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Full text of "Dictionnaire da̕rchéologie sacrée, contentant, par ordre alphabétique, des notions sûres et complètes : sur les antiquitiés et les arts ecclésiastiques ..."

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NOUVELLE 


IVCYCLOPEDI 

THÈOLOGIQUE, 

OU  NOUyBLLB 

Dl  DICTIONNAIRES  SDR  TOUTES  LES  PARTIES  DE  LA  SCIENCE  RELIGIEUSE, 

U  l'LlJS  CLAlKi!:,  LA  PLUS  FACILR,  LA  PLUS  COMMODE,  LA  PLUS  VAHIËC 
£T  LA  PLUS  COHPLÈTIi:  UES  THÉOLOGIES. 

CES  picTioNifàines  sont  ceux  : 

VIE    ftr04;flAPfI)E    CURÊTIEMÏ'E    ET    ANTI-CnBÉTIEPTriE  ,    —   HES  FERSÉCOTtOHSt  — 
»*ilUX|OKïVC€  CIlRÊTiEPfNE,    —  DE  L1TTÉII*TUIIE  irf.,  —  DE  BOTANIQUE  td,,  — DE  STATISTIQUE  W.,— 
|^AS1LC^CT£»îli,,— DVncirÉOLOGlE  »4l., —  D^IÉnJlUDlQtiKÎd.,  ^    DE     ZOOLOGIE,—    DE    MMïECINE  PRATIQtK, 
lie»  CftOtftAVCS,  —  0E5  EflREURS  SOCIALES,  —    DE   l'ATUOLÛGlE,   —    DES    mOHlÊTlCS  ET     DES    HIRaCLES^  — 

et  OiUltlETS  t>C!l  COUCnÉCATlONà  ft{mAi:*iES,    —  DES  INDULGENCES,  —  D'AGRL-SILVI'Vni-tlOUTlCULTURB, 

—  tff.  «usioDE   id., —  D*ftriGiurHie  id.»  —   oe  mumismatioce   irf.,  ^  des  conversiojis 

† CATH0HC1S1IE,  —  D*ÉDUCAT10N,  —DES   INVENTIOMS   ET  DÉCOUVERTES,  —  D'ETUXOGBAHIIE,  — 

lM*AK»LOClj»7ES  I?IT0L0?(TA|IIES, —   DES  MATiUSCRlTS,^ — o'A?«innOPOLOGJE,  —  DES  MTSTÈBES  ,  —  DES  UERVElLtCS, 

r       —l> 'ascétisme  ET  DES  tf<VOCATÏOWS  A  LA  VIERGE,  —  DE  PALÉnCRAPUIE,  DE  CRYPTOGRAPHIE,  DE  DACTTTI.OLOCîfi, 

>^«liaOCL1Pai^  .    tkZ    ^it^OGRAPaiE    et     de    TÉLÉGRAJ'BIE  ,    —     de    paléontologie    ht    HE     GOSIIO^Oltli ,    ^ 

ftH  L*A1IT  ^C  VÉRIFIER  LKS  DATES,  —   DES   CONfRÉRlES  ET   CORPOfUTlONS,  — 

CT  D*APOLOCÉTJ0lJe  CATHOLIQUE. 

PUBLIES 

PAR  M.  L'ABBÉ  MIGNE» 

tl»IVBCr«    DS    LA    BI8I,IOTBÈQfîS    D  HUTSll  A  VL1.8    PU    CLSAttÉ, 
Dfti   OOVai    COMFl.STa   SUR    CHAQUE    RRANCUR    DE    LA  SCIENCB   KCCLâilASTIQtîB' 

mi  :  ^  r«.  LE  tôt.,  pour  le  souscripteur  a  la  collection  entièbe,  7  r«.»  S  tR*.  et  uÊme  10  r*.  POUR  U 

f>OU&CniPTCL'R   A  TEL  OU  TEL  DJCTtOH^AIHE  PARTICULIER. 


TOME  VINGT-GINQUIEBIE. 


0ICTIONNAIHE  DES  PROPHÉTIES  HT  DUS  MIIUCLES. 

TOME    DBVXlkMh, 
t  VaL.    PRIX   ;   14   FAA!^Ci. 


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NX. 


S'IMPRIME   ET   SE   VEND   CHEZ    J.-P.   MIGNB ,   EDITEUR 

AU)L  ateliers  catholiques,  hue  DAMBOISE,  au  l'ETlT-UONTKOUGE, 

B«lllll(;nK    bK.MfSH    Dl     PARtt. 

lHâ5 


<?7, 


DICTIONNAIRE 

DES  PROPHÉTIES 

ET  DES  MIRACLES, 

1*  LX«    pROPaETIfiS    ET    LES   UJRAGLES   RELATÉS    DAMS    LES    SAINTES    ÉGRITUIIES  ; 

2*     LE§     PROPHÉTIES     ET     LES    IHRACLES   VRAIS     OU     FAL'X    GO^^SERYÉS     PAR     L^HISTOtRE  , 

SUIVAIT  LEUR  DEGRÉ  DIMPORTANCfi:,    ET  l'jKFLUENCE   QU*ILS  ONT  EXERCÉE 

SLH    LES   ÉVÉNEM£?ÎTS   CONTEMPORAINS; 

7r     LA     BIOGHAPBIB     DES     PLDS    FAMEUX     THAUMATURGES     ANCIBTTS     ET     MODERNES; 

k'    t  AftT     DK     lA     PROPHÉTIE    ET   DE     LA     THAL3J ATtRGlE     AVEC    SES     DIFPÉREXTES   BRA?iCaS6, 

teixeS  olk  l'astrologie,  la  cabale,  la  divination,  la  magie  blanche  kt  noire, 
l^illcmination  et  ses  divers  moyens  ; 

F RECÉDÉ 

D'UNE  INTRODUCTION  EN  FORME  DE  DISSERTATION  PRÉLIMINAIRE 

WCm  LES   TÉniTABLKS  PROPHÉTIES  ET   LES  VRAIS   MIRACLES,    ET  LA  PREUVE   QCl    K^    RESULTE 

POUR   LA  RELIGION    CHRÉTIENNE  ; 

ET   SUIVI 

DO  TABLEAU  GÉNÉRAL  DES  PROPHÉTIES  BIBLIQUES 

mT  VfV^M,  TABLB  A^ALfTlQUB  ET  RAISONNES  DE  TOUT  L^OUVRAGE  SELON  UN  ORDRE  IfiTHODlQUS; 

Du  clergé  de  SaiDt-GerrQam-rAaierroîi. 
rUBLlÉE 

PAU  M,  L'ABBÉ  MIGNE, 

ÈUlTErn  DE  LA  BIBLIOTHÈQIJE  CWITERSELEE  ll€  C1.GR«;Ë 

ou 
ncs  corn^  coMnets  sur  chaque  branche  de  la  sciikce  ECCLtsi astique 


TOME  DEUXIÈME. 


3  TOUiHRS.  PRIX   :    ik  niANCS. 


SUMPRIME  ET  SE  VEND  CHEZ  M.  J.-P.  MIGNE,  EDITEUR, 

AUX    ATELIERS    CATHOLIODKS .    UUK   D'AMBOISE,     AU   PETIT-MONTROCGK, 

BinniKni:  n'RNFEn  pf  Piinis. 


-p-pr 


ImpriiDCiic  MIOE,  au  Pclil-Monlrouge. 


DICTIONNAIRE 

DES  PROPHÉTIES 


El 


Mt^  MimcU^, 


LABARUM.  —  C'était  en  Van  31f,  dans 
les  environs  de  la  ville  d'Aniun,  suivoiU  les 
conjectures  les  plus  iirobablcs.  Con^slantin 
se  Uis[K)sait  à  ma rt  lier  rontre  le  tyran 
Maience,  qui  occupait  la  ville  de  Uome  et  le 
reste  de  Vltalie;  niais  il  Ijésitait  h  engager  la 
guerre  civile  :  les  forces  retl  ou  ta  nies  do 
Ma^euce  cl  la  difficulté  de  franchir  les  Al[ies, 
dont  les  tléfdés  étaient  gardés  par  de  puis- 
sants corps  d  armée,  lui  causaient  une  grande 
perpleiilé.  Il  ne  fallait  riefi  moins  que  Tap- 
jïcl  du  sénat  et  le  désir  de  rendre  à  lenifiire 
runité  cl  le  repos  après  tant  de  troubles» 
|»our  le  déterminer  à  une  pareille  entrcnrisc. 
Tandis  qti'il  se  livrait  ainsi  tour  à  tour  à  l'es- 
joir  et  a  la  crainte»  sans  oser  s'arrfiier  en- 
core à  un  parti  décisif,  une  croix  lumineuse 
0p{tdrut  à  ses  >'eux  et  à  ceux  de  ses  soldats 
un  i»eu  après'  le  milieu  du  jour,  au-dessus 
du  soleil  et  comoïc  supportée  par  ses  rayons. 
On  lisait  alentour,  en  furine  de  couronne» 
ces  trois  mois  :  en  To'iTfi  ^'J  il  a  :  Vaincs  par 
ceci. 

L'empereur  ne  comprit  rien  h  celte  appa- 
rition merveilleuse,  et  ne  saisit  pas  le  sens 
de  Tordre  que  le  Ciel  lui  donnait;  mais  ïa 
nuit  suivante,  le  Sauveur  loi  apparut,  et  lui 
coriMuanda  de  faire  porter  à  la  tôle  de  son 
année  un  étendard  sur  lequel  le  signe  au- 
guste du  ch^i^^ianisule  serait  re[irésenté.  A 
*ôn  réveil,  Constantin  s'empressa  de  raconter 
h  se>  officiers  la  vision  de  la  nuit^  et  défaire 
confectionner  Tétcndard,  qu'il  aopcïa  du 
nom  de  Labarum  ou  Lahorum^  car  les  histo- 
riens emploient  ces  deut  mots»  On  ignore 
quelle  signitication  le  futur  vainqueur  de 
JiAxence  attachait  à  celle  expression  cl  si 
elle  venait  du  ciel,  ftaconlons  eu  détail  ce 
qui  l'ODcerne  la  fameuse  enseigne. 

Voici  de  quelle  manière  Eusèhe  de  Césa- 
rée  rapporte  la  première  vision  dans  sa  Vie 

DtCTio.NN»  DES  Miracles  IL 


de  ConëMnlin.  «  Pensant  qu*il  aurait  bosoifi 
de  forces  supérieures  h  ct^lles  des  armes, 
pour  Irinmi'her  des  euchanlements  et  des 
maléfices  que  Alaxcnr  c  employait  contre  lui, 
rem[ïereur  tourna  ses  regards  vers  la  divi- 
nité» seule  capable  de  le  rendre  invincible* 
11  se  denuuïdait  quel  dieu  lui  serait  secou- 
rahle,  et  laisait  rétTexion  que  ceux  des  empe- 
reurs qui  avaient  placé  leur  confiance  clans 
la  multitude  des  dieux,  avaient  néri  d'une 
manière  misérable,  abusés  par  oes  oracles 
menteurs,  qui  leur  promettaietit  de  grands 
Iriomplies,  et  nonobstant  loUVande  de  nom- 
breux sacrifices  cl  ile  riches  présents;  lors- 
qu'il se  souvint  que  Constance,  son  père» 
avait  méprisé  le  cuUc  de  ces  divinités  im- 
puissantes, et  honoré  toute  sa  vie  le  Die»! 
suiirôme,  qui  favait  comblé  des  marques  les 
plus  signalées  de  sa  protection. 

«  .,*.  Il  se  mit  donc  à  invoquer  le  Dieu  de 
son  pére^  le  suppliant  instamment  de  refaire 
connaître  5  lui,  et  de  venir  h  son  aide  dans 
les  graves  circonstantes  où  il  se  trouvait. 
Tanttis  qu*il  priait  de  la  sorte  et  avec  une 
profonde  humilité.  Dieu  lui  fit  apj*arailre  un 
signe  tellement  surprenant,  que  si  quelque 
autre  en  rendait  témoignage,  on  aurait  peine 
à  le  croire;  mai  s  comme  c'est  rinvincibîe  cm- 
]jereurlui-mémequi  nous  Ta  rapporté  et,  (|uî 
plus  est,  attesté  sous  la  foi  du  serojeot,  il  y  a 
longtemps,  lorsque  nous  avions  l'Iionneur 
d'approcher  de  sa  (crsonnc,  ou  plutôt  de 
jouir  de  sou  intimité,  nous  ne  pouvons 
refuser  d  y  ajouter  pleine  confiance,  anrès 
surtout  que  le  temps  et  les  événements  Font 
entièrement  confirmé.  Il  assurait  avoir  vu 
dans  le  ciel,  de  ses  propres  yeux,  vers  le 
milieu  du  jour  ou  peu  après,  le  trophée  de 
la  croix,  brillant  île  lumière  et  placé  au-des- 
sus du  soleil,  avec  celte  inscription  :  Sois 
victorieux  par  ce  signe.  11  ajoutait  que  celte 

I 


Il 


LAR 


DieTlONNAlM 


LAB. 


if 


vision  \v.  frappa  JVUoriiiemenl  aijisj  que  tous 
ses  compagnons  tj^arines,  rar  ils  en  furent 
aussi  témoins.  I)  élait  alors  en  marche,  je  n«ï 
sais  plus  sur  quelle  route. 

«  Cependant» ainsiqu'il  1© «lisait lut-môme, 
Constantin  ne  put  s*enipôrher  «le  rélléchir 
profondément  sur  le  sens  de  cette  vision,  La 
nuit  le  surprit  au  milieu  *ie  lellcs  iionsées, 
toujours  [irésenles  à  son  esprit,  et  le  Christ 
lui  aiv[>arut,  pendant  lo  sommeil,  avec  le 
signe  qui  venait  de  lui  être  montré  au 
Jirmament,  en  lut  commandant  de  taire 
un  éten<lard  semblable,  et  de  s'en  servir  dans 
les  combats  comme  d'une  sauvegarde  as- 
surée (1).  » 

Le  miracle,  tel  qu'il  vient  cFétrc  rapporté, 
nous  seuiblc  |>résenter  le  plus  haut  degré  de 
certitude  auquel  un  fait  purement  historit|ue 
puisse  atteindre*  En  eflet»  Ihistorien  le  ra- 
conte peu  de  temps  après  la  mort  de  celui 
quM  concerne»  en  présence  fie  ceux  qui  du- 
rent renlendrecommelui  de  la  bouche mi>ine 
(Je  l'empereur  et,  sans  doule  aussi, d'un  grand 
nombre  do  ceux  qui  durent  en  ôlre  les  lé- 
moins,  s*il  eut  Heu  réellement.  L'empereur, 
en  le  [uibliant  dès  le  lendemain  et  en  le  con- 
sacrant par  des  monuments,  appelle  en  té- 
moignage les  com|»aguons  daruies  dont  il 
était  suivi,  lesquels  ont  vu  ce  qu'il  a  vu  lui- 
même,  une  croiï  lumineuse  dans  les  cieux. 
On  ne  ment  pas  de  la  sorte,  quelque  rang 
que  Fan  tienne  et  quelque  puissant  qu*oa 
*oit,  on  ne  nient  pas  de  la  sorte  sdus  rece- 
voir de  furlifs  démentis,  qui  f)arvienneiit  h 
là  postérité  en  môme  temps  cpie  le  mensonge. 
Lorsque  Caligula  triompha  delà  Bretagne,  et 
voulut  faire  croire  aux  Homains  qu*il  avait 
vaincu  les  Bretons,  en  montrant  comme 
preuve  des  coquillages  rama -ses  ^i  Boulogne  ; 
tout  le  monde  se  tut  par  la  crainte  de  la 
mort,  excepté  Thistoire,  qui  oc  meurt  pas. 

On  reprocherait  en  vain  à  Coni^taniin  les 
grands  défauts  qui  désbonorèreiit  en  lui  de 
grandes  quoiilés;  ou  re[irocherait  en  vain  h 
Phistorien  sa  partialité  à  Tégaril  flu  Iiéros 
dotit  il  était  radmirateur,  et  qui  avait  bien 
quelques  droits  h  cajitivcr  l'admiralion  et  à 
mériter  la  reconnaissance,  on  lui  reproche- 
rait en  vain  son  faible  pour  larianîsmc,  tons 
ces  reproches  n'ont  que  faire  ici^  fiuisqu  il 
s'agit  d'un  événement  acrumiili  devant  de 
nombreux  témoins  et  qui  n  a  jamais  été  con- 
tredit fjar  un  seul. , 

Contredit!  Bien  loin  de  Ih,  ils  en  ren- 
daient le  [dus  éclatant  témoignage.  Ecou- 
tons Artémius,  l'un  d'eux,  parlant  devant 
Tempcreur  Julien,  qui  venait  de  le  dépouil- 
ler d'une  préfecture,  h  cause  de  son  titre  de 
chrétien  :  «  Constantin  passa  sous  les  éten- 
ttards  du  Christ,  h  rinvitation  du  Christ  lui- 
môuïe,  dès  le  print;i(»c  de  la  guerre  péril- 
leuse qu'il  engagea  contre  Maiem^e;  car  le 
signe  de  la  croix  Itii  a(»parut  en  t>lein  midi, 
pluA  resplendissant  que  les  rayons  du  soleil, 
et  environné  de  lettres  d'or  qui  promet- 
taient la  victoire.  C'est  ce  que  ntms  avons 
vu    nous-môme,  combattant  sous  ses    or- 

(1)  Voy.  Evoo^  Vu  d€  Const,  du  iS  et  10. 


dres;  nous  avons  lu  l'écriture;  toute  l'ar- 
mée  a  contemplé  ce  spectacle  avec  nous,  et 
il  en  reste  de  nombreux  témoins  parmi  vos 
soldats  (2).  n 

Et  Eusèbe  n'est  pas  seul  àrelaterce  mer- 
veilleux événement,  ^'ocrate ,  Nicéphore, 
Philostorge,  Lactancc,  Sozomène,  Optatien, 
tiélase  de  Cyzi(iue,  Théodoret,  Prudence, 
Hufin  et  FAnbnjme  cité  par  Photios  en  par- 
lent également,  Gélase  ajoute,  il  est  vrai, 
que  les  païens  regardaient  ce  récit  comme 
une  fable  inventée  |>ar  les  chrétiens;  mais 
tpi'importe  l'opinion  intéressée  des  païens^ 
et  depuis  quand  une  opinion  pourrait-elle 
prévaloirconlre  un  fait.  Ilfaîlailau  contraire 
que  Foinnion  publique  fût  bien  [.rononcée 
h  cet  égard,  pour  que  des  auteurs  tels  que 
Julien  l'Apostat,  dans  ?a  satire  des  Césars, 
et  Zozime,  idolâtre  jusqu'au  fanatisme,  dans 
son  histoire  des  empereurs,  se  soient  con- 
tentés de  passer  l'évciiement  sous  silence, 
sans  oser  le  coules  ter. 

Ce  n'est  que  de  notre  temps  qu'on  a  ]>aru 
y  songer,  non  pour  Famour  de  la  critique, 
mais  [lar  esprit  de  secte*  Voltaire  et  les  his- 
toriens de  son  école,  le  ministre  Chautrejné, 
le  savant  Jean  Albert  Fabricius,  professeur  h 
Hambourg,  et  i>eut-ètrc  quelques  autres 
écrivains  |irolestanti;^  ont  seuls  osé  chercher 
des  exidications  im[>ossililes,  ou  élever  des 
chicanes,  pour  amoindrir  la  portée  d'un 
événement  si  contraire  à  leurs  prévention», 

Quaut  h  Fapparition  nocturne,  les  témoi- 
gnages sout  loin  d'être  aussi  concluants;  cè- 
pe n*  faut  celui  de  Fem(iereur  n'en  est  pas  la 
seule  garantie,  car  un  grand  nombre  d'évé- 
nements subséquents  viennent  le  confirmer. 
Nous  allons  dire  ce  qui  y  a  rafif  orl,  tou- 
jours en  citant  les  |)aroles  d'Eusèbc» 

«  Le  lendemain,  Fem|  ereur  s'étant  levé 
dès  Faufore,  dit  cet  historien,  fit  i>art  h  ses 
amis  de  ce  qu'il  avait  vu  pendant  le  som- 
meil, et  manda  des  orfèvres  et  des  ouvriers 
en  pierreries.il  s'assit  au  milieu  d'eux,  leur 
trara  de  vive  voix  une  [>einture  de  sa  vi- 
sion, et  leurordotina  d'en  faite  de  suite  une 
re])iésenUniou  en  or  et  en  pierres  précieu- 
ses. Nous  nous  souvenons  de  l'avoir  vue 
plusieurs  fois. 

«  Eu  voici  !a  description  :  une  lOngue 
pique  revêtue  d'or,  ayant  une  traverse  en 
iorme  de  croix,  et  V*^^^*""^  ^  Fexlrémilé 
su]>érieure  une  couronne  d'or  et  de  pierre- 
ries ;  au-dessous  le  monogramme  du  Christ 
formé  d*un  X  et  d'un  P  entrelacés.  L>m- 
|ïereur  en  ]>orta  toujours  ile[>u»s  lors  un 
semblable  sur  son  casque.  A  la  traverse 
élait  suspendu  un  voile  tissu  de  pouri^re, 
et  roiiverl  en  partie  de  jùerreries  aussi 
éblouissantes  qu'elles  étaient  nombreuses. 
Cet  étendard  avec  sa  riche  broderie  d'or  était 
d*une  beauté  magnilique.  Il  élait  de  forme 
carrée,  et  portail  dans  le  haut,  immédiate- 
nienl  sous  la  croix,  les  Imstes  en  broderie 
d'or  de  Fempereur  et  de  ses  fils;  la  piquo 
présentait  encore  une  grande  longueur  en 
dessous.  Le  prince  opi>osa  toujours  ce  sigo© 

(%)  V«>y.  Aet.  S.  ArUmii,  apuj  Sun.,  i.  V, 


i 


«  LAB  DES  MIP.ACLES- 

NiliiUire  comme  une  sauveganic  ronlre  les 
furre*  *le  ses  ennemis;  il  en  faisait  aussi 
porter  fie  semblables  à  la  tôle  tic  toulcs  ses 

ATI 

la  défaite  de  Maxence,  Constantin 
fit  ^on  eulrée  triomphale  dans  Uome,  <jù  il 
fui  reçu  comme  un  libérateur»  et  aux  félici- 
tations unanimes  de  tous  les  cLloyen^s.  fl 
rendit  aussitôt  de  solennelles  actionsdc  grâ- 
ces h  Tautcur  de  ses  victoires,  et  manifesta 
hautement  sa   reconnaissance ,  non-seule- 


LAD 


H 


I 


mcnl  de  vive  voix,  mais  aussi  par  FinscriP* 
l'on  suivante,  qu'il  lit  graver  au  pied  du 
monument  qu'il  éleva  sur  la  jïlacc  publique 
eu  rbonneur  de  la  croix,  sous  la  protccinin 
de  laçiuelle  il  se  pl«ra  lui-même  ainsi  que 
TenipirC  i*l  le  monde  entier.  On  y  voyait  on 
efTcl  sa  statue  tenant  en  main  et  élevant  une 
pique  dis(>osée  en  forme  de  croix,  avec  cette 
lascripiion  en  langue  latine  :  «  Par  ce  signe 
«  salutaire«ap[Kiidemon  courage,  j*ai  sauvé 
«  la  ville,  je  Tni  délivrée  du  joug  delatjran- 
«  nie,  j'ai  rendu  la  liberté  au  Sénat  et  au  peu- 
•  f>le  Bomain,  et  rétabli  Tempire  dans  son 
«  ancien  étal  de  nobiesse  et  de  gloire  (41,  » 

Vne  multitude  de  merveilles  se  rattachent 
h  ce  glorieux  étendard  :  «  C'est  une  chose 
avérée,  continue  le  même  historien,  que 
[»aHoul  où  il  apparaissait,  Tennemi  [diait 
aussitôt,  et  prenait  la  fuite.  L'empcreurp  en 
ayant  fait  rexpéricnre,  ne  manquait  jamais 
de  renvoyer  ih  où  le  danger  paraissait  le 
plus  pressant,  afin  d'y  rétalilir  1^  coadiat,  et 
de  décider  la  victoire  ;  ce  qui  ne  tardait  pas 
à  s^artompïir,  car  il  semblait  qu'une  vertu 
divine  ranimait  le  courase  des  combattants, 
et  leur  donnait  de  nouvelles  forces. 

•  Le  magnanime  em|»ereur  choisit  parmi 
sa  garde  prétorienne  cinquante  Ijonnnes  des 
[ilus  robuiiles,  des  plus  braves,  et  |»rind pa- 
iement des  plus  fervents  dans  la  pratique  du 
christianisme,  et  leur  conlia  la  garde  exclu- 
sive «lu  salutaire  drapeau,  qu'ils  devaient 
environner  dans  les  combats,  et  porter  cha* 
f un  à  leur  tour.  C'est  Constantin  lui-mémo 
do  qui  nous  tenons  ces  détails  ;  et  il  ajou- 
tait une  circonstance  remarquable  (51. 

«  C'est  «u'un  jour,  dans  le  feu  de  rarlion, 
un  grand  l>ruil  ayant  jelé  du  désordre  dans 
te  bataillon,  le  porte-enseigne,  eifrayé,  passa 
rélendard  h  un  de  ses  camarades  pnur  s'en- 
fuir, et  tomba  firesoue  aussitôt  frappé  à 
mort  par  un  trait  qui  fui  traversa  les  entrail- 
les; juste  châtiment  de  sa  lâcheté  et  de  sou 
manque  de  foi.  Celui,  au  contraire,  qui  te- 
nait renseigne,  demeura  sain  et  sauf  au 
milieu  d'une  grêle  de  flèches  dirigées  contre 
lui.  Le  l*Aton  de  rélendard  en  fut  hérissé; 
et  ce  que  Ton  admira  par-dessus  tout,  ce  fut 
de  voir  tant  de  traits  ïirliés  sur  l'étroito  cir- 
conférence d'un  manche  de  |uquc,  tandis 
que  le  porte-enseigne  n'en  avait  |ias  rerii 
nn  seul.  Jamais,  au  surplus,  un  de  ces  sol- 
dats ne  fut  atteint  du  fer  de  rennemi,  tandis 


qu'il  remplissait  ses  fonctions  île  fjorte-dra- 
peau.  Nous  tenons  ces  détails  de  la  boucha 
de  Tenifiereur,  aussi  bien  que  ceux  qui  pré* 
cèdent  (6).  » 

Kusèbc  rappelait  ces  faits  en  présence  de 
Constantin  et  de  toute  sa  cour;  il  les  rappe- 
lait en  présence  de  ses  officiers,  d'un  grand 
nombre  d'évêques  et  d'une  multitude  do 
personnes  de  Tune  et  de  laulre  religion, 
dans  un  discours  à  la  louange  de  Tempe- 
reur,  Conslaritin  lui-même  j  faisait  allusion 
dans  une  harangue  adressée  à  une  assem- 
blée d'évéques.  Jamais  aucune  aUlrmalion 
ne  reçut  i*lus  grande  fiublicité,  et  ne  trouva 
moins  de  contiadicleurs.  C'e^t  venir  trop 
lard, que  de  se  présen  1er a(jrès treize  siècle» 
pour  récuser,  sur  un  fait  aussi  pubhc,  les  fé- 
moignages  unanimes  de  tant  de  générations. 

Constantin  étnit,  dit-on,  un  |>rince  ambi- 
tieux. Peut-être  bien;  mais  qu'importe  au 
fait  qui  nous  occufie?  Il  no  se  convertit  pas 
sincèrement  au  christianisme.—  Qu'en  sait- 
on  ;  mais  encore,  quand  cela  serait  vrai?  Le 
miracle  ne  se  fit  fias  pour  lui  seul,  apf»arem- 
ment,  et  la  preuve  c'est  qu'il  a  nesé  d*un 
poids  immense  dans  la  balance  des  desti- 
nées de  Tunivers,  puisque  c'est  5  dater  tJe 
ce  moment  que  les  persécutions  cessent,  et 
que  l'empire  de  la  croix  commence.  —  Eu- 
sèbe  était  un  courtisan,  un  llatleur.  —  Soit» 
sa  personne  ne  nous  inspire  nullen>ent  un 
respect  absolu;  cetiendant  il  faut  oliserver 


lî! 


^\  Voy,  Vie  de  Corntanttn,  eh.  riO<'i5!* 
U)  Voj.  Vif  àt  {:m\%ian\m^  cl».  5îl  et  *0, 
^)  Vov.  Vt^  àt  Constantin,   Itv,  ii,  ch.  7,  ^1cé- 
f^m%  rêfatc  le  aiéoc  cvciiement* 


qu'ifi  la  Ûatterie  s'adresserait  à  une  tombo 
lermée  depuis  des  années,  et  mi'en  outre  il 
s'agit  d'un  fait  qui  dut  élre  clair  comme  la 
lumière  du  jour,  et  non  d'une  flatterie  de 
courtisan.  —  Constantin  était  un  prince 
cruel,  il  fit  périr  Lifinius,  son  beau-frère* 
Li  ci  ni  en,  son  neveu,  Max  i  mi  en,  son  beau- 
t^ère,  Crispus,  son  propre  lils,  et  jusqu'à  sa 
femme,  Timpéralrice  Fausta.  —  Nous  ne  le 
dissimulons  pas;  mais  encore  qu'importe- 
t-il  au  fait  firesenl?  Au  surplus,  il  faut  faire 
attention  que  ^es  conlem[iOraïns  ne  jugè- 
rent pas  Constantin  d'une  manières!  sévère. 
Peut-être,  eux  qui  connaissaient  bien  les 
circonstances  de  ces  exécutions  politiques, 
connaissaient-ils  aussi  les  motifs  qui  les 
avaient  rendues  justes  et  nécessaires,  ou  nui 
pouvaient  du  moins  les  excuser,  Julien  n  en 
dit  rien  dans  sa  satire  des  Césars;  Zozimo 
ne  lui  reproche  pas  ces  prétendus  crimes; 
Praxagoras  et  Lil>anins,  pleins  de  zèle  pour 
la  religion  païenne,  n'en  font  pas  mention  ; 
ils  font  au  contraire  l'éloge  le  plus  complet 
de  Constantin,  quoiqu'ils  eussent  le  pouvoir 
d'en  dire  impunément  ilu  mal,  puisqu'ils 
écrivaient  après  sa  m  oit.  —  Corolîien  d'au- 
tres généraux  inventèrent  de  semblablcf 
stratagèmes,  pour  animer  leurs  soldats  au 
combat  !  —  Des  stratagèmes  ;  oui,  —  de  semi 
blables  stratagèuies;  il  est  impossible.  Et  d^ 
plus,  si  des  généraux  t»nt  inventé  des  stfa- 
tagèmes,  on  n*a  pas  tardé  à  reconnaître  li 

(0)  Voy.  Vie  de  Comlantln,  Uv.ii,  ch.  %.  —  fJQ^ê 

deCiiiiitnntin,  ch,  G.— /rf-,  ch.  9»— i^iwoiifl  dcvaui 
te  Sainî'Sénaî,  i:ti.  ÎSetSI. 


Lxn 


BICTtONN.vmE 


LfJ 


16 


fr?iuUe  et  h  la  publier;  or  il  n'y  ft  rien  de 
pnrcil  ici;  il'où  nous  [K)uv*ins  JéiJûire  une 
vOM'^é^iui^nce  ilireriritioat  op|iosée. 

1/ image  tU\  \i\Uanim  fui  |j!ft*^ée  sur  les  mon- 
naies |»ul»li«piû,s;  il  existe  un  grand  noniljro 
dtî  [nèfos  sur  Icsqiiellos  an  voit  Constantin 
représenté  /ivoc  cet  étendArd  à  la  main.  On 
lit  >urd\*iulres  l'inscription  E^  TO'iTii  n'ika, 
et  snr  plusieurs  le  monogramme  du  Christ  f. 
Le  labartun  lui-n»^mo,  enTironné  d'une  es- 
pôcfï  de  cuUe  relit^ieuit,  fut  conservé  (iré- 
iJeuscmeut  ;  Sot;j  ate,  Théophane  et  George 
Ccdrenus,  moine  j^rer  du  xr  sièrie,  assurent 
qu'il  existait  encore  de  leur  temps  dans  le 
palais  de  Constautinople.  Konglcmfis  fl|ires 
l'événement  qui  la  lit  instituer,  Tliéodose  et 
Justinien  accordaient  encore  des  jiriviléges 
h  la  compagnie  d'élite,  honorée  de  la  garnie 
du  précieux  monument  (7), 

LABllOUSSK  (Slzaïsne).  —  Clolilde-Su- 
znnne  Connelles  de  Lahrousse  naquit  en 
17V7h  Vauvain,  Férigord.  Dès  son  plusjeune 
Age  elle  donna  des  |ireuves  d'un  mystirismi^ 
extraordinaire;  elle  j»as>a:t  des  journées  en- 
Itères  (V  contempler  le  ciel.  AUn  d^y  arriver 
.plus  lot,  et  cédant  à  l'exaltation  de  son  ima- 
gination, elle  s'empoisnnna  avec  des  arai- 
unées,  elle  avait  alors  neuf  ans.  On  [parvint 
h  la  sauver.  Mais  sa  folie  ne  fit  que  s'accroî- 
Ire,  surtout  lurstju'elle  fut  entrée  dans  le 
tiers  ordre  de  Saiiit-Krançois.  Là  elle  s'im- 
posa les  mortiliralions  les  plus  extraordi- 
naires*  Le  ieûne,  une  prière  continuelle  et 
tans  règle,  lui  causèrent  bientôt  de  fréquen- 
tes Inllucinations,  et  elle  se  crut  inspirée 
de  Dieu  et  destinée  à  parcourir  le  monde 
pour  V  prCclier  la  conversion  des  pécheurs 
cl  iles  hérétiques.  Ses  supérieurs  cherchè- 
rent en  vain  a  la  ramener  à  des  senlimenls 
jdus  raisonnaliles  et  aux  nraliqucs  d'une 
humilité  plus  chrétienne.  Tour  donner  un 
aliment  h  son  artive  imagination,  elle  écrivit 
sa  vie,  la  destinant  sans  doute  à  rinslrnciion 
des  péeheurs,  L*évôque  de  Périgueux,  au- 
quel elle  l'adressa,  n'y  fit  aucune  attention, 
mais  0OUI  tierlo,  prieur  de  la  Chartreuse  de 
VauL'lair,  ayant  lu  cet  écrit,  entra  en  corres- 
pondanc»*  avec  elle,  et  la  proclama  inspirée 
etpropliélcssc.  Nonnné  [dus  lard  membre  de 
rassemblée  Constituante,  il  alîîrmait  que  cet 
honneur  lui  avait  été  prédit  par  elle,  aussi 
bien  que  la  révolution  française,  mais  sans 

Couvoir  ^»arvenir  h  faire  partager  aux  mem- 
res  de  1  assemblée  une  t>areil7o  conviction. 
Les  couvents  ayant  été  supprimés.  Su- 
lanne  Lahrousse,  qui  ne  resjjirait  qu'at)rès 
la  liberté,  s  empressa  de  profiler  de  celle  qui 
lui  était  rendue,  et  vint  à  Paris,  oh  elfe  com- 
_  luenra  h  remplir  sa  prétemhie  mission  en 

{•rèchant  la  consliiuiion  du  clergé,  la  ré- 
brme  de  la  religion  cl  l'anéantissement  du 
pouvoir  de  la  conrjlc  Home.  Elle  eul,  comme 
on  duii  le  penser  d'après  Fosprit  d  alors*  de 
nomlireux  partisans. 

Poutftrd,  évoque  constitutionnel  de  la 
DohJogne,  disait  d'elle  :  ^  C'est  dans  les 
cahiers  de  Mlle  Lahrousse  qu'il  faut  ap- 


|irendre  Ji  connaître  la  religion;  non  noinlj 
celte  religion  que  les  vices  de  l'ancien  clerfjtf^ 
ont  rendue  si  diiTérentede  son  origine,  mais 
celte  émanation  pure  des  lumières  célestes.  » 
Suzanne  avait  en  elfel  ûéjh  vmblié,  sous  le 
patronage  de  la  (îuchessc  de  Bourlmn,^  vol. 
1  n t i 1 11 1  es  lUntf'il  dc$  prophétie:^  de  madanoi- 
st'ilc  Lahrousse,  et  ces  volumes,  traduits  de- 
imis  en  italien,  avaient  ohienu  un  grand 
déhiK  Mlle  Lahrousse  était  déjà  entourée 
d'une  [lelite  cour  dans  le  genre  de  celle 
que    madame  <]e   Krudoner  devait ,    qncl- 

3 lies  années  plus  lard,  rassembler  autour 
'elle.  Klle  revint  ensnile  dans  son  [lays; 
puis  elle  résolut  d'entrejrrcndrele  voyage  de 
itome,  alln  de  convertir  aux  nouveaux  prin- 
cipes de  libérien  fraternité^  égalit(^  les  cardi- 
naux et  le  irajte  lui-même,  qu  elle  voulaK 
amènera  la  renonciation  de  son  pouvoir  tem- 
porel. Elle  commençaîl  tous  ses  discours 
[n'étendus  chrétiens  |>ar  ces  mots  :  Frères  cl 
amisl...  Dans  quelques  rares  endroits  elle 
recueillit  dt?s  marques  de  sym|ialhie,  mais 
plus  généralement  on  lui  répondait  par  des 
sarcasmes, 

Enfm  le  cardinal-légat  chassa  l'inspirée  de 
îlologne,  oh  elle  était  venue  dans  resjiéranco  J 
(le  trouver  de  nombreux  adejles.  Elle  pssa  1 
alors  h  Vilerhe,  puis  à  Uoiiie,  où  ses  idées 
avaienl  rjéiiélré  et  donné  naissance  h  quel-  . 
qucs  sociétés  serrèies,  aussi  la  prophétesse  1 
y  fut-elle  d'abord  reçue  à  bras  ouverts,  mais  ' 
avant  tcnlé  un  prêche  sur  la  |>larc  Navoiie, 
elle  fut  arrêtée  et  conduite  au  château  ^aint- 
Afjge,  où  se  Irouvait  alors  le  fameux   Ca- 
gUostro,  détenu  depuis  1789.   Mais   tan*iis 
que  le  diarlatan  italien  languissait  dans  nu 
cachot,  Mlle  Lahrousse,  traitée  avec  égard, 
hal>itait  une    chambre    commode,    on    lui 
avait  même  laissé   sa  suivante.   Le  Direr-  J 
toire  demanda  son  élargissement,  mais  eé-  \ 
dant,  disaii-<?lîe,  à  un  otdre  céleste,  elle  re- 
fusa la  liberté. 

Cependant  lorsque  le>  Français  enlrèrent 
h  Home,  elle  revint  à  Paris,  où,  se  rappelant 
les  persécutions  que  lui  avaient  suscitées 
ses  [nemières  prédications,  elle  vécut  daus 
la  retraite. 

Néanmoins  elle  se  prétendait  toujours  ins- 
pirée et  assur-ait  avoir  de  fréquentes  conver- 
sations avec  les  anges.  Elle  avait  rassemblé 
autour  d'elle  le  Petit  cercle  d'amis  qui  lui 
étaient  restés  fidèles.  Parmi  eux  se  trouvait 
révoque  Pontard,  qu'elle  nomma  son  exécu- 
teur testamentaire,  et  qui  avait  publié  pen- 
dant la  captîvilé  de  la  orophétesse  le  Recueil 
des  ouvrages  de  la  CELànaK  mademoisellk 
Lahroisse. 

Elle  mourut  en  182f ,  h  l'Âge  de  soixante- 
quatorze  ans.   (L.  BoYEMUEt  0*Ai  viaxv.) 

LANGUES  (Le  don  des).  In  des  miracles 
les  plus  remarquables  qui  accctiajiagtièreni 
la  fondation  du  clirisiianisme,  €51  saïis  con- 
tredit le  don  des  langues. 

On  ne  saurait  séncusemenl  contester  la 
vérité  de  ce  fait  miracutenx,  si  on  vient  à 
considérer  que  les  apôîres  se  répandireol 


(7)  ?oy.  Corf.  TWrf.,  Uv.  vi.  Ut.  i5.  —  Cwi.iuttin,  liv*  i.  loi  i^\ 


I 


us  DES  MÎR 

Crmi  toutes  les  if^ons  |îoii  trannéos  afirès 
ïHftrt  tin  Sniivaur,  et  qulls  y  établirent 
p;  lie.  Or,  snns  doute,  les  fl|^ô- 

trt'  is  trône  classe  ou  tÏMû  rang 

iaroir  étudié  plusieurs  langues  (Luis  leur 
tnboce;  ib  Q*élaieut  pas  non  plus  d'une 
coiidîlian  à  avoir  eoiiimercé  avec  toutes  les 
litioas  et  api^ris  ainsi  par  Tusage  un  t  er- 
tiJQ  nombre  J'idiomes.  Si  on  répond  r|u1ts 
imenl  pu  coniïoîlre  du  moins  la  langue  ro- 
fuaitie,  et  que  le  liuîgoge  romain  était  eu- 
kudix  {Ar  tout  le  motulo,  il  restera  h  éla!)lir 
la  preuve  de  ce  fait.  Or,  il  sernit  l>eautoujï 
|4u5  facile  de  démontrer  le  l'ontrairc;  eu  ef- 
let»  la  Grèce  el  TAsie-Mineure  ne  perdirent 
b  leur  langue»  ce  furent  plutôt  les  Ro- 
is qui  rapprirent.  Les  grandes  eonrjul^- 
tés  dus  derniers  Iciuiis  de  la  Ué[îul>lique 
éuient  trop  récentes  encore,  nour  oue  déjt'i 
les  peufdes  soumis  eus.çeot  adofité  ridiotue 
de  leurs  vairn|ueurs,  En  outre,  le  monde  ro- 

ifl  n'était  pas  le  niouilc  entier,  el  les  mis- 
naires  de  rÉvangile  précédéreiil  dans 
L*c  grandes  contrées  les  armées  romaines;  iîs 
[larcuururent  même  des  [mys  où  elles  ne 
lie  va:  en  t  jamais  pénétrer. 

Or,  peut-on  imaginer  des  orateurs  allant 
h  raventurc  jjrôclier  dcvaiït  les  aradéuiies  et 
sur  les  places  publiques,  en  un  langage  qui 
ûe  sertit  pas  celui  de  leurs  auditeurs? 

On  objecterait  eu  vain  q^rds  ne  s\idres- 
sèfcnt  d^abord  cpi'auï  seulsjuifs,  dont  aucun 
n'ignorait  la  langue  nationale  ;  car  il  est 
nrouvé  qu'il  en  ftiCaulrenicnl,ettpiC  tes  juifs 
les  ayant  repousses  t\  peu  i>r6s  partout»  ils 
sailressèrent  aussitôt  aux  gentils.  Tuiiccoii' 
êtanter  Pauius  el  Banmbas  dixcntnt  :  Yobis 
cporteùat  primHm  loqui  terùum  Dei  :  scd 
(fuoniam  rcpelliih  ilUid,  et  inditfnos  vos  ju- 
dicaih  œternœ  tUœ^  tcce  conter timur  ad  qen- 
UM  (8),  Ce  serait  d*aiUeurs  une  supposition 
toute  gratuite  d'avancer  nue  tous  tes  juifs, 
en  quelipie  pays  quils  îiabilasseol,  con- 
DAÎssaient  la  langue  nationale  :  la  traduction 
de  la  mtile  en  langue  grecrjuc,  fïour  Tusage 
de  ccui  nui  demeuraient  en  Égyi^lc,  four- 
nirait seule  une  indicaliun,  sinon  une  preuve 
du  rimtraire.  Nous  ne  sommes  pas  de  ceux 
iittâadiipient  la  fable  rabbin  i(|ue  des  soixante- 
douze  vieillards  enfermés  ilans  soiiantc- 
doiue  cellules,  par  ordre  de  IHolémée- 
Pliiladelphe,  pour  tratïunc  en  grec  les  livres 
jttifH,  h  û  seule  lin  d*enrichir  de  cette  ira- 
dutiion  la  bibliothèque  d'Alexandrie.  Un  sa- 
vant tel  que  Phiifldelplie  devait  [iréférer  l'o- 
riginal à  la  traduction,  cl  nn  simide  amateur 
de  livres  ne  devait  i^as  prentire  lant  de  pré- 
cautions 1  our  conserver  dans  leur  intégrilé 
le*i  Itvi^s  fondamentaux  d'une  religion  qu'il 
méprisait* 

iM  langue  des  juifs  ni  celle  des  Romains 

W  Art.  xtit,  JiCi. 

(îl^  Si^tix  auioui  l'tts  qtii  crciîiapriiil,  hrrr  se- 
f|'««i  lur  :  In  nominc  uh!0  iLi^inmM:\  ejieient;  lin- 
fTJit  ïot(uei»tur  novis,  St^pcnics  u»llejïi,  ei  si  mor* 
lifor^ini  rMiitl  biberirit,  non  ct^  naci'i»ir  :  bUfHîrcC^ros 
m .  neiil,  el  licne  hattetiur»l,  iMfm\  xvi,  t7.) 

I  :  i  ^né  rutiinieiit:tUnii't>  qiu  libriU  ici  Ifi- 
djjitu  |»rur  ludxam  :  cdtc  tua  nie  ic  iiutis  semble  t^ 


n'étant  duiir  universelles,  el  les^a)  ôlreiî  s'é- 
tant  répandus  universellement  h  un  même 
signal  tiour  annoncer  partout  rÉvangile,  it 
s'ensuit  qu*ils  (lossédaient  un  moyen  lapide 
et  facile  de  communication  avec'  les  dJlfé- 
rents  pcu|)les  du  globe;  or,  il  est  imjfOiisi- 
ble  d'en  imaginer  un  autre  fjue  le  langage. 

Le  Sauveur  avait  dtl  en  |  a  liant  de  ceux 
qui  croiraient  en  lui  :  lis  i'hfissrro7ii  Ifs  dé- 
molis en  mon  nom,  ils  |>arlcront  des  langages 
nouveaux,  iis  prendront  tes  serpents  arec  ia 
nmin^  el  s^ils  boivent  quef*iHe  poison  mortel^ 
i(  ne  leur  eaiiBcra  point  de  mut:  Us  m  pose- 
ront les  mains  aux  mahides^  et  eeux-ci  seront 
qu&is{^}.  Et  c'est  bien  de  nuraculeux  |)rivi- 
Ic^^îes  quil  s'agit  dans  tout  ce  [massage,  car 
on  ne  saurait  entendre  autrement  que  d*unô 
manière  liilérale  la  ijromesse  de  guéj'ir  les 
malades  par  rim^josition  i\vs  mains,  de  pren- 
dre des  breuva:^es  mortels  sans  en  ressentir 
les  alleinlcs,  de  chasser  les  démons  en  pro- 
nonçant une  ^eute  parole.  11  faut  donc  en- 
tendre de  la  même  manière,  c'est-è-dire  h  la 
lettre,  ces  autres  liaroles  :  ils  parierofU  des 
tangues  nouvelles;  nouvelles  jiour  eux,  sans 
(loulc,  ou  bien,  en  d'autres  termes,  des  lan- 
gues qu'ils  n'auront  pas  apprises. 

Or,  voici  de  quelle  manière  celte  pro- 
messe reçut  son  accomplissement  :  «  Les 
ajJÔtres  étant  réunis  en  un  môme  lieu,  au 
jour  (le  la  Pentecôte,  il  se  fit  tout  à  coup  un 
grand  bruit  dans  Taîr,  comme  celui  d^une 
violente  tenii  été,  el  il  retentit  dans  la  mai- 
son où  se  tenait  rassemblée.  En  môme  tenif^s 
on  aperçut  quelque  chose  comme  des  flam- 
mes éparses  qui  se  posèrent  sur  chatun 
d'eux,  et  tous,  remplis  du  Sainl-Espril,  se 
mirent  h  parler  diverses  langues  »  suivant 
i|ue  le  Saml-Esprit  les  ins|ûraiL  Or,  il  se 
trouvait  à  Jérusalem,  oulre  leshaliilants,  des 
juifs  de  toutes  les  nations  de  Funivers^  qui  y 
étaient  venus  dans  une  i>ensée  religieuse. 
Une  grande  multitude  se  rassembla  donc  à 
ce  bruit,  et  tous  demeuraient  dans  T  ébahis - 
sèment,  car  chacun  les  entendait  f^irler  en 
son  i^rojire  langage.  Eli  <moil  disail-on  de 
toutes  f\ans,  ceux  qui  parlent  ains!  ne  sont- 
ils  pas  tous  rialiléens;  comment  donc  se 
fiiii-il  f|ue  nous  les  entendions,  chacun  de 
nous,  j»arlcr  dans  la  langue  qui  nous  est 
propre  :  Partîtes,  Médes,  Klaniites,  ha!)ilanis 
de  la  Mésoi«olamie,  de  la  Judée  (tO),  de  la 
Caïqiadoco,  du  Pont,  de  TAsie,  de  la  Phrv- 
gie,  de  la  Pamphylia,  de  TEgypte,  do  la 
Lybic  Cjrénéenoe;  Uouwiins  de  naissance, 
Juifs  ou  prosélytes,  Cretois  ou  Arabes,  nous 
les  entendons  réciter  en  noire  langage  les 
tncrveilles  de  Dieu  !  Tout  le  monde  élail  dans 
la  stujjeur  el  chacun  demandait  avec  admi- 
ration ce  que  cela  voulait  dire  (II). 

Ce  prodige,  au  re^te,  nUmpressionna  pas 

meilleure. 

(!  l)  Et  riiiii  coînf^lcrtMjliir  ilies  PenliTosks,  crtuit 
nnines  purilci'  iti  coJcm  loeo;  el  faclus  esl  repenla 
de  ccelti  senus,  lainiu-iin  àdvenieNlis  s^inrinis  véhé- 
ment is,  el  replcvil  loiâfii  d'«mimi  ulii  L-raiU  swk-ii- 
les.  Ktapiiaruciunt  itlisili:>pertH;e  luit;u;e  liutquain 
igiiÏ!»,  scditipjc  supra  sitig*jt«s  c*»ruti»  :  kI  n  ptt-U 
suiJl  uiimcb  Spiniii  baiiclo  el  ca'l»cruitl  loqui  variii 


19 


LAN 


DICTiONNAIRE 


IX^ 


to 


lous  les  a*^sîstnnts  de  la  même  manière,  ni 
811  lîiê me  degré,  car  tandis  que  les  uns,  au 
nombre  de  trois  mille,  se  convertirent  à  la 
|iarnle  de  Pierre  H  reçurent  le  l)a|>lOine ,  les 
niilressc  raillèrrnt  elflllrihuèrenl  h  Tivresse 
le  ztde  des  nouveaux  docteurs.  C'est  (lu'il  y 
avait  on  etlet  deut  choses  entièrement  dis- 
tinries  :  le  langa;^o  et  la  doctrine;  or,  tandis 
que  reui-c*i  étaient  allenlifs  i  la  merveille, 
«*eu\-Ià  ne  Tétaient  (|U*à  ce  qoi  leur  sem- 
bliiil  ridicule*  parce  qu'ils  ne  le  conipre- 
naicnt  (»as.  Ainsi  jugent  le»  hommes,  suivant 
leurs  dispositions  iiersonnelles,  et  non  sui- 
vant la  réalité  des  choses  ;  et  ici  il  y  avait  en 
jdus  la  grâce  elonnée  aux  uns  et  refusée  aux 
outres,  selon  Tordre  d'une  volonté  impéné- 
Irable,  mais  toujours  juste  :  Scimas  autem 
quoniam  dHigendbuît  Dcum  omniu  cooperaa- 
iur  in  bonum^  H  s  qui  âccundum  propositnm 
Tocad  snnt  saneti,  Nam  quos  ppipscivit^  et 
prœdesiinaiit  conformes  prri  imaqinis  fifii 
<rit,  ul  sit  ipse primogenifus  in  muftis  fratrî- 
hits,  Quos  autem  prœdestinarit,  hos  et  vocn- 
rit^  el  qiwM  vocatit,  hoseijustipcavit^  quos 
autem  justîficavit^  iihs  et  ûiarificavît  (12). 
11  est  des-  Pères  de  T Église  et  des  inler- 

Srètcs,  entre  autres  saint  Cy|irien,  Aralor» 
'enis-Ie-Chartreui»  qui  ont  pensé  que  les 
apôtres  ne  parlaient  en  cette  circonstance 
qu'une  seule  et  nu>me  langue,  savoir  la  lan- 
gue juive,  et  que  les  auditeurs  entendaient 
au  contraire  resonner  chacun  telle  qui  leur 
était  propre,  Cest  bien  \h.  en  elTet  la  mer- 
veille que  le  texte  paraît  indiquer,  d'autatit 
jdus  quon  y  voit  quelques  lignes  (dus  loin 
sainlPierre  prendre  la  parole<levanlceite  niul- 
Itlude composée  d'hommes  de  toute  nation,  et 
en  convertir  plusieurs  mi  lliers-Mais  quoi  quM 
en  soit  de  ce  fait  paîlir:ulier,  dans  lequel  la 
science  el  le  don  eussent  été  pour  les  audi- 
teurs et  ûon  |iour  les  apc'dres,  il  faut  conve- 
nir que  ceux-ci  eurent  réellement  le  privi- 
lège de  comurcndre  les  langues  étrangères 
et  de  les  parler,  autrement  ils  n'auraient  fiu 
établir  des  rapports  sufllsantsavec  ceux  qu'ils 
avaient  à  convertir. 

Le  même  prodige  se  renouvela  au  baptême 
ilu  centurion  Corneille;  et  il  faut  bien  qu'il 
fût  déjà  fréquent»  ou  plutôt  ordinaire  dans 
rÉgIise,car  ce  quisurprit  le  plus  ]qs  Juifs  ve- 
nus avec  Pierre^  ce  ne  fut  pas  d  entendre  les 

liiiguis,  ffrout  SpiriUis  sanrtiis  dabal  eloquî  iîlîs. 
Eraiit  aiilciii  in  Jonisalcm  haUitiinies  Ja(l;d,  vin  rc- 
Ugiosi  ex  omnî  natione  quai  sub  cœlo  e^si,  Facta 
'Aulem  liac  vô(h%  cunvenit  im»lnuitlo»  cl  ïth'iUc  crm- 
ftiHâ  csl,  qnoftiain  iitidk'hal  itiiiisi|iiisi]th.*  lin^ua  f^ua 
îllos  lrM|uentcs.  StittH'tKiiil  auléiii  ontiic^,  cl  tnira- 
hantur,  dieciiUs  :  ^on^c  ecce  oumcs  isli,  rpii  lo* 
qiiutilur,  Calitd  su  ni?  Et  quornodo  mis  authviunis 
uiiusqui&que  liijgnam  nosiram,  lu  qiia  nati  siiiiius? 
ParUii,  el  Medi,  el  iCiamiL-c,  H  qui  liabitaiil  Mrso- 
|H>u^mtain,  Jud;oiii,  cl  CapfKHbifiaiii,  rniiUyn,  et 
A«iiûm,    Pbr>'giaiii,  et    Pariiphyliain,   /Egypimn,  et 

{•artes  Liby»;,  qiKn  csl  circa'Cyn'iif^ii,  et  advenae 
tuiuaiii,  Jiiihvi  qumfup,  el  ProiHyU»  Grêles  cl  Ara- 
bes :  audtvimus  eus  loquenics  no^slris  ItNgtiis  ma- 
gtiatia  Dei.  SlllfM^banl  aulcni  oiniici,  cl  mirabaniur 
ad  invicem*   dicenk-s  *  Qitidiiarn   vult  boc  cssc? 

{ÀCt,  H.   I.) 

(U)  Hom,  vui,"i«. 


nouveaux  converti "^  parler  diverses  langues, 
niais  de  voir  que  le  Saint-Ksitrit  leur  était 
donné,  quoiqu'ils  ne  fussent  pas  de  la  na- 
tion juive  {ti). 

Il  se  renouvela  |>areillement  sous  la  main 
de  Ta[>ôlre  saint  Paul  au  baptême  des  fideîes 
d'Ephèse  pr/*eédeniment  convertis  jiar  Apol- 
lon. Paul  ieur  ayant  imposé  fes  mains,  dit 
Tauteur  du  livre  des  Actes,  te  Saint-Esprit 
se  rt^pandit  sur  eux,  et  ils  commencèrent  d 
parier  les  langues  et  à  prophétiser  (H). 

Le  même  apôlre,  dans  sa  première  lettre 
aux  Corinthiens,  compte  le  don  des  langues 
au  nomlnc  des  faveurs  ordiiiai renient  déf*ai^ 
tics  aux  tirlèhîs  par  le  Saint-Esprit,  11  Ir  met 
sur  une  môme  ligne  avec  Tafiosiolat,  Tespril 
propliétique,  la  cure  des  maladies,  Tintor- 
prétation  des  Écritures,  et  exhorte  les  liifèles 
tfui  ont  reçu  de  si  grandes  faveurs  h  ne  [loint 
se  porter  envie  les  uns  aux  autres.  Tous, 
leur  dit-il,  ne  doivent  pas  être  apOires,  il  i 
n'est  pas  nécessaire  que  tous  soient  dooB 
leurs,  que  tous  i^uérissent  les  malades,  qtm" 
fous  parlent  les  langues,  que  tous  interf^r  tè- 
tent TÉcrilure;  c'est  TEsprit  qui  distribue 
ces  dons  connue  bon  lui  semble;  pour  vous, 
gardez  votre  émulation  jiour  de  plus  nobles 
objets»  et  surpassez^vous  les  uns  les  autres 
dans  des  luttes  plus  saintes  (15). 

Et  il  falhiil  que  ces  divers  dons  fussent 
répandus  avec  une  grande  al»oîi(lance,  puis- 


(jue  TApôtre»  avant  de  quitter  le  sujcl,  crut 
devoir  en  régler,  ou  même  en  réprimer  Tu- 
sage.  Je  voudrais  Inen  ,  disait-il  a  ses  chers 
discijiles ,  que  vous  jouissiez  tous  du  don 
des  langues,  et  mieux  encore  du  don  de 
prophétie;  car  le  prophète  e5t  fiius  que 
celui  qui  parle  les  langues.  Mais  arrangez- 
vous  toutefois  de  manière  à  vous  édifier  les 
uns  les  autres,  A  quoi  bon  un  grand  nombre 
de  personnes  parleraient-elles  dans  la  même 
assemldée  des  langues  diverses,  [irincijtale- 
menl  s'il  v  a  des  auditeurs  qui  ne  com}iren- 
nent  pas?  Ce  serait  le  son  de  la  guitare,  qui 
retentit  et  n'apprend  rien.  A  la  bonoo  heure, 
s'il  y  avait  d'autres  fltïèles  qui  fussent  capa- 
bles d'interpréter  ce  qui  s'est  dit;  et  encore 
n'y  faudrait-il  pas  enqdoyer  tout  le  temps 
de  Tassenddée.  Il  suflira  que  deux,  ou  trois 
au  plus,  parlent  des  langues  étrangères  ;  en 
supjiosant  qu'il  y  ail  15  «pielqu'un  pour  in- 

(13)  El  ol»slupueruni  ex  circiimcisionc  fidèles,  qui 
vi*Tîcrant  ciim  Tctiu  :  quia  cl  in  iiatidiies  giatia 
Spiiiliis  Ram  tï  cO^isa  c^l.  Audicl^aiiL  eiiiiii  iilos  to- 
(piciites  liii^ins.  (Acî.  ^,  i5.)  J 

(li)  Elciim  impiisuisscl  îUis  manus  P.iiitus,  vc«  ■ 
tiil  Sfiirilus  sanclus  Kupcr  cas»  el  kniucbaiilur  Lu-  ■ 
guis,  ci  propUetabaiiL  {Acr,  xï\,  6J 

(  1 5)  E L  t|  ir 0 âd a  ri I  4p i i il etii  \\ i  »s  1 1  i  l  Di^ ir «%  î n  Et  clcsîa  : 
priiuiim  aposlnlos,  secundo  pri>plicus,  icilio  i\ù- 
ctc»res,  deiiule  virtuics,  exiride  gralias  eui  aliwiUïn, 
opiUilâlioiH'S,  fïiiberiialioEius,  geiiera  lingii.iryni,  iri- 
tLTprclàlîimi's  sermoiiuiiL  Nuiiiptid  (ïiinie^  AposloU? 
runiqiiul  uiiuioh  Propïioln'?  uiinquid  iiuiucs  iloila- 
rci»?  NuuijuiJ  oiuiiCH  vitiules?  lumqmi]  oniifi's  gra* 
li;uii  babcnt  curalioituiik?  iiyitipiiil  oitines  liii^uîïi 
Imiuurilur?  lïUiiqiiH!  om nés  itilci  prêta i*Uir?  yEmii* 
biTiini  ûiuem  cbaristnalG  ineïiura.  El  adbiic  eïLCct- 
îeuliûieiii  viaiii  vAns  ilcmiïnstro*  (/  Cer.  xn^  28.) 


LXl 


F 

^urpréter  leurs  jaroles;  autrorueiit   qu'ils 

^^prileni   le   silcnri».    De   mûmc     que  deux 

^  m  trois  prophètes  ou  \y\us  parlent  devant 

ra^'emhlée  ;  et  ici  du  moins,  il  y  nura  de 

Tt'  'I  pour  tout  le  inonde,  puisque 

p       l(iu  rendront  sans  explication. 

■       Ain»!  dit  TAi^ôtre  ,  et  tel  est  en  abrégé  le 

F    «ijct  «lu  XIV*  tUapitrc  de  la  t*  EpUre  anx 

Cmntkiemâ, 

ICe  passi^ge,  érrit  sons  aucune  pr^^tenlioa 
el  sans  aucune  nréoreupalion  de  Tavenir, 
cofilirme  nierveineusernent  le  récit  du  livre 
(Jc5  Acir$,  écrit  en  vue  de  !a  fioslérité.  Ici, 
c'e^t  le  fait  saisi  au  passage,  buriné  [Mîur 
ainsi  dire,  et  exposé  aux  veux  de  ceux  qui 
y  [irennent  part  :  \o\\h  ce  que  vous  étcSi 
Içar  dit-on  t\ans  une  leltre  confuJcnlieile, 
lotts  reconnaissez-voub?  Or»  si  cette  lelLrc 
jNinptent  jusqu'à  nous,  fpie  pourra-t-onolgec- 
U?r  à  %ingt  siècles  d'intervalle?  Et  si  on 
iposc  que  Thistorien  s'est  pnq»os6 de Ironi- 
_^  la  poftlérné,  on  ne  sujiposera  pas  du 
noins  que  le  maître  a  voulu  tromper  ses 
disciples,  en  leur  patlnnl  de  faits  et  ifusa- 
ge$  qui  leur  étaient  propres* 

Aupaintilefueexclusifderiiisloire,  lln'cst 
donc  rien  de  niieui  démontré,  rien  de  plus 
inattaquable  que  le  miracle  dont  nous  nous 
occujwjns.  Une  démonstration  de  géométrie 
îrenqïiMte  pas  avec  soi  une  évidence  fîïus  ma- 
jeure ou  plus  conjplète.  A  nioins  toutefois 
«iu'on  ne  rejette  en  même  temps  ei  le  livre  des 
Àcies  el  celui  des  EpUres,  Mais  alors,  de 
quelle  manière  ex  (il  iquera-l-on  l'exisicncc  du 
ctiri^iianisuie?  Comment  concevoir  rédifiee, 
en  faisant  abstraction  *ieses  fondations? 

LAZAKK  (Sa  résurrection],  La  résurrec- 
Unade  Lazare  est  de  tous  les  miracles  do 
léSQS-Clirist  le  [dus  graml,  et  celui  qui  dé- 
montre  de  la  manière  la  |ifus  frappante,  la 
miuion  Pt  la  dhiniiétiQ  rUoramc-Dieu. 

Laissons  parler  l'auteur  sacré  ^qui  la 
ri[»|N>rle  : 

i(  jf  arai/  un  homme  mahide,  noînmé  La- 
ttifff  r/îit  était  tlti  bourg  de  Btlhanie,  où 
demeurtiienl  Mnrit  et  Marfhemstrur,  {MurU 
étuit  C€Ue  fjui  répandit  sur  les  piedê  du  Sci- 
gntktr  un  parfum,  queite  cs^u^a  emuiic  avec 
M  fhcrelure  :  et  Lazare  qui  était  mafadp,  était 
êém  frrr€,)  Or  tes  deux  i^fenn  envoi/frent  dire 
à  Jf*H$  :  Seigneur,  celui  fpie  vous  aimez  est 
mntadt^  ce  que  Jésus  aijant  entendu,  il  dît  : 
—  Cette  mahdie  ne  va  pus  à  (a  înorl  :  mais 
eUt  est  pour  la  gloire  de  Dieu,  afin  (ptete  Fils 
de  Ùieu  en  soit  glorifié.  Or  Jésunaiaiatt  Mar- 
the et  Marif  sa  sœm\  ainsi  que  Lazare.  Mais 
torsquit  eut  appris  que  celui-ci  était  malade^ 
it  demeura  deux  jours  au  même  ^j>w,  aprrs 
lesquels  il  dit  à  ses  disciples  :  —  Retournons 
in  Juéét.  Ses  disciples  lui  répondiretit  :  — 
iÊnitre^  il  tj  a  si  peu  de  îempn  que  tes  Juifs 
roulairftt  ^ous  lapider,  et  vous  retournez  ctiez 
eux!  J/$u$  repartit  :  —  N'y  n-i-îl pas  douze 
heuresdans  le  jour?  Celui  qui  marche  durant 
h  jour  ne  $e  heurte  point,  parce  quii  voit  la 
lumière  de  ce  monde.  Mais  cetui  qui  marche 
Im  iiitîr»  se  heurte,  parce  quil  na  point  de 
(nmirre.  Après  leur  avoir  dit    ces  paroletf 


DES  MIUACLES. 


i7  ajouta  :  Notre  ami  Lazare  dort  ;  mais  je  tais 
le  faire  sortir  du  sommeil.  Ses  disciples  lui 
répondirent  :  —  Seigneur,  sit  dort^  it  gué- 
rira.  Mais  Jésus  entendait  parler  de  ta  mort^ 
au  tfCH  {[H  ils  croyaient  quil  pariait  d'un 
sommeil  ordinaire,  Jésus  leur  dit  alors 
ouvertement  :  —  Lazare  est  mort^je  suis  bien 
aine  à  cause  de  vous  de  n  avoir  pas  été  là,  afin 
que  vous  croyiez.  Mais  allons  u  lui.  Sur  ceht^ 
Thomus^surnotfimé  Didymt,  dit  à  ses  condis- 
ciples :  —  Alîon.*-y  nous  aussi,  afin  de  mourir 
avec  lui.  Quand  Jésus  arriva^  H  y  avait  déjà 
quatre  jours  que  Lazare  était  dans  le  tombeau, 
Béihanie  n  étant  éloignée  de  Jérusalem  que 
d'environ  quinze  stades^  un  certain  notnbre 
de  personnes  éluient  venues  visiter  Marthe 
et  Marie  y  pour  les  consoler  de  ta  mort  de 
leur  frère.  Or  Marthe  ayant  appris  que  Jésus 
venait,  elle  alla  au-devant  de  lui,  tandis  que 
Mûrir  demeura  à  la  maison.  Marthe  dit 
aussitôt  à  Jésus  :  —  Seigneur,  si  vous  avies 
été  ici,  'mon  frère  ne  strait  pas  mort  ;  cepen- 
dant je  n'ignore  pus  que  ÎHea  vous  accordera 
tout  ce  que  vous  lui  demanderez.  Jésus  lui 
répondit  :  Votre  frère  ressuscitera.  Mmrthe 
reprit  :  Je  sais  quil  ressurcilrra  à  la  résur- 
rection du  dernier  jour.  —  Jesuis^  répartit 
Jésus ^  la  résurreelion  et  la  vie.  Celui  qui  croit 
en  wîoi",  rîrra,  tors  même  quil  serait  mort. 
Quiconque  vit  et  ci'oit  en  mot,  ne  mourra 
jamais.  Croyez-vous  cela?  Elle  répondit  :  — 
Oui,  Seigneur,  je  crois  que  vous  êtes  te  Christ^ 
te  Fils  (lu  Dieu  rivant j  qui  éies  venu  dans  ce 
monde.  Ayant  dit  ces  paroles,  elle  s'en  alla  et 
appela  secrètement  J/fin>,  sa  swur.  Le  Mai* 
tre  est  W,  dii-ette;  il  vous  demande,  A  ces 
mots,  Marie  se  leva  vivement  et  alla  au-devant 
de  luit  car  Jésus  n  était  pas  encore  entré  dan$ 
le  bourg  y  et  se  trouvait  au  lieu  même  où  Mar- 
tlie  l'avait  re^icontré.  Alors  les  Juifs  qui 
étaient  avec  elle  dans  la  maison  pour  ta  con^ 
soler^  voyant  Marie  se  lever  si  prompiement 
et  sortir^  la  suivirent  en  disant  :  —  Elle  va 
pleurer  an  sépulcre.  Mais  Marte  arrivée 
auprès  de  Jé^us^  ne  Veut  ms  plutôt  aper* 
çUj  qu'elle  se  jeta  ù  ses  pieds  et  lui  dit  :  — 
Se  igné  ur^  si  vous  aviez  été  ici,  mon  frère  ne 
serait  pas  mort.  Jésus  la  vayant pleurer  ainsi 
que  les  Juifs  venus  avec  elte^  frémit  en  lui- 
même,  s*atiendrit  et  s'écria  :  —  Où  favei^ 
vous  mis?  —  Seigneur^  dirent-ils^  venez  et 
voyez.  Jésus  versa  des  larmes ,  sur  quoi  les 
Juifs  dirent  entre  eux  :  —  Voyez  comme  il 
raimait  ;  mais  quelquis-^uns  ajoutèrent  :  — 
Ne  pouvait'il  donc  t  empêcher  de  mourir,  lui 
qui  a  ouvert  tes  yeux  d'un  aveugle  de  nais- 
sance? Alors  Jésus  frémissant  de  nouveau^ 
se  dirigea  vers  le  sépuUre.  tV était  une  grotte^ 
ù  rentrée  de  laquelle  on  avait  posé  une  pierre, 
Jésus  dit:  Otex  ta  pierre,  Marthe,  la  sœur  d*s 
tnort^  répondit  :  —  Seigneur^  il  sent  déjà 
mauvais,  car  il  y  a  déjà  quatre  jours  qu'il  est 
lu.  Jésus  lui  répartit  :  —  Ne  vous  ai-jt  pas 
dit  que  si  vous  croyez,  vous  verrez  ta  gloire 
de  Bien?  ils  ûierrnt  donc  la  pierre,  Ei 
Jésus  levant  tes  yeux  vers  te  ciel,  dit  :  —  JPrVf , 
je  vous  rends  grâce  de  ce  que  tous  m*aue% 
exaucé.  Pour  moi,  je  savais  bien  que  vous 
m^exauccricz  toujours  ;  mais  je  dis  ceci  pour 


î% 


LAZ 


WCTIOXNAIKE 


LAZ 


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k  ji^uph  qni  m  environne^  afin  quil  recon- 
naisse  que  cvst  vous  qui  marez  envoyé,  Phim 
tttjanl  ait  ces  mots,  il  cria  d^une  voix  for  le  : 
Lazare,  pênes  dehors!  et  à  iins(anf  r^lui  ffni 
ûrnit  été  mort,  sortit  ayani  les  picd9  et  lex 
inains  liés  de  bande$,  et  (e  visage  enveloppé 
4*im  simire,  Jésa^^  ajouta  :\Oiez  ses  liens,  et 
le  laissez  all^rr,  Vn  grand  notniire  donc  d' en- 
tre le$  Juifs  qtti  étaient  venus  tinter  Marie  et 
Marthe,  et  qui  avaient  vu  ce  que  Jcsus  venait 
de  faire ^  crurent  en  lui. 

Bornons  Ih  le  vent  de  ce  gmnd  miracle, 
et  diseiitons-lc  solirenienl,  «le  cmintc  tic 
«liniinuer  [i^r  tie  U'o[ï  Uûhh'S  raisnnncroents 
lîirwivitiïon  tjii*il  îiispire,  révidem*e  qu*il 
pi>rle  on  hii-iiiOH]c(IG;. 

J"  PïiKis  dirons  il'nliord  qu'il  démontre  la 
mhshn  divine  de  Jésu*;. 

Kne(Ti*ù  te  f»oiiviiir  d'opérer  des  fjrodigcs 
étnif  un  lies  rararières  disliiirUfs  du  Blessic, 
imrriiiés  dans  les  orfl^îes  des  f>rn|>lièle5; 
Isaïe aniiome en lormesexpr^*, qne le  Désire 
des  n^itiims  fera  des  mîrarïrs,  «  /^«Vii.iHi  fc 
profihd'te ,  viendra  (ui-méme  %^oa$  situver. 
Alors  les  yr«r  des  aveugles  verront  (e  jour^ 
et  (es  oreilles  dcf  sourde  seront  ourertrx.  Le 
hoitfnx  bondira  comme  le  ctrf^  ci  la  langue 
des  muets  sera  déliée  {11],  » 

(If»)  rr.it  anfem  mïidniu  înii^rnons  î-:i/inisr»  Hr- 
thniii:!»  <(e  cnMi'lh»  iinri.ri'l  Murdt^r  sorfuis  «'jcis. 
(^1»ri:i  aiiteii*  crrtl,  qii;r  nnxii  DniiMiiiim  unf^iiciirii  et 
r\icmt  peiles  rii«?  rnpillîssuis  :  ciiijus  rnvirrLrv/aiKs 
•{ilini»»Htir.)Misprtinl  cr^ri  s>f>riircs  ejiis  ittl  eiim,  di' 

anicin  Je^(t!^  ili^til  eis  :  ttifirriiîl:r^  li:er  iinu  est  nJ 
nn>rlfiiï,sr*l  pro  j^ltni.i  0**i»uf  fîlf»ri(îceïin  Kiïiiis  I>ci 
fHTo:tni.  niltgt'ti.'il  anfrm it^siis  >l;*rl1»:iru,ol  sororem 
ejns  M;tTi«in(,  ri  La/*iniiii,  tt  ergo  :H*divit  f^ïb  iii- 
fînn:i)»:rltTi%  Iikk^  ijtjî«li'm  ni;iirsii  in  l'udeni  Uwn  iliift- 
hiis  ilr(^l»ii!<.  iX'hiilo  posl  hivc  divil  dîscîpirlis  sihh  : 
K;»miis  f«  Jinlii'rrni  ii»Tum,  PitMiïl  tn  tlisL'ipidi  : 
AntiUi,  HUiii"  ipLTn'iKiHl  l<vJiid;i?i  hpith*r»',  el  île- 
riiiit  Viidh  \\Uu  T  HrsfiÈimlil  Josirs  :  Nonue  diïcxlcdni 
«iirt  lior.»'  iim'f  Si  ipits  amlmiavml  m  die,  non  of- 
Rcnrirr,  quîi  îiiccni  liiijiis  iHiiittti  v'u\ci  i  si  aiiiem 
amhnUvinil  in  norli%  oflniiîrl»  fpiîa  htx  non  est  iii 
lîo,  H;rc  aîr,  €t  posi  Ii;fc  dixîr  eh  :  Lir.niiis  aiuk'iis 
imsler  Hwrmîl  :  sct\  vadrmi  a  soiium;  fwiloiricnni. 
t^ixcniirl  vr^n  *l\:^l\\M  4»]iis  :  l^amitic,  si  «tormil, 
siijvus  nii.  lHitet.tt  »ulem3i^siis  de  iii«>ru;  c}»s  :  illî 
antetii  pitiarveiijniijiHa  ilt> dtHinttiauc s^m^nî  tliccfLi, 
Tiittc  erj^i  icsits  ûha  eis  maiiîk'sic  :  1.û7..ii  us  mm- 
mis  csl  :  cl  gauilrr»  propïer  vos,  iil  crtHUilis»  qiw- 
ttiaiii  iiOM  cnuii  iîii,  sed  raiiius  ud  eni*i.  HKil  €rj;o 
Tliom.is»  f\\u  diciuti"  Dldynios,  ad  cuidiscipiilos  r 
Kariius  et  no«,  ul  inorintûur  com  co.  Vcnîl  iraquc 
Jcsifs  :  cl  iavoiiil  rtim  fiiiatdor  «lies  jarii  ju  riioïHi" 
mcnto  hrtlM'iik'rii.  (Krîil  aiUr»u  Bethnina  jiula  Jero- 
iinlvmam  (piasi  Madiîs  qiiindi'cini.)  Mnlli  nuleui  ex 
Juda.'is  veiicraiil  .id  MaiiliLim  el  Mariom,  ui  i  onso- 
ktrciitor  U3S  de  fiairÉ^  siio.  Murtlu  cr^o  ul  atidivrl 
ipdïi  iesttS  venil,  oiTiii  i  il  itli  :  Maria  auitîm  duiiii 
ftcik'baL  llîxii  cr^o  Marilia  nd  Jesuin  :  Dniiviuo,  si 
fuisses  liic,  frater  meus  mm  fiiisset  uiortuns  :  î»ed 
et  lin  il  c  sein^  r|uia  quieeuinpio  p(>iM>^enis  a  Ueo, 
«Iiibil  lilii  jAon^i.  Ih'tit  illi  Jes^ns  :  Hesnrî^cl  fral^^r 
tiitiH.  lUfil  ri  Mariria  :  Seio  quia  lesiiri^el  in  rt'sur- 
rc4  ti«)iit!  in  iKnigsiino  die,  Di\il  ci  le&tis  :  Ego  MJiti 
resurrccUï^  ci  vrla  ;  qui  crcflit  iii  nH\  oiiam  ssi  mor- 
itHi*  ftteril,  fivcl  :  el  imuis  qui  vivii  el  creJil  in 
ilM*.  iiei.  miH'i^-tur  iii  .lueinum,  Crcdis  Une?  Aii  illi  : 
Vuquc,  [*u«rtuc,  ego  crcdiJi  «juia  Ui  es  Chi  iblus  l'i 


Or,  on  sait  que  les 'miracles  se  sont,  yonr 
ainsi  parler,  muUiidies  sous  l-i  main  de 
Jdsu.s  de  Nazcirclh,  et  que  tout  dans  la  nature 
a  reconnu  son  pouvoir.  Il  a  rendu  la  vue 
aux  aveugles,  Tunie  aux  sourds,  la  parulo 
aux  muets;  il  a  redressé  \2s  boiteuï,  friU 
niareber  les  paralytiques,  nuéri  les  lépreui, 
cteïiassé  Icstlémons  du  cor[Ks  des  possédés. 
Aux  noces  de  Cnna,  il  rlmngo  Tenu  en  y\n^ 
iJ  nourrit  dans  le  désert  cina  mille  hommes 
aven  quelques  j^ains  et  quelques  poissons,  M 
molli [diés  de  telle  sorte,  qu*aprcs  le  reftas  ^ 
il  reste  douze  corl>eilles  renqdies  de  nior- 
ceanx  superflus.  Il  marche  sur  la  mer. 
Deux  fois  déjà  la  mort  avait  obéi  à  sa  voix. 
)f  aTait  ressuseilé  le  fiîle  de  Jaire,  em-ore 
sur  le  lit  mortuaire,  et  rendu  à  la  veuve  de 
Koïui  le  fils  uniqne  qu'elle  accompaj^ail 
avee  larmes  au  lomlieau. 

Mais  sMl  était  resté  quelque  prise  au  srep  • 
tieisme  ilons  ces  deux  derniers  exemples» 
sous  [>réte^te  que  les  |>rélendus  morts  pou- 
Viiient  liieii  n*èlre  qu'en  léthargie,  ici  il  nV 
a  rien  à  objecter,  Laznre  était  depuis  quatre 
jours  dans  le  toml>eau.  Tons,  h  Béthanie, 
savent  ou  peuvent  savoir  révénemciit.  La 
nouvelle  en  est  arrivée  jusqu'à  Jéru>aleuï, 
et  jdusieurâ  Juifs  sont  aUes  consoler  les 

Vn\%  !>*'»  vivi.  qui  iti  lirine  mitndiiiii  vpnisii,  El  rum 
h:ï*e  dixisM'l,  aluif,  el  vnenvii  Maiîaru  sorcM'em  suaui 
silentio,  dîceus  :  Mn;;iîilcr  ailesr»  cl  Yoral  U\  Il  la  ut 
audjvil,  surfil  ciU),  et  veiiil  ail  eu  m  :  iionduni  r*uini 
V  eue  rat  .les  us  in  eastelhiui  :  setl  eral  adliue  in  illo 
îiKu,  iiUi  fTiTinreral  ci  Mnrdin.  Jiuhei  rrgn,  qui 
ennu  eu  m  ea  îu  douin,  et  c(msolal»aunir  eam,  eun» 
vîdissrni  Marfani  quia  eilu  stnTe\îi  eiexiit»  secuti 
su  ut  enui«  dteeuies  :  Quia  vadit  ad  munumenlurn, 
ut  pUircl  itit.  Maria  erp>,  eu  in  veui^scl  uïji  erar  Jé- 
sus, vidCMS  inim,  irreidit  ntl  pedes  cjus>  H  diei^t  ei  : 
DouMue,  si  fuisses  liie,  uoii  cssit  mnrtuus  trat^r 
meus.  Jésus  erj;o,  lit  vidit  eau»  ploranleui,  el  Ju- 
da*os,  rpii  veiUM'aiil  eiiru  ea,  îdorautt  s,  iufrcmiiit 
spirilu,  et  liirliavil  seipsunii  cl  dt\it  :  Vh\  potuistis 
etiiu?  Iiicnnl  ci  :  lH>mtue»  veui,  el  vide.  Kl  lacry- 
mal us  esl  Je  s  II  s,  Dixeruiit  ergii  Jtiilx'i  :  tece  quô- 
uuhIi»  amahal  eiini.  Quidam  âinti;in  ù%  \pfih  dt\c- 
mut  :  Nnu  polerai  tiic,  qui  aperuil  neuUïs  e^ecîualî, 
facereut  liic  lum  niererelur?  Jésus  gv^o  rui^uui  fro  M 
meus  iu  seiuelipso,  veuil  ad  uiuniiTueuiuni  ;  eral  1 
autem  spelunea,  el  lapis  superposiius  eral  et.  Ait 
Jésus  :  TulliU:  lapideui.  L>icil  eî  Mardi  a,  s(>ri>r  ejirs 
qui  nu>rluu&  fueral  ;  Dr>miue,jani  fϕel,  qiiatridua- 
iiusesl  eiuui.  Dicil  ci  Jésus  :  Nuuriedi\i  tilii^quo- 
niant  si  ercilttleiis,  viileljis  gïotiaiw  heiî  Tideriml 
e» go  tapidcni  :  Jésus  smtem  elevàiis  sursum  oculis^ 
di^it  :  Faier^  grulias  ngo  tibi  quouiaii]  audisli  me, 
Kfo  aiïtcni  seiclumi  quia  semper  nie  audis,  sed  pro- 
pter  popu1um,«pii  circumslal,  di\i  :  ut  creoaul  quia 
lii  ine  niisisli.  lliec  eum  dixtsset,  vociî  magna  cla- 
mavji  :  La /are,  veiii  foras.  ICi  slaiïiu  prmliîtqui  Tue- 
rai ujoituus,  liyatus  pedes  el  luaniis  is^slitis,  cl  fa- 
ciès illiiis  sudarioerat  ligala.  Dixil  eis  Jésus  :  S*d- 
viteeuni»  et  sliiile  abire.  Mulfî  crgn  r!i  Judipis^  qui 
leucianl  ad  Mariaiu  el  Martham,  el  vidorani  qua: 
fceit  Jisus,  crediderimt  iu  eum*  (Joun,  xi,  1-45.) 

(I7|  l>ieil<*  |iusilbHimis  :  Corluflauiiui,  el  urdilt: 
l'Uiere  :  eece  Ueus  vestirr  ullioneiu  adtïuret  reiri- 
Luliouis  :  Dcas  ipsu  véniel,  el  Sidv;ilut  vos*  Tuuc 
aprtieulur  oeuli  c^ccoruiu,  et  aurcs  suidoj  uui  pate^ 
Ijtinl.  Tuuc  Sîdiet  sieul  ecrvus  claiulus,  ctapeita 
crîl  liujîua  muUiruui  :  nnia  seiss:e  si;ul  in  deserto 
aqii;ie,  el  toriialib  in  seliludine.  (fsc   xxxv,  i.J 


LAZ 


DES  MIRACLES. 


LAZ 


20 


pur^  fhi  défunt.  Or,  H/iillic  aynut  appris     étiiit  un  ilos  convives. Une  muU'Ui  !e<le  Juifs 


que  Jésus  Tient,  court  h  sa  rcncrmlre,  et 
ïouiIk*  h  ses  (lieds  :  Seigneur,  lui  i]it-*'lle,  si 
roiis  ntiez  été  ici  y  mon  frère  ne  serait  pas 
utorr  Maiê  je  soi»  que  présentement  tnétne 
Dirtt  T^tt$  accordera  tant  ce  que  vous  lui 
dr  :,  N'était-ce  pas  cJire  :  Scij^uour, 

jn  ^  :  <ic  ressusciter  mon  frère  ?  Jésus 
réj^oud  :  votre  frère  ressuariirra. 

Marthe  iusisle  :  Je  saislnrn.tlïi-vMe,  quil 
msuscilera  au  temps  de  la  résurrection,  ait 
iernUr  jour.  Alors  le  Sauveur  énonce  rù 
qu*ji  est  :  Je  snis^  dit-il,  ia  résurrection  et  la 
rir\  eotume  s'il  eût  dit  :  c'est  moi  qui  res- 
sEitscilc  et  qui  doune  la  vie.  Quelle  lémérilé 
de  ii  arroi;er  un  f  ouvoir  si  grand,  s1l  n'est 
ims  ren%o.vé  de  Dieu  î  disons  plutôt  qnelle 
folie  de  se  dire  la  résurrection  et  (a  rir,  s'il 
n'eiit  \ins  Dieu.  Mais  il  }>ar!e  selon  la  vérité» 
cl  révénement  va  jusldier  ses  divines  pci- 
roïe^i.  il  rencliéril  encore»  alin  d*éclairer  la 
foi  de  Marthe  :  Celui  nui  croit  en  moi,  quand 
même  il  Mcraii  morfy  vivra:  et  qitironfpte  vit 
€(  croit  €n  tnoi^  ne  mourra  jamais  ;  croyez- 
tùHi  tria  T  Oui^  Seifjneur,  ré[)ond  Maiilje, 
je  trais  queutons  êtes  te  Christ,  f'ifs  du  Dtca 
tirant^  gui  êtes  venu  dans  ce  montie.  Profes- 
sion de  foi  pareille  h  celle  de  Pierre»  et  qui 
contient  dans  son  laj  ouismelou!  le  symbole 
(fu  chrétien. 

Cepen<lanl  Marie  vient  à  son  tour  adres- 
ser au  Sauveur  la  même  prière  :  Seigneur, 
lui  dît-eîl'^,  si  vous  aviez  été  ici,  monfrêrc 
ne  serait  pas  mort.  Témoin  des  larmes  de 
Marie  et  de  celles  des  Juifs,  Jésus  frémit 
et  se  trouble.  Il  deniando  :  où  ravcz-vons 
mis?  Seiqneur^  dirent-ils,  venez  ri  voyez. 
Alors  Jésus  pleure,  sanctifiant  ainsi  les  larmes 
des  hommes,  et  se  montrant  homme  luî- 
luème,  revêtu  de  toute  notre  faiblesse  à 
Li   réserve  du  péché. 

De  là»  il  va  au  séjiulcre,  commande  qu'on 
fûlève  la  pierre.  Seiqneur,  s'écrie  Marthe, 
k  mori  sent  déjà  mauvais,  car  ii  est  la  de- 
puis quatre  jours.  Celte  olservaiîon  si  naïve, 
mais  si  naturelle,  révèle  une  mort  incontes- 
tahie,  Nevousai-je  pas  dit^  repart  le  Sau- 
veur, que  si  vous  croyez,  vous  verrez  la 
ffhire  ae  Dieu  T  Levant  ensuite  les  yeux  au 
cicU  il  fait  une  prière  à  son  Père,  et  loi 
rend  ^rilce,  afin  de  faire  f*nnn«iître  au  peu- 
ple qu*il  agît  [iar  la  [luissancc  de  Dieu, 
H  que  c'est  Dieu  qui  l'envoiu.  Sa  prière 
fiftîO,  il  crie  h  liante  voix  :  Lazare  sortez!  et 
à  fituiant  le  mort  apparaît  ayant  les  pieds 
il  les  mains  liés  de  bandelettes^  et  le  visage 
enreloppé  dun  suaire,  Jésus  commande  au 
mort  comme  s'il  eftt  été  vivant»  et  le  mort, 
qui  ne  Tétait  déjà  plus,  s*em|iresse  d'obéir. 
Or,  cette  résurrection  n*csl  |ioint  appa- 
ronle  seuletncnt  ou  iiassagèrc,  car  six  jours 
ivant  la  Pâque»  Jésus  at:cepta  un  repas  dans 
lu  maison  de  Mail  lie  et  de  Marie»  et  Laztire 


f!"'  V  r;irt,  îsiÎE  sur  le  1'  chapitre,  l  I", 

Cul  *  ei  804. 

I  ui  Jésus  f\\]h  cjecnmnt  ctim  furits  :  et 

cil  -K  eu  m,  ilixii  ci  :  Tu  crcdis  iu  t'iliuni 

Dii    ...  -4  .ii'iil  aie,  €1  difcil  :  Qmîs  est»  tlouiiitc,  ut 


y  vinrent,  non-seulcmcnt  pour  Jésus,  mais 
aussi  jiour  voirie  ressuscilé.  Et  les  princes 
des  prèires  résolurent  défaire  mourir  Lazare 
une  seconde  fois,  [larce  qu'il  était  cause  que 
plusietirs  abandonnaient  la  Synagogue  [*our 
croire  en  Jésus-Cbrist. 

Le  miracle  est  donc  incontestable,  ou  plu- 
tôt entièrement  coos!até  pour  tout  le  monde, 
amis  ou  ennemis.  Jésus  est  donc  visible- 
ment l'envoyé  de  Dieu,  le  Messie»  connue 
lui-même  le  déclara  h  la  samaritaine  et  aux 
Juifs qni  rintcrrogeaienl. 

2"  Ce  miracle  prouve  en  mfime  temps  la 
divinité  do  Jésus-Christ. 

En  clfet,  nous  lisons  dans  le  pro|îhète 
Isaïo  que  le  Messie  sera  Dieu.  Une  vierge^ 
dit-il»  concevra  et  elle  enfantera  un  fils  qui 
sera  a  pu  e  t  é  Em  m  a  n  ttel,  o  u  B  ic  u  avec  no  a  s, 
PIu^  lom,  il  ilérrit  ses  qualités  (18) 

«  Un  ]îeLit  enfant  nous  est  né,etun  filsnousd 
élé  donné...  11  sera  appelé  Admirable,  Con- 
seiller, Dieu»  Fort,  le  Père  du  siècle  à  ve- 
nir, Prince  de  la  [laix.  » 

David  l'avait  aussi  a|>pclé  Dieu,  au  psaume 
XLIV,  que  presque  tous  les  rabbins  enten- 
dent du  Messie,  etfjui  ne  peut  convenir  qu'à 
lui  :  «  \'otre  trône,  û  Dieu,  subsistera  dans 
les  sièiles  des  sièrles,  et  le  sceptre  de  Té- 
quilé  est  le  sceptre  de  votre  empire. 

Aillenr>,  David  ai>pellc  le  Messie  *ott  ^*t- 
gneur,  Jéhmah.  «  Le  Seigneur  a  dit  à  mon 
seigfienr,  Asseyez -vous  à  ma  droite»  jusqu'à 
ce  que  j'aie  réduit  vos  ennemis  à  vous  servir 
tîe  marcbc-pred  ((is,  CÎX.)  &  C'est  Dieu  le 
Père  qui  tient  ce  langage  h  son  Fils  ;  et  plus 
bas  :  «  Je  vous  ai  engendré  dans  mon  sein 
avant  Taurorê  {Ibidem J)  »  Expressions  qui 
sit^nitlent  liltéralement  que  le  ]Messic  sera 
Fiis  de  Dieu,  non  par  création  ni  ]»ar  adop- 
tion ,  mais  I  ar  nature;  en  sorte  (}u  il 
réunira  en  sa  jîersonnc  riinmanité  et  la  di- 
vinité; en  d^auîres  ïcrmes,  qu'il  sera  Dieu 
et  hum  me  tout  ensendde. 

Or,  Jé.-us  a  déi  laré  ouvertement  et  h  di- 
verses reijriscs»  qu'il  était  Dieu. 

Croyez  vi)us  au  Fils  de  Dieu,  dit-il  à  l'a- 
ve ugle- né,  qui  lui  avait  reniJo  témoignage 
devant  les  jiliarisiens  après  sa  gnérison, 
(Adui-ci  répondit:  Quel  esl-ll,  Seigneur,  afin 
auf  je  crotf  en  lui  f  Jésus  lui  dit  :  Vous 
le  voijez^  et  c\'St  celui-là  même  qui  vous  parle. 
Alors  il  répartit  :  Je  crois^  Seigneur;  et  se 
prosternant,  il  adora  (19). 

Peu  après  nous  voyons  le  Sauveur  s'ex- 
pliquer |dus  clairemeol,  s'il  est  possible, 
devant  les  Juifs.  Je  5/u*,  dit-il,  fe  bon  pas- 
teur^ Je  amnais  mes  brebis,  et  mes  brebis  me 
connuisae ni ^  comme  mon  Fcre  me  commît^  et 
comme  je  connais  mon  Père,  et  je  donne  ma  vie 
pour  mes  brebis.  J'ai  encore  a  autres  brebis 

?'ui  ne  sont  pas  de  ce  berçait:  il  faut  que  je 
vs  amvnc  :  elles  tnlendront    ma  voix  ;  et  il 

cml:irïi  in  ciim?  Eldixil  ci  Jcsiis  :  Ki  vidisli  mm, 
cl  riiii  l(ij|iiitur  iccuni,  ipseest,  At  ille  nM  i  Ci'cdf>, 
Ooinin*'.  Va  i^rocidctis    adt^ravil  eum.  (Joan,    is., 


17 


LAZ 


DICTlONN.vmE 


LAZ 


ntjGura  (junn  troupeau  cl  <jnun  paaieur, 
Mon  Père  m'aime,  parce  ifue  jf^  d<inne  ma  vie 
pour  la  reprendre  de  nouveau.  Prrsomu' ne 
mêla  ravit  ^  mais  cest  de  moi-même  que  je  ta 
laisse  :  fai  k  pouvoir  de  fa  /amer»  et  fai  le 
pouvoir  de  la  reprendre:  parce  que  (elle  est  la 
valante  de  mon  Père  (2Q). 

Ce  tU^fours  ayant  eansé  de  la  division 
erilre  los  Juifs,  [ihisienrs  lui  ilirerïl  :  Si  vous 
êtes  le  Christ,  difes-le  nous  ouvertement,  Jé- 
sus ré|>oodit  :  Je  vous  le  dis,  et  vous  ne  me 
croyez  point.  Les  œuvres  que  je  fuis  rendent 
têmoiijnaqe  de  moi.  Mais  vous  ne  me  croyez 
pus,  parce  que  vous  ti*àes  pas  de  mes  brebis. 
Mes  brebis  entendent  ma  voix  :  Je  les  con- 
naiSf  et  elles  me  suivent.  Je  leur  donne  fa  vie 
éternelle^  et  personne  ne  les  ravira  de  ma 
tnain.  Ce  que  mon  Père  m'a  donné  est  au-des- 
sus de  tout^  car  personne  ne  peut  ravir  ce  qui 
est  entre  les  mains  de  mon  Père,  Or  mon 
Père  et  moi  nous  sommes  une  même  chose  (2Î), 
Par  conséciuent  une  nit^'me  e^ssent-e,  une 
même  divinité ,  ou,  en  d'aulres  termes,  on 
mèniù  Dieu. 

Les  Juifs  comprirent  si  Inen  le  sens  et  la 
l>ortée  de  tes    f>aroles,   qu'ils   (irirenl  des 

1>ierres  pour  le  k|iidor,  .sous  j^réteïte  qyll 
dasphémait.  Mais  Jésus  leur  dit  :  J'ai  faii 
pfusirnrs  bonnes  œuvres  en  votre  présence 
par  la  puissance  de  mon  Père  :  pour  laquelle 
de  ces  œuvres  me  lapidez-vous?  Les  Juifs  ré- 
pondirent :  Ce  n'est  point  pourattrune  bonne 
œuvre  que  nous  vous  lapidons:  mais  à  cause 
de  voire  blasphème,  et  parce  quêtant  homme, 
Vùus  vous  faites  Dieu,  Comment  osez-vous 
dire,  repartit  Jésus,  que  celui  que  le  Père  a 
êanctifié  (^22)  et  quH  a  envoyé  dans  te  monde, 
blasphème^  parce  qui!  a  dit  :  Je  suis  le  Fils 
de  Dieu?  Si  je  ne  fais  pas  les  œuvres  de  tnon 
Pêre^  ne  me  croyez  pas.  Mais  si  je  les  fais,  et 
ni  vous  ne  vonfez  pas  croire  à  mes  paroles^ 
croyez  à  mes  œuvres ,  et  par  elfes  vous  me 
connaîtrez^   et   vous  comprendrez  que  mon 

($(î)  Ejîosiim  paslm-  bonus  :  vi  cogiiosro  moas,  ri 
€ogrtti!ii:iri)l  nii^  mca;»  Sifiil  iiovtl  me  PatiT,  l'i  e^o 
a^uosco  Palivin  :  t*t  nnriiiairi  ihcïïiii  poim  pm  o\i- 
biis  iju'is*  lil  ali.is  ovcs  habi'iii  f]ii:i*  non  b*int  c\  Une 
«vili  :  cl  titns  nimrlet  mi*  aililiit(»iv,  el  vocerii  iiioam 
aiiHt»4!iil,  vi  lii»t  II  (in  m  ox'ûe,  el  un  us  pnslor,  Pmpler- 
Cîi  me  «liligît  Palcr  i)Uia  o;^o  pniH»  :)iiiumm  nieain, 
ul  item  m  su  main  rani*  Ni'irio  loliit  cam  a  me  :  sed 
i'\^o  pono  ram  a  mpipso,el  palrslalrm  ïialn^î  pr^noir- 
di  i^am  :  cl  p«leslaU*ni  Ii;i1m*(>  iieiiim  sumcmli  eam  : 
Hoc  luaiidaium  acccin  a  Faire  lueo.  (Joun.  \,  il- 
18.) 

(il)  Circumiledcnint  crgo  emn  Jiulri,  fl  dicc- 
banl  ci  :  Qiicni*>qiic  anîmam  rm^Uant  itdltt?  si  lu  es 
CtirÎ5lU8,  die  iiobis  palam.  Ik'spomtil  eis  Jir^us  : 
Lotpior  vcdMs,  ri  non  cicdilis,  opora  (|u;l'  Ci^o  facîo 
iu  noitiiiie  I^atris  moi,  Uivc  tesiimoiiium  pcrUiloiit 
«te  me  !  scil  vos  non  crédit is,  rjuia  ncni  eslis  ex  ovi- 
bus  mois.  Oses  iiio^t  vuceii»  iiieain  andiunl  :  eL  t*t;o 
€c»gm»sco  eus»  et  SCfpiunlui'  me  :  el  e^o  vilam  a'irr- 
nain  du  ei$  :  el  mm  pr^rihinil  iu  atmiium,  el  (iimi 
rapicleas  (pnmpiaiii  de  mauu  mea.Paler  meus  quod 
dedil  milii,  majus  oriiiiibiis  esl  :  el  itemo  pfitesl  i a- 
pcre  de  iiiatiu  rairis  riicî.  £go  cl  Pîticr  uiiuiii  su- 
mus.  {Joan,  %,±\-'A\,) 

<42)  ï>  une  saiietillration  sulislnnlielle,  qui  esl  la 
divimlv  du  Verbe,  à  laquelle  bou  liutuanitc  c^i  unie 


Père   est  en  moi  ^   et  que  je  suis  en  mon 

Père  (23). 

lin  elTi't,  au  commencement^  avant  toutes 
idioscs,  était  fe  Verhe^  et  le  Verbe  était  en 
Dieu,  et  le  Verbe  était  Dieu^  écrit  I  at)ôtro 
bien-aimé.  Il  était  en  Dieu  au  eomnsence- 
inent,  comme  son  Fils  consubsUintiel  et  co- 
éternel»  son  image  et  sa  parole.  Toutes  cho- 
ses ont  été  faites  par  /tn*,  et  rien  de  ce  oui  a 
été  fait  nu  été  fait  sans  fui,,,  et  le  Veroe  de 
Bien  s\'stfait  chair^  et  il  a  habité  parmi  tiows; 
et  nous  avons  tu  sa  gloire,  dit  le  uiftnie  apô- 
tre ;  sa  q foire  comme  du  Fils  unique  du  Père, 
étant  pleine  de  y  race  et  de  vérité  {^h). 

Or  ce  tlouble  témoignage  de  la  parole  et 
des  œuvres  du  Fils  unmue  du  Père  n'écinle 
nulle  part  mieux  que  dans  la  résurrection 
de  Lazare.   Jésus  y   agit  en  clfet   comme     J 
l'envoyé  de  Dieu  et  comme  Dieu.  S'il  prie    ■ 
comme  homme  son  Père  de  l'exaucer  en  cette     ■ 
circonstance,  s'il  Jui  rend  grâce,  cesl  pour 
lui  allrîl)iier  la  gloire  du  miracle  comme  à    J 
son  jtrincipe  ;  car  H  n'a  d'autre  ai  tion   que    ■ 
celle  que  son  principe  (le  Père)  lui  conimu-    n 
nique.   11  dit   être  lui-môme  la  résurrection 
et  fa  vie:  et  en  preuve,  il  ressuscite  ou  re- 
donne la  vie  à  un  cadavre  inanimé  déjà  en 
putréfaction .  Donc  Jésus    est  Fenvoyé  de 
Dieu  ou   le  Messie j  donc  il  est  Dieu  lui- 
ni^me»  étant  avec  le  Père  une  même  chose^ 
une  même  essence  divine. 

Niez  le  miracle,  si  vous  voulez,  niez  l'E- 
vangile qui  le  rapfiortc,  niez  tous  les  mira- 
cles de  lanteur  du  christianisme;  niez  Unis 
les  proJigcsqni  se  sont  opérés  depuis  les 
ajiôlres  jusou'à  nous.  N'admcltez  rien  de 
certain  sur  la  terre;  car  rien  n'est  mieux 
établi  que  rautbenlicité  dxîs  fails  dont  nous 
parlons,  et  qui  sont  tellement  enchaînés  les 
uns  aux  autres,  qu'en  nier  un  seul,  c'esl  les 
nier  tous  à  la  frds  ;  mais  en  fin  de  compte,  ■ 
où  arrivez-vous  après  toutes  ces  néiJ;ations?  ■ 
Au  néant  nour  vous,  mais  pour  vous  seul; 
car  nier  n  est  pas  détruire  ,  et  tout  ce  que 

persnnnellemeiil ;  ou,  si  l'on  aime  mieux,  dune 
saiiitelé  essentielle»  qui  lut  esl  enmmuuiquéc  étiT- 
n<*ttenicnl  par  son  Pèie,  comme  Feiilend  saiul  Au- 
gnslin* 

(^3)  Suslnlenuit  erf^o  boid^s  Jifd.ui,  ni  lapiiîarenl 
eum.  Respondit  eis  Jésus  :  .Mu lia  liona  njKTa  nslcn- 
di  vobîs  ex  Paire  rnco,  proplrr  quodeoriim  opus  me 
lapidalis?  Resptmdcruhi  ci  Juda-i  :  De  bonn  opère 


llei  faclMscsl*  et  noji  patest  solvî  S*rip(uia  :  queiti 
Paler  sanelilicavil,  et  misii  in  nuindiun,  vos  diei- 
lis  :  Quia  blaspbcmas  :  quia  dixi.  Filins  l>ei  siaiiT 
Si  n<m  taeio  opéra  Palris  mei,  oolite  i:r(Hlere  mihi. 
Si  auïeui  facio  et  si  inilii  non  nillis  credere,  ope- 
libus  eielile,  ul  eo^n<>sealis,  el  eredalis  quia  Paier 
tu  me  eblj  vl  ego  in  Paire.  {JvfUK  n,  31-58.) 
(^2f)  lo    m'ineijtio  erat    Vriiutm,  el   Verbiim    crai 

apinl  IK'um»  ri    Dens  eral  Vei-lium Onriiia  per 

ipsiiui  far  la  smil.  el  sine  ipso  fatlum  esl  uîhil  cpiod 

fâcluui  est ,  El  Verbum  caro  taelum  esl,  el  ba- 

bilavit  in  nobis  :  el  vidinuis  gloriain  ejus,  yloriam 
qna&i  unigcniU  a  Pâtre  plctium  giali^c  el  vciilatis* 
f/onn.  1.) 


/,AZ 


DES  MIRACLES. 


LAZ 


vous  aurez  n;6  n'en  subsistera  pas  moins* 
Si,  au  contraire,  vous  ôtcs  convaincu,  ne 
résistez  pas;  et  pour  que  votre  conviction 
ilcvienne  une  foi  véritable,  tMcvez  la  prière 
(le  voire  rœur  vers  le  Père  des  lumières,  de 
Bi  vieiil  iDute  grilre  exr  cliente  t^t  tout  don 
Irfail,  et  diles-iui  :  Sehjneur  ,  faiic^i  quv  je 

DuBosc,  curé  de  LîUiaire. 
La  résurrecliou  de  I^/.iire  est  une  des 
preuves  juritliques  îesplu&coiivaincaiilcs  de 
M  religion  chrétienne.  Sans  doute  Févéne- 
merit  n'est  rapporté  que  par  uo  seul  témoin  ; 
luais  ce  seul  témoin  en  vaut  mille,  par  les 
rirainstances  mômes  qui  accom|ragneftt  son 
rèril.  D'abord  il  s'agit  d'un  fait  puhlir,  ac- 
rompli  en  présence  d'une  grande  ville,  sur 
lequel,  i-ar  conséquent,  il  est  inq^ossilile  de 
rien  inventer,  ^ans  s'exposer  à  ôlre  aussitôt 
démenti  publiquement.  Ensuite  il  s'assit, 
non  pas  d'un  fait  miîiimc  qui  a  (m  rester 
inaperçu,  mais  d'un  fait  majeur,  de  naiure 
k  produi  re  un  i  m  me  use  rv  i  c  n  i  i  sse  n  i  ej  1 1 .  Q  u  o  n 
ji'ifnag'ue  donc  TelTet  que  produirait  à  Paris, 
liar  exemple,  la  résurrection  d'un  mort  opé- 
rée dans  un  cimetière,  eu  présence  de  la 
muititudc;  nous  einplo vous  ce  niûtîi  dessein, 

iiarce  cjne  c'est  ndui  Jont  se  sert  révangé- 
î^le.  Qu'on  s'imagine  le  ridicule  dont  se 
couvrirait  l'auteur  qui  inscrirait  dans  une 
histoire  de  la  capitale  un  pareil  évérrenienl, 
en  le  donnant  comme  réel ,  quoiqu'il  fût 
purement  imaginaire  e*  tic  soi»  inveiilion* 
En  troisième  lieu,  il  s'agit  d'un  fait  contera- 
lïorain,  dont  une  larlie  des  témoins  sont  en- 
core subsistants. 

On  admet  cîiaque  jour  sur  la  foi  d'un 
iMîul  historien  des  récils  beaucou[>  moins 
ia1hentic[ues,  pourvu  que  l'auteur  soit 
grave,  la  narration  vra!scmblal4e»  et  que 
révénemenl  ne  sorte  pas  de  Tordre  naturel 
(ie  reui  dans  lesquels  il  vient  s'encadrer 
sous  la  plume  de  \  auteur.  Or  c'est  pi'éri^^é- 
inent  ici  le  cas  dont  il  s'agit,  L\iuteur  réu- 
nit tou.s  les  litres  au  respett  de  la  [  o^lérilé, 
sa  narration  roule  constamment  sur  des  faits 
d'un  onlrc  extra-naturel,  el  en  outre  elle 
est  d'une  simplicité,  d\inc  candeur  appa- 
rente, à  laquelle  il  est  diiïkile  de  résis- 
ter. 

On  TïP,  saurait  imaginer  quel  genre  d'in- 
térêt ranrail  déleriuiné  au  mensonge  j  rien 
ne  peut  faire  soupçonner  la  fraude. 

Sans  doute  il  j  a  une  grande  ditTérence 
entre  les  événements  purement  humains  dont 
Tensemble  forn^e  ce  que  l'on  est  convenu 
d'appeler  Phistoire  civile  et  politique  d'une 
nation,  et  les  événements  d'un  ordre  divin 
sur  lesquels  repose  rédificc  de  la  religion, 
La  iliscussion  relativement  aux  premiers 
n'intéresse  que  les  savants,  et  le  plus  ou  le 
moins  grand  degré  de  vérité  du  récit  n'im- 
porte guère ,  et  n  a  pas  de  graves  consé- 
qucnces*  il  n'en  est  pas  de  même  des  se- 
conds. Les  détails  de  la  guerre  ûq^  Epigones 

(Î5)  La  seule  ricgaiion  positive,  absolue  ilcs  fi*its 
,^i  5i*r>'Cïil  tic  base  au  ctirisliiinîsïiie,  csi  m'tit-étrc 
"'  "    de  Dupuîs,  dans  son  Orit^inc  des  cuha    ou 


ou  de  l'expédîtiondes  Argonautes  ne  m*imé- 
resse  que  faïblement,ctj'accorde  d'autant  plus 
volontiers  ma  confiance  à  Técrivain  qui  m© 
les  relate,  qu'il  ne  réclame  pas  un  acie  de  foi 
de  ma  [lart.  Mats  s'il  en  était  autrement,  ob  î 
alors  aussi  ce  serait  autre  chose;  je  com- 
njencerai.<  par  lui  retirer  ma  c/m/ïfmce, et  ne 
mettrais  lias  les  armes,  qu'afij  es  une  dénions- 
tration  qui  n\e  laissât  sans  réplique.  Ce  se- 
rait autre  chose  encore,  si  cet  acte  de  foi 
devait  entraîner  des  conséquences  prati- 
nues,  restrictives  de  nia  hberté  de  vuuluirt 
cie  penser  et  d'agir.  La  foi  religieuse  est  la 
prison  ûi^s  intelligences  :  rien  en  derà,  rien 
au  delà.  Il  n'est  donc  pas  surprenant  que 
les  intelligences  impatientes  n'aient  essayé 
d'ébranler  l'édilice,  ou  d'y  ouvrir  une  issue 
pour  recouvrer  leur  lil>erté.  Tout  }'  a  été 
employé,  la  force  cl  la  ruse.  Mais  la  ruse 
beaucoup  f»lus  que  la  force,  caries  murs  de 
ledince  résistent,  liien  Jie  sert  de  nier;  une 
négation  n'éliranle  rien  ;  mais  il  y  a  quelques 
clmnces  d'échapper  par  le  moyen  de  la  ruse. 

Le  christianisme  entier  ne  saurait  être 
nié;  les  faits  sur  lesquels  il  repose  ne  sau- 
raient Tèlre.  Aussi  ne  l'unl-ils  guère  étéf25), 
et  la  |*ïui>art  des  libres  [lenscurs  ont  préféré 
faire  abstraction  de  la  religion,  et  parler  et 
écrire  connue  si  le  christianisme  n'eiislait 
pas.  Aussi  tous  leurs  systèmes  do  philoso- 
Itbic,  de  religion  et  de  morale  ont  pour 
i»oinl  de  départ  une  sup|iOsilion,  et  ta  pro- 
jiûsition  toujours  sous-entendue  nu  coui- 
meiu  ement  de  leurs  livres  est  ue!îe-ci  :  Si 
le  cînisiianismc  n'existait  jias,  ce  que  nous 
allons  dire  serait  la  vérité. 

Le  fait  particulier  dont  nous  nous  occu- 
pons n'a  donc  pas  été  nié,  quoiqu'il  ne  re- 
pose (jue  sur  le  témoignage  d'un  seul  au- 
teur. C'est  que  ce  témoignage,  infini  meut 
grave,  n'est  [k'is  de  ceux  qui  se  détiaignent. 
CVst  qu'en  outre,  il  est  appuyé  par  une  tra- 
dition 'constante,  qui  remonte  à  *Jix-huit 
siècles,  c'est-à-dire  ju;-qu7i  Tévénement  lui- 
môme.  De  sorte  que  l'Kvangile  exotique  le 
culte  traditionnel  rendu  h  La^re,  a  Martbe 
et  h  Marie;  et  la  tradition  conlirme  TEvau- 
gile. 

Mais  s'il  n'a  pas  été  nié,  il  a  servi  du  moins 
de  prétexte  à  des  chicanes.  Pourquoi,  a-t-on 
demandé,  les  trois  autres  évaugélistes  n'en 
parbmt-ils  pas?  Faisons  observer  d'abord  t]uo 
le  silence  d'un  ou  de  jdusicurs  ailleurs  n'in- 
tirme  jioint  ce  qui  est  affirmé  [>ar  d'autres.  Pin- 
suite,  si  saint  Matthieu,  saint  Marc  et  saint 
Luc  ne  font  pas  mention  de  la  résurrection 
de  Laxare,  c'est  pcut-ôtro  [uirrc  qu'il  était 
encore  vivant  au  moment  qu'ils  ecrivaieiit 
leurs  évangiles,  cl  qu  un  sentiment  de  déli- 
catesse, t^cile  à  comiuendre,  les  a  rcli'iius; 
cnmnic  un  sentiment  pareil  *levail  plus  lard 
retenir  saint  Jean,  h  Pendruit  tks  prophétres 
du  Sauveur  concernanl  la  ville  de  Jérusalem 
Saint  Jean  avait  vu  Ja  ruine  de  cette  viUc, 


vr.iRc  siipcrbc  tPalisurdiic  ei 
raison. 


de   dcdiîn   éû  toute 


LAZ 


DICTIONN 

les 


\inE 


LAZ 


a^ 


il  ne  crut  pns  roïivenal)!c  ^Jc  rappeler 
aienat'tvs  qtii  rivaient  annoncée. 

Les  ôvaiii^éHsles  n'écrivaient  pas  pourd/- 
monlrer,  mins  uni  que  ment  [JOur  narrer.  Ils 
ûG  se  (H'oposaicnt  pas  île  convaincrez  tuais 
iïinstrnîre,  Au^^si  ont-iïs  fait  un  ihoix  tians 
la  vie  du  Sauveur,  êl  nVinl-ils  r^ïpporté  que 
ce  qu'ifs  fjîil  jxi'^é  coiivena!)le  dans  les  li- 
mitas fpi*rls  s*élaîent  Irarées;  ils  nous  en 
8venis,si*nt  cux-inûnies.  Le  temps  des  dé- 
mon s  t  rations  u'élaït  fvTs  enrore  arrivé,  [mîs- 
f|ua  les  faits,  toul  rércuts  et  i-lairs  conjine 
la  lumière  du  jour,  îi*étaient  pas  contc^sté'î. 
S'ils  renioatraient  do  ro[iposilion,  ils  sa- 
vaient la  vaincre  par  un  autre  genre  de 
prouves  heau^'Oiip  iilus  démonstratives  qu'un 
raisonnement  pîiilusophique  :  ils  opéraient 
un  niir«irl«.  Us  disaient,  f<jmme  Pierre  aux 
îuagisU'als  qui  iiraiciU  la  divine  mission  de 
Jésus  :  (^e!^t  rependant  par  sou  mmi  que 
nous  avons  guéri  tout  h  l  îieure  cet  honuoe 
que  vous  vovez  lîi  devant  vous,  et  que  vous 
i^nvei  firen  avoir  été  iiiriruiejus([u'à(e  jour  : 
in  hoc  h  te  ndstat  coram  voltis  sauHS,  On  Itieu 
comme  Paul  à  Barjesu  :  Homn»e  plein  tle 
iiiécljanrcié,  vous  ne  résisterez  pas  inqm- 
nénient  h  la  vérité  ;  vous  êtes  aven;^le,  et 
vous  demeurerez  [irivé  jionr  uu  temps  de 
la  lumière  du  jour  ;  Eris  cœcttii^  non  vidcns 
êolcm  ujif/tie  ad  (empas. 

D'af^rès  ia  traflition  des  premiers  siècles 
chrétiens,  ï^zarc  véa^ut  encore  environ 
î rente  années,  ou  môme  plus,  après  sa  ré- 
surrection. 

II  tant  noter  qnc  si  révani;étiste  saint  Jean 
n  seul  rapporté  le  miracle  île  uetle  résurrec- 
tion, saint  Luc  nous  entretient  des  relations 
de  bienveillance,  de  iannliarîté  res|»e(  tueuse 
et  d'hosjn't.ilité  nui  existaient  entre  Jésus- 
Chri.st  et  fa  fannlle  de  La/are  (â6). 

Dans  l'impossibilité  de  rejeter  lefait,  il  o>t 
des  incrédules  qui  ont  voulu,  du  moins,  en 
détruire  la  fiortéc.  en  Texpliquant  d'une  ma- 
nière louto  naturelle  :  La^are  n'élait  pas  mort, 
disent-ils,  mais  simplement  en  léthargie. 
C  est  le  système  en  particulier  des  exé^ètcs 
rationalistes.  —  Fort  bien  !  mais  la  dillicnlté 
augmente,  cdk»  devient  insurmontable.  D*a- 
bord  rKvan^tle  dit  positivement  qu  il  était 
mort,  et  tontes  les  apparences  intiinsèqucs 
e\  extrinsèques  sont  celles  (i'une  mort  réelle. 
Et  il  faut  avoir  bien  de  Tesprît  pour  s*a[K*r- 
revoira  fiait  soi,  dix-hnit  eenis  ans  après 
lY'véucujent,  d*unc  chose  qui  échaj4>a  dans 
le  temps  à  toute  une  famille,  à  une  multi- 
tudede  témoins,  amis  ou  ennemis,  aux  |>ba- 
risiens  jaloux  de  la  gloire  du  Sauveur,  à  une 
ville  enlièrc;  ou  nue  grande  fatuité  pour 
oser  le  «lire.  Encore  si  les  Juifs  du  ternies  iJu 
Sauveur  avaient  été  des  btupides  ou  des 
barbares,  dc.<î  ignorants  nu  des  idiots;  mais 
riiisloire  et  les  monuments  nous  les  pré- 
sentent sous  un  aspect  diiféreul.  Supt^oser 
que  Lazare  était  simplement  en  léthargie, 
c'est  adïneltic  que  lu  Sauveur,  alors  h  une 
grandp  liistanec  du  lieu,  savait  d'avance  que 


îi.dladic  aboutirait  de  lasorlej  qu'il  en     pu 
(25)  Voy.  Lue.  s,  â8. 


connut  le  terme  i^  point  nommé;  qu'il  au- 
g;ura  la  fin  de  la  crise  h  jour  et  h  heuro 
lixcs;  prit  >es  dis[>ositions  en  conséquen<*e, 
et  arriva  lï  propos.  —  Cela  étant  admis,  nous 
demanderons  h  notre  tour,  si  une  (elle 
Stîience  et  une  telle  pénétration  ue  ])rouve- 
raient  pas  autant  qu*un  miracle  en  faveur 
de  celui  qui  les  aurait  eues;  et  alors  co 
qu'auraient  ^agné  les  adversaires  du  mi- 
racle?—  IMais  ce  serait  supposer  que  Jé- 
sus-Christ, qui  parla  de  mort  réelle  et  de 
résurrecttfin,  qui  [ilenra  avec  la  famille  la 
mort  de  son  ami,  qui  invo^jua  en  présence 
<le  tout  hï  peujdè  la  toute-tmissancc  de  son 
Père,  pour  en  obtenir  nn  miracle,  on  [dukVt 
pour  |)rt' parer  les  sj^ectaleurs  à  celui  qu'il 
allait  accomplir,  fût  un  fiislrion,  un  lourl>e, 
un  méprisable  comédien,  c'est-à-dire  jeter 
l'injure  et  le  déii  h  dix-huit  siècles  chrétien>, 
en  tui'^mc  temps  que  le  blasphème  à  la  face 
de  Tauteur  du  christianisme. 

Mais  trêve  de  suppositions  tout  à  la  fois 
injurieuses  et  im(>ossibles;  rcveuons  à  li 
sinq4icité  tiu  récit  évangélique,  et  |»ar  elle 
h  la  vérité.  Le  fait  est  évident,  incontesta- 
ble, et  même  inconte?^té  en  principe.  Les 
détails  sont  ceux  d'une  mort  réelle  r  une 
maladie  la  [irécèdc»  la  fanvillo  du  maîa*Io 
s*alarme,  elle  fatl  |  art  de  la  triste  nouvelle 
h  l'ami  le  [dus  cher,  au  inotedenr  puissant» 
au  Sauveur  entin.  La  moii  arrive»  le  décédé 
est  porté  à  la  sépulture,  la  famille  en  pleurs 
reçoit  les  condoléances  des  parents  et  des 
amis  du  mort,  les  sœurs  se  soustraient  h 
rcmpresscment  des  ïonsolateurs,  et  vont 
verser  des  larmes  solitaires  anfirès  des  dé- 
nouilîes  do  leur  bicn-ainié,  s'enfermer  avec 
lui  dans  le  monument,  s  asseoir  auprès  de  la 
jfierre  qui  le  dérobe  h  leurs  regards.  Tout 
est  consoraioé  depuis  quatre  Jours. 

A  la  nouvelle  de  la  maladie  do  son  ann\ 
le  Sauveur  réjiond  nue  de  ces  uaroles  hu- 
maines, olfrc  une  de  ces  consolations  La- 
naîcs,  qui  apportent  un  peu  d'espoir,  c^uoi* 
r[u  elles  ne  signi lient  rien  par  elles-n\èmes  : 
la  ujaladie  n*est  f>as  mortelle.  C'était  h 
rtiomme  qu*on  s'était  adressé,  c'est  rboinnie 
qui  répond.  Lazare  ne  devait  mourir  eu  elfct 
ipie  d'une  manière  transitoire.  Bien  n'em- 
péchait  le  Sauveur  tia  se  transjiorler  de  suite 
h  Bélhanic,  et  de  rendre  la  santé  à  son  ami, 
ou  même  de  la  lui  rendre  sans  quitter  le 
lieu;  mais  il  avait  mieux  à  faire,  il  voulait 
lui  rendre  la  vie.  La  maladie,  la  moif,  la 
résurrection  ciUraient  dans  les  desseins  de 
Dieu. 

ïj)rsqu'enfin  le  sacrifice  est  consommé, 
lorsque  le  moribond  a  rendu  le  dernier  sou- 
pir, le  Sauveur  en  [prévient  lui-mômc  ses 
açiôtres,  spontanément  et  sans  détour,  La- 
zare est  mort,  leur  dit-il;  je  m'en  réjouis  à 
cause  de  volls,  parce  que  la  merveille  dont 
vous  serez  les  témoins,  vous  fera  voir  qui  je 
suis,  et  vous  croirez  en  moi;  allons  le  res- 
susciter. —  Allons  nous  aussi,  se  dirent  li^s 
apôtres,  dans  cette  Jmiée  où  on  veut  le  la- 
allons-v  mourir  avec  lui.  —  La  cir- 


LAZ  OEJ  MÎ[L\CLES. 

ntn>tAnre  esl  solenni^lle.  D'un  vùié  la  iris- 
trv^c  cl  les  larmes,  de  Tûulre  rhéruïisiue  du 
ilévouciuent. 

Jésus  arrive;  il  parle  vagucmc^nt  de  rt^sur- 
rertion,  comme  pour  en  insinuer  le  ûés]r. 
Lps  5iEurs  du  mort  n*(j$ent  \ms  doman^lcr 
un  si  prrrrnd  miracle;  re|»en<laiU  elli's  insi- 
n  dément  h  leurlouruno  prièrt^ï^ei- 

gf  <^nt-eltos,  vous  avez  h  votre  dîspo- 

îîiîfion  ië  loute-ijuiisancx^  divine;  î>ieu  vous 
iccanlerare  que  vous  denuindcrez.  IHcu  vous 
Qccordera!  rc  ii'éimi  f»a,^  assez;  le  Simveiir 
vanl/til  un  arte  de  foi  i>Ius  ex|>lii'ile.  IVlais 
moi,  dit-il,  moi,  qui  suis-je  donc,  ne  suis-je 
jwis  la  résurrection  el  la  vie? 

Cefieodant  la  foule  était  allenlivc  à  Ton- 
Ireiien,  des  émotions  diverses  y  circulaient  ; 
les  uns  s'allendrissaient  sur  l'amitié  (jui 
ait  uni  le  mort  et  le  vivant,  les  autres  lai- 
enl  oi>server  malignentent  que  son  pou- 
foir  de  lliaunialmi^t*'  lui  avait  fait  tleiaut 
d'une  manière  bien  fdtjieuse  en  pareille  cir- 
constance. 

F.nfin  l'acte  de  foi  que  le  Sauveur  atten- 
dait est  prononré  :  Vous  êtes  h  Chriat,  fifs 
dtt  Dieu  rivant.  Dès  lors,  (4us  d'fiésilaïiou, 
le  miracle  va  s  accomplir.  Oluz  la  pierre  du 
sépulr-ro,  dit  le  Sauveur,  nonobstant  les  oli- 
Sêrvâlîons  de  Marthe,  qui  vent  Teini-A*  lier 
4*4ïnirer,  à  c^u^e  de  Tudeur  [irésuinée  du 
Ipulavre.  Le  Sauveur  n'ira  (>as  au  mort,  ro 
'fera  le  mi>rl  qui  viendra  h  lui  vivant.  11 
rapfpeîÎG,  il  lui  commande;  el  Lazare  .-qtpa- 
riilt  auiE  veux  de  la  multitude;  il  ai^fiarall 
avec  son'linccuU  ses  bandelettes,  ses  liens, 
sca  suaire;  il  faut  le  débarras.ser  de  tous  ees 
objets,  |Our  qu'il  puisse  se  mouvoir  et  s'é- 
lorgnrrdu  lieu  de  sa  sépulture. 

Mais  romment  esl-il  venu  du  fonrl  de  la 
grotte  aux  (»ieds  du  Sauveur?  Far  un  autre 
nnrat'le  peut-être,  mais  trop  miinuiè  auj^rès 
du  jTeiuier  nour  avoir  été  reuiar([uc, 

Quoi  qu'il  eu  soit,  la  foule  n'aurait  pu 
néiiétrer  dans  le  tombeau,  |M>ur  (onstater 
Jélal  de  morl  du  décédé;  c'est  le  mort  lui- 
ijiéme  qui  vient  le  ïake  constater  devant 
elle.  Ainsi  tout  se  nasse  avec  solennité»  à  k 
lamière,  sans  aninages  el  sans  mystères. 
Tout  s'accomidit  avec  lenteur,  maturité; 
cliarun  a  eu  le  temps  de  se  [^réparer,  tout  le 
monde  a  pu  regarder  a  pleins  yeux. 

t^.e  n'était  [.ourtaiit  pas  encore  assez.  Tous 
Ic^  amis  de  la  iaunlle  bénie  n'élaîcnt  pas 

Irrdsents  en  ce  jour;  ils  seront  réunis  à  un 
est  in  de  réjouissaiH  e  que  les  sœurs  o  (fri- 
ront au  Sauveur  h  rinelques  jours  de  liV  Us 
y  vieuthoid,  moitié  par  pul!tessc  et  juir  une 
Yérilalileaiferlion,  moitié  jiar  curiosité,  pour 
VMir  un  mort  rossusi'ité  :  ils  boiront,  ils 
mangeront,  ils  converseront  avec  lui,  ils  se 
f»keeront  près  de  bîi,  ils  le  tnticïieiont,  et 
ih  auront  en  face  celui  qui  lui  a  rendu  la 

TIC, 

Ainsi  donc  le  miracle  de  la  résurrection 
est  constaté  de  visa  [lonr  la  famille  du  moit, 
jiour  les  amis,  les  curieux,  pour  une  foule 
«e  jj«*rsonncs  étrangères  à  tout  sentiment  de 
liai  ne  ou  d*amilié  envers  le  resiuscite  et 
ceux  qui  le  touchent  de  près  ou  de  loin;  et 


ilN 


54 


par  ecux-ci  i)oui  toute  la  ville  de  Jérusalem. 

Il  est  si  nîen  toustalé,  que  personne  tre 
songe  à  le  nier  ou  h  le  révoquer  en  tloute  ; 
les  ennemis  flu  Sauveur  eooqdolent  plutôt 
de  laire  mourir  de  nouveau  Lazare,  non  en 
îiaine  de  Inî-mémc,  mais  en  haine  de  celui 
qui  lui  a  rorulu  la  vie.  Ce  dernier  trait  est 
caïadérisiiciue.  Il  peut  tenir  lieu  h  lui  .^eul 
de  toute  argumentation  et  résumer  tonte  la 
discussion,  comme  il  la  dot.  lï  nesl  pas 
nioins  remarquable,  que  c'est  /i  dater  de  ce 
jour  que  1a  niorl  du  Sauveur  est  résolue 
dans  le  conseil  *lu  Sanbétîrin,  et  (juc  c'est 
en  cette  occasion  que  fut  pronomée  par 
Caïpbe  la  fameuse  sentence  :  11  Tant  mieux 
qu'un  homme  meure  [lour  sauver  le  f>euple, 
plut^^t  que  de  laisser  périr  toute  la  nation. 
Cet  événement  se  rattache  donc  à  ceux  qui 
le  précèdent  et  à  ceux  qui  le  suivent  ;  il  les 
com|dète  et  les  expliqtie. 

Or,  un  seul  miracle  démontré,  la  religion 
tout  entière,  nous  disons  la  religion  cailio- 
Irquc,  est  démontrée,  les  déductions  sont 
faciles  et  la  fireuvo  irrésistible. 

LENOltMAND (Matlemoiseile  Marie-Anne) 
naipiit  h  Alenron  en  1772,  d'une  famille  ho- 
nnral)îe  el  re<;ut  une  éducation  ilistinguée 
dans  la  celèiue  abbaye  royale  des  Bénéliic- 
tînes  trAiençon.  Dès  son  entame  elle  mon- 
tra une  «[ititude  surprenante  à  saisir  les 
discussions  mélapbvsiqucs  et  une  grande 
prédisposiiirui  aux  élans  extatiques.  Kn  un 
mot,  dès  Tûge  de  sept  ans,  son  esprit  obser- 
vateur et  une  ardente  ijnaginatîon  annon- 
çaienl  ce  qu'elle  devait  être  un  Jour.  J\Uaisif 
dît-elle  trelle-mème,  une  sommtmbufe  rrciV- 
iee:  [dusieurs  jarédictions  singulièies  et  cjue 
révénemenl  jiistilia,  la  rendirent  en  quelque 
sorte  Toracle  de  son  couvent,  lorsque  bieiittM 
un  fait  grave  attira  les  >eux  sur  elle  et  lit 
cnmiaître  la  faculté  divinatoire  dont  ello 
était  douée,  L'aï)besse  du  couvent  d'Alenron 
fut  destituée,  et  c  elle  qui  devait  la  remplacer 
n'ayant  été  nounuée  par  le  roi  que  dix-huit 
mois  anrès,  les  religieuses  attendaient  avec 
anxiété  la  décision  du  monarque.  F.a  jeune 
Lenormand  |>rédil  qu'une  dame  de  la  Livar- 
drie  fixerait  le  choix  du  fi rince.  Sa  j'rophé- 
tio  se  réalisa;  mais  elle  avait  à  cette  éj oque 
quitté  dejmis  six  mois  labbaye  et  était  en- 
trée au  couvent  îles  dames  de  Sainle-Marie 
flans  la  même  ville,  f^otir  y  continuer  sou 
éducation,  et  lli,  comme  aux  Rénétliclines, 
ses  aperrus  extraordinaires  sur  l'avenir  lui 
avaient  fait  donner  le  nom  de  la  petite  si- 
bylle. Mme  de  La  Livanlrie  ayant  apfiris,  fors 
de  son  installation,  rétonoaute  jtré  lict  ondo 
la  jeune  Lenormand,  l'envoya  rbeicber  pour 
as.si>ler  h  la  cérémonie,  et  y  reuij  br  une 
fonction  d'honneur.  Dans  ce  temps,  il  n'était 
question  en  tous  lieux  <iue  du  4lo<  teur  liall 
et  de  sa  doctrine,  la  jeune  (ille  lut,  relut  ai 
sut  bientôt  par  cœur  les  ouvrages  ri u  tloo 
teur,  mais  ce  n'était  point  as^ez;  elle  réso- 
lut d'aller  recevoir  des  leçons  de  la  itoucha 
même  du  maître.  H  demeurait  à  Londres; 
elle  n^avail  f^as  d'argent  pour  le  voyage, 
mais  proiitant  de  sa  science  des  nombres, 
elle  eut  recours  à  une  combinaison  opproxi  • 


K  LEN  DICTION 

malivc,  mil  h.  \a  lolcrie  el  gagna  1,2!00  francs 
avec  le  miméro  quY*Ilc  avait  choisi. 
Gall  raccueillil  d'abord  avLM^.  l)ienveinance, 

fiuis  ensuite  étonné  de  son  langage  insfiiré, 
vim\ié  des  facultés  qiiliidiqnait  la  tooforiua- 
tion  de  son  crâne  et  de  sa  iirudigieuso  iu- 
lelligence,  il  s'intéressa  vivcnionl  à  elle  et 
lui  prédit  qu*el!e  deviendrait  la  itreinière 
inlhoiiissc  du  monde. 
*Aumomenl  où  Louis  XVI  convoqua  les 
étals  généraux,  Mlle  Lciîorraand  ,  à  (leine 
Agée  de  di\-sc[it  ans,  s'énria  coninic  le 
]iro|ihète  des  anciens  jours  :  MmaîheurI 
irois  fois  niallieur  sur  Ninive  ï  elle  prédit 
la  rhule  de  la  monarchie  ;  elle  vovait,  disait- 
elle,  dans  SCS  rêves  d'inspirée,  le  clergé 
dispersé  ^  les  couvents  délroils  »  tes  reli- 
gieuses sans  asile,  et  rahoniiiialion  de  la 
désolation  dans  le  lieu  saint  1 

KUe  vint  à  Paris  en  1790  et  fut  acnieillie 
dans  les  meilleures  sociétés,  et  consultée 
non-seulement  par  ceux  qui  étaient  efrrayés 
de  la  révolutiuiii  mais  emure  par  ceux  i(ui 
en  élaient  les  (>lus  zélés  partisans  (27)»  A 
son  retour,  Hol»espierre,  Saint-Jnsl,  Marat» 
Jléhert  vinrent  la  visiter,  et  reçurent  d'elle 
de  sages  conseils  dictes  par  rel  esprit  de 
nïodéralion ,  de  prudence  et  de  franchise 
(pj'on  s'est  toujours  plu  à  rerojmaltre  en 
idie  Mlle  Lenormand  osa  [u'édire  à  ces 
liers  trihuns  qu'ils  seraient  dévoi'és  par 
leurs  fpuvrcs,  »?t  emportés  euit-ni^uics 
parla  lourmcide  révolutionnaire  (28).  Mais 
elle  n'ohéissait  déjî^  }>lus  aux  seuls  élans  de 
son  intuition  ;  elle  étudiait  avec  une  grande 
persévérance  la  science  cabalistique  el  Fart 
divinatoire.  Ce  dernier  a,  comme  on  le  sait, 
des  hases  régulières  ei  scientifiques,  telles 
que  le  soutnambuUsme^  te  matinrtismr,  fas- 
(roiogic^  fa  chiromancie ^  Ut  plujHf}(jnomùnie^ 
auxquels  les  genethliaques  joignent  des  pra- 
tiques [dus  ou  moins  altsurdes,  dans  le  hut 
de  séduire  le  vulgaire.  Ces  sciences  de  vue 
sont  fort  anciennes.  L*Kgyj*te  fut  le  berceau 
de  la  [dnlosophie  secrèle,  elle  s'y  est  pro- 
ï»agée  jdus  que  [sartout  ailleurs,  el  c'est  de 
ton  sem  que  sont  sortis  de  tout  temps  les 
nécromanciens.  Dans  les  [►remiers  tenqis  du 
christianisme,  Celse  opposait  aux  guérisons 
de  Jésus  celles  que  |30ur  quelques  oboles 
les  charlatans  égyj>tiens  opéraient  sur  les 
I»lâces  pnbliques/et  la  (.rcmiére  accusation 
jiortée  contre  Jésus  fut  celle  de  magie. 

Non-seulement  les  Grecs  consultèrent  les 
oracles,  mais  ils  reconnaissaient  le  don  de 
jTévision,  d'intuition  ou  de  seconde  vue  à 

(17)  A  son  retour,  Mlle  Loiionuainl  avait  nc- 
ceplé  la  roiicliiiri  cti:  k'€Mici^  ;iupii\s  (Pun  vieittara, 
artîeiit  ro>alislo,  M.  *rAiHL'rval  ne  la  SiUishOilL»,  i|iii 
liahiUiil  iu«'  IlonciiT  ChiVLilirr;  iikiis  r:«iniioii€e  lic 
iTUi  qui  vcnaicin  lu  cousu lu-r  êtitil  Itîîle,  rino  ptïiir 
^tri^  pliiii  libre  l'Il^î  se  vil  fon^v  île  quiUcr  M.  de  la 
SallS!^on(^  el  \irti  »  ctuMir  dans  mv  lûgemeni  tt"  5, 
\\\c  tic  Tournoi). 

(IH)  n*al»or(lfrappi»c<rhorretir«k  ce  qireHc  voyait 
itaii&  SCS  carier,  Mlle  Li^noriiitiiul  avait  lirsnë 
a  révéler  a  tes  irms  coiisullaïUs  hîtir  irîsfr;  ik-s- 
liriri!»  M.iis  eiHhi,  pressée  par  eux,  elle  s*êcria  : 
«  Tuisaue  vous  vmUcz  le  savoir,  vous  luourrez  tuus 


NAIRE 

jdusieuis  de  leurs  illustres  citoyens;  Socrate, 
tlit-on,  avait  prédit  les  événements  Jes  jdus 
im[»orlanls  de  sa  vie.  L  on  sait  quelle  était  en 
ce  genre  la  réputation  d'Apollonius  de  Thjanc 
{Voy,  lart.  AroLLciMus.) 

Chez  les  Homains  ,  plusieurs  grands 
hommes  ]^assèrent  (JOur  être  doués  du  don 
de  divination.  Tarite  assure  que  Tibère  et 
Marc-Aurèle  trouvaient  prédire  Fit  venir  et 
extdifiuer  les  songcs% 

Les  Gaulois  avaient  leurs  druidesses,  leurs 
alisonies^  et  les  anciens  bistoricns  vantent  la 
justesse  4ie  leurs  t^rédictioiis,  «  Elles  sont, 
discnt'ils,  douées  de  talents  singuliers  • 
connaissent  l'avenir  et  l'annoncent  aux 
hommes.  » 

Lorsque  la  religion  chrétienne  eut  entiè- 
rement délrûné  les  dieni  du  j  aganisuic, 
les  anciens  oracles  deviurent  muets,  mais  la 
science,  ou  lait  de  la  divination  et  ù\ts  pres- 
tiges, se  retira  dans  le  sein  des  associations 
secrètes,  qni  se  sont  maintenues  si  longtemps 
sous  ditrérents  noms  (loi/,  Tart.  (i?sosTiQ€Es 
et  riNTuoiïLCTJo^,  pag,  73'7V), 

Et  maintenant,  bien  que  les  sciences  posi- 
tives aienl  fait  des  progrès  si  remarquables, 
ijue  Tintelligence  se  soit  dévelofipée,  noui 
ne  sommes  ]»as  encore  tout  à  lait  insensi- 
bles n\ï\  prédictions,  ni  incrédules  sur 
les  laits  qui  nous  sont  antvoncés  ;  cela 
prouve  que  de  ttms  temps  el  en  (oi!s  lieux 
les  hommes  ont  éfé  anus  du  merveilleux,  el 
que  toujours  ils  ont  négligé  ou  méconnu 
leurs  i>icns  présents  pour  courir  après  des 
chiinères,  ou  rêver  un  avenir  qui  ne  doit 
souvent  jtoinl  se  réaliser. 

Pour  en  revenir  h  Mlle  Lenormatïd,  la 
ldiiloso[iliie  d'Hermès  lui  était  devenue 
familière  j  elle  était  initiée  aui  mystères  des 
anciens,  et  possédait  les  jn*éce(jtes"d*Aristf»le. 
Elle  étudiait  avec  soin  la  seienre  des  iNDin- 
bres  et  leurs  rapports  avec  Fastrologie, 
et  elle  acquit  une  telle  sufiériorité  d*érn(Jition 
et  une  reclitude  de  iugement  tellement  re- 
nîarqoaldc  ,  que  I  un  eu  floit  déduira 
natureîleuiCJit  que  celle  jnslesse  devait 
laîder  nlerveî!leu^emen^  tians  son  appré- 
cia lion  ÛGS  faits  à  venir,  par  l'observation 
des  faits  piésents. 

Comme  nous  Ta  vous  dit,  tous  les  jours,  du 
matin  au  soir,  une  foule  compacie  el  inquiète 
assiégeait  sa  porte*  Les  nol»Ies  surtout , 
irapitoval4einent  décimés  ]mr  la  révolutiun, 
venaient  lui  tlcmander  des  conseils  p  dc£ 
espérances  pour  Taveuïr. 

Non-seulement  les  nobles,  mais  encore  les 

les  Irois  dans  Ta  nuée  et  de  nui  ri  vIoUuite*  »  Puis  se 
li)uroant  vers  Mioat:  i  Pour  vuirs,  Mousietir,  \oii!t 
prémlcrcx  vos  drux  rollt'gm^s,  nn'.s  le  peuple  ^otis 
décrriH  I  .'1  des  lioiiiieorsii!iViiis,  eonum*  jailis  te  ^ê- 
ii;tl  roriiain  ni  .icrordnil  im\  nopejeurs  ;  landîs  i|Ui* 
ces  nics^^ieiu's  scronl  à  leurh  iiiMaiils  siqin^iiies  tn- 
sidt(.'s  et  maiidils  par  lu  p«[u*lare.  i  f*cs  èrlafs  do 
rire  incrédules,  nnm  COnlraiiUs»  art:ueiliirenl  c«*s 
rèvêlalions.  Ccprniîant  l'assassinai  de  Maral  par 
Charlotte  Coidîiy  dut  faire  rêilèt  hir  Sainl-Jusl  vi 
Ilobespterre.  Ce  dcniicr  re\iïJi  piusicnrs  fois  vislUr 
la  pvtlioiusse. 


I 


I 


I 

I 

I 
I 


IXN 


DES  MIÎUCIXS, 


LEN 


S8 


i 


fsiTiLs  turts  et  intelligcnlsaviiieiit  recours  h 
i05  lumières:  du  donjon  tle  Viiirennes, 
MîrAÎkcau  lui  écrivil  [jour apprendre  dV^flc  le 
lerrae  de  sa  rafdivité,  La  belle  et  courai^ouse 
princesse  de  Landiolle  ûccourait,  pleine 
«reirroi,  lui  raconter  vm  songe  épouvaniritilc 
quelle  Avait  fait,  cl  où  elle  .se  trouvait  un 
jiùuvoir  d'un  lioniine  ljideux,ujeiiîirniit»  fjui^ 
leci>r[«s  laloué  eoionie  un  i^auvaj^e,  la  sai- 
siîJiail  par  sa  niagnifuine  clievelme  en  lui 
criant  :  Préi  are -toi  h  ujourir!  Mile  Leiïor- 
mandt  cjui  |irùvil  la  lin  cruelle  de  rinff»rlimée 
princesse,  til  mille  tentatives  iimlile:»  jiour 
l'arracher  h  son  alFrcux  destin;  car  la  pvlho- 
nisse  de  la  rue  de  Tournon  ne  se  coiileriiait 
|ias  de  prédire,  elle  cherchait  encore  à  con- 
jurer  l  orage ,  et  cela  souvent  (lar  des 
di^r  '  ifune  hardiesse  imprudente,  où 
c)  I  plus  d*uiie  fois  et  sa  tranquillité 

^:sn  Vie::.. 

Dcuï  jeunes  gardes-françaises  vinrent  la 
consulter;  «  Moïisienr.  dtl-elle  au  premier, 
aiTès  avoir  examiné  les  lignes  de  sa  ntarn 
lilaucLe^  fine  et  délicate,  conmie  Achille,  (fuc 
vous  rappeler ,  vous  aurez  une  earrii'Te 
t*0urtc,  mais  glorieuse  ;  vous  serez  général 
et  vous  mourrez  empoisonné^  adoré  cef>cn- 
daot  de  vos  soldats  et  de  tous  ceux  qui  vous 
entoureroni  1  i» 

Le  jeune  soldai  lui  sourit  Iristemenl  et 
pâlit, 

«  Pour  vous,  Monsieur,  dil-elle  h  l'autre, 
vous  serez  due  et  mai'écliâl  de  Fiance  !  w 

L'un  d'eux  était  Lazare  Hoche,  et  Taulro 
Lefeljvre,  qui  fut  maréchal  sous  rEmjiire. 
Louis  XVJII,  alors  comte  de  Proverjte,  et 
fjui  habitait  le  Luxembourg,  vint  la  voir  en 
(juahté  »le  raiirm.  On  ijjnore  ce  tiii^elle  lui 
rév  ■  i>  le  lendemaitî  il quitlaiija  France 

au  -iiop  de  SCS  chevaux. 

Au  unlieu  de  la  tourmenîe  révoîu* 
tionnaire,  Mlle  Lenormand  ne  déguisa  [loint 
ses  svinpathies  pour  la  cause  royale,  et  elle 
««dévoua  ï^our  sauver  la  reine;  il  y  avait 
plus  que  du  courage,  il  y  avait  de  la 
irilé  à  le  tenter,  mais  elle  ne  recula 
devant  aucune  considération  ;  aidée  de 
Michonis  «  administrateur  ûvs  prisons, 
elle  pré|>flra  tout  pour  Tévasion  de  la 
reine;  la  noble  princesse  refusa,  ne  vou- 
lant jias  aliandonncr  bes  enfants;  peu  de 
"  ir»  après,  Mii'honîs  fut  destitué,  et 
idevîneresse  conduite  à  la  petite  Force, 
rstalion  qui  fut  due  non-sculcnjent  h  ses 
itioiis  avec  Miciionis,  mais  surtout  au  peu 
soin  qu'elle  prenait  de  dissimuler  ses 
affinions. 

A  la  Petite-Force,  Mlle  Lenormand  fut 
r(H;ue  avec  enthousiasuie;  elle  releva  le 
coiirage  *Jes  (prisonnières  en  leur  annonçant 
la  chute  de  Robespierre  et  la  fin  de  1ère 
sanglante  qui  désolait  la  France.  Le  9 
ihermidor  vint  accomplir  celte  prédiction  et 
ajouter  un  nouveau  lleuron  à  sa  couronne 
catAiIisîiuue* 


Pendant  sa  ca[>livjté  Marie-Anne  Le- 
normand sauva  de  Téchafaud  Mile  de  Mon- 
lansier  ,  ex -directrice  des  tliéatres  de  la 
cour;  elle  lui  écrivil  :  «  Mettez-vous  au  lit, 
feignez  d'élre  malade;  un  changement  de 
prLson  vous  conduirait  h  la  guillotine,  nmh 
vous  l'éviterez  et  vous  vivrez  très-;1gée.  »*  En 
efl'i^t,  les  I  erKonnes  qu'on  transféra  de  la 
Petite-Force  h  la  Conciergerie nionlcrenl  sïir 
Téchalaud,  et  Mlle  de  Monlausier,  délivrée 
le  9  thermidor,  mourut  [n'esnue  centenaire. 
Dans  ce  même  leiuiKs  Mlle  Lenormand 
reçut  uji  fietit  billet  émané  de  la  pri- 
son du  Luxemliourg;  te  billet  renfermait 
un  ihcnic  de  naissance  d  afirès  lequel  on  la 
jtriait  d'élahlir  un  horoscojic.  ÏM  sihyïle 
prédit  le  prociiaîn  veuvage  de  la  consul- 
taule;  son  mariage  avec  un  homme  extra- 
ordinaire destiné  aux  jtlus  hautes  dignités, 
puis  en  tin  elle  laissa  (a-rter  la  |iossi- 
hiïiié  d'un  divorce.  Ce  billet  était  de  Jo.se- 
pliine  r29). 

Joséphine  fut  d  autant  plus  frappée  de  la 
pré  Jiclion  de  la  proiihétesse  française,  que 
dans  son  enfance  la  négresse  ïlupriémie  Da- 
vid lui  avait  prédit  que  sou  second  mari  la 
ferait  plus  que  reine. 

Legendre,  boucher  de  profession  et  mem- 
bre ue  la  Convention  naiionale,  s'entretint 
plusieurs  fois  avec  Marie-Anjie  Lenorniantl, 
qui  le  bUlmail  de  ses  fureurs,  et  lamena, 
enfin,  à  un  refientir  sincère.  C'était  lui  qui 
avait  fait  l'horrible  motion  de  c<mpcr  en 
83  morceaux  le  corps  de  Louis  XVI^  et  de 
renvoyer  dans  les  dépaitemcnts. 

Hébert,  Fauteur  duPrre  Jiuchcsne,  devint 
Fennemi  et  le  persécuteur  de  Marie-Anne 
Lenormand,  parce  quelle  lui  [crédit  sa  lia 
déplorable;  Danton,  Camille  Desmoulins 
Bairère,  madame  Tallien,  et  soUs**  le  Direc- 
toire, le  chanteur  G al-at,  Barras  jeune,  vin- 
rent la  consulter. 

Mais,  pour  le  moment,  revenons  à  laTe- 
tilc-Force,  où  elle  avait  été  rentermée  :" 

Trois  semaines  avant  le  9  thermidor, 
Mlle  Lenormand,  rendue  h  la  libejté,  re- 
tourna dans  son  logement  de  la  rue  de  Tour- 
non,  n*"  5,  qu'elle  haltita  jusqu'à  sa  mort, 
c'est-à-dire  nendant  cimjuante  ans. 

F^lle  y  étiolit,  outre  son  bureau  de  divî* 
nation,  une  espèce  de  librairie  pour  la- 
quelle elle  avait  obtenu  un  brevet  légal, 
mais  elle  n'y  débita  jamais quescs  ouvrages, 
qui,  du  reste,  furent  noudîrcux. 

Aussitôt  ajjrès  la  cliule  de  Robespierre» 
les  détenus,  redevenus  libres,  accoururent 
chez  la  prophétesse,  non-seulement  |  our  la 
remercier,  mais  encore  j  our  chercher  auprès 
d\dlc  des  es|>érances  d  avenir. 

Dans  un  même  tcuqss,  un  jeune  onicier 
d'artillerie,  dévoré  d'andjition  et  d'amour 
de  la  gloire,  vint  chez  la  prophétesse,  con- 
duit f»ar  le  général  Liissallc,  et  aban-r 
donna  à  son  investigation  celte  main  [uis- 
sanle ,    que    la    devineresse    qualilîa    de 


ixi'i  Lr  Uicme  de  naissance  se  con»pnse  (le  Tan- 
koit,  liu  iitais,  du  ijiianticiiie  de  la  loiïjsaiice;  il  iii- 
[ii^ie  M  OD  est  ne  le  jmu'  i>u  U  nuit,  il  donne  Ic^ 


fïrcinièrcs  IcUrcs  «les  nouis,  la  ville  n  a  laie,  la  rf^u- 
eiH*  [vrcfmr,  l^iuiîaial  de  clioix,  celui  que  i*aii 
liait,  La  tli"tiM|ne  Tim  distiiigur^  eU'. 


59 


LEN 


BICtIONNArnE 


LEN 


4(1 


chef-(l\euvrc  declitromaiirio»  et  doiil  elle  se 
plut  è  fciirndiiirc  i>lus  tnrd  les  lignes,  les 
resirainfcÊ,  les  raxetcs  et  les  signes  divers. 

La  sibvUe  onnnnra  que  le  cr*nsuUaiit  ga- 
gnerait des  batailles,  coiniucrrait  des  royau- 
mes, ilisiribucrait  des  trônes  et  ôtounernit 
le  monde!...  Mais  elle  termina  cette  bril- 
lante î)rédietion  par  ces  mois  terribles  :  Jt 
mourra  m  ejcil, 

Mn|»ol6on  fut  frappé  de  eette  propbétie, 
et  (piehpie  temps  après,  avarjt  son  mariage 
avec  JOîsé[iliine,  abreuvé crentinis»  il  lésolut 
deqtiittor  la  Pranrc  et  t!e  demander  du  ser- 
vice an  Siillan,  Il  envoya,  à  cet  elfet,  une 
note  h  Mlle  Lenorm;md,  pour  la  consul- 
ter. F.lïc  lui  répondit  :  «  Vous  tf obtiendrez 
pas  de  passeï'Oit;  vous  joucn^z  un  grand 
rôle  en  France.  Uur  dame  veuve  vous  ren- 
dra beureus»  et  vous  parviendrez  à  un  rang 
h'èii-<5Jevé  par  son  inllueiire;  mars  gardez- 
vous  d*ôlre  ingrat  envers  elle;  il  }  va  de 
voire  buidienr  et  du  sien...  » 

'rtmj<jurs  bi  sibylle  nnrniande  prévoyait 
ledivnrre  et  le  mal  qu'il  devait  faire  à  Na- 
lioléun. 

Le  mariage  de  celui-ci  avec  la  veuve  du 
général  Heauliarnais  vint  mellrc  le  sceau  à 
bi  rëi)ulation  de  la  propliélesse  de  la  rue  de 
Tournon.  Magistrats,  guerriers,  courtisans, 
ienmie»  du  monde,  renijOiraienl  ses  salotïs. 

Des  relations  aussi  élemlucs  iiicttaieot 
vite  Mlle  Lenormand  sur  la  voie  de  Fa  ve- 
nir qui  se  préparait,  aussi  annonca-t-e!lû 
h  Joséphine  Févénemcnt  du  18  brumaire, 
en  Tenga^Tant  à  y  jirendre  une  part  active 
pour  set  vtr  son  é|ioux. 

Le  10  décembre  1803»  la  femme  du  gé- 
néral Morcau  étant  venna  la  consulter, 
reçut  rFelle  des  conïidences  |iro[ibéti(ines 
dont  elle  ne  sut  point  garder  le  secret.  Peu 
de  jours  après,  Mlle  Lejioi'mand  fut  ar- 
rêtée et  ronduitc  a  la  [iréfecture  de  po- 
lice, où  elle  subit  un  long  iiUerrogatoire , 
pour  Cire  de  là  conduite  en  |*rison.  Mais 
elle  s'en  inquiéta  peu,  et  annonça  sa  mise 
en  lil>erté  pour  le  1"  janvier,  h  midi  ;  eu 
elfet,  le  préfet  de  foliie  Fouclié  en  signa 
Tordre,  le  l"' janvier  au  [ualin. 

Elle  lui  avait  adressé  le  riualraîn  suivant: 

Si  le  |>rt»fiM  vetit  bien  en  ce  timiin^nt, 
Pur  tni  bieufiiti  ec^niiiicticer  cuiu*  année, 
S*il  lu  ouvre  criRi»  ce  triste  apjKU  Icinctil, 
Je  lui  prcib.s  licua'usc  ilcsUiice, 

(Vendue  h  ses  amis,  Marie-Anne  Lenor- 
mand reprit  ses  occupations  cbérics,  sonte- 
nae  fuir  José[i[iine,  qui  lui  garda  toujours 
une  tendre  reconnaissance  de  la  [iro[diélie 
reruc  au  Luxembourg,  et  la  consulta,  .sans 
interruption,  dans  toutes  les  circonstances 
lie  sa  vie  d*é[iouse,  irimftératncc  et  de  reine 
décbue.  Elle  la  défendit  souvent  contre  la 
colère  et  le  ressentiment  de  Napoléon,  lors- 
que les  prédictions  venaient  à  dévoiler  des 
plans  ou  à  contrarier  les  desseins  du  héros. 

Le  [>ouvoir  étrange  de  cette  feumie  gônait 
Napoléon,  d'autant  plus  qu'il  était  forcé  de 
croire  à  1  eiactîiude  de  ses  prédictions,  dont 


quelques-unes  s  étaient  réali>écs.  Ln  1807f 
cédant  aux  instances  de  Jôséî»liii:e,  il  hi^ 
avait  demandé  une  consultation  dans  les 
règles,  mais  il  avait  employé  les  précautions 
les  [ilus  minutieuses  pour  que  la  sibylle  ne 
pût  deviner  quel  était  le  consultanb  Dans  la 
réponse,  toos  les  événements  de  .sa  vie,  ses 
goûts,  son  caractère,  ses  habitudes  étaieitt 
détaillés  dir  la  manière  là  [ilus  explicite* 
Napoléon  en  fut  frapfié,  cl  s>n  souvint  tou- 
jours, La  copie  authenlifiuo  tic  cet  horos* 
co|)e,  qtii  est  fort  buig,  l'ut  déposée  h  la  pré- 
fectun:,  lors  de  rarrestalion  de  Mlle  Le- 
normand, car  le  divorce  prévu  arriva;  la 
proleclrice  devint  impuissante,  et  le  11  dé- 
cenibro  1809  ,  la  sil>ylle  fut  de  nouveau 
arrèlée. 

«  Votre  visite  n'a  rien  qui  n^e  surprenne, 
dit-elle  au  commissaire,  regardez  dans  mes 
cartons,  et  vous  verrez  qu'il  y  a  quelques 
joutas  que  je  [U'cssenlais  viqre  venue,  »  Ln 
e(ret,  Tarrivée  de  la  police  chez  elle  y  élarl 
annoncée. 

Klleaida  ellc-mÔme  les  agents  dans  la  vi- 
site domiciliaire  qni  oui  lieu,  plusieurs  ma- 
nuscrits et  objets  d'art  furent  em[iorlés.  Le 
commissaire  mit  tout  sous  les  scellés,  et 
emporta  h  la  prélecture  quatre  voL  in-k" 
traitant  de  la  science  pbysiognomonique  de 
Lavater,  et  neuf  grantles  caries  malhé- 
malitjues  ou  tables  des  logarithmes. 

Mlle  Lenormand  fol  mise  au  secret,  | 
Cette  seconde  anxvsintion,  non-seulement 
ne  lovait  nullement  étonnée,  elle  s'y  at- 
Icndoil ,  mais  elle  en  savait  le  motif.  Le 
28  novembre  1809,  elle  avait  donné  à  José- 
pbinc  revplicfltïon  d\in  songe,  et  lui  avait 
annoncé  que  le  samedi,  16  décembre  sui- 
vant, le  divorce  s'accouipliraîL  Elle  subit 
plusieurs  interrogatoires  dans  lesquels  idlc 
mit  plusieurs  fois  son  interlocuteur  sur  la 
sellette,  etavecun  tel  ascendant  de  supério- 
rité, quelle  amena  le  juge,  chargé  de  l'in- 
terroger,  à  discuter  avec  elle  sur  la  science 
bermélique  ;  elle  lui  lit  avouer  qu'il  avait 
lui-même  la  conviclioti  intime  de  1  existence 
des  èires  surnalurelsct  invisibles. 

Comme  le  juge  insistait  .sur  une  ré- 
ponse vague  qu'elle  venait  de  faire,  elle  dit  : 
«  Ma  rétîonse  est  un  |»roblènje,  que  je  nie 
réserve  de  résoudre  le  31  mars  IHli.  » 
Dans  ces  singuliers  interrogatoires,  dont  on 
retrouve  une  |»artic  dans  lub  Souvenirs  pro- 
phéliques  (Vunc  sUfijHe^  .Marie-Anne  Lenor- 
mand aurait  clairement  prédit  le  relourdes 
descendants  un  grand  roi  de  181i  à  1815. 

lùdin,  après  douze  jours,  la  silivlle  fut 
mise  en  lil»erté,  le  ilivorce  était  acconqili; 
elle  sortit  gaiement  de  son  cachot,  fit  par 
écrit  ses  adieux  à  Foucbé,  terminant  son 
é[iîlre  par  ces  deux  vers  : 

De  vous  ahncr  *lc  loin  je  m'iiii|w»sc  li  loi. 
Mais  de  grâce,  Maii&îettr,  itc  peusez  plus  à  mou 

Cependant  un  orcb^e  d'exil  avait  élé 
prononcé,  mais  Tinlluence  de  Joséphine 
remporta,  et  l'Empereur  parut  ne  jdus  son- 
ger à  elle.  Deux  ans  olus  tard  on  la  manda 


L£N 


1)ES  Aim.VCLES, 


LEN 


42 


ï  U  fïféfectiire  et  on  essaya  de  1  altat  hcr  à 
Li  police  secrète  :  ua  refus  plein  de  dignité 
répondit  à  cette  tiroposilion  (30). 

Le  retour  des  Bourbons  augmenta  encore 
ta  r'  i  m  de  la  silnile  et  le  nombre 
lies  >  au  caliinet  ae  la  rue  de  Tour- 

__  fol  en  1814  qu'elle  écrivit  les  Souvenirs 
frwpkéitqurs  (Tune  SibifUe ,  ouvrage  où  se 
reinarquenl  une  certaine  profondeur  do 
tg^  et  une  grande  justesse  d'espril.  Elle  y 
Jcll  quelques  fihrases  sur  les  événenieuls 
(ulors  que  Tavenir  vint  continuer, 

Au^sf,  ajfrès  les  Cent-Jours»  ses  adeptes 
ù-n  onl-ils  de  répandre  partout  ses 

jift^i  ^  si  comidétejïient  réalisées.  Une 

de  ces  i^hrases  était  telle  : 

«  le  foule  un  gazon  qui  croît  naturelle- 
mctit  malgré  Taridilé  du  sol  ;  j  y  cueille  la 
HùUtic  an  uiiliea  de  la  rose  des  champs.  » 
El  Ion  sait  qu*en  elTet  b  violette  devînt  un 
"  ae  ile  ralfienjcnt  au  mois  de  mars  1815. 

Pendant  les  Cent- Jours,  Napoléon  eut  un 

«tant  lldéede  rcxiler»  mais  il  en  repoussa 
Il  f*en*iée;  quelque  teuqis  après,  une  bro- 
< luire  de  MHe  Lenorniantf,  intitulée  : 
Anniversaire  de  Ut  mort  de  Joséphine  ^ 
«NScédét;  le  29  niai  181V,  et  dans  laquelle 
r.iuieur  reprochait  à  celui  qui  fut  son  époux, 
iJe  ne  jioinl  élever  un  monument  à  ^a  cen* 
dre,  fut  mise  sous  les  yeux  de  Naijoléon, 
♦|tii  s'écria  :  «  Elle  est  la  seule  qui  m'ait  fait 
mnuallre  bien  récdlenient  là  i»erte  que  j  ai 
fjttel  »  et  il  resta  longtemps  rêveur. 

Dans  sa  Sibylle  au  tombrait  de  Louis  XîY, 
Hs^çs  Sonrenirs  propkctifiucs^]a  silnile  fut 
moins  heureusement  inspirée^  c^r  elle  pré- 
dit aux  successeurs  de  Louis  XVI  un  ave- 
nir de  gloire  et  de  bonheur  qui  ne  devait 
|»a$  se  réaliser* 

Ko  1818,  eJlese  rendit  au  congrès  d'Aix- 
b4l)ia|)efle^  et  h  ce  sujet  publia  un  volume 
imitulé  :  Ln  SibtjUeait  congrès  d\iix'h-€ha- 
;/«//«;  mais  ce  voyage  lui  oicasioniia  mille 
ennuis:  le  18  février  1821,  elle  fut  môme 
arrêtée  à  Bruxelles  sous  la  prévention  de 
iVrra  waniée  d'acoir  des  tntreiiens  avec  h 
grnie  Atitt^  déposséder  h  loupe  magique,  le 
talisman  prccieiix  et  une  flèche  d\ibaris^  ctc,> 
cl  d'avoir  exercé  son  art  dans  cette  ville.  Le 
tribunal  ds  Louvainla  condamna  à  un  an  de 
prison,  mais  le  jugement  fut  cassé  par  la 
cQur  supérieure  de  Bruxelles. 

Vers  ce  temps ,  Mlle  Lenormand  pu- 
Mi«  l4*$  Mémaires  de  Vîmpvrairice  José- 
phine^ OUTrage  qui  mérita  Tapprobation  de 
tous  les  amis  de  cette  princesse.  Mais  les 
adversaires  de  Tauteur  prétendirent  qu Vile 
fi*était  qu*un  prôte-nom,  et  qu  elle  était  par 
^le-uième  inc^|>able  d'écrire  un  pareil  ou- 
vrftge^Sans  doute,  lorsqu'on  ne  voyait  Mlle 
Lenormand  que  dans  son  cabinet,  au 
mtliett  de  ses  tarais  »  de  ses  cabales,  ctc.^ 
elc,  etc.,  on  pouvait  la  juger  incaj>able  d'é- 
crire ou  de  parler   sa  langue  avec  pureté 


et  élégance;  mais  lorsqu'elle  se  livrait  à  des 
discussions  de  haute  philosophie,  elle  lais- 
sfiil  là  son  jargon  cabalistique  et  catculé^ 
et  Ion  acquérait  bientôt  la  conviction  que 
son  érudition  n'était  pas  d'emprunt,  et 
que  chez  elle  Texpression  était  toujours 
prompte  et  juste.  Mlle  Lenormand  s'est 
appréciée  elle-même  avec  justesse  dans 
Ico  quelques  lignes  suivantes  :  «  On  remar- 
que dans  mes  écrits  une  originalité  bril- 
lante, quelquefois  incorrecte;  j'érris  sans 
art.  La  franchise  oti ,  plutôt  l^indtsrrétion 
calculée  de  mes  révélations»  répamlroiit 
toujours  quelque  iménH  sur  mes  ouvra- 
ges. » 

I>ans  la  brochure  intitulée,  Vangeprotee- 
tfur  de  la  France  au  tombeau  de  Louis  XVIII, 
Mlle  Lenormand  ne  fut  nas  très  -  bon 
liropbèle,  la  faiblesse  do  Cnarles  X  ren- 
dit sQSi  prédictions  mensongères  :  elle  es- 
saya iduiieurs  fois  de  parvenir  jusqu'à  ce 
prince  ;  mais  toujours  elle  fut  repoussée. 
Elle  fut  ïdus  heureuse  dans  la  publication 
de  COmbrc  de  Cothrrine  il  au  tombeau 
d'Alexandre  r\  Elle  y  annonçait  distincte- 
ment l'élévation  du  duc  d'Orléans  au  trône  : 
*  One  ce  bîau  cedrus  francus,  frappé  et  trans- 
planté iynclretid,  de  Phiiadefphiâ  ^  voire 
même  dltaitû,  et  se  retrouvant  aujourdliui 
alaise  dans  son  natal  \mys^  où  chaque  an- 
née ï\  pousse  de  si  beaux  et  de  si  vigou- 
reux rejetons^  doit-il  voir  aussi  se  couron* 
lier  sa  cîme,  ou  bien  celte  de  l'une  de  ses 
six  mâles  branches?  Oui»  certes,  et  m^me 
Tun  de  ces  jeunes  rameaux  doit  aller  rever- 
doyer et  fleurir  vers  Athenœum.  » 

Après  1830,  elle  fît  successivement  pa- 
raître Le  petit  homme  rouge  au  château  des 
Tmieries  ;  L'ombre  dllenri  IV  au  palais 
d'Orléans  ;  Le  manifeste  rfps  dieux  sur  les 
affaires  de  France^  eiVombrt  de  5*  A,  R.  le 
prince  de  Coudé  à  son/îlieul  ieduc  d\iumales 
Dans  toutes  ces  brochures,  Mlle  Lenor- 
mand se  montrait)  comme  toujours,  zélée 
légitimiste  ,  et  quelquefois  même  pour- 
rait-on s'étonner  de  la  longanimité  du 
f»arquetà  son  égard.  Mais,  du  reste,  sa  voix 
ut  toujours  luyale  et  franche ,  et  Ton  ne 
peut  lui  reprocher  ni  dans  ses  actions,  ni 
dans  ses  écrits,  d'avoir  cherché  à  flatter  les 
puissants  au  jour  de  leur  splendeur.  Mlle 
Lenormand,  selon  nous,  doit  dans  tous 
les  cas  Hve  considérée  tomme  une  femme 
d'un  mérite  remarquable  ,  d'une  éru- 
dition profonde  et  d'une  conduite  quelque- 
fois hardie,  mais  toujours  nleine  de  no- 
blesàfi  et  de  dignité,  bi  si  elle  sut  habile- 
ment exploiter  le  pem  haut  que  l'esprit  de 
Thomme  a  pour  le  merveilleux,  si  les  évé- 
nements lui  vinrent  puissamment  en  aide, 
avouons  aussi  qu'elle  sut  habilement  s'en 
servir. 

Mlle  Lenormand  avait  annoncé  dans 
plusieurs  de  ses  écrits  devoir  vivre  ringï- 
quatrt    lustres     et    un  peu    moins    dune 

i!SO)  Uadftmc  fie  Staël  elle-même  consuUa  Mlle  lemkmam  clic  demanda  ime  audience  ii  Nftp<^lcoïT, 
pfiiniand,  i\m  luî  dil  :  *  Vous  mêdilrï  une  dé-  aiiqucl  cllu  dÉ^pliU  souverainement  el  qui  Ve%ïh  k 
tchc  dtiill  vaus  vous  rcp-eiuiiei.  »  En  effet,  io      Coppi'l. 

DjCTIO.'VIV.    t>£S   MlAACLES^    II*  '  8 


r, 


LES 


rUTlONNAlUE 


LEî^ 


oiifinpiaâr^  rc  qui  lui  (TomctUiit  une  imo- 
deste  cai  rièro  île  n^nt  viiigl-qualrt»  ans  : 
mais  en  rela  clic  sY'taîl  çraiidcmeiit  Irom- 
pée,  car  clla  nioorut  A  TA^e  tic  sninaiitc- 
doozetins,  en  18V3.  Elle  ne  sY'iaitduEin  troni- 
|ïée  (pie  de  einquaiUc-lmit/ins  IMais  il  est  ar- 
rivé son  vonlde  voiries  devins  les  tïlos  habiles 
Uro  dntis  Favenir  dos  antres,  écnonor  roiii- 
iilélenieni  lorsnu'il  s^agit  de  débrouiller 
leur  propre  liortiïscope.  Mlle  Lerior- 
mand  mourut,  iï  est  vrai,  d'an  acnident» 
d'une  0[^ératioii  qui  ne  réossil  pas,  et  IVm 
fiotirraît  dire  que  sans  cela  elle  eût  (»ent- 
être  véru  cent  vingt-qnalrc  ansî  Mais^  coin- 
ment  la  sihjllc  n'avait- elle  pas  prévu 
ratTcidcnt? 

Des  illaslraUons  de  tout  genre,  dans  tes 
lettres,  les  arls  el  l«*s  sciences»  acrora[ia- 
gnerent  son  convoi  el  assis lèrent  h  son 
service  fanMjre.  Des  hommes  de  hante  ré- 
putaUon})nliliqae  j  iiarurent,  entre  autres 
M.  (iuizot,  qui  connaissait  la  sibj  Ile  de  lon^ 
gue  date. 

Pendant  plus  de  cinquante  ans,  elle  avait 
été  en  rapport  avec  les  hommes  les  plus 
éminenls,  avec  les  princes,  les  ambassa- 
deurs, avec  les  sommités  delà  France  et  de 
l'Europe.  Elle  a  été  consultée  par  Marie- 
Antoinetle,  la  duchesse  d'Angoulôrae,  M. 
et  Mrne  Bernadotle»  qui  devrnrent  roi  et 
reine  de  Suède,  Ta hna,  la  |irincesse  Adé- 
laïde» le  général  Moreau,  David,  eic. 

Le  prince  de  Talleyrand  loi  faisait  do 
fréquentes  visites^  et  illui écrivit  un  jour 
de  sa  main  :  «  Illustre  sibylle*  to  ne  me  pré- 
diras donc  que  dei  maîlieur?  î  * 

Elle  annonça  h  Madeuioisellc  Kau^oort 
que  la  ûu  de  sa  liî^illanlc  carrière  ferait  du 
bruit  dans  le  monde.  On  sait  que  les  hon- 
neurs de  la  séjiulture  ecclésiastique  furent 
refusés  à  celte  ftmieuse  actrice. 

Le  roi  de  Prusse,  Frédéric  Guillaume  111, 
se  dé^juisa  en  paysan  Dour  prendre  une  con- 
sultation, «  Je  siîis^  MadenioiselTe  Jui  dît-il, 
un  paysan  sans  souci  :  —  Sans  doute,  Sire, 
lui  répondit-elle  su r-loKdiamp,  car  le  domaine 
de  Sans-Souci  est  à  vous,  » 

Le  prince  Kourakin,  ministre  plénipoten- 
tiaire de  remjiereurde  Hnssic,  eut  à  Bruxel- 
les la  fantaisie  de  connaître  Mlle  Lcnor- 
uiand  :  a  Vous  serez,  lui  dit-elle,  dévalisé 
j*ar  des  voleurs  :  ils  épargneront  votre  vie; 
)dus  tard  on  vous  pendra,  et  vous  parvien- 
drez ensuite  aux  [ilns  hautes  dignités  :  — 
Comment  1  je  serai  volé,  [lendu  et  |>uissantî» 
et  le  prince  éclata  de  rire.  «  J*ai  dit,,  Mon- 
sieur, »  répartit  Mlle  Lenorniand,  blessée 
dans  son  amour-propre.  Le  prince  partit 
]>our  la  Russie,  des  voleurs  rarrèlèrenl 
en  route,  s*erafMirèrent  de  son  or,  et  lui 
accordèrent  la  vie.  Arrivé  à  Saint-Péters- 
bourg, il  se  trouva  jeté  au  milieu  d'une 
séditmn  militaire.  On  le  pendit;  mais  nar 
lK)aheur  la  sédition  fut]  com[irimée  sur-le- 
champ;  on  coupa  la  corde  assez  à  temps, 
il  fut  sauvé  et  devint  un  des  f-ivoris  de 
lempereur. 

Nous  ne  rapr»orlons  ces  faits  que  pour 
montrer  jusquà  quel  point  ^es  prédictions 


étaient  souvent  lucides,  ex|>licites  ,  et  com- 
liien  la  réalisation  suivait  (ïromplement  la 
];ro|diétic, 

Mais  ses  rapports  avec  les  notabilités  dï^ 
jour  et  sa  prodigieuse  métnoire  rendaient  sfl 
conversation  excessivement  intéressante 
ses  Mémoires  posthumes,  que  sa  famille  se 
propose  de  publier  mieîque  jour,  seront 
certainement  le  récit  ni^toriqut*  le  (>lus  eu-* 
rieiix  et  le  plus  véridique  sur  répoune  ac- 
tuelle. Son  énorme  correspondance  habile- 
mont  déjmoinée,  soigneusement  serrée  et 
mise  en  ordre  par  elle  ,  est  con>ervée  f<ri>- 
cjonsement  f>ar  ses  !iériti**rs  :  elle  se  com- 
jiose  de  jïlusïeurs  milliers  d'autograidios , 
parnn  tesqncls  se  trouve  une  liasse  de  lettres 
de  Sainl-Jnst,  llobesiiierro  et  des  princi- 
paux révolutionnaires.  Ses  ouvrages,  (piel- 
fprimnarfaits  qu'ils  soient  dans  la  forme  el 
dans  le  détail  ma!  digéré  des  événements, 
|irésentent  cependant  à  l'histoire  des  nialé- 
r  aux  sérieul,  indispensables.  On  y  trouve 
parfois  des  aperçns  cla-irs  el  lumineux,  et 
de  justes  ap]>réciatiations.  Ils  renferrnenl 
en  outre  j  mais  avec  trop  d^emphase  et  de 
dilfusion,  la  curieuse  histoire  de  son  art,  dé 
ses  nerséeutions  el  de  son  contact  avec  les. 
célébrités  du  temps.  Nous  avons  aussi  dV^lle' 
plusieurs  [nècesdc  théâtre,  el  entre  autres 
une  comédie  hérorf[ue  en  trois  actes,  Lfs 
français  en  Egypte^  que  Foufhé,  ministre 
de  la  [lolice  générale,  ïit  censurer  narce  qtta 
Fauteur  mettait  ces  paroles  dans  ïa  bonclie 
de  Bonaparte  :  «  Je  rentrerai  en  France  » 
et  je  ne  déposerai  les  armes  que  lorstiue  la 
république  n'aura  ï>1us  d'ennemis.  » 

MlleLenorraand  avait  une  croyance  invin- 
cible dans  son  art,  elle  firétendait  recevoir 
des  conseils  du  génie  ArieK  Elle  se  tira  il  les 
caries  à  elle-même;  le  vendretîi  était  son 
jour  de  préililection,  el  elle  usait  alors  de 
tout  lapparcil  de  la  devitïation.  Mille  i rai ts 
de  sa  vie  [irouvent  la  sincéi'ité  de  sa  convic- 
tion, ,4insi  un  jonr,  lors  de  Lt  [»rouiic>re  in- 
vasion, ayant  une  forte  soumie  h  ea.  Ircr,  et 
ne  sachant  ?i  qui  la  confier,  elle  la  renrit 
entre  les  mainsd*unc  personne  qui  lui  était 
nrestiue  inconnue  el,  simplement  parce  (pm 
les  cartes  lui  avaient  a  [i  pris  que  celte  somme 
lui  serait  remise  fidèlement;  ce  qui  arriva. 

Elle  apïjrit  aus^i  par  ses  ivartes  h  mort  defl 
son  frère  :  tout  à  coup  elle  se  mit  à  pleurer^ 
abontlammenU    commanda  iles    liaoits  de 
deuil,  La  nouvelle  nen  arriva  quequariTnte- 
huit  heures  après,  M 

Dans  ses  consultations,  Mlle  Lenormankl" 
laissait  de  cûié  tout  charlatanisme,  tout  cos- 
tume fanlasti(|ne,  elle  portait  une  toque, 
réminiscenctr  des  modes  anr'ienrics  ,   fiuisl 
une    robe    de  soie  garnie  de  fourrures  etij 
hiver,  el  de  dentelles  en  été.  Elle  avait  plu- 
tôt Tair  d'une  femme  du  monde  aimable  etl 
bonne,  que  d'une  femme  pro[ihétesse.  ex-J 
centrîque,  ou  d'une  p}thonisse  dont  Tciffl- 
taiion  épouvante. 

Dans  son   intérieur  elle  était  douce  et 
d*une  grande  simplicité;    sa   ménvun»,   ^il 
riche  de  laits,  rendait  sa  conversation  caiw 
livatile  et  d*un  intérêt  puissant 


LEN 


l>t:s  MUIACLES. 


LEP 


lé 


ildt^  ce  qui  honore  le  [)lu<^  le  iioiu  de 
'le ï-cnormand,  c'est  bien  moins  .sot»  snvuir 
reKjriise  bonlé  de  son  vomr.  Toujours 
(Ile  se  plul  à  prodiguer  les  conseils  de  là 
iiison  à  ceux  qui  les  réclamaient,  et  aux 
infortunés  des  consolations  de  toutes  sortes, 
E)Ie  fut  pour  les  malheureux  une  consola - 
irice  et  une  aniic.  Elle  ne  se  I)ornait  pas  k 
détoavrir  les  plaies  de  l'âme,  elle  clierifiail 
k\es  cicatriser  i>àr  de  bonnes  et  insinuantes 
paroles.  A  combien  d'âmes  désolées  oV 
!  l-cJIe  pas  rendu  le  re|ios  et  respoir. 
U      Combien  de  fois  n'a-l-elle  pas  employé  les 

■  trésors  amassés  par  son  liabileté  h  sécher  les 

■  larmes  de  Tinfortune  et  à  soulager  îe  nial- 

■  heur  1  De.<  familles  entières  ont  eu  lioù  do 

^P»  (L.  Boyëldieu  d'Acvig\y.) 

NouH  n'avons  rien  voulu  retr&ucher  de 
f«tlebiogr<9f>hie  conforme  aux  mémoires  de 
la  cétèl>re  sibylle  et  presque  entièrement 
étrile  t»ar  eîle-mÊmc,  parce  qu'elle  neint 
tonte  une  époque,  trop  souvent  considérée 
au  (»oinl  de  vue  exclusif  de  ses  grandeursou 
les  tunui  qu'elle  fit.  Mais  on  est  bien  obligé 
de  raltâltrc  des  prétentions  delà  devineresse 
)  lesprit  pTO|)liétique,  lorsqu*on  vient  à 
ronsidérer  que  sa  parole  est  seule  garant  des 
ses  succès  en  ce  genre,  et  qu'aucune  dfî  ses 
prMiclîons  n*a  été  publiée  qu'après  Tévéne- 
itienL  11  fsl  trop  facile  de  dire  après  le  fait 
Aeeompli,  et  surtout  ai-rès  que  les  acteurs 
ne  s*>nl  ni  us  là  :  «  Je  1  avais  annoncé.  »  En 
voyant  les  nombreux  insuccès  dont  ses 
écrits  rendent  eux-mêmes  témoignage»  on 
reste  convaincu  que  son  art  consistait  uni- 
*jiiem<>nl  en  une  grande  habileté.  Ses  relations 
um  -  avec  des  pcrsoniios  «le  loutraitg 

et  -  con  iition,  la  tenaient  au  courant 

i!e  ce  qiii  se  |>assait  et  de  ce  qui  se  prépa- 
rait. Scsamis  alRdés  la  iirévenaientde  la  vi- 
site des  grands  personnages.  Pour  le  reste, 
elle  essayait  de  le  lire  dans  la  contenance  et 
sur  les  visages;  elle  savait  si  bien  la  manière 
défaire  parler,  quelle  ne  lardait  pas  à  se 
tfouvcr  au  courant  de  ce  qu  elle  désirait  sa- 

I?oir.  Alîn  de  donner  plus  de  solennité  h  ses 
oracles^  elle  s'habi fiait  d*une  manière  fan- 
tastique et  bizarre.  Elle  faisait  de  Talectryo- 
niancie  le  premier  jour  de  la  lune,  de  la  cap* 
iromande»  art  d'interroger  l'avenir  dans  une 
goutte  d'eau  »  le  vendredi;  et  pendant  ses 
grands  et  solennels  nréfiaralifs,  son  œil  in- 
ve««tigateur  essayait  oe  lire  les  secrets  cachés 
au  fond  des  cœurs.  Mais  parlons  desesVevers  : 
Elle  était  très-faible  dans  Tait  de  deviner 
les  éiiigmes;  on  en  trouve  des  preuves  nja- 
Hifestes  dans  ses  jWmoires  sur  timpératrke 
éphinr.i.  U,  p,35,  et  dans  ses  Lettres  et  Mé- 
^^jires  dt  VimpéralrictJùMénhbie^p,  197,  le  t- 
ïjtî  17*.  Après  avoir  dit  qu'elle  fut  avertie  par 
son  esprit  propliéliriue  du  moment  de  la  mort 
de  son  amie,  rex-inij^éralrice  Joséphine, 
elle  avoue,  tiuelqnes  pages  plus  loin, (]u  elle 
se  disposait  a  aller  lui  rendre  visite,  quand 
elle  en  reçut  la  nouvelle,  le  lent'îemain  de 
l'événement.  Elle  adressa,  Ik  la  d-ite  du  17 
mars  1833*  une  lettre  à  Louis-PîiJUi*pe  [lour 
lui  demander  la  mise  en  lilKilé  de  Mme  la 


diicîiesse  deBerry,captivcàBlave.OrtSi  elle 
avait  eti  autant  d'esprit  prophétique,  qu'où 
à  ordinairement  de  sens  commun,  elfe  se 
serait  épargné  une  démarche  qui  ne  devait 
aboutira  aucun  résultat.  11  serait  long  do 
com|»tcr  les  traits  de  ce  penre»  Et  |^^K>urlai»t 
elle  tira  les  cartes  à  tous  les  grands  person- 
nages de  la  llé|)uhlique  et  de  TEmpire  ei  à 
une  partie  de  ceux  delà  Beslauration;  et  c'é- 
tait en  [dein  xix*  siècle.  Jl  est  vrai  qu'on  ne 
croyait  [las  encore  beaucoup  en  Dieu,  ou 
que  l'on  ne  s'en  occui>ait  guère  dans  un 
monde  si  superbe  de  ses  grandeurs,  et  si 
pelit  par  sa  crédutilé*  L.  C. 

LÉPREUX  [Leur  guérîson  miraculeuse.) 
La  îè[ire  est  une  maladie  éminemment  con- 
titgieuse,  contre  laquelle  il  n'y  a  jainais  en  de 
remède  connu.  Il  en  existe  ÏJe  trois  sortes, 
sansfparler  de  la  lèpre  des  maisons  et  de  la 
lèpre  des  vêtements,  dont  il  est  fait  nienlion 
au  livre  du  Léviiique  :  la  lèpre  farineuse, 
ou  elephantiasis  ^  fa  lèjtre  scrofuleuse  ou 
rongeante  et  la  lèpre  tuberculeuse.  Elle 
existe  loujotn*s  en  Orient,  mais  plus  rare 
que  jadis.  Les  navigateurs  l'ont  retrouvée 
parmi  les  insulaires  de  TOcéanie,  et  un  ar* 
chïpel  assez  considérable  en  a  reçu  le  nom 
û^  If  es  des  Lépreux. 

Elle  provient  de  la  corruption  de  la  masse 
du  sang,  ou  la  iiroduil  peu  à  peu.  L'élé- 
phantiasis  est  guérissable,  quand  elle  ne  fait 
que  commencer,  et  qu'an  emploie  à  temps 
les  remèdes,  qui  consistent  simolement  dans 
les  précautions  que  prescrit  la  propreté. 
Moïse  n'*en  assigne  point  d'autres  h  celte 
espèce  de  lèpre,  qui  est  h  [)roprement|iarler 
celle  de  PO  rient.  Et  il  faut  remarquer  que 
jiarmi  les  diverses  i^rescriptions  qu'il  indi- 
que, aucune  n'est  notée  comme  devant  opé- 
rer une  cure  miraculeuse  ou  divine;  mais 
seuiemenl  comme  des  moyens  de  constater 
l'état  [Ans  ou  moins  avancé  de  !a  maladie» 
afin  de  déclarer  que  celui  qui  en  a  été  atteint 
jtent  être  admis  dans  le  commerce  ordinaire 
de  la  vie  ou  il  oit  en  être  exclu. 

Dès  les  premières  apparences,  le  tnalarlo 
devait  se  présenter  au  prêtre»  qui  Jugeait 
par  Pinsjïection  des  symptômes  si  c'était  ou 
non  un  cas  de  lèpre,  et  dans  quelle  j>ériodw 
était  la  maladie.  S'il  s'élevait  quelque  doute 
dans  Pesprit  de  celui-ci»  ou  si  le  mal  élait 
encore  dans  sa  jtremière  période,  le  prêtre 
prescrivait  les  précautions  de  propreté  indi- 
quées, et  lasé|iaration  immédialedu  malade» 
Au  bout  de  sept  jours,  il  faisait  alors  une 
nouvelle  auscultation  et  i>ronom;ait  une  ex- 
clusion définitive  ou  la  reintégration  du  su* 
jet  dans  le  sein  de  la  société,  mais  après 
rotlrande  d'un  sacrifice  qui  servait  de  té* 
moignage  de  sa  pureté  légale;  il  était  rite 
nmndafug  ;  ce  sont  les  termesdelaloi.  Si  ce- 
lui qui  avait  été  chassé  de  la  société  venait 
h  guérir,  il  se  représentait  devant  îe  [irêtre, 
et  olfrail  également  le  sacrifice,  après  lequel 
il  était  réinté;j;rè  légalement  dansln  viecom- 
muae.  Ces  détails  étaient  nécessaires  [fOur 
faciliter  l intelligence  des  passages  de  PE- 
vangilc  que  nous  allons  rapporter. 

La  lèpre  rongeauïe  ressemblait  en  beau- 


47 


LEP 


coutMlc  clio.^es  au  mal  de  Nttples.  Phisierirs 
auteurs  croicrU  ni^tnc  que  relui-ri  iic  fut 
qif  une  reerutiesceiirc  jadis  violenle  et  ^'niî- 
ruMniiietU  conlagieuse  tic  la  lè[»ro.  On  sait 
iin'il  lit  périr  les  armées  dfï  Charles  Mil  et 
lie  Lfiuis  XII  en  Ilalic,  ainsi  qu'un  nombre 
iutali'ulal^le  (Htaiieiis,  cl  qu'importé  on 
Franco,  il  tleviiU  nécessaire  ûq  plarer  des 
gardes  ànn  \\ories  des  villes,  pour  éloigner 
ceux  qui  paraissaient  en  ^tre  atteints.  Or 
il  ne  faut  pas  croire  qu'il  ne  se  communi- 
quait à  laot  de  per.sonnes  que  |»ar  suite  d*un 
eoniaclillicile,  pas  |tlus  que  la  lè[ircpropre- 
ntcnt  dite,  qui  avait  fait  tant  de  ravages  aui 
sièi  les  précédents  en  France  el  dans  le  reste 
de  rKuropc. 

D  après  fa  loi  mosaïque,  lliomme  exrhi 
de  la  société  pour  cause  de  lè|vre,  devait  fia- 
liiler  dans  les  solitudes,  porter  des  vête- 
ments déchirés,  se  couvrir  la  bouche  d*un 
I>an  de  son  habit,  si  quelquefois  il  rcncun- 
Jrait  des  pcrsnnnes  saines  sur  son  chemin^ 
et  avertir  h  haute  voix  qu'il  était  souillé. 
Quicutif/uc  ertjo  tnacuhîas  fuerit  iepra^  et 
grparaius  est  ad  arbltrinm  sacerdotis^  habe- 
(nt  veatimcntn  dtssuia^  caput  nudum,  os  veste 
€on(erium^  conlaminatumac  sordidum  se  cla^ 
mat/it,  Omni  (empore,  quo  leprosus  est  et 
immundus^  soins  habilabit  extra  castra  (3i)v 

Ce  sont  les  précautions  mêmes,  avec  un 
redoulilemciit  de  détails  minutieux,  qu'on 
euv|tîoya  au  moyen  âge  pour  isoler  les  lé- 
[ireux'de  tout  contact  avec  la  société;  nous 
en  dirons  queluue  chose  en  son  lieu. 

Le  Sffuveur  donna  h  ses  disciples  le  pou- 
voir de  guérir  les  lé(»reux  :  teprosos  mun- 
dnfefSI*).  11  guérit  bn-mème  un  grand  nom- 
bre (ic  lépreux;  on  neut  flu  moins  le  con- 
clure de  ce  passage  ou  il  dit  aux  envoyés  de 
son  précurseur  :  Allez  dire  h  Jean  ce  que 
vous  avez  vu,  les  aveugles  voient,  les  sourds 
entendent,  les  boiteux  marchent,  les  lé[ireux 
sont  guéris,  hprosi  fmtndantur  (32);  mais 
rKvangilo  ne  rappoile  en  particulier  que 
deux  exemples  de  cette  sorte  degnérison,^. 

Saint  Matthieu  raconte  ainsi  la  première  : 
Jésuâ  descendant  de  la  monta'fne  (après  avoir 
prononcé  son  discours  sur  tes  huit  béatitu- 
des), fut  suivi  d'une  (grande  foule  de  peuplr. 
Or  un  Upreus  vint  au  devant  de  lai,  et  iui 
dit  en  radorant  :  Seigneur,  si  voit»  voulez^ 
TOUS  pouvez  me  quérir.  Jésus  étendit  la  main 
Ters  lui,  fe  toucha,  et  lui  dit  :  Je  le  veuT , 
soyez  guéri:  et  aussitôt  in  lèpre  fut  guérie. 
Et  Jésus  ajouta  :  Donnez-tous  de  garde  de 
le  dire    à  personne;  mms  allez,  montres- 

{?»«)  Vid.  leviL  mil,  44. 

(31')   Vid.  MauN.,  X,  8. 

<5*i)  Vid,  Mauh.,  %u  5. 

t3i')  Cil  m  an  te  m  descemliss^^l  de  moule,  srt  »- 
Ix  siitil  cutn  lurbx  tnult^e.  Et  ecce  leprosus  ve- 
Riens,  adorsibâl  euriv  illci^ns  :  lK>minc,  si  vis»,  potes 
me  muiKt;ire«  ¥a  etictideus  Jcsiis  nhtnuiii,  tetrgil 
eum  dicens  :  VolOf  rtiuiiibre.  El  rniiresliiii  mututaia 
est  lepra  ejus.  Et  ait  Htî  Jésus  :  SUh  ncmini  dhe- 
ris  ;  scd  vade,  aslctule  le  SAccnluli,  vi  niTar  imintis 
ifuod  pr£ce[nt  Moy^es^  in  ICÂlimouiuiii  iiJiï.  {Mutth, 
lîih  1  4.) 

(53)  Vi(L  Marc,  i,  40;  Luc.  v.  It. 

\li)  Hi  bclurn  rf>l,  dam  iret  iti  Jcnif^alum,  triiris- 


DICTIONS  A  me  LEt*  4i 

vous  au  prêtre,  et  présentez  les  offrande*  que 

Moisc  a  prescrites  comme  témoignage  en  pa- 
reil ras  (32*).  Saint  Marc  et  saint  Luc  rap- 
portent le  même  fait  dana  les  mêmes  ter- 
mes (33), 

Saint  Luc  relate  seul  la  seconde  guéri- 
son  :  Jésus  se  rendait  à  Jérusalem,  dit-tl, 
en  traversant  la  Samorie  et  la  Galilée  ;  or, 
à  son  entrée  dani  un  certain  riilagc,  dix  lé- 
preux accoururent  au  dfvant  de  lui^'  et  st 
tenant  au  loin^  ils  élevèrent  la  voix  et  dirent: 
Jésus  (notre)  maUre,  ayez  pitié  de  nous. 
Aussitôt  qutl  les  aperçut  il  (leur)  dit  :  Al* 
lez  vous  présenter  aux  prêtres^  Tandis  quili 
étaient  en  chemin  pour  g  aller,  ils  furent 
guéris,  Vun  d'eux  se  vouant  guérie  retint 
sur  ses  pas^  célébrant  à  haute  voix  les 
louanges  de  Dieu,  et  il  st  prosterna  à  ses 
pifds  en  rendant  grâces:  or  c  était  un  Sama-^ 
ritain,  Jésus  prenant  aussitôt  la  parole,  dit  \ 
Kst'ce  que  tous  les  dix  n'ont  pas  été  guéris i 
oà  sont  donc  les  neuf  autres?  Aucun  nest 
ret^emi  célébrer  les  louanges  de  IHeu,  si  c€ 
nrst  cet  étranger.  Puis  il  lui  dit  :  Levcs^ 
vùu$,  allez:  votre  foi  vous  a  sauté  [IHï), 

Si  on  joint  à  ces  faits  la  guérison  niî- 
raruleusc  de  Naaman  par  le  ministôr*? 
du  prophète  Elisée,  les  punitions  miracu- 
leusement ioïligées  au  roi  (ïzias,  h  Giézt,  cl 
I^Iarie,  sœur  de  Moïse,  et  ïu  nri racle  de  la 
main  lépreuse  de  ce  dernier,  on  aura  tous 
les  miracles  relatifs  è  la  lèpre  consigiiés 
dans  les  saintes  Ecritures. 

Le:^  Juifs,  dispersés  par  tout  Funivers 
après  la  ruine  de  Jérusalem,  portèrent  en 
tons  lieuv  leur  maladie  n.itive*  On  peut  le 
supjioserdu  moins  en  vovanl  dans  toute 
TEurope  et  particulîèrenjent  en  France  un 
grand  nomljre  de  téf^reux  aux  iv%  v%  vi*, 
vn'  et  viif  siècles,  cVst-à'dire  longtemps 
avant  les  croisades,  1-e  21*  canon  du  cin- 
quième corïcile  d'Orléans,  tenu  en  ran5l1« 
imposa  aux  évécjues  1  ohlî|^lion  de  visiter 
(es  lepfruT^  «  et  de  les  assister  des  revenus 


de  fa  maison  de  TE^jUse.  »  L'histoire  des 
saints  pcrsormages  qui  vécurent  en  ces  mu- 
nies siècles,  présente  un  grand  nombre  de 
lépreux  miraculeusement  guéris,  soit  en 
vertu  du  signe  de  la  croix,  soit  par  un  bai* 
ser,  par  riin|)osition  des  mains  ou  fasper- 
sion  de  Toau  l*énile.  Saint  .AÎ.'ircoUf  le  moine 
des  tles  de  Naoteuil,  auxtpieîles  On  a  de- 
puis donné  son  nom,  était  en  grande  ré^>u- 
talion  pour  ces  sortes  de  çuérisons.  Le 
souvenir  s*en  est  perpétué  jusqu'à  nous^  el 

iHal  p*^r  mcJiaiTî  Sa  m  imam  ci  G:diLTam,  Et  cil  m 
ingrcdcrelur  qiioiidam  castHiiiui,  ucciirrcriint  eî 
4LH:cm  viri  Icprogi,  qui  stelcrtnu  a  lortgo  ;  et  k*ttk* 
vcrimt  v<>ci'm,  ilicfiUcs  :  Ji^sti  pnect»|>lnr,  mlf^^rem 
iioslri.  Qu(>^  til  vida,  ilî\U  :  tte,  osictxlke  v<)s  su- 
rpriiutilms.  Et  tictiiiti  est,  ûmn  irenl,  tmnuhitk  sutiU 
Uiiim  autc'in  ei  iflis,  ut  vitjit  qnh  irtitiidaius  e&t, 
rt^grcsRiis  est,  ciim  m»gita  vtKc  magijïiicaiis  Dcum. 
IClcedJit  111  biit^m  iiuie  \)riks  ejiis,  gnitiiis  a;:en$  £ 
vX  liic  er;it  Saiiiaritatius,  l(i:siMiiuk'jts  îHJU'tii  le«»at 
di\it  :  Naiiiic  ilccum  muiKtali  sunt?  et  iiovem  irbi 
•iinU?  Non  est  învi^pttis  t\nï  rtNlirH,  cl  dard  glanmit 
|ii*ii,  iiîsi  lue  atifmgrtin.  Et  ail  îlli  :  Stity^c,  vail^; 
quia  fidfïilualc  î^ertiitii  fceit.  {Luc,  ï\u,  If-l!».) 


É 


r 


LEr 


DtS  MlïlAtLÎ  S. 


LEP 


30 


) 
I 


la  cérémonie  pratiquée  par  les  ri+is  tic 
France  apr&sVieiir  saiTe  envers  les  srrofu- 
îeat  en  est  nn  reste;  car  le  lieu  où  ils  ion- 
t^r*^  tl abord,  la  chapelle  de  Corlieny, 
nétail  deTen»  célèbre  par  les  guérisoiYs 
miraculeuses  qui  s  y  opéraient,  que  ilepuis 
ïm  906,  où  les  reliques  de  se  saint,  partout 
suivies  des  lépreux  et  des  scrofulouï,  y 
iiaienl  élé  transférées. 

Maïs  sur  celte  vieille  tige,  enfin  épuisée 
H  languissante,  les  croisa*!cs  vinrent  gref- 
fiTUîi  nouveau  bourgeon,  rapporté  de  l*0- 
rifnt,  (^ui  fit  fjrotnptement  de  grands  [iro- 
grès,  crst-à-dire  de  grands  ravages.  On 
jjeut  jugnr  du  nombre  des  lépreux  au  xir 
Mèclp  et  pendant  les  siècles  suivants  par 
ce^  deux  seuls  renseignements  :  d'abord 
le  témoignage  de  Matthieu  Paris,  aOirmant 
qu'il  y  eut  en  Europe  dix-neuf  mille  ladre* 
rits  ou  hôpitaux  destinés  uniquement  à  re- 
crroirdes  léureux,  nombre  qui  n'est  nulle- 
nn»nt  exagéré,  et  ensuite  les  donations  tes- 
tamentaires faites  par  le  roi  Louis  VIII  à 
deux  mille  ladreries  de  ses  domaines. 

Saint  François  d'Assises  avait  une  ten- 
dress.e  tonte  [particulière  pour  les  lépreux; 
il  ne  reroumiande  à  ses  enfants  rien  tant 

Jiielesoin  charitable  qu'il  en  fallait  pren- 
re.  Nous  emprunterons  à  son  historien, 
François  Kmile  Chavin,  les  détails  généraux 
([ui  suivent  ; 

«  La  lèpre,  a[irès  les  croisades,  avait  pris 
un  caractère  sacré  aux  yeux  de  TEglise  et 
des  fidèles;  on  la  regardait  génénilement 
,  comme  une  marque  toute  s|)ét"ie*ile  de  Fat- 
k  \mioiï  divine  (35)*  Cette  inaladio  niyslé- 
H  fieose  et  inaccessible  à  la  science  iiuniaine, 
H||Éit  en  vénération  parmi  les  chrétiens  du 
HSrfen  X2C  ':iti).  Le  Clirist  avait  été  annoncé 
m  mon  no  un  lépreux  franpé  de  Dieu 

et  huna.  :  .  /i  .  et  nous  voyons daiis  FEvati- 
gileque  quand  sainte  Marie-Madeleine  vint 
répandre  de?*  parfums  sur  les  pieds  de  Jé- 
*us  il  avait  un  lépreux  |iour  hôte  (37"^)  :  le 
)éf>reux  Lazare  était  [>réseulé  connue  le 
ivmb«>le  de  Tâme  sainte.  En  un  mot,  le 
Chri^^l  avait  tant  aimé  les  lépreux,  que  les 
laintH  ont  toujours  travaillé  à  conmiérir  cl 
è  conserver  au  fond  de  leur  cœur  (a  même 
affection»  à  montrer  dans  leurs  œuvres  le 
même  dévouemenL  Un  ordre  tle  chevalerie 
sortit  tout  armé  de  la  rbarité  *alïndiquo 
pour  .soigner  les  lépreux  de  Jésusalcm  et 

(35)  Xtn\  ruicetleiit  ouvrage  alïoman»!  de  M.  Clc- 
mi'til  Btinilajio  sur  Ils  sœurs  de  Cliiirité,  et  lii  i^^a- 
cJcuïT  pi-odiidiod  de  M,  Xavier  de  Maislre,  iiUitu* 
fcf  :  Lf  L^pretij  de  la  cité  d'Àoste. 

(5û)  On  irotive  des  coiisJdér.iiioits  sur  le  symW- 
M)«  tnTsLti|Uc  de  la  lèpre  dans  le  bvre  do  Itlia- 
ken-Maur  contre  le&  hi\h^  cAn.  tiT  et  68^  pulilié  par 
^.  lljrU^nc  dans  son  Tréior  dei  Auei:dotei,  Un-peu l 
krê  aus«î  un  tieau  sfrnjon  de  saint  Bernard  putu  le 
kaipi  ûe  Pàtuies,  t,  1,  p.  905,  tkblion  de  Mahillrm, 
file  PûHrre  Untri,  poème  allemnnd  du  iiir  siccïr, 
0innDi»f.r  par  Ifnrtniann  voit  ènr  Anr. 

{3/)  Ll  n<»a  putaviinus  cuni  rjuasi  lepr<»suni,  pi-r- 
€U!^vinii  a  [leo  «1  liumilinlutn.  {Isa,  tm,  4*) 

(5T*»   Ifif,  llatth,,  iwi,  6. 

iZii)  Coitr.  Vttttfftui',  can.  il. 

159)  ///  Couf.  LHijftuncnH%  aw,  585,  eau.  G. 


de  rurlerit;  it  avaii  un  lépreux  pour  grand- 
maître.  Kn  Dcciilcnt  nous  (touvons  recueil- 
lir de  prérieux  et  touchants  exemples  do 
Ta  mou  r  pour  les  lé[ireux.  La  comtesse  Sy- 
bille  de  Flandre,  qui  avait  ac(*om[)agné  son 
mari  Tbéodoric  dans  la  terre  sainte,  ol>tint 
comme  utie  grâce  de  rester  à  Jértisalem 
dans  rhospice  de  Saint- Jean  rAumônier, 
pour  y  soigner  les  lépreux.  Notre  saint 
Louis  avait  nour  eux  une  amitié  loulc  fra- 
ternelle et  le  roi  d'Angleterre,  Henri  III, 
visitait  souvent  leurs  hôpitaux.  Sainte  Ma- 
rie d*Oignies  se  consacra  à  leur  service. 
Qui  ne  sait  les  beaux  exemples  de  la  cha- 
rité de  cette  jeune  Elisabeth  de  Hongrie,  la 
franciscaine,  humble  sur  le  trône,  patiente 
dans  les  atllictions  et  n  ayant  aimé  de  la 
grandeur  que  le  pouvoir  de  soulager  les 
pauvres?  Qui  ne  sait  aussi  le  sublime  dé- 
vouement de  sainte  Calberine  de  Sienne? 
Elle  fut  atteinte  de  la  lèpre  en  soignant  et 
en  ensevelissant  une  lépreuse;  mais  bientôt 
ses  mains  devinrent  blanches  et  pures 
comme  relies  d'un  nouveau-né.  Et  sainte 
Odile  d'Alsace,  sainte  Juditb  de  Pologne, 
saint  Edmond  de  Catitorbéry  n'ont-ils  |»as 
été  des  nu  rai  es  d'amour  pour  les  muvres 
maiatlcs  du  bon  Pieu?  En  on  mot,  r  Eglise 
se  déclara  lonjours  Tamic  et  la  |>rolectrico 
iles  lépreux ,  mais  sa  charité  était  (irudente. 
Elle  (irit  tinit  d  abord  iles  moyens  efliraces 
pour    emjièeber    une    contagion    funeste. 


Qu'on  ait    une  très-grautlc    comi>assion 


[Jour  les  mailieureux ,  »  disent  les  Pères 
du  connile  de  Lavaur  (38),  «  qu  ou  les  cm- 
<<  brasse  avec  une  charité  iTaternelle,  les 
w  infortunés  qui,  jiar  l'ordre  de  Dieu,  sont 
«  rongés  de  la  lèpre;  mais  comme  cette 
«  uiaîailic  est  contagieuse,  voulant  prévenir 
w  le  danger,  nous  ordimnons  que  les  16- 
«  preux  soient  séquestrés  ilu  reste  des  ti* 
«  dèles,  qu'ils  n*enlrent  dans  aucun  liea 
«  inil'l*'"*  les  églises,  les  niarchés,  les  pla- 
«  ces,  les  liôlellcries;  que  leur  vêtement 
«  soit  uni,  leur  barbe  et  leurs  ehcveux  ra- 
«  ses;  ils  auront  une  sépulture  particulière 
«  et  porteront  toujours  un  signal  auquel  on 
tt  puisse  les  reconnaitre.  »  Le  soin  des  lé- 
preux était  spécialemenl  contîé  aux  évèques 
?39).  Le  pape  Grégoire  II  ordonne  h  saint 
Jioniface  de  ne  pas  j»river  les  Odèles  lé- 
|vreux  de  la  divine  eucharistie  (iO).  (m  no 
voulait  pas  leur  ôter  môme  les  consolations 

(W)  EpisL  15,  cap.  10,— Le  concile  de  \Yorins,an. 
8i>8,  ran,  51,  prescrit  la  ineujc  cbnsc.  On Kaitait 
eoninic  les  lénrcux  ceux  t\m  etaienl  aUeinls  du  nul 
caduc,  Vo}»  la  douzicnie  Lettre  du  pape  Zacliarie  à 
Bnriif:icc. 

Qu'on  nous  permette  d'ajout**r  res  quelrpn^s  dé- 
tails à  cciu  de  noire  auteur  :  UtUre  ta  eliaiH-Ke  do 
la  Jadrr^fie,  où  le  curé  ilisait  la  messe  toiiles  le^ 
fois  ([n\\  y  conduirait  nn  nouveau  malade,  les  kf- 
p:eiix  avâiiMit  dans  Téglise  paroissiale  un  angle 
enfermé  par  on  g  ni  lape  en  bois.  Ils  y  entraicnl  par 
une  poile  lréà-basM%  qui  les  forçait  ûc  se  courÉH-r 
profuiideineijL  Us  entraient  après  et  smiaienl  avait^ 
Imil  le  inomliv.  Ils  a\  aient  ui»  liénitîer  à  paît,  un  cl- 
nn'liérr  ;i  part,  des  iiisU  nnienls  à  pari  pmir  l«*  luù- 
scr  de  pau  cl  h»  Liininninioii,  ipj'ib  rcc+'^aieni  aprci 
le  reste  des  lidelcs. 


SI 


ii:p 


hutrwiincs,  un  lépreux  u  ûUni  ftas  s(^paré  ilc 
sa  femme;  ce  lien  intime  du  mariage,  qui 
(Je  deux  corjis  nVn  fail  qu^iiii,  était  regardé 
ranime  aussi  iridissoliil)le  que  l'union  sa- 
irée  et  mystique  du  Chrisl  el  de  rEglisc 

«  Le  cérémonial  de  la  sépAration  des  lé- 
j>rêux  étail  une  des  nlus  touchantes  litur- 
gies ecclésiastiques*  Lo  prôlre,  après  avoir 
célébré  la  messe  pour  Us  infirmes  (V2),  met- 
lait  un  surplis  el  une  élolo,  donnait  de  l'eau 
bénite  au  lépreux,  puis  il  le  conduisait  h  la 
léproserie.  Il  rpihortait  en  bonne  patience 
cl  charité,  en  Texemple  de  Jésus-Christ  el 
des  saints  :  «  Mon  frère,  eher  pauvre  du 
«  bon  Dieu»  [lour  avoir  à  soutTrir  moult  tris- 
«  tessc,  tribulacion,  maladie,  méscllerie  cl 
«  anltre  adversité  du  monde»  on  parvient 
«  an  ro\7tume  do  Paradis  où  il  n*>'  a  nulle 
«  nialaJic,   ne  nulle  adversité,   mais   sonl 

*  tous  purs  et  nets,  sans  ordure  el  sans 
t  quelconque  tache  d'ordure,  plus  resplan- 
«  dissans  que  le  soleil,  où  que  vous  irez 
«  si  Dieu  plaît;  mais  que  vous  soyez  bon 
•t  chrétien  et  q^ne  vous  porliez  patiemment 
n  reste  adversité.  Dieu  vous  en  donne  la 
«  grâce!  car,  mon  frère,  telle  séparacion 
«  n*est  que  con»orclle;  quant  h  Tesprit,  qui 
a  est  le  principal,  vous  toujours  autant  que 

•  vous  fûtes  onrques  et  aurez  [)art  et  por- 
«1  tion  h  toutes  les  f)riéres  de  noire  mère 
«  la  sainte  EKbse,  comme  si  personnelle- 
«  ment  estiez  loiiê»  les  jours  assistant  au 
f  service  divin  avec  les  aultres,  El  quanl 
«  à  vos  petites  nécessités,  les  gens  de  bien 
m  y  pourvoiront,  et  Dieu  ne  vous  délais- 
€  sera  point.  Seulement  prenez  garde  el 
«  ayez  patience  :  Dieu  demeure  avec  vous. 

folante 

pénible  de  son  ministère;  il  prononçàil  les 

terribles  défenses  léj^ales  : 

t  I*  Je  te  défends  que  jamais  lu  n'entres 
f  en  église  ou  moustier,  en  foire,  en  mou- 
«lin,  en  marchier,  ne  on  compaignie  de 
^  gen.s  (U). 

îâ*  Jç  te  défends  que  lu  ne  voises  point 
m  hors. de  ta  maison  sans  ton  habit  de  ladre, 
«afin  qu'on  te  cognoissc,  cl  que  tune  voises 
i  point  deschaux  (k^). 

'  «  3"  Je  le  défends  que  jamais  tu  ne  laves  les 
«  mains  et  aullreclioscd*entourtoi  en  rivage 
«  ne  en  fontaine,  ne  que  tu  x\'y  boive!>;  el 
«  se  lu  veulx  de  Teau  pour  boire,  puise  en 
ft  ton  baril  avec  ion  escuellc. 
«  i"  Je  le  défends  que  tu  ne  louche^  à  cho- 


Âmen  (h3),  *  Après  cette  allocution  cou- 
5,  le  t>rAlre  avait  5  remplir  la  [)artie 


DlCTlONNAmE 

«  ses  que  tu  marchandes  ou  aeheple?,  jus- 
a  qu'à  tant  qu*elle  soit  tienne, 

«  5'  Je  to  ciéfcnds  que  tu  n'entres  point  eu 
«^taverne.  Se  tu  veulx  du  vin,  soit  que  tu 
«  l'acheptes  ou  me  on  te  le  donne,  fais-le  eu- 
«  tonner  en  ton  oariL 

J«t  0"  Je  te  défends  que  lune  habiles  àaultre 
«  femme  que  la  tienne, 

«  7*^  Je  le  défends  que  se  tu  vas  par  les 
n  chemins  et  tu  encontres  aucune  personne 
ff  qui  parle  h  toi,  tu  le  mettes  au  dessoubsdu 
«  vent  avant  que  tu  respondes. 

et  8"  Je  lo  défends  que  tu  ne  voises  jioinl 
X  par  eslroite  ruelle,  afin  que  se  tu  enrontresi 
«  aucune  personne,  qu'il  ne  puisse  pis  valt*ir 
a  de  toi. 

«  9"  Je  to  défends  que  tu  ne  passes  par  au- 
<t  cun  passaige,  tu  no  touches  [)oint  au 
«  puits,  ne  a  la  corde,  se  tu  n  a  mis  les 
«  gants, 

«  10' Je  te  défends  que  se  lu  touches, 
«  enfanlSp  ne  leur  donne  aucunecliosc, 

«  11"  Je  te  défends  que  lu  ne  l>oives,  rii 
vi  manges    à  aultres    vaisseaux    que    aux 
«  tiens, 

«  12^  Je  lo  défends  le  borro  el  le  mangler 
CI  avec  compaignie,  senon  avec  méseaux,  » 

«  Alors  le  prêtre  prenailde  la  terre  du  cinre- 
lière,  el  la  répandant  sur  la  tète  du  malade,  il 
disait  :  «  Meurs  au  monde,  renais  à  Dieu.,,  ô 
«  Jésus,  mon  Bédemtiteur,  vous  m'avez  formé 
«  de  terre,  vous  nravez  revêtu  d'un  c^^rns  ; 
a  faites-moi  revivre  au  dernier  jour  (46),  n 

«  Ces  paroles  sont  pénibles  pour  un  horamci 
qui  a  vécu  au  milieu  de  la  société,  et  tjui 
voit  ainsi  ses  plus  saintes  atfections  rom* 
pues,  ses  plus  nobles  espérances  détruites, 
Aussi  le  lépreux  restait  sans  mouvement,  sf| 
vie  disparaissait  "jiî  avait  alors  quelque  chnso 
de  la  placidité  do  tréfïas  chrétien.  Le  pcuplo 
chantait  :  Conturbata  suni  omnia  osm  mea^ 
et  anima  mea  turbata  est  raldt  ;  allcfuta, 

5  0  Domine^  misericordia  (ua  super  nos, 

^  Et  sahos  noifac  secundum  mucrhordiam 
(uam. 


^ 
^ 


«  Le  prêtre  lisait  Tévangile  des  dix  lépreux; 
puis,  après  avoir  béni  l'habit  et  le   pauvre 
mobilier  de  la  léproserie  (Vl),  il  lui  présen- 
tait ainsi  chaque  chose.  En  lui  donnant  Tba 
bit  que  l'on  appelait  housse,  il  disait:  «  Moi 
«  frère,  recevez  cet  habit,  et  le  vêtez  en  si 
«  gne  d'humilité,  sans  lequel  désormais  je 
n  vousdéfends  de  sortir  hors  de*vuire  maison. 
«  Au  nom  du  Père,  el  du  Fils/el  du  SainI 
«  Rspril.  »> 

«  En  lui  donnant  lo  baril  :  «  Prenez  ceba- 
w  ril,  pour  recevoir  ce  qu'on  vous   donnera 


* 


i 


(il)  Voy.  lin  discret  du  pape  AleTiandi*e  ÏIL  Une 
IfUre  de  ce  p.ipe  à  revenue  de  Lincoln,  nous  ap- 
prend que  l'on  donnait  des  coadjuteurs  aux  curés 
^ui  éUienl  aUcints  de  la  lèpre. 

(42)  Réginald,  archevêque  de  Reims,  défend  de 
donner  a  cette  cérémonie  un  appareil  furiétirc,  ai- 
^enlon  pleine  de  délicaies&c.  (^oy.  b.  MautLne,  De 
nut'tffuis  EccUtiw  rititfus,  L  III,  m.' s.  de  Sainl-Aubin 
ft'Angers.) 

Nous  ajouterons  encore  que  tians  kaucoiip  de 
diocèses  it  j  avait  une  messi^  proftu\ 


(iZ)  La  dernière  partie  do  celte  allocniioti  est  1 
rée  d'un  Hilticl  de  Reims,  puîdié  en  1585. 

(41^  .VoHsnVf,  tiïnnaslere;  mnrchkr,  faire, 

(i5)  V{)iif«,  aitles  ;  d  esc  h  aux  ^   saiis  chaussure. 

Si  nn  ladn^  s'était  écaritf  do  ces  prescriptions,  le^ 
peuple  Vy  aurait   rappelé   en  le  nialnieuanl  vcrle- 
luent. 

{m  E\  nitvati  Eccteiiœ  Catatmuu  (Voy.  D,  Uai 
TtxE,  t.  lïî,  p.  512,  in4<>.) 

(17)  Vnv,  l>.  Martèle,  De  antifinU  Ecciesiœ  ri*l 
tUtuf,  t.  Ifï,  p,  IioL!, 


LEP 


DES  MIRACLES, 


tfîl 


•  pour  i'ir  rt%  ul  v(»us  iléfciids,  sous  poinc  iic 
«  ♦l^'vMiUéissciiicc^  de  lioirc  aoît  rivières,  l'uii- 
«  taines  i?l  puits  commun.s,  ne  de  vous  y  li- 
«  ?er  en  ouelque  manière  que  ce  soit,  ne  vos 

-jdrajis,  chemises  et  toutes  autres  choses  qui 

luraient  louché  votre  coqis.» 

Eq  lui  donnant  la  cliquette  (4-8)  :  «  Prenrz 

lia  cliquette  en  signe  qu'il  vous  est  d**- 

i  de  jiarler  à  personne,  sinon  à  vos 

laLles,  si  ce  n  est  ftar  nécessité  ;  el  si 

|i"er  besoin  dequeltjnû  ciiose,  Li  deiiian- 

éifti  AU  son  de  cette  cliquette,    en    vous 

TiraiU  loiu  des  gens,  et  au  dessouhs  du 

tent.  m 

*  Kn  lui  donnant  les  gants  ;  «  Prenez  ces 
.gants,  par  lesquels  il  vous  est  défendo  de 

"[»a»  lier  cliose  aucune  à   nk'îiu  nue,  sinon 
Tre  ijuî  vousap[«irtierjt,  et  ne  doibt  venir  en- 

•  Ire  les  nwiins  des  ;*u!treî*. 

«  Ea  lui  donnant  la  pannelière  :   «  Ilece- 

•  vez  celte  jiannetii^re,  |  our  y  nrettrc  tout  ce 
e  qui  vous  sera  eslargi  par  les  gens  de  t*ien, 

•  el  jureï  souvenance  de  {U'ier  Dieu  lour 
«  vos  hienfaicteur.*.  i> 

•  Dn  léi)reux  devait  avoir  une  tartarclle» 
des  souliers,  des  chausses,  une  robe  de  ra- 
luelin»  une  housse,  un  cfiaperon  de  canieïin, 
deuifiatresde  drapeaux,  un  b^Tril,  uneuton- 
Bofr,  une  courroie,  un  eout*^l,  une  escuello 
de  bois,  un  lit  OblolTé  de  coutle,  un  coussin 
ri  une  couverture,  <leux  paires  de  dra|)S  à  lit, 
une  hache,  un  escrinfermântàclef,  une  talde, 
une  selle,  une  lumière»  une  pacllc,  une  ai- 
guière, iU'S  escuelles  à  njaiii^ier,  un  bassin,  un 
jhjI  à  cuire  la  chair  (W)/rauscès objets  gros- 
siers étaient  bénis  et  sanrtifiés  f^ar  k\s  j triè- 
res de  TEglise.  Le  prt*re  fjrenant  le  lépreux 
par  son  vêtement  llniroiluisait  olors  dans  sa 
ceUule.  Il  disa  t  :Uœc  requin  mnt  in  sœcuiitm 
M(rculi;kic  hnhitaf/o^  quoniam  elei/i  cam  (V9*). 
Fuis,  en  face  de  la  porte,  on  plantait  une  cniix 
de  bois,  ft  laquelle  on  aUachait  un  ironc  i>our 
recevoir  Taumôneque  le  t*èlcriniîdèle  dépo- 
sait eu  écluinge  des  («rièies  du  malade  soli- 
larrc.  Le  prôtrele  [iremicr  y  dé[0,sait  son  of- 
frande; tout  le  peuple  suivait  son  escm- 
|ile.  » 

«  Après  celle  cérémonie,  mêlée  de  tris- 
tesse cl  d'espérance ,  les  fidèles  rclour- 
fiaieoi  à  régliso,  précédés  de  la  grande 
croii  procesâionnole;  alors  tous  se  (tros- 
icrnaienl,  et  le  prôtre,  élevant  la  voix, 
criait  vers  Dieu  cette  touchante  prière  (50)  ; 

0  Dieu  loui-fiuissant,  qui,  [mv  la  pa- 
ience   de  ton  Fils   unique,  as  brisé  l'or- 

Jueil  de  ranti(pje  ennemi ,  donne  à  ton 
»  Kcrviteur  la  patience  nécessaire  pour 
«  supporter  pieusement  et  patiemment  les 
«  maux  dont  il  est  accablé.  Amen,  «  Tout 
le  peuple   répondait  :  ÀmetK  Amen. 

«  Ainsi  étaient  séî>arésdela  société  les 
pautrei  ntatadcs  du  bon  Dieu,  Heureux  s*ils 


pnsséJaieni  la  vorlu  et  la  résignaliou  ;  car 
alors  ils  étaient  dans  tout  le  pajs  consi- 
dérés comme  des  iiersonnages  très-élevés 
dans  l'ordre  moraU  Exilé  sur  la  terre , 
privé  de  toules  les  illusions  qui  embel- 
lissent la  vie  commune,  de  tous  les  aopuis 
humains  qui  la  soutiennent,  lelat  habi- 
tuel du  lépreux  était  une  humble  et  douco 
tristesse.  Mais  nous  qui  n'avons  [dus  la 
foi ,  nous  ne  pouvons  pas  comprendre  tout 
ce  que  la  piété  céleste  a  fait  pour  la  souf- 
france, elle  a  posé  des  bienfaits  jusou*à  la 
limite  du  malneur.  La  reliijion  et  la  nn- 
Inre  sont  des  trésors  de  jouissances  subli- 
mes nour  les  membres  de  la  famille  humaine 
que  le  monde  a  désbérités.  Au  moyen  *^gc , 
on  honorait  un  lépreux  comme  un  conles- 
seur  de  la  loi;  on  iirévenait  des  noms  les 
plus  alfeclueux  cet  homme  que  le  ciel  con* 
solait  mystérieuseiuenL  L*Ami  souveraine- 
ment iidèle  n'abandonnait  pas  le  [>auvriî 
niesel,  et  lui  faisait  éprouver  une  joie  sans 
mélange  de  trouble;  tant  il  est  vrai  qc*e  la 
bonheur  n'est  que  là  où  se  trouve  quelque 
chose  du  ciel  I  » 

Cette  dernière  page,  sî  pleine  de  la  |x>é- 
sie  du  cœur,  respire  un  suave  parfum  dti 
piété,  mais  elle  ne  contient  pas  la  vérité  loute 
entièn^.  Les  lépreux  étaient  un  objet  dû 
terreur,  quelquefois  de  répulsion,  aussi 
souvent  que  de  jneuse  cliarilé.  Los  aumônes 
étaient  loin  do  suilire,  là  où  il  n'existait 
pas  de  fondations,  et  il  fallut  souvent  éta 
idir  des  foires  publiques  dans  le  voisinage 
des  ladreries,  afin  de  leurcréer  des  revenui 
pour  subsister. 

Le:s  mois  indres  et  ladnrieM  viennent  du 
nom  estropié  du  pauvre  Lazare  de  la  |ara- 
bûle  évangélique.  Les  clia[>ellesde  ces  hos-î 
pices  étaient  toutes,  ou  à  f»eu  près,  80u« 
i*invocaLion  de  sainte  Madeleine,  eu  souve- 
nir tout  à  la  fois  de  Torigine  de  la  maladie, 
qu'on  croyait  peu  honorable,  et  des  pen- 
(liants  voluptueux  qui  faisaient  le  lour- 
uient  dQs  }»auvres  allligés. 

La  lèpre  disfiarut  de  l'Europe  à  peu  près 
partout  |icndànt  la  durée  du  xv*  siècle. 

LJlBtJR  MUlABiUS.  Fastidieux  recueil 
de|)rédictions  puisées  à  dilférentes  sources, 
concernant  le  rovaume  de  France,  Tempiro 
d'Allemagne,  les'atîaires  générales  de  1  Ita- 
lie et  en  particulier  colles  de  Florence,  dtï 
liomo  et  de  Venise,  dont  la  plus  auciennn 
édition  est  postérieure  à  1  an  Ijl'i-,  puisqu'un 
y  trouve,  sous  la  forme  d'un  entretien  en»re 
le  Sauveur  et  sa  Mère,  une  vaticination  datée 
de  celte  même  année,  11  y  a  une  seconde 
édition  faite  à  Paris  en  1523,  et  une  troisiè- 
me faite  à  Rome  en  152^.  Ces  prédictions  se 
rattachent  toutes  tle  près  ou  de  loin,  du 
moins  dans  rintontion  du  conqdlateur,  aux 
invasions  de  Cliarïes  Vlll  cl  de  Louis  XII, 


jlS)  Pelil  inîitrument  UriiyniU  dans  le  genre  d(>  Va 
ownrllc  ou  dos  castauncUis,  seivaul  an  Tiicnie 
«IS3  ^  '  ^^^rt-'îcittks  raiiH,r.'t;.l-à-*îiirjHH*r  avenir. 
rcHe:  plus  «^■xiirn^nHMtl  tariff^rît*',  snrU: 
tfti«.,^„^,M  iurs.  Lt'prviii  aà  jaHunni  turtttHlluHic,.. 
\fk  de  ««liwi   Hobfrt^  nbté,}  ijûmtiin  ^   cainclolj 


/inwsitf , cliappc  formée  ou  manteau;  rfrnpf aux,  rpt;Uiii 
inoneaux  de  linge  i*  nî;agLHriîSsnïc-m;iins;  fouUe^  trni* 
lil  ;  do  Ik  cùuite'jwitiic^  |or  ((irrupiiuji  do  CQnitC\. 
pititu^i-  ;  scftt\  siê'p'*'  iI*î  Imis. 

iVX)   Viii.  INaL  txwi,  W. 

(50)  Voy,  Hih(a΀  Ikmensef  1585. 


LIB 


DICTIONNAIRE 


m 


«jui  donnèrent  Jieu  à  lant  île  prophéties  du 
même  genre,  Paraii  celles  liu  Liber  mira- 
bUis  ^  les  unes  a^vaieiit  eut  pour  /mteurs  dçs 
pronostiqueurs  décèdes  ilepuis  plus  ou 
luoins  longtemps;  les  autres  avaient  éié  com- 
posées pour  la<:ircon.slance.  Dire  que  les  évé- 
{lements  ne  justifièrent  aucune  délies  en  un 
seul  point ,  et  que  la  plupart  sont  demeurées 
ïians application  possime  daîis  Thistoire,  c'est 
énaetlre  une  proposition  que  le  lecteur  a  déjà 
jiressentfrc.  EUes  prooieliaient  on  général  au 
roi  de  France  Fenipire  du  monde  entier, 
au  monde  une  paix-Hniversellc,  à  l'Eglise 
la  conversion  des  infidèles,  la  restaoralion 
des  lieux  saints,  et  un  pape  d'une  sainteté 
étnincnie,  après  lequel  viendrait  la  fin  de 
toutes  choses.  C'étaient  des  vœux  et  des 
espérances,  bien  plus  que  des  prophéties; 
lu  société  chrétienne  entrait  dans  une  de  ces 
«nnéescliiuatériqutjs  de  son  existence,  où  le 
changement  s'opérerait  nonr  ainsi  dire  toul 
seul ,  q^uand  bien  même  les  hommes  ne  s*en 
inôleraient  pas:  le  présent  échappe,  le  ter- 
rain man^^ue  sous  les  pieds;  les  institutions 
vieilles  tombent  en  ruines;  chacun  dirige 
des  regards  inquiets  versTavenir;  on  croit 
le  voir,  le  toucher,  on  reconnaît  ses  formes, 
on  s'oriento  pour  y  pénétrer  plus  sûre- 
ment   Ce  n*était  qu'un  mirage,  un  reflet 

du  passé. 

I!  serait  donc  fort  peu  intéressant  d'entrer 
à  présent  dans  de  grands  délatls  sur  ces  pro- 
phéties. Toutefois  il  on  est  une  qui  se  drs- 
lingue  de  toutes  les  autres  par  l'élrangeié  do 
sa  ïornae  et  la  hardiesse  de  ses  allures^  cir- 
constance qui  ne  surfirend  plus  quand  on  a 
«u  rerortnailrc  son  auteur,  et  sur  laquelle 
^attention  de  la  France  entière  a  été  a)i(ieiée 
h  diverses  époques,  notamment  en  17^,  en 
18ti,  en  1830  cl  en  I8i8,  parce  qu*on  s'i- 
inajçinaît  y  voir  la  i^romesse  d'une  restau- 
ration  pfdïlique  qui  n\y  est  pas,  et?i  laqnelle 
\q  proiihète  éiait  loin  de  pouvoir  faire  allu- 
sion.  Vu  exemplaire  du  Liber  mirabilis 
ayant  été  découvert  à  ïa  bibliothèque  natio- 
nale en  1795,  il  se  trouva  une  telle  aûluenco 
de  curieux  pour  en  demander  coinmuni- 
Oîtion,  que  le  Oireetnire,  fort  peu  rassuré 
«ur  favenir,  en  prit  falarme,  et  tll  mettre 
sous  clef  le  fameux  volume  qui  était  cen  é 
contenir  à  son  endroit  l'inscription  ilu  fes- 
tin de  Balthazar.  Il  était  temps,  car  Texem- 
plaire  était  presque  usé;  muis  heureusement 
ce  n'était  pas  lo  seuL 

Nous  renroduironsen  français  et  dans  toute 
son  étendue,  qui  n'est  pas  d'ailleurs  fort 
grande,  ce  morceau  devenu  curieux  à  force 
de  célébrité. 

*t  Moi,  Jean  Prôclieguerre,  je  fais  assavoir 
flu  monde  qu'entre  les  années  1V90  et  1525 
l'univers  sera  en  pvoie  h  dos  caîamilés  plus 
grandes  et  j»lus  nombreuses  que  tout  ce 
qu'on  a  janmis  vu. 

«  En  1502  commencera  la  désolation;  la 
peste  ravagera  successivement  toutes  les 
contrées  du  globe,  et  enlèvera  près  de  la 
moitié  de  ses  habitants;  Tépidémie  durera 
soixante-cinq  mois, 

«  1503,  année  de  conspirations  et  de  san- 


glantes séditions:  si  les  méchants  no  réalii 
pas  tous  leurs  desseins,  rexécution  de  lears 
projeis  ne  sera  que  ditVérée  jusqu*à  un  autre 
temps, 

«c  En  150^  ou  environ,  le  plus  puissant  des 
monarques,  celui  qu'on  se  plaît  à  considérer 
comme  le  roi  de  tout  fOccidcnt,  sera  vainct^ 
et  mis  en  fuite;  sa  noble  armée  sera  pre>que 
délruile.  Que  de  grands  et  puissants  sei- 
gneurs auront  perdu  la  viel  Et  encore  si  ce 
lamentalile  événement  ne  devait  s'accomplir 
qu'upe  seule  fois!  Mais  il  se  renouvellera  à 
diverses  reprises  avant  que  la  jmix  soit  ren- 
due à  la  France,  et  le^ prince  généreux  pleu- 
rera dans  une  dure  captivité  la  perle  de  tous 
les  siens. 

«  En  1517  ou  après,  Taigle  filanera  sut 
Punivers,  beaucoup  de  nations  s'assiéront  à  j 
l'ombre  de  ses  ailes*  Il  placera  trois  cou- 
ronnes sur  sa  tète  en  signe  de  ses  victoires  [ 
et  de  son  triomphe,  puis  rentrera  dans  soi^j 
aire,  [>our  n'en  plus  sortir  jusqu'à  ce  qu'il! 
s'envole  glorieusement  vers  les  cieux.  Ses! 
aiglons  se  disputeront  l'héritage.  Mais  «lorsl 
les  maux  de  roccident  seront  à  leur  comide; 
car  la  captivité  du  roi  de  France  aura  donné! 
lieu  vers  Tan  1510  à  une  épouvantable  sédi-.l 
tion;  la  plus  grande  paitie  des  proviuceit 
demeureront  dévastées  par  la  guerre;  d'af- 
freux tremblements  de  Ici re  at^lîêveront  do, 
tout  couvrir  de  ruit^es  ;  la  gloire  rie  la  France  ' 
sera  changée  en  oi^probre;  la  noble  couronna 
des  lis  aura  p^rdu  son  éclat  sur  un  Iront 
étranger  et  indij^^iic  ;  toul  le  monde  appellera  < 
la  paix  à  grands  cris,  et  la  paix  ne  se  fera 
jioiut;  la  magistrature  elle-même  sera  de* 
venue  séditieuse;  on  n\mira  parier  que  do 
conjurations  et  de  ligucî?  démagogiques  au 
sein  des  cités;  la  confusion  sera  telle,  qu'il 
est  im|)ossihle  de  s'en  faire  une  idée. 

tu  Avant  Tan  1516,  le  royaume  de  France, 
envahi  sur  tons  le»  [loinls,  sera  soumis  au 
pillage,  h  la  dévastation,  à  une  ruine  coni- 
nlèle;  ses  chefs,  frappés  d'aveuglement  par 
la  main  de  Dieu,  ne  sauront  plus  trouver^ 
d'armes  pour  le  défendre. 

K  Les  cités  les  plus  belliqueuses  et  les! 
plus  puissantes  tomberont  au  pouvoir  do' 
Fenncmi;  toutes  ces  calaïuiiés  et  celles  qui 
devront  suivre  seront  annoncées  par  des  phé- 
nomènes célestes;  tout  ordre  sera  interverti 
par  juste  jugement  de  Dieu  :  les  petits  bouflis 
d'orgueil  et  de  méchanceté,  ivres  de  colère, 
prendront  la  place  des  grands;  la  majeure 
partie  de  la  noblesse  perdra  la  vie;  on  la 
verra  pourchassée  brutalement,  exclue  des 
dignités  et  des  emi>lois  par  une  pojmlaec 
qui  ne  connaîtra  plus  d'autre  royauté  que 
celle  de  ses  propres  cafjcices,  et  que  rien  no 
pourra  fléchir;  rien  ne  pourra  étancher  sa 
soif  du  sang  ées  rois,  des  princes  et  des 
nobles;  elle  se  livrera  è  des  pillages  et  h  des 
dévastations  que  personne  ne  réprimera,  car 
elle  sera  la  maîtresse,  il  n'y  aura  plus  qu'elle 
au  monde.  Malheureuse  FVance,  il  est  dans 
ta  de.stinée  d'en  être  la  plus  lamentable  vic- 
time! Ce  sera  vers  l'an  1518,  peu  de  temps 
avant  ou  après;  nn  de  ces  événements  déter- 
minerif  Tépoque  de  tous  les  autres.  « 


Lm 


DES  MIRACLES. 


IJO 


5$ 


•  De  gr/indfS  f^rovincD.s,  entrainécs  par  le 
tijiTiîol  lies  révolutions,  se  <lonneront  des 
lois  nouvelles,  des  constitutions  nouvelles, 
dios  ne  Voudront  plus  api^af  tenir  qu'à  elles- 
itiémes;  maïs  ce  sera  courir  à  leur  propre 
ruine.  Les  meilleurs  remparts  ne  metlrnut 
[»as  les  citadelles  h  l'abri  du  pillage  et  du 
iwassacre;  ils  n'abriteront  plus  bieii'ùt  que 
des  orphelins  et  des  veuves.  Que  cbacun  so 
tienne  en  garde  contre  son  voisin»  car  les 
l'Isi'  '  -  »  es  voisins  se  pilleront  et  se  dé- 
j»iMi  les  uns  les  autres  sans  scrupule 
H  îH.ins  iH>nle,  le  plus  failde  deviendra  la 
jtftvie  du  plus  habile  et  du  plus  fort.  Honneur, 
futrie»  bien  f»ublic,  vaines  eiprcssions  sor- 
ties du  langage,  et  remplacées  p;nr  «^elles 

■'**-;oisme  et  d'intérêt  personnel.  La  ven- 
.^_  ace  du  Seigneur  i'anesanli^^.sant  cbaoïnj 
jour  davantage,  deviendra  de  plus  en  plus 
manifeste  a  tous  les  }eux  :  les  Tur*  s  et  les 
Oitomaos  raviront  aux  chrétiens  une  |  artic 
4e  leurs  possessions.  Les  Grecs  envabij'ont 
l*Otcident,  et  sèmeront  sur  leur  pa^^sage  la 
«léf«$Ulion  et  la  mort.  L*Arm<5nîe,  la  Phrvgie, 
li  Dacie,  la  Norwége,  subjuguées  |>ar  do 
|(tti5^ttt^  ennemis  y  ne  se  relèvcronl  [>lus 
jatDais  de  leur  apauvrisseïuent  et  de  leurs 
njîne*.  Le  Pô,  le  Tibre,  le  Hhône,  la  Loire, 
inonderont  leurs  bords,  et  détruiront  bs 
et  les  villes;  ce  que  l'inondation 
^  irgné,  des  Iremblements  de  terre  le 
seront.  Dévastations,  pillages,  ruines, 
tlani  les  royaumes  de  Chypre,  de  Sardaîçne, 
d'Arles;  guerres  affreuses  et  jusqu*à  extino 
lion  d'une  des  parties  belligi'^ranies  entre 
rB^jiagne  et  TAragon.  Gascois  aûl  suo$\ 
iiUtnttl  L  ave  a  À  :P  :  Yasconiay  conjunctus 
ni  inim  rum  À  (51),  » 

1  Avant  Tan  loio,  le  monde  chrétien  tout 
Milier  frémira  d'é( mouvante  et  de  regrets  au 
récit  i!e  Î3  prise  et  de  la  dovaslation  de  la  plus 
noi  tés,  de  la  belle  et  puissante  capi- 

**Alr  urne  de  France.  L'Eglise,  soumise 

dans  tout  luniversàdo  cruelles  et  Inmenlables 
]Krr»écutions,  sera  dépouillée  de  ses  biens; 
è$$ez  heureux  le  ministre  des  autels  qui  aura 
|m  sauver  sa  vie,  quels  que  soient  sa  dignité 
et  *oo  ranç.  Les  lenifiles  du  Seigneur  seront 
profanés;  Ta  religion,  réduite  au  silence  de- 
vant la  haine  et  la  fureur  de  ses  ennemis 
triomphants,  ne  fera  jilus  entendre  sa  voix, 

•  Saintes  et  f  de  uses  tilles,  consacrées  au 
tervicc  de  Dieu  et  des  pauvres,  vous  serez 
rha$*4ies  da  vos  monastères  et  vous  fuirez 
ça  et  là»  couvertes  de  honte  ol  de  déshon- 
neur. Pasteurs  de  l'Eglise,  augustes  jirélats, 
icus  serez  expulsés  de  vos  sièges,  bannis 
de  vos  demeures,  poursuivis  par  un  fer  fio- 
micide,  vos  troupeaux  dispersés  erreront 
mns  direction  et  sans  guide, 

•  Le  chef  de  TEglise  quittera  ta  ville  éter- 
Dcllc,  trop  heureux  s'il  peut  trouver  quel- 
que part  un  asile,  une  pierre  pour  s'asseoir, 
et  manger  avec  ses  compagnons  d'exil  le 
piin  de  la  douleur  et  des  larmes.  La  malice 
des  hommes  se  tournera  (mrtout  contre  la 
rftfgiaQ,  et  relise  restera  sans  protecteur 


durant  vingl-tinq  mois  et  jdus,  cor  pendant 
tout  ce  temjis  il  lïy  aura  à  Borne  ni  pai>e  ni 
empereur,  et  la  France  n'aura  plus  de  mo- 
narque. 

<t  Honneur  h  la  violence  et  h  la  vengeance, 
plate  pour  elles  seules  dans  Tunivei'î*! 
Su(*f*lices  inventés  jadis  par  les  jiersécu- 
leurs  et  les  tyrans,  voici  vos  jours  qui  se 
lèvent  de  nouveau.  Mais  qu'éliez-vous,  et 
qu'était  la  fureur  des  Vandales  en  compa- 
raison des  tribulations  et  des  douleurs  qui 
se  préparent  ? 

tf  Autels  brisés,  temidesflémoHs,  monastè- 
rès  renversés,  troupeaux  dispersés,  dis] ta- 
rai sseï  devant  les  Iléaox  que  la  main  venge- 
resse du  Dieu  saint  réserve  à  un  niondo 
corrompu,  Toul  est  bouleversé  dans  la  na- 
ture ;  les  éléments  sont  altérés  dans  leurs 
ririnei|ïes;  le  sof  frémit  sous  les  jtas;  les 
honimes,  leurs  demeures,  les  cités  popu- 
leuses s'engloutissent  dans  les  abîmes  de  la 
terre.  Les  champs  sont  fra[F[<és  de  stérilité, 
la  racine  des  plantes  se  dessèche  dans  un 
terrain  brtilant,  les  germes  ne  peuvent  se 
dévelopner,  les  feuilles  se  fanent  avant  la 
maturité  des  fruits.  L'Océan  soulevé  par  la 
tempête  menace  ses  rivages,  engloutit  les 
vaisseaux  et  les  naulonniers,  L'atmosphèro 
corromjui  dépose  dans  toutes  les  poitrines 
le  gej-me  du  trépas.  De  lugubres  clartés 
sillonnent  le  tlrraament  ;  le  soleil  perd  sa 
lumière  et  devient  couleur  de  sang,  La  lune 
semble  avoir  un  double  disque  pendant 
quatre  heures  conséculives,  et  ces  disques 
sont  environnés  de  signes  menatjants.  Les 
étoiles  paraissent  se  livrer  des  combats  tlmis 
les  cieux,  comme  pour  annoncer  aux  hom- 
mes le  jour  des  batailles  et  de  la  mort.  Le 
souffle  du  vent  ne  transporte  plus  que  les 
émanations  de  la  contaijion  et  tle  I  épidé- 
mie ;  aussi  quelle  mortatilé  parmi  k's  hom- 
mes et  les  animaux!  La  mort  suhite  et  la 
famine  se  joigneot  à  tant  de  lléaux,  sans 
doute  pour  achever  de  dévaster  l'univers  et 
spécialement  rOccidciit;  jamais,  non  jamais 
depuis  le  commencement  du  monde»  il 
n'exista  [pareille  désola  lion.  Plus  de  [»ompes 
ni  de  grandeurs,  plus  de  luïo,  plus  de  cul- 
ture de  Tesprit  ;  hommes  studieux,  savants, 
littérateurs,  vous  n'étos  [dus, 

«  La  Lorraine  (deuro  les  dépouilles  qui 
lui  ont  été  ravies  ;  la  Champagne  implort  h, 
grands  cris  les  secours  4les  provinces  voi-» 
siocs,  et  il  ne  lui  est  [ms  dnrméde  sccour>, 
et  elle  assiste  douioureusement  à  s^û  propro 
dévastation,  L'Hiberuie,  la  Sicile  et  la  Bre- 
tagne ont  fait  alliance  pour  l'envahir  et  la 
couvrir  de  ruines.  Mais  voilà  que  vers  Tan 
du  Seigneur  1515,  [leu  avant  ou  a|irès,  un 
jeune  captif  recouvre  la  couronne  des  lis; 
il  vient  au  secours  des  provinces  malheu- 
reuses, et  étal*lit  sa  domination  sur  Iruit 
Tunivers,  Devenu  ^)aisillle  possesseur  de 
Fempire  du  monde,  il  détruit  les  fils  do 
Brutus  et  l'île,  de  sorte  qu'il  n  en  restera 
plus  à  tout  jamais  qu'un  souvenir.  Telles 


<5I)  ^QUs  it*avuDs  pas  trouve  le  mot  de  cette  énigme. 


m 


un 


DîCTIONNAmK 


LIU 


sont    los   triïiulilinn«î    qui    |ir«5oéJcrotU   h\ 
restfin ration  du  ehri.'^tianistne. 

«  En  môme  temps  Dieii  i^lniisira,  pour 
gOLivcrnor  son  EgUsejiii  jioiilire  jiaruii  ccut 

3iR*  in  \wrs6iinium  mu'îi  é[t:\rj^ués  ;  nioilèhî 
e  saîntelé,  fie  perfuclion  et  de  vc^rlos*  il 
sera  c;r»un>iiné  |»ar  les  fln;4es  cl  pbré  sur  h 
chaire  de  Pierre  par  ses  coui;kignons  de 
douleur  H  dVxil. 

fi  11  rérijrmera  Fiinirers,  primipalenient 
par  la  puissante  *Ji:  ses  exeinfiles  el  la  vé- 
néralion  proibnde  qn'iï  saura  inspirer.  Il 
rnaiènera  les  ect'lesiasiiquês  h  la  manière 
do  vivre  des  temps  apostoliques;  il  pr(J- 
i:hera  les  pieds  nus,  et  se  monlrera  sans 
cpainlc  comme  sans  condesceiulance  envers 
les  puissances  temfiorelîes.  Il  ramènera  les 
scfiismatiques  au  giroude  TEglise,  conver- 
tira jjresquo  tous  les  infidèles,  mais  surtout 
un  grand  nombre  de  juifs/ 

•  11  sera  |Hiissamniont  secondé  par  un 
pieui  monarque  de  la  sanclissime  raee  di^s 
rois  de  France,  qui,  de  ront-ert  avec  lui, 
travaillera  également  à  la  réforme  de  l'uni- 
vers; et  Funivers  se  l/iissera  réformer,  rar 
la  colère  de  Dieu  sera  apaisée.  Il  ny  aura 
plus  dès  lors  qu'une  loi,  une  Ibi,  uu  ûap- 
tôme,  une  raêmemaniC^re  de  vivre*  Tous  les 
hommes  n'auront  plus  qu  uncœur  cl  (fu*uiie 
âme;  la  paix  la  plus  profonde  se  mamlien- 
dra  durant  de  longues  années, 

«  ^!ais  ensuite  la  nialiec  des  hommes  se 
névcillera  ,  les  nations  reviendront  à  leurs 
premiers  égarements  et  è  de  [^lus  grands 
encore  et  plus  nomhreux;  aussi  de  nou- 
veaux signes  apparaîtront  au  lirniamenl,  et 
celle  fois  ce  sera  l'annonie  de  la  destruction 
du  mojide.  Dieu  en  abrégera  le  tenue,  et 
toutes  rhoses  prendront  fm,  » 

Telle  est  cette  fcimeuse  prophétie  t]onl 
3"auteur  n'avait  certainement  pas  prévu  la 
future  célébrité,  La  peinture  si  vive  et  si 
vra^e  qui  sV  trouve  des  excès  de  la  révolu- 
tion française,  cette  histoire  anticipée  d'une 
époipie  si  justement  nommée  la  lerrcur  et 
ilo!it  le  souvenir  récent  faisait  encore  bat- 
tre les  cœurs  de  douleur  el  d'eirroi,  imfires- 
sionna  vivement  les  imaginations:  e*étaient 
bien  ces  temps  calamileux  que  le  prophète 
avait  en  vue,  lors^jull  écrivait  ses  pages 
menaçantes.  Il  est  vrai  que  les  dates  ne 
concordaient  pas  avec  les  faits;  mais  cprim- 
jïortaient  les  dales,  les  .savants  trouveraient 
sans  doute  le  moyen  de  tout  accorder?  Ku 
attendant»  rimagiralion  nrit  les  devants  sur 
la  critique,  et  la  fraude  lui  venant  en  aide, 
les  journaux  et  les  recueils  publièrent  sans 
dales,  ou  bien  avec  de  fausses  dates,  les 
fragments' los  ni  us  remarquables  à  ce  |)oinl 
de  vue  chimérique.  Il  y  a  plus,  c'est  que 
les  premiers  lecteurs  et  les  premiers  copis- 
les  avaient  lu  et  recueilli  avec  tant  de  pré- 
cijûtation,  qu'ils  n'avaient  pas  aperçu  le 
I»seudonyme  de  Jean  Préchoguerrc,  \>âr  le- 
quel la  pro(ibétie  commence,  et  qu'ils  J\v 
vareni  attribuée  à  un  saint  Sévère/ou  plutôt 
Césaire,  car  ils  ne  prirent  [«as  même  le 
temps  de  bien  lire  ce  mot,  sous  le  niim 
duquel  mie  prédiction  iusignitianio  se  lit 


quinze  h  \hv^i  pages  auparavant,  Elle 
tronrc  reproïkiite  sous  ce  mÔmc  non)  es^ 
tropié  de  saint  Césaire,  jusijue  dans  des  édi- 
tions du  savarït  et  grave  Dictionnaire  bislo- 
l'ioue  de  Feller.  ■ 

Il  était  surtout  un  )>oînt  qui  contribuait  a 
sa  réussite  :  savoir,   raiinonee  de  cette  res- 
tauration de  la  couronne  des  lis  sur  la  léle 
d'un  jeune  captif,  dont  l'heureux  avénemen| 
ramènerait  un  nouveau  sièrle  d'or.   Il  es( 
vrai   qu'il  n'existait   point  de  jeune  eaplil 
|iarmî  les  membres  de  la  famille  détrônéej^ 
mais  les  vrais  légitimistes  acceptaient  d  a-" 
vanee  celui   (jue  la   Proviilence   enverrait, 
puisqu'il  S'irait  le  légitime  héritier   d^u^e 
race  tant  regrettée;  son  a[»parition  dorme- 
rait  satis   doute  l'explication  iîe  Ténigme. 


Les  partisans  de  Louis  XVll,  dans  leur  per- 
suasion «pie  le  duc  de  Normandie  h'était  paj 
mort,  el  dans  leur  |trédis[H>sïlion  h  Aire  pris 


pour  du(»e3,   comme  ils  l'ont  été  en   elfet 
successivement  par  cinq  ou  six  adroits  fri- 
pons, n'éprouvaient  aucune  diflirulté  h  ex- 
plinuer  cette  narticularité;  pour  eux,  c'était 
de  lliistoire  fil  us  claire  tpn^  le  jour.  | 

Et  quant  h  lafîale,  tout  linit  par  s'arranger^ 
au  mieux  ;  on  s'a[3erçul  que  les  28V  ans   qui 
manijuaierU   pour  arriver  jusqu'à   ré[)oquùj 
lie  la  révolution  française,  correspondaient 
avec  Tère  de  Dtoi-létien.  Ce  fut  un  Irait  do] 
lumière,  el  vile  on  publia  que  saint  Césairû 
comptait  de  l'ère  des  martvrs  ou  de  Dioclé-^ 
tien.  Il  n'en  était  rien  cependant* 

Le  iiseuihmvme  de  Jean  l'rèchegnerre,  er 
latin  JauHHf's  de  VniifjuvrîQ,  cache  le  Moni^ 
de   Jérôme  Savunarnle,  en  l<>lin  Jt^rottimus 
de  Savonarola,  dont  il  c^t  Tanagramnie.  Alors 
totrt  s'explique  :  on  sait  que  la  réforme  do 
l'Eglise  dans  son  chef  et  dans  ses  membrcs^^^ 
tfue  le  retour  des  chrétiens,  peufdeset  roisj 
clergé  el  nolilesse,  aux  usages  des  premiers^ 
siècles,  que  la  pauvreté  évangéïique  était 
l'idole  constante  de  la  pensée  deSavonarole»  j 
idole  à  laquelle  il  sacrifiait  son  tenqts  et  so^fl 
sueurs,  à  laquelle  il  sacrifia  sa  vie.  ÏJi  cor-™ 
ruption  des  cours  de  Uonie  et  de   Elorenre 
f  lisait  bondir  sou  âme  généreuse  d'une  sainte 
indignation,  d'une  indignation  qui  ressem- 
blait pent-êlre  un  [leu  trop  à  la  haine,  Maisj 
entju,  désespérant  de  réussir  en  ses  desseins 
avec  ses  seuls  nujyens,  il  tourna  ses  yeu3 
vers  l'étranger,  vers  la  France.  Il  annonça 
l'Italie   une    invasion  a  laquelle  la  cour  de^ 
France  ne  songeait  pas  encore,  mais  que  lo 
leslamenl  de  Kené  d'Anjou  rendait  inévrta-« 
ble,  ItUe  se  lit;  Sa  voua  rôle  ne  put  la  dirigepW 
selon  ses  vues  particulières;  après  les  plus  " 
brillants  débuts,  elle  aboutit  uiisérablemenL 
Le  prficbeur  obstiné  en  annonça  alors    une 
seconde,  il  remua  ciel  et  terre  |tour  robienir^ 
il  menaça  de  mort  Charles  VHI,  s'il  refusait 
de  FeiUrepreodre;  et  c'est  sans  doute  dans     i 
ce  tlernier  paroxysme  de  son  zèle  qu'il  lança»  A 
au  milieu  d'une  société  déj*'!  si  tnurmentée,^ 
ce  nouveau  brandon  de  disuoril es  et  de  1er- 
reurs.  i 

La  menace  aiîressée  aux  fds  de  Dru  tus  etfl 
h  1*1.0  ou  aux  îles  qu'ils  liabiu^nt,  car  ou  ne^ 
mu  iroji  s'il  y  a  muuhm  ou  miti^if,  o'o  rien 


DES  MÎUACLES. 


Lon 


63 


qui  regarde  VAnglelerrc,  ainsi  qu'un  s'est 
(ïfi  A  le  penser  juiqu*ir:i  :  ollc  conrernc  lu 
fille  lîo  \  enisc,  et  est  (^lacue  là  en  r'6pnn*^c  h 
m  roi)hétte  que  retlc  rivale  Je  Fjo- 

fta  ;  ui  valoir  dans  le  même  temps  en 
Il  faveur,  et  qui  se  lit  au  niôtne  rmueiL 
Venise  y  est  représentée  sous  rembiènic 
d'un  nautonnier  dont  loulcs  l«s  mers  srmt 

domarne,  et  qui  enserre  les  continents 

Ms  ses  bras.  Savon  a  rôle  délestait  la  cniir, 

lis  il  aimait  Florence,  sa  patne  adoplive. 

Voici  dans  leur  ordre  les  diverses  pré- 
dictions dont  se  compose  le  recueil  intitulé 
tt^rr  mirabilU  : 

i*  Tne  pronoslicationatlrilHiée  h  Bomacho- 
Ims,  évoque  de  Patarc  et  m.irtvr  ; 

i*  Un  entretien  su[>posé  entre  la  sibylle 
Cassandrc  et  le  roi  larquin  ; 

3"  Un  fragment  d'un  traité  do  rAnleciirist 
attribué  à  saint  Augustin,  mais  qai  n'e^t 
(las  de  ce  saint  docteur  ; 

k*  Ia  préilielion  de  saint  Sévère; 

5*  Un  traité  de  la  certiturfe  tîe  ta  (îivinsi- 
lion  astrologique  et  des  révélations  paiiicu- 
Hère^; 

6*  Vue  imprécation  contre  la  ville  de 
riume  et  la  rour  pontillak; 

"•  Une  firédiction  attribuée  à  Tabbé  Joa- 
thim,  et  intitulée  :  Du  Pnsieitr  angéîiqup  ; 

8'  La  |»ropbétie  de  Jean  Prôebej^uerre; 

è*  l'ne  compilation  de  proidiétfes  impré- 
catoires contre  Rome  et  rontre  Florence; 

10"  Cnc  lettre  propbétiqurî  de  frère  Jé- 
rôme, de  Ferraro,  dominicain  :  Savonaroîe 
IttiHDême; 

11*  L'entretien  du  Sauveur  avec  la  Vierge. 

là*  Des  prophéties  rie  Jean  do  Uocbotaillade. 

Celle  première  f>articdu  recueil  est  écrite 
tu  Jalin,  la  seconde,  écrite  en  frîmrais» 
roiitîeni  :  i*  la  propbélie  relative  à  la  répu- 
Whiuc  de  Venise;  2"  deux  prédictions  con- 
cernant le  grnnd  paiie  et  le  grand  roi  qui 
gottvemeront  l'univers,  et  forceront  tous  les 
mécréante  h  se  convertir;  3*  un  cliâ[iitro 
<lun  livre  intitulé  Lut-idairc;  4*  une  pro- 
phétie révélée  au  petit  Martin  Guérin,  pré- 
tfç  de  Lo<  hes. 

Rien  n*est  moins  autbcnlique,  idus  mnX 
raisonné,  plus  mal  vu  et  souvent  plus  pué- 
ril i|ue  tout  cela;  mais  enfin  c'était  la  i.on- 
du  temps,  pensée  qui  courait  les  rues, 

Elî  C4)urait  le  monde,  que  Savonaroîe  n'a- 

ait  |»a.s  conçue,  mais  qu'il  avait  adoittée, 
qu'il  s'était  ap|iropriéo,  qu*il  sVHait  pour 
ain^i  dire  identifiée.  La  réforme  était  le  cri 
universel,  le  besoin  du  moment.  Toul  so 
corromiviit  ou  plutôt  tout  éta-l  corrompu, 
le  monde  était  encore  rem[>li  dInfidilOes;  les 
juifs,  qui  se  trouvaient  parinut,  éi-Monl  iiar- 
loul  eu  horreur,  la  torre  .s^iiiiie  était  rctom- 
liée  sons  le  ioug  du   musulman:  quoi  de 

Klus  intolérable  qu'un  juireil  état  decboscs. 
r  rÊgliso  avait  la  puissance  de  la  doc* 
Irine,  la  France  la  puissance  du  glaive; 
comment  donc  ces  deux  puissances  no  se 
réaniraienl-elles  pas  dans  un  but  commun 

(Sî)  VoT,  Hecutît  dePrêdkUom;   Paris,  Hriçoii, 
II,  ui-12.  —  ht  livre  de  toutes  la  Pfophàkêi 


et  pour  le  bien  commun.  La  France  .k>m]  te- 
rnît ceux  qui»  TF^lise  ne  pourrait  lorïver tir. 
Dieu  lui-même  pourra;t-il  vouloir  autre 
ctiose?  Pourquoi  donc  attendre,  les  lem[is 
n'étaient-ilii  pas  arrivés?  Et  quand  ce  pbn 
magnitif]ue  sérail  réalisé,  quelle  paix»  quel 
repos,  quel  bonheur  dans  le  moTide  entier  I 
La  fraternité  et  l'union,  le  bon  exemple  et  ]a 
charité  rétablis  entre  tons  les  bonmus  ;  le 
vico  et  les  flissensions  politi(iyes,  rerrour  et 
les  querelles  religieuses  liannis  à  tnui 
jamaisl  Le  monde  (Jevicndrail  un  ciel  ami- 
cif>é,  et  alors  toutes  les  prophéties  bibliques 
et  évangéliqoes  étant  accomplies»  les  desti- 
nées de  l'univers  le  seraient  égalenieni,  il 
Bo  resterait  plus  à  attendre  que  la  lin  du 
monde  et  le  jugement  général. 

C  est  dans  cette  pensée  que  Charles  VIII 
entreprit  son  expédition  d  Italie*  Lambas- 
saiieur  de  Ludovic  Sforzia,  qui  venait  le 
solliciter  et  lui  dire  que  la  Péninsule  aspirait 
après  lui  connue  après  un  libérateur, 
la  lui  aurait  inspirée,  s'il  ne  Tavint  eue 
déjà.  I^Iais  fsoëtos  et  [irositteurs  français  l'a- 
vaient devancé.  André  de  la  ^'igno,  dans  son 
lerfjifnVkonneur,  maître  Tiuillorbe,  dans  sa 
Prophr'ik  du  roy  Charles  VIII,  Jclian  Micbfd, 
dans  sa  Vision  divine^  avaient  présenté  au 
tuipîUo  *rAnne  de  Ileaujcu  ces  magiiitiqnes 
destinées,  dans  tous  les  langages,  sur  tous 
les  tons,  avec  un  art  séduisant  ;  de  sorte 
que  personne  n'était  plus  disposé  que  Je 
jeune  monanme  h  se  laisser  couronner  roi 
de  l'univers  (»2). 

L'expédition  ne  fut  assurément  pas  sans 
gloire.  La  liataillc  de  Fornouc  couronne  di- 
gnement une  marclie  triomphale  dejmis 
Paris  jusqu'à  Uome:  mais  de  toutes  les  i)ro- 
pliéties  que  resta-t-iï? 

LORKTTK  (La  santa  Casa  de  Lorelte  te 
son  transport  miraculeux  de[mis  N."i7.arètb.J 
—  Suivant  une  pieusecroyance,  univer>elle- 
ment  réfiandue  dans  Tliglisc,  mais  nulle- 
ment proposée  h  la  loi,  la  Sanla-Casa  qu'on 
vénère  a  LorcUe  sons  le  dôme  de  hi  magni-» 
fTfjue  basilique  élevée  par  les  souverains 
pontifes  Pi«^  V,  Cirégoire  Xlll  et  Six  le  V, 
serait  la  maison  môme  habitée  jadis  h  Naza- 
rclli  i^r  la  sainte  Vierge;  ce  Ile  où  Tango 
Ciabrie!  lui  anutuiça,  et  où  s'a^jcomplit  1  in- 
carnation du  Verbe  divin. 

Mais  avant  d*entanier  les  arides  discus- 
sions aux  quel!  es  nous  allons  être  obligé  do 
nous  livrer,  qu'il  nous  soit  |;crmis  de  re- 
produire ici  le  lé. il  élégant  et  sinq*lc  de  Té- 
vangélisle  saint  Luc,  racontant  Tacconqilis- 
sement  de  ce  grand  et  consolant  mvslère. 
Afirès  avoir  lelnlé  ce  qui  concerne  l'annon- 
cialion  île  Jean-Ba[aiste,  Tliistorien  sacré 
conliiuie  de  la  sorte  :  Six  n^^ns  tipre»^  fanffe 
(ifibriei  fut  envoya  de  Dieu  dans  une  vHîc  de 
Gatilee,  tiomméc  Nazareth ^  à  une  virrtje  ma- 
rféeàun  homme  appelé  Jnsfpht  de  la  ftmiUe 
de  David:  3fari€  était  le  nom  de  la  jeune 
vifrge.  Or  fange,  arrivé  près  d*etle^  lui  dit: 
Je  vous  sulue^  é  pleine  de  grâce ^  le  Seigneur 

Paris,  Miiison»   lHiï>,  in*t8.  —  Lr6c»r  mirabiiis. — 
Nonc  lîist.  de  fa  Mttfjiceî  d^*  Sociéiéi  «ccrrie»,  etc. 


65 


LOU 


PICTIONNAIUK 


LOR 


fst  avec  vùuê  ;  vaus  éUt  bénie  entre  lei  flam- 
me». Entendant  ces  parotvê,  clh  en  fut  trou- 
blée^  et  $e  demandait  ce  fine  xignifiait  une  pa- 
reille $aluta4ion.  Mni$  fanqe  lui  dit  :  Ne 
craignez  pan,  6  Marie^  car  Dieu  tous  a  eue 
pour  agréable  :  voué  concetTcz  dans  votre 
sein^  et  vous  enfanterez  un  fits^  auquel  vous 
donnerez  te  nom  de  Jésus.  Il  sera  grande 
appelé  le  Fils  du  Très-Haut:  le  Seigneur  Céta- 
bhra  sur  le  trône  de  llarid,  son  père,  et  il 
régnera  sur  ta  maison  de  Jacob  à  toujours^ 
et  son  rèfine  n'aura  point  de  fin.  Alors  Marie 
répondit  à  innge  :  Comment  cela  se  fera-t-il  : 
car  ie  vis  dans  la  continence?  Et  Vafwe  lui 
dit  a  son  tour  :  rEsprit  saint  survienara  en 
vouSf  et  la  vertu  du  Très-Haut  vous  envelop- 
pera de  son  ombre  ;  aussi  le  fruit  saint  de  vos 
entrailles  sera  appelé  Fils  de  Dieu.  Et  voilà 
qu  Elisabeth  t  votre  parente  ^  a  conçu  elle* 
même  un  fils  dans  sa  vieillesse^  et  celle  quon 
appelle  stérile^  est  dans  son  sixième  mois  ; 
preuve  au  il  nest  rien  d'impossible  à  Dieu. 
Alors  Marie  répondit  :Je  suis  la  servante  du 
Seigneur,  quil  me  soit  fait  selon  votre  parole. 
Et  fange  la  quitta  (53). 

Suivaiil  une  révélation  faite  on  1291  à 
Alciarulrts  paslei»r  de  l'église  Saint-Geor- 
ges, à  Tcrsatz,  en  Dalmatit%  ta  maison  où 
te  mystère  s*accoim>Ht,  et  qui  était  celle  de 
l^larie,  aurait  été  cliangée  en  église,  consa- 
iTéo  i^ar  Its  apôtres,  et  leur  aurait  servi 
d*dsile  pour  célébrer  le  saint  sarrifue. 

Cela  est  possible,  en  effet;  il  n*v  a  aucune 
raison  de  le  nier  :  mais  celte  réviîlation  D'é- 
tant guère  authentique,  ne  sufUt  pas  pour 
lartirnier. 

Examinée  au  point  de  vue  eoniparatif  des 
laits  conteiûporains ,  elle  ne  [lerd  ni  n*âc- 
quiert  aucun  élément  do  certitude.  Dans 
nos  ieni]*s  njoderues  do  repos   d*esprit  et 

^  (H3)  In  meiise  aulom  sexto»  mîssus  est  angélus 
Ciabrirî  a  l»eo  iii  civil aiem  Ga]il;i\T,  ciii  noiiien  iNa- 
raiTib,  atl  virgiiicni  d*'S}MMisat;ini  viro,  cui  nomen 
épi  Joseph,  cîc  Jomo  David,  èl  iiomcii  virgiiiis  Ma- 
ria. Va  ingressns  aJ>gi  lusailcaiii,  dixit  :  Avl%  graiia 
plciKï,  Domîmis  ttcuiu  :  In'ïn^dîcia  tu  iii  iimlioribus^ 
Quji  cil  ni  atitfisser,  tiirlrjia  est  in  scnnoiie  ejiis,  el 
cogilàhai  ijualis  esstn  îsia  saliilatio.  Etait  angélus 
fi  :  Ne  timcàs,  iMai ia,  iiivenisli  cniin  palian*  apud 
ÏKium  :  crcc  coneipies  in  ytero,  ei  panes  Ulium,  el 
vocabîs  iTomeii  ejus  J  es  uni.  Ilic  erit  m  a  g  mis,  et  Fi- 
liui  Allissimi  vwabiinr»  et  dabil  illi  Douiiims  Deus 
sederii  David  patris  ejus  :  et  regiiabii  ia  doiiio  Jacob 
in  xteriiuni,  et  rcgrii  ejus  Don  eril  ÛDÎs.  Binh  au- 
tcm  Maria  ad  angelutn  :  Qimiiiodo  liet  Istud,  qun- 
f)iam  viriini  tinn  coguosco?  El  respondcnsangelug 
diiilei  :  Spiriius  sancnrs  supcrveniei  in  le,  et  vir- 
tus  Âllissîiiii  obiiinhrabil  lîl>i.  Jdcofpie  et  ipiûd  na- 
sccliir  ex  le  Saiicium,  vocabiUir  Filins  Dei,  El  ecco 
£tizabetli  cognaia  lya,  et  ipsa  conccpit  tilium  in  se- 
nectuie  sua  :  et  iiic  mensis  scitus  est  illi,  cpiip  vo- 
caïur  sterilts  :  auia  non  erit  impossibilc  apiid  Deiun 
omne  verbum.  Dixit  iknivm  Maria  :  Ecce  andlla  Di>- 
mini»  fiât  mibi  secundum  vurbuni  luyiii.  El  disces- 
frit  ab  itia  angeUts.  (Lite,  i,  20-59.) 

(54)  Virf.  Apoc.  vî.  9. 

(55)  Lih  auteurs  itioderncs  semblent  avoir  voulu, 
Il  faut  bien  pranoncer  \ù  mm,  jrler  de  la  |Mîiidrc  aux 
yeux  de  teurs    lecteurs.   Torseliini,   Tiin  dos  pins 


iFéludes  relrospcclives,  nous  altacnons  uns 
grande  impurianco  h  la  ronservaiion  des 
monuments  reîigieui,  el  de  tous  les  objets 
auxquels  se  ratlaclient  de  iiicui  souvenirs  a 
mais  en  était-il  de  même  alors?  L*estïrit  huH 
main  n'avail-il  pas  d'autres  sujets  de  i^réoc^. 
cupalion  à  répotiue  d'une  Eglise  nais$atite,| 
d'un?  («remière  rerveur  de  néophilisaie,  de 
per s é c u  l  i o n^  j n 1 1 r n a  1  i  è re s  ? 

D'une  pari,  il  semble  que  les  ol»jets  maté- 
riels   n'entraient    que   secondairement  en 
ligne  de  compte  dans  la  pensée  des  nou- 
veaux  clirélicns,  car  la  rroix  da  Sauveur^ 
elle-même  resta  au  lieu  où  les  Juifs  l'avaientfl 
déposée  d'abord,  suivant  Tusage  pratiqua™ 
par  eux  d'enterrer  l'inslrument  du  supjdice 
non  loin  du  corfis  du  su[*fdicié,  jusmrà  ce 
que  sainte  Hélène  vînt  en  faire  la  recrie  relie 
à  trois  siècles  <le  là, 

D*un  autre  coté,  ils  prenaient  un  lrès<^ 
grand  soin  du  corps  de  leurs  martyr?,  et  ils 
les  déposaient  sous  les  autels  comme  unel 
esjïèee  de  consécration  dn  lem]de  el  de  Pau- 
lel  lui-mûme*  l  ne  allusion  à  cet  usage  cou 
lenuo   dans  l'apocalviise,  nous   fournil    h 
preuve  qu'il  remonte   aux   temps  aiiostoli 
qucs,  «  J*ai  vu,  dit  l'aj^ôlre,  j'aivu  sous  Cau* 
tel  les  ùmes  de  cenx  qui  onl  été  mis  à  mort 
h  cause  de  la  prédication  de  la  parole^  et  h 
cause  du  témoignage  qn'ils  ont  rendu;  Udi^ 
subtus  altare  animas  interfectorum  propter^U 
verbum  Dei^  et  pr opter  testimoniumt  quod  ha~  ' 
bebant(^k]. 

Au  milieu  de  ces  incertitudes  el  du  si- 
lence de  lliistoire,  esl-il  possible  de  con- 
clure par  une  aflirmalion  ou  |*ar  une  néga- 
tion absolue  la  question  relative  h  la  maisotii 
de  la  sainte  Vierge  (55)?  Examinons;  voyons 
et  pesons  les  témoignages, 

Eusèbû  do  Césarée»  dans  sa  Vie  de  Cont* 


I 


doctes  et  le  plus  répnté  de  tous»  cite  avec  un  mer- 
veillt'iu  aplomi»,  liés  son  premier  cbapîOe,  sainl  Jé- 
rûnie,  le  vénérable  Bédé»  Jai'<iues  de  Viiry,  Gnî)^ 
l;innic  de  Tyr,  i|ui  ne  disent  (las  un  mol  de  la  saij- 
v.Ui  casa.  Il  place  en  lètc  Mccpliore  Callislet  ipiî  en 
parle  en  ellel,  el  en  a  parlé  le  picinier,  mais  nu 
\n*  siêfle. 

Après  Torsellînî»  si  vous  consultez  le  P.  r4adlau. 
dans  ^on  flisloirt:  critiqite  c(  rfligifusc  de  Soirc-Dame 
de  Lorette  («},  vriu^  irouverez  au  ci)ina:encem«'nl  do 
Touviage  une  lonpic  liste  d'ailleurs  cites  à  rappul 
de  celte  iltése,  fpie  la  maison  de  la  i^aiiiie  Vierge 
fut  lonjours  precicusêinenl  conservée  a  NazarclU 
jusqu'au  moment  de  sou  trans[Kiri  à  Lorelle*  f>a 
compte  faii^  il  y  en  a  vingl,  et  celle  noie  en  plus  î 
«  Enlin,  it  n^esl'  presque  pas  de  livres  sur  les  an- 
ciens inoiinnienls  de  la  terre  sainte,  sur  les  emi' 
sades,  sur  ^bi^loirc  de  TEglisc  nu  relie  de  Fiance, 
qui  n'a  il  parle  de  la  sainte  maison  de  Nazaredi.  i 
Ces  vingt  auteurs  albigues  sonl  Ensél»c  de  Cesarée, 
êiaiul  Lpipbane,  saint  Jeiéuic,  saint  raulin.  Gré- 
goire de  Tours,  Adaninau,  Itede,  Jean  de  Jêruî>a- 
l<;m,  Métapliraste^  Ntcépbure  Catliile,  Guillaume  de 
Tyr,  Jean  Pboeas,  Jacmirn  de  Vilry,  Marin  Saniiti, 
Gmlelroi  de  Ik^aulieu,  Josse  (^ïieloiie,  Tauieur  de  1;l 
Vie  de  sainl  i«nmbaull,  Thomas  Cêlano,  aul  ur  d*ttne 
cbroniquedes  baticiseains,  et  Suiius.  Sur  ees  vînijl 
auteurs,  ^ei^e  ou  di\-sept  oui  vi  i  u  avant  la  Iran:»- 
lalion  ;  el  de  ceux,  ci  il  n'y  ii»  u  eue  dcu\  ou  trom 


I 
I 


W  Psria,  Vaion,  1845,  l  vol.  ia  12, 


i.i.fJin  f5fi)  pnrie  avec  uétails  de  trois  basili- 
ijtj.  ir  sainte  Hélène  dans  le  cours 


Té 


t\v  en  terre  saînle  :  rolle  de  la 

Hésmrrt  sur  le  nmnl  du  Calvaire,  en- 

sîiilp  ck       _j  1  Ascension,  sur  le  mont  des 

>,  ei  enfin  celle  de  la  ISalivinj  à  Iklit- 

N  .ii«i  n'avons  pas  à  rajjporlcr  les  pa- 

i  auteur,  imisqij*i!  ne  parle  pas 

On  a  tiré  de  son  silen^-e  cette  dôductioni 
^^^y.  .^;..r,.  Hélène,  loin  d'avoir  îestauré  la 
sa  m,  ne  s'en  était  nulloment  oc(  u- 

\éc,  *.  t.-M  in^p conclure  :  en  bontie  lo'^itpie» 
sks  prémisses  négatives  ne  peuvent  aboutir 
«i  une  conclusion  afiirniatne.  Il  e^l  vrai 
ffoartiint  qu'un  tel  silence  de  la  part  d'un 
auteur  •  n^rain,  Inrstjuc  Foccasion  do 

pirler  -  d'elle-iuôine  ,  f.t  sollicilait, 

jioiirain^^i  dire,  sa  plume  naturcHeoientélo 
fiente,  serableemi^orter  avec  soi  unesignitl- 
ai  tifc.  L'écrivain  qui  comjtosa  l'élo- 

ge ^'ie  de  Constantin  et  de  sa  uiêre» 

lttt6t  ijuê  leur  biographie,  ne  dit  rien  de 
l'église  rie  Nazareth,  donc  elle  ne  fut  pas 
édiûée.  Constantin  lui-ûjônie,  cjui  parle  de 
»cs  autres  ouvrages,  ne  dit  rien  de  cchii-ci^ 
donc  il  ne  le  lit  i*as.  Nous  livrons  pour  ce 
(juVdli3  vaut,  et  sans  lui  attribuer  beauroup 
de  valeurp  celte  conséquence  h  rapprécialion 
de  chacun. 

