqo'st
AvQpfoTeoiç' TOTi ^' ô^coiv àTroyarâo'Tao'cç àvSpûy
Ex).£îtTwv,7rtaTwrf tc, Itri^ctTin tc yivnzat,
TovTwv «3' éC/j«iwv, 3icvô; 5* ujtoîç y^ùo; «Çst.
Siirpcnl ciiini pseiidochrisli, et psciidoproplielae :
et ilubiiiil si^îiia magna, et prodigia, ila ut in eiro-
rcni indiicai.lnr, si licii polest eliani electi. a/a///i.
XXIV, 24.)
(WSayUjAÛTiupîç OtpuTztr/Tiç^ÔTOM; îkOùv ècy^vTTVivvTaç
K'jcoi 6 StVTtôtitav' TOI 8' iypinyopBrj âTravTf;-,
IIkvtoti irpovBor/xovrtç àxoifxviTOc; §^Uf'/pti9t¥.
Beat! servi illi, quos cuni veneril Doininus lovenerit
oTinoncer avec plus de détail dans le lino
Livre m. — Le troisième livre, beaucoup
pins long que ceux oui précèdent* secom-
pi>5C d'un grand nomnre de piècesdétaehée.s
aussi mal rajustées que mal coordonnées,
dr>iii |>lusieurs n'ont, ni commencement ni
On. 11 y a de toutes choses, excepté de li
chronologie et un ordre logique. La sibylle
commence ainsi : « Après le règne des ci^-
sars, et dans la suite des ans, viendra le
rèçne de fiélias (de l'Antéchrist sansdOQte)i
3ui renversera les sommets des montagnes,
asséchera les mers, éteindra la lumière Ih
soleil; de la lune et des astres, et opéren
une multitude d'autres miracles aux jepi
des mortels étonnés; mais ce seront autaot
de faux miracles. » De faux miracles! votu
êtes bien diflicile, ô divine sibylle : que
faudrait-il donc faire pour que vous j re-
connussiez de véritables miracles?
Mais Délias tombera, sa domination n'ann
au'un temps ; après elle s'établira le règne
e la femme, d'une veuve, qui prend»
l'or, l'argent, tous les métaux précieux et
les richesses de l'univers, et jettera tout
dans la mer. Puis les cieux se rouleront
comme un livre,les éléments se confondront,
et le mande Gnira.
Ceitendant, revenons h la tour de Babel,
que les enfants de Noé élevèrent dans les
plaines de l'Assvrie. De Babel vint le non
de Babylone, le plus ancien empire du
monde. C'était alors le dixième flge de l'ii*
ni vers, pendant lequel régnèrent Saturne,
Titan et Jaiihet, nés do 1 union conjugale
du Ciel et de la Terre. Ici l'auteur raconle
h ses lecteurs toute l'histoire, si véritable,
des infortunes de Saturne, de sa diTiM
lignée, des fraudes de Khée, de la guen*
des Tiians, et du partage de lunivers enlre
Jupiter, Nnjtune et Pluton. La mythologid
ne saurait dire ni plus ni mieux.
Ensuite, longtemps après ces événeroeols,
naquirent les empires d'Egypte, de Perse, fc
Médie, d'Ethiopie, d'AsSyrie, de .Macédoine,
le second empire d'Egypte, et enfin Feoipire
Romain. C'est alors que la sibylle se sentit
divinement inspirée de révéler aux nioitels
les destinées du monde.
Qu'on le sache donc, l'avenir recèle dans
ses flancs le royaume de Salomon, qui com-
prendra la Phénicie, l'Asie, la Perse, ta
Phrygie, la Pamphilie, la Carie, la Mysiert
la Lydie. Après celui-ci s'élèvera l'empirt
vigilantes. (Luc. xii, 57.)
Vigiialc <Tgo, nescitis cnini qiiando doniiBiisit>
nnis veniat : soro, an ntedia nocte, au galli caaMf
an niane. (Marc, xiii, 5G.)
(1187) aI, ^^^'Jyy hàrt^ xi ysvintTOfiui iqu«tc tû^i;
^AyO' &JV t) Sûffyjiwv ye TtovnvauévQ ntfi ir»Ti»
'A)^« xai èv iJLt)ûOpfH(TLv kfioïç 7roi/uftftaafii«C
Aevoucvovc à7r/x)4cTa, t«3' i/voua rpô^f»tct$«»
•l»Oay.i 00 lit xvvwTTtv, ccvoiidia npivittoon.
m
DES MllUCLES
fSffï
008
5raiitl iTiipiri» s.ins nom, <]iïc* iioIk*
ileur ('rend |ioar ri'ïiijMre nmiaiiu
psseiul»!^ inviucouji plus h rchii
iciilcs ; puis eiiliii rcïnjiire eliré-
Sirogratlons jusqu'à la guerre «les
éprenons la suite des évenemeut.^»
e riigyple avec Moïso, aecoiupa-
iu |iieij il» Siiiaï, relatons les i>ro-
|*îl fait h son neuj>le,suivoîiSLelui-
la captivilé de soixanie-dix uns,
retour, aidons-lui h reconstruire
^le* Puis recueil lorïs toutes les
i d'Isaîe, tle Jéréuiie, d'Kzerhiel,
I et des autres |iro|dièU\s contre
> rEgy[ile, <io^ ei Maj^oLç, lus peu-
'Occideut; [parlons de ra|ifrarilion
lèle, de la destrn< tiou d'urn^ don-
rilles en Asie par nn trernblunient
;»cn liant le rèj^ne d'Autonin, d'au-
rope. Prédisons h UoniP»?! Samos,
Sni\ rne, um* ruiuo totale; |uiisà
riiurojiê dï*s f/di filés et des luanx
!S; sautons une page indéchill'raldo
ver à îa guerre de Troie, h This-
belie Hélène qui eu fut i^uise»
»e Homère, qui les ehanlera Tune
on empruntant les vers do la
Ivoir Iraré rapidement rhisloircde
I d e Tro i e , ro { > re n ri 1 1 s le eo u r s de
àirlions rnnlre lllïode» Samos ,
nialie» l.aoEjirée, la €ain|'anie, la
rénédos, la Phé[îicie, la Crète, la
Mais plutôt reprenons haleine» au
I cette course au t-lorher h travers
H Nous nous retrouvons taie à
[Gog et Majj[og* Passons leur liis-
iquelle notre sibylle n'entend rien,
m parler des iualhenrs dont la
i menacée, de l'état llorissant du
fcîf àfirès son retour do eajUivilé,
IX que lui préjiare Anliocluis-li[u-
lent ensuite une lon^zue et assez
le narration de tons les malliours
konde [laïeu était nienacé, oo qui
tih accomplis en (mrlte ; puis un
Aaîtléde toutes les félicités tcni-
|ue TEglise chrétienne était desli-
mdre sur l'univers,
eau se termine par une di/.aine fie
là dans Tinlention évidente de
|laiv" éi^logue <!e Virgile, el de
îrc à un ciiq»rnut de la (^arl do
6le (1188), tandis que c'est le con-
jDaladroite sihylle» qui établit
"inéalogie, cl qui part de Bal))-
roi î <»f)n)<ri£, v©t 5' to-cttcci «4»wT«v^^û*f «
U \\»^ni Tf îtai «r^vr^ ovflffcv «tftA^f (?ovT»t
... . f'^''-
lone avee No6 lionr traverser la (irèci» ta
s'arrAter à Eryllnér, n a pas nit'^mo resnnl
do (tarler de Cuuies, où lo poète avait placé
celle dont îl fait ntcidion danîs ses vers.
Ainsi se termine !e ur chant.
Livre iv, — I>ç coiuniencemerU <Ia livre
suivant est la tue i lieu ied(* toutes les |>rcuves
que celle-ci n'est pas niômc ri^'rythrée : car
elle médit il' Apollon qui» selon ellu, ne dil
(pie des mensonges el n'rsl qu'un faut dieu;
tandis que la véritable Krythrée tenait d*A-
jirïllon hii-mén»e son inspiration profdié-
tiipie et en avait reçu la protuesse de ne ja-
niais mourir; ce qui faillit saicomplir, ptiis-
qu*elle vé( ut [tlus **îe mille ans.
Le quatrième livre contient fresque au
tant de moralités aue (Thistrure. Kn tant qm»
pro[jhélie, il préclit de nouveau Teininrr
d'Assyri*!^, reux de Médie et de Perse; la
ruine' rie 1 Ef?y|»te, Tinvasion de \n Grèce
par Xerxès.ll annonce la [>remière érn^rtion
du Vésuve et Fengloutissement fie Pomnéi ;
les conquêtes d'Alexandre, celles do la répu-
blique romaine, les frénésies de Néron, la
conqnôte de la Judée par Titus, les jurandes
guerres des Uouiains en Asie et la lin du
monde.
Mais c'est beaucoup, c'est tron ntuis ar-
réter peut-être sur nn ouvrage «le cette va*
leur : le lecteur doit avoir mainlenar.t Ihô
son ju (Renient, Nous passerons donc avec
plus «le rapidité sur les livres suivants.
Livre v. — A[>rès avoir parlé d'Alexandre
el des ruines de Trfdc, Taule ur, dès le
commencement du cinftuièu:e livre, trace
l'histoire des enifsercurs romains de| uis Ae-
gusle jusqu'à Adrien, en désignant chacun
d'eux i>ar la valeur cabali>tique de sou norri.
Puis elle se dil sœur d'Isis et part de là pour
i*elomber de tout le [joids de ses fur^èbres
prédictions contre l'Kgy|Heel son idolâtrie*
et faire en Asie et en Afrique une excursion
qui contient les détails lies faits déjh acconi-
plis, sinon des vues d'avenir. Elle s'en | ermcl
ïjne contre Rome, fjue l'avenir n'a | o^nl
justifiée : Home flevart être rasée, el demou-
rer à tout jamais déserte.
Nous avions bien deviné que cclîc sibylle
n'était pas !a Cuméenne, car elle en dil beau-
coup de mal» el [>rédil un triste sort 5 Cunies
et à son fameux oracle (tl89). Nous ne la
suivrons pas dans ?a einfpiième nu sixième»
excursion h travers le monde; il n'esl hislo
rien ni géoi<raplie qui le puisse sans se
mettre hors d'haleine. Nous avons seulemeiïl
remarqtié (pi'elleen veut beaucoup à Néron
el à Ions ceux qui se sont souillés par it
jiersécuUon coalre les chrétiens. Déjh nous
la soupi;onniuns d'Être millénaire; nous lui
Kai fiptfitf^i îjsâiîîOVTCf «pot irfiçt xoiJurio^*)VT«t*
K' eux tt3ixK]G-ùva-cV| x'^^ip yi/» xv^iûv itx^tix
[in' avTO>,%
(H89) Ku/^îï ^ » ttwpa ^t v^fta^c x^U &iofrvrvTT i**
*AUà fit^n vïjf/iot îv VAuaG-t xyur^ofo-u
KctC TOT* OV I? V«"tV 0/AOV ««JférijTtt ^^/TfC*
ÎW9
SIB
UtCTIOlSNAmË
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avons vu faire ses preuves thiïis l^i s<:iente
cabalistique; et de plus» dans lout te cours
de ce chapitre, elle se montre non moins
docte en astrologie, et c'esi Diémo par une
élude astrologique qu'elle letcnuine (1190).
Livre vi. — Le sixième chant se ronipose
de quelques vers seulement ; ils contiennent
le récit de plusieurs circonstances de la
passion du Christ et de la ruine de Jéru-
salem.
Livre vu. — Le septième contient une
nouvelle excursion à travers le monde et
les siècles. L*auteur devine juste pour le
passé, mais il n'en est ^)as de même de Ta-
venir : par exemple, la Gaule devait se cou-
vrir de sables aussi arides que ceux des dé-
serts de la Libye, et ne plus iamais produire
un brin d'herbe ni un épi (1191). Il se ter-
mine par une peinture des félicités tempo-
relles que le christianisme promettait au
monde, et une confession publique de la
sibylle qui demande d'être lapidée en ex-
piation de ses crimes.
Si la confession est vraie, la lapidation
était en effet méritée (1192). Le but de lau-
teur* parait avoir été de rendre la sibylle
méprisable aux yeux même des païens, tout
en se servant de ses prétendus oracles pour
appuyer les vérités du christianisme. Ce
serait une grande question de savoir s'il y
réussit et si ses travaux eurent quelque re-
tentissement.
Livre viii. — Le dernier chant est un des
plus longs, le mieux rempli et le mieux or-
donné. Après avoir repris l'histoire du genre
humain à la tour de Babel, l'auteur dépeint
en assez beaux vers les grandeurs de Home
et son insatiable cupidité. Il lui annonce
ensuite une ruine totale, en punition de ses
crimes, et en particulier de son idolâtrie. 11
dépeint les règnes d'Adrien, de Tibère, do
Néron, la parcimonie du second et les pro-
digalités du dernier. Il cite les tyrans et les
pécheurs au tribunal de Dieu, adresse une
longue et véhémente apostrophe à la superbe
et cruelle dominatrice du genre humain, dont
la puissance sera réduite à rien devant le
bras vengeur du Très-Haut. Il met sous
forme de prophétie les événements accom-
plis depuis deux siècles en Europe et en
Asie par les armes romaines. Il se complaît
surtout à décrire la ruine de Borne qu'il
entrevoit ou qu'il désire ; il la i)lace a ta
(1190) Nous Dévouions pas en terminer nous-
méme Taperçu, sans faire remarquer que la sibylle,
dans un moment de distraction, avoue qu'elle a été
témoin du second incendie du temple de Vesia ; or
cet événement s'accomplit, au rapport d'Euzèbe,
pendant le règne de Commode :
Ex$tincta e$t hthic œde$ peramabitis olim,
Tiim, cum prœcipitem flamma superante ,$ecundam
Yidi (abentem manibus crudelibus œdem,
{Trad. Seb! Castal.)
Quelques é<rrivaîns ont fait Tapplication de ces vers
à rincendie du temple de Jéruialem ; mais ce qui
précède indique si bien la ville de Rome, qu'il est
surprenant qu'on s'y soit laissé tromper.
neuf cbnt quarante-huitième année depuis
së fundation (1193). C'est à ce prix smile-
nienl que le christianisme pourra sMmpho-
ter dans le monde. Ici vient se placer tout
nniti Tellement lacrostiche que nous avons
nié précédemment.
La 9kS* année de Rome tombe à Tan 195
de l'ère chrétienne, époque d'anarchie mili-
taire, pendant laquelle Rome fut sans] doala
tiraillée dans des sens divers par les diSé-
rentes factions, mais pendant laçiuelle stm
existence ne fut aucunement mise en diD-
ger. L'auteur vit peut-être la Yanité de st
prédiction. Il n en faudrait pas beaocoip
comme celle-là pour discréditer on orade,
et surtoiit une cause qui s'appuierait sardi
tels moyens. Les anciens oracles éUioM
plus habiles, car, s'ils ^n'apprenaient riea
aux consultants, du moins on ne les praïul
pas en défaut.
Le, chant se termine par des considération
eénéVales sur la véritable religion et Pida-
lâtrie, et principalement par un r^it kai
et détaillé de la vie de Jésus-Chrisif rat des
siècles^ depuù rannoneialion faite parC§np
Gabriel à (a fierge Marie jusqu'au moment
de son ascension dans les cieux. Les nria-
cipales circonstances de ses miracles, de a
passion et de sa résurrection s*y trouvent
minutieusement exposées, le tout sous fora»
de prophétie. « £t nous, s'écrie, en termi-
nant, la sibylle, nous qui sommes issus de
la sainte et céleste lignée du Christ, mon-
trons-nous toujours dignes de notre origtat
et conservons ))récieuscment notre belle
religion.»
Cette fm peut être très -poétique, mus
elle n'est pas habile de la part de celui qri
feint pendant huit chants, d*ètre une si-
bylle des premiers siècles du monde.
La plupart des vers sibvllins cités par iei
Pères, se trouvent encadrés dans ces bail
chants, mais il en reste aussi un certM
nombre, recueillis par Lactance, qui B^
sont pas relatés. Le collecteur ne ni
connaissait pas sans doute ; on sait eoB*
bien alors les livres étaient peu ré-
pandus.
Parmi ceux-ci, il en est trois seuleflMl
qui contiennent une vue de l'avenir, etqii
peuvent recevoir leur application dans ta
j^assion du Sauveur, et encore Lactance M
les attribue pas à la sibylle, mais à Toride
(1191) KÛ.Ttyvn TC $i ffôv xcrr* o^oç, napà Zvt^um
[Skwm
T«f*;ioç oXïj x«>><^(( «■« |5aWç, ^pov oùicm tout
Où arâ^vv, où jSorccvaç* ironwpiifioç tavfM
[Ml
ÂÛ2, yf^jfjLeàsQtç de Trag^uvouivq ifvvxituttÇf
A(k>6i9v jxTto-cif, lâv oOx honvaç i/œyn.
(1 I9i) Mvjoca fxh ftot Xcxrpac, yâfioç d* Mtiç ifà^h
nâo-e $' iyù TravcrTrvcTOc'imoyayov Syftm ifiS»*
Acuousvov; Kitiiùxfaaj wd h irpofftoXsvot» i '
''ixsXov dç ocOXûva, dcoû fort» oùx i* ' '~
M 193) T/)ftç 5f xptrixoaiwç xal^ rcvo-ct/MuovrK au •«•
Mot/sa, |3ig(Ço//cv«2 tsov ovvofMt 7r>«^6tmff«.
SIB
DES MlHACl.BS.
sm
lOOi
el les dil posléricurs à ta pûs>iou :
lest mXôiri^ot rrix/inv Kvîr^ncri ti><£vt4v.
dire niniiilerktnt noire opinion sur le
que itoiis venons \)e |*arconrir, nous
n fïu'il e>l forini** (te morreaux re-
çà et 15, ayant rours [virmi les ctiré-
imposés un lant soit [leu par tout le
mélangés de Fiiistoire (les événe-
(lëjà accomplis, des propliélies jn-
^ des bouvenirs de TEv^nigilect peut-
D eorUin nombre d'oracles, sibyllins
dont Ic-s uns étaient antérieurs au
israe, mais arcommodabies à sa
, et les autres postérieurs, Eusèbe,
lin, Laelance nous fournissent !a
ue les oracles consultés sur le fait du
lisuie, donnèrent souvent des répon-
e eonlirmaient au fond, quoique Tin-
i la forme lui fussent (lostiles. Ces
il même usé de ces oracles comme
imonstralion dogmatique*
se travail des inlelligeni'es, tournées
Ad autre vers ladiscussion,, la bonne
[>U5 ne disons pas ceci des Pères do
la bonne ffu n'était (tas toujours
iour règle, Jl sufTisait d'avoir raison,
iusophes païens et les prêtres s'iiigé-
à restaurer rantitnie éditico crou-
joules parts; les cnrétiens, s'empa-
moyens de îeurs adversaires, leur
nt, en les encadrant habilement ou
lérant, leurs pro]>res oracles qui les
latent, et que ceui-ci étaient cepen*
gés de reconnaître, soit pour le fond,
I* la forme. C'est cet artifice dont nous
tout à l'heure que Celse se plai-
n'accusait pas les chrétiens d'in-
cs oracles, mais d^allérer ceux qu'ils
ent en preuve.
qui nous fait croire que les oracles
! ne sont pas un travail continu, le
ne seule pensée, ce sont les fré-
tours sur le môme objet, la répé-
es mômes prophéties de livre en
te le seul changement des mots.
t doit en ôtre multiple; ou bien ce
lant de traductions d'une môme
faites en des lieux difîércnts, et
rap[)rocbées, mais non fondues en-
C'est ainsi que rOlym[ie s'était peu-
le multitude de dieux ditrérents, qui
tous se raf^porterii une douzaine
et qui étaient les mÔrnes au corn-
lent.
ivail du premier éditeur des vers
; nous semble donc s'être borné à
[mis à unir j^ar des baisons plus ou
ureuses toutce qu'il avait pu trouver,
cet examen, nous en sommes lou-
ons demander s'il y eut jamais des
et quelle est la provenance des vers
1 si fameux dans le monde romain
|)S de la naissance du christianisme.
Hirs écrivains ont essayé de déter-
muier J Age elia patrie de chacune ues pièces
de rap[^orl dont se t om[>ose le recueil que
nous iH)sséduns ; mais, il tant bien en con-
venir, leurs conjectures ne sont cas éga-
lement satisfaisantes et se détruisent sou-
vent les unes les autres.
Chose élrang», les partisans des vers Si-
byllins commencent tous par lancer les plus
gros anathèmes contre ceux qui ne parta-
gent pas leur manière de voir, sous prétexta
de venger l'honneurde l'Eglise etdcs Pères,
qu^ux seuls engagent dans la qtiestion;
puis, lorsque le moment arrive de discuter
soit le recueil, soit les fragments cités par
les Pères, tous conviennent que ce n'est que
du fucus, et que les Pères ont été la dupe
d'oracles inventés h diverses époques, les
uns par les Juifs, les autres par les néopla-
toniciens d'Alexandrie; de sorte que la dis-
cussion roule tout entière sur un mythe»
moins que cela,sur un mot n'exi^rimant rien
d'ostensible ou de saisissable.
Voici les conclusions auxquelles est arrifô
un des derniers défenseurs des vers sibvl-
lins (119i)* V Le lu* livre et rintroduciion
ont été sufiposés par les Juifs d'Alexan<lrie
l'an 163 avant l'ère vulgaire. Ce que l'auteur
ap(ielle ici du nom d^introduciion est un
fragment détaché qui traite des persécutions
de rAnlechrist et des derniers jours du
monde. L'auteur démontre cette première
liartie de sa thèse d'une manière surabon-
dante et môme très-apjiarenle once qui con-
cerne la date.
Or Théophile, Athénagore, TerluUien,
Eusèbe, Laelance et d'autres Pères citent co
III* livre ou y font allusion. La conséquence
qui en ressort est celle que nous avons j)0-
sée dès l'origine ; donc leur bonne foi a été
surprise. Nous admettons très-volontiers
l'excuse alléguée, que les vers sibyllins pas-
saient pour authentiques aux yeux môme
despaïensavanl la naissance de J^sus-Christ;
mais il y a surprise de nart et d*autre, el
nous n'avons jjas prétenuu autre chose.
â" Une grande partie du i" et du ii* livre
a été supposée par des chrétiens judaisants,
vers la fin du premier siècle de TEglise. Il
en est de môme du iv, qui, de plus, com-
porte encore des interpolations étrangères,
et dont l'origine est diOicilement reconnais-
sablè,
3^ Le v' livre a été composé sous Antonin
par des bérétiqiics, f^obablement des
Kbionitcs et des Cérinthiens. Les vi\ vu*
el vui* livres portent aussi des traces nom-
breuses do la même main ; le reste est juif
ou païen.
Ce n'était pas la peine de se diviser en
deux camps et ue niscuter avec tant d'ai-
greur, i)our arriver de part et d'autre à un
pareil résultat.
Le lecteur nous saura gré de lui épargner
les longueursde pareilles discussïOns,et fera
bien de ne lonserver les vers sibyllins que
coumie un objet du pure curiositéi nous ne
Vervorst, in The», de carminihuâ SibtjUhm; Parislis. l^cnounrd, ÎS^i, lû-S*
DlCT1074?i. Di:$ MtlUCLCS* IL
3â
1003
SID
DICTIONNAIRE
SID
«M
disons pas de littérature , et sans y attacher
une plus grande imjjoriance.
eiDON (Prophéties qui la concernent).
Le plus grand nombre des prophéties relati-
ves à la ville de Tyr s'appliquenlégalement à
celle de Sidon, parce que le sort de ces deux
cités fut touiours commun. Sises àpeu d'inler-
va île Tune de l'autre sur le même rivage, com-
munes d'intérêts, de langage, d'origine, elles
semblent aussi se confondre dans la bonne et
la mauvaise fortune ; et si les prophètes ont
prononcé le nom de Tyrbeaucoui) plus sou-
vent que celui de Sidon, c'est que la première
seule avait acquis toute l'importance, au
point u'effacer presque entièrement sa sœur,
ou plutôt sa mère, si l'on en croit les ancien-
nes légendes, qui font des ïyriens une co-
lonie de Sidoniens. 11 est pourtant quelques
S)rophéties qui sont relatives exclusivement
i la ville de Sidon; nous allons les exposer.
Le prophète Jérémi^î range les rois de la
ville.de Sidon parmi ceux qui boiront à la
coupe de la colère du Seigneur depuis le
moment où Jérusalem sera détruite par la
mai n de Nabuchodonosor, jusqu'à la destruc-
tion de l'empire d'Assyrie lui-même par
Gyrus. Ce dénombrement est merveilleux.
Et fui présenté la coupc^ dit le prophète,
à Jérusalem^ aux villes de Juda^ à ses rois^
à ses princes; .... d Pharaon^ roi d'Egypte^
à ses serviteurs^ à ses princes^ à tout son
peuple, à toutes les nations en général, à tous
les rois de la terre de lïus, à tous les rois du
pays des Philistins, à Ascalon, à Gaza, à
Arcaron, aux restes d'Azot, à VIdumée, à
Moab, aux fils d'Ammon; à tous les rois de
Tyr, à tous les rois de Sidon, aux rois des
iles qui sont au delà des mers ; à Dedan, à
Thema, à Buz, à tous ceux qui se rasent la
(été; à tous les rois de l'Arabie, à tous les
rois de f Occident qui habitent le désert, à
tous Us rois de Zambri, à tous les rois
WElam, à tous les rois des Mèdes; à tous les
rois de l'Aquilon de près et de loin ; à tous
les rois qui sont sur la face de la terre ; et le
roi de Babylone y boira après eux (1195).
Cette menaçante prédiction ne se réalisa
que trop, l'histoire nous en apprend les dé-
tails. (Foy. art. Jéréhie, col. 1077 et suiv.)
Jérémie, pour la rendre plus frappante,
envoya en même temps « aux rois d'Edom,
de Moab, dos fils d'Ammon, de Tyr et de
(1195) El acccpi caliccm de m.anii Doniini, et
prupinavi cunctis gciilihiis, ad quas inisit me Domi-
mis : Jérusalem, et civilatibus Juda, et regibiis ejiis,
et priiicipibus ejiis, ul durcm ens in solitudiiiem,
et iii sltiporem, el in sibiium,el in maledictionem,'
sicut est dics isla : Pharaoni régi iEgypti, cl servis
ejns, el principibus ejus, el omni populo ejus. El
unîversis generalilcr : cunclis regibus lerrx Ansi-
tidis, el cunctis regibus terne Philistbiim, el Asca-
loni, el Gaza;, el Accaion, el reliquils Azoli. Et
]dum;rai, et Moab, et (lliis Ammon. Fa cunctis re-
gibus Tyri, et universis regibus Sidonis : el regibus
terne insularum, qui sunt iraiis mare. El Detlaii,
et Thema, el Buz, el universis qui allonsi sunl in
eomam. El cunctis regibus Aral»i;e, el cunclis r<gi-
bus occidentis, qui babilanl in descrlo. El cunclis
regibus Zambri, el cunclis regibus Elam, el cunclis
regibus Mcduruin. Cunclis quuquc regibus Aquilo-
Sidon» parles mains de leurs ambassadeurs
venus complimenter Sédécias au commen-
cement de son règne, les fragments des
chaînes qu'il portait au cou depuis quinze
années,» c'est-à-dire depuis le commeofe-
ment du règne de Joakini. (Voy. Jtr.
xxviii, 1.)
11 répéta les mêmes menaces après la prise
de Gaza par Pharaon; funeste conquête qui
reliait TEgypte avec l^Assyrie, et oumit
ainsi un passage à TAssyrie pour inonder h
Palestine et TEgypte. ( Vov. Jer. xlvh, i,)
Lorsque enfin la ruine ue Jérusalem fut
accomplie, et celle de Sidon d'autant plos
rafiprochée, le prophète Ezéchiel élefa II
voix une dernière fois du fond de la Babvlonie:
Fils de r homme, tournez vos regaras «en
Sidon, prophétisez et dites : LeSeiçneurDin
dit ceci : A vous et à moi Sidon ; je me gkri'
fierai au milieu de vous ; et on saura quijt
suis le Seigneur, lorsque f aurai accompUfm
justice au milieu d'elle^ et quefy aurai U-
ployé ma puissance. Renverrai la peste ih
tant moi, et je ferai ruisseler le sang au «t-
lieu de ses places publiques. Les morts iMh
beronl en son sein frappés du glaive par Um*
billons ; et on saura que je suis le StigmËfn
Sidon ne sera plus le douloureux achoffs»
ment d^ Israël, l'épine de douleur quil pêF-
tait partout et quil rencontrait partoui; etm
saura que je suis le Seigneur Dieu (119S).
Ces prophéties reçurent leur accomphsse»
ment cinq années après la destruction de
Jérusalem, lorsçiue Nabuchodonosor, rappelé
dans la Palestine , en acheva la con(piéte«
L'histoire nous raconte les sacriliccs au prix
desquels il acheta la ruine de Tyr , et oe
nous dit rien de Sidon en {xirticulier
Une dernière prophétie, celle de Joël,il
rapporte à des temps postérieurs. L^nlfm
j'aurai ramené mon peuple de sa captif
dit le \iTO]ihèie, jerasstmblerai iouies hs9ih
tions, et je' les conduirai dans la vattée ai
jugement ; et là Centrerai en discussion am
elfes au sujet ae mon peuple d^Israt^mm
héritage, qu elles ont dispersé au milieu it$
nations, et de mon territoire^ qu^ elles sesetâ
partagé. Elles ont tiré mon peuple am seftt
exposé les jeunes hommes dans les lieuxispn^
stitution, et vendu les jeunes mies àprixtef^
gent, pour en acheter du vin el. le boire. Jfw
quy a-t'il donc de commun enîrs vous etwfdf
iiis de propc cl de longe, unicuique contra
suum : el omnibus regnis tcrrae, qux super
ejus sunl : et rcx Sesacb bibct posi eos. (Jer.tai
n-26.)
(il9G) Kifaclus est sermo Domiai ad me, MM
Fiii lioniinis, pone faciem luam contra SUIoimb:<I
EropheU)bis de ca. Et dices : Haec dknt BeaM
eus : Eccc ego ad te Siiion, et glorifioabor kl wt
dio lui ; el scient quia ego Domiiius, cum feeenii
ea judicia, el sanctificatus fuero in ea. EtûMrittM
ci peslilcnliam.etsangùinem In platcis ejus, €i flV-
rueiil inleiTecli in niedio ejus gladio pcr cîmiM;
el scient quia ego Dominus. Et non erit okrt et
niui Israël oflendiculum aniariludinis, et Sfkmi^'
lorem infeiens undiquc per circuitiim eorMi #
adversaniur eis; et scient quia ego DomioM Aeéii
(Kzcch, xxvni, 20-24.)
sni
DES MmACr.MS.
SIM
1000
f* Sirfofi, etrnn» touSt extrémiit's de la
stinef Pn^trnâcz-rous drrr vengeance
oi-tnhne ; e/ »i vous voulez vous reutjrt\
l#s (jnrde^ en un in ut tint la renijrance t'«
f retomber snr fa tête. Vou^ avez enlevé
nrel mon avfjenl, vous avez emporté mes
hhs les plus prévieuTj pour en orner vos
llff . VoH^ avez vendu Irn ph de Jada et
\is de Jérnmfem aux fi in (les Green^ qui
mt emmenés foin de leur patrie. Eh hien!
l^ueje 1rs ramt-nerai des lieux où vous
mez ewilés, et le mol que vouif leur avez
ret&mhera sur vos (e'ies. Je vendrai vos fif s
^ifUtei aux fils de Juda, qui les revendront
Sabéens^ nation lointaine. C'est moi, le
nmr^ qui/annoncr 1 1197),
îirrntnpîissement tic eci prédiclîons
l rn.Tniyé |»fuirt(cs terri fis postérieurs au
ir de la rafilîvilé, était évideniment ré-
êan\ Asnumévns, il ifest pas fait iiieii-
i\ rst vrai, fie la ville *ïq Sidon parmi
s qui tonilièrent au pouvoir de Judas
lahée ; Jiisè|*he n'en imrïe (ias non
d'une rrianièro sptk'ialc, mais il in-
Ksonmiaireinent des gncires <le la
Jean H^Tcaiï etd'Alexaiiiire dans la
I Syrie, sans donner les délails. Le
lier livre des Maehabées serait, pour
idire, plus exfificilc, car il range l^vr el
jUii nombre des cités sur lesquelles
■ani lils lie Malathias avait à exercer
^résailles; or on sait trop quVil ne
A Jamais une injure sans en tirer
tance : Et eeee atti miniii vejierunt de
'ira conscissis tunicis dicentes con-
\$f ad^jetsum se a Ptolemaida, et Tyro^
dune ....... l't nudivit autrm Judas^ ci
dui convrnit ecclesia magna coQitare
iacerent. (/ Mneh. v, I'*.)
lËON. Saint vieillard «pii vivait r^ Jéni-
n ddns Taltenle du^lessie» et qui eut le
leUr (\q le voir, et de le serrer entre ses
avant de mourir. Voici de quel le manière
ngéliste saint Lucraconte cetrait, à Foe-
ifi de la pi C^sciïtation de Jésus-Christ au
ilcj: // g avait àJf^rnsalem un homme ap-
« éon , qa I étn itjusteet t im ore\a tt e n du n t
otateur d'Israël^ et fEsprit-Saini était
Qûh eeet in dlelms illîs, et in Icmporc
\ cotivcitrni eaplivîlalt'Ui Jndnel J*'rii>;iloiiK
itio Cornues grntt^s, el <lei1iïc'am cas in val-
ïphal : et disri'|i|jtiij r«itji eis ibi M»iwn |>o-
inco, ri bjvreilitale tniM LsravL iiiioa «iis(KT^c-
lUrlialitinUmNt vi U'rrani nioaiii ilivisoniiil. lit
Bbpiiltiiik inciim iiiisiTtihl sortetn ; rt posiii*-
PKrtim rn prostil»ulo, rt piipUaiii vcntUderunI
imi ut UilM.'ivnl ViTinn tjuitl niilii **l v«»l>is,
I et Siiliiti, l't fMUtiis lerrntiMi^ PahustiiitM'Uiu?
iittd itUiniii'in V(Ks reilitrli«« itiilii ? cl ai iitcisci-
tcoiilra iiii% t'ito vdo» ilcr rctKLim virissi-
vol/is super caput vo**truin- Arpeuluni cniin
M aiii iiiii itilislts, et ilcsidorabilia luoa cl
hna intiitistis in «li^ltitira vesira. Kt Filitts
niKKS JtTUsah'iii vfuiliilistiH UUh tira^co-
' nt longe fuccirlii!! COS. tW linitms *»rns. Ecice
ti&eilabo cas île i<»cf>, in rniw v<^mli<!istis fos, et
^riain niribtiliaucm vcsliain iiicipt't vcslnitti.
nïlaui (ilios vrslros, el lilias vcslias iii manibtis
iiit Juib, el vciitiiulabiiia cos Sabans ^euïi
Eitpi;t% «plia DuiniiMts locutus est. {/oel, m, 1-8.)
en lui; tt l Esprit -Saint lui avait rrréléqatf ne
mourrait pa*^ qnil neut vu auparavant le
(hrist du Seitjnntr: et, conduit par r Esprit^
(l vint au temple. Et lorsque ses parents in-
troduisaient Jésus enfant, pour faire de lui
selon la coutume de la loi, tl le prit dans ses
mains, bénit Dieu et dit: Maintenant vous
permettrez, Seigneur, à votre serviteur de
mourir en paix suivant votre parole, puisque
mes yeux ont vu votre Sauveur^ celui que vous
avez nlacé à ta tête de toutes les nations, pour
être ta lumière de la révélation aux peuples
et In gloire de votre troupeau d'hraèl. Et
le prre et la mère de Jésus étaient remplis
d admiration de ce qnon disait de lui: et Si-
méon les bénit, et H dit à Marie, sa mère :
Celui-ci est établi pour fa ruine et pour la
résurrection d^un grand nomffre en Israël^
if sera un signal de contradiction, et votre
(}me sera transpercée d un glaive, lorsque les
pensées de beaucoup de cœurs viendrant à se
révéler {liOS),
La sainte Kcriture ne dit rien de plus du
saint vieillërd; tout ce que les écrivains
juifs et chrétiens ont ajouté h ce récit est
con trouvé ou sans fircuves,
SIMIJN LE MAriU:iEN. Nous lisons le ré-
cit suivant an livre des Actes: If y avait à
Samarie ttn homme du nom de Simon, qui
exerçait le métier de magicien avtint rarrivéc
du diacre Philippe, trompant par ses pres-
tiges les habitants de Samarie, et se faisant
passer pour un grand personnage, et tout le
monde, grands et petits, étaient dans la même
erreur i) son sujets et le prenaient pour cette
vertu divine qui s'appelle fa grande vertu.
Or tous les regards se portaient sur lui (dans
cette circonstance) à cause du prestige quil
exerçait depuis longtemps par ses maléfices.
Lors donc que les habitants, devenus dociles
aux paroles de Philippe, qui leur évangélisait
le règne de DieUf commencèrent^ hommes et
femmes, à se faire baptiser, Simon fni-même
emfjrassa fa foi, et s* attacha à Phifippe,
après son baptême, demeurant muet d'admi-
ration devant les merveilles et Iti prodiges
dont il était témoin.
Or quand les apôtres^ ahrs à Jérusafem^
(Il 08) Et eece liomo erat in Jeru^ileiti, cui no-
nicH Siniconi et hoinn islc justus el liinorattis, ex-
siM'itans coiiRolaiioncm IsracU cl Sptriliis sancliis
ei al in co. ¥à rcspoiisiini actcperat a Spiritti sancio,
non vïMiruni se nhirUnii* nisL prîus vidcret Chri*
8lum Domirii. El vonit in spîrini in Icmplnm. Et
ruin iiicbuvrctit pncnmi ipsnni parctiU'S cjns, ni
facrriMil sccunduin cansuèlinliiicrn ïe^'is pro co :
l!l ipse ac<'cpit en m in tilnas suas, cl l^encilîiii
Uemn, et divit : Mûrir (tUhillis scrvuin Uinm» Oo-
mine, sccuiicfum verlnim liiunrin pacc : Quia viilc-
ninl (K'uli met galularc tuuin : Quod paraslt anie
facieinonmium pnptilornui. Lununi ad rt'vclaUoiirui
gcnliuni, cl glonaui plcbià lua' hrael. El crat patcr
cjus cl nràter mirantes suivcr liis, qw.c diirbant io-
de illo. El l>ciiedi%il illis Simeorif ri dixU ad Ma-
riam m atrium cjus : Eccc |)osilus est Uîc ru rutnani«
et in ri'sutrcctioncni nuillnnim in Israël : et in si-
guuin, cui rfuitratlicclur : El Oiain ipsius animam
1>prlransibîl gladiui, ut rcvrlrnhir v\ mnlhs eurdi-
lUâ cogîlalioncs. (Luc. ii, 25 35.
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DICTIONNAIRE
SIM
1008
eurent appris que Samarie avait reçu la
parole de Dieu^ ils y envoyèrent Pierre et
Jean, Ceux-ci, dès leur arrivée, prièrent pour
les nouveaux fidèles, afin que le Saint-Esprit
leur fût donne; car il n'avait été reçu d au-
cun d'eux, parce qu'ils n'avaient encore été
baptisés qu'au nom du Seigneur Jésus, Ayant
ensuite imposé les mains sur eux, ils reçurent
le Saint-Esprit. Ce que voyant Simon : c'est-
à-dire que le Saint-Esprit était donné par l'im-
position des mains des apôtres, il leur offrit
de l'argent, en disant : Donnez-moi à moi-
même le pouvoir de communiquer le Saint-
Esprit à ceux à yui j'aurai imposé les mains.
Mais Pierre lui répondit : Malédiction sur
votre argent et sur vous, puisque vous
avez cru qu'on pouvait acheter à prix d'ar-
gent le don de Dieu, }'ous n'avez ni part ni
droit en cette affaire , parce mie votre cœur
nest pas droit devant Dieu, Empressez-vous
de faire pénitence de votre iniquité présente ^
afin que Dieu vous pardonne, s'il lui plaît ^
cette mauvaise pensée de votre cœur; car je
vous vois condamné à Famertume du repentir j
puisque vous avez donné accès au péché, Si-
mon répondit : Priez vous-même pour moi,
afin qu'aucune 'des choses dont vous mouvez
menacé ne se réalise (1199).
Là se termine le récit des fîvres saints rela-
tivement à Simon, mais là ne se termiiie
pas son histoire. Au lieu d'embrasser le parti
de la pénitence, suivant le salutaire coq*
seil de ]*a[)ôlre, il retourna à sa première
vie de prestigiateur, et fonda une nou-
velle secte en opposition avec le christia-
nisme. Alors, il se donna ouvertement comme
la grande vertu de Dieu , bien supérieur au
Jéiiovah des Juifs et au Jésus des chrétiens.
Messie des premiers, manifestation de Dieu
pour les seconds, il avait daigné descendre
du ciel sur la terre, pour retirer les hommes
des ténèbres de Terreur et des illusions dans
lesquelles ils avaient vécu jusqu'alors. Le
premier de tous les principes de morale
qu'il enseignait, c'est qu'il n'y avait aucun
bien ni aucun mal dans les actes corporels ,
et en ce point, il donnait lui-même Texemplc.
A l'entendre , Sélène , sa concubine , était le
Saint-Esprit. L'acte de consécration de ses
discii)les, qu'on croit avoir été une espèce
de bantôme de feu, les atTranchissait de
toutes lois divines et humaines , en les saac-
(1199) Factum est ergo gaudium magnum in illa
civitate. Vir aulem quidam nouiine Simon, quianle
fucrat in civilale magus, seduccns gcnlem Sama-
ri;c, dicens se esse aliquem magnum : Cui auscul-
tabant omncs a minime iisquc ad maximum, di-
centos : Hic est virlus Del, q\m vocalur magna.
Atlendebant auteni cum, propler quod mullo lem-
Sorc maçiis suis demenlasset eos. Cum vero credi-
isscnt iMiilippo evangelizanli de regno Dei, in
noniine Jcsu ClirisU baplizabantur viri ac muLieres.
Tune Simon cl ipse credidil : et cum baptizatus
esse t, adbairebat Pbilippo. Videns eliam signa et
virlutes maximas fiev'u stupcns admirabatur. Cum
autcm audissent aposloli, qui erant Jcrosolymis,
quod reccpisscl Samaria verbum Dei, miserunl ad
eos Pelruiu et Joannem. Qui cum venisseiit, ora-
verunt pro ipsis ut accipercnt Spiritum sanclum :
Moadum cuim in quemquam illorum venerat, sed
tifiant nour toujours , et cette sanctification
les égalait à Dieu , qui impose les lois sans
les subir.
Cette secte, l'une des premières du gnos-
ticisme, eut de nombreux adhérents; elle
se divisa dans la suite , et se réunit à d'au^
très non moins impures. Eusèbe en parle
encore au iv* siècle commft d'un parti nom-
breux, mais réduit à se cacher.
Suivant des traditions qui remontent aux
[)remiers siècles du christianisme, SimoQ
e magicien serait allé exercer son art dans
la ville de Rome, et aurait opposé des pres-
tiges aux miracles de saint Pierre, et l'au-
dace à la vérité; suivant des récils plus mo-
dernes, saint Pierre ne serait allé à Romei
Sue pour y combattre l'influence de Sirnoo.
ous ne croyons pas que le chef de TEgliM
ait cédé uniquement à de si minces con*
sidérations, et n'ait pas eu de plus puis-
sants motifs pour faire de la capitale di
monde ancien la capitale du monde mu-
veau. Saint JérAme se contente de dire qoe
Dieu conduisit saint Pierre à Rome commi
par la main, pour arrêter les progrès de 11
corruption que le magicien y avait intro-
duite. Toujours suivant les mêmes tradi-
tions, Simon aurait été honoré d*uné statue
et mis au rans des dieux ; il aurait conquis
l'amitié de Néron , se serait envolé du som-
met du Capitole, à l'aide des démons qui le
soutenaient, puis retombant lourdement sur
la terre, à la prière de saint Pierre, il se se-
rait brisé les jambes dans sa chute, et serait
mort peu de temps après de rage et de dé^t
de se voir vaincu. La vérité de ces récits
est contestée par la plupart des critiques
modernes; examinons leurs raisons en pei
de mots, et pour mieux juger, divisons II
narration en plusieurs parties. 1* La présenee
à Rome de Simon le magicien au temps de
saint Pierre , 2** la statue qui dut lui être éri-
gée , S'* son vol au milieu des airs et sa chute
1** La présence de Simon le ma^cieoà
Rome au temps de saint Pierre est on fût
assez bien attesté par les écrivains des pre-
miers siècles, pour qu'il ne soit pas n&es-
saire de l'établir ici par des démonstrations.
2*" L'érection d'une statue en son honneur
résulte principalement du témoignage de
saint Justin, martyr, dans son Apologie.
Suivant ce saint et fervent défenseur di
baptizati t.iniùm erant in nomine Domini km»
Tune iinponebant nianus super illos, et accÎMeW
Spiritum sancturo : Cum vidissct auieuiSiMik
quia per impositionem roanus apostolorum danf
Spiritus sancuis, obtulit eis pecuniam, dkas:
Date et mihi hauc |>otestatem , ut cuicnnqus i»
posuero manus, accipiat Spiritum sanctum. PlCM
auieni dixii ad eum : Pecuuia tua tecum sit b ye^
dilionera : quoniam donum Dei ciistimastî f&BUk
possideri. Non est libi pars, ncque sors in lenM
isto, cor cuim tuum non est rectum coraiiiltee.N-
nitentiam ilaque âge ab bacnequitia : et rop dem
si forte remittatur tibi bxc cogiiaCîo cordit Un. ^
fcUe cnim amaritudinis , et obligalione îuioiili-
lis video le esse. Respondens autcni Simon, diiU:
Precamini vos pro me ad Dominum, ut nîbil ffiiit
super me. hôrum quae dixistis. (4cl. vui, 9-21.)
SI»
m% MIRACLES,
SIM
mû
nismp, les Romain*^» ci il leur en
sangUml re[irocl»e, sé'luïts par l(*s
les du luflgiciort y lui ^iirnienl aëcoriié
latuG dans Tîle ilii Tibre, comme h
u, avec cette inscriiHioii : A SinioM,
lotnt} Simoni sancio deo^ el cela cii
i'un sénatus-consiilln.
iJiUon , les Romain s hononienl Semo-
(1200). qui était pour eux un dcus-
c'est-à-dire qui pr esitlait aux iraités ,
vaieni emprunté ce culte aux Etrus-
La présence (ruii Semo-Sancus deus-
st du moins bien constatée dans la
ogie ttrusque i>ar le témoignage des
} [aïens. L^exi^-ilence d'un monument
m I honneur de Senin-Sancus deus-
lans nie du Tibre, a été révélée d'une
Q irrécusable pflr IFinventiou de ce
monument au lieu désigné, pendant
"licat de Grégoire XHI, avec cette ins-
i ; Scmoni sanco deo fidùt mcram SexL
fus S. P. E. Midianus..., donum dédit*
•ee tlonc point ce monument , alors exis-
Jonl saint Justin a entendu parler ?
|Uétre ; mais ce ïi'est qu*une apparence,
Iparence diminue si on Texamine do
car il n'est guère jiossibie de concilier
tencc actuelle du oionument votif aven
rreur si grossière, iï faudrait supposer
& défi'nseur du cbristiauisme ne savait
iterjiréler bi langue latine, ni luèmù h
^ qui n*e>t guère f.robalile, ce qui
our mieux dire, nullement admis-
aint Justin jouissait pendant les [>re-
iècles du christianisme d'une telle
ion de savoir et d>xactitude, qu'il
lécessairede renseignemeuis plus pcn
Hjurla lui faire perdre. Mais n'aurail-
jécrîl loin de ïlome , dté trompé par
Tapports; ou bien la statue de Semo-
nautait-ello pas été déjà renversée,
Justin n'aurait-il point parlé d'après
venirs étjuivoques? Peut-être, Mais
*v avait-il donc que lui à Home qui
^ce Irait dliistoire ? Et s'il était rap-
*unc manière inexacte, comment la
iVl-elle pas été rétablie parles Qtîèles
lemps-là? En su[>posaîit que Pexem-
lestiné h 1 empereur eût contenu une
allégation, les cof^ies qui se répan-
lu sein de l'Eglise ne ['auraient-elles
disparaître? Mais ce n>si pas tout :
ugiistin, dans son livre rf<»s Hérésies,
Issi (l'une statue érigée h Uome, qui
représenté Simon sous les traits de
, et d'une seconde rej^résentant Sé-
ÎRus ceux de Minerve ; el cos additions
tantes suHisent |Mrur montrer tpie Iv
acteur n'entend pas seulement répéter
portion du premier apologiste chré-
ainl Iréjiéc, Eusèlio, Tcrtullien et
érôme en parlent également, mais
nioignagcs ne^sendilenl pas dillerer
de saint Justin. { Vot/. Karl. Sibylles.)
ention ilu monument vold, consaj-ré
itus-Tompée h Semo-Sancus, n'a rien
ui contredise lesarilruiatiansdesaint
Justin el de saint Augustin; elles restent,
[lar conséquent, affaiblies, si Ion veut, fTuir
ceux qui militent une a|ïparen<'e en parallèle
avec k réalité, mais non délniiles. Simon
le magicien était homme h accenter des sta-
tues, à s en ériger; ses disciples h lui en
oiïrir. et les Romains h rautoriser,
3" Mais la troisième question nous sem-
ble devoir être résolue dans un sens dill'é-
renl. Le |)renjier auteur qui ait parlé de
lassomption «le Sinion par le diable, esl
Arnobe, qui écrivait ou conmiencenient
du iv* siècle. Si ce fait avait eu quelque
réalité , comment saint Justin. *|ui oigei ta l
Simon comme un ofiprobre aux |îaïens,ne
l'aurait-il pas rapfielé, surtout lorsfiue Toc-
casion s'en olfrart d'elle-même? Connnenl
Tertullien, qui parle également du magicien,
raurail-il ignoré? Commejit Kusèbe, d*or<Ji-
naire si verbeux, et qui n'omet rien de ce
qu*il sait sur Simon, aurait-il passé ceci
sous silence? Qtii a révélé, en un mol,
au IV* siècle, ce que les trois premieri*
avaient ignoré? Sans doute, il en est que>tiou
dans les ConstUndons el ûiwns les Itrcofjni-
(ions de saint Clément; mats quel fonds
peut-on établir sur des ouvra^iies unanitue-
ment reconnus i^our apocryphes, ou du
moins profondément altérés? Saint Cyrille
de Jérusalem, Mélaj^liraste, Wicéphore-i]a-
lixte el beaucoup d'autres écrivains du
V siècle et des siè( les suivants, ont ac-
cepté le récit d*Aruobc, et l'ont refjroduit,
mais sans lui donner de poids, puisqu'un
môme récit ne saurait en acquérir en passant
|>ar plusieurs bimcbes.
Nous ne voudrions pas tomber noiis-
mérae tlans la faute que nous re[>roc!nons
tout h l'heure h d'autres écrivains, eu indi-
quant sur de simples aj^parences la cause
qui aura jm égarer Arnobe. Mais il est bon
de se souvenir que Philostrale (>arle du vol
d'Apollonius de Tyane au milieu des airs,
s'il ne parle pas tîe sa chute; Dion Chrysos-
tome , dans sa 21' oraison, d'tm magicien
que Néron entretint iiendant longtemps,
dans l'espoir de le voir voler un jour; selon
qu'il lavait promis; Suétone, d'un fiistrion
qui, en voulant imiter le vol d'Icare, vml
tomber en plein théâtre, au |>ied du trône de
Néron, et s'y briser de telle sorte, que le
prince fut couvert de son sang; Eusèbe lui-
même (liv, v, n* 15), en parlant de Théodote,
i»rincipal disciple de Montan, écrit que le
bruit courut que s'étanl abandonné h un
flémon, qui faisait semblant de vouloir l'en-
lever au ciel, il fut tout d'un coup précipité
contre terre. En fallait-iï donc tant [tour éga-
rer des souvenirs déjà lointains? Et il faut
noter qfu'à celte éjjoque, c'est-ànlire au
iv' siècle, l'histoire do Siinorï le magicien
avait reçu fies embellissements ignorés dos
siècles antérieurs. Ainsi l'on se plaisait dès
lors h raconter sa querelle avec saint Pierre
au sujet d'un mort à ressusciter, chacun
d'eux voulant avoir la préférence; les trans-
formations diverses ua*il savait prendre ou
( L'itiseription ûu inoûumciit parait être écrite avec un <?; il fiiudraii donc lire San^jui.
iOll
SIN
MCTIONNAIRE
SlJf
iei2
imposera ceux qui renvironnaietU, de sorte
que Circé n'élail qu'une écolière, et le fabu-
leiii Protée , 5 peine son élève ; les statues
qu'il animait, faisait parler, marcher, voler,
les pierres qu'il changeait en pains, etc.
Nous croyons donc à la statue dont parle
saint Justin ; mais, jusqu'à plus amples ren-
seignements, nous regardons comme très-
douteuse Tassomptiou et la chute relatées
par Arnobe.
SlNAl (Les miracles du). Avant toute dis-
cussion, |»laçons d'abord le récit de This-
toricn sacré, afin de nous circonscrire
dans de justes limites . Le troisième mois
après la sortie d' Egypte ^ les Israélites attei-
gnirent la solitude du mont Sinaï. Partis de
itaphidim , ils arrivèrent le même jour au
bord du désert de Sinai , et y établirent leur
campement , sur le versant de la montagne , et
Moïse monta vers Dieu, car le Seigneur rap-
pela du sommet de la montagne,... Or, le troi-
sième jour étant arrivé^ dès Vaurore^ on
commença d^ entendre des tonnerres et de voir
hrVler ta foudre; un nuage épais couvrait la
monta.jne , les sons de la trompette retentis-
saient d'instant en instant avec plus d'éclat ;
le peuple , renfermé dans le catnp , frémissait
de terreur.... De tout le mont Sinai s'élevait
une épaisse fumée , parce que le Seigneur y
était descendu au milieu du feu , et ta fumée
de ce feu montait comme celle aune fournaise ;
toute la montagne présentait Vaspect h plus
terrible. Et le son de la trompette retentis-
sait en éclats de plus en pliés stridents et pro-
longés. Moïse parlait^ et Dieu lui répên-
dait (1201).
La gloire du Dieu d'Israël apparut ainsi
h plusieurs reprises sur le sommet de la
montagne, jusqu'à la consécration de Tarche
et du tabernacle, sur lequel elle reposa
depuis.
Les Israélites passèrent environ onze
mois dans ce désert , c'est-à-dire aux envi-
rons du mont Sinaï, et ici naissent des
diflicultés que nous allons examiner. Et
d'abord le fait miraculeux de la publi-
cation de la loi au milieu des foudres,
des éclairs et des sons retentissants de la
trompette, est tellement traditionnel parmi
une grande et ancienne nation, à part même
les Ecritures qui l'attestent, qu'on n'a jamais
songé, que nous sachions du moins, à latta-
quer sérieusement. Mais si l'on vient à con-
sidérer de plus près la valeur de ces mômes
Ecritures, on ne pourra se dissimuler que
rien n'y manque , et qu'il n'en est pas de
plus authentique dans les annales de Thu-
manité. En effet, raconté par un témoin
oculaire en présence de deux ou trois mil-
(1201) Mense tertio cgrcssionis Israël de terra
^gypti, in die hac vcncruiit in solitudincm Sinai.
Mam profecti de Rapliidim, et pervenicntes usqiie
in desertum Sinai, castrametati sunt in eodcm loco,
ibsque Israël fixit tenloria e regione montis. Movscs
auiem ascendit ad Deum, vocavitque euni Dominus
de monte... Jamque advcncral tcnius dics, et niaiie
inclanierat : et eccc cœperunt aiidiri tunitrua, ac
luicare fulgura, et nubes densissima opcrire mou-
tem : clangorque buccinsc vehenientius perstrcpc-
l>ai : et timuit populus qui crat iu castris. Gumquc
lions d'autres témoins oculaires, qui, loin
de réclamer contre des assertions inexactes,
se soumettent à toutes les conséquences
qu'il comporte, il constitue une nation oui
subsiste depuis quatre mille ans dans les
conditions qu'il établit; conditions austères,
histoire souvent {>eu honorable « peuple in-
destructible, loi inexorable et indélébile.
De ce seul fait découlent toutes les phases
des quatre mille ans de l'histoire d'un peu-
ple ; laçiuelle histoire et lequel peuple se-
raient inex|)licables, impossibles sans lui.
Un pareil phénomène na aucun analogue
dans le monde entier; l'explique qui |x>um
autrement que parle récit de Moïse, et place
qui l'osera le berceau de la nation ailleurs
qu*au pied du mont Sinaï.
Voltaire, il est vrai, et quelques critiques
de son école, ont essayé d expliquer les
miracles du Sinaï par des causes naturelles:
une éruption volcanique, par exemple, oa
l'artifice de Moïse : « H y a lieu de crmre,
dit Voltaire, dans sa Bible expliquée^ qie
ces tonnerres, ces éclairs, ce feu, cette famée
qui couvrit la montagne, cette trompette
qui sonna avec grand bniit, étaient des arti-
fices de Moïse , qu'il avait eu soin de préfia-
rer avec quelques autres confidents. On
voit tous les jours les mêmes rboses è TO-
péra. Les anciens connaissaient aussi bicB
que nous ces sortes de jeux : nous les voyons
en usage chez les Grecs et chez les Romains.
Le scholiaste d'Aristophane nous apprend
3u'il y avait chez les Athéniens un endroit
errière la scène, oii Ton imitait le broitdu
tonnerre. Pollux fait mention d'une machine
semblable à une guérite tournante, où Toi
faisait paraître des foudres qui tombaient
Vitruve (1. v, c. 7) dit qu il faut changerks
scènes toutes les fois qu'on change de sujet,
ou lorsque quelque dieu voudra descendre
avec foudres et tonnerres inopinés. Les
trompettes parlantes qui grossissent beau-
coup la voix, étaient connues dos anciens.
Le P. Kircher a donné la figure d'une
trompette dont il dit qu'Alexandre se serrait
pour parler à son armée.» Le f>hilosophe, en
écrivant ces sornettes, riait sûrement de son
rire le plus malin, et songeait que de doctes
théologiens feraient des livres un jour i»our
les réfuter docloralement.
Le savant P. Kircher a caressé plus d'une
idée chimérique, et nous croyons que si
trompette d'Alexandre en est du nonilire:
la preuve c'est que ce porte-voix, si mile en
bien des circonstances, n'a f)as encore âé
mis en usage. Et d'ailleurs Alexandre n*eil
jamais des armées do deux ou trois miliioiS
d'hommes, et, en eût-il eu, elles
cdtixîbsct eos Moyses in occursum Dei de loce et-
slronim, stcteriint ad radiées inunlis. Totus aiieai
inons Sinai fiimabal, eo quod descendisse! Deninns
super cum in igné, et aseendercc furoos ei es
quasi de fornace : eratque oninis mons lerribîKi.
t:t sonilus huccina: paulalim crcscelKit în niajtts,«l
prdlixius tcndebalur : Moyses loqueliatur, et ftctt
rcspondcbai ei. Descemlllque Dominus super imob-
lem Sinai in ipso montis Yciticc, cl vocavil Moy-
scn in cuoumcn cjus {Exod, xix, I.)
sw
W^ MIRACLES.
SIN
101 1
^nt flAiis les plaine';* cl non dans tes
irtnosilés rl'un pnvs de r;ivias profonds
î tiniilcs nionti*pîni's. Qifon s'iinrigine
* d'iinr trnnifictk* insfiirue p«r la (»oi-
d<* riMMiiiiiiî rin^ruc lu f»las vi^iMiruiix,
tiinlsos sons h tous le.^ vcirls sur l/irinie
roc, à une fjautour où In hruit ijxpirr.
icorc s* il n'y nvoil qnc lo bruil d'untr
pctle, il y nVait aussi relui d'une voix
niée nui prononçait les |iaioles de Iâ
Vo\\ doril les Israël iles eureïit une si
Je frayeur, qu'ils dirent h Moise : Par-
rcms vous-même^ el non pa^ le Sei-
quant aux théâtres anciens et ino-
es, el h l*0|)éra^ (pie Moïse n*avail ja-
vu, autre e^l l*ellet [produit dafïs une
de s|»ectdcle sur un niiUier de jifaett;*-
î qui y sont nllés |Mjur êiru illusionnés,
» relui ilont Tc^crivain sarvé eiUretierU
celcurs. Les anciens et les nioflernes
mnurent janjais tl'aulrcs procédés pour
T \â foudre sur un théiUre, (pied agitcT
Ë|ues de racial laùïiné et de hrùler
ares intlamninbles; qu'on en essaye
i sommet dlunc montagne, pour voir
i produit plusieurs lieues h la rondo.
us tlainmes immenses qui durèrent b
%es reprises sept jours el sept nuits,
le quarante jours et quarante nuits,
! donc aussi Moïse i^ut entretenait
et renouvelait les provisions au point
paraître la montagne tout en feu
]mys où il n y a i*as de bois i J'aime
% croire tout uniment à des miracles
Is de Dieu, nnh. une habileté humaine
fcrandeque 1 liumatiité, puisqu'elle se-
me-m<^me nnraculeuse.
tïse avait des aflldés! Hé quoil dans
il ou dou/c révoUes |>his ou moins
E'îs du |ieuple hébreu» Gt dans les-
on trouve jnsqn à ses propres frères,
tt personne pour divulguer son se-
Non, de telles objections ne sont pas
b qui va lo <)cvcnir dav^inLa;;e. Ln
ne la f»resqn*ib' ornipée [>ar le mont
P contient une populalion de cinq h.
Rlle Aral>€s tout au i>bis, qui y trouvé
10© des pâturages suHisanls |>our ses
glus, cmninent tlonc un i^euple de
m trois millions dliotnrnes, pasteur
ent, aurait-il |»u s'y niaiiïtenir une
G? lit d'ailleurs il n'y a pas d es pâte
iunt [►our établir le campement 4I une
DUillitude. le pays tout entier ne pré-
ifiti|Uo des ruchers arides et des gorges
les et fjrofomles. Ne laut-H donc pas
reconnaître une altération dans le te\le
f, et su|t[>oser que Moïse étfdl suivi de
[iille cofubaltants noml»re encore cxa-
lour Tétai présent des lieux, et non lias
cent mille?
l>artie de la prosqtTilo resserrée
deux bras de la mer Uuug**, forme
un iriangle équilntéral de vin^l^cinq lieue«i
de cAlé. iAis nionts Sinai, Horeb el Sainte-
Cailierine qn^ le dominent, ne .M>nl pmir
ainsi dire que les trois pitons ifune seule
♦n même montagne occufianl tout lespace.
Le mont Sainte-Catherine e^t le [ilus arido
el le (ilus élevé, le Sanaï ensnile. Le | ays
ost en elfcl labonré de ravins trèsquMjftuid's,
Itordés lie murailles de roi liers sur lesqu«'îs
les chèvres seules sontca[iables de grimper;
la verdure est rare partout, el les atUves no
sont que des arbrisseaux. Il sendilc qu'une
explosion volcanique ait poussé des en-
irailles de la terre h sa surface ce péle-m<^le
de roches entassées, el ccpeîïdant rien n'e^t
moins volcanique : il n'y a dans leur corn-
fjosition el leur nature rien qui [misse ser-
vir d'indice, et l'étal présent est bien celui
qui existait du lenqïs de Moï^e el a[»rès la
retrait des eaux déluviennes.
M n'est donc fuis possible de sup|>oser un
changement dans l'état de la contrée: mai^
parmi les sysièmes inventés, h bonne fin,
\ onr concilier ces données en apparence in-
conciliables, le plus mauvais, h noire avis,
est celui qiîi cunsisie à changer en six nntla
h's six cent mille comballanls de Moïse :
le texte sacré s'y refuse absolument, (Et
îrailleurs si l'on admettait une telle licenre
d'irderprélation, il ne resterail bientut pins
rien de la sainte Ivriture, chacun f ouvard
y trouver h sa manière des imi»os^ibilités
qui n y sont [Uis, D'autres auleurs ont clier-
ché plus avant dans TArabie lus mords Horeb
et Siuaï, alin iravuirde respare el des (ifllu*
rages; mais les iraildimis constantes, uni-
fonnes, générales vi non inlerronq uei du
pays, d*accon( en cela avec l'itinéraire du
Moïse, s'y oppo-ient encore.
Nous disons ilaborJ ; Il est impossible fie
réduire h six nulle ou h >oixante mille les
six cent mille ctîjubaltarJs do Moïse; en
elTel, ce n'e<t pas ici une question de zéros
en (.'lus ou en moins, tous les textes iku-
tcni lo nftmlire six cent trois mille cin^ï
cerjl cinquante, écrit en toutes lettres. Cu
nofidirc se irfiuve Cl» outre divisé entre les
douze tribus soumises au n censemc*nt, da
celte manière r ntmr la tribu de Uuben,
quarante-six mille cinq cents; pour la Iribn
de Siméon, cinquante-nciif mille trois cents;
fionr la trilni de (iad, (piaranle-cinq mille
stx cent cinquante ; pour la tribu de Juda,
>rnvanle-quatorze ntilJe six cent$; pour la
tribu d'Issarhar , ririqnantc- qualité mille
i]uairc cents; pour la Irdiu de Zahulon, cin-
ipiante-seftt mille quatre rerUs; pciur la
iribu d'Epbrarm, quarante nnlle cinq cenis;
pour la tribu de Manassé, trenle-deux mille
deux cents; |)0ur la tribu de Benjamin,
trente-cinq nulle quatre cents; pour la tribu
de Dan, soixante-deux mille sept cents;
P|jur la Iribu d'A/.er, «piarante-un nnlle
cinq cents j pour la tribu de Ne|ilUali, ciii-
rpiautc-troîs mille quairo cents (fSilâ}.
ia,soo. — î>a.5oo — 4:s6:;o - 744100 -;t ton
* — 11.500 — :*3.400 - Total. «05,rKiO
iiAm -- {n:m — 'lioo — Z^Am
iOI5 SIN DICTIONNAIRE
Si donc il y a eu une alléralion du leite,
SIN
mi
elle a élé faite à dessein, et porte sur toute
la longeur du premier chapitre du Tivre des
Nombres. Mais ce n'est pas tout, ces mômes
nombres se trouvent reproduits dans toute
leur extension au chapitre suivant, lorsqu'il
est question d'assigner Tordre des marches
et dos campements. Ce n'est pas tout encore,
ces nombres sont en parfait rapport avec
tout le reste de l'histoire. Ainsi nous voyons
au troisième chapitre du même livre, que le
nombre des premiers-nés est de vingt-deux
mille deux cent soixante-treize, à ne compter
que les mâles, dans les douze tribus, nombre
qui excède celui des lévites de deux cent
soixante-treize, lesquels deux cent soixante-
treize premiers-nés devaient être rachetés à
cinq sicles par tête au profil des vingt-deux
mille lévites, ce qui fit en tout treize cent
soixante-cinq sicles, ajoute l'auteur sacré.
Tous ces nombres, en parfait rapport
entre eux, le sont également avec ceux d'un
second dénombrement qui fut fait à la fin
iles quarante années et avant le passage du
Jourdain; on y voit avec le même détail
que les Israélites ne sont plus alors que six
cent un raille sept cent trente, et qu'ainsi
la mortalité dans le désert a surpassé les
naissances de dix-huit cent vingt. Ils sont
en rapport avec toute la suite de l'histoire;
ainsi, pour n'en citer que deux exemples.
Moïse envoie douze mille hommes d élite
contre les Madianites. Josué, près de com-
battre à Haï, pose cinq raille hommes en
embuscade (1203) ; c'est doqc une chimère
de supposer que Moïse n'était suivi que
de six mille combattants au sortir de
r%ypte.
Mais si nous affirmons sans aucune Hési-
tation qu'il faut maintenir dans leur inté-
Erité les nombres indiqués par Moïse pour
{ population, nous croyons au contraire
3u'il faut considérablement diminuer celui
u bétail qu'on attribue si gratuitement à
cette immense émigration. En effet, les
Israélites en Egypte n'étaient pas tous pas-
leurs, il y avait parmi eux des artisans,
comme on en vit la preuve dans le désert,
et beaucoup étaient réduits en servitude et
employés aux travaux publics. Ici les chif-
fres nous font défaut ; mais quelque nom-
breuses qu'aient été les têtes de bétail em-
menées de l'Egypte, il devait en rester
bien peu lors de l'arrivée au pied du mont
Sinaï.
Le peuple emporta sa pâte non encore fer^
mentee^ chacun l'arrangea en paquets et s'en
chargea les épaules^ parce que les Égyptiens
pressaient le départ en disant: Votre préstnet
nous causera la mort à tous... Les fils d^isrta
s'éloignèrent donc de Ramesses dans la ^tf
tion de Socoth^ au nombre d^ environ six ee«|
mille hommes de pied, non compris les m-
fants et la multitude innombrable qui les
suivait avec les troupeaux^ le gros bétail et
les animaux de toute espèce en très-mmi
nombre. — Oves et armenta et oninumlta di-
versi generis multa nimis (120i^.)
Tel est le récit de Thistorien sacré; mais
nous ne saurions admettre avec le savant
Quatremère (voyez Mémoire sur le lieu oi
les Hébreux traversèrent la mer Àougt,
page 28) que la multitude innombrable dont
il est parlé ici se composait d'étrangers
fuyant avec les Hébreux, et devant bientôt
se disperser nour rentrer chacun dans lean ^
pays respectifs. Cette multitude innombntb, '
c'est-à-dire qui n'avait pas été dénoitMs^
était celle des femmes, des Yieillards, în
enfants et des jeunes hommes qui n'avrioA
pas atteint leur vingtième année. Les il
cent mille hommes marchaient en ordre dl
bataille et campaient de même, la wnUtitwk
suivait ou accompagnait ou se dispersait
tant qu'il n'y avait pas d'ennemi à redouter.
Moïse oublie presque toujours cette miiftlî-
tudcy et ne parle que des six cent mille com-
battants. Ces divers points une fois acquis
au débat, les difficultés disparaissent une k
une, car déjà il ne s'agit plus de faire cam*
per en un seul bloc, ou de conduire par mi
même chemin deux ou trois millions d'in*
dividus, mais seulement six cent mille; <b
disposer autour du Sinaï des millioBS
d'hommes, mais six cent mille régulière-
ment organisés, et ceci ne souffre jte
d*obstacles. Mais que devient la multitodet
Elle est dans les gorges des montagnes, dis-'
persée par groupes dans les petites plaines
ou sur les rivages de la mer, là où son e»-
price l'emporte, où elle rencontre de lîieri»
pour SQS troupeaux, personne ne lui conter
tant la possession d'un pays inoccupé.
La Quantité de pâte non ferroentée ooe
les Hébreux ont emportée de TJ^pte, les
nourrira durant les sept premiers jojirs de
leur voyage, et ces sept iours seront repré»
sentes à perpétuité par la semaine commi-
raorative des Azymes. Au bout de sepit jouis
toute subsistance est épuisée, et il dol
s'écouler encore trente-huit jours avant qai .
la manne tombe du ciel, car elle ne coaH
mencera à tomber qu'à l'entrée du désert #'
Sin, le seizième jour du second mois aprèsll
sortie. Mais de quoi doue le peuple éa^
(1205) Voy. Num, xxxi, 5; Josue, vm, i2.
(1204) Tulil igitur populus conspersam farinam
anteqnam fermentaretur : et ligans in paltiis, po-
sait super humeros sues. Feceruntque filii Israël
sicut praecqierat M oyses : et peticrunt ab i£gyp-
tiis vasa argentea et aurea, vestemque plurimam.
Domînus autem dédit gratiam populo coram i^gyp'
tiis ut commodarent eis : et spoliaverunt iOgyp-
tios. Profectique sunt filii Israël de Rahnesse m
SocoClr« iBes£enta fere millla pcdiium virorum^
absqnc parvulis. Sed et vulgus promiscuum laMh
merabile nscendit cum eis, oves et armenta et ail*
mantia diversi generis mutta nimis. Coiennl^
farinam, quam dudum de i£gypto conspersaa is*
Icrant : et fecerunt subcinericios panes atyMs:
neque enim poterant fennentarî cogentibus eiift
iflgyptiis, et nullam facere sinentibus moram : ms
puhnenti quidquam occurrerat praeparare. (Essâ.
xn. 54-39.)
SIN
DLS MïKAcr.rs.
SOB
m
B'i'ïi vécu pendant ces tretite-huit
si ce n*est ric la chair de ses irou-
f Alors il n*fl plus rien, toutes les res-
ta sont é(»uiî^ées; \tUis de pôin, plus de
r : il le dit lui-môiuc dans !>es mur-
. Pourquoi iJieu ne nous a-l-it pas
mourir en Eijypte, (à nous twu$ m-
ê star df4 chaudièrfs p(fm€9 de tiandei^
irions du pain à saiit^té ! pourquoi nom
conduti» dann n deser( ou nous allons
ïourir df faim (l'205) ?
nous fïariftgeons donc coraplétenient
1» savant Quatremère : « Les troupeaux
ébreux n exislaient [dus, ou reslûieril
Lit nombre, w El dès lors il devient
lu de cherehrr des [ȉlu rages dans le
du Sinaï, do îe doier d'une fécondité
jlease eu celtn circonstance spéciale,
déplacer le Sinaï, pour Tenvirunner
liries. L*éiat actuel Je la péninsule ne
donc aucune diflleuUé contre le récit
ue, pourvu qu'on ne lui fasse pas dire
lU autrement qu'il ne dit; c'est-à-dire
H qu'on ne l'aliorde pas avec des idées
lyues et des systèmes arrêtés à i a-
savant auteur du Commentaire sur
le et les Nombres y Léon de I^l>orde,
lit pas posé la question dans ces termes
nibles^ s'il avait fait ces rutlexions :
I restons donc en face d'un docuracjit
iqoe incontesfablf^dM'i]^ et qni devient
}uiable avec la ronnaissance que nous
du pays qui fut le tliMlre des faits
s par lÀ Bitde. Ni la configuration des
I, ni Tespace hatntable, ni les res-
*s de la population artuelle, ne per-
fît d'admettre le passage et le séiour
IOQ»000 d'hommes et d'autant de bcs-
fUns TArabie Pélrée^ quelle que soit
le qu'on trace à cette énorme caravane,
» que soit la durée du séjour qu'on
e substituer aux dates précises de la
quelle que soit l'assistance que ce
e entier trouve dans Tenvoi journalier
manne.
IP autre c6lé ccjKndant, si nous su|>-
SProfe^'litinc siinl fie Elini.c'l vcnit mifiiis
o fili«»nmi lsr:iel ifi tic se i tu m 8in, qtiod est
^ini cl Sinai: quinUvdccimo d»e mf»nsis se-
pr>st(pi.^m cgrcssi siml <le terra A^^ypîh El
iravit omnîs rongrfgaiin filiorum Israël con-
lyicnrl Aaron iii .^otittidiiic. Dixerunlqtie lilii
mI eos : Uliiiam mortiiî csscnins por iiiuiuim
î in terra jf/g>'pti, quanilo s<*dcbriniiis super
E'arnium* et conimicliaiTHJs paiiorn in s a tu ri-
nr ri1u\islis nus in desprliiiii îsliid, lit ocoi-
^c»mnf!in nuiilihidiricm fanic? UiiitanleniPfH
àâ Moysen : Ec'«'e, ego |>Iu:iiTi voliis panes de
cgrcdiâlnr populus, <^t coltig.it qmv snOiciuiit
fl|ulf>fi die«: lit tenletn eiim titnini anibulelin
«a, un non {Exott, \\i, l-i).
P6) L'a»iU-ur venait de dire avec raisniv : i Les
kts des augi)>entalions dans cenaincs^ tribus,
minutioiTS dans d'antres, sont plus ou itioîns
^ dans le récit, reusendde nicrne des cliif-
^t presque toujours en rapport avec celui des
lîs, Roii Eiïyptiens, Madianiti's ou autres pcu-
q«ft les Israélites ronilKiUriil, ;iiusî qu'avee
rUincc du bntrn qu'ils pr luirtii sur «?ui Bien
posons une [ictite trôupe de C(K) homfnes
armés ce qui dunnerait firoportionnenement
un chiirrc de trois mille Ames réunies, chiirre
qu\ est à peu près celui de toute la popu-
lai ion actuelle de la péninsule, et si nous
faisons suivre cette petite émigration de ses
bagages, de ses tentes et de 3,000 bestiaux,
nous trouvons alors sous le rapport géogra-
phique une eiactitude dans les distances,
une fidélité dans les descriptions, qui ne
laisse plus un doute sur la direction aue
les Israélites ont suivie et sur le fiays qu ils
ont parcotiru.
« Les descriptions géografihiques données
par la Bible concordent donc avec Tétai
actuel des localïtés; d'une autre part, la
critique ne saurait voir une erreur de cojuste
dans les cbitrr es (120*;); reste donc la dilll-
culte de faire mouvoir une aussi nombreuse
population sur un théâtre aussi resserré.
tJomnient sortir de cette dilîîcuHé qui nous
présente deux fait» exacts qu'il est impos-
sible de rapprocher? Qui viendra concilier
ces deux f»roi)0sitions contradictoires? la
puissance divine (1^07), n
t Lq jmissance divine! que le savant auteur
nous permette de le lui dire, c'est là une
réponse d'écolier. Moïse a fait la [>art de la
puissance divine, n'y ajoutez rien. Supfirî-
mcK les troupeaux, ne vous occupez pas plus
^ que Moïse de l immense $nultiluae^ qui
devient ce qu'eHe peut dans un pays sans
nnnerois, où ses habits ne s'usent |>as et nù
la uianne les nourrit ; puis voyez s'il vous
rc.4e de l'espace pour taire manœuvret; six
cent mille hommes régulièrement organisés.
Nous le croyons.
SOBNA. ( Prophétie qui le concerne,)
Sobna, intendant du teinfde sous le règne
li'Ezéchias, fut envoyé par ce prince avec
Asaph et Joahé au-devant de Habsacès, que
Sennachérib avait député h Jérusalem, pour
la sommer de se rendre. L'histoire ne dit
IK)int par quelle prévarication il s'attira la
menaçimte j>rédiction d'isaïe , que nous
avons rapportée en son lieu. ( >aj/. l'art*
IsAiE, t. i\ col. 031.)
phis, il se retrouve, lorsque les Itraeliles poursui-
veut plus tari] la eonquéle de I» terre prfuiiise, en
rapporf avec la force de leurs hoHuncs arnu^. jiti
temps des Juges, de 4^6,700 {Jttdic. %\), sous Saû*,
df 550,000, et sous David, de 1,50(^000. Coinmei.l
donc supposer qu'un système d'uttt'ratiou eût pu
iHie pouniuivi nnn-seuléuicnt dans le texte des cinq
livres de Moise, mais dans l'Auiien Testament ltu»l
enlier, avce erl ensenoble cl celte cnnc^rdiinre, ^ans
frapper en ineuie temps de disen^lil la Hibic en-
tière. Une erreur de ropisle est déjà un fait grave,
diflirilc a admettre, pc^nible à avouer; mais iin<j
suile d alleralîons condiinceg avec aulanl de perfidie
est inaditiis^ible. i
(I2U7) Le nouvel éditeur de dom Calmcl (voîf
Kncifct, thMomquc, lomr IV). en citant de loiijji
fragments du Commentaire de hM»ndc LalH)r<le, n a
pas fait âUeutiua à la iK-riH^tuelle et dangereuse
ef|uivoquede railleur, ïiui élève rimpos*ibilité a la
nième hauleur que Je texte sacré. Léon de Latmrde
I rile trop souvent à des U'ndanres priilcslanles, re
f|ui rend son livre dcfeclueux cl dai»|^ercut eu mèqie
len»ps
1019
SOD
DICTIONNAIRE
SOI)
SODOME. {Sa destruclion par le feu du
fiel.) Lorsque Dieu eut résolu de détruire
fes cinq villes abominables de la vallée du
Jourdain, il prévint Abraham de ses desseins
l>ar le ministère de trois anges, qu*il lui
envoya dans la vallée de Mambre, où il
faisait alors pattre ses troui^eaux. Le saint
patriarche pria inutilement ]K)ur la coupable
Sodome, dans laquelle il ne se trouvait pas
même dix justes. Sur ces trois anges, deux
apparurent h Sodome le soir du môme jour
sous la forme de voyageurs, afin d*en'faire
sortir le juste Loth avant l'embrasement.
Loth ayant accordé Thospitalité aux étran-
gers, les habitants voulurent inutilement se
j)orter envers eux à de honteux excès, car
les anges les frappèrent de cécité. Le lende-
main étant venu, ils prirent LotH par la main
et rentratnèrent de grand matin hors des
murs avec sa femme et ses deux filles, en
leur défendant de regarder derrière eux,
lorsqu'ils entendraient le pétillement des
flammes. Loth s'enfuit à Segor, que le Sei-
gneur épanzna à cause de lui. Hais laissons
ivirler ici llnistorien sacrée : Loth entra dans
Segor au lever du soleil. Alors le Seiqneur fit
pleuvoir du ciel un torrent de feu et de soufre
sur Sodome et Goniorrhe. Et il détruisit ces
tilles et tout le pays d^alentour^ avec tous len
habitants et toute la verdure de la terre. El
(a femme de Loth ayant regardé derrière elle^
fut changée en une statue de sel. l Voyez l'art.
I^Yh. } Or Abraham se levant le matin^ du
lieu même où il avait conversé avec Dieu, di-
rigea ses regards vers Sodome et Gomorrhe,
ou plutôt vers le pays oà elles €n>aient été^ et
ne vit plus qu'une fumée semblable à celle
d'une fournaise f qui s'élevait de la terre
(1208).
Ce miraculeux et redoutable événement
est si bien fixé dans les traditions de tous
les peuples, qu*aucun auteur, à noire con-
naissance du moins, n'a osé en contester
l'existence; c'est tout au plus si quelques-
uns ont songé è le rattacher à des causes
j)urement naturelles. Mais naturel ou non
dans ses causes, il s'est accompli par l'in-
tervention divine , à l'heure que Dieu a
voulu, de la manière qu'il avait déterminée
auparavant, et comme l'efTet de sa justice
irritée, de sorte qu'il n'y a rien h gagner
pour les incrédules, en lui assignant des
causes hypothétiques puisées dans l'ordre
naturel. Il n'y a rien à réi)ondre au récit
(1208) Sol egrossiis est super terram, et Lot ingres-
sus est Segor. Igitiir Domîniis pluit super Sodomam
et Gomorrliani sutphur et îgnein a I>omino de cœlo.
Eisubveilit civitates bas, et omnem circa rcgionem,
universos habiiatores urbium, et cuncta terne vi-
rentia.Respiciensquc uxor ejuspostse, versa est in
statuam salis. Abraliam autem consurgens manc,
ubi steterat prius cuni Domino. Intuitus est Sodo-
mam et Gomorrham, et universam terram regionis
illius : vidit4|ue asrendcntein favillam de terra quasi
fornacis fomum {Gènes, xix, 23-28).
(1209) Gènes, xin, 10.
(1210^ Pendant cinquante et un ans, suivant te
Seder Otlam Rabba, aDcicnne chronique bébralque,
traduite cil latin par Genebrard, à ù suite de sou
net et précis de la Bible; la vallée d
Asphaltite, demeurée depuis lors dai
état de stérilité et d'horreur, l'afB
l'existence de deux peuples, les Amroc
et les Moabites, dont la longue histoii
connue, en affirme les détails ; que t
de plus ? Voyons cependant ce cpi'ui
incrédules modernes, Eusèbe Salvei
osé opposer au récit de Moïse.
« Arrosée et fertilisée par le Jourdain,
me l'Egypte l'est par le Nil, la vallée A
cages s^ouvrait, semblable au paradis^ d
le vovageurqui, du désert, arrivait à 1
(1209). Là Sodome, Gomorrhe et vin
autres villes ou i)0urg3 fleurirent pe
un demi-siècle (1210). Les villes, les
tations furent détruites par une conflagi
subite ; la riche végétation disfiarui to
tièro (1211); un lac d'eau amère (181!
lac Asphaltite remplaçalava/Z^edei Aai
la tradition est uniforme sur ce faiu 9
lui-même, n'oifre rien de surnaturel.
« Quoique l'éruption de jets de llaoi
compagne quelquefois les tremblcmn
terre, ce phénomène neré|>ond passufl
ment à l'idée d'un embrasement gé
{)our fournir la base d'une explicatioo
disante. Strabon (1213) attribue la de
tion des villes situées sur Teniplaei
actuel du lac Asphaltite, à réru|>tioo
volcan : on retrouve, en effet, sur les
du lac, quelques-uns des produits de
présence, après des milliers d'années, i
l'existence antérieure de l'un de ces g
ateliers de création et de destructiooi
ni leur quantité, ni leur variété ne son
les que le ferait supposer une origine i
cente. D'ailleurs la nature du sol siiffii
solution du problème.
« La vallée des Bocages était assise Si
cojache de matières éminemment influ
blés, qui forme encore le fond du lacAi)
tite : aans des puits nombreux (1214), <
voyait sourdre (1215), exposé à nue H
sphère brûlante, le bitume, dont s'étenda
loin, sous la terre, une couche épaisse,*
lement liquide , également inflamuM
L'embrasement déterminé par une caosi
cidentelle, probablement par le feuda(
se propagea avec une rapidité doBi
nous donnent point une idée les il
dios qui dévorent quelquefois les roiiNJ
houille ou de charl^n de terre. Les bal
lions en feu, la campagne ruinée au loil
Chrouic, gêner. (La c/irontV/ffc inlilu1êeS<i i
nVst ancienne qna par rapport à nous. Elleftf
tërieure au premier siècle du cbrîstianisneJ
(i'iii) Gènes. XIX, %5.
(1212) Gènes, xiv, 3.
(1213) SmàB. iib. XVI
(1214) Yatlis autcm sylvestrîs babebal M
puteos bituminis. {Gènes, xiv, 10.)
(1215) Ils campèrent dans la Vallée des pri
bitume, car ces puiis existaient alors ai CI
Depuis, après la destruction de Sodome, «i I
parut subitemciil, et tut nonuné Aspballile, à c
du bitume que l'on y voyait sountre (icaim
toutes paris (Fl. Jus., Ant.jnd, \, i, c, 10).
m:i
hES Miri vcLr.fi.
sort
î(m
isoiitcrrnine. Oihîiui^iorit dons h*
f|iie cré.iit [*a(rai^st'iiii.*fii iUt soi, Gif-
lent (n-(ii»oilîoniîé h la <.ou^fMl^n«^^ifHl
me (12ltj). Ia}. Joiinlain se pircipilc
^ouveaii 1ai% Jf»nt riHf^TNliifï fui Ûea
■îronsidértihle pour «(iic k* lleuvc s'y
Pbt«*i»licr, «ilKiiidutitii'iiil Arcfii(»tre do
ijilé lescoiïtréosfuriï ,irrr>sail îiiipara-
l <lont n f»u se fyniior le ili^serl »le
;17), où le tournipiit «le la .soif exi-ila
uenl les miirrimrr^ îles Israélites. Vno
urnille C'fiujppa h la tïifirl, Prt'voyant
iielle rélérilé s'a vanterait riruH'iidie,
^f se hAla tfalleirutre lt*s liuitirs de la
de bitume; parvuim dans une vdle
"gna le désnsire, il tTai^nit encore
Sprisc dangereuse , et, qytti**nt son
p asile, se rélngia sur une nionlagne
Mais, tidèle au s;entinient que nous
Hjgnah's le pairiarcJic raf>pMrleà Dieu
révoyanee qui Ta décidé à la fuite
r^>nîpte, Dien fa arcrli du dt^HiaKtre
1; Dieu tu in commandé de fuir ^ fn hii
l même de refjarder dr rnVrr lui (1219)
eontrilme ainsi <i donner une a|»-
surnaturelle h un fait qui s*ex[di-
lut la uiarelie ordinaire de la na-
le trouvent sui)|irimés (fun trait de
'^IVnlretieu d At>raljam avec !>icu
!itient à la deslruetioti de Sodome ;
itiuii des trois anges dans la lente
liam ; ravéneinent des deux anges h
?, leur eonversatii>n aver Loïh, les
alK)niint^rides de la nu il, les dénia r-
ï Kolli (très lie ses amis, et tant d'au-
ildils non mot us iru}N)rtants, qui se
ill au fait principal eonunc accessoires
Savons pas dil, toutefois, laisscr en
I seul mot de ce passage, dans le-
i ennemi déclaré des miracles a [»ris
Lreeueillir trois les lémoiguages (jui
bt la réalité de celui-ci.
Piiue f phrase singulièrement euv
ée, el dfUH la fin détruit le commen-
wrauieur voudrait faire croire, sans
fcrainte de com|»n)mettre sa répula-
rnalura liste* ti une éruption volcan i-
lais si on lui eût pusé rietlemenl la
m suivante : \j\ vaMéo du Jourdain
► nne vallée volcanique? il aurait, se-
l<*n toute ap|>areuie, répondu, je uVu sais
lien.
t<li btonl oui, la vallée du Jourdain, et
noiammenl les envinuis de la mer Morle,
al»*ndeni en matières volcaniques, il e.sl
possiltle, afiparent |ieut ôlre, mie cette oier
orcupe !e cratère du volcan. Il est apf»arctil
(|iie le JiMJnlaiiï, avant celle cata^lrofihe, al-
lait décfiarger ses eau\ tians le torrent
d'A/or, fdnsieurs savants loiil pensé. Mais
que pouvcz-vous en conclure contre le ré*
cil de la Hilile? Selon nous, ces faits démon-
trés en seraîcnt la cuiHîrmalion. Le îiaturel
tic l'évéïh'meut e^« lut-il le surnaturel <le la
cause e (lie i en te, de la prévision et de Taîi-
nonce qui en est faite?
En vous accordant le fa il prim i|»a1, vous
n*aurez pas gagné grand'clïose, (unscjtie vous
ôles oldigéiie déraisof»ner sur les circons-
tances accessoires. Par exemfde, qu'u?i her-
ger de Chaldée, arrivé depuis queli|ucs
mois seulement dansia contrée, ailélé assc;^
géologue pour reconnaître retendue de la
cfuiche Uitumineuse qui gisait A cent ou mille
mèlres sous lerre, cahuler les litnites de
rinccudic au luoment qull se déclare, so
sauver h leiufis, seul de tous les habitants
du pays, et Â*arrèler au delà du rayon nicna-
ce jKir le brasier souterrain; en vérité ceci
passe toute croyance, It faut être Inen mal-
liahile pour émelire de telles assertions, ou
bien il faut que les récits bildiques soient
h fabri de tonte attaque. Gardons encore la
Ril»le; il ny a pas ap|>arence qu'on lui subij-
tilue autre chose de sitôt.
C'est une tradition universellement admise,
que le lac Aspbaltite occupe Tenq^lacemeiU
des cinq villes détruites par le feu du ci*rl
{lâ20)» ce[iendant aucun [massage iia^s écritu-
res et aucun mormmenl ne vient h rap|Mii.
Il est même iliOicile d*admeltre une cinq
villes, ou vingt-six villes» cotrune le |>r>rlo
le Sa-der-Ollam, aient exisié dans un ^i pe-
tit espace r quinze h dix-huit lieues «le long,
rjuatre h cinq de large, dans les plus grandes
diujensicMis; les paroles suivantes <ln légis-
lateur lies Hébreux sendilent plutôt indiquer
le contraire : « Leur vigne, dit-il dans urt
es[»rïl prn|diélique, en annrm«;ant aux en-
fants de Jatob la punitr<m «le leur iiluKIlrie
future, leur vigne sera semblalde h celle de
Sodome et des environs de (iomorrbe; elle
^icii bnce un tnûl sur lu ville, cl l.i hvùh
. liÂl»il:uUîî, ctdi'v;isU' p.ir 10» pareil iiiri'n-
impgnc. JosEiiK L i, c, ît. — fuhnitium
t»fir..» ignr ca'ltnti flagrusse, dit Tiinle (llist ,
7) cil piirhuit lie I cDilinisciitcvJtdij lerriloirc
il les de h fVnl.ipole.
\ t»'apK*s 1.1 twisilion dos mom.ignrs vai&încs,
dure 4|iie le Jmtnlain, tournant a l'otirî^l,
iwlrc le torrent ronnii sous le nom de Tor-
jwr, ou torrent tVEfjtjpie, cl ipi'il avait iiinsi
lOuchtirc vers hi viUi' dv llhiDoeolura,
\ Ag€emlit<pie Loth de Srgor, et induisît in
.... tukuieiat ciûiu niancrc iii Scgor {f*enfi.
) Ccna, xii, fî, etc.
j CHli' expression n'a Hcii de «nnliâirc k
Mon que nous venons iiadrotlluv On suit
5 iptcUi* li.intçnrlos volcans rcjcticni les malicrcs
coïhiuinices, vl à quelles ilisUnnes elles vont p.ir-
Idis relônilier. Il n'est pus rare que les lemircs «tu
Vésuve soieni eni|>ortées à plus «le vingt licncs ihi
cralero. L.I ville île Uoineen acte rcmu verte. La
(Icstructiou «rilerrulnuinn et ilo IV>nq»ét aitcàti*ul
les r.nvagcs loiotains d'un vohan. Kt que fiernit-ce,
si, fin lieu itc j:iilltr sur une n»ontagnc d'un vaste
pi'ri mètre, eouune il Jirrive ordmiirt^ment sur les
lonlinerils, le volcnn s ouvrait une issue dans une
pi line îilK»ndante et eulliviM'? Or un volcan peiil
cîiislcr iudrpcnd.unincnt des niontciKnes^» puis4{u1l
v a lies volt-nis sous-marins. La lliloe s*at coninio-
derail rraulnnt nn(*ux de celte eipHcation, qu elle
parle elle nuMUC dune plnic de scKifre cnibras*»*.
Ihtnhtui ptuit luptr Sadowam il CoHwrrham Mil-
pliiii et ijiucui n Domino de cœh.
10ÎS
SOD
produira du verjus d*une acidité repoussante,
du yin amer comme le fiel (1221). » Est-ce
un souvenir, une imprécation proverbiale ou
une réalité, nous n'oserions décider. Mais
voici qui est plus précis : Stratx)u, au
seizième livre de sa Géographie, parle des
ruines de Sodome comme toujours subsis-
tantes, et leur assigne soixante stades de
circuit. Josèphe en parle de la même manière:
« On voit encore, dit-il, aux environs du lac
quelques restes de ces cinq villes abomina-
bles, et les cendres maudites produisent des
fruits qui semblent bons à manger, mais qui
se réduisent en poudre dès qu*on les touche.»
Ainsi ce n*<^t pas seulement {>ar la foi qu*on
demeure convaincu de la réalité de cet
épouvantable événement, mais encore par
ce que Ton voit soi-même.
Ce récit et les paroles de Moïse ont don-
né lieu à de nombreuses suppositions sur
les nommes de Sodome, qui, séduisantes
par leur forme et leurs brillantes couleurs,
remplissent la bouche de cendres et de gra-
vier, pour peu qu^on soit surpris de les por-
ter à ses lèvres. C'est une exagération,
comme on en lait tant sur les choses lointai-
nes : il faut dire plus simplement, que les
fruits des environs de la mer Morte sont le
plus souvent rongés à Tintérieur par des in-
sectes, et ne contiennent, au lieu de pulpe,
que des immondices. C'est par une exagéra-
tion semblable, qu'on a dit et répété que tout
ce qui s'approche de ses bords maudits pé-
rit asphyxié. Elle est empoissonnée, les oi-
seaux volent au-dessus sans danger, et les
hommes s'y baignent impunément; les seuls
ennemis à craindre sont les lions et les Ara-
bes qui rôdent alentour.
L'auteur des additions au Dictionnaire de
la Bible de dom Cal met s'est étayé des divers
})assages que nous venons de citer et de
quelques autres, pour établir, il l'a cru du
moins, que les villes de Sodome et de Go-
rnorrhe avaient étérelevées de leurs ruines,
et que la nouvelle Sodome avait subsisté au
moins Jusqu'au iv* siècle du christianisme.
Mais c est peine perdue ; il interprète à faux
tous les témoignages qu'il rapporte. D'abord
les paroles de Moïse , au chapitre xxxii du
Deutéronome^ ne signifient nullement que
Sodome et Gomorrhe existaient encore de son
temps. Le même Moïse dit, au chapitre x de
la Genèse^ que les descendants de Chanaan
(122!) De vlnea Sodomorum, vinca eorum, et
de suburbanis Gomorrhae : uva eoruin uva felii» et
botri aniarissimi. (Deut, xxxu, 32.)
(1922) Et soror tua major, Samaria, ipsa et filiae
ejus, qiiae habitant ad sinistram iiiam : soror au-
tem tua miner te, quae habitai a dexlris tuis, So-
doma, et Hliae ejus. Sed nec in viis earuro ambu-
lasti, nequesecunduro scelera earum fecisli pauxil-
bim minus : pêne sccleratiora fecisli illis in omnibus
Tîis tuis. Vivo ego, dicil Dominus Deus, quia non
lecit Sodoma soror tua ipsa, et filiae ejus, sicut fe-
eitti lu, et filise luae. Eccc haec fuit iniquitas So<lo-
mae sororis tu.e, siiperbia, saturitas panift et abun-
dantia, et olium ipsius, cl filiarum ejus : et manum
cgeno et pauperi non poirigebant. El elevate sunl,
el feccrunt abominaliones coram me : et absluli
ea5 sicut vidisti. Et Samaria dimidium peccatorum
DICTIONNAIRE SOD
occupèrent le pays situé entre Sidoi
rare, Gaza, Sodome, Gomorrhe, Adan
boïm et Leza. Cela est vrai pour l'oi
mais de bonne foi peut-on en conclu
Sodome et Gomorrhe étaient encore d
lorsque Moïse les assignait pour Iti
un établissement de sept ou huit sièc
térieur à son récit?
Il est toutefois un passage d*Ezé<Sh
semble donner raison à cette opinion
le prend à la lettre : Le prophète dit ]
salem , au chapitre xvi de ses propl
Ta sœur aînée ^ Samartf , et ses filles^ fi
tent à ta gauche^ n'a pas commis la «m
iniquités dont tu t'es rendue cau^
jeune saur^ Sodome^ et ses filles^ qut k
à ta droite^ ne s'est pas souillée d'ami
crimes que toi-même^ tu les as sur.
l'une et Vautre. Porte donc comme i
fardeau de tes crimes. Et je les rétablir
et Vautre par le retour de Sodome et
filles et par le retour de Samarie ei
filles, et je te rétablirai par ton reiowf
lieu d'elles y afin que tu portes tonign
et la confusion de tout ce que tuasf^
les excuser. Sodome, ta sœur^ et ses /Q
viendront à leurs premiers jours; Si^
ses filles reviendront à leurs premier
et toi pareillement et tes filles , reve^
à vos premiers jours (12^).
Cette traduction, qui semble li
qui a été adoptée par les inter^
plus en vogue , n'est cependat^
vraie. Le sens grammatical est «
Sans [prétendre l'assigner, nous cj^
rons du moins que ce n'est pas Côlt_
marie n'est pas la sœur aînée de J^
même sous le rapport de l'idolâtrie-^
Salomon l'avait introduite à Jérus^f »
que Samarie fût fondée ; Sodome n
aucun rapport la sœur cadette de Jév^
Ensuite Samarie n'a jamais été rite^
le retour de ses captifs^ elle n'est ^ai^
venue à ses premiers jours. Samarie^
bâtie, repeuplée et habitée jusqu'à li^
les Cuthecns, mais non plus parler
lites ; si quelques-uns, la plupart de
peut-être, sont revenus du temps d' -
et après, ils ont habité la Judée et lert
l'ancien royaume d'Israël, sans plus :.
un corps de nation. Samarie , ville r
capitale d'un peuple, ne l'est jamais n
nue. Donc ce passage ne veut pasdl
tuorum non peccavil : sed vicisli eas Ml
tuis, el jusiificasli sorores tuas in mnnibii
naiionibus tuis, quas operata es. Ergo et II
confusionem luam, quae vicisli sorores iHi
lis tuis, sceleraiius agens ab eis : justificii
enim a te : ergo et tu confundere, et portai
niam tuaro, quae jusiificasli sorores lua8.Bt4
lam resliluens eas convcrsione Sodomorai
liliabus suis, el conversione Samariae, el 1
ejus : el convertam reversionem tuam ia
earum. Dt portes ignominiam luam, et eoaf
in omnibus, auae fecisti consdlans eas. El 91
Sodoma , el nliae ejus reverlenlur ad antif
suam : cl Samaria, el filiae ejus revertentar
tiqnilaicm suam : et tu, el firae tuse, revc
ad antiquilatem vcslram. (Ezech. xvi, 46-5S.
SOL
nKS MlflACLES.
SOI.
tinarie seraient rétablies cooii!»c
Iiil l'Otrc ; donc if faul y cher-
sens que le sens apfiaienl
'enons indiquer; donc on ne
ronclure que Sodorae ail élé re-
ruines, détruite de nouveau par
osor ou ses prédércssenrs, et
essusciler une seconde fois*
i avait existé du terafts de Josué,
u des rois de Juda, conrnierit
\ pas fait hjention une seufe fois
re perjdant un intervalle de plus
sans? Si elle e\i^l«'nt du tciuf^s
s Machabées un d'Hérode, coa»-
st-il fait aucune mention tians
rîls après le relourde la rfi[)ii-
osèphe ou dans quelque autre
>fflne?
>n^ les actes du premier concile
ient la signature d'un prélat du
ïre, qui s*inlitule évéque de So-
raison est par trop raiuimc, pour
démoustraiion a*un fait aussi
lien J'iiidicatïon conleoue auï
icile de Nicée a été altérée , ou
5t simplement allégorique; un
uitenl de bi toi ou des mœurs de
ns pourrait eu ^tre laulcur. Du
>éj>be, à la fin du i*' siècle de
nne, on ne voyait plus quequel-
1 de Sotlomc; deux siècles et
ird Sodonie aurait été une ville
et ensuite on n'en aurait plus
1er; il n'est guère piobable; di-
ela n'est pas.
D'HÉBODE {renversés mîracu-
— L'apôtre saint Jean rapporte
ingile que le Sauveur ayant fait
s au-devant des sohlals'tiui ve-
Tarrêtcr, sous la conduite du
[, leur adressa cette question ;
i-tout? Jésttâ de Nazareth^ ré-
r. C*fH moi^ r ^pondit-il à son
€t mot$ ils tombèrent à In rtn-
gaitë$c furent relevr's, it trttr
nonvean : Qui chtrchez-vouB?
\arelh, ri'pfmdimit'Hi encore. Et
\; Je vous ai d/Jâ dit que c* était
f c*est moi que vous cherchez^
jf qui niaccompagnent la Uberié
le ce miracle n'a jamais été eon-
ins nue par ceuï qui conlesteut
lout TEvangile, et il montre que
actonqdissait volontairement
î, et que s'il s'abandonna aux
s ennemis t fc n'était ni par fai-
lar impuissance de se défen<lre,
nent ms soldats, qu'un tel évé-
t ils étaient eux*niéuies les vic-
ssilïail pas, n'est pas moins mi-
hiuôaie. It fallait que le Christ
souiïrîl, oportfbat Christum pati : il fallait
de telles circnnslanrcs pouralteintJro un [m-
reil but; Fîicure en était arrivée* Le juste
Juge û juf^é ceux qui furent les ministres de
ses propres desseins.
SOLEIL AUUÈTÉ. — Les Cabaonites
avaient surpris la bonne foi de Josué. Afin
d'éviter le sort ronnnun h tous les peuples
de la Palestine, ils avaient envoyé au nun-
veau chef du pen|(lc de Dieu dès anibassa--
(leurs portant des chaussures à demi usées,
de vieux habils»et char^^és de provisions
depuis longtemps préparées, pour feindre
un long voyage, et solliciter le bienfait d'une
alliance oui devait lui être sans préjudice,
puisque leur pays était éloigné* Josué, se
laissant trompcr"aux apparence», contracta
alliance et donna sa foi. La ruse ne tarda
pas d'être découverte , mais la foi jurée de*
vait être inviolable. Les Galiaonites olxtin-
rent les biens et la vie sauve, seulement ils
furent réduits en état de servage. Toutefois
cet étal inqKisait l'obligation aux Hébreux
de les défendre et comme alliés et comme
sujets, ce qui nélail |ias un inconvénient
pour ceux-ci, puisqu'ils commençaient seu-
lement d'entrer dans la (période niililanto
sans laquelle ils ne pouvaient j>rendre rang
fiarmi les nations.
Il ne se passa pas beaucoup de temps
avant que l'occasion ne leur fût donnée, car
aussi lût f(uc les rois voisins vinrent à con-
naître ce qui s'ét*iii passé, ils rassemblèrent
leurs troupes et détlarèronl la guerre aux
Gat>aonites. Les cinq rois des Anwrrhéens ^
savoir : le roi de Jérusalem^ !e roi d'Hébron^
le roi de Jérimolh^ le roi de Lachts et le roi
dEijIon , vinrent établir leur camp sous le$
murs de Gnbaon et en formèrent le siège. Or
les Gabaonites.se voyant assiégés, mvouéreni
une députation à Josue\ alors campé a Gai»
fjala^ et lui dirent : Ne nous laissez pas sanM
secours t venez nous délivrer, venez prompte^
menf^ car les cinq rois drs Àmorrhéens , qui
hahitrnl le pays des montagnes ^ ont réuni
leurs forces contre nous. Josué quitta aussi^
tôt son camp de Galgnta avec une armé&
d'élite composée de tous les plus braves. Et l&
Seigneur ait à Josué : Ne craignez pas les en-*
nemis que vous allez combattre , car je les ai
tous livrés entre vos mains ^ et aucun nû
pourra vous résister. Josué fondit tout à coup
sur eux par une marche de nuit depuis Gaf^
gala. Le Seigneur les mit en désordre devani
Israël; Josué leur infligea les plus grandes
pertes devant Gabaon^ les fit reculer jusque
devant Bethoron^ et les poursuivit dans leur
fuite jusque Azéca et à Macêda. Or, au milieu
de leur retraite et lorsqu'ils descendaient la
vallée de Bethoron^ le Seigneur envoya sur eux
du ciel de grosses pierres jusqu^â Azéca^ et il
en périt un nombre beaucoup plus grand sous
nique ficîens oïiinia, qiiae vfTilura
uin, proc4*ssil» el dixil eîs : Qul-mi
pi>ndt;rinii ei : Jesuni Naiarcnuiti.
s : Kgo stHii. Suh;it auteru el Judos,
»ym, ru m rpsls. LIl crgo dixil eU :
ienujl rcli'ûrsuiiï, cl cccidcruul in
t< rrnm. Itcrum ergo înlcrrogavU eos : Quem qit»-
rilis? Illi aiitcm dii^enifii : Jesimi Naiarenuitï.
Rcspondil l^sus ; Dixi vobis, quia ego suui : il
esgo me uuieritis, siiiiie Ims abire. (Joan. xviu, 4-
8.)
1027
SOL
ceite grêle de pierres^ (/h il nen éiait tombé
sous le glaive des (ils d'hraël.
Or Josué éleva la voix vers le Seigneur,
au jour où il livra CAmorrhéen aux mains
des fils d'Israël , et il dit en présence de
ceux-ci : Soleil , ne bougez pas d au-dessus de
Gabaon; lune, restez sur la vallée d'Ajaton.
Et la lune et le soleil s'arrêtèrent , jusqu'à ce
(me la nation eût tiré une vengeance complète
de ses ennemis. Ceci n'est-il pas écrit au livre
des Justes ? Le soleil s^arrêta donc au milieu
du ciel sans descendre vers son^déclin r espace
d'un jour entier. Jamais on n'avait vu et ja-
mais plus on ne verra un jour aussi long : le
Seigneur s" étant rendu docile à la voix dun
homme et combattant pour Israël (1224).
Nous croirions volontiers que ce dernier
fiassage est une addition faite au livre de
Josué dans des temps ï)Oslérieurs.Toutsem-
l)le rindiquer, la counure qu'elle fait ici, la
différence de st^^lc, la reprise <ic la narra-
tion qui la suit. Mais elle n*en a pas moins
d'autorité à nos jeux de chrétien, puis-
<{u'clle est consacrée par la sanction de TE-
(^lise; ni à nos yeux de critique, puisqu'elle
s'appuie sur le témoignage des traditions
constantes, d'un livre res|>ecté des Juifs
avantla captivité, et puisque enfuiclle est con-
sacrée ensuite parle témoignage de l'auteur
dii livre de Y Ecclésiastique, « Le soleil lui-
même, dit-il, ne s'est-il pas arrêté devant la
colère de Josué, de sorte qu'un seul jour on
a égalé deux en longueur? Annoniniraeun-
dia ejus impeditus est sol^ et una dies facta
est quasi duo ?
Nous ne savons j)as q^ue personne ait ja-
mais osé rejeter ce miracle au rang des
fables; quelques écrivains l'ont attaauépar
desépigrammes, auxquelles il a été répondu
(Voy. DucLOT, Bible vengée, Josué, note xi);
d'autres, par de misérables chicanes, dont
nous allons dire un mot.
« Vers la tin d'un combat. opinifttre, dit
Eusèbe Salverte, dans son Traité des scien-
ces occultes, au moment d'une victoire long-
temps disputée, les nuaçes amoncelés voi-
laient le jour, et avançaient le règne de la
nuit; soudain ils se dissipent devant la lune
qui, presque dans son i»lein, s*élève à l'o-
rient, tandis qu'à l'occident, le soleil n'est
point encore descendu sous Thorizon. Ces
deux astres semblent réunir leurs clartés,
})Our prolonger le jour, et donner au chef
temj>s d\ichever la m
Ce chef a arrêté le sole\
DICTIONNAlftE SOL i
des Israélites le
de ses ennemis :
la lune. »
N'est-ce |^s bien trouvé 1 Commeni le
no s'apercevait-il (»as que c'étaient des i
ges qui lui dérol)aient le jour? Il &
qu'un philosophe, de l'école de Fernev,
le lui faire comprendre quatre milfe
après. Et de tant u'auteurs, historiens, (
logions, commentateurs, qui ont traité
vammeut cotte question pendant Tinterv.
aucun n'a vu le nuage I pas môme Tau
du livre de V Ecclésiastique.
Que dit donc encore Josué, quand il
tend qu'on ne vit jamais une si Iongue|
née, ei qu'elle dura deux jours ent»
btetit itaque sol in medio cœli, ei non j
navit occumbere spatio unius diei. Gmdi
ose-t-il avancer que c'était au miiiei
jour; in medio cœn, puisque c'était le l
Quel faquin que ce Josué, eût* dit le i
lard ae Ferney, s'il avait songé au ra
« plusieurs savants sont étonnés, sa i
tenle-t-il de dire dans sa Bible expliquée^
Josué ait eu encore recours au grand ■
de d'arrêter le soleil et la lune, » après i
fait lapider les Amorrhéens sans ami
soit resté un seul. Cola serait fort eisn
on effet ; aussi les débris de l'armée ai
rhéenne ne furent-ils écrasés sous les pk
tombées du ciel, qu'après ^^a déroute et
dant la fuite ; or la déroute et la I
avaient été le résultat de la proiongalioi
jour.
Mais passons, et continuons; mok
s'agisse maintenant d'un autre miracle, i
toujours la même narration : ^ Une fié
pierres accaltle les vaincus dans leur fâ
elles narlaieni des frondes des Hét>reiii|
excellaient dans l'usage de cette arme,!
que Josèphe prend soin de nous es
truire L'idée de substituer ici desl
ordinaires au merveilleux (K>étique ne i
appartient pas. Consulté ^lar Oxenstîera,
rabbin lui expliqua de même ce miride
des voies toutes naturelles. » Oxensttel
un rabbin , c'est-à-dire un protestant i
nien et un juif déiste, comme le sont la
part des rabbins, voilà de belles autoril
op|)osor aux faits quatre mille ans après!
accomplissement. Et quant à Josèphe*
de dire ce qu'on lui prête ici, il s exfii
d'une manière conforme au récit de la
(1224) Coiigrcgali igitur ascenderunt qiiinquc re-
ffes Amorrlixoriiin, rex Jcnisatem, rex liebron, rex
Jerimoth, rex Lacliis, rex Eglon, simut cum exerci-
tibus suis, et castrametali sunt circa Gabaon, op-
pugnanles eaiii. Ilabîtatores aulem Gabaon urbis
èbsîessœ misenint ad Josue, qui tune morabatur in
castris apud Galgalam, et dixerunt eî : Ne retra-
bas roanus tuas ab auxilio servorum tuorum :
ascende cito, et Libéra nos, fcrquc pncsidiuni : cou-
▼enenint eiiim adversum nos omnes reges Amor-
rh9orum qui habitant in montanis. Ascenditqne
Josue de Galgalis, et omnis exercitus bellatorum
cum eo, viri forlissimi. Dixitquc Dominas ad Jo-
sue : Ne tinieas eos : in manus enim tuas traditli
illos : nuUus ex eis tibi résistera poterit. Irruit ita-
aue Josue super eos repente, tola nocte ascendcns
e Galgalis : Et couturbavil eos Dohûnus a facio
Israël : contrivitque plaga magna in GabiM
persecutus est eos per viam ascensus BiAl
et percussit usque Azeca et Maceda. Cumh
gèrent filios Israël, et essent in descensa ^
ron, Doniinus niisil super eos lapides nmiJ
cœlo usque ail Azeea, et moitui suut inubo^
lapidibus grandlnis, quam quos gladio pcNi
rant filii Israël. Tuiic locutus est Josue Doaii
die qua tradidit Ainorrliu^uin iii couspecta i
Israël, dixitque coram eis : Sol contra C '
niovearis, et luna contra vallcm Ajalon. Sida
que sol ei luna, donec ulcisceretur se gms et
niicis suis. Nonne scriptum est hoc in libro ji
rum? Stelit itaque sul in medio cœli« et noa 1
navit occumbere spaiio unius diei. Non fuit a
nae-, poste a tam longa dies, obediente Domino
.baiiinis, et pugnantc pro Israël. (Jos. x, 3-iL,
SOL
ORS MIRACLKS.
bON
141^
ivcctimiilitc, comme (onjoursrjiiiiml
t»iïon de luiracfes; lo transfuge est
de sa croyance. Voici ses paroles :
; jamais connu plus clairement que
lomljal combien Dieu assistait mu
Ear outre le tonnerre, les roii(>s (?c
^ et une grfile tout exlraordiiiairc,
|r un prodige élrange le ji^ur &e
r, contre Tordre de la nature, pour
ries ténèbres de la nuit de dérober
reui une partie de leur victoire
^ntinuons encore ; « 1/auteiir d'un
M pieux que savant (Va^okh Palhik,
lir la jeunesse^ T n"), voit dans la
pierres une gréle violenie, pliéiio-
^, mais très-rodouialtle en Pales-
tourte ilurée cni|»Ccha, dit-ii, que
tui en fussent irn onimodés. »
ï couf» ceci ne vaut rien, car les
devaient ^tre inconnnodés II l'égal
rrliéens, d'une grèle qui ttunliait
tlis et les autres, uuelle que fût la
i phénnuiène. 11 f^dlait dire que les
BUS, (Muporlés jiar la prorn(itilude
litc, élaienl rléjà loin des Héhreux.
£ toujours notre auteur : m On an-
Stnarquer que i^hîlon, dont la foi,
tt la véracité ne sont point prulilé-
^se montre aussi f>rés ([ue Jusèplie
^r h des causes naturelles quelriues
lie Moïse. Ainsi, en parlant »[e la
i jaillittln rocher d'Horeb: « Moïse,
rajipa le rocher ; et soit que, par un
t hasard, il eût ouvert l'issue à une
e source, soit que les eaux eussent
été amenées \h [uir de secrets cun-
H cpie leur atjondanco les fit sortir
Hjiélunsilé, le rocher jeta autant
u'unc fontaine.» Adniirahlet Ln
Itasard! très-heureux en ellel, et
n'y en a jamais, sauf dans le pavs
is. Des eaux amtnérs là pur de se-
uU*! Amenées ifoù?.,. I*ar qui?...
ïand?...QuiravailrévéléàMoïse?..,
iàce de Fesprit humain lAntmitâ^rau
Uaine f 11 y a ionlaine et fimtaine ;
le entendex-vous parler? Il fallait
nenl de Teau, i»our suilirL* aux l>e-
irois millions d'hommes et denorn-
>u peaux. Un tel témoignage était
trouver t»lacc dans le livred'lùisélie
, mais il ne prouve rien et ne dé-
^ mis en face d'un témoignage con-
n.
m n'est encore que le mensonge ;
întonant Ihypocrisie : « l'iiilon et
traduisent en style sinifile, exact et
au goût de leur siècle, !c style
je la Bible; quehiucs merveilles
fient ainsif ou s'évanouissent sous
ne; mais eetic disijarition, nous le
lientôl, n'a rien de réel; elle ne
mne atteinte au resi^ecl que ces
vninsjuifsproicîssenl pour la subli-
ïjuvresde Dieu, n Jamais victin*aire
i>y. A}tî. /M., \. V, cil. l•^
^ju^xpit amiiïi rcx , ut couvociïohé ir
llérliit-îl plus respectueusement le genoii,
en parant la victime désignée |H>ur le sacri-
fice} Philosophes! philosophes, la Inrtuosilé
de vos allures trahit votre faiblesse*. Si vou^
étiez la force î... mais vous n'êtes que la
ruse.
Niez, si voiis l'osez, qtie lo soleil se soil
arrêté; mais si vous conservez le texte, re^-
|jectez-le assez jKmr nen torturer ni le ieuj
ni les mots.
Les naturalistes font une objection f>hi.H
spécieuse. La brusque secousse inifiriniée,
disent -ils, au gloljt* de la terre par un arrôl
sultit dans sa course de sept cent cinipiante
lieues h l'heure, aurait sulli pour Tébranler
jusque dans ses profondeurs, et lancer dans
I es{>ace tout le qui est h sa surface, les ro-
chers, les forôls, les édifices 1
Oui, si vous supprimez la oiain de Dieu»
qui maintient tout h sa place. Mais si vous
supprimez la main de Dieu, vous supprimez
du mémo coup b' ffiit raconté, puisqu'il n'a
plus sa raison d'être.
Il n'y a donc pas à marchander; it faut
aihiiêtlre le récit tel qu'il est, ou supprimer
la Bible.
Quelques interprMes,dans lacrainte d'une
secousse qui les lancerait clans Tespace, oui
supj»osé un soleil elune lune météoriques.cl
voisins de la terre, venant prendre aux yf*ux
des Juils la place du véritable soleil et de
la vraie lune, qui continuent sccrètcmenl
leur course. Mais h quoi bon? Miracle [mur
nuracle^ nous aimons mieux le grand que le
petit.
SONGES FATIDÏQl^KS. Dès les temps les
[dus reculés, la Divinité se manifesta aux
iiommes |*arje moyen des songes; mais ce
mt^yen n'est pas le' premier dans l'ordre des
dates, car nous voyons Dieu converser fa-
nutièrement, pour ainsi dire, et à voix tiu-
njaine,avcc Adaoï, avec Cain, avec Noë, avec
Abraham. (Cependant, au temps de ce |^v
Iriarrhc, Dieu se communiquait également
ï»ar riutermédiaire des songes, puisqu'il lui
j^arla airïsi h lui-même. Lt ce moyen doit
être bcâuroup plus ancien qu'Abraham»
puisqu'on le trouve («en aj»rès réduit en art
et soumis h des méthodes. Méthodes vaines
et futiles tant que Ton voudra, mais répan-
dues et acceptées sans conteste, ce qui prouve
quelles sont anciennes et fondées sur des
faits manifestes.
L'antiquité comnta plus d'un tenqde fa*
meux dans lequel princes et rois et sim-
|des particuliers allaient dormir, j>our con-
verser avec le ciel dans un sommeil réputé
faUdique. [Voyez Tari. Oracles et lliiTii.,
col. 128 et suiv.)
Mais km^^temiis avant que l'histoire ne
nousi^nrlc de ces célèbres et fallacieux ora-
cles, \ Daniel nous révèle l'existtence à la
cour des rois de Bat>ylone de devins el de
sages (lont le seul emploi étail d*e\jiliquer
les songes (1 220) Jiicn lougtemns encore au-
[laravanl, Moise nous apprend que le j^ays
ari^li, ci mag(, cl mak;*id. cl Cliaï^IrL^i, lU ifidica-
ri'iil régi somma sua : qui cum vcTiii»sviU stetcruul
f03l
S02i
DICTIONNAIRE
SON
dans lequel il conduisait le peuple hébreu,
était rempli d'oracles analogues (1227). Et il
fallait que le danger fût bien grand, le nom-
bre, par conséquent, bien multiplié, et la
coutume de les consulter bien répandue ,
puisque le sage législateur réjtète à plu-
sieurs reprises la défense d'y recourir.
•c Un savant académicien (Voyez Hist. de
rAead. des inscriptions, tom. XVllI, p. 124,
in-12), a fait un mémoire dans lequel il
Ï)rouve que ce préjugé a été commun à tous
es peuples; les Egyptiens, les .Perses, les
Mèdes, les Grecs, les Romains, n'en ont
Ks été plus exempts que les Chinois, les
diens et les sauvages de l'Amérique. Plu-
sieurs philosophes des plus célèbres , tels
que Pythagore, Socrate,Platon,Chrysipçe, la
plupart des stoïciens et des péri|)atétioien$,
Hippocrate, Galien, Porphyre, Isidore, Da-
mascius, l'empereur Julien, etc., étaient
sur ce i>oint aussi crédules que des fem-
mes, et plusieurs ont cherché à étayer leur
opinion sur des raisons philosophiques.
D autres, à la vérité, ont eu assez de bon
sens pour se préserver de cette erreur; de
ce nombre Aristote, Théophraste et Plutar-
que ; Cicéron l'a combattue de toutes ses
forces dans son second livre de la Divina-
tion, mais il ne Ta pas détruite.
« En parlant des sauvages, qui sont sou-
vent tourmentés i^av les songes, un de nos
incrédules modernes dit que rien li'est si
naturel à l'ignorance, que d'y attacher du
mystère, et de les considérer comme un
avertissement de la divinité qui nous ins-
truit de l'avenir; que de là sont nés chez
les peuples policés les révélations, les ap-
mritioDS, les prophéties, le sacerdoce et
les {)lu9 grands maux; c[ue rêver est le pre-
mier pas pour devenir prophète, etc. Il
aurait dû faire attention que les philoso-
phes qui ont raisonné sur les songes n'é-
taient pas des ignorants, et que tous ceux
qui en ont eu auxquels ils ont ajouté foi,
ne se sont pas pour cela érigés en prophè-
tes. L*homme le plus sçnsé et le moins cré-
dule peut être fort ému par un sonze bien
circonstancié et vérifié ensuite par 1 événe-
ment; il peut sans faiblesse l'envisager
comme un pressentiment, et Tarticle des
pressentiments n'a pas encore été éclairci
parles plus savants philosophes. S'il arrivait
quelque chose de semblable à un incrédule,
toute sa i>rétendue force d'esprit pourrait
bien être déconcertée. Les prophéties pour
lesquelles nous avons du respect ne ressem-
blent point à des songes, et elles ont sou-
vent été faites dans des circonstances qui
ne laissaient pas le temps de rêver.
« Bayle, que l'on n'accusera pas de crédu-
lité ni de faiblesse d'esprit , a fait acre sujet
des réflexions très-sensées : « Je crois,- d?t-
« il, que Ton peut dire des songes la même
conim rege. Et dixil ad eos rex : Vidi somnium ; et
mente confu&us ignore quid viderim. Responderunt
3ue régi Chaldaei syriace : Rex in apiernum vive :
ic somnium servis tuis, et iuterprdalionem ejus
îadicabimus tibi. ( Dan. n, 2.)
« chose à peu près que des sortilég
« contiennent infiniment moins de m
« que le peujile ne le croit, et un p
« que ne le croient les esprits for
« historiens de tous les temps et
« les lieux rapportent , à Tégard des
« et à regard de la magie, tant de b
« prenants, que ceux qui s'obstinen
« nier se rendent suspects ou de ven
a cérité, ou d*un défaut de lumière
« leur permet pas de bien discerner
« des preuves (1228). »
Ces remarques sont vraies, mais il
[>as en exagérer la portée, ni trop en
es conséquences. Dans l'état non
(;enre et la nature des songes dépeii
a diversité des tempéraments, de U
site des occupations, de la tournure
prit de chacun et de la direction ha
qu'il donne à ses pensées. Dans \
extraordinaire, soi^de bonheur ou
de douleur, d'inquiétude, d*agitati0
violence, les sonçes sont en rappc
cet état, soit par leur nature, soit {
véhémence, soit par les fortes impi
Îu'ils produisent et le souvenir qui c
a tête et Testomac ont des rapi
intimes, une réaction si puissan
envers l'autre, que la nature des
gracieux ou pénibles, légers, fugiCi
niâtres , laborieux ou terribles »
presque toujours de la manière dont
nier organe accomplit ses fonctioi
médecins les plus habiles ne néçligi
les indications puisées dans les dive
dents du sommeil et la nature des
pour mieux juger de la nature m^
maladie et de son intensité.
Et si, dans l'état ordinaire, on pec
quelques exemples de songes vérital
prophétiques ou tels en apparence,
iau<irait-il bien savoir si ces exempi
authentiques, et si l'événement lu
point avec le songe par un elTet dû
plutôt qu'autrement.
Ceci soit dit pour les événement
ment temporels et humains, car nm
tendons point limiter ou restrein
divers modes de communication d
avec ses saints, ni infirmer les noi
exemples de songes prophétiques ra
{)ar les hagiographes. Dieu se sert qi
ois de la voie.des songes, pour faire
tre àses serviteurs de préuilectionoi
qu'il leur importe de savoir, ou d
lui ont demandé la révélation ; ir.a
critique devient spéciale à chacun «
relates, et roule sur un autre ordre
Relativement aux intérêts purem
mains et considérés d'un point de i
humain, nous ne croyons pas nous
de la vérité, en affirmant que les
n^ont ordinairement rien de pr^
(1227) Nec invenlatur in te qui
suum, aut filiam, ducens per ignem : asli
las sciscitetur, et observet soronia atque .
feo sît maleficus. . . . (/^esf. xviik <^ *
^■t (1228) Bercier, Dict. théot.^ art. •.
SON
DES \im\GLES.
SON
1034
I c'est s>n>oser h une illusion h peu
K laine, d'y chcrclicr un sens en rap-
!C l'avenir. Nous disons ordinairc-
Cflr nous n'enlendons pas non plus
L'her la jwiii du démon sur un avenir
)eut prévoir comme la conséquence
aire de prémisses déjà exislonles, et
►eut corarauniquer avec la permission
|»ar la voie ordinaire des oracles qui
ïpf rliannent. Nous n'entendons pas
ago retrancher 3a part qui revient
iirmambules, magnétisés ou non; mais
uï onires de phénomènes s*accom-
U dans une limite si peu étendue,
MjiBt de les avoir mentionnés, sans
r davantage. (>oi^«r Obacles et Ma-
[ours est-il certain, que la sainte
re abonde en |>assages où la divina-
ir le moyen des songes est interdite
tarée vaine. Vous ne consulterez point
uresf et vous n*abserverex point (es
, est-il dit au Ie'€ifiÇMc(i220)i L'impie
>é était adonné h cette superstition,
leur du second livre des Paralipo-
lui en fait un crime. ( // Par,
6.) L'auteur de rEcclésiaslique nous
pque l'observalion des songes conduit
rmndes illusions et & des déceptions
Bs d'amertume : Multos enim errare
somnia^ et cxciderunt opérantes in
'ccU, xxxiv, 7,) Isaïe réprimande
émence les faux prophètes qui
i4e pcu|)!c rie Dieu par des songes et
"icalionsmensongères(t230), Jérémio
ne amèrement en ridicule (1231).
îi« unissant ses elTorts à ceux des
grophètes» a condamné j^areillemenl,
poix de ses conciles et par celle de
ffcurs, Tusage de recourir aux songes
onnattre lavenir. « Chacun des hom-
lil saint Grégoîï'6 de Nysse, a rnçu la
|)Our lui servir de guide, ce qui
h;he pas que Dieu no se manifeste
ireraent à quelques-uns, pour les in-
• de ce cjue la raison ne peut leur op-
'€» Ainsi, quoique chacun ait lafaculté
mer des songes, i! en est h peine
les-uns, dans le grand nombre , dont
iges soientaulre chose qu*un travail pu-
tûâlurel (f 232)1 » Le moine Antiochus,
Mt du temps de rempcrcur Héraclius,
'Non aujurabimîni, nec obscrvabUis som«
rif. XIX, îa.)
âCanes tnuli, non vâlcnte% lalrarc, vidéotex
■rmiciites, et amantcB sotnnia. [ha, lyi^
) Autlivi quae dixerunl prophetae, prophe*
ti nomiuc meo m^nJacitim* aiquc dicenies :
vi, suinntavi,... Qui volunt f;icere ut oUli-
r ponulus nîcus nomîuis mi-i proplcr sornuia
... Propheia qui habct &oinuiuitit narret
m ; et qui habt'l sennonem meuin, bquaiur
em ineuin vcrc : quid palcis ad triticuni?
m». i5.) ...
:) I Qucmarldiodum cum bomines universi
4! propriai repniur, pauci lamen (piidem
l quibuscum l>eus manifesio 'pêne familia*
iDodum versalur : sic cum vts imaginand!
liia (Kunibus ^que ac sine discrimine a ua-
DiCTion»* i>BS Miracles. 1I«
déclare qu*il ne faiit ajouter auctine foi aux
songes, a moins d'avoir le don du discerne-
ment des csprits/afln de [>ouvoir juger sai-
nement ce qui est divin et t-e qui est na-
tun^l ; niai adsit discretio tpirituum^ certa
nec fallax intcrpres rei viêœ. Le Scoliasle
de saint Je.^n Climaque (5co/. àd grad, 15,
n* 39) exprime la même pensée. « Il faut, dit-
il, user d'une grande prudence, pour hien
Juger de la valeur des songes; or, comme
la cause en est incertaine ^ il n*ap}>artient
qu*à bien peu de personnes de la discerner i
ainsi le plus sage est de ne pas s'y arrôter. »
Saint Cyrille de Jérusalem va plus loin
(Cateches, 1); il range sans hésiter la con-
sultation des songes au nomhre des pratiques
idolâtriques. Saint t>6goire le Grand montre
par le témoignage del'Kcriiure sninte» que
rinterf»rélation des songes n'est qu'une vaine,
mais condamnable pratique (i233)* Le Pape
Grégoire II, à^m son 8* capilulaire, oblige
les pasteurs à enseigner aux peuples qui leur
sont confiés, que les songes ne sont que va-»
nité, et que rEcriture en rend témoignage.
Le sixième concile de Paris, tenu en 829,
dit (L m, r. 2) que Tari de conjecturer suivant
les songes est un reste f>ernicioux du paga-
nisme. Jean de Salisbury, évoque de Char^
très, enseigne que ceux qui onservent les
songes perdent la foi, comme ils ont déjà
perdu la raison (123i), Pierre de Blois dil
que la confiance qu'on ajoute aux songes est
aussi vaine que les songes eui-mômes(t!^)*
Le premier concile provincial de Milan, tenu
en 15(>5, ordonne aux évéques île châtief
ceux qui se mêlent de deviner par les son-
ges, athi d'en exterminer la pratique. Maia
combien d*aulrcs conciles provinciaux, nalio*
naux, ou môme généraux ont porté de pa-
reilles défenses? L*énumération en serait
longue. L'onéirocritie est donc une science
vaine et illusoire* Lorsque Dieu a daigné
se communiquer aux hommes par le moyen
des songes, il n*a pas été besoin d*inlerprete»
ou bien il avait placé près du songeur le
prophète qui donnait immédiatement Fin^
lerprélalion» mais sans art et sans ajtprèt,
par la seule puissance de l'intuition surna^
turelle.
t* Songe d^Abratiam, Le père des crojants
venait d^offrir un sacrifice au SeigneurTll se
tenait près des victimes, hrsquun sommeil
lura sii indtta, pnitct ex uuiversorum cœlu Bunt,
quilnis dîvirnora î»c somnioruni f isa o(Tcruiit. i
fiâ55) Somnia iii^t pleruinqiic ab occulta hoste
ner tllusionem fiereui, nequaquam hoc vir sapit'Hi
tndicarcU dicen& i Hutiù* errare fecerunt somnia €l
itluëioHn tanœ, Ycl ceric : Son augvrahimmi nU
obsêrûatkit somnia, Quibus profecto verbis cujui
sint detestatioflis ostendilur, quae auguriis conjtm-
guiUur. «
(1254) Quisquis somniorum scquitur vanitaicm*
parum in loge t>ci vi^çibiis est ; cl dum fidei fadi
dispendium, piTniciosisîiime dormit; veriias siqui»
dcm ab e*» longe facta eht. Quisquis creduiitaieru
ftuam sigi<ificalianibus alligal souMviorum, planum
esi quia lam a àtiic«ritate fldci, quam a iramite ra»
lionis exorbîiai. ^
(1355) l}t fldem habcain ftomniis, nulli somma
me iaducènL
1055
SON
DICTIONNAIRE
SON
iose
divin s'empara de ses senSy d'horribles et
épaisses ténèbres ï environnèrent y et une voix
lui dit : Sachez à Vavance que vos descen-
dants accompliront un pèlerinage dans une
terre étrangère ; qu'ils y seront soumis à la
servitude, et y subiront l'affliction pendant
quatre cents ans. Mais enfin je ferai justice
ae la nation qui les aura opprimés^ et ils
quitteront le pays comblés de richesses. En
attendant, vous mourrez en paix, après une
heureuse vieillesse. Vos descendants ne revien-
dront ici qu'après quatre générations, parce
que les iniquités des Amorrhéens ne seront vas
montées à leur comble avant ce terme (1236).
Faisons observer d'abord la clarté, la luui-
dlté d'une pareille révélation. Ici il n'est
pas besoin d'interprète; on voit que c'est
Dieu qui parle, et déjà ce songe est très-
différent de tous ceux que l'art de la divina-
tion a fait naître dans la suite par des pro-
cédés pour ainsi dire mécaniques, et expli-
qués ensuite par des oracles équivoques.
La seconde remarque portera sur le nombre
de quatre cent trente ans assignés pour durée
à la servitude d'Egypte, et sur lequel tes
cbronologistes ne sont nullement d accord.