Saint  Efiîphanc  »  qui  écrivait  au  corn- 
mcnremenl  dti  y*  siècle ,  alîirme  qu'un 
nciilard,  alors  âgé  de  quatre-vingts  ans, 
nommé  Josepb,  et  décoré  du  titre  de  comte 
de  retnpire  par  Constantin,  avait  été  jadis 
cnvové  en  mission  par  ce  f>riuce,  pour  hMir 
des  (églises  en  divers  lieux  de  la  Judée,  et 
nofainnient  à  Tiliériade,  Diocésarée,  Naïa- 
retli  et  Ca|iliarnauni;  où  il  n'y  avait  pas  eu 
inoven  d'en  construire  josuu'aîors,  parce 
fulj  ne  sV  trouvait  aucun  cnrétien,  et  que 
les  Xuife  faisaient  même  en  sorte  qu'aucun 
n\  yùi  hall! ter  (57), 

Si  ee  fait  est  fiostérieur  au  voyage  de 
SiiulG  Hélène,  coiuine  il  y  a  apparence,  la 
mère  de  Constantin  n'avait  donc  point  bâti 
d'église  à  Nazareth,  ni  rétatdi  la  maison  de 
Ifurie;  parce  qu'il  aurait  lallu  les  laisser 
emuile  ^lous  la  garde  eiclusivc  des  Juifs,  en- 


^  airwt  parlé  de  b  maison  tic  Nazareth  ;  mais  ce 
Icrtn  itft!^  dcniieis  sici-tos,  etleur  tiHiioij^iiagc 
i  p^%  tt^l  f]u'on  le  présente, 
mtterits,  auquel  plusieurs  écrivains  modernes 
mempnirué  foute  leur  science,  sîuis  en  prévenir, 
die  quaranR^-^1eu\  pcîe/inages  en  terre  sainte  ac- 
«•«upli*  avant  la  prcnrtêre  croisade,  et  rapporte  les 
tfii^s.  It  y  est  question  nue  fois  on  deu3î'  ûe  Naxa- 
tHh;  maiii  jamais  de  ta  maison  de  Marie.  Ce  silence 
lentt  Irés-^igniHeatit  paur  i]n΀on4|oc  voudrait  en 
irjiier  :  de  surle  que  k-b  preuves  se  lourncnl  eonli-c 
Havti!ur«,  (V.  Gretzeb.,  De  iacris  perearimiioni - 

{SG)  Voir  Viede  Coiiêlantin^lly,  nu 
{57)  Qu]|»us  in  ioiin  nenu>  unquam  ecclesiflS  tf;di- 
il<*atf  (Mitucrat  ;  qnoil  nullus  întei*  eos  neqne  gen- 
idis,  ièr4|ue  samariianns,  neqiic  eliriviinnus  habit 
tjrcL  l*(;€^iTiimque  Tiherîade,  l»i*>e;iîsare:e,  q(i:e  »  I 
^Vphuriiu  dicilur,  Xa/ari'Uir ,  Capharnaumi  ,  obi 
I  ddfgi'hUT  hoc  ùififrvfnift  ncnnt  ni  pMilis  alieriu>  dn- 
i&iciliufu  itluc   habitat,  (Kiirn.,    lUres.  oi>,  n*^  11. 


nerais  jurés  de  Marie  et  de  la  foi  cnrelienne. 

Ce  texte  est  embarrassant  î  aussi  contesté* 
t-on  à  saint  Epi|>hane  la  vérité  de  son  récit  : 
il  n'est  pas  prol^able,  dit-oïi,  que  cela  soit 
vrai.  lit  cependant  il  paraît  bien  que^  du 
tcui|is  ujônic  de  saint  li]d]*ïiaije,  il  n  y  avait 
fias  encore  de  c!u*i?iliens  à  Nazatistb  :  il  sem- 
Lle  le  dire. 

^  Saint  Jériime,  dans  ses  Lettrei  h  Eusto- 
cil  lus  et  h  Eusébe,  parle  avec  enltiousiasme 
de  la  ville  de  Nazarctît,  qu'il  appelle  fa  peur 
de  ta  Galiiéf  et  ïa  noanice  du  Seigneur  f58); 
il  |»arle  ih*s  pèlerijtagi^s  oui  s'y  faisaient  do 
son  temps,  et  t-ii  particulier  de  celui  qu'y 
lit  sainte  IViule;  mais  il  ne  dit  rien  de  l'a 
maison  de  Marie,  rien  de  sa  restauration»  do 
sa  conservation  ou  de  ses  ruines  (59). 

Il  est  probable,  toutefois,  pour  ne  pas  dire 
|ïhis>  que  le  culte  des  chrétiens  ne  s'adres^ 
sait  pas  à  la  ville  de  Naxaretb  en  général; 
mais  d'une  manière  spéciale  au  lieu  où  le 
un  stère  de  rinraroation  s'était  acrompli,  et 
ou  le  Sauveur  avait  jjassé  ses  ]iremjères 
années.  Ainsi  ce  lieu  ne  pouvait  manquer 
d'être  connu:  mais  en  quel  étal  se  trouvait-^ 
il,  rien  ne  nous  Tindique  eniMire.  Saint 
Jérôme  écrivait  pendant  la  première  moitié 
du  V'  siècle. 

Il  parle  de  nouveau  de  Nazareth  dans  son 
petit  traité  des  Lieux  saind  de  ia  Paicstinr^ 
et  ne  dit  rien  qui  ait  rapport  k  la  maison 
de  Marie,  où  h  l  église  qui  aurait  été  élevée 
sur  le  lieu  de  rannonciation* 

Le  témoignage  de  saint  Paulin,  évoque  de 
NAle,  et  contemf^orain  de  saint  Jérôme,  est 
plus  explicite,  sans  jeter  encore  aucune  lu- 
mière sur  la  maison  de  la  sainte  Vierge. 
«  Sainte  Hélène,  dil-îl,  avec  l'assentiment, 
ou  plutôt  à  Tinstigation  d'un  fils  qui  mit  à 
sa  disposition  les  trésors  de  l'empire,  pour 
raçcomfdissement  de  ses  pieux  desseins, 
puisa  sans  compter  dans  les  caisses  publi- 
ques. Elle  n'épargne  à  sa  piété  ni  soins,  n) 
dé()enses  pour  honorer  et  recouvrir  de  ba* 
siliques  ious  tet  lieux  oùt  dans  son  amour 
pour  les  hommes,  le  Sauveur  avait  accompli 
les  mystères  de  son  Incarnation^  de  sa  Pas- 
sion, de  sa  Ilésurreclion  et  de  son  Ascea- 
'sion  {50*).  » 

Edil.  et  irad.  du  P.  Pétan.) 

(58)  Les  liislorieiis  de  ta  Snncîa.  Cata  se  fifaiscul 
à  citer  Je  tênioignagi;  de  saini  Jér^nte,  dans  son 
traité  De  siiu  et  nomimùm  tocttrum  liebrœorum  ; 
nous  atîtrmoni  qu'il  iren  dîl  rien  ;  on  ne  nous  croira 
pas  sur  parole  ;  f  oici  donc  le  passage  alléifué  :  Na-' 
zareih  :  unde  et  Doininus  mster  aique  Sahalor  Na- 
s,arœm  t>ocatus  est  :  $ed  et  nos  apud  teteres  tpiaêi 
opprobrio  Nanarœi  dkebamnr^  quo$  iumc  ChrisHanoê 
voeani,  Kat  autem  usque  fiodie  m  Valitœa  vicutu$ 
contra  Legionem^  in  quinlù  decimo  eju^  miliiario  <id 
ùrieniûtem  pta^am  juste  moniem  Thutffr  {nûmine 
Nar.ara.) 

(59)  Ibîmns  Nazarrelli>  et  jrntla  inlerpretalîon*'!»! 
ejus,  pore  m  videbimus  Gatiltrœ,  {Episi.  ad  Eineb,) 
Pra*cncuiril  Na/aieUi,  nntricutftm  Uomiiti.  {Epi»t. 
ad  Eusîodi,  Vid.  Kpist,  40  et  lOH.)  LVk  c  asi^ni  élaii 
belle  Ci*pei»danl  de  parler  de  la  maison  de  Marie! 

{lyîV}  haqtie  prinnptn  tilii  iniperatorii»  ussensu 
maler  auîïusla»  fMlrfailis  .id  <q>na  sanria  ibe^Muris» 
lolo  abusii  tiseoesi  :  (tnauloipie  î^nn*pHl  alijye  tuLu 


CI 


l,OR 


MCTiaNNAUU: 


Knlln  iiiius  arrivon?^  ilc  h  sorte  h  savoir 
qu'une  l>a>iHqiie  existait  nu  V  siMa 
SUT  le  Heu  où  ,s*6tail  flceoiupii  le  mystère  île 
rinranmiioii, Qu'elle  eût  élé  h«1lio  par  sainte 
Hëlèiic» ou  ijue  rc  fùl  eelle  élev*5e  f>ar  le  couito 
J<i>ejiïi,  la  tjoettion  est  iiioins  importante 
qu'elle  ne  serait  ilillirilc  àré.^omlre. 

Ailaiiuian,  alibe  rit*  Sainte-Coïomhe,  écri- 
vaitàlaiinduvirsièrle  onauronimenr'emcnt 
(lu  vui\  (him  son  trnilé  />«  iocis  sarxcth, 
Ub.  u,  n"  3*>,  iraité  itoi  ^se  lit  dous  les  Actes 
tles  néné.liilinH,  iir  sièide,  u' partie  : 

«  L'i  ville  lie  Nazareth,  .suivant  Je  réeit 
crAn'Otiîf,  qui  v  a  demeuré,  n'a  |Kïiul  de 
i*einparts,  et  est*^liiUic  sur  une  montagne. 
Elle  ronlienl  eepcndanl  de  grands  éditites 
de  jiierrc,  et  on  v  voildeuï  grandes  ég!isf?s 
aussi  de  pierre  (CÔl  L'une  est  au  utilieu  de  la 
ville,  élalilie  sur  deux  voûtes,  au  lieu  inôme 
où  avait  existé  autrefois  la  niidson  dans  la- 
quelle fut  nourri  noire  Sauveur,  Celle  égli- 
i.e,  Ijâlie  sur  deux  uioiiiicutes  et  supportée 
par  des  arceaux,  po>sède  au-tlessous  d'uïle, 
dans  les  souicrraïus  dont  nous  parlons,  une 
roulai  ne  très-limpide,  h  laquelle  tout  le 
I>euple  do  la  ville  a  coutume  de  vuiiir  [juiser 
de  l  eau,  et  de  laquelle  aus^i  ou  eu  monte 
dans  des  vases,  par  le  moyen  de  poulies,  h 
réalise  qui  est  au-dessus. 

«  L'autre  église  passe  pour  <^tre  ronstrui- 
tî!  au  lieu  oh  fui  h  maison  dans  laquelle 
l'archange  Galnnel,  député  à  la  bienlicureu- 
se  Marie,  la  trouva  seule  et  Ini  a.lressa  la 
parole.  Nous  tenons  ees  délails  sur  Naza- 
reth de  saint  Areoulf,  qui  demeura  deux 
jours  et  deuv  nuits  en  celte  ville  (61). w 

Nous  n'insisteroîis  pas  sur  la  lournnre 
dubitative  empl(»y6e  \mr  Tauteur,  |;arre 
ipTon  neut  h  touteïorce  entendre  son  expres- 
sion d*une  manière  diftérente,  et  que  n»ms 
voulons  éviter  môme  l'aptiaience  d'une  chi- 
cane. 

Enfin,  voilà  le  nom  de  la  maison  de  la 
sainte  \  îergc  prononcé  au  vur  sièile  ;  mais 
Jiélasl  ("Vst  jiour  clire  que  celle  maison 
avait  existé  autrefois. 

Adamnan  a-t-il  bien  repnhluil  le  réril 
d'Areoulf;  nous  ne  savons:  njais  dans  tous 
hs  cas,  tel  qu'il  est,  le  récit  est  contraire 

rc^tiia  paierai  et  rcligio  ï.natlcb.it,  îrdîficnlis  basî- 
licis  cotitcjLU  Q[iuios  et  ei(i-ohii(  lucus,  ii»  quîhus  sâ- 
iiitariâ  nobîs  myslerb  pieiads  suie  ineainanoiiis, 
cl  pa^sionis  ,  fi  r('î>iinveli«niis  ,  nU]nii  asccitsiaiiis 
sacraim-nlis  l*aiiiimis  lleJi'mplor  im|ilevcrat.  [Wv- 
LIN,  E|>isi.  Il  od  Sivemm,] 

^<iO)  Couxtrncttc  l'ccUëitv  :  Nous  croyons  que  l'au- 
tour a  L'ïiipUivi*  lV\piC8sioii  {\c  comlructn*  n  ilcssein, 
parLTqu'iiiors  tm  nes-giauii  iiomlirc  tiV'i;lis<'î»  né- 
ta i eut  1  < III i> truites  quVii  bois  ou  eik  tt^rcbis,  coin  nie 
les  rabnni'stlc!»  pauvres. 

iûl)  CivlLif  Na/arclli,  ui  Arniïfws,  qui  îii  ea  Im»»- 
pilaujs  est,  narrât,  ci  î|>.sa,  ut  i:;tpbariiaui)i,  luiiro- 
luui  anibitutu  non  Irabrl,  stipra  tnonlt'Ui  pnsilu; 
graiulia  tunicii  bipiilra  bjbct  iinlilicri,  ilijdeniiius.* 
ûmv  pr.r^ratulrs  liabi'Ultii  luritilt  uchc  eerlesî.t*:  utta 
ju  lUrtliiM'ivilaUî^  b>ra  super  tluos  tuiiiliUa  C"^uicn»>^ 
uln  quouilaiu  ilt:t  fiuTal  a^tiUi  ala  ibnuu!^,  iu  i|  a 
lui^tiT  niririlus  csl  Salv:iior.  Ilvr  ilaipic  eailfiu  eo 
clesla  ilaobu"»  tuiiudi^^  cl  tulei pii^itt!}  ai-Lubu>  Mib- 
fulla,  liabet  tnfcriu^  inicr  cusd.i»  tuuuiloi  hiciOië- 


in 

1 

r- 


aux  idée^  i4us  moacrnes  sur  la  conserva- 
tion de  la  sainle  demeiire  tle  Marie. 

On  cite   IJède,  iHaioire  tf  Angleterre,  li- 
vre V,  chapitre  1G;  Truite  des  Lieux  Sainte^ 
et  Explicaditn  des  noms  expritvés  dans    tti 
Actes.  Belle  ne  dit  nendc  Nazareth  au  liei 
indiqué  de  son  Histoire  eectvsiastique  d*Ai^ 
gleterre.  Le  Traité  des  Lieux  Saints  et  VEx^ 
pficalion  des  noms  exprimés  dans  le  livre  de. 
Actes  des  apôtres^  qui   ne   fornteni  fju'uri 
seul  et  même  pelit  opuscule,  ne  paraissent^ 
point  être  de  lui.  Le  collecteur  des  œuvrci 
de  Oéde  le  Ini  a  atlribué,  ne  sachant  qui  il 
devcdt  en  gratifier.  An  surplus,  voici  le  f»as 
sage  tel  qu'il  se  lit  dans  l'édiLion  de  Culo 
gne,  année  161â  :  »  Nazareth  est  une  bour- 
gade de  la  Galilée  prés   le  monl  Tbalior 
d'où  Notre-Seigneur  Jésus«Chiî^t  reçut  l 
nom  de  Nazaréen*  On  y  voit  une  église  a 
lieu    où    la  bienheureuse  Marie    re<;ul  U 
bonne  nonvelle  de  la  jiart  de  lange  qui  lui 
élait  envoyé;  et  une  seLuude  au  lieu  où  le    ■ 
Seigneur  fut  nourri  (62),  »  ^ 

Celte  désignation  de  &(Tiir9flf/c  apjdifjuéeaB 
la  ville  de  Nazareth,  indique  une  époqiic 
îilus  rapprochée  de  nous;  car  au  teujps  du 
vénéiMhle  lîede,  c*êst-ft-dire  au  commence- 
ment du  vin'  siècle,  Nazareth  était  encore 
une  ville  de  quelque  iuiporla*Ke, 

Quoi  rpril  en  soit,  ce  témoignage  ne  proti-rj 
ve  rien  ni  |»onrni  conlrti  la  eonscrvation  d 
la  maison  de  la  sainte  Vierge;  cl  si  ce  n*c; 
pas  une  copie  jdmôt  qu'un  témoignage  ort 
ginab  on  pourrait  induire  de  son  silence^ 
qu  elle  n'existait  |>lus. 

Nous  arrivons  miûn  h  un  témoignage  pK^^ 
positif.  ^ 

Niréjdjore  Callixle,  au  30'  chapitre  du 
vui*  livre  de  son  IJiHoire^  dit  :  «  Hélène  di- 
rigea ensuite  ses  ]>as  vers  rOrient,  se  rendit 
h  Nflzaretii;  et  ayaiiUrouvé  la  maison  de  ta 
salulalion  Angélique,  elle  érigea  un  icivijJo 
magnitjquc  h  la  Mère  de  Dieu  (03),  i»  Il  iCy 
a  rien  de  tdus;  mais  enfin  c'est  nn  nouvea 
pis  fJans  la  vnie  :  nous  savons  que  la  pieusi 
Hélène  fit  la  recherche  de  la  maison  di 
Marie,  qu'elle  la  retrouva;  nous  ignoronâl 
toujours  en  quel  état,  et  si  elle  la  restaura 

Nicéphore   écrivait,  il  e^l   vrai,  plus  do 


10 


siuujui  foutcm  collocaoïm»  quem  loUîS  civium  Trf- 
(|ut'ïital  ppïilus,  de  illo  exhauriciis  aquriru,  et  de 
l;ili«>?ooilCHi  s(jisuru  in  cccifsiam  suprnixïîtîcataui 
Bmi^  ïn  vnsculis  pin*  iroileas  sabrerait ur. 

iVni'ra  vt*m  eiri ^sii!  in  co  fabricala  ttatictur  loro, 
iibi  illa  fiicmt  ilnituis  coustrufta,  iu  qua  Galiricl 
arcliait^t'lus  iu\  iK'.Uam  Maiiam  lugrr'ssus,  ibMlt'iii 
ladrui  lif>ra  B^latii  rsl  luculuts  iiiveiitiim.  liane  de 
Na/.ari^di  l'spi  lîtiiliani  a  saticto  didictiiuis  Armlfo, 
ijui  iu  illa  duulius  liospitalus  est  noctîbus  cl  toliJci 
dii  bua* 

(\ji)  Na£arrl1i,  vicuhis  lu  GaliLea  ju\ia  tnrntci 
Tliabor,  mule  et  Doiuiiius  nosier  JcsiibClinsius  ei 
Nazaraîus  voratus.  llalKïtquc  ertlc^iain  iii  locu  qitfl 
aiigcius  ad  b^^ilatu  Mariaui  evaugrli^aturus  iutra\îk|' 
scd  et  aliaiu  ubi  bnniiuiis  esi  nutritus. 

((m)  ÎuiIl*  0,  iLntrui  vertus  dt'sn'uJnis»  Nararrll 
pi*i  vriiil:  cl  saluiatioîiis  aui;cHc,c  tkuuo  rcpcTiia,  W4 
t^f'uiltiri  [H^auiuMiunt  «'VthauL  liriq^Iutn.  |\ttCMl.r 
/,(.:*■%    L'i.l    lib.  VHt,  hM  L  <b' JrU!!  r;i;ij.;us.] 


B 


LOR 


DES  Mili.VCLt  ^ 


I 


Ktiit  cents  Ans  ajrns  l'événement  ;  mais  en-^ 
Un  lellcs  i*l;tîeiit  les  traditions,  et  il  ny  a 
nen  fjut  înlknieson  ténioigiuige. 

Guiîl^iame  ilc  Tyr  imrle  souvciil  et  lon- 
^ement  dcNaMrêlh;  mflts  sans  dire  un 
ffol  mot  delà  maison  de  Marie.  If  ne  fiwi- 
ilrait  jM»iirtânt   pas  coucture  ahsolynieiU  de 


son  iiileiic**  qu'elle  n^exii^tait  jkis,  m«is  seu 
ÏS  so 
?n  I» 
parfnitcniont  In  t^ofesline  (G'i). 


leniciU 
\m  ea 


lu'il  n*y 


8  pus  son^O,  ou  qu^ii   n  a 
nrrasion  d'en  [larler.    Ce    prébl 

j  ras,  prtMre  et  moine,  visita  les 

lîcui  ;aiui5  en  l'«n  ti85,  et  en  écrivit  en 
m^  unit  rel/ilion  nui  a  et»'*  iraduite  jiar 
Don  AHalïiKS  et  pulOiee  (i/ir  les  Uullanuis- 
Ics  au  romïnencemeni  du  serond  voïiiiiie  du 
nms  de  3îai.  ïlerflinld  Nihusius  en  avait 
«^onrié  une  jiremière  édition  en  1653.  Voiei 
rim;,^oHam  nVit  du  nioMje  vovngonr  ; 

t  *Ia  villr  de  Nazaïf'tf),  toute  environnée 
^e  rfïllinc5,  el5»ituéeaii  fond 'Tune des  vadées 
i|uVUeii  forment,  fut  le  tîiéAlre  ilu  ^rand 
mvïilere  annonc  é  par  î'arrliange  <7a!triel  h  la 
\'i^'r^-  Wn-  de  Dieu,  lorsque  îoCliri.M,  No- 
ir^* r,  dans  sa  L!;raii(!e  ol  aboud^mte 
Rit  ',  revôlil  rhumauilé  pour  nous 
m  ^  les  premiers  l'as  «pie  voiistaiies 
(laib»i  rui-  Mlle  éternellement  mémoralde  (G5), 
inu.s  apercevez  le  temple  «le  Tanhange 
Csbriet,  el  au  foïid  d'une  (jctilegrolte,  qui 
ê'ouvre  da^^  le  len>plc  même,   h  la  gaiiclie 

!  I*aute1,  une  fiujlaine  dVuVj'dllisseht  des 

Il  frnres  romnie  le  cristal;  c'est  l<i  que  la 
trh^  niée  Mère  de  Di«Hi,  coidiée   par 

le^  au  juste  Josejih,  el  vivant  sous  sa 

Ç^anle,  .lilait  tous  les  jours  puiser  de  IVan, 
i.i^sX  aussi  en  ec  lieu,  que,  six  mois  a|irès 
M  conreplion  du  Précurseur,  elle  reçut  la 
première  salutation  de  (laiu'fel,  lorsqu'elle 
tenait  [»ui5er  de  Teau  selon  sa  roulume  ;  et 

3 ne,  troublée  el  treiuhlaiili%  ellf^  se  réfïi;j;ia 
ans  la  maison  de  Jusepli,  dés  qu'elle  eut 
♦•utendu  de  la  ï»ari  tic  l'ajige,  Jcj  vous  êa- 
lui,  pf fine  de  grâce,  auquel  elle  réponrlit, 
/f  $uii  la  êertanfe  du  Seigneur^  quiî  me  sait 
fêitêehn  vûtre  parole^  el  ouVnsuile  ellerc- 

(&l)  Les  Uiii»toriens  ilc  ta  Sancla  Cmti  en  appel- 
knl  la  fémoigttiige  siiivrinl  deGuillaiimo  lïc  fyr; 
PO  «I  jugera  :  i  Tàncr€<tu»,  gPiK'ie  Norrnannus,  is 
mja&  cjçreçb  vîrtus  s^cro  l»elIo  cniltitrMU  G:iiilx\c 
prTfmMtiiS,  ^,'^zarcîlam  erclesiîun  iM^rniitius  tlciiiis 
niluiL  El  t'aiu  d<;itMle  iim»  mugis  fi|iiileiilin  f|iinui 
loci  iâncli Us  roeu  opo l  i  ni  fec  il»  (  V  i  J .  Ik  bdlo  iuc  ro , 
\é.  11.) 

(«r»)  Inqt^ntU  oppidi;  ingénu  ne  ponî  se  rapporlor 
iri  à  b  grandeur  delà  ville,  mais  plutôt  à  son  ilhis- 
trilian. 

(66>  Tom  înlcr  varios  rolles  nicdia,  ad  ima  al» 
tUeio  tiformitT  vallis.  tirbs  N^rarcUi  kirum  Jialiet, 
i«  ^ua  iogeiis  f>er  Oabrielem  arcbaitgeluni  Il1ystl^• 
Hqa  Ueipane  \irgiui  ^-aiinuiukiltiiii  e^l,  pn»pler 
fRjfnani  et  eflluenlèm  îllius  miscricoriliam,  qtu  ob 
«Qêtnm  salisleni  hominem  assumpsil  Clirîsins  Deos 
âoslcr,  SlAtitn  atque  pi  imain  btijusce  ingoalis  op- 
pidt  iiorLim  ingrrsHiis  fut-ris,  arcliai»gcli  (îabricliiè 
iniipiuiii  fttli-iKles»  el  iti  pnsilhi  t  îica  t^uvaiii  p:irLoin 
alUris^qiHKl  in  leiNpIo  est»  spclunta,  furis  jnu'lu- 
ti.!as  .iipias  ('(Tu ndriis  iTiniipU,  in  qiii'ni  iiinnacU' 
blifc>itiia  l)t!i(),irt'ii»  »  ^;HTrd4llilms  jusln  Jûsrpliii 
Cofictvdisa,  duiii  ab  eo  ^ervuttir,  cpaulidii'  advcMieiiï» 


cul  daris5(ju  très-chaste  sein  le  Verbe  do 
Dieu.  ÏM  maisun  ile  Joseph  a  été  dans  la 
suite  i'îiaUf^ée  en  la  Irèi^-belle  église  à  fa 
pucîje  de  latpielle,  |trés  de  l'autel,  se  voit 
la  grotte,  non  pas  creusée  au-(îessous  de  fa 
su(»erlicie  du  sol,  mais  s*i»uvraut  horizon- 
laleuïent  aunlessus.  L'entrée  en  est  ornée 
de  marbre  blanc,  et  au-dessus  on  voit  utj  ta- 
bleau liiit  au  junceau»  représentatif  de  Fan- 
noncialton,  » 

Ici  le  l'élerin  entre  dans  de  grands  détails 
sur  ce  tableau,  puis  il  continue  de  la  sorte  : 
it  Lorsque  vous  entrez  dans  Ja  grotle,  aï>rès 
Êlre  deseeuilu  quelques  degrés,  vu  us  j  par- 
courez des  ,yeux  cette  antique  deuteure  de 
Joseph,  dans  laquelle,  ainsi  que  je  1  ai  déià 
dit,  Tarchange  anuouça  la  bonne  nouvelle 
à  la  Vierge,  éloignée  du  bord  de  la  fon- 
taine. Outre  cela,  on  voit,  à  la  place  môme 
oTi  rannonciaiton  eut  lieu,  une  rroix  de 
marbre  noir,  incrustée  dans  du  marbra 
blan<%  et  suiniontée  d*un  autel  ;  et  h  Ut 
droite  de  Fautel  une  petite  maisortnetlc, 
dans  laquelle  la  Vierge  Mère  de  Dieu  rési- 
dait loujours.  Du  tôle  gauche,  on  voit  la 
fictite  uudson  de  rannonciation  qui  n>sl 
éilairée  d'aucun  jour,  dans  laquelle  le 
Christ,  Notre-Seigneur,  passe  pour  avoir 
demeuré  depuis  son  relour  de  rEg.vife,  jus- 
qnh  la  déiollaiion  de  son  irécurseur  (*  C).» 

De  quel  mtfet  l'auteur  entend-il  [larler  ici; 
e>t-ie  de  celui  de  Téglise,  est-ce  «Je  celui 
de  la  grotle  ?  Dans  ce  dernier  cas,  les  deux 
maisonnettes  auraient  été  dans  la  grotte,  ce 
qui  n  est  pas  (irobable*  De  ces  deux  tnaison- 
nettes^  qu'est  devenue  la  seconde,  celle  qui 
n'a  pas  été  transportée?  Observons  encore^ 
el  ceci  est  îm|ïorlant,  (pie  la  maison  «le  ran- 
nonciation n*avait  j  oim  de  fenêtre  :  (rdintta 
inminis  exprrs. 

Sur  quoi  il  faut  remarquer  que  ce  récit 
est  bien  di lièrent  de  celui  de  Tabbé  A<îam- 
nan.  |D*aprés  celu!-:i,  Nazaretfi  avait  dcut 
églises  di>litules,  dont  Tune  était  bAlie  au- 
dessus  de  la  fontaine,  et  sur  IVmpla  ement 
de  la  maison  de  sainl  Jose^dj,  maison  dans 

aquam  hanrîdmL  Sud  n  cmicrpto  pm:îciirsore  mem% 
ëexm,  etjtii  piii  intMe  a<piatiuii  vriiissi  t,  piritiaiu 
a  Cabririe  sîiIuUUioiirin  cxivpit,  nirbiïUvp»c  ï*Ha, 
liiiu'iiî?,  in  îedcs  J<i^«  pli  rrgit'iliinr,  ubi  4iv,  grada 
pîcmi,  alraitgêbi  aiidivil,  n  Erce  mtniia  Domiiii,  fttti 
mifii  Fcittuilum  rcdmm  fï.'um.  illi  jespondil,  H  liiric 
Ik'i  Verlinni  m  ventre  siif»  purissirncï  l'XCopiL  Hoiiius 
Josepli  î^stniodiiin  in  piili  luTrinuuii  leinpluni  ini- 
nniialac^st»  iji  tiijus  lii^va  parte  propc  allarc  spe- 
Inuca,  non  in  lorne  viscerilîus  païens,  sed  supiTil- 
de  tenns  bians,   €>s  rniniido  niarmorc  c\ornaliir, 

super  pit'lf^ris  imhislria Pcr  os  in  spclitnrani 

ingrrssu^,  pancos  admrntnni  gradus  desct^ndis,  loin 
antiqnant  iîbiii  Joscphi  a^dcin  ntnlis  lustras,  in  ijuj 
rri;rrss:ea  toute  Vlrpini  a*rbangi»lus,  ut  jam  dix?, 
faiisla  anniJïUiavîl.  Esl  pnitcrea  eo  ia  loto,  in  i[tm 
animntiiitio  fada  csl,  ex  nigro  lamdo  niiï  candido 
nKirmori  inrisa,  t't  super  cain  allare:  et  a  dr*ha 
alla  ris  pui^illa  a»dïcnla,  in  rpia  ;setnp«r  Vir^o  lUi- 
pura  se  tcnain^'hat.  In  l;ina  veio  |itirlo  AnnittUa-' 
liniVis  îiîa  rnnspii  inna^iîinda»  Innîîniii  espei*^»*in;ini 
Oninnins  nnskT  llhrihliy,  rr;;iri,sns  tv  jfij'ypln, 
iiMpn"  ad  jniiti-  riMiu  dtMn[l:iiiiTn  ,  incoluissi* 
f  nui. 


Lon 


mcTlONNAlRE 


LOîl 


laquelle  le  Sauveur  fut  «owrrL  L'autre  élail 
construite  sur  remplacenienl  de  la  niaisou 
de  la  sainte  Vierge,  au  lieu  mêm«5  où  s'ac- 
complit le  mystère  de  lliicarnation.  Et  afin 
nue  Ton  ne  confonde  pas  ces  deux  églises» 
I  auteur  a  soin  de  marquer  que  lune  d  elles, 
cpllc  dont  il  parle  en  premier  lieu,  est  au 
centre  de  la  ville. 

Suivant  Jean  Phocas,  il  n'y  a  plus  qu'une 
seule  église,  contenant  la  fontaine,  la  cjai- 
son  de  Marie  et  celle  de  Joseph, 

Si  l'on  s'vn  rafiporte  à  Adamnan,  JAsus- 
ClM^ist  fut  nourri  dan^  la  maison  de  Josepli, 
attcnajite  à  la  fontaine  publique,  après  avoir 
^lé  conçu  dans  la  maison  de  Marie,  ni  us  ou 
moins  éloignée  de  là,  mais  assez  «éloignée 
pour  qu  ou  y  eût  liâli  une  autre  église.  Si 
Fou  roiisuU'e  Phocas,  Jésus-Christ  fut  con«;u 
dans  la  maison  attenante  à  la  fontaine  pu- 
bli(jue,  et  nourri  dans  celle  qui  n'y  e^t  pas 
(ontïguë,  et  qui  se  trouve  pourtaiU  dans  la 
uN^Nie  église. 

Dans  Tintervalle  écoulé  entre  les  dates 
des  deu%  récits^  il  s*est  donc  opéré  de  nota- 
l)les  changements  :  l'une  des  deux  maisons 
a  été  transférée  et  rapj»rochée  de  Tautre; 
mais  laquelle?  celle  de  Marie,  qui  n'était 
pas  conllguël^  la  fontaine  puhliquc,  suivant 
Adamnan  ;  celle  de  Josejph,  qui  n/était  pas 
coniiguc  à  la  fontaine  publique ,  suivant 
i'iiocas. 

Ivt  (fu'on  ne  dise  pas  que  ce  sont  là  des 
chicanes  inutiles,  puisque  le  fait  principal 
est  acquis.  Elles  ne  seront  pas  inutiles,  si^ 
en  provoquant  de  nouvelles  recherches, 
elles  peuvent  aboutir  h  réclaircissemenl  de 
tous  les  doutes,  et  à  changer  en  un  point  de 
doctrine  historique,  ce  qui  n*est  encore 
qu*une  pieuse  croyance.  Nous  le  désirons  vi- 
vcmeot;  aussi  vivement,  pour  le  moins  , 
que  ceux  qui  affirment  sans  démontrer,  ou 
qui  nuisent  h  leur  thèse  en  k  prouvant  mal. 

Pour  bien  coa:iprendre  ce  qui  prêt  ède,  il 
laut  savoir  que  la  ville  de  Nazareth  est  bûUe 
sur  le  penchant  d'une  colline  formée  d'une 
r«che  tendre,  à  laquelle  les  maisons  soïil 
adossées,  et  dans  latjuelie  chacune  d'elles 
possède  une  ou  jilusîeurs  pièces  de  plain- 
fâed  creusées  h  la  pointe  du  marteau. 

Jacques  de  Viiry  ,si  différent  de  lui-môme 
dans  le  recueil  intitulé  :  Gesta  Bei  prr  Fran- 
cuêf  et  dans  le  m*  volume  du  Thésaurus 
anecdotomm  de  Martène  ,  parle,  à  plusieurs 
reprises,  de  Nazareth  dans  Tune  et  Tautrc 
version,  mais  sans  aucun©  mention  de  Té- 
glise  de  l'Annonciation  ou  de  la  maison  de 
Marie.  Voici,  du  reste,  ses  i^aroles  d*après 

(67)  El  liccl  terra  Jcrosolymitana  tola  sil  sanctû 
H  s^olrmnvs,  til  pote  in  qua  apostolî,  prophet^iï  et 
ipse  tUiminus  conversâti  sunt;  tamen  in  ea  sinit 
nii;LHlam  Irxxi  pr-a^rogativa,  qux  honiiiies  s(HTiiililt  r 
«IdigtJiil  et  veiieniiiiur;  quorum  incrita  et  uornina 
iii'iiMH|uimut-  :  Nazarelti  scrltcel,  in  qua  naia  est 
U.  Yirgo  Maria,  iii  qua  cLiatn  aiigelo  prxmisau  îe^ 
gîito  (Uifibtus  flesceitdU  iii  iitenim  Vtrginis,  m  qua 
nntntus  est,  el  ;Maiis  liymanîv  iiLcremciUa  susccpit* 
(lac.  ViTK.,  Dpud  Martènl,  liln  m,  n*"  15.) 

(ti8)  (U'i-i  efcl  <\Mi,  puiiiqiie  rcl;ilj|i:de  BcîUilét'm 
cl  le  icMiibcau  «kî   îSayvciU  claiciil    cgrdomeul  de» 


Tédition   de   Majtèns,   qu'on  croit   être 
bonne  :  «  (Juoique  le  [ms  cjui  a  Jérusaien 
pour  capitale,  soit  tout  entier  saint  el  vém! 
rable»  puisque  c*est  celui   dans   lequel  lei 
ajiôtres,  les  i^rophètes  et  le  Seigneur  lui-^ 
môme  ont  vécu;  il  y  a  cependant  des  lieux 
privilégiés!  que  les  hommes    chérissent  et 
vénèrent  diitie  manière  spéciale;  en  voici  les 
noms  avec  les  raisons  de  cette  préférence  i^ 
d'abord   Nazareth,  dans  laquelle  est  née  IaS 
Inenheureuse  Vierge  Marie,  dans   laquelld" 
aussi  s^accomplit  au  sein  de  la  Vierge   1b 
mystère  de  rincarnalton,  a[>rès  qu'il  eut  été 
annoncé  par  un  ange;  tlans  laquelle  encore 
le  monte  Sauveur  grandit  et  atteignit  TâgH 
viril  (G7).  » 

Le  témoignage  suivant  est  plus  précis. 

Marin  Sanudo,  dans  ses  Secrets  des  fidilet^ 
de  la  Terre-Saim€f  dit,  au  livre  ni^  \iv*  ynr* 
lie  :  «  On  montrée  Nazareth  le  lieu  oij  1  an- 
ge (iabricl,  envoyé  de  Dieu»  annont;^  à  la 
bienheureuse  Vierge  raccom|)lissement  des 
desseins  éternels  pour  le  salut  du  monde. 
Ei  dans  une  cfiapelle  construite  sur  le  lieil 
même  étaient  trois  autuls;  il  y  avnitnnecha- 
pe7/e  taillée  dans  le  ror:  vif,  aussi  bien  aue 
celles  construites  aux  lieux  de  la  nativité  et 
de  la  résurrection  (68).  Une  grande  partie 
do  la  ville  elle-même  était  taillée  dans  lô 
roc,  ainsi  ([u  on  peut  le  voir  encore  main*^ 
tenant  (6î»).  » 

Le  même  auteur,  parlant  de  Nazareth  au 
chajîitre  11  de  la  vu'  partie  du  môme  livrCf     i 
dit  seulement  qu'il  y  eut,  ou  qu'il  y  a,  intM 
on  peut  traduire  desVieux  nianitres,  œdifié^W 
cata  est^  une  église  dédiée  è  Tange  (labriel* 

Co  passage,  écrit  postérieurement  h  la 
mort  de  saint  Louis,  est  en  opposition  di-^ 
recie,  comme  on  le  voit,  avec  toute  supposi* 
lîon  relative  à  la  conservation  de  la  demeure 
de  la  sainte  Vierge.  L'auleur,  pariaitement 
informé  de  tous  les  détails  relatifs  à  la  terre 
sainte,  ainsi  qu'on  en  demeure  convaincu 
après  avoir  parcouru  son  livre,  parle  de 
monuments  qui  n'existent  plus. 
f  Et  ce  témoignage  est  confirmé  par  la  lettre 
du  souverain  Pontife  Urbain  IV  h  saint 
Louis,  dans  laquelle  il  l'engageait  à  voler 
promptement  au  secours  de  fa  terre  sainte. 
C'était  en  l'an  1263.  «t  Dans  sa  haine  invété- 
rée pour  le  nom  et  le  culte  chrétien,  dit  ce 
souverain  Pontife,  te  profane  ennemi,  reje- 
ton d*une  souche  empoisonnée,  après  avoir 
nté<lité  ses  perfidies,  a  enfin  enfanté  Tini- 
quiié,  et  jeté  des  niainSt  non-seulement  ra- 
paces»  mais  aussi  destructives,  sur  la  véné- 
rable église  de  Nazareth  dans  renccinle  de 

groUes, 

(<iîÏ!  I  In  Nniarelti  loctis  osiendilwr  ubi  aitgelu» 
Gabriel,  Dei  niiTiliits»  t)t*atiC  Vîrgifïi  urilîqiium  pro 
nmiMli  rcdeinprmnc  implemïiim  rruniiavii  fore  cofi- 
ciliuin.  Ivi  ïn  capclta  ibi  ii^dittcala  erant  tria  iltaria, 
Cl  capclla  crat  excisa  în  poira  de  nrpe,  sicuiet  >a- 
cijs  nîiiiviiatis  et  rc.sttrrecliorns  :  et  niûgna  pars  ci- 
viiatis  erai  afiiii^»ji|ys  excisa  de  rupe,  qtiod  eliftm  i 
iiuDC  appani.  I  ^ 

Lu  ctiapclic  taillée  dans  le  roc  cl  b  clmpcMc  autV 
imis  auii'ls,  éialenl-cUcs  une  seule  cl  lycmc  clia- " 
[relie,  uu  ili's  cliapittci  dîlTcMeMltïî 


tan 


ms  MIRACLES. 


toa 


u 


Vierge  des  vierj^es,  saluée  pai- 
ent (la  SairU-Ksprîi  le  tVuii  qui 
il  annoncé  l>ar  rp  Jiviii  message, 
-fl  rage  par  les  uiaias  sacrilèges 
s  mîiiislres  de  son  ini«niil6,  il  a 
àv.-.|iiaii  sol  et  détruit  entièrement 
Mie  belle  et  noble  église  (70).  » 

Il  est  îiii|Kj$<iible«  après  iios  témoi|^nages 
si  positifs,  de  révociuer  en  doute  l'exi.stejii  e, 
m  sn'  siècle  t  d*une  maison  conservée 
ANtiarelb  dans  Téglise  de  TAnnotiriation, 
Éf  qu'on  y  considérait  depuis  [ongtemiis 
cutaoïe  celle  de  la  j»ainte  Vierge.  Mais  au^si 
tieit  ditlîcile  de  se  faire  illusion  sur  sa  con- 
ferfiHion  ultérieure.  Ah!  sans  doute.  Dieu 
Éurail  pu  la  conserver  miraculeusement  in- 
larte  ao  milieu  des  ruines  de  réKlise,  il  pent 
opérer  de  bien  pins  grandes  œuvres;  mais 
ceil  ce  iniracle  tnème  dont  il  faudrait  rlé- 
aiûQlrprreiistenre;orSonutiTientdedirG,i;e 
itmhk^  rni'il  n>ut  [*as  Heu,  et  que  tout  avait 
H*'  ,  Nous  reviendrons  sur  ce  point. 

I  lant,  considérons  encore  une  fois 

le  It*  et  saint  édifice  avant  sadesiruc^ 

lioiét ...  ,.,.ivons-j  le  pieux  Louis  IX  avec 
Qadefkoi  de  HeauHcu,  qui  iV  accompagna 
etIÎW. 

t  Nous  ne  croyons  pas  devoir  passer  sous 
sileo4!e  l'bumble  et  dévot  pèlerinage  que  le 
l«eui  roi  ontrefirit  à  la  sainte  et  vénernble 
Nazareth.  Tandis  qu'il  se  trouvait  à 
lide,  la  veille  de  TAnnonciation  du 

Hfmurt  il  ^e  revêtit  d'an  cilice  sur  la 
dwir,  H  ne  rendit  de  Sai»hera,  où  il  avait 
pè'  ut,  à  Cana,  en  Galilée,  tuiis  au 

m^  ^it,  et  enfin  à  Nazareth,  oii  il  ar- 

fi?«  W  inème  jour.  Bu  (dus  loin  qu*il  avait 
iperço  le  iiru  saint,  il  était  descendu  de 
clieTat,  5*était  agenouillé  et  lavait  salué 
hxnnt4ement  ;  îl  continua  la  roule  à  pied»  et 
eitra  de  la  sorte  dans  la  ville  sacrée  et  dans 
le  beu  vénéré  où  s'était  accompli  le  mystère 
de  rincarnation.  11  jeûna  tout  ce  jour  au 
peîn  ci  è  l'eau,  malgré  une  grande  fatigue. 
Afee  quelle  dévotion   il  se  comporta  en  ce 

(7e)  Quie  idcjii  pror;inus  h^slis  ratlicati  pro&ecti- 
toi  c*âiî.  Il  yod  t'ôfUrj  chvîstîanuin  iiomert  et  ciiliuiii, 
de  vt»iu!i  mdicc,  €Qnci'f>erat,  dokis  |)ra;|M- 

fil)  1     ;.*tcin  fiaricMS,  sic  iu  vetierandani  ectle- 

éÊm  N^iaiirnam,  itifra  cujus  nmbituiii  \n^n  vii- 
piKlli  MluUt^i  pcr  uigelum  de  Spirilu  saiicLt>  cou- 
rrpit  et  tp&îub  |jarttis  atigelico  exsîilit  pr^nuntJiiliiâ 
ifblu,  njâniift  fïor»  fiuluin  «xcupalrices.  sed  etiam  dc- 
stnctrit  '  I  ti>  qtiodlpsanif  per&acritegos  et  ne- 

fuite  iT  >ua^  miuisiros  desacvieus,  vedugii  ad 

Mlfiai«r4uscjetH  Mnictura  iiobîli  omniito  dcslructa. 

(71)  Nec  sileiulum  avliitrnr ,  quam  Imrntlitpr  , 
fum  cal  hélice  se  hahueril  rcx  dévolus  io  pn^gi  i- 
naltoiieiiiT  fitmm  Tecitëe  A<:on  in  sancta  ac  d«voia 
ciTtlate  Naïarelli.  ^iam  ÎJi  vigilia  Aniiuncialîniiis 
[bmtnicx  ivit  Indutus  ad  carnem  cilicio,  de  ^o- 
lihfra,  ubi  ea  nocie  jaeucrat,  lu  Cana  Galiln^x.  Inde 
trj  niOfil«*iii  ThalKir,  indc  cadem  vigilia  dt^sceiulil  iu 
5iaLarctli*  Cum  auteJii  n  longe  lociiiu  hûiiituii)  \ide- 
n;t,  dcscctidt'ns  de  cqu(»,  lloxis  gciiibus  dcvQiibsime 
avloravTt,  et  sic  (K'dcs  iiice^sit,  di>iie€  huiidltlur  civi* 
L»i  II,  ei  piitm  litcuru  Incuniatîoiiis  intiaviL 

£m  <ri«'*n  a4|ua  devoit*  jejynavit,  quunivts 

pluruiiL:  SSCI.  Quani  dévote  ibidem  se  lia- 

tKjenl,   ,  lu.-ilcïri  ^loriQse  fecerU  celebiari 

Vcéper^ï,  ni:4iutijias,  niissain  cL  cxtcra  qnx  ad  àu- 

DiCTioNNp  DES  Mihacl^s.  U. 


lieu,  avec  quelle  ponipe  et  quelle  solennité 
il  y  lit  célébrer  les  vêpres,  les  matines,  la 
messe  et  litus  les  autres  oilkes  de  ceti» 
grande  solennifé,  ceux-là  seuls  peuvent  le 
savoir*  qui  y  étaierit  ;  il  en  est  encore  pour 
rartirmer,   si  toutefois  le   langage   sulïi^ail 

Bûur  le  dire  :  rlepuis  le  jour  où  le  FjIs  de 
ieu  revêtit  en  ce  lieu  riinmauité  dans  le 
sein  de  la  glorieuse  Vierge»  jamais  on  n'y 
avait  fait  un  offire  si  solennel  et  si  r^e- 
cueilli.  I,e  [deux  monarque  y  communia  h 
une  messe  qui  se  dit  à  Tauiel  de  rAnnon- 
ciation.  Mgr  Odon  ,  évôqne  de  Tuscu- 
lum,  lé^'at  du  Saint  Siège,  célébra  la  messe 
solennelle  au  maitreautel  de  l'église»  et  fit 
un  très-beau  sermon  (71). 

Il  ne  manque  h  ce  récit  fju'n  ne  seule  chosCt 
celle  que  nous  y  cherchions  :  la  maison  de 
la  sainte  Vierge. 

Saint  tiombaud  (JVidibafdttit),  abbé  de  Hei- 
denlieim  et  ensuite  évèque  d'Aichstadt,  vi- 
sita la  ville  de  Nazareth  dans  le  cours  de  k 
première  moitié  du  vin*  siècle.  Ce  prélat 
était  né  en  Fan  700,  et  son  pèie  l'accompa- 
gnait dans  le  voyage.  L'auteur  de  sa  vie  ra- 
conte en  ces  termes  le  pèlerinage  h  Naza- 
reth :  «  Les  pèlerins  après  avoir  traversé  lia 
province  de  Damas»  entrèrent  dans  la  Galilée, 
et  se  rendirent  à  Nazareth,  doùJésus-Christ 
a  pris  son  surnom  de  Nazaréen,  et  où  Tar- 
change  Ciabriel,  dans  uneafiparilionà  sainte 
MiH'ie  perpétuellement  vierge,  lui  annonça 
rincaraation  dans  sou  sein  du  Fils  de  Oieii. 
Ccsllùquc,  devenue  mère  par  l'opération  du 
Saint-Esprit,  elle  conçut  d*yne  manière  mira- 
culeuse le  Fils  de  Dieu,  On  y  voit  une  église 
d'une  grande  sainteté,  que  les  chrétiens  ont 
souvent  rachetée  à  prix  d'argent  des  mains 
d^s  Sarrasins,  qui  voulaient  rabatlre{72,)  » 

Ce  témoignage»  comme  on  le  voit,  est 
complètement  insignifiant  relativement  à  la 
^ffntd  Cajta  ;  cependant  ses  historiens  noug 
laissent  ici  (73)  (K>ur  nous  la  montrer  à  deux 
siècles  de  lààTerzats,  en  Dalmatie,otafïirmenl 
que  Dieu  1  avait  conservée  miraculeusement 

lt*iinïitat(îin  tam  ceîebrem  perl incitant,  lestes  essd 
possunt  qui  aUtierunt,  do  quibus  nrmiudli  aueslari 
vt*raritcr,  sîve  eiicrc  pomeiuiU,  quod  poâUjyan»  Pi- 
lius  Dei  m  eudem  loco  de  g  bu  i  osa  Virglce  tarnem 
asMiMipslt,  nuiiquam  lam  solejmie,  lamipic  devotum 
onicium  ryerii  ibi  faeliini.  Ilvidern  dcvotus  rex  mtssa 
in  aUari  AnDunciaiionià  celebrata,  saciam  cciinitui- 
nmoem  iiccepit.  Ri  l^oinnus  Odo  Tu^culanus  Apo* 
friolieai  S^'dis  legaliis  ad  niajus  altare  Gccle£ii;e  mts- 
sam  w>Iemjicni  cebdiravU,  et  sennoriem  devatuin 
fecîi.  (GotteraiD.  r»£  Bello-Loco,  in  Vita  sancti  Lu- 
do  viei  regrs,  c.  S2,  apud  DixMf.sNF.,  l  .V.) 

(72)  4  Vefiemnt  in  GaliJaîum  m  vicuin  Natareib« 
de  quo  111  f^  diiiliir  Nazarenus,  iibi  arcliangplus 
Gabriel  fcanêt;*!  Ma  lia:  perpelnie  Virgini  appH^ns, 
ci  ûe  incarnando  in  ejusvciurc  Pei  Kilio  priwticit,  et 
nbi  Spirilu  baiicto  oZ>umLij-anlf.'  iinpre^iiaL:i,  hia^sd" 
inabiliter  0ei  Filium  c<iiu:e]»iL  Ibi  digiue  ^anititatis 
constat  ecclesia  sa:^pe  per  Chrigtiunus  a  Sarractiuis 
eani  dejicc^.re  açjircdienldjus  pretio  redempla.  #  (Kx 
Uitier,  i^ancî!  WiUibatili,  apud  Camsilu  m  Theuturo 
vi&fivnteiH.^  L  IL) 

l/auteur  de  celle  Vie  paraît  avnh'vécii  lu  m* 
siècle,  Cl  c'esL  pmtr  cela  que  uqus  plaçoiiîi  duns  ce! 
ordre  son  li^moigiiage. 

(75)  lis  citent  aicore  Cclatio,  dans  la  Vk  de  tuiial 

S 


n 


Lun 


DICTIONAIRE 


LOR 


au  milieu  des  débris  de  réalise  de  rAniioii- 
ciation*  Nous  avons  tlù  |iousser  ulus  loin 
nos  recfieidies,  tditi  de  ne  loisser  aiiriuK' 
|i!are,  s'il  él?iil  iMJssihle,  5  des  suppositions 
toujours  conleslabics,  et  nous  rivons  aef|uis 
la  preuve  nu'eile  survécut  en  eiïet,  avec  ou 
sans  miracle,  à  la  ruine  de  Téî^lise  (7i), 

FrèrelUcotildde  Montecroiv,  natif  de  Flo- 
rence» religieux  dominicain,  crivové  par  le 
Souverain  Pontife  prêcher  la  foi  dans  les  pays 
infidèles,  parcourut  la  Palestine  et  une  |iar- 
tie  de  TAsie  Mineure  |tendant  la  dernière 
moitié  tfu  xiir  siècle»  et  laissa  une  re- 
lationde  ses  voyages;  afin, disait-il, que  ceu3C 
qui  voudraient  un  jour  visiter  les  mêmes 
pays,  apprissent  de  quoi  ils  auraient  besoin 
de  se  munir.  Cette  très-curieiise  el  Irès-im- 
nortante  relation,  écrite  traboi'd  en  latin,  fut 
bientôt  traduitoen  plusieurs  langues  ;  elle  n'a 
point  été  pubiii^e,  el  mériterait  de  Fétre.  Il  en 
existe  unetraduitionen  langue  italienne  à  la 
Bibliothèque  inqiériale  ,  inscrite  sous  le 
iV  TTti,  h  tasuite  d'une  vie  de  saint  Fran«;ois 
d'Assise,  écrite  dans  la  même  langue;  plus 
une  traduction  française,  faite  on  1351  par 
frère  Jean  d*Ypres,  moine  de  Saint-ltertin, 
h  Saint-Oiucr,  Klle  se  trouve»  sous  len^  8392, 
insérée  dans  une  collection  intitulée  les  A/er- 
veilles  du  monde.  Ilien  n*esi  plus  riche  en 
superbes  miniatures,  rien  n'est  mieux  con- 
servé que  ce  précieux  manuscrit.  Nuus  ne 
savons  si  Toeuvre  originale  existe  encore, 
n  en  ayant  point  trouvé  de  traces.  Frère  Hi- 
could  mourut  en  1309,  le  31  octobre,  à  ce 
que  Ton  croit.  Il  visita  la  lerre  sainte  après 
la  destruction  de  l'église  de  FAnnonciation, 
dont  lePape Urbain IV enlrelenait saint  Loui^ 
dans  les  termes  que  nous  avons  rapportés, 
ruais  antérieurement  à  la  dis{iarulion  de  la 
Santa  Cusa^  comme  on  va  le  voir.  Voici  ses 
paroles  : 

«  Quand  nous  vînmes  à  Nazareth,  la  grande 
cité,  nous  la  trouvâmes  dépecée  el  tristement 
déchue.  Nous  n*y  trouvâmes  plus  trace  des 

Frnnçoh  d'Assise,  maig  son  lémoigaage  est  tr<>p 
î>c»  clîur  :  Nmarethum  pervenit^  adortiturm  domum 
iUiWl  tu  qna  Verhum  Pat  ris  factnm  en  fmmo;  ei 
Jass*i  Clicluone»  préilicaiiHir  du  \si'  siècle,  qui  rap- 
porte Ips  parolrs  de  Ceoffroi  de  Heritilieu. 

(71)  Ou  nous  reprocberail  peut  êU'c  île  citer  trop 
brièvement  le  lémoigna^e  de  Celano  ;  \e  voici  : 
€  Periuitratn  iiaqne  sancia  civiiate  Jérusalem,  Beih- 
leem,  saucljssiiiio  CÎJiisU  Doiiiirii  sepuhro.  Ciule- 
risque  onuiibus  sain  lis  iiosira^  sacrariis»  laiitlem 
WaRarethunv  pervenil  (Franc!  se  us),  aJoraluriis  do- 
mum illam,  iu  qua  Verbum  Pairîs  factum  csl  liomo, 
Maria  mater  ei  virgo,  îElerr*us  cl  immortalis  lem- 
porî  nccique sobjeclus,  t{Vid,  Celano  in  veiusla  or- 
dims  seraphici  Chronka.) 

Domum  illam.  Quelle  maison  :  est-ce  Téglise  de 
FAnnoudalion  ,  cslce  la  irrone ,  est-ce  la  Sancta 
Casa  f 

(75)  La  maiion  !  il  est  donc  inqiossible  d'éviter 
celte  pcrpëluette  équivofjue  :  es^l-ce  ta  grotte,  est-ce 
la  Sancta  Casa?  Les  ïiabilaïUsdc  itTusalem  préien- 
dent  que  c'est  dans  h  grotte  que  Marie  reçut  la 
salut.ilion  de  Tangc. 

(1^)  Ceci  ne  doit  point  paraître  extraordinaire  à 
CCU1C  qui  conuaii^senl  la  petitesse  de  la  Sancta  Casa. 

{a)  Le  nom  €$t  ^  demi  elTacé. 


premiers  édifices,  oxcefitéja maison (75)  en  \s\ 
queîle  se  fit  le  connuencernent  de  notre  ;salùt| 
lorsque  l'ange  Gabriel  sahia  la  hénïe  Vierg^j 
Marie  de  ces  douces  [)aroles  :  Ave,  Mariai 
gralia  plena,  Dominus  (ecum^  bcnedicta  tu  ii 
midieriùusy  lui  aimonça  que  le  Sainl-Esprtl^ 
descendrait  en  elle,  et  qu'elle  concevrait 
miraculeusement  le  béni  Fils  de  Dieu»  tout 
en  demeurant  toujours  Vierge,  après  comm€ 
avant  lenfantement.  Alors  répondit  hum* 
bleraenl  la  douce  et  royale  Vierge  :  voici  la 
servante  cl  rinsirument  de  Kotre-Scigneur; 
«}u'il  soil  ainsi  que  vous  t'avez  dit,  ù  Gahriell 
iV  cette  réponse»  Noire-Dame  rongul,  disent 
les  maîtres,  et  devint  mère  de  Dieu,  sans 
préjudice  [?our  sa  virginilé.  S'en  émeuvent 
ou  non  les  Juifs,  les  Sarrasins  ou  tous  autres 
cro3^aiits  ou  incroyants,  il  tfy  eut  point  opé-^ 
ration  dliomme  en  *etle  n:erveilie;  mai^ 
tout  fut  runivre  de  la  liéiiie  Trinité,  qui  e>l 
au-dessus  de  la  nalure,  puisque  c'est  elle  quia 
fflitetordonné  la  nature.  En  cette  maison,  il  y 
a  un  autel  consacré  à  Dieu  précisément  A  la. 
place  où  Notre-Dame  faisait  ses  oraisons  ac 
moment  que  Tartliange  (iabriel  lui  fut  en-i 
vo\é,  et  fa  salua,  connue  nous  venons  de 
dire.  Elan  lieuoù  élaiirarcliange  lui-ménie 
lorsqu'il  la  salua,  est  un  autel  déilié  a  sain^ 
Michel  (76).  Nous  avons  dit  la  messe  surcei 
deux  autels,  et  nous  y  avons  précbé, Ensuite^ 
nous  allâmes  cîierchant  par  toute  la  cilé  les" 
lieux  que  Notre-Dame  et  son  doux  Fils 
avaient  coutume  de  fréquenter*  Bien  près 
de  [la  cité,    nous  trouvâmes    une  fontaine 


pi'on  lient  en  très-grande  révérence,  parGQ|fl 
mic  Nolre-Seignenr  y  allait  souvent  miisee^ 
de  Teau  ffour  ^a  digne  niére.  Nous  allônici 


à  trente  milles  (77)  de  là,  h  la  'synagogue  en 
laquelle  Jésus-Christ  lut  le  prof>h€le  Isaïe, 
et  disputa  avec  les  maîtres  de  la  loi.  Tous 
ces  lieux  de  Galilée  dont  nous  avons  fait 
mention,  nous  les  trouvâmes  aux  moins 
en  la  puissance  des  Sarrasins,  qui  en  joui 
sent  paisiblement  (78). 

Les  autels  de  ce  teuips  étaient  eux-Tn^mes  fort  pc-' 
lils  pour  la  plupart.  Il  y  en  avait  tle  vingt  pouces  eir 
carré;  iiiaiî»  cela  nomi^ait  convenir   égak-niriit  à  Uj 
crroU«  toujours  subsistante  ii  Na^areih,  nousilevouM 
le  rénéler*  ■ 

(77)  Environ   ilii  licncs.   Il  y  a   nécessairement 
iMTCurilans  le  manuscrit,  ou  bien  nnus  avons  mal, 
compris  le  signe  «In  lra<hieteur,  ear  cette  synagogue 
eïait  c(ille  de  NarareUi   même.  (Voy.  Luc,  iv»  14  cti 

seq.)  Ce  doit  etie  m  pas. 

(78)  Nous  reproduirons  ici  ce  morccau  dans  sonj 
langage  et  avec  sa  ponctnalion. 

On  lit  au  ^  2C8  du  recueiL 

f  Ci  cômence  le  itinéraire  oe  ta  pereiçrinaioii    etj 
du  voîagc  que  Ost  ung  bon  prudbonie  des  rrercsi 
prêcheurs  qui  oi  nom  frère  V....il  (a)  qui  par  le  c5«l 
mant  du  saint  perc  ala  oulte  mer  po  prechicr  aui 
mescreans  la  foy  Je  dieu.  . 

Puisai!  r*  270: 

t  denazarcth. 
t  Quand  venismes  a  nazarctli  la  gnl  ciie  nous  Iftl 


hon 


t>ES  MIRACLES. 


Voîci    rél*il  des  mômes   lient  vu    13^7, 
filivanl  la  rclalioii  du  eliovalier  Guillauiue 
^   vîllc: 

\\u   qui  était  jadis  une  Mie  et 

:  plus  qu*un  village,  onvi- 

riîi  s.  Le  fui  lo  herioriu  lU*  U 

saiulc  \  icigc Là  aussi  Tange  G^ilx'tel    h 

Salua  en  lui  ilisanl  :  Ave,  Afaria,  yratia  ptena, 

^minus  ucum,  au  lieu  iiième  où  )  on  plara 

deptîî^  h?  maître  autel  d'une  belle   église, 

■""^  '   renver.sée.  On  a  élabîi  un  petit 

[îj  ►^uniùlierdecclteéglîîie,  |irjurre- 

tc^  rraudesdes[;èlerins,LesSarrai>ins 

ei!  !  t  i^arde  de  ces  ruines,  pour  le  pro- 

Igu'ilsea  lirenL  Ils  sont  là  (dus  mécluiuls 

-Jjïlu-s  cruels  nue  partout  ailleurs;  ils  y  ont 

dwoil   loules  les  églises.  Là  est  la  fontaine 

ironitasmes   Je  peeliîe  et  dolctcuscmcui  dcscliiiie. 

«t  ny  tro4Juasriie§  riens  des  pn^micrs  ediJlcos  fors 

feoteàieni  b  rficHe  (o)  en  bfjttelle  se  li^l  k  cniti^ii* 

ooiil  de  nre  saIih.  qui  hngt  gabricl  salua   ta  bj> 

nviite  ùgc  marK^  de  ce dmu  salut,  auc  Maiiïi  prîï 

fient  doniinus  locu  bencdlcU  Ui  m  nmlmhi.  vi  lui 

moflca  que  le  &ak  espit  descedroit  en  lui  duhi  etfc 

^eÉMttfail  Sans  «l'uur  donimc  le  bcnoist  îih  dL'dîru. 

^^Hjlaoïouroil   vio^^c    pure    au   cûmanccnieni  et 

^^HiuMer  cl  mapres  lors  respondil  liubleït  b  doulcc 

B  tierfe  mpnli  et  ûhi  V4ic%  cy  l:)r)celle  et  h  meschîne 

'      ilr.sF.  corne  lu  galrîel  as  dît  aiuî>i   soil.  a  crsic 

trci{kOtise  dîent  U*s  maisires  que  îîk\  dame  couceupt 
dtaûnl  mère  de  dieu  sans  corrupcoiu  de  ce  ne  se 
eimlft  le  )«>f5  ne  sarrasins  ne  autres  quiconques 
Cfeinft  oo  mescreans,  car  oeuiire  dôme  ne  y  ftsl 
fliesiier.  b  unie  b  benoîte  irinitc  ûsi  le  ouurage 
pif  «teteub  toute  nature  qui  nieîniez  fisl  cl  ordeiina 
Qil«re  en  ccste  cbcllo  a  nn  autel  dedieu  droilempnt 
ffi  ce  li**«  b  iMv  dîinie  list  oroisons  en  leure  que 
gnlirttd  larHiangeUe  fu  enuoye  a  tui  et  le  salua 
time  dit  est,  el  en  ce  lieu  la  gabriel  larchanpelîc 
rsloit  qnt  il  le  salua,  et  un  auiul  de  saint  midiel 
f«r  cbûa  de  ces»  tt  auliculs  deismes  nous  messe  cl 
leitmrs  predicâien  lors  chercames  et  alarmes  par 
Inate  b  cite,  et  especialcment  en  ces  lieusî  ta  fitre 
iàmt  el  »cs  douU  fdz  soloicnt  le  plus  hanter,  bien 
|f^  de  bcite  irouuasmcs  nous  une  font^^yne  b- 
fiel  le  ofi  tient  en  très  gni  rc  m  cran  ce  pour  ce  que 
nire  sites   valoit  souuent  puclitcr   de  laue   pour 

M 

n^lgne  mcre  deb  a  \xi  alasmes  ab  synagogt^ 
fobquelle  tfaucnst  teul  isaie  te  propbcie  ctdispula 
M^\  mai  Sires  de  Iuloy.  lous  ces   lieulx  de   gaHtee 


iH>U5  «lions  faîl  menioire  irouuasmes  nous  es 
^el  ti'naijces  des  sarrasins  qui  tes  possessoieut 
fakiyesiiejil  de  nazarelb  a  \  uiilles  venismes  au 
dttslel  zuptielanum  dont  Tu  tout  ne^  samt  ieban 
Cntngdîstre  et  saint  iaqurs  ll^s  enfans  zebedcc  en 
ceebailel  demeurent  cbresliês  de  ce  cliastcl  ve- 
Attâêi  €1  retournasrncs  en  acre  cite  des  crcH- 
tiens*  i 
Ljili  du  manuscrit  porte  irè<;'lUibbMiient  écrit  le 

{êi  Ciila,  une  petite  ni;»i»oa. 


de  range  Ciibriel...  Nazarein  est  h  quatro 
jounrées  dcJt^rusalcnL..  Sur  la  roule  de  Na- 
zareth) à  Ptoléniaïtlo  est  k»  rorher  nonimé  le 
Sattl  du  Scignettr,  h  une  denii-lieue  de  dis- 
lani'e.  C'est  de  là  que  les  Juifs  voulurent  le 
précipiter  (791  » 

A  neuf  années  de  \h  »  un  gentilhomme  al- 
lemand» nomiué  mcssiro  de  Bout-de -Selle, 
alla  par  les  ordres  du  cardinal  lalleyrand  de 
Périçord  ,  rardinal  au  titre  de  Saini-Pierre 
ad  vincula^  visiter  les  lieux  saints ,  afin  ir€*n 
dresser  un  étaL  Sa  relation  roïncide  d*uno 
manière  exacte  aveccelle  du  dievalier  de 
Mandeville.  «  Au  lieu  de  rAnnonciation  fut, 
dit-il,  une  très-belle  église,  mais  elle  est 
presque  détruite*  Touteloîs  il  y  a  encore  un 
petit  lieu  couvert,   que  les  Sarrasins  gar- 

nom  dn  fiérc  Hiculd  ;  c'est  donc  mal  à  propos  rpril 
a  éu}  nonuuë  fiùftard^  Biad  et  même  Bieuix  par  le» 
diffcrenis  LTrivains  qui  ont  eu  occasion  de  parler 
du  précieux  mtnuscrit. 

(79)  Le  chevalier  Guillaume  de  M  a  mk  vil  le.  Anglais 
de  iiaissajice»  parcourut  tout  l'Orient,  ou  plutôt 
toute  TAsie  ;  il  partit  en  13^7,  et  comnien^a  par  b 
terre  sainte;  b  rebiiun  de  sou  voyage  se  lit  au 
recueil  f|ui  vient  d'être  cite»  sous  ce  litre  :  Le  Iwre 
mestrc  i^uillaume  de  Manfienille.  Elle  a  été  tradutb* 
en  plu  si  eu  1*5  langues,  cl  il  y  a  eu  des  traductions 
d^imprîmêes  ;  sa  bogue  originale  est  t*angbis  de 
rejwpte.  Voîci  les  paroles  du  tra*tucteur  fraiiçaiîi* 
frère  Jean  Le  Lnng,  siirnomuM:  d'ïpres,  telles  qu'el- 
les se  liseulau  î"  108. 

I  Puis  va  on  par  les  m  on  la  ignés  et  les  plaines  de 
galilee  iusiiues  a  iiazareth  qui  sou  toit  estre  grani 
cite  cl  belle,  mais  ores  est  une  iKtite  viHette*  cl  v;i 
tootentour  moniaigues.  b  na^quit  ûlredamc  mais 
elle  fu  engendrée  en  iberusalem.  et  pour  ce  q»« 
nlre  dame  nasquU  a  niKaretb  porta  nlre  seigneur 
le  surnom  de  celle  ville  la  prînls  îosepli  ntre  dame 
a  femme  qui  uauoil  que  xnn  ans  dage*  b  salua 
bng-le  gabriel  rltre  dame  eu  disant  aue  maria  grai  ia 
plena  diîus  tecum.  ou  lieu  du  grani  autel  dune 
belle  église  qui  souloii  estre*  mais  cite  est  louie 
abatue.  et  a  i>n  fait  un  petit  casseau  delez  nu  pilier 
de  celle  église  pour  rcccuoir  les  oCferandiS  des 
pèlerins  et  b  gardent  les  sarraiins  bien  ai  uicuse- 
mcnl  pour  le  proufii  que  II  y  ont  et  sont  trop  mau- 
nais  sanazins  et  trop  cruel  plus  que  autre  pan.  et 
oui  deslruiles  toutes  les  églises*  b  est  la  foulai  ne 
gabriel  ou  nlre  seigneur  baigna  quant  il  es'.oil  pe- 
liL  de  celle  fontaine  il  pnrtoit  suuuent  eaue  a  sa 
mcre.  ...  *  et  de  iberusalem  iusques  b  ya    un 

iournees a  u  lieues  de  uazarctb  eu  la  tiie 

de  sohor*  par  le  chemin  qui  ua  de  naiaretli  a  uïiur. 
a  demie  lieue  de  naz^aretb  est  le  saut  nlre  seigneur, 
car  ii  iuyfs  le  nicuereut  sus  en  une  baultc  r^i  be 
pour  gcttcr  aual  el  pour  occire.  ♦  ,  *  item  de  ua- 
zaretti  on  va  au  mont  tljabor  ou  il  n>a  que  lu  licins 
qni  est  une  belle  mantaigne  uu  souîuit  auoir  une 
ville  el  plusieurs  églises,  mais  elles  aonl  toutes 
deslruilcs.  > 


n 


LÛR 


niCTlONNAlHE 


im 


denl  soigneusement.  On  y  montre  une  co- 
lonne de  marbre,  auprès  de  laquelle  eut 
lieu  le  mystère  de  TAnnoncialion  :  les  Sar- 
rasins, ajôiite-l'il,  i'orame  le  chevalier  île 
Mandevifle,  sont  là  plus  méchants  que  par- 
tout ailleurs.  Il  parie  également  de  la  iort- 
taim  de  Notre-Dame ,  puis  îllermino  ainsi  : 
<t  Je  ûs  chanter  une  messe  de  rAnnoncidlîou 
eu  ce  lieu.  A  une  lieue  de  là  est  le  rocher 
d'où  les  Juifs  voulurent  précipiter  Jésus- 
Christ,  et  d*oii  il  s'enfuit  entassant  au 
milieu  d*eux.  De  là  je  gagnai  le  mont 
Thabor  par  une  demi-journét  de  mar- 
che (80),  w 

De  ces  divers  témoignages ,  il  résulte 
plusieurs  faits  paraissant  acquis  d*une  ma- 
nière définitive,  V  que  Téghse  de  TAnnon- 
cialion  avait  été  construite  sur  le  lieu  même 
où  le  mystère  s'accomplit,  au  dire  des  Ira- 
ditionf  locales;  2"  qu'elle  avait  élé  disposée 
tout  exprès  pour  contenir  la  maison  même 
où  il  s'accomplit,  ainsi  que  la  fontaine  qui 
en  était  voisine,  et  à  laquelle  se  rappur- 
talent  les  pieux  souvenirs  de  rcnfance  du 
Sauveur;  3"  que  Téglise  fut  détruite  auxiir 
siècle  par  les  Sarrasins,  mais  non  rasée  jus- 
qu'au sol;  (►*  que  la  maison  de  Marie  sur- 
vécuta  l'église  cfe  rAnnonciation,  soit  qu'elle 
ait  été  épargnée  par  les  destructeurs,  avides 
d*en  tirer  du  bénéfice,  en  la  laissant  voir  à 
prix  d*argent  aux  chrétiens,  soît  que  ceux- 
ci  Talent  restaurée  au  milieu  des  décombres 
de  régUse:5'cii[în,que  cette  maison  n'exis- 
tait plus  à  Nazareth  à  Tépoque  des  derniers 
voyages  que  nous  venons  de  citer,  c'est-à- 
dire  en  1327  et  en  133G,  ou  n'existait  qu'en 
partie,  c'est-à-dire  seuleuient  quant  à  la 
grolte  qui  en  fut  une  dépendance. 

Le  mot  eheUCf  employé! nar  ^^  *^"ère  Ricou  !d^ 
qui  vient  du  mol  latin  cfha,  racine  du  dimi- 
nutif c«^//t«fa,  une  petite  maison,  et  dont  nous 
avons  fait  noire  mot  ceUule  ^  signifie  bien 
une  maison  bâtie  et  non  une  gr»*tte  {81}.  Or, 
celte  chelit  n'existait  plus  en  1336,  puisque 
ïuessire  de  Bout-de-Selle  n'y  vit  plus  que  le 


ptlii  iieu  couvert^  oti  est  ta  colonne  de  l'An- 
nonciation, et  cette  colonne  est  à  l'enlréei 
maintenant  voûtée  de  la  grotte,  et  passe  même  j 
au  dessus  de  la  voûte  dans  laquelle  elle 'est] 
engagée. 

11  paraît  au  contraire  que  dès  lors  la  voûte 
elle-même  existait,  et  c'est  ce  que  semble 
vouloir  dire  le  pèlerin  par  son  expression 
d'un  peiU  Heu  couvert.  Cette  voûte,  dont  il 
n^avait  point  encore  été  fait  mention  ,  serait 
à  elle  seule  la  preuve  que  tout  a  été  détruit 
et  restauré, 

Présenteuienl,  et  depuis  plusieurs  siècles, 
on    montre    une    seconde    colonne   dausl 
l'intérieur  même  de  la  grotte,  à  la  place] 
oCi  était,  dit-on,  la  sainte  Vierge.  La  pre- 
mière étant  établie  dans  rentrée  de  la  grotte, 
il  a  fallu  ouvrir  une  autre  entrée  à  côté, , 
pour  pouvoir  y  pénétrer*  Précédemment ,  oa  j 
ravUjc'étaionlclesautelsel  non  des  colonnes;! 
maïs  ces  autels  n'étaient  point  placés  aux 
lieux  où  les  colonnes  se  trouvent  actuelle- 
ment. 

Ces  traditions  orientales,  créées  peut-être 
pour  le  besoin  de  la  cause,  sur  les  occulta* 
lions  de  ménage  auxquelles  aurait  vaqué 
Marie  dans  le  moment  où  fange  l'aborda, 
s*accardent  assez  mal  avec  les  traditions 
plus  universelles  de  l'Eglise,  qui  veulent] 
que  Ja  sainte  Vierge  fût  alors  en  prières. 
Celles-ci  sont  plus  conformes  à  la  piété,  e| 
semblent  mieux  en  rapport  avec  l  idée  que' 
nous  aimons  à  nous  former  de  Marie,  et 
avec  la  manière  dont  Dieu  communique 
ordinaireuieut  ses  grâces. 

Nous  le  dirons  en  toute  franchise,  nous 
croyons  que  ces  colonnes  ,  qui  n'ont  point 
étéfaites  nour  la  place  qu'elles  occupent , 
n'ont  été  placées  là,  dans  des  temps  ix)sté* 
rieurs,  que  comme  des  témoins  menteurs  , 
pour  raltacher  à  la  grotte  les  plus  précieux 
souvenirs,  après  que  la  maison  en  a  été  sé- 
parée d'une  manière  ou  d'une  autre. 

Pour  clore  cette  première  partie  de  notre 
travail  ,    nous  donnerons  ici  un    état  des. 


(80)  t  Cy  commence  un  traUic  de  Icslal  tie  ta 
lerre  sainie  cl  ossy  en  prtie  ée  la  lent  dpgiptecl 
fu  faita  la  rcquesle  de  1res  reuercnl seigneur  inoF«s**i- 
giicur  lalairiinl  Uepierrcf orl ,  cardinal,  au  lilelie 
sainl  pierre  âû  uiiicula  par  noble boiueiimnseigueur 
de  bout  Je  selle,  en  Lin  de  (çrace  mil  trois  cens  et 
xxxM  et  fu  Iraiislateï  par  frcre  lelian  loloue  dict  cl 
ne  dvpre  moine  de  saint  berilii  en  saîitt  aunicr  en 
lan  de  grâce  niil  troî&  cens  clfiquanle  et  i.  i 

Fol.  i50,  \\ 

«  Ces  lieux  vus  ci  laissay  une  monlaif^ne,  si  vins 
toute  la  [ibinc  ui^ques  en  nazareth  qui  ncst  mais 
vîtie  coiuuie  elle  souoit*.  Mais  est  une  {>auvreUe 
fille  charapeslre.  ci  les  maisons  cspuises  lolngs 
lune  de  lautre.  Nazai^etli  est  assise  en  une  uallec 
moult  gracieuse  toute  auironnce  de  nionfaignes. 
ccst  b  propre  cite  de  fitre seigneur  dont  illiioiisa 
naiiirelle  et  charnelle  naissauce,  cest  a  dire  ou 
furent  ne  se  deuancliier.  et  ou  csloil  droitcnicni  ta 
nianance  de  marie  sa  mcrc  et  iosepli  et  pour  ce  le 
UiMiuna  on  tliesus  na/a tenus,  ce^t  a  «lire  de  naza- 
retli,  En  celle  cite  ap|>or(a  li  ang-les  galnicl  le  1res 
lion  iues!«aigc  cjuaui  il  anuonclia  a  la  Irc,^  doulce 
bsïioite  vierge  marie  que  de  lui  naisleroit  filre  sau- 
ueur.   et  elle  par  su  saime  dcuote  humilité  deuint 


mcre  oc  dieu  sans  œuurc  dmume  vierge  a  Icn*" 
fanlcr,  et  après  par  dessenre  toutes  œuuresde  itt- 
lure.  Au  lieu  de  lannonccinent  fu  iadis  une  1res  Mie 
église   mais  elle  e^t  presque  destruile.  Mais  encore 
y  a  un  pelil  lieu  couucrt  que  s^arrasin  gardent  moull  ^ 
dilïgenienient,  et  la  montrent  ils  unecoulonipie  do  fl 
marbre  dencoslc  laquelle  fui  faicle  celle   annon-  ■ 
ciaeîon.    Kn  nazai-eth   sont   très   malgent   et   très 
mauuais  sarraiins...,  et  semble  que  tous  iours  y« 
eu  mauuaise  geni  et  pour   néant  ne  fu  mie  dit  en 
leuangîle  que  de  nazareth  tic  pouuit  riens  de  biea 
uenir.   mais  bien  voult  dieux  entre  les   peclieurs 
converser  qui   des  chieux   descendi  pour  les   pc- 
cbeurs  sauuer.  Eu  ce  lieu  fu  ihesuerist  bSbtemeni 
nourrii^.  la  est  une  fontaine  en  laquelle  tlustre  dame 

souhiîi  iadis  son  benoît  filz  baignier en  ce  lien 

fis  ic  ehanlLT  une  messe  de  la  uonciacion  ôlre 
dame^  De  ce  lieu  a  vue  lieue  est  li  lieux  dont  les 
gCDZ  du  payz  vonloicnl  iccier  ihesucrisl  du  haut 
dune  montaigne  contre  uaL  mais  parniv  tous  quant 
il  lui  pleut  leur  eschap[»a.  de  ce  lieu,  inen  allay  eu 
demi  ioiir  iusques  au  moi»t  Ibabor.  i 

(81)  Cependant  nous  ne  voudrions  pas  trop  ia^ 
sister  sur  ec  point,  stijet  a  controverse 


LOR 


DES  MIIIACLES. 


LOR 


82 


lieux,  tels  qu'ils  se  trouvfiieiil  en  1651, 
lorsque  le  sieur  Doulnlant  chanoine  de  Saint- 
l^nis  vût  un  pèlorifiage  (Jont  il  a  lais>é  la 
frUtton*    Nous   emprunlerons  ses  propres 

Di  la  ville  et  saints  lieux  de  Nazareth. 

CHAPtTRH  LVK 

«  Narareth  esl  assise  sur  la  coiile  d'vne  mon- 
tilgiie  fa  rie  en  forme  de  croissant,  d\nè 
tefT§  m^ei  ingmte  et  stérile,  excepté  dans 
lefons  deî<  vûllées  qu'elle  e^l  meilleure.  Ce 
Hu'il  jra  île  plus  considérable  h  présent,  que 
b  plari'  c«t  presque  toute  ruinée,  c'est  la 
riapellc  où  la  >aincte  Vierge  estoil  lorsaue 
fairbjnge  saint  Gabriel  Tafia  sa  1  lier,  et  liij 
(4>rter  les  heureuses  nouuelles  de  Tlncar- 
Dation  du  Verbe  diuin  qui  se  deuoit  faire 
en  son  sein  virginal.  C*est  une  grotte  creu- 
Id  roche  au  penchant  de  la  monla- 
tuclle  contient  seize  pieds  de  lon- 
f  et  deniy  de  largeur,  du  eosté  de 
ïè  urient,  etdix  àrautre  bout  vers 

rotciUéut,  à  rause  que  les  murs  sont  vn  peu 
Jebiaîs,  et  cnuirou  neufàdixde  hauteur, 
etqtti  faisoTi  partie  de  la  maison  oiila  saincle 
Vierge  demeuroit  en  ce  lemps-là.  Pour  la 
mieux  entendre,  il  faut  sçauoir  que  la  ville 
eM^nt  batvtie  sur  la  coste  de  la  montagne,  la 
('luf|iêrt  dci^  habilans  auoient  creusé  dans  la 
roi^hA  mt^sine,  des  petites  grottes  en  forme 
de  ,  et  sur  le  deuanl  lia^itissoient 

quel  ^.^^  ,.otit  corps-de-logis  d'vnc  sale  basse 
seulement,  dautant  que  pour  rordinaire  il 
ny  a  quvn  estage ,  comme  il  y  en  a  en- 
core plusieurs  de  la  sorte,  et  de  ces  deux 
qm  û*estoient  5é[>arez  (jue  d*vn  mur  et 
d>ne  portet  ils  ne  fa  isolent  qu'vne  seule 
nutison  allans  de  plain-nied  de  Tvne  à 
Tautre^  comme  on  entre  dVne  chambre  en 
rn  cabinet.  Ainsi  estoit  la  maison  de  la 
saincte  Vierge  composée  d'vne  grotte  taillée 
fJaos  la  rocTie  comme  vn  cabinet,  et  d'vne 
Mie  basse  par  le  deuant.  Comme  si  la  mai- 
son de  Lorelte  en  Italie  ,|  ou  celle  du  con- 
ueal  delà  Magdelaine  à  Paris,  estoit  iointe 
«t  attachée  par  vn  de  ses  costez  au  flanc 
«1*11  ne  montagne  p  en  laquelle  il  y  auroit  vne 
rutile  grotte  oii  on  entrait  de  plain-jned  par 
la  porte  qui  est  du  costé  de  rEuangde,  qui 
doftestreau  septemtrion,  et  la  [lorte  qui  est 
Il  opposite  du  costé  de  TEpistre,  etaumidy 
eMuit  rentrée  ordinaire  de  la  maison  sur  Ta 
nié.  Or  ces  sainets  lieux,  la  salle  et  la  grotte 
diioient  demeuré  en  tel  estai,  insques  au 
temps  de  saincie  Hélène,  laquelle  pour  lio- 
nortr  la  mémoire  de  ce  mystère  inefTalile  , 
les  (It  couurir  cl  enlermer  dVnc  des  plus 
belles,  des  plus  magnifiques  et  spaiieuses 
cgiises  de  tout  le  Leuanl  :  car  à  considérer 
la  grandeur  des  vestiges  et  ilQS  ruynes  ipii 
en  restent ,  elle  pouuoit  iustcmcnt  eslre 
comparée  h  celle  de  Nuslre-Dame  de  Paris. 
Pour  la  sainctc  maison,  il  y  a  apparonfc 
qu'elle  la  laissa  en  sa  naifuctéet  simfdicité 
ftremierc,  et  n'y  voulut  rien  changer,  lacon- 
fidorant  comme  vn  sanctuaire  le  plu^  digne 


et  le  plus  sainct  de  la  terre,  ayant  esté  con- 
sacré parlant  Jde  glorieux  mystères  qui  s'y 
sont  passez.  Car  on  lient  que  c'est  en  icelleque 
le  bien-heureux  sainct  Joacliim  et  saincto 
Annedemenroientau  temps  de  la  Conception 
immaculée  de  la  Vierge,  à  qui  ils  la  laissèrent 
après  leur  mort  par  droicl  de  succession. 
Pour  ia  première  partie' qui  contient  la  salle, 
elle  est  d  autant  plus  digne  d'honneur  fa  de 
respect,  que  c*est  la  mesme  où  cette  saincte 
famille  faisoitson  seiour  ordinaire  :  c*est  do 
15  que  la  saincteMerge  partit  aussi  tostqud 
rangèrent  quittée  pour  aller  aux  montagnes 
deladée,  h  quelques  trcote-dcux  lieues  de  lî», 
visiter  sa  cousine  Elizabeth,  et  neuf  mois 
après  elle  en  partit  encore  auec  sainct  losepK 
pour  aller  en  Bethléem,  éloignéde  quelques 
trente  lieues  de  Nazareth,  où  elle  accoucha 
heureusement  du  Verbe  Incarné,  el  y  re- 
tourna quarante  iours  après.  C'est  dans  cette 
maison  que  Tange  donna  aduis  à  sainct  Jo- 
seph de  prendre  le  pelit  lesvs  et  sa  More,  et 
se  retirer  en  Egy|tle,  pour  éuiter  la  cruauté 
d'Herodes,  et  q\\  ils  retournèrent  nu  l)f>u4 
tle  sept  ans.  C'est  là  où  cet  enl^int  dinin  s'est 
tant  de  fuis  assuiety  h  sa  saincte  mère  i)Our 
la  servir,  et  a  jiassé  la  plus  grande  partie  de 
sa  vie  à  trauaillcr  auec  sainct  loseph»  faisant 
le  mesme  mestier,  vil  et  pénible  tout  ensem- 
ble de  charpentier  :  Et  du  temps  de  sainct 
Cyrille  lerosolv mitai n,  on  raonstroil  encore 
vne  noue  qu  on  tenoii  auoir  esté  faite  rie  la 
main  de  cetarliMin  sans  pareil  :  cest  là  où 
ils  prenoicnt  leurs  repas  el  repos,  et  d\)ù 
ils  alloient  tous  les  ans  en  lerusalem ,  à 
queïiiues  vin^t-lmit  lieues  de  là,  visiter  le 
temple  aux  testes  sole  mn  cil  es  pour  satis- 
faire à  la  loy  !  Et  Nostre  Seigneur  quitta 
<'ctte  bien-heureuse  demeure  la  trentiesme 
année  de  sa  vie,  firenant  congé  de  ses  pa- 
réos, pour  commencer  son  olTice  de  San- 
ueur,  pour  lequel  il  estoit  venu  au  monde 
Ausi.1  est-ce  la  mesme  que  les  anges  on( 
transpiirtée  miraculeusement  de  Nazareth  en 
Italie,  àlorete,  oii  elle  est  à  présent  Ho- 
norée et  visitée  de  toutes  les  nations  de  la 
terre,  el  en  si  grand  nombre,  quil  y 
auoit  plus  de  dix  mille  personnes  quand 
i*eus  le  bonheur  d  y  aller,  comme  iediray 
on  son  lieu.  A  la  place  de  laquelle  les  Chrcs- 
tiens  en  ont  rebasty  vne  autre  presque  sem- 
blable; mais  non  du  tout  si  grande  :  ce  qui 
est  arriué,  à  cause  que  les  murs  qui  ont 
par  tout  trois  pieds  et  demy  d'épaisseur,  sont 
entièrement  compris  dans  Tespace  de  la 
}»remière,  qui  parce  nioyen  doit  estre  plus 

Sramle.  A  présent  c'est  vne  chapelle  où  on 
escend  par  quatre  marches  de  pierre,  à 
cause  que  la  court  a  esté  rehaussée.  La  porte 
qui  est  au  midi,  n'a  que  trois  pieds  de  lar- 
geur, cl  quatre  seulement  de  hauteur.  Elle 
est  ornée  de  deux  autels,  le  premier  des- 
quels est  à  Tortent,  h  la  place  de  la  chemi- 
née de  la  sale,  dédié  à  sainct  losepli ,  et  Fau- 
trc  dans  vne  grande  arcade,  pratiquée  dans 
le  gros  mur,  du  costé  du  midy,  consacré  à 
saincie  Anne,  sur  lequel  est  vne  jjetite  fe- 
nestrcqui  y  donne  iour,  et  le  tout  bien  basty 
de  pierres  de  tailles  el  voûté  de  rncsme,  de 


8."^ 


Lon 


DICTIONNAIRE 


LOR 


qualre  toises  de  longueur,  sur  sept  pieds  Je 
largeur  (82), 

«  Do  celle  chapelle,  on  descend  d'f  n  de- 
gré dans  Ja  grotte,  non  pnr  la  porte,  qui  est 
presque hoïichée»  mais  jfarrouuerture  d'vne 
arcaUe  do  sii  pie<ls  et  tlemy  de  largeur^  viij 
2i  lis  (le  Taulre,  dans  laquelle  est  Tautei  de 
Miiiiete  Anne,  j>ar  laquelle  elle  reçoit  tout 
son  iour  de  la  fonostrequi  est  sur  le  mesme 
nuleî,  et  du  côté  du  seplenitrion  il  y  a  vn 
autre  petit  cnueau,  auec  vn  esraiier  fort 
obscur,  [mr  lequel  les  religieux  y  descen- 
dent du  couuent. 

«  CeUe  seconde  partie-cy  n*e&t  \ms  moins 
digne  de  respect  et  dlionneur  que  l'autre, 
car  elle  serunit  d'oratoire  à  la  saincle  Vierge, 
laquelle  v  estant  vn  iour  en  oraison,  lange 
entrant  dans  la  sale,  et  s*arreslant  à  la  porte 
de  Ja  grotte,  luv  fit  son  ambassade,  romojo 
chacun  sçail  1  nistoi're,  et  comme  elle  est 
décrite  par  sainrl  Luc  chap,  i,  et  il  semlde 
que  sainct  Augustin  Fait  creude  la  sorte; 
rar  au  premier  ^^eroion  qu'il  a  fait  de  ce  mys- 
tère, il  dit,  parlant  de  Fange  :  Misjtm  est 
mtndans  cum  qui  est  in  throno^  ei  in  spelunca^ 
Fange  e^t  enuoyé  pour  annoncer  celuy 
qui  osl  en  niesme  temps  au  ttnône  de  sa 
gloir'^,  et  dans  la  grotte  ou  S[>elonque,  qui 
peut  bien  cslre  celle-cy  de  Nazarctlu  puisque 
c'eîjt  en  Icelle  qu  il  a  esté  enuoyé, 

•t  Saincle  Hélène  ne  voulant  non  |»lus  tou- 
cher par  respect  h  ce  saincl  lieu,  qui  auoil 
esté  consacré  par  le  plus  auguste  et  |dus 
diuin  (le  tous  nos  mystères  :  quelque  teni[)S 
ajïrés  les  çhrestiens  y  firent  uictlic  deux 
grosses  colonmes  de'marhre  gris,  vue  à  la 
place  oii  esloit  la  sainiHe  Vierge,  ei  l'autre  à 
celle  do  Fange»  atin  de  les  remarqner  et  les 
faire  connoistre  et  rctierer  à  la  postérité. 
Ces  colonuies  ont  chacune  cinq  ineds  et  deniy 
«le  toor,  et  *|uelques  neuf  à  dix  de  hauteur  : 
celle  do  la  sainte  Vierge  dans  la  grotte  mcsme, 
et  celle  de  Fange,  dans  le  njilieu  de  la  porte 
dlcelle  qui  en  interdit  le  passage,  et  sont  à 
lieux  pieds  Fvno  de  Fautre.  La  grotte  est 
toute  naturelle,  et  la  roche  nuë  et  docou- 
uerte  par  toul,  excepté  le  mur  du  costé  oc- 
cidental, qui  a  esté  fait  de  pierres  quarrées, 
IK>ur  sousienir  les  hastimenls  qui  sont 
dessus,  et  la  voûlo  au^^si  nue  et  naturelle, 
sinon  quelque  t^eu  do  quarrcaux  qui  y  ont 
esté  mis  seulement  à  Fenlour  de  la  colonine 
de  la  \'!crge,  laquelle  y  est  enclauée  par 
le  chapiteau,  auec  vne  telle  morueille , 
(pic  la  mesnie  colomne  ayant  esté  rniupuo 
ipielques  deux  ftictls  rie  hauteur  par  le  bas, 
clic  ne  laisse  |>as  de  '^ul>sister  cumme  sus- 
pendue eu  Fair,  et  nous  fait  admirer  comme 
vn  si  jïcsant  fnrdeau  peut  estrc  souslenu 
iFvne  SI  rheliue  vuiii»,  ui  tlepuis  tant  d*an- 
née-i  rju'ellca  esié  rnn»pue  par  la  nralire  et 
Fim[Kielé  des  inli<lele5. 

f82)  *raiiLci»r  des  Lieux  héhniqua  *Hr  le^  Àctn  en 
^aiMl  iiMonie,  lauu  111,  y  rrnj:»npit'  aussi  ileuv  Cj;li- 
M"h  ou  i'ii;i|Klle>,  Iuul' ou  l^aiigii  s;ilua  I:i  s;itiiclc 
VitM;;r'^ct  Taulre  ou  NuUo-Sciytrcur  fui  nourri  :  te 
ijUi  l.».l  viu»  (pic*  riv  I  Ii;q>i'llrb  v,otil  fui  l  àiicii'Uinrs. 
fl  l»otUïtct*s  fk*  plusieurs  >>k'cleii.  » 

àNvjus  louscrvoub  icUc  àiiuol:iLit;ii  niarguralc  ik 


On  |>ourroit  îcy  faire  vne  reinarquc  asses  j 
consideraltlc;  ciue  toutes  les  fois  tiue  No^stro] 
Seigneur  a  vuulu  entreprendre  et  coramcn- 
ccr  4|uel«[uc  grand  myslerc  nour  le  salut 
dei  huuuues,  il  a  tousiours  cnoisî  quelque 
grotte  ou  cauerne,  pour  s'y  retirer,  comme 
en  va  lieu  lres-[iropre  au  recueillement  et^ 
à  la  prière,  tant  pour  recommander  et  offrir  f 
h  Dieu  son  t*ere  Fœuurc  qu'il  alloit  faire, 
que  pour  nous  enseigner  à  suiure  son 
exemple  ,  et  luy  otFrir  et  recommander 
loules  nos  entreprises.  Quand  il  a  voulu 
exeruter  le  décret  éternel  qu'il  auoitarresté 
de  sf*  faire  honnue,  et  commencer  le  mys-. 
lero  adorflt»le  de  son  Incarnation,  il  a  choisi' 
cette  grotte  de  Nazareth,  dans  laiiuelle  es 
toit  sa  sainctc  Mère,  lorsqu'elle  leconçeut 
dans  son  sein  virginal.  Quanti  il  a  voulu 
conimenrer  à  exercer  Foniic  de  Sauuour  el 
faire  snii  entrée  au  monde ,  il  a  choisi  lai 
grotte  de  lïellilccm,  où  il  a  voulu  naistre. 
Veut-iî  rommcncer  à  paroislre  comme  un 
dium  docteur,  prêcher,  enseigner,  assem- 
bler tles  disriples  el  faire  ses  miracles,  il 
se  relire  dans  vne  profonde  cauerne  |tour  y 
passer  (luarante  iours  en  prières  et  en  ieû- 
nes,  parmy  les  imstes,  afin  de  gaigner  les 
honimes  qui  viuoient  comme  des  bestes. 
Veut-il  cummenccr  sa  iliarge  de  liedemp- 
teur,  répandre  son  sang  et  donner  sa  vio 
comme  vn  bon  fmsteur,  il  entre  en  vnegrotio 
souterraine,  où  il  prie  Dieu  son  Père,  et 
sué  sang  et  eau  pour  le  salut  des  honunes,  ' 
Et  a|iri;s  tous  ces  trauaux,  s'il  veut  donner 
(luelque  relasche  et  rei>os  h  son  diuin corf)s, 
il  vent  qu'il  soit  mis  au  tombeau  dans  vnaj 
grotte,  qui  fut  laillée  cxprez  dans  le  chœur j 
(Fvn  rocher,  alin  de  t^Tminer  sa  mission 
dans  vne  grotte,  comme  il  Fauoit  (onunen- 1 
cée.  Pour  nous  apprendre,  comme  dil  sainct  \ 
Ambroise,  h  nous  retirer  en  queltiue  lieu 
seirct  ]Krur  vacqucr  à  la  prière,  p*mr  re- 
commander nos  allaircs  inquirtantcs  h  Dieu, 
pnisqu'vn  Dieu  mesme  Fa  fait  pour  nous 
donner  Fexpmple» 

«  Il  resle  icy  à  dire,  que  la  diuinc  Proui* 
dencc  ayant  voulu  |iartager  cet  auguste  la- 1 
berna<'lè  de  saincteté,  en  a  fait  transporter  ' 
vne  partie  par  les  anges  à  Lorete,    [>our  la 
satisfïiction  d'vne  infinité  de  çhrestiens,  qui 
y  vont  en  processions  de  loules  les  parties] 
de  Fllalie,  et  en  pclerinage  de  tous  h*s  can- 
tons de  la  terre,  el  a  lais-^é  Fautre  partie  | 
sur  le  lieu,  (tour  la  consolation  des  fidèles  | 
fpii  y  demeurent  et  la  visitent,  et  des  infi- 
dèles qui  y  ont  aussi  grande  deuotion,  allant 
baiser  ses  colonuies,  el  y  portant  leurs  ma* 
lades,  lesquels  bien  souuent  y  rccouuroot 
la  santé*  Ce  qui  n  a  pas  néantuïoins  empesché  1 
fpFils    n'ayent    ruyné    Feglise,el   abbattu 
j  lusienrs  fois  le  «:oïiuent,  frappé,  outragé 
et  chassé  les  religieux,  i\m  sont  de  la  famille  ^ 

Doubilnn»  fMjur  avonlrer  le  peu  ili*  fond  qu'il  y  i  ii 
faire  sur  ta  valeur  (Ji'S  Lt'niuij;nagrs  iiivunuês  par 
ccrUilns  aulcurs.  Les  Liati  hébrauitic^  sttr  k^  Acte», 
aUrikuiés  iri  h  saiui  inôuK\  houJ  Io  luenie  o»\raji(î 
qui  est  auribuéàiïleiuh  ju  VcuêiLilUe  lîcile,  *i  «loni 
iifjus  avons,  relaie  le  passage  en  hui  lieu. 


LOK 


DES  MlllACLES. 


LOR 


S6 


tk  lerusulem,  notammciu  Uefiuis  sept  ou 
Itairt  ans  qu'vn  Ali  Aga,  baclia  de  Sephet, 
cûnemy  iuré  des  chresliens,  les  lourmenla 
lie  lanl  de  façons,  qu'ils  furent  contraints 
de  ccder  à  la  tyrannie,  el  almndonner  avec 
m  regret  extrême  ces  saincts  lieuï,  qui 
fm-eol  aussi  lost  renuersez  par  terre,  et 
î»rc^que  réduits  en  poussière  par  des  mise- 
fîiWes  ïilhées  qui  emportèrent  toutes  les 
portes,  les  fencstres,  et  généralement  tout 
Je  bois  el  le  fer  quMls  trouuèrent  dans  le 
tlebri^,  el  laissèrent  la  place  non  seulement 
'  'ibitée,  mais  aussi  inhabitable  et  réduite 
^  Ttii  estai  déplorable.— Néantmoins,  les 
"«âges  (ulelajres  de  ces  saincts  lieux  ne  leur 
jierriiirenl  pas  de  loucher  à  la  grotte  ny  à  la 
chapelle,  qui  ne  receurent  aucun  dommage, 
rûmrae  le  reste,  et  quand  les  religieui  y 
retournèrent  cinq  ou  six  semaines  deuanl 
oons,  ils  ne  sceurent  faire  antre  chose  que 
d'arracher  les  espines,  vuider  les  immon- 
dices, nettoyer  la  nlace  auec  des  |)eines  et 
bttgues  ineonceuaules,  et  conurir  de  ra- 
mée el  branches  d*arl»res  et  de  terre,  cinq 
ou  six  petites  cellules,  oii  il  n'estoit  reste 
q«c  les  quatre  murs,  encore  cstoienl-ils  tous 
r^rcei  el  rompus,  par  la  malice  de  ces  inhu- 
mains, qui  pensent  y  trouuer  de  Targent 
t^ché  ;  c'est  ainsi  que  nons  trouuasmes 
cette  saloele  demeure,  quant  nous  y  arri- 
uasmes. 

CBJtPlTRE    L\n, 

•  Il  y  a  plusieurs  places  considérables  de- 
dans et  aux  enuirons  de  Nazareth,  qui  mé- 
ritent bien  d*eslre  visitez,  pour  satisfaire  à 
la  dcuultoTi  et  curiosité  ties  pèlerins.  El 
romme  il  y  en  a  qui  sont  proches  de  la  ville, 
lî  r  efi  a  aussi  qui  en  sont  éloignez,  c*est 
poiirquoy  il  est  nécessaire  d'y  demeurer  au 
moins  deux  ou  trois  iours,  afin  de  les  voir 
iH  peu  h  loisir.  Nous  commencerons  par  les 
jifemieres  pour  finir  par  les  autres, 

•  A  quelques  cent  pas  du  conuenl,  pres- 
que au  milieu  de  la  ville»  tirant  vn  peu  vers 
le  couchant,  se  void  vu  vieux  bastimenl  de 
l'ic"-*^  j.-  tnille,  qu'on  dit  eslre  du  reste  de 
la-  le,  en  laquelle  Nostre  Seigneur 
e5tint  i'iiire,  comme  dit  sainct  Luc,  chajïitro 
qoairiéuie,  on  luy  donna  le  liurc  du  pro[>hète 
l^ye,  où  il  commença  à  lire  ces  paroles  du 
clup.  sotxante-vnièmc  Spiritii»  Domini  au- 
prr  iMf,  et  le  reste,  qui  ]\irloile  sa  venue  au 
unmdo,  et  de  ce  qu'il  deuoit  faire  [lournostrc 
*alat  en  qualité  de  ^lessie  :  ce  qu'il  fit  auec 
Unt  do  grâce  et  de  majesié,  que  tous  les 
ai^istanii  en  furent  rauis  d  ailmtration,  le 
loyantet  récoutant  pailer;  mais  aussi  lost 

^•1  vint  h  déclarer  que  cette  prophétie 
[ïil  accomplie  en  sa  personne,  el  loucher 
hurleurs  vices,  ils  ciilren-nten  vnc  si  grande 
Italnect  colero,  que  non  seulement  ils  le 
chassèrent  honteusement  de  la  synagogue 
et  delà  ville;  mais  de  plus,  aûn  de  le  [ler- 
dre,  JU  le  menèrent  et  poussèrent  li  quel- 
ques deux  mille  pas  de  là,  iusques  sur  la 

(ftS)  Celle  tradilion  esl  nïiiirium  un  lexle  du 
rEtaogilc;  car  il  }  csi  tlii  *pic  le  î>;iuvcur  en  se 


pointe  de  la  montagne  qui  regarde  vers  lo 
midy,  où  ils  te  voulurent  préci|>iler  du  faisle 
du  rocher  en  bas,  en  vn  proforjd  abysme* 
Mais,  comme  dit  rcuangelisle,  quand H  fut 
sur  le  bord  du  précipice,  il  passa  au  milieu 
d'eux,  et  s  en  alla  :  Ipse  auivm  transkns  per 
médium  iliôrtim,  ibat;  c/esi  que  comme  ils 
le  voulurent  (irecipiter,  illes  deuamja,  el  se 
laissa  couler  doucement  le  long  de  la  roche, 
oui  est  droite  conmic  vn  mur,  Il  la  hauteur 
de  deux  piques  au  dessous  d'eux,  et  la  tou- 
chant de  son  corps  sacré,  elle  s*amollil 
fommedela  cire,  elle  récent  en  vne  niche  qui 
se  fit  miraculeusement; et  ainsi  se  dérobant 
de  leurs  yeux,  ne  voulut  mourir  alors  ;  quia 
nondum  venerat  hora  dus   (83). 

«  Pour  aller  à  ce  précipice,  il  y  a  deux 
rhemins,  Fvn  par  le  dessus  de  la  montagne, 
que  Ton  monte  insensiblement,  où  on  void 
h  la  moitié  du  chemin  quelques  ruynes  res- 
tantes d'vne  église  etd'vn  monastère  do  re- 
ligieuses qu'on  auoit  bastv  à  la  place,  où 
r>n  tient  par  iradilion,  que  la  saincte  Vierge 
allant  h  la  lia.ste,  et  courant  après  Nostro 
Seigneur  que  les  luifs  emmetmient  h  re  pré- 
cipice, tomha  toute  outrée  de  douleur  et  do 
crainte,  qu'ils  ne  leussent  desia  ftiil  mourir  : 
El  pour  i:e  suiet  TEglise  fut  appelîée  Nostrc- 
Dame  de  la  Crainte.  Celle  place  se  void  faci- 
lement de  la  maison  de  Nazareth,  et  quel- 
ques mille  pas  [dus  auant  est  le  précipice  ; 
mais  de  ce  coslé-là  on  ne  peut  pas  voir  la 
l»lace  où  Nostre  Seigneur  se  retira,  dàutanl 
qu'elle  est  dans  la  roche  au  dessous.  Ce  qui 
nous  obligea  d'y  aller  par  lautre  chemin, 
qui  est  vne  caue  profonde,  et  le  lict  d'vn 
torrent  entre  deux  montagnes,  fort  estroit, 
tout  paué  de  gros  grais,  dilllcilc  à  marcher  ; 
mais  agréable  fiour  la  diversité  des  arbris- 
seaux, entre  lesquels  on  marche  h  couuerl, 
et  adirés  auoir  descendu  quelques  cinq  ou 
six  cens  nos,  on  remonte  j>ar  vn  petit  sen- 
tier sur  la  cosle  de  la  montagne,  et  arri- 
vasmcs  en  ce  lieu,  qui  à  la  vérité  est  extrê- 
mement haut  et  alfreux.  Cette  jiUue  consa- 
crée par  l'attouchement  de  Nostre  Seigneur, 
est  h  iircsent  vne  grande  niche,  rlans  laquelle 
il  y  a  un  petit  relais  de  la  mesme  roche  qui 
sert  d'autel,  où  on  voyait  autrefois  les  ves- 
tiges des  pieds  et  des  habits  de  Noslre  Sei- 
gneur, et  à  [présent  mesme  on  a  découuert 
quelque  Irate  d'vn  de  ses  |ueds,  te  reste 
estant  elTacé.  On  y  void  aussi  des  arc-bou- 
lans  de  quelques* bastimens,  des  [  cinlures 
demv  ellacées,  et  deux  grandes  cisternes 
cizefées  dans  la  roche.  Au  re&te  cette  place 
e>t  si  liaute,  qu'on  void  les  montagnes  d'A- 
rabie derrière  celles  de  Thabor,  d'Hermon  et 
de  lielboé,  auec  vne  i«artie  de  la  grando 
]ilainede  Magedo,  desquels  nous  parlerons 
cy-apres.  lie Lou niez  que  nous  fusmes  sans 
perdre  temps,  nous  allasmcs  t\  quelques 
quatre  cens  pas  tlu  rouuent,  vers  le  cou- 
chant, voir  vne  {lelile  fontaine,  qui  est  à  la 
l*ente  de  la  Lolline  du  costé  de  la  ville,  et 
vn  peu  au  tlessus  des  ilernières  maisons* 

n'Hr;im  futssn  ait  milieu  f^'  fit  (ifiitc  qui   te  i^QUuni* 


17 


Lan 


DtCTlONXAîRE 


t.on 


89 


Ccu\  du  |>a}s  l'appellent  la  fontaine  des 
aposircs,  fomlcz  sur  la  tradition,  qui  lient 
que  les  alpestres  s*>  sont  re|»osGZ.  et  ont  beu 
<lc  son  enu  :  et  de  rautre  costé  un  chemin 
on  void  vne  grande  et  j^rosse  jiierre  ronde, 
scïrïljlyble  à  sna  meule  de  nirmlin  de  qua- 
ranlc-sopt  fsahucs  de  lour,  que  les  mesmcs 
habitans  appellent  la  table  du  Messie,  sui- 
uant  la  mcsme  tradition,  qui  enseigne  que 
Nostre  Sauucur  y  a  beu  et  manj^é  quelque- 
fois auoc  ses  apostres,  mesmc  aj)rcs  sa  ré- 
surrection; mais  les  Mores  ont  tant  fouillé 
et  creusé  la  terre  par  dessous,  qu'elle  est  à 
présent  renuers(!'e  sur  le  costc.  Le  R.  P. 
lîesson,  lesuiste,  a  écrit  y  auoir  remarqué 
Tcndroit  où  se  mît  lesus-thrist,  et  tout  loi- 
gtianl  la  place  de  sainct  Pierre,  qui  fait 
comme  m  (telit  thrône,  et  marque  le  rang 
qu1l  terioit  au  dessus  des  autres;  et  en  suite 
que  Ton  dislingue  les  places  de  tous  les 
aJJ0^lres;  VA  que  fiar  vne  merueille  incon- 
nue iusques  h  présent,  il  apperreut  à  la  fa- 
ueur  du  soleil,  au  niesme  enuroit  sur  lequel 
TVoslre  Seigneur  appuya  sa  leste,  riniage  de 
sa  face  sacrée,  imprimée,  ou  [iluslost  taillée 
en  relief,  sur  le  rocher,  avcr  des  imits  si 
beaux,  si  ckirmans  et  raajeslupiix,  qu'il  en 
demeura  tout  surpris;  mais  pour  nioy  ic 
n'ay  (joinl  eu  le  bon-heur  de  la  voir. 

*«ï  De  Tautre  costédc  la  ville,  vers  le  sep- 
lemtrion,  à  quelques  trois  cens  pas  de  la 
saînrie  chapelle  est  la  maison  tlo  S.  luseph, 
et  la  tradition  tient  qu'il  y  auoit  sa  boutique, 
où  il  trauailloil  de  son  mestier,  deuant  qull 
eust  espousé  la  saincte  Vierge,  et  mesme 
t^u'il  y  estoit  encore,  lorsque  Tango  iuy  alla 
faire  cette  glorieuse  ambassade,  a[îrès  la- 
qtielloil  asscurace  sainct  Patriarche,  que  le 
fruit  dont  son  espouse  estoit  enceinte,  eslnit 
vue  0|icratîon  du  Saint-Ksprit,  et  que  lo  Fils 
lie  Dieu  lauoit choisie  foureslresa  Mère; 
d*où  vient  que  quelques  iours  après  il  alla 
demeurer  aucc  elle  en  lautre  maison.  Potir 
rhonncur  et  le  respect  de  ce  grand  sainct»  les 
chresliens  auoient  fait  vue  ciiapelle  de  celte 
/liaison  ;  mais  à  présent  eîlo  est  demy-ruy- 
née,  et  appartient  h  vn  More,  qui  ne  nous  en 
permit  pas  rentrée;  c'est  pourquoy  nous  ne 
la  vismcs  qu*en  passant. 

w  Marchant  vn  peu  plus  auant,  dumesme 
coslé  du  tenant,  au  pied  de  la  montagne, 
est  vue  excellente  fontaine,  Teau  de  la- 
quelle tombe  par  deux  petits  canaux,  dans 
vn  grand  rescrtioîrqui  en  est  tout  pror-be. 
Ce  réseruoir  est  creusé  dans  terre,  bien 
muré,  et  cimenté  à  Tentour  et  au  fonds,  de 
quehpies  qtiinzc  ou  vingt  pas  de  longueur, 
sept  ou  huicl  de  largeur,  et  enuirorï  buict 
pieds  de  profondeur,  ayant  vn  escalier  de 
juerres  h  vn  dp  ses  coins,  imur  y  desrendre. 
On  rappelle  la  fonlaine  de  la  Vierge,  h 
cause  qu'on  tient  qu*eîle  y  alloil  ordinaire- 
Mient  puiser  de  1  eau,  comme  les  autres 
femmes,  pour  sa  petite  famille.   Et  mesme 


Luther  hérésiarque  détestable,  dil  que  Tan- 
ge  annonça  le  Mystère  de  l'Incarnation  à 
celle  Reine  (îes  anges,  comme  elle  allait  vn 
beau  malin  puiserdereauàcetlefontaine,  et 
qu'elle  cntendilen  chemin  vne  voixenTair, 
qui  Iny  liit  :  fheu  te  garde^  pleine  de  graee  ! 
mais  «pi'clle  ne  peûl  voir  celny  qui  Iuy  {)arloit, 
ce  qui  e>t  vn<^  réueric  manifeste  ;  car,  commei 
dit  sainct  Amhroise.elleesloitseule  pourlorsi 
enfermée  dans  sa  chambre,  ftofa  in  pmetra^l 
iihus^  soin  êine  romiff^  gola  »ine  tc$te^  ft«J 
(jUG  de  (jeiiere  deprauarclur  affatu^  ab  angela] 
mintatar  (Ô4).  A  présent  le  rcseruoir  est  èJ 
sec,  encore  que  la  fontaine  coule  toiisiours| 
en  abondance.  Veau  sej>erdanldans  les  ira- 
niondices  qui  sont  au  fnnds,  et  sur  le  bord 
il  y  a  deux  ou  trois  grands  bassins  ûq 
pierres,  fort  bien  taillez  et  façonnez  de  quel- 
ques moresques  el  feuillages  en  relief, 
pour  abreuuer  le  bestial  ot  laver  le  linge, 

«  Du  temps  des  chresliens  cette  ville  fut 
bonorée  d'un  tillre  d'archeuesché,  et  le  troi- 
sième metroj>olitain  du  patriarche  de  leru-^ 
salem,  n  ay^rit  qu'vn  seul  sutl'ragant  l'evcs-B 
que    de    Tybenade,    et  son   arclieuesque 
obligé  de  lionner  el  entretenir  cin<juante 
soldats  en  l'armée  du  roy,  et  on  void  encore 
rhostel  anbiepiscopal,  et  les  maisons  des  ^ 
chanoines  aux  enuu-ons  des  ruines  délai 
grande  église;  mais  j*resque  tous  destruits  ^ 
et  comblez  d'imniondtces,  ne  seruant  plus 
qu7i  quelques  panures  !^Iores  qui  s'y  reti- 
rent auec  leur  hestial  :  neantmoins  h  voiries 
grandes  voûtes,   les  pilliers  de  picrres-ile- 
taiile,  et  les  colomnes  (jui  y  restent,  il  est 
aisé  de  iuger  que  le  lieu  csloit  vn  dm  plus 
magnifiques  et  somptueux,  comme  il  est  vn 
des  plus  saincts  et   vénérables.  Ce  qui  n  a 
pasempescbé  qu'il  n'ait  ressenty  les  effects 
de  la  tyrannie  mahonictane,  quid'vne  main 
olFre  de  l'encens  à  ces  sanctuaires,  et  de  Pau-  _ 
trc  tient  le  marteau  pour  les  abliallre,! 

«  On  dit  que  i>ar  la  tréue  que  rempcrciiT 
Frédéric  lit  auec  le  sultan  frEgyiïie,  il  re- 
serua  f^our  les  clirestiens  qui  auoient  perdu 
lonbî  la  terre  sainte,  la  vilio  de  lerusalem, 
Ikllileem  cl  Nazarctli;  mais  ils  la  pcrdireot 
encore  depuis  auec  le  reste* 

«  A  iireseiil  Nazareth  est  vn  pauure  vil- 
lage, presque  ruyné  el  désert;  mais  il  y  a 
espérance  que  Dieu  y  versera  ile  rechef  ses 
bénédictions,  cl  le  fera  repeupler  dans  peu 
de  temps,  parles  prières  des  lions  religieux 
qui  y  sonl  ordinairement  Imict  ou  dix,  île  la 
tannlle  de  lerusalem.  » 

Trans[iûrlons-nous  maintenant  h  Tersalr, 
en  DalmatiD,el  là  nous  assisterons  à  des  naer- 
veilles  d'un  autre  ordre. 

Le  10  mai  1291,  sur  le  sommet  aplati  d'une 
colline,  entre  les  villes  de  Fiume  et  tie  Ter- 
zats,  mais  plus  près  de  celle  dernière,  dans 
un  lieu  appelé  Rauniza,  les  habitants  aper- 
çurent un  édifice  qu'ils  n'avaient  pas  vu  au- 
paravant. 


|81)  *Tifi,  ChronoL,  Tan  du  monde  blOl  ;  Ajinnos. 
h  t-rtp.  n  Luc,  SuinI  Jëiéuir  p.iriaiil  d»»  h  jH^lîte 
raule  Oit  ;  (  Emitctor  Marrairip  quam  Catiriel  ^^hmi 


in  «idiifulo  siio  rrpciii  n  îdio  roisii,iii  Um*ini  jicr- 
Inrnlii  est,  qtïia  virimi  duem  iioit  .^oli-bat,  a!ï|u:xu.  i 
(EpisL  7,  ntt  f,/rf«ni.) 


19 


ion 


DtS  MIRACLES. 


r.OR 


OU 


rH.N    ïiL    L\    S4ISTK    IWIISa.N    OK    XAZiahTO* 


J  ta  pjtte  de  la  fhapfhttede  l'auge,  î.  La  chappette  de  famje.  3.  Vnuteï  de  iahicte  Ame.  i.  Ventrée  de 
Uiqr*/tîe  ou  ckapfpefte  de  CAmwitaatiof**  ^-  La  grotte  ou  iliappfUe  de  iWmwiichfwn,  $.  Cittomm  a  la 
ptacc  où  eitoH  tamje  (juatid  il  ^alua  ta  iaimte  Virrge,  1.  Coiomue  où  CiioU  ta  souicte  Vkrgc  quand 
ratifie  ta  talma,  8.  Éêcatifr  intérieur. 


Y-; 


/ 


{ 


/ 


/ 


On  acrrjurt,  on  examine:  If»  î>flttmrnt  est 
moiilruil  tie  |»iorres  de  [lelit  a|i[»nroil,  Uiil- 
iéo^  el  C'imrnK^us,  |iosésnns  foiHîaliurïssiir 
Il  terre,  iurmonif^  d\tn  rheftrr.  On  (nnièlre 
dms  Finiérieur;  r(5*iifiL0  forme  un  Ctirr*5 
oblong,  le?  plafond  est  j)eint  en  eoiilcyr  iVà- 
ziir,  divisé  en  compartiments,  semé  de  peti- 
tes étoiles  dorées.  Une  frise  règne  autour» 
re|>rét<enl«nldes  vases  de  forme  diverse  in- 
du^ dans  des  cerreaux.  Les  murs  sont  re- 
couTerts  d'un  enduit,  sur  lequel  on  a  re- 
(•réiiciité  au  (linceau  divers  mystères  de  !a 
rtdrgian.  Une  porte  latérale  a  "donné  l'en- 
trée ;  une fcnCtre s'ouvre  à  main  droite;  en  face 
c^l  un  autel  dominé  \mr  une  rr^ix  fjrecque , 
èftc  le  crucitiï  peint  sur  toile  el  rollé,  et  la 
légende  Jésu$  de  Nazareth  ^  roi  d€s  Jutfi^, 
Pre5  de  Taulel  une  armoire  «trousée  dans  le 
mur,  et  contenant  «]ucli|ues  petits  vase>  et 
ustensiles  de  ménage.  Du  rôle  opjtosé,  un 
foyer  surmonté  de  sa  cheminée,  et  au-de- 
vanl  nue  niche  contenant  une  statne  de  Ikjîs 
ûù  cèdre,  noircie  par  le  temps  et  la  fumée 


desrîergps.  La  Matue  représentait  Marie  fîc- 
hdiit,  portant  au  bras  gauche  un  enfant  d*une 
(aille  nlns  î^rande  que  nature.  Une  ronronne 
di'f  merles  étrtitpo5éestrrhHétede  la  Vierge,  ses 
cheveux»  divisés  à  la  nazaréenne,  retomhaieîit 
sur  ses  épaules,- une  large  ceinture»  dont 
les  bouts  descendaient  jusqu'à Jerre  retenait 
les  plis  *ie  ses  v^^tements  dorés.  L'enfant 
soutenait  un  gkd^e  de  la  main  gauche,  el 
bénhsail  de  la  main  droite  avec  deux  doigts 
élevés  (84*). 

Cependant,  quelques  jours  plus  tard  arrive 
à  Tersatz  le  vénérable  Alexandre,  curé  ou 
évéfpte  de  Téglise  Saint-Georges^  de  la  ville 
de  Tersat/,  qu'une  longue  maladie  avait  re- 
tenu au  lit,  el  qui  avait  niiracnleusemenl 
recouvré  sa  guérisou.  La  sainte  Vierge  lui 
était  apparue  et  lui  avail  dit  :  w  Sache  qua 
la  demeure  jîafr(*V,  récemment  apportée  dans 
votre  lïays,  est  la  maison  môme  où  j  ai  pris 
naissance,  et  où  jai  passé  j^resque  loiitc  ma 
jeunesse.  C'est  dans  ses  murs  que,  h  la  pa- 
role de  larchangc  Gabriel  et  par  l'opération 


fJîi'i  Ccb  rnrm.  s  .irruscnt  les  siylc  bizantiit  cl  le  iv*  siêrlc  iui  plus  tôt. 


91 


LOR 


mCTlONNAIRE 


LOH 


05 


du  Saint-Esprit,j*flicoiir;uleFiisde  Dieu,  C'est 
dansse^-ï  mors  que  le  Vf^rbe  s'est  fffil  chair.  Aus- 
si, après  notre  mort  (85),  les  afiôtres  consa- 
crèrent-ils une  oiaison  illustrée  pardesii^ran- 
des  merveilles,  et  s*etujiressèrcnt-ilshl  envi 
d*}  célébrer  les  saints  mystères.  L\iiilel  np- 
porlé  en  même  temps ciuel/«  ni?iHon,  estfeïui 

3 ai  fol  t,:uiisacré  j>ar  l'afiôtrc  Pierre.  Llmaj^e 
u  Cln'isl  en  croix,  qu'on  y  voit,  y  fut  placée 
ftiitrefrns  par  les  apôtres.  La  statue  tic  cètirc 
qui  nous  reffréscntc,  est  due  au  ciseau  de 
Luc,  évangéliste,quità  cause  des  nombreu- 
ses relations  qu*il  eut  avec  nous ,  refirodu isit 
également  nos  (rails  au  pim-can,  aussi  bien 
quHt  était  damiéà  un  mortel  de  le  fuirc.  C'est 
aonc  cetle  maison,  rhérie  des  tieux^  qui, 
n\nH  avoir  été  environnée  des  [ilus  grands 
honneurs  dans  la  Calilée  pendant  de  longs 
&iè(*les,vientd'émigrerenrmdc  la  ville  de  Na- 
zarelh  vers  vos  rivages,  après  qu'elle  s*esi 
trouvée  mise  en  oulïli  par  suite  de  la  perle  de 
la  foi»  N*en  doutez  pas,  car  c'est  Dieu  ,  pour 
qui  rien  nest  impoi^sihle,  qui  a  opéré  la  mer- 
veille. Mais  afin  d'en  être  vous-mémo  la 
preuve  cl  Tapôlre,  soyez  guéri.  Celte  çuéri- 
son  subite,  après  une  si  longue  maladie, 
sera  la  confirmalion  du  miracle.  » 

Après  avoir  dit  ces  mois,  la  Vierge  re- 
monta vcrslûscienx,en  laissant  après  elle  la 
maison  rem|die  de  Fodeurd'un  parfum  divin. 

A  celle  époque  le  pavs  était  sons  le  gou- 
gernement  rie  Nicofas  Frangijtani, d'une  des 
plus  illustres  fainilles  de  Borne,  seigneur 
de  Fiume  et  de  Tersalz,  lian  de  Croatie,  de 
Dalmatie  et  d'Ystrie.  Ce  seigneur,  aussi  dis- 
tingué par  sa  piétéque  |>ar  la  noblesse  de  son 
origine,  pensa  qu'uneaussi  grand** faveur  du 
Ciel  ne  saurait  être  accom|iagnéede  preuves 
trop  évidentes,  aûn  d'olitenir  une  confiance 

Iilus  illimitée  cl  une  consécration  plus  so- 
ennellc.  Il  s'entendit  donc  avec  Alexandre, 
imiir  envoyer  5  Nazareth  des  commissaires 
qui  vériliassent  le  fait,  et  déposassenl  pu- 
l»liquenient  de  re  «pi'ils  auraient  vu.  Alexan- 
dre en  fut  un.  Ils  obtinrent  h  prix  d'argent 
L'i  faculté  de  faire  ce  qu'ils  désiraient,  et 
conslalèrent  f>ar  le  témoigage  ilcs  habitants 
et  (>ar  leurs  i^ropres  yeu\  la  tlisj>arntion  de 
la  sainte  demeure,  [iriVenl  les  mesures  exac- 
tes lies  fontJatïons,  fpu  étaient  demeurées  au 
nivean  du  5»/,  et  s'assurèrent  tjue  le  temps  de 
renîèvernent  roincidait  avec  celui  de  l'appa- 
rition en  Dalmatie. 

Bientôt  le  bruit  d*un  si  grand  miracle  se 
répandit,  on  vil  accourir  à  Tersatz  des  jiè- 
1  crin  s  de  lous  les  points  de  Tu  ni  vers,  et  la 
dévotion  lïus  lidèles  y  fol  souvent  payée  des 
plus  grandes  faveurs  du  Ciel. 

(ïtr»)  N»>ns  sauli;;iioiis  qiN*li(iios  eipressÎDiis  qui 
nous  seuil  lie  ni  peu  conveiialilcs  il  a  lis  la  liouclie  de 
la  îwiiiUe  Vierge;  uinis  sans  y  .lUachrr  une  grande 
iinpirlartcc,  p:irce(iuc  Ti>rc<'llîni,  que  noussuivons, 
ne  lionne  i>,i§  ce  tliscout s  counuc  lexinol. 

(SU)  Les  auif*urs  ne  «oui  pas  d'îiiTord  en  ce  puinl; 
il  en  esl  qui  préicnd^'m  que  Nicolas  Frqiijjipâui 
ftil  hri-nu^nu!  Caiileur  de  tout  Fmivrage, 

<87)  Ihr.  f;sT  cm:vs,  in  qvo  oijii  rvJT  SA?«CTi5sm4 
UOUVS  II.  VlRtl^Hî,  !1F.  t.AVHETO  QV.f.  n\7iC  l^  litci^tTi 

P4f^tia\^  uvLCrvn. 


Mais  le  bonheur  des  habitants  de  Tersatz 
no  fut  pas  de  longue  durée.  An  boni  tle  trois 
ans  et  sept  mois,  la  sainte  maison  tîisparut. 
L'émotion  fui  grande  dans  tout  le  pays.  Le 
pieux  gouverneur,  pour  consoler  ses  admi- 
nistrés de  la  perle  qu'ils  venaient  de  faire,, 
éleva  à  ses  frais  une  autre  maison  pareille  à 
la  f)reraiére;  ses  successeurs  (86)  1  enfermé- | 
rent  dans  une  église  magnifique,  La  dévotion 
des  fidèles  cojtUnna  de  rendre  h  celle-ci  les 
mémos  honneurs  quh  la  i*remière;  et  elle 
fut  de  niéme  signalée  i^ar  de  nombreux 
mirarles.  Dans  la  suite»  TégUse  fut  confiée  à 
la  garde  des  franciscains,  lesquels  n'ont  cessé  | 
de  la  desservir.  On  lit  sur  le  frontispice 
«  C*est  ici  le  lieu  où  reoosa  autrefois  \^\ 
maison  de  la  bienheureuse  Vierge,  qu*on 
vénère  maintenant  à  Recanal i  (87).  » 

Les  Souverains  Pontifes  ont  comblé  celte 
église  de  grâces  et  d'indulgences,  La  Dalma- 
tie »  par  une  permission  s[)écialc  du  Pape 
Clément  XI,  célèbre,  le  10  mai,  ronice  de  la  , 
Tra  ns  lai  io  n  de  la  sainte  m  a  ts  o  n . 

La  sainte  maison  avail  été  transportée  do  j 
l'autre  côlé  du  golfe  Adriatique,  au  milieu  | 
d'un  bois,  à  mille  pas  du  rivage,  près  de 
Ilécanali,  dans  la  Marche  irAncôue.  Des 
bergers  Faperçurenl  les  premiers  |>cndanl 
la  nuit, environnée  d*une  rélesic»  sfdendeur, 
qui  attira  leurs  regards.  L'un  d'eux  prélen- 
dit môme  l'avoir  vue  traversant  les  airs 
et  se  |»osant  après  sur  la  terre*  La  contrée 
s  émut  bientôt  au  bruit  du  miraculeux  évé- 
nement; chacun  voulul  considérer  de  ses 
yeux  la  merveille.  Mais  nul  ne  savait  et 
personne  ne  j^ouvait  dire  tiuclle  était  cette 
maison.  De  nouvelles  révélations  levèrent 
le  voile  qui  recouvrait  le  secret  divin,  La 
première  fut  faite  à  un  pieux  ermite,  qui 
avait  établi  sa  cellule  sur  la  colline  de  Mon- 
lorso,  dans  le  voisinage  de  liécanali;  la 
seconde  au  bicnlieureux  Nicolas  de  Tolen- 
tino,  de  Tordre  des  Snvites^  qni  habitait  ta 
ville  lie  liécanali;  il  avait  même  été  pré- 
venu divinement,  assure-l-on,  qu'un  pré- 
cieux trésor  était  sur  le  point  d'arriver  d'au 
delà  de  rAdrialiquo. 

Les  arbres,  dit-on  encore,  s'étaient  eui- 
mènjcs  inclinés  respectueuse  ment  vers  le 
rivaijc,  et  on  lésa  vus  pendant  plusieurs 
sîècres  dans  celte  position,  jus(|u*à  ce  que 
le  fer  ou  la  vieillesse  eût  couché  par  terre  les 
derniers  (88). 

Dans  ce  nouveau  silo,  la  maison  de  Mario 
ne  fui  pas  comblée  de  moins  dliomieurs 
tjuc  dans  le  |)remier,  ni  environnée  de  moins 
de  resjiet'l  et  de  moins  de  dévotion.  Com- 
me   à  Tersatz,  les  malades  y  vinrent  en 

Hélium  ego  rcrum  aiiihores  lial»c«i  hand  dubr;B  fi- 
d''i  vîro  cnniphjres,  qui  iitttii  se  vidissc  narraruriL 
(IL  TcBsnjj>CR,  LattnL  //»>(.,  lib.  i,  c.  0,)  ' 

(8S)  Le  P.  Tnrselliui,  qm  ecrivaH  vers  Tan  f  580, 
assure  que  les  derninrs  éLiiciu  aliatïus  depuis 
iTîoins  de  vingt  .ifis»  et  que  des  lénioins  ocykirrcs 
ravaicnl  ass«irê  de  la  rtiidiic  du  prodige.  —  Pro- 
dige en  cffii,  s* il  fut  vrai,  car  Ls  arbres  dos  l)oriIs 
des  uiers  s'iueiiueut  ifKijutn  s,  el  icUinciiemcul,  du 
cùlo  (vpposé  :»u  rivaye. 


LOÏl 


DKS  MIRACLES. 


LOIt 


n 


foul*^;  tle  granilcs  grâces,  «le  nouibreui 
mirades  v  furent  obtenu^, 

Uab  alors  \'Halie  était  ensafiglanl<5o  pnr 
If5  guerres  civiles;  lo  [>olice  ne  se  taisait 
riliis,  n*é(ail  plus  possible;  le  crime  el  le 
Ligflînlage  n  avaient  plus  de  répression. 
Tôt  '  roules  fréquentées  appartenaient 
tiui  lis,  qui  }'  régnaienl  en  maîtres; 

li»s  iiî>ôi\i>  ile  la  sainte  nraison  furent  plus 
d*one  fois  e^san*J;lanté^;  la  terreur  en  bannit 
ies  pèicrtn^ï  ;  elle  fut  oubliée,  elle  disparut 
«le  nouveau. 

Il  ne  reste  d'autres  traces  de  son  séjour 
en  ce  lieu,  où  elle  demeura  huit  mois, 
<|u^uae  petite  maçonnerie  qui  V  fut  élev^^e  vers 
f5iM  par  les  soins  du  P.  Riéra»  et  le  nom  de 
Banderoia  que  la  place  a  conservé,  à  cause, 
<lit-ont  fJi's  étendards  qu'on  y  dressait  (*our 
signaler  Iîi  sainte  demeure  aux  |ièlerins  et 
im  nautonniers  qui  [jassaient  sur  le  golfe. 

La  sainte  maison  était  transportée  h  deux 
Tailles  environ,  sur  une  i>ctite  éminente  qui 
liisait  partie  de  la  pronriélé  des  frères 
SiméoQ  cl  Antoine  Rainaldi  de  Anlici  (80). 
Là,  «lu  moins,  il  n'y  avait  jdus  à  craindre 
le^  ts;  le  lieu  était  découvert,  bat)ité, 

vOi  e  voie  sjïacieuse  et  fréquentée. 

Lê4»  habitants  de  llécanati  ne  furent  i^as 
plntftt  înfnrniés  de  celte  (ninslation,  qu  ils 
€ir  î  un  dé|)uté  à  Borne,   pour  obte- 

nir --  iiverain  Pontife  que  le  nouveau 
territoire  sur  ]et|uel  la  sainte  înaison  se 
trouvait  alors,  fût  déclaré  pro[)riété  commu- 
nale, afin  dy  élever,  autour  de  la  sainte 
demeure,  uoïnonument  digne  de  sa  sainteté. 
Ils  recommandaient  h  renvo.yé  ^  dans  la 
,>ij,,.,,.;..;..n  .^fits  lui  remirent,  d'employer 
Vil  de  kur  cardina!^  et  ^d'agir 

aver  jt-  pi'j>  gtand  se<  rct»  rie  crainte  que  les 
frères  de  Antici ,  n'en  fussent  informés. 
Celle  pièce  conservée  par  Cinelli  dans  sa 
Ihfcription  manuscrite  de  Lorellc  ,  nous 
apprend  que  les  deux  frères  étaient  en 
«ié^accor<t,  ce  qui  était  un  des  princi|iaox 
tiiotifs  pour  agir  h  leur  insu.  Cinelli  assure 
I  avoir  vu  rautografjbc  entre  les  mains  des 
É    seigneurs  de  Antici,  plus  une  copie  autiien- 

^^^■D)  De  antiquit, 

lali  Ri*€.')naii  :  coiiuuissic^ne  litii  ïmVd  nia^tstro 
Al^ianiiio  ipu  m  Aîjtomi  de  Serviuinis,  oralori  ihï- 
i4ri>  diicclo,  lidUoraiHlo  nvï  ïiusUo*.*.».  Puslquarii 
Roiii^m  |KTvoiicris  niiii  s;»liiU%  loijueris  «uni  iiiagï- 
ilt%\  niilitinii  lîonjnaimii»,  iioslra  lHïtu>r:uitin  A^^ente, 
H  siiiiul  i[iii\m  pt  iiiMini  ibis  tutuiiuL'  tsLiiis  l'ivilali^ 
antt*  *»*uin»  ttiMlitiidinem,  n^pnr&ctilarhkï  ei  iiostras 
nuci.i^  l4-j«tiii.ohi:i1rïi.  qiM^  tîlii  il:it;i'  bicrnnt  n  nnlHs, 
et  farlis  dt'lulis  irViiniliis,  liiiniilibn'  ipsius  prilcs 
ikifM^btKhif  **i  ihiiMJti  CL  Dotitîaiii  iptiiinoilo  iliebus 
ytr;i!lf>ri1is  Niuitti  du* nus»  c  situ  ueiutHis  iiiirabililor 
inififtUl.i  fuil  ntl  i^tlli'tn  iiingnilkortini  Siitieemis 
H  Stepfiant  lt:iiriatili  ilr  AnttqoiSi  iiuàtroriim  ïmmi- 
ranJonim  rivînm,  et  tk'iiul*?  pcles  griitiani  ah  l|>sa, 
quml  ili<  tus  «nllis  H  sitiis  p^rtiritml  eî  dchcalur  lui- 
ftn>  pubtit  D.  lit  possit  ii'drli l'are  pva|iU*r  ctninuodi- 
tali fil  (Kjpuli  devoli,  i|itî  ^pmîidit^  vciiii  ni  visilan- 
iluiii  iltaiM,  ti  qii«><l  dat:i  Umm  pnssitit  iiiqii'iidf  in 
trmHiriiiïii  faliriac;  l  irili»  magis  «inml  inlcr  liiiinti 
fr.itrr%  iiiMi  est  roiU'onli;*,  s*^rimdu!ii  âltcsliiliniics 
til^i  fl4tn»,  el  nra'bcnlabis  iiluij   ampli  us  qMtid  Ubi 


tique  aux  archives  de  Récanali,  et  a  voir  fait  la 
ti'itnseription  sur  l'autographe  lui-m^me  (90). 

Mais  ces  démarclics  devaient  demeurer 
sans  résultat  pour  le  but  que  les  liahitanls 
de  Hécanali  s'étaient  pro[iosé  d'atteindre  * 
car,  au  bout  fie  quatre  mois,  la  sainte  maison 
quitta  de  nouveau  la  colline  sur  laquelle 
elle  s' était  posée,  et  descendit,  î»  la  dis- 
tance d'un  jet  de  pierre,  sur  le  milieu  de  la 
voie  publique. 

Klles  ne  devaient  |»as,  toutefois,  être  inu- 
tiles, car  le  Souverain  Pontife,  BonifaceVlII, 
ordonna  à  révéïiue  de  Récanati,  de  |>rendro 
les  mesures  nécessaires  pour  arriver  à  la 
constatation  autlientique  de  laits  si  extraor- 
dinaires. Une  dépulation  (imposée  de  seize 
personnes  partil  dune  de  Uécauali  pour 
Tersatz.  Les  députés  prirent  les  dimensions 
de  la  chapelle  que  les  habitants  venaient 
d'élever  en  place  de  la  sainte  maison  ;  elles 
trouvèrent  qu'elles  se  rajiportaicnt  exacte- 
ment h  colles  qu'ils  avaient  levées  avant 
leur  départ;  se  dirigèrent  de  là  yov^y  la  Pa- 
lestine, constatèrent  rexistence  des  fonda- 
tions au  lieu  indiqué,  en  prirent  les  dimen- 
sions ,  consultèrent  les  traditions,  et  se 
convainquirent  que  tout  était  conforme  *^  ce 
qui  leur  avait  éïé  annoncé  d'abord.  Leur 
retour  à  Hécanali  lève  les  derniers  ihmtes, 
et  ridcntïté  de  la  sainte  maison  est  ample- 
ment démonlréc  uour  tout  le  mumle. 

Maintenant  an  éîons-nous,  et  pc^onsscul- 
puleusemcnt  la  valeur  de  ces  récits. 

On  ignore  le  lieu  où  se  trouvait  la  colline 
apparleiiant  aux  deux  frères  Antici,  Proba- 
bk^nîeiU  elle  est  conq>rise  4miH  la  ville  ac- 
tuelle de  Lorette  ;  mais  il  n'y  a  rien  de  pré- 
cis ti  col  égard. 

Le  lieu  où  la  sainte  maison  avait  reposé 
auparavant  dans  la  forêt,  n'est  |ias  connu 
a vec  pî  us  d  e  ce  r t  i  t  ud  e . 

On  ne  sait  pourquoi  la  sainte  maison 
porte  le  nom  de  Lorette.  Suivant  les  uns, 
ce  serait  {«arce  qu'elle  aurait  été  entourée 
d'une  plus  grande  vénération  par  la  pt^o- 
priélaire  de  la  forût,  qui  se  serait  appelée 
LaureUa;  ce  n  est  qu'une  supposition.  Sut- 

sigiiiriratuin  est,  ut  talcjii  gratiani  olitincas.  Opera- 
liis  lanien  ttiUtiii  cnin  intercessioiie  canlinabs  no- 
siri  bcucvtiiif  tjiioil  jrnn  lilii  *lal.i"  (iieniiU  rtller.u 
frcdulîlalis,  ri  nc}?tjlial»is  ila  ul  fralris  pni"fati  ikmi 
siril  iriloiinali  de  do*'  iiegntin;  el  Oeus  nLltat  cl  rtv 
miltal  le  snlvuni.  Dahini  Hc<:iiiati  lit  S*'iiLeinlins 
MCCLXXïW.  Framiscus  Pant.^  ianccllariHS.  i 

Martfiri'lli,  Muni  ^'t  CaiM;ui  ont  reprudnit  cette 
pièto  d*afnvs  (Unclti. 

Marlnndîi  laiL  dr  bi'iic^oti  ini  nnin  propre;  Mirrri 
le  dunnr  raïuine  un  ailjeelif,  el  parait  avoir  raison  , 
c;ir  un  tel  imin  ne  se  Irtmvr  pas  siu'  la  liste  des 
rardmanx  dt*  ce  lrn»|ss. 

Le  nirdiiuK  que  les  lialiilaiits  de  tlcranati  apfK'- 
I nient  du  unrn  de  iciir  carditu^i,  serait»  setnn  Imile 
aiqiarcnre,  Jérôme  Dasso  de  la  Hmiere,  \ie\vn  du 
l\Tpi%  d  aborti  cvefinc  de  Itée.UKUi,  cardinal  prêtre 
ibi  lilre  de  Sutule-Ualbîiic,  puis  de  Saint  C!irysi*çjm 
et  ihêqueilePalestriiie,  pimiin  aiirardiiialat  en  1477, 
el  dérede  en  IfitH.  LVv*»<pie  de  Uceaf*ali,en  ÏWk 
s'iipl^eiail  Nieoliis  de  irnivanni»  cl  n'tiidi  pas  eai- 
rtiiK'l 


L0Ï\ 


DICÎlONNAinE 


T.OR 


vaut  les  autres,  ce  sérail  parce  que  relie 
forôlélftil  un  boLs  do  lauriers;  nuii  ne  le 
i»n>iivo  ni  ne  rindiquc  (^1)* 

Si  nons  nous  iransporloris  à  Nazarein,  on 
nous  Hionirerailesfondalions  en  ra[>[>nrl  par- 
fait avec  la  Santa  Ca$a,  ilam  lesquelles  e.^t 
rontenue  la  chapelle  qui  s'y  voit  mauitenanl. 
Mais  3i  nuus  rei^Iav^ns  [«ar  la  pensée  sur  ces 
fomlations  U  Sanla  Casa,  nous  demeurons 
incertains  sur  la  manière  dont  la  grotte 
s  accédait.  Y  avait-il  une  porte  au  côté  et 
une  au  pignon  ;  les  relations  et  les  anciennes 
images  ne  sont  fias  d'accord  en  ce  point;  or, 
il  en  fallait  au  moins  deiii  de  toute  néces- 
sité. Maintenant ,  si  nous  avons  bien  lu 
Caillflu  et  Marlordli,  il  ne  reste  de  traces 
que  de  la  porte  latérale  ,  qui  a  été  bou- 
chée, .    ^       , 

Si  nous  nous  transportons  a  Tersaiz, 
nous  y  trouverons  un  éililice  pareil;  naais 
que  les  habitants  eux-n^érucs  ne  présentent 
que  comme  un  souvenir  du  séjour  de  a 
véritable  Santa  Casa  en  leur  pays.  Et  a 
preuve  tju'ils  sont  parfaitement  imbus  de 
cette  idée,  c>st  qtiils  vont  eux-roômes  en 
pèlerinage  à  Lorette»  où  ils  chantent  : 

Ritama  a  iroi,  lielb  Signora» 
fiiiorna  a  noi,  o  Maria, 
Calla  tua  Casa  (^), 

Ce  dernier  fait  lui-raôme  est-il  certain? 
It  existait  en  1721  ;  Toilke  de  la  Tramîation, 
autorisé  par  Clément  XI,  en  contient  la 
preuve  manitîîste  dans  la  prose  cjui  s'y 
chante.  II  existait  en  1580;  le  P.  Torceïlini 
en  a  été  témoin  (93).  Il  existait  en  1559  ;  le 
P.  Uapliaël  Riéro  Jésuite  esi^agnol,  un  ées 
plus  anciens  comijagnons  de  saint  Ignace, 
envoyé  p»r  lui  à  Messine,  pour  y  fonder  leur 
premier  collège,  et  ensuite  à  Lofettc,  en  qua- 
.itéde  pénitencier, en aélélémoin.  llnflirnie 

aue  celle  même  année  il  vint  à  Lorelle  plus 
e  trots  cents  pèlerins  do  Sienne  cl  de  Ter- 
salz,  supplier  avec  larmes  la  sainte  Vierge  de 
reporter  sa  dcnjcure  au  milieu  d'eux.  Mais 
de  1559  à  1291,  il  y  a  un  intervalle  de 
deux  cent  soixante-cinq  années  qu'aucun 
autre  témoignage  ne  vient  couibler. 
Maintenant  les  preuves  de  tout  ceci?  Ahl 


les  preuves!  Malheureus»;ment  elles  pfirais- 
sent  insuffisantes  à  la  jriti.(ue ,  pour   peu 
qu'elle  soit  sévère.  La  commission  donnée 
aux  dcfmtés  de  Hécanati  serait  un  témoignage 
de  la  plus  haute  gravité,  si  on  pouvait  la  pro- 
duire. Nous  ne  *avons  si  elle  existe  encore  ; 
mais  en  cas  quelle  existe,  nous  adjurons, 
pour  rhonneur  de  Bien  et  de  sa  Mère,  les 
Iiersonnes  qui  la  détiennent  de  la  manilcster. 
Le  i»remier  auteur  qui  la  raiiportc  dit  Tavoir 
transcrite  d'un  manuscrit  de  Cinelli,  itibtulé 
De&cription   de   loreiie.    Le   docte  Cinelli 
était  en  effet  dans  des  conditions  excellentes 
pour  faire  un  fiareil  travail,  et  son  goût  le 
portait  à  des  reclierches  <le  celte  nature  t9^J, 
Son  autorité  serait  d'un  grand  poid^,  et  équi- 
vaudrait presque  à  l'acte  original.  Mais  où 
est  le  manuscrit?  qu'on  le  produise  donc t 
qu'on  l'encadre  dans  l'or,  et  quon  le  dépose 
sous  verre  dans  un  lieu  accessible  h  tout  le 
monde.  Mais  ce  n'est  jias  tout,  car  nous 
avons  encore  plus  d'un  scrupule   à  lever. 
Quel  est  cet  évéfpie  ou  ce  prêtre  Alexandre 
que  l'histoire  ne  connaît  pas?  Les  habitants 
deTersatz,  dans  la  su  pudique  qu'ils  adres- 
sèrent au  souverain  pontife  en  1669»  pour  ^ 
obtenir  la  permission  de  célébrer  roflTice  de  ■ 
la  translation  de  la  itainte  maisatu  le  nomment  ^ 
simiilcraenl  prêtre,  iacerdos.  Martorel  H  s'obs- 
tine à  le  nommer  ét^que.  [Voy,  MànroREUJ, 
Prrfaziont  et  [lasstni.)   Pasroni,  dans  soa 
Triomphe  de  la  reine  couronnée  de  Tenait 
(cap.  2,  n*6),  ledit  curé  de  Saint-Georges  de 
Tersatz,  et  l'appelle  Alexandre  deGiorgi; 
Torsellioi  prétend  qu'il  était  évoque ,  an- 
tistet,  M 

Le  récit  de  la  révélation  n*est  pas  le  même  ^ 
dans  les  différents  auteurs  :  ïorsellinî  fait 
dire  à  la  sainte  Yîerge:  Après  notre  mort  les 
apôtres  cunsacrérent  celte  maison  :  post  no- 
strum  excès sum.  Marlorclli  supprime  ce  pas- 
sage, qui  a  cependant  son  importance;  Pas- 
coni  le  rétablit;  Andrichomius  dit:  après 
t Ascension  de  Jésus-Christ  ;sm\mi  la  révé- 
lation faite  au  saint  ermite,  dont  nous  par* 
Icrons  bientôt,  il  est  dit  que  les  apôtres  la 
consacrèrent  avant  leur  dispersion.  ^ 

En  etïet,  aj)rès  la  mort  de  la  sainte  Vierge,  ■ 
les  apôtres,  dispersés  dans  tout  TunivcrSt  " 
s'occupaient  d'œuvres,  sinon  plus  saintes, 


(91)  Il  fst  môme  une  troisième  ètymoU>gie  tloiU 
on  ifa  point  p;irlé,  lïetil-rtre  parce  mi  clic  contrarie 
le§  idées  revues  :  i^  nitil  Latire^  Juns  le  langage 
cfM  lesîasrupie,  signifie  tut  ctMivenl  ou  une  liabiiation 
c'oniinun<*.  it  (iérive  du  moi  ^rtv  ÏKy^at»  qui  vent 
dirt>  le  quartier  d*un»*  vitle.  Ou  appoint  ainsi  les 
divers  quartiers  dWli^xnndric,  On  k»  trouve  encore 
avec  la  signification  i\e  voic^publicpte  fa), 

(î>3)  ReviMicz-nous,  bcUt'  Dame;  rcvenez-nons,  ô 
Mu  rit»,  a  ver  votre  maison. 

('J5)  I  At)  rjus  dis«*esstJ  nnniis  jain  agitnr  trecen- 
tcsinuis.  El  famca  illi  atihuc  lanli  erepli  boni  mc- 
inoria.  hmul  secns,  a<"  rcicnti  vnlncro  inijeiniscunt. 
Arpnmenlo  est,  qnod  r:itenalîm  quolannis  trans- 
misso  \tlriatîcoman,L:niieluni%ciiUlunl,  non  mngis 
It.  Mir*;c  incunabulu    vcncnintcs^,    quan»  orbitiilcnï 

(a)  TCjm  unctd  .T^iticivit  mona*t<>H;if  pl  tmvi  ilïji,  quiie 
tùUi'tiê  \oc^fïU  In  qiiîbus  Umcisi  \»r)4  rittonâ  vivitar,  u- 


lamenlanles  snî*m.  Quorum  solcmncs  ill;c  voces, 
revertere  ad  nos,  Maria,  reverlere,  h^nul  parum  os- 
tendunt,  eorum  dcsiderium  eliamrnim  tore,  en  tu 
irccentorum  .'\nnoriini  «^i^atio  nntla  sit  lenitnm  ex 
parte,  i  (H.  Tursell.,  L  i,  c  II) 

(t)i)  Cinelli  mournl  à  Lorc!lli'  en  f  7iM>,  le  18  avril.  ■ 
Sa  Uibiiolhiufue  votante^  publiée  d'alord  par  cahiers»  S 
a  clé  réunie  en  4  voUnnes  in-i"  ;  Venise  i73i.  Ses  I 
manuscrits,  forma  ni  li  volumes  in-f*,  sont  â  Flo-  ^ 
rente  dans  la  lùbliolhèque  MagUnbeceliienntî,  Celui 
qno  eilc  ici  Marlorclli  est,  dU-il^  entre  les  mains 
du  seigneur  M;igjrî  :  ^f*e  si  conscn'ano  prrsso  momh  m 
fjttore  M  mm.  (U  Ciuetd  f\.  quintenietlo  i  de  fia  $h^^  ■ 
Istoria  al,,  cap.  'i^  li'cst  [wnil-clre  noire  fa  «le  si  n 
noiiîv  ignorons  quel  est  ce  signor  M.iggi, 


men  vUir  ii.*;lUiiliim  ad  «mim  cuTndemque  flneio  ^prêtât,  ' 
cumqu€  fruncUs^iinum.  i  (Lvaorii's,   De  Eiutox^ia  im^f^ 


ton 


DhS  MIRACLES. 


LOR 


I 


I 


différentes.  Plusieursauteurs  afllr- 
ment  que  la  sainte  Vîert;e  y  (oiomunia  sou- 
Trot  de  la  main  des  dfiôlres. 

Si  nous  cherchons  de  l'unilé  dans  les  ré- 
cits r€lalif!S  aui  fondatians  de  la  sainte  mai- 
sùM  à  Nazareth»  nous  n'en  trouverons  [>as 
^Q^Mr^.ir,.r^  Le  i*.  Ciiillau,  d*accord  en  cela 
jT*  ors  autres  écrivoins  et  l'état  ac- 

tii*:i  MO  É*i  us,  afTinne  que  les  buses  exûiaitnt 
m€or€n  el  mfatnsi  la  maison  avait  été,  non 
pil  arrachée  du  sol,  mais  arasée  au  niveau  ; 
laifant  Mirtorelli,  elle  avait  été  arrachée, 
lie  sorte  que  les  fondations  demeuraient 
bétQt«s«  sans  qu'il  y  restât  la  plus  petite 
pierre  :  Vident  adhuc  aptrlos  funaamcntorum 
foMêaifât  extraciOÉfiue  fundiius  etiam  mini- 
îMi  (apilioi.  ÏJds  députés  de  Récanati  trou- 
fèrtiit^  dit-on,  h  Nazareth*  les  pierres  des 
filKltlioos  en  leur  place,  ce  qui  leur  permit 
de  prendre  des  mesures  exactes. 

Messieurs  les  historiens  d'un  même  évé- 
nèmeiil ,  commencez  dont:  par  vous  mettre 
d'eccckrd,  ou  mettez  à  notre  disposition  les 

5't^M*<  nrî iTJnales,  afin  que  nous  puissions 
^  ^  vous. 

L  -  i*u^i:$  priqinalei^  celles  sur  lesquelles 
le  P,  Angelha,  le  premier  liistorien  de  Va 
saiTî*  " --on,  dut  composer  son  livre?  Elles 
Cil'  ms  un  incendie»  au  rapport  de 

llirtrjr».jn  (95).  Celles  qui  (itru valent  6lre 
ctiiservécs  paries  rcligieuxde  Tersalz? elles 
eol  pari  datos  un  incendie  arrivé  en  16i8,  dit 
liP.CwilMii,  Au  surplus,  le  docleHéiiolt  XIV, 
•  de  la  Canonisation  des  suinis, 
..  10,  convient  lui-même  de 
jcumenls  primordiaux.  «  Mais 
t  f>erte  de  ces  annales,  ajoote- 
eer  uti  doit  en  croire  à  des  historiens 
iiissi  drViifîgués  qu'Angelita  et  Torsellirnj, 
qui  le^ifiient  entre  les  mains  au  moment 
wk  ils  écrivaient  leur  narration,  el  qui  en  ont 
tiré  leurs  récils  ;  c*e*l  ainsi  que  Denys  d'Ha- 
Ucam&sse  composa  son  livre  des  Aniiquilés 
rMMUfifJt  auauel  il  consacra  vingt-deux  an- 
nées, partie  Jes  entretiens  qu'il  oui  avec  les 
sa?afils«  el  partie  sur  les  mémoires  laissés 

Sar  les  hommes  érainenls  des  âges  préré- 
eols.   El  cependant   l'auloHté   de  Denys 
D*e5t*eUe  pas  acceptée^  quoique  les  monu- 

(9S)  Amuilefi  vero  ftuinhirnses,  qui  suaragarî  uo- 
lûimiee  polui^sent.  et  quorum  crd>r3  ait  auctorî- 
tes»  polissiinuiii  vern  nb  Angeliu  et  TyrsscUiio  iii- 
itihir  mmona,  venelu  l>ellr>,  cuiii  c»'teris  iirtiîs 
mt  aumuoiefllis  cxcideriml.  (MâftOTTi  npud  Mah- 
TOttixi«  toro.  U«  11.1^,  ii,) 

i^M)  c  Luca,  o  Lucas»  di  Anlîoclna,  antîco  di  S. 
Hoto.  (Note  55.) 

i  Di  «itie^tf>  I.iicn  nacqtie  ta  tfadt7jr>tic,  che  S. 
Ldci  ri:  I  fusse  mtHltco  e  pittore,  Casl  npiim, 

f  fa  rider  I  1 1  e  delta  Valle  ne*  &iiai  piUorî  Auti- 
fbi.  Aïtn  pot  con  ta  scorta  del  Tournefort  vogliouf)» 
die  te  ftitlure  antlclie  dî  M.  V.  roi  D.  Gesû  cnui- 
imiBeinefile  altritiuitc  a  S.  Luca  rEvaiigcliî^iïi,  si;ino 
opéra  d*«fii  allm  tucai  o  di  S.  Luea  rr>iinla,  imU-I 
■eiieee  Luc»»  die  i  tui'ora  in  veitera/ioiie  presso  e 
Creci»  » 

Lr  même  naleur  en  parle  plus  longuement  «  H 
fonfimif*  par  de  nouvelles  âulorilcs  ce  quil  viejil  <lc 
Are,  dairsi  U  note  ^tiivanie^  relative  à  un  peinlrc  dif 
ide  Luc  Florentin*  surnommé  te  tainî,  ipiî  \j- 


4Êtj 

as 


ments  qu'il  avait  consultés  n'existent  plus  ?  • 

Nous  laissons  an  lecteur  le  soin  de  juger 
s'il  V  a  parité  complète. 

Mais  il  est  une  antre  circonstance  encore 
du  récit  attribué  à  la  sainte  Vierge,  qui  no 
saurait  nous  satisfiiire.  On  fait  dire  à  la  reine 
des  anges  î  «  La  slalue  de  cèdre  qui  nous  re- 
présente, est  due  au  ciseau  de  Luc,  évan- 
gélisle,qui,àcause  des  nombreuses  relations 
qu'il  eut  avec  nous,  rejjroduisit  également 
nos  traits  au  pincruu,  ausêi  bien  quil  était 
donnée  un  moriei  de  h  foire,  » 

D  abord  les  souvenirs  conservés  à  la  Bi- 
bliolhèipie  royale,  où  la  sainte  image  a  été 
déposée  peiulànl  six  ans,  se  rapî^ortent  h  une 
statue,  noji  de  cèdre ^  mais  de  sycomore.  Pour 
nous  qui  n'avons  \m5  vu,  nous  ne  pouvons 
juger;  mais  la  vérification  serait  fncile. 

Ensuite ,  Vausêi  bien  guit  est  donné  à  un 
mortel^  ne  saurait 's'appliquer  à  Tan  du 
peintre,  car  le  tableau  attribué  h  saint  Luc 
n'a  jamais  passé  pour  un  chef-d'œuvre,  au 
dire  des  gens  du  métier. 

Enfin,  les  connaisseurs  prétendent  que  ce 
tableau»  attribué  à  révangéliste,  est  uni*  œu- 
vre du  xir  siècle,  et  les  savants  vont  même 
jusqu'à  désigner  son  auteur.  Il  n'est  nulle- 
ment démontré,  disent-ils,  que  Tévangéliste 
sû*nl  Luc  ait  été  peintre  ;  il  n'en  reste  nulle 
part  le  moindre  rndice  ;  et  le  véritable  auteur 
du  tableau  de  la  sainte  Vierge,  qui  passe 
pour  ftlce  de  saint  Luc,  est  un  moine  du 
nom  de  Luc,  vivant  au  xii*  siècle,  qui  fut 
surnommé  le  mini  a  cause  de  ses  grandes 
vertus.  Nous  n'osons  pas  nous  immiscer  dans 
une  telle  question  ;  mais  voici  ce  qu'on  lit  h 
€0  sujet  dans  VEneyctopédic  méthodique  des 
beaux -arts  de  l'fîbl^é  Zani,  ouvrage  justement 
estimé  :  «  D'après  certaines  Iraditrons,  saint 
Luc  aurait  été  peintre  en  mémo  lenqts  que 
niédecin  :  le  ï\  Délia  Valle  s'en  est  beaucoufi 
amusé  dans  son  Histoire  des  anciens  peintres^ 
Quelques  autres,  en  vola  d'accord  avec  Tour- 
neiorl,  pensent  que  les  portraits  de  la  sainte 
Vierge  et  de  Notre-Seigneur  attribués  à  l'é- 
vaiJgéliste  saint  Luc,  sont  l'ouvrage  de  quel- 
(]ue  peintre  de  ce  nom,  soil  de  saint  Luc,  dit 
\  ErmiUt  soit  du  moine  Lucas,  en  grande 
vénération  [larmi  les  Grecs  (96). 

vait  en  1190  fïti  1197. 

Luca  Fiorenthm  volffarînejile  itetto  per  la  sua 
piria   a  saiito  viveva,  Sonva  opcrav  1190 -It^l. 

*  Il  Lamî  che  non  vuale  nssolulamcnti^  rhe  S« 
Lura  rKvîuigelisla  si  a  s  lato  pluore  nellp  sua  ûh^ 
SiHlîuiync  relative  ai  nlUiiri  c  rullori  Ualiani  cli^ 
liorimiio  dul  1000  al  IMIO  alla  pagina  r»7,  Dice  tra  b 
altrt*  rose  :  «  VA  in  lîalognia  vi  v  la  Madoima  dt*lla 
I  dî  S.  Liicat  rlie  fii  la  nanslerrila  m\  IKiCK  ir^gcn- 
I  dovÉsi  in  e.-isa.  €lpm  Lurœ  Ctinceîfkri  (jl  Maxim 
€  ifA  Li.TTo,  opus  Lucœ  Cancettani),  e  rerlaincntc 
4  jifin  crcilo  di  andarc  crrado  snppiinendo  i  lie  oml 

•  l.iiea  ptUare,  il  quale  la  fece  s  la  il  inedcsmui 
I  Liica  di  Fioronzi,  clie  ff*Ksc  Jijîlio  dUiiïOTtnnnnala 

#  C:mrrtlicri%  nome,  vie  Ubuva  allina  in  Tc»s<-aj»a, 
I  poirlic  la  pnHcsa  lrasta7i<»iic  da  Coai»laiiliit»HMiïi 
c  mm  par  icre,  ed  c  infasti  omninanierile  dcfitiluu 
i   di  piov^.  I 

I  U\T  fHÙ  siâ  nato  il  Liira  Fii*rnitiiii>,  soni^rîm- 
ncmiinalD  il   êantQ  Tabbianci   in   iitia  lc^j;enda  MJS^ 


m 


Lon 


l»lCTiO*NNAlUE 


Loa 


ÎJ>s  Iiisloi  iens  do  h  saiiile  maison  citent 
encore  deux  autres  dorunicnls  destinés  h 

i'ouer  un  rôle  décisif,  surlQul  le  prctnier,  si 
cs«on^innu!fcselrouvcnl  produits  enpuldif. 

Celui-ci  est  une  reltitioii  érrite  (ur  un  er- 
mite nommé  ï*aul  à  un  roi  notnnic  Clinrles, 
datée  ilu  8  juin  1297,  et  iittesléc  par  les  [jrin- 
jiaui  habitants  de  Hécanili,  HUc  sernit  aus>i 
empruntée  nu  nianusrrit  déji^  rite  iteCintdti. 
La  seroiideest  une  einpiélc  juridique,  faile 
en  1735  h  Tcrsatz  cl  h  Fiumt»  pnr  l'avorat 
Joseph  Cavalicri,  sur  les  traditions  et  lȔs 
documents  locauï»  et  relatée  par  Marlnrelli 
dans  le  III*  vt-duuie  tie  sou  Thàitrc  liktu- 
riaue  (97). 

Dès  la  tin  du  W  siècle,  c'est-à-dire  moins 
de  deu:t  siècles  a[»rès  Téfioque  oij  Ton  [)lace 
i^arrivée  de  la  sainte  maison  en  Italie,  les 
lt»môij^nages  rouuuencent  t\  alronder^  et  éta- 
Ijlissent  d  une  manière  positive  que  dès  lors 
les  traditions  relatives  ft  la  translation  étaient 
on  ne  peut  plus  [irécises.  Ainsi  Georges  To- 
loméi»  prévôt  de  Téramo,  et  ensuite  évèi|ne 
de  Kécanati,  puliiie  en  IVGO  une  relation 
abrégée  h  l'usage  des  uèlerins  et  des  écoles, 
qu'il  intitule  :  Translation  miraculeuse  de 
i  fijUse  â^  la  bienheureuse  Vierge  Marte  de 
Lorette,  Il  en  existe  encore  de  .nocubrcux 
cïeiuplaircs.  Le  tVère  lîaptiste,  de  Manloue, 
il'abord  vicaire  et  ensuite  général  de  l'ordre 
des  Cannes,  imblic  crj  1479  ^oo  Histoire  de 
f /g tige  de  Loretie,  Au  coininenceaient  du 
siècle  suivant,  vers  1539,  Jéiôme  Angélita, 
secrétaire  de  la  répuliliquc  de  Uécanati, 
i'om|>ose  sa  Relation  dvB  iranslatians  de  (a 
maison  de  Lorette^  sur  les  annales  même  de 
Eécanati,  priscis  annal ibus  rtipubiicœ  Rcea- 
fUUeniiê  n  me  fida  indagatione  crebcrrime 
tvohitis.  D'autres  lustoires  |>!us  déveloiii>écs 
â[iparaissent  avant  la  tin  du  mèuie  siècle  : 
la  Défense  de  la  sainte  waisun^  \mv  Bernar- 
din Cirillc  en  i6^û;  l'Histoire  de  rautjuste 
maison  dé  Lorette^  par  le  jésuite  Raphaël 
Uiéra,  en  1582;  entiïi  V Histoire  de  Loreltc  ^ 
du  P.  Torseilini,  en  1597.  Une  uniltitutlc 
d*autres  historiens  ont  écrit  la  même  his- 
toire depuis  cette  époque;  mais  connue  leur 
témoignage  n'aioule  rien  à  celui  des  pre- 
miers, puisqu'ils  n  ont  mis  en  lumière  au- 
cun monument  ignoré,  il  devient  inutile  de 
les  citer 

«lella  sncra  linmagîrie  di  S*  Marb  dcir  iinproiieta 
ritMirtiU,i  dîtt  Lsimi  Stcssa,  ncll^  sua  Opéra  Detkiœ 
eruditornin  loin  XY  da  lui  oniata  di  vuric  rmlu,  Clii 
é  vagii  di  le  Kg  er  la  [Mm  a  Ici  rkorrrri:,  l»it;uiio  jkt 
ÎKtnJzjone  Ai%\\  ain.itori  riporlero  t^ultiitia  ntUa  det 
dettd  L.imi  a  Ici  rchitiva,  dl  é  la  segucutc  : 

«  IV  lanii  StMgti  aimciinisiiii,  c  TaUt  iiicoercnti, 
f  liie  si  iiarrano  in  «picsta  Ieg^c^da  si  conosce  as- 
<  si^rc  a{)i>erirâ,  e  iiiipposili/ja,  e  se  alruria  cosa  di 
«  voro  V»  sï  »  oiiiictie»  cbscrc  malagevotc  a  scpararta 
f  dal  falso,  » 

<  Alt'  A<adtîinia  fion^iilrna  delta  Cnisra,  la  ipiale 
daltaiiieutt*  dalla  farina  da  Ici  ccniita  nette  scnUtirc, 
it  più  bel  fior  ne  cotjlk\  s|>clta  d'osstTvarc»  se  le 
Cfisc  luUo  strilte dat  Laini  inlonn)  al  (lorcntmo  Luca 
delto  il  santp  cscon  hum  dat  suq  frulloiu^.  i 

Eueiiciomdia  metodka  cri  tic  o  -  ra(jion(i!tt  dette 
Mte  arti  ddV  ahaïc  D,  Mnira  Zjicci  (Identîjio.  iiarle 
prima.  (Vol.  \\l  \k  Uli.) 

Apréik  de  tcttcà  autorités^  parfaîtciiicat  cumpcleti- 


JC 

I 

t 


S*il  était  question  de  montrer  la  tr*idi- 
tion  solidement  établie  sur  ce  [joint  pen- 
dant la  durée  du  xvi'  siècle,  on  réunirait  fa- 
cilemont  les  témoignages  de  vingt  auteurs] 
qui  en  ont  f»arlé  accidentellement  dans  leui^ 
ouvrages,  Jean,  évèt[uc  de  Cliâlons,  dans  sfl 
Topofjrapfiie  dessaints^  comi>osée  en  lîi50,  et 
imprimée  à  Venise  en  1560,  dans  le  Marty^t 
ro%e  de  Maurolico;  le  docteur  ï^ndo  Fe-' 
retti,  dans  son  Histoire  d'Ancône^  continuée 
jusqu^à  Tannée  153^2;  Jean  Escbius,  dans  ses^ 
Homélies,  imprimées  à  Ingolstadt  en  1534» 
Didier  Erasuie,  auteur  d'une  messe  et  de 
discours  en  Thonneur  de  Notre  Dame  de 
Lorctto;  il  mourut  en  1536.  César  Laud>er- 
tini,  évAque  dlscbia^  dans  son  Traité  (h 
droit  de  patronage,  imprimé  h  Venise  cti 
lo84r;  Huiilius  lîènzoni,  second  évéque  d 
LoreUCt  ilaus  son  Traité  du  Jubilé^  im[>rinié 
à  Venise  en  1599;  le  P.  Jean-Baptiste  Lc*z- 
Jtana,  dans  ses  Annales  des  Carmes,  ini[»ri- 
primées  h  Houui  en  1560;  le  1*.  Léandre  Al 
berli»  mort  en  155:2^  ilans  sa  Description  dt\ 
V Italie;  le  P.  Anselme,  dans  sa  Description 
de  la  terre  sainte,  imprimée  à  Cracovie  en 
151^;  le  vénéraide  JérAme,  moino  de  Val- 
londjreuse»  vers  157^>,  dans  ses  Eglises  dé* 
diées  à  la  sainte  Vierge;  Pierre  Canisms/ 
dans  son  ouvrage  intitulé  Marie,  tiergt  très 
sainte  et  incomparable  Mère  de  Dieu^  imprimf 
à  Ingolstadt  en  1577;  (labriel  Vasquez,  vers 
1595,  dans  ses  Commentaires  sur  saint  Tho- 
mas. 

On  jiourrait  recueillir  également  un  nom- 
bre considérable  lie  témoignages  d'écrivains 
laïques;  entrcaulres  ceux  de  Flavius  Biondo, 
dans  son  Italie  illustrée,  imprimée  à  Home 
en  Ii7^i;  Jean  Zullardo,  dans  son  Voyage  à 
Jérusalem,  im|>rimé  à  Home  en  1586;  do 
Villamont,  dans  ses  Voyages  en  Orient,  im- 
primés en  1589;  Andricomius,  dans  son 
Théâtre  de  la  terre  sainte,  inqirimé  à  Colo- 
grje  en  1590;  les  géographes  Or  telle  et  Ma^ 
gini,  de  la  fin  du  même  siècle;  Bélisaire  d«i 
Cingolï,  auteur  d'un  ccnton  qui  se  lit  à  la  fin 
d'une  édition  de  Pétrarque  donnée  h  Venise 
en  1536;  François  Pamphile  de  San-Scve- 
rino,  dans  son  Éloge  de  la  (ïrovince  d'An- 
cône,  imprimé  à  Macerata  (98)  en  1573.        ^ 

Le  fait  d'une  tradition  complètement  éta^^ 
hlic  au  xvi*  siècle,  déjà  Irès-notoiremenl^ 

les  pour  juger  une  rjucslion  d'avt  et  de  science,  il 
csi  ditlicik  auï  persojuies  qm  aiineut  le  |>osiliviî*mo 
de  la  scieiitp,  de  roiiî^erver  des  doutes:  t*t  iiotis 
croyons  que  ta  question  n'en  est  plus  une  pour 
elles. 

(97)  Il  y  a  peut-être* ici  une  confusion  :  Le  77<i*.i- 
ire  de  Marl*jrelli  a  vie  iinpiinié  eu  deuv  voluiites  en 
!73U;  l*ciiniiêtelui  csi  cniisê(|ueunï»eut  prtslinieui 
de  5  ans.  Nous  ii*avons  pu  savoir  s'il  y  eut  une  se-' 
coude  cdUioii,  et  te  P.  ta  il  tau,  qui  cite  ce  troisiéiii 
tôuie  sur  la  foi  de  Gauderiti,  avou«  qu1l  ifa   pu  ) 
le   procurer.-    L€  niônie  auti-ur  (voy,  p,   x)    noui 
d'muiî  aussi  une  antique  I égctate  cmprimléti  en  1330  j 
à  uu  ouvrage  paru  en  157(3.  Os  pelites  erreurs  font 
un  Rianil  tort  au\  lueitleurs  livres. 

(î)8)  Nous  eîlons  la  plupart  de  ces  écrivains  < 
tes  dates  qui  afférent  sui  t  autorUc  du  P.  Caillc-iu,I 
qui  a  suivi  lui-iuénic  te  ThétUre  hisioritiHC  de  Mar-| 
lorelli,  recueil  savant  et  exact. 


« 


i 


M 


Loa 


DES  MÎRAl  LES 


LOK 


101 


! a}JÏ*arais^am  el  inroiitesluc  au  \\\  est  <ié- 
furniats  acquis  h  Thisloirc  et  h  la  crilrque. 
Ces!  i»ourl/inl  un  arguniont  fort  cmbar- 
[M^ïsam,  il  lie  faul  pas  se  le  (lissiiiiuler,  que 
i  le  silence  des  écrivains  du  xiv'  siècle  :  Vil- 
liani,  Borcacc,  Pétrarqne,  sainl  Aïttcmin,  P!tV- 
jtiiia.  Comment  si^  fail-il  qu*un  |>areii  événe- 
'  nient  ail  eu  assez  peu  de  relenlisscmenU 
>ur  qu'iiucun  il*eux  ne  l'ait  connu,  ou  nait 
~  ;#  S  en  parler,  ?^aint  Anloniii  princijitiîe- 

l?  Il  ny  a  rien  a  répûntJre  à  ceci,  sinon 

fqro  c>st  uîi  «rgunienl  né^^alif,  et  qu  on  ne 
[saurait,  en  Jïunne  logique,  eu  tirer  aucune 

lR5>e  rallache,  il  est  vrai,  à  deux  létuoi- 

^s   «jui   seraient  eonlcmporains ,   mais 

^«lUivoques,  et  qui   ne    prouvenl  |>as 

Tcnose.  Le  premier  est  celui  du  Dante 

m,  en  parlant  de  Célestin  V,  dont  le 

Itakii  Pierre  de  Mouron,  obligé  de   s'en- 

^tî   de  cberclier  un  asile  au  delà  de 

I  rAiirialique  : 

la  quel  ioca  fui  io  Picr  Damiano 

E  IHetro  pcccalor  fu  iiplla  casa 

01  Noslr:i  [>onri.'i  in  sut  [îlo  Adriauo  (90). 

ts    paroles   n'ont  pas  une    ap|>îicalion 
essairc  à  la  Casa  transportée  ensuite  h 
Lorelte  ;  ni  même  au  Pape  Lélcslin  V. 

Le  second  témoignage  est  enifvrunté  h 
saint  Vînc4înt  FOrrior,  qui  dit  dans  uu  ser- 
mon pour  le  jour  de  rAssouiplion  :  «  La 
bienheureuse  Marie  visitait  pareillement  à 
Naiarcth  la  sainte  maison  où  elle  conçut  te 
FiU  do  Dieu, Vous  aiï?^si,  vous  |»ouvez  au- 
jâunllmi,  et  môme  cbaqne  jour,  aller  à  Naza- 
ré!lj.  visiter  la  sainte  demeure  où  le  FjIs 
de  Dieu  sest  incarné  (100).  »  I^lais  ces  |raro- 
U^  dgivept  comporter  un  antre  sens,  tar 
l'ont  pas  etéprononrées  dans  le  vujsi- 

QB  Lorclle^   et   3'ailleiirs  on  ne   [iciit 

gncrrc  les  jdacer  avant  Tannée  UDO. 

Si  la  dévotion  et  les  hommages  dont  la 
sainte  maison  a  été  environnée  de  la  part 
des  jicuples  chrétiens  et  de  la  part  des  hom- 
mes les  plus  émiaents  [mv  leur  rang  ou  jar 
leur  science,  pouvaient  tenir  Heu  des  [ireu- 
fcs  originelles  aux  yeux  de  la  critique, 
Aisurénient  ce  genre  de  preuve  serait  sur- 
Ationdant'  Nous  n'entrej>rendrons  pas  de 
raconter  le  concouis  des  lldèîcs  de  tous  les 
l^ys  du  monde,  les  pèlerinages  fanteux 
dunt  le  sanctuaire   de   Lorelte  a  été  lobjet 


depuis  trois  ou  quatre  siècles?  c'est  la  part 

desliistoriens. 

Si  les  bulles  des  Souverains  Pontifes 
relatives  à  ce  lieu  vénéré  et  les  indulgences 
dont  ils  Font  comblé,  si  la  magnifique  basi- 
lique h  laquelle  irois  Papes  ont  successi- 
vement travaillé,  pouvaient  tenir  lieu  du 
monuments  aux  yeux  de  la  critique,  cet 
autre  genre  de  preuves  ne  niantiuerait  [las 
non  plus* 

Toutelois,  exaraitions. 

11  est  des  bistoriens  de  Lorelte,  et  des 
plus  ré|iulé^ï,  (jui  i»arlenl  avec  emphase  des 
témoignages  que  lui  ont  rendus  les  Souve- 
rains i*ouldes  lienoUXll,  Clément  VL  Mar- 
tin V,  Kugénc  IV,  Nicolas  V,  Calixle  III, 
Pie  il;  mais  comme  il  n*en  reste  rien  môme 
dans  leurs  écrits,  que  leurs  propres  affirma- 
tions, nous  sommes  obligé,  a  noire  grand  re- 
gret, de  les  considérer  comme  non  avenus. 

Le  [)lus  ancien  monument  qui  subsiste 
en  cette  matière,  est  la  bulle  QHamvia  pro 
mijniftidiitr  de  Pan!  !L  h  la  date  du  V 
novcudire  l'»6V,  ([ui  cmnèile  dus  indul- 
gences et  de  nombreuses  laveurs  S|ii rituel* 
les  h  réalise  de  Lorette;  mais  elle  ne  [larlo 
iras  encore  de  rolyel  qui  nous  occupe,  c'est- 
à-dire  tlu  trans[)orl  miraruleux  de  la  Smita 
C<isn{ii}\),  Ce  monument,  ainsi  tjue  le  sui- 
vant, que  nous  n'avons  [las  trouvé  dans  la 
(jvdntlv  Cffiiection  des  Bnlif^s ,  a  été  conservé 
par  lliéra  et  reproduit  par  Marlorelli, 

Ln  second  témoignage  du  même  Souve- 
rain Poniifc,  également  conservé  par  Hréra 
et  reproduit,  mais  [teu  (uiélenienU  (lar  Tor- 
sellini,  jiarle  enfin  de  la  translation  de 
la  sainte  image.  Torsellini  j  ajoute  la  mai- 
son, pourcom[>léter,  sans  doute,  la  pensée  de 
rauletîr.ft  Une  grande  multitude  de  pèlerins 
se  renflant  de  tous  les  |>oiiUs  du  globe,  dit 
l*aul  II,  à  cause  des  b^équents  el  élonnaids 
miracles  qui  s'y  opèrent,  h  l'église  tle  la 
bienlicurcusc  Marie  île  Lorelte,  sise  hors 
des  murs  tle  la  ville  de  Réranati,  et  dans  la- 
quelle on  voit  une  image  de  la  glorieuse 
Vierge  placée  [lar  une  iroiq  e  (Tanges  qui 
rarcnm|iagnèrcnt,  en  vertu  de  la  merveil- 
leuse ilémciice  de  Dieu,  suivanl  rasserlion 
de  personnes  dignes  de  foi....  Et  nous  aussi, 
dans  notre  désir  de  lui  rendre  les  bonneurs 
qui  lui  sont  dus,  nous  accordons  aux  [lélr- 
rins  (102),.,  »  Suit  le  détail  des  indulgences 
et  aiilres  faveurs  spirituelles  accordées  jiar 
le  I  hefderEgUse. 


(00)  Uoî,  Pierre  DAmîcuT  purrc  petit  Picrrf;  il 
pécbear,  je  suis  allé  dnns  lx  lieu,  liuns  l^i  iiiuisoii 
«lîiiIrG-namc,  sur  le  rivage  <te  rAdri;ilîi]ue.  (Daxte. 
pÊfodiê.^  canto  %ir,  sirol'a  4L) 

(l(KI)  I  Vij^ilabul  cl  Ijcala  Maria  Nazaretliica  loca 
tttttUi  in  Ci  mer;»  ubi  Filkim  Dei  concc(KTiii.  Rur- 
m  bôdie  et  qiiatilK^t  die,  pnlcslis  ire  N;iznrotlairii 
Sd  CUlisrain  nm  Filius  Dei  fuit  tncarnatits.  »  (Vis- 
dUT.  Ftin,,  S4:rm.  in  Atsnmpt,  D.  M.  V.) 

(lot)  I  Cnni  ïlaciue,  sicut  rei  evi^ïenlia  mani- 
trstut,  ad  ctclesiam  Sancte  Markc  de  Laiireti»  Ki> 
risial.  diclani  ob  map;i  et  stupcnila,  et  pnic  rn- 
IniLia  miraciib,  f|u;t:  ihiflcni  ejusdein  .iliii;u  virgiiiin 
«|*rta  af>parcnt.  et  nos  in  pcrsoiia  imslra  e\peili 
Mmius.  .-*  nos  cupicntcs  ut  ipsa  cctlesia  per  mïdi- 


liiniem  itoslri  nruncris  emigruis  liniioriljus  fretpieTi- 
tctur.  »  Telle  esl  l;i  version  fie  IUcr.i.  TurseJliiii, 
qui  r:*ppwte  l.i  même  lui  lie  au  l"cliapîlredii  u'  livre 
ile  mii  llktoire  de  Loreite,  la  donne  dans  des  ter- 
mes cntièrcuiciit  diirêrents.  D'où  piQvieitl  celle 
dilTéreiKC,  et  <iu'esl-ee  que  cela  signifie? 

(102)  Cuuï  m[  eeclesiaui  lteat;iî  Maria;  ilt;  Laurcla 
extra  tuuros  Itaeatuiteiisiâ  civitatls  roiistitiitant,  iii 
qna,  sieul  iule  diguoruui  lia  bel  assertio,  i[isius  Vir- 
ginis  gloriosai  luiago,  angettea  couiilatu  el  cii!tii 
luira    Dei  cîeuieutia  cuIloeaUi  exisliï,  et  ad  nuain 

propter  e  relu  a  et  stupeiiiLi  ru  ira  eu  la e\  flhcrî^is 

uiuirdi  parlibus....  poptdi  eouOijat  lutillilniJo  ^.., 
(  upieutesque  iHain  eondiguis  lioiioriliuà  cclel  rare, 
Kiueedinius....  • 


ta3 


Loa 


Dk.TION-NAmE; 


LOU 


là 


I.e  premier  témoignage  mii  se  pré- 
sente *iprès,  esl  relui  de  Jules  H,  con- 
servé pnr  Marlorelli;  nous  ne  ravotis  pas 
trouvé  non  pi  os  dans  la  Grande  Coitcv- 
Hon,  «  Considérant.  (Jit  re  Souverain  Pon- 
tife, rpie  Téglise  de  LoreUe  t^onlient,  iion- 
senîcruent  Timage  de  In  hieidieyreuse  vier- 
ge Marie,  mais  lacliambre  même  où  eelto 
bienheureuse  Vierge  fut  eonçue,  élevée,  où 
elle  habita,  ainsi  qu'on  le  dit  et  qu'on  le 
croit  pieusement,  chambre  apportée  de  Na- 
zareth f*ar  les  mains  des  anges  sur  les  riva- 
ges de  FRsclavonie,  et  voujant  Thonorer 
comme  elle  mérite  de  Tôlre  (103),,.»  Suit  le 
détail  des  grâces  et  indulgenees  conrédéos. 

Le  ponlîli(*at  de  Léon  X  va  nous  offrir  deux 
noijvenui  témoignages.  Ce  souverain  pon- 
tife avait  une  dévotion  partii-ulière  pour  te 
sanctuaire  de  Lorelte,  qui  lui  doit  une 
partie  de  ses  plus  l»eaux  ornements;  et 
Léon  \,  en  travaillant  à  la  gloire  de  Loretlo, 
pensait  acquitter  une  dette  de  reconnaissance 
envers  Marie,  h  la  protection  spéiiale  de 
lacfuello  il  attribuait  les  gloires  et  les  félici- 
tés de  son  règne.  «  Voulant  contribuer,  ér-ri- 
vait-il  au  préfet  de  Lorelte,  en  fui  recom- 
mandant la  surveillance  des  travaux  qu'il 
faisait  eiécuter,  voulant  contribuer  autant 
(|ii'il  est  en  nous,  à  cause  des  immenses  et 
inTmis  bienfaits  de  Timmaculée  Mère  de  no- 
ire tout- puissant  Hédempleur  envers  le 
genre  humain  et  nous  en  [larticulier,  à  la 
gloire  de  Tégllse  de  Lorette,  vénérée  dans 
tout  TuniverSjCt  qui  contient  la  cellule  dans 
laquelle  celte  même  vierge  accomplit  sa  vie 
raorielle,  reçut  la  salutation  de  l'ange,  et 
l'annonce  du  divin  enfantement  auquel  elle 
éteiii  prédestinée,  comme  nous  le  croyons 
dévotieusement  et  pieusement  ;  dans  laquelle 
aussi  la  mémo  Vierge  se  f4aît  à  accorder 
chaque  jour  des  grâces  de  plus  en  plus  abon- 

(103)  ...  I  Nos  iillendcïites  qiiod  non  sohiin  est 
in  priuratn  eeclcsiîi  ^\e  Laureto  imago  tpsius  hesniic 
vh'giiïis  MariT,  sctl  îpsa,  m  pie  crcdilur  el  fariin 
esl,  cuntera  sivo  lliâlniitus  uht  iosu  lir^jUssiiiu  Virgci 
courcptii,  iilii  e*lucata,  ubi,...  Je  Naiareth  ang^^liiis 
jiiniNbuîi  ad  parles  Sclavoiûie...,  cupiçiilesf|yc  ip- 
sain  Ecclcsiniii.  i 

(104)  i  Cniii  pn»  iinmi?nsis  ri  iiifiuilis  in  lui  ma- 
ntirn  gcitus,  et  prjHipite  tu  mm  ipsos,  ati  inima- 
t'iiha-â  srniimi  Dcî  lledemploris  in^slri  gejiilrîri 
rollalis  lH*iM;(ii'ii'i,  sacros:inclain  toloquc  icrraniit» 
orbe  vfneraiid:iiii  Laiirelmiaoi  Ecilcsiaio  ,  ^najii 
ejtisdein  virgiiiis  caniis  sanimirn  ferenlis  eelhilairi 
eitstilisse  et  aiigelic'fî  sahrt:tliocis  atquc  divîni  prip- 
tus  quel»  edilura  eî*set,  nimi'n  fuisse  dévoie  ac  pie 
rreJiniiis,  el  in  <\\\:\  se  virgo  ipsa  uberioreio  in  dies 
ttingiilos  etiiitïct  graliaruin  lar^Urireni,  fidelimu 
cunctornni  voUs  pncsto  suceiirit'hB..., 

(105)  «  Cum  eiûiik  beatissitna  Virgo,  iil  Ude  di- 
|noriini  comprobatuiii  est  l**sliino»io,  e  Nazareiti 
nnaginem  et  cut*ic(iiuTu  sutnn  divïnft  inUii  trarisfc' 
iirnâ,  jKislquam  npod  Fiutnen,  bahualiic  oppidum 
yrioMi^  et  deiiide  in  agro  Kecanaleiïsi  ni  loeo  oe- 
uioroso,  dc  rursiis  qiiodain  in  colle  ojusdein  agn 
particuhribus  persoiiis  addicto,  posiuil  denium  in 
«ia  pubtica  ubi  modo  consistit,  ilhid  ajigebeis  nta> 
Jiibiis  rotlocando  sibi  ilelegil ,  el  iii  en  assidue 
niirneula  innumera  JUius  mehtts  operaittr  A'iissi* 
itiîis.  Ob  quod  conipbnes  Kouiani  j^mlitifeR  pr^c- 
decesiiorrs  nostri,  ci  prieripiie  lelieis  recordationis 
Faulus  Ui  Sviius  IV  el  Julcis  11  sacralissiiua:  Yir- 


dantos  h  ceux  (lui  Tinvoquent  (104)..,  ■  etc. 
Le  même  Souverain  ï*ontife  ajoute  dans  sa 
lïullc  Glarinhisshnœ  srmprrfjue  Virginis^  de 
Tan  1519,  dans  l,'j*pielle  il  renouvelle  et  con- 
firme les  [privilèges  et  indulgences  précé- 
demment accordées  k  la  sainte  maison  :  «  La 
bienheureuse  \1erge,  ainsi  qu'il  résulte  des 
témoignages  de  personnes  dignes  de  foi, 
ayant  transféré  \vav  les  mains  des  anges  et  à 
I  aide  de  la  puissance  divine^  sa  statue  et  sAj 
cellule  d'aliord  à  Fiume  dans  la  Dalmatiâi 
ensuite  dans  une  forêt  voisine  de  Itéc^nati 
puis  sur  une  colline  du  même  territoire, 
enfin  dans  la  voie  publique  où  elle  repose^ 
maintenant;  vu  les  nombreux  miracles  que 
le  Tout-Puissant  y  opère  par  son  interces^ 
sion,  et  les  grAces  que  fdnsieurs  [>ont  fcfll 
romains,  nos  ijrédécesseurs  d'heureuse  mé-" 
moire,  entre  antres  Paul  11,  Sixte  IV  el  Ju-  , 
les  II  ont  dttai  bées  à  la  visite  de  cette  saintaH 
maison,  nous  concédons,  confirmons  (105).  éM 

Clément  VII  confirma  par  une  nouvel  le  bullo 
les  mêmes  privilèges,  ujais  sans  (larlcrde  la 
translation  delà  sainte  maison  (106),  Paul  III 
les  confirma  à  son  tour,  en  rappelant  les 
bulles  de  Sixte  IV  et  de  Jules  11,  ot  en  re- 
produisant les  termes  de  cèlIc-ci  (107)  et  de 
ta  bulle  de  Paul  II  (108),  Pie  IV,  (larsa  bulle 
Fcrvens,  tiu  18  octobre  1505,  renouvela  tou- 
tes celles  de  >es  prédécesseurs,  en  se  ser- 
vant eneore  des  mêmes  termes,  comme  il 
est  d  ailleurs  en  usage  dans  tous  les  cas^ 
semliiables(ia0).  ■ 

Jusqu'ici,  on  Ta  vu,  les  souverains  pon-™ 
tifes  n'ont  parlé  de  la  translation  de  la  sainte 
image  et  de  la  sainte  maison,  que  comme 
d'une  pieuse  croyance,  et  pour  ainsi  dire 
avec  hésitation;  mais  Sixte-Quint  n'hésite 
(dus,  il  alfirme  les  faits  avec  une  précision 
remarquable;  cepemUnt  rien    n*û   changé 

ginis  lïierito  devotionis,,..  varits  ac  prax'ipuc  spiri- 
luallbiis  decoramol  miriieribus..,.  i 

(tUli)  «  Cuni  noiinuUiltoinaiii  PtitUirices,  pni'ser*^ 
tiin  febcis  rctordatinoig  Léo  Papa  X,  pncdin-essorB 
el  seeunduin  cariiem  fraler  palruelis  nostri ,  rcspi**^ 
eieiiles  mulla  cl  magna  miracub  qu;e  ni  ecclesià 
nofcU-a  Saiieta'  Mariiti-de>baurel(>  quolidie  0|.eratur^ 
Allissiuiu&....  nos  qui  et^a  be<iiissîmam  Vhgineiiigfl 
stib  tu  jus  invocàltone  dicta  eeclesia  citnstrutla  est^V 
siîigularein  devoiioTiern  semper  habnimus....  > 

(TD7)  1  Julios  Papa  11  pncdei  essor  iiosler  atten- 
dens  qiind  non  solyiii  erat  in  dirla  eeclesia  de 
Laurelo  imago  ipsius  beai:c  Tjrginis  Maria?,  sed,  ut 
pic  credilnr  et  bnia  est,  canjera  &ive  ttialumu$....i 

(11*8)  I  Xistus  Papa  IV  praedeeessor  nosler,  inler 
alia  molu  proprio  ecele&iaru  beatic  Mai  lie  de  Lati* 
reto,  ottni  m  liont»rem  jpsius  miracitlu&e  fundatam: 
in  qiïà,  proul  Me  dignnrnin  habi  t  asserfio,  ipsiui 
elian»  viriîinis  gbïHo&a  imago,  angclico  comilala 
coRtii,  mira  l*ci  cîem*ntîa  coUocala  cxistebat...   » 

(iOO)  f  Fervens  el  perpeJuus  quem  ad  beatain  el 
gloriosam  semperque  virghicm  Dei  genilrieem  Ma- 
riam  a  Icnerîs  aiinis  gessimus  sineerae  pieiatis  alTe- 
lus,  omnifjo  nos  excitât,  ut  audhim  omne  nosiruiii , 
împendamus  quo  hum j lis  et  safictissima  illa  ect* 
lu  la  ubi  ipsa  cœlonuu  rcgina  uoncepta,  nala,  eda- 
cata,  el  mater  Dei  per  augelum  Gabi  ielem  sa  1  ululai 
full,  a  civ'ftale  Nazarelli  angetoruin  minislerio  iitl 
ipgrum  Picenuin,  ul  Ode  dignoruni  lestimonio  eûm*l 
probattir,  una  cum  imagine  sua  tranâ^iatu....  iioiif 
solum  in  prisco  religionis  fastîpio  cenâcrvetur....il 


m 


LOTI 


DES  MmACLES. 


LOR 


m 


dans  Tensemble  des  faits»  ni  dans  les  preu 
ffs  qui  les  ap^^iuient  :  loul  esl  demeuré  dnns 
1^5  Diénies  termes.  Voici  ceux  de  sa  bulle 
►  Bj'ceUenti,  h  la'date  du  16  des  kîvleiides 
ril  15RH  :  ^  Crinsidérant  que  la  ville  de 
IjO"  '  dans  tout  ruiiivers,  5 

r3n  rtii    do   riusigoe    i^glise 

«•e    sons    rinvoe^Lion    <le  la 
^  V  lerge  Marie,  au  ceulre  de  la- 

quelle 5e  trouve  celle  sninle  cellule  causa- 
rr^e  f*ar  des  mystères  divins^  dans  Itiqiicllo 
la  Vierge  Marie  reçut  la  naissance,  et  daus 
laquelle  elle  conçut  du  Saint-Esprit  le  Verbe 


ln-euses,  imposantes,  sans  doute  ;  maïs  elîcs 
oc  sîiuraient  changer  la  nature  du  foît  itri* 
iiiilif  auquel  elfes  se  rapjiorlenl,  et  les  der- 
niers souverains  fsoutîfes,  qui  en  ont  parlé 
d*ûne  manière  afiîrmalivc,  ifont  fias  pré- 
tendu en  frîi-e  un  point  flortrinal ,  de  ma- 
nière qu'il  reste  ce  qu'il  était  daliord,  co 
t|u'il  a  toujours  été,  une  [lieuse  croyance. 

Le  sanctuaire  de  Loretîe  est  un  tie  ceui 
où  la  piété  ûes  tldèles  a  obtenu  le  i^lus  de 
faveurs  signalées;  Marie  s*est  complue  à  y 
nioltiplier  les  grâces  et  les  miracles  de  sa 
misérjcorclieuse  boulé  envers  ceux  qui  l'in- 


difin  h  la  salutation  de  l*ange,  laquelle  y  a     voquenl,  Oji  ne  f^eut  lire  sarjs  atlemhissc- 
iié  ^' -■  '^rlue  (ar  le  ministère  des  anges,     ment  dans  Torsellîni,  flans  Martorelli,  dans 


Coi  ".   en  outre  les   miracles  que  le 

'  !nl  opère  chaque  iom*  en  cette 

M  nu  LIS  iranchissons  respacc  d'un  siècle 

i»r>li**r*  nous  trouvons   Innocent  XU  repro- 

I    (es    niôuies  oOlrmalions  dans  une 

aririualive  des  privilèges  de  Lorelle, 

è  h  date  du  5  août   IG98,  (kms  laquelle  il 

reiaJle  :«  Cette  cliamhre  sacrée,  celle  sainte 

[tn  où   la   très-glorieuse  Mère  de  Dieu, 

ne  toujours  vierge»  sendjlable  h  Taurorc 

tBSOU  lever»  a  annoncé  la  joie  à  Tunivers 

f*ir  son    illustre  nativité,  et  conçu  le  Fils 

tiiii«]ne  'le   Dieu  par  roi>ération  *du  Saint- 

ril-Ouel  miraclel  dit-il;  les  anges  ont 

leur  ministère  pour  apporter  le  saint 

'^  d-^ns  notre  [ïrovinco  o  Aiicône,  où, 

pltjsieurs  siècles,  l'univers  chrétien 

Snère  conirae  le  |>reuiier  sanctuaire  de 

flieu  avec  Ics'.horames,  sanctuaire  dans  le- 

quc*  '    '*^    il-Puissant  ne  cesse  de  révéler 

^  ir  |tûr  une  succession  peri»élnelle 

-,  » 

fiouscerons  pas  plus  loui  cette 
!^  ferons  observer  seulement 
^  de  cette  translation  était  au- 
lûr  quelques  églises.  Clément  Viîl 

\^i  II   célébrer  la  i'ète  dans  la  Itasili- 

q«e  de  Uirelte.  Un  1632,  Urbain  Vlll  éta- 
blula  uiôa»e  î^ulennité  dans  toutes  les  pro- 
tincos  de  la  Marche,  Innocent  XII  permit, 
en  1699,  de  composer  un  oflice  propre  pour 
MUt  tHe,  et,  en  1755,  Benoit  XIII  retendit  à 
tAui  TEtal  ecclésiastique.  Depuis  lors  elle 
a  élé  mloplée  à  Florence,  k  Venise,  à  Parme 

1  î  du  31  août  ICG9,  la  congré- 

vA  ur-  nfius  fit  ajoutcr  fiu  MartvTologït 

lltion    suivanle,  sous  la  ruljrique  du 

Ë^nibre  :  «  A  Lorette,  dans  la  nrovin  e 

de  la   Marche,    la  iranslaiion  de  la  sainte 

:ïn  de  5Jarie,  Mère  de  Dieu,  où  le  Verbe 

ûi   chair,»  Les  capucins  ajoutent  dans 

t»^  '  Martyrologe.  «  ta  sainte  congré- 

g»i  ililes'a  autorisé  notre  ordre  lout 

eatntr  îi  célébrer  cet  oOice  (lit),  w 

Telles  sont  les  autorités  j  elles  sont  nom- 


(110) 


IU\  -KWTil''^ 


<  Constderanics  igitur  oppîdiim  Laiirc- 
in  toto  Dflic  ccicbcrriinyiïi,  cl  in  co  ininm 
L'oUi^inLini    ecclesiam    Mib  invoralionc 
"         VirgiRis  fimdîitam  exccllcrc,   ixi 
1    îllml  sacrum  Liiliiculuni  ilivinis 
<  uii^rrulum,  in  qwo  viï^i^i  Maria   iiata 
fuii»  H  ibidem  i|Ha  ab  augelo  suliilat^i  S:\1valurcm 

U  lCT10X:i.  BK9   MlBAClCS,    H. 


le  P,  Caillao,  Ténumération  des  principaux 
d'entre  ceux  qui  ont  été  conservés  i>ar  This- 
toîre.  On  ne  i)eut  voir  sans  admiration  le 
nombre  des  dons  riches  et  j^récieuï  oflerts 
par  la  reconnaissance  h  celle  que  TEglisô 
appelle  du  nom  do  Consolatrice  des  affligés. 
Oui,  le  sanctuaire  de  Lorette  a  contenu  et 
contient  encore  d'immenses  richesses,  accu- 
mulées de  tous  les  jioinls  do  Funivers  chré- 
licn  ;  For,  rargent,  les  diamants,  les  perles, 
les  nicublesdu  plus  beau  travail  y  abondent, 
et  c'est  la  preuve  la  plus  manifeste  de  ce 
que  Marie  a  fait  pour  ceux  qui  ont  eu  recours 
à  elle. 

Que  j^arlez-vous  de  superstition,  de  fana- 
tisme, de  petitesse  d  esprit  ?  \'enez  donc, 
grands  philosophes,  dont  toute  la  scienco 
ne  saurait  donner  une  heure  de  consolation, 
ni  môme  un  quart  d*hcure  d'espérauce  à 
celui  qui  souffre  ;  venez  insulter  h  ouaire 
siècles  chrélicns,  et  dites,  si  vous  1  osez, 
dites  h  ces  millions  de  [lèlerins  et  à  ces 
rudtiors  de  donateurs  qui  ont  enriclii  la 
Saiulo-Maison  :  Vous  èieslous  des  nienteuri 
ou  des  idiots  ;  vous  avez  beaucoup  demandé 
et  vous  n'avez  rien  re*;u;  vous  avez  conçu 
de  grandes  espérances,  et  elles  ont  toujours 
étédét;ues:  vous,  malades,  vous  ne  soulîrieï 
pas;  vous,  stériles,  vous  n'avez  jias  enfanté* 
Dilcs-le,  si  vous  Tosez  :  mais  votre  voix  no 
vous  sera  renvoyée  par  aucun  écho.    . 

Sans  donle  les  tlons  miraculeux  et  les 
grâces  insignes  accordées  par  la  sainte 
Vierge  ne  sont  pas  loules  réservées  iiour  le 
sanctuaire  de  Loretle  ;  elle  les  niultiplie  pour 
Funivors  entier;  et  si  elles  sont  là  plus 
grandes  et  idus  nondjreuses  peut-être  que 
partout  ailleurs,  c*esl  sans  doute  parce 
que  Marie  y  est  invoquée  avec  pins  de 
ferveur  et  par  un  |*lus  grand  nombre  do 
tiévols.  Aussi  ne  faisons-nous  |^as  mention 
des  miracles  du  sanctuaire  de  Lorette  comme 
f>reuve  de  ridojdiléde  la  Saînte-^îaison;  co 
serait,  à  notre  avis,  mal  raisonner,  car  aucun 
de  ces  miracles,  u*ayant  été  demandé  connue 
preuve,  ne  saurait  avoir  une  telle  signifi- 
cation. La  foi  les  a  espérés,  la  piélé  les  a 

mundi  de  SpîriUi  sanctô  cmiceplt,  nihiîstcrîo  an- 
gelonim  iliuc  Lr:insl:4aiii ,  et  ad  dirtam  ecclesiaui 
obniiracula,  qicc  in  ilies  Onmîp*itcns....  > 

(111)  t  Laureli  in  Piccno  iraiislaUo  sacrse  ûo- 
mus  Pci  gcniiricis  Manac^in  qniî  Vcrbinn  taro  fa- 
clujii  est,  ciijiis  ofTÎLiiim  sacra  Ititinun  cnngrcgal'M> 
111  ufiiverso  ordîiic  uastro  rccitari  iiidulsiL  i 


167 


LOR 


DICTIONNAIRE 


LOR 


n 


sollicités Ja  misL^rieordc  les  o  donnés, qui^lle 
aulro  conclusion  faut-il  on  liror,  sinon  qne 
Dieu  est  nuignillnue  dans  ses  dons?  Ahl  s*il 
fallait  londure  tfes  miracles  qui  s'oj^èrênl 
dans  tant  tie  sanctuaires  divers,  h  la  rcl^'dité 
ifùs  it'gentles  qui  se  raUarl*eni  5  leur  ori|;ine, 
ou  contra intlro  la  divinité  h  n'accorder  h 
Hioinme  ses  denian<fe^,  qu'antanl  qu  elles  no 
sont  pas  açcorn[»agnéGs  d'une  erreur  acces- 
soire, où  en  serions-nous?  Les  nnrarles  du 
sanctuaire  de  Ijjreltc  iralOrnieirt  donc  ni 
nlnfirnient  ToUjet  que  nous  avons  mis  en 
question  :  savoir,  rideiUin^^  de  ce  sanctuaire 
flvee.  1(1  maison  de  Marie  à  ISazareth» 

Cétail  en  iWt;  le  Va\H}  Pie  U  avait  cou- 
YOqué  m\  concile  li  Mantouc,el  s'était  mis  en 
route  [lOurAncone,  iUin  d'animer  par  sa  pré* 
sence  le zélcdcs troupes (fui  s*y  rassemlilaienl, 
pour  alîer  porter  la  guerre  dans  le  levant, 
et  éloigner  les  dangers  d'une  invasion  de  la 
part  des  Turcs.  Une  fièvre  ardente  Tarréle 
lions  sa  marche,  une  toux  violente  met  sa 
vie  en  danger,  Tart  est  im|)uissanl,  et  la 
dernière  lieure  semble  prMe  ?»  sonner  pour 
le  vieillard  qui  a  compté  sur  TavemY,  sans 
avoir  égartl  h  ses  forces  et  au  noml»re  de  ses 
années,  il  fait  un  vrru  h  Maiie  :  il  envoie 
au  sanctuaire  tie  Loreltc  un  calice  d*or  avec 
cette  inscri lotion  :  «  Pieuse  mère  de  Dieu, 
votre  pouvoir  ne  connoil  jioint  do  HmiteSi 
il  remplit  l'univers  de  ses  nn'racîes;  ce- 
pendant, comme  votre  bonne  volonté  se 
eomplall  souvent  dans  un  lieu  plutôt  que 
dans  un  autre,  et  comme  il  vous  convient 
d'illustrer  rbaque  jour  [lar  des  prodiges 
innombrables  et  des  miracles  votre  bieu- 
aimé  sanctuaire  de  Lorette,  moi,  pauvre  pé- 
clieur,  je  recours  h  vous  d'esprit  et  de  cœur, 
vous  su[>nliant  humblement  de  me  délivrer 
de  cctlc  fièvre  ardente  et  de  celte  toux  fati- 
gante, et  de  rendre  à  mes  membres  défoil- 
lants  une  santé  que  nous  croyons  utile  h  la 
cause  publique.   Daignez  donc  recevoir  eu 

Çi*6scnt  ce  gage  de  mon  obédience,  I*ib  11 , 
arc.  Lan  iW*  du  salut.  (112)  »» 
Le  pieux  pontife  n'eût  pas  plutôt  prononcé 
ce  vtmi,  que  la  maladie  se  calma  ;  bien  lot  il 
lui  fut  donné  do  se  mettre  en  route,  ses 
forces  revinrent  plus  vite  môme  qu'il  n'avait 
osé  l'espérer;  il  accouqdit  sa  promesse  au 
milieu  d'un  concours  immense,  et  Lorette 
conserva  longtemps  îo  souvenir  de  ce  pèle- 
rinage. Quant  à  Tobjct  lui-même  qui  lavait 
insjuré,  savoir,  la  guerre  contre  les  infidèles, 
la  Providence  ne  devait  pas  ^pormettre  qu'il 
arrivât  à  son  terme. 

(lia)  Pl\  DE1  CEIStTtlU 

gVAÎiViS  TVA  IHlTtSTAS  NVLLIS  COARTElvn  FKNLDV» 
AC  TaTVM  iyrLr.AT  OllDEli  MinACVLtS  QVIA  TAMEN  TRO 
VOLVNTATE  SAEPtVS  V«0  tOCO  UAGIS  QVAM  ALIO  DE- 
LECTAlUâ  ET  LWRETI  TIUl  CLACITAU  SEDEU  PER  S^Ti- 
liVLOS  UlES  INI^VMERIS  SIOTS  ET  IIIRACVLIS  EXt>I\NAS 
CCO  l?irUELl\  PECCATOrt  MENTE  ET  ANIMO  AD  TK  RE- 
CVRAO  bVI'PLEX  ORA^S  VT  MIUI  ARDE?iTEM  FEDRIM  MO- 
lESTtSSUlA»QVE  TVSSUl  A  V  FERA  S  EiESISQVE  MEMÏtRIS 
SANITATEU  RESTITUAS  lîEri».  VT  CREIHIIVS  SALVTAREU 
—  l^iTERlIi  HOC  HVNV8  ACCIHTO  ME,C  SERVlTVTt  Sl- 
Ci^tm.  —  fIVS  PAl'A   11    \yS.    UVM.SAE,    H.  CX.(C.  LXIV, 

(115)  t"  ne  des  |>liis  aucieiuïcs  rcprêscïil.'iliciiis  <!c 
la  Sunte  MulsDii ,  la  plus  ariciciuio  |»ciitHjlre  t^uj 


Nous  nous  contenterons  de  citer  cof. 
exem[»lc,  non  qu'il  soit  le  plus  grand  ou  le 
(►lus  njémorablc,  vjir  le  choix  serait  dillicile, 
mais  parce  qu1l  n'y  aurait  plus  de  raison  de 
nous  arrêter,  cl  que  nous  ne  nous  } proposons 
pas  d'écrire  riustoirede  la  Sainte-Maison. 

La  Sanc(a  Casa  i\  9  m.  529  de  longueur, 
i  m,  n5de  largeur,  h  m. 30V de  hauteur  dans 
tuuvre.  La  [ïlus  ancienne  dcscri]4ion,  celle 
de  Torseïliïd,  [larle  d'une  seule  porte,  mais 
alors  comment  enlrait-on  dans  la  grotte 
h  laquelle  lYnlibcc  était  adossé  h  Nazareth? 
D'anciennes  gravures, il  est  vrai,  [trésentent 
une  seconde  [>ort€  an  |rignon.iu-dessous d'une 
fenêtre  en  aMl-dc-lueuL  On  ne  nous  appreuff 
lias  s'il  en  reste  des  traces.  Dans  ce  cas,  la 
porlcïdii  pignon  aurait  servi  d'entrée  à  la 
case,  et  l.-i  [luile  latérale  d'entrée  à  la  grotte; 
mais  il  y  a  une  fciif'tre  i^  coté,  c[ui  eût 
été  inutile,  et  la  maison  aurait  été  pl-irée  en 
sens  inverse  de  celui  qu*on  lui  donne  ordi- 
nairement; ou  bien  encore  elle  n'aurait  pas 
élé  attenante  h  h  grotte,  ni  posée  sur  les 
fondemcnls  quVm  lui  assigne  (lt3J. 

La  madone  a  867  millimètres  de  hauteur; 
elle  porte  sur  le  l^ras  gauche  un  Enfant* 
Jésus  de  379  millimètres,  c>st-h  dire  trop 
grand  ])ro[jortionnellement ,  et  scul[tté  du 
ntême  tronc.  C'est  une  œuvre  grossière,  de 
style  byzantin,  accusant  l'éîtotpie  du  i\*  au 
vr  siècle.  L*enfant  bénit  de  deux  doigts  de  la 
droite,  et  lient  le  globe  du  monde  dans  la 
main  gauche. 

Les  tiois  extrémités  de  la  croii  sont  ter- 
minées par  des  médaillons  de  jdus  du  double 
de  la  largeur  des  branches.  Celui  du  sommet 
porte  Finscrifition  INiU,  celui  de  gau<die  une 
image  sculptée  de  la  Vierge,  celui  de  droite 
une  image  de  saint  Jean,  Tout  ceci  nous 
paraît  encore  singulièrement  î)yzantin,  et  gc 
ra)»[»rocher  beaucoup  [dus  des  temps  de 
sainlc  Hélène  qne  tic  ceui  de  saint  Luc. 
Le  crucifix  est  i-eiut  sur  toile,  mais  non  [tlus  j 
h  la  manière  liyzantine,  il  est  plus  nu  el] 
moins  tendu  que  les  christs  byzantins. 

La  Sunrjn  Casa  est  jjosée  tout  uniment 
sur  Ja  i^jussiôrc  d'un  grand   chemin,  sans, 
aucunes  fondations,  el  môme  sur  un  icrraiii| 
teilenient  inégal,  qu'un  des  côtés  presse  à  ' 
peino  le  sol,  et  qu'on  peut  introduire  (>ar 
dessous,  ?ï  i^eu  près  partout,  soit  la  main^ 
soit  un  l>Mon.  Ce  fait  a  été  constaté,  lorsque 
fut  consiruitc  ta  i»remièrc  maçonnerie  dont 
on  crut  devoir  environner  sakise,  pour  la 
s<jutenirî  ensuite,  quand  on  renq>lai;a  celle 
maçonnerie  par  les  marbres  maguilîques  qui 

exii^tc,  est  celle  qu'on  voit  sur  les  lucibillcs  gravées 
en  1588  par  onirc  du  Pape  Sixl4i  V,  el  roproiluitcs 
par  Murturelli ,  l.  II.  p.  570.  La  Sunctn  Cam  &y 
offre  avec  une  srule  poiie  latérale,  surmoïiléi-  db 
cinq  fcnèlres  au-tlvssus  «fun  îiiUcau,  une  |H)ric  an 
pigîiou,  surmonter  «fun  «îil-ilc-l)œiif,  cl  à  raiilre 
evlrémilé  un  clnclicr  lics-poiiUu ,  avec  contreforts 
rouïan  à  fangîe  de  Li  côiière  à  la»jucllc  s^appuic  le 
pîçnon  ipii  le  supporte» 

Il  y  a  loin  de  là  aui  rcprés^nl filions  faîlcs  dâflS 
le  siéckî  suivant  cl  à  fctai  aciuel.  Or  ritîstoire  ne 
lions  êdUie  pas  sutlbanuiienl  sur  ces  divers  change*  | 
ineiil!}* 


m 


Loa 


DES  MïIVACLES. 


Loa 


m 


IVnfermeat  maiolcnnnt,  et  qui  furent  ex6- 
fulés  sous  ic  pontificat  de  Ci6iiieiil  VII,  cl 
enfin  à  plusieurs  reprises,  ïorsqu  on  a  posé 
nu  réfiaré  lo  pavé  de  ce  lieu  si  saint  et  si 
îénéré. 

Examinons  mninlonint  les  (îiflTt^rcntes 
suppositions  qu'on  o  faites ouqu'on  pourrait 
iiire  encore  pour  ex|-li«pier  la  présence  à 
i/)retto  (JelaSrtne^i  Cai»a,(*ijscu'vonsd*fibonI, 
»uivant  la  remorque  nu»  prikèile.  Qu'elle 
svuiblc  avoir  été  posée  tout  d*un  bloc  ^lu 
lien  qu'elle  occupe. 

U  est  certain  que  les  piî^lerinsont  souvent 
raf)(»orté  de  la  Icrre  sainte  les  inesiires 
ciartcs  du  Sainl-Sépiilrre,  aiin  d  en  faire 
construire  <le  tout  senil^laîdes  à  leur  rcloiir. 
Il  çn  a  heau«-ouiï  existé,  il  en  existe  enrore, 
et  on  les  nomme  des  Sainl^-Sépulrres  ou 
m6me  des  Saints-Sé[mlcres-dc-Jéiusaïeoi, 
Ne  poun ait-il  être  arrivé  la  même  cho^e 
l^our  la  maison  de  Nazareth  ?  Celles  de  Ter- 
i^ii  ci  lîu  Lurclte  ne  seraient  ainsi  que  des 
«ijiiês  el  non  la  véritable  maison  de  la 
«tnle  Vierge,  et  elles  auraient  commencé  à 
acqiiénr  de  la  célébrité  après  la  cessalioji 
dis  pèlerinages  en  Orient  ? 

Peut-i^tre»  mais  une  suiiposilion  n'est  pas 
une  démonstration,  et  celle-ci  est  combattue 
»u  uKuns  par  deux  raisons  d'une  certaine 
uh  "  ibord  les  tiaditions  bien  constan- 

tes liants  de  Tersalz  sur  Forigine  de 

laSania  Casa  qui  se  trouve  niaintenaot  jmr- 
mi  eux,  et  leurs  pèlerinages  à  cello  de  Lo- 
rettc,  qu'ils  considèrent  comme  la  véritable  ; 
easuite  \(*  silence  même  de  rbistoire  sur 
une  ieV  le,  tandis  que  Tbistoire  dos 

Saints- r   ^        l's  est  si  bien  eonnue. 

En  outre,  il  faudrait  dire  qu'on  ne  s'est 
ras  contenté  de  prendre  les  mesures  de  la 
SaditU^-Maison  de  Nazaretfi ,  mais  qu'on  a 
apporté  du  même  lieu  les  matériaux  pour 
la  construire,  car  les  pierres  dont  elle  est 
Mlle  n'ont  leurs  pareilles  qu'à  Nazareth.  Ces 
pierres  d'un  gris  ronge  et  veiné  sont  leîlo- 
ment  semblables  à  la  hi  iquc,  que  l»eauconp 
de  personnes  les  ont  |>rises  |j0ur  de  îa  terre 
ooile;  raai-s  ce  n'en  est  jjas.  Nous  devons 
nentiOTinftr  toutefois  les  paroles  suivaides 
im  célèbre  Saussure,  dans  son  Mémoire  sur 
htonêtiluttùft  phfjfiiffite  de  iltutie  :  «  D'An- 
o6o€  h  Rimini,  la  grande'  route  qui  cùloie  la 
pta£C  Je  la  mer  ne  présenle  que  fin  sable  et 
quelques  collines  de  jrierre  sablonneuses , 
tendre,  jaune  et  Irès-send-dable  h  celle  de 
la  Sainte-Maison.  La  construction  intérieure 
do  liel  arc  de  triomphe  élevé  h  Fano,  en 
rhonneur d'Auguste,  est  de  celte  même  [Hcr- 
rc.  »  L'objection  qui  résulte  de  ce  passage 
est  forte,  on  ne  saurait  se  le  dissimuler,  car 
U  distance  de  Loretle  h  Anc6nc  n  élant  que 
de  deux  ou  trois  lieues,  la  conslructinn  do 
la  Sania  Casa  avec  ries  fderres  du  ])ays  mô- 
iiie,  ne  présente  plus  rien  de  miraculeux. 
I*.  dillau  répond  que  le  docte  Saussure 
V  fif»  pierres  (rês-sembiahtcs^  m  fît  s  non 
^n'  "tt  parciUe.^,  et  cite  f plusieurs  té- 

tno  -  -  altestanl  qu'il  n'en  existe  point 
dt parcUlei  dans  la  contrée.  Chacun  appré- 


ciera la  force  de  lobjection  et  la  valeur  de 
la  réfïonse. 

Ne  pourrait-on  pas  su[>poser  que  les  dé- 
bris de  la  Saintc-lilaison  de  Nazareth,  après 
sa  destruction  par  les  Turcs,  ont  été  Irans- 
jïortés  par  des  pèlerins,  peut-être  par  !e^ 
chevaliers  de  Saiol-Jean  de  Jérusalem  eux- 
mêmes,  chargés  de  la  garde  des  saints  lieux» 
et  dont  )e  uiini^lère  en  Palestine  devenait 
désormais  aussi  inqmissant  qu'inutile;  et 
qu'une  nouvelle  maison  en  a  été  recons- 
truite en  Italie,  au  lieu  où  nous  la  voyons  ? 

Ce  n'est  encore  qu*une  supimsiliori,  uen 
dans  rhistoirc  ne  la  justifie,  et  on  ne  peut 
pas  afTirmor  comme  vraie  une  ju-oposition, 
far  cela  seul  qu'elle  serait  vraisemblable. 
En  outre,  il  faudrait  supprimer  d'un  trait  de 
plume  tout  ce  qu'on  raconte  du  séjour  de 
la  Sainte-Maison  à  Itécanali*  dans  le  Lois 
des  Lauriers,  et  à  Tersalz,  c'est-à-dire  un 
grand  nombre  de  souvenirs  et  même  des 
monuments. 

Sans  doute  c'était  le  temps  ou  Ion  volait 
les  reliques  les  jilus  insignes,  où  les  pro- 
vinces même  s'émeuvaienlou  se  faisaient  la 
guerre  nour  une  relique;  mais  en  supposant 
que  celle-ci  eût  été  ravie  de  main  d 'nom me 
h  la  Palestine,  il  devient  difficile,  pour  no 
pas  dire  imtmssible,  de  supposer  aussi 
qu'elle  a  été  ravie  de  la  même  manière  à 
Tersatz  et  h  Récanati.  On  ne  vole  pas  une 
maison,  on  ne  l'emporte  pas  d'un  seul  bloc, 
on  ne  la  démolit  pas  et  on  ne  la  reconstruit 
l>as  dans  lesnace  d*une  nuit» 

Et  quant  à  Venlèvemcnt  par  les  anges,  on 
en  trouve  de  fréquents  exemples  dans  les 
légendes  de  ce  temps  ;  il  en  est  mên  e  qui 
sont  appuyés  sur  des  monuments  authenti- 
ques. 

Ainsi  YlJistoîre  ecclésiastique  du  diocèse 
âe  Rouen  nous  rajiporle  qu'en  l'an  1386,  nu 
seigneur  de  Bacquevilfe,  tombé  entre  les 
mains  des  Turcs  en  l*alestine,  et  prêt  h  êtro 
mené  au  sum^lice,  fut  transporté  stiidtenient 
à  Bacqucvillc,  après  s 'être  recommandé  h 
Dieu  et  h  saint  Julien,  On  y  mojdre  la  cba- 
pelle  qu'il  lit  bâtir  sous"  Tin  vocation  do 
saint  Julien,  en  souvenir  d*une  si  merveil- 
leuse délivrance. 

Les  annales  de  Tordre  de  Saint-Jean  do 
Jérusalem  (Voy.  fiistoria  ord.  mil,  S.  Joan- 
nis  Jeroso!,,  lib.  i.)  rapjiorlent  qiu%  vers  lo 
nvême  terajis,  les  srign(*urs  d'hppé  et  de 
Marchais,  ainsi  qu'un  autre  ile  leurs  fièrtis, 
furent  en  jkireilfe  circonstance  transportés 
subitement  de  la  terre  5ainte  dans  le  Laou- 
nais,  et  défiosés  au  lieu  où  ils  lirenl  édifier, 
en  reconnaissance  et  en  souvenir  deccniira- 
cle,  la  belle  église  de  Notre-Dame  de  Liesse, 

Vnisiuire  cccIt'siasiîqHe  de  Normandie  ra* 
conlcun  événement  non  moins  merveilleux, 
accompli  au  \*  siècîe.  C'était  en  9|2  :  on 
avait  lïAti  à  Fécamf>,  par  ordre  du  duc  Guil- 
laumc  l",  une  église  en  riionncur  de  la 
sainte  Trinité;  or  les  chariiciilters  étaient  si 
malailroits  ou  si  nutlbeureux,  qu'ils  ne  pou- 
vaient, par  aucun  moyen,  arriver  à  cons- 
truire une  charpente  convenahle  pour  la 
toiture.  Dans  cet  intervalle,  les  anges  ap- 


-ttl 


LOR 


DICTION.NAIJIE 


LOR 


portèrent  et  dtjposf'reiil  sur  le-s  murs  ck»  Té- 
difice  !a  loiiureducouvciit  <lo  Sainl-Marcuu, 

3ui  s'édilkii  en  mémo  tem(»s  dans  les  îles 
eccrinin,  en  Cotenlin.  Le  1*.  Artlmr  Du- 
inoustier  raconte  la  chose  (niîéremnienl,  il 
osl  vrai,  dans  son  Neuslria  pin.  Selon  Itii,  ce 
scrnit  la  mer  (|ui  atiroit  af^portu  relie  boise- 
riep  et  qui  Itiurait  rejetée  en  deux  lictix  dif- 
férents du  rivage;  elle  éiail  de  mesure,  et 
on  s'en  servit. 

Mais  aucun  de  ces  faits  merveilleux  n'é- 
gale en  rélélirilé  celui  des  qtiiilre  hnron-» 
d'Orléans.  (7élaicnl  quatre  frèrt^s  de  la  no- 
1)1  e  maison  de  Saint-Aigoau,  nommés  de  la 
Forte,  de  Clieray,  de  Beanvillîers  et  de  Sul- 
ly. Ils  étaient  lombes  crflre  les  mains  des 
infidèles,  et  allaient  élre  mis  h  mort,  lors- 
qu'ils lirenl  vœu  de  donnerai  l'église  Sainte- 
Croix  d'Orléans  chacun  un  cheval  de  cire 
avec  le  cavalier  de  grandeur  naturelle*  Le 
soir  ils  s'cndormireol  au  fond  tl'une  prison 
en  Palestine,  les  fers  aux  jueds  et  aux  mains  j 
Je  lendemain  ils  so  réveillèrent  libres  dans 
Téglise  môme  de  Sainte-Croix  d*Orléans.  On 
Ht  à  ce  sujet  les  vers  suivants  dans  les  anna- 
les Je  ladite  église: 

Les  boirons  fraiiçois  irès-iiircsliens 
Furenl  en  hi  pnyeimo  ville 
Meite£  pnr  plus  (le  i]iiatre  mille 
Tiiitl  iidlilt'iLS  t[ue  pajctis, 
Coniinr»  ti's  bons  barons  de  France 
Smû  Jevaul  le  juge  des  U*ix 
Tiiyenncs,  et  ii'oiil  espérance 
De  sâhu  fpie  h  vraie  croii, 

Les  barons  furent  abbaltis 
l>e  s("micil  ilii  soir  graudenienl 
Que  le  grand  roy  du  liruiittiiciit 
Y  vouïul  moiistier  ses  vertus. 

Tqus  quatre  liez  de  liens 
Eu  prisou  un  soir  n  posrrenl 
,  El  le  leiulciuaiu  s**  Irounèienl 

Dans  S,  Croix  d^Orléans, 

Ils  s'acquittèrent  exactement  de  leur  vœu. 
Mais  pour  ne  p«s  perdre  le  souvenir  de  la 
nnracuïcuse  délivrance,  la  famille  tle  Saint- 
Aiguan  continua  de  payer  annuellement  à 
l'église  Sainte-Croix  une  larme  do  cire  de 
deux  cent  trente  livres  et  demie  pesant,  aux 
premières  vêpres  de  la  fête  de  rinveuliou 
rie  la  Vraie-Croix,  et  cette  redevance  a  con- 
tinué de  se  jiaycr»  soit  eu  une  masse  de  cire, 
soit  en  un  cierge  colossal,  jusqu'en  1792. 

L'événement  dut  s^accomidir  vers  Tan  i201 
ou  1202. 

Si  les  anges  n'accomplissent  plus  de  ces 
sortes  do  merveilles  de  nos  jours,  est-ce 
parce  qu'ils  n  en  ont  jamais  accompli,  à  part 
celles  que  nous  raconte  la  sainte  Ecriture, 
ou  bien  |)arce  que  nous  ne  sommes  jdus  di- 
gnes d*en  voir?  Quoi  qn'iJ  en  soit,  i)  n  y  a 
rien  là  oui  alTirme  ou  qui  inSrme  le  trans- 
port de  la  Sainte-Maison  de  Lorctte. 

On  lit  dans  VHistoire  du  cabinet  des  mé- 
daiiles  de  (a  Bibliothèque  royale,  par  Marc  in 
du  Mersan,  sous  Tannée  1798:  «<  lîonafiaite 
avait  reçu  du  Directoire,  en  avril  1796,  l'or- 
dre de  s'emjiarer  du  riche  trésor  de  la  Casa 
Sanaa,  qu'on  évaluait  à  200  millions.  II  s'a- 


gissait de  faire  marcher  secrètement  du 
mille  liommes,  de  passer  l'Apennin,  au 
risque  de  sacrifier  une  i*ariic  de  l'armée, 
(>our  faire  ce  qu'on  ap[>efail  une  opération 
Itnaucière.  lîonafiarte  n  exécnla  point  les  or- 
tires  du  Directoire;  niais  dix  mois  après,  lors- 
qne  la  (jossession  de  la  [ïéninsule  fut  assurée 
jiar  la  [»rise  de  Mantone,  le  général  Victor 
occupa  Loretta.  Le  Vatican  avait  fait  enlever 
les  trésors  de  la  Ca.<fa  5anc^fl  ;  cependant  la 
madone  y  était  restée. 

tt  Bonaparte  trouva  piquant  d'envoyer  la 
grossière  i^lalue  de  hois,  sïraple  trofdiée  dont 
Favidilé  fiscale  du  Diiecîoire  dut  être  peu 
satisfaite,  !^  madone  de  LoreMe  fntdéf^oséoâ 
au  cabinet  des  médailles  le  15  frimaire." 
an  VU,  5  déeemhre  1798,  et  j  resta  jusqu'au 
mois  de  novemhre  180V,  que  le  !*aj)e,  étant 
venu  à  Paris  pour  le  sacre  de  Najïoléon,  ré- 
clama la  sainle  image,  qui  Ini  mt  rendue. 
Le  bruit  courut  qu'elle  s*en  était  retournée 
d  elle-même  h  Loiette*  ^ 

Voici  les  seules  pièces  officielles  qui  res- 
tent du  séjour  de  la  sainle  statue  à  la  Biblio- 
thèque. On  ne  sera  pas  surpris  du  langage 
impie  et  grossier  cians  lequel  elles  sont 
conçues;  c était  celui  de  Tépoque. 

PREMlÈnC   PlèCE. 

nÉPUBLlQUE  FILVNÇAJSE. 

Liberté,  Egalifi. 

t}'  lUVISION  —   ÛtREAe  DES  IVEAUX-ARTS- 

En  note  i  La  Madone  a  été  envovée  au  cabi- 
net le  15  frimaire  an  VIL  M 

Paris,  If»  10  frimaire  an  VU  ifc  la  ïlcpubliquc  française 
ooc  01  iridi visible. 

le  Mlinistre  de  rinlérieur  aux  conservateun 
de  la  Bibliothèque  nationale,  rue  de  h 
Loi. 

Citoyens,  ■ 

le  vous  préviens  que  j'ai  chargé  les  mem-  " 
bres  du  conseil  de  conservation  de  vous  re- 
meltre  la  madone  de  Lorette  j^our  être  réu- 
nie aux  monuments  bizarres  delà  supersti- 
tion, et  servir  h  compléter  Thistoire  des 
inqtoslures  religieuses. 

Salut  et  fraternité. 

Signé  François  de  Nelciiateac, 


SECONDE    rièCE. 

RÉPIBLIQI  E  FRANÇAISE. 

Liberté.  Efjatiié. 

Paris  le  15  frimaire  an  VU  de  la  République  française 
DUC  cl  iodivi^ible. 

Les  conservateurs  de  la  Bibliothèque  na- 
tionale au  département  des  médailles  et  anti- 
ques ont  rei^'U  des  citoyens  Naigcon  et  Bréa, 
membres  du  Conseille  conservation  des 
objets  de  sciences  et  arts,  d*a|»rès  Tordre  du 
Ministre  de  riotérieur,  la^iladone  d©  Lorette. 


m 


LOR 


DES  MinVCLES. 


LOT 


fU 


fUTcnee  AU  gouvernement  par  le  général 
B'inaf^arle^  et  déposée  Maison  «lu  ministre 
lie  i'Inléneur. 

Ce  célèbre  inomimenl  dp  rignorance  et  de 
Il  plus  absurde  su|ierslilion  re|irésêiite  la 
Vierge,  couronnée,  dehoul,  tenant  sur  son 
bras  gauche  son  fils,  La  télé  de  Tun  et  de 
l'autre  est  peinte  en  noir.  Il  est  en  bois, 
couTcrl  d'une  toile  collée  -^ur  tout  le  f^rou()e, 
et  |»eitite  de  diterses  couleurs  el  dorée,  ba 
liauteur  est  d*un  |*eu  |»lus  d'un  rnétre. 

Signé  ;  BARTuiLEMY,  eonscrviiteur. 

Le  signataire  de  cette  étrange  lettre  est 
rabbé  Bartbélemy  de  Coiir<;ay,  ne\'ea,  lî  fut 
fn|ff»é  d'flpoi»léiie  dans  ie  t.abinet  des  mé- 
dailles, leS^bruniaireanVIU, 30  octobre  1791), 
ii  piourut  le  lendemain. 

On  lit  encore  au  sujet  de  la  même  madone 
«laas  les  Voyages  en  Ilalie  de  Valerv  : 

«  La  statue  de  la  madojie,  riidéjjendani- 
ment  de  ses  joyages  uiir/icuïeux»  fut  emme- 
née prisonnière  a  Paris  en  f797;  elle  fut 

*ic  au  cabinet  des  médailles  de  notre 
ïde  bibliuUïétjue,  au-desdus  d'une  mo- 
Bîe;  et  cependant,  au  seïn  même  de  ce 
^actuaire  savant  et  i)rofane,  on  remarqua 
rliis  d*une  fois  que  de  pauvres  femmes  lui 
faisaient  toucher  à  la  tlérubée  du  linge  et 
îles  Téfements.  Bonaparte  la  rendit  au  Pape 
ca  1801;  mais  le  commissaire  i)ontiriral,  par 
»me  étrange  exception,  ne  voulut  point 
qu  elle  fût  jjortée  sur  un  proeès-verbal,  afin 
Ue  ne  poînl  paraître  déroger  h  la  manière 
aérienne  et  mystique  de  voyager  dont  celte 
slaïuc  a^iut  Thabiiude.  » 

{y ou.  Valéry,  Voyages  en  Italie;  Bruxelles, 
1835,  lir,  ïi,  cb.  12, J 

il  ne  reste  en  etfet  a  la  Bifdioihèrfue  royale 
aucune  trace  de  la  restitution.  Ceux  des  con- 
serraleurs  de  l'époque  qui  survivent,  se 
rappellent  la  surprise  qui  régna  parmi  eux 
le  lendemain,  Iorsqu*ils  vinrent  h  se  com- 
muniquer la  nouvelle;  car  aucun  objet 
D*entre  ou  ne  sort  sans  qu  il  en  soil  dressé 
lirocès-verbal.  Mais  ils  eomprirenl,  au  silence 
il*un  de  leurs  collègues,  qu*il  avait  reru  des 
ordres  secrets.  Ils  se  communiquèrent  de 
mârue  avec  surprise,  quelques  jours  plus 
l^rd,  Tupinion  que  certaines  jiersonnes 
then  haîent  h  accréditer  parmi  le  pen[)le, 
<juc  la  mainte  statue  s'en  était  rclournée 
seule, 

A  Dieu  ne  plaise  qu«*  nous  rendions  le 
commissaire  î-ontifical  res|)onsablc  de  ces 
bruits  ridicules,  ou  de  la  raison  non  moins 
ridicule  el  un  tant  soit  peu  impie  alléguée 
par  Valéry. 
Nous  avons  fait  tous  nos  efforts  pour  éle- 

flU)  Sntireéf^uerepm  tergnm  :  On  pou  mil  ir:i- 

4iir         '    liint.  ne  vous  arrctei  pas  en  route  ^  <*u 

urnez  point  sur  ro*  pas. 

(iior  àmd  Dvmhmt....  'sutphur  ei  hjmm  a  Bo- 

0.  Celle  ex|*rossion  a  Domino  est  une  formt  su- 

Mise. 

116)  Oixitque  ad  ctnii  t  EtTectiani  in  hoc  'sii- 

lîî  unn'^  luMi ,  m  non  subvi?rt;*ni  inUm  pru  (pta 

Il  L*l  siaïviire  ilii  :  ipii;i  non  |Kil(îri> 

['S'^i^^M  ilouec  ingrcUïîuis  ill^ic.  Idtiicu  vi?- 


ver  h  la  liauteur  d'un  dogme  liistortque  les 
traditions  relatives  a  la  î^ainle-MaisDn  do 
Lorette;  si  nous  n*avons  pas  réussi  au  gré 
de  nos  désirs,  du  moins  nous  avons  apporté 
de  nouveaux  éléments  dans  la  discussion. 
Kncore  quelques  elforts,  cl  [icut-être  un  suc- 
cesseur, plus  heureux  que  nous,  déterrant 
des  monuments  contemporains,  fourra-l-il 
dire  aux  critiques  et  aux  incroyants  :  EnÛD 
voici  les  preuves  î 

LOTH.  (La  femme  de  Lotb  changée  en  une- 
statue  de  sel]  —  La  sainte  Ecriture  raconte? 
ainsi  ce  miraculeux  événement,  auxix'cha- 
1  titre  de  la  Genèse  : 

a  Lt!s  anges  emmt7iêrent  Loth  hors  de  la 
ville,  et  lui  direni  :  Sauvcz-tyous^  ne  regardes 
pas  drrrivre  vous  (1J'^),  et  ne  vous  arrêtez 
dans  aucune  rifle  des  environs  ;  gravissez  la 
montagne,  autrement  vous  péririez  tivec  tout 

le  pays Ati  lever  du  soleil^  Loth  entrait 

dans  Scgor  (où  les  anges  lui  avaient  permis 
de  s\irr6ter).  Or  le  Seignrur  fit  pleuvoir  du 
ciel  sur  Sodome  et  Goniorrhc  un  grand  feu  de 
soufre  (1 15)  ;  et  il  détruisit  ces  villes,  avec 
les  contrées  d'alentour,  ainsi  que  tous  hs 
habitants  des  villes  et  lu  verdure  des  champs  ; 
mais  ht  femme  (de  Lotïi)  ayant  regardé  en 
urrièrf,  elle  fut  changée  en  une  statue  de 
se/ (116). 

Un  ennemi  des  miracles  travestit  ainsi  ce 
passage. 

«r  Dans  une  vallée  dont  le  sol  est  si  pro- 
fondément imprégné  de  seî,que;ratmospnére 
même  en  est  cliargée,  le  hasard  a  ébanchét 
snr  un  bloc  do  pierre  ou  de  sel,  la  figure 
d'une  femme  debout  et  détournant  la  télé; 
près  do  Ih^  dit-on,  i>érit  jadis  réponse  d*un 
patriarche  célèbre,  victime,  dans  sa  fuite, 
d'un  retard  peut-être  involontaire  :  le  bloc 
salin  devient  une  statut  de  sel,  en  laquelle 
celte  femme  a  été  transformée,  pour  avoir 
retourné  la  tête  malgré  les  ordres  de  son 
guide  ;  et  la  crédulité  ado|4e  avidement  un 
jtrodige  qui  réunit  l'avantage  do  se  lier  & 
r histoire  locale,  el  celui  dVifîrir  un  apologue 
dirigé  contre  la  curiosité  (117),  » 

L'auteur  de  ces  belles  conjectures,  étran- 
gères au  récit  de  rinstorien  sacré  et  peu  con- 
formes h  la  réalité,  cite  pour  garant  ^'olney^ 
dans  ses  voyages  en  Syrie,  et  il  a  raison; 
une  telle  autorité  peut  se  placer  à  côté  de  la 
sienne;  jvnis  il  ajoute  en  note  :  «  Un  obser- 
vateur plus  récent  a  vu,  sur  les  bords  du  lac 
Asphaltite,  de  véritables  blocs  de  sel,  dont 
l'un  a  bien  pu  devenir  l'origine  du  récit  mer- 
veilleux. »  {iiutletin  de  la  Société  de  géogra^ 
p/uejuiilet  1838.)  Pauvres  ou  méprisables  au- 
teurs,;qui  ne  savent  fias  ou  feignent  d'ignorer 
que  le  sel  dos  environs  du  lac  Asphaltite  esl 

caluin  est  nomen  urbis  illiiis  Scgor.  Sol  egressns 
esl  super  lerram,  et  Lot  Ingrcssns  esl  Segor.  fgitur 
IKuniniis  pluit  super  Sodouiam  et  (lomorrliain  6ul- 
phur  el  iguein  u  f>oiiumï  ilc  cœlo  ;  El  sul>vcrlit  civi- 
1:éIcs  îsas  el  onincni  ciren  rrgioiicm»  univcrsos  h^- 
liilalores  urbiiim,  cl  eu  ut  la  lerrit*  virciiiia.  Respi- 
cierisnuc  meir  cjus  p«&l  se  versa  cal  in  slaïuam  &a* 
lis.  (unes,  xix»  51-2(5.) 
{ Il 7^ Euseh.  Salvkbte, TraiU d$s $ci€ncêi cecuU^. 


us 


uxc 


DÎCTrONNAmE 


MAC 


t:6 


du  salp^trc^  qui  monte  snns  cesse  à  la  sur- 
ftlcedusol,dansun  rayon  île  [ïlusieurslieuLîS 
h  Tcntour,  on  roriiic  d'cfllorescenecs,  saisil 
et  iiénètre  loul  ce  qu'il  alleitil,  les  j>ioiTes, 
le  bois,  les  cadavres;  [mis,  au  bout  d'un 
certain  lein[)s,  se  i-ésotiL  eu  juju^sière  que  le 
iront  disjicrse.  (Jucllu  fobe»  (lar  conséf|uciil, 
de  chercbcr  oiicyre  apri's  quatre  mille  ans 
(les  formes  et  un  bloc  iîalffô^rij  qui  n'unt 
pcnt-ôtre  pas  subsisté  une  année;  et  quelle 
pitié  de  vouloir  ôtre  savant  Lonti  e  la  science 
inôine!  La  crédulité  qui  adopte  la  narraiion 
si  raisonnable  de  Moïse,  est-elle  donr  jdus 
puérile  auc  celle  qui  adopte  des  conjectures 
impossibles,  oii  ta  ca*ise  est  mise  à  la  place 
de  reffct? 

Suivant  le  récil  de  rinslorien  sacré,  une 
famille  fuit  pré^'inilamnienl  devant  un  em- 
brasement, une  des  jiersonnes  cpii  la  cnm- 
posent  se  retourne  î»our  regarder  en  arrière, 
ce  qui  ne  peut  se  faire  sans  s  arrêter;  elle 
périt  vU'lime  de  celte  curiosité,  soit  étouffée 
par  la  flamme,  soit  punie  par  le  Ciel;  son 
cadavre,  qu'il  est  iiupossilïîc  d^cnlever,  de- 
meure  sur  le  lieu,  et  nienlùl,  comme  tout  ce 
qui  tombe  dans  celte  plaine  maudite,  il  est 
pétiétré  par  le  salpêtre,  de  telle  sorte  que  ce 
14'csl  plus  un  cadavre,  mais  un  bloc,  une 
statue  de  seb  L'auteur  n'ajoule  pas  qu'il 
dût  rester  élernellcmeîU  en  cet  étal,  ni  mémo 
qu'\\  y  soit  resté  longtemps. 

Si  on  compare  la  narraliou  de  Moïse  avec 
une  allusion  oui  y  est  faite  au  chapitre  dix- 
septième  de  rEvaijgîle  selon  saint  Luc,  il 
semble  que  la  femme  do  palriarcbe  dut  re- 
tourner  sur  ses  pas,  dans  le  dessein  de  rentrer 
dans  la  ville  :  Jésus-Cbri^t  dit»  en  narlaot  de 
la  destriiclion  prochaine  de  Jérosaleni  :  Que 
celui  qui  sera  sur  le  toit  ne  songe  pas  à  en- 
lever les  meubles  de  m  maison^  ni  celui  qui 


se  troutera  dans  les  champs,  h  revenir.  Sou- 
venez-vous  de  la  femme  de  Loth  (118). 

Est-il  bosoiiurajonlcr  qu'il  ne  faut  attacher 
aucune  valeur  au\  indications  de  Hiistorien 
Josèfïbc,  de  beaucuu[>  do  commentateurs  et 
de  rabbins,  du  savant  Bt>cliart  et  de  saint 
Irénée  lui-môme,  lorsqu'ils  prétendent  cjuo 
cette  statue  de  sr.l  subsiste  toujours,  et  qu  Oû 
la  voit  enlre  les  bords  du  lac  AsplialtLle  ul 
le  villa;-;e  d'Kngaddi  ;  pas  plus  ou  auï  ëflSr- 
malions  de  Tertullien,  ou  de  i  auteur  du 
I  oëme  sur  la  destruction  de  Sodome,  lors- 
([u'il  assure  nue  la  statue  conserve  tous  les 
attributs  tie  la  femme  vivante  et  tous  les 
eûets  d'une  organisation  animée. 

Ce  serait  un  grand  et  perpétuel  miracle, 
que  ni  la  pluie  ni  le  soleil  n'eussent  pu 
dissoudre  une  si  petite  Quantité  de  st.d.  ou 
qu'une  >tatue  morte  présentât  les  phéno-J 
mènes  de  la  vie.  ■ 

L'auteur  du  livre  de  la  Sagesse  serablô 
dire,  il  est  vjai,  dans  le  cîia|»itîe  diiième, 
que  cette  statue  subsistait  toujours  :  Quibus 
in  testimonium  neqHiliœ  fumitjabunda  constai ^ 
déserta  terra  ^  et  tnerrto  (empure  fructuê* 
hubentes  arbores^  et  incredibilis  animœ  me- 
maria  stans  (iymentum  salis  ;  mais  il  esi 
facile  do  reconnaître  dans  celte  tournure  del 
phrase  une  figure  de  langage,  une  expres- 
sion (ioétique;  d'autant  plus  qu'on  y  voit  lo 
pays  encore  fumant  de  Fincendie  qui  la 
dévora  deux  mille  ans  auparavant.  J 

11  n  y  a  pbis  ni  Oammes  ni  fumées»  Diaî^| 
un  désert  aride,  nlfreux,  bjûlé  d'un  soleil^ 
ardent,  une  terre  maudite,  que  n'habitent 
point  les  ôtrcs  animée,  et  que  les  Araf»es  ou 
les  lions  traversent  seuls  que^uefois,  au 
tlétriment  des  curieux  ou  des  pèlerins  que 
la  piété  y  attire,  {Voy.  Tait.  SodosieJ 


M 


MACHABÉES.  (Prophéties  qui  les  cou- 
nernent.)  Les  grandes  luttes  des  Macbabées 
devant  tormer  un  des  plus  mai^nifuiues  la- 
bleaux  de  Ihûtoire  de  la  nation  juive,  il 
serait  im|»ossible  que  les  ()r0f>héles  ne  l'eus- 
sent pas  ajier^^u  lians  le  lointain  des  ciges; 
aussi  la  plupart  n'ont-ils  pas  manqué  d'en 
reproduire  les  traits  priucijjaux. 

Judas  Machabéc  est  un  des  plus  beaux 
Ijpesdu  Messie.  C'est  lui  que  le  prophète 
Isaïe  aperçoit,  lorsqu^il  s'écrie  avec  entliou* 
siasme  :  Quel  esi  celui-ci  qui  vient  de  iïdumée, 
çui  vient  de  Boxraavec  ds$  vêtements  maculés? 
Qu'il  est  éclatant  le  baudrier  suspeiidu  ù  son 
épaule^  que  sa  démarche  annonce  de  force  et 
de  puissance!  —  Je  suis  celui  qui  rend  la 
justice,  et  le  victorieux  champion  du  saluL 
—  Pourquoi  donc  vos  habits  sont-ils  rouffis 

(118)  ïn  ilh  hora,  ([iti  rncrît  in  icflo,  et  v.is.i  cjiis 
în  (Jonio,  ne  dcsccndiit  toïïcrc  illa;  et  qiu  in  iv^vn 
siiuHIkT  ami  reilctU  relro.  Meiiiorcs  csloic  uigris 
tolh.  (r.tic.  XVll,  5L) 

(110)  Anmii  rcfleutpfhfiiê  meœ  HHit ;  ttitû  t%^ft:s' 


et  vos  vêtements  semblables  à  ceux  des  rm- 
dangeurs  qui  ont  foulé  te  raisin  dam  le  près 
soir?  —  Le  pressoir!  fai  pressuré  seul  ^  ei  rfr 
t^iUfes  les  nations  pa,<  un  homme  nest  venu  à\ 
mon  aide.  Cest  moi  qui  les  ai  pressurés  dam^ 
ma  fureur,  dons  ma  colère;  je  les  ai  écraséi 
sous  mes  pieds^  leur  sang  a  rejailli  sur  me 
habits,  et  j'ai  souillé  tous  mes  vêlements,  te 
jour  de  la  vengeance  inondait  mon  âme  de  ses 
feux;  Vannée  de  ma  rédemption  était  ar-  . 
rivée  (119).  J\ii  regardé  antoar  de  moi,  sans  M 
apercevoir  nn  seul  aide  ij\u  cherché,  et  p^r-V 
sonne  nest  venu  me  secourir,  lïfais  mon  bras  ' 
a  été  mon  sauteur,  et  mon  indignation  s* est 
faite  mon  auxltiatrice.  Dans  ma  fureur,  j'ai 
foulé  les  peapttj  aux  pieds,  je  me  suis  enivré  1 
dlndignation  contre  tux^  et  jai  traîné  leur^ 
bravoure  dans  la  poussière  (120).  m 

sion  csl  rfjHivoque  :  elle  vciU  tlîrc  également  Pan- 
ncc  où  je  rachète,  et  r.iniicc  on  je  suh  racheté,  \ 
premii'r  sens  n^  us  parait  être  le  vérilaîilL». 

(!^0)  Qiiis  est  iste,  qui  veiiit  itc   Ldom,  tîncits 
vc^litius  (le  Gosru?  istc  lormusus  iii  t»U>la  su^,  gra- 


117 


MAC 


DKS  MmACLKS. 


Quel  vsi  doîïc  le  j)crsonn.igc  tvfiiquc  rc- 
t'nk^eulé  dans  le  lâbîeau?  La  'leitrc  dit, 
Jtt4ÏA4,Machabéo;J*cstirit  réi^ond,  lo  Sauveur 
ikh  hotnmcSt  ainsi  que  nous  l'avons  exposé 
liJIcurs.  (y^y,  Tart,  IsaÏe,  t.  1",  col.  982  et 
983.)  C'est  Judas  qui  est  le  vainqueur  tl'Edoiii 
cl  -  T'  I  ;  c*esi  Judas  qui  a  Iraîné  daus  la 
(lOi  !3  gloire  des  nations  de  l'Iduméc» 

(|Ui  U-^   a  soumises  au  pressoir,  et  qui  a 
iaondé  ses  vêtements  de  leur  sang.  Mais  il 

4"ôi  Jt  qu'A  Jésus  d'avoir  sdMï?e'seul  el 

1^  'urs  dtprrsontiû  toutes  les  nations 

Je  Tutu  fers;  lui  [«arcillemeril  a  teiril  tie  sinv^ 
i%$  vêleineius,  mais  de  son  pioi^re  sang;  lut 

Esi  a  sauvé  par  la  seule  puissance  de  son 
ç;maîs  lui  seul  peut  dire  en  touic  véritu, 
jpçuis  la  parole  de  justice;  EfjotitHivtiuorjus- 
iitium.  Lui  seul  peut  Être  appelé  FAnge  sau- 
teur de  la  face  de  Dieu,  l'onnue  ïe  prophète 
fa  r^^'.-î'/r  quelques  lignes  plus  loin. 

1  liment,  lo  niOme  proj*liète  avait 

lit',  lé  les  guerres  immortelles  dont 

IL  donna  le  signal,  et  le  glorieux 

tnuuji'iiu  lie  ses  fils,  A  quel  autre  évéjïenieiit 
|H)urraieiit  en  elTet  convenir  les  f>arolessui- 

Ktes,  placées  innnéiîi  aie  meut  ajirùs  fan- 
ice  de  la  rhuie  de  Brdnlonc  et  de  sa  ruine? 
ts  /les  détenu  rappui  dupaiwre^  te  secours 
fhtdigeni  dans  sa  tribulaîion:  ie  refuge 
? 


Iff  (a  tempête^  t*ombrage  contre  tes  ardeurs 

jfi^iirt  €t  te  soufflt  des  néros  renversera  les 

murailles  comme  un  tourbition.  Vous  cou- 
ckerrz  sîir  la  (erre  (a'tourbe  (Uranfjère  comme 
un* 

m 


vorante  pendant  la  chaleur,  et  sa 
ice  s'altanguira  sous  les  feux  d'un 
ml  (121). 

V  !  eui  ôtre,  après  la  destrucliou  de 

ïl  cette  vaillante  nue,  rette  tourbe 

étu-..^.. .  que  le  souffle  des  ht^ros  couelie 
mr  la  lerrc,  sinon  les  armées  de  la  Syrie 
bâchées  i»ar  le  ^lyive  des  Asniunéens, 
itame  les  épis  d  un  rhanqv  mûri  pour  la 
lIlOissooT  Ecoutez  encore,  le  reste  va  mieux 
^os  rapprendre;  vsv  c'est  à  Jérusalem» 
cc>l  dans  la  Jiidéeque  ces  merveilles  de  la 
Ipruiection  divine  s'a  cco  m  pi  iront.  Dieu  ^ion- 
ucra  un  grand  festin  aux  nations  sur  le  mont 
dcSion  cl  aux  aleïilours;  mais  ce  festin,  les 
Utiuti!»  ellcs-m<\nies  en  seront  les  viiUides 
frasscit  :  Le  Seigneur  des  armers  donnera  à 
t0UM  le  M  peuples,  sur  cette  monUifpte^  un  fes- 
tin des  iHandes  grasses ^  un  festin  des  vtnJun- 

^m%  in  imiUituilinc  rùiiilitdiins  srin.  Ego,  r[iii 
kxîiior  jiistiti;im  ,  et  |m>pugiialor  smii  a^l  s^ilviiu- 
dttiii.  Qtiare  er^if  ruluimi  v.sl  iiiilimicultini  hiihii, 
H  fci«itimorita  tu»  sieul  ralV.iulinui  iu  U*r(  iiï">ri  ï 
Torciibr  cakaTÎ  soins  »  cl  de  ttcnlibns  tiaii  cvl  vir 
mccuiii  :  ralcavi  cos  in  furnre  uiro,  et  ri>iin»lr;ivi 
Cti9  in  ira  ittea  :  rt  jsjktshs  csl  siiu^^nis  rHuiiH  syi- 
p^f  ^  •  »  •'  '"tla  nini ,  vi  iitiiiiin  iiiditiin-iila  iim';i  iii- 
<!'  ■■:>  enitii  iilliiuiiii  ia  vm^ih*   mvtK  îmiihk 

ff-  .-i--.  :.us  ni«^:i^  vrnit.  Cirnmisïvxi,  rt  inm  crit 
iaiiti:itor  :  ipia^sivi,  ri  nnri  Uni  ipii  :iajirv;»rct  :  et 
ftdIvaYtt  rnihi  biurfiiniii  lueiiiii,  ri  ii\ilî;^it:itio  iiica 
tpiwi  ituiiliûta  vsl  iioliî.  El  cihiciiUlivi  pi^pulos  lu 
fnrori*  mro,  cl  incbiia^i  eus  in  ludij^iwlionr  tiica»  et 
dtiiati  iii  tcrr:iiti  viiHilinn  côi'uiu  {ha^  tAiu,  l-C), 
flil)  Quia  fac  lus  es  i»niitud<i  |Knq}-ii,  f.i.liliitïo 
rgmo  in  tribtiiatiiHic  sua  :  sprs  :i  tml^fiir»  iiitdtra- 
culutu  ai>  jL'stii.    S|miliis  cuiui  rolMisIoniin  tpusi 


(jes:  mais  des  i  iandcs  grasses  jusqu  à  la  moelle^ 
des  vendanges  clurifiéf:s,  Jtbrisera^  sur  cette 
montagne^  l  assemblage  des  liens  qui  capti- 
vaient tous  les  peuples,  le  filet  au  il  avait 
étendu  sur  toutes  les  nntions  (122), 

Nous  ne  nions  pas,  encore  une  fois,  quo 
ces  pages  et  Ijcaucoup  d'autres  pareilles  ne 
s*api»liqucntau  Messie  comme  dernier  terme; 
mais  le  sens  littéral,  liislorique,  est  bien 
celui  que  nnus  indiquons.  Cest  la  crando 
image  du  Messie  qui  domine  on  ces  tableaux 
et  qui  occu[»e  la  [daco  ])rincipalcî  elle  se 
montre  h  tous  les  regards,  après  ce q^assago, 
comme  après  celui  que  nous  avons  cité  d  a- 
bord.  Et  qu'y  a-t-il  d^étonnant?  l'histoire 
réelle  de  la  nation  juive  était  une  6guro  des 
réalités  du  christianisme. 

iMais  ce  festin  réel  aussi,  ou  plutôt  cotto 
grande  iinmolatiou  d'une  nniltitudc  do  na- 
tions dans  ta  Judée  jiar  les  mains  des  géné- 
reux fils  de  Mathatinas,  nous  jioovons  d'au- 
tant inoiiis  la  méconnaître  daus  lo  langage 
de  Tau  leur  insï>iré,  qsxh  deux  siècles  de  là 
le  prophète  Kzéclûel,  reprenant  cette  môme 
idée,  l'exprimera  à  son  tour  eu  un  langage 
qui  n'aura  jdus  rien  do  myslérioux. 

Vous,  dit  celui-ci  en  parlant  de  Gog,  c'est- 
à-dire  d'Antiocbus  E|iipîiane  et  de  ses  ar- 
mées innombrables  détruites  dans  la  Judée» 
r(/îi,ç,  Fit  s  tle  tlionune^  dit  le  Seigneur,  con- 
voquez les  oiseaux,  tous  les  oiseaux  de  pruie^ 
toutes  les  bi'tes  des  champs  ;  accourez^  hdtez- 
vous^  venez  de  toutes  parts  â  la  victime  que 
f  immole  pour  vt^us,  à  la  grande  victime  im- 
molée sur  les  montagnes  d  Israël  :  mangez  des 
chairs  y  buvez  du  sang;  mangez  la  chair  des 
forts,  buvez  le  sang  des  princes  de  la  terre^ 
mes  béliers,  mes  agneaux^  mes  boucs^  mes 
taureaux^  mes  volatiles  et  mes  victimes  en- 
graissées. Mangez  des  graisses  à  satiété,  bu- 
vez jusqu  à  C ivresse  du  sang  de  la  victime  que 
/immole  pour  vous  ;  rassasiez-vous  à  ht  table 
que  je  vous  dresse,  de  la  chair  des  chevaux^ 
des  braves  cavaliers,  des  guerriers  de  toutrs 
armes,  dit  le  Seigneur  Dieu,  C'est  ainsi  que 
je  m  e  gto  ri  fie  ra  i  pa  r  m  i  l  e  s  n  allons,  et  tous  tes 
peuples  reconuiiitront^  au  poids  de  la  main 
qucféiendrai  sur  eux,  que  c'est  moi  qui  rends 
mes  jugements.  Et  lu  maison  d' Israël  me  re- 
vomiuttru  pour  h  Seigneur^  son  f)ieu,  depuis 
ce  jour,  et  ensuite  (123).  (Voy,  les  art.  liog» 
et  Iv/iicniEL,  t.  r%  col.  723  et  suiv.) 

lurljo  itnjK-lleiis  parielcm.  Sirut  xsim  îii  silî,  tu- 
iintlluio  atieimruui  liuiiiiliabis  :  el  f|uagi  cilorc  mh 
finie  ii>rrciil(%  |^ri»p:Iginclu  l'urljimi  niarecsccro 
hii'iesJ/.v/i.  \vv,  l^i.i 

{Ht)  hl  1;!*  irl  OumiiMis  excrcituîuu  ommlnis  pti- 
|tiiHs  in  iiHitiie  liiH^  euMvivium  fiiiii^iiiitm,  roiivlviinu 
virittetiib;  jùiii^tiiiiiu  itieiftiSInhitiui),  \imleurLe  d(> 
l,cr:it;c.  Kl  iMA-eipitaltit  lu  juniile  îsr<i  laeîcm  viikCiili 
c tilltg;ili  super  oiniits  p'#pïiloK,  el  Lelinu  (piam  ordi- 
lus  est  snpcr  oinnrî*  naliotirs  {Isa.  txv,  (*,  7.) 

(Ii5)  Tu  ergo  Tdi  Ijmninis,  Ikcc  dieil  tï4*uûniis 
Heus  :  nie  omui  voîticri,  el  imiversis  avibiis,  cuiie- 
tîs^pïc  hestiis  agrî  :  Ci)iiveïiiU",  prupcrale,  eoneur- 
rite  uiidiipu*  ad  viettniani  iiieani,  qii.'ni  e^o  imiuoln 
vulus,  vieil  m  am  ^ran<le(U  si*pfr  nitiiili'i»  Israël  :  ul 
lornedalis  eariieui,  el  bibalis  saiigHiucuK  Caviic* 
foi  tiuni  roiiiedetis,  cl  saiii^iruicm  printipinii  iCTr;« 
l.ibclts,  ajicUiHi,  el  ^^uaium,  vi  lûrc^iuin,  ïnm'4- 


MAC 


Le  projiliète  Uaniol  vil  bicnlnl  a^rts  les 
iTiônics  év(5ne(nenls,  mais  souh  des  tuublè- 
mes  qu'il  ne  i-oiiiprit  pas  tout  cnliers.  Le 
chajiilre  xi  de  '-à  [irophétie  conlient  uïie 
liisloire  anlit'iiM'^^  des  j^uerres  tJWritioclius 
et  des  maux  que  la  Judée  atirait  àsouJTrir  do 
fo  [►rince.  Il  lui  fut  annoncé  qu\dlo  aurait 
lin  sauveur  au  moment  mômr  où  luul  serii- 
hlerait  ï^erdii  pour  elle;  mais  il  no  Ini  fut 
lévélé  rien  do  |du$  :  «  Il  viendra  un  temps 
Ljui  n'enl  janiais  son  pareil  de|nii$  quil  yn 
ties  nations  sur  la  terre,  et  alors  votre  peu- 
[de  recevra  nn  sauvtmr;  tous  ceux-là  .seroiU 
sauvés,  dont  le  nom  se  trouvera  inscrit  au 
livre  (de  vie)  î  In  tcmporc  1//0  salvafntur  po- 
pulus  tuus,  omnis  qui  ittrenCns  faerit  scrip- 
tus  in  tihro,  (Dan.  xiï,  L) 

Joël  avait  assisté  en  nspril  aux  mômes 
événements.  11  avait  vn  les  luîtes  de  géant?* 
entreprises  par  une  fioignée  de  braves  con- 
tre les  (dus  nombreuses  armées  de  l'uni- 
vers. Il  avait  vu  la  débite  des  étrangers  et 
le  Irioninlie  de  la  nation  juive.  On  eriiend, 
avait-il  uil,  cette  clameur  rrtcntir  parmi  ttx 
fmtionn  :  Anx  combats,  aux  armes  trs  braves  ; 
réunissez-vous^  guerriers,  nssembtez-vous  tous 
tant  que  vous  êtes!  forgez  des  glaives  de  vos 
charrues,  des  lances  de  vos  épieux;  (pu  V in- 
firme trouve  du  conriige!  oaiy  avancez:  vc- 
nez  toutes,  nations  d'atentom\  rassemblez- 
rous,  afin  que  le  Seigneur  fasse  d'un  seul 
coup  mordre  (a  poussière  à  fous  vos  braves. 
Quelles  se  lèvent  et  ffu  elles  montent,  les  na- 
tions, dans  la  vaftec  de  Josaphat  :  c'est  là  que 
je  poserai  mon  tribunal  pour  rendre  la  justice 
à  toutes  les  nations  d'alentour.  Lancez  tes 
faulx,  ta  moisson  est  mûre:  venez,  descendez^ 
h  pressoir  est  rempli,  les  cuves  regorgent, 
car  la  méchanceté  des  nations  est  à  son  com- 
ble. Peuples,  peuj^les,  à  la  vallée  da  carnage, 
car  le  jour  du  Seigneur  dans  la  vallée  du 
carnage  est  proche.  Le  soleil  et  la  lune  se 
couvrent  de  ténèbres,  les  étoiles  du  firmament 
perdent  leur  lumière.  Du  mont  de  Sion  le 
Seigneur  poussera  drs  rugissements  :  sa  voix 
retendra  de  Jérusalem  :  tes  deux  et  la  terre 
en  seront  ébranlés.  Le  Seir^nrur  est  Cespuir 
de  son  peuple  et  la  force  dis  fils  dlsrael{V2k), 

Celle  pro[diélie  paraît  s'apjdiquer  aux  na- 
tions de  la  Palestine  l»eaurouji  plus  qu'aux 
armées  d'Antiochus  Epiphani\  IxM'bapitreS 
du  prenu'er  livre  des  Muchtdfées  en  donne 
imo  explication  qu^il  serait  dilîlcile  de 
niéeonnaîlrc.  — Dès  que  les  nations  voisines 

ririn»|uc  et  alillium,  e\  \m\\^umm  omnium.  Et  camo 
ilfUs  adqH'ni  i»  sîUnril.Ueiii ,  ot  ijilMHis  sainîiiîm>m 
in  chriflolcMri,  dv.  viiïrnm,  ipiniu  c-i^'o  în»«ii(*liiî»a 
vahis  :  Kl  s  turidjiMiini  sujvrr  tiifusain  nirniii  (k 
e<|!m,  cl  rfpiilc  fort»,  ri  Ae  iinivi'rsis  viris  bi'IliiUiii- 
btis,  ait  l><Miiinus  !Viïs.  Kl  |win;itri  çUuinm  nurinn  iji 
gcnlilMis  :  et  viÉli.'!»tiiU  aiiirns  |,vnHs  jiidif  iiiin 
îuciim,  <iuml  feccriin;  cl  manmn  iMr:nn ,  iputm  jk»- 
sueriin  siipi*r  cos,  (Ezech   xwïXy  17*^1  J 

^l"îl)  Clamalc  lior  in  ^ciitilms,  saurlillralo  heU 
liiin,  siisciuile  rolr.ïstos  :  arreilâiil,  a^Tmlinl  onmcs 
\in  lirILilnirs.  Coneitijli?  arnlrîi  vi'î,iru  in  gl.uJios, 
fi  lii;onos  vcsiros  iii  hiirons.  Infirjims  djcal  :  Quia 
foi  lis  ego  stirn.  Knnnptlt'.  cl  vndte  omm-s  gcriliis 
dé*  circMitii,  vl  1 0Tisrr*.:;uuiiij  ;  jbi  orvuiub* .iv  fiif  iel 


liiCTlONNURE  MAC  13 

eurent  appris,  dit  l'auteur,  que  l'autel  dî 
Seigneur  était  réédilié,  elles  se  soulevèrent 
d*nu  commun  accord  h  rencontre  d'Israël 
en  menaçant  d'exterminer  son  nom  de 
lace  de  la"  teire.  Mais  Judas  porta  aussitôt^ 
la  guerre  dans  ridutiiéeei  l'Acrabatane,  où 
il  inlligea  les  plus  grands  désastres  aux 
ennenus.  Il  retomba  ensuite  sur  les  lils  de 
Béan,  qu'il  contraignit  de  s'enfermer  dans 
leurs  foilcresscs,  où  il  les  brûla  bientôt  vi- 
vants, au  milieu  ile  leurs  ouvrages  de  dé- 
fense; ensuite  sur  les  Aonnonites,  nation 
nuissanle  et  préijarée  à  la  guerre  :  il  leur 
livra  lie  nombreux  condials,  et  les  vainquit 
dans  toutes  les  rencontres.  Il  prit  Gazer, 
leur  capitale,  et  toutes  les  villes  d'alentour, 
après  quoi  il  rcviid  en  Judée*  Mais  bientôt 
toutes  les  nations  gabiadiles,  et  tous  les  au- 
tres peuples,  se  levèrent  en  armes  comnutJ 
pour    tout   détruire   :  la  Tialilée,  la   Piolet 


niaïde,  les  pys  de  Tvr  et  de  Sidon  se  joi- 
gnirent h  elles,  et  la  fialilée,  qui  était  le  lieu  , 
du  rendez-vous  général,  se  trouva  couverte 
d'ennemis.  Judas  et  Jonalhas  se  portérenlj 
aussitôt  sur  le  pays  de  Galaad,  Simon  sur  Ul 
Galilée.    Simon  *remiiorla  de  notubrensos 
victoires,   il   purgea  le   f^ays  et  (poursuivit 
rennemi    jusqu'aux    [aortes    de   Plolémaïs, 
Judas  cl  Jonatlias  se  portèrent  [  ar  une  mar- 
che rapide  sur   îo  Jourdain,   s'avancèrent] 
dans  le  désert,  prirent  Bozor,  passèrent  ses! 
babitants  au  li!  de  l'é[»ée  et  incencUèrent  la 
ville;    Maspba,  Casl)on,  Ma^ctb,    Uozor  et 
toutes  les  villes  du  pays  debalaad  subireot 
le  nn'^me  sort. 

Déjiu  rlans  cette  rapide  cxpéib'tion,  il  avait 
vaincu  et  dispersé  sous  les  murs  de  la  cita- 
delle fie  Bozor  une  armée  syrienne  com- 
mandée par  Timotbée;  mais  ce  tbef,  après 
sa  délaite,  rasscndjia  [>romptenient  autour] 
de  lui  les  nations  de  TArabie  et  des  envi- 
rons, et  se  trouva  prêt  à  combattre  de  nou- 
veau. Judas  l'attaqua  et  le  défit  près  de 
Carnaïm;  il  prit  cette  ville,  qui  avait  servi 
de  refuge  aux  fuyards,  et  la  livra  aux  llam- 
mcs  avec  tout  ce  qu  elle  contenait,  liommes 
et  biens.  Au  retour  il  nrit  K|diron,  la  tra- 
versa en  ma  reliant  sur  les  cadavres  de  ses 
babitants,  et  la  livra  aux  Hammes.  Après 
queNjues  jours  de  re|ios  dans  la  Jmlée,  l'I- 
dumee,  qui  ri  avait  |jas  encore  été  cbAliée, 
eut  son  lonr;  Cbelnon  et  ses  filles,  Azotli  et 
ses  filles  furent  prises,  itîcendiées,  et  leurs 
liabitant.s  fiasses  par  les  armes. 

Tels   sont   les  événements  racontés  par 

PomiiHis  ri>liiislos  litos.  Cniistrrpnl,  cl  ascemiaiil 
K>'i»trs  in  vidieiii  Jo^^a^thul  :  quia  lin  sinlrlio  ni  ju> 
diicni  fîinnps  Ronlcjt  in  tiiTuitu.  MittUt;  faîccs, 
«tiiciniatn  m:ili(ravit  incî^sis  ;  vi-nife,  rt  liisicndit**, 
quia  [ïlcrnuiï  est  t<ircnlar,  c\ulirr:iiil  ton  niaria  : 
rfiiia  nniltiplimta  csl  nialitia  l'tinnn.  IV»pnli,  populj 
in  vallc  cnncisioiris  ;  f|ni:i  ju\la  ost  ifti^s  DomJnt  hi 
vallLM'on' isicHiis.  Stil  vi  Ltuia  olaoncbtali  ^nU,  et 
slclLe  rttra.\t?rnnl  spSi'nihnvni  suiniL  Va  iUmiluns 
tic  Sion  rnjîii'l,  et  lUi  Jcrnsalcm  il;dHl  vininn  snani  : 
et  int>V(*l)iinl!n'  ca*li  et  terra  :  vt  houiinns  sprs  (hv 
piili  siii,  et  Inrl'tinlii  lilînj nm  ïsrarL  Kl  s<itlis  iptia 
i'^n  Doinitrns  l'i  ns  veslrr,  lialtitans  m  Sîoii  itiontc 
sancio  niiH)  :  et  oril  Jerusalrnï  sainta,  rt  alicni  uoo 
hanjjihnnl  [fw  cam  auijrlius  (Jvcf,  m,  [)  17.) 


MAC 


DrS  MlUA€t,ES. 


MAC 


IH 


riiistoire,  qu'on  les  mette  en  [cgord  des  pa- 
mïes  da  prophète. 

£1  afin  que  nul  no  puisse  s'y  Iroiapcr,  il 
iQQODce  que  les  évérienienls  qif  il  n  en  vue 
ne  $accuuiî»lironl  (pi'nprès  ie  retour  de  In 
cajilivité:  Cum  canverlero  captivitatem  Juda 
i/irrujta/em.  Il  nomme  Tyr,  Sidoii,  les  peu- 
^csile  îa  Palestine  :(?«ififr«r7a'  et  rouis,  Ty- 

"  €t  Sidon,  ei  oninis  tcrminax  Palœnlino' 
Il  ajoute  que  celle  lutlc  sera  la  dcr- 
Bîète,  et  c|ue  les  élr.ingers  ne  se  rendront 
plus  ilésorniaîs  maîtres  de  Jérusalem  :  Erit 
Jtruiaiem  sancia,  et  alieni  non  Irtuïsihunl 
prr  tam.  Il  pvoniet  une  restau  ration  eoni- 
[•lète  de  ta  ville  sainte  et  de  la  nation  :  Stil- 
h^unt  montes  dutctdinem,  et  colies  flucni 
kçle;  ei  per  omnes  rivos  Jada  ibunt  aquœ.  Il 
indique  surtout  une  dernière  eirronst^ince 
(pli  ne  s'accomplil  que  sous  la  domîn«ition 
lies  Asmonéens:  savoir  :  la  restauration  des 
aqueducs  qui  avaient  appoctt:  Peau  dons  le 
l«fttu»le  aux  beaux  jours  de  la  rovauté  :  Fans 
dfiomo  Domini  egrcdieiur,  et  frritjabif  tor- 
rtntem  êpinarum.  On  ne  saurait  flonc  révo- 
quer en  doute  la  pensée  du  pro|rliètc,  c'est 
l»'én  des  vaillants  (ils  de  Malhathias  qu'il  a 
tntendu  parler. 

Atxiias  CD  parle  presque  dans  les  mêmes 
termes.  Après  avoir  annoncé  à  IMdumée  les 
ilerniers  malheurs  ^  il  ajoute  :  Le  salut  se  fera 
pour  la  mnntevjne  de  Sion  :  elfe  aurn  un  ma- 
fmri  ia  famille  de  Jacob  possédera  ceux  qin 
Çataitnt  possédée.  La  maison  de  Jacob  sera  le 
(tu  ,  fa  maigon  de  Joseph  ta  f! anime ,  et  fa  mai- 
idHif  £iatt  re'tonpr:  le  feu  emfimscra  fétoupe^ 
ei  ta  flamme  la  dévorera.  If  ne  restera  rien 
ie  la  moi $on  d* Êsa ii  ;  c'est  le  Se ign eu r  qui 
fannemct.  Ceux  qui  habitent  fts  provinces 
du  midi  ti  Ui  champs  de  fa  Phifistie,  auront 
in  hériia'je  ta  montaqne  d^Esail;  ifs  yjoin- 
'  '0'^'  *'  '  -'fs  d'Ephraim  et  faSamarie,  et  Ikn- 
lera  Gafaad,  Lémiqrntion  de  f*ar' 

't  uin  pis  d^ Israël  passMeru  le  pays  d*s 
Ckamin/ens  jttsquà  Sarepta  ,  et  fânifjmtion 
iff  Jérusalem  qni  est  aaprrs  da  Bo^sphore 
foMsédera  les  villes  du  Midi,  Dvs  murears 
irvnl  s'asseoir  sur  la  montaqne  de  Sion^  pour 
f&êittrner  la  tuontaqned'Èsau^  ei  fe  rvfjnc 
$€rti  an  Sritjneur  (125). 

i^î.  comme  nous  soTiimes  de  |>îos  en  plus 
porté  à  le  croire ,  la  prophétie  qui  nous  reste 
*oas  le  pseudonyme  d'Abdias  est  contempo- 
raine de  la  captivité,  il  est  évident  que  les 
'  élieuienls  qu  elle  armonce  en  cc^  tertnes, 
m  pu  î%*afcomplir(|u*au  temps  iles  Macha- 
s;  maïs  comme  il  serait  dirilcilc  d'établir 
rr  jioint  d'une  manière  sulllsarite,  considé- 
roos-la  en  faisant  abslraclion  de  Tépoque. 

(IÎ5)  Quôninm  jinla  est  dies  Doiiiini  ïiu|>er  oin- 
n«  gi»i»l*s  :  sicut  foi'isli,  ûei  td»i  :  rt'ti  ibutinneiii 
liiïiin  rr>fi%»?rtfl  in  rapiit  tnum.  QihhikhÎo  eiiim  h\- 
U:vr  infinlem  saiHlinn  im'tim,  bilx'iit  Dmries 

Çi'T  i-r  :  1*1  bibciU,  H  alisorlH'hiiiit,  ot  oriiiil 

qiij^i  riuTf  stinl.  El  in  nioiitt*  Sîoti  eril  salvatici,  H 
cril  ^jfif  lus  :  t*l  pt>ssulrt>it  (lontiis  JiN-ob  ens  ^^iii  se 
iof^f^niiit.  I^t  erit  domits  Sua\b  h^m ,  et  ilitjtiits 
mqill  flanim»t  el  (lotnus  Ksuu  sliptila  :  vl  siii-crti* 
imlwr  în  ris,  vi  clcvt)r;il»unl  oos  :  et  iioa  (>riiiu  reli^- 
i|iitx  «toinii^  K%;iu*  <p»*;i  lïouiîiMis  IoluIus  rsL  V.t 
iu  n  Jii  il  m  t    hi   i\\\\    .kI    Austnifii    sniil.    luoult'iu 


Le  temps  marqué  uour  son  accorniilisse- 
ment  est  [postérieur  a  Vcmigration  des  fils 
d'Israël^  par  conséquent  ti  la  destruction  du 
royaume  ;  il  est  postérieur  à  V  émigration  des 
ftabitants  de  Jérusalem^  c'esl-à-dire  à  la  cap- 
tivité des  soiianle-dix  années.  Or,  afires 
cette  é(^oque,  il  ne  se  trouve  dans  rbisloiro 
aucune  autre  circonstance  où  les  Juifs  et  les 
Israélites  réunis  aient  possédé  en  com- 
mun la  Samarie,  la  Pliilistie»  le  nays  de  Ga- 
laad,  ridumée^en  un  mot  toute lapalestine, 
defiuîs  le  nord  jusqu*au  midi. 

11  est  loulelbis  dans  le  texte  cîlé  une  dif- 
ficulté d'exégèse  assez  considérable;  que 
veut  dire  le  propltèle  par  ces  mots  :  L'émi- 
gration de  Jérusalem  qui  est  près  du  Uos- 
pîiore;  de  quelle  émigration  le  |>ro|ilièlc  en- 
tend-il parler?  et  de  quel  Bosiihore?Il  ne 
paraît  pas  qu*5  aucune  époque  avant  la  dis- 
persion finale  opérée  |>ar  les  Uomaiiis,  une 
énngnition  de  Juifs  au  occupé  les  rives  de 
l'un  ou  <le  l'autre  Bosphore. 

Don  Calmel  réj)ond  ainsi  h  cette  difTiculté: 
Le  ralibin  que  saint  Jérôme  prit  pour  guido 
dans  rinterf>ré*ation  delà  langue  bébranpie» 
prétendait  que  le  mot  hébreu  5fp/«fir(rei  si- 
gnifiait le  Bosphore,  parce  qu*nne colonie  de 
Juifs  y  fui  covovée  par  Adrien  a|jrès  la  ruine 
de  laVnation.  Mais  rpiel  rapport  y  a-l-il  en- 
tre les  Juifs  d'Adrien  et  ceux  dout  Ahdias 
entend  [>,ir!er?  Les  Juifs  d'à  préscul  tradui- 
sent le  moi  Srpharad^  les  uns  [lar  l'Espagne, 
les  autres  |>ar  la  fiaule  ;  mais  tous  aussi  mal- 
heureusement les  uns  que  les  aulres.  Les 
Seplante  ont  lu  Ephrata  ou  Enpfmiia: 
comme  s'il  y  avait,  réniigration  de  Jérusalem 
à  Kplirala  [îosséder*!  i\%f6,  c'est-à-dire  le 
mitli.  Il  est  probable  i\\\\i  Sepfiarnd  est  une 
contrée  ou  une  ville  de  la  Bab^lonic  ou  de 
la  Chaldée,  car  il  ne  paraît  pas  que  les  Juifs 
aient  été  conduits  ailleurs  en  cafHivilé, 

Zacbarie  devait  annoncer  plus  tard  les 
mêmes  événement.^aux  chapiires  xïi,  xni 
et  XIV  de  sa  pro|>îiétie,  maïs  en  les  eiïlre- 
mèlant  d'aperçus  qui  ne  conviennent  qu'au 
Messie,  principalcujent  dans  le  quatorzième 
ebaïutre. 

Jérusalem  sera  pour  les  peuples  d'alen- 
tour une  enseigne  auprès  de  laquelle  tous  se 
rassembleront  coaune  on  se  rassendde  2b 
renscigned'un  lieu  d'inleoq^érance  iPonam 
Jérusalem  superfiminare  crupufœ  omnibus 
popufis  in  circuilu.  Les  fils  do  Juda,  eux- 
niCmes,  rassiégeront  mêlés  aux  rangs  de  ses 
entjemis  :  Jada  erit  in  obsidionc  c  oui  ru  Jé- 
rusalem (126).  Klle  sera  le  poids  que  les 
forts  s'exercent  h  soulever,  pour  essayer 
leurs  forces,  mais  il  tes  brisera  :  PonamJe- 

Esnti,  cl  qui  in  c;uii|vesU"ilnis  Miilisthiim  :  cl  possi- 
delituit  rrgiopcm  Epiuiiirji,  el  rcgi*>uciii  Sutnàriîi;  : 
cl  Rt'njiyniii  |>i>ssidcl>iL  GalancL  El  Iransmigralio 
cxeroituH  liujus  r»li0ruin  Israël,  onmîa  loca  Cfian:»- 
n.Tonuïi  usque  ad  Sari^pUim  :  cl  iransoiigialio  Je- 
rnsnleiu  ,  qu.c  in  HosplitHO  esi,  posaidebit  cîviiali'S 
Atislri.  El  asceiïdenl  salval<>rcs  in  nuuinm  Sjon 
jintirure    mcuUem   Esau,  el  i^rit  Domino    regnuni, 

{Hh)  On  peut  l'içalcment  aiUnuIre  ceci  du  siégc 
de  la  forieressc  de  Jénisitlein  par  Judas  MAcliabéc, 


n^ 


MAC 


ruiatcm  laptdem  oncris  cunctis  popaHs;  om- 
nés  ejni  (evahurU  eiitn,  concisione  laccrabun- 
tur,  Tmis  les  ro  va  urnes  de  Fuiiivers  lui  dé- 
clareront la^wvvreiCoUigcnturadvcmts  cum 
umnia  rcfjna  lerrce. 

Mais  je  viencfmi  h  son  aide,  dit  le  Sei- 
tçnour;  je  ferai  suri^ir  dans  la  Judée  ties  clicfs 
qui  seront  coannio  le  diadioii  dans  un  tas  de 
Ijois,  comme  la  llamiue  dans  l'étoupc;  ils 
dévoreront  les  [teufjlcs  d'alentour  :  Ùevura- 
huni  ad  dexieram  et  ad  sini»(ram  fnnnes  po- 
pnios  in  circuitn.  Et  Jérusalcnn  alhindoiinée 
un  aiomeiit,  rcdc viendra  la  Jérusalem  des 
anciens  jours  :  Uahihibilur  Jcrusalan  rursus 
in  loco  s  HO,  in  Jcrusaîcm, 

I^  Seigneur  sauvera  les  tentes  de  Jaroli; 
mais  de  telle  srjrtequo  la  gloire  n'en  revien- 
dra ni  h  la  mai.son  de  David  ni  «lux  haliitanls 
eux-mônies  de  Jérusalem  :  Satrabil  Dominns 
[ahernaculu  Jndn.,,.Mt  non  înagniftci^  ghrie- 
turdomu»  David^  et  gloria  habiCandum  Jcra- 
salem  contra  Judam, 

Arrôlons-nous  ici,  pour  contempler  un 
moment  la  justesse  et  b  précision  de  ces 
détads.  Les  Juils  devaient  fionsfiireravec  les 
nations  eimemis  de  Jérusalem;  ils  y  cons- 
pirèrent :  Jason,  Ménélaiis  form(>rent  des 
partis  au  sein  du  jamplo;  ces  partis  se  trou- 
vèrenl  tout  disposés  it  aecepter  le  jnug  des 
Syriens,  puisqne  iléjà  ils  avaient  accepté 
lenrs  usaj^es,  leur  main  ère  de  vivre  et  |ires- 
qntï  leur  religion.  Ils  conspirèrent  avec  eux 
pour  abolir  lo  culte  national,  dont  les  ensei- 
gnements étaient  la  condamnation  de  leurs 
crimes.  —  Lorsque  Juda  fut  sauvé  par  les 
Mai'liabées,  la  maison  de  David  n'eut  point 
h  s'en  gloritier,  car  il  n*y  eut  rien  pour  elle: 
les  Macliahées  n'en  étaient  [loinl,  ils  étaient 
lévites  et  liabilants  de  Modm,  dans  la  tribu 
(rFI|ihraïm.  Jérusalem  elle-mônie  r/eul  pas 
h  se  ^loriller,  car  elle  nciU  rien  pour  sa  pro- 
pre  défense, et  ne|touv/fit  rien  faire;  elle  lui 
vint  de  Félranger, 

Ajirès  ces  jours  de  trilnilalion  et  iVàn- 
goisscs,  le  Seigneur  sera  avec  Jérusaleni , 
le  moindre  de  ses  babitanls  sera  un  David, 
et   les  David  seront  des  anges  de  Dieu, 

Les  nations  rivales  seront  brisées,  mais 
brisées  par  res[irit  de  gnlees  et  de  prières 
répandu  sur  Jérusalc^m  :  Effundam  super  do- 
mum  Vnrid  ,  ci  stiprr  habilalores^  Jérusalem 
spirilum  graliœ  et  precum^ 


OlCTIONNAmE  MAC  «I 

Etait-ii  possîlilc  de  désigner  h  des  traits 
plus  reconnaissables  ces  généreux  Maclia- 
bées,  qui  avant  le  coml>at  se  proslernaieni 
avec  leurs  soldats  pour  implorer  le  secours 
du  Tout-Puissant,  et,  après  la  victoire,  se 
prosternaient  encore,  pour  lui  rcodrc  grâ- 
ces. 

Ainsi,  l'Europe  chrétienne  envoyait  en 
Asie,  aux  xii'  et  xiu'  siècles,  de  généreux 
champions  de  la  foi,  qui,  eux  au.^si,  avant 
le  combat,  se  prosternaient  le  front  dans  la 
poussière,  aux  lieux  marnes  où  les  fils  de 
îiïathatbias  avaient  prié,  |»riaient  comnie  eux, 
et  se  relevaient  en  disant  :  Et  maintenanî 
soit  fait  /e  phisir  de  Ditu,  —  Le  plaisir  d€  ^ 
Dieu  fut  onbnairement  leur  triomt^he;  mais 
le  [ilaisirde  Dieu  ne  fut  |iasdans  la  durée 
de  leur  œuvre.  Celle  des  Machabées  subsista  i 
deux  cent  (rois  années,    depuis  Tan    t6(J| 
avant  Jésus-Christ,  où  Judas  saisit  le  glaive  ( 
des  batailles,  jusiin'à  fan  70  de  Tère  chré-  ' 
tienne,  où  le  lils  de  Vespasien  détruisit  la 
ville  et  le  tenjple.  L'œuvre  des  croisés  de- 
vait durer  cent  qualre-vin^;!- douze  années,! 
depuis  Tan   101)0  où  Godefroi  de  Bouillou  ' 
fonda  le  nouveau  rovannie,  jusqu'en   Fan 
1291,  que  le  sultdn  Meîec-Arafe  enleva  aux 
chrétiens   Saint-Jean-d'Acre,    leur  dernier] 
venqiart. 

Les  dixième  et  onsîtème  versets  de  cej 
même  chafntre  sont  pleins  de  mystères^ | 
mais  de  mystères  ftuïlemcnl  pénétrables;  le 
pro[diète  y  parle  île  la  sorte  :  ils  élèveront  \ 
les  yeux  vers  mo{,  aprrs  quiîs  m*miront  Irons-- 
perce  :  et  ih  pleureront  sur  iui  comme  sur  un 
fih  unifiifc;  ils  porteront  son  deuils  comme  on 
porte  celui  d'un  premier-ni\  En  ce  jour,  il  y 
aura  dans  Jerumfcm  nue  lamentation  par eilh 
aux  lameittatiom  dAdad-liemmon  (127)c/aitjj 
hs  champs  de  Motjeddo  (128). 

Jésus  a  été  transpercé sxn  la  croix;  DieuJ 
avait  été  rcniVpar  une  i>artio  dn  peuple  juif,f 
lorsque  Judas  Macliabce  donna  le  signafdes^^ 
combats*  Judas  Macliabée,  blcbenicnt  aban- 
doTHié  de  ses  soUlats.  fut  percé  de  leurs 
glaives,  [dus  encore  que  de  ceux  de  Tenne- 
mi,  puisque  sa  mort  si  généreuse  fut  le  ré- 
sultât de  leur  abandon.  Le  mot  latin    trans^ 
pgcre,  cinfdoyé  par  le  propbète,  comportai 
toutes  ces  signincations  tant  au  moral  qu'aal 
[ibysiquc.  Dieu  s'identifie  donc  ici  avec  sotti 
christ f  avec  Judas^  qui  en  est  le  type;  cK 


H 27)  Villo  «le  la  plLtiiu^  de  MagrJile  où  se  doniia 
latutaillt'  d:ins  t.iqudle  Jdsias  [H;rdU  la  vio. 

(Pi8)  Kcci*  ("^i\  pini.iiu  Jenisnteni  su|Hvrlîiinnariî 
rr:i|iii!:i'  oiuiiilHJsj^uinitis  m  rircuim  :  si^û  vi  iuda 
erit  ÎJï  filïsidioîif  iuiilra  Jeriisalen».  Et  crit  :  in  ilic 
tUa  poiKuti  Jcrtiisalinri  ]:i{mteai  oneris  cunttis  popn- 
ndis  :  innrie^,  ([itl  k  vatttint  eam,  coiicisioJie  lace- 
lïunUir,  ci  colii^rhliir  iulverstis  eaui  oiniiin  vv^uii 
lcrra\  Jti  ilic  illa,  i!ii:it  l^ouiinus,  pcrctiliam  oniiium 
eipiUHj  iii  slufiorein,  et  ascrusorein  vjns  tu  amcu- 
liain  :  et  stip^r  «toimniL  Jiuta  aperiam  ocuîns  mens, 
ei  omiiciu  ripnirii  jYôpalmuTii  pcrtullaîii  laîcitato. 
Lt  ilicctil  (Inrt^s  Jiiua  iu  cortlc  suo  :  Cûjift^rlciiuir 
iidlii  lïaliitalorçs  J<*nis.doiTi  îu  Dinninn  cxerritnum 
Dciï  CiHuiiK  In  (lie  tlla  ponaïii  duces  Judti  siciil  ca* 
luitinm  \'^\m  in  liiïMi^,  et  ^icut  nicoiit  îgnrs  îu  fciio  : 
et  <lcv<»i;»buiil  ad  dcxlcnui» ,  t'I  ad  sini^trani  oniiit& 


popiilosîri  cîrruîUi  ;  et  lialiîtabitur  Jcriisali^ni  rur-j 
sus  lit  \ovj  suo  in  Jcnisal«:m.  Et  salvatiit  Dimiiiur^i^ 
taljtn'naciiln  Juda,  siciil  ïn  printtpio  :  ni  mm  ma* 
ghtlin}  •,di)rtctiir    doiiius    tbvid,  et  g:l<»rîa  habit^ut* 
bnm  Jenisatfin  coiitva  Jinlaiu,  lu  dit?  illa  prntcgri, 
Ikiiidims  UaliiUitores  iLTiisalem,  et  ertt  qui  nfTcruIol 
rit  ex  cis  in  die  ÎHa»  quasi   David  ;  ctdemus  DavidI 
i|ira8t  lU'î,  sieut  Anp*/^lus  nmniui  in  coiispectil   et>^l 
nin).  Kl  dit  iu  die  iNi»  :  ipiinain  iHinlrrere  omnesl 
ç;rules  qiiii?  vrniimt  f nuira  Jnrusalt*ui.  El  effiiudani| 
s*ipiT  doinum   David,  cl  siqirr  Itabilalnres  Jrnisa- 
Iciu,  spiiîtnm  grali.»^  et    prcM-um  :    et  iispi*  ienl  ad 
me,  quriu  coulhiMunt  :  et  plaugcnt  vnui    plaiictu 
f|tiasi  siqH  r  tmigeuînmit  et  dDk'tkiuit  suppr  miin,  ul 
doliMi  si>l*'t  in  muriL'  p>imoij;ciiiti  Jn  dicilla  inagiiiif 
eril  phuirins  in  Jcnisalcnt»  sii'ut  filauclns  Adadreiii-| 
nmii  iu  «  anqifi  >I,»^MMldoti   ('/,(frh     -  ^  •*  . 


tfÂC 


DES  MIRACLES. 


MAC 


126 


\\f\r  CCS  ciiTonslanccs,  coninie  rions 

ni  s  iaîfs  apostab  le  couvrirent  ilo 

Iciir  mépr îîs  en  jnnssanl  h  un  cnUe  étranger, 
n^iLui  fjui  soiilTre  l'injure  cl  reroii  la  IjIcs- 
«jre,  , 

Mais  quoi!  est-ce  ^ur  Lui  rju'ils  [^IcurQ- 
miiil  Non,   ce  sera  sur  un  antre  :  sur  xsoa 
(hrist,  tlonl  le  sup[»nee  allircra  sur  lu  iia- 
lion  les  plus  irréuiédiables  malheurs  et  sur 
uhi  qui  aura  élu  le  (ypale  son  clirisl,  [hin  e 
que  >Q  irnirt   bissera  un  moment  la  [»atrie 
»fis  défenseur.   Aussi  riii^toirc  nuus  ap- 
prend que  inul  Israël  fut  plongé,  pour  lonç- 
îôinps,  dans  la  douleur  et  les  larmes  jjar  ta 
mort  de  Machabéo  :  Fh'vcrunt  omnia  popufns 
Israël  planctu  mngno^  et  îuiiebont  dies  mul- 
to$,  €i  dixcmnt  :  Quomodo   ercidit  poiais^ 
qitifairumfftnehatpoptitum  Israël!  Ce  deuil 
rappela,  en  effet,  celui  de  la  Judée  a|irès  la 
niurl^lc  Josras,  tué  dans  les  (^laines  de  Mn- 
ifi,  —  On  pleurera  sur  iïti  comme  sur 
^  Je  unique^  comme  sur  un  prrmkr-né. 
il  est   ici  ie  fils  untyue:'' Jésus-Christ.  — 
Quel   ^si    le  premier-né?    Judas  Machabée^ 
sioon    par    le    rang   de    la  naissante,  du 
niolus    i^t  celui  ijuc  la  valeur  lui  as>igna 
au-dessus  de  ses  frères. 

Le  prophète  continue  :  Jérusalem  sera 
i  resUiirée  comme  dans  les  jours  anciens, 
les  sacrifires  et  les  observances  léi^ales  y 
fcnuiit  rélatdies,  les  fïuriiirations  légales 
l're^nleî^  par  Moise  [wurront  s'y  aecom- 
lUr,  ear  les  eaux  étran;^éres,  qui  y  vciiaienl 
Var  des  aqueducs,  y  reviendront  pour  rem- 
(lîr  de  nouteau   la  piscine  aux  al>îotions: 

,  dît  iUa  trit  fous  patcns  domui   Darid^  el 

Mtantibui  Jerumlrm^  in  ablniionem  pvcca- 

i»  r/  menMtruatœ, 

On  nous  fera  peut-être  ici  celle  Oôjcction, 
mie  les  prarncsses  du  propîièlo  doivent 
sentendre  dans  un  sens  sf>irilucL—  Nous 
m  convenons,  pourvu  qu'on  n'exclue  )>as 
le  <eris  naturel  el  littéral,  le  seul  (p.ie  les 
luifs  d'alors  durent  comprendre,  le  seul  «jui 
^tait  approprié  aux  idées  de  cette  nation 
tharnellc,  dont  les  espérances  ne  s'élen- 
(iaîeni  pas  au  delà  des  biens  visibles.  Connue 
tmSei  les  prujihélies  qui  concernaient  le 
Messie  se  soiit  acuoniplies  selon  la  lettre  en 
riîfme  temps  que  selon  resfniU  iî  n'v  îi  V^^ 
«le  raii^on  |iour  excepter  celle-ci  de  la  régie 
t^oérale. 

Ucpaîs  le  moment  auqoel  se  sera  accom- 
itlïc  celle  suiirômc  et  dernière  restauration 
de  Jérusalem,  eonlinuc  toujours  le  [>rophéte, 
il  n'j  aura  plus  dldolcs  en  Israël  :  fMspcr- 
4am  nomina  idolorum  de  term^  et  non  mémo- 
ra^ufifiir  ulira;  il  n'y  en  eut  plus,  en  ellet, 
ilcfiuislu  teuips  des'^Iat'habées.  Il  n'y  aura 
plus  de  faux  prophètes;  il  ïfy  en  aura  plus 
mêtne  du  tout,  car  si  quelqu'un  s  annonrait 
comme  j>ropliète,  stm  père  el  sa  mère  se- 
raient les  premiers  à  le  percer  d'un  glaive  : 
(  onffient  tum  patcr  ejns  et  mater  ejus. 

Or,  depuis  les  Maehabees,  il  ne  i*arul  plus      du  proj 


on  Israël  tic  vrais  ni  de  faux  pro|]hèlcs,  ju 


le  consonnnateur  et  lo  terme  de  toute  pro- 
pfiétic  apparut  sur  la  terre. 

Le  reste  de  la  prophétie  de  Zacharie  pré- 
dit d'une  uianière  aussi  [>ositive  les  événe- 
ments relatifs  à  ce  divin  Messie,  et  princi- 
jialement  ceux  qui  concerncnl  la  nation 
juive  afirès  qu'elle  Taura  rejeté;  mais  nous 
n'avons  plus  à  nous  en  occuf»er,  |>uisqu'il 
n'y  a  plus  rien  ou  presque  rien  i>our  noire 
sujet.  {Voy,  Tart.  Mussïe,) 

MACiKS  (Adoration  des),  —  Jùhs  ayani 
donc  pris  mussance  â  Bel  hier  m  de  Juda^  a\^ 
iemps  du  rtii  Uù'odfy  drs  mages  vinrent  de 
rOricntà  Jrrusalem^  et  demandêreni  où  était 
le  roi  des  Jaif^  qui  renaît  de  naître  ;  car  nous 
avons  vu  (flisaienl-ils)  son  éioiie  en  Orient ^ 
et  nous  venons  f adorer.  Ce  ijaentendani  le 
roi  Uérodc^  il  en  fut  troublé  et  avec  lui  Jérn- 
sulem  tout  entière.  Il  convoqua  demc  tous  les 
princes  des  prêtres  et  1rs  scribes  du  peuple^ 
afin  de  leur  demander  ou  le  Chris (  devait 
naître.  Ceux-ci  lui  répondirent  :  À  Bethléem 
de  Judée ^  car  il  a  éti'i  écrit  par  un  prophète  : 
Et  ioiy  Bethléem^  dans  la  terre  de  Joda^  tuf 
nés  pas  ht  moindre  parmi  tes  principales 
villes  de  Juda^  puisque  le  chef  qui  gouver^ 
nera  mon  peuple  d'hraél  sortira  de  (on  sein. 
Alors  Hérode  mjant  fuit  appeler  en  secret  les 
Wï  a  g  e  s  ^p*entf  u  i  t  s  o  ig  n  e  1 1  s  e  m  r  nt  du  t  cmps  a  U" 
quel  f  étoile  leur  était  apparue  ;  puis  les  rn- 
voyant  à  Bethléem,  il  leur  dit  :  Allez,  in  for* 
m  e  ^  "  V  0  u  s  exa  c  t  e  m  e  ni  de  cet  en  fa  u  t  ;  et  gu  and 
vous  f  aurez  trouvé  vous  né  en  préviendrez^ 
afî  n  que  m  oi  au  s  s  i  j  '  u  i  lie  l 'ado  r  e  r,  A  a  s  oi^l  ir 
de  faadienee  du  roi^  ils  se  mirent  en  route  tt 
aperrurcnt  f  marchant  devant  eux  ^  f  étoile 
q  u  '  i  Is  a  r  a  i  eut  vue  en  Or  i  en  t^  jus  q  u  a  n  mo  m  ev  i 
qa\dle  s  arrêta  sur  le  Heu  où  était  l  enfanta 
Cette  vue  les  remplit  dune  trf^s-qrande  j(nc. 
Il  tant  donc  entres  dans  la  maison^  ils  trou- 
vrrent  f  enfant  avec  Marie,  sa  mère,  se  pros- 
ternèrent, radorcrent,  ouvrirent  leurs  trésors^ 
et  lui  offrirent  en  présent  de  for,  de  f  encens 
et  de  la  myrrhe.  Puis  ayant  reçu  en  sanqe  ru- 
vis  de  ne  puint  7r venir  vers  ilérodt\  ils  s'en 
retournèrent  en  leur  pays  par  un  autre  che- 
min. 

Apres  leur  départ ,  un  ange  du  Seigneur 
apparut  en  songe  à  Joseph  et  lui  dit  :  Levez- 
vous,  prenez  la  mère  et  son  (ils ,  fuyez  ea 
Egypte,  et  g  restez  jusquù  ce  que  je  vous  le 
dise;  car  il  arrivera  qu  Hérode  frra  chercher 
f  en  faut  pour  le  perdre.  Celui-ci  se  levuni, 
prit  t  enfant  et  sa  mêrr  pendant  la  nuit^  ^ 
retira  m  Egypte^  et  y  resta  jusquà  ta  mort 
d'HérodCy  en  accomplissemcnl  de  cette  parole 
du  Seigneur  prononcée  par  un  prophète,  fui 
rappelé  mon  (its  de  f  Egypte, 

Maïs  lorsqu  Hérode  vit  quil  avait  été  joué 
par  les  mages,  il  se  mit  dans  une  grande  co- 
lère, et  envoya  mettre  à  mort  tous  les  enfants 
qui  se  trouvaient  dans  Bethléem  et  les  envi- 
rons,  depuis  fâge  de  deuj:  ans  et  au-dessous, 
suivant  le  temps  qui  lui  avait  été  indiqué  par 
les  maqes.  Alors  fut  accomplie  Cfttc  paroU 
'  diète  Jérémie  :  la  voix  des  pleurs  et 
breux   gémissements  a  été  entendue 


qn  :\\\  mo 


ment  où  le  Verbe  de  Dieu,  raulcur,      dans  Rama;  celle  de  lluchel  pleurant  ses  pU 


127 


MAC 


DinTIONNAIRE 


MAG 


et  refusant  tonle  consutation^  parce  quiÎ8  ne 
$onl  pins  (I2Î>). 

Tel  csl,  sur  «•€  merveilleux  événcmeiil,  le 
récîl  de  saint  Matltueu;  les  trois  nulres  évarr- 
gélbles  iren  ont  |toiiil  fait  oionliori  ;  siùui 
Sïarc  et  saitrl  Jean,  parce  qu'ils  ne  coioirven- 
cent  leur  narration  que  loiiî5lcm)is  oprès^ 
à  la  (vrédualion  de  Jean  Baiitiî>le.  Si  l'évan- 
géliste  saint  Luc  Fa  omis  avec  beaucoup 
daulrcs  détails  de  la  vie  du  Sauveur^  quoi- 
qu'il [ult  facileinenl  s'cneadrer  dons  sa  nar- 
ralîoa,  il  ne  faut  pas  chercher  (winrcelaà 
le  meltrc  en  oj^position  avec  saint  Mattlueu, 
iniisqii'unc  prétérîliou  n*est  pas  une  néga- 
lioiL  Nous  savons  q^n'au(^un  des  évaugélisies 
ne  s'est  proposé  d  érrire  une  histoire  cooi- 
plèlc  do  la  vie  du  Sauveur  (130). 

Marie  el  Joseph  demeuri'^rent  h  Belliléem 
jusqu^au  temps  de  la  puriiivaliou  prescrite 
par  la  loi  de  Moïse,  soit  pour  n*ètre  |ms 
obligés  de  revenir  à  Jérusalem  d'un  pa^s 
plus  luinlain,  soit  fiarce  que  leur  lour  (le 
eumjiaraîtrc  dans  le  grand  dénonibiement 
qui  se  faisait  [mr  l'ordre  dWuguste  se  trou- 
vait longtemps  diiïéré ,  soit  pour  toute  autre 
rause  que  nous  ignorons.  Les  mages  y 
vinrent  pendant  rintervalle,  |irol)aldemeiU 
vers  la  lin  des  quarante  jours  ou  peu  a[»rè5. 
Joseiili  et  Marie  parlirenl  de  là  ()our  se  ren- 
dre en  Egypte,  d'où  ils  relournerent  à  Na- 
zareth après  la  mort  dllérode.  C'est  à  cette 
dernière  ville  que  saint  Luc  reprend  sa  nar- 
ration. 

Si  on  fait  attention  h.  une  circonstance  du 
récit  de  saint  Malthieu,  on  en  ronrlnra  fa- 
cilement que  la  sainte  faniille  avait  iixé  sa 
résidence  du  ne  nianièrc  ([u'elle  croyait  dé- 
finitive à  Bethléem,  et  nar  conséquent  on 
[jourra  reculer  de  prt^s  d'une  année  l'ado- 
ration des  mages,  afin  de  concilier  la  i^ré- 
lendue  dillîculté  résultant  du  terme  de  deux 
ans  auquel  retnonla  le  roi  lïérode,  lorsqu'il 
fil  mourir  les  enl'anls  de  BelhléeuL  En  eOet, 
quand  Josei'li  fut  averti  en  songe  de  la 
mort  d'Hérode,  ce  n'est  [>as  à  Naziireth  qu'il 
se  disposa  à  rciouriier,  uiais  en  Jutléc  ;  el, 

(liO)  Cinti  crsîo  n  a  tus  esse  l  Jcshs  in  Bt-ililchmi 
JiiiLi  in  dicbus  tk'vodls  régis,  cecc  Magi  ;ib  Orieittc 
vciicruiit  Jerosulymam,  dicoiUes  :  L^bi  rsl  qui  iiatds 
est  rex  Jiulronim?  vidiiims  euim  sltilani  fjtis  in 
Orieiilc,  l'I  \eninnis  ntJorîUc  ciiui.  Aii«lîoiis  aulem 
Heroiles  itx,  liubattisest,  et  omnis  Jcrosolyma  nini 
iîlo.  Kl  eoogrcgans  onmcs  priinipos  sticrnlotmii, 
cti^riilins  iHmtili,  siisiiUibauir  abois  iibi  CJiriîilits 
uasrcreliir.  Al  ï\\\  ilivcnuilei:  In  BtMbli'lK'ïi»  Jmïie, 
sic  cniui  scripIUMiOsl  jkm' proplivlaui  :  l'^t  Iti  Ik^UïIo- 
licin  U-rra  Juila,  Jïotpi;u(ii;niî  uûnima  es  tJi  (vriiiei- 

fnhwb  Jiiila  :  ex  le  ciiiui  L-xiel  diu,  qui  n'gaï  jMïpti- 
iim  mmmi  Isnicl.  Tinie  llcrtMics  clam  vocalis  Magis 
dingcHter  di<Ui"itab  e\s  lonmits  s(çlhi\  qiifi^iîpjvaroit 
cis.  Kl  iinlt«*iis  in*»*;  in  tkUiteliçm  tli^it  :  Ile  et 
inlLTrogiiit!  diligciilor  île  puero  :  et  ru  m  inv(*nrnlis, 
reikiintialeiinbi,  ni  itego  ^rnirns  aduif'iu  cviin.  Qni 
cnm  anilissciïlregcin»  aiiicrniil.  Et  cet e  sldla  qnaiii 
videraitt  in  Oriente»  aulctedeb;a  nm ,  nsqnij  tbiio 
veiUL'iis  8l.irrl  snpra,  id*i  vrA  puer.  Vidoïtlci»  auicm 
st4^1lam ,  gavist  suiU  ganilio  ningno  xM*'.  El 
inlraïUcs  dointim ,  iiiveiienuil  pncrnni  ctini  Mav\.\ 
maire  ejus,  el  prcuiilcHlcs  adorinritint  l'Uin  :  t*t 
ap»niis  Uii*sanris  stiîs  iibtnirrnnt  ci  ntthMMA.innnm, 
Ibiis  *  I  intrib.Mii    Et   nspoiii^o  acKplo  m  M*anHs 


sll  renonça  h  ce  dessein ,  ce  fut  dans  lai 
crainte  ifévedler  la  susce]diljililé  d'Areli6-| 
latis,   fils  d'Hérode,   qui   y   régnait.   Celle j 
crainte  seule  le  décida  à  choisir  la  Galilée,! 
et  h  prendre  la  route  de  Nazarelli  ;  mais,! 
pour  Ty  délermtner,  il  ne  fallut  rien  moins^ 
qu^in  nouvel  avertissement  du  Ciel  :  Audienf 
autcm   (fuod   Archefnns    retjnarvt    in  Judita 
pro  fferode ,  pntre  suo ^  (imuit  illo  ire;  et 
ad}noniius  in  somnls  ,  dcccssit  in  partes  Ga- 
litœœ, 

Nous  ne  voudrions  pas  faire  un  article  de] 
plus  sur  une  queslion  oitscure  et  insolubletl 
puisnu'il  serait  tout  aussi  inulile  que  ceuij 
qui  l  ont  |jréi*étlé  sur  la  niémc  matière,  lll 
n*y  a  aucune  homogénéité  dans  les  opi-J 
nions,  même  parmi  les  docteurs  de  rEgliscîl 
tous,  ou  à  )icu  près,  en  ont  parlé,  mais  del 
manières  si  diverses  qu'en  |iOndérant  le«i 
sentiments  0|q;osés,  il  ne  reste  rien  de  plus 
que  le  fait  évangélique. 

Qu'étaient  les  mages?  de  quelles  contrécsJ 
venaient-ils?  l\  onelle  énoqne  vinrent-ils  àl| 
Jérusalem?  Quelle   étoile  les    conduisait î 
leur  servit-elle  de  guide  depuis  le  départ? 
telles    sont  les  questions  itrincijtaïes  quôJ 
les  auteurs  se  sont  posées;   et  elles  oal| 
drmné  naissance  à  une  foule  de  questions 
secondaires  non  n)oins  insolohles. 

1"  Quêtaient  les  mages?  Le  mot  hébretil 
signifie  des  devins  ^  des  astrologues,  do$ 
gens  adonnés  à  la  culture  des  sciences  de- 
cultes,  des  magiciens  enfin,  tels  que  ceui 
de  Pharaon,  par  exemple.  Mais  nous  igno- 
rons de  quelle  expression  l'Evangélistes'eslj 
servi,  puisque  nous  n'avons  plus  son  livre 
en  langue  hébraïque  ;  les  versions  syriaque 
et  hél>roïquc  actuel leraenl  existantes,  pa«* 
raissent  avoir  été  faites  sur  le  grec.  Le  nio4^ 
grec  a  une  signification  [dus  noble  et  plus 
relevée  :  en  cette  langue,  les  mages  sont  ^iw 
moins  des  savants  du  premier  ordre,  dcifl 
idiilosophes.  ~ 

L'histoire  nous  montre  les  mages  comme 
les  docteurs  de  Fancien  monde.  Tes  conser 
valeurs  des  sciences  et  des  tiaditions  j  rirai'^ 

ne  rcilirenl  ad  îlermlem ,  per  alîam  vîara  revor 
siinl  in  regioncm  suaïTi.Qiii  cnin  rccessisscnl,  l»cc 
ang»Mus  Doiiiini  appuruil  iii  Sfimnis  Jos^pli^  diccns^ 
Siirgc,  cl  accipc  j)  ne  ru  m  cl  m  al  rem  ojus,  et  fugc  in 
Jîgypnmi,  ctcsU)  ibi  iisqne  dnm  dkam  lib».  Fulu- 
riini  csl  CTiijn  ni  llorodes  qurcral  pyenmi   ad   V^^*^ 
ileinltiin  cum.  Qui  coiisnrgons,  ncccpit  pucrum  cd 
n!:iliem  cjus  nt»t  le,  ri  se*  e*»sil  in  *EgypUinK  El  cnip 
îïii  nsqnc  ad  otiilnrit  llerfidis  :  ni  adîni|derelur  qiiod 
flii'lnm    esl   a    Domino  pcr   prupbclaiii   diccnlcmi 
Ex  ^lilgyplc»  vocavi  liliuni  inciun.  Tuiic  llcrodes  vt- 
dcjis  4p*Hïniain   ilkisns   essct   a    Mugis,    ira  lus  esl 
\,it»lc.    Et  uiiUcns  Dccidit  omiics  pticros,  quî  crnnM 
in  Bellilclicn^,  cl  in  omnibus  linibns  ejns,  a  bimaliij 
cl  infra,  sccnndnni  temptis  qnod  cxqnisîcral  n  Ma- 
lais. Tu  ne  adiinpb  tuiii  csl  quod  dicinin  t^sl  pcr  Jc- 
rriiiiani  propliclani,  fhce?ilcni  :  Vos  in  Hama  aiidili 
vsi,   plnrahis   cl  ulnblns  tniiUus  :  IVacbc)  plorau^ 
li  u>s  SHoSt    et  noluit    consolan,    qnia  nun  suiil 
(J/rr/rA.  n,  i-18.) 

(ir»d)  Sunluulrm  cl  alia  muUa,  qn.-e  fecit  Jésus r 
qna'  si  scrilianlnr  pcr  singnla ,  ncc  ipsum  arbilror 
nnrndnni  rapcre  poss^c  ces,  qni  scribcndi  siinl,  U*- 
b!  *->!?.  {fom\.  v\Tp  iri). 


1^9 


MAG 


DES  MrriACLES. 


MAG 


130 


tites.Elle  nous  liîs  montre,  spéciaicmeut  en 
Perse,  jouflnl  à  peu  près  le  riiiiïiie  rôle  quo 
b  lellrés  de  nous  jours  dans  la  Cliino, 
t'M-à-dirc  reraitlissant  les  enifilois  les  plus 
élefés,  et  dirigeant  Tespril  public  pav  la 
paissaoce  du  t£i1ent,  de  la  seience  et  d'une 
position  acquise. 

D'après  quelques  modernes,  le  nom  de 
fliages  appartiendrait  enrorc  niaiolonaiit  à 
certaines  populations  de  rArménic  qui  pas- 
seot  p«.  '  i-ndrc  des  anciens  Chaldéens 
de  la  1  le,  si  fort  adonnés,  roninie 

cbdciiu  le  saii^  h  l'étude  de  raslronomie. 

Mais  dans  tout  ceci,  le  d6sacconJ,  s'il  y 
eo  i,  est  plutôt  apparent  que  réel*  Les 
majpes  étaient  des  savants  adonnés  h  la  cu!- 
lure  de  TastronoDiie ,  qui  fut  toujours  la 
|dus  sublime  et  la  plus  nol*le  des  sciences 
lincs;  non-seulement  parce  quelle  est 
Tplus  profonde,  uiais  encore  parce  qu'elle 
rajuiroiiie  fe  [dus  riioauue  do  son  auteur, 
en  appelant  sa  |>cnsée  vers  les  cicux,  oCi 
celui-ci  fait  son  séjour,  et  en  iivjanl  Ji  la 

jt^r.iT.iritjon  les  plus  grands  et  les  plus 
s  ouvrages  sortis  des  mains  du 

Et  le  signe  que  Dieu  lui-môme  donna  aux 
Ivages  indique  bien  des  personnages  livrés 
'I  ee  genre  d'études  contemplatives,  puis- 
que ce  fui  celui  d'une  nouvelle  étoile  ap- 
ptroc  dans  les  cieux.  Nous  ne  vomirions 
{lourtant  pas  aller  jusqu'à  dire  avec  Tcr- 
ttillien»  dans  son  traite  de  lldoidirk^  que 
Tlstrologie  fut  une  science  peniûse  ou 
même  autorisée  de  Dieu  juscju'à  la  nais- 
stnce du  Messie»  qu'elle  devait  ainsi  servir 
i  miinifê^ter;  mais  défendue  depuis  lors, 
nfm  quelle  ne  pût  indiquer  la  naissance 
rfaucane  autre  :  Usque  ad  EvnntjeHtnn  con^ 
tesBût  ut  Christo  édita  nemo  ejinde  nailii- 
taif-  ''  'ju$  de  cœ(o  inttrpreieiHr.  Nous 
\T<  irc  avec  saint  Grégoire,  ((ueDicu, 

s'accorumodant  à  la  faiblesse  des  hommes, 
bit  quelquefois  servir  leurs  propres  erreurs 
à  leur  salut,  du  moment  qu'ils  cherchent 
la  vérité  avec  un  cojur  bon  et  pai  faiL 

Mais  les  mages  élaienl  -  ils  des  rois, 
tomme  le  portent  des  traditions  cb rétiennes 
muiûnlant  à  la  plus  haute  antiquité,  et  comme 
renseignent  plusieurs  Pères  des  premiers 
siècles?  Des  auteurs  protestants  se  sont 
singulièrement  amusés  de  cette  prétendue 
royauté ,  que  rien  ne  justifie,  disent-ils,  si- 
non les  préjugés  des  papistes  ignorants. 
Bit  cependant,  il  n'y  a  pas  de  quoi  rire  : 
les  vieilles  iradilions  du  christianisme  ont 
quelque  chose  de  plus  vénérable  que  les 

lleries  et  les  riédains  des  sophistes  mo- 

_  _' nés.  CeuxHL'i  ne  voient  pas  que  Tigno- 

"rance  dont  ils  accusent  les   autres  est  de 

leur  côté.   S'ils  savaient  un  peu  plus,  ils  se 

mo4joeraient  prolKjblernenl  un  f^eu  moins. 

El  f)ourcequiest  de  la  question  présente, 
TEglise  catholique  n'a  jamais  enseigné  que 
les  mages  de  Bethléem  fussent  tïes  Assué- 
nia  ou  des  Arlaxenès;  elle  permet  de  croire 


que  c'éiaient  des  cnefs  de  peu|>les  ou  de 
peufdades,  de  tribus  errantes  t»eub6tre,  des 
nommes  constitués  en  dignité,  elle  permet 
de  croire  ce  qu'on  veut  y  puisqu*elle  n  ensei- 
gne rien  h  cet  égard.  Tertuflien,  saint  Cj- 
prien, saint  Clirjsostome,  saintHilairc,  saint 
Jérôme,  saint  Augustin,  le  vénérable  Bèdc, 
et  beaucoup  d'autres  jilus  rapprochés  q,u8 
vous  de  f*lus  de  mille  ans,  en  ont  fait  des 
rois,  et  vous  qu'en  faites-vous? — Mais  ils 
n  ont  pas  fourni  de  preuves? — Et  vous,  grands 
philosophes,  voyons   les  vôtres? 

2*^  11  n'est  j^as  moins  imjjossîhle  d'indiquer 
avec  précision  le  pays  auquel  ap|)artenaient 
les  mages  qui  vinrent  h  Beilhcenï.  Saint  Mat- 
thieu dit  seulement  qu'ils  venaient  de  KO- 
rient.  Or,  les  pays  mii  se  trouvent  à  l'o- 
rient par  rapport  à  l'Iode,  sont  TArahic, 
la  Perse  et  la  Médie,  la  Judée,  la  Baclriane,  la 
Scytie,  la  jilus  grande  partie  de  l'Asie  entîn» 
pourvutiuon  n'entende  pas  par  le  mot  orient 
une  ligne  géogratdiique  aijssi  j>récise  qu'un 
cercle  de  la  sphère. 

Si  on  pouvait,  pour  asseoir  uu  juge- 
ment ,  supposer  que  les  présents  appor- 
tés étaient  natifs  des  pays  mÔmes  d'où 
partaient  les  mages,  il  sultirait  de  désigner 
l'Arabie,  jadis  féconde  en  or,  ei  toujours  eo 
aromaiesî  mais  le  commerce  avait  létiandu 
partout  ces  richesses*  Si  on  veut  faire  à  Jé- 
sus-Christ une  application  littérale  de  ces 
paroles  du  psaume  LWl:  Lcsroisde  Tharsii 
ri  les  tics  titî  offriront  des  pn'senis  :  les  voie 
de  r Arabie  et  ae  Saba  lui  apporteront  dcâ 
offrandes  (131),  on  désignera  encore  l'Arabie  ; 
mais  que  faut-il  entendre  parTharsis»  et  l'en- 
semble de  la  pro[diétie  necomporte-t-il  pas 
un  sens  plus  étendu  que  le  fait  si  minime, 
pour  ainsi  dire,  de  l'adoration  îles  mages  ? 

S'il  était  possiblede  délcrminerle moment 
jjrécis  de  leur  arrivée  h  Bethléem,  on  jiour- 
rait  peul'(ilre,  [)ar  le  temps  écoule,  juger aî> 
f^roximativcment  de  la  distance  i>arcourue. 
Mais  encore  ici  n'y  a-t-il  rien  de  'certain. 
L'Eglise  célèhrc  le  6  janvier  la  mémoire  de 
ré\énement,  et  celte htatiun  [paraît  remonter 
jusqu'au  v*  sièclel;  mais  ce  n'est  pas  une  date, 
ftasplus  que  larélébralion  de  la  féledu  mar- 
tyre des  saints  Innocents,  qui  se  fait  aupa- 
ravant, quoique  le  martyre  naît  eu  lieuqu  Câ- 
pres leur  départ, 

Jésus-Christ  vint  au  monde  la  quarante- 
unième  année  depuis  la  correction  au  cabn- 
(h-ier  traite  par  Jules  César;  Hôroilc  mourut 
l'année  suivante,  au  mois  de  novembre,  dans 
la  trenlc-(|uatrième  année  de  son  régne,  par 
conséquent  onze  mois  après  la  naissance  du 
Sauveur.  En  taisant  une  larçicjtarl  à  la  t-ruauté 
de  ce  prince,  et  à  l'excès  tics  précautions 
sanguinaires  (juc  durent  lui  inspirer  ses  in- 
quiétudes, dans  la  fixation  du  terme  de 
deux  années  par  lui  assigné  pour  le  mas- 
sarre  des  enfants  de  Helhléeni,  en  détîuisanl 
mt*mo  le  temps  pendant  lequel  il  attendit  le 
retour  des  mages,  il  reste  encore  un  es- 


(IM)  Rcgos  Tharsis  el  insulae  muiiera  ofTereiU  :  regcs  Arabuni  et  Sal>a  dona  aJJuccnt.  {Pgaî,  LXii,  10.) 


131 


MAG 


DlCTlONNAmC 


MAG 


îùî 


l^icede  huit 5  tUx  uiuis  pour  |>Kicer  révL'iia- 
uienL 

Ll'5  interprôtos  nous  prient  5  cette  occa- 
sion tie  rliauîoaiix  qui  font  qn/iraule  lieues 
[mr  jour.  C  est  beaoroopi  cVst  plus  que  la 
réalité  ;  innis  que  diraient-ils^  si  nous  leur 
rappcUioiis  qu'Esdrasniit  quatre  mois  h  faire 
le  voyage  do  Bahvlone  h  Jérusalem  (VSû)  ? 

Si  iloniî  les  inni^es  vennient  de  !a  Perse  où 
de  llude,  condjien  faut-il  comiiter  do  temps  ? 
Les  mômes  intcrjjrùlres  Jious  ^ré|JOïideiit  à 
ceiîi.que  lY'toile  leuj'  apiarut  pent-étrc  avant 
la  naissance  du  Sauveur.  Nous  n*aimons  pas 
à  argumenter  sur  un  pcut-ôtre. 

Mais»  nu  lieu  de  les  faire  venir  de  si  loin, 
nous  croirions  plus  volonliers  que  c'étaient 
d^a  rliefs  de  quelques-unes  do  tes  tribus 
arahes,  arrouluniées  depuis  les  temps  de 
David  et  de  Salomonà  [layer  le  tribut  aux  rois 
delà  Jutiée,  leurs  suzerains  eu  vertu  des  di- 
vines promesses  et  des  virioires  reuiftor- 
lées  sur  eux  avec  Faide  du  Dieu  des  armées* 
Il  ne  font  fias  perdre  de  vue  que  les  Arabes 
payèrent  encore  le  tribut  à  Ezéchias  et  h  Jo- 
sjos,  que  les  Asmonéenslesy  contraignirent 
de  nouveau,  et  qu'Hérode,  Icderuierroi  des 
Aspionéens  i>ar  sa  femme,  n'était  pas  moins 
puissant  que  les  [ihis puissants  dcses  i^rédé- 
ccsseurs.  Ce  put  donc  être  la  pensée  d'ac- 
quitter un  tribut  obligatoire  qui  les  condui- 
sit en  Judée,  h  Jérusalem  plutôt  qu  eu  tout 
^ulrelieu.  Ce  qui  n'exclut  aueuneDieiil  le 
miracle  de  la  révélation  qui  leur  fut  faite,  ni 
Vaccomplissemcnt  divin  des  prophéties,  ni 
la  sipfnification  mystérieuse  des  présents. 
Et  c*est  ainsi  que  Dieu  aecomplit  le  plus 
souvent  ses  desseins  par  le  cours  môme  des 
événements  naturels,  [u-évus  et  préi»arés  do 
toute  élcrnïté  dans  sa  sagesse*  Mais  ceci  n^est 
encore  qu'un  peut-être,  et  si  on  ucUaccepte 
pas,  nous  n*cssayeroos  pas  de  le  défen- 
dre. 

3*  Quant  à  la  nature  do  Fétoile  qui  a[ipa- 
rut  aux  mages,  il  est  trop  évident,  et  j>ar  le 
ciiemio  quelle  lit  devant  eux,  et  [rarsasla- 
lion  au-dessus  de  la  maison  qu'haliitait  la 
sainte  famille,  circonstances  qu'ils  observè- 
rent avec  une  précision  merveilleuse,  que 
c*t  asire  n'avait  rien  de  commun  avec  ceux 

3ui  nous  distribuent  le  jour  et  la  nuit.  On 
oit  reconnaître  plutôt  un  météore  lumineux 
placé  dans  des  régions  très-rajiprocbées  de  la 
terre.  Mais  on  demande 'oncf^re  si  elle  leur 
apparut  en  Orient,  oïl  bien  s'ils  îa  virent  de 
rOrienl  se  tenant  jau-ilcssus  de  la  Judée, 
corn  me  pour  1  es  y  a  p|>e  le  r,  tj  n  i  le  sa  it ,  pu  isqu  c 
révangéliste  ne  le  dit  pas  ?  Celte  question 
d'ailleurs  est  troi»  peu  importante^  pour  mé- 
riter tlionncur  d\um  discussion  sérieuse, 

lis  comprirent,  en  la  voyant,  qu'elle  an- 
nonçait la  naissance  du  nouveau  roi  des  Juifs; 
probablement  ils  comprirent  davantage; 
c'esl-h-dire  qu'elle  annonçait  la  naissance  du 
Messie.  ^  Comment  le  coinprirent-ils  ?  [tar 
une  révélation  divine,  incontcstablemefit* 
Si|  comme  nous  le  croyons,  les  mages  étaient 


des  cbefs  de  tribus  arabes,  ou  môme  des  sages 
ou  des  ]>rôtres  parmi  ces  |>euplessi  souvent 
môles  aux  Juifs,  les  prophéties  réfiaDdue^ 
au  sein  de  celte  nation  ne  devaient  pas  leur 
ôtre  inconnues  ;  cl  ici  encore  une  science 
toute  bumaine  et  naturelle  aurait  préparé 
dans  leur  cime  les  voies  h  la  Providence,  pour 
raccomplissement  de  ses  flcsseins.  11  n'est 
donc  nullement  besoin  de  cliercher  en  eux  des 
descendants  do  Balaam,  nui  auraient  con- 
servé comme  un  béritage  ue  famille  la  |fro- 
pliétie  de  leur  père  :  une  étoik  naîtra  de  Ja- 
cob ;  orietnr  s  le!  ta  ex  Jacob.  Nous  n'exami- 
nerons ]tas  si  ceUe  étoile  était  le  Saint-Esnrit, 
ou  un  ange,  si  elle  avait  la  lorme  dune 
croix,  etc.  O*^icslions  oiseuses  et  insolu- 
bles. 

i"  On  demande  encore  en  quel  noûibre  les 
mages  vinrent  h  Bethléem.  Mèu^e  i  ncertilude  î 
L'opinion  la    plus   répandue,   on   pourrait 
môme  dire  Topinion  universelle,  est  qu'ils  y 
vinrent  au  nombre  de  trois.  Il  est   loutefoi's 
des  auteurs  qui  n'en  comptent  que  deux;  il ^ 
en  est  d'autres  qui  en  comptent  jusqu'à  douze  ■ 
et  môme  quatorise.  Saint  Augustin,  saint  Cé^l 
sairc,  saint  Léon,  Kuport  et  îjcaucoup  d*au«f 
très    Pères   de   TEglisc    s'en   tiennent    nu 
nombre  trois.   Est-ce  une  tradition  fondée 
sur  l'histoire  cllc-mômc,  ou  sim|dement  sur 
le  nombre  et  la  nature  des  présents  offerts 
au   nouveau-né  ?  Il  serait  dilEcile  de  le 
dire.  j 

Les  noms  le  [il us  vulgairement  attrîl>Léifl 
aux  mages  sont  ceux  de  (iaspar,  Melcbior  cl  ■ 
Balthasar,  nous  ne  parlons  pas  des  noms  ca- 
balistiques; mais  les  premiers  remontcnt-d^i 
bien  loi»  dans  les  traditions  chrétiennes  t 
Non. 

Si  l'on  en  croit  Jérôme  Osorius,  évoque 
d'Algarbe,  le  royaume  de  Calicut  sérail  reiu- 
jdi  de  souvenirs  qui  se  rattachent  aux  mages, 
et  c'est  lie  ce  pays  qu'ils  seraient  parlispour 
aller  h  Betbléoin.  L'auteur  du   Commentaire 
ntac/icre  sur  saint  Matthieu  les  croit  Persans 
d'origine.    Suivant    le   voyageur  Cliardiii, 
(t.  111),  ce  serait  aussi  tîans  la  Perse  qu  lî 
faudrait  cliercher  leur  berceau;   rArmonie 
lesrécJauie;  suivant  la  (7 ^or/ra/)/n*c  moderne 
de  rArméïne^   la    contrée  arménienne  des 
Moghs  aurait  fjour  église  principale  un  teui- 
l*le  consacré  h  Wnivrrsel  Rédempteur^  but 
d'un  pèlerinage  très-répandu  à  cause  de  It     | 
châsse  de  saint  (Jaspar,  Tun  des  trois  mages,     i 
qui  y  est  conservée.  Nous  trouverions  facile-     | 
ment  en  b'rancc,  en  Espagne,  en  Italie  une 
dou2aine  d'éminencessur  lesouelles  les  ma- 
ges se  sont  rcjmsés  en  allant  a  Bethléem,  do     i 
fontaines  auxquelles  ils  ont  bu.  Et  au  milieu     I 
de  CCS  traditions  locales  si  variées,  si  diver- 
ses, ouest  la  véritable  tradition?  —  Qui  le 
sait? 

Les  interprètes  soulèvent  une  questioa 
granunaticale  relativement  ^i  la  citation  faite 
]»tir  saint  Matthieu  d'un  texte  du  proi»hcie 
Michée,  qu'il  aurait  rendu  par  un  contre- 
sens. Selon  eux  le  prophète  aurait  dit  :  Et 


(151J  In  priaio  die  mcum  priiai  cœpit  asccailcrc  de  Baliylouc,  et  ia  prima  die  mcnsis  qiniui  veuitii 
rusïictu.  il  Eêdr.  vu»  <X)  ^       f  i  ^ 


Jcru$;i 


DES  MIRACLES. 


'i 


10Ù  Bftktéem'Ephrata,  iu  es  peiile  parmi  Us 

tttàtiifrf  de  cites  de  Juda;  cl  l*EvangéJistc 

tui  ferait  dire  ;  Et  toi^  Bethléem  de  Judn,  tu 

t$  lu  in  d'être  la  plus  petite  parmi  teê  princi- 

paies  riilcs  de  Jnda.  Sur  quoi  il  fant  ol/ser- 

îernue  nous  n  avons  (itus  Je  texte  rie  s/iint 

Uâtttiieu,  et  fja  ainsi  noi^s  ne  pouvons  jngor 

si  la  différence  provicTit  fie  son  fait  ou  do 

celui  iiu  traducteur  qui  a  rendu  son  œuvre 

en  langue  hellénique.  Knsuiie,  que  la  dilFé* 

reoce  o'e^l  qu'aïqiarenle  et  seulement  dans 

HmotsrcnelTel^queron  dise:  El  toi,  Belh- 

Îl-i'I!!,  quoique  tu  sois   la  plus   petite   des 

de  Juda,  tu  n*en  donneras  pas  moins 

^sance  h  relui  qui  sera  le  chef  de  imm 

U*;  ou  bien,  et   toi  Bctliléein,  £t*  nés 

M/*. i  pas  (a  pliis  petite  des  villes  de  Juda, 

Itérée  que  tu  donnens  la  naissance  à  relui 

^ui  sera  le  ehef  de  mon  neu|de,  nous  rie- 

lutfmioos  où  est  la  si  grande  ditréreuie? 

En  résumé,  l'iitsloïre  de  Fadorat  on  des 
JiPige»  doit  rester  i:nrcmeot  évan^éliqne. 
Bien  ne  T infirme  et  rien  ne  la  corrobojx*. 
te$  ex|dtt  âtloMS  sont  insnlïbantes,  les  a  I- 
ditîons  qu'on  y  pourrait  faire  ne  sont  yn^ 
jiMlîfi^^.  Elle*fait  narlie  intégrante  du  récit 
é\  ie,  qui»  a  tous  les  [îoinis  de  vue, 

e^^  .  i>  vrai  et  le  plus  aullientique  de 
imL>  ie^  récits.  Gardons-nous  tVy  lioirlier. 
In,  nomme  toujours,  la  foi  est' la  raison 


NcHis  n'ajouterons  plus  qu'un  mol  relaii- 
fenient  à  un  témoignage  emiirunlé  f^ar  eer- 
tiiiis  auteurs  à  une  lettre  de  Julien  TApos- 
lAl  qui  avoue  le  fait  de  Tadoration  dQs 
ma^^es.  L'aveu  de  Julien  nous  seud»le  par- 
failetnenl  insignifiant  on  f^areil  cas.  11  ne 
fut  /i^5  léuioin,  qu  imriorle  ûùs  lors  ec  qull 
fiensâttf  Est-ee  que  le  rlnistianisnie  a  lie- 
^în  des  aveux  tie  ses  ennenns?  Que  les 
a(ioaats  s'en  aillent  h  leurs  destinées,  cela 
ue  nous  regarde  pas, 

M  AGI  F.  Ce  mot  parait,  dans  son  origine, 
1^  jifié   le  savoir;  les  plus  anciens 

ni.v  is  apparaissent  en  elfet  avec  le 

caractère  auguste  de  docteurs  des  nations, 

Maiûlenant  encore  il  signifie  un  genre  de 
savoir,  réel  ou  prétendu,  mais  un  savoir 
occulte  et  ré[»ute  démoniaque;  e'esl  que  les 
mages  sont  devenus  des  niagii  icns»  terme 
qui  étiuivaut  à  ï>eu  près  à  celui  tic  malfai- 
teur. La  science,  si  jaujais  ils  la  |i0ssédé- 
renl,  a  donc  dégénéré  entre  les  mains  de 
ces  premiers  déjjositaires;  et  il  devait  en 
ètreatnsi,  du  niomenl  quelle  devenait  sc- 
rrète,  car  il  en  est  de  la  science  comme  de 
la  lumière, qui  n'existe  que  pour  se  comnm- 
niquer,  comme  de  lucéan,  dont  les  ondes 
ne^  restent  pures  et  linipidcs,  qu'autant 
qu'elles  sont  agitées  par  les^vents  et  les  cou- 
rants. 

La  magie  est  l'art  d*opérer  des  prodiges. 

Il  en  est  de  deui  sortes,  la  magie  blanctie 
et  la  magie  nuire, 

Lr  magie  blanche,  la  seule  positive  et 
certaine  en  ses  elfets,  est  lart  ou  ii  srience 
des  prodiges  innocents,  tels  que  ceux  de  la 
chimie  et  de  la  pliysitfue  amusantes,  des 
Juatiiéujatiques   récréatives,   de   Tescatuo- 


lage  et  des  (ours  de  mains;  c'est  celle  des 
salons  et  des  magiciens  de  tréteaux,  Klle 
se  compose  d'une  nrullitude  d'éléments  di- 
versement combinés,  que  nous  n  avons  pas 
h  exposer  ici,  jfarce  qu^elle  ne  mérite  pas  à 
projtremént  parler  le  nom  de  magie. 

La  magie  noire,  beaucoup  plus  incertaine 
dans  ses  e»ets,  est  l'art  d^opérer  ûgs  mer- 
veilles par  l'intervention  ties  démons.  C'est 
la  seule  dont  nous  ayons  à  parler. 

il  en  est  une  troisième  espèce  qu'on 
pourrait  a|tpcler  la  magie  savante,  l)eaucou|i 
plus  étudiée  il  y  a  quelques  siècles  que 
maintenant,  et  qui  n'a  été  abandonnée  qu*à 
cause  de  sa  futilité  :  c'est  celle  qui  chcrrbe 
à  pénétrer  les  secrets  de  l'avenir  par  le 
moyen  des  <Iéduclîons  scienliliques;  les  nu- 
gures  et  l'arusprcine,  la  cbtromancie,  la 
cartomancie,  la  pbysiognomonic ,  Tastro- 
logie,  Je  sortilège  ou  art  des  sorls,  et  tnus 
les  nmyens  de  divination  sont  de  son  rlo- 
maine;  nous  en  avons  f  arlé  dar^s  des  arti- 
cles particuliers.  {Voy.  les  art,  Astrolcoie, 
Akîiues,  ARisrici«E,  CAia'oMA:vciK,  Cni- 
noMANCiE,  Sortilège,  Sorts  des  saiî^ts,  Wk- 
TOPDscopiE,  PuhI:xiilogie,  Magnétisme,  Di- 
vination, So?NGEs,  t^AUALi'j  Talismans,  Sté- 
GANOGRApun:,  etc.) 

La  magie  noire,  ou  magie  proprement  dite , 
se  réduit  donc  à  jjcu  près  exclusivement 
h  l'art  des  évocalions.  Elle  s'^idresse  h 
Dieu,  aux  bons  démons,  aux  mauvais  dé- 
mons et  aux  flmes  des  morts. 

Evoquer  Dieu  ou  les  dieux  est  une  niée 
toute  païenne,  qui  n'est  plus  mise  en  pra- 
tique dc[mis  les  Icmjis  du  cîiristianisnje. 
Nous  ne  croyons  i>as  que  jamais  Dieu  ni 
les  dieux  aient  répondu  h  de  telles  évoca- 
tions :  tes  dieux,  [larce  qu'ils  n'étaient  pas* 
Dieu,  parce  qu'il  est  le  maître  et  que  rien 
ne  saurait  le  contraindre,  De  vieux  ibéolo- 
giens,  il  est  vrai,  ont  pensé  que  Dieu  ré- 
pondait parfois  h  de  si  abonunaliles  j»rati- 
rjues,  fiarco  que  ceux  qui  les  employaient 
njérit/iient  d'être  conOrmés  dans  le  mal, 
pour  être  plus  amj dément  perdus  et  [ninis; 
nous  leur  laissons  celte  idée  j^our  ce  qu'elle 
vaut. 

Quant  aux  bons  dénions,  un  chrétien  sait 
qu*il  n\y  en  a  imint,  et  r|u"ainsi  toute  évo- 
cation à  leur  adresse,  quelle  soit  faite 
comme  autrefois  fiar  des  naïens,  oo  main- 
tenant I  ar  des  cahalistes,  des  illuminés,  {\qs 
magiïéti^tcs  ou  autres,  demeure  nécessaire- 
ment san.s  résultat,  Nous  savons  que  les  il- 
luminés (|oi  sont  induis  ilvs  principes  du 
christianisme,  entendent  |  ar  là  des  géiiics, 
tirais  il  fi'en  est  [as  d'autres  que  les  anges 
bons  et  sainls,  qui  jouissent  de  la  vision 
béatiliqne  do  Dieu,  l'adorent  et  obéissent  à 
ses  ordres.  Dire  que  les  anges  sont  subor- 
donnés aux  pratiques  des  hommes,  asservis 
à  des  moyens  et  h  ûa^  fornujles,  qu'il  y  a 
des  mots  plus  puissants  qu'eux,  c'est  una 
telle  îneplie,  qu'elle  nuVile  à  peine  le  nom 
d'impiété;  qu'ds  s'y  |)rôtont  volontiers  cl 
font  autre  chose  que  ce  qui  plaît  à  Dieu, 
c*est  une  folie  qui  n'est  pas  luuius  di^uy 


ISS 


IfAG 


DIGTiONNAinE 


M.VG 


136 


des  noïilcs  maisons;  rimbé<-illilô  seule  iieul 
renoncer  ou  ra<lmoltre, 

El  qy?tnt  nuï  âinc s  dos  morts,  elles  sont 
on  ilans  le  l^îcI  avec  Dieu,  on  diins  Tenler 
avec  les  mauvais  anges,  ou  dans  le  purga- 
toire h  a(;conii*lir  une  expîattnn  t»*in]>oryiro. 
A[irè5  avoir  ;>ouri  au  mol  que  nous  verions 
lie  pronoocer,  que  le  irolestaul  se  doniaiitle 
si  loulc  âme  qui  sort  de  ce  monde  est  assez 
pure  jiour  entrer  dans  le  riel,  ou  assez  <'0u- 
pahle  pour  aller  en  enfej';  qu'il  réponde 
et  elioisisse  un  autre  mot,  si  quelque  autre 
lui  eouvient  micuï. 

Si  les  saints  qui  jouissent  de  la  vue  de 
Dieu  en  attendant  la  resurreution,  [îouvaicnt 
être  contraints  tie  la  part  des  liomines,  leur 
Ijonheur  ne  serait  |ms  fiarfail,  et,  quoique 
morts,  ils  ne  seraieirt  |ias  alîVanchisties  liens 
«le  la  niorlalité.  S'ils  [♦onvaient  faire  autre 
chose  que  ee  qui  nlall  à  r>ieu,  ils  ne  se- 
raient pas  eontirmes  en  gr.lre,  et,  quoique 
au  ciel,  leur  sa  in  tel*'*  ne  serait  [ms  assut^ée, 
puisqu'ds  auraient  encore  le  i mouvoir  de 
pécher. 

Et  d  ailleurs  cette  idée  ilo  la  puissance 
nnritkjue  des  mots,  est  une  do  ces  puérili- 
tés qui»  pour  être  vieilles  oommc  le  monde, 
n  en  doivent  pas  moins  6tre  conspuées.  On 
disait  autrefois  : 

Carmîna  de  cœh  pos&unt  deduccre  lunani  : 

Essayez  donci 

Les  âmes  «les  damnés  seraient-elles  subor- 
données au  [>ouvoir  de  Thorame?  Nous  di- 
rions encore  volontiers,  essayez;  mais  qu'on 
y  réfléL-hisse,  ce  serait  un  supplice  de  [dus 
ou  un  supplice  de  moins.  Or,  le  juste  juge 
cjui  les  a  punies  dans  la  mesure  exacte  de 
leurs  fautes,  peut-il  admettre  en  fdus  ou 
en  moins  l*intervenlion  de  Thomme? 

Kt  d'ailleurs,  quels  moyens  les  unes  ou 
les  auircs  prendiaient-ellcs  jour  se  nunirc 
en  communication  avec  riiommc?  N/ayani 
plus  d*ori^anes,  comment  aj^iraient-clîes  sur 
i>cs  sens?  Les  théologiens  qui  ont  [larlé  de 
<"Orps  fantastiques  iV^rmés  d'air  condensé; 
les  démono^^raplies  qiu  ont  ;>arlé  tlo  raila- 
vrcs  momentanément  ranimés,  ne  savaient 
i^e  qu'ils  disaient.  Les  plus  sinqiles  uotions 
de  physique  et  dliisloirc  naturelle  démen- 
lent  ces  suppositions.  Ceux  qui  ont  jkarlé 
de  conuuunieatjons  d'Ame  h  iinie  par  le 
moyen  des  songes»  ont  dit  une  chose  en  ajH 
jjarence  plus  sensée.  Nous  n'avons  [las  à 
reiaminer  ici  ;  mais  nous  prétt^ndons  qu1l 
n*exisle  pas  |mur  Thonnue  de  moyens  de 
les  contraindre  h  ces  sortes  de  comniuni- 
cations,  que  Dieu  seul  [leut  [>ernieltre  pour 
ûes  desseins  en  rapi'orl  avec  sa  gloire  et 
If  salut  des  hommes. 

Il  en  est  ahsohinient  de  môme  des  Ames 
qui  attendent  dans  le  lieu  de  rexjjiation  que 
rentrée  du  ciel  leur  soi!  ouverte. 

Les  païens,  qui  admettaient  cette  inter- 
vention fies  mortâdans  les  allai res  des  vi- 
vants, étaient  du  moinsconsétiuentsavec  leurs 
propres  dot ti'i nés,  car  ils  admeltai(*nt  aussi 
a  la  mort  un  dédouhlement  de  Vtme  hu- 
maine. Outre  râtne  proprement  dite,  animaj 


Rpiritus  ou  menti  qui  se  réunissait  au  seia 

do  Dieu,  ou  se  réahsoiliait  ilans  V^mt  du 
iiionde,   ils   croyaient    aux  mânes,  espèce 
d'ombre»  de  fanlôme  vivant,  ayant  la  forrnM 
du  moi  I,  (jui  errait  plus  ou  moins  longtem|)^H 
autour  des  tombeaux,  se  mêlait  à  la  famille," 
aclievfât  de  poursuivre  les  iidtVéls  qui  lui 
furent  chers  pondant  la   vie,  passait  aux 
cîianifis  Klj  sens  ou  dans  le  noir  Tarïare,  mais 
non  connue  dans  une  prison  dont  elle  ne 
dev^iit  plus  sortir,  U  y  a  loin  de  ih  aux  idées 
chrétiennes  et   aux   orincipes  d*une    sage 
philosoptie.  iNous  traiterons  cette  question 
dans  un  article  spécial.  [VoyA'àvL  Nécao- 

MAISCIË.) 

On  nous  objectera  sans  doute  Tapparition 
de  Saiiuiel  aux  yeux  de  ta  Pythonisse;  nous 
traiterons  aussi'  celle  question  tfans  un  ar» 
licle  s[)écial.  [l'oy.  Tari*  Pythojiisse.) 

Reste  donc  une  seule  question  h  traiter 
ici;  celle  de  révocation  du  démon  [tardes 
moyens  magiques,  et  c'est  là,  en  effet,  tout 
le  sens  cjue  comporte  maintenant  le  mois 
magie:  cesl-à-dire  laclion  sur  une  puis«fl 
sancc  extra-naturelle,  par  des  moyens  natu-^ 
rels.  Poser  aim»i  la  question^  c'est  déjà  la 
résoudre. 

Démoidrons  d'abord,  par  des  raisonne- 
ments empruntés  au  plus  sinuile  lion  sens, 
qu'  une  telle  |irélenliun  est  nécessairement; 
chimérique.  , 

1*  Pourquoi  le  démon  se  mcltrait-il  en 
communicatiori  avec  llmmme?  Pour  lui 
rendre  le  service  demandé?  Mais  qui  donc 
ose  dire*|ue  le  démon  est  un  être  servîableî 
Il  a  certes  bien  ]»rouvé  le  coniraire,  en  fai- 
sant défhoir  Adam  de  sa  sainteté  native. 
Kt  rKglisê  a-t-elle  tort  de  nous  apprendre 
à  le  maudire  et  à  le  haïr?—  Pour  s  assurer 
de  plus  en  plus  !a  propriété  th  Tilmc  do 
celui  qui  Tinvoque?  —  Son  âme,  il  Ta  déjà, 
puistju'on  n'a  pu  l'invoquer  sans  crime.  Se 
rassurer;  il  n'en  sera  jamais  sûr  avant  la 
mort,  car  il  n'est  f  oint  de  crime  inexpia- 
ble, fût- il  même  scellé  d'un  pacte  écrit  avec 
du  sang. 

2^'  Mais  si  le  démon  n\icconi|ïlit  pas  cello 
œuvre  bénévolement,  ne  ]>eut-il  i^as  y  être 
contraint  [jar  certaines  formules?  Contraint! 
Contraignez  donc  seulement  une  Ame  hu- 
maine, (Choisissez  qui  vous  vo^idrez,  un 
]ih!Îoso|dic  ou  lui  idiot,  un  homme  ou  un 
enfant,  un  puissant  ou  un  laihle;  inventez 
ou  choisissez  telle  formule  qu'il  vous  con- 
viendra, faites  tels  gestes  qu'il  vous  plaira, 
tracez  tels  caractères  que  rimagination  vous  | 
fournira,  |>uis  essayez  de  contraindre  quel- 
qu'un sur  lequel  vous  n'exercerez  pas  en 
uiêmc  temps  une  action  physique  et  maté- 
rieîlel  Pauvres  gens,  oui  parlent  de  con- 
traindre les  [mres  intelligences î  Ah!  ils  ne 
sont  pas  sorciers  1 

3'*  Le  démon  pourrait-il  se  manifester 
immédialemeiit  h  rhonnne?  Nous  répondons 
hardiment,  non.  D'abord,  jiarce  qu'il  ne  peut 
I^as  tout  ce  qu  il  veut.  Il  voudrait  bien  perdre 
tous  les  houmtes,  détruire  firuvrc  de  Dieu, 
rendre  inutile  la  ré<lemplion  du  genre  hu- 
main ;  mais  il  ne  lui  est  pas  donné.  Ce  qii 


DES  MIRACLES 


ne  loi  est  pas  donné  |>our  tous  en  gi5n6ral, 
ui  sera-l-il  ilonn^'i  pour  chacun  en  parti- 
culier?  Et  sinon  pour  chacun,  du  moins  ponr 
quelques-uns?  Mais  si  pour  quelques-uns» 
^Dcls  sont  ceux  qui  jouissent  de  celte  fu- 
neste |»réWrence?  —  Ceux  qui  ont  coinuiis 
tel  ou  tel  grand  crime.  —  Quel  grand  crime, 
et  aui  vous  Ta  dit?  —  Citez-en  donc  un 
seul  exemple  dans  toute  la  durée  des  siè- 
cles !  — 11  n'en  est  \ms,  —  Ceux  qui  cm[>loie- 
ratit  tel  ou  tel  moyen,  telle  ou  telle  formule. 
—  Des  moren^î  Nous  les  connaissons;  des 
fennules*  nous  les  connaissons  aussi.  — 
Msis  ces  niovens  et  ces  formules,  qui  vous 
lt%  a  enseignés,  et  où  avez-vous  vu  leurs 
pITels?  —  Prenez  la  peau  d'un  enfant  mort 
sans  le  baptême,  tracez-y  des  cercles,  des 
carrés,  des  tiiangles  ;  (icliez-la  sur  !a  terre, 
avec  less  clous  de  fa  tjiôre  d'un  damné,  liés 
de  corde  qui  aura  servi  à  une  pendaison» 
allumez  dessus  dQs  cierges  de  cire  vierge» 
ea  nombre  impair,  façonnés  le  vendredi  par 
une  main  vierge,  avant  le  lever  ilu  soleil, 
lor&qne  la  lune  est  à  son  neuvième  jour, 
Saturne  el  Mars  en  conjonction;  ayez  un 
ijouquet  de  verveine,  cueillie  [lor  une  ner- 
sf>nni3  à  jeun,  et  purifiée  avec  de  l'eau  dans 
laquelle  aura  trempé  de  la  grande  ou  de  la 

t*etite   éclaire,   ou   de  la  grande  lunaire; 

■^Bez-vous  d'une  liaguette  fourchue  de 
H|Hilrier  de  Tannée,  décorée  de  clous  déro- 
Vtcs  au  sépulcre;  mettez  au  centre  de  vos 
V (genres,  coii-^tellées  ou  non,  une  peau  de 
'  ttial  noir,  dérobé,  choisi  dans  certaines 
fondîitons    d'âijo  ;    platx^z-vous    sur    celte 

Ii^au,  après  avoir  ôté  avec  votre  main  droite 
la  chaussure  de  votre  pied  gaurhe;  tracez 
en  Vêir^  autour  de  vous,  trois  cerv^^lcs  avec 
la  Im^eUe  de  coudre;  ayez  en  vos  mains 
un  ùrimùire,  livre  qui  n*est  nullement  ce 
que  vous  croyez  (rcfff,  larL  Stéoa?iugra- 
f«lt),  puis,  dîtes  :  Eie^  iVi/f»  letraqrQmînaton^ 
ff(,  êtMkammephorait^  Abracas^  Ahracadabra, 
tUki,  miphiboias  :  ou  plutôt  dites  tout  ce  que 
tous  voudrez.  Seulement  prenez  garde  aux 
r^iMints,  (jui  déranj^eraientlouJe  ropértilioii, 
en  '  it  seulement  les  é]>aules. 

lu  bon  sens,  est-ce  que  tout  cela 
jieut  donner  des  organes  au  démon,  qui 
B>n  a  f^a'i,  ou  les  moyens  de  communiquer 
Mf  Ms  avec  vos  i»roprcs  organes»  ou 

le  '  ^*  la  sujétion  dans  laquelle  il  est 

tenu  \mr  le  IVmt-Puîssant?  Si    Tange  déchu 
pouvait  rire,  il  rirait  bien  de  vous. 

Nou!»  disons,  en  second  lieu:  Icdémon  no 
Ijeut  pas  commuoMpier  de  lui-méuïc  avec 
rh<»mrae,  (larce  que  Dieu  ne  le  veut  |>as.  — 
Ou  a  donc  fait  le  Toul-l*uissaiU  de  Fange 
iléchu?  II  Fa  précipité  en  enfer,  cl  la  cotj- 
damné  au  sui»(»lice  dû  h  sa  révolte:  Oeus 
an^flif  prccandbuÊ  non  pepercit^  st^d  ntden- 
iihu$  in  terni  drlrnctos  in  tartarnm  Iradidtt 
tru€ianaoSy  in  jndicium  réservait,  (77  Pvir, 

Or^  en  cet  état  fie  supplicié  |ier[iétuel,  que 

Iêut  le  démon  de  plus  tpie  ce  qu'il  plati  h 
heu  de  lui  pcnneltre?  Et  pourquoi  lui 
rermettrait-il  d'unir  la  puissance  inhérente 
^  nature  d'ange,  à  la  puissance  de  rboumic? 
DiCTionnr.  DES  Miracles,  11. 


Pour  le  plaisir  du  démon  lui-mémcî  On  ne 
peut  le  supfioser.  —  Pour  la  satisfaction  des 
criminels  desseins  do  rhonime  coui>al»le? 
On  ne  peut  le  sufiposer  davantage.  —  Pour 
la  perte  de  Thomme?  Dieu  ne  veut  pas  que 
les  lioiumcs  soient  perdus;  il  veut  au  con- 
traire quils  soient  tous  sauvés  ;  Onnics  ho- 
mines  vitit  sahas  fkri.  (/  Jiw.  u^  4.)  Pour 
la  tentation  de  Tbomme?  Sans  doute  Dieu 
permet,  il  veut  même  que  rhomuie  soit 
tenté;  mais  il  veut  aussi  que  la  tentation 
ne  dépasse  nas  une  ccrlaine  limiïe,  qui  se 
mesure  à  celle  des  forces  de  riiomuie  :  Non 
patietar  vos  leniart  snpra  id  quod  poUstis. 
(I  Cor,  X,  13.) 

Le  démon  peut  tenter  par  des  promesses, 
mais  il  ne  saurait  donner  ce  qu'il  promet, 
si  nous  en  jugeoiis  par  les  exemoles  les  [dus 
authentiques':  comment  aurait-il  pu  donner 
h  Jésus-Christ  tous  les  royaumes  du  monde? 
Il  promit  à  Adam  et  à  Kve  l'immortalité,  la 
science  et  la  beauté;  les  leura-l-il  accordées^ 
el  le  pouvait-il? 

Nous  allons  au  dcvanide  l'objet  tion,  et  il  y 
en  a  plusieurs.  1'  Le  démon  a  pu  eonmiu- 
niquer  avec  Adam  et  Eve,  et  emiirunter  [tour 
cela  une  forme  sensible.  Le  démon  [«eutdonc 
enqvrunter  des  formes,  et  se  mettre  en  rap- 
port avec  les  sens  de  Hiomme. 

2"  Le  démon  a  pu  lrans[)orter  Jésus- 
Cbrist  sur  une  monla^^ne,  sur  le  ninacle  du 
tem[ile,  et  former  des  sons  articulée;  le  dé* 
mon  a  donc  le  [muvoird  agir  non-seulement 
sur  les  sens,  mais  même  sur  la  partie  [Vire- 
ment niatértellê  de  rfjommc. 

La  ré[Kmse  n'est  i  as  diiïîcile.  Vous  pré- 
tendez que  le  démon  a  pris  la  forme  d'un 
ser[>ent,  jjour  séduire  nos  ["remiers  [kirents; 
la  forme  ^  qui  vous  l'a  dit?Cen*est  (tas  la 
sainle  Ecriture,  au  moins.  Cette  fonne  est 
une  ex[)licaliou  jirohable  ;  ne  llmposez  pas 
conmie  un  dogme.  —  Mais  coniment  cx[»U- 
qucr  autrement,,,?  î^oiis  |>rélererious  ne  ims 
es|»ltqucr, crainte  denous  trom^jer,  en  faisant 
d'une  réalité  une  allégorie,  ou  tl  uiieallégorie 
une  réalité.  Laissons  ce  mystère  dans  ses 
profundeurs. 

Vous  ajoutez  «juc  le  démon  transporta 
Jésus-Christ  sur  le  [unarle  du  lemjile  et  sur 
une  haute  montagne.  De  cette  fois,  vous 
avez  raison,  car  c'est  bien  le  nmt  de  TEvan- 
gile  ;  mais  réservez  le  chaut  du  lrioin|ihe. 
Nous  vous  demanderons  comment  il  le 
transporta;  si  ce  fut  en  corps  ou  en  iimc? 
Si  c'est  en  àme,  vous  n'avez  rien  gagné.  Si 
c'e^t  en  cor] «s,  nous  vous  demamicron>  s  il 
est  un  seul  point,  non-seulement  «le  l'uni- 
vers, mais  même  tle  l'espace,  d'où  Tou  [misse 
a[5ercevoir  tous  les  royaumes  dit  mondt  'f  Pre- 
nez garde,  c'est  aussi  l'expression  de  l'E- 
criture, 

Les  deux  exeru|>les  que  vous  alléguez  ne 
[irouviMit  donc  [»oint  dans  votre  sens;  cl 
d'ailleurs  est-iî  logique  de  comiure  d'i>n 
ordre  extra-naturel  et  divin,  à  un  autre  or- 
dre [mremont  naturel,  et  dont  rhomme  serait 
l'arbitre? 

Mais,  ajoutez-vous,  les  nous  anges  cuX 


i:^ 


MXG 


niCTlOXiNAUlK 


MAG 


UÛ 


ninfii  ntflinle.s  et  maintos  fuis  i>ris  iU:s  formes 
naturelles  pour  oomînuiii(|uer  avec  les  liom- 
ines  :  Ra(»haël,  avec  Tohie;  (uiln'io!,  flvoi',  la 
«aiiUe  Vierge;  d'aiUrcs  anges,  iloiii  riîcri- 
lure  ne  dit  pas  les  noms ,  avec  Aljraliam, 
a*'cc  Jarùh  el  [ilusicurs  patriarches? 

Vous  commettez,  sans  le  savoir,  nue  dou- 
blo  faute  contre  la  logif|ue  :  t"  vous  passez 
triin  ordre  surnaturel  à  un  ordre  fHireineiit 
naturel;  2"  vous  eonctuez  des  bous  anges 
aux  mauvais,  de  Texécution  des  ordres  di- 
vins ,  à  celle  des  volotiU^s  [►erverses  de 
riiomme.  Sans  compter  que  vivus  altrilmez 
âu  pouvoir  de  Taage  nïOuie  bon,  des  mer- 
veilles opérées  |iar  la  vertu  divine.  Kt  s'il 
c>t  dit  au  livre  de  Tohie  qu'un  démon  tua 
les  sept  premiers  m^irisdeSara»  en  concluez- 
vous  que  le  démon  a  pouvoir  de  vie  et  de 
nïort  sur  les  hommes?  [Voy,  IptTR.,  l.  V\ 
1  ol.  51-52,  n"  2.) 

Mais  élevons  cetlo  discussion  à  de  plus 
gramJes  proportions. 


L'oriîiiue  de  la 


la  mâme  que 


felle  du  polythéisme,  celle-là  est  une  con- 
séquence inévitable  fie  celui-ci;  la  démons- 
tration en  est  faite  deimis  longtemps  (133), 

Parmi  les  païens,  dont  riniagination  éiait 
rem])ye  d'une  multitude  d*es[»rits  fantasti- 
ques, démons,  génies,  ilicnx  des  forêts,  des 
lieurs,  des  fruits,  des  prairies,  des  jardins, 
tles  montagnes  ;  faunes,  syl vains,  nymphes, 
«iryades  ei  aniadr\  ades,  érhos, nuises  ;  dieux 
de  tous  les  ordres",  bien  ou  malfaisants;  es- 
junls  ilu  cîel,  de  la  mer,  de  U  terre  et  de 
I  enfer;  de  la  naissance,  rie  la  vie  et  de  la 
mon  ;  on  altrilmait  à  ceux-ci  la  production  de 
tous  les  |»ljénumènes  de  la  nature,  môme  les 
plus  ordinaires  :  rien  ne  se  faisait  sans  eux. 
Toujours  mi}lés  aux  Immains,  ils  avaient 
la  plus  îirando  part  à  leurs  atîaires. 

L'art  le  plus  important  était  donc  celui 
d'obtenir  leur  faveur  et  d*apaiscr  leur  co- 
lère. De  là  tant  de  sacrifices  si  divers^  et 
souvent  si  bizarres,  en  leur  honneur;  tle  là 
Itigo^tie^  qui  faisait  partie  intégrante  de  la 
religion,  FX  le  magicien,  devenu  ainsi  le 
ministre  tles  dieux,  était  comblé  des  plus 
grantjs  h(*nneurs.  Son  rôle  ne  devenait  odieux 
ijue  quaml  à  ses  pratiques  il  se  mêlait  quel- 
qjie  cruauté  envers  les  hommes,  ou  quand 
elles  s'adressaient  aux  dieux  infernaux. 

Telle  élad  rofiinion,  non-seulement  des 
ignorants,  mais  des  fjhilosofihes  eux-mêmes; 
tous  enseignaient  que  les  astres,  les  éléments, 
les  animant  étaient  mus  par  des  génies, 
dont  rinlluence  se  faisait  sentir  jusque  dans 
les  moindres  événements;  sur  ce  préiugé 
était  fonilé  le  ctdte  public  et  [»arti€ulier, 
contre  lequel  la  philosophie  ne  rcrlaïua  ja- 
mais, C'eat  là-dessns  que  le  stonien  Ralbus 
établit  le  pol^y théisme  et  la  raison  de  la  reli- 
gion de  Rome  (13^}  ;  que  t]else,  Julien,  Por- 
phyre et  les  néoplatoniciens  en  général 
londent  le  re[iroche  qu*ils  adressent  anx 
chrétiens  d'être  ingrats  et  impies,  en  refu- 

(i7Z)  Votf.BkxtK^  fiiû,  aux  qucst,^  p,  r,  cli.  5G 
et  37.  —  l5m:rK,  Ithl,  tit  la  Htl. ,  l.  r,  l.  ti ,  c.  % 
—  Hht.  Uci'Ac4td.  det  iMsrr.,  t.  IV,  in  12»  p.  34. 


sant  aux  dieux  protecteurs  du  monde  le 
culte  qui  leur  est  du,  Celse  va  même  jusqu'à 
soutenir  que  les  animaux  sont  d*une  nature 
sufiérieure  à  l'homme»  et  qu'ils  ont  un 
commerce  inrmédicd  avec  la  divinité,  qui  vil 
et  a^\i  en  eux  (135),  I^  théologie  iJtes  éclec- 
tiques, mêmeauiv'sièt-le  de  l'ère  cln^ét;enne, 
était  encore  h  la  magie,  et  tout  entière  à  là 
magie,  dans  le  sens  le  i>lus  odieux  du  mot 
Aussi  ne  pouvaient-ils  eomf)rendre  autre- 
ment que  par  la  magie  les  miracles  de  Moïse, 
de  Jésus-Christ  et  des  apôtres.  Ils  se  li- 
vraient eux-mêmes  à  toutes  les  (iratiques  dt 
la  goéiie, 

Si  nous  remontons  |ïlus  haut  encore,  où 
trouverons-nous  le  premier  principe  de  celte 
déjïïorable  erreur?  Dans  les  liassions  hu- 
maines. D'un  rôté,  la  vanité,  1  andiition,  la 
fonrl^e.ie;  de  lautre  la  curiosité,  laviflité, 
rimpîitience,  l'enviet  Tamour  déréglé,  la  ja- 
lousie, la  haine,  le  ttésir  et  Timimissance  de 
nuire*  l*lus  (Tnn  vindicatif  a  dit  dans  sa  fu- 
reiuv:  si  je  ne  fjuis  rien  obtenir  du  ijel,  jo 
ferai  intervenir  les  puissances  de  l'enfer: 

Fîectere  si  nequeo  super  os  ^  A  c  fieront  a  movebo. 

Or  si  tel  était  le  polythéisme,  telle  n'était 
pas  la  véritable  religion.  Dans  toute  l'E*  ri- 
tnre,  il  n'y  a  ]>as  un  seul  exemple  d'opéra- 
tion magique  dont  TeiTct  doive  être  néces- 
sairement attribué  au  démon.  Lorsque 
Moïse  opéra  des  miracles  en  Egypte,  il  est  M 
dit  que  les  magiciens  de  Pharaon  firent  itm-m 
biublement,  lis  imitèrent  donc,  au  [loinl  d'en  ' 
imposer  aux  yeuï  ;  ils  donnèrent  ra[iparence, 
niaissans  la  réalité.  L'apparîtiiinde  Samuelà 
Saiil,  à  la  suite  d'une  évocation,  ne  prouve 
point  <iue  la  pylîionisse  d'Eudor  ait  eu  le 
pouvoir  d'évoquer  les  înorts,  tarSaùl  ne  vil 
rien,  nielle  non  plus,  [iroL»ablement.  {foy. 
les  art.  Ï*imr4os  et  rïTeoxissK.)  Et  si  la  loi 
(ie  MoLse  liéfend,  sous  les  peines  les  (dus 
graves,  toute  espèce  de  magie,  ce  n'est  (las 
que  ce  sa^^o  léfjislatcur  attribue  nulle  pi»rl 
quelque  pouvoir  à  l'art  des  magfciens  ;  mais 
c'est  que  fct  art  est  on  crime  contre  Dieu, 
et  une  profession  du  ()olythéisnje,  ainsi  que 
nous  venons  de  Tiridiquer.  Les  auteurs  sa- 
crés répètent  sans  cesse  une  D  ieu  seul  fait  des 
miracles,  fticiens  mirai H in  so!us;  que  lui 
seul  ronnait  l'avenir,  et  peut  le  révéler;  que 
de  luî  seul  vicïincnt  les  biens  et  les  niau\, 
les  bienfaits  et  les  fléaux  de  la  nature.  Si  le 
démon  fait  qiiclrpie  cl;r»se,  c'est  l<mjours|»ar 
une  [lermission  cx[iresse  de  Dieu,  et  jamais 
par  les  ordres  tl'un  magiciiui.  Ces  vérités  dé- 
truisent par  ici  racine  le  prélendu  (touvoir 
des  magiciens  de  toute  espèce.  Si,  dans  le 
Nouveau  Testament,  le  Sauveur  parle  des 
faux  Clïrisls  et  des  faux  prophètes,  qui  opé- 
reront (U's  ifiifnes  et  des  proditjni^  au  |)omt 
de  séduire  même  les  élus,  iil  était pos$ibi€, 
il  ne  dit  [lasbi  ces  prodiges  serr)nt  réels  ou 
seulements  apjifirenis,  et  lïy  fait  [>as  inter- 
venir le  démon.  S*il  est  dit  au  livre  des  Ac- 


(151)   Voy,  Cicrno.  Dettalnra  deorum^  L  m. 
^135)  Votj,  Ork...  CQHt,  CW«.,  l.  IV  ,  n*  78  et 


scq. 


MAC 


DES  MmACLi:S. 


MkQ 


*U 


Inique  Simon  le  Magicien  avait  sé«luit  les 
Sanuiritains  et  leur  avait  ùté  !e  sens,  l'uu- 
leur  n'a  pas  ajouté  que  le  déiiiori  y  ïùi  |tour 
mjelijue  chose  ;  il  ï»araîl  plutôt  que  les  [iro- 
diges  de  Simon  Ti\ivaienl  rien  de  réel,  puis- 
que dans  le  récit  do  saint  Luc  Ic^  Samari- 
tains sont  traités  dMnsensés,  de  gens  qui 
ont  perdu  l'esprit  r  Atimdebant  autem  f«m, 
propttr  quùd  mulio  tcmpore  wngiis  guis  de- 
mintasitt  eo$.  Si  ,  dans  sa  11'  Fptîre  aux 
Tketialonicirns^  Tapôlre  saint  Paul  dit  que 
lapl^ritiou  de  l'Antcchrist  serasignaice  |>ar 
les  opérations  de  Satan  et  jiar  ûï^s  actes  ûo> 
puissance,  il  a  soin  d'ajouter  que  ce  ne  seront 
crue  àes  prodiges  tronqieurs,  proditfus  men- 
ottcibus  :  or  qu*esl-il  besoin  de  Tinterven- 
lioo  des  démons  (ïonr  oni^rer  des  prodiges 
tromjjeurs?  Les  œut:res  ae  SataUf  dont  parle 
ici  rA[>ôlre,  ne  sont  donc  point  dos  merveil- 
les extra-naturelles,  mais  des  œuvres  dlm- 
ftosture  et  de  perdition  (136). 
^ilel  est  le  langage  de  la  sainte  Ecriture, 
^^  si  aussi  presque  universellement  la 
b  des  Pères,  et  tel  est  bien  positive- 
ÎBenl  runseigneiuent  de  FEglise.  Leux  qui 
~yint  lias  étudié  à  fond  la  question»  suppo- 
se contraire  ;  mais  nous  allons  leur 
fir»trr*r^yïi'i|c  sout  daus  Terrenr. 
t  ,  en  excommuniant  les  magiciens, 

eit»r,jii»iuiiie-t-ellc  donc  des  fantômes,  de- 
miDde-l-on?  —  Non,  elle  excommunie  des 
êtres  réels,  puisqu'il  y  a  et  cju*il  y  a  tou- 
jours êtt  niallienreusement  troji  "de  gens 
métier  de  la  magie.  «  Elle  les  ex- 
lîe,  et  elle  a  raison;  cari  ou  ceux 
•ni  ce  métier  vil  et  abominable  ont 
art,  et  dans  ce  cas  ils  sont  cou- 
«Mès  des  tcnlalives  (julls  font 
r'  leur  but,  coupables  de  la  vo- 
aie  I  erv<îrse  d'entretenir  avec  le  dénmn 
relations  que  la  religion  ne  peut  avouer; 
Ou  bien  ils  n'y  croient  j^as,  et  dans  ce  cas 
il  sont  coupaliles  de  (lerlidie  à  regard  île 
ceui  qui  s'adressent  à  eux,  r  oupablcs  de 
noorrir  dans  Tespritde  la  multitude  tic  fu- 
nestes prt^'jugés  et  Taniour  de  itratitjucs 
condamna  blés.  Le  célèbre  Davle  s'est  cliargé 
de  jusliller  PEglise  en  ce  t-oint,  en  dcmon- 
it  que  la  socicté  civile  devrait  jiunir  de 
m  la  seule  tentative,  et  que  les  magistrats 
■  %iii  condamnaient  au  feu  les  sorciers,  accom- 
|iibsaicnt  un  devoir  (137). 

«  tjiiiinl  aux  décisions  des  docteurs  et  des 
Jiéoiugiens»  voyons  si  elles  sont  telles  qu'on 
les  suppose  avant  tout  examen; nous deman- 
d*»rons  ensuite  à  FEglisc  elle-même  ce 
qu'elle  a  décidé  dans  ses  conciles^ 
.  ■  TertulUen  a  déclaré  jusqu*à  deux  fois 
qu'à  ses  yeux  la  magie  n'était  qu'une  pure 
tromperie  (138).  Saint  Jean  Chrysostome  a 
exprimé  cette  m^rne  pensée  du  baut  tle  la 
chaire  évangélique  (139),  à  plusieurs  reprises 

(150)  Voy,   fiEvtciEB»  DicL    rfr    thénkgkf  art. 

•37)  Foy    DATte,   Hep,  aux  (^wi-yf.,  c*  piirtie, 

iISS)  Ut  antma^  CLVI.  —  Aih.  Jfarc,  1.  v,  c.  10. 
■159)  llotnêlk  21 ,  des  jmrttrei,  etc.  —  IHsc.  5» 
mte  Us  Juif*. 


égabiinenl;  Jcaj»  Scot  l'a  consignée  dans  sa 
lliculiigic;  le  céb''bre  Agobard  »  évoque  de 
Lyoji  [K'Utlant  le  ix'  siôde,  a  composé  plu- 
sieurs traités  [«our  la  mettre  en  évidence 
(iM);  avant  lui  Talieii  lavait  émise  dans 
son  Biiicours  contre  les  Grecs, 

a  Saint  Augustin  et  saint  Thomas  se  pro- 
oonccot  d'une  manière  positive  contre  la 
réalité  de  la  métamorpbose  des  hommes  en 
bétes  parle  pouvoii'de  la  magie;  seulement 
ils  croient  qu*il  y  a  une  illusion  jiroduite 
[mr  rartiike  du  dénmn,  à  regard  ries  specta- 
teurs, et  ils  se  trompent  en  ceci  :  car 
rillusion,  s'il  y  en  a,  est  tout  entière  pour 
ceux  qui  se  croient  métamorphosés.  Les 
canons  i»énitcntiaux  de  Burchard,  évoque  de 
Worms  au  commencement  du  \i'  siècle, 
traitent  de  soitise  papalairc  la  croyance  h 
cette  Iransïormalion,  et  imposent  une  [ïéni- 
lenee  de  dix  jours  à  ceux  qui  la  partagent. 
Le  savant  théologien  et  jurisconsulte  espa- 
gnol, don  François  de  Torrehlanca,  <lans  le 
grauil  ouvrage  qu'il  a  composé  sur  la  magie, 
rejette  parmi  les  fables  celte  [^retendue 
transformation;  il  appuie  son  sentiment  tKun 
grand  nombre  d'autorités,  et  n'épaigne 
pas  même  la  note  d'hérésie  à  ceux  qui  ose- 
raient soutenir  que  le  dén^on  ou  les  magi- 
ciens peuvent  rendre  un  homme  invisiblei 
ou  le  changer  en  hète  (141), 

«  Si  saint  Augustin  a  éuns  l'opinion  qu'il 
n*était  pas  au-dessus  du  pouvoir  du  démon 
de  transporter  en  un  clin  d'ojil  les  hommes 
€^  travers  Tespace,  Louis  Y(v6s,  son  commen- 
tateur, le  reprend»  et  établit  par  de  solides 
l'àisons  que  c'est  chose  impos-ible.  Le 
théologien  Na varie  va  plus  loin,  car  il  n'ex- 
cuse [^asde  péché  mortel  ceux  qui  soutien- 
draient une  pareille  erreur.  François  do 
Torrehlanca ,  qui  partageait  l'avis  de  saint 
Augustin,  avoue  cependant  qu'il  ne  (lent  se 
résoudre  à  croire  tout  ce  qu'on  en  dit,  et 
ootannnent  que  le  diable  t^uissc  rendre  le 
corps  d'un  sorcir-r  assez  exigu  pour  le  faire 
passer  jiar  le  trou  d'une  serrure,  comme  le 
prétendent  les  démonographes  (U2), 

«  Sur  la  question  des  enchantements,  des 
amulettes  et  i\es  philtres,  l'accord  des  théo- 
logiens et  des  rères  est  presque  unanime  : 
tons  [irocîament  la  vanité  de  ces  moyens. 
Saint  E[n[ihane  déclare  que  les  enchante- 
ments et  les  breuvages  n'ont  oas  lajuissance 
de  ciianger  les  cœurs.  Saint  Thomas,  Cirnclo, 
Suarez,  partagent  le  même  avis;  seulement, 
ces  théologiens  n'osant  s  élever  jusipr*\ 
ridée  de  rinipuissance  absolue  iIqs  encban- 
lements  ,  des  f^hiltres,  des  amulettes  et  des 
ligatures,  tant  les  hommes  les  plus  émi- 
nents  ont  jicine  à  faire  un  divorce  conq^let 
avec  les  préjugés  de  leur  siècle ,  iU  se 
rejettent  sur  la  malice  du  démon,  afni  de  no 
pas  les  déclarer  tout  à  fait  inolfensifs,  sinon 

fliOi  y&if.  Openi&îincti  AcmAnDi ,  in  UibL  f^t, 

(iU)  Voïf,  Ancu8T.,i>c  civiL  Bei,  1.  xvin,  c.  18* 

—  ïbià.,  c^iG.  —  S.  TM0II4S,  1-L  q.  III,  0.  4.  — 
ToiuiETiLANCA,  Kintoiue  Deiktarum, 

(Mt)   Voy.  AitcsT,,  fieritU,  Deiyl  xvm,  c.  18. 

—  TdHnrni  A^ri,  Kpit  fhiki,^  L  n,  c,  57. 


t43 


MAC 


DICTIONNAIBE 


MAC 


îm 


de  leur  naliire,  du  moins  par  «ccidenl  {IV3), 

«ï  SaiiU  Chrysostomc  avait  à  rcl  égani  une 
opinion  bien  (tins  avancée.  «  Il  y  en  a»  dit 
«  ce  grand  docteur,  qui  porlenl  sushcoda  à 
«  leur  cout  t^n  guise  de  p réserval îi  contre 
«  tous  lt*s  maux,  le  coiiiracnreraent  de  VE- 
«  vangilc  selon  sainl  Jean.  Dites-moi  donc» 
«  pauvres  insensés,  ne  le  lil-on  pas  tous  les 
«jours»  è  TEglise;  et  si  les  paroles  de  eet 
«  évangile  ne  préservent  de  maladie,  ni  les 
«  auditeurs  dont  elles  remplissent  les  oreil- 
«  les,  ni  les  lecteurs  qui  les  ont  sans  resse 
«  dans  la  bouche ,  comment  voulez-vous 
«  qu'elles  aient  [dus  d'efTicacité  pour  ceux 
m  qui  les  portent  susf^enducs  ci  leur  eou?  » 

«  Orii^ène  fait  un  raisonnement  semblable 
(lii)  ;  a  Si  le  pain,  qm  a  la  propriété  de 
«  nourrir  riiomme,  ne  .-êrt  de  rien,  dit-iU 
«  tant  qu'on  le  porte  sus[>endu  au  cou,  de 
«  quoi  voulez-vous  que  puissent  servir  les 
«  objets  qui  a  ont  aucune  |)ropriété,  si  on  les 
«  y  suspend  de  la  UiAnic  maoiùre?  Jetez-les 
rt  fduliM  dans  le  leu^  et  vous  verrez  s'ils 
«  pourront  se  [^réserver  etix-ni6mes.  »  Saint 
Uasilc  no  [UYJL'lame  pas  avec  moins  de  netteté 
Finanité  et  Timpuissance  de  tous  les  pré- 
servatifs magiques. 

«Si  saint  lîonaventure,  Cajetan ,  Pierre 
d'Ailly  ont  cru  A  la  science  des  astrologues 
et  au  pouvoir  des  amulettes  astrologiques^ 
<juillaume  de  Paris  est  d'une  opinion  diamé- 
tralciueut  op|»o^ée  (IW).  Saint  Tiionias ,  qui 
avait  pourtant  heam  ou|>  defaitdc  [sour  l'as- 
trologie, convient  toutefois  qu'aucune  image 
ou  ligure  ne  peut  recevoir  une  propriété 
qutdconque  de  llnilucnce  des  astres  (146), 

«  L'astrologie  elle-même  a  été  forleuienl 
condialtuc  par  le  |dus  grand  nombre  des 
Pères.  Saint  Clément  Ilomain  déidarc  que 
les  astrologues  sont  des  séducteurs,  séduits 
les  premiers  |>ar  Je  démon.  Saint  Ambroi.*e 
appelle  l'astrologie  une  occupation  pleine 
de  vanité;  saiot  Pierre  Cbrysotogue,  un  art 
fondé  sur  l'erreur;  saint  Cyrille  d*Alexan- 
drie,  un  ieu  d'enfants,  une  folie.  Impiété  et 
folie  I  tels  sont  aussi  les  ternies  employés 

1>ar  saint  Grégoire  pape,  saint  Cyprien,  saint 
ilpipbane,  saint  Justin,  Tliéodoret ,  saint 
iiiégoire  de  Nysse,  Laclance,  saint  Ikiiîile. 
Saint  Chrysostome  et  saint  Basile  ont  si  bien 
démontré  la  fausseté  de  l'astrologie ,  quo 
Gaspard  Peucer,  qui  pensait  dilTéremment, 
s'est  vu  dans  la  nécessité  de  réfuter  en  forme 
ccqu'ilsenontdit(l^7).  Dcvons-nousajouter 
foi  m\x  fmroscô[)es  de  la  naissance,  dit  ^aint 
AugUifliu;  i  m.'iis    alors    comment    se    fait- 

(145)  Vid,  EpipiiAN,,  Hœre$.,  b  i,  litre  2,  n»  5. 
— 'TiioiiAS,  ^-%  q.  9G,  art.i.  — y..  Contra  gentes, 
C.  !0i  H  lt)5,  CinuELO,  De  supen,^  prt.  nr ,  c.  5. 
^  Sluhez,  Derctig,,  lil>.  ii, 

(U4)  Tract,  in  tib.Jab.Cù  traitéest  aUribiic  »vec 
plus  (te  vraiscmbbnce  à  Jean  de  Jérusalem. 

(14J>)  I  Quonîrtiïa  imago  morliia...  moveret  vi- 
Tenlc's?  Aut  (puililcr  pr.esLU  scieiuiant  qiiam  nec 
liabuîl,  «ec  actu  jiee  pulenti.!  eaiii  babei,  rcrli^si- 
ttuim  est.  * 

(UG)  S.  TrioMAs,  î-2,  qnxsU  DU,  an.  t,  —  IJ., 
q   li.nrU  14. 

(147)  Via   Ctt.utm  Ram.,  tili.  i%,  —  S.  Animas., 


I 


il  que  deux  honmies  nés  en  môme  temjis, 
par  exemple  Jacob  et  £sau,  éprouvent  un 
sort  si  iiitréreni  (H8)? 

«  i.a  plupart  des  théologiens  se  sont  faits 
les  érbos  de  la  pensée  des  Pères  relative- 
ment à  la  vertu  des  amulettes  et  des  char- 
mes. niTil  nous  sulhse  de  citer  Martin  de 
Arles, llernnrd  Bazin,  Tliiers,  ctiréde  Vibray, 
TorrelïLinca,  de  Breyne,  Vernier? 

n  Saint  Thomas,  Médina,  Tostat,  se  mo- 
quent de  Topinion  vulgaire  sur  la  fascina- 
tion et  le  pouvoir  de  IVbiL  Torreblanca 
range  parmi  les  fa  h  les  ce  qu'on  raconte  de 
l'aspic  cl  du  basilic,  qui  tuent  de  leur  regard 
ceux  qu'ils  ajierçoivent,  avant  d'en  Cire 
a(»en;tis  (Îi9). 

«  Saint  Augustin  n'ose  décider  si  les  magi- 
ciens ont  le  [louvoir  i révoquer  les  Ames  |»ar 
la  force  de  lents  enchantements;  Tnais  Ter- 
tullien,  i»lus  hardi,  soutient  que  nul  art 
magique  oe  |>eut  arracher  les  âmes  des 
saints  du  lieu  de  leur  gloire  et  de  leur 
reiios(15a).  M 

«  El  ce  qui  paraîtra  [seut-ôtre  incroyable,  ■ 
un  grand  nombre  do  docteurs  se  prononcent 
formellement  contre  les  a(>f^rîlions  des 
ûmesdesdéfLints.  Saint  Aui^usiin,  qui  croyait 
cependant  aux  apparitions,  et  qui  les  regar- 
dait (omme  un  ministère  accom|di  par  les 
bons  anges  jiour  le  salut  des  hommes, 
déclare  que,  dans  sa  pensée,  les  morts  ns 
reviennent  |  as.  Si,  d)l-il ,  lesmorts  pou- 
vaient revenir  sur  la  terre,  ma  lendie 
mère,  (pii,  [ïour  avoir  la  consoleition  de 
vivre  avec  moi ,  mn  suivi  |»ar  terre  et 
par  mer,  serait  toutes  les  nuits  h  mon 
clievet»  Tertuliicn  s*est  raillé  de  Popinion 
vulgaire  sur  les  revetiants.  Saint  Jean 
Chrysostome,  irailant  de  la  résurrection  de 
Laxàre,  a  nié  la  possibilité  de  ces  sortes 
d'api^aritîons.  Jean  André,  le  glo'^sateur  du 
droit  canon,  les  range  iiarmi  les  fantômes  de 
rimagination.  Saint  Atnanase  émet  la  même 
opinion  et  Pappuie  de  ce  raisonnement  ; 
S  il  était  donné  au\  âmes  des  morts  de  se 
rendre  visibles  [>our  les  vivants,  et  de  leur 
raconter  ce  qui  se  passe  dans  l'autre  vie,  ca 
pourra il-étre  une  source  < ferre urs  :  car  le 
démon  le  pourrait  à  plus  forte  raison,  et  il 
ne  manuuerait  |»as  d  en  [»roliter  pour  trora* 
j»er  les  hommes*  Solo  combat  la  possibilité 
des  a[>paritions  par  une  raison  puisée  dans 
la  nature  môme  des  choses.  Les  âmes,  dit  ce 
savant  théologien,  sont  privées  de  leurs 
cor|(S  au  moment  de  In  mort;  pour  quVlles 
pussejit  apparaître ,  il  famlrait  leur  en  don- 

UtxnpL  lih,  IV.  —  S.  Petr.  Cïthysol.  ,  semio  157. 

—  S.  CvRTL*  Alex. ,  contra  JuL,  c.  10»  —  Gasp. 
Peucer,  De  astroL,  fol,  416,  r<». 

(148)  Virf.  Mahtin  de  Arl.,  De  mpen, — Beniîird 
Haiin,  De  afte  maijk.^  prop.  3  et  4.  —  Trieiis, 
Trailé  des  supers! .  —  De  Bn»:v:«e,  Théot,  moraU^ 
c,  6,  —  Ver^tier,  Theot.  pract,,  l.  11,  p.  564, 

(149}  Me  MM  A,  De  recta  in  Denm  fi  de,  ïlb.  ii,  e.  ?• 

—  S.  Thomas,  pari,  m,  q.  3,  —  Tostai  .,  in  Cenei.» 
f .  30, 

(ir»0)  Vid.  S.  AucrsT.,  ad  Simp.  —  TEiiTULi, 
De  otthua,  c,  57. 


i 


\ii 


n\o 


DES  MiaACLES. 


IIÂG 


4lî 


ner  un  noaveau.  Et  si,  réduites  à  ellcs- 
iDépies»  elles  ne  peuvent»  destituées  quelles 
sout  de  tout  élétuent  uiatériel  ,  agir  sur 
lacuii  élément,  comment  agiraient-eTles  sur 
DOS  senîi?  Sailli  Tboiuas  raisonne  de  la  mêiue 
manière  :  Les  âmes  des  morts  ne  («euvent 
jiar  leur  vertu,  dit-il,  animer  de  nouveau 
es  rorpji  qu'elles  ont  quittés,  et  le  démon 
ne  j>eul  les  leur  rendre  vivants.  D'ailleurs  les 
àm^s  des  saints  ne  60nt  pas  soumises  h  sou 
fOUvotr,  et  les  âmes  iles  méLhaiils  sont 
enfermées  dans  une  (irison  dont  elles  ne 
|ie&?ent  sortir.  Nous  ne  rapporTennis  oas 
les  paroles  de  saint  Isodore,  de  Tliéopni- 
lâcle»  de  Maldonat  et  de  tant  d'autres  e^îri- 
|iiis  ecclésiastiques  qui  ont  envisagé  ta 
lestion  du  nn\ino  point  de  vue.  Farnu 
6su%  qui  ont  admis  les  af»pariiions,  les  plus 
Si^os  les  considèrent  romme  de  véritables 
miracles.  Or  nous  ne  prétendons  pas  que 
l>ieu  ne  fasse  jamais  de  mira<:les  (151). 

«  Sans  doute,  en  compulsant  les  écrits 
des  docteurs  et  des  théologiens,  il  serait 
facile  de  recueillir  un  grand  nombre  davis 
O|if»o>és  À  ceux  que  nous  venons  de  citur; 
loais  qu'en  résulterait-il?  tout  au  plus  que 
lc«  sentiments  sont  partagés  ;  et  dans  ce  cas, 
il  resterait  encore  à  [^rendre  un  iiarti.  D'un 
ebié  so  trouveraient  les  préjugés  populai- 
res,  appuvés  de  noms  iotininient  respec- 
tables sous  d'autres  rapports;  de  Tautre 
côté,  des  noms  également  resj>ectables  et  les 
en  uents  d'une  philoso|jbie  sévère  et 

ti  .j.  Pour  nous,  nous  ne  saunons 

hé  u*ir. 

•  Il  n'ei^l  pas  moins  certain  que  si  on  ras- 
5'  s  les  erreurs  d'bisl<iire  nain- 
r  -ique,  d  ontogénie,  de  srience 
et  irè  commises  mr  les  Pères  de  VE- 
p  ,  ^  docteurs  et  les  théologiens,  oji 
en  ferait  un  gros  livre  ;  mais  qu'eu  résulte- 
rait-il  à  rencontre  de  la  science  et  de  la 
vérité? 

•  Il  est  an  surplus,  dans  la  question  pré- 
letite,  une  observation  qu*il  no  faut  pas  né- 
gtiger.M  Lorsque  le  clïristianisme  ap]»arut 
'dans  le  monde,  la  magie  était  [)lus  com- 

•  faune  que  jatnais  parmi  les  païens;  nous 
«  !ê  voyons  par  ce  qu*en  disent  Celse,  Ju- 

•  lien,  les  historiens  romains  et  les  apo- 

•  logistes  chrétiens.  Ix's  Pères  s  allachèrcnl 

■  dune  avec  raison  h  décrier  cet  art  funeste» 

•  Sans  entrer  dans  des  dist'usssiunsphiloso- 

•  ptiNjues»   tdusieurs  atlribuèreiil  aux  dé- 
«  inons    les    prétendus  miracles    dor;t    se 

■  vantaient  les  ijaicns,  et  «-'était  la  voie  la 

•  plus  courte  et  la  pîus  elOrare  <le  terminer 

•  la  contestation.  Le  pouvoir  des  démons 

(151)  Votf.  S.  AcGCST.,  De  cura  «wirn,  —  TiJi- 
li'lt.,  i)e  aiiiiita^  ciica  tinem.  —  S,  Aiii.v>as., 
55.  ^  Id.,  qtïipsl.  il  et  13.  Il  est  c!ouI(*hx 
leli^re  di!s  (jn^fArionit  soit  de  suint  Atîi;ymst\ 
SoTo,  Sentent,,  iv  »  di».  45*  ipi;esl.  ! ,  uri  I.  — 
S.  Tittiii  ,  I  p^it.^  i|u;fst,  117,  art,  4,—  S.  IsiDtm., 
H'ijrma/.,  iib.  vm,c,  iK — TiiKorinL.,  In  Matth.^  mu. 
—  MAti>o:H4T.,  ht  Lîtc,  XVI.  —  Bk.ie!)ict.  \1V,  De 
êert.  Ùei  heatîL,  lib,  iv,  |>iirl.  !,  r.  5:2. 

H5Î)   Voff,  IkRGiLR,  Dut.  théoii'f}.,  ;ii t,  MtKjk, 
(153]  c    Èa   qii£   bscinali   inMgiiiaiiiHr,    [ir.i'tt.*r 
àatJgiii;&tîoncai  uutbiii  habciii  adiopiii  cl  is^cjUIiC 


«  est  attesté  [>ar  la  Mainte  Krrîtyrc,  tfuoiquu 
«  leur  rommerce  avec  les  magiciens  ne  le 
«  soit  pas.  Toutes  les  sectes  des  philosophes 
«  croyaioul  fermement  l'un  et  l'antre;  les 
«.  bisionens  citaient  des  faits  qui  paraiisaieni 
«  incontestables,  et  qu'on  ne  [louvait  allri- 
<i  bucr  à  aucune  cause  naturelle  ;  or,  si  les 
(f  Pères  avaient  adoiité  le  |»vrrlionisme  des 
n  iuiTédules,  ils  auraient  révolté  funiveis, 
«  Pour  détrouqmr  ellicacemenl  le  public,  il 
«  fallait  donc,  non  fias  des  arj^uments  aux- 
«  quels  le  peuple  ne  comprend  rien,  mais 
«  des  faits.  Et  il  n'était  pas  de  faits  ]ilus 
«  évidents  et  plus  publics  (jne  ceux  qu'ils 
«  citaient  en  iireuvc  du  pouvoir  de  TEglise: 
«  savoir,  la  j>ui,Nsance  exercée  par  les  exor- 
w  cistes  chrétiens  et  la  cessation  des  ora- 
«  clés  {Î52).  )> 

<t  Entln,  si  nos  firéjugés  se  révoltent  con- 
tre notre  raison,  rapportons-nous-en  au  té- 
moignage de  ceux  qui  se  sont  insti'uits  à 
récole  do  rexjiérience*  Janibliiiue ,  Tun 
des  plus  fameux  magiciens  do  1  antiquité, 
déclare  que  la  fascination  et  la  magie  n'otil 
rien  de  réel  iptc  T illusion  qu'elles  protlui- 
scnt,  et  que  leur  but  ne  va  pas  même  au 
delà  (153)*  Campanella^  qui  ne  s'acquit  pas 
un  nom  moins  laineux  an  moven  ilge,  af»rès 
avoir  consigné  par  écrit  les  |rrocédés  magi- 
ques alors  connus,  ajoute  :  «  S'il  y  avait  quel- 
«  que  réalité  dans  tout  cela  •  personne  ne 
Π devrait  se  croire  en  assurance.  D'un  signe, 
«  nous  pourrions  réduire  en  f)oussière  toute 
«  l'armée  des  Turcs.  Heureusement,  Dieu 
«  n'a  \ms  rendu  si  facile,  ce  qui  deviendrait 
«  peut-être  si  pernicieux  (15à),  »  Curneiîle 
Agrippa,  qui  s* est  fait  une  réputation  [dus 
étendue  et  plus  durable  que  Campanelîa, 
n'a-t-il  pas,  dans  [dus  d'un  [»assage  de  son 
traité  de  la  laniié  des  sciences ,  proclamé 
liautcmenl  Tinanilé  do  la  magie,  et  regretlé 
le  temps  qu  il  a  perdu  à  l'étudier?  Si  la 
magie  avait  que  loue  chose  de  réel  dans  ses 
résultats,  Néron,  le  toul-[tuissant  empereur 
du  monde,  qui  iré[>argna  rien  pour  décou- 
vrir ses  secrets,  n*aurait-il  nas  enfin  trouvé 
une  partie  de  ce  qu*ii  chercnait?  Or,  cepen- 
dant, Pline,  <iu'on  n'accusera  ni  tJe  nicn- 
songe  ni  de  scepticisme,  avoue  que  ce  [)rince 
lit  la  triste  expérience  que  la  magie  n'est 
rien.  S'il  faut  y  consatvrer  de  grandes  som- 
mes, (jui  sacriiîa  januiis  plus  dor  et  d  argent 
le  maré«'lial  de  lletz,  comte  de  Laval, 
it  la  Preta^ne  n'a  fias  encore  oublié  Té- 
ptjuvanlable  nistoire?  s'il  faut  vendre  au 
démon  sa  vie,  son  ilmc,  se  souillerde  cri- 
mes inimaginables,  qui  réunit  jamais  [«lus 
de    titres    aux   tristes  faveurs   de  salan  ? 

verilalciii.  Iilitistiimlî  luimqnc  rmagirc  Unis  esl  non 
facL^re  siiiqilicitcr  alîcpiiiJ,  sed  usipic  iu\  apparcu- 
diiin  iiiiugiii«i»itiïila  panii-cCL".  »  {De  mtpt.  .Ktjtjpt.) 
S:nnt  ïlilàire  cji  purle  diuis  li's  iiiènies  iciriir"^: 
i  Magis  iliviïiîii  vtrlnlis  tipcrationes  lai  sa  rerui»» 
spi'cie  iiieiilieiilHHis  potissiniuni  timior  a  saîcido  de- 
fcrebatur.  {De  Trinit.^  lit»,  iv.) 

(154)  I  Et  pRifixto  si  liîvc  vcrn  esscïU,  ncmo 
tutus  esse  possd  :il>  iiiimico,  At  Deiis  liiinc  nnliiieiu 
(MTiiinosinii  tam  facilcm  îkui  p*>siiil  ;  sic ,  siiiC 
aiiiii^,  cxerciiiim  Tiu'carui»  uni»  inilu  dcli^rciuu».  • 


tiue 
dont 


HT 


MAC 


DrCTlON^AlUE 


MAG 


US 


El  ce|ïeii<îanU  aux  approches  du  lïûcher,  il 
en  c'onviiii  aY«>c.  d'amers  regrets  :  il  n'obLiiU 
jamais  rien. 

«  Mais  demandons  à  l'Eglise  elle-même  ce 
qu  elle  pense  du  pouvoir  de  la  aiagic, 

«  L'une  des  plus  anciennes»  la  plus  «in- 
ciorme  peut-être  de  ses  décisions  relative- 
ment à  la  magie,  est  le  fameux  canon  £*»iV 
eop»  du  concile  d'Angourv,  tenu  vers  ran 
3li,  qui  déclare  fausse  el  erronée  Topinion 
deceux<]ui  pensuiit  que  le  déiufin  trans- 
porte les  magiciens  a  travers  le:»  airs.  Le  dé- 
mon n'a  pas  un  tel  pouvoir,  ims  i»lus  que 
celui  de  transformer  des  hommes  en  bôles, 
ce  qui  napf retiendrait  qu'au  seul  Dieu 
créateur.  Un  chrétien  qui  |iar(agc  do  telles 
croyances,  est  pire  qu'un  irdidÈlc.  Que  les 
évêqueset  les  prêtres,  ajoute  le  concile,  en- 
seignent doiic  liaulemeiU  qu'elles  sont  faus* 
ses  et  diaboliques  (15-5). 

tt  Beaucoup  de  démonographes,  dont  ce 
canon  fait  rétcrnel  désespoir,  ont  cbercbé 
par  tous  les  tnojens  à  atfaiblir  son  autorité. 
Alais,  f|uand  Lden  môme  il  serait  vrai  qu'il 
n'a  jamais  existé  do  concile  d'An^ourv, 
comme  [dusieurs  ont  osé  le  prétendre /il 
n'en  est  i>as  moins  vrai  que  ce  canon  re- 
monte a  la  plus  haute  antiquité  ,  et  qu'il  a 
re(;u  une  consécration  qui  l'a  rendu  tout  à 
fait  doctrinal.  En  ellel,  ou  le  lit  parmi  les 
décrets  de  Gralien  el  dans  les  actes  du  Pa|ie 
saint  Damase.  Il  est  transcrit  dans  les  Capi- 
(uiaircs  ilQ  Louis  le  Dél^iuniaire,  renouvidé 
par  le  Pa[»e  t^irégoiro  XIII  ,  et  sanctionné 
(ïar  un  concile  d  Aix-la-Chaiielle.  Si  jamais 
décision  de  l'E^dise  fut  Nus  aulhentitpie  et 
idus  inattaquable  que  celle-ci,  qu'on  veuille 
Lien  la  faire  connailrc, 
^  «  Le  troisième  concile  de  Tours,  tenu 
l'an  813,  charge  les  pasteurs  des  âmes  d  aver- 
tir soigneusement  les  Ûdèles  que  lèsent  îian- 
temenls,  les  amulettes,  les  ligatures  et  tous 
les  secH'ls  de  la  magie  ne  peuvent  produire 
aucun  effet  sur  la  sauté  des  hommes  et  dus 
animaux  {\U\),  Cinq  siècles  [dus  tard,  saint 
Bernard  devait  farrc  condamner  Abailard 
au  concile  de  Home,  pour  avoir  soutenu 
que  le  démon  opérait  quelque  chose  de  réel 
par  le  mojendes  chances  et  des  ligatures. 
C'est  la  seizième  erreur  reprochée  a  AJ>ai- 
hirdî  le  fait  est  extrêmement  remarqualde. 
Un  rnncile  de  Toulouse,  de  !  an  1590,  décla- 
ra la  magie  un  art  trompeur  et  vain  (l57-o8). 
Le  premier  concile  de  Milan,  à  la  date  de 
1505  ,  avait  proclamé  la  même  dof  trine. 
Le  concile  de  Bourges,  de  Tan  158V,  aver- 
tit que  c'est  une  erreur  de  croire  que  quel- 
qu'un puisse  nouer  l'aiguillette  (151*),  Le  pre- 
mier concile  d'OrléauSp  tenu  en  511  ,   avait 

(LS5)  t  Sacrrdnlrs  prardicarc  dd>efU  li^cc  otuni- 
niiidis  **&sc  fiiisa  ..  ipusrjiiis  creilil  fmssc  Ikri  ;ili- 
qtcjtn  tniitiimm  aïil  in  meliiLs  aut  iii  di'ti-misim- 
nnil;iri,  ant  transkiiiiiari  in  aliaui  s|fcpcieii>  \v\ 
siiniliiiiJiiieui,  iiist  alnjikso  cïL'alorc*  pnx'ul  didtio 
itjlidHistsl  ri  pagario  delcririr.  » 

(15<j)  I  Nihd  p<>sso  reaicdii  ciM»rcrre...  Non  liga- 
luras  prodcsse...  aliarumqyf  rerutii  iuancs  oliscr- 
vationcfe.  i  (Capit.  IL) 

(t57-lliKj  Fallaccs  îianutîun  tliviuatiunt'S-  • 


tUen  n'est  plus  énergique  ef  [dus  précis 
les ?*u//fjr des  Papes  Sixte  VetUrtiain  Vlll, 


exclu  de  la  comnmnion  de  l'Eglise,  non- 
seulement  ceux  (jui  exercent  la  n^agie,  mais 
même  ceux  qui  croient  en  son  pouvoir  (160). 
Un  concile  ne  Narbonne,  tenu  soixante-dix- 
Jnjit  ans  après,  déclare  que  les  encliante- 
raents  sont  des  cboses  vaines  (161),  Un 
concile  de  Tours^  de  l'an  1583,  condamne 
ceux  qui  composent  des  philactères  ,  des 
anneaux  enchantés,  des  anmlelles,  el  ceux 
qui  ont  cotdlauce  en  la  v*,m  tu  de  ces  moyens 
(162),  Lu  svnode  de  Chartres,  de  1559,  taxe 
d'un  grand"  péclié  ceux  qui  consultent  les 
devins  ou  qui  y  ont  for.  Le  concile  natio- 
nal de  Melun,  *de  Tannée  1578,  inilige  le  li- 
tre de  superstiiietix  h  tous  les  arts  magi- 
ques et  uivinatoiros.  Nous  nous  arrêtons 
(fans  ces  citations,  parce  qu'il  faudrait  trop 
citer;  mais  nous  avertissons  ceux  qui  liront 
les  textes,  qu'il  ne  faut  pas  perdre  do  vue 
que  l'Eglise  attribue  toujours  au  démon, 
sans  autre  expliralion  ,  le  crime,  rerreur, 
rillusioo,  et  généralement  tout  ce  qui  est 
mauvais, 

«. 
que  les  baffes  des  Pap 

aux  dates  «le  1586  cl  1635^,  contre  Tastrologie, 
ou  [dutôt  la  magie  considérée  dans  chacune 
do  ses  branches  en  particulier.  Dans  la  Ijuîle 
Cœli  et  terra%  du  9  janvier  1586,  Sixle-Quint 
déclare  que  la  magie  et  tous  ses  secrets  ne 
sont  que  de  vaines  et  imtmissantes  illusions; 
que  le  démon,  ne  connaissarU  pas  l'avenir, 
ne  peut  le  révéler;  qire  les  promesses  des 
magiciens  sont  mensongères,  et  la  contiaiice 
dé  leurs  disciples  une  stupide  crétiulité.  Il 
enqdoie  les  termes  lc;>  ]tlus  énergiques  jtour 
repousser  comme  fallacieux  les  mo\ens  de 
l'aii  en  général  et  de  chacune  de  ses  bran- 
ches en  [*arliculîer.  Aucune  ne  trouve ^riire 
devant  lui,  ni  raslrologie,  ni  la  chiromancie» 
ni  la  nécromancie,  ni  Thydromancie,  ni  le 
sortilège,  ni  tel  autre  mode  tl'interroger  le 
démon,  dont  il  ckume  nu  bjng  détail.  t>ai- 
gnant  de  ne  pas  avoir  cxpriuté  sa  |)ensée 
d'une  manière  assez  claire,  il  se  résume  el 
revient  sur  ses  pas,  pnur  déclarer  de  nou- 
veau que  le  secret  tic  l'avenir  appartient  à 
Dieu  seul,  et  que  c'est  une  inqviété  et  une 
impudence  de  prétendre  à  le  partager  avec 
lui  (163). 

*t  Que  reste-t-il  donc  de  toute  la  maçîe 
que  l'Eglise  n'ait  déclaré  ineflii^ace,  impuis- 
sant, |deiu  d'erreur  et  de  mensonge,  fondé 
unitpiernent  sur  1  illusion? 

«  Il  n  eu  est  (»as  ici  conmie  des  opinions  des 
théolngiL'ris  vi  di}S  Pères;  il  n'y  a  ni  partage 
ni  division.  \  oiL'ï  ses  doctrines  ;  si  quelqu'un 
en  trouvait  de  cHuiraires  clans  une  seule  dû 
ses  décisions,  rtJglise  infaillible  neserait  plus. 

(KîO\  f  MoïKt  Odclcs  ne  ItujnsiniHli  cniiimentis 
iUlein  fiabi^uil.  *  (Th.  de  suriit,,  lan.  1  cl  ^.)  i 

(160)  t  Vauu  his  i[iii  ns  ircdidr'iinl  ab  ccclesix 
ron*niuni(ïHC  pçlbnlnr.  i  (Cau.  IjO,) 

(Wt\}  t   V;itia  Cl  nn  lit  a.  » 

(IC5j  <  Itaquc  eu  m  fuUims  cvcï^lns  in  Sicipsns 
considerarc  aiUcfpiaiti  liant  sil  t>ei  pri»pnum  ., 
siHpiîliir  ut  pia^ditU  ..  injurie  alfjiic  nnpuiliuter 
sâii  adsumaiil.   » 


I 
I 


19 


MAO 


1>ES  MIRACLES. 


MAC 


150 


«  Qii'e?^l-ce  donc,  en  dernière  analyse,  cjue 
la  rudoie?  La  goétie  est  la  iirieïice''de  1  il- 
lusion et  du  pronostic;  rillasion  ifesl  rien. 
Je  pronostic  peu  de  chose.  La  ihéurgic  est 
l'art  de  converser  avec  les  csivrit*^;  exami- 
nons :  les  dieux  du  paganisme  ne  .'ï'Oiil  rien; 
les  esprits  des  cabalisies,  rien;  les  éons  des 
gnostiques»  rien.  Reste  [loor  les  chrétiens 
I  démon,  qui  est  quelque  chose. 

En  supposant  qu'il  puisse  rt^powîre  aux 
rations  des  njagiciens,  le  veul-il  ?  Le  veut- 
il  nécessairement? 

•  En  su^qKïsaut  quil  le  veuille,  le  peut-il 
de  !ni-uiènie? 

«  En  supposant  que  le  déraon  et  les  Ames 
de»  défunts  puissent  et  veuillent  se  mettre 
au  service  des  magiciens,  Dieu  le  permet-il? 

•  En  supf»osant  que  Dieu  le  permette, 
eiiste-t-il  des  ujoyens  propres  h  atteindre 
d*eui-iuénies  un  tt*l  but?  » 

Si  ces  questions  reçoivent  une  solution 
liBrmatJye»  qu'on  la  démontre,  sauf  à  s'ar- 
mer ensuite  avec  les  décisions  de  TEgliso, 
Si  une  seule  d'entre  elles  re*;oit  une  solu* 
iiégativei  que  resle-t-il  de  toute  ta  ma- 

tieo. 

reste  son  auteur,  le  déraon,  qui  a  ins- 
piré lui-uïême  aux  hommes  ces  moyens  fu- 
tiles et  vains^  par  lesquels  il  ne  saurait  être 
eontrainl,  auxquels  ila  pu  répondre  parfois, 
lorsque  Dieu  le  lui  permettait,  mais  qui  sait 
faner  à  T infini  les  moyens  de  tenter  et  de 
nuire,  de  telle  sorte  <pfe  s'il  parait  répondre, 
c'est  pour  mieux  égarer,  et  quand  il  semble 
rendre  un  service,  c'est  |»our  mieux  aveu- 
gler el  v»ei'dre. 

U  faut  donc  s*en  tenir  à  la  pure  doctrine 
de  là  iJjéoIogie  :  lotis  les  moyens  magiques 
.«ont  raing  tî  impuissants  par  eux-mémei^^ 
(liais  ils  produisent  quf^ucfois  un  rhuHai 
fuir  accident  ^  lorsque  le  démon  le  juge  con- 
venable h  ses  desseins  perfides,  et  que  Dieu 
je  lui  pcrtiiet  dans  d'autres  desseins,  soit  de 
juste  châtiment  envers  les  coupables^  soit 
d*épreute  sanctifiante  et  méritoire  envers  les 
j  tîntes. 

Ce  serait  une  histoire  féronde  en  ensei- 
Kiienients,  que  celle  des  coramunirations  de 
Tc^prit  impur  avec  les  hommes,  cl  delà  va- 
riété des  moyens  qu'il  a  employés  [lour  h*s 
séduire  ou  lés  retenir  dans  sori  esclavage, 
suivant  le  lem[(S  et  les  r  irconstances. 

11  a  inventé  les  oracles  pour  jiropager  et 
maintenir  Tidolûtrie,  et  dans  les  ora^  les  il  a 
manifesté  des  milliers  de  fois  sa  présence, 
non  pour  se  ren<lre  utile,  a|if»rendre  ou  ré- 
Téler  quelque  ctiosc  »ie  bien,  faire  t  onnailre 
no  avenir  dans  lequel  il  ne  lit  ]»as;  mais 
pour  faire  accroire  que  les  dieux  étaient  une 

tmissance,  les  idoles  des  dienx  vivanls,  el 
eurs  ministres  les  organes  de  la  flivinilé. 

Lorsque  ravéncmcnt  du  christianisme  lui 
a  ôlé  idules  et  oracles,  il  a  récbaulFé  la  ma- 

Sie,  pour  simuler  par  elle  des  prodiges  et 
es  miracles  en  O[»i»osition  à  ceux  du  cliris- 
liaoîsmct  el  plonger  aussi  par  elle  une  mul- 


titude d'hommes  dans  les  désordres  de  IVr- 
reur  et  des  mauvaises  mœurs.  Car  l'école 
néoplîilonicicnnfsqui  naquit  en  môme  tcm[*s 
que  le  christianisme,  fui  essentiellement  nne 
école  de  magie;  celte  et  oie  ap(mja  le  gnos- 
ticisme,  s'y  fondit  cl  y  porta  ses  cuimais- 
sanccs  oc'iiltcs;  de  sorte  mie  le  griosticisme 
devint  lui-même  une  grande  école  de  magie, 
dans  laquelle  fart  de  Textasejoua  un  rôle 
très-importatit.  Pourchassé  sur  tous  les 
points  du  monde  chrétien,  legnoslicisme  se 
cacha  dans  les  sociétés  secrètes,  desquelles 
sortît,  au  moyen  âge»  cette  sorcellerie  qui 
devait  fournir  tant  de  victimes  au  biîchcr 
pendant  près  de  cinq  siècles,  du  xnr  au  xvn\ 
El  faul-il  donc  croire  qu'au  milieu  de  tout 
cela  il  n'y  eut  jamais  une  manifestation  dé- 
moniamie,  jamais  un  phéuornène  extra-nalu- 
rel?  Lnisloire  dit  le  contraire,  el  si!  n'^y 
avait  jamais  eu  rien,  réchafaudage  serait 
tombé  de  lui-môme  faute  d'ajtpuis  ;  il  y  eut 
assez  pour  entretenir  Tillusion  au  [ïrofit  îles 
|ilus  mauvaises  doctrines  et  des  mœurs  les 
lilus  abominables.  (Voy.  art.  Sabbats.) 

Lorsqu'au  xvii'  siècle  nne  (iliilosophio 
sceptique  commença  à  se  iToduirc,  alors 
Satan  se  l'acha,  il  disparut  de  la  scène,  et  re 
fut  un  coup  de  maître.  1*1  us  de  sorcellerie  ni 
de  magie,  plus  de  commerce  avec  les  esprits, 
el  parlant  nhis  d'esiirits,  plus  tfanges  ni  tie 
démons,  plus  de  I)ieu;  le  momie  en  est 
réduit  à  la  matière.  Toutes  les  croyances  du 
passé  sont  couvertes  de  ridicule,  conspuées; 
'humanité  renouvelée,  régénérée  parla  jibi- 
losojdjie,  ne  date  que  de  quelques  jours,  et 
l'homme  s'adore  lui-même  dans  sa  proj  re 
raison;  il  a  la  raison,  riotellîgcnce,  et  point 
d'âme  ni  d'esprit,  imr  la  raison  qu'il  n'existe 
pas  d'esprits. 

Enfin  ces  étranges  aberrations  tombent 
d'elles-mêmes,  et  voilà  que  Satan  reparaît» 
Il  reparaît  dans  les  tables  toiïrnantes  et  par- 
lantes; nouveau  moyen,  auquel  il  n'avait 
peut  être  pas  songé  dans  les  siècles  anté- 
rieurs, mais  qui  tle  lui-même  n'est  rien,  pas 
plus  que  ceux  qu'il  remfdace,  el  auquel  un 
autre  sera  substitué  dans  un  temps  opportun. 

trest  ainsi  que  cet  ennemi  du  genre  hu- 
main em|voisorjne  les  sources  de  la  vie. 
Lliomrm*  est  créé,  il  le  lente  et  le  séduit.  La 
science  humaine  se  forme  sous  le  nom  de 
magisme,  il  en  déduit  la  magie.  Dieu  a  ses 
oracles  pour  communiquer  avec  la  tréalure, 
et  ses  autels  pour  en  recevoir  les  ad(»raiions; 
il  se  crée  des  oracles  pour  la  tromper i  et  in- 
vente ridoiâtrie.  Le  christianisme  naltjl  lui 
oppose  la  philoso[>hie;  le  christianisme  nais- 
sant a  ses  mystères,  il  lui  o|i[(0.se  les  siens; 
sa  science,  ii  lui  oppose  la  gnose;  sa  morale» 
il  lui  oppose  raltrait  des  plus  ^alos  voluptés. 
La  sciencehiimaine,  entachée  de  paganisuie, 
se  perd  pcrur  renaître  plus  [mreau  x*  siècle; 
il  fait  renaître  en  mèmetemris  l'astrologie  et 
lousles  genres  de  sorcellerie.  I^  jïhilosopluH 
r(»fiaraîl  au  wir  siècle,  il  l'exagère  jusqu'à  la 
négation  de  Dieu.  Elle  tombe  enfin  de  la  plus 
lourde  chute;  il  invente  le  magnétisme  et  (a 


(I6i)     V  ojf.    notre    Hist.  de  la 


Ktim 


rjr 


151 


MAC 


DICTIONNAIÏIE 


MAG 


15^ 


circulation  des  tables,  en  don  riant  à  ces  deux 
nouveaux  raodes  de  tromper  les  hommes 
une  apparence  scicntillque,  parce  que  le 
siècle  fc^t  à  la  scienre.  Nouveaux,  disons- 
nous  I  La  iiiélhode seule  est  neuve,  Telf^'t 
est  ancien;  car  le  ma^iiélisme  nV^st  qu'une 
variélé  de  Texlase  divinatoire,  et  si  mainle- 
tenant  ce  sont  les  tables  qui  lournenU  aulre- 
tbisc'élaienl  les  criLdes.  I7anliquitt*  paicnne 
et  le  nioven  A^e  euro  ni  leurs  sorciers  du 
crible»  dont  la  réputation  était  grande» 

Ainsi  Dieu  ]>eruiel  la  lutte  entre  le  bien 
et  le  mal  en  vue  du  triomphe  du  bien;  ainsi 
il  permet  la  lenlation  de  rbonime  en  vue 
de  son  triomphe,  parce  quil  lui  donne  les 
moy<;ns  et  les  grâces  nécessaires  pour  ne  pas 
succomber. 

Rien  ne  serait  plus  inutile  que  la  nomen- 
rlahire  complète  des  ouvrages  coaiposés sur 
la  magie»  si  ce  n*ebl  peut-être  leur  analyse. 
Nous  en  signalerons  quelques-uns;  mais 
qui  pourrait  les  signaler  tous?  Le  nombre 
des  imprimés  est  entièrement  inconnu,  et 
les  bibliothèques  ties  curieux  recèlent  beau- 
cou[*  lie  manuscrits  ignorés ,  sans  valeur 
hors  de  celte  oljs(^urilé  qui  est  leur  élénient. 

I*armi  les  auteurs  les  |dns  mémorables 
dont  les  œuvres  sont  venues  s'égarer  à  la 
lumière  de  la  publicité,  un  grand  nom- 
bre (lG»i)  ont  aliordé,  au  [toi ni  de  vue  de  la 
magie,  la  queslionde  la  nature  du  démon»  et 
des  ap(mrences  sous  lesquelles  it  se  mani- 
feste spontanément  aux  Iium'iins,  telles  que 

(!Go)  Y.  Dœmonatogîa,  anct.  D.  Jxfmo^  Anglia; 
regc;  ll:vn«vine»  ItiOl,  iu-IG.  —  Dêmoiwhtfie,  par  F. 

tpKKBExcr»;  Gciièvii,    IGiiô,  îu-R".  —  La  philosophie 

f^et  Enprîti,  par  Uerié  niTO?!T;  Paris,  IGli,  in-8\— 
l)ei  »fl/yrf*,  bru  e»^  morifttres  et  ddmtyn.^^  pnt  Fran- 
çois IlÉtiELiTi;  Paris,  ltj27,  ta-8".  —  Ln  Philosophie 
dei  mKjes^  p.n  L.  Meyssomkh;  Lyon,  Hîi8,  iii-8'% — 
Ln  Chmve  tttt  Gobinetio ,  del  cavatiiTO  Giiispppe 
Fraiiccsc»  Blomu  ;  Geiiè\e,  1081,  —  Plitahciius, 
Ue  natttra  dtcmontitu,  euni  proœmîo  et  cxplicatii»- 
111  luis,  —  Jtmchirni  Camehauu,  el  ejusileiii  De  (feue- 
ribui  divinittiottum;  Lip»,,  t57(ï,  in-S*.  --  Dcitlo- 
Tum  dirmonnm  qui  ^uh  lunari  coUiniitio  versantur 
ûr(M,  nontinibus,  officiis^  iUusiombnt  hagoçe  ^  per 
Ceorg,  PicTOttitu;  —  Acrcilit  «^jHSilem  tjftttome  de 

^Àf(i(ii(i\  Ikisilc.e,  1571,  iii-H'*  ~  Toniviceti  A,  Oiulogo 
de  demoni  e  spiriti  dte  tu  varie  forme  a  twi  aile  voile 
$i  dimoxtrano ;  Milan,  15 iO,  in-i'.  —  Ddlc  apparia 
iioni   de  spiriti^  pcr   il  paJrc   Alh,iiiasKî  Uavalli  ; 

|llibii,  1706.  —  Les  fMJt's,  finesses  ei  impoilures  des 
tprit^   malins^   par    Ilobcrl  Di   Trikz;  Caiiiljriii» 

|i5lj5,    in-i"»    —  Dialutjue  de  ta   Lycûniropie^  par 

"Clathli*  Puiecr;  Lfiu\ain,  lUOG*  iii-li.  —  lïe  /Mp- 
pari;ioii  dcA  ICêpritH,  p:ii'  No<»l  Taulepied;  ni>iioii, 
itilH»,   iu-li.  —  Ludwvici    LAVATttiis,  Ik*  sptuiris, 

^Umuribui  vttriiaqtw  pn^nagiliombus,  tlugd.  Italav.» 
lCii7,  jii-ti.  ^-  JtKiimis  lloiirici  nECKFJt  Siteetroh- 
pa;  VVitieUcrgiis  \i\i\,  iii-8%  —  Jôaiiiiis  itivu  Al- 
Iheiulûritînsis  l}e  spccirii  et  apparitiouihHji  umbra- 
fum;  sans  luau  il<'  litMï,  1511,  i(i-l±.  —  Mufjka^  De 
ipecirii  et  appuritiouibus  (;*HOiivnu"),  par  lli  uiiiii- 
j;ms  CiiosiLii  ;  Lngd.  Batav.,  IHfîlJ,  iu-|-i.  —  Jo.iii- 
iiis  Michat'l  So>?*T\«;n  De  ëpectrii  et  omiiiibuii  mo- 
ricntium;  Atliiorli,  i7l(>,  iii-4*.  —  Hisioire  générale 
du  monde  et  de  la  nature^  par  W,iEDCftASL\,  el  ira- 
iluii  (le  IVspagïiol  i*ar  i>c  la  RituviiDiEnE;  J'aris» 
1017,  îii  8".  —  Kicliardi  Akucmini,  Augli  luedivi 
De  prœsiiffiis  et  heantaiiouibm  dœmonum:  llasit., 
i5titl,  iu-8",  —  traité  historique  et  critique det  pritt' 


empuses,  incuoes,  follets,  Iiitins,  fantômes, 
spectres,  loups-garoux  el  autres  formes  fan- 
tastiques. Des  mains  royales  n*out  [«as  craint 
de  s«  souiller  au  conta*  l  d*un  pareil  sujet. 
De  véritables  savants,  tels  que  Camerarius 
Pietorius,  Ucnningius-lirosius  l'ont  clirjisi, 

Déjh  les  auteurs  anciens  favaienl  traité; 
ainsi  Apulée,  dans  son  livre  De  tesprii  fa* 
milicr  de  Sacrale  ;  Wutarque,  dans  ses  deux 
livres  De  la  nature  el  des  œurrea  du  démon; 
Proclus,  dans  son  traité  De  fdme  ei  du  df- 
mon;  Psellus,  dans  son  dialogue  Swr  (e$ 
Œîtrres  du  démon.  C'est  encore  la  même  ma- 
tière qui  est  mise  en  œuvre  dans  le  traité  de 
Porph}  re  Sur  fa  divinaiion  et  tes  démons^  el 
dans  Te  Pimandre^  attribué  à  Mereure-Tris- 
mégi  sic, 

Unjilus  grand  nomlire  ont  approfondi  la 
question  des  eommuniralions  des  boinmes    J 
avee  le  déuion  [ior  les  moyens  qu*enseigne   ■ 
la  magie,  tels  que  tes  évocations  et  les  con-   ™ 
jura  lion  s  (11>C),  Ici  encore  de  véritables  sa- 
vants, un  Léonard  de  Vair,T'icrrc  Osterman, 
Jean  Froman,  Pic  de  la  Miraitdole  el  d  au- 
tres écrivains,  qui  auraient  tiù  être  jaloux  do 
rbon  neunle  leur  nom,  n  ont  j  ùs  craint  de  pei^ 
dre  de  longues  veilles, ];eul-être  (dus dans  le 
désir  de  passer  fsour  des  es|irits  subtils,  que 
dans  celui  de  se  rendre  utiles,  Efi  l)ienl  ce 
dessein,  s*ils  Font  eu,  a  été  aussi  vain  que 
leurs  travaux. 

Condiien  n'ont  pas  traité  spécialement  la 
question  des  charmes  et  des  sortilèges  (107), 

cipaui  iigjtes  qui  serveut  à  matd [ester  tes  penséiê  et 
le  commerce  det  euprit^ ,  par  Alphonse  Co^|'|»ac« 
cltxïûîiirain;  LyniK  I7iill,  i  vnL  iii-îi.  —  SigU* 
iiiumii  S(  ittnERTZïi  De  ^peetris  ,  hoe  e$t  apparitioni^ 
bus  el  iltmionibnx  dœmunnm;  \YinclM*rj;;r,  1G21, 
iii-S*.  —  Saddncismu»  tiitutiplmitti,  hy  Jost'plt 
CtsNvii,  ;  Lnmïoiî,  17iG,  in-H*"* 

(KîG)  Voy.  JL  PlïUijipi  Luctwigi  Etirii,  Dfrmôm' 
motjia:  t-ranrfii",,  1G07,  i»i-8'\  — JosrpUi  Pici  Ml- 
RAMiCL^,  Sirij;  Aruenlooli,  1GÏ2,  in-8". —  Stkox- 
zr,  VAgotfna  det  palngio  de  gi"  incantt  t  dette  ffrttn 
merat'ttjtie  de  gti  spiriti  ;  Vitriiza,  1005,  ii»-4*. — 
Hextînieron^  Irailuit  de  l"ospai|iu)l  de  Ani.  de  Toi- 
ÛCFMirUt  par  Gabriel  Cn\PLiis;  l.yfnt,  t582,  iti-8". 
—  LWnlidémofi  historinl,  pm  Jtjtic  Srabir  ie»,  clia- 
Tjnini:' ;  Lvimi,  ttîOîï,  in-8'\— Ars  magirtt  (anoiiyniv}, 
par  Osterman;  Francof,,  l<>51,  iii-14.^ —  ItruiMi  <ie 
MoNTK-AciTo,  Ùœmonis  mimietj;  Paris,  IGlâ,  iii- 
ià»  — CoiistaTtUni  Fniiuisd  Je  Caiîiiîi,  Dt*cuttitfus 
matjicis;  Vîeiiiiài»  i7U8.  —  LWrte  magim  dileyuata 
ilei  sign.  niiireli.  MArrti;  Veruiia,  I7il,  i*l-l^  — 
Disnertazione  m  eut  si  inve&tiga  qmtli  sieno  le  overa- 
lioni  detla  matfia  diabuticfi^  artifievde  e  natunde^  da 
Conslaiitiiio  Grisiaiih;  Iloum,  I75t»  in-4".—  Joan- 
j us  Files  vci,  De  idi/titUtirin  muryiV/r;  Paris,  tOOO,  iii- 
jj".  —  tpistola  Fr.  Ilui^erii  Baiomi,  De  seereti»  ar- 
fb  operibHS  etnmurœ^ifen  De  nulHiate  ntaqitr;  tl;iin« 
iHirg,  IUI8,  in- 8'.  —  Puellm  Aurelimtemis  causa 
adver.-'is  orutiouibus  dinepiuia,  |>er  J:ic.  Joli;  Pa- 
ris, \{MK  iii-H",  —Lespfnn  de  to  phflosopftic  chri* 
tienne  et  morale,  on  n  fiil.Uiuti  ite  11,  C,  Ayriiipa  el 
de  P.  lie  AbiUio  ci»  le  m  Philosophie  or  eu  t  le  ^  par  Jean 
IkLuT  ;  Paris,  l(»0"j,  in-  ït,  —  Trttifé  sur  ta  mmjie^ 
le  sorti térfe,  tes  possessions,  obsessions  et  ntaté/ices^ 
oiï  V\m  eu  déiiiuiitic  la  \éHlé  et  lu  réaiité(auuiiyiiiej; 
Paris,  llSi,  iu-8". 

(107)  \oy.  Trois  thres  des  timmieset  iorliléges  eu 
encltnnl''ment$ ^  Inuleils  du  laliti  de  Lcoriaid  de 
V.V1H,  par  J.Blvao.^;  Paiî^,  1585,  iii  8".  ^  De  in* 


HAC  DES  MUIACLES, 

fiienu  et  des  nitiléftces,  de  îa 
lie  ratguilletto,  Je  la  sorcelle- 
^ues  du  diable,  des  sabbats  et 
horreurs,  celle  de  ïa  lorliire  h  iiitli- 
lorciers  et  des  forniL^sâ  suivre  dans 
idures  jtour  t-ause  de  magie.  A  la 
Pierre  «le  rArjrre,  de  Henri  Bo- 
Bodin,  de  Pierre  le  Lover,  iie  Ni- 
ly»  de  Pierre  Macé,de  Del-Hio»  de 
HCJi,    du    P.   Cres|iel,   prieur    des 

de  Paris,  de  Canijianella,  des 
iirsJa^'ques  Sj^reii^fer  et  Henri  lus- 
Jean  Nider,  viennent  Uené  Benoît, 

ÎDl-Eu^starliede  Paris,  Pierre  Notlé 
BortliéleuJÏ  de  Sfùna,  Pierre  Triehet, 
*  Montdigu,  Théof^hile  Bayiiaud  » 
ichesne,  Silvestre  Mozolin,  anlre- 
.  Prieras,  du  nom  du  village  de 
près  Savone,  où  il  avait  pris  nais- 

ms^  seu  Ettsàlmis^  atioi,  Emimirrjt  le  tic 
IfloritA  ;  Eborie,  16*20,  iii-fab  —  IHspuîft- 
de  mngin  dinbotica^  contra  veneficm, 
ibiiauo  BAi3i4*t;  rontiiiiussî,  1018,  jti-i". 
CJirisliaiH  Fromanm,  De  fauintHwm'\ 
675,  îfi-i".  ' —  De  ftiiiino,  liPii  iu»  ;  nnri. 
Vairo;  Paris,  i5H3,  iri-l". —  iomitiis  Tiu- 
^po(u$  nitàlcftciotum;  Ci*lon.  Aj^riii.,  Itiii, 
ilvesiri  I'ricratis,  De  strigimagarum  dœ- 
mirandi s  ;  KomiK,  1375,  in-4".  —  Tyaité 
en  brt(  Un  céJHit's  def  miiléfircs^  sortHégca^ 
f»,  par  lieiïe  Benoît;  Pari*,  iri7î>,  iïi-8". 
atiom  contre  Cerreut  exécrabic  des  eu- 
magicietn,  $OTcier&,  par  Fi\  î'iene  NuM» 
*3ris,  1578,  ii»-H'\  —  Felri  TitcHETi^  De 
fica^  prœalujiis;  Bunlig;4Ï;t:»  IU17,— Theiï- 
^1(iiJtt;i»t,  De  stifijmatiimo  sucra  et  profnuu^ 
Evo,  dœmonittco  ;  Gi;aJ;iMû|»uli,  14ï47,  lu- 
|itiio  de  matjia  divinitirice  et  opératrice, 
MoNCfJO  ;  Pi  iiiictif.  iti-i".  —  Fta^ 
mm  (itêdtmrwmm,  auel.  Nie.  J.vc- 
';ijicof.,  IS^Ï,  in-8\  —  ïlioiiias  Ebissus, 
i;  Fraiii'of,,  1581,  iii-H",  —  Bciii'tli<ti 
i'Soc,  J.,  Advenus  fnltuees  et  supenltiiosoi 
_'j«luiii,  Hîir>,  in-4i\  —  Muttcua  mutepca- 
ï  vihis  auciutibuà  coinpi1;Uus;  Liigilurii, 
\o\^  iii-4'.  Cl!  recueil  t:o;i lient  les  traités 
outre  plusieurs  uolres  |)irr<iili-initirtil  in- 
ïruat^i  B\jtiN»  De  nints  magkn  tic  nauja* 
Ijit  —  [jUMU  MoLrroRis,  Ùiuimjtn  de  ia- 
ici*  mutierilms,  —  Tiiumse  Mt  n^ttm» 
•pythotticû  contaclu.  —Baillml.  de  Si'î.va^ 
ttritjibus,  —  Ejysileui»  Apuîvgiu  qtmdru- 
"«,  —  Jtiaiinis  LatiiL'itlii  A-^.\^L€,  be  nn- 
HUm,  -  II.  1*.  l'\  BruNARDi  Ciititi'iiyis, 
1, —  AiivROsii  de  ViGNxit:,  (ju<i'*(iy  de  (a- 
lîifûs  Cit:i\s(>N,  De  errmil'u&  eirca  «rhui 
—  ioAiiuis  Fi;incisci  Llums  lppi>n'j;iL'U- 
ij  J^  êortitegiii,  —  J;uoîii  Huiaw.k,  De  f«- 
Alfoii!>i  a  (Iastho,  De  impia  soriUetjarnm^ 
brrtiin  et  Imnituum  hœresi.  —  Bieraii.  Mt>- 
iêiik  dirnwvttm.  —  Ptiri  Aiu.  STiiP.t,  fn(ja 
—  ^4(.n\uu  viceconiitls,  Compicmeitimn 
TtUtœ.)  —  laaiiiiis  Tan  ut  mu,  Quti'stwues 
:iê  et  de  potestaic  mnieftcaruin  ;  Cnhnux, 
H",  —  Bi.xHfttLuus,  De  ion(esswttibixs^  tna- 
et  satjti  r  u  m  ;  A  ii  g .  T  rt* v . ,  \  f>iï  I ,  i  n- 1  i,  — 
M  «xNNrb,  De  mmjis,  rvneliiis  et  ttimiiÊ^  dé- 
tecte £ogno.\cendi$  et  pu  menais;  ¥vnnvoî,, 
4*. —  Jructatuê  duo  êitujutarei  de  examine 
êuper  aqutim  frîfjidam  projtctarum;  Fraii- 
H.  —  Tractatus  theoiogiiusi  de  iagarum  im- 
ùttudi  imbeUicitateet  pœttœ  ijravUtite^  aycU 
pTiitiiMio;  Tuliinga.%  1007,  iii-i".  — Àris 
Utei  »ur  /t'A  abui  qui  se  ^liactti  dans  Ui 


MAC 


151 


santé;  Lainbeit  Danefiu,  Benjamiji  Iîînel,qiii 
essaya  de  réfuter  le  Monde  enchanté  de  Bal* 
Ibasar  Betker,  quoique  cet  ouvrage  n'eùl 
rien  de  dangereux  et  rien  d  attra  v**nt  que  son 
ttlre;  Bernard  Bazin,  lUrie  Molitor,  Thomas 
Murner,  Jean-Laurent  d^Ana-E^nv  ,  frère  Ber- 
nard de  Cùuie,  Alphonse  de  Castro,  etc. 
A|>rès  ceox-ci,  vieuïietït  se  ranimer  sous  les 
mOmes  bannières  d'autres  auteurs  dont  les 
noms  ne  se  lisent  guère  ailteuis  que  dans 
leurs  ouvrages;  (tuis  les  anonynjcs  cl  les 
pseudonynie^s,  qui  nul  pris,  en' ca:  haut  les 
leurs,  le  moycui  le  plus  ingénieux  de  \iis 
transmettre  à  la  postérité,  celui  de  piquer  la 
curiosité  des  hiblioi^rapbes. 

Combien  ont  traité  la  question  dtïs  orarles, 
des  songes,  de  la  ilivination  (1G8);  condHeii 
relie  delà  (^abale,  des  talismans  et  des  amu- 
lettes (169)1 

proch  de  somiierie,  traduit  du  bliit  dîï  P.  N.  S.  J, 
(Nicobs  5r^:F,  jésuite);  Fraïufoil,  lOr^i,  ii»'8'\  — 
Si  ht  tortnre  est  un  moijen  mr  ù  vérifier  (en  crimes  se- 
crcts^  notamment  en  la  recftervlte  tin  Aortiicge^  |»ar 
BoN?iET;  l*aris,  i(MÎ>,  iû-H.  —Traité  des  éitenju- 
mhtes,  par  Lénu  lï'Af  exis;  Troyes,  Kïîlî),  iu-H*'. — 
lîartlmb  Fur,  fJMm/wmrwïVrrs,  elejtisdcui  ih  xi  en  eus; 
Lutt'L,  1571,  jh-H\  ^SLAïUiïÉiii  l*t.iuxiuM,  Con- 
citium  de  Smjis  ;  Cnlou.  Agripp.,  Hiâî),  iu-i". 

(IU8)  Voy.  Juai'liînu  CASitnmii  De  gnieribus  diri- 
natmmm  ,  Xipsiu%  1570,  iu-8".  —  Jnarhiiiii  Cxur.^ 
iiAnii  in  trncUitH  Pititnrchi  Be  ORACt xtnu  m  i»i:fE€Ti; 
epistoia^  dau^le  Fingeihtm  hœretiemumiU'hWuuhs 
jA€<iri:RiE;  Fraucaf»,  1581,  iiî-8*,  —  VOniroente 
mM«tj/iM  on,  traduit  de  Tara  be  par  Pieire  Valtifr; 
Parts,  ItiUi,  iri-l2»  —  Les  jugements  a^tronomitfues 
des  songes  dWrtemidore^  avec  lUi  Traité  desungure^^ 
par  ?iirmï;  trudurtinn  irAuthoiue  Ihwm  lis;  Uinit'u  cl 
Paris,  ItîOl,  iR-12. — /*m/wosrtfiHiy  Joanuis»  LeutXH- 
TEMUERiiRR  ;  Col<>uiiU,  lîïilj,  iu-4*.  —  Prophetitu  seii 
Prœdictioni'S  virorum  UtmtriHm,  Veiiclinc,  tOD5, 
in-4".  — Jos*.  Mari:£  Maramcua;  Psendomaniia  ve- 
îcrum  et  récent ioru.  n   explosa;  Vijiicl.,  IGGli,  iu*-l'yl, 

—  Jolianiiis  Aulouiî  Veserii,  De  omcHlis  et  divinn- 
îfonibus  (intiquorum  ;  Basile^i*»  10^8,  iR-4^  —  Tt'lri 
MiîssARDi  Hiitoriit  deontm  (atidicorum^  mtmtt,  sgbii' 
iarum, eic,\  Colonia'all.,  lÙT.j,  iii-i"*  —  Les  Ùerins^ 
par  Ciiisii-anl  [*ti;CER  ;  Iraduii  par  S.  U.  {Siuiou  GtiL* 
eart);  Auvt'iH,  loS4,  iii-l'\  —  Mariui  MvtniTu  De 
sortitione  Veierttm  ;  BasiK-x",  101^8,  m-H'.  —  Des 
sibfjlleî^  céii'ltres,  par  David  BLtLM*EL  ;  iJuueiUou, 
10 iî),  in-i'\  —  hcrvalii  (7 allé i  Diuertn  tunes  de 
sibgliis:  AmsliT.,  tOH8,  ii»-i*.  —  Servaliî  G\ll-«i 
Stlnjîtina  oi-acuta  ;  lijwstJtMn  Oracuia  mngim  ;  Au»- 
strrdajii»  10H1I,  in-l".  —  Siepliani  Mllisech  Visio^ 
nen  nocinrme  matuur  supra  cen tum  ;  *îimb  mniï  i\q 
lieu,  Itiriih  iu-li.  —  Dissertations  sttr  tes  oracles 
des  sibgtlea^  par  le  P.  J.  CniiiSET  ;  Paiist  1084, 
iu-12,  —  Paraphrase  ei  eoncordanlin  de  alguas  pro- 
fecias  de  Handarra  CapaUiro,  par  don  Juan  i*E 
Castho;  sans  iium  lïe  lirii,  1 1:115,  ij»-»"*.  —  Isacit 
Ytissu  De  sibgtliiiis  omcutis;   0)toai;e,  Itî80^  îii*H^. 

—  Eudduis  Neiiiusu  Fatidica  sacra;  Aiusler.,  1055^ 
i(i-8",  —  Gei>ru;ii  BAiiusEii  De  divinatione  ;  Vnri^^ 
lGi5,  iii'8".  —  Sl  Ttdii  <:ii:ei«i?*is  De  divinuhone, 
IradiiclioR  de  Bec-mer  Dl&marit^;  Paris,  I7li, 
iu-li. 

{109)  Voy.  Awphitlieatrum  sapientiœ  a'iemtf,  so- 
this  V£r(i%  christiuno-cabaiiatitum  divmo-magïfum, 
auctiirc  liciûro  ktSHAtu;  ItalidH-intt,  ItaUetn-iuh, 
imltein  iah  Phi!  diabolo,  lla<n>v..  MiU!),  in-lV»l.  — 
Cvdicum  cabaiisticorum  manmcriptorum  auibususus 
est  Jitannes  Picus  cornes  Mirandulanuii,  ludeJ  à  ia- 
€ulio  (Ufïabello  exarahis;  Paris,  Itijl,  ii\-8*,  — 
Jac.  WuLr,  LurtQiUS  amuktarum  scrutulur  œncis  fi- 


ns 


MXG 


DI€TIONNAIUE 


MAG 


m 


Il  fael  rcnonrcr  h  compter  ceux  qui  oui 
éiitxi  sur  les  milliers  do  finis  fuirliculiers  qui 
se  sont  produits  iUms  le  !<i|»s  do  quatre  mu 
cinq  sièries,  k'Is  que  possessions,  prorès  iJg 
soreoMcric,  rnerveinesaltriliuécs  au  iléuinri, 
afïfïflritirms  Irtitieuses,  proJigcs  et  antres 
événernf^nts  tie  ce  genre.  Coruiue  il  en  est 
peu  (jni  rfaient  ilouîïé  Heu  h  des  t-oulrover- 
ses  quelquefois  très-animt!'es,  le  noiuhrc  des 
écrivains  sur  cesiikiliètos  est  inconnu. 

11  sérail  fïlus  faiïilê  de  ronïiiter  ceux  qui 
onl  traité  [dus  ou  moins  lieureusemeol  la 
question  des  soi  tiléj^es  au  poinl  de  vue  mé- 
âU*Q\  (170)*  et  ceux  iiui,  |M>ur  n no batif étant 
d*6lres  fantastiques,  ontfurgé  tles  armes  fan- 
tastiques comme  eux»  Ces  exoreistes  (171), 
qui,  non  contents  des  prières  si  graves  et  si 

guris  inxtntctitii^  nec  non  lidii  Rrir.iiELTt  Exercitatia 
c3f«*  Amrr/t'ïis  ;  Krancttf.,  UîOi,  iii-i".  —  Traité  des 
latUtnam  (anoiiyruc)  ;  Paris»  ilO\K  iii-V'.  —  La  tu- 
pernilhm  du  temps  reconnue  aux  ia(i$mmis,  figurfi 
mtrnhif  en*.,  pur  le  F.  ¥r.  PtfHiv.i  ;  Paris,  ^61i8, 
iri-lî*  —  Des  tutismtms,  etc.,  par  lo  sieur  i»t  ï/Islk; 
Paris»  IG5<S,  iu-8".  ^  Yetenim  Sophorum  nigUla  ci* 
tmaqhit'*  mmjic(t\  sans  nnm  de  lieu  ni  il'ânletu'; 
Uïli^  in- 12.  —  Petrî  Friiit'i'ici  Xiwl  Î)c  pvoduftmh 
ttntHrtv  et  art  in  optTiims  Utlîsmmies  et  amttktœ  di- 
r(M  ;  llainlMmriî,  i717,  iii-8"\  —  Triimm  muffkum^ 
a  Caesare  LtiNt.îd  iultt-inum;  rrancof.,  1050,  in -12, 
Ce  recueil  riuiiirni  Ifs  irailôs  suivants  imn  eruore 
iiitttqiiés:  f.nrœ  magneliCiV  ^ifjittit  et  mtujiueii  ma 
gie(P,  —  Ormuta  Kartftttttrii  et  tmfstefitt  mtfsika* 
phtlo^opttiœ.  —  Seeretn  heerviomm  et  wirabiHa 
muHdi.  —  TruetatHx  de  proprii  clijii$^Jue  miti  dutuo- 
ttii  invesiifitithfte, 

(170)  Jtdi.  Casiwhi  Wesipliali  PftUwiogia  dœmo- 
ftiaea:  1Jpsi;e,  1707,—  AndriMi  C.i:s\tPîM  De 
ftltt  neh  d  (t  \  n  mt  u  m  i  tt  ves  t  hja  i  i  a  pe  r  ipit  t  h  et  i  ca  ;  FI  a  rv  n  - 
li;*\  i580,  in-l".  —  (icorg.  Alirati.  MkncKUvi  Trtte- 
taifîs  phtjiieo-medku*  de  htcatttttmemis  :  siiiiul 
lU:i.^o:sTit  de  recepth  ,  iujtrth^  niv.  - —  IjU^vini 
FtsLHtBi  de  mot'bii  tiHKjitv. — B;«rlhc»t.  Caiuctucmis, 
Rdiio  medendi  morhi$  nb  inamlulione  dépendent ii>un, 

—  Collectanea  et  i^ecrcta  ad  morboê  mufficw;  Na- 
riml».,  1715  iu-4^  —  llitr.  JuriDAM  De  dhimf  aui 
êtipernaturule  in  mnrbis;  Fîanci>L^  tlJrïf  în-i",  — 
TobtîC  Samu.f.ui  Dis^erlalioncs  pfttjnk(t-medicœ  de 
imeirU;  Si»nul.  Ilieion.  Nyîiinm  De  itinujhta' 
nom.  —  MaruniJS  UiEn^ASM's,  De  magieh  fieimn- 
hiu;  Lcufor.  Atheuis,  1615,  in-i".  —  Baplisla^ 
Coi)ROr«CHi  De  viorbh  venepcis;  Metlinl,  1018,  in-8". 

—  Antortii  DrCRtNt.ii  Disseriatio  de  murborum  qno- 
fumdmti  mpentiihm  oritjhic;  CiOïii(iyî:o,  tlirili, 
iii-li.  —  FVtri   Pipeiim  De  e/feetilms   mtifjkh;  Nea- 

Îmli,  1010,  in-i*.  —  Drkf  reeueit  de  c*'  r/Mi  eAi  pttr 
ff  Conjttratiom  en  la  Médecine^  par  tliu'l»  Lt  Uur,- 
L1F»  in-.l'.  —  liolieiti  Fkvim  De  «fm*»  medkinw 
eaercendo  în  casibnê  fnscittntionis ;  l/aiis,  1751, — 
Qtttt^iio  medica  tm  coitn*  iUjatnra  coereeafttr,  pev 
Fr.  U.i?«€HI?î;  Monlisprss.,  1(118  ,  in  8'\  —  (îaspar, 
ii\i.i»F.R.t;  49  llcRittix  t ribunat  mtdit'Mm^  mnfjicuin  et 
ftotitknm.,  Lugd.  Italav,,  10ri8,  in  -  loi.  —  Ma  ni 
Ahlitnii  ZiMvn.c  Antrutn  mattko'mtdit'ttm;  FciUiinf., 
iOirii'l  IGiG,  iii-8  .  —  JoamiCH  liitKHîts»  De  phii- 
Irii;  llainburg,,  I.V,)0,  iii-l".^ — Jnaïuu  IloiiNOjn;,  De 
antûre  veneaulo:  lena?,  (078,  în-i". 

(171)  Voy.  MtutUiik  tixêrcistamnt  a  fV.  P.  Catnliilo 
lîiwM.voLo  ;'Lugd,  1058,  iii-i«,  —  Valoiii  Pdi.moiii 
Prtictica  exorchtarmn;  3«  etUl,,  VeiieL,  lOOli,  iii-li. 

—  Theiaurus  exorei^morum  ;  0«ili»ni;c,  lOiO»  iu-8''. 
Ce  rt-cupil  coiiiiml  entre  autres  i>iivra|jfes  :  Valerii 
Pnnuofu*.  Di»penio  dœntotnnu.  —  îfwA'mt.  Me:v(;»i 
t'hiot'UHm  dfrtmmum,  el  ejiisilein   Ittstti  dtrutvnttin, 

—  Xaihiirj.e  VuLioMUii  CvttWimhuin  anis  l'jfur- 


raisonuables  t^onsacrées  par  TEgliso,  el  suCh 
lisnnles    nonr   les   ras    de    possession    vé-l 
rilaldc,    lorsque    Dieu  permet  qu'il  en  ar^-l 
rive,    en   ont   romposé   de    ealjal!stîques,| 
d'absurdes,  sous  prétexte  quelles  scraienî 
plus  puissantes  el  d'un  meilleur  usage,  Pani 
vresgensquiscsontmishorsd'haletncàpour-î 
suivre  leurs ehinîères  h  grands  roups  de  bul- 
les de  savon  (172)*  lotj.  l  a  ri  STÈiiAxot;BApHïHJ 

La  géomaneie,  la  inétOfioscopie,  la  [)hv- 
sioi^nomoiiîe  ,  la  tbiromaneie  ont  obtenu  le 
privilé:^^e(riiisiiirernuuibred'é('rivains(lT2).| 
Plus  de  vinj^l  auteurs  se  sont  lanrés  a(»rèt 
Digbv  ^  la  ret  lierclie  do  la  poudre  de  sym^ 
paliiie(17:i). 

On  pourrait  compter  neut-ûlre  des  ccn-^ 
taines    dVslrologues  (17*)   et  de  pronostic 

ri\ta\  —  Peiri  Aiittjnîi  Stamp.e  Fugn   Satnmr. 
Maxiinîliaîii  au  K*;.v\tto.m  Manunte  e.roreijitarnm.  — 1 
Camli  i*R  lïwcio  Modttx   intermijaudi  dtrmonem  ttkm 
exoreittit,,  Venel.»    I(ii5,   iri-H'. —  Gervasi»  PiizuJuT 
KnchiridioH  exorfulkitm;  LugiJuiii,  11)08,  in- 8**. 
Compettdîo  deit  ftrle  cxorrhîka  il  a  Gircilainn  Alfi 
r»iu  ;    Ctdogna,    158i,  iïi  8".    —  Sannielis  MAnfî^flJ 
Ktorei&ta;  GroiiÎj»j(a\  1G18,  itili. —  âpvhijia  pr^ 
exorciitix,   nu*' t.    Nieal.    Dt    Oitiuif,  ;    Li)vani  lOOOj 
in-i''.  —  Uéfntûtion  de  Verrcuf  du  VHÎfjaue  tmiehau 
!e$   répûHSCâ    des    diables    eioi'ciiét ^    par    S:inis<tl| 
BmpTTK,  ani^ustiii;  llouen,  1018,  iii-H,  —  Du^tt-i 
tâthn  sur  ta    ptu$efiAktn   des  eorps   et  rinfe$l*MQ 
des  intdsom,  par  y  P^  Charles  Louii»  Uicuxuo,  daiuîl 
uieain;  Amiens,  I7i0,  in'8^. 

(  1 7i  i  Voy*  \*ei  ri  Ptni  i;  n  F  un  e  ns  i  s  (ipu  s  de  ph  i/  s  ion  o  J 
mw;Paduc,  117i,  in-i*',  —  JuIl    Pii.iCTOiin    P/n7t»*| 
(jemaia  abAtrusa  de  pvltke^  item  de   /m(îfrii/p  ,  eic*; 
Lipsi»,  1077^  in4";  '*—  Fisionfimia   naturale    di  Cifl 
hc.F«:?£Eni;  Viniet-,  tO,**i,  in-H'.  —  L^i  Chiromaneid, 
nafnreik  iïv  Hf>eenn.i:;  Lyon,  lOOti,  in-li,  —  Traita 
phtjstiignomiqHe  par  Filme  Caijjm\iiii  ;  Paris,  lOiSj 
in-li* —  Studio  di  cartosità  net  quai  ii  traita  di  fii 
simminia,     ehiromaneia^     tnetoposcopin     di    NicoU 
St-yioN;  Yen<ïia,    10117,   in- 1*2.  — Cefùtoyia  fiêon 
mtca  di  Cornriin  (rUiKAïu^rui  ron  UK>  teUê  iumane;^ 
B(4*i|;na,  1070,  ui-i'\  —  AnLou.    Piccjkli  De  manuê 
iîtiijfectione  i  Bori^ami,  1587,  in^li.  —  La  CAirowiau- 
cie   médiditftU^  ave*:  nn   Taiité  de  ta  PlnjuionomiiJ 
par  Pldl.   M.w.,  La    Haye,  IOIm,  in-li.  —  Pliilipp 
FiNEuri    De     metoBoAc'opia     nalarati;   AnOierpk>!,| 
1018,  in-hi.  — C.  bi^   Pisis  Opus  tfe ornant i*r  etfti 
pfftum;   Lniïd,,  107,8,  iii-8',  —  La  Oéomanee  abré 
f/i*i;  «le  Jean  Dr  iv  T.ville  ;  Paris,  1574,  in-l"* 

(173)    Vny.    Theatium    ifjmpathicum;   Nurem1n«| 
1602;  in-î*.'  Ce  reeiietl  mntient   \inRt-cinq  traité 
snt'  la  niflliote,  avant  puiir  an  Unir  s  ItaUray,  Di^liyJ 
Strauss,  Nienlas  Kqnn»  Fiic  .\l<iy,  Goclenins,  him 
Rnbcrli,  llelnmntitis,   llnbert  Fluil,  iVaniel  BÔckcrJ 
Pierre  Borrel,  Bartliulin,  Pierre  Servi  us,  le  P»  Kir 
cher;  Jran  Mathun,    Banieï   Senerl,  Weditler,  Jeafl 
Nanti nSt  Freitaj^,  Giini  ing,  Bnrleinus.  Fraeastor  iî| 
Ji*rônre  Wrrki'r.  (Nitrc  tes  ouvrages,    il  en  eiisia 
rneore   nn    certain   ninnbre,  sortis  de  la  plume  dd 
Libavhis,   de   (iiielrnins,  du    P.  Jean    Huberti, 
Nunlas  Papin,  *['Uaa<!  Galtier  et  de  Sauvageon,  qui 
engagèrent  nue  vive  diMii^sion  sur  le  f<nid  méuia 
de  la  t]uestion*  ] 

(171)  Voy.  Ajttndotjica,  edidii  CAUKKinies;  Nnl 
ri  n  d  V , ,  1 5  r>  i ,  i  n  -  i  %  —  /  ^  f  rm  ippu$ ,  sen  De  a  *l  r<ft0§ia  ^ 
ilanniie,  1850,  in  H',  —  Le  thre  dWrcadam;  Lynit, 
1570,  in -12.  —  CnneiNBLLA  Afitroiotiia  omni  ««^ 
peratitione  eiimiuatn  ;  Lngd.,  UîiO,  in-foK  —  ^''Q^A 
axtrohfjica.  P.  AlU.  VM,LASOu:îiSis;  Patis,  IGllJ 
in -8"*.  —  Pauli  Arr\vN(»uiM  Hnditnenta  aji^troto^iicl 
WiiL,  1588,  n»'i".  —  Oiiavi  Pisa?(1  Aitndofjial 
AuîuciD,,  1013,  in  f^L  —  ALL.ti  Arabis  Aitrotùqià 


DES  MmACLKS 

eurs.  L'abli<^   Langlet  a  complu  [mr  niil- 

ti  le»  faiseurs  d*or  (175)  ;  qur  sait  où  sVir- 

rront  les  Iravaut  et  les  controverses  sur 

phrénologie,  rinuininiâuie»  le  magné- 

ne? 

Ji  à  ce  nombre  déjà  si  grnnd  de  labeurs 

fduif»  on  ajoute  les  traductions,  les  roio- 

>es,  les  aïKdyses  contenues  dans  cies 
BS  d'une  |>his  grande  étendue,  ou  ar- 
1  un  total  effrayant.  Quelle  immense 

lîiion   àf's  forces  les   plus   vives  de 

^ME.  L*acccption  est  nouvelle, 
lest  Tieui,  et  la  chose  jdus  vieille  en- 


D'est  pa>  à  dire  que  le  magnétisme  for- 
^^bnd  de  la  science  des  mage*;,  deshté- 
^■ps  desdivers  mystères  du  (i.iganisme, 
flwètres  de  TKgypte,  des  tirâmes  de 
ie  et  des  gymnosophistes  de  Méroé;  re 

Ik  de  ce;*  billevesées  magnétiques  qui 
[»ériteiil  rien  de  plus  que  lé  dédain. 
»  sommeil  artificiel  a  été  mis  de  tout 
>s  en  usage  comme  moyen  irinterroger 
înir;  les  preuves  de  celte  allégiition  soïit 
imenl  at>ondaotes»  qu'il  nV  a  qu'à  chcd- 
0ans  combien  do  temples  cîc  F/isi phnë, 
brani5i,  d'Esculapo,  les  païens  u'allaient- 
)às  dormir,  pour  olUerjir  pendiinl  le  som- 
I  des  cooimuniralions  divines I  et  ce 
meîl  était  si  différent  du  sommeil  natu- 

Iï\  n'aurait  pas  été  répulé  divin,  s'il 
élé  nrovoqué  [»ar  l'usage  de  certains 
la,  dans  lesqurds  il  entrait  des  subs- 
S^tiipMantes  méiéos  h  d'autres  d'une 
I  dégoûtante,  qui  valurent  à  Surapis, 
fcarf  d'un  jMDëte  comique,  le  surnom 
Ut  de  mangeur  d'ordures,  ^/ttro^i»- 
I7S)- 

élail  pendant  un  sommeil  artifieieî,  que 
iiUiiiiUcvs  lies  diverses  sectes  gimsiiques 
^île^  des  ninnl;»nïstes  dont  parle  1  erlul* 
(177),  avaient  ces  prétendues  comnm- 
liofis  avec  la  divtnîié. 
était  jïar  le  moyen  d'un  soiumeil  arlitl- 
,  que  les  sorciersdu  nmyen  âge  se  pru- 
li^nl  ces  rêves  voluptueux  (|uî  les  trans- 
aieiilen  cspnl  aui  saldiats,  leur  en  pm- 
lîeni  les  jouissances,  et  les  remlaieut 
Dsîhles  è  la  torture* 

s  le  prnrurpiU  im*  le  moyen 
'II,  les  Chinois  se  le  donnent 
'  rnpKiiu  que  leur  vemlenl  les  Angl.iis, 
Lf'ianlins  avec  le  hariuscli;  ccui-lf^  nour 
cher  des  membres  sans  rauscr  de  dou- 
\  ceuxH>i  pour  la  voluftlé  qu'ils  y  Irou- 
l.  Mais  les  résultaLs  de  ce  merveilleuii 
mcil  sont  aussi  divers  que  la  cause 
se  qui  le  produit, 

1  î«ur  la  guitare  que  vous  ninroz  un 
nqili  de  sable,  d'builc,  de  vin  uu 

nedWiu;  Redonis.  1051,  îi»  foL  —  Hrieffc  et 
m€lê  Ùéctaraiitm^  olc.,  |uir  Anliïtiie  <ii  iiikr- 
Ltoii,  ITirili,  i|i-H"*.  —  Lti  contrcdict»  aux  [*ius- 
troph^tUt  de  Soëlrtidamut,  par  AiiUiiue  Couil- 
Taris»  i5(M»,  iii-S*'.  —  Jo^*f»hi  Ciai>rtckU 
oitiron;  Vii^iuKC,  U9<i,  iii-i''* 
1  plupart  des  ouvrages  d*ai»UDloiîic   àmï  rcèlt-s 


K 


d'eau,  vous  aurez  amorti  sa  sonorité,  et  en 
place  elle  rendra  des  sons  diversifiés. 

Mais  il  est  un  excïuple  déjà  ancien  du 
sommeil  magnétique  dont  nous  ne  devons 
pas  manquer  de  [arler  iii ,  juiisqu'il  nous 
vient  à  point  ;  A|nilé<%  dans  son  Apologie^ 
t^arle  d'un  sorricr,  nommé  Nigeldus,  qui 
possûtlail  l'art  d'emlormir  artiricicliemenl  de 
jeunes  euTauts,  et  qu'on  allait  roasultcr  pour 
retrouver,  par  le  moyen  ûcs  indications  de 
ceuï-ci,  les  ol»jets  f»erdus.  Fabius,  ajoute 
l'auteur,  ayant  perdu  cinq  lents  deniers, ces 
enfants  indiquèrent  le  lieu  où  Iti  ravisseur 
avait  cacbé  une  partie  du  trésor,  re  qu'était 
devenu  le  reste,  et  alfirmèrenl  que  M*  Calon» 
le  philosophe,  en  avait  un  dmiier  en  sa  pos- 
session. C'est  bien  là  îe  mi^gnélisiuc  tid  qu'on 
le  |>raliquc  de  nos  joui's. 

Nous  pouvons  eu  produire  un  excnqde 
plus  récent:  Saint  Prosper  dWquilaine  nous 
aMjirend  au  vi*  chafiitre  de  nuu  livre  des 
Promessei  et  drs  Pretliclions  du  moyen  âae^ 
«pi'il  a  ronuu  un  moine  t[ui  guérissait  les 
malades  eu  faisant  sur  eux  ariums  gestes 
fnnimUgues^  et  eu  les  oiguaol  d'une  huile 
extraite  (les  ossements  dt's  morts;  mais  il 
ajoute  que  le  guérisseur  n'était  pas  phit*.U 
éloigné,  que  le  mal  re|)n^ais^ait  dans  toute 
son  intensité. 

Lluule  ou  la  graisse  de  momie  étant  un 
métiicament  impj'opre  ?i  ce  résultat,  il  s'en 
suit  cjue  les  gestes  fantastiques  opéraient 
seuls  la  giiérison  momentant'e  dont  parle  lo 
saint  docteur.  Si  ces  gei^trft  ffiniasfitptes  ne 
sont  pas  de  la  même  famille  que  les  passes 
mesmériennes,  quVm  les  explique  autre- 
ment. 

Enfin  Fart  et  les  secrets  du  sommeil  exta- 
tique étaient  f»erdus  ou  n'existaient  plus  que 
jwmr  les  vils  et  méfirisahles  sorciers,  dont 
la  détestable  enj^eance  tendait  clli^-raème  à 
s'éteindre  dans  l  Europe  diréticime  et  civi- 
lisée, lorsifue  deuï  cherrheurs  à  houiies  et 
louables  intentions  les  retrouvèrent  par  lia- 
sard  à  la  On  du  xviu*  siècle,  mais  de  celle 
fois  pour  les  livrer  h  Tétude  du  monde  sa- 
vant, qui  les  dédaigne  peut-être  Irop,  vi  qui 
les  dédaignerait  rnojus^  si  les  tharlatans  ne 
s'en  étaient  pas  emparés  pour  \l's  exploitera 
leur  manière  ordinaire, 

î\n  177-2,  le  P:  llell ,  jésuite,  professeur 
d*aslronomie  à  Vienne,  orcupé  d'une  suite 
d'expériences  sur  raimanl,  se  trouva  gucri 
d'un  rhumatisme  aigu,  et  crut  devoir  attri- 
buer celte  guérison  h  VeÏÏQl  des  aimaots  avee 
lesquels  il  était  si  simveut  en  coutacu  II  se 
cojiîiriua  dans  celle  pensée,  eu  se  i appelant 
que  plusieurs  médeii lis  de  rauliipistéavaient 
eu  effet  indiqué  l'ainjaul  comme  un  moyen 
curatif  <îans  ces  sortes  d  atrections.  Et  il 
n'est  personne  ipii  ifait  remarqué  retfet  sin- 
gulier que  raiuiaul  produit  sur  le  système 

nuNUst-rits:  t«s  biWioJîiêqin'b  |M*yi<|ueseri  coiitien- 
iioiU  un  grattil  iuiiiilin\ 

(17o)  Vdv*  La  bibîiothêque  di-i  tîutairit  ftermétiques 
de  Tabbë  L^m^let,  ïi  tu  sujLl'  tk*  sun  Uuimtc  de  la 
pttiitfjtophie  hcrmèliffitc, 

(t7GJ    Voif   AAisTtirir  ,  !*tutui, 

(111)  Demma,  c.  itî. 


m 


MAC 


DICTIONNAmE 


MAC 


IG 


uervciiï  en  différentes  ctrronstiiriLCs;  ppir 
exenipîo,  iorsqu'un  fait  tourner  nipirlcmeiit 
l'un  sur  rentre  deux  aiuiatils  dbt^osés  en 
fer  h  rlreval. 

Le  I*.  He!l  lit  fiart  de  sa  déi  ouverte  à  An- 
toine Mesmer,  asd^onoine  alleniiiiKL  avec 
leffULd  il  entretenait  4cs  relations,  à  cause 
de  la  roHuuunaulé  de  leurs  (Hufles. 

Les  amis  enthouNiastes  de  Mesnier  n'ad- 
nieltenl  pas  ce  rétrt»  qui  tend  à  amoindrir  la 
gloire  (îe  leur  idole,  mais  il  n'en  paraît  pai 
njoins  vrai. 

Mesmer  rherrhail  alors  toute  autre  chose. 
Plus  a>trolo;;ue  enrure  qu  astronome ,  il 
croyait  h  un  lluide  suhtil,  ineHaiu  les  mondes 
divers  en  eouiniunicatioD  entre  eux  et  les 
êtres  divers  de  ces  ujômes  mondes,  s'éten- 
tend^nl  de^juis  les  astres  jusqu'aux  plantes 
de  la  terre,  auxquelles  il  ilonnait  Tacerois- 
sement;  aux  Ijounnos,  auniuels  il  distribua  t 
la  santé  ou  la  uialaiiie,  la  vie  ou  la  mort,  et 
exerrant  son  iniluence  dlionime  à  fiomme» 
ce  qui  produisait  enlreeux  les  antipathies  et 
les  syniffiitlncs. 

Il  entrevit  aussitôt  la  déeon verte  d'un  pro- 
cédé proire  h  la  lr/tnsnM\siit<fn  du  lluido  tpril 
rêvait,  et  qui  selon  lui  était  le  prinoijie  de 
vie  de  tout  ce  qui  existe,  et  se  mit  h  l'expé- 
rimenter avec  rentliousiasme  d'Arrhimède 
Jorsqy'd  eut  trouvé  la  pesanteur  spéeilique 
des  corps. 

Il  créa  d»»ne  nn  grand  nombre  d'aînianls 
de  tonte  forme  et  de  tonte  (missance,  ri-unit 
«îenoïuhreux  malatles,  et  se  livra  à  une  mul- 
titude d'expériences  envers  eux.  Heaurouj» 
(?«  fïtiénome'îMes  se  révélèrent  sous  ^a  main; 
|»u:s  il  s'aperçut  (pje  sa  main,  sculi^  et  sauîi 
le  secoirrs  de  laimant,  sylli-aît  pour  firo- 
duire  les  rnéines  etlVts,  Le  ma^nétisnie  était 
triMisé.  Mesmer  enlornia  Fi'j^fzw  tlu  trioin- 
phe,  mais  rinif}assiMe  Allemagne  ne  daigna 
ï»as  môme  aller  voir  ses  malades,  doiil  les 
lins  s'endormaient  h  ses  passes,  drmt  les  au- 
tres entrairnt  dans  des  crises  |  lus  étrair-es 
les  unes  que  les  autres,  et  qu*j|  croyait  bien- 
faiNantes, 

M  nomma  son  lluide  du  nom  de  matjnc' 
tisme  animal,  à  cause  de  Torigiiie  de  ^a  dé- 
couverte et  de  son  action  sur  les  êtres  or- 
ganisés. 

l>édai|^né  en  Allemagne,  Mesmer  vint  à 
Paris,  on  il  y  a  toujours  de  la  curinsilé,  do 
laï-rédulité  et  de  rentliousiasme  en  réserve. 
It  y  fit  grand  bruit,  et  par  tant  grande  tnrtnne. 

Le  magnétisme  vint  h  la  mode,  tout  le 
monde  sVn  mêla,  eomine  |«lus  tard  pour  la 
cartomancie, 

Mesmer  ne  tanla  pas  d'ôlre  dépassé.  Le 
comte  de  Puységur,  en  magnétisant  h  U\i- 
zancy,  trouva  le  somnjed  extaticjue,  auquel 
l'inventeur  n'a  va  l  januns  élevé  ses  sujets, 
selon  lexpressirm  <Iès  lors  adoptée.  Ce  fut 
auîisi  le  sujet  n'uiï  bien  plus  grand  enlbnu- 
siasme,  de  bien  plus  grandes  espérances,  et 

(178)  n,  F,,  Ih'iherchen  et  dnult»  nur  ie  mufjné- 
thme,  |iar  Tiiui  itir  ;  ÏV-Tts,  Pruiilt,  1784. —  Mé- 
muires  pour  servir  à  l  hhtotre  Hn  mmjn.  anim.,  par 
k  coaUc  lit  PtJiîiit.01  n.  —  Traité  du  uwgnélUmet  Hï 


d'observations  trune  bien  plus  grande  éter 
due  et  d'une  bien  plus  grande  portée.  Do 
puis  lors,  le  magnétisme  a  fait  son  cite  mi  ni 
e*esl-iVdire  qu*il  a  fierpétucllenient  lourrw 
dans  un  ru{imc  cercle,  que,  selon  toute  apJ 
^tarenee,  il  ne  franciiira  jamais.  Nous  n.3  r' 
lerons  pas  son  Ijistoire,  déjà  faite  parla 
d'auteurs  (178),  j^arce  que  nous  nous  propt 
sons  bien  [tiusd  éclairer  le  jugement,  que( 
satisfaire  la  curiosité. 

Beaucoup  de  personnes,  et  même  de  bon^ 
esprits,  en  sont  encore  h  sedejuander  si  1^' 
magnétisme  existe  réellement,  et  si  ses  phé 
nomènes  prétendus  ne  sont  pas  une  pur 
supercbene,  A  moins,  en  elfet,  de  les  avoi^ 
ressentis  soi-mônie,  on  n  est  sûr  de  rien. 
la  conviition  qu'on  a*  cpiicrt  à  ce  prix  neS 
imllement  conmiunirabfeJlest  tanid'adroil 
iiloux,  *iui  simulent    le   sommeil,  Textasel 
qui  jouent  si  babiïement  un  rôle  appris  d'H 
vance,  que  les  gens   les  plus  <*lairvoyanli 
peuvent  être  sur(*ris,  Tout  été  liien  souvent/ 
magné  tiste  n'est  pas  silr  lui- tu  Ame  de  se 
suiet;  nous  en  sa\ons  [ilus  <*'un  exemple* 

Mais  aussi  connnent  admettre  une  si  lon-_ 
gue  et  si  universelle  mystilication  7  Le  inefîi 
songe  n  est-il  donc  pm  Tapparem  e  de 
venté,  et  le  mensonge  existerait-iL  si 
vérité  n'existait  [uis  dabord?  Qu'on  ne  not  ^ 
cite  pas  (^our  réponse  lex  istence  des  oracles  i 
les  oracles  n'étaient  pas  autant  qu'on  le  croi| 
des  njensonges;  Fontenelle  s'est  trcuopé.  Il 
l\  lîaltus,  sonaiiversaire,  s'est  tronqué,  nou^ 
le  ferons  voir  en  son  lieu.  {ïi/y.  l'art,  Om 
cLi-:s.  ) 

S'il  est  vrai  que  la  superclierie  ncslngénrt 
jamais  [ilus,  et  ne  remporta  jaujais  de  pluâ 
nondjrcux"  succès;  s'il  est  vrai  (prît  y  etil 
rarement  des  gens  plus  crédules,  plus  c«nj 
dîdcs,  plus  faciles  à  dn|per  que  les  amateur 
ejulîousiastes  du   ma^^nélisme,  il  est    vra 
aussi  (|u'd  y  eut  rarement  |>lus  d'incrédii^ 
l.té,  de  ïléf/anccs,  de  [néges  tendus,  et  pal 
cnnséipient,  il  est  aussi  impossible  fie  loul 
rejetei\   qu'il  serait  trop  puéril  de  lont  ad^ 
mettre  Jl  est  imiiossible  tjn'après  une  étude 
aussi  lun:^ue,  aussi  ré  liée  lue,  aussi  contra 
versée,  il   reste  encore  (juclque  cbose  dï 
magnétisme,  s'il  n'était  rien  par  lui-mémcJ 

Tout  ail  mettre  ou  tout  reieter,  ne  saurai! 
être  le  fait  que  d'un  es[»rit  étroit  ou  paresJ 
séux,  11  faut  voir  d'abord,  et  ensuite  étudierj 
Vnir,  pour  savoir;  étudier,  pour  juger. 

Qui  fwssède  le  pouvoir  de  magnétiserî- 
On  ne  sait,  La  faculté  ne  se  crée  (tas,  ne  si 
devine  pas;  elle  o;e  révèle.  —  Quelles  son! 
ses  conditions  d'existence?  Nous  ne  savonsj 
et  nous  ne  crosons  pas  que  |;ersanne  l€ 
sacbe,  C/cst  une  aptitude,  comme  la  facultéj 
musicale,  l'adresse  au  travail  manuel,  ta 
courage.  Tes  prit  industrieux,  etc.  Celte  fa< 
culte  consiste-t-elle  dans  une  dispositiofl 
organique?—  Peut  ètie. 

Dans  fiuelles  conditions  feut-il  être  pour 

RtrAtii»,  —  Hhtoire   crititfite  dn   magnétisme ,   par 
PiiLtir/r.  —  L<r  matjnéthtue  cathotùjue^  par  AttBtii*j 
GAiTiiiEn.  ^LUhtmrc  du  magnéinme^  par  Tsibb 
Lul:dlkt,  etc.,  etc. 


tîl 


MAC 


rtretoir  rinfluenre   magntHiqyc? 

rifiQnsee>t  plusfa<-ile  :  Ic^  coroplexions  fai- 

î.Lk  «lélieales,  celles  dont  Je  système  lier- 

4  très-sensible,  les  é[iile|ttiques»  les 

y^'s,  les  soinnatuboies  uaturcls,  et 

enl  les  personnes  sujettes  ou  f>ré- 

1UX  maladies  sf^asmodiques,  sont 

A'S  sujeii^  OU  presque  les  uniques 

«n  ji'squels  le  maguéliste  exerce  jilei- 

\i  58  puissance. 

litres  eonditionfi  auxtïucllcs  nous 

Dons  pas  grand'chose.  H  faut  un 

rUii  aluiosphériqne  conveiiotde,  ni  Irof»,  ni 

irciv  vpu    rhargJî  de  |duie  ou  d'électricité. 

ition  de  cor[)s  et  d  esf^rit  dans  le 

j  .,  ^  -  J  n'est  guère  fa<iile  de  détcrndner. 

l\  îmK  de  la  foi  et  de  la  bienveilisnce  de  la 

^art  des  acteurs  et  des  speijialeurs.— Ici  nous 

ne  comprenons  plus  rien  du  tout.  Si  le  nia- 

^^tisioe  agissait  d'une  manière  [luremeot 

jihfsique,   S    la   manière   des  tliiides,   par 

eiêmple,  la  foi  ou  i'absencede  foi,  la  résis- 

umce  ffîèuie  purcttient  intellectoelte  d'une 

tierce  personne  ne  saurait  exercer  aucune 

mfltienec. 

Le  iii/fi  s*asscoit,  le  magnéliste  se  place 
devant  lui»  retrousse  ses  manches,  secoue 
ses  doigt  s  y  les  frotte  h  ta  pMime  de  la  main, 
COmtneiïDur  les  assouplir  ou  bien  en  essuver 
les  extrémités  ;  il  place  roxtrémité  de  ^es 
pieds  contre  rexlréoiité  des  pieds  du  sujet, 
rextrémîté  doses  doigts  contre  les  doigts  de 
te^»'-'  »  ^Mj  les  croise  avec  tes  siens,  en  nia- 
çat  '  contre  paume.  C'est  ce  qui  s  ap- 

p«-  tire  en  raptmrt. 

la,  le   magnéliste,  supposant  que 
s*'^  autant  de  canaux  î>ar  lesquels 

H  .'ts  de  fluide  niagnéli(iue,  on 

h  >ujel,    i>ruici[)alemenl  à  la  tète» 
I  Te  ut  renuormir,  on  sur  le  lieu  de 
eur,  si  c'est  une  douleur  qu'il  veut 
.  Il  promène  ses  mains, sans  loucber, 
direction  des  muscles  du  sujet,  imis 
tnne   de  son  fluide   par  devant,  par 
e,  on  dessus,  a  côté,  Si  le  maguctiste 
'  '"de  |Miissance,  et  le  sujet  uneheu- 
Dsilion,  le  sommeil  artiûciel  sera 
^M.piju».  uu  la  douleur  calmt^c  au   bout  de 
trois ou  quatre  minutes.  Si  le  sujet  a  déjà  été 
'    îeurs  foi!*  magnétisé  par  îe   mènie  ma- 
isle,  il  s'endormira  ûès  les  j  reuiières 
;  et  même  après  un  ctniaio  lemiis,  il 
lira   sans  passes,  pour  peu  que  le 
fixe  sur  lui  uu  regard  prolongé, 
,  t  disj^osé  à  Être  magnétisé. 

11  d'en<iornnra  même  si  un  le  uiagnélise 
par  derrière,  ou  d'une  pièce  voisine,  et  sans 
qii*il  le  sacbe.  —  Noos  n'en  cro\ons  rien, 
DODobstant  les  mille  allirmations  âes  magné- 
tisiez. 

Si  le  sujet  a  déjà  été  magnétisé  plusieurs 
fcîs,  H  it'ii  a  irailleur>  une  grande  aplilode, 
son  sonnneil  devicu<lra  catàle|itiqite,  pour 
|iea  que  le  magnétistc  continue  à  rinoiider 
île  fluide.  U  le  sera  en  tout  ou  en  fiartie, 
MAiYaiit  que  celui-ci  aura  dirigé  leiluidesur 
iOttt  son  corps«  ou  sur  quelqu'un  de  ses 
membres.  11  sera  de  même  insensible  au  fer 


DKS  MIRACLES 
Ici  la 


MAG 


161 


et  au  feu  en  tout  ou  en  partie,  suîvajit  que 
le  magiiétiste  l'aura  voulu. 

Si  le  magnétiste  s'est  arrêté  avant  la  |tro- 
duction  de  la  catalepsie,  le  sujet  est  consti- 
tué en  état  de  lucidilé  :  c'est-à-dire  que  le 
temps,  Tesnace,  l'olistacle  îïo  sont  plus  rien 
pour  lui.  Il  voit  tout  et  jiarlout  oii  on  dirige 
sa  [icJisée,  En  cet  état,  il  ne  vit  plus  que 
jïour  son  magnéti>tc  et  fa  personne  avec  la- 
quelle il  s'est  mis  en  rai^iorl  en  lui  donnimt 
h  main.  —  Sans  Itandeau,  comme  avec  un 
banileau  iiiq>erméable  à  la  I  tirai  ère,  ses  jeux 
no  lui  sont  j>lus  d'aucun  usage,  et  il'  voit 
iDiil  ce  que  vous  lui  dites  de  voir:  ce  qui  so 
passa  h  home  il  y  a  vingt  ans,  quoiqu'il  n'y 
îùi  pas;  ce  qui  est  renfermé  dans  le  tiroir  de 
votre  commode,  quoiqu'il  ne  soit  jamais  allô 
dans  votre  ajif  arlement  ;  la  nature  et  l'ïiis- 
tojre  <run  ol>jet  reconveit  do  raille  envelop- 
pes, qu'il  louclieseulementdubout  du  doigt, 
j^ourvu  que  les  enveloppes  ne  soient  pas  vi- 
treuses ou  résineuses.  Il  vous  fera  même 
iuqMtoyalilenient  l'Iiistoire  do  votre  via, 
pour  peu  que  vous  l'en  juiiez,  quoiqu'il 
soit  arrivé  lie  la  veille,  et  ne  vous  au  jamais 
connu. 

Si  vous  savez  bien  vous-même  à  Tavancd 
ce  qu*il  vous  dit,  vous  verrez  bien  s'il  se 
trompe.  S'il  se  ironipc,  la  consultation  no 
vous  servira  de  rien;  s'il  ne  se  trompe  pas, 
elle  ne  vous  servira  encore  de  rien,  puis- 
que vous  étiez  au  courant  de  ce  que  l'on 
vous  tilt.  Mais  si  vous  n'étiez  pas  au  cou- 
rant, n'allez  [las  vous  fier  aux  révélations, 
car  le  voyant  estsujet  a  des  erreurs  :  il  verra 
dans  vos  entrailles  un  ténia  qui  ny  e^l  pas; 
il  Vy  verra  avec  une  gueule,  des 'dents  et 
des\^ornes,  quoique  le  ténia  nï^n  ait  pas.  11 
verra  votre  fils  ou  votre  domestique  au  lieu 
où  vous  l'avez  envoyé,  quoique  ceux-ci  n'y 
soient  pas  allés.  Ne  lui  demandez  pas  da 
quelle  manière  votre  maladie  se  terminera, 
car  il  vous  dirait  peut  être  qu'elle  se  ter- 
minera tel  jour  et  a  telle  ïieure  (mr  la  mort, 
et  vous  courriez  la  cliance  d'en  njourir  de 
frayeur,  et  ainsi  de  lui  donner  raison. 

Si  le  voyant  s*est  trompé,  et  que  Icrrcur 
vienne  h  être  reconnue,  le  magnétiste  vous 
exfiliquera  le  pourquoi  «l'une  manière  salis- 
faisante  :  le  temps  n'élait  [►as  favorable,  le 
sujet  était  fatigué,  il  y  avait  qucdqne  Ojipo- 
satit  dans  la  société,  A'ous  >aurez  la  cause 
de  rerreur;  mais  quellesquc  soient  lest  an- 
ses, les  erreurs  sont  f  atentes,  nomlireuses, 
nous  dirons  même  multipliées,  et  si  on  ad- 
dilioimailles  erreurs  a\e(^  les  superclieiies, 
il  ne  resterait  peut-être  pas  un  dixième  pour 
les  succès  véritables. 

Mais,  quoi  qu'il  en  soit,  il  y  a  des  sur(  es 
véritables,  une  réatdé  c,  e  quiconque  a  vu 
et  expérimenté  ne  saurait  n  er.  Si  le  sujet 
lit  dans  la  boite  de  votre  montre,  sans  quVIle 
sorte  de  votre  f^ocbe,  un  mot  tracé  par  vous 
sur  le  papier  une  heure  ou  un  jour  avant  la 
séance,  dans  de  telles  conditions  que  vous 
seul  pouvez  le  savoir,  que  direz- vous?  ^joe 
direz-vous  encore  s'il  y  voit  si  bien  des  ca- 
ractères étrangers,  inconnus  de  lui,  de  1  bé- 
breu,  ftar  exemple,  que,  ne  |  ou  vaut  les  pro- 


165 


MAG 


tinnertil  le>  reproduise  au  crayon?  Que 

tirez-vous  s'il  lit,  à  la  pageqiie  vous  lui  dé- 
signerez, Tiilinéa  que  vovis  iiiilifjuerez  dans 
un  livre  frritv^  dont  il  iVa  jamais  vu  ni^iiie 
la  rauvrrlurc?  Que  direz-vous  si,  cnlreto- 
nanl  axei-  vous  une  cotiver>atian  «|n^il  j(iirle 
et  que  vous  vous  fonteulez  do  [leiiS'-r,  il  ré- 
[»ond  toujours  eiaclenieiU  h  voire  pensée? 

Cerlnins  (tenseurs  eu  avanro  ou  pout-Atrc 
eu  relard  sur  leur  é|ioquc,  uous  ué  saurions 
dire  U'ijucl,  romoicuceul  di's  ici  riuterven- 
tîoudu  démon  dans  Icsaiïaires  du  mai^nétis- 
me.  Four  nous,  il  nous  seiuldc  que  la  limite 
est  ddîirile  h  déterminer.  f.a  nature  a  de 
grands  seunns  et  de  grandes  ressources  : 
Si  Teau  monte  à  trenlêHieuTt  pieds  dans  les 
pompes  aspirantes,  ce  n'est  point  i«nrce 
4Hi*ollea  horreur  du  vide  jusqu'à  <etle  hau- 
teur. Est-t'e  donc  aussi  le  démon  qui  inspire 
lessoinnamlnjles  naturels,  qui  lisent  et  écri- 
vent sans  se  servir  de  leurs  jenit  qni  mar- 
chent sur  les  toits  sans  tréhurlMM'  dans  le 
vide,  qui  évilenl  les  ohstaclcs  sans  se  henr- 
tOr,  qui  connsosent  el  écrivent  des  n»or- 
ccau\  suivis  tlaus  Tétat  du  somnieil?  Est-ce 
le  démon  qui  anime  les  rnatiiaques,  les 
hystériques,  les  hypocondriaques,  tloiit  îa 
persidcaeité  n*est  ^  as  moins  nïerveilleuse? 

C'esl  le  démon  ipii  fait  tourner  lahaguette, 
c'est  le  dénïon  qui  inspire  les  magnétisés; 
autrefois ruL'ho  était  unenympliedes  bois  qui 
vous  répondait;  (lonr  les  Oréaniens,  le  vol- 
can qui  liouillonne,  e^t  Pèle  qui  se  met  en 
colère;  |»our  lesLaiious,  la  bisequi  sitFledans 
1c  feuillâj^e  des  sapins,  est  un  îulin  qui  géuriU 
tout  cela  veut  dire,  en  un  langage  plus  ra- 
tionnel, que  la  cause  produ;  trice  échappe  ii 
rappréL'inlicm. 

Et  combien  y  a-t-il  ainsi  dans  la  nature 
de  causes  elliiienlcs  qui  demeurent  incon- 
nues 1  Ce  que  nous  cotisidérons  comme  «les 
merveilles,  cesserait  souvent  d'iî^lre  mer- 
veilleux, si  nous  p( unions  remonter  à  la 
source:  si  la  ma  un  dliçié  use  qui  prépare  an 
f»reslidigitaleur  le  gobcïei  merveilleux ,  se 
révélait  à  vos  regards,  vous  ne  vous  diverti- 
riez plus.  Le  merveilleux  naturel  rresl  (|ue 
relatif.  Le  peuple  admire  où  le  savant  ne 
s'étonne  plus ,  mais  il  n*est  ms  de  savanl 
qui  sache  tout.  LWulenr  de  la  nature  mon- 
tre ses  œuvres  et  cache  ses  secrets :Mu?i(^im 
tradidit  dispulationi. 

Le  magnétisme»  considéré  d*un  point  de 
vue  jilus  [diilosophîque,  établit  d'une  ma- 
nière victorieuse  la  dualité  humaine.  Il 
vient  admiraldemenl  en  aide  aux  dogmes 
du  christianisme  :  il  démontre  que  lame 
peut  vivre,  être,  agir  indépendamment  de 
sesorgant^s;  qu'elle  acquiert  plus  de  pers- 
picacité, h  mesure  qu'elle  se  ruasse  davan- 
tage de  leurs  secours;  que  les  obstacles 
matériels  ne  sont  point  des  obstacles  ponr 
elle,  el  qu ainsi,  lorsqu'elle  s'en  sépare  par 
la  mort,  elle  s'atTrancTnl  et  renrend  sa  cé- 
leste nature,  dont  Dieu  estrélément,  Fin- 
tutHon  la  manière  d'être,  et  la  vérité  l'ali- 
ment. Il  la  montre  capable  de  jouir  ou  ilo 
soulTrir  indépendamment  dos  sens,  et  capa- 


ruCTlONNAIRE  MAC  II 

ble,  nar  conscqucnt,  des  joies  du  paradis  e(| 
des  douleurs  ûv  renier.  f 

Sans  doute  le  christianisme  n'avait   nul] 
besoin  (Tune    telle    démonslralion;    maii 
qu'imfiorlc  ?  la  philosophie  pouvait  en  avoir] 
besoin. 

Le  magnétisé  paraît  être  dans  une  alM 
nation    coniplètc   des   sens,  de  telle  sorte 
qu'avant   la  découverte  do    FélhérisationJ 
des  praticiens  ont  qnehjuefois  employé   U 
ma^^nétisme,  pour  opérer    plus    aisément, 
pendant  la  suspension  de  la  sensibilité,  les! 
plus    graves    oiȎrations  chirurgicales;  ce-^ 
pendant  en  cet  état,  le  magnélisé  conserTU 
deux  sens  qtiï  le  tiennent  en  rapport  avec  son 
magnélisLe  et  la  personne  avec  laquelle  il 
s'est  mis    en  communication  :  Fouie  et    Iç, 
toucher,  11  conserve,  s'il  n'est  [lasen  catai" 
lepsie,  la  faculté  de  se  mouvoir   et  de  s'exf 
jjrimer  par  la  [sarole.Qui  expliquera  de  teM 
les  anomalies  ?  Privé  de  Fusajjc  des  \ew%i 
il  voit  intellecluelîeuïent  les  objets  éloigna 
Il  voit  également  dans    leurs  plus    peliti 
détails,  et  là  oii  la  vision  oculaire  s'arrète«j 
rail,  les  objetsavec  lesquels  il  est    en  conH 


tact  (>ar  le  bout  t\ei>  doigts,  la  fdante  itea 
picdst  la  nuque,  et  niieuxéncorc  Féfugastrc^ 
Onand  nous  disons  il  toiV,  nous  n'entoudon 
point  parler  d'une  sensation  analogue  IT 
celle  de  la  vision,  ni  peut-être  môme  d'une 
sensation  quebonque,  mais  sinqdemefl 
d'une  nerccjïtion  encoie  inexpliquée  îles  oh 
jets,  d  une  intuition  mentale  qui  ne  présent^ 
aucune  analogie  avec  rien  de  ce  que  nou 
conuaissoits.il  est,  dit-on,des s«jcfif  qui  en<j 
tendent  de  môme;  nous  ne  savons,  uiai| 
nous  le  croyons  à  peine. 

Quelle  est  la  cause  productrice  du  magné 
lisme?on    répond  généralement:  c'est  ui 
fluide   qui  s'échappe  fies  doigts  du  magné 
tiste,  se  mêle  au  lluidedu   njagnétisé,  cl  le 
(  on^^tiluiwiitisi,  (tar  snraL>ondance,    ou  [M 
le  mélange  de  deux  éléments  hétérogènes 
en  état  de  crise  nerveuse.  Telle  est  Fop^ 
niotî  universelletncnt  adnnse,  et  il  ne  sec 
hle  jiiistpi'il  y  ail  le  moin<Jre  duule  |»ar 
les  ex  péris  du  m  et  ter.  Cei*cndanl  nous  osob 
nous  inscrire   en   faux:  il   n'y  a  potnl  d^ 
iluidc     magnétique.    Lorsque',    longtem|U 
avant  le  magnétisme,  Jérôme  Cardan  se  cens 
tîtuait  lui-même  dans  Félal  où  nous  voyoni_ 
maintenant    les    magnétisés,  il  nV    avait 
point  lie  tlnide  émis  ni  reçu,  Lorsque  le 
i>réire  Keslilutus,  ilont  parle  saint  Augustin^ 
se  constituait  darts  le  môme  état,  pour  satis 
faire  la   i:uriosité  des  personnes  qui   Fen^ 
liriaîeiil,  il  n'y  avait  point  de  fluide    émis 
ni  reçu.  J^jrsque  les  derviches  hurleurs  d^ 
la  Turquie,  lorsque  les   sorciers  de    la  "   ^ 
ponie  se  magnétisent  eux-mêmes,  les  pre- 
nd ers  en  lournant  comme  sur  un  pivot,  les^ 
seconds  en  frfljipant  leurs  tambours  ma^t 

2ues  en  cadence,  il  n'y  a  point   de  fluide 
mis  ni  reçu.  Lorsque  des  enfants  prévenusj 
tombent  en  syncope,  lors  môme  qu'on  ne  ; 
magnétise  pas,  lorsque  d'autres  non  prév^ 
rnis  n'y  tombent  jkis,  alors  môme  qu  on  le 
magnétise,  dans  le  premier  cas,   il  nV  [M 
de  fluide   émis:  dans   le   second  ,  il   o'j 


113 


MAC 


DES  MIRACLES. 


MAC 


16S 


lias  de  (luiJe  reçu.  Les  agents  des  omeles 
éuieat  constilucs  erf  élot  de  magnétisme 
lodiie,  nous  le  (icmoiilrerons  (voy.  !*art. 
OiActKfl)^  et  il  n\  avait  ni  fluide  éiui^  ai 
(laide  reru*  Nous  pourrions  citer  cent 
exeronlesjiareils;  iimis  cei^t  priiicipaleuienl 
dàus  los  mils  et  gestes  des  ninîtres  de  1  ar!, 
que  nous  voulons  imiser  nos  pluî»  forts  ar- 

gUlllÔtltÀ, 

l/>rs<mc  Mesmer  fonda  son  premier  éla- 
l^issemcnt  h  Paris,  ne  pouvant  su  (lire  aux 
ciigrnf^es  des  malades,  qui  se  présentèrent 
bieiitùt  iiar  centaines,  il  sVivisa  de  mngné- 
lïMT  de-^  baquets  rem|ilLs  d  eau,  de  fer- 
wîile  et  de  verre  brisé,  puis  un  arbre  du 
botâUvard  au-devant  de  >a maison.  N'ayant 

K5  encore  d*idécs  bien  arréléns  sur 'son 
ide»  ni  même  sur  te  Ouide  de  rairnant, 
puisqu'il combinaîl le  fer  et  le  verre,  il  crut 
'  ivi  I»i:>r)rr,  à  Taide  du  fer,  la  quantité  sufli- 

I  luintation,  [rour  que  le^  baqueïs 
i,, ......  des  sources   coulinues  de  lluide 

OiiÇnétique.  On  sait  maintenant  à  quoi  s*çn 
t^irsurla  valeur  d*un  pareil  moyen.  Ceux 
des  mala<)es  qui  ]»oavaienl  agir  et  marcher, 
se  rangaienl  autnur  des  haquets,  armés 
d*un  tube  *}t'  fer,  dont  ils  phni^caient  une 
%\\^  lan.^   le   lirpnde,  et  a|)|»lîquaient 

l'a  ;  le  lieu  de   leur  iloiileur  :  qui   au 

fjvuïi,  i|Ui  h  Vivïï  ou  à  1  ûieilfe,  qui  à  Té- 
iv^ule  ou  au  bras.  Ils  atlenriaienl  quelque- 
lois  des  heures  entières  dans  cetti*  |)oslure. 
Vous  allez  dire  qu^ils  n'éprouvaietit  rien  I 
Kh  ttivn  ,  si;  ou  du  moins  ils  le 
,  çrovï^ifnt  :  l»éâucoup  lombaienl  en  crise. 
il  n'v  avait  ni  lluide  émis  ni  lluide 
^le*^^mer  avait  magnétisé  Teau 
dv  lagnétiser  des  baquets  pleins 

<ft.  ,. .  :,.  ,  ...,oanterieest  trop  forte.  Cepen- 
dtul  te  suivante  est  plus  forte  encore. 

lf«  malades  allaient  s'asseoir  à  Foiubre 
de  Tarbiv  magnétisé,  et  l>eaucoup  sV  Irou- 
vatent  bien,  et  quelques-nns  y  tombaient  en 
crbe,  El  on  osa  publier  d'ans  le  temps» 
qae  Tarbre  avait  conservé  son  feuillage 
après  les  autres,  et  reverdi  le  itreniier  au 
pTT  Nous   ne    dirons   pas:    si   ce 

in*'^  il  bon,  pourquoi  ne  pas   niagné- 

li>êr  utie  forôl  en  décembre,  [louravoirde 
la  venJure  en  janvier;  mais  nous  dirons,  si 
ce  010  V  eu  était  bon,  puuiquoi  ne  pas  Ta  voir 
roo5efvé?  S*ii  n'était  pas  sérieux,  ou  élait 
doue  le  fluide  uni  faisait  tomber  les  malades 
en  rrise  magnéliquc? 

A  Buzaney,  le  baron  de  Puységur  avait 
iusst  magnétisé  un  art>re;  il  aUacbait  h  son 
Irofte  une  corde,  qu'il  donnait  h  tenir  h  une 
loi  de  malades,  et  ceuxni  tombaient 

eii  à     Tenvi  les  uns    des    autres. 

Am%i  un  bomme   inonde  un  arbre  de  sun 

aide;  il  eu  dé^jense  une  quantité  assez 
ie,  pour  qu  elle  suHi^e  h  inonder  peu- 

II  des  mois  entiers  des  multitudes  d  au- 
tres hommes;  Tarbre  a  tout  conservé,  sans 
que  le  vent  ou  la  pluie  aient  .^-ien  enqjorté» 
et  au  moyen  d'une  coide,  il  rend  le  tout 
partie  par  i>artie,  sous  la  forme  de  déchar- 
ges électriques  I  quiconque  est  capable  de 


croire  de  pareilles  sottises,  est  digne  des 
petites  maisons. 

Les  deuï  faits  que  nous  venons  de  citer 
sont  d*une  publicité  immense,  incontesta- 
ble, et  rien  ne  prouve  mieux,  selon  nous, 
que  le  lluide  magnétique  ne  fut  jaujais 
(ju'une  chimère.  Nous  aimerions  autant 
rintervenlion  du  démon,  et  nous  y  croi- 
rions [dos  volontiers  en  j>areîl  cas. 

Dans  sou  traité  sur  la  (jbrénologie  et 
le  magnétisme,  Asaïs  cite  un  exemple  qui 
prouve  peut-être  eri  faveur  de  son  système» 
mais  qui  ()rouve  mieux  encore  en  faveur 
du  nôtre.  Une  fenmie  ayant  e.ssajé  de  se 
leindreles  clieveuxà  l'aide d*nn  onguent  qui 
coiiienait  un  poison  mercuriel,  elle  cuir  che- 
velu ayant  .-dïsorlté  une  (  ertaine  quanti  lé  de  la 
teinture,  il  en  résulta  de  violentes  douleurs 
de  tête,  puis  un  état  prolongé  d'extase  ma- 
gnétique, pendant  lequel  tous  les  phéno- 
mènes ré.sultanl  ile  la  magnétisation,  tels 
qiie  la  vue  à  travers  les  corf»s  opaques» 
le  transport  de  la  vue  et  de  Touïe  à  des 
organes  qui  u\v  i^ont  point  ap[i!Opriés, 
etc.,  se  manifestèrent  à  un  haut  degré. 
11  y  avait  magnétisme  indé[>endamment 
de  la  magnétisation;  et  nous  ileniande- 
rons  encore  ici,  oÎjI  est  le  lluide  énds  ou 
re*;u  ? 

Mais,  dit-on,  il  est  des  magnétisés  qui 
voient  le  lluide  s'éciiaiqxer  en  traits  lumi- 
neux des  mains  du  niagnétiiste;  plusieurs» 
beaucou[^en  rendent  témoignage.  Soil,  nlu- 
sieurs,  beaucoup  de  magnéti^és  diseni  cela... 
Nous  dcniniiiluns  le  moyen  de  conlrôleices 
aflirmatiojis.  Dès  cpTun  seul  Va  dit,  la  mer- 
veille que  d'autres  le  répèlent  I  Ktce  ne  sont 
l^ns  beaucoup  de  lémoignages  sur  un  seul 
fait;  ce  sont  beaucoup  de  témoignages  sur 
beaucouj)  de  faits,  un  pour  cîiaque.  Quel 
est  le  tribunal  qui  oserait  prononcer  en  uû 
tel  état  de  cause? 

Mais  Taiguille  aimantée  est  sensible  au 
lluide  dont  le  magnétisé  est  saturé.  —  Si  ce 
fait  était  établi,  la  cause  du.  lluide  serait 
gagnée.  Or  il  ne  re.st  pas,  et  toutes  les  ex- 
périences faites  jusqu'ici  d*une  manière  au- 
tboitlique,  tendent  h  établir  le  conlraire. 

Mais  un  magnétisé  distingue  aisément  un 
ilacoji  d'eau  magnétisée,  ile  celle  qui  ne  l'est 
pas  :  il  aperçoit  ta  première  toute  lumineuse. 
—  Il  vous  fht  cela,  et  voiï^  Lout.  11  la  dis- 
lingue; suj>|iosons  le  fait  éialdi,  qu'en  ré- 
sulte-t-il  dans  la  cause?  Rien  du  tout.  Jl 
distingue  bien  aussi  une  tnèche  c!c  clic  veux 
cachée  sous  vingt  envelo[ipes;  es-l-elle  tlonc 
aussi  radieuse  de  lluide? 

Mais  alors  conmient  expliquer?...  Je  vous 
arrête  ;  n'expliquez  rien  avar;l  d'avoir  une 
explication  qui  puisse  se  flémonlrer;  jus- 
que-là, laisser  le  sujet  à  l'étude.  Si  c'est  une 
usuvre  démoniaque,  elle  sera  reconnue  ;  si 
c'est  une  illusion,  elle  se  dissiiiera,  si  c*est 
une  réabté,  elle  prendra  rang  parmi  les  ac- 
quisitions scientttiques.  Il  ne  parait  [las  lou- 
lefoîs  que  le  magnétisme  doive  s'élever  jus- 
que-là, car  depuis  bientôt  un  siècle  qu'on 
loliserve,  il  ne  tourne  h  rien  moins  qu'à 
la   magie   démoniaque.   Les  congrégations 


Wl  M\G  DICTIONNAIRE 

râfnaiaes  en  iiilerdiseat  la  pratique»  dès 
qu'il  prenrl  ncUê  forme;  elles  ne  sauraient 
o'aiileurs  faire  aiitremenl  (179).  Ln  lh<'*ologïe 
nà  rien  à  lui  eru|trunter;  la  psyrhologie  Ta 
à  peine  a  bord l»  avec  le  baron  Massias,  et  il 
ne  senihln  pas  qu'elle  (misse  en  tirer  un 
grand  parti,  pan  c  qu'il  présente  trop  d*in- 
cerlitades,  trop  d  anomalies,  et  prèle  un 
trop  libre  accè^  au  rliarlatanisnic.  En  tant 
que  moyen  cnratif,  Tari  médirai  y  a  renon- 
cé ;  en  tant  que  mo\  en  de  diagnosiic,  il  n'ose 
s'en  servir,  et  |»ourtant  on  ne  saurait  dire 
«lue  c'est  de  parti  pris,oarîe  magnétisme  a  été 
misa  rétudc  sur  tous  les  points  de  THurope, 
et  les  aradémies  conservent  une  indt^pcn- 
dance  absolue  les  unes  îi  Tégard  des  autres» 

Les  indications  du  magnétisé  n*airraiil 
aucune  s(1i  urité  et  n'étant  susceptibles  d'au- 
cun contrôle,  ne  [>euvent  servir  pour  la  con- 
duite des  alfaircs,  petites  ou  graotles. 

Qii*esi-«^.e  donc  en  sonmie  que  le  magné- 
tisme ?  Ce  n'est  pas  graud'cb  se,  et  il  sem- 
lile  devrnr  rester  longtenj|is  à  Téiat  d*olijct 
de  curiosité  [>our  les  amateurs  et  les  oisifs, 
ou  lie  moyens  de  clmiiatanismc  ponr  les 
sorciers  de  tréteaux  et  les  fripons. 

Mais  voici  venir  le  magnétisme  transcen- 
dant, tt  il'abord,  indéjiendaniment  du  Ihiide 
ou  de  la  rause  naturelle  qui  en  lient  lieu, 
il  y  a  dans  le  magnétisme  une  puissance 
occulte  et  réelle,  oue  la  pliysique  ne  saurait 
sunisaniment  expliquer.  11  est,  avons-nous 
dit,  iÏQs  cas  de  sonmambulisme  naturel»  et 
nous  eu  cunriaissons,  qui  présentent  les 
(jliéjioniénes  les  |dus  élevés  du  n»agrjétisnje, 
sans  la  u^agnétisalion;  il  est  des  cas  de  ma- 
gnétisation où  le  magnélïste,  sans  aucun 
signe  extérieur,  a  plongé  son  sujet  dans  le 
sonmambulisme  le  plus  |profond,  f»ar  consé- 

2uenl  saj)s  émission  de  fluide.  Dans  tout 
tat  de  cause,  le  tluide,  dont  Tabsorption 
^lourrait  explupicr  Télat  de  prostration  du 
corps  et  les  divers  piténoniènes  névropathi- 
ques  remarqué^,  n'cx(>liquera  jamais  réiat 
anormal  de  l  âme,  h  moins  qu'on  ne  pré- 
tende qu'il  a'*\i  aussi  directement  sur  elle, 
ce  qui  reviendrait  k  Tassimiler  au  corps, 
c'est-à-dire,  à  ranéantir.  Cette  puissance  ex- 
tranalurelle  qui  se  manifeste  sous  la  main 
du  magnétisle,  et  rpie!<ïuefois  indé(>endam* 
nient  de  son  action,  serait-elle  démoniaque? 
Peut-être  1 

Pour  les  uns,  le  naturalisme  est  la  cause 
de  tous  les  [diéuoménes  ini^onqiris;  [ïour 
les  autres,  tout  ce  qui  est  incompris  est  sur- 
naturel. Ce  sont  It^s  deux  |;ôles  de  la  même 
question;  la  vérité  pourrait  bien  avoir  sa 
place  entre  l'un  et  lautre.  Exclure  le  surna- 
turel de  cet  univers,  c'est  presque  en  exi  lure 

i»:..É„i'; „     rf^'^.  É  V    l'jti!.  j..   i  .lA I* 


rinlelîigence.  C'est  h  l'étude  a  dégager  l'un 
de  l'autre;  mais  dégager  n'est  pas  exclure. 

Au  reste,  les  nmgnélistcs  les  plus  exfierls, 
les  Uicard,  les  Deleuze,  les  Lovy,  les  Dujiotet, 
conviennent  sans  détour,  qnVîulre  le  tluide 
magnétique,  qu'ilsdirigentà  leur  volonté,  il  y 
a  dans  le  magnétisme  une  puissance  irrésis- 
tible, indé(»endante  de  toute  volonté  étran- 


MAG 

gère,  un  fsprii  inconnu,  indomptable,  quel-] 
que  chose  de  mn^iquè  enfin,    tpii  surpasse! 
toute  force  bumaine,  et  délie  toute  analyse 
et  toute  expljralion,  Péihle  magnétisme  élé- 
mentaire, tel  que  nous  l'avons  exjOsé,  n'est! 
guère  explicable,  et  n'a  jamais  été  expliqué] 
(jue  par  de  grands  mots  vides  de  sens,  oa^ 
Uu  moins  d'un  sens  précis  et  maibéniatique. 
C'est  l»icn  (ds,  si  on  examine  les  phénomènes 
d'un  ordre  [Jus  élevé  qui  se  révèlent  par-j 
fois.  Il  seiuble  que  l'ancien  ne  magie   soitj 
retrouvée   lout  entière   avec  ses  presti^esij 
incroyables,  et  parfois  qu'une  |iossessiollJ 
manifeste   du  démon  commence  et  finit  à| 
volonté. 

Lorsque    le  somnambule    se    transporte 
mentalement  dans  un  lieu  où  il  n'est  jamais| 
allé,  et  qu'il  le  décrit  avec  une  pajfaile  exaol 
titude  de  détails,  on  dit  qu'il  lit  ces  détaiU| 
dans  ia  [icjisée  (ie  sim  magnétiste,  ou  danf| 
celle  de  son  interloi  uteur,  ou  même  encore 
dans  celle  d'un  îles  assisUnits  qui  se  trouve 
en  rapjiort  avec  lui.  Ce  serait  déjà  un  fait 
énorme, quela  véiiiéd'une  telle  explicalioDî 
ujais  si  le  maguéti.-^le,  ni  Tinlerloculeur,  ni] 
aucune  des  personnes  présentes  n'ont  ccf| 
détails  dans  la  pensée,  parce  qu'aucun 
connaîtra  le  lieu,  et  qu'ensuite  les  détails 
donnés  se  trouvent  exacts  après  vérification»] 
que  direz-vous?  Or  ceci  est  quotidien.  Di- 
rcz-vous  que  Ta  me  s'est  absentée  un  mo- 
ment, quelle  a  une  faculté  expansive»  qu'il 
n'y  a  [loint  pour  elle  de  temps  ni  dV»sfiacet1 
Peut-être;  mais  vous  comprenez-vous  bienM 
Ceci  n'est  eJicore  que  du  magnétisme  élé^l 
men  taire. 

Mi  lorsqu'à  cent  ou  mille  lieues  de  dis 
lance,  un  magnétisé  vous  fera  le  diagnostic 
d'une  maladie,  aussi  justement  que  les  si\i 
decins  mêmes  qui  sont  sur  les  lieux,  et  celi 
pour  avoir  llairé  une  niècfie  îles  cheveux  dul 
malade,  que  direz-vous?  C'est  encore  f»ouf- 
taiît  du  ïuagnétisijie  éléujentaire. 

Que  direz-vous  de  Timmobildé  d'un  nia-| 

du 

bietjtiVt   d'une   légèreté  si   grand'e,   qriO   Ifi 
moindre  elfort  le  déplace?  qui  tout  à  l  heur 
est  roidc  comme  le  fer,  et  presque  aussitûtl 
souille,  comme  s1l   n'avait  ni  muscles  nil 
ossemejits  ?  Ces  [djénomènes  sont  signalée 
dcimis  longtemps,  îl  e>t  vjai,  dans  les  ma- 
ladies spasmodiques  et   liyslériques;   mais 
si  c'est  encore  la  Jtature,  fkissons  outre. 
Que  tlirez'vous  des  miroirs  magiques  du 


gnélisé  que  nulle  force  ne  f*eut  arracher  i 
lieu  où  il  a  posé  les  pieds,  puis  qui  devi€ 


magnétiyeur   Iluputet  ?  Lu   rond    tracé  au 
charbtuisur  le  parquet,  en  guise  de  miroir,  ' 
et  sur  leouel  le  magirien  a  concentré  meU' 
talcnjerit  les  inilueuces  dont  ildis|iose*  attir 
irrésistiblement   le  premier  venu  qui 
inalhenrdele  regarder  altentivement;  puis 
celui-ci,  de  f^lus  en  plus  fasciné,  ne  peut  le^ 
quitter  :  il  le  fixe  du  regard,  tournoie  aletfi 
tour,  y  aperçoit  des  fantAincs,  visibles  pou 
lui  seul,  mais  (ini  le  mettent  dans  le  piul 
étrange  état  de  fureur  ou  de  gaiclé,  d'hébéle  ' 
nienloudepleurs,dei^rosUationoudecrisesJ 


(HD)  V<iy.  la  Coinntmnm  de  l'évè^pie  ilc  Lauianae,  et  la  liépome  en  dute  du  20  juillet  18IK 


m 


MAC 


DES  MmACLEî5. 


BIAG 


ru 


lie  sorte  que  les  s|»eclaieurs  en  sont  épou- 
vantés. Ln  crise  terminée  par  une  déiiiagaé' 
(is^tion,  le  patient  conserve  h  \muG  un 
(îu^ïrt-^rhcure  de  malaise,  cl  ne  se  souvient 
Jerian,  Ne  sont-ce  i>as  le  les  cercles  aiagi- 
quesilu  lemj  13*  liasse,  dans  lesquels  le  oiagi- 
cu  '  j-iil  lesjriémons  en  vertu  de  pa- 
ri i  [ues;  mais  armé  de  sa  baguette 
fctiufo;  jnte  ^  [»our  éviter  leurs  atteintes  ? 
Us  uiiVoirs  magiques  d'acier  poli  sont  con- 
nus de  tonte  arjtiquité.  Mostradamus  en 
avait  un,  dans  lequel  il  voyait  tout  ce  qui 
H  passait  auprès  et  au  loin,  et  dont  il  est 
pirM  avec  détails  dans  les  Mémoires  du  sieur 
dePontis. 

Qtie  ilirîcz-vous  enfin  du  transport  des 
meubles  les  plus  lourds  d*un  lieu  h  l'autre 
dios  nne  salle  de  magnétisme  par  des  agents 
inrisiblcs ,  du  déplacement  des  personnes 
uns  mou  Te  ment  de  leur  jparl,  de  laf^port 
imiantané  d'objets  étrangers  venant  d'une 

K ode  distance,  même  d'au-delh  des  mers? 
t  fiitis  parëissent  pourtant  établis  d'uno 
mnière  irrévoivihie;  du  moins  les  témoi- 
gnages, et  des  témoignages  importants,  ne 
iDir  -  -  î  pas.  Tout  ceci  nous  reporte  aux 
pu-  >   et  aux  talïles  parlantes»  où  la 

Éiin  ageïit  diabolique  ne  saurait 
soluioent  et  toujours.  Nous  avons 
se  a^iieurs  le  point  de  vne  rationaliste 
M  question  des  possessions  {voy.  Fart, 
^^âQLEi);  mais  il  n'est  [dus,  ce  nous 
lie,  de  rationalisme  et  de  naiitralisme 
uuijioissent  tenir  h  rencontre  de  la  masse 
de  fiiiU  de  cette  nature  qui  se  produisent 
diaqu«  fuisqnelqucs  années.  Encore 

un  qtî.r  __  jdQ  de  ce  train,  et  toute  phi- 
losophie miionneuse,  railleuse»  sceptique, 
ÏM  palÎ0M»ph\e  ilu  dix-huitième  siècle  enfin, 
ferai  bout  (180). 

à  eflié  de  ce  magnétisme  franc  et  de  bon 
aldi»  dans  lequel  les  faits  sont  paljïahles»  et 
ûft  diacun  est  appelé  h  voir  et  h  conslater, 
Tient  se  placer  le  magnétisme  stMritualiste  , 
oà  le  magnétisé  seul  voit,  et  conte  ainsi 
ee  qu'il  veut,  C*esl  Técole  swedoinhorçien- 
ne  daos  toute  sa  pureté,  (loy,  les  art.  Illi- 
m%^f  et  SwËD£MBoaG.) 

I^  tnagnétîste  transporte  son  magnétisé 
daos  les  espaces  imaginaires ,  à  la  rc- 
eberrhede  Tâme  des  morts,  au  ciel,  en  en- 
fer, âBfïB  le  purgatoire,  dans  les  s|)héres 
ptanétaires  plus  souvent,  car  il  n'y  a  ni  ciel 
n»  enier  pour  les  Swedemborgiens,  et  li,  ot^ 
efles  ne  sauraient  être,  ils  les  Irouveni, 
i^Bver^eiil  avec  elles,  avec  Diou,  les  anges 
rt  les  maints.  L'Allemagne  et  la  Suède,  le 
imê  natal  du  Swedemlmrgismet  ont  adop- 
té ce  xnagnétisme  spirilualisle  ou  illuminé, 

(180)  V&tf,  lur  cet  article  la  Pneumatohpe  de 
M.  le  ntanptis  Ecpes  pe  H,,,,  r*ans^  de  isurey, 
tïiSS,  cÏK  î*.  Kn  indupiant  rel  tuivriigt*,  rcniarqn:*- 
W  2  tvhik  il*un  titre,  nous  devons  nieilre  le  loclciir 
>•  contre  ie«  exagôra lions  de  l'autour,  ♦jui 
r>voir  été  ronstainnjetit  sous  iin«*  imprenion 
fëtàt^Mt,  pour  p.'vrler  son  hyignge  ;  contre  ses  dc- 
doetionfi  rontîniielles  du  particulier  au  général,  et 
•e%  assi-itton^  quelq^tefois  à  contre-sens.  Nous  en 
cilerofis  irn  exemple ,  pour  qu'il  ne  puisse  pas  con- 

DtCTIOX?!.    PES   MinACtES.  IL 


de  préférence  à  Taulre,  et  dès  Toriginc.  Dô« 
rorigine  aussi,  il  s'en  établit  des  loges  en 
France,  à  Paris,  à  Lyon,  h  Avignon,  C'était 
avant  îa  révolution  de  1793;  toutes  les  tôles 
étaient  déjà  h  Tenvers. 

Maintenant  c'est  M.  AI|)honseCahagnct  qui 
tient  le  sceptre  de  ce  magnétisme  ullra- 
transccndant  àParis.  Nous  avons  relaté  ail- 
leurs quelques-unes  des  visions  de  M*  Calia- 
guet;  celles-ci  suflîsent  pour  donner  une 
idée  ;de  toutes  les  autres  [foy.  art.  Iixuui* 
NÉS,  tom.  I'%  coK  856.) 

En  résumé,  le  niagtiétistne  produit  un 
grand  nombre  de  phénomènes  qui  peuvent 
s  expliquer  par  le  naturalisme  ;  il  en  amène 
aussi  parfois  qui  semblent,  dans  l'état  ac- 
tuel des  sciences  humaines,  ne  pouvoir 
s'expliquer  sans  Tintervention  d'agents  ex* 
tranalurels.  Nous  ne  disons  pas  surnalurels, 
l»arce  que  nous  réservons  ce  mol  pour  Dieu 
seul,  auquel  nous  reconnaissons  le  (jouvoir 
exclusif  d'opérer  des  miraclesi  soit  directe- 
mont,  soit  par  le  ministère  de  ses  anges. 
Mais  dans  tous  les  faits  oxtranaturels  que 
neuvenl  présenter  le  magnétisme  elles  ta- 
bles tournantes  et  parlantes^  faits  exacte- 
ment d'une  mémo  espèce,  il  n'y  a  rien  do 
grand,  de  solennel,  da  public;  tout  se  passt 
sous  la  cheminée,  tout  est  petit,  mesquin, 
discutable  de  plus  d'un  côlé.  Magnétistcîî 
et  toorneurs  de  tables,  au  lieu  de  faire 
voler  un  fauteuil  devant  cinquante  ou  cen* 
personnes,  de  faire  déposer  spontanément 
et  sans  aucun  agent  visible  sur  les  genoiii. 
du  malade  une  plante  cueillie  à  l'instant 
môme  en  Amérique  et  désignée  parle  ma- 
gnétisé, si  vous  vouiez  que  nous  reconnais- 
sions un  miracle,  prenez  par  la  main  le  cIjo- 
lérique  qui  vient  de  tomber  dans  la  rue,  et 
dites-lui  :  Vous  êtes  guéri  ;  transportez  notre 
armée  sans  vaisseaux  aux  plages  de  Constan- 
linople,  ou  bien  dites  seulement  à  vos  lu- 
tins d'apporter  dans  la  cour  du  Ix^uvre,  au- 
près du  musée  Egyptien,  l'aiguille  de  Cléô- 
[faire,  qui  gène  la'  circulation  sur  la  placQ 
de  la  Concorde.  Mais  non,  nous  vous  la- 
vons  dit  ailleurs,  vous  ne  savez  faire  que 
des  choses  inlimes. 

Au  reste,  tout  cela  n'est  pas  nouveau,  car 
il  n'y  a  rien  de  nouveau  en  ce  monde,  pas 
même  la  folie;  il  sullit,  pour  s'en  convain.- 
cre  lie  ïtre  La  Mtr\mHt§  dt  l  autre  Monde ^ 
contenant  les  norribles  tourments  d'enfer 
et  les  admiraly|*!s  joies  du  paradis.....  par 
François  Arnould,  chanoine  de  l'église  ca- 
thédrale «îe  liiez,  imprimé  à  Arrasen  IftlG, 
chez  G.  de  la  Rivière.  Nous  n'o^sons  suivre 
l'auteur  dans  ses  descrij «lions,  les  unes  sont 
|iar  trop  repoussantes^  et  les  autres  ra|»pel- 

tester  les  iiAtres.  U  aiïirme«  p,  ^Bl,  quô  k$  magi^ 
eient  de  PhaTaon  cvuvrirenî  îoule  t Egypte  de  are- 
nouittcs.  Or,  TFÀTitur^  jie  dil  rien  de  sembla  oie, 
€t  uiH  docteurs  catholiques  pensent  au  contraire 
mrilf«  nen  prodtiisireni  qu'une  petite  qu»TilUt\  à  la 
dUTcrencc  de  Moïse»  qui  en  uvait  çouveri  l'Egypie. 
On  pourrait  même  soutenir  qn'ils  ne  prodm$irt*f4 
que  de  celles  quî  exislaieiit  tlé]à,  coiiimi?  ferait  Ro- 
lien  Hondin.  1t  ne  r»udr;iit  pas  faire  dire  au  teiLi 
sacré  plu&  qu  il  ne  <liL  (V«7(/.  art.  PuAitÀor^.) 


171 


Mal 


DlCTlO^JNAinE 


MAL 


n 


lent  lro(»  le  pdratiis  de  Mahomet.  Mais  assu- 
viSment  S>\tuk?niborg  n'a  [u^s  le  nicrite  tic 
Tinvenlion,  On  nous  panloniitM'a  In  ciiniion 
suivante  hcûiisede  son  originalité;  elle  est 
empniniée  5  la  description  do  renier.  L^iu- 
tcur  s  adresse  aux  icauTies  mondaines  des- 
tinées h  y  expier  un  jour  leurs  méfaits  : 
«  N*enlemls-lu  pas  que  déjà  on  ranpelle 
<ianuîée?Si  tu  savais  ï*ntcndre  les  cloclics 
t}uand  elles  sonnenL  elles  ne  le  disent  autre 
chose  sinon  (tue  damnée  ^  damnée^  dam- 
née nSi)\  D 

IIALACHIE — «  Malachie  est-il  un  per- 
sonnage réel,  ou  bien  ce  nom  n'cst-il  qu*un 
1)seu<Jonyrac?  question  insoluble,  que  les 
lonunes  les  plus  doctes  se  sont  i^osée,  et 
Qu'Hs  nivÀ  rûsolue  d*une  nianièro  contra- 
dictoire.  Four  le  dorle  ïluet,  Malaehie  est 
un  personnage  réel;  pour  dom  Mabillon, Ma- 
laehie es!  un  [ïseuiloiiymc. 

«  Malaehie  est  le  dernier  des  petits  pro- 
phètes, dit  l'évéqiie  d'Avrant'hes;  les  rab- 
bins croient  qu'il  lit  partie  de  la  grande  sy- 
nagogue avec  les  prophètes  Aggée  et  2?a- 
charte.  Le  nseudo-E|iiphane  rlU  qu'il  éïait 
de  la  tribu  oe  Zabulon,  qu'il  naquit  à  So- 
pha,  après  le  retour  de  la  f/i[iliviié;  le  pseu- 
tlo-Dorolhée  écrit  Sopha  ou  Socha,  ville  de 
la  même  Inbu,  ou  il  mouruî  jeune  encore, 
et  fut  enterré.  Ce  j>ropht'tc  no  marque  pas 
ré[>oque  oii  il  a  (Tarn;  mais  d  après  saint  Jé- 
rôme, les  prophètes  qui  gardent  le  silenee 
à  cet  égard  iloivent  être  censés  contein[>o* 
rains  de  ceux  après  lesquels  ils  sont  cïas- 
5és;  ii  aurait  donc  vécu  en  même  temps 
que  les  [jrofihètes  Aggéc  etZacharie,  el  squs 
le  règne  de  Darius,  lilsd'HystuSf>e/relle  est 
Topinion  de  saint  Jérôme,  d'Eusèbe  ,  de 
Théodoret,  de  saint  Augustin,  ûqs  cab^lis- 
les,  du  Sader-Olïam  et  de  David  (iantz. 
ïotitefois  Malaehie  est  plutôt  venu  ajifèsces 
prophètes,  qu'il  n  a  été  leur  ronteiMporain, 
jmistiii'il  est  mort  jeune.  Cette  remarque  a 
^lé  laîlo  par  Clément  d'AIexamlrie,  par 
saint  Jérôme  el  par  saint  Cyrille  ;  la  idacc 
qu*il  cccupe  paruji  les  petits" prof-hèles  fait 
voir  qu  il  est  postérieur  auï  autres,  car  il 
se  trouve  le  dernier  î  les  sujets  qu*il  trai- 
te le  prouvent  également;  en  elfel,  Aggée 
et  Zarbarie  encouragent  le  peuple  dans  la 
restauration  du  teiujile,  et  Alalachic  exhor- 
te les  nrètres  à  rcuqtlir  leur  ministère  avee 
toute  la  sainteté  qu'il  exige:  la  prophétie 
(le  Malaehie  a  donc  été  farte  après  la  res- 
tauration du  temple,  et  par  conséquent 
après  celles  d'Aggée  el  do  Zacharie.  Youi 
offrit  sur  mon  autel  un  pain  souillé^  ti 
voui  demandez  en  quoi  roui  m'avez  déshonoré: 
vn  cela  même  que  la  table  du  Seiyneur  est 
méprisée,  ainsi  que  vous  en  convenez,,,.  Quel 

(!81)  Un  moine  traduisait  aiUrcment  Ifî  son  des 
eloches  vers  le  xu*  siée!*',  du  leiiips  qu*mi  prêchait 
encore  ea  latin  :  Quœritis  a  me,  fratres  churinîmi, 
ijuœ  sil  via  paraditi;  twc  wbiê  quoddie  dicnnt  cam- 
panutœ  monasttrii  noitri  ;  Dando^  dando^  dando 

(ISr)  Ofertis  stipcraluire  nieum  paiiem  pollulum, 
«l  ilicitis  :  In  quo  pullittiims  le  ?  In  eu  quod  ilicitis  : 
Meiisa  Doinirii  dcsfXicta  est. 

10.  Quis  esi  in  v4)Ihs,  qui  d.iii<lnl  oslia,  et  ioceniht 
^iLire  ujcum  graïuito?  «un  est   milji   vol uu las»   in 


est  ci'lui  d'entre  vous  qui  ferme  les  portée  cflj 

temple^  ctî^ui  allume  gratuitement  le  feu 
min<îutd?\,,.  Ei  ^ous  avet  déshonoré  mai 
nom^  puisf/ne  la  table  du  Seigneur  est  souiti 
tce  et  les  offrandes  méprisées  ainsi  que  le  fe\ 
quiles  consume^  selon  votre  propre aveu(iH\*)i 
Saint  Cyrille  croit  que  Malaibie  est  postée 
rieur  h*^  Esdras  cl  è  Néhéiuie;    mais   celte 
o)>inion  ne  peut  se  concilier  avec  celle   oui 
veut  qu'il   soit  mort  jeune  encore,  et  aie 
n'est  pas  davantage  conforme  au  cal  eut  des 
inr*il leurs    cbronolngîstes.    11    nie    semble 
qu'on    doit   le  placer  entre  l'inauguration 
du  teni|Vk%  la  sixième  ainiéc  du   règne  d^ 
Darius  ûls  d'Hy^taspc,  et  la  seconde  visîtd 
d'Ksdras,  qui  eût  lieu  la  septième  année  du 
règne  (rArtaïcrxés  Loogue-Main,    i>uisqu«i 
ÎMalachie  se  trouve  conqiris  dans  la  liste  des_ 
auteurs  canoniques  dressée  par  Esdras,  dV" 
près  Tordre  de  la  grande  Synagogue,    du 
temps  d*Arlaxerxès  Loogue->lain..,..  On  ne 
saurait  admettre,  comme  le   jirélendent  lo* 
nalhan»  auteur  de  la  paraphrase  clialdaîque,  t*l 
les  anciens  docteurs  juifs,  que  Malaehie  est  Iô 
même  qu'Esdras.    Saint  Jérôme,   qui  pea*^ 
clie  ,}rour  cette  opinion,  dit  qu'elle  s'accordfl 
parfaitrMîient  sous  le  ra(>porl  des   temps,  otj 
que  tout  ce  que  l'un  a  écrit,  se  trouve  dani 

ïe  livre  de  Tautre Mais  il  est  facile  di 

réfuter  ces  conjeLtures  ;  de  ce  que  deux  i>er 
sonnes  ont  été  corilemiioiaines,  il  ne  s  en- 
suit pas  qu'elles  ne  forment  qu'un  seul  éire,J 
et  le  livre  de  fujie  ne  se  trouve  pas  réelle- 
ment danslcs  écrits  de  l'autre...  »  (  T.  l*.-lï^ 
Hl'Kt,  Démons,   art,    Malacfnc, 

Ainsi  dit  le  docte  Huet,  mais  nous  ne  sau^ 
rions  admettre  avec  lui  la  règle  posée  pat 
saint  Jérôme,  que  le  rang  occupé   par  lei 
diverses  pro]»béties  dans  le  canon  des  Ecri- 
tures, ])eut  servir  de  base,  [  our  déterininerJ 
le  rang  rhromdogique  des  prO[»hùtes  (jui  leaj 
ont  écrites  :  Jouas  est  un  exe  m  (fie  du  cott- 
traire;  sa  jiropbétic  ne  vient  qu  a(>rès  eellejl 
de  Osée,  JoLd,  Amos  et  Abdias,  aux(pielsil 
est  antérieur.  Ecoulons  maintenant  lesav&ûl, 
Mabilloa. 

«  Malacaie,  le  dernier  des  douze  petilsl 
prophètas,  est  tellement  inconnu,  que  roal 
doute  même  si  son  nom  est  un  nom  propre,] 
et  s'il  n'est  pas  mis  |>our  un  nom  générique,  | 
(jui  sigiiilîc  un  ange  du  Seigneur,  un  en- 
voyé, un  prophète,  car  il  paraît  [lar  A^géc  et 
par  te  proï^bète  que  nous  citons  sous  le  nom 
<lo  Malaehie,  qu  en  ces  tenifis-là  ou  donnait  j 
assez   souvent   aux  f>rophètes  le   nom   do 
Mafach'Jehova^  ou  d'envoyés  du  Seigneur. 
Les  Septante  ont  rendu  riiébreu  Matavhi, 
j>ar  sonange^  au  lieu  de  mon  ange,  que  [jortc  | 
rhébreu,  et  plusieurs  pères  ont  cite  Malaehie 
sous  le  nom  if  ange  du  Seigneur.  L  auteur  du 
vnins,  dicit  D(#m(niis  everciiuurn,  el  nui  nu  s  non  sut*  j 
cipiîun  de  luaini  vcslra. 

!  t.  Ab  orlu  eiiiin  stdis  usqtie  iid  orcasunit  maguum 
est  noioei)  meiitu  in  GenltLus:  et  in  onmi  toco  s:i* 
crtlicatur,  et  oO'ertur  noiuini  nuNi  obblio  inuittta» 
quia  niagnuni  est  nmiK'n  ii^uujti  in  (ionlti)US,  tticil  , 
l>onriniis  cxcic^tuunL 

12.  Bl  vo«i  polfuislis  ilbid  in  co  quod  dicltiïi  :  MensA  j 
noniint  Lunianiiiuua  csl  :   cl  qitod  si»iH*r[Miittlur  « 
conteuqHdiito    ebt ,    ciiui    tgne  qui    lilud  dcvursii  j 
{Malacft,  ii,j 


MAL 


DES  MIR^VCLKS. 


ffÂL 


17i 


*iij.iirî*'mo  livre  d'Esdras  cl   Terltillit'ri  Joi- 
le  les   noms  de  ^lalarfiit^  et 
ijiicur,  Origène  à  cru  qiio  Ma- 
i  un  ange  incarné,  jiliitôt  qn  mi 
._ ,  mais  ce  sentiment  ti  est  pns  sou- 
;  il  est  bien  plus  vraisembLihle  nue 
_£*....  iiie  n'est  autre  qu'Estlras;  et  c'est  IVh 
Dion  des  anciens  hébreux,  Ju  pHraulna^^lo 
aldëen,  de  saint  Jérôinc  et  de  Tabné  llu- 
pert.  » 

^Kous  ne  prendrons  point  parti  sur  eelte 
_^  eslion  ;  mais  «'''»nmje  on  le  voit,  les  rai- 
Tbns  sont  assez  faibles  tle  |>art  et  d  aolre. 
in  surplus,  il  importe  peu  pour  le  fon^l , 
cirsM  est  impossible  d'établir  i*aulîicnticité 
(k  livre  de  Malachie,il  n*en  est  pas  d©  même 
de  son  autorité,  puisque  personne  n'a  jamais 
fieitsé  à  nier  sa  eanonii-ité,  et  quil  est  cité 
t(ï  différents  passages   du   Nouveau-Testa- 
ment. Saint  Luc  reproduit  cette  iiropbétio 
de  Halarhie  :  «  J'envoie  mon  ange,  qui  pré- 
parera la  voie  devant  vous.  ^  Les  disciples 
du  Sauveur  faisaient  allysion  h.  cette  mernc 
pronTi/Hii*,  lorsqulls  disaient:  «Pourquoi 
tes  Msent-iisquil  fautqu'Elie  vienne 

«i  w,  ,.w,.a?  »  L*ange  qui  apparut  à  Zacîia- 
ne.l*ïivait  en  vue  quand  il  dit  :«  Il  le  précé- 
ém  avec  l'esprit  et  Ja  vertu  d'Elie,  pour 
lir  les  rcBurs  des  pères  avec  ceux  des 
letfuils*  »  Saint  Paul  rap]>e!le  également  le. 
I  impbète  Malarhio  par  ces  jiaroles  :  a  L'aîné 
stra  a^v^iijéti  au  plus  jeune,  selon  qu'il  est 
érrii,  j'ai  aimé  Jacob,  et  j'ai  haï  Esau.  » 
iVof.  MtiHh.  XI,  10.  —  Marc,  i ,  2;  —  ix, 
I8v  —  Luc.  î.  17.  —  nom.  XI,  13). 

la  î^'  de  Malacbie  est  une  invecti- 

¥t  to*  'jsordres  qui  régnaient  parmi 

1^^   '  )  tenqis,  les  mômes  que  ceux 

d<  ctail  au  livre  de  Néliémie,  et 

^'  de  Dieu  ne  parvint  à  exlir- 

Ki  te  courage  et  de  persévérance  : 

^  s  ministres  de  l'autel,  Pinoltser- 

TâD.*  .-  .a  loi,  le  peu  de  zèle  pour  le  culte 
dti  Seigneur. 

Bile  contient  une  prédiction  contre  FIilii- 
mée;  ella  annonce  le  Messie  et  son  prô- 
cnrseuft  el  se  termine  par  nn  tr6s-coiirt 
chapitre  dont  le  sens  littéral  s'applique  à  la 
ût  '-  *'  n  délinitive  do  Jérusalem,  et  qu'on 
•  ;•  l'entendre  de  la  fin  du  monde,  dont 

hocsiructionde  Jérusalem  était  une  ligure, 

iêPQUêai  aimée ^dit  le  Seîfinfur,  el  vous  diies^ 
Hk  qum  nous arex-rous  (limés?  Est-cf^  quEsaii 
HJaenb  n'étaient  pas  frères^  dit  le  Seigneur; 
^fa i  aimé  Jacob,  et  ftti  haï  E sait,  J \i i  fa ii 
dit  fi  moniagncs  une  $atifude\  et  fui  donné 

(t9i)  f*  î>ikii  V0&,  illcît  Doniinus.  e'  clixiâti^  : 
lu  '-""  '■'  \!%u  lios*  Noriîir  ti itérerai  Esau  Jacob, 
ai'  is  ,  V-i  (tiléxi  J:icob, 

^,..;  auicj»  odioli^ilkiii  et  posiii  montes  ojiis  in 
el  L;creililatcm  ejus  itt  dtacoacs  dc- 

ÊÊTÛ* 

i»  Qood  si  ilixeril  lilum;ra  :  De^itrucli  suiiiiis,  sed 
ICftrfentcs  xtliUraliinins  (|ii:e  «lestrucla  sunt  :  \Uvv 
âtstk  ÙominuB  exercïiumn  :  isii  ^'dilîealjyni,  et  o^'o 
4tstntâm  :  cl  vocabiintur  teriuiiù  hiipict;Uis,  cl  po- 
pi  ans  csl  D<»tiiîiuis  usque   in  ;ctertiunu 

I  vestrî  videbuiit  :  Cl   vos  ilicctis  :  Ma - 
rQi&i4;<ut    Uominui   super    tciiiiiiium  l^rat'l  {Ma- 

(iai*)l.  Ëcccego  mitta  AijgeJum  mcmu,  il  prx- 


son  héritage  aux  druijons  du  déscrL  Qt4C  ii  Us 

hlumécns  disent:  Notre  maison  a  été  détruite^ 
mais  nous  reviendrons  et  nous  la  refcvrrons 
de  ses  ruines;  voici  ce  que  répond  le  Seigneur 
des  armées  :  Ifs  édifieront^  moi  je  détruirai, 
et  on  les  appellera  une  terre  d'impiété^  et  un 
peuple  contre  qui  le  Seigneur  s'est  irrité  pour 
toujours  :  et  vos  yeux  le  verront^  ^tvous  airez: 
Que  le  Seigneur  soit  glorifié  dans  la  terre  d*fs~ 
rarl  (182). 

L'Idumée  était  alors  en  efTet  un  désert, 
puisque  Nalmchodonosor  Tavait  dévastée  el 
dépeuiflée,  A  trois  siècles  de  là,  les  nialbeu- 
reux  restes  de  la  nation  commenraient  à 
reprendre  quelque  consistance;  mais  avant 
eu  rimpruilence  de  provoquer  !a  tanière  de 
Judas  Macfiabée  t  ils  furent  réprimés  avec 
une  violence  sans  égale,  et  déUnitivement 
effacés  du  rang  des  peuples  oar  Jean  HyrcnTi^ 
son  neveu.  Le  Seigneur  détruisit  la  maison ^ 
quiis  commençaient  û  reliver. 

Après  avoir  reprocbé  aux  prCtrcs  de  pré- 
senter sur  les  autels  du  Seigneur  des  offran- 
des sijoillées,  le  jiroplièle  ajoute,  au  non» 
du  Breu  dont  il  est  Porgane  :  Je  ne  recevrai 
plus  les  offrandes  de  von  mains,  car  mon  nom 
est  adoré  parmi  les  nations  depuis  Corieni 
JHsquà  roccident^  et  fon  mHmmole  en  tout 
lieu  une  victime  pure.  Et  ensuite,  on  peu 
plus  loin  :  Y  oit  à  que  j'envoie  mon  ange  ^  et  il 
préparera  la  voie  devant  moi;  et  aussitôt  le 
dominateur'  que  vous  attendez,  fange  du  Tes- 
tament^ que  vous  désirez,  viendra  dans  son 
temple.  Le  voilà  qui  vient,  dit  le  Seigneur  des 
armées;  et  qui  pourra  prévenir  h  jour  de  son 
uvénemeni  f  qui  pourra  fixer  sur  lui  ses  re- 
gards?  car  il  sera  comme  un  feu  qui  ligué fiCf 
comme  r herbe  des  fouhns.  il  s'assiéra  comme 
celui  qui  f^ait  tondre  et  purifie  fargent;  il  puri- 
fiera tes  fils  tle  Lévi,  il  les  coupe  lier  a  comme 
for  et  rargent,  et  ils  offriront  ensuite  au  »i- 
gneur  des  sacrifices  de  justice.  Et  le  sacripce 
ds  Juda  et  de  Jtrusakm  sera  agréable  au  aVi- 
aneïtr  comme  aux  première  jours ^  comme  dam 
tes  anciennes  années  {ÎB'''l*), 
^  Le  ^)assage  suivant  ne  peut  pas  davantage 
s*apphqiier  h  un  autre  nbjet  qu'à  la  loi  nou- 
velle. Voilà  quun  jour  viendra^  enflammé 
comme  la  fournaise:  les  orgueilleux  et  lei 
impics  seront  comme  tétoupe^  le  jottr  qui 
vient  les  consumera,  dit  le  Seigneur  des  or- 
mées^  et  ne  leur  laissera  ni  racines  nt  gemte^ 
3fais  roïis  qui  craignez  mon  nom  ^  le  soleil  de 
justice  se  Itvera  sur  roï/5,  le  salut  seraâ  Votn' 
bre  de  ses  ailes ^  et  vous  sortirez,  et  vous  boU' 
direz  d'allégresse  comme  les  génisses  du  trou- 

pî^rabit  via  m  anre  faclctn  mcam  :  Et  statîni  vciiict 
u<j  Irai  plu  n)  su  uni  Domina  lor,  )]iiem  vos  «juusîrilis  ; 
cl  A  II  gins  li'slamenlr,  <iiit'in  vus  vuUis,  Ecctî  vênil, 
il  ic i  t  U û mi  ri u s  e xcrci t u  u m . 

2.  El  q^iiis  poierit  cogîiîire  ïlicin  ailvcnUis  r*jus,  et 
quis  stahil  ad  viilriidum  eum?  Ipsr  eniin  ipiasi  igniii 
conlluns,  el  4|uasi  fierha  rullonnin. 

5«  El  scdebil  côiinuiis,  el  enitinJ:in$  ar^entum,  et 
purgabit  lilios  Lcvi»  et  c^labit  cos  qnasi  anniin,  el 
quasi  argeîitnm,  el  eruiU  Donniio  affcri'utes  nacrili- 
c'ia  in  justilia» 

4.  El  placcliit  Domino  sacrificium  Juda  el  Je  ru  sa* 
leni,  sicui  dii's  sa:culi,  elsicul  anui  anliqui  (Mfxhch* 
nu) 


175 


MAN 


MCTIONNAIRE 


MA!^ 


f1 


frau.  Au  jour  que  je  ferai,  dit  le  Sfi(jncur  âcs 
firwV^,  vous  écraserez  les  impies^  (mi  seront 
comme  de  fa  cendre  sous  vos  pieds.  |En  MU^n^ 
d/iiil)  souvenez-vous  de  la  toi  nue  j'ai  dictée 
.•wr  l'Horeb  pour  tout  Israël  a  Mo'tse,  tnon 
srrriteurn  souvenes-rous  de  mes  préceptes  et 
de  mes  observances,  l'oilàquejc  vous  enverrai 
le  prophète  Ulic  avant  ravénement  du  ginnd 
et  horrible  jour  du  Seigneur,  et  il  réconciliera 
h  cœur  des  pires  avec  les  enfants,  et  arec  les 
pères  h  cœur  des  enfants,  de  peur  quù  mon 
arrivée  je  ne  frappe  la  terre  danufhcme{im}. 

Nous  ne  nions  |*as  que,  dans  un  sens  éloi- 
gne, quelques-unes  de  ees  e3i|ne.ssions  ne 
l«uisscnl  convenir  à  la  un  du  monde;  nuis 
(*e  qui  doit  empêcher  surtout  qu'on  ne  les 
lui  ii|ï|ilique  d.ins  leur  sens  naturel»  c'est  rc 
dernier  membre  de  phrase  :  De  peur  if  a  à 
mon  arrivée  je  ne  frappe  fa  terre  d^anathême. 
En  ellet  si  le  profvhelc  Elle  doit  prùfédcr 
Tavénciuenl  annonré,  t>our  eojpôcher  Tana- 
thèïue  divin,  ce  n*est  donc  })as  h  la  lin  du 
iDonde,  [mîsque  alors  ranathônic  sera  pro- 
noncé. Mais,  pourrait-on  dire,  s'il  est  ici 
question  du  (iremior  avènement  du  Fils  de 
Dieu,  coinmoiil  ee  jour  peut-il  être  afvpelé 
grand  et  terrihle?  Il  fut  grand  et  terrible 
[>our  la  Synagogue,  puisque  c'était  sa  der- 
nière heure;  il  fut  grand  et  territde  pour 
Jérusalem,  dont  il  (ïreparait  la  deslruction, 
et  ])our  la  nation  entière,  à  laquelle  il  iwésii- 
Keait  une  ruine  irrémédiable.  {Voy.  art. 
Hi^socn). 

I^ÎALCHUS.  (Guérison  de  son  oreille  cou- 
pée par  saint  Pierre,)  Lorsque  Jésus-Christ 
fut  saisi  et  garotlé  au  jardui  des  Oliviers, 
Stmon  Pierre,  qui  était  armé  d'un  glaive,  le 
*ira  du  fourreau,  et  frappa  un  des  serviteurs 
du  grand  prêtre,  nomme  Matcàtts,  auffuel  il 
coupa  Voreille  droite.  Mais  Jésus  dit  (i  Pierre  : 
Bemettez  votre  glaive  dans  h  fourreau  (18V), 
Ensuite,  «  touchant  Tureille  du  blessé,  il  le 
guérît»  et  cum  tetigisset  auriculam  ejus,  satia- 
vit  ium  {Luc.  %\u,  51).  » 

Les  quatre  évangélisles  rapporlent  ce 
même  fait  ;  saint  Luc  mentionne  seul  la 
guérison. 

Tout  ce  que  nous  pourrions  ajouter  à  ce 
récit  ne  serait  profire  qu*à  en  altérer  la  belle 
et  touchante  sim|iliciié. 

Le  Sauveur  venait  d'acconi[>lir  un  miracle 
de  puissant*,  en  faisant,  d'une  seule  parole, 
tombera  la  renverse  l'escorte  qui  s'afmriHaît 
à  le  saisir;  il  en  accomidit  un  second,  tout 
de  miséricorde  cl  de  mansuétude,  avant  de 

(185)  1.  Eccccnirn  «lies  vcni<^t  succcnsa  quasi  r.i- 
niÎMUs  :  et  crunl  omiies  supeiiti  et  omiies  racieulcs 
iiupîetDtem,  stipula  :  et  iiidaminàbit  eos  dîes  ve- 
ikiens,  ilicit  Domiiius  ciorciiuuni,  fjuie  non  dcreUu- 
(picl eis railici'm  et  t;ciitieii, 

î.  Et  nrietur  vohrs  timentibiis  nonien  meuni.  Sol 
jnstitÎT,  et  sanitas  in  pemiis  ejus  :  et  egrediemitji, 
et  saliciis  sicut  viluU  de  nrmenio, 

5.  Etcalcâbitis  iinpios,  cuni  fuertntt.inis  subnluritai 
pedurn  veslrorutn,  in  die  qua  ego  facio  die  il  Domi- 
DUS  extTcituum. 

4.  Morne iiio re  Icgis  Mo ¥si  servi  itieivquani  inatiriavi 
ei  in  Hôtcb  ad  umiieni  Israël,  prxcepiu  et  juJicia. 

5.  Ecce  ego  mitlam  vobt<^  Eliani  proi»heiani,  !inle- 
quain  veniatdies  Domiui  nia^iius,  et  Irorrihilis, 

6.  £l  couverte!  cor  pairuni  ad  Ijlios,  et  cor  lilioriitn 


monter  au  Calvaire,  Ainsi  devait  s^accoïl 
îdtr  le  salul  du  inonde,  (\m  fut  lui-mèmd 
ru'uvre  de  la  toute-puissance  réunie  à  1| 
miséricorde. 

MANNE    MlRACt  LfXSK    DC    DÉSERtJ 

Il  n'est  pas  un  seul  de  tous  les  faits  biJ 
hliqiies  que  le  nilioualisnie  n*ait  essayé  de 
réduire  aux  pro|;otlions  les  |>lus  inlîmes. 
Ainsi,  sons  le  |néie![te  de  la  manne  oflki- 
nale,  qui  s'emploie  comme  méJirament,  des 
écrivains  ont  osé  dire  qu'il  ne  fut  pas  diflî- 
cile  à  Moise  de  nourrir  son  peu[de  dans  l%g 
désert.  Or,  sans  coni[der  que  les  substance 
purgatives  ne  peuvent  servir  d  aliments,  il  < 
aurait  comfdèle  insuHIsancedansla  quantité 

Toute  la  manne  emmagasinée  en  FranrtiJ 
deinris  des  années,  eiqui  a  été  recueillie  de 
divers  pays,  ne  suflirait  [las  pour  mcdica^ 
menter  un  jour  la  ville  de  Paris,  avec  son 
million  dliabîtants,  et  le  chef  du  peuple  d€ 
Dieu  en  avait  |>lus  de  deux  à  nourrir.  Ea 
nuire,  il  ne  pouvait  en  recueillir  que  (iatis 
res|>ace  borné  de  son  campement,  et  dans 
un  désert  qui  en  produit  (leu,  au  dire  des| 
voyageurs  el  des  naturalistes. 

Les  tamariniers  du  désert  de  KArabiel 
donnent  en  certaines  saisons  une  manne 
purgative,  et  là-dessus  on  s'écrie  magislrale- 
meut  :  Voilà  la  manne  dont  Moïse  nourrit 
son  peui)le  {18!^*)*  Pauvre  peuple  et  pauvre 
conjecture  I 

La  manne  du  commerce  est  un  sac  natti 
rellement  ou  forcément  extravasé  deTécor 
ou  des  feuilles  de  certains  arbres  dans 
pays  chauds.  La  plus  grande  partie  de  reUo 
qui  s*era(*loJe   en  France,   provient  de   la 
Calahre  où  on  la  recueille  sur  deux  espèces 
de  frêne,  et  ou  Ton   ne  songe   guère   h  en  ^ 
faire  usage  en  place  de  pain.  Les  Arabes  ein- 
porlentdans  Icnrs  yoja^Qs  quelques  larmes! 
de  celle  du  tamarinier,  ou  même  quLdquesl 
fruits  de  Tarbre,  et  s'en  servent  comme  d*un 
laxalif,  quand  leur  estomac,  fatigué  parla 
marche  et  la  chaleur,  refuse  les  aliments,  j 

On  en  recueille  en  France,  aux  environs I 
de   Brian^^on,   sur  les  fouilles  du  niélèse-  ' 
*  En  Orient,  on  fait  usage  dune  autre   es- 
pèce de  manne,  qui  vient  d'un  petit  arbris^ 
seau  énincux,  nommé  alhngi  ou  agul,  et  qui  I 
croît  auondamment  en  Egypte,  en  Arménie, 
en  (îéorgie,  autour  fin  mont  Ararat  el  f1*Ec-! 
batanes,  el  dans  quelques  îles  de  rArchi- 
pel,  uïôme  en   Perse,  où  les  peujdes  «p- 
pellcnt  cette   manne  transehibiny  uemôaiej 

ad  paires  eorimi,   ne  (orte  vcniiim,  el  pprcuttaial 
icriMin  ïuiatheiiialf,  {Matacft.  iv.)  I 

(ISi)  Sutian  ergo  Pet  rus  lialiens  gtadîiim  edrixil  j 
euin,et  percussil  p^>nli^lcis  scrvinii  :  cl  absciilil  au- 
riculam  cjuR  dcxtcraui,  Erat  aiilcm  rîmnfn    sorTO  ' 
M:dclvuj.  Dixil  crgo  Jésus  Peiro  :  Mille  gladinm 
tuiim  iii  vaginam.  Caliceui  qyem  dcdii  uiilu  Pater, 
non  hih'Mïi  illuiu?  (Joun,  x^ni,  10.  IL) 

<l8i*)  t  Divers  arbres  buissonneux  y  vicnneiHJ 
aussi;  tels  sont  VAcacia  gommifera,  ou  l'cpiiie 
d'Egypte,  qui  fournil  la  gonuiie  arabique,  subs-Umoi  | 
qtii,  au  besoin,  pt^ul  servir  de  pourriture,  le  Iniiià-] 
rinier  qui,  dans  les  mois  de  jnlu  et  de  jtiiliot,  laisid 
iranspir^T  un  suc  dou\  et  aromiitîquc ,  nomme  en- j 
lore  eimami^  et  qid  est  la  luanuc  de  Moïse,  i  < 
(MàLTE-lîra?r,  Sur  VArabie,  l  lit».) 


M  AN  DES  Min 

t 

\n  1rs  Ariihes  la  nomment   fhereniaf/in  et 

Kfir/itin  (185).  » 

Or»  trouve  encore  de  la  manne  sur  le  pin, 

î^apin,    le   rhftne,  le  genévrier,   FérabJe, 

iffier,  lei:èiire,  le  ti^juier,  et  sur  iiiusît^iirs 

1res  arl^res,  nolaaiment  sur  raLaciâ  d'Ii- 

pte.  là  ^onmie  arabique  est  une  manne; 

libao   quoii  brûle  dans  les  églises  .«ïoiis 

loin  d'encens»  est  une  raannc.  Il  y  a  loin 

tout  cela  flux  récils  de  Moïse. 


ACLES, 


MAN 


178 


nV»  la  caiile  apparut^  dit-il,  tt  le  camp 
ntra  rempli;  U  matin,  une  ros/e  coh- 


m  la    itrre  autour  du  camp,  La  Urre  en 

ntninsi  recouverte,  il  apparaissait  dmu  la 

nme  une  grenaille^  mtique  chose 

r  i:  ^        tns  It  mortier,  pareil  à  une  bruine 

Se   sur  ia  terre.   Ce  (fu'ajfant  vHj  les 
rrart   ie  dirent  les  uns  aux  autres, 
,  te  qui  veut  dire  y  qu  est-ce  que  cela  ? 
t^i  ne  savaient  pas  ce  que  ç  était.  Moi  se 
lU  :  ce$t  te  pain  que  h  Seigneur 

i'^,.;,i\  pour  vous  nourrir,  et  voici  ce 
Wdonne  :  que  chacun  en  recueille  ce 
hii  pour  le  sustenter  :  un  gomor  (185*) 
Wêùnne.  Prenez-en  de  M  sorte  suivant  le 
t  rfr  ceux  qui  habitent  dans  chaque  tente  ^ 
rji  fit  s  d'Israël  ayant  ainsi  fait,  ils  en  re- 
lllireni  tes  uns  plus,  les  autres  moins  ; 
tite  iU  mesurèrent  un  gomor  pour  cha- 
r  qui  en  avaient  recueilii  davan- 
irent  pas  plus;  ceux  qui  en  avaient 
n  itlt  moins^  nen  trourêreni  pas  moins  : 
I  resta  à  chacun  ce  quil  fallait  pour  le 
lïTir, 
»Ue  leur  dit  :  que  personne  nen  garde 
"  lendemain  ;  i7*  ne  rdcoutêrcni  pas, 
en  eut  qui  en  réserrêrent  jusquau  hn- 
ï«,  mais  ils  la  trouvèrent  remplie  de 
§:  eiU  se  corrompit,  et  Moïse  se  mit  en 
}r§  eonsre  eux, 
*ka€un   en    ramassait  donc   ce  qail    en 

Yauio^   ds  BoHiRSi   Diction»  d'Ilisioite 

HTJfOU  sU  litres. 

st  cT^ù  vcsf>ere,  ot  .isfcndmis  co- 

castra  :  ma  ne  qiKMjtie  ros  juruil 

^Iroruni.  Cumiprc  oî>cruisscl  sm- 

tcrnu,  :i|»pMiuil  iri  solitudiiic  mliiuliin)  et 

ausniii  in  .siiiùlilUfUiieiu  pïuiiccsuiMîr  tur- 

»d  oiini  vidîsseril  liJii  IsnieU  dixeniitt  ni] 

^_        Nantin?  fpHHl  f^ignifi»  ni  :  Quia  est  hoc? 