La plupart des anciens interprètes réduisent
ce terme à la moitié, c'est-à-dire à deux cent
auinze ans, fondés sur le passage suivant
de YEpitre aux Galates, mal interfirété sui-
vant les cbronologistes modernes ; Dieu,
dans la promesse qu il fit à Abraliam, employa
le mot A VOTRE DESCENDANT, et non pas a vos
DESCENDANTS, commc sHl avait dû y avoir plt^
sieur 9 héritiers de cette promesse; non, il ne
parla que d'un héritier, qui est le Christ.
Or, je dis que ce testament, qui a été confirmé
par Dieu, n'a pas été annulé par la loi donnée
quatre cent trente ans après (1237). Quatre
cent trente ans après la promesse, disent les
iinciens commentateurs; quatre cent trente
ans après la confirmation, disent les moder-
nes. La différence est de deux cent quinze
ans, puisqu'il s'écoula cet espace entre la
Jromesse mite à Abraham et la descente de
acob en Egypte. Or il ne faut pas perdre de
vue que Dieu, dans cette dernière circon-
stance, confirma en effet la promesse faite à
Abraham. Il apparut en vision à Jacob pen-
dant la nuit, et lui dit : Je suis le Dieu tout-
puissant de votre père ; descendez en Egypte,
sans aucune crainte, parée que je me propose
de vous y faire devenir le père d'une grande
nation. Jy descendrai avec vous, et je vous
en ramènerai, quand le moment de votre retour
(1256) Cumque sol occumbf^ret, sopor irniit su-
per Abraham, et horror magnns et tenebrosus in-
vasil eum. Dictumque est ad eum : Scîto prœnosccns
quod peregrinuiii uituruui sit semen luuin in terra
non sua, et subjicicnt eos serviluli, et affligent qua-
dringenlîs annis. Verumlamcn genlem, cui servi-
luri sunt, ego judicabo : et post baec egredientur
eum magna substamia. Tu autem ibis ad patres
tuos in pace, sepultus in senectute bona. Genera-
tione auieni quarta reverlentur hue : necduni enim
complet» sunt iniquîtales Amorrhaeorum usque ad
prjesens tempus. (Gen. xv, i2-i6.)
(1237) Abrahae diciae sunt i^romissiones, et se-
mîni 6) is# Non dicit, et seminibus, quasi in mul-
ilft ; sed» quasi in uno , et semini tao> qui «H
sera venu (1238). Les premiers ont donc in-
terprété les paroles de la Genèse par cella de
YEpttre aux Hébreux: mais nous pensons
avec les derniers qu'il faut interpréter les
paroles de TApôtre par celles de Moïse.
Voici de quelle manière le P. Tiriu, qui
résume l'opinion desanciens commentateurs,
l'a exposée dans sa chronologie sacrée : t La
chronique d'Alexandrie, d'accord en ceb
avec Eusèbe, fait commencer la servitude
d'Egyf)te aussitôt après la mort de Joseph.
Mariana, Scot, Fréculfe, Adon et tons ceni
3ui lui donnent cent quarante-quatre ans de
urée sont du même avis; mais ce sentiment
est contraire au texte même de TEcriture,
qui la fait commencer après la mort ies
frères de Joseph et de la génération eontem^
poraine, et non à la mort de Joseph même;
suivant la remarque de saint Augnstin ta
XVI* livre de la Cité de Dieu, chapitre 43, et
au xvHi* livre, chapitre 7. Or Joseph mourot
le premier d'entre ses frères. Lévi mourut
ensuite, à l'âge de cent trente-sept ans, H
lui survécut de vingt-trois ans. Mais il liât
bien compter encore trente ans avant que le
dernier personnage de cette génération dis-
paraisse, et qu'il s'élève un nouveau roiqn
n'ait pas connu Joseph, comme parle l'Em-
ture. D'où je conclus, avec Salien» qu'on ne
peut commencer à compter les années de b
servitude qu'environ cinquante -deux ans
après la mort de Jose|)h. »
Tout ceci militerait plutôt en notre faTeor,
si ce n'était pas le fait d'un double emploi
du même mot. La durée de la sertitiii^
c'est-à-dire de l'oppression du peuple hé-
breu, peut bien, en effet, n'avoir commeocé
3u'à cette époque, mais il s'agit de ladntfc
e la pérégrination tout entière.
Or voici de quelle manière le même l^
teur, par des calculs tout opposés, rédMt
cette pérégrination de )a moitié de sa durie:
« Les quatre cent trente ans ne commenoeil
pas à fa descente de Jacob en Egypte, mais
du moment où Abraham commence rai-mèiiie
ses voyaçes, partie dans l'Egypte, partie dav
le pays de Chanaan. D*abora parce que saiol
Paul affirme que la loi, promulgée trois moi»
après la sortie d'Egvpte, fut donnée quaU*
cent trente ans après la promesse uite ï
Abraham, qui était alors âgé de soixante-
quinze ans; ensuite parce qu il serait impt»*
sible de remplir un si long espace avec les
données que l'histoire nous fournil entre la
descente de Jacob et les miracles de Hoise.
Clirisius. Hoc aulcm dico : testamenium
tum a Dco, ause pont quadringentos et irigùrtaai*
nos facta est icx, non irritum ucit ad evacoaita
promissionem. (GaL m, i6-i7.)
(iâ58) Profectusque Israël eum omnibus qiç ha*
bebat, vcnit ad puteum juramenti, et niacialiiii
vicliniis Deo patris sui Is'aac, audivit euin yer iî*
siouem noctis vocantem se, et dîcentem sibi :feA
Jacob. Cui respondit :Ecce adsuro. Ait illi fk»i
Ego sum forlissimus Deus patris tui ; mXL lîMVk
dàcende in iOgyptum, auia m geotem nafAta»^
X^jfi leibî. Ego desccndamtecum iiluc, fxets'xsm
^jMlihicani te reverlentem-^ Joseph qoogve paad
inanus super oculoa tuo$. (Gen. xlti, 1*4.}
SON
DES MlllACLES.
SON
losa
U Moïse aTftil alors quatre-vingts ans ;
-il né, ec qui riVst pas, !a dernière
le la vie irAnjiMii], son ]ière, qui vérut
înle-se|>i ans, et, ce ijui n'esl pas non
niram, Ja (lernière année de la vie de
qui en vérul cent ircntc-lrois, cela
nt que trois ecnt cinquante* Et où
B iei> quatre -vini^ts autres, surlout
il e^t constant aoe Caath était né lors
esr.ente de Jacob en Egyjite, puisqu'il
iplé au nooibro des enfants de Lévr,
»m|>agnaîent leur père en cette cir-
dilïiaillé apparente n*a pas arrêté les
Bénédictins, et ceux qui avec eux ont
;ré les dates de la Bible hébraïque
fautives, etsuivi lie préférenre celles
Hante. Ils pLicent en l'an 2888 du
!a desrente de Jacoï» en Egvfïle; en
I mort de ce patriarche ; en 29G1, relie
!ph; en 3239, la naissance de Moïse;
ï, sa fuite dans le [»ays de Madian, et
9, la >nrtie d'Egypte, ce qui fait les
t^ent trente années de la Gtnêse et de
'e aux Galates,
nge (TAbimekrh. Aliraham était des-
ians le pays de Tiéiara, il avait laissé
6 ut habitants que Sara était sa sœur,
rélait en elfet ^elnn le langage du
|)uisquVlle était fiile de son frère.
i de Tiérara la ravit, afin d'en faire
use; mais h Srignntr fut apparut en
ffidant ia nwiV, e( lui dit : Y&us motir-
iWf de la femmt que vous avez enlevée^
I un mari. Abimclech^ roi de Gérara^
fêtait pas encore uni à Sara par le
^ répandit : Srigneur ^ est-ce f/ut
Iruirez une nation qui a agi dans la
le sa bonne foi? Ne m^a-t-il pas dit^
ma sœur^ et elle ne nia-t-ede pas rf»7,
tn frère? J'ai a^i dam la simplicité
^aur^ et mes mams sont pures d^ini-
B Seigneur ajouta : Je sais que vous
dans la simnlicité de i^otre cœur^ et
ir cela que j ai voulu prévenir votre
i ne permettant pas que vous fa pris-
r épouse. Rendes-Ia donc maintenant
ri, qui est prophète ^ qui priera pour
vous ne mourrez pas. Mais si vous
[ pas (a lui rendre^ sachez que vous
Profeclus inde Abraham in icrram au^lra-
Uvit inlcr Cadcs H Sirr : et pcregrinulus
raris. DUitqtie ite Sara uxorc sua : Soror
Wisil CTj^o Abimcipch rei Ccrar;c et lultl
II auteni D^'U!^ âd AbimeLrcb per suiiiittum
K ait illi : En morioris pni|»ier mubf'rem
tli&ti ; Ijabei eiiîm vlruiii. Abiiitelech voio
igcrai eam, t'i ait ; Domine, tiutii gtnif^in
liein el justam interficies? Notine ipge ilivit
Pur ïiiea esl; el ipsa ait: Frator m<'us vsll
€iiat« conlîs mei K mundftLa ntaritium
feci hoc. Dixîlqiie ad cim» l>eu% ; Kl v^
simpUr* corde feceris ; el bien c^u^^tiKlivi
icares in u\c, el non iWmhl ut tanières
E ergo rrdde vîro suo uiorcin* C|ina pta-
et orablt pro le, et vives; si autein no-
dere, scito quod morte morrcris lu, et
t tua sunl. {Gènes, xx, 1-7.)
Non dicit ; et semimbus, quasi in muliis ;
mourrez t t?ou# et tous ceux qui sont a
vous (1239).
Nous ferons encore ici la mémo remarque :
la précision et la clarté de pareilles révéla*
lions excluent le doute et rhésilation^ ou
plutiit les préviennent; il n*est pas besoin
d'interprète. Cest ainsi quejDieu (^arle : il
veut èlre compris, el ne laisse pas h des de-
vins lacharge d'expliquer aj.rèsiui sa parole,
de crainte qu'ils n'en deviennent les traduc-
teurs infidèles, el qu'ainsi l'erreur ne pro-
cède, par une voie détournée, des sources
mômes de la vérité.
3* Songe de Jacob, Jaroh, fuyant la roléra
d'Esaù, partit de Dersal«ée pour se rcfidre
à Haran. Surpris par la nuit, et forcé de
prendre son repos en un certain lieu anrh le
couchtr du soleil, il prit une pierre à la sur-
face du sol, la posa sous sa tête et s^cndarmit.
il vit en sojïge une échelle dont le pied rrpo-
sait sur la terre ^ dont le sommet touchait au
ci>/, et les anges de Dieu montant et descm^
dant par ses argrés. Le Seigneur était auprh
dusomnut^ et lui disait : Je suis te Seigneur^
le Dieu dWbraham^ votre pêre^ le Dieu d*/-
saac; je vous donnerai à vous et à votre nés-
«lEMiïANT (12W) le pays dans lequel vous passez
la nuit. Et votre postérité sera nombreuse
comme fei grains ne la poussière de la terre ;
vous vous étendrez à roccident^ à Vorient^ a\$
septentrion^ au midi^ et toutes les nations de
la terre seront bénies en vous et en votre des-
cendent. Je serai votre iauvegarde partout
ûû vous irez, et vous ramènerai dans ce pays.
Je ne vous abandonnerai points jusqu à ce que
j'aie accompli à la lettre les promesses Que je
vous fais (î^ki).
Ici il ne re^te qu*nn seul point dans 1 obs-
curité : c'est la sii^nificalion de Téchefle
mystérieuse i»ar les degrés de laquelle les
anges montent et descendent; mais Tallé-
gorie esl si facile h pénétrer, <|u'il ne peut
y avoir de doute sur rinlcrnrélation : celte
échelle est la religion juive d'abord, et chré-
tienne ensuite, qui met ïe rie) en commerce
avec la terre, el par le nio>en de laquelle les
prières de l'homme monienl jusqu'à Dieu»
et les grâces de Dieu descendent jusqu'à
l'homme. Elle figure le commerce du monde
visible ayec le monde invisible, qui s'accom-
plit par le ministère des anges.
^ quasi In uno : cl scmint luo, qui est Cbristus.
(GaLui.lCK)
(liil) l^s'iinr egressus Jâcob de lîeràabeè, pergo-
bat Haran. Cumque venissel ad quemdam locum,
et vcllei in co rcquiescere posl sobs otcubitum,
tulit de lapidibus qui jaccl>ant, el stipponéns i apitl
suû^ dormivît ia eudeni loco. YidiUpie in si>ninis
scalam &Unl<*!n super Icvram, cl racnmen illius
langens cirbim ; angctos qiioqfic Deî asren-
dciiles el descendenles perêâni« et Dojinnuin in-
nixum sc;di! diceiiiem sîbi : Ego &um Domînns Drus
Abrabnm mirh tin, cl Dens haac : terrani« in qtia
dormis, iînî dubo el scmîni luo, entque st-nien tniini
uasi puhis terne : ddaia}>erifi ad Orddentrfn, et
Jiienlein, el SeplenlHonem, el Meridiem :êl BENE»
lilCENTUR IN TE, el in scmine luo euncue Iribiii
irrne» El ero'cusios tuns quocunqne perrexeris, H
reducam le in' tenam banc : aec dimittam nisi rom-
pîevero uni versa quae dixL (CsHis. xiTin» 10-! 5.) ^
ï
<0S9
SON
DICTIONNAIRE
SUN
toi»
fc* Songe de Laban. Lorsque Jacob revint
de la Mésopotamie, conduisant avec lui sa
famille et ses troupeaux, Laban le poursuivit
pendant sept jours, et Talteignit enfin sur la
montagne de Galaad. Il était animé des sen-
timents les plus hostiles » mais le Seigneur
lui apparut en sonae^ et lui dit : Prenez
garde d ne pas mime vous permettre une
parole de menace contre Jacob. — Cave ne
guidquam aspere loguaris contra Jacob. {Gen,
XXXI, 24.)
5" Songes de Joseph. Joseph, aU sortir de
l'enfance, eut deux songes qui présageaient
sa grandeur future. Ils aiflèrent de ceux que
nous venons de rapporter, en ce qu ils sont
accompagnés d'une plus grande obscurité,
malgré leur demi-transparence; mais Févé-
ment devait bientôt les expliquer, et ils
n'étaient en même temps transparents que
pour amener Tévénement qu'ils signifiaient,
et obscurs, que pour ne pas empêcher son
accomplissement. S'ils n'avaient pas présagé
d'une manière positive la grandeur future
de Joseph, ils n'auraient pas excité la ja-
lousie de ses frères, il n'aurait pas été vendu
et mené captif en Egypte, où ils devaient
«^accomplir. S'ils n'avaient pas été environnés
d'une certaine obscurité, les frères de Joseph
n'auraient pas tenté d'en arrêter relTet qu'ils
redoutaient dans leur prévoyance, mais dont
ils ignoraient les moyens. Il leur dit : Ecou-
tez le songe guefai eu : je songeais gue nous
faisions des gerbes dans un champ; or ma
gerbe se soulevait , se tenait debout ^ et les
vôtres l'environnaient et radoraient. Ses frè-
res lui répondirent : Est-ce gue vous serez
notre roi^ ou serons-nous assujettis à votre
autorité? Ce songe et le rapport quil en fit
devint une source de haine et de jalousie contre
lui. Ayant eu un autre songe^ il le raconta
pareillement à ses frères^ et leur dit : Tai
vu en songe le soletly la lune et onze étoiles
qui semblaient m'adorer. A ce récita fait de-
vant son père et ses frères , son père le ré-
primanda, en lui disant : Que veut dite un
pareil songe, est-ce que votre mère et moi et
vos frères nous vous adorerons sur la terre ?
Ses frères ne lui portèrent au'uneplus grande
tnvte; mais son père médita la chose en
silence (1242-W).
6' Songes des serviteurs de Pharaon. V6-
chanson et le paneiier de Pharaon étaient
détenus dans la môme prison que Joseph.
(I2li-4S) Âccidît quoqueiitvisums omnium refer-
ret frairibiis suis : qus causa majoris odii semiiia-
rium fuit. Dixitque ad eos : Audite somnium meuro
qnod vidi. Putabam nos ligare manipules in agro ,
et quasi consurgere manîpulum meum, ei stare ;
Vestrosque manipules circumstantes adorare maui-
l^ulum meum. Responderunt fratres ejus : Nunquid
rex noster eris? aut subjicieraur ditioni tuae? Hsec
tr^o causa somniorum alque sermonum, invidiae et
odii fomitem minislravit. Aliud quoque vidil som-
nium, quod narran» fratribus, ait : Yîdl per som-
Bium quasi solem, et lunam, et stelias undecim,
«dorare me. Quod cum patri suo et fralribus retulis-
sel, increpavit eum paler suus, et dixit : Quid sibi vult
boc somnium quod TtdistiTnum ego, et maler tua,
et fratres tui adorablmus te super terram ? In videbant
ei igilor frttrei soi : paier vero rem tacitua cousî-
L'un et Vautre eurent la même nuit un songt
en rapport avec leurs fonctions précédentes.
Joseph étant entré le matin prés d'eux , et les
voyant tristes, leur demanda la cause de cetH
tristesse qui se lisait sur leurs visages. Ih
lui répondirent : Nous avons eu un songe, tt
il n'y a personne qui nous Tinterprète. Est-et
Îme ce n est pas Dieu seul qui possède tintel-
igence des songes? leur répondît Joseph. DiUs-
moi ce que vous avez vu. Léckansan racomU
ainsi le premier son songe : Je voyais une vigne
dont les bourgeons, au nombre de trois, grossis^
soient devant moi à vue dœil. Tai vawAin
et fleurir les branches, puis mûrir les grap-
pes. Je tenais la coupe de Pharaon, jeure-
nais des grappes, fen exprimais le ius iau
la coupe f et je le aonnais à boire à FharasnL
Joseph répondit : Voici ^interprétation as
votre sonqe : vous êtes tous-même la vigne.
Les trois branches indiquent trois jours en^
core, après lesquels Pharaon se souviendn
de l'office que vous remplissiez près de Im,
vous rétablira dans votre charge, et vota M
présenterez sa coupe, ainsi que vous aries
coutume de te faire le temps passé. Ayez W-
moire de moi, lorsque vous serez devenu plus
heureux, et aceoraez-moi la grâce de suggé'
rer à Pharaon la pensée de me tirer de cette
prison: car, après avoir été furtivement
'ché du pays des Hébreux, j'ai été jeté dam
les cachots contre toute justice. ïe grani
panetier voyant avec quelle sagesse Josepk
avait interprété le songe, dit à son tour: il
me semblait dans mon songe que je portw
trois mesures de farine sur ma tête; puis
dans un panier, posé au-dessus, les iirm
produits de l'art culinaire, et les oiseans is
ciel venaient y prendre leur pâture. /tiepHi
répondit : Voici V interprétation de ce songt:
les trois mesures signifient trois jours, aprh
lesquels Pharaon vous fera trancher la téit,
et attacher à une croix, où les oiseaux tien-
dront manger votre chair. En eff'et, trM
jours après, le jour anniversaire ae sa naU^
sance. Pharaon donnant un grand festin à m
serviteurs, se souvint au milieu du refsi
de son premier échanson et de son grand ps-
netier, rétablit le premier dans ta chmrge et
servir à boire au roi, et fit attacher le seand
au gibet, de sorte que la prédiction fut entiè-
rement vérifiéCé Mais au milieu de ses no»-
velles prospérités, réchanson ne se somvM
plus de Joseph {i^Ah}.
derabat. {Gènes, xxxvu, 5-il.)
(i244) Videruntque ambo somBÎtiro nodea>
Juxia intcrpretationem congniam sîbl. Ad ^
cum introisset Joseph mane, et vidisseC eo» irisMi
sciscilatus est eos, dicens : Ciir trisiior est M»
soUto faciès veslra?Qui rcsponderuut : Sosmm
vidimus, et non est qui interpretetur nobfs. Dhii^
ad eos Joseph : Nunquid non D^ est imcrprciiioY
Referte mibi quid viderilis. Narravit |H-ior« pnf^
situs pincernarum, somnium suuro : VidelMi ۥ-
ram me vifem, in qua erant très propaginet, tre-
sc^fe paulatim in gemmas, et post llcm uns ms-
4a»8eere; calicemqoe Hiaraonis in maini «m:
llili ergo uv<8, eC expressi in calioem» quea (ne*
bani, et iradldi poculum Pharaoni. RespoodU Jo-
seph : Hase est interpretaCio somaii : Très mmém,
ire»âdli«c dUmtttEi» yoMqiioereeeiiUiivH»'
srà
DES MIHACLES.
SON
!o;â
iil>eut jtigor parmi seul traildece récil,
combien Tusage de rinlerpréiation des son-
ges était chose conimune alors : le paneiîcr
et réehausons'allîigent moins de ce qu'il [leut
y avoir de menarànl dans les visions noe-
lûmes dont soccupe leur esjirit, que de
l'absence d*un interprète pour le leur ei-
pliqiier.
T Sofif^es de Pharaon.J)en\ années s'étant
accomplies après la réintégration de l'échan-
son de Pharaon dans la faveur do son maî-
tre» Pharaon eut à son tour des songes qui
inquiétèrent son esprit, et aucun devin
n*a\arU pu lui en donner rexplication, ré-
chanson Âe souvint alors de Joseph. Celui-ci
iiyant été mis en présence du ro», Pharaon
lui raconta de ta manière suivante ce qu'il
«vail vu : // me Bfmbîait éire sur U rivage du
fieuvr, et voilà que sepi vaches d'une grande
hrauté et non moins graêsen sont sorties de ses
eaux et se sont mises â paître dans ia prairie.
Mais bientôt sept autres vaches difformes et
d'une tetle maigreur que je ntn ai jamais va de
parciUes en t'ghpte, sont montres après les pre-
mières^ les ontmvort'es^ se tes sont incorporées^
ânnsendevni irpfus repues, de tetle sortequelteÊ
Boni demeurées aussi moiffres. Je me snis
éttiliê; puis bientôt^ ni Haut rcndùrmi.jai eu
un deuxième songe, dans lequel j'ai ru sept
épi$ sortant d'une même tige^ pleins et de
iùute beauté; ensuite sept autres épis^ s'éle-
rant également sur une même tige^ flanques et
desséchés par la chaleur. Ifs ont aussi dévoré
tfê premiers, J*ai exposé ces songes aux de-
mins^ et personne ne peut m'en dire la signifia
€atiùn. Joseph lui répnndit : Les songes
^i roi signifiant une seule vt même chose :
îeu a manifesté Cavenirù Pharaon, Les sept
\ehes grasses et h s sept épis pleins sont sept
années d' abondance ^ comprises sous un dou-
bfe symbole. Les sept rachfs maigres et diffor-
mes^ qui sont sorties ensuite du fleuve^ et les
sept épis stériles et desséchés par un vent bnU
rao minîstorii tiii, rt rrsliluct te in gradum pristi-
num : duhisqnc ci cnlicciu jiixt.i oillriiiiii lyuiii,
siciil antc facere cuiisueveras. Taiiiuii* menicnto
meî* cuin bocic tlbi fitert^ vl facias iiuHrum mîserî-
conlinm : nt suggéras Pharaoui ul H^icat me de
Htocarcere; quia furto f»ublaliis siira tle Icrrn He-
liraeortiin, et bic iitnocen«î in lacum m issus sum.
Vîiiens (listoruut niagigler quod pniikiiter sommuin
dissolvis§ot, ait ; Et ego vidi sootnium, quod tria
ranUtra farina liabtîrem super caput meum, et
In iino cîtrùsiro quoi! erat enoelsîus, portare me
{Kuue.s ciluis qui Itunt arte pistoria, avesqiie come-
recx co. Respoiitlit Josepli : H^ec est inlcrprelatio
iinii ; Tna canislra, 1res adhuc dies sunt, post
qiios aufiTPt Pharao caput luujiî, ac s"Sp<^ndct le
in tnii-e, et larrrabunl volucrcs cames tuas, Exiridc
diefi Icrtitis n^tatitîiis Pharaonis erat : qui facicns
{Eraiide coiiviviiim pueris suis, recordatus est inlor
fpiilnmnagii^lri pinooPTiarum, et plstoruiu principis.
Hrstilinlr|ur altprum iu iocum suuiu, lit porrigerct
ci fM>< ulum ; îilleruni siispemlil lu palibulu^ ,ut ton-
lectoris Veritas probarelur. El lamen sufcedcnti-
litTi -, -înis piïici?rnaiuui obliUis est
iriL XL, 5 23.)
u^.M ^-tn ri.M i.j^o Pharao qufMl viderai : Pula-
liAiii me istare super ripani lluniims, et SL^pleiti bo»
tes de amnc coascendere, putchras iiîiuîs, et obei^îs
caniibus ; qnx lu p«sui paludis vircia carpebant.
tant^ sont sept années d'une fatuine à venir i
et le tout s'accomplira dans tordre suivant :
Les sept années d'une grande abondance par
toute i Egypte viendront les premières, et elles,
seront suivies de sept autres années d'une si
grande stérilité, quelles feront oublier Cabon^
dance précédente, car la famine se fera sentir
partout, et la grandeur de la disette absorbera
les réserves de Vabondance précédente. La ré-
pétition d'un même pronostic dans votre dou^
ble songe, est une confirmation de la vérité
de rannonce, et une preuve quelle doit *'ac-
complir sans délai (1245).
On sait de quelle roanière s'uncomplit la
prédiction; mais ce qu'on ne saurait asseï
admirer, c'est sa précision et sa netteté. Ce
n'est pas ainsi que s'expriine un devin; ici
il n y a ni obscurités, ni réticences, ni om-
brages. On voit tout à la fois h pleins yeux
que Dieu est Fauteur du songe et Tauleur
de Finterprétaliou.
C'est donc ainsi que Dieu commerçait avec
les liommes» sinon dans les premiers siè-
cles, au moins dans ceux qui les suivirent
immédiatement. Or m commerce ne s'arrêta
pas au moment où la période prophétique
commença avec Moïse; il se continuai avec
moins d'éclat sans doute» mais enfin il con-
tinua, car Dieu disait lui-même au livre des
Nombres : « S'il s'élève parmi vous un pro-
fdiète, jo lui ap[iaraîtraî dans des visions,
ou bien je lui parlerai dans des songes : m
visione apparebo ei^ vel ptr somnium loqnar
ad illum, [Num, xn, 6.) Nous en voyons
même des exemptes au temf>s de Saiil, aa
temps de la captivité, et jusqu'à celui de
Judas Machabée. « Saul consulta ie Sei-
gneur avant de livrer sa dernière l)alaille
aux Philistins» nous dit le premier livre des
Rois, et le Seigneur ne lui répondit ni eu
songe, ni par fa voix des prêtres, ni pfir
celle des prophètes :ne^MC pcr somnia, neque
Et ccce lias sequebantiir alise septeni liovcs, iu
tantuin déformes et macilciiliç, nt luimpiam lalc-s
iu icrra vEgypii vidcrim ; qupe devorntu^ et cou-
sitmptis priorihus, fiullum salunlatis dedere ve§ti*
pmn : sed siunli mat le et squalore tarj^bant. Lvi-
^i1ari5 rursus sopnre depregsirs , vult somniimi ;
beplcm spi<^stî puUubbant tir culnia uno pleiia' atque
pijleherriui;t*. Âtise quoque seplem tenues el percussa;
uredine» oricbanture stipula; qme pritiium piilchri-
ludinem dévora veruul. Narra vi coujeclôribui* som-
nium, et iiemo est qui edisserat, I\e<;pondit losepb :
Somnium régis unum est : qu^e farturus est Deus,
ostendil Pharaon i. Septem tMives puîcline, et st'ptem
spica* plenaî, septem ubertalis atini sunt, eamdem-
que vim somuii comprehendunt. Septem quoque
bovcs tenues aiqne mactlentie, quae ascendenint
posl cas, el septem spicje tenues, et vcnto urcnte
perçu «issc, septem a nui veiitune snnl fumis : qui
hœ ordine complebunlur. E'^ce seplem anni venient
fertilitîiiis magme in uni versa terra iCgvpti : quos
6e€]uentur sent cm anni abi tnnt«'e starililalis , ni
obllvîonî tradalur cuncia rétro abundantia; cou-
su mptura est euim famés omnem terram, et uber-
talis nui^^niludiuein iierdilura est inopi^i; uiagnilodo.
Quod aulem vidîsii secundo ad eauidcm reui perti-
nens soginium. tinnitalis indi< ium <\sU en quod fiât
serojo t>ei , et v-1im in^ înipUMiur. f (*ene^, vit»
1045
SON
DICTIONNAIRE
SOîf
Wl
per sacerdotesj neque pir proptielas. {I Reg.
XXYIIIy 6.)
Pendant la captivité, Mardochée eut oa
songe dans lequel il lui semblait que l'uni-
vers était plongé dans les ténèbres les plus
épaisses ; la terre tremblait» la voix du ton-
nerre faisait retentir les profondeurs des
cieux. Deux énormes dragons s'apprêtaient
à se livrer un combat, et (pendant ce^temps
les diverses nations de Tunivers déclaraient
la guerre à la nation sainte ; mais celle-ci
éleva la voix vers le ciel, et voilà qu'aussi-
tôt une fontaine jaillit, devient un grand
fleuve, inonde ses rivages, la lumière appa-
raît, la nation sainte reprend courage, et
triomphe de ses ennemis les plus puissants.
Mardochée ne comprit pas d'abord la siçnifi-
cation de ce songe mystérieux; mais il se
reconnut plus lard, sous l'emblème de l'un
des serpents, lorsqu'il fut obligé de lutter
de courage et d'adresse avec Aman ; il vit
alors de quelle coniuration et de quels périls
son peuple était délivré ; il reconnut Estber,
sa pupille, dans cette fontaine qui devenait
un grand fieuve, et répandait une lumière
Ïareille à celle des astres du firmament,
'allégorie devenait en effet facile à péné-
trer^ et les événements présentaient une
interprétatioa irrécusable, ( Voy. Esth. x,
XI )
Au miKeu des luttes héroïques du peuple
iuif contre la Syrie, le Seigneur reconforte
le courage de Judas Machabée par un songe
non moins merveilleux, mais plus manifeste
et d'une application actuelle. Judas le rap-
I)orte ainsi à ses compagnons d'armes, pour
es animer eux-mêmes de l'ardeur dont il
était rempli : J'ai vu le grand prêtre OniaSy
étendant les mains vers le trône de Dieuy et
priant pour toute la nation. Près de lui un
vieillard resplendissant de gloire et de ma-
jesté^ environné^ pour ainsi dire , di'une au-
réole de puissance et de grâce, pi est apparu;
et Qnias a dit y en m adressant la parole : CeU
celui (fui a tant aimé ses frèresy tout le peuple
juifj celui qui prie constamment pour notre
nation^ et la ville sainte;\c*est JérémiCy le divin
prophète. En même temps Jérémie^ étendant
vers moi une main armée d'un glaive d'or y m'a
dit : Prenez cette épée sainte^ dont Dieu vous
(4246) Singolos autem illortim amiavii, non
clypei et hastœ munitione, sed sermoiûbus optimU
et ethortationibus, exposito digno flde somnio» per
quod vniversos laBtificavit. Lrat autem hujusce-
inodi visus : Oniam, qui fuerat summus sacerdos,
vinim bonum cl benignura , verecundum visu, mo-
de&lum moribus et eloquio décorum, et qui a puero
in virtiitibus eiercitatus sit, manus. protendenteni,
orare pro omni populo Judaeorum ; post boc appa-
ruisse et alium virum, aetate et gloria mirabileoi,
et magni decoris babitud'me circa ilium ; respoo-
dentem vero Oniam dixisse : Hic est fralrum ama-
tor, et populi Israël : hic est qui multum oral pro
populo, et universa sancta civitate, Jeremias pro*-
Sheta ûei. Extendisse autem Jeremiam dextram, et
edîsse Judx gladium aureum, dicentem : Âccipe
sarMum gladium munus a Deo, in quo dejicies ad-
versariog populi roei Israël. (// Mach. xv, 41*16.)
(1247) Eadem Qocte dixit Dominus ad eum :
fturge, et descende îa castra : quia tradidi eos in
Îhit présent^ et servez-vott^-^en pour iétrmn
es ennemis de son, peuple d^hraël (iâM).
1 Ce récit anima en effet les compagnons dt
Judas du plus grand courage ; ils se précis
pitèrent au combat comme des liens au car-
nage, détruisirent treBte-cinqmilie hommet
de l'armée de Nicanor, dispersèrent le rester
et Nicanor lui-même demeura sur le champ
de bataille. Ce devail être le dernier triom-
Ehe de l'héro'ique Judas ; mais ce n'était pii
i dernier de son héroïque nation , la maia
de Jonathas était là pour recueillir la céleste
épée, et la tenir ^longtemps borsdafoQiv
reau.
Mais traversons de longs siècles, pour re-
venir en arrière, et reportons-DOus n
temps des Juges. Le Seigneur venait d'or-
donner à Gédeon d'attaquer, avec trois cents
hommes armés de trompettes et de lampes
allumées,i*armée innombrable des Hadiani^
tes» des Amalécites et des autres nations
liguées contre la Judée. Gédéon hésitait, al
Dieu ajouta : Descendez à leur campement:
et si vous n'osez pas y aller seul , prenez met
vous Phara , votre serviteur ^ et lorsque vous
aurez entendu ce qui s'y dira , vous n'otifei
plus lieu de craindre , et vous y reviendrez
ensuite avec la conviction auejeies m t<ms
livrés entre vos mains. Géaéon obéit. Or ii
arriva, dès qu'il fut près de la premièrt
tente, qu'un soldat racontait ainsi h son Wh
sin un songe qu'il venait d*avoir : Je vofw
un pain d'orge cuit sous la cendre, qui row'
lait vers le camp de Madian. Dans sa course^
il a heurté une tente , la ébranlée et couehét
sur le sol. Son compagnon lui répondit : Celé
ne peut signifier que le glaive de Gédéon^fk
de Joas ; et le Seigneur a certainement Imi
Madian et son armée aux mains de FIsrêHiiM
(1247).
Si maintenant nous portons nos regards
vers l'histoire du Nouveau Testament, là
encore nous trouvons des révélations traos-
mises par le moyen des songes. Si les m^ffss
doivent à leur retour éviter la ville de Jaro-
Kalem , où la perGdie d'Hérode a dressé des
pièges à leur bonne foi, le Seigneur les
avertit en songe de s'en retourner en leur
fays par un autre chemin. Si Joseph hésita
demeurer avec la chaste Marie, dont il
manu lua. Sia autem solus ire formida», descendit
lecum Pbara puer tuus. Et eum audieris quid b-
qiiantur, tune confortabuntur manus tua^ et secs-
rior ad hostium castra descendes. Desceadit eni
ipse et Phara puer ejus in partem caslroruoit w
erant armatorum vigiliae. Madian autem et Âmîtar
omnes orientales populi, fusi jacebaui in valk^ it
locustarum multitude : cameli quoqoe inaunot-
biles erant, sicut arena quae jacet in liltore r^^
Cumcjne venisset Gedeon, narrs01>at alîquis soc
proximo suo : et in bune modum referebat
viderat : Vidi somnium, et videbatur
subcinericius panis. ex hordeo volvi» c
Madian descendere : cumque pervenisset
naculum, percussit illud, atque subveriit, et lerm'
funditus coxquavit. Respondit ia, cui loquebaiir )
Non est hoc aliud nisi gladiua Gedeonis filii ^
viri Israelitac : tradidit enim l>oiiiinu& in mani^
ejus Madian et omnia castra ejus. (Jwilc, vu,
7-14.)
luis somanfl j
!^erebit qM^ i
r mihi fM |
et ÎB cfllit J
get ad tate^ ■
a»
SOP
JVES MÎHACI.ES^
SOP
1016
nnc la verlu , un ange r^iverlit et le
•e dans un songe. Lorsqij*i! esl leïii|is
f en Égyple avec te dé|»Mi sucré rontié
rigilance, îin ange vit»nt lui dire en
, Prcnci Vcnfant et la mêre^ cl fuijrz
)ux en Emjpie, Lorsiiue le monuMit de
r en Judée esl arrive, un ange l'avcr-
songe de nouveau; mais il hésite, rar
lel Arehélaùs y règne; eh lûen I Tfinge
Idra eneore, pour ajouler h ses divine*
uniralions » et lui dira rians on noii-
longe : Retirez-vous en Gailtée, dans iu
e Nazareth, {Xow Maith. i, 20; ii, 12,
^,22).
\s ne parlons pas ici des divers songes
ibndiodoDOSor expliqués |>ar le pro-
DaiiieK parce qu*en a\ant [larlé ail-
d*une manière suilisaiile, il doit sof-
issi de It'srapfjeler, ( I otj, Tart. Daniel.)
Si donc vrai que tous les songes ne
Ls des mensonges^ puisque Dieu s*est
lefois servi de eelle voie |ionr eora-
uer avec les bonnnes et pnrtïculière-
ïvei'! les sainte; mais les songes divins
Ht avoir et ont en etfel un cachet
_ le : savoir leur caractère de
on et de clarté, qui ne donne lieu ni
to ni à riiésitation. El s'il en élait au-
l, s*il était liossiblede se tromper sur
ignifieation, *e but que Dieu se pro-
a les donnant» ne serait nas atteint,
ie là, îes songes ne sont plus qu'illu-
vauilë, mensonge» et Tart de les iu-
\er illusion et mensonge.
UONIE. SoplionieécTi vit sa projiliélie
jl les premières années du règne da
, environ Fan C'iO avant l'ère vulgaire,
5t la peinture qu'il fait des désordres
gnaient en Juda, suppose que Josias
; pas encore entrepris la réforme qu'il
ien<;a la dii-huitième année de son rè-
én outre il |»rédit la ruine de Ninive;
événement s'accom^dit vers la seizième
du règne du même prin<'e. Il lit fmel-
pmpruuts à Amos et à Joël; Jéremie
khiel lui em[»runtèrent à leur tour;
signalerons ces diverses répétitions.
hunie roumiencc |>ar annoncer en ler-
{énéraux la ruine des peuples de la
ine que Nahuchodonosor ilevait ac-
lir* Je raisemtficrai et f enlèverai ^ dit ie
8) Congregans confrrcgabaoïimiii a finie wr-
rit Doininuft. Contjregans hominetu vt pi't us,
|ans vûlalilia co^li et \mvc& maris : H nn-
Moruiii eruni : et ilispcrJain horniiios a facie
ilicit Lïimiinus. Et exl^Muluir» niamini nu\tm
Rliilam.cl siipiTOmnes liîiïiRiiiiti'S Jeriiî^aloni:
trrlâiii do loin hm^ rt»lîquiiis Baal, H iioniina
iruin cupk sacenlotiljiijj. Eteos qui adora m
^tecla iiiilitiaiii ladi, rt adorant ei jnnml in
p, cl jurant in Mt-lihom. Et f^tii nvcriiitiiur
t Icrgum Dtiiniiii, n qui nuii qinrsienmt Oo-
I, n*!C invtisti^^avenmt enoi. {Sttph. i. 2-i>;)
I) El erit in die il la, dirit Dominns» vo\ «la-
à porta ri&ciimi, el uluLilns a SiTunda, et
!Îo niagini a i;ollibïis. Ulylalc, babilatoips Ti-
jbnticitit oninis populus Clianaan, dispc^iii!'
ite^ involtui ar^mto. Et crit in tcnimire ilto,
r liTUsaîtiii in lurcmis : cl vi&ilaitci bnpcr
î.r< jImis suis : qni dirtiul in c;oidi*
Seigtieur^ tout ce qui est sur (a fhcc de la
terre ^ tes hommes, tes bites^ tes otseaux des
vieux ^ lei poissons de la mer^ afin de tant
perdre d'un seul coup; mais principaiemerU
Juda, Jérusalem avec ses habitants^ les priV
Ci's^ les fils du roi, et tous ceux qui imiteni
Im nnti*vis étrangères Mais pour quel motif'f
Afin d^ffncer les traces du culte idolâtrioue de
Bmi tt de Melrhom; afin de faire oubfirr la
miiice des deux et te souvenir des dieux étran*
gers (1248), Jérusalem sera remplie de mcur^
ire et de mngt on entendra de grandes cla-
meurs du côté de la porte des Poissons^ des
gémissements et des pleurs du côté de la Se-
conde porte; on assistera à un grand carnage
du côté des collines. Gémissez^ Philistie;
mourez^ Chananéens^ vos trésors ne sauraient
vous racheter. Mais Jérusalem^ principale-
ment, Jérusalem! Je la fouillerai dans ses
profondeurs , une lanterne à la main. Je ferai
la recherche de ces hommes qui disent au fond
de leur cœur ; Le Seigneur ne s* occupe pas de
noas^ il ne nous fera ni bien ni maL Eh bien !
je dis, moi : Les maisons quils auront bâties^
ils ne les habiteront^pas ; les vignes quils au-
ront plantées, ils n en boiront pas le vin.
Ce passage est euqiruuléh Amos, Jérétnie»
à son tour, a emprur*té ie suivant : Le jour
du Seigneur est proche , jour de colère que ce
jour, jour de tribulation et d\mgoisse ^jour
de calamité et de misrre , jour de ténèbres et
d* éclair s , jour de giboulées et de tourbillons,
Amos avait dît presque dans les mônjcs
termes : Ce jour sera un jour de ténèbres et
sans lumière, Aggée continue : Jour des
trompettes dont les sons éclatants retentiront
au-dessus des citadelles, et surmontrront les
tours les plus élevées. Je frapperai tous les
hommes de vertige , ils marcheront comme des
aveugles, parce quils ont péché contre le
Seigneur: je répandrai leur sang comme un
engrais sur la terre, et leur corps comme le
fumier. Ezéchiel lui emprunte les paroles sui-
vantes: Leur argent et leur orne sauraient les
racheter au jour de la colère du Seigneur,
Toute la terre^ ajoute Sophonie, sera dévo-
rée par le feu de la colère du Seigneur , et
V embrasement s'allumera en un instant pour
tous les peuples de la terre (1249).
Suit une pressante exhortation aux Juifs
de revenir à leur Dieu avant que les peuples
tius suis t Non facicl bcnc Dcus, et ron facif^l
nïale. El erit fortituilo cormn in direplioncm, et
don»us cor II m in deîiertnni : el scdiluabunl donios»
et non habitabuiit : cl plnntalitint vlricas, c^t non
biknil viiiutu carum. — Ju\ta esl dies Doniini ina-
KHUs» ju\ta est et velox iiinds : voi diei Doininî
aniara, iribirlahitnr ibi fortis. FM es i ne dics illa,
dies tribulatkmià cl angosliic, dies calamilalis el
fniscri;^, dies tcïiebranimet caligînis, dies iiebidirel
tti! binis,— Dk's tiibir el clangori.s super tivilate^mii-
niLas el î5iiper angido& excclsos. El Irîbtilaba ho-
mines, et ambulabunt ui ta'ci, qiiia Domino (leeca-
\eninl : et f*ffundt*lMr sanguis eomm sîriil htmnis»
et eoipora eonnn mut îilertara. — St'dti argrnltrni
i?ortnn, el aiiruni eoium non poleiil HIn rare vm tu
dm ir.v Doniini i \n ignc tvM ejui» devorabitur oin-
nis terra, qnin consuntmalioneni cuin feainntionô
facict cuncUs babitaiifd/us. (Soph. K IO-l¥ J
«047
SOP
étrangers, dont le prophète aperçoit J'înva-
sion menaçante , ne se précipitent sur la^Ju-
dée comme un tourbillon de poussière, qui
obscurcit la lumière du jour; puis, repor-
tant aussitôt sa pensée vers les peuples voi-
sins, il s'écrie : G axa est d^truitt^ Ascalon
un désertf Axoth succombe au milieu du
jour^ Accaron est renversé. Malheur à la
Philislie^ à CbanaanI la Philistie est chan-
gée en un pâturage. |£t bientôt , pénétrant
plus loin dans l'avenir, il aperçoit les Juifs,
revenus de la captivité, s'établir avec les
Machabées au milieu de ces ruines que la
main de Nabiuchodonosor avait faites, l^s
survivants de la maison de Juda y feront pat-
ire leurs troupeaux ^ leurs bergers cherche-
ront un refuge pour le soir dans les masures
d* Ascalon: car le Seigneur^ leur Dieu^ se
souviendra d'eux > et les fera revenir de la
captivité. Moabites y Ammonites^ vous ne
serez pas épargnés : Il en sera de Moab
comme de Sodome , dl^s ûls d'Ammon comme
de Gomorhe ; des tas d'épines desséchées , des
monceaux de sel , un désert à tout jamais ; la
postérité de mon peuple s'y établira ^ les
descendants de ma nation ^n prendront pas-
session.
Malheur à vous^ Ethiopiens : le glaive du
Seigneur vous atteindra.
Mais aussi f malheur à vous ^ Babulone^
auteur de toutes ces ruines ^ verge dont le
Seigneur se sera servi pour châtier les na-
tions rebelles. Et ici le prophète emprunte
la voix et les paroles disaïe disant à
ridumée : Les troupeaux et toutes les bites
ie la terre se dérouleront sur ses ruines.
L'onoerotale et le hérisson habiteront ses pa-
lais, la chouette criera sur ses fenêtres^ le
corbeau croassera sur les corniches de ses
édifices. Puis à Babylone : Voilà cette cité
çrguf^illeuse ^qui s'épanouissait dans la sécu-
rité j et qui disait dans son cœur : Je suis^
et après moi il n'y a plus rien. Comment est-
elle devenue un désert^ un repaire de bêtes ?
Quiconque passera sur ses ruines^ sifflera en
les montrant du revers de la main (lz50).
Toute cette prophétie parait être le som-
(i250)Âudivi opprobrium Moab, et blaspbemias
filiorum Aramon : quae eiprobraverunt populo mec,
et inagnificati sunl super termiuos eonun. Pro-
pterca vivoeco, dicil Dominus eiercituum Deus Is-
raël, quia Moab ut Sodoma erit, et filii Ammon
quasi Goniorrbs^, siccitas spinarum, et acervi salis,
et desertum usque in selernum : reliquiae popuH
niei diripieht eos, et residui gentis mese poSside*
bunt illos. Hoc eis eveniet pro superbia sua : quia
blasphemâverunt, et luaffniûçati sunt super popu-
lum Domini exereituum. Horrlbilis Doniiaus super
eos, et attenuabit omnes deos terrae : et adorabunt
eum Yiri de loco suo, omnes insul» gentium. Sed
et vos,i£thiope$,interfectigladio meo eritis. Et ex-
tendet manum suam super Aquilonem, et perdet
Âssur : et ponet speciosam in solitudinem, et in
inyium, et quasi desertum. Et accubabunt in ine^
dio eiiis grèges, omnes bestiae gentium : et ono-
crotalus et ericlus in liminibus ejus morabuntur :
vox cantanMs in fenestra, corvus in, superliminisiri,
quoniam attenuabo robur ejus. Hsec est civitas
gloriosa habitans iii conûdentia : qu» dioebat in
corde suo : Ego sum, et extra me non est alla am«
plius : quomodo facta est iii dçsertum, cubile ^-
DICTIONNAIRE
maire a un chapitre » ou platAï d*ua grt
livre : chaque cnose n'y est qu^indiquée. :
reste, formant le troisième chapitre, «
vaut la division adoptée par les moderi
contient encore de plus longues et de g
grandes vues d'avenir. Qu'on nous les Itf
exposer à notre point de vue , nous ne 4
nerons nos idées que pour ce qu'dles
lent , et laisserons à cnacun le soin d
apprécier la justesse.
La Jérusalem dp prophète , celle qui «
tait alors , sera ruinée; Sophonie va signi
les causes de ce malheur suprême : mm
à toi y provocatrice^ cité rachetée ^ faibk
tombe! Elle n'a pas entendu rappel^ elk
pas accepté les conditions , elle n^a pm
cott/fonce au Seigneur^ elle nest pas rewe
à son Dieu. Les princes qui sont au milin
toi sont des lions rugissants (1251). Tes i
gistrats sont des loups du soir^ il n*en
plus question le matin (1252). Ses propk
sont des insensés, des menteurs; ses pri
des profanateurs , qui se font un Jeu de iw
la loi divine. Le Seigneur, en exerçant i
égard la plus rigoureuse justice , ne sera
taxé de trop de sévérité. Aussi il exercera
jugements au jour, en plein jour, à /aj
du soleil ; mais le méchant ne sait plus m
(1253).
Le méchant ne sait plus rougir I Ceci il
parait comporter un double sens. D*abfl
Jérusalem ne rougira pas de ses dépoi
ments insensés, malgré la menace des p
phètes et tous les avertissements din
aussi sera-t-elle livrée aux mains de M
chodonosor, qui la détruira de fond en m
ble. Ensuite, restaurée, rétablie par la m
du Seigneur, elle ne rougira pas davaol
de ses premiers désordres et des maux qi
lui auront attirés. Elle se livrera à de D
velles iniauités, non plus du même gei
mais au déicide , et alors, soit comme i
geance 4es maux au'ils ont causés à ma i
sainte et à mes élus, soit pour me vei
de leurs propres iniquités ; Soi disp
les nations, fai détruit leurs forteresses;
changé en un désert où personne ne pass
fliae? omnis qui transit per eam, sibilabit, et n
bit manum suam. (Sopn, ii, 8-15.)
(1251) Dès lions qui ne savent aue rugir, et
sont impuissants pour se défendre et présc
leurs petits.
(125i) Des loups qui cherchent leur curée; a
lâches que yoraces; pour qui i^ombre et les t
bres sont uno. condition nécessaire, mais qui i
tendent pas le jour pour fuir vers leurs repi
Lions et loups qui dévorent, mais qui ne fpa
pas. Ezéchiel s'est approprié ces idées.
(1253) Vae, provocatrix, et redempta civitas,
lumba. Non audivit vocem, et non suscepit d
plinam : in Domino non est cctnfisa, ad Deum s
non appropinquayit. Principes ejus in medio
quasi leones i ugientes : juaices ejus lupi ve6|
non relinqucbant in manc. Prophctx ejus vei
viri infidèles : sacerdotcç ejus polluerunt siBd
injuste egerunt contra legem. Dominus jusitt
medio ejus non faciet iniquitatcm ; inane ma»
diciuni suum dabit in lucem et non abscoadd
nescivit autero iniquus confusiônem. iSoph.
.1-5.
SOP
DES MIIUCLES.
SOP
lOSO
d€ leur hahilation; leurs vides sont âe-
récM àésQléei^ sans habitants^ pas même
tul,
nsi flevail-il arriver «ux nations voisi-
lie la Juflée, à T Assyrie elle-même,
ç la première ruine dfiJérusaleQi. Ainsi
it-il arriver à Tempire romain après la
Lième ruine de la ville sainte.
penilant les Juifs rétJuits à la captivité
•ndrontàleur Dieu» et fcur Dieu les
►lira dans leur patrie : J'ai dit : Crpen-
vous retrourerez fa crainte de tnannom^
vous soHtnetirez de nouveau à monjnuff.
sa demeure m sera pas exterminf^e de
\Ê la face de la terre ^ nonobstant ta sé-
éatec luffueltefai traité ses enfants,
r ils s'étaient levés dès le oiatiri [jour
Itnpre leurs vois : lerumtamen dilucufo
fntes rnrruperunt omnrs viassuas. Peut*
levrait*on considérer ce passage comme
prophétie des nouveaux désordres aux-
ç la Judée devait se livrer, et qui atti-
H sur elle [a terrible éf>reuvo dont elle
l enfin victorieuse par la bravoure des
^abéos; et mieux enrore do déicide
elle se souilla envers le Messie. La
convient parfaitement à cette dernière
prétation, sans exclure toutefois la pre-
P; car dans l'iiistoire du pcu|>lc de
,les événements sont ainsi flguralifs les
tes autres,
st paurffuoi, attendez -mnij dit h Sei-
r, an jour de ma rf'surrection future :
filors que je rassemblerai les nations pour
iger; j'amasucrai les royaumes pour ré-
^ÊÊH^^r eux mon indignation^ tonte tire
wÊltreur. Oui, alors toute là terre sera
m d(i feu de mon indig7}alimi,
m ressuscita pour la Judée, lorsqu'il
ina pour elle la captivité dos soisaulc-
ns, et fi la suite de ce retour, au temps
grandes guerres il^^si. Asmonéens, tous
euptes do la terre, r*esl"à-tlire les ba-
ls de la Palestine, selon le iirjgago ha-
l de r Ecriture, furent en terminés ou
Yu; les peuples, même plus puissnnts,
e trouvaient en contact avec les Juifs,
in$» Egyptiens, Macédoniens subirent
k tour, soit de h main des Juifs, soit
main les uns des autres, les plus tor-
% édjecs*
{«en n'est guanrès les temps de la ré-
ction véritame an Fils de Dieu que les
^menis prédits s'accomplissent h la let-
klors Teupiro romain, qui embrassait
|r#rs, s*écroula pièce à fuèce sous les
s des barbares; toutes les nationali-
ntiques et mômc les noms anciens des
les disparuroiil. Des peuples nouveaux
"nièrent des débris amalgamés de Tan-
monde, et 'princi|*alement un granil
)â, formé do toutes les nations nouvelles,
^1 le nom de Seigneur fut le seul cri de
imctil. Le prophète va luius annoncer
tenant ce g»^*md événement, dont la
tl le symbole et rinstriiment.
je rendrai aux peupfrs un langage
e, dans lequel ils inrogueront tous le
du Sàgncur^ s empressant comme w/i
seul honkfne ponr le servir. D'au delà des fleu-
ves de C Ethiopie^ il me viendra des adora*
leurs, il me viendra des offrandes de ta pari
d'enfants dispersés dans tous les pays,
Ceri peut s*ap(»linuer sans doute au re-
tour des Juifs après la captivité, mais la vua
du prophète s*étend f>lus loin : dans ce sens
si restreint l'expression est hyperbolique;
dans le dernier sens, elle devient littérale.
Ce double sens se retrouve également dans
ce qui suit :
Alors vous n^aurez plus à rougir sur tant
de fàlfeg inventions gui m^ offensent^ parce que
je ferai disparaître au milieu de twus vos maî-
tres orgueilleux, et vous ne vous glorifierez
plus sur ma sainte montagne,
Af)rès le retour de la captivité, le peuplo
juif eut beaucoup moins h rougir au sujet
de Vidofâtrie; mais il n'en fut pourtant pas
entièrement préservé.
Las livres des Machabées sont des témoins
irrécusables de sa honte à cet endroit; car
c'est fiour avoir orn^'/iW qu'il eutàsubirles
lonjîues et terribles épreuves de la persécu-
tion d'Antiochus. Aux seuls enfants spiri-
tuels d*Abraliam cer-.i peut donc s'appliquer
d'une manière absolue.
Les maîtres orgueilleux, magniloquos su-
perbiœ, disparurent avec la royauté et les
faux prof^bètes, mais ils furent remplacés
[^ar d'autres maîtres plus vains et plus or-
gueilleux encore, savoir: les pharisiens» qui
disparurent eux-mêmes à la prédication de
I Evangile, et de cette fois pourue pas être
remplacés.
Les dernières paroles, vous ne vous glorifie-
rez plus sur ma sainte montagne, nous sem-
blent surtout présenter un sens profond et
littéral: celui (le la destruction irrémédiablu
de Jérusalem.
Mais comment le prophète entendrait-il
parlerde la destruction définitive de Jérusa-
lem, lorsqu'il annoni-eau contraire le retour
de ses banitants et la gloire de sa restaura-
tion? Les événements accomplis depuis, ex-
pliquent ces contrariétés apfiarentes. La Jé-
rusalem matérielle se restaure pour s'écrou-
ler entln, et céder la [ilace à une nouvelle Je-
salem toute spirituelle et <livinisée pour
ainsi dire* De la première il ne reste
Qnun peuple pauvre et faible, gui espère
dans le nom du Stigneur. Ces restes d*Israèt
ne commettront plus l'iniquité, leur bouche
ne connaîtra plus le mensonge, et leur langue
ignorera Ut tromperie.
C'est l'histoire du petit nombre d'Israéli-
tos fuuvertisà rKvangile, rbistoire de l'E-
glise jïriïuitive, si faible, si [lauvre, si per-
sécutée. Mais patience ; le moment arrivera
bientôt où le nouveau troupeau d'Israël
Paîtra au sein d'une paix profonde, et s^
reposera dans ses pâturages, sans que rien ni
personne vienne lui causer de l'effroi, Chan-
tez vos cantiques, fille de Sion; tressaillissez
d allégresse, à Israël ! réjouissez-vous de tout
votre cœur , à fille de Jérusalem! le Seigneur
a terminé vos épreuves, il a supprimé vos en-
n^'mis; le Seigneur^ désormais roi seul d'Is-
ruëlf règm au milita de vous, et vous n'avejs
1051
80P
DICTlONNAlUEr
son
plus rien à craindre. Oat, aiors on pourra
dire à Jérusalem, Ke craignez rien; rassurez-
vous; ô Sion. Le Seigneur^ votre JDieu^ est au
milieu de vous^ puissant et fort^ c'est lui qui
est votre Sauveur. Il se réjouira d'une grande
joie dans votre sein , il se reposera silencieux
au comble de son amour ; il tressaillira d'eni-
vrement et de bonheur.
Mais quoi I cette grande portion du trou-
peau d*Israêl, qui n*a pas voulu recevoir son
Sauveur; ces tristes docteurs de Tégare-
Dienty ces rabbins qui retiennent la nation
dans l'aveuglement par les pitoyables expli-
cations talmudiquesy nugœ^ seront-ils donc
perdus à toujours? Non.
Je rassemblerai jusqu'aux brebis séparées
de la loi, parce qu'elles sont du sang d'Israël:
et vous n'aurez plusy 6 Jérusalem^ sujet de
rougir en vous les rappelant.
Ceci a rapport à la conversion future des
Juifs. Nous avouons, toutefois, qu'on peut
donner à ce passage un autre sens, et 1 en-
tendre du retour des Juifs à la loi de leur
Dieu et à leur patrie, lors de sa restauration
par Esdras et de sa glorification sous le
sceptre des Asmonéens, et c'est ainsi que
l'entendent les rabbins; mais les mots de
séparation de la loi , d'éloignement , de
Mcnisme, si Ton veut; nugœ oui a lege reces-
serant, indiquent un sens aifféreht et plus
profond ; sans compter la différence de genre
qui existe entre le nom et Tadjectif, nugœ^
gui, et qui comporte bien aussi une signifi-
cation spéciale. Le nugœ ne peut se rappor-
ter qu'aux doctrines, et le qui aux docteurs.
Ce qui suit peut encore s'entendre du re-
tour après la captivité, et beaucoup mieux
de la conversion suprême de la nation
juive.
Je détruirai tous ceux qui vous avaient per-
sécutée au temps de l'affliction. Je sauverai la
pauvre affligée, je recueillerai celle qui avait
été répudiée, et j'élèverai ses enfants en gloire
et en honneur dans tous les lieux qui ont été
témoins de leur confusion.
Oui, il viendra un temps où je vous ramè-
nerai, un temps où je vous recueillerai, un
temps où je vous établirai en honneur et en
(1254) Dispcrdidi gentes , et dissipati sunt angiili
earum : désertas feci vias eorum, dum non est qui
transeat : desolatae sunt civitates eoruin, non ré-
manente yiro, neque uUo habitatore. Dixi : AUa-
men timebis me, suscipies disciplinam : et non pe-
ribit habitaculum ejus, propler omnia in quibus vi-
sita vi eam : verumiamen dilueulo siirgeules corru-
pcrunt omnes cogilaliones suas. Quapropter ex-
specta me, dicit Dominus, in die résurrection is meae
in futurum, quia judicium meum nt congrcgem
pentes , et colligam régna : et efTundam super eos
indignationem meam, onmem îram furoris mei : in
igné enim zeli mei devorabitur omnis terra. Quia
tune reddam populis labium electum, ut invoccnt
omnes in nomine Domini , et servi ani ei humero
nno. Ultra flumina i£tbiopi», Inde supplices mei,
lilii dispersorum meonim défèrent munus mihi. In
die îlla non confunderis super cunctis adinventioni-
bus tuis, quibus praevaricala es in me : quia tune
auferam de medio tui magnilo^uos superbiae tuae, et
non adjicies exaltari amplius in monte sancto meo.
Et derelinquam in medio tui populum pauperem/ct
egcnum : et sperabudt in. nomine I>omini. Reiiquise
gloire à la face de tous les peup
terre : ce sera lorsque je terminerai g
ment votre captivité, dit le Seigneur
Il faut avouer que c^s magnifiq
messes se trouveraient réduites à
portions bien mesquines, si on 1
quait exclusivement au rétablissem
nation sous la conduite d'Esdras et
mie, et que l'hyperbole tournerait
à l'exagération. Il n'en est pas de
on les entend de rét8l)lissennent d
velle Jérusalem, et littéralement i
version éclatante de la nation juiv
traditions chrétiennes nous laissai
pour une époque plus reculée.
Telle est donc notre manière d
la prophétie extrêmement concis
phonie; manière qui, du reste, ]
[MIS sensiblement des interprétation
admises dans l'Eglise, et notammei
de saint Jérôme.
SORTS DES SAINTS. Parmi les
diverses de la divination, il en est
gard de laquelle les hommes les pi
mandables hésitèrent entre le pré
loi, et à l'égard de laquelle le préj
porta durant longtemps sur la raij
la loi : nous voulons parler du
saints, douce et innocente supersl
rien ne saurait rendre légitime, il
mais à laquelle la piété sinrère <
plicité de la foi qui l'inspirait,
servir d'excuse.
La république chrétienne, qi
n'eût rien de commun que son on'
la théocratie judaïque, était cepeni
disposée à se gouverner comme
Les Juifs n'entreprenaient rien d'i
sans consulter le Seigneur, parce
Seigneur, suivant la signiGcation de
était leur véritable chef, leur seule!
monarque, et, en cette qualité, leur
dait toujours, soit de son propiliato
par l'intermédiaire du pectoral de
prêtre, lorsmi'il appprouvait leurs*
mais tel n'était pas le genre d'as
qu'il avait promis à son Eglise.
Celte imitation servile des traditi
Israël non facient iniquitatem, nec loqueitf
dacium, et non invciiietur in ore curuffl Tn
losa : quoniam ipsi pasccntur et accutoW
erit qui exlerreat. Lauda, filia Sion, jubib
Isctare, et exsulta in omni corde, liiis f^
Abstuiit Dominus judicium tuum, avertit
tuos : rex Israël Dominus in medio lui»iMi
malum ultra. In die illa dicetur Jerusate
timere : Sion, non dissolvantur roauiisM
nus Deus tuus in medio tui fortis, ipsM
gaudebit super le in laDtitia,silebit in oil^^
exsultabit super te in laude. Nugas, qui>K
scrant, congregabo, quia ex le.erant : oH
habeas super eis opprobrium. Ecce ego il*
omnes, qui afllixerunt te in tempore illo'*^
claudicantem : et eam, quse éjecta ruerat,oei
et ponam eos in laudem, et in noineBi
terra confusionis eoriim. In tempore ifl<>i
ducam vos : et in tempore, quo conxre|
dabo enim vos in nomcn, et in lauuen
populis terrîc, cum convertero captivititei
coi ;im oculis vestris, dicit Dominus. (i^f
son
DES MIRACLES.
SÛR
im
f, mArquée à bien tics traits dans
es premiers siècles du cliristia-
ûs en citerons un seul eiemple»
jte au viii* sièt le. Une caisse de
!:^ano^ Jesifuelles il se trouvait
a vraie croix et une portion con-
|e la lôte tlo saint Georges, mar-
[filiordé à PorLhai!» sur les côtes
phe, par suite d'un naufrage , les
tu lieu ne crurent [mouvoir mieux
Jlmiler iQJi'onduile des Piiilistins
♦envoyèrent larijhe dans la Judée
I pontifical de Samuel. Ils pla-
iBliqnaire sur un chariol, annuel
llil deux vailles, qu'ils ai>anuon-
illes-mômes, les suivant pieuse-
Toù elles voulurent aller; et ils
|e église au lieu où elles sar*
le fait de semblables rémini-
! les chrétiens consultaient TKcri-
i savaient être la parole de Dieu;
(FEglise a toujours condamné, et
i esrt pas moins maintenu jusqu'à
i ou du moins jusqu'au xvm*
I certaines catfiédralesetdanscer-
î*^lères; non pas, sans doute,
ie une superstition, mais connue
I coutume à lacjuelle on tenait
î'enlèlenienl que de raison, quoi-
yaiUit souvent de Todieux et du
Ir la personne d*un prélat, selon
lion du passage qui se présentait
iauï}euidu Ic< leur. Pierre de
Ique de Bouloijne, mort en 1723,
bpde peine à obtenir que son clia-
6ni;/ït. Dans les siècles antérieurs,
bù Ton consultait tout de bon les
^aints, on avait luoins d*égards
0s de rJCglise qu*à la piété [iré-
tïuovcn employé (JOur connaître
e Dieu, daulànt plus qu'on s'y
Mir des prières |)ubltques et des
8 de trois jonrs de durée. Ou pia-
ille! les livres qu'on se [ïroiïo.-^ait
br, ûrdinaireincut au nombre de
pautier, riivan;^ile et le Missel;
ft le satJit sacntice, et ce n*élait
is préliminaires i(u'on ouvrait les
liques, avec l'intention bien ar-
fftnce de prendre pour un oracle
(qui se présenleraienl à Vouver-
Icun d eux, L oracle était parfait,
k trois textes concordaient en
iuiaU Celte imposante solennité ne
U il est vrai, que dans les grandes
nmis, dans les circonstances or-
n seul des livres sainis était suf-
jéf»reuve se faisait aussitôt.
iCondaun)a les sorts des saints au
Vannes, en 4<i2; au concile
i50(»; au concile d'Auxerre , en
^le Débonnaire les poursuivit de
D'AciiERY, SpiciUg.t t. III, AnaiW.
j.3lém, di la Sùc. des atttiq. dâ VOnat^
1 1. W, |K rj'J, — llhloire de France de
Uë f juiiée 506, — MautLxi;* Jh^aur,
IV, p. 2a7. — Mém. de VÀcad. da
nouveau dans ses Capitnlairff, Un cûnrile
de Trêves, tenu l'an 1310, et un Péniten-
cie( romain, postérieur à cette dernière
éiioque, les llétrissaient encore comme un
aous toujours subsistant (t'256j. Il n'est donc
pas exart tle dire avec certains écrivains
que, dès le xu* siècle, on ne ftraliquait
plus la divination par les sort*» des saints,
et que FKgljse ne les proscrivait plus
que comme un souvenir éloij!;né (1257)«
Il est vrai seulement qu*on ne ^ v fjrénarait
j>lns par le Jeûne; qu'on n'y méfait plus la
i'riêre puhhque et qu'on en avait banni la
solennité; mais la superstition était restée
la même.
Dans rorigine.on consultait fréquemment
les sorts pour l'élection des évoques et le
règlenienl des affaires ut-clésiastiques. Ainsi
fut élu saint Martin, ainsi fut élu Adinl
Aignan; ces exenqdes sonl mémorables, et
ih flurenl concilier h ce genre de divina-
tion une graniie autorité, parce qu'ils Tcn-
vironnèrenl d'une resplendissante auréole,
Martin, le personnage le plus saint, le plus
vénéré, le plus grand, le (dus î>uissant do
son siècle, en fut le saint Bernard et la
gloire de la (iaule. Après qu'il eut été a[^-
jHidé au ciel, l'Europe occidentale data pen-
dant longtemps les années du jour de sa
mort, Aignan préî^erva seul Orléans des ra-
vag<\s fi'Atlila, et f prépara insuccès de la mé-
morable bataille de Méry^ dans les plaines
de la Cliam[>agne , en retenant longuement
le barbare au pied des murailîes de la seule
ville (jui eût osé lui résister.
11 était question d'élire un évèque de
Tours, l'ÏTtait en Fan 37i; les suffrages
étaient partagés entre deux candidats éga-
lenteut recommandables : Martin et Défen-
seur. La foule était si grande dans Téglise,
que le lecteur ne put s ouvrir un }iassage
iusau'au jubé pour lire la leçon de rofiice.
Un laïque se saisit vivenienldn livre, et lut à
haute voix ces paroles du builième psaume :
fous avez mis la louange dans la bouche des
enfanis^ pour confondre Cennemi ti U défen-
seur (1258); car (tétait ainsi qu'on lisait
alors, conformément h l'ancienne version
italique. Le dernier mot fut un tj-ait de lu-
mière, et Martin fut proclamé d'enthou-
siasme par des acclamations unanimes.
Etait-ce une supercherie du lecteur impro-
visé? était-ce un heureux hasard, ou bieû
un événement [irovidenticl ?
L'élection de saint Aignan fut plus mé-
thodique : saint Euverte, évèqvie d'Orléans,
désirant s*associer Aignan, alîn d'en faire
son successeur, manifesta publiquement
Siïîi dessein, indiqua un jeune de trois
jtïurs et ordomia des prières publiques, afin
d'implorer la manifestation de la volonlé
divine. Les trois jours révolus, une urne
fut placée sur Taulel auprès des saints li-
Ih$c., t. XIX, art. Recherchée sur les soru^ par
futitê Ihu'L'snel.
(Ii57) V'oy. Oi:itf;i£n, Emijffop, méihod., arl.
Son*. — Li:uiU!?{, Traité des iktti*eritifwus,
(1^258) Vvtj. Setnct Siivtivt; ciFostcxat,
1055
SOR
DICTIONNAIRE
SOR
vro8, dos billets déposés dans Turnc et le
saint sacrifice célébré; puis, au milieu du
plus (Tofond recueilleiuRni des fidèles, un
diacre fit sortir de l'urne le nom d'Aîgnan;
les textes de l'Ecriture se trouvèrent entiè-
rement favorables, et Aignan fut proclamé
d*une voix unanime. Euverte et les sorts,
ou plutôt Dieu lui-même, favorable à la
prière d'un peuple qui le cherchait dans la
sincérité de son cœur, venaient de donner
à Orléans un sauveur (1259).
Quand il fut question , au commencement
du vm* siècle, de lever du tombeau, pour
l'exposer à la vénération publique, le corps
de saint Hubert, évoque ae Liése, le même
que Ton invoque pour être préservéde la
ra^e , on consulta pareillement les sorts des
saints. Après avoir pris toutes les mesures
accoutumées en pareil cas, dit le pieux
Jonas, évèque d'Orléans, qui nous a con-
servé ce précieux détail de mœurs, ceux qui
devaient présider à la cérémonie, eurent
recours aux préliminaires en usage, qui
rentraient spécialement dans leurs attribu-
tions, afin de mieux connaître la volonté du
Seigneur. Ils indiquèrent un jeûne de trois
jours, et à la fin du troisième, ils dépo-
sèrent sur Faute) le livre des Evangiles et
celui qui contient les prières du saint sa-
crifice. L'Evançile offrit cette sentence à
l'ouverture du livre ? Ne craigne» pas^ Ma-
rie y vous avez trouvé grâce devant ie Seigneur.
On lut dans le Missel : Dirigez les voies de
votre serviteur. Après la lecture de ces
deux passages encourageants, on crut que
Dieu lui-même ordonnait de procéder à la
pieuse cérémonie ; elle eut lieu immédia-
tement.
Au XI* siècle, tandis que le bienheureux
Lanfranc professait la philosophie et les
letties humaines dans Tabbaye de Caen, dit
le moine Renault, auteur de sa Ke (1260) ,
quelques-uns de ses disciples s'avisèrent de
consulter les sorts chacun pour leur propre
compte. L'un d'eux, nommé Gondulphe ,
rencontra ce passage de TEvangile : Ayez
confiance , bon serviteur , qui avez été fidèle
dans les petites choses, vous recevrez une
grande récompense. Le second , nommé
Walter, trouva ces mots : Bon et fidèle servi-
teur ^ participez à la joie de votre maître. Le
troisième ouvrit le livre sur un passage en-
tièrement défavorable. Ces faits ayant été
rapportés au professeur, il en augura que
le premier deviendrait évêque, le second
abbé , et que le troisième passerait sa vie
dans une condition inférieure ; ce qui s'ac-
complit.
Le même écrivain rap|>orte que quand le
docte abbé fut devenu archevêque de Can-
torbéry , il sacra évêque de Rochester un
moine du Rec, nommé Hemest , l'un de ses
anciens collègues, qui eut un pronostic des
plus heureux , car il tomba sur ce passage
de l'Evangile : Apportez promplement la plus
(i2.^9) Voy. Raluz., CapituL, t. U, p. 1058. —
Rf.gi:ip Prum., I. m. — Ito Carnot. , pars ii c.
belle robe , et en revêtez mon fils, i
échut en pareille occasion à saint '.
évèque de Cainbray , ne fut pas m<
rable ; c'étaient ces paroles : Celui-
fils bien-aimé. Manassès de Garland
d'Orléans , prélat aussi distingué
périorité de son esprit et de ses
que peu recommandabic par ses
ayant été dénoncé à ses collègue
indigne de son rang , fut déposé
concile tenu à Reims , en 11^9 ;
les raisons qu'on fit valoir contre
ci principalement parut être d'
poids, que le jour de sa consécratî»
eu pour auspice ce passage de V
Et le jeune homme^ s' étant dépou\
vêtement y s'enfuit nu de leurs mai\
Pierre de Rlois, écrivain de la fif
siècle , compte parmi les sortiléf
d'un usage habituel, la consultât!)
des apôtres et des prophètes ; il y
même recours en certaines occa!
consulté sur votre élection , depui
temps contestée, écrivait -il à
évoque de Rath , les écrits du Psa
j'ai rencontré à Touverture du liv
rôles du psaume quatre-vingt-dix-
// a élevé au sacerdoce Moïse et Aa
Il ne faudrait pas croire que
d'Eglise , beaucoup plus exf)Osé
laïques , par leurs études et leur
vie, à la contagion de ces pratiqi
stitieuses, en furent seuls infatué
gens du monde, les princes, les d
(luisaient de la même manière.
Kn Tan 507 , Clovis, près de d
guerre aux Visigoths, et se trouvi
voisinage de Tours, ne voulut |
l'occasion de s'éclairer sur l'issue
dition qu^il projetait. Il se rendit
basilique de Saint-Martin , propil
chacun allait consulter la volont
gncur, depuis que Martin, élev
scopal en vertu d'un oracle, et
considéré comme l'oracle de la Fi
en était devenu pareillement le {
tecleur. En mettant le pied sur le
l'édifice, il entendit le primicierd
paroles du Psalmiste : Tous m'ave
défaire la guerre , et vous avez a
ennemis à mes pieds ; il n'en dcman(
vantage; l'expédition fut résolue,
taille de Vouillé donna une noui
vince à la monarchie.
Les sorts des saints ne jouèren
rôle moins important pendant ie r
durée de la première race. Lais^
l'historien Grégoire de Tours ; au
lyse ne saurait avoir le charme de
tion.
« La deuxième année , dit-il, di
Childebert (II, roi d'Austrasie, c'
en Inn 577) , Mérovée vint au ton
saint Martin demander à Dieu la
Il disait toute sorte de mal de son
(I2G0^ Voif, Ranulpil in Vita Lasfrw
c. b.
son
DES MfHACI.FÎS.
SOR
le-raôro ( la reine Frédugonde ). Vn
e sou|>ais h sa tablt% oyafil denmndé
kiur faire la lecture /je tombai sur
;e de SaJomon au livre des Pro-
^i corbeaux desralhns arracheront
te celui qui ose Jeter sur soft père
\ de colère. Je n osai pas aller (dus
t j*étais aUéré d'un si funeste prè-
le Gonlran, partisan du prince el
agnoii dn vovage, envoya un de
tours ronsulter une femnie quï avait
pytljonique, et q_u*il connaissait
Hi^'temps, c'esl-à-dire dès le temps
Iribcri ( proclamé roi de Paris en
B la mort de Clolaire I"). La devi-
Ëpcuidil : « Le règne de Chilpéric
nera avant la fin de J^anoée ; Mé-
era roi ,^ l'exclusion de ses frères»
[ira ainsi tout l'empire. Vous direz
■an qu'il sera le duc de celte vaste
hîe pendant cinq ans. I*a sixième
il sera éUi par les suifrages du
au siège éîHscopal d'une des villes
I-oire baigne dans son cours ^ et
laisse sur sa droite, 11 la gouver-
9gtemps,et mourra plein de jours, »
î.dit l'historien, je me moquai
Dphélies. ))
nuit , ajoute-l-il , m'étant endormi
ir célébré l'oilîce des Vigiles dans
ne du saint pontife » ie vis pendant
Qieil un ange qui volait dans Tes-
criant : « Malbeur ! malheur I Dieu
\ Chil|ïéric et toute sa noslérilé; il
ra |ias un seul de ses Ois pour suc-
^on trône. » Or» après ce que j'ai vu
ir plus tard , j'ai bien reconnu que
raison de me moquer des prédic-
devins. »
it Grégoire de Tours; mais il est
souvenir que le trône de Cliiljiéric
ë par son fils Clôt aire II , qui réu-
la monarehie ; preuve que les vi-
K)n évêque n'étaient pas autrement
^es que celles dont il se moquait
re.
nue de la sorte : « Au bout de quel-
5 , le même Gontran , accuse do
isinat de Ihéodebert , chercha un
ns la basilique de Saint-Martin. Le
Sric cnvo}a des émissaires, por-
le lelire adressée h saint Martin ,
lie il demandait au'il lui fût permis
r le meurtrier de vivo force du
f. Le diacre lîongel , f lorteur de la
plaça sur le tombeau du saint, et
ïh une feuille blanclie destinée à
b réffonse. li attendit inutilement
rois jours , el s'en retourna vers
jdant Mérovée, qui n avait pas une
tdlance auï paroles de la pyiho-
posa trois volumes sur le méujG
, savoir ; le Psautier , le livre des
^ celui des Evangiles ; il j>assa
nuit en prières, demandant au
lui confesseur de lui faire con-
f qui devait arriver, et s'il serait
roi ou non* Mais aucun des passages qui
se présentèrent h l'ouverture des livres
n*éiait de nature à encourager ses préten-
tions.
« Or, en la même année, et après Taccom-
fdissement de divers événements, ledit
Mérovée rlierchanl un asile dans la basilique
du saint pontife contre la fureur de son
père » et ne [mouvant y pénétrer, parce que
toutes les issues étaient gardées, jI apparut
au ciel de funestes signes. On vil , du côi«
du nord, vingt rayons , dont un plus grand
que les autres , prenant leur naissance vers
IVirient, et se dirigeant vers roccident, Le
plus grand s^obscnrcit au moment qu'il at-
teignait son degré suprême d'élévation : les
autres disparurent ensuite. Je suis convaincu
que c'était Tannonce de la mort de Mérovée.
Kn etfet , réfugié dans les campagnes de
Reims , oij il se cachait en fugitif, iffut su-
bitement environné et pris. Ne voulant pas
être livré vivant à son père, il commanda à
l'un de ses comj>agnons , nommé Gallien,
de le tuer; ce que celui-ci fit, en lut (>lon-
geant un poignard dans la poitrine. »
Le bon évoque, qui raconte si naïvement
ces traits , n^éïait |»as lui-même sans inquié-
tudes sur les conséquences dont ses liaisons
avec Mérovée pourraient être suivies; car
il iavait que la haine de Frédégonde élail
implacable , et que la susceptibilité de cette
princesse s'irritait souvent pour de plus lé-
gcis motifs. Il fut donc remrïi de crainte »
lorsqu'il vit venir à Tours le comte Leu-
dasle , qui déjà avait cherché h le iicrdre
dans Tesprit de la reine, et qui ne déguisait
nullement les sentiments hostiles dont il
était animé. « Je me retirai, dît-il, fort
triste dans mon oratoire. Je pris les psaumes
de David , pour voir si le premier ver>el
qui s'offrirait à mes yeux ne m'apporterait
point quelque consolation. J'en éprouvai
une très-grande h la lecture des paroles
suivantes (du nsaumeLxxvn') : Jtlesfitmar'
cher avec espérance et sans crainte^ (a mer
enveloppa et défruijiî leurs ennemis. En ef-
fet, Leuda>te n'osa rien entreprendre contre
moi , et, avant quitté Tours le même jour,
la barque qu*il montait coula à foncf , de
sorte qu*il aurait étd noyé, s'il n'avait su
nager. »
Nous aurions dû placer avant ces événe-
nements ce qui est relatif au non moina
ambitieux et non moins infortuné Chramne,
lils de t;;iolaire 1", autre enfant révolté ,
destiné avant Mérovée à terminer une vie
coupable parcelle mort tragique que la ius-
tice divine réserve souvent aux parriciiies :
«Ghranme, dit le même historien, étant
allée Dijon pour accomnlir ses dévotions,
l'évêque et les prêtres tlcmandèreni à Dieu
qiiHl daignAt manifester le sort qui lui était
réservé. A(>rès s'être livrés au jeûne et h là
prière, ils déposèrent trois livres sur Tau-
tel, A Touverturc du premier, qui était
celui des Prophètes , ils lurent ces mots
d'Isaïe : Je détruirai le mur qui protège ma
vigne, et je ta mettrai au pillage. Le livr<)
des Epitres apostoliques offrit le passage
105»
SOR
DICTIONNAIRE
SOR
m
suivant : Le jour du Seigneur ricndra comme
un voleur y dans le temps même où Von se
croira en paix et en sécurité. A l'ouverture
du troisième , qui était celui des Evangiles,
on lut avec effroi cette sentence (au cha-
pitre vu* de saint Mathieu) : Celui qui n'é-
coute pas les paroles du Christ^ est semblable
à Vinsensé qui construit une maison sur le
Rien n'est plus connu que la terrible péri-
pétie par laquelle se terminèrent bientôt les
intrigues de Chramne : l'infortuné fut brûlé
vif dans une chaumière avec toute sa fa-
mille.
De tels exemples tendraient à prouver
que ce moven de consulter l'avenir a tou-
jours donné des résultats confirmés par
l'événement. Cependant il n'en est rien ; il
faut conclure, au contraire, que ceux-ci ont
éfé recueillis à cause de leur singularité ;
el parce qu'ils avaient été vérifiés contre
l'ordinaire.
S'il est diOicile de concilier une prati-
que si constante» et autorisée par des
exemples aussi respectables, avec les déci-
sions \ant de fois prises par l'Eglise dans ses
conciles, il faut se souvenir que la législa-
tion, même la plus sage, dont l'action est
si lente sur les mœurs, ne pcutrien à l'égard
des préjugés; et que, d'un autre côté,
l'exemple, de quelque part qu'il vienne, ne
prescrit pas contre les dogmes.
Dès le temps de saint Augustin, la ques-
tion des sorts avait été agitée, et ce grand
docteur avait dit : « Je les réprouve, mais
cependant j'aime mieux voir le peuple
chrétien chercher dans des livres qui sont le
fondement de sa foi, la manifestation d'un
avenir qui dépend de Dieu, que de le voir
recourir aux pratiques du paganisme (1261).»
C'est ainsi que nous devons apprécier nous-
mômes des actes que la religion et la raison
condamnent également, mais auxquels la
simplicité de la foi qui les inspirait peut,
jusqu'à un certain point, servir d'excuse.
6ÏEGAN0GRAPHIE. — La stéganogra-
phie est pour l'écrivain l'art de cacher sa
pensée sous] des paroles qui présentent un
sens différent, et, pour le lecteur, celui de
retrouver cette môme pensée.
(1261) f Hi qui de paginis evangelicis sortes Ic-
gnnt, etsi optandum est ut id polius faciant, quam
Sid dâBmonia consulenda concurrant, tamen ista
Inihi displicet consuetudo. > Augcst., Inquis, ad
Januar,)
(1262) Ceci s'éclaîrcira mieux par un exemple.
Nous rempruntons à Arbatel, qui a bravement inti-
tule son livre, Traité de magie. Je cache le signe
suivant dans la parafe d*une lettre d'affaires LJLj «
. mon correspondant, ayant le mot de Fénigme ^ ,
recourt à son traité de magie, et il reconnaît le signe
ou caractère du démon OCH. Ce démon est une
combinaison des lettres de 4'alpbabet dans laquelle
Il première devient la seconde, nous le supposons ;
ainsi a = b, b = c etc.
Le magicien nous dit : f Och préside au soleil
et à tout ce que le soleil gouverne, i déjà nous sa-
vons qu'il faudra lire de gauche à droite, parce que
lellè est la marche du soleil. L*auteur ajoute r il
donne six cents ans^ de vie, avec une santé ro«
l
Les stéganographes ont emprunté ï h
cabale ses esprits, ses invocations, m
langage. Aussi les ouvrages les plus Ce-
mentaires de la stéganographie ont-ils éii
[)ris par les ignorants et les démonographsi
eurs émules, pour des ouvrages diaboliqMk
La Clavicule deSalomon^ ce livre infend
qui contient des évocations terribles, pio*
près à faire sortir du fond des enfers kt
e.s|irits les plus rebelles, et à les contraindre
de révéler à Theureux mortel qui a pooioir
sur eux les arcanes les plus impénâraUoi
ce livre magique, flétri des anatbèmes di
tant de casuistes, qui ne le comprennail
pas, ta Clavicule de Salomon est un livre di
stéganographie, composé vers le xi* sîèdi
par un juif allemand, du nom de SaloBOi
et qui prend le surnom de Germanus. (Toi
ainsi que le portent les plus anciennes éd!«
lions. Les puissants esprits qu*il éfoqne^
sont des combinaisons arbitraires des l^tm
de Talphabet, dont chacune a un nom jodri-
sant, et ses terribles évocations, des formalei
conventionnelles, par le moyen desqudlei
on arrive à la connaissance du secret pro-
posé.
Il y a des esprits rebelles, des esprits dt
jour et des esprits de la nuit, des esprits
qui ne répondent que le matin ou Taprèi-
midi, 'au lever de l'aurore ou bien au coq-
cher du soleil : c'est-à-dire des combioai--
sons qui ne donnent pas de résultat, d'aatrei
dans lesquelles Tordre des lettres de Tii-
phabet est conservé, ou renversé, quelqu»*
unes qui laissent percer le secret d6 k
commencement, plusieurs où il ne se refile •
qu'à la fin.
Su! vaut le nom conventionnel de l'cspiili
il faut trier dans un certain ordre les léim.
de l'évocation, et suivant qu'il parait le nlr
ou le matin, comparer les lettres ainsi trifa
avec Talphabet, en le prenant par lafioot
le commencement ; faire de même des kl*'
très de la missive qui contient le secrd.
puis leur comparer une à une les lettresdi
la clavicule extraite de l'évocation par il
méthode qui vient d'être indiauée; c'iA
alors que le secret se révèle, si VopéralîQi
a été bien faite (1262).
Nous ne prétendons pas nier qu'il iH
buste, I Ceci nous indique, en supprimuit lesdea
zéros, que la pbrase cherchée se compose de.n&
mots.
f II donne la souveraine sagesse, envoie i (MÇ
qui Tinvoquent les plus puissants démons, faséfé
la médecine parfaite, change tout en or le phifV
et en pierres précieuses, i Tout ce qui ywa
dans le triage que nous ferons suivant les iè(^
aura donc une valeur. < Il donne de Tor et vt
cruche qui s'en remplit toujours. Celui quH tm
marqué à son caractère, se fera rechercher ooaai
une divinité par les rois de Punivers. > Ceci M\à
que du fucus, pour mieux cacher le jeo. c 11 i
sous ses ordres 36,536 légions. Seul il
toutes choses, et ses esprits lui obéissent par cfo-
turies. i Les chiffres $6,536 addiUonnés vwnim'
nent 23, nombre égal à celui des lettres de falplft*
bet ; en retranchant le j et le v, d*inventioB a^
derne, nous n*en aurons donc aucune à «Négiiitf*
Ses espriu ëUnt divisés en centuries, nous fttÊr
m DES Min;
Tft pToslinutenneiquilé des livras
Drcisines, comuos<['S sans ûouU' [mr les
listes, et flUriiJués àSalooion, f»insque
lorie» Josèphe en fait rûecti«m (1263).
^ de tels ouvrages, que smm iévùniQ
ire, è l»on ilroit, supposés^ n'ont rien
toiomiin avec la »li!*j^ftnoîj;ra(jhie, et
paroles de Thistorien juif ont donné
par la suite de meure sur le compte
alomon des recueils do secrets, niagi-
^ou non magiques, tels que le livre De
bnrum curaiione ^ et le livre Almutim
:laricula SalQmonis. Le mol Aimuiim in-
iespulun auteurarabe; mais celle clavi-
n*fl rien de commun avec la CiarîculaSa-
mis Germani, La slégaiiographie adonné
& la comtîositiond'un grand nombre de
iculcd, La plus ancienne mention que
\ irouTions de ce titre, se Ht dans la
le Manuel Comnène, composée par TUis-
^n Nirétas. Manuel mourut en 1180;
tas en t'206.
fé clrtvir-ules acluellemcnt exilantes ne
t jioar la plujmrt, nue des con)pilations
testes, dans le.sf{ytdlcs on trouve cités
ïliyre et Jamldiquc, Paracelse, Agrippa,
pe'd'Alwmo, h vùié de Saloraon.
Ion toute apfrarence, cet autre livre de
ie nommé Enchiridion et atlrit>ué au
\ Léon 111, qui dut renvoyer à 'Charle-
ne , était, dans Torigine, un ouvrage de
léme esf^èce, El il est possible qu'il soit
a main de ce souverain pontife; car
i III dut employer les moyens de voiler
Ion secret imiénélrable la correspon-
de l»ar laquelle il inr<»rmait l'empereur
e qui se passait en Italie. Mais il en est
Ejichiridion comme de la Clavicule : il
i altéré; il en est de même aussi du
iioiri?.
llui*ci non plus n'est qu'un livre de
pgrapbie ; son nom antique Gramma-
\ de combiner des lettres, I indique-
pz, quand même sa forme ne le rêvé-
s. Le secret de ses combinaisons est
lelires de la missive par centaines, et &i
l'émgiiu' ou le secret proposé ne se trouve
lam la firemièr'* ou la seconde cenlainc, il de-
c trouver entier on complclé dans les suiv.intcs,
«le «H*s cûiinaissuuces, nous extrairons ks
s df Ui iniîisivc de celle sorte : lu licuviènie,
l>,5^ sedlvîsf^ par 9, 5 et 9, b cinquième, la
émc et ainsi de suite. Nous leur rendrons la
Hiiluinéti plus haut, et alors nous devrons
et tin sens, ou conipicl, ou qui se complétera
les rcnlaines suivauU's.
:\ lient se cooiptiquer d'une ou de plusieurs
Mites. La suivante* par exemple, empruntée à
Notoire :
i luvûcniîon de TEsprit. i
Lcmsich Sahrin cl eliyan ge^agan tu m asm n
j gi!mial exyopliyam soralnni saiathatiom wï-
i sanhares laluûr li;ui samolieU lena /oUia
bim iiapaies ^engongeou tcthU, Amen, i
^rsce aéra de 1 iiivo< ^ition qu'il faudra extrsiire
ivicutc dans Tordre indiqué, et nous aurons
Mlle
btopgtmtackiiehi, etc.
cia%><'ule une foii Tormëe petit •i^appliqucr k
Mivt de diiTôrentcâ mamère?, su vaut le nom
perdu, j»ar rîgnoidhcc aes copistes et des
éditeurs» qui, ne comprenant nen à ce lan-
gage, (»nt reproduit fautivement, altéré
môme le leite a dessein, dons la crainte que
les lecteurs n*en fissent un mouvais usage.
Au surplus, il n*est guère utile de péné-
trer de leU mystères , car le plaisir de les
avoir trouvés," ou le profit dont ils |»our-
raient être, ne compenseraient pas la peine
qu'on .y aurait prise et, dédommageraient
mal ilu temps (pj*on y auniit passé. Les
combinaisons de la stéganographie étant
arbitraires et susceptibles de variera Tin-
iinr, chacun peut en faire h son propre
usage; mais aussitôt oue le secret est divul*
gué, il devient de nulle valeur.
Le mot grimoire a encore dans le langage
usuel le sens que nous lui donnons ici j car
on dit, en parlant d'une écriture incompré-
hensible ou indéchiËTrablc î c'est du grimoire.
Le mot décbiffrer lui-même indique un
antre genre d'écriture secrète, l'écriture en
chilTres. Mais il faut convenir que celle der-
nière, et toutes celles qui ne présentent
pas un sens apparent et trompeur, ne méri-
tent pas le nom de stéganograptne, puis-
qu'en voilant ostensiblement le secret, elles
révèlent son existence (1204),
Si les stéganographes ont voilé leurs se-
crets sous Tes formules cat>alistiques, les
philosophes hermétiques ont usé du mémo
privilège : au lieu a écrire comme lesj>re-
niiers dans laurs cercles magiques les noms
Agla^ Adonai^ Tetragrammaton , ils y ont
écrit, formation, reformations (ran$ forma-
tion: c'est toujours du grimoire, puisque
c'est une porte close pour quiconque n'en a
pas la clei*
Les plus anciens grimoires actuellement
connus paraissent être des \n' ou xitt*
siècles,
i Le savant Tritbème, abbé de Spenheîm,
ne tiédaigna pas de composer un livre élé-
inentaire sur l'écriture secrète; il l'intitula
du nom de Stéganographit^ pourquoi ne s*é-
de Tesprit ou démon de la combinaison , de telle
sorte qu*en l'appliquant lettre pour lettre, soît de
droite à gûuche ou de gauche à droite, en coin me ii-
çanl par le conimcnccuicnt, le milieu ou la fin, et
eu extrayant certaines I« t très cor r«;s pondantes dans
l'ordre convenaldc, le secret se révèle. Tout cet i
est lûeu fulde, et la diatilerie ne ft'v trouve que
comme épouvantai! pour te vulgaire. Ou peut coiii*
pljqucr encore de cercles manques, ri alors Tin-
vûcateur se tenant au centre, le démon, c'est-à-dire
le secret, m révèle dans telle partie du cercle dé-
signée par le nom même du démon évoqué,
MS65) Anùquitéi judaiqu€$^ L vn.
{12(}4) It eiistc une multiiude de grimoires,
presque tous aUribués au pape tlonoriu^ Ut. Voit t
les titres de quelques-uns : Arcanum arcamtum^
gemma rara et unica secret ornm , seu Crammarium.
— Ârs grantmaria, — S. S, D. Honorit papœ II i
adrersH» Wuehrarum principet et ejus ati^tfos Conju'
rntionex. — Grimmorium verum. — Lr grand Ciff-
moiré. Plusieurs ont elc inqjrimcs. On peut von*
suïler un tnss. de la Bibl. Ilichelieu portant le
titre de Livre dExorciMnui, sous le n* ilt>4, du
fonds de la Sorbonne ; on y irouvera des Grinwiret,
des ClarieuUs, des Enchindion peu Connus, mats
uoii compris par l'auteur du recueU*
40G3
SOR
DICTIONNAIRE
SU
tm
levAt pas de doutes sut sa nature. Eh bien I
cependant beaucoup d'écrivains, trop peu
savants pour interpréter un pareil titre,
quoique Trithème eût pris som d'eyouter,
c'est-à-dire méthode de J'écriture secrète,
l'ont dénoncé comme un livre de cabale et
de magie démoniaque , en ont interdit 1 u-
sage et sévèrement gourmande Fauteur. De
ce nombre sont Wier et le célèbre Del-Rio.
L'inquisition d'Espagne l'a proscrit par un
décret, en prenant soin d'en décharger la
mémoire de Trithème (116!i.*). Le poëte es-
pagnol Quevedo, beaucoup plus sévère j
n'hésite pas à plonger Trithème en énlferj
avec Pierre d'Abano, Cornélius Agrippa et
Cardan , tourmentés par ces diables qu'ils
invoquèrent pendant la vie (1265).
C'est même une chose risible de voir on
quels termes Wier et un auteur qu'il cite
parlent de ce livre abominable, qui semble
leur avoir brûlé les doigts. Après une demi-
heure de lecture et d'un frisson involontaire,
ils le rejetèrent avec autant de terreur que
d'indignation. Sïls avaient osé continuer
jusqu'à la fin, ils auraient vu, non pas sans
surprise peut-être, que Técrivain réputé par
eux si impie, termine l'ouvrage par ces
simples et touchantes paroles : Dites, s'il
vous plaît, un Pater et un Ave pour l'auteur.
La mémoire de l'abbé Trithème a été ven-
gée de ces outrages , et son œuvre éclaircîe
parun moine de Tordre de Ctteaux, nommé
Jean Cararauel (1266); mais il est à regretter
(|ue le commentaire, tout en jetant quel-
ques lumières dans un pays ignoré du vul-
gaire et habité par des ombres, ne soit pas
plus clair que le texte. L'auteur a cache la
date de la publication du commentaire dans
le chronogramme suivant, qui donne l'an-
née 1635.
hoC eXCllalYs LYCIfer soLYU poLYM CaLlgïne.
Plusieurs autres ouvrages élémentaires de
stéganographie n'ont été ni mieux compris
ni mieux traités que ceux-ci; VArt no-
toire et les Elementa magica de Pierre d'A-
bano sont du nombre : ce dernier auteur ,
il est vrai , devait d'autant plus facilement
6tre rangé parmi les magiciens, qu'il ne
laisse aucunement pénétrer son secret. 11
n'en est pas de même de l'Art notoire, car
la clef s> trouve (1267); mais il ne suffit
pas d'introduire la clef dans une serrure à
secret, il faut encore savoir quel bouton
l'on doit presser pour faire fléchir le ressort.
Le nom même indique sans autre étude le
genre de magie dont il est question , puis-
qu'il a été employé de toute antiquité, et
notamment par Quintilien, pour sigjnifier
une écriture mystérieuse. C'est de lui que
dérive le nom moderne des notaires , ainsi
que leur ancien titre de tabellions garde-
(1264*) Steganographia qiue falso imponitur
Joanni Tritliemio.
(1^65) Al abad Tritbeinio harto de dsmoiiios, ya
que in vida parece, que sicmpre tube ambre delios,
muy niojadd con Cardano
(1!266) Stéganographie et Ctaxicule de Salomon
Germain, exposées par iRtTUtMC et expliquées par
Jean Carawsl.
notes. Par lui-m6me il veut dire im signe
conventionnel.
STIGMATES ( les saints j. Le mot stig-
mates comporte un sens profane isoos leoitl
nous n'avons pas à l'examiner , ne TOiiiat
nous occuper ici que des souTenirs nmi.
culeux qù il ra|)pelle. Dans cette demièfs
acdcption^ il signifle les plaies laites auobrps
sacré du Sauveur dans sa passioOt et du
particulièrement les trous de sespieibtf
de ses mains perforées par des clous, etroi-
verture faite à son côté par la lance dû soUtt.
Ces glorieuses marques de la rédemptioi
dii g^nrë butnàin subsistent toujours, pub-
que Jésus-Cbrîst est ressuscité avec eiï»,
et que depuis la résurrection son corusn'esl
plus sujet au changement. En effet. Je joir
mflmeoù il étdit âorti du tombeau, il appani
à ses apôtres, ei leur montra ses pieds d
ses mains, pour les conyaincre que céliit
lui-même qui était deVant eux; en intai
temps qu'il se faisait toucher à leurs maÎBS,
afin de leur prouver que ce qu*ils toyttent
n'était pas un fantôme. Videte manui «fn,
et pcdcs, quia ego ipse sum : palpateetn-
dete : quia spiritus carnem et cssa nonkatet^
sicut me yidctis habere. Et c.tm hoc disisêett
ostendit eis manus^ et pedes (1268). Hai
jours plus tard, lorsqu'il voulut convaiiai
Thomas, qui n'avait pas touIu s*en ny
f)orter au témoignage de ses collègues dns
'apostolat, déclarant que pour lui iloecni'
rait pas, pi moins de mettre ses doigts dipi
les trous des pieds et des mains et sa min
dans la plaie du côté du Sauveur, celui-ciloi
dit '.Introduisez ici votre doigta et tmtàti
mes mains: étendez votre main ei ptmx-k
dans mon côté^ et ne soyez plus tncrÀUc,
mais fidèle, A cette démonstration , Thow
s'écria confondu : Mon Seigneur et monBi»
(1269).
Nui doute, par conséquent, queleSvH
Veur des hommes n'ait conservé après si
résurrection, et ne conserve encore matflCe
nant dans le ciel les stigmates sacrés de si
fassion. C'est la pensée de rEglise.qaitôN'
nous les représenter comme tovyoars ot-
verts , à l'instar d'un refuge pour les j*;
cheurs, et de sources abondantes M
découlent sans cesse les grAces les plus f^
cieuses pour le salut de chacun des hoaM
en particulier.
L aiiôlre saint Paul dit au chapitre Ti •
sa Lettre aux Calâtes f qu'il porte sufSJJ
corps les stigmates du Seiçneiu'Jésâs:^ 1
cœtero nemo mihi molestus stt : ego eum^
gmata Domini Jesu in eorpore meo fff^
(1270). Or, on se plaît généralement Ï^Êtor
buer a ces paroles le sens que nous veoW
d'indiquer; c'est-à-dire l'image des phto
de la passion du Sauveur miraculenseoMt
1267) Voy. VArt notoire publié à la suite des g»
vres d*Âgrippa, à Lyon, chei les frères
sans date. Toutefois, cette édllion est
incomplète.
(1268) Luc. XXIV, 59.
(1269) Joan, xx, 26.
(1270) Gaiat. vi, 17.
rifn4^e aui pieds , aux mains et au cOté
'Apôtre, Mais celte inter]ïrétatian (inrutl
! nouvelle; elle est absolument iii<"onniie
IQtiquité, dit le P. Tiriii : saint Jérôme ,
Il Àmbroîse» saint Chryso>tonie. Théf>
lacie, sflint Anselme r bainl Ihomas^
'mon, n'ont jamais, ajoute-t-il» entendu
là autre diose que les ci cti triées des
usures dont saint Paul fut couvert au mi-
i des persécutions «ju'il eut h si^bir pour
js-Chrisl, Personne jiarmi lesamnens,
iie-t-il encore, n'a jamais compris que
cinq plaies du Sauveur aient été impri-
15 sur le corns du grand Apôtre^ comme
lit qu'elles Font été dans des temps pluj»
lemcs h saint François et à sainte Ca-
^if|0 de Sienne,
i sont \h , en eUet , les deux [dt|s
tons exemples relatés par Fhistoire,
i allons en parler en deiail; mqisde(>uis
^ conibiefi de stigmatisées le monde
>il j»as vuesl C'est grand pitié que Figno-
la de cens , toujours bienveillants et
Hf, qui prennent [rouf des faveurs di-
ïs des ma rages naturelles , résultant de
|Uies maladies au nom peu dé<^ent, ou
Vificesde U fraude; et c est une çrando
Wmt que la fraude dans une omtière si
•ectable et si sainte.
I Charpy, de Trojes, était stigmatisée;
tjceMt^r de Valogneiy était sti^^uiatisée ;
ie Desvalléos, de Coutances, était; stig-
isée; la (ladière était stigmatisée, et
bien d'autres encore l Nous on avons
lU qui ne méritaient rien moins que le
om de saif\tt$ qui leur était aMribué par
iIlbHc railleur ou crédule ; il y avait tles
rulsionnaires deSaini-.VIédard qui étaient
natisées. Mais laissons rcloralier le ri-
I sur ces ignoliles acteurs de i-omédios
ilégGs; la liste ne serait ni courte ni étli-
e. ( Yoijei les biographies de ces ditî'é-
s personnages).
n a bien pu prendre pour de saints
coates les ujorques singulières impri-
s quelquefois aux pieds et aux mains de
Irncs pefsonnes atteintes de cruelles
tuiles, d'autant plus que cqs mômejs
qucs, d*un caract^'^re intermittent, na-
lenl à intervalles réguliers. Le fer les
Hre parfois, efi traversant les pieds et
nains, sans produire aucune sensation ,
lus exciter TelfusiQu tlu sang. Les exem-
1 en sont nombreux dans Thistoirc des
ïécîures pour cause do sorcellerie; la
oce médicale les considère comme un
syujptÂmps les plus caractérisés, quoi-
fares» des atlcclions utérines spasmo-
les. Les aifei tions sfiasmodiques elles-
les» dans la variété et rétrangcté <le
énomônes , (troduiserit quelquefois
, queh|uefois la ratalefisie, la lélbar-
'extase, et un éial de lucidité pareil à
ii qui provient du sommcU magnétique
dil somnambulisme naturel. Avec ces
lents, on [>eut arriver h des résultats
?sôs» suivant les circonstances cl les
i»s : à un procès pour cause de sorcel-
cornïiic autrefois, ou bien a la répu-
I)lCTt03(N. DES MlRAÇLliS. U.
r
Tel
10^
tation d'une sainteté éminente. L'égarement
provient de l'absence d'une science positive
et pratique; de trop de firécipitalion dans
les jugements, d'un rôle; de tron rrcntôte-
meiU pour le naturalisme, de 1 autpe côté.
Avec des dispositions h ta piété et une
sag«* direction , une personne atteinte des
inîirmités que noi|s signalons, arrivera récl-
lûinent h une sainteté consommée, nuis-
qu'elle sou (Frira les plus grandes douleurs
et le plus long martyre en union avec D*eu
et dans la vue tle lui plaire; mais ses eIta^es
et les sigries eittériôurs de ses m^ux , loin
d être la |*fcuve de sa sainteté, en seront
rofigine et la cause. Avec un esnrit tout
mondain, elle traînera une vie misérable et
sans consplalion , liemandant inutilement à
la science humaine des soula^^emenl^ et des
remèdes. Avec une Ame pervcric , les terri-
bles accidents do sa |>énihle existence de-
viendront pour elle des moyens de trpmper
le public par l'hypocrisie et'la feinte.
Ceci soit dil xans aucune application aux
personnages donlTKglise nous propo:?c les
vertus ^ imiter. Inclinons-nous avec respec^
devant les grAces signalées qu'ils reçurent
de Dieu, et là ofi la nature est surpassée ,
ne faisons jjas de la science bors de propos,
caserait rétrograder; sans application égale-
ment à des personnages vivante, que nous
n'avons |>as à juger : Probatt $pirhus si f^
Oeasint, (IJoan. iv, 1.) Prophetia$ nolifeâper^
nere. Omnia Qutem proOnie. (/ TH^mm, v, Ip.)
Lo plus savant de nos ilémonogra(»hes
modernes, le marquis de Mirville ( Vov,
^y^umkjoLoqm^ \k 300), nous révèle, d'après
l*^s actes de la société des IhéoiOphes ma-
gnétistes J*Avignon, que le magnétisme
nroduij des extases, fit (juc « les stigmatesde
la rédeuifjtion se trouvent quelquciois aj»pli-
questnutacoupsurftlusieurssomnambule8.il
Ceci mérite une grande attention, car si !o
démon, transformé en ange de lumière y
ou si la nature peuvent si bien |>roduire le»
plus saintes ap|iaremes, il faut renverser la
(îropositton, et juger, non filusde la saipleié
des per5oaïiflgcspûr*eur stigmatisation, mais
de la sainteté des stigmates [\ar la vie des
personnages stigmatisés.
Au^ii le savant pape Benoît XIV, dans son
Traité de ta canonisaiiondeê saints^ n'atlacfid
pas une importance majeure à la stigmatisa-
tion, et n'y cherche ilullement une raison
démonstrative de sainteté; il avertit lui-
m<^me que la nature peut y avoif quelque^
fois autant de part que la grâce.
Voici do quelle manière et en queU lar-
mes saint Bonavenlure parle de la vision
séraphique et dos stigmates de saint Fran-
çois d'Assise :
« François , le serviteur et le ministre
vraiment fidèle de Jésus-Christ , étant ef^
prières sur TAlvernia, s'élevant h Dieu pëv
la ferveur séraphique de ses désirs, et sd
transf*»rmanf [>ar les mouvements d'una
compassion tendre et alleitueui^e en celui
qui, })ar l'excès île sa charité» a voulu Alra
crui'ilié pour nous, vit comme un séraplnn
ayam six ailes éclutantes et toutes de feti
4067
STI
DlCTlONNAIRt:
STI
lOtt
qui descendait vers lui du haut du ciel. Ce
séraphin vint d'un vol très -rapide en un
lieu de Fair proche de François, et, alors,
parut entre ses ailes la Qgure d'une homme
crucifié, qui avait les mains et les pieds
étendus et attachés à une croix : deux ailes
s'élevaient sur sa tête, deux étaient éten-
dues pour voler, et deux voilaient tout le
corps. Voyant cela, François fui extraordi-
nairement surpris; une joie mêlée de tris-
tesse et de douleur se répandit dans son
âme. La présence de Jésus-Christ, qui se
montrait à lui sous la fiffure d'un séraphin
d'une manière si merveilleuse, si familière,
lui causait un excès de plaisir; mais au
douloureux spectacle de son crucifiement,
son âme était transpercée de douleur comme
d'un glaive. Il admirait profondément que
l'infirmité des souffrances parût sous la
fij^ure d'un séraphin, sachant bien qu'elle
ne s'accorde pas avec son état d'immorta-
Jité; et il ne pouvait comprendre celte vi-
sion, lorsque Dieu lui apprit intérieure-
ment, comme à son ami, qu'elle avait été
présentée à ses yeux, afin de lui faire con-
naître que ce n'était point par le martyre de
la chair, (mais par l'embrasement de l'âme,
qu'il devait être transformé tout entier en
une parfaite ressemblance avec Jésus-Christ
crucifié. La vision disparaissant, lui laissa
dans l'âme une ardeur séraphique, et lui
marqua le corps d'une figure conforme à
celle du crucifix, comme si sa chair, sem-
blable à de la cire amollie et fondue par le
feu, avait reçu l'impression des caractères
d'un cachet; car aussitôt les marques des
clous commencèrent à paraître dans ses
mains et dans ses pieds , telles qu'il les
avait vues dans l'image de l'Homme-Dieu
crucifié. Ses mains et ses pieds étaient per-
cés de clous dans le milieu; les têtes des
clous, rondes et noires, étaient au dedans
des mains et au - dessus des pieds ; les
pointes, qui étaient un peu longues et qui
paraissaient de l'autre côté, se recourbaient
et surmontaient le reste de la chair dont
elles sortaient. Il avait aussi à son côté droit
une plaie rouge, comme s'il eût été percé
d'une lance, et souvent elle jetait un sang
sacré, qui trempait sa tunique et ce qu'il
portait sur les reins (1271). »
Sans doute , ce témoignage n'est poini
d'une contemporanéité parfaite : saint Bona-
venture écrivait en 1261, et saint François
d'Assise était mort en 1226; mais voici des
aflTirmations entièrement irréprochables :
« Immédiatement après la mort du bienheu
reux martyr de l'amour divin, le frère Elie,
vicaire général de l'ordre, dans sa lettre cir-
culaire aux différentes maisons du même
ordre et écrite à cette occasion, disait : « On
a vu François, notre frère et notre père,
quelque temps avant sa mort, dans un état
de crucifié, ayant sur son corps cinq plaies
semblables à celles de Jésus-Christ ; des
clous, de la couleur des clous de fer, per-
(1271) Voy. Lëgend. Bonavent., c. 13.
(1272) Luc. Tudens., Ilb. ii, cap. 1 1,
çant ses pieds et ses mains, son côté étant
ouvert comme par un coup de lance, d'où
souvent il sortait du sang. »
En pressant les termes de cette lettre, («d
en pourrait conclure que les stigmates de
saint François furent transitoires, et qu'w
moment de la mort le miracle n*était plus
sensible. Cependant, c'est ropinion con-
traire qui est établie.
Quoi qu'il en soit, Luc de Tuy, venu k
Assise dans l'année qui suivit la mort du
séraphique saint François, pour recueillir
les témoignages lelatifs aux vertus et aox
miracles de l'homme de Dieu, trouva h
croyance à celui-ci si bien établie, qu'il
écrivait quelques années plus tard, dans on
livre où il voulait prouver que le Sauveur
a fait reçu le coup de lance au côté droit,
ces paroles remarquables : « Produisons,
pour mieux écJaircir cette vérité, les stig-
mates du bienheureux Père François. On y
voyait les marques des quatre clous de NÔ-
tre-Seigneur, ainsi que la sainte iégendt le
porte et que l'assurent beaucoup de reli-
gieux et des séculiers , clercs et laï-
ques, qui ont eu le bonheur, il y a cinq
ans, de les voir de leurs yeux et de lestoo»
cher de leurs mains. On lit aussi dans cette
sainte légende, qu*après Theureuse vision
d'un séraphin crucifié , les marques des
clous commencèrent à paraître dans les
mains et dans les pieds du saint homme,
conformément à ce qu'il avait vu. Ce n'é-
tait pas seulement des ouvertures £sites par
des clous, mais c'étaient des clous mêmes,
formés de sa chair; et pour lui donner one
parfaite ressemblance avec Jésus-Christ oth
rifié, son côté droit avait une plaie ronge,
comme s'il eût été percé d*une lance, et il
en coulait souvent un sans sacré, qui trem-
pait sa tunique, avec le vêtement qu'il |W-
tait sur les reins; en sorte qu'à sa mort, les
clous qui perçaient ses mains et ses pieds,
et l'ouverture de son côté sanglant le firent
f)arattre commas'il venait d'être détaché de
a croix, représentant au naturel le craci-
fiement de 1 Agneau sans tache qui lave kf
péchés du monde (1272). »
La vérité des stigmates de saint François
ayant été contestée de différents côtés et
par diverses [)ersonnes, le pape Grégoire IX
publia à ce sujet trois bulles, dans lesquelles
il rafilrmait de nouveau. Dans la première,
datée de Viterbe le 2 avril 1237, il disait:
«François a reçu, par une veitu divine,
pendant sa vie, des stismates aux mains,
aux pieds et au côté, lesquels y soIltd^
meures après sa mort. La connaissmee
certaine que nous et nos frères les cirdi-
naux en avons eue, aussi bien que de ses
autres miracles, certifiés authentiquement'
par des témoins très-dignes de foi, a été le
principal motif qui nous a porté à le meltn
au catalogue des saints , de l'avis de nos
frères les cardinaux et de tous les prélats
qui étaient alors auprès de nous (1273). »
(1273) Voy Ratnaloi, sub aimo 1237, n^tW.
STI
DES MIRACLES.
STI
IU70
|i$iiil dans une seconde, égalemeni
»e de Viterbe, le 31 mars de Ta munie
éc : « Ouélles preuves n'a-l-Dii [ms que
it François, après avoirrevtHu l'Iiabit de
itenco, acrurillé sa thair jiar la praiique
linuelle tk\s vertus, et que les sLij^uiates
ni élé vuritablemeiil imprimés? Ccau-
|l de personnes très-dignes de foi, qu il
Il à la boulé divine de rendre lémoins
celle grande ojcrveiUe, en eerlitieiil la
lé, el elle est autorisée par TEdise, qui
■é de là, et d*un très-grand noiidjre d*au-
miracles Irès-aulheiitiqiies, le |*cim;iti."il
if de la canuiii:!»aiioa du bienheureux
'esseurllS?'*),
nùn^ dans une troisième, de la môaie
^, adressée au\ prieurs et provinciaux
'ordre des Frères prôibcurs, dont quel-
I membres avaient osé conlester la vé-
âu miraelc, le même souverain i^ontiie
rniede nouveau» et fait défenses exprès-
d'enseigner le coiilraire (1275).
îi 1254, le souverain pontife Alexandre
idirmail dans un sermon, auquel assis-
nt plusieurb membres de Tordre Sera-
Iue el saint Bonaveniure lui-même,
avait vu de ses profires yeux les stig-
es du saint confesseur. « Ce n*est point
B ui chimère^ lorsque nou> parlons des
maies de saint François, disait-il dans
bulle datée de Tannée suivante, rar
s en avons une ronnaissanto person-
et Dieu nous ayant accordé le privilège
16 étroite liaison avec le saint homme,
que nous étions attaché à la personne de
*e prédécesseur, le jmpe Grégoire IX
i ron joint h ces témoignages si positifs
i précis le culte traditionnel qui se rat-
le h l'Alvernia depuis la mort de saint
tiçois d*Assise, et Tinstitution de la féie
SainlS'Sligrnates, qui dale presque de
ifiiue éporjue, il ne sera plus possible,
De en tant que critique, d'élever le
lidre doute sur la réalité du miracle.
n a dû remarquer celle particularité,
les stigmates des pieds et des mains,
lieu d*ètre des ouvertures, avaient la
lie de flous enfoncés et restés dans les
irs, doni lestôtesel les pointes formaient
saillie.
o o*oserait pas dii-e, nous le supposons
aaoins, que ces marques divines furent
rimées aux pieds et aux mains du bien-
peux confesseur par la puissance de
agination; el si on Fosait, nousdeinan-
lons qu*on citûl quelque autre exemple
ingue è celui-ci.
près Thumble saint François-d'Assise,
ite Calherine de Sienne est Tune des
matisées les plus insignes. Nous n^avons
à reproduire son histoirR. Nous place-
ïs ensuite sainte Lucie de Narnia, cano-
te le 26 mars 1710. LT-glise a pronnncé,
la bouche du souverain pontife en «es
% circonstances, aussi bien que [pour
it François d'Assise.
874) Voij, yfkt>M7iii. Annal. Ord. Minor,
« On connaît dans TEglise catholique un
nombre assez considérable de pieux |ierson-
nages qui, depuis saint François d Assise»
oui atteint ce degré d'amour contemplatif de
Jésus, expression la j>lussubbme deTunion
à ses souurances, désignée par les thérdo-
gi^!ns sous le nom de vulnus divinum^ pfaga
amoris divina. Il y en a au moins cinquanto
de connue, Véronique Giuliani, de ror<iro
des Capucines, morte h Citadi t^.astello en
1727, est la dernière de ce liomhre qui a
élé carumiséc (le 26 mai IS^lj, Sa biogra-
phie, publiée à Cologne en 1810, donne une
des( ri [il ion de Télal des [tersonnes sligina-
tisées, qui serapiiorte à beaucoup d'égards
à Tétat de Anne-Catljcrine iùnmerich. Les
|>lus connues ayant vécu de nos iours iont
les donniiicaines Colombe Sclianolt, morte h
Bamberg en 1787, Madeleine Lorger, morte
à Hadamar en IH06, et Rose Serra, cafïucine
à Oziéri, en Sardaigne, stigmatisée en 1801. »
(Labbé de Cazâlks, lie de Catherine Ein-
mcfich.)
Ne pouvant entrer ici dans le détail de
ces diverses stigmatisations, puisque nous
n'écrivons ni un traité, ni miQ histoire^
t^nïl nous sufTisc de les avoir indiquées.
Nous n avons plus à parler que de quelqties
stigmatisées aduelfement existantes, et
auparavant delà sœur limmerich elle-même.
Nous en connaissons [.ersonnellemenl quel-
quês-nnes, que nous laisserons rhnus 1 obs-
eurilé,d oii il n'a pas plu à Dieu de les tirer.
Ce phénomène, naturel ou divin, n*est
pas aussi rare qu'on pourrait le croire. Mais
tout naturel quUl [«eut ^trc en plusieurs
personnes, il se sanctifie et se divinise, pour
ainsi dire, par Tusage qu'elles savent en
faire, et Taugm**ntaiion de foi , d'au\our
divin, de fjatienre et de résignation chré-
tienne qu'il [Produit en elles. Et qu'on nous
permette ici une réflexion» qui sort do notre
sujet, bjais qui est apjdicable h beaucoup
dauircs. Il y aura, au jour du Dieu qui sait
tout, qui Juge tout et qui manifestera tout»
une graiide désillusion pour tant de per-
sonnes qui ont cru reconnaître le cachet
divin où il n'était j)as, et pourtant d'autres
qui ont osé entreprendre de Teffaccr où il
était.
La sœur Emmerich, religieuse au cou-
vent des Augustines, à Duhuen, en West-
fdjalie, re<;ue à TAge de dix-sept ans dans
cette communauté^ y vécut environ trente
années. Elle fut longtemps en proie h de
grandes soulIVances, qui n altérèrent jamais
re calme de son âme* Dieu, dit son biographei
éleva cette tille à un état si dégagé des
sens, qu'elle fut pendanl de longues années
sans prendre de nourriture ^oHJe* De plus,
elle portait sur son corps, par des stigmates
sensibles, les cinq plaies de Jésus-Christ.
Ces plaies rendaient du sang tous les ven-
dredis, et le môme jour il jaillissait du
sang de son front. Le préfet de Munster,
sous la domination française, lit visiter la
sœur Emmericli i»ar des médecins, qui lui
(li7G) Voy, Bo\4ve:«Tt;ii.« cap. 15.^ — -« Cll£RU^
BiMi Bulhr. Ihm.^ t. 1, p. K3, fui.
IQ71 STl DICTIONNAIRE STI «W
prescrivirent un traitement, mais sans pou- Hle a joui de la confiance d*hommes émi-
voir ni cicatriser les plaies, ni supprimer nents et distingués par leur sagesse : li
l'écoulement du sang le vendredi. On ajoute docteur Overberg, doyen de Munster: le
que le nonce dans les Pays-Bas (apparera- médecin Von Drûffel, qui écrivit la relttifla
ment monsignOr Ciamberiani, qui toutefois de toutes ces merveilles dans le journal de
médecine de Salzbourg; le docte Brentaoo,
ment monsignor Ciamberiani, qui
n'était pas honoré de ce titre) se transporta
sur les lieuT, pour s'assurer de la vérité, et
Sue le gouvernement protestant de Munster
t constater ce^état singulier (12T7).
Clément Brentano, son historien, raconte
dans les termes suivants la stigmatisation
de lasœurEmmerich. Elle avait vingt-quatre
ans et n'était pas encore religieuse, lors-
Siu'un jour méditant à genoux sur la doul-
oureuse passion du Sauveur, elle fut ravie
en extase. Il lui sembla voir le Sauveur lui
présenter deux couronnes; elle choisit celle
d'épines, et à son réveil elle se trouva stig-
matisée au front, comme par une couronne
d'épines. Elle tint pendant longtemps cette
iSaveur très-secrète, mais pourtant sans pou;
voir dissimuler absolument le sang qui
coulait parfois en abondance des blessures.
Catherine n'avait cessé, depuis ses plus
tendres années, de prier ardemment le Sei-
gneur de lui imprimer fortement sa sainte
croix dans le cœur, afin qu'elle ne pût ia-
mais oublier son amour infini pour les
hommes. En faisant cette prière, elle n'avait
jamais songé à demander un signe extérieur ;
mais, vers le mois de septembre 1812, elle
reçut dans une vision une merveilleuse
empreinte de la croix sur la poitrine, accom-
pagnée des plus cuisantes douleurs. Cette
croix, longue de trois pouces, était d'un
rouge vif; elle a été vue de plusieurs per-
sonnes dignes de foi, qui témoignaient aussi
en avoir vu sortir du sang le vendredi.
Le 29 décembre de la môme année, Cathe-
rine étant ea extase, le cœur pénétré de
douleur au souvenir de la passion de Jésus-
Christ, et consumée du désir de souffrir
avec lui, elle aperçut tout à coup, envi-
ronné d'une brillante lumière, la forme res-
plendissante et animée du Sauveur crucifié.
Ses blessures sacrées rayonnaient comme
cina étoiles lumineuses. Catherine, émue
de douleur et de joie à la vue de Jésus,
sentit redoubler en elle le désir de soufl'rir
avec le Seigneur. Alors des foyers lumineux,
qui marquaient les cinq plaies, partirent en
même temps cinq rayons qui, se dirigeant
vers elle, vinrent frapper ses mains, ses
pieds et son c6té droit. Le sang en jaillit
aussitôt, et elle demeura sans connaissance,
les bras étendus en forme de croix.
Après six ou sept années, la source du
sang des stigmates se tarit, les stigmates
eux-mêmes s effacèrent peu à peu et dis-
parurent presque entièrement. Il en a été
de même pour les stigmatisées de Capriana
et de Caldaro (1278).
La sœur Emraerich a joui pendant toute
sa vie de la plus pure réputation de sainteté.
(1377) Extrait de la Relation de Tabbé Manesse,
de la con^réealion de Sainte-Genevièv(% ancien
prieur-cure de Braiiges, éditée en 1820, chez
Baucé. La sœur Emmericli mourut en 1824.
(1278) Haec observatio gravis est, et gravier crit
historien de la stigmatisée ; le comte Léopold
de Stolberg, si bien connu dans le monde
littérah^ ; le vénérable Saïler, évôaue d«
Ratisbonne ; monseigneur de Sausin, éTèque
do Blois, qui n'en parlait qu'avec respect et
admiration, * ...
Soumise à l'examen de commissions mé'
dicales et de commissions ecclésiastiques,
elle en sortit toujours avec honneur; da
sorte qu'on ne peut en aucune maniera
soupçonner la fraude. Une fraude de la part
de sœur Emmerichl Sa vie tout entière
est une réponse péremptoire à des supposi*
tions si injurieuses , et quant à la part que
la nature y aurait eue, la science n'a pas est
la déGnir.
11 existe à Caldaro, dans le Tyrol, petite
ville du diocèse de Trente,, une exta-
tique aussi remarquable par sa piété émU
nente que par la puissance, la lonpie durée
et les phénomènes de ses extases. Maria
Von Mœrl, née à Caldaro le 16 octobre 1818,
d'une famille noble, fut élevée dans la piété
par une mère excellente. Dès son enfance
elle était le modèle de ses compagnes ; mais
bientôt des maladies vinrent Tassaillir,
Ayant perdu sa mère à l'âge de quinze ans,
elle se trouva chargée de tous les soins de
la maison, ses frères et ses sœurs étant pres-
que tous moins Agés Qu'elle.
Aux maux et aux douleurs que souftiii
Marie, se joignaient des peines domestiques,
des épreuves, des tentations du démon. St
ferveur y ajoutait encore des pénitences
volontaires, des jeûnes, des veilles prolon-
gées dans Toraison. La nuit, elle interrom*
pait son sommeil , ou dormait sur la terre
nue. Elle se levait deux heures après minuit
I)our prier; elle allait de grand matin à
'église, et souvent, trouvant la porte fermée,
elle se mettait à genoux en dehors, et atten-
dait en priant. Les objets particuliers de set
méditations étaient la passion du Sauveur
et l'Eucharistie. Son recueillement dans la
communion était admirable ; elle passait
une ou deux heures à l'église , toujours
immobile, et il fallait la secouer, pour la
rappeler à elle et la décider à rentrer I la
maison. Elle fit le vœu de chasteté perpé-
tuelle, et demanda à être reçue parmi les
sœurs du tiers ordre de Saint-François, qui
ont un couvent à Caldaro, et elle, y eiAt
sous le nom de Thérèse.
Dès l'âge de dix-huit ans, elle était accablée
d'infirmités. En 1831, on la déclara incurable,
et près de mourir. On lui administra |rfii-
sieurs fois Textréme-onction , et on hii
récita les prières des agonisants. Cependant
61 conreratur cum assertione auctorîs, dlceatis
mulicbria cessasse in Catherina, et sangiiiBen
fluxisse versus piagas stiginatum. ProquaDto foeril
in his niira^ilibus gratia aul natura, vel uierqoe.
Deus scil.
STl
DES MIRACLES.
sn
IU7I
grandes souïfranees cessèrent, et c'est
s aue commencèrent ses extases» D\ibortl
ï.cluraient f)eu do temps, et on sVn
fcevait à peine; mais eiisuile elîes de-
vînt si longues, qu^elles furent remar-
îsr. Le 2 février 1832, fiMc de la îniritica-
, la pieuse fille eut ^ peine coninuinié,
Ile ftit ohsorlidc dans une extase de
|t-5Jx heures, qui ne cessa qu'à ce mot
ion ronlesseur, mr obéissance. Depuis
lois de juin 183â, ï*exlfl^e était ruiotî-
ine. Le jour de !a Fête-Dieu 1833, elle
Il s'élever subilemenl, et restn loriglcmns
noux et en exl^n^e sur son Ul. Depuisle
I d'août de In même année, Textase lut
luelle, et enfui elle devint [permanente.
irie est coucliée sur un petit lit, toujours
liée» immobile, les mains jointes sur la
rine, les veux r*uverls, élevés vers le
p mais fixes. Elle ne j^arle jioint, ne
pe point, ne dnrl [loint. Sa vie est toute
iiuellc. Elle se lève quelquefois rapide-
lt, el se lient à fj^enoux les mains jointes
BS bras étendus. Elle salue d'un doux
'ire, et prend les mains des ecelésias-
es pour les apjTocher de ses lèvres,
anl Vusage du pavs ; tout cela sans
er. Dans cet état, elle ne paraît sensible
icune impression extérieure; et ce qui
plus étonnant c'est qu'il suflll pnur la
rrir de quelques graj^pes de raisin ou
|uelques tranches de fruits et de quel-
B gorçées d'eau, prises a t-ilusieurs jours
lervalle.
epuis quelque temps, par ordre de Tévô-
de Trente (1279), son confesseur lui
Dite la communion trois fois par semaine^
ii le jour. Elle la reçoit à genoux, et
ek genoux tout le temps de son action
criées. Pendant toutes les messes qui se
ibrenl dans les égli.ses de Caldaro, quel
f»uisse être le cnaugemcnl des heures,
s'unit h la consécraiion et h la commu-
% du prêtre, se lève et s'incline pour
rer, comme si elle était devant TauteL
I fait la même chose, quand on donne ta
édiction du saint sacrement; elle en est
rlie par un sentiment intérieur. On a
staté à cet égard sa précision et son
Dtilude. Le vendredi, elle s'occupe de la
sion du Sauveur, et en suit toutes les
ionstances. Lq& impressions qu'elle res-
I successivement s^ f»eignent sur soQ
tge.
M mois de mars 1831, on commença à
Mirquer qu elle avait les stigmates de la
Sion. Une centaine de témoins les ont
I à ses^ mains, quelques-uns même à ses
dS) et îies dames les ont vériliés à son
I, La vertueuse fille cherche h les dissi-
îer; elle porte pour cela de longues
fiches. Elle a le discernement des esprits
la prévoyance des choses futures. San^?;
1er, elle donna un avis à un religieux
se recommandait à ses prières et lui
Dira dans un psaume un verset qui lui
indiquait un défaut II corriger. Le religieux
fut étonné, et fondit en larmes.
En juin 183/*, Tempereur François I*' la
nomma dame de l'institut de Halle, avec
une pension de ?*00llorins. Son étal extraor-
dinaire lui attire le respect général. On
accourait en foule <ic tous côfés dans les
premiers temps de Textase, lorsque chacun
jLiouvait la voir. Sur la fin de 1^33, le doyen de
Caldaro calcula qu1l n*é(ail pas venu moins
de trente mille personnes; dans certains
jours, on a compté jusqu'à cinquante car-
rosses h la porte de son habitation.
L'évê<pie de Trente vint lui-même è Calda-
ro» el crut devoir ordonner qu'ancun étranger
ne fût introduit désormais près de Maria von
Mœrl sans une permission érrilc de l'évéché.
peu de gens sortaient de sa chambre sans
être touchés et singulièrement édifiés.
Tous ces faits sont attestés par une foule
de témoins. Le clergé de la ville de Caldaro,
l'évêque do Trente, sou chapitre, ne i>arlenl
de Textatiquc qu avec un profond respect.
Beaucoup d'autres prêtres, des professeurs,
des gens de lettres, des médecins, des ma-
gistrats ont vu la servante de Dieu, et Vont
admirée, Cbez bi ameuip de personnes, Tad-
miration a été jusqu'à reuthousiasmc,
A Dieu ne plaise cjue nous voulions
jeter le moimire doute sur des faits dont
Vaullienliciié est iiiconleslable, ou 5»\r la
piété émînenlo de la [>auvre extatique. Mais,
à t>art celte [uété angélique et les mérites
de si grandes souifrances endurées avec
une si grande résignation et un si grand
amour de Dieu, posons la question au point
de vue du naturalisme ;
L extraordinaire qu'on remarque en Maria
von Mœrl est habituel à toutes les extati-
ques. Lorsque ses stigmates ont saigné, ils
se recouvrent d'une croûte noire et insen-
sible : ainsi il eu était aux xvf et xvu*
siècles de tant de malheureuses hystériques
l»rûlées comme sorcières par les |<àrlcments.
Elle a le don de seconde vue; ainsi en
est-il des magnétisés, de beaucoup de som-
nambules el de beaucoup de convulsion-
naires (1280); pendant ses extases, tout co
qui se |iasse autour d'elle lui est étranger,
la voix seule de son confesseur peut la faira
revenir à l'état naturel ; ce phénomène n'est
pas moins remarquable dans les magnétisés»
a l'égard des personnes qui leur sont itjm-
pathiqur*, ou qui sont en rapport avec eux.
Ellecstelle-môme en rcipporf et on communi-
cation de pensées el de synq^aihies avec une
pauvre fille, qui é[»rouve des maux analogues
et demeure h une douzaine de lieues de là.
nouuuée Douiiniea Lazzari, et dont nou^
allons fwirïer.
Les (>ersonues qui n'ont pas étudié ces
questions, et n'ont pas été à même de com-
l»tiror des centaines d'exemples analogues
relatés dans les écrits des médecins, dans
les ouvrages qui traitent du magnétisme el
dans les actes des cours de justice el parle-
nt» Mgr Fr.inçois -Xavier Ltisitiii.
\W>) Les (Iciimnographes modt.riics rccoanaiisenl en ce ca* l'œuvre <le Saf^n.
1075
STI
DICTIONNAIRE
STI
ira
merits relatifs aux affaires de sorcellerie el
de possessions du démon, croiront difficile-
ment el comprendront encore moins que
tout cela puisse être naturel. Et cependant,
si la science ne rexpUque pas toujours d'une
manière suffisante, du moins elle le constate^
et l'explique souvent.
Ainsi parlent ceux qui ont plus étudié les
œuvres de la nature que celles dé la grâce,
les naturalistes et les médecins en général;
ce qui prouve, au moins, que le discerne-
ment n est pas chose facile. Mais, à notre
avis, sj les amis du merveilleux ne sont pas
toujours assez sur leurs gardes, les parti-
sans du naturalisme sont ordinairement trop
exclusifs, et posent en principe ce qui est
en question : savoir, que c'est la nature qui
fait tout. Puis, partant de ce beau principe,
ils vous disent avec un grand aplomb: puis-
que la nature opère toutes choses, vous
voyez donc bien qu'elle peut s'élever jus-
que-là; et argmentant après cela d'un pre-
mier exemple aussi mal prouvé, ils en con-
cluent au naturalisme d un second. Oui la
nature a des secrets inconnus et aussi des
forces ; mais la grâce pareillement ; et, en
toutes choses, rien nest plus voisin de
l'erreur qu'un jugement précipité ou un
système exclusif.
Dans le diocèse de Trente on va encore
voir une autre personne, Marie-Dominique
Lazzari, fille d'un pauvre meunier, demeu-
rant à Capriana, dans la vallée de Fienne.