Snitiartt  luiim  qiiid  esîict.  Qiiilujs  ail  Mi>yses  :  tsto 

t)jii!S.  qtierii  Domiuiis  detlit  voliis  ail  vescentlimu 

Hio,  quem  pniMTpit  tÏDtiiÎTius  :  CoUigal 

■  ei  eo  qyaiiliiHi  sufFu^it  ;ul  vesCTnduiii  : 
)i*r  f*i'i  slngula  capila,  jirsia  riunieruin  aniniariuu 
onnn  fpm;  luilitlant  iii  tabernarulo,  sic  tullclis. 

■  lia    fil  il  isocl  :    et  roi  léger  uiU  ,  a  lin  s 
iiiniis.  El  niensi  sutU  ad  niniisyrain  gn- 

'  is   collpgerat,  liahtiit  aiiipHiis  :  iicc 

vcrat,  rcperil  luiiuis:   sod  amguli 

I    <jiin(i   odt^rc   pûtcraiit ,   congivg.ivt^ruRL 

)l«>yst'S  ad  ras  :  Nullus  rcliiiqiiat  ex  eo  in 

(tii  non  audicnuit  eiim,  sci!  dimiscrunt  qui- 

[eis  "sqnc  m  a  ne.  et  scaterc  cœpU  verni  Unis, 

Il  m  II  :  et  iraius  est  conira  cos  Moyscs, 

i  niane  singuli,  qiiannïm  sulficere 

iidiim  :  CMinqye  hicaïuissel,  liqiic- 

In  dic  auteni  s<*xta  coïîcgcriînt  cilms  dupli- 

I  id  est  t  duo  gomor  pcr  sln^ilos  Iminincs  :  ve- 

mtiem    onuu^s    priucijieà  mullitudinîs  »  et 

ininl  Moysi.  Qui  ail  ci  s  :  llac  est  fiuod  loen 

LDuminus  :  Ileqtiics  s^ibbati  sanctificaiâ  est 


faîlait  pour  la  îiourriture^  et  lorsque  la  eha- 
leur  du  soleil  venait  à  poindre,  elle  se  fondait. 

Le  sixième  jour,  ils  en  cueillinnt  une  dou- 
ble ration  ;  c  est-à-dire  deux  gomor  s  par  per- 
sonne.  Tous  les  chefs  de  lu  multitude  vinrent 
trouver  Mo'ise^  et  le  lui  dirent.  Il  leur  répon- 
dit :  C*est  l'ordre  du  Seigneur  :  demain  est  le 
jour  du  sabbat^  consacré  au  Seigneur  y  faites 
ce  que  vous  avez  à  faire^  faites  cuire  ce  qui 
don  être  cuit^  et  réservez  pour  demain  ce  qui 
restera.  Ils  ^rent  ce  que  Mot  se  avait  ordonné, 
et  elle  ne  pourrit  pas^  et  ne  se  remplit  pas 
de  vers 

Les  fils  d  Israël  appelèrent  donc  cette 
nourriture  du  nom  de  manne  ;  elle  était  comme 
de  la  graine  blanche  de  coriandre^  et  avait 
goût  de  farine  mêlée  de  mi'f /,...  Les  fils  d^ Is- 
raël vécurent  de  manne  pendant  quarante 
ans^  en  att€7ulant  quils  trouvassent  une  terre 
halntahle  ;  ce  fut  leur  seul  aliment  jusqu'au 
moment  ou  ils  atteignirent  les  confins  de  la 
terre  de  Chanaun (186). 

Sur  QUOI  il  faut  remarquer  que  la  raanno 
ofllcinale  ne  ressemt)Ie  jtoint  h  de  la  graine 
de  coriandre»  qu'elle  n'a  ni  la  saveur  ni 
1  odeur  de  farine  détrempée  de  miel»  iju'cllo 
ne  se  recueille  pas  tous  les  jours  de  Tannée 
sauf  le  samedi,  qu'elle  se  conserve  plus  d'un 
jour,  que  les  vers  ne  s'y  mettent  pas,  quelle 
ne  fond  point  au  sole i!  ;  au  contraire,  elle 
s  V  durcit, 

"l*our  ce  qui  est  du  fait  en  luî-mCme»  c'est 
im  de  ceux  qui  semblent  les  mieux  prouvés 
de  toute  Tbistoire»  ou  idntôt  c'est  le  nueux 
l»rouvé.  Une  nation  entière»  la  nalton 
qu'il  coneerne,  le  croiïf*traloiijonrscru  de- 
puis le  moment  manfué  pour  son  acconî- 
plissement. 

Il  y  a  dix*ncuf  sièrlos,  TapÔlrc  saint  Pnul 
le  liii  raiq>clait  ronnnc  un  fait  admis  sans 
contestation  :  «  larclie  du   testamcntp   lui 

DoiniiiQ  eras,  qtiodcii tique  opcranduni  est,  facile  :  et 
qnx'  coquetida  sunl  ecMjuiliï:  qnidquid  antt:nf  reli- 
qunui  fiierii,  reponitc  nsque  în  nKuir,  l'eeeriuuqne 
ita  Ht  pniTeperaL  Mays«*f!,  ci  non  coniputnnt,  ue- 
qne  vernus  inveuiiis  esi  m  en»  IHxilque  Moysf*i  : 
Comeditc  illinl  funlif^^  qnia  sahhalum  est  Dduitiil  : 
non  iiivenietiii"  liodie  in  agrn.  Sei  diebns  eollipile  : 
in  die  aiilcm  septinio  saidKitnn»  esl  Domini,  idciiTo 
non  inventelur,  Venilifue  sepiirna  dies  r  el  egressi 
de  piquilo  ut  coil itèrent,  non  invcncrynl.  t*ixit  au- 
teni  lit>nnnus  ad  Moyseii  i  L'squerpio  non  vullis  eu^ 
stodirc  Oï  and  a  La  me  à,  et  legem  incam  ?  Videïe  ipmd 
Doniinns  dedent  \n]m  .sabhatnni,  et  propter  Jioc 
die  se\ia  Irihnit  vidiîs  eibos  dnplices;  maneat  unus- 
qnismit^  apiid  sctnetipsnin,  nnlLiis  egrediauirdeloeo 
sno  die  septinio.  Kl  sabbalizavit  populiis  die  septi- 
nin.  AppHlaviltjnc  domna  Israël  nomcn  ejns  Man  ; 
qtiod  erat  ([uasi  scnKMi  rtniandrl  album,  gu^tusque 
ejiis  quasi  si  mi  lai  enni  metle.  Di\it  anteni  l^loyses  : 
Isle  est  sernio  ,  quem  pneccpit  Donunus  ;  impie 
gomor  ex  eo,  cl  enslodialur  in  lutnras  rétro  geïie- 
ralioiies,  ut  noverint  panem,  quo  alui  vos  in  solilu- 
dine,  qnando  cdneti  estis  de  terra  .f]gypti,  Diiil- 
(jue  MoysQS  ad  Aaron  :  Snmc  Tas  unmu,  et  mine 
ibi  Man,  quantum  pottst  capere  gomor  :  et  repone 
coram  Uoniino,  ad  servandtim  in  gencrationes  \c- 
slras^  fiieul  pra;eepil  Dominus  Moysi,  Posnilque 
illiid  Aaron  in  talmrnaeuluni  reser^^ndum,  Filii  au- 
tcm  Israël  eomedernnt  Man  qnadraginla  a  unis,  do- 
uée venîri^nt  in  Icrrani  babitabilein  :  hnr  ribo  alili 
su  ni,  nsqiieqno  tanger*^nt  fiups  lerr.T  €li>inaaii.  Go- 
mor autemdecujia  ïjars  est  E^bi.  (èjof/.xvi,  13*5U  ) 


mah 


DrCTlO^NAinK 


MAR 


II 


Itsaîl-il,  <îlait  recouverte  d'or  île  tousciilés»^ 
/l  ccHiioiiait  une  urne  (Fur  reiuiklit' lie  marnic» 
la  luigucliLMj'Aaron,  qui  av;iit  reverdi»  vi  les 
labiés  ilu  Testament  ;  arram  Tcstamentî  cir- 
eumiectam  ex  omni  parte  anv)^  in  qua  urna 
aura  haftens  manna,  et  virfja  Aaron,  (/me 
fronducrat.ft  tabulœ  Testamcnti  (187).  il  y  «t 
trois  mille  ans,  le  P^ialniiste  le  rappelait  do 
iHÔiiie^  comme  un  drs  événemeiils  les  plus 
glorieux  et  les  pi  as  iîU|  sortants  de  lliisloiro 
nationale  :  «  Le  Seigneur  commanda  aux 
nuages»  et  ouvrit  les  portes  du  ciel  ;  il  fil 
pleuvoir  la  mauno  pour  nourrir  nos  pères; 
il  les  rassasia  du  pain  des  deux,  mandavU 
fiuhibus  desuper,  et  jnnuas  cœli  aperuit.  Et 
ptuitiilii  manna  ad  manducandum^  upanem 
cœli  dédit  eis  T  (188).  » 

Quelques  jours  après  la  cessation  du  plié- 
noraènc,  Josué,  le  successeur  de  Moise,  en 
consignait  le  souvenir  par  écrit  :  «  Les  fds 
dlsraël,  disait-il,  s'arrêtèrent  h  Galga!a,  et 
firent  la  Pâque  dans  la  plaine  de  Jéricho,  le 
soir  du  f^uatorzième  jour  du  mois.  Le  len- 
demain, ih  mangèrent  <ies  fruits  de  la  terre, 
des  pains  azymes  et  des  gâteaux  de  blé 
nouveau.  I^  manne  cessa  de  tomber  aussitôt 
qu'ils  eurent  mangé  des  fruits  de  la  terre, 
et  les  fils  (Flsraël  ne  firent  fil  us  usage  de  cet 
ûlimciil;  dcftcitque  manna  postquam  corne- 
dcruntdc  frugihiu  terrœ  (189).  » 

Moïse  ùf-rivait  le  récit  de  révénement  au 
raomcint  niCtne  qu'il  s^accomplissait,  et  le 
j)uldiaii  enlace  de  la  nation  qu*il  concernait; 
nous  avons  rapporté  ses  paroles. 

Quoi  doncde  plus  aulhenlique  et  de  mieux 
prouvé  <iue  ce  miracle  insigne  et  (prolongé, 
qui  eut  jiour  témoios  deux  générations  d'un 
I>euple  entier,  et  surrexislencc  duquel  il  ne 
s*esl  jamais  élevé  de  réclamations  ni  même 
de  doutes,  si  ce  n  est  de  nos  jours?  El  il  est 
trop  lard  de  venir  quatre  mille  ans  après  Té- 
vénement  le  nier  à  la  face  de  toutes  les  gé- 
nérations qui  l*ont  cru,  ou  rcxfdiquer 
autrement  que  les  écrivains  qui  en  furent 
les  témoins  (190], 

MAIUE  (la  sainte  Vierge).  —  L  Prophéiiei 

Îmi  rannonccnl.  Les  propnéties  relatives  k 
a  naissance  du  Messie,  sontaj>plieahles  h  la 
divine  Vierge  oui  devait  élre  sa  mère.  Ce 
n'est  que  pour  fui  et  par  lui  que  Marie  de- 
Yait  être  linéique  chose,  aussi  nVsl-elle  pas 
annoncée  d'une  manière  particulière  et  sjié- 
rialc  dans  les  saintes  Ecritures,  Ou  ijeut- 
étre  ne  convenait-il  pas  que  celle  qui  oevait 
être  le  plus  parfait  modèle  *ie  la  vie  humble 
et  cachée,  fût  annoncéeau  son  de  la  trompette 
dès  le  lointain  des  Ages.  La  seule  prophétie 
manifeste  qui  se  rapporte  à  la  divine  Vierge, 
est  celle  crui  renjonle  à  l'origine  même  de 
rhunianité  :  Je  meUrai^  6  serpent  séducteur^ 
Vinîmitié  entre  la  femme  et  toi;  entre  ta  drs- 
cendnnce  et  la  sienne  ;  et  le  t'écrasera  la  télc 
et  tu  chercheras  à  lui  mordre  le  talon  (191). 

(IS7)  llebr.  11,4. 

{iXH)  Tsal.  iïxvn,î3, 

hm\  Jofi,  V,  12. 

(100)  Il  ne  faui  pas  juger  ce  fuit  sur  le  îocit  de 
rinslnricn  Jasèplie  ,  qui ,  suivant  sun  h;iintudc  *  le 
défigure,  et  semble  faire  amende  liorioralile  en  Dvé- 
fencc  de  ses  lecteurs,  de  h  liJbertc  qu'il  prend  de  le 


Sur  quoi  il  faut  remarquer  avec  pîosicur 
rèrcs  de  TEgilse,  que  celte  ex|ïression  de  11 
desccntfance  de  la  fcmme^    et  do    la  feninir 
seule,  annonçait  déj*^  un  profond  m^slèr 
que  les  plus  habiles  parmi  les  docteurs  dj 
1  ancienne  loi  n^auraient  pas  été  aptes  è  p**^ 
nétrer  ;  mystère  qui  a  été  pleinement  accon 
pli  par  renfanleuicnt  virguial  tle  Mario. 

Nous  ne  dirons  rien  du  teilc  équivoque 
d'fsaïe  :  Virgo  concipiet  et  pariet  filium^  pr^_ 
cisément  parce  qu'il  e?*t  équivoque. 

Les  cxégètes  catholiques  fonl  de  grand 
eiïorts  pour  démontrer  que  rexpressioij 
hébraïque  veut  hien  dire  qu*une  rierg 
enfantera  ;  il  est  |)0ssil>le  eirelTct;  mais  leur 
adversaires  le  lonteslant  aussi  vivement,  i 
devient  ditlicile  déjuger.  Quoi  qu'il  en  soit 
ce  passage,  qui  se  rapporte  selon  la  lettre  i" 
la  naissance  du  liîs  du  prophète,  se  raimorte 
selon  Tesfjrit  à  la  naissance  du  Fils  de  Marier 
comme  l'a  remarqué  Tévangéliste  saint  Mft3 
Ihicu.  Et  c'est  même  sur  celte  double  signi* 
fication  que  roule  en  partie  féquivoquc, 
et  h  cause  d'elle  qu'elle  existe. 

Mais  si  les  pro[ihétics  verbales  relatives] 
la  sainte  Vierge  sont  si  peu  nombreuses  dani 
TEcriture,  il  n'en  csi  pas  de  même  des  pro^ 
phéties  Oguralives.  La  preaiière  femme  pof 
tait  encoro  le  nom  signilicalif  de  vierge, 
viratjo^  lorsqu'elle  introduisit  le  péché  dani 
le  monde.  La  baguette  d'Aaron,  tîeurissaui 
quoique  sans  feuilles  et  sans  racines»  la  ja-^ 
velle  de  Gédéon,  trem[)ée  seule  de  la  roséâ 
des  cieux  au  milieu  d'un  champ  aride,  ou 
seule  préservée  au  milieu  d'un  cham|>  hu'j 
mccté,  sont  ûqs  figures  mystérieuses  de  U 
ilivine  Vierge,  produisant  d'elle-même  Iq 
fruit  du  salut,  seule  nréservée  de  la  corruii 
tion,  et  de  toutes  les  créatures  seule 
conde  dans  la  virginité. 

Le  salut  de  tout  un  peu|ile  devenu  le  prîi 
de  la  beauté  d'iisthcr,  la  victoire  remporté 
par  Jcpblé  au  prix  du  dévouement    d'une' 
jeune  vierge,  sorit  des  figures  i>ltis  signili- 
catives  encore.  La  naissance  d'Isaac,  i  néri-; 
tier  de  la  promesse;  de  Joseph,  le  sauvcuf 
de  ses  frères  et  de  rEgyîiie;  de  Jacob,  Il 
supiilanlalèur;  de  Samson,  le  fort,  le  nitiâ^ 
réen,  issus  de  la  stérilité  même,  annonçaient 
l'enfautement  mystérieux  de  la  Vierge.  La_ 
chaste  Judith,   la  pro(ihétesse  Déborat  la' 
perfide  Jabel  cnfonf;ant  un  clou  <lans  la  lÉto 
de  Toppresseur  du  peu jde  juif,  annonçaient^; 
chacune  à  leur  manière,  la  Vierge  immacu- 
lée qui  devait  écraser  sous  son  pied  la  tête 
du  ser[)ent.  Il  faudrait  de  longues  pages  pour, 
développer  ces  pro|hétiques  analogies  ;elloi'^ 
l'ont  été  dans  j>lus  (i\m  ouvrage  composa 
eu  riionneuf  de  Marie;  ce  n'est  pas  le  lien 
de  les  relater. 

Nous  préférons  initier  le  lecteur  aux  éh 
cubralions   moins    poétiques  de  quelque! 
pédantesques ,  mais  sincères  et  vénéraLlcJ 

rclaicr,  A  l'en  croire,  tout  est  imprévtî,  tâtonna* 
meiJl,  surprise  pour  Mmse  liti-niénie.  Le  miscratdeJ 
hiitorieni  que  la  postérité  ne  saurait  assez  flageller  î^ 
(Vov.  /l«i.  Jud.,  liv.  m,  ch.  L) 

((B1)  luimicitias  ponani  inlcr  te  et  tnidîcrem.  et 
semen  tuuin  et  scnien  illius:ipsa  conleret  c:ipul  Uium. 
et  lu  insidiubcris  calcaïKo  ejus.  (Genre,  ni ,  1^4 


iM 


M^TV 


DES  MIRACLES. 


MAR 


ÎH 


«iihiils  de  la  divine  Viergo,  des  cnbalisles, 
m*  f«U-ce  cpjiî  idur  la  rnreltS  du  lait. 

[^  lanjfui?Jiél>rfti(juc  a  trois  noms  de  r|iuilre 
It^ttres  d  une  incrveiltousc  cl  divine  v^rlu, 
le*  noms  de  Dieu»  de  Jésus  et  de  Marie. 

Le  [»remier  est  le  grand  semhammephoras^ 

m  nom  ine/fahle^  qno  les  dévots  ne  |*ronon- 

y^icnt  jamais,  et  c]uon  appelait  jiour  cette 

fjosc  en  langue  grecque  «vtxvivïîTov.  Cesl  le 

mraijrammaton   tlQS  cabalisles.  [Voy,  Târt, 

CisiLK),  le  redoutable,  Jthovah^qnçi  les  uns 

(mnopcc'iU  par  respect  iafiuch^  iahoh  et  ni ônie 

î(th,ei  que  les  autres  tliangcut  eu  Admial 

m  *"  '        1ms  quatre  lettres  qui  concourent 

«  î  r  sont  iod,  ht^,  raw,  hé  ;    n^T.   La 

it  rononciotion,  et  peut-être  ruôuio 

b  '•  Uïanïèro  de  récrire,  est  perdue. 

C«  iiMin  est  attribué  d*une  n)anière  j)msî- 

liTe  {lu  Mes5Je,  par  Jérémie  ,  dans  son  x%m* 

rhâpitro  :    /**  susciterai  à    David    un  juste 

^me:  ei  roi  il  réfjnera^  cl  il  sera  ta  sagesse  : 

U  exercera  Cempire  ci  rendra  laj}i$tics  sur  la 

rr.  £n  ce  jour,  Juda  sera  siÀuvé,  Israël  re- 

tra  dans  fa  sécurité^  et  tmci  le  tuim  dont  on 

pprllera^  Jehovah^  notre  justice  (192).  Mais 

tes  l-alfuuilistes,  p<mr  éviter  rargumentqui 

résulte  de  ce  texte,  Taltèrent  en  iisanl  H-:p' 

la  lieu  lie  Tx-rjr  ,  ce  qui  veut  dire,  et  voici 

k  nom  que  lui  donnera  Jthovah* 

Le!<  quatre  lettres  du  nom  de  Jeliovah  ont 
àc  le  signification  non  nicdris  niyslé- 

fU'  le  non»  t(viît  entier:  ain5i  la  pre* 

micrt!*  vjii  ^  qui  signifie  principf,  représente 
le  Père,  princi|)edes  deu\  autres  [person- 
nes. La  $e<:ondet  Z**',  auî  veut  dire  être  oh 
vivre ,  r<*i  -^sente  le  Fils,  dans  leipiel  est  la 
nV  jui  cxi,slc.  La  Iruisièuiei  vau, 

o>j  >  la  langue  liéljraique,  re|3ré- 

j^nic  k*  Saml'Ksprit,  lien  du  Tére  avec  lo 
Fils,  et  leur  îijutuel  amour.  La  quatrième, 
ii/,  se  trouve  ici  rédupîirative»  conmie  le 
Fiîs.  (îiiVlle  a  déjîi  exprimé,  jouit  d*rni  dou- 
bit"  j;e  dans  le  granil  niysîùre  do  la 

dfi..,^  ,,..-iité  :  il  est  produit  ^i  pr^tdaimut ^ 
Untlis  que  le  Père  n'est  que  produisant ,  et 
le  Saini-Ivspril  uniquement  produit. 

Il  y  a  cni'oro  bien  d'autres  mystères  non 
moins  profonds  dans  ces  i|uàlre  lettres, 
ciuiis  nous  sommes  forcé  de  les  |>asser  sous 
kd^-  ur  arriver  h  notre  objet. 

î  d  nom  teiraqrammuton  est  celui 

<h  sauveur,  que  les  Juiifs  a|M>tllent  Jesuagh^ 
TT*,  des  qu?*lre  lettres  ioa,  schin,  rau  et 
^hain^  cl  venant  de  la  racine  W\  ([ui  sis^ni- 
fin  gauteur  et  salut.  Toutefois  les  taluui- 
ihstes  contestent  fortomcnl  aux  cbrélicns  ce 
beau  privilège  i^our  Itjur  Messie,  et  prélen- 
dcol  <iue  soïi  véritable  nom  doit  s'écrire  par 
lr«m  lettres,  comme  récrivent  et  le  pro- 
fiimccnt  dailleur.H  les  chrétiens  eux-oi6mes, 
Iff*»  icKÊ^  tchin  et  rau.  Mats  on  leur  fait  vmr 
ptr  «lilferents  fémoignai^cs  qu'ils  sont  dans 
urreun  et  entre  autres  par  celui  de    rabi 

\*H\  ÎHtSLiiabo  David  germen  justum  *.  et  rcgna- 
»ttfUM,  H  &;)p«ens  erit:  cl  faciel  jydiciuni,  et  jnsti- 
Luut  in  t<^rra.  lit  Uiobiis  \\\\&  snivabiliir  Juda,  et 
•'truH  ltnttit.il)it  rnurulcnt«T,  et  lioc  est  ikuiiimi 
i|iioJ  iiit<;ibiita  éJiLK  Jchuvaii  jui^nm  Aostcr  {fcrcnK 

vlW)  Kous  fonnnrti  h;  monogramme  du  nom  du 


lîaccados,  relaté  nar  Galotinus  au  18"  cb^i- 
pïlre  dnur  livre  cle  8es  Arcanes,  lequel  rabbi 
lîaccados,  écrivant  longtemj^s  avant  l'avéne- 
nïenl  de  Jésus-Christ,  disaUan  consul  An- 
tonin  que  le  Messie  s'aiipellerait  Jeiuagh, 
quoique  les  peuples  de  la  gentililé  Jussent 
1  at^poîer  Jé^u,  et  prouvait  cabalistî(}uement 
cet  avancé  par  ce  jiassago  du  ïli\*  cliafiitre 
de  luGcncie^  reniât  qui  miltendus  est^etipiê^ 
lians  lequel  on  trouve  les  tiremières  lettres 
do  son  nunudc  m^me  que  dans  le  fameux 
acrostiche  sibyllin  ]n<7oi)c  Xotar^f  G£c«0  xUnm* 
rnp.  (Voy,  Tari.  Sibylles),  * 

On  le  (ïrouve  encore  |>ar le  litre  de  la  uroix 
conservé  h  Uome,  et  par  d'autres  témoigna- 
ges non  moins  positifs,  quil  sérail  ^uuertlu 
de  relater  ici, 

Tuntefuis  nous  ne  devons  t>as  laisser  pas- 
ser inai«er»;ues  les  i^récieuses  remarques  qui 
suivent.  Dans  le  nom  mystérieux  de  Jcsttitgk 
on  retrouve  deux  lettres  du  nom  stniham- 
mephoras^  on  inetTable,  iod  ei  vau,  La  troi- 
sième lettre  de  ce  nom,  le  hé,  étant  jointe 
h  cf}s  deux  premières,  il  en  résulte  le  mot 
UlU,  qui  est  ranagrammc  du  nom  du  Sau- 
veur, iiourvu  qu'on  le  surmonte  de  la  croix, 

de  cette  manière  1|-^1U  (193). 

Mais  ce  n'est  pas  tout  :  Jean  Cliéradanu% 
dans  son  Aîphnbtt  mystique  de  fa  langue 
sainte,  fait  cette  remarque  :  Les  !ïél»rèni 
reçurent  de  Dieu  autant  de  précej'tes  allir- 
malifs,  qull  y  a  d'os  au  cDr|>s  humain;  sa- 
voir, deux  rcJit  guarante*huit,  et  autant  do 
préreptcs  négatifs  qu'il  y  a  de  nerfs  :  savoir, 
trois  cent  soixante -cinq.  Or  ce  sont  les 
nombres  cxt^rimés  par  les  deux  noms£'/ofti'm 
et  Jesu^  pourvu  qu*on  écrive]  ce  dernier 
avec  trois  lettres  seulement.  Kt  si  on  addi- 
tionne, en  y  ajoutant  une  unité,  la  valeur 
dés  lettres  tlu  mot /i7a/ïi m,  écrites  cUes-mû- 
nics  comme  elles  se  prononcent  chacune  en 
j'arlîeulicr,  on  trouvera  le  même  nombre 
(}uo  dans  les  deux  mots  réunis  et  dans  le 
mot  hébreu  qui  veut  dire  jugement:  d*où  il 
sera  facile  do  conclure,  que  Dieu,  Ehhim,  a 
donné  Uml  jugement,  tant  des  [ïréccplcs  po- 
sitifs que  dos  préicittes  négatifs,  à  son  lil^ 
Jésus:  ce  qui  explique  mcrveilleuî.emeiit  ce 
passage  du  v*  chapitre  de  V Evangile  selon  saint 
Jean  :  Le  Pêr^e  ne  juge  personne^  înais  il  (x 
abandonné  tout  fe  jugement  à  son  fils  (l^^V 

Nous  iléposons  ici  ces  remarques  prélé- 
mir.aires,  pour  t»réparer  le  lecteur  aux  m^sr 
libres  calwilisliques  du  divin  nom  de  Marie. 

Le  troisième  nom  tetrairrammalon  est  ce- 
lui de  la  très-sainte  Vierge;  il  se  compose 
en  eiïet  des  qnati-e  lettres  mem,  res,  iod^ 
mem,  El  tel  est  bien  le  nom  hélireu,  en  don- 
nant a  la  lettre  iod  la  valeur  d'une  consfmne, 
d'oii  rcsulie  un  mol  dy ssy llabi que,  3firj(ïm, 
Ainsi  récrit  saint  Lut%  au  prenner  chajtilrd 
de  son  Evangile,  Les  versions  chaldaïque  et 

Sauveur  d'une  inaiiiére  dilTLTeiilc,  à  cau.«e  de  la  Uif- 

ft^roncc  du  Umgagt^  :  Il-'^IS;  ce  qui  vcyt  dire  Jésus, 
Sauveur  d€S  homincs,  |i:ir  la  venu  delà  f»  ou /«M 
tiominvm  Sidvutor  pet  Cnuem, 

(VU)  Pater  nou  judical  quounpiaia,  sed  emne  itt- 
diciuni  dcdU  Filio,  [Joan.  v,  ti.) 


IS5 


T«Aa 


DJCTIONMAmE 


mah 


AU 


syriaauê  prononcent  Marjnm,  Mirjam  est 
aussi  le  nom  de  la  sorurde  Muïscs  coionie  on 
|ieut  le  voir  au  xv*  chapitre  de  VExûdc:\o 
traducteur  grec  de  saint  Mathieu  est  le  seul 
qui  ail  écrit  Maria  de  trois  syllabes,  si  ou 
en  excepte  les  Septarde,  qui  avaient  lu  de  la 
tnême  manière  ;  paiioiU  ailleurs  que  dans 
ht  langue  grecque»  ce  nom  est  do  deux  syl* 
labes  et  indécliaahle. 

Or  dans  le  nom  do  Mirjam ^  il  ny  a  que 
le.^  quatre  consonnes  mem^  re*»  iod  Qimem  qui 
coinpt»*nt,  car  les  voyelles  n'ont  pas  le  rang 
de  lettres  dans  l'hébreu,  dans  lechahléen  ni 
dans  le  syrien. 

VCMcî  le  preouer  mystère  ronfernié  dans 
ce  nom  :  Georges  Vénitien,  dans  son  Har- 
monie (Iti  monde  (195),  assure  que  les  caba- 
listes  juifs  enseignaient  ceci  dans  leurs 
doctrines  secrètes  :  savoir,  qu'il  y  a  une 
créaluro  (dus  sainte  et  plus  f>arfaite*quc  tou- 
tes les  autres,  dont  la  fonction  est  de  se  te- 
nir perpétuellement  devant  la  face  de  Dieu, 
et  d'introiluiro  en  sa  présence  celles  qui 
doivent  y  paraître;  ce  grand  introducteur  dej 
la  cour  céleste  s'appelle  Muiraton  (i%);  or 
le  mot  mu  (raton  équivaut  en  chi  lires  à  999, 
une  uuilé  de  moins  que  la  divinité,  qui  e.4 
1000;  999  est  aussi  la  valeur  numérique  du 
nom  de  Marie,  d*où  il  est  facile  de  conclure 
que  Marie  elle-même  est  le  ntutraion,  ou 
grand  introducteur,  et  [premier  prince  de  la 
CDur  céleste,  l'être  le  plus  saint  et  le  plus 
grand  après  Dieu. 

Second  mjstère  ;  Suivant  Galatinus,  au 
livre  vu,  cliapitre  2  de  ses  Arcanes^  les 
noms  de  Jé>us  et  de  Marie  ont  une"  valeur 
numérique  é^alcau  moi  bcrilhp  qui  signifie 
pacte.  Aussi  les  cahalistcs  expliquent-i!s  de 
cette  sorte  le  nassage  suivant  du  xwin'  cha- 
pitre de  Jérémie  :  Si  ce  nùaii  mon  pacie^ 
c'est-à-iiire  mon  amour  i>our  Jésus  el  pour 
Marie,  Je  n  aurais  pan  fmt  tt  jour  et  la  «ui/, 
«i  créé  le  ciel  et  la  terre  (197).  D'où  il  est  évi- 
dent que  le  ciel  el  la  terre  ont  été  créés  à 
cause  de  Jésus  et  de  Marie. 

Troisième  mystère  :  Ilabi  Haccados  ,  au 
lieu  cité  de  Galatinus,  interprète  ces  paroles 
d'isaïe  :  mttronrGiaS  traduites  en  celles-ci 
par  saint  Jérôme,  Vempire  du  Mes^sie  sera 
multiplie  (19S),  de  manière  h  en  faire  sortir 
les  deux  autres  mots  Mirjam  Sarab^  qui 
siçoiticnt  Marie  reine;  d*où  il  conclut  que  la 
mère  du  Messie  doit  être  la  reine  des  cieux 
cl  ilc  Tunivers,  et  que  son  empire  doit  se 
muitiplier  en  mèinê  temps  que  celui  de  son 
fils.  Il  faut  remarquer  encore  ciue  le 
mot  nnoS,  lemarbeh,  uni  veut  dire  mu/a- 
plication,  esl  écrit  dans  le  texte  hébreu  par 
un  mcm  fermé,  contrairement  h  l*usage,  qui 

Îtd5)  Cantic.i,  laii.,  5,  c»p.  7. 
1041)  Kii  hilin  rrincipem  bricriim. 

(^107)  Sjînl  lérômt?  a  truiluil  ni:d  îi  pr(»pos  :  Si 
irntum  poiest  fieri  pacttLin  meum  cnm  rfitr»  et  pactum 
meum  cum  nocie^  nt  non  iit  aies  cl  nox  in  lempore 
^u&  ;  car  le  texte  hébreu  porlc  :  Nht  paeium  meum 
diem  ae  noctem^  teges  cœloet  terrœ  non  posuistem. 
Saint  Jérôme  rfétailpas  cahalist*;. 

(iî>8)  Et  muttiplkabitur  eju$  imperium^  suivant  la 
IraductioH  delà  ViHgiiio;  mais  les  i^Mislcs  lisent, 
ëd  mutiipiicandmn  impcrium. 

(tîK^)  Lt  ail  Maria  ;  Magnîtlcat  anima  meaOomi^ 


ne  permet  d'employer  cette  forme  qu*à  la  Jm 

des  mots. 

Il  y  a  donc  là  un  autre  mvslère,  qui  est 
sans  doute  en  raitport  avec  le  liortn$  con- 
cluêus  du  Cantique  de»  cantiquei.  Ce  qui 
n'est  pas  moins  digne  de  remarque,  c'est 
que  le  nom  de  Marie  est  aussi  ineffable  que 
celui  de  Dieu;  en  effet  rarcfiange  (labnel^ 
«a  la  saluant,  nosa  [^as  d  ahord  prononcer 
ce  saint  nom:  Je  vuus  salue,  (\  [detne  de 
grâce,  lui  dit-il,  Ave,  gratta pienu 

Le  saint  nom  de  Marie,  considéré  d'un 
point  de  vue  {dus  sérieux  et  jïlus  chrétieo» 
n*est  pas  moins  rempli  de  consolations  el 
d'espérances  :  il  veut  dire  lV/(j|7e  de  ta  mer, 
suivant  saini  Jérôme  et  !a  jtluparldes  Pères, 
En  langue  syriamie,  il  signifie  reine.  Sui- 
vant saint  Jean  bamascèiic,  il  signifie  la 
mer  des  grâcn  et  drs  bénediftions  ;  c'est  le 
même  nom,  dit  ce  Père,  que  celui  donné  par 
Dieu  dès  le  cotmnencemerit  aut  grands 
océans  qu'il  sé^tara  de  la  terre  ferme.  D'a- 
près d'autres  hébraïsanls,  Marie  veut  dird 
celle  qui  illumine ^  iiluminatrix^  $eu  illumi* 
naiio  mea. 

Daignez,  6  divine  Vierge,  être  pour  tous 
vos  enfants  ce  que  votre  nom  signitle 
ït^loile  qui  les  dirige  au  port  h  travers  lc$ 
dangers  de  la  mer  orageuse  de  ce  uionde; 
une  mer  inépuîsalde  de  grâces  et  de  pardon; 
une  lumière  qui  brille  toujours  à  leurs  yeux 
pour  les  éclairer,  et  surlout  un  feu  qui 
ranime  sans  cesse  en  eux  l'ardeur  de  leur 
amourpour  vous  et  [tour  votre  divin  lils  Jésus. 

11.  Prophéties  de  la  sainte  Vierge,  —  Mon 
dme  glorifie  le  Seigneur^    et  mon  esprit  eil 
rart  de  joie  dans  le  Dieu  mon  sauveur^  répon 
dit  rhuuibie  Vierge  aux  félicitations  prophé 
tiques  d'Elisabeth,  parce  quit  a  abaissé  set 
regards  sur  son  humble  servante.  Aussi  doré^i 
natant   toutes  les  générations  m'appelleront 
bienheureuse:  car  le  Tout  -  Puissant^  celui 
dont  le  nom  est  saint  et  dont  la  miséricorde^, 
s^étend  dt'génération  en  génération  sur  reuA 
qui  le  craignent^  a  opéré  en  moi  de  grande^ 
choses.  Armant  son  bras  de  puissancr^  il  4 
dissipé  Vorgudl  des  orgueillnix;  fait  descen 
dre  les  puissants  de  leur  trône^  cl  exalté  lt. 
petits.  Il  a  donné  aux  indigents  fabondtmcA 
et  laissé  les  riches  dans  l  indigence.  Il  s' es 
soutenu  de  ses  tniséricordes,  et  les  a  accom 
plies  envers  Israël,  son  serviteur^  suivant  le\ 
promesses  faites  à  nos  ancélrts  d  Cegard  d*A* 
oraham  et  de  su  postérité^  à  toujours  (199) 

Ce  doux  chant  d'allégresse  contient  près* 

3ue  autant  de  propht^ties  que  de  paroles,  el 
es  |iroj4*éties  de  la  plus  haute  portée,  si 
on  veui  bien  les  comparer  allentiveruent  ave 
rhisloire. 

nuni  :  Et  cxbuUavît  spiriiiïs  motis  in  Dco  salutai 
meo.  Qui;i  rc!i>poxil  liiiniililaLf^in  nm'illoi  smsp  :  ei' 
enim  v.%  \mr  bcal.nn  me  dicenl  imrtrrs  {;[cnrr:itionCf. 
Quia  récit  mïhï  nuigna  qui  piitriis  esl,  cl  samliiii 
noiircu  rjus.  Kt  uiisericardiacjusaprugcnie  in  prt*- 
genics  liincntibus  cum.  Fccit  potruli.iiu  in  bradiio 
suo  :  disjicrsil  supertws  mente  lonliR  siii«  Dcposnti 
potcnlèls  Je  scde,  cl  exalta  vit  htimiles.  Esurjcnlri 
implcvit bonis:  et  divilcs  diniinît  iiianch.  Stisc'e|>(l| 
iârael  pueruni  snuiu,  rccordalus  iniwTiconhîe  su«.r 
Sicul  lucuius  ad  nalrts  nostroi^,  Alraliani  et  icaÛDl] 
igu^  in  frjccula.  (Lhc,  i,  it^5^.) 


us 


MAR 


DES  MIRACLES 


IfAH 


Tùuics  Iti  (fénérations  inapuetleront  bien- 
kfureti^e.  C'est  le  nom,  ù  iliviiie  \'iergo, 
rfonl  TEfilise,  répainhio  sur  toule  la  ïivAi 
de  h  terre,  vous  appelle  depuis  dix-nciif 
siècles;  celui  qu'elle  vous  donnera  ju.^qu'à 
h  fin  des  générations,  el  par  delà  le  teiops 
H  les  siècles.  Car  danslescieux  et  toujours, 
les  enfants  de  TEgl'se  vous  proclameront 
leur  souveraine.  Hf?ureux  par  vous,  en  vous» 
V0U5»  pourraieni-ils  allribuer  un  autre 
à  celle  de  qui  leur  est  venu  rélernel 
tieurî  Bienheureuse  (favoir  été  humble; 
lâeiiheareuse  d'avoir  été  pure  ;  bienheu- 
reuse ifavoir  été  choisie;  bienheureuse  d'à- 
vatr  été  exiiïlée,  glorifiée,  élevée  au  premier 
rang  dstns  les  eieux;  bienheureuse  iVèlre  la 
ilisirîbutrice  des  grâces  divines  envers  des 
frères^  des  ûls  que  vous  aimez;  bienhcu- 
rcas€  d'ôtre  aimée,  bénie,  invoquée,  glori- 
fiée sur  la  terre;  bienheureuse  d'être  pro- 
eliuK^  el  d'être  en  etfet  la  seule  immaculée 
Je  toutes  les  créatures  de  Dieu;  du  Dieu 
fjui  a  n>i«^  des  taches  dans  le  soleiK  le  plus 
sant  de  ses  ouvrages,  qui  en  aper- 
^  anges,  ses  plus  fidèles  minisires 
é\<ît^  vuus  :  bienheureuse  d'avoir  été  créée 
^t  snlnie,  ^i  parfaite,  qu'il  n*y  a,  ni  dans  les 
.1  sur  la  terre,  nul  être,  nul  objet  qui 
TOUS  être  comparé;  Inenheureuse 
élerée  à  un  tel  degré  de  gloire  et  de 
lietir.  que  la  pensée  mÔme  ne  con(;oil 
qu'il  puisse  élre  augmenté.  A'ierge 
,  éfwnuse  sainte,  nîère  sans  tanhc: 
lu  Père,  épouse  de  TEsprit,  mère  du 
Me  manque-t-il  à  votre  gloire,  à 
.eur?  Le  trône,  la  gloire,  les  ri- 
puissance,  rimmortalilé,  la  sain- 
tir  'e,  lamour,  vous  avez  tout.  Oui, 

*^,  :irîe,  vous  êtes  bienheureuse,  et 

loii  énérations  le  proclament  el  le  pro- 

rtamerouL  toujours, ainsi  que  vous  ravezdit. 
Ah!  il  y  a  encore  des  peuples  qui  l'igno- 
re •  litions  qui  le  méconnaissent;  pro- 
ftt*.  ,  Vierge  puissante  ,  propagez  par 
liiul  i  uriivers  le  culte  de  voire  Fils  bien- 
iîoié.  Nous,  ses  ministres,  nous  ne  manque- 
ifias  à  l'appel,  pourvu  que  vous  nous  en 
snieîta  grâce;  profiagez  par  toute  la  terre 
tt saint  et  salutaire  Evangile:  el  c'est  alors 
^iie  tous  les  peuples  vous  proclameront  sans 
aut^acetccpiionbiénlieureusc,car  qui  pour- 
rail  cfinnaltre  Jésus,  el  ne  pas  dire  à  Marie  ; 
Vous  êtes  bénie  entre  toutes  les  femmes? 

Lt  Tout-Puiifant.  Oui,  vous  Tavez  dit 
iv^r  raison,  A  sainte  j>ro|>liétesse,  la  rédeni(v 
tion  du  g'^nre  huma  ai  n'est  pas  moins  une 
Œovre  de  toule  puissance,  que  la  création 
du  monde.  Il  faut  être  le  Tout-Puissant,  pour 
descendre  à  de  si  grands  abaissements  sans 
s'al laisser,  pour  tirer  sa  gloire  de  fignoini- 
nie,  pour  converser  avec  les  hommes,  se 
charger  de  leurs  iniquités  et  de  1  expiation, 
^m  •^c  souiller  ni  se  déshonorer,  II  faut  être 
^  U-Puissanl,  pour  rendre  la  virdnité 
:ç  et  la  malernité  immaculée.  Il  faut 
Aîre  1*5  Tout-Puissant,  pour  enfreindre  ainsi 
W  lois  d'une  nature  que  le  Tout-Puissant 
loi-niênie  a  posées. 

(ÎÛO)  Diivid  ireiiiplnic  qtïc  ipialrc   fois  ccitc  cxp 
k^x  Ai:>»  Eicclud  une  toiy,  Danict  uuc  Um 


Celui  thnl  le  nom  est  Mnt^  Israélites,  vous 
vous  [ilaisiezà  appch^rdu  nomdeSat»/  votre 
Dieu;  vos  proplièles  aimaient  h  prononcer 
ce  doux  nom,  de  Saint  d^ Israël  (âOO) 

Maintenantdonc^p5(j<«ar/5raèV,  celui  drjfï/ 
le  nom  est  Sainte  va  opérL*r  une  œuvre  do 
sainteté:  savoir,  \asanctifieation\l\i  genre  hu- 
main tout  entier.  Non  plus  une  sanetificatioa 
figurative  ou  légale ,  qui  consiste  dans  Tac* 
complisseraent  d  œuvres  extérieures;  mois 
une  sainteté  intérieure,  réelle,  semblable  à 
celle  de  Dieu,  partici|mnt  de  sa  nature;  de 
sorte  que  dorénavant  on  n*apfïcllera  plus  du 
nom  de  saint  celui  qui  aura  été  séfraré  ducom- 
Hiun  des  hommes  fiar  des  onctions,  des  ablu- 
tions ou  autres  [mnliques  extérieures,  comme 
les  rois,  les  prophètes,  les  prêtres,  les  ob- 
servateurs ptiarisaïques  de  la  loi  ;  mais  ceux 
aucontrairequi  se  conformeront  àcetle  image 
de  perfection,  de  justice,  d'innocence,  de 
vérité  dont  îe  Ivpe  éternel  est  en  Dieu.  Sain- 
teté à  rimage  fïe  laquelle  Fhomme  avait  été 
créé,  que  le  f)écbé  a  dégradée  en  lui,  mais 

3ue  la  grâce  et  la  miséricorde  toute  gratuite 
e  Jésus  lui  rendra. 

CfJuidont  la  miséricorde  s*  et  nul  de  généra^ 
lion  en  génération.  Oui ,  c'est  aus^i  une 
œuvre  de  miséricorde,  que  celle  qui  s'o[>ère 
jiar  Marie;  et  d*une  miséricorde  d'autant 
plus  gratuite  ,  que  celui  qui  en  est  gratitié, 
n'aurait  pu  ni  la  mériter,  ni  la  demander,  ni 
môme  la  prévoir,  puisqu  il  n'en  soupçonnait 
pas  1  objet,  n'en  ressema  il  pas  le  besoin. 
D'une  miséricorde  d*aulant  plus  grande,  qu'il 
en  était  plus  indigne,  el  que  celui  qui  rac- 
cordait flevait  s'imposer  de  plus  grands  sa- 
crifices; le  sacrifice  de  son  sang  répandu  sur 
une  croix.  Que  de  grandeur,  que  ue  profon- 
deur, quelle  immensité  dans  celte  miséri- 
corde! Que  n'ont  pas  dit  et  que  ne  peuvent 
|»fls  dire  encore  ici  les  docteurs,  les  maîtres 
de  la  vie  spirituelle,  les  orateurs  et  les  phi- 
losophes chrétiens  1  Le  sujet  est  inépuisable. 
De  génération  en  g  entrât  ion.  Ce  ne  sera 
plus  une  miséricorde  passagère,  comme  celle 
accordée  au  peuple  Juif  en  récompense  de 
sa  fidélité,  et  qui  ne  se  prolongeait  pas  au 
delà  de  cette  fidélité  elle-môme;  une  misé- 
ricorde qui  s'épuise  en  bienfaits  temporels 
et  périssables,  lels  que  Tabondance  dos 
biens  de  la  terre,  Télévalion  aux  grandeurs 
et  à  la  puissance  mondaine,  mais  une  miséri- 
corde perpétuelle ,  inaliénable,  toujours 
accessible;  une  miséricorde  infinie  dans  sa 
durée,  pour  le  temps  et  l'éternité  ;  une  misé- 
ricorde qui  s'éjtanchera  en  trésors  de  grâce 
pour  le  salut.  Lue  miséricorde  qui  prévien- 
dra le  pécheur,  qui  soutiendra  le  juste,  qui 
sanctifiera  le  coupable ,  qui  ne  se  mesu- 
rera pas  même  à  la  grandeur  des  iniquités, 
mais  qui  surabondera ,  tiui  dé[^assci'a  tout 
terme  et  toute  mesure. 

Sur  ceux  qui  le  craigneni,  La  crainte  n'é- 
lanl  que  le  commencement  de  ia  sagesse  t  ceux 
qui  le  craignaient  sous  Te  ni  pire  de  Tan- 
iienne  loi,  sont  destinés  h  devenir  ceux  qui 
Vaimeront  sous  l'empire  do  la  loi  nouvelle; 
et  tel  est  le  terme  de  cetic  miséricorde,  qui 
ressioii  ;  laais  Isaîc  f  <:inplme  viïigl  six   fois.   Jorcniia 


187 


MAR 


DICTIONNAIRE 


RfAR 


m 


se  perpétuera  ainsi  de  générations  en  géné- 
rations envers  ceux  qui  seront  passés  do 
.a  crain/e  servile  à  Vamour  filial;  ainjer  et 
être  aimés  sans  terme  et  sans  mesure. 

Le  Tout-Puissant  a  opéré  en  moi  de  grandes 
choses.  Le  texte  veut  dire  également  à  mon 
égard,  et  par  moi;  il  est  vrai  sous  ce  double 
rapport.  Il  dit  aussi  de  grandes  merveilles^ 
magnalia;  et  ce  sont  en  effet  des  merveilles. 

Dieu  a  opéré  en  Marie  un  mystère  de  grAces, 
en  la  formant  la  plus  parfaite  do  toutes 
les  créatures;  aussi  l'ange  lui  a-t-il  dit  en 
Tabordant  :  Je  vous  salue,  6  pleine  de  grâce.  11 
a  opéré  en  elle  lemvstère  deTlncarnationde 
son  Verbe,  et  il  opère  ainsi  par  elle  le  salut 
du  genre  humain,  la  réconciliation  du  Ciel 
avec  la  terre ,  la  destruction  de  Tempire  do 
Satan,  le  commencement  du  règne  de  Dieu. 

Ce  sont  là  les  grandes  choses,  les  choses 
merveilleuses  dont  parle  la  divine  prophé- 
tesse.  Et  quelle  plus  grande  merveille  que 
eelle  d'un  Dieu  fait  nomme  pour  pouvoir 
mourir?  Merveille  qui  ne  s'o|)érera  qu'une 
fois  dans  le  laps  des  siècles,  dans  la  durée 
de  Téternilé  ;  mais  qui  une  fois  opérée  suf- 
fira pour  tout  le  passé  comme  pour  tout  Ta- 
venir;  de  sorte  que  personne  n'aura  été 
exclu  du  salut,  que  ceux  qui  auront  voulu 
s'exclure  eux-mêmes. 

Merveille  dont  l'homme  est  loin  de  con- 
cevoir toute  la  portée,  et  qui  s'étend 
bien  loin  au  delà  des  limites  do  sa  science 
et  do  son  intelligence,  puisque  l'Apôtre  6q% 
nations  a  dit  que  le  sang  du  Christ  avait 

Îmrifié  non-seulement  la  terre,  mais  aussi 
es  cieux  :  Sive  quœ  in  terris ,  sive  quœ  in 
eœlis  sunt. 

Le  Tout-Puissant  a  dissipé  l'orgueil  des 
orgueilleux.  Ceci  s'adresse  à  vous,  superbes 
pharisiens,  car  il  est  question  dans  le  texte 
de  l'orgueil  de  l'esprit,  sttperbos  mente  cor- 
dis  sut.  Or  vous  étiez  orgueilleux  au  dedans 
de  vous-mômes  seulement,  parce  que  vous 
ne  ]>ouviez  l'être  autrement.  Votre  nation 
était  humijiéo,  vaincue,  assujeitic  ;  vous  étiez 
contraints  de  remettre  à  d'autres  temps  vos 
superbes  espérances.  La  domination  sur 
l'univers  entier,  Jérusalem  substituée  à 
Rome,  tels  étaient  les  objets  que  vous  carcs* 
siez  dans  vos  rêves.  Et  en  attendant  vous  exer- 
ciez vaniteusement  l'empire  parmi  les  vain- 
cus.Vous  vous  nosiez  les  inter])rètesde  la  loi, 
les  arbitres  de  la  vérité,  les  continuateurs  de 
Moïse.  Vcms  faisiez  ostentation  de  vos  vertus 
d'apparat,  de  votre  rigorisme,  de  vos  jeûnes, 
de  vos  aumônes;  vous  preniez  les  premières 
jilaces  à  table,  vous  ac^capariez  les  regards 
et  les  salutations  de  la  multitude.  Eh 
bien  !  tout  cela  était  vain,  vos  vertus  comme 
vos  espérances ,  vos  doctrines  comme  vos 
droits.  Vous  allez  tomber  de  votre  trône 
usurpé,  et  il  ne  restera  de  vous  que  le  ridi^ 
cule  attaché  à  un  nom  déshonoré. 

Soyez  dispersés,  débris  des  5f^K/crc5  blan- 
chis^ qui  ne  contenaient  que  des  ossements 
€t  de  la  pourriture. 

Ceci  vous  regarde  pareillement ,  superbes 
philosophes,  célèbres  écoles  de  vaines  doc- 
trines. Portique  et  Académie,  stoïciens  et 
épicuriens  y    cyniques,  sophistes,   pvrrho- 


niens,  disparaissez  de  la  scène  du  monde. 
Disparaissez  écoles  de  Rome,  d'Athènes  et 
d'Alexandrie;  ou  du  moins  inclinez  vos  ban- 
nières devant  le  christianisme  qui  va  poin- 
dre. I^s  doctrines  aue  vous  chercliiez, 
il  les  possède;  les  vérités  que  vous  igno- 
riez ,  il  les  enseigne  ;  les  dogmes  que 
vous  contestiez,  il  les  établit;  la  morale  (juo 
vous  outragiez ,  il  la  fait  triompher.  Il  vient 
établir  à  la  place  de  la  volupté,  la  conti- 
nence ;  à  la  place  de  la  vengeance,  le  pardon 
des  iniures  et  l'amour  des  ennemis;  à  la 
jdace  de  l'orgueil,  l'humilité;  à  la  place  de 
.'égoiîfiio,  la  charité;  à  la  place  de  la  ^ensu*- 
lité,  la  mortification;  à  la  place  do  la  tyran- 
nie, la  liberté;  à  la  place  de  l'esclavage ,  h 
fraternité.  Il  fera  pour  l'univers  entier,  ce 

Sue  vous  n'avez  pu  faire  pour  un  village;  et 
ré[>andra  sur  le  monde  une  telle  abon.- 
dance  de  lumières ,  qu'un  enfant ,  après 
deux  ou  trois  leçons,  en  saura  plus  que 
jamais  vos  disciples  n'en  apprirent  dans  vos 
écoles.  Vos  disciples  !  que  surent-ils  jamais, 
puisque  vos  doctrines,  perpétuellement  con- 
testées et  détruites  les  unes  par  lesautres,  ne 
s'élevèrent  jamais  jusqu'au  rang  de  véritésT 
//  a  fait  descendre  les  puissants  de  leur 
trône.  Noyez- vous  d'ici  disparaître  les  gran- 
des nations  et  les  superbes  ])Otentats,  qui 
remplissent  la  scène  du  monde  du  bruit  de 
leurs  exploits,  de  l'éclat  de  leur  gloire,  du 
faste  de  leur  puissance?  Descendez  du  trône, 
victorieux  césars,  magnifiques  empereurs. 
Rentrez  dans  la  poussière,  légions  accoutu- 
mées à  vaincre.  Tremblez  devant  Attila,  Ala- 
ric,  Genséric,  superbe  Rome,  spoliatrice 
et  tyran  de  l'univers.  Votre  gloire  et  rotre 
puissance  sont  pass«^es.  Colosse  aux  nieds 
d'argile,  une  petite  pierre  détachée  île  la 
montagne  sans  le  secours  d'une  main 
d'homme,  va  v(Mi.'r  vous  frapper  là  où  vous 
êtes  vulnérable  ;  vous  allez  tomber,  vous  ré- 
duire en  poussière,  et  sur  voi  débris.  Dieu 
seul  restera  puis.iant. 

Et  en  place  de  ces  puissances  que  le  Seî- 
Çneur  va  déposer  du  trône,  il  exaltera  le$ 
humbles.  C'est  en  effet  par  les  pauvres  et  les 
humbles  que  le  royaume  de  Dieu  allait  com- 
menocr  de  s'établir.  La  société,  du  sommet  à 
la  base,  était  corromime,  gançrenée;  il  fal- 
lait donc  chercher  en  dehors  d  elle  les  pre- 
miers éléments  d'une  société  nouvelle.  Aussi 
les  missionnaires  du  christianisme  s'adres- 
sèrent-ils d'abord  à  tous  ceux  que  cette  so- 
ciété repoussait,  méconnaissait,  ou  qui  en 
étaient  exclus  par  lo  malheur:  aux  pauvres, 
aux  esclaves,  aux  ignorants,  aux  souffreteux, 
à  cette  vile  plèbe  qui  n'était  comptée  pour 
rien  dans  les  conseils  de  ceux  qui  [irési- 
daient  aux  destinées  de  l'univers.  Qui  ne  se 
rappellerait  ici  les  douces  paroles  du  Mattro: 
K?s  aveugles  voient,  les  boiteux  marchent, 
les  sourds  outendent,  l'Evangile  est  annon- 
cé aux  pauvres.  Eh  oien  1  c'est  avec  ces 
éléments  que  va  se  constituer  la  société 
nouvelle,  destinée  à  remplacer  J'ancieune  et 
à  régner  à  son  tour. 

Apparaissez  sur  la  scène  du  monde,  na- 
tions que  dans  son  stupide  orgueiT  Rome 
appelle  barbares,et  qu'elle  tient  reli^écs  au 


m 


"KAR 


DES  MIRACLES. 


MAR 


df  là  lies  froniièrcs  de  rem[ni'o;  apparaissez, 
Héruies,  Quatles,  Morrauians,Golîis»  Alnins, 
Burgondes,  Francs,  S.*ïxons,  Angles,  et  vous 
tniites^nations  aux  noms  ignorés,  venez  niet- 
ire  en  pièces  le  granil  et  puissant  em[ûre, 
fnus  disputer  ses  laml»caui,  vous  civiliser 
aucontact  de  Ja  croix,  et  fonder  dos  empires 
\Aui  durables. 

TeU  sont  \qs^  fam/Jiqnei  qui  le  Seigneur  a 
t4tmbl/s  d^abonaance,  De[mis  trop  longtemps 
]}v  '  \  os  places  au  banquet  des  richesses 
et  :  res  mondai ne.^,  venez  à  votre  tour 

TOUS  riisNasier  ;  à  vous  Fliérilaî^e delà  gloire, 
de  la  puissance,  à  vous  l'hérilage  de  riches- 
ses si  i»énibleraent  créées  et  amassées.  A 
TOUS  de  Caire  fleurir  à  votre  tour  les  lettres, 
les  sciences,  les  arts;  car  tout  cela  ce  sont  des 
dons  de  Dieu. 

Mais  il  en  est  un  meilleur  encore,  ce  don 
rarfoit  qui  descend  directement  du  l*èredes 
Itimières  :  l'Evangile.  Voilà  celui  qui  rassa- 
sjVra  Tos  âmes  de  toutes  ses  consolations, 
qni  illuminera  vos  intelligences  de  tou- 
tes ses  splendeurs.  Depuis  trop  longtemps 
issîs  dans  la  région  des  téoèbres  et  do 
rf>ml>ro    de  la   mort,    vos   âmes  n'avaient 

Emrpàlîirequele  mensonge  cl  Terreur,  les 
bics  d'un  paganisme  sans  raison;  venez 
donc  roaîntcnanl  et  rassasiez' vous;  puisez 
aux  Siiurces  [mrcs  et  fécondes  de  la  vérité. 

Uàis  vous  surtout,  jniuvres  délaissés,  in- 
inU»  pauvres  malaflns,  orphelins  aban- 
iné^.tenvessansappui  et  sans  consolation, 
Wrt'  ives,  vous   persécutés^   proscrits, 

vtM  'est  pour  vous  spécialement  nue 

k  le   sera  abondant  en  niiséri- 

a*:  '  espèce.  Vous  n'aurez    plus 

rien  à  enrier  à  des  frères  plus  heureux  que 
rou^  s->ii^  umi  d'autres  rapports,  si  ce  nest 
le  r  qu'ils  auront  de  pouvoir  vous 

cuiu.  .-^^  -.V  biens. 

Et  Trous  riches  delà  terre,  grands  du  monde, 
nujs<uifiisdu  siècle,  sages  des  nations»  phi- 
Usopties  illuslres  ;  vous  empires  tout- 
jruT  '^'  '  .  peuples  civilisés,  villes  fameu- 
u*  renommées,  voyez  ce  que  vous 

•lle^  inrtj-  <le  tous  VOS  biens;  la  richesse 
s'c^l  évanouie  entre  vos  mains;  il  ne  vous 
îesieplus  îjue  des  titres  prescrits,  une  raon- 
naîc  df*  mauvais  aloï,  le  charme  est  dissifié, 
Villusîon  a  cessé,  vos  couronner  étaient  do 
rlinquant,  pareilles  îi  celles  des  théâtres,  et 
¥ûs  paniresde  pierreries  des  hochets  propres 
kaiiiiiser  Penfance.  Bientôt,  demain,  ûès 
aujourd'hui,  vous  n'êtes  [«lus  qu'un  itassé, 
un  souvenir  qui  excite  la  pitié,  sinon  la  ri- 
iée<  Diri/f  f  dtmisil  inanes. 

Voilà  te  qu*jl  y  avait  de  contenu  dans  les 

r  ramenés  faites  d  Abraham  et  à  ta  pnsiérité  : 
celle  postérité  qui  subsistera,  qui  régnera 
itùuJQurs;  ce  que  les  i>rn[ihètes avaient  en- 
trevu, annoncé  sous  dt5s  paroles  énigmali- 
ipies;  ce  que  nos  ancêtres  n  ont  pas  compris , 

(201)  Egrrssi  «ulcm  de  St'pulcriscom'imiscentîi?, 
fiturnnt  in  H  xt^nUb,  cl  matiscruiit  ilil.  Lm<it»i|ue 
e*t  Maria  **t  Aaron  conlra  Mi^ysciT  prnplrr  uxnrciii 
rjus  i€lliit>pissani.  Et  divcntik  :  INtini  por  snliuit 
MciystMi  loculus  csl  Doiuinus  î  Nonne  et  nulns  siiiu- 
liU-r  est  ioi'uins?  Qnod  cum  audissii  nrmiintis> 
tEnii  mim  Mojscs»  vir  milis:>inMis  &iip*_'t'  omiies  ho- 


cc  que  nos  contemporains  refuseront  de  com- 
prendre, mais  le  jour  de  Dieu  n'en  a  pas 
moins  lui  ;j'en  suis  Taurore  et  c*esl  moi  qui 
porte  la  lumière. 

Tel  est  le  sens  précis,  positif  de  rrttc 
douce  el  suave  poésie  :  c'est  une  histnire 
anticipée  de  Tavcnir;  c'est  une  propbélio 
dans  le  sens  rigoureux  du  moK  Nul  ne  dira 
du  moins  que  celle-ci  est  faite  après  Févé- 
nement,  qu'elle  n'est  pas  d*une  atjthcnticittS 
parfaite,  d'une  clarté  saisissante  ;  nous  n'a- 
vons donc  point  à  la  défejidro;  tlisons  en 
terujînant  :  soit  h  jamais  bénie,  aimée,  Itono- 
rée  la  bienheureuse  et  sainte  |»rophélcsse  h 
qui  Tesprit  divin  Tinspira. 

MAIUE,  sceur  do  Moii-e,  frappée  de  la 
lèpre. 

Cet  événement  est  rapporté  de  la  manière 
suivante  au  livre  des  Nombre.^  :  Les  Israrlites^ 
après  avoir  mdtté  les  St^pulcres  de  lu  concu- 
piscence^ allèrent  camper  è  Hazcroth^  et  y 
demeurèrent.  Or  Marie  et  Aaron  s'élevèrent 
contre  Moise^  à  cauae  de  sn  femme,  qui  était 
Elhiopienne^  et  dirent  :  J:s(-ce  que  le  Seiqneur 
ne  parte  que  par  le  seul  Moise  :  ne  nous  a-t-il 
point  parié  aussi  à  nous-mêmes?  Ce  que  le 
Seif/neur  ayant  entendu  ,  car  Moïse  était 
r  homme  le  plus  doux  qull  y  eut  sur  In  terre  ^ 
il  lui  dit  ainsi  quà  Aaron  et  à  Marie:  Allez 
seuls  tous  les  trois  au  tabernacle  de  ratliance, 
Lorsquils  y  furent^  il  ajouta:  Voici  ce  que 
f  avais  û  vous  dire  :  S'il  se  trouve  parmi  vous 
un  prophète  Je  lui  apparais  dans  une  vision, 
ou  bien  je  lui  parle  dans  un  songe  ;  mais  il 
nen  est  pas  ainsi  de  Mmse,  le  serviteur  le 
nlns  fidèle  de  toute  ma  maison  :  je  lui  parie 
Ifouche  à  bouche  ;  il  voit  fe  Seiqururen  fave^ 
el  non  point  par  r  intermédiaire  d'imagei 
énigmatiqucs  :  comment  donc  navcz-vous  pai 
c^^ain£  d*élever  la  voix  contre  lui  ?  Et  1$ 
Seigneur^  irrité,  se  retira^  et  en  même  temps 
la  nuée  qui  couvrait  le  tabernacle.  Mais  voilà 
que  Marie  apparut  couverte  (fane  lèpre 
blanche  comme  la  neitje,  Aaron  rapircevant 
ainsi  couvertede  lèpre,  dit  â  Bîotse  :  levons  en 
supplie^  seigneur^  ne  nous  imputez  point  cette 
faute,  que  nous  avons  commise  dans  an  mo- 
ment d\-ffarement.  Que  celle-ei  ne  soit  pas 
mise  an  rang  des  morts,  au  rang  de  et  :(  fruits 
abortifs  qui  sortent  mort-nés  du  sein  de  leurs 
mères  ;  voilà  que  la  lèpre  a  déit)  rongé  la 
m 0  il  ié  de  sa  ch air^  Et  J fo }  s e  élv va  la  vi^  ix 
vers  le  Seigneur ^  en  disant  :  Je  vous  en  supplie. 
ô  mon  Dieu,  guérissfz-la.  Le  Seigneur  lai 
répondit  :  Si  son  père  lui  avait  erach''  au 
visage^  elle  cacherait  bien  sa  honte  pendant 
$ept  jours.  Quelle  soif  donc  séparée,  et  quelle 
reste  hors  du  camp  pendant  sept  jours,  elle  y 
rentrera  ensuite,  Atnsi  Marie  fat  exclue  du 
camp  pour  sept  jours,  et  le  peuple  resta  dans 
le  même  lieu  jùsqu^à  ce  qu'elle  y  fût  réin- 
tégrée, (201) 

Sur  quoi  un  adversaire  de  la  Bible  a  pré- 

nVincs  qui  raoraliantnr  în  lf*rrn,)  StîUini  looitlns  csl 
3(1  etini  el  ad  x\arnn  el  Mariaiii  :  F^^nvfiniini  \os 
laniiim  1res  ad  tal)t*rnacij|igiii  fa-dcris.  CiinNpit'fi Fis- 
sent ej;rcssi,  Desi  ptmIvI  DoTiiinii*?  in  roUjinna  iîiil>iR, 
et  sielit  tu  inlruitii  lahrrnartdi  vocans  Anron  el 
MariaïiK  Quîciun  isseiil,  bind  ad  tos:  Audtte  ser- 
miHn  ¥i  meus  :  bi  ipiis  fu«  rit   iitlcr  vus    pri»i»bçU 


m 


MAR 


tendu  que  c'était  une  lèpre  de  convention 

(â02).  Nous  pensons,  nous,  qu'en  lailtle  su- 
j^ercherie,  le  mérite  iloil  rester  h  Tinvcnteur. 

Le  savant  Doni  Cilin^t,  rlnns  son  Diction- 
naire de  h  Bihk,  a  ar^ué  Je  ve  passage,  f>our 
démontrer  que  la  saur  de  MuLse  élail  douée 
de  Tesprit  profihéti((ue.  Selon  nous,  il  prouve 
qiiVdlc  en  avait  la  prétention  plus  que  la 
réalité.  Si  elle  avait  été  prophélessc  dans  le 
sens  (iu  nioî,  elle  n'aurait  pas  conru  un  tel 
dessein,  ou  l>ien  elle  en  aurait  prévu  rissue. 

Et  quand  î»  ce  qui  a  été  dit  |>réeédemniejit 
au  livre  de  VExoae,  chapitre  xv%  que  Marie 
la  prophétcsse^  sœur  (VAaron^  saisit  de$  dm- 
baies  et  entraîna  à  sa  suite  tontes  les  femmes^ 
4/m  répétrrent  en  chœur  avec  elle  ,  en  s'ac* 
compatjnant  de  cimba/es  :  C  haut  on  i  les  lou- 
anffes  du  Scif/neur^  car  il  a  manifesté  sa 
i/loire  en  renversant  trs  chevaux  et  les 
cavalitrs  dans  la  vtcr  (203).  Ce  texte  ne 
[»rouve  |tas  davanla;^e,  puisque  le  caulique 
est  celui  que  Moïse  liii-niéaie  venait  de  rhaiv 
ter  àu  bortir  de  la  njer  llouge,  Ileste  le  seul 
mot  de  prophf'tesse  qui  lui  est  ai^diqué , 
niais  qui,  dans  le  langage  ordinaire  de  TE- 
critiïre  el  ici  en  particulier,  siijniûé  seule- 
ment un  saint  entliousiasme. 

MAHTIN  DU  GALLAHDON,  La  relation 
concernant  les  évéueminU  arrives  à  un  labou- 
reur de  ta  Beauce  dan^^  les  premiers  mois  de 
1816,  qui  parut  en  1817,  avait  été  coruposée 
\mr  un  certain  M,  Silvy,  connu  |>ar  d^autres 
écrits  qui  avaient  déjà  inspiré  de  la  détianre, 
et  par  ses  liaisons  avec  le  parti  du  prétendu 
dauphin  Louis  XVJL 

Tnoraas-Ignace  Martin,  lal>oureur,  de- 
meurant au  vilhige  de  Gallardon  »  près 
Chartres,  eut  une  (Heudèrc  a[q>aritioii  le  la 
janvier  IB16  :  coininc  il  était  h  travailler 
dans  son  champ,  il  se  présenta  h  lui  un 
homme  qui  lui  ordonna  d'aller  trouver  le 
roi,  et  de  lui  dire  que  sa  personne  était  en 
danger,  ainsi  que  celles  des  jirinces;  qu'on 
voulait  renverser  son  gouvernement  ;  qu*il 
devait  faire  uïie  police  exacte,  veiller  h 
Foliservâtion  fin  dimanche,  réjirimcr  les 
désordres,  exritcr  le  [leuple  îi  la  pénitence; 
^inon  ,  que  la  France  tomberait  dans  ifc 
nouveaux  malheurs.   Martin  déclina   cette 

Domiiii,  in  vîsîone  apparfibo  ei»  vel  pcr  snmuiiim 
loquar  ad  illuiu.  Al  mm  lalîs  scrvtis  rjti!iis  Muyscs, 
qui  lit  orniii  doiim  nien  rideli«;sîmtis  est.  Oie  eHim 
ad  ns  loqiior  ci  ;  cl  iKilatn,  et  r*aii  [kt  a'nij,'n»ala 
vi  figurasi  Duminum  viduL  Qiiaro  ergo  noti  liniiii- 
sliji  tlulrahcre  scrvo  loeo  Moysi?  Iralijsqiîc  conlra 
eos,  abitt  :  nulles  qiinque  rercsstt  quai  eral  super 
talM^rn^ruliiiTi  ;  et  eccc  Mnria  npparuU  caiidciis  le- 
pra  quasi  tiîx.  Cufiî<iiic  respe\rssel  enin  Aarmi,  et 
Vïdi&set  f»i*rfnsairi  tcpra,  oil  ad  Moyscii  :  Obsccro, 
domine  mi»  r*c  iii»poija<;  nobis  hoc  peccaUin»  qnnd 
stutte  iH)ninùsiimts,  ne  (iai  li;cc  qnasi  tiiurtua,  et  tit 
nbortivmn  quod  projicitiir  do  vulva  iiiatris  &u;e. 
Ectre  jani  niedium  camis  ejws  devoraUiin  est  a  îepra, 
Clamnvttquê  Moyses  ad  Dominimu  diecris  :  Dons  , 
obseiro,  satia  eajii.  Cid  rcspûjidit  Lhmiiuus  :  Si  pa- 
Icr  ejus  spiiisset  in  facicii»  illiiis,  mviino  début  rat 
îsalLfm  septcm  di(4>iis  ruîjore  suiïimdi?  Separelur 
!i4'pliun  difbus  extra  rastia,  et  poslca  rriftcaltitiir. 
lIxelujvH  rsl  tUupic  Maii:t  extra  t  usira  seplem  dîc- 
tins  :  cl  pDpuhis  au  II  est  inouïs  do  tocn  Ulo»  douce 
reviK'ul'i c^l  Marta.  (Stun.  \u,  1-15) 


DICÎlOiSNAIRG;  MAR  lOt 

commission  ,  mais  Fineonnu  persii>la  à 
vouloir  Ten  cliarger.  Il  dtsj^arnt  ensuite, 
Miirlin  le  vit  encore  le  18,  le  20,  le  21  el  lo 
2i  janvier.  Il  s'en  ouvrit  h  son  curé,  qui  lui 
Lon^eilla  de  s'adresser  à  révérine  de  Ver- 
sailles, dont  Tévôehé  de  Chartres  dé|tcudail 
eneore.  il  en  résulta  entre  le  prélat  el  le 
euré  une  correspondance,  h  la  suite  de  la- 
quelle révoque  crut  devoir  informer  le 
ministre  de  la  police. 

Les  ai^finritions  continuèrent  pendnnt  le 
mois  de  février,  el  devinrent  de  plus  en  plus 
pressantes.  EnQn,  le  6  mars,  le  f préfet  d  Kure- 
et-Loir  lit  partir  Martin  |*our  Paris,  sous 
rescorte  d'un  lieutenant  de  gendarmerie. 
Le  duc  Decazei,  ministre  de  la  polire,  cher- 
clia  vainement  à  rintinddcr;  il  le  fil  inter- 
roger el  r interrogea  lui-môme.  Le  paysan 
ne  varia  point  dans  ses  récits ,  demeura 
toujours  aussi  anirmatif,  et  ne  cessa  de  ré- 
clamer une  audience  du  roi. 


Knvov é  k  Cliarenton  le  13  mars,  nour  ôlre 
soumis'à  Tcxamen  des  médecins,  il  y  resta 
Jusqn  au  2  avril.  Ceux-ci  ne   purent  a;  (t* 
ccvoir  en  lui  aurune  trace  de  lolie,  mais  ils 
opinèrent  pour  i  hallucination.  Dans  l'inter- 
valle,  l'inconnu  apparut  encore  plusieurs 
fois  à  Martin,  pour  ïe  rassurer,  Tencou rager 
à  la  persévérance;  il  lui  dit  enlin  son  nom, 
tenu  secret  jusqu'alors,  et  l'assura  que  Ia 
France  ne  recouvreratl  la  ualx  qu*après  1840* 
St  cet  inconnu,  qui  était  Fange  Ciahriel  lui- 
même,  entendait  parler  des  événements  de 
I8V8,  il  faut  convenir  qu'il  se  jouait  d'une 
manière   assez  t^eu  convenable.  De  t8V0  a 
1850^  rid&toire  n  a  enregistré  pour  Ja  France  mi 
que  des  souvenirs  douloureux.  S'il  avait  ■ 
entendu  parler  de  1850  ou  a))rès,  pourquoi     i 
ne  pas  le  dire?  Déjà  ce  premier  point  établit 
une  grave  présomption  contre  la  réalité  de  U^ 
révélation.  V 

11  ifcsl  pas  besoin  do  dire  le  nombre  " 
des  grands  personnages  qui  eurent  la  curio- 
sité de  voir  Martin,  lorsque  l'airaire  eut  été 
él>ruilée»  Enfui  Je  2  avril,  il  eut  une  audience 
du  roi.  Que  se  jiassa-t-il  ?  Nous  ne  Je  savons  i 
que  [)ar  le  récit  de  Martin,  ffui,  de  plus, 
conlierildcs  réticences,  Martin,  après  avoir 
raconté    au  monarque  k's  apparitions    dej 

(202)  i  Marie,  sœur  de  Moïse,  a   osé  élever  la  | 
voix  contre  lui  :  sa  face  pnr.iît  soudain  couverte  de 
Irpre  ;  el,  malgré  le   panton  que   lui   accorde  son 
fiTie,  cîle  porte  sept  jours  entiers  te  signe  éclalatil  I 
de  t:i  colère  du  Seigîieur.  Ce  icuips  ne  suïlîsaii-il 
p:is  p<»ur  une  guérison  naturelle?  i 

Eti!  non  il  ne  siinis^iii  pas,  puisqironne  g^iiérit  tei- 
ntais de  La  lèpre,  ni  par  la  longueur  du  temps  m  par 
lyniploi  des  lutkticamenta.  t  On  peut  d^iilleurs, 
ajoHie  notre  auteur,  soupçonner  quelque  connt- 
vence  cnlre  le  frère  el  la  sœur,  i  Ceci  devient  cii- 
rieui!  Il:iis  encore,  grand  pliilosophCt  clioisis«^x 
enlpî  la  gucrison  cl  ta  connivence  ;  Tune  excUil 
Tautre;  quand  vous  vous  serez  décidé,  nous  ver- 
rons ce  que   nous  aurons   à    répondre.    (Euset, 

Salv.,c.  m:) 

(2i35)  Stimpsii  crgo  Maria  propbclissa»  sornr  4i« 
rou,  tynipanum  in  manu  sua  ;  cgrcssx-fpte  s  uni  uni* 
ncs  niulicres  pesi  cam  cnrn  tynipanis  et  ctioris. 
Quibus  priecinebal,  dîcens  :  Canlcmus  Doniino, 
gloriose  cniui  mauniruatus  est,  oquurn  el  asccuso* 
rem  ejus  drjecil  iti  mare,  [Exod.  vt,  20-21.) 


m 


MVlt 


DES  MIRACI.ES, 


MAR 


ÎH 


Taiigiv  Jïjoiil,!  «jii'on  avnit  trahi  le  loi»  qnon 
le  irahîr.iit  encore,  qu'il  s'était  sauvé  iio 
firlsonriîer  (M Valette)»  dont  l*évnsion  ^vait 
été  (jiTOrisée;  nue  lo  roi  devait  rigoiireii- 
«ieaitMti  rechercher  la  *^0Ji<luil«  des  employés 
du  pîuvernemeul,  et  ï»aiticuîièroiiïeiu  des 
mintslres,  se  souvenir  de  son  adversité  et  de 
*a  délressc  dans  l'exil,  et  enfin  renthe  h 
I>icu  des  actions  de  grûees  qui  avaient  été 
trfghgée^iiusqu*!^  rejoiir. 

Il  ne  fallait  [ms  être  granti  sorcier  jiour 
éire  cela. 

Mais  on  ajoute  que  Martin  rappela  au 
priucc  des  nartirularitéis  Lrè>  secrètes  du 
temps  «le  son  e\il,  et  m^me  d'auparavant  ; 
liur  quoi  Louis  WllI  lui  demanda,  en  i|leu- 
mm  beaticDup,  un  secret  inviolable.  Ici, tout 
Diioven  de  contrôle  nous  abandonne  ;  Martin 
révéîa-t-il  des  parti»  ularités  connues  du  roi 
»«uiptde  Dieu,  comme  il  cutlaicde  s'en  van- 
ter dans  la  suite?  On  ne  peut  le  savoir,  puisque 
le  mi  nen  a  jamais  rendu  compte;  quelles 
senient  res  particularités?  môme  silence. 
Ce  serait»  dit  Martin  après  la  mort  de 
lAms  KVÎlî^  la  révélation u\in  projet  homi- 
ride  eonçu  j*ar  ce  prince  contre  son  frère, 
le  roi  LotiïS  XVI,  pendant  une  partie  '"e 
'>jel  nu*une  circonstance  fortuite 
m  tiJe  d'arriver è  Texécution.  Martin 

^it^n  Lï  iittondrela  mort  du  monarque^  f>our 
tire  Qne  telle  calomnie;  il  ne  risquait 
■  confondu  par  un  royal  démenti, 
ni  é  par  la  police,  | 

l)a,!re>  les  iWmoireê  d'une  femme  de 
gii^iC^fwr  Louis  \\U\,  sacmtr  et  sourronr^ 
Ir^'  f  ouvrage,  qui  parut  eu  1820 

50 1.  l'anonyme,  Martin  aurait  |>ré- 

4Jl  au  rt>i  i  assassinat  du  duc  de  Berry  et  la 
Mi<<;Tncr'  posthume  du  duc  de  Rorileauï; 
\  mérite  un  tel  récit,  cl  de 
e  est  di^ne  une  prophétie  qui 
Il  ainsi  qu'après  les  événenients? 
ce  n'est  point  tout  cela  que  Martin 
Jiononça  h  \jn\xis  WllI,  il  lui  insinua  et  luî 
ïniiina  presque  Tonlre  do  descendre  du 
iNVne  en  faveur  de  son  prétendu  neveu,  le 
l^rélendii  dau[>hin,  duc  de  Normandie»  fils 
lieLouisWi.  Iln'v  a  plus  de  doutes  mainte 
rimt  h  ce  sujet  :  Martin  était  lagent  d'une 
>rie  de  roués  et  d'imbéciles,  marchant  h 
ksutte  d'aventuriers  ifui  se  posaient  comme 
Mrilicrs  du  tronc   de  France;  et   on  sait 

S'il  y  en  eut  (plusieurs  ,  entre  autres 
tagault,  fils  d'un  coutelier  de  Saint-Lô, 
qai  mourut  depuis  en  prison,  et  le  prétendu 
comte  ou  duc  de  Richcmond»  décédé  le  10 
-n  Hollande,  à  DelfL 
Ignace  Martin  nliabitait  plus  de- 
T"  »'uq>s  (iallardon,  où  un  ridicule 

iîi  l 'le  s'était  attaché  5  son  non]  h  cau- 

(Î04)  Ycïv.  U  Pastêet  F  Avenir  expHqitéB  par.  .  .  . 
Unïn,  chez  Brivon.  \B'd,  in  8^ 
[^^)  Ce  nVsi  guère  la  pe\m  de  melire  en  qiieii- 
il  Martin   était  fou,  liallnrinc',   I  roui  peur  ou 
■mspé  lin  n  §  ceUe  a  IT;i  i  re  ;  1 1  su  11  il  tli*  1  '  ii  v<>  i  r  nxo  n  u  u 
1^"*     '"         i  <rmu*  fuurlxîno. 

'  Ucr  lonlefoist  q*ift  le  duc  MalLîeu  <!e 

^  1,  dont  Icmïni  se  Irouviul  uns  ou  aianl 

à  iit>i|  <lu  sieur  Sihy»  ouuiup  Kïtrrinlie  iJe 

L  *..iic  ui:5  révëlaliaiis  tie  Martin,  ifaviut  eu  avec 


se  de  ses  prétendues  révélations  lorsqu'il 
mourut  lïrescpie  suhifement  h  (^îiartres,  hi 
8  mai  183^.  La  dame  cliez  laquelle  il  demeu- 
rail,  fort  endiarrassée  elle-même  de  la  célé- 
lirité  qui  s'attarlierail  au  sien,  quand  le  pu- 
blic viendrait  h  savoir  qu'elle  donnait  asile 
h  un  pareil  nersonnai^e,  écrivit  en  toute  lia* 
le  h  la  fanulie  ilu  décédé  de  venir  le  cher- 
cher pendant  la  nuit,  te  qui  fut  fait.  Mais  le 
maire  de  tiallanlnn  ayant  refusé  le  pernus 
d'itdHHuer,  avant  d'avoir  reçu  l'acte  de  dé- 
cès en  bonne  ibrme,  il  en  résulta  pour  la 
fr^mille  une  aûiiire  foit  désagréable,  qui  fail- 
lit se  dénouer  en  police  correctionnelle.  Ses 
partisans  ayant  réjmndu  le  bru'i  qu'on  avait 
em[>oisouné  le  prophète,  il  y  eut  eiLbnmaiion 
et  autopsie  publique  plusieurs  semai ue^ 
a}vrès  le  décès,  mais  sans  aurun  résultat  (20!^), 

Pendant  ks  ilernières  années  de  sa  vie, 
Martin  ne  faisait  |ilus  mystère  de  ses  f^rcdi- 
le<'tions  |>our  Louis  X\  iL  Les  preneurs  de 
celte  rêverie  Sfdlicitèrent  en  vam  de  l'évé- 
quo  de  Chartres  une  irïformation  «anonique 
sur  les  révélations  de  leur  (^roiibèle  :  le  pré- 
lat, qui  n'y  avait  jamais  ajouté  aucune  foi, 
s'y  refusa  constamment  (^05). 

MAHTVHS  OK  TYPASIX  —«O  magna  vis 
verilatis,  qu/e  contra  bominum  ingénia,  cal- 
liditatem,  solertiam,contraquerirtasoimnum 
insidias,  facile  se  ipsa  défendit.  »  (Cic.» 
offtf,  proBi.  Cœfif}.)  —  Les  Actes  des  martyrs 
ducbristianismefournissent,  sans  doute,  bien 
plus  d'un  miracle  incontestoble,  éclalanl , 
dont  la  mémoire  est  bonne  h  transmetlre  do 
génération  en  génération,  et  dont  1  cïposé 
peut  servir  de  jircuve  à  la  religion  ;  mais 
obligé  fie  nous  norner  à  quelques-uns,  pour 
ne  r»as  les  passer  tous  sous  silence,  nous 
parlerons  en  particulier  de  celui  qui  sac- 
complii  au  cinquième  siècle  h  l'égard  des 
martyrs  de  Ty^rnse,  ville  de  la  Mauritanie 
Césarienne,  en  Africjue. 

La  religion  catholique  fiorissait  oans  les 
provinces  sententrionaïes  de  rAfrique,  lors- 
que les  Vanuales  y  pénétrèrent  sous  la  con- 
duile  de  Gensérîc;  les  Vandales  étaient 
ariens*  Gensérîc,  jïlus  occupé  de  conquêtes 
fiue  des  alTaîres  de  îa  religion,  se  mèlavL  [^en 
ne  dogmatiser;  maïs  Hunérir,  son  fils  et 
son  successeur,  prétendit  convertir  ses  nou- 
veaux sujets  h  sç!^  propres  convielinns,  et 
n'éjTargna  n^n  (fans  ce  but,  ni  pronresses,  m 
soiliertations,  ni  uienaces  ;  il  se  porta  même 
auK  (jIus  grands  excès  envers  reux  qui  res- 
tèrent inébrantables  dans  leur  foi. 

Une  multitude  intinie  de  i^crsonncs  de 
toute  condition,  de  tout  âge  furent  jetées 
dans  les  |*risons,  envoyées  en  exil»  veudui*s 
en  esidavage,  torturées,  battues  de  verges, 
mises  à  njort. 

hû  <|uc  df*s  rebliouB  éloignées  et  de  pure  cunosUé; 
et  fjuVu  atUrt»  lu  ducirrssc  réel:uiia  avec  i^iiergic 
après  la  UM»rl  de  son  luart  i outre  b  part  stqipusoe 
(|Uê("eluH.i  aurait  jwi&c  daus  uué  prélendue  ehlre- 
vue  de  Charles  X  el  de  M;iriiu.  Lf»in  de  favoiiser 
rieu  do  pareil,  assura il-plle.  le  duc  resla  indi^jné, 
tors<pCil  oiUendit  dire  au  propliete  que  Louis  XV III 
avait  eunçu  la  penstH^  d'assassiuei  ^nu  frcre;  sans 
rf)m(iter  i|u'il  n'avait  jamais  ajaulé  toi  aui  reveU* 
lidus  de  \LhUu, 


iOS 


MAR 


DICTIONT^AIRE 


MAft 


1( 


Il  y  cul  aussi  ilcs  apostasies  :  TEglise  do 
Typasc  eiU  la  (iaii!{^iir  de  voir  son  i»rcinior 
pasteur,  Tt^vèquc  Ue parai,  passer  du  vùlé 
tlus  t'Hiieiiiis  de  la  fui  orliiodoxe.  H  mourut; 
un  .lUlre  évoque  arien  lui  sun^éda.  Celui-ci 
se  tu  sédutleur,  puis  persécuteur.  Voyant 
qu'il  ne  pouvait  réussir  |mr  rinsïnuafion, 
les  promesses,  les  snlitililes  de  la  dialceti- 
ijuc,  il  enllaimua  le  zèle  d'Hunéric,  qui 
dé[>ula  àTvpase  un  ofTirier  avec  des  trou- 
pos»  J'our  seconder  le  zèle  de  Tévôquc,  Or, 
une  lois  que  la  force  lirulale  est  mise  en  jeu, 
il  faut  qu'elle  triomphe  ou  (|u'cllc  se  l>risc. 
Iinpla<!able  de  sa  nature»  elle  n'incline  i»as, 
elle  renverse;  elle  ne  i;onverlit  pas,  elle  tue. 
(Vest  ce  qui  arriva.  Le  neuplc  est  couvoquô 
sur  U  plaro  publique,  les  rntlioliques  sont 
irrvilds  à  rononeer  à  leurs  errevirs,  puis 
sommés  de  luire  une  profession  érlatante  de 
Tarianisme.  Ils  refusent.  Les  bourreaux  les 
saisisî^enl,  leur  tranchent  la  «nain  droite  el 
leur  couhêid  la  lanmic  ju^rpfà  la  racine* 

Mais,0  merveille  1  tnus  jours  après  on  les 
entend  parler  comme  auparavant»  Cependant 
le  [«lus  grand  nombre  jugent  h  [H-opos  de  se 
soustraire  |>or  la  fuite  h  de  nouvelles  perse- 
cul  ions,  el  plastems  arrivent  h  Conslantî- 
nople,  d  où  la  connaissance  de  l'événeineiit 
seVéjiand  ilaus  le  resle  de  Tunivers. 

Si  ce  fait  est  déinontré  dans  les  ternies  où 
nous  venons  de  Tesposer,  il  seraimpossihlâ 
lie  ne  pas  le  considérer  ciuiinic  un  nnraelc. 
Eli  b^en  1  voici  nos  (ireuves.  Ce  sonl  des  U> 
moins  oculaires,  attentifs  qui  vont  parler, 
après  avoir  soigneusement  observé  : 

«  Empressons-nous,  »>  dit  Viclt*r  de  Vite, 
de  raconter  à  la  louange  de  Dieu  ce  qui  s'e.vt 
passé  à  Tvpasc,  ville  de  la  gramle  ^laurita- 
nie.  Lorsipie  les  liahitanls  virent  élever  au 
siège  é[âsco[ral  de  leur  ville,  pour  la  perle 
rJes  âmes,  rex-notaire  arien  Cyrille,  la  plu- 
|îaris*cmliarquèr©nt  \nmr  un  e\il  volontaire, 
et  il  ne  resla  dans  la  cité  qu'un  petit  nom- 
bre de  caiholiques,  auxquels  la  fuite  avait 
été  impossible.  L'évoque  arien  essaya  dV 
bord  des  caresses  puur  les  gagner  h  Taria- 
nisme,  ihiis  bientôt  il  en  vint  aux  menaces. 
Mais  les  courageux  chrétiens  qui  s'étaient 
raillés  de  ses  avances»  ne  craignirent  pas 
tlavantage  ses  menaces,  et  s*assemblèrent 
nLdditpienicnt  dans  une  maison,  pour  y  cé- 
lébrer leurs  mystères.  Uuant  il  en  fut  infor- 
\n(\  il  en  écrivit  secrètement  h  Carthagc,  et 
le  roi  envoya  oour  minisire  tle  sa  colère  un 
coiute,  auquel  il  donna  l'ordre  de  convo- 
quer toute  la  province  h  une  assemblée  gé- 
nérale, et  de  laire  toujmr  la  langue  et  la 
main  droite,au  milieu  même  <lc  la  place  |ni- 

(iOG)  »  In  Tyi^asetisi  vcro  qimd  gcstutn  est,  M.iii- 
rî  tanins  rnajiiris  ci  vitale,  ad  Intulom  Del  insmuarc 
(ffSilitïcmiis.  Diim  suic  livUali  ariaïiKm  cpisropiîni, 
%*x  notario  Cyrilluin,  ad  perdcndas  animas  ordina- 
Imji  vidi&»inii,  munis  ftimul  civitas  cvccliene  lUivaii 
de  proximaconfuj^il,  rclidis  paucissîmisqui  adituni 
riavigaridi  fittn  invcneranl,  Quos  arranorum  cpisco- 
fius  prinm  bliiudinienlis,  pustea  niinîs  conuxdlerc 
conpii  lit  cos  faccrt'i  arianos.  SlhI  furies  in  Domino, 
non  soîuni  stiudfnlis  inRiuiium  irriscrunt,  vermii 
etiam  piiblice  mysLeria  divhia  in  donm  nna  rongio- 
(;ati  celcbiarc  cœptntiiïL  Quod  ille  cognosrens,  re- 
Utioiieiu  occulte  Caiihaginomadvcrsuâ  eos  dcvcxil. 


blique,  h  ccuï  qui  s^élaicnt  montrés  récal-| 
citrants.  Mais  après  rciécution  de  ces  or- 
dres barbares,  ceux  (jui  en  furent  les  vicli-1 
mes  parlèrent,  en  vertu  d'un  miracle  opérél 
j»ar  1  Esprit  divin,  et  parlent  encore  cominal 
ils  parlaicnl  auparavant.   Et  s'il  est  qtiel- 
qu'un  qui  ne  veuille  pas  nous  en  l'roire, 
quMl  aille  à  Constanlinoplc,  il  y  trouvera 
encore  un  de  ces   martyrs,  le  sous-diacre 
lt6[iarat,  tmi  parle  avec  la  plus  grande  ai- 1 
sanco  et  la  plus  çrande  netteté;    [»rodjgel 
qui  Ta  rendu  un  objet  de  vénération   pourj 
toute  la  cour  impérialet  pour  l'em|>ereur  Zé-" 
non  et  plus  spécialement  encore  i>our  Lim- 
péralricc  (206).» 

Ainsi  parle  Victor  de  Vite  au  ▼*  livre  de 
son  UhUnre  de  la  pertécution  dei  Vandate$.  j 
Victor  de  Vite,  évtViue  d'une  des  églises  d'A-j 
friqtie,  remarquable  par  sa  fui  et  son  zèkj 
pour  rorthorfoiie,  écrivait  en  ^88.  On  peull 
croire,  en  lisant  son  récit,  que  la   persécu- 
tion lavait  forcé  lui-môme  de  chercher  un 
refuge  hors  de  sa  jiatrje.  11  fut  témoin  d*une  j 
partie  des  faits  qu'il  rapporte,  el  i>arall  soi- 
gneuseraent  informé  de  ceux  qui  ne  s'aecom-J 
{dirent  pas  sous  ses  yeux.  Son  style  est  ce-l 
lui  de  1  époque,  c'est-à-dire  incorrect,  oiaisi 
laulour semble  écrire  sans  haine  elsans  [las-i 
si  on.  Il  raconte  pour  le  seul  firolil  de  Tnis- 
toire,  et  sa  narrai  ion  forme  tellement  unité 
avec  les  événements  qui  précédèrent  et  sui' 
virent  celte  éfioque,  elle  s'enchatfie  lelle- 
nieni  avec  les  autres  faits  cojuius  d'ailleurs, 
qu'il  serait  impossiïïlo  de  lï^i  séparer  sans 
linser  la  chaîne  des  temps,  ¥X  quant  au  fait  1 
présent,  il  est  si  éclatant,  si  (mldic,  si  facile  ] 
h  vérifier,  les  personnages  sont  si  bien  con- 
nus et  ceux  qui  survivent  si  faciles  h  relrou-  j 
ver,  que  lauteur  cite  avec  une  parfaite  as-  ' 
surance  les  noms  propres,  les  lieux  el  les 
circonstances. 

Mais  ce  témoignage,  déjà  si  important  [lar 
lui-même,  n'est  pas  isole.  L'empereur  Jus- 
tinien,  dans  la  célèbre  consiituUon  adressée  i 
à  Archéîaus,  [aréfct  du  prétoire  d'Afrique,  y  j 
adjoint  s[iontanémenl  son  propre  témoignage, 
L'Afrique  venait  d'être  reconquise  par  les  ' 
armes  do  Bélisaire;  Joslinicn  avait  envoyé 
Arciiélaus  pour  la  gouverner*  et  ne  voulant 
rien  laissera  l'ari)ilraire,  le  gramîet  immor* 
tel  légi.>lateur  crut  devoir  donner  à  son  ini-j 


nislre  une  constitution  oui  devînt  la  règle  i 

■  le  payî 

de  restauration.  Trîbonien  hnséra  dans  le  ] 


de  sa  conduite,  el  fiour 


vs  un  moyen  \ 


Hcciicil  des  Lois:  elle  est  familière  aux  juris- 
consultes.  On  litdans  le  préaudmle:«  Quelles 
allions  de  grûcesou  quelles  louanges  assez 
grandes  pourrions-nous  adresser  à  Nolre- 

Qme  cnin  rcgi  innotuissel,  coniitein  quemdam  ctimj 
ir»cuiidia  dirigeas,  f^ra^cepil  ut  in  nii'dio  forot  cou- j 
gregala  illuc  onnû  i»rovint"ia.   linguas  eis  cl  inanui  1 
doxlras  radîcitus  JitKidissct.  Qwn\  cuin  failnni  fuis- 
sci,  Spirîm  saneto  prœsl^iilt^^i  il^  locult  sunt  el  lo* 
rjuunltii',  qtiomodo  anica  hyquctianlur.   St^t  si   ipits  I 
tac* edulus  esse  voluftil,  pcrgal  lumc  Conslaniînc^ 
pûlmi,  et  ihi  rcpcrtct  liuiiin  de  illis,   subdlacanum 
Itcparatiim,  serinoiics   polilos  sine   nHa  alTcnsiono 
loqnchlnn,  ob  quam  causant  vencràbilis  ninuum  in  | 
patatio  '/l'nonis  iinperalons  halvcliir;  cl   pc;t;ripuûj 
rcgina  n^ira  cnni  revcrcittia   vciierattir.  ►  ï  Vt<.T>»R»j 


if.VR 


DES  MSItACLES. 


MAR 


im 


leur  Jé-sttî4-C!irisl...  qui  a  daigné  rendre 

(>eu  de  Icuîps  itàrnus  uiains  h  la  lîhcj  lé 

r  in<^  n^ti^mic  ra|itive   iiendfuU  ipintre- 

is  sous  le  joug  des  Vnndali^s, 

"S  Ames  et  dos'corps  tout  h  lu 

i,ar,  njirtîs  avoir  élira >é  les  Aînés  (ar 

ne  ÛQ  rlivers  lounnenU  el  de  div*  rs 

îes,  il*   les  enj^ageaicnt  dans  leurs 

dont  tm  nonvi'au  haiili^me  devena  1 

t  ration;  el  quant  aux  corjjs,  ils  les 

taienl  h  leur  j'>ug  l>arl»are ,   par  le 

•tt  de  tortures  intligéos  mémo  au\  en- 

dt?  la  plus  noble  naissance.  Ils  sodîI- 

t  |Kir  leurs  [irofanns  et  dérisoires  céré- 

'    "  é|§Hses  saiirtiQéas  par  le  culte  <ie 

«Ti  oRt  mCme  changé  en  de  viles 

fis,  >ous  avons  vu  tie  vénérables  niar- 

hmquels  la  langue  avait  été  coupée 

[%  la  roL-ine,  el  nous  les  avons  enleniiu 

'1er  leur  lafuentaltle  liiàloire.  El  rurn- 

res   n'ont  pas  terminé  lians  un 

<-xil  au  milieu  de  provinces  élrair- 

'Sie  de  vie  «lu'ih  avaient  arraché 

esl  lin  quels  termes  et  eonmieut 

iOiis  remercier  le  Dieu  dtnit   la 

avait  réservé,  nous,  le  dernier 

.  îteur»*,  pour  élre  le  veni^eur  de 

^,,      .  cjI  le  libérateur  de  si  grandes 

'>l  p'iis  un  écrivain  ignoré,  ce  n'est 
le  un  simple*  historien  qui  raconte, 
monarque  qui  se  félicite  av(^c  um* 
vince  du  succès  de  i^es  armes  hbé- 
qtii,  pour  mieuTt  élever  leur 
ce  commune  vers  le  ciel,  rap- 
provinco  les  maux  qu'elle  a 
le  joug  dQS  ennemis  île  la  loi, 
te  dans  un  acte  public  île  la  plus 
_  '  puisque  c'est  cet  acte  luétne 
régler  pour  lavenir  les  destinées 
vince,  et  régiilari.ser  dans  son  v^ein 
de  ladministration  el  celui  de  la 
ptr  hanc  divinam  legem  sancimus  ul 
yicoy  quam  noOis  De  us  pro'sliîic^  prr 
ùericordiam  optimum  ordiuem  sus- 
iCombien  n'aurait-il  i  as  élé  ridicule 
ri  deiustinien  de  |rrocîamer  avec 
laVeille  solennité  à  la  face  de  renqiïje 
dits  imaginaires;  non,  aucun  homme  du 
sens  ne  pourra  jamais  radjiicltrc.  Ce 

(lUt  remarquer  encore,  cVst  que  i'évé- 
l  miraculeux  dont  Tempereur  consi- 
\  souvenir  dans  sa  conslitution  était 
t  Qtiris  çratiî'S»  a»t  quas  laudes  Domino  Deo 
n  Jcsii  Chnsto  oïlnlfrere  d«->tH'uiiniS|  ricc  mens 
t  ipcre,  noc  litigua  pnifetTC,...,.  ut 
;i  Itrcvi  tcmporo  reciperet  libcrla- 
.<l,iniâ  quinque  anîus  a  Varidnlis  ra- 
tiiimurttm  fncnuii  sîmul  linslcs  et  cor- 
aiiimas  tpiiduiii  divers»  toriccnla  :vt- 
non  ferentos,  rct>:iptii,ifiilo,  ad  siinni 
if^fcrcbanl;  corpfH'à  vero,  liheris  naui- 
1,  jugr>  kirhAfico  durîssimc  subjugabaiit  : 
DiHic  Dci  sacrosaï»ct:is  ecclesiiis  suis  p<^rfi- 
Uhlij^nl,    cliquas   v*TO  i*%  iis  nia b nia  fcce* 
imm  veiicrabiles  virus  qui,    abscîssis  ra- 
riguis,  pœnas  snas  mi:>crabïlitcr  (nlim  nit- 
ioqiichatitiir.    Alii  vcio  post  divcrsa  lor- 
.divcrsas  dispcrsi  provlncias,,  vilain  tri 
Eruïil,  Qnoergû  scnniiiic...  ,..»?  i(CW. 
't,  lîL  t\i,  Ifc  judic,  civil,  mimiuii.f  etc. 


déjà  inscrit  dejniis  plus  do  quarante  ans  dans 
les  livres  de  V  ictor  de  Vile  el  d*Enée  «le  Gaze, 
Enée  «le  Gaze,  jdiilosoplie  j d*'i ton i rien,  né 
vers  Fan^  ^.10,  fut  disciple  rrliiéroclés,  «le 
Técole  irMexandrie,  se  convertit  au  cbris- 
lianisme,  el  composa*  vers  l'an  480,  son  dia- 
logue intitulé  Thé(iphras(e,  oour  démontrer 
la  résnrrctlion  des  cor[»s  selon  k  doctrine 
des  chrétiens.  Recueillons  dans  ce  dialogue 
le  passage  relatif  au  miracle  del'yiiase;  il 
est  d  autant  pins  imj  tulant,  que  le  tvjan 
Hunérii*.  vivait  encore  au  moment  où  il  fut 
composé,  el  qu'ainsi  il  a  la  lîonlde  valeur 
ile  la  cuntemporanéité,  et  d*une  accu,  ation 
l»ortée  fat-e  à  lace. 

«  Oui  no  ^ait  que  la  grande  Lvbic  gémît 
sous  la  [dus  cruelle  tvranuie?  Aussi  élranger 
a  lunt  sentiment  dluimanité  et  «le  niaTi5ué- 
tude,  qulncaj»alde  de  porter  sur  (haffiie 
chose  un  jugement  juste  et  sensé,  le  lyiaii 
fait  nu  crime  de  feur  [dété  môme  .V  ses 
sujets  ;  il  veut  que  les  prêtres  alyurent  la 
«logme  si  consolant  et  si  augusle  (tIe  la  divi- 
nité du  Fils  de  Dieu),  et,  ô  crime,  ri  ionpo 
h  ceux  qui  n'obtemi.érent  pas  ^  ses  ordres, 
le  niemifre  consacre  aui  divines  louarigcs, 
la  langue,  semblable  en  c  ela  h  ce  Tliérée  de 
la  laide,  qui,  après  avoir  fait  violence  h  uno 
vierge,  lui  arracha  la  langtic,  afin  de  lui  ôtcr 
le  moyen  d'articuler  contre  lui  raoïu^alioTi 
du  crime  qu'il  avait  commis.  Mais  celle-ci 
le  repré^elila  sur  ses  vêlements,  et  rcnt)  laça 
i»ar  son  adresse  l'éloculion  «ju'elle  n'.'iviut 
j»liis.  Ceux  dont  nous  parlons  n'ont  f)as  be- 
soin de  recourir  à  de  pareils  mov  ens;  il  leur 
sullit  d'ioqdorer  l'auteur  môme  de  la  nature, 
pour  en  oLitenir,  dés  le  troisième  jour 
aj»rès  leur  martyre,  siimn  une  langue  nou- 
velle, du  moiiis  la  faculté  de  pailej'  sans 
langue  avec  plus  de  netteté  qu'ils  ne  le  fai- 
saient auparavant,..  Je  les  ai  vus  de  mes 
propres  yeux,  je  les  ai  entendu  ]>arler,  el 
/ai  admiVé  Ja  neltelé  de  leur  itrononciaiioiK 
IS*en  croyant  pas  à  mes  oreilles,  cl  voulant 
y  joindre  le  témoignage  de  mes  yeux,  j  ai 
dcntandé  à  voir  l'instrument  de  la  [larrde, 
el  me  suis  convaincu,  en  leur  faisant  ouvrir 
la  bourbe,  que  la  langue  avait  été  trancbée 
jusqu'à  la  racine.  Deux  choses  ra*ont  égale- 
ment surpris  :  d  abord  qu'on  puisse  farler 
sans  langue,  cl  ensuite  qu'on  survive  ^  uno 
pareille  mutilalmn  ("208).  » 

Procol^e,  l'un  d^s  bisloricns  les  plus  jus- 

(203)  i  M»gnam  Lybiani  dura  prciiii  tyrannide. 
Ac  qiinidam  bumaiMt.iteni  sive  bciu^tiilaleni,  et  &a- 
fiam  at{|iie  veratn  de  rcbns  setilcdli^ni  linMd  admît- 
til»  sane  tyramms  crlmiiiis  in  loaim  diuH  l'onim 
qui  ipsins  iinpcno  siilidnjiltir  pcUflrin;  jubdqno 
illud  lam  pircclaruni  ac  îonuîii  dtigma  sat l'idoicn 
abncgarc,  iisqiio  qui  nuii  olteuipcrahl,  prob  scolus 
coratu  Dco!  liiir|;iiaui  e\seit)dit,  Tlier^t  dliiis  de  qno 
seriptuni  esl  in  fabiilis  exemplutu  imtlaluii,  qui 
cum  vim  vir^jini  fccis&el,  et  accusalionein  scclcriâ 
dediiiare  sutdcret,  Unguam  cessée uU.  At  virgu  po- 
plo  facintis  iiile\it,  el  eiponit  arlc,  cum  nalura  tit 
cloquerclnr  non  darct.  Itli  vero  de  (ftiibiis  not;us 
oratiïi,  ncc  pvpto  t^pus  habciit,  sed  ipsius  nalunt» 
condilorcm  iniplorani,  qui  reci'nUorem  cis  luituiajti 
dit^  Icrlia  po*.lea  targîlur,  ïionduln  quide«u  altcriu% 
triigULL%  sed  tuidlatîs  ^nc  lingiia  arlt«  ulalins  quam 
un<p)aiii  aiitca,  qitod  vellcnt  cloquciidi  uiuncrc...... 


t09 


MAn 


DICTiONîSAmE 


MAR 


temenl  renommés;  Prorope,  rnini  de  Justi- 
nuHi,  le  préfet  de  Con.strtnlinople,  le  coniï>n- 
gnon  lie  Bélisaire  d<ins  ses  gueirns  d'Alriquc, 
Proeope,  Tun  dos  hommes  les  |rlus  instruits 
de  soo  temns,  cl  jaïoux,  pnr  conséquent,  de 
rhonneur  de  son  nom,  parle  ainsi  des  évé- 
nemeiils  do  Typase  dans  ses  livres  de  la 
Guerre  den  Yanmlrs: 

«  Hunéric  exerra  des  injnstices  el  dos  vio- 
lences horribles  ronlre  Ic^s  rbréltcns,  pour 
les  rentra  Indre  à  se  déclarer  de  la  secte 
crArius;  el  iï  condamna  nu  feu  el  h  d'autres 
supplices  cruels  ceux  qui  refusèrent  de  lui 
obéir.  11  arracha  la  langue  à  quel(|ues-uns 
que  j'ai  vus  depuis  h  Conslantino|ïle  avec  le 
fvarfail  usage  de  la  parole.  Seulement,  il  y  en 
eul  deux  qui  le  perdirent  jïour  avoir  [léché 
avec  des  femmes  détmucbées.  »  {HiMt.  des 
Guerres  des  Vand.,  liv.  i",  ch.  8,  traduction 
de  Cousin.) 

Marcellin,  comte  d^llljrie,  autre  officier  de 
Justin ien,  également  honoré  de  la  confiance 
du  prince,  vient  joindre  ici  son  témoignage 
à  tous  ces  lémoïKnages  imi)ortants.  Auteur 
d'une  Chronique  qui  commence  h  Tannée  371 
et  se  termine  en  534,  Marcellin  est  justement 
réfmté  pour  son  exactitude  el  le  choii  des 
événements;  on  ne  lui  reproche  qu'une  trop 
gr«inde  brièveté.  Voici  ses  paroles  relati ve- 
inent au  fait  qui  nous  oceune. 

«  I^  persécution  du  cruci  Hunéric  envers 
les  caiholiqiics,  nos  coreligionnaires,  s'é- 
tendit h  toute  l'Afrique.  Après  avoir  envoyé 
en  exil  ou  réduit  h  la  fuite  au  moins  trois 
cent  vingt -quatre  évôtiues  orthodoxes,  et 
fermé  leurs  églises,  il  entreprit  d'éteindre 
dans  des  supplices  de  toute  nature  la  foi  des 
troupeaux  11  veut  onde  ces  martyrs,  sourd 
€l  muet  de  naissance,  auquel  il  fit  couper  la 
lingue,  mais  qui  rerul  bientôt  après  le  don 
de  la  [»arole,  atin  de  pouvoir  exprimer  fiar  la 
voix,  une  fiii  qui  ne  lui  [était  pas  arrivée 
par  Fouie;  il  parla  donc  quand  il  n  eut  plus 
de  langue,  et  le  premier  usage  qu'il  ht  de 
la  i^arole  fut  de  rendre  gloire  à  Dieu.  J'ai 
vu  moi- môme  à  Byzance  quelques-uns  de 

Ipse  ego  tios  viili,  et  IfKpienlos  andivi,  cl  vocem 
adeo  arttcidalaiii  esseposi^e  adininiUis  siim  ;  inslni* 
ijioimioique  vocis  ioqiiircliîun  ;  cl  aydïms  (ion  cre- 
df^jts,  Oiuiliii»  jiKliramli  mufius  reuiisi,  nlqtie  orc 
ap<n  tt)  lingiiani  lulam  radicitiis  avulsaiu  vidt,  il  sUi- 
pofacius  iniraHar,  mm  saiic  quo  lacto  vficooi  eoii- 
iiniiareiit,  sed  quoinodo  canserviiU  cssrjit.  i 

(iOll)  *  Tniam  per  Africam  cruddis  Ihincrid 
régis  ifi  nostros  callioïietjs  pcrséfulif»  iniporUita 
est;  exsiibtis  (lilTugalisipjc  pltisquaiii  ^21  oriliodo- 
xoruni  sanclîs^nrrlesijsfuip  eoriHii  danois,  pîebs  tiile* 
humsub  vaiiis  atla  siipnliciis,  btatuui loiiiiumnïavil 
agf>nc«u.  Ncrapc  lune  îdern  lluiicricns  unius  caUio- 
lîci  vitam  a  iiativilritc  sine  iilio  sernioiic  dueciilis, 
lingiiaiii  precopit  alisriïirii,  yeiii(|uc  inuliis,  qiiuil 
feinr  iïUruu!>o  aaditu  (4hristo  cfcdcus  ïideiia  didiie- 
rai,  aïox  pra^cif^a  liiigiia,  iocntus  esi,  glorianiqiie 
heo  iii  pnmo  vm-is  snx  e\ordio  reddidû.  Denupic 
in  hoc  lidt*liuiii  cuiitidiernio  aliqnanlos  ego  religio- 
ëis^iiiios»  priLTisift  linptiis,  matubiisquc  iruucatîs, 
apud  ByzanliuMi  iniegra  voce  ioiisp«\i  loqiicntcs.  i 
{Vid,  \{\  HibL  Pnti'um,  Chronic,  Makctxum  comilis, 
^.•^Mil,  edit.  Paris,,  t58i>.) 

(ilO)  «  Hunenciis.  Vandalorum  rcx,  p^rsccutîoni 
pcr  lolam  Afriean»  ntnm  irisistcns.,,.  taiholjcas  jam 
lion  iolum  saccrdoics,  ci  cuncU  ordints  cïericos, 


ces  généreux  martyrs,  qui  avaient  ou 

langue  et  la  main  tranchées,  et  les  ai  eii^ 
tendu  ï kir  1er  sans  aucun  elfort  (20^).  » 

Tels  sont  les  témoins  oculaires  qui  déjn 
sent  de  la  vérité  du  miracle  de  Typase; 
nous  en  reste  encore  deux  h  faire  entendre, 
qui  ont  recueilli  les  mêmes  faits  dans  de^ 
temps  très-rapprochés  :  le  nreraier  est  \'ic- 
tor  de  Tunes,  qui  en  parle  ainsi  dans  sa 
chronitpie.  Victor  de  Tunes  vécut  pemlatd 
le  règne  de  Justinien,  et  sou ffrit  persécution 
peur  la  cause  des  trois  chapitres,  c'est  pré- 
ciser assez  féf  oque;  il  dit  :  «  Hunéric,  roi 
des  Vandales,  engagé  dans  une  persécution 
qui  s'élcndit  à  toute  l'Afrique,,,,  ne  se  con- 
tenta pas  d'envoyer  en  exil  les  prêtres  ca- 
tholiques el  les  ecclésiastiques  de  tout  rarî^% 
il  lit  partager  le  même  sort  h  plus  de  quaire 
mille,  tant  moines  que  laïqnes;  il  y  eut  de* 
coidesscurs  et  môme  des  martyrs;  des  con» 
fesseurs  auxquels  il  lit  coujier  la  langue.] 
Ceux-ci  n'en  conservèrent  pas  moin^  aprèsl 
cela  et  jusqu'à  la  fm  Tusage  complet  de  fa 
parole,  ainsi  que  l'atteste  la  ville  royale  où 
reposent  leurs  dépouilles,  Hunéric  termma 
lui*mème  sa  vie  d'une  manière  misérable, 
au  milieu  des  cruels  et  innombrables  sup- 
plices inventés  par  sa  haine  contre  le  noml 
catholique,  la   huilîÉmo  année  de  son   rè-l 
gne,  en  rendant  ses  entrailles  de  la  méjuQ 
manière  qu^Arius,  son  auteur  (210),  » 

On  a  voulu  Jeter  des  doutes^  il  est  rraî,^ 
sur  la  Chronique  de  Victor  de  Tunes,  mais 
très-mal  à  propos,  [luisqull  en  est  fait  men- 
tion dans  le  Catalogue  (21  jj  de  saint  Isiifore 
de  Séville,  qui  mourut  en  636,  et  auquel 
Braulion,  arch(*vôque  de  Sarragosse,  **t  11- 
defonse  de  Tolède  rendent  eux-mêmes  lô- 
moignago. 

Saint  Grégoire  le  Grande  né  en  Tan  5i5et 
mort  en  604,  rend  compte  dans  le^  lermei 
suivants  du  miracle  de  Typase,  dont  il  apprill 
les  détails  pendant  le  lonç  séjour  qu'il  ûl  h 
la  conr  de  Tempereur  Td»ère,  en  qualité 
d  apocrysiaire  du  pape  Pelage.  Si  son  réci^ 
dilïère  ^qïi  quelipies  circonstances  de  eek 

sed  cl  monaclios  alqiic  laicos  circilcr  quatuor  rnil*^ 
lia  exsiiiis  durioribus  relegal^i'lcoiifessoresac  mar 
tyres  facît*  cûiifessoribiisqyc  ïiriguas  abscindiL  Quoi 
lonfessarcg,  quud  linguls  absci&sis,  pcrfecle  Imetd 
ad   iisqïie  bcuti  simt,  nrbs  regia    aucsiatur,  uî 
conmt  corpora  jarenl»  Hîc  i Laque  Hiincrirus  inlf 
iiiiuiinero biles  suaruiii  iitipielaitini  strages,  qiias  iit^ 
eadiiilicos  excrcebalT  oiiavo  rogni  sut  anno,  uiïc- 
rjoribiis  ciinctis  cUusl^^,  ut  Ariiij»,  paler  ejus,  nii*^ 
sere  vitam    fini  vit*  »    (Vid.  Thesaurut  Tempùrunwi 

(111)    I    Victor   TiîJioiicnsiis ,  Ecclesîcc  Afrîcan: 
episcopus,  dcfcnsiuïic  Iriiim  capitulorum  a  Justiiidi 
AiigiîsLo  occlesia   sua  ptttgiis,  cxsitio  in  ililgypiiim 
Iransporialirr,   Jndc    nirsus   ConsLantiiiopolim   \u» 
eatiis,  duni  itistiniaiioiiuperalon  cl  Kutyrbio  Cmi^ 
&tatilini»|Kititaii;e    iirbi»    episiopo,    ohlrWtaturibu 
eariiiïideiii  capiuiloriiiii  rcsihlerel,  nirsits  in  iiioita 
gienum  cjusdcin  eivitatîs  cobtudiendus  iiMltilurd 
alqiie  in  cadeiii  danmadoiic,  ut  dictmi,  penunncn3 
moritiir....  A  prindpio  mimdi  ad  priniuiu  Jit»ùid 
j  union  s  iintK;rii  aiuntm  lircvoin,  per  eunsuli  s.  tx:Ui^ 
carura    cfclesiaslicaruniqiie    rerum    iiobili^iiiriiadlj 
promiilgavil  bistoriam,  laudcac  nolalione  itlii^lr 
ac  mcniorîa  ctignam.  t  (Isiw,  ScviL,  cap,  tS^,) 


prouve 

\  uy  a  pas  eu  île  collusion  cuire  les  ili- 
aulcurs,  cl  ua  exf^mple  de  Jn  ninnière 
l  s'altèrent  ordinairement  ïcs  i/iils  con- 
\%  sv'  -enirsdela  tradition  ôrfde. 

iU  3-:  rc  ilii  iii*  livre  <Je  se.^  i>m- 

rt^iidiuii  le  règne  de  Justiniiin»  les 
ariens  ayant  soulevé  une  persé- 
Jente  eii  Africpie,  h  rencontre  de 
'oie,  un  rerlain  nonihre  d'évô- 
montrèrent  intrépides  dans  In  dé- 
la  vérité  Cl  furent  cilds  devant  le 
■hi  ne  pouvant  llécliir  leur  const^ïnce 
■  des  promciises  ni  parties  nicnares, 
sprîl  *ie  la  briser  parles  sup|»lice5.  Car, 
8  leur  avoir  ordonné  de  garder  le  si- 
&  5iir  le  fîo;2;me  divin,  et  voyant  qur 
:-ci  n'en  tenaient  aucun  compte,  rie 
Ile  qii'on  ne  jjrll  leur  silence  pour  tin 
Qttmcnt,  il  eiJra  en  fureur  et  leur  fit 
«er  la  Lingue  ju^^qii'ii  la  racine.  Chose 
"•'*  'r%  et  dont  it  res<e  encore  beaucoup 
-  purmi  les  vieillards»  ils  conti- 
nu ,i  r<«Tler  pour  Iftdéfcnse  de  la  vérité, 
«  que  la  langue  leur  eut  été  retranchée, 
mânie  facilité  qu  auparavant  (212).  » 
'oonait  facilement»  à  ce  récit,  un 
écritant  sur  des  souvenirs  con- 
ni  h  la  métuoire,  ne  peut  précï- 
onis  ni  les  dates  :  il  se  lroin])e 
manière  sensible  sur  Tépoque; 
te  erreur,  purement  matérielle,  est 
bric  confirmation  t|u'îl  soit  possible 
tenner  au  récit  des  témoins  oculaires. 
■;'  n^'n  aij^^i  facile  de  joindre  h  tout  ceci 
de  beaucou[)  dliisloriens 
^  >iis  connne  ils  n'ont  fait  que 

1^  jarration  de  leurs  devanciers, 

aii.,  ...^  u>st  pas  dilFérente  de  celle 
ircuiiers^  et  ainsi  n  y  ajouterait  aucun 
^. 

os  pouvons  donc  nous  en  tenir  à  ces 
Tes,  cl  conclure  en  ce  peu  de  mots  :  S'il 
liins  rhistoîrc  dc5  faits  [dus  éclatants 
'  '  du  miracle  de  TypaseJI  n'eti  est 
^  avéré.  (Voy.  le  traité  intitulé  La 
lun  chrétienne  démotUrée  par  un  seul 
Paris,  1760,in.l2,  anonyme,  par  Tabbé 

gDAILLE  MmAClILEUSE.  -  «  Dans  le 
anl  du  mois  de  septembre  de  Tan- 
1810,  une  jeune  soeur  du  noviciat  des 
^  de  la  Charité  avait  vu,  pendant  lorai- 
nn  Intileau  représentant  la  sainte  Vierge, 

I  la  ilépeint  communément  sous 

II  maculée,  en  pied,  revêtue  ifune 
be  et  d*un  manteau  de  couleur 

^  nté  avec  un  voile  aurore,  les  bras 

ouverts  et  étendus  vers   la  terre.  Ses 

rs  i'iAient  chargées  de  diamants  doù 

rit,    comme   par  faisceaux,    les 

M> ..  .iU  éclat  ravissant  qui  se  dirigeaient 

IJ)  •  Juslim^nî  qiioquc  angii^iii  tcmjwribiïs,  dnm 
"a  wtbolicnm  (idem ,  a  Vandnlis  pcrst'cutia 
13  in  Africa  vetiemeolcr  insanircl,  quiti;im 
Il  vc»ril3lis  episcopi  forlilcr  persistantes, 
uni  (lediteli,  quos  Vandalnrurii  rex  vcr- 
»r  MviuerUms  (\ectere  non  valcns,  torineiitis 
^c   p<iss4*  crcdidlL  P^ain,  cuin  in  ips:i  dc- 

PiCTiu:«3i.  DES  Miracle».  11. 


[^,  et  avec  plus  trabondauce  sur 
un  cerlain  jroint.  Klle  entendit  en  iiiénie 
temps  une  voix  qui  lui  disait  :  Ces  rayons 
sont  le  syujbolc  des  grâces  que  J^îarie  obtient 
aui  hommes,  et  le  point  du  gb^be  sur  lequel 
'^"^   découîent  plus  abondamment,   c*cst  la 


il*^ 


France.  Autour  du  tableau  elle  lut  ïinvoca- 
tion  suivante,  écrite  en  caractères  d'or  : 
O  Marie,  conçue  sans  péché,  priez  pour 
nous  qui  avons  recours  à  vous  !  Quelques 
moments  après  le  taÎJÎeau  se  retourna.  Sur 
le  revers  elle  vit  la  lettre  M  surmontée  d'une 
petite  croix,  et  au-dessous  les  saints  cœurs 
de  Jéisus  et  de  Marie.  At>rès  qu'elle  Teut 
considéré  aflentivement,  la  novice  entendit 
de  nouveau  \a  même  voix  qui  ajouta  ;  Il  faut 
faire  frapper  une  médaille  sur  ce  modèle,  et 
lespersonjîesqui  la  porteront  indulgenciée» 
et  qui  feront  avec  piété  cette  courte  prière» 
jouu'out  d*une  protection  toute  spéciale  de 
la  Mère  de  Uieu. 

«  Elle  vint  Aès  le  lendemain,  dit  lauteiir 
de  la  relation,  me  faire  part  de  cette  vision 
que  je  regardai  comme  un  ptir  effet  de  son 
imagination,  et  me  contentai  delui  dire  quel- 
ques mots  sur  la  véritable  manière  d'hono^ 
rer  Marie  et  de  nous  assurer  sa  prolectioui 
en  imitant  ses  vertus.  Elle  se  retira  sans 
s*in(juiéier  et  sans  s'occuper  davantage  de 
sa  vision.  Six  ou  sept  moisaprès^  la  vision 
s'étant  réitérée  de  la  môme  manière,  la  sœur 
crut  encore  devoir  m'en  rendre  cf^mpte,  mais 
je  n'y  attachai  pas  plus  d'importance  que  la 
première  fuis  et  la  congédiai  dç  même. 

«Enfin,  après  un  autre  intervalle  de 
quelques  mois>  elle  vit  et  entendit  les  mêmes 
choses;  mais  la  voix  ajouta  que  la  sainte 
Vierge  n'étail  pas  contente  de  ce  qu'on  né- 
gligeait ainsi  de  faire  frapper  la  médaille. 

«  Cette  fois,  sans  cependant  le  manifester, 
j'y  fis  fiîus  d'attention,  narla  crainte  surtout 
de  déplaire  h.  celle  que  l'Eglise  nomme,  h  si 
juste  titre,  le  refuge  d^s  pécheurs.  B'un 
autre  côté,  toujours  tioiuioé  par  celle  f:ensée 
que  ce  pouvait  être  une  illusion  et  le  pur 
elfet  de  son  imagination  trompée,  je  n'en  fis 
bientôt  plus  aucun  cas.  Plusieurs  semaines 
s'étaient  passées  ainsi,  lorsque  j'eus  occasion 
de  voir  Mgr  1  archevêque  ;  la  conversation 
nous  donna  lieu  de  raconter  tous  ces  détails 
au  vénérable  prélat,  qui  nous  dit  ne  voir 
aucun  inconvénient  h  la  confection  de  cette 
médaille,  vu,  surtout,  qu'elle  n'olîrail  rien 
d'opposé  à  la  foi  de  rKglisc;  quau  contrairo 
tout  y  était  très- conforme  h  la  piété  des 
fidèles  envers  la  très -sainte  Vierge;  <]uef 
l>ar  conséquent,  elle  ne  pouvait  que  contri- 
Imer  à  la  ûure  honorer,  et  qu'il  désirait 
avoir  une  des  [premières  Dès  lors  je  me  dé* 
terminait  la  faire  frapper. 

«  Mais  les  ravages  du  choléra-niorbus 
ayant  multiplié  les  fonctions  de  mon  minis- 

fensione  vcrïtalis  silentium  iadiccrel,  nce  tamei» 
îpsi  tronlra  pcrûdiaiti  tacereiiJ,  ne  laceiidi>  rorsilan 
eonscnsisse  viderenltir,  rapuis  iii  furorom,  i^onim 
hnguas  abscindi  radiciius  piaecepil.  Hrs  mira,  cl 
nudlîs  nota  senioribiis,  qiiia  ita  pro  derensituic  vc- 
ritatîs  rliam  sine  lingua  loqticliantiir,  sicul  prîut 
îoqisi  p^^r  Ungnam  cmisucveraïit.  » 


*h:tionnaire 


âïLD 


1ère»  j'en  ;ijimrnai  TetériUnrn  jusijuV*n  juiti 
18^1-2»  i^poiHii'  où  elle  fut  fru[»i>éc  scloo  le 
iiuiiJt^k*  »î<ml  il  csl  parlé  ci'de.^sus, 

fi  Nrms  ferons  observer  ici  qiinn  jour  où 
la  novii'C  était  h  réilécliir  s'il  ne  convenait 
pas  de  moltre  qnelqiiesiiaroles  sur  !e  revers 
(le  ta  médaille»  mm  nie  iï  von  avait  de  r^ititre 
ctMé,  la  voix  lui  dit  ipic  le  monogramme  de 
la  sainte  Vierge,  la  eroii  et  les  deux  cieurs 
m  disaient  assez  h  l'âme  chrétienne,  »  {No- 
iice  sur  lu  méduilie  miractdeuse^  ch.  2,) 

Pas  plus  que  le  vénérable  missionnaire, 
auteur  des  paroles  qu*on  vient  de  lire*  nous 
iToserions  afïirmer  ni  infirmer  la  réalité  uc 
ra[»parilion.  Mais  celte  apparition  même 
n'est  pas  le  fait  principal  en  cette  rircons- 
tance;  les  grâces  multiples  et  signalées  que 
le  Seigneur  a  daigné  arcurdcr  sur  tous  les 
points  de  Tunivers  par  Tintercession  de  la 
Viorne  iamiaculée  et  dont  cette  médaille  a 
été  1  instrument  ou  loccasion,  sont  un  fait 
bien  pilus  imporlant,  Klte  s'est  [ironagée 
avec  une  rapidité  étonnante»  et  depuis  long- 
lomiïs  il  est  peu  do  chrétiens  pieux  qui  ne  la 
portent  comme  une  livrée  de  Marie;  beau- 
coup d'indilférents  Font  acceptée  comme  une 
pierre  d'atlente  pour  rédifice  futur  de  leur 
salut;  beaucoup  de  superstitieux,  comme 
lin  saint  talisman  qui  les  protège;  beaucou[^ 
it*imptos,  eux-mômes  ,  en  ont  été  décorés 
sans  qu'ils  s'en  doutent  [lar  une  main  olli- 
cieuso.  Mais,  qui  |*ourrait  compter  les  ^^râccj 
de  guérisnn  oti  de  conversion  qui  ont  été 
obtenues  par  elle?  Les  compter!  c'était  bon 
pour  les  deux  ou  trois  premières  années, 
aussi  Ton  en  recueillit  de  çh  de  lîi  quelques- 
unes  des  plus  éclatantes  ondes  mieux  attes- 
tées, et  on  en  forma  des  noticei  ;  mais  depuis 
longtemps  il  n'est  plus  possilïle  de  conqiter. 
Ceux  qui  reçoivent  de  pareilles  grâces  se 
contentent  d  en  remercier  leur  puissante 
hierjtaitriie  ;  ceux  (jui  en  sont  les  inslru- 
iwenls  ou  les  témoins,  la  bénis.^ent  et  s'en 
autorisent  pour  en  demander  de  nouvelles. 

Ceci  est  trop  vague  et  insuffisant,  j  eut- 
fitre;  mais  parmi  tant  de  faits,  lequel  choisir? 
Nous  avons  voulu  seulenient  consigner  ici 
l'un  des  événements  principaux  du  siècle, 
nous  disons  des  principaux  au  point  de  vue 
des  faveurs  signalées  du  Ciel  et  tlans  le 
cercle  que  nous  nous  sommes  traté.  On 
peut  redire,  avec  un  propliéte,  ces  paroles 
que  TEglise  applique  d'ailleurs  h  Marie  : 
Fons  parrus  crevil  in  fluvium  maximtim,  et 
in  aguas pinrimas  redundavit,  (Eslh.,  xi.  lOJ. 
Ou  bien  encore  :  Ecce  nubecula  parvn  qurni 
reidgiittiT hominiâ,,.,  et  facta  est  plnvia  tjruU' 

MEDARD  (Convulsions  de  Saint),  L*ex- 


(ÎIS)  Les  convidsioiTS  île  S:iint-Mc«lard  avaient 
#»ii  un  pré  l'clnil  on  Espa|.:iiP.  Un  rrmcoiirs  partMb 
afronjp.ignc  de  scoîies  semblables,  avait  eu  heu  au 
lomliciiu  iVnr\  albigeois,  dans  le  voisinage  de  la 
ville  de  béon.  bue  liè  Tiiy  (Adv,  Aibig,  errorex,  lib. 
m,  cap,  n,  in  (*f'*b  Vnlr.,  i.  XXV)  en  parle  airigj  : 
I  Fiveral  ibi  ^.epultMS  quitl;inï  liîerelieus  et  f|tjidaui 
;itiu6  Uaïui*  iJa.**.  CouliueliaiH  ilc  dlv^irsis  partUnis 


ta  se  avCi:  tous  ses  phénomènes  les  |dus  sur? 
prenants,  avec  son  insensilïiliié,  sa  catalep- 
sie, sa  vue  à  distance  et  à  travers  les  obsia* 
elcs,  se  retrouva  dans  les  convulsions  du 
cimetière  Saint-Médard,  organisée  sur  une 
grande  échelle»  dans  le  but  d'une  révolutiot 
religieuse  et  sociale.  Elle  n'est  plus  renfer 
ruée  ici»  comme  dans   les  fausses  posses-. 
sîons,  entre  les  murs  d'un  clotlrc,  ou,comoiG 
le  fanatisme  des  Ce  venues,  dans  une  pro- 
vince ignorée;  Paris  en  est  le  théâtre,  0% 
la  France  entière  est  conviée  au  s|>ectacîe! 
mais,  comme  dans  les  fausses  possessions,J 
et  plus  encore   peut-être,  la  supercherie 
joue   un   rrMe  important,  et  riiabilelé  des 
acteurs  remporte  de  beaucoup  sur  la  réa 
lité  des  ftircctions  qu'ils  é[irouvent,  c*esl-à- 
dire  qu'il  y  a  une  prande  suiferRcie  cl  très- 
peu  de  fonds;  beaucoup  de  naturalisme  1 
moins  de  démoniaque. 

On  connaît  Fhisloire  de  la  bulle  UnigrnituM 
et  lies  troubles  qu'elle  suscita  en  Franco 
[lar  suite  de  Tobsiinalion  des  jansénistes! 
les  convulsions  de  Saint-Médard  ne  fureiii 
I»as  le  uKÛndre  (213). 

Parmi  les  jansénistes  les  plus  ardents» 
mais  l'un  des  plus  olïscurs  tant  qu'il  vécut, 
était  un  diacre  du  nom  de  François  Paris, 
qui    avait  renoncé  à  la  succession   de  ^of^ 
|*ère,  conseiller  au  parlement,  pour  se  livre^| 
lout  entier  5  la  iiénitence  et  au  travail  dos" 
mains,  lltnuurut  le  1"  mai  1727,  dans  une  mai- 
son du  faubfnirg  Saint-Marcel,  et  fui  inhumé 
dans  le  [tetit  cimetière  de  la  paroisse  Saint- 
Médard. 

Ce  prosélyte  avait  été  asîwz  ignoré  pou^ 
qu'on  |)ût,  sans  crainte  d'être  démenti,  lui 
attribuer  tous  les  genres  de  vertus,  atln  de 
pouvoir  Tinvotpier  comme  un  bienheurcui. 
Les  gens  du  parti  ne  tardèrent  pas  h  luL 
attribuer  aussi  des  miracles,  et  dès  le  moij 
de  sepletnbre  suivant,  ils  puldièrent  i  grand 
bruit  la  guérison  d'un  sieur  Léro»  olitenin 
par  son  intercession.  Déjà  les  fervents  aU 
laient  (vrier  sur  sa  tombe,  qu'ils  baisaienl{ 
avec  un  saint  respect.  Oiiaod  on  parla  d« 
miracles,  le  nombre  des  pèlerins  augmenta;! 
on  ne  se  contenta  plus  de  baiser  la  tombe, 
on  la  litd  embrassée,  on  se  coucha  dessus, 
on  y  applitjua  ses  membres  iui5  pour  mieux 
en  recevoir  l'influenco.  L'impression  de 
froid  que  les  malades  éprouvèrent  au  con- 
tact prolongé  de  cette  [lierre,  occasionna  h 
plusieurs  des  crampes  et  des  crispations 
nerveuses.  Comme  afirès  toute  secousse 
violente  le  malade  é[)rouve  un  mieux  pas- 
sager,  on  prit  ces  accès  et  leur  suite  pour 
de  nouveaux  miracles,  ïa  foule  augmenta,  et 
les  meneurs  oriïanisèrent  une  œuvre,  sinon 

pnpnli  Ht  tispirerenl  miraciib,  qii^n  fiori  vtdebniUnr. 
Vemeliaiit  jityres  (|ui  erant  occtillc  nkuneribus  .sub- 
oriiali;  M  fuigeules  se  esse  ceeos,  alii  el.iudos, 
alii  dicimininrt»*.,  alîi  a^gritudiiïibus  vexntus,  et 
bausiâ  Fniitis  illiiis  i\qn^,  se  meiiliebatitiir  recîperc 
s?»uitatt'n»,  1  thi  le  vmt,  le  démon  n'invente  gufrc; 
piïurqutM  îi»issi  tes  pauvres  btirnaiiis  se  laissent  il* 
Unijmirs  prendre  uu  niênie  pu-ge? 


i 


101  Mt*:D  DES  umACLES. 

oniquo clans  Unsioifo,  du  mx)Ms  Uni  étrange 
ilins  les  I6m|»s  moilernes. 

Tn  alilié  de  Bescben^ui  (21 V),  ou  peul-êlro 
(ilulùt  RescheraiU,  boiteux  jMiiir  ftmse  d'i- 
uègûiié  dans  h  longueur  de  ses  Jniulies, 
ranseotil  h  se  dévouer  et  à  se  donner  en 
specUelo.  il  sq  ilt  porter  au  tombcitu,  placer 
ift^us  dans  le  simidc  coblome  du  imtin;  il 
se  donriA  un  mouvement  et  une  agitation 
eitraonlinaire,  soit  qu'il  ujjrouvât  ou  qu'il 
feignit  des  spasmes  i-onsidéraiiles;  [uiis  il 
s'cci  retourna  à  pied.  Ces  scènes  se  renou- 
Tclèrenl  pendant  neuf  jours,  au  bout  desquels 
00  publia  qu*i1  y  avait  du  mieux  dans  son 
étal,  ei  que  sa  jambe  avait  allongé  d'une 
ligne.  Ce  fut  le  j^reniicr  miracle  de  l'œuvre 
tJeî» convulsions;  c'est  ainsi  qu'on  parlait. 

Ccimmecc  spectacle  amusait  fort  et  ébaliLs- 
«iail  les  niais,  qui  font  foule  partout,  I*abbé 
hcritnl  continua  pendant  quelques  sé- 
nés encore  ;  afin  d'aider  au  miracle,  il 
#e  bisail  tirer  la  jambe  avec  violence.  Il 
^U  sans  doute  laflaire»  car  sa  jambe  n*3l> 
fonge&  plus  ;  mais»  en  revancbc,  celle  d'une 
(îllelloubigant  allongcaitîi  vue  d'oeil,  et  celle 
dua  parai  vsè  reprenait  de  même  sa  couleur 
d  son  einl>on[)Oint  naturel  (215). 

Déjà  il  j  avait  une  foule  compacte  autour 
dit  lumt>eâti*  Cn  grand  nombre  de  malades, 
|«Tés  pour  s\  faire  guérir  miraculeusement, 
*>  &i>ai<?nt  porter  chaque  jour,  d  antres  y 
MIaieni  spontanément;  les  jansénistes  y 
rtomlaient  et  criaient  merveille;  les  curieux 
Tétaient  plus  nombreux  encore.  Jîienïôt  la 
lraV4^dea  oisifs  s  y  joignit^  i^i^is  les  filous, 
les  dofiiM^lques  renvoyés,  les  ouvrières 
aan*    -  et   les   filles  de   mauvaises 

^      mŒur>    -  ic  cimetière  devint  tro|t  [retit. 

^Hpependant,  comme  la  plupart  y  allaient 
Bfpir  Toir  des  miracles  si   tiompensement 
H  inooDi'és   et   si  peu  visibles  sur  les  lieux 
P  mêfii^s,  la  curiosité  se   ralentit,  et  l'œuvre 
éliit  menacée  de  rentrer  dans  le  néants  lors- 
que» le  27  aortt  4731,  par  un  singulier  bon- 
beur,    une  lille  é|irouva  des  convulsions 
réelles  auprès  du  tombeau,  Be  celle  fois,  le 
miracle  était  inconlestable;  les  jansénistes 
toreot  ravis  de  cet  beurcux  hasard,  qui  leur 
offrait  un  avenir  fécond  en  succès.  Le  len- 
demain, plusieurs  autres  eurent  des  convul- 
sions semblables,  et  ensuite  un  plus  grand 
ûoml>re-  On  établît  des  ateliers  de  convul- 
iions  dans  tous  les  coins  du  cimetière,  sous 

P14) 


l!CD 


i04 


Lest  rigiiïes  janséaisics  Imnonicnl  tous 
Inr»  amis  du  de  nobiliaire  ;  ils  le  plî^Mieul  im%e 
levant  le  nom  «le  riiamlile  Fi:uiçf(is  Paris,  qui,  s'il 
ittt  \c€u    aurait  reimussù  \m\\  di!  tiil  une  telle  fa- 

(115)  Vabl)é  Beschcranl  avoua,  à  la  Bastille, 
fJilrM?  sVtaît  jamais  Iniuvi:  mieux  à  la  snîlc  de 
•ft  ieu vaines;  gifati  conuaire,  il  s'étaiL  ilanné  tant 
le moQvemeni  et  de  faligtie,  ^,\\\\  s'en  étak  trouve 
Icâocmip  plus  inaL  Ce  fut  peiU-ètre  à  son  occasion 

3tie  fol  cimit>osé  le  fjuatraiii  suivant,  attiilmé  a  la 
ucbessi^  du  Maine,  et  qui  ifesl  qu'une  des  mille 
fbtttQlcries  auxquelles  rouvre  des  convulsions 
itinul  un  sujet  légitime  : 

II»  «lîtTrtteiir  41  lii  royale, 
i>esoii  pietl  griucbc  estropit% 


les  hangars  et  ju>quc  dons  les  maisons  voi- 
sines (217). 

laissons  pailer  un  témoin  oculaire  :  Ces 
lilles  tombent»  ou  paraissent  londtcr  subite- 
nienldans  desfi'éniissementS|deses|*èces  de 
fr  issons^  dans  lies  baîîlenients,  dans  des  saisis- 
sements; elles  se  jetienl  parterre,  (fest-à-dire 
sur  Avi^  malelas  ou  des  coussins  quVm  leur  a 
pré  parés;  là  leurs  grandes  agitalions  commen- 
cent, elles  se  roulent,  elles  se  frapjtent^  elles 
se  tourmentent;  leur  télé  tourne  de  tous 
cAtés  avec  une  vitesse  extrême,  leure  yeux 
se  renversent  ou  se  ferment,  leur  langue 
sort  et  jiend  sur  leurs  lèvres  ou  se  retire  au 
fond  dn  jJTosier,  leur  cou  s'enilCi  leur  esto- 
mac se  f^onlle ,  leur  ventre  s'clève,  leur  res- 
piration se  contraint;  elles  ont  des  sutï'oca- 
tions  ,  elles  gém'issenl,  elles  poussent  des 
cris  et  des  silliements,  elles  aboient  conuïie 
descliiens,  elles cbantent  comme  des  coqs. 
On  aperçoit  dans  lous  leurs  membres  des 
secousses  et  des  conlorsions;  elles  sélan- 
cenl  tantôt  d'un  côté,  lantôt  d*un  autre  ;  elles 
fonl  des  mouvements  dont  la  pudeur  s'of- 
fense; elles  s'agitent  sans  aucun  resfiect 
pour  tes  lois  de  fa  décence  et  de  la  modes- 
lie.  Elles  restent  comme  mortes  des  beures, 
des  jours  entiers;  elles  deviennent^  dit-on» 
sourdes,  aveugles,  muettes,  paralytiques, 
insensifdes,  et  tout  senilile  se  passer  en 
elles-mêmes  sans  elles-mêmes  (218). 

L'étrangelé  de  ce  spectacle  agit  [juissani- 
ment  sur Timaginalion  de  beaucoup  de  per- 
sonnes. Honoré  Carré  de  Montgerou,  con- 
seiller au  parlement,  personnage  ricbe  et 
considéré,  se  laissa  convertir  un  des  jirc- 
Qiiers;  il  y  était  allé  avec  toutes  les  préven- 
tions des  incrédules  et  dans  le  dessein  de 
de  s'amuser;  mais  les  scènes  qui  se  f  assè- 
rent  sous  ses  yeux,  la  ferveur  des  prières 
de  ceux-ci,  raVdcur  avec  laquelle  ceux-là 
elianl aient  des  cantiques»  les  pbénomènes  si 
variés  de  Fétat  d'eilase,  cette  foule,  ce  tour- 
noiement, cette  agitation,  ces  cris,  Tiiupres- 
sionnèrent  profondément.  Il  se  mil  à  suivre 
les  exercices  fïuotidiens,  5  recueillir  les  faits 
et  ses  propres  impressions.  M  était  déjà  ga- 
gné, el  se  proposait  de  devenir  lapAtre  rie 
l'œuvre.  Le  frère  aîné  du  trop  célèbre  Vol- 
taire renonça  au  libertinage,  et  se  fit  jan- 
séniste; des  protestants  cliançèrent  de  reli- 
gion, et  se  firent  également  jansénistes,  en 
croyant  devenir  railioliques* 

Ceucndanl  les  convulsions  passèrent  de 

ni>(ifU  nsir  prâre  spef  mIc 
D'^ire  boileuï  de  Tau  ire  piè. 

{21C)  I  Les  ronvidsiminaircs  êlaienl  presqiH 
toutes  des  ouvrières  estropiées  ou  mal  habiies,  df's 
filles  de  rien.  Eu  devenant  convutslonnaires,  elles 
s'assur^ienl  un  soil,  h  eau^e  des  oITrandes  et  des 
cotisations  des  gens  riches  du  parti.  >  {¥.xmna% 
criiiqiie^  i^ic,  de*  convtttstam.)  t  Parmi  les  convul- 
sionnai i  es,  celles  qui  nVlaienl  pas  encore  perverties 
avant  de  s'engager  dans  l'œlivre,  ne  lardèrent  pas 
à  devenir  fenmie^  puliliques.  ►  (Hecquet,  Nalura^ 
tisme  dus  conmU.) 

*(âl7)  On  y  a  vu»  dil-on,  juiqu  à  800  convulsion 
naires  en  étal  de  crise  I  la  Toi  s* 

(ii8|  Examen  critique,  phpique  d  thêahpque  4^é 
comuîsiom^  anonyme^ 


Î07  MED  DICTIONNAIRE 

plus  en  piiis  h  1  état  de  roivl^gion;  ùg^  per- 
sonnes qui  irélaienl  venues  b  que  i^rmr  re- 
garder, en  furent  \msQs  mnl'^ré  elles  et  n*y 
relourn^ront  |>lus;  I*t  |Kinit|!iequîen  ré>u]ta, 
diminua  consid<!'ral>iemenl  h  tVjulc.  On  y  vil 
dei  servanlcs  gngner  la  maladie  on  soignant 
leurs  iiiaîlrcsses;  l)eAuiouf»de  malades  s'a- 
dressèrent  au\  médecins,  et  ne  trouvèrent 
piis  dans  les  secours  de  l'art  un  romôde  aussi 
jirompl  qu  elles  rnuraieiil  désiré. 

Les  pai  tisans  de  VOEiœre  des  wiracies  du 
iiienheureux  AL  de  Paris,  car  c'était  ainsi 
qu'ils  parlaient,  songèrent  h  donner  à  celte 
ieuvre  une  plus  grande  extension,  en  [iropa- 
geanl  par  toute  la  France  Tart  et  la  mante 
îles  convulsions;  ils  envovèrcnl  de  lous  ccV 
lés  des  pincées  de  la  terre  de  son  tombeau, 
et  partout  où  il  se  trouvait  un  certain  nom- 
bre d'ap[»elanls  (219),  il  se  forma  de  nou- 
veaux lliéillres  de  convul.^ions.  On  peut  ci- 
ter parmi  les  plus  importants  ccu\  de  Yen- 
dûrae,  de  Tours,  d'AbbcvîUe,  de  Troyes,de 
Pézenas,  d*A venay»  etc. 

Ij\  [lOlice  finit'  par  [vrendre  ombrage  de 
tciules  ces  extravagances;  le  gouvernement, 
averti  par  les  rériamatious  des  gens  de  bien, 
qui!  se  tonail  des  discours  séditieux  dans 
les  réunions  des  convulsionnaires,  que  la 
religion  et  les  mœurs  avaient  égalemerjt  h 
gémir,  que  les  lois  de  la  «iécence  étalent 
tous  les  jours  violées  avec  le  cynisme  le 
plus  efïrouté,  ordonna  enlin  la  fermeture  du 
cimetière  Saint-Médard  ,  le  27  janvier  i7J2* 

Le  leadetuain,  on  lut  ces  vers  écrits  sur 
la  porte  : 

tlK;  par  le  i-cii,  diifnisiî  ii  Dieu 
De  faire  miracle  eu  te  lieu. 

C'eût  été  Irop  peu  pour  les  convulsion- 
naires de  s'en  tenir  à  celte  pasriuinade;  ils 
se  défendirent  par  écrit,  d  abord,  et  ensuite 
ils  se  réiKindirenl  dans  toute  la  capitale, 
formant  des  chambrées  dans  les  dilTéronls 
quartiers,  de  sorte  quils  eurent  bientôt 
vingt  théMres  iiour  un,  et  que  le  scandale 
n'eu  fut  que  (dus  taraud.  Des  iuiprimer.es 
clandestines  Iravaiilèrent  pendant  la  nuit 
dans  les  caves,  et  inondèrent  la  France 
de  pamphlets,  de  récils  de  miracles, 
de  diatribes  contre  la  cour  et  les  évè<pu}s 
(220).  Tu  auteur  inconnu  rédigea  un  j^lan 
gémirai  de  l'œuvre,  contenant  une  nouvelle 
et  savante  organisation.  Cet  écrit,  d'une 
heulc  feuille  d'impression ,  qui  posait  les 
plus  larges  bases,  fut  ré[>audu  aycc  profu- 
siwn.  L'on  y  lit  :  «  L  œuvre  des  convulsions 

(210^  Ou  iinrmn.VU  n'tnsî  ceui  qui  avaiciU  ap{>elé 

Ue  la  bulle  au  ftuiir  conrile  ;;wner:il. 

("i20;i  l*rincifKilcnienl  ie  jonnial  inlitidii  iSoutettes 
ecciésiauique»,  (\v  se  UtnUi  en  laveur  de  ra'u\re 
tu  IT^'J.  et  simprirna  si  societemcnl  Jar.s  Paris,  que 
jantais  la  iMiliio  lie  niildécfmviir  ses  aieliers.  Il  ei» 


Al  Et) 


SUS 


fut  ainsi  jusiiuV'n  l  <93,  qu'il  transféra  st  s  bureaux 
ù  Ulrctlil,  où  il  n  coïiliiiué  de   paraître  juî^ruVn 

(îil)  Ne  scmblc-l-il  pas  que  TauK^ur  parle  «l'une 
•éancc  mesuiêriennc?  Cet  èenl  parait  (-Ire  le  plau 
i*lin  pranH  ouvrage  qui  u'a  pai  élv  publié, 

pâi)  Ln  rénfé  de»  miritcU$  ojjfMi  par  M,  Parti 


a  trois  objets  :  1*  les  convulsions  purement 
corporelles  ;  â*  les  représentations  soit  de 
la  vie,  soit  de  la  mort,  de  la  gloire  de 
M.  Pftris;  soit  de  la  [lassiou,  mort  et  résur- 
rection de  Jésus-Christ,  so^t  do  dilTérents 
supplices  accompagnés  <!ans  quelques-uns 
de  visions  qui  ont  rapport  h  la  situatior», 
aux  maux  de  TEglise  et  h  la  gloire  de  M.  H- 
l's;  3*^  les  discours  que  les  convulsionnaires 
font  dans  une  espèce  d'extase  sur  les  diffé- 
rents sujets  de  religion. 

tf  Les  discours  des  convulsionnaires  por* 
tnnt  ]dusieurs  caractères  de  divinité,  dont 
le  [irenuer  est  îa  solidité,  la  sublimité. 
Férudition  ,  la  science  au-dessus  de  leur 
capacité;  le  second,  la  connaissance  actuelle 
des  choses  cachées  dans  l'rniérieur  de» 
consciences  ,  le  discernement  îles  reliques; 
le  troisième  ,  la  prédit  tion  des  choses  futu- 
res... 

M  11  laut  remarquer  Tunantmité  qui  se 
trouve  entre  eux  :  unanimité  d'actions,  de 
représcniafions,  de  pensées  ;  sentiment 
subit  et  surnaturel  par  lequel  ils  se  recon- 
naissent les  uns  les  autres  ;  sentiments 
tendres  et  fraternels  qui  régnent  entro  eu\. 
Les  convulsionnaires  disent  souvent  le  faux 
dans  la  morale,  dans  les  prédictions,  La 
plupart  ne  se  souviennent  pas  après  lueurs 
convulsions  de  ce  qui  s'est  passé. 

-K  L'état  des  convulsionnaires,  en  tant  que 
convulsionnaires,  est  une  espèce  de  ttm 
(22iK  » 

Carré  de  Wontgeron  fit  paraître  son  volu- 
mineux recueil  de  miracles  opérés  par 
Vœuvrc  des  convulsions  (2-22J,  dont  chacun 
est  appu.vé  en  appartMice  de  preuves  juridi- 
ques irréfragables.  Il  ie  présenta  au  roi,  qui 
tiour  toute  réponse  lit  mettre  lautcur  h  la 
Hastille,  Moulgcron  euqiloya  le  temps  ûe 
son  enq^risonnemetit  h  revoir,  è  corriger,  à 
perte^iionner,  h  augmenter  .^on  ouvrage.  f> 
livre  fil  une  grande  sensation;  mais  lesfotts 
qu'il  (  ontient  ne  jjureut  se  soutenir  devant 
un  exaiiièu  consciencieux,  examen  qui  fut 
eulre[>ris  par  onlre  de  Tarrlievôque  de 
Paris,  sur  la  demande  de  plusieurs  curé^  du 
diocèse  (2:23).  Les  conuuiss/drcs  ne  tardé- 
jent  i>Qs  k  s'arrêter,  ne  Irn avant  rîen  qui  fiU 
digne  tlo  fixer  leur  attentinu.  Plusieurs 
miracles  furent  éncrg^piement  démentis  par 
ecuxiles  parli^ans  de  Tœuvre  oui  comptaient 
encore  la  bonne  foi  pour  quelque  chose;  le 
reste  enfin  souleva  des  réclamations  dans  les 
fanulles  mêmes  des  préten*ius  miracufts. 
Nous  n'en  citerons  qu'un  exemple  :  celui 

et  autres  av^tantM  contre  M,  tarcftetêtpre  de  Sent; 
ua  fort  vol.  i!i-4^\  Il  y  a  «ne  édition  de  1756  vn  2 
vol.;  uuc  de  17^2  en  5  vol.  La  piTHéiuliim  qtie  subit 
riiiîleur  enntriliua  nti  rléhîi  <!e  Touvragc. 

Mootî^'erou  iffs!  p:is  un  jurisconsulte  qui  difiîM^rtf, 
ainsi  qnil  en  a  l'air;  ruais  un  avoi  at  f|ui  plaide,  tl 
ne  fasit  allacher  aucune  inqmrtaiieeà  snu  livre,  mm- 
oltstaut  que  tes  mngurtisles  y  en  auachcnl  licau- 
coiïp.  (  \\  DELcriE,  llist,  critique  dy^  mutjnéiimw  1 
anitnat.)  1 

(Iî3)  Voy.  fïrncirn,  Héfut.  de  texaincn  de$  «po  A 
de  /a  nlifjioti  cttrétiame. 


\ 


MED 


DES  MIRACLES 


de  b  '  le  Aime  Lefrniïc,  guiSne  sur 

te  UfW  i  hioiihcuiTux,  le  3  novi?in- 

brr  fT'ij  r.  i.  (,Me  élnil,  dit  Monlgeron  , 
kOk'NN  ,\i'  ,1  ir^^aticc,  ^veugîr,  ciillée;  elle 
tf<8tt  (K.*rxi«  le  .^uiïMiicil;  elle  ét«it  iilloquée 
fune  mal  ail  ie  rtîii>ni<|iie  de  j»aitriiie,  à 
la»îijelle  se  joîgottii,  ihns  le  toornefit,  une 
î»éri|fficuniotiie  aiguë  avec  un  point  de  caté. 
Les  coiiTalsionnaircs  lirent  ernod  bruit  de 
iagnértson  ;  nms  un  t\Uhù  Lefr^nc,  le  propre 
frère  tJc  \è  miraculée»  r^îpcîiidil,  t^irit  en  son 
fiùm  qu'en  relui  de  sn  famille,  à  la  [niblica- 
liva  di3  fjo  miracle  par  un  long  méHioirc, 
tian-  T..,,.,.*!  il  établit  d^uîie  niaint^re  victo- 
lit  ■  toutes  ies  maladies  de  sa  sœiir 

MdiMiL  T.iiiuilées,  sauf  la  r!tiudi<*ntion,  qui 
eni^tait  depuis  le^jour  du  oiiracle  au  Diôme 
dwétju'auptiravanl  (^24), 

C  était  aîiisi  <îu  on  publiait  des  miracles 
do  plus  mauvais  alui;  mais  «piand  de  véri- 
tables malades  s'étaient  trouvés  heaiicoup 
plus  mal  fïotir  avoir  été  f  oychés  siw  le  Unn- 
oeiiti  du  saint,  on  n'eu  diï;ait  rieiî.  On  ne 
"  irr  fon  plus  de  ceui  qui  moururent 

•nvubions. 
Paiis   et  la   province  furent    inondés  de 
ttaoreîles  ?*  In  main  et  de  brocliuros  (255); 
ItMiiiur  I  cajiitale  se  trouvaient  cou- 

Teft,s  o  >  do  toute  fnrnio  et  de  lonle 

(Oilleur,  î^aiis  que  Ki  jMjlice  [>ût  rempôcher 
(B6}.  Le  journol  de  Tœuvre  se  iruuvail 
dSflnbué  ^«ir<Jes  mains  invisibles. 

Les  coiivuhionnaircs  avaient  ronlraclé 
eulie  eux  l'Iuibilude  d'un  langage  quMIs 
L  mitaseni  enfantin,  et  qui  n*était  que  puéril 
■  et  malt-.  Mourir  sur  la  croix  ou  se  iiâmcr  de 
^^toul^^'ur,  c'était  ffiire  dùdo;  une  bûche 
H^ffHue,  avec  latiuelle  ou  leur  refoulait  le 
^WDtre  et  la  poitrine,  saîîpelait  du  sucre 
irofge:le!»  coufii  d'une  grosse  fnerre  avec 
itqaiïUe  on  les  broyait,  se  nommaient  des 
ptkilles;  un  marteau  de  fot^geroiu  du  bis- 
roit;  de  gros  bâtons,  des  baguettes.  Nan- 
mm  dé.signait  la  pression  nieurlrière  h 
liqiielle  on  les  sourud'ail  ;  =  |M/jfi  était  le 
iom  df  Tindividuqui  dirigeait  la  chambrée. 
Ik  nt  entre  eux  des  noms  éi^ale- 

»«  i  -,   tels  que  Jacob-Job,  frère 

lauretilt  Nisetle,  sœur  Kélicité,  l'Invisible, 
rimbécile,  l'Aboyeuse  (227). 

M  y  avait  Ins'eonvnlsionnaires  proi^ro- 
lucnls  dits  :  citaient  ceux  qui  éprouvaient 
les  crises,  qui  faisaient  les  mouvements 
tioletU-M,  qui  deuïcuraient  inauiuîés  pendant 
UM  jour  entier,  qui  élaienl  insensibles. 

On  avait  organisé,  pour  leur  usage,  la 
ilas?>edes  secouristes,  et  ou  distinguait  deui 

(îti)  tléclaralion  dn  tkur  abbé  Lcfrmtc^  du  J5 
nDiniit*fi»  1751,  n  fil  suustririi  ectti?  déclaration 
l^r  i|ujraiiUT-Uci»x  personnes,  tant  de  i:i  fa  initie 
%m  de  ceui  ^\n  avaicut  ctumu  sa  saur  des  reii- 
laftce. 

tiîS)  Jamais  ou  n*2i  tant  ccril  pour  et  contre  un 
«"  '  '^  unatcurs  ont  pu  funner  «[ualorzc  ou 
I  iips  des  seules  pii*i<^s  fugitives, 

tir,,i  un  uioycu  qui   lui  Piiiploye  p^^ndant 

f»i  :  )  alhrlieur  était  un  ctiHutt  t'ulrnué  Amxs 

v.t\ïQ   \hMq   i\\\\  smiviaîl  iiileiicurcmeut .  le 

h»'i«i.ni  !■  tarifé  de  la  tiaiisporlcr  ça  cl  là  su  \t.- 

l^'kAÏ\  %.'!   l»'^,  L  laui':  «pLuid  il  ce*  iitcv^it^  fallichc 


sortes  de  secours  :  les  petits  et  les  grands. 
Les  petits  secours  fonsistaieiit  h  (daccr  des 
niatelas  ou  des  cnussir^s  sous  les  convul- 
sionnairès,  à  ralîiTtirc  leurs  vôteu!er)ts,  à 
pratiquer  des  Irictions  et  autres  choses  de 
relie  nature.  C'étaient  toujours  des  frères 
qui  donnaient  ces  secours  (228). 

Les  grands  secours,  ou  secours  meurtriers, 
ronsisiaient  dans  une  énorme  pression 
exercée  sur  les  malades,  dans  des  coups 
violents  qui  leur  étaient  administrés,  dans 
le  lirailleuient  de  leurs  membres.  Ce  dut 
(^tre  un  S[»ertacle  bien  étrange;  voici  do 
quelle  manière  en  [mêlent  des  léiooins  ocu- 
laires : 

L'i,  un  homme  s'assied  par  terre  en  ^\* 
puyant  ses  pieds  contre  un  obsiacle,  une 
convulsionna  ire  se  place  cnntre  lui,  dos  a 
dos;  un  autre  homme  sVissied  devarii  elle, 
et  tous  deux  la  poussent  do  toutes  leurs 
forces;  quatre  (autres  se  joignent  aux  deux 
premiers  pour  augmenter  encore  la  violence 
de  la  pression* 

\à^  une  seconde  convulsionnaire  est  cou- 
chée \\àv  terre;  on  lui  a  posé  une  longue 
planche  eu  travers  sur  la  poitrirte,  et  vingt 
nommes  piétinent  en  mesure  sur  celle  pîan- 
l'be,  dîî  à  chaque  bout. 

Plus  loin,  une  troisième  se  déroule  et 
sept  à  huit  hommes  la  foulent  aux  pieds,  la 
jȎtrissent,  })Our  ainsi  dire,  avec  les  talons 
de  leur  chaussure. 

A  côté,  une  quatrième  est  liée  avec  des 
sangles  depuis  1  aljdomen  jusqu'aux  aissel- 
les; six  bommes  tirent  en  sens  contraire  les 
extrémités  des  sangles^  tandis  que  deux 
autres  tirent  la  malade  par  les  pieds  et  i>ar 
la  t^tc. 

A  quelques  pas  de  \h^  on  en  roule  une 
cinquième  malade  dans  un  matelas,  on  la 
siiiigled/unc  extrémité  jusqu'à  Tautro,  en  se 
servant  des  pieds  et  des  genoux,  puis  on  la 
susjHînd  horizontalement  au  jdafond. 

Arrive  une  matlresse  de  maison  avec  *sa 
fei  uîue  do  chaud  ire.  La  dame  se  couche  sur 
un  tapis,  la  chambrière  se  [dace  sur  sa  maî- 
tresse, de  robustes  emballeurs  les  envelop- 
[fcul  dans  le  tapis,  les  .«-errent  avec  des  cor- 
des, et  on  les  a <  croche  à  la  muraille. 

Pendant  ce  temps-l?*,  une  autre  c(jnvul- 
sinnîîaire  est  couchée  la  lare  en  dessous,  et 
sept  à  huit  hommes  se  fatiguent  sucessive- 
ment  îi  lui  donner  de  grands  cou[ïs  dn 
paume  de  main  sur  les  reins. 

Les  médecins  conseillent,  il  est  vrai,  de 
mettre  les  couvulsionnaircs  dans  une  es- 
pèce de  presse;  Willis  farerommandé  (229); 

élail  mise,  et  la  boite  reffiniiV. 

\^(tTI)  Ccst   quVii  flTrt   les  unes  ;ib<>y.ncDt,  les 

autres  iniaulaieiit,  les  autres  roucouhuejû,  etc. 

{i28)  Vay.  lîrx^ïrET,  I^aiutai,  des  amvnU.f  n* 
part.  —  t^Ànm€n  phtf  nique,.,,  —  Préservât  if  CQnire 
Us  principtia  exposés  par  Mmilgeron, 

(it*J)  il  fuisait  serrer  lui-même  cerLiiiis  mairules 
il'une  njauiérc  litHTibli%  pour  enipeiher  riiscer*siuii 
d'une  eertaiike  uod«»siié  qui  sVIève  des  pieds  h  \,\ 
{.uirge.  Ou  parïe  de  cerUiines  expérieuccs  de  la 
«icuie  nature  tailes  :i  f*aris  lorrgtcinps  avant  lea 
convulsions   de    Saint  Médaril.   (v.  Examen  €ri' 


tu 


MED 


DICTIONNAIRE 


MED 


IXt 


Hecquet  en  explique  la  nécessité  et  les  ef- 
fets ;  aussi  co  qui  vient  d*ètre  dit,  coïncide 
avec  robservallon  médicale.  Mais  il  n'en  est 

J)as  de  môme  d^  ce  qui  nous  reste  à  dire  : 
es  feils  paraissent  incroyables,  quoique  at- 
testés également  par  des  témoins  de  tous  les 
Ïiartis,  amis  ou  ennemis  des  convulsions, 
eanne  Mouller,  sœur  Françoise,  scBur  Ma- 
riç,  se  plaçaient  le  dos  contre  un  mur,  les 
bras  en  croix,  et  dans  cette  posture,  des 
hommes  leur  assénaient  de  violents  coups 
de  poing  ou  des  coups  de  tête  sur  le  ventre 
et  sur  la  poitrine,  se  reculant  pour  mieux 
frapper,  semblables  à  des  béliers  qui  jou- 
tent. L'une  d'elles  se  renversait  dix  a  quinze 
fois  de  suUe  \a  tète  dans  un  brasier.  Sœur 
Gabriellese  faisait  aplatir  la  tête  et  la  poi- 
trine avec  uue  pierre  du  poids  de  soixante 
livres  qu'on  avait  armée  d'un  double  cro- 
chet en  fer  pour  pouvoir  la  soulever,  et  la 
laisser  retomber  de  plus  haut;  après  en 
avoir  reçu  cinquante  ou  soixante  coups,  elle 
avalait  un  charbon  ardent  pour  se  ratfrat- 
chir.  Les  premières  ne  se  contentaient  pas 
loujoursi  (les  coups  de  poinjç,  on  employait 
quelquefois  de  grosses  bûches  pour  mieux 
les  frapper,,  o.u  même  un  chenet  en  fer  du 
poids  de  trente  livres  (230),  souvent  elles 
ne  demandaient  pas  grftce  avant  d'en  avoir 
reçu  cent  cinquante  coups.  «  Ah  S  que  c*est 
bon,  disaient-elles  ;  ffèrê,  frappez  plus  fort  ; 
que  vous  me  faites  de  bien  (231)  !  » 

Cependant,  comme  si  tout  cela  n'eût  en- 
core été  que  des  jeux  d'enfants,  les  convul- 
sionnaires  inventèrent  quelque  chose  de 
phis  fort.  Sœur  Gabrielle  se  faisait  tenailler 
et  tordre  le  sein,  jusqu'au  poini  de  forcer 
les  branches  des  tenailles.  Sœur  Dina  se 
précipitait  de  tout  son  poids  sur  les  pointes 
de  six  épées  et  s'y  soutenait  en  équilibre. 
Mais  cec4  devient  explicable,  c-ar  la  fraude  a 
été  découverte. 

Le  célèbre  la  Condamine  et  Dudoyer  de 
Gastel  ayant  eu  la  curiosité  d'aUer  voir  les 

(230)  Carré  de  Montgeron  assure  qu'il  s'est  fii- 
ligué  lui- môme  à  donner  des  coups  de  cbeuet.  11 
ajoute  qu'ayaiu  essayé  un  jour  sa  force  contre  un 
mur ,  la  muraille  fut  percée  au  quinzième  coup. 

(231  >  B^ucoup  d'opérateurs  agissant,  dans  ce 
cas,  en  simples  curieux,  ont  fait  la  remarque  que 
la  bûche  ou  le  chenet  rebondissaient,  comme  s  ils 
avaient  porté  sur  un  cQrps  élastique.  Les  personnes 
qui  foulaient  Nizette  sous,  leurs  pieds,  croyaient, 
disaient-elles,  marcher  sur  une  outre  remplie  d'air. 
Nous  ne  nous  chargeons  pas  de  donner  l'explication 
de  ce  phénomène,  principalement  au  point  de  vue 
du  naturalisme,  c  On  conteste  en  vain  la  réi»lité  de 
ces  faits  ;  on  les  attribue  également  en  vai\i  à  la  di- 
vinité ;  on  ne  dit  pas  moins  en  vain  que  tout  y  est 
feint.  I  (Examen  criliauc.,, A 

(23Î)  V.  Correiponaance  d^  Gctmm»  letlresi  du  15 
mai  1759,  et  du  i5  avril  176L 

(233|  Plusieurs  convulsionnaires  périrent  par 
reflet  des  secours  meurtriers  ;  aussi  il  se  forma  un 
schisme  parmi  les  partisans  de  l'œuvre,  un  grand 
nombre  d'entre  eux  voulant  abolir  ces  barbares  et 
dangorcusf's  pratiques.  »  (V.  Préservatif  contre  les 
Recours  violents,  ch.  3,  6,  7.) 

(234)  Un  jour  une  convulsionnairc  faisant  d'af- 
ft^u§ÇSj;outor^ions  dans  une  des  ihapcllcs de  l'église 


convulsions,  furent  témoins,  à  deux  reprises 
différentes,  qu'on  appuyait  les  pointes 
d*une  ou  de  deux  douzaines  d*épées  sur  la 
poitrine  de  certaines  convulsionnaires,  jus- 

au*au  point  de  faire  plier  les  lames;  mais 
ne  leur  échappa  point  que  les  patientes 
allaient  ensuite  se  perdre  au  milieu  d*un 
groupe  de  secouristes,  qui  faisaient  çlisser 
sous  leurs  vêtements  renaisse  haire  de  crin 
et  de  fil  d'arcbal  qui  les  avait  i>rotégées. 
Après  cette  opération,  elles  faisaient  Toir 
qu'elles  p*9vaieut  re^u  aucune  blessure. 
La  Condamine  put  faire,  à  cette  occasion, 
une  seconde  observation  non  moins  pi- 
quante que  la  ^)remlère  :  c'est  qu'elles 
avaient  fait  tenailter  et  tordre  des  étou- 
i)es  (232).  11  s'aperçut  aussi  qu'il  y  avwl 
manière  à  tenir  Vépée  pour  la  faire  pliec, 
car  ayant  appuyé  tout  de  bon  sur  la 
pointe  de  celle  qui  lui  avait  été  ofiferte  à 
lui-même,  la  convulsionnairé  poussa  un  cti 
aigu,  et  se  plaignit  qu'il  y  avait  là  des  pro- 
fanes (233). 

Les  convulsionnaires  n*avaiem  pas  tardé 
à  se  trouver  trop  à  l'étroit  dans  leurs  cbam- 
bres  ;  le  spectacle  n'était  pas  assez  public  : 
un  grand  nombre  se  mirent  donc  à  feindre 
des  convulsions  dans  les  églises  (23^).  et  sof 
les  places  publiques.  La  cour  fut  obligée 
d'intervenir  une  .seconde  fois,  pour  remiiè- 
cher;]puis  une  troisième,  pour  défendre  les 
convulsions,  même  dans  les  maisons  parti- 
culières (235);  mais  ces  onlonnances  furent 
mal  observées ,  ou  plutôt  la  dernière  ne  le 
fut  pas  du  tout  ;  seulement  on  se  tint  davan- 
tage sur  ses  gardes.  La  police»  de  son  c6té, 
ne  négligea  rien  pour  disperser  les  attrou- 
pements, et  se  saisir  des  convulsionnaires 
les  plus  entreprenants,  priucip^lement  des 
meneurs.  La  Bastille  et  >a  Salpétrière  se 
trouvèrent  comblées  en  peu  de  temps  (236). 

Cependant  les  convulsionnaires  s^^taienjjt 
trompés,  lorsquils  avaient  {cru  gagner  Ib  se 
donner  en  spectacle  ;  la  clandestinité  a  on 

Saint-Sulpiee,  le  célèbre  abbé  Languet,  alors  ei^ 
iraîn  de  faire  le  prône,  descendit  de  la  cbaiie,  d 
l'exhorta  à  cesser  ces  extravagances  qui  troublikal 
l'oOice.  N'ayant  pu  parvenir  à  lui  imposer  sileacet 
il  lui  renversa  le  bénitier  sur  la  tête,  en  lui  disanl: 
f  Comme  l'esprit  qui  vous  acite  est  un  esprit  d'or- 
gueil, je  vous  cojnmande  d'aller  bénévolement  vous 
humilier  à  là  Salpétrière,  autrement  je  vais  v<m«i 
y  faire  conduire  par  force.  >  La  convuUioonaire 
n'eut  (;arde  de  ne  pas  obéir.  Quelaue  temps  après* 
étant  informé  qu'une  chambrée  s'était  formée  ler 
sa  paroisse,  il  désigna  la  maison,  et  recominaiida 
au  prône  ses  habitants  comme  atteints  d'une  folie 
épidémique,  en  engageant  ceux  de  ses  piroîssiees 
qui  passeraient  dans  le  voisinage  de  se  mettre  il 
genoux  devant  la  porte,  et  d'y  réciter  cinq  pater  H 
cinq  a^.  Les  gens  simples  ne  manquèrent  pas  de  k 
faire  ;  ce  qui  attira  tant  de  quolibets  aux  paams 
convulsionnaires,  qu*ils  ne  lardèrent  pas  à  dé- 
loger. 

(i35)  Ordonnance  du  17  févrieç  1733. 

(136)  £n  1775,Lamoignon  visitant  la  Bastille  J 
trouva  deux  convulsionnaires  qui  étalent  là  depuo 
quarante  ans,  et  qui  refusèrent  de  se  rétracter,  et 
même  de  signer  une  demande  en  grâce.  (V.  aassi, 
La  Bastille  dévoilée,  1"  li^Taisou.) 


!I3 


HED 


r»r:s  ^iihacles. 


MED 


^1^ 


anra;i  puissant;  sur  |Jos  places  i>ytili<iues, 
ils  rericonlrèrenl  des  jilabantî»,  des  iïîcré- 
<luleî>  et  des  raiiîeurs  iinpiloyablcs.  Dans  lo 
(ttflicuîuîT^  its  n'avaient  trouvé  que  des 
imLs  des  ïiiais  et  i\ps  curieux.  Ce  n  est  pas, 
toulefots,  que  les  convulsions  clandestuies 
D  aleut  été  égayées  [lar  des  S(;ènes  burles- 
ques» dans  lesquelles  les  rieurs  ne  furent 
pas  toujours  du  eulé  des  faiseurs  de  mi- 
rarles;  sans  parler  de  Tapparilion  sulfite 
des  cotninissaires  de  police,  qui  venaîonl 
(le  temps  à  autre  y  jeter  le  désordre;  eu 
foicî  un  exemple  :  Un  jour,  conioïc  on  fai- 
Mtt  les  afïprôts  d'un  crucifiement,  un  des 
^l»cclalcurs  toml>a  h  coups  de  canne  sur  les 
urs  et  les  mit  eu  fuite,  en  disant  que  Ict 
llalion  devait  précéder  le  crutifie- 
BDt  (±37). 

Apres  les  convutsionnaires  proprement 
dites,  venaient  les  Ûguranles.  Celles-ci 
avaient  |K)ur  mission  de  re[^résenier  les  di- 
s  «nctions  du  bienheureux  diacre»  les 
értitions  passées  ou  futures  de  l'Eglise, 
ditrérentes  scènes  de  la  [lassion  du  Sau- 
rent, 

Vune  met  le  couvert,  se  choisit  deux 
«m  Irais  convives,  les  fait  asseoir  à  une  table 
l 'rivée  de  mets,  saisit  une  cuiller»  la  porte  à 
b  touche  et  mange  à  vide.  Ce  premier  acte 
ensuivi  «t'un  second  sans  aucun  intermède  : 
die  ^'approche  d'une  glace,  se  savonne, 
l^ssc  te  dos  d'un  couteau  sur  son  uienlou 
tmticrbet  avec  tous  les  gestes  d'un  homme 
f|iii  â«  rase:  ensuite  elle  réunit  des  enfants 
tt  '*  •*'■"•  h  îfur  faire  le  catéchisme. 
N^'  uil  les  actions    de  la    |>assion, 

diMit  nu  iiii  fait  en  niûinc  temps  la  lecture; 
elle  imite  tout  par  ses  mouvements  et  ses 
'es;  elle  imite  jusqu'au  chant  du  coq, 
avertit  Pierre  de  sa  chute.  Il  en  est  qui, 
r  mieux  imiter  la  pendaison  de  Judas, 
W  fi^nt  suspendre  par  le  cou  (238), 

I  itile  s'éten  I  sur  la  croix,  on  la  lie 

iwi  lure,  |ïar  les  [:oignets  et  les  che- 

filiez  avec  des  sangles,  puis  on  lui  ciifonre 
des  rîous,  qui  traversent  les  ]Meds  et  les 
mains  et  pénétrent  dans  le  bois  jusqu^à  la 
(trofoodeur  de  quelques  lignes  [2'39j,  liUa 
liemeare  trois  heures  sur  la  croix,  on  lui 
(liniAe  h  boire  avec  une  éponge;  elle  njcurl  ; 
oolui  fiitt  une  légère  blessure  au  côlé  avec 

(Î57>    YMf.  BASirn,  MUi,  dt;»  €Mm,,  rvl.,L\, 
^  WS,  Mti  iie  1808. 

i?58)  Il   y   en   :i  eu,  dit -on  ^  de  pcnJucs  jusKi^r^ 
>Ir»nî!t»l;iiiofi. 

-  '»'  Qiijtid    cVl;nl   MitHle  <îiii  ri^pn'si'iilaU   le 

«rinciil,  les  choses  se  passaient  plus  duucc- 

II"  m.  ïiî'rc  SiiiicMi,  non  [kis  celui  dfï  CyiTiic,  niais 

wii  hiMiiouyine,    dêposail   b  croix  siirlc  carre:iii; 

V^iokltls  îiiysltqiieà  tressaîenl  une  ctnironne,  non 

F*  dVptties,   mai!»  de  cnrdclcnes,  el  ki    posaient 

'"'•  r-niciu  sur  la  lèle  de  la   victime  Hj^uraUve,  Les 

ntx  rcprcs4^i natifs  h   li:iienl  avee  tles  tresses 

M!k.*s  par  leîi   rbcviîles  et  les  poijîucts,  înm 

'  ct]\  lui  appliquiMent  légèretnenl,  à  reikh't»il 

»>'^»'^»i»  iliurnn  un  pelil  clou,  dnnl  la  ]MHute 

^   dans  ta    rK^)ll  r|n'autant    qu'il  fatlait 

I    Ni/eltc  reprrsenlail  ;tî?.-»e/ Inen  la  ui' ri* 

^' KiMl.int   i'ttc  ne  pi»itv:iii   lelenir  retlairis  rli|^ni* 

iMuii»  il^cux  yiii  tabaicnitlu  luri  à  mui  i<*u.  Umlle 


la  pointe  d*une  lance.  La  douleur  Itii  arrache 
parfois  des  grinceinenls  fie  dents,  des  niMu- 
venienls  d'yeux,  desserrements  de  Icvrcs, 
(lui  contracte  ni  avec  la  résignation  du  mo- 
dèle, et  n  ont  rien  de  commun  avec  le  ralnm 
de  la  mort.  Il  y  en  a  cependant  qui  ont  la 
constance  de  se  faire  cruciiier  iK)ur  la  quin- 
zième fois  (240), 

"Après  !es  figuristes  viennent  les  absti- 
nentes; celles-ci  ne  nrennent  de  nourriture 
qu'après  le  coucher  uu  soleiL  Si  on  leur  en 
présente  auparavant,  leur  Injuclie  s'enfuit 
tilmrreur  jusque  près  de  forci  Ile.  Quand 
llieure  est  venue,  elles  mangent  avec  avi- 
dité, nuis  aussitèl  que  la  nature  est  satis- 
faite, leur  bonclie  s'enfuit  de  nouveau.  C'est 
ainsi  qu'elles  retracent  Timage  îles  jeûnes 
des  premiers  chrétiens. 

Après  celles-là,  ce  sont  les  visionnaires 
ou  aïK»caly|vtiques.  Elles  ont  des  songes 
sans  sommeil;  elles  peignent  dans  un  lan- 
gage exalté  les  maux  que  i'Eglisc  souffre 
et  ceux  qu'elle  soulfrira ,  les  consolations 
que  Dieu  lui  réserve  :  cette  église,  c'est 
1  œuvre  sainte  des  convulsions.  Elles  voient 
les  anges,  s'eiilreticiment  avec  eux.  quel- 
quefiHs  avec  Dieu  ou  le  démon,  plus  sou- 
vent avec  le  bienheureux  diacre  (21*1).  Quel 
l)onlieurdê  le  voir  comme  s'il  était  vivant; 
de  converser  avec  lui  1  Leur  âme  en  éprouve 
de  saints  transports. 

Les  thaumaturges  ont  le  privilège  d'opé- 
rer des  miracles,  ainsi  que  leur  nom  l'in- 
diiiuc.  Elles  pétrissent  les  Itosses  des  bossus 
et  les  poignets  des  enfants  noués.  Elles  font 
de  la  boue  avec  de  la  terre  du  tombeau  du 
bienheureux  diacre,  et  vont,  les  yeux  fer- 
més, raj(]di(juer  sur  les  yeux  des  aveugles, 
Elies  ût'?nt  un  carreau' du  milieu  de  la 
cliandjre  [lour  y  faire  une  piscine,  elles  y 
mêlent  de  la  teiVe  du  saint  tombeau  avec  de 
Teau  du  puits  du  bienheureux;  elles  lour- 
nent  trois  fois  alentour;  |iuis,  après  cetta 
consérration  d'însiilution  ciinvulsionnairo 
elles  en  approclienl  un  malade,  qui  n*y  des- 
cend que  du  derrière  de  la  tête,  elles  pla- 
cent leur  éï^aule  à  côté  de  cette  télé ,  et 
assument  sur  elles-mêmes  toutes  les  inlir- 
mités  de  rinlirme. 

Il  y  a  dus  prêtresses  qui  confessent  et 
absolvent;  elles  disent  la  messe,  imposenl 

pitie  que  tout  cela  l  • 

(il»)  \o\\  Corresp,  de  Crimm.,  lettres  cit 
jiil)  L';î|»i>arilîou   de  plicnmuènes  r:iiiUisma*,^0* 
rit|ucs  a  lieu  non-çculemeul  dans  les  maladies  lii- 
llauini.itoires,  mais  encore. dans  les  affcclious  ner- 
veuses. 

Il  peut  y  avoir  liallncinaliou  dû  la  vue,  sans  qtiM 

Y  ait  maladie  apparente  ni  dérancement  des  taculie  ► 
iiienlales*    J.-J.    llr^ussean    et  iilaise   Tascal,    t\ui 

V  oy  a  ic  lU  to  uj  o  u  is  u  n  préci  pi  ee  à  I  eu  r  i  ô  té,  ei  d  t  • 
rangeaient  sans  cesse  leur  rl»aiiK%  craiuie  d'y  ti.nn- 
ber,  en  soni  des  exemples.  Le  célèbre  Wieolai^  h 
braire  à  nerlin,  mort  vers  le  côn«uieiuenieîii  di^  a- 
sièele,  vit  pendant  ptusieurîi  années  sa  tmiilique 
renjplis  de  fan  lûmes.  S.ichanl  iju'il  élail  le  jiniel 
tl'une  liallneii*ation,  il  o'eii  ttl  pas  d'atiur  cas.  ei 
les  fautonies  disparurenl  \mi  à  peu.  (  V  .  W,  Si.ui  l* 
lin!,  tic  in  ééimndmpe  el  de  in  iondkrkA 


215 


MËB 


les  mains,  lavent  les  pieds  de  leurs  a|>ùtres, 
parloiil  des  langues  inconnues  du  public  et 
U'eîles-môraes, 

Des  jïrophélesses  expliquent  d'une  ma- 
nière aussi  nouvelle  que  merveilleuse 
les  grandes  vérités  du  salul.  Elles  décou- 
f  re^U  des  choses  que  nuUe  jtensée  humaine 
u*a  pu  pénétrer;  elles  dévoilent  Je  passé, 
luanifestenl  le  nré^enl  et  annoncent  I  avenir. 
Lf!S  pensées  les  plus  socrùt^js  des  cœurs 
n'ont  rien  de  my.stérieux  jwur  elles.  Klles 
disent  tout  haut  la  confession  do  leurs  visi- 
teurs j  elles  tiennent  iïiis  discours  pathé- 
tiques, leur  éJo(iucn»e  est  cntraluante, 
variée,  sublime.  Klles  discernent  par  l'atiou- 
cheincnt,  mônie  sans  qu  on  les  en  prévienne, 
les  fausses  et  les  vraies  reliques,  jjrineiua- 
lement  celles  du  bienheureux  diacre  et  les 
moindres  débris  de  Port-Ro^al  (2W).  Elles 
appellent  par  leurs  noms  e^t  prénoms  ûqs 
txvrsonnes  quelles  u*ont  jamais  vues,  et 
leur  récilenl  leur  j»ro|jre  histoire  sous  des 
noms  .eaipruniés.  Elles  révèlent  à  lavanco 
les  accidents  heureux  ou  défavorables  qui 
doivent  arriver  à  ceux  qui  font  des  neu- 
vaines,  assignent  le  terme  précis  de  leur 
guérison,  de  leur  rechute  ou  de  leur  mort. 
Elles  discernent  au  milieu  de  rassemblée, 
sans  les  voir  ni  les  loucher,  les  convulsi/ju- 
naircs,  les  miraculés,  les  appelants,  les  ac- 
récitants,  les  anticonstitulionnaires. 

Le  graed  objet  de  leurs  prédictions  est  le 
çetour  d'Elie  et  la  convor^ion  des  Juifs,  qui 
en  sera  la  conséquence.  Elles  assignent  le 
jour  et  Theure;  il  n\v  a  plus  ciue  quelques 
mois,  quelques  semaines.  Elles  donnent 
[lour  signe  précurseur  une  éclipse  de  soleil 
qui  durera  deux  heures  cinq  minutes.  On 
verra  paraître  un  arc-en-ciel  d*une  forme 
êinguliére,  une  grande  étoile  en  jrlein  midi, 
des  anges  autour  du  soleil  et  de  fa  lune. 

Ainsi  parle  un  auteur  sous  les  .yeux  du- 
quel s*accomî»lissaienl  toutes  ces  puériles 
^nerveilles,  et  qui  attendait  Teffet  de  ces 
prédictions  sans  y  croire  {2W). 

Cest  ainsi  qu'un  parti  religieux  qui  af- 
fectait des  prétentions  exclusives  h  la  rigi- 
dité des  mœurs,  à  la  sévérité  des  doctrines, 
à  l'épuration  des  jiratiques,  à  la  hauteur  de 
la  raison  et  à  la  puis.vance  de  hi  logique, 
tiimba  de  l'exagér/îtion  dans  le  ridiculo  et 
Tabsurde,  où  il  périt  misérablement.  C'est 
ainsi  que  loul  ce  nui  s*écartt?  de  la  droite 
voie,  est  destiné  à  s'égarer  et  à  f^értr.  Le  sar- 
meul  séparé  du  cep  uieuil  inéviiablement  ; 

(i4î)  L*abbaye  do  Pari- Royal  <ks  Champs,  fon- 
dée rn  lânt,  par  Miithililo  de  Gnrlîimle,  femine  de 
Malhteu  !•'  de  Marly,  pi>«ir  des  bénédictines,  fin 
abandonnée  tui  ili'lh  "par  lis  religieuses,  ipti  vinrent 
se  ItVLT  à  Pan«^,  nu  i;in1innr{çH;)inUjaf(|ncs.  Kn  li'tir 
.itïsencfi ,  qwdqitea  lilusiros  solilairt'â  îiïliîrcnt  y 
clierc'hcr  un  asile,  enUc  autres  Lcmaître  cl  Arnanlt 
d'Andilly.  La  coniniunaniô  vU^ui  devenue  trop  nom- 
lircusc  pour  la  nuiistm  de  Pariîi,  utitî  partit*  des  reli  * 
^ien<*es  nUouniêreiit  à  Porl-lto)nl.  Les  aflaires  du 
jariséiïisnic  àvnnl  jele  de  h  di^cimle  eiilre  les  deux 
iimi^nts,  une  Inilli!  du  pape  les  ««^nnra  eu  \WJ. 
tlles  furetl  i*c  iiau^Y nu  rôt) nies,  «^*tr  î;i  dcnjî»4!t'e  du 


DICTIONNAIRE  MED  U| 

ses    feuiîles    se    flélriâsenl  aupara 


mois 
vont. 

Si  les  partisans  des  convulsions  allègucnll 
un  çrand  nombre  de  fuits  et  de  préuu  tiousl 
capâljles  de  faire  Ijonneur  au  discernemeul 
et  à  l'esiirii  proidiélique  des  convul$;iofi 
naîres ,  les   adversaires  en   citent  de  toull 
oj'poiiiiées,  de  aature  à  balancer  au  moinsi 
ce  qu  il  y  a  de  mervcilleui  dans  les  pre-J 
mières,   Une  cunvulsionnairo  fut  surprise^ 
à  tomber  en  convulsion  pour  avoir  été  tou- 
cbée  d'une  goutte  de  tbu  au  lait;  elle  avait 
cru  que  c'était  une  goutte  d*eau  du  puits  du 
bienfieureui  diacre,  Un  autre  jour,  un  re- 
ligieux bénédictin  posa  jusqu'à  trois  fois j 
sur  le  bras  de  Nizette  elle-même  une  pierral 
de  port-Koyal,   sans  qu'elle  s*en  aperçût,] 
Ayant  entln  reconnu  le  signal,  elle  s'écria j 
en  faisant  des  contorsions:  t  Abl   tu  uiej 
brûles!  »  mais  il  était  trop  tard,  le  reïi-J 
gteui  et  ses  amis  savaient    à  quoi  s^ 
tenir. 

L'une  d'elles  prophétisa  la  conversion  de 
l'abbé  Duji^uct;  une  antre,  celle  du  lieute- 
naïit  de  i^olicc,  Hérault,  qui  ne  se  conver- 
tirent pas.  Une  troisième  |irédil  h  un  frèrt 
qu'il  serait  pendu  en  ('lace  de  Grève;  peut- 
être  savait-elle  qu'il  l'avait  mérité,  mais  il^ 
ne  fut  point  pendu.  Une  quatrième  annonça  H 
que  la  maison  dans  laquelle  se  teaail  Tas-^ 
semblée  allait  être  ébranlée  par  un  tremble- 
ment de  terre.  Le  tremblement  de  terre  n'eut 
pas  lieu.  Comme  il  était  inipossible  de  ré» 
pondre  aui  ari^uments  tirés  de  l'évidence 
et  de  la  muliilude  de  pareils  mensonges, 
les  partisans  de  l'œuvre  se  retranchèrent  h 
dire,  que  Dieu  y  laissait  pénétrer  le  £auX| 
pour  oiieuî  endurcir  les  incrédules  (2ii). 

Ceîiendfiot  de  funestes  scliismcs  ne  tar- 
dèrent, pas  6  jeter  la  division  dans  le  ber- 
cail. Il  V  eut  les  vaillantistes,  les  augusti- 
niens,  les  mélangistcs,  les  margouiliislcs. 
et  autres  sectaires,  qui  firent  scission  avec 
le  corps  principal  Les  mélangistes  discer- 
naient deux  causes  dans  l'œuvre  :  Tune 
d'elles,  purement  naturelle,  produisait  le^ 
choses  mauvaises  ou  inutiles;  Tautre, 
surnatuielle,  était  la  source  d*où  procé- 
daient les  miraelcs  et  les  pronliéties,  Cn 
fi  ère  au^ustin  fut  le  chef  de  la  secte  des 
auguslinicns,  enthousiastes  outrés,  qui 
faisaient  des  processions  nocturnes  la  corde 
au  cou,  la  torche  à  Ja  main,  qui  allaient 
faire  amende  honorable  devanl  le  portail  de 
Notre-Dame  et  baiser  la  terre  sur  la  place  de 
Grève,  qu'ils  es[ïéraient  bientôt  honorer  de 

gouvernement,  cn  1708.  Les  religieuses  de  Port- 
|toy»h  do  plus  en  plits  ntdejitcs  pour  la  cause  du 
jansénisme  »  refnscrenl  de  se  î^ou mettre  à  celle 
union*  Le  roi  les  Ht  smltr  de  la  cominuuAulé»  les 
dispersa,  cl  tit  raser  les  b;Minie»Ls  de  Tnbhaye» 

(215)  L'ulibé  Lieljmnuire,  dotteur  de  Sorlionne, 
auteur  de  V Examen  critique^  ptitpiquc  et  théototjique 
</<•«  rûHvuhiotis.  11  se  tint  en  deliors  de  ton  les  ces 
i|urretles»  et  disait  n*ètrc  ni  appela  ni  ni  accepUtil, 

(iii)  Vov.  Mem.  pour  hcnir  à  VtiUi,  eccU^*  dm 
\\yu  shrfe,  iUMîUvnie,  parTidvbc  l*nc>r;  l  11,  p,  IIT^ 
!MMf>  r;iance  i73«S. 


liî 


MEID 


DES  MifiACLES* 


Wl!:L 


%i% 


kur  marlvro;  mais  rhoinicur  du.  niiirlyro 
i^fêit  ïeuf  nwimjuer  9  cui-iuâmes,  Lcvs  a1is- 
tineiices  el  la^  rigueurs  oslensihles  du  frère 
Aagusiiti  ne  iiréserv^TeiU  fias  s;{  réputattrm 
tk  toute  espèce  (J\ittêinle  rflaliveineitt  aux 
KMBurs,  Un  noQiioé  Pierre  Vaillant,  piôlrCf 
lin  tJiocôse  de  J rayes,  que  Te  v^Squt;  iJe  Sencz 
ivait  chargé  de  sa  iTocurolioi]  (xmr  adhérer 
4ui  [iroU?*lalioui^  faites  et  à  faire  contre  la 
bulle,  mis  h  la  Bastille  en  1725,  bauni  du 
^|  n  1728,  rentre  en  ruf>lure  de  ban, 

iuL  -de  la  sccie  dus  vailîauristes.  Ce- 

tait^iil  (iiiaei|)âlement  ses  disciples  qni  an- 
Qom^iienl  le  retour  du  fïropliète  Klie*  il 
«tirait  iiieu  voulu  se  tiirc  passer  lui-mènie 
jiour  cet  Kiic  desrendu  du  ciel.  Ceux  qui 
m  ieoondèreiU  dans  ce  desj^ein,  formèrent 
un  parti  dans  son  propre  parli ,  sous  le  nom 
d'ébfiéeos.  Il  y  avait  une  autre  aisenihléc 
8obismait(]a4}  qui  tenait  ses  séances  au  chû- 
iMtf  d<5  VernouiJlèt,  }>rèi  Poissy,  sous  la 
pr^:^idenca  d'un  abbé  tilondel,  qui  a  l>cau- 
coup  prêché  et  beaucoup  écrit  eu  faveui  de 

Les  coiiTulsions  se  passèrent  d  ellcs-iBÔ- 
lieii  fiar  ^uite  de  la  lassitude  du  public  et 
desaciaur^;  ma^s  ce  ne  fui  que  lentement 
H  fiar  degrés  :  il  y  avait  encore  des  assem- 
Wées  de  coiivuîsionnaîre»  en  i75îj  (2V5}; 
oeifui  est  une  nouvelle  preuve,  que  h^s  eii- 
||f|]îri5(k$  dont  ou  se  désiste  le  plus  tlililcile- 

lil,  soiil  celles-îà  n»ônies  dans  lesquelles 
Chi  le  plus  convaiticu  de  sa  propre  er- 
reur. Nous  disons  convaincu,  car,  uorinb- 
ilaul  quàflques  [tbénomènes  reuhirqnalfles, 
iehcjiie  les  sueurs  de  san^  de  certaines  con- 
vuhî'mT^aires  (246),  la  faculté  que  possé- 
der ] sieurs  autres  de  lire  avec  un  tri- 
p\'.  H  a  sur  les  yenx  ("i47J,  Ja  cou  nais - 
sattra  lie  la  f»ensée  d'antmi,  doiit  beaucoup 

Il  donné  des  preuves  (2V8J,  il  n'a  jaus&is 

"  douteux  aux  ycnx  de  (lersonne,  que  kvs 
Hirs  de  ce  singulier  drame  ne  se  |irocu- 
ntssefll  cm-uiémes  à  volonté  les  crises 
(fu*jls  6jïrouvaient,etqué  la  superrlierie  n'y 
lit  toujours  été  [lour  plus  que  la  riaiun*. 
Lr  '  --T  d*iin  grand  nombre  de  convul- 
!)•  en  fourniraient  au  l>esoin  une 

deiin-rr-uiiiion  sans  réidkiue  {-Ik^), 

En  souiffie,  quy  eut-il  dans  lout  ceci? 

it4S)  L*iiR«  dVIlcs  sf^réunîss^iit  iloiis  une  maison 
étâfèt  a  111sirapâ<te,  cl  avait  pour  |  m  Vident  un  s  cur 
liric  Clpp*ilc.   {\oy.   Dllaiue,   Hist,   de  Puris^ 

(itiryCe  plicnomcne  rt^sulte  de  plusieurs  ninla- 
4tc»;  lea  fiiédcrliiK  convien  a^nt  qu'nii  peut  se  te  pio- 
oin^  I  iiii-iHéHiG  artitîciulIcuuMit.  {Votj,  Dorey^c, 
rtxai  9Wf  (a  Tfié43ki(jie  maraie,) 

'>  Ainsi  le  iiiaj'ijétiâiiie  n\'^l  p.i!v  nmivcnu  ; 
'  jo  fait  avaiiL^»  ou  phuél  c  csl  nue  dcuionslra- 
Uon  faite  |Nir  ses  [y\m  SLVÛeuls  p:ïnê^yrisles,  cl  t»ar 
tinii  même  qui  ont  étudié  l;i  f)ues|ioa  pu  tahscncc 
df  ti)uic§  preveniious-  (  \oy,  Dilei/k,  Uist,  crti,  du 
mûgn,  êniimU,  —  l»£   ÀlûM^t'iiH,   ait»   magnétisme, 

(iift)  Uûc  c(>iivul»ionn:urn  ilc  Corlieil  [vot^sédail, 
flivaiMin,  ce  l;ilf»l  1%  un  si  li:»iii  ilff»ié,  rpjc  raiihe- 
*éque  dn  r;iiis  cnjt  acV(Hr  t'uvoycr  Tabbe  Ilobiiiel, 
ftiii  lie  %v.%  viiairÉ's  i;éiicr;iu\,  i»our  tonslatcr  ïe 
fetî,  ainsi  »ïmc  plusieurs  auir  15.  f[\\\  lui  élaicut  égalc- 


Des  jongleries  nombreuses^  des  merveilles 
plus  équivoques  les  unes  que  les  autres^] 
du  naturalisme  beaucoup,  pas  un  fait  cou-' 
slaté  de  l'ordre  surnaturel.  Si  tous  ceux  qui  i 
ont  été  mis  en  avant  étaient  démontrés,  si! 
un  seul  de  ceux  que  Carré  de  Monti^erufi , 
recueillit  était  |jrouvé,  on  ne  lïourrait  guère 
se  dispenser  d  y  reconnaître  rinlervenlioii] 
du  démon;  mais  il  n'en  est  jias  ainsi,  et' 
les  supercheries  avérées  relativement  à  |*îu.-J 
sieurs,    doivent   éveiller  sur  tons  la   mô-  ' 
fiance.   Les  paroxysmes  de  Tliyslérie  dans 
les  cas  ordinaires»  suilisent  nour  expliquer 
le  sujtport  des  coups  de  bûcncs  on  de  che- 
nets par  les  convulsionnaires,  h  ce  que  les 
médecins  aHirment.    Le    lenadienient  des 
seins  et  la  résistance  des  poitrines  h  des* 
pointes  de  [*iques  ou  d*épées  a  été  expli- 
quée, les  [uédictions  se  sont  trouvées  faus- 
ses,  les  guérisons  mensongères,  Uesleraît 
donc  la  pénétration  î  ni  "une  dans  la  penséa 
d  autrui,    la   révélation   ût^s    consciences;, 
mais  qui  prouvera  que  ce  n'était  i>as  un  jeu 
concerté?   I>*où   nous   concluons  qu'il  se- 
rait diOicile  do  démontrer  la  participation 
directe  du  démon  dans  les  convulsions  de 
Sfiint-llédard.    Les  appelants   se    chargé-» 
rcnt   de   faire  son   oeuvre  sans  quil  s  en 
mèLIt. 

MELITA  (Le  serpent  de).  Echoppés  ainsi 
du  nuitfrmjf^  nous  sûmes  bientôt  que  llîe  dans 
ia4jueii€  nous  nous  trou t- ions ^  s^uppclutt  Me^ 
iila.  Les  barbares  firent  preuve  envers  nous 
delà  plus  (jranâe  humanité;  ifs  ûilumêrenÈ 
un  grand  feu,  et  s'empressèrent  de  rérhauffer 
nos  memùres  engourdis  par  k  froid  et  par 
feaa  qui  trempait  nos  téicments.  Or  il  «r- 
riva  que  Paul,  ayant  rassemblé  une  certaine 
quantité  de  sarments  et  ks  mettant  sur  le 
feu,  une  vipère^  futjant  la  flamme^  AiZ/flcAi 
à  sa  main.  Sitôt  que  les  barbares  Vaperçu' 
rent  avec  cette  béte  suspendue  à  la  main^  ils. 
se  dirent  à  fcnvi  :  Cet  homme  est  un  kumi- 
cide ,  car  la  vengeance,  qui  na  pu  le  faire 
périr  dans  la  mer,  ne  feu  poursuit  pa& 
moins.  Pour  ha,  il  secoua  h  héie  dans  le 
fca^  et  n  en  éprouva  aucun  maL  Mais  ceux-ci^ 
croyant  quil  allait  bientôt  enfîvr,  tomber  et 
mourir,  ne  cessèrent  pendant  longtemps  d*a-^ 
voir  les  îjeux  fixés  sur  lui:  puis  voijant  quit 

ru  mit  îïllribués;  mais  les  preuves  ne  furrut  pa* 
ciïiiviilnL'àhk's.  C'était  au  niins  de  mneiubrc  1751. 
(*21:ï)  Kuirc  autres,  sept  de  ccu\  ipii  cLiiciil  eii-- 
frruirs  à  la  lS:isul!i.\  Eu  t75^2,  !a  cour  ayaiit  nmii- 
mé  une  conmiissiou  rfïuqK)Si'*e  de  liuil  luiMlecins,^ 
pour  alliT  li:s  visiter,  ils  ciurérctii  eu  ciuivulsioii  cl 
cessèrcin  au  coinuiaiidemcul  des  ceunuissaircs,  ou 
avouant  *|uc  c'était  uu  îirt  qu'ib  avaient  appris,  ek 
qu'da  clivaient  de  houfie  foi  travaillci"  ainsi  à  t.i 
^luirc  «le  Dieu  el  à  la  guéri&on  de  Iriirs  iiilirnniés. 
Les  uiédwins  obâervereiil  tes  mêmes  pliéuouiéuea 
qui  w  proiluisjiciU  diuiS  les  cUauiHiées,  Us  avaieiil 
liuuvL*  l'ortiMlL  [ueiit  ctiei^  !e  lieuletiaiit  de  \hAm'i[  un 
ituirchaud  atut>u!rijU,  qui  coujuieuca  «1  les  utetoeaii 
c<un';mU  et  leur  donuu  spoutauéiuenl  une  reptéscJi 
l;«ii<UL  lîiic  seconde  couuuission ,  eoui posée  de 
ving*  ipiittre  n»é«tccin,sjilla  même  expéiifute,  ob 
lint  l^snn^iues  résultats  el  les  mênirs  aveu.i,  (Voy, 
Profh'wrbaut  de  piaikuvs  wcdainh  ri  €hirur(fUn>m 
dre&  é^  par  ordre  de  Sn  Hnje^ié,  çlc,  l'ari^,  173i.>. 


iiD 


RIKL 


mCTlONNvmE 


MEL 


Hj  lui   arrivait  ricn^  ifs  chttn(ierc}U  davis^ 
tl  dirent  que  céiaH  un  ifiett  (250). 

neu!i  syçlètûcs  soiil  en  présenrc  ]K'mr  ex- 
pliquer ce  passade  :  le  [iretyior,  îe  |*lii.s  gt5- 
nénilcraenl  suivi  et  le  seul  adiubsilile,  h 
moins  qu'on  iio  fasse  aborder  saint  Taul 
sur  le  rivoge  fiffleain,  refnîinaî»  Mie  de 
Malte  ilnm  la  Meiîta  du  livre  des  Acîv$, 
Lo  second  inditjue  une  Me  de  la  mer  Adria- 
tique, sur  la  iuie  de  la  Dalinatio, 

Ce I ui-c i  e s \  l o u t  Ix  la i  1  in  s o u t e n a b  1  e .  Fa i  ro 
partir  un  navire  du  \mvi  de  Ly sires,  dans 
ta  Lveie,  sous  le  trenle-sixièmefiarallèle,  et 
le  faire  abdrder  par  un  verjuresi-nnrd-est 
sous  le  i|naraiite~(|natrienic,  est  chose  im- 
possible. Il  nest  événeincnl  :1e  nier,  qui 
puisse  rentlrc  couipled^nne  tetle  navi|^ati<ni 
Ci>ntre  la  lemiifitc  de  la  part  d'un  navire 
déseni|»aré. 

Un  passaiie  de  saint  Jérôme  dans  sa  30* 
îellrc?,  seinlîle  [lourtant,  il  esl  vrai»  favoriser 
cette  opinion  ;  mais  ce  serait  de  la  nart  du 
savant  dortcnr  une  parole  irréfléchie,  et 
l'ieii  de  pins.  On  cite  encore  ce  passage  des 
Ath  de  Tempereur  Constantin-Porphvro;^e- 
nète  à  son  fds,  Homain  le  Jcnne,  sur  fe|4;(ni- 
vernenient  de  lempire  :  «  Entre  les  îles  du 
riva|;e  de  rillyrie^  la  jurande  lie  de  Cicra  on 
Circcr,  a  une  ville.  Une  seconde,  également 
étendue,  qu'on  ap|>elle  Meleta  ou  Melo- 
scatm,  esl  relie  dont  saint  Luc  fait  mention 
ani  Actes  dc$  upâtrca^  et  iiu'il  nomme  Mf- 
tûa,  eu  parlant  de  la  vipère  qui  mordit 
saint  Paul  au  doiyl,  et  qu'il  secoua  dans 
le  feu.  »  Constantin  monta  sur  lo  trône 
en  9M. 

Nous  ne  savons  quelle  lie  le  prince  en* 
tend  désigner  ici  j  niais  ce  qui  est  mieux 
connu,  ce  sont  les  erreurs  de  toute  nature 
ré|*andues  darïs  sas  livres,  excepté  pour 
le  récit  des  événements  qui  lai  sont  con- 
icniporains.  Celle-ci  a  dû  provenir  du  0)0t 
Àdriu  employé  |iar  saint  Luc,  et  qui  depuis 
longtemps  ne  s  emploie  plus  que  pour  dé- 
signer la  mer  Adriatique;  mais  il  n*en  était 
lias  de  même  au  temps  de  saint  Luc,  car 
le  géographe  Strabon,  sou  contemporain, 
Tem^doie  à  1  égard  des  diverses  mers  de 
ritalic. 

En  suivant  le  récit  très-circonstancié  de 
Fauteur,  on  voit  que  saint  Paul  n  a  pu  at- 
lerrir  que  sur  Tile  de  Malte,  ou  snr  un 
point  du  rivage  Afriiahi.  En  elfel,  i>aiti  de 
Lystres,  en  Lvcie»  |»ar  le  (renle-si\ième  de- 

Îçré  de  latitmle,  ainsi  que  nous  venons  de 
e  dire,  il  passe  à  (inido,  (Miis  longe  les 
côtes  de  Crète.  On  cherche  un  port  d'hiver- 
nage en  cette  lie,  vers  lo  couchant:  portum 
Crttœ  Tfspickntem   ad  Afrkum   tt  Corum 

(2r>0)  El  ciim  cvasissoinns,  titnc  f  f>^n»iv»tiuis  qtiiâ 
Mcïiia  insu  la  ^neabîmir,  lîarliaii  vcro  piM^^ïaliant 
non  mixnraiii  hiiui.iiiii.ni'iii  iiobis.  Arceusa  eiiini 
|iyra,  refictrb:int  nos  «hiiucs,  pit>])tt;r  (iMluedu  qui 
unntinoLiat,  rt  riigti$.  tluni  rongiT|;a!i«}t'l  a«ilem 
Paulij»  sariucnUtruiti  ;ili(|uamati)  inulliUidineni,  et 
impoâuisset  stq>ur  ï(;iirin,  vï|K'ia  a  calorr  ruiiï  fiu- 
ce&sisii<"t,  invasU  ma  nu  m  rjus.  tU  vera  vklniiiiniai- 
Uait  ]M-'iiileji(mk  iK'SLiaui  dr  iii:iiin  4:';us,  'm\  ifuii  rjii 
4i€Cii,Arn    Vtiqti€  lioioicida  c^t  li(»m<>  lue,  ^\m  lum 


(251).  Un  vent  do  sud  étant  venu  à  se  lever, 
le  navire  reprend  l;r  mer,  |>onr  gagner  le?5 
lotes  de  la  Moiée,  en  se  dirigeant  vers  le 
lreiile-se|ïtième  parallèle.  Le  port  qu'il 
cherchait  devait  être  situé  vers  le  tronle- 
cinqnièmc,  aussi  Tauleur  dit-il  qu'on  lon- 


gea. 

de  Crète  ;  c'est  celle  qui  court  nar  le  qua- 
rante-unième degré  de  longitude  di 


du  caéri- 


jea,  dans  ce  mouvement  de  retour,  |a  cAle 
le  Crète  ;  c'est  celJ 
a ntc -unième  degré 
dien  de  l'Ile  de  Fer. 

Mais  un  vent'impétueux  d'est-nonl-ouesl^ 
ventus  iyphoniciis  ,  qui  vocatur  euro-aquiio,  - 
vient  à  se  Icveret  jelte  le  navire  en  pleine  mer,  fl 
dansla  direction  du  trente-sixième  au  trente*  ■ 
quatrième  parallèle  et  du  trente-unièniede-  ^ 
gré  de  longitude  :  celle  où  se  trouve  Malle,  ■ 
distante  de  deux  cent  vingt-cinq  Heucs  d^fl 
nie  de  Crète.  ^ 

Il  ne  reste  h  lever  que  quelques  difTicullés 
de  détail  assez  insignifiantes.  On  demande  J 
comment  Fauteur  a  pu  donner  aux  habitants  M 
de  rile  de  Malte  le  nom  de  barbares   h  une^ 
jïarcille  époque.   Ils  devaient  être  soumis 
aux  Komains,  et  le  nom  de  leur  gouverneur, 
Ptibîitts^  a  une  consonnance  entièrement  ro*< 
maine?  Les  habitants  de  l'île  de  Malte  étaiontj 
d'origine  phénicierme,  et  ne  parlaient  ni  li 
langage  desCirecs  ni  celui  des  Homains;  ceti 
seule  diirérencesuiRt  pour  justifier  le  nomd 
barbares,  qui  d'ailleurs,  étjuivaut  souvoni 
dans  la  langue  romaine  à  celui  d'étranger. 

On  dit  encore  que  les  serpents    de   Tlle 
de  Malte  n'ont  point  de  venin  ,  et  que  ceux 
rie  nie  où   TAp^tre    aborda  devaient  ôlrti 
très-venimeux  ,  puisque  les  insulaires  s'at 
teudaierit    à    le    voir  enlîer    aussitôt ,  dé-] 
faillir  et  mourir.  Mais  c'est  une  erreur  d'hi 
foire  naturelle  :  les  vipères  et   les  autre 
reptiles  de  l'île  de  Malte  sont  venimeux  m 
nuhne  degré  que  leurs  congénères  des  ton* 
tinents.  ^J 

Toutefois,  les  interprètes  do  la  saint^H 
Ecriture,  et,  ce  qui  n'est  guère  pardonpl^^ 
hle,  le  savant  don  Calmet  lui-même,  s'eo 
tirent  en  disant  que  les  serpents  de  Klle 
Malle  ont  perdu  leur  venin  depuis  cette  é^ 
que  seulement,  et  cela  en  vertu  d'un  raira^ 
de  perpétuel  oi»éré  par  saint  Paul  à  cetl< 
occasion,  A  les  en  croire,  les  serpents  do 
Malle  em|vorlés  hors  de  Tlle  retrouvent  leur 
venin,  et  le  perder*t  en  y  revenant,  aussi 
ivien  ipie  ceux  qu'on  y  apporte  d'ailleurs, 
Ils  ajouleol  que  la  terre  de  Malle  [irise  ei 
breuvage,  princi [élément  relie  qui  iirovicnl 
de  la  (v/rrriie  de  Saint-Paul ,  est  une  anli-l 
dote  contre  la  [litp^re  cl  la  morsure  des  bè 
tes  venimeuses»  Le  P.  Tirin  dit  de  plus, 
qu'on  trouve  dans  TMo  une  immense  quau 
tité  de  serpents,  de  dents,   de  langues 

r^asciit  «le  ma  ri,  nUio  nm\  sînil  «nun  vivcre*  Kl  ilU 
ipiitlrhi  exculii'iis  iM'sliani  în  ij^neni,  niliil  mali  pa&^ 
sii%  \^si.  Al  ilti  exislimabanl  eu  m  in  luniort^m  cim^ 
v<  1  h^nduin  vi  subilo  casurunt,  tn  mori.  IHu  Aiitei 
dlis  cxspciluiitibuF,  et  vidrnlibiis  iiilul  nialî  in  €0 
fiiTi,  cunvriieutrs  se,  diccbaiU  eu  ni  cssc  Deuin. 
f  \4t,  xwm,  1-0.) 
(i:>n  Afruiim^  le  Yem  du  sud-oitc&t«  Corum^  la 


M£R 


DES  MIUACIX8. 


MER 


9ft 


le  viscères  de  serpents  pétriliés, 
a  raclure  ilc  ces  pél ri tica lions  prise  cïi 
j^e,  (»ré^crve  ou  guérit  de  la  morsure 
^^nU,de  la  rage,  tic  la  cfyssoïilerie, 
rrcs  malignes ,  de  la  fielitc  vérole,  et 
lement  de  tous  les  poisons,  iiiônie  du 
â corrosif,  —  Qu'on  ne  sy  ïie  ]  as  ï 
■ndîtions  de  llle  de  Mnlle  ouï  vxm- 
■  souvenir  de  la  présenf c  de  rAjJÔ- 
Mf  montre  le  lieu  où  il  alioi-da,  celui 
rinordu,  l«  grotte  qu'il  liabila.  Nous 
is  lions  |»âs  non  plus  enlièreinent  h 
tes  do  traditions,  qui  peuvent  bien 
ïiê  trouvées  ou  refaites  après  couf». 
i  qu'il  en  soit,  le  reste  du  voyage  de 
"c  jusqu*à  Rome,  ne  présente  (dus 
ne  soit  conforme  au  cours  ordi- 
événcmenls»  et  aux  baliitudes  co- 
la navigation  de  ce  temps.  De 
regagna  les  rivages  de  la  Sicile, 
^a  à  Syracuse,  h  Reggio  ,  et  un  veut 
[tonduisil  le  navire  à  Pouzzolesj  où 
m  délKïrquenienl. 

'(Jésus  marche  sur  la),— Après  avoir 
Ai  le  grand  miracle  de  la  niultiidica- 
ïs  Aliments,  et  rassasié  dans  le  ilésert 
lîlle  hommes  avec  cinq  pains  et  deux 
ïkSt  Jésus  commanda  h  ses  disciples 
nier  sur  leur  barque,  et  d  aller  Fal- 
lu deL\  du  lac  de  Oénézaretb,  tandis 
(lierait  la  foule.  Ils  obéirent; 
liavirct  ballolé  sur  les  Ilots,  ne  pou- 
Jcer,  parce  que  le  vent  était  con- 
V»  à  (a  quatrième  veitic  de  in  tudi^ 
if  à  eux  en  marcha  ni  sitr  la  mer» 
tÎÊ  i^aperrurcnt  ainst\  Ha  furent  epou*- 
tu  prenant  pour  un  fantôme^  tt  pous- 
rri  de  frayeur.  Mais  Jesu$  (es  ras- 
$$t(àl  en  ieur  disant  :  CahntZ'vmin^ 
i,  naf^ez  pus  peur,  Pierre  fui  répon- 
fnear,  $i  c\\si  vous^  dites-moi  d'al- 
en  $narehnnt  sur  ia  mer.  Venez ^ 
féêut.  Et  Pierre  passant  par-dessus 
dt  ht  barque^  s\tvani'a  sur  Cean  au 
'  r  JrsHS  ;  mais  lu  farce  da  vent  Puijuut 
il  commença  d'enfoncer  ^  et  s'écria  : 
sauvez-moi.  Jésus  étendant  aus- 
I  maiit,  le  saisit^  et  lut  dit  :  Homme 
Ide  fûi^  pourquoi  avez-rous  bésilé? 
(j/<  fu reni  enir es  da n s  I e  n a r ir e  ,  (ç 
iicit  ri  ceux  qui  stj  trouvaient  se  pros- 
^ent  devant  Jésus  et  lui  dirent  :  Vous 
rrilahtrmnit  le  F  ifs  de  pieu  {252], 
[i^  ùli^s  vériiablenieirt  le  Fils  de  Dieu  1 
Hpieuce  naturelle  ,  évidente  »  d'un  tel 
'le»  qti'un  pbiloso|die,  dans  son  or- 
,  eût  peut  ùtre  refoulée  au  fond  de  sa 
Se,  mais  qu'une  âme  simple  et  droite 

iEt  slalîm  compulii  Jésus  diseipulos  z%cm- 
pviciilam,  et  pi-ïrcoilcrc  cnm  Umis  hcUnu, 
KiiUtTca  luriias>  Fl  ilîmissa  nirl);i,  asromjîl 
HIeiii  M»hisi  orarc.  Yespcit^  aiUem  Hicto  solus 
l»i,  Ntvînthi  aiiUMU  in  iiieiliu  mari  ]:ii  l:ib;4Uii 
rtis  :  cral  oui  m  cuiilraritis  vciitiis,  lf*iarUi  au- 
igilia  nmlii,  vciiit  ml  cos  ninhiil:iii!>  siipn  ma- 
tiilriites  ciiiii  super  iiniro  anibul:ii*l«'iii,  lïu  - 
uni,  tikcnU!^  :  {}n\:\  pliantusiun  vsl.  ¥a  \h>m  U- 
tlaifKHciutil.  Suriiiiipieii-bii!)  liHtilusibl  cis, 
\    Wibcii:  liduiiini  .  «^go  mm,  noiiic  limurc. 


ne  pouvait  retenir  captive,  ou  ne  pas  Taper 
ce  voir,  tant  la  \érilé  se  présentait  <l'elle- 
mèmeel  se  moulniità  pleinsyenx.  H  faut  être 
en  elfet  ou  Dieu  ou  Fils  de  Dieu  ,  pour 
niarclicr  sur  les  Ilots,  y  faire  uiarclier  autrui, 
commander  h  la  tempéle. 

Cependant  le  philosophe  lui-mômo  lu 
plus  diûicile  doit  aussi  trouver  dans  ce  ré- 
cit la  |wirl  mû  lui  convient*  Qui  donc  aurait 
appris  h  Jesus-Christ  celle  bésilalioni  qui 
lui  avait  révélé  ce  sentiment  intérieur  de 
frayeur  éprouvé  [^ar  TAfiôtre,  et  qui  lui  aurait 
été  funeste»  si  le  Mailre  bien-aimé  et  tout- 
puissant  n  avait  élé  là  [rour  tentlre  la  main; 
qui  le  lui  avait  révélé,  sinon  celte  loule- 
puissance  même  et  cette  fierspicacité  divine 
devant  laquelle  rien  ne  saurait  être  caché, 
j>as  [dus  les  pensées  les  plus  intimes  et  les 
jdus  fugaces  ,  que  les  événements  qui  s'ac* 
complissenl  d'une  manière  éclatante? 

Quand  donc  tous  ceux  qui  se  décorent  du 
îioiu  glorieux  de  chrétiens,  diront-ils  aussi 
è  Jésus  :A'ous  éles  vraiment  le  l-'ils  de  DieuT 
Nous  ne  parlons  pas  des  incrédules,  de  ces 
gens  qui  ne  croient  qu'en  eux-mêmes  ;  mais 
de  ceux-là  qui  feuilletetit  avec  nous  TEvan- 
gile  et  le  consirlèrent  connne  le  livra  jiar  ex- 
cellence, le  livre  de  vie ,  la  règle  du  olen  et 
du  mal ,  de  l'erreur  et  do  la  vérité.  Daigne 
le  Seigneur  Jésus  les  prendre  par  la  main  , 
et  leur  aider  ?i  rentrer  dans  le  vaisseau  que 
la  tenqvète  et  les  flots  balloltent ,  mais  que 
rien  rie  saurait  abîmer. 

Miai  R0L(;E  (l>assago  de  la).  Les  ad- 
versaires de  la  lîilile  ont  eu  recours  à  [des 
suppositions  diverses,  pour  expliquer d*uno 
manière  naturelle  le  passage  de  la  mer 
Houge  par  les  Hébreux  sous  la  conduite  de 
IMoïse;  SQS  défenseurs ontcom|>osédc  doctes 
dissertations  dans  le  but  de  démontrer  le 
miracle,  et  le  faire,  jiour  ainsi  dire,  toucher 
au  doigt.  Les  [»remiers  n*ont  dit  rien  de  sé- 
rieux; les  seconds  ne  nous  paraissent  pas 
avoir  rencontré  juste.  Plaidons  d'al»ord  sous 
les  yeux  du  lecteur  le  récit  de  Moïse. 

lorsque  Pharaon  eut  donné  ou  peuple  la 
permission  de  s'en  aller^  le  Seigneur  ne  ie 
dirigea  point  par  la  voie  qui  mène  au  pay$ 
des  Philistins ,  quaique  voisin,  dans  îa  eruintc 
qa*il  ne  se  repentît  ^  et  nerevini  en  Eqqpte  » 
en  rencontrant  sitôt  la  guerre  derunl  iui.  Il 
le  conduisit  donc  par  la  voie  du  désert  qui 
borde  la  mer  Bou(jc,,. 

ihiftis  de  Socoth  ,  les  Hébreux  allèrent 
camper  à  Etham ,  sur  les  limites  de  la  so- 
liiude. 

Biais  le  Sfitjneur  parla  à  Moïse  et  lui  dit  : 
Partez  aux  (ils   dlsraét^   upn  que  revenani 

Rcsponilcns  autcm  Pctrus  diiit  ■  Domine,  si  Ut  es, 

i'iilxî  me  ai!  te  vt*nire  siqMM*  aqiias.  At  ipsc  ail  :  Vctn, 
'Â  tloscchileus  Tenus  lie  iiavicula,amLulalyl  supei* 
a<|iiai»i  ul  vcikircl  ail  JesiiriK  ViJcas  vcio  vintinil 
valivUim,  limnil  :  cl  curii  cœpisset  meri;!,  tUmaxil 
dicens  :  tHmiine,  sliIvumi  nie  fac.  El  cinilinno  Jf.siis 
rxlciiduns  nianiun,  ap|ncht'mlil  eu  ni  :  el  ail  ilfi  : 
MoiliciC  iiilei.  quare  anliitasli?  Kt  cnni  aseendisseni 
in  iiaviiidani,  ccsï^avit  v^nltis.  tfui  uiilcni  iir  tiavi- 
cula  eranl,  vcnerunl,  tlMàiHavernnt  eiini,  iliccu^ 
les  :  Vcic  rdiys  ikï  Cb.  (^îtath,  xiv,  2^-03). 


IfS 


MKR 


MCTlONNAmr 


MER 


mr  leurs  [ms  y  iU  vftmpent  à  câté  de  Phihd- 
fiiroth^  mil  est  enirc  Mngihilttm  et  in  mer  ^ 
ftrts  de  Bftlsrphon,  Vous  rtahfircz  le  camp 
près  de  fc  lieu  rrt  horti  dt^  la  mrr.  Et  Pha- 
raon dira  des  ftis  dhrarl  :  Ils  sont  sur  une 
étroite  lanfine  de  terre  ^  enfemih  par  le  dé- 
»ert,  Tendunirai  son  cœur,  il  vous  pour- 
suivra ^  et  je  tirerai  mn  gloire  de  Pharaon  et 
de  toute  son  armer ,  et  les  Etpjpîiens  sauront 
que  je  suis  le  Sritjneur,  Il  fut  fait  ainsi.,». 

Pharaon  se  mit  donc  à  la  tête  de  six  cents 
thariots  d'élite  y  réunit  tous  les  autres  cha- 
riots de  iHgypte^  et  toutes  les  divisions  de 
son  armée.  Les  Kfjifpticns  suivant  les  futjitifi 
à  la  trace  ^  les  joignirent  ainsi,  lorsquHs 
éiaicni  can.pés  au  tford  de  la  tnrr.  Toute  la 
cavalerie  de  Pharaon^  ses  chariots  et  toute 
son  armée  sytnhlirent  d  Phihahiroth  ,  près  de 
Bechrphou,  A  rapproche  de  Pharaon^  les  fils 
d'Israël  aijant  levé  les  yeux  et  aperçu  les 
i  tjyptiens  si  près  d\'ux  ^  furent  saisis  d'une 
{grande  crainte,,,.  Mais  Muise  dit  au  peuple  : 
Ne  crai(jHex  pas;attendeZf  et  i^ous  allez  être 
témoins  des  merveilles  que  le  Seigneur  va 
opérer  aujourd  (mi,  carde  tous  ces  Egyp- 
tiens ffue  vous  voyes  maintenant ^  vous  n'en 
retenez  plus  jamais  un  seul,,,. 

Le  Seigneur  dit  à  Moise  :  Ne  me  priez  pas 
plus  longuement  :  dites  aux  fih  d  Israël  de 
décamper;  pour  vous  ,  élevez  votre  baguette  , 
étendez  votre  main  sur  la  mer,  el  ht  (ÙviseZy 
afin  aue  les  fils  d'Israël  passent  ù  pied  sec 
par  te  milieu  de  la  mer,,,.  En  même  temps  , 
l'ange  qui  précédait  fémigration  d'hrmt, 
changeant  de  place  ^  se  mit  en  arrière  ^  et  la 
colonne  de  nuage  passant  avec  lui  de  l'avant 
à  l'arrière ,  se  tint  entre  le  camp  des  Egyp- 
tiens et  le  camp  d'îsraéL  Et  la  nuée  était  té- 
nébreuse (d'un  calé)  et  illuminant  la  nuit 
(de  l'autre  côté),  de  sorte  qu'ils  ne  pouvaient 
se  joindre  de  toute  la  nuit, 

(255)  Igltiir  cuin  cmisîssei  PJiarao  popiiluin,  non 
e(>s  duxit  Deiis  per  \iarii  Icrnw  riiiïislliîim,  qua^  vi- 
cina  est  :  ropiiUitis  ne  foiie  piiiniicrL'l  eum»  si  viJis- 
sct  advcMSuiii  se  bi'lla  consnr^crc,  et  rcverlcretiir 
in  ilCgypluni.  S^xl  cireutniluvit  jier  vîrirn  ilesrrii^ 
mt'ji  ck  jnxlaiii.irt*Uuhjiini  .  et  armati  asct'nloninl 
lilu  Israël  de  terra  /Egypii.  Tiilit  ijnoqiit^  M^yses 
Ossa  Jus^^nti  socuni,  eo  rjuod  ailjitrassol  lilins  Isniel, 
diccns  :  Vtëiuikiit  xtn  Deus,  etierte  ossa  inru  Iriiic 
nïbiscimi.  Profeclique  de  Socoth  riislrnnielati 
i»ujit  iik  Ëibani  îii  exlrcniis  liiiilius  solitmlinis.  Po- 
tmiius  .luteni  ]M':t;c€(Jcb:it  eo;;  ail  ogtciiiltMidiim  \hm, 

fier  ûmn  iii  coluinna  nuliis,  ci  per  nctetciu  îîi  co- 
iimiia  ignis,  ntdiix  essel  itincris  lUnniue  li*nitM»re. 
MuiiquAin  dcfiiîl  talumria  nybis  per  dicrn,  uec  co- 
liiiniia  ignîs  per  ituctem^  Lunuii  popiilii.  Lnriilus  e^t 
.iiiloni  iJonijiius  ad  MoystMi ,  dicuiis  :  Lni|uere  tiiii^i 
Israël  :  Revcrî*i  casrr;iiiialeiitur  e  regioue  i*hilialri- 
riHli,  qn*T  est  inler  M;rgdalun»  et  inare  eoiilra  D^^el- 
i^cpUoii  :  irj  (ouspctUi  ejiiî  caslra  pouetis  super 
iiKirc,  rsirairiisquc  est  PÎuiran  .super  îïïns  hrael  : 
r<»arcUiti  uiini  îii  terra,  cuhclusjl  eos  deserHini.  la 
iiMhiralK>  rnr  rjus,  ae  perseijueiijr  vus  :  et  clorîfi- 
cabor  il»  Pliaranncci  in  finuii  exrreitu  eius.  Seii'nl- 
(jne  Algypiii  riuja  ego  sun»  lîtmnrms,  tccenrnUîuc 
ita.  El  nuntiaUini  est  régi  ^-E^ypiioruiT*  ipiod  Wv^h- 
s€t  fMipuhis  :  iimunlattiinqiit;  'est  etrr  INtari'Miis  el 
scrvontm  ejus  super  popuki,  el  dixerunl  ;  i}oh\  vo- 
lutmits  facere,  ul  diinrUer(MiiUi>  Israël»  ne  servirai 
liubis'  iunxît  erj^o  curniui»  el  oiniieui  pupulmn 
suoin  asjMUfpsii  tecuni.  Tulitune  iJC3i':Ciai;ï  lurru^ 


Or,  api  es  que  Moïse  eut  étendu  la  main  su 
ta  mer,  le  Seigneur  supprima  celle'€i  par  (§i 
moyen  d'un  vent  vifitent  et  brûlnjû  /  qail 
souffla  toute  la  nuit,  et  la  dessécha.  Les  eaujA 
furent  divisées  »  et  les  fils  d'Israël  entrèrent^ 
par  le  milieu  de  la  mer  ainsi  desséchée ,  car 
les  eaux  étaient  comme  un  mur  à  leur  droits 
et  à  leur  gauche.  Les  Egyptiens  ^  s'attachunt^. 
à  leur  poursuite^  entrèrent  après  euœ  danêlêl 
mifieu  de  la  mer.,,. 

Au  point  du  jour,  (e  Seigneur  tournant  stst 
regards  du  sein  de  la  cofonne  de  feu  et  dm 
nuages  vers  te  camp  des  Egyptiens ,  mit  /t1 
désûrdre  dans  leur  armée  ^  tes  chars  te  ren- 
versèrent, et  ceux  qui  les  montaient t  tombé* 
rent  dans  le  limon.  Aussitôt  les  Egyptiens  se 
dirent:  Fuyons  Israël ^  car  le  Seigneur  CùtH" 
bal  pour  lui  contre  nous. 

Mais  le  Seigneur  dit  t\  Moïse  :  Étendez  votre 
main  sur  lu  mer,  afin  que  les  eaux  reviennent 
vers  les  Egyptiens^  et  se  referment  au-dessus 
de  leurs  chars  et  de  leurs  cavaliers,  MoUe 
{lyautd'JHc  étendulsa  main  vers  la  mer^  au 
m)int  du  jour,  elle  revint  en  son  premier  état, 
les  eaux  accoitrurent  au  devant  des  Egy tiens 
dans  leur  fuite  ^  et  te  Seigneur  tes  enveloppa 
au  milieu  des  flots. 

Les  eauXt  aans  leur  retour ^  submergèrent  m 
les  chars  ^  les  cavaliers  et  toute  Varmée  iî\ 
Pharanny  entrée  dans  la  mer  â  la  poursuite  A 
de  sorte  g  ail  n'en  resta  pas  un  seul  homme*! 
Ainsi  donc  ,  les  fils  d'Israël  avaient  passé pa 
le  milieu  de  ta  mer  desséchée  y  ayant  les  eaux\ 
comme  des  murailles  à  leur  droite  et  à  leu 
gauche,  et  h  Seigneur  délivra  en  ce  jour l 
hracl  des  mains  des  Egyptiens,  et  ils  virenil 
les  cadavres  des  Egyptiens  sur  le  rivage  de /aj 
mer  (253). 

Pour  suivre  les  Hélireux  dans  leurraarchc,^ 
et  démontrer  malliôninliqucinenl  la  véracité 
tJu  récit  de  Moïse,  il  est  iiéuessaire  de  con- 

eteetos^  el  iiunlquid   tn  JE^ypia  curriitini   faîl,  il 
diiees  lolius  eierdlus.  huluravitiiut*   Dominas  cori 
Puaraouîs   régis  jEiïypli,   et    persecytus  est    JUiosI 
hv^A  :  al  itlî  egtessi  eraiil  iu  uiaim  excelsa.  Cuiu 
rjiie  pi'rsei|ircrenlur  j4L};y]»liî  Vésligîa  prârcedentiDiiiJ 
r 'pvrcnuil  cos  in  easiris  stiper  inare  :  omnis  cquJl» 
lu^  rt   eurrns  Ptiarauiiis»  et   iiuiversus  cxerdlu^ 
erant  in  lliîjtalnnuh    cou  ira    Ueelseplit^n.  Citni^o^ 
appRipiriqua^sel  Pliaruif^  levauleâ   Idii    Israël  OCQ 
kis,  \idin'uut  yEgypii<>s  poslse,  et  (îmoerunl  valded 
clainaveruut4|uc    ad    Puniiuuui,    Et    dîxeruiU    Ail 
^loysen   :  Forailau  noîi  erant  sepulira  in   ^<,7|iU)J 
ideo  luUsti  liOS  ni  murereutur  tu   soliludiae  :'quij 
|i(>c  faeere  voluisli»  ut  educcn's  nos  ex  i£gypio| 
N<inne  iste  est  scrint^  cpiem  loqneliauinr  ad  V  if 
iEgyplo,  dicentes  :    Recède   n   jnrbis,  ul  serviaiun 
/Egypliis?  ntnllc»  eninii  nièlius  cral  i^ervire  cis,  i)Q 
iinui  tn  b^Uludiue.  Et  ait  May  se  s  al  paptdnni  •  No-J 
IJlc  tinuTO    :  slale,  et  videte  luaçnaba  Doniini  qu 
rjctiirij»  esi  luhJie  ;  ^^ypLios  eniui,  quos  nunc  vi^ 
delis»  uei|tiaquanî  ultra  viJcbilis  usquc  in  scni piler 
nu  m.  Dominus  pugiiabîl  pru  vobis,  et  vos  UieebitisJj 
Divitque  Douiiirus  ad  Muyscn  :  Quid  clamas  ad  mcq 
LcK|ueie  liliis  tsraei  ul  prolitriscantur.  Tu  auiem  de 
va  vtr;;ani  tuani,  el  extende  mamiin  luaui  suncr  itia^ 
r^,  et  diviile  illml,  nt  gradiautiir  lllil  Israël  in  in€ 
dio  mari  per  Mccnm.  Ego  auteni  tudurabo  eor  ^j^jÀ 
ptroinru   ul   perî^eiuantur  vos  :  cl   glorillcalHir  iif 
l'barac.iie  et  iu  (uuul  Cïturciiu  ejus,  el  in  eurnbuSg^ 
*l  in   t nuilibus  illius,   El   seicul  ^îlgyplii  quia  ego 
juui  PfjruuuïSj  iiîui  jrljî'idcalM!?  luci'i'in  Pbauoiie-| 


-UVSi 


DKS  MIRACLES. 


Mnn 


itn 


raltord  li\  point  lIc  tléj»aii;  or  colle 

lire  qucslioti  ii'fljàinaiï;  été  [ïleincmcnt 

le.  On  se  demande  dans  quelh>  pai  lie 

Eçy|4c  était  siuié  le  pays  de  Gesscn, 

'<*'*  ^^\\^  anxUi^lirPUX  |>ar  Joscpîi?  dans 

té  de  délerniincr  son  emplare- 

manière  absolue»  on  le  ("[jon;hc 

ni  depuis  la  lourde  Siènos  jus- 

urhnredu  NiK  c*est-5-dire  dans 

■deux  ceiiU  lienes  de  longueur. 

mile  si  ce  jmjs  ne  seriiil  pas  te 

«'lui  de  Gizeii:   la  consonnance 

ic  i  indiquer;  alors  le  nays  de  (jCSsco 

I  élu  situe  entre  Mcnipnis  el  la  fioinie 
ieure  du  Délia.  Lh  sont  les  grandes 
itidcs,  les  magnifiquos  enreinles  de 
fiS,  ouvrages  [trésunios  des  Héhreux; 
qui  leur  sont  en  réalité  de  lieauconp 
rieurs. 

oo  ^*vn  rapporte  au  savanl  dom  Calniel, 

Rteul  dire  de  la  pluie,  par  tonsé- 
C  pays  des  pluies  :  alors,  il  faufïrait 
L^rcbcr  avec  lui  aux  bords  de  la  Médi- 
tée. • 

îous  ne  flouions  pas»  dit  ailleurs  le 
t  tkéiiéilirtin,  que  liozeli  ou  la  terre  de 
ique  Josué attribue  à|la  tribu  de  Jiida, 
El  lu  mf^raeque  la  terre  de  tlessen,  (|ue 
oo»  roi  d'Egypte,,  donna ik  Jaeoli  el  à 
s,  »  Eu  ce  cûs,  d'où  les  Hél»rcu\  par- 
ais donc  et  où  allaient-ils,  puisqu'ils 

II  chez  eux  sansquitlcr  rKgypte?  Met- 
Jadéo  en  Egypte  est  une  étrange  idée  1 
ne  rap|»orlons  celle  dîslrai  lion  du  res- 
lUc  commentateur»  que  pour  montrer 
neo  \\  y  a  d'inrerliludes  sur  tout  reci. 
la  attire  dillleullé  provient  du  nom  de 
de  Sufh^  donné  par  Moïse  h  retendue 
j  i/oe  son  peuple  eut  h  traverser.  Sui- 
quelques  hébraïsants,  ce  mot  veut  dire 
useaux;  or  il  n'en  croît  point  au  liord 
mer  Rouge.  C'est  rexpression  employée 
ijriAmf*  auteur  i>our  désigner  les  ma- 
^Hli  bord  du  Nil,  cl  en  particulier  les 

^Brlbfi^  at/]iie  in  rquitilms  pjits.  Tolleusqtie 

PKs  l>ci,  ({Ut  pr.t*cc(icbnl  c.isLra  Isi  :id,  lUiiiC 

tm  :  et  rtini  en  panier  rnliiniun  niiblH^  piîora 

rnx,  p<isi  n-r^inii.  Siriii  uiîvr  raslra  /iVfîyplio- 

:i    hrîii'l  :  vl  n"iU  ivmIh's  teiielnusa,  vi 

u|«'in,  îl;i  m  nJ  su  m\krm  Inht  ihii  lis 

'i»îe  liât»  \;ilt  r*Mit,  Cutnqiie  exloiulis- 

iiiuiii  super  iit;in%  ^tUsluiil  tlUiil  Ltoiiu- 

i:lo  v».-hriin*nii  et  u renie  Lola  noele,  ei 

.:m   :  ilivisnrpic  est  aqiiii,  Kl  iiigrrsisi 

«irl  ppT  nie  liuM)  siec  i  iikiHs  :  oral  riiim 

«mm  3  n  de  vira  eonmi  et  l,in,i.  l'erse- 

*-^^•«ni  îft^reHsi  suiU  ïM>st  eos,  et  om- 

irannis,  cnrnrs   cjns  el  equiles, 

.  ii...  ,>,  J,i«iirpn*  atlvetierat  vjgilia  ui:i- 

cccc   respiriftis    f>ouiiïius  super   eastra 

uni  |HT  crihtuinain  îgnisel  iiulùs,  iiuerfe- 

pltiMi  eortnn  :  el  siibvcrlit  roias  eurrnoni, 

[juc  in  profinutnin*  Dixerutit  crgo  -Hgy- 

pianiiî!»   (smcItMii  :  IMmiiuis  eniin  ptignai 

^nlr»  nm.  Ei  ait  tfointints  nd  Mayseii  :  t^^- 

Biiiinii    luain    shjkt  mare,  lU  reveruiiuur 

l^^gvplios  $:iper  en  mis  et  e  piiies  eoruin. 

c\liaiaiii!W!l  M<*yves   iiiaiiym  tniitra    niariv, 

Mim  r^liiritno  (Hiucido  ad  prioreiii  h)euin  :  Tit- 

*"  (Hjuc  v€gyj)lii^iiriurrt;rîml  m\nx,  et  invoïvit 

lliuia  iti  iiiediis  flueUbus,  KiVtTï)ie([iie  syut 


joues  dans  lesquels  s'arrêta  la  légère  nacelU 
où  sa  mère  Tavait  mis  pour  rexposer.Serait-ro 
done  quelqu'un  dos  lacs  de  la  basse  Egy^ïteou 
de  risllmio  de  Suez  que  les  fugitifs  auraient 
eu  h  traverser?  reut-ûtre.  Mais  la  dilîi- 
culte  s'évanouit»  si  on  vienth  considérepqnt» 
ce  niônie  nom  de  mer  de  Suph  est  attribué 
bien  clairement  h  îa  mer  Houge  dans  d'au- 
tres jiassai^es,  en  particulier  dans  celui-ei 
du  m'  livre  des  Hois,  au  ehapilre  î\  :  Le  roi 
Salomon  covsitruisit  une  flatte  dtsnn  le  port 
(t/Uion(f(ib(T^  (pli  csf  en  face  irAUnth,  à  fex- 
îrémiiv  de  in  mer  de  Suph,  fin  jkiî/5  drs  idn- 
m^'^V  115. L'auteur  du  secnnd  livr43  des  Paraft- 
pomàus  dit  égalemnul  au  \nt"  cliapilre  : 
Sfdomnn  ocntpa  Amtonfiaber  vt  Aiiath  »  mtx 
extrémités  de  la  mer  de  Suph,  nu  paifs  d*E- 
dom.  Mais  ,  s'il  en  est  ainsi,  les  rivages  de 
la  mer  lUmge,  qui  ne  produisent  plus  de 
roseaux  t  et  qui  n'en  sauraient  [trodurre  , 
puisqu'il  ny  a  point  d*eaux  stagnantes,  ont 
ebuic  changé;  et  alors  qui  peut  reronnaître 
les  aneiennes  dimensions  de  celte  mer^  et 
en  assigner  les  lîniiles  ?  Nous  allons  exa- 
miner tout  à  rht^ire  celte  question. 

Suivant  d'autres  héhraïsants,  qui  nous 
scmldent  moins  h'\cn  inspirés,  xuph  veut 
dire  des  algues  marines.  Ke>leraîl  h  résou- 
dre celte  qTicstîuîi  :  la  mer  llonge  produit- 
elle  des  algues  tellement  remarquables, 
qu'on  ait  \m 


lui  en  donner  le  nom  ?  Beau- 


rouf»  rie  voyageurs  disent  non;  Léon  d a 
La  borde,  qui  a  parrourn  ses  rivages  en  sa- 
vant el  eu  uaUiralivte,  aflTirnie  uy  avoir  vu 
que  des  algues  ruiunniiies  à  toutes  Icsmers, 
Il  en  est  ilaulresqui  disent  oui,  et  qui  in- 
voquent un  passage  de  Dioclore  de  Sit  île, 
allîrmant  que  celle  mer  paraît  quelquefois 
toute  verte ^  à  cause  iWs  algues  qui  crois- 
sent an  foml  de  ses  eaux.  Serait-ce  doue 
pour  cela  <pi  on  lui  a  donné  le  nom  de  mer 
Rùuffe?  Que  n*essaie-l-on  plutôt  de  ilé- 
luonlrer  que  le  mot  suph  veut  dire  du  co- 
rail (254). 

aqiirr,  et  nporuerunt  eiirriis  el  eipiifi^s  runeli  eser- 
eilMH  Pharannis,  qui  setpirnles  iiij^ressi  f*uTaiU  ri»a» 
re  :  nec  uiiys  itiiiilmii  sitperruil  e\  eis,  Filii  :iuteiu 
Isniel  penexernnl  pcr  inniium  sîtti  maris»  el  atjuiiï 
eis  erant  quasi  (>ro  raiiri»  a  ilexUns  el  a  siuistris, 
Li  liera  vi  lu  lie  Domimis  iii  dîe  illa  tï^rael  de  iii4itui 
j-E|;yptior(mï.  El  vidi'riiiit  jEgypiitis  iiuultios  siiprr 
liUos  ni.irifi,  **l  hianuin  in.i^'iiuiii  rpiarn  l'xcrMirnil 
Pamintis  cotiir.'k  vos  :  liiniiiliptc  popidus  ï>rim((it]tif« 
el  criMÏrileruîit  Oi>njir»n,  i-l  Alovsi  slmxo  cjus.  (Kxoti. 
Xin,  l7-i2;xvJ-5L) 

{"ilti)  Kl»  Hni  dV'xpticalinns,  nous  ne  coiii:aiB<;oiis 
lien  de  pins  bjnaKli([tie  «pie  la  snivarUe:  <  Sn}*ft  ou 
Siipho  vsi  le  nom  (Cnne^ierhe  rpii  rruîi  alj<)iMl;tin- 
mrntdaiis  les  bides,  dans  plusieurs  (;cu\  ileTiHia 
el  duns  te  (mid  de  la  mer  Hou ge  :  de  la  Jleur  dt!  ce;t*; 
lïLniKi  on  Fait  nne  eoiileur  rf>iige,  ilont  on  se  seil 
ponr  leiiidrc  les  draps  en  Ethiopie  et  d;njs  ks  îndrs; 
celle  flfur,  qui  resseinble  i\  iclle  du  safrau  bouillie 
«ivee  du  jus  de  îimou,  tlomic  un  lie;iu  ran|îi\  On 
peut  dmm  iirnser  que  eelt*'  l»<!i l«î  a  pu  <ïiinnrr  :i  Li 
uier  Uonge  eiilcqualilleatiou,  ipij  a  clé  le  snji't  de 
frécjnenles  discussions.  »  [Voy*  Màn.  iur  le  canui 
den  deux  tuers^  par  l^  Père,  ilajis  lu  Dcscnpfiion  A 
/'  Kfiifi  tie, }  Lésa  va  ut  Le  Vàc  a  u  r  a  U  d  ù  laisser  c*:!  a 
a  Vidwntuich  de  Liëgi*. 


147 


um 


DICT10N:NAmE 


MER 


\s-iur6menl  hi  pnvim  infi:^ricûre  de  TE- 
gyplG  a  Miiïi  de  ^ràriitc^s  rév<>liilions  |>ii}'si- 
ques,  ou  du  lurnusdL'S  (  liaugenienls  coiisi- 
iîér/il>lcs  die|iui.s  les  temps  de  Moïse. 

«  A  l'endroit  nommé  Btttou'el-Harnhl^  dit 
M4ike-Bnin,  le  fleuve  se  j»artnge  en  deux 
brrtiiclies  qui,  on  couîaot,  Tune  vers  Ho- 
selle»  l\iutie  vers  Dnmietle,  eiul»râssent  le 
Delta  actuel  ;  car  eetlc  es|»è*'c  u'île  intiiigu* 
lairo,  aiiciennemeiït  plus  gr^mdc,  élait  lior- 
née  à  Turicut  par  la  l*ranche  Pehtêiaqne^ 
aujourd'hui  perdue  ou  convertie  eu  Ciinaui 
fangeut.  A  l'ouest,  elle  élail  ternn'uée  ï>ar 
la  branche  CanopiqHe\  aujounriiuî  cU  (laHio 
confondue  avee  le  canal  d*Alexandrie,  et 
en  partie  perdue  dans  le  lae  Edkoû.  Cepeu- 
daul  la  dépression  et  Téiralité  du  niveau, 
ainsi  que  la  fertilité  et  Ja  verduro,  niâr- 
quènl  enrore  aujourdliui  les  limites  de 
1  ancien  Delta, 

«  Les  divers  bagaz^  ou  embouchures  de  ce 
grand  fleuve,  ont  souvent  changé  de  posi- 
tion, et  en  chançenl  encore;  circonstance 
qui  a  fourtii  matière  à  tie  longues  discus- 
sions entre  les  géographes.  Voici  les  rtî- 
stiltats  les  plus  ccrlams.  Les  sept  bouclies 
du  Nil,  connues  des  anciens,  se  suivaient 
dons  l'ordre  que  voici:  l""  la  bouche  Ca- 
nopique^  re[>resenl6e  par  rembouchure  du 
lac  Edkoû,  ou,  selon  d'autres,  [lar  celle  du 
du  lacd'Aboukir:^'"  hlloHniiqut^h  Iloselte; 
3*  la  ScY/f  rt  II  ï//iV/«  f,  proba  bleuie  ni  fi  rembou- 
chure du  lac  de  Hourlos;  4"  la  Phalmitique, 
ou  iiucoiique,  àDamicltc.  Les  Iroisdernières, 
j>erduesanjourd1mi,  sont»  5"  ]n  Mnidegknne, 
confundue  dans  le  lac  Mcnzaléh,  mais  dont 
la  b^/j*.:he  eslre|irésentée  par  celle  de  Dibcli; 
fi"  U  TinndqueoviSaïîiquer  qui  paraît  se  re- 
trouvera reilréuiité  du  lac  .\Iert/.aleh,  dans 
celle  nommée  aujourd'hui  0mm  Snrrgéj;\a 
brandie  du  Nil  qui  conduisait  ses  eaux  h  la 
nier,  réfKind  au  canal  Moevs,  qui  se  perd  au- 
jourd'lmi  dans  le  lac  ;  7'  la  bourbe  Pelnsia- 
que  sendïle  aujourdhui  représentée  par  leiu- 
bûuchureia  plusorienlalc  du  lac  Meuzaleh, 
où  se  retrouvent  encore  les  ruines  de  Pé- 
Inse.  n 

Il  faut  ajouter  à  ceci,  que  le  lac  d'Etlkoû  ne 
date  que  de  1715.  On  rcuiarquc  sur  la  langue 
tle  terre  sablonneuse  ipii  le  séjuire  de  la 
Méditerranée  des  vestiges  d'une  digue  lon- 
gue <le3,0(K)  mètres. 

L'ancien  hv  Maréotis  n'était  pins  en  1801 
lîu'une  jdaino  saldonncuse,  dont  le  fonci  du 
bassin  retenait  les  ean\  de  pluie  ;  mais  l'ar- 
mée Anglo-Turrfue  ayant  con[ié  les  digues  du 
canal  d'Alexandrie  le  V  avril  vers  lexlrémité 
occidentale  du  lac  Madhyeh,  les  eaux  de  co 
lac,  aussi  salées  que  celles  de  |la  mer,  le 
remplirent  de  nouveau,  et  subaiergèj'cnt 
quarante  villages. 

D'autres  changements  produits  [kir  une 
cause  ditrérente,  ont  dû  avoir  lieu  sur  les 
tw>rds  de  la  mer  Bouge,  La  grande  quantité 
de  sables  transportes  des  déserts  de  la  Hautc- 

(^Nfï)  1^3  Table  de%  ordonnées  eompamihe^  du 
nholUMiii'til  fnil  jMr  1rs  îuptMiieiirs  fijuiçaîs  île  Tcx- 


Egypte  par  les  vents  d'un  cOlé,  et  de  1*^4 
rabie,  de  Tantre  côté,  nont  immanrpierdi 
changer  l'état  des  lieux  sur  fistlnue  de  Su€' 
et  sur  les  rivages  du  golfe   héroopoUte. 
est  toutefois  une  démonstration  facile  à  faire? 
€*esi  que  si  le  golfe  a  pu  varier  dans  sa  lar- 
geur, co    qui    ne    nous   inq>ortc  aucune- 
ment, il  n  a  [las  varié  dans  sa  longueiir.  Ses 
eaut  n'ont  nue  trente  pieds  d'élévation  d| 
plus  que  celles  de  la  Méditerranée;  (255).  Op 
si  Ton  venait  à  le  prolonger  davantage,  il    " 
déverserait  dans  le  bassin  des  lacs  Amer 
dont  il  n'est  séparé  que  par  une  plaine  J^as^ 
et  nue,  d'un  ou  deux  pieds  plus  haute  qui 
ses  eaux  à  lui-même.  Arrivé  aut  lacs  Amers, 
rien  ne  lui  ferait  plus  obstacle  pour  s'élan- 
cer dans  la  Méditerranée,  puisque  de  là  jus- 
qu'aux environs  de  IViuse,  le  sol  va  s'incïi-, 
nant,  et  est  constamment  [ïlus  bas  que  sofl 
niveau  de  dix  à  vingt  [ïieds.  Il  se  jelteratf 
également  vers  le  Nil  par  la  vallée  toute  trd 
céede  Souejs,  SI  jamais  la  jonction  a  eu  lieu 
c'est  à  unc*^  époque  antérieure  aux  lerar 
historiques.   Ainsi   raisonne  le   géograpn 
Malte-Brun. 

Mais  il  parait  avoir  mal  étudié  cette  im-" 
portante  question  \  car  les  on/*m7icci  dos  in* 
génicurs  français  de  rcipédition  d^Kgypie* 
ne  donnent  que  deux  ou  trois  lignes  J*élé3 
vation  (256)  au  banc  de  sable  qui  sé|>arc  le*] 
lacs  Amers  du  golfe  ïu'^roopolite  et  non  deui 
ou  trois  lueds.   Ensuite  le  savant  Du  Bois 
Ajmé,  membre  de  la  commission   scientifl 
que  attachéeà  celle  mûme  expédition. aflirrae, 
ilans  son  Mémoire $ur  le»  ancirnms  limites di 
h  $ner  Bouge ^    avoir  positi veinent  reconou 
les  preuves  du  séjour  des  eaux  de  Tocéaii^ 
dans  le  bassin  des  lacs  Amers.  Os  preuve! 
sont  la  grande  quantité  de  sel  marin  déims" 
au  foucldu  bassin,  les  ifttssrs  de  la  mer  suri 
ses  l>ords  au  même  niveau  que  dans  la  mer* 
Houge,  ei  enfin  les  débris  maritimes  qu'il 
contient. 

Il  est  vrai  que  tout  ceti  peut  s'apidiquer 
également  à  un  lac  salé,  et  le  nom  fde  /oej 
Amer  serait  [leut-iMre  une  indication  sudi*< 
santé.  Mais  si  Ton  vient  à  considérer  la  mi- 
nime quantité  de  sable  qu'il  suflirait  d'enle- 
ver, et  la  lirièvelé  du  parcours  [ïour  réunir 
les  deux  bassins,  on  conviendra  que  Thvpo- 
thèse  de  Du  Bois-Aymé  n'est  |»as  dénuée  de^ 
vraisendilance.  Cet  auteur  ne  donne  pas  pU^H 
d*une  lieue  de  largeur  au  banc  de  sable  :  il  ~ 
dit  quatre  à  cinq  mille  mètres  ;  les  cartes  en 
indiquent  davantage. 

Or  en  admettant  cette  supposition,  îe  sys 
lème  de  ceux  qui  font  partir  les  hétireux  d©j 
la  pointe  suiiérieure  du  Delta  serait  com 
plétcment  renversé,  puisqu'il  aurait  été;i 
possible  h  ceux-ci  de  contourner  la  pointe  du 
golfe  en  trois  journées  de  marche,  quelque 
direction  qu'ils  eussent  suivie* 

L'opinion  de  Du  Bois-Aymé  nous  souri^ 
rait  assez;  et  pourtant  nous  craignons  qu'il* 
n'ait  pris  pour  une  sinuosité  naturelle  du 

(2r>(î)  Voy,  V Appendice  ou   Mémoire  iur  Icà  *ir*J 
cientifs   limivs  dt  ta  mcv  Hûutji\  par  1>W  Uois  klMif 
\u^   3^  (Hhl    iM-4^ 


Min 


DES  MIUACLES, 


MER 


2,>a 


n  Tancieii  lil  du  caïu'il  de  jonclion  Jcs 
mers  ;  irniuant  plus  iiueiuirtoiU  ailleurs 
me  s'élève  de  cinij  ou  six,  ou  m<5me 

ils  ne  foulons  pas  l'admettre  purement 
ijileiiient  par  une  autre  raison  encore  ; 
qu'on  pourrait  nousrcprorlier  *Ic  I  ac- 
r  |>our  Je  besoin  de  la  cause»  et  dV4a}er 
tit^complêteinent   arquis  par  une  sup- 

00  conleslal^le.  Nous  ferons  voir  plus 
|ûe  l'assertion  de  Malle-Brun  sur  Tétai 
sthnie  n'est  pas  fondée, 

•st  en  Egypte  des  points  qui  n'ont  suln 

1  chaogenient,  ce  sont  les  emplacements 
»olti|ties  filés  dans  tous  les  lieux  oij 
^d  rinoniîalîon,  car  toutes  étaient  pla- 
stir  *los  môles  natyrels  ou  artificiels, 
len*avoir  rien  îi  redouter  des  [>lus  hau- 
ut.  Aussi  relrouve-t-yn  facilement  les 
s  de  la  |dnpart.  Il  n'en  est  nas  de  môme 
lies  qui  étaient  situées  enuehor&  de  ces 

is  arrivons  au  point  important  de  la 
iOD  qui  nous  [occupe,  celui  de  la  fiia- 
loquc"!  dépend  le  reste  de  la  discussion, 
*Ie  paîm  de  départ  du  peuple  hébreu . 
0|virt  des  commentateurs  et  des  ^a- 
qîii  s'en^sont  occupés,  le  placent  vers 
nie  supérieure  du  Delta,  aux  environs 
miphîSy  afin  de  faire  arriver  les  fngilifs 
i  vallée  de  VEgaremeni  h  la  mer  Ufm|;e, 
reux^ci  traversent  alors  do  toute  néces- 
ta  hauteur  de  Clysma,  ou  Kolzum. 
allons  essayer  de  rectiticr  cette  erreur, 
trop  nous  occuper  des  traditions  qui 
rapporter  à  la  vallée  de  PEgarc- 
nous  en  avons  à   leur  0[ij>oser 


sont  filas  préi'ises» 
ij>e«/it; 


fit  au  cba filtre  xu  de  VExodr  :  Le» 
*i$raei  partirent  dt  Ramessrs  en  se  diri- 
'  rer$  Socoth  au]  nombre  d'environ  six 
miiie  hommes  de  pied  :  non  compris  tes 
Js  €i  la  foule  innombrable  de  personne  s 

JJ  Prcifcctiquc  snnl  lilii  Isr.icl  tic  Hamt^ssos  in 
b  «  sctCriiUi  ferti  m  il!  in  pmlilirni  lininiin, 
^nnrvoli^i,  Seil  el  vul^^us  jinHiiiscuiiiiï  iimii- 
'îiilit  eu  m  ci»,  ovoi  et  ainirnia  cl 
i^ersi  geiieris  iiuilla  niiiiis.  {Exod, 
*-* 

%}  H finii  csecha,  CeUe  expression  ne  peut  liicn 
mire  que  p.ir  Pexprossiori  populaire  c^piivn- 
i  Itamt  ta  waîn;  o*esi'à-dirc  cii  forrr  cl,  A 
11»  tiês^fîniiui  nombre  de  lijfûlions 
ui»itôrs  (latis  la  langue  s.'^inle,  se  ro 
nin  iinirc  ainsi  ilang  noire  boRago  populaire, 
Ifcat  senir  4l*éli! nieras  de  diseussîoit  ilans  la 
(Wi  é^  rori^inc  des  langues  cl  de  Tu  or  té  dos 
.  InuiuiiiPt»  ;  niai.s  il  ne  sulTirait  pas  d'iuic  noie 
mener  k  hou  tvrnie  luie   tbèsc  si  élevée  et  si 

Bl)  Num  et  in  tÊth  eûrum  exeraterut  uîlioHcm, 
Ni  r  avait  dit  prccétfonimcnl  que  t<nis  ïes  pre- 
i*nc5  avaient  rté  frappes  de  mort,  aussi  bien 
des  animaux  qncf  eux  tles  hommes.  Or,  parntî 
aîmau^ï,  il  y  en  avait  ticaiicoup  qui  passaient 
Brés  au\  yem  des  Kiiyptiens,  et  lecevaitMit 
fKiuqtiemenl  tli1  h  la  mvinilè.  Les  fnnérailles 
nicnx  tVune  «"Hrarigc  espéee  ne  devaient  pas 
moins  solennelles  que  celles  des  boinnie;^;  nn 
ul  juj^er  par  le  snin  a  ver  lequel  sont  ensevelies 
auiics  de  crocodili^s,  de  chais,  de  bœuFs,  d^icbc- 


de  tout  âfje  et  de  (out  sexe  qui  les  accompa' 
gnttient,  IhéUticni  stiiris  de  troupeaux  con' 
sidtrableit  de  toute  espèce  d\mimaux  dôme  g' 
tiques  {^1), 

Il  avait  dit  au  xrvii'  cîiajdire  de  la  fie- 
nèse  :  Joseph  établit  son  pvre  et  ses  frères  fit 
Egypte^  dans  la  meilleure  contrée  du  pags^  à 
Uamessès,  suivant  l* ordre  de  Pfmraon, 

Le  mémo  auteur  ajoute  au  i"  cbapilre  de 
VFxode  :  Pharaon  umil\tmposé aux  pis  d  Is- 
raël des  surveillants  (tui  avaient  pour  mission 
de  1rs  surelmrger  d  ouvrage  ^  et  €*est  ainsi 
guih  t/tUirent  pour  Pharaon  les  tUlrs  des 
tentes^  Phliom  et  Ramessès  :  mais  plus  on 
les  opprimait^  plus  ils  derenaieni  puissants 
et  nombreux. 

Il  dit  encore  au  w^ni*  chapitre  du  livre 
des  Nombres  :  Partis  de  Ramessès^  le  premier 
m  ois  ^  te  q  u  ato  rz  ièm  e  jo  u  r  du  p  r  v  m  ie  r  m  o  i$  ^ 
lendemain  de  la  Pâffue  ^  avec  armes  et  baga- 
ges  (258),  en  face  des  Egijptiens  qui  ensete- 
iissment  leurs  premiers-nrsi  \ frappés  par  le 
Seigneur,  car  it  n  avait  pus  épargné  mé.i  e 
leurs  dieux  (259)  ;  les  fils  d* Israël  campèrent 
à  Soccoth,  Ik  Soecoth,  ils  allèrent  et  Etham^ 
sur  la  limite  du  désert^  et  de  là  près  de  Phi- 
hakiroth,  qui  est  â  f  opposite  de  Beelsephon^ 
et  campèrent  en  face  fie  Matjdulum.  Partis  de 
Phihahiroth ,  ^7*  arririreni  dans  le  déserf  en 
traversant  la  mer^  et^  après  trois  jours  de 
marche  dans  le  désert  dlùhom^  ils  campèrent 
à  Mara  {2G0), 

Iji  ville  de  Ramessès  fut  donc  fond<^e,  ou 
peut-éirc  environnée  de  murailles  par  le* 
Juifs  dans  des  l€m(*s  po>térieur.s.  Si  Tliis- 
torien  en  (irononce  le  no  m  à  rocca>ion  de 
rintroduction  de  la  famille  de  Jacob  en 
Kgyple,  ce  n'est  que  par  anticipation.  Cette 
ville  était  dans  le  pays  qui  leur  fut  donné 
en  arrivant,  et  par  conséquent  dans  le  pays 
de  Oessen  ;  ceci  ressort  avei-:  évidence  des 
textes  qui  viennent  d'être  cités. 

Essayons  maintenant  de  déterminer  sur 

ncumonst  d'ibis^  etc«,  qni  garnissent  les  parois  si- 
leneienses  des  nécropoles  saerws  qiron  retrouve 
eocore  ctiaunc  jour  en  Egypio.  Le  pays  lout  entier 
était  donc  alors  plonge  dans  le  deuil,  et'  vaquait  inii- 
quciiienl  à  sa  duulcur;  le  lendemain,  il  redressa  la 
tète. 

(âGO)  Joseph  vcro;  'palrî  et  fratribns  suis  dc-lit 
possessionen»  in  >Egy|>to  in  optimo  terra!  h»co,  Ra- 
messès, nt  praïecperâl  Pbarao,  ((.Vwe*.  xtAU,  It,) 

Pra'posuit  itacpte  eis  uiagistios  nperum,  ul  afTli- 
gèrent  eos  onertbus  :  ;edilieavcruut(|nc  urbcs  laber- 
naculonim  Pharaoni,  Pbilhom  el  llajncsses.  Quan- 
loque  opprinicbant  eos,  lanlo  magis  midlinlicaban* 
lur»  el  creseehant.  [Exod,  i»  \\.} 

[*r  ofeeii  i^iltir  de  11  a  or  esse  mense  primo,  quuit:i 
décima  die  mcnsis  priiur,  altéra  die  Ptiase,  fiiti 
Israël  in  manu  cicelsa,  videntibuscunclis  j€gypiiis, 
et  sepelienlihus  priino|»enii05,  quos  percusserat 
Dominus,  nani  ei  in  diiscorum  c\ercucral  ultioncm, 
castramelali  sunl  in  Soeci>th.  El  de  Soeenih  Tene- 
rnni  in  Eiliam,  qu.e  est  in  exlremls  linibus  stdlln  - 
dînis.  Imleegressi  veucruntconlra  Pbihahirulli^  qn:e 
rcfpirit  Beelsephnn,  et  casirameiaii  sunl  a  nie  Maj^'- 
dalunt.  Profeetique  de  Pbîbahirulh»  Iransicrunl  per 
meilium  mare  in  soliludinem  :  et  audiidanlcs  tribus 
diebn.i  per  deserlum  Etham  easIiameiaU  sunt  iu 
Mara.  {i^um,  \\\ni^  3.) 


tâl 


Mrn 


DlCTIONXAmE 


MER 


tS2' 


élaii  le  i^ays  de  (îc^sson. 

11  éliiit  voisin  (Ir  In  rnfiilale  du 'royaume 
dont  Josepli  éUiil  le  promicr  îuini?^Lre»  enr 
celui-ci  fil  diie  h  son  |i»'t(s  pour  le  résoudre 
à  iJescendre  mi  Etiy['\.(i  :  letïcz  sans  retard; 
vùns  demeurerez  mus  fc  pays  de  Gesaen^  et 
tous  Kii'ez  pràs  de  ujoi,  ainsi  que  vos  ftls  et 
teA  itiirê ,  vos  brebia^  vos  gros  troupeaux  ii 
iûnt  cr  que  vous  posse'dez  (201). 

11  éUnl  su»*  le  [liissage  de  J?i(olinll,'i ni  de  CUn- 
naand.ins  l'Egypte,  vav  vq  patri.irclie  envo\n» 
<|iiaud  il  y  futkrrivé»  Judas  prévenir Jose|ih» 
alîn,  dit  rinstofien,  ipic  celui-ci  rtni  à  m 
rencontre  jufiffu  en  Gessen  (262). 

jarnb  y  séjonrri?i  avec  ses  iroupCtitix,  en 
allendanl  Tarrivée  de  Joseph,  Joseph  s\'tani 
présenté  dei^mt  Phfiraon  pour  annoncer  far- 
riv(^e  de  sa  famille,  lut  d*t  :  Mon  prre  cf  mrs 
frères,  arec  leurs  hrehis,  leurs  gros  troupeanx 
et  tout  ce  quits  pffssrdrnf^  sont  n  nus  du  paifs 
de  Chanaan,  et  roifà  qnits  se  reposent  dans  U 
pays  de  tjrsscn  (-203], 

Slais  ne  pourra il*oû  pas  supposer  avo:^ 
M.  yuatremcre  (26'*),  que  Jaroi>  se  tlétourna 
de  sa  roule  [^our  visiter  en  passant  le  pays 
qu'il  devait  habiter?  Rien,  dans  la  sainte 
Ecriture,  iriodirpie  un  [pareil  détnur,  et  l'eûl 
été  allonger  la  marelie  de  plus  do  cioquaulc 
lieues,  idlcr  el  retour,  en  supposant  avec 
l'auteur  que  (iesseu  fui  h  la  pointe  suix;- 
rieure  du  Deîta,  puisque  !o  [ratriarche  se 
rcntlail  dans  la  [jartie  inférieure»  eonmic 
nous  allons  le  déiurudrer.  Or  conçoil-on  un 
l^areil  voyage  de  luriosité»  quand  ou  est 
suivi  de  troupeaux  <îe  loute  espèce  qui  se 
eocnpteut  par  milliers,  et  surtout  dans  Fem- 
nressernent  de  revoir  et  de  serrer  entre  ses 
liras  le  plus  aimé  de  tous  les  tils,  miraculeu- 
sement retrouvé? 

Jacob  habitait  la  vallée  de  Mambré  el  les 
environs  de  la  ville  crHébron.  Pour  se  ren- 
dre en  Egypte,  il  navait  pas  le  clioii  de  la 
roule  ;  il  ne  [mouvait  sortir  que  par  le  i  ol  de 
Jellnra,  se  rapprocher  de  liersahée,  iie  (lé- 
rara  et  de  liaphia,  et  c'était  d  ailleurs  îa  route 
la  plus  direrte.  Toute  autre  Tcùt  rejeté  dans 
les  déserts  de  TArabie;  or  il  était  suivi  de 
nombreux  trouncaux» 

C'était  fa  seule  route  qui  ilûl  le  conduire  h 
Tauis,  et  c'est  à  Tanis  qu*il  se  rendait  :  relie 
dernière  proposition  sera  facile  h  détuon- 
trer. 

-  Moïse  fut  élevé  h  la  rour  de  Tanis,  Lorsque 
kl  rdlede  Pharaon  le  recueilUl  dans  les  ro- 
seaux «lu  bord  du  lluuve,  elle  allait  s'y  bai- 
gner, el  ses  esclaves  la  suivaient  en  uiar- 

(^(il)  Dcscciiite  niî  me,  ne  niorcris,  et  liabilaliîs 
în  lerra  Gcssci*  :  riisiiuc  jii%la  me  ta»  et  tUit  lui,  et 
fû\\  niiorurii  luonnii,  ovi's  liuc,  et  ariiiL'iita  tuu,  et 
uiîiversa  quit  po!?sii!es.  {Gènes,  \i.\\  0.) 

jiG^)  Misit  autoiii  Jiubin  aitte  se  ad  Joseplk,  Ht 
anuynliarel  eî ,  et  occurreret  ia  Gcsscn.  (Gc/k^5. 
ïLVU  is;) 

(2C5)  hiijressus  crgo  Joseph  annunltavii  Hjûraoni, 
(îurus  :  Paicr  iiicusel  fralrcs,  oves  eoptu»cl:u- 
luenm,  Cl  cuiicta  quaî  posi^ident,  vciicryiil  de  terra 
Chaiiaan  :  el  cccc  consistant  in  terra  Gesscn.  {Gcneâ, 
ILVU,  l  ^ 


cliaut  le  long  dos  rives  chi  nicnse  ileuve;  or 
on  ne  peut  se  baigner  dans  te  Nil  <:pie  vers 
ses  enil»ouchures  et  peu  au-dessus,  parce 
que  les  crorodiles  infestent  loute  la  partie 
supérieure.  Moïse  fait  lui-même  la  rcuiarqoc 
au  ïivre  des  Nombres,  que  la  ville (rHebron, 
cette  capitaîe  «Je  fan  tique  Judée,  qui  le  dis- 
|rule  îi  Jérusalem  par  tant  de  souvenirs»  avait 
été  fondée  sci)t  années  avant  Tanis  (265).  Or 
l'Clto  remarque,  qui  se  trouve  jetée  inti- 
deuitnent  et  comme  hors-d'ceuyre  au  milieu 
d'un  récit,  n'est  pas  tiùio  sans  dessein.  Le 
lïcuple  auquel  il  Tadressalt,  devait  la  com- 
jnendi^c;  elle  l'aurait  peu  intéressé,  &i  Ta- 
nis n*avait  occupé  une  grande  place  dans 
ses  souvenirs. 

C'est  devant  la  cour  de  Tanis  que  Moi 
opéra  les  merveilles  qu'il  a  lui-même  ra 

contées* 

Le  Psaimiste  nous  l'alTîrme  d'une  manièf 
si  [josiiive»  qu'il  n'y  o  pas  lieu  dliésiler  $\îT^ 
ce  point  :  Le  Seigneur,  dit-il,  en  ra[>pclaiit 
dafis  son  style  véhément  les  mei  veilles  de  la 
délivrance^  le  Seigneur  a  opéré  des  mer- 
veilles  en  E^vfite,  aux  yeux  de  leurs  f>ères»j 
dans  les  i^taines  flcTaùis  :  Coram  pnfriimê 
eorum  freit  mirobUia  in  terra  jEaynti  ^  ti 
eampo  Taneos,  Le  Seigneur»  dit-il  ue  nou* 
veau,  quelques  versets  plus  loin,  le  Seigneoj^ 
ojîéni  ses  merrerlles  envers  rkgypte  danJ 
les  jdai ues  de  Tanis,  srcut  posait  in  Mqyptù 
sitjna  êua^  et  prodigia  sua  in  cawpo  TfineosJ 
(PsaL^  L'îwu,  12,    134)  Comment  «louter 
après  cela,  et  chercher  ailleurs  qu*à  Tants^ 
ta   ca[)ilalc  du  royaume  dont  (ïessen   élatf* 
une    province.    C'est    aussi  1*1  rfuo  se   rc 
portent  les  traditions.  Le  moine  Rernard,qtil 
visita  les  Lieux-Saints  el  TKgyptc  inféricnrej 
en  Fan  870,  parle  ainsi  de  Tauis  :  «  La  vif 
de  ;Tanis,  qui    compte  beaucoup  de  cfiré 
liens,  n*a  [Huut  d'autre  osj^ace  libre  que  r^- 
lui  où  sont  bAtios  les  églises,  et  celui  qu'oii 
appelle  le  champ  de  Tauis,  où  l'on  montrcij 
entassés  eu  forme  de  trois  nuirailles,  les  i 
semcnls  de  ceux  rpii  furent  exterminés  an 
temps  de  Moïse  (266).  » 

Ces  murailles  d'ossements  qui ,  si  elles 
n*existèreut  jamais  dans  la  réalité,  exislent 
du  moins  dans  les  récits  de  beaucoup  d'au- 
tres voyageurs,  suffisent  pour  montrer  d'uni 
manière  évidente  la  continuation  de  l'anti-j 
que  tradition  qui  se  ratlache  h  ces  lieuic*  C« 
point  ne  soulfre  d\iilleurs  aucune  dilTtcull^ 
parmi  les  conuueniateurs  de  la  sainte  Écri- 
ture :  tous  reconnaissent  que  c'est  bien 
Tanis  qu'il  faut  placer  les  événements  ra^ 

(2Gi)  Mémoire  sur  le  lien  oit  les  htaUiits  tra,^ 
Surent  ta  mer  Rouge;  Paris,  ïiuprimerle  fiatioiial^« 
1851,  iii-V. 

<iCîo)  llcliron  îicptcm  annts  ante  Tanim,  urbcii 
yEgvpti,  coiitlila  est,  {Nuni.  %\u,  ^3.) 

(  JGG)  €  CiviLis  Tltanis,  in  qua  sunl  Clirîi^tiaii 
nudti,  nihil  hatjet  tcrrxs  c\repto  ubi  ^uitl  êet:te»î<uJ 
cl  iibi  iii0Pî>ti;itur  campus  Tliaiie«»8,  iibt  Jaici 
Uhmi  insiâi'  nuironffii  ti» pQra  eorani  qui  oxtiHtui^ 
naU  surit  trmponr  Moysi.  »  (1{i:h>aiid.  monnclK,  ûi 
ioiU  sonetit  ^  apuj'  Acia  Ucnedict,  sjcculi  tii| 
liait*  nj 


^ 


MER 


ontés  {nr  Motse  (267),  £t  cet  écrivain  nous 
fîenJra  lui-même  eu  aide  en  celte  circon- 
îUcice,  Après  avoir  relaté  en  (juelques  li- 
gnes, au  commencement  de  VLxode,  l'his- 
toim  lies  quatre  siècles  qui  suivirent  la  ries- 
fcaltt  dM  Hébreux  en  Egypte,  il  aj<mlo  : 
€  El  pendant  ce  tem|»s-là^  il  surgit  sur  fa 
terre  u*Éigypte  un  nouveau  roi  qui  ne  con- 
liais^lf)4S  Joseph  :  Swrrextl  interea  rex  na- 
rti*  êuper  Mfwptum,  qui  ignorabat  Joseph,  ^ 
Il  11  a  |ia«  voufa  dire,  sans  doute,  que  te  roi 
(|tti  re<;yt  Joseph  en  É^y[ite  ne  vécut  p.ns 
ju'^qii'du  terme  des  quatre  siècles  :  cespraii 
unaverti^sementlellenienl  puéril, qu^unérri- 
Ttîn  si  jsB^G  et  si  concis  un  pu  sui/gcr  h  lo 
donner.  Ce  noureau  roi  qui  surgit  sur  la 
terre  ii*Egyptr^Qlqu\  ne  connaît  pas  îosi^pU, 
dôol  la  réputation  e.yt  impérii-sable,  ne  ^icut 
être  que  le  chef  d*une  nouvelle  dynastie 
TfDue  tJe  rétranger.  Or  c*esl  iiréciséineut  co 

![iii  advint  è  Tanis,  où  la  première  dyn^istie 
ut  remplacée  dans  Tintervalle  par  la  dynas- 
tie OQoquératiie  des  Arabes* 

îfotis  ne  pousserons  fias  plus  loin  cetlc 
4é  lion,  qui  nous  paraît  amplemeul 

&;  la  sorte  et  hors  de  contestatifuî. 

C'est  dans  le  rovaunie  de  T;inis  que  les 
Hétireux  furent  admis,  c'est  du  royauuie  de 
Tanis  qu'ils  pai  tirent  pour  aller  preudre 
possession  de  la  terre  de  promission.  iye>t 
doue  dans  le  royaume  de  Tanis  qu*il  tant 
plaeer  le  fWiys  de Vressen.  Jacob f*vait  traversé 
œ  fOkèm^  pays  pour  aller  de  Chanaan  h  la 
fîH^  de  Tanis.  Moise  nous  avertit  qu'il  ctait 
faism  de  la  Philislie:  Non  duxil  em  Ùumi- 
tiam  Phitistim^  quœ  tichia  erai. 
xiu.  17).  C'est  donc  dans  la  basse 
_  l#  qu'il  J*aut  le  cherclier,  entre  la  bran- 
ràetftntu^ue,  risthmedcSuez,  le  l;icMenzal- 
Jff  rjal  de  Joseph,  ouiteSoueys('268L 

I  ainsi  circonscrit,  le  poinii  de  dé- 

pan  à4ria  f/lus  facile  à  assigner  approxiniati- 
veraeni,  el  le  tracé  de  la  route  plus  fai  ilc  h 
mivnii.  Mais  il  nous  faut  encore  auparavant 
«macérer  le  butapparent  et  le  but  réel  vars 
lequel  les  Hébreux  se  dirigeaient,  car  on  ne 
peut  mesurer  un  mouvement  combiné,  (lu'en 
tenant  compte  des  forces  diverses  qui  le 
pfoduisent. 

Moîse«  auquel  Dieu  n  avait  pas  encore  ré- 
lAé  tous  ses  desseins  ni  les  secrets  di;  l'a- 
«tnir,  croyait  conduire  son  peuidc  dans  la 
lerre  promise,  en  prenant  la  route  du  désert 
de  Sur.  qui  est  au  delà  de  la  chaîne  du  Ce- 
M-llelà<>,  et  que  les  f^éographes  motlcrncs 
i|>fidlent  désert  de  Tych,  ou  de  TEgaru- 
ttJeni,  Or,  pour  prendre  cette  route,  il  de- 

♦ifiT)  i  Tanî^,  urhs  ^flgypti,  aJ  Nili  oslium,  qurnl 
l^roittili*  T^iifiuciini  :qipclblur,  upud  Fnilenia^um  vl 
^ràUmrm  (lili  svu)«  ([uod  ali:is  Slmticuiit  apiid 
Slppltaiiuiri  lïi-  lîrl)ibij!3,  rrj^ia  urtis,  u\h  >b>ysc*i  |inj- 
é;  '  '  "it,  iKO  stai!ii«*  a  Mcinpin,  ei  iosepho.  » 
(C.  iH  Psal,  L\xvu,) 

t  ^g>i»ii  tiieLn>pf»IU,ctrcgîaPli,iraoins, 
un  cûiri  î*liaraonciiisccpU"iviuciiliTe»u 
^,.  <^e:i^W>    inJixiî.  •  (Tiiiiis,,  in  ïm.  cap.  xiv.) 
(tSSj  Ce  bont  les  limites  tic  la  province   aciuflie 
it  QiarviQiéb. 
(25î>)  Aflligfnic   igkur  cam  Sarai,  fugam  iniit. 

DuYioyf^.  DES  MjnicLEs.  IL 


DES  MIHACLES.  MER  VU 

vait  s'élever  jusqu'à  la  hauteur  de  la  roinie 
septentrionale  du  golfe  Hérooi>olitc,  Parler 
d'une  route  dans  le  désert,  c  est  supposer 


ipposer 

de  Tcau  et  de  la  verdure,  nu  au  moins  des 
oasis  rapprochées,  Dr  nous  savons  qu'il  y 
avait  une  route  dans  letle  direction,  par  là 
première  fuite  dWgar,  ciui,  chassée  de  la 
maison  de  sa  maîtresse,  la  prit  en  quittant 
la  vallée  de  Mambré  (200),  Il  y  avait  une 
route  plus  belle  et  plus  rbrccte  en  derà  fie 
la  chaîne  du  fiebel,  celle  qui  passait  par  le 
pays  des  Philistins;  mais  Dieu  avait  défendu 
de  la  suivre,  atin  que  le  peuple  émigrant 
ne  rencontrât  pas  la  guerre  au  sortir  même 
de  FKgypte  (270), 

Moïse  ne  j»ouvail  prendre  la  première, 
qu*en  se  rapprochant  de  la  fioinle  du  golfe 
Hérooiïolile.  En  effet,  Tisthnie  de  Suez  a 
viûgl-six  lieues  de  largeur  (271).  Le  milieu 
est  o(  cupé  par  le  bassin  des  lacs  Amers,  sur 
mie  longueur  de  douze  lieues,  llcslcntdanc 
quatorze  lieues,  dont  flix  entre  les  lacs 
Amers  et  la  Méditerranée,  et  quatre  seule- 
ment entre  les  mômes  lacs  ei  la  mer  Rouge. 
Les  dix  lieues  qui  séparent  \ùs  lacs  Amers 
de  la  Méditerranée  sont  cou|iées  au  milieu 
par  le  Kissin  du  lac  de  Temsah^  qui  a  deui 
nenes  de  longueur. 

L'isthme  n^olfiait  donc  que  trois  passages 
entre  TAfrique  et  l*Aste  :  un  de  quatre 
lieues  entre  le  lar  Menzaleh  et  le  lac  de 
Temsah;  il  était  gardé  jadis  fjar  la  ville  de 
Péluse.  Le  second  entre  le  lac  de  Temsah  et 
les  lacs  Aniers^  coupé  par  l'ancien  canal  de 
Joseph,  et  gardé  par  la  fnrieresse  de  Sera- 
peum;  il  a  environ  deux  lieues  de  largeur. 
Le  troisième,  le  plus  uniiorlant  et  le  plus 
dangereux  de  tous  pour  1  Egypte,  entre  les 
lacs  Amers  et  la  mer  Houge  ,  il  a  environ 
trois  lieues  et  demie  (27-2),  était  couj>é  par 
le  même  canal,  et  gardé  [lar  trois  forteresses, 
Adjcroud^  Arsinoë  et  Kolsum;  Adjerouddtt 
côté  du  désert,  les  deux  dernières  du  c^ôté 
de  r Egypte. 

Nul  rie  saurait  dire  si  le  canal  de  jonction 
de  la  mer  Houge  au  Nil  existait  alors;  mais 
ce  qui  existe  toujours,  ce  sont  les  (>osilions 
stratégiques;  car  il  ne  ftut  pas  mettre  en 
doute,  que  la  dynastie  conquérante  dos 
Araiies  n'eût  fortitlé  contre  do  nouvelles 
éventualités,  faciles  h  j>révoir,  les  [»assa^es 
qui  iui  avaient  servi  à  elle-môme  pour  s'in- 
troduire en  Egypte  aux  dépens  de  la  pre- 
mière dynastieVics  rois  de  Tanis. 

Sur  les  trois  passages  que  nous  venons 
d'indiquer,  les  deux  derniers  pouvaienf 
seuls  convenir  à  Moïse.  Nous  pensons  qu'il 

Cumque  invenissct  cam  aiigeliis  Poniini  jux'a  friri- 
lem  aqiiaî  in  snliluilioe,  «pii  est  iri  via  Sur  in  drseï  (o, 
ditilad  illaji»,  cir.  {Ceiiei.  xvr,  0.) 

(•^TO)  Non  ros  duxil  Deus  [m  via  m  lt»rra»  Pld- 
lisliim  tfttig  mcina  e$t  :  repu  tans  ne  fiirlp  fiirinletct 
cum,  sividissotadveriiuui  ^.e  hdh  cousuigtTc,  il'^xod. 
xnu  n.) 

(Î71)  Suivant  les  ingénieurs  français  ,  5î>.000 
Urnes  cx:ictemt'nl.  ou  26  îitiies  de  ff*  au  degrc. 

(272 ï  ?ious  suivons  ici  Findicarion  des  caries; 
Du  Bois  Ayuit%  qui  en  a  fait  le  fiivètlemr  ni,  ne  lui 
donne  qu'une  lieue,  mats  nous  ocnsons  qu'il  a  coa- 

6 


ta 


MER 


DICTIONNAIRE 


jjrit  celui  de  Scrai^eum,  Uml  parce  qu  il  de- 
vait être  empressé  de  franehir  les  limiLes  de 
TËgyple,  que  .parce  qu^il  le  ra[j[irûcli**iit  du 
désert,  but  ostonïsililc  de  son  voyage.  Nous 
allons  indiquer  tout  h  Theure  les  autres  rai- 
sons  qui  militent  en  faveur  de  ce  jiassago. 

Moïse  avail  demanda'  h  Pliaraon  la  peruûs- 
sion  d'emmener  le  peuple  b(!'breu  à  trois 
journées  de  clieraiîK  pourolTrir  un  sacritice 
dans  ïe  désert  (273h  11  croyait  Temmener 
en  Palestine  par  \q  désert  de  Sur  et  [a  route 
de  l'Arabie  ;  Dieu  voulait  le  conduire  au 
Sinai  par  le  désert  d'Ktîirtin, 

A  la  hauteur  de  la  [loinle  du  golfe  Héruo- 
polite,  à  une  lieue  environ,  h  l'orient,  se 
séparent  les  deux  roules ,  et  commeriitent 
sur  ce  point  les  deux  déserts  (275^),  Les  trois 
journées  de  marche  se  terminaient;  Moïse 
dfivaît  toucher  à  ce  Imt.  11  arrivait,  dit-il,  à 
Phiiiahirotb;  nous  disons,  nous,  Afijcroud; 
Adjeroud  en  est  à  un  peu  plus  d'urje  lieue, 
sur  la  roule  qu'il  devait  parcourir. 

Moïse  a  demandé  Irois  jours.  Il  arrive  à 
Phibahirotlu  qui  marque  son  troisième  cam- 
[>ement.  Dans  son  eiupressement  de  s'éloi- 
gner de  rEgytile,"  co  ne  peuvent  élre  que 
des  campements  d*une  nuit,  et  par  consé- 
quent il  a  trois  jours  (Je  marche,  lorsque 
Tarmée  égyptienne  l'atteini. 

Dans  CCS  trois  Jours  de  marche»  il  n*a  pu 
faire  beaucoup  plus  de  quinze  lieues,  car  il 
est  suivi  d'un  peuple  nombreux,  composé 
de  femmes,  d'enfants,  de  vieillards;  accom- 
pagné de  troupeaux  de  loule  espèce,  chargé 
d'un  immense  bagage,  augmenté  de  tout  le 
niohtlicr  emprunté  aux  Egyptiens  Cinq 
liencs  par  jour,  cï'Sl  il  peu  (♦res  lu  chemin 
qull  a  dû  parcourir  dans  de  telles  conditions. 
Le  premier  jour,  les  ICgy^Jtic'US,  tout  en- 
tiers à  leur  deuil,  n'ont  [m  s  occuper  de  lui. 
Le  second  jour,  ils  a[»prcniierU  qu'il  a  iran- 
rhi  les  limites  de  rEgy^Hc,  ou  qu'd  est  sur 
le  point  de  les  franchir;  Pharaon  rassemble 
à  la  hâte  son  armée,  et  ^e  met  à  sa  poursuite; 
il  le  ioint  h  la  tin  du  troisième  jour.  Dans 
de  leUes  conditions  aussi,  Pfiaraon  lui-même 
a  dû  parcourir  une  juireille  distance  LMiviri>n. 
Cherchons  donc  un  point  qui  soit  h  quinze 
ou  seize  lieues  d'Aiijeroud,  dans  la  direction 
indiquée,  et  nous  aurons  trouvé  Je  [)oint 
probable  du  départ. 

Les  belles  et  vastes  ruines  voisines  d"At*ou- 
ke-Cljéid,ouAbou-el-Chéib,et  qui  indiquent 
i'em[*lacement  d'une  ville  considérable,  s'of- 
frent les  premières  h  nos  investigations.  Il 
est  des  géographes  modernes  qui  croient  y 
reconnaître  remplacement  de  rHéroofiofis 
des  Grecs.  Ce  no  serait  (pi'un  changement 
ile  nom,  une  altération  introduite  parle  la[)s 
des  siècles.  Et  c'est  là  généralement  que 
ceux  des  géograidies  qui  ont  traité  la  ques- 

fotutti  avec  le  bassin  véritable  une  fiurtic  du  lil  de 

Paiicit*t)  cariiiL 

(ilô)  Peiis  Hchrxoruifi  vocavii  nos»  lU  otiitnis 
Ttain  irium  Uieiuni  in  sdliluilirmm,  et  sncriliceiims 
Hoinino  Dcn  iioslro.  {Kxod,  v,  5.) 

(i74)  Kn  tiriiit  une  ligne  ilroite  de  l.i  pttiale  du 
ftiiUe  iicniopotttc  a  Allai J»,  an  a  Ja  route  btiivir  |iar 
ïcê  caravanes  du  Cnirc  ii  la  Hcctpie  ;  h  droite,  le 


lion  au  seul  [toint  do  vue  do  la  ^cien  i  , 
sans  aucune  préoccupation  favorable  ou 
contraire  h  la  lîibks  s«*  sont  plu  h  cliercher 
le  jinint  de  départ  des  Hébreux,  ou  dans  le$ 
environs. 

Ce  lieu  marque  Textrémité  'méridionale 
de  la  |irovincerieCbarkiéh,  Tancien  Gcssenj 
selon  nous,  et  seînn  Léo  de  Udïorde,  daniî 
son  Commentaire  sur  le  livre  iles  Nom- 
bres (275). 

a  tJn  concours  d'arguments  victorieux* 
dit  Malte-Brun,  place  la  ville  d'Hérnopoli^,! 
mentionnée  |>ar  Slrabïui,  Eratosthène»  les' 
itinéraires,  à  Aboukécliéyd,  daus  la  vallée  de 
Sabalibyar,  au  nord -ouest  des  lacs  Amers.  Ce 
n'est  pas  que  nous  croyions  celle  ville  iden- 
tique avec  le  Paliimos  d'Hérodote,  le  Pitlium 
de  la  sainte  Ecriture.  Les  soiiante-dri  In- 
terprètes et  le  traducteur  Cophte  s'accordenU 
il  est  vrai,  h  considérer  Pithom  et  Heroopo- 
ïis  comme  identiques,  mais  encore  k  Wf^ 
confondre  avec  Ramessès,  le  chef-lieu  de  la 
terre  de  ficssen,  où  demeuraient  les  Israé- 
lites. Mais  comme  Hérodote  place  à  Palumos 
le  commencement  et  nullement  la  fin  du 
canal  des  deux  mers,  il  est  évident  «lue  cet 
endroit  ne  peut  être  très-éloigné  «fu  Nil. 
Nous  |*cnsons  que  Pithom  réjiond  5  l'endroit 
lorlijié  nommé  77fO((  dans  ï  itimrnirc  d'Ao- 
tonin.et  Tobum  daiKs  la  Nodcfi  de  l'Empire: 
endroit  [ilacé  au  point  môme  où  h  canal 
entre  dans  le  désert,  et  où  >e  terminent  les 
inondations.  Hérodote  ayant  vu  les  lieui 
pendant  les  hauies  eaux,  a  pu  croire  que  Je 
canal  commem;ait  ici  ;  mais  Héroofjolis  est 
certainement  la  même  ville  que  celle  (le 
liera,  dans  yninrrmrc  d'\ntohin,  et  clier 
Etienne,  de  Bysance.  Ce  dernier  lexico- 
graphe nous  en  donne  l'assurance  formelle. 
Les  mesures  de  Vllinéraire^  dans  les  manus-l 
crits  les  plus  ilignes  de  IV)i,  cadrent  bieiij 
avec  remplacement  des  ruines  Urès-remar-j 
quables  qu'on  a  retrouvées  à  Abbukérhéyd,  ' 
et  parmi  lesquelles  on  a  reconnu  un  cara- 
vansérail, indice  du  grand  conmierce  qui  a 
dû  s'y  faire.  »  (M4lte-Uiu  ?f,  liv.  ci.vii.1        j 

M.  Quatremère,  <lont  nous   ne    saurionsi 
partager  rofiinioii  sous  d'autres  rapports, 
clierclie  aussi  le  [»oint   île  départ  de>  Hé- 
breux dans  les  niémes  parages;  seulement| 
il  le  place  h  Relijéis,  cinq  lieues  fdus  loin. 
Nous  y  consentons,  [lourvu  «pi'on  suppo*f] 
qiTil  était  fïossible  à  une  caravane  telle  i|i|<3 
celle  conduite  parMoïse,  de  faiie  sept  be 
par  jour. 

«  Nous  lisons,  dit-îK  dans  la  Genisê  j[270!,J 
que  Josejdi  donna  h  son  |»ère  et  à  ses  H-èr^^-il 
la  fjropriéié  de  la  terre  de  Kamessès.  Ainsi 
la  leiTC  de  Uamcssès  était  identique   ave 
celle  de  Gosen.  En  etfel,  \a  vdle  de  Hamos-^ 
ses  était  la  capitale  de  la  terre  de  lîo^enj 

déîjerl  du  «miit  Sinai  ;   i\  %ru.Uc\e  tiésori  de  Ti*"!!,! 

{illi)  CVnI  m\'6ft\  Vii\h  dei»  sfivAuU  de  la  eiini^ 
iniîtsmn  françnise:  ils  .ijouinni  que  celle  valit*e  v^h 
rtlrèinemi'Hl  fcx'omle  en  pàlnniges.  (Vov,  lf**m.  t»f 
le  cuuat  d***  deux  mtn,  Jonnutt  du  niPcUeniem,  500*; 
oidonnei'.) 

(i7<*j  liiMiÇs.  \t  vif,  IL 


MËH 


DES  MIHACLES. 


l^lEn 


toi 


mU  {♦«r  un  pass,7ge  de  ï Exode  (277U  que 

.. iZ-liM-s  bâtirfnlt  pour  ie  rui  d'KgyjMc, 

ilestinécs  h  servir  de  dépùt  il  lifj- 

MVieiils  :  savoir,  Ufnnessès  et   V\- 

a  Uo  Rainesîsès  et  «lo  riilKuii  qnu 

rriu   ies   Uébreui  au  moment   où   il» 

snl  qiiitler  l'Kgyple  (278).  lUen  n'intli- 

lojourd'hui  l'cmiihrccmenl  quVjrru|;*iit 

emière  «le  res  villes;  nifiis  ïiiUaitl  qaon 

«'Il  juger  d'ai^rès  l*en.scniî»ïe  des  faits, 

t'ui  HU|ipijser,  avec  assez  de  viviisoin- 

•  celle  fïlane,  située  lians  la  contrée 

ut  les  Israélites,  et  déclinée,  s^vris 

i,  â  tes  tenir  en  bride,  se  trouv/iit  sur 

rr^in   où    s'éleva   ensuite  la  ville    tle 

^»  reuijdacéc  dc[ïius  rar  h  nio- 

l'ois.  Kl  je  ne  }niis  inmenient  ad- 

SToinnion  du  P.  Sirard,  qui  vrnilail 
mitre  Kames&ès  tlans   le  lieu  apfjelé 
fin,   silué  à  peu  de  dislam  e  du  Caire. 
it  h  Sa  Tille  de  Piliiom»  c'est,  an  peut  le 
L%  1.1  m  Ame  qui  est  désigîiéc  par  Héro- 
>"<»    vous   le  nani  de  Pathumos,  Oti  a 
u  M,  Larcher  était  de  eelle  ojû- 
q^ue  le  nom  hébreu  Piihom  a  été 
ins  le  grec  des  Scptanle  [>ar  'up^-^dv 
typoliê.  Mais  celle  assertion  n'est 
Bcuenl  exacte.  Dans  les  deux  |ias- 
•t  se  rencontre,  il  répond,  nnn 
-,niais  h  tiosen  f281).  <Juant  à 
toncêrne  la  [tosition  de  Pillinin,  ju 
l^s,  h  Feieniple  de  Dauville,  qui  a 
'  [il us  grand  nundiic  des  t^éo- 
itioi-mêiiie,  ^i  la  [«lacer  au  lieu 
îvtî   aujMurdlitii   le  lieu  nmunjé 
leid.  Je  ne  lu'élendrai  pas  sur  ce 

n  le  voii,  cerlains  égyplologues  placent 

ùm  à  4lf*ou-Kescliéidi  imrce  qu'il  y  a  des 

es»  et  qu'ils  ne  savent  h  ([uelle  ville  les 

boer*  Nous   croyons,   nous,   avec  plu- 

.^  *..i^,..    pi  |>rinci[>aïenient  à  cause  des 

iurues  par  Moïse,  que  ce  sont 

ssès.  Mais,  quoi  qu'il  eu  soit, 

le  lixé  maintenant  suj'  le  lieu 

MUîioui  uù  il  faut  chercher  le  point  de 

il  des  Hébreux. 

'Ut  nous  ne  voulons  pas  quiUerco 
uiellresous  les  yeux  ihi  lecteur  la 

mlc  du   Mémoire  déjà  cité  de   F>u 

1  :  «  La  vallée  de  Saba'h-Byâr,  ap- 
^  OuAily  [>ar  les  Arabes,  c^l  vers  îe  pa- 
Me  boréal  de  30*  31*  10  *;  sou  urigine  est 
»m  myria mètres  environ  de  Uelhéis  :  sa 
ïrlion  est  do  IViuest  à  lest,....  A  Feîjtrée 
b  vallée  est  le  village  irAVbbilijch....  A 
1  iijvrîaaièlres    d"Al»liâ<;eb  su  termine 

i»uiuylât  :  ce  nom  lui  vient  des 
^  i/iwiim^/drt|ui habitent  cettecontrée. 
■Uée  de  Saba  b-lîyâr  s'étend  eufore  à 
Hkiyriamètresà  l'est;  elc*est  à  neu  près 
Biêu  de  cette  partie  de  la  vallée,  que 
trouve  un  vaste  amas  de  décnmbres  qui 
once  remplacement  d*une  ancienne  ville; 

tibes appellent  ce  lieu  Abou-Keycheyd, 
Eirnl.  I,  11. 
7d)  Exoàs  XM,  57;  Nuni.  xxxiu,  5.  (Il  irc&l  uul- 
irlé  Je  Pitlium  en  cette  circoiisLanee.j 


Au  sonm»cl  d'un  monticule  formé  de  ces  dé- 
coud très,  il  existe  un  gros  bloc  de  granit, 
sur  lequel  sonl  sculjflées  en  relief  trois  di- 
vinités éi;y|iiiennes  qui  représentent  ^  je 
crois,  Osiris^  Isis  el  Horus 

«  Plusieurs crmsiilératiunsporlcnt  h  croire 
que  ces  ruiïu^s  ont  aj^partenu  h  rancienne 
ville  trHérooî>olis. 

ff  Flavius  Josèphe  fliv.  n,  chap,  4)  dit  que 
Jacob  étant  iiarti  de  Bersahée,  son  tils,  nu- 
nislre  de  Pfiaraon,  vint  an  devant  do  lui 
jus(|u'à  Héroopolis.  Les  SèfsUuile  ont  inter- 
prété de  la  niôiue  manière  le  vtMselâS  du 
cl la pitre  xlvi  {le  la  Genêge^  quoi  «pie  ilajïs  le 
ïexle  bélireu  il  ne  soit  pas  question  u'Ilé- 
rooijolis,  mais  seulemenl  de  la  terre  de 
Ticssen.  Olte  version  fut  faite  en  KtjjyjUe, 
environ  un  ,denji-siècle  après  la  couquéle 
irAiexandre  :  ainsi  l'on  iloil  ajouter  quchpie 
croyance  au\  rléUiils  géographir|ues  qu'elio 
contient,  1^  ville  d'Héroopolis,'aulenjj»sdes 
Seplante,  était  donc  située  tlans  la  terie  de 
Gessen,  h  Tendroit  où  la  Iradilion  plaçait  la 
rencontre  de  Josepli  avec  sa  fruniile.  »/ 

L'auteur  pari  de  là  pour  établir  que  la  nier 
llou^e  se  prolongeait  jusqu'à  ce  f»oint,  sons 
le  jirétexio  que  cette  braiirlie  s'est  a]t|)efée 
pendant  longiemfLS  du  nom  de  golfe  Ueroo' 
polift.  Celle  raison  ne  nous  paraît  nulle- 
ment concluante;  et  nous  [lensons  aussi  que 
les  Set  liante, 'en  bar  luisant  (i€s»en  mr  fié' 
roopohs,  uVmt  pas  eu  en  vue  la  ville  luémo 
de  Héroopolis,  où  Jacob  na  \i[\s  dû  passer, 
mais  le  nôine  Héroôpolîtain  tout  entier, qui 
rcprésenlail  |tour  eux  Tancieu  iiessen,  dond 
le  nom  ne  se  lisait  plus  alors  que  dans  le 
Icxîe  de  Moïse, 

Le  même  auteur  ajoute,  dans  son  Apfen^ 
dice  h  re  rjiémoire  :  »  ^uanl  à  la  ville  d  lié- 
roo|jolis,  la  Tuiïme  prohabîemciit  que  Ovaris, 
je  persiste?!  la  placer  au  lieu  nommé  aujour- 
d'Iiui  Ahou-Keycheyd,  Cette  position  radre 
jjarlailemeul  avec  les  distances  données  |)ar 
ifUnàytire  d*Antonin***..  D'un  autre  ciVlé,  si 
Ptulémée,  dans  un  endroit  de  son  ouvrage, 
scîuhle  donner  les  mêmes  latitudes  et  longi- 
tudes h  Héroopolis  et  h  Textrémité  de  la  nier 
Bouge,  il  ne  faut  pas  passer  3ous  silence  lo 
jiassage  oii  ce  géographe  place  Héroopolis 
jilus  h  l'ouest  de  vingt  à  trejiie  mioutOi!»,  et 
(ilus  au  nord  de  dix  minutes...., 

«  Nous  avons  déjà  dit  ailleurs  que  les 
Septante  menaient  lléroofiolîs  dans  la  vallée 
de  Ccssen  OU  de  Sabali-B>âr  sur  la  route 
de  Menqdns  h  tiaza  ;  ce'  serait  en  vain 
que,  jHiur  détruire  ce  ténioignage,  on  accu- 
serait les  Se[>lanle  d'avoir  pris  le  verbe  lié^ 
hébreu  rn*;n  (Aoror/i),  qui  signifie  an- 
iï(;ru^tr,pour  un  nom  de  ville  ;  celle  objection 
n'est  nen  moins  que  concluante  dans  la 
question  dont  il  s'agit.  Nous  dirons  d'abord 
qu1l  est  dillicilc  de  concevoir  qu'une  lauto 
tellemeiU  grave,  que  le  moindre  éiolier  nu 
la  fera  il  point,  ail  été  commise  par  soixanlé- 
dix  rabbins  profondément  versés  dans   la 

(Î7D)  IkRun.»  llht.,  b  n»  c.  158. 

{tm  ffhtoire  dlIéTodott.  i.  Vlll,  f*.  4Î7» 

1^281)  (.;cjics  (sic,)  XL\I,  2»,  2«. 


S59 


MEK 


hlCTIONNAIRE 


mn 


connaissance  des  langues  hiliraïtim?  cîl  grec- 
qrie;  cl  que  Ton  doii  plut^l  rroire  que  ces 
savants  inlcrj^rèlcs  n'auront  |j.isinal  inMinil 
ici  liti  ïuol  de  leur  longue,  mais  qu*ils  nu- 
ronl  ajouté  quelque  chose  au  teitte  hehreu, 
f»our  en  rendre  rintcrprélation  [«lus  rlaire 
ou  en  ilévelnp|jer  le  sens,  i  omuie  cela  leur 
esl  arrivé  en  «raiUres  endroits.  Que  Ton 
comjiarele  texte  hébreu  liu  verset  en  ques- 
tion avcr  la  version  grecque,  on  verra  que 
les  Se[>lante  n'ont  ptiint  voulu  traduire  lit- 
li^ralement  ce  passage ,  mais  Texpliquer. 
Ainsi,  par  exemple,  le  mot  de  Gesscn^  deux 
fois  réjiété  dans  Hiéhreu,  ne  se  Irouvc  fias 
dans  le  grer,  où  on  lil  ceux  de  Hf'roopolù 
et  de  Hn messes,  qui  ne  sont  (loiot  dans  Tori- 
ginal  (28:i);  eoUe  dilTérence  et  d'autres  en- 
core lie  peuvent  être  dues  h  la  faute  qu'on 
im|>ule  aux  Septanle.  Au  surplus,  que 
ceux-(;i  aient  agi  d'après  le  rnolit  que  nous 
leur  supfïo^ons^  ou  qu*ils  n  aient  pas  (^oni- 
pris  le  mol  horoth,  il  n'en  est  pas  moins  vrai 
qu'ils  n'auraient  jias  parlé  en  eel  endroit 
de  Héronnolis^  si  «telle  ville  eût  été  «le  leur 
temps  ailleurs  que  dans  la  vallée  de  Gesseu 
ou  de  Saba'h-B^âr.  La  môme  observation 
5  apjdique  à  rhfslorien  Josèphe»  qui  place 
aussi  la  ville  d'HéroopoUs  sur  la  route  de 
Meniphis  h  Gaza*  » 

Ceui  qui  cherclu^nt  le  point  de  dépari  des 
Hébreux  aux  environs  de  Mempliis,  devraient 
placer  le  passage  de  la  mer  Uouge  beaucou[» 
idus  bas  qu'ils  ne  le  mettent  (;oniraunénient, 
et  très- près  du  Bir-Hammar  ;  autrement 
Moïse  n'aurait  pu  eonlourner  en  moins  de 
six  à  sept  journées  de  mart-be  l*extrémité  du 
golfe  Héroopolile,  h  cause  des  sinuosités  de 
la  vallée  de  rEgarement,  et  do  la  chaîne  tlu 
Gebel-Taka,  qni  forme  un  angle  considéra- 
ble sur  cette  route,  et  force  les  voyageurs  h 
suivre  les  rivages  du  golfe  <fans  une  longueur 
de  huii  à  neuf  lieues* 

Lailislance  du  Caire,  ou  de  Memplns,  si 
l*on  veiit,  à  Soueys  en  ligne  droite  est  de 
vingt-six  lieues.  La  roule  suivie  parles  ca- 
ravanes de  la  Mocque  est  de  trente;  elles  mel- 
tenl  deux  jours  et  demi  à  la  fran^iur.  Far  la 
vallée  tle  rEgarement  il  y  a  trente-sis  h 
trenle-sepl  lieues  ;  et  Moïse  aurait  fait  en 
trois  jours  sept  lieues  de  plus  que  des  ca- 
ravanes ordonnées  jjour  une  manbe  expé- 
dilive»  et  débarrassées  de  tout  attirail  de 
femmes,  d'enfanls,  de  vieillards,  de  moldlier, 
de  troupeaux  l  Cela  esl  impossible.  Il  aurait 
supprimé|  le  pâiurage  à  ses  troupeaux  pen- 
dant trois  jours,  pour  marcher  exactement 
avec  la  tuème  vitesse  que  les  caravanes  1 
cela  est  impossible. 

Le  soir  du  premier  jour,  les  Hébreux  cam- 
pèrent h  Socehoih,  le  soir  du  second  jour,  à 
Ethaniy  sur  Us  confins  du  déstri ,  le  troisiè- 
me jour,  ïo  Seigneur  leur  ordonna  do  se 

fîS^)  Qu'on  nouspermcUe  d'ajouter  une  simple  re- 
marque au  inxic  de  Taulour  :  Si  naits  aviojis  à  faire 
un<^  UniliH'bod  c'ïplicative  ptulul  ([ue  iimirîtic,  une 
trnttiicLioti  populiiiro,  nnii«;iJirîof»s  Constaminoplc,  au 
lieu  de  lîtfianft^ini,  comme  saiitl  àéiôme,  Alexftn- 
dria^  aiï  place  de  Sa-Ammon  ;  ainsi  ont  dû  faire  les 


oeu 
a  un 


replier   vers   l'Kgypte,  et  d'aller  ramhcrl 
côlé  de  Phifmhirothn  qui  e^t  entie  Matjiiuk 
et  la  mer,  en  lai  e  de  liéehrphon  (âBîl), 
Le  livre  des  Nf^mf/res  dit  :  «   Le  SeijJ 
leur  ordonna  de   eanqîer  devant  May  dû 
près  de  Phihuhirothy  qui  esl  en  faet*  de  ' 
sephon  {28V).  j> 

Nous  considérons  Soccoth  etuume  idi 
{]iif^i  liVi^c Serapeum:\h  est  la  limite  nalur 
de  rRgypte.  Mous  [^nnsons  «pTrls  la  frai 
renl  et  se  dirigèrent  vers  le  désert,  en] 
sa  ni  h 'S  la(\i  Amers  h  leur  d  noie, 

ils  auraient  fm  suivre  égaleuient  les  • 
tes  de  Belbéis  ou  d*El-\Vaili,  a>ani  ceri 
mes  lacs  à  leur  gauche»  pour  frainhir  lo] 
iiage  près  de  Suez;  mais  alors  ils  aur 
toujours  élé  en   ideine  Egypte,  et  on 
rait  fias  pu  dire  à   Pharaon  qu*ils  fuyi 
(285).  Tandis  qu'en  iirenani  la  firenii^r 
rectioiu  ils  se  trouvaient  dès  le  uiaiil 
second  jour  hors  de  TEgyptc,  et  le  $oii 
même  jour  aux  ronfius  du  déserl,    tè  OtI 
Moïse  les  fait  arriver. 

Hérodote  place'  une  ville  de  Buthum  ai 
{mni  où  les  montagnes  d*Arabie,  se  divisinu 
en  deux   branches ,   embrassent    la    vast4 
plaine  (jui  longe  TEgypte,  Ce  point  esl 
près  viS'à-vis  le  bassin  des  lacs  Amer 
une  distance  de   quatre  à  cinq  lie 
Etham  de  Moïse  nous  paraît  singuln 
ressembler  au  Buthum  d'Hérodote. 

De  ce  point  les  Hébreux  doivent  reveniri 
Reverdi  castrametrnture  rvijione  PhihahirothA 
Htvcrlcrt  ne  veut  pas  tlife  nécessairemenli 
rétrograder,  mais  aussi  reî»rendre  une  di-j 
reclion  donfon  s'étail  éi-arté.  Ainsi  r<Tf««f,| 
ils  se  trouveront  au  bord  de  la  nier  BongeJ 
entre  les  trois  points  tlé.signés,/*/ii7i<ï/u>ort 
Magdaïum  et  Btctscphon, 

Nous  ne  chercherons  [loint  Tétymologiet 
ces  noms,  parce  que  rien  nïHant  si   iirbr-| 
traire  que  larl  des  élymologies,  cicepld  le^fl 
inductions  qu'on  en  lire,  nous  ny  trouve 
rions  que  des  données  incertaines. 

It  est  h  Teitrémité  du  golfe  Hcroopolit^| 
irois  points  slratégiqucs,lroïs  forteresses, qui 
nous  semblent  en   corres[iondance   |)arfaite 
avec  les  indications  de  Moïse.  Adjeroud,duJ 
<;ôté  du  désert,  avec  Pliiliabiroth  ;   ArsinoëJ 
du  côté  de  FEgyple,  avec  Beelsephon;  kol- 
sum,  également   du  côté  de  TEgyple,  ei  auj 
bord  de  la  mer,  avec  Magdaïum.  Cette  der- 
nière citadelle  semble  avoir  élé   [dacée  là 
comme  pour  nrolégcr  rEgyjilc  contre  um 
invasion  tentée  par  le  gué  doiA  nous  allons] 
parler. 

Rien  ne  prouve  assurément  que  ces  trois' 
points  fussent  fortifiés  à  une  éfjoque  si  re- 
culée ;  nous  avons  ilil  pourquoi  il  était, 
permis  de  le  supposer;  mais,  dans  Ions;! 
les  cas,  ils  doivent  être  connus  connue f 
point  de  repère  et  comme  positions  strate*] 
giques.  Ln  entidrc  qui  a   des  chariots    dej 

Sepiniitc. 
i^Ki)  Ejtod.  xu.  13,ct  \ni,îO. 

(i85j  Niiuu.iiinn  fsi  ro^i  ^gvpliorutn  qtiod   ta* 
gibset  popultiî>.  {Exod,  xis\  5.)  ' 


Ilin« 


DES  Min A€ LES. 


IfER 


^a 


[la  garde  de  ses  frontières.  Adje- 
iuoè  et  Rohtim  forment  un  Iriaïi- 
f"dix  luille  riièlres,  ou  deux  lieuos 
entre  Kolsuru  et  Ar^sinoë,  vingt 
»u  fîn^l«t*  lieues  et  demie  entre  Adje- 
^  di![-huil  mille,   ou  quatre 

».  .  .  jJ-sum  et  Adjeroud.  LYmii- 
ilhie  occu;>ait  nétcssni renient 
leue  de  terrain;  l'armée  égyp- 
Bc  ses  chariots  et  sa  eavalerie,  n'en 
'guère  moins;  les  deux  nations 
ionc  ainsi  rapprochées,  et  presque 
1^  :  ce  qui  s'accorde  iiariaiienient 
nralion  de  Moïse, 
■açons  donc  Tentrc^e  des  Hébreux 
Ker  auprès  de  Kolsum  «  uu  peu  |>1us 
P  la  Yille  actuelle  de  Suez,  qui  eu 
il  le  nom,  lïiais  qui  n'eu  o<"ru[»e  f^as 
fait  retujdaceujeril.  Et  ini  les  iradi- 
»us  viennent  en  aide  :  Les  rabi)ins 
^Clyj^ma,  Phiiosiorge  parle  égwîe- 
^lysnia^  de  même  le  moiue  Cosmas, 
use  l'I  Gri?goire  de  Tours.  C'est  par 
'une  confusion  qu'on  dit  ici  Clysma 
^um»  l'âr  i\  parait  que  re  furent  deux 
î  •iiO'ér^^ïntes.  Clysma  aurait  été  rie 
Uti    ijolfe,  presque  en  face  de 

l-Orode  cl  Grégoire  de  Tours 
que  de    leur  temps,  on  y 
bore  les  traces  des  roues  des  vlm- 
liens.  Nous  ne  croyons  pas 
:ne  d*aUer  voir, 
iit   à   dcmoolrer    que    nous 
Jjié  la  véritable  marche  des 
!  faisant  conttïurner;  par  To- 
'  tacs  Amers,  Dès  le  second  jour,  ils 
fit  au  hord  du  désert  d'Etham»  quand 
ent  passé  la  mer  Houj^c»  ils  se  retruu- 
'pns  le  même  désert  d'Etham.    Les 
oui  les  suivaient  à  îa  (race,  cam- 
[Ailjeroad,  lorsqu'ils  furent  r;ifiqȎs 
^es  à  Kolsum.    Ils   avaient    durjc 
>ud  pour  rentrer  en  E^^ypie^et, 
aent,   ils   avaient  létrogrodé  du 

î  placé?  près  de  Kolsum,  les  Hébreux 
^  du  désert  d'Ethani  que  par 
>  de  sii  à  huit  cents  mètres  de 

||t',c  n'est  nas,  sans  doute,  dans  celte 
■  eau  qu*alla  se  noyer  toute  Tarmée 
Bon. 

li  emmenait   avec  lui   six  cent  trois 

inq  cent  einqu;mle  hommes,  prêts  au 

^t  drm^s  :  Armati   ascnidcrunt    fitii 

■■e    ttrra    Avjtjpti  {Ejvâ.  sin,  18). 

tant  ad  hdla    pfutccdere^    sexcrnfa 

in  rirorum  tjuingtnti  quinqHOfjintn 

15.)  On  peut»  sans  exagération,  don- 

araon  In    moitié  d*un   pareil  nom- 

îe  quart  si    rem  veut. 

rofcctiquc  de  Succotli  i  asLrAinrlan  siuU  in 
eitrcinis    (Inibus    stiliiutliiiià.    {Exmi. 

que  (le  PhitialufOlTi,  iransitrunt  fn^r  tiic- 
€    in    fidtiltiainriir  vi  ;uiibirlanLes   trîbits 
r  (tcscrltiin   EHiani,  c;iEinamctLiti  siini  rn 
m.  ixiiu«  8.) 


^ïoise  dit  que  les  eaux  de  lt*vnier  furent  di- 
visées p«r  le  vent  de  TorienU  Kadim  .  C  est 
eu  elTel  celui  qui  sDulïlait  h  celte  époque  de 
Tannée,  car  rHgyite  ne  conitall  qtuj  deux 
moussons  :  celle  du  si^l-est  depuis  novem- 
lirc  jusqu'è  la  lin  d'avril,  et  celle  de  nord- 
ouest  de  mai  jusqu^en  octobre.  Mais, objecte- 
t-on,  ce  vent  aurait  reloulé  les  eaux  du  vàiô 
des  érafgrants,  et  contrarié  leur  marclie? 
Il  n'y  eut  pas  refouiement  des  eaux,  mais 
division;  et,  quant  à  la  marche  des  Hébreux, 
elle  n'aurait  été  conlrariée,  qu^aulaut  que 
ce  vent  aurait  été  violent,  Saint  Jérôme  a 
Irafîuit  de  la  sorte,  il  est  vrai.  Dieu  lit  souf- 
lier,  dil-il,  un  vent  violent  et  brûlant  ^/Idw/e 
vento  vehemenfi  ci  urente  ;  mais  du  ruo- 
ment  que  nous  connaissons  la  signilicaliou 
précise  du  mot  Kaâim,  nous  |>onvons  lais- 
ser au  dofte  et  vénérable  traducteur  le  bé- 
jténce  de  r'intcrjirétalion^  et  nous  en  tenir 
au  texte.  Kl  du  moment  que  nous  voyons 
les  eaux  divisées  darni  le  sens  du  vent  Kadim^ 
nous  savons  que  le  ^oUe  ne  fdt  point  par- 
tagé per[ieudiculairement,  c'est-7i-dire  de 
Toutvsl  à  lest,  mais  suivant  une  ligne  dia- 
gonaie,  du  nord-ouest  au  sud-est.  Ainsi  les 
Hébreux  durent  entrer  dans  le  lit  de  la  mer 
vers  î^oueys  ou  Kolsum,  pour  en  sortir  sur 
le  rivage  op[iosé  vers  le  ras  -cl  -  Mou(;a,  ou 
bien  un  i>eu  au-dessous;  ce  qui  nous  tlonne 
un  parcours  de  onze  à  douze  mille  mètres 
au  sein  destlots,  c'est-à-dire  deux  lieues  et 
demie. 

Prêtons  une  grande  alt(*nliou  au  récit  de 
Motse,  et  [esuus-en  tous  les  termes. 

Le  l^as^agedura  toute  la  nuit.  Il  était  le 
point  iln  jour,  lorsque  Moïse,  étendant  la 
main,  referma  les  flots;  l'armée  tout  entiè- 
re de  Pharaon  élait  engagée  dans  le  pas- 
sage, et  lêilement  engagée»  que  quand,  aux 
premières  lueurs  de  l'aurore,  elle  s'en  aper- 
çut, se  m  t  en  désordre,  pour  se  replier, 
et  voulut  rétrograder,  les  Ilots  revenaient  déjà 
a u-devnot  d'elle  :  FugicntibHsqHr  /Egypliis  oc- 
vHfrcrfint  aquœ^  et  invoivit  eoi  Dominua  in 
mediis  flMVtifjus,  (Exod.  xiv,îâ7,) 

C'est  à  l'cine  si  le  golfe  Héroopolïle  se- 
rait assez  large  pour  contenir  une  armée 
telle  que  dut  être  celle  de  Pharaon,  à  moins 
ïiu  on  ne  suppose  qu'elle  s'avançait  de  front. 
Il  n'a  cuire  le  Ilas-el-Tâka  et  le  Ras-el-Mou- 
ça  quf!  cinq  mille  mètres,  c'est-à-direl  un 
peu  plus  d*une  lieue  de  traversée,  cl  |mc- 
tout  ailleurs,  dans  sa  plus  grande  largeur, 
il  n'atlMint  que  le  double  de  cette  dîmefi- 
sion. 

Kn  suivant  la  direction  oblique  que  nous 
venons  d'indiquer,  la  [Tofoncleur  <fe  l'eau 
varie  (h*  qninzttà  trente  mètres  (287), 

Nous  avons  relevé  res  mesures  sur  le 
l^rand  travail  opéré  au  commencement  du 
siècle   par  les  savants  rrancais  qui  accompa- 

(jirmpic  (irrse«|ijercirnii-  ^fluyptii  vesligia  pr«rc- 
tli'hliim.  ri'pt'niriiiiil  coi  lu  casuis  super  niare:  oni- 
uis  C4pLl;itus  vi  i'urrus  Phar;ifiiifs,  et  univ<'r^<i£i^ 
r%i^rritN«%,  iManI  iti  Pliihaliirolti,  cofitra  Bcclst'phoii, 
(f;jo.l  \iv,  iJ.) 

(2K7Ï  fn  plupart  lias  ^'éciprapUes  ont  r(*cnrmu  îa 
ucVrssilcdL celle tlircctiuii  ubli^iue.  bllccât  iaiti((iiéii 


DICTIONNAIRE 


gnèrcnl  le  général  Bonai>ârto  dans  Teipétli- 
licjti  d'Egvf>le. 

Des  ruines  de  Sahbalibiar  au  point  où  nous 
faisons  arriver  les  Hélirfiux  à  la  fin  4le  leur 
!t*oisièino  Jour  de  iiiarrhe»  il  y  a  dii-sept 
lieues  environ  par  Torient  des  lars  Amers 
et  Adjeroud, 

M.  Qyatremère,  suivant  en  cela]  les  crre- 
loents  lie  M.  Léo  de  Laborde,  |»ense  que 
le  nombre  de  six  cent  mille  combatlaots 
donné  par  Moïse,  a  é\ù  exagéré  par  une  er- 
reur de  ooiûsle,  et  qu'il  faut  lire  six  cents 
hommes,  au  lieu  de  six  renl  mille* 

«  La  muUiiiHcation  des  Israélites  en 
Egypte  lui  a  toujours  paru,  dit-il,  un  peu 
excessive;  et  il  a  toujours  eu  peine  h  croire, 
qu'elle  se  soit  réellement  élevée  au  cliitTrc 
indiqué  par  le  texte  hébreu,  » 

S'il  en  était  ainsi,  le  texte  du  Pentaîeuque 
serait  tout  entier  à  refaire,  car  avec  six  cents 
lionmies  frariues,  ou  même  six  mille  bom- 
mes,  ou  hïôtue  soixante  mille  hommes,  que 
devienuètit  les  rérits  des  eouibats  livrés  |jar 
les  Juifs  [lenilanl  leur  séjour  dans  le  désert 
et  à  leur  entrée  en  Chanaan?  que  deviennent 
tous  les  ebitfrcs  dontiés  par  Moïse  à  celte 
Occasiot»?Que  devient  celte  immense  anriéô 
que  Ualaaiu  ne  put  voir  tout  entière,  qu'en 
5e  plarant  smcessiveuienl  sur  trois  monta- 
gnes difîérentes?  que  deviennent  tous  les 
cliiirres  do  détail  doimés  dans  le  livre  des 
Nombres  au  deuxième  i-liafiilre  :  La  tribu  de 
Juda  comptaU  soixante-({na(orze  mille  six 
cenU  romhatfants:  la  tribu  d'hsnchar^cirt' 
quante-quaire  mille  quatre  vent:  la  tribu  de 
Zahulon  cinquante-sept  mille  quatre  cent; 
et  ainsi  des  autres?  C'est  donc  une  opinion 
irréfléchie^  que  celle  qui  tendrait  à  dimi- 
nuer le  chiure  de  six  cent  mille  combat- 
tants. 

Elle  Test  sous  un  second  rapport,  car  ce 
chiffre  en  lui-niérae  n'a  rien  d'exagéré; 
nous  allons  le  faire  voir.  Sans  doute,  dans 
nos  sociétés  modernes,  où  tout  le  monde  est 
à  Fétroit,  où  l'indigence  de  la  plupart  et 
une  mullilude  dliabitudes  bonnes  ou  mau- 
vaises tendent  h  restreindre  raccroissement 
de  la  |iopulation,  une  telle  augmentation 
pourrait  paraître  fal>uleuse  ï  Mats  eu  était- 
il  de  même,  alors  que  Tespace  était  donné  à 
h  tous,  le  QTariaKc  un  devoir  et  la  famille  un 
honneur,  une  richesse  et  une  puissance  ? 

Les  Hébreux  entrèrent  en  Egypte  au 
nombre  de  soixante-dix  ;ils  y  furent  quaire 
cent  trente  ans. 

On  nous  arcordera  q^ue  dans  la  suite  les 
unioHsaient  pu  avoir  heu  h  Tâge  tle  vingt- 
deux  ans,  et  qucdc  chaque  union  il  soit  issu 
en  terme  moyen  quatre  personnes. 

On  nous  accordera  encore  que  sur  les 
{soixante -dix  émigrants,  trente  aient  été 
dans  la  force  de  Tâge.    soit  quinze  couples. 

Un  laps  de  <[uatre  cent  trente  années,  en 

Kar  ro4:o€ke,  sur  b  carie  «jn'il  ttres^a  en  1750  ;  |>î*r 
>an%iLl«?,  en  1701;  par  M,  b^on  il«?  la  Biinlt\  rn 
t8IL  CiViail  nns&i  Hivis  <U»s  W  W  Siccanl  *H  My\ 
suivis  eu  rvUt  par  Si  h;»w,  MoiH«»fiy^,  Owiii^lun. 
BfUii,  Atuu4el,  H.e»mcr,  clc  i  lUiit^  ceux  ci,  faiî^aiU 


supposant  le  mariage  à  vingt-deux  aas, 
donne  dix-neuf  générations. 

Or  le  nombre  quinze,  que  nous  su 
sons  ^tre  celui  ûqs  mariages  dans  Tig 
la  fécondité  lors  de  la  descente  en  Rg 
éianî  multiplié  dix-neuf  fois  par  deu 
arrive  h  un  total  de  trois  millions  neul 
trente-deux  mille  soixante  couples  pot 
dix-neuvième  génération,  soit  se[>t  mi 
Imit  cent  soixante-quatre  mille  cent 
individus. 

Sur  ces  se(»t  millions  huit  cent  mille 
sonnes,  qu'on  nous  en  accorde  deux  mi 
et  demi,  et  qu'on  orétève  les  cinq  ai 
millions  pour  les  clianccs  défavoral*l< 
naissance  et  de  vie.  Nous  faisons,  ce 
on  le  voit,  une  très-large  part. 

Nous  demandons  environ  deux  ml' 
et  demi  d'émigrants,  et  ce  chiffre  lui-! 
n'a  rien  d'exagéré;  en  elfcU  si^t  cent  I 
combattants  de  FAge  de  vingt  à  Vh 
soixante  ans,  supposent  un  nombre 
de  feiiuncs  dans  des  conditions  ideni 
d'âge  et  de  santé»  soit  douze  cent  1 
personnes.  Les  enfants  au-dessous  de  ' 
ans  lom posent  |Hirlotit  la  moitié  et  ph 
la  oopulation,  soit  deux  nulhons  quatre 
mille.  Il  y  a  en  f^lus  les  vieillards  des  > 
sexes  et  les  [lersonnes  impropres  au  se 
militaire*  Nous  n'exagérons  donc  i^ 
portant  le  cbiiïre  total  à  deux  milliODset 
d'individus. 

Mais  voici  venir  des  objections  plo< 
rieuses,  d'autant  qu  elles  sont  faites  dai 
esprit  hostile  au  christianisme. 

H  Pour  ne   rien  dissimuler,  dit  M 
Brun,  nous  avouerons   iiuc  la  marclw 
Israélites,  en  sortant  de  r Egypte,  a  fil 
un  argument  en  ftiveur  du  rétrécisse 
de  la  mer.  Cette  marche  paraîtrait   rt 
molivéesi  on  suppose  que  la  mer  Ri 
s'étendait  jusqu'à  la  hauteur  de  Sal>a'ldi 
on  concevrait  alors  que  cette  tribu  fug^ 
venue  des  environs   d'A'blk^ceh  et  de 
beis,  en  chercbant  h  gagucr  le  désert, 
rencontré  la  mer  aux  environs  d'Héron fJ 
et  aura,  [>ar  Tclfet  d'une  marée  cxtnu 
naire,  ou  par  rehii  tTun  vent  très-jpki 
trouvé  à  sec  T isthme  nui  aujounriiuflH 
le  golfe  dubassjTi  des  lacs  Amers,  i*^H 

«  Cette  manière  de  voir  serait  singun 
ment  favorable  a  la  véritable  internréll 
d'un  passage  où  les  traducteurs  ont  rail d 
Vautenr  des  livres  de  Moïse  «  ïjue  tes  i 
«  se  tenaient  h  gauche  et  adroite  côi 
«  tieux  murailles;»  mais  où  le  texte  n 
réellement  que  ceci  :    «  Les  eaux  éU 
«  comme  une  muraille,   ou  comme  un  I 
«  part»  à  leur  gauche  et  à  leur  droite, 
eliet.  une  armée  qui  passerait  entre  le 
et  b^s  la<"s  Amers,  aurait  ses  deux  tiancs 
verts.  » 

Nous  voudrions,  nous,  quand  on  fall 

nrnvcr   les   pèlerins  par   h  vnllt'j?  ifu  Tyci, 
rK*;.ircna*iit,  {>blii)u:iii'til  en  sens   inverse,  potl 
fain*   rcprenilnî    ierre-  vi»rs  les  sources  de 
(iV>l  altailKM  lM>[t  <rtiiiporiaucc  à  ilc^  riêsigi 


fis 


MER 


r>ES  MlliACLES. 


MER 


2iU 


4n(i|io$ittonis,  qu'on  les  fit  raisonnables,  l't 

Îunn  ne  s'îngeriil  pas  de  corriger   les  tra- 
tirteiirs  de  Ta  Dihie,  ]m%}v  leur  faire  ilire 
en   '       '  '  'i-  ^^iialyse  ce  qu'ils  disent  en  eiïet. 
r  enl  (jùViri  nous  accorde  une  mer 

i^a^  un  vont  violon*,  entre  les  divi- 
Je    laquelle   les   Hébreux  passent   h 
%ec^  c'est  tout  reaue  nous  demandons; 
consenti  ri  QHS  même  h  a!  tan  donner  le 
iiJe,  s'il  ne  fallait  que  eela  pour  nous 
r<*  d'açrord»  et   si  les  autres  cireons- 
bncç-  <Ju   passage  ne  le  dénmnlraienl  [>as, 
L-  Siiii  précis  ne  nous  iniporle  que  secon- 
'fit:  et  ici  ou  nous  ouvre  une  voie 
v   ;;     s  lieues  el  tlemie  de  largeur  :  c'c!=>t 
intffc,  nous  no  romf  ions  pas  5ur  lant  de  gé- 
'""■  '  ''t^,  et  nous  n'en  voulons  iioint,  pane 
est  inutile;  six  fois  moins  nous  suf- 
m<  -   nr,  nour  peu  qu'on  nous  donne 

en  UT   de  (pioi  noyer  un  qtiart   de 

i»jn  u  fiornmes. 
outn>,  Tauteur  a  essayé  d'établir,  et 
*»'•  '  icnl  pas,  que'  la  mer  Rouge 

D*a  j*in>  déverser  dans  b.-s  lacs  Amers, 

Ai>(ri?meai,  «jit*il,  elle  n^aurail  plus  dVtbsta- 
^ctor  pour  s'élancer  jusqu'il  la  Méiiitcrranije, 
^■^■Bratl  un  torrent  impéiueuï.ntexbaus- 
^^^^^Boiisidéraldemenl  le  niveau  de  cette 
^^^^B^rner,  en  changeant,  pur  conséquent, 
UÊKHFbùs  conditioDS  d'étendue  et   de  ri- 

B     (^$S^)  MâiiimUccri  re|»ose  sur  une  erreur  mnlé- 

■  l^r^  du  f^^  -f  -*''^^raphe,  car   le  travail  de  ni- 

H  ^tllfuiciil  o^  s  iiig»^nipurs  fnitirnis^  prnuve 

^^me  rkthmi  ...-,■    .111  ikià  (les  brs  Aniors,  H  rjitc 

^^Hb  lH>r  H  iIp  cenx-fi  **fmt  |>ar lotit  siipé- 

BSBirs   .        .         tiiiul^^s  cnix  (lu  golfe,  n  esl  vrai 

f»^  •onl-Kiust  de  CLMix-ci,  le  terrai Ji   s'abaisse  ra- 

piAentcsc  rcrs  le  Nil  ;  aussi  fallut-il  le  protéger  par 

lie    Iféi-fortrs   levées,  lorsqu^on   évM\i  le  ranal  ût* 

rofiusaDkaiian  i;nire  ce  fleine   et    la   luer  ïkmge  à 

trifcrs  le  liassîii  (les  bc&.  Et  «:*esl  par  suite  de  la 

mpÊmre  pcehable   d'une  de  ces  digues,  que  l(^s  lacs 

ésTMtic  vider  Cl  rester  h  sec;  car  le  canal,  atJriitt 

pt^dre  w*   enuï,  par    un    détour  sénii-eirculains 

|ln=  *      *     if  la  puinte  du  Oella  au  delà    nH^me  du 

ta  sait  entre  le  fleuve  el  la  uier  un  nivrati 

>»'  :iit'urs  u*(Hit  trouvé  qu'une  luioi  io- 

tîi  quatre  pouces  du  rôle  du  r\'îl.  Les 

^  inoridaliou  de  i8U0,  qui  nv  lurejil 

:ae  de  !>epl  pieds  au    niveau  des   hautes 

_  iH*    pi'>nélrêrcut  inèute    pas  dans  (« 

«î  '•  l'ancien  lit  itu  canal.  (Voy.  Mê- 

i  tics  dettx  men^  dans  le  gr-iiid  an* 

%m  ï  A,g\\iU%  et  extrait  du  Jonrnul  hhîoriffue 

iihg'tcfut  du   vircUimetit    dt:  risiftinc  de  Soueya^ 

,  par  Lf.f'LRt.l 

îK  voolmiti  leiniiner  celte  noie  par  une  ohser- 

ii  .nlirioii  e  h  irne  des  raisons  allé|;uêes  p;ir 

>c  Sk  Tappui  de  son   système;  tVsl  que 

i  1;*  mer  Hou^îc  ayant  été  nus  en  etunuuuti- 

ion  par  un  canal  â  niveau  qui  Iraversail  tes  lacs 

n^  les  laiêici  marines  uni  eturvrenl  les  rivaj,^eH 

eeux-ci,  (M'uvcnl  Inenappaitenir  à  la  mer  Uongc, 

'  ^  lit  eu  d*antrc  roniniunieation  ipie  celle 

la  *  ielîeineni  par  le  canal  lui-même. 

va  nous  édi lier  ii  eel  égard,  et  nous  ap- 
I»rendr<?  que  de  son  temps  les  lacs  Amers  oxisl aient 
tuifitr,  quoique  dessalr>:  i  11  evisle»dil-il, au-dessus 
et'  Pdïtse,  en  A  raine»  qncfqiu's  autres  lacs  el  ca- 
luui  dani»  les  wiéH»eh  parties.  Iiors  du  l»elta...  Deux 
dc^neU  *c  rcadcni  dans  ces  lacs  ;  l'un  si"  ji^t   dans 


Et  quant  au  réirécissement  de  la  nier- 
Rouge,  l'auteur  aurait  dû  ûweraccourciBse- 
meuf,  itiais  enfin  quant  au  rétrécissement  de 
cette  mer,  on  peut  le  rêver  lorsque,  en  la 
regardant  du  Itordde  ses  grèves,  on  ne  voit 
devant  soj  que  deux  lieues  de  rivages  ;  mais 
si  on  vient  h  îa  considérer  (îatis  son  ensem- 
ble, et  par  rapi^ort  aux  chaînes  de  mont.ignes 
dans  lesquelles  elle  est  encaissée,  et  qui 
bneenl  rà  et  là  fies  brandies  vers  ses  ïlancs, 
il  faut  bien  convenir  que  ce  rétrécissement, 
possible  sur  jdusieurs  points,  n'a  guère  dlm- 
por tance  pour  la  totalité. 

Maintenant,  écoutons  Eusèbe  Sal verte. 
Fauteur  de  VEssai  mr  les  sciences  occulles 
et  h  magie  ;  nous  annoterons  en  passant 
quelques-unes  de  ses  assertions* 

<f  Pour  confirmer  la  réalité  du  miracle,  ou 
tiour  Texpliquer,  on  a  cité  une  tradition 
très-ancienne  conservée  (taries  ichtbyopbages 
(28t)),  qui  habitaient  sur  les  bords  de  cette 
mer.  Le  rellux  «  disaienl^ils,  fut  une  fuis 
(S90)  si  violent»  cju'il  mit  h  sec  le  golfe  en- 
tier ('2t>l).  Mais  le  letUix  revint  avec  inipé* 
tun.>ité,  et  les  eaux  reprirent  soudain  leur 
niveau  (292)*  Ce  |>hénomène  est  analogue  à 
celui  qu'on  observe  souvent  dans  les  trenj- 
blemenls  do  terre  (-293).  11  rappelle  le  dé- 
sastre qui  no\a  les  Ferses,  lorsqu'ils  vou- 
laient pénétrer  dans  la  presqu^îlc  de  Pallène 
(29V),  et  où  Ton  vil  un  effet  de  la  vengeance 

la  mer  Rmige,  on  polfe  Arabique,  à  Arsinoé...  et 
coidc  à  travers  ces  lacSi  dont  les  canx,  qui  étaient 
amôres,  soiu  devemtes  dttuees  par  ta  communication 
du  lleuve  an  canaL  Aiijourdliui  a^s  liurs  produisent 
de  lïons  poissons,  el  almudenl  en  oiseaux  aqua- 
tiques, >  (Voy,  SiftAB.,  liv,  XVII.) 

i'-lW)  Nous  savons  qifon  elle  ton  les  ces  ]u  cuves 
à  Tappui,  mais  elles  sont  ver  moulues,  et  ne  peuvent 
servir  ni  ])onr  ui  contre.  Sans  compter  ipie  les 
icUlliyopliages  donl  il  est  question  ici,  nahitaicnt  les 
environs  de  Koceyr,  à  100  tieues  de  distance  du  lien 
oii  se  ru  le  passage. 

^^90)  Inù  fou,  r/rsl  luen  vague!  Dites  IVpoquc  ; 
vuns  avez  deux  mille  ans  à  votre  dispsilioa. 

(âOt)  Le  goife  enficr,  Cvsl'wciQyMcl  aussi  Itout 
avons  Ih'soio  de  bien  moins  rpie  cela. 

(202)  Leur  uirenu.  Pour  t\mt  Jes  can\  de  la  mer 
Rou^e  rentreiU  tontes  dans  rtlecan,  el  vii-nueut 
ensuite  reprendre  leur  niveau,  il  ne  faudra  p:ts 
nuûns  de  six  mois.  Vit-on  jamais  pareille  miirce? 
Lorsque  les  Anglais  coupèrent  les  digues  dn  canal 
d'Alexandrie  en  Vannée  IHOl^  il  ne  fidlul  pas  umins 
de  six  semaines  aux  eaux  |jonr  remplir  Pancien  lac 
Wareotis,  qui  n*a  que  ciuc|  à  six  lieux  de  diamètre. 
Comparez  avec  l'eiendue  dt*  la  luer  Houge,  et  rétro i- 
lessc  du  canal  de  Babel  Mandeb, 

(i95)  Le5  nemhhmcnts  de  terre.  Pourquoi  cello 
supposition?  Qui  la  |tistille?  llieu.  Les  tremblements 
de  1er n*  (n'ddntstnt  au  rax  des  nmr^e;  oi  c'est  Tuf- 
faire  d'un  (phsrl  irbeuri'.  (J^i'f'n  se  rappidle  ce  (|ni 
se  passa  à  Lishonue,  1  .rs  dn  laineux  iremldemcnt 
de  lerrt'  fuii  anéanlit  presque  ton  le  la  ville  au  siècle 
ilcroier.  Nno-heulcment  mie.  armée  n*auraii  pas  Ira- 
versé  le  pori  demeure  à  «ice  un  instant,  inaiîi  le  plus 
vigrmieux  coursier  n*aur ait  pas  évité  le  retour  des 
ftols  :  les  persomies  qui  ont  vu  des  ras  de  matée  le 
savcul,  c-t  eclles  qrd  n*en  oui  pas  vn,  sonl  les  seules 
à  faire  tics  supposirions  connue  celle-ci. 

("iOi)  La  incitfuile  de  PttU*ne,  f^ourqnoî  cilor  ici 
dt*î*  exemples  oinpi'umê<^  à  Pliistoire  f;ibtileuM*  des 
wmps  fcnûqucs?  Flavius  Josèpbe  cilc  l»  passage  de 


U7 


uzn 


DlCtlONNAItlF: 


um 


do  Ne;jtune  (295),  comme  la  j^erle  des  Ei^yp- 
tieî'Sful  attribuée  au  courmuxdii  Dieu  d*ls- 
rnël.  Mais  pour  ôtrn  adoré  de!>  Hébreux,  et 
admis  i>ar  nous,  le  prodigo  n  a  pas  Ijosoîii 
de  res  circonslarices  exlraorditiaireSp  Pen- 
dant Tannée  qu'il  signale,  si  ron  en  iToit 
Paul  Orose,  la  ebrdeur  fut  si  ïive,  qu'elle 
donna  lieu  à  la  fable  tic  Pliaëtoii  (296],  L'eau 
♦levait  avoir  d  autant  oioins  de  |irofondeur 
f-297)j  et  le  pas  âge  offrir  d'autant  moins  tle 
difîicuïtés  (298).  Suivant  Josèphe,  les  Egyp- 
tiens» fatigués,  ditrérèrenl  d'attaquer  les 
Hébreux  ;  ceux-ci  eurent  ilonc  le  lerops  de 
firofiter  du  retlux;  quand  leurs  ennemis  se 
décidèrent  h,  les  potirsuivie,  il  était  trop 
lard,  la  marée  revenait  ('299),  et  le  vent,  la 
pluie  (30;)),  la  lenïjuHe  secondant  son  mou- 
vement, rendaient  te  rctoar  des  eaux  plus 
prompt  et  leur  action  plus  rajude.  Ces  di- 
vers détails  sont  proljableincnt  exacts  ÇMÎ); 
mais,  encore  une  fois,  ils  ne  sont  pas  néces* 
saires  fjour  expliquer  un  fait  i|ui  peut  se 
renouveler  tous  les  jours.  Le  t^ras  de  mer 
que  traversa  Moïse  est  étroit,  le  ftux  et  le 
rellux  s  y  succèdent  rajtitîeinent  (302). 
Bans  iacamfsagne  de  Syrie,  le  cbef  de  lar- 
mée  d'Orient  le  traversant  h  marée  basse, 
fut  surpris  (lar  la  marée  montante;  sans  un 

I)romnt  secours,  il  eût  péri  submergé Kl, 

dans  raccident  ^ans  jjjloire  qui  aurait  inter- 
rompu une  carrière  déjà  si  brillante,  Tisla- 
raismc  eût  vu,  sans  doute,  un  prodige  en- 
voyé par  le  ciel,  w 

Disons  d*abord  riue  c'csl  trop  exagérer  un 
fait  minime.  Le  clieval  de  Nafioléon  sufllt 
pour  le  tirer  d'endmrras,  seulement  il  était 
temps. 

Le  général  de  larniée  d'Egypte  état  allé 
avec  un  petit  détaciiemenl  h  la  re«  onnais- 
sance  des  sources  de  Moïse,  sur  la  plage  de 
TArabie ,  à  treize  mille  mètres,  un  [>eu 
moins  de  trois  lieues  de  Soueys,  en  ligne 
droite,  il  avait  francbi  rcxtréniité  du  golle  à 
un  gué  nui  se  trouve  h  trois  mille  deux  cents 
mètres  Je  la  limite  de  la  basse  mer,  nui  a  mille 
mètres  ile  lonj^ueur,  et  qu'il  n*a  hionneur 
ni tt'avoir  trouvé,  ni  d'avoir  fraof'lu  le  pie- 
mier.  Il  fut  surpris  par  la  marée  ntontante, 
qui  venait  ajouter  cinq  pieds  d'eau  aux  trois 
qu'y  laissait  la  basse  mer,  et  de  là  îe  péril. 

li  est  nécessaire  aussi  de  bien  préciser  les 
mesures,  afin  de  montrera  ceux  qui  parlent 
des  marées  de  la  mer  Rouge,    de  gués,  de 

Ja  mer  de  Pampbiîic  par  Ïiîs  Marêdonieris  sous  la 
conduite  dMlexaiidre,  \nwr  faire  excuser  le  iiréseitt 
inirïiclcidu  moins  ce  trait  est  plus  liistorique,  s'il 
ne  tléniDiUre  pas  davantage. 

(295)  La  vengeance  de  Ne}Uune.  Rapprncbtrmeiit 
et  comparaison  de  la  force  de  celles  de  Dupais  dans 
son  Origine  des  cultes, 

(296)  La  fMede  Phaéton,  Qu'a  donc  à  faire  itt 
la  (Ma  de  Phaélon?  Paul  Orose  a  dit  bien  d^aii- 
1res  sûUises  ;  nous  en  avons  déjà  signal*^  une  en 
passant. 

(i97)  Moim  de  profandtur.  Est-ce  que  la  chaleur* 
p<*tfr  violente  qu'elle  soit,  peut  janiais  faire  baiis<»r 
,  iiinNilïlemcnl  Ip  niveau  d*unr  mrr  f?n  romniMnica- 
ium  avecl*Océan? 

i%^%)  Hoim  de  difiatlté^,  F.llfs  auraient  éié  1rs 
ra^mcé  U^tir  les  deux  armées  :   t'utic  fut  bauvce. 


grèves  laissées  h  'sec  pour  le  j^assage  di^jS 
Hébreux,  et  sur  lesquelles    les  tlots   truni»! 
marée  montante   seraient  venus   engloutir 
les  Fgyptiens,    qu'ils    ne  savent  ce  qu*il| 
disent. 

D'abord  il  n'y  a  point  d'autre  gué  que  celuîj 
qui  vient  d'être  indiqué  ;  or,  ileûl  été  im^ 
possible  au\  Hébreux  de  le  franrhir  ave 
rattirail  de  terames,  d'enfants,  de  vieillards,! 
de  trnupcauï,  de   menides  qui  les  suivait,! 
Il   n'était  pas  moins  impossible  à  larméoj 
Egyptienne  de  s'y  noyer,  puisquelle   m 
I>ouvait  y  entrer  tonte  ?»  la  fois. 

Ensuite,  les  marées  ne  sont  pas  ce  qu'oui 
dit  :  les  hautes  eaux  du  Nil,  mesurées  an 
niluo'ètre  du  Caire,  sont  de  neuf  pieds  iD 
férieures  au  niveau  de  la  mer  Rouge,  lor:  . 
de  îa  basse  mer,   et  de  quatorze  à  la  uiar^e 
haute,  ce  qui  donne  einq  pieds  de  bautem  ^ 
pour  îa  dinurencc  des  marées  (303). 

Sur  les  t't)tés  du  golfe  Héroopolite,  ta  tnerj 
découvre  de  cent  à  cinq  cents  mètres  de 
grève;  à  Textrémilé  ,  deux  mille  rnèlresJ 
Elle  met  sfx  beures  à  les  recouvrir,  re  qui] 
fait  trois  cent  trente-trois  mètres  par  beure,] 
soit  cinq  mètres  [lar  minute;  vitesse  è  l«- 
auetle  un  petit  enfant  peut  aisémeni] 
échapper. 

Qu'on  juge  d'après  ceci,  s*il  y  avait  1&  uni 
passage  pour  laisser  fuir  les  Hébreux,  et  un] 
torrent  en  retour  pour  noyer  jusqu'au  der* 
nier  homme  une  armée  ayant  cavalerie  et J 
ctiarriots  de  guerre.  C'est  tout  au  plus  sionf 
pourrait  y  noyer  six  cents  hommes  en  les^ 
liant  h  des  [lieux  f»our  attendre  le  Ilot. 

D'où  il  suit  en  dernière  analyse,  que  1a 
fuite  des  Hébreux  et  la  destruction  de  Tar- 1 
mée  égyptienne  est  un  fait  inexplicable  sanfj 

II  ne  nous  reste  fdus  qu'une  dernière  oti-1 

jertion  h  résoudre  :  La  péninsule  du  mont] 
Sinai  se  conqïose,  dit-on,  d'énormes  roches] 
granitiques,  séparées  seulement  par  des  m-  ^ 
vins  profonds  plutôt  que  par  des  vallées.  Les 
cinq  à  six  mille  Arabes  qui  Fhabitent  pré- 
sentement, ont  bien  de  la  peine  à  faire  vivro; 
leurs  trou[>eaux  dans  ce  pays  aride  et  pré-  ' 
sentant  partout  l'image  delà  désolation. Quoi 
sera-ce  d'une  population  de  deux  à  trois  mil- 
lions d'hommes,  suivie  de  nombreux  trou-j 
peaux? 

D'aliord  il  n*est  pas  démontré  que  Tétai] 
actuel  de  la  [léninsulc  soit  le  même  que  son 

l'autre  péril. 

(2î>î})  La  marée  revenait,  N'oiis 


(te  suitt 
(300) 

pays. 
(501) 

Trié  î 
(305) 


allons  dire    looi  1 
■  la  mer  Rouge. 
pleut  pas  dans  ce  ^ 

rrobabiement  exacts.  Admirable  de   nal-  \ 


miel  les  stJiit  les  maivi's  dt-  la  mer  Rouge. 
La  pluh\  Mais    il   ne 


flupuhmcvi.  Il  V  a  sîx  lieMires  de  flux  cl 
s  lit  lieures  de  wMx,  Mm  deux  marées  en  vinfîi. 
qualr*^  heurtas,  romme  partout  ailleurs,  et  encore 
ne  sont-cllei  guère  sensibles. 

(305)  La  Table  des  ordonnées  comparatives  desifi* 
fîénieurs  français  aUaclics  à  rexf»édilion  d'Kgypic, 
donne  5  pieds  tî  ponces  a  la  poiiilt*  du  goHe/Mra 
bas  f  j  dîfrérpnre  dt! vient  presque  insensible .  «£« 
nV^r  plus  f\u^  d'un  pied  j  Rtieevr. 


MER 


DES  MiaACl.FS. 


WER 


^m 


I 


éulaneten;  on  en  {«ont  juger  conifmrativc- 
menlavec  la  Judée,  oh  ne  vivraient  cerlai- 
itfifienl  pas  mainlcnanl  les  huit  è  neuf  mil- 
hms  fie  Jnifs  «:iui  ri»al>iiaiejil  du  lem[ts  de 
Dflvi<l  el  tie  Snlomon. 

Eu^tiitêt  le  môme  Dion  qui  |»ourvutàla 
nourrîlure  des  hommes  en  leur  envoynnlla 
iiiAnne^finuvattbien  pourvnirerirnôiiietemf>s 
kreUe  de?  Iroupeanx,  en  donndnl  à  ta  terre 
unf  rérondilé  inan  ruiiurn(''e. 

Kntiii.rien  n'emftôchriil  la  |>opuîalîon  is- 
r»<^îilr  iïe  se  réiiundro  dans  toute  la  pénin- 
sule. 1^  nuée  qui  iiianjuail  aux  yeux  de  tous 
le  Ilou  où  larche  se  trouvait  a  ver  Farmée 
qui  veillait  ^  sa  garde»  éuni  un  signal  de  ral- 
liement connu  de  chacun. 

Maïs,  ajonle-t-on,  la  péninsule  était  alors 
liabilée.    Les  ruiner  de  Dahah,  qui  se  trou- 
vent sur  la  rive  occidentale  du  golfe  Elani- 
liquç,  indiquent  reuïjdaeement  d'une  viUe 
importante,  et  celte  ville  ne  peut  Mre  que 
relie  de  ^ladian,  fiatiitée  par  Jelhro,  le  beau- 
père  de  Moïse.  Kt  KWessus  M.  de  Lahorde 
élève  tout  un  système  de  géographie,  pour 
montrer  qu'en  etrel  la  péninsule  était  alors 
le  js^joor  des  Madianiles. 
b     I.'<*|iiîHon  la  plus  rfimmune  et  la  mieux 
KtjémoDtrée place,  aucnrUraire,  les  Madianiles 
■ÉlTâuIre  c6té  du  golfe  Klanitiqne.  Uieti  ne 
PHnte  que  les  ruines  de  Dahah  remontent 
'"    I  une  antiquité  aussi  reculée.  Il   faudrait 
peui-éire  plutôt  les  considérer  comme  celles 
tftm  entr^pût  établi  pour  recevoir  les  niar- 

IflMindise^.  lorsque  les  Unîtes  de  Salomon  et 
Jr  ^-uns  de  ses  successeurs  se  h- 

vra  V .,-  ,  au  commerce  étemlu  («ar  la  voie  de 
etUe  mer,  si  dangereuse  à  cause  de  ses  tem- 
p^.^.  .w  '-  '^'•^  has-londs.  Les  |iorts  d'Ailath 
eJ  r,  où  se  fai*iatent  les  anne- 

îneiiv%,  i-ivini  u  un  très-diffirile  abord,  Dahah, 
plaréà  Tentrée  même  du  gnlfe,  eût  prôlé  un 
refuge  assuré  aux  navires  ou  du  moins  aux 
inarrhandises. 

*'  '  joction  tourne,  d'un  autre  côté, 

X  ri  {}{;  rar,  eu  ra|)|>elanl  que  Moïse 

I  ilUit  ÏAit^  [jaitre  les  troupeaux  de  son  beau- 
I  père  clans  la  péninsule  et  jusqu  au  ïdcd  du 
■  iQimi  Horeb,  elle  montre  que  cette  ftcninsule 
l    B'éiail  pas  alors  inféconde.  D'ailleurs  le  temps 


1 


no|>  5nii$  croyons  devoir  rtjou  1er  ceci  ei>  terni i- 
^u  IS4*%«  line  socict«^   formée  à  Paris  pour 
y  ilâti^  ristlitnc  âo  Surz  loutcs  les  opcralinns 
%  à  IV  tu»  le  compli'tt^  (l'un  projet  ile  coin  mu - 
-   l'iure  \c%  dcut    mers  H   le  Nil,   en  conliii 
i<Mi   aune   lirigutle  d'opcraletirs,  qiti   coin- 
^.i  mission  le  25  septi^mbrc  1817,  -H  arnvii 
î  mU  differrnls  dv  cciix  ilu  nivelle* 
uîy,  iii  question  reinise  ii  l'rtrHle  au 
.  il  ;MM-mie  (it's  sciences   en   1855»   il  a  clé 
n*  fwir    M.  Favicr,  inspecteur   général  «les 
-»'*'iissrt'8,  qu*il  fallait  sVït  tenir  aux  pr^- 
,  ^iu(nl  ^oninie  rigoureusi-menl  ci  ad  s, 
joiine  approchant  très- prés   Ue   ta   ve- 
rt ic. 

fCiprt  s  \r   niv»'llemenl  direct  ilc  Suc/,  à  Tynen» 
*^  ^M>n  de    nt\TUi*mrnl    la  ile  en  niID,  les 

*"'  Af  ta  >h^di terrai» et' soûl  de  K  incut-îi  1-2 

cuUiau  itf>«  au-ile«*ﻫ»u»  d**  ceïU's  *h'  la  iiur  Itouge, 
H^  ^uivaiU  le  luv'^llcntciit  d^  Sut'/  au  Mèuyas  d^^ 
ftaoïidàli,  IVlia^e  du  ^iil  &c  liouve  :i  ^  mctrc&8i 


que  les  Hébreux  v  passèrent  n>sl  |ws  con&i* 

dérabte  (30iJ, 

D'où  nous  concluons  que  le  texte  de  3Ioïso 
iloii  être  maintenu  dans  son  inlégrilé,  sans 
aucun  coHjnienlairc  qui  en  altère  le  sens 
par  des  eiplications  détournées.  Le  seul  vé- 
rilnble  sens  est  celui  qui  se  présente  au  pre- 
nner  abord  et  .«;ans  élude,  iMoïsc  partit  avec 
sn  roloni*?  de  six  cent  mille  roinbatlams  sui- 
vis d*une  multitude  innombrable,  d'un  point 
située  vers  les  ruines  d'Iférnopolis;  h  la  fin 
du  second  jour  de  marche  »  il  atteignit  la 
frontière  d*%vptê,  au  raidi  des  lacs  Âmors, 
et  se  trriQva  près  du  désert  irEthaoï.  Le  troi- 
sième j*Hir»  il  franchit  ce  t^assage,  nuis,  se 
repliant,  il  rentra  en  Egypte  f>ar  le  Iford  du 
golfe,  et  alla  camper  deux  ou  trois  lieues 
[dus  lias  vers  Kolsum.  Là  il  s'engagea  datïs 
la  mer,  et  ressortit  sur  la  lisière  du  désert 
qu'il  avait  touché  la  veille,  vers  le  îlas-ci- 
Moîic/t. 

f  I  faut  donc  conserver  au  nassagc  de  la 
mer  Bouge  son  caraclère  entièrement  mira- 
culeux, tel  (|ue  le  décrit  Moïse  et  tels  que 
Font  chanté  David  et  les  prophètes. 

AIK1U:a\  A  on  îf  \iTK  C4UU.E.  Tandis  que 
les  sciences  j^osilives  essayaient  de  se  rc- 
consliluer  au  moyen  âge,  tout  on  se  traî- 
nant dans  les  sentiers  battus  la  cabale  fai- 
sait aussi  un  ])as  en  avant;  elle  créait  un 
monde  imaginaire,  et  le  fieufilail  d'être  véri- 
tablement séduisants,  sinon  aux  yeu.t  de  In 
raison,  du  moins  a  ceux  de  Timagination. 
Hieu  n'est  plus  gentil,  filus  gai.  plus  sémil- 
lant, plus  inolTensif  que  les  myriades  desyl- 
ihes  qo*eIle  inventait  f»our  (seupler  les  airs; 
es  salamandres,  qu*elle  faisait  vivre  dans  les 
lîanniies;  les  gnomes,  qui  clioisissaienî  pom* 
(lalais  les  cavernes  fie  la  (erre  et  les  fentes 
desrocliers;  les  ondins,  qui  se  jouaient  dans 
hs  Ilots  do  la  mer,  dans  Teau  i\g!>  rivières, 
dans  les  gouttes  de  la  [duie  et  de  la  rosée,  êtres 
plus  exigus  les  uns  que  les  autres,  follets  et 
mutins,  serviables  et  bons,  au  cort^s  *îélié  et 
subtil,  formé  de  la  quintessence  du  feu  do 
Téther;  esprits  à  demi  divins,  d'une  beauté 
incomparable,  d'une  bonté  loujouis  égale, 
d'une  puissance  presijue  iidinie;  prntccit'iirs 
et  amis^dc  rhonime,  avec  qui   ils  ch^ircheut 

rcnlîmclecs  au-dessous  de  ces  mêmes  basses  eaux 

de  lu  mer  Houge.  Ainsi,  en  admcUant  rcv^-icuiudo 
do  ce  deniier  résnliat,  ou  vfiii  «pie  la  ditren-nre 
d<'  nivcan  de**  dcm  iiiçrs  est  égale  a  i  nniifîi  8'i 
cc*itmiêtit*s,  plus  la  prnte  totale  ilu  Nil  do  ri*tiaL;C 
ndn*  le  Mégy:iîi  à  la  Mèdilcrrajiee,  Or,  comme  la 
dV'rliviléde  ce  llcuve  est evt reniement  raUvIc  dans  cette 
partie  de  son  cours,  on  t»cnt,  sans  craiiulre  itiî 
s'éloigner  beauronp  de  la  vcritc,  I  evaîm^r  à  Ti  nielrci 
7ïi)  ceiidinctre^,  el  alors  rexacUUjttc  du  niveUeuicnl 
direct  lie  Su'^/-  à  Tyj»eti  îîc  trouverait  coiilirmec. 

Il  existe  donc,  cÎHieliil  M.  Favier,  nne  ditTi'reucc 
de  niveau  eolie  les  t>asses  taux  des  deiu  mers;  H 
iPaprt'^  tous  les  faits  ipii  conllrnicul  les  résultais  du 
iiivelfenieul  de  1799,  ccUe  diflereiice  duil  dire  de  8 
nieircs  au  moins. 

Celle  coJHtusion,  qui  confirme  un  des  points 
piincipaiit  de  ïa  »liscusîiiou  ilaiis  taipiclle  nou» 
souinn-ïi  eulrés  »  itMilînue  eu  mCoie  lenip^  le^  cou- 
sc«pteiKCb  que  noiis  en  avons  déduites. 


^t 


MER 


DIOTIONNAIRE 


MER 


Î5Î 


X  s'unir  par  de  r.hastes  embrassemciits,  dans 
lesquels  seulement  ils  peuvent  trouver  le 
bonneur  parfait  et  Timmortalité. 

L'homme  a  été  créé  pour  eux,  et  ils  ont 
été  créés  pour  Thomme.  Les  grossiers  em- 
brassements  que  la  concupiscence  conseille, 
sont  un  vol  fait  à  leur  préjudice,  et  par  con- 
séquent un  crime.  C'est  |JOur  avoir  commis 
ce  crime,  qu'Adam  perdit  le  Paradis,  et  que 
Cham  fut  frap|)é  de  cette  noirceur  qui  dés- 
honore encore  ses  descendants,  c'est-à-dire 
les  habitants  de  la  péninsule  africaine.  Vé- 
nus était  une  syljîhide,  Apollon  un  sala- 
mandre. Les  écrivains  qui  ont  parlé  des 
fées,  des  incubes,  des  anges,  des  héros,  dos 
demi-dieux,  n'y  ont  rien  entendu  :  sylphi- 
des, tout  cela,'  gnomes  et  ondins  ou  sala- 
mandres. Melchisédech ,  Apollonius  de 
Thiane,  Romulus,  Scrvius-Tullius  étaient 
fils  de  salamandres.  Zoroastre  était  (ils  du 
salamandre  Oromase  et  de  Vcsta,  femme  de 
Koé.  OromasectVesta  donnèrent  aussi  nais- 
sance à  la  n  rnrphe,  c'est-à-dire  à  la  sylj)hide 
Kgérie. 

Pour  jouir  du  commerce  do  ces  célestes 
iKîautés,  il  faut  être  pur  de  tout  autre  amour, 
car  elles  ne  veulent  point  d'un  cœur  partagé. 
On  apprend,  dans  leurs  assemblées  ou  sab- 
bats, institués  d'abord  par  Orphée,  le  pre- 
mier et  le  plus  grand  des  cabalistes,  et  ré- 
formés ensuite  par  le  grand  Sabasius,  le  plus 
puissant  des  gnomes,  le  premier  qui  ait  été 
immortalisé,  à  prononcer  des  mots  mirifi- 
ques, tels  que  zabaniah^  nehmahmihah,  eliael; 
h  combiner  des  nombres  de  façon  à  obtenir 
des  miracles,  et  à  prophétiser  Tavenir.  C'est 
de  ces  gnomes  puissants  et  de  leurs  rapports 
avec  les  filles  des  hommes,  que  naquirent 
les  géants  dont  parle  la  Bilde.  C'est  par  la 
vertu  du  mot  Jabaniah,  que  Sem  rendit  à  son 
père  riionneur  viril,  qui  lui  avait  été  ravi 
}iar  le  parricide  Cham  (305). 

I^  science  admirable  de  la  <*abale  affran- 
chit des  faiblesses  de  l'humanité,  en  élevant 
ceux  qui  la  possèdent  au-dessus  de  la  na- 
ture. Kilo  enseigne  que  le  monde  sublunaire 
doit  durer  sept  mille  ans  ot  le  monde  d'au- 
dessus  de  la  lune  quarante  mille  ans. 

Les  moyens  de  nouer  des  liaisons  avec 
les  esprits  élémentaires  sont  plus  sim|)les  et 
plus  faciles  qu'on  ne  saurait  le  croire.  Qu'on 
«ttire  dans  un  globe  de  verre  le  feu  du  so- 
leil, par  le  moyen  de  miroirs  concaves,  il  s'y 
formera  une  j)oudre  solaire,  qui,  étant  prise 
à  jeun,  sera  propre  à  rendre  à  l'homme  le 
feu  élémentaire  (pfil  a]|>erdupar  le  péché, 
et  à  lui  soumettre  les  divins  salamandres, 
habitants  du  feu.  Si  l'on  veut  commander 
aux  gnomes,  aux  svlphes,  aux  ondins,  il  sul- 
lira  de  remplir  un  Local  avec  de  l'eau,  do  la 
terre  et  de  l'air,  de  le  laisser  exposé  pendant 
un  mois  aux  rayons  les  plus  ardents  du  so- 
leil, et  de  prendre  ensuite  une  [uncée  de 
cette  mixtion  tous  les  matins  étant  à  jeun. 

(30r>)  Les  cabalistes  Iradiiiscnt  le  v.  22  du  ix'  c. 
de  la  Genèse  comme  s'il  y  avait  abscidii  au  li«Mi  \\o 
quod  cum  vidisset. 


ï 


Nous  devons  avertir  le  lecteur,  que  tou* 
cela  est  écrit  sérieusement. 

Nous  ne  l'aurions  pas  cru  ;  nous  aurions 
pensé  plutôt  que  Joseph-François  Borri  et 
l'abbé  de  Montfaucon  de  Villars,  qui  font  ces 
révélations,  le  premier  dans  la  Chiave  del 
Gabinetto ,  le  second  dans  le  Comte  de  Ga- 
halisy  étaient  les  inventeurs  de  tout  Je  sys- 
tème, si  les  éléments  ne  s'en  trouvaient  dis- 
séminés dans  des  ouvrages  très-dogmatiques 
d'une  date  beaucoup  plus  ancienne. 

L'auteur  de  la  Chiave  del  GabinetiOy  caba- 
liste,  enthousiaste,  alchimiste,  hérésiarque, 
prophète  et  conspirateur,  natif  de  Milan» 
mourut  dans  les  cachots  du  château  Saint- 
Ange  en  1695. 

L'abbé  de  Villars  fut  assassiné  en  1673, 
sur  la  grande  route  de  Lyon,  par  une  main 
qui  est  toujours  restée  inconnue.  Les  uns 
attribuèrent  le  crime  à  une  personne  de  sa 
famille,  les  autres  en  cherchèrent  la  cause 
dans  un  jugement  occulte  prononcé  contre  lui 
lar  une  société  de  cabalistes  ou  de  rose-croix, 
_  laquelle  il  aurait  été  affilié;  mais  il  faut 
convenir  que  si  cette  dernière  version  est  la 
vraie,  ses  collègues  montrèrent  une  susce|)- 
tiinlé  aussi  exagérée  qu'elle  était  cruelle; 
car  le  Comte  de'Jiabalis,  ouvrage  très-spiri- 
tuel, mais  sans  profondeur  et  accompagné  de 
suites  plus  futiles  encore,  ne  méritait  pas 
tant  de  colère.  L'auteur,  en  voulant  railler 
la  cabale,  laisse  trop  apercevoir  qu'il  n'était 
guère  initié  à  ses  mystères.  Borri  était  plus 
savant;  il  en  dit  davantage  en  moins  de  pa- 
roles, et  ne  fut  pas  assassiné,  quoique  en 
Ualie(306}. 

Le  r/ii56ideRabi  Elias  contient  des  choses 
pareilles.  Rabi  Abraham  enseicne  dans  la 
Pneumatologie  cabalistique  qu'il  y  a  parmi 
les  esprits  des  ténèbres  dix  degrés,  qu'il 
appelle  des  écorces,  cortices;  c'est  le  règne 
de  l'iniquité  opposé  au  règne  de  la  saintetéi 
qui  se  compose  également  de  dix  émana- 
tions. 11  nomme  les  chefs  des  dix  légions  de 
mauvais  esprits:  Céthuriel,  Adain-Bélial; 
les  chefs  d'Edom,  Aganiel,  Usiel,  Ogiel,  Tho- 
miel,  Thummiel,  Sammaol  et  Lilith.  Il  dé- 
montre à  sa  manière  dans  la  troisième  dis- 
sertation, au  chapitre  premier,  que  la  terre 
et  l'eau,  l'air  et  le  feu  sont  remplis  d'êtres 
vivants  et  raisonnables,  doués  d'un  corps 
aérien,  susce[>tibles  de  joies  et  de  douleurs, 
éprouvant  des  passions  de  toute  nature  sem- 
blablcracntaux  humains  et  à  un  degré  lieau- 
cou;)  |)lus  véhément. 

Pàrncolse  enseigne  de  môme  qu'il  n'y  a 
aurun  lieu  dans  la  nature  qui  ne  soit  peuplé 
de  rréaluros  intclligontes,  ot  que  les  quatre 
éléments  n  ont  été  formés  que  pour  servir 
d'habitation  à  ces  myriades  do  démons,  aussi 
différents  entre  eux  par  leurs  formes  et  par 
leur  nature,  qu'ils  sont  différents  des  hu- 
mains. 11  en  place  môme  de  trois  espèces 
<lans  le  feu;  savoir  des  vulcanales,  des  feu- 
nates  et  des  salamandres. 

(500)  f.rs  biographes  n'fpètcnt  à  Penvi  que  Tabbé 
(le  Villars  tut  un  plagiaire;  or  le  Comte  de  GmMk 
]>arul  eu  1G70,  et  La  Chiave  en  lG8f 


MER  DES  IIÏRACLES 

1)  n'est  pas  jusqu'aux  romans  ,  dans  les- 
qu(*h  on  ne  relrouve  ces  idées  jilus  on 
rrroiiiN  dévelO|>|>ées,  Vflhtoire  du  noOle  et 
raiitatii  rai  Alexandre,  jfttiis  roi  et  iteitpteur 
âf  iout  te  mande  ,  pav  lùisUuha^  en  est  un 
eîcm|>le  lucHnornble.  Le  héros  iiiarédrjnii'Ti 
se  Ir/msilonnu  île  ttiutes  les  iiiaDÎères,  }tf>ur 
vrsilcr  successive  mont  les  Ijahi  Liais  des 
iftiitlre  élémeiJls  et  hi'iii.slruiro  h  leur  érnïe. 
L'auteur  jdace  h  la  caiir  du  rni  de  Perse  des 
<^UiMg>  lie  feu,  dans  lesq'icls  les  ïialaniau- 
Htes  s3  jouetit  comme  les  poissous  dans 
TeAU. 

Le?i  111%  xiir  et  xiY*  siècles  paraissent 
•voir  elé  répoque  des  plus  grands  travaux 
4kï  la  eal^ale.  C*e^t  alors  que  le  Jetzimh  ,  où 
livre  d'Ahniham,  le  Razîei^  ou  livre  d*Adam, 
qui  peut  ^Ire  exi.staîent  déjh  depuis  Inn^- 


MVM 


551 


temps,  allel^nireiil  Ttqwi^'ée  de  leur  i^dofre. 
NtiUi»  avojts  parlé  du  Srpher  jetzirah  ;  le 
;ij>/,  sous  un  |ilus  petit  voluiiie,  contient 
fj^enJant  idus  de  niMliére.  Ou  v  Ut  un 
gnod  nouilire  do  noms  d'anges  cabalisli- 
qoex,  an  3*  trouve  la  manière  de  se  meitro 
en  refatîon  avec  eux,  celle  île  converser 
av<î€  le  soleil  et  la  lune;  Part  dVnvoyerdes 
mtbdies  el  de  les  guérir,  de  renverser  une 
Tille  il'nn  seul  coup,  de  faire  un  trenilde- 
metit  de  terre,  de  tleviner  et  de  faire  des  mi- 
fji  îi V*.  .  ,.,,  y  apprend  une  foule  de  cliuses 
ei  i^es sur  la  vertu  fies  simples,  des 

l  Vicieuses  et  des  ôtres  animés  em- 

j'i  lime  moyens  euratifs  ;  00  y  trouve 

I  e^l'n'fluon  naturelle  ries  miracles  opérés 
ptr  la  bavette  de  Meuse  h  la  cour  de  Pha- 
raon :  ertie  baguette  tant  vantée  était  tout 
uniment  inscrite  de  earaelùres  eabalisli- 
ques. 

Certains  auteurs  juifs  donnent  h  ces  deux 
ûiitrages,  ainsi  qu'aux  Xofmr^  une  très- 
igandeantiquitéf  mais  rien  n'est  |ilus  inrer- 
Uîn  que  Tépoque  à  laquelle  ils  ont  clé  coin- 

S>^és.  II  eo  est  de  môme  <Ju  fameux  Kinmi 
trufiiifci,  qui  a  exercé  la  sagacité  de  tant 
T.-sutours,  et  qui  ne  remonte  t>as  fȔns  h  Zo- 
'  ou  h  Xerxès,  que  le  Sephcrjelzirnh 
'"Il   et  le  Haziel  h   Adam,  Il    fiaral- 
que  Tautenr  du  Kirtini  Kiranidc$ 
M  «.  *.v>nstantinopicdu  temps  ile  reiupe- 
r  Emmanuel  Conmène,  c'est-à-dirc  vers 

Livre  Mngulier  el  bizarre,  espèce  d'ency- 
^pédie  des  sciences  magiques,  cabali^ti- 
fti?!i,  astrologiques,    niédicales,  hcrniéli- 
un  ne  sait  trop  Jans  quelle  classe  le 

ii.tiiliius  danj   ses  Àdversaria^   Baudoin 

ÏOïKveus  dans  ses  VenalUmcs  medietr,  Aldrri- 

is  el  d'autres  écrivains  en  font  Télngc; 

'  de  citer  un  seul  (►as^age,  iJour  inon- 

<'!!  peu  un  pareil  éloge  e>l  mérité. 

ur  anonyme  du  traité  iîr*  rrr/ujt 

*ir$  hrrbeg  ^des  pierres  et  des  animattx,  atlri- 

^ii^■  itiat  à  |»ropos  h  Albert  le  Orand,  Fait 

^auvent  mot  à  mot,  il   lui  convenait 


I  leur  du  Kirnni  Kiranides  divise  ton  le 
.^.  ....Uière  en  vingt-quatre  éléments,  qn'il 
éiUiibue  daus   vingt-quatre  clhqdires  ,    où 


tout  est  rangé  par  ordre  alfdiabélique  :  une 
[tlanle,  un  f|uadn*qède ,  un  poisson  et  une 
jâene  préi  îeiise,  ilojil  le  nom  commence  )mr 
la  mémo  lettre,  y  sont  employés concuirem- 
ment,  [lour  aiteindre  un  seul  résultat.  Ou 
lit  sous  la  lettre  A,  «  ampcios^  nom  grec  delà 
vi|;né,  nra/f,  aigle,  oiseau,  et  aigle,  fioisson. 
Si  qnelrpj'ini  met  dans  du  vin  la  |>ierre  qui 
est  dans  la  léte  du  imisson»  il  avalera  le  vin 
sans  s'en  apercevoir;  s'il  envelo|)pe  ielte 
liierre  dans  une  feuille  rie  vigne,  et  fpi'il  la 
suspende*^  son  (-ou,  il  iioira  de  Teau  <îe  la 
mer  sans  la  trouver  salée.  »  Af>rès  tpielunes 
divagations  relatives  à  laigleenqien  né  el  l'ex- 
«osé  de  tpietqnes  autres  secrets  analogues, 
'aiUiMir  ajoute  :  t^  Il  me  faudrait  bien  parler 
«rini  certain  mauvais  démon  qnalernavre,  que 
les  cinq  puissances  du  prennerdéian  du  ca- 
fïricoriie  ne  suttjtignent  fias  facilement,  tar 
il  est  sans  yeux,  sans  oreilles  et  sans  lôte. 
Prenez  donc  un  grain  de  raisin  ^  qualre  pé- 
jiins,  que  vous  extrairez  avec  les  ongles  et 
non  avec  la  lioucbe,  metiez-le  ilans  un  mor- 
ceau de  linge  neuf,  [sortez- le  suspendu  au 
con  et  votis  serez  guéri.  La  pierre  qui  est 
rians  la  léle  du  poisson,  guérit  aussi  de  la 
lièvre  quarte.  Prenez  ilonc  une  aëtile  •  gra- 
veZ'V  un  aigle,  el  «*nch.lssez  sous  le  chaton 
de  la  bagne  des  semences  de  raisins  et  des 
bunts  de  plumes  cl  aigle,  00  de  vautour,  si 
vous  îfavez  [>as  de  pbunes  d  aigle,  |iorle/. 
cela,  car  vous  serez  préservé  de  louto  nuiu- 
vaise  rencnnlre,  vous  jouirez  de  la  lannlia- 
rite  des  grands,  et  de  bien  d'autres  avantages 
que  je  nu  veux  pas  dire.  » 

On  lit  sous  te  quinzième  élément,  O  : 
«  L'ortïx  ou  la  caille  se  forme  ainsi  :  A  la  suite 
des  grands  hivers  des  tiéserts  delà  Lybie,  la 
mer  rejet  le  s  tir  ses  rivages  de  grands  liions, 
fjui  se  changent  eu  vers  au  bout  de  quatorze 
jours,  [mis  les  vers  en  moucbes,  les  mou- 
clies  en  sauterelles  et  les  sauterelles  en  cail- 
les, yuan  I  le  nothus,  Tausler  ou  le  liljono- 
lliu-i  viennent  i^  sotifller ,  ces  cailles  [sasseiil 
en  IVimphifie,  enCilicie,  en  Hibernic;  i»uis> 
quand  c'est  Je  tour  de  Borée,  elles  [passent 
en  Svrie  et  linns  le  [lays  des  nègres.  Mais  il 
est  trahôiuinahles  faux  sopliistesqui  |>réieu- 
dent  que  les  cailles  sont  cliastes  ;  c'est  qu'ils 
ne  connaissent  pas  leur  nature.  » 

L*ouvrage  contient  une  mullitude  de  se- 
crets lels  que  ceux-ci  :  I^  langue  d  une  oit* 
a[>[diqyée  sur  la  [«oitrinc  d'une  personne 
qui  ilori,  la  force  h  ^ecmdesser  en  «iormanl; 
trois  «eufs  d*araignéf*  guérissent  la  lièvre 
tierce,  quatre  la  lièvre  quarlc;  du  bel  fi  an- 
guille môle  dans  du  vin  guérit  pour  temjours 
de  Tivrognerie;  bi  [icau  du  datqtbin  fait 
souiller  le  venl  du  cote  qnVui  la  tourne. 

>'oila  jtouiianlce  que  R/nihins  afqtellc  de 
la  méilceine  sérieuse  1  Kl  coml)ien  d'écri- 
vains recommandables  par  ailleurs  n'ont 
pas  sué  sang  el  eau,  pour  retrouver  l'anienr 
d'un  ]»areil  ouvrage,  et  discuté  gravement  si 
Kiranis  est  un  nom  réel  ou  supifosé,  le  nom 
d*un  roi  de  Perse  ou  d'un  sinqile  guèhre;  si 
le  livre  a  été  composé  d'abord  en  grec,  en 
syriaque  ou  en  co[)htc  ;  k'il  est  plus  ou 
moins  ancien  t|u'Hermôs ,  quelles  sont  las 


ir»5 


iiF.n 


I 


éilitions  les  pîus  exactes,  kn|iïel  «îrs  maiMis- 
cnls  de  Kouae,(le  Consl,'inhTi.i|-»li\  do  Mi\- 
tirid,  de  Paris;  ou  (te  Vienne  csi  rauio-^rn- 
\Aw\  Ostd'aiturd  k*  P,  Marcliand,  iïmn  son 
Dirliontuiire;  Falnirius  ,  dans  sivs  iUbiiofhr- 
t/ucn  gro('(|iiu  et  laline;  Sc^iligei,  ^<^^r  i:'*f- 
êêhc :  Snniiioists  dnns  st*s  Prolétjomrncs  itur 
S'ilin:  (joar,  nmr  Sunrriiei  Yriorle,  dnris  $m\ 
futahffue  de  la  nihliothi^ffue  df  Madrid; 
Morsliois  tli'ins  \q  Poiyhtstftr : 'ïhonms  Hoi- 
iiesius,  dnn<=i  ses  ïariœ  Itcii^inrjt ;  AWuliu^ , 
Silineidor,  Hivinus*  Cotiring,  elc 

J^  eabiik^  s*instîju<i  portoiit,  eHe  se  ni^la  h 
Uiwi  el  de  tout;  eile  voulut  s'enifuirer  iia 
tout  :  elirysajy^'e,  ii>lrnlogie,  divination,  jmI 
des  nond>res,  ou  plutiH  la  {liviiinlinn  et  IVu't 
ik*s  n04id>res  élaienl  îsa  lîropriùlé.  VMv  lit  ea 
ee  dernier  genre  k*s  plus  curieuses  dé«*on- 
verles;  (  ar  eiernide,  veul-ctn  savoir  n'niv- 
<jnoi  Abrnliaiu  lievient  père  a{ivbs  de  .si  lon- 
gnes  annéoi  pass<k*s  dans  un  mariage  \u\é- 
ron<ï,  c  est  que  Dieu  ajuula  h  son  nom  une 
k'Hre,  qui  eu  aui^nienia  la  valeur  numeraïe, 
PouniuoÉ  Hcrtnr  vainquit  Païmele  ;  c'est 
que  le  non»  d'Hector  vaut  1225,  tandis  que 
relui  de  Patroelo  ne  vaut  (jue  871.  Hector 
devait  h  son  loin'  tMre  vaincu  [jar  Aeiiille 
|*orn'  une  seinbJalile  rai^ion  ;  inuirquoi  le 
rjicîst  vaincra  l  anterlirist  (.*j(i7j  c'est  rpie  le 
nom  du  premier  est  888,  tandis  que  le  noui 
du  second  n'est (jue  GGti. 

Au  counnerMemenl  du  wii*  siècle,  les 
protestants  rajeunirent  cette  vieille  rè- 
verie  du  nomhre  666,  afin  ik»  s'en  faire 
une  arnro  rtMit'e  FFL^Iise;  Tavanl  trouvé 
dans  le  nom  du  i^ane  IViul  \\  ils  eu  cou- 
cJuaient  que  cYtaii  lui  (pii  était  la  bÔte  de 
VApocahjiJse,  Le  ministre  Jurieu  n'eut  pas 
lioiHe  de  recourir  à  nn  |»âreil  arguïnout  ; 
mais  le  fougueux  Kîchard  Simon  lui  répon- 
dit, querVlait  lut-nièine  que  le  |>rnpliète 
évan^élisie  avait  voulu  désigner,  puisque 
son  nom  valait  éi^a.emenl  C66»  et  qu*eu  nu- 
ire il  n'était  qu  une  hôte,  et  qui  pis  est  une 
Ijêle  cornue  (3t>8), 

Les  roUalisles  juifs  étaient  arrivés  eux- 
mêmes  h  lies  conclusions  non  moins  é*ran- 
^es  sur  d'auli es  questions ;ai.nsi,  a>ant  re- 
marqué ([ue  le  nom  de  Satan  ne  vaut  que 
.7(>4,  tandis  que  Tannée  est  de  M^  jours,  ils 
eu  avaient  tiré  «^"ctte  eouséuuence,  que  fe 
dialde  n'a  au*  un  (louvoir  sur  le  dernier  jnur 
tio  l'an;  |mis,  par  une  seconde  dédncliiui 
non  uioiu'i  In^iqms  ils  s'enVircèrcut  .-iVnn- 
hrouiller  fe  calendrrer,  afin  que  Teunemi  du 
h'ern^e  humain  fill  dérouté  daiks  ses  calculs  ; 
plusieurs  même  s  alt^tin^enl  de  coujpler  les 
jours,  espérant  i\uv  ifuaud  ils  ne  sauraient 
|dus  eux-iuéa)os  où  ils  eu  étaient  de  leur 
année»  le  détnon  ne  le  saurait  pas  davantage, 
llest  ainsi  qu'une  nerdrix  fuyant  devant  le 
chasseur,  éftniséeu'unc  longue  course  h  tire 
d*aile  et  ne  potivant  aller  plus  loin,  se  car-he 

(307)  Yoij,  Lcimanltis  Ri^iNF^ns.  —  DaidelGurlt, 
Wrtt,tLF.iir*.  —  Pnr  roMt  s  tu  Antuhrht,  pfriientntr» 
dcfi*c(, — KcîUirisc.  PntifrHt  s,  ûtferpreL  numeii  tK»!», 

{7,m)  Viiy.  lUp,  aux  untimeittstie  quelques  théolofj. 


DÏCTlONNAmE 

la  Icle  ou  krme  lo.vf,  s*imagînanl  qu'on  nu 
la  vf)îl  pas,  qunnd  elle  ne  voit  plus. 

Tout  rcla  égale  à  peine  ce|>entîant  les 
merveillcu.^es  trouvailles  de  certains  autres 
calwi listes,  car  il  y  avait  éujulatiori.  L'un 
calcula  qu'il  s'opérait  dix  nnracles  chaque 
juur  dans  le  tein|de;  en  votci  un  :  quand  le 
l'arvis  était  trof^  étroit  pour  contenir  la  foule 
des  adoraletirs  dehout»  il  clail  assez  grand 
p(»ur  les  contenir  firosternés.  Un  autre  éta- 
hl  t  ([u'Kléazar  et  Isniaël  avaient  le  ventre  .^i 
gros,  (jue  ijuand  ils  s'end>rassaient,  une  pai- 
re de  IhcuÎs  [pouvait  aisément  passer  entre 
eux.  L'os  ik*  la  résurrection,  ce  iietil  os  m 
exigu  qu'on  a  [leiiie  à  le  voir  et  à  le  trouver, 
si  ineorruptilile,  que  rien  ne  peut  ledjssoiî- 
(îrc,  si  dur,  que  le  marteau  ne  le  hriserail 
fias  sur  Tenclunte,  n'exerça  pas  moins  leur 
sagacité.  Ivn  ipjeHe  partie  du  torps  faul-il  le 
cher*  lie:  ?  Qiuvslion  insoluhîc,  i|ue  les  ana- 


!n^^ 


tomîsles  du  mnyen  âge  ne  purent  éclaircir 
eux-mêmes,  tîonohstanl  une  étude  assidue 
lies  l'égiorrs  de  Téffine  dor.^ale*  flans  h'squeK 
h'sds  promenèrent  longtemps  le  scalpel  (309). 
Celle  superstition,  au  reste,  n'est  pas  spé- 
ciale aux  eahalistes  qui  désignent  cet  os 
merveilleux  sous  le  nom  de  Luz:  les  Arahes 
la  partagent  el  le  nomment  al  Ifuduihan,  les 
Turcs,  ai  aiht\  Tertullien,  dans  h<ui  i mite 
dr  (a  ilvsarrrction  ,  dit  quelque  cîîosc  de 
^efldllahle  de^  dents,  qui  ne  se  rorrcMUprni 
point  dans  le  séfmlrre,  <^  ce  f|u'il  eroyail; 
aussf  li*s  regarde*t-i!  connue  la  semeneu  de 
l'innuoitaldé, 

La  calmle  inventa  île  nouvelles  méthoi 
de  divination;  on  lui  doit  nnlanoneul  l'uni 
niancie  et  la  géomaïuie  astrologiques,  l 
nomaiicie»  art  de  deviner  par  le  moyen  dc:i 
noms  (iropres,  reçoit  en  eetttt  ci r confiance 
le  nom  d  aritluuancie,  et  consiste  h  renqtla- 
ccr  chacune  des  lettres  du  notn  de  la 
sonne  par  les  sonmies  qu'elles  refiréseu: 
Or  chaque  souuue  est  sous  l'iulluence  de 
telle  ou  telle  planète,  suivant  le  chiffre  qui 
la  termine î^j>ar  exeuqde,  les  nombres  1  et 
4  sont  sous  rinilucirce  du  soleil»  du  lion 
et  du  sagiaaire  ;  2  et  7  sous  celle  de  la  lune, 
du  Verseau  et  du  hélier,  et  ainsi  des  autres. 
Les  neuf  premières  lettres  de  ral|>hal>el  hé- 
braïque représentent  les  unités ,  les  neuf 
sur  vantes  les  dizaines,  les  quatre  dernières 
et  les  cinq  tînales  les  ceulaiiies. 

La  géomancie  est  plus  compliquée  el  a 
fdus  profonds  nivsléros.  LVqiération  s'ei 
ente  avec  huit  d^s  constellés,  el  la  ré[*on 
ilépend    de  rarrangemcni  qu'ils   prennei 
dans  leur  fuite,  arranpcmenl  qui  peut  loi 
jimrsse  ramener  }l  sei/e  figures  de  géonii 
trie,  nommées  fctrtune  majeure  et  mineure 
voie,  peuple,  acipiisrtion,  joie,  fiHe,  ^ 
coujoni'lion*  hianc,  rouge,  prison,  InsK^ssi 
per(o,  tête  et  queue  du  tlragon,  Chaque 
gnre  a  une  signification  différente,  et  ei 
sous  rinllncncc  d'un  astre  ou  ifuiià  cohî 

iH8. 

(ÔUîh  Vôv.  Vf  su  us,  hv  ffttmntti  c*>rjK  fabr,^  I, 
Ti'  SK,  —  Pm  OK,  jV<j/rr  nd  Vortam  >/f)»t*,  r..  $  el  1 
—  niiiLA^i,  Kttchirid,   miaiom,,  L\f,  c*  Hi.  — Bftfl 
Ihs,  Theatr  ontttoni.,  I.  i,  c.  48. 


MES 


DES  MIHACI.ES. 


MFS 


^n^ 


aiiitrcmc.  Mais  m  ne  jsc  lormiac 
ms  \\\'{ï\re  de  rinkTprtH.itîuïu  vnr  suivrait 
la  pLire  qtie  Tiistre  J»^$igMi^  Oïcii}'**  (lttn>  le 
ihôme  ile  la  nrïi.ssanrc,  il  ejt  jésiiUo  *jt*s  ron- 
j«Niiires  diversi^s,  ilnïU  lé  iintjjbre  pC'i»L  s'é- 
leYi*r  à  plus  ilc  mille,  et  enuoro  U^.s  j^eiis 
luibilés  sAvcni  iom|ilit|iiri*  «Ifivanlaj^e  1  oj>é- 
ration.  Rien  nVsl  |)Ju>  IVicile  (jul»  d*élover 
di*>  châteaux  dans  le  n«A'*iTt,  jmurYii  r|tic  t/e 
î^ieiit  des  chi\te;iux  inwigînain's. 

III^:SSIK  (Projjhétif^s  qui  le  concprnt'iil). 
Lfl  ir*nue  liu  Messie  sur  la  terre  viani  Iv 
plus  grand  des  événeiuenls  qui  «lût  -s'nLTuin- 
plir  pendant  !a  durée  du  monde,  a  dié  ay>si 
de  tcius  Jo  plus  ampleruent  annoneé  pur  hs 
\TO\ihHes,  Cest  mémo  celui  nulour  (iu(|iiel 
toutes  lf*s  prophéties  gravitent,  riuiime  aii- 
laiir  d'un  centre  rommiin.  Il  devait  en  ôire 
de  mi^me  des  événements,  car  les  quitr.uite 
siècles  qui  précédèrent  i  et  avènement  b'v 
rif#pc»rtcnt  et  le  préparent,  connue  tous  ceuK 
qui  l*onl  suivi  Teifiliquent  et  le  romplètent, 

l>s  |ifop|jéties  qui  ont  trtTit  h  la  venue 
du  Me%sie  sont  de  deux  ordres  distincts  : 
ie^  unes  sont  des  jiroph^^'lîos  d'ariioii,  les 
auireii  des  prophéties  de  langage.  Nous  al- 
lons en  traiter  séparément. 

§  I,  Prophéties  es  actihn, 

fie  an  Messie  tout  enlii''re,  on  du 
(dans  ses  traits  les  \Ans  remar(]u:ililes, 
i  été  |)roduite  iiy;urémenl  à  Tavaiire,  h  di- 
fci^cs  reprises  depuis  Tori^^ine  du  monde, 
josquaa  moment  où  elle  iut  enfin  sur  le 
i»n*i»t  .K»  ^'accomplir  en  réalité,  ^^ous  allons 
Il  ir,  en  suivant  Tordre  chronologi- 

q».».  '"'T^menls  rigur;ïtifs. 

I"  "-  (rÀdam.  Le  |>remier  homme 

lï*"  *         ni>  loi  sorti  des  moins  de  son  Oéa- 
t'  bientôt,  seul  de  son  esr»ère  sui*  la 

Wrrvt  u  ^  apen;oit  que  quelque  eliose  man- 
que à  son  bonheur,  el  Dieu  lui  envoie  un 
■ment  profond,  pendant  lerpie!  il 
m  côté  nne  épouse,  une  épouse 
'Hir  de  laquelle  il  ]ierdrait  bientôt 
laveur  divine,  le  saint  el  délirieux 
ijin  semblait  ôtre  le  but  de  sa  création, 
r  ftî  Messie  perdrait  un  jour  la  vie 
'lur  de  TEglise»  cette  épouse  tiu'il 
I  ur  la  croix  au  milieu  de  tant  de 
abors,  et  qui  sortit  de  son  côté  cntr'ou- 

Mais,  dira-t-on  peut-être,  le  j>éché  n'était 

pas  encore  commis  alors;  roninient  donc  le 

sommeil  du  juste  fiouvait-ii  (i;^urer  un  évé- 

n'ornent  qui  se  raj»fiorlerail  h  un  ordre  de 

supposant  la  fante  consninuiée? 

Mris  doute  la  ilésobéissauce  n'était  jfas 

"ipiie,  mais  elle  était  [irévue  de  Dieu, 

lÊ&ia  Hédeoiption  résolue  dans  ses  desseins 

La  /uitc  par  excellence  enfanta  TEglise 

ior  le  Calvaire;  comme  lejifutf  Ailam  avait 

"i  le  jour  h  réponse  qu'il  devait  trop 

\\ 

li-ci  et  |>ar  lui  un  arbre  fertile  (»er- 
'  des  hommes  ;  dans  le  Messie  et 
n  morceau  de  bois  aride  la  sauva, 
luule  l'hi>loire  llguralive  du  iMes- 


3. 

1,^ 


sie  commence  par  le  dernier  trait,  [larre  que 
c'est  celui-lii  nui  le  con>l;lne  Sauveur,  celui- 
là  fïour  lequel  il  s'est  fait  Messie,  celui  qui 
détruira  et  fécondera  en  m^inie  temps  :  qui 
tlétrnira  dans  la  nature  rn?uvre  de  riiomnie 
et  du  démon,  pour  recréer  sur  une  antre 
base  (œuvre  prinutive  de  Dieu, 

2°  Institnlion  des  isacrificcs.  Mais  Identrit 
un  culte  s'élaltlit;  ruîtc  tf'a  dorât  ion  el  dVx- 
piation  en  même  temps  que  damour;  d'(*\- 
piaiinn  prinèi|?alenient,  cai"  e*estce  qu'il  a  de 
tdvis  ap|>arent  et  de  plus  solenneL  Des  niil- 
llers  de  victimes  montent  .sur  les  autels,  leur 
sang  rougit  la  terre,  leur  vie  s  exhale  au  mi- 
lien  d*iin  supplice  qn  ell«^s  n'ont  pas  mérité. 
Et  le  sacriiicaleur  olfre  au  Dieu  du  ciel  ce 
sang  et  ces  su|»plices,  su  Institués  ft  bOn  [Pro- 
pre sang  a  lui-même  et  aux  supplices  tpril 
a  personnellement  mérités.  S'il  olfre  des 
victimes  insensibles,  il  les  détruit  égale- 
ment, il  les  jette  dans  les  Hariimes,  et  les 
anéantit.  Et»  ce  qui  est  pins  remarquable,  il 
choisit  des  victimes  irréprorba!*îes,  des  fruits 
de  la  jdus  cran  de  beau  lé,  les  plusmagniti- 
ques  («roduits  des  cîjamps,  des  anima  ut 
•d'une  éclatante  bîanclieur,  ou  du  moins 
d'une  couleur  nnîlbrme;  il  \e^  choisit  f  an«d 
les  [dus  inoirensjfs,  itmocents  fiour  ainsi 
dire:  ce  sont  de  tendres  agneaux,  des  gé- 
nisses, des  colondies*  Sa  main  n'ira  t  Itercher 
ni  les  reot  les  vénéneux,  ni  les  vautours 
cruels,  nfles  lions  dévorants,  ni  les  chiens 
immondes.  U  lui  faut  le  svmbolcfle  Tinno- 
ceme,  de  la  pureté,  de  la  douceur.  Sa:t-il 
doue  qu'il  figure  jtar  avance  le  sacrifice  de 
la  victime  innocente  et  fmre,  tlu  Saint  des 
saints,  du  pius  brau  d'entre  les  enfants  des 
hommes^  dont  le  sang  sera  suh»(itt(tl  h  son 
sang,  dont  la  vie  payera  pour  sa  vie,  dont  le 
sujijdice  tiendra  lieu  de  son  suj)j>lice  à  Ini- 
môme? 

Et  cette  tradition  ne  se  jcrdra  jamais;  pas 
même  au  milieu  des  jdus  éf laisses  ténèbies 
du  paganisme.  (>uels  que  | puissent  être  les 
écarts  (fune  iniaginatson  aveuglée  par  de 
faux  raisonnements  d'aiïord,el  j^ardes  |^ré- 
jugés  eu'^uile  ,  si  Thomuie  pousse  l'aveu- 
glement jusqu'à  se  croire  permis  d'immoler 
iliomme,  te  seront  encore  fies  victimes  in- 
nocentes et  inires  cju'il  choisira  :  des  eïifanls 
dans  rage  de  l'innocence,  qu'il  olïVira  au 
cruel  Moloch  j  une  innocente  Iphigénie,  qu'il 
sac  ri  liera  au  courroux  û^s  dieux, 

C'est  toujours  au  firix  du  sang,  et  d*un 
sang  él ranger,  que  le  cou[>able  expie  ses 
propres  crimes.  Chez  les  Juifs,  le  (KP^tre 
otîre  un  sacrilke  f>onr  liii-mûme,  rjuand  il 
a  ])éché;  il  rolTre  pour  le  peufde,  quand  c  esl 
le  (icuple  qui  a  péché.  Parmi  Icb  nations  in- 
fidèles, le  criminel  se  fait  descendre  dans 
une  fr»sse  |>rofonde,  il  la  fait  recouvrir  tTune 
claie,  et  sur  cette  claie  on  immole  un  bœuf 
ou  un  agneau,  atin  qu'une  pluie  île  sang  in- 
nocent, inonda  ni  le  coupable,  l'innocente 
iui-mènic  en  lavant  les  souillures  de  son 
âme, IPuis, s'il  meurt,  on  écrira  sur  sa  tombe 
que  les  dieux  Tout  reçu  dans  leur  sein, 
parce  qu'il  est  nu>rt  sanctifié  :  Taurobohcfio^ 
bolotiiit  vonsaraitis. 


KO 


MES 


DICTIONNAIRE 


MES 


260 


«  Contemplons  la  plus  belle  des  analogies, 
s'écrie  le  célèbre  Joseph  de  Maislre  en  ter- 
mïîiaui  ses Eclaircissemenis  sur  les  sacrifices. 
L'homme  couj)able  ne  pouvait  ôtre  absous 
que  par  le  sang  des  victimes  :  ce  sang  étant 
donc  le  lien  de  la  réconciliation.  Terreur  an- 
tique s'était  imaginé  que  les  dieux  accou- 
raient partout  où  le  sang  coulait  sur  les  au- 
tels (310);  ce  que  nos  premiers  docteurs 
mêmes  ne  refusaient  point  de  croire,  en 
croyant  à  leur  tour  que  les  anges  accouraient 
partout  où  coulait  le  véritable  sang  de  la  vé- 
ritable victime  (311). 

«Par  une  suite  des  mômes  idées  sur  la 
nature  et  Tefficacité  des  sacrifices,  les  an- 
ciens voyaient  encore  quelque  chose  de 
mystérieux  dans  la  communion  du  corps  et 
du  sang  des  victimes.  Klle  emportait,  suivant 
eux,  le  complcMuent  du  sacrifice  et  celui  do 
l'unité  religieuse;  en  sorte  que,  pendant 
longtemps.  Tes  chrétiens  refusèrent  de  goû- 
ter aux  viandes  immolées,  de  peur  de  com- 
munier (312). 

«iMais  cette  idée  universelle  de  la  commu- 
nion par  le  sang^  quoique  viciée  dans  son 
application,  était  néanmoins  juste  et  pro-* 
pnétique  dans  sa  racine,  tout  comme  celle 
dont  elle  dérivait. 

«  Il  est  entré  dans  les  incompréhensibles 
desseins  de  Tamour  tout-puissant  de  perj)é- 
tuer  jusqu'à  la  On  du  monde,  et  par  des 
moyens  bien  au-dessus  de  notre  faible  in- 
telligence, ce  môme  sacrifice,  matérielle- 
ment offert  une  seule  fois  pour  le  salut 
du  genre  humain.  La  chair  ayant  séparé 
Thomme  du  ciel.  Dieu  s'était  revêtu  de  la 
chair  pour  s'unir  à  l'homme  par  ce  qui  fen 
séparait  :  mais  c'était  encore  trop  peu  pour 
une  immense  bonté,  s'attaquant  à  une  im- 
mense dégradation.  Cette  chair  divinisée  et 
Perpétuellement  immolée  est  présentée  à 
homme  sous  la  forme  extérieure  de  sa 
nourriture  privilégiée  :  et  celui  qui  refusera 
d'en  manger  ne  vivra  point  (313).  Comme  la 
parole,  qui  n'est  dans  1  ordre  matériel  qu'une 
suite  d'ondulations  circulaires  excitée  dans 
l'air,  et  semblables  dans  tous  les  plans  ima- 

(jinables  à  celles  que  nous  apercevons  sur 
a  surface  de  l'eau  frappée  dans  un  point  ; 
comme  celte  parole,  dis-je,  arrive  cepen- 
dant dans  toute  sa  mystérieuse  intégrité,  à 
toute  oreille  touchée   dans   tout  point  du 

(510)  Voy.  PoRMiYR.,  De  Àbst.y  iib.  ii,  dans  la 
Dem.  évamj.  de  Leland,  1. 1,  cli.  5,  §  7.  —  S.  Aucust., 
De  civil,  Dei,  x,  H.  —  Orig.,  Adv.  CeU,,  Iib.  m. 

(311)  Vop.  S.  CuRYSOST.,  Iiom.  3,  lu  Epist,  ad 
Ephes.  —  Or.,  De  nat.  Christ.,  n,  hoin.  3,  De  in- 
comp.  nativ.  Dei.  —Perpél.  de  la  foi,  etc.,  iii-4",  1. 1, 
Iib.  II.  ch.  7,  n*»  1.  Tous  ces  docteurs  ont  parlé  de 
la  réalité  du  sacriOce,  mats  nul  d>ux  plus  réellement 
que  saint  Augustin,  lorsqu'il  dit  que  le  Juif  converti 
au  chriiliamstne,  buvail  le  sang  même  qu'il  avait 
versé  sur  le  Calvaire.  (S.  Ait..,  sernio  77.) 

(312)  Car  tous  ceux  qui  participent  à  une  même 
victime  sonl  un  même  corps.  (I  Cor.  x,  17.) 

(513)  Vid.  Joann.  vi,  54. 

(514)  l&fin  ayur»  xi.  (Oric,  Advers.  Cels.,  11b.  vm, 
«•  55,  cite  dans  la  Perpét.  de  la  foi,  iii-4'*,  loni.  11, 
liv.  VII,  ch.  1.) 


fluide  agité,  de  môme  l'essence  corporelle 
(31^0  de  celui  qui  s'appelle  parole^  rayon- 
nera du  centre  de  la  toute-puissance,  qui 
est  [)artout,  entre  tout  entière  dans  chaque 
bouche,  et  se  multiplie  à  l'infini  sans  se  di- 
viser. Plus  ra[)ide  que  l'éclair,  plus  actif  que 
la  foudre,  le  sang  théandrique  pénètre  les 
entrailles  coupables  pour  en  dévorer  les 
souillures  f31o).  11  arrive  jusqu'aux  confins 
inconnus  ae  ces  deux  puissances  irrécon- 
ciliablement  unies  (316),  où  les  élans  du 
cœur  heurtent  l'intelligence  et  la  trou- 
blent (317).  Par  une  véritable  affinité  divine, 
il  s'empare  des  éléments  de  l'homme,  et  les 
transforme  sans  les  détruire. 

«  On  a  droit  de  s'étonner,  sans  doute,  que 
«  l'homme  puisse  s'élever  jusqu'à  Dieu; 
«  mais  voici  bien  un  autre  prodige  1  c'est 
«  Dieu  qui  descend  jusqu'à  l'homme.  Ce 
«  n'est  point  assez,  pour  appartenir  de  plus 
«  près  à  sa  créature  chérie,  il  entre  dans 
a  rhommcy  et  tout  juste  est  un  temple  habité 
1  par  la  divinité  (318).  »  C'est  une  merveille 
inconcevable,  sans  doute,  mais  en  même 
temps  infiniment  plausible,  qui  satisfait  la 
raison  en  l'écrasant.  Il  n'y  a  pas  dans  tout 
le  monde  spirituel  une  plus  magnifique  ana- 
logie, une  proportion  plus  frappante  d'in- 
tention et  de  moyens,  d'effet  et  de  cause,  de 
mal  et  de  remèdes.  Il  n'y  a  rien  qui  démon- 
tre d'une  manière  plus  digne  de  Dieu,  ce 
que  le  genre  humain  a  toujours  confessé* 
môme  ayant  qu'on  le  lui  eût  appris  ;  sa  dé- 
gradation radicale,  la  réversibilité  des  mé- 
rites de  l'innocence  payant  pour  le  coupa- 
ble, et  le  salut  par  le  sang.  » 

3"  Melchisédech;  sacrifices  non  sanglants. 
Mais  il  était  dans  l'histoire  du  suprême  sa- 
crifice une  touchante  circonstance  dont  la 
mémoire  anticipée  ne  devait  pas,  ne  pouvait 
pas  manquer  d'être  faite.  Le  Messie,  victime 
pure,  victime  sainte,  victime  innocente, 
offerte  en  prix  pour  les  péchés  de  l'univers 
entier,  continuerait  à  travers  les  siècles  le 
sacrifice  offert  une  fois  à  Jérusalemyi]  le  con- 
tinuerait d'une  manière  réelle  au  fond,  em- 
blén^atique  quant  à  la  forme  ;  le  pain  et  le 
vin  seraient  les  emblèmes  qu'il  choisirait,  et 
un  prêtre  serait  le  ministre  de  ce  sacerdoce 
indéfectible.  £h  !  bien,  dès  le  temps  d'Abra- 
ham, au  temps  où  ce  patriarche  est  choisi 
pour  devenir  le  père  de  ce  même  Messie, 

(515)  Adb.Treat  visccribus  meis,  ut  m  me  non 
reinancat  sceleriini  macula.  {Prières  de  la  meue,) 

(316)  Usqiie  ad  dtvisioueui  aiiiin»  ae  spiritus. 
(Uebr.  IV,  12.) 

(317)  Discrelor  cogitalionum  et  iiitcntionum  eor- 
dis.  ilifid.) 

(318)  c  Miraris  boulines  ad  Dcos  ire?  Devs  wL 
boniincs  venil  ;  iino,  quoil  propius  est,  in  hooiioei 
venit.  >  (Senfx.  ,  epist.  74.)  c  h:  uiiuquoque  viro* 
ruiii  bonorum,  quts  Deus  incertuiu  est,  liabital 
Deus.  >  (/(/.,  epist.  41. 

Beau  niouvemeiit  de  rinstinct  humain,  qai  dier* 
chait  ce  que  la  foi  possède  ! 

ïntus  Chrislus  inesl  et  inobservabite  numen. 
(Vid.,  hymn.  in  Euckarist.) 

Quis  Deus  certum  est 


MES 


mes  MIRACLES, 


BIES 


262 


m^iaiice  s<?   i-évèlis  par  une  coin* 

iuicrvcûDeuse,  sin};iil»ère  si  elle  n'é- 

divine  ;  !llekhisL'Jerh,  roi  dt*  Jvru- 

U  prêtre  du  Três-lJaut,  ajipar/iit  allVayL 

^critues  l>**iintiquos  ih  pain  el  de  vift  : 

^^Utdeek  rex  Salem  profcrens  puncm  et 

»t»  eroi  rnimsacerdon  Dci  Atfis^imi  (3l9jî 

f>«rall   pour  henir  Ahvahami  ,b€nedixit 

*  '  '  ^fenediclust Àbrum  Ùeo  ejcve/stf^iïiiuv 

oinju*-'!  Dieu  lui-iii^-mLî  valui-Mlôt 

i»_'r  *4uu  loutes  les  nations  s-eroni  baltes 

sà  race,  c'est-à-dire  le  Messiu  :  Xum 

e  pQttro   Abraham  tjuœ  gesturus  êum  : 

fulurus  êit  in  fjendnn  magnant,  ne  robus- 

MMi^  €i  benedicendœ  ifuni  in  iUo  omnrs 

toe#  i^rm?  Qai  pourmil  croire  que  de 

lie?*  roincidences  sont  sons  dessein,  et 

ft?  Ps.ilmiste,  à  son  lotir  héritier  de^la 

is  n'éUtit  (icis  animé  ffim  ei^- 

,  ine»  el   ïfentendoit  pas  foire 

ion  .*iii  .sa«rilit:e do  nos aulels, nn\  saints 

Té^  emblèmes  du  paineldu  vin,*ni.iïid 

essail  au  Messie,  son  lien  lier  selon  la 

i  »"*  mystérieuses  paroles  :  Vous  êtes 

neltement  selon  I  onlre  de  Mel- 

Tu  es  $acerdos  in  œiernumsccun- 

m  Melchisrdech  (320), 

pw^  f  Mjéçe  d'i^aac,  Cest  il  ce  môrui»  saiTi- 

I  Tâii^uste  victime  du  péché,  une  fe- 

illusion  loules  les  ligures  propheiiques 

încerrioal  le  Messie*  Isaar,  lils  nniqutï 

A  qu'bi^Tilier  légitime  de  la  promesse, 

lié  par  les  njâins  d'un  i^ère  dont  il  est 

l'Tit,  le  représente  d'une  ma- 

ute,  quil  est  jm[»ossihle  de 

'Il  qui  dira  un  jour,  en  par- 

:  Celui-ci  est  mon  Fils  Iden- 

tlius  meus  diUcius,  dit  ii  Al>ra- 

.    /'renei    voire   lils    bien-aimé  :    Toile 

./«j.jj/i    itnigeniUim^    (lunn   diligis^    et 

loler  sur  la  montagne  que  je 

ii  :  Al*rahani   obéit;  il  arriva 

M  iraii  nit'd  du  mont  Moria ,  la 

^;i(j  où  (levait  un  jour  s'accoui- 

sacriUce    réel  du    Messie,  Isaac  la 

^jxjrtant  sur  ses  épaules  le  bois  suç 

d   il  ^dev^nt   èlre    immolé,  comme  le 

ie  la  gravirait  un  jour  eu  portant  le 

de  sa  croix.  Au  moment  où  Isaac  allait 

roir  le  coup  de  la  mort,  un  agneau   lui 

ubstiiué;  touchaïUe  image  de  VAgmau 

îon  lelangagedu  samt  l*jéi'urseur, 

rau  sans  tache,  qui   ej:}Herait  les 

tuiu  uvitide^  en  se  substituant  a  I1ju- 

ilécougjable.  Lorsque  Abraham  Faiicrrut, 

uceale  victime  était  e ad larrasséc  par  les 

es,  iiBtis  ties  éjiines,  autre  image,  pins 

essive  encore»  de  la  couronne  u'épmes 

ée  par  Jes  mains  des  Juifs,  qui   serait 

Mur  la  tète  du  Messie»  quand  il  ton- 

Ddrait  son  sacrilke. 

liais  que  d  autres  images  îiroîthétitfucs 

l'histoire  d'Abraham  et   de  sa    |ioslé- 

Ce  vieillard  ,  Fauii ,    le    vicaire   sur 

•rre,   de  celui    que   l'K*:riluie  appelle 

ien  des  jours ^  a  comme  lui  un  lils  uni- 

^  i\itu^^,  tiv,  18 


(fue^  et  un  grand  nondjre  de  fils  d*un  rang 
inférieur;  le  ûls  unique  est  né  à  I  un  dans 
son  viernitéy  à  Tautre  a[jrès  une  grande  lon- 
gévitt';  à  Tan,  de  la  virginiit  immncuUe^ 
qui  est  de  sa  nature  inféconde,  à  lautre,  de 
la  rieiliesse^  qui  est  stérile.  Lorsque  Tun 
vient  h  naître,  le*  fils  de  la  preujière  adop- 
tion, nés  d'une  Kglise  esclave  de  la  crainte» 
sont  rejetés,  chassés  de  leur  héritage;  lors- 
que l'autre  est  conçu,  le  lils  aîné,  is>u  d'une 
q  10 use  esclave,  est  chassé  avec  sa  mère,  et 
déclaré  incajahle  de  prendre  fmrt  è  l'héri- 
tage du  [>èrc  conuunn  r  Ejic  anciltam  hanc 
el  filinm  ejus  :  non  enim  erif  Itères  fiiitis 
aneiffœ  cutn  filio  mco  haac  (3^!  ).  Plus  lard» 
la  même  prophétie  se  repriiduTra  sous  une 
aulre  image,  loi\  que  Jacoh,  en  f^énissant  les 
lils  de  Joseph,  croisera  ses  bras  au-dessus 
de  leur  télé,  et  transférera  de  Maoassès  ii 
Kpliraïuj  les  [privilèges  de  la  prtmogéniture. 
Ainsi  le  Christ  mourant  sur  urn^  croix,  les 
bras  étendus  au-dessos  de  la  tête  de  deux 
peuples»  transférera  de  Taîué  au  plus  jeune 
les  privilèges  de  ladopiioru 

i>"  Joseph  vcndti,  Uevenons  au  Messie, 
pour  ne  plus  nous  occuper  que  des  ligu- 
res qui  lui  sont  personnellement  applica- 
bles, 

Joseph,  le  plus  jeune  et  le  plus  aimé  des 
enfants  de  Jacoh,  devient  aux  ^veux  de  ses 
frères  un  objet  de  jalousie  et  de  haine.  Ils 
le  vendent,  suivant  le  conseil  de  Juda,  ponr 
vingt  iiîèces  d'argent  h  des  étrangers,  et 
tcigiietJt  sa  robe  dans  le  sang  d'uu  chevreau, 
pour  mieux  cacher  leur  crime,  alin  île  faire 
croire  h  un  acci  tient  a  ut  [ne  I  ils  senne  ni 
étrangers.  Mais  son  malheur  devient  le  [irin- 
cipe  ujémctle  son  élévation  eide  leur  salut; 
car  af>rès  (pi*il  est  devenu  tout  m  lissant  en 
Kgyi>te,  où  le  sort  île  l*csclavage  l'a  conduit, 
il  leur  fotinnt  les  alimciUs  nécessaires  | ten- 
dant la  fanune,  i\  les  y  a|)pelle  avec  lui,  et 
les  établit  dans  le  f^ays  fende  de  tlessen,  où 
ils  s'enrichissent  et  Vaccnjisseiit  d'une  ma- 
nière [»rodigieuse.  Ils  y  sont  arrivés  au  nom- 
bre de  sojxante-tlix  ;  ii  moins  <lc  quatre  siè- 
cles el  demi  de  là,  ils  en  sortiront  au  nom- 
bre tle  plus  de  deux  nulliojis. 

Quelle  plus  vive  image  de  la  passion  du 
Messie,  et  des  conséquences  qui  ilevaient 
la  suivre?  Le  Messie,  en  butte  à  la  haine  et 
à  la'jâlousie  des  [iharisiens,  est  vendu  Irentij 
(décès  irargenl  \mr  un  autre  Jurlas.  Ses 
vêlements  sotu  iuomiés  de  sou  sang;  il  est 
livré  a  la  jdus  ignoniiaieuse  tîe  toutes  les 
nmrls.  Mais,  comme  Joseph,  il  se  relève  rlc 
sou  abaisseuieut  ;  il  brise  les  liens  dans 
les(|Uèls  la  mort  le  retenait  ca[  t:f,  et  monte 
dans  les  lieux,  s'asseoir  à  la  droite  de  sou 
l*ère,  iruù  il  domine  sur  toutes  les  nations 
de  Tunivers,  désormais  et  pour  tnojours 
soumises  h  ses  lois.  Si  les  ihm/A*  imlriarchc:; 
se  trouvèrent  réunis  dans  rKgyiile,  aulim;" 
de  Jacob,  lui  aussi  réunit  autour  <le  lui 
douze  apitres;  H  y  a  de  plus  soixanttMtouzo 
disciples  fidèles;  et  telle  est  sa  faunlle  adop- 
live*  Mais  bientôt,  et  plus  vile  encore  que 


IQl 


MES 


mr.TioNNAiur. 


MES 


cellô  lie  Jacob,  elle  s'arcrott  dans  acs  pro- 
pOrlioris  immenses;  au  bout  de  nuiiïii  a  un 
siècle,  elle  i>e  ratiiple  aussi  par  inillions.  Le 
Gesseii  qu'elle  babiie  [niufi(Uilement,  c/esL 
reinpire  roujaiïi;son  Kgypie,  c*esl  le  mofufe 
enlicr,  sous  la  ligure  du  pogaaisme,  dont 
efle  est  sortie, 

T  3iots€.  Mais  quelle  nuire  image  eue  ore 
que  celle  de  Moïse»  proscrit  avant  ue  naître, 
i:ouiiamné  à  mon  au  moment  qu'il  reçoit  le 
j,uur,  échai)|itî  miraruknuscnient  h  tous  les 
dangers  qui  le  monaraicnt,  sauvé  ei  nourrî 
mv  une  jeune  iille  nomuak*  Marie,  élevé  h 
la  foar  des  rois;  puis  se  nianileslant  luuL  à 
coup  comme  sauveur,  au  uiîlieu  d'un  |ieu- 
pie  qui  le  méeonoaît  et  d'un  autre  qui  le 
persécute  1  Sauvant  une  nation  malgré  elle- 
même,  la  nourrissant  d*uo  pain  Tniritcnleui, 
descendu  du  ciel;  la  reuouvelarjl,  et  Tintro- 
dnisant  enbn  dans  une  terre  nouvidle,  in- 
connue, avec  une  législation  nouvelle  aussi, 
et  ilans  des  conditions  eutièrement  nun- 
velles*  L'introduisant  1  Non,  lav  il  a  ce  iiad 
de  resscniblance  de  plus  avec  le  Messie  : 
Kl  le  ne  sera  introiluile  qu  après  sa  mort 
et  par  sa  mort,  il  la  conduira  jusqu'aux 
limites»  mourra,  et,  le  surlentlemam,  un 
successeur  formé  par  lui,  animé  de  sou  e>- 
jïrit,  revêtu  de  sa  fmiss.ince,  faisant  subir 
au  peuple  un  baplôme  de  régénération  au 
milieu  des  ondes  d'un  fleuve  dont  le  cduis 
est  suspendu,  tiTminera  fœuvre  et  conuneji- 
cera  la  conquête. 

Esl-il  besoin  de  montrer  après  ce  tai)leau 
le  Messie  prosr  rit  [  ar  Hérode,  fugitif  eu 
Egypte  ;  béritier  des  rois  de  iuda,  et  caché 
dans  I  atelier  (i'nn  Artisan,  se  manile^tant 
enlin  au  monde;  éiabli.s:!,ant  ta  dociriiy3  au 
milieu  des  i-ontiadii  tions,  des  per^é«  uli^ins, 
instituant  la  divine  Eucharistie,  ce  vàifabie 
pain  drscfndti  du  nV/,  dorti  ceux  mii  auront 
mamj^  fip  mourront  plus;  accuse  |iar  sou 
l^euf^le,  jugé  et  couda nuié  |  ar  le  |>eui»le 
romain;  mourant  eusuile  ;  jmis  le  surlen- 
deuïain  ressuscilaiU,  et  au  moment  où  il 
rcssust^iie  communiquant  aux  continuateurs 
de  sou  «jjuvre  sou  espr:t,  >a  puissance  sur- 
naturclie;  de  sorte  qi:e  bi  vie,  la  foi,  une 
religion  nouvelle,  un  [  cufde  nouveau,  sor- 
tent avec  lui  de  î>on  tombeau,  et  qu'un  nou- 
vel ordre  de  choses  commence  là  où  il  a 
terminé  sa  carrière  mortelle. 

Moïse  fut  enseveli  de  la  main  de  Bieu 
mûoie  sur  le  mont  Ncbo,  cl  son  toml>eau 
ilcmeura  toujoui's  iiiconau;  le  Christ  fut 
enseveli  de  la  main  des  hommes  sur  le 
mont  du  Calvaire,  et  son  tombeau  fut  envi- 
ronné d'une  gloire  innnurtelle  ;  suivant  qu'il 
avait  été  prédit  d'un  i\cs  rois  ses  j»rédéces- 
seurs,  selon  la  lettre,  et  de  lui,  selon  les- 
prit  :  iCi  crit  nepudrum  ejus  qhriO' 
sum  (322). 

8'  Observances  kf/a!es  pgurativcf.  Mais  non 
content  d'avoir  renipli  \mv  lui-même  à  Ta- 

(5i5)  Isa.  \u  10. 

{Zû±*)  Farta  MiiU  cuitn  lirrc  ,  ut  Scriptura  m- 
plereiur  :  Os  nou  ctimiîïiiïueiis  c%  co,  {Jomt, 
lix,  50.) 


vanrc  le  rûle  du  Messie,  Moïse  le  dessin 
et  le  trace»  d'une   manière  très-reconnats 
sable,  Ilans  les  principales  observances  d^ 
sa  loi.  Il  suïlit  do  ciler.  l'agneau  pascal  «  ' 
vache  rousse,  le  bouc  émissaire. 

L'agneau  pascal  devait  être  iuuuolé  le  soii 
de  la  Pâque  ;  c'est-h-dire  la   veille  au  soir, 
suivant  notre  manière  de  diviser  le  jour; 
il  devait  être  consumé  de  telle  sorte,  qu'il 
n'en  restât  plus  rien   au  lendenjain   de  la 
iMque,  et  aucun  de  ses  ossements  ne  de- 
vait être   briîsé.  Tout   reci  est  allégorique, 
on  sait  dans  quelle  mesure  (3i4*),  et  cbai  im 
sait  aussi  le  but  de  rallé,-f,orie.  Il  n'est  [tas 
Jusqu'au  nom  de  la  fôlc  qui  n'ait  sa  signili^' 
cation  mystérieuse;  car  le  mot  /MyMf  veii 
dire   un    pufuimje,   dans   le   sons     s  pi  ri  tua 
aussi  bien  qui.^  dans  le  sens  purement  imi 
té  rie  î. 

Le  sacrifice  lie  la  vache  rousse s'âccomidîs 
sait  en  dehors  du  camp  ;  sa  cL*ndre  tnéléc  k 
l'eau  et  asjiergéc  sur  inb  coufiables,  les  [turi- 
fiaitde  toute  souillure  légale.  C'est,  nous  uù 
l'aitôtre  saint  l*auf,  limage  de  Jé>us  innnolé 
en  clebors  de  la  ville,  et  dont  le  sang  a  pu- 
rilié  le  [jeu [île  :  Quortim  tnim  animai ium  in- 
ftrlur  santjitim  pro  peccato  in  tiancta  prr  pon- 
tifitem^  horum  corporu  cremautur  rjrtra 
(as ira.  PropUr  t/uod  et  Jrsuu^  ut  âatirlift* 
caret  per  ëtiutn  mmjuinem  populumt  ^^tf^ 
p*ynam  pas  sus  est  {1^2^}. 

Le  bouc  émissaire  re[ présentait  la  mémo 
iniaj^e  sous  un  rite  diiïérenl  :  chargé  r\cs 
[léchés  de  tout  le  [leuple,  et  couvert  des  un- 
[rératicns  des  prôtres  et  de  la  multitude, 
il  était  cliassé  hors  du  camp  ou  hors  de  la 
ville,  conduit  dans  la  solitude  et  abandonné 
lie  plus.  Qui  ne  reconnaît  h  co  tableau  ua 
illustre  et  innocent  proscrit,  qui  fui  aussi 
couvert  des  n^alédictions  de  la  multitude^ 
conduit  hors  de  Jérusalem,  abandonné  mèuiQi 
de  ses  disciples,  et  qui  mourut  pour  expicfj 
les  péchés  des  peuples  :  Non  tnntnm  pri 
gtnte^  sed  ut  fitivs  Dei^  qui  erant  digperâiA 
congregaret  in  umim  (323*).  Qui  peceata  \ 
stra  ipse  prr  lu  lit  in  cor  porc  $kw  super  Hi 
tjnum{32f^)l 

9"  Mùtse  sur  h  montagne.  L'apôlre  fAill 
Paul  a  eu  raison  de  le  dire  :  Tout  ce  qui  ar  ' 
vail  auï  Juifs,  figurait  ce  qui  devait  arriverl 
plus  tard;  pour  peu  qu'on[éludic  leurs  insti- 
tutions et  leur  histoire,  on  en  demeure  dtj 
plus  en  plus  convaincu,  ou  plutiM  on  le  i 
connaît  à  chaque  page.  Moïse  élevant  lei^_ 
bras  sur  la  montagne,  et  priant  p(»ur  un  peu-' 
nie  auquel  sa  prière  et  sa  posture  donriJiient 
la  victoire,  ne  voyait  ijeul-ètie  pas  dans  UJ 
lointain  des  âges,  nonobstant  son  esprit  pro 
phétique,  celui  dont  il  ex(iri niait  la  resseïO 
nlauce,  et  le  peuple  qu'il  protégeait  sou_ 
ses  bras  étendus  en  forme  de  croix,  le  vo)ail 
encore  moins.   Aaron   et  Hur,  [darés  aiil 
iÏ2n\  cotes  du  prophète,  lui  tenaient  les  br*« 
élevés.  Marie  et  le  disciple  bien-aimé  étaic 
de  même  au  pied  de  la  croix  (325). 

(525)  îlebn  vrn,  IL 

J5i5*)  Juati.  XI,  t»i.  1 

521)1  Pctr.  n,  ti- 
(325)  Vid,  Joati.  m,  ^G. 


MES 

Li  Merpenl  d^uirain.  Elevé  et  placé 
me  iiD  signal  aux  regards  de  tous»  it 
LsaU  de  porter  les  yeux  sur  le  serpent 
in  énge  par  Moïse  dans  le  désert,  pour 
uéri  de  la  luor.sure  des  serpents  de 
aloiis  sur  ce  sujet  le  coinnicntaire 
iqoe  du  lils  de  David  ;  LorBfiuc  fa 
trutiie  drs  béie$  sévUsail  contre  eux, 
«ï/i  périitmtnt  par  la  marmrc  des  rrp- 
U  rorre  colère  (6  mon  Dieu),  j««  laissa 
wmer^  para  que  CaffUcJion  les  fit  rcvajtr 
mpierftent  à  résipiscence  ;  vous  pla^âifs  «a 
iM  deux  un  signai  salutaire,  qui  les  rap- 
I  à  robfrrvance  de  votre  loi;  mais  ceux 


se  conrertirent  et  furent  sauvés^  le  furent 
de  r 

\  (es  hornsNCs  (326), 


|if  fHtr  fil  rtrtu  de  l'objet  quHs  araienl 
\rdé  nue  par  tons,  qui  êtes  te  Sauveur  de 


I  ce  qui  n'est  pas  moins  remarquable,  re 
|culeux  événement  marqua  le  terme  des 
intions  du  peuple  dans  le  désert,  car 
IrnpIU  vers  le  milieu  de  la  quarau- 
année  depuis  la  sortie  de  TEgypte. 
IVxaltatian  du  Messie  sur  Je  Calvaire 
lit  mettre  un  terme  immédiat  à  la  durée 
[»tubres  et  des  ûgures  de  la  loi,  et  mar- 
I  UQ  terme  prochain  à  la  durée  de  la 
m  elle-môme  (327);^ 
y  auraît.  nous  en  conviendrons  facile- 
ttf^aucoup  d'autres  rapiirocheinonts  à 
tout  ceci;  mais  nous  nous  conlcn- 
^pime  toujours,  d'indiquer;  autrement 
|il  écrire  un  traité  plutôt  qu'un  artirle 
le  des  choses  dont  nous  avons  à 


t/Wyan/  de  Jérusalem.  Peu  rrima- 
EHlet]t  plus  vivement  le  Sauveur 
llfasalem,  et  gravissant  le  torrent 
"  irgé  du  bois  de  sa  croix,  subis- 
ire^,  les  outrages  et  les  malédic- 
multitude.  le  front  couvert  de 
ir,  de  crachats  et  de  sang,  que  David 
^t^sant  ?»  pied  la  môme  colline^  après  que 
ÉiuUe  d^Absalon  Teut  foné  de  quitter  s^a 
jtale  :  Barid  gravissait  la  colline  des  OU- 
rt,  mitfHtant  tt  pleurant,  marchatH  les  pieds 
lir'ir  rnaverte  ;  et  tout  le  peuple  qui  éittii 
iit  en  pleurant,  ayant  la  lé  te 
-,^^,.  A|)rès  que  rinlûrluué  prince 

on  ctitti  itUs  !ïU|ier\Tnit  s^v»  ht^sliarum 

pcrvrrsiMum  rf)lul>n»riim  extcnniiia- 

titîfi  tu  {MTpciuuiti   ir:i  imi  penn^insil, 

î  iu  brevi  turbîUi  siiiil,  siguum 

&;tS  «  niiimcnioratioDent    iiiiïi}d«^li 

Qui   f-imn  €onversus  csl,  non  pcr  li0C| 

Kl,  fanabatur,  sed  per  le  ouiniunL  salva> 

5ap,  ivi»  7.  It)-) 

hkiii  cita  Uïi  vil  Moyses  serpe  ni  cm  In  doserïo, 
»n   (»p<irlct   iWmm   tmminis.   (Joann,   m, 

8}  Pùrm  Oavîd  asceniletiat  Cltviiin  olivnniin, 

t  lA  Ben»,  nmiis  pcdibus  mced<*ûs,  ei  opciio 

hetied   rt  omiiis  populus,  *[\n   eriiL  ctiin   en, 

c»{iite»   ascenttebai  plorans.  (il  Ikg.  ïv  , 

Ij   Wnil  erço   tcx  David  «sque  Bjliuiim:  et 

iltcbattirindc  vir  de  cognalior^ïdoïmis  Saûl, 

,imiei,  IdJus  Géra,  procedcba^uo  egredit-ns» 

îtcebat.  Utltebalque  lapides  caiilra  Oavîd, 

uni  versas  servos  rcgis  Ifavid,  omnis  au- 

I  |ici|Hiliis,  et  univcTài  kMIalores,  a   dexlroma 

J>ICTll>?f9.    DES    51UtACLES.    11. 


DES  MIBACLES.  MES  266 

eut  franchi  le  sommet  de  la  montagne^  sur  Ic- 

nuel  il  s  arrêta  pour  prier,  et  lut  arrivé  fjrè'î 
de  Ilahurim,  un  homme,  de  la  famille  de  Saul, 
nommé  Séméi^  fils  de  Ocra,  se  précipita  au- 
tferant  de  lui,  et  le  couvrit  de  malédictions: 
il  lançait  des  pinres  contre  lui^  contre  tes 
serriteurs  du  roi  et  contre  le  peuple,  qui 
formaient  une  garde  aux  dt  ux  côtés  du  monar- 
que ;  Va-t'nï,  va-t*cn,  homme  de  sang,  homme 
de  Bélinf^  fui  disait  Séméi  en  le  maudissant, 
le  Seigneur  a  fuit  retomber  sur  toi  tout  le 
sang  de  la  famille  de  Saiit  :  comme  (u  as  usurpe 
la  couronne  à  sonprf^udice^  ainsi  te  Seigneur 
a  transféré  ton  sceptre  à  Absalon,  ton  fils; 
tu  es  accablé  sous  (es  maux  (me  tu  as  faits , 
homme  de  sang  que  tu  es  (329j,  ' 

L'infortuné  monarque  ne  repandit  pas  plus 
h  ces  injures,  que  le  plus  illustre  de  ses  Ûls 
ne  devait  répoudre  uu  jour  h  celles  qui  lui 
seraient  adressées  nu  môjnc  lieu,  et  si  le  ûls 
de  Marie  pria  [jour  les  bourreaux  t  et  les 
excusa  m{ime  devant  son  l^ère,  David  pareil- 
lement avait  excusé  Séméi  auprès  de:  servi- 
teurs trop  empressés,  qui  demandaient  au 
firince  l'autorisation  de  se  jeter  sur  rinsnl- 
teur,  et  de  lui  couper  la  tÔle.  Laissez-le 
maudire,  leur  répondit-il,  puisque  le  Seignsur 
iui  a  ordonné  de  maudire  David;  et  quel  est 
celui  qui  oserait  demander  compte  à  Dieu  de 
sa  volonté?  Toifù  mon  propre  fît  s,  celui-là 
même  qui  me  doit  fa  vie,  qui  cherche  â  me  la 
ravir?  Combim  ce  Hfs  de  Jemini  est-il  plus 
exrusfdtte?  Laissez-le  maudire^  puisque  Dieu 
fa  voulu.  Peut-être  le  Seigneur  attra-t-il  éqard 
f)  mmi  uffliction^  et  me  rendra- t-il  des  ùéné- 
dictions,  in  place  de  la  malédiction  que  fen- 
dit re  en  ce  jour  (330), 

En  lisant  ce  ]iassa;j;e,  qui  ne  se  souvien- 
drait des  douces  paroles  de  Jésus  h  ces  fidèles 
amies  qui  lui  manifestaient  leur  compassion 
par  des  larmes  aijondantes  :  Filles  ae  Jéru- 
salem, ne  pleurez  pas  sur  moi,  pleurez  plutôt 
sur  vous-mêmes  et  sur  vos  fifs:  car  il  vient  des 
jours  auxqucfs  on  dira  :  Bienheureuses  cellcM 
qui  ne  furent  jamais  mères,  bienheureuses  les 
entrailles  qai  n*ont  jamais  conçu,  et  le  sein  qui 
na  pas  allaité,  (Des  jours  auxquels)  on  s'é- 
criera :  Montagnes  écroulez-vous  sur  nous; 
collines^  engtoutissez-nous;  car  si  on  traite 


âiiti^itro  biere  rcgts  incedebaiit.  Ita  au  lent  loqitelva* 
tur  Somd  eu  lit  inalcdicerot  rcpi  .  Kïçr^^ik're,  t^y '<''!**''*' 
vif  saiiguinuni,  et  vir  Etelial,  Hf^ddidit  tibi  Doruiittjs 
uinvcrsniu  SiiuguîitîMii  doiiiii:^  Sim\  :  qiiiuii:im  in* 
vasisii  reî^ijuui  proeo,  et  dinlil  tïnniiuus  r-giium  iti 
manu  Absabiu  filii  (ui  :  il  ecce  preiuiutt  te  lualft 
tua,   i|uoutani    lir   sangyiiium  es.  { //   ilig,  ivi  » 

(5Ô0)  Di^iL  ault^iii  Abis:d  ftlius»  Sarvi;e,  rc}^î  : 
Quare  iiialerlifil  eaiti»  tiii-  iHiiitiius  iloininti  itieo 
re^i?  vaiJaiM,  et  aiuputabo  captii  rjus.  Et  ait  ,rci  : 
Quid  ir*ihi  tl  yohhvsi,  iïln  Sarvic'^  DiiniUite  nim, 
iiL  ïiialcilical  ;  DcKUTiiius  êiiitn  prtcopit  ci  lU  iiiafc- 
diciTi'l  Duvid;  iM  ((uis  i'^i  «]ui  audeaL  dicere:  Quare 
sic  feeml?  Et  ail  nix  Abisai,  ol  uuiversis  servis 
suis  :  Ecce  lilius  meus»  qui  eçfressus  est  de  utero 
nico,  quartt  auimam  uieam  :  quaulo  magis  nuuc 
(ilius  Jeniini?  dimiuite  eum  ut  maiedical  jtiitê 
piM'irptum  Dôinini  :  Si  foi  le  ri^spiriai  Dominii» 
ainiciinuciû  meam,  et  rcddal  luibî  l  Mm  in  us  bnnuui 
pro    rijuleiMclinnc  har  liolirrua.  ♦ //  fUuf,   ivi ,   ^ 


tn 


MES 


DTCTIO>\>AlRE 


df  la  $or(e  h  bois  vtrt^  quen  sera-t-U  du  bois 

Ou  bien  de  ces  autres  ;  Mon  père,  pnrdrm- 
ricZ'Ieur,  car  ils  ne  savent  ce  qu'ils  font  ; 
Patcr^  dimilte  itliê;  non  cnim  srimH  quid 
faciunt,  (Luc  \xiii,  3V.) 

Pl^Jérémie.  Le  prophète  JéréiTiic  csl  un  des 
derniers  ly[>es  représetilatifs  du  Messie,  niais 
flussi  l'un  des  plus  cxfiressils.  Persécuté, 
poursuivi,  jeté  en  prison,  accusé  devant  le 
peufde,  et  plus  tard  descendu  au  fond  triinc 
Citerne,  rien  ne  saurait  représenter  (tins 
vivemctït  le  jugement  inicjue  du  Sauveur, 
et  sa  descente  dans  le  tombeau.  On  ne  sau- 
rait lire  le  vingt-sixième  cliapitro  des  écrits 
de  ce  prophète,  sans  y  reconnaître  une  page 
de  la  Passion,  tant  la  comparaison  est  facile  t^ 
laire  et  les  rapprochenienls  naturels.  «  Lors- 
que Jéréiuie  eut  achevé  de  prononcer  devant 
le  peu[ile  assemblé,  ce  que  le  Seigneur  l'avait 
chargé  d'annoncer»  les  prêtres,  les  prophètes 
et  le  peuple  se  saisirent  de  lui  en  criant,  q\ii\ 
meure  1  Pourquoi  a-t-il  osé  dire,  au  noui  du 
Seigneur,  qu*il  en  serait  de  ce  tcninle  romnie 
de  Silo,  et  que  celte  ville  serait  désolée  au 
point  de  dÉUieurcr  sans  hahiiants?  Et  tout  le 
ifcuple  s'assembla,  exaspéré  contre  Jérémie, 
dans  !a  maison  du  Seigneur,  Or,  les  princes 
de  Juda  en  ayant  été  informés,  ils  montèrent 
du  palais  au  temple,  et  érigèrent  leur  tri- 
bunal sous  le  portique  neul  de  la  maison  du 
Seigneur.  Les  prêtres  et  les  prophètes  dirent 
aui  princesetau  peuple:  Cet  homme  a  mérité 
la  mort,  parce  qu'il  a  prophétisé  contre  cette 
ville,  comme  vous  lavez  entendu  vous- 
mêmes.— Cest  le  Seigneur  qui  m'ena  chargé, 
répondit  le  prophète;  mais  cessez  de  marcher 
dans  les  voies  de  Tiniquité,  et  il  vous  fera 
miséricorde.  Pour  ce  qui  est  de  moi,  je  suis 
entre  vos  mains,  vous  pouvez  me  traiter 
comme  il  vous  plaira;  mais  si  vous  versez 
monsang  injustement,  sachezqull  retombera 
sur  vous  et  sur  vos  enfants.  —  11  n*est  pas 
di^nc  de  mort,  répondirent  alors  les  juges, 
puisqu'il  a  parlé  au  nom  du  Seigneur, 

f^  comna raison  û^s  textes  fera  mieux 
ressortir  la  similitude  que  nous  voulons 
établir. 


Cumqueroniplesscl  ic- 
re  m  i  »  s ,  l  oq  ii  en  s  om  n  i  a 
quae  prsecepcral  ei  Donii- 
itits  m  loqueretur  atl  uni' 
versum  popiihim,  appre - 
heiKterrml  l'Utii  •^acerdo- 
les,  et  proplicttf',  eH*in- 
iiis  popiilus,  di€cns  : 
Morte*  morialur*  (Jet, 
m VI,  8J 


€  u  m  con  snm  nui  ssct  J  e- 
sus  scnnones  lios  omiies, 
dixililiscipnliiï  suis  :  sci- 
tis  quia  pîisl  Uiilinim  p.v 
frcUa  tiet,  et  Filius  Uonn* 
fiis  trafieliir  ut  crucifiga- 
tuivTunccongrepaii  sunt 
principes  sacerdoium»  H 
seniures  populi  îii  atrium 
priiieipis  sacerdolum,  qui 
diccbaliir  (^aiphas  :  el 
couciliuui  feceniiïl  ni  Je- 
sum  dolo  leuf^rcut  et  cic- 
ciifercnt.    (Matlh.   xwi , 

Al  iili  lencnies  ie&um, 

CSiSï)  Scquebalur  aulciti  tlJum  muha  turba  po- 
puli»  et  nnilierum  :  qu^  pbagcbaiit,  et  lamenla- 
liaiitur  euiTi*  llonversus  aulei»  ad  illas  Jésus, 
(li&it  :  ¥iV\x  iertisalein,  noliie  ftere  sufier  uie,  seti 
iiiper  vos  ipsas  t\eie,  et  îuper  iîlios  veslros.  Quo- 
iibfii  ecce  venieut  dic^^  in  quibus  dieent  :  Beatge 


Quare  proplieiavît   m 


nomin»^  Dominî,  tlicrns  ; 
Sicui  Sdo  erit  donnis 
l*,vt!  :  Il  lU'Iis  isin  deso- 
labiUir,  en  «piod  iKiu  sit 
lialiilaior?  hi  ctmgrega- 
ni5  rstomtiîspnpiihis  ad- 
versus   Jcretniau»  iu  ilo- 


El  audieniut  pnueîpcà 
Juda  ver  ha  lucc  ;  cl  as- 
cciiticruut  de  ihnno  rcjîis 
iu  dotnuui  L^muiut,  et  sc- 
i)  cru  ru  iu  inlrnîiu  porLc 
d(HUus  Diiiniiii  uovie.  El 
lociuî  sm>l  sacertiolcs  «i 
propheUC  ad  principes» 
el  ad  oiiiueui  poptihiin, 
dicentcs  :  Judieiuui  ukm^ 
lis  est  viro  liuie  :  cjuia 
propitel.iva  advcrMis  cî- 
viliUcu]  i.staiu,  bieiil  nu- 
dîslii  atirjhus  veslris. 
(tbid.,  1041.) 


diiverunt  aJ  Caîfl 
pririetpcui  gaccntS 
ubi  sertbne  et  s^ti 
e(>nveueraul...Novi^ 
aulcm  veneruni  dui| 
lesles,  et  diveruntl 
dix  il  :  PoÂ^uni  de6t| 
teiupluru  l>eî,  et  j>n| 
du  uni    rCitdilirare  j 

Maneauleiii  lacto 
ciliurn  inieniul  c 
priucipes  s;iccrdoU 
seniorcs  pnprdt  adl| 
Jestmiju  euiit  iuc>ri| 
derent.  Ei  viuiiuiH 
du. ver  u  ut  mm,  el  j 
deruniPoniiolNUité 
siili...  Jcsus  auiciHj 
au  te  pr.emilem,  el  | 
riïgavit  eu  ni  presé 
cens  :  Tu  es  rex  H 


Evivît  crgo 
eos  fuiaSt  et  diïit:  I 
accusa ûouem  aOtM 
versus  bemhiciii 
llcs»pouderunl  cl 
ruiUêî  :  Si  non  esd 
lualefaetor,  non  til{ 
didlsseuHis  euni. 

Videns  autetn  P 
qui:i  ni  bit  prolicerrl 
luagis  louiuiius  H 
accepta  aqua,  laviU 
uns  coraut  poputd 
cens  :  Inriocens  ta 
a  sanguine  ju sli  lii 
vos  vidcrilis.  Et 
dens  univcr&us  ]M 
ûh'ii  :  sanguis  eju 
pcr  uos  et  super] 
uoslros  l   (MoUk. 

Ego  iu  lioci 
cl  ail  boc  verit^ 
duTu,ultestifnoniufl 
hibeani    veritfttj 
qui  est  et  verî( 
vûccm     rueaui«] 
xviu,  57.). 

Pilatus  aiuell 
calis  piiiietpîÎMis 
do  tu  un  el  magistral 
el  pleine,  di%jt  ad  * 
Obiulislis  niilii  tiuii 
uiiueui,  quasi  afd 
teiu  populum,  eteca 
cor;uu  vobis  înierrra 
nuUam  cau&ani  \m 
m  hûminc  isto  ei  ■ 
qui  bus  eu  m  ticctii 
bed  iiequeilerodc^j 
remtSL  vos  ad  iUui 
ecce  uîhil  digtiuui  4 
aelunj  est  ci.  {Luc. 
15-15.) 

stériles,  et  ventres  qui   non  gcnueruut, 
qn:c  iiun  laeiaveninl.  Tune  ineipient   dicerc  ' 
iibus  :  Cadilc  super  nos;  et  ccdlibus  :  0()eii 
Quia  bi  in  viridî  liguo  b:cc  laeiuul,  iu     "" 
fiel?    Luc.  %xm,  Î7-3I.) 


El  ait  Jereniia;»  ad  on»- 
nés  principes,  ei  ad  uui- 
versuui  pnpiiiliirii,  dtccus  : 
,.♦.  Se  ilote  cl  cognoscile, 
qutxl  si  oecidenlis  nie. 
sanguinem  innoccnleui 
tradetis  contra  vosnici- 
ipsos.  clconlra  civUaienr 
iîiiani  cl  liabittilores  élus, 


tu  veriiatc  cnim  nusit 
me  Uuuduus  ad  vos,  ut 
loqucier  in  au  ri  bu  s  ve- 
hltrh  OUI  nia  verba  luvc 
{Ihtd.JbiiL) 


Et  di\erynl  principes, 
cl  munis  pnpulus,  ad  sa- 
cerdotes  et  ad  proplie- 
tas  :  Non  est  viro  huic 
judicium  munis  :  quia 
lu  uoinine  Domini  Dei 
nnsîri  loculusestad  nos. 
{Ibid.,  Iti.) 


MES 


DES  MIRACLES. 


MES 


*  Jonas,  Jérémic,  avons-nous  dit,  figura 
es4^ente  de  Jésus-Ctirist  au  lomijt'aii, 
fii'if  (fui  (tJcsccntIa  lui-mômc  dans   udu 

\  iroù  il  fut  retiré  cnsuiie  par  un 
-«  ...icieux;  raais  ce  raystr^re  avait  éié 
impkment  et  mieux  Ikuré  encore  |>ar 
I  dans  le  sein  de  la  baleine.  Il  y  avait 
l'irois  jours  el  trois  nuits,  et  du  fond  de 
!>-•  -tn  uiobttc,    avait   (5Icvé    .va  voix 

-:nenr,  el  il  avait  «lii  ;  Je  suis  des- 
ti  ri  iti  racine  des  montngfiefi;  les  portes 
^meâ  de  la  terre  se  sont  reftrme'es  à  une 
nce  immAWff  ait-dessits  de  moi  ;  mais  vous 
hertz  mon  corps  à  la  corruption^  Sci- 
r,  mon  Dieu,  et  je  vivrai^  el  je  verrai  de 
pem  voire  saint  temple  (3.72).  LeSau  veur  se 

rônic  Tappliration  de  cette  prophétie 
.  •»  CeltegLMiéralion perverse  etadul 
inx  pharisiens  qui  lui  demau- 
irlcs,  désire  voir  un  prodige  : 
tl  ne  iui  en  sera  point  donne  d^fiutre 
elui  du  prophète  Jonas  :  rarde  la  môme 
»rc  que  Jonas  passa  trois  jours  et  trois 
dans  le  sein  du  poisson,  tïe  lo^^me  le 
e  Hiornmc  passera  trois  jours  et  trois 
daiis  le  sein  de  la  terre  (333),  » 
Elie,  Elie  s'élevant  vers  les  cieui  et 
ni  tomber  à  son  disciple  le  niauleau 
oit  lui  départir  le  double  esprit,  celui 
niracles  et  celui  dos  i^rophélies,  fjtril 
deinandéi  figure  d'une  manière  bien 
l>le  encore  rAscension  du  Sauveur^ 
prendre  possession  du  trône  qui  iui 
rê|>âr^  à  Ja  droite  do  son  rère,  el  cn- 
(H  ensuite  à  ses  disciples  fEsprit  €on* 

K»  qui  les  transforme  eJi  des  honmics 
ax,  el  leur  communique  pareillernenl 
ïti  des  miracles  et  celui  tics  profitiéties. 
csrerfé  du  Saint-Esprit,  sous  forme  de 
feu,  avait  elle-môoie  été  figurée 
-  ::  ..ji  par  la  publication  de  labjifaiteà 
I  jour  au  milieu  des  feuï  et  des  éclairs. 
r  a  dans  TAncien  Teslament  bien  d  an- 
bnage^  prophétiques  des  mystères  du 
eao;  tout  y  esl  images  el  symboles: 
a  in  (i*jura  contingvbant  illis.  {I  Cor,^ 
^•T-:s  nous  avons  voulu  recueillir  ici 
des  seulement  d'entre  celles  qui 
nnunent  d*une  manière  directe  au  Mes- 
Bks  sulTisent  pour  montrer  aux  Juifs, 
'  'lies  et  aux  hérétiques  onc  sa  pas- 

ort,  telles  que  l'Evangile  nous  les 

1^  eiilraient  dans  les  prévisions  et  les 
M5  de  Dieu,  et  nu*il  ne  faut  point  inter- 
'  un  sens  détourné  ou  allégorique, 

è  h  la  lettre,  ce  que  les  prophéties 
n  paroles  enseignaient  relative- 
humiliations  el  à  ses  douleurs. 
*»t  sous  le  bénéQce  de  celle  observation 

1}  âd  eiircma  monlium  descend  i  :  lerr^-c  ve- 

Smfhiseruiil   me  in  aciernum  :  et  siililéYatiis 

'■■<■  vîtam  meani,  Donnnr,  Dt'iis  mc^is... 

le  ni  plu  m  sa  m:  tu  111  ttiuin.  (Jon,  ii,  7.) 

l'i  luuc  respoiulennrl  ci  quidam  de  Scritiis  et 

UEis,  «Jici'ntes  :   Mugif^ler,  vulunms   a  le   si- 

'         Qui    resporulciis    ail  tllis  :  Geut'i;ilio 

liera  signum    qu;ei'ît  :  el  sipum  non 

ri  ri,  [ii»i  signum  Jon^e  proplirUe.  Sitiil  eiiiin 

;  in  venue  ccii  Iribus  dielnis,  el  Uibii!*  no 


inifiortante,  que  nous  allons  obordef  la  se- 
conde partie  de  notre  sujet;  savoir,  les 
prophéties  verbales   concernant  le   Alessie, 

•^    §  II.   pROPni'^TlES  VERBALES. 

i*'  Promesse  d'un  Messie.  Lliomme,  à  frei- 
ne sorti  des  mains  de  son  Créateur,  a  péché; 
et  celte  faute,  dont  nous  ne  pouvons  plus» 
dans  notre  état  de  dégradation  et  d'infirmité 
spirituelle,  com[M'OJidre  tonle  la  grandeur 
et  la  |>ortée,  dont  nous  ne  savofis  pas  mfinio 
h  nature  trune  manière  ccrlaioe,  puisque 
de  bons  esprits»  des  docteurs  de  riiglise, 
croient  qu'il  faut  considérer  le  récit  de 
Moïse  comme  une  allégorie,  celte  faute  a 
changé  ses  conditions  d*existence  et  la  na- 
ture de  SCS  relations  avec  Dieu.  ]^Iais  cette 
faute,  rémissibîe,  et  en  cela  dilTérente  île 
celle  de  Fange,  aura  un  Iléparatenr,  L'His- 
toire sacrée,  usant  toujours  du  même  langa- 
ge, ici  du  moins  ostensiljlement  allégorique, 
nous  apprend  que  le  Créateur  dit  au  serpent 
gui  avait  séduit  la  femme  :  J\-(abîirai  des 
inimitiés  entre  la  femme  et  toi,  entre  la  race 
et  la  sienne  ;  elle  f  écrasera  la  (été,  et  lu 
chercheras  à  lui  mordre  le  lalon  (333*), 

Celle  profdjétie,  obscure  jionr  nous,  à 
cause  de  la  figure  de  langage  qui  rexprime, 
et  dont  nous  n*aurions  jamais  compris  le 
sens,  si  les  événements  n  étaient  venus  nous 
le  révéler,  ne  fut  pas  obscure  noiir  les  hom- 
mes des  premiers  siècles.  Ils  com|>rirent 
parfaitement  la  promesse  quelle  contenait, 
ils  eo  conservèrent  un  souvenir  indélébile; 
et  la  preuve,  c'est  que  dcjïuis  lors  la  pro- 
messe  d*un  Jtfesste  n'a  jamais  été  fuite  an 
monde,  cl  que  toutes  celles  qui  se  rappor- 
lent  à  ce  Messie,  supposent  une  promesse 
déjhfaite^  acceptée  el  présente  h  Tespril, 

Lorsque  Dieuconstitue  Abraham  hérilierde 
cette  première  promesse,  loindela  lui  faire 
de  nouveau,  il  en  parle  comme  de  la  chose 
qu'Abraham  saille  mieux;  et  se  contente 
de  lui  dire:  «  C'est  par  vous  que  les  nations 
recevront  la  Bénédiction  qu'elles  attendent: 
In  te  benediccntur  univcrsm  cognatianes 
terrœ,  i» 

Jacob  en  parle  de  la  môme  manière  à  ses 
enfants:  w  Juda,  leur  ilit-il,  possédera  la 
supériorité  et  le  commandement  {voy,  l'art. 
JuDA.)  en  attendant  la  venue  de  cchn  qui 
doit  être  envoyé^  et  dans  lequel  les  nationi 
espèrent  :  donec  reniai  qui  miltcndus  est, 
et  ipse  erit  eisfieclatio  gentium.  w 

Sans  doulo  le  souvenir  de  \a  désobéis- 
sance, l'idée  de  la  dégradation  qu'elle  en- 
traîna et  la  connaissance  de  la  divine  pro- 
messe allèrent  en  s  afTaiblissant  de  jour  en 
jour  parmi  les  hommes,  et  finirent  par  se 
perdre  totalement  au  milieu  des  eitrava- 

clibus,  sic  erti  Filins  Imn^nis  in  conte  lerrae  Iribui 
dieJïus,  cl  nilius  noclititis,  {Matth.  nr,  3^.) 

(355*)  El  ail  Doniiitus  Dvus  ;id  serpenlem  :  Quia 
fecîsii  hoc,  uialediclus  c^  inlerotnnîît  anjmântia,  et 
beslias  Icrrjp  :  siipnr  pcxtus  luum  grulieris,  H 
terrum  cfïmedes  cunclis  diehns  viiaîluaï»  Irtîinici- 
liâs  ponani  înter  te  et  niulicreni,  et  semcn  linnii,  pI 
scmeii  illius;  ips«i  conterel  capui  tioini,  et  tu  in^i- 
diaberis  calcanco  ejus.  {Gen.  m,  14-1^.) 


571 


MES 


DÎCTlONNAirtE 


MES 


ganoos  (le  la  ni.yUiolo^ie,  VA  si  elles  avaient  bouiH 
(UVs*y  conserver,  il  n  aurait  pas  été  néces-  '^-— - 
saire  que  Dieu  5é|»arât  du  reste  des  nations 
uni?  nation  spérîale,  poor  niainlenircessou- 
Ycnirs  sur  un  imiiil  du  globe,  et  préparer 
raiîinniplissemenl  de  la  promesse.  Mais  au 
luonieiU  où  la  fanulle  Abralianiiquc  fut 
ainsi  f.hnisic  de  Dieu,  rien  n'était  enrare 
oublié.  Mclc'hisédtH'h»  roi  de  Jérosaleiii,  et 
préiredu  Três-Hatit, qui  fîusaitdes  ofilatinns 
de  [«ain  et  de  vîn,  ne  <levaiï  pas  ignorer  le.^ 
iMVStéres  révélés  par  ct'lui-l^  uièiuo  dont  il 
s'était  fait  le  |>r6tre,  et  qu'il  Imoorait  d*un 
culte  si  pur.  ht  sans  fïoute,  il  n'était  pias 
dans  sa  nalion  le  seul  h  les  connaître. 

Ils  étaient  consignés  par  écrit  dans  des 
livres  plus  anciefis  que  Moïse;  ceux-là 
mêmes  où  il  les  prit  |iour  nous  les  Irans- 
Dietlre;  car  il  ("araîl  niainlenanl  incontes- 
table, ou  du  moins  inconlesté»  que  Moïse 
so  servit,  pour  roniposcr  la  Genèse ,  de 
mémoires  plus  anciens;  ce  qui  n*cxclut  pas 
i'zuî^istauce  divine,  et  n'ôte  rien  h  la  valeur 
du  livre  saint, 

Cessuuvenirs  étaient  ré i^ndusdeson  temps 
dans  k*s  nations  de  la  Palestine  antérieures 
àîa  nation  juive,  comme  nous  le  voyons  par 
rexmnftle  de  Balaam, 

Nous  ne  parierons  pas  du  livre  de  Job, 
quoi  qu'il  soit  au  moins  contemporain  de 
Moise,  pareeque  beaucoup  de  savants  le 
croient  louvrage  de  celui-ci. 

il  serait  facile  de  retrouver  de  ces  souve- 
nirs ÛGs  traces  évidentes,  incontestables, 
dans  les  m>  thologies  de  TOrient,  et  inénie 
dans  les  cérémonies  du  culte  idolâtrique» 
tel  qu'il  fut  pratiqué  en  Egypte,  dans  la 
«iréco  et  à  Rome;  mais  cette  discussion 
nous  entraînerait  trop  loin.  Il  est  cepen- 
dant quelques  considérations  que  nous 
ne  saurions  passer  sous  silence. 

D'abord,  partout  ou  à  i^eu  i»rés,  le  salut  du 
mondeaétéesîiérétlcrmcfïrfiafïon  d'un  Dim. 
Kn  Italie,  ce  sont  des  dieux,  chassés  do 
VOlytnpe  et  réfugiés  sous  forme  Immaine 
dans  le  Laiium,  (jni  civilisent  les  hommes 
et  leur  enseignent  les  arts  et  les  lettres. 
Dans  la  Grèce,  ce  sont  des  dieux  rendus 
sensibles  aui  humains,  oui  fondent  les 
villes  et  forment  les  nations.  En  Egyple, 
c*esl!sis  et  Osiris  qui  ont  quitté  Fcmpyrée, 
et  sont  venus  donner  au  Nil  les  propriétés 
féi'Ondantes  dont  il  jouit,  Par  nu'  les  nations 
jadis  adonnées  au  culte  Zoroastrique,  le  Sau- 
veur du  mondes  (e  RéparaUar  dn  pfeh(\  le 
Vengeur  des  crimes  de  la  terre,  devait  des- 
cendre du  ciel  a|>rès  une  période  de  douze 
milîe  ans.  Parmi  toutes  celles,  et  elles 
sont    nombreuses,    qui    suivent   le  culte 

(051)  De  louic  niiliquiïc,  les  Sabéons  piirifbirnt 
kuts  enfants  n«>yveau  iirs,  ci»  les  faisatii  pasïkT 
par  le  feu,  persufidé^  que  anus  cda  Us  monrraiem^ 
dit  Maimoiinles,  More  yevoch.,  pari,  ui,  cap.  57. 

(3.Vî)  Maciiï>b.,  Saiurn.,  lib.  l. 

(33(>)  FisTCS,  De  rerborum  signif» 

(557)  A^tnhJ^^e  de  Viuscript.  de  flokette,  p.  U5. 

(53K)  Nous  reiiKiripjprojis  que  les  Parsis  eiirenl 
toujours  un  Impicfiic.  Le  taptèmc  est  commun  à 
tom:$  k%  anciennes  nalîons  lïo  TOrienl,  (YotTAîUE, 


?,  les  incamations  de  \*\ 
forment  le  fonds,  ou  plulAt  la  presriiie 
liié  dcî  la  mythologie,  11  n'est  pas  jusû 
poèmes  de  l'Èdda»  qui  ne  chantent  des  d 
humanisés, Ou  donerhommea-t-ilaiusif 
du  nord  au  mhlï^  de  Test  h  Tonesi,  sur 
les  points  du  globe,  celte  idée  d'une  dit 
irirarn/<r  venant  au  secours  de  Thiimai 
Est-ce  dans  son  imagination  ou  dani 
souvenirs?  Nous  croyons,  nous,  que 
dans  ses  souvenirs,  car  les  imagination 
tant  de  peuples  divers  n'auraient  pas 
contré  Punifornuté. 

Ensuite,  il  n'est  pas  de  nation  antî 
peut-être,  parmi  laquelle  il  n'ait  été  p 

3ué  une  cérémonie  religietise  à  la  naisa 
csliommes.  Cetie  naissance  avail  don 
soin  h  leurs  yeux  d'être  expiée^  ou  Tj 
naissant  d'être  consacré,  l*ourqu 
autre  idée;  etfne  dérive-t-ellc  pas 
venir  d*nue  faute  originelle,  qui  e 
race  cnlière? 

<t  L'idée  que  nous  naissons  irapo] 
criminels,  était,  de  toute  antiquité»  si 
fondement  emureinle  dans  les  es| 
fpi'il  existait  chez  tous  les  peuples 
rites  expiatoires  pour  purifier  Penfant  i 
entrée  dans  la  vie  (33i); ordinairement 
cérémonie  avait  lieu  le  jour  où  Pon  do 
un  nom  à  Perdant*  Ce  jour,  chez  les 
mains,  était  le  neuvième  pour  les  gai 
et  le  huitième  [lour  les  fdles  (335)  j  on Tl 
lait  lustrions^  h  cause  de  Peau  lu! 
qu'on  employait  pour  purifier  le  noti 
né  (330).  Les^  Egyritiens  (337),  les  P 
(338).  et  les  Grecs  (339)  avaient  une  a 
me  semhlahle.  Au  Yucatan,  on  anp» 
le  n  fa  ni  dans  le  te  m  j  île,  où  le  prôlr< 
versait  sur  la  tète  de  Peau  destinée 
usage,  et  loi  donnait  un  nom.  Aux  CanJ 
c'étaient  les  fcnmies  qui  remplissaient 
fonction  h  la  (dace  des  [irétres  (3^0),  M 
eifMations  prescrites  par  la  loi  Aâ 
Mexicains.  (3U)  »  ^M 

«  Là  sage-femme*  en  invoquante 
«  Omeleuctli  (3'i2),  et  ïa  déesse  Omci'il 
«  qui  vivent  dans  ie  séjour  des  lûcnheu 
«jetait  de  Peau  sur  le  front  et  la  poitrii 
t<  nouveau-né:  af»rèsavoir[trononeédiDP 
n  tes  prières  (3W),  dans  lesquelles  Peau 
«  considérée  comme  le  symbole  de  la 
»  (ication  de  l'âme  ;  la  sage-femme  faisa 
«  procher  des  enfants,  qui  avaient  été 
«  tés  pour  donner  un  nom  au  nouvea 
il  Dans  quelques  provinces,  on  alluma 
<c  mèmetcmus  du  feu,  et  on  faisait  sem 
«  de  passer  V enfant  par  les  flammes^  ce 
«  pour  le  purifiera  Jafois  par  Peau  et  j 
«ieu.  Cette  cérémonie  rai>peUe  des  a 

Remnrtj,  xur  Tliist.  gêner.,  §  XI,  p.  il.) 

(I^ôîï)  lis  appclaîcnl  celle  ccrr munie  ec^^j! 
pnrcc  qu'on  cournît  autour  ilu  foyer  dt'&  dt«u 
res  en  lenaiit  le  nonvis-ïti  ne  entre  les  bras, 
(340)  Caïu/i,  Lctirci  awéric,  l.  I,  p.  U(î. 

(541)  Df.  Humuoipt,  Vuea  dei  Cordilià€44 
numcttts  de  tWmériffUC,  U  IK  p.  5fâ. 

(542)  Le  tlicu  dy  paradis  céUste* 
(545)  Cioiigero,  i.  II,  p.  86, 


MES 


DES  MIRACLES. 


Il  ES 


271 


riginc,  en  Asie,   naratt  se  perdre 
m^  unckiule  antiquité  (3*4).  i 
Lf's  Thibelains  ont  aussi  de  pareilles  ex* 
kmf%  (3W>).  Dans  l'Inde,  lorsqu'on  iloiinc 
[îDiàancnfant.aprèsavoirécritlenom  sur 
frnnt,  el  l'avoir  plongé  trois  fois  dans  Feau 
le  t^rahme  s*écrieà haute  voix:  «  0 
.  i-,  unique,  invisible,  éternel  et  par- 
ti 1  nous  l^ofirons  cet  cnftuil,  issu  tl  une 
îhTi  sainte»  oint  d'une  huile  incorruptible, 
L^  avec  de  Teau  (3V6).  » 
il  que  la  corruption  de  notre  nature 
sujte  d*un  ivremier  péché,  était  un  des 
lU  de  la   uoctriue  enseignée   dans  les 
•tèfes.    Le     sixièuie     livre  de    VEnride 
!  fju^^re  qu'une  brillante  ex|»osition    de 
me;  et  peut-être  rantiquitén'ufTre- 
qui  i»rouve  davantage  le  pouvoir 
lion  sur  re5[irit   liuniain,  que  le 
re  livre  où  le  poète  pénétrant  avec 
le  séjour  des  morts,  détr/l  envers 
ii.n  juc*  le  lugubre  spect^icle  qui  se  [>ré- 
e  d  ahonl  à  i:a  vue  :  (nr  s'il  y  a  qindoue 
le  qui  révt'ille  eu  nons  Fidée 
,  assnréaienl  c'est  FenfaiU  qui 
Jte  ni  coinuicllre  le  mal,  ni  même 
le;    cl  supposer  qu'il  soit  souniis 
iments,  des  soulfrances,  est  une 
ii  révolte  toute   Fàme,   Cependant 
jiJe/le  lendre  Virgile,  [»lace  les  enfants 
u<mnés  à  la  mamciti',  avant  (ravoir  gaûté 
fc,  à  ffitirte   des   roifanmes  tristes^  où  il 
iriirt^stîntêdans  un  état  de  peine,  pieu- 
lit  un  long  gémissement,  ragi- 
yJ^I).  Pourquoi  ces  pleurs,  ces 
SQses,  ce  cri  déchirant?  quelle 
ces  enfants,  à  qui  ieurs  mères 
[^iff/  souri  {3ÏS)  ?  qui  a  pu  suggérer 
étonnante  llrtion  ;  c[uelenesl 
1*  d'où  vient-elle,    sinon  delà 
iiique,  que  Fhomme  naît  dans  le 
J?  » 

Ue  non  moins  rernarqualile,  c'est 
'S  mystères  des  antiques  religions 
ur  la  fable  d'un  dieu  mourant  do 
nfe, 

s  pas  que  les  mystèresne  soient 

1  ►yers  de  corruption,  les  écoles 

i4ft  plus   liégouiante  déiiravatiou  ;   nous 

W€Tî>i7uejleurs  cérémonies  tes  plus  intimes 

l'SDn  5ecpet  impénétratdo.Mais  ce 

un  tonnaiseons  de  science  certaine, 

Ilit  pour  l'usage  que  nous  en  voulons 
ire  ici  :  Forigiiic  de^  mystères  se  perd 
LUS  la  nuit  des  lenqïs;  aussi  loin  qu*ii  e.U 
^ssible  de  remonter  dans  Fhistoire  des  rc- 
çioîîs  antiques,  on  trouve  les  mystères 
bà  établis,  mats  établis  comme  institution 
Iigicusc;  or  ces  institutions   religieuses 

Ib  De  llnrnot  r»T,  Vues  den  Cordittèrca   et  mo- 


r.  Tibetan.,  VisiUn,^  [k  xxxi. 
1..:  i.L  tics  Travaux   do  la;  SiKÎôlé  de  Cal- 


UU»ati»tio  audila*  voccs  H  vagilus  ingciii 

nfantumquc  aninuf  ÛcnU's  in  ïimïm  primo  : 
.  Jaos  dultiià  vil;c  exsortes, cl  ab  ubt-re  rapios 
Absmlit  alra  dirs»  n  TinuTO  mursil  uciirlo. 


se  disent  en  possession  des  véritables  tradi- 
tions,, dépositaires  des  doctrines  |irinmrdîa- 
les,  et  conservatrices  des  formules  pro]  rcs  h 
communiquer  ou  à  rendre  aux  honnnes  la 
sainteté,  et  ?iles  faire  devenir  dignes  de  pas- 
ser au  séjour  céleste  aj>rèsla  vie;  et  ces  for- 
nmlcs  consistent  dans  des  puriFications,  des 
cxjtialions  et  des  épreuves  qui  siqqkO,;ent 
toutes  Fhomme  souvllé  tFiniquité,  dégraibS 
et  tombé  dans  un  étatd'inlimiité  et  de  cécité 
spirituelle  fjue  rien  n*ex[dique.  Ceci  est 
déjà  considérable,  el  peut  servir  de  base  à 
des  inductions  d'une  vérité  très-ap|tarentc. 

Mais  ce  qui  Fe^t  davantage»  c'est  que  bms 
les  mystères  rc|  osent  sur  une  fable  san- 
glante dorjt  un  dieu  est  le  héros.  Cest  Het- 
ciiie,  qui  meurt  consumé  dans  unecheinise 
enqwisonnée;  Osiris,  assassiné  par  Tvfîlmn; 
Baccli us, massacré  parles  Titans, Cadinillus, 
mis  h  mort  [^ar  ses  frères,  Alys,  tué  |/ar  un 
sanglier,  Proserjune, dévoré  f  ar  les  feux  de 
FEtna,  ^ïythra,  misa  mort  i^ar  leiruel  Aliri- 
maiK  II  n*en  est  pas  un  seul,  en  un  mot, 
dont  !a  mort  d'un  dieu  ne  soit  !e  thème;  et 
ce  n'est  qu'en  rcfirésentant  les  divers  <i|ii- 
sodés  de  celte  mort,  que  les  initiés  pou- 
vaient sVn  appliquer  les  mérites  salutaires. 
Il  faudrait  de  plus  auqJes  détails,  pour 
traiter  ce  sujet  dans  toute  son  étendue  ; 
mais  nous  n'en  parlons  ici  que  d'une  ma- 
nière incidente,  et  pour  iwonfrer,  sinon  pour 
démontrer^  qu'il  est  facili*  de  retrouver  dans 
les  traditions  primitives  des  peufiles,  le  sou- 
venir de  la  chute  de  Fhomme  et  de  la  pro- 
messe d'un  Rédempteur.  G  est  ce  qui  a  été 
fait  par  le  docte  Muet  dans  ses  Questions 
d'Àunay  d*une  manière  surabondante  ;  seu* 
lemenl  son  système  sur  l'identité  de  Moïse 
avec  tous  les  dieux  du  paganisme,  est  venu 
gAter  la  démonstration. 

2'*  Filiation  humaine  du  Messie,  Déjà  les 
fds  d'Adam  étaient  nond)rcuî,  ils  commen- 
çaient à  se  réfuindre  sur  toute  la  terre,  déji 
de  grandes  nations  ébiienl  formées.  La  pro- 
messe trafîitionnclle  d'un  Messie  n'était  ms 
tombée  dans  l'oubli,  mais  elle  devenait  plus 
vague  à  mesure  que  Féfioque  où  elle  avait 
été  faite  s'éloignait,  et  moins  personnelle, 
pour  ainsi  dire,  à  mesure  qiie  le  nombre  des 
hommes  et  des  peu[>les  se  multipliait.  Le 
temps  était  venu  de  la  déterminer  à  une 
nation  spéciale  et  d/ms  cette  nation  à  une 
famille,  afin  que  la  tradition  s'y  conservât 
intacte,  qu'un  l>crccau  se  (iréparàt  de  lon- 
gue main  pour  le  terme  encore  inconnu,  et 
que  toutes  les  nations  eussent  un  centre 
coinnnin,  un  [Oint  de  ralbemenL  C'est  ce 
qui  va  arriver.  El  |>ar  un  dessein  merveil- 
leux de  Dieu,  la  famille  désignée  projelter.-» 

(548)       Cui  non  riscrc  fiareutea. 

(YiRCiL.,  Ecîog.^  IV,  V.  Oi.) 

(5i9)  Voy,  i>G  LiWENXMs,  EiMt,  L  UT,  cti*  Î7. 
Toutes  les  giuiiiles  vérités  itc  révéla  lion  pj  iinonliale 
V  sinrt  savinuintht  dévcltippées  ;  ilîcs  Umnl  bcao- 
coup  mieux  cucure  dans  lîuel,  Quœ&tionciAtneianœ, 
(Fim  faiilcur  ;i  tire,  sans  en  prévenir^   ce  f^ifil  dri 


«T5 


MES 


DICTIONNAIRE 


MES 


autour  d'elle  iino  grandie  aurcole  île  gloire, 
(le  sagesse,  li^illuslrolion,  do  puissaiirc,  de 
sorte  qu'elle  sera  et  deii]Qurei\'ï  iiour  )a  na- 
tion un  phtre  toujours  ïomineux*  Mus  loin, 
dans  la  nénouibre,  s*a^iteiOiU  f[\iutres  na- 
tions désnéritées  pour  ainsi  dire,  et  jalouses, 
impatientes  des  barrières  qui  les  écaiient  du 
poïnt  lumineiii  :  Israélites,  Atnmouites, 
Moabites,  Arabes,  Itluméens,  PhlHslius, 
Syriens,  Pliénieiens»  Madionites.  Plus  loin 
encore,  tous  les  autres  peufries»  désintéres- 
sés désormais,  si  non  h  TetTet  de  ta  [iromesse, 
du  inoins  à  sa  transmission,  vont  s*cnfourer 
de  plus  en  plus  dans  les  ténèbres,  où  ils 
resteront  assis  h  Tonibre  de  la  mort  jusqu'à 
raccomplissement  (350), 

1"  I«  Messie  descendra d\ibraham.  Quittez 
voire  pays^  loi  dit  le  Seigneur,  votre  famiile, 
la  maison  de  voire  père  et  tenez  dans  ie  pmjs 
qut  je  vous  movircroi.  Je  vous  rt mirai 
pi've  d\in  ffrand  peuple,  je  vou^  bénirai^ 
je  glorifierai  votre  nom,  el  vous  serez  béni.  Je 
b  en  i  ru  i  ceu.r  qui  vous  h  ni  iro  n  t ,  .je  m  aud  ira  i 
ceux  qui  vous  maudiront  ^t  en  vous  les  nu- 
tians  de  ia  terre  seront  bénies  (351).  Telle 
fui  la  |)romesse. 

2"  Le  Messie  descendra  d'fsaac.  Mais 
Abrabam  devait  être  plusieurs  fois  père  : 
Agar,  Sara,  t]ethura  lui  ont  donné  plusieurs 
fils,  lesquels,  partiripant  à  îa  bénédiction 
de  leur  père,  deviendront  cbels  de  i^raudus 
nations.  Lequel  de  ions  ces  fils  d'Abrabam 
srra  rbérilier  de  la  promesse?  Ce  sera  le 
tils  de  la  femme  libre,  de  Sara  ;  ee  sera  Isaae. 
Sara  vous  donnera  un  fils,  que  vous  nomme- 
rez  haac^  c'est  avec  lui  que  f établirai  mon 
pacte  élerne!^  et  avec  sa  descend^ince  après 
lui  (332).—  «  Isaai;  sera  voire  seul  héritier  : 
in  Isaac  vocabitur  libi  semen,  » 

3*  Le  Messie  descendra  de  Jacob,  Mais 
Isaac  è  son  tour  devient  père  de  deux  iils, 
lesquels  seront  cliefs  de  deux  grandes  na- 
tions? C'est  Jaeol)  qui  est  cousiitué  Fliéri- 
ticr  de  la  promesse.  Son  père  lui  dit  en  le 


héniss^njt  avant  de  mourir  :  Les  peuples  f?ou 
seront  asservis,  les  tribus  vous  ndorcront:j§ 
vous  constitue  le  Seigneur  de  vos  frères^  teà 
fit  s  de  votre  mère  s^inclintront  devant  vousi 
soit  maudit^  quiconque  vous  maudira^  et  CQm^ 
blé  de  bénédictions^  quiconque  vous  autû 
béni  (35;i).  Dion  lui-même  l'onfirme  bienlcil 
après  eetle  promesse  :  Votre  postérité^  dii^ 
il  à  Jacob  ,  sera  nombreuse  comme  U 
grains  dépoussière  de  ia  terre;  vous  vou_ 
étendrez  à  f  Occident^  àCOrient^  au  Septen^^^ 
trion  et  au  Midi,  et  toutes  les  nations  de  lé 
terre  seront  bénies  en  vous  et  en  votre  postéi 
rite  (2ik),  Sur  quoi  Tapôlre  saint  Paul  bil 
renjarguer  que  Dieu  a  toujours  parlé  de  \i 
;;o«f(<n/Éf  des  patriarches  au  singulier»  poiU 
signifier  qu'il  s'agissait  d'wn  <fu/ personnage 
dans  toute  cette  postérité,  et  non  de  plu3 
sieurs  :  Non  dicit  :  et  seminibus,  ytiuff  in  muA 
(is  :  sed  quasi  in  uno;  et  semini  tuo^  qui  ««T 
Christus  (355). 

4"  Le  Messie  descendra  de  Juda.  Jacob 5  so^ 
tour  devient  père  de  douze  fils,  lesquels  se 
ront  chefs  de  douze  tribus  distinctes,  cha-^ 
cune  vivant  de  sa  vie  fn-opre,  quoiqua  uoi^ 
aux  autres  rar  un  lien  fédératif.  La  s'arr" 
tera  la  division;  là  aussi  s  arrêtera  la  pr 
messe  [lour  un  long  intervalle, après  quelle 
aura  été  déterminée  h  Tniie  des  tribus.  Cette 
tribu  bénie  est  celle  de  Juda. 

La  prophétie  n'est  t»as  aussi  claire  que  les 
précédentes,  ainsi  .'tu'on  va  le  voir,  et  la 
oâissaiice  du  Messie  dans  la  famille  judaï- 
que n'en  ressort  pas  nécessairement,  mais 
seulement  par  induction.  Voici  la  prophé- 
tie; nous  traduisons  lilltéralement ,  sans 
nous  arrêter  aux  minuties  des  cxégètes  quu 
changent  à  leur  gré  quelques  lettres  dans  Ié| 
texte  hébreu,  puisque  leurs  interprétationi 
ne  s*écartent  pas  pour  cela  du  sens  donnf 
jiar  la  ^"uîgate.  «  Juda,  vos  frères  vous  tom- 
ront  (356J,  votre  main  s*appesantirasur  IntÔte 
de  vos  ennemis,  les'lils  de  votre  [lèrc  vous 
adoreront  (357)  ..  Le  sceptre  ne  sera  point 
enlevé  à  Juda  (358),  ni  le  commandement  à  la 


(TittÙ]  Visilavj(..„  Oricns  ex  nlto  :  iltuiiiinurc  Iiiâ, 
qui  in  tcut-bn^,  cl  lu  nmt>rii  moi  lis  scjl'^iit.  {Luc.  î, 
78* )  —  Popuhis  (]ui  amludaliat  in  icuebris,  viilil 
liicemJtiii;j:H:iiti,  liAl>ilariLibustn  rq^Monc  umbru:  uior- 
lis.  hiK  01  la  est  eh.  (/««*  iv,  â.) 

(351)  I^ixit  autcm  Domiims  ad  Abram  :  Egre<lcre 
df*  terra  tua,  et  de  cogRnltaiic  tua,  et  iJe  tlmno  pa- 
tris  lui,  ei  veni  in  lerram  f|nam  inorvstr^bo  tiliL 
Facîantque  le  in  geniem  niuguani,  H  tR^nediram  tibi, 
et  m:)çiiî(k»bo  noinen  nimn»  i-risque  beiiedirliis. 
BeTieilicâiii  bcninticeiUihiis  tihî,  el  aj;itedJcaiii  m^le- 
diceiUibui»  iibi,  atqnc  in  le  beuedtceyLur  uuivcrSté 
copaliones  terrae.  ((nm,  ïii,  1-5.) 

(552)  DivUqiic  ad  Detiiii  :  Utîjiani  lsm:kcl  vival 
coram  te.  Et  ait  Deus  ad  AI»raUam  :  Snio  iixor  tua 
parict  Ithî  ïilinm»  voea bisque  n«>meii  ejus  Isaac,  cl 
cnnsliluam  purtinn  meum  iflî  in  fœdus  seuipilcr- 
iinrii,  oisiMuini  rjiis  poslcmn,  {Cen^  xvij,  18-I9J 

(355)  l»ei  libi  beiis  de  rore  r^li,  H  dt*  pingucdine 
terne,  abunJaiUiam  t'runieiitt  cl  vinK  Et  scrvranl 
tdil  populi,  t!t  adorent  te  tribus  :  este  itomnuis  fra- 
irum  tuoruni,  et  incurvent ur  aoie  te  lllii  mairie  l*i;e, 
qui  uialcdixerit  libi,  sil  ille  maledictus  :  **i  qui  be- 
tie^ixenl libi, h?tiedieitm»ilnt&  repleatur.  (Cen^xwtit 
2^20  ) 


(5rv4^  E$(o  fiiiin  Dorninus  Deiis  Âbralisim  jmifîi 
tin,  et  Dcu^  Isaac:  lerram,  in  qtia  dormis, libi dal  ' 
el  iïGmtiii  liuK  IvriLqni^  scmen  luum  qiiasi  pubij 
lerra?  ;  dthilabeiis  ad  Occideulrni»  et  Oiienlcmi  ^ 
Srpicnlfioneni,  cl  Meridicm  :  cl  bcnediecniiir  iii  l«J 
insémine  luo  ctuiclx tribus teirie.(Ctf«.  xxvn|,l5-U.f 

(555J  Gtdat.  III,  Ifi. 

(5tît>)  LoitdnbutU,  C'est  une  alhistoi)  au  nom  il4 
Juda,  qui    veut  dire  lanange.   Ce  jcti  de  mots 
laisse  pas  délre  propîictiquè  :  les  noms  d'isaac,  J«*l 
tob»  Abraïiaîii,  Sara  cl  autres  ëtaicril  cgaictoî'ut  si  I 
gmlicttiifs,  aussi  bien  que  la  phipart  des  noms  iikJ 
eiciis. 

{'S'il)  Ad  or  ah  uni.  Ce  mot  ne  signifie  pa$  unique- 1 
nicnl  V'àcu*  par  lequel  on  rend  he$  boutm^igcs  au  I 
Mîul  Toul-Puissani,  mais  une  profonde  rëvérciifcaj 
la  manière  antique,  qui  consistait  à  s'incliner  jtts«| 
qu'a  terre  devant  un  plus  puissant. 

(558)  Scepirum.  Jtida  sera  donc  la  principale  ât 
Iribus,  le  cArf  des  antres  Irititis.  11  n*y  a  là  nVn  <!ol 
plus,  (V,  noire  art.  JrD*,  et  k  CMnunciitairc  sur  1%J 
Genèse  publié  dans  les  Cour$  complets.) 


MRS 


DES  MIRACLES. 


MES 


37S 


,  f II  atiendant  (360)  que  vienne  f^- 
U  venir,  et  nue  les  Dations  atleu- 

'^la  ft  porté  tous  les  commentateurs 
ciens  el  modernes  à  cherc^hcr  ilaiis  cette 
'^  p  une    promesse  du  Messie,   c'est 

îî  évidente  du  sainl  vieillard,  de 
nncr  a  Juda  la  supériorité  sur  lûules  les 
Hfcs  irilms,  une  supériorité  qu'il  ne  doit 
inaîs  perdre,  et  Tiinage  du  Désiré  des  na- 
iiu  qui  vient  leniiiner  ralfocution.  Poiir- 
loi  aerait-il  question  ici  du  Messie,  s'il 
tnit  être  réservé  à  une  autre  tribu  do  lui 
>nucr  le  juur? 

Il  est  irai  que  la  même  image  se  présente 
nouvean  après  la  bénedinion  qui  ron* 
me  le  palriarelie  Don  :  Salutart  ttmm  ex- 
fctabo^  Ûominp, 

liai?»  au  surplus,  si  relte  profiliétie  n  est 
&  suflisamment  claire  jusqu'ici,  elle  le 
riendra  davantage  par  la  suite,  car  la  \no- 
sse  du  Messie  sera  faite  d'une  manière 
fiti ve  à  David, l'un  des  descendantsde  Juda. 
Lf  Mrssie  ftaitra  de  la  race  de  David, 
r^que  David  eut  conçu  le  projet  de  cons- 
ire  un  terapîe  à  Jérusalem,  le  prophèlc 
:haD  alla  lui  dire  de  la  part  du  Seigneur. 
B  re  ne  serait  pas  lui ,  mais  son  fils  auquel 

réservé  rinsignc  honneur;  il  parla 

'  :  Après  que  vos  jours  seront  fer- 
iuSf  et  qui"  vous  serez  descendu  dans  la 
lêbf  i  câic  de  tos  ancêtres,  je  i^mciterai  rolre 
)fpre IU$ pour  tous  succéder^  et  j^affermirai 
^gmt.  Cest  lui  qui  élèvera  un  temple  à 
WKÊ^kmon  nom,  et  j^étnhlirai  stn  Irâne 
^^^BjMir^.  Je  lui  tiendrui  lieu  de  père  y 
^^^^mérera  comme  mon  fils:  et  s  il  eom- 
J|BPfc  fitute^jc  le  châtierai  arec  mesure, 
n^n'aU'dcssuê  des  forces  humaines^  sans 
tirer  df  tut  ma  miséricorde,  comme  de  Saiil, 
\t  fai  rejrfé  de  derujit  ma  face.  Voire  mfii- 
«  *'*'*  fidèle,  votre  règne  subsistera  éirrnel- 

r  H  TOUS,  et  votre  trône  sera  inébran' 
Nr  r$  (362), 

Bi;  elle  proi)bétie  ne  contient  pas 

^'^  I  promesse  littérale  du  Messie;  et 

î*ii.*ns  d'un  trône  établi  pour  tou- 

^^  d  un  régne  éternetlemenl  subsistant , 

^H  Dus  de  (cmore  ejm,  L'hi-lireii  cnniionl  une 
^K|ue  t^ïiiia  Jcnmie  n'a  p^s  osé  jircsi'nicr,  et  i\\w 
^BliiivnUtcuiii  osriU  à  pt!iiie  îiiiliijiHr.  Ou  Mi^s- 
^H  nVti  esl  lailloini-nl  i^ucstiuii,  à  piniie  d'tiii 
H^i  ait  le  cotiiiii3fMlemeiU;  mais  plus  a|jj»^rein- 
mi  iTaiifi  In'oHilité  supérieure  à  celle  des  auirrs 

B&tuc  lie  viîiii  pas  toujours  dWajusquii  cq 

0$.  notre  arL  Jlil>j^.) 

I)  Juda«  te  lâud»t>uut  fratrcs  lui  :  ninnus  tua 

Vicilm^  inimicorum  itioruni,  adotatiuiii:  U^  lîlti 

iiû  :  latulti  Ictiiiis  JuJa  :  ad  pra^Jaiii,  liii  ini, 

jlfli  :  i£H|uiês(ertâ  atTuLmisti  ut  Jeo,  t'I  i[uai*i 

f»u*ciljt)il**uui?  Non  àufiîit'tur  sri:'pirtiin 

%\  rt  dm  dt;  finuore  ejus,  d«vucc  vcuiiil  qui 

i  est,  el  î[>st*  erii  cxspcctalio  tjcu iioiii .  [Gch . 

•lu,) 

Clinique  contplcti  fucrinl  dies  luî,  cl  dor- 

cum  palriliu^   Uiin»  susiilidjo  scmcu   luom 

ipiod  cgicdielur   de  uicro   lun,  el  lirîualjo 

cjus.  Ipsi!  a^dîlicaliii  dijuruiu  uonirui  uico, 

i  lliroutiiu  regiii  tjus  u^quc  in  MTiupitcr- 

cro  ci  îii  paticui,  cl  îpijc  urii  luilii  iu  It- 


iïmi  trône  h  toujours  inébranlable  pcuven* 

s'entendre,  et  doivent  |ieut*élre  s'ei.iendre 
grammaticalement  du  règne  temporel  delà 
f>ostérilé  de  David.  La  langue  hébraïque  est 
féconde  en  [pareilles  hvperbûles.  Mais  cq 
n'est  pas  ainsi  que  David  le  comprit,  et  il 
était  mieux  pio^é  que  nous  pour  com[>ren- 
dre  le  sens  tout  entier  du  discours;  ou  peul- 
éire  quelque  autre  pro]ihétie  qui  nous  est 
infonnue  lui  fut-elle  adressée,  car  dès  ce 
moment,  il  ne  cessa  de  se  considérer  comme 
le  [»ère  du  Messie,  et  longtemps  déjà  [îeut- 
être  au()aravant  :  ses /**a«mf5  sont  renqdis 
d'allusions  à  cette espérance,ou  mêniede nou- 
velles iiropbéties,  plus  claires  que  ccHcH'i, 

II  s  ecrîe,  en  terminant  le  psaume  wii  : 
Je  vous  glorifierai  an  milieu  acs  naiinus,  et 
je  chant  frai  fa  gloire  de  votre  nom^  Sehjnrur 
q u  i  p ro  lég e z  m aqn ifiq u  ement  vof re  roi ,  fpt t 
accordez  pour  toujours  vos  fureurs  à  David ^ 
votre  oint,  et  à  sa  postérité  ('MZ),  Au  |*iîautne 
L\xi  :  Seigneur,  donnez  au  roi  votre  droi^ 
tare,  et  au  (ils  du  roi  votre  sagesse;  pour 
qu'il  juge  votre  peuple  selon  ia  justice,  et 
vos  muvres  selon  Véquité,  Que  la  paix  de  s- 
crnae  sur  le  peuple  comme  le  torrent  de  la 
montagne,  et  le  ruisseau  de  la  colline. 

Il  fera  justice  aux  pauvres  du  peuple,  et 
sera  le  Sauveur  des  fils  de  rindigent;  ii  bri* 
sera  roppresseur.  It  brillera  pendant  les  gé- 
nérations et  les  générations  dunf^/oiVf  égaU 
à  celle  de  Castre  du  jour,  plus  grande  que, 
celle  de  faslre  dts  ntfits.  Il  (sera  béni) 
comme  la  pluie  qui  descend  sur  t\iride  prai- 
rie, comme  la  rosée  gni  distille  ses  gouttes 
sur  ïa  terre.  lin  ses  jours  la  justice  et  une 
paix  abomianle  se  Uvcrofit  comme  les  astres^ 
Tnais  [lour  durer  plus  qu\3U%.  Il  étendra  son 
empire  dUtne  mer  è  tautrc^  et  depuis  let 
rives  du  fleuve  iuêgu'aux  extrémités  de  Vuni- 
vers,.,..  Tous  les  rnis  de  la  terre  Vadorc^ 
ront,  toutes  les  limitions  lui  seront  asservies,,. 
Que  son  nom  soit  béni  durant  les  siècles» 
que  la  gloire  de  son  nom  surpasse  celle  d$ 
Castre  du  jour:  en  lui  seront  bénies  toutes 
les  tribus  de  la  terre  ;  toutes  les  natioui  cé- 
lébreront sa  gloire  (ÎÎCiV), 

Nous  supfirimons  dans  celte  magnifique 

liuui  :  qui  si  iui«pu>  aiiqtitd  f^csiîcrit»  argiinm  eiun 
iu  vii';^a  viraruui,  ri  lu  pt;i;^']s  Ulittrutn  hoititeiuju  : 
iui!»c)'ic(H\baiu  auirin  lue^tiu  riou  aufi!taiu  ab  eo, 
î^ÏL-uL  abstuli  :i  S.u'il,  quçiti  aiiimi  a  rncte  utra<  El 
flilclib  eiil  dnnius  tua,  et  reguiiui  tuuni  iisquc  în 
a-U'iuuui  aiiti'  rsitûriu  luraui»  t?L  iluonos  luus  ei it  fir* 
luusjiigiter,  (//  UtU),  vu,  ii-lG.) 

(5l»5)  PMipiLMva  cotifilibor  libi  iu  nalinnihus.  Do- 
mine :  el  iiiuuuii  tuo  psàluium  iJicain,  Magoillrans 
saiuir*^  n*gis  i^jus,  cl  facieus  miiî^'rirordiaiii  chrislo 
huu  David,  et  scuhuj  qus  usque  lu  sx-euluiii  (Pirt/, 
xvn,  50-51). 

(564)  Deiis,  judicium  tunm  re;;i  da  :  cf  jtjstitiam 
UiMiu  IJEio  rcgLs:  Judicari!  populuii»  uium  in  jusUtîa, 
et  jiaupert's  tous  m  judicio.  Suscipïaiil  muutcs  pa- 
cciu  jH>pulo,  cl  (xdles  jufrtitiaui.  Iiidt calait  paupero.s 
|90puli,  et  sa  1  vos  (acîct  NU  os  p^iupprum  :  cl  hum.  lia- 
lui  (  aluuiiilaLorefu.  Et  pm  inauebit  eu  ni  !>otc,  et  ardo 
luuani,  m  {^mtMaliune  cl  gcneralioneni.  De^cciidcl 
hi€Ul  pluvia  iiv  \rtlus:  et  siiut  i^ttLlkidia  stilbttrîa 
sti^H'!'  torrani.  tlvlelui'  iu  dicbuscju^jui^^iitia,  etabuu- 
danlia  pacis,  «loinc  auferalur  looa.  Kl  domïoabîlnr 
a  tQitri  u»t[uc  âû  Jiiare,  et  9  flumiiiu  U3i|itc  «d  ter 


179 


MES 


DICT10iS^AlRE 


MES 


mélopée  beaucoup  de  det;tiïs  qui  convieti- 
netât  admirablement  au  divin  Fils  de  Marie, 
cnlre  autres  la  peinture  si  vive  et  si  vraie 
de  sa  prédilection  pour  les  pauvres  et  les 
humbles,  parce  que  notre  bot  n'est  pas  de 
montrer  que  Jésus  est  le  Messie,  mais  seu- 
lement de  rechercher  quel  dut  être  ee- 
lui-ci. 

Or  il  est  évident  que  David  entend  par- 
ler dans  ces  passages  du  Messie,  sous  le 
nseudonyme  de  Salomon ,  son  fils  et  son 
liériLier  immédiat.  Nous  ne  nous  arrêterons 
j>as  à  relever  toutes  les  ex| tressions  que 
nous  avons  notées  et  qui  ne  |îcuvent  con- 
venir qu*au  Messie.  Le  roval  [rrophèle  ai»- 
pelle  donc  ici  sous  le  voile  de  Falîégoric  le 
Messie  du  nom  de  son  ûïs:JuHtiiiam  tuam 
fiiio  régis:  et  c'est  le  seul  point  que  nous 
roulions  établir. 

Le  nsaume  lï\ïvui  contient  deux  allu- 
sions a  la  pro(>hétie  de  Nathan,  et  la  déve- 
loijpe  dans  le  môme  sens  :  fat  juréù  Dand^ 
mon  serviteur^  que  sa  postérité  durera  éter- 
nellcmeni  i    et  que   son  règne  se  perpétuera 

pendant  les  gén&ations  et  les  gm/rations 

Je  lui  conserverai  ma  faveur  pour  toujours, 
et  mon  alliance  avec  ha  ne  défaillira  point. 
Je  ferai  durer  sa  race  pendant  les  siècles  des 
siècles^  et  son  empire  aussi  longtemps  que 

V éternité  des  cieux Je  fai  juré  par  wa 

sainteté^  à  moins  que  je  ne  mente  à  David; 
sa  postérité  demeurera  éternellement.  Son 
trùne  placé  devant  moi  comme  un  soleil  re- 
splendissant, comme  la  lune  dans  une  pléni- 
tude perpétuelle,  sera  dans  le  ciel  une  vision 
inévitable  à  mes  regards  (365). 

Tout  ceci  no  peut  s'entendre  h  la  lettre 
ni  du  règne  temporel  de  David^  ni  du  règne 
lempwrei  do  Salomon,  ni  de  la  durée  lem- 
poreile  de  sa  race  sur  la  terre,  ni  de  sa 
gloire  raondaioe.  Or  cependant  il  est  ques- 

iiïiiios  orhis  Ifrramm.  Cnrani  ilk>  protideul  yEthif^ 
pits  ,  el  tnirnici  ejus  lerriïm  lingrril.  Ilc;^'es  Tliarsis, 
et  iiisidjï  niURcr,!  oiterent  :  rep's  Aratumi  cl  Salia 
don.i  .iililuceiit  :  Et  adornbiîiii  eu  ni  oniiics  reges 
terra;  :  omnes  génies  seivicui  ei  :  Quia  lihiiravit  pau- 
pcrcm  a  potente  :  et  pauiîercm,  cui  non  erai  adjulor, 
rarccl  pauperi  et  inopi,  et  aniiii.is  paupcnuti  salvas 
faciet.  h\  H^urh  d  iuiquilate  re<linict  animas  eonini: 
et  honorabile  uonjeri  eonnn  cwain  ilb  Et  vivci,  ci 
dabilur  ei  de  nxiro  Arabi:i%  et  aitorabutil  iliî  ijtso 
fiemper:  tota  die  benrJirci»!  ei:  Et  oiît  (umainen- 
lum  m  terra  in  sinnmis  nioiUinn»,  s^lpell■x^^^lJel^lr 
super  Lïbafiuni  fruclus  ojiîs  :  et  Û^ncbiiiU  de  ci  vi- 
tale siciit  fœnuni  terne.  Sit  ii^meii  ejus  ln^iedicliiui 
îii  saïcula  :  an  te  solem  penuanel  oomea  ejus.  Et 
bcncdicenlur  in  ipso  oniiies  tribus  lerne:  oinnes 
lifentcs  ma^nificabunt  cuni  (IhaL  h%%i^  t-H)^ 

(305)  Disposui  testanieiiinni  eïectis  rneis,  juravi 
David  scrvo  meo»  lîsf|ue  tri  a*lerntiiii  pi;vparabo 
scmcn  luum.   Et  anlilicabo  in  gênera Liojicni  ei  pe- 

nemlianein  sedem  tuant In  «Tterniim  servatio  illi 

[  Unscricordiam  nieani:  et  testa  inentu  tu  iiieuui  lidelo 
I  ipsi.Et  pouauî  !ti  saeeuUim  Mcculi[setnett  ejus  : cilbri>- 
istim  ejus  sîcul  dies  ccbli....,  Sentp.l  jut-avi  in  sancto 
I  jiieo,  si  David  menliar,  Stîiiien  ejus  ht  .cternirtu  rna- 
inebil.  Et  tbroiius  ejus  sleitt  sol  in  coaspeclii  nieo, 
I  et  sicul  luua  perfccta  in  aHertiutn  :  et  tesùs  m  ccelo 
idejis  (Pjd,  LWixtt»  4,  5»  10,  50,  ù1,  58}. 

(5G6)  Parvulus  cuiin  nalus  est  riobis,  ël  Jll^us  da- 
tUb  Cal  uobib  et  factitjï  ei>l  ptiiicipattis  i>iipt.i  bumc- 


tion  de  D-ivid  et  de  sa  postérité;  jl  faut  donc 
cberrher  une  autre  explication,  et  elle  m 
peut  se  trouver  que  dans  le  Messie.  Cette 
déduelion  nous  semble  de  toute  rigueur- 
Mais  si  elle  avait  booin  d'ÔIredéuiontréc, 
les  écrits  tîes  profdjètcs  postrrieurs  vicn^ 
diaient  la  prouver  avec  suralioiidanee. 

C*esl  Isaïe  d'aijord  fpii  en  parle  sous  Tal-l 
légorie  du  jeune  et  pieux  E/échias,  au  jx* 
chaftitre  de  sa  'propliélie  :  L'n  petit  enfant^^ 
dit-il,  nous  est  né,  un  fils  nous  a  été  donnéM 
et  sur  ses  épaules  reposeront  les  insignes  rf#^ 
la  royauté.  Son    nom   sera  VAdmirahle  ^   1$ 
Sage,  le  Dieu  fort^  le  Pire  des  siècles  à  tenir^ 
le  Prince  de  la  paix.  Il  nmltipUwa  son  em* 
pire,  et  la  paix  qu*il  donnera  sera  sans  ternii^^ 
Il  s'assiéra  sur  (e  trône  dé  David ,  rr^f/nerofl 
sur  son  rotfaume,  le  consolidera  et  taffer^^ 
mira  dans  l'équité  et  lu  justice^  à  jamais  et 
sans  fin  (360), 

Il  en  parle  de  nouveau  au  onzième  chapî*. 
tre  sous  la  uiéme  allégorie^  et  le  peint,] 
de  môme  que  son  règne >  h  des  traits  qui  ne| 
peuvent  convenir  qu  au  Messie  et  h  l  fcgli*ft;1 
puis  il  termine  le  tableau  par  ee  dernJerl 
trait,  qui  lui  sert»  [ïOûr  ainsi  dire,  d*iuscrip«| 
tion,  aûn  qu'on  ne  puisse  s*y  tromper  il 
En  ce  jour,  le  rejeton  de  Jessé  s'élcter^] 
comme  un  signal  au  milieu  des  peuples^  les^ 
nations  r adoreront  et  son  sépulcre  sera  fil* 
vironné  de  gloire  (3G7]. 

Le  propbete  Jérémie  n'est  pas  moins  po* 
silif  à  cet  égard  :  Le  temps  approche^  dit  1$  ml 
Seignenr^  ou  je  susciterai  à  David  son  ^^ri*W 
table    rejeton  (368),    et  roi  il  régnera  et  il^ 
sera  sage;  il  fera  Injustice  et  le  jugement 
sur  la  terre.  Alors  Juda  sera  sauvé^  et  hraet 
se  reposera  au  sein  de  la  paix:  et  tfoici  It 
nom  quon  lui  donnera  :  Le  Seigneur,  notre 
justice  (3G9). 
Après  avoir  parlé  de  la  sorte  au  xxnt* 

rnm  ejus:  et  voeabitur  noracn  ejus,   Admirabîlis,  { 
Cmisibariu^,  Dcu«i.  fortts,  paicr  futuri  soîcuH,  priti- 
ceps  paejs.  Miïllipbeabiinr  ejus  iniperiur»,  et  pacii 
iiou  eiil  liiiis.  Super solitim  David,  et  suncr  regnum 
ejnssedebh:  uleottfirmet  ilkid,  el  corrolmret  in  jii-  ] 
(Hcio  H  jtïslilia»  amodo  el  iisque  în   scmpilernum  ; 
xelus  Dont  in  i  cxerciliiutn  facict  hoc  {Isa,  i\,  G#7j,     | 

(507)  Et  egredieiur  Virça  de  radiée  Jesse,  et  Flo« 
de  radiée  ejus  asceiidel.  El  requiescei  super  eu  m 
spiriius  Dutiiini^  ^pittlus  sapientice*  el  iiiielbaiiîi, 
spiriuis  eonsilii,  el  rorliutdinis,  spiritus  seiciilias,  el 
iiielalis.  Ei  replebit  eiini  bpirilus  timoris  L>oiuiai. 
Nun  heemiditm  visionein  oculorum  judieabii,  nc<\m 
seeundutii  auditum  aiiriuiti  arguei  :  &cd  judieatiU 
in  jusiilra  panperes,  el  aiguct  in  ieqnilatc  pro  niafi* 
suelis  terr^î  :  et  pcreutiet  terra  tu  viriça  orîs  èu\, 
sptriUi  labiurtnn  suornni  ittletUeiet  inqiiutîi*  El  cril 
jusiiiia  eiiiguliifii  lymboruni  cjits:  cl  Hdes  cinctch 
riiint  j  en  uni  ejus* 

In  die  iJla.  radix  Jesse,  qui  stai  in  sigiium  popu* 
lorittu,  ipsuni  gejiies  depreeabuntur,  el  cril  se^t- 
ebrtim  ejus  gloriosum  {ha,  xi,  l-IO^, 

(5^8)  Ccrmen  juttum  :  uti  ^ertne  qui  n>sl  ni  ^lé» 
ni  altéré  pat*  uti  mélaiitge  étinnger.  Une  planlo 
fruneïie,  que  l:i  grciîe  n'a  jK>inl  fait  déj^ërtérer»  Noua 
cioy*His  uuc  telle  esl  la  f»ens*^de  i'xinietir* 

(5(î0i  Etee  dies  veiirunl,  dicil  Daniinns:  elsusei- 
labo  David  j^eiiueit  ptsUioi  :  regnnbil  rr\,  rt  sa- 
pt^tis  eiît,  el  htciel  judiciuni  tl  jusiiliatn  in  liTm,  lu 
diebuî*  ilîJ.->  bidvabitur  Juda,  el  bracl  Uabiubii  ct*y* 


MES 


UES  MIRACLES. 


MES 


S8Î 


BS  propliélic.s,  il  y  revient  nu 
lire  \r\iii,  repote  les  miSmos  paroles  et 
le  :  Le  Seigneur  dit  ceci  :  La  postérité 
Ivriti  ne  manfjuera  jamais  iTun  roi  fini 
pe  h  trône  d^israef.  Il  nij  aura  jamais 
n^  de  préire$  et  de  lévites  pour  tj(frir 
MfuÊte  en  ma  présence^  atlumcr  ie  6m- 
Kl  Bacrificej  immoler  tous  les  jours  des 
Hbi.......  Si  mon  pacte  avec  le  jour  et  la 

Hbur  souffrir  une  interruption^  de  telle 
i  qu'il  n  existe  plus  ni  nuit  ni  jour  dans 
pj  convenable t  mon  pacte  avec  David^ 
rritcur,  pourra  aussi  être  annuk\  de 
It  ntj  ait  pas  un  de  ses  fils  pour  oc- 
son  trône  ;  des  prêtres  et  des  lévites^ 
|^«serr/r  mes  autels  (370), 

qui  (J<!;termine  d*iine  manière  nette 
Jise  le  sens  de  ces  prophéties,  €*est 
aoment  où  Jéréruio  les  éi-rivoit,  le 
'des  héritiers  temporels  de  David  allait 
re  le  trône  ;  or  le  prophète  nlgnorait 
[uc  celui-ci,  savoir  Sétlécias,  serait  le 
ler*  puisqull  le  lui  annonrait  h  lui- 
e  jusau'à  satiété.  Ce  n'est  donc  ni  des 
c  Sédécias,  ni  de  ses  neveu i,  ni  de 
iiabeK  qui  ne  fut  |»oint  roi,  ni  d  aucun 
■uu'il  peut  ûtre  question,  mais  unique- 
du  Messie. 

tî*  cliojjitre,  le  prophète  va  niôaie 
appeler  ee  divin  personnage  du 
David,  un  David  rendu  à  son  pcu- 
eient  Domino  Deo  suo ,  et  David, 
i>,  quem  suscilabo  eis, 
iiiel  f»arle  absolument  de  la  môme 
taut'hapilre  xxxvu*de  sa  projihétie, 
sioa  de  la  restauration  de  la  Judée 
I  retour  de  la  captivité  des  soixante- 
Ih  seront  mon  peuple,  je  serai  leur 
mon  serviteur  havid^  leur  roi.  Jh 
Urani  tous  un  seul  et  inénie  pasteur. 
reheront  dans  les  voies  de  ma  justice^ 
miironi  mes  commandements^  et  les  ob- 
Tonl.  Ils  habiteront  la  terre  que  fai 
M  à  mon  serviteur  Jacoh,  la  terre  e^u  ont 

fUurs  ancêtres  ;  ils  t habiteront^  cwjr, 
:  ei  Une  est  norncn,  «pio«l  vocabunl  euin, 
mis  juslsis  imslor  {Jer.  wui.  ÎJ-tî). 
(0)  Kn  f:  (Jics  vciiimit,  \\W\l  Domii^us  :  cl  susci- 
;;TÎtiim  Itoniiin,  <|iioil  lonUo*^  siim  ail  doninm 
t  ei  utt  ilniiitim  Juiln.  In  ilielii»  illis,  ri  in  tom- 
iiln,  Roriuinarc  faciarii  DavM  gt^riumi  jtisLiLi;L% 
'■*  vljrniiii  cl  justiiJîini  in  ii-rr:*.  Iti  tlirbus 
iir  Jukià,  el  JiTEisalcm  lialiilaliîl  conn- 
.  i.  .i<ic esl  nomer»,  i|um]  vrnaluJiiL  i-yn»,  Du- 
►sJusUis  ridsler.  Qni;i  hrec  liirit  Dumiiius:  Non 
iltil  tJe  l*;ivi*l  vir,  i|uî  sedeal  super  Lhioiiyni  tlu- 
Kr;n.'L  Kl  de  sacerdutibiis  ot  «k   levilis   non  iii- 

Ivir  a  fiirio  incii,  qut  oUTural  l»nJocaul(iniala, 
idai  sacridctuin,  cl  cxnbi  virtiinns  auinihuri 
.  El  fuctuin  rst  verbiiin  nuniiui  ad  Jcrrini^iui^ 
S  flfc  dicil  nuntinifs:  Sî  Irriiuin  polcst  ticii 
Inietim  cuiii  die,  el  pnciuiti  nn-iiin  vxnn  iio- 
Hnon  sil  dics  el  no\  in  tfnqmrtt  siio  :  Kt  |Ki€tnm 
n  irriliim  e^î^e  pnterit  eum  Ibvid  servo  rni^o,  tU 
sU  Cl  eo  lilius  qui  rrgnrl  ui  Liiri»no  eitis,  ci  la- 
H  <^actTd(>te:i  tnihî^trl  *uijî  {Ji'r,  \x\iii,   li-'âl). 

tSalvabo  ^Tegrin  ntrnrii.  ri  ii m  eiil  nltiii  iii 
i,  <^i  judicabo  iiiU  i'  prcits  el  peciis.  El  snsci- 
KT  cas  pnsinreiii  ununi,  i|iii  pascal  oas»  $»er- 
mcuiti  David  :  ipsc  pasc:t!i  cas,  el  ipse  eril  eis- in 
a.  Ego  autcni  Doniiuui  eio  eis  iii  Dcitm  :  et 


leurs  fiis  et  les  fils  de  leurs  fils^  h  perpétuité. 
et  David,  mon  serviteur^  régnera  sur  rua-  j» 
per()étuilé.  Je  ferai  avec  eux  un  pacte  de 
paix^  un  pacte  sempiternel  (371). 

il  est  facile  de  discerner  dans  ces  jiaroles 
ce  qui  apiiartienl  h  la  restauration  tejnpo- 
relie  de  la  Judée,  et  ce  qui  ap[iai tient  h  sa 
restauration  spirituelle  ]mr  le  Messie. 

Ces  deux  iuiages  se  f  onfondentsans  cesse 
sous  la  plume  des  firriphètes,  comme  Tom- 
bre  se  confond  avei:  rf>bjet  pour  le  specta- 
teur éloigné.  Mais  maintenant  que  nuages 
el  ombres  sont  dissipés,  il  n'est  plus  possi- 
ble de  se  méprendre» 

Le  Messie  sera  lils  d'Abraham,  d^lsaac,  de 
Jacob,  de  Juda»  de  David,  II  sera  homme»  |tar 
conséquent, 

3*  Mais  il  sera  Dieu  /gaiement 

Nous  venons  d'entendre  Isa'ie  rapjiclcr 
VAdmirable,  le  Conseiller,  le  Dieu-Fort^  le 
Père  des  aicclvs  futurs,  le  Prince  de  la  paix: 
quelques  lignes  plus  haut,  il  lui  avait  donné 
le  nom  iVEmmanuel,  qui  veut  dire  Dieu  avec 
nous.  Jérémie  le  dési34;nera  un  î>ou  (ilus  lard 
par  un  nom  qui  ne  sera  pas  moins  si^niOca- 
tif  :  Le  Svii^neur  notre  justice.  Ba\'iâ^  le  pre- 
mier, l'avait  dit  en  termes  non  moins  clairs: 
Le  St'igneur  m^a  établi  roi  sur  sa  sainte  mon- 
tagne de  Sion^  pour  annoncer  sa  loi.  Le  Sei- 
gnenr  m*n  dit:  Vous  êtes  mon  fils,  je  vous  ai 
engrndré  anjourdJini.  Demande z-mci  et  je 
vous  donnerai  les  nations  en  héritage  ;  votre 
possession  s'étendra  jusquaux  extrémités  de 
f  univers  (.372). 

Il  est  éviuerit  que  David  ne  pouvait  parler 
aiusi  de  lui-mûme,  quen  se  personnifiant 
dans  relui  qui  serait  un  jour  son  fils  et  qui 
était  déjà  le  iils  de  Dieu,  engendré  de  toute 
éternité*  Au  [►saume  cix,  il  s*ex[irinie  sans 
ombres  el  sans  équivoques,  le  Seigneur,  dit- 
il,  /c  Seign c u r  a  dit  à  mon  Se igneu  r ....  je  vous 
ai  engendré  avant  la  lumière,,,  vous  êtes 
prêtre  de  toute  éternité^  selon  Tordre  de  Met* 
chisédvth  (373). 

Au  psaume  xi.iv,  qui  semble  composé  à 

servii!»  meus  navid  princeps  îti  nmdia  eanim  :  e^^ 
Doniîniis  locutus  sïini  {Ezertt.  \%\i\\'^î).  El  Sf^rvus 
nitMif.  David  rex  snper  fos  ot  paslor  tirtuîi  cril  onî- 
niirni  eoniiu  :  in  indii-iis  niei^  anibidalnriil,  ot  man- 
da la  mea  rnsUnlirnU  H  lacienl  t-a.  El  babilabunl 
siip^T  lenani,  quam  dedi  servo  mon  Jacub,  in  qin 
liâbilavtMiinl  pJilres  visiri  ;  cl  iiabilaî»iiit  supci  raiti 
ipsi,  el  lilii  cof  tiin,  tH  liîii  tlliunim  eoiurn^  iiypte  ia 
scnipitcmitiiir  el  David  s-crviis  meus  priiuTps  nnrnni 
in  iieipiuiun.  El  prjrniiani  illis  fanSys  paris,  pa- 
i'tuui  seinpîlriiuini  trii  ns:  el  lîindabo  eus,  cL  niul- 
itpUcalo,  el  ibdtti  sarii-liUc  ationoni  mt^'lnl  ht  medlo 
coiiim  iii  porpeliuiin  {Kzirh,  mxvïi,  ^i). 

{ùlt}  K\fii  aubMï»  iuiihlttuliis  suiii  rex  ab  eo  super 
Sion  nionieni  saneiniu  ejus,  uraMlieans  pra^ceplum 
pjns.  [loiniitus  dixit  ad  mv  :  ¥\\u\s  meus  es  lu,  e^n 
liodie  gi'nni  le.  Puiilula  a  tne,eltlabo  litti  geutes  lia;- 
rcdUaUMU  luam,  el  pass^issiniiem  luaiti  tcriiinioiï 
lerriti  {t'sat,  n,  l>-8). 

{7û7t)  nixi;  Dnndnus  thnuhio  nieo:  Sede  »i  dexiria 
itieis.  Dtmec  ponsim  iuiTiucos  tuos,  f^cabetUini  pe* 
duiu  luoiiint.  Vitgani  vii lulis  Un^  eniillel  Dt^iiilmtn 
ex  Sinu  :  dnniiuare  in  medio  iiiijnkorum  luoruiu, 
Tecum  ptincipiuui  in  die  viilulis  tuac  iu  ^pluiidii- 
ribus  sanet*»niïn  :  ex  iilero  aille  lueireriim  ueiiui  le* 
Juravii  Douiiimt»,  cl  uen  iifriulcbit  euui  ;  Tu  c»  &a- 


t85 


MES 


DICTIONNAIRE 


MES 


m 


rintention  de  Salomon,  etdonlla  plus  grande 
partie  ne  peut  convenir  qu'au  Messie,  son 
céleste  arcnélyjie,  celui-n  est  appelé  Dieu, 
sans  autre  addition;  c'est,  le  plus  formel  de 
tous  les  témoignages.  0  le  plus  beau  des  en- 


Juda;  mais  tu  donneras  naissance  à  celui  qui 
doit  régir  Israël,  et  dont  Coriqine  est  avant 
toutes  choses,  dans  les  jours  de  rétemité{31S). 
5*  Il  naîtra  peu  de  temps  après  la  recons» 
traction  du  temple,  et  honorera  ce  même  tenh 


fants  des  hommes,  la  grâce  est  répandue  sur     pie  de  sa  présence. --Le  Seigneur  des  armées 
_-.  ,3 .- j.  c-..- .  .V  f.^-.-     ^f^  çgçf^  s'écriait  Aggée  en  présence  de  Zo- 

robabel  et  du  fils  de  Josedec,  qui  se  lais- 
saient  gagner  au  découragement,  en  se 
vo^^ant  réduits  h  l'impuissance  de  recons- 
truire un  temf)le  digne  de  la  majesté  divine, 
et  capable  de  soutenir  la  comparaison  arec 
le  premier  :  Encore  un  peu  de  temps,  et  fi- 
branlerai  le  ciel  et  la  terre,  la  mer  et  les  plai- 
nes arides,  f  agiterai  toutes  les  nations,  et  h 
Désiré  de  toutes  les  nations  viendra,  et  js 
remplirai  de  gloire  cette  maison,  dit  le  Sei- 
gneur Dieu  des  armées La  gloire  de  cette 

maison  sera  plus  grande  que  celle  de  la  ore- 
miêre,  dit  le  Seii^neur  des  armées,  car  Sans 
ce  lieu  je  donnerai  la  paix,  dit  le  Seignewr 
des  armées  (377). 

On  tire,  nous  le  savons,  de  ce  passa» 
lui-même,  un  argument  contre  le  divin  ms 
de  Marie.  Le  temple  de  Zorobabel  n'existait 

{)lus,  dit-on,  au  temps  de  Jésus-Christ,  car 
lérode  1  avait  détruit,  au  rapport  de  l'histo- 
rien Josèphe,  et  en  avait  reconstruit  un  nou- 
veau, plus  digne  de  la  majesté  divine. 

Nous  avons  répondu  ailleurs  à  celte  diffi^ 
culte.  {Voy.  fart.  Temple  db  Jbrusalbm.) 
Nous  nous  contenterons  de  dire  ici  que  celte 
prétendue  réédiûcation  par  Hérode,.  n'est 

2u'une  méprisable  flatterie  de  ce  méprisable 
crivain  qui  osa  comparer  Vespasien  au 
Messie,  et  lui  faire  l'attribution  des  pro- 
phéties qui  concernaient  celui-ci. 

6*  Le  Messie  aura  un  précurseur.  Le  pro- 
j)hèle  Malachie,  après  avoir  annoncé  la  con- 
version des  nations  et  rétablissement  d'une 
loi  nouvelle  parmi  tous  les  peuples  de  la 
terre,  ajoute  :  \o\(à  que  f  envoie  mon  ange  [JlSf 
préparer  la  voie  devant  moi;  et  aussitôt  U 
Dominateur  que  vous  attendez,  l'ange  du  tes- 
tament que  vous  désirez,  viendra  dans  son 
temple.  Le  voici,  il  arrive,  dit  le  Seigneur  des 
armées  (379).... 

Longtenjps  auparavant,  le  pronhète  Isaîe 
avait  dit  :  j  entends  la  voix  de  celui  qui  crie^ 

niillibus  JuJa  :  ex  te  milii  egredicliir  qui  sU  doni- 
iiator  in  Israël,  et  egressus  ejiis  ab  inuio,  a  dielMii 
xlernilatis  {Mich,  v,  2). 

(377)  Quia  hacc  dicii  Dominns  exercituum  :  Adhiie 
nnuin  modicum  est,  et  ego  commovebo  cœlum.d 
torram,  et  nnarc,  ci  aridain.  El  movebo  omnes  gén- 
ies: et  veniet  Desideralus  cunclis  genlibiis:  et  in- 
plebo  domum  islam  gloria,  dicit  Doiiiiuus  exerei- 
tuum.  Meum  estargenluni  et  meum  est  aunim,  di- 
cii Uominus  excrciiuum.  Magna  eril  gloria  dorous 
islius  novissimse  plus  quain  piimact,  dicil  Dominns 
exereiluum  :  et  in  loco  isio  dal>o  paceni,  dicit  Do- 
minus  pxerciluum  {Agg.  ii,  7-10). 

(578)  On  sait  que  le  mot  ange  signilie  un  mes- 
sager, colle  expression  ne  saurail  donc  créer  de  dtf^ 
ii<ullé. 

(371))  Ecce  ego  milto  angcluni  menm,  et  pnepa- 
ralHt  viam  anle  faciem  mearo.  Et  siatim  veo&el  aJ 
templuni  suuni  Oominator,  qucm  vos  quaeriUt,  et 
Angélus  testamenti,  qucm  vos  vultis.  Ëooe  venît» 
dicit  Doniinus  cxciciluum.  {MaL,  m»  1.) 


vos  lèvres;  aussi  le  Seigneur  vous  a-t-il  béni 
éternellement.  Ceignez  votre  glaive,  qu'ilpende 
à  votre  côté,  6  très- puissant î  Relevez  le 
front,  dans  tout  l'éclat  de  votre  beauté  et  de 
votre  magnificence,  allez  de  prospérités  en 
prospérités^  et  régnez.  Régnez  selon  la  vérité, 
la  mansuétude  et  la  justice,  et  votre  droite  se 
signalera  par  des  merveilles.  Tos  flèches  sont 
brûlantes,  elles  perceront  au  cœur  les  ennemis 
du  roi;  vous  moissonnerez  les  nations  :  votre 
trône,  6  Dieu,  est  dans  réternité;  le  sceptre  de 
Véquité  est  le  sceptre  de  votre  empire.  Tous 
avez  aimé  la  justice,  haï  l'iniquité,  et  à  cause 
de  cela  Dieu,  voire  Dieu,  vous  a  sacré  d'une 
onction  d'allégresse  qui  vous  élève  au-dessus 
de  tous  ceux  qui  y  ont  part  avec  vous  (374). 

Le  reste  du  psaume  n'est  pas  moins  pro- 
phétique. L'ex|)ression  (-t  la  pensée,  trop 
fortes  pourSalomon  et  lîethsabée,  ou  telle 
an  Ire  femme  qu'on  voudra  placer  près  de 
lui  sur  le  trône,  ne  peut  convenir  qu'au  Mes- 
sie et  h  son  Eglise.  Ce  passage  par  exemple  : 
La  reine  est  apparue  à  vos  côtés,  resplendis^ 
santé  d'or  et  de  pierreries.  Ecoutez,  ô  fille 
des  hommes,  voyez,  prêtez  Voreille.  Oubliez 
voire  peuple  et  la  maison  de  votre  père;  le  roi 
se  laissera  éprendre  de  vos  charmes,  ce  roi  qui 
est  le  Seigneur  votre  Dieu  ;  celui  que  les  no- 
tions  adorent  \iK) 

Non,  le  divin  poêle  qui  écrivait  ces  mys- 
térieuses paroles,  ne  pouvait  avoir  en  vue 
des  gloires  et  des  grandeurs  mondaines.  11 
n'aurait  jamais  osé  donner  h  une  créature 
mortelle  le  nom  incommunicable  et  trois 
fois  saint  du  Dieu  de  l'éternité.  C'est  donc 
bien  du  Messie  qu'il  entend  parler,  et  le 
Messie  pour  lui  était  véritablement  Dieu. 

Maintenant  nou3  allons  voir  toutes  les 
circonstances  de  sa  vie  mortelle  prédites 
avec  les  plus  minutieux  détails. 

4**  Le  ilessie  naîtra  à  Bethléem  de  Jada. 
Et  toi,  Bethléem  Ephrata,  dit  le  prophète  Mi- 
ellée, tu  es  la  plus  petite  d'entre  les  villes  de 

rordos  in  aîlernum  sccundum  ordincm  Melcbisedcch 
{PmI,  i.ix,  1-i). 

(374)  Spcciosus  forma  prse  (iliis  hominum,  dif- 
fusa Cbl  gralia  in  labiis  luis  :  propterca  benedixil  le 
Deus  in  xlernuin.  Acdiigere  gladio  luo  su|)er  fcmur 
Uium,  polentissimc.  S}>ecie  tua  cl  pulcliriludine  (ua 
întende,  prosjHîre  procetie,  et  régna.  Propler  vcri- 
i:ilcni,  et  mansueludincm,  et  justilinm:  el  dcducel 
te  mirabililer  dexlera  tua.  Sagillx  lu;e  acul»,  po- 
puli  sub  te  cadenl,  iu  coida  inimicorum  régis.  Se- 
des  tua,  Deus,  in  sxculuni  sxculi  :  virga  dire- 
ctionis,  virga  regui  lui.  Dilexisli  jusliliam,  et  odisti 
îniquîtatcm:  propterca  uuxil  te  Di^us,  Deus  tuusoleo 
Lrtiliac  prx  cou  sorti  bu  s  lu  «  {Psal.  xliv,  3-8). 

(375)  iVstltii  regina  a  dextris  luis  iu  vestilu  deau- 
ralo:  circomdata  varietate.  Audi,  lîlia,  el  vid4%  et 
inclina  aurem  tuam  :  et  obliviscere  populum  tuum, 
et  ^omuni  palris  lui.  Ex  c^oncupiscet  rex  decoix^ni 
liium  :  quoniani  ipse  est  Dominus  Deus  luus,  cl 
adorabunt  cum  {Psal,  xliv,  10-i^). 

(376)  Kt  lu  Bethlehcin  Ephrala  pai  vulus»  es  in 


MES  DES  MIRACLES. 

Irtfif  U  de'srrt  :  pr impart' z  les  roû's  decani  h 
Sd^nntr^  rendrz  droite  dan  fi  (n  solitude  hs 
ffA/iffi  de  notre  Dieu.  Les  raltées  seront 
(9ïïUflée$,  Ira  montagnes  et  les  coUiufs  seront 
nhâisséts^  les  chemins  tortueux  seront  redres- 
$h^  iti  sentiers  rocailieujc  seront  aplanis.  Et 
•fin  qu'il  n>  ait  pas  d'équivoque  sur  !e  sens 
(le  CCS  tiitrôlns»  le  prO(>hète  ajoute  aussitôt  : 
Ft  h  gloire  du  Seigneur  se  révélera^  et  toute 
rhuir  rerra  parler  ta  bouche  du  Seifjneur* 

Monta  sur  le  sommet  de  la  montagnet  dit-il 
eriiuile,  montez^  vous  gui  t^vmigelisez  Sion^ 
cltte:  la  voix  de  toutes  vos  forces^  vous  qui 
érûng/tiêe:  Jérusalem^  élevez  la  voix^  ne  crai- 
gnez rien.  Dites  aux  villes  de  Jada  :  \oici 
votre  Dieu, 

Pourrait-on  douter  que  ce  Dieu  ne  soit 
bien  le  Messie  lui-mônie,  lorsque  le  pro- 
phèle  ajoute  encore  :  Le  Seigneur  Dieu  vient 
iâmi  êa  puissance^  dans  la  puissance  de  son 
km  dftmtnateur:  voici  devant  lui  les  récom- 
penses tt  les  châtiments.  Comme  un  pasteur, 
il  paîtra  son  troupeau^  il  rassemblera  les 
9^eaux  sous  son  hras^  les  portera  sur  son 
féru,  €i  aidera  aux  mères  à  marcher, 

Ce$t  celui  qui  a  mesuré  les  eaux  dans  le 
rreux  de  sa  wanij  et  d'un  revers  arrondi  les 
cinix;   celui  qui  n  suspendu  û  trois  de  ses 
i9i§ts  le^lohe  de  la  terre,  équilibré  les  mon- 
imes^  ttjeté  les  cfdlines  dans  la  balance  (SSO), 
^jaellcs  inajeslueiiscs  vi  sublimes  images  t 
^^Vdonc  avait  ap)>ri5  au  divin  poîHe  que  les 
^Rf'""-'^f    et  les  montagnes^  que  les  mers  et 
les  -  répandues  à  la  surîaee  du  globe 

s*  biv.!HMit  équilibre,  de  sorte  que  !e  poids 
tti  Uiu^ours  un  contrepoids,  et  qu'ainsi  le 
dûoble  mouvempot  du  globe  au  milieu  de 
YnpBte  fût  régulier  et  uniforme?  Le  i;éaie 
de^  tnoaerjies  se   faisait  honneur  de 

U  vie.  Nous  serons  savants,  fpKind 

noit»  aujuus  retrouvé  toute  entière  la  seienee 
vie  nos  an«:êtres,  et  sages  (pianci  nous  aurons 
appris  leur  philosopliie*  Mais  ne  nous  lais- 
«)as  pas  écarter  de  Tunique  sujet  que  nous 


MES 


2Ϋ 


(^0)  Vof  clitnanlis  in  dest^rto:  Parais  vîam  Do 
filai,  irrlns  facile  \n  ^f\\lu\4mû  «ioniilns  Di'i  iiosti  î. 
OniîiU  vnllis  e\aU!iliilur,  el  omiii;;  mons  et  callis 
httmi\ia1nlur,  ei  eriiiu  pravn  in  ilii<'cia,  t'L  n.^pera  in 
tiii  planas.  El  revcUd^ilur  {;l(H-in  Doniiiii,  i;l  vidi'bil 
«mnij;  fa:o  p.iHu^r  iptnci  os  l>oi)iini  IncuMiin  est. 
V(ïi  (lice  n  lis  :  Clam;».  Et  tîivi  :  Qiiiil  clainaÎMi?  Oriiiiis 
f^ff.  f.....,r>.  t»i  orutiis  |*l*>:ia  rjiis  iptasi  Hn^  auii. 
Fv  si  fciitim,  ri  rrcidil   Mûs  f|tiia    hpirruib 

^"I jvil  in  pf>.  Vert*  feonjn  est  popiilns:  E\- 

"cmuin  cs^î  fVjiiim,  flnxidil  llis:  Vi'ilnini  .lulcin 
l^mitii  ncîsiri  niiniel  îii  iL*tfyrn«ni.  8iipcr  inoiiteiii 
tictkuin  aseerulf  tu,  qui  evan;^('li/as  Sion  :  exatla 
lilmtituiiinc  vocciiï  Itiam,  rpii  rvani^elios  Jeru- 
iriM!  txiilU,  iiali  litnerc.  I>ir  civitiilihits  huhx; 
MMÎeuît  viîslcr,  Ecc<i  Dominas  ïli'U s  in  IVn- li ni- 
difie TeiiM%  el  hracliiuin  ejtis  doininaliiLur  :  ccce 
nt*-frï^%  rjus  cum  co,  ui  Cïpn«  niiiis  roram  illn.  Siciil 
fa  m  suun»  pasivt:  in  Urachin  sud  rt*ngi"C- 

f?>^  t  în  srnn  siiQ  levai)] I,  kiias    ipse  por- 

(ftbiu  yms  luoiisits  est  pugillo  iu]nas,  et  crelos  palnio 
fooderavtl?  qms  appeniUt  trilins  digitis  iiKileni 
larr»  et  liliravii  rn  poi»ifero  munies,  cl  colles  in 
Italf^ra?  (ha.  \i,  5-12,; 

(iHI)  Èjîu  auli^ni  suni  verini?,  el  non  btiina  :  op- 
firoliriuni  hoMiitiiini,  cl  alijectio  plebiîi.  Omîtes  vi- 
4cûli'3  uic,  dctiserunî  me:  locnti  bunt  fahiis,  et  nnï- 


dovons  traiter  ici  par  les  élans  de  cette  docte 
jioésie. 

7"  Le  Messie  sera  $nisà  mort.  Le  prophète 
Daniel,  dont  nous  allons  rapporter  tout  à 
l'heure  les  i^aroles,  Tannonea  d'une  manière 
si  claire  et  si  [iréeise,  qu*il  n  veut  jjIus  lien 
de  s'y  méfirendre.  Mais  beaucoup  d'autres 
l*avaient  dit  avant  lui,  d'une  manière  moins 
précise,  si  Ton  veut,  et  cependant  positive, 
puisqu'ils  avaient  révélé  toutes  les  circons- 
tances du  su[>}^lico. 

Je  suis  itn  vermisseau^  et  non  un  homme ^ 
avait  dit  le  Psalmisle;j>  suis  f opprobre  des 
hommes  et  le  rebut  du  peuple.  Tous  ceux  qui 
niant  vu,  se  sont  moqués  de  moi:  leur  bouche 
m^û  lancé  r insulte^  et  ils  ont  branlé  la  télé  : 
Il  a  espéré  dans  le  Seigneur,  qu'il  le  délivre  ; 

quil  le  sauve^  sflon  ses  inroeations fai 

été  environné  d* une  meute  de  chiens,  entouré 
d'un  rassemhkmenl  de  malfaiteurs.  Ils  ont 
percé  mes  mains  et  mes  pieds;  ils  ont  compté 
mes  ossements,  Ih  m'oni  considéré,  pénétré 
de  leurs  regards.  Ils  se  sont  divisé  mes  vête- 
ments, et  ont  jeté  ma  robe  au  sort. 

OIHeul  arrachrz  ma  vie  au  tranchant  du 

glaive^  sauvez  ma  vie  de  la  dent  des  chiens 

Je  dirai  votre  nom  à  mes  friTcs ,  ;>  te  ferai 
connaître  au  milieu  d'une  église,  je  célébre- 
rai vos  louanges  an  milieu  d'une  grande 
église  :je  vous  reudrtu  ténwiffnage  en  présence 
de  ceux  qui  vous  craignent^  Les  pauvres  man- 

Ïieront  et  seront  rassasiés:  ceux  qui  craignent 
€  Seigneur,  le  hueront^  et  leurs  âmes  vivront 
dans  loi  siècles  des  siècles.  Toutes  les  nations 
de  la  terre  l'entendront  dire^  et  se  converti- 
ront un  Seigneur.  Vempire  est  à  Dieu,  à  lui 

le   gouvernement  des  nations Les  siècles 

futurs  appartiendront  au  Seigneur^  et  les 
deux  annonceroîït  sa  justice  aux  générations 
à  venir^  créées  par  le  Seigneur  liti-méme  (381). 
On  ne  saurait  dire  que  le  prophète etitend 
[)arler  ici  personnellement  de  lui-môme, 
[ïulsqne  ses  pieds  et  ses  mains  ne  devaient 
lioini  iMre  percés,  ses  vÔtejnentsj^arlagéSp 

vertinl  capnl  :  S|>cravil  in  Domino,  ei  ipïaf  einn  : 
salviiui  fariat  cnni,  qiioîiiûoi  vidi  rnin,  t^linnii4Uï 
cin.'UMMledet  util  nie  c:Hie&  nnilri  :  coricilinin  niali- 
gnatiliinn  olisedit  me,  FuiIeruiU  niaiitis  nnas  et 
pelles  ineo«;  :  HinitiiieiaveiiiMt  oninia  uss:)  iiie^i.  Ipsi 
vi'i'o  conMileiavet uni  el  înspe\criinl  me:  Itiviseniiil 
Sîlii  veslinichia  inea,  ei  super  veslein  meaui  mise- 
iiini  suilenK  Tu  aulein,  DiimÎMe»  ne  clon^'uveris 
au\ÉlïiJfn  luuni  fi  nie:  ad  tlefcusioneMi  nieum  con- 
s|>iee-  Eine  a  fianu'ii  Dcus  aniiuain  nH'ain:etd(î 
m;tiiu  canis  unieaiu  nieam.  Salva  me  ex  ure  leoms: 
el  a  cnrnilms  niiieorniuni  hnmililateni  ineam.  Nar- 
nil*u  noniej*  tu  uni  fratiibits  nicis  :  in  medio  ectïe- 
si;c  laudidïQ  te*  A[iu:l  le  bus  luca  în  ectlesia  ma- 
i^u,i:  vola  nica  red<bni  in  eons^Mnlu  limenliuin  enrn. 
Edeiil  pau|)eres,  et  saturabuulnr  ;  cl  latuîaliunl  l>i> 
miiuiin  *pii  refiniritnt  euin:  viveui  corda  earum  iti 
sa^eulum  s;eeuii.  Rcniiniscenlue  cl  convciteulur  ad 
Honiinum  universi  Ihies  lerne.  El  adoraliunt  iii 
t'unspeitn  ejus  nniversîç  Taniilix  fîenljiini.  Quoiiiam 
boniiiti  est  le^'nnm  :  el  ipse  doniinaliiiur  j;entlnn». 
Manducaveruni  et  aduraverunt  oinnes  piui^ucs  lei'r;c: 
in  conspeetn  ejus  eaiïeul  uiiines  qui  tlei*  endunt  iii 
terrani.  Kl  aiiinn  mea  tlli  vlvel:  el  senten  nK'Uni 
serviel  ipsi,  Aiinuiiliabitur  tKnuino  |,'cnei'alio  ven - 
lura:  cl  amiuniiaLitnl  k*v[\  jnstiltani  ejns  populo" 
qui  oaMt-Oir,  ipicni  feeîiPuiuncjs  [(*ml,  xii^T-jl). 


S87 


BIFS 


DICTIONNAIRE 


MES 


ni  sa  robe  lirée  au  sorl.  Cependant,  il  parle 
à  la  première  personne,  et  comme  il  aimait 
dans  ses  poésies  à  se  représenter  sous  le 
personnage  du  Messie,  dans  lequel  il  de- 
vait un  jour  revivre,  il  devient  évident  que 
c'est  de  lui  qu'il  veut  parler  en  cette  circons- 
tance. 

Les  mêmes  images  de  douleurs  et  d'espé- 
rances immortelles;  de  complots,  de  sup- 
plices et  de  résurrection  au  milieu  d'une 
société  rajeunie ,  animée  d'une  foi  nou- 
velle, reparaissent  sous  sa  plume  au  xxx.* 
psaume.  Puis  au  xxxvn' avec  des  détails  en- 
core inédits  :  3ïcs  amis  et  mes  proches  se 
sont  tournés j  insurgés  contre  moi.  Ceux  qui 
m'accompagnaient,  m'ont  regardé  de  lom, 
tandis  que  ceux  qui  en  voulaient  à  ma  ric, 
me  faisaient  violence.  Ceux  qui  méditaient  ma 
pertCj  ont  forgé  des  mensonges  et  inventé  des 
artifices  pendant  tout  te  jour.  Pourmoij  fêtais 
comme  un  sourd  qui  n'entend  pas,  comme  un 
muet  qui  n'ouvre  pas  la  bouche.  Je  suis  rfc- 
venu  un  homme  sayis  oreilles  et  sans  langue 
pour  répondre  (382). 

Les  psaume.'^  liv*  et  lxvui'  vont  nous  don- 


de  celui  qui  me  hait,  j'aurais  pu  me  soustraire 
peut-être  à  ses  poursuites;  mais  c'est  vous  y 
mon  ami,  mon  conducteur,  mon  confident! 
vous  avec  oui  je  prenais  de  doux  repas,  et  qui 
marchiez  à  mes  côtés  dans  la  maison  du  Sei- 
gneur! {383) 

On  lit  auLxvnr  :  J'ai  chercJié  un  ami  com- 
patissant, et  il  n'y  en  avait  point;  un  conso- 
lateur, et  Une  s'en  est  point  trouvé.  Ils  m'ont 
donné  du  fiel  pour  nourriture,  et  du  vinaigre 
pour  étanchcr  ma  soif  {3S\). 

Le  psaume  cviii*  revient  sur  les  mêmes 
images  de  complots  et  (ift  persécutions  à  l'en- 
droit du  Messie;  de  résurrection,  de  réno- 
vation et  de  chants  d'allégresse  au  milieu 
d'une  nouvelle  église.  Os  peccatoris  et  os 
dolosi super  me  apertum  est.  Locuti  sunt  ad- 
versum  me  lingua  dolosa,  et  sermonibus  odii 
circumderunt  me  :  et  expugnaverunt  me  gra- 
tis. Pro  eo utmediligerent,  detrahebant  mihi  : 
ego  autem  ornbam.  Et  posnerunt  adrersum  me 
mata  pro  bonis  :  et  odium  pro  dilectionemea.., 
Jnduantur  qui  detrahebant  mihi,  pudore  :  et 
operiantur,  sicut  diploide,  confusione  sun. 
Confitebor  Domino  nimis  in  ore  mco,  et  in  ma- 
dio  multorum  laudabo  te. 

Le  môme  psaume  contient  aussi  une  lon- 
gue tirade  d'impré.*ations  contre  les  persé- 

(382)  Ainici  me»,  ei  proximi  niei  advcrsum  me 
appropinmiaveruiH,  et  slelerinit.  Et  qui  juxla  me 
eranl,  (leloiifjesloliTiiiil:  Kl  vim  faciebanl  qui  qiiai- 
rcltani  aiiiiiiam  meam,  El  qui  inquircbaiil  iiiala 
niilii,  lociui  s'.inl  vanilalcs  :  cl  dolos  iota  die  medi- 
tahaïUur.  Ego  auicni  tanquam  surdus  irm  audic- 
l)am  :  cl  sicut  niutus  non  ap<Tieiis  os  siiiim.  Et 
faclus  sum  sicut  homo  non  audiens  :  ot  non  liabens 
in  orc^sno  redargutioncs  [Psat.  xxxvn,  l'i-15). 

(585)  Quoniara  si  iniinicus  meus  maledixisset 
milii,  sustinuisscm  utique.  Et  si  is,  qui  odorat  me, 
super  me  maj;iia  looutus  fuissel  :  abscondissem  me 
forsttan  ab  eo.  Tu  verO;  lionio  u&animis,  dux  meus, 


cuteurs  du  Juste.  L'avenir  ne  les  a  que  trop 
bien  justifiées. 

Le  royal  Prophète  avait  dit  au  xv*  psaume, 
toujours  sous  le  personnage  du  Messie. 
«  A'^ous  ne  laisserez  point  mon  àme  dans 
l'enfer,  et  vous  ne  permettrez  pas  que  votre 
Saint  soit  atteint  par  la  corruption  :  Tfon  dere- 
iinques  animam  meam  in  inferno  :  nec  dabis 
Sanctum  tuumvidere  corruptionem.  » 

Est-il  donc  dans  la  passion  du  Sauveur 
bien  des  circonstances  qui  n'aient  pas  été 
prévues,  clairement  annoncées  f)ar  David? 
Si  nous  y  ioignons  les  prédictions  des  au- 
tres prophètes,  nous  aurons  une  histoire  an- 
ticipée du  drame  sanglant  et  terrible  qui 
opéra  la  rédemption  du  genre  humain,  Isaie 
fait  parler  ainsi  le  Messie  :  J'ai  livré  mon 
corps  aux  coups  des  méchants,  et  mes  joues  à 
leurs  soufflets;  je  n  ai  pas  détourné  le  visage 
devant  les  cracfiats  de  ceux  qui  me  cons» 
puaient.  Le  Seigneur  Dieu  est  mon  auxiliaire^ 
c'est  pour  cela  que  je  ne  suis  pas  confus;  c'est 
pour  cela  que  j  ai  endurci  ma  face  comme  la 
pierre  la  plus  dure,  et  je  sais  que  je  ne  serai 
point  confondu  (385). 

Un  peu  plus  loin,  le  môme  prophète 
ajoute  :  //  n'a  ni  apparence  ni  beauté:  nous 
ravons  vu  îiumble,  et  nous  l'avons  méprisé, 
Chélif,  le  dernier  des  hommes,  homme  de  (foi*- 
leurs,  d^infirmités,  homme  au  visage  timide  et 
humble,  comment  l' aurions-nous  accepté?  H 
s'est  véritablement  chargé  de  nos  langneurs, 
il  a  assumé  nos  douleurs,  et  nous  l'avons  ré- 

})uté  pour  lépreux ,  châtié  de  Dieu  et  voué  à 
'humiliation.  Mais  lui,  s'il  a  été  couvert  de 
blessures,  c'était  à  cause  de  nos  iniquités: 
s'il  a  été  broyé,  c'est  sous  le  poids  de  nos  cri- 
mes. Ses  maux  sont  notre  propre  tranquillitét 
et  ses  plaies  notre  guérison.  Nous  étions 
errants  comme  le  troupeau  dispersé,  mof' 
citant  chacun  selon  nos  voies  ;  et  le  Seigneur 
Va  rendu  responsable  de  tous  nos  égare- 
ments. 

Il  a  été  victime  volontaire,  et  n'a  pas  ouvert 
la  bouche  :  il  sera  conduit  à  la  boucherie 
comme  une  brebis,  et  il  se  taira  comme  Fa- 
gneau  devant  celui  qui  lui  enlève  sa  toison  :il 
n'ouvrira  pas  la  bouche. 

Il  a  été  soustrait  aux  angoisses  et  à  la 
douleur;  qui  pourra  nombrer  sa  postérité 
après  quil  aura  été  retrancîié  de  la  terre  des 
vivants? 

Je  l'ai  frappé  à  cause  des  crimes  de  m<m 
peuple.  Mais  je  lui  donnerai  les  imptespour 
prix  de  sa  séputure,  et  les  riches  pour  ^rix 
de  sa  mort,  parce  quil  na  pas  commis  l  ifi- 

cl  notus  meus.  0"»  simiil  mccum  dulccs  capîeitts 
cibos  :  in  domo  Dt^i  ambulavimus  cum  conscnso. 
(PsaL  Liv.  15-15). 

(58i)  El  sustinui  qui  simul  conlristarctur,  elium 
fuit  :  cl  qui  consoiarctur,  et  non  invcni.  Et  dedcinnl 
in  cscam  meam  fel:  et  in  sili  mea  potaverunt  me 
acelo  (Psa/.  Lxviii,il-2i). 

(585)  Corpus  mcum  dedi  pcrculientibus,  et  gênas 
meas  vellenlibus:  faciem  meam  non  averti  ab  incre- 
pantibns,  et  conspucnlibus  in  me.  Dominus  IVdS 
auxiliator  meus,  idco  non  sum  confustis  :  idco  |»* 
sui  faciem  meam  ut  petrani  durissiniam,  et  siio 
quoniam  non  confundar  {ha.  l,  (5-7). 


MES 


DES41IRACLES. 


MES 


200 


piséf  H  çu€  ses  lèiTtê  n'otU  pas  connu  le 

ti  Stifjneur  a  voulu  h  briser  dans  son  in- 
fîmiU:  ê'fl  donne  sa  rie  pour  ie  prché^  il 
tfrmttnf  longue posUtri té,  vises  mains  dfrien- 
inni  les  arbitres  de»  volontés  du  Seit/nfitr.,. 

!^Uû  fl  nintrai  les  mutfitudes ^  je  ttii  aban- 
i  dépouilles  des  forts ^  parce  f/uil 

i\iti.  . . . , .  ^on  âme  à  la  mort^  été  réputé  parmi 
tu  tcéiérats  ^  parce  quil  aura  supporté  le 
poids  des  péchés  de  (ous^  et  prié  pour  tes  cou- 
pables (386). 

Naos  en  avons  fait  précéderamenl  la  re- 
martiac,  le  profihèle  Jéréraie,  en  hiUlo  aux 
persécutions  etè  la  liaiiic  Hc  ceux  riii'il  vou- 
lut Muver  des  plus  grands  maîlieurs,  fut 
ttfle  figure  bien  vive  du  Messie;  or,  void 
djas  f]ueîs  lerraes  il  exhale  sa  douleur /f 
«f^  '^1*^  à  un  fif/neau  plein  de  douceur 

ri'  :e  pour  le  sacrifier,  J\ti  itjnoréles 

isein^  tfu'ils  formaient  contre  tnoi  :  donnons* 
ki  du  bois  en  place  de  pain^reironchonS'Iede 
fclerrf  des  imitants,  et  que  son  nomnesoit  plus 
kmais  prononcé  (387). 

Le  prophète  Zacharie  va  ajonlerà  loul  ceci 

des  renseignemeiUs  non  moins  pr<5cieux  : 

luidit^  ain^i  parfe  le  |>ropîièle,jV/;  ditàceux 

ftti  étaient  chargés  de  ta  garde  du  tronnrau  : 

tJtimtz  mon  salaire,  si  cela  vous  semble  con- 

Hnnbte^  sinon  tenez-vous  tranquilles.  Et  ils 

ont  fixé  mon  salaire  tl  trente  pièces  d'argent. 

Mm  te  Seigneur  ni\i  dit  :  Jetez-le  au  sîa- 

Hdïrr,  te  beau  prijc  anquel  ils  vou  sont  mis, 

'  '  '  '  jifis  tes  trente  pihcs  d\irgcnl^  et  je  les 

.'  (fan*  la  maison  du  Seigneur,  à  lln- 

'  ;a'  ri  (hi  statuaire  (338).  Quelques  lignes 

i'l>^^>inj(*  prO[ihète  ajoute:   Quelles  sont 

'•■tns  vos  mains  Y  et  il  répondra  :  Jf 

s  dans  la  maison  de  ceux  qui  m'ai- 

"rti/.  iiiaiven  abaissez-vous  sur  mon  pas- 

fr,  sur  l'homme  de  mu  droite,  dit  te  Sei- 

\tur  drs  armées:  frappez  le  pasteur^  les  brs- 

i  K  disperseront ,  mais  ma  main  recueillera 

feiflynraux  (380). 