Maria-Domenica naquit au village de Ca-
priana, en l'année 1816. Sa mère était déjà
avancée en âge, lorsqu'elle lui donna le jour;
elle perdit son père quelques années après
sa naissance. A l'âge de treize ans, elle
éprouva une longue et douloureuse maladie,
à la suite de laquelle elle n'a plus quitté le
lit. Elle est toujours en prières, et montre
la patience la plus angélique au milieu des
plus vives douleurs. Le 10 janvier 1835,
après huit iours d'une surexcitation de souf-
frances et de dou?eurs incessantes, tl apparut
des stigmates à ses pieds, à ses mains, et
autour de sa tête une couronne de blessures,
aui n'ont guère cessé de répandre du sang
epuis lors, et qui en répandent principa-
lement le vendredi. Elle ne répare ses forces
par aucun aliment, nonobstant la perte con-
tinuelle de son sang. Elle se laisse voir
difficilement, et ne reçoit aucune aumône de
personne.
VAddolorata de Capriana excite l'intérêt
à un plus haut degré que l'extatique de
Caldaro, soit parce qu'il est dans la nature
humaine de compatir à la douleur, soit
parce qu'elle fait preuve d'une vertu plus
éminente encore. Laissons parler un té-
moin oculaire :
« Nous avions apporté des lettres de
Mgr l'évôçjue de Trente, pour le pasteur
de l'endroit (1281), aussi obtînmes-nous fa-
cilement l'accès de la chambre de VAddolo-
rata, ainsi qu'on l'appelle. C'était un ven-
dredi, 21 mai ; nous la trouvâmes couchée
(1281) M. Paul de Paole, curé de Capriana.
sur le dos, comme elle Test toujours. Elle
porte l'empreinte des stigmates, dans Ii
plus douloureuse réalité. La couronne«d*4-
pines était aussi très-visiblement marquée
autour de son front par un grand nombre de
petits trous (1282), comme s'ils avaient été
faits avec une grosse épingle ; les blessures
paraissaient toutes nouvelles, quoique le
sang n'en coulât pas en ce moment. Au des«
sous était un intervalle régulier d'environ
un quart de pouce, qui ne portait non plus
aucune trace de sang, de sorte que les bles-
sures qui représentent la couronne d^épines
étaient fort distinctes. Au bas de cette hgoe,
son front , ses paupières , son nez et ses
joues étaient entièrement couverts de sang;
la lèvre supérieure et le bas de la mâchoire
seuls en étaient exempts.
a Le sang avait coulé pendant la matinée,
alors il semblait être sec; les mains deDo-
minica étaient fortement serrées contre st
poitrine, comme si elle eût été en proie à de
grandes douleurs, et son corps entier parais-
sait convulsivement agité d'un léger trem-
blement. Le sang coulait encore visiblement
des blessures des mains, et pourtant celui
qui en avait coulé précédemment et toute
la matinée ne s'était pas étendu au delà de
deux ou trois pouces au plus. Ses mains
jointes étaient si serrées, que nous aurions
pu croire qu'elle n'avait pas la faculté de
les disjoinare ; mais le prêtre qui bous
accompagnait, lui ayant témoigne le désir
d'en voir l'intérieur, elle les ouvrit à l'ins-
tant, sans desserrer les doigts, comme une
coquille s'ouvre sur les bords; de sorte que
nous vîmes distinctement les blessures,
ainsi que le sang et le sérum qui en sor-
taient, et qui coulaient sur son poi^
D'après notre demande, le bon curé prit
aussi la mère de Dominica de nous mon-
trer ses pieds, ce qu'elle fit, mais non sans
quelque difficulté. Nous les trouvâmes dans
le même état que les mains, avec cette
différence bien remarquable, que, au lieu
de suivie son cours naturel et de retomber
sur les jambes, te sang coule de bas M
haut sur les doigts, comme il coulerait si
elle était suspendue à la croix. Nous avions
déià entendu parler de cet écart extraordi-
naire des lois de la nature, et nous fûmes
bien aises d'être à même d'en constater Texac-
titude
« Un médecin allemand que nous rencon»
trames en nous en retournant, et qui était
venu dans le pays uniquement pour étudier
ce phénomène, nous assura qu'il avait vuli
figure de Dominica sans aucune trace de
sang, à l'exception des gouttes suî lelrwA,
Ces changements sont d*autant plus remar-
quables, que sa figure n'est jamais latée:
elle ne peut supporter l'usage de l'eau, soit
froide, soit chaude; néanmoins le sang dis-
paraît entièrement, laissant sa peau parôi-
tement nette, et, ainsi que ce médecin nous
le disait, son visage est parfois d'une beauté
céleste. (1 rendit aussi témoignage que ses
(li82) Il y a cinquante-trois plaies.
8TI
DES MIRACLES.
STI
101
s ne sonl jamais lat:hés, f»as môme par
n^ qui roule fréqueiuineiil Je* i»ie<Js
is re€ou\rent tiabiluellemenl. Nous
ïsà iiiôm»*de vérilier celle assertion, el
JUS convaincre de la vérilé de cette
If ei lieuse circonslanre, lorsque ses [lietis
î furent iriontrus..,. Le sàn^ coule quel-
bis de toutes ces tilcssures dorant la
aine, mais plus aliondaiiimenl le ven-
i, depuiî? trois heures du matin jusque
onze heures ou midi. Il y avait unfï
► odeur *le sang coagule dans la cliamlire,
au'oii ail soin de tenir la len^Hrc toute
c ouverte jour el nuit, niéoie pendant
f* On la [>ïus rigoureuse. Celte jnécau-
emhle nécessaire , pour aballre la
brûlante causée par les soulFrances
jorninica. Pendant les grandes chaleurs,
^efforce de la soulager au moyen d*un
d éventaih On peut vraiuieoL dire
Ile vit dViir, car le 15 août 18'*!*, il y a
! ans révolus qu*e!Ie n*a ni mangé, ni
ni dormi, ne recevant depuis ce temps
la Irès-sainle Eucharistie. »
i relation aflirme que Tautorîté publique
Ifiéme a pris des mesures p*mr s'assurer
l n'existait aucune fraude, ou îa rendre
Ossible.LMdrfo/ora/fl jouit, comme toutes
îitatiqucs, du don de seconde vue et de
leà distance ; elle pos.^ède, comme elles,
Jiscernement des consciences el «les
sées les plus secrètes; elle indique h
mce les personnes qui doivent venir la
ier; elle entend des langues qu'elle n'a
lis apnrises; des miracles ont niôaïe été
'DUS, uil-on, par ses prières (1283).
est une pauvre hystérique qui entre-
* ' r- '^ontemeoU oii qui enlroteiiail il
longtemps encore la pelite ville
aeaerbroun et les pays circonvoisins.de
extases, de ses ravissements el de ses
iîctions. Les malades qui vont prendre
îe lieu les eaux minérales, ré[)andenl au
son nom, el il ne nia n que pas d'écri-
is pour l'admirer el la prôoer (i28iK
extalique s'appelle Elisabeth Ei*pinger;
est née le 9 septembre 181!*, de iiarenls
ureurs, à Niéderbrouni départeuienl ibi
•Hhin, sur les roidins de ïa Bavière cl du
hé de Hade. Elle fut prise à dix-sef^t ans
a cruelle maladie tpii ïa pour ainsi dire
ùifiée vivante, et entln rendue extatique
isionnaire» comme il arrive si souvent
>arcil cas. Ou îie saurait mettre eu doute
Arfâite résignalion, sa piété, son amour
r Dieu, ni même la convictimi profonde
ïllc a de la vérité do ses révélations.
Ba prophéties sont vagues, sans objet ou
I terme |>récis. On a donné au public,
te les événements, celles qui [louvaient
rapporter ; mais comme on les recueille
C5urc qu'elles se |4\>duisent, de mônie
es tient en réserve pour les accommoder
événements, a[>rès qu1Is se sont eux-
mômes produils; te qui est lo moyen il
ne (ms se laisser prendre en rléfaul, maitj
aussi de n'être jamais reconnu comme pro
phètc, h moins que (>ar d'infimes conll
dents, auxquels le public n'est pas oblige
de croire.
Au sur|»lus, dans la crainte de js'av^n-
turer, l'extatique met des correctifs à tous
ses écarts : n Les princes hérétiques el
schismati<iues qui ont été favorables à Pie iX
dans ses malheurs, rentreront enlin, bientôt
peut-être^ dans le sein de TEglise, entrai*
nnnl avec eux une multitude de personnes. .
Dieu veut ramener jiardcs châtiments les
niembres du sanctuaire à la simnlicité et à
res|>rit de leur état. Parmi eux, clés person-
nages éminenls seront immolés, à moins que^
par une protection spéciale de la sainte
Vierge, ils n échappent à la mort,
« Rome verra couler le sang des prêtres ;
plusieurs jésuites seront massacrés; les
couvents seront pillés, les églises dévas*
lées. » Ceci est précis el vrai. Seulement 1a
prophétie a le tort d'ôtre venue longlenqis
après Tévénement. « La France sera bou-
leversée : émeutes, combats, etfusion de
sang, projets sinistres, toujours médités et
toujuors menaçants pour le pays, pour Paris
surloui et quelques autres villes, sourde
agitation, anxiélé générale : tel sera Tétat
social de la France, pendant le renne du
maL » De grAce, prof^hète de malheurs,
combien le rcync du mat durera-Uil? C'était
précisément ce qu'il fallait dire.
Que seraii-ce si nous nous arrêtions à
noter loulce qui est inexact? — Les Romains
devaient se venger cruellement des révolu-
tionnaires qui les avaient trompés. (Révéla-
tion du 10 décend}re). Rome devait être
assiétjée et prise par plusieurs peuples, (lié-
véhition du 15 mars 18i9.).lurHn des grands
qui clatent au [)OUvoir en 1SV8, n'y devait
rester. (Révclalion du 11 décembre laW.)
Un rapport sur Tétai médical de la pauvre
malade ayant été demandé le 28 juillet 18V8
au docteur Kubn, médecin do la localité,
jiar le citoyen Eissen, |frcfcl par intérim, lo
docteur ré[iondil de la sorte ; « La fille Eih
pinger est âgée de trenie-iiualre ans. Dès
sa dix-huitième année, jo lai traitée pour
des accidents nerveux iiyslériformes, très-
graves et irès-opiniâlres. (Cependant, au bout
de (îueb(ues années, les symptômes tumul-
Itieux de l'apparcit nerveux se sont calmés
en partie,,.. Dans rinqiossibililéde se livrer
aux travaux de la campagne comme ses frères
et siuurs, la fille Epinnger, que, du reste,
l'éducation donnée par ses parents y disj)0-
sail déjà, a voué son temps à des exercices
de piété, el h la lecture d'ouvrages qui trai-
taient de malières religieuses. Cette vie
ciMiteruplativea amené des nioments d'extase,
dont les premières apiiarilious remontent à
deux ans..... »
■3^) Voy, Amwteê univcrMlteB c/^* médecine, I.
IXIV, n**iril. Milan.— Detl' estalica di Cttldtiro
Hwln; Miîaiî. -- Le^ menjeh tiifjtUQjihéc* du ïtj*
PkMs, Wiiille, ië45. — Le journal r.iwi de
la Beligmt, H aoiU 1837.
(l^îKi) Voy. Lcttret iur VEAtutuiue itc SjMtr*
broun et ati révtHntion*^ pav \':\hhé Iii*>o?i; à \U^'
ÎM
in
bicfio^NÀiiiE
sïi
IM
k ihicirrogée sur ses moments d*eitaisey
hotre visionnaire a répondu : « Quand iih de
«K ces moments orrive, je h sens déjà deut
« heures à l*avéhce. Mon Ame alors s*élève
* par la prière ; mes prières sont beaucoup
é plUs ferventes ; tout mon être soupire
« après la Divinité, vers laquelle il Sesènt
4 irrésistiblement attiré. Alors les choses
f qui m'entourent ne sont plus rien pour
i moi; je suis étrangère à ce monde; je ne
t vdis et n'entends plus rien de ce qui se
« passe autour de mbi ; tous mes sens sont
^ absorbés nàr les choses surnatulrelles qiie
à la grâce divine m'accorde de voir et d'en-
A tendre, en coiiséquonné de mes prières, i»
if M. le curé de Niédcrbroun à pris note
tour par jour, et depuis dnux ans^ de toutes
les visions qu'a eues notre eitatiqUe. Elle
ti'a jamais Gxé de date pour aucun dés fhits
qu elle à Annoncés. Toutes ses prédictions
se distingùetit par le caractère conditionnel
qu'elle leur donne. Tel ou tel malheur arri-
vera, dit-éllci mais au moyen de là pHère el
de la pénitence, àa mOven de l'intercession
de la sainte Vierge, il pourra encore être
détourné.... Elle semble plutôt avertir que
prédire; elle menace du châtiment, plutôt
qu'elle ne l'annonce.,.. Si tel fait quelle a
prévu ne Se réalise pas^ c'est qu'il a pu être
ptéveriu par là prière i si tel personnage^
dont elle a prédit la mort, survit à la circbn-
islarice qui aurait dû l'emporter, c'est que la
Srièré a pu le sauver. Le système, comme
n le voit, est ingénieux et peu compromet-
tant pour la prophélessô.
. ii Toutefois j il est juste de dire qiie îés
i'évélatiôns laites par la Glle Çppinger se
distinguent constamment par leur parfait
ftccord avec les dogmes de l'Eglise. Le cachet
d'orthodoxie à frappé tous les théologiens
l^tli ont été à même dé s'entretenir avec elle.
.^à On pense bien que notre visionnaire
h'auràit pas acquis tant dé célébrité, siquel-
Ijues-unës des prédictions qui lui sont attri-^
buées n'e se fussent réalisées. Ainsi elle a
prédit la révolution de Février dans les jour-
nées du 6 novembre dernier, du 15 et du 18
février suivant. Voici comment la voix di-
vine qu'elle d entendue le 15 février s'est
exprimée : D'ici à peu de temps J'emporterai
te roi que je n'ai pas placé sur le trône.... Il
y aura une grande insurrection parmi le
peuple. Une grande partie des gens qui entou-
tent le foi actuel-^ essayeront de mettre sur le
trône un membre de sa famille^ mais fempé-^
therai cela (1285).
'«Mais si un certain hombre de ces prédic-
tions se sont confirmées par l'événemenli il
ten est d'autres dont on ne saurait dire la
même chose. Ainsi, d'après notre vision-
naire, le roi Louis-Philippe aurait dû périr
d'une mort cruelle dans les journées de fé-
vrier; mais on répondra à cela qu'il était en
danger, et que c*est uniquement à la verta
de la prière qu'il a dû sdn salut....
k On produit» on exalte les faits qaeréfé^
nement a confirmés ; on passe sous silenct
ou bien on laisse ignorer ceux qtti ti*ont pn
pu trouver leur application, ou qui ont éli
démentis par le tëmp^;
à En résumé, nous VovDns dans Ufilh
Epi)inger une personne tres-nenreusët hjf
térique, faible de poitrine et douée d*niie
capacité intellectuelle très -remarquable;
une personne due Téducation et Tesprit dé
famiile ont portée aux exercices de déTOtiôn,
et cheE laquelle les loisirs résultant de l'état
valétudinaire ont été consacrés à la Vie coih
templativë et à de pieuses méditations. Ab«
irefois elle avait des accès hjstériqafls«
aujourd'hui elle a dés extases ou des visiODi;
la névrose n'a fait que changer de forme :ii
lieu de se manifester comme jadis d^ns lé
système ganglionnaire abdomitial, elle lé
manifeste mamtenant dans I encéphale.
<k Ces Visions rentrent dans la catégorie
des hallucinations, dont le caractère parties-
lier s'etpliqiie par les habitudes dé piété et
par une forte et continuelle application iî
l'esprit' aux matières religieuses. Ces hallil-
cinations sont remarquables par le caracttré
dogmatique dont elles sont empreintes» pf
le sens moral et religieUl qtii y domine» è
enfin par la clarté dans 1 énonciation déi
faits et la teinte vigoureuse des tableaux.
« Fait à Niéderbroun, le 16 août 18M,
é Signé D' Kchh. »
Ce rapport à été livré intégralement ï U
publicité le 15 septembre suivant par le jov-
ial le Courrier du Bas-Bhih. El si nooik
reproduisons ici, c'est moins pour domf
de l'importance à un fait aussi mihiioèilM <
les extases de mademoiselle Eppingerttni ]
comme tempérament à l'admiration dans In
cas analogues.
On ne nous dit pas si là pàuVre maladaeil
stigmatisée; mais elle pourra le demiii^
sans qp'il y ait rien de plus menreîllinu^
{Voy. l'art. Eiitatiqubs.)
Nous n'avons pas avancé de beauooapdiBi \
cet article, nous le reconnaissons, la VBuki
tion des stigmates: mais si quelqu on m air
lecteurs, porté d'inclination à attribuer toi?
jours ces phénomènes à des causes Data-
relies ou toujours à des causes suroatiH
relies , est venu enfin à douter de ses con-
victions ou à comprendre que la questioB
est toujours personnelle et ne peut être ré-
soluC) dans un sens ou dans l'autre, qu'iprii
eiamen et indépendamment de toute aiiii9-
gie , nous n^aurons pas entièrement jetk
notre temps.
11 serait aussi impie d'ôter à la religjootA
qui lui appartient, que dangereux de lui
attribuer ce qui n'est pas à elle ; car c'est
ainsi qu'on apprête à rire à ses ennemis, et
(1285) Ceitc prophétie Sérail émiheinment remat*- voquée? En 1830, Louis-Philippe avaii fait iômh
qtiable, s'il était démontré qu'elle a été faite à la dre à Charles X, il est trop tard. On lui rép««t à
gâte qu'on lui assigne ; mais où est la preuve?.... lui-même en 1848, il est trop tard. Nous duoMéi
Et si les Jioilorables personnes qui raffirroent, trou- même à une prophétie qui se produit après Téfê
Vent la question injurieuse, pourquoi Font-ils pro- nenienl ; il est trop tard.
SWE
DES UlRACLES.
SWE
loat
it baussftr les éfiaulos au\ gens in-
qijflnd ils voiçnl rinsufîîiîanc'e des
dont on crorl réla.yer. Il en esl qui
de ses enseîgnemenls les plus au-
pi de ses preuves k\^ plus solides
bparaison avea les fu^iendues incr-
iju'Hs. voient de lt*urs youit^ tou» henl
$ mains, sons les trouver mcrveil-
«n couï^lueïU que tout est égaleniciU
ide, cl refjose sur des préjugés que
et le progrès corrigeront,
ENBOHG. — Eiiiuiauoel de Swe-
, le plus célf^bre desilléosophes du
èrlts naquit à Stocklioîm le 29 jaii-
18. Il étudia lo phitologiCf la )dnlo-
les nialhématiques et les sciences
es» que les conseils de son père,
rlarques Swelberg, riiabituèrenl de
jieijre à considérer principalement
point de vue religieux» et après avoir
e 1710 à nUt les f>rincipares uni-
de TAnglelerre» de la Hollanilc, de
W* çi lie FAllemagnet il revint se tner
^ où il publia en latin le recueil inti-
ifdaff hijperboréen, et foui^acré aux
I mal hé ma tiques et physiques.
rattés sur Talgèhre, sur la valeur do
, le cours des |)lonéles# le Ouï et le
e la racr, etc.* lui altirèrenl la faveur
ernement suédois, qu'il mérita plus
far rinvenlion d'une Dîachine rou-
I moyen de laque^Ue il fiarvintà trans-
ie Slriemstadl h Ideijal, endépitde
obstacles qu'olTraient les accidents
in, une ehaloupe, deux galères et
randes péniches nécessaires au siège
lérixhstadL Admis en présence de
Xllj il eut fiiusieurs entretiens avec
ice, qui le nomma assesseur au col-
es Mines, En 1719 » la reine Ulriquc
** sous le nom de Swedenhorg,
suivante, il Ht un voyage minéralo-
Suède et en Allemagne, afin d'étu*
DJélhodes (rexploitalion des mines
xe et du Ha riz.
dément iosîruil et d'un esprit ré-
edenborg s'appliauait sans cesse à
er l'origine des cnoses, leurs rap-
între elles et leur mutualité d'action,
.pendant son séjour en Allemagne,
>sa les liascs du système c^u'il deve-
lus tard dans ses Principia rcrum
ium, et dont nous allons essayer de
im léger aper(;u,
Swedenborg, le fini ne peut avoir
{lue que dans FinGni; le fini com-
cnèue à Tunilé simple, et cette unité
oint physique qui, comme le fK>int
alique, n'a [»as d'étendue, mais
jncipe de tout mouvement, I^ forme
iouvement doil èlre la plus parfaite
^ et il n y en a point de plus [mrfaile
pirale*
|Mireil$ points renferment en eux
le (>rinçîf»e aclif el passif du mouvement»
d où naît le premier fini dont le mouvement
doit élre égaîenienl s|dral, du centre à la
circonférence et de la circonférence au cen-
tre; de \h les [tôles opposés. Ces substances
simjdes sont-elles si nombreusesqu*ellesse
touchent el se cbm|irimeni, elles forment
(ies substances comjiosées, ilonl la dernière
esl l'eau, Le sont-elles moins, le principe
actif des substances simples se manifeste
d'une manière nrédominanic dans les sub-
stances composées, sur réchellc desquelles
le feu occupe le dernier rang. Mais comme
les deux principes actif et |>assif finissent
par s'équilibrer cl par s'unir, le mouvement
spîi-al ne disconlinuanl janjais, il en naît le
premier élément, substance du soleil et des
étoiles fixes, qui ont également un mouve-
ment intérieur en spirale, et dont émanent
successivement les autres substances, toutes
placées relativement les unes aux autres
dans xïn état de gradation et dedépen*lance.
Ainsi la substance du s(ïleil produit la ma-
tière magnétique, celle-cî donne naissance h
réther, lequel h son tour engendre 1 air,etc,î
en sorte eue tout se lient , lout s'enchaîne,
dans une harmonie niable, »
Swedenborg ne tarda pas h appliquer
ses idées h la créaUon animée, et particuliè-
rement h rbomme, (mis, sVnga^eaiitdc plus
en plus tlans la roule où il venait d'entrer,
il se crul appelé h fonder la nouvelle Jéru-
salem dont il est question thius VApocalypiê
(128GJ, et. pour se mettre en élat de répon-
dre digneiuenl à une si haute vocation, il re-
nonf;a aux fondions qull rcm[ilissait dans
le collège des Mi nés, etse consacra loul entier
h l'étude de la philologie el des sciences
lliéologiques.
11 entreprit de réformer la religion catno-
lique romaine, et ses dogmes furent adojilés
par un grand nombre de [>ersonnes en Suéde,
en Angleterre et en Allemagne, Son système
religieux est exposé dans le livre intitulé :
La J/rusulcm edleete^ on h Monde spirituel^
qui devait servir d'évangile à ses ade|tte$.
S*il faut l'eu croire, it écrivit son livre sous
la dictée des anges, qui lui apparaissaient à
cet cfrel h des époques déterminées.
Les écrits qu il rédigea, et tous, s'il faut
l'en croire, sous rinspjralion immédiate do
rEsfïril-Saint, sont très-nombreux. Ils trou-
vèrent beaucoup de lecteurs dans toutes les
classes de la société, et étonnèrent d'autant
plus, que la malveillance môme élait forcée
de reconnaître en Fauteur un homme d'une
juélé sincère et de ma?urs pures, un savant
idein d'érudition » un penseur profond. Sa
modeslie et sa [msition indépendante éloi-
gnaient également lout soupçon de vues am-
bitieuses ou égoïstes. Dans la société, Swe-
denborg montrait toute la |»olitesse d'un
homme l»ien né; sa conversation élait ins-
Inictive et agréable, ses manières nobles et
J/auleiir oubli<^ de dire que Swedenborg n'guliéres avec le tuoiulc flesi iiitcUigriiccs, *Tprc*
t visîonruire. S<m premier m ces de folie, avoir été plongé diui» de profondes ténèbres, vu
latîon, û Ton vi'ut, le prii k Londres dans
— '^''ij là qu'il eiumcn commynicalions
p:iB!^cr sous ses yeux les plus liideu\ repiiles, el
enlin ctè inonde d'une luuiière ébloui^&anle.
i085
S\YK
DlGTlONxNAIRE
SWE
ttti
dignes. Quoique célibataire, il aimait à s'en-
tretenir avec des femmes spirituelles et dis-
tinguées, et il évitait en toute circonstance
de se singulariser. S'il venait à parler de ses
prétendues visions, il le faisait avec assu-
rance, mais aussi sans forfanterie. Lorsqu'il
se vit en biUte aux attaques du cierge, il
mit beaucoup de retenue dans ses discours.
Ces attaques d'ailleurs ne lui attirèrent pas
d^autres désagréments, grâce à la protection
d'Adolphe Frédéric et des principaux évo-
ques.
Swedenborg était très -versé dans les
langues anciennes ; la philosophie, la méta-
physique, la minéralogie, l'astronomie, lui
étaient également familières. 11 s'est livré à
de profondes recherches sur les mystères de
la franc-maçonnerie , auxquels il avait été
initié; et, dans ce qu'il en a dit, il établit
que les doctrines de cette institution éma-
nent de celles des Egyptiens, des Perses,
des Juifs et des Grecs. C'est en Tartarie ,
pays régi par des patriarches, que la parole
perdue^ c'esl-à-dire l'innocence primitive,
devait ôlre retrouvée.
Swedenborg avait fait entrer dans la nou-
velle religion qu'il voulait créer des idées
et des formes maçonniques.
il avait établi son système dans un rite
maçonnique , divisé en deux classes de
grades appelés temples.
Premier temple : Apprenti , comj»aguon ,
maître, élu.
Deuxième temph. : Compagnon, maître-
coëns, grand architecte et chevalier, com-
mandeur, kadosch.
Sa conviction sur la réalité de ses visions
et de ses rapports immédiats avec la Divi-
nité était entière; rapports tout à fait inté-
rieurs, s'établissanl par une illumination
de l'esprit pendant qu'il lisait la parole de
Dieu. Aussi l'Ecriture sainte était-elle à ses
yeux Tunique source de la connaissance;
mais il y cherchait, sous le sens littéral , un
sens mystérieux et caché qu'il croyait lui
être révélé dans ses extases.
11 considérait Jésus-Christ comme Créa-
teur, Dieu unique, source inépuisable de
vie, d'amour, de sagesse, de chaleur et de
lumière.
« Il reietait la Trinité hypostatique qu'ad-
mettent les orthodoxes dans toutes les com-
munions de l'Eglise chrétienne, et il ne
voulait voir dans le Père, le Fils, le
Saint-Esprit que trois manifestations di-
verses d'une seule j)ersonne. Selon lui, la
divinité et l'humanité n'étaient point dis-
tinctes dans le Christ,* mais unies comme
l'âme l'est au corps, en sorte que l'incar-
nation n'a nullement modilié l'essence di-
vine en Jésus, de môme que l'humanité en
lui ne différait en rien de ce quelle est dans
les autres hommes. Les prolo[)lastes ou pre-
miers hommes ont été créés libres et ca-
pables de s'élever graduellement au bien
moral. Mais cette liberté ne pouvait être en
eux qu'un effet continu de la vie divine
qu'ils avaient reçue, et qu'ils devaient s'ap-
proi»rier en quelque sorte. Ce ne sont pas
eux qui ont péché, cVst one ffénératicm
postérieure, car par le mot d*Adaai, il ne
faut pas entendre seulement notre premier
père , mais toutes les générations des hom*
mes jusqu'à Noé. La chute de rhamanU
n'a pas eu lieu instantanément ; celle-ci s*eil
corrompue peu à peu jusciu'à Noé, symbole
d'une nouvelle Eglise. Il n'y a point de
Êéché originel, mais seulement un penchent
éréditaire au mal qui, à moins d*iine régé-
nération, acquiert de plus en plus de ibite^
de sorte que l'équilibre finit par se rompre,
et que l'homme n'est plus susceptible (te
recevoir l'action médiate de Dieu.
« Tel était l'état de l'humanité , lorsqne
Dieu choisit l'Homme-Jésus, glorifié pera
victoire sur les tentations e( les souffrances,
pour devenir l'organe d'une action imnîï-
diate sur tout ce qui peut restaurer et eoa*
server la liberté de ia volonté ou le principe
du bien en Thomme, afin de sauver iei
hommes et de les réconcilier avec loi
L'effet de la grâce n'est pas borné à l'Eglise
chrétienne; ceux-là mêmes qui n*en font
point partie peuvent être sauvés, pourm
qu'ils se conduisent conformément aux
prescriptions de leur conscience et de leur
religion, auquel cas ils finissent toujoorSi
ne fût-ce que dans l'autre monde, par ado^
ter la croyance en un seul Seigneur et Dieo.
Cette croyance purifie et spiritualise l'amoer
de Dieu et du prochain que la nature ell^
naême a mis en nos cœurs, et h son tour
elle devient sanctifiante en s'unfssant k oel
amour et en devenant ainsi active. Hais cet
amour ne peut acquérir un empire durable
sur l'homme , et devenir le principe diri-
geant de toutes ses actions, qu'à condilpn '<
que celui-ci évite librement le mal, ataâil j
est gratifié de cet amour sanctifiant, et b J
régénération peut s'accomplir en iBL^am^
l'autre vie; car chacun emporte en moundia
ses penchants et ses sentiments, et eonlînai^
sa vie dans un monde intermédiaire, jitsqQli--j
ce que tout en lui soit pré[)aré, ou pont le>'
ciel ou pour l'enfer. »
D'après le système de Swedenborg^. h*"
mort n'était qu'un acte transitoire, pendeil
lequel Thomme quittait la vie terrestre poir
la vie céleste ou éternelle.
a L'enfer n'est point un feu matériel,
car spirituel et matériel sont deux termes
contradictoires , de même que matériel et
éternel. Par la même raison, il ne pouveit
admettre la résurrection des cK>rp^; ouis
après la mort, l'âme est revêtue d un oofp
sfùrituel. Le jugement dernier ne sen
qu'une translation dans le ciel ou dansfeft*
fer du reste des habitants du monde inter-
médiaire, et cet acte de la rédemption, né-
cessaire à la conservation du tout, n'aura
pas lieu à la fin du monde, mais, comme le
dit l'Ecriture, à la fin d'un siècle ou d'on
œon , c'est-à-dire à la fin d'une église, le
jugement dernier a donc pu s'opérer sans
que les hommes s'en doutassent, et il s'est
opéré, en effet, au milieu du xvui* siècle. >
Swedenborg divise le monde spirituel
ou la Jérusalem céleste en trois cicux : « le
SWE
DES MIRACLES.
sva
l(»6d
irieur ou troisième ciel, le spirituel ou
nd» qui ocrupe le milieu ; et Tinféneur
fireraier, relativement à noire monde.
habitants du troisième ciel sont les plus
«ils d*eiUrc 1rs anges; ils reçoivent la
gidnde part des intiiirrircs divines, ella
ivenl imraédiaïemeni de Dieu, qu*ils
nt fare h ffice. Dieu est le soleil du
de invisilile; c'est <le lui que procèdent
Dur et Id vérité, dont la rh/ileur et la
ière ne sont crue les ernblèiues. Les
is du second ciel reçoiveni médiiitCTïveîtt,
le ciel sufȎrieur, l'iiitlucnce divine. Ils
ni Dieu dislinctemenl, mais non [»as
^oute sa splendeur; c'est fiour eux un
■Buns ffivons, tel que nous a[iparjît la
iPqui donne plus de lumière que de
Bur. Les liabitaots du ciel inférieur
ivenl la divine iniluence médialement
les deu\ autres cieoî. Oux-ci ont jK)ur
buts rameur et Finlelligence ; la lorce
clérise celui*l.'ï. Charun de ces rovaumes
$ies est habité [»ar des sociétés innom-
mes. Les anges qui les conqjoseni 50!:t
îs ou fe nielles. Us contraclent des
iagcs éternels, [larce que c'est la res-
blance des [ienchants et la synq>athie
les déterminent. Chaque cou|ile logo
s un [>alais spleudide entouré de jardins
cieux. Au-dessous des réi^^ions céïestes,
rouve le rovaunie dos esprits, Cesl \h
se rendent iunnédialcment tous les
unes au mornciit de leur mort. L'in-
iice divine, (jue leur enveloppe tnaté-
e les avait euqiéchésde sentir, se révèle
;ressivemenl à eux et opère leur trans-
lation flngél!(|ue, s'ils y sont prédesli-
Le souvenir du monde uu'ils ont quitté
ace insensiblement de leur mémoire;
junstincts [troi^rcs se développent sans
Bnte, et les préffarenl pour le ciel ou
■'enfer. Autant le séjour du ciel est
^Ue splendeur, ifamour et de suavités,
Im Tenfer est rempli de ténèbres et de
leurs, de désespoirs et de haines. »
i^llcs sont les rêveries sur lesquelles le
étliclîn dom Pernetti et le frère (ira-
lea, ^taroste jfolonais, éditèrent leur
ajînisme, en 17<iO. Us établirent h Avi-
n, d'après les doctrines de Swc<lenborg,
société ap[*clée des i7/»mi«/x d'Avignon,
ft maçonnerie swedenl»orgienne ne resta
antinée dans la loge d'Avignon qui lai
Jonné asile. Elle se proiiagea au dc-
)us diverses formes. Ln Irère Cîiasta-
jui était, en i7G6» vénérable d'une
l'aris, a[i['elée Sacratc, de la Ptir-
p-^Vnion, uiodilia les rites de Pernelii,
l (et iliumint's Ikéosophes, et [lorla son
;AiDe h Londres, où il devint bientôt pu-
.Plustard,en 1783, le marquis de Ihomé
lut dégager la doctrine swedenborgienne
ï^ qu'on y avait mêlé d'étranger ; et, dans
>ut, il institua h Paris le rite de Sweden-
g proprement dit, qui est encore en
ueurdans quelques loges du Nord. Il se
ipose de sept grades,
^s doctrines de Sweuennorg trouvèrent
assez grand nombre de partisans jusque
dans le clergé suédois. Il se forma à Stock-
l»olm, en (786, une société exégétique phi-
lauthrof>ique, qui complaît fjarmi ses mem-
bres de irès-ltaut personnages, pour la tra-
duction et la publication des œuvres de ce
ibéosophe célèbre; mais elle ne subsista
pas longtemps. Elle fut remplacée, en 1790,
par une autre qui jiril le nom de Société de
la foi et de ia chnrtlé^ et qui s*est ré[ianduo
dans toute la Suède, sans former toutefois*
des congrégations dissidentes. C'est l'An-
gleterre qui doit élre regardée comme le
véritable centre du swedcnborgisme. Dès
l'année 1782, une société se fonda à Man-
chester, fiour la publication des œuvres de
Swedenborg; en 1783, une société philan-
thropique s organisa à Londres dans ie mèine
but, et elle ne s'est pas montrée moins
active. Cinq ans après, les svedenborgistes
fondèrent leurs (»remières chapelles pour
reiercire de leur culte : on en cooqïte an-
jour Jlmi [Jtès de cinquante dans leUoyaumc-
Uni.
Swedenborg mourut à Londres, d'une
attaque d'apoplexie, le 29 mars 1772.
\oici la liste de ses principaux ou-
vrages. Pendant son séjour en Allemagne,
il publia les MisceUanca obserrata circa
res natarahs , et plus tard il développa
les bases du système qu'il y avait posé, dans
ses Priuvipia rerum naturatium et dans son
Prodromug phiiosophiœ ratiorinantis de in/i-
nitn et musa finafi rrcaftofiû. Il publia en-
suite plusieurs ouvrages dont voici les titres :
OEconomia rerpit animalis; Regnum animale ;
De cultu et ainore Dei, puis le plus célèbre
de tous : les .4rca«a cœlestin^ quœin Scrip-
iura sucra vrrbo Dotnini funt détecta.
Nous mentionnerons encore i De cœlo et
eJH$ mirahiithus et de inferno eœ auditi:s et
vhis, —De ultimo jndicio et Babtjloniœ dr-
structione, — De nova Hier o$ohjma, traduit en
français, par Chaslanier, en 178^, vénérable
de la lose de Paris en 176(i. — Sapicntia an-
ge lien ar diriuo atuvre, — De divitm provi-
(ienlia Aporalypsi^ rcvehta. — Vera Chri»-
tiana Relifjio^ seu universalis Thcologia novœ
li^eclesiœ.
Les ouvrages de Swedenborg ont été pour
la plupart traduits en français, (Voy, l'art.
Illumines.)
L. BOYELDIEC d'AcVIGNV.
SYRIE. (Profibéties qui la concernenl.l
Deux royaumes de Syrie ont successive-
ment joué un grand rÀle dans l'histoire, et
princifïalcment dans l'histoire du peuple do
Dieu. Le premier s'est absorbé dans l'em-
pire d^Assyrie, et e^^t devenu avec lui la
proie de l'cnqure de Perse, nuis de Tempire
d'Alexandre; le second, débris de l'einjure
du héros macétlonien, a passé enfin sous le
joug des U ornai ns.
Premier royaume de Syrie,
David lit la conquête du nremier royaume
de Svrie h deux reprises dilTérêntes,ou du
moins on deux fois. (Voy. // Hcg. viii, 5 et
X, 6, etc.), II demeura assujetti jusque après
1081
STR
DIGTIOMMAIRE
STR
la mort de Salomon, mais alors les Syriens
secouèrent le joug, et gardèrent leur indé-
}>en(1ance jusqu'au règne de Jéroboam 11» roi
dlsraël (Voy. IV Reg, xiv, 21), qai lô leUr
imposa de nouveau; mais pour un temps
fort court, selon toute apparence. Razin, roi
de Syrie, et Phacée, roi d'Israël, avant dé-
clare la guerre à Achaz, roi de Juda, celui-
ci appela à son secours Thelgatphalnazar,
toi d'Assyrie, qui fit la conquête du royaume»
et en transporta les habitants au delà de
l'Euphrate.
Avant le règne de David, la Syrie se divi-
sait en plusieurs petits royaumes» dont ceux
de Damas, de Ronob et de Soba étaient les
principaux. David en ayant fait la conquête,
Adad, fils ou petit-fils du roi de Damas, du
même nom, que David avait vaincu, se retira
à la cour du roi d'Egypte, d'où il reparut
ensuite pendant le règne de Salomon, réta-
blit son autorité à Damas et fonda un nou-
veau royaume comprenant toute, la Syrie.
Ses descendants prirent le nom de Ben-
Adad, qui veut dire fils d'Adad, et l'unifor-
mité de ce nom a jeté une grande confusion
dans leur histoire. L'un de ceux-ci est fa-
meux dans rhistoJre sainte par les guerres
au'il soutint contre Baaza et Achab, rois
d'Israël. 11 fut assassiné par Hazaël» son
confident, qui régna après lui, et causa éga-
lement de très-grand maux au royaume
d'Israël. A HazaëT succéda un nouveau Ben-
Adad, son fils, qui fut vaincu en trois gran-
des batailles par Joas, roi d'Israël ; et à celui-
ci, Razin, sous le règne duquel le royaume
de Syrie fut détruit.
Dieu, qui n'abandonnait jamais son peu-
le, mais qui n'omettait jamais non plus de
e chAtier de ses infidélités, avait établi la
Syrie comme une sentinelle vigilante auprès
de la Judée , pour lui infliger les châtiments
nécessaires. Mais aussi la Syrie n'obtenait
jamais un succès, qu'il ne se présentât aus-
sitôt un prophète pour annoncer aux vain-
cus la fin du châtiment, et l'humiliation pro-
chaine de ceux que le succès venait d'enfler
d'orgueil : c'est là toute l'histoire des deux
siècles de durée des royaumes de Damas et
d Israël, nés en même temps, et détruits à
peu d'intervalle.
Nous avons parlé en leur lieu des prophé-
ties relative? au premier Benadad et à Ha-
zaël. {Voy. l'art. Benadad.)
Les maux dont le Seigneur devait affliger
Israël par la main d'Hazaël, furent prédits
de la sorte par le prophète Elisée. Le saint
(1287) Stelitque cum eo et conturbaïus est usque
âd stiffusionein viilliis flevitque vir Dei. Cui llazael
«it : Quare Dominus meus flet ? At ille dixit : Quia
«cio quae faclurus sis filiis Israël maia. Civitales
eoruin munitas igné succendes, et Juvenes eorum
interficies gladio, et parvulos eorum elides, et pne-
^nantes divides. Dixilque Ilazaei : Quid enim sum
Bervus tuus canis, ut faciam rem istam magnam?
et ait Eliseus : Ostendit milii Dominus le regcm
Syriaefore (IV Reg. ym, W-il.)
(1288) Elisaeus autem a^grotabat inGrmitate, qua
tft mortuus est : descenditque ad eu m Joas rexls-
racl, et Hebat coram eo, dicebatque : Pater mî,
paiec mi, cunrus Israël, et auriga ejus. Et ail illi
Elisxus : AlTer arcuui et «agiltas. Cumqiie attulissel
r.
vieillard venait d annoncer à cetui-<i la mort
prochaine deBen-Adad, lorsque lOQtàcoiip
ses veux se remplirent de larmes abonda»-
tes . Pourquoi mon maître pleur eH-il ? deamài
Èazaè'L Farce que faperçoiSf iui r/ntmiH
le prophète^ les mauœque vous ferez è iinfl;
vous livrerez aux flammes ses villes fwriifks^
sa jeunesse au tranchant du glaive^ vûus écra-
serez ses petits enfants conire la pierre^ H
déchirerez les entrailles des femmes eneeintu
(128*7). Hazaël n'exécuta que trop fidèlemeit
cette terrible prédiction. Jébu ayaot aban-
donné le siège de Ramoth de Galaad, pov
aller faire reconnaître sa royauté h Samarie,
Hazaël se précipita sur les pays au delà da
Jourdain, ruina Galaad et les tribus da(iid»
de Ruben et de Manassé, depuis Aroër jus*
u'à Basan. Non content de ce premiersoccè^
Il lit la guerre à Juda pendant le rtena da
Joas, assiégea et prit Getb, où Joas lui ea»
voya tout l'argent qu'il put réunir, Murqall
se retirât. Mais cet appAt même lutceitoi
fi
rappela Hazaël l'année suivante. Son
s'empara de Jérusalem, la pilla, exerça sar
Joas et sur ses courtisans les plusbonteoses
mutilations, pour insulter à leur IAcheté.II
ne cessa non plus, dit lauteur du IV* lim
des RoiSf d^affliger Israël pendant toute It
durée du règne de Joachaz (lYReg.xm,
^), au point qu'il ne resta plus à ce priiK%
pour toute armée, que cinquante homaMi
de cavalerie, dix chariots de guerre et dii
mille hommes de pied. (76td., 7.)
Mais bientôt Israël devait prendre sa re-
vanche sous le règne de Joas, fils de Joaehii»
et Benadad payer pour les succès de sot
fère. Le prophète Elisée le prédit ainsi i
oas. Ce prince étant venu le visiter êaSi
de mort, Elisée lui dit : Ouvrez la fenHnés
côté de rorient^ et lorsque Joas Feui auMnii
t7 ajouta. Lancez une flèche ; ca/tiî-et te teRfi; j
c'est la flèche du salut du Seioneurf dû JEBrfi^v i
la flèche de salut contre la Syrie : Font ihf^ ]
perez la Syrie jusqu'à merci dans les pmsà.
d'Aphec. Puis il dit encore : Prenez tes
flèches ; lorsque Joas les tint dans sa rnsm^
Elisée ajouta : Frappez la terre de Imf
pointe. Joas la frappa trois fois et s^arràê.
Vhomme de Dieu s'irrita contre lui et lui Ht:
Si vous aviez frappé cinq ou six au sepi
foisj vous auriez vaincu la Syrie jusqu'à ex-
termination; mais maintenant vous ne vàth |
crez que trois fois (1288). Bientôt a[irès ce
récit, l'auteur du IV' livre des Ràis ijonlt :
Joas^ fils de Joachaz^ reprit à Benadad^ jb
d'Hazaël^ les villes que celui-ci avait
ad eum arcum et sagillas, dixil ad regem Isnrf:
Pone maiiuni luam super arcum. El cum ponM
ille manurn suam, superposuil Eli6;eus maniis nu
manibus régis. El ait : A péri fehestram orieMlBB.
Cumque aiieruissel, dixit Elisaeus : Jace sagittaa.
El jccit. El ail Elisaeus : Sagiiu salutis IKMBiM,cl
sagilia salulis contra Syriam : percuties^ve ^
riam in Âpbec, donec consumas e^on. Et ait : Tm
sagittas. Qui cum tulissel, rursum, dixit d : Fer*
cuie jaculo lerram. El cum percussisset tribus tî*
cibus, et slelisscl , iralus est vir Dei coDtn ena d
ail : Si percussisses quinquies aat sexies, sifese^
lies, percussisses Syriam usque ad consuiapiîoMv;
nunc autem tribus ricibus percuties ean. 'ifâif
xHi, 15-19.)
$ur Sun père; il vainquit Benadad en
tutailleê, et rétablit le rotfautne d'Israël
ses limites (12H9).
rsqne Kasin, successeur de re second
dad.eut contrarié alliance avec Phacée»
9 Roumélie, roi d'Israël, pour détrôner
I, roi de Juda, le firofihèlo Isaïe, qui
I avoir conseillé» ou du moins approuvé
lace d*Achaz avec Thelgathphalnazar»
TAssyrie, vint dire à Achaz : Ils n'ac-
ilîn^»nl point leur dessein, ne craignez
• Mon ftabit, et non erit istud. BienlAt
\ il ajouta, en parlant d'un tlls que le
leur venait de lui donner : Avant que
lîfant sache prononcer les noms de son
el de sa mère, la puissance de Damas
détruite, et les dépouilles de Samaric
\l aux mains du roi d'Assyrie : Ante-
ifeiat puer vocare pat rem iuum et ma-
Kkim, auferetur fortititda Damascif et
U Sfimariœ, coram refje Asstjriorum.
Bbrt. Isaïe, t. 1", coL 886 el suiv.)
If lard, le môme prophète écrivant à
ice l'histoire des peu|>les voisins et
mis rie la Judée, disait, en parlant de
rie ; Bientôt Damas tmra cessé d'être une
H ne sera plus qu un monceau de dccom-
Les villes altandonnées d\irocr seront
fées en pâturages pour les troupeaux^ qui
'poseront sans que personne vtenne trou-
eurs repos, Epnratm naura plus d*nllie\
9amas ne sera plus. Les restes de (a
Bf la gloire des fils d'hraèl seront sur
m ligne, dit le Seigneur (Hm]. (Voyez
IsiiE, t. i". col. m^lQi suiv.)
ûTonhète Amos est plus firécis, et ajoute
Bredictions une circonstance impor-
B J'aurais pardomit^ trois crimes à
B dit le prophète au nom du Seigneur^
W pardonnerai pas le quatrième : c'est-
% d'avoir broyé Gahmd sous ses cha-
^/rr. Je mettrai le feu à la maison de
mi il dévorera celte de Btnadad; je
mi le char de Damas ; Je chasserai au
p de l'idole celui qui l habite, et de la
m de volupté celui qui yti^nt le sceptre;
Huple deSurie sera transporté à Cgrênc^
làeigneur (V2ùt),
bu de paroles contiennent une raon-
Krégée des événements que nous
Wéjà signalés sous les rognes d*Hazaël
l second Benadad. Maintenant le IV
des Rois va nous montrer l'accomplis-
tfl) Mortuus est aiiicm llazael rf*x Syriîe, et
fil Ik'niidatl filiiis epis pro en. P^rra Joas (U
i>nclia£ tulit nrbes tic uKum Beii:ui;id Itlii Ib-
|ii:is tiderat de m.inu Jonchâz pnliiK «itii jure
tribus victbus pircus^it t'iiiit Jiia&, et reddi-
iUles JsrueL {IVlieg. xm» 2i-!iri.)
►0) Omis Dam:iSLJ. Kccc Ihnnawiiii dcsinct
vilas. elerit sicul accrvus lupkluin in ruiiu:
ri» civiules Aroer gregibns cnnil» l't re-
cul ibi. el non cril qui t-xUMTeat. El ccfi*îabil
rium ab Ephraim, rt regiuuu a Damai^a : et
afi Syriap sicul gloria litiaruin Israël crunl :
N)iniiius eicrctluum. {hri. xvii, 1-3.)
y Hsc dixil Douiinus i Supor liibus srcle-
tfunasct, et super quatuor non tonverUim
Hxpiad triluravcrinl in plauslris fcrreis Ga-
t millain igneni in donmni Aiael, et dtvora-
seruenlde lauernière partie de la prophétie,
Thelgathphalnasar, roi d* Assyrie, dit Eau-
leur, accorda son alliance à Achaz et vini
assiéger Uamas. Il la dévasta^ transporta tes
habitants à Cyrêne, et mit Razin à mort { 1292).
La province de Cyr^ne, ou Kyr, dont il
est ici question, e^t'ditrérenlc de la Cyré-
naupae située «lans la Libye pentapolitainc,
où Thelgntbphalnasar ne possédait rien.
Celle-ci lirait son nom du lleuve Kyr, qui
déclmrj^e ses eaux dans la mer Cas)iienne,
Josè|die la fjjace dans la Médie supérieure,
LcK>r, ou Cyrus des anciens, est connu
niainlenaiit sous le nom deGour; il sort du
mont Baj khar, traverse deut fois l'Arménie,
passe h Tiftisct reçoit l'Araxe let les nom-
breux torrents du Srhirwanel de la Géorgie
Il n\^n lut [loinl des iinhiiants de Damas
comme des Juifs; pas plus iiue les Israéldes,
ils ne revinrent point en rorps de nation.
Cependant il est présumable qu*un grand
nombre rentrèrent isolément dans leur pa-
trie à diverses époques, et surtout a(»rès la
conquête de Cyrus, qui fut un véritable
bienfait pour lès nations conquises, puis-
qu'en brisant le joug des monarques de
Babylone^ elle rendit aux peuples de Tem-
pire, sinon l'indépendance, au moins la H-
uerlé. De ces émigrants vers lancienne pa-
trie et des anciens lialutants restés clandes-
tinement dans le pays, il se forma une nou-
velle ville de Damas» à larjuelle son hostilité
envers la nation juive attira de nouvelles
menaces de la pari des propbètes, et aussi
de nouveaux malbeurs.
A la Damas relevée de ses ruines s'adres-
sent les menaces suivantes du prophète
Jérémie ; À Damas : IHmalh rt Arphad sorU
dans (a confusion, parce quelles ont appris
la plus funeste nouvelle. Elle» ont été trou-
biées jusqu'au sein des mers, sans pouvoir
goûter le rrpns, Dmnas est raincue, elle est
en fuite, elle tremble ; l'angoisse et la douleur
l'oppressent comme une fnnme dans fenfanr
tement. Comment les habitants pourraient-il*
abandonner la ville agréable au-dessus d»
toutes, la ville, des plaisirs? Aussi sa belli-*
gueuse jeunesse a-t-elle trouvé la mort dans
son propre sein, et là s^est éteinte ta voix de ses
fameux guerriers, dit le Seigneur des armées.
Oui, j* allumerai V incendie au milieu de Damas
et il dévorera la tille de Benadad {i2,m),
Nabuchodonosoracconiplit celte propbétie,
bitdomoi Iknadad. El eotilcriun veclcm Dainnsci f
et dîspcidani liabitalomu fie euuqwï idoli, cl it>
neuleni s* »'plnnii de donio voUiptalts : et transfer»^
tur piipuluft Syria; Cyrcnen, dicil Dominus. (Àmos
(Piî)^) Mi&il autt^n Achaz nunlios ad TlieglaT
Ihphalasar rciicin Assyrrornm dieeps : Servns tirus,
el IHiu» tnus ego suni : ascende, et salvutu me lac
de manu régis Svfix, et de manu régis Ur.»el, fpil
consiirre\crunt adversnin me. Et runi coUcguiset ar^
ui-imm el aurum, qnod inveniri ïiotuil m d«>m*i
l)<uniui,el îu ibciauris rejîià» mi^it reg* Ani^yricirum
ninnera, Qui ci acqujevit volunlali ejus : aMemhl
cfïim rex A^^syrioiuni in Ihimascum, el vaslavil
eam el translubl habitalores cjus Cyrcnen, llasui
auleni inlerfeeiE (tV Heg^ iJ^^J'^ ) . „ ,^,. ^
, (1^5) Ad Dainascum : Confusa est boialh, H
1091
TAB
DlCTlONNAmE
TAB
Wi
Le prophète Zacharie, qui écrivait après
le retour de la captivité, prononce de nou-
velles menaces contre Damas. « Fardeau de
la parole du Seigneur, dit-il, contre la terre
de Hadrach et contre Damas, son boule-
vard : Onus rerbi Domini in terra Hadrach
et Damasci requiei ejus. Le prophète n'en
dit pas davantage ; mais, comme il joint dans
Je môme analheme ïyr et Sidon, Ascalon,
Gaza, Accaron et Azoth, on ne saurait révo-
quer en doute qu'il n'ait eu en vue les re-
présailles que Judas-Machabée devait tirer
un iour de ces villes à cause des maux
qu'elles avaient faits aux Juifs durant les
persécutions d'Antiochus. [Voy. I Mach.y.)
Second royaume de Syrie.
Le second royaume de Syrie, fondé par
Séleucus, après le mort d'Alexandre le Grand
et des débris de son empire, eut successi-
vement pour monarques Séleucus, mort en
280 avant Tère vulgaire ; Antiochus Soter,
en 261 ; Antiochus Théos, en 246 ; Séleucus
Callinice, en'226; Séleucus iKeraunos en
223; Antiochus le Grand, en 187; Séleucus
Philopator, en 175; Antiochus Epiphane,
en 164 ; Antiochus Eupator, en 1G3 ; Démé-
trius Soter, en 150; Démétriiis Nicanor, «
140. Celui-ci eut pour compétiteur Alexandre
Bala, qui laissa ses provinces et ses préten-
tions à Antiochus Théos, son fils, lequel fat
mis à mort i)ar Tryphon, qui régna à sa
place. A Demétrius Nicanor succéda An-
tiochus Sidète, son frère ; Nicanor reprit U
couronne après lui et eut nour compétiteur
Alexandre Zébina. Puisenun, après ae longs
et nombreux déchirements, la Syrie fut ré-
duite par Pompée en province romaine,
soixante-cinq ans avant 1 ère vulgaire. LTiis-
toire de la lutte de plusieurs de ces prinoes
avec la Judée et l'Egypte a été tracée par
anticipation et avec de longs détails par lei
prophètes Daniel et Ezécbiel ; nous avons
exposé leurs prophéties aux articles quiies
concernent; nous n'y reviendrons pas.
( Voy. les art. Gog et Màoog ; — Ezech. 1. 1",
col. 171; — Daniel, ibid.j cxA. 527 et soif).
TABITHA (Résurrection de). // y avait
parmi les disciples de Joppé une veuve nom-
mée Tabitha^ ou encore dans une autre langue ^
Dorcas, Elle était recommandable par ses
bonnes œuvres et la multitude des aumônes
qu'elle faisait. Or il arriva quelle mourut
sur ces entrefaites ; on lava son corps et on
le déposa dans le cénacle. Mais Lyada étant
peu éloignée de Joppé^ elles disciples sachant
aue Pierre y était ^ ils lui députèrent deux des
leurs pour le prier de venir sans retard à
Joppé. Pierre s'empressa de les suivre^ c/,
dès son arrivée, ils le conduisirent au cé-
nacle. Toutes les veuves l'entourèrent en
Î)leurant et en lui montrant les tuniques et
es vêtements que Dorcas confectionnait pour
elles. Pierre, ayant fait sortir tout le monde,
se mit à genoux et pria; puis, se tournant
vers le corps, il dit: Tabitha, levez-vous.
Celle-ci ouvrit les yeux, et, à la vue de Pierre,
elle s'assit; il la prit par la main et la sou-
leva tout à fait. Ensuite ayant appelé les
disciples et les veuves, il la leur rendit vi-
vante. Ce miracle fut connu de tout Joppé et
beaucoup crurent au Seigneur (129i).
Arphad : quia aiiditum pessimum audieruiU, tiir*
bail sunt in mari : pne sollicitudine quicscerc non
poluil. Dissoluta est Damasciis, versa est in fngam,
tremor appreliendil eain : anguslia et dolores te-
niierunl eam quasi parturicntein. Qnomodo dcreli-
querunt civitalem laudabilem, urljem lailitia»? Ideo
cadcnt juven; s ejus in plaleis ejus : et onincs viri
prxlti conlicesr'ent in die illa, ait Dominus exerci-
luuni. Et succendam ignem in muro Damasci et
devorabit mœnia Benadad. (Jer. xlix, 23-27.)
(1294) In Joppc aiitcm fuit quaedani disoipula.
Domine Tabittia, quae interprelata dicitur Dorcas.
Haec erat (tlona opcribus bonis, et eleemosynis.qnas
faciebal. Facltini est aulem in diebus iilis\ ut inlir-
fuata morcretur. Quam eu m lavisscnt, posucrunt
TABLES PARLANTES. Le phénonin
des tables parlantes ou des esprits frappem,
comme disent les Américains, se réTéla à
Rochester, aux Etats-Unis d'Amérique, dans
le cours du mois d^octobre 1849. oiepais
lors, il a fait le tour dû monde ; de telto
sorte que celui qui ne Ta pas çipérimeoté,
ne Ta pas voulu, et quiconque ne l'a pu
vu. Ta voulu moins encore. Nous n'aTOOspas
à exposer ici ses progrès, ses trandbrmi-
tions ni la méthode employée pour le pro-
duire. On obtient d*un meuble quelconque,
un saladier, un chapeau, et le plus ri-
tuellement une table à guéridon, mojrenniDt
l'imposition des mains de plusieurs }>ersoQ-
nés pendant un temps parfois assez court, d(4
mouvements indépendants de toute volonté
humaine et des réponses sensées à la ques-
tion proposée, non pas seulement conçois
en un mot, mais en de longues phrases d'ooe
construction grammaticalement irréprochi-
ble. Oui, une table fait des phrases par le
nombre des coups qu'elle frappe en epelant
les lettresde Talphabet qui composent chaque
mot, ou bien en les écrivant ene-mèoie sur
eani in cœnnculo. Cum autem prope essct tjék
ad Joppen, discipuii audientes quia Pelnis tssà'f
ea, uiiscrunt duos viros ad eum, rogautes '^{^
^ritcris venire usciue ad nos. Exsur^ens aiHonre'
trus vcnit cum illis. El cum advenissei, daseml
illum in cœnaculum : et circumsleterunt illua fla-
ncs vidusc 11entes« et ostendent^s ei tunicas el ^
stes, quas faciebal illis Dorcas. Ejeclis autem oom-
bus foras, Petrus poncns genua oravil, et comera^
ad corpus dixit : Tabitha, surge. Al illa apenA
oculos suos : et viso Pciio, rescilit. Dans ant«*
illi nianuni, erexit eam. Et cum vocasset »ntU»
et viduas , assignavit eam vivam. Noluip *«*«•
factuni est per uiiiversam Joppen, el crediiteï'*'
multi in Domino. (Act. ix, ^G-ii )
TAB
DES MinACI.ËS.
TAD
1091
îllft de papier, pnr le moyon du
ijui est atlaclié à Tiin de ses jieds*
le phénomène constaté des mil-
fois sur tous les points du globe.
Jions en peu do njois sa nature, cl
lions sa [lortée*
igion et la saine philosophie re-
ent trois sortes dUntelIigences ou
itances spirituelles : l'intellii^enre
rinlelligenL'a Angélique et riuielli-
lUniatne.
flil-re donc Dieu qui se manifesterait
^e moyen ne }e fait pas supposer.
a, ea Pabsence de toute prière, de
rilice, de toute adoration, <le tout
;e, par le seul (ait de l'inifiosition de
ns sur un guéridon, j'<mrai contraint
ité à se ma ni lester h luoi ; et si je
ontrains pas, elle sera assez ohli-
K)ur le faire toutes les fois qu'il me
et répondre h mes questions les
iles î nie dire, par eieniple, quelle
est à la montre de M. tel ou tel;
ma voisine a pavé son bracelet, qui
rii la dernière lettre qu elle a reçue I
jonc, j'avais de la graoileur, de la
divine une tout autre idée, Moi,
uis qu'un homme, je sentirais ma
profûtïdénient blessée, si quelqu'un
it seulement tourner la tète pour
iser ties questions aussi imperti-
Car le but est aussi frivole que l6â
: ce l»ut a toujours été la satisfaction
riosiié personnelle, soit pour s'as-
i'ïl^ a bien dans le meuble touché
mcG d'une intellii^eiice, soit pour
erches tout à fait en dehors de la
les moyens mis jiar la nature h la
ion de Tliomme, Et sous ce rapport
rchc est coupable. Etendez la somme
connaissances par la méditation et
puis, au lieu où la science vous
ne, prenez en main le flambeau de
ion, et marchez ensuite ; allez, allez
vous ne toucherez jamais le terme.
1 la route ouverte devant rhomme;
ïue est à la distance de l'inlini, puis-
terme est Dieu. Mais en marchant
iseversun inûui qull ne vous est
né d'atteindre en cette vie, vous no
pas vos pas cependant, car chacun
que vous aurez faits, vousaiira éclairé
uveau rayon, en vous rapprochant
;re de la Itïmiére. Mais que vous vous
n dehors de celle voie, pour essayer
chird'un seul bond la distance qui
a' »are de rinlini, j^our [lénétrer des
'un ordre qui vous est étranger, et
movens dont vous ne pouvez vous
nompte, jedis que vous êtes volon-
nt nnî>rudenl, et cou[<able par consé-
Chercher Tinconnu par l'inconnu,
îme ou folie ; c*est crime, si Ton pré-
ffitraindre la Divinité; c'est lolie si on
rheen de hors de la raison ei de la Ûivi*
dis nous ne savons pas <jue personne
cndu sérieusement faire intervenir
divin dans de semblables prati-
11 en est qui ont rêvé d'autres divinités
d'un ordre moins élevé : Kespril de la terre,
l'âme du monde; qui sait, peut-être le dieu
du soleil ou lelridentdeNeptune. Chimères,
sottises qui ne méritent pas d'être réfutées,
que la raison n'avoue pas et dont la philoso-
phie la plus élémentaireaapf»rts h se rire* Et
c]esl en [ilein cliristianisme, aj>rès iliTt-huil
siècles de monothéisme, au milieu des plus
vives et des plus pures lumières de la religion
et lie la philosophie, (pion vient meilrn eti
avant de pareilles rêveries! il faut être fou,
ou mépriser (irofondément ses contempo-
rains.
2* LMme humaine peut être considérée en
deux étals : jieudant la vie, a[>rès la mort.
Kous ne croyons pas qu'on ait jamais eu
la pensée d'évoquer Tâme d*un homme vi-
vant; cela ne sVst pratiqué que dans la ma-
çonnerie égyptienne, k Tégard du grand
Cophte, dont l'Ame ne venait point, mais qui
venait quelquefois lui-même en chair et en
os, et datis un costunie! Dieu sait, et aussi
ceux qui l'ont vu, (loi/, l'art. Cacuostro.)
Nousparlerons jdus'amplemeiU de l'évoca-
tion des Amei des défunts, parce que c'e^t à
elles (pic la plupart des tourneurs de tables
attribuent les nianifestalions qu'ds obtien-
nent; et d'ailleurs rintelligence qui se
manifeste prend souvent le nom d'une per-
sonne déeedée, et connue au moins de nom
dans la société des évocaleurs. Ordinaire-
ment un saint personnage |»our les gens
d'église, et un personnage plus on moins
lettré, plus ou moins politique, plus ou
moins illustre, plus ou moins historique,
suivant les cas, [>our les gens profanes.
Ces manifestatioiis se raltachent tradition-
nellement à tontes les évocations pratiquées
dans les siècles qu'on appelle d ignorance
et de barbarie, parmi les nations j»aïennes
anciennes et modernes, depuis l'évocation
de l'âme de Samuel par la pythoni^îie
dEndorel^uparavant jusqifau jour présent.
Jl n'y a eu différence que dans les moyens.
Tout en nous demandant comment il se fai-
sait que tant de nations eussent pratiqué si
longtcLiips des manœuvres stériles, nous
étions de ceux qui pensaient que jamais
ange ou démon , ftme de mort ou de vivant,
n'avait réjHUnlu h l'appel du nécromancien.
Nous sommes bien forcé de changer d'avis,
et maintenant tout s'explique, le paganisme
lui-même avec ses ouorations h I adresse
d'un morceau de pierre ou de bois. Puis-
qu'un meuble peut s'animer et converser
avec nun, pui-Mprune intelligenco extra-
natnrelle peut s'adjoimlre h la table que je
touche, et entrer en relations avec mon in-
telligence, tout s'expiiiiue et apparaît sous
un nouveau jour : il n'y a plus seulement
dans l'idobUrie et les évocations des morts,
dans les oracles et les dieux mûnes, des
jdiénomènes naturels, de l'artifice et de la
crédulité, il y a de ttiut cela h la fois avec
un élément de plus : savoir radjonclion de
phénomènes extra naturels, d'un ordre tou-
jours intime, peut-être, mais enfin réels ei
tangibles. Mais ne devançons pas.
1095
TAB
DICTIONlSAIRB
TAB
Sont-ce bion les flmes des morts qui se
manifestent dans les ex|[)ériences dont nous
parlons? Noqs np saurions l'admettre, pas
plus au point de vue philosophique q^u au
point de vue chrétien; et ici christianisme
et philosophie se confondent, car la philoso-
phie pure, qui entrevoit les rivages de U
seconde vie , et qui en démontre Teûstencp,
ne saurait en déterminer Jps conditions.
Le christianisme les détermine, et d'uqe
manière si raisonnable, crue la philosophie
n'y trouve rien à reprendre.
Or le christianisme nous révèle trois états
pour les âmes après la n^ort : le ciel , ren-
ier, le purgatoire; nous disons le cl^ris-
tianisme total, et non le christianisme mutilé,
et descendant dqpuis l'étrejusqu'au néant des
doctrines, que le protestantiso^e enseigne.
Le ciel, c'est la félicité, proportionnée
aux œuvres et au mérite de la vie, mais re-
lativement suprême pour chacnn. {Ov les
âmes qui jouissent de |a félicité ne sau-
raient ôtre contraintes, autrement leur
félicité ne serait pas môme le bonheur.
Cet état dp félicité prétendue serait moin-
dre que le bopheur delà vie, pendant
laquelle nulle puissance sous le soleil
n'aurait nu les contraindre , c'est-à-dire ra-
vir leur liberté.
M«|issi, librement et sans contrainte, nouç
supposons qu'elles entrent en relations avpc
l'homme vivant » que fpront-elles , sinon
le bien? Que conseilleront-elles, sinon ce
qui est bien? Se manifesteront-elles poqr
répondre des choses ridicules ou mauvaises,
ou bien à des questions superflues, ridicu-
les ou oiseuses? Or c'est nrécisément cp
qui est arrivé des milliers de fflis. Dps tra-
hisons et des infidélités réelles ou supposées,
des crimes réels ou imaginaires ont été
manifestés; il s'en est suivi des divisions
dans les familles, des <iuels, des assassinats,
des suicides sans nombre, principalement
aux Ëtats-Unis, où cette foUe a commencé,
11 a été répondu à des milliers de questions
ridicules, puériles. Cen'pst pas tout, il a été
répondu une multitude de mensonges où
du moins d'erreurs. Nous en citerions inu-
{tilement cent exemples; ce serait à peine
une goutte de cet océan d'illusions et <le pué-
rilités. Ce ne sont donc pâis les âmes saintes
qui répondent è l'appel du tourneur de tables.
Seraient-ce les âmes damnées? Mais les
âmes damnées sont-ellps iibref : et si elles
sont libres, où est leur enfer?
Les âmes damnées savent-elles adirés la
mort ce qu'elles ignoraient dans la vie, peu-
vent-elles ce qu'elles ne pouvaient pas :
c'est-à-dire connaître des secrets impéné-
trables aux vivants, et qui n'ont point de
rapport à leur élat présent, les manifester
sjBins le secours d'aucun organe ; agir, sans
l'intermédiaire des organes, par des élé-
paents matériels qui ne leur appartiennent
)p^r aucun Jien? La mort a donc été poup
elles une augmentation de puissance et de
vie, et la damnati*on un bienfait. Qui oserait
le dire? Elles ont gagné à la mort; gagné à
M damnation ? L ange est déchu, et elles
sont montées? C'est le même enfer, nuûsil
est intermédiaire entre la terre et le paiid|i|
de sorte que Içi mort est un bénéfice niliii
pour les damnés I Voilà bien le plus étnnp
renverspmeptd'idéesqui se puisse copce?Q|L
Mais ces âmes ne seraient-elles |ifl^
celles du purgatoire? Nos esprits fra|>pe8|i
voudraient bien le faire croire; examiner
Ils déclarent p u^-ménies être T^mp é^ tal
ou tel mort, ils sont exclus du ciel josqal
une époque qu'ils déterminent, ils réclament
des prières, des messes, des services reli-
gieux pour puXf pQur d'autres morts qa'ili
désignent. Bipn plus, ils louent Dipu, la
Vierge, les saints, ils sont d'une religiosité
édifiante, touchante jusqu'oui larmes; ii|
donnent des conseils qui spnciblent ditik
parla sagesse môme. C'est aui^ gensreÛ-
gieux qu'ils parlent ainsi ; mais oïez ci
qu'ils disent aux protestants : le purgatoiiv
est une chimère, la prière pour les motis,
une superstition de 1 Ëglise romaine, la mère
et la maîtresse des superstitions ; il n'y i
point de rédemi)tion du genre humain, la
science de l'homme est son seul salut, ei
la perfection physique et morale de soi
0tre, {e seul paradis auquel il doive préten*
dre. Consultez-les par rintprraédiaire d<;li
plume d'un homme engagé dans les déban
de la politiqqe, ils vous feront du socialisme^
dn fourriérismp : 1^ société est à refaire sur
de nouvelles bases; le christianisme a iâ^
3on temps, la rqyauté a fait son tefops, ton
les systèmes d'économie politique pot U\
leur temps; le vieil édfficp croule, la m«-
rfiille est à reprendre dés le iôndpmeDt,ft
le plan doit être conforme aux besoiosÂi
moment. Nous avons déià dit gue le dml^
le suicide et l'assassinat, ladivisign e|Io
désespoir des familles avaient été trop soih
vent le résultat de jeurs calomnieuses on
intempestives révélations. £t ce seraient
les mpmes 4mes du purgatoire qi|i soude-
raient ainsi le chaud et le froid, qui inspi-
reraient le bien et )e mal, qui prêcheraient le.
pour et le contre l Le moyen de croire cela?
£t d'ailleurs quelle idée se fait-on donc de
Tétat des âmes du purgatoirp? Sont-elfes
libres ou non? dans la torture et la déten-
tion, ou livrées ^u vagabondage? dociles i
l'appel du premier venu ou contraintes de
lui obéir ; enchaînées seulement à la maia
d*un tourneur de tables, et intangibles pour
tout autre, même pour 1 Eglise de Dieq,qd
les protège de ses prières et les inondede
son amour? Ingrates ou méchantes. ellei
seraient bien peu dignes de rattentioerf
(Ju culte des vivants.
Restent donc ]e3 anges : il en est dedeni
sortes : de bons et de mauvais.
Ce qup nous venons de dire par rapjMKl
anx âmes du purgatoire, est applicable tui
bons anges à plusfprte r^lison. Et, de pliisj
i) faudrait être insensé, pour se croire f|n
Eouvoir do m^iurmisp sur les anges de
)ieu ; sur cps puissantes et pures inteHir
genres qni voient sanscpsse la fâceduToatr
Puissent, dont le ciel est le séjour, doi
vivent de J'amonr pur pt diyin quelles
TAC
DES MIRACLES.
TA^
tuos
rent et au*clles émanent, dont le Dieu
M et de la terre est seul le Seigneur et
lire; sur ces ministres du souverain
|ui gouvernent les nations en son nom,
uvent ou les exterminent ïi ses onlres.
' quels moyens, grnnd Dieu, giTmj>er
lesflngcs du ciel autour de soi, bon
t n*algré eux? En posant la main sur
éridon 1
s une intelligence réfiond cependant h
I du tourneur de tables, que peut-elle
Ce qn'tdic est : elle s a(»[>elle Satan. Et
reioiiriie contre nous nos observations
ut h l'heure, nous r<!*pojidrons, s*ii
h Te vocation du tourneur île tables,
st point |>ar corilrainte, mais spontané-
el pour Ojférer ses œuvres, rjui sont le
erreur, rillusioii et le mensonge. Et
fat |>as s'arrôlcr aus prières qu'il ré-
fpour des morts, tjui peut-être n*en
^s iiesoin; TApOtre nous a ap(»rïs
{6 de ténèbres, il sait quelquefois se
Hrmer en ange de lumière (// Tor.,
ait^ à lui seul, est Texplication des
jttis }>opulaircs sur les revenants, les
ftt tant d'êtres réputés fantastiques
rpliil050|)ine moderne, rcxplication
multitude de faits historiques extra-
ils, rejetés avec le sourire du dédain
plupart des historiografihcs, sous le
nàtexte qu'ils seraient inexplicables
l que réels; la justification de TEgUso
la pratique des exorcismes envers
rsonnes obsédées et les lieux infestés.
I sa fïorléeest [dus grande encore pour
ir, il est ^lermis del espérer du moins,
révèle à rin<Tciiulité le monde suroa-
qu'elle s'obstinait h no pas voir. Ames
lies, r.*est riiumorlalitéde Tâme; an-
démons, c'est Dieu ; et (»ar suite, c*est
islianisme, c'est lu calholicisme. Il
jpo^sible au scepticisme de nier la lu-
qui se fait^ impossible h Tesprit bu-
e ne pas arriver de déductions en dé-
as justprè la vérité. Tous les prélats,
ins leurs mandements et lettres pas-
, viennent de condamner ces prati-
les réprouvent uniquement parce
s sont démoniariues, et c'est en sui-
eurs traces que nous arrivons h
uprôme conclusion; nous regrettons
les-uns ne l'aïcnl pas tirée : |>eul'ôtrc
n& trouvée prématurée; peut-être ont-
fa compté sur la rectitude du juge-
Pl leurs lecteurs, |>our espérer qu'ils
feraient d'eux-mêmes» Quoi tpi'il
it, un imreil argument ne saurait
légligé dorénavant dans la contco-
religieuse. Ainsi Satan se sera
iQ)a»(|ué, et ses elîorts tourneront
lui-même» Déjà le nmgnetisme, si
é lors d»î son apparition, avait puis-
Dt contribué h clore les discussions
dualité bumaine; les tables parlantes
nt hors de page la question tlo l'exis-
ies puissances infernales, et qtie re-
:-ii après cela de tout l'éditice élevé
»cré<Julité?
DicTio:<.'^, DES MtnàCLLs. IL
Mais comment et par quels nmvens T^ngo
des ténèbres ou une intelligence quelcon-
que agit-ollc sur la matière : une table s'a-
gite pour répondre, eHe se déplace d'elle*
même ; et, si l'on en croit certaines relation^,
qui paraissent dignes de foi, tous les mcu-
lilcs d'une même |*ièce se dé[dacent, se mê-
lent, se confondent, des oigets d'un grand
poids vrdent dans l'espace, seuls ou à com-
niandemetït; des liruits se f^'^duisent, des
voix se font entendre. La nature intellec-
tuelle agit donc sur la nature matérielle et
physique sans aucun sens ni organe^ elle
agit directement sur une portion do cette
nature fdiysique h laquelle elle n'est point
unie par les liens de la personnalité; qui ex-
idiqucra do tels phénomènes, lorsque déjà
rartion de Tamc humaine sur le corps, qui
lui est personnellement uni, demeure inex-
jdicahle? Exjdiquer un phénomène est sou-
vent |>eu nécessaire; il y en a tant dans la
nature, qui demeurent inex[diaués, sans
qu'il en résulte de préjuflicel il est [dus
imj^ortant de les constater, et «dus important
encore d'en détiuire les conséquences.
Le marquis de Mirvillea essayé d'une ex-
|ilicatîon qui n'aura aucun sucrés, nous len
firévcnons. (Voy, Pncumatolotjie dei espriit^
Conclusions.) Il a repris pour son pro|»re
comfïte la vieille opinion platonicienne sur
la corporéitédes cs|irits, et, h celte occasion,
démontré ce que fiersonne n'ignore ; savoir :
que la plu|mrl des Pères des quatre pre-
miers siècles de l'Eglise furent néof platoni-
ciens sous ce ra|)port. Maïs qu'importe une
opinion tlécidéraent abandonnée, et résolue
déllnitivement dans un sens contraire. Si
l'Eglise n'a point condamné cette manière
ii(* voir, c'est d'abord que son intervention
n'était pas nécessaire, la suite l'a bien
montré; ensuite, quelle aime h res|Hîc-
tcr la métuoire de ses docteurs, et enlin
qu'il ne s'est rencontré aucune occasion de
se prononcer , puisqu'il ne s'est jamai.s
produit de déchirements dans son sei» h
m sujet, L'Eglise ne va jamais au-devant
des luttes, elle les termine.
Et encore, en admettant la corjioréité des
csfTits, comme si ces deux mots ne hurlaient
pas de se trouver ensemble, la question,
loin d'avancer, recule d'un degré; en elfet:
la matière, quelque lluiditiée, éthérrsée que
vous la supposiez, n'est jamais que de la
uïatière, aussi incapable du vouhir et du
penner qu'elle le sera dans les conditions de
sa plus grande densité possible. De la glace,
de leau, de la vapeur d'eau ne raisonne-
ront jauiais. Du fer solide, hi|uide, tluidi-
(ié par la chaleur, n'est que du fer. Et vous,
vous dites que du 1er en gueu>e e>t du fer,
mais que du fer vapori>é, {luidifié est un
diable, ayant tJe soi mouvement, vie, vo-
lonté, pouvoir, méi hancelé, raisonnement.
Ahl vous ne raisonnez guère , do( leur. Pre-
nez donc un silex, et soumuttez-lc à trois
cents degrés de chaleur pyromélnque,vous
aurez du verre, augmentez la chaleur, ci
tout est devenu un lluide ; vous aurer alors
d'un caillou fait un démon. Mais non, direz*
3ii
1009
TAB
DICTIONNAIRE
TAL
1100
vous, le iluide angélique est trune autre
nature que le fluide ferrique ou silicique ;
nous sommes obligés de créer des termes
pour ces énormilés. DitTérent tanl que vous
voudrez, mais c'est toujours une matière
pensante^ c'est-à-dire l'impossible.
Direz-vous (jue l'ange est un esprit uni à
un corps fluidique, comme l'homme est un
esprit uni h un corps compacte ? Vous aurez
dit ce qui n'a jamais été pensé, et vous ne
serez guère avancé, car il vous restera à dé-
montrer qu'un fluide démoniaque équivaut,
pour la force motrice, à un solide brute
d'une dimension donnée. C'est-à-dire, que
la quantité de pesanteur du corps fluidique
d'un démon surpasse la quantité de pesan-
teur d'une pièce de bois ou de marbre.
Maïs l'opinion de Varron, de Philon, de
Plutarque, de Pythagore, des néoplatoni-
ciens, de saint Augustin, de saint Ambroise,
de saint Justin, de saint Césaire, de Cassion,
de Minutius-Feliï, de saint Fulgence, d'Ar-
nobe, de saint Ephrem et de tant d'autres
docteurs, qu'en ferez-vous? Ce que nous en
ferons, rien du tout.
Que voulez-vous faire d'une erreur; des
tourbillons de Descartes, par exemple? Des-
cartes n'en est pas moins un grand philoso-
phe, et les Pères de l'Eglise de grands
saints et de grands docteurs.
Vous dites : Les anges sont des esprits ser-
\ns par des fluides. Encore une fois, on ne
l'avait jamais dit, et ceci rappelle trop la
mauvaise et défectueuse définition de
l'homme par de Donald. Les organes ne sont
po-int du tottt au service de l'intelligence, et
la défmfticm-cetouiinée serait vraie au même
point.
Vous semblez dire (page 4.33) qu'à Dieu
seul appartient l'immatérialité absolue. Et si
nous vous proposions de prouver, à l'aide
seul de la logique, l'existence de la matière,
vous ne sauriez, et vous seriez conduit
droit au panthéisme.
Mais si le mauvais ange est matériel ou
uni à une parcelle de matière, il peut donc
do lui-môme, et en tout état de cause, agir
sur la matière; et en ce cas pourquoi et
comment ne fait-il |)as plus de mal à l'hom-
me, comment ne bouleverse-t-il pas l'uni-
vers?
Voilà de bien grandes questions engagées
à propos de bien petites choses ; do bien
petites merveilles en comparaison de la ré-
surrection d'un mort , de l'apaisement ins-
tantané des flots de la mer, de la suspension
du cours d'un fleuve en un point donné.
Mais nous espérons bien qu'il en sortira de
plus grandes conséquences pour le salut du
mondfe.
Une question plus pratique, et Tune des
plus-importantes pour le moment, est celle
de l'utilité de ces sortes de communications:
quel parti pourrait-on en tirer ? Aucun.
Après la satisfaction de la curiosité, il n'y a
})lus rien. En effet : si c'est un agent inno-
cent, il faudrait le constater d'abord, cons-
tater ensuite que l'intermédiaire, ou comme
on dit, le médium , n'a été ni trompé ni
trompeur; ou bien encore il faudrait consti-
ter la vérité de l'énoncé, et tant que la cons-
tatation n'est pas faite, bien fou qui se fie-
rait h renonciation. 11 serait fort dangereu
et fort téméraire à notre sens d'engagef de
grands intérêts sans plus de sécurité. Si Fi-
gent est reconnu démoniaque, c'est une lÉk
son de plus de ne pas s'y fter, car le diaUe
ne saurait être pour l'homme an compagnon
serviable.
Une table se meut, répond avec intdli-
gence, une main d'homme écrit sous l'im-
pulsion d'une puissance étrangère ; vn
crayon trace, seul et sans guide, des carie-
tères, puis des phrases^nettes et nrécisesyOi
réponse à une consultation pariée ou men-
tale ; mentale, c'est beaucoup dire, nous ne
regardons pas le fait comme bien constaté;
mais, même en l'admettant, il reste encore
un abîme à franchir, avant de savoir si tovl
ceci procède d'un principe de vérité, ûm-
tenlons-nous donc de suivre le pr<^s, $i
progrès il y a; les conséquences se dédui-
ront seules.
TALISMANS, préservatifs miraculeux cod-
tre toute sorte de maux. Nous ne chercherons
pas si ce mot est hébreu, grec ou arabe; It
folie étant de tous les siècles et de tons les
pays, n'a point de patrie.
il est des talismans de diverses espèces:
d'abord les talismans naturels, ensuite les
talismans cabalistiques, puis les talismaos
astrologiques et les talismans purement sa-
perstitieux.
Nous appelons talismans naturels ceux
qui, sans aucune consécration, mais parleur
propre vertu et puissance, portent boakev,
préservent des maux, des accidents et né-
rissent des maladies, tels que les yeuiaela
belette ; en Europe, la corde de pendo, It
tôte du cerf-volant, la dent du loup. On porte
ces objets pour gagner au jeu, être inmlaé-
rable, à l'abri des voleurs. Nos ancêtres toîr
vaicnt des runes sur leur ongle pour ne p
s'enivrer; ils en écrivaient sur leurs flèrw
pour tirer juste, sur l'écorce des hêtres, d'à
certain côté, pour réussir dans leurs chassesi
dans leurs vengeances et en cent autres tf-
faires de cette nature. En Espagne, en Italie,
dans quelques-unes de nos provinces taên-
dionales, les dames et les gens superstitieux
portent sur leurs bagues ou sur leurs bncf-
têts une image des plus obscènes, pour se
préserver des mauvaîses rencontres, et |«riB-
cipalement de la rencontre des jeleuK m
Jettators, sorte de gens oui jettent des sorts
sans le vouloir et sans le savoir, riea qo'^
jKir le fait de leurs regards.
Les anciens Romains attachaient an coo de
leurs enfants un noyau de datte à lantiM
intention. Les Ëçyptiens, les Grecs e( les
Romains, mais les Egyptiens principale
ment, portaient aussi comme joyaux des ^^
présentations très-lubriques. 11 en est ac«
qui se trouve fréquemment au cou on tn^
h la main des divinités égyptiennes, et qo^
beaucoup d'antiquaires prennent poor us
sistre; clic en a même pris le nom.
TAL
DES MIRACLES
Tal
liOi
^es de rOréatiie véiiuresil h la
filentiûn les jjluiues rouges de !a
lu piiaéton; beaucoup rie peuides du
jH-Monde, des dénis de serpent, des
j des grains de corail, certains coquil-
Tels sont au,ssi les grigri des nègres
léf leur de rAfriquc. Les yeux des \yu\
dents des panthères jouissent princi-
înt auprès d'eux du plus grand crédit ;
?ureui qui peut s*en procurer. Toute
eligion consiste presque exclusive-
]an$ le euHe des grigri, ou des fèti-
omme nous disons eu Europe. Chaque
|u a ses grigri, qu'il jette pour en
td autres dans l'occasion ; chaque
chaque habitation a des fétiches
lurre esnèee : r^^sont des crocodiles,
'pents, des tourlourous, animaux qui,
fcfaiuilicrs, cessent presque d*ôlrcaan-
p>our leurs adorateurs, fin Chine, au
Elans la Coehinchine, t:e .*^ont des
^riûJftçantes, dont la vertu consiste h
rr et à éloigner les tuauvais marnions,
sfe en est rem[>lie; autre superstition.
iume« un chat ou un chien ne sau-
mourir sans que leur manitou, errant
mi Heu des airs avec tous les autres
mSt ne s'occupe aussitôt de conjurer
me bonheur des pauvres humains et
Ftendre des embûches.
l ainsi que, depuis Torigine des choses
^nos jours, Tunivers a été en proie è
Mes terreurs, qu'il n'a cessé de cora-
mt des moyens ridicules.
Bnos sociétés, plus civilisées, on s'est
ndant longtemps des talismans de cer-
>biets naturels, dont la conformation
lait quelque singularisé, par exemiile,
elquês pierres précieuses dans les-
s on croyait voir Fiinage tTune i>lanle,
tleur, d'un astre, d'un serpent, d\me
m d'un œil. Et telle est l'origine des
qu'on fiorte maintenant en guise de
il pour ornement. Ce mot est une
n de ^amuhé^ nom donné ancienne-
IX pierres inscrites ou gravées natu-
t de quelque figure singulière, ou
des pétritications diluviennes dont
c n*avait pas encore établi Torigine.
amps n'est \\^s loin où des médecins
But de là tlente de lou|» dans le chaton
r bague, pour se préserver de la conla-
des avocats, une coiffe d'enfant nou-
pour se donner de Féloquence.
n insisterons pas davantage sur les
s naturels, tout le monde les con-
laquc pavs a les siens, et plaise à
aucun Je nos lecteurs ne se sou-
dée n avoir iait usage ou ne s'aper-
u*il en porte encore,
llismans artificiels ont louiours été
ip plus nombreux et d'un plus grand
ue les talismans naturels, non pas,
lute, qu'ils eussent ou qu'ils pas-
pour avoir plus de puissance, n^ais
e les artistes avaient uu grand iotérét
dtiplier remploi.
nciens Egyptiens et les habitant^ de
Saraothrace ftirenl de grands fabrira-
talismans, Lo coffret. d'Osiris, le
sistre, Horus, la fleur de lotus et le scara-
bée, sont les objets les plus ordinairement
gravés sur les pierres qui sont parvenues
depuis cette époque jusqu\^ la nôtre.
Après eux YîruTnt les gnosliques, et prin-
cipalement les basilidiens, qui leur empmn-
tèretjt celte (iratique. Les talismans des ba-
silidiens se nomment ahraxan^ parce que ce
mot mystérieux s'y trouve inscrit, soit en
toutes "lettres, soilV'U abrégé; c'est lui qui
leur communique la puissance d*o(iércr des
miracles. On ne sait fias bien, ou plutôt on
ne sait pas du tout pourquoi Basilide lavait
choisi préfçrahlement à tant d'autres. On a
fait h cet égard diverses suppositions, mais
sans fïouvoir rien afUrmer ; on reconnaît seu-
lement qu'écrit en lettres grecques, il repré-
sente une valeur numérique de 365, nombre
égall celui des jours de Tannée, ce qui porte
à croire qu*il est en rap|iort avec le système
sidéral de fa gnose. Il doit contenir enabrégé
le syml)ole du gnosticismc, car les adeptes
de (dusimirs écoles ne désignaient pas autre-
ment leur doctrine que j>ar le nom de $ri€nc9
ifabrac; abrac est l'abrégé d*abraxas.
Concurremment avec la légende abrac ou
abraxas, le camée porte souvent ries figures
constellées ou non constellées, qui repré-
sentent des éons, et ces éons sont difTérenls
félonies écoles, ou suivarjt la nature delefrel
qu'on se proposait d'olitenir. Beaucoup de
camées non basilidiens, mais toujours gnos-
liques, portent tout simplement des noms on
des listes de noms d'éons, avec une invoca-
tion. D'autres portent des légendes eroti-
ques tracées le fjlus souvent en caractères
aral>es ; ceux-ci appartiennent en général k
la secte des Qt)hites, la plus déj^ravée de tout
le gnosticismc, ce qui est dire beaucoup.
A côté des talismans d'origine gnosticjue,
viennent se [Amer les tabsmans caljaljsti-
ques, inscrits des noms en ell ou enyaAdes
anges imaginaires de la caUile; puis les la-
lismans purement médicaux, prônés encore
au XV* siècle par les médecins empiriques.
Il en est de simples, tels que les chatons de
bague de pierre d'agatlic, et de composés»
tels que ceux qui portent une figure d'Her-
cule terrassant le lion de Némée : ceux-ci
guérissaient de la colique, ou en préser-
vaieîd,cequi vaut encore mieux; sans comp-
ter le fameux Abracadahra, si célèbre dans
raniiquité,etdonl la figure est si bien connue.
Les talismans astrologiques sont plus nom-
breux que tous les autres; combien de mil-
liers n'en a t-ou [las gravé en Allemagne, en
France, en Espagne, en Italie, depuis lo
IX' siècle jusqu au xvrî La ligure d'un lion,
tîravée sur une lame d'or [tendant que le
soleil est dans le signe du Lion, préservait d<^
la graveUe» L'cr, le soleil, tm lion, lo signe
du Lion, toutes choses sympatbic|ues et dont
la réunion ne pouvait donner q\\ un résultat
merveilleux ; cap il fallait choisir des pîerre.s
ou des métaux symf^athiques avec l'aslro
dont on voulait attirer rinfluence. On atti-
rail cette iutluence par des invocations m^-
grques *»i des fumigations faites. avec des
plantes sympathrque>, et chacun de^i astres
avait les siennes. On prenait son teropS| pour
liOS
TAL
DICTIONNAIRE
TAL
1104
bien saisir le moment du passage de Tastre
par tel ou tel degré du signe convenu ; on
attendait les conjonctions, les oppositions:
la méthode enfin était très-savante et très-
compliquée; le moindre détail manqué pou-
vait faire manouer toute l'affaire, mais ceci
regardait les acneteurs et non les fabricants,
qui avaient réussi du moment qu ils trou-
vaient à vendre. La figure d'un scorpion
gravée sur une ématite pendant que le soleil
entre au quinzième degré du Scorpion, pré-
servait de la piqûre de ces dangereux in-
sectes. Pour obtenir la beauté, la force du
corps, on gravait sur une lame d'argent ou
sur une escarboucle la figure de Vénus dans
la première face de la Balance. Pour obtenir
les honneurs et les dignités, l'image de Ju-
piter, c'est-à-dire, un homme accompagné
d'un bélier. L'image de Mercure rendait
heiureui au jeu et dans le négoce. Mars eu
la première face du Scorpion donnait le cou-
rage et la victoire. Le soleil, représenté sur
nne lame d'or en la première face du Lion,
sous l'emblème d'un roi assis sur son trône
et accompagné d'un lion, conciliait la faveur
des monarques. Mais nous ne saurions aller
jusqu'au bout d'une nomenclature qui ne
s'arrête qu'aux dernières limites de l'imagi-
nation. Les talismans d'une facture astrolo-
gique sont donc faciles h reconnaître pour tous
ceux qui sont initiés à la science des sciences.
On a formé de très-riches collections de
talismans; les musées publics et un grand
nombre de curieux en possèdent : beaucoup
ont été édités par Matter, ])ar Chifflct, par
Gaflarel, par Reichelt, par Montfaucon et
par divers autres auteurs, mais la classifica-
tion est encore à faire; elle ne serait pas
difficile cependant, pourvu gu'on laissât de
côté tous les talismans hybrides, faits à des
époques plus récentes par des ignorants, qui
ont emprunté à tous les genres pour les com-
poser, sans autre but que de les vendre.
Il faut ranger encore parmi les talismans
astrologiques les pentactes, sortes d'étoiles
à cinq rayons et a plusieurs couleurs, qui
eurent un moment la vogue au xv* siècle.
Chacune des couleurs était en relation avec
un métal et dédiée à un astre spécial. Nous
n'en avons pas vu de gravés ; ils étaient peints
ordinairement sur du parchemin vierge. Ils
furent inventés, dit-on, en faveur d'Antio-
chus Soter. C'est bien là une folie renouvelée
des Grecs.
Il y a aussi les talismans pythagoriciens,
composés de mots récurrents qui s'écrivent
en forme de carré, ou d'un nombre déter-
miné de sommes écrites de la môme ma-
nière, et qui donnent toujours le môme total,
dans quelque sens qu'on les additionne tels
uue les suivants :
1
A
*
T
0
l>
«
E
P
«
0
8
N
E
T
E
H
A
S
R
h
T
A
4|I4|I5|i
917|6|i2
5|U|10|8
I6|2'|3|t3
Mais l'astrologie s'en est emparée et en a
fait son profit. Celui qui précède est le carré
de Jupiter.
Nous ne devons pas omettre les talismans
purement maçiques, tels que ceux que Maro
Aurèle, le philosophe, fit consacrer par des
devins et enterrer aux limites de Tempire,
pour empocher les Quades et les IJarcomaiis
de pénétrer dans les provinces; et cette peau
d'enfant corroyée, qu'on accuse Catherine de
Médicis d'avoir portée sur sa poitrine, poor
se rendre invulnérable; ou bien encore ces
mains de gloire dont les voleurs se servaient
au xni* et au xiv* siècle pour frapper,
cro^vaient-ils, d'un sommeil léthargique les
haliitants des maisons çiu'ils youlait?nt dé-
pouiller. La main deigloiro était la main d'un
supplicié, desséchée dans un four chauffé
avec de la fougère mâle et de la verveine,
préparée avec sef>t grains de sel et de la
graine de quatre épices consacrée i)ar des
évocations magiques. Les doigts de celte
main servaient à supporter cinq cierges de
cire vierge, contenant chacun un clou de la»
bière d'un enfant mort avant d'ôlrc baptisé,
et dont la mèche était formée avec les lam-
beaux du suaire ou du drap d'un mort. On
ne peut rien inventer de plus funèbre. Nous
ne disons pas que le résultat répondit à des
précautions si bien prises; c'est qu'ordinai-
rement il y manquait toujours quelque chose.
Nous passons trop légèrement peut-être sar
beaucoup de détails, mais c'est qu'aussi l'his-
toire des talismans serait trop longue i
faire.
Une histoire également bien longue!
faire, mais qui, du moins, a été ébaucha par
le curé Thiers, dans son traité des supersti-
tions, serait celle des talismans su^>ersti-
tieux. Combien de fois et dans combien de
pays ne s'est-on pas servi d'objets saints, ou
bénits par l'Eglise, comme de préservatils
contre difi'érents maux? Le pain bénit, le sel
bénit, Teau bénite, l'huile sainte, le saint
chrême, le.commencement de l'ËvangileseloB
saint Jean, des versets de l'Ecriture; que n'a-
t-on pas employé contreles mauvaises rencon-
tres, pour se préserver des blessures, se ça^
der des voleurs, guérir des troupeaux atteints
de la contagion, se conserver la vue ou la
recouvrer, et dans mille autres buts différentst
Celte superstition est aussi ancienne qoe
l'Eglise même; déjà elle était commune»
Orient au temps de saint Jean Cbrysostome,
car ce saint docteur l'attaque avec force
dans une de ses homélies. Saint Basile, On-
gène en parlent également.
Nous devons répondre ici quelques mots
en passant aux sarcasmes, des impies mo-
dernes contre les reliquaires, les médailles
et les autres objets bénits que les personnes
pieuses ont coutume de porter. S'il en csl
quelques-unes parmi elles qui considèrent
ces objets comme des talismans, c'est de
leur part une piété bien superstitieuse et
bien ignorante ; ce n'est pas ainsi qne les
considèrent les personnes d'une piété éclai-
rée, et ce n'est pas pour un tel usage qœ
l'Eglise les sanctifie par ses bénédictioBS
TAL
tIES MinACLES.
TFM
ûiîleml 'îHih servii*H»l dVxciUilioji h la
S iJcs rKlèli'.s i'I *\ni} lîi ItéiiLMiirtiun qui v
iltaciiéo l'QiitriiiiiorM, iwcr leurs honiics
res h tcur altirtvr ,le> tii \m'{ de Dïcïi des
65 en rf*(»|jurt flvec leurs besoins .Hpjri-
S cl [tH»r sahil, seul of utiuiue Imt
Ile se j>r.ïfii>se un ce nioïnle. Kl In ne rc-
\àti h miam aïijrl» soint rui |»roj>nip, ta
||d'opércr par liii-rnt'^im? (nicltjue grAïc
■ 50it, utj (fncl'jijo aîuvre nierveillcuse
Se lHits>e èlre. I^lle déplartî les abus et
contlamne; niais ^lalms des mei Heures
es ne saurait être unmolif sufibant pour
diulir,
I aura une idi'-e du rCile im|)orlanl que
llîsinans jouèreïU au moyen Age, oii lï-
les romans de celte éfjcique. Tout le
reilleii\ y re[»oso à peu près exclnsive-
Isur leur puissance. Ce no sonl qu'an-
IX eniliaolés, armes enchantâmes, cas-
et ciii fasses tbri^i^cs de la main des fées,
i préservent de tons Icscoui^s, Le Tasse,
oste, 1 auteur de Don Ouirfiolte. ifont
exagéré, si non dans les faits, du moins
les idées du temps. Le fameux anneau
talomon, (|ui, snivant les Arabes, conw
îtluait h ce firince la sage.^se et tes lu-
es, et ranncau noîi monis famenx de
ï5, qui rendait invisible, ont eu tiicn
Bilatéraux dans le [lavs des fatdos;
^ui ries exorcistes juifs» qui, selon
ip^Hirt do rinslorien Josèphe, conte-
II de \s racine de baras, c'est-li-dire
ipan<lraj;<jre, et avaient la vertu de
>er les iléuions, tjuan^ion les présentait
^nez lies pussetlés, ceux-là aussi ont
Hl «les successeurs dans le i»avs des
lés, justpranx bagnes coost^llées que
:» Uujîj^neri fabriquait pour Tinfortimée
D Sluarl.
à [HYurrait expliquer cette étrange aber-
II (le i'esfirit tuiniain , qui dnie et se
mge à travers tons les siècles depuis le
Henremeiil du monde? Qu'il v ait eu et
yioive y avoir toujours îles fous et des
Blins tons tes fleures île foh'e, cela s cx-
W pa*' un défaul dor^ajiiiaiiun qm se
)iltiit avec des variaïUes en divers indi-
te*esl un accident purement pbysiipie;
le celui-ci, numcnnanie calme et près-
sensée, se perpéltje ttjojours le niémeet
Dde partout 1 ÏJ\ cause est-elle donc aussi
K défaut d'organi-^alion au (lîiysique?
le iroyons pas ; c*est (Vlutôt unedé-
S de res|>rtt buniain qui, par paresse et
' **éviler la [»eiiie de rechercher les cau-
rénlables îles événements, aiin de les
urer nu de les taiie naître, aime mieux
XIppaser de eliiméricjues i?t se rejioser,
leiois cette débil lé n est nas irrémédia-
les eUorls réunis de la [diilnsoplne, de
!ience et de la religion |>cuvcnl y ap-
et elles auraient
ilW
Lîrun reinWe eliicace
i
El ascendctite ea in nnviriihni , scnili
ettin i)i<icq»u(i rJHs : Va ci ce tih^lu^ magittis
s csil Î1I rn;ui, itn lit iiuvinihi opcnrt'lur Hut 0-
. îpHê \cru tlornirclinl. l-^l acrcssciiUil ad eu m
pilli cj«!S| et s(i>LrUHciunl citJi», tliceiilcs : l»a*
u salvii no?, i^eiiums, fcl di( il cts Jc^irs : Quid
déjà opéré un plus grand itut\, m ce n'est
que le charlatanisme et la cuf)iddé conspi-
rai contre elles, etinvcmentde nouveaux
moyens défaire leur |irolit aux déf^ens des
peureux et des sots, à mesure que les ancien*
lufiyens tombent dans le discrédit. Les car-
linnanciens remjdaièrent les astrologues; le
vinaigre ôvs Ûu^lre-Voleurs succéda aux
anneaux enchantés et à la (lente de loup;
que nous est-il réservé pour plus tard?
l't des gens qui ont [lenr des revenants»
rjoi demandent au magnétisme et à la jthré-
mdngie des renseignements sur Tavenir, qui
croient h la fatalité, qui admirent encore ma-
demoiselle Lenormond; ces gens-l?i ont Tau-
dace de se moquer de^ profdiélies et des
ndraclcs <lu chrislianisn;e,de parler avec dé-
dain de lagrAcede Dieu et de rellicacité de
la |>rière, et d'ajqieler rlu nom de supersti-
tions les pratif[ues de la piété! Quelle pitié I
TOirft'li: APAISKKPAR JESIS-CHÏUST.
— Jcam it^tanl embarqué atrc us dhcipies^
la mer (de (iénézaretli) detinl si agitée, que
le bateau élaii (h chaipje instant) recouvert
par h$ ingue$. Or, Jésus dormait. Sei rfiVci-
pks sapproclurcni de lui, ivrciKirrnt et lui
dirent : — - Srjfjncur^ sauvez- nous, nous pé-
rissons, El Jésus ttur répandit ;— Pourquoi
arrz-pous pem\ hommes de petite fui; et $t le-
vant, il commanda aux vmls et à la mer^ ei
il se fit un (jrand calme, 'ions en furent frap-
pés d'admiration , r^ chacun se disait ' : —
Quel est celui-ci^ auquel les vents et fa mer
olnisscnt [iiWi)^ (Cf. Malth., \ m, 2;]; Marc,
IV. 38; Luc, viii, 23.)
C'e^<l là un des plus grands miracles du
Sauveur, et celui de tous, [leut-èlre, qui
présente la signilicatiou la idus importante
pour la pli ; elle n'a écha)i| é h aucun des Pè-
rcs de l'Eglise : celle barque est une tlgnrn
de r^lgUse même, fferi^ctuetleuieïit l»alloliée
sur la mer orageuse du monde. Jésus-
Christ paraît quehtnefois endormi; mais
lorsque le divin navire semble sur le point
défaire naufrage* la prière des disciples 11-
dèles révedie le pilme; il c(Mnmande alors
aux vents et aux llotv. le * aime se fait, et la
navire, arraché au péril» continue sa route
vers te port du salut. Il en est ainsi «leouis
deux nulle ans, et il en sera ainsi jusqu h la
tin des siècles, parce qu'il porto Jésus-Christ,
et ne perdra jamais sa |>résence,
TI:MPLE mi JEIU SALHM. (Prophéties
ifui le concernent. — Il n'entre pas dans no-
tre plan de retracer ^hi^t(drc ou de donner
la descrij^ion de ce monument, le plus fa-
meux qui ait jamais été élevé de main d1iom-
me; assez d autres l'ont fait avafit nous.
Nous vouions seulement parler des [>rophé-
tiivs qui le concernent, et montrer leur ac-
i'ompll^senlent, Il y a eu successivement
deux temples : l'un* construit par Sakmion»
limiih C8ti«, inodien^ fidci? Tnnc iturgens, iinpcra-
\it \cnîisci mîiri, rlTiirta osl ïrarunnltitas ningii».
Pono honiines mirait smif. ilicOTaes : Vuaïii cU
hic. i]tnn vcntî et mare oIk^IiuhI «*i? (Mntdi, Tin,
1107
TEM
DICTIONNAIRE
TEM
IM
le second par Zorobabel ; l'un et l'autre sont
mémorables sous ce rapport.
i* Prophéties relatives au temple de Sa-
lomon.
Salomon venait à peine d'achever la dédi-
cace du superbe édifice, conçu par la piété
de son père, et qu'il avait eu Tinsigne
honneur d'élever lui-même, que déjà le
Seigneur lui faisait entendre une menace
touchantsa destruction. Sivous m'abandonnez^
vous ou vos enfants y si, délaissant maloiyvous
oubliez mes commandements et mes observan-
ces, si vous vous adonnez à l'amour et au culte
des dieux étrangers , f. exterminerai Israël de
dessus la terre que je lui ai donnée, et je dé-^
tournerai mon vtsage du temple que j'ai coi*-
sacré à ma gloire, et Israël deviendra la fable
et la risée de toutes les nations. Cette maison
sera prise pour exemple, quiconque passera
auprès, demeurera frappé d'étonnement, et
dira dans sa surprise, pourquoi le Seigneur
a-t'il traité de la sorte ce pays et cette maison ?
Et on répondra, parce qu'ils ont délaissé^
pour suivre des dieux étrangers, le Seigneur,
teurDieu, qui avait tiré leurs pères de la terre
d'Egypte (12%).
. Dès avant l'édifieation du temple, et dans
le temps même qu'il en amassait les maté-
riaux avec des soins si dispendieux et si
Persévérants, David en avait prédit la ruine :
'btre sanctuaire a été livré aux flammes , on
a souillé dans la poussière le tabernacle con-
sacré à la gloire de votre nom, avait-il dit
dans le psaume lxxiii (1297). Seigneur, les
nations ont envahi votre héritage et profané
votre saint temple,, elles ont changé Jérusalem
en un verger, avait-il dit au Lxxviir (1298).
Enfin, lorsque le moment de la ruine fut
arrivé, le prophète Jérémie l'annonça d'une
manières! précise, qu'il ne fut plus possi-
ble de s'y méprendre. Ne vous fiez point aux
paroles mensongères de ceux qui vous disent :
nous avons le temple du Seigneur, le temple
du Seigneur, le temple du Seigneur allez
à Silo, le lieu que j'avais élu, le lieu où mon
nom a été honoré aès le commencement^ et
voyez ce que j'en ai fait à la suite des crimes
(1296) Si autem aversione aTcrsi fueritis vos et
iilii vestri, non seqiientes me, nec custodientes
mandata mea, et oa^remonias nicas, quas proposui
vobis, sed abieriUs et colucritis deos alienos, et
adora veritis eos : aufcraml Israël de superficie ter-
ne quam dedi eis : et templuiu, quod sanctificavi
nomini meo, projiciam a conspeclii meo, eritqiie
Israël in proverbium, et in Tabulam cunclis popuiis.
Et domus baec erit in exemj^um : oranis qui trans-
ierit pcr eain, slupebit, et sibilabit, et dicet :Quare
fecit Dominus sic terne liuic, et doinui liuic ? Et
respondebunt : Quia dereliquerunt Dominum Deura
suum, qui eduxit patres eorum de terra iEgypti, et
secuti sont deos aliènes, et adora verunt eos, et co-
luerunt eos ; idcirco induxit Dominus super eos
omne malum hoc. (/// Reg. ix, 6-9.)
(1297) Qtiasi in silva ligiiorum securibus; exci-
deruiit januas ejus in idipsum : in securi et ascia
dejecerunt eam. Incendçrunt igni sanctnariumtuiim :
in terra polluerunt Tabernaculuin nominis tui.
Dixerunt in corde suo cognatio eorum simul]: Quie-
scere Taciamus omnes dics feslos Dei a terra.
CPifl/. LXIHI, 6-8.)
de mon peuple d'Israël... Eh bien^je iraUer»
cette maison, dans laquelle mon nom est ùi-
voqué, et dans laquelle vous mettez votre etii-
fiance, cette terre que f ai donnée à vos pèrts
et à vous, je les traiterai de la même manière
que Silo, et je vous rejetterai de devant mn
visage, comme f en ai rejeté vos frères, tout
ceux qui portaient le nom dCEphralm (1999).
Lorsque le prophète fiarfait de la sorte,
le royaume d'Israël n'existait pIus,Samarie
et son temple étaient détruits, il ne poafait
donc y avoir de doutes sur la portée et l'éten-
due de ses paroles.
Je' ferai de cette maison une autre SUo, €f
de cette ville un lieu de malédiction peitr
toutes les nations de la terre^ disait-il une
seconde fois dans le temple même, en fpu^
lant au nom du Seigneur (1300).
Michée de Morastni avait dit tengtempi
auparavant: 5t on deviendra un champ m
passera la charrue, Jérusalem sera changée
en un tas de pierres, et la montagne â»
temple en un bois de haute futaie (1301).
Enfln il ne pouvait plus exister de aoules
sur le sort réservé au temple de Jérusalem,
lorsque Nabuchodonosor vint assiéger h
ville en la dixième année du rè^e de
Sédécias. La ville fut prise» et le temple
livré aux flammes par la main du géaml
Nabuzardan.
2** Prophéties relatives au second temple.
Après le retour de la captivité, Zorobabel
avait jeté les fondations du second temple^
mais bientôt le découragement s'empara des
esprits , l'ouvrage resta suspendu; les an-
ciens du peuple comparaient douloureuse-
ment la pauvreté du nouvel édifice avec U
somptuosité de Tancien; leurs plaintes et
leurs larmes paralysèrent l'ardeur de ceai
oui étaient plus jeunes, et, sous prétexte de
1 impossibilité de faire assez, le moment
vint où Ton n'allait plus rien faire. Le pro-
phète Aggée fut suscité de Dieu et dit:
Votct la parole du Seigneur des armées : en*
core un peu de temps, et j'ébranlerai lecidei
là terre, la mer et les déserts arides. Tébrm-
lerai toutes les nations et le désiré de toutes
les nations viendra, et je remplirai de gMrs
(i298) Deu8 , veneruni génies In haeMitate»
tuain, polluerunt teniplum sanctum tuum : posne-
runt Jérusalem in pomorum custodiam. {PtsL
Lxxvni, i.)
(iS99) Ile ad locum mcum in Silo, ubi bMtxvt
nomen meum a principio : et videfe quae fecerifli
ei pi'opter malitiam populi luei Israël : el duc,
quia fecistis omnia opéra baec, dicil Domimis : ^
locutus sum ad vos mane consurgens, et loqiesi
et non audistis : et vocaTÎ vos, et non respoafe^
tis. Faciam domui buic, in qua invocaium est le*
inen meum, el in qua vos hauelis fiduciaro ; etloco,
qucm dedi vobis et patribus veslris, sicut feci Silo.
Et projiciam vos a facie mea, sicul projeci enurs
fratres vestros, universum semen Ephraim. (i«f»
vil, 42-45.)
^1300) Dabo domuni istam sicut Silo, et «rbefl
banc dabo in maledictionem cunctis gentibaste^^^
(Jer. XXVI, 6.)
(4501) Propter boc, causa vestri, Sion quasi ap
arabitur, et Jérusalem quasi acervus lapidua ent,
et mons icmpll io cxcelsa sllvamm. (Jfidl. Vh
12)
TEM
UES MlRAtXES.
TE»
ri
e mai$on^ dit le Seigneur lie* armve,^..,
//oiVf de cette dernit'fc maison êcrn plus
nde (lue ceilc de fa premiirr^ dit le Sei^
ur dfjt armée$^ et en ce lieu je dotinfriii la
r, dit le Seitjnnir désarmées {VWl},
e ces paroles il résulte a%cr la (îernière
tenre, que le Messie flevail honorer de
irésencc le teniplo 61(2 vë [lar ZoroUaltcl.
8 ici il se préseute um» j^rave diltlnillé:
.e Iftinpîc foni\é par Zorohabelfut.UU-on,
•ail par Hérode, el renif^lacé par IY*di-
l>eaucou[i filus splpîididc dans lequel
is-Christiul f'rtvstjnté lequarniitiiiuie jour
^*s «n nais.sflncr,f4 dans lequnl il aniRiuv^t
i verses renris«s sou Evangile. D*oii il
rrail que le orouiiète .sest Iromiié, on
I que Jésus-Lbr^^t n'est fias le Messie.
eltesi grave el si présompUieuse objection
i fondée que sur le réril ftnihai>!eineut
jéré d'un inslorien» de Jûsèfilie» auquel
défens^nus modernes de la religion ont
une graofle ré|*utatiQn, en faveur de
xou Irois phrases favorables au cfirislia-
oe. qui se lisent dans ses ouvrages, et
t il n est peut-ôtrepas rauleur, eouune
îrhrislianisme, re soleil dont les ravous
minent le ujonde, avait besoin û\m
oîgnagc étranger, pour certifier sa pré-
r voici de quelle manière Josèi>be parle
leUe édilicatîon au \k' eîiaiiître du x\'
e de ses Antitfuites,
Après tant de çnuides arlions el de si
erf'os éditlces faits par H6rode, il con-
en ladix-iiuiti^tne antiéotle son règne un
sein qui surpassait encore de beaurûu|i
lutres, qui fut de bûtir un temple à Dieu
J grand et plus élevé que celui r[ui était
S, parce qu'il croyait cl avec lai^on, que
; ce qu'il avait fait jusqu'h ce jour, {juel-
éclataiil qu il pût iMre, était lellciueutau-
;ous d'une si haute entiefirise, que rien
ïOuvait tant coutriltuer h rendra.» sa mè-
re iunuortelle. Mais coHimc il rraignait
-le peuple, étonné de la difficulté d*un
ouvrage, eût peine h se résoudre de
Ireprendre, il le lllassoml>ler et lui parla
îcUe sorte :
II serait inutile de vous r(q>résenter
'Oies les clioses que j'ai faites depuis
on avènement h la couronne, puisque
lus étant [dus utiles qu'à moi, vous ne
inriez les ignorer. \'ous savez que dans
!S nécessités publiques jai oublié
es intéièls, p.iur ne songer qu'à vous
nila^er, et vous n'aurez |Kis eu peine h
•connaître que lîaus tant de grands nu-
ages que j'ai entrepris et acbevés aveu
Wï) Qata I» ce tUcil Doriunns <»xcrntîTum» adijuc
Lfk inoilii U!ii est, t'I c^^* rcmmnvplw» rœlmn, et
3ï», man» «a ;n idain. fcl niovrlM urnm s s;i*iitrs :
,L?IU-T DKSUJtRATlft HïîlCtis gf'nllhuS r cL (IlipllSiO
lum hluin glorta, ilicit Duuunus tïiciLituuiiL
j. u, 7-8.)
305) Un tel i'iionre est dinkile î'i comprciuîre :
cm|>te saloinonîipic iraviiil que I rente «oiult'i'i
latiUtiir* conniï(MU ilonc celui qm le. remplace
inrail-il soixante «le nunm ? Domu^ mttem ,
m adifienbat rcx Sahinon Dominât , haMui
« Fassistaure de Dieu, je n'y ai pas tant con*
« sidéré ma satisfartioui»artièultère, que les
« avantages q.ne vous en avez reçus el qui
tt ont élevé notre nation h un degré iTeslimo
" où elle ne s*élait point encore vue. Il sérail
a d<»neinulile<le vous fiarler des villes fjuej ai
« b.lties et de celles que jai cnd>ellies dans
" la Judée etilans les provinces qui nous sont
« tributaires. Mais je veux vous f^roposcr
* uïi dessein beaucoup plus grand el plus
« important que tous les autres, [»uis(iu'il
« regarde la religion et le culte que nous
« devons rendre a l>ieu. \'ous savez que ï^
« temple que nos pères lui ont bilti après
« leur retour île la captivité de Babjlone»
« est moins élevé de soixante coudées, que
« n'était celui qui a'vait élé construit par
« Salumon; et il ne leur en faut pas allri-
« buer la faute, |)uisifu'ils auraient sou-
« haitédele rendre aussi magniiîque que
« le premier :el qu^élant alors assujettis aut.
« Perses, comme ils Vont été depuis aux
« Macédoniens, ils furent obligés de suivre
f< les me>ures que les rois Cyrus et Darius
« lUs dHyslasje leur en donnèrent. Mais-
w tnainleiiant que je me trouve redeval»leà
« Dieu de la çoor/»nne que je porte, et de
« la paix dont jejotiis, des ricbesses que je
« poss<^de, et, ce qui est encore plus consi-
ff dérable , de Tamitié des Romains, qui
«t sont aujourd*liui les maîtres du nionue»
«r je m'etrorcerai de lui ténu>i}j;nerma recon-
«* naissance de tant d'obligations» en met-
« tant la dernière perfection h ce grand
(t ouvra^^e, »
a Ce discours d'Hérode surprit extrômo-
metit tout le monde, l^ granJeur du <ies*
sein leur en faisait paraître Texécution itn-
ï ossible : et rpiand nténie elle ne Faurail
pas élé, ils apprébcridaieiit qu ajirès avoir
fait démolir !e lenqde, il ne pùl le rétablir
entièrenient, el trouvaient ainsi Tenlrepriso
trtq» [périlleuse. Mais il les rassura, en leur
promettant de ne lom-her h rancien tem-
ple, qu*a[)rès qu*il aurait nréfiaré tout co
(jui était nécessaire pour liAtir le nouveau;
et rellct vïUivit sa promesse. H employa
mille cliareltes pour porter les pierres,
assendda tous les n»dtériau?(, choisit dix
mille excellents ouvriers, el établit sur eux
mille «iacrtricatenrs vêtus ii ses dé[>pns et
intelligents dans les ouvrages de niarourie-
rie el de charnentcrie. Lorsque tout fut
ainsi disposé; iltit démolir les vieux fonde-
mems, pour en mettre de nouveaux et Ton
fïiUil dessus le temple de cent coudées do
inngueur et cent vingt coudées de hauteur
^1303). Mais les fondcmonts s'éiant depuis al-
Bexn^itiia cubitot in lontiiinditte^ et vteiinfi aibiio» in
htiiudine.ei irnjiHta cnhito* in aitiludine. {lU f<ra.
VI, 2.) S'agirail-il de la phUerunne sur laquelle U'
itMUple ctailé!e\é? Mais il nest pas ;i4mi8sil)l« qu»
tic niontirule, fnrlU c ôti naturel, se soil abiiissé de
lui-mcme de soin an le coudcvs en soixante-dix ans,
ou bien qtu^ les Assyriens se soient astreints à raser
un smninel île moittagnc parce qu*il avait supfiorUî
\m temple L'Id^loire ne W dit pis, et rien ne penl
le fiiire supposer. Ne iî*agîraU-il pas [UtiH ilet rou-
trcforls et des murs d'appui c JU^^tiuits autour de
ini
T£M
DICTIONNAIRE
T£M
m
faissés celte hauleur se Irouvaréduile àcent
coudées(130^);etnosancêtresvoulaienUsous
J'empire de Néron, rehausser Je temple de
ces vingts coudées dont il était abaissé. Cet
ouvrage fut construit avec des pierres fort
dures et fort blanches, longues de ving-cinq
coudées, hautes de huit et larges de douze.»
Spanheim a essayé de démontrer que tout
ceci n'était qu'un tissu de fables, et il y a de
la marge, en clfet: les juifs, qui y auraient
eu tant d'intérêt cependant, n'ont jamais
reproché à Jésus-Clu*ist d'avoir vécu au
temps du troisième teniple et non du second,
qui devait être honoré de la présence du
Messie, selon la jîarole du prophète, ou
])lutôt ils n'ont jamais connu de troisième
temple. En outre, si le temple avait été
démoli au temps d'H?rode, les sacrifices
auraient été forcément interrompus; or il
ne reste nulle trace, pas même dans les
récits de Josèphe, de cette interruption. De
plus, ii ne serait pas difficile de mettre Fau-
teur en contradiction avec lui-même, car
il dit, deux ou trois pages plus loin, que
tout le temple intérieur, c'est-à-dire Je
temple proprement dit, fut achevé en dix-huit
mois; or tous les ouvrages extérieurs, tels
que portiques et galeries, avaient été faits
auparavant, de sorte qu'Hérode célébra la
dédidace du nouveau temple avec une
grande solennité neuf ans et demi après
en avoir posé la première pierre. Cepen-
dant le même écrivain, cinq livres plus loin
au XX* livre, chapitrés, marque l'achève-
ment du temple et le renvoi des dix-huit
mille ouvriers qui avaient été employés h
sa construction , au temps d'A grippa, envi-
ron l'an 60 de l'ère vulgaire. Se cliarge qui
voudra de le concilier avec lui-même.
celle même monlagne, pour Pisolcr, la rendre inac-
cessible, et lui donner plus de hauieur, sans élever
son sommel? Nous le croyons d'autant plus volon-
tiers, que lessubslruclionsqui restent encore main-
tenant sont salomoniques , au dire de M. de Saulcy,
et oupeuts'en rapjM)iicr à lui ; ce qui prouve nue la
{>lateforme n'a éle ni exhaussée m abaissée aepuis
e premier temple; et qu*en outre Tauteur va nous
parler tout de suite de* la rëédilicalion de ces murs
d*appui pour eiiccindre la montagne. C'est donc à
(lire que les Juifs, au retour de la captivité, ne pri-
rent pas la peine de vider les fossés jusqu'à la pro-
fondeur première , et qu'ainsi ils donnèrent au
nouveau temple soixante coudées de moins de hau-
teur apparente, en prenant le mot temple non-seu-
lement pour rédifice sacré, mais pour tout Tensem-
l)le des constructions.
Nous demanderons encore ce que cela peut signi-
lier : un édiOce plus haut de vnigt coudées qu'il
n'est long, ressemble à un puits, à un clocher.
Hérode, qui était homme de goût, ainsi qu'il l'a
prouvé par ses autres ouvrages, a-t-il jamais dû
concevoir un pareil ëdiûce, et la nation, qui ne lui
laissait pas faire tout ce quil voulait, ainsi que le
prouveraient au liesoin ces précautions, indépendam-
ment des renseignements que Thisioire nous fournit,
raurait-elle laissé faire? il ne peut donc être ques-
tion du bâtiment sacré dans lequel s*accomplissaient
les cérémonies les plus intimes de la loi, mais de
quelque ouvrage accessoire, en supposant que tout
ce récit ne soit pas une fable, comme l'auteur en a
tant débité.
(1304) Ceci prouve de plus en plus qu'il n*esi
Et que dire d'un édifice construit au som-
met d'un aride rocher qui s*cnfonee de
vingt coudées, c'est-à-dire de orne mètres
dans le sol, et qui plus est, sans se démolir
Jamais, de mémoire d'architecte, on ne vit
pareil tassemeht. Mais ce n*est pas tool:
l'auteur parle de pierres de vingt-cinq coq-
dées de longueur sur huit de hautear et
douze de largeur ; c'est-à-dire des blocs de
quarante-un mille cent deux ou trois mètm
cubes, et cent millions sept cent quatre-
vingt mille kilogrammes, en estimant le
poids variable de la nierre à deux mille
quatre cent trente kilogrammes le mèlie
cube (1305) I
Et que sera-ce si on vient à dire avec le
même auteur, que Satomon avait bâti, me
de semblables pierres, un mur de quitre
cents coudées de hauteur, c'est-à-dire deos
cent vingt-deui mètres, ou six cent soixante
pieds ancienne mesure, plus haut dudooUe
que le plus haut édifice qui existe mainte»
nant dans l'univers ! l'auteur Taflirme ce-
pendant au huitième chapitre de sn
vingtième livre. Qui lut jamais de pareflice
billevesées, à moins qucdans les contes dee
fées ? Et toutes ces pierres, que sont-elles
devenues ? il n'y en a trace maintenant, w
plus que des navets de la plaine deMacbe*
ron, dont parle le môme auteur, qui sepio>
menaient, qui criaient, qui s'effarouchaioU^
qui fuyaient et qui mangeaient.
Quel fonds peut-on donc faire sur tort
cela ? Aucun, et comme le témoignage de
Josèphe est le seul en cette matière, onne
peut pas même dire si Hérode déplaça une
seule pierre du temple de Zorobabel (19(IQ.
11 est d'ailleurs un témoignage p^Sf
qui contredit les données de Inistoriei^
pas question du temple proprement dit ; car bu»
ture de la montagne sur laquelle le teiu|Heébi
|)osé et rétat actuel des substructions prontU
fiu*il ne peut y avoir eu un aOaissement aussi emà-
dérable. Un lassement ne saurait atteindre à k
telles proportions.
(1505) La coudée hébraïque est en mesures aé-
triques de 0,555.
(1306) Nous disons du temple^ mais non peste
ouvrages extérieurs. Les premières assises dn mt
de soutènement dont nous avons parlé existait e^
core, et les blocs dont elles sont formées ont à pee
près la dimension donnée par Josèphe. Ce n'est m
pas ceci que nous prétendons contester, mais il
continuation d'une muraille à six cents pieds à
hauteur avec de pareils blocs. Ceux des pTranîto
d'Egypte, élevées à la moitié de la même "hantant
n*ont que six pieds d^épaisseur, et on regarde dql
Touvra^e comme prodigieux. Ici nous le cnànm
impossible. Et d'ailleurs que seraient devenus 10»*
tes ces pierres, si le mur, mainlcnant démoli, anft
été construit en entier.de la sorte? Si la maie Ai
hommes en avait brisé quelques-unes, les i«M
seraient sur place. Des masses de plus de cent ai*
lions de kilogrammes ne se laissent pas empoiifr.
Et d'ailleurs, quelle idée pcui-on se faire £^
édifice qui aurait eu deux cent cinquante pieds à
longueur, trois cents pieds de hauteur jitsqi'a
lambris, et des murs de trente pieds d'cpaissev?
Vit-on jamais donjon pareil pour la bautc8r,li
force et la laideur.
11 ne peut donc s'agir du temple propremenl di
TEN
Ûl^S MIRACLES,
TEM
MU
celui des Juifs eux-m^mes au chapitre
? PEvangile selon sm\\ Jean : « ISos
1 ont nus (jH(traniC'si,r ans h bâlir ce
le* • Selon Josèfihe, Hérodc y en aurait
neuf et (lenii, Kt en suni»o"sant qu'on
continué h hAlir dejniis lors, comme
de aurait cotnmeni'é en la dix-huitième
ede son règne, ♦onime il devait réj^iner
Pe pendant dix-neuf ans» et eonjmeil
Ail déjà trente-un ou trenie-dotix ans
étflit mort quand les Juifs parlaient
, cela ne ferait pas quarante-six ans,
|ilus de cinquante.
noTidjre de quarante-six ans, assigné
les Juifs, no eoncorde i>as, il est vrai»
le tenifïs qui s*écoula en Ire la fondation
econd temple, I an 535 avant Jésus-
it, et sa dédicace en 515, re qui ne fait
ringl années; mais outre que tous les
lOlogisles ne sont pas d accord sur ces
\f et que tdusieurs comptent trente-une
es au lieu de vingt, rien ne prouve que
nple fût achevé quand on en fit la dédi-
Et ainsi de ce que le nombre quaranle-
e concorde pas avec les notions four-
par rflistoire sainte, il n'en faut rien
ure en faveur' de rhistorieu profane»
|u'il ne correspoûcl pas mieux à ses
ées à lui-même.
cite, il est vrai, un fragment de lettre
t discours» on ne sait lequel, de Julicu-
stat, dans lequel il est dit que ce prince
voulu faire restaurer le temple de Je-
eun troi$ fois drtntify ce qui semble
er raison sur un point au récit de Jo-
î; C4ir»à nioinsile compter une drstruc^
farte sous le règne d'Hérotte et une
faite fïar Julienlui-mème pour arriver
tâblissement, on ne saurait en (rouver
Mais cette raison est encore plus faitdo
out le reste; en effet, ou lHcnrA[Histat
Jire une destruction radicale, absolue,
hoisi cette exf^i'ession comme sujierla-
ou hien ïl se tromjie et ne sait ce qu'il
)n ne f)eut compter pour une troisième
uctiotï la démolition des fondatinns
fit n|térer. car Tédifi^e était déjà dé-
fit on achève, mais on ne détruit pas la
uclirm.
somme, les ot^jections élevées contre
iphétie de Zacharic se ré<lnisent donc
i; puisque le prophète parle du temple
eruent dit, tandis ijuc hiislorieji n'en-
parler que des ouvrages accessoires.
ïst une seconde projïhétie non moins
riante, sortie de la l»onclic de Jésus-
t, et relative h une dcstruilion sicom-
qull ne devait jfas rester merrc sur
î. Le Sauveur venait de parler en pu-
Jans le tenifde pour la dernière fois»
l la veille do sa mort; il lavait annuncée
auditoire en |irenanl de lui un congé
lif; vous ne me verrez [dus, avait- jI
on me vidcl/ids amodo. Lorsqu'il fut
ses di>ciples lui lirent remarquer la
té de rédifire, Maître, lui dit Tun
, voyez quelles pierres cl ([uclîes cons-
ODsJ II répondit : « l>e toutes ces
les constructions que vous voyez, il ne
restera-pas pierre sur pierre qui ne soH
démolie, non rtlinquriur lapis super lapi-
dvm qui non denrualur, » Trois évangélistes
rapportent cette n»éme réponse et la relateiit
exactement dans les mêmes ternies, H n y a
donc aucune ét]uivoque; le temple sera
détruit sans qu il en reste deux pierres
Tune sur l'aulre, h moins que par le fott
même delà démoliliott.
Mais à quelle époque cela doit-il s'accom-
iilir, telle est la question qui vient aussitôt
ilesprit» et que les discijdes adressèrent
en etfet à leur Maître, en se serrant autour
de lui, sitôt qa*il fut débarrassé de la foule
qui renvironnait : « Avant la fin de la géné-
ration |>résente : » Telle fut la réponse; non
prœttribit gmcratto hœc^ donrc omnia fiant»
Celte réponse, loule f>récise f^u'elle soit.
Test moins cèfiendant (fue la première; c'est
qu'elle s'applique h des fil>jets divers. Car
une fois la curiusité des disciples éveillée»
ils- avaient jioî-é d antres questions : Maître,
à cpiel signe reconnaîtrorjs-nous que le mo-
ment sera prêt d'arriver, cjuel sera le temps
de votre avènement, et a quand la lin du
monde? Le Sauveur dut ié[)ondre à ces
ditTérenles interrogations dans un même
discqurs, et comme la destru4tirjn du temple
se rattacherait à celle de Jérusalem, il ne
pouvait manquer de parlerde celle-ci. Aussi
le litHl longuement, et indîqua-t-il en outre
les signes pré( urseurs. atin que chacun fût à
même de |>rendre utilement ses précautions.
Ayant considéré ailleurs cette importante
pro|ibétie <ians toute son étendue (loy,
larL JÉRisAiEu, sa destruction dérmilive)
nous n'avons à reiamiiier ici que dans ce
qu'elle a de relatif au temple.
La destruction de cet édifice ne devant être
qu'un é[dsodedecellede la ville même,c*est
celle-ci rjui lient la place princi]>ale dans le
discours du Sauveur, et ainsi on doit faire
à la ruine de Jérusalem rofiplicaiion plus
spéciale de celte réponse déjà citée : tout
sera accompli avant la tin de la j)ré.%ente gé-
nération.
Ix'S défenseurs delà religion font remar-
quer que cette prédiction, relatée par ceux
desévpngélistes qui ont écrit avant srui ac-
complissement, saint Matthieu» saint Marc
et saint Luc, qs\ passée dans le j^lus complet
silence par saint Jean, qui écrivait j>oslé-
rieurement; irréfragable indice d'aulhenti-
cité, puisque de la sorte (tersonne n*a jiu
dire : Vous tiaduisf*z en fuophétie des faits
dont vous avez été spectateurs.
Le Sauveur parlait ainsi Tan 34 de Tère
vulgaire; or, en l'an 70, le II thi ntoisd*août^
le feu fut mis au temple par un soldat ro-
main; rinccndie dura sept jours, malgré
tous les efforts pour Téteindre, de la jwul
des assiégeants et des assiégés. La ville
haute se rendit le 7 septembre, le carnage v
fut affreux ce jour et le lendemain ; les suf-
dats n'ayant plus rien à piller ni à brûler, se
mirent à démolir; le générai lui-même, Ti*
lus leur fit ilémolir le temple jusqu'aux fon-
dements. Ainsi s*ai comnlit la (dus grande
I»artic de la pro|)hétie, le reste nï*tait qui?
H15
«
TËM
UCTlOiNNAIRE
TEM
i;u
différé. Nous n'entrons pas dans plus de
détails sur ces événements, parce qu'ils sont
suffisamment connus.
L'empereur Julien^ voulant faire mentir
le Nazaréen, ainsi qu'il l'appelait, se chargea
delà dernière partie de Taccomplissement.
11 se mit en tête de rétablir le temple dans
son ancienne splendeur, et croyant ne pou-
voir en confier le soin à personne mieux
qu'aux Juifs eux-mêmes, il leur donna ren-
dez-vous à Jérusalem de tous les points de
l'univers; la lettre qu'il leur écrivit à ce su-
♦ jet, et qui est la25*du recueil, restera à iamais
commeunmonumentdelaperûdie de l'Apos-
tat et de sa haine contre le christianisme.
F.Ile est conçue en termes si touchants et si
affectueux, que beaucoup de Juifs crurent
de bonne foi que l'empereur s'était fait juif
comme eux.
Ils se rassemblèrent donc à Jérusalem en
grand nombre. A la vue des immenses pré-
paratifs que Julien avait déjà faits pour com-
mencer 1 ouvrage, un saint enthousiasme les
saisit; ils se mirent à déblayer le terrain
avec une ardeur sans pareille*^; les pauvres
avec leurs mains, les enfants des riches avec
des pelles d^argent faites exprès pour la cir-
constance ; tout le monde travailla, et l'on vit
jusqu'aux femmes les plus délicates empor-
ter des décombres dans un pan de leurs vê-
tements.
Cependant le patriarche saint Cyrille se
moquait de leur ardeur et de leur empresse-
ment ; il rassurait ceux des chrétiens qui
craignaient que l'Evangile ne reçut un dé-
menti : «C'est au contraire, leur disait-il, un
moyen que le Seigneur emploie pourarriver
à le mieux accomplir ;. il a chargé ses enne-
mis de donner eux-riiêmes raison aux pro-
phéties; il a voulu qu'ils fussent les instru-
ments de leur propre honte ; ayez confiance
en la parole de Dieu, et vous verrez ce qui
arrivera. »
^ En effet, lorsque le terrain fut déblayé.