('iSO)  Non  C$1  «.(vccics  ci,  noriiic  <ïej!or  :  el  vîilimiis 
»m»  ci  itoti  eral  asjvcclus,  tl  lît-sitlcraviimis  *?um: 
l*B|icTtum»  Cl  iiovissinmm  viroruiu,  viniii  tlolo 
rum,  ri  sfivniem  iunmiit:Uvm  :  cl  ipiani  îiîiscondi- 
lu>  Mttltis  ojiis  cl  despcclus,  luiJc  iicc  »i'|>îil;vvîinus 
«•w.  \crt:  taii^Mi(»rcs  iiostios  ipse  lulil,  et  doloies 
>M«>lro*  [pi;*!  jwrl.ivil:  cl  Jior^  |Hi(iiviimis  cimi  *|uasi 
l«{}ro^nm,  et  pcrcussuni  a  Oe*»  cl  luifiiilialuiii,  Ipse 
auU'm  \ulncralus  csl  jiropicr  iinquilntcs  nostias, 
aitntus  râi  propter  scelcia  inj&lra  :  tlisciplina  p:»CJS 
wtutjc  %u\KT  rum,  cl  livorr  cjns  sanali  siniius.  Dm- 
iMHi»ni  quasi  ovcs  crravitims»  uniis<|iiisqïif^  îi»  vïaiu 
«am  dcclinavit:  cl  pnsiïil  Diimiiius  ht  c«  iiiiiioila- 
tâUm  o?iiniuni  iiosUuiil  Oblatus  est  (|tiia  îpsc.  vo- 
Inil,  ci  lion  apcHtîi  os  siiuiii:  siciU  ovis  aJ  nctMâif»- 
mmm  Uueetiir,  ci  quasi  agiius  coram  toiidiiile  se 
olimut£«icri,  cl  mm  api-ricl  as  su  uni.  De  nnguslia, 
M  (te  jutlifio  subtalus  csl:  gcueratioiieni  ejuij  qiijs 
erjan.iliii?  (ntia  aliscissns  est  de  Icrra  vivcnlium: 
f'  s  piipuli    mcî    pcrciissi  eurii.  El  dahil 

ï'Aj  ptitiura,  cl  tliviicni  pro  morte  sua  :  co 

flUiHl  itiMptuaiem  non  fcccrit,  iici|uc  d^diis  fueril  lit 
•«•t7iK»  El  Doininus  voluitcoiilercre  cuin  m  iiitir- 
Bililc:  61  posuciit  pro  pcccalo  animaui  suaiu,  vidc- 
LiL  M>iMori  fotig.uvttm,  el  votuuias  Doiuïtii  in  mann 
eji<'  r.  Pro  i^o  (|nciJ   laboiavil    anima  cjus, 

^1  lurabilur:  in  scieutia    ^ua   jy^litlcabil 


Mais  îl  est  une  rleniîèrc  tirconstanre,  ?^Tie 
noTis  ne  devons  iias  oniettre,  imisqucMe  ne 
ï'a  pas  été  par  les  prophètes;  c'est  encore 
h  Zacimrie  qo'apparlienl  Hionneurdc  Tavoir 
a[ien;ue  :  *i  Kt^jouissez-vous,  s'écrie  t-il  ;  ré- 
jouissez-vous heaucoup,  fille  de  Sion  ;  soyez 
tjans  la  jubilai  ion,  lîlle  de  Ji^rusalem,  car 
voili^  voire  roi,  le  juste,  le  Sauveur,  qui 
vient  lï  vous,  monté  sur  une  flnesse  suivi  de 
son  [►oulain]:  Exsulta  safis,  fiiia  Sion.pibita^ 
fi  lia  Jérusalem  :  ecce  rtjr  tuas  remet  tibijus- 
tus,  el  salvator  :  ipse  paitper,  et  ascenaetts 
super  asinam^  el  super  pulfam  fiHum  asinœ.  » 
(Zach,î%,^,} 

Il  esl  impossihle  de  contester  raulhenti- 
cité ,  le  sens ,  la  |)ortée  de  ces  diverses 
prophéties;  nous  pensons  que  tous  dévelop- 
peuicnts ,  ainsi  que  toutes  discussions, 
seraient  superflus.  Mais  elles  auronl  plus 
de  relief  encore,  mises  en  regard  des  passages 
de  rÊvangile  qui  leur  correspondent. 


Et  lu,  Bctîdecrn  Epli râ- 
la ,  pat  vu  lus  es  i  n  mîlUtiuâ 
Jnd;i:  e\  le  mi!)i  c^jiVilie- 
\uv  fpii  sil  1>nnïin;aor  \u 
lsra<'h  cl  c^jvssus  cjns 
alî  ihitio^  a  liji  lïUij  iclci* 
ni  la  lis  {Es,  v,  ^). 

Adliuc  nnum  mndienni 
csl,  cl  egn  lonmiovcbo 
cœttifB  iH  lerrarn,  et  nia- 
re  cl  aridani,  El  luoveÎHi 
omiics  ^cnles,  el  véniel 
Oesidcralus  cunclis  ger»- 
lilms  :  er  iniplebo  ^lu- 
inutii  iàtain  ((loriii,  tlicit 
Diiiiiimis  exerciUiuiiK.».. 
Ma^na  cril  gtorià  du  ni  us 
istins  umiL"*sinuc  phis- 
<|nani  prima:!,  dicit  Do- 
minus  eieicîlnuni  :  el  iii 
loco  islo  daljo  paccm,  dî- 
cil  Doniinus  exerciluum 
{Agg,  u,  7). 


Cum  creo  nalus  rssel 
Jcsus  in  Belhleem  Juif  a 
lu  diebus  berodis  régis, 
eccc  maîîî  atiGrieule  ^c- 
neruni  Jerosnlyniaui,  dt- 
ceulcs:  Vb\  csl  (|ei  nalus 
pst  rex  JuditHîrum?  (  Afrtrc. 
n,  1.) 

Sinieon  vcnît  tn  spirtlu 
in  leinulunt.  El  eu  ni  in- 
dneercnl  pnerum  Jesuni 
pareilles  ejtis,  *♦<  el  ipse 
aecepit  en  m  in  nhnii» 
suas,  el  Wncdixil  Dcuni, 
Cl  di%it  ;  Nil  ne  ilîniitUs 
servnm  luntn,  Dwnnuc, 
Hecunduni  veebnni  luuin 
in  m*M,  Quia  >klernnL 
ocuîi  met  sa  lu  lare  limni^ 
qiioil  païusli  a  nie  Ricitni 
umiiiuni  populuiuni  ;  lu- 
men ad  revetaliûïh'in  î^ch- 
t:um,  el  i^luiiam  ptebis 
IU3Î  Israël  (Luc,  ii,  27j. 


ipse  jnstus  scrvîis  mens  nndins,  el  iniijiiiiatcsc^rinii 
ipse  [Hiilabil,  tdeo  dispcrliam  ei  ptnrinms,  el  fur- 
Ituuï  dividel  spolia,  pro  en  qiiod  iradidil  in  imuncm 
aniniam  suam,  et  cum  steleraiis  repntsiius  csl:  ei 
ipse  pcccala  mulun  itm  lotit,  el  pro  iran»^rcssoiîbu» 
rogavil  {îia,  lui,  ^2-  li). 

(587)  El  ego  quasi  a-jjius  mansucins,  qui  portaïur 
ad  viciiinaui  ;  el  non  coi;novï  qnia  togilaveruut 
super  ine  consilia,  diccnles  :  Mliamus  b^Miuni  iii 
pane  m  ejus,  et  cradanms  euui  de  tena  viveuiium, 
et    iiouicn    cjus    non    memorelur    aniplius    (Jer. 

XI,  m. 

{ùHH)  El  dixi  ad  eus:  Si  luinum  csl  in  oculîa  ve- 
stris,  alfeiie  mcicêdcm  mcanj  ;  cl  fi  non,  quïcscitc» 
El  appeudurunl  niercedcm  meani  Iriginta  argejilcos. 
Eldixit  [NHuinusadmc:Pnijicc  illud  ad  slaluarunu 
décorum  pi  etiuni»  quo  appreiialus  suui  al»  eis,  cl 
tuli  irij^inla  argeoteos,  cl  projcci  ilbïs  in  dumum 
Doniini  ait  slaluaiium  {Xath.  si,  li-t5j, 
.  (58î>)  Et  dicelur  ci:  Quitt  ^unl  plaida:  Isla?  in  me- 
dio  nianuum  tuainm?  Et  dicet:  Jiis  plagalus  suin 
in  donio  emom,  qui  diligci^anl  me.  Piainea,  susci- 
lare  sup^^i  paslorejn  meum,  et  super  virum  lohic- 
rciiteni  milii»  dicil  Domiiins  c\*^ieilunm  :  peienlc 
paslorem,  cl  dispergenlur  ovetî:  ci  tonvcrlam  ma- 
nnm  mean*  ad  parvutos  [J^ach,  \m,  0-7), 


«01 


MES 


DICTIONNAIRE 


MES 


S9r 


\ox  clamantis  in  de- 
8erto:Paratc  vîam  Do- 
mini,  rccias  facite  in  so- 
litudine  semitas  Doi  no- 
stri.  Omnis  vallis  exal- 
tabitur,  et  omnis  mons  et 
collis  liiiroilialûlur ,  et 
erunt  prava  in  direcla, 
et  aspera  in  vias  planas, 
El  revelabitur  gloria  Do- 
mini,  cl  videbii  omnis 
caro  pariler  quoil  os  Do- 
mini  locutum  est  (hn, 
XL,  3). 


Omncs  videnles  me, 
deriserunt  me  :  lociili 
8unt  labiis,  et  moverunt 
caput.  Speravit  in  Do- 
mino, eripiat  cum  :  sal- 
vum  faciat  euni  qiioniam 
vult  eum  (PsaL  xxi,  8). 


Âmici  mci,  et  proximi 
roei  adversum  me  appro- 
pinquaverunt,  et  slete- 
runt.  Et  qui  juxta  me 
erant,  de  longe  stetcrunt: 
et  vim  raeiebanl  qnî 
quacrebant  animam  me- 
am  {Piul.  xxxYii,  12). 

Sustinui  qui  simnl 
contrislarclur  ,  et  non 
fuit:  et  ((ui  consolaretur, 
et  non  inveni.  Et  dede- 
nint  in  escam  meam  fel: 
et  in  siti  mea  potaverunt 
me  aceio  (P$aL  lxviii, 


Corpus  meum  dedi  per- 
CHtientibus ,  et  gênas 
meas  vellentibus:  faciem 
meam  non  averti  ab  in- 
crepantibus,  et  conspuen- 
tilius  in  me  (Isa.  l,  0) 


Factum  est  verbum 
Domini  super  Joanncm, 
Zacbariae  filium,  in  de- 
serto  :  et  venilin  omnem 
regionem  Jlordanis,  pr'e- 
dicans  baptismum  pœni- 
teniiae  in  remissioneni 
peccatorum  (Luc.  m,  â). 
Joannes  tcslimoninm 
perhibet  de  ipso,  et  cla- 
mât dicens:  Hic  crat, 
quem  dixi:  qui  posl  me 
venturus  est,  antc  me  fa- 
clus  est  :  quia  prior  me 
crat.  Et  de  plenitudine 
ejus  omnes  nos  accepi- 
mus Ego  vox  cla- 
mantis in  deserto  :  Diri- 
Sile  \iam  Domini,  sicut 
ixit  Isaias  prophcla 
(Joan.ï,  15  et  25). 

Pnetereuntes  autem 
blasphemabant  euni  mo- 
ventes  capita  sua,  et  di- 
ccntes  :Vah  !  qui  dcstruis 
templum  Dci,  et  in  iriduo 
illuQ  rcanliflcas  :  Salva 
temelipsum  :  si  filius  Dei 
es,  descende  de  cruce. 
Simililer  et  principes  sa- 
cerdotum  illudentes  cum 
scribis  et  senioribiis  di- 
cebant:  Alios  salvos  fe-- 
cit,  scipsum  non  polcst 
salvum,  facere:  si  rex 
Israël  est ,  desccndat 
nunc  de  cruce,  et  credi- 
mus  ei;  confidit  in  Deo  : 
liberct  nunc ,  si  vult 
eum  ;  dixit  enim  :  Quia 
lilius  Dei  sum  (Mailh. 
XXVII,  39). 

Tum  discipuli  omnes, 
rclicto  eo,  fugerunt.  At 
illi  tenenies  Jcsum,  du- 
xerunl  ad  Caîpham  prin- 
cipcm  sacerdotum,  ubi 
scribîe  et  seniores  conve- 
nerant.  Petrus  autem  se- 
qnebatur  eum  a  longe 
(Malth.  XXXVI,  56). 

Poslca  scicns  Jésus 
qutaomnia  consummata 
sunt,  ut  consommaretur 
scriptura,  dixit  ;  Sitio. 
Vas  erffo  erat  positum 
aceto  plénum.  lUi  autem 
spongiam  plenam  accto, 
hvssopo  circumponentes, 
ODiulenint  ori  ejus.  Cnni 
ergo  accepisset  Jcsiis 
acçtum,  dixil:  €onsum- 
matum  est.  Et  înclinato 
capite  tradidit  spiritum 
Uoan.  XIX,  i8).  Et  de- 
derunt  ei  vinum  bibere 
cumfelle  mixtum  (Matth, 
XXVII,  34). 

Et  plectentes  coronam 
de  spmis,  posueruiit  su- 
per caput  ejus,  et  arun- 
dinem  m  dexiera  ejus.  Et 
genu  Oexo  ante  eum,  il- 
ludebantei  dicentes  :  Ave, 
rex  Judasorum.  Et  exspii- 
entes  in  eum,  acceperunt . 
a.undinem,  et  perculie- 


Oblaiuscst  quia  ipse 
voluit,  et  non  aperuit  os 
suum  :  sicut  ovis  ad  oc- 
cisionem    diicclur ,     et 

3uasi  agnus  coram  ton* 
ente  se  obmutescct,  et 
non  aperietos  suum  {Isa. 
LUI,  7). 

Et  appenderunt  mercc- 
dem  meam  triginta  ar- 
gcntcos.  Et  dixit  Donii- 
nus  ad  me:  Projicc  illud 
ad  statuarium,  décorum 
prctium,  quo  apprctialus 
sum  ab  eis.  Et  tuli  tri- 
ginta argenleos,  et  pro- 
jcci  illos  in  doinum  Do- 
mini ad  statuarium 
(Zach.  XI,  H). 


bant  caput  ejus  (Mauk. 
xxvit,  W). 

Tune  dicit  illi  Pilatoi: 
Non  audis  quanta  adver- 
sum te  dicunt  teslimo» 
nia  ?  Et  non  respondit  ei 
ad  uilum  verbum,  ita  ut 
miraretur  praeses  vehe- 
menler    (Matlh.    xxfflL 

Tune  videiis  Judas,  qui 
eum  tradidit,  quoddam- 
nains  esscl,  pœnitentit 
duclus  ,  relulit  trigiola 
argenleos  princîpibus  sa- 
cc^rdolum,  et  senioribus, 
dicens:  Pcccavi,  tradeos 
saiiguincni  juslum.  Ât 
illi  dixcruiit  :  (juid  ad 
nos  ?  Tu  videris.  Et  pnh 
jectis  argcnicis  in  tem- 

f)Io,  recessit  :  ec  abiens 
aqueo  se  suspendit.  Prin- 
cipes aulero  sacerdotuni 
acceplis  arcenleis,  dixe^ 
runl:  Non  Ticet  eos  mil* 
tere  in  corboiiam  :  quia 
prclium  sanguinis  est 
Concilio  autem  inilo , 
emeruni  ex  illis  agrun 
flguli  in  scpnlturam  pc- 
rcgrinorum  (  J/aiiA.  xxtii^ 

Euntes  autem  diiei- 
puli  fecerunt  sicut  pne- 
cepil  illis  Jésus.  Etaddi* 
xerunt  asinam,  ei  pal- 
lum,  et  imposuerunt  vt- 
per  eos  vestimenu  sua, 
et  cum  desuper  sedere 
fecerunt.  Plurima  auioi 
turba  siravcrunt  vcsli- 
menta  sua  in  via:  alii 
autem  caedebant  ramas 
de  arboribus,  et  sterne- 
banl  in  via  ;  turbac  antoe 
qii;£  pra>cedebant,  el  que 
sequebantur ,  clamaniat 
dicentes  :  llosanna  fliio 
David  :  beiiedictas  qii 
venii  in  iiomine  Domini: 
liosanna  in  altissimis.  Et 
cum  inirasset  Jerosdv- 
ma  m,  c(»mniota  est  om- 
versa  civitas,  dicens:  Qais 
est  hic?  Populi  aniev 
dicebant:  hic   est  lests 

fM'opheta  a  Nazareth  Ga- 
ila.*9C  (Matth.  xxi,  6). 


8*  Tewps  précis  de  la  mort  du  Messie.  B 
pour  que  rien  ne. manquât  à  cette  bistcire 
de  Tavenir ,  le  prophète  Daniel  fut  chargé 
de  Dieu  dy  mettre  les  dates.  Depuis  la  sor- 
tie de  l'ordonnance  jfour  la  restauration  de 
Jérusalem  j  dit-il ,  jusquau  Christ-Roi^  U 
s'écoulera  sept  semaines  et  soixante-deux 
semaines.  La  place  d'armes  et  les  murs  seront 
rétablis  dans  des  temps  difficiles.  Après  les 
soixante-deux  semaines  ^  le  Christ  seranUsi 
mortj  et  le  peuple  qui  l'aura  rejeté^  ne  ser^ 
plus  son  peuple.  Et  un  peuple  viendra  avee 
un  général  y  et  détruira  la  ville  ei  le  smnC' 
tuaire.  Ce  sera  la  dévastation  finale ,  ei  après 
la  fin  de  la  guerre ,  une  désolation  sans  termes 


ExsuUa  salis  filia  Sion, 
Jubila  filia  Jérusalem: 
'Ecce  rex  tu  us  venil  tibi 
juslus,  el  salvalor:  ipse 
pauper,  cl  ascendens  su- 
per asinam,  et  super  pul- 
fum  (ilium  asinae  (Zach, 
IX,  9). 


MES 


fl  t&ntraciera  altiance  avec  br au  coup  dans 
""  *-tfi<iiftf,  f/  dan$  une  moiiuUh  {a  ,<rmainff 

et  le  facrifice  prendront  fin  (390), 

iiuiàbîea   soixante  -  neuf    semnines   et 

demie»  fiu  soixante-dix  seiii^iincseUlemle, 

comme  oa  voudra  cotnftter;  le  pro|ihète  avail 

ilii   liabunJ    !!ïoiîante*dix    semaines,    en 

nooibre  rond.   Or  soixante -dix    î!»eniaiiics 

il*«rmée^  font  quatre  cent  quatre-vingt-dix 

ans. 

\ji  permission  de  reconstruire  la  place 

s  et  les  murs,  c'est-à-dire  les  fortdi- 

,-  de  Jérusalem»  fut  donnée  par  Arta- 

Lofigue*Main,  lu  siiièn^e  année  de 

.   Li^ne,  quatre  cent  cinquante-neuf  ans 

•tani  fùrc  vulgaire,  quatre  cent  cinquante* 

uni   lins    avant   la    naissance   de    Jésus- 

i  .*  ajoutant  à  celte  date  les  trente-quatre 
innées  de  ^a  vie  mortelle^  on  a  les  soixante- 
neuf  semaines  et  demie  marquées  par  le 
prophète ,  et  on  arrive  à  la  vingtième  année 
du  règne  de  Tibère,  qui  fut  celle  de  la  mnrt 
du  Sauveur.  Rien  ne  saurait  être  plus  i»ré- 
fii.  Nou<î  avons  traité  ailleurs  celte  impor- 
liTité   question     d*une    manière    détaillée. 
[Toy.  I  art.  Semai!ses.) 
^'  Les  apàtres   du  Messie,    Si  le  Messie 
^eul  par  sa  mort  le  salut  des  hommes^ 
^era  pas  de  même  do  leur  conversion  : 
rcra  par  le  ministère  d'apôtres  qu*il 
\      ra    parmi   toutes  les    nations.    ls»Vie 
^iiJNuiueauLxi' chapitre  dcsespro[iliéties,/.e 
)tig!Atur  choisira  dans  Sion  irs  forts  de  (a 
«iijcf ,  camme    une  plantation   faite  de  ta 
fum  dtt  Seifjneur  pour  sa  gloire  ;  ei  ils  re- 
pfwp/eronl   tes  contrées  déserirs  depuis  des 

nagint:!  hclidorruiftcs  .ihlvreviat^r  biéiiC 
iim  lu  lin»,  et  super  uiUmu  saiiriam 
U'oitsuiiimctiu'  prtevaricalïo,  l'i  fiii€in  atci- 
fâMim,  et  (ïoleanir  ini*|uuas,  el  aiîiJiicahir 
f^iicriia,  H  inii^k'alur  visNi,  e4  proptic- 
tr  Sanclus  sanclDiiuiu  Scilo  ci  go,  ni 
■liiiiiuj.iv»  ru*  :  AI)  exiiu  firniiniiis,  iil  Kcrnm  cx»diti- 
Miirifiu^alcin  iisqiie  ad  Cl^ristiim  duceru»  ïitîtMJn- 
mhiûi  ic  '  ■  '  *  lieiMtortiades  scxagiiita  duae  vnmi  : 
«Ininn  l.iuir   plalea,  ii  nturi  iii  ang*istia 

i..  |.^^jI  htbcluniatles  soxaf^Jnla  duas  ue- 
rClirislus  :  et  tnni  ente  jus  }mpulus,  qui  en  ni 
liiaiijfii*^  rst  Eicivjiateni  et  sancnianuni  disstpa- 
tii  um  iluc*^  \enUiro  :  et  tinls  (*jus  vasti- 

ti>,  ,  inicni  belli  !>  ta  tu  ta  desolatio.  Confir ma- 
int ii^um  pàclnni  ninltjs  tieinkirninle  uiia  :  et  in  iji- 
mtifio  tiebdomadis  iletJciet  huslia  et  sacrlljclutu  :  et 
eriiiti  icmplo  aboruinatio  dcsalationi.s  :  cl  usque 
W  coii&unniialioaorii  et  liueni  perse vcrabit  desnb- 
Uo.  (Dan.  Il,  2i.270 

<îèl>  SpirUas  l>uniîni  super  nie,  eo  qiiod  unxerit 
DoQimos  me  ;  ad  anrmntîaatluEU  inansuetlB  niisit 
Ki,  ui  medcrcr  contriiîs  tunle,  cl  pncdicareni  ca- 
flifi«ii«liiigcniiam,  et  clausis  apertimiem  :  ntpraî- 
lidinsiii  annutii  pluc^ibileiii  OaniiriQ,  el  dicin  uUm- 
•ii  IK'O  Do&tro  :  ut  consola r<?r  iijni»es  tugenies  :  ui 
lêtterriïi  lugciitil>U!i  Sion  :  cldarcni  eis  coronam 
pociticTf%  alcum  gaiidii   pro  liictn,  pallinni  laudts 

Eft|ilniu  niœroris  :  et  vocabimiur  tn  ca  forifs 
lijc,  ptanlaLio  buiniuiad  glurilicandunu  Et  a^di- 
►unl  di'i^trla  a  s;t!culo,  ti  ruinas  an  tiquas  cri- 
ci  iiifijaurabuul  civitaks  descrtaâ,  dissipalas 
it  ceiirniliaiR*ai  et  gcMcialionoin.  Et  stabuai  alie* 
i«i«  ci  M$ceol  pecom  veslra  :  et  Hiji  peregriiioruin 
apicole  tî  f  tJutore$  \cstri  eruiit.  Vos  autcin  sacer- 


0ES  MIRACLES, 
siècles 


MES 


S9I 


ils  reitreront  les  antiques  ruines ,  i7f 
restaureront  les  cités  désertes  et  abandonnées 
depuis  des  générations  et  des  générations  (391  ^. 

11  rinsinue  de  nouveau  au  chapitre  sui- 
vant :  Jf  ne  cesserai,  dit-iU  de  parler  de  Sion^ 
je  n  aurai  point  de  repos  à  C endroit  dv  Jéru- 
salem ,  jusqu'à  ce  que  brille  ta  splendeur  dt 
son  Juste .  fusquà  ce  que  son  Sauveur  appa- 
raisse comme  unfanaL  Et  1rs  nations  verront 
votre  Juste,  et  tous  les  rois  votre  Admirable.,. 
Tai  placé  pour  toujours  sur  vos  remparts^  6 
Jérusalem  y  des  sentinelles  qui  ne  garderont 
le  silence  ni  jour  ni  hniV...,  Élancez-vous  ^ 
élancez-vous  parles  barrières^  préparez  la 
voie  au  peuple ^  aplanissez  la  route,  arran- 
gez les  pierres^  élevez  le  signal  pour  convo^ 
quer  les  peuples.  Voilà  que  le  Seigneur  fait 
retentir  sa  voix  jusquauœ  extrémités  de  la 
terre,  dites  à  la  fille  de  Sion  :  Voici  ton 
Sauveur  ^392). 

En  lin  il  I  annonce  sans  voile  et  sans  mys- 
tère, en  terminant  son  poëme  m^rgnifique  ; 
c'est  cette  belle  et  consolante  image  (iiïi 
couronne  Tœuvre  entière  :  Je  placerai  au 
milieu  de  Jérusalnn  un  signal ,  et  j*enverrai 
qttetqueS'Uns  de  crux  qxti  auront  été  sauvés 
aux  nations  de  la  mer,  en  Afrique^  atfx 
Lydiens  armés  de  flèches,  dans  Ihalie^la 
Grèce  ^  aux  Ue»  lointaines,  à  ceux  qui  n'en^ 
tendirent  jamais  parler  de  moi,  et  qui  ne 
connurent  jamais  ma  gloire.  Et  ils  annonce- 
ront ma  gloire  aux  nations,  et  ils  amèneront 
en  ohlation  au  Seigneur  vos  frères  de  toutes 
lis  nations:  lesquels  viendront  sur  drs  che^ 
vaux,  sur  des  quadriges,  dans  des  litières^ 
sur  des  mules  ^  dans  des  chars  ^  à  ma  sainte 
montagne  dt  Jérusalem,  comme  une  offrande 

dotes  Domiui  vocabinnul  :  minîstri  f>vl  riostrt,  dn 
cetnr  vobis  :  Forlinefincin  gpnlium  eom«**k;tis,  et 
in  j^biria  eamm  snperbielis.  {lift,  lit,  IIî.) 

i59i)  PRiptet    Sïoiï  ri  on  laccbo»  et  pr*jpk'r  Jeru- 
sali*m   non  qiiiescain,  douce  egrediatur  ut  splrridor 
Jnstns  cjiis,  et  Satvalor  ejus  ut  lanipas  accrndttinr. 
Et  Tfideluul  génies  jusinni  Uium,  et  cuncïi  rcges  in- 
clyluni  tu  uni   ;  et   vocabitnr  tibi   nomen   novnni, 
qtmd  os  Ikunitii  noniiuatiîl.    El  rrîs  corona  glon:e 
in  manu  tJomtni,  et  diadenia  rcgni  in  manu  Dci  tui. 
Non  voraberîs   ultra  Derelicta  ;  et  terra  ma  mm  vu- 
cabitnr  aniplius  Dcsoïala  :  scd  voralieiis  Yoliiniaa 
nioa  in  ea,  H  terra  tua  inltatiîlata,  qnia  CouLpIacuil. 
Pomino  in  le  :  cl  t^^rra  tua  rnbabilabtlur*  Ilabilabjt 
eniin  juvcnis  cuni  virgine,  et  t'abîtaltunl  in  te  tjfîi 
tui.  Et  gaudebii  Sponsns  §upcr  s(>f»nsain,  el  gaudebit 
super   li^  LH'Us  tuns.  Super  iniiros  tuos,  JtTUsatf'nif 
constiluî  custodes,  Iota  dic  el  toi  a  rmcte  in  perpe- 
tuum  non  (acebunt.  Qui  n  nuniscimint   Hoinuii,  ne 
larêàliîî.   Elnedelis   siknlium  ci,  douce    staldliat^ 
et  douée  ponat  JcruFâleiii  laudeni  iii  terra.  Juravit 
Doniinns  in  dextera   sua  cl  in  brachio  roriiunlinii» 
su^e  :  Si  dt^dero  Iriticuin  tnuin    ultra  ciliuin  tniini- 
cis  mis  :  et  si  bit^ertiU  tilii  alieni  vijMini  luuni,  iti 

3U0  taborasir.  Quia  qui  congreg^uil  illtid,  corne  - 
eut»  et  laudiïbuni  Dominum  ;  et  qui  comportant  il- 
lud,  tiibent  in  atrns  sanctis  tneis.  Transite,  iranïtîle 
j>€r  portas,  pr«eparate  viain  popub»,  planuin  lacilc 
iter,  eligiic  lapides,  et  clevale  signum  ad  populos* 
Ecce  Domirius  auditum  fecit  in  extremis  terr;e  ;  di* 
cite  rdiae  Sion  :  Ecce  Salvator  tuus  vcnii  ;  ecce  mer* 
ces  ejus  cum  eo  :  et  opus  ejus  coram  ilto.  Et  vo- 
ral>um  eos,  Populus  ianctus,  redeiupli  à  Donrino. 
Tu  auleni  vocaberis  :  Qux^ita  civilas,  cl  mu  De» 
relieta.  (lia.  Lxii,  i-li*) 


MES 


DICTIONNAIRE 


MES 


préitntée  dnnst  des  rasrs  purs  à  ta  maison  du 
Seignenr  par  les  fiis  d'Israël.  Et  je  choisirai 
parmi  eux  des  prêtres  et  des  lévites ,  dit  le 
Seigneur.  Et  avec  les  deux  nouveaux  et  la 
terre  nouvelle  que  je  cre'e  devant  wa  face  ^ 
dit  te  Seifjneur^  votre  nom  et  votre  race  de- 
tneitreront  à  perpt'tttitt^  (393). 

10'  Descente  au  Saint-Esprit.  Lp  prophète 
JoëJ  décrivait  les  cITorls  tnagoaninies  et  les 
immorlel^  trioîii[ilies  de  Jii<las-MAchabéo, 
Tout  à  coup  iJ  s  arrête,  car  i!  a  aperni  (ier- 
rière  cette  ombre  la  réaîilé,  le  vériioblc 
Machabée,  Il  s'interrompt;  et  après  cela, 
dit-il ,  c'est-à-dire  après  que  Tépée  sera  ren* 
Irée  dans  le  fourreau,  et  qu'Israël  aura  re- 
trouvé rabondance  et  la  sécurité  :  Après 
cela,  je  répandrai  mon  Esprit  sur  toute  chair^ 
et  vos  fils  et  vos  filles  prophétiseront ,  vos 
vieillards  auront  des  songes ,  vos  jeunes  gens 
des  visions,  Car^  en  ces  jours-là,  je  répandrai 
mon  esprit  sur  mes  serviteurs  et  mes  ser- 
vantes :  et  j'opérerai  des  prodiges  dans  le 
fî>/,  sur  la  terre  :  le  sang ,  h  feu^  les  tour- 
billons de  fumée,,.*  Quicongue  invoquera  le 
nom  du  Seigneur  sera  sauvé;  car  il  y  aura 
un  port  de  salut  à  Jérusalem  ^  sur  h  mont 
Stan,  ainsi  que  le  Seigneur  l'a  promis,  pour 
ceux  qui  seront  restés^  choisis  par  le  Sct- 
gneur  lui-même  (39^), 

Tout  ce  passage  est  si  bien  un  hors- 
d'cDuvre,  un  épisode  étranger  au  sujet  dont 
le  poëte  s'occupait  alors,  qu'il  s'inlerrotujil 
ici  de  nouveau ,  pour  reprendre  le  til  de  son 
discours  par  une  liaison  qui  reporte  Tcsprit 
au  point  d'interruption  :  En  ces  jours,  dit- 
il ,  au  lemns  dont  Je  parlais ,  après  que  j*au- 
rai  termine  la  ea|>tivité  de  Juda  et  de  Jéru- 
salem ;  in  diebus  illis  y  et  in  tempore  illo  ^ 
cum  convertero  captivitatcm  Juda  et  Jérusa- 
lem, Nul  doute,  \mr  rnnséquent,  qu'il  n'ait 
voulu  parler  d'un  fait  étranger  aux  guerres 
<les  Machabées,  Il  le  pîûce  à  une  époque 
postérieure,  et  erit  post  ha^c  :  t/fundam  Spi- 
ritum  meum.  S'il  n'avait  pas  en  vue  relTu- 

(595)  Et  mmm  in  eis  signtim,  el  inillani  ex  eis 
qui  snlvatl  fueriiit,  al  gcntes  tti  mare,  in  Africam, 
cl  Lydianï  icndciites  siigitlatn;  in  lialbin  tt  Gne- 
ciân»,  ad  insiiîas  longi%  ad  c«s  i]ui  mm  auifk'juut 
de  me«  el  non  vidernitl  glormni  ifie.uti.  Kl  aiirniii- 
Itabunl  glorîani  nveani  gi'Jiiibiis.  Èlt  adthncul  onuies 
fraties  vi'slros  de  rnnrUii  grniiluïs  donum  Domino, 
in  cqiiis,  cl  iii  qnadi  igis,  et  rn  IcriiciPi,  et  lu  ujulis, 
tîl  in  carrucis,  ad  nionlein  sanriiun  niruin  Jeiusa- 
icn:,  dictt  Domriius,  fttiomudo  si  in  Te:  a  ni  filii  Israël 
intinns  in  va^e  iiiundo  in  dutnuni  n^Tiiini.  Et  a3su> 
main  ex  ris  in  saeerdoies,  cl  Icvîias,  dicit  Dumiiiui;. 
Quia  sicul  cœii  novi»  et  terra  uova^  qtiae  cgu  lacio 
stare  torain  me,  dicil  Itoininus»  sic  blabil  $einen 
vesirum,  el  nonicn  vcotrum.  Kl  eril  merisis  ex 
niense,  cl  sabbaium  es  sabbaio  :  \eniel  omnis  caro 
ni  adorel   roraiii  facie  inca,  dicil  Oomiiius.   (Isa^ 

LXVI,   lO-!23.) 

(5*Jl)  El  eril  [wsl  t»u;c  :  EfiTimdam  SpiriiniTimeum 
snp^r  oiMucm  carnem  :  et  propfjclalmnl  Ijlii  vestri,  et 
IHiac  veiira;  ;  sencs  vesiri  samnîa  sonmiabiinl.el  juve- 
ncs  veijiri  visiones  videl>unt,Siiil  el  super  servos  lueos 
et  ancdtas  iii  diebus  tllis  t'ffnndam  SpintuiJi  meunu 
El  dabo  prodigia  in  ecelo,  el  in  lerra  :  sanguinem, 
et  igiiem.  ci  vaporcin  fumi.  Sol  eonveritiur  in  le- 
iîel>ras,  et  tuna  in  sangninrm  ;  anlequani  vcniaidies 
Dutmiu  magiius,  ei  liornbilis*  Et  erii  :  omiiis  qui 


sien  de  l'Esprit-Saint  au  jour  de  la 

voie  sur  les  nouveaux    convertis, 
assigne  ce  qu'il  a  voulu  dir»?. 

Il*  La  nation  juive  sera   rejetée  de  Dieu} 
Déjà  nous  avons    vu   le    prof diète    Daniel 
annoncer  cet  événement  en  termes  brefs  el 
positifs.  David  l'avait  annoncé  presque  aussi 
claireraenl  au  xlix*  psaume:  Le  Dieu  dti 
dieux  t  te  Seigneur  a  parlée  et  convoqué  ie\ 
nations   de   Cunivcrs    de    VOricnt    au    cow-] 
chant  :  c'est  au  mont  de  Sion  quH  est  app 
ru  danssa  splendeur.  Car  te  Seigneur  viendi 
manifestement  t  oui  ^  notre  Dieu^  et  il  ne  gar*' 
dera  pas  le  silence..,.  Ecoutez^  mon  peuple, 
je  vais  parler:  Israël,  je  vais  discuter  avec 
vous,  je  suis  Dieu ^  voire  Dieu,  Ce  nestpag 
pour  vous  inquiéter  au  sujet  de  vos  sacrifices: 
je  ne  vois  partout  que  vos  holocaustes.  Ji 
n'agréerai  plus  les  veaux  de  vos  étables^  n 
les  boucs  de  vos  troupeaux ,  toutes  les  bélrt 
des  forêts  sont  à  mot  »  ainsi  que  les  bétes  di 
sojnme  et  les  bœufs  de$  pâturages.  Je  connaiê 
tous  les  oiseaux  du  ciel  ^  la  beauté  des  champs 
est  mon  ouvrage.  Si  j'ai  faim,  je  ne  m'adres 
serai  pas  à  vous  :  la  terre  et  tout  ce  qutU§ 
contient  ert  à  moi.  Mangerai-je  la  chair  de 
vos   taureaux,  ou  boirai-je  le  sang  de  roi 
boucs?  Jmmolez-moi  un  sacrifice  de  louanats^ 
et  accomplissez  vos  devoirs....  Le  sacrifice 
de  louanges  mlionorera,  et  ce  sera  la  seule 
voie  pour  arriver  à  la  connaissance  du  Saa 
veur  de  Dieu  (395). 

Le  prophète  JLilachiCiJe  dernier  d«»s  pro- 
phètes, devait  le  dire  plus  clairement  encore. 
El  c'est  par  ce  dernier  trait ,  le  rejet  dt^ 
peuple  juif,  que  toute  prof)bélie  devait 
se  lermïuer,  en  attendant  que  le  ^lessie^ 
qui  était  sur  le  point  d'arriver ,  vint  lac- 
complir  en  effet.  Je  ne  veux  plus  de  vous^ 
dit  le  Seigneur  des  armées;  je  ne  recevrai 
plus  d'offrandes  de  vos  mains.  Car  mon  nom 
est  grand  parmi  les  nations  ,  depuis  V Orient 
jusqu'à  iuceident ^  et  Con  offre  en  tout  lieu 
à  mon  honneur  un  sacrifice  et  une  ablation 

invocaveiil  iiomen  Doniinî,  jiaîviis  eril  :  quia  inl 
monte  Sion  et  in  Jérusalem  eril  satvattû«  sicul  diiill 
Dmuinn*,  elin  resiJuis,  quûs  Dominus  vocaverit.  [ 
{Joci.  tf,  i8-5i.) 

(590)  Deus  deorum  Ofiminus  loeiUits  est,  ctTo:3*I 
vil  u-rram,  asoUs  orin  usque  ad  oceasum  :  El  Sioal 
species  decoris  ejus.  Deos  nia nifes te  véniel  ;  Dvui^ 
noster  et  non  silebil.  Igiiis  in  eonspi»clu  cjus  êxar- 
dcstet  :  el  in  circ^uitii  ejiis  lempeslas  valida,  AdviH 
cabil  cœluni  dcsursiim,  el  lerrani  di^vcernerc  popis^ 
kl  ni  ^suunK  Coiigregate  îtli  sanclos  ejus  :  qui  onlt-l 
nanl  Icslameniun»  ejus  su[ïer saciificia.  El  annun* 
tiabuntcœli  jiislitiani  ejus  :  quoniani  Deus  judei] 
esl.  Audi  populus  nieus«  ci  toquar,  Israël,  cl  te§ti« 
licalior  lili  :  Deus  Deus  Luiis  ego  sum.  Non  in  sa* 
criticiis  tuis  argttam  le  :  bofoeaiisia  anlem  lua  inl 
conspecln  meo  sunl  semper.  Non  accipiani  de  dom^j 
ma  viiulos  :  neque  de  gregibus  luig  bireoi».  Quo^j 
niam  ine^e  sunt  onineg  fene  sil\3run)«  jumciiU  in] 
inoiililius  et  l>oves.  Co{;;novi  omnia  volalilia  cœ\l 
el  pukbritmb  agri  mecum  est.  Si  e&uriero,  non  di«| 
cam  libi  :  meus  esl  eni  ti  orbis  torric^  el  plenitudo^ 
ejtis.  Nuiuquid  mandnenlio  carnes  laurorum;  aul 
sangitineni  hireontm  polab^)?  Immola  Deo  sacnfi-^« 
eium  tandis  :  el  redde  Aliissimo  vola  lua*  Sactili'^l 
âmn  laudis  bonoHlicabit  nie  :  ot  ilLtc  ilcr  quo  i 
dam  illi  satuiurc  l>ei.  {Psain  su%^i  cl8Qi|,) 


UT 


MES 


ntè  MIRACLES. 


MES 


fW 


pHfi,  Mon  nom  est  grand  parmi  (e$  naiiong , 
Mt  ff  SHgneur  ,  et  vous ,  vous  l'avez  dénh'}- 
iwré^(a96). 

{2:"  Fondation  de  rÉglise.  Il  résullucl^iire- 
mmi  iies  textes  qui  précèdent  que  les  na- 
hôns  iilolAtrcs  seront  apnelées  h  succéder  au 
peuftleJuifdans  l'Kglisc  fondée  par  leMessic, 
Déj  nou:s  avons  traité  celle  question  dans 
unarlido  s|»écîal.  {loy.  Turt.  Eglise.)  Il  no 
Doit*  rei^le  |iln.s,  pour  terminer  celui-ci,  qu'à 
ajmiler  un  seul  témoignage. 

Vtnes  roMi  désattértr^  vous  tous  (jiH  ava 
ê^if^  écrit  Isaïe  au  lv*  chapitre  de  ses  pr(K 
jtoie*;  vous  qui  nfircz  pas  dargentt  hàlez- 
rottf,  achetez  ci  mangez  ;  venez ,  achetez  sans 
ar^tniei  $an$ aucun  érhamje  le  vin  rt  le  IniL., 
mies  ft^reilie^  venez  à  moi:  écoutez^  votre 
^me  vîvra^je  ferai  avec  vom  un  pacte  éternel, 
ItfiQCte  indissoluble  de  David,  Je  tai  donné 
Hêptciacle  aux  peuples,  pour  chrf  ci  pvf^- 
tfpteur  utx  natians.  Et  voità  (ù  Jérusafeni) 
fii  raujt  ferez  alliance  arec  une  rac**  gtt^ 
99UMnecnnnai»siez  pa-i^  etmtedes  nations  gui 
%ttùus connaissaient  pas  elles-mêmes  arcour' 
rofU  vers  vous  au  nom  du  Seigneur  voire  Dieu, 
'  '  ■  ■    'ntd^ Israël^  qui  vous  aura  inondée  de 

i  pafi'  ta,  san^  doule,lons  les  lé 


Messie,  c'est  le  soleil.  Les  chrétiens  sont  des 
niai5^que  trompent  des  prêtres  menteurs  ;  il 
n>  ft  jamais  eu  de  Jésus-Christ  :  Jésus-Christ, 
c'est  le  soleil*  L'histoire  meut,  les  nrôtres 
mentent,  Tunivers  est  aveugle;  arrière  les 
docteurs  et  les  doctes;  nous  avons  décou- 
vert le  soleil,  adorez-le. 

De  telles  absunlilés  ne  se  réfutent  pas;  il 
suJTit  de  les  exposer.  Montrons-les  donc; 
quelques-uns  de  nos  lecteurs,  qui  n'iraient 
j>as  les  chert'her  oh  elles  sont,  seront  peut- 
élrc  bien  aises  de  les  trouver  ici. 

Dupuis,daïis  son  Origine  des  Cultes,  a 
dépensé  de  grands  trésors  d'érudition,  d*es- 
prii,  de  calcul  àétaji'crret  étrange  paradoxe, 
dans  lequel  consiste  tout  son  système, 
Qo*il  nous  sulïise  d'examiner  le  chapitre 
spécial  consacré  au  culte  chrétien  ^  iiarco 
qu'il  est  à  lui  seul  l'analyse  et  le  dernier 
motdeloul  rouvragc.  Nous  en  retrancherons 
les  ambages,  qui  ne  fonl  rien  au  fond,  et  les 
biasphèrnes,  qui  révulleraient. 
«  Explication  de  lu  fable  fuite  sur  le  soleil^ 
adoré  sous  le  nom  de  Christ. 

«  S'il  est  une  fable  qui  semble  devoir  échap- 
per h  Tanaly^e  que  nous  avons  entrepris  de 
faire  des  poèmes  religieux  et  des  légendes 
sacrées  par  la  physique   et    raslrooomie. 


'es  Livres  saints  relatifs  aux  dif-     c'est  sans  doulecelïe  de  Christ,  ou  la  légende 

^.-.i^*-.:.. ....... p..^*      qui,  sous  son  nom,  a  le  soleil  pour  ojijet. 

La  haine  que  les  sectateurs  de  cette  religion, 
jaloux  de  rendre  leur  culte  dominant,  ont 
jurée  aux  adorateurs  de  la  nature,  du  soleil, 
de  la  lune  el  des  astres  ,  aux  diviïiités  grec- 
ques et  roiuaines,  dont  ils  renversaient  les 
temples  et  les  autels,  donnerait  ^  penser  que 
leur  religion  ne  faisait  point  partie  de  la  re- 
ligion universelle,  si  Terreur  d*un  peuple 
sur  le  véritable  objet  de  son  culte  prouvait 
autre  chose  que  son  ignorance.  » 

Ainsi  Fauteur  en  convient  dès  le  début,  la 
religion  chrétienne  est  une  religion  à  p^îrt, 
et  qui  ne  ressemble  h  aucune  autre.  Voyons 
par  quel  tour  de  force  il  parviendra  h  la  ran 
ger  dans  la  même  catégorie, 

«  Convaincus  de  celte  vérité,  que  Topi- 
nion  qu  un  peuple  a  du  caractère  de  sa  re- 
ligion, ne  prouve  rien  autre  chose  que  sa 
croyance,  et  non  change  pas  la  nature,  nous 
porterons  nos  recherches  jusque  dans  le 
sanctuaire  de  Rome  moderne,  et  nous  trou- 
verons que  le  Dieu  agneau,  qui  y  est  adoré , 
est  laneien  Jupiter  des  Romains,  qui  ]>rit 
souvent  les  mêmes  formes  sous  le  nom  d'Am- 
mon  :  c'est-à-dire  celle  du  bélier  ou  de 
lagneau  du  printemps  ;  (jue  le  vainaueur  du 
prince  ilos  ténèbres  à  PAques  est  le  môme 


liib  ordres  de  faits  que  nous  venons  d'exa- 
_^  »er,Le  do*  te  Huet  en  a  réuni  un  bien  jdus 
^srjtl  nombre  dans  sa  Démonstraîion  évan- 
^i'iue,  neuvième  ()ropûsition;  mais  outre 
} tocs  ne  prouvent  pas  également,  parce 
!bP3nrnuj)  sont  détournés  de  leur  aecep- 
le,  nous  n'avons  voulu  présenter 
.^  dont  le  sens  est  tellement  [précis, 
(M  ne  fieul  recevoir  aucune  autre  iuler- 
^ièiion, 

III,     ilR4UTÉ   DE   L  E1ISTE>CE    DU    MESSIE. 

Le  Messie,  que  le.s  Juifs  attendent,    et 

m  les  iîhrétiens  adorent  sous  le  nom  de 

feu^t  est-il  un  êlre  réel,  ou  un  être  de 

"""^  :  nn  personnage  visible  el  palpable,  ou 

'le?  Au  yeux  de  la  philosofibie,  de 

e,  de  rhisloire,  au  point  de  vue  des 

da  Tunivers  entier,  poser  celte  ques- 

test  la  résoudre,  ou  plutôt,  elïe  n  au- 

Janiats  dû  êlre  posée.  Elle  la  été  eepcn- 

et  il  s'est  trouvé  des  hommes  assez 

tlcnts  pour  oser  dire  à  la  face  de  Vu- 

rrs:  Le  monde  a  toujours  élé  petudé  [lar 

idiots,  nous,  trois  ou  quatre  que  nous 

TOtomes,  nous  posî>é(kins  seuls  la  sages.-^e, 

Ui  Jgif^  n'ont  jamais  compris  leur  langue, 

leurs  écritures  ,  su  ce  qu'ils  voulaient  :  leur 

pW)  à^ao  eu  mihi  volui>t.i&  ia  vol>is,  dicii  Domi- 
Winrititiiuiii  :  fi  muinis  noit  syscipirtm  i\e  imum 
v^iQ.  Ali  ortit  eiiîm  snlis  usque  ïiJ  oicusiiiDp  ma- 

rnum  t'%t   riuinen    iiietirii  tn   i;iî«iiil  us  :  el  lit  oui  ni 
•f^  Mir,    et  offorttir  nomijri   meo   oliblio 

01*} ri  I      invigtiurn  est  udiniMi  mi'iim  m  ^tniûïm^, 

«rn'ti  LkMiiiiiMé  c&ercjtuutit.  Kl  vt»s  {lolUiislis  illud 

<î97i  Oiniirs   silîcntes  vonile  îid   aquas  :  cl  fini 
^fi  liibcll^  argriilum,  pmiNH.itr,  eitîilet  et  contin- 
ue, ciuite  iihs<pic  ar^rnio,  el  absi^uc  ulLi 
onn   vtiitim  vX  bc.  Quare  a[)]K;nditis  ar- 

î)irTio?<i».  Bta  MiRAiiLiis.  IL 


gcnlum  non  in  paniliiiR,  et  labarcm  vcstnun  non  in 
saUïiitate?  Awilit*^  aiNli^^nk^s  me,  et  conieilile  ho- 
niiin,  H  deleclâbilor  iii  ciiiîjsiludinL»  anima  veslru. 
IrirMnute  an  rem  vpstram,  cl  venilt;  ail  nn:  :  aiidilr, 
et  vivel  auian  vcsua,  cl  feiitiiii  volisciun  jKirUun 
8cmi»itcrinim  ,  miscncoidiat»  Havid  (idrlcs.  Leci 
tcsu-m  pofudis  dedi  eum,  ihitvm  a<^  pnfceploreiïi 
gerilibuis.  Kucc  genlcm,  quam  nesiiebas,  vucabîs  : 
Lt  génies*  i|iiie  le  non  cognnviTUiit,  ad  te  cuirror, 
propter  nuuiijuim  Deiiin  lu  uni  *  el  sancluiii  Isiae', 
quia  glerilicavil  le  {/«a*  lv,  !  i»,) 

fO 


MO  MES  DlCTIONMinE 

dieu  qui,  dans  le  pocine  tles  D}0nisia(}iîps, 
IrioïiijHie  de  Typhon  h  la  m^mc  époque, 
et  qui  réi*arc  les  maux  que  I*;  rhef  ûes  tùuè- 
bre5,  nvciii  introduits  dans  le  monde,  sous 
1rs  forjuos  de  serpent  (îont  Typhon  est  ré- 
volu» Nous  y  reconnaîtrons  aussi,  sous  le 
nom  de  Pierre»  Je  vieux  Janus»  îivec  ses 
clefs  et  sa  barque ,  à  la  tôte  des  douïc  divi- 
nités des  douze  mois  dont  les  autels  sont  à 
ses  pieds.  » 

Si,  comme  le  dit  Fauteur  en  ce  i^assage, 
Yopinion  qu'un  peujile  a  du  raraiterc  de  sa 
religion  n'en  change  pas  la  nature,  en  peut- 
on  dire  autant  tVnne  religion  qui  s'appuie 
sur  des  preuves  ?  Que  les  nations  païennes 
eussent  des  rroyanees  hasécs    uniquement 


MES 


sur  des  opinions  rorucs ,  r^csl-h-dire  des 
préjugés,  cY'sl  un  fah  acquis  à  la  critique; 
mais  faire  prétérition  de  toute  Thistotre,  de 
toutes  les  démonj^trations,  de  tous  les  faîls 
encfire  palpables,  de  toutes  les  controverses, 
de  tous  les  monuments  écrits,  sculiilés, 
ciselés  par  la  main  de  la  science  et  û^^s  arts, 
gravés  J'uno  manière  indélibiledans  la  pliy- 
sionomie  de  cent  peuples  modernes,  et  af- 
firmer que  le  dogme  chrétien  ne  repose  que 
sur  des  opinions  reloues,  ce  ne  î»eui  ^tre 
qu'une  folie  ou  un  jeu  d'esprit.  Cela  n'est 
pas  sérieux. 

Et  si  l'auteur,  an  lieu  de  s'arrêter  jmrune 
scmblatile  prétérition  au  sanctuaire  de  Rome 
moderne,  avait  bien  voulu  remonter  k  celui 
de  fa  Rome  d'il  y  a  dix-huit  cents  ans,  il  y 
aurait  vu  à  pleins  yeux   que  Christ ,  \io\iv 

frarler  son  langage 'l  n'est  ni  le  soleil,  ni 
îercule ,  ni  Hacclms,  ni  tel  autre  per- 
sonnage imaginaire,  mais  un  être  réel, 
cjui  a  eu  son  histoire  en  ce  monde,  et  dont 
1  histoire  a  été  coîïtinuéc  par  des  succes- 
seurs, invincibles  au  milieu  des  tourments 
et  iies  flots  de  leur  |ironrc  sang. 

Il  y  aurait  vu  que  rap^itre  Pierre,  non-  .,.,..  est  une  fable  cosmogon 
obslant  sa  barque  allégorique  et  les  clefs 
symboliques  de  son  pouvoir,  n'a  lien  de 
commun  avec  le  (ahuleux  Janus.  Si  IcClirist 
a  eu  douzeapôtres,  comme  le  soleil  marche 
suivi   des  douze  mois  de  Tannée,  quVst-ce 

3ue  cela  prouve,  sinon  que  le  nomî^re 
ouze  convient  à  plusieurs  ihoses  qui  ne 
sont  nullement  identiques;  ce  que  chacun 
sait  d*avance?  Mais  continuons  : 

«  Nous  n'examinerons  donc  pas  si  la  reli- 
gion cliréiicnne  est  une  religion  révélée 
(398)  ;  il  n  y  a  j>lus  que  les  sols  qui  croient 
aux  idées  révélées  (399)  et  aux  revenants 
(400).  La  philosophie  de  nos  jours  a  fait  trop 
de  progrès  ('lOl),  pour  que  nous  en  soynns 
encore  à  disputer  sur  les  communications  ilc 
la  Divinité  avec  lliomme,  autres  que  celles 


qui  se  font  par  les  lumières  de 

par  la  conlempbition  de  la  nature,  ^ 
commencerons  |tas  même  par  examil 
a  existé,  soit  un  philosophe,  soit  un 
teur  appelé  Christ  (VOS),  qui  ait  et 
religion  connue  sous  le  nom  de  c 
nisme  (403)  :  car,  quand  bien  mémi 
atirions  accordé  ce  dernier  point,  le 
liens  n'en  seraient  pas  satisfaits,  , 
n'allions  pas  jusqu'à  reconnaître  en 
un  honnne  inspiré,  un  Fils  de  Dieu,  i 
loi-même  >  crucidé  pour  nos  péché 
c'est  un  Dieu  qull  leur  faut,  un  D; 
ait  mangé  autrefois  sur  la  terre  etj 
mange  aujourdlmi*  »  ■ 

Profane!  vous  blasphémez  ce  qué^ 
savez  pas.  Comment  ôtes-vous  sur  h 
si  ce  n  est  parce  qu'un  Dieu  vous  y 
La  nature  est  un  mot  vide  de  sens,  si  < 
Tensemble  des  êtres  avec  les  lois  qui 
gissent ,  ce  qui  supi^ose  un  législateu 
cause  produrlrice  des  êtres,  qui  ne  p« 
qulntelligente,  être  Dieu.  Mais  s  ïl 
Dieu  intell ig<^nt  qui  vous  a  donné 
l^ourquoi  soulTrez-vous,  [pourquoi  n 
vous,  si  ce  n'est  fiar  leirctd'un  péch 
sique  on  moral  dans  son  O'uvreî 
]  érhé  physique  ou  moral ,  il  ne  [ 
être  rauteur;  donc  c'est  vous  ou 
leurs,  donc  il  faut  un  réparateur,  l 
ration  admise,  vous  arrivez  à  TEvanf 
le  reste  s*explî(iue.  Mais  passons. 

«t  La  première  base  (du  christianisi 
Toxistence  d'un  grand  désordre,  lu 
dans  le  monde  par  un  serinent  qui  i 
une  temme  à  cueillir  des  fruits  déf 
faute  dont  la  suite  a  été  la  connaissa 
mal  que  l'homme  n'avait  pas  encore  é| 
et  (jui  n'a  pu  être  réparée  que  par  v 
vainqueur  de  la  mort  et  du  ]>rince  de 
bres»,,.  Or,  cette  chute  du  premier 
une  fable  cosmogonigue  ,  d« 
ture  de  celles  que  faisaient  les  mai 
Orsmud  et  Ahriman;  ou  plutôt,  ell 
qu'une  co(iic  de  celle-là.  Consulton 
livres,....  » 

Nous  ne  suivrons  pas  l'auteur  tlar 
jTolixe  consultation,  oui  ne  nous  i 
draît  rien  que  ce  que  cliacun  sait,  à 
qu'il  y  a  une  Irès-frappanle  similitud 
les  récits  du  magisme  et  ceux  dujm 
similitude  qui  démontre  que  ce  son 
narrés  tlivers  de  l'origine  des  choses 
lesquels  celui  qui  est  le  moins  rais< 
doit  [tasser  pour  altéré,  h  |  art  niêm 
notion  f^réconçue.  D'oii  il  suit  que  1 
met  reliet  en  place  de  la  cause,  la  trai 
en  jilacede  l'original.  Ce  n'e>t  fȉs!ejij 
qui  est  dérivé,  c'esi  le  magisme,  j 


(508)  CVïaîl  prijriséinrrjt  pnr  cri  examen  qn\[ 
fallait  commpiiccr.  Un  arctiiLtîcit  déblaye  le  terrain 
avant  de  \éi\r, 

(o99)  L'auteur  aurait  pu  ajmrlcr)  et  les  fom  qui 
i€  jetteiil  dans  les  puits,  lorsque  leur  errvpau  dé- 
tra^iué  Ifur  i>r€senle  toujours  la  maréchaussée  à 
leurs  trousses. 

(iOO)  It  y  a  poiirlani  ûes  revenants,  entre  autres 
la  reliyion  ehrêlicNur,  qui,  de  votre  Letiifis,  él^iit  si 
blc»  morte  ci  culcn'cCj  que  vous  cliaiuez  ici  ses  fmbi- 


I 


funérailles, 

(101)  Elle  en  a  fait  beancovip,  mais 
vous  vouliez  lui  ir3ire  faiœcn  plus  est  avor 

(lOâ)  Il  n'y  a  jamais  eu  pensionne  ati 
ee  nom  ;  cVst  un  surnom»  coinporiaiu 
le  Cliiist. 

(i*)5)  Qui    voulei-vous  donc    qui 
rinislia nisme,  si  te   n'esl  le  Christ?  Si 
primez  la  source,  par  quoi  la  remplace 


JH 


MES 


DKS  MIRACLES. 


MES 


soi 


celoi*ci  s'égare  au  miltou  troUégijries  qne 
re«|»ril  ne  [>eut  toujours  saisir,  et  d'erreurs 
qu'il  ne  pciil  admettre.  Les  récils  mosaïques 
ne  (tèuvent  se  ramener  h  Tunittî  du  maçismc, 
du  sAliéiMUè ,  (lu  polythéisme,  qui  n'en 
forment  point  entre  eux  ;  mais  les  récits  du 
fluigisme,  du  sabéisnie»  du  |H)lylbéismc,  se 
rïiinèneol  parfailemeiit  à  l*unité  des  réuils 
iiio%ai4|ucs,  A  celle  différence,  on  reconnail 
lisémenl  la  tigo  cl  les  brant-hes:  non  i)as, 
5«n^  doutc^  que  U  religion  de  Moïse,  fondée 
jitu»  de  deux  mille  ans  après  le  comnienec- 
raenl  du  monde,  soit  la  source  de  toutes  les 
religions,  quoiqu'on  ail  voulu  Télablîr;  mais 
ù^i  qu'elle  seule  a  conservé  la  droite  voie 
de  la  vérité* 

Suivons  les  déductions  de  notre  auleur 
dans  une  rat»ide  analyse, 
^  «  Les  mages  ref^réscnlaîenl  le  monde  sons 
Teinblèmeii  un  œuLtlivisé  en  douze  parties, 
4lORl  six  a[iparlenaientàOrsmud,princiiie  du 
liien.  îfr»îî  de  la  lumière^  etsixàAhriman,  dieu 
écs  I  s  et  principe  du  mal.  Les   six 

div  .  Il  dieu  de  la  lumière  i^orresfiou- 
daieni  aux  six  mois  d'été,  et  relies  de  son 
rifuj  aux  six  mois  d'hiver.  Ils  rcpréscnlaiimt 
luisi  rctlc  allégorie  sous  une  autre  image  : 
Akerftné,  ou  le  temps  sans  bornes,  produil 
tme  jiérîode  divisée  en  dou7.c  mille  parlîes, 
W)il  douze  mille  ans,  dont  six  mille  sont  au 
ban  principe,  et  six  mille  au  mauvais.  Les 
doi '"  "--idcs  divisions  correspondent  aux 
à'>  s  du  zodiaoue,  en  commenranl 

Kïr  !  agîjran,  pour  les  divisions  altri buées  h 
romasc,  ce  qui   donne   les  six  mois  du 
l>r  i  ,  t  diï  Tété. 

'  ociestenparfaitecorrcspondance 
fl^  es  eosmogoniques  de  la  Genèse, 

ijL  ons  la  femme  jîlacéc  auprès  de 

JVr  j  science  du  bien  et  du  mal,  autre 

Br-  ^primer  la  même  alléîJ;orie.  D'un 

i^iée^i  Je  bien,  c'est-à-dire  les  six  mois  de 
chaleur  et  de  vie  dans  la  nature  ;  de  laulre, 
ItmaUc^est-àHlire  les  six  mois  d*hiver  et  do 
frimas.  Après  avoir  été  lieureuse  pendant 
tes  six  premiers  mois,  elle  louche  h  Tarbrc 
ftul,  el  alors  à  tous  les  biens  premiers  suc- 
cèïlent  les  maux  sans  nombre,  » 

H  faut  avouer  que  toutes  ces  belles  déduc- 
tions sont  tirées  par  les  cheveux,  et  qu'en 
outre  les  premiers  mages,  qui  n'avaient 
pt^  tant  d'esprit,  ne  songèrent  jamais  h 
toutes  ces  bel  les  choses;  ce  sont  des  commen- 
tiircà  comparativement  lrès*moderncs,  in- 
tentés pour  couvrir  la  nndilé  d'un  cuîle 
possier  adressé  directement  nu  soleil  el  au 
km  auf  astres  ilu  firmament,  considérés, 
non  (tas  comme  symboles,  mais  comme  'livi- 
lités  intelligentes  et  puissantes.  Et  tandis 
que  notre  auleur  était  en  si  belle  veine,  il 
tarait  dû  tirer  parti  d'une  des  indications 
que  la  Bible  lui  fournissait,  en  disant  que 
fej  fiabrts  de  feuillages  et  de  fourrures  dont 
«  fétirent  les  premiers  bumains,  annoncent 
bien  Taulorane  et   l'hiver  ,  ce  qui    aurait 

'  (iOi)  Nous  avions  cru  f|Tic  Tautour  albit  oniilirr 
lU  vèierncnUdoiit  ks  prniiicrs  IioïivnifS  sceouvri* 
mit  »(>rcs  le  fK:cli«*;  niMs  il  en  parlu  ici  d;*us  ïc 
ieii*  i|iie  nous  nvons  indique. 


singulièrement  fortifié  son  système;  mais  il 
n'y  a  pas  songé.  Continuons  notre  analyse  : 
«  Auseptièmemille,  end'autres  ternies,  au 
septième  signe  est  le  fjoint  de  conlact  du 
bien  et  du  mal;  là  est  plante  l'arbre  delà 
science,  auquel  lliorame  ne  peul  loucher 
sans  passer  sous  Fempire  d*Ahriman.  Car 
alors  les  nuits  reprennent  leur  empire,  et  le 
souille  meurlricr  d'Ahrîman,  sous  la  forme 
ou  sous  rascendant  du  serpent  des  constel- 
lations ,  dévaste  les  he^nx  jartlins  où 
riïomnie  ava?t  été  placé,  'felte  est  la  cosmo- 
gonie que  l'auteur  de  la  ficnèsc  a  prise  des 
uocteurs  de  la  Perse»  et  qu'il  a  brodée  h  sa 
manière.  Le  mal  introduit  dans  le  monde 
est  donc  Tluver,  et  quel  en  sera  le  répara- 
teur, sinon  le  Dieu  du  printemps  ou  le 
soluil,  dans  son  passage  sous  le  signe  do 
l'agneau  dont  le  Cfirist  des  chrétiens  (>rend 
les  Ibrriies  :  et  c'est  sons  cel  enddème  qu'il 
est  représenlé  dans  les  monuments  des 
premiers  siècles, 

«  Le  ser|ient  qui  ramène  les  hivers  ,  ce 
serffcnt  céleste  qui  s'étend  sur  le  sc[>lième 
^igne  ou  sur  la  lialance,  est  donc  ^tmr  les 
Perses  le  même  qu'Ahriman,  qui  d'aillours 
prend  ces  formes  ilans  leurs  légendes,  el 
pour  les  chrétiens  le  mémo  que  le  serpent 
tentateur,  qui  induit  la  femoîc  h  commcllrc 
leuîal  et  la  plonge  ainsi  dans  l'infortune  (404). 
«  On  divise  en  six  jours  ou  en  six  temps, 
Tac  tion  du  bon  princî[tc,  et  on  met  son  ro)  o^ 
au  senlrème,  ce  qui  cadre  mcrvciNeusement 
avec  les  idées  jirécéderament  exfmsécs;  on 
place  le  lieu  de  la  scène  dans  l'Iran  j>er- 
sique  ,  car  Kden  n'est  qu'une  corru|ition 
d'Eiran  ou  d'Iran  (V05). 

«  D'ailleurs  les  dorteurs  juifs  et  chrétiens 
conviennent  qu'il  y  a  beaucoup  d'allégoneii 
dans  la  Genèse,  notamment  flans  les  trois 
premiers  cha|*iires,  et  qu'il  faut  souvent  y 
chercher  un  sens  tout  dillcrenl  de  celui  qui 
est  caché  sous  récone  de  la  lettre.  C'est 
l'avis  du  savant  Maimonide,  de  Philon,  d'O- 
rigène,  d'Auguslin  et  de  beaucoup  d'autres 
docteurs,  donl quelques-uns,  comme  Augus- 
tin, tout  en  avouant  l'allégorie,  tieniient 
cependant  h  la  réalité.  Nous  ne  savons  de 
quelle  manière  concilier  une  (pareille  con- 
tradiclion,  si  ce  n'est  en  disant  que  les 
docteurs  chrétiens,  Augustin  par  exemple, 
tenaient  h  taire  passer  aux  yeux  do  leurs 
discijdes  la  fable  de  Christ  pour  une  réalité.» 
Ce  que  vous  ne  sauriez  concilier,  savant 
astronome,  se  concilie  ccjendant  h  merveille, 
D'atïord  les  docteurs  Juifs  donl  vous  fiarlez 
sont  ceux  des  derniers  temps  qui,  ayant  d'une 
part  h  se  défendre  contre  les  chrétiens,  et  de 
rautre  h  refaire  Fédiûce  de  leur  religion  et 
de  leurs  espérances  complètement  ruinées, 
sesont  jetés  dans  des  exfdications  allégori- 
ques à  perte  de  vue,  onl  imaginé  le  Talinud 
et  la  cabale.  Ensuite  les  docteurs  chrétiens 
onl  reconnu  dans  rEi'rilure  plusieurs  sens 
divers  r  mystique,    allégorique,  moral    et 

(torîl  Rien  ne  prouve  d'abonl  quhan  sait  un 
nom  anssi  riiicicn,  el  f  nsuilc  qnlrftn  soît  une  cor - 
niption  iVkdcn, 


305 


ifES 


DlCTlOiNNAIRb 


MES 


m 


autres,  qui  ne  détruisent  point  le  sens  litté- 
ral et  naturel,  mais  qui  en  découlent,  comme 
les  branches  sortent  d'un  môme  tronc.  Et 

Suant  h  la  tentation  en  particulier»  plusieurs 
odeurs  chrétiens,  saint  Augustin  entre  au- 
tres ,  ont  pensé  qu'il  pouvait  bien  v  avoir 
une  allégorie  dans  la  manière  dont  Moïse  la 
raconte,  mais  que  h  fondé,  c'est-è-dire  la 
tentation,  la  chute  et  la  dégradation  de 
l'homme,  était  réel,  historique,  ce  qu'il  y  a 
déplus  positif  au  monde.  Nous  nous  abstien- 
drons de  relater  la  manière  absurde  el  bur- 
lesque dont  l'auteur  commente  le  récit  de 
Moïse  sur  ce  sujet  :  c'est  une  indignité.  Sui- 
vons-le maintenant  dans  ses  égarements  au 
sujet  du  Dieu  des  chrétiens;  nous  n'écarte- 
rons que  les  blasphèmes. 

n  Les  peuples  anciens  avaient  assimilé  la 
croissance  et  la  décroissance  périodique  du 
soleil  dans  le  cours  de  l'année  aux  différen- 
tes })hascs  de  la  vie  de  l'homme.  Le  dieu 
du  jour,  ainsi  personnifié  dans  les  alléfi^ories 
sacrées,  fut  soumis  à  toutes  les  destinées  de 
l'homme.  Il  eut  son  berceau  et  son  tombeau 
sous  les  noms  d'Osiris,  d'Hercule,  de  Bacchus. 
Au  solstice  d'hiver,  on  exposait  son  image 
sous  la  forme  d'un  enfant,  dans  les  temples  : 
c'était,  dit  Macrobe ,  l'enfant  des  mystères, 
celui  que  les  Egyptiens  adoraient  tous  les  ans 
b  un  jour  marqué  ;  l'enfant  dont  la  déesse  de 
Sais  se  disait  mère,  selon  Plutarque.  Mais 
les  Egyptiens  ne  sont  pas  les  seuls  qui  aient 
célébré  au  solstice  d'hiver  la  naissance  du  dieu 
Soleil,  de  l'astre  qui  répare  tous  les  ans  la 
nature.  Les  Romains  y  avaient  aussi  fixé  leur 
grande  fête  du  Soleil  nouveau  et  la  célébra- 
tion des  jeux  solaires,  connus  sous  le  nom 
de  jeux  du  Cirque.  Us  l'avaient  placée  au  hui- 
tième jour  avant  les  calendes  de  janvier, 
c'est-à-dire  au  jour  môme  qui  répond  à  notre 
25  décembre ,  ou  à  la  naissance  du  soleil, 
adoré  sous  le  nom  de  Mithra  et  de  Christ, 
On  trouve  cette  indication  dans  un  calen- 
drier imprimé  dans  YUranologie  du  P.  Pé- 
tau  et  à  la  suite  de  notre  grand  ouvrage  ;  et 
on  y  lit  :  <c  Au  8  avant  les  calendes  de  jan- 
«  vicr,  natalis  Invicti;  naissance  de  l'invin- 
«  cible.  »  Cet  invincible  était  Mithra  ou  le 
soleil.  «  Nous  célébrons,  dit  Julien  le  phi- 
«  losophe,  quelques  jours  avant  le  jour  de 
«  l'an,  de  maçnitiquesjeux  en  l'honneur  du 
«  soleil,  à  qui  nous  donnons  le  titre  d'invin- 
«  cible.  Que  ne  puis-je  avoir  le  bonheur  de 
«  les  célébrer  longtemps,  ô  soleil,  roi  de  l'u- 
«  nivers,  toi  que  de  toute  éternité  le  premier 
«  dieu  engendra  de  sa  pure  substance,  etc.  » 
Cette  expression  est  platonicienne  ;  car  Pla- 
ton appelait  le  soleil  le  fils  de  Dieu.  L'épi- 
thète  d'invincible  est  celle  que  tous  les  mo- 
numents de  la  religion  mithriaque  donnent 
à  Mithra  ou  au  soleil,  la  grande  divinité  des 
Perses '^ Au  dieu  Soleil,  Tihvincible  Mi- 
thra. » 

«  Ainsi  Mithra  et  Christ  naissaient  le  mô- 
me jour,  et  ce  jour  était  celui  de  la  nais- 
sance du  soleil.  On  disait  de  Mithra  qu'il 
était  le  môme  dieu  que  le  soleil  ;  et  deClirist 
qu*il  était  la  lumièrequi  éclaire  tout  homme 
qui  vient  au  monde.  On  faisait  naître  Mithra 


dans  une  grotte,  Bacchus  et  Jupiter  dans 
un  antre,  et  Christ  dans  une  étable.  C'est 
un  parallèle  que  fait  saint  Justin  lui-mê- 
me. Ce  fut,  dit-on,  dans  une  grotte  que 
Christ  reposait,  lorsque  les  mages  vinrent 
l'adorer.  Mais  qu'étaient  les  mages?  Les 
adorateurs  de  Mithra  ou  du  soleil.  Quels 
présents  apportent-ils  au  dieu  naissant? 
trois  sortes  de  présents  consacrés  au  soleil 
par  le  culte  des  Arabes,  des  Chaldéenset 
des  autres  Orientaux.  Par  qui  sont-ils  aver- 
tis de  cette  naissance?  par  l'astrologie, 
leur  science  favorite.  Quels  étaient  leurs 
dogmes?  ils  croyaient,  dit  Chardin,  à  l'éter- 
nité d'un  premier  ôtre,  qui  est  la  lumière. 
Que  sont-ils  censés  faire  dans  cette  fable? 
remplir  le  premier  devoir  de  leur  religion, 
qui  leur  ordonnait  d'adorer  le  soieil  itoîi- 
$ant.  Quel  nom  donnent  les  prophètes  k 
Christ?  celui  d'Orient,  L'Orient,  uisent-ils 
est  son  nom.  C'est  à  Torieiit,  et  non  pas  en 
Orient,  qu'ils  voient  dans  les  cicux  son 
image.  En  effet,  la  s[)hère  des  maçes  et  des 
Chaldéens  p.eignait,  dans  les  cicux,  un 
jeune  enfant  naissant,  appelé  Christ  et  Jésus; 
il  était  placé  dans  les  Dras  de  la  vierge 
céleste  ou  de  la  vierge  des  signes,  celle-lk 
môme  à  qui  Eratosthene  donne  le  nom  de 
Isis,  mère  d'Horus.  A  quel  point  du  del 
répondait  cette  vierge  des  spnères  et  son 
enfant?  à  l'heure  de  minuit  le  25  décembre, 
à  l'instant  môme  où  Ton  fait  naître  le  diei 
de  l'année,  le  soleil  nouveau,  ou  Christ,  m 
bord  de  Uoriental ,  au  point  môme  où  le 
lève  le  soleil  du  premier  jour.  » 

Est-il  |K)ssible  d'entasser  en  moins  d*espA- 
ceun  plus  grand  nombre  d'absurdités?  Le 
Christ  et  les  jeux  du  Cirque  !  Les  jeux  da 
Cirque  et  le  culte  mithriaque,  qui  était 
proscrit  b  Borne  I  Puis  le  P.  Pétau  et 
Julien  l'Apostat?  et  tout  cela  réuni  en  une 
môme  phrase,  |)our  démontrer  que  Christ 
est  le  soleil.  Le  savant  et  pieux  P.  Féiaa 
ne  se  serait  jamais  douté  que  quelqu'un  dft 
un  jour  faire  un  pareil  anus  de  son  noffl. 

Mithra  est  né  dans  une  grotte,  dît  notre 
auteur,  Bacchus  et  Jupiter  dans  un  antre» 
Christ  dans  une  étable;  donc  Christ  est  la 
môme  que  Mithra,  Jupiter  etBaœhus.  Hais 
Vénus  est  née  dans  la  mer,  Vulcain  dans  le 
ciel,  Horus  en  un  palais,  donc,  ajouterons- 
nous,  le  Christ  ne  pouvait  naître  dans  une 
grotte,  une  étable,  un  palais,  au  ciel,  sur 
la  terre  ni  dans  la  mer,  &  moins  d 'ôtre  Mi- 
thra, Jupiter,  Bacchus,  Vénus,  Horus  on 
Vulcain. 

Saint  Justin  démontrant  l'identité  dn 
Christ  et  du  soleil,  Chardin  expliquant  les 
doctrines  persanes  des  premiers  Ages  dn 
monde  !  Pout-on  se  moauer  de  ses  lecteurs 
avec  une  impudence  plus  audacieuse?  B 
les  prophètes  l  que  dire  des  nropliètcs  qui 
annoncent  le  règne  du  soleil  eu  place  du 
règne  du  Messie  qu'ils  croyaient  annoncer! 

Le  nom  de  Jésus-Christ  inscrit  h  Tavance 
sur  la  sphère  des  Chaldéens  I  Allons  donci 
est-ce  que  le  témoignage  d'Abulmazar, 
écrivain  arabe  du  x*  siècle ,  est  ici  de 
quelque    poids? 


HtS 


DES  MIRACLES. 


MES 


^% 


Nous  nous  engagerions  voIoriUcrs  à  urou- 
fff  (varies  mêmes  procédés  que  h  ville  de 
Fifisest  un  être  de  raison,  qui  n'a  m  réa- 
lité (jue  dans  le  firmaraent.  Son  lleuve,  bordé 
d^  nniU  Mi;ignîfiques,  serait  la  voie  lactée  ; 
1^  ^ents,  les  élables  d'Augias;  son 

Mi   u-Lix..  .VIV,  un  Apollon  ;  Nflfirjléon,  un 
Heri^ule;  ses  révolutions,  la  guerre  tles  Ti- 
tin$«  Nous  y  trouverions  la  rue  de  Para^Jis, 
Il  liirrière  u  Knfer  ;  la  rue  Serf>eûlo  nous  re- 
meUrait  en  luérnoire  le  serpent  céleste  ;  ses 
amie^  nous  présenteraient  le  navire  Argo, 
oui  se  trouve  parmi  les  conslellations.  Hn- 
in  la  démonstration  serait  eomidète. 
'         réfuter  une  telle  démonslralion,  il 
I  de   rire  au  nez  de  celui  qui  l'aurait 
<:  dont  nous  devrions  peut-être  nous 
<T  è  regard  de  notre  auteur,  Cepen- 
ajs  ne  pouvions  pas  ne  pas  le  ni  en* 
it'i.  Feuilletons  donc  encore  quel- 
lîuiîvunes  de  ses  [lages. 

rf  Le  25  décembre,  dit-il,  lors  de  la  nais- 
«îire de  Christ,  le  signe  qui  montait  à  Fho- 
mon  était  la  Vierge  céleste;  le  soleil  se 
réunit  h  elle  et  Tcnveloppe  de  ses  feui  h  Té- 
|ioque  de  TAssomption,  qui  est  celle  de  la 
nJanion  de  la  mère  et  du  fils;  elle  sort  hélia- 
fiemmt  iti  rayon»  solairtSf  à  Tépoque  où 
Qous  nions  sa  Nativité.  ^ 

•  Mais  quittons  celte  fable,  el   examinons 
telle  qui  fait  mourir  et  ressusciter  Christ  à 
»te  du  printemps,  sous  la  forme  de 
I  pascal, 

i  Typlion,  personnages  allégorî- 
£u  i  aussi  des  vies  éi  riles  séricose- 

(liU  a  ihus  lesquelles  on  leur  prêle  des 
utore.s  analogues  à  celles  de  Christ.  De 
Orsmad  et  Ahriman, de  mAmc  Hercule 
#Attehos;  et  ceux-ci,  du  nioins,  ont  des 
poèmes  d'une  grande  valeur  littéraire*  tan- 
(iis  ntio  rhi^.toire  de  Christ  n'e^t  qu'une  en- 
c  légende,  qui  porte  le  caractère  de 
-  -cet  de  sécheresse  ûes  légendes  in- 
tonnes. Leur  dieu  Vichnou  incarné,  ou 
Citrr,!  n/.,i  Q  beaucoup  de  traits  communs 
$▼  '.  Les  auteurs  de  la   légende  do 

Oiii-L  u'ivaient  ni  assez  d'instruction  ni 
issez  de  goût  pour  faire  des  poomes  tels 

Îiip  les  chants  sur  Hercule,  sur  Jason,  sur 
héséc  ou  Bacchus;  d'ailleurs  le  ûl  des 
wvrtnaissances  astronomiques  était  per- 
du, et  on  <îe  bornait  h  cotufïoscr  des  légen- 
deiavf  '  i>ris  d'anciennes  fictions  que 

Ton  tïf  uiit  [dus.  Christ  eut  donc  des 

liHcîples^  comme  le  Somiuona-Rodom  des 
?i3ffu>ts.  Dieu  né  également  d'une  vierge;  il 
ûi  les,  comme  Fo,  chez  les  Chinois; 

On  les  Scandinaves; il  meurt  comme 

(kiris,  cf>mme  Ucrrule,  comme  Bacchus. 

«  il  reîisuî4cile  h  l'équinoxe  du  printemps, 
cVst-à-dire  au  moment  où  le  soleil  franchit 
le  fameux  passage  qui  sépare  l'empire  du 
dieu  de  la  lumière  de  celui  du  jïriucc  ihs 
ténèbres;  aussi  les  Juifs  et  les  chrétiens  ai»- 
Kllcnt-ils  cette  fête,  la  fêle  de  PÛque,  ou  du 

]<ai^^^)^e 1» 

Unis  notre  plume  se  refuse  à  écrire  do 
imreib  blasphèmes  contre  Dieu ,  contre 
hu^^ioir^i  contre  la  raison  humaine,  Txous 


n*avons  pas  fait  le  déû,  comme  l'auteur, 
d'insulter  à  tout  ce  que  les  hommes  croient, 
à  tout  ce  qu'ils  savent;  de  mentir  à  toute  vé- 
rité. 

Il  faut  convenir,  toutefois,  que  ces  sophis- 
mes  sont  présentés  avec  une  grande  halnleié, 
avec  une  rare  perfidie,  el  de  manière  à  pro- 
duire une  grande  impression  sur  la  classo 
ignorante  des  lecteurs ,  celle  que  Fauteur 
avait  spécialement  eo  vue,  celle  qui  se  |*as- 
sioune  à  un  roman,  et  qui  se  contente  des 
ai^iarcnces. 

Tout  le  reste  de  ce  long  cha(*itre  étant  do 
la  même  force  et  de  la  même  facture,  nous 
n'insisterons  pas,  nous  nous  contenterons 
de  direque  fauteur  démontre  par  les  mêmes 
procédés  et  de  la  même  manière,  que  le 
ilogme  de  Funilé  tle  Dieu  ap[iartient  à  toutes 
les  religions»  el  que  Juifs  et  cnréiiens  l'ont 
em[jruoté  d'ailleurs;  que  ce  Dieu  unique, 
adoré  de  tous  les  peu|iles,  e.<t  Tâme  uni- 
verselle du  monde,  c'es^t^è-dire  la  lumière, 
le  feu  éih^ré;  que  c'est  de  celte  sorte  qu'il 
faut  entendre  les  Pères  de  l'Eglise,  dont  la 
plèbe  chrétienne  n'a  jamais  comf»ris  la  fien- 
séc  intime  ;  que  rincarnaliondu  Verbe,  n'e^l 
que  la  naissance  de  cette  même  lumière  dans 
le  disque  solaire,  el  son  émission;  et  telle 
est  l'opinion  de  Julien  l'Aposlat  et  de  saint 
Justin,  martyr;  cVst aussi  de  cette  manière 
qu'il  faut  entendre  la  prose  Veni,  Creator. 
11  démontre,  toujours  jiar  les  mêmes  procé- 
dés, que  les  tny.slères  de  la  sainte  Trinité, 
de  rincarnation  et  de  la  Hédemption  font 
pai'tie  de  la  religion  universelle,  et  que  do 
tous  les  [leuples,  les  chrétiens  sont  ceux  qui 
les  cnniprennent  moins  bien.  Preuve,  dit-il 
que  Christ  n*a  jamais  existé,  c'est  que  ja- 
mais auteur  n'en  a  jtarlé  ;  el  quanl  aoi  évan- 
gélistcs,  ce  sont  des  conteurs  de  fables;  on 
voit  d  autant  mieux  que  leurs  récits  sont 
des  mensonges,  uu'ils  disent  lous  à  peu  j^rès 
la  même  chose.  Il  démontre  que  rien  M'est 
plus  vain  queUiistoire  des  premiers  siècles 
du  christianisme,  celle  des  persécutions,  de 
la  conversion  des  peuples,  de  la  perpétration 
des  miracles  parleschrétiens;  tout  cela  n*esl 
pas,  puisque  cela  ne  peut  être. 

Telle  est  la  pensée  de  notre  auteur»  nous 
n'y  avons  rien  ajouté.  Il  faudrait  bien  plus 
d'un  volume  jiourla  réfuter;  puisqu'elle  est 
la  négation  complète,  absolue,  détaillée  do 
tout  ce  qui  existe  en  fait  do  croyances 
et  d'histoire* 

Un  autre  songe-creux  delà  même  famille 
et  do  la  même  force,  Volney,  fait  des  raison- 
nemenls  analogues  dans  ses  Ruines.  Après 
avoir  cssavé  d'établir  crue  la  religion  juive 
n'est  qu'un  mélange  des  religions  et  des 
opinions  des  Egyptiens,  des  Syriens,  des 
Arabes,  des  Chaldéens  et  des  Mages  ;  que 
les  prédiclions  îles  prophètes  sur  la  ruine 
future  de  Jérusalem  parles  Assyriens  étaient 
des  ji  ré  vis  ions  plutôt  que  des  prophéties,  et 
que  leurs  vœux  pour  la  naissance  du  Messie 
ne  se  rapimrlaieul  qu'au  libérateur  futur  do 
la  nation,  quel  qu'il  fût  ou  dût  être;  que 
ces  as|ii rations  vers  le  Messie  n'étaionl 
qu'une  iransformaliondes  idées  du  magismu 


5Û7 


MES 


DICTIONNAUΠ


MES 


sur  la  rénovation  de  toutes  choses  h  chaque 
sixième  millénaire,  époque  à  laquelle  l*uai- 
vers  f^royail  toucher  alors,  il  explique  ainsi 
félabïissemenl  du  Christianisme:  «Cette 
coïncidence  produisit  la  fermentation  dans 
les  esprits.  On  no  s'occupa  plus  que  d'une 
improchaine:  onintorrogea  les  hiérophantes 
et  leurs  livres  mystiques^  (WMi}  qui  en  assi- 
gnèrent divers  termes^  on  allenoil  le  Hépa- 
rateur^  h  force  d'en  parler,  quelqu'un  {407} dit 
l*avoir  vu,  ou  même  un  individu  exalté  (i08) 
crut  Tétre,  et  se  Ht  des  partisans,  lesquels, 
privés  de  leur  chef  par  un  incident  (î^09), 
vrai  sans  doute,  mais  passé  obscurémenl, 
donnèrent  lien,  par  leurs  récits,  à  une  ru- 
meur graducliemenl  (410)  organisée  en  his- 
toire ;  sur  ce  premier  canevas  établi,  toutes 
les  circonstances  des  iraditions  mphologi- 
ques  vinrent  bientôt  se  placer^et  il  en  ré- 
sulta un  système  mtfhenlifpie  et  comptet, 
dont  il  ne  fut  plus  (lermis  de  douter. 

<(  Elles  portaient,  ces  iraditions  mytholo- 
giques ;  «  Que  dans  V origine  une  femme  et 
«  un  homme  avaient,  par  leur  chute,  ititro- 
€  duit  dans  le  monde  le  mal  et  le  pé- 
«  ché  (411),  » 

«  Kl  parla,  elles  indiquaient  le  fait  astro- 
nomique de  la  vierge  ceieste  et  de  ï homme 
bouvier  (booles)  ,  cjui  en  se  couchant 
héliajuement  ^412)  à  Vequinoxe  d'automne,  li- 
vraienl  le  ciei  aux  constellations  de  ïhiver^ 
et  semblaient,  en  tombant  sous  rhorizon, 
introduire  dans  le  monde  le  génie  du  ma/» 
Ahrimane^  figuré  par  la  constellation  du 
serpent. 

»  Elles  portaient,  ces  traditions  :  «  Que 
«  la.  femme  avait  entraîné^  séduit  ïhomme,  » 

*t  Et  en  etl'el,  Ja  Vierge  se  couchant  la 
première  y  semble  entraîner  à  sa  suite  le 
Bouvier,  » 

(iOG)  Allusion  h  h  cofisnUaliof»  faîle  par  llérmlc 
sur  la  demandij  îles  M.jges  qui  albieiit  adorer  Jé- 
sus-CItrisl  à  lieiïiiéem?  N'cst-tilk  pas  heureuse! 

(107)  SalulJcajv  Baptiste,  prol>ablcNieiit,  Oh!  ta 
Jine  allusion,  ei  cpicl  Imri  goiU!  - 

(408)  Jésus'ChrisL  jN'y  a  t-îl  pas  en  effet  eue 
graiulc  exaltation  dans  ses  oeuvres?  Quel  faiialisnie 
tie  ressuseUer  les  nuirls,  de  guérir  les  midades,  tie 
pr^'c^er  \i  diar  te  et  le  pardon  desinjiïres! 

(iW)  Un  incideoi!  La  mon  du  Juste  ;  «héuc- 
mentqiiia  renouvelé  la  faee  religieuse,  moi  aie  et 
politique  de  Tu  ni  vers  1  Est-ïl  perinis  à  un  Ijonimc 
St'nsé  de  rédujie  ainsi  aux  plus  incsi]nines  propor- 
tions les  évéHcnienti  nuijeursde  riijstoïre  do  monde? 

(ilO)  L'Evangile  n'a  point  étij  gradueitement  com- 
posé :  il  apparaît  dès  le  premier  sièete  tel  qu'il  est 
resté  depnis- 

(ill)  Où  donc  rautetir  a-t-il  prisées  tmdithm 
mtjihoiogiques^  sinon  dans  la  lljlile? 

(4tà>  Il  sciait  lunl  aussi  facile  de  prouver,  et 
sans  tdus  de  raison  peut-être,  que  ce  sont  les  idées 
astroiioiniquesi  qui  découlent  de  b  letigion,  et  non 
le^i  ii!ées  religieuses  de;  faslronfïmic,  Dans  toute 
l'histoire,  la  rtlii^ion  préeèilc  l'asiroiioniïë,  et  cVst 
la  inarelie  rationtielle  el  logique  de  Fespiit  humain. 
Tous  ti*s  raiscuis  de  systèmes  refont  toujours  ainsi 
le  monde  à  rebours.  Sans  cojupicr  que  loules  Il's  II- 
Ijurcs  de  la  sphère  céîesle  sont  arbitraires,  et  n*onl 
eic  dressées  que  par  des  peuples  déjà  bavants,  ce 
qui  suppose  une  religion  préexistante. 

(413)  U  est  facile  de  reconnaître  dans  toutes  ces 
^radiiiom  préteiiducs  mtjtfwtoijifptcSf  les  pi  omebscs 


»  Que  la  femme  î'arait  tenté  en  lui  pré- 
«  sentant  (ks  fruits  t^eanx  à  voir  ei  bons  à 
«  manger  f  qui  donnaicnl  la  science  du  bien 
«  et  du  mat.  » 

«  Et,  et!  elîet,  la  Vierge  lient  en  maiu  une 
branche  de  fruits,  qu'elle  semble  étendre 
vers  le  BouHer,  et  le  rameau,  emblùine  de 
rautomiie,  |dané  daîTS  le  tableau  de  Mithra, 
sur  la  frotuière  de  Vhiver  et  du  lV/<^»  seiii- 
Lie  ouvrir  la  porte  et  donner  la  science^  h 
clef  dti  bien  et  du  mal./ 

«  Elles  portaient  :  «  Qui  ce  couple  amit 
^  été  chassé  du  jardin  céleste ,  et  qu'un  chi* 
«  rubinj  à  épée  fiamboyante^  avait  été ptaeéi 
«  ta  porte  pour  le  garder.  » 

«  Et,  en  effet,  quand  la  ïierge  et  le  Bou- 
vier tombent  sous  l'horizon  du  couchant, 
Persée  mutitc  de  faulre  c<ité  ,  et ,  Vé\^ét 
h  la  main,  ce  génie  semble  les  chasser  da 
ciel  de  Yété;  jardin  et  règne  des  fruits  et  ries 
fleurs,  » 

c  Elles  portaient  :  «  Que  de  cetU  vierge 
devait  naitre^  sortir  un  rejeton^  un  enfant 
qui  écraserait  In  téie  du  serpent^  et  déiivrt- 
Tuit  le  monde  du  péché  (hiS)^ 

<î  Et  nar  là,  elles  désign;iient  le  Sohit 
qui,  à  i  époque  du  solstice  dliiver ,  au  mo- 
ment prét'is  où  les  mages  de  Perse  tiraient 
llioroscope  de  la  nouvelle  année  ^  se  trouvoit 
placé  dans  le  sein  de  la  Merfje^  vn  lever  hé- 
liaffue  à  f horizon  oriental,  el  qui  à  re  titre, 
était  figuré  dans  leurs  tahleanx  astrologiques 
sous  la  forme  d*un  enfant  allaité  par  uni 
vierge  chaste  ,  et  devenait  ensuite,  à  Té- 
quinoxeltlu  printemps,  le  bélier  ou  iV 
gneau^  vainqueur  de  la  constellation  du  ser- 
jient,  qui  disparaissait  des  cieux  (414).  • 

«  Elles  poriaicnl  •  «  que,  dans  son  eii- 
«  fance,  ce  réparateur  de  nature  divine  ott 

divines  de  Tancien  Testament,  éclaircies  psir  lc«r 
acconiplissenient  évangéliifue»  C*esl  avec  cette 
bonne  foi,  que  Us"  ennemis  de  la  religion  la  défi- 
gurent, pour  en  avoir  meilleur  marché.' 

Qui  tlone  a  appris  ;i  Tauteur  le  mmneni  précit.H 
même  riienre  ou  le  janr  auquel  les  aslroîogues  <lr 
la  Perse  tiraiejit  Tlioroscope  «le  la  nouvene  am 
ou  même  s'ils  liraient  cet  liorosco|>c?  Rien  u  : 
plus  vain  qntMÎe  telles  et  si  chimériques  assertiofu, 
vraies  huiles  de  savon,  faites  pour  amuser  les  en- 
fants et  les  niais,  iiussi  |kïu  dangereuses  qu'elks 
sont  peu  solides  de  leur  nalure* 

(4U|  Un  cnfanl  allaité  par  une  vierge  cliaslf, 
qui  devient  à  réf|uinQtc  ilu  printemps  Tagneaft 
\ajiiqtieur  de  la  constellation  du  serpent!  quel 
palimalias  î  et  que  veut  dire  fauteur  *  Est-ce 
*|ue  les  signi^j  cëlest<>s  se  changent  les  uns  dans 
les  antres ,  la  constelhlion  de  la  Vierge ,  par 
exemple,  en  celle  éo  lîélier?  Pauvre  astronome! 
Partout  ailleurs  les  rapprochements  el  les  simili* 
ludes  ne  sont  pas  trop  mal  heu  icuses  comme  cflct; 
ici  il  n'y  a  rien,  pas  njéme  une  pensée. 

Mais  vu  Côuvenanl  que  certains  rapprodiemenlS 
ont  une  heureuse  apprence,  il  est  hou  de  se  s«)0- 
venir  que  les  oppositions  et  les  disparates  seraient 
inrniimint  plus  nomhreu^i.  (7 est  nu  art  pcrirde,  de 
Taire  miroiter  ainsi  la  question  sous  nn  seul  tic  «es 
plus  petits  cotés,  el  de  dire  ensuite  :  voilà  toute  b 
question.  11  imus  semhie  voir  nn  phiéuologue  cliui- 
sissant  un  cent  de  tiHcs  pareilles  dans  un  ossuaire, 
et  repoiissaul  du  pied  des  niiHiei^  d'auuey  léicsdU- 
sanhlables,  et  disant  enbuilc  à  ses  élèves  ;  voici  cent 


M£S 


DES  MIRACLES. 


AftS 


SIO 


<  (éUiU  vitrait  abai$$e\  humbief  obscur  in- 

'  -t  cela,  parce  que  h  soleil  d'hiver  est 

sous  rhorizon,  et  que  cette  période 

re  de  ses  quatre  âges  ou  saisons  est 

ij»s  d*abscuriie\  de  rfi5f//c,  dejcûneSf 


■F' 


ttations,  D 


t  Elles  portaient  :  «  que,  rais  à  mort  par 

I  lies  méchants,  il  était  ressuscité  glorieuse' 

I  mtnt:  qu'il  était  remonté  des  enfers  aux 

I  fi>Mj,  OÙ  il  régnerait  éternelleoient.  » 

<  VX  par  là  elles  retraraienl  la  vie  du  so- 

li,  terminant  sa  carrière  au  sofsiice 

_.._/,  lorsque  dominaient  Typhon  el  les 

M^ri  rcbcUes^  semblait  ôtre  tnïj  d  tworf  par 

'■"T    mais  qui,  bientôt  ajirès,  renaissait, 

ai/ dans  la  voûte  des  cieux,  où   il 

-.  VH.  ore  (4t5),  » 

f  Enfin  ces  traditions,  citant  jusqu'à  ses 
noms  astroloj^iques  et  mi/^ftfrtfwx,  disaient 
f\*t*\\  s'ajijiellerait  tantôt  Chris ^  c'est -h-d ira 
ervateur:    cl   voilà    ce    dont   vous, 
-,  avez  fait   votre  dieu  €hris-en  ou 
a;  et  vous,  chrétiens.  Grecs  et  Occi- 
iv.   Vôtre  Chris-tos^  fils  de  Marie;  et 
lâïiiùt  qu'il  s*ai)pclait  Vês  ^  parla  réunion 
<Je  in*is  lettres,  lesquelles,  en  valeur  numé- 
rale, formaient  le  nombre  008,  l'une  des 
j»érin<les  solaires  ;  et  voilà,   ô  européens, 
le  nom  qui,   avec  la  finale  latine,  e>t  de- 
^cpu  votre  lésus  ou  Jésus,  nom  ancien  cl 
"ftlislique  attribué  au  jeune  Bacchus^  fils 
ndfstin  (nocturne)  de  la  vierge  Minrrve^ 
lequel,  dans  toute  riiisloire  de  sa  vie  et 
nifmc  lie  sa  mort,  retrace  Fliisloire  du  dieu 
ik^  ehréiiens^  c'est-Mire  de  Vasire  du  jour^ 
à)\\i  ils  sont  tous  deux  rr^nldèmc.  » 
Noiisne  transcrirons  pas  les  longues  notes 
'iteur  a  ajoutées  à  ce  texle^;  elles  ne 
iiucnl  rien  que  nous  n'avons  déjà  va 
i'?s  passages  cités  de    liupuis.   Nous 
ontenlerons  de  dire  que  Fauteur  y 
I  les  traditions ,    les   choses  el  les 
^^-..-    rélestes  :  la  Vieri^e  qui  tient  l'épi 
iinec  celle  qui  lient  la  balance,  el  avei-  l'une 
et  l'autre  la  tète  de  Méduse.  Four  lui  Mé- 
duse, Asirée  el  la  \ierge  des  moissons  ne 
Mïût  qu'un  seul  et  même  (îersonnagc,  la 
mtte  du  Christ,  Avec  de  tels  moyens,  on 
peut  trouver  tout  ce  que  Ton  veuf  dans  les 
deux,  et  surtout  ce  qui  n*y  est  pas.  11  em- 
pfuttte  à  Court  de  Ccbclin  el  h  Chardin  leur 
iQtonté,  en  fait  d  antiquités  orienlales;    à 
iuiien  TA  postât  el  à  Beausohre  leur  science, 
ta  fait  d'orthodoxie  ;  il  tire  des  conclusions 

Mkdêlrft  lie  léles  d^Eurepéons;  vtnis  voyei  par  I» 
flic  I0119  jMistitHlent  to  même  iirgane,  qui  Iiîr  dis- 
Uiiguc  d*-'*  li;diHouks.  CVsl  bien  ,  poyi'i"ailH>n  lui 
te,  sav»iit  professeur,  mais  iimnlre/'Hous  ikiiie 
cdlei  que  vous  avez  corlécs  de  votre  €ollt;cliun  , 
parce  qu'elles  rontrurieiil  v<>trc  sysième.  " 

(lir»)  Le  «iolcil  qui  esi  eitcorc  daus  la  vmilc  des 
rieux!  celle   uulvfié  est  cb^irnuuic  el  digne  de  La 

^Toujours  le  même  système  de  rapproclicmeitts  a 
!i*  Mab  fKmnpiai  donc  Tauteur  iressaie-t-îl  pas 
splirjutT  ainsi  les  dou^e  signes  dit  /.odi:)qiic  dans 
kttf  ordre  hcliat^ue,  pour  parler  son  langage.  Nous 


dûgmatitiues  à  i^ropos  d*étjQiologies  forcées 
sur  les  mots  Cnrist  el  Jésus,  etc,  de  ma- 
nière à  rendre  ce  vain  étalage  de  science 
apîiarénle  le  plus  séduisant  possible  ^aux 
yeux  des  ignorants. 

Aussi  loule  cette  guerre  contre  le  chris- 
tianisme, el  princijtaîemeni  contre  Tortho- 
doxie,  n'est-eîle  i»as  une  guerre  franche  et 
de  bon  aloi,  mais  un  coudjal  de  lanistes, 
dans  lequel  les  coups  fourrés  jouent  le  rôle 
jirincipal.  On  s'essaye  à  taire  du  mal  à  la 
religion,  n1m|»orle  comment  :  le  bul  à  at- 
leindre,  est  le  seul  objet  en  vue.  Le  souva- 
rain  iuge  dna  si  de  telles  cnlrefirises,  cjui 
procèdent  de  la  haine  et  non  de  la  convic- 
tion, sotitcouimhles  ou  légitimes. 

De  la  conviction,  disons-nous  I  Et  quel  est 
Fhomnie  sensé  qui  |>ourrail  croire  que 
Moïse  el  Jésus,  dont  les  noms  sont  h  eut 
seuls  les  deux  plus  grands  pivots  iiur  les- 
quels roolc  riiistoire  du  genre  humain,  ne 
soiil  que  des  mythes,  c'est-à-dire  des  illu- 
sioîîs  de  resiirit?  Pourquoi  tren  (iil-oa  |>as 
autant  de  Solon,  de  Lycurgue,de  Socrale,  do 
Platon,  de  Mahotiiet/de  Luther?  Ahi  g  est 
qu'il  n'y  a  pas  le  même  inlérCa;  cV^t  que 
ces  noms  ne  signifient  ni  la  compression 
des  penrhanls  dépravés,  ni  le  rigorisme  cl 
Tabsolu  de  la  vérité. 

Mais  consolons-nous,  les  effirts  des  par- 
tisans du  mythisme  ont  été  jusqu'ici  en 
pure  perte.  Trop  savants  encore  pour  les 
Ignorants,  Dupuis  et  Volney  n'ont  pu  faire 
école;  el  trop  ignorants  pour  les  savants, 
leurs  doctrines  n  ont  excité  dans  les  rangs 
de  la  science  que  le  rire  et  le  mépris. 

Cependant,  avant  de  quitter  ce  chaiûtrct 
il  est  une  dernière  noie  de  notre  auteur 
dont  nous  croyons  devoir  faire  [»art  au  lec- 
teur, afm  de  inontrer  h  tous  d*unc  manière 
irrécusable,  que  cet  hontmc  était  digne  des 
petites  maisons;  et  c'est  [mur  cela  que  nous 
ne  nous  attachons  pas  à  lui  réj>ondre  d'une 
manière  dogmatique. 

«  Il  résulte  de  tout  ce  qu'on  a  écrit  pour 
et  contre,  que  l'origine  précise  du  chrislia- 
nismo  n'est  pas  connue  (416)»  que  les  pré- 
tendus témoignages  de  Josèphe  {Ànt.  Jud,, 
lib.  xviii,  c.  5),  et  de  Tacite  (Ànnal.^  lib.  xv, 
c*  44),  ont  été  interpolés  vers  le  lemi>s  du 
concile  de  Nikée  (417),  el  que  personne  n'a 
encore  mis  eu  évidence  le  fait  radical,  c'est- 
à-dire  inexistence  réelle  du  personnage  qui 
a  occasionné  le  système  (418).  Sans  cette 
existence,  néanmoins,  il  serait  dillicile  de 
concevoir   l'apparition  du    système   à  son 

serions  curieux  de  savoir  quel  évangile  il  en  tire- 
rait. Dui»uïs  y  a  irouvé  les  tk»uïe  travaux  dller-* 
cule;  *.'l  cela  se  cinn.'oit;  une  illusion   s^acecunmode 
en  une  aulre,  il  n*)'  a  4]uc  des  foi  lucs  i  clianger  ; 
mais   il    ir;Mir;iil    pas  clé  si   couimode,  pi'ul-eire, 
d*y  ircmvci"  fldstoiic  du  Christ,  Sauveur  du  uïcuidc. 
(41GÏ  ,,,JXhum  lemalh^  mnki* 
{\\l\  C'est  Nicéc  que  riiulcur  veut  dire, 
\i\%\  Esl-ce  uu  sauvage  du  rAuiéririue,  celui  pour 
CJUI   le  fait   radical  de  hutfuduciioii   du  clirisliai* 
insme  dans  le  monde  u*cst  pas  encore  nus  en  évi- 
dence ? 


Sil 


MET 


DICTIONNAIRE 


MET 


311 


époque  connue  (^19) ,  encore  qu*il  ne  soit 
pas  sans  exemple  en  Tbistoire  de  voir  des 
suppositions  gratuites  et  absolues.  Pour 
résoudre  ce  problème  vraiment  curieui  (i20) 
et  important,  il  faudrait  qu'un  esprit  aoue 
de  sagacité  (i21) ,  muni  crinstruction  («22) 
et  surtout  aimpartialité,  proQtant  des  re- 
cherches déjà  laites,  y  ajoutât  un  tableau 
comparatif  de  la  doctrine  des  boudhistes  et 
spécialement  de  la  secte  do  Samana  Goûta- 
ma  (423),  contemporain  de  Kyrus  (424),  qu'il 
examinât  quelle  fut  la  facilité  dos  commu- 
nications ae  rinde  avec  la  Perse  et  la  Syrie, 
et  surtout  depuis  le  règne  de  Darius  Hystaspe, 
qui,  seloti  Agathias  et  Ammien »  Hal- 
te-là 1  la  phrase  a  encore  dix-huit  lignes  l 

Après  nous  avoir  promenés  dans  l'Inde  et 
fait  passer  de  Samana-Goutama  en  Kyrus, 
l'auteur  nous  ramène  en  Syrie,  en  nous  fai- 
sant passer  par  Agathias  et  Ammien ,  puis 
par  Alexandre,  les  mages  et  les  Séleucides, 
et  enfin  redescendre  en  Egypte,  afin  d'v 
chercher  la  fondation  de  la  secte  des  eêse- 
niens  de  Judée  ;  lesc^uclles  choses,  lieux  et 
personnages  ainsi  visités,  «  il  ne  resterait 
))!us  qu'à  examiner  si  l'exaltation  générale 
des  esprits  n'a  pas  pu  susciter  un  individu 
qui  aurait  rempli  le  rôle  désigné,  soit  que 
lui-même  se  fût  cru  et  annoncé  pour  être  le 
personnage  attendu,  soit  que  ce  fût  la  mul- 
titude qui ,  enthousiasmée  de  sa  conduite , 
de  sa  doctrine  et  de  ses  prédications,  lui  en 
eût  attribué  l'emploi.  Dans  l'un  et  l'autre 
cas ,  il  serait  conforme  aux  probabilités  hu- 
maines que  des  attroupements  populaires 
eussent  excité  la  surveillance  et  l  inquié- 
tude du  gouvernement  romain,  et  au'eiifin 
un  incident  remarquable,  tel  que  Ventrée 
en  Jérusalem,  eût  déterminé  le  préfet  à  une 
mesure  de  rigueur ,  à  un  acte  de  sévice  qui 
aurait  brusquement  terminé  ce  drame,  à 

peu  près  comme  il  est  raconté »  Enfin, 

nous  y  sommes  1  ce  n*était  pas  la  peine  de 
nous  faire  parcourir  tant  de  chemin  pour  en 
revenir  à  l'Evangile,  dont  vous  niiez  tout  à 
l'heure  la  valeur  historiauo. 

N'est-il  pas  vrai  que  ae  tels  fous  ne  sont 
guère  dangereux ,  à  moins  que  ce  ne  soit  à 
la  manière  d'Erostrate.  Voilà  cependant  ce 
au'on  a  écrit  de  plus  fort  en  fait  de  my- 
tnisme, 

MÉTOPOSCOPIE.  —  Art  de  connaître  les 
hommes  par  leur  extérieur,  et  ainsi  de  de- 
viner ce  qu'ils  sont  et  ce  qu'ils  seront.  On 
rappelle  aussi  du  nom  de  physiognomonie, 
et  ces  deux  mots  sont  équivalents;  ceiien- 
dant  lamétoposcopie  a  pour  objet  plus  spé- 
cial la  tète  humaine,  et  principalement  les 
linéaments  du  visage,  tandis  que  la  physio- 
gnomonie s'applique  à  la  contenance  et  à 

(419)  Que  disicz-vous  donc  tout  à  Tlieure? 
(iiO)  La  fuudalion  du  chriâlianisme  un  problème 
curieux  !  Vraiment! 

(421)  Un  esprit  doué  de  sagacité!  Mais  le  pre- 
mier enfant  de  dix  ans  que  vous  rcncontrerei  dans 
la  rue  vous  le  dira,  pour  peu  qu*il  ait  été  à  Pécole. 

(422)  Muni  dlnslrudion  !  Vous  êtes  donc  un  igno- 
rant le  plus  encroûté  de  tous,  ou  vous  entendez  uc 
parler  qu!à  dos  ignorants  de  la  plus  rare  espèce. 


tout  1  ensemble  de  l'individu  ;  ces  deux 
sciences  sont  donc  le  complément  Tune  de 
l'autre. 

L'étude  de  l'homme  par  l'homme  est  au*si 
ancienne  que  le  genre  humain.  Jl  y  a  long- 
temps déjà,  l'auteur  de  V Ecclésiastique  di- 
sait :  Ex  visu  cognoseitur  t^ir,  et  ab  oceursu 
faeieicognoscitur  sensatus^amicius  corporis^ 
et  risus  deti/mm,  ac  gressus  hominis  enun- 
tiant  de  illo  (^25)  ;  et  on  pourrait  facilement 
trouver  des  témoignages  plus  anciens,  en 
supposant  que  tout  le  livre  de  VEcclésias- 
tique  soit  sorti  de  la  plume  du  fils  de  Sirach. 

Le  recueil  des  observations  faites  depuis 
ce  temps  jusqu'à  nos  jours,  convenablement 
classées  et  systématisées,  pourrait  enfin 
former  les  éléments  d'une  science,  si,  d'une 
part,  l'art  de  feindre  no  s'était  constitué  bien 
antérieurement  encore,  si,  d'autre  pari,  la 
nature  elle-même  ne  se  jouait  pas  i>erpé- 
tuellement  des  apparences,  au  fioint  de  re- 
vêtir souvent  l'homme  d'esprit  d  un  sot  exté- 
rieur, et  de  donner  au  méchant  les  dehors 
candides  de  la  probité  ;  si  enfin  rhoinme 
lui-môme,  bon  ou  méchant,  stupide  ou  spi- 
rituel, ne  se  donnait  pas  de  perpétuels  dé- 
mentis, de  sorte  qu'on  ne  peut  en  réalité 
compter  sur  rien  d'absolu;  si,  outre  cela, 
l'éducation,  les  mœurs,  le  milieu  dans  lequel 
il  a  passé  sa  jeunesse  et  où  il  vit,  n'appor* 
taient  dans  la  constitution  morale  et  intel- 
lectuelle de  chacun  des  éléments  qui  ne 
laissent  à  l'extérieur  que  des  traces  tout  k 
fait  nulles  ou  peu  perceptibles. 

En  dehors  des  observations  que  chacun 
peut  faire  pour  son  propre  compte,  et  aux- 
quelles il  ne  doit  se  fier  que  comme  à  des 
renseignements  équivoques,  il  ne  reste  que 
bien  peu  de  règles  pnositives  sur  la  physio- 
gnomonie; à  moins  q^u'on  ne  se  jette  dans 
ces  généralités  qui  n  apprennent  rien,  teh 
par  exemple  ces  aphorismcs  :  la  coloration 
vive  de  la  peau  est  l'indice  d'un  tempéra* 
ment  sanguin,  des  mains  calleuses  dénotent 
un  homme  qui  se  livre  aux  travaux  pénibles, 
un  air  distingué  et  des  manières  élégantes 
annoncent  une  éducation  aristocratiquew 
Qui  ne  sait  cela,  et  qui  ne  l'a  remarqué  sans 
qu'on  le  lui  dise  7 

Il  y  a  une  multitude  de  nuances  dans  la 
tenue,  la  manière,  l'intonation,  le  son  de  la 
voix,  la  démarche,  le  geste,  le  mouvemei^ 
le  repos,  le  sommeil  peut-être,  entre  le  ci- 
tadin et  le  camnagnard,  le  provincial  et  le 
parisien  ;  entre  Je  négociant,  le  rentier,  le 
financier,  le  noble  de  race,  l'homme  de 
lettres  et  l'homme  de  plume;  parmi  les  né- 
gociants, entre  l'épicier,  le  marchand  dd 
draps,  le  bijoutier  ;  entre  la  cour  et  la  ville, 
la  ville  et  le  faubourg,  entre  les  différents 

(423)  Aller  chercher  la  fondation  du  christianisme 
dans  rinde,  et  prendre  pour  la  trouver  des  informa- 
tions près  de  la  secte  de  Samana  Couiama!  voilà 
une  de  ces  idées  qui  ne  viennent  pas  à  tout  le 
monde  ! 

(424)  Kyrus!  ne  sauriez-vous  donc  dire  Cymii 
comme  tout  le  monde? 

(4i5)  Eccli.  xu,  26. 


DES  MÎUACLES. 


3fl 


flwrtiers  d  une  ûiême  ville.  Un  enfant  de 
Jiian^  reronnali,  è  je  voir  passer,  le  pins 
ftshinnnahle  de  lotis  les  [irovinciain;  un 
M\$h\s  et  un  Kusse  velus  dliabillenienls 
(t)u|>é5  et  rousus  À  Paris,  sont  encore  au 
Anglais  et  un  Busse,  Qui  n*a  observé  tout 
esta? 

Mais  la  scicnre  de  la  nhysiognomonic  pré 
lend  aller  plus  loin  :  elle  veut  nous  ilonner 
iti  intlîcalions  précises  sur  les  â|»lilu(les 
întencctaclle  et  morale  de  chaque  individu, 
en  itrenanl  [Mjur  point  de  départ  son  appa- 
rence et  se»  formes  ;  elle  irait  niôinc,  si  on 
fa  l-il^-vTrt  faire,  jusqu*à  deviner  le  passé  d'un 
,  et  h  lui  intlîger  des  épitlièles  in- 
l'S,  ou  h  Tabsoudre.  C'est  trop,  et  la 
lui  mai  ne   s'est    toujours    révollt'^e 
le  telles  prétentions.  L'exftérienee  a 
s  dit  h  la  prudence  :  oiéliez*vous  des 

l/étudc  de  rhomme  par  rhomme  a  pro- 
duit deui  autres  arts  non  moins  fallacieux 
dans  ce  qu'ils  ont  d'absolu  :  la  eliirouiande 
rtU  phrénologie  (Voy,  ces  art,).  Juger  de 
tout  rhomme  par  une  faible  [sartie  de  sa 
m  '    siruie,  est  une  firétemirm  trop 

?^^  .  Il   y  a   des  géologues  qui  ont 

L taire  l'histoire  de  la  création  et  du 
pour  avoir  eisaminé  le  système  des 
Il  des  Afermîns  dans  quelques-unes 
^  anf^actuosilés,  d'aulrcs,  pour  avoir 
un    jfuits  ÛQ  quelques  centaines   de 
ftres  aux   bords  de  la  s^eioe  ou  du  Hhin. 
Sais  la  science  revient  enfin  de  ces  cunchi- 

rinns  1  r'-rinitées,  et  [dus  rhomtno  a|>prend, 
•nnaîl  qu  il  doit  apprendre^  en- 

....  «,«.,.  de  rîen  conclure  (42G). 
A  la  fin  du  dernier   siècle,  le  ministre 

»?L,n<>^j  Lavaler  donna  une  gnmde  célébrité 
vsiognonionie.    Tout  co  qui  tendait 

.MiMirrialiser  Thomme,  ne  pouvait  manquer 
d'èlre  bien  venu,  à  une  é[ïoque  où  tout  le 

oode  visait  àres[)rit,  en  niant  Texistence 

lUme.  Lavater  écrivait  avec  facilité,  élé- 
gince;  il  éiait  bizarre,  seotentieux,  tran- 
chant, il  conspuait  toute  méthode  et  toute 
logique;  en  fallait-il  davantage  pour  réussir 
alors  ?  Et  cependant  tout  ce  qu'il  donnait  au 
f^Qblic,  n*était  que  du  réchauffé.  Jean  Bap- 
&îeà  Porta,  pour  n'en  citer  qu'un  seul,  lui 
était  de  beaucoup  supérieur  sous  tous  les 
wpports  ;  mais  qui  lisait  à  Porta  dans  co 
fiWe  ignorant,  philosophique  et  frivole? 
il  n'est  pas  bien  certain  que  Lavater  le  con- 
nût lui-même  autrement  que  de  nom. 

Jean  Gaspard  Lavater,  né  à  Zurich,  le  15 
liOTembre  1741,  mourut  en  la  même  ville 
le 2  janvier  1801.  Il  se  signala  dès  sa  jeunesse 
parsKxn  amour  {tour  les  tours  de  gobelet  et 
ion  adresse  dans  les  jeux  de  main.  Plus 
tard,  il  cultiva  la  poésie  avec  autant  de  ta- 
lent que  d'éclat,  mais  sans  pouvoir  maî- 
triser ni  régler  son  imagination  dévergon- 
dée; puis  il  entra  dans  le  clergé  en  1769,  et 
fui  nommé  quelques  années  après  premier 
(listeurde  leglise  Saint-Pierre  de  Zurich. 

(iifi)  tHeu  a  livré  ses  œuvres  aux  discussïeus  de 
iruàiéil  di$jfuwiQnu 


La  théologie  offrit  alors  une  rinnvello  car" 
rièrc  h  cette  imaginaiion  ardente,  et  il  cul' 
tiva  en  même  temps  la  poé'sio,  la  polémique* 
l'ascétisme  ;  ses  ouvrages  en  tout  genre  for" 
raeraient  à  eux  seuls  une  bibliothèque* 
Aucun  n'est  le  fruit  de  la  réllexion  ni  de 
la  science;  on  y  trouve  ths  beautés  et  des 
extravagances,  des  éclairs,  des  paradoxes 
sans  nombre,  des  puérilités,  des  inepties, 
et  princi[ialement  cet  illuminisrae  alors  h  la 
mode;  nous  ne  disons  rien  de  l'hétoro- 
doxie  des  doctrines  tliéologiqnes  :  on  ne 
peut  attendre  autre  chose  de  la  part  d'un 
ministre  itroteslanl. 

ïj)vater  était  lui-même  un  illuminé,  un 
visionnaire,  entîjousiasmé  de  ses  profères 
idées,  qu'il  prenait  pour  des  révélations, 
mais  avec  conviction  et  de  la  meilleure  foi 
du  monde.  Tous  les  charlatans,  Mesmer,  Ca- 
gliostro,  Gassner,  etc,  étaient  pour  lui  des 
demi-dieux  ;  il  se  passionnait  pour  leurs 
inventions,  qu'il  apjïeliut  des  dérouvertes, 
Ilrrovait  à  son  pouvoir  thaumaturgifjuea  lui- 
même,  à  reflîcacïté  de  sa  pnère,  h  ses 
communications  avec  le  monde  des  intelli- 
gences; il  avait  des  extases,  Lavater  mou- 
rut fermement  persuadé  qu'il  était  saint 
Jean  l'évangélistc.  Dans  une  circonstance 
où  il  no  trouvait  rien  à  donner  h  un  jauvre 
qui  lui  demaniiait  Taumône,  il  se  mit  en 
prières,  chercha  de  nouveau,  trouva  une 
somme  oubliée  au  fond  d'un  tiroir,  et  la 
donna  tout  entière  ,  dans  la  pensée  que 
Dieu  venait  d'opérer  un  miracle;  imis  se  je- 
ta de  nouveau  h  genoux,  pour  le  remercier 
d'une  si  grande  faveur.  Il  était  lioramo 
d'une  conviction  profonde,  ce  trait  sulliraii 
à  lui  seul  pour  le  prouver,  probe,  honnête, 
généreux,  d'un  caractère  et  d'un  accès  faci- 
le, aumônieux  jusqu'à  l'excès.  Ses  écrits  do 
jihjsiogiiotnonie  l'ont  immortalisé. 

Lavater  f^art  de  ce  [iremier  principe,  que 
la  beauté  morale  est  toujours  compagne  de 
la  l>eauté  physique;  c'est  la  base  de  son  sys* 
tème*  Mais  rïen  n'est  moins  vrai  assurément. 
Iji  Brinvilliers  et  Cagliostro  étaient  de  fort 
belles  jtersonnes.  Néron  était  beau,  le  maré- 
chal de  Retz  élattbeau,  Messaline  était  belle; 
Duguesclin  était  très-laid,  saint  Vincent  do 
Paul  n'était  pas  beau,  Esope  était  d'une  dif- 
formité repoussante,  à  ce  que  dit  l'histoire, 

M  est  vrai  qu'on  juge  ainsi  communément; 
mais  aussi  à  combien  d'erreurs  la  première 
impression  ne  donnerait-elle  pas  lieu,  si 
Texfiérience  ne  venait  promjktcmcnt  en  aido 
au  jugement? 

Ici  notre  auteur  répoofl,  que  la  première 
observation,  cause  de  ses  erreurs,  a  été  trop 
superficielle;  c'est  donc  k  réformer  cette 
première  iraf^ression  qu'il  [s  applique ,  on 
marquant  avec  détails  les  difformités  irm- 
perçues  d'abord,  qui  doivent  la  rectifler,  t»t 
entrer  comme  coémcients  dans  le  résultat 
définitif  de  l'observation. 

L'on  t^eiit  accorder  que  lies  passions  vla- 
lenles  et  les  habitudes  dominantes  se  pei- 

riiomme,  mais  non  à  sa  comprclicnsioii  :  Mundum 


515 


MET 


DICTIONNAIRE 


MET 


SIS 


Snent  dans  tes  regards,  dans  la  démarche, 
ans  la  contenance  ;  que  la  bonté  ou  la  mé- 
chanceté, la  sottise  ou  la  finesse,  la  dissimu- 
lation, la  franchise,  la  cruauté,  la  perfidie, 
l'indulgence  et  la  longanimité,  se  trahis- 
sent presque  toujours  par  un  certain  air  in- 
définissable, les  bonnes  qualités  princi)>aie- 
ment,  car  chacun  est  soigneux  de  dissimu- 
ler Jusqu'aux  moindres  traces  des  mauvai- 
ses; mais  Fauteur  avoue  lui-même  son  im- 
puissance à  discerner  l'hypocrisie  de  la  vé- 
ritable vertu.  Or,  Thypoc-risie  est  le  masque 
dont s*aifublcnt  tous  les  vices;  le  svstème 
pèche  donc  en  un  point  esscntief.  Mais 
continuons  et  entrons  dans  quelques  dé- 
tails. 

Tout  homme  dont  la  figure,  dont  la  bouche, 
dont  la  démarche,  dont  l'écriture  est  de  Ira- 
Ters,  aura  dans  sa  façon  de  penser,  dans  son 
caractère,  dans  ses  procédés,  du  louche,  de 
rineonséqucncc,  de  la  partialité,  du  sophis- 
tiqué, de  la  fausseté,  de  la  ruse,  du  ca[)rice, 
des  contradictions,  de  la  fourberie,  une  im- 
bécillité dure  et  froide.  Nous  accorderions 
peut-être  que  la  noblesse  des  sentiments, 
les  passions,  la  treu)i)e  de  Tesprit,  la  fatui- 
té, 1  idiotisme,  la  fermeté,  le  courage  se  pei- 
gnent jus(}u'à  un  certain  degré  dans  Tair  du 
visage  ;  mais  dans  la  conformation  spéciale 
d'une  certaine  partie  ^seulement,  et  peut- 
être  accidentelle  I  mais  clans  récriture  1  nous 
reviendrons  sur  ce  dernier  point. 

La  tête  étant  la  plus  noble  partie  du  corps 
humain,  le  siège  de  l'àme  (^27),  elle  est 
aussi  le  miroir  tidèle  de  toutes  ses  pensées 
et  de  toutes  ses  affections.  Si  vous  rencon- 
trez de  ces  têtes  sans  caractère,  de  ces  fi- 
gures qui  ne  disçijt  rien,  jugez  à  coup  sûr 
qu'elles  ne  renferment  pas  de  cervelle. 

Une  tête  qui  est  en  proportion  avec  le 
reste  du  corps,  et  qui  paraît  telle  au  pre- 
mier abord,  annonce  un  caractère  d'esprit 
parfait  ou  approchant  de  la  perfection.  Trop 
Tolumineuse,  la  tête  est  le  siège  de  la  stu- 
l)idité,  de  la  grossièreté;  trop  petite,  de  l'i- 
diotisme ou  de  la  niaiserie. 

Elle  doit  être  régulière  dans  ses  formes 
et  proportionnée  dans  ses  dimensions.  On 
peut  appeler  bien  proportionnée,  celle  dont 
la  hauteur  verticale,  {)rise  de  l'occiput  à  la 
naissance  inférieure  au  nez,  est  égale  h  la 
largeur  horizontale  mesurée  dans  sa  plus 
grande  dimension.  Une  tête  trop  longue  an- 
nonce un  homme  de  peu  de  sens,  vain,  cu- 
rieux, envieux  et  crédule.  La  tête  penchée 
vers  la  terre,  est  la  marque  d'un  homme 
sage,  con.«=tant  dans  ses  entreprises.  Une 
tête  qui  tourne  de  tous  côtés,  annonce  la 
présomption,  la  médiocrité,    le  mensonge, 

(427)  Noire  pensée  8*esl  toujours  révoltée  contre 
cette  expression  si  peu  philosophique,  qui  semble 
localiser  Tàme  humaine,  comme  si  ce  qui  ircst  pas 
corporel  pouvait  siéger  en  un  Heu  quelconque.  Lst- 
ce  «que  le  lieu  n'est  pas  Tespace  occupé  par  un 
corps,  ou  susceptible  de  Tétre?  L*àmc  étant  unie  au 
corps,  est  avec  lui;  mais  elle. ne  saurait  être  en 
lui  ni  hors  de  lui.  Ceci  est  un 'profond  mystère, 
sans  doute;  mais  faut-il  lui  substituer  une  absur- 
dité? 

(128)  L*aulcur»  qui  se  posait  volontiers  comme  le 


un  esprit  pervers,  léger,  un  jugement  faible. 

Les  sourcils  et  la  naissance  inférieure  dti 
nez  divisent  la  tête  en  trois  parties,  qui 
doivent  être  proportionnées  et  symétriques. 
La  justesse  uu  jugement,  la  drofture  de  l'es- 
prit, ^la  beauté  de  caractère  dépendent  de 
cette  proportion. 

Pour  les  visages  d'une  organisation  très- 
forte  ou  très-délicate,  il  vaut  mieux  regar- 
der le  profil  que  la  face;  parce  que  les  li- 
gnes du  i)rord  sont  plus  faciles  à  saisir. 
Un  Ijeau  profil  annonce  un  beau  caractère, 
un  heureux  génie. 

Un  visage  charnu  annonce  l'enjouement, 
la  timidité  et  la  présomption.  Un  visage  qui 
se  couvre  facilement  de  sueur,  annonce  OB 
tempérament  ardent,  un  esjirit  vain  et  gros- 
sier, un  penchant  décidé  à  la  gourman- 
dise. Un  visage  uAle  est  Tindice  d'un  tem- 
1  érament  porté  à  la  volupté. 

Les  cheveux,  dit  Lavater,  fournissent  aus- 
si des  indications  très-précieuses.  Par  l'élas- 
ticité ou  la  résistance  des  cheveux,  on  peut 
juger  de  la  facilité  ou  de  la  roidcur  du  ca- 
ractère. Des  cheveux  longs,  plats,  disgra- 
cieux n'annoncent  rien  que  de  vulgaire  et 
de  commun.  Les  chevelures  d'un  jaune  doré, 
ou  d'un  blond  tirant  sur  le  brun,  qui  se  rou- 
lent facilement  et  agréablement,  sont  les  plus 
nobles,  et  celles,  par  conséquent,  dont  les 
indications  sont  les  plus  heureuses  (fc28|. 
Des  cheveux  noirs,  plats,  épais,  gros,  dé- 
notent peu  d'esiirit,  mais  de  l'assiduité  et 
un  grand  amour  de  Tordre.  Les  cheveux 
roux  sont  le  signe  d'un  caractère  souverain 
nement  bon  ou  souverainement  mérhant. 
Des  cheveux  fins  marquent  la  timidité  (£29). 
Des  cheveux  rudes  et  crépus,  le  courage  et 
la  force;  en  effet,  les  animaux  h  poil  rude 
et  gros  sonttous  féroces  ou  courageux  (1^). 
Des  cheveux  noirs  et  minces,  placés  sur  une 
tête  arrondie  et  à  demi-chauve,  annoncent 
un  jugement  sain,  mais  peu  d'imagination; 
si  cette  chevelure  est  plate  et  lisse,  elle  ca- 
ractérise la  faiblesse  des  qualités  intellect 
tuelles.  Les  cheveux  crépus  marquent  un 
homme  de  dure  conception. 

Ceux  qui  ont  beaucoup  de  cheveux  sur 
les  tempes  et  sur  le  front,  sont  grossiers, 
voluptueux,  orgueilleux. 

Uiie  barbe  bien  constituée  annonce  un  bon 
tempérament  et  une  belle  Ame  ;  une  barbe 
rare  ou  mal  disposée  dénote  iin  tempéra- 
ment faible,  des  inclinations  basses,  un  ca- 
ractère eiréminé.  Un  contraste  frappant  entre 
la  couleur  des  cheveux  et  celle  de  la  barbe 
ou  des  sourcils  n'annonce  rien  de  bon. 

Un  front  qui  fuit  est  la  marque  du  'génie 
et  de  la  délicatesse  de  Fcsprit  (^31)1  un 

type  du  beau  et  du  lion,  a  dû  écrire  ceci  et  bien 
d*auires  choses  encore  devant  sa  glacc!. 

(4â9)  Mais  si  un  phrênologue  allait  trouver  la 
bosse  du  coura^^e  sous  une  tine  clicvelurc  !  Messieurs 
les  savants,  mettez-vous  d*acconl. 

(430)  Témoins  les  brebis,  les  chèvres  et  les  diiH 
dons. 

(451)  Louis  XVI,  Baifiy  et  Mirabeau  avaient  le 
front  ainsi  fait  :  quelle  différence  pouitant  entre  ces 
trois  hommes  ! 


MET 


DES  MIRACLES. 


MET 


6H 


iSSrpërpëndiriilairc  esliesîfjne  ihimanque 
rresj>ril,  h  Dioins  qu*il  ne  s  arrondisse  en 
fu}»nl  vers  la  racine  des  cheveux;  en  ce 
os,  ïî  dénote  Ja  réflexion,  un  sens  i.'issis^ 
il<  -  l>rofondes.  Vn  fronl  penclié  en 

a»  artrent  qu'aux  esfirits  liiililes  et 

b»  :  -  .  Plu5  le  front  est  allongé,  plus 

rc:;:.  lîijue  d'énergie;  |tlys  il  est  serré, 
«mn  et  coiu|«ai  te,  («lus  le  car*iclère  est  ron- 
centré*  ferme  et  solide  (433|.  Si  lus  de  l'œil 
est  saillant,  c'est  le  signe  d*une  afilttude 
siaguJière  ^ux  travaux  de  res|>rit,  ei  d'une 
sagacité  exlrnordinaire  {%Sk).  Mais  sans  cet 
m^h  saillant,  il  y  a  des  létes  exitellentes, 
qat  nVn  ont  que  phis  de  solidité,  lorsque 
li  bas  du  front  s'affaisse  sur  des  sourcils 
horizontaux,  et  lorsqu'il  s'arrondit  et  se 
Toûfe  iniperceptiblement  vers  les  leuipes. 

De^  fronts  courts,  ridés»  noueux,  irrégu- 
ht%  enfoncés  d'un  nMé  ou  échani;rés,  doi- 
'**Qt  insjirrer  de  Ja  détiance.  Les  fronts  car- 
rés, dont  les  marges  latérales  sont  cnrore 
Sfiadeuses,  et  dont  l'os  de  Fœil  est  saillant» 
fupposcnt  un  grand  fonds  de  sagesse  et  do 
courage*  L'n  front  osse-ix,  garni  d'une  peau 
forte  fi  épaisse,  annonce  un  naturel  acariâ- 
tre et  ijuerelieur. 

Un  front   élevé,   avec  un  visage  long  et 

mni\i  rers  le  menton,  est  le  signe  de  la 

liiblesse  cl  de  rine[)lie,  Vn  front  allon^jé, 

'"Hi.^rt  d'une  peau  lisse,  qui  ne  se  ride  ja- 

4  l'indice  d*un  caractère  froid,  sou|i- 

\,  caustique,  opiniiltre,  fâcheux,  pré- 

\,  rampant  et  vindicatif.   Un  front 

•en  avant  et  qui  s'inclrnc  vers  rœil, 

'liie  d'une  inuiécillîté  incurable»  Des 

l'ih  (niiicjiîes  au  front,  surtout  s'ils  ]>arais- 

seni  parallèles,  décèlent  une  [pauvre  tôte,  un 

esprit  faux  et  soupçonneux.  S'ils  sont  liori- 

wntaux,  droits,  parallèles,  réguliers,  peu 

profonds,   ils   désignent  un  hounue  sage, 

SraJent,  judicieux.  Si  la  jiartie  su[jérieure 
u  front  est  sillonnée  de  rides  circulaires, 
fc!miî5  qtie  la  jmrtic  inférieure  reste  sans 
est  la  marque  de  la  stupidité. 
iieur  entre  ensuite  dans  de  grands 
«iéiads  sur  les  sourcils,  l'œil  et  ses  diverses 
[lajlics,  la  forme  de  l'orbite,  les  lèvres,  les 
dents,  la  forme  de  la  bouche,  le  cou»  les 
éfiaules,  les  bras,  les  mains,  la  poitrine,  les 
caisses,  les  jambes,  les  pieds;  sur  les  dé- 
kiils  et  rensemblo  de  tout  le  corps  bumain. 
On  peut  reproduire,  mais  on  ne  saurait  ana- 
Irscr,  parce  qu'il  ny  a  ni  système  ni  mé- 
lliode.  Ce  sont  une  ûmltitudode  remarques, 
indé;>ontlantes  les  unes  des  autres;  ou  [du- 
tôturje  muUitutle  d  adirmations,  que  rien  ne 
o^acre,  et  que  la  moindre  chose  peut  dé- 
lire. 

Il  est  toutefois  une  question  qu'on  aurait 
dû  jKïser  depiuis  longtenifts  aces  gens  qui 
donnent  leur  cerveau  h  eux-mêmes  comme 
ODÎté  de  iDosure  do  la  ca|»acité  du  cerveau 
d*autrui  :  comment  savent -ils  que  leurs 

(i'â)  Tcmoiits  Nai»olL't>ii  cl  Cuvier.  Les  plu'éiio- 
,i.^,if>onl  ce  «Icniier  comme  le  type  de  la  plus 
lé  iiilcïkTniclle. 

i.._,  L  ,ii  le  coïitrairc  eu  phiéuolujjie. 


propres  idées  sont  saines  et  justes?  El  si, 
par  basard,  la  balance  allait  être  faussée  ou  la 
oiesure  bosselée  !  Qui  conduira  donc  aux  f>e- 
tiles  maisons  ceux  qui  prétendent}'  mener  les 
autres?  Si,  par  Ijasard,  leurs  }eux  étaient 
atteints  de  la  jaunisse,  s'ensuivrait-il  que 
tout  est  jaune  connue  il  leur  paraît? 

Suivant  le  même  r.avâier,  une  belle  écri- 
ture annonce  la  iusiesse  de  res[iril  el  l'a- 
mour de  Tordre.  Lue  écriture  de  travers  in- 
dique un  es[irit  faux,  dissimulé,  inégal;  on 
reconnaît  le  caractère  llegmatique  aux  lettres 
mal  peintes,  mal  séparées,  niai  alignées. 
L'énergie  se  montre  dans  une  écriture  ferme 
et  arrondie.  Si  elle  est  exlraordinaircmenl 
soignée,  c'est  un  signe  <îe  rec  titude  dans  le 
iugement,  mais  de  peu  d'inlclligence.  Les 
lignes  qui  présenlent  des  séries  alternatives 
de  mots  lûflies  et  sénés,  indiuuent  la  légè- 
reté du  caractère*  L'écriture  élancée  est  le 
signe  d'un  es|>rît  ardent  et  capricieux.  Les 
caraclères  pencbés  vers  la  droite  ni;irquent 
laclivité  et  la  pénétration j  la  linesse  de  goût 
se  reconnaît  à  des  linéaments  perpendicu- 
laires el  déliés. 

Idais  nous  ne  suivrons  pas  plus  loin  l'au- 
teur sur  ce  terrain,  quoique  ceci  soit  insuf- 
Tuant  |K>ur  donner  une  idée  de  ses  nom- 
breuses observations  pli^siognomoniques, 
parce  ([u^il  n  y  aurait  kunais  (le  raison  jKmr 
s'arrêter.  Nous  ne  voulons  jias  dire  que  tout 
y  est  vain  et  frivole  ;  loin  île  là,  on  y  ren- 
contre une  multitude  d'a]>erçus,  nous  n'o- 
sons dire  toujours  ju^les,  mais  ingénieux  et 
piquants,  qui  [irocèdent  d*une  étude  sérieuse 
du  sujet,  et  de  rapprocliemcnts  qui  ne  sont 
pas  toujours  i\  dédaigner;  puis,  par  dessus 
tout  cela,  une  teinte  [ibilosophique  qui  aido 
à  la  séduction. 

On  nous  permeUra  do  placer  après  cet 
aperçu  un  passage  do  ta  Phijnognomonk  de 
Jean  de  Hagen  sur  le  même  texic*  Nous 
suivrons  la  traduction  d'Antboiue  Dumou- 
lin, en  cbangeant  seulement  quelques 
ex[>ressions  trop  peu  pudiques  pour  îles 
(oreilles  délicates  :  ^  Un  front  eslevé,  rond» 
descouvert  dénote  rcxcellertco  de  renlen- 
deiuenl,  la  magnanimité;  si  la  jfcau  en  esi 
Une,  |ïlane,  sans  |*oils,  note  d  impiété,  do 
fourberie;  riilé,  reufrogné;  jenfonté  du  mi- 
lieu, cruauté  avec  magnaiiiunté  et  inlelH* 
gencc.  t'Ji  front  très-grand  et  rond,  sans  ]»o ils, 
indique  rhoumie  aventureux  et  menteur. 
Un  frojit  allonj5é  avec  ligure  allongée  et  i»etil 
menton,  signilie  cruauté  et  tyrannie.  Un 
front  confus  et  meslé  pour  la  trop  grande 
graisse  du  visage,  inconslance;  ilegme,  es- 
[U'it  pesant. 

«  Si  les  sourcils  ont  des  poils  qui  se  pro- 
longent et  sYdèvent  au-dessus  des  autres, 
sévérité,  im[iudcur,  imprudence,  envie.  Si 
les  1*0 ils  en  sont  blancs,  légèreté,  folie.  Les 
sourcils  Itanés  sont  les  (dus  mauvais  de 
tous  :   malfaisance,  magie.  Sourcils  plais, 

(loi)  Les  plirénol^ïf^ues  h^gcat  sous  l'os  île  IVfil 
les  facultés   luusicati'S.   Quand   *louc   b^^iUtnitra 


SI9 


MET 


DICTIONNAIRE 


MET 


9S0 


peu  fournis,  bonne  complexion  et  bon  ca- 
ractère. 

a  Les  yeux  luisants,  de  médiocre  gran- 
deur, bien  proportionnés,  indiquent  ]*en- 
tendement  et  Tesprit.  A  fleur  de  tftte,  rado- 
tage, mensonge,  riaresse,  luxure,  sottise; 
enfouis,  envie,  malice,  soupçon,  colère  ;  cha- 
toyants, mobiles,  penchant  à  la  yoiupté, 
outrecuidance,  mensonge. 

«  Nez  aquilin,  moquerie,  courage,  traî- 
trise, avance;  nez  large,  épaté,  courage, 
intelligence,  habitudes  voluptueuses.  Nez 
éf.ais,  esnrit  lourd,  niais,  moqueur,  trom- 
peur, indice  des  voluptueux;  nez  rensellé, 
mensonge,  arrogance,  fierté,  cruauté,  bavar- 
dage, effronterie,  taquinerie.  Nez  rouge,  in- 
tem|)érance  et  luxure. 

«  Bouche  grande,  lèvres  grosses,  ouvertes, 
audace,  témérité,  luxure,  mensonge,  raille- 
rie. Bouche  petite,  secret,  modestie,  so- 
briété, continence.  Lèvres  minces,  pincées, 
finesse,   raillerie,  éloquence,  prévoyance, 

1)riidenco.  Lèvres  épaisses  et  pendantes, 
ialourdise,  sottise,  méchanceté,  saleté.  » 

Nous  laisserons  ce  qui  est  relatif  aux  au- 
tres parties  du  corps  humain.  Mais  nous  de- 
vons avertir  que  Jean  de  Hagen  (en  latin  de 
Indajim)  est  un  auteur  consciencieux,  qui 
écrit  sur  observation,  et  non  point  un  co- 
piste qui  réiiète  ce  qu'on  a  dit  avant  lui. 
Seulement  chacun  de  ses  aphorismes  est 
le  résultat  d'une  seule  observation,  et  non 
point,  comme  il  le  faudrait  en  pareille  ma- 
tière, la  résultante  d'une  multitude  d'ob- 
servations débattues  conlradicloirement.  Tel 
supplicié  que  j'ai  vu  conduire  au  lieu  de 
Texpiation  avait  le  menton  fait  de  cette  fa- 

Son  ;  donc  une  pareille  forme  est  le  signe 
u  penchant  à  l'assassinat  ;  c'est  ainsi  qu'il 
raisonne. 

Avant  I^vator,  le  célèbre  peintre  Charles 
Lebrun  avait  cherchée  pénétrer  les  disposi- 
tions intellectuelles  et  morales  des  hommes 
Far  une  autre  voie,  en  prenant  toujours 
air  du  visage  pour  point  de  départ.  Ayant 
remarqué,  ou  cru  remarquer  que  beaucoup 
do  personnes  avaient  dans  la  ph^'sionoraie 
de  certains  rapports  avec  tel  ou  tel  animal, 
un  chat,  un  chien,  un  porc,  un  lion,  par 
exemple,  et  que  les  mêmes  rapports  exis- 
taient entre  leur  caractère  et  leur  physiono- 
mie, il  en  conclut  aussitôt  un  système  de 
l)hysiognomonie,donton  se  préoccupa  beau- 
coup d'abord,  dont  quelques  personnes  s'of- 
fensèrent, puis  dont  on  rii  beaucoup  après. 
Chacun  se  demandait  en  s'abordant  :  Quelle' 
est  votre  bète?  La  bêle  de  Socrate  était  un 
chien  braque,  ce  dont  les  philosophes  eurent 
peine  &  prendre  leur  f»arti.  La  bôle  du  grand 
€ondé  était  un  aigle.  Lebrun  avait  fait  une 
grande  collection  de  tôles  et  de  botes,  qui 
donnaient  lieu  aux  plus  singuliers  rappro- 
chements, et  servaient  de  démonstration  à 
son  futile  système.  Il  faut  être  un  grand 
peintre  pour  saisir  de  telles  ressemblances* 
Il  entrevit  aussi  la  mesure  de  l'angle  facial, 
dont  Camper  devait  |dus  tard  tirer  un  si 


grand  parti  pour  les  études  phrénologiques. 

Nous  ne  savons  si  Charles  Lebrun  trouva 

cette  idée  dans  son  propre  fonds,  ou  s'il 

l'emprunta  ;  la  question  ne  vaut  guère  la 

i)eine  d'être  mise  h  l'étude,  mais  avant  lui 
fean-Baptiste  à  Porta,  lui  avait  donné  d*assez 
grands  développements  dans  sa  Physiogno- 
monie  et  sa  Phytognomonie.  A  Porta  avait 
môme  poussé  beaucoup  plus  loin  la  décou- 
verte, puisqu'il  avait  établi  des  similitudes 
de  physionomie  et  de  conformation  entre  les 
honmîes  et  les  plantes.  Et  si  nous  cher- 
chions bien,  nous  trouverions  peut  -  être 
qu'à  Porta  n'est  pas  l'inventeur  du  système. 
Dès  le  temps  de  Salomon,  Ton  pouvait  dire, 
il  n'y  a  rien  de  nouveau  sous  le  soleil,  et 
cet  adage  n'a  cessé  de  se  vérifier  de|»uis, 
principalement  en  ce  qui  concerne  les 
erreurs  de  l'esprit  humain. 

L'art  de  la  physiognomonie  n*avait  pas 
été  moins  cultivé  parmi  les  anciens;  de 
grands  médecins  et  de  grands  philosophes 
n'avaient  pas  dédaigné  de  lui  accorder  quel- 
que crédit  :  Hipi)ocrate  afllrme  que  dos  che- 
veux rouges  accompagnés  de  petits  yeux  et 
d'un  nez  pointu,  sont  une  marque  certaine 
de  la  bonté  du  caractère.  Les  hommes  d'une 
taille  élevée,  afiligés  de  la  calvitie,  du  bé- 
gaiement et  d'une  voix  grôle,  sont,  dit^l, 
ordinairement  bons.  Une  grosse  tète  avec  de 
|)etits  yeux  et  le  bégaiement,  est  l'indice 
d'une  grande  prédis(>osition  k  rcni|)orte- 
ment  et  à  la  colère;  un  regard  fixe  indique 
aussi  la  colère.  Une  grosse  tôte  avec  des 
yeux  grands  et  noirs,  un  nez  charnu  et  re- 
troussé, marquent  infailliblement  la  bonté 
du  cœur  et  la  douceur  du  caractère  (^35). 

Aristote,  de  son  côté,  fit  aussi  des  obser- 
vations analogues,  mais  en  prenant  pour 
point  de  départ  des  simil  itudes  choisies  [mrm 
les  brutes.  Ceux  qui  ont  les  cuisses  maigres, 
sont,  dit-il,  légers  à  la  course,  [larce  que 
tels  sont  les  cerfs.  Ceux  qui  ont  le  système 
osseux  et  le  système  nerveux  très-develop- 
]iés,  sont  robustes,  parce  que  tels  sont  les 
éléphants.  Ceux  qui  ont  un  dos  aiionge  avec 
un  cou  gros  et  cnariiu,  sont  forts  et  coura- 
geux, parce  que  tels  sont  les  taureaux.  Ceux 
qui  ont  un  visage  court  et  ramassé,  sont  ru- 
sés, jiarce  que  tels  sont  les  renards;  un 
visage  farouche,  ils  sont  robustes,  parce 
que  tels  sont  les  lions.  Ceux  qui  ont  de 
petits  yeux,  sont  envieux,  parce  que  tels 
sont  les  singes  ;  de  gros  yeux,  ils  sont  stu« 
pides,  parce  que  tels  sont  les  bœufs  et  les 
ânes...  Ceux  qui  ont  un  front  court  et  con- 
tracté, sont  indisciplinables,  parce  que  tels 
sont  les  porcs  ;  un  front  large  et  plat,  ils 
sont  pleins  de  sagacité,  parce  que  tels  sont 
les  chiens... 

On  le  voit,  ce  n'est  pas  d'aujourd'hui  que 
les  hommes  ont  déraisonné,  en  voulant 
pénétrer  les  secrets  de  la  nature. 

Tant  que  la  déraison  reste  consignée  dans 
les  livres,  et  no  se  traduit  p6s  en  actes,  le 
malheur  est  médiocre;  mais  que  dire  de 
magistrats  qui  baseraient  sur  de  telles  doa 


(Vo)  Voy.  CjkMEhARKs,  Mcdit.  hist,,  cçoturia  allcra,  c.  o. 


MIC 


DES  MIRACLES. 


Mrc 


zn 


riA^  (îi^s  îîcnlenccs  capiUiIcsî  c'est  ccpcn- 
i  est  arrivé  (^36)  ;  de  princes  qui 
t   leurs   ministres  sur  de  telies 

..mons  h  rrfkiro,  pour  Thonneur  de 
K}\\  que  rimputalion  est  sans  fon- 

On  prétend  que  son  Tiiédeeîn  ortlinaire, 
M"  "  ''  -t^au  (Je  Di  Cliainbre,  oiombrc  tic 
]  française  el  1res  -  inl^ilué    des 

Ti^i'Uî^  ue  l>5lrologïo  el  lie  la  physiognonoo* 
m,  comme  le  prouve  suraboudamnient  son 
trûflé  (le  VÀrt  de  eonnaitre  ies  hommes^ 
irait  une  grande  inilueiîce  sur  les  choix  de 
<t' prince;  de  lelle  sorte  que  mîuislres  et 
«fijbas>adeurs  n*auraiciil  été  elioisis  que 
i«i?flïu  les  indications  de  Cureau  de  La 
rhaml»re,  qui  éliuliait  auparavant  leur  thème 
(Je  nahvité  et  leur  [physionomie.  Laplace, 
m  raronte  celte  f>articularité  au  IV'  tome 
it  >ou  RrmcU  de  pitvcn  inttresmntes,  cite  à 
l'jij^pui  une  longue  eorres|iondance  eotrr.  le 
mi  et  le  médecin,  qui  n'a  été  vue  de  per- 
mmc.  Et,  de  ce  qu*après  la  mort  de  Cureau 
dfc  La  Chambre,  Louis  NIV  n'aurait  fait  que 
lie  mauvais  choix,  il  ne  s'ensuivra  il  pas 
ï.<isairemen1  que  celui-ci  eût  été  [>our 
qnelaue  cho^e  dans  les  bons  qui  avaient 

On  dit,  et  cette  histoire  est  peut-être  plus 
frtde,  que  Zopire,  après  avoir  considéré 
Sornie  suivant  les  règles  de  la  physiogno- 
monie,  prononça  magistralement  cette  sen- 
tence :  r'e.'vt  un  stu|*ide,  adonné  à  des  pas- 
lions  dégradantes  et  honteuses;  sur  quoi 
y  :  rirtit  d*un  grand  éclat  tJe  rire.  Le 

I  ,  pour  rcndie  un  peu  d'assurance 

âuftir.^juiiûniisle  aussi  déionrcrlé  que  mal- 
Immiir  refirit  avec  une  orgueilleuse  mo- 
(it'siie,  qu'il  était  en  efTet  tout  cela  par  nature 
H  î)ar  teriipérament,  mais  qu'il  avait  puisé 
iênsla  |)hilosophie  le  courage  nécessaire 
pour  réformer  ces  défauts. 

MICHKE,  Ois  de  Jemla,  prophète  qui  vé- 

rut  r^.nidant  les  dernières  années  du  règne 

ib,  roi  d'Israël,  n'est  connu  que  par  un 

.^.  i.ait  de  sa  vie,  rapporté  au  %xn'  chapi- 
tre du  troisième  livre  des  /ïom»  et  au  xviir 
du  second  livre  des  Parafipommes.  Il  ne 
ûul  pas  le  confondre  avec  Mirbée,  de  Mo- 
mthi,  dont  Tious  avons  Ja  prophétie,  el  qui 
vécut  dans  un  temps  postérieur. 

Miellée,  lils  de  Jenila,  s'était  attiré  l'ani- 
m.iiJversion  d'Achah ,  qu'il  reprenait  sans 
^Ottte  de  ses  désordres  avec  trop  de  liberté, 
Cl  ««quel  il  n'annonçait  que  de  fâcheux  évé- 

Ktfnents.  I*eu(-ètre  doit-on  lui  attribuer  le 
lit  suivant,  rapporté  au  xx*  chapilre  du 
troisième  livre  dus  Rois, 

Acliab  venait  de  remporter  deux  grandes 
»i<toires  sur  Bcnadad,  roi  tic  Syrie;  uesdeux 
ftctoires  étaient  Tune  et  lautre  miraculeu- 
ses, il  ne  pouvait  se  le  dissimuler»  et  elles 
lui  avaient  été  annoncées  comme  telles  par 


des  firophètes;  cependant»  au  lieu  de  pjofiter 
de  ses  avantages  pour  délivrer  enfin  Lsraël 
des  dangers  dont  le  menaçait  incessamment 
le  plus  remuant  et  le  plus  dangereux  des 
ennemis  de  sa  nation  el  de  son  culte»  il  s'ern- 
jiressa  de  conclure  un  traité  d'alliance  et 
d  amitié  avec  Bénadad.  A  celle  occasion,  un 
eerlain  prophète  dît  l\  un  autre,  fraipri-mùi; 
celui-ci  ne  le  voulant  pas;  le  [iremier  reprit  ; 
fin  fion  fera  envers  vous,  ce  que  tous  refusez 
de  fmj'cetwers  moi;  et  révénemenl  ne  tarda 
pas  à  s'aecooqdir;  le  iirophèle  rebelle  h  la 
voix  de  Dieu  fui  dévoré  quelques  instants 
après,  frappez-moi,  dit  ensuite  le  même  à 
un  second;  ce  dernier  le  frappa,  et  le  blessa 
jnsqu*à  elfusion  de  sang.  En  cet  état,  le  f iro- 
phète  se  couvrit  le  visage  de  i>oussîère  et 
courut  au-fJevanl  d'Achab.  0  roi,  lui  dit-il, 
f  étuis  au  cmnhat^  (/uefquun  m'a  donné  un 
prisonnier  à  gttrdtr,  et  m'en  a  rrndu  respon^ 
snbie  sur  la  rit\  ou  sous  peine  de  poijcr  un 
(aient  (rargenf  :  or^  tandis  t^ue  je  me  tournais 
de  droite  et  de  gauche ^  mon  prisonnier  a  dis- 
paru, —  Vous  tenez  de  prononcer  vous-même 
votre  sentence^  lui  répondit  le  roi*  —  A  ce^ 
mois,  le  propiiète  essuya  le  sang  el  la  pous- 
sière de  son  visage,  afin  que  le  roi  pûl  re- 
connaître qui  il  était  :  }  aici  ce  que  dit  le  Sei- 
gneur^ ajoula-t-il,  puisque  vous  avez  laissé  ta 
vie  à  un  homme  digne  de  mort^  votre  rie  payera 
pour  sa  rie,  et  votre  peuple  pour  son  peuples 
Achab  se  détourna  avec  ra[)parence  du  dé- 
dain, mais  il  rentra  furieux  h  Samarie, 

Quoi  qu'il  en  soit  de  Tidentité  de  ce  pro- 
phète que  rE(!rilurc  ne  nomme  pas,  voici  ce 
qui  advint  de  ses  menaces.  Lfi  guerre  se  dé- 
clara de  nouveau  au  côté  de  la  Syrie,  [i  cause 
de  rincxécution  du  traité  dont  il  vient  d'ê- 
tre question,  car  Beoadad  ne  voulut  pas 
rendre  la  ville  de  Ma  mot  h  de  Galaad,  clef 
des  deux  royaumes  et  objet  perpétuel  de  li- 
tige entre  eux.  De  celte  fois,  Acliab  fit  al- 
liance avec  Josa|^llat,  afin  d'assiéger  Bamoth 
avec  des  forces  plus  considérables;  mais 
avant  tout,  Je  |ïieux  Josaphat  voulut  consul 
ter  le  Seigneur  relativement  à  l'issue  de  l'en- 
treprise- Acliab  fit  venir  quarante  projihèles 
qui  lui  promirent  d'une  commune  voix  le 
succès  le  plus  complet,  —  N'ya-t-il  donc  ici 
aucun  pT(*phête  du  Seigneur,  demanda  Josa- 
phat, afin  que  nous  puissions  savoir  de  lui  la 
vérité?  —  il  g  en  a  bien  encore  un,  répondit 
Achab,  par  t intermédiaire  duquel  nous  pour- 
rions consulter  le  Seigneur  :  savoir  Michce^ 
fils  de  Jemla;  mais  je  le  hais,  parce  qu^il  ne 
niannonce  jamais  que  des  choses  funestes,  — 
N'en  partez  pas  ainsi,  reprit  Josanhat»  tt 
faiies-le  venir.  Les  rleux  rois  se  idacèreijt 
sur  des  trônes,  environnés  de  leurs  courti- 
sans el  d'une  multitude  de  i^euide,  en  rase 
campagne,  près  de  la  porte  de  la  ville.  Sé- 
décias,  fils  de  Ghanaana,  s'était  appliqué  des 
cornes  de  fer,  avec  lequelles  il  frafipail  de 
tous  côtés,  en  disant  h  Achab:  c'est  ainsi  que 


^i^)  On  cite  ces  ileiix  sentences  du   marquis  de  contra,  visa  fack  et  cianmmto  cfifite,  ad    fureas 

Hlkânli,  chef  de  la  justice  criminelle  à  Naples  de  damnmniAi.  —  Audilis  tesiibus  pro  et  conira,  reo  ad 

iT78  h  1781,  cl  grand  partisan  de  la  ïjlivsiognoino-  d^oegandum  ohlinalQ,  visa  fade  et  esammato  atpiUf 

»i€ei  de  la  pliréiiologie  :  Auditis   tati'bui   pro  ei  non  ad  (urcas,  ted  ud  raîamt  damnamut. 


823 


BIIG 


DICTIONNAIRE 


BIIC 


3Si 


▼ous  frapi)erez  la  Syrie;  les  autres  prophètes 
tenaient  le  même  langage. 

Pendant  ce  temps-là^le  messager  qui  était 
allé  chercher  Micnée  lui  disait  :  Tous  les  pro- 
phètes consultés  jusquici  promettent  au  roi 
un  heureux  événement^  n'allez  pas  les  contre- 
dire. —  Vive  Dieu^  répondit  le  prophète ,  je 
dirai  ce  que  le  Seigneur  me  mettra  a  la  bou- 
che. —  Quand  il  fut  arrivé^  Michée^  lui  dit  le 
roi^  devons-nous  aller  ou  non  assiéger  Ramoth 
de  Galaad  ?  —  Allez^  répondit  le  prophète^  et 
soyez  heureux  ;  Dieu  mettra  Ramoth  entre  les 
mains  durai.  —  Je  vous  en  conjure  au  nom  du 
Seigneur f  reprit  Achab^  je  vous  V ordonne,  di- 
tes-nous la  vérité.  Alors  Michée  reprit  sérieu- 
sement :  «  JTai  vu  tout  Israël  dispersé  sur  les 
montagnes^  comme  un  troupeau  qui  n'a  point 
de  pasteur.  Ils  nont  plus  de  maître ,  dit  le 
Seigneur,  que  chacun  retourne  tranquillement 
en  sa  maison.  »  —  Ne  vous  Vavais-je  pas  dit^ 
s'écria  Achaby  en  s\idressant  à  Josaphat,  cet 
homme  ne  m'annonce  jamais  rien  de  bon.  — 
Mais  Michée  ajouta  aussitôt  :  —  Ecoutez  donc 
la  parole  du  Seigneur  :/ai  vu  le  Seigneur  as- 
sis sur  son  trône  et  toute  la  milice  des  deux 
rangée  à  sa  droite  et  à  sa  gauche  ;  et  le  Sei- 
gneur a  dit  :  Qui  trompera  Àchab^  roi  d'Israël^ 
en  rengageant  à  assiéger  Ramoth  de  Galaad^ 
afin  au' il  y  succombe?  Et  les  esprits  ont  ré- 
pondu l'un  une  chose  et  l'autre  une  autre. 
Mais  il  s'en  est  trouvé  un^  qui  s'est  présenté 
devant  le  Seigueur  et  lui  a  dit  :  c'est  moi  qui 
le  tromperai.  —  De  quelle  manière,  a  demandé 
le  Seigneur?  — Je  sortirai^  a  répondu  celui- 
ci,  et  je  serai  un  esprit  de  mensonae  dans  la 
bouche  de  tous  ses  prophètes.  —  Allez,  et  fai- 
tes cela,  a  dit  le  Seigneur,  vous  le  tromperez^ 
vous  prévaudrez  contre  lui.  —  Ainsi  donc 
voilà  comment  le  Seigneur  a  placé  l'esprit  du 
mensonge  dans  la  bouche  de  tous  vos  prophè- 
tes ici  présents,  et  le  Seigneur  a  prononcé  la 
sentence  contre  vous. 

Sédécias,  fils  de  Chanauna ,  s'approcha 
alors  vivement  de  Michée,  et  le  souffleta,  en 
lui  disant  :  N'y  a-t-il  donc  que  vous  seul  qui 
possédiez  l'esprit  du  Seigneur,  et  moi,  m'a-t- 
tl  abandonné?  —  Vous  le  verrez  ^  répondit 

(437)Niinlîiis  vcro,  qui  ierat  ul  vocarcl  Mic1i9cam, 
lociitus  est  ad  eum,  diecns  :  Ecce  sermoncs  pro- 
phctanim  orc  iino  régi  bona  pncdîcanl  :  sit  orffo 
sermotiiiis  similis  coruin,  cUoquere  bona.  Cul  Mi- 
ch:eas  ail  :  Yivit  Dominus,  quia  quodcunque  dixe- 
ril  mihi  Dominus,  hoc  Inquar.  Ytrnil  îtaquc  ad  rc- 
gcm,  ot  ait  illi  rex  :  Michxa,  ire  dcbcmus  in  Ra- 
moth Galaad  ad  prœliandum,  an  ccssarc?  Gui  ille 
rcspoiidit  :  Âscendc  et  vade  prospère,  cl  tradet  eam 
Dominus  in  manus  régis.  Dixii  autem  rcx  ad  cum  : 
llcrum  atquc  itcrum  a(ijuro  te,  ut  non  loniiaris  niihi 
nisi  quod  vcrumcst,  in  nominc  Domini.  Et  illc  ait: 
Yidi  cunctum  Israël  dispersum  in  montibus,  quasi 
ovcs  non  hal)entcs  pastorem.  Et  ait  Dominus  :  Non 
habcnt  isli  dominum  :  rcvertalur  unusquisquc  in 
domum  suam  in  pacc.  (Dixit  ergo  rex  Israël  ad  Jo- 
saphat :  Nunquid  non  dixi  libi,  quia  non  proplietal 
mihi  bonuni,  sed  sempcr  malum?)  lilc  vero  addens» 
ail  :  Propterca  audi  scrmoneni  Domini  :  Yidi  Domi- 
num sedentcm  super  solium  suum,  et  omnem  cxer^ 
cilum  cœli  assistenlem  ei  a  dexlris  cl  a  sinistris  : 
cl  ait  Dominus  :  Quis  dccipiet  Âchab  regeni  Israël, 
ut  ascendat  et  cadat  in  Ramoth  Galaad  ?  Et  dixil 


Michée,  le  jour  où  vous  fuierez  de  chambre  en 
chambre  pour  vous  cacher. 

Achab  ordonna  de  jeter  le  prophète  en  jwi- 
son,  jusqu'à  ce  au'il  revint  en  patx  après  Tf*- 
pédition  projetée.  —  Si  vous  revenez  en  paiXf 
ajouta  Michée,  ce  n'est  pas  le  Seigneur  quiù 


MICHEE,  de  Morasthi ,  prophétisa  pendant 
les  règnes  de  Joathan,  d^Achaz  et  d'Ezéchias, 
rois  de  Juda.  Sa  proj)hétie  concerne  spé- 
cialement les  villes  de  Jérusalem  et  de  Sa- 
marie,  avec  quelques  légers  aperçus  relatifs 
à  la  captivité  de  soixante-dix  ans,  au  retour 
de  cette  mCme  captivité,  aux  cuerres  des 
Machahécs  et  à  Tavéncment  du  Messie.  Cest 
de  toutes  les  prophéties  la  plus  diflîcile  à 
comi)rendre  et  à  expliquer;  1  auteur  estpro* 
fond  comme  Isaïc,  concis  comme  Joël  :  son 
style  semble  n'avoir  l'élévation  ni  de  l'un  ni 
do  Tautre,  mais  en  revanche  une  mystérieuse 
obscurité,  qui  se  laisse  dilïïcileuient  péné- 
trer. La  pensée  est  voilée  sous  des  figures  do 
langage  neu  accessibles  à  ceux  qui  ne  soot 
pas  familiarisés  avec  la  langue  sainte  :  Tan- 
tithèse  V  est  fréquente,  et  toujours  signifi- 
cative; les  noms  propres  s'y  traduisent  en 
sarcasmes  mordants;  on  pourrait  dire  qa il 
y  a  autant  de  mystères  que  de  mots.  Sépho- 
ron,  la  demeure  splendide;  Saanan,  Yissue; 
Bethsaël,  le  voisinage:  Maroth,  Vamertume; 
Marcsa,  Yhéritage;  Odolla,  la  beauté;  se  trans- 
forment en  jeux  de  mots  d'une  cruelle  et 
prophétique  signification.  Mais  tous  ces  mys- 
tères de  détail,  pour  ainsi  dire,  appartien- 
nent aux  interprètes  plus  qu'à  nous. 

Le  prophète  commence  ainsi  :  Peupla^ 
écoutez  tous;  que  la  terre  et  tout  ce  qu'elle 
contient  prêtent  l'oreille  ;  que  le  Seigneur,  de 
son  saint  temple,  que  le  Seigneur  soit  témoin 
contre  vous  ;  car  voilà  que  le  Seigneur  sot- 
tira  de  sa  demeure  ;  il  descendra^  ei  foulera 
aux  pieds  les  sommités  de  la  terre;  et  les 
montagnes  se  consumeront  sous  ses  pas,  la 
collines  liquéfiées  s'écouleront  comme  la  cire 
devant  le  feu,  comme  l'onde  qui  fuit  sur  uns 

unus  verba  hujuscemodi,  cl  alius  aliter.  Egressas 
est  autem  spiritus,  et  stetit  coram  Domino,  et  ait: 
Ego  docipiam  illum.  Gui  locntus  est  Dominus  :  la 
quo?  Et  ille  ait  :  Egrciliar,  et  ero  spiritus  nieudai  in 
ore  omnium  prophetarum  ejus.  Et  dixit  Dominos  : 
Decipies  et  nr^Rvalebis  :  cgriHiere,  et  fac  ila.  Nunc 
igitur  ecce  dédit  Dominus  spiritum  mendacii  in  ore 
omnium  prophetarum  tiiorum  qui  hic  sunl,  et  Do- 
minus locutus  est  contra  te  malum.  Accessit  auten 
Sedecias  fdius  Ghanaana,  «t  percussit  Michaeam 
in  maxillam,  et  dixit  :  Mené  ergo  dimi«iil  Spiritos 
Domini,  et  locutus  est  tibi  ?  Et  ait  Michacas  :  Vi- 
surus  es  in  die  illa,  quando  ingrê<lieris  cubiculom 
intra  cul)icu1um  ut  abscoudaris.  Et  ait  rex  Israël  : 
Toliile  Michieam,  et  maneat  apud  Amon  principem 
civilatis,  et  apud  Joas  fdium  Amelcch.  El  dicile 
eis  :  Uxc  dixil  rex  :  Mittitc  virum  istum  in  carce- 
rem,  et  suslentate  eum  pane  iribulationis,  et  aqaa 
angustidc ,  donec  rcvertar  in  pace.  Dixilque  xi- 
chxas  :  Si  reverstis  fueris  in  pace.  non  esl  locutas 
in  me  Dominus.  El  ail  :  Audite  populi  omncs.  (Ul 
Beg.  xxii,  15.  —  Vid.  H  Par.  xvin.) 


m 


MIC 


DES  MmAi:Lr:s. 


AfiG 


SÎO 


fei/e;  «r  tant  ceh  à  cautie  des  crme<t  rfe  In-      la  blessure  de  Salarie  est  inetimble,  et  parce 
I  '       *     p/ek/s  de  (amnison  frhrftrtOàest      quelle  s'étend  jn^qu  à  Juêa;  elle  touche  à  la 

cifndeiiè  de  mon  pfuple,  à  JérusuJeriK  AV  h 
publiez  pas  dansGrih  ,  dissimulez  vos  larmes; 
camrez-voun  de  poussière,  vous  maison  de  la 
Poussière  (V'*0.)  Passez,  belle  demrure  {Kk\\ 
maintenant  couverte  de  laideur;  elle  riétaii 
pas  encore  sortir,  la  ville  de  f  Issue  {hï2}  ;  la 
Maison  voisine  {kh3),si  solide  jusmi  ici ,  ap- 
pyr-ndra  de  vous  à  trembler  pour  elle.  Il  était 
juste  ffuefle  ftU  affligée,  celh  qui  liahite  dans 
f  Amertume  (kW);  son  afflivtmn    (Vi5)    s\ 


des  crimes  de  Jaroh  ;  nesf-ce  pas 

''  ■■^uîTiff  Oh  sont  les  hauts  lieux  de  Judn^ 

h    ,  ff  pas  â  Jérusalem  ?  Je  (irai  de  Samarie 

un  monceau  de  pierres,  semblable  ù  erhti  qui 

H  roi(  dans  le  champ  où  Ion  va  planter  la 

tvjftf.  Je  ferai  rouler  ses   édifices    dans   In 

nllée.jr  mettrai  ù  nu  leurs  fondations.  Toutes 

snftotues  seront  brisées^  toutes  ses  richesses^ 

r^nsimrrn  par  les  flammes  ^   ses  idoles  s*en 

Hssiêre  :  tout  cela   était  le  prix  de 

i liant  tout  en  redeviendra  h  salaire 

m) 

^M\mïïàsar^  roi  d'AssjHo,  acromplil  nctto 

tie  la    neuvièoie' année  crOsée,  roi 

L  Sâniflri*?,  prise  nprès  trois  ans  de 

fut  (télniite  de  fond  en  ronihlo»  le 

ravagé,  el  les  habitants»  transporlés 

>  Médie  cl  l'Assyrie,  d*oii  il.;  ne  de- 

jiiniflis  revenir.' (f'o^,  IV  Reg,  \in.) 

:  l-isixïèrae  année  du  règond'Kzt'^clnas, 

\v\  (,L'  Jiiila. 

Le  prophète    eontinue  de   î.i   sorte  :  Je 

rai  sur  ces  malheurs^  je  pou  s  sf  rai  des 

rments:  je  me  dépouillerai  dr  mes  ré- 

JffMSf  je  marcherai  un,  mes  qémissemcnts 

JÊSliU  semblables  à  ceux  des  drarjons  (V.ÎO), 

fflaintesàcelles  de  f  autruche.  Parce  que 

)  Kndhc  popiili  omm^s,  el  atU^ïiiLil    lorni»  et 

ilik  pjiis  :  el  sri  OoTiirnus  D^^ns  vtAm  iii  les- 

"niiius  de  lon»filo  sancto  sii*>.  Quia  ecre  Do- 

Twliêtur  *iç  Joco  sim  :  et  iJt'sfieiidet  el  cal- 

jK-T  etrrka  u-rnî».  El  coiisirmenlur  nionles 

uiH  :  H  vaUi's  sriikleuLur  si«Mii  cera  a  hmi 

t  iiciit  a<|UR%  (|(jrr  ilLTiirrunl  iii  pi,Tێps.  In 

iarcib  omne  isi*itï,etin  pecealis  tloiiius  h- 

tiod  sceltis  Jaroli?  iiniiiio   Samaria  ?  eUpi.Tî 

ittd^tJ  itoimc  JtTïisrilem?  Kl  pm»am  Sama- 

iAÛ  acorvuni  ïiipiiïinn  in  :\>^vn  en  ni   piaula- 

1  3  :  el  delraliani  iti   viiHem  lapMi^s  ojiis,  cl 

tiU  rjiis  revelatK].  El  omiiia  scuiplilia  «^jus 

ittiir,  et  om  11  es   im^iri'dcs  ejus  c<ïiiiliurc*ilur 

oinnia   îtlola  ejtis  ponani  ïu  penlilioniMii  : 

mrrceïliltus  lucrelricis  cfïdgregjala  siiut»  el 

1-^  ud  merccdetù  luerelricis  leveileiilur.  (Micft, 

(439)  Ces  pleurs  de  dragon  cl  ces  ptainies  iFau- 
Imcbeonl  siagulièremcîil  einbarrassé  les  commcit- 
tii«urs  cl  les  iradiïcleurs,  mn  oui  vu  ici  des  syrciies, 
àe%  bihous,  des  cygnes,  des  renniiea  de  niauvaisf* 
^«^  ri  jiis4]u*à  des  rossit^iioLs.  CependaiiUa  vëiilê 
'  i  éloignée  ni  ililîîeile  à  saisir.  L'aiil»  iirluî  a 
■  \  pbiiiliveel  voilci^  le  eroeodiie,  qui  est  le 
^eriuuk  draj^on,  pousse  des  gi^iiiisseiiieiits  qui  oui 
pméscn  pru^L'ibe. 

(Ut>)  tplifa,  vilk  de  la  li  ibu  de  Manassé,  patrie 
4e  Gétlèm. 

lUIJ  Sfplioron,  vîHc  cêlèLire  de  la  Lrihu  de  Za- 
MqQi  Cdpiu^e  de  ta  Galilée. 

(Ui)  Saaoan,  ville  de  la  irilni  de  Nepîiiali»  doiU 
«liatiilanis  avaicril  ciè épargnés  par  Tê^îiiplia la- 
or  lorsqu'il  emmena  en  caplivile  le?»  biaêlilcs  d  en 
^j  liii  Jourdain. 

'H3)   Betlisael,  penl-tHre  Betli-Sanc»  ou  Dctli- 
nnc  cl  Taulre  en  deçà  du  Jourdain, 
L  Marolli,  pcul-<;trc  Mcrolh,  bourg  de  Galilée, 

ïlu  j^^lcde  loecideiil. 

(itîi)  Infirmât  a  eét  in  bùntim.,,  qnîa  descendit  ma- 
fui»  m  porrutfi  Jft'n4«a/i*m.  On  ne  fK)uri'ait  rendre 
«•'Utî  a  millième  que  par  une  Jongue  phrase, 

\W)  taciiis»  ville  aiértdionale  de  la  tribu  de  lu- 


étendue  jHsqaaux  portes  de  Jérusalem,  Ville 
de  la  Marche  ihW>,  toi  qui  fus  h  principe  de 
l'iniquité  de  la  fille  de  Si^n,  parce  que  (n  t'es 
adonnée  anx  crimes  dlsraél,  tu  entendras 
avec  effroi  la  marche  des  chariots  armés  pour 
la  guerre.  Jhs  étrangers  iront  vendanger  dans 
le  champ  du  Pressoir  (V»7);  la  Maison  du 
Mensonge  {\h%)  trompera  les  rois  d'Israël: 
je  domu-rai  un  héritier  de  plus  à  la  ville  de 
l'Héritage  {ïW},  et  la  gloire  d  Israël  n  attein- 
dra pas  jusque  la  Beauté  (\^^).  Beauté  chauve, 
achevez  de  couper  vos  cheveux,  en  deuil  de 
la  perte  des  enfants  qui  faisaient  vos  délices. 
Elargissez  votre  calvitie  comme  celle  de  I  aigle 
(tôl),  car  vos  habitants  sont  partis  en  capti* 
rité(k^^),  "^  ^ 

La  sninle  Ecriture  nous  ayant  laissé  îgno- 

da  :  son  nom  veut  tlire  le  tien  on  Ton  marebe. 

(ti7)  Ttetb,  pressoir.  Il  va  plusiiurs  viïb's  de  ce 
nom.  I/iiïi  «impie»  nuire"  ljriIi-ï><Mn:iriî,  rellos  de 
Geiïi-Hemmon,  dans  les  tribus  tie  Dan»  de  Manassé 
el  d'Epbraîm. 

(US)  Asscsibt  ou  Arésih»  du  mot  Hasmh^sLfû' 
lice.  Nous  ne  savons  quel  esl  le  lieu  désigné  de  la 
sorle. 

(Mfï)  Maresa,  on  Morasti»  dans  la  tribu  deJuda, 
sur  la  fioiiiière  de  riduniée,  Cesi  la  patrie  de  Mi- 
ellée. 

(i'iO)  Odolïam,  ville  de  la  Irîlm  de  Juda,  près  de 
la  mer  Morte,  l'sqite  ad  Odollam  vcnkî  fftoria  /»- 
rad.  Ifnque  nd,  jusqu^auprès,  sa  us  y  aUeindre. 

(151)  Nous  pensons  qu'il  doit  y  avtdr  iii  t  autour; 
car  têt  oiseau  de  proie  a  la  léte  sans  plumes,  taudis 
que  Taiglo  Ta  empennée. 

(15â)  Super  bnc  plau^jaui»  et  ulnlabo  :  vadam 
spoliatus,  el  nudus  :  raciani  jilancluni  veltit  draco- 
num,  et  lueluni  quasi  slruthknium.  Quia  desperaia 
csl  plaga  vjns^  quta  veuil  nsque  ad  Judam,  leli^^îi 
porlaui  p*>puli  niei  usque  ad  Jérusalem,  hi  Cieili  no- 
lile  ainuiuiiare,  îacryniis  ne  plorelis,  in  doioo  Pul- 
veris  pulvere  vos  e<ins|>ergile.  Et  iransile  vobis  ba- 
bilaiio  I^ilclir:i|  eonliusa  i{(nominîa  :  non  est  e^res- 
sa,  qu%  babllal  in  cKÎtu  :  plaurtiim  doinus  vicina 
accipiet  ex  vobis^  qme  stêtit  sibiniet.  Quia  inlirmal^ 
est  in  bonuni,  qu;e  bahilal  in  amariludioibus  :  quia 
fleseendîl  malum  a  Oomino  in  poriani  Jérusalem. 
TumuUiis  quadrigsc  stuporis  babitanti  Lacbis  : 
prineipium  peecati  est  filitc  Sion,  quia  in  le  inventa 
sunl  scelera  Israël,  Propierea  dabit  eunssarios  su* 
|K*r  Ihercdilaieni  Gelb  :  domus  memlaeiî  in  tlcce- 
plioueni  regibus  Israël.  Adbuc  beredeni  addueam 
libi  qu;e  b  a  lu  la  s  in  Mare»*!  :  usquc  ail  Odollam  vé- 
niel gl  or  ia  [jîrael.  Deealvare,  et  londerc  super  tllios 
deliciarum  luarum  :  dilata  cahiliuui  Lu  uni  sieut 
aquita  :  quoniam  captivi  ducii  sunl  ex  te.  (Mictt.  t| 
8-ill,) 

Il  nous  est  impossible  de  traduire  de  tetbQ  aà 
vabmn  ceî»  sangîanles  railleries,  dont  le  sel  est 
dans  des  jeux  de  mois  qu*unc  iraducîion  lillérale 
ne  rendrait  pas. 


w 


MIG 


DICTIOXNAinE 


MIC. 


SH 


rer  les  détails  dos  expéditions  de  Salmanasar 
et  de  Scnnachérib,  nous  ne  connaissons  pas 
la  manière  particulière  dont  chacune  de  ces 
prédictions  s'accomplit;  nous  savons  seule- 
ment que  toute  la  Samarie  ayant  été  conquise 
par  le  premier,  les  habitants  furent  emmenés 
en  captivité,  du  moins  pour  la  plus  grande  ds  animaux  dat 
partie.  Nous  savons  encore,  d'aj)res  le  témoi-  étrange^  mêlée^  à 
gnaf^e  de  Ménandre,  cité  par  Josèphe,  que  '^•-''"•'"-  '-  — 
la  ville  de  Gelh  fut  conquise  par  Elulée ,  roi 
deTyr,  pendant  le.règne  d'Ezéchias,  et  qu'elle 
api)èla  h  son  secours  Salmanasar,  roi  d  Assy- 
rie, qui  prit  de  là  occasion  de  déclarer  la 
guerre  aux  Tyriens,  et  d'assiéger  la  ville  de 
Tyr.  Nous  savons  de  plus,  par  ce  qui  est 
rapporté  au  dix-huitième  et  au  dix-neuviè- 
me chapitres  du  quatrièmclivredcs  Kois,  que 
Sennachérib  fit  le  siège  de  Lachis,  et  peut- 
être  même  s'en  rendit  mattre;  le  fait  n'est 
pas  clairement  indiqué.  C'est  la  tentative  de 
ce  prince  contre  la  ville  de  Jérusalem,  ten- 
tative pendant  laquelle  l'ange  exterminateur 
tua  cent  quatre-vingt-cinq  mille  hommes  de 
son  armée  en  une  seule  nuit,  à  laquelle  il 
est  fait  allusion  par  le  prophète,  lorsqu'il 
dit  que  la  plaie  de  Samarie  s'étendra  à  Juda, 
et  viendra  jusqu'à  Jérusalem.  Un  grand 
nombre  de  villes  de  Juda  tombèrent  en  celte 
circonstance  au  pouvoir  du  monarque  Asay- 
rien,  et  toutes  celles  dont  parle  Michée  du- 
rent être  du  nombre,  parce  qu'elles  se  trou- 
vent ou  sur  la  route  que  ce  prince  dut  par- 
courir pour  aller  en  Egypte  et  revenir  de  là 
à  Jérusalem,  ou  sur  les  rrontières  de  la  Sa- 
marie, qui  était  alors  en  sa  possession. 

Le  prophète  annonce  ensuite  la  double 
captivité  d'Israël  et  de  Juda,  en  punition  des 
crimes  de  ces  deux  nations  :  Ctêt  pourquoi^ 
dit-il,  voici  ce  que  dit  le  Seigneur  :  Je  médite 
sur  cette  famille  une  punition: je  lui  imposerai 
unjoug  auquel  elle  ne  se  soustrairapas;  or/fueil" 
leuXt  vous  baisserez  la  téte^  car  les  temps  se- 
ront mauvais.  Le  jour  viendra  où  vous  serez 
la  fable  publique^  et  où  fon  chantera  avec 
allégresse  les  paroles  suivantes  :  Mes  champs 
sont  dévastés^  ma  patrie  est  déserte^  une  par- 
tie  de  mon  peuple  a  été  livrée  en  échange. 
Quand  donc  s* éloignera  de  moiy  celui  qui  doit 
revenir  encore  pour  diviser  mùn  héritage?,,. 
Et  ne  dites  paSy  il  ne  pleuvra  point  sur  noùs^ 
nous  ne  serons  jamais  couverts  de  confusion: 

(453)  Cette  expression  iniIiqueraite-Ue  la  date  de 
la  prophétie?  Teglatphalasar  avait-il  ûvtyd  emmené 
i:n  captivité  une  partie  Q*lsratll,  qifil  n'y  avait  plus 
que  des  restes  ?  La  prophcftie  aurait  eu  lieu  entre 
les  années  720  et  750  avant  Jésus-Christ. 

(•i54)  Iilcirco  han;  dicit  Dominus  :  Ecce  ego  co- 
gîto  super  familiam  istam  malum  :  unde  non  aufe- 
retis  colla  veslra,  et  non  ambulabitis  superbi,  quo- 
niam  tempus  pessimum  est.  In  die  illa  sumclur  su- 
per vos  parabola,  et  cantabitur  cauticum  cum  sua- 
vitate,  dicentium  :  Dcpopulalione  vastatî  sumus  : 
pars  populi  mei  commutata  est  :  quomodo  recedct 
a  me,  cum  nsvertalur,  qui  rcgiones  nostras  dividat? 
Propter  hoc  non  erit  tibi  mittens  Tuniculum  iorlis 
in  cœiu  Domini.  Ne  loquamini  lo«iuentes  :  Non  stil- 
labil  super  îstos,  non  comprchennel  confusio.  Dicit 
domus  Jacob  :  Nunquîd  abbreviaius  est  soirilus 
Domini,  aut  taies  sunt  cogitationes  ejus?  Nonne 
\erba  mea  bona  ^unt  cum  eo,  qui  rtclc  gradilur?  Et 


car  voici  ce  que  dit  le  Dieu  de  Jacob  :....  Le* 
vez'VOus^  aflez^  ilnyaplus  d'asile  ici  pour 
vous...  Je  réunirai  Jacob  tout  entier  enim 
seul  troupeauj  je  réunirai  de  mC:.:€  en  un  seul 
troupeau  les  restes  (tôd)  d'Israè'lyje  les  réwKh 
rai  comme  des  brebis  dans  un  bercail,  comms 
d'^s  animaux  dans  un  parc ,  ils  feront  um 
cuHse  de  leur  multitude. 
Quelqu'un  les  précédera  pour  montrer  h 
route  :  ils  se  mettront  en  ordre  à  la  porte.  Ut 
sortiront,  ils  iront  :  leur  roi  les  précédera,  et 
le  Seigneur  marchera  en  avant  (h&k). 

Il  est  impossible  de  tracer  un  tableau  plas 
vif,  plus  vrai,  de  l'émigration  d'un  peuple 
entier,  obligé  de  quitter  en  masse  le  sol  de 
la  patrie  pour  une  terre  étrangère,  où  la 
place  est  désignée  d'avance,  par  le  doist 
d'un  vainqueur  qui  a  su  organiser  reiHa 
comme  il  avait  su.pré|)arer  la  victoire.  Com* 
ment  se  fait-il  que  les  traducteurs  les  plus 
répandus  aient  si  peu  compris  des  ])ages  A 
lisibles? 

Vous  dites,  ajoute  le  prophète,  après  avoir 
adressé  de  vives  réprimanucs  aux  ministres 
des  autels  et  aux  chefs  de  la  nation,  veas 
dites  que  ces  maux  n'arriveront  pas;  hé! 
bien,  moi,  je  vous  annonce  que  Sionserê 
labourée  comme  un  champ^  Jérusalem  deviens 
dra  un  monceau  de  pierres^  et  la  montagne  éâ 
temple,  un  bois  de  haute  futaie. 

Mais  l'œil  du  voyant  se  détourne  rapide- 
ment de  ce  sombre  tableau,  qui  se  déroole 
sur  le  devant  de  la  toile;  il  en  a  aperçu  dans 
le  lointain  un  plus  consolant,  il  a  vu  les 
jours  du  Messie,  et  ses  regards  s'arréteat 
affectueusement  surcelui-tî  :  Quest-ce  donc, 
s'écrie-t-il?  dans  le  lointain  des  jours  fk 
montagne  de  la  maison  du  Seigneur  eerasu» 

?)erposée  aux  autres  montagnes  et  dominen 
eurs  cimes  ;  et  les  peuples  y  viendront  m 
foule  !  Et  de  grandes  nations  s'empressenmt 
et  diront  :  Venez,  gravissons  la  montagne  du 
Seigneur,  montons  à  la  maison  du  Dieu  de 
Jacob:  il  nous  enseignera  ses  voies,  nousmar' 
cherons  dans  ses  sentiers:  car  la  loi  sortira 
de  Sion,  la  parole  du  Seigneur  viendra  de  Jé- 
rusalem. Dieu  sera  le  Seigneur  (Tun  grand 
nombre  de  peuples,  il  régira  des  nations  puis- 
santes et  lointaines  ;  et  elles  convertiront  leurs 
qlaives  en  instruments  de  labourage^  leurs 
lances  en  hoyaux  :  elles  ne  lèveront  plus  répis 

e  contrario  i>opu1as  meus  in  adversarîum  consor^ 
rexil,  dosuper  tunica  pallium  suslulislis  :  ei  eos, 
qui  transibant  suppliciler,  convertistis  in  betlnn. 
Mulieres  populi  mei  ejecistis  de  domo  deliciamn 
suarum  :  a  parvulis  earum  lulistis  laudem  meamm 
perpetuum.  Surgile,  et  ite,  quia  non  habctis  hic  re- 
quiem :  propter  immunditiam  ejus  corrumpetôr 
putre<line  pessima.  Utinam  non  essem  \ir  babens 
spiritum,  et  mendacium  potius  loquerer  :  stillabo 
tibi  in  vinum,  et  in  ebrietatem  :  et  erit  siifperquen 
stillalur  populus  isle.  Congregatione  con^regate 
Jacob  totum  te  :  in  unum  conducam  reliquias  Is- 
raël, parilcr  ponam  illum  quasi  in  ovili,  quasi  pe- 
cus  in  medio  caularum,  tumultuabuntur  a  mnlti- 
tudine  hominum.  Ascendet  enim  pandens  îter  aile 
eos  :  divident,  et  Iransibunt  portani,  et  ingmtienler 
per  eam  :  et  transibit  rex  eorum  corara  ds,  et  IKh 
minus  in  cnpiie  eorum.  (Mich.  n,  5-15.) 


MIC 


DES  MIRACLES. 


lire 


S30 


€Of»:rF  U§  attirée,  et  le  s  désuppreu- 
gutrrr.  Chacun  se  reposera  êoits  m 
ous  son  figuier,  et  nul  ne  hs  tron- 

t  ie  Seiijneur,  le  Dieu  des  armées 
jm  tannonre  (^55), 
anl  il  semble  qae  ce  soit  une  dis- 
le  firophète  sVû  fail  presque  un 
;  pourquoi,  s*emb!e-t-il  se  dire, 
r/ii-JL»  ii'i   des  nations  étrangères; 

ne  des  nations  marche  an  nom  de 
'  pùur  nous,  nous  marcherons  dans 
lu  Seigneur,  notre  Dieu,  toujours  et 
p  Puis  revenant  à  la  mission  sné- 
}  &M  obligé  :1e  rcmfïlir  envers  les 
lacoht  il  reprend  son  sujet  un 
llteiTOfupu.  11  va  donner  des  con- 
li  ceux  r|a1l  a  aiïlîgés,  il  va  imrîer 
;  à  ceux  auxquels  il  vient  de  par- 
.  Vnjour^  dit  te  Seigneur,  je  ramé- 
k  qui  est  boiteuse,  et  je  recueiilerai 

E'^arais  rtjetée  et  maltraitée  ;  je  pia- 
iteuse  dans  Vasile  du  repos,  et  celte 
été  affligée  deviendra  mère  d^une 

tissante^  sur  laque Ue  le  Seiffneur 
i  mont  de  Sion^  depuis  hrs  û  iou^ 
%sqne  pendant  l'éternité  (W6). 
ien  comprendre  te  passade»  il  faut 
lir  <jue  le  prophète  adresse  la  pa- 
II  nations,  aont  Tune  est  déjîi  mu- 
squé tous  reux  de  ses  membres  qui 
pnt  en  deçà  du  Jourdain,  au  noni- 
^ux  tribus  et  demie,  ont  été  emme- 
pur  Tiglalfihalasar,  Leur  sort  sera 
ni  à  la  cflptivitét  mais  H  ne  le  sera 
au  reiour  L'une,  la  n*ilioo  juive, 
par  ruasses  iniposaoïes  reprendre 
le  son  territoire;  l'autre  restera 
'  euse.  Vn  grand  nombre  de  ses 
plus  grand  nombre  peul-étro , 
înl,  mais  furtivement,  pendant  les 
Tïécbias  et  de  Josias,  h  la  suite  de 
et  d'Esdras,  Judas  Machabée  en 
encore;  mais  ils  ne  seront  reçus 

iit<^l»oc  prîncifK'sdoniuslâCoh,  cljiulic'!s 
I  :  i[ui»  atiimihiamini  jiidîcium»  etnm- 

erlitis.  Qui  leiiiticâlis  Sion  in  snngiii- 
Tusalem  ïn  inî<|tiiuitc.  rnucipes  eju^  iu 
jctdicabr^nt,   el  sacerdules  ejiig  în  mer- 

m,  el  f^rcvphela*  pjus  in  pccui>îa  liivi- 
i  &ti{ier  DuiiuniiiTt  reqii  léser  lia  lit,  tlieen- 
lidiioii  Domijuis  m  medio  nostnim  ?  non 
K^r  1105  mala.  Prnptcr  hoc  causa  vesiri, 
a^er  arabïlur;  et  Jeritsalèiii  f|uasj  actr- 
m  erit,  el  mous  lempb  iti  excels-i  silva- 
|4t  :  lu  iiovïssimo  dieium  erii  mous  ûa- 
M  pncpnratus  m  vtittice  monlium*  rLsu* 
pc  allies  :  el  Ûueni  ad  eu  m  populi.  El  pri>- 
iUes  nuiU^c,  et  diceni  :  VetiUe  aseeiid;!- 
itteit)  Douiini,  t!i  ad  doimim  Dei  Jacrtb  ; 
DOS  fie  viis  suis,  et  iUmitis  tu  !^cniiiis 
de  Sioii  «^gicdieUir  tex»  el  verbum  Uo- 
tfsilem.  Et  judic.ibil  ïnlùr  popitLos  myl- 
Ipicl  geates  fortes  usque  iu  [(ïiiginqimm  : 
H  gbdios  sues  în  vmneres,  et  tiastus  suas 
î  non  sumel  gens  a^lversus  gentein  gla- 
lon  ijisccni  ultra  belligerare.  Et  sinleliil 
viieni  t^uam^  et  ëuIuus  Ûciim  suain,  ti 
Il  deierrcal  ijnia  as  Domini  eiercitynru 
I,  {Mich.  m,  9-1i;  iv,  i-4.) 
tii  onines  p^^pidi  auibiibbunl  umisqnU- 
Btnc  Domini  sui  :  nus  aytem  auibulabi- 

hCTlOUN.   0Si  MiRiCLES.   II 


fjue  par  grâce,  pour  ainsi  dire,  romnm  de« 
invalides  auîtquels  on  accorde  un  secours, 
un  lieu  de  repos.  ]l  y  aura  de  nouve^au  une 
nation  juive,  qui  redeviendra  puissanle,  mais 
il  n'y  aura  plus  de  maison  d'Israël. 

Le  pro|ihète  continue,  en  s'adressant  de 
celle  fois  a  la  maison  de  David  :  EtronSt  nua- 
geuse tour  du  pasteur  de  la  fille  de  Sion,  la 
souveraineté  vous  reviendra^  oui  la  souve^ 
raineté  tout  entière^  le  sceptre  de  la  fille  de 
Jérusofem^ 

Mais  pfHtrquoi  donc  maintenant  vous  (or- 
dez-vous  dans  les  contntlsions  de  la  douleur: 
est-ce  que  rotre  roi  est  mort:  est-ce  que  tn/s 
magistrats  sont  morts  ;  vous  éprouvez  aes  dou- 
leurs semblables  aux  douleurs  de  Vcnfant*- 
ment?  Souffrez,  fille  de  Sion,  el  tordez-voui 
dans  les  douleurs  de  Vtnfantement,  car  roui 
allez  partir  pour  rexihpourla  terre  étran- 
gère, vous  irezjusquà  Habylone  :  c'est  làquê 
vous  serez  délivrée;  le  Seigneur  vous  arra- 
chera des  mains  de  vos  ennemis.  Maintenant 
un  grand  nombre  de  nations  se  réunissent 
contre  tyous,  et  crient,  quelle  soil  lapidée,  et 
que  Sion  expire  sous  nos  yeux*  Mais  ellcâ  nn 
pénètrent  pas  la  pensée  du  Seigneur,  et  ne 
sont  pas  initiées  à  ses  conseils  :  c*est  l'herbe 
des  champs  qu*il  entasse  en  monceau.  Levez- 
rous^  fille  de  Sion^  triturez;  je  vous  armt- 
rai  de  cornes  de  fer,  je  vous  donnerai  des  an- 
gles d^airain:  vous  broierez  degrands  peuplss^ 
vous  offrirez  leurs  dépouilles  en  holocauste 
au  Seigneur^  et  leurs  armes  en  trophées  au 
Se ign eurde  f  un iv ers  (43 7) , 

À  six  siècles  de  là,  Judas  Machabée  devait 
entendre  cet  appel  et  y  réf»o!idre. 

Quant  au  jour  présent,  ajoute  le  prophète» 
avec  une  locution  proverbiale  des  ftlus  in- 
jurieuses, quant  au  jour  présent,  tu  vas  être 
dévastée^  fille  de  voleur;  déjà  le  siège  est  com^ 
mencé,  la  verge  s*ahaissera  sur  h  visage  du 
chef  d'Israël  (458). 

Mais  ï*iinagc  du  Messie  lui  apparaît  comme 

mas  in  nomine  Dominî  De!  noslrî  in  aclernum  el 
ullra  :  In  die  illa,  diclt  Dominos,  congreîïabe  c1:ul- 
dicanteni  :  et  eam,  quam  ejer^îram,  cotligam  ;  i?t 
quani  afîlixeram  :  el  ponam  ebudkantein  in  reb* 
quîas  :  el  eam  quas  laboraverai,  in  genlem  icbiis- 
lam  :  et  regnabit  Dominus  super  eo«  in  morue 
Sion,  ex  hoc  nu  ne  et  usque  inaileinura.  (Mkh,  iv, 
5-7.) 

(457)  El  tu  liirns  ç^repg  nebnlosa  Utîa^  Sion  u«- 
qup  itd  te  ventel  :  et  véniel  poteslas  prima,  regnnm 
lilliC  Jernsaicm  nunc  quarc  mocroit' coin ralir ris; 
nunqiiiil  rei  tion  est  libi,  aul  con&^ibarius  tnns  pe- 
liît,  c|uiacomprehendinc  doïorsicni  parlurienlf  m. 
Dole,  et  salage,  fttia  Sien,  qitasi  paiinriens^  quia 
nunc  egrcdieris  deciviiate»  el  bab  tabis  in  regioju», 
et  ventes  usf|ue  ad  Babylonrm  :  il»i  liberaberis,  ibt 
reilimet  le  Duminns  de  manu  îniniieorum  tuorum* 
Et  nnnc  confre$^aix  suni  super  te  gentes  muli^e» 
qnx  dicuni  i  Lapidciiir  :  et  aspicial  in  Sion  orului 
iiosier.  Ipsl  anlem  non  cognovcrunl  cojçiiatjonrs 
Doininif  et  non  intellexeruni  C{>niiUnni  ejns  :  qida 
congrej^avît  eos  qnasi  fcnum  are^c,  Snrge.eilri- 
tura,  lilia  Sion  :  quia  cornn  luum  ponam  J'em  um« 
et  ungiiias  Uias  ponam  aercas  :  et  conniiînm'S  pcqty- 
los  muitos,  el  iiUerlictes  Domino  rapiiias  (  ot  um,  el 
foititndineui  eorum  Dotnîno  univeiba;  icrta:.  (MicU* 
i\\  «'13.) 

(45«)  Num  va3tal>criSf  Glia  fatronii  :  obsidiouctu 

11 


SSI 


MIC 


DICTIONNAIRE 


MIC 


331 


h  plus  puissante  et  la  plus  douce  des  con- 
^oiations.  Le  Messie  !  tel  était  en  effet  lo 
terme  auquel  devaient  aboutir  tant  d^événe- 
meuts,  te  Dut  vers  lequel  ils  étaient  dirigés, 
la  réalité  dont  ils  étaient  la  figure.  Jérusa- 
lem détruite  pour  un  moment  par  les  Assy- 
riehSf  annonçait  Jérusalem  détruite  à  tou- 
jours par  les  Romains  ;  Israël  et  Juda  disper- 
sés pour  soixante-dix  ans  à  cause  de  leurs 
péchés,  annonçaient  Israël  et  Juda  disper- 
sés pour  toujours  à  cause  de  leur  iniquité 
envers  lo  Messie.  Zorobabel,  Esdras,  Néhé- 
mie,  restaurateurs  de  leur  peuple,  Judas 
Machabée,  te  sauveur  d'Israël,  mourant  pour 
la  patrie  quMl  a  si  tendrement  aimée,  ne  de- 
vaient être  que  des  figures  du  Messie.  Com- 
ment donc  1  œil  du  voyant  aurait-il  été  assez 
obscurci,  pour  ne  pas  apercevoir  ce  mystère 
à  travers  le  voile  ae   l'avenir.  Aussi   passe- 
t-il  sans  transition  du  sac  de  Jérusalem  à  la 
naissance  du  Messie.  Et  toi,  s*écrie-t-il,  dans 
son  enthousiasme,  fnoi,  Bethléem  Ephrata^ 
tu  es  la  plus  petite  au  milieu  de  Vinnombra-' 
bk  Juda^,  mais  de  toi  sortira  le  dominateur 
en  Israël^  celui  dont  la  génération  est  dès  le 
commencement^  dès  Véternité.  C'est  à  cause 
de  son  avènement^  que  le  Seigneur  prendra 
patience  sur  ceux-ci,  jusquau  temps  où  celle 
qui  doit  enfanter  aura  enfanté,  et  où  Israël 
aura  converti  à  sa  foi  le  reste  de  ses  frères. 
Il  sera  inébranlabUy  il  régnera  dans  la  force 
du  Seigneur,  dans  la  sublimité  du  nom  du 
Seigneur,  son  Dieu;  et  ceux-ci  se  converti- 
ront, parce  que  son  nom  doit  être  glorifié  jus- 
qu'aux extrémités  de  la  terre.  Il  sera  la  paix. 
Alors,  si  r Assyrien  envahit  notre  territoire^ 
si  son  pied  foule  le  seuil  de  nos  maisons,  nous 
susciterons  contre   lui  sept  bergers  et  huit 
hommes  d'élite  (WO),  et  ils  conquerront  r  As- 
syrie par  la  force  du  glaive,  et  la  terre  de 
Ncmrod  avec  ses  propres  lances.  Il  se  trou- 
vera qui  nous  délivre  de  T Assyrien,  s^il  enva- 
hit notre  territoire,  s'il  foule  de  son  pied  le 
seuil  de  nos  maisons  (460). 

Après  avoir  ainsi  laissé  entrevoir  la  gloire 
immense  dont  la  naissance  du  Messie  cou- 
ronnera Israël  comme  d'une  auréole,  après 
avoir  montré  dans  les  mains  du  Désiré  des 
nations  le  sceptre  du  monde,  mais  un  scep- 

Î^osiicrunt  super  nos,  în  virga  perciilieiil  maxillam 
udicis  Israël  :  cl  lu  n.ililocin  Eplirata,  parvulus es 
in  millibiis  Juda  :  ex  le  inihi  cgreilielur  qui  sil  do* 
mînator  in  Israël,  et  ogrossus  cjus  ab  iuilio,  a  die- 
bus*%tcrfiitalis.  (Mick.  y;  1-3.) 

(459)  Nous  croyons  que  colle  loculion  est  nrovi^r- 
biale,  el  que  loui  ce  passage  Tau  allusion  a  quel- 
ques sois  discours  de  la  mulliliide,  à  quelque  for- 
laulerie  des  Israéliles  conlre  les  Assyriens. 

(4G0)  Propler  hoc  dabil  eos  usquê  ad  liiinpus,  în 
quo  parluriens  pariel  :  el  reliqui:c  fralruui  i^iis  con- 
vcrtcniur  ad  niios  Israël.  El  slahil,  el  pascel  in 
tortiludine  Domini,  in  suhlinnialc  nominis  Doniini 
l>ei  sui  :  cl  convcrlenlur,  quia  nunc  magninrabilur 
us(iuc  ad  lerminos  lerru*.  hi  erilisie  pa\  :  cuin  ve- 
iieril  AssyriuK  in  lerram  noslrani,  el  qnando  calca- 
veril  in  d'omibus  noslris,  el  suscilabimus  su|>oreuin 
sepleni  paslores,  el   oclo  primaics    boulines.    El 

eisccnl  lerram  Assur  in  gladio,  el  lerrani  Nenirod  in 
nceis  cjus  :  el  liberabil  ab  Assur  cuni  vencrii  in 
terraiu  noslram,  ei  cuin  calcavcrii  in  ûnibus  noslris. 


tre  pacifique,  le  prophète  revient  sur  ses  iias, 
afin  de  parler  d*un  autre  état  de  prospérité, 
de  gloire  et  de  paix  pour  Israël,  mais  de 
cette  prospérité  purement  temporelle  et  toute 
figurative,  dans  laquelle  Tépée  de  Judas 
Machabée  rétablira  après  les  plus  terribles 
luttes.  Ensuite,  reculant  encore  de  quelques 
pas,  il  revient  jusqu'à  la  ruine  prochaine 
d'Israël,  qui  est  l'objet  spécial  de  la  prophé- 
tie. 

Et  les  restes  de  Jacob  seront  au  milieu  des 
plus  grands  peuples,  comme  la  rosée  du  Seh 
gneur,  comme  les  goutten  de  rosée  à  Cexûri 
mité  de  l'herbe  que  le  pied  de  l'homme  ne  fisuls 
point,  dans  le  cliamp  qui  n'appartient  a  oh- 
cun  des  enfants  des  hommes.  Et  les  restes  4i 
Jacob  parmi  les  nations,  au  milieu  des  peu- 
ples nombreux^  seront  comme  le  lion  au  mi- 
lieu  des  haras  dans  la  forêt,  comme  te  /toncfn 
au  milieu  des  troupeaux  de  brebis  :  ii  passe, 
il  foule  aux  pieds,  il  déchire,  et  personne  m 
lut  ravit  sa  proie.  Votre  main  se  lèvera  swr 
vos  ennemis,  et  tous  vos  ennemis  seront  anén' 
tis. 

Mais  en  ce  jour-ci,  dit  le  Seigneur,  je 
vais  vous  dérober  vos  coursiers  et  briser  hs 
chariots  ;  je  vais  saccager  vos  villes,  détrum 
vos  munitions ,  enlever  les  maléfices  d'entre 
vos  mains,  il  n'y  aura  plus  de  devins  parwi 
vous.  Je  vais  briser  à  vos  yeux  vos  idoles  tf 
vos  statues:  vous  n'adorerez  pas  plus  /on^ 
temps  l'ouvrage  de  vos  mains.  Je  vats  arraekr 
vos  bois  idolàtriffues  et  renverser  vos  cités. 
Je  vais  accomplir  en  face  de  tous  les  peuples 
une  œuvre  de  colère  et  d  indignation  ^  tells 
qu'ils  n'en  ont  jamais  entendu  raconter  (Û\l 

Le  reste  de  la  prophétie  est  consacré  • 
démontrer  aux  Isniélistcs  que  la  cause  de 
leurs  malheurs  est  dans  leurs  iniquités  el 
spécialement  dans  leur  idolâtrie.  Mais  après 
ces  reproches,  si  justement  mérités,  et  après 
des  assurances  si  positives  de  la  colère  de 
Dieu,  qui  n'attend  plus  que  le  moment  d'é- 
clater, le  prophète  entrevoit  la  pénitence  el 
les  larmes  des  coupables;  aussi  leur  promel- 
il  de  nouveau  lc5  miséricordes  du  Seignear, 
et  un  heureux  rétablissement  dans  cette 
patrie,  objet  de  tout  leur  amour. 
Mais  f  élèverai,  dit-il,  mes  yeux  vers  le 

(i/icA.  v,3-C9.) 

(4G1)  El  eruni  rcliquiae  Jacob  in  medio  popalonni 
mulloruni  quasi  ros  a  Domino,  cl  quasi  sLillcsitMr 
berbam,  qux  non  exspeclaiviium,  cl  non  praslmi- 
tur  ûlios  bominum.  El  erinil  reliqui.Tî  Jacob  in  ge»- 
tibus  in  medio  populorum  mullorum,  qua&i  leo  la 
iumenlis  silvarum,  el  quasi  calulus  leoiiis  in  greti- 
bus  pecorum  :  qui  cuni  Iransieril,  cl  conculcaTeril. 
cl  ceperit,  non  csl  qui  crual.  Exallabitar  niaiMS 
tua  super  bosles  luos,  cl  onines  inlmici  lui  inier- 
ibunl.  El  eril  in  die  illa»  dicil  Dominas.  Aurenui 
equos  luos  de  medio  lui,  el  disperdam  quadrigis 
tuas.  El  perdani  civiiales  lerr»  luse,  el  dcsimam 
omncs  muniliones  luas,  el  aurcram  maielicia  de 
manu  lua,  cl  divinaliones  non  crunl  in  te.  Elpe- 
rire  faciam  sculpiilia  lua,  cl  slaluas  tuas  de  mcdie 
lui;  cl  non  adorabis  u lira  opéra  nianunm  luarua. 
Eicvellam  lucos  luos  de  medio  lui,  et  conienn 
civiiales  luas.  El  Taciam  in  Turore  et  indignalioae 
ultiouem  in  omnibus  genlibus,  qu»  non  audicruiL 
(Midi.  V,  7-14.) 


MIC 


DES  MIRACLKS. 


MIC 


5^ 


Sfifittfr^  jtiitendrai  le  Dieu  mon  Sauveur  ; 
0ion  IHfit  m'ejrauccra.  Ne  vous  rf^jouisscz  ptu 
éimon  rnnlhfur^  ô  mon  ennemie^  si  fui  suc- 
tmtf^if  me  relèverai  ;  si  je  suis  plongée  dans 
inténettrts^  ie  Seigneur  est  ma  lumirre.  Je 
mporirraî  la  colère  du  Se  igné  ur^  parce  que 
f m  j^rcké  contre  tui.jusquà  ce  qutl  ait  jugé 
wû  causr^  el  areompli  son  jugement;  nmis  il 
mraftfelieraà  la  lumière^  et  je  contemplerai 
M  justice.  Mou  ennemie  le  rerra^  et  elle  en 
ma  coûter  te  de  confusion^^  celle  qui  me  dit^ 
9ic$t  le  Seigneur^  ton  Bieuf  Mes  yeux  la 
mrpnt  elie-mémc  foulée  aux  pieds  comme  la 
four  des  places  publif/ues.  Le  jour  tyiendra 
tè  VUS  murs  seront  relevés,  en  ce  jour  vous 
strez  libre.  En  ce  jour  vos  enfants  vous  rc- 
nmlroni  de  rAsstfrie;  ils  s* établiront  dan* 
r  tilles  f  rtifiées^  ils  s'étendront  des  villes 
l;filfif'au  fleuve^  d'une  mer  à  Vautre^  d'une 
\wmÊù^e  à  Vautre  montagne.,.  Les  nation»  le 
{ffiTMa,  et  seront  couvertes  d*une  confusion 
fins  grande  encore  que  leur  puii^sance  ;  elles 
Simeitront  la  main  sur  la  bouche^  et  demeu- 
rffùnt  assourdies,  Elles  ramperont  sur  la 
pov  filtre  comme  des  serpents^  et  se  cacher  ont 
é^rdiifs  comme  les  reptiles  dans  leurs  dé- 
mettre* souterraines  ('i6'2). 

S'il  était  në'^essaire  de  pmuverJ'aulhenli- 

ché  lie  h  nriiiiL'lic  de  Miellée,  il  sullirail  de 

dler  eA'  I  de  Jérémie  :  Michée  de  Mo- 

nuîhi  1*/   ,..i,:.-L/  du  temps  d'EzéchiaSt  roi 

ù  Juda^  it  il  dit  en  présence  de  tout  le  peuple 

ie  Juda  :  Voici  ce  que  dit  h  Seigneur  des 

wmées^  Sion  sera  labourée  comme  un  champ ^ 

ijUturatem  deviendra  un  monceau  de  pierres^ 

Bl  la  m(tniaqne  du  temple  un  bois  de  haute 

' /bfoîf;  Eiéchias^  roi  de  Juda,  et  le  pcuph  de 

hda  le  condamnèrent -il  s  donc  à  la  mort  T 

Jfôif,  ils  craignirent  le  Seigneur^  ils  implo- 

rhent  sa  miséricorde^  et  le  Seigneur  n'accom* 

flU  pas  itf  menaceit  envers  eux  ['iGS). 

L'évanf;élisle  snint   Mnllliii-o   (ile   égale- 

»cnl  la  |>roi»ljt*lie  de  Michée,  et  en  ra|ïpnrle 

un  miirp  )»r'issA^e,  cxdui  qn\  e>l  relatif  h  la 

♦•  du  Messie  dans  la  ville  de  Beth- 

jo  3 ut' -m  nil  IhMnihMin  aspiriant  :  exspéc- 

iiii    s^l%ulorrïu    11)01111)  :  nutliil    lïiii'    Heus 

1.1  irits,  iiiiuiir:!  mïc:»,  ^iint*r   iitc,  «fiiin  r<î- 

iiii,  cinri  Krdeiojii  Irneltris,  niiitumis 

lt:3tn  |t«inMtii   p«M-Lab<i,  i|iiui)i:iiu  |h^iv 

tMw  a,  iluiicc  (;uiHû»n  iiie:ini  jiMJicL'l,  cl  faciat  juili- 

ciitai  iiK-iiR]  :  nhicrl  \nr.  iii  liiceiti«  viilrhti  jti^iiii;H]i 

tjti.  tt  a*p:cicl  iniïnita    iiipm,  ri  njH'rifhir  coiitu- 

fiOBt,  «|ti;r    «lifit   al    tne  :  lllii  esl   hjiininns  Ik'iis 

tBQs?Orun  nw\  \ii1otiuiêt  In  c^aiii  :  iMinc  i*rît  iii  coii' 

ftlatiom*m  al  lultitii  pî;iir;ifiiiii.  Die?*,  ui  «îiJilicen- 

itf  mat^TU'  inx  :  in  iïw.  îlb  Uim^a  liel    W\.  h\  die 

ilUfl  u«*quL'  ud  le  veiikl  lU^  Assur,  i't  nsjpn*  :ii(  ri- 

*'"-       Miitijs  .  el  a  clvilaûbti&  iiitiiiilîs  us<pic  ad 

t    ail    mare  de  mari,   i't   ad  iiiutiU'iti  «tu 

L  trrra  crîl  in  desiitaûiriieni  piopU^rhabi- 

iios,    el     pro|iier    Fructiuii    cogilAtîoniiin 

1^1  *•  popuLiim  tiiuiTi  m  Ttip  liiu,   giTi;4<m 

'\  luiùilanlcs  stilos  in  ssiliu^  in  riiedio 

1  lUur  Hâsaii  el  Galâad  juxln  dies  an- 

iliiiii    dkfi  egressioiiis    lu;i;  de  lerra 

laiu  ei  mirjbilia.  Vidt^bmil  gentils,  el 

..Uu    ^UfMir  omiii  lutûludtni^  sua  :  (hmii'IiI 

upvr  <js,  aiiii!»  eormn  sunî;f  *m mit.  Liii- 

^jiiiherem  sicul  îior petites»   vdul  lepliba  k-M;c 

^labutUur  tu  a'diim^  suis  :  Doniîtjuut  Dt-uiii 


léenu  Lor.<  donc  que  Jésus^  dit-il,  eut  pris 
futissance  à  Bethléem  de  Juda,  au  temps  du 
roi  /Im/f/f,  voilà  que  des  mages  vinrent  de 
f  Orient  û  Jérusalem  en  dixant  :^0û  est  le 
roi  des  Juif  s, qui  vient  de  naître'/ Car  nous 
arons  vu  son  étoile  en  Orient^  et  nous  venons 
V adorer.  Ce  que  le  rot  Hérode  entendant^  il 
en  fut  troublé,  et  toute  la  ville  de  Jérusalem 
arec  lui;  il  rassembla  donc  fous  les  princes 
des  prêtres  et  les  scribes  du  peuple^  pour 
leur  di-mander  où  le  Christ  devait  naitre. 
Ceux-ci  lui  répondirent  à  Heihiéem  de  Judii^ 
car  il  est  écrit  par  le  prophète  :  Et  toi  Beth- 
léem dans  la  terre  deJuda,  tu  nés  pas  la  plus 
petite  entre  les  pritieipaks  villes  deJuda,  car 
de  toi  sortira  le  chef  qui  geuvernera  mon 
peuple  dlsraèl  (kê%). 

Ofï  remarque  dans  cette  cîtalîon  deux  dif- 
férences avee  Je  texte  du  firoiihèïc;  reliii-cî 
avait  dit  Bethléem  Efihrala,  mais  Bethéem 
Ephrata,  ou  Vubondante ,  est  ]a  même  que 
Bethléem  de  Judâî  cm  la  surnommait  ainsi 
pour  la  distinguer  de  Bethléem  dans  la  tribu 
de  Zabulon.  La  seconde  différence  est  plus 
apparente,  cependant  elle  n*est  également 
qu\i|iparente.  Michée  avait  dit  :  Tu  es  la  plus 
jietile  au  milieu  de  Tinnombrahle  Juda»  mais 
de  toi  sortira  le  dominateur  en  Israël  jpor- 
vulus  es  in  millibus  Juda:  ex  te  mihi  egre- 
dietur  qui  sit  dominator  in  Israël:  et  Tévan* 
géliste  lui  fait  dire,  lu  n'es  pas  la  [ilus  petite 
I^arnii  les  lirincipales  villes  de  Juda;  car  de 
toi  sortira  le  chef  qui  gouvernera  mon  jHi'uple 
d*Israël;  nequaquam  minima  es  in  principibus 
Judu  :  ex  te  enim  exiet  dux  oui  regat  populum 
meum  IsraeL  Cest  une  diilérence  de  cons- 
truction grammaticale  résultant  de  Tempiot 
des  deux  conjonctions  caret  mais;  la  f  enséo 
n'en  reste  pas  moins  la  même,  et  tout  s'ex- 
plique par  la  difTé renée  df*s  langues  quo 
saint  Jérôme  avait  h  traduire.  Il  traduisait 
Michée  de  rhéhreu  en  latin,  et  î-aint  Malthieu, 
du  grec  en  iûtin;  or,  cette  dernière  traduc- 
tion était  <léjà  la  seconde,  puisque  sa:nt 
Matthieu  avait  été  traduit  du  syriaque  eu 

noiiinnn  foniddabuiiï,  el  limeljynt   le.  {Mkli,  vu» 

(4H5)  MiduiiDS  de  Morastld  rnil  prf^pbcla  îik  «fro- 
]ms  EuHhm  régis  Juda,  et  ait  ad  otnjieiri  popylum 
Juda,  diêeii  :  ELee  dîeii,  Dmninus  rierciuiuin  : 
SiiKi  quasi  aji^cr  arabitur  :  et  Jérusalem  in  ac<'rviini 
ln[»idiiin  eiit  :  el  iimns  d'imus  ia  cxccUa  srlvaiuni. 
?i»intiniil»n<»tlecijiiilernniiv;t  eiim  K^etbias  res  Juda, 
el  fiiiuiîs  iiiib?  uuiufiitil  iNiii  liinueruitl  Dninîiiiirii, 
el  depreead  surit  Taeipin  Ikïniini  :  et  po*utlixîl  U«>- 
iiiinuui  mab,  ijuod  lo^ulit.s  liierat  advcisumcûg? 
llairue   nos  lactnMiB   mabini  giaude   coniia  aidiuas 

{ii\i)  Cnin  ergo  fialirs  esseï  Jésus  in  Iteilileein 
Juda  In  (bebns  lleiudis  re;;is,  ccee  ma^i  ab  Oiîeuic 
vencinMt  Jeiosolyniatit.  f>icejitc«»  :  Ubi  esi  qui  i  »- 
\ns  esl  reît  Jni!jei)runi  f  \'idhm\s  ci*iui  slellam  ejiis 
11)  Oilente,  et  veniùius  admira  re  ou  m.  Audieiis  auieni 
lleroil»  s  rex  lurbalus  esi,  et  oniï**s  Jcrosidyna 
eiun  ilbï,  Ei  congregans  nui  nés  priueipes  sacerdo- 
tuui,  el  seiibas  populi»  si  iseitabatur  ab  eis  uhi  Cbri- 
sltis  naseeretur.  Al  îlli  divcrunlei  :  In  fkUileein 
Juil;fcî  :  Sic  enim  scripluni  est  per  Puîpiîei:i*u  :  tl 
lu  ItcMîdeem  terra  Juda,  nt'(rTan<i;"in  miiiinta  es  iti 
pi  ineipiluïs  Jntia  ;  v\  te  enim  eiii't  dux,  (pu  re^jul 
p,»[iiUuuL  uieitni  Isiacl  {Matih.  -it,  1-G.j 


ZS5 


MG 


DICTIONNAIRE 


UIG 


langue  grecque.  Il  est  dès  lors  facile  de  s'ex- 
pliquer comment,  après  deux  transforma- 
tions successives,  une  pensée  a  pu  se  trouver 
revêtue  d*expressions  différentes,  en  restant 
la  même. 

Les  deux  derniers  chapitres  de  la  prophétie 
de  Miehée  sont  écrits  avec  une  grande  élé- 
vation de  style  et  de  pensée.  SousTapparence 
de  la  captivité  des  soixante-dix  ans  et  du 
rétablissement  de  la  notion  juive  qu'ils  an- 
noncent, c'est  en  réalité  la  cfispersion  finale 
des  enfants  do  Jacob  et  l'établissement  do 
l'Eglise  chrétienne  qu'ils  concernent;  on 
pourrait  peut-être  ajouter,  et  la  conversion 
future  du  peuple  juif  à  la  loi  de  l'Evangile. 
Ils  contiennent  en  effet  un  grand  nombre 
d'expressions  qui  ne  peuvent  s'entendre 
complètement  et  être  iustes  que  dans  ce 
sens.  Lors,  par  exemple,  que  le  prophète 
dit  :  Qu'offrirai-je  au  Seigneur  qui  soit  digne 
de  lui  ?  Courberai-je  le  genou  devant  le  Dieu 
très-haut?  Lui  présenterai-je  des  holocaustes 
et  des  veaux  d'une  année  ?  Est-ce  que  le  Sei- 
gneur se  laisserait  apaiser  par  V offrande  de 
milliers  d'agneaux^  et  par  celle  de  beaucoup 
de  milliers  de  boucs  engraissés?  Est-ce  que 
je  donnerai  mon  premier  né  pour  effacer  mon 
crime j  et  le  fruit  de  mes  entrailles  pour  effacer 
le  péché  de  mon  âme  ?  Je  vais  vous  dire^  6 
homme,  ce  qui  convient,  et  ce  que  le  Seigneur 
attend  de  vous  :  accomplissez  la  justice^  aimez 
la  miséricorde^  et  observez  avec  sollicitude 
la  loi  de  votre  Dieu  (465). 

En  voyant  cette  malheureuse  nation  s'obs- 
tiner depuis  deux  mille  ans  à  manipuler  Tor 
©t  l'argent,  si  l'on  pouvait  employer  cette 
expression,  dans  tous  les  lieux  du  monde  et 
avec  une  ardeur  sans  pareille,  de  telle  sorte 
que  tous  les  trésors  de  l'univers  ont  dû  lui 

Ksser  par  les  mains,  sans  cependant  pouvoir 
nrichir,  sauf  deux  ou  trois  exemjdes  indi- 
viduels, (jui  ne  subsisteront  pas  longtemps, 
si  l'avenir  ré|)ond  au  passé,  en  la  voyant 
humiliée  au  milieu  de  tous  les  peuples';  ne 
fait-on  pas  malgré  soi  à  son  état  présent 
l'application  des  paroles  suivantes  :  Vous 
mangerez  sans  pouvoir  vous  rassasier:  l'hu- 
miliation fixera  sa  demeure  parmi  vous  ;  vous 
saisirez  sans  pouvoir  conserver ^  et  ce  que  vous 
aurez  conservé^  je  le  livrerai  au  glaive.  Vous 
sèmerez  et  vous  ne  moissonnerez  pas  ;  d'autres 
goûteront  le  vin  et  s'oindront  avec  l'huile  que 
vous  aurez  pressurée  (4^). 

Parmi  les  f)assages  que  nous  avons  rap- 
portés, plusieurs  ne  s'appliquent-ils  pas  beau- 

(465)  Uuid  digniim  ofleram  Domino?  curvabo 
gonii  Deo  cxcelso?  nunquid  offeram  ei  holocauto- 
mala,  et  vitulos  aniiiciilos?  Nunquid  placari  potest 
l>oininiis  in  millibus  arictum,  aul  in  multis  miUi- 
bns  hircorum  pinguium?  nunauid  dabo  prîmoga- 
nituni  meum  pro  scelerc  meo,  tructuni  ventris  mei 
pro  peccato  animae  me»?  Indicabo  libi,  o  homo, 
^uid  sit  bonum,  cl  quid  Dominus  rcquirat  a  te  : 
Clique  facerc  judicîum,  et  diUgere  misericordiam, 
et  sollicitum  ambulare  cum  Deo  tuo.  Yoi  Domini 
ad  civilalem  clamât,  et  salas  eril  timeutibas  nomen 
toura  :  Audite  tribu9,  et  quis  approbabit  illud  ? 
(Mich.  VI,  6-9.) 

(466)  Et  ego  ergo  cœpi  percutere  te  perditione 
super  pcccaiî;»  tuis.  Tu  comedes»  et  non  satura* 


coup  mieux  à  l'Eglise  chrétienne  qu'à  la  Sy- 
nagogue 7  Mais  que  dire  surtout  de  ces  éA* 
nieres  paroles  qui  terminent  la  prophétie  : 
«  Notre  Dieu  reviendra  à  nous^  et  il  aura  fi" 
lié  de  nous  ;  il  nous  déchargera  de  nos  nii- 

ÎjuitéSf  et  il  jettera  tous  nos  péchés  au  fondis 
a  mer.  Seigneur^  vous  manifesterez  la  vériU 
à  Jacobj  vous  accorderez  la  miséricorde  à 
Abraham^  gomme  vous  l'avez  juré  a  nos  lè* 

RES  DÈS  les  jours  ANCIENS  (^G7). 

Sozomène  dit  que  le  tombeau  du  prophite 
Miehée  fut  révélé  à  Zébenne,évèque  d*El0» 
théronolis,  sous  Tempire  de  Tnéodose  ta 
Grand;  il  nomme  le  lieu  fieretsate,  mais  oo 
ignore  quel  il  est. 

MIGNÉ  (Apparition  de  la  croix  l).  C'était 
le  17  décembre  1826,  à  cinq  heures  du  soir; 
on  célébrait  h  Migné,  village  de  deux  milta 
habitants,  du  diocèse  de  Poitiers,  près  dt 
cette  ville,  du  cdté  du  nord,  la  cIAtureda 
jubilé  publié  par  le  Pape  Léon  IX.  La  re- 
traite fmalc  avait  été  prôchée  par  les  abUi 
Pasquier,  curé  de  Saint-Porcnaire  de  Poi- 
tiers, et  Marsault,  aumônier  du  collège  rojd 
do  la  même  ville;  une  croix  venait  d*Art 
plantée,  Tabbé  Marsault ,  placé  sur  les  de- 
grés du  Calvaire,  entretenait  les  spectateurs 
au  nombre  d*environ  trois  mille,  de  Tappi- 
rition  de  la  croix  h  Constantin,  lorsqu*il  s'a- 
perçut que  tous  les  regards  le  quittaient  ponr 
se  diriger  vers  un  point  de  l'espace;  il  y  porta 
lui-même  les  siens,  et  demeura  stupébit 
Une  croix  lumineuse,  de  la  couleur  de  la 
plus  pure  flamme  d'une  bougie  ou  du  ftr 
rougi  au  blanc,  d'environ  cent  quarante 
pieds  df!  longueur  sur  soixante-quinze  d'en- 
vergure et  quatre  de  largeur,  placée  k  cent 
ou  cent  cinquante  pieds  do  hauteur,  po^ 
horizontalement  sur  le  cimetière,  la  tèteia 
couchant,  le  pied  vertical  au  pignon  de  1'^ 
glise,  parfaitement  tranchée  dans  tous  ses 
contours,  se  détachait  sur  un  ciel  blea  et 
pur  après  une  jonrnée  pluvieuse»  comme  les 
ciels  d'hiver  (|u'aucun  nuage  ne  voile  plus, 
et  qu'aucune  exhalaison  ne  trouble  pas.  Oi  . 
mesura  les  dimensions  en  se  })laçaDt  ei 
différents  lieux  du  cimetière,  d'où  elle  ap- 
paraissait perpendiculaire  ou  oblique,  et 
son  élévation,  en  montant  sur  les  rochers  qui 
dominent  le  village  de  cent  pieds  de  hau- 
teur. Ce  spectacle  dura  une  demi -heure,  et 
la  croix  s*effaça,  non  point  en  se  liordant  ani 
au  milieu  des  ténèbres  de  la  nuit  ou  en  se 
diminuant  de  lumière,  mais  en  se  rapjietis- 
sant  peu  à  peu,  en  se  fondant  |)Our  ainsi  dire, 

beris  :  et  liumiliatio  tua  in  medio  lui  :  et  appie- 
hendes,  et  non  salvabîs  :  el  quos  salvaveris,  ia  cb' 
diuin  dabo.  Tu  seminabls,  et  non  mêles  :  Ui  caiie- 
bis  olivam,  et  non  ungeris  oleo,  ei  mustam  et  MB 
bibes  vinum.  (Mich.  vi,  12^i5.) 

(467)  Quis  Deus  similis  tui,  qui  aufers  iniqsiU- 
tein,  et  transis  peccatuni  reliquianim  berediiatii 
lux  :  non  immittel  ultra  furorem  suum,  qaomMi 
volens  misericordiam  est.  Reverletur,  et  miserebi- 
tur  noslri  :  dcpouet  iniquilates  nostrat,  et  prtiji- 
ciel  in  profundum  maris  omnia  peccau  nonn  : 
Dabis  veritatem  Jacob,  misericordiam  Abr^uun  : 

f[use  jurasti  patribus  nostris  a  diebus  auticpiSi 
Mich.  vu,  18-20.) 


HIC 


DES  5im  \CLES 


5n  tnétal,  h  coraraencer  i^ar  le  pied. 
H  l'impression  fut  grande,  unanime, 

rrsifms  nombreuses,  on  le  supposera 
ritie.  Le  villftge,  fort  peu  religieux 
\  fut  regagné  à  la  religion. 

rarle  était  si  grand,  si  paient,  qu*il 

I  la  pensée  de  personne  de  le  contes- 
d*en    certilier   les  délails.    Cepen- 

h'^que»  en  avant  ouï  parler,  demanda 
^ux  prédicaîeurs  de  la  reUMitc  une 
I  écrite.  Le  22déccndïre  ils  revinroiil 
6,  ^e  rendirent  conipte  de  nouveau 
in  s*élait  f>assé  et  dressèrent  un 

d,  qu'ils  llreiil  signer  par  tpia- 

fersonncs  rlioisics  parmi  leî»  notables 
flL'*^  L'évéque  nonuna  ensuite  une 
de  cinq  mendires,  dont  deux 
.pjos seulement,  à  laquelle s'adjoi- 
^rofesseur  de  ptiysique  du  collège 

II  était  prolestant,  La  commission 
iàMignéle  16 janvier;  elle  tinlcinq 
Id'enytiétes;  toutes  les  dépositions 
VlïforDies. 

^ani,  afin  de  procéder  avec  une 
nturiié,  Tévêque»  Jean-Baptiste  de 
laissa  le  temps  à  la  première  émo- 
se  ealnier,  aux  opinions  de  se  prn- 
cl  nomma  ensuite  une  seconde  coui- 
i  pour  faire  une  contre-enquête.  Les 
fc  léinoïgnages  ne  reçurerit  aucun  di- 
I  fil  alors  partdu  mi  radeau  Soy\erain 
Bet  lui  adressa  les  documents  au- 
Ks  cjui  en  contenaient  la  preuve* 
■  lui  réftondit  par  un  Ijret  à  la  date 
mrû  18â7,  dans  lequel  il  en  ]>ro- 
i  la  réalité  d'après  son  i propre  ju- 
l^lui-méme*  Un  second  brel'analogue, 
sur  le  jugement  de  la  sacrée  congré- 
||;irgée  de  ces  sortes  de  causes,  a  la 
BS  août,  ordoirna  une  fête  commé- 
E  et  la  fiia  au  troisième  dimanche  de 
me  chaque  année.  Le  Souverain  Pon- 
iVait  joint  une  jiarceîlc  du  bois  de  la 
uix,  t^our  être  exposée  en  Téglise  de 
■fec  indulgence  en  faveur  de  ceux 
■Ht  Tadorer  Les  liabilants  avait  dé- 
Çnthousiasme  le  [jroîongemcnt  do 
;l!se  en  forme  de  vnnx  dans  le  sens 
■oit  miraculeuse  était  api  arue, 
li'évéque  de  fruitiers  jmblia  un  nian- 
lè  la  date  du  18  no\embrel  i8'27, 
^et  il  apjio>ait  ie  cacficl  de  l'au- 
ilé  à  tous  les  fiits  qui  viennent 
ftjatés  :  o  11  était  de  notre  devoir»  di- 
très-chers  frères,  de  <  ^mservcr  le 
d'un  miracle  si  glorieux  pour  i:e 
btsi  eonsolaol  pcmr  la  France;  nous 
}s  les  moyens  les  (ilus  |koim  es  h  lui 
elte  immortalité  que  la  religion 
[J  ses  oeuvres.  Le  prolimgeiïieot  de 
le  Migné,  qui  doit  refnésenter  une 
b  nom  de  Saîule-Crtdx  que  portera 
i*.  celle  église,  la  solennité  qui  sera 
[cbaque  année  dans  celle  pa^ois^e^ 

l«  aiuîé»  p.  215;  h  iftiotidinine,^  avril 
Ai  de  tn  nettgion,  ^i  février  et  10  oclolne 
Cli9  novembre  J8i8. 


ZZ8 


et  qui  sera  fixée  par  une  ordonnance  spé- 
ciale au  troisième  tlimanche  de  TA  vent,  la 
relioue  divine,  présent  |trécieux  du  chef  de 
TEglise,  qui  sera  exposée  ce  jour-là  à  Tado- 
ration  des  peuples,  Tindulgence  accordée 
par  le  Saint-Siège,  tout  doit  soustraire  ce 
mémorableévéncmentaux  outrages  du  temps» 
et  le  transmettre  de  génération  en  génération 
à  la  [ïoi^lérité  la  plus  reculée:  » 

«  Nous  avon>  pris  et  attendu,  avait  dit  le 
même  prélat»  en  ordonnant  de  clianter  un 
Te  Dciimtldius  tout  le  diocèse  de  Poitiers  à 
Toccasion  de  cet  événement,  nous  avons  pris 
et  alîendu  les  observations  des  savants  qui 
font  une  étude  sjiéciale  des  lois  de  la  nature, 
elTavisdes  liomnies pieux  et  éclairés,., Tous 
ontaflirmé  fpierapparition  présentait  h  leurs 
yeux  un  s(iectacle  nouveau,  dont  rhisto ire  des 
météores  lumineux  n'ollrit  Jamais  un  seul 
exemple, 

«  Quelques  ennemis  de  la  religion  de  nos 
pèresontfait  entendre  des  blasphèmes;  mais 
au  milieu  de  leurs  railleries  indécentes  et 
de  leurs  dérisions  sacrilèges,  on  ne  trouve 
aucune  objection  sérieuse,  aucune  explica- 
tion naturelle  du  prodige, 

«  L'aveu  des  savants  chrétiens  et  le  silence 
des  savants  que  l'opinion  publique  met  au 
rang  ûcs  incrédules  nous  ont  affermi  dans 
la  pensée  que  Tapparition  de  la  croix,  qui  a 
retidu  M  igné  h  jamais  célèbre,  ne  saurait 
être  mise  au  nombre  des  pljénomènes  qui 
étonnent  le  vulgaire,  mais  dont  les  causes 
sont  connues.  » 

Les  évoques  do  Chartres  et  de  Gap  signa- 
lèrent ce  môme  événement  à  leurs  diocé- 
sains dans  leurs  mandements  pour  le  Carême 
de  1828.  Il  retentit  par  toute  la  France;  les 
journaux  religieux,  le  Médiateur^  le  Mémo- 
rifil-Catholique,  la  Quotidienne^  \  Ami  de  la 
Religion  en  parlèrent  en  forts  bons  ter- 
mes (468)  ;  le  ConMitutionnel^  le  Courrier- 
frfinçain^  le  Journal  du  Commerce  osèretil 
seuls  en  plaisanter  (h^^),  et  c'est  h  cela,  .sans 
d(mte  que  l'évèquc  de  Poitiers  avait  entendu 
laireallusion  dans  son  mandemeut. 

Quelques  beaux  esprits  du  lieu,  qui  n'a- 
vaient rien  vu,  parlèrent  de  halos  et  de 
fantasmagorie,  sans  savoir  la  signification 
de  ces  termes,  qui  ne  pouvaient  conve- 
nir au  phénomène.  Un  certain  abbé  de  la 
Neuville,  ancien  grand  vicaire  de  Bax,  et 
alors  fondateur  d'une  église  anticoncordataire 
à  Paris,  ratlaqua  dans  deux  pamphlets,  dont 
Tun  contient  des  chicanes  sur  les  dimensions 
de  la  croix,  etrautre  tend  à  prouver  que  ce 
n'était  pas  une  croix  mais  un  cerf-volant.  Ce 
miracle  contrariait  fort  ses  idées  schismati- 
qnes,  ainsi  qu'il  en  fit  Tavcu  dans  une  lettre 
h  Charles  X,  en  d^de  du  30  octobre  1827,  el 
voici  de  quelle  manière  :  Selon  lui,  il  ne 
l*onvaît  plus  se  faire  de  miracles  dans  TE- 
glise.  depuis  qu'elle  était  hors  des  voies  <le 
la  vérité  ;  et  elle  était  hors  de  ces  mômes 

(469)  VoTj.  le  Cmtttitutionnd,  ^^  février  I8i7;  le 
Courrier  français,  tiy  février  28^7;  le  Jourmt  du, 
Commirci,  W  m»rs  i8i7. 


339 


MIL 


mCTiONNAinE 


MIR 


▼oies,  depuis  que  son  chef,  le  vénérablfî  Pie 
Vil,  avait  sacré  rempereur  Napoïéon,  Le 
mirarJe  dcMignén'a  jamais  été  attaqué  d'une 
manière  \^\ns  :îérieuse  (hlQ.) 

AJJL  SEPT  CENT OUATllE-VINGT-NEUF. 
(Prophétie  astrologique  qui  s\v  rapporte,) 
Dès  h>x' siècle,  Alhumasar  avait  calculé  que 
raniiéô  mil  sej^leent  qualre-vingi-neuf  serait 
féronde  en  révolutions  sociales,  à  cause  de 
Tune  des  grandes  conjonctions  de  Sa- 
turne C*li),  L^astroLogie  est  vanité,  erreur, 
mensonge,  tout  ce  que  vous  voudrez;  mais 
eulin  voil?iune  prédiction  d'une  authenlicilé 
irrécusahle.  Le  cardinal  Pierre  d'Ailly,  le 
|ilos  savant  astronome  de  son  siècle,  et  aussi 
j>assablenient  astrologue,  disait  à  son  tour  en 
1  Wfr,  l>arlanl  tie  la  mémo  année  178î>  :  Si  le 
raonde  dure  jusqu'alors,  il  y  aura  de  gran- 
des et  nombreuses  vicissitudes,  et  des  révo- 
lutions étonnante-^,  principalement  dans  les 
Jois,  C  est  sans  doute  la  mônieprédiction»  car 
le  savant  cardinal  nignoraît  rien  de  ce  qui 
s*apprenait  alors,  et  Alliumazar  avait  un  grand 
crédit,  Pierre  Turrel,  philoso[>he  et  astrolo- 
gue, recteur  des  écoles  de  Dijon,  disait  dans 
son  .livre  intitulé  Le  Période^  ccsi-à-dire  la 
fin  du  monde^  contenant  fa  'disposition  des 
chouses  terrcitres pnr  (ax^erttt  et  infïttence  dn 
corps  célestes^  imprimé  à  Dijon  en  1531: 
«  Laissons  temps  à  |>his  parler  des  chouses 
faictes,  et  que  on  faicl  que  quasi  tous  les 
Iiommes  sçavent,  se  ils  ne  sont  ignorants,  et 

f tarions  de  la  huicttème  maxime,  et  raarueil- 
euse  conjonction  que  les  astrologues  disent 
csirefaicte  enuiron  les  ans  de  Nostre-Seigneur 
mil  sept  cent  octante  nuef,  auecdix  réuolu- 
tions  salurnelies;  et  oultre  vingt  cinq  ans 
après  sera  la  quatrième  et  dernière  station  de 
''dltiludinairc  firmament.  Toutes  ces  chouses 
considérées  elcalcnlèes,  concluent  les  astror 
lognes  que  si  le  monde  jusque-là  dure,ou'est 
à  Dieu  tout  seul  cogneu,  de  irès-graniles  et 
admiralïles  mutations  et  altercations  seront 
au  monde ,  nTcsmcmenl  des  sectes  et  dés 
loii.  Et  la  raison  est  :  car  alors  aucc  \qs  réuo- 
lutions  salnrnelles,  sera  la  conuersion  et  ré- 
uolution  du  supérieur  ciel  firmament  par  la- 

3ueHo  les  chouses  douant  dictes  et  mutations 
e  sectes,  les  astrologues  concluent  que  par 
aduentures  et  enuiron  les  temps  deuant 
dictz  PAntechrist  avec  sa  loy  et  daninabfe 
secte  à  la  loy  des  chrestiens  contreuiendra. 
Et  combien  que  ce  ne  soit  [loint  de  son  ad- 
uenement  lenips  déterminé,  et  humaine  ccr- 
I  tude  n'en  imeteslre  cogncuc,  toutefois  en 
priant  indéterminément,  peult  esire  pro- 
o?ilile  susiiicion,  et  vraye  semblable  roniec- 
lurc  que  dans  les  temps  des  susdicles  viendra 
ï'Anlechrist,  veu  que,  selon  iceulx  astrolo- 
gues, après  Maliomet  doiht  uenirun  homme 
puissant,  lequel  constituera  une  loy  des- 
nonneste,  nienlense  et  magique,  [lour  ce, 
l>flr  semblable  induction,  on  peult  opiner  t|ue, 
anrès  la  secte  de  Mahomet,  ne  uiendra  point 
d  aultres  que  celle  derAnlechrist,  » 
HichanI  Roussat,  chanoine  de  Langres,  dit 

(470)  Voy.  t.tt  rroix  de   Miqné  venif^r,  par  ÏMii; 
VaipiDis^  Paiis   Uusaud,  I82î>,  la  8\ 


h  son  tour,  dans  sa  Hhapsodic  de  i'I 
(ation  dt»  tempn^  prottuavt  par  «f<c| 
VEscriptnrt  amncin  t(  par  rainons  ai 
lesta  fin  du  monde  estre  prochaine^  ini 
à  Lyon  on  1550,  (»age  8G:r  Maintenan 

3uê  nous  sommes  en  Tinstant  €t  appr 
e  la  future  renocation  du  monde,  M 
deux lent  quarante  trois  ans,  selon •) 
mune  supnulation  des  historîograpi 
prenante  la  datede  lacomjdiation  de 
sent  traicté.  »  M 

1550  et  243  donnent  Tannée  179351 
manque  pas  d'être  digne  de  remam 
môme  auteur  ajoute  à  la  («âge  162  :  «  * 
à  parler  de  la  grande  et  merneilleus 
jonction  que  messieurs  les  astrologues 
eslre  à  nenir  enuiron  les  ans  de  Nosti 
gneur  mil  sept  cent  octante  et  neuf,  a: 
réuolutions  saturnales,  et  oullre  e 
uïngt-cinq  ans  après,  (i813J,  sera  li 
Iriesme  et  dernière  station  de  Taltitui 
firmament.  Toutes  ces  choses  imagii 
calculées,  concluent  les  astrologues  su 

a  ne  si  le  monde  jusqucs  à  ce  et  h  td 
ure,  qui  est  h  Dieu  seul  cognu,  di 
grandes ,  raerueilleuses  et  espouuai 
mutations  et  altérations  seront  en  cesti^ 
verï^el  monde^  mesmement  quant  aoÉ 
et  lois.  »  ■ 

Celte  nrédiction  fut  remarquée  tl 
temps  ou  elle  parut  sous  cette  d€ 
forme,  car  Antoine  Couitlard,  sieur  « 
villrin,  en  parte  dans  ses  Conlredici$, 
mes  h  Pans,  chez  Langelier,  en  151 
courait,  iiit-il,  une  promiétie  par  laqu 
morule  fdanélaiie*  emblème  du  mond 
tique  on  social,  était  menacé  d'une  tm 
révolution,  qui  commencerait  en  178! 
Feflet  serait  arrêté  ou  détruit  vingt^ 
a  j  très.  1»  M 

Trois  daien  ressorlenl  de  tout  eec^ 
1793  et  1813  ou  H,  Alhumasar,  auU 
la  prédiction,  étaît-il  donc  prophèt 
ses  successeurs?  Nullement,  car  on 
que  ce  temps  serait  celui  de  TAnte 
Les  pr  éd  t  et  i  o  n  s  a  s  1  roh)  g  i  q  u  e  s  a  u  ra  i  e  n 
un  certain  degré  de  probabilité,  et  dam 
la  |>osition  des  corps  célestes  influerai 
sur  les  événements  de  ce  monde,  Ai 
<pie  ce  qui  manquerait  [>our  en  dédu 
justes  conséquences  ne  serait  pas  le 
mais  la  méthode.  Heureusement  qu( 
iail  particulier,  quelque  merveilleux  i 
constaté  qu'il  soit,  on  ne  peut  jvas  liri 
conclusion  générale;  autrement  oCri| 
nous?  ^ 

MlftACLES  (Don  des).  Moïse  et  Jd 
laissèrent  pas d'héritiersde  leur  pouvci 
naturel.  Elie  n*en  laissa  qu'un  :  savoi 
disciple  Elisée.  Mais  il  ne  devait  pa^ 
flu  maître  de  la  maison  comme  <1<M 
leurs  :  le  fils  du  père  de  famille  /m 
rhéritage  des  droits  qui  nappartena 
aucun  des  économes  venus  avant  lui, 
Cfu'ist  conféra  donc  h  ses  disciples  k 
voir  dont  il  était  lui-même  le  prir 


(171)  ALMrvr.u\n, 
Uiici,  n,  ililkreiU*  y. 


fk  Mmjmi     Conjoii 


Min 


DtS  MÏUACLES. 


Min 


Kli 


wir-T  qui  fais/lit  parlîe  esscnlieUe  du  don 
df$€emtant  du  pt're  des  in  mit  tes ,  la 
rfimiùrtnder  à  la  notiire  et  d*o]«éi'er 

i/ijt  pns  plutôt  choisi  les  douze  a[)ô- 

'>ur  être  ses  coopérateurs  ft  ses  rern- 

^  immédiats  svir  la  terre,  qu'il  leur 

'  rc  jfOiivoir  :  k*  iiouvoîr  de  chasser  Ich 

inmiiindes,  et  de  guérir  loutes  les 

ir*  et  toutes  les  înfiruiiiés  :  Dvdit  itlis 

fynrsiftUm  itpinlmnn  inummdorum^  ul  r/7ce- 

r^ni  f©f,  ei  cnrarent  onmem  lanyuorcm^  et 

"   -  infirmitatem  {kT2).—  Gitrrhiiezles  ma- 

inr  dit-il,  resSHHcitez  ivs  moriity  puri- 

piih-s  (rpffHx^  chassez  Irg  dànom^  ft  dattnrz 

grûtuUemcnt  ce  que  vous  recevez  fjratnite- 

Tr»  jour  que  le  mêrae  Sauveur  avait  des- 

runc  seule  parole  un  lij^^uier  f^leiii 

'  le  inairn    et    rouvert   d'un  feuil- 

i^uriant,   il  dit  encore  h    ses    fif»ô- 

/.rt  rentr\  si  vous  nrez  une  foi  ferme^ 

i(/Mj  uprrrrez  des  niiriicle.s parrUs^  non-seu- 

f^^Tif  envers  un  pouier]^  mnis  tnéme  envers 

tn(a^fne^  â  taquelle  vous  ne  pourrez 

:  Jelie-toi  dans  tn  rncr,  sans  qu'ede  ne 

ipiteaassilAt  (kl3), 

l<ril  leur  eoiitia  h  mission  sj^î^iiale  et 

itoire»ra!Ierrautioncer  dans  les  villes 

iée,  il  leur  dit  eiMOre  :  <<  (inérisse^ 

iides  dans  lotis  les  lieuK  où  l'on  aura 

njlu  vous  rerevoir,  et  dites  :h>  règne 

>  rornniencei  il  ^e  fait  au  nnlieu  do 

In  fiuamcunqne  civitntem  întrart-ritis^ 

werint  ros,  umnducate  rpue  apponunîur 

'■  ^rate  infirmas  /pti  in  illa  suni^  et 

»^  appropinquavii  in  vos  regnum 

nqiièrcnt  p(^s\  et  ils  furent  éruer- 

M'jiict  éUi'UJ^^mes  des  miracles  ipii  s'opé- 

nierif  fiar  leurs  mains,  ne  conifirenant  nen 

luvoir  surnaturel  tlonl  ils  étaient  les 

Jiussi   disaient- ils  à   leur  retour  : 

«r,  ies  démttHS  eux-mêmes  nous  stmi 

par  ta  seule  vertu  de  votre  nom,  Jésus 

éiMf  rrpondit   :  Je  voifais  Salim  tomber  du 

iid  eùmme  ta  foudre,  je  vous  accorde  tn  plus 

h  pouvait  de  fauicr  aux  pieds  tes  serpents. 

^îaldt.  I,  r,8 
,'•  Maiie  milerii  revertrus  in  Ctvit.ilfin  i*stTrnL 
li  fiiii*n&  lîd  arltorein  unaiii  s«'ctis  vîani^  veitil  :ul 
fiio:  Hnihil  inveiiit  in  vu  iiî^î  ïo\h  l;innuii  ;  «'l  iiii 
flii:  Niiniptatii  ejt  le  friirtus  n:iî»ohu'  iii  seinpîter- 
fiitni.  Fi  an TarLi  est  coiitLiiiii»  Hctifiiva.  l-'t  viitrnlns 
dt^cipul,  ntii\ili  *unl.  dîtvnlPs  :  QiitmuKÏo  rniilinuo 
afiiHT  Hi-4&potiilrn$  auh'itt  Ji^sus,  ail  cîs  :  Aincw 
(lituioliH,  •»!  b:tl»ii^rJlis  tiJeiiin,  «H  non  li;v>iUiven- 
II»,  um  soldin  de  liouliir;»  faciL'lis,  snl  fl  »i  luntili 
Wic  »Ji\criûs  :  Toile,   cl  jacla  le    in    mare,   liel. 

(iTiftuc.  1,  «. 

(Hli)  Ik'vergi  «uni  »ii(om  si'ptiiAj^itiln  clu^  eirm 
puili.i  ilii  (Mites  :  l)o!iiiiii%  vûnm  tkrnrnni*!  suUji- 
fj'  >    in  noniiite  iiitK  t^l  ail  îllîs  :  VUlcbani 

►*'  ir  fuli^iir  t!i?  imlU»  tiulmlnn.  fÙTC  dcdi 

^«iltu  pitic^^Lilcnt  ralca  11(11  siijira  s^T^enlos  t-l  scur- 
P^>^^  :  fl  stijtcr  oniiient  virlulfiii  iniriHii  :  et  nihil 
*'>U5  oweliîL  Vcnrnilâîuen  in  Imh;  n*>litti  giiutlerc 
f>t-j  !»()n'iln5i  vohis  snhjîchinlnr  i  gaii^trit*  .inlcni, 
■i^mi  ii^ntiuA  vesiiu  âiripia  sunl  în  iwlis  {Luc,  x» 


tes  scorpions^  tous  les  venins  de  Vennemi  ^ 
sans  que  rien  vous  btesse.  Cependant  ne 
vous  rf^jouissez  pas  seulement  de  ce  q_ue  les 
esprits  vous  sont  subordonnés;  réjouissez- 
vous  davantage  de  ce  que  vos  noms  sont  ins- 
crits  dans  les  deux  (fê75).  >» 

Les  prodiges  opérés  par  les  apôtres  en 
cette  circonstance,  avaient  été  si  éclatants  et 
si  noml»reux ,  que  le  bruit  eti  arriva  jus- 
qu'aux oreilles  du  roi  Hérode,  qui  iTUl  h 
une  résurrection  de  Jeain-lîapiîste.  cfir  il  n'y 
avaîl  que  ïui,  ilisait-il,  ra(»able  dYioérer  Je 
si  grandes  cfioses  (470), 

Avant  de  les  quitter  i^our  monter  au  ciel» 
le  Sauveur  confirma  indéfiniment  à  ses  a  po- 
ires la  possession  du  même  pouvoir  :«Voici^ 
leur  dit-ïl,  quels  miracle^  feront  ceux  qui 
croiront  en  looi  :  ils  chasseront  les  tfémons 
en  mon  nom»  ilsfsarlenmt  des  langues  qu*iU 
n  auront  fias  af»prises,  ils  prendront  las  scr- 
I^cntsà  la  main,  et  s'il  leur  arrive  de  boire 
quelque  poison,  il  ne  leur  nuira  l'oînt;  ils 
imposerojH  les  mains  aui  itïaladcs,  etcyux- 
ci  seront  guéris.  A(irés  que  le  Seigneur  Jé- 
sus leur  eut  adr<»ssé  ces  p;(role<,  il  s*éleva 
tlans  les  cieux,  ou  il  est  assis  à  la  droite  de 
Dieu.  Les  oftôtres,  de  leur  côté,  s'élanl  dis- 
persés, annoncèrenl  partout  TKvangile,  le 
Seigneur  coopérant  et  confirmant  leurs  pré- 
dications |iar  des  miracles  (477).  » 

Ces  miracles,  le  livre  des  Actes  coniient 
le  récit  d'un  grand  nombre,  mais  riiisloire 
en  rapfiorle  bien  davanta;;e. 

Pierre,  le  cbel  du  collège  apostolique, 
apparaît  dès  labord,  sinon  s'cx|»rimanl  en 
{Husieurs  langages  en  môme  teni|»s  ,  du 
lofiins  se  faisant  entendre  à  la  fois  d'une 
multitude  de  ju^rsonnes  qui  parlaient  des 
langues  diverses,  et  une  anqde  moisson  de 
conversions  miraculeuses  est  le  fruit  de  co 
premier  miracle  (478)*  Bientôt  après,  le  mê- 
me affôlre,  accompagné  «lu  ciisci[de  bien- 
aimé,  prend  par  la  main  rinfirme  de  nais- 
sance qui  mendiait  à  la  |>orLe  du  temiile,  et 
le  guérit  par  Tin  vocation  du  nom  uc  Jé- 
sus (479ï. 

Peu  après,  la  mortd'Ananie  élue  Sa[iliire 
vient  jeter  une  terreur  salulaire  parmi  ceux 

(lT(j)  Ri  it-^moftîa  nuilla  epcieliaiit,  et  nngiïliaiit 
nko  iniitlos  «T;^ri»s  et  gaïuiliant.  Et  ainlivil  rv\  llc- 
riMles  (in^inifeâluni  en  in»  faetitnt  rsl  nonien  cjtis)  cl 
dicebàt  :  Quia  Joainies  B:iplist:i  n^snrreiil  a  nior- 
mis  :  et  prQplCïva  virinU-s  opt-ranliir  in  illo.  Alii 
antein  ilicchaiU  :  i)tii;i  Elias  est.  Alii  verc»  tli^cliaul  : 
t>MÎa  priijditHa  cî^I^  qnasi  nniis  ex  prnpïielis.  Qni» 
î*inlîlfl  lleroiles  âil  :  l}nt'm  t^go  dfnïlliivi  Jnannem, 
hic  ,1  iniirOiis  resiirri'\U.  {Mnn.  ti,  iî^-ili.) 

(477)  Signa  anlcn*  cos,  qnî  c-rtMhdi'riiil,  hypc  se- 
4|UtMjL«r  ;  In  nmnine  nieo  i1:cinonia  t^jicienl  :  luignis 
l#H[ni'iitur  uovis  :  Seriveiilcs  tollenl  :  et  si  ïiairnf»*- 
runi  cjnid  biherint,  ntMi  eis  nœeliil  :  siiprr  a»j^ros 
manns  îjnponeiil,  et  l>ene  liabelniriu  Kt  Doininns 
«piiiîein  Jc^us  poslquam  loentus  est*"is,  assnniptus 
eut  in  cœluni,  cl  sc<lct  a  dexUis  Pei.  Illi  aiitinn 
inafe^li  pnetliraveruul  nlniinc,  P*miiin>  eiKifjc- 
nnle,  el  sennonfnî  ci)idirniaJiti%st'i[nei.ld.Ub  sigiiii. 
{Unrc.  xvf,  17-^0.) 

(17H)  \(L  n. 

(i7U)  \i:l.  UL 


•sa 


MIB 


DICTIONNAIRF. 


MIR 


SU 


s: 


diBS  nouveaux  convertis  qui  auraient  été 
tentéi  de  mentir  au  Saint-EsprU:  puis  la 
délivrance  lûiraculeusc  de  Pierre  et  de 
Jean  par  les  mains  d*un  ange,  réjouir  la 
jeune  Eglise,  que  les  premières  persécutions 
auraient  pu  décourager  (MO). 

Une  succession  non  interrompue  de  pro- 
diges est  dès  lors  commencée.  La  face  du 
diacre  Etienne,  près  de  succomber  sous  les 
coups  de  la  lanidation,  resplendit  d*unc  lu- 
mière divine(«81).  Un  an^e  transporte  en  un 
lieu  éloigné  le  diacre  saint  Philippe,  après 
qu  il  a  eu  donné  le  baptême  à  Feunuque  Je 
U  reine  d'Ethiopie  (482).  Le  disciple  Ananias 
rend  la  vue  à  Saul,  le  persécuteur  converti 
par  un  autre  et  plus  grand  miracle,  et  qui 
devint  aussitôt,  de  persécuteur,  le  plus  fer- 
vent des  apôtres.  Pierre  guérit,  par  Tiiivo- 
cation  du  nom  de  Jésus,  Enée  depuis  huit 
ans  grabataire,  et  ressuscite  Tabitha,  la  bien- 
faitrice des  pauvres  de  Joppé  (.V83).  Un  ange 
délivre  de  nouveau  le  chef  des  apôtres  de 
la  prison  dans  laquelle  le  roi  Hérode  la  fait 
«ncbaîner  {kSVj.  Saul,  qui  a  pris  au  baptême 
0  nom  de  Paul,  exerce  son  pouvoir  divin 
nvers  le  magicien  Elvmas,  qu*il  rend  aveu- 
le  (485).  Il  guérit  l'inYirmo  de  Lystres(W61; 
délivre  de  l'esprit  {>ython  la  devineresse  (le 
Thvatire(W7);  ressuscite  le  jeune  Kul.ychus, 
qui  s'était  brisé  dans  une  chute  (iSS).  II 
supporte,  sans  en  éprouver  aucun  mal,  la 
morsure  d*un  serpent  qui  s'était  aitaché  à  sa 
main  dans  Tlle  de  Mélita  (489). 
Mais  ces  faits,  racontés  isolément  eta?ec 

Îuelques  détails  par  l'auteur  du  livre  des 
ctesy  sont  loin  d'être  les  seuls;  il  en  est 
une  foule  beaucoup  plus  grande  que  l'écri- 
vain  n'a  fait  qu'indiquer  en  passant.  Ainsi 
il  est  dit  dès  le  commencement  du  livre  : 
Beaucoup  de  miracles  et  de  prodiges  s'ac- 
complissaient dans  Jérusalem  par  la  main 
des  apôtres;  et  tout  le  monde  en  était  dans 
la  stupeur  :  muUa  quogue  prodigia  et  signa 
per  apostoloM  in  Jérusalem  fiebant,  et  metus 
erat  maanus  inuniversis  (490).  Soigneur, 
fait-il  dire  aux  nouveaux  disciples  réunis 
pour  prier  en  commun ,  Seigneur,  qui  opé- 
rez tant  de  guérisons,  de  merveilles  et  de 
prodiges  par  l'invocation  du  nom  Jésus , 
TOtreFils^donnez  àvos  serviteurs  le  courage 
d'annoncer  intrépidement  votre  parole  : 
In  eo  quod  manum  ext endos  ad  sanitates^  et 
signa  et  prodigia  fieri  per  nomen  saneti  Filii 
iui  Jesu  (491).  Plus  loin,  il  dit  de  nouveau  : 
Il  s'opérait  beaucoup  de  miracles  par  la 
main  des  apôtres  :  Per  manus  autnn  nposto- 
lorum  fiebant  signa  et  prodigia   mufia   in 

(480)  Act.  V. 

(481)  Art.  VI. 

(482)  Act.  VIII. 

(483)  Act.  IX. 

(484)  Act.  III. 
(m)  Act.  XIII. 

(486)  Act.  XIV. 

(487)  Act.  wi. 

(188)  Aot.  XX. 

(189)  Act.  XXVIII. 
(400)  Art.  II,  43. 
(491)  Acl.  IV,  30. 


plèbe  (492).  Et  plus  loin,  le  diacre  Etienne, 
rempli  de  grâce  et  de  courage,  OfiéraU des 
prodiges  et  de  grandes  merveilles  parmi  le 
peuple  :  Vaciebat  prodigia  et  signa  magnê 
tn  populo  (493).  Il  dit  la  même  i chose,  oa 
plutôt  il  dit  davantage  du  diacre  saint  Phi- 
lippe :  Toute  la  ville  de  Samarie  était  attenr 
tire  à  sa  prédication^  à  cause  des  miracles 
quil  opérait  ;  car  un  grand  nombre  dt  dé- 
moniaaues  se  trouvaient  subitement  délivrés^ 
les  démons  les  quittaient  en  poussant  is 
grandes  clameurs.  Beaucoup  de  paralutiquts 
et  de  boiteux  reçurent  leur  guérison  (494).. 
Mais  ce  que  l'auteur  egoute  est  plus  remar- 
quable encore  :  Les  merveilles  opérées  pir 
la  descente  du  Saint-Esprit  sur  les  nouveaux 
chrétiens  étaient  si  nombreuses  et  si  gran- 
des, que  le  magicien  Simon,  ravi,  c-omme 
tout  le  monde,  d'une  extrême  admiration 
pour  ce  qu'il  voyait,  offrit  de  Pargent  aui 
apôtres,  afin  de  partager  avec  eux  la  laculté 
de  communiquer  le  Saint-Esprit.  Ceux  en 
effet  auxquels  l'imposition  des  mains  avait 
été  faite,  prophétisaient  et  parlaient  des  lan- 
gues qu'ils  n'avaient  pas  apprises  :  Loqu»* 
uantur  linguis^  et  prophetabani. 

Et  ces  dons  étaient  si  abondants  parmi  les 
fiJèles,  que  la  première  Epître  de  saint  Paul 
aux  Corinthiens  semble  avoir  pour  but 
principal  d'en  modérer  et  d'en  résler  l'usage. 
Ambitionnez-vous  donc,  leur  dit-il,  d'être 
tous  apôtres,  tous  prophètes,  tous  docte!irs« 
tous  thaumaturges  ,  tous  guéris.^^eurs  de 
malades,  tous  iiabiles  dans  les  ianguasi 
savants  dans  l'interprétation  des  Ecritures; 
et  vous  contentez- vous  de  si  peu?  A^ei 
donc  de  plus  nobles  occupations  :  Aimulû- 
mini  autem  charismata  meliora  (405).  Que 
chacun  parle  à  son  tour,  doux  ou  trois  au 
plus  en  chaque  réunion ,  afin  qu*il  reste 
place  pour  1  interprétation  et  plus  eucvre 
pour  rédification. 

Quant  aux  apôtres  eux-mêmes,  l'auteur 
du  livre  des  Actes  nous  apprend  que,  dis 
l'origine,  il  se  fit  autour  d'eux  nn  grand 
com^ours  de  toutes  les  villes  voisines  de 
Jérusalem,  et  que  Tapôtre  Pierre  ne  pouvant 
suffire  h  imposer  les  mains  à  tous  les  démo- 
niaques et  à  tous  les  malades   qu'un  lui 
aj)portait,  on  les  déposait  le  long  des  voies 
publiques  dans  leurs  grabats,  afin  que  su» 
ombre  les  touchât  du  moins,  et  qu'ils  en 
rcf;ussont  la  guérison  (496).  Il  nous  apprend 
aussi,  qu'on  se  disputait  les  linges  et  (es   ; 
ceintures  qui  avaient  servi  h  l'usage  de  Ta-   i 
pùtre  saint  Paul,  afin  do  les  faire  Ifiurher 
aux  malades,  qui  en  recevaient  aussitôt  la 

;i02)  Acl.  V,  12. 

(195)  Acl.  VI,  8. 

(îî)l)  Philippiis  autom  descendons  in  civitaicr^ 
Saniari;e,  prxdicabai  illis  Christiun.  Infendebart 
milcm  turlK-e  his  <|ii;i^  a  Philippe  diceltanlur,  un.i 
iiiinllcr  audifntes,  ei  videiilt^s  signa  qiia;  faciehaL 
Multi  eiiiin  coruui,  qui  Iiabcbaiit  spiritiis  immyn- 
dos,  clamâmes  voce  magna  cxlnliant.  Miilii  atitiH 
parai vlici  el  daudi  curali  sunl.  (Act,  vni.  5-8.) 

(495)1  Cor.  XII,  31. 

a9t))  Art.  V,  14, 


Mm 


DES  MIltACLES. 


MOA 


Uû 


Cifiiùn  z  t  itiutf$que  non  quanfihet  fticie- 
f  IftHt  prr  munnm  Pattfi  :  iia  ut  t-tiam 
fH^tf  ffintiuidoi  deftrrvntttr  a  cori^ore  ejtt^'i 
tuàttria  et  semicinrlin^  et  rfvcdebttut  nh  cia 
/v,irr.rf5,    et    gpiritHê   nequain    ajrediebnn- 

^s  f^aiens  i»  ont  pu  lyraiirouf)  pnrïcr 
ifiïî mtrfti'les  des  juc^iiîicrs  tlisei|>los  «lu  Sau- 
veur, «lit  le  dorle  Hiiel  ilaiis  sa  Ormonstra- 
tm  Etanrj/tiqtie  (Ml*  Prop.,  ir  lï>.)»  parce 
qu<f  TEçiiso  naissante  nï^lait  \k\s  sutli?ani- 
lïienl  re(winiJue.  Cepentl^inl  Stiétono ,  on 
[lerlfnt  de  la  reli^^ioit  iln'éîicnne»  vï"»'ii 
ipjiellc  une  superstitiun  iMjiivell^'/  dit 
quelle  ne  se  feoulenail  que  \mr  les  inaléfi- 
(&>,  I-Ot*icn,  parlant  île  Férigrinn.*^»  converti 

ichristionisme  et  f^tmeu^  par  sesniiracles, 
prononrer  s'ib  élaient  réels,  ou   le 

nitde  Ilmposture.  Il  ajoute  que  si  <|uel- 

£e  joueur  de  jçohelet  ou  rpiehfue  houiuic 
imïu}»[c  venait  i^  se  t.iire  ihrédrîï,  il   ne 
Jirtfmt  r^is  è  s'enrichir.  CesL  ainsi  que  le.^ 
triaient  h  la  magie  les  œuvres  du 
me.  Porphyre,  en    parlant  de  la 
Ananie  et  de    Sa|dHr«3,  en  DiiL    le 
...,.,   ;  une  invective,  mais  il  ne  sonf^e  [).is 
Ui  nier,  ilais  di^jà  le  inomenl  arrivait  ofi 
éiTivains  païens  se  feraient  cuï-tni^uics 
jn/irrateurs  des  aiiracbs  iipi'vrés  par  les 
retiens  :  on  en  vit  un  exetupîe  rernar- 
ibie  dans  celui   qui  fut  f>îjteiiu  par  les 
ères  de    la   légion  fulminante,  dans  la 
trre  des  Quades  et  Marconians.   »   Yoy, 

ISANTK.) 

^  Jll  Consul.  Honor.)  nVl-il  pas 
<>  >  ses  vers  la  victoire  miraculeuse 

'''  re  sur  Eugène  et  Arbogaste?  Il 

.-nijii.uv,  H  est  vrai,  à  l'irUcrveulion  des 
iHfux  ai  r empire:  mais  un  païen  pouvait- il 
i>êrîer  autrement? 

Le  don  des  miracles  ne  s*est  doue  pas 
éleiot  en  mCinie  temps  qne  le  siède  aposto- 
lique; ce  (|ui  s*est  éteint,  e*est  lo  paganisme 
cl  k»s  écrivains;  mais  il  nous  reste  le  témoi- 
p«ge  des  écrivains  chrétiens  qui  sur^^is- 
Sêûl  h  mesure  que  leurs  «ievanciers  dispa- 
raissent. Laissons  parler  ici  le  Joclo  Bcrgier. 
(VoT,  i>ict,  th/ohghite^  art.  Miracles.) 

4' Saint  Justin  (vi/)o/,,  n,  n,  6;  Diahfj. 
tum  Trifpk.^,  n"  82)  atteste  que  les  démons 
»t)nt chassés  au  nom  de  Jésus-Christ,  et  que 
IVsprit  profihétique  a  passé  des  juils  aux 
ttir^iicns.  Saint  I  ré  née  ajoute  qvre  fdusicuis 
guérissent  les  maladies  par  rimiiosition  des 
mim,  et  que  quelques  uns  *'nt  ressuscité 
^t%  rnnrts.  {Àdvers.  hœres,^  L  11,  c.  5G  et  37  j 
^MMi  firend  h  It'^moiii  les  p;iïens  du 
r  iiu'onl  les  clu-étïèus  de  <:!iasser  les 
'iiaons.  (ApoL,  c.  23  ,  nd  srapulam,  i\  2,} 
Oriiç^ne  0ttcste  qu'il  a  vu  (dusicurs  malades 
f«énîi  par  Tin  vocation  du  nom  de  Jésus- 
*'hri>t  et  pfir  le  sij^ae  de  la  croix.  {Cant, 
f''«.,  I.  nu  n*2V,  etc.)  EuièUu  (Dettit.nsL, 
jwny.,  L  m,  p.  tO?ct  i.T2).  L-irMiiue  {Divin, 
wnr,  I,  IV,  c.  27),  s.'iinl  iiré^uire  de  Na- 
tmie  elThéodorei  rendent  le  même  lémoi- 
pwge.  Saint  Grégoire    de  Néorésarée   fut 

Ittî)  Act,  m,  \U 


nommé    Tha*tmafarge    h  cause    du    grand 

noHdïre  de  ses  miracles.  Saint  Aniliruise 
ni|»porte,  conmie  témoin  oculaire,  les  mira- 
cles opérés  aux  londieaut  des  saints  martyrs 
Ciervais  et  Frfdais,  et  saint  Augustin  <èut 
qui  se  faisaient  do  son  tenqis  par  les  reli- 
ques de  saint  Etienne.  (L.  wn  D'e  cimL 
bti,  c.  8.) 

«t  La  réalilé  de  ccî?  miracles  est  encore 
(irouvée  par  l'accusai  ion  de  n»ogie  si  sou- 
vent répétée  par|les  païens  contre  les  fidèles, 
et  par  rîrirettatiou  des  ptiifosaphes  du  iv* 
siècle  de  vouloir  ofiérer  des  miracles  par  la 
théorgie,  aliu  de  pouvoir  les  opposer  à  ceux 
i\^s  chrétiens.  » 

Pour  compléter  la  démonstration  de  celle 
thèse,  il  fauiJrait^  re|irenant  Thistoire  ecclé- 
siasliqu£3  aux  [iremiers  siècles  et  la  conti- 
nuant jusqu'à  nos  Jours,  en  dégager  tout  ce 
qui  y  est  relatif;  l'e  serait  sans  doute 
un  livre  intéressant  et  éditianl  tout  à  la  ffds 
qiic  le  ré  il  destenvies  divines  accomidies 
dans  le  sein  de  TE^Iise  catholique,  car  il  ra» 
s'en  accomplit  point  ailleurs;  et  il  serait 
facile  de  réunir  |dus  d'un  millier  défait,'* 
miraculeux,  lelleruent  bien  élablis,  que  la 
l>Uis  méticuleuse  critique  ne  saurait  les 
éluanler;  n»ais  ce  livio  nest  pas  fait.  En 
aUendanl,  il  n^est  personne  ,  f^armi  les  gens 
luédiocrenient  instruits,  qui  n  ait  entendu 
parler  des  Martin  do  Tours,  des  (lermain 
d'Auxcrre,  des  François  de  Paule,  des 
FraiM;ois  Xavier  et  de  tant  d'autres  thauma- 
turges plus  ou  nitdns  fameux  «  qui ,  soit 
pendant  leur  vie»  soit  après  leur  mort,  ont 
obtenu  du  ciel  tles  guéri  sou  s  inesfiérées  et 
subites  en  faveur  des  ma  lad  os,  des  grâces 
insignes  en  faveur  des  [provinces  ou  des 
royaumes. 

Le  don  des  miracles  s'est  donc  perpétué 
dans  TEglise  jusqu'au  temps  où  nous  vi- 
vons» sans  aucune  interruption  ;  mais  aussi 
sans  devenir  la  règle  habituelle  et  ordinaire 
du  monde  chrétien,  ce  qui  n'aurait  \m  élro 
sans  qu'il  s'avilit  et  ^Bm  que  la  foi  perdit  le 
mérite  de  la  spontanéité*  Nous  avons  voulu 
le  mori/r>»r  jdutôt  que  de  le  démontrer^  alîu 
do  Tïo  (^as  restreindre  dans  un  cadre  trop 
étroit  la  matière  d'un  long  ouvrage, 

MOABITKS.  (  Prophéties  qui  les  courer- 
netiL)  —  ]\lf*/(beut  sa  pjtrt  ilim^^  les  bénédic- 
tions de  la  Jamillc  Ahraliauiiie  ;  sa  (sostérilé 
devint  un  peuple  nonibreuï  et  [missanl  ; 
mais  loiitelbis  moins  nomlireu^  et  moirïs 
l'uissant  que  la  brariche  principale  de  la 
niéoie  famille.  Or,  comme  il  e^t  ordinaire 
aux  nations  moins  puissantes  et  moins  for- 
tes de  se  montrer  susceptiltles  h  Tendrort 
du  respect  qui  leur  est  dû,  et  qu'd.jueloi^ 
jalouses  et  insolentes,  Moal>  |>rovoqua  sou- 
\cnt  le  courroux  de  Juda,  sa  santr  afnée. 
Elle  s  attira  souvcnt.de  sanglantes  et  terri- 
Mes  représailles  que  Thistnire  a  enregistrées. 
Mais (pielquefois  aussi  la  Juchée  rcuut  à  Dieu 
même  le  soin  de  sa  légitime  vengeance,  et 
se   contenta  de   faire  annoncer  iKîur   plus 


547 


MOA 


DICTIONNAIRE 


MOA 


Ml 


tard  à  Moab  lo  \mx  dont  elle  payerait  ses 
insultes  multipliées. 

La  plus  ancienne  de  toutes  les  prophéties 
relatives  è  Moab,  est  celle  qui  sortit  «le  la 
bouche  de  fialaam,  au  uiouieut  même  où  les 
Hébreux  venaient  de  quiller  la  terre  d'K- 
gyple  :  Une  étoile  sortira  de  Jacob ,  et  une 
verge  d'Israël,  pour  frapper  les  chefs  deMoab^ 
et  répandre  t  épouvante  parmi  tous  les  fils 
de  Seth  (498).  Ce  texte  obscur  et  altéré, 
ainsi  que  nous  Tavons  dit  en  son  lieu(roy. 
l'art.  Balaam),  ne  saurait  être  expliqué;  à 
moins  ({u'un  ne  rontende  de  Judas  Macha- 
bée  comme  type,  et  du  Messie  comme  ar 


ses  jeunes  hommes  nérirent,  et  ceuTK  qui  vou- 
lurent se  sauver  durent  se  cacher  dans  le 
désert  comme  des  bruyères  ^  ou  se  retirer 
dans  le  creux  des  rochers,  sur  les  hauts 
sonmiels,  où  les  colombes  font  leurs  nids: on 
n'entendait  que  des  sanqlots  sous  tous  les  toits 
de  Moab  et  dans  ses  places  publiques  ^  parce 
que  Moab  avait  été  brisée  comme  un  vais 
inutile  ;  le  vin  ne  coulait  plus  dans  ses  près- 
soirs  :  ceux  qui  foulaient  les  raisins  ne  chan- 
taient plus  leurs  chansons  accoutumées: 
toutes  les  têtes  étaient  sans  cheveux^  ies  barbes 
rasées,  etde  tous  côtés  se  trouvaient  la  frayeur^ 
la  fosse  et  le  piège.  «  Fille  de  Dibon,  s*écrie 
Jérémie,  descends  de  ta  gloire»  assicds-tui 


diétype;  mais  encore  on  ne  peut  dire  ni  de     Jérémie,  descends  de  ta  gloire,  assicds-toi 
l'un  ni  de  l'autre,  cpi'ils  ont  répandu  Vépou-     dans  la  misère  et  dans  la  soif,  parce  que 


vante  parmi  tous  les  filsdeScth,  c'est-à-dire 
dans  toute  la  race  humaine. 

La  seconde  prophétie  dans  Tordre  des 
temps,  t)eaucou[)  plus  claire  (pie  celle-ci, 
se  ht  au  psaume  lxxxii.  Le  prophète  range 
les  fils  de  Moab  au  nombre  des  peuples  qui 
devaient  conspirer  contre  la  Judée  au  lem[)s 
des  invasions  de  Nabuchodonosor  :  «  Taber- 
nacula  Idumœorum  et  Jsmaelitœ  :  Moab  et 
Agareni,  Gebal,  et  Ammon,  et  Amalec  :  «i/i>- 
ntgenœcumhabitantibus  Tyrum.  Etenim  As- 
sur  venit  cum  illis  ;  facti  sunt  in  adjutorium 
filiis  Loth.  Aussi,  dans  une  imprécation 
toute  prophétique,  leur  annonce-l-il  le  sort 
de  Madian,  si  rudement  châtié  par  Moïse 
(F.  iViim.,  xxxi);  do  Sisara  et  de  Jabin,  tués 
sur  les  bords  du  torrent  de  Cisson  ;  d'Oreb, 
de  Zeb,  de  Zebée  et  de  Salmana,  vaincus  et 
mis  h  mort  par  Gédéon.  {V,  Judic.m  et  viii). 

La  troisième  prophétie  contre  Moab  se  ht 
aux  chaj)itres  xv*  et  xvr  d'Isaïe  ;  nous  en 
avons  rendu  compte.  ( f'oy.  Tart.  Isaie,  col. 
908  et  suiv.)  Jérémie  Va  reiiroduite,  en  la 
délayant  selon  sa  coutume,  et  en  atraiblis- 
sant'^d'une  manière  déplorable  le  beau  style 
de  son  devancier,  dans  le  xlvui'  chaiûtre  de 
ses  prophéties.  Nous  ne  la  traduirons  point, 
parce  qu'elle  n'ajoute  rien  aux  a])erçus  pro- 
phétiques d'Isaïe.  Nous  ferons  observer  seu- 
lement qu'il  a  retranché  l'aspiration  d'Isaïe 
vers  VAaneau  qui  devait  régner  sur  la  Judée 
et  l'Arabie;  ce  qui  prouve  qu'alors  celui-ci 
avait  accompli  son  temps,  et  qu'ainsi  nous 
avons  eu  raison  d'attribuer  à  Ezéchias  ce 
qu'Jsaïe  en  avait  dit  selon  la  lettre. 

Toutefois  on  nous  saura  gré,  nous  l'espé- 
rons du  moins,  de  trouver  ici  la  page  sui- 
vante de  la  Correspondance  ô*Or'\c\\i.  «  Voilà 
cette  terre  de  Moab,  que  Jéhovah,  dans  sa 
vengeance,  voulut  livrer  à  la  coiupiôle,  et 
dont  Jérémie  prophétisa  les  malheurs;  là- 
bas  s*élevaient  les  cités  sœurs  de  Moab,  Di- 
lK)n,  Aroër,  Hélon,  Jasa,  Mépha.itli,  Nabo, 
Bethgamul,  Bethmaon,  Cariolh,  itosra,  sur 
qui  tomba  aussi  le  jugement  du  Seijrneur; 
Moab  s'était  motpié  dlsraël,  comme  aun  vo- 
leur surpris  au  milieu  de  ses  complices,  et  le 
glaive  ennemi  en'.ra  dans  ses  murailles  de 
oriques:  les  petits  enfants  de  Moab  apprirent 
à  jeter  de  grands  cris;  les  plus  vaillants  de 


l'ennemi  qui  a  ravagé  ^loab  montera  sur  tes 
murailles  et  les  renversera;  vous  qui  habi- 
tez Aroër,  tenez- vous  sur  le  chemin ,  et  re- 
gardez ce  qui  se  passe  ;  interrogez  celui  qui 
s'enfuit,  et  dites  à  celui  qui  se  sauve: 
Qu'est-il  arrivé?...  Hurlez,  criez»  publiez 
sur  TArnon  que  la  grande  Moab  est  détruite.  > 
Jérémie  com|iare  ses  gémissements  aux 
soupirs  d'une  tlûte»  et  pleure  lui-même  avec 
les  enfants  de  Moab.  Cette  poésie  biblique, 

3ui  sert  connue  de  compaêne  au  voyageur 
ans  les  régions  de  la  Judée,  ressuscite  les 
vieux  âges  d'Israël,  et  jette  du  cliarme  et  de 
la  grandeur  sur  tout  ce  qu'on  voit.  En 
écoutant  ces  voix  inspirées,  qui  nuus 
retracent  d'intéressants  souvenirs»  on  aime- 
rait peut-être  à  ne  pas  avoir  si  souvent  sous 
les  yeux  les  tableaux  de  la  vengeance  et  de 
la  destruction  ;  on  voudrait  redire  avec  ua 
prophète  ;  O  épée  du  seigneur,  ne  te  reposera*' 
tu  jamais?  rentre  dans  le  fourreau^  refroidie 
toi,  et  ne  frappe  plus,  » 

«  J'ai  causé  avec  des  Aral>es  qui  ont  habité 
l'ancien  pays  de  Moab  ;  ils  m  en  ont  m\i 
comme  d'une  terre  féconde  et  magninque. 
Ce  sont  tantôt  de  riantes  vallées  uu  arrosent 
des  rivières  ou  des  courants  bordés  de 
grands  roseaux  et  de  platanes,  tantôt  des 
plaines  où  se  déploient  des  moissons  d'orge 
ou  de  froment.  La  nature  s*y  montre  sous 
des  aspects  divers;  on  passe  d'un  frais 
paysage  à  un  site  imposant,  d'une  scène 
charmante  à  un  tableau  sévère.  Des  trihus 
vagabondes,  connues  sous  le  nom  d'Arabes 
moabites,  peuplent  ces  montagnes:  leurs 
chèvres,  leurs  chameaux  et  leurs  coursiers 
broutent  le  gazon  de  ces  vallées.  Ainsi  se 
trouveiU  accomplies  les  i)rophétiqucs  |)arûles 
prononcées  contre  les  enfants  d*AmmoD; 
Je  vous  livrerai  aux  peuples  de  VOrient,  afn 
que  vous  deveniez  leur  héritage  ;  ils  établiront 
sur  votre  terre  les  parcs  de  leurs  troupeaux; 
ils  y  dresseront  leurs  tentes,  ils  mangeront 
vos  blés  et  boiront  votre  lait.  J'abandonnerai 
Rabbath  pour  être  la  demeure  des  chameaux^ 
et  le  pays  des  enfants  d'Ammon  pour  sertir 
de  retraite  aux  bestiaux.  Dans  celle  région 
de  Muab,  où  s'élevaient  autrefois  tant  de 
cités,  on  ne  trouve  plus  qu'une  ville  de 
quatre  mille  habitants,  appelée  Derâié,  et 


(408)  Orietur  Stella  ex  Jarol) ,  cf   consurgot  virga  de   Israël 
oimics  lilius  Sctii.  (.Vum.  x\iv,  17.) 


vi  poiTutirt  duces  Muah,    vaslabiUiiic 


DES  MIRACLES. 


IIOI 


SM) 


r^a  diï   |>eiUs    villages.    Ia^h   Aralies 

s,  vivnnt  séparés  du uioïtde  dans  leurs 

"•^-  <U  leurs  vallées,  seuihleol  ÏKiiinis 

e  des  nations  »  et  [>ersonne    ne 

vj;nN  husojHî  qu'ils  se  levèrent  en  armes, 

a  y  a  quinze  ans,  pour  pénéucr  dans  la 

$^T\e.  »  (Voy.  Corrrsp.  d'Orient^  lettre  cvu.) 

I/flnleur  raconte  ici  l'histoire  de  la  lutte 

,oe   qui  suivit   cette  invasion;    mais 

les  Arabes    moabites   n*tmt  amun 

I  d'origine  avec  les  anciens  Moabites, 

ne  peut  nous  intéresser,  jvuisqirjl  e^t 

toUfc^erà  robjelque  nous  traitons  ici. 

Au!\"  r)ïa|»itre,  Jéréniie  range  les  Mon- 

'"'•''  des  nations  qui  seront  dé- 

■uchodonosor  après  le  sac  de 

I  uitabo  super  omnnu  quicircum' 

't   prœpulium  :  super  Aùpjpimn^ 

r  Jutia^    et  super  filtos    ^dotn  ,    et 

liûs  Àmmon^  et  super  Motib,  Dans   la 

Lie  datée  de  la  quatrième  année  de 

.au  XX  V  chapitre  du  recueil,  il  range 

veau  les  ftloabites  parmi  les  nations 

es  à    vider  jusque   épuisement    la 

le  la  colère  du  Seigneur  ;  Et  acrepi 

de  manu  Domini^  et  propinavi  cunetis 

$.,.Et  Idumœœ.etMaah^et  fiiiis  Ammon, 

le  Moab  fut  un  tle  ceux  auxquels  le 

ieenvo^\a  [>lus  tard   un  joug  et  ûgs 

^,  eu   signe  de   leur  cafitivité  pro- 

Fac  dût  vincitla  et  catena»  :  et  pones 

fjis  m  cùKo  tuo.  Et  mittes  eas  ad  regem  Edom^ 

H  tid  rrgem  Moah 

Ij>r"i<iue  la  ruine  de  Jérusalem  fut  enfm 
arnittipiip,  le  prophète  Ezéchiel  raju'ela  aux 
''  ;iiiavaientapplaudi  àrévénement, 

-me  h  eux-njèmes  était  prochaine, 
Pfo  (u  ipiod  dixerunt  Moah  et  Scir  :  Ecce 
tietitomnrs  gentes^domus  Juda  :  fdcin-o  ecce 
lyo  ûpermm  hunierum  Muab  de  civiititibns.,,, 
tiin  Moab  faciam  judicia.  {Ezech.  xxv,  8.) 
Il  est  en  outre  deux  autres  firophéties 
if  tinn  dflîe  aDtérieurc,  (jui  semlilent  se  rap- 
»u  même  événement, et  ([nt  sont  aussi 
lj  liées  en  peu  de  paroles  :  Je  pardonne- 
\$  trois  crimes  à  Moab,  dit  le  berger  de 
1^»'  'M^,  ffuii»  je  ne  lui  pardonnerai  pas  le 
me.  Il  a  consumé  dans  les  flammes  le 
'"i  -*<  ridumi^e^  jusfpi'à  réduire  rn  cendres 
même  ses  ossements,  Taltumerai  dans  Munb 
«•  meendie  nui  dévorera  les  maisons  dv  Ca* 
T}ù(k  :  Moah  mourra  au  son  bruyant  de  fa 
tmmpette,  T  enlèverai  ses  sntjes  du  mil  ira  de 
l«i\  ttje  ferai  mourir  arec  lui  fous  tes  priu- 
(ft.dïl  h  Seitjneur  (VîK)).  J'ai  entendu  1rs 
fninltis  de  Moabf  et  les  railleries  adressres 
m^mon  peuple  par  les  fils  dWmmanJorsiiuHs 
^^M  (Tii  pouvoir  franchir  ses  froniièrrs^  dit  à 

I    m 

m 


^Tîi/' 


Ji%)  Itcc  iHcîl  Oominns  :  Siiiter  n-il»!is  sci^lni- 
^ilinâb  et  stipt?r  ipiiiUior  non  cf>i*vcrl,'*ni  i^nm:  eo 
h\  inrcDilcrii  f»*sa  ivj^is  l(lii!u;ç;c  nsi|tie.  nil  cînc- 


T  i  miuam  içiicui  in  SliKilt,  «i  Jrvorahil  aiiïes 

:    l'I  iiiiineliir  in  soiiitu  Moab,  \n  claii^nro 

*  vfiordam  jiKliccni  tie  nietlio  ejiis,  el  oin- 

^  **}M*,  imcrliciaai  ctiiii  c<»,  dicil  homi- 

.   .  u,  i-3.) 

\tutivi    op(Mtihriurn  M^ub,  vi  l)l;iS})fiPiiit:is 
ui  \iumnu  '  «pi;ci'\firiilii;tVLniml  pn|niki  nico, 
<fi  w!Jgni(ii:iUi  MUil  b\i[m  Iciiiiijios  coriiiiK  ï*ro[»iiîrii 


son  tonr  Sophonic.  Puiêqii'ii  en  est  ainsi, 
j'en  pire  par  moi-même,  dit  le  Seigneur  des 
armées,  le  Dieu  d^ Israël,  il  en  sera  de  Moaff 
comme  de  Sodome,  et  des  fils  d' Amman  comme 
de  Gomorrhe  :  leur  territoire  deviendra  une 
aride  bruyère,  stérile  comme  des  monceaux  de 
hei^  un  désert  entièrement  inhabité.  Les  restes 
de  mon  peuple  s*en  empareront,  les  débris  de 
ma  nation  le  posséderont  {500), 

Les  Moabites  et  les  Ammonites  devaient 
en  elTel  être  réduits  en  captivité  [Jâr  Nabn- 
chodonosor;  et  a(»rès  le  terme  de  la  caj>ti- 
vilé,  le  pay^  Ôtre  asservi  au  joug  de  la  naiion 
Juive  fiendanl  le  règne  des  Animonéens. 

Jusqu'ici,  l'histtïiVe  nous  sert  de  guide; 
niais  il  reste  une  dernière  proidiétie  donl 
nous  ignorons  Tacco  m  plissement. 

Dans  les  grandes  invasions  d'Antiochus 
Kpiphaue,  riilumée,  la  Moabite  et  rAunuo- 
nite  devaient  seules,  de  toute  la  Talesline, 
échapiier  h  ses  dévastations,  dit  le  prophète 
Daniel  :  «  Quasitempcsîasveniet.,,.rejr  Àqui- 
lonis.,..  Et  introibit  in  terram  gloriosam^ 
et  multa  corruent  :  hœ  autem  solœ  sahahun- 
tur  de  manu  ejus,  Edom,  et  Èîoab^  et  princi- 
pium  filiorum  Ammon.  »    (Voy.  Ban.  xi,  40.) 

moïse.  I.  —  pHOPuéTiEs  DE  Moïse. 

Moïse  ne  fut  pas  seulement  un  législateur 
plus  habile  que  les  Lycurgue  et  les  Solon, 
un  fïliilosophe  d'une  raison  itius  haute,  d*une 
morale  [dus  sainte,  d'une  intuition  plus 
heureuse  et  |das  hardie  que  les  Platon  et 
les  Socrate;  un  thaumaturge  puissant  dans 
ses  œuvres;  il  fut  aussi  propliète  :  son  re- 
gard d'aigle  pénétra  dans  Tavenir,  el  il  vit 
clairement  dans  le  lointain  des  siècles  les 
destinées  de  son  œuvre  et  de  son  peuple. 

Ce  serait  à  [leine  un  mérite  ii*avoir  an- 
noncé le  Messie;  Prophetam\de  (lente  tua 
et  de  fratribus  fuis  sicut  me^  suscitabit  tibi 
Dominas  Deus  tuus;  il  en  avait  écrit  comme 
historien  Tavénemenl  futur,  il  !e  llgurait 
dans  sa  f*ersonne,  et  lui  [iréfiarait  les  voies 

Itar  sa  mission  tout  entière;  mais  ce  qui  est 
ïeaucoup  plus  remarquable,  c'est  la  justesse 
avec  laquelle  il  prédit  des  événements  loin- 
tains, dont  l'accomplissement  dépendait  de 
la  voloulé  libre  des  hommes,  et  de  la  direc- 
tion arbitraire  que  voudraient  [>rendre  les 
générations  successives  de  tout  un  pen|de, 
Jl  voyait  ce  mèine  [ieu[)le  s'adonnera  l'ido- 
lâtrie, après  qu'il  ne  serait  plus  ]h  jmur  le 
conduire,  et  amasser  peu  5  poo  cotitre  lui 
des  trésors  decolcre  pour  des  jours  éloignés, 
Jf  *fïi>^  lui  disait-il,  (in  après  ma  mort  vous 
vous  ahandonnirez  àtiniquité^et  que  vous  ne 
tarderez  pas  à  sortir  des  voies  que  je  vous  ai 
tracées;  aussi  vous  serez  accablés  de  maux 

vivo  ppo ,  dicit  Domhius  exerrituirm  Deus  Israël, 
tmh\  Moab  wX  Smloma  erit,  et  lilii  A  m  mon  quasi 
tHuiJorriia,  sicciias  spinAriim,  cl  acervi  salis,  cl  «Jc- 
si'ilutji  nsf|iie  in  îclcrauni  :  reliqoiic  |iopiiii  niciMiri- 
fiirnl  cos,  et  nîsidni  gentis  iiitne  iwissiddiuni  illo;*. 
Hoc  H  s  l'vcnict  pro  siifierlVia  ?*ya  :  «luia  lilas^jilitnnu- 
veiiinl  :  vl  mn^uillenU  sunt  M^kir  po|wIyrn  IMiniird 
c\ii'iciniuin.  IhHTdnIis  Dandrui!»  super  vos,  H  ;*Uu- 
nitaliit  mnnes  dcos  icrr.i;  :  t'i  ■ïdaialtniu  cuni  viri  de 
loco  sno.  oiujjcs  insidir  ^rhùtnu,  {  Soph  n  ,  8- 
IL) 


551 


MOI 


DICTIONNAIRE 


MOI 


m 


dans  des  temps  éloignés,  à  force  d'avoir  péché 
contre  te  Seigneur ^  et  de  Vavoir  irrité  par  vos 
œuvres  crimineltes  (501). 

Mais  quels  seront  ces  maux  ?  Le  prophète 
se  contentera-t-il  de  les  indiquer  ainsi  a*une 
manière  ^^énérale,  et  assez  vague  pourau^ou 
puisse  faire  Tapplication  de  Ta  proph(^tie  à 
tous  les  événements  fAdieux  que  le  cours 
des  siècles  amènera?  Nullement;  il  les  pré* 
cise  :  Vous  vous  nourrirez  de  la  chair  de  vos 

{Us  et  de  vos  filles.  Je  détruirai  vos  hauts 
ieuXjje  briserai  vos  simulacres,  et  vous  rou^ 
lerez  péle-méle  avec  les  débris  de  vos  idoles, 
Vovs  serez  en  une  telle  horreur  à  mon  âme, 
que  je  réduirai  vos  villes  en  solitudes  et  vos 
sanctuaires  en  déserts,  afin  que  la  fumée  de 
vos  sacrifices  ne  monte  plus  vrs  moi.  Je  dé- 
vasterai votre  terre,  et  vos  ennemis  seront 
étonnés  d'en  être  devenus  eux-mêmes  les 
habitants.  Pour  vous,  je  vous  disperserai 
parmi  les  nations,  je  tirerai  le  aluive  après 
vous ,  votre  pays  demeurera  désert  et  vos 
villes  en  ruines.  Alors  vos  champs  jouiront 
du  repos  sabbatique,  au  milieu  de  leur  solitude 

{}rofonde.  Oui,  tandis  que  vous  gémirez  dans 
a  terre  étrangère,  ils  sabbaliseront,  et  se 
reposeront  dans  le  sabbat  de  la  solitude,  en 
place  de  celui  que  vous  leur  aviez  refusé,  tan- 
dis aue  vous  les  habitiez  (502). 

C  est  une  chose  fort  remarquable,  que  le 
repos  absolu  des  champs  de  la  Judée  [>eu- 
danl  les  soixante-dix  années  de  la  caj:tivité 
de  Babylone.  Nabuchodonosor,  qui  aimait 
tant  à  transférer  les  nations  d'un  ]m\s  dans 
un  autre,  afin  de  leur  faire  perdre  le  souve- 
nir, les  habitudes,  les  intérêts,  les  tradi- 
tions de  la  patrie,  de  les  fondre  ainsi  les 
unes  dans  les  autres ,  pour  en  faire  un  seul 

feuple  homogène,  oujjlia  de  repeupler  la 
udee ,  maigre  la  beauté  de  son  climat  et  la 
fertilité  de  ses  chami)s.  Elle  sabbatisa  ainsi 
pendant  soixante-dix  ans,  è  la  place  des 
8oixante-dix  dernières  années  sabbatiques 
qu'elle  n^avait  pas  observées. 

Une  horrible  famine  désola  Jérusalem 
pendant  les  deux  sièges  qu'elle  eut  à  sou- 

(501)  Novi  enim  quod  post  inorlcm  nieani  inique 
agelis,  et  dccllnabitis  cito  de  via,  quain  prjeccpi 
TObis  :  et  occiireDl  vobis  mal»  iii  cxtremo  teinporc, 
^uando  fecerilis  nialum  in  conspcciu  Domiiii,  m 
irritetiR  euin  per  opcra  nianuuiii  vestraruin.  (  Deut. 
XIII,  29.) 

(502)  Siii  aulom  ncc  pcr  h:cc  aïKlicritis  me,  sed 
anibulaveritis  conlrn  inc  :  Et  ego  incedaiii  advcrsiis 
vos  in  fiirorc  conlrurio,  l'i  corripiam  vos  scpteni 
plagîs  propter  pcccala  veslra.  lui  lit  comcdalis  car- 
nes liliorum  \eslroriiin  et  (iliaruni  veslrariiin.  De- 
Ktruam  eicclsa  veslra,  et  siiuulacra  confringain. 
Cadctis  inlcr  ruinas  idolorum  veslroruni,  et  abonn- 
nabîtur  vos  anima  mea.  In  tanliim  ut  urbes  vestras 
redigam  in  solitudincm,  et  déserta  faciam  sanclua- 
ria  vestra,  ncc  rccipiam  ultra  odorcin  suavjssiinuin. 
DîsperJamquc  terrani  vestrani,  et  slupebunl  super 
ea  inimici  vestri,  cum  liabilatoi-es  illius  fuerint.  Vos 
autom  dispergani  in  gentes,  et  cvaginabo  post  vos 
gladiuin,  eritquc  terra  veslra  déserta,  et  civilales 
vestnc  dirulx.  Tune  piacebunl  terras  sabbata  sua 
ruiielis  diebus  solitudinis  sua»  :  (juando  fiicntis 
in  terra  hostili,  sabbatizabit,  et  rcquieseol  iu  sabl>a- 
tis  solitudinis  suae,  eo  quod  non  requieveiit  in 
fabbatis  vestris  quando  hal}itaba(is  in  ca.  {Le vit. 


tenir  contre  les  Assyriens  et  contre  les  Ro- 
mains :  on  y  vit  des  mères  manger  leur^  pro- 
près  enfants ,  Thistoire  nous  en  a  conservé 
le  souvenir.  Et  combien  de  fois  Jérémie  ne 
renouvela-t-il  pas  les  mêmes  prédiciions, 
lorsque  le  moment,  depuis  si  lonatemps 
annoncé,  fut  sur  le  point  de  s'accomidirl 

Mais  continuons.  Le  prophète  a  vu  toa- 
tes  les  circonstances  principales  des  der- 
niers malheurs  qui  attendent  la  nation  infi- 
dèle :  il  a  vu  ses  restes  s*enfuir  açrès  le 
meurtre  de  Godolias ,  lors  même  qu  aucun 
ennemi  ne  les  i)Oursuivait  ;  ils  les  a  vus  se 
consumer  et  périr  au  sein  de  l'Egypte,  où 
ils  avaient  cherché  un  refuge;  il  a  vu  les 
captifs  déidorer  leurs  égarements  avec  les  i 
larmes  de  la  pénitence;  il  a  vu  le  Seigneur  * 
leur  rendre  ses  bonnes  grâces,  et  les  ra- 
mener dans  la  terre  de  promission  :  EtJM 
livrerai  ceux  qui  seront  demeurés  à  des  ter- 
reurs sans  nombre  auprès  de  leurs  ennrmii; 
le  bruit  de  la  feuille  qui  vole  les  e/fraiera, 
et  ils  fuiront  comme  devant  le  glaive  ;  ils  a  « 
culbuteront  dans  la  fuite ,  sans  que  personne 
les  poursuive.  Chacun  tombera  sur  sonvoisin^ 
comme  dans  le  tumulte  de  la  défaite;  per- 
sonne ne  se  sentira  l'audace  de  résister.  Vous 
périrez  au  milieu  des  nations,  la  terre  enne- 
mie vous  dévorera...,.  Mais  je  me  souviendrai 
de  Vaillance  gue  j'ai  faite  avec  Jacob ^  Isaae 
et  Abraham;  je  me  souviendrai  pareillement 
de  cette  terre  devenue  si  luxuriante  pentiasU 
son  repos  et  la  solitude  à  laquelle  elle  aura 
été  condamnée  à  cause  d'eux.  Pendant  te 
temps-là,  ils  demanderont  eux-mém^s  grâce 
pour  leurs  iniquités,  et  pour  le  mépris  qu'ils 
ont  fait  de  mes  observances  et  de  mes  lois. 
Aussi,  quoique  disperses  dans  une  terre 
ennemie,  je  ne  les  aurai  ni  rejetés  d'une  ma- 
nière absolue ,  ni  détestés  au  point  d'oublier 
mon  alliance  avec  eux  et  de  les  anéantir.  Car 
je  suis  le  Seigneur,  leur  Dieu ,  et  je  n'oublie- 
rai pas  ma  première  alliance ,  en  vertu  de  la» 
quelle  je  les  ai  retirés  de  V  Egypte,  malgré  ht 
nations,  et  en  qualité  de  leur  Dieu  (503). 

Qui  ne  croirait  lire  une  page  de  Jéréiuie, 

XI VI,  27-35.) 

(503)  Et  qui  de  vobis  remanserinl,  dabo  pavorm 
in  cordibus  eorum  iu  regionibus  bostiuni  ;  terrebil 
eos  sonitus  folii  volanlis,  et  ila  fngicnt  quasi  |li- 
dium  :  cadent,  nulle  perse(|ueiitt\  F^t  corruent  siu- 
guli  super  fralres  sues  quasi  bella  fngientes,  nenio 
vestruni  inimicis  audebit  rosistere.  Peribilis  iiiter 
pentes,  et  boslilis  vos  terra  consuuiel.  Quod  sietile 
lis  ali(|ui  rcnianserinl,  labesccnt  in  inif|uiljilibas 
suis,  in  toiTu  ininiicoruni  suorum,  et  propter  (Hf- 
cala  (Kitruni  suoruni  vl  sua  :i^1>«^'rntur  :  Doiiff 
contiloanlur  iniquilalrs  suas,  cl  luajoium  suoruia, 
qiiibus  pnevaricati  sunt  iu  nu\  et  andmlaveruiil  es 
adyorso  niihi.  Ândmlabo  igiiui*  et  ego  contra  eo.s 
et  inducain  illos  in  terram  liosiileni,  douce  enibrs- 
cat  incircuineisa  meus  eo:uni  :  tiinc  orabunt  |iro 
iinpielalibus  suis.  El  rocordabor  Jtcderis  mei,  quod 
pepigi  cum  Jacob,  Isaac,  et  Abraliam  :  terrs  qn&- 
que  nicmor  ero  :  Quaî  cum  relicta  fueril  ab  eîs 
coiuplacebil  sibi  in  sabbatis  suis,  palicns  soliluili- 
iiem  propter  illos.  Ipsi  vero  rogabunl  pro  peccniisi 
suis,  eo  quod  abjecrrint  judicia  n'.ca,  et  legesinea^ 
desp<v\erint.  Et  tamen  etiam  cum  esscnl  lu  tena 
bostili,  non  pcnilus  abjcci  cos,  iu*quc  sic  dcsped 
ut  consuinerentur^  eiirrilumfaccrcni  pactum  incuui 


MOI 


DES  MIRACLES. 


Ma 


SU 


\^ç»ni  4Hielqiies  juurs  :>euloïoent  h  Va- 
des  v^Onomerïls  désormais   inévita- 
r,  Ott  li'Kzét  hiel  qui  les  sigtiali^  au  mo- 
|iil  où  iï$  s'acconiplïssenl? 
ICous  ne  ferons  «nfune  î<cule  roninnjtie» 
(*inl  sur  les  raols  Seigneur  et  D^eu ,  ilont 
îfi(Viti(m  »  moinlennul  idenliijue,  riait 
djfTérenlê,  Le   Seigneur  était  pour 
î>  peuples  i'ôlre  urii(pie  cl  souvorai», 
Blenr  du  ciel  et  de  terre  ;  son   souvenir 
THa  î^effarani  gradiinllenient   devant   Tidée 
de  Dieu,    surlout  peod^inl    les    iv*  el   v 
liècles    ai)rès    la    créalion.    Dieu  était  le 
lénie  tulelaire   de    chaque   peuple  ou  do 
dwque    franion    de    peuple ,    flepuis    les 
frrînth  dîeuî  des  nalioii-,  just]u*aux  Lires 
rs,  esprils  imaginaires,  multijiliés  à 
,  sans  aulre  limite  que  celle  des  ca- 
fidividuels.  Or»  il  y  avait  retle  diffé- 
mtre  les  Juifs  et  les  aulres  natious, 
que  <e(lcs-ci  avaient,  outre  le  Seigneur, 
quelles  connaissaient  snns  rhoiiorer»  sui- 
fiolls remarque  si  juste  desaint  Paul  :  Quia 
tm  Cùgnorixseni  Dtam^  non  sieul  Deum  glo- 
fifkateruta  ^  nul  ijrafias   egfrunt;  sed  eva- 
McrwAl  m  cùgitationibti»  suisi ,  un  dieu  spé- 
riftl  ou  loral ,  tel  que  le  dipii  d'Analholli , 
hssdieui  de  Sepliarvann,   Tiuige  du  snlt^l, 
wus  le  nora  du^rris,  latjge  de  la  hine, 
«ous  le  nom  dliccaty,  de  Diane.  d'Hébô, 
^%h,  de   Vénus,    etc.;  les  Juifs  avaient 
'eu  le  Seigneur  lui-même. 
niJanl  ce  n*est  pas  là  tout  ce  que  îe 
■ui  a  vu   th*s  évériemenls  futurs;  ou 
il  dire  qu*il  y  a  assisté  par  avance, 
(tqu  aucune  circonstance  ne  lui  a  échafipé, 
11 1  vulfsJnifs  emmenés  en  eanlivitéel  leur 
vrj^nt  la  marche  lamenlalile  des  pèle- 
Teiil;  mais  quel  roi  ?  un  roi  donné 
par  ïâ  conquête ,  imposé  h  la  nation  par  la 
tiolonre  ou  Ladresse?  nullement  le  deseen- 
dwt  d*une  royauté  élue   et  choisie   par  le 
pett|»)e  lui-même.  H  la  vu  s  acheminer  avec 
ttm^me  peuple   vers  un  jiays   ignoré,   un 
p»vs  dont  le   nom  était  jadis  intonnu.  11  a 
TU  les  conquérants  venir  ries  eïtréniités  de 
il  »..^.o^  comme  des  aigles  impélueui  qui 
}t  vers  leur  proie,  et  celte  compa- 
'ii^r-ncsi  «Pautant  ])lus  remarquable»  que 
i'm  >ous  lemblème  de  laiglc  que  les  écri- 
tiift5    conte m(>orains    re[ présentent    aussi 

mm  m,  f.«;r>  enini  Mini  iJinninus  i>rus  rfvnim.  Kl 
^ciMtttUor  fa^'ltris  mn  prlstini,  rpcitiiki  mlii\i  l'OS 
i\r  irtTïï  Cîrypt»  in  conspi'ciii  i^enHum^  *it  csscm 
iiiK  fegfv  Doiiibius*  (Lciii.  nwi,  r>U-ia.) 

'>iict»t  le  boiiiiiuis  *'t  le^'cai  umm,  qucm 
:  is  sufMT  U\  il)  ^nurni,  rpiain  i}:i»uras  tu 

-  tui  :  ol  stTvtes  il>i  (liis  :iiieni<i,  Itjtim  l'i 
^^*if.  tt  crii»  |K*rditus  în  pi  overliîurn  iic  ialiubiri 
JnniluK  ixfi^uli'i,  .lil  {|iios  IririlioiluKcril  tïnminiis. 
«^nrnuMH  intilniiu  J.it^it^s  in  icrraiii,  il  nuMltriim 
t»»ïftrrga|>is  :  fpib  ItKMisLu  devcjfâJjiii!!  oiuiii:u  Vi- 
o**îû  jibntTbis  cl  Mies  :  ri  vinurn  non  UïUvs^  riiîc 
coliiiffï  e\  ca  qiiHlpi»^in  :  *pioiiiam  vuslnltiLur  ver- 
"■'■  '  '  fiatK'liiii  in  cminilnis  îerïuinis  Ujis,  el 
*"  !'!'»  :  quia  ilrflitctst,  vi  pcrilunil,  Fiîios 

^'  »-»  ii lias,  cl  non  friiertscjs  :  quoniriui  ilit* 

il  czqiiivitalcnu.,.,  AddiKcl  Duiiiimi  super 

.-  .^iu   de  loiiginqua.  et  de  exueniis  \vtvx  iUû- 

*»»  Ir  (ÉiDililudittcn)  aqtiiï  c  vobnlis  cuîii  itupelu  ; 


fempire  ifAssyrie  :  il  a  entendu  les  accents 
d'une  langue  ignorée  des  Juifs;  il  a  assisté 
h  la  dévastation  de  la  Judée,  au  siège  de 
Jéru^^aiein ,  aux  immenses  douleurs  de  la 
nation  pldeihacun  de  ses  membres  pendant 
laccomplissctiient  do  ses  funestes  événe- 
ments. Mais  écoutons-ie  lui-même. 

Le  Seifjnrur  vous  cantfttira,  vous  H  U  roi 
que  vous  aurez  con^tilur  ttu-de^sui  de  vous  ^ 
nu  iniiiett  d'une  7m t ion  (fue  vousnr  connaissez 
pag^  et  que  vos  fm'es  iqnornirftl  ;  mus  serez 
là  sous  ta  servitude  dts  dieux  étrangers ,  rfe 
dieux  de  bois  et  de  pierre.  Vous  serez  ia 
fable  et  la  risée  de  tous  les  peuples ,  parmi 
icsquefs  te  Seifjneur  vous  nuru  dispersés.,. 
Le  Seif/nrur  amènera  e antre  vans  une  ti«- 
tïon  ititnfaiue^  qui  aevourrn  des  ex f rémités 
de  fa  terre  ^  comme  un  aigle  fondant  sur  sa 
proie:  nation  au  langage  inconnu ,  au  carac- 
t ère  I  jt / ra  iîa b le ,  </ «  t  n  *  ép a rtj  n  r ra  v  i  in  r ie il- 
tesse^  ni  l  enfance^  gui  détoreru  (e  produit 
des  troupaux  et  les  fruits  des  trrgns^sani 
rien  laisser  pour  vous:  mil  prendra  le  fro- 
ment, le  rin^  f huile,  les  hétes  de  somme,  les 
Iro  upa  u  X,  ju  s  g  u  *à  v  ou  s  fu  irr  m  o  u  ri  r  de  fa  im  : 
qui  vous  écrasera  dans  ioufes  vos  viiks  aprh 
amnr  renversé  tout  le  pays  les  remparts  les 
plus  hauts  et  les  plus  solides ,  du  un  lesquels 
vous  mettiez  votre  confiancr  ,  qui  v^us  assié* 
géra  dans  toutes  vos  citts^  a  t  tant  guil  y 
en  aura  dans  la  terre  que  le  Seigneur  vous 
donnera.  Vous  mangerez  le  fruit  de  votre 
sein  :au  milieu  dps  angoisses  et  de  f  oppression 
de  vos  ennemis^  vous  vous  nourrirez  de  la 
chair  des  fils  et  des  filles  que  le  Seigneur  vous 
aitrn  donnés,  L\homme  accoutumé  à  vivre 
dans  Vabondance  ou  même  dans  les  délices  ^ 
observera  d\tn  wil  jaloux  son  frère  ^  f  épouse 
qui  dort  sur  son  sein,  de  crainte  quils  ne  lui 
ravissent  la  chair  de  ces  fils  quil  réserve  paur 
lui-même:  tant  sera  affreuse  la  pénurie  el  la 
famine  â  laquelle  vous  réduiront  les  ennemis 
qui  assiêgiront  vos  mitrailles  fot34). 

Jérusalem  et  Sainarie,  Juda  et  Israël, 
au  temj>s  tîu  prophète,  les  deux  nations 
n'en  faisaient  qn*une,  n'ont  suhi  nue  trop 
à  la  lettre  ces  dilîércntes  menaces,  1  histoire 
en  est  témoin, 

Moï>e,  il  est  vrai,  ne  distingue  pas  les 
divers  événements,  comme  [lourrait  faire  un 
historien   ou  un    criiiquc^;    il    semble   les 

rnjiis  liii^tiam  inlelligem  non  pnssis  :  Geiitem  pro- 
cai:(sï.iinani,  i|ii;c  tu>n  déférât  senî»  riec  iiHsercaliïr 
parvuti,  el  devoiel  rrnrluni  jimierunriim  tiiorimi, 
^v  rnï;^rs  lonavluic  :  ilfnicciiiliîrea'^^etTinii  reîinrjiiat 
libi  tiiticuiii,  viiiuni»  el  oteiini.  armenia  bnuru,  el 
}>iegi's  iiviuni  :  dctnec  t*:  iliï^^rnlul.  El  eonteiat  In 
eiiiirtis  iiitiitiïis  Uns,  et  ileslruaiilur  nu.ri  nri  firnii 
nitpce  sfiîitiiiies,  iti  iputius  h^ilielias  ItdueiAin  in 
mil  ni  teri  :i  iii:i.  UtisiclelH'ris  iiiLrn  [lartas  liins  Ui 
iiniiii  li'tia  ma,  *[ni\u\  ditl^ît  titii  ni»rniiiii,s  l>eii«i  tiius: 
Kl  eoitie^es  friirtuiii  lUeri  Uî%  et  eariïcs  litii»rtim 
Liiiirinti  el  liliai  nui  niai  um,  iptas  iledrrii  lijii  I>i»nu< 
nus  heiis  luuïi  iû  ,in[;ti^l!a  et  vaslUate  {|ii:t  nppriniet 
II'  tii»stis  ntus  :  llonHi  lïeticanis  ii»  te,  1 1  tusnriusus 
vaMi%  invjdelHl  frairi  snci,  et  iixaii,  «jU.e  ruliftt  in 
sinn  hWK  Xe  del  eis  île  caniibus  Mltorum  smirirm, 
(juas  coniedt  t  :  èo  quoct  nihil  aliiict  Ijalieat  in  nbsi- 
<lioi»c  el  pcimria,  qu.i  vastavcriul  le  inîmiei  tui  in* 
Ira  ouujcii  DJrtas  tuas,  (/-ei'fl.  xxvui,  ^G-5j.) 


SS5 


MOI 


DICTIONNAIRE 


MOI 


381 


embrasser  tous  il*un  même  coup  d'œil  et 
les  confondre  dans  sa  pensée  ;  mais  qu'im- 
porte, puisque  tout  doit  s'accomplip?  11 
se  projx>sait  moins  d*écrirc  Tiiistoire  de 
Tavenirt  que  de  prévenir  son  peuple 
contre  le  funeste  penchant  qui  Tcntratuait 
vers  l'idolâtrie,  et  de  léguer  aux  généra- 
lions  futures  un  témoignage  irrécusable  de 
la  divinité  de  sa  mission,  en  montrant  que 
Dieu  Pavait  admis  à  la  participation  de  sa 
prescience. 

Voici  toutefois  un  témoignage  qui  ne 
peut  s'appli(pier  qu'au  dernier  siège  de 
Jérusalem  et  à  sa  ruine  définitive  par  les 
Romains. 

Le  Seigneur  vous  reconduira  sur  des  na- 
vires en  Egypte^  après  vous  en  avoir  fait 
sortir  par  terre^  et  vous  avoir  dit  que  vos 
yeux  n'en  reverraient  jamais  la  rouUe;  vos 
ennemis  vous  y  vendront  en  esclavage^  et  il 
n'y  aura  pas  assez  d'acheteurs  (505).  ^Te^le 
est  la  prédiction. 

Laissons  parler  maintenant  un  témoin 
oculaire  :  «  Comme  les  Romains  étaient 
las  de  tuer,  et  qu'il  restait  encore  une 
grande  multitude  de  peuple, Tite  commanda 
de  l'éparener,  et  de  ne  faire  passer  au 
fil  de  l'épee  gue  ceux  qui  se  mettraient  en 
défense;  mais  les  soldats  ne  laissèrent  f»as 
de  tuer,  contre  son  ordre,  les  vieillards  les 
plus  débiles.  Ils  gardèrent  seulement  ceux 
qui  étaient  vigoureux  et  capables  de  servir, 
et  les  enfermèrent  dans  le  temple  destiné 
pour  les  femmes.  Tite  en  donna  le  soin  à  l'un 
cle  ses  affranchis  nommé  Fronton,  en  qui  il 
avait  grande  confiance,  avec  pouvoir  d'or- 
donner de  chacun  d'eux  selon  qu'il  le  juge- 
rait à  proi)os.  Fronton  fit  mourir  les  voleurs 
et  les  séilitieux  qui  s'accusaient  les  uns  les 
autres,  réserva  pour  le  triomphe  les  nlus 
robustes  et  les  mieux  faits,  envoya  cncliai- 
nés  en  Kgypte  ceux  qui  étaient  au-dessus 
de  dix-sept  ans,  pour  travailler  aux  ouvra- 
ges mil>lics,  et  Tite  en  distribua  un  grand 
nomure  par  les  provinces,  pour  servir  à  des 
spectacles  de  gladiateurs  et  de  combats  con- 
tre les  bêtes.  Quant  à  ceux  qui  étaient  au- 
dessous  de  dix-sept  ans,  ils  furent  vendus. 

«  Pendant  que  l'on  ordonnait  ainsi  de  ces 
misérables  captifs,  onze  mille  moururent; 
les  uns,  parce  que  les  gardes,  qui  les  haïs- 
saient,ne  leur  donnaient  pointa  manger;  les 
autres,  à  cause  qu'ils  le  refusaient  jiar  le 
dégoût  qu'ils  avaient  de  vivre,  et  aussi 
parce  qu  il  y  avait  de  la  peine  à  trouver 
du  blé  pour  nourrir  tant  dopersonnes(506).» 

Toutefois  cette  prédiction  ne  reçut  alors 
qu'un  commencement  d'exécution,  il  était 
réservé  à  Adrien  de  l'accomplir  tout  en- 
tière. Après  la  guerre  cruelle  qu'il  fit  aux 
Juifs,  et  dans  laquelle  plus  de  six  cent 
mille  restèrent  sur  les  cl)am[Ks  de  bataille, 
sans  compter  ceux  qui  périrent  par  la  famine 

(505)  Reducct  le  Dominus  classibiis  in  if)i;ytiini, 
ptT  viain  de  qiia  dixil  libi  ni  eam  amplius  non  vi- 
diM'es.  Ibi  venderis  inimicis  luis  îh  scrvos  cl  ancil- 
las,  el  non  erit  qui  eniat.  (  Deut.  xxvui,  68.) 

(506)  Foy.  JosÈPUE ,  Guerre  des  Juifs,  1.  vi , 
€•  44  • 


et  par  les  flammes,  une  multitude  innou- 
brable  furent  vendus  comme  esclaves  sur 
tous  les  marchés,  un  granJ  nombre  emme- 
nés charsés  de  chaînes  en  Egypte,  qui  |iarIo 
chemin  du  désert,  qui  sur  des  vaisseaux; 
les  restes,  mais  les  restes  seuls  de  la  nation 
furent  disi)ersés  aux  quatre  vents  du  ciel, 
et  cette  uispersion  dure  depuis  dix-sept 
siècles. 

Que  le  lecteur  nous  permette  de  repro- 
duire ici  quelques  pages  d'une  remarqua- 
ble démonstration  de  Lefranc  de  Pompi- 
gnan,  qui  viennent  à  notre  appui  ;  ce  sen 
moins  une  répétition,  qu'une  confirmation 
de  ce  qui  vient  d'être  dit. 

Moïse,  non  content  de  rappeler  sans  cesse 
aux  Israélites  leurs  idolâtries  passées,  leur 
ingratitude  envers  Dieu,  leur  endurcisse 
ment  après  tant  de  prodiges  opérés  en  leur 
présence,  leur  déclare  qu'après  sa  mort  ils 
commettront  les  mêmes  iniquités^  et  qu'ils  m  i 
tarderont  pas  à  s'écarter  de  la  voie  qu'il  leur 
a  tracée  (507)  :  Ce  n'est  pas  une  conjectiiri!  , 
qu'il  hasarde;  il  [tarie  avec  une  entière 
certitude,  comme  un  homme  qui  Ht  dans 
l'avenir:  «  Je  le  sais,  dit-il,  et  je  n'en  puis 
douter  ■  L'événement  n'a  (]ue  trop  justifié 
cette  prophétie  :  qui  ne  sait  que  les  Israé- 
lites, malgré  tant  d'avertissements,  de  mira- 
cles et  de  punitions,  ont  oublié  mille  fois 
le  vrai  Dieu  pour  adorer  des  idoles? 

Je  veux  qu'on  s'imagjine  pouvoir  affaiblir 
cette  preuve  d'inspiration  par  le  raisonne- 
ment   que  ^Moïse  avait  lait   auparaifant: 
Je  connaisy  avait-il  dit,  votre  cœur  opiniâtre 
et  incorrigible.  Pendant  ma  vie ^  et   lorsque 
j'étais  à  votre  téte^  vous  vous  êtes  toujours 
révoltés  contre   le  Seigneur:  combien  plus 
après  que  je  serai  mort  (506).  Mais  quand 
Moïse  aurait  pu  deviner  humainement Tido-   { 
latrie   future  des  Israélites,  pouvait-il  pré-   j 
voir    de  môme  les  circonstances  les  (ilos   ' 
singulières    du   sup|)lice    que  Dieu   leur 
réservait? 

Il  y  a  sur  ces  circonstances  deux  prédic- 
tions remarquables.  Tune  dans  leLévétiqnc, 
l'autre  dans  le  Deutéronome:  prédiclionscon- 
ditionnellcs,  à  la  vérité  ;  car  Moïse  expose  d'a- 
bord aux  Hébreux  les  biens  dont  leur  fidélité 
sera  recon) pensée  ;  et  ce  n'est  que  dans  le  cas 
qu'ils  soient  rebelles  à  Dieu,  qu'il  leur 
dénonce  les  maux  effroyables  qu'ils  doi- 
vent souil'rir.  Mais  cette  seconde  rondilion 
ayant  été  malheureusement  remfdie  parles 
Israélites,  la  prédiction  devient  absolue; 
et  lorsqu'on  voit  Taccomplissemenl,  on  ne 
peut  plus  (ioutcr  nue  Dieu,  ayant  révélé  à  ; 
Moïse  l'inliilélité  rulurede  son  peuple,  ne 
lui  en  ait  en  môme  temps  découvert  les 
suites  affreuses.  Ces  suites  ne  sont  ignorées 
de  personne.  Deux  fois  les  Juifs  ont  été 
chassés  de  la  Palestine,  réduits  en  esclavage, 
disjtersés  en  des  climats  lointains  Deux  fuis 

(iîOl)  Novi  qiiod  post  mortcin  uiiam  hiiquesfe- 
lis,  (li>cliiial)ilis  cilo  de  via,  (|iiaiii  praH:i*pi  vobis : 
eloccuriviil  vohis  iiiula  in  exlreino  tempère.  (Acii* 
cap.  \xxi,  V.  il).) 

ilM)  V.  Dlul,^'^n.  \x\i,  V.  i7 


MOI 


DES  iMIRACLES. 


loi 


55S 


^^^  S  A  été  îm[uloyalilemcnt  ravagé  par 
raaécs  ¥itaorieui>es,  leur  ville  euipor- 
Igsaut  et  rasée  après  un  siège  lueiir* 
A  ils  ont  éprouvé  les  cllets  tie  la 
Ketle  famine.  Jo  n'ai  pas  iicsoin  dV 
Hue  ces  deux  évérjeiiienls  se  ra|»(>or- 
IFpremier  h  rexpédilion  de  Naburiio- 
►or»  roi  des  Chaldéens,  le  second  à  L-elle 
I,  général  et  ensuite  empereur  des 

lantAvec  Attention  le  texte  de  Moïse, 
eure  convaincu  i]ue  l'une  et  Taulre 
expéditions  ont  été  présentes  à  son 
liais  il  ne  les  distingue  pas  avec  la 
n  d'un  rriliqne  et  la  nettelé  d'un 
n.  On  vi  rra  dans  la  siiiic  les 
ices  qui  dtiivent  être  entre  la  narra- 
choses  I lassées  et  la  prédiction  de 
;  A  cette  exactitude  près,  riu'it  n  est 
finis  tlo  chercher  dans  le  discours 
rophète  ,  on  trouve  dans  celui  de 
l  les  principales  circonstances  par 
leux  événements  se  resseml^lenl,  et 
s-unes  de  celles  qui  sont  particu- 
l'un  ou  à  Tâulre. 

n'a  plus  attaché  les  Israélites,  peuple 
icr  et  charnel ,  à  la  mémoire  de  Moï>e 

1|tromesse  quMI  leur  avait  faite  de 
fir  la  terre  de  Chanaan  j  jiromcsse 
lie  par  révénement  contre  toutes  les 
de  la  prudence  humaine.  Etait-il 
»mhlal>le  que  tant  de  peuples,  qui  ne 
ent  pas  aux  Israélites  en  coiuai^e,  et 
^* lient  sur  eux  par  le  nomlire  et  îa 
traordinaire  de  leurs  guerriers, 
être  anéantis  |»ar  une  seule  niilion 
|)ou valent  mépriser  la  faiblesse  ? 
tait  si  persuadé  «lue  cela  serait, 
n'en  dût  pas  élre  témoin,  r{uli 
10)6  aux  Israélites  sortis  avec  lui  de 
de  s*étre  livrés  à  la  délia rice  sur  la 
celle  i)roniesse.  Tout  arriva  comme 
prédit.  Le  Clmuonéeiï  fut  vaincu,  et 
'it  sa  place  dans  la  Palestine.  Mais, 
tigure  qu'il  avait  voulu  tlaltcr  sa 
>ar  celte  prophétie,  ou  mêiuc  qu'elle 
iriquée  après  révénement,  que  de- 
'nser  du  temf*s  des  rois  de  Jutla  et 
de  Samarie ,  tunq»s  où  il  est  plus 
le  jour  que  le  Tentât euque  exis- 
que  devaient,  dis-je,  ]>euser alors 
lélites,  en  lisant  tlaus  te  livre 
la  délicieuse  cfmtiée  dont  ils  se 
il  possesseurs  uar  un  décret  de  Dieu, 

^fiperdair.  lerram  veslrani,    cl  sUipcluint 
n    inmiici  vestrî,   cuin   liabilalori!!»  illius 

IF  os  aulem  4lisper{;ain  In    ^guWs Tu  ne 

\  terne  saljbaLa  sua  cuiictii?  ilicbiis  suïiiu- 
I,  quaiido  fuenUs  m  icrra  Inislili,  sabtia- 
tl  rc«^uiciiC4H  in  sabUalis  sotiLudinis  suiê,  eo 
ion  r€i|ulcveril  in  s.ibbuiis  vcslriSi  ipiaude 
lâlta  il»  ea,  {Levii.  xxvi,  3â  ei  sep.) 
)Ji  eu  il  rciiiarr|uer  qmi  pendant  tes  soixaiile- 
de  la  captivité  des  Juifs  dans  la  Clialdée, 
0  Ctiantau  deiDCiiia  en  friclie,  (pjcbpie 
Delfiue  fcrlile  ijif elle  fût.  Son  ii»aetiajt  H  sa 
^f>rédiU^s  par  cel  ftraclc,  fyri'irt  resipcctées 
Haïrons  qui  avaïMU  le  pluî>  grand  iiilcrûl  à 
et  à  la  culliver* 


leur  serait  un  jour  enlevée  ?  Celte  prédic- 
tion devait-elle  leur  plaire  ?  Non,  sans  doute; 
mais  elle  devient  ainsi  le  caciiet  qui  cuu- 
llrmc  raulortlé  de  la  première. 

Il  e>t  ]irédii  aux  Israélites,  au  chafiilre 
xvvi  {lu  LévUiqae  (509),  que  leur  terre  ttra 
drmlfe  ,  et  (iiie  leurs  ennetuis  neront  dans  Ce- 
tumiemtnt  quand  ih  .^e  vcrvûnt  if  a  maiires 
d'une  région  si  solennellement  promise  au 
jfeufde  de  Dieu  ;  que,  pour  eux,  ils  seron$ 
disperses  parmi  (es  nations,  et  (fue  {eur  lerre^ 
qu'ils  n  avaient  pus  laissé  reposer  pendant  ici 
mfjfmis  ijat  lenr  étaient  prescrits ^  se  reposera 
malgré  eux  (510),  inculte  et  déserte  durant 
leur  exîK  On  voit  dans  ces  paroles  le  chèti- 
njent  d'une  prévarication  commise  par  les 
Juifs  contre  un  des  commandements  de  leur 
loi.  Cest  ce  qui  prouve  quelles  doivent 
s*eniendre  de  leur  première  captivité  dans 
la  Chaltléc  ;  car  ce  terri t>!e  lléau  Ht  une  si 
forte  impression  sur  leur  espiil  que^  depuis 
leur  retour  dans  la  lerre  sainte,  le  gros  de 
la  nation  observa  régulièrement  la  lettre  «le 
ta  loi  de  Moïse;  et  dans  les  tem|»s  qui  pré- 
cédèrent la  ilcrnière  destrui  tion  de  Jéru- 
salem iiar  les  Houiains,  les  Juifs,  loin  de 
violer  le  (jrécepte  du  sabbat,  raccomjdis- 
saieut  avec  une  régularité  superstitieuse. 

Une  autre  circonstance,  qui  ne  (onvient 
qu  à  la  première  cajtlivilé  des  Juifs,  est  an- 
noncée au  chapitre  xwuidu  Deuléroname,  Il 
y  est  dit  que  /c  roi  qnits  se  seront  choisi  sera 
t  ra  n  .^p  o  ri  ?*'  a  ve  c  e  a  x  a  n  m  ilieu  d'une  n  a  t  ton 
qneux  et  leurs  pires  ne  eonnitissaienî pas  [M  1), 
Cette  (»ropliétie  fut  accomplie  lorsque  Ka- 
bucbodomiNor  emmena  d'ahord  h  Bab}  lone 
Joaclnm,  roi  de  Jéru.salem,  et  ensuite  Se- 
décias,  onde  et  successeur  de  ce  prince. 
Les  Juifs  n'avaient  jtas  4le  roi  (juaud  ils 
furent  donqilés  ]>ar  Tilus. 

Ce  môme  chapitre  du  Deutéronome  fait 
une  jïeinture  encore  plus  vive  des  malheurs 
préijarés  aux  Juifs  dans  leur  double  cai-ti- 
vite.  Il  les  avertit  que  Dieu  fera  venir  contra 
eux  t  de  loin  cl  des  extrémités  de  la  lerre  ^ 
une  nation  dont  fiotpétHOf^ité  sera  semblable 
à  celle  de  l'aigle  qui  fond  sur  sa  proie,  une 
nal  io  H  do  n  l  ils  n  '  e  n  t  e  n  dr  unt  p  a  s  (a  la  wj  u  e  ; 
une  nu  lion  furieu.^e  qui  rCrpartjnrra  ni  les 
vieillards  ni  les  enfant>\  qui  ne  leur  laissera 
ni  froment  ni  rcn,  ni  leurs  troupeaux  de 
bwafs  el  de  brebis ,  qui  renversera  ces  hautes 
niaraitles  dans  lesquelles  îts  avaient  tant  de 
confiance  (al:i).  Tout  cela  peut   s'exi-liqucr 

(;»U)  Du  CCI  le  Domînus,  et  regciii  lyimi,  qnvm 
coiislîlncris  super  te»  in  geiilein,  4piain  ignoras  tu 
el  ]tatres  tui  :  «H  servies  ibi  diis  alicidSf  ligno  vi  h* 
piiii.  El  cris  nt;rdituiî  in  proverliium  ac  faim  ta  ni 
onnnl^ns  piieulis,  atl  quos  lu  Julruduieril  t>m)ûitu>. 
{Ikut.  x\^m,  50.) 

(51^)  Adducel  Dûiiiiniis  super  le  genicni  de  loit* 
ghiqut),  et  de  exUemis  tcri'a*  Onibus,  iii  simibtinn- 
neni  ac|uil;c  volitntis  runt  Inijïelu  ;  cujus  liiiguatn 
intellijïere  iiou  possis  :  gefUcn»  pmca^issiinaiu,  «pix^ 
non  déferai  seui,  nec  iniserealur  parvuli,  el  devort'l 
fructuni  j  irai  en  loi  II  m  lutirnm,  ac  huyes  terriC  lu;c  ; 
douce  iiilereas,  et  mm  reliiKpiai  libi  Irilicuui,  vi- 
nuiii  et  oteuni,  arinenta  boum  el  i^reges  oviuin, 
Uoaec  te  dUperdal.  (ii«;ïU.  xatYin,  lU  cl  seq.) 


SS9 


SfOl 


tïICTÎONXAlRE 


MOI 


K  1(1  li»llre  des  Chalduens  cuiuluils  |jar  Na- 
ùuchodonosor»  qui  ravageront  les  campa- 
gnes do  lîi  Jiid^o,  en  prîr«*m  taules  les  villes 
et  rasèrent  Jt^osalenh  Mais  relte  prophétio 
s*arroin|>lit  avec  plus  d'éclat  et  u  une  ma- 
nière plus  litiéiale  dans  la  guerre  que  Titus 
tu  au\  Juifs.  Les  Roma-ns  furent  à  leur  égard 
ce  peuple  apt>clé  de  ioiii  el  des  extrémités 
de  la  terre,  ce  peuple  dont  la  course  ra|»idH 
imita  le  vol  impétueux  de  faiglo,  qu'il  yùr- 
lait  dans  ses  étcnd:trds,  dont  les  Hel*reux 
n'entendaient  j^as  îa  langue,  plus  dilFéreule 
de  la  leur  que  celle  des  Clialdéens;  dont  la 
fureur  mil  à  feu  et  à  sang  toute  la  Judée 
et  en  détruisit  la  capitale  de  l^md  en  <  nui  14e, 

lue  horrihle  famine  allligea  Jérus^dem 
pendant  ces  deux  sié^^es,  aver.  celte  circons- 
tance coninuine  h  Vuu  et  t^  Faulre,  el  pré- 
dite dans  le  Dvutéronoine  i5l3),  ifue  les  mères, 
oubliant  tous  les  sentiniéuts  de  la  ualute, 
massacrèrent  leurs  i^ropres  enfants  pour  se 
nourrir  de  leur  cliair. 

La  dispersion  dont  il  est  parlé  dans  le 
même  endroit,  ressemble  davantage  è  celle 
qui  est  arrivée  au\  Juifs  iiei'uis  que  les 
Honiains  les  ont  chassés  de  ta  Paîestine. 
Suivant  cette  prédiction,  ih  deraieni  être 
diiprr*fs  parmi  ton»  frs  ptuplrs  d'itn  bout  de 
Iq  terre  à  f  attire  (51V),  Les  incréiUiles  n'ont 
uiï  besoin  que  de  leurs  _\eux  |>our  rec^tnnai- 
tre  Vaccompîissement  de  cette  pro]>liétie. 

Knlîn  le  nièuu*  cbâ[utre  ajoute  une  lîer- 
nicrc  rirron>lan('C  qui  n  a  eu  lieu  qu*après 
la  seconde  ruine  lie  Jérusalem.  »  Les  Hé- 
breux sortis  [lar  terre  de  ri-gypte,oii  il  leur 
était  défendu  de  relourner,  y  seront  rame- 
nés sur  des  vaisseaijx,  et  vendus  comme 
des  esclaveîî,  sans  qn1l  se  trouve  assez  de 
marchands  [^ourles  a:  hrler  (515).  w  Joseph 
nous  raconte  révénemeul  qui  vérilia  celte 
prophétie  (516).  Tilus,  virtm-irux  tles  Juifs, 
envoya  en  Hj^yple  tous  les  caf  Id's  au-dessus 
de  dix-sept  ans.  Ils  y  Inrejit  vendus  pour 
servir  aux  plus  vils  travaux;  el  leur  nmlti- 
tude  fut  si  grande.  qu*à  peine  trouva-t-clle 
des  acheteurs. 

Quelle  étonnante  prophétie  dans  une  telle 
distance  de  temps!  et  iorsquon  en  pénèlre 
Vesfuit,  combien  paraîl-elie  dij^ne  de  TElre- 
suprérne  qui  Fa  inspirée!  Cesl  connue  si 
Moïse  disait  aux  Israélites  :  on  ne  vous  a 
rien  défendu  avec  |j1us  de  force  que  de  re- 
tourner en  l*^gypte.  C'est  pour  vous  une  terre 
maudite.  Tout  commerce  même  avec  elle  est 
un  crime  [lour  vous...  Cependant  il  viendra 


un  temps  où,  |mnr  \nu\\r  vos  iniquités  f 
lées  h  leur  tomble,  Dieu  vous    rainè 
malgré  vous  dans  ce  nième  pays  qu*il 
itiU'rdit   aujourd'hui.   Vous  yVelouPin 
non  par  le  inOmc  chemin  de  terre  que 
aveï  pris  quand  vous  eu  surtîles,  njai^ 
des    vaisseaux,  alin  que  vous  ne   piij! 
écha|»fier  aux  gardes  qui  vous  conduii 
Arrivés  en  Kgvfile,  vous  y  suljirez  un  e 
vaj^e  plus  dur  et  plus  htimi liant  que  i 
dont  vous  avez  été  délivrés  par  mon  lu 
1ère.  Parler  ainsi,  et  ne  rien  (iirc  qui  m 
justilié    par    révénement  ,  n'est-ce  pa 
dérboer  avec  évidence  Tinteriirèle  el 
vové  lie  [>ieu?  ^ 

L'aulcur  du  Pmtnteuque  n'a  |>a9V 
le  ment  prévu  rinftJélité  des  Juifs  et  15 
livilé<pii  devait  en  être  le  chiitrment; 
pen'é  phT'=;  avant  dans  la  nuit  profonvl 
raveiiir.  il  a  [«redit  leur  |>énilence  et 
heureux  retour  dans  rhéritagc  don 
devaient  t^tre  bannis.  Je  ies  enverraif  1 
dire  h  Dieu^  dans  une  terre  ennemie^  o 
demeureront  jugqu*à  ce  que  leur  cœur  i 
concis  soit  louché  de  honte  et  de  rené 
Ifs  prieront  alot s  pour  leurs  invfuUei^ 
me  souviendrai  de  mon  nUiance  arec  # 
tmnc  et  Abraham,  Je  me  souviendrai  aiii 
fa  ferre  quils  habitaient.  Lorsque  vousri 
drez  an  St'iffneur  votre  Dieu^  et  que  vaut 
rez  â  ses  lois,  il  iwus  retirera  de  Cesctat 
ii  aura  pitié  de  vous^  et  vous  rassembla 
toutes  les  nations^  parmi  lesqu elles  il 
aura  disprrsf^s,  Fussiez-rous  exilés  jusq§ 
pùlvH  du  monde,  il  vous  rappclltra  de 
exil,  pour  vous  introduire  dfe  nouveau 
la  terre  que  vos  pères  ont  possédée  (517| 

Les  iuiTéJules  demanderont  [>eut-êli 
est  Tai  romplisseraent  de  celte  [iropl 
lf<noiTnl-iIs  qtf elle  a  déj.^  été  vérsliée 
le  régne  et  par  les  orOres  de  Cyru$ 
prime,  après  avoir  été  lexéculeur  dos 
i;eances  de  Dieu  contre  Babylone,  an 
rées  comme  nous  le  verrons  par  ta! 
I>rû]djélie3 ,  accomplit  en  laveur  des 
une  autre  prédiition  qui  les  regarda 
leur  })ermil  de  retouriïcr  dans  leur  p« 
et  dy  rebcltir  le  temi^e  du  vrai  Dici: 
de  ses  successeurs  étendit  la  grâce 
leur  était  accordée,  eu  leur  [  ermotla 
rétablir  leur  ville  et  de  renlourer  tic 
railles*  Jérusalem  sortant  de  ses  ruin 
ses  entants  accourus  tle  rOricnt  se 
nir  dans  son  sein.  LaJtnJée  fui  égale 
repeuiilée;  et  ce  dernier  uoinl  de  la 


(5IÔ)  Ciniiedes  riiJtltim  irtevi  lui  el  carnrs  lîlsn- 
rum  luoruni  el  filiaruin  tuurtini ,  quas  dcdcril  ttUi 
Doininus  lu  us,  îii  anguslia  el  vastiUlc  qua  o|)prhi!ct 
U  Ih»sl1s  tous,  {Deut.  xxviii,  55.) 

(51  i)  Di^ipèrgel  to  Dûiiûh us  in  omncs  populos  a 
sumnrilAir.  lerrsE  usque  ad  leniunos  l'jus,  {Dcut. 
xxvnr,  f)L) 

(515)Re*1ucei  le  Dominus  classibiis  in  j^gyplnm 
per  Mmn  tle  qua  diiîi  tibi  ul  eam  ampliiis  non  vî* 
deres,  il>i  veiidcris  inimicis  luis  in  set  vos  ol  auc  J- 
bs»  el  itoo  tMil  qui  ctual.  (Deut,  vxvut,  U8.) 

(5HÎ)  Ue  (fl  pierre  des  Juifs^  h  vi»  c,  41, 

(517)  iiidiîCàin  illoÉ^  in  icrrani  hoslilrni,  (îon'C 
erubcscai  indrcumcisa  meus  eurutn  :  tuitc  04mLu;.i 


prti  i*ispioliiiitjus  suis.  VA  rcrordabor  fcmleri 
l'tun  Jacol»,  laaaccl  Abruljam,  lerra;  quoqut;  t 
ero.  jLcin.  wvi,  41  cl  si'i].) 

Cuti».,,  iTViMsiis  luinis  iid  eu  m,  et  oliedi<*r 
imiw*riis,  situl  i'p^  ho*!îe  pruH'tjïio  til»i,  cm 
tuis,  lu  tiHo  t  ni-ile  Uio,  ri  iii  hiln  anin»a  tua  : 
v.H  PiMuinus  Ueus  lu  us  caplivilîUrm  luam,  ïi 
senliiho' On,  *'l  rursiuu  cniigiegabil  te  de  f 
|Kipi'l*s,  bi  qiîos  le  aiiUî  dtspersit.  Si  ud  ca 
co'li  Uii^rh  (liKsi|tnlus,  îiidu  le  rehahct  lie 
Dinis  Uitis,  i'i  assumet,  atquc  iaducel  îft  t^ 
qus^ni  pnssodi^ruiit  paues  lui,  [Dcnt^  %%v 
icq.  ) 


Uûl 


DES  MmACIXS. 


uo\ 


ilors  Accomiili  oommtj  tous  les 

prophétie  exige  un  second  re- 
un  second  exil,  elle  n'en  fixe 
_,  ips.  La  première  captivité  des 
îë'derail  durer  que  soixante-dix  ans; 
nûphéties    postérieures    à   celles   de 

PB  Avaient  marqué  le  lorrae.  Maïs 
e  ni  les  autres  prophètes  nVjnl 
combien  durerait  la  seconde  ca|j- 
Celui  qm  en  a  parlé  plus  distinc- 
(,  se  contente  de  dire  qu*eile  sera 
»(M8),et  suivie  de  la  conversion 
raéUtei  non -seulement  au  Seigneur 
l^u.  mais  à  David,  leur  roi,  c'est- 
Ki  Uesâie.  Les  chrétiens,  instruits 
Pr Paul,  n*dttendent  pas  avec  moins 
niêûce  que  les  Juifs  ce  second  réta- 
BQtnt»  dont  la  Toi  au  Messie  doit  être 
Dcipe.  Mais  ils  Tatlendcnt  dans  un 
plus  noble  et  plus  salutaire  aux  Juifs 
e  peuple  môme*  Ils  ne  bornent  pas 
(iheur  qui  lui  est  destiné  à  rentrer 
^ssession  de  la  Palestine,  à  bûtirune 

(Jérusalem,  à  construire  un  troi- 
ïmnle,  pour  y  offrir  des  sacrifices 
t.  Ils  espèrent  que   sou   aveugle- 
isera»  qu'il  tournera  les  yeux  vers 
ie  qu'il  a  cruciïié,   qul'l  sera  in- 
à  la   véritable  Église,   et  que  sa 
"30    lui   procurera  des    biens   plus 
fiinr  p:randeur  plus  réelle,  que  s'il 
lis  la  terre  de  Chanaan  des 
^  1    ;Lés  temporelles  dont  ses  pè- 
Ijoui  sous  les  règnes  de  David  et  de 

Krnier  accomplissement  manque  en- 

mx   prophéties    qui   concernent   les 

Mais  le   |>assé  doit  nous  faire  juger 

air.  Tant  d'événements  merveilleux  , 

ts  aux  oracles  qui  les  avaient  pré- 

bni  des  gages  certains  de  la  lidé- 

prophéties  dont   le   temps    n'est 

are  venu. 

i>rédit'lions  contenues  dans  les  li- 
lloise devaient  surtire  aux  Isra- 
.  Il*  étaient  avertis  des  événements 
nbtes  de  la  conduite  qu'ils  tien- 
■  k  l'égard  de  Dieu.  S1ls  n^adoraient 
lui,  s'ils  étaient  fidèles  à  observer 
|Ut  on  leur  annoni^ait  qu'ils  seraient 
Âts,  riches^  tranquilles,  victorieux  de 
Hnemis.  Mais,  sMls  servaient  des  divi- 
Tlrangères,  s*ils  violaient  les  pré- 
I  qu'ils  avaient  rc<;us  du  vrai  Dieu, 
?ur  déclarait  que  cl'afTrcuses  calami- 
eraient  rinfailliblc  châtiment  de  cette 
ncalion.  Telles  étaient  les  conditions 
^Anc6  que  Dieu  avait  rontra<  tôc  avec 

|Ks  rien  de  |iareil  ne  s'est  vu  dans 
n€  outre  nation.  Il  faut  èirc  larbitre 
Min  des  ,  événements,  et  le  maître 
Kle  la  nature,  pour  oser  promettre 
BMple   entier   qui!    sera    heureux 

l^yiéi  molios  se«iebiinl  fdii  Israet  sine  re^*^, 
rtiicipr,  et  sine  saciîILclOf  ei  ùm  altari.  rt 
tiil,  ei  sîtie  lerapttiin.   Et  post  hipn  rever- 

fiiCTio:<:i.  PEs  MitiACLEs.  Il, 


sur  Ja  terre,  toutes  les  fois  qu'il  sera  do- 
cile h  ce  qu'on  lui  commande,  pour  )e 
nienacer d'un  malheur  inévitable,  lorsqu'il 
sera  rebelle  et  prévaricateur.  A  quoi  ne 
s'exposait  pas  le  législateur  des  Israéli- 
tes, s1l  faisait  des  promesses  si  positi- 
ves, sans  être  assuré  de  leur  exécution? 
Car  enfin   rengagement    qu'il    prenait    ne 

Couvait  être  éludé  par  des  explications  ar- 
itraires,  iJi  destinée  d'une  nation  dépen- 
dait, selon  lui,  de  la  manière  dont  elle 
accomplirait  la  loi  qu'il  lui  prescrivait,  QuM 
arrivât  une  seule  fois  qu'elle  fût  vaincuo 
par  ses  ennemis,  affligée  de  la  disette  ou 
de  quelque  autre  fléau,  pendant  quelle 
rendait  à  Dieu  un  culte  fidèle;  ou,  qu'au 
contraire,  durant  son  idolâtrie,  et  malgré 
tous  ses  désordres,  ses  récoltes  fussent 
abondantes,  ses  villes  et  ses  campagnes  peu- 
["lées,  sa  puissance  redoutée  des  nations 
voisines,  il  était  convaincu  de  faux,  sa  loi 
ainsi  que  son  nom  tombait  dans  le  mépris» 
et  les  Israélites,  frustrés  des  biens  qu'ils 
avaient  espérés,  préservés  des  maux  qu'il 
leur  avait  fait  craindre,  rentraient  dans  la 
liberté  qu'il  leur  avait  injustement  ravie. 
Il  na  tenu  qu'à  eux  de  sassurer  s'ils 
étaient  en  droit  de  la  reprendre.  Comme  les 
autres  peuples,  et  idus  qu'aucun  d'eux,  ils 
ont  éprouvé  avant  leur  dernière  dispersion 
une  alternative  de  prospérités  et  d'infor- 
tunes. Ont-ils  jamais  pu  se  plaindre  qu'il 
manquât  quelque  chose  au  bonheur  tempo- 
rel de  leur  nation,  lorsqu'elle  était  attachée 
h  la  loi  de  Moïse?  Onl-ils  pu  se  vanter  que 
les  transgressions  de  cette  loi  fussent  de- 
meurées impunies?  Et  la  condition  sensible 
et  iialpable  de  lalliance  où  ils  étaient  entrés 
a-l-elle  jamais  été  vaine,  soit  à  leur  avan- 
tage, soit  à  leur  préjudice?  Ici  les  faits 
parlent.  Qu'on  consulte  l'histoire  des  révo- 
lutions du  peujtle  israélite,  on  le  verra  glo- 
rieux et  triomphant,  autant  de  fois  qu  il  a 
été  juste  et  vertueux.  On  le  trouvera  crimi- 
nel avant  de  devenir  malheureux. 

Voilà  sans  doute  une  prophétie  aussi  ad- 
mirable qu  elle  est  singulière.  Ce  n*est  \ms 
un  événement  unique,  des  faits  détachés, 
quelques  traits  de  la  vie  d'un  homme  qu'on 
prédit»  De  telles  prédictions  seraient  néan- 
moins divines.  C'est  la  suite  entière  des 
événements  qui  devaient  arriver  à  une 
grande  nation  ,  pendant  plusieurs  siècles. 
Avec  quelle  certitude  et  qu'elle  clarté  devait 
lire  dans  l'avenir  le  prophète  qui  ae  rendait 
ainsi  garant  du  bonheur  ou  du  malheur  de 
cette  nation  f 

Il  n'examine  pas  le  climat  et  les  autres 
qualités  du  pays  quelle  allait  conquérir, 
pour  juger  si  elle  y  trouvera  la  force,  la 
santé  et  une  longue  vie  ;sieltey  recueillera 
avec  abondance  tous  les  biens  que  ta  terre 
produit,  il  décide  sans  balancer  que,  mal- 
gré la  douceur  et  la  pureté  de  Tair,  malgré 
la  ferlililé  naturelle  du  terroir,  des  mala- 

if^nliir  liiii  Israël,  H  qiiapreiit  DomirMim  Dt'um  siium, 

H  Pavjdv  [l'isein  Âftum.  {Otet^  m,  i.} 


565 


MOI 


DICTIONNAIRE 


MOI 


ilies  cruelles  et  contagieuses  fra;)peront  les 
Israélites  infiilèles;  que  le  froid,  le  chaud, 
la  faim  et  la  pauvreté,  les  désoleront,  que 
le  ciel  sera  cour  eux  d'airain,  et  la  terre  de 
fer;  qu'ils  n auront  ni  des  bestiaux  pour  la 
culture  de  leurs  champs  el|)our  leurs  be- 
soins personnels,  ni  des  enfants,  pour  Être 
leur  consolation  et  leur  soutien;  qu'au  con- 
traire ils  seront  exempts  de  tous  ces  maux, 
et  comblés  de  toutes  sortes  de  biens  ,  lors- 
qu'ils observeront  la  loi  divine.  Il  n'étudie 
pas  leurs  usages,  leurs  inclinations,  leurs 
mœurs,  pour  conjecturer  que  le  gouverne- 
ment monarchique  succédera  parmi  eux 
au  républicain  ,  qu'ils  étendront  d'abonl 
leur  puissance  par  des  conquôtes;  mais 
qu'enfin  leur  courage  venant  à  s'amollir, 
les  divisions  intestines  à  s'accroître,  tout 
l'ordre  et  toute  la  police  cie  l'Etat  à  se 
confondre,  ils  succomberont  sous  le  poids 
de  leur  propre  grandeur.  Moïse,  supérieur 
à  tous  ces  raffinements  de  politique,  an- 
nonce nettement  aux  Hébreux  qu'us  auront 
un  roi,  sans  leur  marquer  par  quels  degrés 
ils  passeront  de  la  liberté  à  la  sujétion. 
Mais,  sous  quelque  forme  de  gouverne- 
ment qu'ils  vivent,  quelle  que  soit  la  va- 
leur et  l'habileté  de  leurs  chefs ,  que  leurs 
armées  soient  faibles  ,  ou  nombreu- 
ses et  aguerries ,  il  ne  voit  jamais  pour 
eux  qu'un  seul  moyen  de  réussir,  qui  est 
la  crainte  et  le  service  du  Seigneur  :  il  ne 
connaît  qu'un  seul  obstacle  insurmontable 
à  leur  félicité  temporelle,  qui  est  l'idolâtrie 
et  la  corruption  des  mœurs.  Une  prévoyance 
humaine  n'aurait  pas  inspiré  de  pareils 
discours,  que  toute  l'histoire  du  peuple 
isiaélite  a  exactement  vérifiés.  Il  fallait 
avoir  été  admis  dans  les  secrets  conseils  de 
relui  dont  le  pouvoir  suprême  égale  la 
science  infinie ,  et  qui  i)cut  prédire  avec 
assurance  ce  qu'il  veut  faire,  et  ce  qu'il 
est  en  état  d'exécuter. 

Lefranc  de  Pumpignan. 
Vlnerédulité  convaincue  par  les    Pro- 
phéties, r*  part.,  ch.  1"  et  2. 

II.  Moïse  LÉGISLATEUR. On  était  accoutumé 
dans  les  siècles  antérieurs  à  considérer 
Moïse  comme  un  législateur  divin  ;  il  n'était 
jias  môme  de  secte  chrétienne  qui  ne  pi  ît 
ses  écrits  pour  |>oint  de  départ;  les  faits  si 
univ:)rsellement  admis,  la  nation  juive  dont 
•a  présence  en  tons  lieux  deimis  dix-huit 
siècles  atteste  et  l'existence  de  Moïse  et  la 
divinité  de  sa  mission,  les  origines  des 
dioses  déveio[)pées  dans  ses  ouvrages  d'une 
manière  si  rationnelle  et  si  conforme  h 
toutes  les  données  de  l'histoire,  tout  cela 
et  cent  autres  motifs  reçus  ne  laissaient 
point  pénétrer  même  un  rayon  de  doulc 
dans  les  âmes.  Or,  voilà  qu'au  xvui*  siè- 
cle, de  suj)erbes  esprits,  se  plaçant  dans 
leur  vol  audacieux  au-<iessus  de  tout  ce  que 
l'univers  adore,  et  analysant  dans  |o  creuset 
de  leur  jugement  personnel  les  faits ,  les 
hommes,  les  choses,  les  siècles  et  les 
croyances,  et  ensuite   ne  pouvant  plus  dé- 


sagré{:;erles  éléments  divers  de  cette  mi 
se  sont  mis  h  conclure  que  toutes  i 
étaient  une  même  chose,  toutes  les  ri 
ces  une  môme  croyance,  tous  les  die! 
môme  Dieu,  tous  les  législateurs  des  t 
tous  les  thaumaturges  des  fourbes,  et 
religion  une  hypocrisie.  Et  comme 
toutes  les  religions,  il  n'en  est  qu'ur 
puisse  être  prise  au  sérieux  et  qui  i 
i\QS  devoirs  à  la  conscience  ,  c'est  c 
principalement  qui  est  devenue 
du  toùe  général.  Voltaire,  Diderot, 
bach,  Raynal,  Collins,  Helvétius,  Lar 
et  cent  autres  disciples  obscurs  avaien 
mencé  à  saper  l'édifice;  mais,  du  n 
tout  en  faisant  des  égratignures  au 
que,  ils  n'avaient  guère  osé  pénétrei 
le  sanctuaire.  11  était  réservé  au  coi 
cément  du  xix'  siècle  de  voir  la  co 
mation  du  sacrilège.  Deux  hommes  s 
linguent  entre  tous  :  Volney  et  Di 
pour  eux,  la  religion  mosaïque  n'es 
qu'une  religion  astronomique,  commi 
tes  les  religions  passées  et  futures; 
un  imposteur,  et  peut-être  un  être  i 
son.  Ecoutons  d'abord  Volney;  la  pi 
lui  appartient,  sinon  comme  inventioi 
moins  comme  apparition. 

fi  Religion  de  Moïse,  ou  culte  dePd 
monde.  {Veou-piter).  —  Tel  fut  le  lé 
teur  des  Hébreux,  qui,  voulant  sépai 
nation  de  toute  autre,  et  se  former  un 
pire  isolé  et  distinct,  conçut  le  desseii 
asseoir  les  bases  sur  les  [)réjugés  relij 
etd'élcverautourde  lui  un  rempart sacr 
pinions  etde  rili^s.  Mais  va  neinent  pros( 
il  le  culte  des  symboles  repliant  dans  la 
Egypte  et  la  Phénicie ,  son  Dieu  n'e 
I»as  moins  un  Dieu  égyptien  (691,  de 
veniion  de  ces  jirêlres  dont  Moïse 
été  le  disciple;  et  Vahou,  décelé  |)a 
l>ropre  nom  /70)  Vessence  (des  êtres 
par  son  symbole,  le  buisson  de  feu^ 
que  Vâmedumoi:de,  le  principe  moteut 
peu  après,  la  llrèce  aJoi-ta  sous  lai 
dénomination  dans  son  Vou-piter 
générateur;  et  sous  celle  d'/fî  (71),  ..' 
tence^  que  les  Tliéhains  consacraient  si 
nom  de  Kneph;  mie  Sais  adorait  sous 
blôme  d'Isis  voilée,  avec  cette  inscri| 
Je  suis  tout  ce  qui  a  été,  tout  ce  qui  est 
ce  qui  sera,  et  nul  mortel  n'a  levé  mon 
que  Pylhagore  honorait  sous  le  nom  de 
et  que  la  [)hilosophie  stoïcienne  défin 
avec  |)récision,  en  rap|»elant  le  princi 
feu.  Moïse  voulut  en  vain  elFacer  de  $ 
ligion  tout  ce  (pii  rappelait  le  culte  de 
très  :une  foule  de  traits  restèrent  malg 
pour  le  retracer;  et  les  sept  lumiên 
planètps  du  grand  chandelier,  les  i 
pinres  ou  signes  de  Vvrim  du  | 
prêtre  ,  la  fôle  des  deux  équinoaes,  o 
tures  et  portes  des  deux  hémisph 
la  cérémonie  de  Vagneau  ou  béiier  ce 
enfin,  le  nom  cVOsiris  même  (72),  con 
dans  son  cantique;  et  Varche  ou  coffre 
du  tombeau  où  ce  dieu  fut  enfermé 
meurent  j)Our  servir  de  témoins  h  la  fili 
de  ses  idées  et  à  leur  extraction  de  la  si 


IKVt 


ÎVES  MIRACLES, 


m\ 


'M 


rité,  Mfn>e  éloil  Imiii  nialtieiiicux 
fonJaU'ur  (le  religion,  rar  il  ne 
filmer  d'aucun  nurui»re  coonu;  s'il 
,  c'est  Je  dogme  do  la  reli- 
de  (àme  du  monde ^  car  il 
^i|ti  unr;  ï\  nc  peut  ilire  (ie«j?  soas 
lonihfT  dans  les  deux  principes 
sme  :  Oromase  el  Ahrinitin.  S'il  dit 
Jemeure  altcinl  et  couvaincu  do  fia- 
^  vat  il  y  a  trois  Parques.  Lo  norn- 
^e  et  le  lîoiiibre  parfnii  de  Pythagoro; 
(le  nombre  astronomique  de  filii- 
i!itf'llâlions;#i>  est  la  ro.dupUcation 
nombre  sacré  tlans  toutos  les  reli- 
_^srpt  représente  la  pléiade j  huit^ 
ëui  du  î>remier  ordre  dans  le  paga- 
'-  im/,  le  chœur  des  muses;  dix, 
et  le  cœur  tlQs  muses;  onze  ^  le 
^d'années  |*assé  par  Jason  el  ^U- 
briniliQ ,  douze ^  les  travaux  d*Uer- 
^,  De  sorte  qu'il  était  impossible  h 
feïuployer  no  nombre  qui  ne  fût  |  as 
Mians'les  idées  supersiitieuses  de 
peuple.  Il  ne  pouvait  no!i  plus 
[iOur  symboles»  ni  une  arcbe,  narre 
a  une  d^ms  les  légendes  d'Osi- 
I  serpent,  (mrcc  qu'il  ,y  en  a  un  dans 
lères  isiaiiues,  ni  un  chandelier, 
l'il  j  en  a  partout.  El  quant  au  buis- 
U,  dont  Moïse  nc  lai»  nullement 
^1#»,  nous  avions  rru  jusqu'ici  que 
I  fait,  ou  si  Ton  veut  un  emblème 
eut  réservé  [Mjur  la  religion  mo- 
,  nous  n'avons  jamais  rien  lu  de 
Re  (tartout  ailleurs, 
pr,  qui  jette  ici  pôle-méle  les  noms 
rie  rîsis  voilée  de  Saïs,  de  la 
^bagore,  pourrait-il  bien  nous 
îealinn  de  tous  ces  mots  h  peu 
'de  sens  |iour  les  [dus  savants 
savants,  qui  ne  se  pavent  j'oijit 
sîltonet  d'iuterprétalions  vaines  et 
es?  Connaît-il  bien  la  religion  de  l'aïi- 
I  Egypte,  pour  alarmer  (|u'cllc 
|r|>e  de  celle  de  Moïse?  tout  *u  quQ 
connaissons,  nous,  est  de  tout 
Férent,  opposé  m^me*  Moïse,  qui 
it  placer  de  l'êtes  aux  équiuoxes 
Bino  de  rappeler  iIgs  idées  as- 
itqrtes  ,  n'eu  pouvait  placer  lîa* 
;e  aux  solstices  ♦  aux  néoménies. 
iron  temps  de  Taunôe,  et  devait,  |  ar 
quent  •  les  sup[irimer.  11  oe  i»ouvait 
iJ^r  la  félo  de  Wh/umn^  parce  qu'il  y 
Lfiarnii  les  signes  rélestes  ;  mais  il  y 
|un  Iweur,  un  chevreau  ,  etc.  Que 
fiareil  cas,  pour  un  fondateur  de 
[qui  no  peut  rien  faire?  Ce  qu*il  lit, 
fera  avec  nous  tout  homme  sen  é 
[eea  objections  :  les  mépriser. 
oyons  les  notes  ; 

I  dieu  n'en  fut  pas  moins  un  dieu  étjyp- 
^  'A  une  certaine  époque ,  dit  Huiar- 
(dr  /jite/f),lous  les  Egyptiens  font  pein- 
■^rsdieux  animaux.  Les Thébains sont 
ils  qui  nc  |»nyent  pas  de  peintres , 
ju'ils  adorentun  dieu  dont  les  for- 
toiiibcut  pas  sous  les  sens^  et  ne  se 


u  (igurenl  point,  «  Et  voilà  le  dieu  que  Moïse, 
élevé  à  Héliopolis,  ado|*ta  f>ar  prél'érenre, 
njais  qu*il  n'inventa  point.  » 

Il  en  était  ainsi  du  temps  de  Plutarque^ 
soit;  mais  en  était-il  de  môme  du  temps  de 
.Moïse,  à  deux  mille  ans  d^intervalle?  Qu» 
[louerait  réfiondrc  à  cette  question,  a[>rès 
tjue  riiistoiro  nous  [irésente  tant  de  <:han2e- 
mentset  de  remaniements  dans  la  religion 
de  l'Egypte? 

Ensuite,  que  deviennent  tous  les  frits  de 
rhistoire, dont  vous  ne  pouvez  faire  prété- 
rition  sans  poser  en  l'air  les  hases  de  tout 
rédiflce  des  connaissances  humaines?  Et  si 
vous  lesadmetteï,  comment  les  expliquez- 
vous  sans  rin*ervenlion  rlivîne? 

Enlin,  si  du  tem|is  de  Moïse,  comme  il  est 
irès-apparenl,  la  fonnaissance  du  vrai  Dieu 
n'était  [loint  [jarticulièro  h  la  ville  de  Thè- 
hes,  mais  coiumunc  à  toute  l'Egy[>le,  [lOur 
hfiuelle  l'idolâtrie  commençait  seulement. 
1  ourrez-vous  direencore  que  Moïse  l'a  prise 
a  Tlièbes  uniquement? 

Au  sur[dii5  notre  auteur,  quoitpie  profes- 
seur d'histoire  à  l'Ecole  norrnale,  avait  de 
très-singtilières  idées  en  histoire.  Pour- 
tpioi  aussi  rhistoire  dérangeait-elle  Féco- 
noniie  de  sessyslèujes? 

«  Tout  eu  enseignant  l'histoire,  dit  un  de 
ses  historiens,  Ho^sange,  il  voulait  chercher 
h  diminuer  1  influence  journalière  qu'elle 
exerre  sur  les  actions  et  les  opinions  des 
hommes;  il  la  regardait  ajuste  litre  comme 
Tune  des  sources  les  [dus  fécondes  de  leurs 
|j réjugés  et  de  leurs  erreurs  :  c'est  en  elfet, 
tie  riiistoire  que  dérive  la  f>rcsque  totalité 
des  0[Ȕntons  religieuses  et  la  piufiart  k\^s 
nîaximes  et  des  principes  politiques  si  sou- 
vent erronés  et  si  dangereux,  qui  dirigent 
les  gouvernements,  les  consolident  quelque- 
fois, et  ne  fes  renversent  que  trop  souvent. 
//  rhfrchn  à  comhattrr  ce  respect  pour  rhts- 
ioirr  ^  [îassé  en  dogme  dans  le  svstème  d'é- 
duration  de  FEuroiîe,  et  s*ttttacMa  dautnnt 
piits  à  V ébranler^  qu'éclairé  par  des  recher- 
che s  sa  va  r  U  e  s ,  il  (ijou (u ti  m o in$  d e  fo i  â  ces 
raconteurs  des  temps  passés  ,  qui  écrivaient 
souvent  surdes  ouï-dire,  et  toujours  poussés 
[3ar  leurs  passions.  » 

Faut-il  ôtre  sur[iris,  après  cela,  de  rencon* 
Irer  dans  les  Ruines  les  étrangetés  que  Tau- 
leur  y  a  mises?  H  est  bon  de  savoir,  au 
sur[ilus,  que  Volnev  était  atteint  d*uu  grain 
daliénatioit  mentale,  aussi  bien  que  son 
ami  Du [my s,  duquel  il  euq>runta  le  système 
dévelop[ié  dans  i>es  Muinesl —  Ecoutons  en- 
core son  historien,  d'autant  moins sus[»ect  en 
cette  matière,  qu'il  sefaiten  même  temps  son 
panégyriste,  el  se  proclame  son  admirateur. 

«  Il  s'exerçait  1*  îa  course,  entreprenait  de 
faire  h  pied  des  voyages  de  plusieurs  jours; 
il  sliahituait  à  rester  des  journées  entières 
sans  prendre  de  nourriture,  à  franchirde  lar- 
ges fossés,  à  escalader  des  murailles  élevées, 
h  régulariser  son  [^as,  afin  de  pouvoir  mesu- 
rer exactement  un  es[iace  [lar  le  temps  qu'il 
mettait  à  le  [lanourir.  Tantôt  il  dormait  en 
iifein  air,  tantôt  il  s'élançait  sur  un  cheval  et 
iû  moulait  sans  bride  ni' selle,  à  la  maniera 


3(57 


MOI 


DIf.TIOXNAIRK 


MOI 


des  Arabt»s;se  livrant  ainsi  h  «lille  oxercit^es 
[>éniliJes  et  périlleux,  mais  i^roiires  h  endur* 
cir  son  corps  à  1a  f«ligiie.  On  ne  savait  5 
quoi  /ittribuer  son  air  faroudie  et  sauvage; 
on  taxait  d'extravagance  celle  conduite  ex- 
traordinaire,altribuanl  ainsi  à  la  folie  ce  qui 
irétait  qoela  feraientaiion  du  génie  (519).  « 

Mais  continuons  à  examiner  les  notes  qui 
fie  rattachent  au  morceau  préeédenimeut 
exposé,  et  auquel  nous  avons  à  répondre. 

70.  [Et  Jahouh,  décelé  par  son  propre  nom,) 
«Telle  est  la  vraie  prononciation  du  Jehovah 
(le  nos  moJernes  (5201,  qui  choquent  en 
cela  toutes  les  règles  de  la  critique^  puis- 
qu'il est  constant  que  les  anciens»  surtoul 
les  orientaux  Syriens  et  Phéniciens,  ne  con- 
nurent jamais  ni  le  J  ni  le  V,  venus  des 
'larlares  (5âl).  L* usage  subsistant  des  Ara- 
t)es,  que  nous  rétablissons  ici,  est  confirmé 
ï>ar  Diodore»  qui  nomme  Jaw  (522)  le  ditu 
de  Moïse  (lib.  i);  et  Ion  voit  que  law  et 
Jahouh  sont  le  mÔine  mot  :  l'idenliléie  con- 
tinue dans  celui  de  loupiur  (523);  mais, 
afin  de  la  rendre  plus  complète,  nous  allons 
h  démontrer  par  le  sens  même* 

«  En  liébreu,  c*esl-à-dïre  dans  Tun  d*\s  dia- 
lectes de  la  langue  commune  îi  la  Oasse-Asie, 
le  mot  Jahouh  (524)  équivaut  à  notre  (irofire 
périphrase  celui  nui  est  lui,  léitt  fjri«(anr, 
c'est  5 -dire  le  principe  de  la  vîe^  le  moteur 
ou  même  le  moutimeni  (l'âme  universelle 
des  ôlresj.  Or,  qu  est-ce  que  Jupiter?  Ecou- 
tons les  Latins  et  les  Grecs  expliquant  leur 
théologie  :  «  Les  Egyptiens,  dit  Diudore, 
«  d*aprè»Manethou,  piètre  de  Memphis;  les 
«  Kgy[)liens^  donnant  des  noms  aux  cinq 
«  éléments^  ont  appelé  Veiprit  (ou  étlier] 
«  Youpiter^  à  raison  du  sens  propre  de  ce 
«  twof,  car  f  esprit  est  la  iource  de  la  vie , 
«(  Tauieur  du  principe  ri/af  dans  les  animaux; 
H  et  c'est  par  cette  raison  qu'ils  le  regardè- 
n  rent  comme  le  père,  le  génériileur  des 
m  ffres,  »  Voilà  pourquoi  Homère»  dit  père 
cl  roi  des  hommes  et  des  dieux  ^525).  (Dioi»., 
lib.  I,  s©i:t.  1.) 

«  Che/Jes  théologiens,  dit  Macrolx?,  Jou- 
iiiter  est  Tâme  du  monde  ;  de  là  le  mot  de 
Virgile,  Muses^  commençons  par  Joupiter  : 
tout  est  plein  de  ÏQupif€r{xonge  de  Stipion, 


(519)  Aib.|*be  Bossa:«ge,  Stitice  sur  la  rie  et  lei 
écrU$  de  Vùtne^. 

(520)  Pas  lt>ul  à  fail,  ne  vous  ffi  d<^pTaise,  ilocle 
cri  lia  m% 

(5ii)  Est-il  bien  certain  que  ïe  J  ei  k  V  vicuncni 

(5ii)  Oimmenulonc,  siibiil  docteur!  mai*  vouî> 
toiul>ex  vaus-niémc  dans  h  fautif  qiio  \ous  repro- 
ciiii'2  trtul  il  rtieure  aux  itiodenies  ;  Esi-ce  que  ja- 
mais Diodore  connut  te  W? 

ir>i3)  Qudi  conchiret  sinon  que  le  Dieu  de  Moïse 
fSt  te  même  que  celui  des  anciens  peuples;  le  f)ieu 
unique,  créaU*ur  du  cie!  et  de  h  terre,  dont  Moïse  a 
c<»iiâervé  la  tradition^  Uïùùh  que  les  autres  nations 
font  perdue? 

(5i4}  Pas  iréiait  besoin  d'aller  chercher  ce  coni- 
nmutalre  dans  ta  Basse-Asie,  il  se  trouve  dans  la 
Bihio  :  THtMj  y  dit  de  tui^inéme,  t!^o  mm  qui  ium. 

(fii:*)  JuHqu'ici  il  n'y  a  rirn  qui  infirme  la  thèo- 
lo^tt;  ûii  Mui&f ,  ni  qui  aflUinic  cHte  de  Tauieur,  Les 


V,  17);  et  dans  les  Saturnales  il  dit  ;  , 
têt  le  êofeil  lui-même:  c'eï*t  encore  et 
fait  dire  à  Virgile  :  «  L*csprit  alimenta 
«  (des  êtres)  et  Vâme  réfiandue  dans  l 
«  les  membres  (de  Tunivers) ,  en  ai 
«t  tuasse  et  ne  forme  qu'un  corps  imoM 

Continuons  à  citer,  quelque  longi 
puisse  êlre  la  note»  elle  prouve  adm 
ment  que  la  théologie  de  Moïse  s  ac 

non  ïtas  avec  les  théogonies  païennes 
au  elle  eu  est  la  tjase,  l'antique  ei 
théologie  du  monde  entier»  dont  ceiti 
>ont  que  des  déviations. 

n  loûpiter,  disent  les  vers  Irès-anci 
<<  la  secte  des  orphiques  nés  en  Egypte 
«  vers  rectteiîlis  par  Onomacrile'au 
*  de  Pisisirate  :  loûpiter,  que  Ton  peii 
«  des  fouiires  fa  la  main,  est  le  comi 
«  ment,  Torigine,  la  fin  et  le  milieu  de 
«  choses  :  puissance  une  et  univers» 
«  régit  tout,  le  ciel,  la  [terre,  le  feu, 
"  \es  éléments,  le  jour  et  la  nuit.  Vi 
«  qui  compose  son  corps  immense  :  &f 
«  sont  le  soleil  et  la  lune;  il  est  Téti 
«  Tespace.  Enfin, ajoute  Porphire  {52T 
«  ter  est  le  monde,  Vunivers^  ce  qui  co 
H  Vexi$fcnce  et  la  ri>  de  tous  les  êtres,  ( 
«  tinue  le  même  auteur,  comme  les  pi 
«  f>hes  dissertaient  sur  la  nature  et  li 
«  lies  constituantes  de  ce  dieu,  et  qu'ils 
u  ginaient  aucune  figure  qui  repn 
«  tous  ses  attributs,  ils  le  peignirer 
«  sous  Tapparence  d*un  homme*.  .. 
«  aê$is,  pour  faire  allusion  à  son  essen 
a  muabie,  il  est  découvert  dans  la  j>ar 
«  périeure  du  corps,  parce  que  c'est  d. 
V  parties  supérieures  de  Puni  vers  (les 
«  qu'il  s*oure  le  plus  à  découvert; 
«  couvert  depuis  la  ceinture,  parce 
«est  le  |dus  [voilé  dans  les  chost 
r«  rostres  ;  il  lient  un  sceptre  de  la  mai 
«  che,  fiarce  que  le  cœur  est  île  ce  côt 
«  et  que  le  cœur  est  le  siège  de  Pen 
«  ment  (529),  qui  (dans  les  honunes) 
«  toutes  les  actions.  »  {f'oy,  ErsEn/ 
parut,  évangét,,  p.  lOQ.) 

«  Enfin,  voici  un  passage 
philosophe  Strabon»  qui  lève  ti 


El  s  EU* 


«Vrivains  qu*il  riïc,  posicneurs  de  plus  dew 
à  Moî!^,  ne  saui;ùcnt  conclure  contre  lui, 
autorité  est  loin  d'«galcr  la  sienne. 

(5i(i)  Qui  vit  jamais  une  olirase  ainu  cofij 
Cl  que  veut  dire  T^iuiour?  des  vem  de  U  u 
orphiques,  né^  en  Ëg)pte  1 

(Tiâ?)  Nous  suivons  ici  une  pouclu^ilioti  i 
ment  mauvaise,  mais  elle  est  lelk»  (C^S 
êie$;  Paris,  1854.  V 

L'autorité  de  Porphire  est  nulle  :  ou  itait  • 
ce  philosapttc»  presse  par  rargumentatrou  dt 
liens,  a  voulu  ifptboliier  lotilc  Tidolikiric,  | 
rendre  raisKiunabk. 

(5Î8)  Nous  n'aurions  jamais  devînt*  celte 
c'est  comme  dans  la   eomédie  du   Médtem 

lui. 

(5i9)  De  mieux  eu  mieux!  que  diront  lei 
noiogues,   les  psyi-hologisles  et  les  p 
^îcnéral,  qui  placent  dans  le  cerveau  U 

r  intellect? 


ntité  des  idées  de  Moïse  et  de  celles 
logiens  (viïens 


MIL 


371» 


toise,  Qt!i  fiitun  des|>réires  égyptiens, 
ll^tllSf  ■  c'éUiiluneerreurmons- 

iii  (1      :    ;  ;  i-seiiler  Irt  Divinité  sous 
\es  d«H  Animatii,  comme  faisaient 
©ns,  ou  sous  les  traits  de  Thoni- 
4]ae  le  pratiquaient  les  (trecs  et 
lins  :  cela  seul  est  la  Divinité, 
il,  qui  compose  le  ciel,  la  terre   et 
s  êtres,  ce  que  nous  appelons  le 
;  tuniecnaiité  des  choseSy  la  nature 
Or  ,  jïersonne  d*un  esprit  raison- 
ne s*avisera  d'en  représenter  rimage 
*ne  de  quelqu'une  des   choses   qui 
iivtrontient;  c'est  pouronoi,  rejetant 
spèce  de  simulacres  (idoles],  Moïse 
qu*on  adorât  celte  divinité  sans 
le  et  sous  sa  firopre  nature;  il  or- 
qu'on  lui  élevât  un  teraple  iligne 
etc.  (GéoQraph.^Wh.  xvi,paire  ÎIOV, 
I  de  1707,)  » 

théologie  de  Moïse  n  a  donc  point 
de  celle  des  sectateurs  et  Vûmt  du 
;  c'est-à-dire  des  5/oïci>fw,  et  môme 
Epieurietu  (532). 

JuaDt  h  rhjstoire  de  Moïse,  Diodore  la 
Je  sous  son  jour  naturel^  quand  il  dit, 
IV  cl  XL  :  «  Qne  les  Juifs  furent 
d'Ëgjpte  dans  un  temps  de  disette 
lys  était  surchargé  d'étrangers,  et 
Oise,  homme  supérieur  par  sa  pru- 
el  par  son  courage,  saisit  celle  oc- 
t)0ur  établir  sa  nation  dans  les 
gnes  de  la  Judée  (533).  »  A  Tégard 
Bnl  mille  hommes  armés  que  V Exode 
If,  c'est  une  erreur  de  copiste,  dont 
ar  trouvera  la  démonstration  tirée 
es  mêmes,  au  tome  1"  des  Hechtr- 
iUê  tur  r histoire  ancienne  {b3k), 
ft*  (S4fUM  h  pom  d'Eî,}  C'était  le  mono 
be  écrit  sur  la  porte  du  temple  de  DeJ- 
I^lutarque    en  a  fait  le  sujet  d'un 

1.  (Le  nam  d^Onrii  même).  11  se  trouve 
oprcs  termes  au  chap.  32  du  Beutéro- 
.  ■  l>îs  ouvrages  de  Tsour  sont  par- 
s(S3S).  »  On  a  traduit  Tsaur  par  Créa- 
en  effet,  il  signiJie  donner  des  formn: 
si  Tune  \ïç%  détmitions  d^Osiris  dans 
rque.  » 

ul  ce  système  sur  rorigine  asironouii- 
om  la  religion  mosaïque  est  eiuprunté 
mfumoles  diî  Macrube.  Dupuys  y  avait 

))  Mais  non,  MoÎ!»e  ne  fut  point  un  prt^lre 
en;  autts  savons  â  quoi  nous  en   tenir  ïi  cet 

1)  |laî«  non,  encore  une  fois,  Mdïse  n*a  ja- 
fa»eigrié  ceta,  ni  clioie  seuililal^le  ;  vous  W 
Heu  ;  pturqtioi  alors  cilex-vuui»  ce  (éinoi- 
^iikiiuiicnt  à  cotitre-^seus  el  cou  ira  ire  à  la 

I)  t'.iîUe  conclusion  est  digne  des  omnisscs  ; 
a  pàfi  droit  de  surprendre»  puis^iuVlle  était  at* 

S>  O  passage  de  Diodore  est  réfntc  depuis 
uifis,  il  n'y  a  pas  à  y  rcv^^iùr.  Diodore  ne  sau- 
ti  une  alTit  uiitiou  dé  quatre  lignes  détruire  le 

\)  L'auteur  se  *:ii€  ici  lui'n»ème,  ce  n  est  donc 


puisé  lui  môme  son   système  de  VOrhjine 

des  eniies^  encore  en  manuscrit  au  moment 
de  la  publication  des  Ruines^  mais  dont 
Wohiey  avait  certainement  connaissance,  h 
en  juger  j*ar  la  conformité  des  deux  au-* 
leurs. 

Quant  à  Dupuys,  il  a  éparpillé  ses  idées 
sur  le  législateur  des  Hébreux  dans  tout  le 
cours  de  son  volumineux  ouvrage,  et  nous 
n'avons  pas  le  courage  do  les  recueillir, 
d'autant  plus  que  nous  avons  déjà  exposé 
son  système  à  l'art.  Messie, 

Ml'LTlPLlt:ATION  DES  PAINS.  —  Le  di- 
vin Sauveur,  dans  le  cours  de  sa  vie  mor- 
telle, multiplia,  dans  deux  circonstances 
différentes,  une  petite  quantité  de  pain*;, 
jusqu'au  point  de  rassasier  de  grandes  mul- 
titudes. Nous  allons  examiner,  luo  après 
Tautre,  ces  deux  faits  si  importants,  ces 
deux  grands  miracles,  el  les  exposer  dans 
tous  leurs  détails* 

FHBMlàftE   MULTIPLlCATmN. 

C'était  après  le  martyre  de  Jean-Baptiste, 
Hérode,  ayant  entendu  raconter  les  merveil- 
les opérées  par  Jésus-Christ,  s'imagina  que 
c'était  Jean-Baptiste  lui-môme  qui  était  res- 
suscité d'entre  les  morts;  et  Jésus,  craignant 
d'être  empftché  dans  sa  mission  évangéli- 
que  par  le  prince  cruel»  jugea  à  propos  de 
traverser  le  lac  et  de  sortir  de  la  Galilée 
Une  grande  foule  de  peu(de  le  suivit,  et  le 
rejoignit  au  bord  du  désert,  où  il  s'était  ar- 
rêté ;  et  c'est  cette  foule  en  faveur  de  laquelle 
il  multi(ilia  une  première  fois  les  aliments. 
Le  miracle  est  rapporté  delà  môme  manière, 
et  [iresque  dans  les  mômes  termes  par  les 
quatre  évangélistes.  C'est  une  chose  admi- 
rable que  cet  accord  si  iiarfait  de  quatre  his<- 
loriens  qui  ont  écrit  à  de  grands  intervalles 
de  tem})s  et  de  lieux,  et  qui  n'ont  pu  so 
concerter;  c'est  aussi  une  preuve  de  la 
vérité  du  récit;  nous  rajjporterons  intiî- 
graleroerit  les  quatre  fiassages  ;  d'autant 
plus  que  les  auteurs  ajoutent  les  uns  aux 
autres  des  détails  importants. 

I*  SninC  Matthieu, 

Jt^ëus^  étant  monté  sur  uneffarfptf^  se  retira 
en  un  tien  érarté  et  désert;  mais  la  foule 
taisant  appris  ^  elle  le  suivit  par  terre  de 
toutes  les  rilh's  voisines.  Or  Jésus^  voyant 
cette  multitude,  en  eut  pitié,  et  guérit  ceu.T 
d  entre  elle  qui  éluiefêt  malades,  Lorsqtie  te 

piis  une  socfiiidt*  aulori*^'',  rt  i(  devient  inutile  de  re- 
tourir  ati  passag**  indî<jnë.  Il  n'y  a  ^inliii  d'erreur 
di*  cnptslL*,  et  rii'ii  n'affwitilil  le  lérnoi^age  de 
Moisis  partout  d'uecord  avec  Ini-tui^ine.  >uus  nç 
rroyiin!^  pus  «pt'il  ^oil  nécessaire  d  L'iiii-er  dans  plus 
de  détails. 

{îutt})  C'est  untî  î.iri4;ultere  idée  île  traduire  l<3 
Tiur  du  Dtutéronome  piirO*iiris;  les  roninienla- 
tenis,  el  entre  antres  Corneille  Lapierrc»  qui  ent<'n- 
dait  rin^brtni  tmnr  le  moins  aus^i  bien^^ne  le  savant 
Volncy;  Iriiduisenl  ce  mot  par  rocher  :  Ui  ouiragn 
de  eetiii  qui  ctt  <ï«i*i  immnaltc  que  le  rocher,  diseni- 
ils,  *ont  parfaits,  ou  inimnables  comme  hii-inéme; 
en  d  antrcA  termes  :  rien  ne  saurait  em|)écber  ses 
desseins  d'arriver  a  leur  terme.  Il  )  a  ïnin  de  la  à 
O^irib. 


57t 


MUL 


DICTIONNxVIRE 


MUL 


foir  fut  arrivé^  ses  disciples  s'approchtrcnt  et 
fui  dirent  :  Le  lieu  est  désert  y  le  jour  est  à 
son  déclin;  renvoyez  cette  foute  y  afin  que 
chacun  aille  dans  (es  villages  y  chercher  de  In 
nourriture.  Jésus  leur  répondit  :  il  nest  pas 
nécessaire  d^aller  si  loin^  donnez-leur  vous- 
mêmes  à  manger.  Ils  répondirent  :  —  Xous 
n  avons  ici  que  cinq  pains  et  deux  poissons. 
U  leur  dit  :  — -  Apportez-les-moi.  Cependant 
il  fit  asseoir  la  foute  sur  l'herbe^  et,  ayant  pris 
les  cinq  pains  et  les  deux  poissons,  il  leva 
les  yeux  au  ciel,  les  bénit,  les  divisoy  et  les  fit 
distribuer  à  la  foule  par  les  mains  de  ses  dis- 
ciples. Tous  mangèrent ,  furent  rassasiés,  et 
on  remplit  douze  corbeilles  des  morceaux  qui 
étaient  restés.  Le  nombre  de  ceux  qui  prirent 
part  à  ce  repas  était  de  cinq  mille,  en  ne 
comptant  que  les  hommes,  et  sans  parler  des 
femmes  et  des  enfants  (536). 

2"  Saint  Marc. 

Jésus,  montant  sur  une  barque,  s'en  alla 
avec  ses  disciples  en  un  lieu  écarté  et  désert. 
Or  un  grand  nombre  de  personnes  les  ayant 
vus  partir,  et  ayant  connu  le  lieu,  on  y  cou- 
rut ,  et  on  y  fut  arrivé  avant  eux.  Jésus, 
voyant  sur  son  passage  cette  mutitude  nom- 
breuse, en  eut  pitié,  car  elle  était  comme  un 
troupeau  sans  pasteur,  et  se  mit  à  V instruire 
longuement.  Lorsque  le  jour  fut  enfin  avancé, 
nés  disciples  is*approchrrent  et  lui  dirent  :  — 
Le  lieu  est  désert,  le  soir  arrive  ;  renvoyez- 
les,  afin  quils  aillent  dans  les  villes  et  les 
villages  les  plus  voisins  acheter  des  aliments 
rt  prendre  leur  repas.  H  leur  répondit  :  — 
Donnez-leur  vous-méines  à  manger.  Ils  repar- 
firent :  —  Jl  faut  que  nous  allions  acheter  au 
moins  pour  deux  cents  deniers  de  pain,  si 
nous  devons  1rs  rassasier.  Jl  leur  dit  :  — 
Allez  voir  combien  vous  avez  de  pains  ;  à  leur 
retour,  ils  répondirent,  nous  en  avons  aaq 

(556)  Quo  i  cuni  audissct  Josiis,  socossit  iiide  in 
navicuia,  in  lociiiu  deserliini  suorsuin.  :  cl  ciiin  nu- 
fiissent  turbae,  sccutnc  sunleum  pedcst:cs  do  civil:)- 
libus.  Et  cxiens  vidlt  lurbam  mullain,  cl  inisoiiiis 
est  cis,  cl  curavil  languides  corum.  Vcs|H?rc  aultMii 
fado,  acccsscrunl  ad  cum  dîscîpuli  cjiis,  diccnlcs  : 
Dcserlus  esl  locns,  cl  liora  jani  prxlcriit  :  diniiile 
tiirbas,  ut  euntcs  in  caslella  enianl  sibi  csca.  Jésus 
aulcm  dixil  eis  :  Non  hal)enl  ncccssc  ire  :  date  illis 
vds  nianducarc.  Responderunl  ci  :  Non  babcuius 
bic  nisi  quinque  panes,  cl  duos  pisccs.  Qui  ail  cis  : 
Aflbrlc  niilii  illos  iiuc.  El  cuni  jussîssrl  lurbam  di- 
scuinbcrc  super  fcnum,  acccplis  quinque  panibus, 
cl  duobus  piscibus,  aspicieus,  in  cœluni  Jtoncdixil 
cl  frogit,  cl  dctlil  discipulis  panes,  dlscipuli  aulcni 
lurbis.  El  inaiiducavcrunl  oinncs,  el  snturali  suul. 
El  lulerunl  n;li(|uias,  duodecini  cophinos  fragnien- 
lorum  plenoi^.  Manducanliuni  auliMn  Tuit  numcrus, 
ifuinque  niiilia  virorum,  cxccplis  niuiieribus,  el  pai- 
vui^s  (i/fl«/i.  XIV,  in-îL) 

(53/)  El  asccndciilcs  in  uaviiu,  abierunl  iu  de- 
SiMlum  iocum  seorsum.  El  viderunt  co3  alicunlcs, 
et  co^noverunt  inulli  :  cl  pcdeslrcs  de  omnibus  ci- 
viliitibus  coucurrerunt  illuc,  cl  prxvoncrunl  eos.  Kl 
exiens  vîdil  lurbam  mullam  Jésus  :  el  niiscrtus  esl 
super  cos,  quia  eranl  sicut  ovcs  non  babenles  paslo- 
rein,  cl  cœpil  illos  doccn;  muita.  Et  cum  jam  iiura 
msilia  lierrl.  aooesseruiit  discipuli  rjus,  diccnlcs  : 
D.rscrfus  esl  locus  hic,  cl  jam  bora  prxlcriit.  Mi^ 
luiite  illos,  ut  euntcs  iu  ju-oximas  villas  cl  vicos, 


et  deux  poissons.  Alors  il  leur  ordonna 
faire  asseoir  la  foule  par  groupes  sur  Fh 
de  la  prairie,  ht  l'on  s*assit  par  groupt 
cent  et  de  cinquante.  Ayant  pris  les 
pains  et  les  deux  poissons,  il  leva  les  yen, 
ciel,  les  bénit,  rompit  les  pains,  et  les  di 
à  ses  disciples,  afin  nue  ceux-ci  les  servis 
à  la  foule;  il  divisa  de  même  les  deux  pois 
entre  tous.  Apres  que  tous  eurent  man{ 
furent  rassasiés,  on  recueillit  les  restes  i 
remplit  douze  corbeilles  de  morceaux  de  ; 
et  de  poisson.  Le  nombre  de  ceux  nui  fu 
ainsi  rassasiés  était  de  cinq  mille  I 
mes  (537). 

3"  Saint  Luc. 

Jésus,  ayant  pris  avec  lui  ses  disciple 
retira  en  un  lieu  écarté  el  désert  qu  on 
pelle  Bethsaïde.  Une  multitude  de  perso 
en  eurent  connaissance  et  le  suivirent.  J 
accueillit,  se  mit  à  les  entretenir  du  ro\ 
me  de  Dieu,  et  à  guérir  leurs  malades 
déclin  du  jour,  tes  douze  s'approchfrei 
lui  dirent  :  Renvoyez  cette  multitude^ 
que  chacun  «>n  aille  vers  les  villages  e 
villes  voisines  chercher  à  manger^  car  ' 
sommes  ici  dans  un  lieu  désert,  il  leu 
pondit  :  Donnez-leur  vous-mêmes  lanoum 
nécessaire  ;  mais  ils  repartirent  :  Nous 
vous  que  cinn  pains  et  Jeux  poissons:  il 
que  nous  allions  acheter  des  aliments  j 
tout  ce  monde:  il  y  avait  environ  cinq  i 
hommes.  Jésus  dit  à  ses  disciples  :  Faite 
asseoir  par  écots  de  cinquante  personnel 
qui  fut  fait.  Et  lorsque  tout  le  monde 
assis,  il  prit  les  cinq  jïains  et  les  deux  j 
sons,  leva  les  yeux  au  ciel,  bénit  le  toui 
divisa  et  le  distribua  à  ses  disciples  ^i 
quils  le  servissent  à  la  foule.  Tous  ma 
rint  jusqu'à  satiété,  et  on  recueillit  di 
corbeilles  des  îiiorccaux  qui  restèrent  (S 

cmant  sibi  cibos,  quos  mnnduccnt.  El  respoi» 
ail  illis  :  Date  illis  vos  manducare.  El  dixenim 
Eunlcs  enianus  duccnlis  dcnariis  panes,  el  daU 
illis  manducarc\  El  dicit  cis  :  Quoi  panes  hab 
lie,  cl  \ideie.  Et  cum  cognovisscnt,  dicunl  :  Q 
que,  cl  duos  pisccs.  El  prxcepit  illis,  ui  accun 
faccrcnt  onincs  sccundum  conlubcrnia  sufier  vi 
fcnum.  El  discubucrunl  in  partes,  pcr  cenlaK 
quinquagenos.  El  acccplis  cpiinque  panibus,  rt< 
bus  piscibus,  inluens  in  cœlum,  L»cuedixit,  cl  fi 
panes,  cl  dcdil  discipulis  suis,  ut  ponerent 
cos  :  cl  duos  pisccs  divisit  omnibus.  El  mandur 
runt  omnes,  cl  saturai  i  su  ni.  Et  susiulennil 
quias  fragmeiilorum,  duoderim  conbinos  plcjîix 
de  piscibus.  Eranl  aulcm  qui  manuucaverunt,  q 
quemillia  virorum.  (Marc,  vi,  32- li.) 

(558)  A|)ostoli  narraverunl  illi  quoM^unqiie 
cerunt  :  el  assumplis  illis  secessil  seorsum  in  io 
deserlum,  quod  rslB:>lhsaitl.T.  Qnod  cum  cugoc 
sent  lurbas  sccute  siint  illnm  ;  cl  excopii  eos,  e 
quebalur  illis  de  regno  Dei,  el  eos,  qui  cura  int! 
bant,  sanabat.  Dics  aulcm  rœpeial  declinare 
aecedcnlesduodecimdixcrinil  ilij  :  Di  mille  Inr 
ulcunlos  in  caslella  villosqne  qu;c  circa  sniit 
verlanl,  cl  invcnianl  cscas  :  quia  hic  in  loco 
serto  sunuis.  Ail  aulem  ad  illus  :  Vos  date 
nianducarc.  .\l  illi  dixciunl  :  Non  sunlnobisr 
quam  qninquc  panes,  cl  diio  pisces  :  nisi  foilc 
camus,  el  tinanius  in  omneni  banc  turliames 
Etant  aut'.'m  ferc  viii  quiiM|tio  millia.  Ait  aulin 


NL'L 

i*  Saint  Jean. 


nrs  MIRACLES. 


ML'L 


5-4 


m$  se  rendit  au  deh)  de  la  mer  de  Galilée^ 
f^^que  celle  de  Tibériade  ;  et  une  grande 
'tMoe  le  suirit ,  à  cause  des  merveilles 
opérait  en  faveur  des  malades.  Il  s'arrêta 
ine  montagne^  et  s'y  assit  au  milieu  de 
îsciples.  C'était  aux  approches  de  laPâ- 
solennité  principale  des  Juifs.  Ayant  le- 
r  iffiia,  et  aperçu  cette  grande  multitude 
Tenait  vers  /iii ,  il  dit  à  Philippe  :  Où 
rons-nous  acheter  assez  de  pain  pour  les 
rir?  Mais  il  disait  cela  pour  le  tenter^ 
'  arait  déjà  résolu  ce  qu  il  allait  accom- 
Philippe  lui  répondit  :  —  //  ne  suffirait 
'e  deux  cents  deniers  de  pain  pour  que 
m  en  eût  un  petit  morceau.  L'n  'autre 
>/e,  Andre\  frire  de  Simon-Pierre^  lui 
Il  se  trouve  ici  un  enfant  qui  a  cinq 
d'orge  et  deux  poissons  ;  mais  qui  est-ce 
ela pour  tant  de  monde?  Jésus  répon- 
—  t'aites  asseoir  tout  le  monde.  Il  y 
beaucoup  d'herbe  en  ce  lifu  •  et  tout  le 
e  s'assit ,  au  nombre  d'environ  cinq 
kommes.  Alors  Jésus  prit  les  pains,  les 
ei  les  distribua  entre  tous,  de  même 
*$  deux  poissons,  autant  que  chacun  en 
/.  Lorsque  tous  furent  rassasiés,  il  dit 

disriples  :  Recueillez  les  morceaux 
,  afin  que  rien  ne  soit  perdu.  Ils  les  re- 
tretit  et  remplirent  douze  corbeilles  des 
'aux  d^s  cinq  pains  d'orge  dont  tous 
U  mangé  ,  539  . 

n'est  pas  là  le  premier  exemple  d'une 
l>lication  miraculeuse  d'aliments  :  Elie 
l  donné  en  faveur  de  In  veuve  de  Sa- 
;  Bisée  le  refiroduisit  jusqu'à  deux 
(Fabord  en  faveur  de  cette  autre  veuve 
[nelle  il  ne  restait  plus  qu'une  petite 
lîté  d'huile,  et  que  ses  créanciers  mc- 
ent  de  l'esclavage;  ensuite  en  faveur 
:ent  |iro]>liètes  qu'il  nourrit  de   vingt 

d'orge.  [Voy.  les  art.  Eue'  et  Elisée. "1 
is,  quoiqu'il  ne  soit  |ia;>  le  premier,  il 
est  jïas  moins  admirable,  puisque  l'acte 
al  et  passager  de  la  toute-]iuissance 
e  y  est  uiaiiîf«.'ste. 

grands  docteurs  se  sont  demandé  si 
par  une  nouvelle  création,  ou  parl'af^- 
>n  invisible  de  nouvelles  particules  de 
!  que  le  pain  se  multiplia  t;(>  la  sorte 
les  mains  du  Sauveur.  Mai>  i<rimporte 

ilos  suos  :  Facile  iIlo«  discuiidx'x  r  r  rori- 
|ainquaî?eiios.  El  ita  receninl.  Et  dÎM-uiiilN^re 
ni  oiDues.  Acceplis  aiUem  quiiiquc  paiiibiis, 
bas  piscibiis,  respcxit  in  cœluni,  et  l>eiic(li\ît 
et  frcgil,  et  distribuil  diseipiilis  suis,  ui  po- 
.  anie  lurbas.  Kl  inaiiduravcruiil  oiiiiies,  cl 
li  sunl.  El  siiblaliini  esl  f|uo;l  supciTuil  illi>, 
»toruui  copbinî  ducxlecirii  {Luc.  ix,  40-17.). 
I)  Pobl  \vxc  abiilJcMis  li  ans  mare  Galila^s 
!Sl  Tilieriadis  :  Et  soquebalnr  euru  iniiirumlo 
u  quia  viilebanl  signa,  qux'  faciebal  su)>er  liis 
(innabanlnr.  Subiil  er;$o  in  inonlem  Jcsns  : 
»edelial  eu  m  discipulis  suis.  Ki  al  aulcm  pioxi- 
Pa&cha,  dies  festus  JuiU-uiuni.  Cuni  stibîe- 
ergo  oculos  Jous,  i-l  vi<li>M'i  qitiu  uiulliindo 
la  vtMiil  ad  on  ni,  d:\it  ad  l'hitvppuni  :  l'ndi; 
II»  |iaii4rs;  ni  mandnuMil  lii .'  Mik  iiuirni  ilir*'- 
lilan?  cîni    :   ij'îC  tnim  ïiIlImI  'i-:!-.!  caccî  \a- 


la  solution,  lors  même  qu'elle  s«>rait  pos- 
sible? E>t-ie  j'ar  création  ou  |)ar accession^ 
ou  peut-être  plutôt  par  tran^formation,  que 
le  prodige,  qui  s'opéra  alors  en  un  indtant, 
s'opère  chaque  année  dans  nos  chamjis  dans 
l'intervalle  de  six  à  huit  mois?  Le  résultat 
est  le  même;  l'agent,  le  temps,  les  moyens 
sont  différents  ;  voilà  tout.  Nous  admirons 
ceci,  parce  qu'il  est  extraordinaire;  nous 
n'admirons  ]tas  cela,  parce  que  nous  sommes 
aci.outumés  à  le  voir;  mais,  au  fond,  n'est-ce 
pas  \à  même  main  qui  a^it?  Les  lois  de  la 
naturel  c'est  bientôt  dit;  mais  qui  les  a 
laites  ;  et  qui  peut  se  rendre  compte  de  tous 
k'S  rouages  nue  la  prétendue  nature  met  en 
œuvre  pour  la  reproduction  et  la  multipli- 
tation  des  êtres  ? 

SECOXDE    MLLTIPLICATIOX. 

Le  Sauveur  opéra  une  seconde  fois  un 
rareil  miracle  dans  une  circonstance  ana- 
logue; Saint  Matthieu  le  rapporte  en  ces 
termes  :  Jésus,  étant  venu  près  de  la  mer  de 
Gahlée,  monta  sur  une  éminence,  et  s'y  assit. 
Des  troupes  nombreuses  de  personnes  ayant 
vrec  elle  d^s  muets^  des  aveugles,  des  boiteux, 
des  malades  et  des  infirmes  de  toute  sorte, 
s'approchèrent  de  lui,  et  Us  placèrent  à  ses 
pieds.  Il  les  guérit.  Aussi  la  foule,  remplie 
d'admiration  à  la  vue  de  muets  (fui  parlaient, 
de  boiteux  qui  marchaient,  d aveugles  qui 
voyaient,  louaient  avec  enthousiasme  le  Dieu 
d'Israël.  Mais  Jésus,  convoquant  ses  dis- 
ciples, leur  dit  :  J'ai  compassion  de  cette 
foule,  car  il  y  a  trois  jours  quelle  s'attache  à 
mes  pas,  et  elle  n'a  rien  à  manger.  Je  ne  veux 
pas  renvoyrr  tout  ce  monde  â  jnin,  car  ils 
défailliraient  le  long  du  chemin.  Ses  disciples 
lui  répondirent  :  —  Où  pourrions-nous  ache- 
ter assez  de  pain  pour  rassasier  une  pareille 
multitude?  Jésus  repartit  :  —  Combien  aves- 
vous  de  pains?  —  Sept,  dirent-ils,  et  quelques 
petits  poissons.  Aussitôt  il  ordonna  à  la  foule 
de  s'asseoir  par  terre,  puis  prenant  les  sept 

{mins  et  les  poissons,  il  les  bénit,  les  divisa, 
es  donna  à  ses  disciples,  et  ceux-ci  les  dis- 
tribuèrent à  la  foule.  Tous  mangèrent,  et 
furent  rassasiés;  et  on  remplit  sept  paniers 
des  moreraux  qui  restèrent.  Le  nombre  de 
ceux  qui  furent  ainsi  rassasi*^s  était  de  quatre 
mille  nommes,  sans  compter  les  enfants  et  les 
femmes  [ô\0]. 

(turus.  Rt'Spondil fi  Philippus  :  Ducvnloruin  dona- 
lini-nni  pan«s  non  snflicinnl  ois,  ul  unus4[nisipiti 
niOilicuni  quid  ac«ipial.  Dii-il  oi  nnus  ex  discipulis 
«rjus,  Andréas  fiaicr  Siuinnis  Peli i  :  Esl  puer  unus 
iiic,  qui  lialHîl  qninmic  panes  hnrdcaceos  et  duos 
)>isc<-s  :  si'd  lin;c  quid  snnl  inliT  tanins?  Dixit  er^o 
Jésus  :  Facile  homincs  discunilK-ix'.  Eral  autcni  te- 
nnni  niuUuni  in  litco.  Discnlnii-ninl  crgo  viri,  nu- 
méro quasi  qninqne  miilia.  Accepil  ergo  Jesiis  pa- 
nes :  et  cuni  {;ralias  cifissi'l,  dislribnil  diecumbenli- 
bus  :  similiier  cl  ex  piscibus  quanlum  \oIebanl.  LU 
anlcm  inipleli  snni,  dixil  discipulis  surs  :  CoUigite 
quu:  su  po  rave  ru  ni  fragmenla,  tu*  pereaiil.  Collegtv 
ru  m  crgo,  cl  inipl«fvcruiil  duoderiin  cnpliinos  fra- 
gnienluruni  ex  quinque  panibus  liurdeaceis,qux$n- 
poifiioinnt  liib  qui  nianduca\rranl  {Joau.  \i.  i-lôJ. 
(.-iSO)  Kt  inni  tranH:>scl  indo  Jc^n^,  venit  sfi  u> 
marc  Galilj.\c,  li  aaonlcusin  uioidcni,  ïcdtbaliLi. 


373 


NIA 


DICTlONNiVÎRE 


MX 


Stiint  ^farc  dit  \rla5  brièveineiit,  ^eloll  !^uii 
habitude  :  in  jour  que  Jésus  était  df  nouxemi 
rnrironné  d^i ne  grande  foute f  qui  n  avait  avec 
elle  aucum  almenls^  U  convoqua  ses  discipte» 
et  leur  dit  :  —  Tai  pitié  de  eetie  fouie,  car 
fiie  m'accompagne  depuis  trois  jùun^  et  n*a 
rirn  à  manger;  si  je  renvoie  tout  ce  monde 
à  jeun  dans  feurs  maisons^  ifs  défailliront  le 
iong  de  ta  tor>,  car  il  y  en  a  parmi  eujc  qui 
snni  venus  de  loin.  Ses  disciples  lui  répon- 
dirent :  -^  Où  pourrait-on  trouver  assez  de 
pain  pour  les  nourrir  dans  cette  solitude  ?  il 
leur  demanda  combien  ils  avaient  de  pains  : 
ifs  répondirent  :  —  Sept.  Alors  il  ordonna  à 
la  foule  de  s'asseoir  sur  la  terre ^  et  prenant 
ensuite  les  sept  pains^  il  les  béniî^  les  rompit 
t^t  les  donna  à  mesure  à  ses  disciples^  pour 
les  distribuer  à  la  fouie,  Ih  avaient  aussi  (Quel- 
ques petits  poissons,  qu'il  bénit^  et  qu\l  pi 
distribuer.  Après  que  tous  eurent  mangé  t\ 
satiété,  on  remplit  douze  paniers  des  morceaux 
superflus.  Quatre  mille  personnes  environ 
prirent  part  à  ce  repas  (5il). 

CoDime  ]â  rauîtiplicôiion  des  alîmenls 
opérée  par  les  prophètes  Elie  et  Elisée  était 
une  Qgure  de  celle  que  devait  opérer  Jésus- 
Christ»  de  ûiôme  ici  le  iniracle  opéré  sur 
\ine  nourriture  malérit;lle  et  grossière  figu- 
rait celui  qui  devait  bientôt  s'accomplir  dans 


la  divine  Ëucbarislief  où  le  corps 
Christ  se  communique  à  tous  ceux  tp 
munient,  sans  diminution  ni  amouA 
nient»  quel  que  soil  le  nombre  de  m 
le  reçoivent.  Ou  |>iutôt,  loin  qi» 
amoindrissement,'  il  j^  a  surabondant 
portioonée  au  nombre  de  ceux-là  mê» 
communient;  car  plus  ils  sont  nombr 
plus  sont  gramles  et  abondantes  1^ 
qui  prédisposent  h  de  ncmvellesB 
saintes  communions.  Ce  résultat,  ^ 
par  les  saints  docteurs  et  reconnu  pi 
périence^  semble  indiqué  [mv  les  fait 
culeiix  que  nous  venons  de  r3()fïorter 
qu'on  y  voit  le  plus  grand  nombre 
par  la  moindre  quantité  de  pain,eide! 
plus  abondants,  5  proportion  q\ie  la 
tude  de  ceux  (joi  ont  participé  au  vu 
Icui  banquet  est  elle-même  plus  gra 

C'est  expliquer  un  mystère  par  ui 
jilus  )»rofund,  dira-l-on.  —  Nous  1 
point  Tîntention  d'explitiuer,  ni  de  i 
trer.  L'Eucharistie  s*adore,  et  ne  s'ei 
1  as.  Ses  merveilles  se  manifestent 
mômes  à  Tâme  qui  s*y  complaît,     M 

Et  quant  à  la  véracité  du  ré<'it  om 
îfélistes,  on  peut  atteinlre,  pour  la  dé 
tpi\dle  «oit  attaquée  par  des  raisG 
î^olides,  du  moini  spécieuses 


N 


NAAMAN  guéri  de  la  lî'pre-  —  Nuaman, 
général  des  armées  du  roi  de  Syrie^  était  en 
grand  renom  et  en  grand  honneur  auprès  de 
son  maltret  carte  Seigneur  avait  employé  son 
ministère  pour  sauver  h  Syrie,  Il  était  riche 
et  puissant t  mais  lépreux,  Or^  une  bande  de 
qens  armés ^  Syriens  de  nation^  ayant  emmené 
tn  captivité  une  jeune  Israélite,  celle-ci  se 
trouva  attacliée  au  service  de  la  femme  de 
Jfuaman^  et  dit  à  sa  maîtresse  :  Ptùl  à  Dieu 
que  mon  seianeur  se  fàt  adressé  à  un  proplitte 
qui  est  à  Samarie,  il  raurait  certainement 
guéri  de  la  lèpre.  Naaman  alla  aussitôt  trou- 
ver le  roi,  et  lui  rapporta  ce  que  la  jeMne 
Israélite  avait  dit.  Le  roi  de  Syrie  lui  répon- 
dit :  —  Partez^  je  vais  t^ous  donner  une  lettre 

^t  acci^sseruDt  ail  eum  tuHiîc  nmltae,  lïabeiues  sé- 
rum mutos,  c^cos,  tbtittds,  ilctnlcs,  et  alius  mul- 
los  :  cl  projccemiit  ec^s  ad  pcJcs  ejus,,  et  cuiavit 
eos  :  !la  nt  turbae  mirarcutur,  vîtlciiliis  fiiutos  lo- 
qiienles,  rbuiios  ambula»ics,  c;ccos  vidciïli^s  :  et 
iiiAgiiMic,ib»nt  Deum  IsrueL  Jegus  aulem ,  coiivo- 
caits  di&cîpulis  suis  dixil  :  Miscn^or  lurïjsc»  qyja 
tridtio  jam  perscveranl  mecuui,  ci  non  liabcnt  qtiod 
mandncenl  :  et  dîmillcre  <*os  jquruis  nda,  ne  dcfi- 
ciaiK  in  via.  Et  dicuul  ei  discipuli  :  Uiidc  crgo  ito- 
hh  m  dcsprto  panes  lanios,  m  saturetiMis  tiirl>ain 
tantam?  Et  ail  illis  losiis  :  Quoi  hahi^lis  punes?  Al 
il  ri  dixeruni  :  Scpiein.  et  paucos  pisciculos.  Et  prie- 
ce»»'  lnH>K,  ut  discumben^ni  super  lerrnm.  El  acvt- 
pUft*h  «it^ptem  panes,  et  pisces;  et  gratias  agcnfi,  frc- 
Kit.  «*t  dfHlii  discipulis  suis,  et  discipuir  dodenmt 
popul<>»  Et  coraeilerunl  omncs,  et  saturali  sunt.  Et 
quoi  supei f^il  de  fragmeniis,  lulcrunt  seplcm  spor* 
(4&  plen.is,  Eranl  autem  qui  niandutaveiunt,  qua- 
luor  miilU  homîntini,  extra  parvidosH  mulieif»> 


pour  le  roi  d* Israël,  Kaaman  _ 
dix  talents  d^argenf,  six  mille  piètt 
dix  vêtements  complets,  et  porta  au  r 
ruèi  une  lettre  conçue  en  ces  termes  ; 
reçu  de  la  présente  lettre^  vous  aurez  d 
de  sa  lèpre  Naaman  ^  mon  serviteur, 
vous  envoie  à  cet  effet.  Le  roi  d'Israël 
Ine^  déchira  ses  vêtements  en  s'écria 
Est-ce  que  je  suis  Dieu,  pour  donnejj 
mort  ci  la  vie?  Il  m'envoie  un  hon 
que  je  le  guérisse  de  la  lèpre  ! 
vous-mêmes  si  ce  n  est  vas  une  querel 
veut  me  susciter  ?  —  Mais  Elisée^  tho 
Dieuy  ayant  été  informé  de  la  nour 
ayant  appris  que  le  roi  d'Israël  ava^ 
ses  vêtements^  lui  envoya  dire  :  — . 

El  dimissa  tiirba,  ascendit  in  navîculaiitj 
fines  Magedan.  {Mat th.  xv,  29-39,; 

(541)  in  diebus  iUis  ileruii»  euiii  turba  o 
sii,  nec  haberenc  quod  maiiditciireiit,  m 
discipulîs,  ait  illis  :  Mtiereor  super  tttrbai 
nxe  jam  iriduo  sustînent  me,  nec  lia^ 
mandiiccnt  :  El  si  dimisero  eos  jejuiius  ^Ê 
suam ,  déficient  in  via  :  qnidam  etiim  «f 
longe  venerunL  El  rcsponderuni  ei  discipi 
I.<nde  il  los  quis  peter  il  hic  sa  lu  rare  pantbyj 
liidine?  Et  i nier rogavii  eos  1:  Quoi  pane 
Qui  dixeruiit  :  Septem.  Et  pr;Êcepit  tur' 
bcrc^upcr  lerram.  Et  accipiens  septem  [ 
lias  ageiis  frcgit,  et  dabat  discipulis  surs  1 
renl,  et  apposuerunt  turbir.  Et  babebatil 
paucos  :  ei  ipsos  bcnedixiip  et  jussit  app 
rjianducaverunt,  et  saiiirali  sunt,  el  hi  ' 
f^uod  superaverat  de  fragmeniis  sopteu 
Eranl  autem  qui  manducaverant,  miM 
nidha    et  diniiî-it  eos»  (}l(uc*  \m,  li*.) 


HES  MlltACLES. 


7.7$ 


déthirtvos  vêtements?  Que  Vrtran- 
f  mt  trouver^  rt  il  saura  quil  y  a  un 
fn  hrah'L  --  Saaman  tint  donc  a  ne 
tx  ei  $f$  chariots,  et  f  arrêta  devant 
\e  la  demeure  d'Elisée  ;  et  Etisve.  lui 
te  :  —  Allés  vous  baigner  sept  fois 
ourdain^  vos  membres  y  retronve- 
m/,  et  vouM  serez  guéri.  —  Naaman 
rriié  en  disant: — //  n a  pas  seule- 
fné  venir  vers  mai,  lever  1rs  yeux 
7,  pour  invoquer  son  Dieu,  ni  tou- 
ènre  de  sa  main,  pour  me  guérir! 
les  eaux  de  fAbana  et  du  Pharphar^ 
is  trouvées  à  Damas^  et  dans  les- 
Mrais  pu  the  haitjner  et  me  (jaérir^  ne 
tus  pures  que  toutes  relies  irisraél  ?Et 
il  s'en  retournait  indigné:  mais  ses 

r environnèrent  et  lui  dirent  :  — 

prophète  vous  avait  ordonné  une 
n  di facile,  vous  auriez  dà  vous  y 
:  à  plus  forte  raison^  quand  il  vous 
vous  baigner,  et  vous  serez  guéri, 
ne  au  bord  du  Jourdain,  s*y  baigna 

et  sa  chair  redevint  comme  celte 
\  enfant  :  il  était  guéri.  It  revînt  vers 
fie  Dien  avec  toute  sa  suite,  se  pré- 
fui  dit  :  —  Je  sais  maintenant  quii 
ni  dans  Cunivers  d^tutre  Dieu  qnm 
est  pourquoi  je  vous  prie  de  rece- 
que   témoignage    de    ta   reconnais- 

mtre  serviteur.  Mais  il  répon- 
t  h  Seigneur^  et  je  le  jure  par  son 


pf  je 

Naù 


recevrai  rien,  Naamun  tnstsla  tun- 
Elisée  ne  se  laissa  point  fléchir,  — 
ïaaman:  mais  du  moins  permettez- 
porter  avec  moi  de  la  terre  la  chfirgc 

R^ets,  parce  que  votre  serviteur 
de  sacrifices  ni  de  victimes  aux 
ers,  mais  uniquement  au  Sei- 
ï)-  {y^y-  pour  la  suile  de  rctle  nar- 
t.  Gi^.2iO 
tnanderait  iDutilemont  à  rhisloïie 

laintm  princeps  znilîtix  régis  Syrta?,  rrnt 
ï  a|»aa  dotiiinum  siium,  et  htmor:iltis; 
iflitii  iJodii  DoiniHUs  saiuiciiï  Syriœ  :  cral 
foriis  fl  ifJvpSf  sed  lepmsu^.  Porro  de 
\%ï  filera nt  latranculi,  et  capUvaui  duxe- 
Ta  Israël  puHbm  parvulam,  qu^e  erat  in 
utofis  ^aamarl.  Qu;c  ait  ad  dominant 
nam  futsset  ilomintjs  meus  ad  pnrphc- 
U  în  Sainaria  :  profeeto  ctirassel  cym  k 
m  halwt.  Ingressus  esl  ilaque  Naaman  ad 
suuin,  el  iiuallavtl  ei,  direns  :  Sic  et  sir 
pitelja  de  lerni  Israël.  Dixilque  et  rej[ 
kl^,  et  •lillam  tilteras  ad  regein  Israël. 
Kofmauii  c^set,  ei  tulisset  sccum  deceiti 
feiiti,  et  sei  RÛIlia  aiirrf><%,  et  deeetn  nui- 
limeiitorum.  Detulii  fiUeras  ad  rrpem 
«rl»a  :  Ctiuiaeccpcn»  episKibui  liane» 
)nm  aJ  te  Naainan  serviini  meiim, 
a  tepra  ïiua.  Ciimqiio  ie^i^is^el  re\ 
as»  sridit  vcNttmtMiia  swa  el  ail  :  Nuii- 
f^  fcfMi,  lit  (Hx;idcre  possiiiit  eï  vi%i(k':i- 
id  me,  ut  nirent  lioiiiitieui  a  !■> 
iililc,  et  viikie  t\noé  iwtAs\m\rs 
ersufii  me.  Qimd  niui  audissel  Klis*'n.s 
idissc  videhcel  regem  Israël  vcsiiaienta 
ad  enm,  diccns  ;  Quare  seidisLi  vcbli- 
2  Vcriial  ad  me,  h  sciai  ensc  p»f>pheiam 
ergo  Naaiiian  eum  etjiiis  cl  rtiri  i- 
1  éû  o%mn\  dojï»u5  Fliy:i  ;  Mt^ilqMc  ad 


lie:  plus  ciiiiidu5  rL^nsaignemonls  snrNaatuari; 
ma. s  d  ailleurs  à  quoi  bon?  rien  |K)urrail-i| 
appeler  notre  inlérôt  el  exciter  notre  alien- 
tiofi  au  même  degré  que  ce  réeil  d'une  sim  • 
I>Hcil6  si  louchante?  Le  lépreux  Naamat»  al* 
tire  nos  sympathies,  beaucoup  plus  que  no 
saurait  le  faire  le  vaillant  général  des  virmées 
de  Syrie*  Mais  l*histoirc  el  les  preuves 
qu*elle  comporte?  —  Les  preuves  1  elles  se 
trouvent  dans  la  simplicité  naïve  du  récit, 
dans  lenctïaînement  même  des  faits  dont  se 
compose  Thistoir©  du  peuple  de  Dicu^  cl 
dont  eelui-ci  ne  sort  en  aucune  façon. 

On  Ta  attaqué,  toutefois;  non  pas  dans  le 
dessein  de  le  rejeter  au  rang  des  fables»  vnv 
il  !ïe  ^»eul  se  présenter  à  Tespril  aunuio 
raison,  aucun  argument  de  nature  h  1  ébrati- 
ler>  el  toute  négation  serait  gratuite  et  sans 
portée;  mais  on  l'a  attaqué  avec  d*aulrus 
armes,  ijans  le  but  de  retrancher  lout  U 
merveilleux  qui  s'y  attache,  el  ainsi  do  Fen- 
lever  au  dogme  chrétien,  sinon  h  l'Iiitoire. 
Ecoutons  à  ce  sujet  le  constant  adversaire 
des  miracles. 

fl  Une  pieuse  rcconnaissancet  plutôt  qu'un 
esprit  de  déception,  lîail  jadis  aux  [>récep- 
les  de  la  science  et  à  ses  ojtérations  salu- 
laires,  Tidée  d^une  inspiration  et  d'nn  bien- 
fait de  la  Divinité.  Telle  fut  la  guéri  son  de 
Naaman,   qu'Klisée   délivra  d*unc   maladie 

Î>sorique,  en  lui  j»rescri  vaut  de  prenrlre  3»e|>t 
ïai ns  consécutiis  dans  Vvm  sulfureuse  el 
bitumineuse  du  Jourdain.  Sur  la  rive  du 
fleuve  Anignis,  était  un  antre  consacré  aux 
nymplies.  Là  se  rendaient  les  personnes  af- 
iligées  de  dartres  :  après  des  |>nères  et  una 
friction  préalable,  elles  Iraversaicnt  le  tîeuve 
à  la  nage;  et,  par  le  bienfait  des  nympties^ 
elles  étaient  guéries,  Pau  manias,  qui  raconte 
ce  miracle  permanent  (54^3},  ajoute  que  les 
eaux  de  rAnigrus  exhalaient  une  odeur  in- 
fecle,  c'est-à-dire  qu^clles  étaient  chargées 

cuni  Eliscus  ntinliuiti,  dicens  :  Vade,  el  lavarc 
sepiies  in  lordane,  el  recipiet  sanitatem  earo  tua, 
aiqiie  muiidaberis*  Iraltis  Naaman  recedehat,  di- 
cens  :  PiUaham  *incxl  egretlerelur  ad  me,  el  slaiis 
invoc4iret  iion»cn  Domini  l)*i  sui,  et  taïigetet  manu 
sna  locum  lepne,  el  cnrarel  me.  Numprîd  noa  me* 
iiores  sunl  Abami  el  Fharpbar,  Hiivii  Damasci,  oiit^ 
iiibus  aquis  Israël,  ni  laver  jii  eis,  el  munder?  Cum 
ergo  verlissel  se^  et  aidret  irtdignans.  At'cesseruiil 
ad  euni  ser^i  sui,  et  locuti  stnii  ci  :  Pater,  et  si 
rem  grandem  dtxiîisel  lihi  propliela,  cerlc  facere  dé- 
laieras :  qnanlo  magti  quia  tmnc  dixil  tiM  :  Lava- 
re,  et  inundaîveris  î  llesei'ndit,  et  lavii  iii  Jordarn* 
sepliesjuMa  s^ennoiiem  >iri  I*ci,  el  restiluu  csl 
*^aro  ejus,  sîcut  earo  \mrv\  parvuti.ei  inurulatiis  est. 
Ueversuscinc  ad  virnni  l>«i  eam  iMiiversn  eoinilaUj 
suo,  veiiit,  et  stetit  e«>i  ani  eo,  et  ait  :  Vcrc  hùo 
efiiod  naii  sit  alius  Dens  in  nriiver*»a  lerra,  iiisi  taii» 
tuni  in  Israi'U  Obstero  itaquc  ul  atcipias  beuedi- 
eiionom  a  scrvo  inu.  \i  ille  i"e>p<)ndit  :  Yivil  Duini- 
nus,  an  le  queiii  slo,  quia  non  atcipiani.  laïuupïc 
viril  faceret,  penitun  non  aequievil,  Uiiilquc  Naa- 
man  :  lU  vis  :  mhI,  ob&ecio,  concède  mini  bervn 
luii,  ul  tollam  inma  dnorum  bnrdounm  de  lerra  : 
nonenim  faciet  ulua  seivns  luits  lioUM'au?.lum  aul 
viciîmam  diis  alioiiîs,  niî>i  Hunduo.  ((\l\ctj.  s, 
l  !7.) 
(515)  r,  pAtfiÂît,,  flhe,  t.  1,  i\  \ 


579 


NAB 


OICTIONNAIUK 


NAB 


(riiydrogène  suUuré,  cl  dès  lors  émincm- 
racnt  anli-horpéliqucs.  Nos  médecins  réus- 
sissent eniore  par  des  moyens  semblables, 
cl  sans  parler  de  miracles  (53^.i).  » 

Kn  ce  qui  concerne  la  guérison  de  Nna- 
man,  il  suflira,  pour  répondre  à  l'objection, 
de  rappeler  seulement  quelques  paroles  de 
rKvangile,  car  elles  contiennent  la  plus 
péremptoire  de  toutes  les  réponses  :  Jl  y 
avait  beaucoup  de  lépreux  en  Israël  au  temps 
du  prophète  Elisée^  or  pas  un  seul  d'entre 
eux  ne  reçut  la  ijut'rison;  il  n'y  eut  que  le 
Syrien  Naaman  (5i5).  Si  les  eaux,  supposées 
bitumineuses  et  sulfureuses  du  Jourdain 
avaiont  !»orlé  en  ellcs-mômes  le  principe 
curatif  de  la  lùpre,  il  est  probable  que  la 
guésison  de  Naaman  ne  serait  pas  le  seul 
et  unique  exemple  offert  à  notre  admira- 
tion dans  le  cours  des  siècles.  11  y  a  encore 
des  lépreux  en  ce  pays,  il  y  en  a  toujours 
eu,  depuis  cinq  à  six  mille  ans  plus  d'un 
s'est  baigné  dans  le  Jourdain.  Et,  en  suppo- 
sant qu  Elisée  eût  découvert  le  premier  les 
vertus  médicinales  du  fleuve  merveilleux, 
comment  la  guérison  subite  de  Naaman, 
qui  dut  avoir  du  retentissement  en  Syrie,  à 
«ause  du  rang  du  personnage,  et  en  Israël, 
à  cause  du  désespoir  de  Joram  et  de  Ta- 
verîture  de  Giézi,  demeura-t-elle  un  fait 
isolé? 

Mais  nous  devons  ajouter  encore  que  les 
(Mux  du  Jouniain  n'ont  rien  de  sulfureux 
i:i  de  bitumineux:  elles  sont,  au  rapport 
iïcs  vovagcurs  qui  ont  visité  ce  fleuve  si 
vénérafile  à  tant  de  titres  et  si  fameux,  d'une 
douceur  et  d'une  limpi<Iité  dont  rien  n  ap- 
proche, quoique  passablement  rapides  dans 
leurs  cours.  La  mer  Morte,  dans  laquelle 
elles  se  rendent,  est  très-bitumineuse  sans 
doute;  mais  Naaman  se  baigne  loin  de  là, 
et  d'ailleurs  les  lépreux  ne  retrouvent  pas 
plus  la  santé  dans  les  eaux  de  la  mer  Morte 
que  dans  le  Jourdain.  Pour  dire  de  telles 
choses,  il  faut  les  écrire  à  six  cents  lieues 
de  distance,  et  compter  sur  un  public  choisi 
tout  exprès  pour  les  entendre. 

NABUCHODONOSOK.  Nous  avons  signalé 
ailleurs  les  prophéties  qui  se  rap|»ortent  h 
(C  fameux  conquérant.  {Voy.  en  particulier 
les  art.  Jerémie,  Captivité,  Pnopiii^TiEs  de 
Moïse.)  Nous  avons  dit  nuire  sentiment  sur 
sa  prétendue  métamorphose  en  IxBuf.  (Voy. 
l'art.  T>ANiEL.)  Il  parait  que  nous  nous  som- 
mes renconîrés  d'un  même  avis  avec  un 
écrivain  fort  peu  digne  d'éloges,  Flavius 
Josè|)he;  que  ce  ne  soit  pas  une  tache  pour 
notre  travail.  Nous  voulons  seulement  si- 
gnaler une  objection  (jui  a  été  faite  nar  un 
auteur  moderne  aussi  peu  estimable,  Eu- 
sèbe  Salverle  dans  son  Essai  sur  les  sciences 
occultes  et  la  manie. 

«  Suivant  vu  historien  arabe,  qui  paraît 
avoir  <ronsulté,  dit-il,  les  plus  anciens  écri- 
vainsdePOricnt,  Nabuchodonosor  était  un  roi 
feudataire  de  Syrie  et  de  Babvionie,  so.imis 
à  l'empire  iJCrsan.  Tombé  dans  la  disgr.Uo 


du  Koi  des  rois,  et  dé[)Ouillé  de  la  rn 
il  fut  plus  tard  rétabli  sur  le  trôni 
une  grande  augmentation  de  pouvo 
récompense  des  succès  qu'il  avait  ol 
dans  son  expédition  contre  Jéru: 
C'est  la  disgrâce  de  plusieurs  année: 
ses  sans  doute  dans  l'exil,  que  ra 
l'historien  Josèphe  :  Nabuchodonosor, 
eut  un  songe  dans  lequel  il  lui  sembi; 
tant  privé  de  son  royaume,  il  vivai 
ans  dans  le  désert  ;  et  ({u'ensuile  il  s< 
vait  rétabli  dans  sa  première  dignité, 
tout  cela  s'accomplit  sans  que  persoii 
son  ab.^ence  osât  s'emjvarer  tie  ses 
Daniel  ra|>portu  que  le  royaume  de 
chodonoser  passa  hors  (le  ses  ma 
({u'onsuite  il  y  fut  rétabli,  ajoutant  i 
1  historien  arabe,  avec  un  accrois^ 
considérable  de  puissance.  »  Notre 
dit  en  note  :  «  Celte  longue  et  paisil 
caiice  du  Irùne  siérait  inexplicable  d 
empire  in(lé|)endant  et  absolu  :  (^lle  i 
turelle  dans  un  état  feudataire,  au  g( 
iicment  duquel  le  chef  suprême  a  pr 
de  pourvoir.  » 

Oue  veut  donc  dire  tout  ceci?  Une 
et  paisible  vacance  du  trône,  qui  n 
(]u  en  sonije,  suivant  une  phrase,  serai 
piicable,  selon  une  autre,  à  moins  qu 
un  étal  feudataire! 

Nabuchodonosor  triomphant  de  J 
Icm,  au  moment  qu'il  est  chassé  du  ti 
banni  de  ses  Etats  I...  qui  vit  jamai 
blable  chose?  Mais,  si  tout  cela  n'est 
sonye^  ainsi  que  vous  venez  de  le  dii 
pliquez  donc  sa  disgrâce  de  plusieu 
nées  ?  feudataire  de  deux  rois  et  soi 
un  troisième!  Jamais  de  mémoire  d 
rien  pareil  imbroglio  n'avait  été  n 
jour.  Mais  en  outre  l'empire  de  Per 
siècle  avant  Cyrus,  son  fondateur,  et 
chodonosor  un  roi  tributaire  de  la  \ 
Babylone  qu'il  avait  bâtie  dans  son  ot 
de  la  Syrie,  dont  la  conquête  avait  él 
longtemps  auparavant  par  les  monarq 
Ninive  ses  prédécesseurs!  Le  plus  m 
écolier  boulevcrsa-t-il  jamais  de  la  so 
notions  de  l'histoire,  et  celles  du  plu 
pie  bon  sens?  Ne  semble-l-il  |>as  (| 
nlus  fortes  tùlcs  ))erdent  la  raison  dès 
les  s'ingénient  h  trouver  des  obji 
contre  la  religion? 


>J< 


Celle-ci  est  tirée  en  majeure  part 
témoignages  rapjîortés  nar  d'Herbelo 
sa  Bibliothèque  orientale^  et  pour  le 
nous  ne  savons  de  quelle  autre  sourc 
bablement  l'auteur  ne  le  savait  pa 
même,  puis([u'il  ne  l'indique  jhis  ; 
sauf  la  sujétion  de  la  Babylonie  à  la 
tout  s'accorde  parfaitement  avec  les  d« 
de  l'histoire  et  de  la  chronologie,  qi 
ap|ïrennent  qu'en  eiret  Nabuchodonos 
el  détruisit  Jérusalem  en  qualité  de 
nanl  général,  ou  du  moins  de  général 
mées  de  Nal)Oj>olassar,    et  ({u'il   ne 


(K-ii)  Eusob.  Saia'.,  Ensni  sur  la  tuagie^   vh.  ^20. 
(KiS)  El  iimlii  Icprohi  eraiu  iii  hiiK^  snb  Elis;!:*) 


proplifla  :  cl  iiimiio  ooniin  nniiMlahis  e^t   ni 
iitaii  S\nis.  [Ijic.  iv,  17.) 


£S  MIRACLE 


KAO 


5RÎ 


fîmi^ffcur  d*Assyrio  auo  lannétî 
L  l^ar  la  mort  de  N«l)0|iolassai\ 
|)c  pAssatfo  de  Josèf»hc  nuqucl  notre 
enlcntlu  faire  allusion;  l/i  fin  vn 
lu  «•om[iR*nceni(int  ou  bien  le  com- 
,*monl   rond    Uî    tin   d'une   incroyafilo 
lé,  a  Quelque  icrups  nprès,  re  prince 
lort^f  dans  Uqud  il  lui  semhia^  qu'é- 
té de  son   royaume,  il  avait  passé 
dans  le  désert  avec  1ns  bôtes,  et 
Isnite   été  rétiildi  dans  sa  prciaièrc 
H   envoya  quérir  Ic^  mages,  leur 
avait  été  >on  sun^e  et  leur  en  de- 
t»  rinlerpiéUilion.  S\:hs  nul  (feux  ne 
*  »nner,  et  Daniel  fut   fo  seul  qui 

I'j  vérUablemenl,  <jij*il  ne  dit  ncn 
I  nail  vu  arriver.  (^*'ir  re  prinrc  re- 
ir  h  (râne  itprh  avoir  passe  isrpt  ans 
d/âeri^  et  ajmisé  la  culère  de  Dieu 
si  grande  fïénitence,  sans  r(ne  i*er- 
Urant   tout  ce  temps  osât  s'emparer 

nus  Josèpfïe  demande  ensuite  parilon 

Iiieurs  dans  les  termes  suivants»  de 
r  ainsi  les  absurdités  raconlécs 
»ainlo  Kcriture.  «  Sur  quoi  on  ne 
\  me  blâmer  de  rapf  orter  ce  que 
tt  lire  dans  les  saintes  Kcritures, 
uc  dès  le  connuen rement  de  mon  his- 
fai  préttnu  cette  accusutiofi,  en  dérla- 
|ue  je  ne  prétendais  [*as  faire  autre 
fte  d'écrire  en  grec,  de  bonne  foi,  ro 
jye  dans  les  livres  des  liébrcux, 
|outer  ni  rb'intniier  (517).  » 
Hfls  être  surpris  de  voir  ïïusebe 
ifirunier  a  Flavius  José  plie  jus- 
^unJités  pour  attaquer  tes  luira- 
iiuer  le  crédit  des  livres  saints: 

EKT  ABIU  [Mort  miramilcuse  de), 

rant  consacré   Aaron   et  ses  fds  au 

les  autels,  leur  rïrdonna,  de  la  |)art 

_ieur,  do  demeurer  enfermés  dans  le 

laclc  durant  sept  jours,  ajjrés  lesquels 

"lient  ulfrir  un   ^^acrilice  en  signe  de 

^éiTOtton  el  comme  premier  acte  du 

qui  leur  était  ccmtîé.  Le  feu   des- 

|u  ciel,   et  consuma  Tbolocaustc.  A 

et  à   la  vue  de  la  gloire   du  Sei- 

|ui   se   manifesta   en'  même   temps 

fsms   du    tabernacle,    la   foule ,   ravie 

rfbeur,   d*ailrniration    et    rie    rraintrî^ 

.1    p(uir  adorer.  Nadah  p[  Ahiu^ 

n,    saisirt'tit   f(urs    enctasoirs^  y 

r  dti  feu  et  de   C encens,  nufis   un   feu 

\$r   que  te    Seigneur    n  a  rail   pas  de- 

Jn  feu  divin  sortit  nnssifôf,  t*s  ctm- 

its   moururent   devant  Ut  face  du 

Et  Bfo'tse  dit  à  Aaron  :  —  V  est  que 

^ur  Qimt  dit  :  Je  me  sanctiferai  dans 

Dmnient  doiicî  Mais  Tatis  venez  dédire 
éi^il  <pi*iiiT  so(i{;e  ! 

"oy  Fi.  Jri*iirnr,  Ant.  JuH.,  I.  \,  il».  H. 
rrruli^qtic  >i;id:iU  elAbiti  (ilii  Aniou  lliuii- 
liii'Tiuil  igiiem,  el  iHceiisiim  dcsiijH'r,  t\Ùv* 
^rjtu  Doiiituo  iL;ni*tu  alieiiuin  :  imud  <  is 
pon  ï'r;»l.  I' j;n'S5.ns<iHc  \^Ji\s  a  ll"»iuinf^ 
[co«,  ri  intutni  snnl  ('or;mi  iVoinîiin.  I^ixit- 
tt  n*l  Aiirou  ;  lloi:   Cbl  «\my{  locahis  pst 


crux  quiapprochnit  de  mo/»  et  je  me  qlari- 
fierai  en  presenee  de  tout  te  peuple.  Àaron 
garda  le  silence  à  ces  paroles; mais  Moise  ap- 
pelant MixaelctEiisaphan^  fils  d^Ottiel,  beau- 
pire  d'Auron^  leur  dit  :  —  Alltz  enlever  vo^ 
frères  de  devant  le  sanctuaire,  et  emportez-les 
hors  du  camp,  Ceux-etij  allrmtt  aussitôt^  les 
prirent  tels  au  ils  se  trouvaient  rétus  de  leurs 
tuniques  de  un,  et  1rs  emportèrent  hors  da 
camp,  ainsi  quil   leur  avait   tfté  commandé 

Cette  mort  ne  fut  point  due  h  une  condnis- 
tion,  puisque  les  vétemonls  de  lin  ne  furent 
pas  eu?t-niémes  brûlés,  mais  plutôt  à  une 
as|*liîsïe  an  milieu  *les  lia n unes.  —  Si  le  Sei- 
gneur avait  défendu  de  se  serv  ir  d'un  feu  élran* 
giM',  Moïse  ne  Ta  pas  encore  dit  jiisqne-l?i. 
Mais  déjà  le  feu  perpétuel  était  institué. 
Et  en  rapproeliantces  tleux  circonstances  on 
m  doit  conclure,  ce  sendde,  que  les  prêtres 
avaient  orilre  tic  n'en![doyer  en  présence  de 
Dieu  que  ce  même  feu,  rjuî  brûlait  toujours 
h  TauLel,  et  (]ii'ils  devaierjt  alimenter  eut- 
niéuies  ;  Ignis  autem  in  a! tare  semp^r  nrdrhitt 
f/jffWi  nu  frit  suctrdos  sulijecicns  liijna  mane 
per  sinijulos  dies. 

Les  ralïbins  enseignent  que  Nadabet  Abîu 
furent  moins  punis  jïour  avoir  transgressé 
une  défense  qui,  selon  eux,  n'était  pas  encore 
]inrtée,  que  fionr  cause  de  l'élai  d'ivressa 
dans  Icrjuel  ils  se  trouvaient;  et  ils  se  fon- 
dent sur  ce  «fu'il  est  fait  défense  aussitôt 
après  aux  préiresquidoivenl  servir  h  l'autel, 
de  boire  auparavant  ni  vin, ni  auru ne  liqueur 
enivranle*  Mais  cette  conclusion  noussendde 
toute  gratuite,  puisque,  indé|)endannnenl 
de  la  mort  des  dent  (ils  d*Aaron,  la  même 
défense  aurait  dû  être  (»orlée,  tant  pour  le 
respect  dû  au  culte  divin  ,  que  pour  évi- 
liîr  les  scandales  qui  auraient  pu  se  pro- 
duire. 

Apr6s  les  rabbins,  viennent  des  tliéolo- 
giens  oisifs  ,  qui  se  demandent  si  Nàdali 
el  Abiu  avaient  péché  nn»rlellement  ;  s'ils 
sont  damnés  ou  SI  leur  mort  servit  d'expia- 
tion à  leur  crime?  qui  lésait?  etijuanil  nous 
le  saorions,  quelle  conséquence  [pratique  en 
pourrions-nous  tirer  ? 

Mais  celte  cpieslion  semble  [losée  pour  Jus- 
tifier Dieu  d'un  si  terrible  cb/llimenl.  Justi- 
lier  Dieu,  d'abord  l  l^Ist-cequc  Dieu  a  besoin 
d^êtrejusidicde  la  nïoitd'un  homme  ?  T^l-ce 
que  sa  volonté  n'est  pas  la  raison  juste  et 
su|>rême  de  la  vie  et  <le  fa  ujort?  Jtivliliex-le 
ilonc  ainsi  de  la  mort  de  tant  trenfanls,  qui 
décétlenl  dans  !\1gc  de  rinnocencc  Mais  la 
douleur  d'Aarou  el  de  ses  autres  fils  I  Mais 
la  dcmleur  de  tant  de  familles  et  de  tant  d'or- 
itijelins,  auxquels  la  mort  ravit  cbac(ue  jour 
les  objets  de  leurs  plus   tendres  alîeclionsî 

Dominus  :  Sam'liftcal>or  îii  iîs  qiiî^sppropiiifpiruil 

m\h\,  el  in  c(ins|H'tlii  tiimns  pfvputi  plorifi*  .-ilMir* 
QihkI  atitliriîs  t:it'nil  \.^mn.  Votatis  lutlriii  Mrt\M*« 
Misacle  Ci  Kiisiq>h;*»i  lîliisO/»*'!,  |»;«lnii  Aaron,  ;»U 
:ifl  tM>s  :  lie  ot  tolliti^  friiln-s  voslros  «tr  nxrspoi  1 1 
sîun  luarii,  ri  iispinlulo  extra  imsIi-j.  <;orifcsiiin<p*«î 
ptMgcutcs,  tnlertirit  ms  siciit  jîircliant,  vcsUlns  li 
iiris  l.iniris,  cl  cjei.çnmt  furas,  lU  sdùiueiM  mi*îh- 
ia»inu.  (Lrvil.  X,  I  5j 


mn 


DICTIONNAIRE 


NAU 


1FOUS  tî  y  songez  pas.  —  Kiisuilo»  qui  vous 
à  appris  h.  parler  de  châlimenl  7  Moïse  n'en 
dit  pas  un  nioL 

La  mort  lio  Nadabelrï\Vbju»5roccasionou 
à  cause  du  feu  étranger  (]ulls  avaient  rais  dans 
leurs  encensoirs,  fut  un  de  ces  événenienls 
comme  il  s'en  manifesta  un  si  grand  nombre 
dans  le  cours  des  quarante  années»  capable 
d'imprimer  dans  rame  de  ce  peuple  mutin 
et  grossier  la  terreur  salutaire  que  Dieu  vou- 
lait y  voir  régner,  en  place  de  Tamour  qui 
n*y  était  pas  encore,  et  qui  ne  devait  être 
donné  dans  toute  sa  plénitude  qu*à  deux 
mille  années  delà. 

Et  quand  môme  on  établirait'que  la  dé- 
fense d'oO'rir  un  encens  étranger,  qui  se  ht 
au  \x\'  chapitre  de  VExode^  emportait  celle 
dVmolover  aussi  un  feu  étranger,  etqu'ainâi 
Nadao  et  Abiu  auraient  grièvenienl  péché, 
en  iransgressant  un  précepte  positif,  notre 
remanpie  n*en  serait  nullement  affaiblie. 
L'événement,  toutefois,  suppose  une  faute. 
Or,  le  culte  lévitique  commençait,  son  sacer- 
doce venait  d*être  installé Jes  [iremières  vic- 
times étaient  encore  sur  les  autels,  et  la 
gloire  du  Seigneur  brillait  de  tout  son  éclat 
au-dessus  des  tentes  d'Israël;  était-il  possi- 
14e  de  laisser  impuni  un  scandale  public  en 
un  pareil  moment  î  Si  la  première  solennité 
tlu  culte  mosaïque  s*accomplissait  sous  de 
tels  auspices,  et  commençait  p?*r  un  mauvais 
exemple  venu  de  si  liaul,  quelle  déplorable 
influence  n'en  jaillirait  pas  sur  un  long  ave- 
nir I  Que  deviendraient  d'ailleurs  les  péna- 
lités portées  dans  la  loi  contre  les  infrac- 
teurs  î  Israël  ne  ftouvait  remplir  les  desti- 
nées providentielles  qui  lui  étaient  dévo- 
lues, sans  avoir  un  sacerdoce;  et  le  sacer- 
doce ne  pouvait  se  maintenir,  qu^en  faisant 
respecter  la  loi  fjar  laquelle  il  était  quelque 
chose;  mais  pour  la  faire  respecter,  il  devail  la 
respecter  lui-même  le  premier.  Tout  ceci  est 
d'une  telle  évidence,  la  conduite  d'Aaron  etde 
sa  famille  avait  laissé  jusque-là  tant  à  désirer, 
le  caractère  bien  connu  du  peunle  hébreu 
réclamait  si  impérieusement  un  irein sévère 
et  puissant,  qu'il  serait  surprenant  que  quel- 
que événement  de  celle  nature  ne  se  fût  pàs 
accompli  dès  le  début. 

Ce  feu  qui  sort  de  devant  TElernel,  se- 
rail-il,  comme  ronl  jiensé  quelques  inter- 
prètes, un  coup  de  foudre  parti  de  la 
nuée  sainte,  ou,  comme  l'ont  cru  quelques 
autres,  un  jet  de  tlammes  élancé  de  lautel 
des  parfums  ?  le  texte  sacré  ne  l'indique 
pas  :  Nadab  et  Abiu  périrent  au  milieu 
des  Hammes,  sans  être  consumés;  il  n'est 
l>as  possible  iïen  savoir  davantage, 

NAHUM,  prophète,  natif  d'Elcési,  dans  la 
tribu  de  Siméon, annonça  la  rnincde  Ninive: 
il  vécut  à  une  époque  qu'il  est  impossible 
de  déterminer.  «  Il  y  en  a  qui  font  vivre 
Nahum  du  temnsdeSardanatiflle,  et  la  ruine 
lie  Ninive  prédite  par  ce  prophète  serait 
celle  qui  arriva  du  temps  d*Arbacc>,  lorsque 

(51^^»)  Hrcc  supçr  monics  jk'dcs  cvaugclijEîmrîs, 
fl  >ntHin(t»iilfs  pacern  :  rdcbra,  Jiid:i,  (cslivitalrs 
mas,  l'i  rcddc  vota  tua  :  qitia  non  adjiiict  ultrA  u( 


lempire  d*Assyrle  |iassa  aux  MèdeJ 
règne  de  Joas,  roi  de  Juda,  et  de  J? 
d'Israël.  Dans  cette  opinion,  il  serait  l 
ancien  des  prophètes  dont  les  écriM 
parvenus  jusqu  à  nous.  Joseph  pens( 
Nahum  a  vécu  sous  Joathan,  et  que  l 
truction  de  Ninive,  [irédite  par  ce  proi 
eut  lieu  cent  quinze  ans  après,  sous 
gne  de  Josias.  D'autres,  tels  que  sai: 
rôme,  Théodorel,  Tbéophilacte,  le  p 
sous  le  règne  d'Ëzéchias,  et  même  ap 
dispersion  du  royauïne  d'Israël  par  I 
nasar;  de  sorte  que  la  i>rophétie  coûli 
nive  aurait  été  faite  pour  rassurer  et  c 
1er  les  Juifs  du  royaume  de  Juda, 
fidèles  nu  Seigneur,  Saint  Jérôme  api 
la  prophétie  du  premier  chaf)itre  de  N 
à  la  défaite  de  Sennachérib,  lorsque  c 
faisait  avec  son  armée  le  siège  de  Jérus 
d'où  il  conclut  que  celte  prophétie  aur 
lieu  entre  les  deux  expéditions  des 
riens,  savoir  ;  celle  de  Salmanasar  cor 
royaume  dlsraël,  et  celle  de  Sennat 
contre  te  royaume  de  Juda,  neuf  ans  i 
Mais  le  Sader-Olam,  le  rabbin  Isaac 
baniel  et  presque  tous  les  Juifs  croien 
Nahum  fut  contemporain  de  3Ianassès. 
cesseurd'Ezéchias,  parce  que  dans  le  ( 
des  livres  sacrés  il  est  placé  après  Mi 
qui  vécut  du  temps  des  rois  Joathan,  A 
et  Ezéchias  ;  It  prophétie  contre  Niniv 
rai  t  été  accomplie  par  Nabuchodonosor 
le  règne  de  Joakim.  Jonathan,  le  ps 
Epiphane  et  le  pseudo-Dorothée  penseï 
la  i^rédiction  contre  Ninive  fut  faite, 
que  les  Ninivites,  convertis  h  la  prédîi 
de  Jonas,  ne  lardèrent  |»as  à  retomber 
leurs  anciens  désordres;  ils  ajoutent 
Nahum  vint  qualre-vingt-dix  ans  apH 
nas;  enfui  qnciques-uns  le  croient  coi 
porain  du  roi  Josias;  et  Clément  d'Al 
drie  ne  craint  pas  «raller  jusqu'à  dire 
est  postérieur  à  Ezéchiel.  »(Voy,  P.  D.  1 
Uemofiit,  év.^  ï*  propos,,  art.  Nahum,) 

Le  docte  Huet  adopte  l'opinion  de 
Jérôme,  et  place  Nahum  sous  le  règne 
zéchias   entre  la  destruction  du   rov 
dlsraël  et  le  siège  de  Jérusalem  par  èi 
cbérib;  donc  Calmet  est  du  même  avis 

Cependant,  il  y  a  de  graves  difiic^ulté! 
ces  savants  auteurs  semblent  ne  pas  t 
avoir  entrevues,  ou  du  moins  ne  daig 
ils  pas  en  dire  un  mot.  Nous  trouve 
première  dans  le  15*  verset  du  wm 
chapitre;  le  prophète  dit  :  Voifàsartct 
lagnes  les  pieds  de  celui  qui  apporte  la  i 
nouvelle^  qui  vient  anfwncrr  la  paixA 
célêl/re  tes  solennUés  et  offre  (es  s^ 
parce  que  Bélinl  ne  franchira  pluê 
leSf  il  est  mort  tout  entier  (5V9). 

Ce  messager  de  paix,  ce  porteur i 
nés  nouvelles,  qui  est  en  route  |)Our  1 
dée,  ressetuble  tort  à  Zorobabel,  à  Es 
ou  à  Néhémie,  mais  suriout  au  djèi 
l/inviialion  à  Juda  de  célébrer  ses  (^ 


pcrtr;iiis€al  in  le  Déliai  : 


iiniTersus  laicri 


XAII 


r>i:S  MÏRACLES. 


NAïr 


7M 


pfirifx*s»  imli«|Uf  une  mtorrui»- 
eiist/iîiie»  ou   itiéiiie    lerminee. 
€   le  mot  Bélial  pour  le  nom 
rnni  ou  pour  une  figure  de   Ti- 
lie  fut  fpi  après  le   retour  de  fa 
Jcs  conquérante  el  Fidolâtrie  ne 
plus  eu  Judâ*  On  ne  |>ouvait  donc 
I  sorte   ni  pendant  le  règne  de 
ndant  celui  d'Kzéc-ldas,  jruisqu'il 
lirles  conquêtes  de  Nanucliodo- 
Idolâtrie  de  ioarlias,  de  Joâkiin  et 
das.  Si  on  répomi  que  le  passage 
tout  («rophélique»  alors  il  n  y  aura 
movens  de  dis.cerner  ce  qui  est  pro- 
ife  ce  qui  est  historique,  le  passé 
ir  seront  confondus,  le  langage  ne 
ème  plusenei|»rimerla  ditiercnce. 
passage  parait  d*autani  moins  être 
]ue,  qu'il  s'adresse  à  Juda,  et  que 
lie  de  >aliuni  est  enlîèrement  di- 
Ire  Ninive:  elle  est  nȏrne  intitu- 
leau  de  Ninive;  onus  Ninite, 
rvation  tire  une  nouvelle  forre 
Verset  du  chapitre  suivant,  où  il 
If  Seigneur  a  donné  à  i^trgueil  de 
même  terme  qnà  Vorgueii  d'hraêf; 
élateurs   ont  ravagé  l'un  ri  t autre 
\briié  Uurs  rejetom  (550).  Pour  que 
lèlt^  nût  parler  ainst^  il  fallait  que 
l  été  en  captivité  aussi  bien   qu  Is- 
«ju'îl  V  fût  enrore.  I^  prophétie  de 
auratl    donc  été   faite  pendant    la 
aptivité,  ou  bien  à  l'époque  du  re- 
ZoroiMibel  en  Judée.  On  ne  peut  la 
1er  davantage,  puisque  Esdras  Fin- 
is le  canon  des  fecrilures. 
dors  eu  quel  temps  faudrait-il  donr 

I  dci^lruction  de  Ninive,  que  le  prf> 
lit  en  vue?  Ninive  fut  conquise  par 
et  Belesus,  fept  cent  quarante^sept 

II  l*ère  vulgaire 'pendant  le  règne 
roi  ile  Juda  :  tnais  on  convient  as- 

nt  qu'il  ne  peut  être  (lucstion 
rit,  parce  qu*il  remonte  très- 
,  ^Ailleurs  Ninive  ne  fut  point  dé- 
mette ville  fut  conquise  de  nouveau 
açe  et  Nabopolassar  Fan  626  avant 
gaire,  sous  le  règne  de  Josias,  et 
drait  que  la  prophétie  eilt  eu  son 
s*euient  alors,  parce  que  la  date 
avec  ce  qui  se  lit  dans  le  livre  de 
suiet  de  Ninive,  et  principalement 
il  traduction  grecque,  portant  au  16* 
^  %i\*  chapitre  que  Tobie  le  Jeune, 
K quitté  Ninive  sur  la  recouimanda- 
fson  père,  apprit  la  ruine  de  cette 
vaut  de  mourir.  Or  Tobie  dut  nKmrir 
Van  6tt)  avant  Jésus-Cbiist,  puis- 
urut  FAge  de  d9  ans,  et  qu'il  était 
berceau,  infantulun,  lorsque  son 
Ita  dix  talents  h  Gabelus,  vers  la  lin 
de  Salmanasar  ou  f^eu  adirés,  le^ 
ina  ses  jours  sept  cent  quinze  ans 
vulgaire. 

Ton  adopte  ainsi  les  additions  fai- 
xte  chaldaïque  par  le  traducteur 

|iita  redtlldit  Doniinu^  iuperbiDm  Jarnh, 
ertlani  Israël  :  qnia  vastaiores  dUsij»ave- 


grec  inconnu,  il  faudrait  les  prendre  tians 
leur  entier;  or  ce  iradui'teur  ajoute  que 
Ninive  fut  conquise  par  NabucfïoUnnosor  el 
par  Assuérus.  Mars,  comme  ces  deux  princes 
ne  sont  pas  contemporams,  il  s'ensuivrait 
que  Ninive  aurait  été  [irise  une  fois  de  plus 
qu*on  lie  le  croit  communément ,  savoir  : 
une  première  par  Arbacès,  une  seconde  iiar 
Nalmchodonosûr,  et  nen  n'em[»êche  que  To- 
bie le  Jeune  n'ait  eu  connaissance  de  celle- 
ci,  et  une  troisième,  qui  fut  la  dernière,  |»ar 
Assuérus,  ou  Artaxerxès-Longue-Main  ;  ce 
serait  alors  de  cette  dernière  que  Nahum 
aurait  entendu  ivnrier*  Ninive,  |dusieurs 
fois  capitale  d^empire,  et  nlns  puissante  quo 
Babjione,  devait  être  très-portée  à  la  ré- 
volte; et  nous  savons  qu'Ariaxcrxès  eut  des 
guerres  civiles  à  soutenir  contre  Hystaspe, 
son  frère,  et  qu'il  eui  beaucoup  de  peine  à 
le  vaincre. 

Il  paraît  certain  que  le  Nabuchodonosor 
dont  il  est  ici  question,  est  le  même  que 
Nabopolassar,  père  de  Nabuchodonosor  le 
tlrand»  et  fondateur  de  Fempire  de  Bain ione. 
Mais,  dit  le  docteur  PridéauJt  (voy.  iJist,  des 
Juifs,  L  I",  sous  l'an  612),  par  FAssuérus 
nommé  en  même  temps  que  lui,  ne  faut  il 
pas  entendre  Astyage,  roi  des  Mèdes,  qui 
Faida  dans  cette  conquête  ?  Ast yage  est  ap- 
pelé  Assuérus  jiar  Daniel»  qui  dit  au  com- 
Uïcncemenl  du  9'  fhapitrcde  -^a  prophétie, 
que  Cyaxare,  ou  Darini  le  Mcric,  était  fils 
d*Assu6rus.  S'il  on  était  airjsi,  ce  que  nous 
n'osons  j>as  décider,  il  faudrait  regarrler 
comme  non  avenue  Faddition  du  texte  grec, 
et  elle  ne  mérite  pas  d'ailleurs  une  grande 
confiance,  et  supposer  que  Nabopolassar  et 
Astyage  ne  ruinèrent  j>as  entièrement  Ni- 
nive, ce  qui  n'a  été  dit  par  aucun  auteur 
sacré  ou  profane* 

Quoi  qu'il  en  soit  de  la  date  de  la  destruc- 
tion de  celte  ville ,  sur  laquelle  il  est  impos- 
sible de  fixer  ses  idées  d  une  manière  défi- 
nitive, pas  plus  que  sur  Fépoque  à  laquelle 
vécut  le  prophète  Nahum,  Ninive  ne  s'est  ja- 
mais relevée  de  ses  ruines,  et  11  n'est  plus 
fait  mention  d'elle  depuis  Nal)Opoïassar,  ou 
Arlaxerxès-Longue-Main,  si  on  veut  entendre 
ainsi  le  texte  grec  du  livre  de  Tobie,  et  lui 
accorder  quelque  valeur.  On  concevrait  dif- 
ficilement que  NalM>|»olassar  eût  ruiné  une 
ville  dont  il  faisait  la  conquête  pour  agrandir 
ses  Etals  de  tout  le  territoire  (iont  elle  était 
la  capitale;  mais  on  concevra  facilement  que 
Darius  fils  d'Hystaspe,  Artaxerxès-longue- 
main,  ou  quelqu'autre  prince  aient  détruit 
une  ville  révoltée,  pour  couper  pied  à  la  di- 
vision intestine  qui  résultait  de  l'existence 
et  du  voisinage  ne  deux  capitales  dans  un 
même  empire. 

La  prophétie  de  Nahum  est  renfermée 
dans  trois  chapitres,  mais  la  prédiction 
ne  commence  en  réalité  qu'au  second,  car 
le  premier  est  consacré  tout  entier  à  célé- 
brer la  puissance  de  Dieu  et  la  grandeur 
de  ses  œnvres.  Si  toutefois  on  voulait  faire 

nitil  eos,  el  propagines  cuTum  corrupcrunl.  (S'ak, 

n,  t.} 


587 


NAH 


DICTION. NAIUF 


NAI! 


une  ai»|»liralioii  directe  et  personnelle  de 
VQ  ijiii  y  est  dit ,  ce  serait  une  promesse 
de  retour  aiuès  la  captivité,  et  de  repos  après 
le  retour;  ce  qui  prouverait  de  plus  en 
plus  (pie  le  prophète  fut  contemporain  de 
Habaruc,  et  peut-être  d'Esdras.  On  y  lit  : 
le  Seigneur  est  bon,  il  fortifie  au  jour  de  la 
tribulation,  et  il  sait  qui  espère  en  lui.  Le 
torrent  qui  passe  emportera  leur  lieu,  les  té- 
nèbres accompagneront  partout  ses  ennemis. 
Pourquoi  formez-vous  des  desseins  contre  le 
Seigneur?  Cest  lui  qui  consommera  votre 
ruine,  et  mus  ne  serez  pas  détruits  à  deux 
fois.  Semblables  à  d^  s  épines  qui  s  entrelacent, 
tels  ils  sont  dans  Vivressede  leurs  festins;  Us 
seront  dévorés  comme  d'arides  etoupes.  Il 
sortira  de  te$  murs  celui  qui  machine  le  mal 
conire  le  Seigneur,  celui  qui  médite  la  pré- 
varication dans  son  cœur.  Voici  ce  que  ait  le 
Seigneur  :  fussent-ils  sans  égaux  et  nombreux, 
ils  n  en  seront  pas  moins  fauches  comme  le 
blé,  il  s'en  ira  ;  je  t'ai  affligé,  je  ny  reviendrai 
plus.  Je  briserai  la  verge  dont  il  te  fUtgellait 
les  épaules,  je  romprai  tes  chaînes.  Le  Seigneur 
prononcera  sur  ton  sort,  ta  postérité  s'étein- 
dra (551).  Je  briserai  les  idoles  et  les  statues 
du  temple  de  ton  Dieu,  j^en  ferai  ton  sépulcre, 
car  tu  es  déshonoré.  J*aperçois  sur  la  mon- 
tagne les  pieds  de  celui  qui  porte  la  bonn^* 
nouvelle,  du  messager  de  la  paix.  Célèbre,  ô 
Juda,  tes  solennités,  et  accomplis  tes  sacri- 
fices; Bélial  ne  franchira  plus  tes  limites,  il 
a  péri  tout  entier  (552).  ^ 

Une  prédiction  plus  claire  et  plus  positive 
commence  avec  le  second  chapitre  ;  Jl  appa- 
raît celui  qui  doit  semer  la  dispersion  dans 
tes  rangs^  celui  qui  doit  mettre  le  siège  devant 
tes  remparts;  fais  surveiller  les  chemins,  double 
tes  forces ,  exalte  au  suprême  degré  ton  cou- 
rage. Dieu  a  bien  donne  à  l'orgueil  de  Jacob 
le  même  terme  quà  l'orgueil  d Israël;  des 
dévastateurs  ont  bien  ravagé  l'un  et  l'autre 
peuple  et  brisé'leurs  rejetons  (553).  Le  bouclier 
de  ses  braves  est  brillant  comme  la  flamme;  la 
pourpre  vélit  ses  guerriers;  au  jour  des  cwi- 
bats,  les  rênes  de  ses  coursiers  étincellent  de 
feux,  Icu7's  conducteurs  s' enivrent  au  carnage. 
Ses  bataillons  accourent  à  pleines  voies,  ses 
chariots  se  froissent  dans  les  plaines  ;  on  di- 

(r)5l)  Non  seminabitur  ex  nomine  tuo  awphus  ; 
liUcralemciil,  on  ne  sèmera  pas  plus  longtemps 
de  la  graine  de  ton  nom.  —  Ces  vébémcnles  apos- 
trophes s'adressent  à  deux  personnages,  dont  Tun 
est  Juda,  cl  Tautre  un  être  mystérieux  qui  n*est  nas 
nommé.  Est-ce  le  méchant  en  général?  e3l-ce  Ni- 
nivc?  est-ce  l'Assyrie?  est-ce  Sennacl)érib?cela  dé- 
l>en(l  du  temps  ou  la  prophétie  fut  écrite;  toute  ex- 
pliralion  littérale  ultérieure  est  arbitraire. 

^55i)  Bonus  Dominus,  et  confortaiis  in  die  Iribu- 
lalionis  :  cl  scicns  s|>crantes  in  se.  ICt  in  diiuvio 
pnetrreuiile  consumuialioneni  faciet  loci  cjus  :  et 
inimicos  ejns  perscquentur  tenebnc.  Quid  cogitatis 
contra  Dominum?  consummationem  ipse  faciet  : 
non  consurget  duplex  tribulalio.  Quia  sicut  spiiia; 
se  inviccra  complecUintur,  sic  conviviiim  eoruui  pa- 
litcr  potantium  :  c(Hisunientur  quasi  stipula  aricli- 
;ite  piena.  Kx  te  exibit  rogitans  contra  Domiitum 
iiiulittam  :  mente  pertractans  pncvaricationem.  H;ec 
dicit  Dominus  :  Si  pcrfecti  fucriiit,  et  ila  pinres  : 
sic  quoque  altondeniur,  et  p4Ttransibit  :  afllixi  te, 


rait  des  torches  ard<ntes,  des  foudn 
errent  dans  l'espace.  Il  appellera  sesgut 
d'élite,  ils  se  précipiteront,  ils  s^élancero 
la  muraille ,  à  Combre  de  leurs  bow 
c'est  un  torrent  qui  a  rompu  ses  digi 
trmpic  est  rasé  jusqu'au  sol.  Le  sole 
emmené  captif,  captives  les  femmes  qui 
sent  comme  de  plaintives  colombes,  en 
font  la  douleur  dans  leur  âme.  Ninive 
geait  d'habitants  comme  une  piscine  qw 
échapper  l'eau  par  dessus  ses  bords;  i 
fui:  arrêtez,  tenez  fermes  ;  non,  perso 
revient.  Au  pillage  l'or  et  Vargent  ; 
les  richesses  sont  inépuisables,  les  n 
précieux  sont  innombrables.  Elle  est  dis^ 
elle  est  déchirée  ,  elle  est  en  débris  ;  tt 
courages  sont  abattus,  toutes  lesjambi 
chancelantes  ,  tous  les  bras  sont  sans  vi 
tous  les  visages  sont  noirs  comme  le  rat 
rain  que  la  suie  recourre.  Ou  est  mait 
l'antre  des  lions,  le  repaire  des  lioncea 
le  lion  seul  avait  le  droit  d'entrer  ait 
les  lionceaux,  sans  que  personne  al 
troubler?  Le  lion  l'avait  comblé  de 
pour  ses  lionceaux,  et  de  cadavres  pi 
lionnes  ;  il  avait  entassé  des  provisiofi 
ses  cavernes,  des  aliments  dans  ses  rfj 
Maintenant,  à  toi  et  à  moi,  dit  le  Seigm 
armées  ;  je  réduirai  tes  chariots  en  ca 
en  fumée,  tes  lionceaux  seront  la  pâti 
glaive,  je  supprimerai  à  toujours  tes  d: 
tions,  nul  n  entendra  plus  la  voix  de  i 
rauts.  Malheur  à  toi,  ville  de  sang,  eng 
de  fallacieuses  dépouilles,  tu  seras  dep 
jusqu'au  bout.  Claquements  du  fouet,  v 
ment  des  roues  impétueuses,  henniss 
des  coursiers,  roulement  précipité  de 
driges,  trépignements  de  la  cavaler 
accourt ,  cliquetis  de  glaives  et  de  l 
gémissements  des  mourants,  glas  d'un 
écroulement,  quel  nombre,  quels  monct 
cadavres!  C'est  le  salaire  desnombreui 
7iicationsdc  la  belle,  de  la  séduisante' 
tuée,  qui  avait  tant  de  charmes,  quiacl 
ruitions  aux  prix  de  ses  voluptés,  et 
milles  au  prix  de  ses  attraits  :  à  toi  et 
dit  le  Seigneur  des  armées  ;je  voilerai 
sage  de  tes  vêtements,  je  montrerai  ta 
à  toutes  les  nations,  tous  les  royaumes 


et  non  alfligam  te  ultra.  Et  nunc  conleram 
cjus  <lc  dorso  tuo,  et  vincula  tua  ciisrum| 
pnecipiet  super  to  Dominus,  non  hcminal 
nomine  tuo  amplius  :  de  domo  Dei  tui  îiit 
sculplile,  et  conflatile,  ponaui  sepulerum  lui 
inbonoratus  es  :  Ecce  super  montes  ped<*s 
lizantis,  et  annuntiantis  paeem  :  célébra  Jud 
vitates  tuas,  et  reddc  vota  tua  :  quia  non 
ut  pertranseat  in  te  Holial  :  universus  inlerii 

(r>53)  Les  interprètes  qui  pensent  que  ce 
diction  s'adresse  à  Salmanasar  et  à  Senn: 
traduisent  ainsi  les  mots  :  quia  reddidit  1 
snperbiam  Jacob  sicut  stipcrbiam  hraei  :  qui 
tores  dissipavcrunt  eos  :  •  Le  Seigneur  v 
rinsoleuie  avec  laquelle  les  ennemis  de  J 
d'Israël  les  ont  traités  lorsqu'ils  les  ont  ] 
nous  croyons  que  c'est  un  contre-sens,  et 
prophète  veut  dire  à  Ninive  :  Comment  celui 
épargné  ni  Jacob  ni  Israël  dans  leur  orgw 
épargnerait-il? 


NAil 


Di:S  MIItACLKS. 


NAÏ! 


5ÎH) 


sde  Itf»  i-niominie.  Je  Ir  couvrinii  (Vur- 
je  t'avnihhrtii  d'outrages,  cl  je  le  dav- 
'W  sprctacir  ;  et  quiconque  te  rerra^  dv- 
ra  ses  regards  f  n  disant  :  ce  sont  les 

de  AYnire,  que  nous  importe?  en  ait 
#1  Faudra!  Serais-tu  donc  meilleure  que 
imon,  la  cite  des  peuples,  assise  sur  les 
,  enrironne'e   de   flots  ,    enrichie  par 

,  défendue  par  tonde,  par  CEthio- 
ar  C  Egypte  y  et  tant  d^  au  très  peuples, 
^e  par  C Afrique  et  la  Libye?  ses  hahi- 
'en  ont  pas  moins  été  emmem's  en  cap- 
tes jeunes  enfants  ont  été  broyés  à  />«- 

toutes  les  voies,  ses  plus  illustres  ci- 
ont  été  tirés  au  sort,  et  tous  ses  princes 
river  leurs  fers.  Et  toi  aussi  tu  boiras 

r ivresse,  jusquà  dei^enir  l'objet  du 
Jusauâ  demander  appui  à  un  ennemi. 
ra  de  tes  approvisionnements,  comme 
ifs  qui  tombent  dans  la  bouche,  pour 
'•n  remue  le  figuier.  Que  sont  tous  tes 
,sinon  une  armée  de  femmes  ?  Les  portes 
villes  s'ouvrent  d'elles-mêmes  dnant 
emisy  le  feu  en  dévore  jusqu'aux  ferre- 
Apprortsionne-toi  d'eau  pour  le  siège, 

tes  fortifications^  détrempe  la  glaise 
î pieds,  incline-toi  pour  mieux  presser 
Kf  ;  le  feu  ira  t'y  trouver  pour  te  dé- 

eras  moissonnée  par  le  glaive,  dévorée 
parles  hannetons.  Enfante  des  soldats 

Ascendît  qui  dispcrgat  roram  te,  qui  eu- 
obfiidioiiein  :  coiiteinplare  vlam,  eonrorla 
•  robora  virtiilein  valde.  Quia  reddidit  l)c>- 
nperbiam  Jnrob,  si(  ut  suporluaui  Israël  : 
ttilMtes  dissipaverunt  eos,  et  ju'opagiues  eo> 
fnpennl.  Clypeus  fortiuui  ejus  ignitus,  viri 
M  Mcoocineis  :  i^ue:e  habeuaî  eurnis  in  die 
itinus  ejus,  et  a^italores  eonsupiti  sunt.  lu 
u  coiiturbati  suut  ;  quadri^.e  eoUisa;  sinil  in 
aspeetus  coruui  quahi  lauipadt^s,  (|uasi  ful- 
Bcuri-eiitia.  [{ccordabiliir  Itutiuiu  suuruin, 
ilineribus  suis  :  vcloeiier  ascrud<Mit  uiuros 
prnrparabitur  uuil)raeuUnu.  PuiLe  fluviorum 
mit,  et  teuipluni  ad  sôbiiudiniium.  Kl  miles 
abduilus  est  :  et  ancilhe  ejus  uùuabaiitur 
I  ul  columbaî,  murmurantes  iu  eordibus 
Ninive  quasi  piseiua  aquarum  aqua*  ejus  : 

fiigcnint  :  staie,  stale,  et  non  est  qui  re- 
.  Diripite  argcntum,  <Iiripite  aurum  :  et  non 
divitiarum  ex  omnibus  vasis  desidrrabili- 
sip:ita  est,  et  seissa  et  dilaeerala,  el  i'or  la- 
et  dissolutio  geniculorum  el  «lefrelio  in 
"enibus  :  et  faeies  omnium  eorum  sicut  ni- 
lue.  llbi  est  babilaeidum  leonum  rt  nascua 
III  leonum  ad  quam  ivit  leo  ut  ingredeirtur 
lulus  Ironis,  et  non  est  qui  exterreat?  lico 
illieienter   ealutis   suis,  et    iieeavit  U'aniis 

îiiiplevit  pneda  speluneas  suas*  et  eubilc 
piiia.  Fk'ee  ego  ad  le,  dicit  Dominus  exerri- 
t  suceen<lam  usque  ad  funium  qua;irigas 
leiineubis  luos  lomedol  gladius  :  et  exler- 
de  terra  pr.rdam  liiaui,  et  non  audicttir 
I  nuiitioruni  luorum. 

ivitas  sanguiiiuui,  uuiversa  mendacii  dila- 
e  plt'na  :  non  reeedrt  a  U;  rapina.  Vox  Ha- 
vox  impetus  rola^,  el  eipii  frenu^iuis,  et  (|ua- 
rventis,  et  equitis  aseendeulis.  Fa  micanlis 
L  fulgurantis  bastx*,  et  nndlilu.Uins  interfe- 
(ravis  ruin:e  :  nec  est  fniis  eadaverum,  et 

in  corporibus  suis  :  Propler  niidlitudinem 
ODUui  ineritricis  sponsie,  el  grala*,  et  ba- 


commc  des  essaims  de  hannetons,  comme  des 
nuées  de  sauterelles  ;  aie  plus  de  négociants 
qu'il  n'y  a  d'étoiles  au  firmament;  le  hanneton 
a  ouvert  ses  ailes ,  il  s'est  envolé.  Tes  défen- 
seurs étaient  plus  nombreux  que  des  sauterel- 
les, et  tes  enfants  plus  que  les  embrivns  de 
sauterelles  qui  s'abritent  dans  un  taillis  au 
jour  des  fnmas;  le  soleil  se  lève,  ils  s'envo- 
lent, et  il  n'en  reste  pas  de  traces.  Vos  senti" 
nettes  se  sont  endormies,  roi  d'Assyrie  :  mat- 
heur  à  vos  généraux!  Vos  soldats  ont  déserté 
dans  les  montagnes  ;  qui  les  rassemblera?  Vo- 
tre blessure  est  a  nu ,  et  la  plaie  incurable. 
Tous  ceux  qui  ont  appris  votre  ruine,  ont 
battu  des  mains;  et  quel  est  en  effet  celui  oui 
n'a  jamais  eu  à  gémir  de  votre  tyrannie  (ooi)  ? 
Cette  apotroplie  au  roi  (J'Assvrie  indique 
bien  aue  Ninive  a  dû  périr  lorsqu'elle  était 
«apitale  de  Tenipire  assyiien,  et  delà  main 
d|un  ])euple  étranger;  niais  il  eNl  diflicile 
d'en  tirer  une  induriion.  Conquise  par  Naho- 
poJassar,  elle  ne  lut  pas  détruite,  puisqu'elle 
existait  sous  le  règne  de  Nahuchodonosor 
le  Grand;  elle  i^résenle  uïéme  de  somptueux 
restes  qui  datent  de  cette  époque.  De  nouveau 
conquise  par  Cyrus,  elle  existait  cncoro 
avec  une  grande  splendeur  sous  l'adminis- 
tration des  Perses  ;  cependant  il  paraît 
qu'elle  cessa  d'être  capitale  d'empire  au 
moment  de  la  conquête  de  Nabopola^sar. 
Mais,  qui  sait  tous  les  détails  de  Thistoire 

bentis  maleficia,  qux  vendidit  génies  in  fornieatio- 
iiibus  suis,  et  famdias  in  maleliciis  suis  :  Kece  ego 
ad  te,  dieit  Dominus  exereiluum,  et  revclalH)  pu- 
denda  tua  in  fa<:ie  tua,  et  oslendam  gentibiis  nudi- 
talein  tuam,  et  regiiis  ignonnnam  tuam.  Kl  proji- 
ciam  suptT  te  abominaliones,  et  conlumeliis  le  alli- 
ciam,  et  poiiam  te  in  exemplum.  Kt  erit  :  omnis, 
qui  viderit  te,  resiliet  a  le,  et  dieet  :  Yastaia  est 
Ninive  :  quis  commovebit  super  le  eapul?  undr 
quxrani  cirnsolatorem  tibi?  Niin(|uid  inelior  (^ 
Âlexandria  populorum,  qu»  babitat  in  flumiuibus*' 
aqu;e  in  eireuitu  ejus  :  eujus  divitiuî,  mare  :  aqua*, 
mûri  ejus.  yElbiopia  foriitudo  ejus,  et  iflgyplus  et 
non  est  finis  :  Apbrica  et  I/d)yes  fuerunt  in  auxilio 
tuo.  Sed  et  ipsa  in  transmigriitioiiem  dueta  est  in 
eaptivilatem  :  parvuli  ejus  elisi  sunt  in  eapite  om- 
nium viarum,  et  super  inclytos  ejus  miserunt  sor- 
tem,  et  onines  optimat<'s  ejus  eonfixi  sunt  in  eonqM'- 
dibus.  Et  tu  crgo  inebriaberis,  et  eris  despeeta  :  ri 
tu  quiercs  anxilium  ab  inimieo.  Omnes  nmnitiones 
tua>  sieut  fieus  eum  grossis  suis  :  si  <  oneuss:e  Tue- 
rint,  eadcnt  in  os  eome<lenlis.  Kfx*e  populus  tuus 
muiieres  in  medio  lui  :  inimiris  tuis  adapi'itiouc 
pandentur  portai  terne  tu;e,  devorabit  i};nis  vim  tes 
tuos.  Aquain  propter  obsidionem  bauri  libi,  exstrut» 
inunitiones  tuas  :  intra  in  lutum,  et  ealea,  subigeus 
tenc  latcrem.  Ibi  comcilet  te  ignis  :  peribis  gladio, 
devorabit  te  ut  brucbus  :  eongregarc  ut  brucbiis  : 
niultiplicare  lit  loeusta.  Plui-es  feeisti  iiegoiiationos 
tuas  quam  sU'lhe  sint  eœli  :  bruchus  expaiisus  «si, 
et  avolavit.  Custodes  tui  qua.si  loeusUe  :  el  parvuli 
tui  quasi  loeusta;  locustarum,  qua;  eonsidunt  in  sp- 
pibus  in  die  frigoris  :  sol  orlus  est,  et  avoiavrruiii, 
et  non  est  cognitus  locus  earum  ubi  fuerint.  Dorini- 
taverunt  pastores  tui,  rex  Assur  :  sepelienlur  prin- 
cipes tui  :  lalilavit  populus  tuus  montibus,  et  non 
est  <pii  congreget.  Non  est  obscura  eonirilio  tua, 
pessima  est  plaga  tua  :  omnes  qui  audierunt  audi- 
tionem  tuam,  eompressvrunl  manum  super  te  :  quia 
super  qtiem  non  Iransiit  malitia  tua  .^empcr  ?  (AaA, 
n  et  ni.) 


59  i 


NAI 


DICTIONNAIRE 


N.VT 


des  Assyriens  et  des  Perses?  Composée  par 
les  Grecs  avec  des  bouts  de  cliroiiiquest,  dos 
récits  populaires  et  souvctil  d'imagination, 
aucuHC  nuire  n'est  si  imparfaite. 

Le^i  détails  donnés  parClésiassur  le  stége 
de  Ninive,  l'an  7i7  avant  Fère  vulgaire» 
coïrundenl  assez  bien  avec  la  projvhétie  de 
Nahuni,  surtout  si  on  traduit  liilcraleinoïtt 
les  paroles  suivantes  du  prophète  :  Portœ 
flumontm  apertœ  «««/..,  ei  Ninive  qttasi  pi- 
scina  arjuarum  nquœ  rjuf.  Suivant  cet  histo- 
rien, une  partie  des  troupes  de  Sardanajiale 
fit  défection  et  se  dis(*ersa.  Vtw  inondation 
subite  renversa  une  portion  des  murailles, 
submergea  la  ville  et  pré[)ara  de  la  sorte  un 
passage  aux  assiégeants»  Les  vainqueurs  dé- 
truisirent Ninive  de  fond  en  comme;  mais 
ils  épargnèrent  les  habitants  et  les  emmenè- 
rent captifs. 

Nous  pensons  donc  qu'il  faut  choisir  en- 
tre deui  dates  ;  celle  qui  assigne  à  Nahum 
le  rang  le  plus  ancien,  ou  celle  qui  lui  donne 
le  rang  le  plus  moderne» 

Mais,  quoi  qu'il  en  soit  de  Tépoque  i  la- 
quelle la  prophétie  reçut  son  accomplisse»- 
ment,  elle  l'a  eu  d'une  manière  si  complète, 
qu'on  ignorait  depuis  des  siècles  jusqu'au 
lieu  où  fut  Ninive,  lorsque  M,  Botta,  con- 
sul de  France  àMossoul,  le  découvrit  enfin 
en  I8'i2.  Les  magnifiques  restes  qu*il  a  dé- 
terrés au  bord  du  Tigre,  et  dont  provien- 
nent les  bas-reliefs  du  Louvre,  sont  mainte- 
nant trop  connus  de  TEurope  savante,  pour 
qu'il  soit  nécessaire  d'entrer  dans  jdus  de 
détails  h  ce  sujet.  L'emplacement  de  Ninive 
était  déjà  ignoré  du  lemivs  de  remf>ire  d'A- 
drien, suivant  le  récit  de  l'historien  Lucien 
de  Samosate,  ce  qui  recule  Tôpoque  de  sou 
entière  destruction  à  des  temps  antérieurs  à 
la  fondation  du  christianisme. 

N  AIM  (Résurrection  du  fils  de  la  veuve  de). 
L'évangéliste  saint  Luc  raconte  ainsi  *ce 
Irait  si  louchant  do  la  miséricordieuse  bonté 
du  Sauveur  :  Vn  jour  ffue  Jém$  se  rendait 
dans  une  rttle  appelée  ^a\m^  suivi  de  i^es  dis- 
ciples et  d'une  foule  de  personne»,  il  arriva, 
comme  il  approchait  de  la  porte  de  la  ville, 
au  on  emportait  en  terre  le  fils  unique  d'une 
femme  veuve;  elle  Vaccompaijnait^  et  avec  elle 
un  grand  nombre  des  habitants  de  la  ville.  Le 
Seigneur^  en  rapercevant,  fut  touché  de  com- 
pasêion  pour  elle^  et  lui  dit  :  —  Ne  pleurez  pas. 
il  s'approcha  et  toucha  la  civière  ;  ceujc  qui 
portaient  le  mort  s'étant  arrêtés,  il  ajouta  : 
—  Jeune  hornme^  je  vous  commande  de  vous 
lever,  Et  celui  ff  ni  avait  été  mort  se  tint  sur  son 
séant  et  se  mit  à  parler;  et  il  h  rendit  à  sa 
fiirre.  Tous  ^arent  saisis  d'un  grand  étonne- 

(55S)  El  factiim  est  :  d^^inceps  il>at  in  civilalcm, 
quie  VQcatur  Naim  :  ri  l\mu  ciim  eo  discîpuli  cjug, 
et  turba  copiosa,  Ciiin  aiiii'in  appropinouarct  p<vrt;û 
rt^ititis,  ecce  deftinctu?  ctTerebaïur  tilîus  uniciH 
aialri»  sii:e  :  cl  luiic  viiluaerat  :  cl  lurba  civiialts 
niidta  cuiïi  \\\n  :  Quatn  fum  vîdisset  Dominus,  mi- 
^•ricordia  motus  sup4^r  ram  ditil  îlti  :  Noii  Acre» 
El  acce&sil  rt  lelîgil  (oculiim.  (Ili  autcm,  qui  porta- 
baiii.  ^u^tL-runL)  El  ail  :  Adolcscens,  tibl  dico,  sur- 
gc.  Et  ri'scdit  ipii  erat  mortiius,  ri  rœpil  loqui.  Et 
«ledit  illuiii  matri  sux,  Actrjiii  autcni  uiiirics  timor  : 


ment,  et  glorifièrent  Dieu  en  disi 
grand  prophète  a  naru  parmi  nous,  fi 
vtHité  son  peuple.  Le  bruit  s'en  répand 
toute  la  Judée  et  les  pays  d  aient  ont  jM 

Pîous  ne  trouvons  aucune  parole  l| 
h  une  narration  d*une simplicité  sisn 
qui  porte  avec  elle-mftme  sa  iJémons 
et  ses  preuves*  Les  considérations  m 
infmiment  nombreuses,  auiqueilc^ 
de  l'évangéliste  peut  donner  lieu  ^ 
point  de  notre  ressort. 

NATHAN  (Le  prophète),  -  Natli 
des  principaux  personnages  de  l 
David,  et  suivant  le  récit  de  rhisioii 
un  des  conseillers  les  plus  int 
prince.  On  ignore  quelle  fut  sa  pi 
temps  et  la  manière  de  sa  mort.  Le  li 
Paralipomènes  nous  apprend  aueGad 
ihan  avaient  écrit  l'histoire  de  DatI 
mêmes  prophètes  avaient  aussi  réj 
David  Tordre  et  les  fonctions  des  d 
nislrcs  des  autels.  Enfin  Nathan  et 
Silo  avaient  écrit  l'histoire  de  Salo 
ouvrages  n'eiistcnt  plus.  (Vov.  /  Pas 
29.  IlParaL  ix,^9.  Il  Reg^Yii,  2.1 

Lorsque  David  eut  conçu  le  d 
construire  le  temple,  il  manda  pi 
le  |>rophète  Nathan,  pour  consultei^ 
intermédiaire  la  volonié  du  Seigneu 
Ihan  l'encouragea  sur-le-champ  à  ea 
rentreprtse,  mais  revenant  le  fenden 
lui  dit  de  la  part  de  Dieu  :  Vous  ajj 
me  construire  une  demeure^  et  en  f/M 
le  jour  auquel  j'ai  fait  sortir  de  la  (M 
gifpte  les  enfants  d'Israét jusque  préi 
n  ai  pas  encore  eu  de  maison,  et  j'jd 
sons  des  pavillons  et  sous  des  (ffM 
tous  les  lieux  par  où  je  suis  passé  ^ 
dcê  enfants  d' Israël ,  ai-je  jamais  dem 
une  seule  des  tribus  chargées  de  gm 
mon  peuple  d'Israël,  de  me  consttU 
maison  de  cèdre  (556)  ?  Mai&  maintemU 
à  David,  mon  serviteur^  voici  ce  qui 
Seigneur  des  armées  :  Je  vous  ai  pria 
lieu  des  pâturages,  à  la  suite  des  trU 
et  vous  ai  mis  a  la  tête  de  mon  peuplelf 
J'ai  été  avec  vous,  partout  où  vous  ave 
vos  pas^  j'ai  détruit  tous  les  ennemis  qt 
posaient  à  vos  desseins:  je  vous  ai  à 
nom  célèbre  à  la  manière  des  gratm 
monde,  Rétablirai  à  demeure  moJM 
dhraël ,  je  le  rendrai  êtable ,  tV  ne  i^i 
tourmenté  davantage,  et  les  fils  de  ïà 
HoserofU  plus  l'affliger  comme  par  m 
lorsque  j'avais  institué  des  juges  pim 
duire  mon  peuple  d*IsraèL  Je  vous 
en  repos  du  côté  de  vos  ennemis,  Ei  lei 
vous  annonce  quil  conservera  votrû\ 

Cl  niagiiifli^abunt  Dciim,  iliccnte^  ;  Quial 
itiâgntfs   stjrrcxit  iii  nobis  :  et  quia  Deits 
plehem  s^uam.  Et  cxlit  hic  &crnio  iii  uni  ver* 
dâDain  de  eo,  cl  in  omnem  circa  religioQ 
vil,  11  17.)  1 

{TM)  Nunquîd  loqiiens  lœulu^  sum  m 
tnJMibns  Israël,   cui  pr.-ecepi  ul  nascerel  p 
iDi'iini  Ur.irl,  dicens  qtiare  non  a^Jiricaslii.^^ 

Lt'  lexlc  des  Puralipomènet  poile  :  S  h 
lut  Aum  saltem  unijudkum  têraet,  quib 
ram (ConL  //  Heij,  vit,  6.  —  /  Par,,\ 


NAT 


DES  MIRACLES. 


NAT 


B9I 


!  t»^i  JQun  ieront  terminés,  et  que 

irez  attc  vo$  pères ,  je  susciterai 

toirt  poutcritéf  votre  propre 

iotiderai  $on  rhjne.   Ce  seru 

une  maison  en  mon  konru^nr, 

iâù9i  trâftf  portr  toujours.  Je  lui 

tt^je  le  eomidererai  commf  mon 

^  quelque  iniquité^  je  It  châtie^ 

Vinn  rt  par  des  moyens  pro- 

ta  fmbhssc  dex  enfants  des  kom- 

Ihne  U  prirerai  piu  du  ma  mistri- 

Se  •>«  mprir^  Saûf^  que j  ai  rejeté 

a  (net.  Et  votre  maison  sera  stable^ 

tume  durera  ù  toujours  après  rous^ 

ir  sera  nj fer  mi  à  perpétuité'  (lf)^7), 

le  f]uelle  manière  cette  pro|>hélie 

'  >mpUsscmcnt.  David  prépara  les 

[réttnit  tous  les  lualoriaui  néces- 

italioii  ciu  teinpk';  Salotuon, 

et  en  fil  la  dédicace.  Le  ti'^yne 

iavid  fut  affermi  [►our  ûe  fon- 

I  €t  sou  trône  spiKluel  pour  tou- 

srsonne  du  Messie,  Salomon 

Ivèreinentcfiâtié  [mr  la  révolte 

ei  la  perle  d'une  mnitié  de  ses 

îl  ne  fut  pas  rejelé  comme  Saiïl, 

romme  lui  privé  du  trône  el  de 

rilé  en  Israël. 

[DaTid  se  fui  rendu  rnupoWe  d\in 

ae  envers  IVie,  le  plus  dévoué  de^ 

ir»,  çl  envers  Dieo  ;  après  que  neuf 

ccmplis  el  que  l)avid,  heureux 

lité»  l*avaîl  ouldiée,  le  prophèlo 

i  dire  delà  part  de  TMcu  :  liy 

itîedeuxhomuies.âontVxinétail 

luvre;  le  riche  avait  un  (jrttrtd 

f€i  un  ^r and  nombre  de  bœufs  : 

ontrmre  ^  ne  possédait  autre 

wle  petite  brebis^  quil  atalt 

îtMurrissmt,  Elle  çrait  t/randi 

i  ater.  ses  fils^  mangeant  dt  son 

"^à  sa  coupe  et  dormajit  sur  son 

Uui  tenait  Ueu  de  fille.  Mats  un 

fuuu  eenu  thfs^  le  nc/tf,  ei  celui-ci f 

itm  «*fl  aiilL'în  in  ii!a  oorlc  :  et  rccc 
i  ad  NAlItan.  û'uvm  :  Va<k\  cl  lomicre 
Daviil  ;  II:tr  dit' il  l»ominim  i  N«iri- 
lis  miliî  iloiuuni  iiA  hubilandum  t 
i!&vi  iti  doiiio  e\  lii:  itb  qua  cdtixi 
de  Terra  .-Kjîyjid,  us(|m'  in  dicm  hnnc  : 
m  in  Lilien'iaciiU»,  cl  'm  k^iitoiio,  Pcr 
<IU3*  lr;insivt  curu  oitcnibus  lliiis  Israël, 
jOcns  loculMi  suni  ad  unain  de  iribu- 
cui  prx*ccpi,  ulpasierot  impulum  ni<Miiii 
\%  :  Qtiarc  non  a^dificnslts  nnliî  doiuuni 
Et  iiitnc  li%c  dko!»  servo  meo  Havid  : 
tkimiuuà  €xercituum  :  i£go  tuli  le  <te 
|iienlcm  gregrs,  ni  esses  dux  super  pt^- 
jti  isT'id.  ElX  fui  terum  in  onniibns  ub^ 
bttbsli,  ei  iultM  feci  nui  versas  ininiirns 
lUâ  :  rfciquc  tiln  notnen  Krainli%  j^m  la 
[riaruin  qni  simt  in  lerra,  Ll  [ïoiuini  lo- 
»  iiieo  Ist  :ic!l,  et  plant  jbo  en  m,  cl  b.4ll)iU> 
el  uun  lurLi^bitiir  âinpllu^  :  ncc  addeiit 
tlif,  Ql  ufl]ig;iul  euni  ^icut  prius;  ex  die 
ul  J0ilt4:i>s  super  populuin  mcum  Israël» 
^Imi  tllii  ah  ciiiiniLms  inimicis  tuis  :  prne- 
0Oinuiui,  quod  don»uni  faciat  libi  l>n- 
ii|lic  ennipleli  fticrinldies  lui,  el  dor- 
I  iMlnlyus  tuis,  snsciubo  semen  timm 
0d  egmiielur  de  uiero  tn&,  et  (iroiub<9 

|li:Tio?i?«.  Dss  MnucLEs.  IJ. 


voulant  épargner  ses   brebis  €t  9€i  boeufs ^  £1 

ravit  la  brebis  du  pauvre^  et  en  prépara  un 
festin  à  r étranger  qui  étuit  venu  lui  rcndtê 
visite.  Aussitôt  David,  rempli  d  une  grande 
indignalion  contre  un  homme  si  criminel, s'é- 
cria :  Vite  le  Sriqneur!  Vhomme  qui  u  fait  cela 
cstunfiU  de  perdition, Paisqu  il  aaqi  de  lasorte 
et  sans  pitit^  il  rendra  (a  brebis  au  quadruple. 

Nathan  ré|_iondi(  à  David  ;  fous  êtes  tei 
h  ntme,  loici  ce  que  dit  le  Seigneur,  le  Dieu 
d'Israël .  Je  vous  ai  sacré  roi  en  Israël^  et  je 
vous  ai  délivré  des  mains  de  Saiii;  je  vous  ai 
établi  à  la  place  de  votre  maître^  je  vous  ai 
donné  ses  épouses^  accordé  l'empire  d'Israël 
et  de  Judée  y  ei  si  tout  cela  est  peu  de  chose 
encore,  j'y  ajouterai  des  faveurs  beaucoup 
plus  grandes.  Pourquoi  donc  avez-vous  mé- 
prisé la  parole  du  Seigneur ,  et  commis  Tim- 
quité  en  ma  présence'/  Vous  avez  condamné 
trie  à  mourir  par  le  glaive^  et^  après  avoir 
ravi  pour  vous-même  son  épouse^  vous  Vavez 
livré  au  glaive  des  fils  d'Àmmon,  Pulsquil  en 
est  ainsi  f  le  glaive  ne  sortira  plus  jamais  de 
totre  maiscn^  en  punition  de  ce  que  vous 
in  avez  méprisé^  et  ravi  réponse  d  trie  lié- 
thétn,  pour  en  faire  la  vôtre.  Aussi  voicice  que 
dit  le  Seigneur  :  Je  susciteraila  révolte  contre 
vous  dans  votre  propre  nmison  :  je  ravirai 
vos  épouses  à  vos  yeux^je  les  donnerai â  votre 
procliain^  et  il  les  prendra  à  la  face  de  et 
soleil;  car  vous  avez  agi  avec  mystère,  el  mci 
j  exécuterai  mes  menaces  en  présence  de  iout 
Israël  et  à  la  face  du  soleil. 

David  s'écria  douloureusemenl:X«i'p/^A(' 
contre  le  Seigneur!  et  Nathan  lui  réfoudil 
aussilût  :  Le  Seigneur  a  effacé  votre  péche\ 
vous  ne  mourrez  pas;  mais,  parce  que  vous 
rires  fait  blasphémer  les  enneitns  du  Seii^veur 
par  totre  conduite  ^  le  fils  qui  vous  est  né 
mourra  (558). 

Quand  David  fut  devenu  vieux,  un  de  îres 
fils  que  n  avait  pu  corriger  rexem[dc  d'Ah- 
salon,  sô  forma  un  parti  puissant  el  songea 
è  monter  sur  le  Irône ,  même  avant  la  nioil 

Tf^gnuiïi  ej4is.  Tpse  aedilicabil  dominn  nomini  laeo; 
cl  stal>iliaDi  Mn"*>imni  rej^ni  ej«s  ustiuc  in  sonipucr- 
nnni.  Ejro  eni  ci  in  i^atrem,  ai  ipic  <nit  mihi  in  ti- 
Il  uni  :  qui  si  inique  aliqnid  gosseï  U,  urgiiaiii  ccun  lU 
\ir{3'.i  vit  or  uni,  ii  in  ]>la^is  Hriuiuui  buniinuni*  Mi* 
soncordinni  auleni  incDin  non  aufor.un  iib  eo,  sicut 
abstidi  a  San!,  qnein  nuiovî  a  facie  nica.  El  lli!cli^ 
erit  donius  ma,  et  refjnum  Inum  lïsqiie  in  .-«leninni 
anto  f^< iem  hiam  ,  et  Ihionus  tuus  eiil  linnus  ju- 
biler. Seeiinduni  omuia  MMba  Ii.bc,  cl juvia  univiT- 
$am  visionern  islam,  bic  Euatlus  e&t  N^iltian  ad  Da- 
vid. (//  /(/^.  vn,i-170 

(558)  Misit  ergo  UuuiintiâNaihïtn  ad  D^iud  :  qui 
cuui  \vnisscl  ad  euni|  diiit  ei  :  Duo  viii  cranl  iit 
<ivil;ile  una  :  unus  divcs,  rt  aller  p.»upt*r.  Dives  ha 
bebat  ovrs,  cl  bùvcs  plurimos  valdc.  rauper  ault m 
niliil  babeluitomnino,  piseier  oveni  nnam  paivuluni, 
qnam  cnitral  il  nuliieral,  cl  quie  civvtMai  apnd 
f'un»  eu  m  litiis  ejus  Minu!,  de  pane  iHiuscomedcnî, 
et  de  calice  ejus  bibens,  et  in  sirni  iliius  dcjrmieii§  : 
eratquc  tUi  sicut  Ulia.  Cum  aniem  pciegrinns  qui- 
dam venisset  ad  diviiem,  parcens»  ilte  suiiiere  de 
ovibusci  de  bobus  suis,  ut  txbibcrel  couvivium 
pcrcgrino  ilh  qui  venerat  ad  s(\  tnKl  oycm  virî 
paupcris,  cl  pra;ï»aravil  cibos  bond  ni  qui  *ciier>l 
ad  se  h-atns  aulem  indipiatiouc  Da\id  advcreitâ 
bouiincm  illiim  nimis,  diiU  ad  Nalban  :  Vîvii  Demi* 

U 


£55 


NAT 


DICTIONNAIRE 


NAT 


(le  son  père.  Il  ourdit  une  conjuration  dont 
Joab  et  le  prêtre  Abiathar  étaient  les  prin- 
cipaux instruments,  tandis  que  le  grand 
prêtre  Sadoc,  Banaias,  fils  de  Joïada,  le  pro- 
phète Nathan  et  l'armée  tenaient  pour  Salo- 
mon,  auquel  David  avait  promis  le  trône. 
L'impatient  Adonias  s'étant  fait  proclamer 
par  ses  partisans,  le  prophète  Nathan  en 
prévint  Belhsabée  aussitôt  que  la  nouvelle 
rut  parvenue  à  Jérusalem,  en  rengageant  à 
se  rendre  auprès  du  vieillard,  pour  l'informer 
de  ce  qui  se  passait  :  Allez^  lui  dit-il,  présen- 
tez-vous devant  le  roi^  et  dites-lui  :  Est-ce 
que  vous  n  aviez  pas  dit  à  votre  servante,  6 
roi,  mon  seigneur ,  en  le  lui  promettant  avec 
serment  :  Salomon,  votre  fils,  régnera  anrês 
moiy  il  s'assiéra  sur  mon  trône  ;  comment  donc 
se  fait-il  que  ce  soit  Adonias  qui  règne?  Et 
tandis  que  vous  parlerez  ainsi  au  roi ,  f  en- 
trerai après  vouSy  et  je  cotàpléterai  votre  récit, 
La  mère  de  Salomon  sut  bien  trouver  dans 
son  cœur  ce  qu'il  fallait  ajouter  à  ces  paro- 
les pour  émouvoir  le  cœur  du  vieillard  :  elle 
lui  représenta  les  dangers  qu'elle  courrait 
elle-même  pour  sa  propre  vie,  ainsi  que 
Salomon,  si  Adonias  usurpait  ainsi  la  cou- 
ronne. Elle  parlait  encore,  lorsque  Nathan 
se  fit  annoncer,  0  roi,  monseigneur,  dit-il  à 
David,  at?ez-t?ou5  dit,  qu* Adonias  règne  après 
moi,  et  quil  monte  sur  mon  trône  ?  Voilà  qu'il 
est  sorti  aujourd'hui  même  de  Jérusalem,  il  a 
'offert  en  sacrifice  des  bœufs,  de  grasses  victi- 
mes, un  grand  nombre  de  brebis,  et  il  a  con- 
voqué tous  les  serviteurs  du  roi^  les  chefs  de 
l'armée ,  le  prêtre  Abiathar ,  et  ils  ont  ou  et 
mangé  en  sa  présence ,  en  disant  :  \ive  le  roi 
Adonias;  mats  il  ne  m'a  pas  appelé,  mot\  votre 

nus,  quoniam  fiHus  mnnis  est  vir  oui  fecit  hoc. 
Ovcm  rcddet  in  quadriiplum,  eo  quod  fecerit  ver- 
bum  istud,  et  non  pepercerit.  Dixil  aulem  Nathan 
ad  David  :  Tu  es  ille  vir.  Ha^c  dicit  domioirs  Deus 
Israël  :  Ego  uuxi  te  in  regem  super  Israël  :  et  ego 
erui  te  de  minu  Saul,  et  dedi  tibi  domain  domini 
tui,  et  lixores  domini  lui  in  sinu  tuo,  dedique  libi 
domuni  Israël  et  Juda  :  et  si  parva  sunl  ista,  adji- 
clam  tibi  multo  majora.  Quai-e  ergo  contempsisti 
verbum  Domini,  ut  faceres  malum  in  conspectu 
meo?  Uriam  Uethxum  percussisli  gladio,  et  uxorem 
illius  acccpisli  in  uxorem  tibi,  et  inlerfieisli  eum 
gladio  flliorum  Ammon.  Quamobrem  non  recedct 
gladius  de  domo  tua  usque  in  sempiiernum,  eo 
quod  despexeris  me,  et  tuleris  uxorem  Uriœ  He- 
thxi,  ut  esset  uxor  ttia.  Itaque  haec  dicit  Dominus  : 
£cce,  ego  suscitabo  super  te  malum  de  domo  tua, 
et  toliam  uxores  tuas  in  oculîs  tuis,  et  dabo  proxi- 
mo  tuo,  et  dormiet  cum  uxoribus  tuis  in  oculis 
solis  hujus.  Tu  enîm  fccisti  abscondite  :  eao  autem 
faciam  verbum  islud  in  conspectu  omnis  Israël,  et 
in  conspectu  solis.  Et  dixit  David  ad  Nathan  :  Pec- 
cavi  Domino.  Dixitque  Nathan  ad  David  :  Domiuug 
qaoqae  transtulit  peccaium  tu  uni  :  non  morieris. 
Verumtamen,  quoniam  blasphemare  fecisli  iuimicos 
Domini,  propter  verbum  hoc,  fllius,  qui  natus  est 
tibi,  morte  morietur.  (//  Reg.  xii,  1-14.) 

^5d9)  Dixit  itaque  Nathan  ad  Belhsabée  matrcm 
Saiomonis  :  Num  audisti,  quod  rcgnaverit  Adonias 
iilius  Haggilh,  et  dominus  uoslcr  David  hoc  ignorai? 
Nanc  ergo  veni,  accipe  consilium  a  me,  et  salva 
«Kiroam  luam,  fliiique  tui  Saiomonis.  Vade,  et  in- 
gretlere  ad  regem  David,  et  die  ei  :  Nonne  tu.  domi- 
ne mi  rex,  jurasli  mihi  anciila:  luuî,dicens  :  Salomon 
iflius  t  us  ri'gnabit  posl  me,  et  ipse  sedebit  in  solio 


serviteur,  ni  le  prêtre  Sadoc,  ni  Bano 
de  Joiada^  ni  Salomon,  qui  vous  est 
Est-ce  qu'un  tel  ordre  est  venu  du  roi,  n 
gneur,  et  nem'avez-vouspoinidéelaréà 
fre  serviteur,  quel  est  celui  qui  devait  et 
sur  le  trône  après  le  roi,monseigneut 

Le  vieillard,  ne  pouvant  résistei 
attaque  si  bien  concertée,  s'emprc 
faire  proclamer  aussitôt  Salomon,  e 
cution  de  ses  promesses  et  des  réso 
qu'il  avait  prises  depuis  longtemps. 

Il  n'est  plus  fait  mention  depuis  I 
prophète  Nathan. 

NATIVITÉ.  Jeanne  Leroyer,  dite  m 
tivité,  née  en  1732,  près  Fougères,  s' 
quis  pour  un  moment  une  grande  c^ 
comme  prophétesse,  mais  sa  renomi 
fait  que  oasser.  Jeanne  Leroyer,  visk 
dès  l'enfance,  ayant  un  sommeil  t< 
agité  des  songes^^lesplusaffreux,  eni 
Tordre  des  ctarisses.  Ses  premiers  • 
seurs  cherchèrent  à  la  désabuser  sut 
leur  de  ses  révélations,  et  nul  n'en  en 
parler  en  dehors  du  couvent;  mais 
Genêt,  nommé  directeur  de  la  comoi 
en  1790,  eut  le  malheur  d'y  attacher  c 
portance.  Il  recueillit  ses  visions  et 
digea  sous  sa  dictée.  Pendant  les  loi 
l'émigration,  l'abbé  Genêt  mit  ses  m 
ordre;  il  y  travaillait  dans  le  temps 
que  s'accomplissaient  en  France  les  ydi 
bles  phases  du  drame  révolutionnaiit 
supposant  de  bonne  foi,  ce  qu'il  n'es 
permis  de  révoquer  en  doute,  il  éli 
cile  qu'il  ne  donn&t  pas  à  la  propl 
couleur  des  événements  dont  il  était  t 
Sœur  Nativité  mourut  en  1798 ,  son 

mco?  quare  ergo  régnai  Adonias?  Et  siâhu 
loqucnic  cum  rege,  ego  veniam  posl  te,  ei 
Lo  sermones  luos.  Ingressa  est  ilaque  Belhf 
regem  in  cubiculum  :  rex  aulem  scnueral  i 
Abisag  Sunamitis  niinistrabat  ei.  Inclîi 
Iklhsabee,  cl  adoravil  regem.  Ad  quam  re 
tibi  iiiquii,  vis  ?  Quae  respondens,  ait  :  Don 
lu  jurasli  per  Domiuum  Deum  Uium  aucîl 
Salomon  ûlius  luus  regnabil  posl  me,  el  ipsc 
in  solio  meo.  El  ccce  nunc  Adonias  regual, 
mine  mi  rex,  ignorante.  Maclavii  boves,  et 
qua^que,  et  arieles  plurimos,  el  vocavilomn 
régis,  Abiathar  quoque  saccrdolem,  et  Joaii 
pem  roililiae  :  Salomonem  aulem  servum  1» 
vocavil  :  Verumtamen,  domine  roi  rex,  hk 
respiciunl  lotius  Israël,  ut  indices  eis,  quii 
debeal  in  solio  tuo,  domine  mi  rex,  posl  te.  1 
cum  dormierit  dominus  mens  rex  cum  p 
suis,  erinuis  ego  et  Olius  meus  Salomon  peo 
Adhuc  illa  loquenle  cum  rege,  Naihan  pr<^ 
nil.  El  nunliaverunt  reçi,  dicenles  :  Adest 
prophcla.  Cn nique  inlrnisset  in  conspeclu  i 
adorasscl  eum  pronus  in  lerram,  Dixit  Nallu 
mine  mî  rex,  lu  dixisli  :  Adonias  regncl  pi 
el  inse  sedeai  super  ihronum  meum?  Quia 
dit  nodie,  et  immolavil  boves,  cl  pinguia,  cl 
plurimos,  et  vocavil  uni  versos  filios  régis,  < 
cipc8excrcilus,Abialhar  quoque  sacerdolcii 
que  vcscenlibus  et  bibenlibus  coram  eo,  el 
bus  :  Vivat  rex  Adonias.  Me  servum  luum,  e 
saccrdolem,  el  Banaiam  lilium  Joiadae,  et  S 
nem  famulum  lunm,  non  vocavil.  Nunquîd 
uor  meo  rege  exivil  hoc  verbum,  el  mihî  ii< 
casli  scrvo  luo,  quis  scssurns  esset  super  II 
domini  mei  régis  posl  eum*'  (///  Reg.  î,  11 


ï>i:S   MIRACLES. 


NA^r 


-^m 


ji8l7-  Après  la  mon  de  rauleur,  le 
pi  fui  livré  à  rimpression,  soiiN  le  li  trc 
révt lotions  dti  ta  sœur  Nafirift, 
Valeur  rotiinie  prophétie,  j^iuisqu'il 
|tra|irè*v  losévéneiuciUs,  1  ouvrage 
lui-même   de  leJs  caractères  de 
|u*ii  a*  hève  de  perdre  toute  espè«x.' 
ace  h  la  lecture*  La  pauvre  sœur 
"  à  |»cu  jtrès  loujours  h  ïmnx  :  i\n- 
n\  lorsi|U*eïle  annonce  un  voyage  h 
■-'  !le  irc*t  jamais  aH**e,*  et  un 

t  re,  où  elle  ncdevoil  jamois 
an  èiic-nH\me  d^^s  ses  t)ro|iliétic5 
le©  :  «f  Je  ne  vous  dooiie  \\(\^  cela 
pftdiu;  il  peut  arriver  mieux,  ou 
*ftii  du  tout;  »  mais  elle  se  vante 
lite  «l'avoir  prévu  à  merveille  ce 
■  (559*). 
^part  les  nrophétîcs,  puisau'il  ne 
en  cliercner*  nonobstant  les  prè- 
le  lauleur  et  de  son  interprète, 
ms  sous  les  yeuxdulccleur<picl- 
Iges   du  livre,  afin   que  cliacun 
|îeax   en  juger  la  valeur  :  ceux-là 
rani    les(]uels  les  chercheurs  do 
'  sexîasient  davantage. 

e^  Dieu  méfait  voir  la  malice  de 
ilention  diûiboliquo  et  perverse 
t^onire  la  sfiinie  Eglise  de  Jé- 
Tordre  di*  leur  chef,  ces  nié- 
fian^ouru  la  lene  comme  des  tor- 
de préfjarer  les  voies  et  les 
iiri.st,  dont  le  règne  nppro- 
iôiiltle  corrompn  de  cet  esprit 
)\\'^  ont  euipoisuniiii  les  honunes, 
[lestiférés  se  sont  ronnnu- 
'  s  uns  aux  autres,  et  la  con- 
nue tj;énéralc, 

sverscment,  quel  scandale!.., 
moD  Père,  ce  que  j'cTî  vu  se  [k'is- 
JFCUX.  C'était  Sat^n  Ju!-méine 
buaîlè  ses  satellites,  qu'il  rendait 
4e  SCS  criuunellcs  dispositions, 
line  matière  infecte,  dont   il  les 
tïMii,  ou  sur  t|uelquo  endroit  de 
pour  leur  imirinïcr  un  ca- 
Ivûuement  à  son  œuvre.  Ces  sa- 
!>t  touchés,  me  paraissaient  sur-le* 
iverls  d'une  lèfire  dont  ils  allaierU 
luUîs  les  itersonnos  qui  se  laissaient 
nrcux.  Cette  ûgure,  mon  I*ère,  a 
llrîntérieur  et  à  l'extérieur  de  TE- 
<dlene  doive  avoir  son  par- 
lent que  dans  la  t^évolutron 
ïciîcc,  ce|>endant  elle  cxi>rinie  bicïi 
lilions  et  les  succès  de  ceux  qui  la 
eut  depuis  lunstemi>s. 
mit  les  efforts  de  lenfer  pour  dé- 
|ns   les  âmes  le   règne   ne  Jésus- 
I. trou l>ler  les  fidèles  dans  Texercice 
Iligiou.  Os  émissaires  du  démon, 
rseurs  de  l*Antochrist,  ainsi  que 
ra  fait  connaître,  ce  sont  les  écri- 
tes, qui  p^r  leurs  sysièmes  lir  cn- 
éduisants  ont  depuis  si  longtemps 
E^ndements  de  Tirréligiou  qui  tiu- 
i  matière  infecte,  qui  comuiunique 


[>artout  la  contagion,  el  qui  n'est  autre  chose 
que  cette  inqiure  conqiosition  de  Timpiélé, 
etc., etc.;  liljerlinage  qui  gagne  do  toutes  parts 
et  qui  cause  tout  lcn>al,sotislenonisfiécicnx 
de  philûsojthic  qu'il  ne  méritera  jamais. 

«  Aj*i'ès  cela  (ne  changez  encore  rien  h  ce 
que  je  vais  dire),  j'ai  vu  une  grande  imissauce 
s'élever  contre  la  sainte  Eglise;  elle  a  arra- 
ché, pillé,  ravagé  la  vigne  du  Seigneur,  elle 
Ta  lait  servir  roinmc  de  marchepted  aux  pas- 
sants, et  la  exposée  aux  insultes  de  toutes 
les  nations.  Après  avoir  injurié  le  célibat 
et  ojïfinmé  Tétat  religieux,  cette  superbe  au- 
dacieuse a  usurpé  les  biens  de  TEglise,  et 
s«st  cA>mmc  revêtue  des  pouvoirs  de  notre 
saint  Père  le  Pa(^e,  dont  elle  a  méprisé  la 
personne  et  l'autorité... 

«  Mon  Père,  ï>armi  ceux  qui  devaient  sou- 
tenir l'Eglise,  il  s'est  trouvé  d^s  Ulchcs,  des 
indignes,  de  faux  psteurs,  At^s  lou|>s  revê- 
tus de  la  f  e<iu  de  1  agneau,  qui  ne  sont  en- 
trés dans  le  bercail  que  pour  déduire  les 
;knes  simples,  égorger  le  Icoupeau  do  Jé- 
sus-Christ, et  livrer  Hiéritage  du  Seigneur  à 
la  déprédation  des  ravisseurs,  les  tein]iles 
et  les  saints  autels  h  la  profanation... 

«  Voici  sur  cela  m  ([ne  dit  le  Seigneur 
dans  sa  colère  et  dans  la  juste  indignation 
qu'il  a  con*;ue  :  «r  Malheur  aux  traîtres  et 
K  aux  apostats  1  Malheur  aux  usurpateurs  des 
«  biens  de  mon  Eglise,  conunc  à  tous  ceux 
•t  qui  méprisent  son  autorité!...  Ils  eucour- 
'f  rontmon  indignation,..  Je  foulerai  cette  su- 
"  perhe  audacieuse;  elle  disf^arattra  devant 
'«  moi  comoie  la  fumée  qui  s'évapore  dans  les 
«  airs,  en  juinition  de  ses  crimes.  Je  lui  rede- 
*i  manderai  un  héritage  essentiel lenient  des- 
«  tiné  à  rentieticn  de  niestenqdes  et  de  mes 
«  ministres,  comme  au  soulagement  de  mes 
•  pauvres.  J'endurcirai  son  coeur,  j'aveugle- 
rt  rai  son  esprit.  Elle  commettra  [léché  sur 
«  péché;  en  faisant  le  mal,  elle  croira  faire  hi 
«  lHen,et  Jachule  de  ceux  qu*elle  enivre  sera 
«  d'au  tant  plus  profonde  et  d'autant  ni  us  fu- 
«  nestê,  qu'ils  se  seront  élevés  i)l us  haut  par 
«  leur  orgueil.  » 

«  Ma  tille,  «  aie  disait  le  Seigneur  dans  1  a- 
mertumo  de  son  coeur,  mais  d'un  ton  palcr- 
nel  et  avec  une  clîusion  de  cœur  qui  n»c  pé- 
nétrait de  douleur  et  d'amour  tout  à  la  fois: 
«  Ma  lille,  le  croirez-vousî  11  s'est  trou v A 
*T  dans  mon  Egiise  des  Judas  qui  nronl  traht 
«r  et  vendu  :  j'ai  été  ahandfinné,  j*ai  été  nié  rie 
c  nouveau;  on  a  délivré  BaraliU'is,  et  on  m'a 
.<  condamné  h  la  mort.  J'ai  été  cruellement 
rt  Ûagellé  et  couronné  d'épines.  On  ma  cou- 
«  vert  de  honte  et  d'opprobres,  on  m'a  cou- 
V  duit  au  supplice  poui'ètre  crucifié  une  se- 
«  coude  fois...  Qnels  châtiments  mériteïit  t;int 
«  et  de  si  sanglants  outrages?  Ce()endant  j*ai 
«  eiitendu  les  prières  de  mon  Eglise;  ses  gé-  * 
w  missenients,  ses  sounirs  m'ont  !^il  violence, 
«  et  j'ai  résolu  d'abréger  le  temps  de  son 
«  exil...  » 

«  Jésus-Christ  f>arut  s'animer  d'une  saiidi» 
colère,  et  prenant  un  ton  vif  et  plein  d'inté- 
rêt :.«  Jai  entendu,  dit-il,  les  pleurs  et  le* 


bv*  Xk  et  rAélniiùn&  de  ta  so^ur  ISainité;  —  ÏÀmi  de  iê  nligion  et  du  rcî,  1.  XX 111^  p.  3i|  Li 
;t.lllV,i).  193. 


i» 


NAT 


«  gt^inîsscmonls  de  ces  pieuses  viilimes  de 
«  mon  amour;  elles  m'ont  loui*ht5  jusqu'au 
«  fond  du  rœup...  Les  mallienreux  leur  ont 
«  fait  violence  jusque  sur  leur  franc-arbitre 
«  dont  je  suis  si  jaloux,  et  que  je  laisse  moi- 
«  môme  à  tous  les  hommes  nour  en  user  à 
«  leur  uhoii  et  suivant  leur  linre  détermina- 
it tion.  Je  m'en  vengerai  au  jour  de  mon  ju- 
«  gement.  Nous  saurons  de  queI<iroit  ils  vien- 
«  nent  aujourd'hui  m'enlever  l'hommage  H- 
«  bre  de  mes  créatures.  Us  m'en  répondront, 
«  de  ces  é()Ouses  chéries  dont  ils  ont  forcé  la 
«  volonté;  ils  sentiront,  aux  coups  dema  juste 
«  rigueur,  que  je  suis  le  maître  absolu  h  qui 
«  tout  doit  céder,  et  qu'on  ne  me  brave  point 
«  impunément;  ils  seront  atteints  de  mon  évi- 
«  dence  et  percés  des  traits  de  ma  vérité.  » 

«  Je  voyais  sur  une  montagne  un  bel  ar- 
bre grand  et  fort  ;  il  était  arrondi  symétri- 
quement par  le  contour  de  ses  branches  et 
I  agréable  disposition  de  ses  rameaux  ver- 
doyants; ses  (leurs  et  ses  fruits  présentaient 
tout  à  la  fois  l'odeur  la  plus  suave  et  le 
coup  d'œil  le  plas  charmant.  A  quelques 
nas  de  ce  bel  arbre ,  j'en  voyais  un  autre 
beaucoup  moins  fort,  mais  qui  paraissait  de 
la  môme  espèce  par  les  fruits  dont  il  était 
couvert  ;  il  n'était  pas  si  bien  arrondi,  ni  si 
bien  disposé  que  le  premier,  et  je  remar- 
quai que  son  sommet  se  terminait  en  deux 
pointes  ou  cimes. 

«  Pendant  que  j'admirais  ces  deux  beaux 
arbres,  je  vois  tout  à  coup  un  troisième  ar- 
bre s'élever  droit  au  milieu  de  l'espace  qui 
les  sénarait,  de  manière  qu'il  était  égale- 
ment (listant  de  l'un  et  de  l'autre.  Celui-ci 
n'avait  ni  fleurs  ni  fruits,  mais  une  certaine 
apparence  qui  consistait  dans  ses  belles 
feuilles  ,  qui  avaient  quelque  ressemblance 
avec  celles  des  deux  premiers  arbres.  Il 
éleva  ûèrement  sa  tète  superbe  beaucoup 
au-dessus  d'eux,  ensuite  il  commença  à  les 
tiattre  alternativement,  par  un  mouvement  à 
droite  et  à  gauche,  tant,  que  j'en  étais 
épouvantée.  Je  remarquai  pourtant  qu'il  ne 
faisait  que  froisser  lorlement,  et  comme 
éclabousser  les  rameaux  du  premier  arbre , 
qui  résista  toujours 'sans  rien  perdre  ni  de 
ses  fleurs  ni  de  ses  fruits  ;  mais  il  brisa  tou- 
tes les  branches  de  l'autre  arbre,  de  ma- 
nière qu'il  ne  lui  resta  que  le  tronc  et  les 
racines,  et  qu'on  avait  peine  à  distinguer 
ses  deux  sommets. 

«  Après  celte  terrible  opération,  j'entendis 
une  voix  qui  cria  :  a  Coupez  le  sauvageon  [lar 
«  la  racine,  qu'il  soit  détruit  et  qu'on  ait  soin 
«  de  conservep^les  deux  premiers  arbres.  » 

«  A  peine  ces  mots  furent-ils  prononcées, 
que  j'entendis  frapper  l'arbre  maudit,  et  je  le 
ris  tomber  et  rouler  avec  fracas  jusqu'au  bas 
delà  montagne.  «Voici,  me  dit-on  ensuite, 
«  ce  que  signifie  ce  que  vous  venez  de  voir  : 

«  Le*  premier  arbre  marque  l'Eglise  de  Jé- 
«  sus-Christ,  et  le  second,  tfest-à-dire  l'arbre 
«  à  la  double  cime,  l'état  religieux  des  <leux 
«  sexes,  qui  s'est  formédans  son  sein;  ils  sont 
«  de  la  même  espèce,  et  voilà  pourquoi  ils 
t  portent  les  mêmes  fruits. 

«  Cet  arbre  infructueux  et  superbe,  qui 


DICTIONNAIRE  NAT 

«  s'est  ac(  ru  entre  les  deux,  et  qui  leî 
«  passés  par  sa  hauteur,  c'est  l'orgue 
a  moderne  philo50[ihic,  qui  va  bient 
«  les  derniers  elforts  pour  détruire  el 
«  tir  en  France  l'Eglise  et  l'état  relig 

«  Vous  eussiez  dit  que  le  sauvagei 
«  produit  de  la  raciniMiu  premier  arur 
«  la  moderne  phJosophie  prendra  l'api 
«  durospect  pour  la  religion  el  pour  1 
«  elle  voudra  même  persuader  qu'el 
«  que  pour  la  |.rotéger  et  la  ramener) 
«  fection  primitive  :  le§  eifets  montn 
«  qu'on  eu  devait  croire,  en  dévoilant 
«  haine  qu'elle  leur  porte,  ainsi  qu'au: 
«  évangéliques  qui  font  le  chrétien  ;  e 
«  mencera  ])ar  opposer  des  vertus  px 
«  humaines  et  morales,  dont  elle  feri 
«  ostentation,  malgré  leur  insufïisan 
«  le  salut.  Il  y  a  déjà  longtemps  qu 
«  montre  le  faux  brillant  pour  foire 
«  le  change,  en  môme  temps  qu'elle  i 
«  substituer  la  raison  à  la  foi.  Voilà  p 
a  le  sauvageon  avait  de  I)  lies  feuille 
«  vait  que  cela.  Le  ravage  de  cette  | 
«  phie  monstrueuse  doit  avoir  son  ti 
«  religion  et  l'Eglise  survivront  à  ce 
«  pèle.  La  racine  et  le  tronc  du  secoi 
<x  qui  restent  encore  marquent  que  te 
«pas  désespéré" pour  l'état  retigiei 
«  trouvera  un  jour  de  la  ressoiirte  ce 
«  oppresseurs ,  renaîtra  de  ses  cen 
«  reparaîtra  après  son  naufrage...  » 

«  J'étais  en  esprit  sur  le  somme 
montagne,  où  je  jouissais  d'un  air  p 
coup  d'œil  d'un  buisson  des  plus  chi 
Sur  cette  belle  montagne  s'élevait  u 
son  très-réçulièrement  construite  « 
apparence  des  plus  imposantes  :  ce 
ciioquait,  c'était  d'en  voir  toutes  les  > 
libres  et  toutes  les  entrées  ouvertes 
les  parts  aux  étrangers  qui  y  accour 
foule  avec  un  air  très-dissipé. 

«  Pendant  que  j'admirais  tout  a 
yeux  très-attentifs  ,  j'observai  que 
tout  à  coup  obscurci  par  des  râpe 
s'élevèrent  de  la  terre,  cl  qui,  parvcii 
moj^enne  région,  formèrent  un  nuag< 
épais,  qui  fut  insensiblement  fiouss^ 
montagne  par  un  vent  brûlant ,  qui 
d'un  certain  côté  de  Thorizoïi.  Cette 
malfaisante,  qui  dérobait  la  clarté  i 
annonçait  un  orage  terrible  aussi  b 
le  tourbillon  qui  1  agitait.  Je  soupçon 
désastre,  mais  j'aperçus ,  sous  le  nu 
objet  sensible,  qui,  pendant  un  iosfa 
fit  compter  sur  le  secours  d'en  haut, 
une  espèce  de  croissant ,  de  couleur  i 
qui  s'agitait  en  tous  sens  par  un  moo 
très-précipité;  je  ne  savais  si  je  de^ 
pérer  ou  craindre  de  cette  apparition 
ne  pouvais  comprendre  :  plus  il  avan 
plus  je  voyais  augmenter  son  agitai 
plus  aussi  je  sentais  que  mon  mqi 
augmentait. 

«  Enfin,  arrivé  jusque  sur  la  mont; 
se  détache  du  nua^e  et  vient,  pour  ai» 
tomber  à  mes  pieds.  O  Dieu,  mon 
qu'elle  frayeur  l  C'était  un  épouv 
dragon,  dont  le  corps  couvert  a'écai 


NAT 


DLS  MIRACLES. 


NKC 


4oa 


ntcs  couleurs,   présentait   un  aspect 
mt  ;  il  avait  le  feu  dans  les  yeux  et  la 
ans  le  cœur,  il  dressait  nèrement  sa 
sa  queue  ;  armé  de  ses  grlifes  et  d*un 
f  rang  de  dents  longues  et  meurtrières, 
içait  de  tout  mettre  en  pièces  et  se  pré- 
ussitôt  vers  la  belle  maison,  en  prenant 
dC  un    certain  détour,  comme  pour 
»r,  guoiçiu^il  f»arût  très-animé  contre 
le  fréooisà  cette  vue,,  et  mon  premier 
ment  fut  de  crier  do  toutes  mes  forces, 
'ermât  toutes  les  portes  et  qu'on  prît 
I  la  fureur  du  dragon...  On  m*écouta 
rdistrait  et  mocjueur,  on  me  prit  pour 
e,  une  visionnaire,  une  extravagante. 
se  ne  se  mit  en  i.eine  de  profiler  de 
i5,  et  tout  mon  zèle  ne  fut  j.a.yé  (]ue 
ironies  et  des  insultes.  Cependant  le 
s'avançait,  et  déjà  il  avait  fait  des  vie- 
»  s»  rage.  On  commencjail  à   ouvrir 
lel  h  demander  du  secours,  lorsque 
it  commanda  d*altaqucr  le  monstre 
nnpôcher  de  nuire.  iMais,  auelle  aj)- 
,disais-je,  qu'une  pauvre  fille  comme 
os  armes  et  sans  force,  qui  n'a  pas 
) courage  d'y  penser,  puisse  jamais 
r  h  bout?  j'eus  beau  m'en  défendre, 
obéir  à  l'ordre  qui  exigeait  le  sacri- 
aa  vie  f»our  le  salut  de  tous.  Je  le  (is 
15  délibérer,  je  me  précipitai  donc 
ragon  pour  l'arrêter  et  le  combattre. 
ge  !  à  peine  Teu^^-je  attaqué  qu'il  ne 
slcp:  ce  fut  le  lion  entre  les  mains 
M>n.  Dans  un  moment  je  le  mis  on 
malgré  tous  ses  etforts...  Je  déchirai, 
A  transport  véhéiriont,  ses  membres 
Ma;^  tes  spectateurs  comprirent  le 
*dOOtje  les  avais  délivrés. 
rV»!  écoulé  bien  du  temps,  mon  Père, 
naeette  vision  nfait  été  expliquée. 
ésiis-Christ  vient  de  m'en  donner  le 
MO  près  dans  ces  termes:  «  Rappelez- 
ma  fille,  la  vision  que  vous  eûtes  en 
circonstance  de  votY'c  jeunesse.  »  Je 
lis  rappelée,  comme  je  viens  de  vous 
lier;  sur  cela,  voici  ce  qu'il  nfa  dit  :| 
montagne  où  vous  étiez  alors  repré- 
l  le  royaume  de  France  ;  les  portes  et 
ennes'cn  étaient  ouvertes  h  tous  les 
fers,  parce  que  depuis  longtemps  la 
lation  et  la  curiosité  du  Français,  plus 
e  l'amour  de  la  liberté,  oui*  lui  sont 
e  naturels,  le  rendaient  tres-suscei)ti- 
ï  nouveautés  en  fait  de  croyance ,  et 
ipable  de  donner  dans  les  systèmes  les 
îxlravagants.  11  n'est  rien  que  l'on  no 
5  admettre  avec  de  pareilles  disposi- 

vapeurs  grossières  cpii  se  sont  élo- 
le  la  terre  et  qui  ont  obsimrci  la  In- 
du soleil,  ce  sont  les  principes  d'ir- 
)n  et  de  libertinage  qui,  produits  en 
de  la  France,  et  en  partie  venus  do 
'étranger,  sont  parvenus  à  confondre 
es  princi[)es,  à  répandre  partout  les 
•es  et  obscurcir  jusqu'au  flambeau  do 
comme  celui  de  la  raison...  L'orage 
ussé  vers  la  France,  qui  doit  Atre  le 
er  théâtre  de  son  ravage  mnè^  en 


«  avoir  été  le  foyer.  L'objet  qui  parais-ait  sous 
«  le  nuage  fijfurait  la  révolution  ou  la  noiH 
«  velle  conj  litution  qu'on  nrépare  à  la  France; 
«  il  vous  paraissait  vcniruu  ciel,  quoiqu'une 
«  fût  formé  que  de  vapeurs  de  la  terre*;  vous 
«  ne  l'avez  bien  connu  qu'en  le  voyant  d'a- 
«  près  sa  forme  et  ses  projets  désastreux;  de 
«  même,  la  nouvelle  constitution  paraîtra  h 
«  plusieurs  tout  autrequ'elle  n'est;  on  la  bé- 
«  nira  comme  un  présent  du  ciel,  quoiqu'elle 
«  ne  soit  qu'un  présent  de  l'enfer  que  le  ciel 
«  permet  dans  sa  juste  colère  ;  ce  ne  sera  que 
a  par  ses  effets  qu'on  sera  forcé  de  reconnal- 
a  tre  le  dragon  qui  voulait  tout  détruire  ettout 
«  dévorer...  Ëntin,  par  mon  ordre  et  mon  se- 
«  cours,  vous  en  avez  triomphé.  Ici,  ma  fille, 
ft  vousreprésentiezmonEgliseassemblée,qui 
«  doitunjoûrfoudroyeret  détruire  le  principe 
«  vicieux  de  cette  criminelle  constitution.  » 
«  Voiià,  sans  doute,  mon  Père,  des  malheurs 
bien  terribles  ;  mais  je  ne  dois  pas  vous  célor 
les  espérances  que  Dieu  me  donna  du  réta- 
blissement de  la  religion  et  du  recouvrement 
des  pouvoirs  de  notre  saint  Père  le  Pape. 
Quelle  consolation  i>our  vous  et  pour  moil 
Quelle  joie  pour  tous  les  vrais  fidèles  !  Je  vois 
dans  la  Divinité  une  grande  puissance  con- 
duite par  le  Saint-Esprit,  et  qui,  par  un  se- 
cond bouleversement ,  rétablira  le  bon  or-, 
dre...  Je  vois  en  Dieu  une  assemblée  nom- 
breuse des  ministres  de  l'Eglise, qui,  comme 
une  armée  rangée  en  bataille,  et  comme  une 
colonne  ferme  et  inébranlable ,  soutiendra 
les  droits  de  l'Eglise  et  de  son  chef,  rétablira 
son  ancienne  discipline;  en  particulier , je 
vois  deux  ministres  du  Seigneur  qui  se  si- 
gnaleront dans  ce  glorieux  combat,  par  la 
vertu  du  Saint-Esprit, qui  enflammera  d'un 
zèle  ardent  tous  les  cœurs  de  cette  illustre 
assemblée. 

«  Tous  les  faux  cultes  seront  abolis,  je 
veux  dire,  tous  les  abus  de  la  révolution  se- 
ront détruits,  et  les  autels  du  vrai  Dieu  ré- 
tablis. Les  anciens  usages  seront  remis  en 
vigueur,  et  la  religion,  du  moins  h  quelques 
égards,  deviendra  plus  florissante  que  ja- 
mais. » 

Nous  nous  arrêtons  à  ces  citations,  qui 
contiennent  des  vues  fort  justes  ;  seulement 
elles  ont  le  tort  d'être  rétrospectives.  A  cela 
près,  et  si  le  concile  avait  eu  lieu,  la  pro- 
phétie serait  exacte. 

NÉCROMANCIE. 

Cent  de  polit  entendement 
Dcmandonl  à  la  fois  comment 
Grant  merveilles  pueut  esUc  faictcs. 


Aucun  en  sont  tout  eshahi 
Kl  saves  vous  que  je  leur  di 
Je  k'ur  di  que  Niffromancie 
Ksi  moull  merveilieusu  cler^çie 
Car  mainte  merveille  en  a  on 
Faite  picca  bien  le  sait  on. 

(Poème  de  Cléomadèi. 

La  magie,  dans  ses  rapports  avec  le  monde 
des  intelliçences,  se  divise  en  deux  bran- 
ches; la  théurgio  proi)rement  dite,  et  la 
goétie  ;  la  théurgie  est  Kart  de  converser 
avec  k'sintclli'-ien(esbicufaisantes,ouu.4me 


405 


NEC 


DICTIONNAIRE 


NEC 


de  les  contraindre  à  se  plier  aux  volontés 
du  magicien.  La  goétie  ou  magie  noire  est 
Tart  de  se  mettre  en  rapport  avec  les  mau- 
vais génies,  et  de  les  soumettre  également 
aux  volontés  de  Thomme.  La  goétie  elle- 
même  prend  le  nom  de  nécromancie,  lors- 
qu'elfe  a  pour  objet  d'interroger  les  morts, 
et  de  les  immiscer  aux  affaires  des  vivants. 

On  range  la  nécromancie  dans  la  catégorie 
de  la  magie  noire,  non-seulement  h  cause 
de  ses  pratiques  aussi  repoussantes  qu'abo- 
minables, mais  encore  parce  que  les  anciens 
considéraient  beaucoup  plus  les  ftmes  des 
morts  comme  de  mauvais  démons,  des  gé- 
nies funestes,  que  comme  des  dieux  ser- 
viables  et  bienfaisants.  On  les  voyait  saiis 
doute  invoquer  parfois  les  mânes  de  leurs 
pères  ;  mais  celte  horreur  instinctive  que 
l'homme  éprouve  pour  tout  ce  qui  tient  à 
la  mort,  leur  en  faisaitredouler l'apparition; 
et  sous  ce  rapport,  nous  n'avons  fait  aucun 
progrès  ;  il  n'est  si  brave  capitaine,  esprit 
lort  si  résolu,  qui  ne  frissonnât  à  un  pareil 
spectacle,  soit  réel,  soit  regardé  comme  tel, 
ce  qui  revient  au  même. 

La  goétie  s'adressait  aux  divinités  malfai- 
santes, la  Mort,  les  Euménides,  les  Parques, 
la  Fièvre,  la  Fortune-contraire;  à  Averrun- 
lius,  à  Rubigo,  à  la  Peur;  aux  divinités  infer- 
nales, PJuton,  Proserpine,  à  Hécate,  à  la  Nuit, 
h  l'Erèb^,  au  Cocyte.  On  leur  offrait  des  sa- 
crifices nocturnes,  comme  pour  mieux  se 
placer  sous  leur  influence,  dans  dos  fosses 
I)rofondes,  comme  pour  se  rapprocher  d*elles  ; 
on  murmurait  des  invocations,  comme  pour 
ne  pas  troubler  le  silence  de  ces  funèbres 
divinités  ;  quelquefois  on  les  terminait  par 
des  cris  inarticulés,  comme  pour  imiter  les 
hurlements  prolongés  des  bétes  fauves  dont 
la  nuit  est  le  domaine.  On  choisissait  des 
victimes  dédaignées  par  les  autres  divinités  ; 
ce  qu'il  y  avait  de  plus  hideux,  de  plus  fu- 
nèbre, de  plus  funeste  dans  les  deux  règnes 
de  la  nature  vivante.  Si  Enée  s'arme  d'un 
rameaud'orpourdescendreauxenfers,ilaeu 
soin  de  se  rendre  propices  les  divinités  infer- 
nales, en  leur  immolant  des  victimes  noires. 

Le  culte  public  des  nations  civilisées  re- 
poussa toujours  ces  sombres  pratiques;  elles 
restèrent  le  lot  exclusif  des  malfaiteurs  iso- 
lés et  des  magiciens,  leurs  maîtres  dans  lart 
de  faire  le  mal .  Nous  ne  voulons  pas  dire  que 
de  telles  pratiques  produisissent  les  funestes 
résultats  qu'elles  avaient  pour  objet,  mais 
seulement  que  leur  but  était  toujours,  ou 
ordinairement,  le  mal. 

Les  magiciens  préféraient  la  nécromancie, 
parce  que  là  du  moins  il  y  avait  quelque 
chose  de  véritablement  hoiTible,  une  horreur 
visible,  palpable  :  savoir,  des  cadavres  hu- 
mains, du  sang  humain,  des  viscères  hu- 
mains. Les  sens  dépravés  par  une  volonté 
perverse  pouvaient  s'abreuver  d'horreur, 
et,  calculant  leurs  succès  d'après  Thorreur  de 
leurs  moyens,  les  maîtres  accumulaient  tout 
ce  qui  pouvait  causer  une  plus  funèbre  im- 
pression. Mais  à  qui  donc  s'adressaient  de 
si  repoussantes  supplications  ?  ce  n'était 
pas  aux  cadavres,  sans  doute. 


f^s  anciens  ne  paraissent  pas  ayoïre 
dées  bien  arrêtées surle  sort  deTâmehna 
après  la  mort  ;  sans  parler  de  la  métempsj 
des  pythagoriciens,  qui  ne  se  popul 
iamais,  et  de  la  réabsorption  dans  le  se: 
la  Divinité,  que  rêvaient  quelauefoi: 
])hilosophes  ou  les  poètes,  ou  de  l'apott 
des  héros,  le  peuple  admettait  les  lares 
larves,  les  lémures,  ks  mânes,  les  omt 
et  tous  ces  mots  ne  signifiaient  pas  la  n 
chose  :  c'étaient  bien  toujours  des  dédoi 
ments  de  l'homme;  mais  on  ne  s'expli< 
pas,  ou  du  moins  il  n'est  pas  clair 
nous  si  c'étaient  divers  dédoublement 
même  homme,  ou  si  c'était  une  seul 
même  âme  sous  divers  états. 

Le  mot  mânes  était  général,  et  s'applii 
aux  dépouilles  mortelles  aussi  bien 
l'âme,  mais  il  signifiait  de  vieilles  el' 
tiques  dépouilles  ;  les  mânes  étaient  dci 
vinités  bienfaisantes,  qui  faisaient  {larli 
la  famille,  qu'on  traitait  avec  un  respe^ 
fini,  et  qu'on  invoquait  dans  les  néces 
pressantes.  Les  lares  étaient  les  Ames,. 
les  âmes  seulement  des  aïeux,  qui  fais 
aussi  partie  de  la  famil.le,  dont  on  pn 
soin,  qu'on  invoquait  peu,  et  auxqueile 
consacrait  des  statuettes  qui  prenaient  | 
dans  des  niches  aux  coins  du  fojer. 
fort  touchante,  mais  peu  approfondie,  coi 
tout  ce  qui  tenait  au  même  sujet.  Voi 
était  ia  représentation  incorporelle,  in 
gible  mais  visible,  Valter  ego  du  mort, 
allait  errer,  si  le  mort  avait  reçu  la  se 
ture,  sur  les  bords  du  Styx,enattendaDl 
le  nautonnicr  <les  enfers  la  passât  daa 
barque,  à  la  destination  des  Champs-Elj 
ou  du  noir  Tartare.  Si  le  défunt  n'avait 
reçu  la  sépulture,  s'il  était  mort  de  \ 
violente  autrement  que  dans  les  comi 
s'il  était  mort.avantlejus^e  dge^  cette  ci 
demeurait  errante  sur  la  terre,  hantai 
tombeaux,  les  solitudes,  persécutait  le 
vanfs  de  ses  néfastes  apparitions  et  par 
multitude  de  méchancetés  :  c'étaient  U 
larves  et  les  lémures;  les  Mmures  se  ren 
traient  partout  nuitamment,  les  larves  éta 
plus  souvent  vêtues  de  blanc,  représenta 
le  mort  en  son  linceul,  et  demeuraient 
préférence  dans  le  voisinage  des  sépuUa 

Plotin,  que  les  idées  chrétiennes  illo 
naient  malgré  lui,  dit  qu'il  faut  enteo 
par  les  lares  les  âmes  des  justes,  et  par 
larves  et  les  lémures  lésâmes  des  méchan 
les  lares  sont,  ait-il  les  cudemonesj  ou,  b 
démons  des  Grecs,  et  les  larves  leurs  ce 
demoneSy  ou  mauvais  démons. 

Quant  aux  ombres,  tout  le  monde  le 
finit  par  en  rire.  Dès  le  siècle  d'Auguste 
après,  la  raillerie  plus  ou  moins  phik 
pliique  à  l'adresse  des  ombres  devient  i 
mocie  et  se  produit  sous  toutes  les  forn 
mais  l'âme  humaine,  la  véritable  âme,  < 
devienl-elleau  milieu  de  tout  ceci  ;  et  à  q 
s'adressent  les  évocations  des  magicie 
qui  le  sait;  qui  s'en  est  jamais  bien  rei 
compte;  qui  eut  là-dessus  une  opinion 
rêlée,  une  foi  ?  personne  :  ni  peui)lc,  ni  j 
losophes,  ni  nécromanciens. 


NEC 


DES  MTRACI.ES. 


NEC 


40«: 


;ei>endai]t,  la  prntfquo  de  révocation 
îiis  est  universelle  et  ancienne  comme 
ide.  Moïse  la  proscrivit  de  son  peuple, 

Jirouve  au  elle  existait  parmi  les  na- 
e  îa  Palestine  :  Nec  inveniatur  in  te 

ttret  filiumiuum aut  quœrat  a  mor^ 

riiatem  (560).  Malgré  cette  défense  lé- 
îlie  s'y  introduisit,  puisque  c*est  un 
iefs  que  le  prophète  Isaïe  articule  con- 
«eiy  en  lui  prédisant  sa  ruine:  Popii- 
l ad  iracundiam  provocat  me....  qui  ha- 
in  iepulcris^  et  in  delubris  idolorum 
mi  (Soi).  L'exemple  de  Saiil  consul - 
pjthonisse  le  démontrerait  seul  ;  mais 
que,  en  outre,  que  les  magiciens  de 
spëic  étaient  nombreux  parmi  le  peu- 
Dieu. 

ûndes  |>euplc5  idolâtres,  où  elle  passait 
nacte religieux,  d'une  nature  odieuse, 
mi,  mais  <(u  aucune  prohibition  lé- 
i  Imprimait,  la  nécromancie  prit  une 
iciiension;  rien  ne  fut  plus  barbare, 
ioee  que  ses  pratiques.  Les  auteurs 
nous  en  ont  laissé  des  descriptions 
at  frémir,  et  nous  allons  montrer 
fheure  f>ar  un  grand  exemple,  çue 
ïcriptions  ne  sont  pas  des  am|)liiica- 
lOétiques.  Ecoutons  d'abord  Horace 
cinquième  épode.  Canidie,  toute  en- 
te de  serpents,  les  cheveux  en  dé- 
,  lail  brûler  des  branches  de  figuier 
e  arraché  sur  des  sépulcres,  des  ra- 
de cyprès,  des  œufs  de  grenouille 
de  sang,  des  plumes  d*oiseaux  noc- 
,  des  plantes  venimeuses  d'ibérie, 
itfis  à  la  gueule  d'une  chienne  aifa- 
ciecdes  poisons  de  Col jhide.  Pendant 
■fiSt  Btgana,  vêtue  en  furie,  asperge 
isoo  dérouée  au  maléiice  avec  les  eaux 
«s  de  TAverne,  et  Véia  creuse  une 
ians  laquelle  un  malheureux  enfant 
nlerré  vivant  jusqu'au  menton,  con- 
I  k  mourir  de  faim  en  présence  de  mets 
b  près  de  sa  bouche,  et  renouvelés 
ors  fois  le  jour  jusqu'à  ce  qu'il  expire. 
,e  invoquera  en  attendant  les  divinités 
luil  et  de  Tenfer,  atin  de  consacrer  par 
larmes  la  moelle  des  ossements  et  le 
b  sa  malheureuse  victime*  Elle  en  fera 
6 des  maléfices. 

utons  Lucaiii  au  vr  chant  do  la  Phar- 
1  nous  peint  en  ces  mots  la  magicienne 
;o(562)  : 

\ft  odieux,  cet  effrayant  savoir, 
impie  Ërichto  ifavait  rien  d'assez  noir  ; 
eue  àme,  de  rage  el  d'horreur  posséilce, 
M  le  plus  gran  J  n'est  qu'un  crime  en  idée  ; 
ibies  eflbrti  H  d'inrùnies  Uavaux 
TC  son  art  à  des  monslres  nouveaux  ; 
uHir  le  plus  doux  sont  les  bois  les  plus  som- 

[bres, 
I  des  monumenls  elle  chasse  les  ombres 
rers  du  chaos  ses  regards  pénétrants 
lerclier  le  .Co(  ytc  et  ses  mùnes  errants, 
creux  des  tombeaux  ou  des  lieux  solitaires 

Deut.  xvm,  10,  11. 

Isa.  XLV,  4. 

Li'CAirt,  Phan.,  1.  vi,  trad.  de  Drebqeuf. 


Chère  aux  dieux  des  enfers,  elle  en  voit  les  mystères. 
Ce  pouvoir  que  son  art  lui  conserve  sur  eux\ 
Lui  coûte  chaque  jour  des  forfaits  monstrueux. 
Souvent  à  son  savoir  sa  fureur  assortie 
A  fait  d'an  corps  vivant  une  brûlante  hostie. 
Souvent  contre  la  mort  armant  ses  attcnlats, 
Kl  le  voie  aux  bûchers  les  restes  du  trépas, 
Kt  hisse  indignement  sur  les  rives  ardentes 
Les  mânes  courroucés  et  les  ombres  errantes. 
Par  ses  herbes  souvent,  et  souvent  par  ses  cris 
L'enfer  intimide  rend  ce  qu'il  avait  pris; 
L'.^me  qui  de  son  corps  se  trouvait  dégagée. 
Gémit  sous  ce  fardeau  dont  elle  est  rechargée 


Tantôt  elle  s'est  vue  en  de  hideux  alours 
Disputer  salement  un  cadavre  aux  vautours. 
Tantôt  sur  un  mourant  étendu  dans  sa  couche, 
Lm  cruelle  en  secret,  vient  appliquer  sa  bouche 
Kt  l'ombre  qui  s'apprête  à  déchirer  ses  fers, 
Reçoit  quelque  ordre  infâme  à  porter  aux  enfers 

(5()i). 

Ce  sont  là,  si  Ton  veut,  des  descriptions 
imaginaires,  mais  elle  sont  si  semblables  h 
la  réalité,  à  une  réalité  plus  sombre  et  plus 
horrible  encore,  qu'il  n'y  a  nul  bénéfice  à 
changer  la  poésie  pour  1  histoire.  Ecoutons 
en  ettet  saint  Grégoire  de  Nazianze  parlant 
de  Julien  l'Apostat  dans  sa  troisième  oraison, 
ftparlerai-je  de  TOronto,  et  des  meurtres 
nocturnes  accomplis  sur  ses  rivns,  lorsque 
recelant  en  même  temps  la  mort  et  l'empe- 
reur, il  entraînait  les  monceaux  de  cadavres 
confiés  à  la  discrétion  do  ses  ondes?  mais  il 
faudrait  être  poète,  pour  raconter  convera- 
blement  de  jjareilles  tragédies. 

«  Je  ne  veux  [ms  davantage  rappeler  le 
souvenir  de  tant  de  per5onnes,  de  ces  jeunes 
vierges,  de  ces  tendres  enfants^  immolés 
pour  servir  aux  opérations  mystérieuses  des 
évocations  et  de  la  magie,  et  dont  les  cada- 
vres découpés,  encombraient  les  recoins, 
les  caveaux  profonds,  les  puits  et  jusqu*aux 
fosses  d'aisance  du  [taiais  impérial  ;  je  ne 
parlerai  pas  non  plus  de  celles  que  la  curio- 
sité ou  la  compassion  appelaient  aux  cris 
des  victimes.  Déidorables  secrets,  abomina- 
bles mystères l  soit;  gardons  le  silence, 
puisquelui-même,  par  un  raste  de  imdeur, 
il  on  rougissait  le  premier.  Oui,  il  nous  a 
laissé  lui-même  la  preuve  qu'il  reconnais- 
sait de  pareils  actes  pour  atroces  et  abomi- 
nables, fiuisqu'il  prenait  un  si  grand  soin 
de  les  soustraire,  de  les  cacher,  d'en  dérober 
la  connaissance  au  public  (563).  » 

Serait-il  iK)Ssible,  après  une  accusation  si 
nette  et  si  formelle,  de  disculper  l'Apostat 
d'avoir  réduit  en  acte  les  |)lus  sombres  ima- 
ginations des  nécromanciens?  Et  si  Ton  dit 
que  ces  im|)Utations  ont  pu  être  inventées 
parles  chrétiens,  pour  flétrir  la  mémoire  du 
])lus  perfide  et  du  plus  dangereux  do  tous 
leurs  persécuteurs,  nous  deuianderons  si  ce 
sont  aussi  des  auteurs  chrétiens  qui  accu- 
sent Caracalla  de  s'être  adonné  aux  mêmes 
pratiques,  et  si  c'est  dans  uneiuireille  inten- 
tion? Non,  il  ne  faut  pas  se  le  dissimuler. 


(563) 
liv.  m. 


Voy.   aussi  Tuiodouet,    Vis  de   Jutien^ 


-lOT 


NEC 


DICTIONNAIRE 


NEC 


si  Julien  et  rimbécile  Bassien  immolaient 
quelquefois  des  victimes  sans  nombre,  parce 
qu'ils  étaient  empereurs,  c'est-à-dire  tout- 
puissantSy  si,  parce  qu  ils  étaient  empereurs, 
ils  avaient  le  pouvoir  défaire  emporter  bâil- 
lonnées des  femmes  enceinics,  de  les  faire 
suspendre  nar  les  cheveux  à  la  voûte  d'un 
temple,  de  leur  déchirer  les  entrailles  avec 
un  fer  homicide,  pour  y  chercher,  pendant 
la  durée  de  la  lutte  terrible  qui  s'établissait 
entre  la  vie  et  la  mort,  les  destinée» de  l'em- 
pire et  celles  de  l'empereur;  s'ils  avaient  le 
Fouvoir  de  faire  murer  ensuite  les  portes  de 
édifice,  pour  dérober  les  traces  du  meurtre; 
(56V)  des  maçiciens  plus  obscurs  et  moins 
puissants  se  livraient  en  secret  à  des  meur- 
tres moins  nombreux,  mais  non  moins 
atroces,  caries  empereurs  n'inventaient  pas, 
ils  suivaient  avec  audace  et  impunité  les 
sentiers  battus. 

La  nécromancie  ne  fut  pourtant  pas  tou- 
jours si  sanguinaire  ;  le  charlatanisme  s*cn 
emnara,  et  1  exploita  par  des  moyens  moins 
barbares;  toujours  aux  dépens  Je  la  crédu- 
lité publique,  il  est  vrai  ;  mais  enfin  on  ne 
trompe  que  celui  qui-  consent  à  l'être,  et 
ceux  qui  veulent  bien  se  laisser  tromper,  no 
sont  guère  à  plaindre.  Les  prêtres  de  l'E- 
g^ypte  avaient  trouvé  l'art  de  la  fantasma- 
gorie. Ils  s'en  servaient  quelquefois  i>our 
faire  apparaître  Isis  ou  Osiris,  qui  venaient 
calmer  les  troubles  civils  ou  politiques,  et 
rétablir  la  concorde  entre  les  concUoyens. 
On  leur  j)ardonnerait  aisément  la  sùner- 
cherie,  si  elle  s'était  toujours  renfermée  dans 
de  telles  limites,  mais  il  est  permis  de  croire 
qu'il  n'en  fut  pas  ainsi,  car  le  mensonge  ne 
se  limite  pas  ne  lui-même.  Le  fait  que  nous 
alléguons  ici,  n'est  pas  de  ceux  que  do  vai- 
nes suppositions  et  des  inductions  plus  ou 
moins  justes  attribuent  sans  preuve  aux  an- 
ciens, c'est  Damascius  qui  nous  le  révèle. 
Voici  ses  paroles,  telles  que  Photius  nous 
les  a  conservées  :  0  Afin  d'apaiser  les  discus- 
sions entre  les  magistrats,  ils  font  apparaître 
sur  la  muraille  une  gerbe  de  lumière  d'une 
teinte  très  chargée,  qui  se  transforme  en 
s'adoucissant  en  un  visage  d'un  aspect  divin 
et  surnaturel,  moins  remarquable  toutefois 
par  sa  beauté  que  par  sa  sévérité,  mêlée  ce- 

1>endant  d'une  certaine  mansuétude.  Les 
lahîtants  d'Alexandrie,  qui  voient  fréquem- 
ment cette  apparition  se  produire  au  milieu 
do  leurs  m^-stères,  la  considèrent  comme  une 
manifestation  d'Osiris  et  d'Adonis  (565).  » 
Nul  doute,  par  conséquent,  sur  l'existence 
de  procédés  fantasmagoriques  semblables  à 
ceux  que  la  science  moderne  à  retrouvés, 
et  nul  doute  sur  leur  emploi  dans  les  temps 
anciens  pour  tromper  les  jreux  des  spec- 
tateurs par  des  apparitions  simulées. 