Ton s'aperçut bientôt qu'il était* impossible
de rebâtir sur les anciennes fondations; Tin-
juré du temps, Tincendie, l'infiltration des
eaux dans ces déplorables ruines avaient
tellement détruit la solidité des anciens
travaux, qu'il ne fallait plus les compter
pour rien. On se mit donc à les arracher, et
aussitôt que la démolition fut terminée sur
un point, on se prépara à rétablir une pre-
mière assise de pierres; mais, ô merveille!
le feu jaillit de l'excavation, d'énormes
tourbillons de llammes s'élancent, une par-
tie des ouvriers périt dans la tranchée, le
reste se disperse et fuit d'épouvante, une
partie cherchant un refuge dans un édifice
voisin, la llamme les y poursuit, les dé-
vore ; la terre tremble , les abris s'écroulent
sur la tête de ceux qui leur ont demandé
f)rotection, la plateforme du temple est bou-
eversée, le sol a rejeté de son sein le reste
des fondations du vieux monument; une
croix brillante de lumière apparaît dans les
(1307) V. RriiN, hhl,, liv. i, ch. 57; — Socrate,
liv. ni, cil. 20 ; — . SozoMfeNE, liw. v, cli. 2!2; —
PfllLOSTRATE, liv. VII, çh. 14; — TllÉODORET, HisL
airs, des croix s'impriment d'une tuaniire
indélébile sur les vêtements des Juifs; 1^
matériaux prêts à être mis en œuvre sont
dispersés par la tempête, les outils des ou-
vriers sont consumés par les flammes, b
fer, l'acier, le cuivre, tout est fondu, il m
reste de tout cela rien qui paisse^désormiii
être utile.
Cependant Alypius, lieutenant de l'em-
pereur, rassemble les ouvriers, il veut fain
recommencer l'ouvrage ; mais vains efforts,
la flamme reparaît, disperse de noufen
ceux qui commettent l'Imprudence de s'ap>
procher de trop près, et roule en toarbilloos
dans les rues de la ville et sur les plaeespt-
bliques, consumant ce qui se rencontres»
son passage. Elle reparaît une seconde fois,
puis une troisième; il semble que les pis
de ceux oui s'approchent du chami> de kdi-
solation la font jaillir de terre; il faat re-
noncer h une entreprise déûnitivemeot ioh
possible.
Julien apprit ces détails avec un profani
dépit, mais occupé alors des préparalib
d'une expédition contre la Perse, il tA
obligé d'ajourner toute nouvelle tentative.
Il péritdans la bataille, et mourut dit-on, ei
lançant contre le ciel le sang qui sortait de
sa blessure, et en s'écriant: «i Tu as vaincs,
Nazaréen. » C'était l'an 364.
On trouve de grands détails sur ce min*
culeux événement, qui causa la conversiea
d'une multitude de juifs et de païens, damia
historiens de l'époque, Ru6nySocrate,Saflh
mène. Philostrate, Théodoret, Cedrenus,
Nicéphore (1307) ; dans le second discoms
de saint Jean Chr^sostome contre les lo^
dans le second discours de saint Gr^pmc
de Nazianze contre Julien, dans la ouini-
tième lettre de saint Ambroise à Theodoss.
Nous ne savons pas que personne l'ait jh
mais contesté ; c'est un point d'histoire a^
quis à la science, et hors de toute discis-
sion. La prophétie se trouvait donc ace
plie à la lettre : il ne restait plus pierre m
pierre du temple de Jérusalem. On n'a janiiis
songé depuis lors à le rebâtir.
Si ce n'était pas faire injure aux histo-
riens chrétiens, qui rapportent révéaeffieA
on pourrait fortiner leur témoignage de e^
lui d'un auteur païen, admirateur et piDé*
gyriste de Julien, de celui d'Ammien lll^
cellin. « Julien, dit cet écrivain, désir*
immortaliser la mémoire de son rteueftf
la graiideurde ses ouvrages, forma le {f*-
jet de rétablir, avec d'énormes dé|)enses,k
temple fastueux qui se vovait jadis àJén-
salem, et dont on avait eu tant de peine isi
rendre maître, malgré les plus sanglantsco»-
bats dans le siège qu'il soutint contre Va-
pasien, et ensuite contre Titus. Il encoafisli'
commission à Alypius, d'Antioche, qui ii*
géré précédemment la préfecture de la W^
^ne en 1 aljsence de plusieurs préfets. Lo»
donc qu'Alypius, secondé par/le gouTerw^
de la province, pressait le plus vivement l'tt*
Eccles,, liv. m, ch. 20: — Cedrcmjs, AMsiH^
— NicÉPBORE, liv. X, ch. 03.
Tl-N
DES MIRACLES.
TKN
fll$
he, d'é^K>uvflnlabl*is lunrbitlunstie llam-
qui sortaient tIesfooJalions mêmes do
icp, rendirent le lieu inaccessilile par
\queme de leurs apparitions. KHes con-
irent plusieurs fois les ouvriers, et on
par abandonoer lo travail, en présence
ibstination d'un pareil élément. »> Me-
U §lohi pammnrum prope fumidmenlmh
'($ adsiiltibus ernmpentrs, [rt-rrr hcum^
le modo eltmtnîo deslirtatiusrepeUentfy
mi inceptum, (Amm. Marcell« , hht,
ixiii, cap, l.)
Ivant le récit de saint Grégoire de Na-
,e , une eroix kiraincuse, d'une splen-
adniirablc, apparaissait dans leseieux
4me temps que ces merveilles s'aecom-
iienlsur la terre, Le môme saint doc-
ajoiile :
fusils montrent donc leurs vôtemeiils,
qui ont élé les témoins de f'c grand
cfe, ou qui en ont été partie» fiants;
s montrent, dis-je, leurs vêtements cou-
des enijireintcs do la croix. Car, tan-
ne chacun s'en entretenait, qu'il fût des
is ou du nom lire de nos ennemis, laa-
ne chacun éruuliwit le récit de la t ou-
ïe ceux qui le racontaient, le miracle se
»daii>ait« et les uns fl Jes autres aper-
enl avec sur|>risc les croix dont los
s de leurs voisins, puis [les leurs pn>
se trouvaient parsemés;'eroiï surpas-
par la netteté et par la beauté descou-
., cellcîi que pourraient tisser ou pein-
es ouvriers les (dus habiles ou les ar-
i les plus exercés. Ce spectacle impri-
iinc telle terreur dans TAuie de ceux
s'en trouvaient les témoins, que tous,
S voii unanime, s'em|iressaienl d'in vo-
ie Dieu des chrétiens, et d'apaiser son
roux par des [ïfières et Je «grandes sutU^lï*
ns. Beaucoup môoïc, sans attendre plus
;emps, mais instantanément, allaient se
aux pieds de nos prêtres, et leur de-
ler avec instance la faveur insif^ne d'être
B dans le bercail de l'Eglise, et instruits
îS sublimes mystères. Aussi un gi^and
!)re, admis à la grâce du saint ba|;tô(ue,
lèrent-ils de leur salutaire frajeurpour
pter le salut. «
^u^i n'ajiujierons pas d'autres témoigna-
mp un fart que personne n'a jamais osé
?sler; Thistoire n'en contient ni de fdus
ants ni de mieux jïrouvés; pourquoi ne
ajouter ni de plus iinporlanls? A lui
, il serait une complète démonstration
Evangile.
5NTATI0N (de Jésus-Clirisl jmr le dia-
Avant de commencer sa luission évan-
•08) Timc lesus tlurtus est in «lesoriirm a Spi-
ul ti'iitarrtiir a diabolo. Et cuni jqimassi l
raginta dkbte;, et quailragirita naiiiljiïs, pollen
It* Et acccJcns teiitaior Jixit ei : Si Filiuî« Deî
ic lit hpides ii^ti panes Ibiit, Oui respomleiis
:Scrî|ituiir fst : Non in solo pnnc \i%it ln>tno,
I Oiinii veibo, <junJ prm edit de ore Dci, Ttitif.
npsit eum dinbnliis in sairtain clvilsilnin, cl
il etini stij>cr pirmaculnn» lei»pli. El di^tt ei :
tius Dci es, niîU^: te di'oi-f^inn. SciipOnu c^t
>ut« ftttKcUs buii) iiiaiiduvit <lc te, ci iu lua-
gélitfue, le Sauveur des hommes « revôlii
des infirmités de l'huuianilé, voulut aussi
s'assujettir à la lentatinn; non pas, sans
doute , afin de la mieux com^/ittro par une ex-
(jérience pt.Ts»»nnelle, iiitiis aftn d'acquérir
aux hommes la gr^ce do la vaincre, en la
vaincant lui-même, et de leur on donner
l'exemnle. Lors donc qu'il eut reçu le ba[i-
iènw tles mains «fe son précurseur, il fut
conduit par rexprit dam le déêtrt ^ pour y
être trnté par le diable. Or, après quit tui
jeune quarante jours et quarante nuit$ ^ il eut^
faim, et le tentateur s approchant, lui dit:
— 5t vous êtes le Filt de Dieu, dite* tfue ce$
pierres deviennent des pains, Mai$ Jt»ns ré-
pondit: — Il est écrit, rhomme ne vit pas
seulement de pain, mais de toute parole qui
sort de la bourhe de Dieu. Alors h diable te
transporta dans la ville sainte , le plaça sur le
pinarfe du temple et lui dit : — Si vous êtes le Fi!$
de Dieu ^jetez-vous en bas, car il est écrit (le
Seigneur] a ordonné à ses anges de prcnara
soin de vous,' et ils vous supporteront de leurs
mains t de crainte que vos pieds ne viennent à
heurter quelque pierre, Jésus lui dit : — /(
est écrit pareillement, vous ne tenterez pas le
Seigneur *jotre Dieu, Le diahle tatjant trans-
porté de nouveau sur une montaqne três-élcvée^
lui montra tous les royaumes du monde ainsi
que leur gloire , et lui dit: — Je vous don-
nerai tout cela , si vous vous prosternez et m'a-
dorez. Alors Jéms lui répartit : — Brtire-toi^
Satan, car il est écrit: Vous adorerez le Sei-
gneur votre Dieu, et vous ne servirez qtie lui
seuL Aussilàtle diable le quitta, et les anges
s\ipprockèrent et le servirent {iSQÈ),
Pour mieux apprécier le sens de ce texte»
il CvSl nécessaire de le m élire en regard do
celui de révangéli*te saint Luc : Jésus ^ rem-
pli du Saint-Hsprit, s'éloigna du Jourdain^
demeurant livré A CExprit dans le drseri
pendant quarante jours , et aux tentations du
diable. Et comme il ne mangea point pendant
ce temps, il finit par avoir fntm. Le diable
lui dit alors: — Si vous êtes le Fits de DiVw,
dites à cette 'pierre de devenir un pain. Mais
Jésus lui répondit : — Il est écrit que riiomme
ne vit pas seulement de pain, mais de toute
parole de Dieu, Ensuite le diable le conduisit
sur une montagne élevée, lui montra tous les
royaumes du globe de la terre en un clin
rf'flpîV, et lui dit: — Je vous donnerai toute
cette puissance et la gloire qui y est inhérente^
car tout cela m*a été abandonné , et je le donne
à qui bon me semble; si donc vous rou*
prosternez devant moi, tout cela sera à vous,
Jésus lui répandit: — Il est écrit, vous adorerez
le Seigneur votre Dieu, et t^ous le serriret
lui seuL Alors (le tentateur) !e conduisit à
nibns tDlîeiil U\ ne forte offcndas ad bpidem pc-
deir» tntiru. Ait illl Jcsus : Rursuni si'ripluiii c^l ;
ÎSon li'iiUbii» hiïïiiiiKiiii IkMiiii luiiiii. ttcruiw as-
siimpsit cun» dialolus in luutiUMit eitri;)snm vaille;
cl ostendit ci oumia regiia innndi, tl gloriam
e*>niiu- Kl dixilei : II;rr umni:» libi d^lw», si cadetis
adortiveris me. Tiitjr dicil l'i Ji'sus : Vadc Salaiia ;
Scriptuin est ciiini : hiMniimni l»i'iim tuutit adiiratiis,
ol itli M»li servies. Tiiiu- rrli<|iiil cuin dialHiltis, tl
ecit* aii^eli acccsscnmt cl luiiiistrjibanlei. {Ualtk.
IV, III.)
IliO
1CN
DICTIONNAIRE
TE»
11»
Jérusalem^ le plaça sur le pinacle du temple^
et lui dit : — Èi vous êtes le Fils de Dieu^ je-
tez-^ous en bas , car il est écrit qu'il vous a
recommandé à ses anges , afin au ils vous con-
servent ; ils vous porteront donc dans leurs
mains y de crainte que votre pied ne heurte
contre une pierre. Mais Jésus répondit en lui
disant : — // est écrit , vous ne tenterez pas
le Seigneur votre Dieu, Lorsque toutes les
tentations furent terminées^ le diable s'é-
loigna de lui pour un temps (1309).
Nous n'avons pas à nous occuper des con-
sidérations morales qui ressortenl de ces
récils avec une merveilleuse abondance; le
sujet nous appartient à un autre point de
vue.
A notre avis, le Sauveur des hommes,
qui voulait résumer dans sa propre vie tons
les états de la vie des hommes sur la terre ,
afin de les sanctifier tous : Tindigence,
dans sa naissance et sa condition; la ri-
chesse, dans ses relations avec les riches;
lagentilité, en habitant le pays des infi-
dèles; le judaïsme, en naissant parmi les
Juifs; la proscription, dans sa fuite en
Egypte; le supplice, par le sien propre; la
royauté , dans son entrée triomphante à Jéru-
salem; la maladie, dans son agonie au jar-
din des Oliviers ; la mort, par sa propre mort ;
avait pour but, dans cette circonstance, de
sanctifier la vie prophétique. Cette vie de
laquelle avaient vécu tant et de si grands
saints, dont la seule mission sur la terre
avait été de l'annoncer aux hommes, et
même de le figurer à l'avance. C'est ainsi
qu'Elie et Elisée, pour ne citer que ces deux
exemples, isolés du monde entier, passent
de longs intervalles daihs le désert ; inconnus,
ignorés, soutenus miraculeusement par Tes-
nrit de Dieu, qui était leur unique force,
leur seul aliment, ou miraculeusement
nourris. C'est ainsi que le premier, en par-
ticulier, marche pondant quarante jours et
quarante nuits, après s'ôire rassaî>ié d'un
pain qui lui est apporté par un ange. Lui
aussi avait eu faim après celte abstinence
prolongée, et l'ange vint le reconforter,
parce qu'il lui restait encore beaucoup de
chemin à parcourir : grandis enim tibi restai
via.
Or le Sauveur des hommes étant le but et le
terme de toute prophétie , il semble qu'i4 ne
pouvait manquer d être lui-même prophète,
et de vivre quelques jours de la vie prophé-
tique, afin de la consacrer, de la résumer
et de la terminer dans sa personne. De ce
point de vue, nous n'hésitons donc aucu-
nement à proclamer avec le plus grand nom-
(1509) Jésus autem^plcniis Spirilu sancto, regrcs-
SU8 est a Jordane : et agebatur a Spirilu in deser-
tum, diehus quadragÎHla, et tentabatur a diabolo.
Et nihil manducavil in dicbns illis ; et consuminalis
illis, esuriit. Dixit aiilem iUi diabolus : Si Filius
Deî es, die lapidi huie ut panis Hat. Et respondit
ad illum Jésus : Scriplum est : Quia non in solo
pane vivit homo, sed in omni verbo I>ei. Et duxit
illum diabolus in montcm excelsum, et osleudit ilU
oninia régna orbis terne in momento temporis. Et
ail illi : Tibi dabo poteslatem banc universam, et
gloriam ihorum, quia niihi tradita sunt^ et cul
bre des Pères et des commentateurs, que
l'esprit qui conduisit, ou qui ^iia Jésus-
Christ dans le désert , comme dit saint Lof ,
était rEs|)rit divin, et en particulier l'Esprit
prophétique ; non pas un esprit différent da
Saint-Esprit, mais le Saint-Esprit lui-même
selon une des formes sous lesquelles il s'é-
tait précédemment et tant de fois manifesté.
Mais la question principale aue nous noas
proposions d'examiner, est celle de la maiii*
fc<tation de Satan lui-même; .savoir, s'il
transporta Jésus-Christ d'un lieu à l'antre
corporellement ou seulement en esprit: en
d*autres termes, si le Sauveur fut leitfé
d'une façon différente que tous les antre»
hommes.
Poser la ouestîon en ces termes, c'est
Îresque la résoudre; car si la tentation dt
ésus-Christ fut différente des nfttres, il
semble qu'il n'aura pas assumé nos infrmiUs^
selon le langage de l'Ecriture , mais des in-
firmités d'une autre espèce, et il ne sera pas
vrai de dire avec saint Paul: Le Pontife de
notre rédemption peut d'autant mieux rom-
patir à nos infirmités, qu'il a été tenté en
toutes choses semblablement à nous, sant
qu'il n*a fias succombé à la tentation ; te%t^
tum autemper omniapro similitudine absfu
peccato. (Hebr. iv, 15.)
Suivant le récit de l'évan^éliste saint Loc,
le Sauveur fut assujetti à d autres tentations
encore, en cette circonstance et pendant le
reste de sa vie mortelle; or il ne nons
dit pas qu*eiles aient été d'une nature diffé-
rente les unes des autres; il ne fiarie pas
non plus d'enlèvement ou de ravissemeol
corporel , mais il dit simplement que le dia-
ble conduisit celui qui était l'objet de ses
tentations, duxit illum diabolus tn montem
excelsum; duxit illum in Jérusalem^ et statëU
eum super pinnam tcmpli. Et l'expressiot
de saint Matthieu lui-même, assumpsit eim
diabolus j ne signifie pas nécessairement no
ravissement corporel. Il y a plus, c'est
qu'en supposant le ravissement €or|)orel, k
tentation devient impossible dans leslennai
où elle est racontée, car il n'y a aumia
montagne assez élevée pour que de sa tte
on puisse voir tous les royaumes du mênii,
ni aucun point do l'espace duquel on puisse
apercevoir tout autour du globe en méoie
temps , omnia régna orbis terrœ in moiments
temporis, sans compter que la vue humaîM
se borne d'elle-même à de bien moindres li-
mites.
Si on admet le ravissement corporel, ea-
core ftïudra-t-il reconnaître qu'il y enlhaDe-
cination des sens, pour que to'us les eœ-
volo do illa. Tu ergo si adoraveris corjni me.ffut
tua omnia. Kt respondens Jésus, dixil iili : Scri-
ptuui est : Doininuui Deuni tuiim adoralNS, d ^
8oli servies. £t duxit iiluni in Jérusalem, et slalail
eum super pinnam lempii, el dixit illi : Si Fîto
Dei es, uiiUe te hinc deoi-suin. SiTiptum eslesm
quod angclis suis mandavit de te, ut coBiencii
le : El quia in nianibus toUent te, ne forte utetâ^
ad lapidem pedem tuum. Et respondens Jesas,sit
illi : IHclum est : Non tentabis bominum Detfi
tuum. Et consummala omni tentatîoiie, diaMtf it*
cessit ab illo us<|ue ad tempus. {Lmc, iv, 1-13.)
Ilil
TE^
DES MIRACLCS.
TKN
H£t
pires de l'univers e» ItMirs richesses oieiU [ni
jMisiïcr atiLsi en un inonuMU >ous les yeux
du SanvtMtr. (»n hwu il f-^niilrn dire que
le diable lut lit laîro le Uiur du globe en
un in^lanl, aver la rûpiilité de ré*:lfnr, M«iî>
alors que devieul le tran^fKirt sur la mon-
iai^net el h (fuin Imii? On le voil, le réril do
rhvan^ile .s'/u<'onnïiodé assez flillicilenienl
d*uii rapt mali^riel. Kt il nous re|»u^n<j! ex-
Irôrnernerjt , nous devons Tavoner , d fllmii-
donner ainsi, niôuic pour UJI irjsl/nit, le
iyr[is adorahliMlu Fils de Bieuaii iiouvoir de
l'ange des ténèbres,
Nous n'ignorons pas qu'un très-j^rand
nombre de rornnientateurs et même des
Pères de ^Kgll*^e l'onl erdendu tle la sorte;
mais, tout en res|iei;lanl leur of>inintï , nous
airs, n'est qn*une illusion do leur estfirit,
Kt eo qui est niieinL énerire, la setcnre mo-
derne et Texpérienro sont venue.^ donner
pleine et entière rai^^on h la rlétji.sion de
rivalise ; car rette illusion e>l la rni^nie que
celle |iroduite par le batbîvcb et la fumée
de ropjuni, ou bien en» ore i^ar l'usage in-
terne de rerlains nan otitpies, d'après expé-
rience faite sur des sorciers ipji crovaieiii
être enijtortés tlans de lointainii sabbats
(Jof/, les ait. EXTAS5IÎ et Sauhats,)
Mais rauicur est tout h fnd inconséquent
avec Iui-int>nie, lorsqu'il vient h eï|i|iquer
ensuite rexbii»ilion de tous les rovaunies
du monde el de leur gloire faite devant les
yeux du Sauveur. (* Le diable avait, dil-il,
si iïien arrangé et si bien embelli un monde
ne saurions la |)arlager. Elle ne nous surulde d'air conden-é» qu'il |int re[»résenter toutt^s
pas plus ressortir Un tevtts qn*il n'est né-
iH-^tsairo ifun pareil assnjtttissernent au dé-
mon, pour épnmverde sa [larl les plus vio-
lentes attaques.
La tentation du Sauveur (»ar le diable
noM» semble se réduire à trois ternies d'une
grande simpïicîté: svnsuntitr, vatiiié^ (im-
oiiion : 8nuualiie\ dans la |)erspective de
changer des fiierres en pains; vanilt^^ dans
rineitation à jnonlrer une puis^ance quo
rarlitlcieux tentateur paraît révoquer en
doute; ambition, dans roUrande des ri-
cLosses, des gloires et de la [missance mon-
daines.
Parmi les commentateurs et les tliéolo-
Siens qui ont atiofité le ravissement corporel,
en est qui ont abusé il^uTie étrange façon
de la permission de ri>quer des suppo-
sitions. Far exemjde Arauxo, dans ses hé-
€i$iom morales^ (tract. 3, q. 23, n. lâi),
lorsqu'il aflirnje fQue le démon apparut à
Jésus-Christ sous une forme humaine; 2*
(^u"il s'était formé en cette circonstunrc et h
eet eflel un corps dair condensé; 3' Que
c'est un point de foi orthodoxe (1310).
* Par exenqde encore le P. Tirin, tmns son
Cammrntaire sur saint Matihim , lorsqu'il
dil : « Le diable enleva véritablenifHil, cor-
poreilement le Sauveur, en le faisant voya-
ger à travers les airs, de la même mauièrc
qu'il emporte en des lieux éloignés les
magiciens et les sorcières» disent saint Jé-
rèoie, saint Grégoire et saint Thomas, de
la même manière aussi qu*un l»on auge
transporta le (»ropliètc llabacuc de la Judée
à ftabvlone(l3ll). u
Mafbeureusement |iour Fauteur, sa snn-
position est une vérïtable hérésie ; car le
con* île d'Ancyrc a décidé d-'uis le l'ameux
canon Episcopi, que le diable n'a |;oint un
tel pouvoir sur les magitiens el les sorcières,
el aue Jeur transport prétendu à travers les
(f3IO) AtiparilîoncJï quoque facore |>oiest t!;rnian
Id corpoie acrco, qtiott .'^ilco roiiflcnsntum rflicpre
poC^l, iilhiun^unm vnlrattir Et de tidc cerlui»i
f*l hns apj>arilînïit:s fecissc.,,.. iniaiulo CliribUnii
lu Jc'«ït*rto jejiuuijitem in ii^ma biirnniia tenta vit*
(!3M) Assiiinpsit ctnn tliiVlcvtiis vrrc et corpora-
lîlrr |>er aéra rn|il3u4o, ud eniu niotUim imo innle*
flios 1*1 sagas, inipjil S. UitTonyiiius» dregnnus
cl S. Tiioiuas, in locu dissita tr;\ûïferl, et quo bo-
cboses en niéfue tein[»s, et les mettre toutes
à la fois sous les yeux dniSanvenr (1312). »
H ne sérail pas lion qu'un physicien ou
un chimiste joiassent les yeux sur <le tels
piassages, car ils riraiefit fVnn rire inextin*
guible, et |ieut-étie | assrraient-ils du rire
au mépris pour le commenlaiie et ^i la dé-
liance envers le texte qui y donne lieu. Il
vaudrait mieux, selon nous, ne pas com-
menter du tout, que do commenlcr ainsi.
Adorons ce que nous no pouvons pénétrer
dans la divine parole; notre respert vaudra
mieux que des exfdicalions puériles (1313)
ou seulement liasardées.
Mais encore, comment 1 auteur ne s'aper-
çoit'jl piis qu'il tombe ici dans une contra-
diction; rars*il y eut ravissenient cort>orcl
à travers les airs, il devient mutile de sii[)-
poser tlvs fantômes d'air condeiisé; et s'il y
eut comlensalion de lair, fantasmagorie,
hallucination, ce ne |>ouvait être que pour
éviter le déf^lacement corporel*
Nouscroyons donc que rexpbcation la plus
simple est aussi la plus voisine de la vérité,
et que le Sauveur fut tenté |(sr le diable do
la n)éme manière que le sont tous les Im-
mains; plus véhémentement peut-être, atin
«répuiser et de vainire en lui la tentation, et
afin qu'aucun de ses discijdes ne pût se glo-
rilier de lavoir surj^a^sé en quelque chose ;
mais enlin d'une manière identique ou ana-
logue.
Si cependant nous étions seul d'un tel
avis» nous n^oserionspeiil-étre pas remettre,
carl'esftril |knrtiru lier est toujours dangereux
en fait rie croyance connue en fait de coïi-
duite; mais nous avons (mur sauvegarde
l'autorité de saint Cyprien, qui s'était flécidé
lui-même avec unepleinc maturité de juge-
ment, et après avoir pesé les raisons de
l'opinion opfiosée. Voici ses paroles : « Beau-
coup de personnes sq demandent si ce fui
nus .uigrlns Irnnsluïil Ilîtliît.jcc Jmîara Bul^vlnncxn.
(I5l3) Acoî sic conienqK-r.itn ri iJlu6troto, ni
oiiiiiia iï>ta simul rcprxfccul^jrcl cl ob oculo» po-
IlOtl'I.
(I3ir») r.cIîo-ri, par cxt^îijple, du mètm auteur,
(im le» diable :ipp;trul au Sauveur sous la form<^
d'un crnùte; itndc urreim (entaudi ocfa^ivnf^ diabfp-
tm ttumauti forma ercnntkoiiV.itcioicn* aà Chrhium^
ait
iliS
THE
DICTIONNAIRE
THE
im
f
un ravissement corporel|; c'esl-à-dire si le
Christ permit au démon de le transporter
d'un lieu dans un autre de la même manière
qu'Habacuc futlr/»nsporté de ia Judée dans la
Chaldée, et Phili)nie,d'Azoth à la rencontre
de TEunuque qui lisait sans les comprendre
les prophéties dlsaïe, en s'en retournant de
Jérusalem. Mais il nous semble qu'il y aurait
)lus d'une inconvenance à supposer la réa-
ité d'un pareil transport par le dial)le. Com-
ment admettre, en effet, que le Christ se soit
reposé sur les épaules et confié à la garde
de celui qu'il connaissait pour être un pré-
cipitateur (IdlVj, remis du soin de le porter,
à celui dont il connaissait les embûches? Il
vaut mieux croire que le Christ fut conduit
par son propre Esprit aussi bien sur le tem-
ple que dans le désert, aQn de donner lieu
au cliable.de le tenter ici et là par l'orgueil.^
La première tentation, qui s'accomplit dans^
le désert, fut certainement locale ; mais yH)ur
les autres, Tastuce du tentateur suffit, parce
que la patience du Sauveur le permit, à un
transport mental, pareil à celui du prophète
Ezéchiel, lorsque des bords du fleuve Cho-
bar, auprès duquel il était assis, son esprit
ravi à Jérusalem rebâtissait la ville, en relevait
les mesures, reconstruisait le temple et les
murailles. C'est ainsi que le Christ, placé en
esprit sur le pinacle du temple, y attendait
l'anti-esprit, afin de fournir à cet ennemi
l'occasion de le tenter par la vaine gloire. »
(1315) Telles sont les paroles du grand doc-
teur; nous nous les approprions.
THEOSOPHISTE. Jac^b Bœhm, surnommé
le Théosophisleallemand, naquiten 1575près
de Goerlitz, dans la haute Luzace. D'abord cor-
donnier, ensuite élève en alchimie, puis vi-
sionnaire,ilabandonnale travail manuel, pour
se livrer à ses extases. 11 écrivit en 1612 un
livre intitulé Auroroy qui, malgré son obs-
curité, et à cause de son obscurité peut-être,
lui donna une certaine célébrité, que la per-
sécution vint accroître encore. Condamné
parle clergé de Goerlitz, Bœhm continua de
rêver, et par conséquent d'écrire de plus
belle. En 1619 parut son traité De tribus
principiis, dans lequel il assujettit les opé-
rations de la grâce aux mômes procédés que
roux de la nature dans la formation et la
purification des métaux, regardant Dieu
comtne la matière de l'univers qu'il produit
par voie d'émanation. Ses visions ressemblent
en beaucoup de points à celles de Swéden-
borK {voy. cet art. etTart. Illuminés, col. 858
(i3U) Allusion à Tune des étymologies du nom
du diable dans la langue grecque : le précipité, ou
le précipitant Ai«-j3ct>Xca.
(1315) f A inullis ambigilur utrura fuerit hic
iranslatio corporalis ; et si de loco ad locum se
Christus iransrerri permiserit, co modo quo Habacuc
dt Judaea in Cbaldeam delalus est, et Philippus de
AKOto in occursum eunuclii, qui revertens de Hie-
rusalem non inlelUgcns Esaiani, codieem revolve-
bat. Sed quod corporaliler eum diabolus lulcrit,
videtur inconveniens : quod bumeris ejus Salvator
insederit, et pro vehiculo usus sit, queni praecipila *
torem sciebai, vel ei ferenduro se commiserit, eu-'
jus insidias aguoscebat. Suo itaque spiritu eum
et suiv.] mais il se rapprochait aussi beau-
coup plus du manichéisme ; car tandis que
Swedenborg établissait les deux colonnes
Amour et Sagesse comme principe de tout ce
qui existe {['agent et le patienf^^, Boebm ad-
mettait pour second principe la Colère de
Dieu (le mal): et ce qu'il y a de remarqua-
ble, c'est qu'l le faisait éaianer du Net de
Dieu; car il était anthropomorphiste, comiue
le sont d'ailleurs la plupart des illuminés.
La secte des bœhmistes a été très-répandue
en Allemagne, et a précédée rapparilion en
France des maçonneries illuminées, qui lui
ont emprunté un grand nombre de ses doc-
trines, ou plutôt de ses visions et de ses
extravagances. Maintenant, elle panltf*toe
fondue presoue tout entière avec le marti-
nisme dans le Swédenborgîsme, auquel le
magnétisme transcendant et les 4ab]e$ tour-
nantes et parlantes viennent en aide, pour
continuer des illusions ridicules et déplo-
rables, que la lumière évangélique peu:
seule dissiper.
« Il n'est pas possible, dit Hosbeim, de
réunir plus d obscurités qu'il n'y en a dans
les pitoyables écrits du Théosophiste alle-
mand; on n'y rencontre qu*un mélange
bizarre de termes de chimie, de jai^n mys-
tique et de visions absurdes. » fioehni i
cependant trouvé un apologiste zélé dans
William Law, qui a traduit ses œuvres ea
anglais et les a publiées en 2 toI. iD4*.
Saint-Martin les admirait peut-être encore
davantage, il se pro{iosait de les traduire ea
françaisetdeles publieren50 volumes. BaBbflu
et Saint-Martin étaient dignes en effet de s'ad-
mirer, sinon capables de se comprendre:
Qui Bavium non odit, ametjua carmina^ Mmà,
Tous les ouvrages de Bœhm ont été réim-
primés à Amsterdam en 1730 sous le litre
de Theosophia revelala.
THEOT (Catherine). Catherine Théol na-
quit en 1716, elle était fille de pauvres cul-
tivateurs de Normandie, près d'Avrancb^
et mena d'abord une vie misérable. Hais
son ambition etson esprit d'intrigue devaient
bientôt la porter à tenter tous les mojeos
de sortir de la sphère étroite où le sort
lavait placée.
Le conseiller au parlement Boebard de
Scarron la prit au service de sa femme, puis
la renvoya, craignant de se compromettre
avec une femme de ce caractère.
Elle fut en effet plusieurs fois arrêtée,
credcndum est ducluro, et în desertum et siptf
templum, ut utrobique eum diabohis nssuniereC «I
leniandum. Et localiier quidem în deserto prin
fuit lenlalio; sed cseteras eo modo clrcondiDni
lentatoris astutia, vel circuinduci passa est paticiUi
Salvatoris, quoinodo Ezecbiel eum super iifioi
Chobar scderet, Hierosolymant raptns in spirfti
civilateni acdificat et metitur, et miiros et templia
instaurai. Hoc modo super culmen teinpli Cbnstis
erat in spirilu ; sciens quid anlispîritus affetfard,
cl hosli se de vana gloria pulsaturo opportaBil>
teni p.irabat. > (Ctpriam., De jejHnio et tentêM^
bus Chrisli,)
un
THE
DKS MIRACLES.
y^ entre autres elle fui enformce aux Mode-
ticttCH, pour nvoir leiiu iiii clnli.
orsqu'clle avait quitté lA ninison du ron-
ler, elle sY*»ait alFiliue ^ une sociéli't de
_ ler^lns mcsînérieus el de reiumes oinLi-
flîves et nerveuses, que lèsciïetsdu nia^ié-
tisnie, science alors j presque inconnue, rQUi-
p!is> aienl tout à la fois de terreur et d'ad-
luimlion.
Catherine ne larda pas h dominer son en-
luurage ; elle eoinnien«;a par chan^^ir son
lïnm de Tliéol, en celui de 7 /i**©.* c'est-à-dire
divinitt^, el dès r^ite (époque elle se fîl pas-
ser pour la nière de Dieu, de laiiuelle devait
Mrtir avant peu le verbe divin annoncé par
les proj»hèU?5. Kllc [>rélendaitquele nouveau
Testament n'était, comme TAneien* qu\ine
figure, et qu'elle éiait le prophète de la
vraie religion.
Ketirée tlans nn galetas du-quarlier Sainl-
Jui-queselle rassemtdii anlourd elle un petit
noujhre de fripon.s et un assez grand nom-
bre d'imliériles; mais elle menait une exi>-
lenee rnisiérahle, mali;ré les adorations dont
elle était robjet, lors<pie l'anibitiotï de Ro-
bespierre vint la tirer de son obscurité et
voiti conniient :
Ijïs de [lartager le pouvoir avec ses com-
1»liee.^, Hobesfiierre se crut assez fort juiur
e concentrer tout en'ier enlre ses mains;
néanmoins il sentit la nécessité de s'appu\er
sur une ajiparencc de (bT>it, et (>ensa h faire
revivre le [irincifio sur lequel renose tout
gouvernement cooime loule société, en firo-
cianianl re3tistenL'e<ie Dieu et rimmortaldé
de TAme» Il avait déjà remarcpié h la Consti-
tuante un uonnné DomCerfe, prieur de Pont
Sainte-Marie, ei avait été A même d'appré-
ctjersou penchant h Tex-diation cl à la croyance
ilanâ les illuminés, fiar ra[i|iûrt h une fdfe
nommée Suzanne Labrousse , que I>om
Gerle voulcil faire passer pour inspirée.
Rnl»espierre comprit bien vile qu'un pa-
reil dutihaire pouvait lui être ulile dans ses
vues ambitieuses; il se l'altacba d'abord par
les liens de la reconnaissance, puis il le mit
en rapfïort avec Catherine Tbéot. Dans cette
irtlriguc, Dom Gerle joua jilulôl le rôle d'un
fanatique crédule que celui d*un sectaire
împosleiir.
li se laissa compléteracnt abuser par la
réputation sup[Kisée de la piélenduc pro-
phéle^se; il crui à sa mission divine, (pi'il
expliquait même par les proiihéties, princi-
palement [lar celles dlsaie, où, selon lui, la
révolution française était clairement an-
ncée.
Cependant DoinGerle n'occupait que le
ond ran^: auprès de la àWrtde liiei^ le
tde sufïérieur 3(>partenait h Uol>es[uerre.
Catherine Théot, dans une lettre adressée
à celui-ci, l'appelait kou premier prapkflr^
$on ministre chtri^ oi le remerciait d v**voir
fait connaître aux Fran<;ais l'i:/r<r êupréme^
ionfifs,
l^îsprojetsambitieuï de Rohes|)ierreétant
découverts, tous ses partisans furent arrêtés,
et Ton conual alors combien était grand le
nombre des disciples de celle secle extrava-
THE
UîO
gante* composée pour la jduparl de gens do
liasse exlracliofi cl d'intelligence peu dé-
veloppée. On les séduisait par des promesses
absurdes et éblouissantes, fardes rjratitjncs
de sorcellerie, [lar la révélation de secrets
merveilleux utiles aux seuls ade|>les. Ainni
le Prophéte-Hlie, disait-on, f^arconra-t les
campagne^» m gagnant des disciples & la
Mi-re de Dieu : il en-^eignait Kart de se rendru
invisible cri tuant nn de ses ennemis^ auto-
risait le me u lire des profanes dé) niés de la
Convention nationale; il indiquait le moyen
de ressusciter le? élus des pro[>hètes paroles
prières et l'usage de quelques j ratiques
très-faciles.
Catherine Théot, la mère de Dieu, assu-
rait avoir des révélations divines; elle pré-
tendait avoir | assé au travers des nrurs de la
Ba^jlille et des portes de la Salpétrière , où
elle avait été sniiessivement enfermée. Eilo
tlévait, disait-elle, régner sur toute la terre ;
*ûn trdne scrailau ranthéon; ellelrapperait
lie mort ses ennemis; ses élus ne mourraient
I-'ohit^.ct s'ils étaient atteints dans un combat
j ûur eHe, ili ressusciteraient |«our ne ja-
ma snioorir; elle devait purifier la terre j»ar
le fer et le feu, et le second déluge, qu'elle
ferait venir, serait un déluge de sang, qui
piu'inerait le monde entier, la Convention
elle-même, et tout lui serait soumis.
Sentant In nécessité de frajiper Timagîiïa-
tion de se*s adeptes, elle s*entourait de mys-
tères, et établissait le nouveau culte à TaideJ
de cérémonies plus ou moins bizarres. S «i-
gissait-il, par exemple, de recevoir nn nou-
vel aflepte, on se livrait alorsiides praliqnc
de toute espèce, auxquelles les discinles]
cherchaient h donner luu^ apparence solen^
nelîe et religieuse; le ridicule y abondail»J
mais, nous l'avons dit, c'étaient des gcnsl
d'intelligence l>ornée el se laîssant facile-j
ment éblouir. Tel était le conunun des sec-]
taires; quant aux chefs, aux prophètes, c'é'
tait autre chose ; mais, comme dans toutesl
les assoiMations secrètes, eux seuls avaieni]
le mot de l'énigme.
Le récifiiendaire était conduit parla maitlJ
dans une salle splendidement éclairée, bicaj
quelesréceptionseussentlieu, généralemenltj
dans la matinée. « Venez, homme mortel» 1
lui disait-on, venez vers rimmortalité, la|
Mère de Dieu vous pei met d'entrer. »— On
dis[»osait alors des chaises pour les néoi»liy-
tes, et leur conductrice, car c'était une femmoj
qui les introduisait, leur conuuclriceajau-I
lait : Entants de Dieu , pré] tarez- vous àf
chanter la gloire de rEtre-suprême,
En face des néophytes étaient <leux fau-j
leuils Tun bleu, jiour la Mère de Dieu, Tau- j
ire cramoisi, desliné à son pro[>hète. « Voilà j
l'heure I » s*écriail-on 1 alors apparaissait j
Catherine Théot, elle marchait lentement
soutenue r»ar deux de ses filles, et après s'ê-
tre assise, elle se lavait les mains, la Ugnre«
et (irenait un repas léger composé de ca**
au lait et de tartines.
Après le déjeuner, Hiar un venait tour à
tour s'agenouiller et baiser le fi-ont ou Ja
main do la Mère. Ensuite on s'occupait de
I1S7
THE
DlCTIONNAïaE
TRÂ
im
là réception des nouveaux aspirants. On
leur feisait d*abord prononcer plusieurs ser-
ments, qui tous se résumaient en celui-ci,
obéissance h kl Mère de Dieu, soumission à
ses prophètes et à leurs unnistres. Ensuite,
une femme, nommée l'éclaireuse , ouvrait
rApocaly|)se, et disait : Les sept sceaux de
Dieu sont mis sur T Evangile de la vérité,
cinq sont levés, et elles les expliquait ainsi.
Le premier sceau de l'Evangile fut Tan-
nonce du Verbe, le second fut la séparation
de tous les cultes; le troisième fut la révolu-
tion; le quatrième, la mort des rois; le cin-
quième, la réunion des peuples ; le sixième,
le grand combat de l'ange exterminateur; le
septième sera la résurrection de tous les
élus de la Mère de Dieu, leur empire sur
tous les peuples de la terre et le bonheur
général, surveillé par les prophètes et leurs
ministres.
Puis la Mère de Dieu baisait le front, les
oreilles, les joues, les yeux, les lèvres liu
néophyte et disait, DijTusa est gratta in la-
biis tuis; Fils de Dieu, élu de la Mère de Dieu
tu as.reçu les sept dons, tu es immortel.
Les accolades, les momories continuaient,
accompagnées de cérémonies bizarres et ridi-
cules, la séance se terminait par le chant des
cantiques.
' Ces détails ont été publiés par le préfet de
police Sénart, qui feignit de se faire recevoir,
aân de pouvoir pénétrer dans lé sanctuaire.
A la fia de la cérémonie, il fit un signe à ses
agents, des troupes postées dans la rue en-
vahirent la maison , une des filles de la
Mère entra en criant à la trahison ; au mi-
lieu du tumulte, Sénart faillit être tué.
Lorsque la Mère de Dieu eût été arrêtée, on
irouva parmi ses papiers une feuille écrite sur
trois colonnes, 1 une intitulée 5tf/na, signes,
la seconde, Verba prophelŒy ,[Miroles du
prophète,|la troisième, Eventusy événements ;
voici ce qu'il y avait dans chacune d'elles :
Colonne des signes :
!• Tu mettras la main sur la tête, en la re-
gardant comme le gage du serment.
2** L'autre sur le iront sera le sceau.
3° Les yeux seront purifiés pour la lu-
mière ;
fc* Son nez puritîé pour la prévoyance ;
5" Sa bouche purifiée pour le don de la pa-
role;
6* Ses joues purifiées pour l'amitié;
T Ses oreilles purifiées pour l'entende-
ment;
8" Son menton purifié pour l'alliance;
9° Le signe en forme u équerre est le si-
gne de l'immortalité.
Colonne des paroles :
1* Que les profanes périssent ;
2" Que le grand Dieu soit vengé ;
3^ Que tout s'humilie et s'abaisse;
4* Que le serpent soit écrasé ;
5" Que les armes soient victorieuses ;
6" Que les chefs se réunissent;
7" Parle au cœur des élus;
8* Que l'union soutienne la phalange.
Colonne des événements :
1** A l'instant qu'ils s'élèveront» ils seront
abaissés ;
2*" Lps élus seront rendus à la vie lier-
nelle ;'
3" Le moment du grand coup sera rins-
tant' d'une fête;
&•*' Ils seront entassés, exterminés an dé-
faut des signes ;
5" La Mère régnera;
6* Les Prophètes gouverneront , •
7** L'Etre suprême dirigera tout.
L'affaire fut étouffée plutôt qu*écltirae;
mais on ne peut s'empêcher de reconullre,
qu'au travers de ce tissu de mystères et de
imuvretés de tout çenre, se laissaient aper^
revoir les ramifications de complots sangui-
naires. Robespierre était désigné GOmme h
premier prophète, un autre Mahomet, qit
devait établir une loi religieuse et constitii-
tionnellement dominante, s'élever un trêne
f»ar les mains des sectaires, le cimenter par
e san^ de nombreuses victimes.
Sur les conclusions du rapporteur Vadier,
la Convention nationale confirma Tarrestâ-
tion des membres de la secte ; mais Rob^
pierre, qui avait le plus grand intérêt è éloi-
gner une affaire dans laquelle son nompmh
vait être prononcé , parvint à retarder la
mise en jugement. Cinq* semaines aprèssoo
arrestation^ Catherine Tliéot, oui occupait k
la Conciergerie une chambre réservée, tombi
malade, et succomba au bout de quelqpn
jours. Sur son lit de mort, en proie auxm-
nières convulsions de l'agonie, elle procla-
mait encore son immortalité. Elle avait eoott
à ses gardiens , sous le sceau du secraC,
qu'elle ressusciterait bientôt pleine de jeu-
nesse, do santé et de grflce, et que sonr^gne
daterait de cet événement miraculeux.
Chose singulière, la chute de Hobespiem
fut lo salut dt ses protégés; DomGerle loi-
même, oublié dans la prison, obtint Sê li-
berté Quelques semaines après, et, maloé
ses fâcheux antécédents, fut élevée uneniiToi
important dans Tadministration. Cette der-
nière circonstance doit nous faire penser
qu'il y avait plus de politique et d'anibitioii
aue de folie dans sa conduite, et peut-Mre
ans la secte, des ramifications pi us étendues
qu'on no Va jamais su.
L. BoTELDiEu D*AuviGinr.
TRANSFIGURATION DE JÉSUS-CHRIST.
Jésus-Christ prit avec lui Pierre^ J&eques tt
Jean son frère^ et les conduisit à V écarts sm
une montagne élevée : et il fut transfiguré rt
leur présence. Son visage devint resplendis
sant comme le soleil , et ses vêtements bltmet
comme la neige. Et voilà que Moise et Elii
leur apparurent s'entretenant avec lui. Et
Pierre^ prenant la parole^ dit à Jésus-Ckriity
nous sommes bien ici ; si vous le voulez^ nous y
ferons trois tentes^ une pour vous^ ime jimt
Moise et une pour Elie. Lorsqu^l parUnitutr
core, une nuée lumineuse les enveloppa subir
tementy et en même temps une voix ait isk
nue : — Celui-ci est mon Fils friea-oinuf, tel
lequel fai mis mes complaisances^ écouUSrk*
Lorsqu'ils fentcndirenty les disciples ftwiW-
TnA
IWS HlRJiCIXS.
THE
1130
U viiage eonire terrt ^ remplis d'une
frayeur. Mali Jésus i'appracka^ Um
met leur dit : Levex-rous et ne crai-
Ptur Or, lorgguifê levèrent leê yeux^
' virent ormonne^ que Jenuf $eH( ; et H
Hif en dftcendani de /« ntonlagne : Ne
Wit* cette vision à personne ^ ai tint que
1 d€ rhomme ne toit reêsuêcité d entre
m$ (1316).
nlrelien lie Jésus-Chrisl avec Moïse et
nous dit saint Luc, roulait sur Ja pas-
iouloureuse quil «levait subir h lévn-
kLe même évungélisle ^outeque «-aint
S el ses deux €omi>agnon$ .se irouvèrcnl
lés de sommeil, et que s éUii^t éveillés,
erçurenl le Fils <le Dieu dans sa oia-
; Petrus rero et qui eum ilto erantn gra-
vant sûmno. Et evigilantes tiderunimn-
f\ ejus. D'où cïuelques interprètes ont
|ue la transfiguraiiou eut lieu pen-
nuit: mf>is ilnous semble que c'est
lu delà du récit évangélique. Le Sau-
iyail conduit les trois diseifiles sur un
et de montagne, il se mit en [irières;
sciples a*étaient pas eneore illumioés
grècedu Sahit-Esprit; ils se laissèrent
pir, ou du moins ils se trouvèrent
iin état voisin dusommeil pendant que
Maître prolongeait son oraison; rien
ît celan*indique plutôt la nuit que le
Mais, ajoutent les mômes inlerfirètes,
-Christ et ses trois distiplcsne deseen-
, que le lendemain de la montagne : Fa-
têt autem in sequenîi die, descendentibus
t monte. Ceci n'indiquerait pas eneore
transfiguration ait eu lieu pendant la
puisque rien ne démontre que les mots
i4re ki la montagne le lendemain^ signi-
ïActement la m*kiic chose quedescen-
ij sommet escarpé où il avait conduit
icifïles, pour se transugurcr devant eux,
rplus, tout ceci noffrequo peu dim-
ice, d*autant plus qu*]l est mipossible
înner une solution absolue.
demande aussi comment les trois dis-
reconnurent Moïse et Elie dans les
interlocuteurs de Jésus-t^hrist, et ou
cet égard diverses suppositions. La ré-
! la plus naturelle et la plus vraie, ce
semble, c'est qu'ils les reconnurent |Kir
illumination intérieure qui dutaccom-
ir la manilcstation divine, et indépen-
lent de laquelle cette ujauifestation au-
 sans objet.
se demande pareillement sur quelle
igne la transbîjuration eut Heu, Toutes
iditions chrétiennes répondent sur le
)r. Cependant celte réponse présente
ifficullés assez grandes pour avoir in-
G) Et po&l dîcs SCI asjîuniil Jésus Pctnim, cL
tm, et Jaaiinem Tratrem cjus, et durit illus in
m ciceUuiii &erirsuTn : cl transfiguratus est
01. Et resplciitluil faciès ejiis hkui soi : vo-
ta aulem cjuft facta sunl allia sicut m%. Kl
ppaniertuiL illis Moyscs et Elias cuui eo lo-
». ItcKpondeus auU'm Pelrus, dîiil ad irstiin :
c, bon uni est iKifi liic esse : sr vis, farijimus
ia latK^rnacula, tibi uiMim, Moy^i imuiii, rt
nu n. Ailhuc ro locpir^tUt*, ecn* inilws lu» i«b
l>JCÏt0?iX. DCS Ml&ACLE!i. IL
spirédes Joutesauit -^avants Maldonat, Ligth-
foot, Retand» Barbier du Bocage, et autres
auteurs de mérite, Laatarliïie, dans son
Voyage d'Orient, a observé que le sommet
de la montagne était alors occupé [*ar une
citadelle romaine; tous reconnaissent que le
ïhalK>r n'est pas dans la direction de la
route que Jésus-Chrisl suivait alors d'après
le récit des évangéli^tes, et cette raison c*l
la plus grave, sans être concluante, car le
récit des évangélistes est trop peu compSei
pour qu'iïn en puisse déduire une consé-
quence absolue. Et quant 11 la citadelle ro-
maine, son ctisience mémo démontrée ne
serait pas un obstacle : en effet, il était d'u-
sage aux Romains d'établir des retranche-
ments sur tous ïes points élevés des pays
occufiés militaîrementv en les disposant do
telle sorte que Tun communiquât toujours
au moins avec deux autres, et que tous exer-
çassent la surveillance des voies stratégi-
ques. Mais tous ces points n'étaient occupés
qu'en temps de guerre ; dans les temps do
l>fliî, Poccuriation aurait été aussi inutile
que dispendieuse; il suJlit alors de garder
les villes,
Eusèbe désigne au contraire le Thabor
d*une manière expresse [Piul, lxxxviii,
13); de môme saint Jérôme dans V Eloge de
sainte Paule^ el dans sa 17' lettre à Marcelle;
de môme encore saint Jean Damascè'nedans
son homélie sur la transti^uration. C'est
aussi sur le mont Thabor que sainte Hélèno
lit construire 1 église comméraorative de ce
miraculeux événement, et que la piété des
fidèles éleva dans la suite les deux monas-
tères de Moïse etd'Klie, le tout en souvenir
des trois tentes aue le chef du collège a|>os-
tolitfue avait vouluy bâtir, Et ces traditions,
qui remontent si haut, valent pour le moins
autant que les objections de la science mo-
derne » par trop incomplète, et qui n'en
élève précisément que parce quelle est in-
complète,
La signification mystérieuse do l'appari-
tion des deux |>ersonnages bibliques aux
cùtés du Sauveur, a été donnée de la même
manière par tous ïes inicr[irètes. Moïse était
là comme représentant de la loi ; Elie, comme
représentant de la profdiétie, et l'un et l'au-
tre rendaient témoignage au Messie , nui
allait accomplir par sa mort ce que la loi
avait ligure et ce que les prophètes avaient
annoncé.
TREMBLEMENT DE TEltRE MIRACD-
LEIJX. Outre Téclipse miraculeuse qui si-,
gnala la passion du Sauveur, révangélistc
saint Matthieu parle aussi d'un grand trem-
blement de terre en ces termes : Jésus pous-
obumbravii eo$. El ecce vnx de ruibc, dicens : Hic
psl FiUus meus dtlectiis, in cjuo inUii U>nc compla-
cui : ipsiiin au dite. El audiérilcs di^ciptdi cci ulr-
nml iu facicm sium, cl liiiiiieruril valde. El acrcs?nt
Jésus, et IcligU eo* : dititque ci s : Surfile, cl noiile
titnpre. Levantes aulcni chiiIos nos, nomincm vi-
deruiit nÎM sohun Jcsum. El de^cendentibus Ulisdc
nmiitc, prsccepit eia JesuF, dicens ; >f*n»inî dixerllif
vinioncm» donc*' Filîtis h<)minis a morttiis rcsurgai.
{Mmth., un, !•!*.)
36
in\
TRK
DICTIONNAIRE
TYR
11M
$ant pour la seconde fou un grand crij rfn-
dit l'esprit; et voilà que le voile du temple
fut déchiré en deux parties depuis le haut
iusqu'en bas^ et la terre trembla^ et les pier-
res se fendirent^ et les sépulcres furent ou-
vertSj et beaucoup de corps des saints revin-
rent de la mort a la vif, et sortant des monu-
ments après sa résurrection, vinrent dans la
ville sainte, et apparurent à plusieurs. Or le
centurion, et ceux qui étaient avec lui à la
garde de Jésus, ayant vu le tremblement de
terre et ce qui se passait, furent remplis de
crainte et dirent : Celui-ci était vraiment le
Fils de Dieu (1317).
11 serait inutile de chercher à déterminer
si ce tremblement de terre fut seulement lo-
cal» ou s'il s'étendit à de grandes coi.trées.
L*oii a voulu y rattacher celui dont par-
lent Pline et Suétone, qui renversa douze
villes dans la Thrace, sous l'empire de Ti-
bère, et pour la restauration desquelles ce
prince imposa de nouveaux tributs. On a
rru que c'était le même qui renversa la ville
de Nicée, en Bithynie, au rapport de Phlégon.
On yrapportemèïne certaines déchirures qui
se voient au sein des montagnes en divers
pays, en Judée, en Toscane et ailleurs; mais
tout cela est trop incertain pourqu on puisse
y faire quelque fond, nonobstant le témoi-
gnage de Paul Orose, qui afiirme que le
tremblement de terre fut universel, que les
montagnes se brisèrent et gue de très-
grandes villes, qui avaient résisté à d'autres
tremblements, tombèrent en partie. Orose
écrivait au commencement du v* siècle.
Le témoignage de Phlégon, aflirmant que
la grande éclipse arrivée la dix-huitième
année de Vempire de Tibère, fut accompa-
gnée d'un violent tremblement de terre en
BhhjTiie, serait plus concluant.
Mais du moins la rupture du mont du
Calvaire no peut laisser lieu au doute, car
saint Cyrille de Jérusalem la montrait aux
incrédules de son temps. « Le saint Golgo-
tha, disait-il, est et demeure une preuve
parlante, car on y voit toujours, maintenant
comme par le passé, la ru[)ture des pierres
arrivée a la mort du Christ. »
On montre encore maintenant cette fenle
miraculeuse, au rapport des auteurs de la
Correspondance d'Orient. On la montrait de
même au xiv' siècle, suivant Ludoliihe de
Saxe dans sa Vie de Jésus-Christ.
Ces deux derniers témoignages, nous en
convenons, ne signifieraient pas grand'chose
comme preuves du fait principal, et pour-
(1517) JC8US autcm iterum damans voce magna
cmisit spiritiim. Et ecce vélum leiupH scissum est
in duas panes a siinmio usque deorsum , et terra
mola est, et pcirsR scissx sunt. Et menu monta apcria
suiit : et milita corpora sanctorum, qui dormierant,
surrcxerunt. El exeuntes de monumenlis posl rcsur-
rcctioncm cjns, vcncruiU in sanclam civitatem, cl
âpparuerunt muliis. Centurie aulcm, et qui ruiu
eo eraut, custodicJilcs Jcsum, viso terrae nintu et
liis qux ficliaiit, liuiueruiit valde, dlcentcs : Ycre
FiUfUs Dci erat iste. (Uailli. \\\u, 50-54.)
(1318) Possessio autcm eoruni et haiNtatio, Betliel
eum filuib'.is suis, et contra Orientem Nornn, ad
0<*'*idciitalcui plagam Gazer ei ûlïx ejus, SichciH
raient fort bien aller de |>air avec les sB»-
mations desmahométans indiquant dans ee^
taines mosauées de TAsie des ouvertim
par lesquelles Teau du déluge rentra dansU
terre ; mais ils se rattachent sans intemip-
tion, par une tradition constante, par Tusage
où les pèlerins des maints lieux ont M
dans les premiers siècles et au moyen In
de gravir la montagne du Calvaire charges
d'une croix qu'ils déposaient en ce lieu,
et enfin par le témoignage de saint Cvrillf
lui-même, au récit de révangélisie.JlièB de
plus constant donc et de mieux avm» pour
quiconque cherche des preuves sans ren-
chérir sur les dilDcultés et en créer i plai-
sir.
Loin d*ici le misérable conte inventé pir
Plutarque, et complaisamment cité nar Ea-
sèbe sur la mort du grand Pan, que clés vmi
mystérieuses annoncèrent sur les côtes de
ritalie, à i)eu près dans le m£me temps que
le Christ mourait k Jérusalem. De si (li-
toyables récits n*ont que faire en un siqet
si grave.
TYR (Prophéties qui concernent la ville
de*) Il est peu d'histoires plus remplies de
f grands événements et présentant plus de
ôrtunes diverses que celle de la ville de
Tyr. Nous en retracerons en quelques b
gnes les péripéties principales, a&n de pon-
voir ensuite mieux précihcr raecomphs:$e-
ment des prophéties qui concernent cette
cité célèbre entre les plus célèbres.
La plus ancienne ville de Tyr, quelies
qiren soient Torigine et la date de fondatioo,
t>aralt avoir été sur le continent. Son non
lébreu, tsor, veut dire un rocher; mais
nous doutons que ce rocher soit la Pile^
Tvros, ou vieille Tyr, dans laqnelle éUDt
bâti le temple d^Hercule au temps d'Alei»-
dre le Grand, et dont parle Hérodote auÛ*
chapitre de son n' livre, car la ville iieTiT
parait avoir eu au moins trois emplacements
successifs. Nous ne croyons pas non plas,
quoiqu'on Tentende ainsi communéaiort,
que 1 expression dlsaïe, au xxiii* chapitre,
vierge^ fille de Sidon^ virgo^filia Siams^
sienifie nécessairement que Tyr était OM
colonie sidonienne, car cette nîême expres-
sion revient un grand nombre de fois dus
l'Ëcriture avec une signification différente;
par exemple : Bethel et ses filles, Gaier ci
seslilles, Sichem et ses filles; Aza, Bethsttt
Thanach, Mageddo, Dor, Lod, JesaUi
Ephron, Samarie,*Sodome, Chebron et leurs
filles (1318). Or on ne saurait dire, et il al
qiioqtie ciim filiabiis suis, usque ad Aza cnin Miehi
ejiis. Juxia filios auoqiie Manasse* Betbsan cl tfM
cjus, Tlianac et uLas ejus, Mageddo ei fiUas qv.
Dor et tilias ejiis : in bis habitaverunt filii Jofw.
(/ Par, vu, 28 )
Porro aiii Elpbaal : Helier ei Misaam. et SaM4:lic
aKlificavilOno, et Lod, et filiaK ejus. (i Pur. thl 11)
Factiim est auteiii post \\i^, ac pcrcuterel mdj
rbilislhiim, et hiimlbarct ces, tolleret GeCh diô*
ejus. (I Par. xvni, 1.)
Persecutiis est aiitem Aliia fugieiiteni Jenlttam,
et cepit civilalcs ejus, Beiliel et filias ejK, H h-
saiia cfim filiabus suis; Ephron quoque et ff*>
cjus. (// ^ar. KUi, 19.)
TYIl
DrS MlUACLES.
TYR
jMisvrai, qu'il s\i^il, d*ins ros iJilÎL'-
KiS5«ges, «le i-otonitvs tlétiichéos des*
mOTii ire.sk question. Crîlf» p\prossinn
le ordinal renient» trnijrmrs itcat-{*lr<%
ille du second rnng, située tians ïo j»é-
ft ou sous lii d<^'|>endant'c cruno vilU»
lie; et nous eruvons que telle fut ori-
rement, au temps crisaie du moins, la
on dnTyr par rapport à Srdon ; elle
lit sensiblement plus rapi)roth6e qu'elle
l dans la suite.
fAn^ amienne expédition contre T\r
I soit fait mention dans riiisloire» est
de Salrnanasar, roi d'Assyrie. Ce prince,
lénandro d*Epljèse, avant assiégé la
le T}T avec nne flotte de soixante vais-
:et huit cents raoîeurs^ lesTyriensavco
* vaisseaux lui livrèrent la bataille, et
rèreni la ville du côté de la mer ; mi*is
la l'armée de terre, qui tint la ville
jée durant uinq années, i^endanl les-
^BS hâhitants furent obligés de se
Krdes eaux des imîts et des citernes
Weusèrent dans m ville, cnrrenueiui
coupé tous lesaffueducs qui en anpor-
: du deliors et occupé tes bords du
K 11 ne dit [las la manière dont le siège
mina, ( Voy. Joskcuk» Ant, L ix, ch. l4,)
circonstance d*uii fleuve dont les eaux
niaient alors la ville de Tyr, indique
iluation toute diiréreule de celle que
connaissons aujourd'hui. Et cepenflant
tait sur une lie ou sur nne presqu'île,
iram, en accordant h Salomoa le bois
Jrc qui devait ^tre cmplové dans la
uH'lMiti du temple, lui écrîvait : « Je
J>ric de vouloir, en réconq^ense, nous
crdu blé, dont vous savez que nous
lions dans cette île, u II est vrai i|u'Ku-
10, cité par Kusèi)e au ix* livre de la
ration évangéti^ue, raïqiorto la même
sans faire mention de celte circonstan-
taiîs Jusè[dic, que nous suivons ici,
ie avec une confiance qui exclut toute
le supnosilion aux arcliives juives et
mes, ou elle se trouve, dit-il, en origi-
FoW.FL. JOSEPH K., i4n/|i7,» L VUI, C,2.)
s'il restait (pielque doute à cet égard,
rait cesser devant le témoignage do
ndre, rilé au nïéme Heu par Te môme
r, suivant lequel « Hiram aurait agrandi
e Tyr, en y faisant porter beaucoup de
. qui formèrent une augmentation
lée le Grand-Champ* » Il y a donc lieu
Elire que la ville de Tyr assiégée [>flr
lliasar était située dans une île, ou du
3 sur un [iromonloirc séparé do la terre
I par quelque profonde coupure* G*é-
an 717 avant Tère vulgaire,
ît trente années plus lard, Nabuchodo-
• vint h son tour assiéger la villede Tyr;
ge dura treize ans, et elle n'aurait ja-
été réduite, si le monarque n*avaïl eu
TS h une cliaussée pour joindre 111e
utinent,el parce moyen, lialtre cnbrè-
es murailles. Mais lorsqu'il entra, il
?r tua niajt)r« ipsïi el fiUa: cjus.... Soror au-
utnitior te,,.. Sottuma cl lîliiiï cjus. (Ezech,
h]
ïCy trouva qtie des masures aliandoiniées;
les habitants s'étaient enfuis sur leurs vais-
seaux, em|>ortant leurs richesses, et avaient
relïhiï leur ville dans une île |>eu éloignée,
A deux cent cinquante-cim} années de U,
trois cent trente-deux ans avant Tèrc vul-
gaire, la ville de Tyr fut de nouveau assiégée
|iar Alexandre le Grand, et prise, anrèssept
mois de siège, par un moyen semi>!able à
celui qu'avait employé ?^abuchodonosor ,
c'est à-rlire parle mo>en «ftine chaussée que
le héros macéilonien fit jeter dans la mer, el
qui lui coula les phîs graiuls elforts et les
plus pénibles Iravaux, Ue celle fois, la ville
ne fut pas entièrement ruinée. Alexandre se
contenta de la dépouiller de ses richesses
et de rassuiettir h un trilmt , ou j>îul<M de
l'adjoindre a ses Etats, tout eu y laissant un
roi nommé Abdolonynie.
Elle redevint ensuite florissant e, compta
une chrétienté nondjreusc pendant les pre-
miers siècles du cbristianisme, cl eut Thon-
neur de devenir le premier siège archiépis-
copal du fialriarcai dWniiochc, avec treize
évéchés sulTragants*
Elle suivit le sort commun de la Syrie el
de la Palestine au vu' siècle, en subissant le
joug mahoraétan. Les chrétiens la reconqui-
rent en 1125* Elle leur resta, nonobstant
deux sièges mémorables, jusqucn 1291.
Alors elle rctombaau pouvoir des infidèles^
ou plutôt ils prirent encore une fois ses
ruines, car les habitants, épouvantés du sort
qui venait d'être fait h Saint-Jean d'Acre,
s'étaient enfuis sur leurs navires, emportant
tous leurs biens. Les inlidèles la renversè-
rent, et de|iuislors, il ne reste plus de Tyr
que le nom et d incertains débris.
t* Expédition de Sahminasnr.
Cesl h la destruction de Tyr par Sahna-
nasar, si ce prince raccomplit, ce qull est
impossible oe savoir (fuue manière préci.»»e
ou, sinon, h sa destruction par Nabuciiodo-
nosor, que le (trophète Isaïe fait allusion
dans son chapitre \xnr.
Fardruti de Tyr. Ptntrez^ vaiasraHX qui
siltonnez lea mr r^i, parce que le port d'où vota
aviez coutume dr revenir ntxiëie pluf ; la
nourellr vous tn a clé apportée jusque dans les
pays lointains. Demeurez frappés de stupeur^
é hahiiants de file. Voua que (es marchands
dcSidon, les pèlerins delà mer^ avaient rou-
tume de remplir ; vous qu enrichissaient les
semences que le SU féconde en ses déborde*
mcnts, les moissons dont un fleuve est fc père*
%Htus qui étiez le marché des nations ; que
Sidon en rougisse. Vous dites ^ vous la vois de
la mer^ vous fa gloire de la i«f r, vous dites : Je
n'ai pas mis d* enfants nu monde, je ne suis
pas m^rc t ^c «*«* pas nourri déjeunes
hommes, je n ai jamais élevé de jeuttes filles,»,*
Mais tpii donc acconqdira celle ruine ?
de quelle main le Seigneur se servira-l-il
pour exercer sa vengeance 1 ce sera TAs-
Ccpit Gazer ci vIlAlcm, ti fiUns cjti^ cl revcriia»
esl in iuJj^ain. (/ Hach, \, 8*)
1135
TYU
llJCTlONNUnE
T\rï
im
syrie : Tanrnez m$ regaràt vers ttmpire de
éhatdée^ vers cet empin f/»*i neHljatnaii son
pareil mr la terre et quAssur a fondé; ce$t
lui qui emmènera vos raillants défen»etêr$ en
eaptitité^ lui quî renversera vos palais^ et
qui laissera à ta place où vous fûtes un moit-
ceau de ruines,... (t3l^)»
L*etDpire de Chaldée» ce mot n'est onii-
nairemenl employé dans rB*^rrtiire que (mur
(Jési^ner le premier empire babylonien :
relui qui fui détruit \mr Naliopola^^sar» jjère
de Naniicliodonsor le Grand, et auquel se
substitua l'empire d'Assyrie proprement dit
selon le langage de rhistoire. Ce serait donc
de la conquête de Salmanasar qu'il serait
ici question , et ce qui suit nous paraît
l'indiquer encore davantage: et alors^ 6
Tyr, vous serez livrée à roubli pour soixante-
dix ansj les années du règne d un roi. Après
soixante-dix années, Tyr entonnera le can-
tique de la prostituée qui appelle ses amants.
Prenez la tjuitaref faites le tour de la ville^
S prostituée laissée dans l'oubli: chantez mé-
haicusement^ reprenez sans cesse vos clmnt.*^
afin quon prenne garde à vous. Or^ après
soixante dix années^ le Seigneur visitera Tyr^
il la rendra à ses marchandises, et elle ss
prostituera de nouveau à tous les royaumes
qui sont répandus sur la face de la (errf (1320).
Tout ceci ne saurait s*enlendre de ta coiU
quête d*Alexandre le Grand, qui ne suppri-
ma point la ville de Tyr pour soixanle-dix
ans, puisqu'il ne la ruSna pas entièrement;
ni de relie de Nabuchodonosor, qui n'em-
mena point en captivité les vaillants dél'en-
5eurs de Tyr, puisqu'il ne prit que des mu-
raille?. Le Seigneur lui donna TEgv pte en
récompense de ses travaui perdus au siège
tie Tyr, nous dira bientôt Ezéchiel. Y eul*il
une "autre conquête entre cellesHti et le
temps du profiliète Isaic î nous ne savons,
puisque lliistoire garde le silence h cet
égard. 11 resterait, datïs tous les cas, bien peu
de temps pour la relever de l'état où Sal-
manasar, contemporain d'Isiaie, la laissa
après un siège de cinq ans, la faire ron-
quérir de nouveau, la supprimer pour sui-
(i3iî)) Omis Tyrî, I^lultitc» mws maris : quia
vantitta est doiuusi tmile vctiiri' coitsur vivrai it : <li^
terra OUiîiti n'vdaïuiu i^sl eis. T;H:«*ie qui lïiihilati^
iii iiistihi : iiegittialtïies Sitluiiis tian^fretaiiies iiutrts
replcveruitt ti*. In aqtiis t un Ut s sein en Nili : messis
lliiniinis fruges ejns : cl Incia rst iiegolîatîrt gt>n*
lïuin. Ërubei»ce, Sidon : 3iC ciiiiu nuire, iortiliido
niariâi dicciiî^ : >on poilunvi, ri non (H^pcri, et non
lîmilrivi juvcnos, nec ad ijitri*nnMJiitiH prrduiti vit-
giiies. Ctmi audilum fuiMit in .^EjiypU», dolcbiinl^,
4 um audlcrînt de Tyro : TransiU* ni.ina, utulale
qui habilâlis in innulâ ; nunquid non vestru lian: est,
qu»; gtorinbatur a diebus pribliniîi in antiqyitûic
sua 1 ducent eam pedes sni Ionise ad pcregiinanduin.
4{uis cogitavil lioc siqïerTyrnni quondam corona-
l:iiii, eu jus negmiatores pViiKipes, insliiorets ejus
închii icrr.e? Ouinhiiis excrcihium rngilavjl hoc»
ut aftralieret sujïerbiani onuiii glori:e» et ad igito-
miniam dcdïK'erel universos iiirfyli3s IcrrîF. Trani»!
U*rrani niani quasi riiiuïen, filia maris, non Psl ein-
guluni ultra tibi. Mamin» suani exlendii sup^Tuiarr,
tcinimiiavit régna : l)n;ninns manda vit ad versus
ilbanaati, ul cdutfn^rel fuiles ejus, El dis il : Non
xante-dii ans t*t '•'* renietire i*n«nttf *ii
delenterlaconvoiii.se de Nnt
i't <le soutenir retlVirt de ses sn
treize ans. Ce n*est \ms ainsi que les nati
bii relèvent de leurs ruines.
1-e dernier verset de te ehapHre
senitdc avoir t^esoîn d'une eii^licatioo
itvégélique,car nous aimerions à leDlêi
d*unc manière différente de la plupart diF
traducteurs : et ses négociants ei ion mi^oet
seront sanctifiés au Seigneur f^^n • ^"' *■--
plutôt, parle Seigneur; mncti/î
Si's marchandises ne seront pain t rn/rrwfn ut
emmagasinées , parcrque son néf/oce scTQptmr
ceux qui habitent en présence du Seigniur^ tijk
quils mangent à satiété^ et qu'ils se titiiseni
jusquà la vétusté (à la vétusté des I ;
non des vêtements): en d'autres <«
tout le monde, les ticilfards comme Ué jtum
genst se vêtissent selontous Ict caprices fw
peut faire nailrv l'abondance (13^*).
Ceci voudrait dire^ à notre sens iHm pu
que los marchandises de Tvr restaurée f^
ront consaiTées au Seigneur, niais telle*
ment bénies par le Seigneur, ce qui rslune
eï[iressîon sujjerlative très-connue ûëm la
langue sainte/qu'lly en aura en (>ltt8gfift«k
abondance que ni boutique:* m» t^^f^ff^^im
ne pourront en contenir, et
et les jdaces en seront encomL-.i - «m pr,i.i
que chacun en aura h sa discrétion, sons k
main« pour ainsi dire. Cette autrr
sion, ceux qui habitent devant le
qui hal/itaverint coram Domino^ m
ri ire davantajjc les ministres des
le peu|de saint, mais tiuis ceux qui « irùa-
vent sur le lieu, ou comme nous ledifM^
tpiiconque; ou bien enrore lousc«ati|ii
n*ont pas d'autre Init que lecieU qui h^ifiMt
5/1^ d<o, coumie au raieîil cjii Icî* Lô
ceux-là auront vivre et vêlement
lion, (Voyez l'art. Isaïk, l. V\ . L yj
2* Destruction de Tyr par Aa6 ' ^ ^ "
La ville de Tvr était alorst i
nous venons de* le voir; sa [ ti, . ,.: .
ennnenée captive, nous venons de le tw
encore; mais il ne paraît pas que ie^
adjiiios n'ira «t glorierÎ!;» cahitiir -^t:^ -^<à
vir^'O tilia Sidonis : in Cetbiin d i
iVela, ibi qu€K|ue non <*ril refïin- -^ ' ittui
Cbaldïemiiin uUs pi»pub)$ nun
tani ; in ra[jlivilaicni lraduxt:i liui ;,.„,.% Qfi|
snffodernnt domos cju§, posuerunl cam m
{hn. WMI, 1-15,)
(I5i0) l:luhk% iiavos maris, quia devaMiO lil|
IfHlitndu vesira. Kl crit in dir îlia In i
eris.oTvrc.si^pluajîruUi anni*î,Mcut
\m>l sept uagi nia atitem anmis erit I
lit II ni uicieLncis, Surnc eilharam^ <
niereirix obliviuni Iradila ; hcne <^t^\
4 ahtîeum, ut nH^nitiria lui sil. hl t
^iiifa nrinn» : Vtsitabit Doinînus T\ :
«Mni ad nienrdes suas : el run^mii k*rnK .iintut]
nnivcrsii» rcgnis terrée super fariein lerrr.
!i17.)
^1520) Kl eriint negotial innés pjus» ri
t'jus sanctidcata; [><unino : non vni^4-^r>f*
riiHinrnlur, quia bis, qui babiUvr
miJin, eril negotiatio cjus* ulruandui:.:-:
talent, i*t veslianturus(|ncadvelttsuiiflii.
TYR
DKS Mm.vrxEs.
TTIl
l été rcnv(T>és (1321) ; et» lors/juc la
ilaliûti revient au bout (Je «^oitante-flii
•es, ce nc>»t |»as une nouvi»!!** ville,
truite dati^ un iioitvel eiu(»lareiLierit« qui
ratl à nos yeuit; n'e^l raiicienne T\r,
îeille courtr>aiio d« l'univers, »jui rr-
d sa guitare, selou i*uxfircssioîi pitto-
uc <Ju prophète , et rnïivoque une
[ide fois ses amants des quatre coins ihi
de. De cette fois, T}r va ^tre délrtiile
^paraîtra j»our loujoiirs ; NabuiliOilono-
îsi chargé par la t'rovidcnce d*accoiii-
les vengeances du Ciel.
d abord, c'est Jérùnie qui envoie au
le T)T et aux monarques des ruvannies
ronnants des chaînes pareilles à celles
porte lui-même à ^on cou, et leur fait
: Le Seignfurdtjf armées. Dieu d* Israël,
sei : Vous direz à vog mfiitre.s....
.J'ai donné (OHS vos royaumes à Nabn-
Diidjor, rot de Balnjhne , mon ëerviteur:
i ai tout donné, jit$<futtHX bite$ de la
liouttê les naliana lui seront asservies ,
I d son fih et an fils de son fils , jusffu à
ie tienne S'm tour à Ini-méme et cetm àe
fùjfaume (1^22).
LIS lard, le même propliete s'érrîe :
i les eauj qui montent du côté de CAqui-
ftqui se précipitent comme un torrent
roi; elles vont sitbmertjvr la terre et ses
lagnes , la rilte et ses habitants : Its
nés vont pousser de (irmides ckimcurs^
Us habitants de la terre, des hurlements
""ai, devant C éclat des armes ^ le nombre
urriers, le bruit des ffuadriyes^ In nmf-
9 de chariots. Les pères n apercevront
r pas leurf jeunes enfants (fui étendront
iras aux jours de la dévastation de la
Itihie^ de la dt'sirttcdon de Tyr et de
•» et de leurs auxiliaires (1323).
îst le berger de Thecué qui annonce à
que ses édifices seront livrés aut
Des, de ta même main qui aura détruit
is. Gaza, Azot, Ascalon, Accaron,
nt>6e et TAmmonitiv; mais ceci pourrait
enir peuL-ôtre à l*exf>édilion de Sal-
tsar. Suprr tribus scelerifms Tyri, et
^quatuor non coniertam eum : eo quod
U) Crd ne sera pas en irmiradiilimi avoc ht
mit verset du chapitre ciiv : In capiimtalem
mFlint Tobuntos ejus^ iuffudvtunt dmtws ejn^,
mut eam in minamt |H)ui vu «piVn uv le preiitie
la lettre d'une manière Hgtmreusr. l'hu ^ille
a fouillée, fioiir y tlierthcr tliîs irêsurs, «si
la, et pendiiiU f^oixaiKenlix ans iratiaiidoii, it
it iiaturclleiuenl assi-i do rniiies pnur iju%>u
i dire iitiVUe e&t po^ita in ruhitim.
lî) El 11 M lies cas ad regeiii lùi^ïn», ri :id re-
Mottbf cl ad regem fîtiivruni Aiuiit<»]i, ri ad rr-
Tyri, el ad regem Sidouiï» : in manu nutiiiornin,
Fiieriint Jérusalem ad Serleoijm te|:eui Jud^i
'jpi'ipies eis ul ad «iûrniui^s nnus liKjtiniilnr :
Jicit homiiRï'» exen ilunui bens Krael : lia-i-
s ad dominos vesiroi> K^^i» feei lerrarn, el
H*s, et junienla, qii.c stuii super Lu iem tcrni^,
litudine itiea magna, et in braehîo lueo r.\-
: et dedi eam ci «piî placuit in luulis meis.
lli;ila(|iie<*(j;o drdi onMn»> terra* islas in manu
^ Jonosor rç^s Rabylnuis servi <m'i : insnp<*r
I» agri dedrei ut ^crvtajit illi. VA sw^virni ei
nies-* et ÛUo rjns cl Jilio fllii éju% : d'>iir«:
ronrluserint raptixitntem perfntam in Mm-
iTiira, et non sint recordati fœderis {ratrutn^\
Et mittam itjncm innurum Tyri, ei dévora
bit œdes ejus, {Àmos u U.)
Mais qui pourrait ref^rodufrc les pagei
éloquentes dans lesquelles Ezécliiel a uécril
les sjjlendeurs de la ville f élèbre, el s||
triste ruine î C'est un iles (dus beaux mor-*
reau\ de la littérature du monde entier^]
tin des chants les plus suldimes dont 11
hre ait jamais résonné entre les mami
des [lomnies.
Voici la pniphétie r- Puisque Tyr a dH\
de Jérusalem: Triomphe! Les portes qui re-7
tenaient les nations sonf brisées^ elle t$\
tourne vers moi: elle est déserte, je rais m«j
remplir, Puisqnil en est ainsi^ le Seiqneutî
Pieu dit ceci: A toi et à moi^ ô Tyr: Je vaiél
faire monter vers toi des fiations innom*i
brables^ comme montent les flots de la meTn]
Et les murs de 7"\jr seront renversés^ et $e$}
tours seront détruites, et j'essuierai la pùus*\
siêre da lieu où elle fut^ jusquà se qu€ lai
pierre en reste polie, Elle sera un séchoir 4]
filets au milieu de la mer: c^esl moi qui te dis^l
ajoute te Seitjneur Dieu, et ie la mettrai^
pillaye des nations. Et ses hiles </
la plaine^ périront par le glaire;
les qui sont dan$\
et €ll€$\
sauront que' je suis le Seiqneur,
Car le Seigneur Dieu dit ceci : Je ferai
venir du càté de T Aquilon contre Tyr te rotl
des rois, Nabuchodonosor, roi de Bnbylone^l
avec ses chevaux^ ses chars^ ses cnvalien^l
sa garde ^ son armée innombrable. Il fertêl
périr sous le tranchant du glaive tes filles quii
sont dans la plaine: il t* environnera de fran^k
chées^ Renfermera dans des retranchements, et]
montera a l'assaut de tes murailles (132V), f
dressera contre toi ses tnanfefets et ses béliers^]
et établira ses machines contre tes rempartsA
afin dy ouvrir la brèche, Lomjle de ses che^l
vaux innombrables soulèvera contre loi uub]
inondation de poussière: la marche de sfêl
cavalerie, le roulement des roues de ses cha*\
riots ébranlera tes murailles, lorsquil enfrfr<$ï
par tes portes comme par ta brèche d'unêl
forteresse écroulée. Le pied de ses ch^'vaux]
pétrira le yuzan de tes places publiques^ ton {
vcnîat tompiis terra* eju<; et ipsîus •. ei «^ervienl ol]
génies niiiJix cl reges magni. lier, wsu, Z lA
(1ii3) QinhJ factum est vt-rbuni Douiini ad Jere* ,
fuiam pruplM'lani contra PaUeshnos, aiitequaui '
pereuteret Phartn Ca/am : U;ee di<-il [)amiiia% :
Kree asi:endunt at» aquikmc, cl eruiU qnaiii torrens {
inundans» et openent terrain el pleiiiludiiKnn ejuH,
url»em et haluiatores ejus : rlaniabiinl limuiiies, «^ j
ubilaliunt onincs lialiilatores terne a streptlni
poni(»;tt annoruni, et bellatoruni e\u^, a comniotiouiij
4)n:idrt^aruni eju», el innitilodine nitaniin iltius.J
NfUi respeseruni patres^ (îlios nianitms diâsoltitti.
l'ro adveuhi diei, iu ipiii va$»lalmitlnr omnes Pld-
li^thiim. el di*.sipahilur Tyruïi, et Sidon eum ofiifn>
liits reliituis auiiliis suis. IV«populal(ii^ est eniitlj
DtMuinns E'ai.eblinos, reliipnaii iu^uLis Cappada«^
€i;e, (/<»r.\i vu, l-lj
^ITiâi) tUnabit contra te rttfprnni. Les soldait
qui innnlenl à Tassanl élèvent le iMitielier Jiti*4le«iiii
de leur lile, de n^arnere à lormer Ions enseuiM i
une àattlc de imtne, s\n latpieflc j^li^sciit et
IciU ki prujechics de l'eMuenJi,
1159
TVR
DICTIONNAIRE
TTR
llH
peuple tombera immolé par son glaive y tes
chefs --àC œuvre de statuaire rouleront dans
la poussière. Ses soldats raviront tes richesses ^
pilleront tes marchandises ^ détruiront tes
murailles^ coucheront sur la terre tes su-
perbes édifices; ils noieront au milieu des
eaux tes pierres^ tes boiseries^ ta poussière
^325).
Telle est la prophétie ; vient ensuite
rélégie sur la ruine do la cité jadis reine.
Bien n*estplus pompeux que la description
<je SCS splendeurs» plus lamentable que la
peinture de ses tristes débris.
Les éclats de la lumière s'entremêlent
aux horreurs des ténèbres, la foudre sem-
ble gronder dans le lointain, forage s'a-
moncelle, les éclairs illuminent le tableau ;
rien ne manque à ce morceau de poésie
aussi sublime, plus sublime peut-être que
la scène qu'elle décrit. Nous n'osons entre-
prendre (ie reproduire en français un mor-
ceau si étincelant de beautés de tout genre*;
nous en recueillerons seulement les traits
principaux.
A la vie, au mouvement, au bruit d'une
cité populeuse et animée, succède tout à
coup le silence des tombeaux. La terre et la
mer ont tremblé au bruit de l'engloutisse-
ment de la grande ville; les passants se
sont arrêtés, assis sur le rivage; ils sont
demeurés dans l'ébahissement, en contem-
plant ie lieu où les flots se sont refermés
snr elle (1326). Comment a-t-elle donc péri?
disent-ils. Qu'est donc devenue la grande
ville? disent les navigateurs qui la cher-
chent, et tous mesurent de l'œil la profon-
deur de l'abîme où elle est ensevelie. Ense-
velie, oui, pour touiours, avec ceux qui
dorment du sommeil éternel. Rien, rien I
Où donc est l'emplacement où fut Tyr? Il
n*y a plus rien pour jamais : In nihilum r«-
diqam te^ et non eris, et requisita non inve-
nicris ultra in sempiternum^ dicit Dominus
Deus.
Tu disais, ô Tyrl Je suis belle, je me
mire au milieu des ondes; et, en effet, tous
les peuples de l'univers se sont mis volon-
tairement & contribution pour t'embellir;
ils t'ont construite de sapins de Sanir et de
cèdres du Uban. Ils t'ont fabriqué des rames
(1525) Et factumest in iindecimo annol prima
mensift, faclus est serino Doniini ad me, dicens :
Fili hoininis,pro eo quod dixil Tynisde Jérusalem :
Euge confraetae sunl port;e popoloriim, conversa
est ad me ; implebor, déserta est. Propterea hvc
dicit Dominns Deus : Ecce ego super te, Tyre,
et ascendei e facîam ad le génies inullas , sicut
ascendil marc fliictnans. El dissipabunl muros
Tyri,c et destrueut turrcs ejus : et radam pul-
verem ejus de ea, et daL)o earo in limpidissiinam
pelram. Siccatio sagenanim erit in medio maris,
<iuia ego loculus sum, ail Dominus Deus : et erit
in dirrpiionero gentibus. Filiae quoque ejus, quac
sunl in agro, gladio interlicienlur, et scient auia
ego Dominus. Qiiia liapc dicit Dominus Deus : Ecce
ego adducam ad Tyrum Nahuchodonosor regem Ba-
bylonis ab Aquilonc, regem regum, cum equis» et
r.urribus, et equitibus, et cœtu populoquc magno.
Filias tuas qnac sunl in agro gladio interficiet : et
circuuidubil le nmniticMiibiis, ol comportabit aggc-
avec les chênes de B<izan, incrustéiis dé l'i-
voire des Indes enchâssée dan.s le bois des
Iles de ritalie. Ils avaient tissé les voiles
de tes navires avec le fin lin de TEgyMe,
mêlé à Thyacinte et à la pourpre d*Elist«LB
Sidoniens et les Aradiens étaient tes li-
meurs, les sages de Tunivers se troaTaieat
honorés d'être tes pilotes. Les Perses, ki
L^'diens, les Libyens, enrôlés sous tes dn-
peaux, combattaient à la place de tes fib;
ils suspendaient à tes murs leurs boodian
en trophées, les fils d'Arad coaroDntiett
tes remparts ; les Pygmées, cliargés de g»-
der tes créneaux, y suspendaient- leurs ans
et leurs carquois. Hais rar^nl, le fer, P^
tain, le plomb, que f envoyait Cartbage; lei
esclaves et les meubl»?s précieux, que li
fournissaient la Grèce, Thubal et Mosoch; les
coursiers et les écuyers de Thogorma; Ih
voire et Tébène de Dedan ; les perles, li
pourpre, les curiosités, les fins tissus, k
soie de la Syrie; le blé, le baume, le miel,
rhuile, la résine de la Judée et d'Israël; lô
vin, la laine, les ouvrages artistcment ci5^
lés de Damas ; les fers ouvragés, les nattes,
les gommes de Dan, de la Grèce et de Mo-
sol ; les tapis de Dedan ; les trou|)eaoi de
TArabie et de Cedar; les aromates, les
pierres précieuses de Saba et de Rema; hs
étoffes variées, aux couleurs brillantes;
rhyacinte, les cèdres de Haran, deChane,
d'Eden, de Saba, de TAssyrie et de Oicl-
mad ; les richesses de Tunivers avaient reoh
pli ton sein. Or, voilà aue tes rameurs t*ont
conduite à Técart, sur la mer profonde; Il
tempête a soufflé, et tout s*est englouti : bi-
vire , richesses et nautonniers. L'ébranle-
ment s'en est fait sentir aux vaisseaux loia-
tains, et les rameurs ont |H>sé la rame; ib
se sont assis sur le bord, arraché les che-
veux dans leur douleur, et écriés d'ao mr
cent unanime et lugubre : Tyr t où est Tjrr?
Tyr n'est plus, elle est descendue avec ses
richesses au fond des abîmes.
Ce chant funèbre est suivi d*une seconde
élégie, adressée au roi de Tyr, le chémbia
magnifique, protégeant les mers de romln
de ses ailes et brillant de tous les feux des
sardoines, des topazes, du jaspe, des chrr-
solites, des onix, des bérilles, des saphin^
rem in gyro; et devabii contra te clypeom. Etvi-
neas, et arielcs tcmperabil in muros lues, et tarni
tuas destruet in arroatura sua. InundaUone<
rum ejus operiet le pulvîs eoruni : a sonitu
cl rolarum, et curruum luovebuntur mûri ttti,(
ingressus fuerit portas tuas quasi per introitiui v-
bis dissipaUc. (Jngulis equorum suonim eouodo-
bit omnes platcas tuas : populum tuum gladio ca-
det, et staluae lu» nobilts in terram comciL
Vastabunt opes tuas, diripienl negoliaUoiies mi:
et deslruent mures tuos, et donios tuas praedanssdb»
vcrlent ; et lapides tuos, et ligna tua, et piliftni
luuin in mcdio aquarum ponent. (Ezech^ xivi,i»ll)
(iù^) Il n'est pas de plus heureuse inageà
poésie imilalive que celle-ci ; i*e sont des patBtfK
demeures dans un long cbaliissement au bm d*aa
mer qui vient de se rcfcnuer sur une ville cr
gloulie :
AUonlit sr'per repcntim casa tuo admirttbnich
Tva
DES MIHACLKS.
f¥R
lia
îtarboucles , des émcraiides et de
les fïierres pn^cicuscs des diverses
iCs du njoride. Il mourra dr* ta mort des
•concis, ﻫr la main des <j| rangers, et
cadavre reposera au cœur de la mer,
mt ceci est reiuj li d'hypcrboîes. Le
est vrau les délnils disparaissent *iuus
leurs d'un lanjja^e fHjetique cl tiguri'*,
in n'en saurait rumlurts ce nous soni-
que le rocher où fut Tvr sVil>îma sous
Is de la mer avec les tifr^ombres de la
|uo le roi de Tyr péril dans les com-
ique son cadavre fut jeté dans la mer.
i qu'il en soit» le pn)|ibète parlait tle
la onziiîme année de Sédécias, le
jour [du cinquième mois (1327)],
bmaines a|très la ile>trnetion de Jéru-
n. Tvr était au sein des splendeurs de
•ospérité, et rien ne lui faisait prévoir
^ort |i3reil à lelui de sa rivale. Trois
1^ se passèrent encore, pendant les-
|te elle continua de vivre au milieu de
mquitéâ et au milieu de V iniquité de son
ce; in muUitudine itwittiintum (uarurfu
iqttitûU negotialîonis inœ, poihtisft stin-
aiionem iuam ; mais eulln « au terme
[ué par la divine providence, le terril)le
[uérant du Nord vint Tassiéger à son
I Une chaussée, jetée dans la mer, le
jlisit au pied de ses reniparls , a|très
^Bniiées d'un siège obstiné, Tvr était
Boute ruinée, sa population uéciniée
le glaive. Ce qu'il restait encore cf ha-
lls valides montèrent sur leurs vais-
X, emportant ce qu'ils purent de ri-
5es» et allôrenl ntalïlir leurs pénales et
&r une nouvelle- Tvr dans une autre île.
que Nabuchodonosor pénétra enfin dans
iDquéte, il y trouva le dé^^ert, el y fit le
t en livrant les édifices à la sape et
[lammes. Ainsi, lancienne Tyrdisi>arut
jamais de la scène du monde. C/étnit
ngt-sîiième année de Sédécias, Le nre-
jour de la vingl-septièrne, le proi^hèle
ait ce qui suit : Le SeUjneur nia dit :
de rhomme , ^\lhHvhod >nosor^ roi de
^hfie » a a» se tri son année à h pi m
de servitude contre Ti/r, au point que
i Ute en est devenue c ha ave et toute
^tcorchée; et il na trouvé dans Ttjr
Î7) Ainsi lVi5l; ïi "enl (Corneille Lapierre cl
lui 1rs mrillrurs ihlnpioli»** : Et factum c$t in
imo £znno, prima memis^ (actus est sermo Ùo-
ud me
M) Kt fariuiîi est ïn vtgesinîo el septimo
, in priino, In inta inrnsis, bt-tum est vtvrbiini
m tki\ iiic, dii'cns, t-^dî linirvinis, Nabiicîiodo-
' rex Uabylotlts servira récit excrcituiii suit ru
rUtc luagiia ariTcrhits Tyiiim : OTiinc capiU de-
Uitii, eloiimis hiimcriïs'dt'pilanis est ; cl mer*
mi rst rcfldiia ci, iicipie e\erciUii ejus» de
pro ser^itute qna servivil mihi adversiis caiii.
l'TûA hdiic dïcit LhMninus Deus : Kcec ego dalio
cliodoiiosor reçem Uabylonis iu ItTra Algypii;
îîpiet miiliitiiilMMMn ejns, et depr^edalnlur lua-
S cjus, il diri[nci spnlja ejiis : il eril inertes
i(ui iittits. {^t n\yi*i'ï, qmt stTvivil adversiis
: dcih ei terrain -^gypn, pro en (\nmï tabo-
îl tiiilii^ ait Drl)l)i11ll^ Oeus, lu die ilio pullula
vriiu duiuui Târael, et tibî dabo apeitum o» Iji
aucune rtcompcnse^ ni lui ni ton armér^ pour
le service qu'il nCa rendu en détruimnt cetti
ril(e avec de si arands efforts, Pnisquil en
est ainsit dit hSriyneur Ùieu^ que Nahucha-
donnsor , roi de Bahylone , dette end e en
Killipte: c'est là que j'ai mis la récompense
quil doit recevoir pour lex services qutf ma
rendus. Je lui ahandonne le patjs d'/Ctfi/pte :
tel est son snlnirc (1328K Voy, l'art. 1£i£cuiel.
t. Il, col. TOT,
C'est au même événement, c'est-ii-dire à
la destruclioji de Tyr |mr Nal>uehôdouosor,
que le ]>ropbèlc royal faisait allusion clans
le» paroles suivantes: Ils ont dit : Veniz^ dé-
truisons les restes de ta nation , que la mé-
moire dlsraél disparaisse cl jamais. Car les
habitants de ridumée et les Ismaélites ,
Moab et Us fils d'Aqar^ Gehnl, Amman et
Amaiec y les étrangers et lks nAiiUANTS de
TYw ont ourdi tous ensemble une conjuration ;
ils se sont réunis dans une même alliance con-
tre tous, L* ASSYRIEN EST VE^IT AVEC VXX , et
tous ensemble avec les fils de Loth, Traitez-
k$^ Seigneur^ connue Madian et Sisara^ comme
Jabin au torrent de Cisson: ceux-ci ont péri
à Iindor, leurs cadavres ont engraissé ta
terre. Traitez leurs princes comme Oreb et
Zeb , Zebée et Salmana ; oui tons leurs prin-
ces , parce au ils ont dit : Partageons-nouê
comme un héritage C héritage sanctifié du Sei-
gneur (13^9).
La présence do TAssyrien au milieu des
ennemis dTsraël^ qui veulent se partager lo
saint liéritage, indique bien le temps de la
conquête de JénisnlcnL Kt les menaces pro-
phétiques du saint roî devaient se réaliser
ensuite par la conqu^-te du reste de la Pa-
lestine et de Tyr, qui suivit bientôt celle de
la Judée.
Nous ne pensons pas que ces diverses
prophéties aient un rapport direct h Télal
I résent des ruifies de "Tyr, 11 est vrai que
lancienne, celle dont parle Ezéchifd , n'a
jamais été relevée; que le lieu où elle fut
ne nous est f»as môinc connu d'une manière
certaine, el ainsi l'accomplissement de la
prédiction est complet, incontestable', [per-
sévérant depuis plus de deux mille ans;
mais les ruines qui atlrislent maintenant nos
souvenirs, qui arrachent des larmes aux
nitHlio eorum ; cl seîciit <|ula ego Donnnus* {Ezeefi,
xïix, 17-îl.)
(Iô20) Deus, quis similis ent libi? ne taceasi,
nc<|ue compcBcari^, Deus, Qiiuniam ecec inuiiîci lui
souueruul, et qui odcrmille, e^ilulerunt raput.
Su(>cr populuiu ttiutu ukab|;naverunt roniiiiliuuk ; rt
cogiia^eruut adversus sanctos tuos. DKerutil : Ve-
nite, et dispenlaiims eo& de Renlf; el non nieino-
retiir uomcu brael ubr.i, Qu^uiiani lo^tiiaverurl
uu.Tuimiter, siuiiil aUversuui le leslaineiituu» dispo-
stterutit. Tabernueula Idttinxorum et Isiuahdiue»
Mi»al»» et Agarciii, Grbah et Amman, ^ et A«»a!cc :
atieiiigeii.x* ciim balMLiutilnis Tyrum* Klenim \h%i\T*
vohii iMnn iibs : fatii sunl in aUjtilonuni lilîis Uit/
t'ai- iUis skul Madian, ft Sisar^c : feicui Jtdun \n
tori-enle CasiKon. Di^pn ieruiit in Kfidor : facti suiit
ut sUTCUS terraî. roue principes eorum situt On h,
el Zeb» vi /elM'c, el Sabuaiia, Onuir-s pritiripci
iMiruni. Qui diviTtint . Ha*reditalr |H)s«jideamus hàù-
cluaiium Uei. {têot. iw^iii 1-13 )
Il 15
TYR
WCTIOXAJnE
TTR
l\M
iûux des pèlerins cl qui ont ins|»iréile si
elles pagos h Mniartine cl à Poujoulat ,
sont celles d'une nouvelle Tvr, contre la-
quelle ii n*y avait point de f^rédicuons sem-
blables; il est bon do s'en souvenir en lisant
ces attleiiT!*, afin de ne point ^-e ïais>ei' é^h-
rar à leur suite. La Tyv des ^roi^^és et d'A-
lexandre le Grand irétail pas celle de
Nabuchodonosor; autrement la pofcje d'K-
3£échiet ne serait [»lus (jue lin roman, ce
quïm ne saurait dire, lun^que riiisluire la
coïdinne.
3" t'jtpcdUiirn dWhxandrt le Granit^
ei suiti'tt,
Tyr a rehvé sen rempart f^ elle a ammsé
laruent en moncraux atmme la terre, flic
foule Vor aux pied t comme la houe de seit plu-
i-ei publiques. Eh bien f le Seigneur en pren-
dra possession : il prendra amassant la ci/a*
délie au milieu de la mer et livrera ses mai-
sons aux flammes. Ainsi parlait le profilièfe
Zadiarie après le retoir de la grande cai^tl-
vité, A quels événements fait-il allusion?
L'histoire ne dit pas que Judas Machabée
ait pris ni incendié hi ville de T}t; ce se-
rait donc à la conquête d'Alexandre le Grand,
Cependant» ceque le prophète ajoule ne peut
convenir qu^au règne des Asmonéens : At-
calon le verra et en tremblera; Gaza le verra
pareillement ^ et en pleurera de douleur: de
même Accaron^ en voijant son appui réduit rn
poussière, H n'y aura plus de rai de Gaia^
Ascalon naura plus a habitants » le rain-
nueur s assolera dans Azoth pour séparer son
butin, etCorgueilde hPhidsthie ne sera plus,
J'ùttrai de sa bouche le sang dont etlt se
nourrit, f arracherai ses abominations d^ntre
ses dents, elfe restera acquise à notre Dieu;
seê enfants serviront d'introducteurs en Juda,
et ceux d\i€caron remplaceront les Jéùuséens.
Tout ceci ne peut convenir qu'au temps
des Machabées. Ce qui suit y convient ex-
clusivement : savoir, qu Israël ne verra plus
uu exacleur étranger venir percevoir des
tributs f puis en&Q Tannoncc de la royauté
du Messie :
Réjouissez-vous sans mesure, fille de Sion;
jubilez, filte de Jérusalem : voilà que votre
Hoi vient à vous; c'est le Juste, le Sauveur,
il entre à la manière des indigents, assis
(i;>30) Omis verbi Doniim in terra Ifadr^cti ri
I>aifiai>ci r^ipiiei cjus : i^uia Doiiuni esl «k lilus h<ï-
iiiiiiis, et iMuniuiri tnbuum IsrïieL ËinuUi quoqoe in
tiTminis ejus, cl Tyrus» et Sidoii assumpseruril
quiiijie 8iln i^apieiUiiim val de, £t sediricavii Tynis
titutuiioDcni suam, et coacervavil argentum qua«>i
huiuutii, ei aiiruta ut tutum plaieanim. Ecce Doiiii-
iiuî» posâidebil eam, et perculîei io mari fortiludi*
nem ejus,€lh5c<î igiii dcvorabilur. Videbil Ascalaii,
et timebil ; et Gaza, et dolebit nlmis ; et Accaron,
Suoniain conftiiia est spes ejus : et peribit rct de
aia, et Ascalon non habitabitur. Et sedehit sépa-
ra lor in Azolo, et disperdain siiperbiaiti l^hllîstlrî-
lioruni. El aufcrain sniiguinem ejus de ore ejus, et
;ibomi nation es ejus de niedio dentiyni ejus, et rc-
linqutHur etiam îpse Deo noslro, ctcril quasi dut
ifiJudj, t't Aecaron quasi Jcbusa^us. Eidrcumdabo
dc»mum cncaiti e\ bis qui miJitant mihi euutes et
ruTcitcnicf , et non transibit fuper eos ultra €\.i-
sur une ànesse, suivie de son poulain (13Mt.
Le proj»hète avait-il en vue ces dem uti
jets en lufrme temps ? (leul-êlre, car J'ai ''
dttion d'Alexandre, la guerre dcsMlwlH"
et rentrée trîGmphaïîte du Messre (^"
rusalem, lorsque les dernières gouti
sang généreux de la faaulle asmoné
sont prêtes à disparaître, sont trois érén^
raenls dénature diverse , qui ont pour
une élroito connexion danN Thi^toire.
Mais si les premières lignes de celte pré-
diction peuvent s'ai^pliqtâer à la cORqoéte
d'Alexandre, la suivante, du p^^"^^^'" * -
convient exclusivement au règi;
bées : Quij a-tif donc à démêler fm
moi, ô Ti/r, d Sidon, et vous tous^ f
la Palestine f Voulez vous donc ro^
de moi? Et si c>st cela que vous />
votre vengeance va retomber tout *i
f instant même, sur votre tête. Vous
mon argent et mon or: vous avez tî
iieubles précieux et toutes mes richf ^
en orner les temples de vos idoles; t
vrudu aux fils «le la Grèce les fils d
de Jérusalem, afin de les tnvojjftr
contrées lointaines. Mais je les fera
des lieux où vous les avez vendus, et je tour-
nerai contre vous votre propre vengeantr.rm
je vendrai vos ftls et vos fiUe$ par les »^ ! j
des fils de Juda aux Sabéen$ , nation /ru
taine; cest moi, le Seigneur ^ qui Cumwàmn
(1331),
Nous disons que celle-ci ne peuls^f
quer qu'au temps des Macbahée^' *'
prophète marque Tépoque de son a-
sèment : c'est après le retour de i,^ »n^'r
vite : cum convertero capttvitatem Juda tî
Jérusalem, Il en marque le » ^~^
par la main des fils de Juda : ver
vestros et filias vestras in manibui fili$fm^
Juda^ et venundabunt eos Sabœis,,,, (UaJ
indique la cause: c'est parce a«ie les Tif
et leurs voisins ont clévasté la Judé
nous voyons au V chapitre du I"* livp
Machabées que cet outrage s'accompU
temps des guerres de Judas, et que In
en il va une pronq^te vengeance?* il en itM-l
que les circonstances : c est & ré}>0(rat oM
toutes les nations environnantes tofUDeront
sous le glaive vengeur des lîls de Juda; eij
principaTement une dernière ciiconîïtaii<"i'|
clor, quia nnuc vidi in r»€idi*j nieîs- Ei%mÎI-i ^Aii.
JiUa Sion, juldJ;i» (itia Jérusalem : :
veiiiet libi juslus saivalor ipse panpri
super asinani, et super pulfuni IHium ji&iiiae
(133H Verum quid mibi cl Tobis,1
et uumis Icnuirius Paliesliiiorum* » liât-
nem vo& reddclis niihil et si u^ ^
ira nie, cilo veloeiicr rcddam \ ^vàss
super eaput vcslruin. Arj^enluni cniîu uiewm d^m*
ru ut itilistis : et desîderftbilia mea et pulcbiniBB
irittilislis in deluhra ve>ti'a. Et TUids Judi« ft IHm
Jeiusalem vendidislis fdiis Grxcorutn ; ut \<nqp fe*
ceretis eog de finitmssuis. Ecce t*ga susdulio ^
de loco, in qiro vendidisiisieos; et couvfftam ffiii-
butionein ve^trani in capui veslrum. Et lembD^
litK^ vcslros et fil tas veslr.'is iii inanilMti I
Juda^ et venuudabunl c»s SatKcis gcnti toiisrbfru,
tiuia Douiinus locutus c&t, (icri, iitf 4-ë,
liis
lUf
DES MIRACLESJ
im
Itiû
jïlos signiOrativi» encore: savoir, qu'après
cela, les eaux recoimnenceront à couler du
temple et h retlescendrc vers la mer par la
vallée de Jo5a]>hal , ce qui ii'acf'oiuplit sous
le règne ites Asmonéens * fans de domo Ùo-
mimi egrfdietuf f et irritjabit torrentem spi^
k* La Tifr chrétinine,
II appartenait au Hoi'ï*rof>hète,ft celui rpjî
devait Mre le i»^re du Messre, cl qui en se-
rait aussi la figure tïmi^ i4usjeurs eircons-
tiifice$de sa vie, de |«firier ses regards <Jans
l'avenir plus loin qu^aucun des autres pro-
phètes. L'honneur était réservé pour lui
seul de voir le Messie à pleins yeux» et de
ronlemnlcr les sfdt^ndeurs de 'son règne.
Aussi* uans son XLIV psaume, consacré h
chanter les triomiihes de ce divin Messie et
la fondation de son Église, il s'écrie: Ln
fitUs de Tyr, l(i viltei Us plus riches dcln-
nivers sempreêteront de venir avec des pré-
sents, solliciter la faveur d*un de vos regards.
Fitiœ Tyri in mancril/us rultum Inum arpre-
cabuntur : omnes divites pleins. Le psaume
rwxvi' tmit entier exprune la môme pen-
sée, ou |ïhitôtce seul sentiment :
Klle est ftniûée sur tes montagnes saintes.
Le Seigneur aime la for ter e use dt Sion plus
que toutes les (entes ae JaeoU. À vous ont été
réservées les grandes merveiltet , à rite de
i>ieu. Je me souviendrai de Hahab et de Ba-
bytone , parce qu elle t auront appris à me
connaître, Lex étrangers ^ les enfants de Tyr^
les peuplée de r Ethiopie tj viendront, après
que Sion aura dit : Vn komme^un homme est
né dans mon enceinte, Ce$i le Três-Uaut ^ ce-
lui quim*a fondée,.., (13îl2)*
C'est bien là la Tyr chrétienne, nul n'en
saurait douter; mais si le hopliète-Uoi a
chanté sa conversion, il ne s'est |>as trouvé
de prophète pour verser «les larmes sur ses
tristes ruines.
u
TRIE, fils de Semei, oe Canaihinrim, |>ro-
pliétisa contre Jérusalem et contre la Judée
du temps du rot Joakim, annonçant au peu-
ple Juif les mômes malheurs que Jérémie.
Ses prophéties ayant été portées auxornlles
du roi Joakim, de tous ses courti,^ans et de ses
officiers, le roi chercha à le faire mourir,
mais trie le sut ^ s'enfuit de frayeur et se
saura en Egypte, Le roi Joakim fit courir
aprêâ lui^ et envoya en Egypte EInathan » fih
dTAchohor et quelques kommeîi. Ils ramenèrent
Crie de V Egypte^ le mirent en présence du
roi Joakim, qui le frapna du glaive , et jeta
ton eadavre dans le sépulcre du vuhmire igno-
ble (13^). Nous ne savons rien de plus du
prophète Urie. Les paroles qui iirécè^lent,
se lisent au eha|»ître xxvides proi^héties de
Jérémie.
URIM ET TBUMMIM (Divination |mr
les). — Urim et Thuinmim, question sur
laquelle les sa^anls ont beaucoup écrit,
mais qu'ils oui plus enïbrouilféequ'écloirc^e
|>ar la variété de leurs sentiments, dit le
docteur Prideaux. (Voy. Hixt, des Juifs sous
Tan 534.) Il y a deux choses à rechercher
jiur ce sujet : 1' ce que c'était, 2" quel eii
était Tusage.
A regard de la première question , rÉcri-
tiiro se contente de dire que Moïse plaça
Lrim et Thummim dans le rational du ^rand
prêtre, afin qu1ls reposassent sur la poilritic
u'Aaron, quand il ^e présenterait devant Id
<l3Sf) FtimbmeiiLi ejus in niontibus sanetis. Di-
ligil Daminns portas Sion siipr»r omnb tatN?rn;»ctil:i
Jjicoh, Gloriosa àïcVa suril de le, civîlas t>er. Meitior
rro (tahal> et Babyloïùs srienliuiiî nn\ Ere i» alieni-
fiortT, et Tvrus, cl fMiputits ^tliioptiti)» hi rucnint
iVàv, Nuriquid Sion tlieet ; Homo, ei liourn nrttns
est in ea; rt ipse l'undavit eain AUisvitnub? {Pml.
(IS:î,*> r fias WWns Semei t\c. C.iri:ilhi:irim pro-
jilietavil acl versus civiUletii i si a in, vt a4vi^r^us 1er-
rjui hjfnc, uiii;i otiuiiu vcrba Jcrcniia*. Cl audivli
Seigneur: Pones autem in rationali judicii
dnririnani et verilalem, quœ eruntinpertore
Aaronis, quando itigredietur coram Domino.
(Ej-od, xxvnt, 30.) On le voit, saint Jérôme
a traduit les mots Lrim et Thummim par
doctrine et vérité; il a traduit de môme au
vin* tha[iilre du iJritique (v, 8); niais ceci
n'éclaircit nullement la ((uestion. Le pec-
ioral était une pièce d'éloffc. de la gran-
ifeur d'une palme « sur laquelle étaient atta-
cliées douze pierres |»rérieuses ditîérentes,
portant chacune le nom d'une tîes douze
tribus d'Israël; il se rattachait à Vephod^
esfièce de manlelel que le souverain sacrifi-
cateur nîettait sur la robe pontificale, et so
portait ainsi dans toutes les cérémonies. Ceui
qui entendent par Wrim et le Thummim
quelque chose de matériel ajouté aui pier-
reries» veulent que le pectoral eût une po-
che s<ms sailoubhire, tmur serrer les Erim,
t'hrislo|ihe de Castro , dans son traité de la
Divination, et Spencer, dans sa Dissertation
sur les Crim, croient que c'étaient deux
statues, cachées dans la capacité du pecto-
ral, qui rendaient des oracles |)ar des sons
articulés. Mais Pocock, dans son Commen-
taire sur Osée, l'a dit h juste titre, un pa-
reil sentiment est tout h la fois absurde et
impie, et lient plus du paganisme que di's
saintes institutions de la loi mosaïque.
D'autres (133^) veulent que les Lrim et
Thummim n'aient clé autre chose que le
rei JoaLim, et omnes f>aientc$, H princîpr^ ^^jus*
vcrba liaH* i cl «|iîai§i\U rex intrrliccre euiu. Kl ati-
divit l'riûs, et tinuiil, Tuf^ilque cl ingressu* c§l
.4]gTpliirn. Et nûsit re% Joalirit viros ia vCjïTpUiHi,
Klnâllian liiiiim Acbolnir, el viros eiim eu m Mgy-^
plufii. El cditxenuU lîriïirn de jCgypto : et addn pe-
rmit cum ad rcgcm Joakim , eî pi-irrnssH ni m
gladio; et i»rojecii cadaver fjiis in scpulcris vulgi
ignohilis. (/(*r. %\Vi, SO.)
(1!>3i> i*ftraphrns, Jpnathan in Exod. iivUf, M.
— Liber ivhar^ fol 105, cdii. Civinon,
IU7
URI
DICTIONNAIIIE
URI
1118
Tetragrammaion^ ou nom ineffable de Dieu,
lequel aurait été écrit ou gravé (l*une manière
mystérieuse, disposé en double {^rtie* et
plai*.é dans le pectoral auquel il communi-
quait la faculté de rendre des oracles , et
telle est lopinion la plus commune parmi les
rabbins; car ils professent tous une haute es-
time pour la vertu miraculeuse de ce nom
(1335). Aussi leur manière la plus ordinaire
de répondre, lorsqu'on leur objecte les mi-
racles de Jésus-Cnrist , est de dire qu'il
avait enlevé du temple ce nom mystérieux
inscrit sur la pierre du fondement , c'est-à-
dire sur laquelle l'arche avait reposé jadis;
quMl le tenait caché sur lui, et que c'était
Î)flr sa vertu qu'il opérait des merveilles
1336). D'autres (1337), sans abandonner
'idée d'un objet matériel surajouté au pec-
toral , ne veulent pas qu'on s'en inquiète et
qu'on en fasse la recherche , sous prétexte
que Moïse seul devait le connaître. Mais
tout cela ressemble tellement aux pratiques
du sortilège et de la magie, abhorrées de
Dieu , qu'il est plus sâr de ne chercher rien
autre chose dans le pectoral que la vertu
divine, qui lui était, non pas inhérente ou
naturelle, mais communiquée lorsque le
prètrje s'en revêtait dans le but de consulter
Dieu, et dans les mots Urim et Thummim
des expressions purement qualificatives, si-
gnifiant la clarté et la vérité des oracles di-
vins, à la différence des oracles païens,
toujours obscurs et ambigus; car Vrim si-
gnifie la lumière, et Thummimla perfection.
C'est pourquoi les Septante traduisent par
A^x-uo-tv xœi 'A).iiOfi«v, c'est-à-dirc évidence et
vérité (1338).
On consultait Dieu par les Urim et les
Thummim dans les circonstances difficiles
ou importantes. Pour cela, le souverain sa-
crificateur revotait ses habits pontificaux,
mettait son pectoral et se présentait ainsi
devant le Seigneur, pour lui demander con-
seil. Il ne lui était pas permis, disent les
rabbins (1339) de le faire pour une personne
privée, mais seulement ()our le roi, le pré-
sident du sanhédrin, l'armée ou son géné-
ral ; ni pour une affaire i^articulièrc, mais
pour le seul intérêt public, soit de FEglise,
soit de la nation. Car comme il se présentait
devant Dieu portant sur la poitrine les noms
des douze tribus, quelque conseil qu'il de*
mandAt, toutes les tribus devaient y être in-
téressées. C'était devant l'arche d^alliaocc
Si'il consultait le Seigneur, non pas aude-
du voile et dans le Saint des saints, où
le souverain sacrificateur n'entrait qu'une
fois Tan, le jour des expiations, mais au-de-
vant du voile, dans le lieu saint. Là, rete-
nant debout, le visase tourné vers l'arche et
le propitiatoire, sur lequel reposait la vert»
divine, il proi>osait à Dieu le sujet qui IV
menait en sa présence. Derrière lui, mais
hors du lieu saint, puisqu'il n*était pas per-
mis à un laïque d'v entrer , le consultant»
s'il était autre que le grand prêtre lui-mèiue,
se tenait humblement prosterné, attendant
la réponse. Mais ici la discussion recom-
mence sur la manière dont se rendait la ré-
ponse. L'opinion la plus commune (13U>)eît
au'elle se faisait par l'éclat ou le renflemeut
os lettres gravées sur les pierres précieuses
du pectoral, et que le prêtre v lisait la ré-
ponse. Ce qu'ils appuient de 1 exemi>le four-
ni par le i" chapitre des Juges^ où l'on voit
les Israélites aller consulter Dieu pour sa-
voir quelle tribu devait marcher contre les
Chananéens, pour conquérir la part qui loi
était promise. La réponse fut : QueJuaaeowh
fiience.Toujours suivant les rabbins, le grand
prêtre, après avoir |)Osé la c[uestion, jeta les
yeux sur le pectoral , et vit les lettres qui
concourent à former ces trois mots resplen-
dir et s'élever au-dessus des autres. Ce sontH
ment n'est pas nouveau, car on le trouveex-
nosé par Josèphe et par Philon, et c'est sur
leurs données, peut-être, que plusieurs
Pères des [Premiers siècles Font eux-mêmes
adopté. Mais il est sujet à des difllcultés qui
itaraissont insolubles (1341). D'abord, toutes
les lettres de l'alphabet hébraïque ne sont pas
comprises dans les noms des douze tribus:
il y manque chet^ tetky xaddiei koph. Celles
qui s'y trouvent ne suffisent donc ^às |)Our
donner une réponse à toutes les questions
possibles (1342). Il est vrai que pour remplir
(1555) R Salomon. — R. Moses-ben-Nacliman.
— "• • Beckai.. — R. Levi-ben-Gcrsoa el alii pluios.
(1336) Toledoth Je$u, — Râynuiidi Pugio fideh
— BoxTORF, Lericon.
(1337) David Kimki -- Abraham Seva — A-ben-
E/.ra, clc.
(133-5) Josèphe, au m* livre de ses AHiiquiiés,
prétend <iiie ces deux termes signiliciit les pierres
mêmes du raiional, qui, par leur éclat uiiraculeux,
avertissaient le grand prêtre de ce qu'il désirait
savoir. Saint Kpiphane et Suidas croient qu'il y
avait, outi-e les douze pierres pré. ieuses, un gros
diamant ainsi nouinië de son éclat. Procope, Arias
et iMonlanus ajoutent deux pierres de ces mêmes
noms aux douze qui représeni aient les douze tri-
bus. Saint Augustin, dans la il7- question sur
1 kxode, rejeite toutes ces addition» en Uut que
non justifiées. Saint Cyrille, dans son ExpoitHon
sur le synihole, le rabbin Salomon et Euguhinus
croiciit que les deux mois Urim et Thummim étaient
KWeA îiui' uiuî l^uie d'or. SjH?uccr, Corucillc La-
pîerre. Saint Jérôme, Cedrenus, Philon pcncbcit
pour une broderie sur laquelle deux petites fiçures
auraient été représentées et auraient donné les
réponses, etc.
(1339) Abarbanel m Exod, xxvtii et in Dealer.
xxxiii. — R. Levi okn Gersom. — Mâimohides, ikiL
— Yalkit, fol. i48. j
(I34U) .Maiuon., tu Cele-llammikâoêk , cap. x. — 1
ZouAR in Excd, — Y4KKUT, ex amiq. lib, ^krt.
R. Bekaî in Venter, xxxiii. — Rambam. — R. Levl
Abarbanel. •— R. Azarias m Meer^EnmM. — L
Abraham— Sera.
(1341) Il est une difficulté, la pins seosib&e k
toutes, cependant, à laquelle nos auteurs D^ent ||8S
fait allention ; c'est qu'on ne saurait lire qoe titf-
dilficîlcment et avec toutes tes chances d*en«iirai
écriteau placé sur sa poitrine.
(1342) Cette première difficultë est plos ma-
rente que solide, car il n'est pas bc^n ai«
phrase entière pour romier la récuse i une qw^r
tion, d auUuit plus que cette réponse e^t mikt
t;ni
Di:S MIRACLFS.
IIU
iirii
f, les ralibiiis oui «joulé au perloral
s d'Abrali/im, d'Isaar ai île Jacob ; ta
ïU lettre ieih ne s'y Irouvail |*as eri-
àatgré ce supplément, ils onl «jouté:
IpA #/ii7fi? hratf: c'est-è-dire : ce sont
kff trihus rfVjtmèV. Mais i'Clle addition,
Irbilraire elle-nï^uie, est conlraire au
• de TEcriture, c[ui donne un détail
I des dilTérentcs parties dont se coni-
'le pcctorflf. Elle n'ajoulo rien aux
Kierres qui le couvraient, ni rien aux
\s tribus dont chacun était gravé sur
le dalles. El de plus, il fautsufvf!Ot.er
Krand |)rôtre était doué de resf^rit do
pie, pour comtiiner entre elles les
'qui brillaient ou se grossissaient, et
mer des mots et des phrases qui fus-
lipression réelle de la réponse divine,
forme un double cmfiloi» c'est-à-dire
ible miracle : miracle <lans le grossis-
|des lettres* miracle dans leur ioter-
'a dans l'Ecriture des réponses d'une
Î^ngueur, que toutes les lettres du
l, y eom[iris celles «pje les rabbins y
|l de leur autorité privée, nesufli-
s pour les exprimer; par exemple
i se lit au IT livre des Rois, cbaidlre
l 2'* : Vous n*» monlrrez pas à rtissaut
des Philhtins^ voinf vous tiendrez à
e leur armée, embusqué derrière ie
wriers: et hrsque le vent vous appor-
^^deuiii ia cime dès poiriers un omit
ohrs commencez le combat^ ce ara le
luquel vous reconnaîtrez que le Sei-
r meta votre iéte^ pour exterminer Var-
\ Philistins (13'i3K
bslant ces diverses conjectures et
fard pour aucune d'elles, il nous
f à nous, quela réponse était toujours
jïar une voix articulée, émanant du
Itûîre, lorsque le grand prêtre se
ait devant le Saint des saints, pour
ter le Seigneur. Avec celte différence
Ent, que Moïse se présentait iumiéJia*
^*ant Dieu,ioutes les fois qu'il le ju-
'essaire, lui parlant pour ainsi dire
fuce {Exod. xYxiii, il) el conversant
li coumie un ami avec son ami; tan-
I nul autre ne devait Jamais jouir du
ke de consulter Dieu immédiatement,
pc grand pi être n*était admis qu'une
m dans le Saint des saints, comme
^nons de le dire. Nous croyons que
jindail sa réponse au grand prôtre par
pôles articulées aussi bien qu'à Moïse,
tue dans tous les passages de TËcri-
«eslioTi même; un mol siiflll. Pur exemple,
n Qmi doit commencei' h guerre contre les
fans? — fléponse : Jud:r.
IConsulit MiUnn Ibviil Dominiim : Si as-
fcotitra rinlbiltaMis, et irail;»^^ m^ m inaiiiis
Qitî res[M>iiait : Non asrendris corUra ccii,
il post lerpum corum» et vrmes ail eos et
|py r o n i m . Kl n i n » a ml i i ' li s s n n i t un i g nu \ itui -
ttniiinne pyrcmim, tune ifidiîs pnilhuii :
me egredieûjr Pomitms mite f;tcreiii LUiim,
fciat castra PhïïislliiiiJi. (// HeQ. \\ i:>*2ï)
|Vay. Judic i, l;itn, 16,— ! Hinj, s.
ture où il est miestion de ces sortes de con-
sultations fl3U), U réponse, h ia réserve
de deux (13i5)> est toujours V Eternel dit.
Et lorsque les Israélites conclurf^nt on
traité avec les Gabaonites, ils furent Idiomes
de n avoir point ronanité la bouche de l Eter-
nel: et oâ bomini non tnterroqaverunt ; deux
expressions qui semblent indiquer une ré-
ponse vocale, et qui, rapprocbées, Tindi-
quent encore davantage. C'est même ce qui
explique pourquoi !e Saint des saints, où
étaient placées l'arche et le propitiatoire,
d'où émanaient ces réponses, est si souvent
appelé rOracle dans les diwines Ecri-
tures.
Nous croyons donc pouvoir conclure que
telle était la manière de consulter Dieu par
les Lrim et les Thummim diins le taberna-
cle et dans le tenqde; mais il resienne
seconde question : snvoir^ de quelle manière
on le consultait loin du tiil)ernacleuu du
temple, par exemple h la iMe désarmées.
M fiaraît, par rKcriiure» que le souverain
sarrificateur, ou quelque autre prêtre en sa
|jlace, flcconipaznail ordinairement les ar-
njées d'Israël , lorsqu'elles ét/iient en cam-
pagne, et portail avec lui réi»bod et ie
pectoral, pour consulter Dien par les Irisn
et les J/iwOTwiim, sur tontes b*s questions
dirtîeiles qui pouvaient se présenter. Cesl
ainsi que Pliinéès se joignit à larmée, dans
la î2;ucrre contre les Atadianites, avec les
vases du sanctuaire; c'est-à-dire» selon les
commentateurs Juifs (13V6), avec réfdiod et
le peclornl , qui étaient mis» disent-ils, dans
unearrhc *iestinée h ce seul us/igc, cl qui
se portait sur les épaules des lévites, de la
môme manière que larche d*allfànoe. C'est
delà première qu'ils entendent ce (mssage
de rErriture où Salil dit nu souverain sa-
crilicaleur Aebias: Approchez Tarcbe ile
Dieu (13i7) ; car ce ne pouvait être Tarche
d'allianee» alors à Cariai liiarim, et qui ne
devait jamais quitter la plaee qu'elle occu-
pait dans le tabernacle. Elle n*en sortit
qu'une fois, dans l'expédition contre les
lliilihlins qui fut si fatale aux Israélite-,
Dieu les ayant livrés h leurs ennemis, et
ayant permis nue Tarche eîle-mème tom-
bât aux mains (les étrangers, en imnilion de
celle contravention h s«t loi. L*arclie que
Saiïl ordonna donc à Achias d approcher^ ne
pouvait être que le cotfre dans lequel on
serrait réphod et le pectori.1, cl la fin pour
laquelle il le demanda, le prouve assez,
puisque c'était pour consulter le Seiçncur,
usage auquel Féphod et le pectoral étaient
ii; sxni, î. — // Reg, n, 1; v, 10.
(i:V4:>) Voy. I tleq, ixx, 7. — // Heg, xxi, I,
(I34'j) La [Kiraphiase cliatdaïniicilil <^ur le vers. ^
tJu cli. XXII du !i%r<^ des Snmbreê : Unit eot Jf«-
êci ei Phiueasum filium Etcaiaritt iMefdoUm ad
betlmn^ et Irïm et Thummim tattctUûtii ad inlrrr^
Qandum pcr ea.
(i5l7) El Alt Saiîl ad Arhiam : Applicft aream
F>et. Tnii cnim area Dci in die illa cmmi fiîiii I»-
racl (/ nefi. %\t, 18 ) — C<* iexU'jiarîll eoniraire
a la coiKb*i»ion quo raulciif eu lire.
1151
VIN
DICTIONNAIRE
VIN
lia
emplovi^s. En sorte que cet ordre de Saul,
approchez Farche de Dieu^ est le môme que
celui de David à Abiathar en (pareille cir-
coustance : approchez Céphod. Kn effet Abia-
thar s'était enfui avec les ornements pontitî-
eaux, tandis queSaûl exterminait les prêtres
du Seigneur. Cest de la même arche que les
auteurs juifs expliquent ce qu'Urie dit à
David pour s'excuser d*alierse reposer dans
sa maison : L'arche^ hraël et Juda logent sohm
des tentes et moi f irai dans ma maison
manger et boire et me reposer! S*il avait en-
tendu parler de Tarche d alliance « cette ré-
Konse n'aurait pas été sensée, puisque l'état
abituel de l'arche était jusqu alors de de-
meurer enfermée sous une tente. D'où il
est apparent que Tanche dont il parlait n'é-
tait autre que le coffre renfermant le pecto-
ral et l'éphod.
Lesacriflcatenr, afni de pouvoir consulter
Dieu par les Urim, en de pareilles occasions,
était oint pour la guerre^ dit Maimonide.
(in Cele-Éammikdashf c i, § 7, et in Mêla-
rAim, e. 7.) Mais la question la plus difli-
elle à résoudre, est celle de déterminer la
manière dont il recevait la ré|)onset car dans
le camp il n'y avait point de propiiiatoire
devant lequel il pût se présenter, et duquel
l'oracle lui fût transmis. Or, ce(>endant, il est
certain, par plusieurs exemples relatés dans
les saints livres, que dés oracles de celle
espèce ont été rendus dans le camp; car,
pour n'alléguer que celui de David, il con-
sulta Dieu par Téiihod et le pectoral Jusqu'à
trois fois dans le camp devant Ceïla (/ Reg.
xxm), deux fois dans celui deSïceleg. (/ Rea.
XXX, 8 // Reg. ii, 1); et dans chacune do
cas occasions il regut la réponse, quoique
l'arche d'alliance ne fût |*as avee lui. Il est
fort apparent que, Dieu permettant qu'on le
consultât dans le camp, loin de la présence
de l'arche, aussi bien que dans le taberna-
cle même où elle résiliait, la réponse était
donnée de la même manière, c'est-à-dire
Cr une voix articulée. Il est aussi très-pro-
ble que le sacrificateur çint pour la guerre
Avait dans le camp une tente destinée à
cet usage, dont une |>artie était séparée par
un voile, comme le Saint des saints Tétait
dans le tal)ernacle, et que tout s'y passait
de la même manière; les paroles d'Urie que
nous avons rap|)ortées contiennent une
allusion évidente à cette tente. Et en effet,
il convenait h une religion surchargée de
cérémonies, et où toutes choses se faisaient
avec tant de solennité, d'avoir dans les camps
une imitation de l'arche et du tabernacle,
l»our Taccomplissement de pratiques aussi
sacrées.
Cette manière de consulter Dieu im
usuelle tant que le tat>ernaclo subsista. Il
est probable qu'elle continua dans la suite
jusqu'à la destruction du premier temple.
Nous n'en avons cependant aucun exemple
dans l'Ecriture, mais il est certain Quelle
cessa entièrement pendant la durée du
second : Esdras et Néhémie nous le don-
nent également à entendre. ( / £sdr. u, 63;
U Esdr. vu, 65.) De là vient rctte maxime
des Juifs, que le Saint-Esprit a |iarlé aux
enfants d'Israël au temps du tabernacle
par Urimei Thummim^ au temps du pre-
mier tempk* par les prophètes, et au tem|)s
du second par Bath - Eol. Ils enten-
dent par là une voix céleste pareille à celle
qui se fil entendre en plusieurs circonstaores
relativemement à Jésus-Christ. [Matth. ui,
7; Matih. xvii, 5; — II Petr. i, 17.)
Ceux qui prétendent que roracle divin des
i'rim cessa abscdu ment pendant la durée du
premier temple, en donnent tes deux rai-
sons, indé|>cndamment du silence de l'Ecri-
ture : 1* que cet oracle était une des
nécessités du gouvernement théocrati-
(jue, et ({u'il dut cesser avec la théocratie
pure, qui cessa elle-même avec rétablisse-
ment de la royauté, non d'une maoière
brusque, mais lentement et à mesure que les
mœurs, en se réformant, s'assouplirent et
se plièrent au nouvel ordre de choses;
2** que les Urim étaient établis seulemeol
|K)ur consultei: le r^eigneur sur les choses
qui concernaient la nation tout entière: or
ce commun intérêt cessa par le schisme des
dix tribus; et comme les deux royaumes
formaient également le peuple de Dlieu, et
Sue leurs intérêts étaient souvent opposés,
s'ensuit que Toracle q'était plus prati-
cable. Nous laissons au lecteur le som de
peser la force de ces raisons.
Ainsi , dit le docteur Prideaux ; nous
avouerons sans détour que la plu|virt des
arguments ne nous paraissent vas d'une
çrande force, et (|ue la question n est guère
éclaircie. Nous avons dû cependant les ei-
|)oser, et nous croyons que c'est ce quia
été dit de moins improbable sur une ques-
tion maintenant insoluble. I«e savant dom
Calmot n'a trouvé lui-même rien de mieux
' à dire , et nous n'avons emprunté ici les
termes d'un autre auteur, que pour ne |«s
répéter les siens.
«^fVINTUAS. En l'an 1839 un nouveau pro-
phète se révéla avec un grand éclat dans le
diocèse de Bayeux. Pierre-Michel-Eugène
Vintras, fils naturel de Marie-Jeanne Vin-
tras, né à Bayeux en 1810, élevé à l'hêpital-
général de cette ville, successivement com-
mis en librairie, ouvrier tailleur et mar-
chand forain, (ondamué à quinze jouis
d*emprisonnement par jugement du tribonil
de}Bayeux, en date du S janvier 1833, et
domestique à gages en différentes maisons
après l'expiration de sa i^eine, fût celai qui
se posa comme le successeur des Isaie, ma
£lie, des Elisée, ou plutôt de Jésus-Christ
lui-même. Déjà, depuis plusieurs années*
U se donnait un grand mouvement dassU
il8S
VIN
ors Mm.icLKs.
VIN
Il5i
petite commune de Tillv-sur-SeuHe, les
▼îlles de Caen, de BayeuiVl les communes
CHTironnantes , aHu^de se faire accepter
romme un homme extraordinaire, un pro-
phète, un thaumaturge. Mais on Je consi-
dérait jusque-là plutôt comme un ohjet de
mriosité, une rareté, que comme un mes-
sager divin.
Knfin, en 1839, il lança dans le public
son Opuscule »ur de» Communications annon-
çant Cœurre de la miséricorde, ouvrase qui
fût mort en naissant, si déjà une association
n*arait été formée, avec des ramifications
étendues, nour soutenir et propager l'œu-
Tre dont la religion était le moyen plus
encore que le prétexte, et dont le but était
ailleurs. Le but était double lui-même ; d*d-
Ijord fournir des moyens )>écuniaires à
Pierre -Michel, pour faire prospérer une
\ fabrique de papier d'emluilla^çe et de car^
ton, qu'il dirigeait à Tilh-sur-Seulle, en
|. communauté avecun siour TictTrov, ensuite
t>ropger cl étendre le parti du'^lMron de
licnemont, duc prétendu de Normandie,
fils de Louis XVI et héritier légitime de
la couronne de France. La niaiserie fabu-
leuse des gens de re |»arti et leur généro-
sité non moins grande étaient une mine
fort riche à exploiter. Vintras n'.y manqua
ras , ainsi que nous allons le d'ire tout à
heure.
C'était la résurrection de ce même nartî
dont le pavsan de (;allanlon avait été I a|iA-
tre quelque temps au|)aravant. {Voy. l'art.
BlAmT».)
L'Opusccle était dû à la plume d'un curé
du diorèse de Tours, interdit peu après par
son évèquc. Le prophète lui-même, sachant
à |)cine tracer les lettres de Talphabet, n*é-
tait capable ni de rédiger ni de concevoir un
livre. Quelque pen étendu qu'il fût.
L'évéque de Ba} eux, justement alarmé de
tout le bruit qui se faisait dans son diocèse,
C[uoitiue aucun membre du clergé ne s'ad-
ioij^ntt à la nouvelle secte, ou même parût
nésiterdans son mépris pour elle, en référa
au souverain Pontife, et d'après un avis
conforme de la chancellerie romaine, lança
une lettre circulaire, à la date du 8 novem-
bre IMl, contre V Œuvre de la Miséricorde.
Dès lors Pierre-Michel, car il avait répu-
dié son nom de Vintras, s'était érigé publi-
quement en prophète, et donnait des repré-
sentations à jours et à heures fixes, en un
local de la rue Saint-Jean, dans la ville de
Caen. H avait conservé le prénom de Pierre,
parce que, nouvel apAtre d'une nouvelle Egli-
se, il était renvoyé du Saint-Esprit, comme
le premier Pierre M'avait été du Fils; et celui
de Michel, qui était le nom de l'archange
chargé de lui transmettre régulièrement et
directement les ordres du Tout-Puissant.
Pierre-Michel avait de longues extases,
semblables à des évanouissements ou à des
crises convulsives, {tendant lesquelles il
commerçait avec l'archange. Il dictait à son
réveil l'objet de la communication , soit du
français, du latin, du grec, du |>olonaisou
de 1 espagnol, suivant la fantaisie du di-
vin messager. Or» comme ce qu'il avait
dicté se trouvait toujours avoir un sens,
être conçu en fort bons termes, et comme
Pierre-Michel ne savait aucune de ces
langues, sans excepter la sienne, les trois
ou quatre douzaines de curieux ou de ba-
dauds qui s'adjoignaient aux allidés, de-
meuraient émerveillés, et ne se doutaient
pas du tour. La plupart ne savaient pas,
d'ailleurs , que le nrophète était doué d nne
mémoire ca|)able des |>Ius grands efforts; et
ils s'étaient laissé fasciner en voyant le
tremblement de ses membres, ses sueurs de
sang, des stigmates * h ses pieds et à ses
mains, des crucifix imprimés sur sa poi-
trine, et paraissant ou disparaissant à vo-
lonté. Puis de célestes odeurs, comme de
liaume et des plus suaves essences n'avaient-
elles pas annoncé la présence de Tar^
change ?
Pierre-Michel distribuait à ses dévots des
rubans, des médailles, des chapelets, des
images que l'archange lui apportait du ciel,
tout bénits de la main du Père-Eternel ,
toujours embaumés d'une odeur merveil-
leuse, et, ce qui en faisait le prix, atfertés à
une destination spéciale. On trou va facilement
les marchands qui avaient vendu sur la
terre les parfums et les autres objets; mais
le tour était fait.
L'apôtre recevait surtout du ciel en grande
alK>n(iaiice des hosties consacrées , dont il
se servait pour donner la communion à ses
disciples. Ceux-ci la recevaient plusieurs
fois le jour de sa main, et il n'y avait |)as
grand inconvénient à cela ; mais ue qui est
pis, c'est ou'on les accusait d'aller aussi la
recevoir |dusienrs fois le jour' dans les
églises de la ville, et de plus sans jeûne, sans
confession et sans aucune des i»ré|)aratioDS
nécessaires : le prophète leur avait donné
une absolution générale, ou même, disait-on,
les avait affranchis de tout pérhé pour le
présent et pour l'avenir, quelles que fus^ent
leurs œuvres, et ceci devait même être un
des points capitaux de la nouvelle religion. 11
consacrait fiour apôtres, par l'imposition
des mains et l'onction du baume de la croix^
également apporté du ciel, les plus fervents
de ses néophytes, et les chargeait de travail-
ler avec lui k la propagation de l'œuvre.
Au point de vue des doctrines religieuses,
VOEuvrede lamiséricorde éiàii une résurrec-
tion de la secte des montanîstes. D'après
l'opuscule, c le monde a vécu sous le règne
de la crainte depuis Moïse jusqu'à Jésus-
Christ: sous le règne de la grâce depuis
Jésus-Christ jusqu'à nos jours, et il va pas-
ser sous le règne de VatHour dans l'œuvre
de la miséricorde.
« Règne du Père sous la loi: règne du
Fils sous VEvangile: règne du Saint-Esprit
sous l'Evangile mieux compris, où le Para-
clet enseignera toute vérité.
« Dans cette troisième |)ériode, le Sei-
gneur choisit pour organe Pierre-Michel^
qu'il charge de recevoir, d'écrire et de ré-
pandre ses. communications divioes, au
sujet do Talliance qu'il va renouveler avec
tlo5
VIN
DICTIONNAIRE
VIN
115$
les hommes, en les régénérant par le Saint-
Esj)rit. p
Il courait alors par toute la France de lu-
gubres prédictions. On ne parlait que de
villes enondrées, de provinces recx)uvertes
par les inondations, de pestes, de guerres
et de famines. Les cinq plus grandes capi-
tales de rEuroi>e devaient être détruites par
le feu du ciel comme d'autres Sodomes.
Pierre -Michel profita habilement de celte
disposition des esprits, pour lancer, lui
aussi, de menaçantes, mais plus vagues
prophéties. Dieu, irrité /des crimes de la
terre, allait la frapper, les maux seraient
inouïs, les événements effroyables, la lutle
entre les éléments, les anges^^et les démons.
Dieu et les hommes, épouvantable. Mais à
la fln, Tarohange Michel vaincrait Lucifer,
l*enchatnerait, et le règne du Saint-Esprit
commencerait sur la terre renouvelée, pu-
riGée par tant et de si grandes épreuves
comme Tor dans le creuset.
Toutefois, l'archange avait révélé à Pierre-
Michel deux moyens de préservation contre
ces maux affreux; le premier, de s'enrôler
dans Vœuvre de la miséricorde^ et de porter
le ruban bleu de la confrérie de Vimmaculée
conception do la sainte Vierge, fondée à
C3t effet; le second, d'être toujours muni
de la croix de grâce ^ également révélée,
laouelle était un indice de l'abandon de sa
volonté à Dieu, dans la personne de Pierre-
Michel.
Au fort des plus terribles événements,
Dieu se servirait du duc de Normandie j
devenu entre ses mains un nouveau Cyrus
et un nouveau Constantin, pour régénérer
la morale. Le duc de Bordeaux ferait entre
ses mains une renonciation au trône de
France, et Paiderait à la restauration du
trône et de l'autel. D'accord avec un nour
veau et saint pontife, le roi de France, ho-
noré personnellement du don des miracles
et des prophéties , étendrait le rè^ne de la
religion sur tous les peuples de 1 univers;
ensuite un concile œcuménique s'assem-
blerait et reconnaîtrait pour les seules or-
thodoxes les doctrines de Pierre-Michel, et
sanctionnerait ainsi sa mission.
Il n'y a certes rien de neuf dans tout cela,
sauf les noms des i>ersonnages mis en
scène. {Voy. les art. Liber mirabilis, et
Prophêtibs politiques.) Rien n'est neuf
non plus dans la doctrine, puisque Moutan
l'avait trouvée; ni dans les moyens, car
Tauteur employait comme lui l'extase et le
ministère de femmes extatiques. 11 n'y en a
pas davantage dans rex|>osé, car on s'aper-
Î;ut bienrdt, au milieu du galimatias aijoc-a-
yptique de VopuscuUy que ce livre n était,
pour ainsi dire, qu'une compilation. Ainsi
les communications censées faites les 21
et 22 novembre 18:», sont extraites d'un
ouvrage allemand, intitulé la Douloureuse
passion de Notre - Seigneur Jésus -Christ
d après les méditations d'Anne -Catherine-
Hmmerich, traduit en français et publié à
Pans, chez BaiJIv, en 1836; elles sont ex-
traites des pages 59, 60, 61, 67, 68, 69, 71
et 72. Celles des 2, 4, G et 8 novembre et
3 décembre sont tirées des paraphrases de
Massillon sur les psaumes 9, 23, 25 et M.
11 y en a d'emiiruntées au Chrisi detant U
siècle^ de Hoselly de Lorgnes, et à une bro-
chure intitulée le Voyant.
Pierre-Michel partagea ses disciples en
septaines; la première, dite septaine sacrée^
se com()OSjit de douze membres, dont ht
noms ont été vus inscrits sur le cœur mim
de Jésus -Christ. Les mêmes personnes
avaient été aperçues également par le pro-
phète dans une autre vision, parmi les
douze étoiles qui forment Vauréole glorieum
de la tris-sainte Fter^f Ifarte. Cette première
septaine comptait deux groupes irinaires^
dont le premier, sur lequel plane un reli-
gieux mystère^ était formé de Pierre-MicJicl
et de deux Qdèles disciples. Le second
n'était rien moins qu'une mystérieuse tri-
ni té des trois femmes vénérées. La septaine
sacrée réunie en cénacle était infaiUibU
dans ses décisions.
Quoique nous ne nous proposions pas de
relater toutes les extravagances de Pierre-
Mkhel, et encore moins de les réfuter, il
en est quelques-unes pourtant que nous ne
saurions passer sous silence : Ainsi Fange
descendu des cieux sous forme humaine,
pour voler l'argent dé()Osé dans le tronc
(/une église , et en confectionner de mira-
culeux médaillons destinés à renfermer
une étoffe 'apportée du ciel et imbibée da
sang de Jésus-Christ , non pas cfun sang
quelconque, mais de celui qui sort de sou
cœur ; lesquels médaillons étaient destinés
aux plus fidèles dVntre les fidèles. Pierre-
Michel et deux de ses amis en possédaient
chacun un. La conception immaculée de la
sainte Vierge, vue par Pierre-Michel, sous
Temblème d*un corps humain infiniment
petit, que le Saint-Esprit déposa lui-même
dans le sein de Téfiouse de Joaebim; ce fà
fait deux personnes conçues (Mir Topération
du Saint-Esprit : Jésus-Christ et sa luère.
Selon le môme Pierre-Michel, toutes lei
flmes humaines ont été créées en même
temps que les anges, et déposées on un lies
de réserve, en attendant leur tour d*6tre
unies a des corps. On sait de quelles erreurs
cette doctrine est réchauffée; mais ce qui
est nlus curieux, c*est la trinité humaiD^
c^r rhomme est composé, toujours selon le
même Pierre-Michel, d*un corps, d*une
Ame et d*un ange déchu, admis à faire pé-
nitence. Celui de Pierre-Michel était un
archange du rang des Séraphins.
Tout ceci n'est querisible; voici qui l'est
moins : les magistrats de la ville de Caen,
informés de ce qui se passait. Jugèrent à
pro|>os d'intervenir. Vintras fut jeté en
prison, et condamné par sentence du tribu-
nal de police correctionnelle, en date du
20 août 18^2, à cinq années d^mprisonne-
ment, 100 francs d'amende et aux dépens,
pour délit de manœuvres frauduleuses,
détournement de fonds confiés en déiiôt el
escroquerie.
Vintias appela de cette sentence devant
ir royale; mtiisai»rôs Je nouvelles et
lelles plaidoiries, qui mirenl dans
eur jour l'iniquité du prétendu pro-
y la senlcnce lies premiers juges fut
lent et sim[»leirjCïU confirrace \mr la
Le coiifiahlc a aci oirifdi son temps
t maison centrale de Beaulieu.
àant ce tem|)s , la $ep(aine sacrée^
lie décapitée, ne se tint pas Iran-
; elie publia une feuillo liehdotna-
Intitulée la ïoix de la septaine^ rem-
es méuies visions, des mêmes f»ré-
is menaçantes et des n>érues extrava-
U plus quelques brochures, dont une
ée : Lis (cmoim dti prodiges annan-
àtirre de la régénération spinluetle\
ta P. 'M. Vintras^ sons le nom sacré
alliséricôrde aujc premiers pasteurs de
Et. Maiâ tout cela ne fit que luen peu
Hit, si te n^cst parmi les adcples,
t€itA |>as môme la curiosiié du public.
s avait toujours été trO|i peu estimé
ion propre |>ajs, et ses deux proi es
Ht lue de manière h n'y iJûuvoir plus
h
fortîr de sa prison , il fut donc obligé
isférer ailleurs le théâtre île ses mira-
I vit, sa seilc dure toujours, et a des
itions dans plusieurs provinces. Au
ncement, on ne la souîïçonnait pas
^ralité; maintenant, s'il faut en croire
i détails de quelques procès récents >
>rait tombée dans les derniers excès
is mauvaises mœurs , et rivaliserait
qu'il v eut jamais de plus impur au
L goosticisme et du nianiçhéîsnic*
I ne savons quel but fjolilique elle so
jprésentemenl, ou uiéme si elle s'en
t un î car son héros priinilif , le pré-
duc de Normandie, chassé de TAn-
i où. il faisait de nombreuses dupes,
sn avoir fait en Frame, est mort à
a Hollande, le lOaoAt 1845. Il avait
le ressemblance avec Fijifortuné
tVt, qu'il ne lui était [lasdifliciie de
a«"cepïor ]>ourson (ils auprès ties gens
:peu informés de ce qui s*était passé
Rilê ou dans Téchciife du cordonnier
^l il paraissait le croire lui-uiénje de
eure foi du monde,
ncile de Rouen a cru devoir encore,
V s'occuper îïgs misérables dortrines
re-Micliel. Si ce n'est notre profund
pour les Pères de la sainle assern-
Ous dirions que c'est donner bien de
anre à qui n'en a guère.
] honteuse secte f>arnît avoir établi
iant son repaire dans le dioièce de
Un bref du Saint-Sié^e h Ford ina ire
• en date du 10 février 1851, nous
I fin'elle n'a rien changé dans ses al-
i dans ses |*rélcntiuns. « Les parli-
Melte abominable association, y est-
Bccniipnent pas, avec une hypocrite
Ion de venu» de rêver une ceuvrc
ùe de la Miséricorde et un nouvel
I composé de laïques ; d'assurer
B;lise est plongée ntaiutenaut dans
i>rcs et dans une corruption com-
DES MiRACLFS. 1|R ||*s
plèle; dannonrer dans rKgbse do Jésus-
Christ un troisième règne qu'ils osent np-
|»eler le règne du Sainl-Ksprit ; et, avec une
audace non moins sairrilége que téméraire ,
s'arrogeant une mission divine, ils répan-
dent cITrootémenl dans le peuple de mons-
trueuses opinions , d'absurdes rèvenes
qn*ils prétendent, dans leur langage folle-
njeiit mensonger, leur avoir été révélées
divinement et confirmées par des Yisiun& et
des prodiges» i»
Ce bref avait été provoqué par une lelire
de l'ordinaire , relative k la condamnation
canonique de deux frères, prêtres, exer-
çant le saint ministère dans le diocèse, et
partisans delà secte. Ceux-ci, loin de se
soumettre, se sont de plus en plus endur-
cis, e\ le scandale sVsl augmenté de con-
damnations judiciaires et d'intJiscréltons de
journaux sur des hontes à jamais déplo-
rables.
VIRriILK. (Sa IV églopuo est-elle un©
prophétie?) Dès le iv siècle de rEgliso
chrétienne, on se plaisait h considérer la
quatrième égloguc de Virgile comme une
prophétie relative au .Mes>ie, Mais la pensée
de chercher dans les auteurs païens des
témoignages favorables au christianisme esc
beaucoup plus ancienne, car saint Justin et
les autres aj^ologisles de la religion chré-
tienne avaient exjdiijué dans le même sens
des passages d'Orpliée. de Musée , d'Ho-
mère et de Platon ; celle d*en faire de véri-
tables prophéties ne fut que secondaire, el
postérieure dans l'ordre des temps.
La critique, sans aliéner ses droits» de-
vrait pourtant traiter avec respect celte ma-
nière de raisonner; car les Pères de FEgliso
s'inquiétaient peu des discussions scienli-
tuiues ou littéraires que les loisirs des siè-
cles suivants feraient naître dans un monde
converti et i)acitié au prix de leurs labeurs
et souvent de leur sang; ils visaient d'avan-
tage à le corîvertir, et tnutes armes Jo\alos
leur étaient profères. Atteindre le but, et
pour cela employer les moyens les plus pro-
pres à |»roduirede Felfel sur leurs contcm-
j>or«ins, c'était tout ce qu'ils se proposaient.
Si les Pères de FFglise n avaient été que
de savants critiques conmie Vossius ou
Bayle, Scaiiger, le Clerc ou Du Pin. le chris-
tianisme ne se seiait jamais établi dans lo
monde*
Pour nous, juges lointains de la contro-
verse, inclinons-nous devant nos maîtres ,
et s'il nous semble que Tarme n'était pas
bien lrcmt)ée, applaudissons davantage à
Fadresse qui en a dirigé la pointe vers le
défaut de la cuirasse.
De tous les Pères de FKglise, Eusèbe est
celui qui a donné le plus d extension h son
commentaire sur la iv* égîogue de Virgile
considérée comme prophétie ; Constantin
en jiarlait dans le même sens aux Pères du
concile de Nicée, Quoique le commentaire
d'Eusèbe soit d'une grande hiugueur, nous
estimons que le lecteur nous saura gré de le
rapporter en entier,
f [Je pense que le plus grand des pcelcs
1159
SÏR
DICTIONNAIRE
VIR
îm
latins entendait parler des Chrétiens quand
il disait :
Une race noaTelle(l^M) «ifin descend des cîeux,
dans TEglogue qui commence ainsi :
A de plus grands sujets, muses siciliennesy
Ëlcvons nos acceniH.
Bientôt , en effet , il ajoute :
EnQn le temps prédit dans le chant cumcen
S'accomplit,
désignant par ces mots la sibylle de Cu-
mes. Mais ce n*est pas tout, il va plus loin ,
comme si une nécessité inconnue le con-
traignait de itarler; et que veut dire en
effet ceci :
Le monde recommence une lonjj^ue période;
La Vierge reparait avec le siècle d*oi ?
ouelle est cette Vierge qui reparaît (1349);
sinon celle qui conçut du Saint-Esprit ?
celle qui est et demeurera toujours vierge ,
nonobstant le divin enfantement. Cest elle
qui reparaUroyei dont Tapparition apiiortera
au monde le salut. Le poète ajoute :
Auprès du nouveau-né, par qui Tâge de Ter
Va cesser, T^ge d*or renaître à Tunivers,
Veillez, chaste Luciue : Apollon, votre frère,
Déjà résine sur nous; s*il reste sur la terre
Quelque trace du crime accompli par nos mains,
Vous les. effacerez, et jamais les humains
N*en frémiront de crainte (15S0).
Il nous semble que ces paroles , sous un
sens très-manifeste, cachent un autre sens,
purement allégorique « assez facile à trouver
pour ceux qui aiment à étudier les secrets
divins : le [)oëte ne semble-t-il pas avoir
Youlu couvrir sa pensée d'un voile mysté-
rieux, dans la crainte d*6tre traduit comme
un destructeur des lois et un contempteur
des dieux de Tantique Rome |)ar quelqu'un
des magistrats de la ville impériale? Car il
avait appris , je le suppose, la bienheureuse
et célèbre passion du Sauveur (1351). Mais
craignant pour lui-même le supplicie , il
ii*em()loya devant ses auditeurs que les ex-
pressions qu'ils |)Ouvaient admettre. Il
ajoute qu*on élèverait des autels , que Ion
consacrerait des temples et qu'on im-
molerait des victimes en l'honneur du
nouveau-né. Tout ce qui suit est en |)arfait
rapport avec cette première donnée, pour
peu qu'on veuille se donner la peine d'en
pénétrer le sens. Il continue en effet de la
sorte:
(1S4S) Il y a erreur de traduction de la part
d*ku8èbe ; nova proaenie$ ne veut pas dire un peu-
ple nouveau, et ici le sens est déterminé à la âculc
naissance que le poète a entrepris de célébrer.
(1348) Il y a en eOet redit et tirgo. Mais ce mot
de retour eiciut Tidée d'upe première et unique
apparition dans le monde, comme fut celle de Marie.
Il ^ a ausïii redeuni pour les siècles de Ti^ge d*or,
déjà une 'jîs accomplis; la pensée du poète est
donc difltjfrciilc de celle de son commentateur.
|i350) Notre auteur nous fait*(aire ici un conlre-
11 prendra place avec les bénia el les dieu.
Pour vivre de leur vie, être laiaiortel eoi —
Le poète veut parler des justes
En lui obéissant, des vertus de son père
L*univers pacifié se croira IribiUaire.
La terre, en attendant, à vos mains. Jeune
Offrira d'elle-même, et pour premiers pféMBl8«
Le lierre aux loogs rameaux, la campâiittle ii
Le colcas et Tacanthe aux feuilles en volM.
Cet homme admirable* et rempli d*niê
science surhumaine, mais sachant aussi i
quel siècle cruel il avait affaire» ajoute
encore :
Pour vous, de la prairie la chèvre auorten
Un nectar abondant ; aucun lion u'eAraiera
Désormais les troupeaux.
Il disait vrai , car la foi n'aura yvàs k s'et
frayer de la malveillance des courtisants.
.... Votre berceau se couvrira de Heurs,
Serpents ne seront plus; sur sa tige flétrie
L'aconit périra, Tammomon d*Assyrie
Naîtra lora en tous lieux.
Rien ne fut jamais plus vrai » ^t rien ne
saurait mieux convenir à Fenfance duSiu-
.veur. La vertu du Saint-Esprit fit éclore en
ce merveilleux berceau une fleur nouvelle,
savoir TEnfant divin. Le serpent fut détruit
du même coup : ce serpent qui avait séduit
l'auteur du genre humain , et dont les poi-
sons ravalent enivré au i>oint de lui ttire
préférer à réternelle vie une délectatioo
l>résente qui donnait la mort. Car avant l'a-
vénement du Sauveur» Tesprit humain était
plongé dans, une telle ignorance des biens
éternels, que , loin de les désirer, il n*ei
soupçonnait lUis même Texistence. Or. apri^
la résurrection du Fils de Dieu » après que
le corps par lui revêtu pour un moment, r.
I>rivé pendant la mort de toute communic^
tiou avec le Saint-Esprit, eut été rendu èb
vie (1352), les hommes purent espérer en b
résurrection. Et s'il restait en eux quelques
traces des premières laute's , il y eut aussi
des remèdes salutaires institués pour les
etfacer. Il put donc inspirer k ceux qui
croiraient en lui de douces espérances,
et leur montrer sa pro|>re résurrection en
preuve de la leur. Le funeste serpent avait
donc perdu son venin , la mort était vain-
cue, et la résurrection désormais acquise.
La nation Assyrienne , souillée dé la mort
d*un Dieu, était détruite, et ramnomonqœ
le poêle nous montre naissant en tous lieui
sens : ces mots êil reste $wr la terre^ etc., s'MfCS-
seni à Pollion ej^ ^n- à Lucîne ou à sou aonm-
sou.
(1S5I) Quel fktheùx anachronisme t Virgile Mi-
rut Pan 756 de Rome, et par conséquent tieiie »t
avant la naissance de Jésus-Christ, ijue pareitte lié-
vue détruit tout le raisonnement de Tautear.
(Î139) Si la pensée est pore de toute hélérodene,
Teipression ne Test pas : le corps du Sauveur, iâ-
pare de son àme par la mort, ne fut point pmé et
la présence de la diviidté.
vm
DES MmACLES.t
vm
lin
sente 11 muUitiitIc de ceux (iiii cle-
ilrroiro àrKvangile. Cesl ainsi qu'une
racine prOiJuit un grand nomure de
îhes, qui *c rouvrent d'une mullitude
purs, et pulïule par rellet d'une rosée
danle. Vous avez bien dit , 6 le plus
des poètes I et ce aul suit n'est pas
^ien.
Bfi premiers dululâ dans Târt du rudinit^nl,
Itliroït U*s h3ut!i faits de votre illustre père,
ciplnils dos héros, et ainsi l:i carrière
plus nobles vertus s'oiivrini devant vous.
^exploits dcshérossignitienl les bonnes
es des jusles, el les liauls faits du père
}nt autre chose que la création et le
crncnient de cet univers; ou, si Ton
Jeslois niêrijcs par lesquelles se gou-
•f Eglise, cette épouse de Dieu, qui
%n toutes SCS œuvres la justice et la
été.
as ce qui suit» le mélange des biens et
laux qui se présente subitement à Tes-
n*est f»as moins admirable :
midaugc aux buissons rougira su&pcnduc ;
Bn'impltque aucune idée mauvaise au
^e vue de la morale.
ame elle, ««ans secours, les fertiles sillons
IcronI aux yeux Tor mouvant des moissons;
aut entendre uar là les fruits abondants
loi divine.
ibène, à iravers son écorcc endurcie,
^rad'un miel pur ëetiappcr rambrolste;
S paroles nous offrent une peinture de
urcissement des hommes du siècle et
ilépravation de leurs mœurs , tandis
les fidèles serviteurs de Dieu se prépa-
dans leur docilité, h suivre ses pré-
iStJaplus douce de toutes les récom-
es.'
Lôcles écoulés quelques restes impurs
ml toutefois souiller cncor uns murs,
ueleujps riioiQine épris des erreurs palerncUes
era de retriparU Wh cites criminelles,
gémir SCS cUamps par le soc enirïiu verts,
I rame K la m.'tin, sillonnera les mers.
un atilrelypliis, les déserts d'Au»pliitnle
^5 vailU^nifî jiîiierners Iran s porter ont relitc;
frra U di^eorile agiter son flambeau,
jcer sur Pergami; un Acbille. ni>nveau.
Iroirable , 6 divin poète! Vous avez
isé la licence poétique aussi loin qu'elle
rait aller; mai:> vous ne pouviez on dire
ntage, nonobstant vos désirs, puisque
\ n'étiez pas [irophète. Et, je le su[»pose
it la crainte d*un ilanger vous retenait;
*iûl pas éié pniiient d'attaquer des
ances élaldies, et transmises par les
es antérieurs.
lis il expose, autant que faire se peut,
ins les limites de la prudence, la vérité
u\ qui veulent sappliquer a la com-
idre, sous le voile de guerres et de for-
teresses, choses malheureusement usuelles
aux gens du siècle. Cesl le Sauveur qui
est le héros delà guerre de Troie; et Trnio
pour lui, c'est le monde entier. Le Chri.^t
en effet, par sa propre vertu et puissance,
et selon Tordre qu'il en avait re^ti de son
Père, a renversé cette puissance ennemie,
cette redoutable forteresse. Suivons encore
le poète dans ce qu'il ajoiite:
Mais sitôt» noble enfant, que la force de KAge
De riioumic en vous mettra le nom et le courage,
L*occan sera libre» et les peuples rivaux
N'iront plus, loin du port, trainptcr sur les eaux.
Tout naîtra en tous lieux : cgule en ses largesses»
L^ terre épanchera d'uniformes richestuch-
La vigne, \ch sillons ne supporteront nlug
Du fer et des rftleaux les eflorts stip^'imis.
Le laboureur enfin, au lenue de ses peines ,
Laissera les taureaux paUreenpaix rlans les plaines.
Le temps ne sera plus où par \m art tntmjHîur
La laine révélait de mcnleuscs couleurs ;
Le bélier et l'agneau, la brebis pcltilanre
Brilleront dans les prés d'une pourpre opulente-
Oui, déjà tea trois sœurs ont dît k leurs fuseaux :
I Courez sans vous lasser, filci des jours si beaui.t
0 du gnind Jupiter majestueuse iniage,
Marchez à vos destins, voyez, comme un hommage,
La terre en son orbite ébranlée a vos jeux,
L*océnn s'émouvoir, et tressaillir les cieux.
D*im siècle de bonheur lôul rcsMMii !a promesse,
Si jus(|u ;^ ces beaux jours sVicndait ma vieillesse,
J'aurais pour vous cbanlcr de sublimes accents ;
Rien ne surpasserait l:t beauté de mescbants,
Et le Pindc a ma gloire élevant «n iropbée,
Me nommerait vainqueur de Linus et d'Orplice ,
Iht fils de Caltiô[>e et dn fils d'Apollon.
Oui j'irais provoquer, pour clmnter votre now^
l'an même en Arcadie; et, s'il luttait de gloire,
Pan mémeeii Arcadîe avouerait ma victoire, *
Allez, lui dit le poëte, vous qui rem-
r»lïssez *]e joie les eléinenls. Et quel est
Insensé qui oserait en dire autant d'un
faible mortel î Quelle raison ftoorrait-on
alléguer pour qu*à la naissance d'un homme
la terre demeurât sans être ensemencée ni
moissonnée, la vigne sans être taillée, et
tout autre ouvrage suspendu? Qui pourrait
croire que tout cela ne concerne qu'une
naissance humaine ? d'autant plus que la
nature est entre les mains de Dieu^ et
n'obéit point au commandement des bonuue.*,
La joie des éléments n'annoncc-t-elle ])as
Tavéncment d'une divinité, bien plus que
la naissance d'un homme ? Mais ce que le
f>oëte ajoute sur le désir luil a devoir pro-
onger sa vie, est la meilleure preuve qu*jl
a bien entendu parler d*an Dieu; car c*est
h Dieu, et non pas au\ hommes, au' on de-
mande de telles faveurs (la^S). L Erythrée
(135V) dit donc h Dieu : Pourquoi m impo-
sez'vous, 6 mon Dieu, la nécessité de pro-
phétiser; que ne me ravissez-vous plutôt à
la terre, pour me réserver vivante jusqu'au
moment de votre bienheureui avènement l
Virgile dit ensuite:
Connais, à tendre enfant, ta mère a son souris :
Ta mère, elle a dix mois tant souDferl oour son fitst
F!
fôa)L'autrnr ne se 5on%ieni pas qu'il vient oc aire que ^îrgue avait cgrit cprn ta muionduSauuÊWt
ï^ Nais non, Virgile a dit : ta Cuméenne,
" l>iCTi03i5. OES Miracles IL * 57
1465
vm
blCTIONNAIRl
TIR
11(1
Knfant, que ton sourire appelle ses tendresses.
fHi la table des dieux, ni le lii des déesses
Nkidmettenl le mortel qui n*a point, en naissant,
Roçu de ses parents un regard caressant (1355).
Comment et (pourquoi ses parents auraiônl-
ils souri à celiii-ci ? Leur Dieu est la toute-
puissance, sans qualification ni figure, sans
Dornes et sans rien qui ressemble a un corps
humain. Qui ignore que TEsprit-Saint est
exempt de toute concupiscence; et quelle
concupiscence ou quel désir de bonheur
pourrait «xister dans ceux qui sont supé-
rieurs à tous les biens ? Quels rapports y
a-t-il entre la sagesse et la volupté? Il n'est
permis de parler ainsi, qu'à ceux qui élè-
vent leur pensée au-dessus des cbosc^s de
rhumanité,et qui font abstraction de tr^tit
ce qui est concupiscence et passions (1355*).]
Il est d'usage à ceux qui parlent des
sibylles et de la iv* églogue de Virgile, de
s'appuyer sur ce passage d'Eusèbe, pour
montrer la confiance avec laquelle les Pères
(\es premiers siècles réclamaient de tels
témoignâmes en faveur du christianisme. Si
nous ne l'avions pas cité en entier, on
(i355) Sicclidcs musœ, paulo majora canamus;
mn omnes arbusta juvant hûmilesque myricnc :
Si caniiniis silvas, silvse sint consule digna;.
Ultima Cuinxi venit jam carminis setas ;
Magiius ab integro saeclorum nascitur ordo :
lam redit et Virgo, redeunt Saturnia régna ;
Jam nova progenies cœlo demitlitur alto.
Tu modo nascenti puero, quo ferrca primum
Desinet, ac toto surget gens aurea mundo,
Casta, fave, Lucina : tuus jam régnât Âpollo.
Teque adeo decus hoc aevi, te consule , iiiibit,
Pollio, et incipiént magni procedere meiiscs :
Te duce, si qua manent sceleris vestigia nostn
Irrita perpétua solvent formidine terras.
{Ile deum vitam accipiet, divisaue videhit
^ermistos heroas, et ipse videoitur illis ;
Pacatumque rcget patriis virtutibus orl)em.
Xt tibi prima, puer, nulle munuscula cullii,
Krrantes hederas passini cum baccare tcllus
Mistaque ridenli coiocasia fundct acantho :
lusx lacle domum réfèrent distenta capeline
tibera ; nec magnos meiuent armenta leoncs :
Jpsa tibi blandos fundent cunabula flores :
<iccidet et serpens, et fallai berba veneni
Occidet; Assyrium vulgo nasceiur amomum.
Ât simul heroum laudes et facta parentis
Jam légère, et auae sit poteris cognoscere virtus;
Molli paulatim Aavcscet campus arista,
Incuttisque rubens pendcbit sentibus uva,
Et'durtc quercus sudabunt roscida mella.
Pauea tamen suberunt priscx vestigia fraudis,
Quae tentare Thetim ratibus, qUcC cingere mûris
Oppida,quœ ju béant teliuri infmderesulcos :
Âlter erit tum Tiphys, et altéra quae vebat Argo
Delectos heroas : eruhtctiam altéra bella,
Atque iterum ad Trojam magnus miltelur Achilles.
Hinc, ubi jam lirmata virum le fecerit xlas,
Gedet et ipso mari vector, nec nautica pinus
Mutabit merces ; omnis feret omnia tclius :
Non rastros patietur humus, non vinea falcem ;
Robustus quoque jam tauris juga solvet arator :
Nec varies discet mentirî lana colores ;
lose sed in pratis aries jam suave rubenii
Murice, jam croceo mutabit vellcra luto ;
Sponte sua saudix pascentes vestiet agnos.
Talia ssela, suis dixerunt, currlte, fusià
Concordes stabHi fatorum numine Parcse.
Aggredere o magnos, aderit jam tempus^ honores,
n'aurait pas voulu nous en croire sur parole,
et nous aurions affirmé inutilement qa*£u-
sèbeavaitété en ce point d'une faiblesse dé-
sespérante, et n'avait fait preuve ni de criti-
que, ni de jugement. Le respect dû à laioié*
moire de 1 évoque de Césaree nous emnActe
de qualifier plus sévèrement un semblairie
travail. Mais on nous permettra du moins
de mettre en regard ce jugement de saint
Jérôme : « Faudra-t-il donc convenir aussi
que Virgile était chrétien avant le Christ,
parce qu'il a écrit :
La Vierge reparaît avec le siècle d*or.
Enfin descend des cieux une race nouvelle!
« Ce sont là des puérilités, des tours de
force do bateleurs : enseigner ce qu'on ne
sait pas, ou, si on pouvait le dire saas
colère, ne pas même savoir qu*on ne sait
rien (1356). »
Il est vrai pourtant que Lactance dans sei
Divines institutions y au livre vn% et saint
Augmtin au livre x' de sa Cité de Diev,
partageaient lavis si durement traité par
saint Jérôme.
Chara deum soboles, magnum Jovis incremenCimi.
Aspice convexe nulantem pondère mmidum •
Torrasquc, iractusque maris, eœiumqueprofundMi^
Aspice venturo laetentur ut omnia saeclo.
0 mihi tam longs maneat pars ultima vitae,
Spiritus et, quantum sat erit tua dicere facta !
Non me carminibus vincet nec Tbracius Orpbens,
Nec Linus : huic mater quamvis, atque huicp^,
Orphei, Calliopea ; Lino, formosus Apollo :
Pan etiam, Arcadia mecum si iudice certet.
Pan etiam Arcadia dicat se judice victum.
Incipe, parve puer, risu cognoscere matrem :
Blatri longa decem tulerunt fastidia roenses.
Incipe, parve puer : cui non risere parentes,
Nec deus hune mensa, dea nec dignata cubili est.
(1555*) Eusèbe, Vie de Constantin. Tout ceci fait
partie du prétendu discours de Constantin as coft-
cile de Nicée; discours des plus déplacés pour le
fond et la forme, s'il eut lieu, mais dont jles Actes
du concile ne font point mention, ce qui a indirillo
savants à penser qu'il est Touvrage d'Ëusèbe. Kou
croirions plus volontiers que ce hors-d'omvre a été
interpolé dans seséturits.
(1356) c Quasi non legerimusHomerocentontsit
Virçiliocentonas : ac non sic etiam Maronem sM
Ghristo possimus dicere Ghristianum. qnt scr^
-erit :
Jam redit et VIrgo, redeant Saturnia regaa;
Jam nova progeDies cœto demitUtur alto,
f Et jpatrem loquentem ad filiuin :
Nate, meœ vires, mea magna poleniia soins,
f Et post verba Salvatoris in cruce :
Talia perstabat memorans» Gxasqoe manebat
i Puerilia sunt haec, et circulatorum ludo sîiR-
lia, docere quod ignores : imo, ut .cum stomacko kK
quar, ne hoc.quidem scire quod nescias. i (flici»-
NYU., epist. 55, ad Paulin, n.)
Ou n'avait pas encore trouvé dans les Géorgie
une prophétie du mercredi des Cendres au tenps
de saint Jérôme, puisque ce grand docteur nVa
parle pas. La voici :
Hi molus animorum atque h«c certamina tanta
, Puivieris exiguijactu compressa qoiescent.
(Gcor^., Lit, v.a&J
Tout cela est de plus en plus puéril
VJR
DES MinAGLES.
VIP
IIM
^iis voulons touicfSis qifon ne perde
Je vue que révoque do Césarée ne Hait
eincnt un prof>hèle de Virgile, mais un
emporain do Messie» qui a écrit après
ission sur des mémoires venus de Jud«^e.
uî Téloigne loul h h fois el do la vérité
liisloire, et du sentimenl de ceux qui
thcnt une proplu^lie dans U iv 6^logue.
^ant cité tout à Thcurë les t6u]rngnages
saint Augustin cl de Lactance, nous
ODS devoir ra[»porter en entier leurs
lies, afin de mettre le lecteur à portée de
r par Jui-méme.
lirtl Augustin dans son EjrposUhn de
Ur€ aux Romains, n. 3, dit : « Il y a eu
prophètes qui n'étaient pas de Dieu, et
trouve dans leurs ouvrages certaines
les touchant le Christ qu'ils ont répétées
t les avoir entendues» comme on le dit
a sibylle; je croirais pourtant diOlrile-
I ce dernier point, si le plus grand des
es latins^ avant de parlcr'd*unc rénova-
du monde en des termes qui senildent
^enir assex à Tavénement de notre Sci-
ir Jésus-Christ, n'avait tlit :
Les temps prédits par le chant cumécn
ît enfin arrivés; » car on ne saurait douter
parle chant cumécn il ne faille entendre
•ers de la si b vile (1357), »
II le voit» le saint dorteur parle ici avec
hésitation el un embarras qui traliissenl
inrerliludcs. Les paroles suivantes de
Ulre 258* ne sont guère plus positives.
n y a personne , excepté le Christ ,
B Seigneur, dont on puisse dire :
• . . Par vous du crime de nos jmir^
'ans le momie à jamais Jcs l rat- es effacées,
'affranchiront dti joug (le ses terreurs |>a$sées.
Or Virgile avoue avoir tiré ceci du chant
éen» ccsl-^-dire des prédictions de la
Me : c'est donc que ceito profïhétesse
I reçu en esprit une communication.
Aie ne pouvait s'empêcher de irans-
tttï (1358). » Ainsi parle le grand doc-
j mais» nous sommes bien forcé de le
(57) t Fucnint enim el propîicue non ipsîns,
IJlnis eliani aliqiia invcniuiUur qii^ lîe Cnn&to
b cecint'Tuui, sictit eUaiu de sibylla ilicitur,
[ non facile crederim nisi qiiotl poelarum qui-
Inromana tingua iiobilissiinus antequaiu dire-
^a de innovalione San uîi qua" tri riosiri Dondiii
Chrtsii regnuin salis conciucre cl eoïivetnrf
loiar, prii'posuil versuui dicens :
LijM Cu^ls^i vcoîl jam carmîuis xlas.
Cuniâpum autcm carmcn sibyUinuni esse nemo
t3veril. I
158) * ^am emnino non est cm alteri pr^er
lnuiu Chrislum dical genus Immanunj :
ifoce, si qua manent sceleris vcstigla nostri,
lu perpciua sol veut formldine terras.
|lod t% Cumxo, id est et sibyllîno earniîne^ se
•S est transtuhsse VirgUius , quoniam foriassis
D niâ \aies Rliquid de unicoSdIvatore îii sf^îrllu
■rai, qtiod uecesse habuil confiteri. t
559) € De quo (Salvatorc) eliam poêla nobilis-
" ~ lice guidcm, ouia in atierius adumbraia
dire, ce pt?u de paroles* renferme, |»af
une inadvertance à peine 1ex|ilicablè, trois
contre-sens. 0'al>ord ce n'est pas h reitfiinl
dont il célèbre la naissance, qu'est réser\*é
rhonncur d*effarcr le crime, c esi au consul
l*oliion. Ensuit© ce ne sont pas les crimes
de Funivers, c*esl le crime dtt homaint
dont il est question, criminis nostri^ et ce
crime nous allons Tindiqucrtoul à l'heure ;
sans compter que le mot crime, sous la
plume de Virgile, n'a nullemcRl le sens
ihéolngiquc du langage adopté dans TEglise.
Enfin le poêle ne du aucunement qu'il a piis
ceci dons le chant de la sibvMe : ïl parle de
Tûge heurcuique la sibjrllè a chanté ; rien
de plus.
Le même docteur eiprime celle mémo
pensée avec plus do développement dans sa
Cité de Ditu^ mais sans apjK>rler aucun
argument nouveau (1359)*
Mais citons encore dans toute son étendues
l'opinion de Laclance sur le sujet qui nous
occupe; ce morceau servira en mftmc temps
de complément à noire article sur les si-
hyllos.
« Le Fils du Dieu très-haut et très-grand
viendra donc juger les vivants et les morts,
ainsi que ranoncent et le prouvent ces vors
de la sihylle : « Le genre humain frémira
« d*épou vante par tout Tunivers, lorsque le
«souverain Créateur viendra s'ass(^oir sur
« son trône pour juger les vivants et les morts
« (1360).» Puis, lorsqu'il auraaholi i'iniquité%
accompli son jugemeiit souverain, cH rendu
à la vie les justes qui ont vécu depuis
l'origine des siècles , il demeurera mille
ans parmi les hommes, et les gouvernera
selon les lois de la |dus sainte justice. C'est
ce que la sibylle a proclamé dans sa fureur
et son esprit nro|ihétique par celàutre vers :
« Ecoulez, ô nommes, voilà que le Roi éter-
« nel règne lui-môme (136!).» Ceux qui seront
alors au nombre des vivants ne mourront
\^^s\ el pendant les mille ans dont nous
venons de parler, ils donneront naisiance à
une multitude innombrable d'autres hom-
pcrsona, \'eraeîter tamcn, si ad ipsam refcraSi diilt :
Te dure, si .qoa manom sceleris veMigia Dosln,
Irrita porpclua solveni formidine terras.
f Ea qi^ippe diiit, qUtTctiam muUiim pronciontium
ÎTi virilité juslitia^ possiinti propter liujiis ^'it^ infirnii*
talcm» eisi non scolera, scclf^runi t.iini*ii matière
vcitligia, qux non nisi ab iilo Sakalorc sanantur,
de quo iste versus CKpressu^ est. ^am hoc uiique
non a s«^ ipso se dixisse Virgi1iu§ in Ecloga: ipsius
quarto fertne versu indicat, ubi nit :
llUina CtimoËÎ vcnit iam camutiis a^tiK.
i Unde hnc a Cunuea sibvlla dictnm CSRC tncunc*
lanler îipparet, • (AuaosT. be dv. Dtty t. x, c, 17»)
(t3G0) néo^ ^éif T«ivc titi fMrt6« «^Tp«i^ ï*t«i
Xinf tw» ul «uW« «f'k.^it, «ai »i,'^ 4iE«in«,
Ces vers se lisent avec quctqxies variantes au viii*
Uvre des Oracles sibyllins.
Ce vem ^^x un de cens qui ne se lisent p>aA (LA)
le rtcuciL
1107
ViR
DICTIONNAIRE
TIR
lues, lesquels seront une race sainte et
agréable h Dieu. Ceux qui auront été rap-
pelés de la. mort à la vie, exerceront au
milieu de ceux-ci Faulorilé et la justice.
Quant aux nations païennes, elles ne seront
pa^ entièrement détruites, mais il en restera
quelques-unes, pour donner lieu à Dieu de
remporter la victoire, aux justes d'en triom-
pher, et de se les attacher par les liens
d'une servitude perpétuelle.
« Pendant le même temps, le prince des
démons; ce grand artisan de tous les maux,
sora lié de chaînes, et enfermé pour mille
ans dans les prisons de l'empire céleste, afin
qu'il ne puisse tenter aucun mal contre le
peuple de Dieu, pendant la durée du règne
de la justice.
« Quand le Fils de Dieu reviendra sur la
terre, les justes se rassembleront de tous les
pays du monde; et, après le jugement, il
sera bâti au centre de l'univers une ville
sainte, dans laquelle Dieu, son fondateur,
habitera avec les justes, qui y régneront.
C'est de cette ville que la sibylle a dit :
« Dieu a fondé une ville plus resplendis-
« santé de lumière que les astres, le soleil
« et la lune (1362). » Alors il ne sera plus
question de ces ténèbres qui offusquent le
ciel, et le dérobent à nos regards; la lune
deviendra aussi lumineuse que le soleil, et
ne subira plus de diminution; le soleil lui-
môme deviendra sept fois plus brillant qu'il
ne Test maintenant. La terre, décuplant sa
fécondité, produira d'elle-même les fruits
les plus abondants; les arides rochers des
montagnes suinteront du miel, le vin cou-
lera par ruisseaux, et les fleuves rouleront
des flots de lait. Le monde, en un mot, sera
dans la joie, et la nature tout entière, déli-
vrée de la tyrannie du mal, de l'impiété, du
crime et de Terreur, se réjouira pareille-
ment. Il n'y aura plus de bêtes carnassières
ni d'oiseaux de proie, pour se répaître de
sang; tout sera paix et tranquillité. Les bœufs
et les lions se nourriront à la même man-
geoire ; les loups ne dévoreront plus les
brebis; les chiens n'iront plus à lâchasse;
les vautours et les aigles no seront plus à
craindre (1363), l'enfant jouera avec les ser-
pents. Enfin, ce sera ce siècle d'or que les
poêles ont chanté, comme s'élant déjà ac-
compli sous le règne de Saturne. »
« El celle erreur provient de ce que les
prophètes, eu annonçant l'avenir, se sont
(1562 K«l «6|tv.v htovuax tt^, a&tv ^«Ir,»»
Laciance n'a pas vu le défaul de mesure de ces
vers, il faut donc lire comme dans le recueil des
Oracles sibyllins :
(Ii63) D*où il suit que le règne temporel du Mes-
sie sera le bon temps des bêtes, des lainéants, des
ivrognes et des gourmands. Voilà pourtant dans
quels écarts se jettent même les unies d'élite, lors-
«lu'dies abandonnent renseignement divin transmis
par PEglise.
exprimés comme si les événements et
déjà accomplis, parce qu'ils les apercev
dans leurs visions comme s^aceompU
ou déjà terminés. Or, leurs prédictioiu
tant peu à peu répandues, et les prol
ignorant le sens du mystère cacbé sous!
paroles, ils ont cru gue tout était en
accomf)li, ni que jamais de si grands biei
pourraient se réaliser sous le règne
simple morlel.
« Ainsi, lorsque les religions faus«
impies auront été abolies, les crimes
primés, toute la terre sera soumise aar
de Dieu.
L'océan sera libre, et les peuples rivaux
N'iront plus, loin du port, trafiquer sur les ca
Tout naîtra en tous lieux; égale en ses largesiei
La terre épanchera d*u ni formes richesses.
La vigne, les sillons ne supporteront plus
Du fer et des râteaux les efforts superflus.
La vendange aux buissons rougira suspendM
Comme elle, sans secours, les fertiles silloni
Etaleront aux yeux lor mouvant des nioissci
Et le chêne, à travers son écorce endurcie»
Laissera d*un miel pur échapper l'ambroisie,
La toison n'osera, par un luxe usurpé.
Sous de fausses couleurs, mentir à fœil tromf
Et la douce brebis, la chèvre pétulante.
Brilleront dans les prés d*une pourpre opatef
Les lions des troupeaux ne sont plus la term
D elle-même au bercail vois la chèTre fld^dle
Rapporter le lait pur, qui gouûe sa mamellof:
« Le poëte a emprunté tout ceci à la si
de Cumes, L'Erythrée, de son côté,
ainsi : « Les loups et les agneaux, les
« pards et les boucs paîtront dans les m
« pâturages ; les bœufs et les ours re|io»
« sur la même paille, suivront ensemt
« troupeau; le lion Carnivore paîtra avi
« bœufs, et l'enfant mettra en cage les
« pents (1365). » La même sibvlle dit aiU
en parlant dé l'abondance des biens (
terre : « Alors le Seigneur accorden
« hommes une grande abondance; lai
« les arbres, les troupeaux, tout sera fée
« les fruits seront innombrables, le vî
« miel, le lait pur, couleront en ruissc
« les greniers seront insuffisants pourre
« tous les blés, cette vie, cette consol
« de l'homme sur la terre (1366). » EU
encore : « La terre offrira d'elle-même
« saints ses richesses, toute lerre prw
(156i) Traduction de Tissot. On f»*aperçoil,
qu'il nous soit besoin de l'indiquer, que LaeCa
changé l'économie des vers de la iv* ëglogue.
l'a pas toujours fait avec bonheur, t&ottk
suivant, qui n'a plus la mesure.
Tum ctiam molli fl»Tescet campus arisu.
Kal r.aXSti |uiU vTJxioi Iv it€-^9,Utt lxlti«(
vm
n^ choses; 1q |)1u^ doux miel coulera
ïrorlicrs; ijes sources iiUflrissflî»les de
l jailliront de [partout et pour tous, prin-
.'ilpiiicnl pour les saints (1367). » Les
III. *> p,*isseroni donc leur vie au sein de
ïulance et de k sécurité ; ils rC^gnerunt
Dieu* Les rois des nations viendront
eilréniité de la terre avec des dons cl
nr<y?<eïits, pour adorer et invoquer le
1 Hoi , dont le nom sera en honneur
li toutes les'nalions qui seront sous le
cl devant les rois qui régneront sur la
nsï dit Lactance au i%* chapitre du
ivre de ses Divines imtitutiotis,
pour résumer cette discussion : saint
islin hésite, saint Jérôme se raille, Eu-
est d*une faiblesse désespérante. Lac-
? abonde dans le sens des millénaires,
>\lle elle-même est fnrt entachée de la
B erreur. î?aint Augustin, Eusèbe et
tiKu avouent que la iv églogue n'est
|Éne prophétie, mais tout au plus une
Rcence ou un plagiat, yu'on dise après
lue Virgile était prophète, et que l*E-
Vensc^igncî
utefois, avant de quitter celle matière,
voulons encore citer les paroles sui-
si de saint Justin, remarquables en plus
point, mais que nous ne saurions nous
prier d'une manière absolue : i^ Quoique
fe n*ait jamais songé à parkr du Messie^
idant nous pouvons tirer avec certitude
1 écrits les coni iusions suivantes : t" La
cdoCumes avait prédit, cl presque dans
ômcs ternies dont s'était .servi le pro-
Isaïe, que le monde serait changé;
uleur «Kun si admirable changement
regardé con\me un dieu ou le (ils d'un
et 3" enfin il ejtpieraît nos ivrimcs. On
lit donc* pas être surpris, du moment
à été reeoimu que la sibylle avait
du Christ, si les prrilietions, présen-
7US son nom^ ont obtenu la créance du
û (13C8). «
«rail difficile de résumer ce nui a été
I part et d'autre sur cette égloguc ; cl
aut opinions do TEglise clle-inéme,
t bien convenir que si. dans quelques
DES MIRACLES.
vtn
i\K
diocèses, on a mêlé le nom de Virgile à la
liturgie, ce ne furent jamais que des écarts
passagers. Dans les mystères ou les fêtes de^
Ibus, dans lesquelles on représentait le bœuf
et Vàne traditionnels de la crèche, les l»cr-
gcrsctles mages, pour ramusemenl et réili-
liration du fieuple, on pouvait bien faire in-
tervenir Virgile avec les [lersonnages repré-
sentant les sibylles; mais l'un, pas plus que
l'autre, ne tirait à conséquence relative-
ment h renseignemenL Dn moment que les
pasteurs laissaient chanter, en présence d*un
àne revêtu de la chape, la prose de l'Âne,
dont la ritournelle était hin-hnnf, hin-hans,
ils pouvaient bien, en présenre d'un per-
sonnage retiréscnlant Virgile, laisserclianter,
comme Altouen et peut-être ailleurs, 3/(iro,
Maro^ raies gentilium, da Ckrislo testimo*
nium: paroles auiquelles le personnage ré-
|>ondait : Kcce polo demissa solo notapro-
génies est (L%9). Les trouvères et les conteurs
du moyen i^ge ont bien pu tout h leur ai.so
ériger Virgile qui en prophète, qui en sage»
qui en un grand magicien, sans que tout cela
ait rien de commun avec les enseignements
deFEglise; ceux-ci reposent sur des bases
plus larges et surtout plus solides. On a pu
supposer et dire que saint Paul fit un
voyage au loralieau de Virgile, et versa des
larmes de regret de n'être i^as arrivée Homo
h temps de le connaître, de lui prêcher lo
Christ, qu'il avait prophétisé, et de le con-
vertir; on a pu même le chanter jadis dans
Téglise de Milan (1310), sans que tout cela
indique jdus que des opirn'ons locales, per-
sonnelles peut-être, et passagères. Cétait la
poésie du moyen i^ge. Qu'on lifec des poésies
sacrées beaucoup plus modernes, admises
à Thonncur de ligurer dans les liturgies de
grandes église.^, relies de Sanieuil par
exenqde, on y trouvera maintes expressions
et maintes images empruntées au paganisme,
cequiestpis, telles que lolarlare, 1 Uly n»pe,
TElysée, clc.^Quelle conclusion pourrait-on
en tirer pour ou contre les doctrines de
TEglise catholique?
l'armi les auteurs anciens, le plus grand
nombre de ceux qui se sont plu à considérer
la IV' églogue de Virgile comme aiiplicablo
h la naissance du Sauveur, rcganlent plu-
Maà îâf j4* "^ l(«^lHit "^ InriTc nft'i&via ^<^mm»
I citons CCS vi*rs el les suivniits d'apros le
des Ch'acleâ siliylliiis; LarUticc le^ ilôuiie
gi TAriaiitcs qui iic nous seaiUlciU pas toutes
ancf tilt :
eVnfW* Si |^ik««v â.ii |I4« rivT* <9* lV«i,
I) * 0»'3mvîs cnim VirgiliK nitiil doCtniHlo
crit, illudlJtnnn vcri i'\ t'jus iliclis «nccriM^re
\\\b : I' prccdixihsi? sii»ylUiiii Cuin:i':im loiiini
il i , qiJ^i: qiiMli iTi iiinnfnalio
iisdein coloribusilepiti^iOir ne »pur1 hninm; %* Uni
niirubiliseveiilii!» aut lorclu pro d(*o cl dri ininiiabi-
tuiu iri; 5'* cum ««ci-lcru iio^ira cipi^ihiniiiu Minim
ergo vîdeii non dcbel si, eu tu stbyll;mi dr Chria<i
prd'di\isse roiiHl;»ret, cdilA siili iUîus noiinnc vali-
cîui;i iipproUalinm^ni luovcnuiU » (JtfiTiN. Cohorh
ûd (irifcp. 55, ed»t, Benedl<'t., P;iris, MH,)
{\7m) 1»CJ C4NCE, CAoi9, 1. 111, p. 255, c. % viUL
Ijcnscbet,
^570) \t\ Mnninis mnusolcutit
1Hii1iis« fudit super cuiu
Piic rorrm larrym»* :
Que m iâ\ in (pi il, V<îddtdi »»«'«!,
Si le \iviiin iirvcuissem,
PoctiUUtU lUitliiUH* '
< Praac dfi ta (Mt de taint Paul, apud BiîTTlSfi i.Li,
Hi^argimmlo dltnVut, l. 11, p. 1^» noie. Vav. Du
1171
YIR
Dtciior^rsAïUL
%m
\\(%
tôt ce poète comme un écbo des prophéties
{'uives, que comme un prophète inspiré de
)ieu. Et c'est à cette opinion que semblent
se rallier déQnitiTement les modernes aux-
quels il en coûte d'abandonner un témoi-
gnage mis en avant par les antiques tradi-
tions. Suivant cette idée, Virgile, ou la si-
bylle qu'il allègue, auraient eu communi-
cation des livres des Jui£s, alors connus
dans tout l'univers, non-seulement parce
au'ils se trouvaient élégamment traduits
ans la langue hellénique, gui était alors
celle du monde savant et policé, mais aussi
parce que les Juifs eux-mêmes étaient ré-
pandus partout, et emportaient partout avec
eux le recueil qui contenait tous tes titres
de gloire de leur nation, les rites d'un cultô
auquel ils étaient attachés avec une éton-
nante et invariable fidélité, et enfln leuris
illusoires mais magnifiques espérances. Le
monde entier était, dit-on, dans l'attente
d'un grand événement, toutes les nations
avaient les regards fixés vers l'Orient, tout
l'univers savait cjue des temps mystérieux
étaient accomplis, et qu'un homme ou un
dieu devait venir changer (a fece du
inonde.
Ces assenions peuvent être vraies; il
serait difficile de les détruire» difficile de les
Prouver : laissons-les pour ce qu elles sont.
>n se plaît à les étayer de deux ou trois
passages empruntés à des auteurs profanes,
qu'il serait peut-être difficile do défendre
eux-mêmes aune manière triomphante.
Suétone, secrétaire d'Adrien, vers l'an
118 de. l'ère chrétienne, écrivait ce qui suit
au IV* chapitre de sa Vie de Vespasien: « C'é-
tait une opinion répandue dans tout l'Orientt
très-précise et fort ancienne , que la Judée
donnerait àjcette époque un maître à l'uni-
ters fl371).i) Mais Tacite avait écrit un quart
de siècle plus tôt, et dans les mêmes termes,
ee qui suit au ir^ livre de ses Annahs : «Au
dire de beaucoup de personnes, les livres
conservés par les prêtres i)ortaient que l'é-
poque était arrivée où l'Orient prendrait la
domination, et la Judée donnerait un maître
à Tunivers (1372).» On le voit, ces deux au-
teurs se copient, leurs deux témoignages
n'en forment qu'un, et ce témoignage n'est
pas mftme le leur, c'est celui de Flavius
Josèphe, qui écrivait dans son m* livre
de la Guerre de» Juifs^ au 28* chapitre, un
Hutre quart de siècle avant Tacite : « Ce qui
Sorlfii principalement les Juifs à s'engager
ans la guerre contre les Romains, fut ram-
biguité d'un passaxe de l'Ecriture» dans le-
quel il est dit, qu\)n verrait à cette époque
M» homme sorti de leur pays donner des lois
à l'univers. Or ils l'interprétèrent en leur
faveur; mais les plushabiles y furent trom-
l>és, ca^cet oracle concernait Vespasien, qui
(1571) f Percrebuerat Orienle tolo velus et con-
^Uns opiuio, esse in fatis, u|, eo tempore, iudsa
{NTofe^ti rerum potirentur. >
(1573) % Pluribus persuasio inerat, aotiquls sa-
rcrdotQin litteris conlineri, eo ipso tempore fore,
)H valescerel Orieus, profccliqiie èx Judxa rcruoi
|^i«utur. 4
fut créé empereur tandis qu*i\ était encore
dans la Judée. »
Nous ne ferons pas remarquer par qœl
effort abominable de flatterie un écrivainjuif
détourne à cejqu'it doit le plus exécrer m
monde, un païen, le bourreau de sa nation,
le destructeur de la patrie, du temple et da
culte saint, les oracles qu*il sait bien defmr
s'appliquer au seul Messie ; mais nous von-
Ions noter seulement l'équivoque de langigi
employée par ce détestable transfuge, qpn
torture jusqu'au texte sacré» pour lui dcMmer
Ïlus facilement une apparence de flatterie:
^n homme sorti de /etir petys! Mais quel
sera donc cet homme? Sera-t-il Juif de lu-
tion ou ne le sera-t-il pas? Vous, perfide
historien, vous savez bien qu'il le sera, et
ce sont vos plus chères espérances ; mais
vous parlez comme s'il devait ne pas
Tétre (1373).
Ainsi, toutes ces prétendues traditions et
tout le bruit gu'on en fait, reposent sur ooe
équivoque combinée à dessein par un homme
méprisaole.
Mais il y aurait peut-être de meilleures
raisons à faire valoir en faveur de cette
opinion. En effet, il est possible que Virgile
ait connu les livres des Juifs, il est probable
môme qu'il les connut. Josèphe rapporte au
XV* livrer chapitre 13, de ses Antifuités^
au'Hérode fut rhôte et Yami de PoIIion. Or
n'est guère possible que dans leurs en-
tretiens sur la nation juive Hérode oo son
ministre, le savant Nicolas de Damas, n'aient
point parlé du Messie attendu des Jui&, eo
présence de Virgile, oui était aussi le com-
mensal et Vami de Pollion. Comme on sV
perçoit facilement d'ailleurs, à la lecture des
poésies de Virgile^ que le poète cultitait
avec amour les écrits des anciens et même
la littérature étrangère, on peut croire qu'il
ne négligea pas les poésies sacrées des Hé-
breux, SI sublimes et si pleines de poétiques
images.
Cependant, dit Heyne, te premier auteur
de cette observation, il ne faut pourtant pas
l'afSrmer, vu le profond mépris des Ro-
mains pour les étrangers et spécialemeot
pour les Juifs.
Mais qu'ont àf^ire ici le mépris d^unena*
tion pour une autre et les haines politiques?
Est-ce que le talent, le génie, la poésie, Tin-
spiration connaissent ces barrières? D
d'ailleurs, Hérode et Nicolas de Damas ne
méprisaient pas les Juifs apparemment; el
Pollion et Virgile ne méprisaient pas Hérode
et son savant ministre. Nous dirions nous,
c'est le contraire qui est probable, et il de-
viendra plus probable encore* si nouscompe*
ronslcerlains passages des poésies d^Isaieaiec
réglogue de Virgile ; l'identité est frap
pante.
(1375) Tfc «wowx<î»^«« etvrwA Cesl saasdoele
une allusion à ce passage d'isaîe, qui nVt riea df-
auivoquc : De Sion exibit tex, et veiïmm (hmim et
Jérusalem, (ha, n, 3.) Nous ne citerons poioCpann
les auteurs anciens le faux Hcgésippe, dont le ■•'
derne témoignage est une reproducUon de celai ^
Josèphe.
117S Vm DES MllUCLC^i.
Is^iû avait dil| en ])ar]ont de la iiaiss>ance
do pieux roi Ezéchias, l'un dos types les
pius admirables du Messie: l<n enfant fiotis
€ii né^ xm fils nom est donnée tes insignes du
commande mevt reposeront sur ses ^pàutes^ et
il $era appelé rAumirable^ le Conciliateur^ le
3ieu fort, le Père du siècle futur^ le Prince
fie la paix. Son empire se multipliera dam
tme paix sans ternit. Il franchira te seuil du
palais de David^ et s'assiéra sur son trône^
fïour l'affermir et h fonder à tout jamais sur
Ylfl
11'4
Qiiei en est le sujet? la naissance d'uneo*
fâJit.
Tri modo na^centi puero, quo ferres pnmutn
Lhhïutt, Qc toto Aurtftt ^tm aurea nmndo,
CaitUt (ate^ Ltuina:
Quelle
guste.
en -est] la date? le règne d*Au*
htus iam reqnat ApoUa,
Vénuité et la justice (idlh),
i-e m<ime prophète avait dit encore : Le
toup et fagneau habiteront ensemble^ le léo-
pard et te boni dormiront l'un auprès de
t autre: le vcau^ le lion et la brebis repose-
ront sous le toit de la même étable et %m
Îetit enfant les emmènera au pâturage. Le
auf et tours paîtront d* une même herbe ^ et
hurs petits s'ébattront ensemble; le lion man-
aéra de ta même paille que le bœuf. L'enfant
a h mamelle se jouera sur le repaire de l'as-
jpic; celui qui viendra d'être sevré^ introduira
impunément sa main dans le trou habité par
tt régulas {id'î^). Il avait dit encore : Celle
oui est déserte et inhabitée se réjouira^ la so-
litude tressaillira d"^ allégresse et fleurira
comme un /rs, elle se couvrira de germination
et de verdurcf elle tressaiHira de joie et de
bonheur et se revêtira de la gloire du Liban,
de la fécondité du Carme! et du Saron (1376).
Toutefois nous ne voudrions pas éliibhr
«urces rapprorhements une démonstration;
et il n'en résulterait rien autre cliose, sinon
que Virgile fut un imitateur et non un pro-
Mais entrons dans les réatilés de la tv'
^glogue. A qui est-elle adressée? à Pollion :
Teque^ adco dccus hoc œvi^ te coH$nle, hiibii^
Pottiû^ ei incipietit magni proccderetnatics*
On sait riu*Aiigustc aimait h se parer des
insignesd^Apolion, et que leronsulat de Pol-
lion foincideavec Tantl'i de Home, quarante
ans avant T^re chrétienne.
Mais comment a-t-on \m rftver (car on a
fait au sujet de cette églogue des rôves in-
cro^'ables), commont a-t-on ou rôvcr qu'il y
était question d'un fils ou «l'un petit-liïs tU,
Pollion? supposer que Virgile aurait compro-
mis Pollion, son ami, son bienfaiteur» aux
yeuxdujalûuxeicruel Octave Jusqu'au point
de déclarer le ûls de celui-là liériticr de
Tempirc de celui-ci 1 Car c'est bien d*un
futur empereur de Tunivers qu*il est ques-
lion. Uenfanl dont le règne doit reprodujre
celui de Saturne, rendre h Tanivers un non-
veau siècle d*or; le nourrisson des dieuic,
descendu du i^ïus haut des cieux î»our y re-
monter un jour, et prendre sa place parmi
les héros et les dieux ; celui devant lequel
la nature change toutes ses lois» pour qui
le monde se balance dans son orbite en signo
de resnet't; celui qui doit s asseoir à la table
d'un aieu et s'unir à une déesse; ïq charn
deum soboles y magnum Jovis incrementutn^ en
un mot, no peut être un siuiple mortel,
comme tous les autres hommes ; cest néces-
sairement le futur maître *lu monde, le sur-
cesseur d'Auguste: son ûls, par consé-
(jucnt,
,n^*
(I37i) ha. i\, 6, Parvuliis cnim nams esl no-
bts» lihus datus est nobis, et factiis est priiiciiiams
mipet huriierum cjus : cl vocaliiiiir nom en cjus
Inri s.Tculi , Priîiceps pacis. Muhiplicnbîtur vjm
iiti|>ontinif et pâcis non erri fmis. Super solium
David, elsiipor rctçimiiiejus sedebîL*..*
(1^75) /su, xif 0-S. nabitabii Iripits cum agno :
eC pardus cum liaxlo acciib:tbit : vilulus et le<i et
^yis simul morabunliir, cl puer parvuliis niiua-
l>it COS. Yitulus el uisus pasenilur : siiiiul re-
quière en l caluti corn ni : et leo qm-isi hos coim^del
Ïkuleas. El dcleciatiiliir inians ah y bore super
oramirie asptdisiiel in ttaverriu rcguli, qu\ ablacU*
itts riierit. tnanuni sua m luiUeU
{iZl*>) ha, \\%v, l» ^t (>, 7- Lnfîlnbitur ilcscrla
et m via, ft cxBuUalMt soliludo, cl Horeliil {{Ud^l li-
liniïi. (ivrmiiiâiis gi:!ri»ûiiabit, H c\sti;tahit l;eta-
t)midu et laudans : glaria Libani dala est ci ; drcor
Caimeli et S,iroB... Sciss.-© suïU iti desorlo aquie,
ri lorrcntcs in golîludlne. Kl i^uaï erat arida, erit
in stagnum, pt MÎticris iii tonti-s aquariim. In
cublltlius, in rfinhu^ prias draconcB habitabant,(iritf>
iurviror calaniirt innv\.
tua. XLV, 8. ni>iale> cûPli, di'supcr, cl nul>es
|iluani justn»n : apcriatur terra cl gcrmiiieiSulvato-
rtin : et jui>litia orhtlnr sinitil...
fsa, tiJK, 13. Laudate,* cœli»ct CYsnltar terra;
jiibtbti% niiHites, landcni : <|iiia consolutus est D'»-
Itliiius p)pnlum su uni.
Magnus ab inrcgrosapcloniin nasnUir <irda :
Jâm redit et Virgo» redeiinl Salurnta rcgna,
Jani nov.i pn^gciûescœloileminHiiralto.
Tu modo iiaseenli pucru, quo ferrea primum
Dcbinct, ac toio siirget gens aurea mutido,
Casla, favç, Lucina : tuus jam régnai Âpolto,
Nce magnos mctuent armcntaleones,
Occidrt et ber|ieiiSt cl £allax lierba vencf '
Occidcl
At Ulii prima» puer, îiuîlo mumiscula cnitu,
Krranles licderas passimcumbaccare Icllu
Mistaqnc ridenli colocasia hindel aeantho,
Ipsa libi blandos fiindcnt cnnnbula flores.
Molli paulalim flavesccl campiiâ arinta,
îiii'nMîsque nilHins itendobit sentibus uva,
ICI dtiiu' «(uerctis sviiLd>mil roscida niella.
Aggri'diTC o magnos, aderil jom leniptis* honores,
Cnara »lcuni sob<dcs magnum luvis irurenienliiin î
4spiec convcxo nulanlcin*|>ondere ninndiinu
Terrasipii^, tractnsque njans t o^linncpie profttndiiniy
Aspiçc vcntnro hctenlur ut omnîa sîih lo.
0 n*ibi l;iuj longic niancal pars ullnna viU'î
ii7r
YIR
DICTIONNAIRE
VIR
i\\%
D'après cela, comment donc a-t-on pu
songer à Âsinius Gallius, fils de PolUon,
qui était né depuis longtemps ;*à Saloninus,
fils de celui-ci, qui était encore k naître: ou
même à Marceilus, devenu, il est vrai, l'es-
poir et ridode du peuple romain à une
époque postérieure, lorsqu'il fut constant
pour tout le monde qu'Auguste n'aurait pas
d'héritier direct, mais qui alors atteignait
l'âge de puberté, et qu'il eût été fort dange-
reux de signaler avant le temps à l'attention
de l'ombrageux Octave ?
Et quant a PoUion, il n'était pas en de
tels termes avec Auguste, qu'on pût le flatter
impunément. Partisan et ami aussi constant
que manifeste de la fortune d'Antoine, il
avait servi de conciliateur entre celui-ci et
Octave ; il avait aussi fait rendre à Virgile
ses biens confisçjués, et c'est le sujet de la
I" éçloffue. Mais Auguste ne lui pardonna
jamais les déplaisirs qu'il avait causés à
Octave ; il lui pardonna encore moins son
attachement persévérant pour Antoine, môme
après que celui-ci eut succombé. 11 le vit
avec déplaisir élevé au consulat, et lança
contre lui à cette occasion une pièce de vers
satiriques, auxquels des amis imprudents
conseillaient à Pollion de faire une réponse
du même genre : « Je me garderai bien, ré-
pondit Pollion, d'écrire contre celui qui peut
proscrire, »
Et c'est lorsque Pollion et Auguste vi-
vaient dans des rapports si difficiles, que
Virgile, l'ami de l'un et de l'autre, comblé
de biens par l'un et par l'autre, aurait excité
la jalousie de celui-ci aux dépens de celui-
là l l'imprudent ! Non, il fut plus adroit que
cela : il célébra dignement et convenable-
ment, dans le style de l'épopée, la naissance
d'un fils d'Auguste, et fit intervenir, sous
forme de félicitation, le nom de Pollion,
alors consul en exercice, afin d'opérer entre
ses deux amis le même rapprochement qu'il
mettait dans ses vers. La tentative était digne,
la louange heureuse et délicate.
Mais quel est donc ee fils d'Auguste, sujet
de la IV* églogue? C'est DrususGermanicus,
3ui ne répondit nullement à l'horoscope
ressé par le grand poëte, car il mourut
au berceau.
Livie avait épousé Tiberius - Claudius
Néron, auquel elle donna un fils, nommé
Tibère, ^ui devint empereur après Auguste.
Elle était âgée de vingt ans, et dans le sixième
mois d'une seconde grossesse, lorsque l'em-
pereur Auguste jugea à propos de l'épouser,
en répudiant Scribonia , sa oremière
femme.
Légalement, le second enfant appartenait
au premier mari, mais selon les lois de la
nature, il en était peut-être autrement. Au
(1377 ) M. l'abbé Vervorsl, dans une thèse pour
le doctoral és-Ietircs, soutenue enSorbonneeniSii,
a voulu rétablir Virgile au rang des prophètes :
c'est le tour de force d'un homme de science et
d'esprit, qui compte un peu sur ses juges et beau-
coup sur lui-même; mais comme Fauteur n'apporte
iucun élément nouveau, la question n'a pas fait
guste le croyait, sans doute, et n'était jus
fâché qu'on le crût, si l'on en juge par les
détails et la solennité qu'il mit à contracter
cette union, 11 consulta les pontifes, pour
savoir s'il était permis d'épouser une femme
grosse ; ceux-ci répondirent licei. Il fit con-
sulter l'oracle de Delphes, pour^ savoir à
cette alliance serait heureuse. L'oracle ré-
pondit que les plus heureux mariages étaient
ceux qui se contractaient lorsgue déià ré-
ponse était enceinte. Livie ne fut nullement
ravie à son premier époux, elle s'en sépara,
et celui-ci ne parut point offensé. Livie de-
vint mère, après les trois premiers mois de
son second mariaçe, d'un fils qu'Auguste,
par respect'pour les lois qu'il avait si ou-
trageusement violées, fit porter d'abord k la
demeure du premier mari de sa femme; ce
fils, c'était Drusus.
Or tous ces événements s'accompIissaieDt
en l'an 714 de Rome, pendant le consulat de
Pollion. Est-il donc si difficile après cela de
trouver lo rejeton des dieux dont le grand
poëte écrit l'noroscope ?
Il y aurait bien d'autres remarques à foire
sur le magnum Jovis incrementum et sur les
dix mois pendant lesquels le nourrisson dut
être enfermé dans le sein de sa mère, mais
celles qui précèdent nous semblent si f)osi-
tives, que nous craindrions de les affaiblir
en y mêlant quelque chose de conjec-
tural.
Le crime des Romains, le scelus noslrum^
dont le poëte a entendu parler, est évidem-
ment l'assassinat de César. C'est une amende
honorable qu'il fait au nom du peuj)le ro-
main, en préience des deux personnages
qui s'en sont montrés les vengeurs les plus
ardents; l'un, comme héritier de César,
l'autre comme l'ami intime d'Antoine, dans
lequel la vengeance s'était personnifiée ; et
c'était une nouvelle tentative de rapproche^
ment entre deux hommes qui auraient été
faits pour s'entendre, s'ils n'avaient eu des
vues opposées et rivales; aussi absolus,
aussi ambitieux Tun que l'autre, mais d'une
manière différente, et avec des moyens dis-
semblables.
L'obséquieux et timide poète ne croyait
jamais avoir fait assez amende honorable de
son opposition à Octave et de la part que^son
parti avait prise dans la mort de César. On
trouve dans tous ses chants des protestations
de repentir qui, si elles font honneur à son
génie poétique, n'en font guère à son ca-
ractère de citoyen romain. Nous n'en vou-
lons pour preuve que l'épisode du I" livre
des ôeorgiques :
Soient quii dicere (alsmm^
AiM/eflt (1377) ? •
un pas. Nous {concevons qu'un juri lettré ait ac-
ceuilli avec faveur un travail où le modèle inimila'
ble de la plus pure latinité est présenté comme une
bcUeàme; mais nous comprenons moins bien qu'un
théologien ail osé appliquer une telle qualification i
Tauteur de h u* églogue.
Et quant aux témoignages des livres indiens, ira-
VIS
DES MIRACLES.
Vis
117V
ISIONS PROPHETIQUES ET, VISION-
RKS. — La vision ^ prophétique, diffé-
e en rein de la vision héalillque^ qui
jJsle dans l'aclc par lequel l âme délivrée
liens (le la mortalité considère Dieu lui-
le en son essen<"C, est un mode île coiu-
ucalion dans lequel Dieurévèleà Thomme
nt sa volonté, ses desseins ou sa pré-
le, sous des embiémes ou [«ardes moyens
a^Tecteni son âme de la mÔuie ujanière
lie le scrail par des objets extérieurs
agiraient sur les sens,
umuie nous avons déjà narté en détail
visions siTii>turaires, chacune en son
, nous ne ferons iri qu*un article récol-
f sur le sujet. Mais en m me il s*esl pré-
é dans tous les siècles cliréliens un grand
Jire de personnes qui se sont dites ou
s favorisées fie visions divines, ou qui
iélé réellement, nous j ajouterons quel-
î pages sur le discernement des esprits,
ant les données du savant et ineux
^Dv riiumortel auteur de Vlmttation,
9e$ usions prophétiqttf s relatées dans la
sainte Ecriture.
ï vision est un des moyens que Dieu a
os souvent employés potir communiquer
\ les hommes; mais c'est aussi un de
t dont les hoomies ont le plus abusé,
qu'ils fussent abusés les premiers, soit
Is voulussent surprendre la bonne foi
eurs semblables, parce que le contrôle
aujours dillkile; nous disons dillkile,
>n pas imjiossilde, car Dieu n'a pas voulu
l y eût d^erreur invincible en tout ce
troncerne la religion. Le mol vi^fion re-
plus d'une acception dans les saintes
turcs; el en clTcl, les communications
des et intimes de Tàme humaine avec
i peuvent s'opérer de plusieurs ma-
f SêtQneur apparut à Abraham^ et lui
Ûjuns cette vi^^ion : Ne craitjnez rien^ je
mire prolcctrur, ^ Factus est sermo Do-
'«difcniAampervisionem,dicens:iVo/(fi-
tf Abraham,.,. (Gcnes, xw 1.) Jacob Ten-
îidans une tiVron nocturne rappelant et
Usant : Je suis le Dieu très-fort de votre
, fif craignez rien et desc*^mhz en Efjypte,
udimteum [lor visioncm noctis vocantem
\t dicentem siùi..,. Ego sum Dcus fortis-
\0 patris tut [Gcnes, \lvi, 2.) Moïse
it aperçu le buisson qui brûlait sons se
umer, dit : Jirai et je verrai rette grande
m ,\ — \adam, et videbo visioncm liane
^am lExod, tti, 3.) Aaroii et Marie ayant
mure contre Moisc, le Seigneur leur
S'il se trouve parmi vous *ji(('l(pie pro^
j phite du Seigneur^ je lui apparaîtrai dam
* une tision, ou bien je lui parUrai en songe;
mais il nrn est pan ainsi à Vtqard de Moïse ^
mon serviteur^ parce quil est jidrU en toutes
ckofes dans ma maison: je lui parle bouché
à bouche f et il roit le Seigneur face â face
sans orM'res et sans migmes : — Si (fuis fuerii
inter vos propheta Domini, in visioneappa-
rebo ei, vel per somnium loauar ad illum,
At non talis servus meus Moyses ure
enimado^^toquor et: et palam et non per
enigmata et figuras Dominum ridet [Num.
xiï, G,) Balaam entendait les paroles de Dieu^ il
connaissait les desseins du Très-Haut et voyait
les visions du Tout- Puissant : — AudUor
sermonum^Dei^ qui no vit doctrinam Attissimt^
et visionesOmnipotentis videt {Num. ïxiv,
IG.) Du temps du grand prèlre Héli» la pa^
rôle du Seigneur était rare en Israël^ et Dieu
ne se manifestait point en rtaions : — Sermo
Domini erat pretiosus in diebus illis^ non
erat visio manifesta. {/ Reg. nu t*)
L'Ecriture appelle souvent du nom de vi-
sions les révélations projjhétiques et môme
la relation qui est faite : Vision d'/^nir, fils
d\imos Paroles d'Amos, ou récit de ce
âuil vît relativement à Israël,.,,, Vision
*Abdias Parole du Seigneur révélée à
Michéc de Morasti^ ou récit de ce qu*il vit
relativement à Samarte et à Jérusalem
On lit au livre des Proverbes : Parole d*A*
gur Vision récitée par r homme que le
Seigneur accompagne Parole du roi La-
muel, vision que sa mère lui enseigna
(Prov, \\\, 1 ; xxxî, 1.) Elle emploie
môme le D**ol vision pour désigner les rêvé*
lalions mensongères des faux prophètes :
« N*écoulez pas, dit Jérémie, les paroles de
vos pro[>liè(es, ils vous tronquent en vous
récitant des visions qui sont celles de leur
esprit et non celles de Dieu;^ — Solite audire
verba prophetarum, qui prophetant vobis,
etdecipiuntvos: visioncm cordis sui loquntur
non de ore Domini, (Jer, xxiii, IG.) Michéo
dit de môme, en |)arlanî des faux (trofthètes
qui séduisaient Israël : Vous ne verrez que
la nuit et ne devinerez que les ténèbres
Ils resteront confondus^ ceux qui voient des
visions^ confondus les dtvins :—Nox vobis pro
visione eril, et tenebrœ vobis pro divina-
tione et confundentur qui vi<lent visio-
nes, et confundcntur dtvini, [Mieh, m, G.)
Le mot vision se |>rend en mauvaise part»
pour signifier les ap|)arîtioHs des lantoineîi
qui troublent l'esprit; ce:4 ainsi que l'au-
teur du livre de la Sagesse parle des visionê
qui épouvantèrent les Egyptiens pendant
les ténèbres de trois jours dont TEgyple ftil
couverte h la voix do Moïse, el pendant la
Wïïînms allégués par le ranili(i:it pour FiioulnT
e Mt-ssic cl.Hl L-n ellcl ;iU<»n*lu pnr totis tes pru*
Je InUrrc, de lels l('iiiot|j;n;ij'Oi> ni^ se dl&ciU*nit
L'Orirtil cstcnrorcà l'étude, Iî» sticficc nVsl
ajU'. (|iuiitd rOnmtt sera coiirm roaime lu
) et riLulie, 011 verra alors $*tl restera ipiclqiie
i que rarUiquiiê puisse avouer et dmil la vruic
ce puisse tirer parti.
ttottie itutta a^noiis pas a rcfu/jr ccUe ihhc^
nous iriftsiblerons pas, Ce[u^ndaut nous votdoni
dire eiieore, que, quand lueii fuùtnc il sérail vrai
qu'on ne saurait en dêliiotive à i|m'l nou\eau'né
taire Tapplicatioii itelu n* é^logue, ce qui n'est pa.s,
il ne s'en buivraîl ïiulluneni qu'on cïiU rappliquer
au Messie ; mais seulement que nous ne sonones pai
assez instruits des détails inliuïes qUi concerneul
reini»creur Augxisic.
1179
VIS
DICTFOISNAIHE
YIS
ItM
nuit où les premiers-nés furent frjEippés de
mort. {Sap, xYiiy 9; xyiu, 19.) ËliphaSy
au livre de Job, raconte dans les mêmes
termes une teuton nocturne qui le remplit
de terreur. (Jàb iv, 13.)
Mais le mot se prend plus communément
en bonne part, dans le langage ordinaire, pour
exprimer les emblèmes apocalyptiques sous
lesquels le Seigneur a révélé sa gloire ou
ses desseins à quelques-uns de ses plus
grands prophètes. A Isaïc, par exemple, lors-
qu'il VIT le Seigneur assis sur un trône élevé^
placé sur de très-hauts degrés recouverts de
tapis' dont Campleur remplissait le templCy et
•auprès duquel se tenaient des séraphins à
six ailes. (Isa. vi, 1.) A Jérémie , lorsque
Jérusalem, près de sa ruine, lui fût montrée
sous Temblème d'une chaudière environnée
de âammes [/er. i, 13) ; ou lorsque le peu-
ple déjà émigré et celui qui restait encore
dans fa Judée lui furent montrés sous les
symboles de deux paniers de flgues, dont
1 un contenait des fruits sains et l'antre
des fruits réduits en pourriture. ( Jer.
XXIV, 1.) A Ezéchiel, dans les deux cir-
constances où la gloire de Dieu lui fut re-
présentée sous le détail d'emblèmes si ma-
gniQaues, et dont l'ensemble ne saurait se
peindre à l'imagination. ( V. Ezech. i, ii,
VIII et seq.) A Daniel, lorsque les quatre
grandes monarchies lui furent représentées
sous la forme de quatre bêtes qui sortaient
de la mer [Dan. vu); les luttes de. Da-^
rius et d'Alexandre sous celles du bélier et
du bouc qui combattaient au bord du même
pâturage. IDan. viii.) A Zacharie, lorsque
Thistoiie du peuple de Dieu lui fut ré-
vélée en autant de tableaux énigmatiqucs,
qu'il devait s'accomplir de grands événe-
ments depuis la destruction de Jérusalem
par les Assyriens jusqu'à la destruction de la
môme ville par les Romains. [Zach. i et
seq.) L'histoire de TKglise à l'apôtre saint
Jean dans l'Ile de Patmos, en cette suite de
visions si élevées, si magnifiques, si incom-
préhensibles pour la plupart, et dont l'en-
semble forme le livre inimitable intitulé du
nom d'Apocalypse.
Nous n'avons qu'une expression pour dé-
signer ce genre de manifestations, mais
quelle différence pourtant de l'une à l'autre!
Ici c'est la gloire incompréhensible du Très-
Haut sous l'image de splendeurs magnifi-
ques, mais terrestres; là la peinture des na-
tures angéliques, qui ne oeuvent être repré-
sentées aux yeux ni à la pensée ; ailleurs
l'histoire accomplie ou bien à accomplir,
sous des emblèmes translucides; ailleurs
encore la restauration de Jérusalem, elle-
même emblématique , sous des emblèmes à
xlouble image et à double effet, pour ainsi
ilire, comme au chapitre xl* et suivants
d'Ezéchiel et aux deux derniers chapitres de
X Apocalypse. Nous avons parlé de ces visions
chacune en son lieu, et nous ne devons pas
y revenir ici plus longuement.
L'esprit prophétique no s'est pas éteint
iivec la Synagogue, nous l'avons montré ail-
leurs (voy. 1 art. Puophéties) ; ce deruier
genre de manifestations divines n'aptséié
supprimé lui-même par rétablissement de
l'Evangile ; nous venons d'en indiquer la
preuve en rapf/elant les visions apocaljoti-
ques de l'Apôtre bien-airaé. On y peuljoifldre,
comme complément, le ravissement de Tapiy.
tre saint Paul au troisième ciel, où il lui fut
révélé des merveilles que l'homme n'a ja-
mais vues.
Il était prédit, au contraire, que le moinenl
de la fondation du christianisme serait celui
où le Seigneur se communiquerait en visions
avec une plus grande abondance : Je féfm-
drai mon esprit sur toute chair^ avait aine
prophète Joël , et vosÂls et vos filles prophé-
tiseront ^ vos vieillards songeront des stmget
et vos' jeunes hommes verront des visions;
car en ces jours je répandrai mon esprit sur
mes serviteurs et mes servantes, — Effundm
spiritum meum super omnem camem ; et pro-
phetabunt filii vestri, et filiœ vestrœ ; senes
vestri somnia somniabunty et iuvenes vestri
visiones videbunt. [Joël ii, 28.)
On ne saurait douter que ce divin esprit
ne se soit en effet répandu avec abondance
sur les premiers chrétie'ns, puisque l'apôtre
saint Paul emploie deux longs chapitres de
sa première lettre aux Corinthiens à en ré-
gler l'usage, les xir et xiv', et on ne sau-
rait nier davantage que parmi les dons du
Saint-Esi)rit qu'il énumère, l'esprit des vi-
sions divines ne doive être compté, puisqu'il
le dit formellement t Quid ergo est^ fratres?'
cum convenitis , unusquisque vestrum psal-
mum habety doctrinam habet^ Apocalvpsim
habct, linauam habcty interfretationemhabtt,
omnia ad œdificationem fiant. (/ Cor. xiv,
26.) Mais cet esprit ne cessa point avec les
temps apostoliques y l'histoire des quatre
premiers siècles en renferme une multitude
de preuves ; nous n'en citerons que quel-
ques-unes, prises pour ainsi dire au hasard.
Dans la lettre circulaire que l'Eglise de
Smyrne écrivit au sujet du martyre de saint
Poly carpe, il est dit que ce saint martyr eut
pendant son sommeil une vision dans la-
quelle il lui fut révélé qu'il monterait sur le
bûcher. Le Pasteur d'Hermas contient le r^
cit d'une multitude de vrsions divines; on
les regardera comme apocryphes si l'on veut,
mais de tels récits prouvent au moins que
les chrétiens d'alors étaient accoutumés i
de telles manifestations, puisqu'il leur en
est proposé à l'appui des enseignements qui
leur sont adresses. Saint Cyprien, dans sa
dixième lettre (ad Clerum), compte les vi-
sions prophétiques au nombre des grices
ordinaires à cette époque. « Dieu, dit-il, ne
cesse de nous avertir le jour et la nuit. In-
dépendamment des visions nocturnes, des
enfants, môme dans l'âge de rinnocence,
ont des extases en plein jour : ils Toient,
entendent et déclarent les choses dont Dieu
veut nous instruire ou nous avertir. » Ori-
gène joint son témoignage à celui de l'éîèqne
de Carthage : « Nous connaissons, dit-i*
(]. I contra Cels.y n. M), beaucoup de gensqoi
ont embrassé le christianisme presoue maigri
eux, l'esprit de Dieu les ayant prévenus jaf
fiai
XiS
DES MIRACLES,
VIS
ItS
des vUions et dc^ songes, qui oi)l lellemcui
changé leur tœur, qu'au lieu de haïr ou de
mépriser la religiou chiéticnne comme aii-
imravant, ils enibrassaient voionlarrcnient la
chance de mourir [KMir elle. » Mais si nous
consuUûus les Actes des martyrs et les Vies
dos saints, nous trouverons là une multitude
de grâces de la même nature. Quil nous
sudise de citer pour seul exemple» parmi
les Actes des martyrs, celui des saintes Per-
Pétue et Félicité, et, parmi les V ic^ des saints,
avertissement donné à saint Jeun Chrysos-
toine deux jours avant Je lerrue de ses loni^s
travaux. Et qu'on ne dise pas que tîe telles
grâces ont cessé dans l'Eglise, car il sufli-
rait, pour réponse, de rapfieler les saint
François d'Assise» les sainte Claire , les
$ainle Tliérô.se, et tant d'autres saints dont
les nojns viendratent se placer U eui-môiues
sous la plume. M y aurait surabondance
pour quiconque voudrait écrire riiisloire
des manifestât ions de la divinité à ses servi-
teurs d'élite.
Et c'est à dessein que nous emfdoyons
cette dernière expression, car ces inauifes-
taijons, quoique nombreuses, ne sont pas la
voie commune et ordinaire delà Providence;
peu de personnes re^'oivent de si grandes fa*
veurs, et [larmi les saints, môme les saints à
miracles, tous no les ont pas rerues, soit que
leur sainteté ne fût pas encore assez grande
par rapj)ort aux desseins de Dieu envers
eux, soit qu'elles n'entrassent [ïasdans Tor-
dre de ces mêmes desseins ; car Dieu, admi-
rable en ses saints et prodigue de ses dons,
De crée pas Tinutile ou le superllu.
Or il règne, précisément a ce sujet, une
double illusion dans le raoniie : d'al*orddans
le monde religieux, oi!ï Ton considère ces
sortes de cooimunications comme beaucoup
plus frémientcs qu'elles ne le sont en eiïet;
ensuite dans le monde irréligieux, où on les
tourne toujours en ridicule, sans s'informer
SI elles sont véritablement ridicules, Nous ne
dirons jias qui discernera dans cette matière
"* ©le vrai et le faux, le naturel et lesurna-
I, parce que lediscernement, quoique dif-
ftcile,esl pourtant possible : mais cpii fera bien
comprendre aux anus et aux eruiemis de la
Iiiété, d'abord qu'il est dans la nature de
'homme d'abuser do tout, vulontairemenl
ou non, et qu'cnsuiic l'ahus, loin de prou-
ver contre la chose, en allirme Texistence î
11. Ùu discernement des esprilê,
II n'existe f>oinl de rèj^les générales aux-
quelles on puisse reconnaître toujours le
naturalisme ou la fraude en fait de visions
ré[>utées divines; et s*il nous était |icrniis,
dans une njatière si ardue et sur laquelle
l'Eglise n'a [loini , que nous le sacliion-^ du
nioms, po5»é de règle doctrinale, d'en indi-
quer une préliminane à toutes les autres ,
nous aurions recours à ces passages de
TEvangile, dans lesquels le Sauveur nous
avertit que Tarbre se reconnaît à ses fruits :
A fruclilfus eorum cognoscetis toi^ et pose
ses propres œuvres comme signe et comme
preuve de sa mission : Oprra f^œ ega fnrio ,
Uêdmonium pcrhibcni de m«* Nous dirions
InmI.
dune : examinez d'abord les œuvres, la viej
tout entière de la personne qui se )>réten<ll
favorisée des communications du ciel, eij
voyei si tout est en rapport avec de si baute9(
faveurs. Examinez et tenez comi«te de lar»a*]
rôle évangélîque : « On ne cueille noint des j
raisins sur des épines :iV«rt^ui(J cotligunt d$i
spinii uvGM? » Sans doute il est des grâcesJ
qui préviennent, des grâces qui font d'un]
persécuteur un afiôtre, et ainsi il no faudrait |
pas toujours rejeter la faveur présente JÎ
couse d un passé déplorable; mais il n'est]
pas lie grâces ni de faveurs qui se conti-
nuent, lorsque Tbomme n'y correspond pas; j
nous ne pensons i>as que cette règle soutire
d'cxce[>tions.
Un mauvais passé nous semble donc une
cause de suspicion légitime» et un préseni
peu en rapport avec les faveurs prétendues, i
un motif sulTisant du rejet lu idus absolu. Etf
par des œuvres saintes, nous n'entendons.
jias de longues méditations, une grande fer-
veur de dévotion, des* as[>irations véhé-
mentes, des élancements de cœur et d'ima-
gination vers le ciel ; tout cela nous e-t d'au-
tant plus susiiccl, que nul ne peut en juger
que celui qui l'éprouve ou le feint, et le
Dieu qui sonde les consciences. Si la ferveur
a sa source dans l'imagination, la même ima-
gination sera aussi la source d'une multitude
d'erreurs. Nous voudrions <lonc ou do
grandes œuvres li es- manifestes , ou de
grands sacriOces très-réels, ou une grande ^
et sage piété longtemps soutenue, pour base *
du jugement à porter^; par la raison i|ue I
telles sont les voies de Ja Providence. H n'y '
a point de pluie sans nuages, et les divines'
Ecritures ne nous fournissent qu'un exem-
ple d'une grande plutc descendue d'uu
petit nuage. C'était h la voix du uropljèie '
Elie, cl lorsqu'il élait question de ramo-
ner Achalj et Israël au culte du vrai Dieu,
et de ftiire disjiaraftrc du milieu du peuplu
saint rinfanne de Baal et les crimes de ses '
adorateurs. « Kt de vrai, dit le savant cardi-
nal Dufierron, si les [iropbètes n'eussent*
apporté il'auirc altesiatiorï que Dieu avoiti
parlé à eux et les avoit envoyés, que celle*
qu'ils se fussent rendue à eux-mêmes, qui'
eût élé obligé île croire h leur vocation, do
leur obéir sous peuie de malédictions, même
aux clioses.temporoïles?jt (Rep.aujr miniit.^
p. 4-3.) Et ce principe est si vrai, une le Sau-
veur s'en faisait ra[i|ilication h lui-même :
Si je rende tcmoignnge de moi ^ disait-il,
mon témoignage n*eit rien. Mais il est vrai
aussi que des visions véritables n'ont pas
toujours été crues; léuioin celle do Joseph
en Chanaan. Mais vosqz le grand inconvé-
nient : elles s'accomiilirent parce qu'elles
n'avaient pas été crues. El il serait fort è dé^
îïirer que cliacuo, en [>areil cas, se contentâti
comme le prudent vieillard auquel le récit
en était fait , de comidcrtr U tout av€C a/-
tention et dans le silence.
Il est vrai encore, il ne faut pas Poublier,
qu'il y a des ^dce^r gratuites, indépeiw
dante!> de la valeur personnelle de ceux qui
eu sont les agents : Balaam en est uu eiem-
1183
VIS
DICTIONiNAIRE
VIS
llti
pie; le vieux prophète de Belhel, qui sé-
duisit le véritable prophète du Seigneur
jusqu'à la désobéissance» en est un second
exemple. Mais quoi! sont- ce' là les voies
ordinaires de la Providence ? et qui osera dire
avec assurance': Je suis le troisième exem-
ple» dans, le laps des six à huit mille ans qui
nous séparent de la création ? Si on cite les
Paul et les Augustin » nous répondrons que
lai ^citation ne vient pas à propos , puisque
ceux-ci ont prouvé immédiatement par des
œuvres la vérité de leur vocation.
La première règle posée par le sage Ger-
son est la conformité des visions et révéla-
tions avec la science ^ c'est-à-dire qu'elles
ne s'écartent en aucun point de l'enseigne-
ment de l'Eglise et des divines Ecritures.
Ceci est tellement évident, qu'il n'y a pas
lieu de le discuter. En effet , Dieu ne sau-
rait être en opposition avec lui-même, et
tout ce qui est opposé aux saintes Ecri-
tures, qui sont sa parole, et à l'enseigne-
ment de l'Eglise, qui est infaillible, ne sau-
rait venir de lui. Admettre de telles révé-
lations ou leur faire seulement l'honneur
de les examiner, serait ouvrir volontaire-
ment la [lorte à toutes les erreurs et à toutes
les hérésies. Il n'cbt personne qui ne puisse
dire : Dieu m'a révélé; il n'est personne
qui ne puisse admettre de bonne foi une il-
lusion de son esprit; il n'est personne qui
ne puisse devenir le jouet de 1 esprit malin.
Que doit donc faire tout d'abord celui qui
se trouve appelé à juger de la vérité d'une
révélation ? Examiner la révélation préten-
due au point de vue de la foi. Si elle y est
conforme de tout point, il y aura lieu "à un
examen ultérieur ; si elle eh diffère dès l'a-
bord, la rejeter sans autre examen. Mais il
peut arriver, et il arrive, lorsque la vision
ou révélation est démoniaque, que les prin-
cipes en paraissent excellents , quoique les
conséquences lointaines doivent être détes-
tables. Ainsi les hussites, les vaudois, les
llagellants et maintes autres sectes perverses
partirent d'inspirations excellentes en ap-
I>arence, pour arriver à des fins abominables
U faut donc considérer la révélation non-
seulement en elle-môme et dans son actua-
lité, mais aussi dans ses conséquences éloi-
gnées. Tout bon arbre porte de bons fruits ,
et les mauvais fruits ne croissent que sur
les mauvais arbres ; c'est encore la parole
de l'Evangile.
Mais il peut arriver que l'objet de la ré-
vélation ou vision prétendue soit bon dans
son principe , bon dans ses conséquences et
do tout point conforme à la vérité divi-
nement révélée et légitimement enseignée
par l'Eglise, sans que la vision soit plus
vraie pour cela ; car il n'est pas besoin do
visions ni de révélations pour apprendre ce
qui est conforme à des vérités publique-
ment enseignées. La puissance de l'esprit
humain suflit bien pour en déduire les corol-
laires. Ici donc nous entrons pleinement
dans la question à la suite du môme auteur.
Il n'indique plus que deux moyens.
On n;connaît, dit-il, une révélation à sa
saveur divine. Cette saveur est une manne
cachée que ceux-là seuls qui ont eu le
bonheur de la coûter, savent pleinemect
discerner. Les spirituels sont les seuls bons
juges de tout ce,^ui est de resprii. Mais ce
moyen, s'il demeure isolé» peut conduire
aux plus grandes illusions» car il ne com-
porte point de contrôle. Les hommes les
Elus spirituels sont aussi les plus hum-
les» et dans leur humilité» ils crain*
dront de sepDser comme juges, ou de
se tromper dans leurs jugements. Si donc
quelqu'un aflirme avec assurance qu'il s'^
connaît par sa propre expérience» ce doit
ôtre contre lui une raison légitime de sus-
picion et de défiance ; d'où il faut conclure
que ces deux premiers moyens doivent» en
se corroborant l'un l'autre et en s'éclairaDt
mutuellement, concourir à former un seul
et môme jugement. La pratique a besoin
d'être fondée sur la science, mais la science
a besoin également d'être redressée par la
pratique. C'est à ce prix seulement qu'on
peut être bon médecin ou bon juge. La doc-
trine théologique pour poser les principes,
l'habitude des choses spirituelles pour les
appliquer avec discernement. Mais il est
aussi impossible d'établir des règles rigua-
reuses à ce discernement intérieur par le-
quel l'flme reconnaît ce qui est de Dieu,
qu'il est impossible d'en établir de théolo-
. giques pour tous les cas qui peuvent se
présenter. C'est un don, une grâce» une
lumière du Saint-Esprit qui ne se commande
pas, qui se demande avec humilité» et à la-
quelle il faut se soumettre également avec
humilité, quelle que soit sa décision.
Le troisième moyen, certain, assuré, in-
faillible, c'est de recourir à l'autorité de
l'Eglise. Toutes les fois qu'il y a jugement
de sa part, il y a vérité, puisqu'elle est assu-
rée de l'assistance du Saint-Esprit. Or il y a
dans TEglise des pouvoirs constitués de
Dieu môme, non-seulement pour discerner
entre la lèpre et. la lèpre, mais aussi pour
gouverner et juger, administrer et décider.
Ce serait une œuvre schismatique, de récu-
ser leurs senteiK5es» upe grande témérité, de
les prévenir dans les cas douteux.
Mais le moyen pour les juges eur-mémes
de discerner entre visions et visions? Outre
les deux premiers que nous avons indiqués»
il en est un troisième, relatif au vision-
naire exclusivement, et qui consiste à s'as-
surer des dispositions les plus secrètes de
son âme. Est-il humble au point de se défier
extrêmement de lui-même, et soumis à la dé*
cision de ses juges, quelle qu'elle doive inter-
venir? En l'absence de cet esprit de sou-
mission, il faut toujours juger que ce n'est
pas l'esprit de Dieu qui 1 inspire. Tous les
maîtres de la science sacrée sont unanimes
en cet avis, fondés sur le principe déjàé/iiis,
que l'Esprit divin ne saurait être divisé ni
contraire à lui-môme; qu'il ne pourrait ni
faillir aux promesses faites à r£glise» et i>8r
conséquent établir des juges au-dessus
d'elle ou à oôté d'elle, ni donner sa grâce
aux superbes. Si l'esprit prophétique esi
1183
VIS
DES MIRACLES.
VIS
1186
^soumis aux prophètes, ainsi que ledit l'Apô-
tre, à plus forte raison la même subordina-
tion existe envers TEglisc. Le temps n'est
plus où des nations livrées à Tesprit d'er-
reur avaient besoin de thaumaturges puis-
sants par leurs paroles et leurs œuvres, pour
IMsser des ténèbres à la lumière; où la na-
i tion juive, gouvernée théocratiquemcnt et
ï dirigée jwr une Synagogue sujette à Terreur,
: «Tait besoin d'un Jérémie ou d*un Ezéchiel,
pour revenir à la vérité; un tel ordre de
choses est changé sans retour : toute vérité
est transmise par TEglise, de sorte que rien
D*est sûr, s'il n'est proposé par elle, et rien
B*est vrai de ce qu'elle rejette.
C'est à ce caractère d'humilité et de sou-
mission que furent marquées les visions de
sainte Thérèse en particulier, suivant l'ob-
servalion du savant cardinal Bona, dans son
traité du Discernement des esprits; et il pro-
JM>se la conduite de cette grande sainte
comme la meilleure de toutes les règles a
suivre dans la matière, et son exemple
«ïomme « la pierre de touche propre à es-
sayer les révélations qui se présentent et
discerner le bon esprit du mauvais. Sainle
Thérèse craignait toujours les illusions de
. Satan; au point que, loin de demander ou
seulement de désirer des visions, elle priait
Bieu de la conduire par les voies ordinaires
à l'accomplissement des desseins qu'il lui
inspirait. Le démon ayant coutume de de-
nnander le secret sur ce qu*il révèle, elle
entendait toujours au contraire que l'esprit
qui lui ap))araissait, la pressait de commu-
niquer ses révélations à des hommes doctes,
afin de ne pas encourir le danger d'être ou
de se croire séduite en les tenant cachées...
Elle obéissait très-exactement à ses direc-
teurs; et après ses visions, elle faisait de
nouveaux progrès en charité et en humilité.
Elle s'en rapportait de préférence à ceux
aui lui montraient moins de crédulité et plus
e déOance à l'égard des faveurs dont le ciel
la comblait; et elle préférait ceux qui en
repoussaient l'idée avec plus de sévérité...
Ceux . oui entretenaient quelques liaisons
avec elle, s'en trouvaient excités à la mo-
destie, è la piété et à Tamour de Dieu ; tel
était le fruit de ses entretiens, si quelque
mauvaise disposition dans le cœur do ses
auditeurs ne venait l'empêcher de naître ou
de prospérer... Elle aimait la solitude, fuyait
les conversations inutiles, et se tenait con-
stamment éloignée de toute afTertion aux
choses de la terre. Elle recevait d'un esprit
^al la- prospérité et l'adversité. Les hom-
mes les plus doctes ne pouvaient jamais
reconnaître dans ses révélations, ni dans les
circonstances qui les accompagnaient, la
moindre opposition aux règles de la foi et
de la perfection chrétienne, rien de ré[)ré-
hensible. Si l'on observe de pareilles mar-
aues de sainteté dans quelques personnes,
ne faut nullement douter que leurs révé-
lations ne viennent de Dieu. » (Discern. des
esprits, ch. 20, n* 3.) Nous citons avec com-
ulaisance ce long fragment d'un auteur cé-
lèbre, afin de mieux montrer par une auto-
rité imposante, que dans Tœuvre si difficile
du discernement des esprits, il faut avoir
un grand égard aux qualités personnelles de
ceux qui se prétendent favorisés de visions
divines. Mais citons encore :
« 11 faut avant tout considérer attentive-
ment, dit le pieux Gerson, quelle est la per-
sonne qui prétend être favorisée de visions
divines : si elle est saine d'esj>rit et de juge-
ment.Rechcrchersi quelque affection ou quel-
que passion violente ou profonde ne trouble
F oint ses facultés; s'assurer si ce n'est point
effet d'une première ferveur de dévotion,
ce qui n'arrive que trop à Tégard des jeunes
gens et dos femmes. 11 faut tenir compte des
antécédents de la personne, de son éduca-
tion, de ses habitudes, de ses goûts, de ses
inclinations naturelles. 11 faut même s'en-
quérir si elle est riche ou pauvre; car les
riches sont accessibles à Torgueil, princi-
palement h cet orgueil secret qui sait se dis-
simuler à leurs propres 3eux; et les |>auvres
ne sont que trop enclins à la fourberie et
à des spéculations de toute sorte, pour se
mettre en relief et acquérir de rimj)ortance.
Il faut par-dessus tout se tenir en garde con-
tre cet orgueil secret, que saint Bernard
appelle un mal subtil, et qui s'alimente de
Inumiliation, des jeûnes, des austérités;
qui se crée des éléments dans les opprobres
et la mort même et Jusque dans la virgi-
nité. 11 ne faut considérer aucun état de la
vie comme exempt d'orgueil, puisque la
vertu même n'en est pas exempte. Or la
pierre de touche, pour reconnaître cet or-
gueil secret, c'est de ré^îlamer lobéissance
et la soumission des flmes qui se prétendent
favorisées de visions : si elles ne veulent pas
soumettre leur jugement, c'est la marque de
leur orgueil, et par l'orgueil, la preuve de
la fausseté de leurs révélations. 11 faut con-
sidérer encore, si la jîcrsonne tire vanité
des faveurs qu'elle croit lecevoir, ou si elle
les carde en son intérieur comme un baume
[>récieux dont elle craint de laisser évaporer
a bonne odenr.
« Et si ces révélations étaient de nature h
être communiquées en public, il faut voir
non-seulement le bien et l'édification du
moment, mais encore la portée et les suites;
car il arrive souvent guo sous le prétexte
d'un bien actuel et présent, visible et tangi-
ble, pour ainsi dire, l'ange de ténèbres,
transformé en ange de lumière, prépare des
désordres et des scandales. Cf qui semble
être un bien présent, mais spécial et parti-
culier, peut devenir, cri se généralisant, la
source des plus grands maux. 11 faut donc
considérer la fin, la tendance même de la
révélation, et se demander dans quel but
Dieu la ferait.
« Partout où vous trouverez une fin mau-
vaise, inutile, indigne de Dieu, opposée à
la doctrine de l'Eglise et des Ecritures, la
glorification du prétondu visionnaire, et en
lui un esprit rebelle, oui donne plus volon-
tiers des avis qu'il n en reçoit, dites que
c'est une fausse révélation. Et de telles gens,
dit saint Jean Climaque, n'ont pas besnîQ
liS7
VIS
DICTIONNAIRE
VIS
Ittt
d*un démoa pour les (enler , parce qu'ils
sont leur propre démon à eux-mêmes.
« Mais, ajoutez-YOus, si le vojant est tel-
lemeol assuré de la Yérité de sesTisionSi
qu*il ne puisse pas même concevoir utf
doute, comment et pourquoi l'astreindre h
le soumettre au jugement d*autrui ? Nous
répondons : Dieu n'est pas le Dieu de la
division ; il ne peut pas révéler à celui-ci
en particulier une chose, et la chose opposée
à son Eglise. 11 ne peut pas donner a son
Eglise Tautorité de la doctrine et du gou-
vernement , et affranchir do celte même aur
torilé les enfants de TEglise.
« Mais qu'on prenne garde aussi à la
fausse humilité : il est aussi facile de dire, je
suis un grand pécheur, de se proclamer in-
digne des faveurs du ciel, qu'il est facile de
dire, Dieu m'a révélé. La véritable humilité
se reconnaît aux œuvres bien plus qu'aux
paroles.II y a même l'orgueil de l'humilité.»
De ce qui précède, nous nous croyons en
droit de conclure, que toute annonce de vi-
sions et de révélations, que tout ce qui sort
de l'état habituel, doit être tenu pour suspect
jusqu'à preuve du contraire. C'est à tort,
nous Pavons dit, que Ton se reporto par la
pensée aux visions et aux inspirations aes pa-
triarches et des prophètes de l'ancienne foi,
puisque cet ordre de choses a cessé depuis
bientôt vingt siècles. D'un autre côté. Dieu
ne peut pas , ne doit pas l'éserver de révé-
lations importantes , soit comme dogme ou
comme morale, en faveur d'un de ses amis en
particulier, quelque saint et privilégié qu'il
soit, parce quel'Kçlise est 15, qui serait frus-
trée dans ses droits. Or, du moment que
toute importance dogmatique est ôtée aux ré-
vélations et visions particulières, la question
du discernement des esprits perd elle-même
de son importance. Mais, si cet ami de Dieu,
que nous supposons, prouve par des œuvres
merveilleuses la mission quil a reçue? Si
ce sont des œuvres d'homme, la preuve est
nulle ; si ce sont des œuvres divines , elles
s'accompliront dans la ligne que nous ve-
nons d'indiquer, celle de l'enseignement
de l'Eglise et de la soumission à ses juge-
ments. Mais c'est limiter, direz-vous, l'ins-
piration divine, retrancher l'œuvre de Dieu?
Oui , en dehors de cette même ligne. C'est
Dieu même qui Ta tracée.
Nous ne nions pas que de grandes et
belles œuvres n'aient commencé par des révé-
lations particulières, témoin l'institution
de la fête du Saint- Sacrement; mais ici,
comme toujours, la question est revenue
au jugement de l'Eglise.
Rapetissée à rcdification des âmes ou
simplement aux intérêts mondains, cette
même question aurait encore assez d'im-
portance, pour qu il ne fallût pas davantage
en exclure rinlervenlion de ceux à qui il a
4lé dit : Allez et enseignez; vous êtes la
lumière du monde et le sel de la terre, gou^
vernez l'Eglise de Dieu.
• Ils ont donc grand tort , ceux-là qui s'em-
pressent d'accueillir et de publier, sans
autre garantie que leur jugement personnel,
toutes sortes de visions et de révélations» .
Ils croient travailler à l'édification de
l'Eglise , et ils préparent trop souvent des
erreurs et des déceptions aux âmes simples,
et presque toujours matière aux railleries
des incrédules.
Nous avons excepté les grands et émi-
nents personnages que Dieu lui-même a
élus et placés à la tête des peuples , soit par
le rang auquel il les a élevés dans son
Eglise , soit par les miracles qu^il leur a
donné d'opérer, soit par les vertus et les
œuvreS'Cxcmplaires et exce^^tionnelles aux-
quelles il les avait prédestinés; mais en*
core, dans les plus grands saints, les saints
même à miracles, toute vision et révélation
qui n'est pas confirmée par une démons-
tration subséquente, doit . être tenue pour
incertaine, jusqu'à ce qu'elle le soit par
l'autorité de l'Eglise. Le mépris ou le dédain
seraient de trop , il est vrai ; la réserve est de
di*oit et de prudence. î
Mais le danger de rejeter ou de mécon-
naître les dons de Dieu ; le danger de la
non-correspondance à l'appel de sa grâce?
Chimères de l'amour-propre et tentations
du démon. Ecoutez plutôt les conseik da
sage Gamal'rel : Attendez: si c'est Vœuvre is
l'homme^ elle s'évanouira; si c'est t œuvre U
Dieuy vous ne V empêcherez point. — Discedits
ah hominibus istis , et sintte illos : quoniam
si est ex hominibus condlium hoc , aut opuSf
dissolvetur : si vero ex Deo est , non poteri-
Us dissolvere illud. {Act. v, 38.) Souvenex-
vous que les œuvres de Dieu ne sont pas si
fragiles , et que si la çrâce « dispose avec
suavité les moyens , elle atteint avec fores
le but qu'elle se propose : — AttifCgit a
fine usque ad finem fortiler ^ et dispomt
omnia suaviter. » {Sap. vin, 1. )
111. Des visionncnrei
' A côté des saint Jean , évangéliste, a^%
saint Benott, des saint Ambroise, des saint
Grégoire Thaumaturge, des saint Martin de
Tours , des sainte Catherine de Sienne , des
sainte Thérèse , et de tant d'autres saints et
saintes dont les œuvres ont édifié l'Eglise
dans tous ;les siècles chrétiens , il y a ea
toujours aussi , et dans tous les siècles , des
visionnaires dont les égarements ont séduit
les fidèles , et quelauefois causé de grands
maux et de longs desordres. 11 suffit de rap-
peler ici Montan et ses extatiques , dont les
visions amollirent les âmes les plus forte-
ment trempées, au point de faire fléchir les
colonnes même de l'Eglise, témoin le sage
Tertulliep, sage au moins jusqu'à cette li-
mite. Après les visions des montanistes, oa
en même temps, celles* des différentes sectes
gnostiques ne causèrent pas de moins longs
malheurs. Les millénaires aussi avaient des
visionnaires. Vinrent ensuite les bogomileJ,
les vaudois , les pastoureaux , les ailumbra*
dos ou illuminés , les cathares, les flageh
lants , les prophètes du Dauphiné , les ooa-
tiques des Cévennes , et , en dernier lien,
les swédemborgiens , les martinistes , le5
magnétisés ^ tous gens à visions délirantes >
puiftflil ont cause <Ios scaiïtlales
[s. ÏÂniv hisïûire est eoiirnn?, et cette
ire môme est celle des elfurls »le Satan
détruire l'œuvre du Christ. Pourquoi
ts mettre .**iir la longue liste H es vi&mn-
rst à r^ti (le Prisrille, de Miiiiiuille et
lontan, avec Biiniesane et \ olentin ,
Dûucin , lùuï tie rFtoileet Jacob, lit le
ft de Hor»îJ:rîe , avec la liergère di Cret
leralier, aver. Swédcitibori; et Martïriei-
ualis^ avec M. Cahagnet ou M. Berbi-
r, pauvre fou qui enùeteiiait le public
a quelques années sculeiucut, et en
eurs volumes assez gros, de ses que-
s avec les farfadets el les lutins, pour-
ne i^s irrscnre sur la liste Mahomet
lêmo et Mai tin Luther? Le premier
roijstammcnt en avant ses visions di-
î et ses entretiens avec Tange Gabriel ,
imprimer h ses dogmes le cachet tle la
lilé; les historiens rexcuseut, il est
elprétende'nt que ce n'était quun jeu,
Pi plus savant de fasciner ses disciples :
elfe excuse aj^gravc la faute, fmisqu elle
«nge encriiue; mais pourquoi ne pas
ire rhoinme an mot, el convenir avec
u*il était véritablement visionnaire? El
I à Martin Luther, pourouoi aussi ne
e prendre au inol, lorsqu it s*accuse de
nlretiens avec le diable , et de n'avoir
Wnré la messe que pour céder à ses ins-
iuQS? Il est faoile de comprendre qu'il
loa |iour Satan clans la profanation des
^ saintes que dans leur abolition,
lis si , des hauteurs de ces généralités «
ne histoire du schisme et de l'hérésie
rail seule éclairer d*une lumière sufli-
^ , nous desrendons à une classe d'il lu-
is et de visionnaires qui n "oïit semé ou
té que leridirule ou lodieux , en le
m Irop souvent partager h des inno-
t , les noms d** Tbiola , de Jean de Ho-
lillade , du vénérable f>ère KuJe et de
e Desvallées ^ de dom tlerle el de Su-
eLabrousse, delà sœur Nativité, de
laume Poslel et de la mère Jeanne »
loinette Hourjgnon, des béguines de
drc vicnrlraient sç placer sous notre
le; sans r'omitler des noms odieut^ tels
ceut de laCnar[ïy,de la Bucailie, de
:jadie, de ColtinJ de Sin)on Morin,tle
nas Martin, de la Cadière, de Marthe
sier, de la Bavent, el de tant d'autres
* qui la religion n'était qu'un masque,
|i se moquaient eux-mêmes des nigauds
Jaignatenl leur prêter attention,
r il faut séparer en deux classes, ou
10 en trois, les faux visionnaires: les
sont le jouet du déinoîi, qui accomplit
œuvre par leur ministère; les autres
de |)auvres fous, que leur projire ima-
Iton jette dans l'extravagance « et les
BS enfin des hypocrites qui se joucnl du
lie. Or nous n'hésitons pas à le décla-
>iuf eri^eur d'appréciation de notre
e nombre des faux visionnaires est
ICOup plus grand que celui des véritables
*^Mes. Il est au moins de dix-ncul
VIS
1190
I* Les f i&ions démoniaques pouvoni tou^
jours se reconnaître à ce caractère : elles
sont en opposition, soil en princi|>Ct suii
dans leurs conséquences, avec les Iradi-
lions, le do^'mc, la discinline de l'Église ua
la morale chrétienne. Il n'est pas besoin
d'une haute habileté pour les reconnaître »
it suffit d'une certaine dose de théologie,
2" Les visions sufii^osées par des acteurs
liyjiocrites ont toujours un caractère de
personnalité cjui les distingue. C'est Tinté-
rét pécuniaire» la gloriole, la satisfaction
de la vanité, la tcmlance vers le but f oli-
tiqiie d'un homme, d'une coterie ou d'un
parti, I
Ordinairement elles contiennent des me-
naces [dus ou moins terribles en cai de
résistam e de la [>art de la race btimame ,
mais dos menaces vagues ou à terme indé-
fini.
Les unes et les autres manquent des œu-
vres de la sainteté, couïrae préédent, et
sont quelquefois accomikagnées de prestiges
ou de tours de gibecière, auxquels les gens
si^mples se laissent aisément surprendre »
mais qui ne s'élèvent jamais à la hauteur
du vrai miracle ou de la véritable proiihé-
tie. Ces faits, réputés divins par un public
ignorant, ne sont ni d'un ordre assez élevée
nt d'une naiure assez sainte pour qu'on y
puisse reconnaître l'œuvre de Dieu. Exem-
jde : la jambe de M. de Bescherant, tirée à
quatre pendant neuf jours, aura allor.^é
d'une ligne sur le tombeau du B. PAris ; Ni-
selte aura reçu soixante-quinze coups de
bûches au creux de ï'csloraac, de In main
du conseiller au parlement Carré de Monl-
geron {voy. art. Medard, col. 205 el 20Cj;
le gnostique Marc aulra cliangé une flole
d eau en sang aux yeux de la foule ébalde ;
le fanatique Chevalier aura lreml)lé sur
son lu au point d'en disjoindre lésais; je
demanderai ouest rœuvro sainte? Viniras
aura subitement ré^Kindu de célestes odeurs
dans son oratoire; je demanderai où est le
miracle, si le (arfuracur d'à côté a pu les
vendre; il aura débité une longue tirade en
langue polonaise, qu'il ne sait pas; je de-
manderai où est le miracle, s'il a reçu la
veille la visite d'une personne qui sait cette
langue? Puis, si je vois derrière de telles
maingances un [«ersonnage politique qui les
[»a>e ou promet de les pa^vcr, un nouvel
évangile ou une réforme, je dis : arrière lo
propïièleî Si j'y vois même des discussions
théolo^iqucs/des partis et des preuves h
faire, la semence de division» dans l'Eglise,
je dis: arrière la révélation, jusqu'à juge-
ment défmilifl Manifesta $unt auiem opéra
curnis : quœ sunt,,.. coniintioncs^ œmui(^tio'
nff, ir«r, rixcCt diuenBiomSf f^ciet..., (Gatat,
v,10.)
t 3" Les visions folles procèdent de dcui
causes générales: Tune purement physique,
el dans laquelle t'imaginalion ne joue aucuii
rôle, ou (lu moins ne joue pas le rôle |*riii*
cipaî; Faulro dans laquelle loul est imagi-
naire, ou du lûoins la cause physique ru*
saisissable.
Il9i
ZâG
DICTIONiNAIRE
ZÂG
il»
L'hallucination des sens existe souvent
avec la plénitude de la raison. La main sent
l'impression vive et subite du froid ou de
la brûlure , sans avoir touché un corps doué
de ces qualités. L'oreille perçoit très-claire-
ment un bruit qui n'a pas été produit. Des
objets purement imaginaires se peignent sur
la rétine ; de sorte qu'il y a sensation en
l'absence de tout objet extérieur qui la pro-
duise. Quand Tari de guérir aura trouvé les
causes de ces divers phénomènes , peut-
être en indiquera-t-il les remèdes; en atten-
dant, il n'y a pour combattre le mal que la
puissance d'une âme véritablement forte,
qui sache se mettre au-dessus de pareils
jeux de la sensibilité humaine, eil acqué-
rant, par des expériences répétées, la
preuve de l'inanilé do ces sensations anor-
males. Pour toutes les autres, il y a vision
réelle , et elle existe on elTet, et manifesta-
tion d'êtres d'un ordre extranaturel. Il y a,
par suite, déraison provenant du désordre
des sens, et conviction d'autant plus iné-
branlable, que la sensation est plus réelle.
Seulement l'homme à courte vue s'arrête à
la sensation , sans s'assurer qu'il n'y a rien
derrière elle, et qu'il est tout a la fois l'agent
et le patient.
Le désordre des idées, qui n'est point
j-roduit par une cause aussi saisissable, au-
trement dit la folie, est d'un genre très-
multiple. La monomanie religieuse n'en
est qu'une espèce , et le genre spécial
des Visions dépend des dispositions .et du
tempérament de chaque malade , ou d'une
cause accidentelle qui échappe souvent à
l'appréciation.
Les lymphatiques ont plus souvent des
visions terribles, les sançuins , des visions
délectables. Des gens qui ont vécu dans le
désordre des mœurs, tout en conservant la
foi , se trdtisforment en apôtres ; il j a anssi
des visions par similitude, et pour ainsi
dire par contagion ; il suffit de l'annonce des
visions de quelqu'un, pour en développera
germe dans une autre personne.
Lorsque ces accidents arrivent à des gens
dont les antécédents ne sont pas en rapport
avec de telles faveurs, ou lorsqu'ils soot
accompagnés de quelque extravagance,,
on y reconnaît aisément la folie. Mais lors-
que l'extravagance n'est manifestée par
aucun autre signe, et lorsqu'ils surviennent
à des personnes livrées à une tendre piété,
soit par état, soit par habitude, alors com-
mencent les incertitudes. Alors aussi il faat
faire l'application des quelques règles pré-
liminaires que nous avons posées d'après
les plus grands maîtres.
Quiconque aura étudié ces questions aa
seul point de vue théorique, sera trop porté
à y trouver du surnaturel ; et quiconque les
aura étudiées au point de vue exclusif de
l'histoire naturelle, y. verra trop souventdu
naturalisme. ( Yoy. lart. Extase. ) Nous
croyons, dans tous les cas, que le parti deU
défiance est le plus sage, et qu'il y a bien
moins de danger à repousser d'abord, saof
à examiner ensuite. Et si on nous objecte
ce texte de saint Paul : Spiritum noliie ejatm-
guère y prophetias noUte spemere , doos
répondrons , en citant la suite du même ,
texte : Omnia autem prohate^ quod bimum '
est tenete, ( / Thess. v, 19.)
z
ZACHARIE, — le onzième des petits pro-
phètes, était fils de Barachie et petit-fils
d'Addo. Il revint de Babvlone avec Zoroba-
bel, et commença à propnétiser la seconde
année du règne de Darius fils d'H^staspe,
dans le même temps qu Aggéo. On ignore
les circonstances de sa naissance et de sa
mort. Il ne faut le confondre avec aucun des
autres personnages de ce même nom qui
sont cités dans rEcriture; celui-ci n'est
connu que par sa prophétie, insérée dans le
canon des livres sacrés, et par le peu de pa-
roles qui lui sont relatives aux chapitres
cinquième ot sixième du livre d'Esdras.
La proiliétie de Zacharie est la plus
•étendue de celles des petits prophètes; elle
passe aussi pour la plus obscure; cependant
ïl nous semble que la plus grande partie des
difficultés sont provenues de ce que les in-
terprètes n'ont pas considéré qu'elle était
souvent rétrospective: c'est-à-dire, que le
prophète traduit en un langage métapho-
rique, et transforme en visions plusieurs évé-
nements û6\\\ accomplis ; son but étant moins
d'&nnoiicer laveinr, que d'cncouraiçer le
peuple juif à surmonter par sa constance les
obstacles que les nations voisines lui susci-
taient dans le rétablissement du temple et
son complet rétablissement à lui-même en
Judée.
Les premières paroles adressées par le
prophète au peuple revenu de la captivité,
sont datées du^huitième mois de la seconde
année du règne de Darius, par conséquent
vingt-huit ans après le retour. Cést une
exhortation à marcher dans les droites voiei
du Seigneur; elle est renfermée dans lessii
premiers versets.
Au septième commence une vision rétro-
spective en partie, prophétique en partie. Le
[)rophète se reporte par la pensée à la fln de
a captivité. Il aperçoit Cyrus et ses guer-
riers montés sur des chevaux de diverses
couleurs et se reposant dans un lieu om-
bragé de myrtes, après avoir parcouru la
face de la terre et établi partout une paii
profonde. Il aperçoit quatre cornes, em-
blèmes d'autant d'armées et peut-être d'au-
tant de royaumes qui ont dévasté Jérusalena
et la Ju'lée, et ouatre forgerons chargésidô
ZAC
DES MIUA(Xr:S.
ZAC
1191
. Ces quatre cornes sein bleui re-
les peaples de rMumée, île l'An-
SyriCt et do l'Assyrie, liomplésjes
S pir Saliimitasar, Scnnnrlicrri), Na-
^iiosor, et le dernier \mr Cyrus. Jl
temps do rétablir Jérusalem, ses
ne sont |>lns;lfî soixâritc-di\ièmc
rédile [tir Jéréiuie est nrrivi^e, iste
Unifenimuit annuê est. Aussi le [»r<H
it-il biesdôl un messager qui s'ein-
*iilier pneniire les iliniensifm'^ de Jé-
el iidresi>e-l-il atii êflplifs celte
e invoinlion : O f^n/ez de la terre de
, di£ le Sritjneur, vous que f ai dix-
Ujt (fuatre renf$ du etW, â 5ïaw qui
^ Babufone^fntfez.
out celri est «(Monifilî, nous avons
ibj^loiie, et déjà une génération à
fcjmis lors sur la terre, sans que le
rail daigné prendre g;irde h nous;
m re^lc ouverte et sans dérciiîîc, il
est pas permis de relever le lenq»le
I Dieu* \os nations voisines nous
t des obstai les, si ntms ne sommes
^iis dans la Bnbvlonie, tious le
dans nos propres foyers.
I prenez courage, voiei ce que le
vous annonce de la f^art du Sei-
Jérusalem sera reconstruite, elle
SCUfrlée, autant et plus peut-être
Va jamais été. Voilà le lemps qui
le tcnqis de la conversion des na-
ftrs Jérusalem sera la métropole de
et en attendant, sacliez que vous
I pêujile, que je suis votre vengeur,
^lui (pii vous louche, me touche h la
[ de \œ\ï. Kioulez:
]lem$\'tendrn au delà de se$ muraillej^
ie la mullitude de seg habiianU et de
mbreujc troupeaux^ et je st rai moi-
t le Seitjneur^ un mur de feu tout à
et un fanal au miliru d'elle Je
' la main sur les nationn qui vous
uiilft elle» deviendront la proie de
^illes araient fait leur» esclaves
ros canliffut'S d\Uletfres^e^ fille de
fce quej^e vienu, et J habiterai au milieu
dit le Seifjnctir, kt en ce jour beau-
fUiiirms »e conierdront aa Seifjncur^
tudront mon peuple, et vous serez
pitale^ dit le Seigneur tt le Sel-
iiluerMcTfi (Utns la Terre-Sainte^ Juda^
loge, et il habitera de nouieau Jeru-
Hf toute (hair se taise devant le Sei-
^rce quil est sorti de son repos ado-
rela, le i»rophète anerroil le grand-
buai, couvert de vêtements salis et
Al>squ<! niliro li;d>it;itHtur Jrnis:deiii, |»r;c
tî iHMuiiuiiu vÀ jiiniciitorutii in mecliorjuii.
ûi, uiltH»miriiis«iiuini!i ignis la circuilu :
I ern in iïil-cUo rjus. 0, o fugitc de icna
tlicîl Uoniiaus* quiuiiarit in qiinttior vcii*
bfHîrsi vos, <iirit Dominus. 0 Siori» ftige mi;t!
Itid llli;i]ii KabyiûnU : (|Mi,'^ Uxv dicil (>o-
rt'lluiini : Post gloriain mi^^ilmc nd gcnlosi
ixTUiil vos : ipti eiiirn lotigiTil vos, inn-
ltiiCK:iili uiifî. Qni;i eccc e^n kva umtinm
er euÂ, et ennit ptsedii; liis. qui i^ervicbant
^DiCTtil?i?>« t>Ei>_MlHA€LES. II.
Intlant contre Satan. Jérusalem est consumée-
par le feu* mais n'en resle-l-il donc {>as
mCrae un tison? Oui, il en reste; le crand-
prêtre va re|>rendre ses fiahils de léle, le
Seigneur lui lait donner une milre splen-
dide, il jugera la maison de Dieu, car voici
venir OriVwf, le serviteur de Dieu, i^ Judée
va être hal»iiée de nouveau, et le peupla
juif va rentrer dans ses foyers, — Tout ceci
n'est encore cjue de l'histoire ; tous ces faits
sont accomplis : Orient c*est le nom de Cyrus»
car telle est sa signification dans la langue
persane; et de peurau'on ne s'y trompe, Za-
charie répète la qualiticalion qui lui avait
été donnée par [saïei celle de Serviteur de
Dieu, Jésus est le grand-prôirc en fonctions
h Babylone* qui, a|»rès avoir lutté contre
rinforiune^ et accompli son laborieui
ministère au milieu des douleurs et dus
larmes de la captivité, était revenu à Jéru-
salem triouifibanl et libre avec Zorol»aliel,
en vertu «les ordres de Cyrus, Jusque là,
c'est donc encore une vue rétrospective.
Il en est de même de ce qui suit : le (pro-
phète aperçoit le chandelier d'or remis h sa
place; les sept lampes sont remplies d'huile,
et sept flammes brillairtos sVdanccnt de
leurs becs; c'est Zoroliabcl qui la replacé;
mais du moins il y a ici une prophétie, une
firomesseeneourageanlepourZorobal»el. Il a
fondé le temple, il Tarhèvera; il a posé la pre-
mière pierre, il n a |dus bientôt qu'à ouvrir
la main pour donner auï ouvriers Tétain la-
miné qui doit lui servir de toilure; Kducei
lapide m primarium^ et exœquahit tjratiam
gratiœ fj ««..*., £7 vtdebunt lapidem stan-
neum in manu ZorobalteL
Ce[4endant le pioiihète joint à ceci deux
persoi^nages, qu il appelle lils de Totivier,
filii olei^ représentés par deux olives et deux
gerbes d'épis aux deux cOlés du cliandelicp
d or, dont le type est jdus diflicile à saisir.
Seraient-ce le grand-prétre Jésus et Zoro-
habel, les deux promoteurs de la ré édifica-
tion du temple? Cela est assez af»(>arent.
Faudrait-il rccliercher dans cette tljiure une
explication mystique? Le chanrlelier d'or
étant une allégorie relative au Messie;
Moise et Klic, ses deux images tyjnquts»
SCS deux représentants, Tun pouf la loi,
l'autre pour les j>rot)betes- ses deux témoins
sur le Thabor, seraient-ils ainsi désignés?
Cela peut être, et Fune do ces explications
n'exclut pas lautre,
î^ cinauièniè chapitre de la prophétie
présente des dilTicultés d'explication beau-
cou [v ulus grandes: Le prophète aperçoit
un volume vulaut» et selon la traduction
tïibi : cl rogiioscctis qui.t Dominos cxorritijum mi-
sit me. Ljiuda cl lit-luri», fttiu Sitni : ijuia ervc ep%
vrnio, cl li;At>ttaL>o iit iiu^dio toi, ail LUmiinus. F4:rp-
pticïibuntor gi nt* s rniitt^c ;)d Pononom in dit* Mb,
Cl cruntniihi in fMtpulom, et h;dot:ilM> in iiiihIio lui :
H srit*^ f|uî;i L>oMiiitus cKcrrittiuiii oiisîl nicid te.
Kl ItOHîiidelitt Itôdiioofi Ji]d:ioi pnitcm siinm in
erra sanoiirwaia : et eligel 4dhuç'Jeriij^;ilo.iii. SiU^al
«>itini% cnn> a bt'tc Doiuioi : citii» lûosurrexit il«
iKibiiaculo s;u)ctu suo, {lach.^ n, 4-15.)
33
1195
ZAC
DICTIONXAIÎIE
ZAC
plus Trais(>mblable des Septante, une foux
volante de vingt coudées de longueur et de
dix coudées de largeur Cette faux s'appelle
malédiction $ur toute la face de ta terre ^ elle
est destinée spécialement à moissonner Jes
voleurs et les parjures. Ces voleurs et ces
parjures scraienl-ce Juda et Israël? Ils ont
été parjures; mais voleurs î serait-ce Baby-
Jone? Elle a dépouillé toutes les nations;
mais où sont ses parjures? Seraient-ce enûu
là spoliatrice Babylorie et l'Egy^ite, fvarjure
envers Israël et Juda, auxquels elle promit
des secours qu'elle leur refusa aussitôt?
Dans ce cas Cyrus el Canibysct son tils, se-
raient la faux vengeresse, et tout ceci ne
serait encore que deThistoire. Maisil s'agit
j)eul-étre des Édouiites et des Galaadites»
Le prophète voit ensuite un vase de terre
cuite emporté par un ange, une lame de
plomb em|iortée à sa suite, une femme est
assise sur îe vase; elle se nomme Impiété.
La femme est précipitée dans le vase, In
lame de fdomb la recouvre; puis deux
•femmes, aux ailes d^épervier, enlèvent le
tase entre le ciel et la terre, et IVmfiortent
dans la plaine de Sennaar, où elles rétablis-
sent sur une base solide.
Nous croyons que celte femme nommée
Impiété, est la famille de Jacob, Juda et
Israi^l ; que le vase dans lequel elle est en-
fermée sous une lame de plomb, est une
fii^urc de la captivité à laquelle elle a été ré-
duite, el que les deux feuimes aux ailes
d*épervicr qui remnorlent «îans la t>laine
de Sonnaar, c'est-tVciire dans la iMéilie et îa
Bab\Jonie, sont la figure des deux villes qui
Tout réduite en cet état : savoir, Ninive et
Bàbylone. Tout ceci est encore rétrospectif.
if en est de même d'une partie du cha-
pitre suivaut; le prophète aperçoit sous de
nouveaux emblèmes les quatre momircbîes
aimoncées par Daniel: ce sont quatre cha-
riots de guerre, nommés (es quatre vents (tu
Sci(/neur, atltdés, le premier de chevaux
roux, le second de chevaux noirs, le Iroi-
^ième de chevaux blancs, le quatrîèuie de
chevaux iliversicolores el d'une force remar-
quable. Ces* quatre couleurs sont les em-
blèmes des quatre points cardinaux, suivant
les idées de FOrient, encore subsistantes
iiiaintcnanl comme du temps du prophète,
car eu Orient les itlées une fois tixées dans
Fespril des peuples n'en sortent plu*^. Les
die vaux noirs dirigent leur course vers
Taquilon, les chevaux blancs prennent après
eux la QiCnie direction, les chevaux diversi-
coîores iiiarcbent vers le nord; nmis ils
sont destinés h parcourir le monde entier.
li ntà>i question que [»our n»émoire des
chevaux roux, cest Tcnqui'*^ dMssyrie, et
•leur mission est acc^midie. Il nVsi pas au-
trement question des chevaux blancs, qui
re[>ré5er*lent Tempire grec, ni des chiîvaux
variés et vigoureux, qui représentera r*^m*
|) ire Tomaiu; leur mt«sion ne s*ac€omjtl»ra
que plus lard- Les clievaux noirs, représen-
tant ferapire de Perse^ viennent d'accom-
idir la leur, ils ont conduit jusqu'à son
trône ÏOrientf le serviteitr du SeitjncHr^ dont
le nom est rappelé ici ; VOrieni « donn
Tordre de rétablir Jérusalem et fie rehiliri
temple ; tout cela est accompli. MaîiiIi
donc à Tœuvre Helem, h Vœuvre Tobii
Idaia, Hem fils de Sophoniel è l'œuvre! qn
tardez-vous ? à Tœuvrel Jésus, fils de '
prt^tre du Très-Haut; le prophète
Dieu l'ordre de vous préparer des ri
d'or et d*argent; Et coronœ erunt h
Tobiœ, et Idaiœ^ et Ucm^ filio Sopàê
mémorial e in templo Domini,
Là se termine la secoade prophétie
Zarharie.
La troisième, postérieure de deux int
est datée de la quatrième année [de Dariu«
Le pro|diète commence par ordonner la siifi
pression des jeûnes que les Juifs avaipril
institués [tendant leur captivité en mémoir
des désastres do leur nation. Il veut
soient changés en des jours de réjouis _
et de solennité ; le Seigneur préfère îi
les jeûnes et à tous les sacrifices Ki piété oci
la tniséricorde, la justice el la charité, li
véracité et la concorde. Ne vous afllig.^
donc plus, ô Siun, vos maux sont pasj^és^
Le Seigneur vous a tlagellée parce que
étiez coupable, mais maintenant sesl
çrAres vous sont rendues, vos lîls
lillcs vont revenir de TOrient, y os rues ^
vos places publiques seront enci>mbrées do
femmes, d'enfants, de vieillards; vos vign«j
firoduiront tics vendanges ationdanle*^, r*»^|
champs de riches moissons; ia pluie niât
rosée des cieux descendront sur vous. IU>-i
son de Juda el d'Israël, vous serez bétiwn
[>nrmi les nations; de grands peuples, des
nations puissantes viendront adorer le Sei-
gneur k Jérusalem; de tous les pays, ô^
toutes les contrées de la terre on s'attâclicm
h vos vêtements et on vous dira : nous allons
avec vous, parce que nous avons nui dire
que le Seigneur était au milieu de vous.
Telle est l'analyse des huit premiers chu-
pitres de la prophétie de Zacharie, qui «Vt
à proprement parler jusque-là qu'uni* exhor-
tation aux Juifs revenus de ht ui I
rélahUr Jérusalem, et plus spéi . .;L le
temple du Seigneur.
Au neuvième, le prophète s'élanoehanir-
ment vers Tavenir, il aperçoit Ja ruine Ir
nations ennemies de la Judée, leialUn < r
de Jérusalem et les temps du Me^sir 11
(leinl le Désiré des nations h de tels Iraiti.
qu'il est impossible de le mé<!onnallre. M
voit Alexandre incendiant K ville de Tvr,
les Waibabées promenant leur redoutable
épée dAscâlon à Gaza, de Gnta à Acran^o.
Fardeau de la parole du Seigneur^ êétTH-
$41, fardeau de la parole du Seigneur amirt
la (erre de Uadraeh tt eontre Du » oj, %om n-
pair: (œil du Seifjtteur e»t favnruble è truite
les tribus d'Israël et à taxa tettrs nf/bmri«
ICmathf gui habite le^ confins d'hrnèU Tyr^
Sidon se reposant avec conjlance sur ftur
sagesse, Tyr s'est entourée de remparts, tlU
a amassée argent comme la poussière^ et ter
comme la boue des places publiifues^ Eh lf\e*l
U Seignntr la saisira, il briseta sa puisstmn
au milieu des flots ^ et elle stra dévorée par
te$ flammea, À$cakn fr rerrn^ ef il m (rrm-
bUrn de fratjeur : Gaza le verra^ ei elif en vfr-
sera des larmes de douleur^ de même Accaron^
tur son espoir sera /rrinoMi. Le roi de Gaza
pMra, A$cn(on dewearrra dt'sert. Le triom-
pfmteur divisera son (futindansAzot^ nonohs*
tant r orgueil des Philistins ; f arracherai de
(a bouche de ses hahilanls te sang de leurs
rietimeSt et d'entre leurs dents la chair de
leurs sacrifices abominables ; ceux d'entre
eux qui survivront^ devenus la part de notre
Dieu^ serviront de conducteurs en Juda^ et
ïe$ Accaronites seront mi^ au rang des Jélnt-
ëéens. Je Irnr ferai monter la garde autour de
ma maiiiofi^ rf, sentinelhs vigilantes^ fezac-
leur ne pa»sera pas au milieu déciles, car je
te nierai moi-même. Tressaille d^alltgresse^
fUlt de Sion^ pousse des cris de joie, fille de
Jfrusalem , voilà ton roi gui vient et qui
i*apporte ta justice et le salul ; il est pauvre
€i monté sur uneânesse accompagnée de son
poulain {VM^),
Voîlh la propbi5lie> innintonant [*1aronH
l'histoire en regard. Le f>rrj[iliètc parlait* tic
la sorte Tan 518avant Jésus-Chi Lsl.
En Tan 332, Alexaiulie .s'eiii|ïaie de Tyr
Après un des sièges les i-his uiémoralile^ de
ranti({uilé, et la livre aux llammes ; il |)reiid
Asi*akui et le delruilî Oaïa, et traîne nihu-
mainetnenl IWiis, son gouverneur, au-
tour des rcmpflrls de la ville désolée; la
Pliénicie, la Syrie, la Célésyrie tombent en
son pouvoir.
En Tan 160, Juilas-Ma» habée s'empare de
la ville d'Azotli et la dévaste. Dix ans fdus
tard, Jonalltas re|»rend Azoth et la hrOle
ainsi que les villes d'alentour ; il brûle dans
le tetn|de de Dagon huit mille habitants qui
y avaient cberi hé un refuge; il détruit As-
calon, Accaron ; le reste dei habitants sont
forcés d>mbrasser le ludaïsmc.
¥.n 125, Jean Hyrcan dévaste Tldu-
mée, et contraint ceux des Iduniécns qui
sont restés dans la pays à recevoir la cir-
concision.
Kn Tan 107, Ariatobule s'empare de la
Tille de Tyr.
En Tan 102» il fait la conquête de rituréc,
la dévaste et force les Uuréens échappés au
nia>sacrcde recevoir la circoncision.
En 9ÎI, Siuinn et Alexarulre Janiiée pren-
nent Gni-}, relevée de ses ruines, la rasent,
a|jrès V avtiir commis les plus grandes inbu-
iTianilés, et dévastent toute la province.
(1570) Omis rerbi l>oniini in iftrra lîurlradi, H
lhi]n.i$ci t'cipJfH (jus ; qtii;i Doinini esl nciilns lr«-
miniii, cl omnium Irihituni tsraH. tinalti qi)ùr|tifî in
Irrtninis rjns» H Tynis, et ShIoiî : n.ss)iri»jis*»r<Jht
t|isj{)p4' sibl sapicittiiitn viiUlc. El :iMlili( ;i\it Tyrns
niuiitticHirm suriin, vi ioucoi vavit ^rgentMui ijinisi
bamuii», cl anrîini iil lutuni pliUrMruïu. Kcrc Ut>-
minus ^toKsiilcbilram, cl pcirulicL in iiiâri fortilndi-
nem i*jiis» t:i luvc igni iti'vinaljilur. Vidrbil Asraloii,
et tkiiicUit; et G:*7.a» cl dok-ltit iiimis; cl Arraroii,
qitoniam contiisaesl spvftejus: ripcribil rcxdeCaxa,
i'I Aj^raloii non lialHlahiUir El scilcbil svpat ator
in Azulci,i:t flispJTtlaiti supcrbiaiit PIiilislbinmuin.El
•uferain gaiiauincni l'jiis iïv oic ejus» cl abominu-
tuutc^ cjiÉS Je niedio ilt^iUinin rjiis, et roliiKint'lur
dtani ipsc Deo nuiilro, cl crit «piasi ilux iu Juda, cl
Enlin Tan 36 de Tère vulgaire, Jésus*
Chrisl, le roi juste et jiacifique. entre e^i
Iriomplie h Jérusalem, monté sur uneânesse
accompagnée de son poulain.
Le prophète continue de la sorte, erïlre-
mélanldan^ son récit les gloires du Mcsmc
et les gloires des Machabées, imraortc I hon-
neur, les unes elles autres, de la nation
Juive, quoique d'un genre dilTércnt. Mais
ici nous sonmies obligé de paraphraser, car
le style du prophète est si ra[»ide, si con-
cis, Il dit tant de choses en si peu dt pa*
role^, qu*il sérail difficile de le comprendre
autrement.
Et je ferai disparaître les quadriges (de la
terre) d*Ephratm ^ Jérusalem naura plus
fticsoin) de coursiers, tous les arcs propres
a la guerre seront brisés, il apportera tu
paix aux nations y et sa puissance s* étendra
d'une mer à loutre, du rivage des fleutesjus-
qu*nux confins de lu terre, tu cw, par le sang
de ton testament (ô divin Messie), arraché
les captifs du lac sans raii (ces saint s patriar-
ches^ ces saints prophètes dont lame soupi-
rait après ta cfnwf ;; tournez vos regards vers
votre libérateur, captifs pleins d espérance.
Mais il faut que je t'annonce aujourd'hui
vn double bonheur (4 S ion), fui tendu Juda
comme un arc dans ma m«m, J'ai rempli
Ephrnim (romme mon i'ar(pifds);/f donnerai
la victoire à tes fils, ô Sion, sur les fils de la
Grèce: tu seras comme le glaive des héros
(à remontre des desi.endants d'Alexandre).
iit te Seigneur Dieu manifestera contre eux
sa puissance, ses traits voleront comme la
foudre: le Seigneur Dieu embouchera la trom-
pette^ il se précipitera comme la tempête im-
pétueuse. Le Seigneur des armées protégera
(tes tlls, ô Juda,) Us dévoreront. Us accable-
ront des pierres de leurs frondes ;ils s'enivre-
ront (de carnage) , comme on s'enivre de vin,
ils se gorgeronî comme des lagênes^ comme
les réservoirs de l'autel (qui regorgent du
sang des victimes). £l le Seigneur^ leur Dieit^
les gardera en ce jour comme wn troupeau
chéri: et (les fils de Matbatias) s'élèveront
dans la terre (qui est Thérilage du Seigneur)
comme de saintes (et puissantes) co/o«fïfj( ;
tel elle ne cessera de produire pour ses ha-
»itanls) ses meilleurs dons, ses fruits les plus
beauXt ce froment qui nounit les hoînmis
forts (1380), ce vin (si doux) que préfèrent
les vierges (1381).
Après avoir jeié de nouveau on coup-
Acraron quasi Jcbiisa;us* El circimulalio rtoniura
nicam ex bis, qui inililaiil mibi eiinU^s cl rçvcricu-
U»s, t'i non Irantiibil snprr vos ni ira exaclor : quia
nutic vidi in onilis mcis. Exsulia salis, filîa Sma»
jubila, niia Jcrusaluin : ecce ntï Tucs vcmcl libi
jua»s, cl salvator : ipso panpiT» cl asccndcns >«•
inn- a!»iaaiL), cl super |iubiuii filtutii asiciu*. (Zac/n,
(lù81») r/cst ainsi fpie les nif^îllnirs iradiict^'Ur^
OHl rendu les expressions licbraîqncs dont sainl Je*
rônie a fait le {rumentum eUctornm cl le riimm cfjr-
minant viigiue§, qui seudiltîiil favoriser eicîuài\e-
nient riuliTprftation mystique,
(I58li El dis(H'rdani quadrii;am et Fphraim, e%
equiïiu ik' Jcrusalero, cl dissipabllur arcus ImUi; rt
' lyclur paceui GaUibus, cl polcslas rjui a ravi
bqy
1139
ZÂG
DICTIONNAIRE
ZAC
110»
«fœil rétrosnectii' sur les malheurs de la
ludée, et ridolatrie qui les lui a attirés Je
prophète continue de la sorte l'histoire des
Blachabées, qu'il avait un moment interrom-
pue dans son élan poétique :
Ils seront semblables aux géants qui pé-
trissent sous leurs pieds la boue des voies
publiques au jour des batailles^ et ils rem-
porteront la victoire parce que le Seigneur
sera avec eux, et ils culbuteront chevaux et
cavaliers. Je rendrai puissante la maison de
Juda, je sauverai la maison de Joseph et je
changerai (leurs douleurs en réjouissances)
parce que j'aurai pitié d'eux^ et ils redevien-
dront ce quils étaient avant que je ne les eusse
rejetéSf car je suis le Seigneur^ leur Dieu^ et
je l'es exaucerai. Il» seront comme les géants
dEphratm^ leur cœur nagera dans Vivresse
de la joie ; leurs fils en seront témoins^ et se
réjouiront eux-mêmes^ leur cœur tressaillira
dans le Seigneur. Je sifflerai^ ils se rassem-
bleront (au siçna1\ car (ils reconnaîtront
rappel) ae celui qui lésa rachetén^ et je mul-
tiplterai (leur postérité) comme Taraû multi-
plié celle de leurs ancêtres. Je les répandrai
au milieu des peuples^ ils mHnvoqueront de
tous les points de la terre^ je leur donnerai
de nombreuses famillet^ avec lesquelles ils
reHendront (à Jérusalem.) Je les ramènerai
de la terre d Egypte^ du pays d'Assyrie, je
1rs établirai élans {\a contrée féconde de)
Galaad, (dans les riantes vallées) du Liban^
il y aura à peine place pour tous.
Il traversera le détroit^ il fendra les va-
gues de la mer^ il remuera le fieuve jusque
dans ses profondeurs^ et Vorgueil aAssur
sera humilié et le sceptre de VEgypte s'éloi-
gnera de lui-même. Je les fortifierai dans le
Seigneur, et ils marcheront sous Céjide de son
nom^ dit le Seigneur (1382).
Ce peu de mots nous semblent faire allu-
sion à beaucoup d'événements, d'abord aux
ambassades envoyées à Rome et à Lacédé-^
mono nar Jonathas et par Simon; ensuite à
la brillante campagne des trois mille Juifs
auxiliaires envoj'â par Jonathas h Démé*
trius assiégé dans son palais d'Antioche, sur
iisque ad mare, ci a fliiminibus us(|ue ad fines tcrrae.
Tu quoque in sanguine testamenti tui emisisti vin-
ctos tuos de lacu in quo non est aK|ua. Convertimini
ad inunitionem vineti spei, hodit^ , qtioque annun-
tians diiplicia reddain liDi. Quoniam eitcndi mihi
Judani quasi arcum, implevi Ephraim : et suscitabo
fiKos tuos Sion super filios tuos Gnecia : et ponam
le quasi gladiuin lortium. Et Domîuus Deus super
eos videbitur; et cxibii ut fulgur, jaculum ejus : et
Dominus Deus in tuba canot, et vadel in turbine
Austri. Dominus exercHuuin proteget eos : et devo-
rabunt, et subjicient lapidibus fundx : et bibcutes
inebriabuntur quasi a vino, et replebuntur ut
Ehialaî, et quasi cornua altaris. Et salvabit eos
ominus D:;us eorum in die illa, ut grcgeni populi
sui ; quia lapides sancti elevabuntur super lerrani
ejus. Quid cnim bonum ejus est, et quid pulchrum
ejus, uisi frumentuin dectorum, et viauui germi-
nans virgincs. (Zach,, ix, 10-17.)
(1382) El erunt quasi fortes conculcantes lutum
viarmu în prsclio; et bellabunt, quia Dominus cum
eîfi; et confondentur ascensores equorum. El confor-
tabo domum Juda, et domuin Joseph salvabo ; et con-
vertam eos quia miserebor eorum ; et erunt sicul
rOronte; de plus, aux humbles arances
faites par les compétiteurs du trftnede Sfrie
h Jonathas et à Simon, qui dès lors devien-
nent les arbitres du pays et font |>eneber la
balance en faveur de qui bon leur semUe ;
enfin à la retraite des troupes égyptieoues
envoyées par Ptolémée-Lalhvrc au secôur»
de Samarie, qu'assié{;eaient les deux fils de
Jean Hyrcan, Aristobule et Antiçone» contre
le gré lie la reine Cléonfilre, qui songea ud
moment à priver son fils du trône d'^gjple,
à l'instigation de ses deux ministres, Cnel-
cias et Ananias, juifs Tun et l'autre. A cette
époque, les Juifs étaient pour ainsi dire
maîtres en Egypte, tant par; leur nombre
que par leurs richesses. Ils jr élevaient le
fameux temple d*Onion, qui rivaliserait
avec celui de Jérusalem ; le princi()al cobi-
merre était entre leurs mains» leurs discus-
sions religieuses troublaient toute la ville
et la provmce d'Alexandrie.
Le prophète continue de la sorte : Liban^
ouvre tes portes^ afin que le feu dévore tes
cèdres ; pleurez, ô sapins, car les cèdres sont
tombés, les plus magnifiques nont pas été
épargnés ; pleurez, chênes de Basan^ car les
forêts les mieux gardées ont succombé sous la
hache. Voix des bergers qui poussent des gé-
missements, parce quMS ont perdu leurs
gras troupeaux: voix des lions mi rugissent^
parce que les forêts du Jouraain ne sont
plus.
Voici ce que dit le Seigneur, mon Dieu^
paissez les troupeaux de la boucherie^ ceux
que leurs Dossesseurs égorgeaient sans piViV,
quils vendaient en disant, béni soit le Sei-
gneur, nous sommes riches. Leurs pastturs
ne les épargnaient pas,^ et moi je n'épargnerai
pas plus longtemps les habitants de la terrt^
dit fe Seigneur ; voilà que je livrerai les hom-
mes chacun aux mains de ses voisins et aux
mains de son roi; ils ravageront leur pays,
et je ne les délivrerai pas de leurs propres
mains, Cest ainsi que Je paîtrai le troupeau
de la boucherie, entenaez-vous, pâtres mer-
cenaires ({363)1
11 est facile de reconnaître à ces traits les
fueninl quando non projeceram eos ; ego enini t>o-
minus Deus eorum, et exaudiam^ eos. tk ervoi
quasi fortes Epliraîm, et kctabitur cor eoriun quasi
a vino : it fitii eorum videbum, et kcubimtur, et
exsultabit coreoiiimin Domino. Sibilaboeiset €0llg^^
gadio iilos, quia redemi eos; et rouiliplicabo eos ii-
eut anle fueraut mulliplicati. Et semiiiabo eos in p»-
piilis, et lie longe recordabuntur mci ; et \ivent cum
fUiis suis, et revertentur. Et reducain eos de Tem
-^gypti, et de Assyriis cougregabo eos. et ad Ter-
ram Galaad et Libani adduciin eos, et bob îbw-
nietur eis locus. Et transibil in maris freto, H
pcrcutiet in mari fluctus, et copfundenlur onaia
proftmda fluminis, et buiuiliabitur supeiîtia Asuur.
et sceptrum ifigypti recedet. Confortadie eot ia
Domino, et in noniine ejus ambubibiuilv dicil Do-
minus. {Zaeh,, X, 5-12.)
(1585) Aperi Libaue portas tuas , et comcdat
ignis ceilros tuas. Ulula abies, quia cecidil cedn».
Suoniam mngniflci vastati sinit : ululale qnercos
asan, quoniam succisus est saltus raunitus. Voi
idulatus pasloruiu, quia vaslata est magnificc»-
tia eorum : vox rugitus leonum, quoniam TasuU
est superbia Jordanis« Uaec dicit Domiaus Heiis
H
?.A(:
DES MltiACLES
ZAC
Wk
leires civiles iiiû eu^anîjlaiilèrenl |jeii-
mt tic longues auiici^s \ë Syrie at>res la
loit il'Anlio«:Kiis-Hpii>lîaiic, et hs succès
jjelonathîis, >le Sinion» de Jean Hyrran àu-
PdeïJlthi Joonltiui, dans lu Pfn5nirie, la Syrie,
le i,iban et jusque en Aralïie» Ce semit irop
oionger cet arliele, d'enlrer dans les
Jélails de Umi dVvénements, qui donnent
î(>endant de njab'ïi^ï''F'<^s dévclop[>etnents
aut (wiroles si conrises ilu proplièle, 11 IViu-
|4lrait, [HJiir eK|»liquer les neuvième» dixième
81 onzième rlia|»iires, rc|»rotJuire la plus
^grande partie du i>remier livre Ucs Ma-
chatiées,
D*ai»rès Tordre du Seigneur qui vient de
liiî être donné, Zarliftrie suppose qu'il de-
^nienl pasteur de troupeaux, el s*Qrme de
^^Wcut houlettes. Et jt me sniê choisi^ dit-il,
^^mtux hoiiteKes, /ai appelé l une du nom dr
^^^iiTÈ^jaîdonnt' à rmtire celui d^ALUx^iCE^
et fai conduit le troupeau au pâiuru*je. Et
É"<ii chiUÈt trois pâtres en un mots : je sais
devenu sans pitié pour eux, parce quifs
iaiéntsan$ ajfcrtion pour mo»'. Et fui dit :
je ne prendrai plus soin de vous puiire ;
meure ce qui doit mourir^ pcrisiie ce rpti doit
périr t et (pie le reste s^cntrc -dévore. Et fui
pris ta houlette que f avais nppt-h^e unKirvû,
ri je Cai brisée^ afin de rompre f alliance que
j'avais conclue avec tous les peuples. Et elle
a été rompue à commencer ie ce jour n et les
itres mercenaires qui paissaient à ma place
fnt su qae telle était la volonté du Seifjneur.
Ht je leur ai dit : si vous le juqez hon, esti-
nez monsafaire^ sinon tenez-vous tranquilles,
?/ ils ont estime' mon salaire à trente pièces
tnrgent, el le Seigneur mUt dit : jetez-le au
^{atuaire^ ce beau salaire auaucl fui été ap-
précié par eux. Et j'ai pris 1rs (rente pièces
tarfjcnt^ et je les ai jetées dans la maison du
Seigneur ^ aux pieds du statuaire (I3î^).
Iteaui'oup de nommentatetirs appliquent
_à l'inc:endie du tcmide par les llonmins ces
iroles : Liban^ outre tis portes afm f^ue le fru
évore tes cêdrrs : pleurez^ «/ sapins, car
ts cèdres sont tombés, les plus nuujniliques
il*ont pas été épargnés : pleurez, chênes de
lia s a n, eu r tes for éi s 1rs m ieux (j ardées o n t
iccombé suuÊ la hache. C'est» disent-ils,
une allusion h la gramle quantité de rè-
^4res et de ehônes eniplojés dans la ron-
Bttniction de rèdtlice. Celte explieation ne
^^Bous plait |>oint, parce qu'elle a rinconvé-
^Eient d'interrouipre la suite des idées du
^prophète» qui sejuble tracer une hisU^ire,
inciis : r.isro ix*cora oiTisicmis, qiise qui posséde-
ront, nccitlrhiinl» vi imii dolrlKiiit. eL veinlebaiil r;t^
dicewle» ; IkriictliclUH !>mtnrnts, divilcs fiirli sunnrs:
pl t»aston'3 ciiruTii non puuTtiaiit ris. El ega tuu\
parcam uïlra snpor l»al>it:iiih's UTriini, tUiîit Doiiii •
— »ns : ccce ego trntlàiii hiiiuiiics : nnintï(fMeinc[ue in
ismui proximi sui ; «l in tiinnu r<>MS srii ; et vm\'
tilleul If-rraiiif cl itoii cruani <le ni:uiu coninK ¥à
laiii p^'ciis 4H.'i'isi<Hn!S pr'j|iU*r lioe, o paiiperes
El .iïitiiun|KÎ niîhl dii:i^ vir^rn";, iM^ntii vcif ;ivi
celle de l avenir, et que les foits lie se .sont
pas accomplis dans cet ordre*
Juda, revenu de captivité, reste pendaiil
longtemps dans un état d*incerlitu*1c et de
dépendance h Tégard des nnfions voisines;
les Asmonéens les rélaldissent enfin au ran;^
des peuples }i force de bravoure, d'abnéga-
tion, d'habileté. Ils vengent de la manière la
|dus sanj^lanle sur tous les ennemis de la fa-
nidie de Jacob rhonneur outragé, cl rendent
avec usure tous les maux rpii leur avaient
éié faits,
La décadence des nations voisines com*
mence en môme tem(»s, et la prospérité tic
la natinn juivecoiUriliueà raccélérer. Syriens
et Ei^yi (tiens se divisent, s'exterminent \mv
leurs i»ro|jre9 mains ; ils s'exterminent
les uns les autres. Ammonites, Moabites,
IMiéniciens, Fidomiles, trop faibles pour se
défendre, deviennent bi jiroie de tous les
fiartis aliernativemenC L Orient est entre
dans uîie période de guerres, et de *lécom-
pôsilfon sociale, telle qu'on en voit rare-
ment, Ci'H un vérilahle tnni[»eau de bou-
cherie, qrre paissent des mercenaires, aviilcs
do s'engraisser de sa substance, ui.iis que le
pasteur h nlwindimné, et dont i) ne prend
idus aucun soin, ICI c'est si l>ten retélat que
e prophète veut dépeindre, et non celui des
Juifs, h l'apogée de leur gloire, qu'il parle
de toute la terre et de tous les neut»les. Or,
h répoque*ie Zacharie principalement toute
la terre, c'était TOrienl el tous les peuples»
c^étaient les nations voisines, avec lesquelles
Juda entretenait des rfl[toorts.
Quant aux Juifs, tient l'état prospère doit
être f>assaser, leur tour va venir, lorsque le
prophète va briser sa seconde houlette, celle
qui porte le nom signilicatif iVulUance,
Nous croyons qu*i,i est inutile de s'enqué-
rir du nom des trois j>asteurs successive-
ment renvoyés dans l'espace d'un uïois,
parce quec*éslune locution proverbiale, qui
n'a d'autre valeur ici que de représenter
ïa rapidité des cijangenients |»olitiqii€S ([ui
s'accomplirent dans le royaume de Syrie
(ïendant les dernières années de son exis-
tence.
Après la niorl d*Antiochus Epiphane, le
persécuteur des Juifs, Antiochus l*:u[»ator
est renversé par Démétrius-Soter, son roti-
sin. Déntélnus-Soter se voit enlever la
moitié de ses Etats (»ar un imposteur, du
nom d'Alexandre-Bala , qui se donne pour
lilsirAnliuehus Eupator. !>cmétrius-Nic<iiior
inoriahtr: clipimUiitcîiblnr, sticetUattiret rdiipii ile-
viircnLinnisqtiisqiiecnriieiti pi4«\inii sut. Kl Oili vtrgiini
nrcam, qme vocal»ftiiir n«-€nH, cl :ih^<'idi caiii, ni
iiriliiiu Ucercni fa^dus ntriiru, rpto^l (MMin^m euni
inumbus fKt|mli«^. Kt m irriltini dfHliirluiii eU ifi
die îlla tr el c'O'^miYeruiil ^ic |Mti|» .ss, r|iit
ctislmlinnl iiiilii, qtiia vcrbtioi iKi; lil dut
;id pos : Si boiiuni Qhi in 0<*ulis v« >ii i.. im tU- iner-
eelem meaiii; el si nnn, nuiesrite VX .ippeiidenml
merredeni tiieâiii in^iiilit nrgenleos, Kl di%ti l>tH
' iUtid ad Maluiuiuin* deeci-
I2CS
ZAC
DICTIONNAIRE
ZAC
im
fils do Démétrius-Soter, arrache à Alexandre
Bala le sceptre et la vie, sans pouvoir
iéunir à son royaume les provinces sou-
tiises à Alexandre Bala, parce que Trjphon,
ministre de celui-ci, se proclame le vengeur
et le tuteur du jeune Antiochus,filsdeBala,
en nltcndont qu il trouve l'occasion de s'en
défaire, pour se placer lui-même sur le
trône. Démélrius Nicanorpris et retenu pri-
sonnier par Mithridate, roi des Parthes,
Çléopâtrft, femme de Démétrius, offre sa
bain et le trône à Antiochus Sidète, son
beau-frère, qui bai Tryphon et le contraint
à se donner la mort. Antiochus Sidète
vaincu à son tour et tué par les Parthes,
Démétrius remonte sur le trône ; mais ayant
Ferdu la vie dans une expédition contre
Egypte, la Syrie demeure divisée entre
Cléopâtre, un nouvel imposteur nommé
Zébina, qui se fait appeler Alexandre II, et
un lils de Cléopâtre, nommé Seleucus, maî-
tre de quelques provinces. Cléopâtre assas-
sine de sa main Seieucus, renverse Zébina,
proclame un autre de ses fils, nommé
Antiochus -Gryphus, qu'elle veut empoi-
sonner ensuite et qui la force de s'empoi-
sonner elle-même. Antiochus le Cyzicénien,
frère d'Antiochus Gryphus, lui ravit, pour
quelque temps, une partie de ses Etats et
péril misérablement. Cinq fils d'Antiochus
Gryphus montent sur le trône, et périssent
de même. Enfin la dynastie des Seleucides
s'était éteinteau milieu des convulsions poli-
tiques, Antiochus le Pieux conservait encore
une ombre de royaume et d'autorîté,Tigrane,
roi d'Arménie, régnait sur un grand nom-
bre des provinces de l'ancienne Syrie, lors-
que Pompée fit la conquête du tout, et le
réduisit en province romaine soixante trois
ans avant lV?re vulgaire.
Voilà, selon toute apparence, Tétat de
choses que le prophète avait en vue. Et si
on demande pourquoi il s'occupe de la Syrie
plutôt que des autres royaumes, la réponse
est facile: c'est qu'alors "^la Svrie était sou-
veraine et que la Judée n'était qu'une de
ses provinces. Judas Machabée convertit cette
souveraineté en une simple suzeraineté;
Jonathas et Simon profitèrent habilement des
divisions de TempiredeS^rie, pour secouer
ce reste de joug, et se faire déclarer eux-
mêmes souverains.
Nous croyons encore que le passage rela-
tif aux trente pièces d'argent, n*est qu'une
(1585) Tune impletum quod dictum est per Je-
reniiam propheiain, dicenlein : et acccperunt tri-
giiitaargeiiieospreliuiu apprcliati, quem appretiave-
ruiit a ftiiis Israël : et dcJerunt cos in agruni figuli,
sicut conslituil mihi Dominus. (Ifa(/r., xxvni, 9.)
La plupart des coinuientateurs pensent qu'il v a
ici erreur de texte, le nom du prophète Jéréûiie
ayant été substitué par Hncurie des copistes à
celui de Zacharie ; d'autant plus que saint Augustin
aflirine avoir vu des exemplaucs latins qui portaient
le nom de Zacharie à la place de celui de Jérémie,
el que le texte syriaque y est conrorine. D'un autre
côte, Orîgcne, TertuUien et £usèbe affirment avoir
lu un passage identioue dans le prophète Jérémie»
qui ne s'v trouve plus maintenant, une partie de
sa prophétie ayant été perdue. Saint Jérôme dit
formule proverbiale, ce qui ne vent pas
dire qu'elle ne s'applique {vis merveillea-
sementà certaine circonstance très-nolable
de la Passion du Sauveur (1385), ni même
que Zacharie, qui dans ses fonctions em-
blématiques d'un terçer abandonnant son
troupeau aux hasards dfes événements, repré-
sente la divinité même agissant de la sorte
envers la Syrie, ne Ta pas eue en vue. Cette
vue en effet, n'interrompt nullement la
suite de ses idées, car c'est peu de temps
après l'accomplissement des prophéties
qu'il vient de laire, que cette dernière cir-
constance doit s'accomplir à son tour : c'est
è-dire, que le souverain pasteur doit être
apprécie à trente pièces d'argent, non seu-
lement par la nation des Juifs, mais encore
par toutes les nations de Tunivers, qui
toutes sont les instruments de sa mort,
puisque toutes sont coupables au même
degré.
Maintenant ^c'est le tour de la Judée; le
Erophète reprenant son histoire d*un peu
aut, va la conduirt^ jusqu'au temps de la
naissance du Messie, ou à peu-près. « Et
j'ai brisé, dit-il, ma seconde houlette, celle
qui s*appelait alliance, ou faisceau, afln de
rompre toute fraternitéentre Juda et Israël.»
Cette phrase nous semble elliptique,
et vouloir dire: aQn de rompre l'alliaiice
qui existe entre la famille de Jacob et moi
et qui est aussi étroite que la fraternité qui
existe entre Juda et Israël; ou bien, afin de
rompre mon alliance avec la famille de
Juda etdlsracl.
Et le Seigneur me dit, continue le prophète,
prenez maintenant les insignes d'un pasteur
insensé, parce que je vais susciter sur la terre
un pasteur qui ne visitera pas ce çni est
abandonné, qui ne réunira pas ce qui est dis-
persé, qui ne guérira pas ce qui est malade,
qui n'entretiendra pas ce qui se soutient,
oui s'engraissera des grasses victimes et qui
leur arrachera les anales. 0 pasteur^ idol%
inutile au troupeau! Que te glaive frappe lOB
bras et ton œit droit. Son bras parmysé se
desséchera et son ait droit s'éteindra pour m
plus voir la lumière (1386).
Certains commentateurs, et i^articulière*
ment ceux qui ont prétendu expliquer TApo-
calypse, voient ici une [irédiction relative!
l'Antéchrist. C'est lui, disent-ils, qui sera
ce pastf"- - — ^ '" — -''-^'-^ — •'
voudra
pasteur accompagné d'une idole, car il
udra rétablir 1 idolâtrie: c'est son bras
l'avoir lu lui-même dans un exemolaîre apocryphe.
Nous croyons avec Corneille LapieiTe que ce
dernier senlimcnt est le plus proliable.
(1586) Et prsccidi virgam meam secunilam, que
appellabatur Funiculus, ul dissolverem germani-
tatcni inter Judam et Israël. £t dixit Dominus ad
me : Adhuc sume tibi vasa pastpris sliilti. Quia
ecce ego suscilabo pastorem in terra, qui dereliela
non visilabit, dispersum non quaeret, ci contrîtim
non sanabit, el id quod slal non cnulriet, et cames
pinguiuni comedet, el un^ulas eorum dissolvft 0
pastor, el idolum, derchnquens gregem : giadl»
super brachium ejus : el super oculum àtitnm
ejus : brachium ejus aridilaie siccabitur, et ocuh»
dexier ejus tenebre$cens obicurabitur. (Zach., xi,
U-i7.)
ZAC
UES MUIACLES:
ZAC
itet
^^ui recevra une blessure, cl son œil tlroil
^Hui sera crevé dans un tombât. Cetlc cxpU-
^Bition esl de Pasloriui. Il est vraimecH par
^■rop commode de prendre ainsi ra ei lô des
^ftoutstfe propliélie, sans s'infornter de Fin-
^Beiition du [)mplièlc, de les arranger et d*en
^^Tbriiicr un sv:>lème» que l'avenir réalisera
ou ne réalisera pa>, Dieu sait! Celte tii6-
thode ne mérileaurnne totillancc*
Pour nous» le pasteur insen.^^é, dont parle
ici le prophète, et Fidole sont le niônie per-
sonnage; c'est lui ipïi torume une idole iïn-
puissante reçoit tout de ses adorateurs» sans
_rien faire pour eux; et ce personnage, te
"iéleslahie pasleur n'es! autre rpie les trois
_IDéi liants pontifes qui mirent ou\ enchères
le sacerdoce, Jason, Ménélas et ï,ysimaque,
après nue le premier d*cnlre eùi en eut
déjiouillé perlidemcot le vénérable Onias.
Par eut et à leur occasion commencèrent les
mallfêurs de îa na(ion juive, et ces mal-
heurs mômes furent la source de son affran-
chissemenl et de sa prospérité. Le prophète
Ta raconter tous ces événements trois cent
cinquante ans h Favance, Nous ne rafiporle-
rons i>as tout ce qui est dit au second livre
d*^s Machahéesde ces pontifes abominables;
mais nous ne pouvons nous em]Ȏcher d'en
citer quelques passages, alui de montrer qtie
ce som bien eux que le prophète avait en
vue.
I Après fa mort de Séleucm et favénement
d' Antiochits Epiphnne , /ason , frère dO-
nitu , ambitionnant la soHvermne sacrifica-
iurr; tinl trourer le roi ^ lui promettant
irais cent soixante talents (Tartjent tt qua-
ire ' vinfjt talents if autres revenus , et de
plus cent citïtutante talents, si on lui donnait
le pouroir detahiir un gtjmnase et nue école,
tt It droit îh conférer h titre de citoyens à
ceux des habitants d\Antioche qui demeu-
^ÊÊTaient à JérnêaleaK Le roi le lui ayant octroye\
^Binjt que le sacerdoce^ il s'efforça ausHiiùt
^Ktintroduire parmi ses nationaux les rites et
^Hrf usages des aentils, Et^ détruisant les pri-
^BiVifjr/M ywe la lonlé des rois avait concédés
^Kni: Juifs par V entremise de Jean, père d'Eu-
^Hip/^mr, qui fut envoyé en ambassade vers les
ff^Fltamains, pour renouveler Tamitié et Calliance
des Juifs avec r wx, 1/ se mit à violer les droits
de ses concitoyens, et à sanctionner les me-
sures les plus iniques, C*est ainsi quil osa
élever un gymnase sous le portique même du
Temple^ et donner aux enfants des meilleures
familles la direction des lupanars; ce qui né-
tait pas unacheminevient, mais plutôt un per-
fectionnement et un progrès dans les mœurs
étrangères et dans les usages de la gentilité,
de h part du scélérat et impie Jason^ qui né-
fait nen moins qu'un prêtre. Il en résulta que
tes prêtres, abandonnant les fonctions de Vau-
iel^ méprisant le temple et négligeant les sacri-
nt pna
tes exercices de fa palestre, et d*arde'ur à
fices^ montrèrent plus d* empressement pour
§^ instruire de ses règles iniques et de ses usa-
ges^ et cotnptèrent pour rien tout ce qui était
en honneur dans leur patrie^ et pour tout les
triomphes à la manière des Grecs, Vrrs ce but
se dirigea dès lors leur périlleuse émulation t
rémulation de ressembler en tout ti partout à
ceux qui toujours avaient été (es mortels en-
nemis de leur patrie. On ne vialepas impuné-
ment les lois divines, la suite de cette htstoirê
te fera bien voir. Or^ tandis quon célébrait à
Tyr les jeux quinquennaux, en présence du
roi, le scélérat Jason envoya de Jérusalem
des hommes pervers, offrir trois cents doubles-
dragmes pour le sacrifice d'Hercule : *mais
ceux-là même qui tes portèrent^ n*osant pas
les employer au sacrifice, ce qui eût été une
abomination, les appliquèrent à une autre
destination,,^ Trois ans après, Jason ayant
envoyé Ménétas^ frère de Simon^ porter de
l'argent au roi, et conférer avec lui sur des
affaires importantes, celui-ci captiva la bien-
reil lance du moitarque^ en flattant son orgueil f
et demanda pour lui-même la souveraine sa-
crificature, en renchérissant de trois antê
talents sur Jason, il revint donc avec des
pleins pouvoirs, quoique souverainement in-
digne au sacerdoce^ et animé plutôt des senti-
ments d'un cruel tyran et âe la rage dune
bête féroce.
Ainsi Jason, qui avait supplanté son propre
frère, fut supplanté lui-même^ et reléqué^ on
plutôt exilé dans CAmmanite, Mais MénélaSt
après avoir obtenu la grande sacrificature^
ne s'occupa nullement de s'acquitter de ses
promesses envers le roi,,. Il fut donc bientôt
destitué, et eut pour successeur Lysimaqut^
son frère,,. Cependant, lorsqu'il crut le mo-
ment favorable, il confia à Andronic un cer-
tain nombre de vases précieux qu'il avait dé-
robés dans le temple; il en avait déjà vendu
d'autres à Tyr et dans les villes voisines. Mais
Onias en ayant acquis une connaissance cer^
taine, ne cessa de le poursuivre, tout en se
tenant lui-même en lien de sûreté à Antioche^
près de Daphné, Ménélas résolut alors sa
perte ^ et chargea Andronic de Vassassiner,
Cetui-ci se rendit à Antioche, fit sortir Onias
de son asile, sous prétexte d^ amitié, quoique
ses démonstrations parussent asseï suspectes^
et l'assassina de la manière la plus auda-
cieuse,.. Après que beaucoup de sacrilèges eu-
rent été commis dans le temple par Lysimnque
à f instigation de Ménélas, et que de grandes
sommes d'or eurent été enlevées, le bruit s'en
répandit enfin, et la sédition éclata, 3fet*acé
par Us cris furieux iCune insurrection re^
doutable, Lmimaque arma environ trois mille
bandits ^ qu il mit sous la conduite d'un vieux
capitaine, intrépide et endurci au crime. Mais
aussitôt que la multitude fut informée de la
résistance de Lysimaque^ les uns s'armèrent
de pierres^ les autres saisirent des bûches^
quelques-uns lui jetèrent de la cendre, et un
grand nombre de ses soldats furent mis hors
de cotnbat, plusieurs reçurent la mort; le reste
prit la fuite, et le sacrilège Ijjsimaque fut
atteint et tué près de ryErarium, Il en ré-
sulta ufèe accusation capitale contre M*nélas ;
et le roi étant veau à Tyr sur ces entrefaites^
tes aticiens lui députèrent trois commissaires
chargés de l'informer. M^iis 3Iénélasse voyanê
à la veille d'être condamné, engagea Ptotéme'e
{roi d'Egypte], à force d'argent et de promes-
ses^ à s interposer pour lui, Ptolémée alfa
I
1207
ZAC
DJCTIOiNNAmE
ZAC
donc trouver U rai tandis quU prenml le frni^
4Hr une terrasse^ et lui (il chanfjvr tVavis, Am^i
fut absous MatÛns, chanjé dttom les crimes^
aimi furent condamnes à mort des malheureux
qui cnsanit gnf/né feur cause^ même devant un
trihunnl de Seytfteê, Ils payèrent d(mc de fa
vie leur dévouement à fa cité^ à leurs conei-
toyens et «n j: rases sacrés du temple. Les Ttf-
riens eux-mêmes en furent indignés^ et ho-
norèrent leurs dépouilles de magnifiques obse-
aues^Ménélas conservadcia sorte tautorité par
t effet de r avarice de ceux qui e:rerca(enl le
pouvoir^ et ne cessa de devenir de jour en
jour plus méchant et plus dangereux nour
ses concitoyens,.. Mais un faux bruit ae la
mort d*Anliochus s étant répandu quelque
(1387) Seul posl Sdt'iirî vil:c exrossiim, c«ini sns-
ce^ÎBset r«*ginijn AiUiochus, qui NVibilis îqipellabu-
fiir, ambîebat Jason f rater Of»i.^ suirinimn siictHtlo-
thim, Aiîilo rege, protiiiitcns tn argeiiti lateiita
ireconla sevî*{jiiib» cl ox r*?ii4ilibus aiiis tnlentn
octoginU » super (i£cc proniillijt^al el alla eetiliiui
qiiinqu.igiiiL», si puteslali ejus com'ti'JereUir gyiii-
nitsîyiii et cpbebiuni sitjî cunslilut^ro, et eos, qm tti
JerosolyinîseraDtt Aiitiocheno& scribcrc, Ui»o<l ciim
rex aniMii$i»ct« et oliLinursset pnneipatwii, slatim
ad goiitilt'ni rhuïn eoïUnbulcs suus Iransforre l'œ-
pit. Kl amatis bi»r ipini hTiiiianttatis cau^a itMJ.ris a
regibiis fiierant cfiristttitla, per loniincni pairern
EnpoIcïiH, qui apu<l rtûiiiaiias- de auiicUia et sfKie-
late funclti& est le^ahoiie légitima, livium jura
desliliiens» prav^Uji^iiiiUa sanctobat. Elcniiii aiisiis
est sub \\Y>'A arce gyuuia^iiim eoi^sLiluere» et opli-
iiioii qu(isipie cpbi^ioruni ia bpauaribus pc»iiere.
iln»i aitk'iii lioe iinii îiilCluin, sed mcrefiirntiiiti
quoîbbm^ iH pri^fecius genlilis ut alienigeiiie ct>ii-
Tcrs^tioiiis prupler impii et iioa î^acerilutis .lasûiiis
nefariiim et iiiaufliLiinï se et us : it;i ut sacenloios j:iiii
non circa altariSMflicia iledUi estent, sed eoiileiiiplij
teinpjo, et îW'w^ririeiis iieglettis festin aient paiiici-
pcs fleri pala^strae» et pnvbilionis ejus injuî,tîif, et
in exereitiis disef. El p»trios quideiii hmtores Mibil
b:ibe[Ltes, Gnecas gU)rîas oplimas urbitrabauiur :
qiciriioi gnvlia fierieulosa eo& ciiiiti'jiliô babebat,
et corum iiisiinua aMiiulabaiitur, ac fieromnia his
ciHiahniles fSi^ ciipîebant, quos hastes et p<!reniplo-
rcs labnerant. In Icgt's eniuï divinas irupte agcne
tiiipuite mm cedii; &ed boe teinpus seqiieiis deda-
ralrit. Uum a^ilcai qninqiiemiaUs ngoïi Tyrir ecîe*
brarcti»!', et rejt pra:»seiis esset* njîsilJasoïi Tacino*
rasus ab Jcros*)ly«>is viros peccaiores, pôitariies
arçetili Jidruubmaii Ireeeiitas in saerilleiiim Her-
euTis : quu& poàlubiyoïunt bi qui apport a vr raid we
in sacrilidts ero|;arehluri ipiia non opoiiereL, scd
iii alios îimnpius eas deputari, Sed bie obtat;e siiiit
qiridem ab eu, qui mr^crat in sacrllîciuni Itercuïis ;
prupter [»r;rsentes aulcm dutiu suiit m Tabf kaiii na-
viiini trireinbim.
Kl j>(sl Iriennii leinptis misil Jasnii Mcnclanm,
siipradic-li Sinionis IVaiieui, porlanleni peeuTiinë
régi, el de negutiis lu^cesHaiiis respoiisa periaUi-
rum. At ilîe cuinniendatiis régi» cuin uiagnifeisscl
facieni potcslalis ejus, in senuaipsiiin retorsit sum-
mutii sat erdotitiui, snptM pouejis Jasiiiii talenta ar-
|enli tirecenla. Ai rcptisiiue a ivge inandalis, venil,
iiibî) quîileni buliens digriuin saccrdolia; aiiiiiKis
vcro crudelis tyran ni, el fora^ ! cKuîe irani gerents.
Va iason ipiidein, qui proprinin fralreni capliTave-
rai, ipsc deceplns pr^tfugus in Amman item expuï-
sus est regionenu Meiielaus auteni |viiiieipatnïn
quidcrn obtiiiuit : de peeiiniis vero legi promissis»
ïiibil a^ebat, cum exactiouem facertl Sostralus,
qui arcieiaipra?posilu«;,fNam ad huri** ex^eiio vec*
tigalium pertinebat) qnam i>b rausam uiriquc ad
regein suiu evocali. Et Meiiclaus imutusebta saccr-
temps Hpr es ^ Jason parut subitement smn In
murs avec tnviron un millier dhomiv
ntinés^ et le concours dvs citoyen*, 7
rentaux murailles^ ne put préserver la rtiit
d'une prise d^assaut. Ménélas s^enfuit dan
ta citadelle. Jason n épargna ni te s^xe n%
Vdgé: il oublia que le triomphe contre $upr&*
pre famille était U plus grand des maux; U
iui semùlaii enlever des trophée b eux enmi
mis de la patrie plu tôt qtià ses propres c»n*
citoyens. Cependant il ne *put s'emparer ihi
commandement , ses trames aboutirent m
plus honteux dénouementy et il fat obHf^é ii
s* exiler de nouveau dans rÀmmanite (13*^.
il ïmil avouer que si <•*.* ue sont p:i " '
évérieuients auxquels le projthèlc a 1
ibtio* SDci'edetite Ly^ninacho fratre ^10 : âosLniu^
auleni pradaujs est Cypriis
Hatus auteui MetièlauB accepisse se iempus 0|k
portiiTium, aurea qiiaïdatn tasa e lp«»pl<> ''«1
ddnavil AndronieOf el nWu vemlitlerat TtH,
vieinas ci vitales. Qu^ eu m eiM't»»siiue co^ih
Onias, arguetat cimi, ipse in loeo tttto m>
nens Anliodiiaî secus Uapbtiom. Undc Mei
accèdent ad Androriicufii rogabal ut Oriiam
fieerel. Qui cuin venisset ad Oniam, et tJati^dfitrti
cum jiirejurambï (quamvis esfcet ti su ' ' stia-
ëisseï de asyïo pnK-edere, blatiiu ciim non
veritiis jusiitiaitu Ob quain eausaivi ..ipi. m^^iiui
Jnd;eif sed aïia^ quoque liationes iudignab;iiit«r. ri
moleste fereba ni de iiece tanti viri iw [»»'-'•' '^d tt-
grcssum regein de Cibctiu locisi :h' Jidjri
apuil Antioèbiarit, siajul el Gneci, cuji , k->iliï
iniqua nere Oni:e..<, .,» 1
Midlis auieni sacrîtègîis în lempln s Lvsîma*]
dio coinnïissis Menelai consilio, el d mm,
€ongre»pata e&l multiludo ailversum ihih,
mullo jam aurcj rxporialo. Tu r bis au le m iMMirfm»
libus* el a]iiu)i.s ira replet is, Lysiiuaebn^ï aniiili»
fere tribus» nûllibu!^ iniquis mauibuâ m
quodani lyraninv, a^tate pariler el <<
Teelo. Scd, ni ii)tclle\erutil eufiatum iy^^nua
alii lapides, alii fusles validos arripiiere'; quidam J
\ern eincreiu in Lynimacbum jeeere, ^î • "r 1
dein vubïeralij quidam aulemelpn»
vcro in fugani couYersi $\inl; îpsuin ».(„;.
gum secus icrarium inierrecerurd. De bin
cœpit judi«'ini)i adversus Mêiielaum :iL!ii:ii t l'il
venisset rex Tyrum, ad ipsum i\<
niisst très viri a senioribus. t t
Meiielaus, prouÛMl Pt^lcuiaîo itiultas 1
ad suaderidiiiu ro®i. lia que Ptolen'â-
airio positum quasi refrigcrandi l
el deduxit a sentcntia : et Mcn<
vcrs;e nialitiaî reuin crimitiibuîj ab^<
autem, qui eliamsi apud Srytbïis r
sent, innocentes judiearentur,lio^ rmj
C\îo crgii tujuslain pwnain dedenuit,
laie» el ptqMib>, et sairis vasis, f ]
sunt. Quamubiêti) Tyrii quiique *\r^ik
pulinraui eorum libeValibsimi e\s;.^ i v,..i. ^leueUm
autem, propler eonan, qui lu poleiitia erani, aii-
ritiaui, permanebat iu iKJtestate, crescéns^ tn tnalilia
ad insidias civiuui.....*,
Sed cuin faïsus rnmor cxissct» Iniiê^ifr^m vila o-
cessisset Anlioehus^ assumplis ' n miNi
mille viris, repenie ag^cs^ns est ^ t ; ci cm'
bus ad niuruni eonvntantibus. ad uUimuiii ajipi«>>
hensa civiiaie, Mcnclaus fugit in arcem. Jason ver»
non parcebat in ca.'de citibos suis, ncc eogiialal
prosperitatem adverstim cognatos maluni C5**' mixi-
muni, arbitrans hosliuni et non civiimi se troph^'i
capiurum. Et pHficip.iium quidem non ohliniid. Il*
nem vero iasidianim snarirni confusioncm «reetiil,
eï piofiigus itenim abiil ja Aiunianilcm. {Madi. if,
EAC
DES MJRACti:S
ZAC
1910
llluliion, les A]i|»arenccs sont lroiii)^eH-
*aul«nt |>liKs que le reste <ii» \a proplié-
dit iJ^une maiiière non moins évidciile
me hisunre de ccui qui les suivirent,
IIS p/irlttr Zaïlinne.
Frfffiéi de ia part/ffdu Seigneur sur hrnef^
Scitjneur qui drreloppe ivscienx^ nlfer-
(errt^ et dt qui provient Jvutc lumivre
ûi humain,
tàfjueje vaiê faire de IérH$a!em une en-
de fuùaret pour toui les peuples rf\i-
', et qui pUm est^ Judn formera te fiétje
"usaient, ht il arrivera quen ce jour^
l/ffM pèsera à tous les peuples comme
rde pierre ^ elle écrasera cens qui rou-
'<! soulever^ et tous tes royaumes dt la
m tenteront lassai . En ce jour, dit le
fur^je frapperai d'effroi tous les rour'
€t de tertioe tous les cavaliers : falmis-
es regards sur la maison de Jada^ et
^erai de céciléta cavalerie des natious,
conducteurs de Juda diront dans leur
fasse le ciel que les hahiîants de Jerusa-
ms secondnU avec courage daus le Dieu
mées^ leur Seigneur, En ce jour je ferai
mductenrs de Juda un foyer d^inetndie
lieu des bois^ une torche en flammée au
d*un monceau de paille. Us consume-
droite et à gauche les peuples d'alen-
$t Jà'usafem halfitern de nouveau sou
emplacement^ à Jrr usaient même, tt
meur sauvera les tentes de Juda comme
principe^ afin que la maison de llarid
lorifie pas pluii qull ne convient^ et que
filants dejtru^alem ne se glorifient pas
épens de ceux de Juda. En ce jour, le
ur protnjera les habitants de Jerus^tlem^
faible d'entr'tujc scia un autre Dnrid^
If icj seront des dieux, ou des anges du
ur marchant les premiers au combat,
arrivera qu*en ce jour je prendrai les
de fouler aujrpiedit toutes lesiiations
contre Jérusalem, Et je répandrai sur
sonde David et sur les habitants de /r-
n Vesprit de grâce et de prière ; et ih
ni vers moi leurs regards^ vers celui
auront transpercé: et ils le pleureront
on pleure un fils unique^ et ih se la-
vnt sur lui, comme on se lamente ù la
\,; €l V, 5 el s,*M\.)
1) Omis vi_'rl>i ï>oniini ^upt^v IsrarL Diril hri-
*JLti:iid»'ns cuiîhinn ei fuiuïens UTram, H iïu-
Iililtini hmuiuîs îu ro : Ecce i.'g:<> pomru Je-
f SU{HHiiiiiM;iiT craptiht; oiiiiVidus pitiMiIis
ttu; sed et lucln rtit iii oUsidioiic r aiittM Jt*rn-
lEl crit : in îWe il la iH)n:iiii Jrrn«n1pt«i lapiilrm
[ ciiiiciis piiptili.'^; omnrs, qiiî leviiliiitit vtiw,
k»ne laiTnihiiiiliir ; vi nilligrnltir attvorsns
Dinia rrgiia tenvi\ 1m ilio ilb» ilkit l>«vri»'uins,
■ani ointit'iii iM|Tmm in sUtp^irrm» ri ai^rriisn-
tis iii snioiithtiii : cl sttpiT (lonitirii Jtnta ;i]»ts
ocnlos tuf'ii^ , vi «>iniM'in (*t|titiiM populonttu
lani r;prjl:ih\ Kt ilimil rhirrs linl;» Ut i iHil**
îimforli'iiLurmibl îiiilkilnlor. s Ji'iiisalrui Ui Ho-
Kiïri'iluiim l>co l'muirt. \u4w illa p^tuaiii f|tu rs
licul caiiHittnii \*^\m in ligiiif», cl siiut Ucvm
m. fœuo : el <ir\oi.ibiinl ad rlrxïrrjuii ri ;i(l
raro Dmni*spnpuUKs in cirrnilu : vt liabitaliilur
km rursns m hu(» biio m Jtfiuisa)mi. El !»:il
Kuniuus tabernjicula Jiub^ï»icuiia pdiuiplo.
mort d*un premier n/. En ce jour^ il y aura
un grand deuil en Jérusalem, un deuil comme
celui U\idadremmon après le démstre de Ma-
^eddù. Et la terre sera en deuils famille par
famille X les familles de la maison de David
chacune en son particulier^ les femmes en leur
particulier : les fatnilles de la maison de Na-
than chacune en son imrticuHer^ les femmes
en leur particulier :le$ familles de la maison
de Léti chacune en son particulier^ tes femmes
en leur particulier; les familles de Sémét cha-
cune m son particulier^ les femmes nt leur
particulier^ et toutes les autres familles mai-
son par maison en particulier^ et les femmes
en leur particulier (I3ë8).
Voîlà certes des rhoses bien étranges :
Jém^alein devenue toul à 1a fois l'enseigne
c}uî apîielle les fieuples voisins comme à un
jonr d^ivresse, et lîi j>ierre qui les .écrase;
Judîi ii5sié|;eanl Jérusolem, et souliAtt/înt it ses
Imhitants persévérance el courage, [»ouren
lircr son aide; le Seigneur sauvant Juda ,
de peur ipic la nmi.son de Davi^l ne se glo-
riTic ^l que les Iralniants de Jérusalem ne se
gloritienl eux-mêmes ronlre le reste de la
nation; le trionqihe, res|irit de j»rière, le*
larmes el le deuil; mais un deud signalé,
un deuil semldiilde h relui que Jéréune ins-
titua dans la ville dWdadremman après 1rs
désastres de Mageddo, où le pieu% Josias
Ijerdit la vie. Vx rependant tont eela devait
s'acf'OinpIir h la lettre, tunsous-le voir.
Les démêlés politiques el religieux des
juifs ♦ et princi|talenieiii la eonduile des dé-
testaldes pontiles qui viennent d iHrc nom-
més, ayant altiré ^ur la nation, d'une ma-
nière très fârhe use pour elle, l'attention rie
la eoiiriie Sviie, Antioelius, au retourtruno
eipédition contre TKgvfdc, envahit la Jutlée
xiûhH le dessein de l'atraililir, et dépouilla
le temple de toutes ses richesses, almd'ôter
au\ juifs toul reslo d'attachement envers
cette maison; dix-liuit cents talents enlevés
du lenqde, quatre-vingl mille assassinats
commis par ses ordres, quarante mille pri-
sonniers et autant d'esclaves, t*d lut le ré-
sultat de celte épouvanlahle enlre|)rise, que
rien n'avait provoquée* Affres «voir iitasi
tout couvert de deuil el de ruines , il dé-
ni non inagnifii*c gloriçUir domns l>:niil, el gloria
li:d)il:Militini Jcrusitlcni contra Jndatn. lu iltt: illa
proLcgct hoiiiinus lubilaturc^ Jcrusalctn, cl i^rit qui
iilli'naeril ex eis in tlio îtlii, ipiasi l>aviil, el rlomu»
l>avi<l qunsi Hei, sirwl Angclus Doniini in rc>ns(MHi«
cnnrni. Kl cril in <lte illa : (pi.Traiii cantcrcrc oni-
nrs Gi*ittc4, f]nîi^ vcnîiii*t c«»!ilrn Jeriis:»lcni. Elrf-
fuiKlani î*iip<*r (Unuiiin Davif!, cl snpcr Itattîlaloivs
JtTfiHalcni, ^piritnm Rraliît* cl prrcum : cl aspicicnl
ad inCf ipion» ronlivcnint : el |d;tn)î<^nl enm plan«'tn
(|iiasi <^nfN*r nnigcikiliini, cl ihtlchitnt MipfT riini, ni
lioWn H > toi in iniHlr priino(,M*nili. ht die illa niaiïiiu^
cril pUnctns in JcniMtcnK^ictii plancUrs Ad^idrcni-
mon in cîonpo Magcildou, l'i plangH l» rr:i : faniili.e
Il laniillc sf'orsuHi : rfnnilia; «U»nins Havid s^^or^mn»
ci nMiUcrcs curnm soorsum : tHnnliifdontu^ NjIIkui
«enrsnin, el mulieres eornni scor^uin ; f '**-
mn!> l.c^i s^ofMim, cl mnlierii» l^Olunt >
(aniilt I' Sr^mn scarsinn, cl niiiliéics corunk iK.tt4>unK
OnniCH famille iihqu.i% laniilur cl funiilia^ ncorsiuiii
Hll
ZAG
DICTIONNAIRE
ZAC
im
fendit le culte national, en invitant tout le
monde à gentiliser, et laissa une garnison
à Jérusalem sous le commandement d*un
certain Philippe , qui était Phrygien de na-
tion. Ce furent ces désastres et principale-
ment la prohibition de suivre la loi de Moïse,
qui mirent les armes à la main au généreux
Matathias et à ses fils. Le temple de Jérusa-
lem , consacré à Jupiter-Olympien, devint
tout à la fois un lieu de prostitution.et un
centre d'idolâtrie; tout y fut souillé, tout
y fut profané de la manière la plus abomi-
nable. L*Ëgypte reçut Tinvitation d*agir de
môme envers les juifs qui avaient cherché
un asile dans son sein , et elles*y conforma.
Voilà ûé}h deux nations de soulevées
contre la Judée; mais ce n*est pas tout,
Timothée , Tun des généraux syriens
que Judas Machabée avait vaincus, leva
une nouvelle armée çarmi les nations voi-
sines de la Judée, à laquelle il adjoignit
un- corps de cavalerie asiatique, et vint
s*ex[>oser de nouveau à la chance des com-
bats. Ce n'est pas tout encore, les habitants
de Joppé, de Jamnia , les Arabes, les habi-
tants de Casphin,d*Kphron, de Scythopolis,
les Iduméens, lesThraces, les peuplesde TA-
crabatène, les fiéanites, les Ammonites, les
Galaadites, les Galiléens, lesTyriens, les
Sidoniens , les peuples de fiosor, de Mas-
pha, levèrent tour à tour ou simultanément
des armées, il n'y eut si petite nation,
ville si peu importante, qui n'adressât à
Judas-Machabée une provocation , qui ne
tentât un etfort contre la Judée. Voilà donc
la première i^mrtie de la prophétie complè-
tement réalisée : Jérusalem est devenue une
enseigne, autour de laquelle toutes les na-
tions s'empressent d'accourir. Mais en même
temps elle est la pierre qui les écrase , et
qu'aucune ne peut soulever; les huit ou dix
armées syriennes détruites |mr Judas, les
peuples de l'Acrabatène presque exterminés,
les Béanites traités de la môme manière ,
les Ammonites aussi peu é|)argnés, les Ga-
laadites, les Galiléens, les peuplesde la
Pentapole vaincus et dépouillés, leur pays
mis à feu et à sang, Bosor, Casbon, Mageth,
livrées aux flammes, les Arabes et les Thra-
ces repoussés avec de grandes pertes,
Ephron emporté d'assaut, 1 Idumée, la Sa-
marie, l'Azotide ravagées, en rendent un
éclatant témoignage.
Le siège de Jérusalem par Juda ne se
réalisa |>as moins d'une manière littérale.
Le premier soin de Judas-Machabée, après
avoir débarrassé son pays des armées sy-
riennes, fut de purifier la ville sainte, et de
restaurer le temple; mais hélas ! en quel état
il le trouva 1 L'enceinte sacrée était cou-
verte de ruines, l'autel était profané , les
portes incendiées, les cours et les galeries
(1389) At Tîmotliœus, qui priiis a Jiidseis fuerat
supNeratus, convocalo eicrcitii poregrinae iiiullilii-
dinis, et congregato eqiiitatu Asiano, advenit quasi
armis Judxam caplurus. Machabxus aulem, et qui
cum ipso erant, appropinquante illo, dcprecabantur
Dominum, caput terra aspergcntes, lumbostpie ci-
Uciis praciucti. Ad altaris crepidinem piovoluti, ut
remplies de broussailles, qui y croissaiect
comme dans un bois , les pastopbores dé-
molis ; le généreux Machabée se mit vail-
lamment à 1 œuvre; mais il fallait empêcher
la garnison de la citadelle dMnquiéter les
ouvriers; il en forma donc le si^e, et ce
siège devait se prolonger avec des chances
diverses pendant trente-deux ans, c'est-à-
dire jusqu'en Tan 138 avant Jésus-Cbiist«
où Simon , le frère et le digne successeur
de Judas, en obtint enfin l'évacuatico à
force de bravoure, de persévérance et d'ha-
bileté. Tout ce qui y est relatif se trouve
dès-lors expliqué : Juda assiège la citadelle
de Jérusalem avec le concours continuel
des habitants de la ville , ceux-ci ont be-
soin de résignation et de fermeté, comme
celui-là de bravoure et de constance héroï-
que. La cité de David ne peut se vanter d'a-
voir seule triomphé , et Ju<la ne peut sTw-
norer de l'avoir seul délivrée : les cfTortset
le triomphe sont communs.
Ce n'est pas encore assez pour l'entier
accomplissement de la prophétie; les évé-
nements se succèdent dans Tordre où le
prophète les a placés : les nations voisines
se soulèvent , le siège de Jérusalem com-
mence, et peu après les ennemis de Juda r^
çoivent leur juste châtiment.
Et quant à la cécité dont la cavalerie sy-
rienne devait être frappée, laissons parler
l'auteur du second livre des Machabéu*.
Tinvothie^ après sa défaite^ raêsembia wu
armée de soldats de tous les pays^ y adjoignit
un corps de cavalerie qu'il fit venir d'Asie^ et
envahit la Judée ^ comme s'il eût voulu la
soumettre tout entière. MaiSy à 9on approckt,
Machabée et ses compagnons , ta tête coutertt
de poussière^ et les reins environnés de ci/tcff,
prièrent le Seigneur^ prosternés au piei dt
ses autels, de jeter sur eux un regard favo-
rable^ de se faire Pennemi de leurs enne$ns
et V adversaire de leurs adversaires^ selonjÊf^.
paroles de C Ecriture. Après avoir ainsi f^^-\
ils coururent à leurs armes, s^avanrèrent a
loin de la ville ^ et prirent position de\
f ennemi. Dès les premiers rayons de Vaur
la bataille s'engagea^ les uns ayant pour {
de la victoire et du succès Dieu et leur \
rage, les autres comptant uniquement surknr
ardeur belliqueuse. Mais au plus fort dm cost-
batj les ennemis aperçurent cinq cavatiers
célestes aux armes resplendissantes d^or^ qsi
combattaient en tête de V armée juive 4 ituM
desquels accostaient Machabée^ le couvrmUé^
toutes parts de leurs armes ^ et lançmtiU
contre ses adversaires des traits et des éclmtl
frappés ainsi dC éblouissement et de cécité, h
plus grande confusion se mit dans leurs rangs,
et ils tombaient de tous côtés. Il en périt et
jour-là vingt mille cinq cents^ et six cents
cavaliers {idS9).
sibi propitius, inimîcis aulem eonim essel inimicBS,
et adversarîis advei*saretur, sicul lex dîcit. Et iU
post orationein, suniplis armis, loiigias de civitito
urocedeiites, et proximi hostibus effecii resedemL
Primo autem solis ortu uirique commiserunt : iili
quidetu vietori;e et prosperitalis sponsorem tam
viriuie Douiinum habcutes ; illi autem ducem bcS
DES MIRACLES.
ZAC
lâU
ous nojs demandons mouttenarit quel
m que les Juifs devaient |»lcureravec
S larmes, après lavoir perré fie leurs
s traits, celui dont la mort causa un
national et universel, celui qui rcpré-
le personnage de Dieu, et dont le
ur parie sans le distinguer de lui-
; il nous sera irn possible de ne pas
icer le nom de Judas-Maehabée, si
lent abandonnas dans les champs de
^i cbenhant la mort |>our ne pas sur-
à la gloire de sa nation. Huit cents
s accct>lèrcnt la l^ataillc contre vingt
mille» soutinrent le combat |)en(lant
i'our, culbutèrent tout re qui leur
istacle, mirent une aile en déroute,
trouvèrent enfermés par les débris,
qn*ilsenfonraienirautrê. Gigantesque
Il me etTort du patriotisme et du cou-
lupérieur à tout ce que Tbistoire nous
e, nifinie au dévouement des Sj[)arliates
DDidas, car ceux-ci s'appuyaient aux
des Therraopyles^ et ceïix-Ià com-
mit en rase camjïaj^ne.
(que SCS soldats avaient proposé à
de battre en refaite avec eux, pour
ecruter une armée [dus nombreuse :
avait-il répondu, iû?«a*> homme ne
ta fiiir^ et si i heure ac (a mort a ionn^f
U arec courage pour le satiU de nos
et n allons pas imnrimer %me tache à
lorieux drnprmi (1300}.
U t^arole* Jonalbas el Simon rinnjïor-
du champ de liataillc, ils l'enseveli-
Modin, dans le sé|)ub:re de ses aïeux,
hraèl le pleura avec des larmes abon-^
et iomjtempn inkirissablcs^ et chacun
i iiélaël il nest plun le héroi ma^na^
i iuuvail hracl (1391).
preuve que c*est liien cette mort et
que Judas* Macbaliée dans sa vie et dans sa
mort est une vive image du Sauveur.
Cette môme image va se Présenter encore
sous la plume du prophète, conmie ello
se présentait. snnsanrun doute, h son es|fril.
Il continue de s'oirnijer du même sujet : la
mort de Judas-Marliabée, et les maux horri-
bles ({ui doivent fondre sur Jérusalem; ma-»s
il ajoute un nouveau trait : il n'y aura plu<i
de faux prophètes, ni même de\érilaliles;
l'esprit prophétique cessera tellement et 31
bien dans la Judée, qu*on ne voudrait môme
(dus y croire s*il .Von [irésentail, el que te
j'ère et la mère de rinfoituné pro(tlièie se-
raient les premiers à le mettre à mort comme
un inifiosleur. Zaiharie lui-môme devait en
elfet être le dernier, et une des cinouNtances
les plus importantes de la purification du
temulo par Judas -Macbabée, nous révèle
tfu'il ne s'en trouvait I^oint en Judée h
celte époque. Embarrasé des pierres de
Taulel que les idolâtres avaient (îrofané, il
les fit dépoiicr en un lieu apfiarent sur le
mont de Sion, en attendant que quelque
profrliète vint résoudre la qtieslion ; quonaun-
(jtte venitd provheia^ et mpondrrvt de cis.
En ce jour ^ il y aura une piscine ouverte à
la tnaiêon de i/aiid et aux habitants de Jéru-
salem^ pour rablution des péchés et des souH-'
turcs. En ce jourlâ pareillement^ dit le Sci^
(jneiir des armée:^, je/Jacerai de dessus la terre
jusqu'au nom des idoles ^ ii nen sera plus
jamais fait mémoire; les faux prophètes et
l esprit immonde disparaîtront ausst.
Et si quelquun voulait prophétiser davan--
iage^ son père et sa mère eux-mêmes lui
diraient : meurs^ parce que tu as annoncé /«
mensonge au nom du Seifjneur: son père et sa
mère le mettraient à mort de leurs propres
mainSt du moment guil voudrait prophétiser.
ii' universel dont le nrophéte entend Aus^i, en ce jour-là, les prophètes seruimt
c'est îe souvenir qu il évoque do la e(fra\jés de leurs propres visions^ s'ils prophé-
tisaient; ils ne se couvriront donc plus de
sacs en guise de manteaux^ dans la crainte de
mentir. Chacun dirait : je ne suis pas pra-
phète, je suis agriculteur, j\xerce le métier
d*Adam depuis mon enfaucc. Et si on lui de-
mandait quelles sont donc les plaies quil porte
dans ses muins^ il répondrait : On me les a
faites dans la maison de ceux qui m'ai-
tnaient (1392).
Josias dans les fdaines de Mageddo
deuil solennel qui îa suivit.
6tre saint Jean, il est vrai, fait lappli-
à Jésus-Christ môme de ces paroles,
eront leurs regards vers relui qu ils
transpercé, videbunt in quem trans-
4: mais notre explication ne contredit
i celle de révangélisle, puisqu'il est
au contraire, par tous les iulerprètes»
habeliant. Sed, eum vebcmciis pitgn.i essct,
util ailvcrs»rti$ de eielo viri fpiiiicpie lu
fraenis nurcis ilcrori, dut'iilnin Judaiis pnt*-
€% (pidjUii diio M;ichalta^uh» nii'irmiii lia-
irmis stjis t'ircimisopumiincohinM^H rimser-
t in odversarius atiteiii li'b et Tulniiita jui'io^
quo cl cîedtîUe confusi, el re]ïleli jici tiir-
^tadelKinl. Iiik'rrccti sujtt Jttti!m viginti iiiinia
i, €l e<^iiiles seicoiilt. (// Much, x, il-5t.)
I) El dixil his (|iiî resithii cratil : Siirg.tmus,
is ad aiivrràaritvs niwtros, si potcriiims pug-
iversits cns» Kl advctlehiyil eum, direiUes :
riinus: m^mI tdierciniisâtiiiitasiioiilrastiiodti,
tamiir ;iil frnii'cs nostros, et In ne piigiiabi-
irsus cos : nus aulf'm (lauci Mimus. Et »it
Absit hi'àiu rem Ucen:* ul fugi:inkus ab ci:» :
Ipprupiavil leinpiis no&iruip, Rioriamur in
proplcr fraiifi noslios, cl Bon inleiaïuus
glorûc Qo&li^\ (i Hûch. \x, 610.)
(1501) Et Judas cccîdît, et raîteri riigeniiil. El
Jonathas ri Siiimrt lulcnuit Jmiam fi iitretii »uiuim*1
sopolii'runl euiii in sepult ro patriiui suonirn in
(ivitati* ModiiK Et Ile m* nuit eniii omni» fHi|)^ilii!i
Israël [thiitctu magno el higebaiit diei> riMiltofi. El
dixn nul : Qnotuodo eeciilit pnleii)», qui »ahrnm (11*
ciebat noruduiu Israël! {l Hach.ix, 18-^1.)
(151^) tn die illa errl tons païens douiui David,
et iiabilaitlibirs Jeni^afeni, in abtntioneni pereatoris
et nieit&lrnaLe. El crii in die il la» fi ici l Oominiis
exeieitnnm : t)i*ip*vrdani nomma idolni uni «h» terra,
el non niéniurabuntur ultra . et psendupn»ptiet:is,
et spirituui inHuntulnin anferani de terra, Et rnt,
en m prophclaveril quispiani nllra, dieenl el |ialer
ejns et njaler ejns, qui genuerntil cuin : Non vives :
quia mendaeinni loctilns es in noniuic Doniini, et
eonbgcnt euni [laler ejus et tiialer cjiis, ^enitores
ejus» ium propheta^erit. Et cril ; In die illa cofi-
(undeuliu' prophète» uiius(]ni5(iue ex visioue lut
is;:
^c
DICTIONNAIRE
ZAC
Klfi
En effet, il ne parut plus de proiihète en
Israël jusqu'au temps du Messie, désigné ici
à iilusieurs traits remarquables» et qui de-
fait être lui-même rejeté, condamné, avoir
les pieds et les mains percés de clous, par
cela seul qu*il s'était donné comme pro-
phète (1393). Il n'y eut plus d'idoles ni d'al)a-
minations en Juda. Les purifications légales
et les observances mosaïques furent remises
en vigueur, pour ne plus retomber en désué-
tude, dès le temps de Judas-Machabée. Lo
prophète en était là, et il parlait de la mort
de celui-ci au moment où cette nouvelle
intuition de Tavcnii* a passé devant ses yeux,
il reprend maintenant son sujet un moment
interrompu.
Glaive^ levez-vous iur mon pasteur^ sur
rkomme qui m* est étroitement um, dit le Sei-
gneur des armées : frappez le pasteur^ et le
troupeau sera dispersé; ma main prendra
soin des agneaux. Veux tiers des habitants de
la terre seront dispersés^ et périront^ dit le
Seigneur^ la troisième partie seule restera.
Elle restera^ mais en passant par le teuj je
la purifierai comme on purifie loretl argent
au creuset. Elle invoquera mon tiom, et je
V exaucerai. Je lui dirais vous êtes monpeu-
pUy et elle répondra j vous êtes le Seigntur^
mon Dieu (139^).
Tout ceci s'est encore^ accompli. L'auteur
du premier livre des Machabées note comme
une circonstance remarquable, qu'à la mort
de Judas, tous ses compagnons prirent la
fuite; il ne resta que ses deux frères, pour
prendre soin de ses dépouilles. Et quant aux
deux tiers des habitants de la terre de Judée
qui devaient périr dans ces conjonctures, le
même auteur sacré nons en dit assez, pour
'nous porter à croire qu'il n'en périt pas
beaucoup moins, encffeU depuis le commen-
cement des troubles civils jusqu'à la fin des
grandes guerres des Machabées ; voici les
chiffres qu'il nous donne sommairement, et
seulement pour quelques circonstances par-
ticulières : Première expédition d'Antiochns
Epiphane contre la Judée ; une si grande
quantité de morts, que ce fut un deuil uni^
versel en Lsraël. L auteur du second livre
des Machabées dit quatre-vingt mille morts
dans Jérusalem , quarante mille citoyens
retenus captifs, et quarante mille autres
réduits en esclavage. Seconde expédition,
deux ans plus tard, Jérusalem prise subile-
cnm prophetavcril : nec opcriciitiir pallio saccinu,
ut nicfltianliir : Sed dicel : Non siiifi prophela,
homo agricola ego sum : qiioniaiii Adam cveinpluiii
nieuni ab adolcsccnlia iiiea. El diccltir ci : Qiiid
Siiiit plagae isi-jn in mcdiotnaiiiiuni tuaniin?Kt diccl :
His plagaliis sum iii doino coiniiu qui diligebanl
me. (Zûch, xni, 1-G.) '
(1505) Il y a d'aulaiit moins à hésiter sur le sens
anagogiqoc de ce passaf:c, que le Sauveur lui-mê-
me s'en est fait rapplicalion, du moins en partie.
(Voy. Math, xxvi, di.) CcpendaiH les plus savants
commentateurs se sont parlagës sur le sens litté-
ral. Saint Jérôme, saint Cyrillts Thcodoret, de
Lyra, Valable, etc., pensent (pt'il s'agit d'un faux
proplièie, justement mis à mort; Rupcrt, saint
Thomas, Corneille Lapicrro, etc., rinierprèlcnl di-
ment, un grand nombre de i^rsonnes mas-
sacrées tant dans la ville que dans Israël, la
population de Jérusalem se met en ftaite et
se disperse tout entière^L'auteur du seooiri
livre ajoute que le général d*Antiochas afait
l'ordre de mass^açrer tout ce qui était d'wi
Age avancé, et de réduire le reste en es-
clavage. Il profita d'un jour de fête, pour
envelopper la multitude désarnsée, et immo-
ler tout sans distinction. Késistanœ Aa
onires d*Antiocbus , et massacre des eïh
fimts circoncis, de leurs t>arehts et de cfox
qui ont uarticipé à rnccomplissement de
cette cérémonie léga?e ; seconde résistance,
et massacre de ceux qui ne veulent uoint
.participer aux sacrifices idolfttrîques. Noas
connaissons trois <;inx)nstaQces s|iécîaksde
cette dernière et affreuse exécution : Savoir,
la révolte de Matathias, le martyre du vieil-
lard Eiéazar, et celui de sept frères avec
leur mère. Le premier livre des Machabées
se oontente de dire que le nombre des
personnes mises à mort fut infinimeiî
g'^and dans Israël ; ira magnu super populwm
valde. Massacre de mille personnes qui
s'étaient retirées dans les montagnes avec
Matathias, et qui se laissèrent tuer sans
résistance , parce que c'était an jour ée
sabbat. La guerre en règle n*étaH pas encote
commencée. Perte de deux mille autres lors
de la déroute de Joseph et d'Azarias, rivaai
de la gloire de Machabée, mais destitués de
son courage et de ses talents. Six ceob
hommes mis traîtreusement à moft par
Baccbides, qui fit ensuite des maux é{K)Q*
vantables dans Israël^ feceruni plagam ma-
gnam in Israël. Mais nous ignorons la plupart
des détails de cette guerre de plus de trente
années, pendant les sept premières da II-
quelle seulement neuf grandes arméesforeol
envoyées en Israël avec ordre de lout sacc^
ger, de tout détruire et de n'épargner lier-
sotme. Elles furent détruites ellesHBoémes
par Judas, mais non sans avoir causé des
maux affreux, et non sans une perte «Misi-
dérable de soldats juifs.
Le dernier tiers, ou la plus faible portioa
de la nation, qui combattit sous les drapeiiii
des généreux fils de Matathias, passa en eflel
tiar le feu des tribulations, des travaux et de
la douleur; mais il en sortit cette race régé-
nérée, qui ne devait plus abandonner le Sei-
gneur, [»our retourner à Tidolàtrie. Ccst
reclement du Messie. Nons pensons qne le sas
litléral est nne généralité, et que le seas diiecl,
mais éloigné, se rapporte à Jésus-Christ.
(1594) Framca snscttare super paslorem meim,
et super vtruui cohaTcntcni hiihi , dicit Deniiivs
eierciluiini : percnto paslorem, et dispergenisr
oves : et convcrlani nianuni meain ad parvwlos. b
enini in ornai terra, dicit Domiiius : partes des ia
ea (lispergenttir, et déficient ; et tertia par» rrfia-
qnetur in ea. Et ducam tertiam partem per iam,
et iirani eos sictrt uritur argenium, el proNMeos
sicut probaïur aurum. Ipse vocatiit iioweii newa.
cl egoexaudiam cum. Dicam : Popules meus ei:
et ipse dicol : I>ou)inus Deus meus. (Zêcà. un»
7-9.)
ZAC
DES MIHACLES,
/AC
iiis
bion h elle que I>ion dit : tous fiu*s mon
iteuptc, cl elle iiui réjMiïndil. vuus Ctcs mon
bieu.
Mai»$î nous nous élevons pin** haut nver
le f»i%jf>hôlo; nous ti'onverons aprf»s ces oni-
lire»» les rénlilés du Messie, mis h mort au
sein de sa tiMiiin, /diandoniié de sesdisri-
Iflos; de rÈip^lr.se t-lirélienne, ff^ïdée /îu rni-
i^ des angoisses pl des tribulalinns, en-
l^^dréo dans un ha[)tôniede feu et de sani^;
îeiïiAs*»aere ou Ut diïà|ierî>ion des deux lier*» de
Va nalion juivis cl enlin ralliance élernelle
du Dieu fait Ijoiuinc avec son Kgli>c,
ïjo |irofdièle ionlinua : Voilà que les jours
ihi Sei'jurtrr approfhnU, ic$ d*^pouillrê se-
TitnL parttiijrr» datK< ton enerinte, Jappellirni
tùuleê if» nnCiun» nu sityc de Jtrn:i(ti( m ^ la
vilU jtera pri.'^e, Un ma nom orront dvvu&t/eê^
tfg femmes suh iront iouic r^^pêce de violences^
la moitié de9 hubitants aéra nnmenée en cap-
liriV/, Vautre moitié ne t^ or tira point de la
mile. Et le Seigneur marchera lui-même^ et
combattra contre toutes ees mitions^ eomme il
tait combattre au jour du combat; et ttei^ piedit
repaieront m ce jour sur le mont des Oliviers,
qui est à l'orient de Jérusalem ; et le numt
àes Oliviers se divisera par la moitié de
ti rient à roccident, de sorte que h partie
é^ l'Aquilon sera séparée de celte du midi par
une large auvrrture: et, comme ta vallée des
montagnvs se fermera jasqa au sommet, vous
fuirez par la vallée de ces montagnes, comme
il vous arriva lors du tremblement de terre
qui eut lieu pendant le règne d'Ozias, roi de
Jiêtla, Et le Seigneur mon Dieu viendra, et
imts ses suints avec lui. En ce iour^ il njf
aura point de soleil, mais le froid et la glace.
Il viendra un jour, qui est connu du Seigneur^
ei f/iii ne sera ni la nuit ni le jour; mais la
ituniere apparaîtra vers le soir ;i393).
Il no nous semble pas didicile de trouver
rapfdication de la première partie do ceite
Urophétie; elle concerne la première cxpédi-
lioD d'Antiochus. Nous venons de le dire
d*après Tautour du premier livre des Mat-ha-
bées; il y eut quatrê*vingt mille morts dons
rts^Mice de trois jours que durèrent \qs
gûAssacres, et nualre-vingl mille co|itifs em-
menés hors de la ville. Nous Pavons dit aussi
précétfe rament, Antiocbus el ses sobiats se re-
tirèrent gorgés du plus rirlie butin. Ce qui
îiuit convient aux |5uerres des Mflrhabées.
Mftis nous avouons ne pas comprendre ce
que le prophètes a voulu annoncer en par-
lant de la rujiturc du mont des Oliviers, et
diîs jours qui ne seront ni la nuit ni la lu-
mière. Nous n>n chercherons fioint Texpli-
ratiun, avec beauroup de commentalcurs ,
tiZi)T>) l'Vn* TPnttMit tlic% Doiiiini, et divi<l(^nt(»r
spolia tua in hmhIîo xn\, IM rnngrcgabn omiies gi'ii-
leï sid Ji'nisalrni in |H:i*lltiiii, et c:ifiictur civîtab, fl
v:ii.Lilminiir rloniiis, el luulii^ros viobbunUir ; et
ftcilU'lut rntvlia |y:)rs i ivitatis ïu cnptivitalcm, et
ehrjmnit p*<piili non aiifercint c\ urlR», El ogredie-
tar l>onïJ».ns, et |ir.i*ii.nlHlrii" rcmtra geiiks îll:i<i»
ibii'ut pr:eIi:Uiis est iti tlro c irtaininiK. Kt stabiMU
pcdfS fjiis in tiii* itki souper MoiUi^ni tllîvariiin, i\m
fil rontra JcniStiU-ni ad Ortciitriii; vi sriridctiir
Hons Oiivurutn ex niM'vA puite sin ;itd Ortcriteui, et
dans un trcud»lement de terre tîr-nl Thisloira
n*a I as conservé de souvenirs, et doni la
nature ne porte pas de traces. Nous cro>on$
qu*ilfautenter»dre ces naroles d'une manière
allégori<iue, et quelles se rnjiporleiil au
sujet que le proplièto traite en ce momeui,
le» persécuticuis d'Antioehns et la guerre
{\çs Jlachabées; mais nous rrosons désigner
aucun évéïiemcfil en tiarttcnlier : Peul-èlre
fautfrait-il enlemlre jutr }h la division qui
se lit en IsraëU les uns obéissant aux ordres
d'AnlioehuSt tes autres s'y ref usante et la
fui le des Asmonéens el des Assiiléeos dans
le pa\s des tuonla|;ncs, ou iU levèrent la
drapeau de rindéjiendance nationale, Cello
éfioque n^élait n" la nuit de Tidolâtrie, ni la
lumière pure de la loi du Seigneur; mais le
jour se lit entlii lardivemcntavec les succès
du noble fils de ISIatalîiias.
Maintenant les malheurs de Jérusalem et
de la Judée sont terminés; le in'0[»hôte n a
jtltts quà peindre le relourde la |>rospérito
au sein de la nation; il y dépense les plus
riches couleurs» ajoute un nouveau Irait au
tableau de la ruine des nations ennemies
deJuda, et nous révèle en terminant deux
particularités dont il n'avnit rien dit encore :
savoir la conversion an judaïsme d'une par-
lie de ces mômes nalions, de celles, entre
autres, qui sont de la famille d'Abraham, et
le schisme dt^s Juifs d'Egypte, ainsi que
leur punition.
Et in ce jour, d i-il, formule qui revienl'A
ceci, il viendra un jour, et en ce jour^
des eaux rires s^'cauleront de Jérusalem ;
une partie s\nfuira vers la mer orientale^
et rautre vers la grande mer: elles ne
cesseront de couler ni Cété ni f hiver. Et
le Seitjneur sera le roi de toute la terre (de
Juda). // ny aura que le Seigneur de connu,
el que S(m nom d'invoqué. Et toute la terre
sera de nouveau habitée iusqu au bord du dé-
sert, depuis la colline de Èemmon jnsfiuau
midi de Jérusaletn, La ville sera fortifiée se-
Ion son ancien emplacement tout entier, de-
puis ta porte de Benjamin jusguau lieu de
la première porte et à la porte des Angits^
depuis la tour de Jlananéel jusqu*auj: Pres-
st^irs du roi. Elle sera remplie dltabitants^
purgée de tout étranger^ et à l'abri des atîa^
ques.
Et h plaie tUnl h Seigneur frappera les
peuples qui auront combattu contre Jérusa-
lem sera si grande, que chacun de ses enne-
mis en restera immobile de frayeur, les yeus
arrêtés dans leur orbite, et ta tangue collée aa
palais. En ce jour il y aura une terrible
frayeur parmi tux^ chacun saisira la main de
»il Occideiitern, pi^Truplo granilî Viihlc; ri !w*para-
liitnr luetlium iiiorttis i\à \i\n\Unyvm , ri iiiediuiii
i-jns ;kI UerulÎLMii. Kl hiyiciis ad vullein inoiiCituu
eornni, «pioniAtn eonjivngelnr vallift iiioylium luqtie
:ul promnnnii : <*t lugieli;» sieiit fngi&iis a facîc
terne motus in dielms 0/t;u régis Jiiib; el vcMiet
Oîiminiis Detis mens. Ohioebcpit* ^^ncW cnin ock 12
e»il in ilîe illa : Non eril iiix» scti frigtis el gcl«*
Kl eril dics ini:i, i[\uv> uUa es»l Dmiiuiu, uoti dies
nn\nr iim ; «i in lenqieie vc^peri ent lui. (Ztuh.
\iv, 1-7 )
1219
ZAC
DICTIONNAIRE
ZAC
t»
ion voisiUf et (a strrera convulsivement dans
sa main.
Et de plus Juda combattra contre Jéru-
salem.
Et il amassera toutes les richesses des na-
tions d'alentour, Vor, Vargent, les vêtements
en abondance: il profitera des chevaux, des
mulets f des chameaux, des ânes, et de tous
les troupeaux qu'elles auront emmenés dans
leurs camps.
Et tous ceux des nations armées contre Jé-
rusalem qui survivront, iront d'année en an-
née adorer le roi, le Seigneur des armées, et
célébrer la fête des Tabernacles. La pluie ne
descendra pas sur celle des familles de la
terre qui ne sera pas allée à Jérusalem ado-
rer le roi, le Seigneur des armées.
Et si la famille d'Eaypte n'y va pas, si elle
ne monte pas au temple, la pluie ne descendra
pas sur elle, loin de là, elle supportera la
ruine dont le Seigneur frappera toutes les
nations qui n'iront pas célébrer la fête des qui n'étaient
Tabernacles. Telle sera la punition de CE- ham.
gypte, et la punition de toutes les nations qui
ne monteront pas au temple, pour célébrer la
fête des Tabernacles.
En ce jour, tous les'chevaux seront chargés
dC offrandes pour le Seigneur; les marmites
seront en aussi grande abondance dans la
maison du Seigneur que les fioles au devant de
Fautel. Toutes les marmites de Jérusalem et
de Juda seront consacrées au service du Sei-
gneur des armées ; on viendra de tous côtés y
puiser les viandes des sacrifices, ou bien les
emprunter pour en cuire. Et alors , ni
dorénavant, il n'y aura plus de marchands
dans la maison du Seigneur des armées (139(«].
Ce dernier Irait est à Tadresse des trois
détestables pontifes qui achetèrent le sacer-
doce; ce qui le précède s'explique de soi-
même : H y aura tout à la fois en Israël une
si grande piété et une si grande abondance,
que les dons et les offrandes arriveront au
temple do tous les côtés; le temple sera
rempli de marmites dans lesquelles bouilli-
ront les chairs des sacrifices; les vases du
temple n'y suffiront même pas, il faudra en
emprunter dans Jérusalem et hors de Jéru-
salem. Israël forcera les nations vaincues
de se faire circoncire, il s'enrichira de leurs
dépouilles.
Cette prophétie devait s'accomplir sous le
gouvernement de Jean Hyrcan et d'Alexan-
dre Jannée; déjà elle avait eu un commen-
cement d'accomplissement sous celui de
Judas-Machabée , car rhistorien sacré fiut
remarquer que Judas envoyait en Judée U»
dé[)Ouilles des nations vaincues. *
Les étrangers circoncis de la sorte, et soo-
misparlà même aux observances de la loi
de Moïse, ne formèrent plus dès lors qu'une
seule nation avec les Juifs ; cependant ils
ne se mélangèrent pas, ce qui était impossi-
ble au sein d'un pays oi^ chaque famille
tenait à conserver sa généalogie pure Ati
toute altération. Ils formèrent celte classe
intermédiaire des prosélytes, qui était si
nombreuse, et avait au-dessous d'elle celle
des advenœ, autres convertis de la gentilité,
point de la famille d'Abra-
Et quant aux Juifs d'Egypte, à leur schisme
et à leur punition prédite par le prophète
Zacharie , voici ce que nous en savons.
Après l'assassinat du grand pontife Onias,
son fils, nommé pareillement Onias, se re-
tira en Egypte, et désespérant de parvenir à
la grande sacrificature, il obtint dePtolémée
Philopator la permission de bâtir un temple
au vnii Dieu, sur le modèle de celui de Jé-
rusalem. Afin de faire goûter son projet anx
Juifs, qui s'étaient établis en très-grand
nombre en Egypte, il leur allégua ce pas-
sage des prophéties d'isdïe, qui fiaratt en
effet une prédiction de son entreprise, sans
en être une justification : En ce jour, Uj
aura cinq villes dans la terre d^Egypte fd
parleront le langage de Chanaan, et f iit^v-
rcront par le nom du Seigneur des arm^t,
Vune s'appellera la cité du Soleil. En ce jour,
il y aura un autel du Seigneur au miKeu de la
terre d* Egypte, et une inscription au Seigneur
Îyrès de sa frontière. (V. Isa. xix, 18 et art.
SAÏE, col. 921.)
Onias étant gouverneur de l'HéliopoIi-
taincse lit concéder une grande étendue de
(1396) Et erit in die illa : Exibiint aaujc viv» de
Jérusalem : médium earuni ad mare Orientale, et
médium carum ad mare novissîmum; in xsiatc et
inhyciue ernnt. Et erit Dominus Rex super oniiiem
terram : in die Illa erit Domiuus unus, et erit no-
men ejus unum. Et rcvertctur omnis terra usque
ad desertum, de colle Remnion ad Austrum Jeru •
salein : et cxaltabitur, et habitabit in ioco suo, a
porta Benjamin usque ad locum porte priorîs et
usquc ad portam angulorum ; et a turre llananel
usque ad torcularin régis. Et babitahunt in ea;
et anathcma non erit amplius : scd sedebit Jérusa-
lem sccura. Et bxe erit plaga, qua perculiet Do-
minus omnes gentes, qua» pugnaverunt adversus
Jérusalem, tabescet caro uniuscujusque stantis su-
per pedes siios, et oculi ejus contabcscent in fora-
minibus suis, et lingiia eorum contabescet in ore
suo. In die illa erit tumultus Domini magnus iu
eis*; et apprchendet vir manum proximi gui, et
conseretur manus ejus super manum proximi sui.
I Sed et Judas pu|;nabit adversus Jérusalem ; et
Gongregabuntur divittae omnium gcntium in cir-
ctltu, aurum, el argentum, et vestes multœ salis.
Et sic erit ruina equi, et muli, et cameli* eC ;
et omnium jumentorum, qux fuerînt in castns
illis, sicut ruina bîcc. Et omnes qui rcliqui foerikt
de universis gentibus, qux venerunt contra Jéru-
salem, ascendent abanno in annum, ut adorent Re-
gem, Douiinum exercituum, et célèbrent feMivita
tem tabernacuiorum. Et erit : qui non atceadenl
de familiis terrae ad Jérusalem, ut adoret ReM
Dominum exercituum, non erit super eos vmf.
Quod et si familia iEgypti non ascendent, et aoi
vencrit ; née super eos erit, sed erit ruina, qu
perculiet Dominus ounics gentes, quae non ascei-
derint ad celcbraudani festivitalcm tabeimacokh
rum. Hoc erit peccatum iEgypti, et hoc pecratun
omnium gentium, qu» uoii asccnderint ad celé-
brandam festivilatcm tabernacuiorum. In die IHa
eril quod super fraenum oquiest, sanclum Duniao;
et erunt lebetes in domo Domini quasi phiake coraa
altarl. Et erit omnis lebes in Jérusalem et ia Jndt
sanctiHcatus Domino exercituum ; et venienl omnes
immolantes, et sument ex eis, el coqueiit in eis; ci
non erit nicrcator ultra iu domo Duniini cxercUaiia
. in die illo. {Zach. xiv, 8 21.)
«il tkC DES MIRACLES,
terralfl sur remplflcemcnl tic r.inrienne
ville de Bubaslo, c<5ièbre jadis \mv im temple
consacré h Isis, y étabUi une nombreuse
colonie ije Juifs, ilonoa le nom «f Unioti à la
nouvelle ville» de son nom à liii-mCme, el y
jeta les fondations d*un lem|ile |mreil h reliii
de Jérusnlem» qnoiqiic un («eu moins grand,
et qui devait toujours demearor moins ma-
Snitique. il ne fut achevé qu'après la mort
'Onias. On y vit un autel des Holorauste^î,
un autel des Parfums, une table des pains
de Proposition, comme à Jérusalem et sur
le lûéuie modèle ; il n'y manqua que le
chandelier d*or h sept branches, que rem-
plaça une lamfje suspendue h la voule par
une chaîne dVu% On environna IVnreinio
sacrée d'une muraille de briques fort hanlp,
et le service divin fut céiéhre par des prêtres
et des lévites, romme à Jérusalem» Ce tenqde
fut démoli avec la ville d'Onion, par ordre de
Vespasicn , environ deui cent vîn^t ans
après sa construction.
Le texte d*l5;aïe qui vient d*être rapporté
a donné lieu h diverses interprétations. Liï
V'iilgate et la plupart des traductions lisent
dans Thébreu air hacheres, qtii signitic la
viNedu Soleil, ou Héliopolis; les Juifs mo-
dernes 1 iscnt atr haherei^ qui veut d ire la ville
de 1» destruction; mais cette altération vient
sans doute do leur rancune contre les schis-
niattques ; les Sei.taute, au contraire, avaient
lu air Aaizfdcf, la vil le de la justice» comme
pour autoriser le même schisme, dont ils
étaient^ selon toute apparence, participants.
Ce temple, bâti dans une intention sthis-
matique, suivant la remarque de l'historien
Josèphe, et dans le dessein de transporter,
pour ainsi dire, Jérusalem en Egypte, fut
une cati^c incessante de querelles entre les
Juifs. Les siraires, après la prise de Jérusa-
lem par Titus, et celle de Massada par
Sylva, se retirèrent en Egypte, chacun s'ac-
coutumanl à laconsidérercomme une seconde
patrie; ils y causèrent de grands troulïles,
qui amenèrent Icnr ruine ainsi que celle de
la colonie d*Oniou et du temple, occasion
de tous ces maui. (V. Flavius Josàcue,
Guerre deg Juifs, L vu, ch. 36,)
Nous ne devons pas omettre de mention-
ner les eaux ramenées au lemi>le de Jérusa-
lem, lors do sou entier rétablissement par
les Asuionècns, et s'écoulant, après avoir
&ervi ai sesusaj;ès, parles vallées h rurient
eti roccidentoe la ville jusqu'à la mer Morte
et à la Méditerranée, comme du temps des
rois *le la race de David, Cette parole eut
donc aussi son accomfilissemcnt littéral*
La prophétie de Zacharie, pourvu au'on
veuilb' bien ne fias y chercher ce qui n vcsl
l^aii, nous semble doiic presque partout dVine
Il de clarté^ sauf le, style, qui ne de-
> ! t ur qu'à force de concision. Elle! a
été filcuiement justifiée parles événements»
Nous ne pensons pas q^u elle contienne rien
de relatif à la (iestructiou de JéruNalcn» par
les Romains ou au siéijo de Babylone par
(1597) Et exquîslvil Domimim in diebiis Zaclin-
ri» iiitcnigentis et videntis Deuni : curi;qtie requi-
?on
ItM
Darius, flts d^Hystaspej el les interprèlei
qui ont crtiy voir tout cela se sont trompés.
Mais le sens littéral que nous venons
dVi[»oscr cache presque [partout un sens
anagogiquc relatif au Messie el h TEglise
rïirelieniie, terme surrl^me et prochain do
toute proiihétie, avant I at compltssenïent du-
quel celle-ci serait la dern ièreavec celle de Ma-
lachie, qui lui esta peu |irès (ontenqtoiaine,
ZACHAHIE, prophète. On lit au xxvi*
cl»a[ùtre du II' livre des Paratipomènet les
paroles suivantes : Ozian Mtrrit tr Srigneur
tant que vécni Zacharif, le^prophètt aimé rf*
Dieu: car eelui-ei le diritjen en touteâ rhù-
ir#, tant quH rechercha le Seigneur {î3Qt),
Des commentateurs pensent que ce Zat lia-
rie est le mérne que le lils de IMrachie dont
il est fait mention au viir t tiapitre d*fsaïe :
«f Je pris pour témoins, dit le Prophète, le
(rètre Crie, et Zacharie, fds de Barachie* m
1 serait possible, en etTel, que celui-ci
ertt vu les règnes d*Ozias,de Joathan el
d'Acbaz; mais il nous iiaraît résulter des
paroles mômes de Tauteurdu If livre des
Paralipomênes , que le prophète Zacharie
vit le conmienccracnt et non la fin du rè-
gne d^Ozias, et celte apparence est en [wir-
laife conformité avec les autres données
de rhisloirc, qui nous présentent une si ■
grande différence entre le commencement
et la fin du règne de ce roi lépreui.
11 devient dès lors su}iertlu de rechercher
avec les mêmes commentateurs (Vouez Ù.
Calmet, IHcdonnaire de h Bible, art. iacha-
nV, fils de Joida, Zacharie, fils do Barachio»
et Zacharie, Il Pmr,) si ce Zacharie serait le
môme que le fils de Joida mis h mort par
Joas, L identité des noms de ces divers per-
sonnages a seule établi parmi les écrivains
une confusion qui n*est point dans rEcriture.
ZOliOBABEL* (Prophéties qui le concer-
nent. ) Il est impossible de lire une seule
des pages dans lesquelles les prophètes an-
nom;aient aux Juifs leur retour après la
captivité et rédihcation d'une nouvelle Jé-
rusalem , sans que le nom de Zorobabel ne
vienne se présenter à Tesprit, quoiqu'il ne
se trouve pas sous leur plume. Son image
apj>aratt resplendissante de gloire h côté de
celle de Cyrus, lorsque le prophète Isaie
invite cclui*cj, au nom du Seigneur, h briser
les fers des captifs , el h les renvoyer dans
leur patrie* Cest wat, dit- il an nom d©
lEsprit divin, c>$t moi qui dis t\ Jéruiatem^
Vous ierez habitée: aux tilles de Jtfda^
foui êtrez rtstaurces: aux déserti ^ Vous
regorgerez dhabitants 3/oi qui dis à
Cgrus, Vous êtes mon strriteur, vous (très
ma volonté. Moi qui dit à Jérusalem, Sa^rz
rebâtie: au temple. Soyez fondé {ha.
XLiv, 26 et seq. ) Voilà rœuvre, je cherche
en vain rarchitecte; le prophète raurait*il
donc oublié, ou bien était-il cache h ses
veux ? Non, .vans doute, mais Tœuvrc d'abord;
Varcbilecte va se produire eiMittite, ï»our
recevoir la part d'honneur qui lui revient :
TCTct Dôiiiimini, dircxU cum in omnibus, {il P^r*
ixvi, S.j
iVS
ZOR
DICTlONNAiHE DES MIRACLES.
ZOR
!'i4'el/e est heureuse Vapparitwn au sommet
es montxignès de celui qui annonce et qui
apporte la paix; de celui qui annonce la bonne
nouvelle^ et qui apporte le salut ; de celui qui
dit à Sion ; Votre Dieu régnera désormais I
Yos vigies^ (ô Sion,) rapercevrouty et pousse-
ronl toutes ensemble de joueuses acclamations^,
lorsque^ le voyant à pleins yeux^ elles re-
connaîtront que le Seigneur a terminé la
captivité de Sion Allez-vous-en^ monpeu-
pie, aUez-vous-en^ sortez d'ici; ne restez plus
au milieu de fabomination ; fuyez du sein de
Babylone ; et vous qui aurez à emporter le^
vases du Seigneur ^ purifiez-vous. Vous né
sortirez point entumultOy ce ne sera point une
fuite ; le Seigneur lui-même^ après vous avoir
rassemblés^ ouvrira la marche devant vous.
Mon serviteur entendra vion appel ; aussi je
relèverai^ je le glorifierai^ et nulle gloire
n'aura jamais été plus sublime (1398).
A ces traits , à celte image, il est impos-
sible de ne pas reconnaître le plus grand et
le plus noble de tous les fUs de David issus
de la captivité; celui qui eût été digne de
monter sur le trdne, et qui y serait monté*
peut-étre,si Tarrèt irrévocable n*avait été pro«
nonce : « La postérité de Joakim n*occupepa
plus jamais le trône de David : Non erit ex
eo qui sedeat super solium David, i» (/er..
XXVI, 30.)
Mais cette gloire si grande, qui est ppo^
mise au petit-fils de Tinfortuné Joakim,
cette gloire à nulle autre pareille, sera-ce
donc uniquement d*avoir ramené quarante
mille captifs dans leur pairie , d avoir fonùÂ
de nouveau Jérusalem et lé temple? la
tAche est glorieuse, et une telle vocatioa
digne d*envie : la ^oire de celui qui res^
taure les ruines, est de meilleur aloi ({ue
celle du vaimiueur qui les a foito». iiàls H
est pour ZoroDabel un privilège bien plus
auguste ^ celui d*6lrc une image du Messie,,
lorsque celui-ci délivrera par tout funivers
les captifs du démon , brisera les chaînes dei
la mort et fondera la nouvelle Jérusalem»
des élus et des saints. Zorobabel est une
ombre projetée par cette réalité qui s'avance,
qui s'approche, et que déjà le prophète
touche du doigt. Le voici, il le montre
derrière Tombre , car il s'écrie, sans transi-
tion : Comme vous avez été rédùitey{ù Jérusa--
lem,) à la plus profonde abjection^, ainsi IL
sera dédaigné et méprisé par les hommes-. IL
sera le dernier entre les enfants des hommes.
(1598) Qnam piikliri snper morKes pedcs nnnim-
tiaiuiset jinediciiilis pacem; aiiminMantis homim,
pr.'nilicniitis saliiiem , iliccntis Sion : RcgnaJùl Dcii»
luus! Vos spec^ilaionim tiioriim : levaveniiil vocein,
simili lautJalMiiil: qiibi oculo ail ociiliiin videJiiiiii
cam roNverleril Doiuîntis Sion. Gaiideie, el lau-
date siniul Ueserln Jcrnsalein : cfuia consola.liis est
Doininiis popiilum sunni, rediMnit J<*riisaleni. Para-
vil Domimis bradiuim sancluin siiinn in oeiilis onii-
iiiiiHi gentiuin : «H vitlebuni omîtes (lues lerrse sa-
lulitre D*fi liosiri. Revedl:e, receUiie, exile iiidc.
Mais IL sanctifiera de nombreuses natûms :
les rois en sa présence seront réduits au si"
len€e; ceuxqui n'avaient jamais entendu petrler
de LUI, le verront^ et ceux qui ne devaient
jamais espérer fenêendre^ LE contempleront.
C'est cette même image du Messie qae
les pro(4)ètes Aggée et Zacharie rnootrèrent
à Zorobabel , lorsqu'ils |>arureat devant hu,
pour Tencourager à continuer les travaix
3u il avait entrepris. Edifiez le temfrie, lui
isait le premier, le moment arrÎTe eà
le Désiré des nations va paraître, et iS
attend l'achèvemenl de cet édifice, {loar
le remplir de sa gloire : Àéihue unwm moH"
eum est ,. et ego eommovebo ecetum^ et terrmsj
et mare , et aridam. Ei motebo amne^gentss :
eL reniet Desideratus cunûtie ffeniibue : et
implebo domum istam ghria. Zacharie, aprd$
avoir comparé Zorobabel h une lampe tonî-
neuse, lui dit de même : « Je Tais envojrer
mon serviteur, eelui qui s'appelle rOrieot:
Ecce enim ego adducam eervum meum Oriesh
tem. Vos mains , ô Zorobabel , ont fondé ce
temple, elles Tachèveront; manusZarêbtM
fundaverunt damum istam ^ et manui ejes
perficient eam. » Puis il ajoute, tant révéoe-
ment est prochain : Voici mon sermtewe
Orient^ car c'est sous son règne que ta b-
mière se fera^ et il élèvera un temple oê
Seigneur. Mais l'image et la réalité, Zer^
babel ei le Messie , se' confondent ici telle-
ment dans la pensée du prophète , qu'il ne
les distingue plas l'an de l'auh-e. Le temple
matériel de Zorobabel et le .temple spiri-
tuel du Mtessie ne sont plus qu'un seul
et même temple ; il ajiOftite aus5itôt , en effet:
Et il construira le temple dédié à la §lmn
du Seigneur. Et it portera lui -mime k
gloire^ et il gouvernera^ et il dominera assis
sur son trône^ et It prêtre ré^a assis surseï^
trône^, et il y aura un conseil de paix entre
eux deux. C'est-à-dire entre Josedech, le
ffrand-j>rétfe du nouveau temple, et Zoro-
babel, qui l'édifie. Ecee tir Oriens nême%
ejus : et subter eum orietnr^ et eedifUeUt
templum Domino. Et ipee exstruet temjshm
Domino : et ipse portabit gloriamf et seoeUt^
et dominabitur smper sotio suOj et erit m*
cerdes super solio suo^ et conciHum pacis erit
iiUer ilios duos. (laeh. vi, 12 s^n.)
A [très Zorobabel, la dernière image tj-
picfue du Messie serait Judas Macbâ>ée«
puks enfin rArchéty(>e ap[)araltrait • et en loi
toute prophétie serait accomplie*
polliiiiTin ndîte tangcre, eiite de roedio cjut, i
daminî qui Tertis vasa Uonrinr. Qiionlnm iuhi in lu-
miiltM exilôtis, nec in ftiga properabltis : pra^cedet
enim vos Domniiis, et congregabîi vas Deos Israël
Ecce inielli|^i serves meus, exallnbilur , et dev:^
Uir, cl sublitnÎA eril valde. Sicul obstupaerunt taper
te inulii, sic inglorius erii inier vires .aepectBs ^itft
ei fomiia ejus iuier lilios herolniin. Isie aipergai
gcntes iiiultas, super eum continebant reges os wesmi
quia quibus non esi narraluin deeo. vliImBt;^!
qui non audicrunt, contcmplaii suni. (/se. lii«7-IS.)
Moiis nous sommes proposé, en composant ne tableau, de réanirdnns un cadre restreint
ot .<%elan un oriJre alphnbiHi<iuo, qui est nécessairement cefui i^e tout UM'UonnaifL^ les
prophi^ties éparsos dans la sainte Ecriture, non-seulement f)our recueillir celles qui
n*a^aient pu trouver place dans nos articles et celles qui n'<5taient pas assez importantes
pour lUiSrtler un arlidc spécial, ninis encore afin de les mettre en regard et de former,
fiour ainsi dire» un faisceau de toutes celles oui se rapportent h un m^me ot»Jet. De ccila
Sorte, elles aèquiiVcnl une plus grande force Tune de t autre, et le« éléments se Irouyenl
ainsi tout préj>flrés pour des travaux,ullérieurs, si quelqu*un se propose de les enlrc-
firendre. Noljs n'avons pas la prétention de donner h cet égard un travail complet relatif
iremenl h TEglise et nu Messie : c'est tout TAncien Testament qu'il faudrait analyser et
résumer; car jdus on l'étudié, t^t plus on s'af^rroit que tout sy rapporte à ce double et
unique but, cl plus aussi Ton comprend U profondeur de celte parole de saint Paul:
Omnia in figura corUingcbant UUm* (t Cor. x, 11,) Mais, tel qu'il est, ce tableau nous sem-
blait le com|dément nécessaire du livre* et nous nous ajiplaudirons de Tavoir fatt, $*il
peul fitre de quelque utilité.
ABl>-EJ,-Ml^EK seia sauvé lorsdn Mcge eide b
dcstriKtitm d<; Jci iisaJoiii. Jcr, %\%i\ îlî.
Ani>lAS, iriU*iKtai)t de la niatsoti d'Actiab, sous*
Ciail reiU jiro|iIictes à la fureur tieJémi>cl. Ses ra|>-
port» avw le prophilc fc-lie* Iti Iky, ïvïii.
* ABDIAS, |>rop[»t'ie Atml lu pi (ï|Uiciic esl spt''cîa-
lemcnt dirti^ée coolrc l'idiiuiée, cl renfermée en un
A Ut M y. ECU. Abknlictîons protvlicliques de ith-
naltian cofitrc Abiuii'kxli et les siens. Judtc, ii.
ABRAHAM. Sa po^térilé nombreuse et k^nîc de
Pieu. (•enei. xii^ 2; - xni^ 15; — xv, Ti, 18; —
mvi, 10 ; — ivu, 0, âO ; — ixi, 13, 18; — ix«, 17 ;
— iivi, i; — itxv^fl.
A ce Alto N. Tn^jv! relies qui concemeui eeuc vilJe,
ien nv, io ; — Anws i, i* ; — Soph, u, 4; — /aW*.
Il, 7.
ACHAB, :iverli par Eliede la sécheresse de trois
années ijut ninigei 4 Uraël. /// Heg. xvu, I,
f'Incaurn^é pur uu propliêtc djji^s;i guerre coutrc
Beri-Athd. lIl lleg. ix, 13.
Avcriî par un piophcie de se préparer de nou-
leau j la guerre. /// He(). xx, i2,
A%crii p^ruu pri>pliêie<iu'il reinporlerala vicluire,
Rêpnmamiê par un prophète de son âlUanec avec
Bei>-AUaa. /// ftep. xx» ^5,
Réprimandé ^lar Étie du mcuiHre de Nabolh. Ui
tl^Q* xxu 17.
Baine de la maison d'Achab annoncée par £lie.
m fkfi. xxi, i7, il.
Flux prophètes annoncanl il A<h3ih le sweeés de
ses aruieâ euulrc Uautulh tic G:ibatL /// Hcg,
ixu, 6.
Mort (TAehah devant Rnmalh île Gabad* annon-
cée par Micbée. /// Heg. xxn, 17; — Il Par.
l^ni, 10.
0f£Tm?(N. DES MinAciES. 11.
Ukliée cniprisonDé par ordre d^Achab. ///. Bta
ixu, 17; — llVar, xviir. ^.
Desinietion de la mai^n d'Achab, annoneéc par
un diÀciple d'Elisée, IV fieg. ix, 7.
Faux prophètes au nombre de quatre cents eoa*
sidlés par Achah* // Pat, %sm, 5.
Le propltète Jéhu réprimande losaphal de son »!•
liance avec Achab, // Fat. xti, 2.
• ACHAB, faux prophète, sera brûlé r\î à Babi-
loni\ Jtr. xxjx, 2L '
ACIfAZ, rassuré par Isaîe eomrc les entreprises
de Itasin, roi deSyrie, et de Phacée, roi dt^raél,
Ha, \u, 4t>; — viii, (>*
Les malheurs de son règne annoncés par Isaic.
Itf}. vu, 17* •
Ln narssaneedu Mes s te annoncée au mémeiirince.
Htu vn, t L '
Le luême événement figuré par la iiaîssancc d'E-
7,crliias, /ïfl. IX, 0-
La destruction de Samaric et de Bamas, iia
VIJÏ, i*
ACIHTOPHKL. Malédiction propttétique de Bavid
cxniiielui, // Hc^. XV, 31,
ACHOFt. La vallée d'Achor deviendra un lîcn de
repos panr les lrou(>eaux. ha. txv. lU.
Jtéïiovalion cl rélahlisseiweiit de ta vallée d*Achor
eu un lieu de délieeii» 0$c. it» Î5.
At>f)0 prnphéttsa pendaoi les n%ncfi de Boboatn
Cl d Allia. // /*rtr. u» it»; *- xu, 15; — xui, «.
Ar.AMîS prophétise une grande fftniinc dans lo
monde entier. Art, ii, 58»
Le même prophétise la captivité de s^iiil Paul à
Jérnsalem. Aci. xxi, 10.
AGAG épargné causera ta perte de Saûl. Nmm^
XXIV, 7,
AGAKENI£NS, s'adjoindront aux peuples foisins
pour dévjs^ter la JudrH^ Piat, LXixii, L
Le (Ils d'Agar deviendra le pérc d'im grand peu-
ple, ilcna. util 17.
30
iizl
ANG
TABLEAU GENERAL DES PROPIIE^iBS BIBLIQUES.
ASA
1»
AGGEE prophétise en présence des Juifs rêve •
nus de capliviié. / Esdr. v, i.
Annonce la venue prochaine du Messie. Agg,
II, 7.
AHIAS annonce à Jéroboam qu'il régnerait sur
les dix tribus. !il Rea. xi, 50.
PréJit la mort du fils de Jéroboam et te destruc-
tion de sa famille. /// Reg, xiv, 2.
Ecrit Thistoire du règne de Salomon. // Par.
tx. 29.
AIIIGA, (ils de Sapha, protège le prophète Jéré-
mie. Jer, xxvi, 24.
ALEXANDRE LE GRAND. Son empire sY^tendra
par toute la terré. Dan, ii, 59.
* Présenté sous reuibléme d*un léopard. Dan.
%iU 6.
Sous l'emblème d^in bouc victorieux. Dan. vin, 5.
Son empire sera divisécn quatre monarchies. Dan.
Tiii, 8, 22; — XI, 4.
11 sera le plus puissant des rois. Dan. xi, 5.
ALEXANDRIE. Prophéties qui concernent cette
ville. Jer. xlvi, 25 ; — EzecH. xxx, 14; — Nattum
m, 8.
AMALEGITES. Première prophétie contre Ama-
lec de la part de Balaam. Num, xxiv, 20.
Les Amalécitcft se ligueront avec les nations voi-
sines contre la Judée. Psal. lxxxii, 8.
AMASIAS. Un prophète est envoyé k ce prince
pour le détourner d'employer le secours de soldats
levés en Israël. // Par, xxv, 7.
Autre |)rophèle envoyé à ce môme prince pour le
réprimander de sou iJulàlrie. Il Par, xxv, 15.
ÀMASÎAS, prêtre de Béihel, dénonce le prophète
Ainos à Jérol>oam. Amos prophétise contre lui.
Àmos Vil, iO.
AMMONITES, %e ligueront avec les nations voi-
sines contre h Judée. Psal, lxxxii, 8.
Jahaziel annonce à Josaphat une victoire sur les
Ammonites. // Par. xx, 15.
Les Ammonites seront asservis par les Juifs.
Jsai. XI, i 4.
Conquête de TAmmonitc par NabuchoJonosor.
Jer. IX, 16 ; — xxv, 21, 27 ; — xlix, 1.
Les Ammonites reviendront de captivité. Jer.
XLIX, 6.
Blêmes événements prédits par Ezéchiel. Ezecfu
XXI, 19, 28; — xxv, 1.
L*Ammonite sera rava^^ée par Antioclius Epi-
phane. Dan. xi, 4i.
Prophétie conire rAmm{>nite de la part d'Amos.
Amos I, i5.
De Sophonic, n, 8.
AMOS prophétisa pendant les règnes d'Ozias. roi
de Jiida, et de Jérohoain, roi d'Israël.
ÂNANIE, averti dans une vision de la venue de
saint Paul. Ad, ix, 10.
ANATIIOT. Prophéties conire celte ville, isa. x,
50 ; — Jer. xi, 21 ; — xxxii, 7.
ANDRE deviendra pêcheur d'iiommes. Matth,
IV, 18; — Marc, i, 46.
ANGES. Un ange annonce h Apr que sa posté-
rité sera nombreuse. Gènes, xvi, 10.
Trois anges annoncent à Abraham la naissance
d'Isaac. Gènes, xviii, 10.
Deux anges annoncent à Loth la destruction de
Sodome. Gènes, xix, 1.
La promesse renouvelée à Agar par le roiuisicre
d*un ange. Geues. xxi, 17.
Un ange apprend ^ Jacob les moyens de s'enri-
chir aux dépens de Laban. Gènes, xxxi, 11.
Un ange ordonne à Balaam de prophétiser selon
ce que le seigneur lui inspirera. iViim. xxn, 52.
Un ange aiiiionce à Gédeon ses via)ires sur Ma-
dian. Judic. vi, 12.
Vn ange annonce la naissance do Samson. Judic.
xiii, 5.
Un ange reconforte le prophe(ô Elie. lU Reg.
XIX, 5.
Un ange ordonne à Elie d'aller au-devant des e»«
voyés d'Ochosias. IV Reg, i, 3, 15.
L*ange Raphaël annonce au jeune Tobie b raé-
riscn de son père et la délivrance de Sara. Toi,
V.8.
Un ange révèle à Daniel le sens de ses visions.
Dan. vn, 16; — vin, 15; — ix, 21 ; — x, 8, 16;
— xn, 7.
l]n ange instruit Zacharle du sens de ses visions.
Zach. 1,9; — 11,4; — iv,2; — v, 10; — vi, 5.
Un ange annonce à Zacharie la naissance de Jean-
Baptiste. Luc, 1, 11.
L'anee Gabriel annonce h Marie la naissance de
Jésus-Christ. Luc. i, 26.
Un ange annonce à Joseph la perséculton d*llé-
rode. Manh. v, 13.
Un ange annonce à saint Paul son naufrage vu
nie de Malte. Aci. xxvii, 23.
ANNE (la prophétesse) adore le Hessîe dans k
temple de Jérusalem. Luc, ii, 56.
ANTECHRIST. Témoignages scripturaircs qni
s'yYapportent. Malth. xxiv,24; -^ ifarr. xiii,2i;
— // Thess. Il, 5; — / Joan. ii, 18, 22; — //
Joan. I, 7.
Autres passages dont on a également fait rappli-
cation h I Antéchrist. Gcties. xlix, 16; — jDaK.Tii,
8, 21, 27; — Apoc. xn, 5; xiii. 1, H; -- Euck.
xxxviii, xxxix ; — Apoc, xx, 7.
ANTIOCHUS EPIPUANE ciusera les plus grands
maux à la Judée. Isa. xxxiii» 7.
Ses dévastations en Judée et les défaites qu^il y
subit. Ezech. xxwiii-xxxix.
Il persécute les Juifs pour cause de religion. Dan.
vjii, IL
Son caractère et son règne. Dan. zi, 21.
Ses invasions en Egypte. Davs. zi, 24.
Les chapitres xi et xn de Daniel conlienneiil une
histoire anticipée des. guerpcs de ce |»rince coiint
la Judée et TEgypte.
Persécutions d*Antiochus et guerres des Macb-
bées. Jocl. iij.
Les persécutions d*Antîochifs figuratives de b
dernière persécution que les Juifs auront à subirik
la part des Romains. Malach. iv, i.
APOCALYPSE, la dernière de toutes les prophé-
ties bibliques. Voyez Yisioxs.
APOTRES, seront persécutés. Matlh. x, 17; -
Marc, xiij, 9; — Luc. v, 55, vi , 22; — Joûm,
XVI, 2.
Même prophétie sous la parabole des serviimis
mis à mort par ceux qu'ils conviaient au fesùR.
Matih. XXII, 1.
De nouveau la même prophétie. Matth. xxni, oi
La persécution commencera avant la mine de
Jérusalem. Matth. xxiv, 9.
Ils prendront la fuite lorsaue leur maître sera
livré aux mains des Juifs. Job xix, 14; — /*«.
mil, 5; — Matth. xxvi, 51; llarc:. x.v, 27; —
Joan. XVI, 52.
Ils opéreront des miracles. J/arc. zt, 17.
ARARIE. Les rois de TArabie apporteront dt^
présents à Salomon , figure du Blessie. PsaL lx»,
10, 15.
L'Arabie sera réduite en ser\'itude par EiéchisN
Isa. xviii.
De nouveau la même prophétie. Isa. xxi, 13.
Sera réduite en servitude par Nabudiodoui»or.
Jer. XXV, 24.
De nouveau la même prophétie. Sovh. i. 11.
ARARATII. Les rois de 1 Ararath lèveront Vém-
dard contre Bu by loue. Jer. li» 27.
ASA. Le prophète Azarias annonce à Asa b cap-
tivité d*lsraêl et de Juda. Il Par. xv, 2.
Le prophète llanani réprimande Asa de soa al*
lia.ice avec Bcn-Adad. Il Par, xvi. 7.
//
ASS TABLEAU GENERAL DES rUOPlILTinS HirtLiQLEî;. BE?l" nz»
AlISITIDE, sera conquise par Nabiicliodonosor,
Jer, XXV, 20.
AZARL\S nropîiëlîie â Asa fa caplivîié de Juda
c4 irii^raél. if Par. %\,i.
âsa failjelcr on piiion le unmîjéic Ibnaui.
ASilALON. Proplieiîes contre eeito vilk, itr, x\v,
SO; - ihvii, 5; — Amos i, 8; ^ Sojih. n, i, 7;
— Zarfh IX, 5.
ASCENEZ. Le» ruis d'Ascenci lévcronl l'étendard
eonirn Babvlone, Jer, ij, 27,
ASOR. IVojtUciies rcbiîvcs à eetlc ville, Jer,
1UX.28, 30, o5.
ASSYRIE. Sera dcpwtéc de Dieu pour cliûlicr b
luricc. [ieuL ixvnu 40.
Métiie propiiéiîc- PiaL luxwuu 0-
Sera clifitiée après avoir servi de verçc dans la
mdiii de Dieu pour châtier Jes auires naiions, i$a.
Cofiqti^c île r Assyrie par Cyrus. hn. xm ei xiv.
Cticrrcs de TEgypie cl de FÂssync par la voie de
la MiiliiXJC pendant le règne d^zéflibs. fsu. xiï, 23,
L'Assyrie sera dêlrnite, ha, \xi,27.
De nouveau !a mt^nie prûplK'iii> avec celle adtiî-
lion» que sa dcsiruciion procédera la restauration
de Jérusalem, ha, xixïir, K
L'iirniec d'Assyrie, commandt-e par Scnnacliërîh,
sera détruite devant Jérusalem, ha, xxxi, 5.
^ Les propliéiit's d'Jsajc contiennent en mUre, pas^
êintt nnc nuiltitudc d'atrircs Iraiis concernant TAs-
85 rie.
Los penptes de TAssyrie feront la conquête de
L luda tu dtî Jérusalem, Jcr, i, Î3.
Babylonc et i*emi>ire d'Assyri« scrool détruits,
/rr. xitY, 1i.
Nabnrhndonosor, son fds et son peiil-fils tiendront
lt% Juifs asscr\i> ii Tcmpire d'Assyrtc, mais rempire
«l'Assyrie sera a^scnî à son lonr. i< r. xxvit, 7,
Les Assyriens remporteront à Cltirckamis uite
victoire sur lEgypte. Jer, xlvi, 10.
Les proplicties' de Jérérnte, roulant fepcclalemcut
sur les guerres de É*Assyrie coîilre la Judée, con-
ticiin«*nt une niutiiiudc d'autres détails qu'il serait
trop long de rernedlir icK
Assyrii*, sa chute et sa ruine sous Hnnage d*un
cèJrc puissant rcDvers4î par la main de Cyrus.
Tous les peuples asservis s'en rt^ouiront, Eztck*
y La prophétie d'Ezéelùel roniicnt aussi plusieurs
m autres passages n'hliLs à TAssyrie*
p Le poissant empire d*Assyrie, sous remblémc de
b lêlc d'or de la statue conipost'e de divers uiétaux^
1 >era remplacé par un empire moindre. Dan, vu.
■ L*As§]rde réduira Israël et Juda en rnptivilé.
mCut V.
H De nouveau la même propliélie relativemcm ;\
m Israël» a\ec dêsîçnatiun de l'idolâtrie comme molif
r de la sentence divine, Osée^ vij, 11; — vni-w ; —
1, 6; — XI, 5;— xni-
b La même prtmlictie relativctncnt à Juda. Osée
■ tiu, U,
r Jérusalem prise et dévasxée par les Assyriens.
Joël* ij-
L*Ass.vrje sera désolée à son tour, Joet, a » 20.
^ L'Assyrie subjuguera Uanias, la Pliilis*ie, Tyr,
itldumée, rAminonitc, la Mo:iliiie, la Judée et le
royaume dHsraël, Amos, t, «t, in, iv, v. Ces prophé-
ties sont relaiives h dcj événeineuts d'époques di-
Tcrses.
La Judée désdce par les Assyriens à cau^e de
tftcs uiiquilés. Midi, vir, 12
La Judée ruinée et conquiÊC par les Assyriens*
ttalfac, I, 0.
Dcslritcuoii de l'empire d*Assyrie, Habac, n, 5.
La Judée, rAral>îe* le pays de Chanaan, la Phi<
listie, b .^(lalHle, l'Ethiopie, seront asservis a l'Ag-
l»yrie. Soph, i vt n.
L'empire d'Assyrie sera détruit et livré a unedé-
olatjoii sans terme. SopA. n, 3, U. ( Vyy* j Bjuiï-
lâOE.)
AZEOA, Prophétie de Jérémie contre celte ville,
/er. xxxiv, 7.
AZOTIL Prophéties contre eetlc ville, ier. xiv.
fl'-Amoi u g; - m, 9; - Sopk. », 4; —
Zach, IX, (î. f f »
B
f J*'^*^V; «^"'^ propJMÎics de Baal mis à mon mr
Die. ÏU ne^, xviiL '
ParJéhu, IV fieg. x, 18.
Prophètes do Baal parmi les Juifs. Jcr. i\, î*.
Parmi les Israélites. Jer, xxiii, 13,
BAASA. Sa ruine et celle de sa maison prophé^
tis«k*s |>:ir Jéhu. /// Reg. xvi, 1,
BABYLONE. Les richesses des rois de Juda se-
ront transférées à Bahylonr, et de* princes du sang
de David serviront en qualité d'oiinuiiues dans les
palais des rois de Hahylone. IV l\eq, xx, 18, !0.
Les maux ^juVIfc à faits aux iuif^ liti ierunî
rendus. Pia/. cxxxvi, 8.
Babylone sera prise et ruinée par Cyrus, ïta^
xiii-xtv,
La ruine suprême de celte ville ttUe que nous la
vovons maintenant, ibui,
La captivité du peuple juif llnîra avec la chute
de Babylone sous les armes de Cvrus. ha. xiv.
f*rise do B.ibvlone par Cyrus ci Darius, ha, xxi.
Même prophétie. /»«. xlvii.
Destruction de Baliylont: et de l'cmnirc d*Assyrie.
Jer. XXV, îâ.
Apres avoir détruit, Bab)ione sera détruite. Jtr.
XXV, Î5,
Priso c< ruine de Babylone par les Perses. Jtr.
L-U*
Les Juifs reviendront dans leur patrie par suite de
cette conqtiéle. Ihid.
BabyJone sera prise par le lit de rEuphrafc, Jin
ht 38; — îj, oi.
Boiue liniilc de Babylone. /rr. t., 30: — li .
25, 37,
Mêmes prophéties, Dar, iv, 33, 3ÎÎ,
Destruction de Babylone et de rempire d'Assyrie*
Habac, ii, 5.
Babylone et Tempirc d'Assyrie senmi détrnili
sans retour. Soptt, ii, 3, H.
Voir pour les pix»pbélies contre Babylone, /«.
xin • XIV - XXI - xLVjji.
Pour les guerres de Babylone contre la Judée t*
tes détails de ces mêmes guerres, Jcr^ pres^piC en-
tier ; — Etech, xit - XVII - xix - xxi - xxiii - xxjv
- xxvi - xxtx - XXX - xxxr; — iMick, iv.
Pour les prédictions relatives h la On prochaine
de l'empire de Babylone. Ihm* ii, iv, v, vul ( Vojf.
Asstbif:, NAUCCHonô:sosoR et Cai'TIVité.)
BALAAM, appelé par Balac pour maudire les
Hébreux» les Lenit, prophétise leurs succès et la
naissahce du Messie, Nnm. xxii-xxui-xxiv,
BALTBASAE, sa C(mdamuaiion. Dan. v, iS.
BARJESU , faux prophète , qui s'opposait aux
prédications de saint Paul. Act, xni, 6.
BARUCll , prophète , secrétaire de Jérémie, dont
la prophétie se trouve au canon des Ecrilureâ.
BASAN, sa ruine* figurative de la ruine û^ en*
Demis du Messie. P$al. Lxvn, i3.
PiophéliéS contre ce pays* /la. il» 15; — iiim,
0; — Jfr, xxn,20; -- v^ 10; — Hkk, vu, U;
— Sith, 1, I; — Zadtar, xi, 2.
BEELJLEBUB, idole d'Accaron , ipii reniait de»
oracles, / V Ueg, ) » t2.
BEL. idole qui ne pourra sauver Babylotie, Jir,
nE.\-At>AD. La mort de Ben-Adîul et ra%énemeni
d1b/aet annonct's |%ar Elisée* tV Heg, vin, II?,
ii3i
CAP TABLEAU GE^tERAL DES
La ville de Ben-Adad sera livrée aux flammes.
Jer. xLix, 27 ; — Amos i, 4.
BENJAMIN. Béncdirtions propliétiqiics do cette
tribu. Cènes, xlix, 27 ; — Deut. xxxiii, 12.
Restauration dc'Beiijamin après la captivité. Jer.
XXXIII, 43; — Abd, i, 19.
Prophétie contre Benjamin. Osée v, 8.
BETIIACAUAM. Prophétie contre cette ville. Jer.
VI, 1.
BETIIAVEN. Prophéties contre cette ville. Osée
IV, 15; — V, 8; —X, 5.
BETIIEL. Prophétie contre ranlel idolàtrique de
Bélhel. 111 Reg. xiii, 1.
Contre hi ville de Bétl>cl. Osee^ x, 15; — Amos
m, 14; — IV, 4; — v, 5.
BETriGAHUL. Prophétie contre cette ville. Jer.
XLviii, 23.
BETHLEEM. Massacre des cnranls ordonné par
llérode. Jer. xxxi, 15.
Lieu de la naissance du Messie. Mich. v, 2.
BETJESIMOTU. Prophétie contre cette ville.
Exech. XXV, fL
BOZTIA. Prophéties centre cette ville. Isa, xxxiv,
6; — Lxiii, \ ; — Jer. xiviii, 24; — xux, 13, 22 ;
— Amns 1, 12.
BUBASTE. Prophétie contre celle ville. Ezech.
XXX, 17.
BUZ. Prophétie contre ce pays. Jerem. xxv, 23.
CAIPHE prophétise la rédemption du jzenrc hu-
main par la mon du Messie. Joan. xf, 49.
CAP1IARNA13M. Malédictions prophétiques de
Jésus-Christ contre ceUe ville. Maith. xi, 23; —
Luc. x,.i5«
CAPPADOCE. Les Philistins , colonie -de Cappa-
dociens, seront assujettis par Nabuchodonosor. Jer.
VLvn, 4.
CAPTIVITE D'EGYPTE, Gen. xv, 13.
Sa (in. Gen. L, 23; — Exod, iii, 8.
• CAPTIVITE DES SOIXANTE-DIX ANS, nrédile .
par Moïse. Levit. xxvi, 23 ; — Deut. iv, il ; —
xxviii, 36, 49.
Môme prophétie. Deut. xxx, 1.
Fin de la cap^i^ité. Deut. xxx, 3.
Bénédiction diyine après le retour. Deut. x\x, 15
Captivité et dispersion de la nation, /// Reg.
IX, 7.
Annoncée à Salomon*par Dieu lui-môme. // Par.
vil, 20.
Annoncée par Isaie àEzéchlas. IV Reg. xix, 14;
— XX, 17.
A Manassès en punition de son idolùtrie. / V Reg.
XXI, 10, 12.
A Josias, par la prophétesse Holda. / V Reg, xxii,
43;— Il Par. xxxiv, 24.
A Aza par Azarias.// Par. xv, 1.
Annoncée par David. Psal. l, li, lu, Lxxin, 21 ;
— L?sxviii« 10; ^— Lxxxn, 1 ; — lxxxviu, 38; —
cv, 39.
Annoncée par Isaîe, i-in-v-vi; vu, 17; — vin,
6; — XI, 12; — xi, 14; — xxii, xxxix, 5; — XLiv,
XLv, 8; — xLvi, 12;— XLViii, 14; — l, li, ui, liv,
LVIl, LIX.
Annoncée par Jérémie, m, 14; —v, 8, 18; —
VI, 9, 26 , — VIII , 10, 19 ; — IX» 16 ; — x, 17; —
XII. 7, 11, 15; — XIII, 19, 24;— XIV, i2,16;— xv-
xyi-xvii; xviii* 16, 21 ; xx, il; — xxiii, 3; — xxiv,
5*; — XXV, 11; — xxvii, 7; — xxix, 5 ; — xxx, 3,
17; — XXXI, XLVi, 27.
Annoncée par Osée, v, 10; — viii. 14.
Annoncée par Michée, ii, 12.
Fin de la captivité et bénédictions qui la suivront,
Levii, XXVI, 41;— Deiil. xxx, 3, 5;— P«n/. l,lxxiii,
21; — Lxxviii, 10; — Isa. xuii ; — xi, 14; —
XLiv, XLV, 8; — xLVi, 12; — xivin, 14; — lmii,
Liv;- Jer. m, 1-4; — v, lO, 18;- xii, 15; — xvi,
;&rB»HJQl]E& DAY 1251
14; — xxiii. 3;— 'xxiv, 5; — xxvii, 7; — xxix,10;
—xxx, 3, 17; —xxxi, xlvi, 27; — Bar. u, 35; —
IV, 29, 36 ; — VI, 2 ; — Euck. xi, 17: — xxx, 6,
8, 24.
CARIATIIAIM. Prophéties qui concernent celte
ville. Jér. xlviii, 1, 23 ; — Execk. xxv, 9.
CARIOTH. Prophéties contre celle ville. Jer.tvnn,
23,41;— Amot,n, 2.
CAUMEL. Raine duCarmel et de Hoab. /««.xvi,
10; — xxxin, 9; — Jer. iv,i6 : — XLVin, 33; —
Nah. 1, 4,
Restanraiion après la captivité* /er. l,19; —
Mich. VII. 14.
CEDAR. Sa niîne. Isa. xxi. 16 ;— xlii, f I;— Jer.
XLix, 28.
Cédar acceptera h loi du Messie, fga. lx, 7.
CEDRON. La vallée sera remplie de morts : pro-
phéties relatives aux guerres des Macbabées. Jer.
XXXI, 40.
CEPHAS. Nom prophétique du chef de I*Egltse.
Joan. «, 42.
CUALDEE. Sa ruine. Jer. l, fO; — u,2I.S$;
Isa, XIII, 19; — xxin,13;— xtiii, 14; — xlvii,!,
15; —XLVIII, 14; — Jer. xxv, 12..
CHALDEENS. Devins de ce nom. Dan. ii, 2,4,
10; — IV, 4; —V, 7, 11.
CILANAAN. Malédiction prophétique de Cbanaii.
Gènes, ix, 25.
Paya de Cbanaan donné à Abraham et à sa mi-
lérité. Cènes, xv, 21; — xvii, 8; — Exod. n, 4;—
I^vit. xxv, 38; — Psal. civ, U.
Cinq villes de ce pays recounaltront le Dieu de
Jacob. Isa. xix, 18.
Ruine do pays de Cbanaan. Sopk. i , Il ; —
11,5.
Juda, au retour de la captivité» occupera le pajs
des Chananéens. Abd. 20.
CHDD. Ruine du pays de Chub. Esedk. xix, 5.
CHOROZAIN. Malédictions prophétiques de Jéis^
Christ coutre Cborozain. Matth. xt ^ ^t; — Lar.
x,15,
CYRUS. Prophéties qui concernent ee prioce.
Isa. xiii-xiv-xxi.XLVii; — £s«rA. xxxi,ll.
il mettra un leruie à la captivité. Isa. xuv, U;
— XLV.
D
DAMAS, ne nuira point pour celte fois à Jiuh.
Isa. vu, 7.
Sera la proie du roi d'Assyrie. Isa. viii^ 4.
Ruine de Damas. Isa. x, 9; — xvii, 1.
Conquête de Nabuchodonosor. Jtr. xlix, 23.
Ruine et translation des habitants en Assjrîe.
Amos I, 3.
Damas et la Dccapole conquises par Âlexasare
le Grand. Zach. ix, 1.
DAN. Bénéilictions prophétiques de eeue trilNk
Gènes, xlix, 16. — Deut. xxxiii, 32.
DANIEL, prophète, dont la prophétie se Ht m
Canon des Lcritnrcs.
DARIUS, ou Cyaxarre, compagnon de Cynisldi-^
de la prise de Babylone. Isai. xxi.
DAVID, sera le père du Messie. // Be^ vu, 13,
16; / Par, xvii, 11.
Sa race soumise au glaive ^ perpétuité. U Bij»
XII, 10.
Sa punition et son déshonneur. Ibid. 11.
Peste prophétisée à David par Cad. il ikf.i^i
15; — I Par. xxi, 10.
Figure du Messie dans sa sortie de XérssaK|a
devant la révolte d*Âbsalon. II Reg. xv, 16, U
50. „
Sa postérité conservera le tiône« I Par. xvn, ih
14; — / Par. xxviii. 7, 9; — // Reg. vu, ii
David pcre du Messie. Psfl/.xx, I ; — lxxxtiu»^
21,28,56.
I
i^y\
rr.L
T\BLF.AII CENEIIVL DES PHOPJIETIES BIBLIQUES.
CCY
IS.^4
S«Ma g!mîll<; tbns le Meâsie, /**i?/. u, 11); — ïx.
llfî iiûuvt'au la même proplietic. hn, ix, 7; —
i,v, lï ; — Jer, ixin» 5 ; — \tx^ 9 ; — \ixiii, f5, 1 7,
t\,ti, 4(>; — tit'f/i. xxiiv, 15; — mvn, tl;
<T«?f. tK, 5; — Awoê u, 11;— Asr^* u^SS; — Zaï/i.
su. Ii>.
La postërilétle David perdra le Irônc temporel,
Jtr, un, 50; — Ez€ch. xïïiv, 10; — Za/-/!. tu, 7,
DHBBORA, propliéteïse qui jugea Isracl. /«-
<^fV I?.
DËBLATA. Proplicllo contre cette ville. Itr*
lî vm, 2i,
DE DAN. rrophélîes coiUr^î les jKsnpIes de relie
eofitréc. /iT. XXV, 23; — ilu, 8; — fft<rc/i,
iiv, 15.
DIVINATION, riiûfërinus gonrcs de (Uviialion
nurnd les llébriuix. Dent, xviii, Hl, 11, 14; —
Lerii. xx, 27; — /«a. viii, 19;— xii, 5; — J^r,
EGLISE. Figures qui l^iannortcenL En Adam, Gc-
a^i. tu â1.
Kii Siil». Cenei. iv, 25.
En Jënisalein rcsiaurée. ha, xt, li ; — iïix, <8 ;
— XXI, 18 ; — xixT,^— XLii, 7 ; — lxi, 10 ; Soph.
nu H.
lériisalcin restaurée par Jydas MaclialK^o. /iiit.
mxv,8; — XXVI, — xxxiii, 20; — xn,8; — xu, 10;
— • M, — 1.11, — Ltv. — Jot'L m,
Eetriur delà captivité, hai, iliv; — /er. m, 14;
— v»8, 18; — XVI, IG; — xxx, 3; — xxxi; — Bar,
f ; — 0$e€, î, 10 ; — Soph. m, 7.
llc5taurMioii de la nation juive. Eiech. xvi, GO ;
— xxxiv, 15; — xxxvii ; — Jocl* u, 10; — Mkh.
n-v ; — U ah tic, m, *L
EniUlèmc de la nouvelle Jà usalem* Jer, ixii 58 ;
— Euch, xL-xLVjii; — Àpac. xxi-xxii; Joël» in,
HÙ; — F*aL Lxxxvi; hai lx-lxi.
Tciupk restauré par Judas et ses successeurs.
JceL m, IS.
C(»nqnctc des nations voisines par les In ifs reve-
nus dit captivilt^. Aitivi ix, it ; — Abdias 17.
Sinaljoiidance de |>opulatiari dans Jérusalem
après sa restauration. Soph* u, i; — Zach, viii, 5 ;
— IX, 15; — X.
\ict0tres des Macliabêes» image de la fondation
de TEgise, Zach. xi, 1, <i ; — xiv, 5.
Coii|Uraii(>n des nntioiis voisines de Jérusalem,
biii|e des pers^'eutlons contre église, /ar/jt
xiu 2.
Gloire et puissance de Jérusalem restaurée* Zach.
&ii, 8.
Elle ne deviendra plus idolâtre. Zach. iiii, I, 0;
--XIV, 10, li, l«J, 18.
•EGLISE. Pmtdiélies qui la concernent. Elle s*é-
•riulra par tcïut rnnivers. Geues. iii, 5*; — nviii,
IB; — xxn, 18 ; ~ xxvt, I ; — xivin, !4; — //
Reg. xxiï, a, tiO; — / l'ar, xvi, 25, 28; — Piùl,
xcv-xcvii'Xcviii; — (.i, 15,
S<in étallissement annoncé par Tobic. Tob. xiii,
U. 17.
Ses oomliats et ses persécutions peiidaul les trois
premiers ftiècles. Ptat, n, I ; — xiiii.
Ses victoires. PêaL u, 4, 8, 10; — v, 8. 9, 12;
— vil, 8; — IX, 10, 50; — xvii, 45; — xxxui, 7;
XXXIV-XXXV'XXWÎ,
S'éiublira sur les ruines des nations païen ues.
P»ifL iK fn 9;— IX. 5,20,37,
S'établira au sein de toutes les nations. PioL xvii,
15; — XXI, 15; — xxv-xxviii-xxx, 24;— xxxit, 8 ;
— xxxiiu 7 ; — xxxiv; cxijv, 4.
Ses triomphes et ses gloires. PiuL xi.tv-xtv-XLvi*
iVII-LIll Lxvir.
Conversion des nations h TEglisc. Pial, LXiv-txv-
vi-LTït; Lxviii, 30; — /ii». xuti t^xv; — - lxi, 0,
10.
Donnera ta paix li l'univers, im» \t, 15; — itii,
i
xtt 15 ; — XL? I, I ; —
Détruim Tidolàtrie. /m,
Zach. XIV, 18.
Sa foùdation par le Messie.
LXIÏ.
Ses fondateur;». PsaL Lxtii, 12; — /$«. xli, 27;
— XL, 9; — Lxi, 19; — S ah. i, 15.
La loi nouvelle. Jer, xxxi, 51 ; — xxxii, SO; —
xxxnt, H, 20,
Le règne du Messie. Etech, xxxvii, il, 20.
L'Eglise, sa joie et son triomphe après la persé-
cution. Dan. vu, 9,
LEglifC chrétienne. Oiee i, 10; — u, 14.
Bille h'étend sur toutes les nations, Mich, iv, 2» 11 ;
— V, 5 ; — Soph. 111, <J ; — Zach. ii, 1 1 ; — Yin,
L'Eglise seule renTplii Tuniveri, dont tons les
hîens sont consacrés au Seigneur. Zach, xiv, 20;
— MqL I, il.
L'Eglise formée de tous les peuples de ranifcrs.
Matih. m, 0 ; — xiti, 17 ; <^xxi. 28 ;— xxii ; — xxv,
52.
Fondation de rEplise. Hatth, xxvi, 39 ; — Marc.
vtH, 59 ; — xiH, 50 ; — xiv, 25 ; — Joan, iv, 23.
Le snlut donné a tous les peuples de l'univers,
munie à ceux qui sont ennemis de la nalion jiiivi'.
Luc, I, 7i, 79 ; — Matih, iv, 15 ; — Luc, ii. 52 ,
— ut, 8; — XIII* 50; — xv, H ; — xvi, 10*
Kphei. 111, 5.
rorsécnlions. ( Votf, AfÔTRFS. )
Ldaillibilité et indereclibililé de TEgUse. i/ûJ</i.
xwiii, 20,
EGYPTE. Divisions intestines, ruine, eooqu^te
de S'^nnatHicrib. ha, xix. . ,
Syï a maîtresse de h i^hiliâltc pendant le règne de
Manassès. ha. xtx, 18;— Ifwoi i, 7.
Guerres de rEgvpte et de I Assyrte par la voio
de bi Philistie, pendant le règne paisible dEzechias.
hai, XIX, 23, 24,
Réduite en captivité, ha. xx.
Servira île refuge aux Juifs après le meurtre de
Godolias. ha. xxx. ^. i . t
Sera ruinée presque aussitôt i>ar Nahuchodono-
sor. ha, \x\, G. , , .- t
Son alliance ne saurnît sauver la Judée, l««. xxxi,
1 ; — Jtr, II. 50; — XVII, T».
Cjpliviié de lË0pte etde rElbiopie «guie»; par
Isîïïe. ha, XX. 5.
L'année égyptienne venue au secours de Jérusa*
l* ni ne eomb;illia pas, Jiv. xxx\n, 0.
Nabucliodonoi,or fera la conquête de l'Egypte.
Jtr, Miii, 9;— vtvi, 14. ^ , - t
Dérîiitc de I armée égyplieniie à Carclianns, Jtr,
L'lv«yplc sera ruinée et son ncuplc emmené en
captivité, Jcr, xlvi, 19 ; — Euch, xtt. ,_^^^^
L'Egypte sera conquise par Nabuelioilonosor,
ruinée, cl ne se rdévci-a plus. Euch. xxix ; — *",
i, 8, 21,20.
Sa |>erie entraînera celle des nalioiifi voisines.
Défaite et ruine de Ti^yptc flguréc par fimaçc
d'un grand p^jiswvn pi»^ au lilct el eniratnefur le ri-
vajic. Eieeh. xxxti.
L'Egypte au tombeau. EîireA. xxxif» 18.
• EGYPTE sous l empiue i>es LàCiDfS.
Fondation de l'empire des La}?idés. Dan, xi, *>•
Traité entre riolétuée Pbibdelphe cl Anliochus-
Soler; Mariage de Ik-iénice. Dai, xi, 6.
Invasion de Ploléméc-Everj^éte en Syne. Dun.
^'cuerres de SiUncus-Callinicc cl d'AnUocluii-
llierus contre I Egypte, Dan. xi, 10.
Suites el détails des guerres cnlrc 1 Egypte el ta
Syrie, i'f'rt, xt, II.
1255
EIJ TABLEAO GEN£ftÂL DES
Seleucus-Piiilopaior, roi de Syrie, ses itiTasi^ns
en Egypte. /)(zu. xt. 24.
Àniioclius-Epiphane, ses guerres en Egypte. Dan,
XI, 27, 28: — Joël, m, \9.
ELAMITES. Sié^e de Babylone par les Elamîtes
ou Perses, et les Mèdcs. Isa, xxi, 2.
Conquête de rEianritiquc pas Nabucliotionosor.
Jer. XXV, 25.
MèineéTéncnFient ou peut-être eonquêles d'Alexan-
dre le Grand. Jer, xlix, 55 et seq.
De nouveau même prophétie. Ezech, xxxn, 2i.
Nota. Cette dernière prophétie ne peut s'appli-
quer qu'à une conquête faite par Nabuchodonosor
ou par Nahopolassar, son père, puisque les Egyp-
tiens que Nabuchodonosor couche dans la tombe,
y trouvent £/am, et ses muUitudes couchées avant
eux.
ELEALE. Prophéties qui concernem celte ville.
Isa. XV. 4 ; — xvi, 9 ; — Jer. xlvui, 54.
. ELIACIM, (ils d'ilelcias, pontife ; prophétie qui le
concerne. Isa. xxii, 2&.
ELIE prédit à Achab une famine de trois ans.
III Reg.wu^ \.
Se retire au torrent de Carith. Ibid., 3.
Va à Slirepta. Ibid.,d.
Y ressuscite le (ils de la veuve. Ibid., i9.
Reparaît devant 'Achab. /// Reg. xviii, iC.
Fait descendre le feu du ciel sur riiolocauste.
/Wd., 58.
Fait mettre à mort les quatre cents prêtres de
DaaI. Ibid., 40.
Rouvre le ciel et en fait descendre la pluie. Ibid.^
44.
Fuit à Bersabée. /// Reg. xix, 3.
Est nourri par un ange. Ibid.^ G.
Se relire sur le mont Horeb. Ibid., 8.
Va à Damas pour oindre IJazaél et Jéhu, rois de
Syrie et disraél. Ibid., 15.
Choisit Elisée pour disciple. Ibid., 49.
Réprimande Achab du meurtre de Naboth. IIÎ
Reg'. XXI, 17.
Annonce la ruine de la nnison d'Achsrb. Ibid.,
21.
Propliétise la mort de Jézaltel. Ibid., 25.
Va au-devant des envoyés d'Ochosias, pour les
empêcher d'aller consulter Béelzébub. IV Reg*
I, 5.
Prédit h mort d'Ochosias. Jbid., 4.
Fait descendre le feu du ciel sur les envoyés d*0-
chosias. Ibid., 9, 12.
Se rend devant Ochosias. Ibid., 15.
Divise les eaux du Jourdain et le traverse à pied
sec. /Vi?tf^. II, 8.
fLst entevé au ciel. îbid.,ïî.
Ecrit une lettre à Joram pour le reprendre de son
impiété, et lui prédit une iiïi malheureuse. // Pur.
XXI, f2.
EUEZER, proj^hète, reprond Josaphat de son al-
liance avec Ochosias. // Par. xx, 3i .
ELISEE appelé à la vie prophétique. /// Reg.
XIX» 19.
Accompagne Elle lors du ravissement de celui-ci.
/Vft^a.11,2.
Reçoit le manteau d^Elie. Ibid., 13.
Divise les eaux du Jourdain et traverse le fleuve
à pied sec. Ibid., 14.
Adoucit les eaux de Jéricho. Ibid., 19.
Maudit les enfants de Déthel, qui TinstiltenC. Ibid.,
22.
Accorde de Teau aux armées de Joram et de Jo-
sauhat, et leur promet la victoire. IV Reg. m, H.
Multiplie la farine et rimile d*uue pauvre veuve.
IV Reg. iY,i.
Est reçu dans la maison de la Suuamite. Ibid., S.
Lui obtient un (ils. Ibid., 15.
Ressuscite ce môme flis. Ibid. y 33.
îOES. lECC 1236
^^^Sëln^i^^Galgala. Ibid., 58.
Rend comestibles des coloquintes saovaM.
Ibid., 41.
Multiplie le pain dans un moment cte famhic
Ibid., 43.
Guérit Nahaman de la lèpre. / V Reg. v, 10.
Transfère la lèpre de Naaman à Giéxi. Ibid., 27.
Fait surnager le fer 6\mt cognée. lY Ref
VI. 6.
Avertit le roi d'Israël des desseins du roi de Syrie.
Ibid., 9.
Fait voir à son serviteur les anges qui protègent
Israël. Ibid., 15.
Frappe de cécité les ennemis venos pour le pren-
dre, et les conduit à Samarie. Ibid., 18.
Est menacé de mort par le roi d'Israël. Ibid.,
31.
Annonce la fuite des Syriens, une grande abon-
dance pour le lendemain et la mort de folficier qui
Tavait raillé. IV Reg. vii^ 1.
Prédit une famine de sept années. If Rig.
VMI, 1.
I.a mort de Ben-Adad et le règne d*l{a»Ci
Ibid., 10.
'Envoie un de ses disciples stcrer Jébu roi dV
racl. IV Reg. ix, 1.
Annonce a Joas trois victoires contre b Syrie;
IV Reg. XIII, 15.
Bleurt et prophétise dans le tombeau. Ibid,,
20.
ENNO.M. Prophéties relatives il la vallée d^Eo-
Bom. Jer. vu, 32; — xix, 6.
EPIIRAIM. Bénédictions prophétiques de celte
tribu, Gènes, xlviii, 14, 20; — DetU. ixxin, 13,
17.
Ephraïin considérée comme partie principale da
royaume disraél : un de ce royaume. Isa. vu, 8;
— IX, 9, 20.
Réunion d'Ephraîm et de Juda en nn seul peuple
sous les lois d'Ezéchias et du Messie, ha. xi, 15.
Destruction du royaume d*lsraêl. Isa. xvii, 3 ; —
xxviii, 1.
Réunion dlsraét et de Juda après le retour de b
captivité et sous les lois du Messie. Jer. xxxi, 6, 9,
18; — L, 19; —Zach.ix, 10.
Destruction du royaume <risracl en panitton de
son idolâtrie. Osée v, 5,9, 13, 14; — fi, *; —
VII, 1 1 ; — viii, 13 ; — X, 6 ; — xi-xii-xui.
EPUREE. Pharaon-Ephrée, ou llophra, tomben
avec son royaume au pouvoir de Nabucliodonotor.
Jer. xLiv, 30.
ESAU. Bénéiliction prophétique qui le conecroe.
Cènes, xxvii, 39.
Conquête par TA^syrie. Jer. xlix, 10.
Même prophétie et suites de la conquête. Akd. 0,
*8,2I.
Mêmes prophéties sous le nom de Séir. Isa. m,
11 ; — Ezech^ xxv, 8; — xxxv, 2 et scq. ( l'#jf.
Idumée. )*
ETHIOPIE. Elle recevra les lois du Messie. Piai
Lxvii, 32 ; — Lxxxvf, 4.
Elle sera assujettie à Salomon, figure du Messie.
Psal. Lxxi, 9.
L*Ethiopie ré<luile en servitude par PAssyrie. lu.
XX, 5; — xLiii, 3; — Jer. xlvi, 9 ; — Euck. ux,
4, 5, 9 ; — Sopn. ii, 12.
L^Elhiopie suivra les drapeaux d*Ântiocbiis Epi-
{>hane dans ses guerres contre la hïééCt et aosû
eur fortune. Ezech. xxxvm, 5.
EUCHARISTIE. Fleures prophéUques qut 1 an-
noncent. Sacrifice de Melchisédech. Genêt. xiv,iB.
La pierre d'Horeb. Exod. xvii, 6.
La manne du désert. Exod. ivi, 14.
Le pain azyme. Èxod. xii, 15.
La pierre de Cadès. Num. xx, il.
Le pain a/y me du prophète Llic? III Reg. six, S
et scq. ,^,:
î^l
CAD
Tx\0LE4Vl] (iEMCft.\r. DES inOPlUCTiES mBLIQL'ES.
im
1S3d
L^i^iii ; —/au. lv» 1,i; — lxii ; — Jer, x%x\, 12.
tUPIlRATE, îiwigntV pour timite.iu royaume diS
Ûh «Je Jacob. Dèui, \^1 ; — xi, 24 ; — 6>«<f<. xv,
F.VASGILE, Sfifi )}ro|;;iCs ligures par b paralnilc
lU' {.1 seiniïiici! jetée daitï» des terrains difTcreiUî»*
Mlitdh. %i(i, 5.
l'ar k»s panibolos du grain de scuevé cl du levain.
Hnttk^ \nî, 51 el 55.
Scia pj(khe dans le monde cinii*r. Maith, \%i\\
li;--x\vi, i:^ ; -* Luc. Ji, 27;— mr, Î7; —
i/«rr. ïiv, 9*
ËI1 ntèiDc temps ta Synagogue im:ndra tin. Madh,
Lorsque TEvanj^ile aura éic annoncé par Innt
l*irnJverSt Jérusalem sera dm uite. Maiih, ixiv, I i ;
J/ ,rc. tiM, 10.
La prèdtcalîan de rEvangile causera des guerres
1*1 iic§ divJMOus. Luc. m, 1,
EZECIUAS, rassuré nnr Isak contre les mena-
ces de Scnnacliéril». lY iU'§. ïli, tî; — xix, ÎO;
— tl htr. x\ni»2U.
lieçoii d'I^aie uu joigne de sa guérUon prochaine.
1 1' /*^i?. x\, 0; — /ia. XTÉWiii, 5.
Averti par îsaîc de b captivité future de Baby-
loiio. / V iteg, \%, 17; — lia, xxiix, 0.
Kzécliia:^, ligure du Messie. Isa. tx, I ; — xt ; —
Fera la conriuête de la Pliilislle. ha, iiv« 28.
Ccïlc de la Moabile, — De nouveau figure du
Uessie. h<i. iv-xvi.
Celle de T Arabie. Isa, xïi, 13.
Assistera à la ruine du royaume d'Israël, ha.
xxviiï, 16.
EZÉCilLEL. te iroisicine des grands pro-
ptictcs.
F
FAMINES. Explication des songes de Ptiaraou
par Josepb. CiWt*. XLi.
Famine annomèe par Elic. /// ReQ, xvti, 1.
Par Elisée, IV Raj. viit, L
Sieste de Jêrusalèuï. Jer, xi, îi; — xiv, li; —
^ îivi, 4; — XXI. 7, II; — xxiv, lU; — xxvii, 8; —
XXIX, 17; — xxxn, i4; — xxxiv, 17 ; — xxxviii,
^: — Eicch. V» H ; — vi, Il ; — vu, 13; — xii,
ni; — 5tlV, 15,
Le& Juifs réruKÎés en E^7pte après le meurtre de
6ali>lias« y périionl par la famine. Jti\ xlii, 16;
, — XLiv, ii.
k Dernier siège de Jérusalem el Hii du monde.
rilWfl/t. XXIV, 7; Marc, xiii, 8.
Famine pre lile par Agabus. Act, XI, Î8.
FIN DU MONDE. 3/uf//L xin, 50, 49 ; — xxiv,
0 14. 15» 19. 47, 57; - j/orc. xiu, ti; — lue.
3fi,, 9, 11,20,2^,25,54;- // T/im. ii, «;-
// f'«(f, m» 7.
G
GiVOAA* Prophétie cotitrc ceuo ville. 0*€e
GiVDIVr Propl»étic contre celle ville» hn, x, 5L
i'.ADIlIl'X donne ^ Daniel rinterprClalioii de ses
f liions. l}an, viu, l<i; — ix, 22.
Annonce à /acliarie la naissance de Jean- Baptiste*
Luc. 1,11, 19.
A Marie, ta nais^anc^: du Messie. Lue. i, ÎC*
GAD rassure David contre les persécutions de
Sanl. / Héfg, xxti, 5.
Donne foplicm à David entre les trois genres de
ntiiiiiion nue Dteu lui destine après son péché. H
Jkij, XXIV, H; — / Ptfr. xxi, il, 19.
Lui 01 donne de conslruire un anlcl an lieu on
l'ange cxlcriuiualcur s'cal ai^ilc. /' f^*'"' ^v»v,
IS.
Kcril riiistoiic du régne de David, / Par, xxix.
GALAAD, propltétieii cnncernanl f*e pays. Jer,
xxM, f»; — 1., 19; — Otce si, 8; — Zm'h, x, 10.
GAI.GALA. Prophétie contre celte ville. Amoi,
V, .^,
GALLIM. Prophéties contre celle ville, ha. x,
50. — XV, 8.
G\ZA. Prupliélies contre cette ville. J^r, xxv,
^0; — Amoi i, G; — Soph. u, 4; — Zach, ta, îî.
GETIL Prophélie contre celte ville. Mkk, i, 10.
14.
GNOSTIQUES. Pn^phétits qui les ccmrexnenL
l TitH, IV, 1 ; — Il Tint, ni, 1 ; — Ji Pttr, tu, 5;
Jkd, 17-25.
G1>G el MAGOG, dppt llalion Hguiéc do reinpirt»
de Syrie, dans ses limes avec la Judée. Prophéties.
Eucn, xxxvMi'XXXJx.
GKECE. Sa conversion au cbrlïiiianisme. ha^
LXVI, 19.
Son empire fondé par Alexandre. Datu vn^ 0; —
VIII, 5.
Ses luttes conlrc les Macbabécs. Eiech. xxxvin-
xxxiî ; — Dan. xi*xh ; — Zach, vi, 5; — ix, 15.
H
llAUACl'C, jirophélc, doni la prophétie se lit au
cantm des Ecritures.
• Il AllAG UC, projjhête, enlevé par nn ange* pour
porter des aliments à Daniel dans b fosse aux
lions. Dan, xiv, 52.
IIADIIACH, pays deTyr cl de Sîdun, Prophélie
qui bii est adressée sous ce nom. Zuett, ix, 1.
H Al. Prophétie contre cette vtHe. Ja, xux, 5.
ilANANl réprimande Aia de son alliance avec
Oun-Adad, el est jeté en prison. // /*ar. xvi, 7, 10.
HANANLVS. Faux proirtiéle qui résisla à Jeré-
mie. Jer, xxviii, 1, 10.
11AZ:V£L. Son régne futur prophétisé. Itl Rcg,
XIX, 15.
Annoncé de nouveau ainsi que ses victoires sur
IsraêL /V fUg> vm. 11.
DELL Sa pnmlion annoncée une première fois
par un prophète. / Rctj. ii, 27.
l'ne seconde fois par Samuel. / Reg, iti, 15.
IIELJOPOLIS. Prophétie contre celte ville. Euxh.
xxx, 17.
UEiNOCH. Ravi au ciel. Gêna, v, 21; — EcdL
XLiVj l<i ; — XLix, 10.
Désijjne comme prophète. Jud, 1 i.
IIEIIESIE. Sa naisfe-ancc prophélisée. Acî* xx,
29 ; — J Cm . xr, 19 ; - // fim, iv, 3 ; - // Pttr,
II, 1. ( Voij. G><osiiot:ES. )
IIEHEDON. Propheiies conlrc celle ville, ha. i¥,
4; — \vi, 8; — J«r, xi %iii, 2, 54, 45 ; — xi.ix, 5.
IlOLDA annonce à Jostas la canlivite des soixan-
te-4ix ans. fi' Reg, xxii, 14; — il Pur, ixxiv«iL
I
IDIJMÉE. Sa haine conlrc Jérusalem, et vtîn-
geance que le Seigneur en tirera, l'ia/. cxxxvi, 7.
Ruine de ridumée. ha. xxi, 11.
Huiiiti de rtduinoc par Judas Macbabée. ha.
xxxtv, 6.
Uuine de ridumée par Nabuchodonosor, ier. ix»
àii;-- XLix, 7, 20.
Jeréinic envoie un joug au roi de ridumée. str.
XXVH, S.
Ruine de ridumée par Nabucbodonosor. ttech,
XIV, 15. ,
De nouveau, ruine de ridumée. hiak, t\\^
xxwt,
L Idumée sera épargi»ce par Anliochus tpipli.me.
ihttK XI, 41,
Itu nec par ks Asmonéens, /orf. Ui, 19.
Prophétie d'Amos contre Tlduin^^. Amoj i, lu
1259
IA€
TABLEAU GENERAL DES rUOrifE^TICS BIBLIQUES. JER f^iO
Ruine de riJumée, ei sa conquête par les Asmo-
néens. Abd,
Ruine complète et définitive. Maiach, i, 4. ( Vittj.
EZACJ. )
ISAAC, promis à Abraham. Gene$. ivii, i, 17,
19, 21,
Sera Hiérittcr de la promesse* Cènes, xxi, i2.
ISAIË rassure Acliaz contre les menaces de
Rasin, roi |de Svrie, et de Pliacéc, roi dlsraël. Isa.
Donne pour si{;ne de la délirrance de Juda la
naissance d'Ezéehias, ^uraiive de celle du Blessîe
Isa. vii-ix.
La naissance de son propre lils à lui-même. ha.
Yiii:
Rassure Ezédiias contre les menaces de Sennn-
cbérib, roi de Ninive. i V Reg. xix, 6, 20;— II Par.
xxxii,20.
Figure la captivité de rE;,ypte. Isa. xx.
Annonce il Ezéchias sa mort^ lui rend la santé
H fait rétrograder Tombre. / 1^ Reff. xx.
Annonce à Ezéchias la captivité de Juda. / V
Ren. XX, t4.
Ecrit rbisloire du règne d'Osias. // Par. xxvi,
22.
ISMAEL^ s» postérité. Gênes, xvi, 12 ; — xvii,
20 ; — XXI, 13, 18. Conspirera contre Juda. Psal.
LtXXll, 7.
ISRAËL, roYavme. Sa séparation d*avec Juda.
J/i %. XI, H, 29.
S» destruction et la translation de ses habitants
au delà de TEuphrale. III Reg. xiv, 15.
It sera détruit à cause de son obstination dans
TidolAtrie. IV Reg. xvii, 13, 23.
Sera détruit à un terme irès-rapproché. Isa. vu.
Répétition des mêmes prophéties, fia. ix, 8, 12,
28 ; — xviî^ 3 ; — xxvyi ; — Osu^ \i ; —m, -4 ; —
tv»3 : — v, 8 ; — vii-viii-ix-x-xi-xii-xiii-xiv.
Lldolàtrie disraël ligiirée par Osée. Oue^ ly
7.
Ruine prochaine d« royaume sous une autre fi-
gure. Ibid.^ L
Succombera dans la vallée de Jezrahel. — /6i(/.,
Seconde figure delà même ruine. Ibid.^ 6.
Troisième «cure de la même ruine. Ibid., 9.
Israël après le reluur de la captivité , li};nrc de
rEglisc. Ibid., 10 ; — II, 14; — ui, 5; — v, 15; —
VI.
Adultère figuratif de ndolÀlric des Israélites.
Osée fil.
Israël sera ruiné par Salmanasar et Asar Ilaiî-
don. Osée, ii-iii-iv-v.
Ses habitants seront transporiés en captivité.
Oêee, Y, 47 ; — Vf ; — vu, 17.
Sera dévoré comme un champ par les saïUerelles.
Osee^ vil, 1, 4, 7.
Diverses ligures de cette ruine irrémédiable.
Jbid.
Prochainement; pour toujours, vm, 1 l|; —
IX.
Sera dispersé parmlloutes les nationg. Osée, ix.
Répétition des mêmes prophéties. MJch. i, 6, 9 ;
"•lie» "" '"' ^ ' "" ^*' '^ (^^y- Epwaïii).
ISSACHAR. liénéilic'tions prophétiques de cette
tribu. Cents, xtix, 14 ; — Ikut. xxxm, 18.
JACOR devient héritier de la promesse. Cènes.
XXV, 31 ;— xxvii, 28.
Sa postérité liéiiic de Dieu. Gènes, xxvi, 4 ; —
ixviii, 15; — xLVî,2; — Num. xxiii,10.
tteiiit les ftls de Joseph. Gènes, xlviii, 14.
Inhiii les douze tribus. Cènes, xux.
JA1IA51FL, prophète, .'tanonee à Josapliat oue
victoire contre 1rs Ammoniti'S. // Par. xx^ ISw
JAZA, prophérn^s n'i.iiives à celte ville, /m. xt,
4 i " Ifr. ii.vin. 21, ?U-
h\7Aiï{ jïroptiéties ri l^ives à cette ville, /m.
XVI, 8 ; — Jer. xlviii. 32.
JAZÛR» nom prophétique dt: fils dlsaie,vii,
3.
JEAN-BAPTISTE. Sa naissance annoncée à Za-
charie. Lue. i, 13.
Annoncé comme précurseur du Messie. Luc. i,
76.
- Prophétise son genre de mort et celui du Hessie.
Joan. m, 30.
Sa mort et sa décollation. Jbid.
JECHOMAS sera livré avec sa mère aux mains
du roi de Babylone, et mourra en une terre étran-
gère. Jer. XXII, 24.
JEIIIV prophétise à Baasa, roi dTssmcl, sa mine
et celle de sa famille. /// Reg. xvt, 1, 7» 12.
Réprimande Josaphat de son alliance avee Achab.
// Par. XIX, 2.
Eciit rhistoircdtt règne de JosapIiaL // Par.
XX, 31.
JEHD sacré roi dlsraêlpar un prophète. lYBe^.
IX, 1, 6. ^
Sa race régnera jusqn^à la quatrième génération.
/V/le^. x.28,30;— Oieei, 4.
JEREMIE. -Sa vocation ^ la vie prophétiqB?.
Jer. I.
Va câclier une ceinture au bord de l'Eophraie, en
signe de la captivité future d*lsracl. Jer. xiii.
Passe sa vie dans la conlinence, en aîgne de h
stérilité et du délaissement dlsraél. Jer. xw.
Brise un vase d*argile en signe de la destruction
disraël. Jer. xix.
Est frappé par Phassur et jelé en prison. Jer,
XX.
Porte des chaînes en signe de la captivité dls-
racl. Jer. xxvii. — Envoie des jougs à divers prin-
ces. Ibid.
Souffre violence de la part de Hananias, (ils d'A-
zur. Jer. XXVIII.
Est jeté en prison, achète un champ à Ânatliolv
en signe du retour après la captivité. Jer. xxxii.
Propose les Réchabites pour exemple de fdâifé ^
à la lor. Jer. xxxv.
Eiivpie Baruch lire publiquement ses prophéties
dans le temple. Jer. xxxvii.
Est descendu dans une basse fosse. Jer. xxxvin.
Rendu à la liberté après la prise de Jcnisalein.
Jer. XL.
Suit SCS concitoyens dans leur fuite en Egypte.
Jer. xLii.
Désigne en Egypte le lieu où Pharaon, taw-
qucur de TE^ypte, posera son trône. Jer. xliii.
Jérémie déplore la mort de Josias. IJ Par. xixt,
25.
Prophétise inutilement devant Sédécias. // Par.
XXXVI, 12.
Annonce le repos sabbatique forcé de la Met.
II Par. XXXVI, 21.
Le retour après la captivité. Ihtd.. 22.
Figure du Messie. Jer. xi, 19 ; — xvhi, 18 ; —
XX, 7 ; — Txvi, 8.
JERICHO. Malédiction propliéttque centre fetie
ville. Jos. VI, 26.
JEROBOAM. Son règne prophétisé par Abias.
/// Reg. XI, 29.
Interrompu par un prophète au moment où' y
brAlait, le premier, Tencens sur TaiKel de fictlid.
i// Reg. xu, 44.
La mort de son fils et la desiruction de sa naisot
prédites par Amos. /// Rttg. xiv, 10.
JEROBOAM II. Sa postérité i>érii^ |iar le gUive.
Amos vu, 9, 12.
1241
lUN
TAOLE^IU CEXEIIAL DES lUlOPIiETlCS BIBUQCJES.
iUl
IStt
JKRIiSALEai. Ruine ilumtevîrk. PinL ittiiiC
Kuine de Jérusalcip atmonrée k i*iiiipie Manama
iV n-g. \\i, 13; — vsii, !6.
Ruine di» Jérusalem, lia. u, — iti« — ir, — "v; —
VI. 9 ; <— X, 10; — xxii, — xxix; — xxxii, 10 ; —
LSIV, 10.
De nouvonn la ruine de Jérusalem. Jer, i, 13 ;
-^iv, «. iO; — V. 6. U; — \i, !,«;— ¥ii.3i;
— IX, Il ; — XIII, 9 ; — xiv, 2 ; — xv, 5 ; — xvii,
i7 ; — xix, 13 ; — XXI, i ; — xxii, 6 ; — xxt, 9 ;
— xxf 1, 18 ; — xxviii, ii ; — xxxii, 3, 24, 28 ;—
XXXIII, 4; — XXXIV, 2, 3, 22 ; — xxxv, 17; —
xxxvii, 3 ; — xxxTiii, 5, 18. — Ezech. i — iv — ▼
— Vil- ix; —XI,— XII, 18; — xiv, 21; — xv, 6; —
XTi. 37, 41,59; — xxi — xxii — xxiii — xxiv; —
XXXIII, 27, 33 ; — Jœl, ii ; — Ah os, ii, 5; — ifî-
ckée, 111, 12; — V, i ; Soph. i, 2, 4, 12 ; — m, 1,
f ropliéiir}( évaiigéliqiicsroiilrt* JcmsaleiH. yutth.
xxi«33; — xxii; — xxiii,37; — xxiv; — y arc.
XIII ; — LNr. xiii. 35; — xvii, 26; — xix, 43; —
xx, 9; XXI.
JERUSALEM RESTAUREE. Tob. xiii, 12; —
PmI. l, 20 ; — ixvii , 30 ; — ci, 22 ; — cxlvi, 8 ;
JêéÊ. xxiv, 23; — XXVII, 15; — xxviii, «0; -^
XXIX, 18; — XXX. 18; — xxxii, 15; — xxxiii,2;
— XXXV — xLi, 8;— Lx — LXi; — J^rmi. xxx;
— XXXI ; — xxxii, 37 — xxxiii ; — Itarwek.yf; —
Joet. m, 16; — Sofi*. m , 7 ; — IT^rA. viii,3; —
xxii,2, 6, 8;— XIII, 1 ; — xiv, 8.
JERUSALEM (La nocvellr). Psat. lxxxvi ; —
cxf , 19; Gxxi — cxLvii, 12; — lut. ii, iv —
M — Lxi; — Jer. xxxi, 38; — Bar. v; —
£u€h. XL k XLViii : -^ Zach, xiv , 3 . 8.
JESSE. Si poslérilé. Ua xi , 1 , 10.
JESUS ou JOSEDEC. Vision jHroptiéUque qui le
concerne. Zach. m, 1 ; — vi , 11.
l«e prophéie Agtée Texliorte à rétablir le temple
de Jénisalem. — Âga, i , 1 ; — n , 3.
JEZAREL. Prophétie d^Elie contre cette prin-
cesse. III lieg. xxi , 23.
Ré|iétîtiou de la même prophétie. lY iUg. ix,
10, 36«
JLZRAHEL. Nom prophétique du Gis d*Oséc.
Osée 1,4.
JEZRABEL. Propliétîes cnncemani cette vallée.
IV «rfl.ix, 10;— 0«««i,4,5,ll; — 11,22.
JOAKIM, roi <fte Jnda, aura la sé|iuLare d*un
knt^Jer. xxii, 18.
(faara pas de postériié sur le trône m de sé-
pulcre. Jer. xxxvi. 29.
Joakiu et Sédécias; le«r règne figuré. Ezech.
xvit.
JOAS. Elisée annonce h ce prince trois vic-
toires sur 1.1 Syrie. ÊV Reg. xiii.
Proplièies eiivayés aux Israélites idolâtres pen-
dant le régne de Joas. // Par. xxiv , 19.
JOD prophéiise la -venue du Messie et la résur-
rection des morts. io4. xviii , 25.
JOËL, prophète, dont la pmpliétie se Ut au ca-
non d^ Ecritures.
JOIADA fait mourir les prophètes de Baai. /F
Réf. , XI , 18.
JONADAB, le Récfaahitc. Prophétie concernant
sa postérité. Jer. xxxv, 19.
JONAS. Prophète dont b prophétie se fît au ca -
non des Ecritures.
Dans le ventre du poisson » figure dû Messie.
Jo«. n, !•
Sa réapparition h hi lumière, figure de la résur-
rection «!e JésosChrist. Joa. n, 7.
Prédit ragraiidissement du royaume dlsraél qui
arriva pendant le règne de Jéroboam II. I V Reg.
XIV, 25.
J0NAT1IAN. Ses malédictions prophétiques contre
Abiinckch. Judie. iXt20.
JO.XATIIAS. Signes profibéthpics de sa victoire
snr tes PtilltMiiis. i Reg. xiv, G.
Soriâ prophétiques à Foccasion de sa faute. /
R^a, 3tiv, 58.
JORAM. Lettre d*Elic à ce prince impie. U Par*
XXI, 12. -
JOSAPRAT en présence du pni|>hête Elisée. lY
Reg. m, 14.
Réprimandé par le prophète Jchu de son alliance
avec Achab. // Par. xix, 2.
Encouragé par le prophète J:ihaxiel à combattre
les Ammonites. // Par. xx, 15.
Réprimandé par Eliézcr de son alliance avec
Oi'hosias. // Par. xx, 37.
JOSEPH. Songes prophétiques de son élévation
future. Geues. xxx vu, 6.
Explique les songes propîiétiques des oflBciersde
Pharaon. Cents, xl, 8.
Explique les songes prophétiques de Pharaon.
Cènes, xu, 16.
Prophétise la sortie d^Egypte. Gencs. l, 23.
* JOSEPH, époux de Marie, averti eu songes.
l/tfl//t. 1,24.— n, 13, 19,21.
JOSIAS, appelé par son nom plusieurs siècles à
Tavance et désigné p<iur détruire fautcl idoÛtrique
de Béthcl. //i Reg. xui, 2.
Averti par llolda de la captivité future de son
peuple, i V Reg, xxn, 10; — /i Par. xxxiv, 14.
Chant funèbre couiposé par Jéréuiie à rhonneur
de sa mémoire. // Par. xxxv, 25.
liC règne de ce prince, iguratif de cdai du Mes*
sie. Êsa. xxxii. 1.
JUDA. Uéiiédictions propliéliques de celle tribu*
Cènes, xux. 8; — Deui. xxxm, 7.
JUDAS. Sa trahison annoncée. Matih. xxvi, 21;
— Marc. XIV, 18.
JUDEE. Sa dévastation par Nabucbodonosor. i^r.
XIV, 2; — XXV, 9, 29 ; — Eiech. vi — vn — xix,
10; — XX, 45;— Que vui, 14; — Jodi;^
Amos^ n. 5; — Mich., vn; — Habae. i,ë;*-So^A.
Sa restauration. Psal. lxxxiv, 1; — cvi, 19; —
cxxv; — lia. IV, — x, 20; — xi, 14; — xxvi, 12;
xxx, 18; — xxxv; — Jer. xi, 15; — xvi, 14; —
x\in, 3;— XXV, 5; — xxxn, 15, 24; — xxxim6« 11;
— XLvi, 27; —Kicch. xi, 17;— xvi, 00; — xx, 40;
— xxx. G, 8, 14; — xxwo — xxxix,25; — Os. i,
10; — v, 15;— JoW, o, 19, 28;— ilmotix. Il; —
Abd, 20; — l/ir/i. jv — v, — Uab. ni, 2; — So/p*.
lu, 7; — Zach. X, 13; — xn, 8; — xin, 1.
JUIFS KEJËIES. Prophciies liguratives. Caîn
niamlii de Dieu. Cènes, iv, 10.
Jacob siipidanie Esaû. Ceues, xxv, 25.
Jacob substitué à Esaû. Ceae*. xwu , 27.
Naissance de Phares et de Zara. Cènes, xxivni »
30.
Ismael chassé. Cènes, xxi, 12.
Mannssé substitué à Ephraîm. Cènes, xlvio, 14.
Rejeiés déliniliveinent après la mort du Messie.
Deut. xxvni, 59, 64, 08; — P»a/. m, 8; — v, 0, 7;
— voi, 13; — IX, 16; — IX, 23; -- x, 3; — xvm,
8, 38 ; — XX, 9 ; — xxxvi — xlvib — xlix — u
— cvBi, 6; — Isa, xui, 19 ; — l — tvn — lxi, 5,
15, 24 ; — Lxit — Lxv— lxvi ; — Jer. xvui, 21; —
XX, tl;— xxin, 50;— Dan. ix, 27; — ZacA.xi, 10,
14; — xm, 8;— MM. nr, 1,5.
Prophéties évaugéliqiics sur le mèitie objet. Mattk.
m, 12 ; — xm , 2V; — xxi , 55; — xxv^-xxiit»
57; — XXIV, 27, 34 ; — xxv, 1, 14, ôH; _ Marc.
H — XIV, 62; — LiK. iB, 9; — xn, 45; — xii,
6, 25; — XIV, 54; — xvi, 19; — xix, 12, 20 ; —
XX, 9.
* JUIFS. Evénements divers. Auront un roi.
Dent, xxvni, 56; — Num. xxiv, 7.
Leur penchant à l^idolàirii*. Dent, !lxxi, 26, 29.
Une partie de b nation fuira en Kgy|tte a|>rC9 hi
dcstnictioii de J'ini>:iiciii. lia, xxx.
I«i3
LÏD TABLEAU GENERAL DES PaOPHETllùS mBLIQUES.
Il AD
1314
Un pelit nombre seuicmcul se converlirciut ^ la
pi'Cilicalion du Messie, ha, Lxv, 8; — Zach.
xni , 9.
Alliance inutile de la Judée avec TEgyple. Jer,
u. 30; — xvn, 5.
Les cendres des rois seront dispersées. Jer.
vni, 1.
Les Juifs fugilirs en Egypley périront. Jer. xui,
15.
Y périront par la famine, la peste et la guerre.
Jer. MIS, 11, 26.
Sortie de Jérusalem lors de la prise de cette
ville Hi;nrce par Ezéchiel. Ezech. xu, 1, il.
Seront dispersés parmi les nations. Etech, xu ,
U.
Image de la destruction de la nation juive : mé-
taux Tondus et réduits en scories. Ezech. xiu, 19.
Ruine des ruines de la nation. Ezech. xxxui ,
Conversion Ûnale i\^ Juifs selon beaucoup d'in-
terprètes. Oiée, ni, 5.
Juifs seront préservés de la captivité, lorsque les
Israélites y seront réduits. Otée, iv, 15.
Se diviseront lors de rétablissement du cbristia-
nisme. Zach, xin, 8; — xiv, 3.
Ceux qui se convertiront subiront la pcrséculion.
Zach, xni, 9.
Juifs fuyant devant les Syriens, comme ils fui-
ront plus tard devant les Romains. Zach. xiv, 5.
Retour de tous les Juifs à la loi de leurs pères
après ieiriomplie des Macbabées, li&ure delà réu-
nion de tous les peuples sous la loi du Messie.
Zach» XIV, 10.
Une partie de la nation sera admise dans TEglise,
une partie sera rejetée. Mai. ni, 3.
Luttes suprêmes do Juda et d'isruél avant la cap-
tivité de celui-ci. ha. ix, 19.
La ruine des Juifs sera Texemple et l'annonce de
la ruine des Egyptiens. /«a. xix, 17.
Jérusalem et \^ villes de Juda rétiuites en des
monceaux dépoussière. Jer. ix, 11; — x,ii; —
XXXIV, 22;— £«ef/i. xv,8.
Abolition de Tidolàtrie en Jmiée. Soph. i, 4.
JUGEMENT DERNIER. Séparation de TEglise et
de la synagogue, de la vérité et de riiéiésie; para-
bole de Tivraie et du bon grain, image du jugement
dernier. Mallh, xiii, 2i.
. Séparation des bons et des mécbanls, jugement
dernier. Mauh. xv, 32; — xxv, 34.
Le Messie juge des vivants et des morts. Malih.
XXVI, 64,
Son retour sur la terre pour opérer le jugement.
Act. 1, 11.
Exclusion des mécbants de l'entrée du ciel. Luc,
xiu, 24.
LACIUS. Prophétie relative à cette ville. Uich.
i,J3.
LAISA. Prophétie contre cette ville, ha. x, 30.
LEYl. Bénédictions prophétiques de cette tribu.
Ctnet. xLix,5; — Deul. xxxin, 8.
LIBYE sera soumise par Nabucbodonosor. Exech.
XXI, 5.
Par Antiochus-Epiphane. Dan. xi, 43.
Les Libyens combattront avec l'armée de Pha-
raon contre Nabuchodonosor. Jer. xlvi, 9,
Seront vaincus en Egypte par Nabuchodonosor.
Exech. XXX, 5.
Combattront contre la Judée dans les armées de
la Syrie. Exech. xxxvm, 5.
Lydie. Les Lydiens seront' vaincus à Carcha-
mis avec les Egyptiens par Nabuchadono:ior. Jer.
Seront vAiuciii p.ir NabucboJonosor en Egypte.
Exech. XXX, 5. i
M
MACHAREES. Leurs triomphes. Pxal. lixv.
Victoires de Judas-Maclial>ée sur les nations de
hi Palestine. Ptai. lxxxu, 9.
Jérusalem restaurée et triomphante avec les Ma-
cbabées. ha. xxv — XXVI.
Restauration de JérnsaleiD par Jtidas-Machabée.
Ixa. xxxoi,20; — .xxxv.
Nations voisines de la Judée ruinées sans re-
tour par Judas-Machabée et ses successeurs, lia.
xxxrv.
Crimes de la nation juive, punitions divines,
délivrance par Jndas- Mâcha bée. ha. un.
Jiidas-Machabée ligure du Messie, ha. lxiu.
Guerres des Macbabées contre la Syrie. Execk.
xxxvm — XXXIX.
Révolte des Juifs; Mataihias et ses h U; guerres
des Macbabées. Dan, xi — xn.
Ju(las-M:icli:ibée donné an peuple revenu de cap-
tivité, figure du Messie. Joël n, 32.
Ruine des Syriens, des nations de la Palestine ;
trioniphes des Macbabées; restauration de Jérusa-
lem, du temple. Joël m.
Conquête de riiluniée par les Macbabées; trioni-
phes des Juils sur les nations linitiro|»lies; retour
de la faveur céleste : d'assuiettis ils deviendront les
maiires. Abd,
Tnonqdies des Macbabées, figuratifs de ceux du
Messie. Commencements et cause de la guerre
qu'ils ont entreprise ; assujcltissemeiit des nations
\oisines. Mich. v.
Juda resiauré par les Macbabées ne se livrera-
plus à ridolàlrie. Mich. v, 11; — Soph. m, H.
Triomphes des Macbabées, figuratifs de ceux d»
Messie. Af/r/i. vu, 16.
Même prophétie, llabac. m, 12.
Avènement du Messie après le règne des Maclid-
bces. llabac. m, 18; — Soph. m, 9.
Moab ruiné par Nabuchudonosor et Judas-Macbâ-
i)ée. Soph. u, 8.
Ruine de l'Ethiopie par Judas-Machabée. Soniir.
ir, 12.
Nations limitrophes de la Judée soumises par
Judas et ses successeurs. Soph. lu , 8; — Zach.
XIX.
Philistie conquise par. les Macbabées. Zach.
IX, 5.
Victoires des Macbabées, image de celles du Messie.
Zach. XI, i.
Défaite et ruine des nations de la Palestine par
les Machal>ées, image de ia ruine de Tidolàtrie pac
le Messie. Zach. xi, 6.
L:i gluire et les guerres des Macbabées. ZacL
XII.
Jérusalem assiégée par Judas-Macbabéc ZarA.
xn,2.
Mort de Judas-Machabée , figure de la mort du.
Blessie. Zach. xn, 10.
Cessation de la prophétie après la mort deJudas-
Machabée. Zach. xtii, 3.
Jérusalem dévastée par les Syriens, secourue ûe
Dieu, sauvée par les Macbabées, division des Juif»
en deux partis. Zach. xiv.
Image de ce qui se passera au temps du Meisie.
Ibid.
Persécutions d'Antiochus , nguralives de celles
des Romains contre la Judée, des païens contre
l'Eglise. Judas-Machabée, avec un petit nombre de
stddats lidèles, sauve la natioij;, images du Messie.
Mal. IV.
MACIIMAS, prophétie relative à celle ville. /m.
X, 28.
MADIANITES, leur entrée dans l'Eglise drJésu>
Christ, hii. lx , 6.
ffiS
MLS
TAOLEXU CENtRAL DliS rnorilKTIES BIlJUQUlCS
1:246
Soumis pr Ee« mis ite B.ihyloïkO, cl pciil-<;irejKii
M\tiOG ; i»(*rsdL-ii|j(iui» ilc Ttlgli^ jtiivc. Eicch,
xtwiM, î; — \%n\, U.
I>i^ rEglUeclirctÎMiitc. Affûc* xx, 7.
MAGUUN I f»rophëtie reLilivc à celte viUe* Im,
ri MANASSE; béiuiditJinii propluHiijiic de ce p:i-
' Bciiciliciloii |iri»|»kcËii|iic ûc la in bu. O^fif. xiitiii,
17.
Maltiiiurs ei ruine <lc ecUe irifut Avant la Un Ju
royuuiitc il'lsraêt t tloiU elle bil |»iiriiL*. Itm, n ,
BIANASSES»5aciiplJvi(€el ^ello «1rs Juifs îmîuwl-
iJ»»5 crimes do ce (M'iace hitpic, / ï^ /ifj/. w^ i^ ; --
xxH, tt»; — Ua. txu,
31AUD0CUt£E. Sliu^c praplmiiiiuc» E^i, x, 5; —
m, 5.
MAIŒSA , pToplicLie comité ccit^ vitle. Mkh,
I , t5.
MARIE. Annonce proplièlii|De qui la onccrne.
Ccncs. tu, 15,
TnofmTiEs riciRATivEs. Le nom de la première
femme. V^ues. m, iU,
i^ara conecvjiu dans l.i vieillesse. Gittci* \%l,^.
Wïirie, sœur diî A1oï>e. Exod. ii, 7.
f>ct>bôra j^iyeairt el sanvant br;Krî. Jm^iV, iv, I.
Jahcl i>auv;inl Israël par la uiorL de Stsurii./Nfiu.
IV. il.
La fiIlc de Jeplilé. Judie, xi, 3L
La mère de SantiH»u. Jmtic. iiit, 2.
Anne, mère de S:iuineL / fii?//, i, M.
ludjlli iniaïulani llubptierne. Judith, un, n
iiiL
Eiitlicr saiivanl Ur^ët cnpiif. E*t, v.
ElibabeiUt niêie de Jean-B.i|iliâte. Luc, i, I j.
Le buiiiSQti urdent, Kxo'/. ni, i.
La verge d*A!iroh. ^mn. s^ti, 8.
L ardie d'allisiuce, E.iqiL xxv, ixvu
La loisondeGcdêon. Jmlk, vi, 57.
Le image d^Elie. lU Heg, iviii, 44.
Fropuétiës vcrëalës: la Vierge i\m enfanlc. tsa,
vu, 14.
Le fruit mcrveilfcux de la femme, Jer, xixi, 'ii.
(Propliélies d'Eïis:*tR'.iJi à Marie, Luc. i» 4*i.
Ile Siméiui. Liu. u, 54.
Propheiies de la saiuie Vierge. Luc. r, 46.
Vision apocalypijtfuc de saînl Je^iii. /t/^oc. i^ti*
MEDABA. PrupUélie contre celle ville* /sa. xv ,
HEDEMNâ. Frophétio contre ceiic ville. Is.j.
X, 51,
MEDES. Ruine de Dabylone par les Mèdes. ha*
%uu 17;— xx\, 2.
Assiijetlissement ûcs llèdcs à Nabuclioilouo»or.
Jtf, ivv, ^j; — 1111,5^*
KuitM de Babybiue par les Mèdes. /er. Li , 1 1; —
Dait, V. 28. (Vol/. El\«ites.)
51ELC11ISEDECJI. ligure da Messie. €tnti. xiv.
18;— P*ii/ cix,4>
MELCIIOM, propliélies conire ce Taux dieu. /er.
XLiï, i ; — Anwt i, 15*
MÉMPUIS. Gûtjittièie par Nabncfitubiiosor* !$a,
XII, i5; — itT. xLiv, 1, 30; — xlvi , 14, 10; --
Kuch, jt&x, tôp Ki.
Sera la sépulture des Juifs qui y auront clicrcbé
un rcfuçe. Oseû n, 6.
MI-^NNI; les rois de Menni lêvcroni Télcndard
COI lire B.il>y/uue. Jer. u» 27.
3IEï'll\AT, prupbétie conire celle ville. Jer,
ILVIIK^L
MEBUDACII, nom génêri>]UC sous lequel Céi rc-
prêseuié propbcliqucmeut le BalUsar de HaiiteK
Jer. L. i.
MESSIE. pRorm'iitb nciranvcs. Le sommeil
Les sa«'rifirc« dAbch U^ncê* ir, 4»
Lu morl d*Aljcl. Cittct^ iv, H.
Le jiisic Sctb. GetftM* v, 3.
Le juste llcimrb. Cette*, v, 13, ^.
Le juste Noé. (Zffiei. vin, 20.
^iais^ance d'Siia:ic. Ccniî. \%i, I.
Sacri(iC4î d*Uiiai\ Cene*^ i\ii, 5, 0,
Juse|d» vendu par ses frères. 6Vwiff. \%iMi, iO.
Ji>sepb de\enu le Sau^cur de ^a frcrf». (Unesm
«LV, 5.
L';igiie.iu pascal. Exod. \n.
Moïse Kiiivaut Ic^ Ifcbreux* Eiod. %uu
L:t pierre de Ibpbîdini. tUod.wn, (k
Moî^e sur le Si uni. Exod, Jkiiv.
Insliluliun tbi NazaréaL .Ykiu, ii*
Ln viTge d'Aaron. Sutn, ivn.
La va4 lie n»usse. .Vwm. xu»
La pierre d'tlareb. Snm, %%.
Le scrpcnl d airain. jVkan. xxi, 0
Le bouc ciui^sairc. Levit. ivi, 8.
Moïse iiir la montagne, Exod^ xvu,ll.
Mort de Uolm^ btat- x^xiv,
UlTranffe des prcnders-néïi. Kxod. xui, li.
OlTrande des bulocaubtes, u tViiiree du camp*
L**vk, I, 5,
Sacrtûce [K>ur le péché , Imrs du camp, LitH,
IV, iU
1^1 tubage de la mer Bouge. Exjdn xiv
l'assa'i^e du Jourdain. i<J«* lit.
Victoire de Gëdeon. Juiiic, vu,
Santson. Jitdic, xiv, xv, xvk*
David V4Jai|i»ear de Goliaib. / tUg, iivri.
Bavid pcrsecuie jur SaiiL / /Uf|. xvtii H jieM|«
Bavid tuyuril devant la rèvuUe d'Ab^akiii. /f
ttnq. IV.
Le rèjjie de Salomon, lîi Ueg^ u cl «eq.; — il
Vur. 1 et seq.
Le niioi>tërc d*E1ic, Ul Heg, xvir c/ seq.
Le règne de Jo^aphiil* // Var, \\n et ^*q.
Avènement de Joa^ au trône de Juda. iK /fea.
xi; — If l*wr* xxni*
Le lègue d*tjéclitas. ha. ix, 1 ; — n — \\\m^
Le ponlîûcat irEItacîni, ha, un» 20.
Le rogne lie Joï>iai^./«a. \.\xu, 1.
Judas-Mai 11 a bce délivrant liiael. ha, xi.tx -^
i.\in; — ,/oW II, 3i; — Mich, \\ 8; — vu,IG'
— fittbac, m, it\ — Zach, jlu, 10: — xiv, 5 i —
MaL IV, i.
Jérémie persécute. Jet, xi, 19; — xvm, 18;— xik«
7; — XXI t, 8.
Jouas dans le ventre du poisson. Jon. it* I.
Cyius restaurateur d'Israël. Zadu nt, 8 ; — /fa.
XLIV— XLV.
Le cliandelier ix sept bnincbes. Ejtuj/. xxv —
xxxi; — Zack, iv.
Josedcc rcstauraicur du temple. /ncA. ? i.
Nébêinic restaurateur de la uaiion juive* // Eêdr,
Il cl seq«
ILnutlialion et irioiupbe de Mardocliée. Eu, m
et seq*
iob persécuté el triompbant. Joè i — sut, 10.
Combats de Judas ALchabce. i Mach. u eiMîq^;
// M a* h* viti et scq.
Sa mort./ Mack. ix, f8.
* MESSIE. E*noruftTics vëqoaixs. Fromcsse faito
à Adam. Ccne*, ui. 1^^>*
Promesses laites à .%brabani. (^^ni;!. xii,f,7,
--xiitiU; — XV, S; — xvuj, 18;— ;tiit, 18;^
XXVI, 4*
rroniessc faîte h Jacob. €tHt$. xxviri, 14.
IVonicsse faite à Juda. iltucê, xlix, 8, 18
riopliétie debtlaain. ^Viim. xxiv, 17.
De Muîae. Ucm, xvni. Mu
rroujcâsc faite a David. /i ÎU*} v«r, 15, IG; —
i l'ur. xui, 3.
I$(7 MES TABLEAU GENERAL DES
Les abnissoineiiis et les gloiretsdii Messie chantés
p:ir David. // Heg. xxn.
Promesse faite à Salomon. /// Reg, ix, 5.
Prophétie «le Tohîe. Tob. xui, 15.
De Job. Job xviii, 25.
La gënérniîon éternelle du Messie* Psal. ii» 6;
— XLIT — xciv, 1.
S:i Passion, les hlaisphèmes du peuple. Psal. ni,
2, 7; — VII, 1;— ix, 26; — - xxi, 1;— xxiv, 16;—
XXX, 1; — Lxviu, 26 ; — cviii — cxxxix ; — ha.
L, 4; — uii.
Sa résurrection. Psal, in, 6; — v, 8; — vu. 9^;
— IX, ii; — IV, 9;— xu — XV, 8; — xvi, 15;
— XXIX ;— xl; — uv, 17; — lvi — lvd, II; —
LIX.
Seshumilintfons, sa gloire et ses triomphes. Psal.
IV, 1,4 ; — vMi.i; — x, 5; — xi — xtiu, 7; —
XXVI — XXVII — XXXIV — XXXV — XLIV — XLVI —
LXXXV.
Ses ennemis. PsaL xiii — xvi — xxvii — xxxvi
(^ IV — Lvn, 1 7: — Lvm — lxvio, 1, 28.
Il sera Le Juste. Psal. \vi, 1;-— xxv.
Sa mort et sa sépulture. Psal. xvu, 1 ; — XL ; —
Isa. XI ,10.
Sa glorification. PsaL xvii, 17; — xxv — lxxi
— Lxxiv — Lxxxi. 9; — cvii — cxvii,2l.
Beauté et douceur de sa lui. Psal. xvni, 6 ; —
LXXXIU, 8.
Ses comhats, sa résurrection. Psal. xix, 6.
11 sera chargé des iniquiiésdu genre humain.
Psnl. XXXVII.
Son sacrifice voloniaire» ses triomphes, punition
de la nation juive. PsaL xxxix; — Isa. Lxin —
Lxiv — Lxv, Ô, 15, 24.
Son abandon sur la croix » sa prière. Psal.
Xl.l.
Son agonie, ses angoisses. PsaL xtn — liv.
Ses victoires. PsaL um — uv, 20, 24;— xcv; —
Isa. XI.
Le Messie et son Eglise. PsaL XLvn ; — Isa. lv
— LVI — LXI— LXIl.
Le Messie et la synagogue. PsaL xlviii — xlix.
Son avènement après le retour de la caj)iivi(é.
PsaL Ln, 1 ; — lxxxiv, 8; — Isa. xlv, 8 ;— xlvi,
12; — Ezech. xxxiv, 23; — xxxvi, 26.
Trahison de son disciple. PsaL xl — liv, 13 ; —
Gvin, 8.
Environné d*cml)ûches. PsaL lxiu.
Ses apôtres. P^al. lxvh; — Isa. lxi, 19.
Son déiaissement, son tombeau. PsaL Lxxxvn.
Fils de ^^avid. Psal. xx, 1; — Lxxxviii,5, 21, 2<<:
— Jer. xxiH, 5 ; — xxxm, 15, 22 ; — Ezech. xvn,
82; — Amosy ix, H.
Le règne i\u Messie. PsaL xcvi — xcyn — xcvni —
ci, 15 ; — Isa. xi — xu — xl, 10;— Ezech. xxwn,
S4;— Sop/i. 14.
Sera Dieu et homme. Ps/i/. ci x.
' Sa génération humaine. PsaL cxxxi, 10;— Bar.
m, i8.
Smi ayéneinenl. Isa. vu, 14 ; — ix , 6 ; — xi —
XL. 1; — Lix, 20;— Bar. y, 5.
Il sera reconnu par les uns, répudié par les autres.
Isa. vin, 14; — lxv, 8.
Son caractère pacillqùe, la justice de sa loi. Isa.
xlii, 1.
Avènement du Messie après le retour de la capti-
vité. Jer. XXXI, 9, 21, 22;— xxxm, 14.
Les soixante-dix semaines de Daniel. Dan. ix ,
24.
Le Messie mis à mort par son peuple. Dan. ix.
26.
52.
CJe même peuple sera alors rqeté. Ibid. 27.
Le Messie et ses gloires. Dan. x, 5.
Donné au peuple revcnu.de capilvilc. Jveli ti,
Walira à Bethléem. Mich. v, 2.
PROPHETIES BIBLIQUES. UOA 1248
Son avénemenC, son règne. Mick. vu, 18; —
llab. ni.
Il iiatira après rapnisenicnt des guerres el réunir»
tons les peuples. Soph. ni, 9.
AvcuemeitC prochain du Messie après la réédîfica-
iion du temple. Agg. o,7, 22.
Son entrée triomphante à Jérosalem. Zach..
ix, 9. ...
Trahison de Judas, réprobation de la natioa
juive, Zach. xi, 10.
Le Messie couvert de plaies. Il n*estpas propbèt^
mais le terme et raccomplissomeiit de toute pror
pbélie. Zach. xin, 6. •
Sa mort, dispersion de ses disciples. Zack.
xiu, 7.
Son avènement prochain, àlal. ui, 1.
Le Précurseur, le Messie, destruction de la nation.
ÈlaL IV. 5.
•• MESSIE. Prophéties évancéliqoes. S» mort,
sa résurrection, sa ghiire. MaUh. xvi. 4, 21. 27;
-^ xvn. I2,2l;— xx, 18; — xxin. 32;— xxvi,
12, 29; — XXVI, G4;— Marc.ix, 11,50; — x, 5^;
xiv, 62.
Paraholede la vigne et du (ils de ramîLle. iLii(&.
xxï, 35; — Marc, xb, 1; — Liu:. xx, ^
Du festin et des serviteurs mis à iiiorl. Matlk.
xxn, 1.
Son cruciûemenl. Matth. xxn, 2;— Joan. xu,
10,32.
Sa Mdwrrection. Matth. xxvi , 52; — xxvu,
65 ; — Marc, x , 33 ; — xiv, 25, 28 ; — Lac. xvn^
32.
Sera renié par le chef de son Eglise. Malih. xxvi .
34; — Marc xiv, 30;— Luc. xxn, 34; — Joan.
xni, 38.
Trahi par Judas. Malth. xxvi , 21 ; — Marc, xitr,
18.
- Livré aux Juifs. Malth, xxvi, 45.
Sa sépulture. Marc, xiv, 8 ; — Joan. xu, 7.
Si rôsurreciion le troisième jour» Marc, xtv, 5S;
— Luc, IX, 22.
Itecoiinu f)ar une partie du peuple juif, rejeié
par l'autre. Aucii, 54.
Livié à la contradiction , mis à mort. Luc u.
Persécuté, rejeté, mis à mort. Luc. ix, 22, 41;
— XII, 50.
Mis' à mor) ù Jérusalem. Lnc. xin, 33.
Passion du Messie. Luc. xvu, .25 ; — xvm, 52;—
xxn, 15.
Uègiie du Messie. Luc. xvn, 24; — xxi, 27.
Mort et résurrection. Joan. ii» 19 ; — x, 17 ; —
XVI, 10.
Mort. Joan. ni, 14, 30; — vu. 37» ; — vm, 21; —
x,24; — xiu, I; -xvi,5, 28.
MtCllEE, tils de Jeiula, annonce à Acliab sa m «ri
devant Kaiiioth-de-Galaad, est jeté en prison. ///
Heg. XXII, 17,27; — // Par. xvm, 7, 16.25.
* MICIIEE de Morasthi, prophète, d<int la pro*
phétie se lit au canon dus Ecritures.
Annonce la rnine.de Jérusalem. Jer. xxvi, 18.
MOAB. Conspirera^ contre le peuple de Dieu aa
temps de. Nabucho<lonosor. PsaL lxxxii. 7.
Sera assujetti à Ezéchias, type %iratif d« Mes*
sie. Isa. xi, 14; — xvi.
Sa ruine par Nabucliodonosor , et pout-èire Ju-
das-Machabée. Isa. \v — XVI, 6; — So/iA. ii,
7 8.
' Par Judas-Macliabée, type (IfpiratiCda Messie, /la.
xxv, 10.
Par Nabuchodonosor. Jer. ix, 26 ; — xxv, 21; —
Ezech. xxv, 8.
Jérémie envoie des jougs à st» princes Jer.xxni,
3; — XLVHI.
Moab reviendra de captivité. Jer. xlviii, 47.
Sera épargné par Anttochus-Ëpipbaue. Van. su
41*
litô NAT TADLEAU GILNERAL DES PUOPIIKTU'IS BIBLIQUES. PAR l£M
Ecril riiiftloire du régne de David, i Par. xxii.
Ruine et conquête ilu pays de Moab. Atuo$.
11,1.
IlOISF). Propliéiise à sa nation les iiien» et left
ii*anx qui lui arriveront. Lcrîf. x&ti;~ DeuL xx\m
— XXXI, 29.
RénédiciionspropliétîqiKMi destribns.Dem. xsxiiu
Prupliéiie coucernanl Je Messie. Deui, xviii , 15,
18.
MOSOCII. Prophétie concernant ce pays. FsUcb.
xxxviu.S; — XXXIX, 1.
N
NARAJOTn. Soumission de ce pays ï la Judiîc
restaurée, à l'iCglisc tlirélienne. /sa. lx, 7.
NABO, prophctifs contre cette ville. Isa, xv,2;
— XLvi, 1; — Jer. xlvoi, I, 2i. ^.
NABOTII, vengeance divine sur sa mort iniuste.
/VH.'g. ix,2G.
NABUCIIODONOSOU fera la conquête delà Jndée.
PêaL Lxxxii , 1; — Jer, vio, 16; — x, »; — xii,
II; — xiT, lî, IC;— XV, 12;— xx. Il; —
XXV, 9.
La conqnêie âos nations voisines. P$ai. lxxxii,
9; — Isa. XXIV ; — Jer. xxv, li; — Soph.
I, 11.
De la Moabitc. Isa. xv — xvi; -^ Jer. ilviii;
— Euch. XXV, 2; .- Aihos. il, 1; — Soph.
II, 8.
De rEgjrpte. Isa, xix — xxx, 6 ; — XLni, 9 ;
— XLVi, 14; — Ezech, xxix — xxx, 8; «^ xxxn.
De.lY.ibiopie et de Tli^^pte. Isa. xx; — Eztch.
ixx.
Détruira la ville de Tyr. Isa. xxni — xltii;
— Kzech. XXVI, 2; — xxni — xxvin; — Amos.
1, 9.
Assiégera et détruira Jémsalem. Isa. sxix ; —
/«•. iv,6, 2»; — V, 6, li; — vi, 1,22; — xxi, 4;
— XXVI, 20; — xxxn, 3,24,28; — xxxiti. 4 ; —
ixxv, 17; — Ei^Wi. IV —V — vu, 15; — xi, — xxi,
1;— xxia, 22;— Jœl ii ; — ITiVA. m, 12; — \ ; —
Soph, lu, 1.
Détruira le temple de Jérusalem. Jer. vu, 12,
20.
De noiivenn conquête cl asservissement de la Ju-
dée par Nabucbodoiiosor. Jer. xwii, 7; — Euch.
VI — vn— xix, 10; — Oseeir, |5;— r, 10; — vui.
14; "Joelii—Mkh. ii, 12; — Ho^. i,0; —
Sonh. 1, 2.
Jérusalem sera livrée aux Oammcs. Jer. xxxiv,2,
22; — xxxviu, 3, 18;— Eiech. xv, C; — xvi, 41,
59; — XXIV, 3.
Nabucliodonosor vaincra Pharaon-Neihao à Car*
cbaniis. Jer. xLvi, 1.
Subjuguera la Pbilistte et la Dccnpolc. Jer.
XLVii ; — Ezech. x\v, 15; — Amioi i , 7; — Sof.h.
11,4.
Subjuguera TAmnionit^*. Jer. xlu, 1; — Ezeck.
XXV, 2; —Amos i. 13.
Llduniée. Jer. xLix,7; — Ezecb. xxv, 13;— xxiv
— XXXVI ;— Amoi 1,11.
Le royaume de Damas. Jer. xux, 23.
Cédar. Jer. xlix, 28.
Asor. Jer. xlix, 28.
La llédie. Jer. xlix, 33.
Sîdoii. Ezeek. xxvm, 21.
La Libye. Eseck. xxx, 4.
La Lydie. Ezeck^ xxx, 4.
Chub. Eiech. xxx, 4.
L*Arabic Sopk. i^iî.
MAIIUM, prophète, dont la prophétie se lit au ca-
non des Ecritures.
MATHAN, prophète. David rentreticnt de la con-
siniciion du temple. Il Reg. vo, 2, 4 et seq.; — /
Par. xvii, 1*
Reparaît devant Cavid pour le iwrier à b péiii*
tetice. // fieg. xil.
Embrasse le parti de Salc:non. /// Reg. i, 8.
29.
Du rè|;n6 de Salomon. // Par. ix, 29.
Cimtribue au régleinent des offices tlu temple. Il
Par. XXIX, 25.
NATIONS voisi?iES de la Jiuée. Leur mina
par Nabucbodoiiosor et par Judas-Macbabée. Pê4tl.
LXXXII, 9; — /jA. VIO, 9; — \i, 14;— xxiv;
Jer. IX, 25; — xxv, 14; — xxvii — xxviu, 10.
Par Judas-Macbabce. Isa. xxxiv; — Joël m; —
A:uos. IX, 12; — Mich. v, 14; — So^/A. m, tf ; —
— Zach. IX — XI, 6, — XII, 2 ; — xiv, 10. {Vog.
aux noms de ces méuics naiimis, Judas-Màchaiée
et NABiicnoooaiosoft.)
NECIIAO sera vaincu par NabucbodoncffcoràCar-
cliainis. Jer. xlvi, 1.
NËMRUD. Prophétie contre la terre de Nea.riNl,
c*cst-à-dire la Babylonie. Mieh. ▼, 6.
NINIYK. Sa destruction prochaine prédite par
Tobie. Tob. xiv, 0.
Menaces adressées k cette ville et sa pénitence.
Jon. III.
Siège , prise et ruine de la ville. Nah. — i — ii
— m.
Noue. Propbétle relative à ceUe ville. Isa. x, 52«
O
OCIIOSÎAS consulte les prophètes de BMzdbud
sur le réublisseiiient de sa santé. I V Reg, i, t.
Eliezer, propliète, reprend Josaphal de suo al-
liance avec Ocliosias. // Pur. XX. 37.
ODED, prophète, fait renvoyer libres le» cap-
tifs «le Juda emmenés par Uraéi. Il Par. xstiii,9.
ODOLLA, prophétie relative il ceiie viUe. Mick.
I, 15.
OLIVIERS , prophétie relative au mon! des 01.-
viers. Zach. siv, 4.
OOLIIIA , nom emblématique de Samarie. Euek.
xxin.
OOLLA, nom emblématique de Jérusalem. Cssdi.
xxin.
ORIENT, nom prophétique du Messie. Zack» m»
8;— VI, 12.
OKONAIM. Prophéties relatives il celte ville isc»
3^v, 5; — Jer. xlviu, 3, 5, 34.
OSEE, prophète, dont la prophétie se Ul au ca*
non des Ecritures.
OZIAS dirigé dans le gouvernement du peuple
de Dieu par le prophète Zaciiarie. // Par. xwi» 5.
PALESTINE. Prophéties contre les peuples de
la Palestine : conquête de Nabuchodonusor. Jer.
XLVIl, 1.
Li*s peuples de la Palestine dévaslero«at la Jadée.
Eiech. XVI, 27.
Seront asservis par Nabucbodonosor.£s«cA.xxVt
15.
PARABOLES EVANGEUQUES.
La sauenee: Progrès variés de TEvangile. Matik.
xin, 3; — Mare, iv, 3; ^Lue. \hi, 5.
L*ivraie et le bon grain : Séparation des Juifs
fiilèies ei des Juifs iulldèles. Jugeiuciii dernier.
MaUh. xni, 24.
Le crain de sénevé, le levain : Progrès de TEv^ii-
gile. malik. xu, 31, 33; — Jlarc. iv, 30;— Lmb»
xin, 19,21.
Le filei jeté dans la mer : Conversion des na-
tions. Èlank. xfli, 47.
La vigne et les ourriers : Peuples infidèles ap-
pelés en remplacement des Juifs. Maitk. xx« 1.
L*enfant prodigue : Retour ii Dieu de la pari des
nations infidèles. Mattk. xxi, 28; — Lae. xv. tl.
i La vigne et le lils de famille mis ii mon: Mon do
Messie, destruction de Jérusalem. Mattk. sti^X;
— If arc. XB, 1 ; — Lue. xx, 9.
Le festin et les servfi*»-rs mis à mon : Persécu.
RS1
PJIO TABLCiS GENERAL DES PROPHETIES BIBLIQUES.
piro
î^t
tion de ITglisCf (loslrticlion de la Jmlée. Matth,
Les vierges foltcs: La nalioDJitîverej|[fée. Jfaf//i.
IXV, I.
Le laleiil enrotii : Ln synagogue rejelce. Malih.
XXV, U;— Luc. XIX, âO.
Miitiiplieniioii de h seincnce ; Progrès de J'Evan-
gile. Mare, iv, 26.
Le scrviienr iiifidcle : Pcrséciilion*; coiilrc TE*
glisc, la synagogue rcjciée. Luc, xu, i5.
L'arbre stérile : La synagogue rcjclée. Luc.
xtn, G.
Le festin et les iDViiés qui refusent de s\ ren-
dn^ : La nation juive remplacée par les peuples in-
fidèles. Luc, XIV, 16.
Le sol affadi : La synsigogne rejeiée. Lue. xiv, 34.
Lazare el le mauvais rii'iie : Les nations infidèles
admises dans PEglise en remplacement des Juifs.
Luc. XVI, i9.
Le pharisien et lepuldicain dans le temple : Reîet
de la synagogue Son remplacement par les peuples
iiifKièles. //lie. xvm, 10.
Les serviteurs révoltés : Juifs chassés de leur
pays, JLmc. xix, Il
PAUL. Sa captivité à Jérusalem prédite. >lc/.xx,
25; — XXI*, A.
Son naufia«e. Act, xxvn, 22.
PELIJZE. Prophétie relative à celle ville Ezech.
XXX, 15.
PERSES. Combattront contre la Judée dans les
armées d*Antiochu&-Epiphane. Ezech. xxxviii, 5.
Feront la conquête de la Babyloiiie. ûan. v, 28.
Vision de Daniel relative à Tempire tie Perse.
Dan. vn, 5.
Seconde vision rcLiiivc à la conqiiélc de la Perse
par Alexandre. Dan. vin.
Les trois successeurs de Darius le Méde. Dan.
XI, 2.
PETRA. Prophétie relative à cette ville, /«a. xvi,
i; — XLii, II.
PHACEE. Prophétie relative à ce prince, ha. vn,
3 et seq.
PHARAON-Ilophra sera livré aux mains de Na«
bucliodoiiosor. Jcr, xmv, 50.
PHARAON-Nechao sera vaincu à Carchaiiiis par
Nabuchodonosor. Jer, xlvi, I. (Voij. Eg\tte, Nauu-
CâOOO.NOSOR.)
PHASSUU. Prophétie qui lui est relative. Jer. xx.
PlIATURES. Prophéties relatives â celle contrée.
Ezech. XXIX, \A; — xxx, li.
PlllLISTIË. Sera conquise par Ezéchias. ha.
XIV. 28.
Sera rattachée à PEgypte sous le règne de Ma-
nassé. Isa. \i\, 18.
Servira de passage aux invasiims des Egyptiens
en Assyrie et des Assyriens en Egypte pendant le
règne paisible «rEzechias. ha. xix, 23 et seq.
Sera subjuguée par Nahuchodoiiosor. Jer.xhvui;
— Ezech. XXV, 15; — Souh. ii, 4.
Sera conquise par les Egyptiens et les Assyriens
successivement. Amo$, i, 7.
Sera conquise par les Juifs après le retour de la
captivité. Soph. ii, l^-^Zach. ix, 5. (Vou, Pales-
tine.)
PIERRE. Reniement de cet apôtre. Maith. xxvi,
34; — Marc, xiv, 50; — Luc. xxii, 54.
Subira le cniciiienient. Joan. xiii, 56; — xxi.iS;
— ///>wr. r, 14.
PRECURSEUR du Messie, ha. xl, 3; — Mat.
nu i; — IV, 5.
PROPHETES ANONYMES. Judic. vi. 8 ; — ///
Reg. xiii, H;— /// Reg. xx, 15; — /V Heg, xx,
22, 28, 35 ; — i/ Par. xxiv, 19 ; — i/ Par. xxv,
7, 15; -//Par. XXXVI, 15.
• PROPHETES. Faux prophètes. /// Ileg. xxii,
C, 11,24; — ////fejf.xvïïi, 40; — /V llcg.x.tii
•- U Par. iviji, 5, 10, 23; -^ Jer. xxiii, 9.
xxvii, 9;— Jer. xxviii, 1;— Jer. xxix,8; —
Jer. XXIX, 21, 22; — Ezech. xiii — xiv , 9; —
Ezech. XXII, 2ô;— Mich. m, 5;— // Euir.
VI, 14.
Désignés dans rEvangile. Matlh. xxv, 5, 2i; --
Jfarc. VI, 22; — Luc. xxt, 8.
•• PROPHETES DESIGNES NOMMEMENT DANS
LA SAINTE ECRITURE.
Abraham. Gènes, xx, 7.
Jacob. Cènes, xlviii, 14.
Joseph. Cènes, xl, 8.
Moise. Levit. xxvi.
Balaam. Num. xxii, 5.
Job. Jc^ xviii, 25.
Samuel. 1 Reg. m, 20.
Gad./ Reg. xxii, 5.
Nathan. 7/ Reg, vir, 2.
Ahias. /// Reg.\i,î%
Jéhu. /// Reg. xvi, 7.
Addo. // /Mr. xui, 22.
Azarias. // Par. xv, 8.
Hananias. // Par. xvt, 7
. Oded. Il Par. xxvn, 9.
Tobie. Tob. xiu, 12.
Jaliaziel. // Par, xx, 14.
Zacbarie.// Par, xxiv, 20.
Agabiis. Act. XI, 28.
Enoch. Jud. 14.
David,-^EIie,— Elisée, — Isaîe, — Jéréinîe,— Eze-
chiel, — rPaniel, —Osée, — Jocl,— Ames,- Abdias,'
— Jonas, —Miellée,— Nahum,— Banich,— Haba-
eue, — Sophonie, — Aggée,— Zacbarie,— Mala-
chie.
PROPHETESSES DESIGNEES DANS LA SAI.NTE
ECRITURE.
Marie, mère de Jésus-Christ. Luc. i, 46.
Marie, sœur de Moïse. Exod. xv, 20.
Debbora. Judic. iv, 4.
Holda. IV Reg. xxii, 14; — // Par. xxxiv,2?..
Anne. Luc. ti, 50.
PROPHETIQUE (esprit). Balaam ne peut ré-
sister à Tesprit qui Tiiispire^ Pfum. xxii — xxni
— XXIV.
Saïil est saisi de Tcsprit prophétique. / Reg. xi,
C; — i Reg,\ix, 21.
Le prophète de Bethel saisi de Tesprit prophéti-
que, /// Reg. xiii, 20.
Elisée reçoit IVsprit prophétique. IV Reg,
II, 9.
Azarias saisi de Pcj^prit prophétique court an de-
vant d*Asa. Il Par. xv, 1.
Jaliaziel saisi de Tesprit prophétique. Il Par.
XX, 14.
Zacbarie saisi de Tesprit prophétique. // Par.
XXIV, 20.
Elisée emploie l'aide d*un musicien pour exciter
en lui fesprit prophétique. IV Reg. m, 15.
Isaïe inspiré de respril prophétique. IV Reg.w,
4 et passiiu,
N;iihan inspiré de Tespril prophétique. // Reg.
vil, 4 el pasiim.
Jérémie inspiré de Tesprii prophétique. Jer. xxvhi,
ï^ et patshn,
Ezéchiel saisi de Tesprit prophétique. Ezech. i, 5
et paisiin.
Daniel abondamment pourvu de Tespril proplié-
lîque. Dan. v, 12 ; — vi, 5.
Effusion de fesprit prophéiiquc sur Tuiiivers. Jod
11,28.
Accomplisssemeut de celte prophétie. Aet. ii, 4
et passini.
Règlement de ce don. / Cor. xit
Cfssation de la prophétie après la restauration Je
Jérusalem. Zac/f. xm, 5.
• PROPHETIQUE. Vie prophétique. III Re9.
xvni, 4, 15;— iV Reg. ii, 5, 5, 7, 15;— /F
1253 SAM TABLEAU GENERAL DES PROPHETtES
Beg. IV, !, 58, — i6id. ▼, *î; — VI, I;— i\, I,
R
RARBA. Profiliclics qui concernent celte ville.
illIIOS. I, 14.
RABBATIL Propliclies qui concernent cette ville.
Jer. xLix, 2, 5; — E'x^cA. xxi, 20; — xxv.S.
RAMA. Propbéiies<pji concernent cette ville. /<a.
X, 29 ; — 0«<?<? ▼, 8.
RASIN, roi de Syrie. Propliclies qui concenit*nt
ce prince, ha, vu, A et seq. ; — viu, 6; —
IX, 11.
RECIIABITES lionorés à perpétuité du sacerdoce.
Jer. XXXV, 19.
RESLRRECTION DES MORTS. Job. xvra, 25;
Joan. V, 28 ; — / Cor. xv, 12 et seq.;— / Theis, iv,
12 et seq.
RETOUR DES ISRAELITES APRES LA CAPTI-
VITE. LeviL xxvi, 41; — Déni, xxx, 3, 5; — lY
Iteg. xxxvi; — II Par, xv, 4 ; — xxxvi, 22;- Tob.
XIII, 5, 12; — Psal, l— lu, 7; — lxxiii, 21; —
Lxxviii, 10; — Lxxxiv, 1; — cvi, 19; — cxxv ; —
Isa, IV— X, 20 ; — xi, 14; — xiv — xxvii, 12 ; — \liv
— XLV— xLviii, 14; — Li — LU— Liv; — Jer, m, 14;
— V, 10, 18; — XII, 15; — xvi, 14; — xxiii, 3;
— XXIV, 5; — xxx, 5, 17; — xxxi— xxxii. 15, ii;
— xxxiii, 0,11; — XLVi, 27; — L, 4, 8, 19; — Li,
19 ; — Ezech. xi, 17; — xvi, CO;— xvii, 22 ; — xx,
40 ; — XXVIII, 25 ; — xxxiv, 13; — xxxYl,8, 2i ;
— xxxvn — XXXIX, 25; — 0;^e i , 10 ; — t, 15 ; —
Joet. 11,28 et soq.; — Amo$ ix, 11; — Abd,ileise(\.;
— Mich, IV— v; — liab, m, 2 ; — Suph, ii, 7; —
III, 18.
ROBOAM. Ne conservera qu*unc seule tribu pour
ro va unie. /// lieg, xi, 15.
Enipé<:lié par Séinéias de combattre contre Jéro-
boam. lll^Hfg, XII, 23;— // i^ar. xi, 3.
Réconforte par Séméias après son retour à Dieu.
11 Par, XII, 5.
ROISDE JUDA. Leurs cendres seront disi^ersées.
Jrr. VIII, 1.
ROME, l/cmpire romain prédit ainsi que sa de-
struction. Sum, XXIV, 24.
Prédit de nouveau par Daniel. Dan, vu, 7; —
Zacb, VI.
SARA. Conquête par NabuchoJonosor. Isa, xliii ,
5.
Conquête par J*EgIisediiélienne. /m. xlt» 14 ; —
LX, U.
SABAMA. Prophéties rebtives à celle ville, ha,
XVI, 8 ; — Jer, xlviii, 52.
SAINT-ESPRIT. Son effusion sur le peuple nou-
veau. Jce/ n, 28.
SALOMON. Son règne prophétisé. // Reg, vu,
12;— 111 Reg. m, 13.
Son royaume sera divisé. /// Reg. xi, 11.
Sa naissance annoncée. / Par. xvii ,11; —
XXII, 9.
Il édifiera le temple. // Reg. vu, 15 ; — / Par.
XVII, 13; — XXII, 10.
Il abandonnera le culte de Dieu , et recevra un
châtiment modéré, sans perdre le irùnc. // Reg.
VII, 14.
S.\MARIE. Ruine de cette Tille. Isa. vu, 9; —
0$ee vni, 5 ; — xiv, 1; — Anios m. 11— iv— \i—
— viii; —,ibd. 19; — Mich. i.
SAMSON. Sa naissance annoncée. Judie. xiii, 3.
SAMUEL. Sa naissance annoncée. I Heg. i, 17.
Est reconnu pour pnipbèle. / Reg. m, 4, 20.
Ramène Israël au culte de son Dieu et vainc les
Philistins. / Reg. fii.
Donne un roi à Israël. / Reg. viii.
Sacre Saikl pour roi disraét. / Reg. ix— x.
fiHLK
•
Fait proclamer sa justice an milieu de rassem-
blée de la nation. / Reg. xii.
Annonce Saûl qifil est rf*jetc de Dieu, H met
à morlAj^g, roi des Amalécîtes. / Reg. xiii —
XVI.
Sacre David pour roi d*lsraél. / Reg. xvi, 13.
Mon de Samuel. / Reg. xxv, 1 .
Prophétise après sa mort. / Reg. xxvi.i, 15 ; —
Fecli. xlvi, 23.
SARA. La naissance d'Isaac annoncée, nonobs-
tant la vieillesse de Sara. Gènes, xtii, 19; — xvuu
10.
SARON. Prophétie contre ce pays. Isu. xxxiii,9.
SAUL va consulter le prophète Samuel. 1 Keg.
IX, 3.
Avait été révélé à Samuel. / Reg. ix, 15.
Est saisi de Tesprit prophétique. 1 Reg. x, 10
Consulte le Strigneur. / Re^. xiv, 18.
Le consulte une seconde fois. iéiV/., 37.
Ses envoyés sont saisis de Tesprit prophétique,
et il en est saisi lui-même une seconde fois. / neg.
XIX, 20.
Consulte une pythonisse. / Reg. xxviii , 6 et
seq.
SEDECIAS. Jérémie prophétise inutilement devant
Scdécias. // Par, xxx\i, 12.
Prophètes envoyés aux Juifs du temp« de Sédé-
cias.i/ Par. xxxvi, 15.
Sera pris et conduit en captivité. Jer» xxi, 7; —
XXIV, 8 ; — XXVI, 12 ; — xxix, 16 ; — xxxii, 4 ; —
XXXIV, 3,21; — XXXVI, IG; — xixviii, 18.
Parlera liouche à lK)uche à Nabiichodonosor ei
mourra en captiûlé. Jer. xxxiv, 3, 4.
Sera emmené captif à Babylone et ne verra pas
cette ville. Ezeeh. xii, 5 et sea.
Sa fuite et son arrestation. Ezeeh. xvii.
Sa captivité et son déshonneur. Ezeeh. xxi, 25.
' SEDEGAS , faux prophète. /// Reg, xxii. 11»
24; - 11 Par. xviii, 10, 23;— i^r. xxix.
SELLUM, emmené captif en Egypte, ne rcfiendra
pas. Jer. xxii. 11.
SEMEIAS, piophète, empêche Juda de livrer ba-
taille à Israël. /// Reg. xii , 22 : — Il Par.
XI, 2.
Reproche à Jéroboam son iniquité. Il Par.
XII , 5.
Rcronforte Roboam et lui promet le secours de
Dieu. // Par, xii, 7.
' SEMEIAS, faux propliète. Prophétie de Jérémie
contre lui. Jer. xxix, 24.
SENNACIIERIB ircntrera point dans Jérusatem,
n*y jettera pas même une flèche et ne l'assiégera
point. / V Reg, xix, 32; — Isa. xxxvi, 5; — xxxTii,
33; — Osée i, 7.
SEON. Piophéiie concernant cette fille. Jer.
XLVIII, 45.
SESACII. Prophétie concernant ce lieu ou ce
prince. Jer, xxv, 16.
Ce même nom appliqué prophétiquement à Baby-
lone. Jer. Li, 41.
SICIIEM.Prophétic relatife à celte ville. PMi/.uXt
8; — cvii, 8.
SIDON. Jérémie présente la coupe de la colère de
Dieu àd roi de Sidon. Jer. xxv, 22.
Jérémie envoie on joug an même prince. J#r.
XXVII, 3.
Destruction de la ville de S'idon. Jer. xLViiy i.
Même propliélie. Euch. xxviUt 22; — Joël
111 , 4.
SIMEON. Prophéties relatives à cette tribu. Ganu.
XLIX, 5.
SIMON LE MAGICIEN. Act, viii, 13.
• SION. Le salut viendra du mont de Sion. Pjai»
XIII, 7;— XLIX, 2; — lu, 7; — lxvhi, 36; — LXZJUit,
8; — lxxxvi, 5; — ci, 22; — cxlv, 10; — Isa. ii,
3 —IV, 3;— xxTiiijlG;— xxxvii,32; — xl, 9; — xtvi,
13.
dSi
M^ y?;. TUSàf. TABLCLgitQSNCRilL DES PR0I>I1ËTIES BIBLIQUES.
?1S
fi59
Ruine de Sion fuir NabucHodonosor. ha. i, 8 ;
— XXXIV, 8 ; — Miv, 10 ; — ^^'XL C, 31; —
IX, 19; — XXVI, 18; — Joël ii, l;VjpftcA. m,
Sion restaurée, image de l'Eglise. Ita, xxxv, 10;
— XLi,27; — iLix, 14; — li,5, 11;--lii, 2,7,8:
LX, 14 ; — Lxvi, 8; — Jer, xxxi, 6; — l, 5; — Joël
III, 16;— ilmo« I, 2;— Abd. 21;— Iftc/i. iv, 2, 7, 8;
— Soph. III, 14 ; — Zadi. ix, 9, 13.
Sauvée des menaces deSeniiachérib. Isa. xxxvii,
25. '- r
SOBNA.Propbédii^oiiilecoiiccrnc. Isa. xxii.lS.
SOiNGES PROràETiaUÊS d Abraham. Ceues.
XV, 12.
D*Abimélcch. Cènes, xi^^»
De Jacob. Gènes, xxviii, 12.
De Joseph. Cenéif. xxxvii, 5.
Des officiers de Pharaon. Girnes. xl, 5.
De Pharaon. Gimes. xli.
De TAnialéciie avant le combat des trois cents de
Gédéon. Judic, vu, 15.
De Saloroon. /// Rcg. m, 5.
De Mardochée. Est. x, 5;— xi, 5.
De Nabuchodonosor. l*" La sluiiijî à la lélc d*or.
Dow. II.— 2" L*arbre coupé. Dan. iv, 8.
De Daniel. Dan. vu, 1.
' De Judas-Machabée. Il Math, xv. 11.
De saint Joseph. Malth. i, 20; — ii, 15, 19, 22.
Des Mages. JUal/Zi. ii. 12.
(Vou. Visions.)
SORTS PROI>UÉTIQUES.Pour rélection deSaûl.
1 Heg. X, 19.
Pour le péché de Jonallias.. / Reg. xiv, 58.
Pour releclion de saint Mathias. Act. i, 26.
SYNAGOGUE. Son rejet prochain. 3laUh. ui,
10; — XIII, 24; — xv, 15; — xx, 1; — xxi, 53 ;
— XXII, 1 ; — XXIV, 27; — xxv, 1 , 30, 52 ; — Marc,
ziii, 24 ; — Luc. i, 52 ; — m, 9, 17; — xii, 45 ;
— XIII, 6 ; — XIV, 54; — xvi, 19 ; — xviii, 10; —
XIX, 12; — Joan. iv, 23.
SYRIE, royaume. Prophéties qui la concernent.
Isa. VII — VIII, 4 ; — x, 9, 28 ; — xvii; — Amo$
I, 5.
' SYRIE, empire. Prophéties qui la concernent.
Ezech. xxxviii— XXXIX ;— ban. viii, 9, 11; — xi, 5
cl soq.; — Joël iii; — Zacli. xi, 8; — xiv ; —
Mal. IV.
TAPHNIS. Prophéties contre celle ville. Jer. lxvi,
14;— Ezech. xxx, 18.
TEMPLE DE SALOMON. Premier temple. Salo-
mon désigné de Dieu pour Tédifier. // licg. vu, 4; —
i Par, XVII, 13; — xxii, 10.
Sa destruction pi*éditc. /// Reg. ix , 8 ; — /i
Par, VII, 21; — Psal. lx\iii,7; — lxxviii; —Jer.
VII, 12, 20 ; — Mich. m, 12.
Ses richesses emportées à Babylone. Jer. xxvii ,
19.
Deuxième temple. Sa fondation. Isa. xliv, 28; —
Zach. VI, 12;— Jer. xxx, 18; — Agg. ii, 7.
Sa restauration par Judas-Machabée. Joël, m ,
18.
Sera honoré de la visite du Messie. Mal. m, 1.
Sa dchtruclion. Maith. xxiv, 2; — Marc, xiii, 2;
— Luc. XXI, 6.
TERRE PROMISE. Promesse de Dieu à Abraham.
Cènes, xii, 1; — xiii, 15 ; — xv, 18, 50; — / Par,
XVI, 18.
A Jacob. Cènes, xxviii, 15; — xxxv, 12.
A Moïse. Exod. m, 8; — xxiii,51.
Sa conquête. iVtiw. xxiii^ 24; — xxiv. 8; — Deut.
XI. 24.
TH\RSIS. Les rois de Tfaarsis adoreront le Mcs^
sîe. Psal. Lxxi, 10; — ha. ii. 16; — Jer. x, 9.
THEOUÀ. Prophélie relative à celle ville. Jer,
VI. 1.
THEMA. Prophélie relative à cette conlrét. 1er.
xxv, 23.
THEMAN. Prophélie relative à cette ville. Jer.
XLix, 7,20; —Amos i, 12.
TilOGORMA. Prophéties relatives à ce pays.
Ezech. xxxviii, 6.
TIIUBAL. Prophélie relative à ce pays. Ezech.
XXXVIII, 2; — XXXIX, 1.
TOBIE. Prophéties. Le Messie. 7o6. xui, 15.
L'Eglise. Tofr. XIII, 14,17.
Fin de la captivité. Tob. xiii, 12.
Restauration de Jérusalem. Tob. xiii, 12.
Destruction de Ninive. Tob. xiv,G.
TOPIIET. Prophéties relatives à ceUc vallée. /er.
VII, 51; — XIX, o. 11.
TRIBUS. Bénédictions prophétiques qui les cm-
cernenl. Cènes, xlix ; — Deut. xxxiii.
Schisme des dis Iribus. III Reg. xi» H, 29.
TYR. Reconnaîtra le Messie. Psal. xliv, 15; —
lxxxvi, 4.
' Conspirera contre Juda. Psal. lxxxii, 8.
Sa destruction. Isa. xxiii, 1, 15; — Ezech, xxvi,
2; — xxvii— xxviii; — Amos i, 9.
Conquise par Nabuchodonoi»or. Jer. xxvii, 5; —
XLVII.
Vaincue par les Machabécs. Joël, m, 4.
Conquise par Alexandre. Zach, ix, 2.
U
URIE prophétise contre Jérusalem. /cr. xxvi,2u.
V
VISIONS PROPHETIQUES.Vision de la gloire de
Dieu par Isaîe. Isa. vi.
La verge qui châtiera Israël. Jer. i, 4.
Les Juifs captifs et les Juifs demeurés à Jérusa-
lem sous reùibléme de deux paniers de ligues. Jer.
XXIV.
Jérusalem sous Tembléme d'une marmite envi-
ronnée de flammes. Jer. i, 15.
De la gloire de Dieu. Ezech. i, 4.
Des abominations de Jérusalem. Ezech. tiii.
Des malheurs du siège de Jérusalem. Ezech. ix.
Seconde vision de la gloire de Dieu par Ezéchkl.
Ezech. x—xi.
De la restauration de la Judée. Ezech. xxxni.
Autre vision relative au même événement cl fi-
gurative de l'Eglise chrétienne. Ezech. xl et si^i-
Première vision de Daniel ; les quatre animaax.
Dan. viï, 5.
Le liélier vaincu par le bouc. Dan. viii.
La gloire du Messie. Dan. x, 5.
Les deux anges des rives du Tigre. Dan. xii,.'».
Visions de Zacharie. Le cavalier au cheval ruus.
Zach. 1, 8.
Les qualre cornes. Zarh. i, 18.
Les qualre forgerons. Zach. i. 20.
L*lionime tenant une mesure à la main. Zack.
Il, 1.
Le grand prêtre Joscdec couronné de la main
de Dieu. Zach. m.
Le chandelier à sept branches. Zach, it.
Le volume volant. Zach. v.
L'amphore emportée dans les plaines de Seonaar.
Zach. V, 5.
Les quatre quadriges. Zach. vi.
Vision de la gloire de Dieu par le diacre saint
Etienne. Act, vu, 55.
Le linceul rempli d^aniinaux iinniondes vu par
saint Pierre. Act. x, It.
Visions et ravissement de saint Paul. // Cor, xu.
Visions apocalyptiques. I^ Fils de rboiumecifo:»
sept chandeliers d*or. Apoc, i, 12.
Le Tout-Puissani , les vingt-quatre TietUanfo a
les quatre animaux. Apoc. iv.
Le livre fermé et Tagneau immolé. Apoc. t.
Les sept sceaux et leur ouverture. Apoc, vi.
^H Les f|iiAlrc angci et h coin ctilcste. Af^ac, th.
^■'Lesieplariaps et U'% s^\*i tmm\mîes, Apoe. vni,
^H Les flic rvoilk*;:^ i[ui accotupâgneiU la soit ueslroui-
L'jiuge puissant velu de image» et Cûuronné tk
riris. Ap&c. \.
Les deui piûphcles ei la béte soiiio do Pabraie.
^■k La fcn^mc coumnnée d^étoiles, le dragon rouge.
' La bètô à sept i^ics. ^|JOi-. s m.
L*A||ocau du uioiu de Siuti cl ses saints. 4pof.
rTh<
^
Les fte[vi anges et les sept fioles de ta colère de
ieu. Apoe, xv.
Lu feiiiijic vêtue d'or, de pourpre et de pierreries.
L*ange puissanU An9€, iviii.
nê4;iic du ChrUt. Apo^. ïiî.
Le dr»go[i eiicliaiué ; Gog cl &l;igog. Apoc. ex.
UATlCaES.
La Jérusalem céleste. Aftoc. m et xi:ti.
ZAItl'LON. BiMi(»ilicHoirs |»roplK"tM|iies de celle
Inliu. (irn, XLii, 13; — Deut, xwiii, 18.
Pays de Zabuloii. iVoplielie qui le cuncernc, lut.
IX, L
I^ACUARIR inspire de Ti^sprit de pronhéUe. U
Par, x!tjv, 20.
I^îrîge le roi 0«ias. f/ Par. xsvi, 5«
* ZAI^IIAniE prnnliéû&e au retour de la caplîvi-
Kî. I àWf, V, I; — Z«rA. letuq.
ZAMBtlL Jérémic présente la conpe de la colère
de lliï'ti aux rois de Zamiiri, it-r. i\v, 45,
ZOROBABLL. FmphcUes nui concernent sa mis-
sion, ha, 141, 7; — Suk, i, (5.
Aggée propbétiike en sa présence. Àg$. l, I; —
Il . 5.
Zacliarie priiplkéiise en sa présence, Each, iv, 6.
TABLE GENERALE
RECOLLECTIVK, ilÉTIIOETlQUE ET ANALYTIQUE
DES MATIÈRES
CONTENUES DANS CES DEDX VOLUMES
Nota. Le chiffre romain iiidîi}ue le vulume ; le cliliri^ arabe indîitin? la tolonne ; \c douLde lilet ^ dési-
gne rinlroductioH.
k^
ABÏ>-1:L-M£LECIL Prophétie de Jért-mie qui Je con-
cerne, L 153.
I AB1>1AS« ProphC'LJAc contre ridiimée. Incertitude de
IV'poque à laquelle il vécuU L 13 '* — Sa profiUélic inté-
grale, \û^, — Accomplissement de celte prophétie par
Judas Madiaiïée, 15«. - Id., 8tL - Id. U, 115 et
suif
AHDIAS. In Leniiant d'Achat). Ses bien faitj envers Tes
prophètes persécutôs, L 15^- — ftebtious d'EUe avec
Ichab, 138.
ABIMELECH, Prophétie d^ r^^ fui ri ac-
Cûmîilbsemetït, !» fîU. — ky i:in, 141.
AURA^UAM. Dieu lui prou nombreuse,
L H"l — AccumpImpmeTil - o, 1 13, 1 13.
— Branches (Ji vu rses de lai ijoe, 143. —
Familles natureltc et spirUueile 4'Ahfdli*4iii, U5, — 1»*
miélUes, Arabes, Mjdbniles et Juifs, 111, — Juifs. Re-
censement au temps de leur pmssjnce, 1 16. ^ Nombre
>ppro\iraalif avi It mps prt*seiit, 147-
rrophéUe^ concernant le» desiinùes de la famille ubra-
nnSque. L 117=11».
ACHi
iïAB. Son hisioire, 1,147. ^ Acfiab et le pmpbèle
EUe, lîâ, 150. — Acliab avenj|>ar pbisieum pftvphèlea,
14». 1 W;— Achab cl Beo-Ada-l, rrii «le Syrie, 1 48 et sulv.
«^Apologue qui lui est adrc*ié par un prophète, 140. —
AÂm et Katioih, 149. — Jéz:ibH, femme d'Achab, sera
OMIIg^des chiens, 1^, 13L — Adwih et le nmphfte MJ-
fiée. 13d. — Achab et St^écbs, fjiu tirfjpnèie, 131. —
Âchab et Jos^phiU roi de Juda, VSl, — Mort d'Âchab et
aecompHssemcut de la propbclic d'KlU>, 152. — leirahel
ei Simarie , leur îiituition : solution d'une diflleuUÔ
d>iéfèse, 15Î,
16hu et Jézabel ; tccoropllsaemeut de la prophétie
d'Elie,t."S3.
ACHVZ Se^ crimM, L !5t, — Se^ guerres avec Ra«Ja
et Fharéc; iniervmiiion du fifophcLe Isaie, 155. — Pro-
Sétic «Vïs^ne %\\T b «ieslructien <te!i royaumes d'ïiraël et
Sj^rio. SoluUon de dlfflculten d'cxé^^, 135.
DlCTIONEf, DES MlAàCLCS. IL
AOALDERT. CabaltMe , itlunifné du f ni* sîàde» |,
1 ju.
A0DO. Prophète qui vécut sous le rhgnt d*Abla, I,
1Î56.
AGABL'S. PfMphdtise ï siint Piiol sa captivltd. Ensuite,
U famine qui dtJsota l'univers sous le règne de Claude, 1,
ACfïtE, Provoque le rétablissement du temple an re-
tour de la capilvitt% I, Ij8, -^ Pn^phéibe la >enui^ du
Messie daas le nouveau lemple. l5o. — Reconstruction
du temple, 138, 159, » Zurobauei, Josedec ot iggée,
AÎfTAS. T w schisme de JcVaboam, f, 161. —
Jéniboam pf lun de ridolStric eu Israël^ 16î,
1 '"'""' ■ vnr un prophète anonyme, 161 —
.' .Àment par ce mémo propriété,
^ . ^ '<»f le Seigneur et lesdieundea
natioiii), lti5. — Ahus annonce la mort du fila de Jéro-
boam et la deslruciioii de sa race, 163, — Accomplisse-
ment decptîr - * *.p^ 164.
ALBF.RT <ï¥. Auteor réel ou supposé de
quelques nr , , -hilques su moyen ige, îl, 710.
ALKXANDBÉ LL OKAND. Prophéties emb lé maliquea
de ti*ftiel qui le concernent. 1, 165. — Etplïcalion de ce»
mêmes prophéties. 166. — Leur accomplissement, 167-—
Ses Successeurs; leur histoire^ 168 et smv.
AlpiAfiilre et le» débris de son empire, 1,1 il =:! il
V San histoire. Avcrtissemenls d*un prophète.
L iMTueur de ridumée. Est vaincu par loachaz:,
loi d'isp^el, I, ITL
AM«0:<JTES. Guerre avec la Judée. Prophéties d*A
mm, de Sophonie, de lérémte qui les conceroeot, l. 1?*H.
— Accomphssenient de ces mêmes proph^^iies, 174. -^
Prophétie dTiéehîel, 176. — De David, 177. — Accom-
plissement de ces dernières, 178.
Prophétie d*Eiéchiel contre rAmmonlle, L 699. — !>•
nouveau* Ezéchiet prophétise contre TA^^'-"*"'- 764, — »
P rortié lie de J é ré mtc cof 1 1 re ! ' Am m > i "
A MoS. Persécuté pjtr Amasias, pro| M ire loi.
î, 17*. — prophéties d'iJiios contre les ûitiona do la Pi-
iïfi9
TABLE DES MATiEHES.
ncfi
lestlnêt 180. — Arnof ppopin-ii^e le retonr île U «pli vite
cojilriî r.AmdiôjiHe, 1» 175. — Corilrc Tldunit'e, «il, —
*:©iitr« la Svrit\ 11, timi.
AMOlir Miidatiie lieiuiiid ilc SAinL-Ariiour, gaérif-
s<Mis«» du \i\' sti'vlo, I, 181,
AMï'Oll.E De Tonijinr r^destr di» b sidnfe Ampnulc.
Raîsuns iHiur H nmlre. II, H.W. — HtdL de Grégoire de
Tmirs, 851. — T ; in de t'iibbii Pludie, S53. — Té-
TiiolgiLiges d»' 1 : <ks hisiori**iis dos ix* «H x' sitV
dva] SSL — 1' 1 h dr b siùuïe Ampoule fti 17^^,
1136. — Rcslaiiratioii de b s^ilnU; Ampciule on ÎH\\)^ Biî?.
ANNE. ProphL'lïse lors de la itreseiiUtion de JciHia
au Lenifj|e, I, 18^.
ANSELME, év<i(jue d*» Trcvise. Sa propljéUe aiir le
' nombre des l*apcs, U» iî>8.
ANTECJmiST. t> qu'il fatil<»nli>ndr<* jiwircp mrn.Tpxle!!
qui s'y rapfK^rtctd, ! , 4H6, I5K>. — i:t>hji'cturc* sur rinle*
i:hria, l><d. — i i- rA|ïoralyp»e À le «tijei^ lî*l —
Kxplic;ilioiis tj ntaU'urs sur cen Le\lc*i, 19S, —
Autre» cunjfviuii:» ^\ji i AutecUrist, 195. — De tiouvc*au
i'Aiitechrlïït, I, i3J.
Al*0(14LYPSE. Magnificences ïltteraircs do ïVmvragf»,
l, 197. — Premiùre partie de rAtM>c;ilypsp, 198. —
Doui4frmc parlîe. Expcisilion du auiot el ct»mrnentaires
de BosauiH et de dom » '.,ilraet, lOy. — Ywion du flis de
Dieu, Le Télramorplie de Vatttpcdi, 200. —Le Vivre «crit
des dcuï côti^s. Le» sept sceau n, 2(K). — Le* cavaliers,
leurs routetjrs. Des cuuieurs symboliqueSi SOL — Les
âmeji ûe» martyrs, et les autels de la primiiivc Eyrlise,
2112. -^ Les sept anges au?t sept tronipeties, 365. — Les
deux pni]>liL'les mis à morl^ âtlS. — Les sauterelles et les
^premiers h en*? si arques, 2Q7. — Bcchalnemcûldes naiions.
Etpiieaticvns de l'éVèque de M c au i, L 208. — La femme
€oitror»ui;e de*î<iuie éloiles, 3rtO> — Discussion cabalisii-
iiiiesuf le nombre 606,212. — Triomphe du christiaidsmej
215. — Les sept covipes selon Tovequc de Meaui_, 215.
— ivir chapitre, eiplicuiîf d'une .partie de ce qui prè-
«t'de, 216. — CoinpU^mcnt d'explication, 217. ^ Chu le
de HoniÊ soiis les coups des barbares, 219, — Règne des
«dnts et cofilitiuaiion des combats, 2'JO. — L'Aniccbrist,
le jugement lîéiiéral» 22i. — Description de la Jérusa-
lem céleste, 22i, — EipUcalioRS de Fîistorioi, 22ÎS.
APOLLONILS DL 1 YANE. Persofiiia^'e fabuleux d'un
roman do Pïiiloslrate, L -*^ — ïïitentnin de l'auteur
«lans la composilbu de ce roman, 251. —Ce qu*élait Pbi-
loitfjle, 25L
APPAÏUÏIONS MiRACl'LEL'SES. Des Icgendes. Ce
-que l'Eglise en pense, [^ :25î>. — Manifeslations diunes
el songes divins, 25G. — Apparîlicins diverses de Jésus-
Cimst selon PÉrTiture. Leur authenlkiti% 2*^7. — Dé-
monsIratiOQ, Î39. — Apfiaritions d'anges , 2tO. — Signi-
fication dilTérente des mois D'teu et Seigiienr suivant les
idi^^es dea Juife, 241. — Appariiiona d'anj^cs tirces des
r^icitsdu Nouveau Testament, 215.— Apparitions des
âmes *Jes mofU. L^'gendes; l'Eglise ne les pnsp<i>se piiint
Ik là foi, 2ti. — Apparitions diverses. Récits pupul aires,
SIS.
APPAnmONS DELA CROIX. A Jérusalem; Unire .le
safut CyHUe, I, 217. — Hécil de Sacrale, 218. — Sous le
rt^gne de CottsUntin-Copronyme ; )ieste qui suit l'appari-
lîoDi 248,— A Hung, roi de« Pietés, 250. — A Alphonse,
roi de P(»rtugal. Criiîipie de Laliarpe^ Le Camoéns b cite
eu sa Lusiaiie, 2S0. -^ La croii de Bayoïine ; lettre de
Thiiiots, 252. — AppariUoixfi diverses et témoignages,
155.
ARAHES. Prophi^tie de Davitl. Accomplissement, 25o.
— Proplit'nie dl«;jie. Acitompïisscmeiil, 253. — Prophé-
tie de Jêrt^^mie. Accomplisiemenl, 2.*>0.
Fardeau de l'Arabie par Iwe, I, 914 el suiv.
Tableau de la di!*soUlioii de l'Arabie par te même pr«H
pUiîto, 1, 929*
ARAKAT. Monbgne d^ PArchc. Sa situation. î, 2G6.
ARCHE D'ALLIANCE. Signiflcaliou» Oguratives et
«symboliques. CofTreis symboliques des religions antiques,
I, 257. — Le Propiiiaioire et ses oracles, iîi8.— L*Arche
aiji mailla des Philistins. Les miracles qu'elle opère.
Dagon^ 259. — Son rcnvm. Les Rethsamiies. Explication
du mot percHlere^ 2ti9. — David trauusporte PArche ; mort
il*0s3, 2*KÎ.
ARCHE DE NOE.' Ses dimensions. Discussions en ire
les saunts, L "^3. — Démonslralion Je la suftisance de
•1 capacité, Sfii;— Discussion sur les espèces et le nom-
hre Iles animaux rassemblés par Noê, 365. — Des Prissiles,
26 L — Durée do b construction el espèce du bois qui y
fut employé, 2^. — Les animaux mondes cl les animaux
immondes, 263, — Du nombre des personnes sauvées
dtfiiParclsCjCt du lieu où elle b'arrêU après le déluge, 266.
ARDENTS. Le mal et le mlfàdc des arfïmis;
contemporain, 267. — La thisse de s:'i
portée eu procession. 2t»9. — Guérisur si
lades; cessolion du lléau, 270. — ltull*f um l'.'j-e ]
cent II el f^ie établie à celte occasion, 271.
AHNAtD hK VILLENELVE. — Proi»héijes sur ïài
du momh% II, 704.
A Kl SP nu NE, ou science des angiirPA. EuMIi
des augures à Hûiue, J, 27t.— Ct ' r v (
lions augunifes, 272. — Valeur
le^ prendre, 272. — Elémenb _u iu .
274.
ASA. Ses succès mîmciileun. Pnîpht'-li* é'AofbtJ
llvîté de la nation. I, 27Îj — (îuerre contre Usa». Pi
pljéiied'ltaiiani, 27G.
ASCENSION. Mira* V Traditionschrétieiioes, V«**ligen
I, 276. — Etat présent des lieux, 277. — Proicts <'
Ctiarres VIN, 278.
ASSVKIi:, Son nlle providenlieU ï, 27- r ^nh^ti
de Moïse, 279. — Pmphélif d'ïsîue ; ctin l'J
syrie d.-in'i la Palesiine, 279. — L'Assyrii i j
l<}ur el s^m empire détruit, 28ti. — r irle
Perses et les 51èdes, 282. — DescripUon - i Fîahf-^
îone. Les ruines de cette ville, 285. — Prophétie* dT
chiel, 285. — Prophéties de Joël, de SoDhoni*'. Ruinei c
Ifebyloiie, 286. — Prophéties de Daniel, 5687.
Prophétie d*E/.échiel contre r.\î«ync, 1,609.-1
nouveau contre l'Assyrie, 715, — Prophétie d'isâe oont
l'AssyriH, 896.
ASTROLOOIE. Son origine, I, 2»7. — T>é<tociim i
l'inHiienre générale et parlictdière des «stras "**
Applicalions spéciales et pariiculiéres, 18©. —
fiuitasliques, 29U. — Thèmes des naissanCM^ SdL^I
faces, des a.spccLs, des malsons, 292. — Questioiis «t s»
biiions, 293. — L'astrolt*glft dans raotinuilé, 395,-1*
naissance de l'astrologie, z9t>. — Coup d a-il sur le ffiledl
Paslrologie en Fr;uue, 2C»7. —Ses (»rogrfes, 191». — !lj
division en quatre branches principales, 39S, — K«f. i
plus, l, 585.
AUSPICINE. Auspices favorables ov défavorables
Rome rebâtie sur la fui d'un auspiee, î, 299.
AVEUGLES GCcRis MinAt iLttstnicxr, Avrugles
Jéricho, L 50L — Aveugles.tr i- ■' . «v ■. } -^n '
502. — C^mslataliun de b pi 'i
AYMAR. Histoire merveilU i
la vertu de la baguette diviuatuife, I, ii4. — Suittd
lldsloire de Jacques Aymar, 338.
AZARIAS dans la foiirnîii^e ardenle. Sa pHffC i
tique , ï , 300. ^ Kestauralion de U nation juive. J«
Macbabée et le Messie, 507.
AZARIAS prophétise en présence d'Ara ti captivilic
Juda et la cessation des sâcrîtices, I, 507.
BAAZA et le prophète Jéhu, 1,507. — Ic
mtnt de la prophétie, 508. ,
It.VREL. Uécti biblique, I, 509, — IiilerprétaliOi»SiO.|
— Doutes et incertitudes, 31 L J
BABYLONE. BenMhicb-Baladan, Ezérbia» Pr^phllff
disaie, I, 512. —Ruine de BabyîoDC. Pr
513. — Sac de la ville, 514, — Cynis pt <
Prophétie de Jérémie, 3!6. — D"Eï<"i ' '
— L'état actuel des ruines de Balv^
plissement des prophéties, 319. — Lt> .-u
lone retrouvées, 520.
Koîf. précédemment 283 — Récits des bislonens {
fanes comparés au récit de Daniel sur l • mbf
loue, I, 514. — Prophétie de /éréinic ^ ' £fl
1078. — Du même prfiphète, prise il- " ni
rus, prophétie complément, tire de * *0*
BÀGIETTE DIVINATOIRE. Di^. -.
point de vue de Phisloire naturelle, 5^1, — Epoque kl
Quelle elle apparut Le baron et la baronne de Bcatisilt
324. — Jacques Aymar et ses eipé ri* jicr- '" Etp^
cation au point de vue de T histoire n ' A-
Emanatiousel eUluvcR terrestres, 526. — ^ «m*
de Jacques Aymar, 328,
Baguette magique, baguette ftmdrovanU, î, S50,
B.ALAAM. S»m ânesse. Ralac, 1. "'' >acril|
Balaam el ses prédi» lions, 5,\2, - i«^r
phéticsdc Balaam, 555. — Prophéh uaiiti.^
sic, 534, 541, — Pfophélies contre les tialtousde &1
Icstine cl conseil funeste aui îféhrciiT. x:u — W*
' était un pmphèle selon Tacc* i ij
-Détails de la iirophélic de i
337. — Témoignage de Lefnj^ .. I ,,..,-...,. I3|^?
DcUil de la prophétie cooccruant les Bomains, 558t
TABLE DES MATIERES.
n proiiliclio dt» Baba m cmiticût en germe tout l'avc-
UITIIKU-MÏ, Vîi^rf^ Bjnhèlemi, prapbéU*e fuf tes
oemeidsidu sliVie ûv h rrna'wwunccll, 711.
AHUCtr. Sccrt^Uiirc de Jêrémîe, I, 319, 332. -^ En
wfiiee de Ji^kim, Son détviurairetiiptii k cause des pcr-
ilîon^ «Jrtnl il esl Tobjot, St9, -^A nâU}k»iie. En
ptc, A^sisi? à b mort de Jércmic, 550. — A Ikbjlone
» la m »rt tï*^ Ji';rèinJC!. Autlienticîiu ût cauonîciié tte
pi^[>îi,'Ml*^^^-V>î. — Dinkullét cit'gt'iiqiies; solution.
— J^oph.îtk stif la Un de la caplivilc et ravénrmcul
EAIHË(;\RD. rrCdit quelques déUili dfi U révolu-
franc Ai se^ j, 37SL
EniïXE m: NlVrtXE, Supercherie de Pierfc de
taîs el MippUre de Labro-aLV l, SSTî. — Béguine de
idre. Etvoàtemcnt de Cbarlet 4e Yatois, .Vi6.
ELLE-MERE DE SU NT PIERRE. Le miracle d« «a
risrtn» 1, 557.
EN-ADAD. Vjinm par Acliab en un premier combat
I de Sa ma rie. Prophétii* i ce sujet, I» 557. — En un
md k Apbcc. Antre propUélic. 558. -* Siège de Ea-
h, mort d*Acliab. 559,
en-Adad taiiK-n par Elisée, miracles du propliMe en
e cifconsUince, l, 5,*îî>. — Strge de Samarie. Terreirr
ne el fuite de l'armée iyrienne, 359, — Ou^sliims
gétiqyca, m). — Îlen-Adad, Elisée et HjiaêL Ben-
d, Joram et Nanmau le lépreiu. 561.
e nouve^iy Elisée, ILmi'l et Ben-Adad, 1» '»50.
ETHEt.. Yisi'in du iK*lmpclie Jacob en ce lieu, Jéro-
n en fait un centre d'idolâtrie, tiiierveolion et mira-
d*un prophète aiinnvnie» 1^ 362. — Dé!iahéi-«aijce dn
^**'te. sa mort, 365. — AccJ3mp:tssenieat des prophé*-
rebtivps à RelliH, 364.
ETIISAMITE!^. Châtiment rairacdein de leur corio-
ï réprd de lardîé. Question d*eiiéKHe, l, 359.
m par saint Pierre et saint Jean, I, 566. — Preit-
do lait miraculeui, ?;67.— Que la vue de^ miraclesna
Juit pas néce^airement I Tadopiion de nouvelles
"■ ~^- 568. — Guén^Dn du bolteui de Ljslres, Lapi-
^^|tJletde liirmbé, 369.
NK. Miracle de la ^^ainte boslic. Peinture do
hM\. Rédt de saittt Antonin, I, 570.
Ul'KIGNON, îllymiuée du ïvn* siècle. Démonomaaic
se» élèves, î, 571
RICITTE, Le livre de ses révéîalions déféré an ron-
de U*le, I» 575. — Incerliludes «ur rauihonlicité de
ivre. %^ étrangetèâ, 37k — Bulle de Jean XXllI.
tie «.tifie et utile du livre, 575.
IRCNO. Histoire fabule use de sa conversion. Le cha-
le daninù, I, 375. — Crilique de Jean de Taunoy. Mo-
d*» sKpiriMn dn r»'"cil de César d'Heislerbaeh, 576,
I f-sriN AlUH AT. — Histoire et récit biblique,!,
. — Mil >*k:U^ 'H^'f es envers Moïse. Qilique du récit,
r c
ABtlE. Son origine, T, 579, —filiation des idées
lui donnèrent lieu, 3SL — î^ystèmc des Sepphirotb»
mations divines, haute cabsie, 582. — Culiale magique,
divisiaris, 385. — La Ihémur.!, la ^^malrie, la nola-
le, 58t. — Dédu^^ons pbflo«>pbtques, sléganogra-
^ues, magiques, 58 1, — Altérations cabatistiaues su-
I par If saiote Ecriture, 58;î. — Paroles mlrill^ues.
rmules cabaiistiques. Livres dt cabale magique. Lior*
naires, 586.
HiCiifiion cabalistique sur îe nombre 6fîfi, î, 212.—
llIlQn du monde «suivant les c^bslisles. ifî8. — La ra-
i demi le nom iijyslérieni du IHs du prophète I«aie,
.— nucubrjlionsVabaliajque^ sur la sainte Vierge, II,
. — Talismans ciba Us tiquer. 11. tl02
ADESBAUMi:. Murmures des Juii^. L'ean dn rodier,
«7.
AiiLIOriTRO. Son origine el ses première.? années,
•88. — Se> voyagfs, Loren/Jt FeUrJani, 3ÎK) — EscfO
*H<*^, rhnr)atani*ime, démêlés avec la ju^Hrt*. 3*VL —
• vec le convie de Salnt'tiemuin 1
'■'. — Paris. A(T,drc du collier. Ln I
*-' Arrestation, condamnation, 5%. — :«,..-.. .^
jglioctro, 398 — Cérémonies de son rite et driails
>rs. 5<10. — PupUes et cidonibn=; fn prind tophtr
onnerie des femmes, Wbl. ^ r
noral*» de Tbomme» 401. — 1
ni'jktr^ Eondalion de la b^ge d» i.^«n»,*ru — ^-hji-m'-.
rofiDiques. Jugements sur Cagtioslro, 407.— Anccdi»lc
iitre-t*vnbe. ift8.
IMLLES m DI;;s£RT. Récit de ce double i^éne-
mont il'aprf* VF,xf>ite, L 410. — Le rolracutcus cl l« na-
turel .1 110.*
CAi i propliéliede ce grand prAtro.
Srniui ,. , . ..jiiiiîe. t, 4U
ÇVM, ciiauigeroent mlracultMU de iVau en vin, î, M3»
- T»'nutfï«;tr.iTinndf In rs'rité du récit, 4U. — Bemar-
M i'^ il sa m^re, 415.
0 de SCS eunuques per 1i
,|[««
de
\^
lee
.. i.I
ui>bèt««.
.vilcS
, 4tH
^^
Aiiwr>, etc.
i4il
—
417. — Pr<,
lie JoêJ, d«' .^^uiiiu, •
Retour «près la capti M
Prophétie d*Amos sur r ap«*'s la captivité et )■
fondation de »*Eglîsc. I, l»Ô. — IV Auri^s, 275. — \a
même, 507. — De Biinich sur le retour apri's U captivité,
553. — T^lsaie en présence d^Eiéchias, 674, —Autre pro-
phétie d'isaie, 881. —Autre, sur le rei«mr aprt'S ta cajnjl-
vite, 9115. — De nouveau, l.i captivité et son terme, 96.X
— Prophétie fi«furitive de Jérùmie sur U capri^ité. IIKH.
— La captivité et son terme, 1060. — Le retour ai^r^^s le
captivité et les jôur< du Messie, 1066. — NouTelle pr*v
ôbétie des mêmes événements. Il 02. — Propliéile de
lot^ï sur le m^mc sujet» lt60.
Michûe d« Morajsibi prophétise la captivité et les jonrm
Je Juda* Machabée el dit Messie. îï, 523. — l»fopti»*lieii
de David r^^lathe* i la captivlié, 7lîO.
CAZOTTE. PriMliction allribuAe ï Cawlle wr la réto-
Imion franraise, I, 427. — Hisbilre de Calotte et doutes
sur l*aulhentlclté de la prédiction. 431,
CENTl RION. fiuérison miractilense du «eiTitetir du
centurion, [, 452.
CHAMP DL^ SANf.. Prophétie de ZichtHe. iccom-
plissement, étJl ''^-^^ li^*'- i r^.
CHANAAN. M petit-Ols de Noé. Ta facè
ni(^, [, 451. — f ^de Chaaian (liasses de
ta Palestine par les litlircui, i5o. Postérité de Chinian,
437.
Les inTisloiw réciproqrïcs de FEiiîypJe et de TAssyrle
auiquellcs le pays de Oianaan sentra de psssage, l.
918
CÎIAUPY* Fausse e^ljijque du tttT siècle, T, 438.
riUROMAPiClE. Son origine, L 458. -- Ses régies,
159, — Remarques sur ces mémr-; ^' ^i -^ 1 15
t^HROMOLOr.lES. De Mnise. . I, 471 —
nindoue, chinoise, {■gyniienne r t. — De nou-
ve.iu la cbronolopie de Moïse, r/Ci.
CfjriNEE surnapeanl lorsfinc le boisenr«ncc, l, 441.
COLOMBAN. Prophi'tiedu P. Jean Cotfjmban sur le
nombre den Papes. Il, 40 i.
COLDNNK DE EEl ET DE MAGES. Mirarle per-
manent du dA^erl, (Uijeclion, 1, 445, — fl«*'ponse, 4*6,
CORE, DATILW FT ARIRON. 1 enr mort miraeu-
leuse, 1, 4i7.-iV Leur révoUc. Moise inventeur
de la jvoutlre a - *,. . ^
COltNEILLE. .. . ./ vrsion miraculeuse. Tlsioo de
saint Pierre, 1, 430. — TeiU^ emprunté aa P. lïrrrîijer,
451*
^ CORNES DE MOISE. Rayx)ns miraculem de son \V
cdsMOGOMES iraditionncRes ou d'invention, ^ IBS
CREATION Dr MONDE, T, 451. — Chnie de» jnjfev
FUa lux. Œuvre des h\ jotir^, 455. — Poini >ct
de5 trois ri-pncs. 456 — Questiont de prim . i^-
lenee de Dieu, rr.-'v-"r ,ir l'univeM, la < i- .... i.>7.
— Panair'lsme, ^ ' «rcs, 4rt«. - S>-st*^mes phU
b«opbtques ib's i r l'origine de I univers, 4Î'». —
S^aémes m'Hteru**% tCi. — Dof<me« ir3di1ionn»-h 465,
'CosmAconlednrOrient, L 465. - De l'Imte, 4»U —
Des r.rers, 4C-> - • - 'îiftstti|ue«. 466. — Maul-
cb^en, M>8'^< — Nécessité dVo rew-
nir au% donné' *i ' ^\^ ^, ^ . .
Etudes de Ctivpr ^nr \ki^ fossiles; d^m^^n^irsU m de
h rbronolofrie de Mn«*é, L 171. ^ TradHi<»ns et rhfnni>-
s cbinrûse. V^ ' ' * <'■*.- j,^f
r, 47t -' '^^
, ;_p.^pte, 48t ^3 . '*••
vaunns des grolocue^ el s^t»tvt«es divers» 48*.
rAmrqoen'"e^ de U eflêilion Dieu a4-ll pu er»fer
rnen! nainrelle? I, 153=11. —
naturelle, il ùiut qtill se ré-
,.,,.., . . — 'iui^'
rROlX In^enitoo de la *rtie crois. HislOriqnr et di»-
cuisions r, -;m3. — MlraHesqui lèvent Ions îri doutes.
485, — 0b|ectlons, 486. — Icttrq de ConsUetie. Ordon-
Ii65
TABLE DES MATIERES.
nance de saiDlSyhestre, 187. — fC\a!laLiow ùe h sainie
Crou. Guerres dllér^iclius, ses iHomphea miraculeux,
Miracles lUis i la vorlti de la cm\t, h *î>0. — Conrer-
«ion de Mario E^vpiipmm, 491. — Vkloire de Muradan,
4Ul. — Sït'ge d'AusbouTg» iyi. — Sicgc d'Apamcc,
Apparîlion!idi» lu croîx. For;. Ai*VAiiTioîr«»
I'rc»plié0e ri' ■ 1 ^ réieiidard dû b croU *a-
laur duquel t» -aX si' r.itlipr, 1,988,
CYIIILLIÇ. 1 , 1. a^br t;>nlle *îiir les aïTalres
lin temp?^; ûiMJMiue de in rL-niitss;irie(», lE, 69*J,
r.YmiS. Propliclied'tsîiie qui lui val rebtivc, I, i05.
— AicouiplisRiMuent dfi r*»tff< nmpUiHie, 494. — La même
îiMj|jUi>iiL% *J4i. — De nouveau, ytiîl.
û
DACiON en présence d(» rarchc, f. 495
DAMKl. Auiheulioilé de se-S propbiUlrs, f, i%. —
iHiographîe de lïariîel, proplifjlie qo» le coui-ernr^ îiOfl. ^-
DUseri.iiV'î*-^^"- " '''"-"^^ "^-^^-"/'H de ses u^nvres, r»ftî.
-^ Oûjr v^TLiplUe du prophcMe,
iî05. — -.r; iulerpr.'btioii do
Daniel ; les quatre graadoa iiiou.M\:hk»s, 505 — L^ statue
<'e U plaine de Dara, les trois compagnons du prophèto
lîans la fournaise^. 507. — T' V- - . -- i. -t .i-iu,jj^.j_
tîonf>sor : l'arbre couol'. ' ^n. —
^lôtamorpliose de N4lbu4 II' stious
rntM]ues, 510. — Du raug ^^^sigué k DiiuUH ûam le iv*
1 liapilrc de ses pr- phéties, 515. 515. — Le feslin i!e Itil-
'Ihasar, 515. — Prise de B;ib3loue. Heciu des hisiurieus
iiroEuies compares à ceuK de D^iuiel, 514, — D;inkd iht\^
'la Ibase aux lions. Bel eL le dragon, 515. —Visions d<*
It^tphèle. Les quutre bêles, les qnalre empires et TH-
l.'tise, L 516, — E\ pli cations, 51 4. — L'empire romain.
Julien TAposiat Erreur des iuîerpr^ies, 53l>, — Seconde
vision : le bélier el ïe boue. tïSt — Euplicalions. Darius
f4 Alexandre, Division de I empire de celyi-ci. guerres
tîe Judée, 524. — Troisième vision : les soiïante-dix se-
maines, 525 — DcLiUs. Eipbations. Gironoiogie, 5îi3.
îlernière pn»pliiMie de Daniel — Guerres de* KLciUbêes.
l*in du règne des St'^lcucides, 527.^ L'histoire comparée
îivec la iin«ihûlie, îilO,
Daniel k Babylone : cflup d'»eil sur l'avcolr depuis la
rapllvité jusqu au Messie, L ll'l::^l:20.
IVofiliéUe de Daniel sur Alexandre le Grand. L 165, —
l*r^ipliêtie sur Babyloue, 287, — Daniel en nri'Hcriee do
îbllhas^ir 5 ta. — Daniel dans U ftjsse aux îmïJS. 754. —
Mi^nie l'VéïjemtMil, dcljîls rehufs au propliète llabacue,
qui lui porte là niangt^r, 797. — Des deui derniers chapi-
Iresdii livre de DanUd. 81*4. — ProplnVtie de Daniel re-
lative à Jérusalem, lUH. — Aiii lladiabées, 11, HIL -*
Au serond rovaumc de Syrie, t09L
DAVID. Prophétie relative k sa posterilL^. AÎTV^rrnisse-
rnent de son tr<\ne, J, 515, — F^iutes et crimes de David
€tde Salomon. La mort d'iTie. P^phL-Ue du N;Hïfiin,5l(i.
— Le glaive ne siïft plus de la famiile de David. Hbloire
tragique de sa poslLTité', 517,
Diverses proph.Hies de David. Cciûtre ridum^'e, î, 177,
— Contre lArabie, â:>j. — Itolativemeut h riCgline. ÎS05.
— De nouveau contre ridumée, 84 L ^ Relativement à
U Tille de Tyr, II, 1142. — Koi/. Psilsies.
DEBOHA, Sa victoire miraculeuse sur Jahin, L 55! .
- Slsara el Jaliel. Observaiioris sur Taclion de JaUcL
552.
DELLGE. Rccit bibliqne, I» 555. — Les preuves géo-
logiques du déluge, 5.^7. — Souvenirs tradttloimels des
peuples. Xixostrus, 5fi0. — Traditions de i'Kg.vpte, de
rliïde, rj6L — Deucalion. Ogygès; traditînns grecques,
ÎJd5 -- Oironologie de Moïse juslifice, 5G5. — l nilc de
TespiVe liym:dae, ^iG6.
DEMON, Fauï mirades et presligcs du dtïiion, 1,
iSc=46. — De quel ontre ils sonL Ce qti'en pensent les
Père^ de l'Kglise, i7r=W, ia^fJO. — Ce que sont les
teuvres du démon, et à nuoi elles se bornent, 55r=5G. —
Le dt^mon ne sanr^iil opérer des mirades, 57::;^, — Le
démon ne connaît pas l'avenir, 79=80»— Le ctumiH-il,
B ne pourrait de m, et sans la permission de Dieu, le
révéler à lliomme, "0=80.
De l'intJîrvenliori du démon dansla magie. 11, 134.-^
De révocation des démons. Formules el mr>yen«ï. Pouvoir
du démon, I5*j. — Obj[ertions tirées de LEcriturc, 158,
— Des fpuvres réelles du démon et de son rôle en ce
inonde, 149. — lH>s procédés de la nécromancie. -413.—
Le démon rép*»nd-il à l'appel du nécromancien? 416. —
Le dt^mon ignore lavenir, «454, ~ Cures miraculciises
allrîbaées aux démons et aux orarles, 457. — Concours
des dêffioxis à la reddition des oracles. Opinion des Pères;
citations, 459. — Dans quel sens le» lUein étilcuMIfij
démons? 463.— Opinion de quelques Pères suf Ut
des démons, 466.
Opinion de Corfrr'"^" ? .j t^r-^ -r- v p- - » - *h^
mons. Censure. Il,
ruri»», 780.— OEuvri i i ,
tables, 1097.
DEMON L\Q1' ES. Bédts é rangé Mqiieji, L TM^^h
sée des Père < * * '^cleur< caUiotit|uet sur 11 nitui
ciragent des is. 569.— Opiwjon d**s raUimaluu
sur la nièmf 4 72,
DiDlEEl. tmpoïiteyr ou îlluminé du vu' siècle, L ^c
DIVlNATlOiN. Son ori^nuf^, L m\ — Hes e^^i^n^
géomancie. Kvdrom:mtî<, '' ' V
cie, aslrologie, Îj87. — ' i.
— Habd*tTii.irii H' ruijj^iri, .. , ! \> .., , .,_.., ; ,.,
s;irrés. , aleurcmuinciei 5b6. — î^rts de
Terses t 7.
Diflcreiiuu entre ta di\inaii
vi nation est une dé dur lion, 1 1 I.
t*3z=84. — Prédiction el pr- ^r.., .t, , ,..U» ..
tielle, 105^Llr6. — La prophétie réduite «a art. \*m
des moyens cn\ployés, H7r=l28.
£
ECLIPSE MlBACll^ElSE U5is oe tA Pàmi<tn w
vEiTi, l, 589. — Témoignages scdplur4ircs et pn
i89.
EGLISE. Prophéties qui la concernent, T, 590* t
R'élendra à toutes leii nations. Discussion contre ! '
591. — Pn^pbcde de David sur ce sujet, 895.^^
Mi4se, d'Osée, d'Isaio, de Wichée, 596. — j)e Urén
de Daniel, SOI.
Les quatre grandes monarchies et TE^ '
— Le règne des saints annoncé par s^ir
— L'Eglise sous Fimape des fils î '"
L'EglLse iignrée pr le régne ili
gloires dn règne du Me.^ie et *:
Messie el la fondation de PEglise^ '
caliou de<f nalii»ns, (e rejet de li Sv
flise. TelTtision du :
Eglise, il, ^J7.
plus spéciale à TL^^i.- .i.. ..^im.-
EGYPTE. San ^ilHancc ti'op tari
602. — Celle alli,ince lui ai tirera
de l'Assyrie. propliHjc d'isaie et -
— E^jiédiliun de Néehao conire r
.Térémie. .Accomplissement, fiOT
envers la Judée, Seconde jlli.
accomplissement, 605. — Pni 1
mentes événemenls, G06. — Il ay aura pJuH de ndt (
pays d'E^vpu?. 610, — Prophétie de JiiêL 611.
Prophélie d'Ezéchtel contre LEg>pii», (, 7t3, — Pm
pliélle d'[s;*ie : fardeau de FEgypLe, Î?16.^ — PfC^eli
de Jérémie contre l'Egypie, t^Hiè,
ELA MITES, Prophétie de Jérémie contre |**f glanlICSi '
L I07« — Autre proptliétie Cf>ntre les Elnmîies, 1(W^
l ; mV ' ,,.L,^raphie de ce prophète. '
r/ sv% I, Gll. —Elit devant
unu ,,; 1 .,.;r faniinc de trois ann*'» >^
Elicet les proplu'ie:^ de Baal, GI5
mort des fau\ prophéips, 61 F — f
dn prrqiliéte, 615. — Elie et \^
IN'aboih, 610. — Elie et les sr
dti ciel, 617. — Ranssem ••' , ,u.ujif ju
à Elisée, 618. — Lettre h 18,
Elie eu présence d'A^i ; m. — Son
fiïtyr sur la terre, 820. — Elle et U veu»« de !
11,914.
ELIE2ER. Le mariage d*Isaac* Récit bl5:i«tae, !«
619.
ELISEE. Bev<*tu ilu double esprit dTlio ?;r*i mir^rif^i
L &iù. — Elisée et les roLs d'Israël, *>
présence de Josaphat eldeJoram, vi« 1
627. — Etisée. Naaman t^ "
siiic et le*» serxiieup* tl< l
marie. Famiiii', pn tphéi 1- !.. . . ^ .
— Elisée, llazael et B«*n-A(lad, 63*L — *
Jéi.abel, 651. — Elisée mourant ppom**f
toires c^>ntre la Syrie, 652. ^ ^^ ;^^
la ^uiL 655 — Détails sur la \
Beo-Adad vaincu par El Lst - —
cette circonstance, I, 559. — l
nant Hazaêl, SIO. — Propb.
royaume de S.>Tie. H, 1087.
EMMEKlCiL. Scenr Enunerick, £iigiB»UséA do m*9A-
de, 11,1070.
EiNEE^ Sa guérison tniraculeose, X, 6^,
i
I
I
I
I
I
I
I
fW5
T/ULE DES MATIERES
^W$
EON DE L'ETOliE, ntograpVie. t. ^M, — S*?s prfi-
tterSf 65ÎJ. — Sa tmnpanjtion devant îe connled* Riitm»
KrUOR S<iri «^i|rp pmph^^'Hqiif», T» KWi. — Los tfrim
et T/iiamitim, î^iiPsUon ftur leur ri jt ru ri-, («57.
son Hroii d'Aiesf^c», r.r>R, — Jacob tu! wii*irait U ht^iié-
dirilon patcnielle, ilYJ — ï C5 il^scfmlanls d'h^suû; ac-
complissi'mrtil lîes prupliiîtfps, 639.
EIOIAHISIIK. Hil'cil *t€' i|u*>lqu«îH mirjrips. L'cr»f;int
t\i\t pr^Vrv*^ dt'S nîimmfs. I. (iil,— 1 :i *;iimi» limtir «It**
llllrllcs, fi^l — Prvu\i's du mimrlc, 141.— Lrji juii»lps
tjiiMii'« de Brutellr*, 617. — La îtidiile l»o lie de I^oseii,
65L — la sjînli* hosiîr tli» nrattdet>our^« Wîl.— -La saltiie
tt«i4li4' de rê^Use tfaînl-UcrvatSy &>>â. — Le inîracte de
BoUi*iii\ 57i.
ElTVriirS. UoR^itwilô par!iaiiil Taid. LKl,*;.
KtTASK. SeselTi-is, CjuKen ^^iiniaiiin'Nffi. Ktempî<*5»
K rkj6. ^- LVîît>rU prop(u''iiqiie propri'ineni dti, (>.'iM. —
Kxla^e natitreUe. Sen muM^s, (h*H. — Liai wimiiambu-
liqiip, «îîlH, ^- t IL Use ni;iUidho. *i(ilK — M.'dicvtuiPuu in-
1<TIH*< el cïltTUvs, *ild. — K^erclci-5 pntpip^ Ji r.inser
re%laM% fî*;* — E^tui|ipii»<i tinn^ns, l^iT». — luiUitltô de
Tett t^ii* dans f<* hiit do l;t diiiti.ilioii. mi.
KitljiK4> proptiriû}tie ci oït.'ise ««Inrel.e. Mii'iijitirifi *\t*^
^Ms, KjvlHSi'tiienl. I, H*»=zl>rL — De IVriiplof de Teitasc!
d;tiii» la riNidilion d»^s ornrlps. H, 4o7* — K\luse rti.ib-
dlve au xv' sièrle. P^L'itonièiie!! 9ingMlief>, tjU5 et »uiv.
tXTISï'ISl'INK. Divtnaiiot» p,ir.lo*t riitrjiUes des vlc-
Uoie.^. n (''flexions, 1, t>(;iL
EZKCHIAS, Senriaclirih el le propliéle l^aie, L <Wj7»
— Anoni|iltsse«ieiit de la pritt"tiélH;, liiscussifiu .» CTO.—
Eieriiia^i tualade, Proplièlics ei iuîr:tclts d'Is^îe, 07 2. *—
Rêlnigratliilioti de l'oiubre s<dîiirc. l)iseMvslo*j, Ci73. *-
Isvie itii ariuiiiice la rapiiviiêde Baîivhim% *i7L
EZEl-llllvL, Due de sa premKre jnupliùlie, L 671. —
ei du Myie de* écriU d^tz/ehiel. 675, —Visio»* du eïia-
not, 07Ô, .-- KiipUt'atiniis sut celte viii«iti, la (ab;de, C71L
— Kzédiiel esl lr.tiLS|^»itrtù en esprit sur te^ liurds dn
fleure rhi^jiar; il reedit sa inissiod, 680» — Sîi'^je Hgftra-
lif di' jrTiJMlern p tr E/t';» liiel, (iHJ, -- le pua ûjuvert
d'tmnioiidleG>. Observai km*. (iHL — l'riJpluH^ei* verbale»
sur le sif'ge de )t'rus,iU'm, Wiâ. — rropi^'Hes figuratives
du «irl de.< Juifs après b prise de la %itle, HKô — Lxpli-
I j«titiii «le * es prnplirhes ei observait ions, tlKt — FJiit du
p.t%i» jpr>^ h [irise de Jûrusale,»!, tj86. -• Uctour après
hicnpliviiA. i\m\,
Seeoîiile pmpbt^Mie, — VIsJnn des «liominaUnni de Jé-
tii!MteiN Ik-slpi itioi» <le Iji ville» G87, — S^rl tle ses habl-
laiiL% CW, — l*ri»plh'tie llgurMièM» de. la Hiile de S«'di'*cin!t
ei *U S', t>iH). — Meiiares uiu aiirn*«N d'Kr,»el,aui
feu , au peuple, fiUl. — TrepliAlii^s li^'ur^tiveA,
rn j isiiei'àves. du Siirl dc! la n>vau^* de Jndii*
L'aiylt il le ci'Jre du Lîbiin, filX". — Itelour de e^ipliviir;
ZornbabeK *j'1^. — Seeoude prnpb/'lie llj^urce »ur la
n>>aulé de Juda, 611.S.
Triitirnie ntiphAiie hn ruine eullên». iiu'vitable de
|t'ruH.iirui, Iill5. — fjHilre St^bVias» ronire rAuimoutie,
eiMilre rAssvrie, 6'fJ. — Tju^esde la ruicie de b Judée ei
dj^raël. Jérusalem et Sainjirie, sous rciMlin-ufe tb* deui
[irtjsliUir* s : Oolb el (bilibji» 701). — 1 ' ■ i ^nus rein-
Llèuie d'une chaudière Umillauti', *'\r r, et doul
cm jelle au Uiiti les morceaii'ï, 70i, > ninuÉ suti^
larmes de la Teinme du propbrie, 7tï5.
ProjihiHie eontre rAruniniiîje , 71)4. — Tmilre la Mot-
hU*', ii^î. — Contre ridurnée, la Plnli^itie, 705 — Aeixmi-
ÇtissemeiiL nbser^alî<iiis i'\rjî*lifpn's, "IHi. — Omire
>f, 707, — Liai pféMial iUs lii-ux "iérudigiiigi»* de
Yoyan>irrs mMb^rne»*, 7iW. *- SuiJe île fa [►poplirii^ e»nilrfl
T>T, «II. — Contre Tl^gypte. Acri»mj*;ivs4Mneut. 1\^. —
GÀiitre r4»syr>e, 7l?i. — Lin Icibieiiirnl d<"S prunUeiies.
Ep*ïq n es fée» indexe ti niira«!lt's» 710. — Onilre l'I^f.vpte,
'Ift, — Prttphéues :<dres«îép^ à Jiula, Hestauralion île la
fintiun Le Mejyale, 717. — l'iu d»j tnNiie lemfM>rel de Da-
\hi. Son irùne ^uriluel 71H — t^iuire riduuiêe. 7tU. —
nrsi»iir,i|luit d'hrat'i, 7lî'. — M:i)j:uiHEpje image île la ré*
•iirreriKin de ta natiou juive : Im ptaiiic couverte d'i»s.Sf^
fne»«%, 720 — G«k et Ma|^o|,^. l*er(éeutians el tuerre*
«r^tiMiK^bui^. Le«t M.uMiabét'9, 71L — La nouvelle Jérusa-
lem. 7iiî.
rrî»pbélie d'E/.éehiel mnire rAtuntoiiile, L I7<V— Sur
lUbvInue et Ài*s n»iue% 58-'» — Ile iiouve.Mi |e<s mAm^s
l*rn[ t '; "!". "^ lion ircTEçy pie, k rau^e de Tabaiidnii
•ti'i ' j la Judée, Ci»t>J — Oinire Tlduniée. hH.
- I I iMf>*i, IL 119, — « outre le^ hux propbi*lrs,
^<i — I.Uiitfe St''drilasfl2'î,fl^'**- — rentre S»d#Mi. loa».
— LoulrÊ la Sviie, im»L -- Sur Js rnuse tle ï,u, mH
FAMINES rilOPHETiS££$. De ier4 miéei en Bgj*
pie. Annoncer par Jmeph, t, 727. — Saiceiuiê de JuMpli
dans rèl«biift*iemenl du premier îmfMVt eontiu dans n£I
Irire, 7fH. — Kn hm^l, «»H»n le rèf^e d'Arj»ab.
eêe par T
Aniionc»
de Ltaiid
L 7:^1 -
ri, %i>us le rè(^e de Jorm,
iri« l'uftîverfi sont le r^fM
.h; "'il
JnrkQ 9|
fhifefpe,
de^
ùpy :...;*,.. .. ,.**
magKlralJi, Le^ (.«
Guerre. K\il de«rlir
Uauei* eu An^fb'leTr. Ih'nui^eiiiH', 7^4.
Le r»iMiUute nuiNidéré luniiuu une ^cole de mlrirtei»
L 75=7 i.
FAl XCimiST KTFAIX IM mœmre*
ne Mini p:»« îiimoncée» dann i r dcvaiti
êire dt ntr^nl.miej^, I , STfe*»*». '< et
pre^ilire^ du d^-mnu; ee qu'Ua frui . j\.— .-
y» ■ *i|»éeialeiî de laui iiiiracHf^ m^.j3cisuj».
V t*"
l rilïTES, niir<Areni$ des iTiii en ee qalla
lie |iti>iitetii p«>int leur misimi, 1, lOT^rlOS. — l'oy. Piio>
l'iiftrtiH
FKUMECOlTînKE. Sa iniérijtnn fnirae«»eo*e. L 733.
FElî l>l CILL. Le sacnlice d'Elie et 1rs préire« d»
Daal, I, 754».
Ubjectinn. i;opérM^r>fTiiqiie el la poudre à eaimii ati
temps d'Llie, 758. — Le feu de^wend du ricl lur les en-
voves iJ'(b brisias. ObjecUous, 7 M».
FEU SALUE. Si reproduction a o retour de U fsiptfrllé,
*FHilH:« DRSSKniE wmin lirSEMFNT TAIt
JESl *^-t Hï^fST. frt>ji'ciimtiteiréprrî^rv, f. :it
I' l'iNDE. C»ptiib>nBjw»pii
qii' _ le nCrrilure, L 7U i
la )ri.. M. I, • fc5* —Telles hîlMr i- i un ou
moriilc, 7 M». — Ce ipd achieni i-rès la flft
du monde. Opinion des doetenr ,ii.
PLACiKT» (^viVpir de DardsWwJi. Mc«l d*^ mirjU^lcs
opM'H par lui, [,lkl9.
FtM LtïAT. l.Mrt' Mnria écrit mlraeuleusenicut io?
le.<i feuilles d'un Ik, I, 750
FfKSl AT \ llnVs Dumo} à,in%h fe%ise ntiv l|i»i,^
Mï= T"»L — Unfiiel uti
IVun I jcuU'u«emen( i«
\jn |ii;i,s .MiltMlLLLSl.S. 01 tenues pat S.injuel^
h 7"'J. — fie niMiuau. Eri^uile en faveur de Judas Sda-
rhabée^ 7.'iti
FOI RNAÎSE AUDETTE, Préservalion itdraeuleuie
de^ Imi^ rornftajarnons de Daniel, U ^^, — l*onrf|uoi Da-
niel .s ,ivec eni, 758, -^ Cantique d'Aiarian dans
lai i6.
lu. «î *'!>. Les stigmates de saint Franrois d'A^tse,
ih lo<it»,
FlLMI^A^TK. te miracle de la légion fulminante, f,
7.V.L — Récits des liislorieos païens. Mcmumenl comme-
moraiif, TCL
CAD. Ses reladmKt ^Tec David, î. 765.
(iASSNLR. f.u^^Htteur réputé Ihaumalhnrge
Xl»' ii« ele, L 76S.
GEANTS. T '- --r --,'r-. -' T -
Reelieniiês d i
E\plir}ition^ * ■ , ^
pirre de la tient se, et comux iit;ut* s auit^ueln
lîeii, 7fi0. — Snlulîon* de quelques Pi^re% de PI
eimimenraleurs mi'd' ""' ^ .'•"■
gé:nilH des romanes
GKDFON. Miradr , v. .
range, L H^ — Mirarlen de ia loi*en
dlanile. VMoire ?iu vhi de% trompettr*
i.r:,, \ -". V : ■ ■ ' ■ .. '
du
rav
t.
Le mmgi» du Ma-
771
■' '■ Gé-
TTT.
* l ' tiiiOtlS
y la Iranvnus^iiftnde la lèpre, 1^771- — Récit scHpttl-
lire qui le eonrertie. 77H.
ffillende Pologne
ralre qui le eonrertie. 77H.
Glé/I et XnrtT
i.lll LS p
i^ir le nombre
GXOSTIOI I
dies de la s*
ennerrnentt 7H0
inL
iiribuées À F.
i;r\l4 ile %i\til Pirrie,
!5aml Unie. «>ïftim»ii|)iiie *ni <•? irite , Tî*—
Il kt
7SII. - D«
1iC7
TABLE DES MATIERES.
îm
Gnosft considérée comme une école de miracles, T,
73zr74.— ' S^slème de la enose sur la créallon du rnoode,
4(M>. — Talismans de fabrique c^estique^ II, 1104.
GOG ET ITAGOG. Suppositions, de quelques savants^
I, 783. •— Passage d'Ezécbiel qui concerne Gog. Coromen*
laires, 78 i. — Suite de» commentaires, avec appilcatioa
à l'empire de Svrie. Antiochus Epiphane, 790.
GREATRAKKS. Guérisseur réputé thaumaturge da
xvu* siècle, 1,791.
GUERISONS MIRACULEUSES OPEREES PAR JEr
SUS-CHRIST. Textes généraux tirés de FEvangiie, I^
791. — Conclusion, 795.
GUERISSEURS. Personnage; dkrera (ni ont prétendu
jouir de la faculté de guérir par ratloochement, 1,.796,
— Madame de Saint-Am(Kr, 1,181. — Gasner, 705.—
Qréatrakes, 791. — Les divers chevaliers de Saint-Hu-
bert, 8^.
H
HABACUC. Onestions et oplnir)ns diverses sur rkten-
tité de ce prophète avec celui qui nourrit Daniel dans la
fosse aux lions, I, 797. — Prophétie d*04>acuc, son ob-
jet, 799. _ Canti<|ue d*Habacuc^802. —Contre fiabylone,
517.
HABACUC. Prophète qni nourrit Daniel dans la fosse
aux lionsw Opiirioirqui lui attribue les derniers chapitres
du livre de Daniel^ 1, 804. — Son transport miraculeux k
Babylone. 805.
HAt. l)efaite des Juifs devant Haï. Crime d*Achan.
Sorts propbéliquest I, 806. — Suopiice d*Acban. Sa fa-
mille subit-oJle le même supplice? 807.
HANANI. Guerres de Baasa, d*Aza et de Ben^Adad.
Intervention du prophète Hanaui, I, 808. — Vay, aussi
276.
HANANIAS, faux prophète. Prophétie de Jérémte
contre lui, I, 809.
HA2LAEL sacré roi de Syrie. Prophétie d'Elisée qui le
concerne,. I, 810, — Se» guerres contre Joachaz, roi d'Is^
raël, et Joas^ roi de Juda, 812. -- Elisée, Uazacl et Ben-
Adad,630.
HEBREUX. Leur .sé>)ur en F^ple. Discussions diro-
nologiques sur sa durée, I, 812.
HËLQAS. Retrouve le livre de la loi. De quelle ma-
niércr U faut entendre ce passage» I, 856.
HELI. Averti par un prophète des maux dont 11 «tt me-
nacé, l, 814» — Averti de nouveau par Samuel, 815. —
Accomplisseme t des menaces, 816.
HELIODORK. Sou expulsion miraculeuse du lemple de
iériMalem, 1, i«.6. — Sa giiérison miraculouse, 817.
HEMORROISSK. Sa guérison miraculeuse, 1,818.
HE.\OUi. itaiigé panui les prophètes, 818. —Textes
de rEcriture qui le concernent. 819. — Traditions rela-
tives à son retour sur la terre en compagnie d'Elie, 820.
— Livre attribué à Héuoeh, 8ii. — Opimons de quelques
Pères sur le livre d'Enoch, 813.
HERODE-AGRIPPA. Sa mort miraculeuse, I, 823. —
Relation du même événement par Josèphe, K2i.
HERODIADE. Sa décollation prétendue. Critique du
récit, r. 8i5.
HOUENLOHE bt lb paysan MARTIN MICHEL s'es-
sayent dans l'art de biredes miracles, 1, 825. Obstacles
apportés par la police, 826. — Récits de ffuérà!»ons mira-
culeuses et contestations, 827.— Lettres du thaumaturge,
828 — Gui^risons opérées à distance et par la seule vertu
de la prière, 830 — Observations sur l'ensemble des
laits, 831.
HOLDA. Sa prophélîe, I. aT5.
HOREU. L'eau jaillissant du cocher, U, 1029.
HUBERT. Guérisons miraculeuses attribuées il Vétole
de saint Hubert, 1, 837. — Guérisseurs et charlatans qui
se sont diLs de la famille de Saint Hubert, 838
HYDROPIQUE. Guéri par Jésus-Christ en an jour de
sabbat, 1, 840.
IDUMEE. Histoire, I, «59. — Prophéties qu? la c»>n-
cement. Prophétie dte David, 811. — Dlsaîe, 812. — De
Jérémie, 843. — D'Amos, d'Ezédiiel, 8U. — De JoêL
Accomplissement, 846.
Prophétie d'Kxéchiel contre ndomée, T, 705. — De
nouveau, 719. — Prophétie dlsaîe, 929.. — De nouveau,
956. — Prophélle de Jérémre, 1073. ^
ILLUMLNES. Des premiers siècles de ITglise et dos
siècles suivants, I, 848. — Doucin, dief des illuminés du
XIV* siècle, 849. — Les allumbrados (TEspagne, 849. —
Etiit de grâce. André Pachcco. L'inquisition, 851. —
M<eurs. Erreurs, 849, 852.
Fraucmaçonncrie Illuminée. Ses branches. I, 855. .-
Alphonse Cabaret, ilhimiaé «agnéUsie, 606. — Swf.
demborff. Ses visions, sa maçonnerie, 8S8. — Martiott.
Pasquahs. Saint-Martin. Leurs rêveries, 860. — MaçoK
nerie de» Philalèthes, 863. — Cagliostro. Sa maeoDiient.
Son iiluminisme, 863.
Adalbert. Caballste, Illuminé du ni* siècle, T, 151 —
Cagliostro. Sa maçonnerie illuminée, 404 et suiv. — Ma-
dame Krudener. Son iiluminisme, 1 197. — Labronsie.
Illuminée du xix* siècle, II, 15. — Martin de Gallardoo.
Illuminé et prophète du xu* siècle, 191. — Pjisnualis.
Théosophe illuminé du xvin' siècle, 51G. — Saiot-Martin.
Hluminé du xvui' siècle, 849. — Swedcmborg. hluoiioé
du xvni* siècle, i08t. — Théosophiste. Jacques fiu^m.
Ulimiiné du xvn* siècle, 1123. — Théot. Illumûn^e du
XIX' siècle, 1124. — Viutras. Illuminé du xu* aicde,
1131.
ISAÀC Prophéties relatives ï ce patrlàreiie, 1, 866.
ISAIE. Sa vie. I, 867. — £o présence d'Acbaz et d'E-
zéchias, 868. — Le livre de ses prophéties. Introduction,
869. — RéOexIoos sur cette introduction, S73.
Première prophétie. L'Eglise chrétienne sons le sym-
bole de Jérusalem restaurée. La conversion des nation,
873. — Rejet de la nation Juive, 874. — Peinture de U
désolation de Jérusalem, 8^6. — I..a prophétie comparée
av^c l'histoire, 878. — Les efféminé!*, K80. — Ruine de
Jérusalem et de la Judée par NabuclioJonosor, 881.
Deuxième prophétie. — Ravissement du prophète. De
nouveau, la captivité de la nation juive, 884.
Troisième prophtHie. Relative h Rasio et à Phacét.
Prononcée devant .Achaz, 885. — Discussion exégéiiqae
du Icxte, 886. — Nouvelle prophétie adressée i Achaz.
I^ VterqeMere, 887. — Explications exégétiques. Hislo-
nqties, 888, — Le prophète Oded. Thelgatphalnasar ap-
iH'lé en Judée par Achaz, 889. — Fin du royaume 5e
])ama8, amoindrissement de celui d'Israël, 889. — Le fil$
du uropbètc nommé Mahar-SaUd-has-btn. La (^ale, 8tO.
— Prophétie relative à Phacée et âi Rasin. Exp.icatioiB,
891. — Défaite des nations ennemies de la Judée, 89i --
Conseils à Achaz cl menaces éventuelles, 8î>3. — A^ôdp-
ment d'Ezéchias. Figure du Messie, 893. — Son rèîm".
Ruine définitive d'Israël, 894. — Ruine de l'Assyrie, t^.
— Observations historiques. Accompltssemenl de ces pro-
phéties, 897. — Invasion de Sennach«'rih. D-stntclion de
sou armée, 899. — Tableau du règne d*Ez Vhias, figuratif
de celui du Messie, 900. — Evénements postérieurs. Res-
tauration de la Judée, figurative de l'Eglise, 900.
Quatrième prophétie. Itebylono prise par Cyrus. Fin «'c
la captivité. Détiiils historiques, 902. — Ruine déhoiUf
de Kabylone. Peinture de son èt-».t présent Cantique
d actions de grâces après le retour de la captivité, 9tt\—
Fardeau de hi Philislie, 907. — Fardeau de Moab. Suites
et remarques, 908 — Fardeau de Damas et d'Israël, 911
— Explications historiques, 91.3. — Fanloau de l'Arabip.
Eiplications préliminaires, 91 i. — Fardeau de rKg>plP,
916. — Les cinq villes d*Eg.vpte qui parlent la langue l'e
Cbanaan. Invasions réciproques de rkgypte et de vk^n-
rie, 918. — Histoire d'Egypte comparce avec la propbe-
tie, 919.
Cinquième recueil. Isale figure en sa personne l'éDigra-
llon des Egyptiens réduits en capti\ité, 9i3. — Pr Rô-
ties d'Isaie a l'occasion de l'invasion de la Judée par .<<riH
nachérib, 9? 4. — L'armée d'.Assjrie détruite sons ks
murs de Jérusalem, 93S. — IHscasskm historique sur b
destruction de cette armée. Histoire «alAte et Instnire
profane, 986. — Prise de Uabylone par Cynis, 9». — Dt-
▼asution de l'Idumée et de l'Arabie. 929. — Fardeau de
Jérusalem. Captivité de Manassé,930. — Prtïiihétie ctwire
Sobna. Le grand prêtre Eliacim, 951. — KHacim ei Ma-
nassé. Discussion chronologique, 905. — Fardeau de Tvr.
935. — Explications. Histoire et chronologie, 955. — iial-
heurs de la Palestine aperçus d'un seul coup dœil,9r>7.
Isaïe aperçoit les gloires du Messie, 9:9. — i.'Kglisi» chr -
tienne sous le symbole de la restauration de la Judée par
les Machabées, 940. — Judas Machabce, ses triomphas,
91t. — Cantique prophétique. Anlillièses de ce murteaa
de poésie, 942. — Cvrus chargé de venger la qnerelle «i.^
Dieu, 944. — Prophétie contre Israël, 945. — CxMitre Jé-
rusalem sédoite par ses faux prophètes. Si^ge de Nab»-
chodonosor, 916. — Fuite dos Juîb en K|^ pie après b
prise de Jérusalem, 918. — Tableaa des ré.lcit>'<s dlwaêt
docile il la voix de son Dieu, aw. —Ruine de Jérusalem
Sa restauration. M ilheurs dos iieuples voisins. Mofrww
rempli d'aiitlihès* s, 953. — Tableau du Sage. Ruine des
nations. Triomphe cte Jérusalem, SS."). — Désoiatioa de
l'Idumée, 956.— Jérusalem rrstaurôe. Image de l'Eglise,
938. — Quatre chapitres d'histoire relatils aux invasiras
de Sennachêrib, ^ la niala-lio d'Ezéobias, à l'amba-ssade du
roi de Babvionr, 9* 9
lAWJi Uth MATltUES,
La dh iiic rtiisMori ilii Mcs-
^aagitt' i'U;i j»ri*tiliriK* rnjujMri'^, *J63. —
^rô(Jk'Jillot) dr\ ai»«Vîrr^. 'Avcinjlèiin'iil ik^s J«ils»1HiL —
Cai|ïliviiij ilç liabuloiK*. Son U^rme, Cyrus prtiphélîaJ* p.ir
IfiiS. — BjUh3S:ir iH les dcvim do b f.lwliJt^*'. W^. ^ JK-
nivraiice d'isra**l |jar b chule di* B;ib>loi»c. Le Mi^ssic,
1.0. — Prêdkjtiiiii île l'Evangile. Jiirusulcm re%tjUTÙt%
l^tire de rLgllsc, 971, — HépudidMoii dé Junisak'iii f t de
ji'rusjnli'm. 975, — La juslice pr le Messic/J7vh — Qik*s-
llinrt sur sa ln?auU* , Iftik — \ocjlinfi des iMliniLs, 97*». ^-
|\<>ii|(liirrienl de h Sviia|;ogut% 978. — La «KUivelle Jùru-
■U'in» y 71). — Vtuatiiitj de» natlniis, le Mp*isie sou»
iVnibU^fnc dr Jud;is Ms«r'h;il#i'e, im± — Dfsliuell*iii d«
lériisâlcm, %5.— r.ofjiersioii d'un |ji'iii ntiiubre de Juifs,
iHl, — L'fciglwe nouvrlle. Le irmple ii^'^indiù, 9HG, —
rnonipïie de l'rleiïdanï de la troix, 'J8H. — Fin de b pnv
•^itVlie. Ohs4^»rvarion<i Mtr la cuaultVe doul il cotiviciil d «-
udler les prophèlci, îliKtï.
Ituerres de Jud;i 3v«t l?*fîiêl cl h Svrif». fnlervention
risaie^ ï, IH.>. — Prorihi'lie cou ire l'Anihip, 2^15. —
Prophf^tioft relatives ii î'AssvHe» Î79, — Ueïadves i Ba-
^^Unm\ 5t3; —h ll'glise» 5%; — à TK^vpie, GCi't. —
^jLiklibs, S« riiiarliiTib el Ip jinif^hète Isnîi*, fiG7 et suiv.
»— Proplïélies cnjitre Hijumec, Hii. — ItrbliVfji à ta
^preml^re ruine de Jénis;drm. IIKÎ: — uy\ Sbrluhées,
il, i 15; — à Scdé< ias el h Pluruon-ll *psora, lljt ; —à b
^îi.vHe, lrtM7; — à Zorobaliet. 1*11
iSMAliL. ProplirUex qui lui su«»L reîativfs, 1, QÎVO. —
^^^ct'oijiplisaenieiii. DrUik sur 1rs di'si iindaiits dUsmarU
9^^1 . — ("araitère sn.'iul lïi-a drsiehdiiftls d'ïsriiaêl tni
p viPdeulicr, el eu gruriaî des tils d'AUr.dMUi, l»*»*!. — Jy-
Ifeiii* al ppûlemln d'Ale\rtudre en f;iveur iJes Juif<( oijulrc
lo^ Km;K*lile!i, îlî>L
L^RALL* Pn^pli.'ïies eoiilr« le rovaimie iriitraél el le«r
tmtm|ili^semer»i. 1,1*1»:;. — rpoplielie dlsuc sur b dcj-
irueUou du royaume d'hr^iéU l5o.
J
JA''OB. Bi'nédltiîon |*rflpïiL'ti(pic d'rs,i.ic. TnimeçRcs
Hviues, 1» 9117. — Pr*îpïi«ties di* Jm-uU. 1^' rinllrliim deji
liHiïC tHhuit* '.108. — Jcu% de nm\s et allusiou** 4:ni> b
phtHie^ IWI. — De t'eUt aiu'.ieu et pril'seui de ta Pa-
gine. \m%
JAl*(HL clïpfdes P.isiaur3ut. lUgirien, ilîïiminé. Son
rislmp»-, L 1002.
JAHAZIKL. Propîieie. Promet le secours de Dieu à
)<KvaplMl. L 1005.
JAIRK. Rr'siirreclioii miracutriiHe de s.i lille, t(M)5. —
Le dognie de b resurrertimi nus en d^niip eluv les Juifs,
'OtW, — Ohjcelioufi eoiitre i eite résnrn eli<»u, tÛlW.
JAMNIA. Mitrt des soidiits pri'varieateuni À b biiUiille
c J«imiiia, I, lomL
JANVILIL hisi us^ion sut te iniracte de relinlUliin» <le
i>n ^uç. Lip«»sitioti, L 10 10. — U n'y a ni fraiule ni su-
erchene, lall. — SupiN^Miilons ffraluit^'s fnîlrs pour
ipliquiT le mi rafle , JOli. — Autlieuliviir di'% rp-
[ues^ J015, — Lk>iiles sur h réalité du niiraelc»
De nnuvead le s*injî de saijii Janvier, Tl, 898, 90 L
JF!AN. L'iiMiL- Iran, ay leur de pruphêUes coiieeniîint
p nombre des Papes, ||^ 'KIL
JKAN-RArriSTR. — PToph^'tied'Uile qut leronrcrne,
, tOIG — llt'tits ùvangùliqucs Vie de >;jint Jejn-Bap-
Bile. 1017.
JKiNNI'Mï'ABC, Sa bjograpliie niervi'iileii**e. Son «p-
ariiion sur b fw^rtip du nnunîe, I, UU8 — Jeanue-d^Are
Robert de Ibudricuurt, lOiO. — D/p.irl de BInis, Let*
au n>i d*\îiglelerre. lOiL— Se^ babil itdfs de pb*h'.
r mu|i'5iie, s;i bont**, lilfi, ^- Arrivr»^ U Orlraus. Swr-
è» merveillpiix, lOi'S, Premii^re babille, ( >*uib.it -dvi
IfHirnpIles, lOii.— Le rb**valierdp iibritb^ lOii, tOi»],
- Leiée du sî''gp inirlêans, l(li7. — Les voix my?il<i-
euses, tOSH. — Le dur et b duchesse d^Alenrrm. Prise
;rrge,iu, lÛi*L — La flîre. Kbripliue dp* l*artiire,
050 — l»/'(wirl p<Hir ll<*Hiis, lird. — Prise de Trovr^,
met h Ri'iujs. tOni. — Sacre de Cbarles V[L 1 <>.>,^. Le
relient à Tannée, I03vl. — Si-pl fait* niir;«'iileui
tunl du récil qui précède, KwL — LrannenrArc
pffeiYnni^re de guenc. Si piété, tOoîî.— Jugemeul. Sup-
plire, 103ÎÎ.
jriU, Pmpliélise à Baasa !»eg malheurs, I, lO'î?. —
irroinplissemenl de b prophétie. Benurques, 1058. —
faas;i el le prophète JpUu, 507.
' JLUL. PrnpIir-iJFe dpvaul losaphaf, eilui reproebc wn
aUiaUie .rcc Adiub, L lOrifl,
" JLlir roi d'lsra«"l- Pr>ph*'tiei q'fi le cnnccrnenï.
Leur aecompibseiiietitj I^ lOM».
JKHRMIK. î.e recued de h* s jn»é!.ir^ prtH'bpii»ioe*, I,
iOli. — Première vblon : >b''j,'C ef niallirurs de Jér«ii*'
Inri», tOiî, — Prise de Jpni-salein pur N«'H'lia<K l'n^e |i«r'
^ abuchodonôVir» 1015. — f^nse^ des m.^lbeiif^ dtî Juiii^
10L*1 — Lmulsde i.-i i : ' ' ' ntrtp, ClHT, —
l*enilurr du slé^'r tir i ( ville êl mm
suites, 1048. — Men;.* . i'^i^L — Pm-
plirlie eonirele^ riahoMHde b PaU*?*iHir, lor»0. — Can-
Hqnc sur le<i grandeurs de Ukr» pt b vjnilé des Idolen,
lohl, ^D^ ' ^:il»^, 10:>5,
Tn>i>»ièiit ,*• ei son oerasiolt.
Rejet lie Juu- . .. , ., , .. J r» nm* perséeulé,
Srmbotr du MesMe, loiiâ. — PropKÎMip omir** le^p^i-
pies dp h Pali^stiiiP, et s<*rf>mprUsf*inrfii, tu'it;. — |,^
P^t'«' '^^ ' ■ ' ' ' ^ '" '"'*
jK>ur I i'i
ni;»us, ,. i. ■.'.*-. -M, .. ,.,.* - -. I ....:<'.
tOt>8. — Les malbpurs de b Jud^^* s ^ i , il esl
inuUled'espprer el de prier, !05'L - ' in In-
variions, une dtmbte eapllulé, ti>60. — i "V
est prochain. Mais la capliMlé aura ti
Cepeudmil si Juda vr- ' ' -if,, rtvr m n^
ptMil-Aire se bisser;*^ «. !t>6i - irt^
des derfdt rs lenip*» ilti ^ de J»ida. »' vt-
eha/ enuneiuS en l-lcvpte Ut^gue du Joakini Nouvelle*
menai es le p«>pbele pers/'cnté, lIKîi. — Joaklnt 9ura
b sr|i ■ ' Il :iiu%«'t Jechôula^, Min fds svta ernmenô
rat»lil point de postérité sur le Ifôur, 10*l'»
Hei- ., 1.1 raplivité. Lesjoursdu Mps^ii**, |i><i<î —
Prophvdp roiare TKgvpte^ Sa eoni|uéie par NiibueJi«NUi-
m»sor. n>m - Propliétic eoulre ta Philisiu^ 1*170; -
ronire les aniri's nations delà Palesline. Baillrries eC
ïeu\ de mois. 107t. —^ Suite de h même pmphptie -
l'Ammonite, i'Jduni.'e. Fï^iinas, tédar, AtolS, rli:., lH7jî>
-^ Jérénife jeté en pris^ni. Nouvelle iiniionef d*- l'arrivée*
propjiniue de Nabncboilonositr, 107*^.
eonpe de broléredu Seigneur il tous les prinirs qe,«i
N.ibnrhr>dotif»i6ûr doit délrmier, 1077, — Pr»iplii*tiP runire
f.'
Jéréoiie vcrsed;!-
I tous les fjtr
>77,— Pn^ilii
les Kbniiti K pi li's Habylonteris. Lvpliealuniï» hi^^inriquc*!,
1078. — Jértmie diutc ibus sw priMin ses pmphélie« Ik
Bafui-h. n 'eoiirigcnient de eeUii-i'L Lest ù uj neiiienis.
prédits Poninit'ment à s'aeomiplir lO<*iÔ,
Joakim rpveuu de captivité. Lecture piib^Hine de:^
h I iinipiks»>riit. Non-
y , 1082. — Jerémie
jeté ibu.'î un liiHiot. ProplnHie ouiItp Ph;i<iSiir, lOHi, —
Omsid a! tons a tu captifs de tUlivione. IVnmessi»»*, Kin du
!îi r;ipliiiié, IOH*i, -- Lonlie Jériis^dem el S- ' lo-
thptes qui s>'duisenl les capiifs de Uabvh r
*nipbptie contre les Ebitiites, 1088 — Pn ^ :*
bme par ('>nis. Ket"»tir apr^^ b c*ptivlié.l>»mpipnieni do
b propbétie d'Isat»» ^nr i,i prise ffe H:ib%ïone, lO'W ^-
Cnnseds aux eat^u ' •
ter, Um. — llitii
lait en siçne de t^, . — j ,,... ,.;..... „..., ,u(,
lOîl."^. „ Invasion de ta Judùe. Piicie a*ee iJteii Levée-
du siège. Rupture du pri le. Nwivelles inrnrirps du pro^
phi'*e,'lt)lï'i. — Pmjdièties d'Kïccbiel • I nie Mit
Sédécias, 1097. — SisU^-eias envoie run luie et.
méprise ses conseils, ltM>8. — - Reprise .ii, .,, ^, i.^ Jéni-
salem. Jérémie jeté en prison. Sédéeias le C(ni»«lti> et»
mi-prise §es avis. 101>1» — Jérémie achète uneimmpà
An:ilh»th en signe du retour après b captivité, Jt»>0, —
Uelour de captivité, figure de TLictise, IlOi, — Prt«e
de iénis'tlem el é\én<imeuLs piwtérieurs. Fuite des Juifs
en Egypte malgré Jérènne, IIOL — Jérénde les suit,
1 eur annonce b colère de Dieu et b venue de >:diucbo*
ttonosor, l!0<K — Fin du livre. Mon du prophète. Ac-
cnmnlissemeni de ses prophéties. Cunclysion et ré-
Promesse de irrémir à AM-eLMclceh, l, 155 — Ph-
phéti» contre les Ammonites, 173; — contre l'Andire,
25B; —eimlre BiibvJone, 316;— sur TEgliîie. 001 ;— Meb-
tbcment à l'Kgrpte, 605, 605; — contre Manani.si«, nm ;
— eontre ridunipe, 815;— rebiivemenn ' " ' ,,
lïeslructioii de Jérusalem, IH7; — v(h.
phétes, 11,676; — coOlre Sédéciis,l»lTv — ^ jj.
1005.
JERÏQIO. l*Hs« miniftikiiise de cHle iflllc^ p«r Jnwié,
î, UIO. — Malédiction prophéllqno amlre Jédcho ol .sc-
fuiiiDl Use ment, IMI .
JËHOÏWIAW P'. MIfâClca trcomplts Ji snn
llli. — Prophéliesqul le Cfincemenl et -
ment, 1 lt5. -= Pro^^éHe d'AhHsJt»! - M ,
Jéroboam rj , h*5.
.ILHT SM i^es a sj nrri
tmcïioïi. Vh i, » .. -^ . i. ..i:».— r>c Ittii^éc. De Je
lémle, un. — De Daniel, ltl8. — Scrmide deMrw*-
L-nrd I.
1171
FABLfi DES MATIERES.
Iî7i
tioo. ProphèUes de Jciius-Chrisl, 1119. -« Signet précoru
seurset «ccompHssenn'nt, 1122. — Récit de Thlstorien
Josèphe, 112f(. — Ruine de Jérusalem figaraUve de Ufio
dit roondo. 1137.— Sioge Qguratirde Jérusalem par Ezé-
ctalel, I, 681 et suiv. — Ruine certaine, inéviUble de Jé-
rusalem, G95. — De nouveau le siège et la ruine de Jé-
rusalem, 700 et suiv. — Jérusalem restaurée. Image de
l'Eglise, 726. — De nouveau. 875, 876. — De nouveau la
cuiue de Jérusalem, 881. — Fardeau de Jérusalem, 9.T0.
De nouveau, 9i6. — Jérusalem restaurée. Im.ge de
l'Eglise, 938. —De nouveau, 971. — Ses malheurs. Sa
répudiation, 972, 9S3. — Siège et milheura de Jérusa-
lem. lOii, 1048, 10o3, 1082, 1086. 1005» 1090.— Pro-
phéiie de Joël contre Jérusalem, 1157.
JKSLS-CHRIST. Sa Wc. Ses miracles. Premières an-
nées du Sauveur, I, tt28. « Commencement de sa pré-
dication. Bapti^mo. Noces de Cana, 1151. — Guérisons
miraculeuses. Tempête apai!«ée. Les démoas en fuite.
Uésiirroclion d'un mort. Pêche miraculeuse, 1152.— Jé-
SU4 s'annonce comme Fits de Dieu. Première Pâque. Nou-
velles guérisons. Don des miracles communiqué aux ap6-
tr(\s. Nouvelle résurrection Multiplication des pams,
1 l/W. — Séjour k Caphamafim. Guurlsons multipliées.
Siijour k Nazareth. Dans la Décapole. Transfiguration.
Annonce de la Passion. La SamariUine, 1159. — L'aveu-
gle de Siloê. Les dix lépreux. Dernière Pâqne. Prédic-
tion de la Passion. Figuier desséché. PropheUe sur la
ruine du temple, 1145. Passion. Résurrection. Appari-
liOM. Ascension, 1U7» — Réflexions et conclusion.
Prophéties de Jésus-Christ complétives des anciennes,
1, 125-=126. --Concernant rétablissement de TEIglise.
127=128. ^
JEZAREL. Prophéties qui la concernent et accomplis-
sement, I, 1149. — Mêmes prophéties, 150, 154,615,
G$l.
JKZRAIIEI. ET SA9ARIE. Leur siluaUon respective,
1, ir»2.
JOACHIM, abhé de Flore. Sa vie, ses prédictions, ses
ouvrages. I, tl.*$l. _ ProphéUe de l'abi>u Joachim sur le
n mibrc des Papes, II, 491, 498, 499. — Ses orophéties
pollliqnPR. 695
J 0.4 Kl If, roi deJuda. Prophéties qui le concemenL
Notice chronologique, I, 1154. —Généalogies dlvenet
de ce prince, 1155. — Prophétie de Jérémn sur ta sé-
pulture, 1065.
iOB. Le livre de Job considéré comme poème didac-
tique, I, 49=50.
JOËL. Ses pro()héties. Quatre invasions en Judée et
mine de Jérusalem par Nabucbodonosor, 1, 1157. — Re<
das Machabèe et ses triomphes. Immolation des ennemis
de la Judée, figure du jugement général, 1164. — Res-
iiuralionde la Judce. Détails historiques, 1167. — Pro-
ph *lie de Joël sur la ruine de Rabylone, I, 286; — con-
tre lEgyple. 611 ; — contre Tldumée, 816; — relative-
ment aux Machabées, il, 119; — ï Sidon, 1005.
JONAS. Histoire et traditions, 1, 1168. — Le poisson
qni Penslontit, 1169. — Sa mission ï Ninive, le lierre
dess-dié, 1170.
JONATHAN. Imprécation prophétique de Jonathan
contre Abfmélech, 1 , 159.
JORAM. Prophétie qui le concerne et objection d'unr
incrédule, 1,1 ITl.
JOSAPHAT. Prophétie qui le concerne. Le prophète
JaK.zler,L1175. "^ ^ ^ ^
JOSIPHA T. Vallée de Josaphat, ou vallée du Juge-
ment. PtDpfaélies relatives à ce lieu, 1, 1174.
JOSEPiL Prophétise rentrée des Hébreux dans la
terre promise, 1, 1176.— Explique les songes de Pha-
raon et de ses aeniteurs, I» 727. — II, 1059.
JOSIAS. Appelé par ton nom avant sa naissance. Ac-
comnlisMraent de la prophétie qui lui est relative, L
1 176. — Même prophétie, 165.
JOSUE. Différence entre les miracles qu*il opère et
ceux de Moise, L 63=64.
JOURDAIN. Passage miraculeux de ce fleuve, 1, 1177.
— Description des rives du Jourdain, 1179.
JL'DA. Prophétie qui concerne ce patriarche, et sens
des paroles dans lesquelles elle est conçue, 1, 1181.
JUDAS. Sa trahison annoncée, prévue, mais nullement
nécessaire, î, 1181.
JUIFS. Prophéties relatives prétendue de leurempi-e
et accomplissement, r, 1186.— Relatives k Paveugle-
iii«ntdela nation ii Tcndroil du Messie, 1187. — Rela-
«i^es au rejcl de la nation après la m ;rt du Messie. 1 18y.
— A ceux qui chercheront un réftige en Kgypte après la
destruction de Jérusalem. Accompimment, 1 191 .
Recensement de la nation au temps de sa puissance et
au temps présent, f , 1 16. — Idées des anciens Jui6 sur
Dieu et les dieux, 163. — Marnes observations, 24L —
Rejet final de la nation juive, 874. — Répudiation de Jé-
nisalem et de la nation, 972. — Aveuglement de la Sy.
nagogue. 978. — Conversion d'un petit nombre de Juifs k
la prédication du Messie, 984.-'Rejet de la nation juive,
11. 296. — Psaumes relatif^ à ces mêmes événements,
760 et suiv. — Restauration d«; la nation Juive, figurative
deTEglisc. I 719,900.
K
KRUDENER. La baronne de Kmdener, thaumatante
et illuminée du xix* siècle, 1, 1195.— Sa jeunesse, 1196.
— Elle se Jette dans l'illuminisme, 1197. — EnsuUe dans
la politique, 1200. — Puis dans la théopbilantropie, 120L
— Ses voyages et ses écrits, 1205.
L
LABARUM. Apparition céleste k Constantin. Songe
explicatif qui la suit. H, 9. — Récit d'Eosèbe de Césaree,
10 — Discussion sur la certitude de révénement et ré-
cits de divers auteurs, 11. — De Tapparition nocturne,
12. — Evénements miraculeux qui se rapportent au La-
barum, 13. — Discussion des témoignages, 15.
LABROUSSE. Illuminée et pro^étesse de xvm* siè-
cle. I^iographie. H, 15.
LANGUES. Don des langues accordé aax premiers
apétres du christianisme. Preuves, If, 16. — Prophétie
relative au don des langues et accomplissement, 18. —
Opinions des Pères sur la manière dont le prodige s'opé-
rait, 19.— I/apôtre saint Paul recelant Tusage dn don des
langues, 20.
LASCL Le B. Mathieu Lascl, auteur de prophéties re-
latives au nombre des Papes, II. 495.
LAZARK. Sa résurrection miracnlcuse. Récit évangé-
lique. II, 21. — Preuves qui en résultent relativement i
la mission divine de Jésus-Christ, 23; — à sa divinité. iC.
— Preuve juridiaue relativement à la divinité du chris-
tianisme, 29. — Objections et réponses, 50. — l.a résur-
rection de Lazare serait-elle un fait naturel. 51. —
Preuves résultant du récit considéré en lui-même. SI
LAZARL Domenica Laiari, stigmatisée contempo-
raine. IL 1074.
LENORMAND. Tireuse de cartes du xix* siècle. Bio-
graphie, II, 54. —Succès. Prédictions célèbres. 36.—
Relations de cour. Affaires de police, 58. — Ses écrits,
41. — Sa réputation. Sa confiance en son art, 45. — Ju-
gement sur le personnage, 45.
LEPREUX. Ce (qu'est la lèpre et ce qu'elle était cbfi
les Jui^. Prescriptions légales. II, 46. -^ Cuérlvms mi-
raculeuses opérées par Jésus-Christ„47. — Recrudescence
de la lèpre au moyen âge. 48. — Saint François d'Asus
et les lépreux, 49. — Céréraunial de la séparation des lé-
preux, î)l. — Vêlements particuliers des lépreux. 53.
LlllEK-MIRABlLIS. Recueil de prédicUons. Il, 5L-
Prophélie de Jean Préche-Cuerrc, aUribuéc a saint Cé-
saire, .'k^î. — Réllcxions sur c^lte pré4liction, 59. — Sa-
von rôle en est l'auteur, 60. — Autres prophéties «lu
même recueil. 61. — Influence de ces prophéties sur le«
événements contemp nius. LeroiChaiios Vtll, 61.
LIRCIITEMBERGERS. Prophète du x\* siècle. 11.690.
LORETTE. RécK de lévangéliste saint Luc sur T.Vn
nonciation, II, 62. — La maison de TAnnoiiciatino au\
temps aposloliqucs, 63. — Restauration de cette uuisoa
par sainte Hélèjie, 65. — La sainte maison an v* siècle et
depuis. Témoignages des pèlenus, 67. — DilTéreoces dam
Tes témoignages, 70. — Existence de la sainte maisno sa
xn* siècle. Pèlerinage de saint Louis, 73. — Témoignages
non encore cités dans la discussion, 75. — Etat des licax
en 16.M d'après Doubdan, 81.
La sainte maison transportée à Tersatz. en Dalmatie.
88 — A Bandtrola, 91 — Dans la propriété des Rrères
Rainaldi, 93. — Sur la voie publique de Recanati. feii-
sure des récits, 94. — Diversité dans les rédts, 96 —
Opinion de Renoit XIV. Le tableau de saint Luc. Doutes
des savants. 97. — DéHaut de témoignages contenixh
rains. Abondance de témoignages au xv** siede, 99.
Témoignages des Souverains Pontifes. Paul IL Ifti —
Jule» IL Léon X,t:i»'raenl Vil. Pie IV, Sixte V, 105.-
Innoient Xïl et successeurs. Signifleaiion de ces lémol-
gnag^îs, io:j. — Dons célestes et faveurs miraculeuses
obtenus 5 Lorelle. lj?Pape Pie II, 106. — Dimensioosel
description de la sainte maison, 108. — Suppositions di-
verses sur son arrivée à Loretle, 109. — Exemples dt
translations pareilles. 110. —La sainte Madone tran^-réo
à Paris. Pièces uQicicUcs. Son retour à Lorette, ilU
im
TABLE D£S MATIERES.
LÛTIf. La ff^mmc ik Lmti c1i«iigè« en tUtnc de fel.
Rérii hibliqur. Utiçclitm el ré|>on84*, II, Ml — Allusion
de rLruJigilu ei dû Utre de ta Sn^jesHf 115.
M
HACIÏXÏIKES, TrophétifS qui lr« ccmeement f^e»
lU II"*. — Danit't. FtérhitO. JnoL Compaml^wi ivec te»
t^ciU dp riîÎ!»i<»ire» 111». — Z^iharie, et ci'mt»arîii!soii
ivee les n'rUs iJr Tliislofre, Iî3.
tff M'K'h.itnV^ Pt Irttr* liiU«*t gisantfiiqDef. Lei na-
Uiiri<« viiisiiien LViuiiIrt» de Syrie, 1» ll\r-lî*, — Der-
nit-ro ï»roiïlit'ltr fl<« Uaiiti't ; l(»s ^;ncrTois ! " 'i^Îhîc*-
Firi ihi rr^up dns Si*'li'uii'1<-s, Vdl. — Ter \\u-
linrbiL^. giirrrrs di^s Mj< hahérs, 721. - M_:,: . -i ii's
flU : Imogf prHnhi'iiqiii* de Jéîfiis Chnsi ei di* 1* primitiva
EffllM»» HWO.^^ IU»Hïaunilk>n de la Judée par Judas Mailia-
tre, tm:iu»^ pro[ilii'tifpie do l'E»rtl»e, 9Wh
Juda* MarlisduV pn p^niculler ProphéUi» dé David
3fr«*mp5ir ÇKir Jndus M.idtabt*p, f, 178. — Prli^re d'Aw-
fjjn d.»ns la fiHiniaî-4p, Judas Marhahre, 507, — Proph»'tlo
d'iuair : Jud;is Miirhah>» sr?* tnomphes, 9iL — Prop Ini-
tie dr Jnt'l : JikI.is Marliahi'p ri 5i\s triomphes, IIHL —
î*r«iphi'tî«* de Mkhue : les jours de Judas W^tchabL'e el du
Me^Me, 11,337.
MAÇONNKKÏE II.MMINEE SpIoti CagUi}stro, ], 598
f 1 *iiiv. — lltimiinf'p proprùïu* ni dîie, 855 et suîv.
MAGKS. Aduraiioii des Mages. H<^rU évangCdJque, 11»
1:*6. ^ Oupîs riaîpiil les Mu;îrs. Rrrherchc^ et opinlou*
dlver«ip*î, t2W — De quel p3ys venaient les Mages, Re*
<herHies et fmkiions diverses, IM. — Ijc l'ûtode q^ï lëi
C'^nduHtt à Belhli'eni, 13!, — ^ En quel nombre vi tiret» t-
iU ndorer le Sauveur, 132.
MAGIE. Ce que c*esl. Ses diver>ps esp^ees, II, 153. —
TV rifilcrvenliou des esprits d,im les pratiques de la ma-
irie, IM— De Tevocalion du dT'iiioiL TorRiules el moyeus.
INuj^airdu lïémon, lôTi. — Objeeiîùtis Urées de rEcrliure,
1".8, -^ Origines de la mapie, 15*i — Enseigueraenl de
rEglhe. Opitiion des docteurj», til, — De rapparillon de^
iniés den morlR, 144, — Aveux de ceuï qui onl cultiva
la magie, l if>. — Dérisions de l'Kgîbe sur la matière,
1 il, — De.^ œuvres ridelles ihi démon cL de son rûlc eu
ee monde, 1 iO,— Elude sur la magie et bflïUolhiqiie ma-
(ftmie, tîîl.
VM dt* mon et de ses œuvres, î, iîîcriÔ el sniv.
MAnNETlSME. Se» aaltquHés, Ses tDOveiis divers,
o -;..:..,.,. ,j,j magnétisme moderne, l!, 157. — Mesmer, ses
I 'es. Le eomte de Puvségur, 13. — Qu es lions el
iir rexisienrc du fluide luagnélii^ue, 160. — Pro-
cêé*H iJi.ikTiéllques» 161. — Elat de lucidilù. ttésul!aLs in-
certains. Elfet-s certains, 161. *- De la cause protluciriee,
naturelle oti di'monî.'ïqiie, 163. — Le haqnet «le Mesmer,
L'arbre de Kuoucy Riiide magr\^ti<^ue, Dnuip>. IGo, —
Mai^'uriistue transcendaiil. Le ma^îtR-tisù lr,ins[Kirie dans
îo^ mondes imaginaires, 167, — Miniirs magit|ucs. Mou-
vement et apport do meubler, d'objets venant de loin,
\m — R.^ume, 170.
MALAi'lHE. Sa personne. Te Icmpg où il Virent.
Dniiie^ de* savants, Ll» 171. — Sa proplitUie, Analyse,
17^.
•MALACH!E. Prophétie de saiit Mnbehie, évêque
J*Annanl, sur le nombre des Papes, II, rîOT et sufv.
MALniLS, Sa^îm-rison mlrjiHdeus^e, H. 175.
\1ANNE MlRAtU LEISK Dl DESLUT- Objections des
ennemis ile la religion, 11, 176. — Wi^Hi biblique, llemar-
qut's el preuves, 1 tl,
IIAHIE. La sainte Vierge, PropbL-lie^ qni rannonrent,
TE lTlL^EIueid>ralionseal>alislique»i sur ta sainte Vierge,
l'f.'- liminaires, IHl,— Du nom !elragraimu;iton de Marie,
IKi. — Pfoph*Htesdc la sainte Vierge; commeniiilre du
Mu^ificaî, 18 E
■ MARIE, sceur de Moïse, frappée de la lèpre. îlécil bi-
UUmie. IL lIM).
MVRTIN DE CAÎ.LAllDOX. lltnndn/- el propbMc du
%i\' siiMle. tliiigraïiliie el visfous, M, 1*^*1.
MABTYïtS lïK TYPASE. Histoire de leur m.vtvrejî,
194 — La pan^le leur est rendue mirar uleuseuienl ai»rès
l'impuUitlon de la langue. Témoignages conlemporains»
t^5.
MEDAni.E MlKAri LKI SE. Ap^wrilion de la sainte
Vterge .>» une so-ur de charité, M, ^ll —Paveurs célcsies
»ceo^Jéel à ceux qut p.ï»nrnl b méihdlîe, t\X\,
MEDARD. Les ronvulsionnaires de ,'^aint-Méd.iriL OH-
jrioes. Te diaere Paris, If, îtC» — l/;ibbé Resiber^nit.
Pr* nuères ronvulsituis el suites, i'»îi* — r.,'»rrc de Mon-
ffemn. Son livre« La Bastille, 20C. — l"ou«tituli<m de
"OEiivre descj^nvulsions, lnlerve(ii|«iKlc la (mllre, Îrt7, —
EitetLsiou de l'ivuur dans Pjiris el Ui [>rovincc. i;r»nds
ri i>etiïs^#^urs. Scimbles el immoniîiLé, J09. — Naiu-
ralism» ci ettrjniliiralismt ^n^•ir^he^ic^. l?«ueuvca»i
tf7l
qnet. lef
li pollen, 1t t.* tel 0^rjstet. Let apoci. ,
(ir^ tresses. Îl5, -=• Les propbéiet. iMitsme duos Vupuvre.
■*ln des convulsions, îll
MELITA. Le srrfirni de Melili el PapAtre saint pauE
RMi du lîvrr drn AcUt, II, t\%. — ■lniciv« opçrûs ptf
PatfAtre Disctimton de gèogmpMe, tl9-
MEIL Jésus marchinl sur li mer, Réeil évangéllque. .
tty r* "f tt,
MER ROECE Passage de la met Rouge par les IIA-
brput. Récil biblique. 11, îîî. — Du polnl de di'i»arl àm
la enlmde émlgranle. Le fia>s de Gessen, tfl. — î>e la
mer Uotige ei tle ses algues, Ît5 — D^flalls !oçK»gratdn-
quesvir la Ba*ie-Eîîvptr, le^ lars Amers el i'tsibtnf t\m
SwT, 2î!7. — Ehailon d«i tinint <to ,i. i.iri <K ^ h, Lr. m*,
^39. — Il était voisin d*- ! i
Heu f*A Klnise tint Ir.ivnr i
PI t; '■ '■ ' •' j
pcfi., K,.,.,„..,,..^ ,... .'.1,,,., , -..,.
hreus f>nssèreiit la mer Ronge, et i
ils la Iraverséreut. îiL — Opinion^ i
et Léon de L^ilmrtle stir le nombre <!'
Objeciions îles Incrédules, 21 L — P -^
iinés et gréws de la mer }\ - - ^' i vi^
live h 1.1 topngr.'mbie de
MmCAVA. llanlP n n d«
sylr T1S, gnomes, salamandre». H, ioO. — Voies
et • eommereer avec eus, l/abbé de Vllbru,
2.*iï . — t.ivres de haule eabale, et éprxjues autquelli*s ils
firent composés, Î5î — Apborisiiies m haule cabale el
terme des travaux , 155.
MERiî^, Prophéties de Merlin. Leur influence Ultô-
ralre, IL 6**3.
MESSIE. Prt»ph elles rH verses qui Ini sont relatives.
Prophéiies en action, H, t57. — InstJtuUen des sacrifices,
T^, -* Meiddsédech, WS. — Isaac, Î6l.- Mt^so, Î(Î3,-^
Oliservanecs 1ég>*es, 263. — Serpent rrairain, 255» —
DaricL 265. — Jerémie, 267. — Jouas, m^.
Prophéties verhates. Prome*«es faites aui p.i ■ ' >.
Traditions. Il, 270. — Souvenirs au sein du ;
Î72, -— Eiliatlon humaine ihi Messie, ^i. — ^.^ -,. ^.wi-
d.ince d'Abrabani, d'haac, de Jacob, de Juda, 175. — ]>•
David, 277.
Le Messie sera Fils de Dlen, ÎM2. — Sa ti N
Bethléem, 23^. — Sa présence dans le lenipir
babel. Son précurseur, 28 L — Sa passion et (J.
— Les pnïpbélïes el l'Evaneile mmnarés reLii : i
la Passion, 2'.10. — Temps précis de la mort «I
292, — Ses apôtres, 2ÎÏ3. — Descente du Saint Esprit,
295. — Rejet de la nadoo juive, 296. — Fondation de
l'Eglise. 297.
Réalité de Veiistenee du Messie. Objections, Î97. —
Nouvelles objer lions, 506.
Fisalion des promesses relatives au Messie, f,
111.^112. ^ Le Messie est le but et le lerme de lmah>
fïmphétie l£>^=t2i. — Sa venue d^ins le temple de Zoro*
ial»et, lîîlL ^ Prière d' A /a ri a<* dans ta fonrnaise, 507. —
Pn>pbélfes de Bataam^ 55E 341, — Rannh. Prophéti4!r
rehlive au Messie, 553. — Image typique du Messie dans^
Malalhias et ses fils, R80. — La VicrtjeHère, mi, — Rè-
Îne fîgiifàtird'EzérMas, m^, 'HKI. — Vue de^ gloire» iNa
îe-i'Sje pr is^iîe, îï'O. — lj dIUue missinn du .Mexsle^
iVil. — t'.vrus, im,»gc l>tiique du M»»*?"^^" '"- - ^t sulv. —
Les jours du Messie .après te retour vite, 9711.
— La justire nar ^e Messie, ÎI75. — 1 >•«•* IVni-
bleme de Judas Marbabée, 928, — J^n'uiu persécuté,
symbole du Mrssie, I0.>5. — Relonr de rapttvlié, les
jours du Messie» 1t»66 -^ Judas M<ichabée. iinagp typi-
que ibi Me^Kie^ II, 517. — Psaumes re atifs au Messie,
j51 el suiv.
MlCTOPOSroriK. OHnlnes el principes de eellô
Seii'Uf'é, II, 51 L — Syst'Vne de Lavaier, 313 — Jean de
If.n^eu. 51*1. — fharles I ebrun, 3 PL — Hlp(KHT.»te, Aris^
tote, t.iireau de la Ehaudtre, 520.
MfCIIEE, fils de Jenita. Ses relations phiobéliques
a^Te les mis Acbab et Josaphat. Il, 321. -= 1 , 150.
MICHEE, rie Morasthi. >ia prophétie. Eclnlrrlfsemeors,
11,324 — **apti\ilé d'Israël cl de Juda, les jours «to
Judjis MnrlMh/e et du MevMe, 327. — l italiens emprun-
tées \\ Mi ' I rende et jiar sjiitil Malihieu« ViS. —
Fin de II le Midiée, 355. — L'Eglise, U ••»<>w —
Cïmifc J ! i , ni7.
MlflNE. Aiiparilion i»e la rf«ii en IH26. RéeiL ÎE 53ft.
— Informations canoniques, 557. — ObJ»'riion», 33H.
MIL SEPT TENT (Jl A TRE^VIM.T-NEUF. Pffopbé*
lie asrrrt!o;,-ii-(iu' sur relie ^t^Tî'-e, If. 3'î»
Mi . Him ,[ps I t brist
Ji $. , ;f,54o ' '>i^e
1175
TABUS DES MATIERES.
UH
Ul. — Rédt du lim des Àda, 341. i^ TteoigM$es
des aoleuri paieot. 5i5.
Les miracles et les prophéties sont le aiqTea et le et-
cliet de tijuie révélaUon, 1, il:=:12. — Poa8iDi.ité de« mi-
lacles, 17=18.— Ils existent PreaTes de Mi, 21=22. —
Preuves qui r«^uiteat de l'existence démontrée des roi-
raeies, 27i=28.— l/allégation de iiux miracles ne prouve
rien contre les vrais, 27=^. — Prcares de la venté dos
miracles du cbristiaaisro«*. 29=30. — Notion b plus
simple du miracle, 37:7*8 et sniv. — Faux miracles et
prestiges du démon, n=zlS et sniv. _ Que les miracles
n*ont {point d'puxHn Ames la verta deeonvertir lésâmes,
99=60 et siiiv. — Uiùi\T(>s miraculeuses de la fiMidation
du judaïsme et du dirtslianisroe, 61^362 e*. suiv. — Ere
des pnipbèies et des Uiaumaturges. 65=<U et suiv. ^
lia acti're ilifTéreniiel entre les miracles de TAncien et
Cfvx du Nouv<>au TesUmeot, 71=^2. — Ecoles de bu''
■rfrac es, 71=72. ^ Caractères auxquels un peut dîscer-
aer les véritables mirades, 73=74 et'suiv.
MO.IlUTfiS. Prophéties qui les concernent et aceon-
Vlls emeni. II, 316. —Vaincus par ioram et Josaphat avec
ralde du prophète Elisée, 1, Gtl. — ProphéUe cTExéchiel
contre les MojbiteSy 705. — Isde : fardeau de Monb,
NOISE. ProphcUes de Moise, II, 550. — Réflexionsde
Lefranc de Pompignan, 3.%. — lloîse considéré comme
législateur. Obiections de Yolne.v, 363. — Deuils biogra-
Dhiques sur >oluey, 366. — Suite de ses divagations «
AuthenUcité et intéi
et suiv. — Fondation
p-ité des 1i\Tes de IMse, 1, 55=36
0 la religion mosaïque et miracles
?iii raccompagnent, 61=6i et suiv. — Mi'iise prophète,
09=110.— i^rophéUes relatives k TAssyrie, 279. — Pro-
phcties relatives k TKglise, 601. —Sur rétablissement
de la royauté en Israèl,ll, 893.
mjLTlPLICVTlON MIRACULEUSE DES PAINS. Pre-
mière. RéciU évangéliques, II, 570. — Deuxième multi-
piication. Récils évangéliques, 374.
MYTUISME DEQtrkLQULS AUTEURS. Jésus Christ
et ses apôtres ne sont point des mvthes. I, S*i=3i. —
Raisonnements deDupuis, 11, 297. — De Volnej, 306.
N
NA VM.\N. Guérison miraculeuse oe sa lèpre, fl, 575.
^Objections d'un incrédule, 378. — Même récR, 1.628.
— Naaman et Giczi, 778.
NARUCHODONOSOR. Objections contre le rédt bi-
blique oui le oinceme, II, 379. — Ses songes prophé-
tiques, I, 505. — Sa méUmorplH««> en bœuf, 510.
NAD.%R et ARIU Leur mort miraculeuse. Récit bi-
blique. Objections, II, 381.
NAHIM. Incertitudes sur répnqne li laquelle il vécut,
II, 383. — Propîiéiie relative i Mnive, 383. — Anaivse
de ia prophtUie de Nahum, 386. —De nouveau la prophé-
tie contre Muive, 417.
.N.4iM. Résurrection du fils de la veuve de Naîm. II,
591.
NATII.\N. Ses prnplioties et ses relations avec David,
IL 502. ~ Prophétie de Nathan à David après son péché,
I, 546.
.N VTI VITE. StBMr Nativité, propliétcsse du xvui* siècle,
II, 596. Sis proph 'tirs. 397.
N'.VUMI{RBER(;KR. Prophète du xv* siècle, H, 712.
NFXROMANCIK. S«*s ongiiies. Opinion des anciens sur
on pouvoir. II, Wi — Eiemples empruntés à Thlstoire
de Julien lAposial, 406. — .W'cnMnancin savante, 407.—
Lois de (kmsiantin ooiiire la nécromancie, 406. — Néenn
manrie au moyen âge et nécromancie moderne, 409. —
Jugement de linquisiiion d'Avignon contre des nécro-
maneiem, 41 i. — Valeur des procé<lés. Inutilité des évo-
calK»us. 41. \, —Le démon répond-ii ii rappel des nécro-
■niicieiM, 416.
NKOPLATOXICIEXS. Ecole de (aux miracles, 1,
71=72. — Phllosirale. 229 et suiv.
JiiœiAS DK TOLENTIN. ProphéUe qui lui est at-
tHImoc sur le nombre des Papes, II, 496.— Son sang mi-
raculeux, 908. ^
NIEDERRROCX. Eitatiqueet prophétesse de Nieder-
broun. H, 1077. .
NINIVv:. Prophéties qui concernent celte ville. Toble.
hahtim, n, 417. — Jonas, I, 1170.
NOSTRADAMUS. As'rologue du xv* siècle. Ses pré-
dictions, II, 419. — Explicaiionset commentaires 422.—
l^cmples du style du pro{4iète, 421.
o
ORJEcrroNs contre les récits de lecrîture
RKSOLUES DANS LE COURS DE CET OUVRAGE.
Couue I^ récit de Moise relatif k la colonne de feu et
dn noages, I, 445. — CoMrt U geor« d« mort de Garé.
Dathan et Abiron, 448. — Contre rinventiua tft ÎMiïïm
croix, 486. — Contre Taulbentidlé des propii^Ues de Da-
niel, 502. — Contre la descente du fèu do ciel sur le i».
crifice d'Eue, 738. — Contre l'action de Jésos-Chrisl drs-
séchant un figuier, 742. — Contre le minde de Génsa,
777. — Contre la résurrection de la fille de Jaire, 1008.
— Contre la prophétie relative ii la mort de Joram, 1171.
— Contre la résurrection de Laiare, il, 30. — Contre te
genre de mort de la femme de Loih, 114. — Cootre le mi-
racle de la manne du désert, 176. '— Contre le paamgs
de la mer Rouge, 244. — Contre la réalité de Teiistenn
de Jésus-Christ, 297 et snir. — Contre Texistenee da
lloise, 363 et suiv. — Contre la guérison de Kamnan,578.
— Contre le genre de mort de Nadab et Abin, 381. -.
Contre les récits de Daniel reiatib à NnbadMMloBoaor.
379. — Contre la lèpre dXhias, 481. — Cooire te mort des
premien nés en Ejgjpte par nntermédlnlre de Ibise,
995. — Contre la résurrection des naoru et, en particiH
lier, celle de Jésos-Christt 797. — Contre Samuel, pré-
tendu inventeur du sacre des rois, 889. — Cooire b ré-
surrection du fils de la veuve de Sarepta, 914. — Contrs
la destruction miraculeuse de famiée île Sennachérîh,
9b5. — Contre les miracles accomplis sur W Sinai, lOil
— Contre la destruction de Sodonie pnr le feu dn del,
1020. — Contre le miracJe de Josué arrêtant le solefl et
te lune dans leur coorK*^ 1027.
ODED. Le prophète Oded et Hrnpie Achaz, II. 425.
OLiVARIUS. l'rophétie de Phitîppe-Dieudowié-Koêl
Olivarius. Texte, II, 717.
ORACLES. Origines. Oracles divins parmi les iuib, II,
427. — Ephod et théraphim. 428. — Origines dans le |n-
ganisme. L'oracle de Deiphes, de Dodone, 429. — Pj-
thies. Oracles en langue grecque, 451. — Jupiter-AÎa-
mon. Trophonius. Didyme ci autr s oracles, 452. — Son-
ges fatidiqu s. Sorts. Moyens et lieux oonsa<Tés, 455. —
De la nature des oracles» Statues parlantes. Extases. Son-
ges. Sorts, 457.
Controverse de Fontenelle et de RalChos. Opinion de
Fontenellc, 459. — La mort du dieu Pan. Le récit de
Thaniiis, 410. — Quelques réponses attribuées aux ora-
cles, 410. — Attribution des oracles au démon. Optnioi
des saints Pères et de l'école d*Alexandrie, 441. — Rjil-
leries de quelques auteurs anciens, 412. — Railleries des
Pères à l'endroit des nracles, 445. — Opinion (fe Foote-
nr-lle sur les moyens naturels des oracles, 444.— Foar-
beries des prêtres des oracles, tM». — Les oracles oot-ib
cessé ài la naissance du christianisme? 448. — Itooat
cessé i mesure de l'extinction progressive du pagaidflM.
Preuves diverses alléguées jiar l'unlenelle, 449.
Roponsedu P. Rallhus. Méthotle de l'auleur, 451.—
Le f iiable auteur des oracles, 4;^ — Cependant le diable
ignore l'avenir, 454. — Mauvais raisniuiemonUi de Pav-
leur, 455. — Rallhus a raison contre Fontenelle eo fer-
tdns (loints, 456. — Cures miraculeuses attribuées aai
d «mons et aux oracles, 457. — C/^nsiire <lr qtielqiiei
opinions des docteurs et du P. liait hi», 458. — OpiiiiiNn
des Pères sur le concours du démon. Citations, 45A. ~
Dans quel cas les dieux étaient-ils des démons, U^l —
L'auUtriié de plusieura Pères ne fonne |kar'oi> qu'uiw
seule ai!torile, 4t>4. — Opinion de quelques Pi>rr!«5iirla
nature des démons, 4G6. — Examen deqirelques rJpomcs
attribuées aux oracles, 407. — t>>nclusion, 472
ORVAL. Prophétie d^Orval. Texte. Convaincu de sup-
position, II. 718 et suiv.
OSEE. Epoque ii laquelle il propliétisa. If, 471 -
Symbolisme de ses prophéties, 475. — Prophéties d*Osôe
sous le règne d'Osias contre Israël, 477. — Accomp^isie-
ment, 479. — Dernières prophéties contre Israël, 481.—
Prophéties relatives li l'Eglise, I, rm,
OZA. Frappé miraculeusement de mort devant Tardif
II, 4H4. — CommenUiin-s, 485 — Mort d'Osa, 1, «0.
OZIAS. Frappé miraculeusement de la lèpre, II, 486.
— Commentaires. Objections, 487.
P
PALMERIUS. LeB. Judoc Palmertns, auteur de pro-
phéties sur le nombre des Papes, II, 500.
PAPES. Prophéties sur leur nombre depuis une époque
donnée jusqu'à la fin du monde. Pn»phétie du P. Giilf^
de Pologne, II, 489,501, »)2. — De l*abbé Joachim, 4«if.
496, 499. — Anonymes, 492. — Du cardinal Régiualdi,
495. ~ Du B. Je;m Colomban, 494. — Du B. Uattiden La-
sci, 495. — De saint Nicolas de Tolentino, 486. — D Aa-
selme, évéque de Trévisc, 498. — Anonvmes, 500. -
Do B. Judôc Palmeriuj, 500. — De l'abbé Jean, 501. -
Roue de) vaticination, 506. -> De saint Malachie, 507 ^
Texte commenté de la proi^hélif, 508.— Fin de laprofM
tie «l observations, 510.
j
«i77
TAULE DES MATIERES.
ItTt
I
\
TARAIIOLES. D^s parabole;* prophéUquei tu général,
1*AIUL1TI01 1 S GlERfS PAR JFSIS-CIÎUJST. Pre-
mier vi tleinirriie paratvUqnr^ dr <j)ph;irtkaûiii^ 11, 515.—
Le liln du ct'niurioti de Ciphiniaum, 5t 4.
PAS()l AMS. TlKk>so|4io illuniiné du iviii* slèrto^sos
tûsioiis. Il, SIO. — ïlelaiiDïi?i (le i'bomnie a*ec 1p dûiiioii.
517.
PASSrON DU MëSS1I^« Propliétips qui la ftffumit on
qui rnurmiiccut. iJ, 517. — Prophélios de JtîsaMJirist
ctwcernaiU sa passion, 518 — (/jiicUisioii, ^i\,
PAL L. Conversion oiiraculcusi^ de sainl Pau). Rùcit du
Itvre dei Acttë^ II, 5ii. ^- (>>fiipânmn avec le rJnlr de
laitil ï*aii|, 5îi. — Preuves r»?sullariL dt^ celle convtT-
litm» 5i5. — lJévelop|>emeiit de ce* preuves, 5i<K — Pro-
phéties de l'apôtre siunL Paul eoncenianl la rettrirreciiun
IJuale, fS50. — Autres proptuHies du même apdtre^ 551.
PECHKS MUIACILEI Si:s, PromiLTe, II, !i53, — Deu-
xième, G34, — Tri>wème, 535.
PKNSfcES CON.NLKS DE JEStS-OIRIST. Preuves
tirées de rKiaiïgilc, n,53C.
PKNTHCOTK. Uùv'H de rcvénement mlraculetii et
preuves, |l« M,iH,
PtRSt» LTJO.NS. Prrtpli.Hles qui les annonceur, D,
MO. *- Pruphéiies cvaiigéliquen i^ur le Riùuie sujel,
PHACKE, Prophclie» qui cotieernent ce prince. Pro*
phélie d'isaie, 1, I5.>, Hi5, mi,
PIlARlO^. Le% magkieus de Pharaon ope rèrcnl-ilïi di%
Térîlables iMeruiJk's. Récit bihiique, H, 5M, — Ul»«ïer-
Talions rrilic|i!rs sur ce récit, 517.— Opiiiîi-n de rjnriieitie
Lapi ''. 5k8« ^ Suiic de la luéiuL* opiui«ui,
Pii.L ..^ il. j . -^tiiétie de Jurémic contre lui, II, îîo».—
PHILIPPE, RûvÎHsemenl ctirptirel du di:icre saint Phi*
lippe. ItéciL du înre dçs Aiten, II, 5Skî. — Ub^erviiMoiist
et preuves, ,*i;i*J.
PHIHî^ThNS. rro|iliéLic-s qui les coîtcenieuL *îuerres
avec le* Juifs, II, i»'iT. — Guerres elinviisimis des Kg>p-
tien», i\t^% A'î.sv rien», des Uah.vliMiiens, Îi59. — Guerres
eL coiiquétet drs 5lucltabùes et siuHes^ 5ii3.— Prophétie
dTËiéditol eoiare b Plùlislie, l, TUo. ^ Prophétie d*lsaie,
$1)7.
PHILOMLNb:. Déi ouverte des reliques de saînlc Phi-
l^iroéne, et miracles, N,5tv'*»
PHRL.NOLUtilb:. Orjyines de cette sclenci\ îl, 566.—
I>e riftlluence rééiproi^ue de iiutelti;^eiii c eldesurganes,
568. — In'^un Isa liée d* h principes de b phréuolo{|;ii'. SG9.
— * Premières études. Siiot os et revipi, 570 — >>slénje
de phrénolagie d'après <iall et SpurzUeiiu, tîli. — Il iiprés
fifeiMMois, 574. — U'aprè'i Bes&ièreîi, 575. — Observa Lions
01 eooelusiens, fj77.
PfERRKS TOMHLRS nC CIEL. Rédl biblique et ob-
servations crftiquts. 11. 579.
PjsaNlvPIlUBATKHll Ce qu'elle était. IL 5H0 ^
lliracle acc^jinpti par Jésu8-4JirtsU Récit évaitgetiquis,
PLAIKS 0'EGYPTE. Récits bildiques cl oUsciVaiinns
«>r chaque récit pariiculier, 11, 5»i. — l> 'taris sur les
sauteretlp!*, r>90. — UbjccUoiis contre le dernier récit et
rép>oiiM*,5ys.
POISSON miRAClLELÎ DE TOBIE» Récit bib'lque,
IL ÎRII. — Vériié de l'hisloire do Tobie. Recber^ lie» mir
Pesp^ce de fioision qui retfn>a, 095. — Mort des sepl
eeiiiiers niafts de Sara. Récit biblique et observalioiw,
». — t^uel eut le démon AsmcHléc, SW. — Enorrianwes
rt cnorclsniain'*, iKIL — Te qu'il fciui enieiidre pur le^
déserts de la Ikiwie-tlgypte, tiOi» — Se»!* lilléral et sens
Wpiré du réiil, f#05.
Pi>SSESSiONS. DilTérence enlre W^^ rju^senoile^ vraies
po5^e<*^i{ms .\\aiit et après Vlv^ngilM, Nidor.disnu* cl
futiernalurAlisme. il, Ot^L — AI1«m iimis spusiumîiques du
1%' ateele. EiUisch et cotivnlsions. l'hénoniéues %lngti-
Jiers, lîOrî. *— La niarqui* ou U*s stt|niiJles du diabte,t>(^7.
— Affection;* HM'oïk^ ■ "' î de^tiise, tiiW, — routa-
rfo« des c*uivuhiiP!J- —Danse S;iiiil-C»ui. M,v
UMiied«s Nnnuiiis : , u j ki'», 611. — Pusscsslrm du
monastère Sîiint-Picrre île l.vtui. GIT». -- Le P. de
MoituteriilttTi et son livre, »il l. — PoxM^*imi de Nicole
Aiibr.v. De .Mane-L!is;dv4li tle Rautinij^. 615. — Pus**'*-
Sinn de M.iiielrÉue de la P.diiil. I aUbé ttaulridi, ^:\o^-
l lAjoe^ Liiuise Cnp<*au, tilM. — Prorès p;l^Hie^al»t le
pirlenienl de Travence, 6ifl. — luler»eiitk»n iimlile de
l'évéqne et <Ui Hergé de Marseille, (iiL — Madeleine
a**qn*ert la faculté de seeondr %ue ('oniniiHsion m/nlit-aln,
DMib'^rihon dn* iutr«*^. IntiT^eution inopinée d'un ra-
moii^ur, fiil — Supplice âf («anfridi et muics» fi2> -
Etalée pus fil plus grave de U Palud. Po^sci^ioii de
Madeleine IJodouL .Nouveau proeèt, OIL — Vu Thre ihi
P. BlîchjielU, Ses ruue^ici i^)tistV|«ieiM<«. PoaM'SMin de
Marte Desaiiis, 6i5. — CoodsfDfiatloQ des livras de Mi-
rhaétis, 6âC
Pçissession de Loudun. PréUminaires* t'il^
dier. S<in caracli-re. Ses procès, fettl. — Un
possession des l'rsuiines de Loudun, (150. -
% est impliqué. Exorctscne. EKtension et aggi
la potefésslon, 6J1. — Déc^uivenurs de^ tH>ssvH
eionisles. L'archevêque de H- • * i. — Juler^iii-
tioii de LaubatxlemonL Proct i<L C5L — Re-
prise dcH rxiin'ismc* * ■ - • .. .-
i»55. — L'é^éque d
extraordiruirts. \w
riollet. Réciamalioiéi lU > d«
Lotfilun. De Graudier, * d«
Griibdier. OU. — ^Surrun m super-
cheries, Oii. — Inter^i'ir Lieu, tl5.
— Suite. PcrnscMion de* i
Possession de CJil nui L Le^ r i ies imsséducf
mis en prison iinr 1 auliidté er (rifi.
Pmsi>asi<tn '^ * ' :ines | i»s
a|ibt'sD.Tnd • I -* Inirr-
Veni»<m du Iv I ; . „ ^ iljlé de ta
possesH>on, 650. — Le cadavre de Mullinnu Picanl.
Triple |tnreé^ Comfn{««sif^ii nMitifn/e \mr h reine DmoIi-h
pi r ' '. , ■•,, -] . ^ . . • , . ,. .
Si coifiiMmiaiK^n. > . 654. —
Suitrs du jtrcH'és Vi'i'
PiîS>ession d"Au*0!iin:. l'iu'. l.'^ Miih.d de IVvéqne de
Cliàlons, 6*i0. — Possession de Maiinrourr, Ti iH. —De
r.liaiitlKui. De Bullv. De Toulouse, 059. — Poï»M>sr^lon ds
Laiiflci. i;4îO.
Possessions simulées. Marie Desvaltées. Marthe Ri ns-
sier, Olli. — Vi»vage% de Marlbe Rrossier. Farces*. Dé-
convenues* Inlri^rues p<ilitiqnes, 66L — Marthe l rossier
k llonu'. EMe y meurt à iliopiLil, 6<^. — La Ca*Jièr8. —
Abus des enfireisnies. lonclnsion, 666.
PRECLRSKIH. Prophéites qui Panncncent, 667.—
Sa 1 ié ci ses prophéties à Ud-mèinc. Sa mort, b70.
PRISONS. Ouverture miraeub use de la prison oà
étaient renfermés les ap«Mres, 67L — De celle où ^U II
reiif«-rmé n^itut Pierre, 67i. — Les chaiucft doul saint
Pierre était :il lâché, tiTL
PilOlIlKTES ET RUOPJIETIES. SiRuinratlon de css
mots. L 7*1= 71». — L'a^euîr est conou de Lieu *rul,
77rr7M te démon ne le eonnalt p»*, 79 rr 80. — Le
connilML il ne poiirMlMd|liil-T"*^i"P **< ^^^^^ ^^ penniv>
siori de IHrn, le réMIR l>»mme, 7t)=z:8U. — Dieu
seuï peut révéler Tavenir, «1 =:fcif . — Différence entre
b dhination **l la prophétie, 85:=:8i. — Quejqneroîs le
prophéïe éprtmve une contrainte morale d'énonccT ce
oui lui est révélé, 85 -r H*. — Êvemp'e d Anint et de
iérénile. 85=^86. — DIvenes espèces d'intuition, K7 =
88. -^ E^lase naturelle et extase prophétique. Diflé*
renées, Aliénailon des sens. Ravinement, ml^îXL ^
Songes et ViM . ïiéhipies, 9ï=r9î — Propbéliet
en action ou ii "I=^9i, Paraboles prophétique*,
9i5=:::9k — Vi' ne ou vie de communsnt.^ ir*^
pirati' n proph ^78, 9.1=:96. — l.'ii
prtiphéilque ♦ - idanle de la vie proph*
^ÇW. ^ L'inspiraijjfn est de Dieu, le style r\i de
llMOinfe, 97=98 -Isaie, lérémie, Eiédiiel Duiiel
evnnpiirés sous le rapport iitténire. 97=^. — Des obs-
cnrtt^ dans les prophéties et de leurF cantrt, f«9=i:ie0.
— t9i prophéties relalÎTes aui ^v^-nemcnts retoponels
s*int claire^ le plus ordinairem'" ' t qui
coïkcemenl li nature intime <1* ri»^,
plus obscures, 101:^'''-' '' ,* s ^ o.., ;<(eL
don! le nr»»mier e«;r -rtd, lUlrrM'"! — A
quoi lK»n ih-s proph- l des pri^phéiie» qui
ne préservent de rien, I0l=-;itii.
l^ri'sriiMire de Dieu et liberiê fie l'homme a*séme«l
mn •fUt
réjih- . , ' . H>L
Prédtcln'm ei prot4i>Hie. l>iiléiriÉee«, lo.'ii^UK*, — I e
prophi'le doit prouver «a niis<Hinn: aulrcineut 11 faut ni-
tendre réu'nemeni i " *'* ' ' ' '' pri»-
phéNvs et >érit;d« »'^ ; " —
Encludui'meui <H viM , , j ^ —
Le berceau de la proplkUe eicrtiii île iii rmii hoiu.^mft
1U7=:M*H — Too4e prophéiîp se roni-enlre dan« U fa-
tiitlte Mw " ' ^ ^ . - - V '^ en
demeurr "■'**-
jellrnt m . •*•
#1 »«'vldemcllw«eiit vers ira uaiioiia «iraHiCces qui m^
IftTt
TABLE DES MATIERES.
\M
root eo coDlacl aTec elles, 100^=110. ^ Moïse, t09=110.
Balaaro. Sa proiihétie eontient loiil revenir Jusqu'au
Messie, 109=110. — La terre prooiise est eooqoise par
Josué, 1 1 1=113. — Le reste de la promease s*accooipllt
au temps de la royauté, iM, — Messie, aiatioo de la
prophétie lui lui est relative. 111=111 —Histoire pru-
pbétique de la royauté, 115 et miiv. — Les prophéties
vont se développant et s'éclairdssaat de jour en jour,
1I3=IU. - Israël. Froptiétirs qui lui sont relativei,
113=111. — Jiida. Sa ruine et sa résurrection, 115=
116. — Ezéchiel et Jéréinie comptent les dernières pul-
sations de la vie de Juda, 115=^116. — Famille Abraha
uilque. Ses desUnées prophétisées, 117=118. — lla-
b.vlooe et TKgypte. Leur sort, 117=:.118 et suiv. — Da-
niel Il Babylone. L'avenir depuis la captivité an Messie,
119=190. — Les quatre grandes monarchies et TEgliM»,
121=121 —Aleiandre et les débris de son empire, lit
=1S2. — Les Machabées et leurs luttes. Les nations
▼oisbies. L'empire de Sjrie. 123=12i. _Le Messie,
but et terme de toute prophétie, lâ5:=124. — Pi^ph<Uirs
de Jésus-Christ, complétives des anciennes, 11*1=116.
"— Prophéties de Jésus^Zhrlst concernant l'établisseniei.t
de l'Eglise, 127=138. — La prophétie réduite en art.
Yanitu des moyens employés, Ii7=lî8.
Gouvernement théocratique du peuple de Dieu. RAIe
des prophètes au sein d*Israël, II, 871 — Ere prophéli-
que. Samuel appelé de Dieu pour Finaugurer, 875. —
Ere des prophètes et des thaumaturges. L'homme de
Dieu placeà c6té du monarque, I, 63=:6i et suiv.
Vie prophétique et insnintion prophétique, I, 9ÎP=96,
77r=78, 138, 635, 658; II, 685.
Comparaisons entre prophètes. Jérémie, Ezéchiel et
Daniel, 1, 67=68. — Isaîe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel,
97=r98. — Ezéchiel, Jérémie et Daniel. 674.
Prophètes anonymes, I, 148 el suiv.; 162, 171, 559;
Faux prophètes pnrmi le» Hébreux. Menaces et ana-
thèmes de' Jérémie, d'Kzéchias, If, 675 et suiv.— En quoi
diirérents des vrais, I, 107=108. >- En quoi semblables,
L 151 ; — II. 321 ; -- 1, 1093. — Prophéties évangôliqoes
concorn;int les faux prophètes, If. 6^9.
Prophéties figuratives do Messie, 11,686.
PKOPHETES DU DAUPHINE. Historique. Jurieu.
La belle isabcau. H, 680. — Extension de la maladie
prophétique. Phénomènes singuliers, 981 . — Apprécia-
tioLs diverses, aux points de vue des préjugés du temps,
6B2.
PROPHETIES POLÎTIQCES. Réflexions préliminai-
res, II, 690 — Prophétie attribuée à saint Augustin, 69i.
— Prophéties de Merlin, éditées par Alain de Lille et
Gein-oi de Montmouth. Leur influence littéraire, 603. —
De Joaihiin, abbé de Flore, 695. — De F. Télespliore,
697. — De l'abbé Q rillc, 699. — De Jean Licchlember-
Sers, 699. — De Jean de Rochotaillade, 70i. — Aniauld
c Villeneuve et la fin du monde. Prouhéiies cabalisti-
ques, 70i. — Invasions d'Italie. l.ibor-Mirabilis. Savona-
role, 705. — Charles YIII et les proplièles contempo-
rains. Prophéties en prose et en vers, 707. — Louis \II,
François T' el les prophètes œntrmporahis.fJiarlcji-Quint
fait prophétiser, 709. — Prophéhc de F. Albert de
Trente, 710. ~ De F. Bartliélemi. De Naumerberger,
7li. — Révolution de 1789 el ses prophètes, 713. — An-
ciennes prviphéiics rajeunies, 714: — Révolution de 1830
et ses proplièles, 716. — Prophéties de Noèl Olivarius,
717. D'orval, 718. — Censure de cette prophétie, 727.
-^Prédictions de Mailrolle, 730. — Voy. Liuh-Mirabujs
l^ATiviTÉ, Mil sbi>t cent QUATaB-vi>GT-xBCV, Lbkouiaxd,
NUSTRADAMLS, ReGIOMONTAN.
PROPITIATOIRE. Oracle de Tarche d'alliance, II,
731. — Le propitiatoire el ses oracles, 1, 358.
PROVIDE.NCE ET PRESCIENCE DE DIEU. Démon-
trées par l'aoconiplissement des miracles, même d'un
•iMil, 1. 27=28— Couciliables avec la liberté de 1 homme,
101=102 et suiv.
PSAUMES. Envisagés comme prophéties. Coup d*<ril
Ç reliminaire, II. 751. — Psaumes relatifs à Jésus-Christ,
33. — Comparaison des prophéties avec les récits évau-
f cliques, 735. — Suite des psaumes relatifs au Messie,
•^- — Psaumes applicables on partie au Messie. 74.H.
— Psaumes qui conviennent h TKjjlise. Ses combats.
Son triomphe, 747. — Sps grandeurs, son extension, 7:)1.
— Psaumes relatifs ï la Judée. Captivité des 70 ans, 760.
— Autres événemenls de l'histoire des Juife. 765. — Re-
jet final de la nation juive. 767.
PYTHOMSSE D'ENDOR. Evocation de PMne de Sa-
muel Discussion préliminaire. H, r770. — Cequ*était la
pvrhouisse. Des engastrimyles. 772. — Récit biblique.
' i 4. -~ Réflexions sur ce récit, 776. —La pvthonisse d'En-
Ç
dor considérée comme ventriloque, I, 51=81 — Sailet
'Il pjthoolsse. II, 885 et suiv.
R
RAISOX. Impulnanle ï s'éle\'er k la coiiiiais\aiire «le
Dieu, et ï celle de la lin de Thouinje, I, t5l=.G. — ^ioa
fanpuissanee à établir des droits, et principalement des
devoirs par rapport à Dieu, 17=18.
RASIN, roi de Syrie, et le pntfilièle Isaîe, I, 15Sl-
Prophétie d'Isaîequi leconc4>me,88:>.— Explicatiotts.tf»l.
RATISRONNE. Apparition ée la sainte Vierfe à Marie-
Alph^wse Ratisbonne, II, 777.
RAVLSSEMËNT CORPOREL. Dimmiiio sur le pr«.
voir du démon à cet égard. II, 7M0. — VOÊf, Hasmic et
Philippe.
RECIIADITES. Prophétie de Jércmie <|ui les conceriK
et accomplissement, II, 783.
Ri:(;iOMONTAN. Prédiction astrotofrique altribcice ii
Regiomonlan et histoire de celle prédiciiuo, U, 78ô.—
Ses diverses transformations, 787.
RELIGION. Il n*a Jamais existe de religion sans mt
révélation supposée>.el sans miracles è l'appui, I. I9=d>.
— Les miracles rendrul raison de rcxUsleui-e du jutbismi*
et du cliristianisme, 23=24. — Sont le cachet divin irr.'-
fbrmable mais nécessaire de tonte retigloo qui s'iflip<bf ;
or une religion qui ne s'impose pas, n'eu est pas um,
RESURRECTION DES MORTS. Déioonstratioa du
dogme, If. 788. — Preuves seripiuraires, 791. — Démons-
tration faite par saint Paul, 793. — Prophéties de laial
Paul concernant la résurrection, 550.
Résurrection de Jésus-Qirist. Prca%*es qpî réiabltwm.
796. — Objections de Volney, 797. — Autres preuves di
fait de la résurrection de Jésus-Christ, 800. — Consé-
quences de la résiirreclion de Jésus-Oirisl. Il est Vkhi,
803. — Sa doctrine est donc vraie : son Eglise infaillible.
805.
REVELATION. Sa nécessité, la création étant yini^i
comme fait précédent, 1, 1 l=:l 2. — Les prnpfcéii» el
les miracles sont ses moyens inévitables, 17=:I8.— Pwm
de reli^on sans une révélation précédente. 19=iO.
RIMINI. La Madone miraculeuse de Kiniiui. Détail K
hlstoriquç^ 806. — Constatation juridique des miracks,
IL 807. ^ '
ROCIIÊTAILLADE. Ses prophéties, II, 707.
ROI. Guérisim miraculeuse du fiis à*un roi. Rédlcrao-
géliquc, II, 810.
ROME. <:hiiie de Rome sous les coups des peuple
b-irharos, pniphiHie afiocal.vptique, I, 219. — Pn^i'hélie Je
Riilaam coni ornant rompirc romain, .^'59. — LYmpirer-
main et Julien TAposiat ; pro[»)iôtie de Daniel, $JU d
prisif'm.
S
SARBATS, nu asseinb'.i'cs des sorciers. Leur descrip-
tion. tV^rénionies. l/idoU* ou le roi du sajihat II Mi-
Impiétés et crimes. Raptème des crapauds. L'art *>» im-
poisonncMiuMils La pondre du diable, 81 i. — l/oii?«f3t
terriblo. Transp-rl |»ar le dia'»!e. IHusious de Tmiapia-
tion. 814. — Le masque des sabbaU, 8i;>.— Antiaiiilrdet
siljbats. La légende de saint Germain d*Aoxerrp. Kl.T-
Lols des barbares. Assemblées de Diane. Les litanies <:•
diable. La mesgnie Hellequin, 816.
A pnarlUon des Manichéens et leurs prailquw. 817. -
Ils infestent une grande partie de TEurupp, 818 — V«»
sous lestiuels ils se produisent, 819. — Los Albigfi-i*
Guerres contre les secUires, 830. — Leurs crime*. (>»-
elle de Utran, 821. —Leurs pratiques de mairie. Huîe
de Grégoire IX, 8!22. — Les gnostiques au iv* si^i''
Gnostiques dArras. Leurs sabbaLs, 824. — Nouvelle \iu-
doisie au xvi* siècle. Bulle de Léon X, 825. — Ssbh^ s
de la Ua.ve-du-Puits. Ordonnance de Louis XIV R^V >
mations du parlement, 896.
SACRE DES ROIS DE FRANCE. U sainte Amp-il^.
II, 827. — Description. Discussions sur sitn oncinp. T^
moijçnages de Thistolre, 828 et suiv. Kom. AsiroiLE i.n -
rison des scrofules. Le toucher du roi. Histoire et d.fk^
sioiis, 838 et suiv. Kojy. Scrofules.
SAINT-GERMAIN.' Cbarlalan et Ihauinatnr!:^ *
31VIU* siècle. Riographte, H, 812. — $a Sfience et «-s l-
lenls merveilleux, 843. — Saint-Gi rnuiin et ta nmr9t
de iiorgy, 814. — J.a mélempsjciiose. Age prmlîjifvi J*
SainM;ermain. 8lîî. — Entrevue avec I oui<c XV, 8»5 -
Le brillant métamorphosé. La tal»atîère 847 -^haii^
vue avec Caglir slro, 818. — Omcliision, 84*J..^Rebiw«i
de Saiiit-(iermam cl do C^gliostro, I, A95.
SAINT-M\RTIN. Illuminé du xvm' siècle. II, W?.'
Ses olivraurs. S<in fTPnrr d'illunnnisnir, S^iO.
SAI.Elli:. Apparition de la s.tiotc Mcryc à étui \^
liSl
TABLE DES NATIEIiES.
mi
LU biîrcers. fiun enlrr-tien, II, Soi. — Obsonralioas cri-
tiqiif'^ 855. — Le s*»» rot ilc Pierre-MIclifl Miilras. Ré-
(Miiisos aux <»))jc'cliniis, Hoo. — SiiiK'S de lapiiarilioii.
lirAi'i'S iiiM'j^ues et mirucles obtenus ^ la Saletie, K.*îl». —
iDliTveiiiiiMi de révAque de Grenoble. Lxanien de la
raiiM* et décisioD, 857. — Jugement en fnruie canonique
et uiandeiuent, 8ii9.— Faveurs du Souverain J'ontife. Au-
tiifités dans le sens opposé, 86i. — Cundanin;itioii décrits
opposés au jugement eauouique, 864.
SAMSON. Sa naisunce miraculeuse, IL 80 i. — Pre-
mier e<Kal de sa ftirce. Le lion mis en pièces. Eidgme
propiiftée auK Philistius, 8(>5. — La niâclioire d'âne et la
liiiituine miraculeuse, 866. — Les trois cents renards. Les
lN>r(es de liaia, 8G7. — Dalila. Mort de Samiion dans le
temple de Dagon, 868.
.SA ML' KL. Eloge tie ce prophète. Merveilles de sa nais-
sance. Aoiie el le grand prétrR Ui''li. [1, K(>'->. — Jeiinesse
de Samuel. Les lils d'Héli. Avertissement donuc de Dieu
à IIl*Ii.871. — tiouvemeaent thûocratique du peuple de
l>ieu. HùlfS des prophètes au milieu d'Uraêl, 87i. —
l.re propiii; tique. Samuel appelé de liieu. Nouvelles me-
nai-es adressées à Héli, 873. — Accomplissement des me-
n-ici s. Prise de Tarche, 874. — Samuel devenu juge. Re-
Tiinstitution de la oatiOD. Assemblée de Masplia. \ ictcdre
miraculeu*^, 875. — Institution de la rovauté. Saiil dé-
si^n>'> de Dieu, 877.— Première victoire de Saûl. Samuel
rend compte de son administration. Le peuple acclame
sa justice. Dieu la conrurme par uu nitraclc, 879. ^ Saûl
rejfti'» de Dieu. — Guerre ccmtre Ainalec. Agag. Saûl re-
>!!•'; dt'linitivemcnt, 880. -- Sacre de David. Saûl et la
pvihimisse, 883. — DissertalitHi sur '.e récit biblique rcU-
tif à )a pvthonisse, 885. — Opin.ons diverses, ffî7. —
Avertissements de Samuel à Héii, I, 815 etsuiv.
Viilnev. Sou pamphlet contre Samuel et le sure des
r«»i^, HHl). — Censure analytique rie ce pamphlet, 890. -^
Prophétie de Moïse sur rétablissement de la rorauté en
Isrnrl. Le .l/fi/is/iuf de Samuel, 893. — Suite des divaga-
limis de Volnev et réponses, 8îU. — Conclusion, 8i)8.
SANt; Mliur.l LLL\. Saint Janvier. Considérations
générales, ff, 8^)8. — Railleries d'Eusèbe Salvcrtc, 899.
— Sju^' lie J.'sus-C.hrist recueilli iiar saiiitn Madeleine,
9')iL ^'Sun^Mniraculeux de saint Laurent, 901. — Sang
iiiirinilrux de saint Pantaléon, 90i. — Saint Janvier.
^Liiirip iiiiraruleuse de divers tombeaux des saints, 901, —
San;; riiirnruleux de saint Jeau-Hapiiste, 906. — Sang mi-
niculeux df saint NicoUts de Toleuliuo, 908. — (îherei
sjDir niiraruleux de saint Thomas d'Aquin, OlO,^ Ré-
flexions d'K Cartier, 912.
SAKKPIA. Mirjcie de la multiplication de la larine el
r!e riiuilf> d«' la teiivc fie Sar»'pu, IL 9|4. — HésurrecUon
4hi'til« il<> ce tu.' xeuxe. OhjectiiirLS, 91 L
SAVONARULE. Se jinse eu réformateur, II, 916.—
St'^ jirophélies [Kiliiiques, 917. — Elfel de ses prédictions
en Cmnie, 9l*L — Sa piété. Ses ouvrages. Ses démêlés
;iv(*<* Hume, HiO. — luier^euliimde Zoccolanti. Querelles
d'onire h ordre. Dell d'opérer un miracle, 9il. — Le bû-
rher, 022. — Arrest.-itirin. Prucédure. Suiiplice, 9i3. —
Prf>phétie de Saxouarolc au Litier .If iroipi/M, 55 et suiv.
— Snii influence sur les Invasions d'Italie, 705.
S4:K0FI l.KS. Leur guéris li pur le toucher des rois de
France. II, H38 et sciv.
SKDKCIAS. Son allÎJJice avec Pharaon Hophra. Prtv
ph.'lio disaie. II, 9i4. — DEzérliiel . yi'., 930. ~ De
Jérémie, 9i7. — Êntretleas de Sédécias avec Jérémie,
929. — A'complissement des fmiphéties, 931. — PrCH
phélie <ri>. 'cliiel contre Si'-<férias, I, «79.
SFLI.IM. Prophéiies qui le mncrrnenl. II, 933.
SEMAINES. Prophélie tW Daniel relative aux soixante-
dit semaines, II, 932. — Kxplicalions exé^étiques, 953.
— Ce qu'il but entendre par seni:ûnt?s. KfMKpie h laquelle
elles commencent, 936. — Explication du texte Àb ejilu
sermonis, 938. — Les diverses n*staurati«>ns de Jéru-
salem, 939. — Esilras à Jérusalfui, 9ii\. — Néhémie à
Jérusalem, 9U. — A quel roi de Pers»* faul-il rap^Nirter
l'ordre dont parle le prophète, 94i. — Objections et so-
luti^Ai, 943 — Du terme des soixante-dix scnuiines, 915.
— Opinions diverses sur l'année de In naissance du Sau-
veur. 9W». — S\ nchroiiismes de l'histoire sainte et de
riiisloire profujic, 917. — Année de la mort de Jésus-
Christ. 9.-».
SHMEIAS, prophète. Ses relations avec Rol>oara, II,
95ÎÏ.
SKMEIAS. Le Néhélamile. Pmphélic de Jérémie
contre lui. II, 9rii).
SCNNACIIKRIR. D«slniclion miraculeuse de son armée
prés de Jérusalem, M, 961. — Preuves de l'événement,
î»62. — Objections d'un incrédule et réponses. 963.
SEPPHlRDTH. Système cabalistique des Juifs sur la
oaturc cl les opérations de Dieu, I, ^^^
SERPENT D'AIRAIN. Son exaltation [lar Moïse, et sa
destruction par Ezéchias, II, 9('k*).
>IBYLLES. Leur existence contrstable, II, 966.— Du
nombre des sib.vUes et de leurs noms, 968. — Svstème de
Pierre Pciit sur les sibylb s, 971. — Témoignages d'au-
teurs profanes d'après le P. Crasset, 972. —Témoignage
iW saint Justin sur Simon le .Magicien, 973. — Téniuigna-
ces des Pères de TEgiise d'après le P. Crasset, 974. —
L'acrostiche cité par Constantin au concile de S'icée, 977.
— Texte el traduction de l'acrostiche, 979. — Suite des
citations empruntées aux Pères, 980.— Opinion de Ber-
gier sur les sibylles, 983. — Rechen hes sur l'origine des
anciens vers sdiyllins, et doutes, 988. — Observations
préliminaires sur le recueil actuel dies vers sibyllins, 991 «
— Analyse du recueil, 993, et suif. — Opinion àe Tau
leur sur le recueil, 1001. — Opinion d'un critiqae mo-
derne, lOOi.
SI DON. Prophéties qui concernent cette ville. II.
1003.
SIMEON. Prophéties du saint vieillard envers Jésus-
Christ et la sainte Vierge, 1Û05.
SIMON LE MAGICIEN. Récit du livre des Àcks, 1006.
— Faits et gestes de Simon le Magicien à Home, ti 08. —
Inscription <le Sewo sancus, IU09. — L'assompiion de Si-
mon par le diable, 1010. >- Témoignage de saint Justin
sur Simon le Magicien, 973.
SINAI. Les miracles accomplis sur le mont Sinaî. Récit
biblique. Il, 1011. — Objections des incrédules, lOli.—
Diflicultés lopographiqucs, 1013. — Exactitude des chif-
fres donnés ràr Moïse, 1814.— Opinion de M. Léon de
Labonle. — Réfutation, 1017.
SOBNA, Prophétie d'Isaie contre lui, II, 1018.
SODOME. Sa destruction miraculeuse, iOIO. — fl>jec-
tions d'un incrédule, lOâO. — Sodomc n'a (las été relevée
de ses mines, 1023.
SOLDATS D'UERODE MIRACL'LELSEMENT RE.\-
VER.SES AU JARDIN DES OLIVIERS, IL 1013.
SOLKIL ARHKTE A L'ORDRE DE JOSIE. Récit bi-
blique, 10i6. — Texte de VEcclésiaUkpte, 1027. — Ob-
jections et réponses, 1U27. — lloreb. L'eau jaillissant du
rocher. Suite de la même objection. 1029.
SONGES FATIDlUtES. Origines sacrées, II. 1030. —
Le naturalisme des songes, 1031. — Observance des
songes défendue par récriture cl les Pères, 1033. —
Songes divins. Songe d'Abraham, 1051. — Observalions
sur Tes expressions relatives au Messie et à la durée de
lacaptivitii d'Eg.vpte, 1035. — Songes d' A biné lech. De
Jacob, 1037. De Laban. De Joseph. Des serviteurs de
liiaraon, 1039. — Songes de Pharaon, 1041. — De Mar-
doehée. De Judas Machabée. De Gédéon. De saint Jo^iih.
10W. '
Songes et visions prophétiques. Leur origine' divine.
L*abHS qui en a été fait, I, 91=i9i. 5^iiiige de Nabmh do-
Rosor. Interprétation de Daniel, r»0.'>. — Gédéon et le
songe du Madianile, 774. — Songes fatidiques. Moyens et
lieux consacrés, II, 45,%.
SOPHOME. Sa prophélie. Passages reproiiiit- dans
Amos, Jérémie, Atîgéo, Ei<Vhiel, II, I0i5. — Prophéties
contre les nations de la Pali'Sline et >a Habv|on;e, 1017. —
Interprétation des derniers cliaiiilrci» de la proiili.'Mie.
lOW.
Prophétie contre l' Ammonite, 1, 1075. — Cjontre fiobv-
loiie, :286.
SORTS DES SAINTS. Antiquité de Pusa^e, IL 1052.
— Exemples tirés de l'Iùstoire ecclésiasjique, 1053.— De
rhistoire iirofane, I0o(x — Opiui:u de s int Augustin.
10?». •
5»oris divinatoires, L 'iH7. — Sorts prophétiques, 806
— Sitrts fatidiques et or.ic!es. II. 433.
STKGANOtiRAPlIIE. Art de c;icher *a pensée sous
dps fnrniules caluilisliques, II, lO'iO. — l'Iavirnles. Knrhi-
ri'lions Grimoires, I0G1. ~ l.a siégauitgrapliie de l'ahbi
Triiliéme. Plaisantes erreurs, H)6J
SThiMA TES. Les stigmates de Jésus-r.hrjst et de s, int
Paul, II. liHi4 — Fausses stigmates ei stigmates démo-
niaffues, 1063. — Les stigmates de saint François d'Assise,
Il G»; _ Divers sligmalisés, 10G9. — Snuf Emmeridi»
1070. >> Stigmatisées du Tirol, 1072. — M.iria von Mnrrl.
Domenica Laiari, 107 i.— Extatique de Niederhroun. Ses
rrftphéiies, 1077. — Rapport médical sur cette extatique,
i»78.
SWKDEMDORG. Biographie. Son système d*illumi-
uisine. Il, 1II8I. — Sa mai;ounerie illumiitée, I(i83.
SYRIE. Premier royaume de Syrie. Prophéties qui le
concernent, II, 1086. — Prophéties d'Elisée, d'Amos,
d'Isaïe, de Jérémie, 1087. — Deslruciion des royaumes
de Syrie et d'Israël, 1, 133. — Prophétie d*lsaie': fardetu
de Damas. 912. — Proohélie de Jérémie contre f
1075.
^^
1S85
TABLE DES MATIERES.
ÎUi
Second royaume de Syrie. PropMllet tfEiéchlcl cl de
D»DieI, H, 1091.
T
TABITHA. RéîMirrection de Tabllha. Rêcll du livre des
Àcles, 11, 1091.
TABLES PARLANTES. Recherchp» sur la cause cxlra-
naliirclte de leur inspiration. II, 1092. — Crtle inspira-
liim ne vient point de Dieu. De l*âroe humaine, 1093. —
Ni des bons anges, 109G. — Donc elle vient du dûnion,
1097. —Opinion néoplatonicienne du marquis de Minille,
1098.
TALISMANS Talismans naturels. Leurs elDsts, II,
1100. — Artllldels. Antiques. f.nosUques, 1101. >-C.ba-
Hstiques. Astrologiques, 1102. — Penlacles. Talismans
dive». Du QMnrep àue. Modenes, 1103.
TKMPETKAPAIHEKPAR JESLS-CHRIST, il, UOB.
TltMPLe DE JERUSALEM. Premier temple. Prophé-
ties qui le concernent, II, 1106 — Second temple. Pr»-
phclie d'Agi^*e. Obîeclion tirée de Jos^pbe, 1106.—
Observations sur le récit de Josèphe, 1109. — Prophéties
évangéliquet. Accomplissement, 1113. — Tentatives de
Julien TApostat Leur Inutilité, 1115. — Témoignages
contemporains, 1116.
TtCNTATION DE JESLS -CHRIST DANS LE DE-
SKKT. Récils évangiMiquos, H, 1117. — Rut de la tenta-
tion du Sauveur, etmaiiii*re dont ellu s'accomplit, 1119.
— Opinions diverses sur le ravissement du Sauveur, lliO.
— Opinion de saint Cvprien, 1122.
Tentation d*Eve par le serpent. Allégorie probable, I,
89=60.
THELESPHORK, prophète du iiv* si^le, IL 697.
THEOSOPHISTK. Jacques Buifam. Illumine du xvu*
siècle. H, 1123.
THÉOT. Catherine Théot, illuminée et prophétesse de
la fln du xvni* siècle, II, 112L — Robespierre. Catherine
Théot et Sénari, commissaire de police. Signes et paroles
de rikeption des aspirants, 1126.
THERAPHIM. Genre d'oracle chez les Juifs, II, 428.
TORIË. Appréciation du livre de Tobie, I, 51=52. —
Prophétie de Tobie sur la ruine de Ninive, II, 417. —
Vérité de Iliistoire de Tobie. Recherches sur Tespèce du
poisson qui TelFraya. Du démon Asmodée, 595 et suiv.
THADITIONS. Sur la création et l'antiquité du monde,
I, 457. -^ Sur le déluge, 560 et suiv.
TRANSFIGLRATION DE JESUS- CHRIST. Récit
évangéltque, IL 1128. — Sur quelle montagne s'opéra
le miracle, 1129.
TREMBLEMENT DE TERRE MIRACLLEUX AU MO-
MENT DE LA PASSION DU 8AUYELR. RéciU et tra-
ditions, II, 1130.
TYR. Prophéties et préliminaires historiqnes. H, 1 132.
— Expédition de Salmanasar. Prophéties, 113L — Des-
tmction par Nabuchodonosor. Prophéties, 1156. — Ruine
de Tyr. ^pbéties d*Ezéchiel, 1158. — De David, 1142.
— Expédition d'Alexandre et guerres des Machabées,
1145. —- La Tyr chrétienne. Prophéties, 1145.
Prophétie d'Ezéchiel contre Tyr, I, 707. —Fardeau
de Tyr : Prophétie d'Isaïe, 933.
u
URIE. Prophétise contre Jérusalem, II, 1145
LRIM ET THUMMIM. Genre de divination usité
Kirmi les Hébreux. En quoi elle consistait. If, 1145. —
anièrc de consulter Dieu par les Urim. Opinions rab-
bininues, 11 17. — Manière de le consulter V la guerre.
Opinions diverses, 1 150. — Cessation de cet orcc>. 1 lïQ
— Les Urim et les Thumndm. Question sur leur natuDf
L637.
V
YINTRA.^. Illuminé, thaumaturge et prophète roo«
teniporain. H, 1151. — Opuscule sur les communications,
l/œuvre de la Miséricorde, 1153. — Prédictions. Visioas
c 'lestes. La sepiaiiie sacrée, 1156. — Vintras en prison.
Condamné. Continuation de Tieuvre. Intervention des
évéques et du Satnt-Siéffe, 1157.
VIBGILE. Si la iv* églogue est prophétique. Opinions
des Pères, II, 1159. — Commentaire d*tuscbe de Ce-
sarée et annotations, 1159. — Jugement de saint Jérôme,
1165. — Jugement de Ladance et de «aiat Augustin,
1164. — Commentaire de Laciance, 1166. — Opinions
anciennement répandues da» PEgllse, 1169.
Virgile a-t-il entendu parler du Messie? Connaissait-ît
les livres des Juiftt Le Christ 6Uiil-il attendu dés nations!
1170. —Comparaison de réglogve avec quelques pat-
sages d*Isaïe, 1173.'—- Explication de Téglogue au {loiiit
de vue de l'histoire, 1173. — Quel est le tils d'Auguste
Chanté par le poète, 1175.
VISIONS PROPHETIQUES. Signification de ce mot.
Visions relatées dans l'Ecriture, IL 1177. — DifTéreoU
genres de visions, 1179. — Visions parmi les premien
chrétiens, 1180.
Bu disÀmement des esprits. Indirations tirées de l'E-
vangile, 1181. — RègleS'posées par Geraon et le cardinal
Bona, 1185. — Conelusion. 1187.
Visionnaires anciens et modernes, 1188. — Des visions
finisses. Caractères distinctits, 1190.
Visions de Daniel, I, 516 et suiv. — D'Exi-chiol , 676 et
suiv. ; 687 et suiv. •— De Jérémie, 1042 et suiv. — De 7a-
charie, II, 1191 et suiv. — De* saint Jean, I, isj^) H
suiv.
VON MOERL. Extatique et stlgmatisi'econlemporjine,
II, 1074.
z
ZACHARIE. Date de sa propnétie. Genre de ses m-
sions, 11, 1191. — Prophéties relatives au temps qui s'é-
coulera jusqu'h la venue du Messie, 1193. — hnmursge-
ments a Zorobabcl. Vision du volume volant, 1194. ~
Chapitres v et vide la prophétie. Lesquadrigrs, 1I9.S —
La Judée restanrée et le Messie. Les nations de la Pa-
lestine et les Machabées, 1196. — Coup d'aii historique
sur l'accomplissement de cette prophétie, 1197. — De
nouveau les Machabées et le Messie, 1198. — Nislrire
anticipée du règne des Séleucides, 1201. — Hi<itoire an-
ticipée de la Judée, 1204. — La guerre des Madiabé<>s.
Eipressions énigmatiques du prophète, 1209. — JucLis
Macchabée Ggure du Messie, 1213. — Accomplissenient
littéral de la prophétie, 1215 — Siéffe et restauration de
Jérusalem. Antiochus et les Romains. Judas Machabi^
et le Messie. L'ancienne et la nouvelle Jérusalem, li18
•— Les Juils schisma tiques d'Egypte et le temple d'Ooiou.
Le champ du sang. Prophétie de Zacfaarie, I, 435. ^
Les Machabées. Prophétie de Zadiarie, JI, 123. —Zo-
robabel. Prophétie de Zacharie, 1233.
'ZACHARIE. Prophète. Conseiller d'Oiias, II, 1ÎK.
ZORORAREL. Prophéties qui le concernent. Prupbé-
tie d'Isaïe, II, 1222. — Zorobabel figure du Messie, dont
Tavénement est prochain. Prophétie de Zacharie. iit\
Zorobabel, Jcsedec et Aggée, 1, 159. — Zorobabel. Tro-
phéUed'E7.échicl,69L
ADDITIONS ET CORRECTIONS AU TOME V\
Cc/otme 177. ligne 25. Lisez : Ui périrent à Endor, Ui ensraissèrem
Coimme 192, ligne 31. Après Gog et Magog, ajoutez : sur Ànlioehuê-Epiphanef colonne 790.
Cwmme 776, ligne 52, après duMe, ajoutez : e*fsf4-dfre la plus grande et la plm saine partie des théologiens et des
werprètes calholtques.
Morne 889, lignes 21 et 2?, an lieu d'OM, lisez Oded,
Colonne 11 15, ligne 8, au lieu de Hroboam, lisez Baaxa
FIN
liiipii::ai le Mil>M. , au PctU-Muuiiouge.