Mais  il  ne  faut  pas  s'y  tromper,  do  si 
savants  procédés,  réservés  pour  les  mystères, 

(56J)  Voy.  Theodoret,  Vie  de  Julien. 

MM  itccftlç  tlç  irpitTùiitorà  SeifAO/s^Oro ,  irpoVwTrov 
irtyyùç  BtTittêw»  ii  rt  xict  vntpfviç,  où  yXuxfaec 
yaTt^ni,  iùXi  P^o^^poûç  a^a^ojtavov,  xà^tarov  S*  ôfiraç 
wô^f  X0U  QvîrJ  3  tov  ht  xû  j3)oav|>«  to  iiti^   ir.i- 


cultivés  dans  Técole  d'Alexandrie  et 
les  collèges  des  prêtres,  n'étaient  pas 
sage  de  tout  le  monde.  Ils  n'étaient 
l'usage  des  princes  qui ,  comme  Ji 
avaient  fait  l'expérience  de  leur  in 
puisque,  de  l'aveu  de  Jamblique,  la 
savante  des  philosophes  n'allait  par  a 
de  l'illusion  et  n'avait  pas  d'autre  but, 
ad  apparendum.  Ils  n'étaient  pas  k  I 
des  magiciens  vulgaires,  qui  les  ignoi 
ou  n'auraient  pas  eu  les  moyens  mécai 
nécessaires  à  leur  accomplissement  :  c 
se  repaissaient  en  réalité  de  cadavr 

Passaient  leurs  nuits  avec  la  mort, 
interroger  sur  les  secrets  de  la  vie. 

Le  fait  était  si  fréquent  et  si  notoir 
parmi  les  familles  riches,  les  unes  fa 
garder  leurs  morts  jusqu'à  conso 
dans  la  tombe*,  les  autres  gravaient 
monument  une  hache,  ascm,  eomn 
menace  perpétuelle  adressée  aux  pi 
tours;  et  tous,  pour  dernier  adieu,  i 
taicnt  au  défunt  que  la  lerre  lui  fui 
C'est  qu'ils  supposaient  que  les  maj 
allaient  peser  d'un  poids  énorme  î 
tombeaux,  pour  en  exprimer  Tâm 
morts. 

Le  paganisme  expirant  se  rattacha 
vaincs  et  odieuses  pratiques  comme 
ancre  de  salut;  I  école  d'Alexandi 
prit  pour  objet  spécial  de  ses  élude 
d'opposer  au  christianisme  miraclei 
miracles,  prophéties  pour  pro|)hélii 
sait  si  elle  lut  heureuse  dans  la  lutte. 

Constantin,  devenu  chrétien,  i 
encore  aux  vieux  préjugés,  au  point 
lérer  les  augures  et  les  autres  divii 
innocentes,  pourvu  qu'il  n'y  fût  qi 
ni  des  affaires  de  l'empire,  ni  de  la 
l'empereur;  mais  il  proscrivit  la  néci 
cie  et  toute  la  magie  noire.  En  metti 
prisonniers  en  liberté  le  jour  de  ] 
il  exceptait  nommément  les  néci 
ciens  (566).  Constance  porta  contre  ( 
la  peine  de  mort  (567)  et  ils  trouvèrei 
le  croirait,  des  défenseurs  et  des  apolo 
Ammien-jMarcellin,  Mamertin  et  Li 
ne  craignirent  pas  de  blâmer  cette  se 

Les  lois  de  1  Eglise  né  furent  pas 
sévères  que  celles  des  empereurs  coi 
magie  et  la  divination  :  le  concile  d 
dicée  et  le  quatrième  de  Carthage  lei 
crivirent  sous  peine  d'excommuni 
L'on  n'admettait  aoi  bajilème  les  paie 
s'en  étaient  rendus  coupables,  que  i 
l)romesse  d'y  renoncer  pour  tou 
«  Depuis  l'Evangile,  dit  Tertullien  (d 
Mat. y  c.  0),  vous  ne  trouverez  plus 
part  d'astrologues,  d'enchanteurs,  de  <j 
de  magiciens  qui  n'aient  été  punis,  » 

Nonobstant  les   efforts   combinés 
puissance  civile  et  de  la  puissance 
siastique ,  la  nécromancie  se  maintin 

5ftî»w/xsvov.  O'j  'JÛ.iicot^ptlç  èritmvoe»,  Ovipi» 

Pliolii  Btbliotheca,  cod.  r.cxLii.) 
(riiîG)  Voy.  Cod,  Théod,,  l.  iï,  lit.  38,  Icx 
(r;C7)  Vov.  ibid.,  lex  5. 


NEC 


DEâ  MJaACLES, 


NEC 


M 


lé,  elle  s'inIroduîsU  môme  au  sein 
tiaoîsme,  el  sV  est  aassi  maintenue 
^  nos  jours.  Elle  se  réfugia  (rnbnrd 
*^res,  cette  sentine  do  toutes 
du  monde  païen  ;  les  mys- 
iLM  r!L>  eux-iDômes  sous  les  |teines 
graves,  se  Iraiisformèrenl  en  ces 
Ses    de  sorciepîî  noRimés  sabbats, 
Pusemenl  trop  réelles,  quoiqu'on 
et  qui  se  sont  nuuivtenues  elles- 
Jusqu'en  plein  xviii*  sièrle.  Peut- 
"  Ils  et  mystères  auraient-ils  suç- 
ons le  poids  de  leur  propre  honle, 
iticîsme  n'élait  venu  leur  fournir 
reux  el  puissants  aliments  [lendanl 
Î|pjer5  siècles  de  rr^^li^^e^  puis  au 
deuzième^  au  quinzième  et  au 
TJ.  (Voy,  art,  Saubats.) 

cie  s'est  queUpiefuis  réveillée 

sa  cruauté    et  son   amour  du 

;  nous  al  Ion.*  en  citer  des  exemples  ; 

||ilus  souvent  elle  s'est  conlenioe 

rer  les  cadavres  que   la   mort  lui 

relle-mème»    ou    de    s*en    servir 

|*une  puissance  invincible.  O  pau- 

rt*sî»rit    humain,  qui    s*euléte  à 

rflme  uh  il  sait  qu'elle  n\'st  f?îus, 

1er  h  la  toml»e  une  hunière  qu'elle 

à  considérer  l;i  mort  comme  une 

tandis  qu'elle  est  le  terme  de 

roîr! 

ta  entendu  parler  de  la  corde  du 
|iii  porte  bonbeur,  oui  fait  gagner 
Qui  ne  sait  que  les  tribunaux 
eot  ouelquefois  la  destruction  des 
^lils  nu  supplice  en  même  tcm[fs 
^^mhustion  du  cor[is  des  supfïliciés, 
ôiet  iui  fanali(jues  el  aux  iinljéciles 
lajremée  s*en  disputer  les  lamï)eau7t? 
*'eiî(endu  parler  de  la  mandragore, 
*liô  qui  rej^résenle  un  cadavre,  qui 
lilavre^  et  que  les  bourgeois  do 
Ntaicnt  en  si  grande  quantité  pen- 
)ubles  du  règne  de  Charles  VI, 
lient,  qu'ils  plaçaient  dans  de 
ien  mollets^  devai.t  laquelle  ils 
des  aromates,  et  qu'ils  priaient 
lire  propice.  Qui  n*a  entendu  par- 
S  envoûtements,  qui  ne  se  faisatenl 
)ors  sur  des  figures  de  cire,  mais 
[sur  des  membres  humains  ou  sur 
rs  de  veaux  ou  de  moutons,  et  que 
romanciens  ,  afirès  les  avoir  bien 
Téningles,  d*aiguilles  el  de  pointes 
allaient  ensuite  enterrer  tlans  les 
es,  h  l'intention  de  faire  mourir  la 
_  au  nom  de  lamielie  le  vœu  avait 
pfisé?  Qui  ne  sait  le  prix  que  tant  do 
||lachaient  autrefois,  et  |reut-ètre  en- 
|inlenanl,  à  un  clou  de  bière,  h  la 
[un  enfant  mort-né,  h  Faiguille  qui 
coudre  un  mort  dans  son  linceul' 
^  fitendu  mille  bistoiresde  revenants? 
Inants  sont  l'origine  ou  le  fruit  de  la 
Ineie;  nous  n'oserions  décider  le- 
)a  question  ne  vaut  guère  la  peine 
pprofondie. 


11  est  toutefois  une  pratique  moins  con- 
nue ujaintenant  que  tout  cecî>  et  qui  joua 
un  grand  rôle  au  moyen  âge;  nous  voulons 
parler  de  la  main  de  gloire.  La  main  de  gloire 
était  une  main  de  supplicié,  assaisonnée  de 
sept  grains  de  sel  béni,  d'autant  de  graines 
oe  la  plante  nommée  quatre  épiées,  el  dés- 
herbée un  vendredi  dans  un  four  chaulTé 
avec  de  la  verveine  et  de  la  fougère  mâle. 
Nous  ne  décrirons  pas  toutes  les  [jarticula- 
rités  de  la  cérémonie ,  qui  étaient  longues 
et  nombreuses*  Les  doigts  de  la  main  ser- 
vaient ensuite  à  sup|»ortcr  autant  de  cierges, 
égalemerd  bénis,  faits  de  cire  vierge,  et 
composés  avec  une  intinité  de  précautions 
magiques.  Armé  de  ce  tout-puissant  talis- 
man, il  n'était  jms  de  miracles  qu'on  ne  se 
promit,  ni  de  crimes  qu'on  nVjsAt»  en  ^e 
tenaîit  d'avance  pour  assuré  de  l'impunité. 
Le  moins  qu'il  dût  arriver,  c'est  que  les 
personnes  éclairées  de  celte  lumière,  moins 
sans  doute  celles  qui  s'en  servaient,  dor- 
missent  d'un  sommeil  léthargique,  priDci- 
jialemenl  si  on  avait  eu  soin'  de  faire  une 
croix  avec  de  la  terre  de  cimetière  sur  la 
porte  de  la  maison  qu'elles  habitaient.  Kt 
certes,  te  ne  sont  jias  là  des  visions, car  les 
fastes  judii-iaires  ont  conservé  les  noms  de 
quelques  brigands  que  la  main  de  gloire 
n  avait  jias  sullisamment  |irotégés,  et  que 
les  juges  envoyèrent  h  un  sujqilice  presque 
doublement  mérité. 

Les  ligueurs  areu5aienl  Catherine  de  Mé- 
dicisdc  porter  liabitucllemeïit  sur  son  sein» 
pour  se  rendre  invulnérable,  une  peau 
d'enfant  corroyée,  et  couverlc  de  caractères 
magiques.  L'accusai  ion  était  absurde  et 
mensongère  sans  doute,  puisque  rien  n'est 
venu  îajuslitiCT,  mais  elle  montre,  du  moins, 
quelle  puissance  les  ennemis  de  cette  reine 
attacbaîenl  aux  déjiouilles  morlelles  de 
rhumanité  |rréparécs  d'une  certaine  ma- 
nière, et  portées  h  de  certaines  intentions. 

Un  siècle  auparavant,  Gilles  de  Laval,  5ei- 
gneur  de  Retz,  maréchal  de  Franee,  sVtail 
*ouîUé  dans  le  même  genre  d'une  mnllilude 
de  crunes  inimaginables,  et  cette  fois  bien 
orouvés.  On  complait  [lar  centaines  les  en- 
fants des  deux  sexes  qu'il  avait  fait  périr  par 
tous  les  genres  tle  suprdices,  alln  de  cher- 
cher dans  leurs  entrailles  eldans  leurs  mus* 
clés  palpitants  une  réfionse  aux  questions 
qu'il  adressait  au  diable,  dans  le  but  d'obte- 
nir  une  entrevue  avec  lui,  et  de  trouver  les 
mojens  do  réparer  une  immense  fortune, 
dissipée  en  luxe  el  en  débauches.  11  n'obtint 
jamais  rien,  el  ne  trouva  que  le  bûcher  :  il 
fut  brûlé  vif  à  Nantes,  le  23  décembre  IWO, 

Au  commenceinent  du  même  siètle,  la 
jHilice  de  Paris  était  otdîgée  de  faire  garder 
lïe  jour  et  de  nuil  le  gibet  de  Montfaucon, 
lanlqu*ily  restait  des  sup[)liciés,  et  encore 
ce  moyen  n'obtenait  pas  toujours  sonetTet, 
car  les  magiciens  parvenaient  h  tromper  la 
vigilance  des  garues  ou  h  les  séduire.  La 
10  février  1404,  le  prévôt  de  Paris  vint  dé- 
clarer à  la  barre  du  parlement,  que  «  des 


fùl.  Vffht.  du  i,noit\am(  par  M\ntB,  et  notre  llhiçir<  de  la  magie 


411 


NEC 


DrCTIONNAIRE 


NEC 


M 


personnes  avoient  despouillé  certaines  four- 
ches ou  gibets  patibulaires  des  environs  de 
Paris,  des  charognes  de  ceux  qui  y  auoient 
esté  exécutés,  et  si  auoyent  tant  faict  par 
certains  raoicns  de  femmes  ou  aullres,  que 
ils  auoient  eus  certains  enfants  morts-nés,  et 
estoit  grande  et  vraisemblable  présomption 
que  ils  ne  fussent  genz  crimineux  et  sor- 
ciers (569).  »  Sur  quoi  le  parlement,  en  pré- 
sence (le  rév6(jue,  ordonna  une  sévère  infor- 
mation. Les  cimetières  n'étaient  pas  plus  à 
Tabri  que  les  gibets  :  les  magiciens  allaient 
déterrer  un  prôlre  pour  avoir  ses  habits, 
une  femme  pour  avoir  son  anneau,  une  sor- 
cière pour  avoir  un  clou  de  son  cercueil,  un 
lambeau  de  son  suaire.  Nous  ne  comprenons 
]ias  maintenant  le  mouvement  que  se  don- 
naient alors  les  magistrats,  ])Our  punir  les 
magiciens;  les  inquisiteurs  de  la  roi,  pour 
les  découvrir;  les  théologiens,  pour  démon- 
trer qu'ils  étaient  coupables  <ie  lèse-majesté 
divine  et  humaine  :  c'est  qu'en  effet  la  chré- 
tienté était  couverte  de  magiciens,  qui,  s'ils 
n'o|)éraient  pas  des  merveilles,  ce  qui  est 
toujours  resté  contestable,  se  rendaient  cer- 
tainement coupables  d'une  multitude  de 
crimes. 

Et  il  faut  cîue  le  crime  des  déterreurs  de 
morts  ait  été  bien  constaté  et  bien  fréquent, 


pour  qu'il  en  soit  resté  dans  de  grandes  villes 
des  souvenirs  aussi  présents  que  ceux  dé 
Gilles  de  Laval  le  sont  à  Nantes,  à  Retz,  à 
Laval,  à  Machecoul.  A  Caen,  il  n*est  nas  de 
famille  un  peu  aisée  qui  ne  fasse  garder  ses 
morts  pendant  quatre  ou  cinq  jours  dans  les 
cimetières,  môme  après  avoir  pris  la  pré- 
caution de  les  faire  cléposer  dans  un  caveau 
creusé  à  côté  ou  au  bout  de  la  tombe  appa-  ' 
rente,  et  cela  pour  empêcher  que  personne 
ne  vienne  enlever  le  cadavre?  Qui  donc 
pourrait  y  venirf  On  ne  s'en  rend  i>as  compté; 
mais  ces  précautions  remontent  a  un  temps 
immémorial. 

Toutefois  notre  manière  de  les  expliquer 
n'est  pas  arbitraire,  elle  s'appuie  sur  de&    ' 
jugements  authentiques  des  cours  soure-. 
rames,  dont  il  suflira  de  relater  uu  seul. 

En  1582,  rinquisition  d'Avignon  pronon^ 
un  arrêt  de  renvoi  à  la  vengeance  du  biti 
séculier,  contre  dix-huit  magiciens,  con- 
vaincus devant  son  tribunal,  entre  autres  ^ 
crimes,  «  d'avoir  commis  un  grand  nombre  ' 
de  meurtres  de  petits  enfants;  d'avoir  dé- 
terré les  morts  dans  les  cimetières,  d'en 
avoir  mutilé  et  brûlé  les  cadavres,  afin  d'en 
conserver  le  suc,  pour  l'employer  dans  leurs 
opérations  démoniaques  (570).  »  On  sait  en 
effet  que  la  momie,  ou  graisse  de  cadavres, 


(5()9)  negisires  de  la  Toumelle  erimineUe^  xn, 
p.  4H,l.  IV. 

(570)  Nous  n'oserions  traduire  ceUe  sentence  ; 
mais  nous  la  rapporterons  telle  qu'elle  a  été  pro- 
noncée, comme  un  curieux  spécimen  de  la  vie,  des 
excès  et  des  déportements  des  nécromanciens  du 
temps,  en  y  ajoutant  quelques  notes  pour  rintelii- 
gence  du  texte;  non  pas  qu'elle  soit  seule  en  ce 
genre,  mais  parce  que  c'est  la  plus  ample  de  celles 
que  nous  connaissons. 

<  Visis  proccssibus  contra  N.  et   N.  N nobis 

legUiine  conslitit  et  constat  quod  vos  et  vestrum 

quemlibet,  Deum abnegastis  et diabolum 

coluistis,  vosque  illi  perpétue  devovistis,  et  sacra- 

tissimo  baplisniati vestraeque  parti  paradisi 

corani  pra^falo  dœnione  (a),  in  bumana  spccie 
cxistente  abrenunciaatis,  mfundente  ipso  diabolo 

denuo  aquam vestro  vero  mutâto  uomine 

atquo  in  pignus  (idei  daemoni  dalie  vestimentorum 
vestrorum  fragmentum...,  illi  dedîstis,  et  ut  a  libro 

vits  vos  deleri    et  oblitterari curarct,  signa 

vestra  propria  manu,  ipso  mandante,  libre  nigerri- 
1110  ad  boc  parato  apposuistis  ;  et  ut  ad  tantam  per- 

tidiam vos   inajori  vinculo   devinceret,  nolam 

vel  stigma  cuilibct  vestrum  veluti  sus  rei  propriœ 


inussit;  et  illius  mandatis  jurcjurando  super  cir- 
culo,  qiiod  est  divinitatis  symbolum,  in  lema 
sculpte  per  vos  et  quemlibet  vestrum  praeslitA  va 
obstriiixislis  signe  Dominico  et  cruce  conculcals.tf 
illi  parendb  adminicnîo  bacuii  quoJam  iiefaiidiséM 
ungueiito  ab  ipso  diabolo  vobis  pra:scripto  iUilicit* 
ribus  et  positi,  per  aéra  ad  locuni  constitutum,  !•- 
temi>esta  nocte,  liera  commoJa  malcfacloribus  sU- 
tisque  diebus  ab  ipso  tentatore  portati  et  transUli  (à) 
fuislis,  ibi(ine  in  cominuni  synagoga  pluriraonia 
alioruin  nialelieorum,  sortilegôruni  et  hsereticoruin 
fascinaritoruin  cuUoTum<juc  da^nionum  seeemo 
îgneo  rogo  post  niultas  jubilationcs,  saliitionoi, 
commessationes,  compotaliones  et  ludos  in  honores 
ipsius  pnesidentis  Beelzebud,  principis  daemooKi- 
runi,  in  formani  et  spcciem  fœJissimi  et  nigerriini 

birci ut  deum,  re  et  vcrbis  adorastis»  et  tA 

illuni  coinplicatis  geuibus  supplices  accessistis,  H 
candelas  piceas  accensas  ublulistis,  et  illius  fcedis- 


simum  et  turpissimum  anum suinma  euro  i 

reiitia  ore  sacrilego  deosculati  eslis  (c),  illumqut 
sub  veri  Dei  nomiiie  Invocaslis,  illiusque  auxilitat, 
et  pro  vindicla  in  omnes  vobis  vel  inreiisos  vH  pe- 
tita  deneganles  exercendo  elflagiiastis,  atque  abipw 
cdocti  vindictas  (</),  malelicia,  fascinationes,  Hinc 


{a)  Ce  démon  n  était  autre  oue  le  président  de  Tassem- 
blée  sous  un  déRuiscmoiit  diabolique.  Les  miniatures  du 
roman  de  FotiPd.k  la  Bibliolhèque  royale,  n"  t)8l2,rcprc- 
sentenl  quelques-uns  de  ces  déguisements. 

{p)  Dès  le  ly'  siècle,  le  concile  d*Ancyre,  dans  le  célè- 
bre canon  £ptscopt,  avait'décidé  que  ce  transport  ne  s'ef- 
fectuait qu'en  esprit,  dans  un  état  de  délire  de  l'àme  et 
de  suspension  des  sens  ;  et  c'est  une  vérité  démon- 
trée depuis  par  l'expérience.  L'onguent ,  dit  da 
Sorciers,  oui  servait  à  faire  les  onctions  dont  il  est  ici 


magiciens  seuls  étaient  convaincus  qu'ils  avaient  voyagé 
à  travers  les  airs,  et  assisté  à  de  volupVueuses  réunions. 

(c)  Qu'on  se  représente  une  de  ces  assemî>lées  de  Mop- 
JM  de  la  fin  du  xtui*  siècle,  allant  révérencieusement,  si 
non  toujours  gravement,   babcr  un  chien  au  dcrricrc. 


Ici  c'est  pis,  et  de  plus  le  prélude  de  la  pédcnwUf. 
Quelle  boue!  quelles  abomiuaiious  1  Et  on  regroUequfl 
les  bûchers  aient  fait  justice  de  pareilles  sens!  Mali 
pourquoi  évoquer  de  si  honteux  souvenirs?  Pour  les 
présenter  k  ceux  qui  haussent  les  épaules  au  seul  nomde 
procès  pour  cotise  de  sorcellerie.  Oui,  il  y  a  eu  des  magi- 
ciens, il  y  en.a  eu  en  grand  nombre  ;  el  ils  n'étaient  pas 
tels  qu'on  se  rimaginc. 

{d)  L'ailoraliou  si  dégoûtante  de  l'homme  déguisé  ca 
bouc  se  terminait  par  le  cri  répété,  rengez-voHs,  vengei- 
vous  !  Puis  venait  la  leçon  de  tengeawe,  .dans  laqnelle 
les  plus  anciens  et  les  |>lus  méchants  formaient  les  plus 
jeunes  à  l'art  des  empoisonnements  et  des  malices  de 
toute  sorte,  el  enfin  l'extinction  des  lumières,  puis  desscè* 
nés  qui  ne  se  peuvent  décrire.  Tel  est  en  abrégé  le  »«*- 
Ina  des  sorciers,  triste  réalité  à  laquelle  on  ne  croit  môme 
plus  de  nos  jours;  cl  c'est  tant  mieux. 


liEC' 


DES  MIRACLES. 


NEC 


1  grand  rûle,  raêrnedans  ia  méJecino, 
J'en  âge  et  jusque  près  de  nos  jours. 
lït-on  acTUser  les  jnges  d'ignorance, 
-^•■:M^  de  tiarbarie?  Mais  il  faut  iaire 
pren  ce5  sortes  de  oialièrcs,  il  y 
^jrnmie  procédure  et  double  jugeiiiont: 
rd  un  jugemcïil  du  tribunal  ectjlésias- 
jui,  après  avoir  prorédé  lentement, 
liurité,  suivant  ses  propres  errements, 
fn  en  rabseiice  ôcs  accusés,  sans  avo- 
ins  tétuoins,  comme  on  se  (ilaît  h  le 
îtligeait  la  peine  canonique,  s'il  y 
bu,  ou  renvoyait  au  juge  laïque,  s'i! 
mnie  commis  contre  les  lois  civiles. 
le  renvoi,  le  trilmnal  civil  procédait 
Ltau,  saïis  é^anJ  pour  la  procédure 
^tiqtie,  qui  tirailleurs  ne  lui  était  pas 
Ijquée,  cl  prononçait  un  jugement 
&i  SUS  propres  conviclions.  C  étaient 
Eusages,  d'autres  formes,  imparfaites 
Veut,  nous  raccordons;  mais  que 
l?  Les  nôtres  ioni-elles  fiaifaiLes? 
jés  qui  ont  [*rononcé  de^i  arrêts 
[quinze  siècles  qui  nous  ont  |jrc- 
?îll-il>  atteints  d'idiolisine»  fui  des 
ïiafis  foi  et  sans  conscience?  Jls 
peut-être  pas  coinpélcnts  [ïour  dé- 
ti^Hiites  queslions  philosophiques 
|i^  -ur  le  pouvoir  de  la  magie  et 

tif  du  démr.naax  onérations 
mais  ils  Tétaient  du  moins 
«les  faits  njatériels  afTirnics 
^démontrés  par  enquêtes»  avoués 
ibles,  tels  que  des  meurlres  et 
lion!»  de  séfmlture. 
iiîce  des  faits  de  magie  et  de  né<!ro- 
is  semble  donc  entièretucnl  dé- 
f  ftajvoirit  de  vue  de  Fliisloire.  Main- 
1  Jr0(i5  reste  à  examiner  la  valeur  des 

bi  créatures,  tmicelian»  in  .iTiiinAli.i  eier- 

liomicidia   iiifuitiiiint  *\uiu»  pUn'itiia 

taipfcealionpb  nblatlaiionisii,   i;*bt'î»  el 

||tf»s    tiiorlms   ii{ip  jani  dlcti    SalaiiLP 

iiir:uiles(ph'  por  vos,  ijorintrllîs  etiaui 

ï^niibus   laiilum  et  anniiPiUilms,  ai  te 

'maléfice  oppresses,  cou fos^ios  et  îiUcrfc- 

r,  ac  ttcfiitpje  îii  cœincierio  sepidlos  rioclii 

^liiima<ttis,  alipie  iti  synagoi^am  pi-aîdidaiii 

CHU   colk'griiiii  pmtastis,  ileniqii**  d:eiuo- 

iriiicipi  iri  sulîu  si^tkuti  ohlulistis,  lîftracla 

Dltscrvala  ptugncditje,  iLipite,  JiianîLu»   tl 

Bicistsis,   triiiicunî(pi(^  <lecm]iii   vx  cxuri  el 

[assari  euruitlis,   juhontrqut^  ac  iLiaiiilatite 

^ire  veslro  coiucibslts  (b) ma  la  i!eiiii|iïc 

Vrnla»  vas  viri»  eu  ni  sticrtibi?»,  vos  mulie- 
^liriibi<^  fornicati  eslis,  îioilousiam  veram 
•mlissitiium  crimeti  niiserc  ciun  illis  laciti 
DO  exorc:uislis,i'l,  quod  cMam  (IcteilabîliH- 
,aiJi;tîsl!îsshiiiimtucliarisliaîsaciarneiitiuu 
ju  ecclosia  saiicla  bi;i  aliquruhlo  siuji* 
arc  rcliniiii>tis»  illudqtie  îii  lenaiu  ul-- 

iiaLlcs  ih''crom,iiidrtis  dont  il  est  iri  ques- 

^bites  dar»s  Ttirl  d*eriif>ciisuîiiitT  \v%  Irou- 

|vps  abonJrni.  M  s<-r.iU  loriK  de  les  fmir- 

Bple  k'S  anuisjii  aussi  ilélri;  les  ailleurs 

I01  dt'H  iiifjrialjh's  ripaîiiiiies  sur  tes  Iiorn- 

1  cii'tse,  el  tri  i  tjVst  ijiCnii  pr^jngô,  coutre 

défendaictit  pas  éiniM  bieu  abes  de  se 

f  9€4■u^^lt(H)  de  QiinilJiilisme  $e  {irnUtnge  k  tra- 
iSÎMcs  ;  elle  se  rçirvu\c  duus  les  bis  des 


moyens  employés,  aûii  de  mieux  juger  de  la] 
réalité  des  résultats  obtenus.  Cet  eiameu  Q^j 
sera  pas  long, 

Kcarlons  tout  d^abord  la  supercherie,  pui$*  j 
quYdIe  ne  visa  jamais  qu'à  mettre  rillusioaj 
à  la  [dace  de  la  réalité.  La  fantasmagorie  des 
]>rélres  de  l'Egypte  et  le  langage  anormal  des 
milions,  qui  ieignaientdes  apparitions  etna 
les  réalisaient  pas.  Restent  donc  les  évoca- 
tions verbales  et  l'emploi  du  cadavre  des] 
morts.  • 

Les  évocations!  Mais  qui  donc  a  jamais  * 
connu  le  mot  luirilique  capable  d'évoquer] 
Ames,  anges  ou  démons?  L'n  pareil  secret  ne  se  ^ 
serait  plus  jamais  perdu,  si  jamais  il  avait  été  j 
trouvé.  Or,  prononcez  toutes  les  formules  ' 
enseignées  par  les  déruonografdies,  et  prati-j 
quez  toutes  les  cérémonies  quils  indiquent, 
toutes  sont  faciles  à  trouver  et  h.  exécuter,  et] 
nous  délions  qu'on  fasse   apparaître  antre! 
cliose   que  sa  propre  folie.   Peut-il    nièiiid^ 
exi^tcr  des  paroles  mirifiques  ou  des  actes 
ayant  la  vertu  de  contraindre  les   intelli- 
gences? Poser  cette  question,  c'est  la  résou-j 
dre  :  e*est  demander  si  i}es  moyens  de  Tordre 
physique  et  [su renient  malériel,  ont  quciqua 
action  sur  un  ordre  diiîérent;   en   d'autres 
termes,  si  le   résuliat  fjcut  ôire  sans  liaison 
et  sans  analoj^ie  avec  les  moyens. 

Mais  ici  la  question  se  complique  de  Tin- 
tervention  du  démon.  Etudions-la  souscello 
nouvtdie  face. 

Et  tl'aboicl,  quant  à  Tâme  humaine,  voici 
la  réj:on>e  de  saint  fhomas  :  «  Il  n'est  pas 
au  pouvoir  des  Ames  des  morts  d  afifiaraîtrcs 
aux  vivants;  car  elles  n*ont  \û\is  le  corps 
qui  leur  servirait  à  se  manifester»  el  elles 
ne  peuvent  s'en  former  un  de  circonstance, 
ni  à  Taido  des  éléments,  ni  de  quoi  que  c6 

farie  e^spuisiis,  iit  cum  iiiajorî  omiÛ!*  cnulmneli3& 

îuipielalis  et  cuiilempliis^pecio  Oeiim dehoiicMa- 

relis,  ipsuoi  vcro  diaboluni  ejusque  j;loriaui,  liotio- 
rein,  trîufiipbuiii  et  regimni  proitiovcittis  ahjuc 
OUI  ni  honore,  laudilms..,.,    lioiiesl.i  relis.,,,,  qiram 

ob  lausatit [)er  hatic  ttostiani  seiiteiittnm  di'fîiiî' 

livatii projiUHcianiiis  el  drliiotive  senieiiliamus 

VMS  omnes..,,,  el  vesinuii  «iwendibel  fuisse  el  esse 
veros  apt»staLis,  idololatras,  saiirhe  (îdei  di'reClnreiî, 
[h!i  abiie^alores  el  tonlemplores,  bodoiiiiiicaH  el 
m^fandissirui  crînirnis  ic  ;s,  adultcros,  foinicalures 
sortilegos,  iii;tli'bcos,  >aeifîegos,  liierelit os,  laseiua- 
rios,  hiiuncidas«  itdaiHiiitlas,  d:eiiititHituqije  ciittu- 
res,  salaiiitix'  dia!  otic:e  anpie  itireniatis  disdprui:e 
el  ilanuialiiles  ac  r*  prolial^e  fidei  asserlores,  t>L-i!>- 
phomost  pcrjuros,  itd'jmes  oiiiniiini  iiialoruui  faci- 
noniiiî  el  dHictoruin  coin  ictus  ftiisse.  Idco  vos  oui- 
nés  ve>triiiiiqiiei|iteiiililiel  taiiqitain  Satané  iiicinl>ra 
bac  nostra  sémenUa  CHr;es»erut.'iJi  reniiHitiuis  rcali- 
lerel  iti  etïeeui  coiidigiiis  et  tigiltiuis  pa'iûs  eorum 
peeuliari  jiidicio  pteeleridos  1  \Voy,  Pnaim(tUHj;e 
ou  DiscQun  ée$  eiprits,  par  k  l\  &ilciiAt:Li8») 

rois  de  la  seeorute  racp,  dans  \c%  ioù  des  tuirbarcs  (Voyrjt 
Ci^tiiani)  et  jusqu'il  Corigino  du  clirlstianisme,  car  elle 
était  iieUem<*iii  forirutlée  p:ir  tes  paient  tonlrc  les  pre- 
miers chrêlieii^ï,  qu*its  ne  d1>iiugu:iient  p,is  d(^s  guosO- 
qties,  auxquels  ceun-ri  la  reïivo^îiieul  comme  il  sa 
s*.iurcc, 

(f  )  Ce  tactus  lrigitii&&ittm»  est  relatif  S  des  procMOs 
arîiatlèls  de  libcrtinagi-  ipic  ics  jnges  oe  soupçoimaieilt 
pas, 


un 


NEC 


DICTIONNAIRE 


NEC 


soit,  puisqif elles  n'ont  plus  les  organes  qui 
leur  serYaienl  autrefois  à  remuer  les  élé- 
ments matériels,  ainsi  que  renseigne  Soto, 
au  iv'IiYre  do  ses  Sentences,  &-5'  division, 
1'*  question,  article  4,  et  elles  ne  peuvent 
pas  davantage  reprendre  le  corps  qu  elles  ont 

2uitté.  Le  diable  ne  pourrait  lui-même  les 
lire  apparaître,  parce  quil  n'a  aucune  ac- 
tion sur  les  âmes  des  bienheureux,  qui  soni 
dans  le  sein  de  Dieu;  et  qu  il  ne  saurait  re- 
tirer de  Tenfer  les  âmes  des  réprouvés,  que 
Dieu  y  a  condamnés.  Il  lui  faudrait  pour 
cela  une  permission  spéciale  de  Dieu.  » 
(S.  Thomas,  p.  i,  q.  118,  art.  4.) 

Comme  on  le  voit,  la  question  recule  ; 
mais  du  moins  elle  se  simplifie  :  il  ne  s'a- 
git plus  que  de  décider  si  Dieu  permet  quel- 
quefois au  diable  de  produire  sous  une  ap- 
])arence  sensible  les  âmes  des  saints  ou  des 
damnés.  Si  quelquun  disait  oui,  nous  de- 
manderions qu'on  en  citât  un  seul  exem- 
j)le.  11  faut  écarter  celui  de  la  pythonisse 
d'Eudor,  Saùl  ayant  été  probablement  la  du- 
pe d  une  supercherie.  (Voy,  l'art.  Pythonisse,) 
Pour  nous,  nous  dirions  presque,  non, 
Dieu  ne  le  permet  point.  11  ne  le  permet  point, 
d'abord  parce  que  les  âmes  n'ont  plus  de 
c-orps  et  ne  peuvent  en  avoir,  ainsi  qu'un 
docteur  de  l'Eglise  vient  de  l'indiquer  :  or, 
apparaître  aux  sens  sans  avoir  rien  de  cor- 
porel, serait  un  miracle  proprement  dit,  et 
Dieu  ne  permet  point  à  son  ennemi  d'en 
0[)ércr,  puisqu'il  serait  lui-même  la  cause 
directe  de  1  erreur,  ce  qui  ne  peut  être. 
Knsuite,  parce  que  cette  question  est  réso- 
lue négativement  d'une  manière  implicite 
dans  rÈvangile  :  c'est  du  moins  ce  qui  sem- 
ble ressortir  de  la  parabole  du  mauvais 
riche,  prononcée  par  Jésus-Christ  lui- 
même. 

Le  (KiBon  I  ah  !  il  se  rit  bien  des  vains 
efforts  des  hommes  !  et  croit-on  donc  qu'il 
soit  si  empressé  de  leur  rendre  service  ?  L'E- 
criture nous  en  donne  une  autre  idée.  Il  lui 
suffit  qu'ils  pèchent  en  l'invoquant  ;  le  reste 
est  leur  affaire.  Et  quant  à  le  contraindre 
de  se  faire  leur  serviteur,  voici  de  quelle 
manière  frère  Jean  Nider,  inquisiteur  de  la 
foi,  en  parle  dans  son  Formicarium^  qui  est 
un  traité  sur  la  matière,  au  u*  chapitre. 
«  D'où  il  résulte  que  ni  paroles,  ni  herbes, 
ni  pierres  ne  peuvent  directement  et  de 
leur  nature  exercer  aucune  contrainte  sur 
le  démon,  ainsi  que  l'établit  saint  Thomas  , 
dans  la  iv*  partie,  T  division,  dernier  arti- 
cle :  Il  ne  faut  pas  croire,  dit-il,  que  les  dé- 
mons soient  soumis  è  l'action  de  quelque 
puissance  corporelle  ;  aussi  les  invocations 
et  les  charmes  des  maléficiateurs  ne  les  con- 
traignent point,  et  s'ils  y  répondaient,  ce  se- 
rait en  vertu  d'an  pacte  consenti  par  eux- 
mêmes. 

«  Si  nous  faisons  attention  à  ces  paroles 
du  livre  de  Job  :  Pourriez-vous  prendre  Lé- 
viathan  à  un  hameçon,  il  semble  qu'elles 
aient  été  dites  comme  une  raillerie  adres- 
sée aux  nécromanciens,  ajoute  le  même 
saint  docteur.  Ils  prélentlont  faire  des  pactes 
avec  les  démons,  se  lecj  soumettre,  les  con- 


traindre! Ahl  bien  oui,  niellez  d< 
main  sur  eux/ si  vous  pouvez  1  Y  a-t 
autre  que  Dieu ,  qui  puisse  contre 
le  démon?  C'est  toujours  saint  Thom^ 
parle.  » 

De  tout  cela  il  résulte,  que  les  nécn 
ciens  n'auraient  aucun  pouvoir  sur 
mon,  si  ce  n'est  en  vertu  d'un  pacte  co 
par  lui.  Or,  nous  affirmons,  sans  craint 
tre  démenti  par  aucun  fait,  que  le  sec 
faire  accepter  un  pacte  au  démon  n'a  , 
été  trouvé.  Nous  ne  croyons  pas  mêir 
Dieu  le  lui  permit. 

11  n*esl  pas  question  ici,  bien  entend 
ap|)aritions  d<^s  anges  et  des  saints  p 
salut  des  hommes  et  la  glorification  de 
c'est  une  question  qui  n'a  rien  de  co 
avec  la  nécromancie. 

Si  les  évocations  sont  impuissani 
leur  nature,  en  est-il  de  même  de  la 
pulation  ûes  cadavres  des  morts  ? 

Assurément,  et  à  plus  forte  raison, 
avez  beau  interroger  des  radavre>;  qu 
lez- vous  qui  vous  réponde,  {.uisque 
n'y  est  plus  ?  llagellez  tant  qu'il  vou5 
ra  des  cadavres,  fût-ce  même  avec  de 
pents;  encore  une  fois,  qui  voulea 
qui  vous  réponde  ?  Employez,  au  lieu< 
penls,  la  pile  de  Volta;  faites-les  re 
rire,  marcher:  il  n'y  aura  jamais  rî 
plus  que  l'effet  galvanique. 

Est-ce  la  peine  de  nous  arrêter  à  i 
les  mille  et  un  contes  populaires  qui 
lent  sur  cette  matière,  et  de  montn 
les  faits  allégués  sont  ou  controuvi 
exagérés,  ou  mal  définis,  des  superc 
ou  des  contes?  Nous  voudrions  un  £ 
thentique  ;  mais  il  n'est  pas. 

Telle  est,  nous  le  croyons,  la  vérîl 
sidérée  abstractivement,  la  vérité  1 
que.  Mais  il  ne  s'ensuit  pas  que  le  • 
n'a  jamais  fait  une  réponse  queleo 
n'a  jamais  manifesté  sa  présence  l 
casion  de  ces  abominables  pratiques , 
de  manière  à  rendre  le  service  deman 
moins  de  manière  à  affirmer  et  à  pn 
la  criminelle  entreprise  ;  d'une  manièi 
logue  à  ce  qui  ce  passe  dans  l'exerci 
tables  tournantes.  Tous  les  théologi 
firment  le  contraire,  et  nous  le  croyoi 
eux.  Dieu  permet  que  ,celui-l5  tomlx 
l'illusion,  qui  la  veut,  qui  la  cherche 

{lourquqi,  quand  et  envers  qui  le  pcro 
1  le  permet  quand ,U  lui  plaît;  et  q 
demandera  compte  de  ses  desseins?  i 
mon  use  du  pouvoir  qu'il  reçoit  se 
mesure  convenable  à  ses  propres  in 
et  qui  oserait  jeter  un  regard  dai 
abîme  ? 

Si  l'histoire  n'a  jamais  inséré  un  fai 
genre  qui  fût  bien  constaté,  c'est  qu 
s'en  est  point  accompli  d'assez  authe 
ou  d'assez  important,  pour  mériter  ui 
ce  dans  ses  fastes;  et  Dieu  ne  l'a  pas 
sans  doute  afin  que  des  faits  démon 
ne  fussent  jamais  mis  en  parallèle  po 
clat  et  la  certitude  avec  les  faits  divii 
Le  mot  mirifique,  l'acte  mirifique  n 
pas  et  ne  saurait  exister  de  soi;   m 


MX 


DKS  MIIIACLES. 


MN 


IIS 


d'une  manière  variable,  par  acci- 
ammc  patlenl  les  Ihéologiens.  II  ii'e- 
t>int  (le  f»ar;te  explicile,  c*cst-à  ilire, 
s\\\q  cl  la  manière  soient  acceptés 
rtables;  mars  des  juicles  ioipliciles, 
lire,  (les  pratiques  auxquelles  le 
répoïitl  sriantaniniiem»  suivant  le 
H  quand  il  lui  |>latt^  qu'il  abandontiiî 
!1  rej>rcrul  à  sa  fantaisie.  Abraxns  pa- 
ïvoir  été  longtemps  un  mot  mirifique  ; 
ien  I  qu'on  ressaie  maintenant.  Aiirail- 
itet|»orlé  tant  lie  ruillions  d'Abraxas, 
fiais  on  n'avait  été  soulagé  de  la  lièvre 
»ur  mojen  ou  cru  Tètro.  Un  gamahé  ou 
e»  inscfit  d'un  nom  ou  d'un  signe  ca- 
lque a  été  longtenins  le  moyeu  miriO- 
■"  guérir  de  la  colique  ou  du  mal 
|l.  Si  jamais  fjamahé  n'a  rien  i>ro- 
■ment  eii  existe-l'il  encore  tant  de 
[t  de  millions  peut-être,,  sans  roniji- 
;  qui  sont  détruits  ou  perdus?  Main- 
pratique  mirifique  est  d1m|  o-^or 
is  h  un  guéridon.  Persoime  n'o- 
jjre  mi'elje  ne  produit  rien»  et  nul 
it  déterminer  le  temps  qu'elle  du- 

pceci    n'a  rien  de  commun  avec  la 
|uei6  ;  nous    citons    seulement   ees 
ir  montrer  que    le  démon  réfjood 
fois»  mais  non  pas  nécessairement/ 
Il  ne  faut  ni  exclure  son  aclion  d'une 
.-l'isuîue,  ni  prétendre  la  régler. 

>pliélies  qui   la  concernent), 

,c  mort  disait  à  son  IHs  :  «  La 

Jivo  est  prochaine,  car  la  j garnie 

n*esl  pas  vaine:  Prope  crif  în- 

:  non  enim  exckh'f  rvrhum  Do- 

Tesl  pourquoi,  ù  mes  eolajit*;p 

conseils,  ne  demeurez  ym  ici, 

tôt  nue  vous  aurez  donné  la  sépul- 

mere»  et  que  vous!  aurez  [»lacée 

idans  un  même  tombeau,  prenez 

bi  pour  vous  en  aller  (Tici,  car  je 

riiîiquité  de  Ninive  amènera  sa 

rt).  « 

prophétie  suppose  dos  prédictions 
içure^,  dans  lesquelles  la  ruine  de  Ni- 
ïit  annoncée;  mais  si  ce  n'est  pas 
ts  fie  Nahum  qu'il  est  question,  nous 
ïvons  plus, 
avait  été  transporté  dès  sa  jeunesse 
iptivtté  par  Salmanasar  [572);  c'était,  dit 

Ii  saint,  le  plus  jeune  de  tous  les  rap- 
sa  tribu,  il  était  encore  dans  Fâge  de 
Iti  ttora  aut^fni  mords  stiae  vocnvU  ad  se 
iiliuni   suiîin,  et  sciïteii»  juvenes  lilms  cpis 
saos,  ilixitque  cis  :  1'io|m>  crit  imerims  Ni- 
m  cnîm  cxciiili  veibïuii  t)ominî  :  cL  rriilns 
1,  tpii  (li<|XTRi  sunl  a  lerra  isracl,  rovfilcTitui' 
B.  Ollll,i^  -.Hiieuj  dcscrlu  icrra  ojiis  ri:jild)iUn', 
|t  1^  in  ea  iitCLitsa  est,  itci  unk  rcieirui- 

L'vertciUur  omacs  liQi«nie!i  Deiuii, 
Bueiû  f;«Mitcâ  iilob  sim,  cl  veiiioiU  in  Jonisu- 
|ittiliahil;dMnil  in  ca,  el  ^nu^tcbiiiil  in  c;i  otii- 
lèna\  atloranlos  reguïn  IsncK  Aiulilc  ci- 
;  fiièi  pairein  vcstram  :  Servite  Domino  in 
L  n  iaquirile  ut  fatialis  <|iî^  placiln  sunl 
[lllijs  V(.*sti'is  mandate  ut  facbnt  ju^iiiias  li 
ut  sitil  meniores   Dci,  et  bcncdicaui 


la  fiut*rilité  :  Cwm  t&$ct  junior  omnil/ui  in 
tribu  Nephiali^  nihil  tanvn  puérile  gasit* 
Lorsque  [dus  tard  il  fut  devenu  homme,  dit 
toujours  le  même  livre,  il  épousa  une  fcmma 
de  sa  tribu  nommée  Anne;  cum  vero  fachit 

es  set  rï>,  acccpil  uj(frem  Annam Or  To- 

bie  mourut  h  Vùge  de  102  ans.  Si  nous  su[v 
posons  qu'il  était 'âgé  seulement  de  quinze 
ans  à  l'époque  de  sa  translation  en  captivité^ 
qui  ci)t  lieu  Tan  721  avant  Fère  vulgaire,  sa 
mort  dut  arriver  en  03^*,  c  est-à-dire  au  mo- 
ment mônîe  où  Josias  opérait  en  Judée  les 
]»reniières  réformations  dans  le  culte  natio- 
nal, déshonoré  par  Tidolâtrie  depuis  long- 
temps déjà.  La  ruine  de  Ninive  n'était  plus 
éloignée  que  de  22  ans,  car  celte  ville  i';it 
prise  en  612  par  les  Mèdes  cl  les  Babylo* 
niens,  detix  années  avant  la  uioii  de  Josias 
h  îlîaggeddo. 

On  ne  peut  supposer  Tobie  beaucoup  plus 
jeune  à  Tépoque  de  son  départ  pour  la  cap- 
tivité, car  Tauteur  de  sa  vie  semble  dire 
qu*il  était  livré,  quoiiiuc  dans  Tenfance  en- 
core, à  ses  [rropres  inspirations  et  farbitro 
de  sa  coTiduile.  Si  Ton  sufïpose  qu*il  y  ïûi 
transporté  ilès  le  berceau  ou  au  sortir  du 
berceau,  alors  il  ne  reste  plus  que  quelques 
années  entre  la  propbélie  et  son  accomitlis- 
sement. 

La  seconde  prophétie  relative  h  Ninive  est 
celle  de  Nabuni,  nous  Tavons  donnée  à  Kar- 
liclc  de  ce  prophèlc  (I'oï/.  l'art.  NAtirrj)* 
Nous  n*y  reviendrons  pas  ici,  d'auiant  plus 
qu'il  est  imoossible  de  déterminer  l'époque 
à  laquelle  elle  dut  avoir  lieu. 

Il  semble  que  Naîuuu  ait  prophétisé  pen- 
dant la  captivité  des  soixante-dix  années  : 
Jacob  était  réduit,  dil-il,  au  même  état  qu'Is- 
raël, leur  orgueil  à  Tun  et  h  Faulre  était  dé- 
truit, les  deux  peuples  étaient  ilisper>és  : 
Reddidit  Dominuit  sttpcrbiam  Jacob,  ^icul  gu- 
perbiam  Israël  :  quia  vastatores  dissipaverunt 

€03, 

Il  semble  qu'il  prophétisait  vers  la  fin  du 


règïie  de  Nabih'hodonosor-lc4îrand,  jmisoue 

"">  nie  était  accomplie, 

et  une  partie  de  la  jiopulalion  en  une  née  en 


ÎVxpédition  contre  FEgyple  était  accomp 


caitlivité  :  No-Ammon  n'avait  [dus  iThabi- 
taiits  :  ISunquid  melior  es  Ah.xundria  popu- 
(orum,  qitœ  habitat  in  (luminibua  ?,,,.,  Scd 
et  ipëa  m  transmigrât  ioncm  duc  ta  est  ni  cap- 
tiritatcm. 

Il  semble  que  la  Vm  de  la  captivité  était 
prochaine  pour  Juda,  mais  de  la  dernièro 

cum  in  omni  Iniiporc  iti  verit:He,  cl  in  to(a  \irliile 
sna.  Nunc  ergo  Pdii  amhltî  mt\etnalit«  niancrfr  l^îc  : 
sctl  quannitiue  itic  seiielierilï*  inaUcm  vcstram  cir- 
en  me  in  nno  sepukhro,  fX  en  diiigile  pcssus yc- 
su^os  ut  exeatis  liinc.  Video  enim  quîu  iiiiqtiifas 
cjns  (incm  iLtLilfi.  {Tôt*  xiv,  S-1ô,| 

(57i)  ^nuii  tîcvuns  relever  ici  une  étrange  dîslrnc- 
tinii  ilu  railleur  îles  additions  au  Dictionnaire  de  ta 
ilibti\  qui  &ijp|K)se,  nou  sculenu  ni  que  Tobie  iJc- 
vinl  le  premier  ministre  île  Sjliiianasar,  mai»  eu- 
cerc  ïiuc  cVst  lui  qu'on  voit  représenté  sur  les  mar- 
bres de  Ninive,  allanl  en  capuviiè  eu  compaguie  ae 
Aune,  dont  les  épaules  sont  cliargccs  à  un  jeuuo 
enfant.  (Vuv.  l'art.  iVnnrt%  coU  T2LJ 


419 


NOS 


DICTIONNAIRE 


NOS 


4i0 


captivité  qu'il  dût  avoir  h  subir  :  Ecccsupcr 
montes  peaes  tvangelisanth^  et  annuntiantis 

pacem  :  célébra  Juda  festivitates  tuas non 

adjiciet  ultra  ut  pertranseat  in  te  Belial  : 
universus  interiit. 

Or  la  ruine  de  Ninive  précéda  le  commen- 
cement de  la  captivité.  Elle  eut  lieu  en  612, 
et  la  captivité  commença  en  G06  avant  Tère 
vulgaire. 

No-Ammon  fut  elle-même  ruinée  à  deux 
reprises  différentes  :  la  première  en  710, 
par  Sennacherib,  et  la  seconde  en  572, 
par  Nabuchodonosor,  postérieurement,  par 
conséquent,  h  la  prise  de  Ninive. 

La  ruine  de  No-Ammon  devant  servir  de 
signe  pour  la  ruine  de  Ninive,  le  pro|)liètc 
entendait  donc  parler  de  Tévénemcnt  ac- 
compli en  710;  mais  comment  donner  en 
[ireuve  un  fait  consommé  à  quatre-vingt  dix- 
luit  ans  d'intervalle  et  dès  lors  oublié? 

S'il  a  entendu  parler  de  la  destruction 
opérée  en  572,  il  faut  chercher  aussi  une 
seconde  destruction  do  Ninive  dans  des 
temps  postérieurs,  et  dont  l'histoire  ne  parle 
l)as.  Mais  ici  une  nouvelle  difRculté  se  pré- 
sente ;  le  roi  de  Ninive  sera,  dit-il,  abandon- 
né de  ses  sujets  :  Dormitaverunt  pastores 
tuiy  rex  Assur  :  sepelientur  principes  tui  :  la- 
titavit  populus  tuus  in  montibus^  et  non  est 
qui  congreget.  Or,  depuis  sa  réunion  à  l'eni- 

Sire  de  Babylone  par  Nabopolassar  en  612, 
inive  n'eut  plus  de  rois,  ou  si  elle  en  eut 
pen  lant  quelques  courts  intervalles  de  ré- 
volte, en  supposant  qu'elle  ait  survécu  à  sa 
ruine,  l'histoire  ne  les  nomme  pas. 

11  faut  cependant  admettre  cette  dernière 
supposition,  ou  supposer  aussi  gratuitement 
d'un  autre  côté,  que  le  prophète*  a  vu  ces 
divers  événements  dans  le  lointain  de  l'ave- 
nir. Alors  il  n'y  a  plus  de  date  à  la  prophétie. 

Quoi  qu'il  en  soit,  le  plus  grand  nombre 
des  interprètes  ont  cru  reconnaître  au  ton  et 
au  contexte  de  la  prédiction,  qu'elle  avait 
été  prononcée  à  Ninive.  Or,  Nahum  se  disant 
d'Elcésaï,  et  saint  Jérôme  affirmant  qu'Elcé- 
saï  était  un  village  do  Galilée,  dont  les  rui- 
nes subsistaient  encore  de  son  temps,  il  s'en 
suivrait  que  Nahum  aurait  fait  partie  des 
captifs  du  royaume  d'Israël,  soit  de  ceux 
eue  Thelgatphalnasar  emmena  en  740  avant 
1  ère  vulgaire,  soit  de  ceux  que  Salmanasar 
transporta  en  721. 11  aurait  été  ainsi  contem- 
|)orain  de  Tobie,  ou  l'aurait  précédé  de 
quelques  années  seulement,  et  ce  serait  à  sa 
prophétie  que  Tobie  aurait  entendu  faire 
allusion.  C'est  peut-être  là  la  véritable  date. 
.  Il  suffira  de  Jeter  un  coup  d'œil  sur  l'état 
présent  de  Ninive,  pour  nous  convaincre 
que  la  prophétie  de  Nahum  s'est  accomplie 
à  la  lettre. 

NOSTRADAMUS.  (Michel). 

Cbrus  ob  obscaram  liiipam,  magis  iiiter  inaiies  : 
Umnia  enim  stolidi  magis  admirantur  amantquc 
Inversis  quse  sub  verhis  laiilaiiiia  cemunc. 

(LLXRiCE.) 

Ce  singulier  personnage  naquit  en  1503,  à 
Samt-Remy,  dans  la  Provence,  et  fit  d'abord 
de  la  médecine  empirique  et  astrologique, 


comme  son  oncle  malernel,  qui  avait  été  son 
précepteur,  et  comme  la  plupart  des  méde- 
cins en  faisaient  alors.  Il   osa  s'attaquer  à 
ses  confrères  dans  un  livre  qu'il  intitula: 
Les  fardementSy  PAqyxi  contenait   un  grand 
nombre  de  recettes  et  de  méthodes  secrè- 
tes; mais  ceux-ci  lui  prouvèrent  aisément 
q[u'il    était  un  ignorant,    et   le  dépopula- 
nsèrent.  Il  profita  de  ses  loisirs  i)0ur  com- 
poser des  almanachs,  dans  lesquels  il  inséra 
chaque  année  des  prédictions  sur  les  affai- 
res publiques;  on  crut  en  trouver  le  scoîi; 
des  événements  inattendus  vinrent  en  don- 
ner un  à  des  paroles  obscures,  et  Nostra- 
damus  acquit  une  grande  réputation  d'as- 
trologue, en  remplacement  de  sa  réputatioa 
de  médecin.  Ses  confrères  en  astrologie  In 
démontrèrent   tout  aussi  facilement   çrïl 
n'était  non  plus  qu'un  ignorant  dans  nttt 
sttience,  qu  il  commettait  les  plus  grosiei 
erreurs  dans  ses  calculs,  et  qu  il   ne  savab 
pas  môme  déterminer  avec  précision   k 
marche  de  la  lune  et  l'entrée  des  saisons. 
Mais  il    laissa    cette    fois   passer  Toraja 
au  dessus  de  sa  tète,  sans  y  prendre  garde; 
sa  réputation  lui  resta.  Il  eut  le  bon  espnt 
de  faire  le  mystérieux  avec  tout  le  mondet' 
de  ne  parler  que  par  sentences  et  d'une 
manière  obscure,  d'écarter  les  curieux,  de 
se   rendre    presaue  invisible  aux    petites 
gens  ;  il  fut  censé  s'être  fait  descendre  dam 
un  cavau    profond,  ou  il  travaillait  à  la  • 
lueur  d'une   lampe  inextinguible,  d'où  il 
ne  sortait  jamais  que  pour  les  causes  Jei 
plus  graves,  et  où  l'imprudent  qui  oseriit 
le  troubler  en   ses  méditations  trouvent 
und  mort  assurée.  Rien  n'est  plus  favorable 
au  charlatanisme  que  le  mystère.  Le  pobUc 
reçut  donc  ses  almanachs  prophétiques  com- 
me d'autres  livres  sybillins,   et    considéra 
sa  personne  avec  une  curiosité  mêlée  de  - 
respect  et  de  terreur.  Les  grands  du  monde 
partagèrent  l'erreur  générale,  preuve,  entre 
mille  autres,  que  la  grandeur  est  un  titre 
plutôt  qu'une  qualité;  il  fut  mandé  plu- 
sieurs fois  à  la  cour,  reçut  des  présents  des 
rois  et  des  princes,  ]»orta  le  titre  de  méde- 
cin de  Charles  IX,  fit  l'horoscoi^c  desplas 
émincnts   personnages,    entre    autres  do 
cardinal  de  Rourbon,  oncle  de  Henri  IV.  Do 
grands  princes  le  visitèrent  dans  sa  solitu- 
de, tels  que  Henri  IV  lui-même  encore  en- 
fant, le  duc  et  la  duchesse  de  Savoie,  père 
et  mère    de  Charles-Emmanuel   le  Grand. 
Nostradamus  joignait  aux  indications  de 
l'astrolabe  celles  de  la  chiromancie,  de  la 
métoposcopie,  et  parvenait  par  ces  moyens 
divers,  sinon  à  pénétrer  l'avenir,  du  moins 
h  inspirer  une  grande  idée  de  sa  science  et 
de  sa  personne.  11  dut  s'enrichir  considé- 
rablement à  ce  métier;  son  fils,  César  Nos- 
tradamus, initié  aux  mystères  de  son  père, 
mais  beaucoup  moins  nabile  et  moins  Hn, 
suivit  la  cour  de  Charles  IX,  où  il  fut  ton- 
jours  en  butte  à  la  raillerie  et  au  mé|»ri5, 
a  cause  de  la  fausseté  de  ses  prédictions , 
trop  claires  pour   être   susceptibles    d'un 
double  sens,  et  par  conséquent  pour  n'être 
ims  démenties   par  des  événemeats  qu'il 


0£S  HmACLLS. 


>0S 


4!2« 


poiivari    prtvoir.    On    proiihtHo     de 

l'>il  parler  sans   rien  dire,   a  fui 
-  se  charge  lui-uic^mc   tie  trou- 
djitiâu  ^eiis  h  ses  paroles. 
llkliel  Noslrft<iarnus,  en  fran<;ats  Micliel 
HMredAme,   inoural   h   Salon  Te   2   juillel 


m 


p  C2  ans,   et  fùl   enterré  dans 

Cordoliers,  où  l*on  voyait,  à 

en  entrant,  son  [>ortra!i  avec 

t%  risilile  à  force  iTètre    jinni- 

,  yi.  Oâsn  Claris f^imi  Mlchaetis  Nos- 

,  unius  omtiium   tnortnfutm  jutiicio 

mjuâ  pêne  divino  catamo,  tôt  tus  orhis 

Oâirùrum  influxu  futuri  eveutus  coiiscri- 

rmtur.  l'ijrif  annos  lxii»    mrnsrs  vi»  (lies 

Obiiî  Saloftr  ciD  iD  lwi,  Quieitm  Po- 

eri  nr  inridete, 

ic  fastueuse  inscription    se  rapporte 

aux  almanachs  prophétiques  de  Nos- 

fjirjl  ses  Centuries,  livre  d'une  in- 

Inzarrcrie,  aporal ypse  de  la   folie, 

ît  rontenirles  destinées  du  monde, 

ses  contemporains   admirèrent  de 

fui*  Les   sept  preinièros  parurent  h 

n  1S55;  la  vogue  quelles   obtinrent 

tm  l'autour  à  en  publier  trois  non- 

!Uni6mè  lieu  en  1558.  Le  grand  nom- 

ions  et    de    coninienlaircs  dont 

lé  honorées,  la  réputation  dont 

ncore  dans  un  certain  loon- 

ic  de  ceux   qui  deuinodent 

k  l'avenir  pour  .^e  consoler  des 

el  des  douleurs  du  pré>etjl,  ne 

"  ni  pas  de  nous  rtinienuerdans 

silence  à  leur  égard. 

centurie  se  compose  do  cent 
.'auteur  nous  n  osons  dire  le 
nce  ainsi  : 

r»i  atL-^î^  de  noict  secret  estuilc, 
-^.  sur  la  sfHc  ilVi^rain  : 
i^ue  soilarUclL'  sutlitude^ 
|4i  t*(4>:4H:rcr  qui  ii  est  à  cruiro  voiii. 

'"H  iiiaii>  mise  au  milieu  ûe  Omnclies, 
I  nmullc  cl  le  Innlie  ei  tr  pied  : 
Lt  \tyï%  fremissnil  p.ir  les  manches  : 
endeDr  divine.  Le  dÎTiii  près  s'assied. 

ndiiit  b  littîerr  du  InurlijUon  versée, 
i  ïifi-om  faces  de  knr^  mauloanx  couucris, 
\  rcpuldi(jue  par  gnis  iioiiucaux  vexé*% 
Dfi  hlaiici  et  rouges  jugeroiil  a  Ti-nueis. 

ir  Tf  niuers  sera  faicl  un  monarquf*, 
fiiVn  paix  cl  vie  ne  sera  luiiguiMiicnt  : 
ttr%  Be  p<^rdra  l,i  pisr.'tture  b.injiK^, 
tn  rc*gîe  en  plus  grand  itcn  imcia. 

3siés  seroiil  pour  hue  long  comlval, 
itf  pays  seroul  plus  ftirl  f;r<*ui*?., 
j  et  cîii*  auroiu  pJits  grand  drbaU 
as*  ÏSarbouQC  auruiil  cuiur  Cbpruue/. 

^isil  de  Eaucnne  sera  destitué, 
ttaml  ^  Be%  pieds  les  aisles  failliront  : 

\  deux  de  Brrsîic  auront  constitue. 
Brin,  Vcrsel  que  Gaulois  foulcroul. 

Tard  arrîué»  Teitéculion  faiclr, 
Le  vent  «rotiiraîrf»»,  letires  au  elieniin  prînses,   ' 
Lesfonjurejt  Xllll  d^inc  secic, 
Fu'Ieliousseau  seu€2  Icâ  enireprinses. 


Combien  de  Tois  prin&eCUéfiolîiire, 

Scias  cliaugùaui  les  Unx  barliare  cl  \aiin*s  : 
Ton  mal  «i\ipprocln\  Plus  serai*  Iribulaire, 
l.a  grand  lladrie  rccouuriia  U\s  veines* 

De  rOrieiil  viendra  le  crcur  Punt^nic 
Fascïicr  lladfîc,  et  les  hoirs  ïlcmudidcf 
Aecompagnéde  la  classe  L)l)i(pn\ 
Temple  Melitc  et  procbes  Tstcs  vuides. 

Serpens  iFfinnuiis  en  la  caçte  de  fer. 
Où  les  cnfaus  Scptains  du  Ray  sont  prîns  : 
Les  vieux  serpens  soi  liront  bas  dVnfL'r» 
Ains  mourir  voir  de  fruici  mort  et  crins. 

Le  mounement  des  sens,  ceeur,  pieds  cl  mains, 
Seroul  d'accord  Naples,  Lyon,  bitillc  : 
rplaivcsr  feux,  eaux  puis  aux  nobles  Romains, 
Plongez,  tuez,  morts  par  cerveau  débile. 

f>ans  peu  dira  faulce  lirule  fragile, 
Fk'  bas  en  bautt  esteué  prompt enienl  : 
Pois  en  inslani  desloyale  et  fa  bile, 
Qui  de  Yeromie  aura  guuucrnenieul. 

Les  Exiles  par  ire,  haine  iiUestiiie, 
Feront  au  Roy  grand  coniuration  : 
Secret  nietlronl  ennemis  par  la  nn'ne. 
£t  ses  lieux  siens  contre  eux  sédition. 

De  gent  eselaue  chansons,  chants  et  requestes. 

Captifs  par  Princi^  et  Seigneurs  aux  priions  * 
A  rathienir  par  idiots  sans  telles. 
Seront  rccen\  par  diuine  oraisons. 

Mars  nous  menasse  par  la  force  Ijelliquc, 
Septante  fois  sera  le  saii^  espandre  : 
Ange  et  ruyne  de  l'Ecclei,iasliipie, 
Et  plus  ccuk  qui  d'eux  rien  voudront  entendre. 

C'en  est  assez,  ce  nous  semble,  pour  jii- 
ger  du  style  du  propbètu  et  du  mérite  de 
son  cBuvre.  Il  y  a  mille  quatrains,  ou  quatre 
mille  vers  de  cette  tournure  et  de  cette  fac- 
ture; y  trouve  du  sens  qui  (tourri,  y  cher- 
che Favenir  qui  voudra, 

La  prédiction  embrasse  un  espace  fie  deux 
mille  deux  cent  quarante-deux  ans; c'est-à- 
dire  depuis  Tan  1535  jusqu'en  3797;  or,  de- 
puis deux  cent  quatre-vingt  quinze  ans 
que  Fauteur  est  mort,  c'est  à  peine  si  les 
commentateurs  on  pu  faire  Fapplicatîon 
d*une  quinzaine  de  quatrains  aux  événe- 
ments accom[dis,  et  jamais  explication 
ne  fut  plus  malheureuse  •  en  voici  des 
exemples.  On  a  cru  trouver  dans  le  quatraÎQ 
suivant,  qui  est  le  35*  de  la  1"  centurie, 
une  prétliction  du  tournoi  qui  fut  si  fatal 
à  Henri  II 

Le  l von  jeune  le  vieux  stirmo niera, 

En  c1ian*p  lielli*|iie,  par  singulier  dnelle  : 

l>ans  cage  d'or  les  yeux  lui  creuera, 

I^eux  classes  une,  puis  mourir,  mort  cruelle. 

Or  Noslradamus  vit  la  mort  de  Henri  II, 
et  ne  se  prévalut  jamais  de  cette  prophétie; 
(Failleurs  Montgoiiuueri  était  plus  ûgé  que 
Henri  IL 

Cet  autre  quatrain»  qui  est  le  57'  de  h 
3*  centurie,  s'applique  mieux  aux  révolu- 
tions d*Anglelerre* 

S4*pt  fois  verrex  changer  gêna  britannique, 
Teinte  en  sang  en  deux  cent  nouante  ans  : 
Franehe  iion  point  par  appuy  germatûque, 
Artes  dutibte  son  pôle  basiarnan. 


m 


NOS 


En  comptant  pour  la  première  révolulion 
le  changement  dereliçion  sous  Henri  Mll^ 
dont  Nostradamus  avait  été  témoin,  puis  les 
guerres  de  Jeanne  Grey  et  de  la  reine 
Marie,  le  retour  de  l'Angleterre  au  catho- 
licisme sous  le  règne  de  celle-ci,  événe- 
ments dont  le  prophète  futégalementtémoin, 
en  V  joignant  les  révolutions  i>olitiques  qui 
se  succédèrent  ensuite  coup  sur  coup,  on 
trouvera  facilement  se[)t  à  huit  révolutions, 
teintes  en  sang,  comme  dit  le  ]»rophète; 
mais  il  faut  tenir  compte  de  celles  auxiiuel- 
les  il  assista,  et  se  souvenir  qu'il  a  fallu  Lien 
moins  de  deux  cent  qualrevingt  dix,  ans 
pour  tout  accomplir. 

Le  33'  quatrain  de  la  9*  centurie  pré- 
sente des  rapports  non  moins  frappants 
avec  quelques-uns  des  événements  de  la 
révolution  française;  mais  encore  faut-il 
aider  à  l'auteur,  et  môme  lui  faire  dire  ce 
qu'il  ne  dit  pas  : 

Le  pari  soluz  mary  sera  millré, 
Hciour,  contlicl  passera  sur  le  thuillc  : 
Par  cinq  cents  vu  Iraliyr  sera  tiltré, 
Narbon  el  Saulcc  par  couteaux  avons  d'huiUe. 

Il  est  vrai  que  Narbon  était  le  véritable 
nom  du  ministre  de  Louis  XVI  qui  se  fai- 
sait appeler  M.  de  Narbonne,  il  est  en- 
core vrai  que  le  sieur  Sauce,  dans  la 
maison  duquel  l'infortuné  monarque  fut 
arrêté  à  Varennes,  était  marchand  épicier, 
et  ainsi  vendait  des  huiles;  mais  c[ue  font 
là  les  couteaux?  Quels  sont  ces  cinq  cent 
un  par  qui  Louis  XVI  sera  accusé  cle  tra- 
Idson?  Que  veulent  dire  ces  paroles,    le 

()art  soluz  mary  sera  mitlré?  Elles  signi- 
lent,  dit-on,  que  Louis  XVI  devait  seul  se 
coilTerdu  bonnet  rouge,  et  non  la  reine. 
Cela  serait  assez  apparent  en  effet,  si  soluz 
écrit  de  la  sorte  ne  venait  pas  de  solutus  et 
non  de  solus;  or  Louis  XVI  n'était  pas 
veuf.  Nous  nous  en  tenons  à  ces  exemples, 
qui  ne  sont  pas  les  plus  singuliers  dans 
1  espèce  ;  c^r  les  exégètes  ont  donné  è  d'au- 
tres passages  des  centuries  des  explications 
beaucoup- plus  étranges  et  plus  forcées  que 
celles-ci. 

Il  en  est  des  prophéties  de  Nostradamus 
comme  des  nuages,  dans  lesquels,  avec  un 
peu  d'attention  et  d'imagination.  Ton  trouve 
tout  ce  qu'on  veut,  c'est-à-dire  ce  qui  n'y 
est  pas. 

Rien  n'empêcherait  par  exemple  de  voir  la 
révolution  de  18tô  dans  le  3*  quatrain  de  la 
i"  centurie  ;  mais  le  prophète  l'a-t-il  devinée, 
ou  bien  faisait-il  des  prédictions  de  la  mê- 
me manière  qu'un  certain  personnage  des 
oomédies  de  Molière  faisait  de  la  prose, 
c'est-à-dire  sans  le  savoir?  c'est  ce  qui  nous 
semble  le  plus  probable.  Il  n'avait  rien  en 
vue-;  or  ce  qui  ne  s'applique  à  rien,  peut 
convenir  à  beaucoup  de  choses. 

Nous  accusions  tout  à  l'heure  Nostrada- 
mus d'avoir  fait  de  l'obscurité  systématique; 
nous  ne  voudrions  pourtant  \\as  paraitre 
coupable  d'une  calomnie,  même  envers  un 
faux  prophète.  11  semble  que  l'obscurité 
était  son  atmosphère,  et  pour  ainsi  dire 


DICTIONNAIRE  NOS  VA 

son  élément,  soit  qu'elle- lui  fût  naturelle, 
soit  qu'il  s'y  fût  accoutumé,  car  il  ne  pou- 
vait i.rendre  sur  lui  de  parler  comme  tout 
le  uiondc,  même  des  choses  vulgaires,  et 
qui  réclament  une  grande  clarté  d'expres- 
sion. L'on  en  peut  juger  par  l'épitre  dédi- 
catoire  de  ses  sept  premières  centuriest 
adressée  à  son  fils.  César  Nostradamus. 
«  Ton  tard  aduenement ,  César  Nostrada- 
mus, mon  fils,  dit  l'auteur,  m'a  faîct  mettra 
mon  long  temps  par  continuelles  viçilalious 
nocturnes  référer  jiar  escript  toy  délaisser 
mémoire,  après  la  corporelle  extinction  de 
ton  progeniteur,  au  commun  profit  des  hu- 
mains, dere  que  la  diuine  essence  par  As»' 
tronomiques  réuolutions  m'ont  donnera* 
gnoissance.  Et  depuis  qu'il  a  pieu  an  Dîcs' 
immortel  que  tu  sois  venu  en  naliirtjU 
lumière  dans  ceste  terreine  plaige*  du/ 
veux  dire  tes  ans  qui  ne  sont  encore  accMp. 


luignez,  mais  tes  mois  Martiaux  incapaÛii 
a  receuoir  dans  ton  débile  entendement  ci 
que  ieseray  contraint  après  mes  ioursdefinfc."'| 
veu  qu'il  n'est  possible  te  laisser  par  escra  .: 
ce  que  seroit  par  Tiniure  du  temps  oblitéré:;,  i 
car  la  parole  héréditaire  de  Tocculte  predîo^ij 
tion  sera  dans  monestomach  intercluse  :  coi-.  ' 
sidérant  aussi  les  aduentures  deûnement 
tre  incertaines,  et  que  le  tout  est  regy  et 
uerné  |^r  la  puissance  de  Dieu  inestim 
nous  inspirant  non  par  bacchante  fureur 
par   limjihatique    mouuement  :    mais  par  »^ 
astronomiques  assertions  :  Soli  numine  di* 
vino  afflatipraîsagiunt,etspiritu  nrophelkap^ 
particularia.  »Tout  le  reste  de  ce  Ions  fictan 
est  du  même  style,  ainsi  que  la  dedican 
des  trois  dernières  centuries  à  Henri  II. 

Celle  -  ci   n'est    à,  proprement     parier, 
qu'une  vaticination  des  événements  futmt . 
jusqu'au  règne  de  l'Antéchrist;  mais  qodt,' 
épouvantables  événements!  Le  prophète  ne. 
voit  que  des  inondations  et   des  déloges,:' 
des  guerres  atroces  et  du  sang  qui  coûte 
par  les   voies  publiques,  des  pestes,  dct 
lamines,  des  mortalités,  l'herbe  croissaBi 
jusqu'à  la  hauteur  du  genou  dans  les  ruas 
des  cités  jadis  les  plus  populeuses,  des 
champs  abandonnés,  des  tremblements  de 
terre ,  l'obscurcissement  des  astres,  et  mille 
autres  calamités  plus  effroyables  les  unesqge 
les  autres.  On  croirait  gîi'il  a  été  en  proie 
à  un  délire  de  damné,  si  l'on  n'apercetaitk 
chaque  pas  des  réminiscences  de  certaines 
prédictions  qui  avaient  eu  cours  lors  des 
ex))éditions  des  princes  français  en  Italie, 
prédictions  démontrées  vaines  par  révéne- 
ment,  et  des  figures  de  langage  empruntées 
aux  prophéties  bibliques  et  évangéliques 
sur  les  derniers  jours  du  monde. 

Et  parmi  tous  ces  événements  dont  la 
funèbre  histoire  se  déroule  sous  sa  pliuna 
en  un  langage  énigmatique,  duquel  nous 
allons  donner  un  dernier  échantillon,  il 
n'en  est  qu'an  seul  i)ortant  sa  date  avec 
lui;  or  cette  date  est  on  ne  peut  plus 
malheureuse.  Suivant  Nostradamus,  une 
grande  et  longue  persécution  contre  la 
christianisme  devait  se  terminer  en  1T92, 
année  ^désifi;néc    par   le    cardinal   Piene 


1 


ODE  DES   MmACI.KS 

ns  lin  sons  loui  opposiS  et  qui 


OBI 


m 


qui 
|n  effet  Tèrc  «les  persécutions  ren- 
ans  une  i^ri'u^  de  riiuro|to.  Si  le 
^dc  Salon  avait  mieux  possédé  la 
t-aliiie,  iï  n'aurait  pas  fait  ce  contre- 
la  irailoction  n'était  cependant  i>as 

s  avoir  parlé  iJes  relijcions  et  des 
lia  V8*  degré  de  hauteur,  Noslrada- 
linue  de  la  sorte  t  n  Après  cery  la 
rîle  de  ]}\\x^  grande  puissanre  que 
^e  fera  reccue  par  deux  peuples, 
îOiier  obstiné  par  celuy  qui  à  eu 
5ur  tout,  |>ar  le  deuxiesme  et  [)ar 
Il  estendrases  lorces  vers  le  circuit 
bnl  de  l'Europe  aux  pœnuans  la 
el  succombé  et  par  voyelle  marine 
I  extensions  h  la  Trinacric  Adrititi- 
*lliriiiuions  et  Germaniques  du  tout 
■L  cl  sera  la  secte  Bnrharique  du 
Hatins  grandement  alïlitjée  et  des* 
Bitis  le  grand  empire  de  I^Anteckrisl 
ftra  dans  la  Aiila  et  Zerses  descco- 
^nooabro  grand  et  innumerable , 
[Il  que  la  venue  tiu  Sainck-Esprit 
nt  du  48  degré,  fera  transmigration 
%mnl  h  rabomi nation  de  rAntechrist, 
^erre  contre  le  rojal  qui  sera  le 
tcAire  de  lesus-Christ,  et  contre  son 
el  son  règne,  per  tempus,  et  in  aeca- 


Nûstradamus  nous  révèiifîiïïS  les  épi  1res 
<lédicalaires  de  ses  rentunes,  qu'il  avait 
cô[U[iosé  quelques  ouvrages  en  |»rose,  qui 
ne  devaient  paraître  qu  après  sa  mort  j  iU 
nom  point  vu  le  jour,  et  la  perte  en  semble 
peu  regrettable- 

On  jieut  considérer,  si  Ton  Teut,  le  pro- 
phète de  Salon  comme  un  illuminé,  uq 
enthousiaste  ,  qui  crut  tle  bonne  foi  h  ses 
révélations  et  qui  livra  de  môme  au  pul4ic 
les  visions  de  son  imagination  en  place  de 
réalités.  11  a  des  illuminés  le  langage  obscur 
et  les  idées  disparates,  Textréme  conriance 
en  soi-môme,  les  allures  mystérieuses; 
mais  lavenir  n'en  fut  pas  moins  un  livre 
fermé  devant  ses  yeux,  et,  moins  heureux 
que  les  magnétisés,  il  tm*  ^nt  pas  lire  h  Ira- 
vers  la  couverture. 

(C,  F-  Lra  prophctus  dv  M.  Mich^^t  Nos- 
(radamns,  Lyon,  1558,  in-2V.  —  Les  diverse?^ 
Bif/fi,  au\  arL  No^tradamus.  —  Gazette  4n 
France^  leuilletons  des  5  et  23  mars  1830, 
—  L\  Choix  dv  Maine,  Bibt.  française ,  art. 
Nostradmntts,  —  CfiAviGsv.  ta  première  fae-e 
du  Janus  fran^-ois,  —  Le  chevalier  de  jaxt. 
Explication  de  quelfptvs  (quatrains  de  No^ 
tradamus.  —  irriNAVO,  Concordance  de  T/uV- 
toire  avec  les  Cenlurics,  —  Théodore  Bodt*i 
Noureiles  considérations  sur  les  Oracles^  etc.) 


o 


apie  Achaz,  roi  de  Juda,  s'aban- 
nt  êut  pratiques   superstitieuses   et 
:   -  nations  voisines,  le  Sei- 
iiix  mains  du  roi  de  îsyrie, 
•  lui  de  grands  avantages,  ei 
as  de  riches  et  nombreuses 
il  ensuite  à  celles  de  Phacée, 
irU  qtîi  envahit  la  Judée,  v  tua  cent 
It  liants  en  un  seul  jour,  et 

ix  cent  mille  de  tout  ûge 
ue  condilion  pour  les  réduire  en 
les  uns  destinés  à  être  vendus, 
ren  Israël*  Les  malheureux 
_^  .^iJlés  de  leurs  vêtements,,  et 
réduits  à  l'état  des  bêtes,  che- 
vets Samarie,  lorsqu'un  prophète 
u  d'Obed  accourut  au  devant  de  Tar- 
^iomphante,  et  s'écria  :  Voilà  que  le 
ur^  le  Dieu  de  vos  pères^  irrité  contre 
Bii  livré  entre  vos  mains^  et  vous  avez 
Mamage  si  atroce^  que  votre  cruauté 
m^quau  cieL  Maintenant  vous  préten- 
m  donner  à  vous-mêmes  pour  esclaves^ 
ifiintê  de  Juda  et  de  Jérusalem^  ce  qui 
et  être  â  aucun  prix.  Vous  péchez  en 
Tê  h  Seigneur  votre  Dieu,  Croyez- 

lempesiaie   erat  iUi  proplieia  Dojirmi, 
Slwrd  :  oui  ecressus  obviam  exercitui  ve- 
1,  dixit  cis  :  Ecce  irâius  Iiorainys 
irarum  contra  Juda  :  tradîijit  eos 
hu%  tesuii,  et  occidislis  eos  alrociter,  ita 
iluiu    (Vt^riitigcicl  Vi'MT»  ctutlclilas.  fusuper 

DicTio»?!    0ES  Mihaclés.  il 


en  mes  conseils^  et  reconduisez  dans  leur 
patrie  les  captifs  que  vous  avez  enlevés  du 
milieu  de  vos  frères,  autrem0ni  une  grande 
colère  du  Seigneur  est  prête  à  éclater  contre 
vous  (573)»  Quelques  Israélites  s'étant  gé- 
néreusemenl  adjoints  au  prophète,  conju- 
rèrent avec  lui  les  vainqueurs  de  ren- 
voyer les  captifs  et  de  rendre  le  butin*  Ce 
ne  fut  pas  inutilement  :  l*armée  arrêta  sei 
marche ,  des  vêtements  furent  rendus  aux 
malheureux  captifs;  on  accorda  les  soins 
les  plus  touchants  aux  personnes  faibles 
ou  malades,  aux  enfants,  à  ceux  qui  étaient 
fatigués  de  la  route,  et  on  reconduisit  les 
vaincus  jusqu'à  Jéricho,  non  plus  comme 
des  esclaves,  mais  comme  des  frères. 

Quels  temps  et  quels  mœurs  1  quelle  sau- 
vage férocité  et  quelle  ,plus  touchante  cor- 
dialité I  Les  réflexions  naissent  en  foule. 
Mais  au  surplus  c'est  bien  là  le  peuple,  le 
peuple  de  tous  les  temps,  le  peuple  de  nos 
jours  avec  son  extrême  mobilité,  ses  colères 
soudaines ,  ses  emportements  sanguinaires, 
ses  retours,  sa  sensibilité,  son  aptitude  au 
bien  et  au  mal,  suivant  la  parole  qui  le  sou- 
lève ou  qui  le   calme.  Et  à  celte  époque 

filins  Juda  et  Jérusalem  vuUis  vobis  subjiccre  in  ser- 
vos  et  aucillas^  quod  nequaquam  facto  opus  est  ; 
[ïcccalist  ciiim  super  !ioc  Domino  Deo  ve^ilro.  Sed 
audite  consiliura  meura,  et  rcducite  captivos,  quos 
abduiistis  de  fratribus  vestns,  quia  magitu:»  fur^r 
'bomtnl  imminct  vobis.  {il  Par.  xxvni,  5-lL,^ 


M7 


OliA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


Farmée  n'était  autre  que  le  ncuple  lui- 
même,  levé  en  masse,  livré  a  tous  ses 
instincts.  Les  guerres  ne  pouvaient  être  et 
n'étaient,  en  effet,  que  des  expéditions  pas- 
sant comme  le  torrent  et  dévastant  comme 
lui.  La  Providence,  toujours  laissant  à 
l'homme  son  libre  arbitre  et  toujours  modé- 
ratrice, se  tient  dans  sa  sphère  sublime, 
d'où  elle  avertit,  récompense  ou  [>unit,  mais 
arrive  toujours  à  ses  fins,  quels  qu'en 
soient  les  agents.  Dieu  est  ainsi  bien  plus 
grand  et  bien  plus  adorable,  que s*ils*impo- 
sait  aux  consciences,  et  réduisait  sa  créature 
-au  rôle  d'un  automate  qui  n'a  de  mouve- 
ment que  celui  qu'il  reçoit  d'une  main 
étrangère. 

L'Ecriture  ne  dit  rien  de  plus  du  pro- 
phète Obel.  11  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
Obed ,  père  du  prophète  Azarias,  qui  vivait 
un  siècle  plus  tôt. 

ORACLES.  La  question  des  oracles  en  est 
demeurée  au  point  où  la  laissèrent  Fonte- 
neUe  et  le  P.  Balthus  au  commencement  du 
xviii*  siècle  ,  quoique  ces  deux  auteurs 
l'aient  aussi  mai  envisagée  et  par  conséquent 
aussi  mal  traitée  l'un  que  l'autre.  Suivant 
le  premier,  tout  était  perfidie,  surprise,  ha- 
bileté dans  les  oracles;  d'après  le  second, 
le  démon  y  jouait  le  rôle  principal.  Les 
oracles  ne  cessèrent  point  à  la  naissance  du 
christianisme,  dit  Fontenclle;  ils  cessèrent 
dit  le  P.  Balthus.  Une  question  si  multiple, 
posée  dans  des  termes  aussi  généraux, 
devait  être  mal  résolue. 

11  faut  donc  la  remettre  entièrement  à  l'é- 
tude. 

Toute  vaste  qu'elle  paraît,  nous  croyons 
pouvoir  la  traiter  en  quelques  pages.  Les 
discussions  phiiosophiaues  étant  ce  qui 
avance  le  moins  les  solutions,  nous  nous 
attacherons  de  préférence  au  côté  histori- 
que. 

Les  Juifs  eurent  leurs  oracles,  soit  qu'ils 
aient  été  les  premiers  à  en  avoir,  et  que  les 
nations  étrangères  leur  en  aient  emprunté 
l'usage,  soit  que  Dieu  les  leur  ait  accordés 
en  vue  des  nations  étrangères,  et  afin  qu'ils 
n'eussent  rien  à  regretter  sous  ce  rapport 
pas  plus  que  sous  aucun  autre.  Les  ancêtres 
mêmes  de  la  nation  juive  eurent  des  oracles 
longtemps  avant  la  formation  de  la  nation. 

Nous  voyons  en  effet  Rebecca,  femme 
d'Isaac,  aller  consulter  le  Seigneur  sur  la 
signification  du  phénomène  qui  s'opérait 
dans  son  sein ,  lorsque  les  deux  enfants 
auxquels  elle  devait  donner  le  jour,  sem- 
blaient s'y  livrer  des  combats  anticipés: 
PerrexUque  %U  consuleret  Dominum,  Qui 
respondens^  aii  :  duœ  génies  sunt  in  utero 
tuo.  L'Ecriture  n'indique  pas  les  procédés 
et  les  moyens  mis  alors  en  usage  pour  con- 
sulter l'oracle,  ni  la  manière  dont  se  trans- 
mettait la  réponse  ;  nous  voyons  seulement, 
par  le  résultat ,  que  l'oracle  était  véritable- 
ment divin.  Et  è  la  manière  dont  s'exprime 
le  livre  sacré,  nous  pouvons  comprendre 
qu'il  se  rendait  dans  un  lieu  spécial  qni 
n'est  point  désigné  ;  perexit  ut  consuleret. 

Moïse  établit  un  moyen  régulier  et  perma- 


nent de  consulter  le  Seigneur,  il  a 
même  du  nom  iï Oracle  le  lieu  où  se  rt 
la  réponse,  c'est-à-dire  le  couverc 
l'arche  d'alliance. 

Bientôt  après,  nous  voyons  emplq 
même  usage  parmi  la  nation  réph(i 
grand  prêtre.  Cet  ornement  portait  l 
meux  urim  et  thumim^  sur  lesque 
talmudistes  et  les  interprètes  aucie 
modernes  ont  débité  tant  de  suppos 
en  l'air,  et  composé  tant  de  dissert 
dans  lesquelles  11  y  a  si  peu  de  chc 
apprendre.  (Voy.   lart.  Urim.) 

11  est  dit  au  viii*  chapitre  du  \vn 
Juges,  que  Gédéon  composa  un  épboc 
Tor  provenant  des  «lépouilies  des  roii 
et  Salmana;  qu'il  le  déposa  dans  4 
d'Ephra,  et  que  ce  fut  pour  les  enfaiM 
raël  l'occasion  d'une  grande  fomicati 
faut  entendre  nar  ce  terme  un  culte 
trique  ou  pareil  à  l'idolâtrie  et  proscf 

Le  fait  en  lui-même  nous  laisse  < 
dans  les  ténèbres  ;  mais  elles  vont  s'éi 

Le  môme  livre,  au  chapitre  xv0* 
apprend  qu'un  éphraïmite,  du  nom  de  1 
se  fit  faire  par  un  orfèvre  un  éphod 
théraphim,  c'est-à-dire,  ajoute  V 
sacré,  un  vêtement  sacerdotal  et  des  i 
ephod  et  théraphim^  id  esty  vestem  saceri 
et  idola.  11  confia  d'abord  à  un  de  ses 
teurs  le  soin  de  remplir  les  fonctions  si 
taies,  sans  lesquelles  ces  objets  lui  ai 
été  inutiles,  puis  à  un  jeune  léyriM 
fortuitement  dans  le  pays,  et  qui  m 
à  assumer  le  rôle  réservé  aux  prôtiil 
peu  de  temns  après,  des  espions  qui 
chaient  un  lieu  propre  à  établir  une  i 
de  la  tribu  de  Dan,  étant  venus  à 

f)rès  de  là,  ils  prièrent  le  lévite  de  ooi 
e  Seigneur,  pour  savoir  s'il  bénirait! 
prise;  rogaverunt  autem  eutn^  ui  eom 
Dominum^  ut  scirepossent  anprosperû 
j^ergerent.  11  leur  répondit  :  Allez  en j 
beigneur  sera  avec  vous  :  Jte  inpace^A 
respicit  viam  vestram. 

Tout  ceci  est  encore  bien  vague,  « 
ce  vague  lui-même  qui  donne  Reu  à 
les  suppositions  que  l'esprit  invenli 
créer;  mais  voici  qui  devient  plus  1*4 

David,  en  fuite  devant  la  colère  de 
se  trouvait  dans  la  ville  de  Ceïla,  où  it 
que  son  ennemi  venait  l'assiéger:  il 
prêtre  Abiathar  :  Revêtez  ré^mod;  fl 
ephod,  puis  il  pria  ainsi  :  Seigneort 
d'Israël,  faites  savoir  à  votre  servit 
Saûl  se  dispose  à  venir  assiéger  Ceïla*  c 
on  le  suppose  dans  le  public,  et  si  leî 
tants  de  Ceïla  me  livreront  entre  ses  i 
—  Le  Seigneur  répondit  :  Il  viendra; 
Dominus,  descendet.  —  David  aioob 
habitants  de  Ceïla  me  livreront-ils,  i 
mes  hommes,  aux  mains  de  Saùl?  L 
gneur  répondit  :  Ils  vous  livreront  ;  e 
DominuSf  tradent. 

Dans  une  autre  circonstance,  le 
jirince  ordonna  encore  à  Abiathar  d< 
sulter  le  Seigneur  par  le  môme  moj 
s'agissait  de  poursuivre  les  Amaléciu 
avaient  surpris  la  ville  de  Siceleg  p< 


ORA 


DES  MIRACLES. 


ORA 


ilO 


Tle  DaviiU  cl  en  avaient  enlevé  un 
lUn»  ainsi  que  J<i  faaiifle  de  David 
?.  0nvid  dit;  Faut-il,  ou  non,  pour- 
ss  ravisseurs,  et  les  vaincrai-je?  — 
^eur  r6|>0Tidit  :  Pouri>uivez-les,  tous 
rex  rerloinemenl,  et  vous  reprendrez 
iîn  :  Uixit^ue  n  Ûominus  :  persequere, 
r  iittfttiï  emm  comprfhendes  eos^  et  excu- 

■i^'-r»  nous  apprend j  au  diapilre 
il, avant  de  livrer  sa  dernière 
r.  *juv  i  ...listins,  ronsulu  le  Seigneur 
»n  eônn»'iîlre  Tissue;  mais  que  le  Sei- 
*  ne  lui  ré[>ondil  ni  par  les  songes, 
r   La  bouche  des  prêtres,  ni  par  celle 

if  rincffue  prr  somnio^  neque  per 
rque  pfr  proph^tas, 
ien  aairenient  de  nés  différents 
ïie  les  anciens  Juifs  frossédaient 
de  communiquer  avec  Dieu,  et 
|lter  sur  leurs  entreprises.  Dieu 
Tr  précision  à  leurs  que^iiolî^, 
'  nous  laisser  soupronner  la 
li  h  ce  sujet.  Ce  sojit  t^ien  là 
Niblcs,  et,  nous  ajouterons, 
i»les  a  cette  époque, 
jles  (iropiièles  api>araissent  sur  I;i 
^  _  jr  ne  plus  quitter  la  nation  jus- 
>és  îvon  ret»nir  de  la  captivité;  ce 
Mfiis  par  leur  intermédiaire  que  le 
a  connaître  $es  volonlés.  Après 
Luin  des  [)rophèles,  le  [roupie  juif 
ic  plus  do  moyens  réguhers  de 
lîU,  nous  en  vovons  un  exemple 
lia  conduite  de  Judas  Machabée, 
Il  que  faire  des  pierres  pol- 
\  les  déposa  en  un  lieu  écarté, 
qu'un  nroplièle  vint  indiquer 
Dieu  Vusage  qii*il  fallait  en 
ne  vint  point, 
icnt,  il  est  vrai,  que  les 
Jèreijt  toujours  un  moyen  qu'ils 
fca/A*/ro^  ('est'à-dire  la  fille  de  la 
lis  ceci  nost  que  du  rabbinisme, 
_^  lire  rien, 
ions  re*île  h  examiner  les  oracles  du 
lisme*  La  question  sera  [ilus  longue  à 
r, 

■sfne  des  oracles  se  perd  dans  la  nuit 
^■es.  Elle  doit  remonter  jusqu*à  cette 
^Bes  temps  primitifs,  où  Dieu  conver- 
^blièrernent  avec  les  hommes.  Les 
Imications  de  la  Divinité  devenant  plus 
de  jour  en  jour,  après  que  riiumaniié 
atteint  rôge  viril»  les  hommes  dn- 
kentf»r  des  procédés  et  ilç;^  moyens 
flv  M  qui  s'éloignait  d*eux,   et 

■  était  pourtant  si  désirable. 
ir  ni  souvent ,  tonjfuirs  pciit- 

I       i  le  lot  de  ta  pauvre  humanité 
i  dégradation. 

îe  de  Dodone  paraît  être  le  plus  an- 

te  tûDS  les  oracles  connus.  Mais  quels 
ni  ses  procédés,  et  h  quelle  cause  faut-il  , 
luer  sa  fondation;  on  Tignore  absolu-  ' 
.  A  Dodone  les  chênes  prophétisaient, 
quelle  est  la  signification  de  ces  expres- 
le  sait  pas  davantage,  et  Héro- 


dote, dans  les  flcux  versions  dilTcrentes  qu'il 
rapjiorte  à  ce  sujet,  ne  dit  que  des  choses 
inadmissibles.  On  ne  sait  pas  même  d'une 
manière  exacte  en  quel  lieu  il  faut  le  cher- 
cher, seulement  on  assigne  plus  communé- 
ment l'Epire;  on  dit  qu'il  était  consacré  h 
Jupiter,  et  que  la  réponse  consistait  en  un 
bruit  niélodieux  ou  discordant  de  vases  d*ai- 
rain,  suivant  Qu'elle  était  favorable  ou  con- 
traire, il  semble  se  rattacher  [inr  ses  souvenirs 
historiques atn  l*élasges,et  par  se^ souvenirs 
mythologiques  à  Deut-alion  et  Pyrrlia,  ce  qui 
ne  lui  donnerait  pas  une  Irès-liaiite  antiriuité, 
suivant  îcs  sytichronismcs  de  Petil-Kadef,  qui 
lixent  répoque  du  déluge  do  Deucalion  h 
Van  1529  avant  Vèvo  vulgaire. 

li  était  situé,  dit-on,  au  milieu  d'un  marais 
très-profond  ,  et  ses  prêtres  marchaient  les 
pieds  nus,  11  fut  pillé  et  détruit  par  Philippe, 
roi  de  Macédoine,  qui  s'était  laissé  tenter 
par  l'appât  de  ses  dépouilles,  ou  qui,  peut- 
être,  n  avait  pu  Fumencrà  jp/M7ippûrr,commc 
celui  de  Delphes. 

L'oracle  de  Dodone  ne  se  plaisait  pas  moins 
à  l'amphibologie  que  les  antres  oracles,  si  la 
réfionsequVju  lui  attrihucà  l'égard  d'Alexan- 
dre, roi  d*Epire,  est  véritable  :  Evitez  !n  ttUe 
de  Pandosie  ri  le  flcitte  d'Achmtse,  Alexan- 
dre songea  lotit  aussitôt  aux  lieux  qui  por- 
taient ce  nom  eu  Eprre,  et  succomba  aans 
le  Brutiuo),  près  de  lieux  nommés  sembla- 
blcment,  en  faisant  la  guerre  aux  Lucaniotis 
et  aux  Samnites,  Mais  ce  serait  prêter  à  t'o- 
racle  une  vue  beaucoup  plus  longue  que  la 
sienne  :  les  mots  panàosie  et  achtrusc  ont 
une  troisième  signitication,  si  on  vient  à 
les  décomposer,  et  le  sens  grammatical  est 
celui-ci  :  évitez  de  donner  et  de  mourir. 

On  remarque  comme  une  singularité,  qu'il 
y  avait  dans  le  lieu  où  se  rendait  Torarle, 
une  fontaine  possédant  la  vertu  d'éteindre 
une  bougie  allumée,  si  on  l'en  rapprochait, 
et  de  la  rallumer,  truand  on  venait  h  Teu 
éloigner.  Ce  phénomène,  aujourd'hui  facile- 
ment explical>le,  est  peut-être  ce  qui  donnu 
lieu  h  la  fondation  de  l'oracle. 

L'oracle  de  Delphes  l'emi^rta  de  beaucoup 
en  réputation  sur  celui-ci,  et  même  sur  tous 
ses  rivaux.  Il  était  situé  dans  la  ville  de  ce 
nom  sur  le  mont  Parnasse.  Le  temple  où  il 
se  rendit  primitivement,  était  une  caverne 
naturelle,  fcjrraée  de  cinq  lilocs  de  nierre; 
dans  Faire  de  laquelle  une  ouverture  laissait 
échapper  des  vapeurs  dont  l'aspiration  don- 
nait le  vertiçe.  Les  auteurs  anciens,  et  Dio- 
dore  de  ,Sicïle  lui-même,  ne  débitent  non 
plus  que  des  fables  puériles  sur  l'origine  de 
cet  oracle,  et  la  manière  dont  il  fut  trouvé 
par  un  berger.  Il  n'est  pas  besoin  d'inventer 
des  merveilles,  pour  expliquer  !a  fondation 
d'un  oracle  au  lieu  où  s'exhalait  une  va- 
peur enivrante:  tout  phénomène  inexplica- 
Die  par  lo  moyen  des  connaissances  hu- 
maines n'étail-îl  pas  regardé  comme  l'oeuvre 
immédiat©  de  la  Divinité?  Un  temple  plus 
splendidc  que  le  premier  fut  enfin  construit 
sur  le  merveilleux  orifice  par  les  architectes 
Trophonius  et  Agamcde,  la  première  année 
de  la  cinquième  QlyBspiade,   c'est-à-dire 


%TA 


OIIA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


]'aii769ovant  Tère  vulgaire  (574).  Il  fui  détruit 
par  un  incendie  au  bout  de  deux  cent  douze 
ans,  puis  reconstruit  par  les  amphictyons 
aux  frais  de  tontes  les  villes  de  la  Grèce; 
c'est  dire  assez  de  quelle  réputation  il  jouis- 
sait, et  en  quel  honneur  il  ^ait  dans  le  pays 
des  Hellènes.  Il  fut  cinq  fois  pillé  dans  le 
laps  des  siècles,  à  cause  de  ses  immenses 
richesses,  puis  renversé  par  Néron,  qui  le 
souilla  de  sang  humain,  et  ferma  roriGce. 
Relevé  de  nouveau  de  ses  ruines,  il  fut  enfïn 
détruit  sans  retour  par  Constantin ,  qui  fit 
transporter  à  Byzance  les  trépieds  aor  et 
d'argent  et  les  ustensiles  précieux  que  la 
superstition  des  peuples  et  des  rois  y  avait 
consacrés  depuis  sa  restauration. 

Du  moins  les  voies  et  moyens  de  celui-ci 
nous  sont  parfaitement  connus.  L*oracle  ne 
pouvait  être  consulté  qu'à  certains  jours  dé- 
signés dans  le  calendrier  saeré.  Une  victime 
devait  être  immolée  par  les  mains  des  prêtres 
au  nom  du  consultant,  et  au  jour  désigné  à 
l'avance.  Si,  lorsque  le  prêtre,  aussitôt  après 
l'immolation,  venait  à  y  porter  le  couteau, 
les  chairs  frémissaient  uniformément  et  par- 
tout, la  consultation  pouvait  être  faite;  au- 
trement elle  devait  être  remise.  Après  que 
le  consultant  avait  exposé  à  haute  et  intel- 
ligible voix  sa  demande  dans  une  prière 
adressée  à  Apollon,  la  prêtresse  était  amenée 
par  les  ministres,  placée  et  retenue  de  force, 
s'il  était  besoin,  sur  un  trépied  superposé  à 
l'orifice.  Bientôt  la  vapeur  naturelle  ou  arti- 
ficielle qui  s'échappait  par  cette  ouverture, 
pénétrant  dans  les  entrailles  de  Tinfortunée 

«rètresse,  la  constituait  dans  un  état  d'exal- 
ition,d'hystérisme  violent,  pendant  lequeFsa 
bouche,  écumante  de  douleur  et  de  frénésie, 
laissait  échapper  des  cris ,  des  plaintes  ou 
des  phrases  désordonnées  exprimant  la  su- 
rexcitation de  son  âme  et  de  ses  sens.  Les 
prêtres  recueillaient  soigneusement  ses  pa- 
roles, et  les  arrangeaient  en  quelques  vers 
qui  formaient  la  réponse.  A  ceux-ci  appar- 
tenaient donc  en  dernière  analyse  le  som  de 
trouver  de  tels  artifices  de  langage,  quel  ora- 
cle ne  dût  jamais  être  compromis,  quel  que 
fût  l'événement.  Ils  y  étaient  intéressés  les 
premiers,  puisque  tout  en  dépendait  pour 
eux,  honneur,  vie  et  richesses. 

Tous  les  moyens  étaient  pris  d*ailleurs, 
pour  que  la  pythie  éprouvât  véritablement 
de  violents  accès,  des  crises  spasmodiques. 
Elle  devait  observer,  avant  de  rendre  Fora- 
cle,  un  ieûne  absolu  de  trois  jours,  boire 
ensuite  de  l'eau  enivrante  de  la  fontaine  de 
Castalie ,  et  mâcher  des  feuilles  de  laurier. 
On  sait  quel  poison  cet  arbre  recèle.  On  y 
joignait  des  lumigations  :  en  fiiut-il  donc 
tant  pour  causer  des  transports  à  une  pau- 
vre vieille  femme  ?  Les  pythies  devaient 
-être  Igées  de  plus  de  50  ans,  et  choisies 
dans  un  état  haoituel  de  prostration  ou  de 
sursexcitalion  nerveuse  et  d'exaltatlou  men- 


tale? Aussi  ne  vivaient-elles  pas  Ion 
à  un  pareil  métier. 

Numinis  aut  pœna  ett  mon  imtnatura  r 
Aut  pretium 

(LlXAIJt 

Le  nom  des  pythies  signifie  venir\ 
soit  que  toutes  ou  quelques-unes  sei 
l'aient  été;  mais  l'opinion  du  pubi 
bien  arrêtée  sur  le  genre  de  leur  lan 
sur  l'organe  par  lequel  elles  étaient 
l'exprimer. 

11  était  de  rigueur  que  l'oracle  fût  < 
en  langue  grecque,  et  ses  réponses 
aussi  toujours  rendues  dans  la  mëi 
gue.  Tout  ce  qu'on  lui  prête  de  r 
en  langue  tatine,  est  donc  contre 
suivante  est  de  ce  nombre  :  On  dit  q 
pereur  Auguste  ayant  envoyé  cens 
pythie  vers  les  dernières  années  de 
gne,  c'est-à-dire  après  la  naissance 
veur,  il  lui  fut  répondu  : 

3Ie  puer  Hebrœus,  dhos,  Deu$  ip$e^  gub 
Cedere  iede  jubct,  tristemque  redire  lui 
Ans  ergo  dehinc  lacUh  abscedito  nottn$ 

11  est  vrai  qu'Apollon  parlait  i 
mais  ses  vers  grecs,  valaient  pas  i 
car  les  nécessités  d'un  langage  m 
être  artificieux  en  bannissaient  lé 
Aussi  les  hellènes  railleurs  repro 
ils  depuis  longtemps  au  dieu  de  la 
d'être  un  fort  mauvais  poëte,  et  ce  i 
lui  faisait  grand  tort.  11  sera  bon  dii 
venir  de  ces  particularités,  lorsque  n 
porterons  certaines  réponses  en:  lai 
tine  attribuées  à  l'oracle  de  Delphes 

L'oracle  de  Jupiter -Ammon  fût 
fameux  après  celui  de  Delphes,  et  oo 
le  placer  sur  la  même  li^ne,  s'il  a 
aussi  fréquenté  ;  mais  sa  situation  ai 
des  sables  de  la  Libye,  et  les  grand 
monies  qu'entraînait  la  consultatii 
daient  à  en  éloigner  tous  ceux  qui  i 
pas  assez  riches  ou  assez  puissants  | 
treprendre  un  voyage  long  et  péril 
payer  amplement  les  ministres  char( 
terpréter  les  réponses. 

Le  rite,  l'idole,  tout  était  égyptii 
mon  portait  une  tête  de  bouc  avec  o 
gue  barbe  ;  ses  prêtres  le  promenaic 
un  char  doré,  qui  avait  la  forme  d'i 
celle ,  en  chantant  et  en  marmoti 
prières,de  la  même  manière  que  les 
La  réponse  consistait  dans  les  sign 
tête  que  Tidole  faisait  ou  ne  faisait  d 
le  cours  de  la  procession  ;  les  prè 
étaient  fes  ÎMterprètes. 

Jupiter-'Ammon  paraît  vouloir  dire 
des  sables  ois  des  déserts. 

La  seule  célébrité  historique  de 
cle  vient  des  pèlepinages  impruden 
firent  à  la  tête  de  leurs  armées  Ci 
fils  de  Cyrus,  et  Alexandre  le  Grand 


(574)  Ce  fait  nouft  est  suspect,  d*auUnt  pl«8  <iue  Trophonius  et  Agtmède  passent  poui  avol 
flupan  des  temples  coosacrM  aux  oracles. 


mx 


DES  MIRACLES. 


ORA 


43% 


crclier  son  origine  ou  milieu 
dans  lesqiielïes  elle  se  [mnJ,  et 
e  de  se  raltacher  à  réljinoloj^ie 
Priver  son  nom  de  celui  de  Choui, 
}é. 

temps  de  Slrabon,  l*oraele  de  Ju- 
taon  rorniiiCn<;aitè  n*avoir  |ilus  iiru^ 
f>gue.  Au  lerups  tie  Plularque,  ou 
i  jx^ine,  el  entîn  le  poc'te  Pru- 
js  ap[)rend  qiriï  neii  était  plus 
u  temjis  de  1  liéodose. 
ce  qui  vient  d'en  être  dit  et  le 
n  en  sait,  l'oracle  consislait  uni- 
ilaiis  une  supercherie  ou  une  in- 
E>ri  arbitraire  de  la  part  des  prè- 
le plus  fameux  après  ceux-ci  était 
Trophoniii5.  Nous  ne  saurions 
lire  connaître  qu*en  rapportant  les 
B  Pausanias  au  ix'  livre  de  son 
Voicit  dit-il,  les  cérémonies  oh* 
r  les  consultants  ;  11  faut  d'abord 
^r  par  une  retraite  de  plusieurs 
y  un  édifice  consacré  au  bon-Génie 
iune-propice,  Ui,  on  pratique  d^y^ 
&  tic  plusieurs  sortes,  on  s'ahstienl 
iide  tM  on  se  biii^ne  h  diverses  re- 
[ides  du  fleuve  Hercinas.  Il 
ii>  de  chairs  de  vtriinies.  On 
lents  sacriiires  à  ïrophonius, 
pollon,  h  Saturne,  à  Jupiter-roi, 
léntoque,  c'est-à-dire  conductrice 
et  enfin  h  Cérès-européenne, 
T  avoir  été  la  nourrice  de  Tn> 
uspice,  toujours  présent,  ol>- 
!0$enient  les  entrailles  des  vic- 
à  leur  inspection,  si  Tropbo- 
isé  à  écouter  favorablement  le 
oulefors,  c'est  la  dernière  vic- 
si^lant  en  un  bélier  iinniolé  an 
Dèine  de  descendre  ûans  Tanin*, 
e  le  résultat,  car  toutes  les  autres, 
l^%  favorables,  l'augure  qu  on  en 
,  détrutt,  si  celle-ci  ne  Tétait  oas. 
pc  il  arrive  que  toutes  s'acconient 
fr  le  succès,  le  cfiu  su  liant  est  côn- 
es l'r«!i!res  au  milieu  des  ténèbres 
au  bord  du  fleuve  Hercinas;  lli, 
mis,  de  l'âge  de  treize  ans,  le  bai- 
is  le  ïleuvc,  après  lui  avoir  prujla- 
frotlé  les  membres  avec  de  l  Jiuile. 
ne  ensuite  h  la  source  de  ce  môme 
i  on  lui  fait  Iwire  de  Teau  d'une 
appelée  LétM^  qui  a  la  vertu  de 
mblier  tout  ce  qu'il  savait  aupara- 
is  d*une  autre  foniaine  noniniée 
nf,  dont  la  propriété  est  de  lui  faire 
ioul  ce  qu*il  verra  dans  Tautre. 
îa,  on  le  place  en  face  d'une  statue 
qui  ne  se  montre  qu'en  celte  cir- 
el  qui  passe  pour  un  ouvrage  de 
de  0édaJe*  Apres  avoir  adoré  reti- 
nt le  simulacre  ,  le  consultant , 
ne  tunique  de  lin  ,  ceint  de  bande- 
^aussé  du  cothurne  conmiunéinent* 
|»arn)i  le  peuple,  s'avance  vers 
If»  Toracle,  qui   est  situé  sur  une 


montagne,  et  au  delà  d'une  épaisse  forôK 

«  Au  milieu  d'une  enceinte  de  marnre 
lilonc»  élevée  de  deux  coudées  au-dessus  du 
soi ,  et  environnée  d'obélisques  d*airain , 
s  ouvre  une  caverne,  non  pas  naturelle,  mais 
creusée  de  main  d'honmie,  de  la  forme  d'un, 
four,  large  de  quatre  coudées  et  longue  de 
huit.  On  y  descend  par  une  échelle,  et  non 
par  des  degrés,  puis  on  trouve  au  Ibnd  un 
étroit  passage,  conduisant  à  une  autre  ca- 
verne, dans  lequel  on  ne  \\euX  juarclier  qu*en 
rampant,  et  les  pieds  les  premiers.  On  tient 
à  la  main  des  gâteaux  de  ndcl.  Aussitôt  on 
se  sent  attiré  par  une  force  secrète  et  irré- 
sistible vers  la  seconde  caverne,  qui  est  le 
sanctuaire  île  Tropbonius.  C*est  la  que  Ta- 
venir  est  dévoilé  au  consultant,  soit  dans  un 
songe ,  soit  par  le  moyen  de  voix  qui  lui 
parlent;  il  s'en  retourne  ensuite  comme  il 
est  venu,  c'est-à-dire  par  la  même  ouver- 
ture, et  en  sortant  les  pieds  les  premiers.*.. 
Le  consullanl  nVst  pas  plutôt  sorti  de  la 
caverne,  que  les  prêtres  le  font  asseoir  sur 
un  siège  qui  s  appelle  le  trône  de  ifn^mo- 
sine^  et  lui  font  raconter  ce  qu'il  a  vu  ou 
entendu.  De  là,  ils  le  transportent  dans  le 
même  édifice  du  bon-Génie  et  de  la  Fortune- 
ï>ropice,  d'où  il  était  parti.  Il  lui  faut  du 
temps  jiour  revenir  de  sa  frayeur,  de  son 
étonnoment,  se  reconnaître  ainsi  que  ceux 
<iui  Tenvironnent,  reprendre  ses  sens  et 
retrouver  sa  présence  a  esprit.  Je  nen  parle 
point  par  ouï-dire,  j'ai  vu  et  éprouvé;  car, 
aussi  bien  que  tant  d'autres,  j*ai  voulu  cou-* 
sulter  Toraclc  de  Trophooius.  » 

Il  n>  a  rien  à  ajouter  à  un  tel  récit,  il 
fait  suffisamment  connaître  les  voles  et 
moyens. 

ï/oracle  de  Tropbonius  était  à  Lœbée  eu 
Béutie  [575). 

On  dit  que  les  Thébains  Tayant  envoyé 
consulter  avant  la  liataille  de  Leuctres,  leur 
envové  entendit  léchant  d'une  multitude 
de  coqs  pendant  le  temps  qu'il  (jassa  dans 
Tantre.  Ce  chant  fut  explique  favorablement, 
et  Toracle  eut  raison. 

Nous  devons  ajouter  encore,  que ,  suivant 
la  plupart  des  récits,  ceux  qui  avaient  une 
fois  consulté  l'oracle  devenaient  tristes  et 
moroses,  sans  plus  jamais  pouvoir  rire,  tant 
leur  âme  avait  subi  une  profonde  impres- 
sion. Ceci  ne  regarde,  sans  doute,  que  les 
dévêts  crédules ,  et  non  les  curieux,  qui, 
comme  Pausanias,  avaient  voulu  seulement 
se  rendre  compte  par  eux-mêmes. 

L'oracle  de  Didyme ,  consacré  à  Apoîlon, 
et  dont  les  prêtres  se  nommaient  Branchides, 
du  nom  de  lîranclius,  leur  auteur  suivant  la 
fable  ,  n'était  pas  moins  fameux  que  tous 
ceux-ci.  II  y  a  apparence  que  c'était  aussi 
une  pythie  qui  faisait  Toflice  de  ministre  de 
la  divmité.  Le  lemjde  de  Toracle  était  situé 
près  de  la  ville  de  Alilel.  On  en  cite  diverses 
réponses ,  pour  le  moins  aussi  ambiguës  que 
celles  de  Delphes,  adressées  h  Séleucajt»  le 
fondateur  du  rovaume  de  Syrie,  el  à  Tera* 


rciiàvdit  UJ1  seconil,  mm  nioius  fatuciiXi  à  TlièUcsi  dans  la  mcniQ  provlticc. 


455  ORA 

])crour  Liciiiius ,  collègue  el  rival  de  Cons- 
tantin le  Grand. 

Il  y  eut  à  Antioche  et  à  Apamée  des  idoles 
qui  rendaient  des  oracles  par  le  mouvement 
de  leurs  tôles  ou  de  leurs  lèvres,  à  Tinii- 
tation  de  Jupiter- Amman.  La  statue  do 
Bélus  n'était  pas  moins  célèbre  dans  toute 
l'Asie;  mais  celle-ci  était  parlante.  De  même 
celle  de  Sérapis,  à  Alexandrie;  de  même 
celle  d'ApoHon-rsmynlhien  t  dans  l'ile  de 
Crète. 

On  ne  sait  auquel  de  tous  les  oracles , 
après  celui  de  Delphes,  l'histoire  devrait 
attribuer  plus  de  célébrité.  Tous  ont  eu 
leurs  prôneurs;  un  grand  nombre  présentent 
des  noms  fameux  et  de  hauts  personnages 
parmi  leurs  consuHanls  ;  presaue  tous  al- 
lèguent des  réponses  d'une  ambiguïté  plus 
ou  moins  célèbre  dans  l'histoire  des  équi- 
voques. Il  est  toutefois  une  classe  d^o^acles 
qui  se  distinguent  de  tous  les  autres  par  le 
mode  qui  j  était  employé  :  on  allait  dormir 
dans  le  temple,   et  la  réponse  venait  en 


DICTIONNAIRE  ORA 

fit  l'honneur  h  ceux  d'AïUium  de  le! 


suller;  Tibère  avait  aussi  consulté 
d'Apone,  dits  aussi  de  Géryon. 

Les  moyens  n'étaient  pas  moins  ^ 
que  ])Our  les  autres  oracles ,  ni  les  pn 
tifs  moins  pieux  et  moins  dispendieu 
les  sacrifices  qu'il  fallait  offrir.  Extept 
tefois  è  Bura ,  où  il  suffisait,  ai)rès  avo 
une  aumône  et  annoncé  au  dieu  à  haut 
l'objet  de  sa  demande,  de  lancer  troi 
d'un  cornet  sur  une  table  en  échiquic 

t>rêtre  était  là  ,  qui  expliquait  sur-len 
a  signification  des  points  amenés,  en  le 
binant  avec  les  diverses  couleurs  si 
quelles  les  dés  s'étaient  arrêtés.  Mais 
))ara!t  pas  que  cette  manière  d'interrqi 
dieux  ait  jamais  joui  d'un  grand  crédi 
était  trop  simplç  et  trop  facile;  la  super 
préfère  toujours  coqui  est  leplus  myslé 
elle  ne  supporte  pas  la  lumière  mèmi 
elle  et  dans  ses  propres  affaires. 

On  peut  donc  classer  tous  les  orac 
quatre  catégories  bien  distinctes  :  1* 
moyen  des  statues  remuantes  ou  pari 


songe.  C'est  ainsi  qu'Esculape,  Proserpine ,     g.  ^^^  ^^  moyen  de  prêtres  ou  de  prél 

ft^mnÎQ.  pAcinhAf^  p.nrniTiiininiiAient  avec  les        ..r.x.^-.je^     J:..     jli^s.   a^^^i^ «^i-J^    . 


L 


Sérapis,  Pasiphaë  communiquaient  avec  les 
mortels;  de  môme  Jupiter-Olympien,  à 
AgésipoUs,  Yno,  près  d'OEUlc,  Podalyre,  en 
Calabre ,  et  d'autres  encore ,  peut-être. 

Les  moyens  d'obtenir  des  songes  fatidiques 
étaient  variés,  selon  les  lieux.  Les  habitants 
de  la  Calabre  voulant  consulter  Podalyre,  fils 
d'Esculape,  allaient  dormir  sur  son  tombeau, 
enveloppés  de  peaux  de  mouton  encore 
saignantes.  Ampnia^aus  ordonnait  un  jeûne 
préparatoire  d'un  jour  entier,  précédé  d'une 
abstinence  de  vin  de  trois  jours  de  durée. 
Le  plus  souvent,  et  principalement  dans 
les  tenv[)les  de  Sérapis  çt  d'Esculape,  on  fai- 
sait prendre  aux  consultants  un  pulmentupi 
composé  de  substances  narcotiques ,  ou  une 
potion,  désignée  suivant  les  lieux  par  les 
noms  d'eau  de  Léthé,  d'eau  de  Mnémosine, 
de  Cioéon.  On  v  ajoutait  souvent  des  fumi- 
gations ,  des  ^ronteaux  de  verveine ,  de 
racine  de  violette,  de  suc  de  pavot,  de 
myrthe,  d'aloës,  de  mandragore.  On  conçoit 
aisément  avec  quelle  puissance  de  tels 
moyens  agissaient  en  môme  tenons  sur  l'i- 
magin«^tion  et  sur  les  sens;  quel  sommeil 
agité,  lourd i  pénible  ils  devaient  produire; 
quels  rôves  fantas^ques  devaient  en  résul- 
ter, et  combien  profondément  ceux-ci 
devaient  se  graver  dans  la  mémoire  et  affec- 
ter Tesprit.  Et  il  y  avait  toutes  chances 
d'obtenir  des  songes  en  rapport  avec  l'objet 
de  la  consultation ,  puisque  cet  objet  lui- 
roôme  donnait  déjà  lieu  è  de  grandes  préoc- 
cupations. 

Les  sorts  Liciens,  ceux  de  Délos,  de 
Préneste ,  d'Antium,  de  Bura,  dans  TAchaïe, 
d*Apone ,  jouirent  aussi  d'un  grand  crédit 
imvmi  les  oracles.  Les  sorts  de  Délos  étaient 
les  \Ûus  consultés;  ceux  de  Préneste,  les 
plus  fameux  nar  leur  orisine  miraculeuse, 
ayant  été  révélés  parles  aieux  à  un  certain 
Numerus-Sullius,  qui  n'est  pas  au^emept 
connu  ,  mais  qui  pensa ,  sans  doute ,  qu'une 
telle  découverte  suffirait  à  sa  gloire.  Caligula 


constitués  en  état  d'extase  calme  i 
rieuse  ;  3"  par  le  moyen  des  songe 
diques  ,  et  V  par  celui  des  sorts. 

Nous  venons  d'indiquei^  les  lieux  U 
fameux  par  les  sorts  divinatoires 
temples  du  sommeil ,  également  le 
fameux ,  paraissent  avoir  été  ceux  d 
game ,  d'Eges ,  en  Cilicie,  de  Nabal 
Hyrcanie ,  de  Rome ,  dédiés  à  Eà 
de  Canope ,  dans  la  Basse-Egypte  ,  é 
Sérapis  ;  de  Butum,  dans  la  même  pn 
dédiés  à  Latone  ;  ceux  de  Jupiter-Oiy 
îi  AgésipoUs  ;  d'Ino,  près  OEtyle;  des  ! 
à  Trézène;  de  Carron,  à  Tralles  ;  d*l; 
Egypte;  d'Amphiaraus ,  dans  l'Altic 
de  Trophonius ,  à  Th^bes  et  à  Lœbadi 
la  Béotie. 

La  p^-thie  de  Delphes  avait  iK>ur 
celle  du  temple  de  Bacchus ,  dans  la  1 
Les  oracles  de  Colophon  et  de  Claros , 
à  Apollon,  avaient  pour  interprète 
hommes  constitués  également ,  noa 
des  breuvages,  dans  un  état  d'exta 
rieuse. 

L'idole  de  Jupiter-Ammon  n'était 
seule  à  s'agiter  sur  la  barque  dorée 
laquelle  ses  prôtres  la  portaient  proci 
nellement;  le  BelusdeBabyloneremu 
yeux,  les  lèvres;  il  souriait,  détour 
tète  et  parlait  quelquefois  ;  le  S\ 
Bienveillant,  d'Antiocnc,  n'était  f^as 
bien  dressé  aux  mômes  manœuvres, 
môme  le  Belus  d'Apamée. 

Pasithée,  Minerve,  Diane,  le  Diei 
guerre  rendaient  aussi  des  oracles ,  et 
ci    spécialement  à   Tiora,    où    les 
rivalisaient  d'intelligence  avec  les  < 
de  Dodone. 

Il  faudrait  citer  encore  Hercule ,  q 
un  oracle  fameux  k  Tivoli;  Faune 
l'ÔEnotrie  ;  Géryon ,  à  Padôue  ;  Podalj 
Calabre;  Vénus,  à  Paphos;  Mercui 
Aebaïe  ;  il  faudrait  citer  Clytumne ,  I 
du  Carmel ,  le  Dieu  du  Vatican ,  la  2 


0R\ 


DES  MIHACLES, 


ORA 


45» 


es*  dflnt  Tanlre  «leraeiira  loujours 
parmi  les  oracles  les  ^lus  réputés, 
ijs  ne  iirétencions  \ms  t]ros*>er  iri  une 

tous  lej  oracle^ï;  Apollon  en  eut 
iji  et  Jupiler  plusieurs  que  nous 
jtâîi  inili'iué'?.  Les  auleurs  finnicns 

loiil  pas  connaître  tous  ceux  qui 
pi,  et  illauJroii  <ie  longue*  recber- 

r  révmtr  seulement  les  noms  de 
feit  ils  parlent 

uestion  iKMiiernq*  plus  ini|»orïante 
,  e>l  reïle  «le  la  nature  même  des 

sur  lrtt|ueUe  \vs  écrivouis  otU  éié 
i  |>n»fondémeul  divir^és  ,  les  uns  ny 
fluo  de  la  su|»erf:lierie,  les  autres 
I  intervenir  ropération  directe  du 

trcntlre  ainsi  la  tli^se  dans  sa  gêné- 
tsl  pas  le  moyen  de  la  résoudre, 
ons  déjà  fait  observer.  Raisonner 
i  les  oracles  avaient  tous  employé 
Bs  niovenii,  e*est  faire  abstraction 
ioQts  eonslilnlifs  du  sujet  qu*on  se 
de  traiter;  et  y  eherclier  toujours 
ntion  directe  du  dénjon  ,  «'est  fer- 
►utai  renient  les  y  eux  sur  une  luuïti- 
raudes  manifestes  ,  lîans  lesqnelles 
Ires  tle  IVirarlo  n'ein-eni:  [«as  besoin 
itrrvention  élraui^ère»  Suivtms  donc 
^11  que  nous  venons  d'éta!>lîr»  nous 
idrons  un  compte  [dus  fidèle  de  ce 
issaît  en  réalité. 

slatneg    wjismntes    on    pariantes, 
tmmon    s"agilait    sur   sa    b/ïrque, 
[il   liien  n'y  avoir   qu'une  simple 
lO  de  ses  mouvements,  et  dans 
:|e  rentrait  dans  la  classe  des 
ronsliluaienl   un   art ,    une 
0  autant  qu'on  le  voudra  ,  mais 
ience,  dans  laquelle  les  puis- 

ïéles  ni  la  superdieric  n'ijiter- 

p»^  nécessairement.  La  supercberio 
ie  quelquefois ,  souvent,  si  on  le 
m  des  augures ,  on  en  con- 
^  ile.s  autbentiipies    quVil  est 

c  rafïporter  ici;  mais  elle  n'en  fai- 
le  fonds.  Lorsrjue  ror«irle  de  Jupiter- 
dé«^lara  Alexandre  fils  de  Jupiler» 
collusion  évidente  ou  compïnisanre 
sans  doute,  mais  eonclurez-vous 
il  à  tous  reuï  qui  s'accoujplircnl 
latis  des  siècles?  Kt  ici,  la  i^urt  du 
ou  est-elle? 

Iint  aux  statues  qui  s'agilaienl  ou 

sur   leur   siège ,    la  superi:lierie 

iment  manifeste ,  qu1l  n'est  nulle- 

»oiii  d*y  faire  intervenir  le  diable  ; 

surpasse  point  les  moyens  Immains, 

que  le  jeu  des  mariôneltes  auquel 

e  s'amuse  h  la  ibire.  Ht  s'il  roNtait 

e  h  cet  égard  ,  il  sulllrail  de  rapi»eler 

>  de   Bel,  délnitte  par  le  firoplièle 

1«  temple  de  Sérapis^  détruit   par 

d'Alexandrie,  Théophile;  les  [«as- 

niterrainii  par  lesquels  les  f»r6tres  du 

î»'introduisaicnt  dans  leurs  statues, 

hes  [»ar  le  moyen  desquels  ils  lai- 

correspondre  leur  voix  ju-nu'h  Ja 

rie  Pidole,  rjuantl  les  Rspîiynols  arri- 


vèrent en  ce  pays  et  y  détruisirent  TidulA- 
tj'ie.  Car  là  aussi  il  y  avait  des  temples  à 
oracles. 

Nous  ne  parlerons  |>as  des  oracles  de  Do- 
done  et  de  Tiora  ,  parce  que  leurs  procédés 
ne  sont  pas  assez  connus. 

2"  L'fxtase,  Depuis  que  la  médecine  s*est 
livrée  h  des  études  approfondies  sur  les 
atleclions  spasmodiques,  depuis  que  Vob- 
servateur  a  pu  recueillir,  discuter  et  coni- 
rtarer  une  multitude  de  faits  résultant  de 
Texlase  ccilme  ou  furieuse,  tiepuis  que  le 
magnélismr  est  venu  ouvrir  une  voie  nou- 
velle aux  observations, et  [»roduire  une  niasse 
de  faits  nouveaux,  Télat  des  [ivthies  et  des 
prêtres  de  Délos  a  cessé  de  |*f  ésenlcr  des 
phénomènes  extra-naturels;  il  n'y  a  plus 
rien  qui  doive  ûtre  attribué  à  Fai-tion  immé- 
diaic  du  démon,  à  moins,  peut-être,  que  les 
réj»onses  elles-mêmes,  ce  que  nous  exami- 
nerons plus  tard. 

Les  anciens  n*avaicnt  pu  manquer  d'oh* 
server  les  phénomènes  extraordinaires  de 
lexlase,  et  principalement  ce  don  si  singu- 
lier de  seconde  vue,  qui  est  demeuré  jus- 
qu'ici un  mystère.  Ils  ne  pouvaient  man- 
quer d'avantage  de  Tattribuer  à  Tinier- 
vention  de  la  divinité,  et  encore  moin^  de 
chercher  à  en  tirer  [»arti.  Mais  pour  en  tirer 
parti,  il  élaii  nécessaire  de  le  réduire  en  art, 
et  de  le  nroduirc  h  volonté.  De  là  les  fumi- 
gations, les  brcuva;4es,  les  jeûnes  excessif?-^ 
l'emploi  si  fréqu<'ntdu  iaurier,  dont  les  feuil- 
les et  les  haies  contiennent  un  poison  dan- 
gereux. Si  f^rétres  et  pythies  vivaient  fort 
peu  de  temps  an  tlur  métier  qu*on  leur  fai- 
sait afcomj  lir,  c'est  nue  les  rmni>tfes  supé- 
rieurs, qui  les  eniployaient  cnmuie  inMru- 
nients,  no  savaient  jias  niénager  leurs 
moyens;  et,  d'ailleurs,  il  leur  inq>ucta;i  (eu. 
Les  anciens  avaient  des  idées  bien  di  lie  ren- 
tes des  nôtres  sur  le  ]>rix  de  la  vie  humaine. 
Mais  jusq»f  ici  nous  ne  trouvons  rien  |  oiu" 
la  supercherie,  aucune  place  lour  l'inlei*- 
>ention  du  tléujon.Ln  supercherie  conuncn- 
çait  au  moment  où  l'etigastrimyte  etdrait 
en  scène,  car  ceci  n'était  que  ['Our  le  publn, 
ne  (trouvait  poinl  rinsjdration,  et  ne  |irove- 
nait  aucuneuJCJit  <le  Textase.  L'art  cimnueii- 
rait  et  la  su[iercherie  se  continuait  avec  les 
hypophètes,  chargés  de  traduire  en  vers  la 
parole  de  Textatique. 

Uaconler  ici  les  mille  supercheries  politi- 
(pu^s  anx(|uelles  so  piètèrent  les  oracles 
tionl  nous  parlons,  ce  serait  ne  rien  [irou- 
ver  du  tout  quant  au  fond  de  la  question.  Kl 
depuis  quamt  donc  prétendrait-on  que  les 
ministres  du  culte  fiaïen  étaient  ou  devaient 
être  incorruptibles? 

;i"  Ae5  suntjes.  Nous  ne  voyons  rien  eneore 
que  de  très-naturel  dans  les  ot*acles  par  le 
moyen  des  songes;  ce  qui  n'exclut  ras  la 
supercherie  ni  Tintervenlion  du  den»on, 
mais  ce  qui  no  les  rend  nullement  néces- 
saires. 

Les  anciens  croyaient  que  la  divinité  com- 
muniquait avec  les  hommes  |^ar  le  moyen 
lies  songes,  et  celle  croyance  était  fondée 
Mïr  de  grands  et  authentiques  exemples;. 


AZ9 


ORA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


riiisloire  sacrée  a  conservé  le  souvenir  de 
plusieurs.  De  là  à  réduire  en  art  ci  en  mé- 
thode les  moyens  de  communication,  il  n'y 
avait  plus  qu'un  pas;  il  fui  franchi.  Art  fu- 
tile, vaines  méthodes  tant  qu'on  voudra , 
méthodes  qui  se  prêtaient  merveilleusement 
h  l'artifice  de  ceux-ci  et  à  l'illusion  de  ceux- 
là,  nous  en  convenons;  mais  là,  encore  une 
fois,  n'est  pas  le  fond  de  la  question.  Que 
les  cavernes  de  Carron,  de  Trophonius, 
d*Ampbiaraus  aient  été  créées  uniquement 
pour  l'illusion,  il  faudrait  le  démontrer  ; 
qu'elles  y  aient  servi,  la  démonstration  est 
faite.  C'était  abuser  d'une  chose  qui  prête  ii 
l'abus  :  qu'y  a-t-il  à  cela  de  surprenant? 

k''  Les  sorts.  Que  l'explication  des  sorts 
lût  soumise  à  un  art  et  à  des  méthodes,  il  ne 
l>ouvait  en  être  autrement.  Que  l'habileté  du 
proohète  chargé  de  donner  les  explications 
dégénérât  quelquefois  en  supercherie,  il  ne 
pouvait  en  être  autrement,  puis  c'eût  été 
une  çrande  maladresse,  de  s'exposer  à  rui- 
ner le  crédit  de  l'oracle,  en  ne  se  confor- 
mant pas  aux  exigences  des  personnes  et  des 
circonstances.  11  aurait  été  fort  dangereux, 
quels  que  fussent  les  sorts,  de  dire  au  chef 
rTune  puissante  armée,  vous  serez  vaincu,  à 
moins  d'être  largement  payé  pour  le  dire;  et 
il  aurait  été  également  dangereux  de  lui  dire 
trop  clairement  vous  serez  victorieux,  car 
l'événement  pouvait  doniier  un  fâcheux  dé- 
menti. C'était  là  le  cas  ou  jamais  de  biaiser 
ou  de  recourir  à  l'équivoque.  L'astuce,  sans 
être  une  nécessité  originelle,  devenait  une 
nécessité  accidentelle  ;  mais  quant  à  l'inter- 
vention du  démon,  il  serait  impos(sibIe  d'en 
juger  autrement  que  par  l'examen  des  ré- 
sultats. Or,  en  fait,  l'homme  trouve  bien 
datis  son  propre  fonds  assez  d'habileté  et 
d'astuce  pour  se  tirer  d'embarras  qu'il  acréés 
lui-même  volontairement,  et  dans  le  but  de 
s'en  faire  lin  jeu  ou  plutôt  un  moyen. 

Une  grande  controverse  s'est  élevée  sur 
ce  point  entre  le  célèbre  Fontenelle  et  le 
savant  père  Balthus ,  Jésuite  :  le  premier 
soutenant  aue  tout  dans  les  oracles  était  de 

Eure  supercnerie,  et  le  second,  en  admettant 
i  supercherie  comme  accident,  prétendait 
S[ue  rintervoniion  du  diable  en  formait  le 
onds.  Nous  allons  examiner  les  raisons  de 
l'un  et  de  l'autre,  et  suivre  leur  argumenta- 
tion. Nous  commencerons  par  Fontenelle, 
qui  parla  le  premier. 

L'auteur,  envisageant  la  question  au  point 
de  vue  exclusif  de  l'histoire,  établit  d'abord 

Îae  les  démons  n'ont  jamais  rendu  d'oracljs. 
•Ecriture  n'en  fait,  dit-il,  aucune  mention^ 
et  si  les  chrétiens  des  premiers  siècles  le 
crurent,  c'est  qu'ils  avaient  l'imagination 
reiùplie  de  récits  merveilleux,  qui  suppo- 
saient rinterveution  de  puissances  surna- 
turelles; mais  les  faits  étaient  controu- 
vés.  Les  pères,  il  est  vrai,  les  objectaient 

2uelquefois  aux  païens,  parce  que  plusieurs 
talent  favorables  au  christianisme;  mais 
c'était  un  argument  purement  personnel,  et 
qui  liors  de  là  n'avait  point  de  valeur.  Les 
iOées  chrétiennes  ayant  transformé  en  dé- 
mmis  les  dieux  du  paganisme,  et  les  ora- 


cles toi)il),iiii  en  désuétude  à  l'époqi 
l'établissement  du  christianisme,  de  I 
des  auteurs  païens  eux-mêmes,  il  et 
surprenant  que  les  chrétiens  ne  profita 
pas  de  cet  argument,  si  non  solide,  du  t 
apparent,  i)our  combattre  leurs  advers; 
Et  non-seulement  les  idées  chrétiennes 
cordaient  avec  les  idées  païennes  sur  ï 
tence  des  génies  ou  démons,  mais  elles 
cordaient  non  moins  bien  avec  les  uïéei 
toniciennes,  qui  avaient  alors  un  si  : 
cours,  un  cours  exclusif  et  absolu  d 
monde  lettré.  Les  Pères  de  l'Église,  ei 
sonnant  de  la  sorte,  abondaient  dansl 
de  leurs  adversaires,  pour  mieux  reto 
contre  eux  leurs  propres  armes. 

'■  Si  cependant  on  vient  à  étudier  ia 
les  faits  mis  en  avant,  on  n'est  pas  long 
à  apercevoir  l'inanitédes allégations  si 

auelles  ils  étaient  appuyés;  c'est  l'Iii 
e  la  fameuse  dent  d'or,  à  l'occasion 
a uelle  plusieurs  savants  écrivirent  de< 
issertations  au  \\V  siècle,  et  qui  n'e 
pas.  On  connaît  d'ailleurs  le  zèle  exa:;i 
quelques  chrétiens  des  premiers  siècle 
composèrent  tant  d'ouvrages  apocryp 
d'histoires  fabuleuses,  et  que  l'Egn 
quelquefois  obligée  de  désavouer.  M 
furent  punis  de  la  même  manière,  c 
hérétiques  en  supposèrent  aux  orllicx 
comme  ceux-ci  en  su|)y)Osaiont  aux  inG 
Des  hommes  éminents  se  laissèrent  \ 
surprendre  à  ces  supercheries,  et  on  ei 
citer  pour  preuve  le  rôle  que  jouèrei 
la  discussion  les  vers  Sybillins,  les  fl 
de  Mercure-Trismégisle  et  certains  ( 
maintenant  reconnus  pour  apocryphe 
Pàrexemplo,  l'histoire  de  Thamus  m 
la  mort  du  dieu  Pan,  quoique  a*c 

f)aïenne,  se  trouve  tellement  encadré 
e  récit  de  Plutarque,  qui  la  rappoi 
faiussetés  et  de  contes  ridicules,  et  i 
ment  en  ce  qui  concerne  les  lies  britann 
qu'on  doit  fa  regarder  elle-même  com 
véritable  conte.  Si  l'auteur  y  avait  i 
plus  d'importance  qu'on  n'en  attache 
nairement  au  récit  de  matelots  rao 
des  aventures  de  mer  vraies  ou  faus 
ne  l'aurait  pas  mise  en  reçard  d'autr 
cits  non  moins  absurdes.  Thamus  se 
vaut  en  un  certain  lieu  de  la  mer  Egée 
voix  lui  dit  de  crier  de  toutes  ses  f 
quand  il  serait  arrivé  en  un  autre  le 
lui  était  désigné  :  Le  grand  dieu  P 
mort.  Il  le  fit,  et  une  multitude  di 
plaintives  lui  répondirent  aussitôt  dv 
de  la  mer.  L'aventure  ayant  été  con 
Rome,  Tibère  assembla  les  gens  $f 
dans  la  théologie  païenne,  et  il  fut  rei 
que  ce  dieu  Pan  ne  pouvait  être  que 
de  Mercure  et  de  Pénélope.  Cléombroli 
raconte  cette  histoire  dans  Plutarqi 
traité  des  Oracles  qui  ont  cessée  la  tient 
pithersès,  son  maître  de  grammaire 
était  dans  le  vaisseau  de  Thamus.  Yoil 
tes  de  belles  autorités  ! 

Suidas ,  collecteur  de  mensonges  et  < 
rites,  rap[)orle  qu'un  roi  d'Egvpte,  m 
Thulis, ayant  consulté  Toraciè  de  Se 


OR  A 


DES  MIRACLES. 


ORA 


Ûi 


îrsî  quelipruii  était  ou  sérail  ja-  afin  ou'on  no  les  îoi  attribuât  point.  Ta\  nn 
TlïïsM  pu'svant  que  lui,  il  kii  Tut  ré-  tre,  fes  propliètos,  David  entre  autres,  rc 
l*reiuièren)ent  Dieu,  ensuite  la 
rKsprit  avec  eux;  ces  trois  ne 
U  et  leur  pouvoir  ne  peut  ïiuir,  « 
le  mystère  de  \a  Sciinte  Trinité; 
Eiquc 'à  r^inccdote  d'ftlre  vraie , 
îlendij  Thulis  ne  jieut  qo'Clrc  an- 
'ikn%  Lagides,  puisqu'il  \{y  en  a 
de  ce  nom  parmi  eux.  Ur  <  'c^ruii  des 
les  qui  introduisit  le  culte  de  Sérapis 

'»-*  't  tiré  (les  écrits  de  x^orpfure  les 

*nts  :  «  1"  Gémissez,  Irépiciis. 

iL>  quitte,  chassé  \mT  une  Iii- 

^L'.,,  Hélas  î  eues  f/tmcni  oracles 

-  !  —  2*  La  voix  ne  fîcut  revenir 

-e;  elle  est  déjh  rondaïunée  au 

i?is  langtein|»s*  — 3"  Maliieureux 

nr interroge   plus   sur  le  divin 

nOIi  Fis  unique,  ni  sur  rEs[*rît, 

ne  de  toutes  choses;  cet  Esprit 

|M|a  à  jamais  de  ces  lieux*  » 

■  tK*ut  tlouier  que  ces  oracles  ne  se 

mf  1^  les  écrits  du  (iliilosopïje, 

mi  assure  lesy  avoir  lus;  mais 

ml  y  élaïcnt-ils?  Etàit-cc  cornuie  un 

||XiTu  ;<ux  chrétiens,  comuje  objec- 

mi  réponse,  comme  allégatinn 

pOi..    i...jtation?  C'est  ce  que  nous 

rofis  toujours, 

'^       "^'^^  Il  bore  et  Cedrenus  en  rap- 
'  qui  aurait  été  rendu  h  Au- 
\  par  la  pvthie  de  Delphes, 
.ve  point  dans  Eusèbe,  quoi- 
d  entre  eux  qui  la  cité  as- 
tiré  :  ff  L*liofant  liébreu,  à 
a  dieux  obéissent,  me  chasse 
renvoie  dans  les  enfers.  »  Mais, 
il  qu*Eusèbo  eût  véritablement 
:   *^»raclc  dans  quelque  ouvrage 
ns  pins,  son  autorité  suJÏi- 
I  établir  l'authencité,  lorsque 
mteraporains  gardent  à  cet 
le  plus  absolu? 


i  t  rien  nVst  donc  moins  prouvé 

_....!é  de  ces  prétendus  oracles.  Et 

mrs,  Cetlrenusa  gonllé  ses  écrits  de 

île  récits  évidemment  cootrouvés  ou 

s    h  des  sources    apocryphes,   qu'on 

siins  danger  pour  Thistoire,  lui  lais- 

oui  rhonneur  de   celui-ci.  Comment 

remiers  défenseurs  du  cbriolianisme, 

I,  Tcrluilicn,  Théophile,  Tatten,  au- 

l*iU  ignoré  un  oracle  de  celte  impor- 

t  ^^urlout  si,  comme  le  dit  Cedrenus, 

5le,  à  son  retour  de  Delphes,  avait  en 

»qii#»f!re  dédié  dans  le  Capitole  unaulel 

ne  de  Dieu?  Il  est  prouvé  d  ail- 

rîuste  ne  retourna  point  dans  la 

s  le  voyage  qu'il  y  avait  fait  dix- 

anl  la  naissance  de  Jésus-Christ. 

(HX  des  oracles  aux  démons  s  ac- 

ir.d  avec  le  silence  de  récriture, 

•  que  Dieu,  au  Heu  de  ne  rien 

^,i   lit  ilû  prémunir  les  inifs  et   les 

Éfi$   contre   une   pareille    séduction, 

W  «l'un  principe  si  ton  au  dessus  treux, 

ip  $uu  pr«»prc  honneur  5  lui-inCrac, 


procîient  aux  païens  que  leurs  dieux  «  ont 
une  bouclie,  et  no  parlent  f>oint.  »»  Ce  serait 
le  contraire;  ils  n'auraient  que  troj*  j^arlé* 

Les  saints  Pères  sui)posenl  de  m^nie  l'ini- 
puissance  des  idoles,  et  s'en  font  un  argu- 
ment contre  les  idolâtres  ;  mais  comment 
les  supposer  5  la  fois  animées  et  inanimées, 
muettes  et  parlâmes?  yu'on  choisisse  donci 
Si  les  idoles  étaient  parlantes  et  agissantes 
par  la  puissance  des  démons,  la  .Ncdurtion 
et  Terreur  étaient  inévitables,  et  par  consé- 
quent excusables.  Si  la  séduction  ne  venait 
que  des  prCtres  des  idoles,  le  fia;j;anisnie 
n avait  plus  d'excuse,  parce  que  fa  raisoi> 
humaine  sudU  pour  débrouiller  les  erretu's 
créées  par  elle-même  ;  si ,  au  rontraire,  elle 
venait  dune  puissance  >urhumaine,  co:m- 
Bienl  la  raison  se  serait-elle  protégée  seule 
et  sans  aide?  Direz-vous  que  c'est  pour  cela 
que  le  Fils  de  Dieu  s'est  fait  homme  ?  Ce 
serait  mal  raisonner;  car  il  s'est  incarré 
non-seulement  pour  éclairer,  mais  aussi 
pour  racbeter,  ce  qui  no  pouvait  être  fa:l 
que  [lar  lui-même. 

Si  les  platooiciens  et  les  premiers  chré- 
tiens étaient  tfaccord  i>our  attribuer  les  ora- 
cles aux  démons,  cet  accord  n'est  qu'en  ap- 
parence et  dans  les  leroies,  car  ils  n'enten- 
daient pas  la  même  chose  \}av  le  mot  d(*nion  : 
les  premiers  en  faisaient  de  bons  génies , 
placés  comme  intermédiaires  entre  la  Divi- 
nité el  les  hommes ,  des  êtres  serviables  et 
amis  de  rbumanïté;  les  seconds,  des  esprits 
révoltés,  ennemis  de  Dieu  et  des  hommes» 
et  condamnés  aux  su p| ♦lices  éternels. 

Mais,  si  les  disciples  de  Platon  abon- 
daient dans  ce  sens,  il  était  de  jurandes 
sectes  philosophiques  qui  faisaient  [irofes* 
sion  ouverte  de  se  moquer  des  oracles  et 
qui  ne  leur  accordaient  rien  de  divin  ;  entre 
autres  les  cyniques,  les  péripatélîciens  el 
les  épicuriens.  Eusèbe  nous  assure  que  six 
cents  auteurs  parmi  les  païens  avaient  écrit 
contre  les  oracles.  Il  fait  beau  voir  yEno- 
maus,run  de  ceux-ci,  dont  il  a  conservé 
quelques  fragments,  se  railler  de  Foracle  de 
Delphes  h  l'occasion  de  la  fameuse  réjonse 
faite  au  roi  de  Lydie  ;  Si  Crésus  passe  le 
(leuve  Halis,  un  gVand  empire  sera  détruit. 
Toi  qui  sais  tant  de  choses,  dit-il  à  l'oracle, 
sais-tu  quel  sera  le  succès  de  renlieprise 
de  Crésus?  Si  tu  le  sais,  que  ne  le  dis-tu 
clairement?  Si  tu  ne  le  sais  [)as,  nous  nous 
abusons  donc  en  allant  te  consulter  ;  cl,  si 
tu  as  voulu  faire  une  équivoque,  dal>ord  à 
quoi  bon?  Ensuite  tu  n'as  pas  même  réussi, 
car  le  verbe  grec  que  tu  emploies  veut  dira 
bien  positivement  que  Cré^us  détruira  rem- 
pire  de  ses  ennemis,  et,  dans  ce  cas,  tu  as 
menti  imimdemmcnl. 

MaisiEnomatisse  met  tout  ^  fait  en  colère, 
quand  il  vient  à  parler  do  la  réponse  faite 
aux  Athéniens  à  Toccasion  de  Finvasion  <lc 
Xerxès  dans  la  Grèce  :  «  Que  Minerve ,  pro- 
tectrice d'Athènes,  implorait  en  vain  soa 
père  ;  mais  que  pourtant  celui-ti  se  laisse- 
rail  fléchir ,   si    les    Athéniens  s'ahritaicul 


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ORA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


derrière  des  remparts  de  bois,  et  que  Sala- 
mine  verrait  la  perte  de  beaucoup  a*enfants 
chers  à  leurs  mères,  au  temps  des  semailles 
ou  à  celui  de  la  moisson.»  Elle  est  bien  mé- 
chante, dit-il,  cette  rivalité  de  deux  divi- 
nités, fié  quoi  !  Jupiter  assez  puissant 
pour  précipiter  toute  l'Asie  sur  laGrèce,  ne 
rest-il  donc  plus  assez  pour  lancer  la  foudre 
sur  une  ville  qu'il  veut  perdre  ?  Des  enfants 
chers  à  leurs  mères  î  En  est-il  d'une  autre 
espèce  ;  mais  d'ailleurs  quels  seront-ils  ? 
Grecs  ou  Asiatiques  ?  Tu  n  en  sais  rien.  S'il 
y  a  bataille,  il  y  aura  mort  d'hommes  ;  la 
belle  trouvaille  I  Tu  conseilles  aux  Athéniens 
de  se  retirer  sur  leurs  vaisseaux  ;  j'en  aurais 
bien  dit  autant. Enfin  si  la  Grèce  succombe, 
Jupiter  aura  été  inexorable;  si  Xerxès,  Mi- 
nerve aura  désarmé  Jupiter.  Ce  n'était  pas 
la  peine  d'aller  te  consulter,  beau  devin , 
pour  ne  pas  en  savoir  plus  après  qu'aupara- 
vant. Ainsi  raisonne  le  philosophe  grec. 

Cicéron  n'a  pas  respecté  davantage  les 
oracles  des  dieux  dans  son  traité  de  la  divi- 
nation. L'on  voit  avec  auel  aplomb  il  se 
raille,  sous  les  noms  de  Chrysippe,  d'Anti- 
patcr  et  de  Possidonius,  chefs  de  la  secte  des 
stoïciens,  de  l'art  augurai, et  en  particulier 
de  la  disparition  du  cœur  d'un  bœuf  que 
César  venait  d'immoler.  Vous  avez  assez  de 
bon  sens,  dit-il,  pour  comprendre  qu'un 
bœuf  ne  peut  vivre  sans  cœur,  et  vous  n'en 
avez  pas  assez  pour  vous  apercevoir  que  si 
un  boeuf  immolé  n'en  a  plus ,  c'est  que  quel- 
qu'un la  enlevé  subtilement. 

De  tout  cela,  l'auteur  conclut  que  les 
païens  avaient  par  habitude  et  par  routine 
la  pratique  de  leur  religion,  mais  qu'ils 
n'en  avaient  pas  la  foi,  puisque  les  philo- 
sophes se  moquaient  impudemment  clans  la 
Grèce  et  môme  à  Rome  de  ses  plus  sacrés 
mystères,  sans  que  le  peuple  ou  les  ponti- 
fes réclamassent.  11  cite  ensuite  un  grand 
nombre  d'oracles  méprisés  par  ceux-là  mô- 
mes qui  les  avaient  demandés ,  et  méprisés 
sans  qu'il  en  soit  résulté  de  dommage  pour 
les  contempteurs,  entre  autres  les  ora- 
cles rendus  par  les  poulets  sacrés,  et  il 
en  conclut  que  nous  aurions  grand  tort  de 
croire  les  oracles  plus  miraculeux  que  ne  le 
croyaient  les  païens  eux-mômes  :  sauf,  toute- 
fois la  secte  des  stoïciens  (576)  ;  mais  com- 
ment n'eussent-ils  pas  cru  aux  oracles  , 
ceux-là  qui  croyaient  bien  à  la  divinité  de 
leurs  propres  songes  ?  chez  eux  c'était  un 
l>arti  pris,  et  on  sait  gue  les  stoïciens  ne 
revenaient  jamais  sur  rien.  Notre  au  leur  con- 
tinue de  la  sorte  :  Non-seulement ,  dit-il, 
les  païens  n'étaient  nullement  convaincus  de 
la  divinité  de  leurs  oracles,  mais  môme 
parmi  les  docteurs  chrétiens  des  premiers 
siècles,  il  en  est  qui  n'en  sont  guère  plus 
convaincus.  11  faut  voir  Clément  d'Alexan- 
drie parler  avec  un  profond  dédain ,  au 
troisième  livre  de  SQsStromates^  des  oracles 
d'Apollon,  d'Amphiaraus ,  d'Araphilocus; 
traiter  tout  cela  de  folie  ,  d'impertinence , 


d'impostures  extravagantes;  ce  sont  s 
près  expressions. 

Eusèbe ,  au  commencement  du  qu« 
livre  de  la  Préparation  évangéliauey  \ 
d'une  manière  admirable  que  Ws  < 
n'ont  jamais  été  qu'une  imposture  de 
très;  cependant  il  finit  par  avouer  qi 
sieurs  ont  été  l'œuvre  des  démons 
comme  il  n'en  cite  aucun  dans  ce  c 
ras,  il  ne  reste  que  son  assertion  et 
sonneraent  qui  la  détruit. 

Origène,  dans  son  septième  livre 
Celse,  dit  :  «  Je  pourrais  facilement» 
citant  que  les  auteurs  pai^cns,  dise 
totalement  les  oracles,  et  montrer  q 
Grecs  n'en  faisaient  pas  grand  cas 
voyons  plutôt  s'ils  ne  seraient  point  1 
des  mauvais  démons.  »  N'est-ce  pi 
langage  d'un  homme  qui  raisonne  i 
besoin  de  sa  cause ,  en  négligeant  la 
et  véritable  raison ,  qui  trancherait 
culte  par  le  pied? Nous  trouvons,  ni 
sommes  si  éloignés  des  événements 
aurait  mieux  valu  donner  la  vérital 
son,  et  dire  les  oracles  ne  sont 
imposture;  mais  alors  il  en  était  san 
autrement,  car  les  chrétiens  n'avai 
seulement  à  faire  triompher  la  vér 
devaient  aussi  vaincre  leurs  adversa 
ils  voulurent  les  vaincre  en  retourna 
tre  eux  leurs  propres  armes. 

Jusqu'ici  nous  nous  sommes  tenu 
défensive,  attaquons  maintenant. 

On  corrompait  les  oracles,  donc  oi 
affaire  qu*à  des  hommes.  Exemplesd! 
corrompus.  Premièrement  la  pythie 
à  prix  d'argent  par  Philippe ,  roi  ch 
doine,et  (vai  philippisaity  selon  Texp 
de  Démosthène.  Secondement  la mèmi 
sollicitée  en  sens  contraire  par  Cléoi 
Ariston,  rois  de  Sparte,  gagnée  pa 
mène,  et  enfin  reconnue  pour  fouriM 
véc  de  sa  dignité.  Ensuite  la  même. 
gagnée  par  l'argent  de  quelques  ti 
d'Athènes,  qui  voulaient  se  aélirre 
tyrannie  d'Hippias,  et  qui  ne  cessait 
ter  les  Lacédémoniens  a  lui  faire  la  \ 
Alexandre  se  faisant  d'autorité  décli 
de  Jupiter,  par  l'oracle  de  Jupiter-Ai 
Auguste  faisant  absoudre  son  mariM 
1ère  avec  Livie.  Le  Spartiate  Lysanoj 
gnant  l'oracle  de  Delphes ,  pour  faire 
jiortoràune  famille  étrangère  le  dn 
royauté.  Le  môme  L^sandre  avait  é 
il  est  vrai ,  près  de  1  oracle  de  Dodor 
Jupiter-Amraon  et  de  plusieurs  autrei 
il  y  avait  une  question  politique  e 
ses  desseins  étaient  pénétrés,  et  sale; 
prouve  au  moins  que  les  oracles  i 
considérés  comme  accessibles  à  Tinï 
de  l'or,  c'est-à-dire  à  la  corru|)tion. 

On  fit  rendre  des  oracles  à  des  b( 
morts  :  à  Ephestion,  à  Antinous,  à  Au 
Or  qui  pouvait  y  croire  i>armi  leî 
sensés,  si  ce  n'est  peut-être  Alexandi 
Lucien  en  le  raillant  ;  ce  prince  fut 


(576)  II  résulte  de  tout  ceci  que  les  stoïciens  en  géDcral  n'aYaiciil  pab  d'idccs  bien  arrêtées 
fait  des  oracles. 


mx 


BES  MJR-\CLES. 


on\ 


>preii»lro  que  iiuri-seulemeiU  il 
mais  encore  qu'il  avait  ie  pou- 
ire  des  dieux.  Ce  n'est  pas  que  les 
oracles  obtinssent  le  même  (crédit 
nciens;  mais  qui  sait  ce  qu*ils  se- 
enns  dans  la  suite.  Les  anciens, 
vèrenl  Icnrs  halûtués,  n'avaient 
enl  \)Qs  comme oeé  autrement, 
idifule  que  soit  une  itJée,  il  ne 
rouver  moyen  de  la  maiuteoir  pen- 
que  temps,  pour  qu'elle  devienne 
fiar  son  ancienneté  et  suûisani- 
vée.  Donnez-moi  une  demi-dou- 
icrsôimes  à  qui  je  puisse  pcrsua- 
n>st  pas  le  soleil  qui  fait  le  Jour» 
espérerai  pas  que  des  nations  en- 
brfissont  cette  opinion, 
sèment  de  l*oracle  de  Delphes  est 
lîq^uer.  11  y  avait  là  une  eavcrne 
iolaient  des  vapeurs  enivrantes  : 
us  divin  qu'une  telle  vapeur  dont 
l  inconnue,  ei  qu'une  telle  ivresse 
lar^une  telle  cause  et  si  peu 
&  l'ivresse  du  vin  ?  C^cst  bien  la 
>ii  se  manifeste  en  ce  lieu  (577). 
is  le  premier  orarle  trouvé,  rien 
i  facile  que  «fétabli  railleurs  quel- 
^  de  pareil ,  en  diversillant  les 
jouiez  qu'à  une  pareille  époque, 
était  grande  et  la  pliiloso|<lHe 
ailrc-  ÏM  superslilion  ,  par  conse- 
il beau  jeu. 

mon  ^lla  se  loger,  sur  un  ca|irice 
« ,  qui  n'y  songeait  môme  nas^ , 
le  d^Ephestioa,  pour  lui  lairu 
'dcles,  pourquoi  vous  et  aioi 
^nous  pas  en  obtenir  autant  ? 
tue  d'Ephestion  rendit  des 
le  concours  du  démon  ,  pour- 
'Apollon-Pythien  n'aurait-ellc 
'nae  chose  ? 
|«s  étonnant  que  les  oracles  aient 
rnceen  Bi'ïatio  ,  c'était  un  paysdo 
habité  par  une  population  d'une 
•roverbiale.  Kien  n*esl  plus  nro- 
ir<»r  le  respect  ei  une  sainte  hor- 
les  antres  et  les  cavernes.  Aussi 
l  point  d'oracles  sans  cavernes, 
oiiartitîcielles,  ou  du  moins  sans 
•agc  mystérieux.  Qu'on  ne  croie 
*  public  voyait  la  }ï>tbie  sur  son 
non*  Il  ne  voyait  pas  davantage  ce 
ssaii  dans  T'inténcur  des  autres 
es,  et  la  preuve  en  e^l  dans  la  di- 
ïômo  avec  laquelle  les  auteurs  en 
insi  aucun  d'eux  n'est  d'accord 
iulres  sur  la  manière  dont  se  ren- 
pic  de  Dodone,  et  quoi  cependant 
nnu  dans  la  Grèce  que  Dodone  et 
eîSirabon  rapporte,  après  Callis- 
u'Alcxandre  entra  seul  avec  le  prèire 
sanctuaire    de  Jupiter  *  Ammon, 

I  que  Vespasien  voulant  consulter 
b  Sérapis,  tit  sortir  auparavant  lool 

fâul  cnliti  (pje  nous  cx[M)feioi»s  nos  scru- 
sujet,  nevrttilunt  |>as  f»rendrc  soos  noire 

II  té  dcb  expraatîoiis  qui  ne  se  li  ou  vont 
i\  par  r histoire  proprcmcitt  diic,  ni  par 

iurclle>  En  fait  d  histoire,  nous  ti*uvoiis 


Je  monde  du  temple.  Ce  sont  les  ilvu\  soûls 
exemples  d'un  pareil  privilège,  et  enuoro 
n'est  -  il  pas  certain  que  Vespasien  soit 
entré  dans  le  sanctuaire,  h  moins  qu'on  »je 
veuille  y  joindre  celui  de  Titus,  à  qui  le 
jjrôlre  de  la  Vénus  de  Pa[ihos  accorda  un 
entretien  secret. 

Ces  sanctuaires  impénétrables  contenaient 
Farsenaldes  secrets  des  ministrcsderoracle; 
tout  l'intliquerait  quand  rnème  les  preuves 
viendraient  à  manquer  ;  mais  les  jireuves 
ne  manquent  pas  :  Rufni  ne  dtl-il  |>as,  ea 
décrivant  le  temfile  de  Sérapis,  qu*il  était 
tout  plein  de  chemins  cachés  an  public  ;  et 
le  livre  de  Daniel  ne  nous  fait-il  pas  uno 
révélation  olus  formelle  encore  h  l'égard 
du  temple  ne  Bel,  à  Babylone  ? 

Pour  comprendre  les'  artifices  emjdoyés 
par  les  agents  iïes  oracles,  afin  de  nneux 
pénétrer  les  secrets  et  les  desseins  de  ceux 
qui  venaient  les  consulter,  qu'on  se  lap- 
|jelle  qu'il  y  avait  des  jours  favorables,  dont 
il  fallait  attendre  le  retour  avant  d'ublenir 
une  réponse  ;  des  sacrifices  multi|»liés,  qu'il 
fallait  offrir  pour  se  concilier  la  lave^ir  du 
Dieu,  des  iniliations  auxquelles  il  fallait 
so  soumettre,  et  avant  lesquelles  il  fallait 
faire  une  confession  générale  de  sa  vie  ; 
nous  ne  savons  s'il  y  eut  des  initiations 
dans  tous  les  temf^les  à  oracles,  mais  il  y  en 
eut  du  moins  h  Delj*hes;  guon  se  rapjjello 
l'exclusion  absolue  dont  étaient  fra|»[!es  les 
éf)icu riens,  qui  se  raillaient  des  oracles,  et 
les  chrétiens  qui  les  décriaient.  On  peut 
nifimo  supï»oser  que  si  cerlains  oracles  dé- 
clarèrent que  la  présence  des  chrélieiis  ou 
des  reliques  desmartvrs  les  rendaient  muets, 
ce  n'était  que  par  haine  du  nom  chrétien,  et 

fjour  faire  naître  des  persécutions.  1/A[joI- 
on  de  Daphué,  en  demandant  réloigne* 
ment  du  corfis  de  saint  Babylas,  au  temps 
de  Julien  t'Apostal,  n'était  jias  devenu 
muet,  puisqu'il  |KJuvail  faire  cette  demande; 
que  voulait-il -donc  ? 

En  un  mot,  pourquoi  tant  de'précautions? 
Si  les  démons  pouvaient  (trédire  raveïiir 
dans  des  trous,  pourquoi  pas  dans  les  carre- 
fours, afin  d'opérer  des  prodiges  plus  écla- 
tants, et  de  so  concilier  plus  d'adorateurs  f 
Il  y  avait  des  oracles  qui  se  rendaient  sur 
des  billets  cachetés,  que  les  [irèlres  étaient 
censés  ne  pas  ouvrir.  Mais  est-il  donc  si 
dillicile  de  décacheter  et  ile  recaclieter  des 
Itillets  sans  laisser  de  traces  de  TetTraclion  ? 
Et  d'ailleurs,  les  gens  qui  venaient  consul- 
ter roraclc,  eussent-ils  été  muets,  ils  avaient 
autour  d'eux  des  serviteurs  qu'il  était  ton- 
iriurs  facile  de  faire  parler;  et  tous  les  lia- 
nilants  d'une  ville  h  oracle,  no  subsistant 
que  du  bénéfice  de  l'oracle ,  devenaient 
intéressés  à  lui  venir  en  aide  :  c'étaient  ses 
fjrailiers;  et  c'était  sans  doute  à  un  tel 
moyen  qu'avait  recours  ce  ministre  de 
l'Apollon  de  Claros,  qui,  selon  le  rapport  de 

vu  que  des  siq^posilious  tardives  à  cet  égard,  t*t  en 
fail  dliistmre  iiitturcUc,  rien  ne  peut  fidrc  supposer, 
k  Piuspeetion  des  lieux,  Texisicncc  présente  ou  pas- 
sée de  semblables  cmaaations. 


<47 


O^X 


DICTIONNAIBE 


OUA 


Tacite  au  ir  livre  de  ses  Annales,  répondait 
e.i  vers  à  la  pensée  des  consultants,  pourvu 
qu'il  sût  leur  nombre  et  leur  nom. 

Kt  quant  aux  oracles  qui  se  rendaient  en 
songe,  on  sait  de  quels  délais  et  de  quelles 
i)récauti()ns  était  précédée  la  descente  dans 
l'antre  de  Trophoniusl  Les  prêtres  avaient 
tout  le  loisir  de  pénétrer  les  secrets  du  con- 
sultant. Ils  les  pénétraient  si  bien,  que 
l'espion  de  Démétrius  naya  de  sa  vie  sa 
cou paijle  témérité,  car  il  fut  rejeté  hors  dé 
l'antre  par  une  autre  issue,  et  mort.  Les 
délais  et  les  précautions  étaient  plus  grandes 
encore  pour  relui  d'Ainphiaraus,  dans 
TAltique.  Quelquefois  c'étaient  les  prêtres 
eux-méuies  qui  songeaient,  par  exemple, 
lorsque  l'oracle  se  rendait  sur  des  billets 
rachetés;  mais,  dans  tous  les  cas,  ils  res- 
taient maîtres  de  l'explication,  et  l'oracle 
n'avait  de  valeur  qu'après  avoir  passé  par 
leur  bouche. 

Voici  une  supercherie  plus  facile  à  péné- 
trer encore  :  il  y  avait  en  Achaïe  un  oracle 
de  Mercure  qui  se  rendait  de  cette  sorte  : 
on  a^aitdire  à  l'oreille  de  Tidole  ce  qu*on 
lui  demandait,  puis  on  se  bouchait  les 
oreilles,  et  on  sortait  du  temule  ;  les  pre- 
mières paroles  qu'on  entendait  ensuite 
étaient  la  réponse.  Il  est  bon  de  noter  que 
ceci  se  passait  dans  les  ténèbres. 

Mais  une  dos  meilleures  preuves  que  les 
oracles  ne  savaient  pas  l'ayenir^  c'est  Tam- 
biguité  de  leurs  réppnses.  Alexandre,  ma- 
lade, fait  consulter  Sérapis,  et  demande  s*il 
l'vii|t*  aller  ïe  trouver,  pour  en  recevoir  la 
i;uérison.  «  Qu'il  reste  où  il  est,  »  telle  fut  la 
réponse.  Si  Alexandre  guérit,  il  aura  eu 
raison  de  rester,  s'il  meurt,  comme  il  arriva, 
il  restera  encore,  et  dans  les  deux  cas  l'o- 
racle aura  triomphé.  Trajan,  près  d'attaquer 
les  Parihes,  demanda  à  l'oracle  d'Hélio|>o- 
lis  s'il  retournerait  à  Rome  après  cette 
i;ucrre.  L'oracle  lui  fit  porter  pour  réponse 
los  morceaux  d'unQ  vigne brisi^e  en  éclats. 
Si  Trajan  disperse  l'afmée  ennemie»  l'oracle 
a  une  explication,  si'd'est  la  tienne  qui  est 
dispersée,  l'explication  est  plus  frappante. 
Ce  fut  Trfigan  qui  mourut,  et  on  reporta 
^  Rome  ses  ossements.  Quel  triomphe  en- 
pore  plus  éclatant!  mais  l'oracle  le  sa- 
vait-il ? 

Jamais  la  fourberie  des  prêtres  d^oracle^ 
^e  fut  mieux  mise  dans  son  jour  qu'au 
temps  de  rétablissement  définitif  du  c^iris- 
tianisme.  Suivant  le  rapport  de  Tbéodoret, 
Théophile,  évêque  d'Alexandrie,  fil  voira 
toute  la  ville  les  statues  creuses  dans  les- 
quelles les  ministres  de  l'oracle  s'introdui- 
saient par  des  chemins  cachés,'pour  répondre 
h  leur  place.  Eusèbe  parle  à  peu  près  dans 
le  même  sens  des  statues  du  temple  d'Escu- 
lape  à  Eges,  en  Cilicie,  à  l'occasion  de  la 
démolition  du  temple  ordonnée  par  Cons- 
tantin. 11  nous  apprend  encore  les  aveux  et 
le  supplice  de  Théotecnus  et  de  ses  prêtres, 
qui  avaient  érigé  à  Antioche  une  statue  et 
nn  oracle  à  Jupiter,  Dieu  de  l'amitié.  Ce 
fut  Li(!inius  qui  <lécouvrit  l'imposture  et  en 
gbtiut  l'aveu.  II  dit  aussi,  au  iV  livre  de  la 


Préparation  ivangélique^  que  les  mi 
des  dieux  étaient  obligés  partout  de  il 
mêmes  aveu^. 

De  sorte  donc  que  si  les  chrétic 
Eusèbe   lui-même,  immisçaient  le 
dans  la  question  des  oracles,  c'éti 
forme  de  discussion  ;  mais,  au  fond, 
valent  bien  à  quoi  s'en  tenir. 

Nous  n'avons  point  à  nous  occup 
oracles  rendus  parle  moyen  des  sort 
que  leur  reddition  dépendait  du  \ 
mais  si  nous  croyons  devoir  en  excli 
reilleméntle  dénipn,  il  n'en  est  f.as  de 
(le  toute  fourberie  de  la  part  des  \ 
car  il  parait  bien  que  I4  fortune  qui 
ses  oracles  à  Préneste  par  te  nioyi 
sorts,  savait  aussi  remuer  la  tête. 

Ici  notre  auteur  termine  la  preraiè 
tie  de  son  ouvrage.  Assurément  la  qi 
est  loin  d'être  traitée  à  fond,  et  en 
sous  toutes  ses  faces.  La  seconde  e, 
défectueuse  encore  ;  nous  allons  au 
nalyser. 

li'ahord,  il  n'est  pas  vrai  que  les 
aient  cessé  entièrement  soit  à  la  na 
de  Jésus-Christ,  soit    même   lors  Ai 
blissemcnt  du  christianisme;   les 
qu'on  allègue  pour  le   prouver,  déni' 
plutôt  la  contraire. 

On  cite  d'abord  ce  passage  d'Eusèl 

Erunté  à  Porphyre;  c'est  Apollon  qi 
son  prêtre  :  «  Autrefois,  il  sortait  «j 
de  la  terre  une  infinité  d'oracles,  de  fo 
et  d'e^khalaisons  qui  inspiraient  des 
divines.  Mais  la  terre ,  par  les  chana 
continuels  que  le  temps  amène,  a  fi 
trcr  en  elle-même  fontaines,  exhal 
et  oracles.  Il  ne  reste  plus  que  les  i 
Mycale,  à  Dydime ,  celles  de  Claros 
racle  du  Parnasse.  » 

L'auteur  de  ces  paroles  n'assigne» 
on  le  voit,  aucune  époque,  et  excepta 
manière  formelle  au  moins  trois  orac 

Plutarque  a  fait  un  traité  expi 
la  Cessation  des  Oracles  ^  il  est  vra 
Plutarque  excepte  nommément  Ton 
Trophonius  et  celui  de  Delphes,  «  q 
il,  n'avaient  jamais  joui  d'une  plus 
splendeur.  »  Démétrius,  l'un^des  inb 
teurs  introduits  dans  le  dialogue,  n*i 
pas  moins  positivement  ceux  d*Aii 
chus  et  de  Mopsus,  en  Cilicie,  qui, 
t-il,  étaient  aussi  florissants  que  jami 

Cicéron,  dans  son  Traité  de  laJHm 
assure  que  de  son  temps  l'oracle  de  I 
ne  parlait  plus  en  vers,!;et  qu'il  n'y  ai 
lors  rien  au  monde  de  si  méprisé 
si  on  prend  ces  paroles  à  la  lettre,  i 
suivra  d'abord  que  l'oracle  de  Delphi 
méprisé  lon^emps  avant  la  venue  de 
Christ,  ainsi  que  la  plupart  des  autn 
desj  car  l'auteur  ne  les  sépare  pc 
ensuite  qu'ils  cessèrent  par  des  caus 
rement  naturelles,  puisqu'il  ajoute  c 
exhalaisons  de  la  terre,  d'où  venaien 
inspirations,  s'étaient  évaporées.  Oi 
faut  pas  prendre  ces  affirmations  à  la 

Euisque  l'un  des  interlocuteurs,  Qi 
ère  de  Cicéron,  ainrmc  au  contraii 


on\ 


ws  miwc.Lrs. 


on  A 


im 


me  «ie  Dolplios  n  a  éié  \Aus 

•e»  et  ii*a  reni  tant  irofîraudes  de  la 

es  peuples  el  des  mis.  w 

h  il  faudrail  conclure,  suivant  notre 

r,    que  fa  cessalioii  des  oracles  a  eu 

îfii«*Tnfîi!,  irro^Tessiveiiient,  et  f>ar  des 

I  i's  |>our  la  plupart  à  Téta- 

ij.  hi  istiantsiiic. 

î  cette  (ir^uiuenliitioii  n'est  qu'un  so- 

Ct  car  jainoiii  fmleur  chrétien  n'a  pré- 

que  le>  oracles  avaient  €essé  à  un 

iii  Noniié,  ni  in^fne  que  tel  ou  tel  ora- 

il  cessé  de  jiarler  en  la  présence 

^.».,.■ns  et  à  cause  d'eUe,  n*ait    plus 

I  ris  la  uarule  en  leur  absence.  Cest 

À.  r,..QP  \^  question  fiour  se  préparer 

le  plus  facile.  Mais  «ontinuons. 

Ml  V'  livre  de  la  Pharsaie,  jH  Ju- 

ignentà  Cicéron  el  à  Plutarriuc, 

ciller  que   Torai^le  de  Delfihes  ne 

15   depuis   longlem|>s.   Cependant 

[osMtre  de  son  t'ôté,  dans  la  Vie  do 

lie    l'oracle  de  Delphes  parlait  eri- 

sn  rapporle  ini^nae  une  réponse  faite 

|ri%  el  ajoule  que  Néron  le  dépouilla 

irii©  de  ses  biens  pour  enririiir  les 

■^hJImlraie,  dans  sa  Fie  d\ipo!h- 

flfane^  en  parle,  ainsi  que  de  heau- 

lutres^  comme   d*ora€les   toujoufs 

pis.  Dion  -  ChrysOStoQie   nous   ap- 

l'Adrien  consulta  Foracle  de  Del- 

Icien  le  mentionne  au  temps   des 

^|»artien  en  parle  encore  à  Toc- 

3c  rélévation  h  1  empire  de  Septime- 

L«^  ■  ^*    tenninus-Nigeret  deClodius- 

m  i.ins  le  môme  temps,  Ctéraent 

Pi.i-ii'..  iiui  écrivait  pendant  le  règne 

ière,  aflirme,  dans   son  Exhonation 

'  ,   que  les  fontaines  de  Castalie, 

II,  et  généralement  toutes  les 

niphéliques»  avaient  enfui  perdu 

-      le  leurs  vertus  fabuleuses» 

Kant  Torarie  de  Delphes  existait 
us  le  règne  de  Consianlin,  puisque 
^  en  rapporte  une  réponse  de  ce 
et  ajoute  que  Constantin  le  ruina  de 
in  comble.  Il  se  releva,  car  Julien 
r«  consulter  sur  Texpédition  qu'il 
ît  contre  les  Perses, 
|^Ca>%sien,  qui  termine  son  histoire  h 
nnc  année  d' Alexandre-Sévère,  c'est- 
■Tan  230  de  Jésus-Christ,  dit  que  de 
mps  Araphilochus  rendait  encore  des 
s  en  songe,  pu^f«"it^-'l^*wx  ^ns  plus 
^s  Pahnyréniens  révoltés  consultèrent 
icles  d*A()ollon  Sarpédonien,  en  Cili- 
de  Vénus-Aphacite,  près  de  Biblos* 
ifc  près  de  recommencer  la  guerre 
Bonsiantin,  consulta  l'oracle  de  Dy- 
Teodaot  rempire  de  Constantin,  un 
leu  connu,  nommé  Bésa,  rendait  en- 
les  oracles  sur  billets  h  Abide,  vers 
©ité  de  la  Thébaïde.  EnOn  Macrobe, 
rait  au  temps  d'Arcadius  et  Honorîus, 
également  de  l'oracle  d'Hélionolis  et 
rtunes  d'Antium.  On  le  voit,  la  nais- 
du  christianisme  ne  fit  point  taire  les 

k  ceci  est  vrai,  dirons-nous  à  Tauteur, 


ou  peut  Tétre,  nous  ne  voulons  |>as  discuter 
ce  poiiU;  mais,  encore  une  foi^,  c'est  ^.q 
tenir  à  côté  de  la  question.  Les  auteurs 
chrétiens  des  premiers  siècles  aflTirmenl, 
non  pas  que  les  oracles  tombèrent  instan- 
tanément, mais  qu'ils  étaient  obligés  de  no 
taire  partout  où  il  se  trouvait  des  chrétiens, 
et  dans  le  voisinage  des  reliques  insignes 
dGS  martyrs,  et  jusque  ci  rien  n'es!  venu  in- 
firmer leur  témoignage.  Nous  n'examinons 
pas  encore  si  ce  fait  établit  Fassistance  du 
démon  dans  la  reddition  des  oracles.  Con- 
tinuons. 

L'auteur  prouve  ensuite  assez  longuement 
que  les  oracles  furent  enfin  abolis  en  même 
temps  gue  le  paganisme,  Notis  n'avons  rien 
à  dire  à  ceci,  et  nous  pensons  qu'il  pouvait 
se  dispenser  de  démontrer  une  proposition 

3u'il  suflît  d*émcltre  pour  la  faire  compren- 
re  et  admettre.  Mais  il  essaye  de  prouver 
ensuite  que  quand  bien  même  le  paganisme 
n'eût  pas  été  aboli,  les  oracles  auraient  pris 
lin,  et  c'est  son  dernier  argument.  Ceci  mé- 
rite plus  d'attention  :  in  cauda  venenum. 

ha  première  raison  alléjçuée  est  tirée  de 
Pliitarque;  primitivement  les  oracles  ne  se 
rendaient  qu'en  vers,  alors  ils  étaient  res- 
pectés. Plus  ttird,  il  se  rendirent  en  prose, 
et  devinrent  méprisés.  Notre  auteur  se  mo- 
que à  bon  droit  de  celte  explication;  il  en 
apporte  de  lui-mèuîc  une  seconde  :  c'est  que 
les  Romains,  cuntenq^leurs  des  oracles» 
ayant  conquis  la  Grèce,  la  iiient  jouir  d'un© 
longue  paix,  au  sein  de  laipjeîle  il  ne  se 
î^résentait  plus  d'occasions  soieiineltcs  de 
consulter  les  oracles.  Mais  cette  raison  il  la 
détruit  aussitôt  en  montrant  que  les  Ro- 
mains ne  méprisaient  nullement  les  oracles, 
[luisqu'ils  en  avaient  eux-mêmes  de  nom- 
oreux,  à  Rome,  h  Anliuîn,  ?»  Prénesie,  h 
Padoue,  à  Tihur,  etc.  Et  de  filus,  si  la  jsaix 
avait  supprimé  dans  la  Grèce  les  rivalités 
de  ville  a  viîle,  elle  n'avait  sup]irimé  ni  les 
ambitions  ni  les  intérêts  des  particuliers. 
Or  il  n'y  a  pas  d'apparente  que,  même  dans 
les  plus  grandes  guerres,  cette  multitude 
d'oracles  qui  existaient  sur  tous  les  fioinls 
de  la  Grèce,  aient  été  occupés  exclusive- 
ment des  rivalités  politiques  des  peuples. 
Celte  seconde  raison  ne  vaut  donc  absolu- 
ment rien. 

La  troisième  raison  est  le  mépris  dont 
certaines  sectes  de  philosophie  faisaient 
profession  ouverte  pour  les  oracles,  telles 
aue  celles  des  cyniques,  des  épicuriens  et 
des  pértpatétjcichs.  Mais  cello-ci  est-elle 
meilleure?  Le  peuple  n*avait  rien  de  com- 
mun avec  ces  sectes;  les  cyniques,  il  les  mé- 
prisait; les  ét>icunens,  il  n'était  pas  assez 
riche  pour  les  imiter  ;  les  péri[iatéticiens,  il 
n'était  pas  assez  savant  pour  les  comprendre. 
N'est-ce  pas  s'exagérer  la  [luissance  de  la 
philosophie,  que  de  lui  accorder  une  si 
grande  inlluenee?  La  sectit  des  stoiques  ne 
méprisait  pas  flu  loutles  oracles;  or  les  sloi- 
ques  étaient  Tobjet  de  l'admiration  publi- 
que et  du  respect  en  même  temps. 

Les  deux  dernières  raisons  alléguées  nu 
sont  pas  plus  concluantes,  t*  La  ïourl^eria 


451 


ORA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


était  si  grossière,  qu*elle  devait  ôtre  è  la  Tin 
découverte;  mais  Timpuissance  des  idoles  à 
faire  quoi  que  ce  soitr^tal^-elle  moins  mani- 
feste? Et  cependant  Cl;  *  Les  ministres  des 
oracles  abusaient  de  la  crédulité  des- femmes 
qui  allaient  dormir  dans  les  temples  sous 
prétexte  de  consulter  le  dieu;  mais  on  sait 
que  les  païens  ne  furent  jamais  serupuleux 
sur  cet  article!... 

De  sorte  qu*après  cette  longue  et  papil- 
lonnante discussion,  dont  nous  avons  sup- 
primé les  écarts,  notre  auteur  arrive  à  une 
conclusion  é^ale  à  zéro. 

Cette  oninion,  dont  l'apparition  on  France 
fit  plus  de  bruit  qu*elle  ne  méritait,  avait 
été  émise  et  soutenue  dans  un  gros  livre 
très-savant  et  très-mal  digéré  parle  médecin 
allemand  Van-Dale.  Fontenelle  réduisit  le 
gros  livre  du  docteur  à  un  petit  volume, 
dans  lequel  il  sema  à  pleines  mains  les^fi- 
nesses  de  son  esprit  facile  et  élégant^^^is 
peu  chrétien.  L'ouvrage  eut  un  grand  sxi^i^Sy 
comme  tout  ce  qui  sortait  de  la  plume  du 
l)ère  des  sceptiques  modernes.  Le  père  Bal- 
thus.  Jésuite,  y  fit  une  réponse  pédante,  qui 
ne  fut  guère  lue,  et  qui  ne  Taurait  pas  eié 
davantage  quand  môme  elle  aurait  été  meil- 
leure ;  les  esprits,  fatigués  de  croire,  se 
tournaient  vers  l'incrédulité.  Le  Français, 
né  frondeur,  ne  s'était  pas  encore  attaqué  à 
la  religion,  et  la  hardiesse  d'une  telle  nou- 
veauté ne  pouvait  manquer  de  plaire. 

Quant  à  l'opinion  de  Van-Dale  en  elle- 
môme,  le  savant  Pape  Benoit  XIV  l'a  exami- 
née fort  longuement  dans  son  traité  de  la 
Canonisation  des  saints^  sans  lui  infliger 
aucune  note,  et  sans  la  répudier.  On  ne  sau- 
rait dire  qu'il  l'adopte  ,  mais  il  cite  et  s'ap- 
proprie des  passages  considérables  du  livre 
du  docteur  allemand. 

Nous  allons  examiner  maintenant  la  Ré- 
ponse du  P.  Balthus. 

Il  suit  pied  à  pied  son  adversaire,  il  le 
réfute  phrase  à  phrase.  Presque  toujours  il 
sait  mettre  la  raison  de  son  côté,  quelque- 
fois il  se  trompe  lui-même,  plusieurs  fois 
aussi  il  dépasse  le  but  et  va  beaucoup  trop 
loin. 

Il  eût  été  préférable,  peut-être,  de  faire 
une  autre  Histoire  des  Oracles^  afin  d'établir 
des  principes  opposés,  les  vrais  principes 
du  christianisme;  il  resterait  du  moins  un 
monument,  tandis  que  de  la  sorte  il  ne  reste 
rien,  si  ce  n'est  une  ruine.  La  Réponse  n'est 
rien  sans  VHistoire^  et  Y  Histoire  n'est  plus 
rien  après  la  Réponse,  Celte  ruine  est  en- 
core attrayante,  la  Réponse  ne  Test  pas,  et 
une  autre  Histoire  aurait  pu  Têtre. 

Le  P.  Balthus  fait  observer  d'abord  que 
Fontenelle,  ainsi  qu'il  l'avoue  dès  le  com- 
mencement de  son  livre,  ne  s'est  approprié 
le  système  de  Van-Dale  que  comme  un 
ingénieux  paradoxe,  dont  il  voulait,  en  lui 
prêtant  les  finesses  de  son  esprit  et  les  char- 
mes de  son  style,  s'amuser  et  amuser  le 
public. 

Il  lui  prouve  ensuite  que  les  raisons  qu'il 

(578)  Pi.  xcT.  5. 


suppose  aux  chrétiens  des  premiers  si 
pour  avoir  attribué  les  oracles  aux  dén 
sont  des  raisons  qu'ils  n'avaient  pas,  i 
ne  pouvaient  avoir,  et  qu'il  tait  les  vi 
blés,  beaucoup  plus  plausibles.  Il  lui  pi 
que  la  manière  dont  il  interprète  Eus! 
Porphyre  est  dénuée  de  toute  raisouj 
traire  au  texte  même  d'Eusèbe.  Que  ce 
dit  des  opinions  et  des  motifs  des  Pèi 
l'Eglise  n'est  ni  mieux  fondé,  ni  plus  s 
Jusqu'ici  la  réfutation  est  triomphante, 
ne  montre  que  les  chrétiens  des  pre 
siècles  aient  connu  les  prétendus  o 
rendus  à  Thulis  et  à  Ançuste,  car  ils 
paraissent  que  dans  les  siècles  posiéf; 
Et,  quant  à  la  mort  du  grand  Pan,  Eusl 
la  rapporte,  sans  la  proposer  ni  la  I 
que  comme  un  des  mille  aveux  des  | 
sur  la  cessation  de  leurs  oracles.  Il 
point  de  doutes  à  élever  sur  l'inteoti 
Porphyre,  lorsqu'il  cite  les  oracles  fi 
blés  ail  christianisme  rappoités  jwir  Ei 
Ils  ont  un  côté  favorable,  et  un  côté  d 
rable  :  ils  loueQrt  le  Christ,  et  exëcr 
christianisme.  Porphyre  les  cite  pou 
truire  la  doctrine,  Eusèbc  les  ra| 
comme  des  témoignages  favorables  à  Fi 
de  cette  même  doctrine. 

Disons-le  en  passant,  l'auteur  des  ci 
c'est-à-dire  le  démon,  n'a  pas  rcnone 
moyen  d'attaquer  la  religion;  noi 
étions  les  témoins  naguère  encore 
ennemis  du  christianisme,  étaient  \m 
neurs  les  plus  ardents  du  Christ.  Lei 
mais  le  Christ  sans  la  croix  et  VErt 
était  devenu  le  signe  de  ralliemei 
socialistes  et  des  démolisseurs;  r 
Christ  et  à  bas  le  christianisme  1  tel  éta 
cri  de  guerre. 

Mais  notre  auteur  n'est  plus  si  he\ 
lorsq^u'il  veut  démontrer  au  moj< 
l'Ecriture  sainte,  que  les  oracles  des 
étaient  rendus  par  les  diables,  et  ei 
cela  n'y  est  point.  L'Ecriture  dit,  il  es 
que  tous  les  dieux  des  nations  sont  é 
mons  :  omnes  dii  gentium  dœmonia 
Elle  dit  que  les  sacrifices  des  gentil 
offerts  aux  démons  et  non  au  vrai 
quœ  immolant  gentes  dœmoniis  imm$k 
non  Deo  (579).  Mais  d'abord  il  n'est 

?uestion  d'oracles,  et  ensuite  les  moi 
le  et  démon  ne  signifient  pas  la 
chose  dans  le  langage  de  cette  et 
L'existence  du  diable,  tel  gue  nous  II 
cevons,  nous  semble  n'avoir  été  conni 
des  juifs  et  des  chrétiens,  et  nous  ne  ci 
pas  qu'on  puisse  en  trouver  une  seule 
dans  les  auteurs  païens.  Le  mot  dém 
sonnait  pas  mal  aux  oreilles  des  païer 
démons  étaient  leurs  dieux,  ils  en  c 
naient  ;  mais  ces  démons,  loin  d'être,  a 
nos  diables,  condamnés  aux  flamn 
Tenfer,  régnaient  dans  les  bauteui 
cieux,  se  nourrissaient  d'ambroisie  et 
vraient  de  nectar.  Jupiter  était  le  d 
c'est-à-dire  le  génie  dont  la  puissant 
tendait  sur  lo  monde  entier,  et  spécial 

(579)  I  Cor  X,  20. 


;  A  poli  M  ri  él^-ïit  le  déiaoi^ 
nie  qui  dorauiil  uu  soleil  fa 
'eur,  et  dont  ia  moi  ri  gui- 
rse  ifans  l'espace;  \'étiîjs  était  le 
ist*h-dire  lo  génie  qui  tlonnait  à 
\a  fétondité»  et  ainsi  des  autres» 
lémoas  ou  génies  étaient  t>ons, 
^-sonis  ;  ils  avaient  en  pailage  la 
linlé;  et  la  supr^^me  félicité  nour 
|s  était  de  devenir  cux-niemes 
j^bprès  lenr  mort.  Les  païens 
Hranssi  des  dénions  ou  génies, 
[autre  nature  ou  d'une  autre 
lis  dont  le  plaisir  était  de  faire 
It  hommes;  ils  les  nnunnaient 
S,  ne  les  craignaient  guère  et  ne 
ïi  jtûs  beau(.ou[>  d'eux.  Ils  leur 
kv  <  «rritices  t|uand  ils  avaient  un 
I  mer    ou    une    mauvai.se 

rre,-  c'étaient  les  démons 
îles  magiciens. 
fiLîiJiuiis  élàienl-ils  une  réminis- 
inge  déchu»  ou  une  création  de 
n  des  anciens?  On  neut  soute- 
et  le  contre  ;  mais  il  n'y  a  pas 
BP  prononcer  la  sentence, 
ivoir  [)as  établi  ces  distinctions, 
p  fait  une  logomachie  perpétuelle; 
p!  relft  d'un  bout  h  lautre. 
p  pareil  défaut  ne  se  trouve 

»  s  des  Pères  ou'il  cite  avec 

tire.  Les  païens  et  les  chrétiens, 
•niciens,  qui»  àTexeniple  de  leur 
t  tjt  aussi   r  uni  vers  de  dé- 

^  1  jj- de  l'Eglise  s'entendaient 
Il  sur  la  valeur  des  mots. 
»de  TEglise  disaient  aux  païens, 
Tiû  Dieu,  mais  il  y  a  une  multi- 
pits  rrées  î  parmi  bes  esprits,  les 
^meures  bons,  c'est  ce  que  nous 

Ïges;  les  autres  sont  devenus 
U  été  condamnés  par  Dieu 
îrnelles  de  l'enfer.  Vos  dieux 
bons  anges;  mais  les  bons 
: 
5 


'— -    o — y    — . 7       • 

BDt  passe  complaire  au  rnnie, 
[>n,  à  l'adultère,  au  vol,    au 


m  sacrifices  de  sang  humain. 
ou  démons  sont  donc  les  mauv/iis 
anges  de  Tenfer.  Vos  démons  sont 
ime  chose  que  nos  diables.  Aussi 
is,  faites-les  venir,  faites-les  par- 
turs  T>rétreSt  dans  leurs  statues, 
\  oracles,  et  nous  les  en  ferons 
et  nous  les  ferons  rentrer  dans 
al,  vos  dieux  sont  des  démons, 
émons  de  Tenfer,  il  n'y  en  a  pas 

ir  oii'on  ne  nous  accuse  pns  tie  prêter 
Is  de  TEglise  un  lang;)ge  ipil  n'e<it  pas  lo 
cilerons  i:e  passage  de  Loclaiice,  au 
\  de  80II  n*  livre,  où  il  se  trouve  e^prî- 
ilfcs  tonnes  :  c  SpUiius  ipii  firatsunl 
nibui  rnutlcninaii  et  atijecti  a  llt'O  pc-r 
Itaiilur,  (pli  tion  tauniiu  nihîl  j^r.TsUre 
Miis  pussuiit,  i|uomnm  rerum  poteslas 
f  est,  Vèrum  ctiarn  morUri'/is  eos  tlk- 
rorilms  perdunt  :  quoniam  tioc  illis  (pu*- 

opus  Icuebras  hniniaibus  abditcere,  ne 

JUis  verus  Deus.  » 

.iddi!rjs«  ail  :  Propif  rea  audi  ser- 
Vidi  Doaiinuni  bcdenleiû  i>upcr 


d'autres.  Ce  langage  était  fort  intelligible; 
et  nous  croyons  que  ce  n'est  pas  sans  des- 
sein, que  les  chrétiens  des  premit^rs  siècles 
ont  aflcçté  de  donner  aux  diables  le  nom  de 
démons,  qui  leur  est  resté  (580). 

Noire  auteur  ne  se  trompe  lias  moins, 
lorsqu'il  y^rend  nour  une  réalilé  Talléi^iorie 
du  prof>iiètc  ^licnée  à  Achab:  J(ti  m  (c  Sei- 
gneur assim  sur  son  (rÔne  cl  toute  l'armée  du 
ciel  rangée  à  sa  droite  et  à  sa  (fauche;  et  le 
Seigneur  a  dit:  Queêl-cegni  trompera  Achah, 
roid'îsrnety  en  te  décidant  à  faire  le  si^'ge  de 
Ramoth  de  Galaad,  afin  au  il  y  péri»se?  Celui- 
ci  a  ouvert  un  uris^  celui-ià  un  autre ^  Puis 
est  venu  un  esprit^  qui  se»t  tenu  debout  de* 
rani  le  Seigneur^  et  a  dit,  cest  moi  qui  le 

tromperai Je  serai  un  esprit  de  mensonge 

da7i3  ta  bouche  de  tous  ses  prophètes  (581). 

Le  Seigneur  ne  s  assied  point, il  n'a  ni  droite 
ni  ijauche,  il  ne  met  i>oinl  seij  conseils  en 
délibération,  il  ne  sollicite  point  le  men- 
songe et  ne  l'autorise  point;  tout  ceci  n'est 
donc  qu'une  figure  de  langage. 

Il  se  tromj)e  de  nouveau,  lorsqu'il  fait 
dire  àTEvangileque  Béelzébud  est  le  prince 
des  démons.  L'Evangile  ne  dit  rien  de  sem- 
blable, il  rapporte  seulement  cette  opinion 
judaïque,  émise  par  les  jtharisiens,  et  dont 
Jésus-(]Ihrist  se  fait  une  arme  pour  les  con- 
fondre. 

Il  est  très-fâcheux  de  raisonner  ainsi  à 
faux,  parce  qu'on  se  donne  tort  devant  des 
adversaires  avec  lesquels  il  était  facile  d*a- 
voir  raison,  et  parce  qu'on  s^expose  à  intro- 
duire dans  la  religion  des  opinions  erronées. 

Le  P.  Ballhus  démontre  ensuite  d'une  ma- 
nière suiïîsante  (|ue  le  démon  ne  connaît 
pas  Favenir.  L'Ecriture  et  la  tradition  no 
sont  plus  citées  mal  à  propos;  mais  il  nn 
tire  pas  l'avantage  convenalde  de  cette  dé- 
monstration. El  en  effet  la  conséquence  [au- 
rait emb:irra-s.sé.  Si  le  démon  ne  connaît  [»as 
lavenir,  il  na  donc  pu  le  révéler;  s'il  ne 
Fa  pas  révélé,  il  ne  faut  donc  nas  chercher 
des  vues  d'avenir  dans  les  oracles  qui  nous 
restent;  ils  ne  contiennent  donc  que  des 
finesses  et  des  subtilités  de  langage.  En  ce 
ras,  rîiomme  seul  [leut  en  être  Fauleurt  ci 
la  thèse  du  P,  Balthus  est  renversée. 

Mais  il  s'abandonne  ensuite  à  une  funeste 
colère  contre  son  adversaire,  qui  a  osé  con- 
sidérer les  Pères  des  premiers  siècles  comme 
des  platoniciens  en  iihilosofdiie.  L^histoire 
est  pourtant  là,  et  leurs  écrits  aussi.  Mais 
Platon  a  commis  les  [>lus  grandes  erreurs, 
enseigné  la  plus  fausse  morale  1  —Et  qu  îm- 

solium  su  uni,  et  omnem  cxcrciuiin  cœli  assistcntcm 
ei  a  dexlris  et  a  sinistrls  :  Et  ail  Dinuîitus  :  Quîs 
decipiel  Achab  regem  Israël  ^  ni  ascendat  cl  cadal 
in  Ramolh  Calaad?Et  dixil  unus  vijrba  buiusc:e- 
modi,  et  alîus  aliter.  Egressus  est  aiitcni  spiritus.  et 
stelil  coraiii  Uoiiiinn,  et  ait  :  Ego  decipiani  illuui, 
Cui  loculus  t'st  Dominus  :  în  quo?  El  ille  ait;  Egre- 
diar,  ei  eo  spirilus  meiidax  in  ore  omnium  pro- 
pliciarum  cjus.  Et  dlxil  Dominiis  :  Decipiea,  el 
pnrvalebis  :  egrcdere ,  et  fac  ila.  Nunc  igiiur  ecce 
dedîi  Ihimînus  spiriiuni  rnt'iid.icii  iu  ore  omnium 
propltt'tarum  luonim,  qui  Un:  suiit,  et  Duminus  |o- 
cntus  est  coiilra  le  itittlum  (/ii  lieg*  iiUtl^tS), 


ORA 


hlCTlONNAIRE 


^esrarlcs  n'a-l-il  pas  enseigné  aussi 

grandes  erreurs  dans  son  système 

rbillons,  sinon  une  fausse  nioralc; 

empôche-t-il  que  Bossuel,  Fénelon, 

rnc  et  tant  d'autres  savant^  et  ineux 

curs  du  calholirisnie  n'aient  été  car- 

s,  et  n'aient  f>ris   la  pbilo30|»hie  de 

rtes  pour  point  de  départ  de  leurs 

inements?  11  demeure  des  premières 

,»s  une  impression  nui  ré];an<i  son  co- 

sur  le  reste  de  la  vie;  pourquoi  le 

ou  pourt^uoi  s'^in  défendre?  Aristote 

Plaloii,  il  n'importe  guère. 

i  y  a  plus,  le  P.  Ballhus  prouve  contre  sa 

se,  en  rapportant  ce  jiassage  de  saint  Au- 

stin,  dans  lequel  ce  grand  docteur  avouo 

i'il  avait  été  lui-môme  altaclié  toute  sa  vie 

la  philosophie  de  Platon  :  «  J'ai  exailé  dans 

les  écrits  Platon  et  les  platoniciens  ou  aca- 

émiciens,  plus  qu'il  ne  convenait  de  le  faire 

i  regard  d'hommes  impies,  et  je  m'en  re- 

pens  avec  raison  ;  car  la  religion  chrétienne 

a  plus  à  se  défendre  de  leurs  erreurs  qu'à 

se  louer  de  leur  appui  (582).  » 

Notre  auteur  commet  une  nouvelle  mé- 
j)rise,  en  prenant  pour  un  déujon  Tesprit 
python  dont  il  est  parlé  à  diverses  re[)rises 
dans  l'Ecriture.  L'esprit  python  est  cotte 
étrange  faculté  de  la  parole  intérieure  que 
possèdent  les  ventriloques.  C'est  ainsi  que 
les  Septante  ont  entendu  le  passage  où  il  est 
question  de  la  pythonisse  d'Ëndor;  c'est 
ainsi  que  saint  Jean  Chrysostonie  a  inter- 
prété lé  passage  analogue  du  livre  des  Actes. 
C'est  ainsi  que  Plutarque  en  parle  datiè  son 
traité  dû  Silence  des  oracles:  Engastrimy- 
ihos,  quos  olim  Euricleas,  nunc  Pythones 
nominnnt.  Le  nom  d'Euricléides  leur  vint 
d'Euriclès,  qui  s'acquit  une  grande  réputa- 
tion en  ce  genre  dans  la  Grèce;  celui  de 
ventriloques  se  lit  pour  la  première  fois 
dans  un  décret  de  Gratien.  Les  mots  python 
8t  ventriloque  expriment  si  bien  la  même 
chose,  que  les  Grecs  s'imaginaient  ([u'un 
dieu  parlait  réellement  dans  les  entrailles 
de  leurs  pythies,  sans  qu'elles  y  prissent 
aucune  part.  Les  personnes  douées  de  cette 
faculté  native,  que  l'art  peut  seulement 
perfectionner,  se  donnaient  pour  intermé- 
diaires de  la  divinité  ;  tant  pis  pour  ceux  qui 
s'y  laissaient  surprendre. 

Mais,  ajoute  le  P.  Balthus,  et  c'est  par  là 
qu'il  termine  la  première  partie  de  sa  Ré- 
ponse, les  chrétiens  jouissaient  d'un  pou- 
voir absolu  sur  les  démoniaques  et  sur  les 
oracles  de  toute  espèce.  Ils  n'avaient  qu'à 
faire  un  signe  de  croix,  et  souvent  mémo 
qu'à  oaraltre ,  pour  arrêter  toutes  choses  : 
les  démoniaques  étaient  délivrés,  les  pythies 
n'avaient  plus  d'inspiration,  les  oracles 
restaient  muets  et  confondus,  les  victimes 
offertes  en  sacrifice  ne  présentaient  ])lus  les 
caractères  auxquels  les  pontifes  avaient 
coutume  de  connaître  la  volonté  des  dieux» 


les  aruspices  ne  [K)uvaient  plus  prentiic 
augures,  toute  divination  cessait  forcénit 
— Oui,  sans  doute.  11  faudrait  ignorer] 
Pères  de  l'Eglise  et  l'histoire  même  p^ 
nier  des  faits  si  bien  établis;  mais  ne  r 
empressez  pas  d'en  conclure  que  le  dis 
était  là.  Qu  il  y  fût  ou  non,  le  n^iracle  é 
le  môme,  l'idolâtrie  succombait  devanj 
vertu  du  christianisme,  et  c'était  tout 
qu'il  fallait  pour  éclairer  les  païens, 
ébranler,  les  convertir  ou  les  eonfoiti 
Nous  examinerons  bientôt  cotte  conclue 
plus  en  détail;  pour  ce  qui  est  d'à  prfe^ 
nous  la  trouvons  précîjjilée. 

Dans  sa  seconde  [lârtie,  notre  auieon 
verse  de  fond  en  comble  le  système  dem 
nelle  sur  la  ])rétendue  fourberie  des  pM 
qui  seule  aurait  fait  tous  les  frais  de» 
clés ,  et  c'était  là  précisément .  la  m^ 
que  Fontenelle  voulait  établir  en  connf^ 
son  livre.  H  lui  démontre  que  quand» 
non  pas  tous  les  philosojihcs  païen^^ 
quelques-uns  seulement,  auraient  er-^i 
n'y  avait  rien  de  divin  dans  les  oracle  j 
s'ensuivrait  pas  pour  cela  qu'ils.y» 


reconnu  de  la  fourberie  exçlusiven 

lui  démontre  qu'il  a  mal  compris  

rendu  la  pensée  d'Eusèbe,  d'Origi^ 
Clément  d'Alexandrie  à  ce  sujet.  Qac:^ 
de  la  corruption  de  certains  minis  ^% 
oracles  en  certaines  circonstances,  n^  ^ 
nullement  que  le  démon  ne  s'en 


mais;  que  la  folie  de  certaines  réj" ^ 
l'ambiguité  de  certaines  autres  nei^  ^E 
pas  davantage,  puisque  le  démun 
tenu  d'être  bon  et  sage  et  de  savoi 
ou  de, le  révéler.  Qu'il  n'est  poin 
qu'Epliest'ion ,  Antinous  et  Auçur 


rendu  des  oracles;  mais  que  le  fait, 
montré,  ne  prouverait  rien  contre 
que    le  démon  y  aurait  pu  Prenciiz 
c'est  une   idée  chimérique  de  s'  j 
qu'à  Taide  d'une  douzaine  d'honc: 
fera  croire  à  des  nations  entières 
n'est  point  le  soleil  qui  fait  le  jouT 
cette  idée   tend  à  1  impiété ,  si  e 
plique    à  d'autres    objets    qu'à  r* 
est  en  discussion.  11  établit  que  ' 
raisonner,  de  conclure  de  quelque 
fourberie  à  une  fourberie  uerpét 
montre  que  la  fureur  dont  etaien' 
les  ]>ythies  n'était  nullement  siniu! 
les  moyens  indiqués  par  Fontei 
rendre  de  faux  oracles,  soit  en 
dans  les  statues,  en  se  servant  de 
qui  multiplient  la  voix,  en  déc7 
lettres,  en  donnant  des  breuva- 
ques  aux  consultants,  peuven 
nieusement  inventés,  mais  qui 
les  attribuer  sans  preuve  aux  i 
oracles. 

Nous  pourrions  suivre  jusqi 
thus,  et  nous  n'aurions  que  in 
censurer  dans  ce  i\\ï\\  rite  à  1' 


(682)f  Laiis  qucMiue  ipsa  qua  Platonem  vel  plato- 
nicoi  live  academicos  philosoplios  lantimi  cxluli , 
- — - —  impîoj  hoinincs  non  oportuit,  non  iinmc- 


ritoniihi  displieuil,  pra^scrliin  ro 
vos  inagnos  defondt'iula  est  chr 
(netracl.,\.  i,  c.  1.) 


OïlA 


DES  MIBMXES. 


OR.i 


4:>îî 


îs  nous  ne  saunons  le  suivre  plus 
l'-'nenl  lorsqu*il  aUribue  des 
fii  s  àropération  des  démons, 

e^  ^ui'  ies.  Il  cite  h  rappiii  l'aulo- 
'âlK)n,  celle  de  Terlullien  et  celle 
pcripiion  grecque  rapporiée  par 
Il  aurait  niietix  fait  de  Jes  distu- 
*  les  trois  il  v  en  a  au  moins  une 
C  contre  lui.  " 
parle  ainsi  :  «  Il  y  a  à  Canope  un 
Wrapis  Irès-fameux,  cl  honoré 
trs  des  plus  nobles  personnages, 
r  chercher  des  moyens,  ruanifesiés 
le  rétablir  leur  saiïlé  im  celle  d'au- 
voil  des  rédacteurs  chargés  d'ins- 
juériïions  qui  s'y  opèrent  et  les 
uisy  font  (583).  » 
HKréairakes,  madame  de  Saint- 
PPIostro,  madame  do  Krudneret 
ùs  ont  opéré  des  milliers  de  tels 
?ans  guérir  un  seul  malade,  quoi- 
rïis  aussi  leurs  miracles  par  écrit, 
ijiantc  ans,  les  magnétisles  lonl 
iiiie  toute  [pareille,  la  môme  sans 
Je  moyen  dessotiges;  et  tout  leur 
mlifeit  encore^  et  plus  que  jamais, 

\Q  dit  :  «  Amenez  au  milieu  de  vos 
\  un  chrétien,  et  il  fera  convenir 
>ilue  vierge  céleste  qui  promet  la 
]ape,  le  professeur  de  médica- 
^  le  h  Socordius,  h  Thanatius,  à 
une  vie  qu'ils  doivent  perdre 
in,  quils  ne  sont  que  des  dé- 

nous  semble  prouver,  au  con- 

■^tidlien  n*avait  aucune  foi  aux 

:  cures  miraculeuses  des  dieux 

grecque,  relatée  par  Gnite- 
[u'un  aveugle,  nommé  Caïus» 
côté  droit  au  côté  gauche  de 
it  rindicalion  de  l'oracle,  puis 
;t  Fautel  et  ensuii-B  ses  yeux, 
a  vue  instantanément.  —  *Soil; 
savons  tant  de  malades  de  com- 
qui  se  portaient  bien  avant  d*étre 
nous  voudrions  qu'il  fût  démon- 
tiî-€i  avait  jverdu  la  vue.  Ijï  m^uie 
I  ilil  encore,  qu'un  nommé  Lu- 
tit  d*une  pleurésie  désespérée,  fut 
ir  avoir,  d'après  Vavis  de  Foracle, 
ication  sur  son  côté  de  cendres 

aiiopu&...  habct  SnrapidLs  lemplum  rcli- 
,  tit  ctiam  nobilissimi  viri  ci  credantt 
aliis  insomnia  ibi  cn[ilrnl.  Sunl  qui  cu- 
iBcrîbaiit  :  quidam  virliues  ihi  cdUorum 
I  >  (SîHAfi.,  Cet/t^r,  l.  XVII,  Xilandro  in- 

ifMia  Virgo  rooîtslis  pluvianim  poUicî- 
ipiio  iî)s('ul»(nu^  itiedicijniruoi  detiioii' 
I  die  niorituris  S<)cnrdio  il  Tbaïuitio  et 
0    vILt   suniriiluistralor,    irUi  sedaMuo- 

fueritil • 

dlctuihuein  frairgunt,  moHios  lâccssuiit 
ft  sut  cogaiit.  ul  iiidore  alinriuiu  et  logis 
tginatî,  renùssis  ([u;^  ri>nslrin\eraiil  cu- 
llflf.  »  (tlYf'RUN,,  fJe  idoior,  vanit.) 
^  plane  et  cirra  curas  vtileUidiuum,  Lae- 
piimc»*   dcbiuc  remédia  juiccipiunt ,  ad 

ÎCTIUNîl      DES   MlBACLES.    II. 


chaudes  de  sacrifice  délayées  avec  du  vin. — 
Le  fait  peut  ôtre  vrai  sans  être  miraculeux, 
car  le  remède  était  bon* 

Cesl  là -dessus  cependant  que  Tauteur 
s'appuie  pour  établir  la  vérité  de  miracles 
opérés  par  le  démon.  Puis  il  part  de  là  [>our 
dire  ;  «  Que  le  démon  peut  cuérir  certaines 
înaîadres,  et  en  particulier  celles  qu'il  a  cau- 
sées lui-mAme.  »  Que  le  démon  cause  des 
maladies  et  i)uis  qu'il  les  guérisse,  nous  pré- 
férons laisser  celte  opinion  tout  entière  à 
ceux  qui  la  partagent,  nonobstant  les  témoi- 
gnages de  saint  Cyprien,  de  TertuUien  et  de 
Lactance  dont  notre  aqteur  s'appuie  (585). 

Dieu  nous  garde  de  commettra  jamais  uno 
si  grande  témérité,  que  de  contredire  le 
témoignage  des  Pères  de  THelise,  quand  il 
s'agît  de  rinterprélalion  du  dogme  ou  de  la 
morale  chrétienne;  mais  ici  il  est  question 
d'une  appréciation  jïurement  physique,  et 
nous  ne  croyons  pas  plus  laire  injure  à  ces 
grands  docteurs  en  n'adoptant  pas  leur  ma- 
nière de  voir,  qu'à  saint  Augustin,  par  exem- 
ple, en  refusant  de  croire  avec  lui  qu'il  n'y 
a  [ïoinl  d'antipodes,  parce  quolc^s  hommes  de 
l'autre  hémisphère  seraient  nréciuités  au 
firmaraenî;  qu'une  statue  de  1er,  placée  au 
milieu  d'un  temple  entre  deux  aimants,  se 
tiendrait  suspendue  en  l'air  à  une  égale  dis-  . 
tance  de  l'un  et  de  l'autre;  ou  avec  saint 
Thomas,  «(ue  la  pourriture  engendre  les  veri^ 
sans  aucun  autre  germe.  Nous  pourrions 
citer  beaucoup  d'exemples  fvareils,  qui  ne 
(jronveraient  imllement  que  les  Pères  (le 
l'Église  ne  sont  pas  des  génies  éminents, 
tics  personnages  dignes  de  tous  les  respects 
d'un  chrétien;  mais  seulement  qu'en  fait 
d'appréciations  scientifiques,  il  faut  réserver 
son  avis.  Or  il  n'est  démontré  ni  par  la 
Sainte-Ecriture,  ni  par  les  faits ,  ni  |tar  \a 
science  que  le  démon  ail  donné  ou  guéri 
des  maladies;  la  r(uestion  des  possessions 
telle  que  nous  l'avons  posée,  demeurant 
aussi  réservée,  {^oy,  Inirod,^  col.  47elsuiv., 
et  art.  Démoniaffucs.)  Nous  ne  disons  pas  que 
cela  n'est  pas,  mais  qu'on  ue  saurait  le  dé- 
montrer. 

Il  en  est  de  même  de  cette  autre  affirma- 
tion de  notre  auteur,  que  le  démon  annonce 
en  un  lieu  ce  qui  se  passe  en  même  temps 
dans  un  Heu  éloigné,  et  semble  ainsi  le 
prédire  (58ti).  Nous  disons  qu'on  ne  saurait 
le  démontrer  davantage;  mais  nous  nous 

uiiraculuni  nova,  sive  contraria,  posl  qune  d.Tsinuut 
kiidere  cl  curasse  crediintur.  i  (Tertcl.,  Apol.j 

€  Qui.  quoniam  suiit  spiritus  tenues  et  inconi- 
preliensibiles,  insinuant  s«:  cnrporibus  liomiiium,  ri 
occulte  in  visceriUus  opcrii  valenidincm  viti.inl, 
morlms  citant,  somniis  aninios  lerrcnt,  mêmes  fii- 
loribus  quatiuul«  ut  homiiite^  bis  nialis  cogant  ad 
corum  auxilia  deciirrcrc.  Prndcssecos  pulanl  cnm 
iioccrû  ilcstnnnlf  qin  niliil  aliud  possuiU  quam  no- 
ccrc.  >  (Lactant.,  Divin,  liwUul.„  1.  n.  c.  15,) 

(58G)f  Pneseiiis  rcruw  cl  rordium  cognilor  soins 
csl  lïeus,  Nec  en  in»  vel  angcU  cordis  abscontlila  vel 
futura  viïIrrepoAsunL  IKeniones  vero  ca  ijua?  pr,c- 
niansIraretrednilUir,  versitle  iiidagaiurs  pnmlieiiïtL 
Ulpulc  sicpc  uumeio,  tamniam  spiritus,  videnics 
indires  qui  ad|nic  snnl  apiid  Indos.  pr.Tvcrluht  H 
anticioaiil  in  i'Êgvpto,  cl  pcr  incant^ilionee  cl  som 

15 


459 


ORA 


DICTIONNAIRE 


ORA 


inscrivons  tout  à  fait  en  faui  contre  ce  qu*il 
ajoute  :  Qu'il  n'y  a  eu  de  faux  oracles,  que 
parce  qu'il  y  en  a  eu  de  vrais  :  et  nous  disons 
qu'il  ny  en  a  jamais  eu  de  vrais  que  de  la 
l>art  de'^Dieu. 

Enfin  dans  une  troisième  et  dernière  par- 
tic,  le  P.  Balthus  prouve  à  son  adversaire 
avec  une  grande  force  de  logique  et  une 
connaissance  approfondie  de  Pantïquité  sa- 
crée et  profane,  que  les  oracles  ont  bien 
cessé,  non  point  subitement  et  en  tous 
lieux,  mais  progressivement,  à  mesure  que 
le  christianisme  s'est  établi  dans  l'univers  ; 
non  point  également  par  désuétude  et  comme 
pratique  idolâtrique,  mais  surtout  par  le 
fait  de  la  présence  des  chrétiens,  j^r  la 
vertu  du  signe  de  la  croix;  chassés  de  leurs 
asiles  ou  réduits  malgré  eux  au  silence, 
nonobstant  les  efforts  des  païens  pour  les 
soutenir.  Cette  démonstration  ne  laisse  rien 
à  désirer,  sauf  des  développements  plus 
étendus,  et  elle  suffisait  seule  pour  renver- 
ser l'échafaudage  élevé  par  Van-Dale,  re- 
plâtré par  Fonlenelle,  et  pour  établir  soli- 
dement le  fait  historique  et  la  preuve  que 
le  christianisme  en  tire  relativement  à  la 
divinité  de  sa  fondation. 

n  nous  reste  maintenant  à  examiner  par 
nous-méme  la  grande  et  importante  Ques- 
tion du  concours  des  démons  à  la  reddition 
des  oracles.  L'antiquité  chrétienne  est  tel- 
lement précise  à  cet  égard,  qu'il  n'est  pas 
possible  de  révoquer  en  doute  son  senti- 
ment. Mais  on  pourrait  peut-être  rinteri>ré- 
ter  de  deux  manières  :  a  un  concours  géné- 
rait COKUU^è^tout  le  maîqui  se  fait  dans 
lé  monde,  et  dont  ces  ennemis  de  Dieu  et 
du  genre  humain  sont  les  instigateurs,  jus- 
qu'à un  degré  et  i>ar  des  moyens  qui  échap- 
pent è  notre  appréciation.  On  pourrait  même 
dire  qu'ils  ont  favorisé  d'une  manière  plus 
spéciale  l'établissement  et  le  maintien  des 
oracles,  en  ce  que  la  divination  et  les  ora- 
cles en  particulier  ont  été  jusqu'à  la  Gn  l'un 
des  plus  puissants  moyens  de  séduction 
que  le  paganisme  ait  employés.  La  philoso- 
phie s'arrangerait  à  merveille  de  cette  ex- 
Î)Iication ,  mais  telle  ne  parait  pas  avoir  été 
a  pensée  des  Pères. 

Ils  accordent  aux  oracles  un  concours 
actif  de  la  part  du  démon,  de  telle  sorte 
que  c'est  lui  qui  est  l'inspirateur  de  la  ré- 
ponse :  lui  qui  asite  la  pythie  et  la  met  en 
fureur;  lui  qui  resonne  dans  son  sein;  lui 

aui  forme  le  songe  de  l'homme  endormi 
ans  le  temple  de  Sérapis  ou  de  Pasiphaë; 
lui  qui  parle  dans  la  statue  parlante,  qui 
remue  les  membres  de  la  statue  agissante, 

nia  magnam  Nili  inundationem  praedicunt.  i(Quœst. 
apud  Athabas.,  quaest.  27.) 

c  Omnig  spiriius  aies  ;  hoc  et  angeli  etdaBmoncs. 
Igitur  momenio  ubique  sunt,  totus  orbis  illis  lociis 
unus  ut,  quid  ubi  geratur  tain  facile  sciunt  quam 
enuntiant.  Velocilas  divinitas  creditiir,  quia  sub- 
stantia  ignoratur.  i  (Tertull.,  apoL) 

(587)  c  Ma^is  sunt  augusta  numinibus  incolis, 
praesentibus,  inquilinis,  quam  cuUu  insignia  et  mu- 
neiibus  opulenta.  Inde  a  '.co  pleiii  et  mixli  Deo  va- 
tes  luiura    pnccerpunt,  dant  cautelam  periculis, 


qui  choque  Tune  à  l'autre  les  cîmbalc 
Dodone;  lui  qui  s'enfuit  lorsqu'un  chr 
fait  le  signe  de  la  croix  ;  lui  qui  re 
lorsque  saint  Grégoire  le  Thaumaturg 
écrit  :  reviens  I 

C'était  bien  aussi  la  pensée  des  pai 
nous  croirions  superflu  Je  le  démontn 
suffira  de  citer  les  paroles  de  MinutjQ 
lix,  oui  l'expriment  avec  autant  de  m 
que  d'élégance.  «  Considérez  tous  ces 
pies  et  ces  sanctuaires  des. dieux,  qui 
vent  d'ornement  à  la  ville  de  Rome 
même  temps  qu'ils  la  protègent.  lis 
plus  augustes  par  la  présence  de  la  di^ 
qui  les  habite,  dont  la  substance  les 
plit,  qui  y  est  chez  elle,  pour  ainsi 
que  remarauables  par  leur  beauté  on 
blés  de  riches  offrandes.  Aussi  les  di 
remplis,  saturés  de  la  divinité,  y  c 
gnent-ils  l'avenir  et  peuvent-ils  préven 
malheurs,  soulager  les  maladies,  côi 
dans  l'affiiction,  secourir  l'infortune, a» 
la  Qn  des  calamités,  venir  en  aide  à 
qui  souffrent.  Même  au  milieu  du 
grand  calme,  et  de  sang-froid,  nous  y  ▼ 
les  dieux,  nous  les  entendons,  ils  noi 
viennent  sensibles  (58T).  »  C'est^Cé< 
encore  païen ,  qui  parle  de  la  sorte. 

Mais  écoutons  le  langage  des  Pèi 
l'Eglise.  «  Ces  esprits  pervers  se  cat 
dit  saint  Cynrien,  sous  les  statues 
images,  qui  MîUT  sont  consacrées.  Cei 
action  qui  dilate  ou  opprime  la  poitrii 
devins,  qui  fait  battre  les  entrailles  (b 
times,  qui  gouverne  le  vol  des  oiseaflj 
dirige*  les  sorts,  qui  rend  les  oraclei 
mêlant  le  faux  et  le  vrai  (588).  » 

«  Avant  la  venue  de   Jésus-Chrfi 
Théodoret  dans  son  dixième  discoure 
les  Grecs,  les  démons  séduisaient  \tA 
mes  en  mille  manières,  mais  depuis 
vérité  a  paru  ils  ont  pris  la  fuite  et 

donné  leurs  oracles Ils  ont  pris  l 

comme  des  criminels,  qui,  dans  11 
science  de  leurs  crimes,  redoutent  Ti 

du  maître Us  ont  laissé  vides  lei 

ciennes  demeures,  aussi  la  fontaine  d 
talie  ne  rend  plus  d'oracles,  ni  celle  \ 
lonhon,  ni  les  bassins  de  Dodone, 
trépied  de  Delphes.  » 

L'auteur  des  Questions  et  des  JMjj 
aux  orthodoxes  dit  de  môme  dans  i 
ponse  à  la  ik*  question,  que  «  le  Si 
du  monde  a  imposé  silence  au  demi 
s'était  emparé  de  la  statue  d'Apolloni 
Tyane,  et  qui  séduisait  les  hommes  p 
oracles,  et  les  portail  à  faire  adorer  o 
posteur  comme  un  dieu  ;  et  uon-seuli 

morbis  medelam,  spem  affliclis,  opcm  n 
solaliùm  calamitutibus,  laboribuslevamentiiin 
per  quietcm  deos  videmus ,  audimus,  agnosci 
(M.  Félix  m  Octavio.) 

(588)  c  lli  ergo  sniriuis  sub  statuis  atqa 
ginibus  consecralis  dclitescunt.  Hi  aiflatu  soC 
pectora  inspirant,  extorum  ftbras  animant, 
volatus  gubernani,  sortes  regunl,  oraculad 
falsa  vcns  seuiper  involvunl.  »  (CTPBiàH.,  I 
vanit.) 


mu 


T>ES  MllUtXES. 


ORA 


IM 


t<i,  Ajoute-t-iL  mais  h  tous  lus  autres 
^  débitant  des  orai  les  sous  Ir^  nom 
\i  que  Ic5  païotïs  adoraient,  »» 
UQ  trait  racoalé  par  saint  Grégoiro 
5e  d.^ns  sa  Vie  de  î^ainl  nrégoire-Tliau- 
je  surpasse  tout  ced.  Le  Ihaunia- 
avait  passé  la  nuit  dans  un  temple 
ré  h  Apollon,  dans  Iccpicl  il  se  rcn- 
jé^  oracles.  Le  lendemain,  le  prêtre  de 
5  ëroquant  en  vain  sa  divinité  par 
ss  rnovensfiui  lui  étaient  habituels» 
luvoiren  ontenir  de  réponse,  com- 
ilifi  que  le  séjour  de  Grégoire  dans 
nple  pouvait  en  ôtre  la  cause,  11  cou- 
es  lui,  et  le  conjura  de  rendre  la  pa- 
I  dfeu*  Grégoire,  touciié  de  compas- 
n  de  pitié,  écrivit  ces  mots  sur  une 
^  el  les  donna  au  prêtre  idolâtre  : 


OllËGOlnE    A    SATA^. 
REVIETîSt 


HÎtAt  I  oracle  retrouva  son  pouvoir, 
■ô  ferons  pas  avec  certains  auteurs 
^Hde  ce  passage,  le  noarde  saint 
^^B  Nvsse  a  trop  de  droits  h  nos 

le  II©  est  la  pensée  à  peu  près  una- 
rères.  qui.  soit  qu'ils  parlent  des 
qu'ils  parlent  des  démoniaques, 
►  le  démon  comme  substantielle- 
"il  et  rais  en  fuite  par  les  conju- 
Us   chrétiens.  Il   faut  même   qu'il 
cet  égard  des  faits  d  une  aulnen- 
iconlestahle,  puisque  les  apoîo- 
&0S  les  objectaient  aui  païens, et 
tau  défi  d  en  contester  fa  vérité, 
Jène  en  face  de  vos  tribunaux, 
dans  son  Apaîogélique^  quel- 
le qui  sont   connus  pour  être 
I,  et  qtie  resi)rït  qui  le  possède 
par  un  chrétien,  il  sera  bien 
.<le  paHer,  et  d'avouer  aussi  véri- 
■^ril  e^-t  un  démon,  qu  d  se  pro- 

sment  ailleurs    être   un  dieu. 

l6no  un  de  ceux  que  vous  dites 

ie  la  divinité^  un  de  ceux  qui  ont 

ic   divinité  en  aspirant  la  fumée 

rifice,  qui  rotent  avec  effort,   qui 

liors  dlialeine.  Cette  Vierge  céleste, 

5C   des  pluies^  cet  Esculape  in- 

Me  médicaments,  qui  donne  la  vie 

lias  i   Thanatius,  à  Asdépiodole, 

'  k  mourir  le  lendemain,   si,  con- 

•  Edalur  hi(!4Uf|ui&  siil»  iribimalïïxis  vestris 

mone  agi  coiistei,  jus^its  n  f)iiuHtH*l  cliri- 

|fTi  spinitifi  îllc,  î^m  se  di-nionem  eoRfrle- 

"vero,  ijfum   alibi  dpiim  <lc  Falso,  /Eqiie 

Ur  abqnis  px  îis  ipii  do  Dfo  paii  cxisti- 

|iii  ari&  irdtalantos  nuiiien  de  niitnrp  corH 

[ffut  rucliuirto    eonantur,  qui    aiilieL'^iidu 

_K  Isia  ipsu  Virgo  cœlestî^^  pluviarum  (Killi- 

,i&te  ip^^lilsrtilapius  iiiedirin^nitn  deiiion- 

,  aba  die  itiorîluris  Sot^onlio  H  Thanatia  el 

oto  vii.ie  siimiuini§tnitor«  iiîkl  se  d;Binoiie$ 

l^i^^iil  ,  cSnsliiitîo  inrntiri  non  aiidenlffs. 

Il  tus    chmlianî    promc  issimi    satiguinnn 

ïuiili^lo  opère  inaiiifcslius?  quid  hac  pro- 

deliiis?  ■ 

fiif|uesi<!i>nstitu.itur  in  imedioetismjem 
Df:ursum  d^Emonis  perpeti  et  delphicî  ApoU 


trainls  de  dire  la  vérité,  ils  n*avouenl  nas 
rtu'ils  sont  des  démons,  mettez  à  mort  1  in- 
digne cbrétien.  Quoi  de  [dus  manifeste 
qu'une  pareille  éfircuve  ;  quoi  de  plus  ir- 
réfulalde  qu'une  pareille  démonstration 
(589).  » 

Lartance  dit  de  môme  au  iv  livre  de  ses 
Divine»  insUtutions  :  «  Qu'on  prenne  un  de 
ces  démoniaques  bien  reconnus  pour  tels, 
et  qu'on  mette  auprès  de  lui  le  prêtre  de 
TApollon  de  Delphes,  ils  éprouveront  le 
même  frémissement  d*horreur  au  nom  de 
Dieu,  et  Apollon  sortira  aussi  pronifile- 
ment  de  son  prêtre,  que  le  démon  du  dé- 
moniaque. Parle  fait  d*une  telle ^conju ra- 
tion, lo  prêtre  restera  à  toujours  privé  de 
son  di'eu.  Donc  ceux  qui  dans  un  cas  sont 
reconnus  |iour  ries  démons  exécrables,  et 
dans  l'autre  pour  des  divinités  adorables, 
sont  une  seule  et  même  chose  (590).  » 

ft  La  plupart  d'entre  vous  connaissent, 
dît  Minutius  Félix,  les  aveux  auxquels  les 
démons  sont  contraints  parle  supplice  de 
nos  paroles  et  la  torture  de  nos  conjura- 
tions, lorsque  nous  les  chassons  du  corfts 
des  possèdes.  Et  Saturne,  et  Jupiter,  et  Sé- 
ra|iis,  et  tout  ce  que  vous  adorez  de  démons, 
avouent  ce  qulls  sont,  vaincus  par  la  dou- 
leur. Ils  ne  voudraient  pas  mentir  è  leur 
propre  désiionneur,  surtout  en  présence  de 
quelques-uns  de  leurs  adorateurs,  Crove^- 
les  donc,  lorsqu'ils  disent  d'eui-mêraes,  en 
tonte  vérité,  qu1ls  ne  sont  que  des  dé- 
mons (591),  » 

Nous  nous  arrêtons  h  ces  citations. 

Voilà,  certes,  des  faits  bien  établis,  des 
doctrines  bien  arrêtées.  Quant  aux  faits  en 
eux-mêmes,  il  ne  saurait  venir  h  l'esprit 
de  personne  ni  la  jiensée,  ni  le  dessein  de 
les  contester,  h  moms  que  par  forme  de  pa- 
radoxe, comme  a  fait  Fontenellc.  Quant  aux 
conséquences  doctrinales  qu'en  ont  tir*5es 
les  Pères  de  TEgUse,  la  discussion  est  per- 
mise, puisqu'il  ne  s'agit  jias  d'un  point  de 
foi;  mais  pour  que  cette  discussion  n'abou- 
tisse pus  à  d^s  conséquences  erronées,  il 
ne  faut  négliger  aucun  des  éléments  dont 
elle  se  comnose. 

l**  Tous  les  dieux  des  nations  étaient 
des  démons,  nous  dit  la  Sainte  Ecriture  : 
Omnes  dii  (ifndum  dœmonia,  Mais  ces  dé- 
mons, espèces  de  génies  présidant  sou- 
vent à  des  créations  allégoriques  de  l'esprit 

linîs  vales  :  eôdem  modo  De i  nomtn  borrcbiini,  ci 
lam  releriter  excf»dcl  ile  vate  suo  Apollo,  qnam  ei 
homine  spiritiis  Ule  diprnoniacus»  vi  adjiiraio  fii^n* 
loque  deo  suo«  vaies  in  perpeluum  coniicescel, 
Ergo  iiriem  sunldaernonesquos  fatcnturcisecrandos 
es*;e»  iidem  dit  quilms  siippbcanl.  i  (LàCTktii.t 
I.  IV  IHrin.  institut.^  c,  27,) 

(^91)  «  Haec  omnia  sciunt  pl<*fique  veslnim  ipsài 
dsenioni^s  de  &emHipsis  cnnfilen ,  quoiif^s  a  nr>bis 
tonricniis  vcrlmrnm  el  oraticnis  incefidiisde  ci>rpo- 
rihus  pïigiinlurJpse  Salurniiseï  Serapis  el  JupittT 
el  qnidquid  dâpmonyni  colilis,  victi  dolore  quod 
sinl  Hoi|uanlur.  Nec  ulirpie  in  lurpitudinein  sui , 
iioni\Jbs  pra»sertim  vestrumassisteiuibus.  rnenlien- 
tur,  Ipsis  leslibus  eos  o§se  daproonas  diî  se  veruni 
êoidiiciitU>us  crédite.  »  Mi>i;T.  Félix.,  Octav. 


465 


OKA 


DICTlONiNAlRE 


ORA 


de  rhomrae,  tels  que  la  déesse  de  la  li- 
berté, le  génie  des  beaux-arts,  le  dieu  de 
la  poésie,  les  ThaJie,  les  Clio,  les  Melpo- 
niène,  étaient-ils  des  êtres  réels  ?  Etaient- 
ce  des  êtres  réels  que  le  génie  de  César, 
par  lequel  on  voulait  forcer  les  chrétiens 
a  jurer,  que  le  démon  de  Socrate?  des 
êtres  réels  que  les  tritons  qui  se  jouaient 
dans  les  flots,  les  sylphes  de  Tair,  lo  dieu 
qui  répondait  dans  Técho;  un  être  réel 
que  Saturne,  le  dieu  du  temps,  et  une  gé- 
néalogie réelle  que  celle  de  sa  progéni- 
ture, Jupiter,  Pluton,  Neptune  et  Vénus? 
Non,  tout  cela  était  fantastique.  Apollon, 
Mars,  Hébé,  Flore,  Vertumne,  Gérés  et  Po- 
mone  n'avaient  d'autre  existence  que  celle 
que  leur  prêtait  Timagination.  Et  lorsque 
les  peuples  invoquaient  de  pareilles  divini- 
tés, qui  donc  pouvait  répondre ,  sinon  le 
néant,  ou  le  diable  à  leur  place  :  ce  qu'il 
faut  démontrer. 

2"  Les  hommes  ont-ils  jamais  été  démono- 
lÂtres,  en  ce  sensgu'ils  aient  voulu  invoquer 
les  diables  de  l'enier,  leur  rendre  un  culte  et 
(les  hommages  ?  11  semble  que  non,  puisqu'ils 
plaçaient  aux  cieux  les  objets  de  leurs  ado- 
rations. Nous  savons  quon  l'a  prétendu, 
dop-s.  ces- derniers  temps  encore;  mais  la 
preuve,  la  preuve  historique  d'un  pareil 
fait,  qui  serait  si  dégradant,  et  partant  si 
honteux  pour  l'humanité,  heureusement 
elle  n'est  pas. 

Sans  aucun  doute,  les  hommes  des  pre- 
miers siècles  du  monde  eurent  connaissance 
de  la  chute  de  l'ange,  mais  cette  connais- 
sance se  perdit  totalement,  à  en  juger  nar 
les  derniers  siècles  du  paganisme.  Si  les 
hommes  des  siècles  primitifs  adressèrent  un 
culte  aux  anges  déchus,  il  n'en  reste  nulle 
trace  et  nul  souvenir.  Leurs  successeurs,  ne 
les  connaissant  pas,  ne  purent  les  honorer. 
Averruncus,  les  Parques,  Tisiphone  et  Mé- 
gère, Pluton,  Proserpine,  la  Mort,  l'Erèbe, 
les  divinités  infernales  étaient  de  bien  hor- 
ribles dieux,  mais  rien  dans  leur  culte  et 
dans  leur  histoire  ne  rappelle  l'ange  déchu. 
Et  les  traces  que  l'on  croit  trouver  de  la 
déchéance  de  lange  dans  la  guerre  des  Ti- 
tans, sont  au  moins  fort  équivoq^ues. 

Or  où  est  la  preuve  que  ce  soit  l'ange  dé- 


chu qui  répondait  aux  invocations  adn 
au  néant? 

Qu'il  les  ait  favorisées,  qu'il  s'en  s< 
joui,  cela  se  conçoit,  puisqu'elles  se  foi 
au  f)réjudice  du  culte  qui  n'est  dû 
vrai  Dieu. 

Mais  les  affirmations  des  Pères  de  l'Ei 
Les  Pères  de  l'Eglise  ont  vu  des  déc 
qucs  guéris,  des  ministres  des  oracl< 
duits  au  silence  ;  ils  ont  assisté  à  des  i 
miraculeuses ,  des  cris  déchirants,  d'à 
ses  convulsions.  Au  nom  de  Jésus-( 
par  la  vertu  du  signe  de  la  croix,  les 
€[ues  ordinaires  du  paganisme  deve 
impossibles;  ce  qu'ils  regardaient 
comme  une  œuvre  maudite  et  les 
comme  une  vertu  divine,  ne  s'opéraîi 
Nous  ne  savons  s'ils  ont  vu  davantag 

Mais  l'opinion  qu'ils  s'étaient  1 
n'est  nullement  équivoque.  Nous  alh 
examiner  tout  à  l'neure  le  sens  et  la  i 

3"  Il  est  une  remarque  qui  ne  d< 
échapper  à  l'investigateur  studieux 
qu'en  cette  matière  rantorité  de  plu 
Pères  ne  forme  pas  toujours  plusieu 
torités,  car  ils  se  répètent  souvent  h 
les  autres.  Par  exemple,  le  dernier  p 
que  nous  venons  de  citer  de  Minutius 
se  lit  presque  de  verbo  ad  verbum  d 
traité  ae  saint  Cyprien  contre  Démétrio: 
11  en  est  de  môme  de  celte  idée  do  d 
cachés  dans  des  statues;  nous  ne  sa 
qui  elle  appartient  primitivement,  ma 
sieurs  Pères  se  la  sont  empruntée  : 
autres  saint  Augustin,  saint  Cvprien, 
tins  Félix,  Eusèbe,  Lactance  (593). 

Or  elle  est  inconnue  au  paganisme 
céron,  de  Virgile  et  d'Ovide ,  à  la  Gi 
Démosthène  et  d'Hérodote,  mais  non 
paganisme  des  néoplatoniciens.  For 
reculer  de  poste  en  poste  devant  lej 
ments  des  cnrétiens,  et  enfin  obligés  c 
venir  que  les  statues  n'étaient  que  d< 
simulacres,  n'ayant  d'eux-mêmes 
pouvoir,  ils  se  réfugièrent  du  moir 
cette  dernière  supposition,  que  la  vei 
vine  descendait  dans  les  idoles,  les  ai 
et  que  le  culte  païen  ne  s'adressait  i 
bois  ou  à  la  pierre,  mais  aux  bons  o 
qui  y  avaient  été  infus,  attachés,  poui 


(592)  «  0  si  audirc  cos  vellesel  vîdcre  quando  a  nobis 
adjuranlur  et  torquenlur  spiritualibus  flagris,  ci 
Yerborum  tormeiitis  de  obsessis  corporibus  cjiciun- 
Uir  :  quando  ejulanles  et  gemenles,  voce  liumana  et 
potestate  dîvina  flagella  et  verbera  seiilientes,  ven- 
turuni  judicium  conUicntur.  Yeiii  et  cognosce  esse 
\era  quar  diciinus  :  et  quia  sic  dcos  colère  te  dicis, 
vel  ipsis  quos  colis  credc.  > 

(595)  c  Nam  quid  sunt  idola,  nisi  quod  eadem 
Scriptura  dicit  :  Orulos  habent  et  nou  vident  :  et 
quidqwd  taie  de  niateriis  licet  affabre  effigiatis,  ta- 
meu  vita  sensuque  carentibus,  dicendum  fuit  :  sed 
immundi  $piritHi  ei$dem  simuiacrii  arte  iUa  nefaria 
coUigatU  cultorum  suonim  animas  in  suam  sociela- 
tem  rcdigendo  misera bili ter  caplivaverunt.  »  (Au- 
GUST.,  De  civil.  Deit  1.  viu,  c.  24.) 

c  Hi  ergo  spiritus  iub  itathii  atque  imaginibus 
fonsecratii  delitescunt.  >  (Ctpr.  De  idol.  vamt,) 

c  Isti  igilur  impuri  spiritus  dsentones,  ut  ostensum 


a  magis  et  philosopbis  et  a  Platone,  sut  su 
imaginibus  consecratis  dclitescunt.  >  (Mi?r.  F 
Octav.) 

c  Quidquid  bonum  est  prodesse  solet, 
vero  contrarium  :  atque  si  quolquot  sea  i 
d%monc8  passim  et  ubique  pnedicaiitur,  i 
inquam,  istorum  omnium  oro  jactati  atque 
tibus  culli  universis  Salurnu$,  Jupiter,  Jui 
nerva  idque  gcnus  cxtcri,  aileo(|ue  virtui 
quse  sub  aspecluin  non  cadunt,  quique  per  m 
tim  suam  exerunt  dœmons...,  •  (Euseb;  Pra 
1.  IV,  c.  5.) 

Offundunt  ilaque  tenebras  et  vcritatem  < 
obducunt,  ne  Doniinnni,  ne  patrcm  snum 
cl  ut  illiciant  facile,  in  templisseocculuni,  et 
ciis  omnibus  prxsto  adsuiit,  eduntaue  sa^pe 
gia  quibus  obstuperacli  bomines  tlaem  conn 
simulacris  diviiritatis  et  uuminis.  >  (Lai 
Innil.,  1.11,0.27.) 


ou  A 


DES  MIRACLES. 


OUA 


i<6 


fia  venu  des  prières,  des  sar-rifice-s 
'  hinteriieiils.    Julien  rApostal  fut 

{\v  d'une  telle  îdùe. 
t»    .        .Lient  inconiiac  à  toute  Fan- 
Bienne,  niais  qui  se  trouve,  chose 
fc.  nrimii  un  certain    nombre  des 
de  nos  jours ,  noiamment 
Il  nde  et  chez  quelques  peu- 

(ie  r Amérique,  On  y  prati- 
■  lions  et  de5  cérijmonies  ma- 
>ur  faire  passer  r esprit  de  la  vieille 
is  la  neuve,  puis  on  adore  celle-ci, 
isulte  àcelle-lh. 

it  aui  Pères  de  l'Eglise,  ils  comliat- 
)our  la  foi  avec  toutes  armes,  cl  0[>po- 
k  leurs  adversaires    les   arguments 
croyaient  les  'plus  propres   à   faire 
sur   eux;  nous   n'avons  pas  à 
r  du  mérite  de  celte  dialectioue. 
jur  que  (lersonne  ne  soit  scandalisé 
i  voir  attribuer  aux  vénérables  doc- 
t  la  |«rimitive  Eglise  une  idée  néo- 
ri<*nne,  même  en  tant  quargunjcnl 
le,   voi«:i  un  aveu   qui   pourra 
d*excuso  :  <*  Ces  démons,  ces 
^prits,  comme  il  est  prouvé  par 
r$  de  la  mwjicy  par  les  raisonne- 
ra phiiosophie  ^  et  par  rautoritt  de 
He  cachent  dans  les  statues  et  les 
BûnMcrées,   et  simuleiiï,    [jar   leur 
H»  la  présence  d'une  divinité,    en 
ïl  les   devins,  en   remplissant    les 
en    f/iisant  Imttre   les  tlbres  des 
vu  limes  immolées,  en  dirigeant 
"'-•  fiix,  en  gouvernant  les  sorts, 
oracles  mêlés  de  mensonge 
pjVj.  0  C'est  Minutius  Félix  qui 
he. 

ions  de  dire  que  les  Pères  de 
sont  souvent  complus  à  se  faire 
ints  les  uns  aux  autres,  sans  en 
(r.  Ko  voici  une  preuve,  qui  ne  sor- 
Indu  sujet  que  nous  traitons.  Saint 
Kaîl  écrit  les  lignes  suivantes  dans 
Ré  des  persécutions  de  Tempereur 
)i^  :  «  Nous  devons  des  actions  de 
■L  rotre  cruauté,  ô  Néron ,  Dèce  et 

îlslî  igîtur  imiMiri  spiriUis  dicraoncs,  utos- 
a   ina*.'i<i  Pt   pîiilosuplijs  el   a  Platonc,  sulj 
"  lis  coiisecratis  (a)  delitcscunt,  et 
.^('iTH|tMsi  |M'j€seiUisi»iimiiiîs  cou- 
kl  nispiraïuur    iiiierim  vntîbus,  âum 
ixiitTy  ilum  ttnnnttiiquam  extorum  li- 
.L,  avium  vola  lus  gubcrnaut,  sortes  re- 
cula eHiciunl   faUis  pturibus  lixvoluta.  » 
lux  iti  0€tm\) 

|Muscru<Itîtiiati  vcstnc,  Ncro,  Doci,  Ma- 

delKîmus  :  diabolum  ciiiin  jht  vos  vici- 

cius  ubicpie  niartynim  sanguis  excopUis 

^  ^rarida  ossa   ((uoiidte   testtmunio  suiii  ; 

Rs  il.Titionrs  mugiunt,  dum  a*griLu(iineis  de- 

ir.   diirn   ailmirationum   op-era    ccrnutityr  : 

vpora,  et  sysfitiijsis  pcde  fc- 

ir  in  faciem,  uri  sine  igoH 

l'HHui  ri  snic   interiMij^atione  vexatus, 

'•>u  tiiinu^  eutii  piofcctii  examiiiànïis, 

....vi..^:{ilo   (liJel.  t  (lliLj^u.,  Adi%   Con&taut, 


i  emiccrati. 


Maxiraîen,cflr  vous  nous  avez  donné  lieu  de 
vaincre  le  diable  à  force  ouverte.  La  sainte 
semence  du  sang  des  martyrs  a  été  répandue 
en  tous  lieux,  et  mainlenant  les  ossements 
des  martyrs  coml*attenl  pour  nous,  i}uisqu'on 
voit  à  leur  contact  les  démons  mugir,  les 
njaladies  disparaître,  les  œuvres  les  plus 
merveilleuses  s'accomplir  ;  les  corps  s'élever 
dans  les  airs  sans  quon  les  enlève,  des 
femmes  se  soutenir  les  pieds  en  l'air,  sans 
que  leurs  vêtements  retombent,  les  esprits 
souffrir  les  tlarames,  en  l'absence  du  feu, 
les  démoniaques  confesser  la  foi,  sans  qu'on 
les  en  prie,  toutes  choses  qui  nrofitenl  à 
l'accroissement  de  la  religion  à  regard  de 
tous  ceux  qui  veulent  prendre  la  peine  de 
les  considérer,  » 

On  le  voit,  le  saint  docteur  parle  d'une 
manière  générale,  sans  aucune  précision 
des  faits,  ni  par  conséquent  du  langage. 

Saint  Jérôme,  grand  admirateur,  a  justa 
litre  assurément,  de  saint Hilaiie,  son  lecteur 


assidu  et  son  ami,  lui  emprunte  ce  passage 
pour  rendre  compte  dans  sa  27*  lettre  à 
Eusiochius,  de  ce  que  sainte  Paulc  a  dû  voir 


au  tombeau  du  pro[)hète  Elie,  en  Judée; 
nous  disons  de  ce  qu'elle  a  dû  voir,  car  saint 
Jérôme  n'y  était  pas,  Sulpicc-Sévère  le  répète 
rclali veulent  au  tombeau  de  saint  Martin; 
c'était  une  description  toute  fente;  puis  saint 
Paulin  le  met  en  beaux  vers  a[»plicab!es  au 
toodjeau  de  saint  Félix,  dans  le  j>oëme  qu'il 
composa  piur  la  fête  de  ce  saint  martyr  (595). 

Ce  n'est  [uis  que  nous  pensions  h  diminuer 
le  respect  dû  par  tous  les  chrétiens  à  la  pa- 
role si  auguste  des  docteurs  de  l'Eglise;  nous 
ne  sommes  pas  davantage  en  contradiction 
avec  nos  premtères|idées;  mais  tous  ces  élé- 
ments nous  semblaient  nécessaires  h  une 
discussion  non  encore  ouverte  ,  et  que  nous 
n'avons  pas  la  prétention  de  clore. 

Et  nous  devons  ajouter,  comme  co m | dé- 
ment, que  la  i*Iu[»art  des  Pères  des  premiers 
siècles,  dans  leurs  discussions  sur  les  dé- 
mons des  oracles  et  des  possédés,  [lariarent 
d'une  idée  platonicienne  préconçue,  et  re- 
connue maintenant  pour  erronée  eu  théC' 

«  Scbasieti»  id  est  Sauianam  (venit  Patjla),  uhr 
mollis  iturcmuit  constertiata  iiiiratûttbus  :  iwiriictue 
cernebat  Tariis  diTmoncs  rugire  cniciatibiis,  et  aiitc 
sepulcra  8;Ujcloruin  ululare  liomines  more  lupo- 
roïti,  vocibiis  tatrar*3  camnii,  fremerc  Iconinii,  É^ibi- 
l.i»e  scrpeiiimii,  miipire  taiirorum.  Alios  rotare  ra- 
pyt,  et  |>osi  leiguni  lerram  vcruce  langertr,  suspeii* 
sîsqne  pede  rcminlâ  ve^îlesnon  deflucrein  facicin.  I 
(UiEiio?<vii.,  Ad  Emloch.^  ep.  %!*) 

I  Cernercs  misrrus  drverso  cxilti  fierurgeri,  hos 
sublatk  in  Mtblime  pedibus  i|iia!»i  iW  niibe  peiidere, 
nec  tani<^n  vestes  dellncrc  super  faeicm»  ne  taee- 
ni  vereciindiani  nudata  pais  corporuni.  »  (Scuf. 
SttXR.,  De  S.  Martino.) 

Stispendi  pt'dilins  spcclatilem  lecta  swplnls: 
VrsiHiiis  m  ii;.n'lis  3Ul  ad  vesligia  siiHs, 
Liifuirls  (innu-  •v.'^rrfirn  fa^to  vcMstur  operlo  : 
Srjhrpl  lU  <livmi  II  lefti» 

0«rporibiis  mani  mon  In  Ipsa 

{}u2  crudaliir  o\r;, ,  j,..  ..v.-do  pudurem 

ArLubus,  illaes*?  gravtus  lorqiicuir  Jioiiesto. 

(r*t  tix.,  in  Nntafi  v«  ^HHCfi  FcikU) 


M 


ORA 


DICTIONNAIHE 


ORA 


logie  et  en  philosophie,  celle  de  la  corpo- 
réité  des  démons.  Ils  les  considéraient 
comme  des  substances  aériennes  d'une  na- 
ture invisible,  ténue,  subtile,  pareille  au  feu 
éthéré,  mais  enCn  corporelles.  Lactance  parle 
ainsi  au  i5*  chapitre  du  n*  livre  de  ses  Di- 
vines institutions  :  «  Les  démons  sont  des 
esprits  subtils  et  intangibles,  qui  s'insinuent 
dans  le  corps  des  hommes,  se  cachent  dans 
leurs  entrailles,  vicient  leur  santé,  font  nattre 
des  maladies...  afin  qu'on  les  invoque,  pour 
y  apporter  le  remède  (596).  »  Prudence  con- 
sidère le  démon  comme  un  fluide  aériforme  : 
Pulsus  abi ,  ventôse  liquor,  Christus  jubet^ 
exi^  lui  dit-il. 

Hais  saint  Augustin  est  bien  plus  expres- 
sif dans  son  traité  de  la  Divination  des  dé- 
mons: aux  numéros  7  et  8  de  cet  ouvrage,  il 
leur  donne  un  corps  aérien  (597)  ;  ce  sont  ses 
propres  expressions  ;  et  ces  expressions,  il 
les  répète  à  safiété,  retournant  sa  pensée  de 
diverses  manières,  afind*étre  mieux  compris. 
\\  leur  accorde  même  une  très-longue  vie,  ce 
qui  suppose  qu'il  les  considère  comme  ayant 
reçu  la  naissance,  et  devant  mourir  un  jour. 

Au  surplus  le  saint  docteur  n'était  pas 
très-affermi  dans  Tidée  qu'il  se  formait  de 
ces  êtres  corporels,  mais  subtils  et  non 
moins  pervers,  car  il  réforma,  dans  ses 
Rétractations,  en  hésitant  de  nouveau,  ce  qu'il 
en  avait  dit  dans  son  traité  de  la  Divination. 
a  J*ai  avancé,  dit-il ,  dans  cet  ouvrage,  que 
]es  démons  ne  connaissaient  qu'à  certains 
signes  manifestés  par  les  sens  les  pensées 
secrètes  des  humains  ;  mais  j'ai  eu  tort  d*ètre 
si  aflirmatif  en  une  matière  si  obscure  (598). 

Enfin  les  Pères  de  l'Eglise  se  sont  égarés 
mielquefois  dans  de  fausses  appréciations  à 
I  égard  de  certains  faits  particuliers ,  sur 
lesquels  il  n*y  a  plus  à  hésiter  mainte- 
nant :  par  exemple  ,  lorsqu'ils  ont  pri» 
pour  une  œuvre  démoniaque  le  jeu  des  en- 
gastrimytes;  par  exemple  encore  lorsqu'ils 
ont  cru  que  le  roi  de  Lydie  avait  été  la  dupe 
de  l'oracle  de  Delphes,  et  qu'il  n'avait  passé 
le  fleuve  Halis  qu*après  une  promesse  ex- 
primée en   termes  ambigus  (599).         c 

Ceci  nous  amène  à  examiner  certaines 
réponses  attribuées  aux  oracles  par  les  écri- 
vains de  l'antiquité,  et  qu'ils  nous  ont  trans- 
mises précisément  parce  qu'elles  étaient  les 
plus  fameuses  à  cause  de  leur  accomplisse- 
ment ou  de  leur  subtilité.  Nous  n'avons  point 

(596)  f  Quoniam  sunt  spiritus  tenues  et  incom- 
prehcnsibiles,  insinuant  se  corporibus  hominum,  et 
occulte  in  visceribus  operli  valetudinem  vitiant.  > 

(597)  f  Daemonum  ea  natura  est,  ut  aerii  corpo- 
rls  sensu  terrenorum  corporum  sensum  facile  pras- 
eedant;  celeritate  etiam  propter  ejusdem  aerii  cor- 
poris  superiorem  mubiliialem....  Volatusavium  in- 
coinparabiliter  vincunt.'...  Quantum  ad  aerluui  cor- 
pus attinet,  acriuionia  sensus  et  celeritate  motus 
mulu  ante  cof^iia  praenuntiant....  Accessit  etiam 
daemonibus  per  tam  iongum  tempus  quo  eorum  viia 

Srotenditur,  rerum  longe  major  experientia 
[uantum  autem  valeat  aeris  elementum,  quo  coruni 
corpora  prévalent,  Iongum  est  demonstrare.  » 

(598)  c  In  loco  ubi  dixt  :  Daemones  aliquando  et 
liominum  dispositiones,  non  solum  voce  prolaus, 
verum  etiam  cogiiaiione  conceptas,  cum  signa  quse- 


à  nous  occuper  de  celles  qui  furent 
)H)stérieurement  à  la  naissance  du 
nisme,  et  que  les  Pères  des  premier 
se  plaisaient  à  citer  comme  lavorabl 
cause,  parce  que  la  discussion  dans 
ils  étaient  engagés  est  éteinte  |^ 
jours.  Nous  ne  nous  occuperons  pi 
taçe  de  celles  qui  ne  roulent  que 
points  de  morale  ou  de  conduite 
parce  qu'il  n'est  pas  besoin  d'être  n 
diable  pour  faire  des  moralités, 
donc  les  réponses  purement  divii 
revenons  sur  quelques-unes  de  cel 
il  a  déjà  été  i^arlé. 

Alexandre  est  saisi  d'une  fièvre  y 
Babvlone  ;  ses  courtisans  envoient  d 
h  Serapis  s'il  faut  transporter  le  n 
au  temple  de  Torade?  «  Qu'il  rc 
est,  »  répond  le  dieu.  En  effet,  si  on  ti 
le  malade,  et  qu'il  meure.  Von 
tort;  tandis  qu'en  le  laissant  où  i 
guérit,  l'oracle  aura  eu  raison;  s* 
il  aura  encore  raison,  puisqu'il  si 
et  c'est  ce  qui  arriva.  Mais  est-ce 
ner? 

.  Trajan  consulte  l'oracle  d'Hélioj 
Tissue  de  la  guerre  qu'il  entreprei 
les  Parthes  ;  le  dieu  lui  envoie  poui 
une  vigne  d'or  brisée  en  morceau: 
veut  dire  également  :  Ainsi  vous  bri 
Parthes,  et  :  Ainsi  les  Parthes  vous  l 
Est-ce  là  deviner? 

Lorsque  Xerxès  vint  fondre  sur 
l'oracle  de  Delphes,  consulté  par 
niens ,  répondit  :  «  Minerve ,  p 
d'Athènes,  fait  tous  ses  efforts  po 
le  courroux- de  Jupiter;  mais  tout  ( 
a  pu  obtenir  jusqu'ici,  c'est  que 
niens  se  sauvent  dans  des  muraille 
Dans  tous  les  cas,  Salamine  verra 
de  beaucoup  de  fils  chers  à  leurs  m 
quand  Cérès  sera  dispersée,  soit  qi 
sera  rassemblée.  »  Sur  quoi  OEnom 
losophe  cynique,  dont  Eusèbe  no 
serve  des  ïraguienls ,  fait  cette  sorl 
l'oracle  :  a  Beau  devin,  tu  ne  sais  po 
seront  ces  enfants  chers  à  leurs  mi 
Salamine  verra  la  perte  ;  seront-ce  d 
ou  des  Perses?  il  faut  bien  qu'ils i 
l'une  ou  dé  l'autre  armée;  mais  m 
çois-tu  pas  qu'on  verra  que  tu  n'en  si 
Tu  caches  le  temps  de  la  bataille 
expressions  poétiques  :  a  soit  quan 

dam  ex  animo  expnmuntur  in  corpore,  ti 
tate  perdiscere;  rem  dix!  occuUissimûro  j 
asseveratione  quam  début  :  nam  pervcoL 
notitiain  dxmonuni  pernonnulla  eiiain  ei| 
compertum  est.  Sed  utrum  signa  qiiaeda 
ex  corpore  coçitantium  illis  scnsibilia,  n 
latentia,  an  alia  vi  et  ca  spirituali  ista  C0| 
aut  diflQciliiinc  potest  ab  hominibus  aut  on 
potest  inveniri.  > 

(599)   ^ào^oipoç  vfA'ûv  Q  ^ol€oç,  oî)X  oO 
itoç.  UpoZ^ùiia  TÔv   K/iOforov  tÔv  ftXov,  XftI  Tt 

îiot  TOÛ  'ÀXyjùç  èizi  t\qv  Trvfov.  (Clem.  A[ex.,£ 
t  In  oraculis  autem  quo  ingenio  ambiguiu 
perent  fn  eventus,  sclunt  Graesi,  sciunt  1 
(TEKi\:tL.iAvvlog.) 


ORA 


DES  MfilACLES. 


OllA 


i70 


Fperséêy  soii  quand  elle  sera  recueil- 
li veux  Dous  éblouir  par  ce  langage 
ï;  mais  il  faut  bien  en  effet  que  ce 
emps  des  semailles  ou  de  la  mois- 

une  balaiUe  navale  ne  se  donne 
hiv^r.  En  outre,  quoi  qu'il  arrive, 
ras  d'alTaire  au  moyen  de  Jupiter  et 
r>'e,  que  tu  fais  intervenir  :  si  les 
rdenl  la  bataille,  Jupiter  a  été  inexo- 
1$  la  gagnent,  il  s*est  laissa!  lléchir. 
rillcsue  tiitr  dans  des  omrs  de  bois  ; 
îyôs  là  deviner:  moi  qui  ne  suis  (>as 
en  dirais  bien  autant^  J  aurais  bien 
!  l'effort  de  la  guerre  tomberait  sur 

et  que  les  Alliéniens  ajant  des 
K,  le  meilleur  pour  eux  serait  de 
ir,  »  Ainsi  dit  avec  sagesse  OEno- 
ais  ce  qu'il  ne  dit  oas,  et  ce  qu'il 
t  dire  ,  c  est  que  Tnémistocle  élait 
b  Tauleurde  roracie. 
:>IfOrt  d'Hérodote  ,  Crésus,  voulant 

la  véracité  des  oracles,  envoya 
assadeurs  à  Delphes,  dans  la  Pho- 
intrc  de  Trophouius,  au  temîde  de 
kinmon  et  dans  les  lieux  ou  il  se 
des  oracles  de  quelque  ré|«viiation, 
rc  de  leur  i»roi)oser  à  tous,  pè  même 
question  suivante:  «  Que  fait  en 
Ht  Crésus,  Bis  d'Alyatte,  roi  de  Ly- 

A  quelle  fut  la  réponse  do  Toracle 
es,  on  ne  dit  rien  de  celle  des  au- 
^es  :  «  Je  connais  le  nombre  des 
\  sable  du  bord  des  mers;  j'ai  nie- 
IQdue  de  Tocéan.  Je  comfirends  le 

ÎrK.  v^Met,  et  j'entends  celui  (pii  ne 
L'.  Mes  sens  sont  fra[ipôs  de 
iuiiu  turtue  cuite  dans  l'airaui  avec 
ri  de  brebis;  airain  dessus,  airain 
•  Crésus,  frappé  d*admiration  pour 
use  si  juste,  car  ce  jour-là  il  avait 
une  tortue  dans  les  conditions  in- 
otTrit  à  Apollon  un  sacrifice  do 
le  boeufs^  et  envoya  à  Deljihes  une 
de  cent  dix-sept  lingots  ti  or,  avec 
lu  même  métal,  pesant  dix  lalerils, 
raultitade    d'autres  présents    non 

Ch€S. 

laui  de  telles  absurdités»  de  telles 
is,  qui  ne  se  sentirait  pri»  d'une 
ï  pillé?  Créa  us,  l'un  des  plus  grands 
Je  l'antiquité,  Tun  des  monarques 
puissants,  les  plus  réputés  par  son 
i  ses  talents,  ses  grands  desseins, 
inimité»  faisant  cuire  une  tortue  à 
1  Qu'on  nous  dise  que  Crésus  usait 
ïleite  pour  envoyer  des  ambassa- 
lous  les  peuples  de  la  Grèce,  et  les 
ans  une  alliance  unanime  contre  la 
îur  ennemie  commune  :  à  la  bonne 
ûùiB  en  ce  cas,  à  quoi  se  réduit  la 
de  Toracle?  Ce  n  est  f>as  tout  I  un 
de  trois  mille  b<j?ufs,  ceiU  dix-sept 
'or,  cl  un  lion  d'orl  Nous  ne  con- 
jHiSyil  est  vrai»  le  poids  des  lingots, 

îo  te,  /Ea€td:u  llomunos  ^uiccrr  pi»ss€. 


mais  le  lion  valait  V54,S22  francs  de  notre 
monnaie,  Crésus  n'aurait  f)as  éré  si  riche, 
s'il  avait  ainsi  prodigué  ses  richesses.  Ce 
ïï  est  pas  tout  encore;  il  faut  voir  de  quelle 
façon  misérable  se  termine  Taventure.  Cré- 
sus, alléché  par  cette  belle  réponse,  qu'il 
avait  payée  d*un  si  grand  prix,  envoya  une 
seconde  ambassade  au  dieu,  [tour  lui  de- 
mander quelle  serait  Tibsue  de  Ja  guerre 
qu'il  se  disposait  à  faire  aux  Perses,  et  le 
dieu  répondit  :  «  Crésus,  en  passant  f  Halts, 
détruira  un  grand  empire  (600),  »  Phrase 
équivoque,  qui  laisse  à  deviner  quel  sera 
l'empire  dclruit,  de  celui  des  Grecs  ou  de 
celui  de  Crésus.  Mais  l'aventure  ne  s'arrête 
pas  là,  car  Crésus  envoya  une  troisième 
ambassade,  pour  demander  si  sa  dynastie 
durerait  longtemps  :  «  Jusqu'à  C4î  qu'un  mulet 
IHîrse,  lui  fut- il  répondu,  occupe  le  trône 
dcMédie;  «d'où  il  conclut  que  ses  descen- 
dants seraient  inexpugnables.  Mais  on  s'a- 
perçut après  Tévénemeiit  que  le  mulet  n'é- 
tait autre  que  Cyrus,  Persan  par  son  père, 
et  Mède  par  sa  mère. 

Si  ces  trois  ambassades  eurent  lieu,  elles 
cachaient  d'autres  desseins;  mais  nous  croi- 
rions plus  volontiers  à  un  conte  arrange* 
après  jcoup  par  ces  Grecs  menteurs ,  qui 
n'ont  dît  rien  de  raisonnable  sur  Cyrus  ni 
sur  Crésus. 

Il  en  est  sans  doute  de  cet  oracle  comme 
de  celui  qu'Ennius  prétend  avoir  été  fait  à 
Pyrrhus  :« ie  dis  vous,  6  Pyrrhus,  les  llo- 
niains  pouvoir  vaincre  (601).'»  Moi? ,  fait  ob- 
server Cicéron,  les  Grecs  ne  connurent  j-i- 
mais  cet  oracle;  en  outre,  Apollon  ne  parla 
jthnais  latin,  et  enlin,  au  temps  de  Pyrrhus, 
il  avait  renoncé  à  s'exprimer  en  vers. 

On  dit  qu'Apollon  de  Dydime  répondit  h 
Seleucus,  qui  lui  demandaU  en  quel  lieu  il 
mourrait  :  «  Vous  errerez  une  année  pour 
éviter  la  fatale  Argos,  et  cependant  vous  mour- 
rez de- la  main  des  hahilanls  d'Argos  (602)  I  » 
Or  il  fut  tué,  ajoute-t-on,prùsdeLvsimacbie 
par  Ptoléméc  Ceraunus,  au  pied  d'un  autel 
nommé  Argos,  Mais  si  le  fait  de  la  consul- 
tation est  faux,  roraclc  no  saurait  être  vrai; 
et  si  le  fait  de  la  consultatitm  est  vrai,  l'ora- 
cle est  fau%  t  puisqu'il  ne  mourut  point  de 
la  main  des  habitnrnls  d'Argos. 

Le  même  oracle  répondit  par  deux  vers 
d'Homère  h  Licinius,  près  de  livrer  à  Cons- 
tantin la  bataille  qui  lui  coûta  rempire:«r  O 
vieillard»  combien  de  guerriers  se  pressent 
sur  vos  pasl  vos  forces  se  déploient;  vous 
échai»pezàla  vieillesse  (003)- 1»  L'équivoque 
est  assez  coniplèle  :  les  guerriers  qui  se 
précipitent  sur  les  pas  du  vieillard  le  pour- 
suivent-ils, ou  corabatient-ils  sous  ses  dra- 
ticaux?  Les  forces  se  déploient-elles  pour  la 
bataille  ou  pour  la  fuite?  Comment  le  vieil- 
lard écha(iî>e-t-il  à  la  vieillesse  :  est-ce  par 
la  grandeur  d'un  courage  juvénil,  ou  par  la 
mort?  Toutefois  Licinius  no  périt  point 
dans  le  c  ombat^  et  sous  ce  rapport  Toracle 

(ft03)  *fl  yîf ov  n  fist)f<  3m  ert  véot  ritpovT*  f*«;çDTatL, 


m 


OR  A 


DICTiONNAIflE 


OSK 


« 


serait  faux  ;  mais  le  fait  en  lui-môine  est-il 
vrai? 

L*oracIe  do  fiélus,  consulté  par  Septime^ 
Sévère,  avant  son  avènement  h  lempire,  lut 
ré|>ondit  :  «  Vous  êtes  semblable  par  ia.tierté 
et  la  pénétration  du  regard  à  Jupiter  Ton- 
nant, par  la  ceinture  à  Mars,  et  h  Neptune 
uar  la  poitrine  (604).  »  Septime-Sévère  était 
bien  avancé,  on  le  voit  ;  cependant,  narveiiu 
à  Tempire,  il  consulta  le  môme  oracle,  pour 
connaître  l'avenir  réservé  à  sa  postérité. 
«  Voire  postérité,  lui  fut-il  répondu,  mar- 
chera au  milieu  du  sang  (605).  »  Si  elle  est 
immolée,  elle  versera  son  propre  sang;  si 
elle  no  Test  pas,  elle  versera  dans  la  guerre 
celui  d  autrui,  de  telle  sorte  que  le  dieu  aura 
toujours  raison. 

Nous  ne  mentionnerons  pas  les  divers 
oracles  rendus  en  faveur  de  Julien  F  Apostat 
avant  son  expédition  contre  la  Perse,  dont 
l'issue  devait  lui  être  si  fatale,  n  avant  pas  h 
nous  occuper  de  ceux  qui  se  sont  trouvés 
mensongers;  mais  uniquement  de  ceux  qui 
réussirent  en  apparence ,  ou  qui  présen- 
tent un  certain  artifice  do  réd  action. Nous  n*en 
eitoronsplusqu*unoudeux en  terminant. 

L'oracle  de  Sérapis  avait  prédit  à  Annibal, 
qu'il  mourrait  à  Libyssa.  Le  guerrier  s'en- 
fuit aussitôt  à  la  cour  de  Prusias,  pour  re- 
tarder son  sort;  mais  il  y  avait  près  de  là 
une  plaine  de  Libyssa,  qu'il  ne  connaissait 
point,  et  dans  laquelle  il  reçut  la  mort  des 
mains  de  Prusias.  Néron  iivnit  demandé  à 
Delphes  jusqu'à  quelle  année  il  prolonge- 
rait SC&  jours  :  a  Mefiez-vous  de  la  soixante- 
treizième,  »  lui  fut-il  réj)ondu.  11  vécut,  à  la 
vérité,  bien  moins  longtemps;  mais  il  se 
trouva  que  Galim,  son  successeur,  avait 
juste  ce  nombre  d'années.  Nous  croyons  que 
l'interprète  a  eu  dans  cette  circonstance  plus 
d'esp7il  (lue  l'oracle.  Il  en  est  de  même  de 
celui  qui  fut  rendu  à  Philippe,  roi  de  Macé- 
doine; l'interprétation  est  pourtant  moins 
heureuse.  Ce  prince  avait  demandé  à  ïro- 
plionius  de  quelle  chose  il  devait  le  plus 
soigneusement  se  garder  :  Qu'il  se  garde  des 
cliarrettes,  répondit  l'oracle.  La  réponse  res- 
semble singulièrement  à  une  plaisanterie; 
cependant  les  auteurs  anciens  ont  essayé  d'v 
trouver  un  sens.  Selon  les  uns,  il  aurait  éié 
tué  dans  le  marais  iïArma,  nom  qui  veut 
dire  en  grec  une  charrette  ;  mais  y  eût-il 
jamais  un  marais  d'Irma  P  Selon  les  autres, 
le  pommeau  de  l'épée  dont  Pausanias  se 
servit  pour  le  tuer,  repiésenlait  un  quadrige; 
mais  Pausanias  eut-il  jamais  une  épée  do 
cette  forme  ?  qui  le  sait  ?  Loin  que  tout  ceci 
ressemble  à  de  la  diablerie,  il  faut  avouer 
plutôt  qu'il  y  a  rarement  de  la  finesse  et  de 
la  pénétration.  Nos  diseurs  de  bonne  aven- 
ture sont  généralement  plus  habiles.  Consi- 
dérés de  ce  point  do  vue,  les  oracles  parais- 
sent donc  ne  contenir  rien  de  démoniaque. 

Mais,  il  faut  en  convenir,  ce  point  de  vue  est 
restreint;  il  n'embrasse  pas  toute  laquestion, 
puisque  les  affirmations  des  Pères  de  l'Eglise 

(01*4)  'OfJLfAara  xal  xcva/iîv  Trùo*  Au  tcjDtt  xr/9avv<ki 


^ 


sont  éludées,  et  non  pas  détruites.  Or  elles 
doivent  peser  d'un  grand  poids  dans  la  ba- 
lance, et  à  cause  des  noms  respectés  de  leurs 
auteurs,  et  à  cause  des  circonstance.s  im|ior- 
tantes  au  milieu  desquelles  elles  ont  été  émi- 
ses, et  des  détls  publics  et  solennels  qu'elles 
énoncent,  affirmations  qai  n*ont  iaoïais  été 
contestées,  défis  qui  n'ont  jamais  été  relevéi 
Si  les  Pères  se  sont  trompés  dans  quelques 
appréciations  de  détail ,  ou  par  suite  des 
opinions  philosophiques  qui  avaient  coon 
de  leur  temps,  cette  erreur  n'atteint  point  le 
fait  capital,  elle  le  confirme  plutôt,  ]misqu'elle 
le  montre  admis  et  livré  à  la  discussion.  Les 
oracles  se  taisaient,  les  démons  manifestaient 
de  cent  manières  leur  présence  et  s'avouaienl 
vaincus:  ils  avouaient  leur  nature,  leor 
honte,  leur  perversité.    La  présence  «ff^ 
chrétien,  même  inaperçu,  dans  l'assembUii 
suffisait  pour  troubler  tout  et  tout  arrêter. 
Que  répondre  à  cela  maintenant  7  S'il  y  avaii 
eu  quelque  chose  à  répondre,  les  {laieiis 
l'auraient  répondu  dès  ce  temps-là. 

Nous    vomirions  donc  diviser  en  deut 
parts  rhistoiro  des  oracles.    La  premtèrts 
période  embrasserait  le  temps  écoulé  entra  ^ 
lour  fondation  et  la  naissance  du  christia*^ 
nisme.  Pendant  tout  ce  temps,  le  démon  ~^  ' 
manife^itc  peu  ou  point  du  tout;  il  ii*jr  a  poi 
défait  diaDoIique  acquis  à  l'hi&toire;  soi 
instigation  c^t  la,  ainsi  que  sa  présenca  él 
£..>a  concours,  mais  occultes.  Il  n'avait  ricft- 
à  gasner  à  se  ^montrer  plus  clairement:  hi  ' 
oracles  marchaient  d'eux-mômes,  et  mirii 
saient  sa  moisson  d'illusions,  do  supinll-. 
lions,  de  scandales  et  de  crimes.  La  seedali 
période,  s'ouvrant  avec  l'apparition  du  dm 
tianisme,  est  celle  de  la  lutte  suprôme  :  aloit  : 
il  se  montre  pour  défendre  son  œuvre,  soi  - 
bien;  mais  il  se  montre  trop  à  découvert. ^^ 
plus  il  se  montre ,  plus  lacilement  il  ew 
vaincu.  Livrés  à  eux-mêmes ,   les   oraclapS; 
périssaient  d'impuissance  et  de  ridicule  à*,' 
la  lumière  du  christianisme.  Menés  en  laisstrf 
par  le  démon,  il  périt  avant  eux,  et  les  eiH  * 
traîne  dans  sa  chute,  victimes  de  la  haine  4  "^ 
de  l'horreur  commune  qu'ils  inspirent. 

A  nos  yeux,  il  y  a  donc  dans  les  crades 
du  naturalisme,  de  l'artifice  et  du  démostf- 
que  ;  mais  dans  une  mesure  difTércntOi  soi' 
vant  les  temps,  les  lieux  et  les  circonstiBKS. 

OSÉK  prophétisa  pendant  les  règnes  d'O- 
zias,  de  Joathan,  d'Achaz,  d'Ezéchias,  roisde 
Juda,  et  de  Jéroboam  11,  roi  d'Israël,  ainsi 
que  le  porte  sa  prophétie.  L'auteur  du  IKc- 
tioniuiire  de  la  Bible  trouve  ici  une  difficulté 
qui  lui  fait  "rejeter  sur  le  compte  d*ua  co- 
piste ignorant  ces  indications,  fautives,  se-  ^ 
Ion  lui.«  Jéroboam  II  étant  monté,  dit-iU  snr  i 
le  trône  en  Tan  819  avant  Jésus-Christ,  et 
Ezéchias  descendu  au  tombeau  l'an  6M,  cela 
fait  un  intervalle  de  115  ans,  qu'aucune  vie 
de*  prophète  ne  peut  rem|)lir,surtoutsi  on  J 
ajoute  vingt-cinq  ou  trente  ans  que  devait 
avoir  Osée  lorsqu'il  commença  de  prophéti- 
ser. X  —  Cette  difficulté  est  plus  si)écieuse 


OSE 


DES  MIRACLES. 


OSE 


m 


^d!  il  est  étonnant  que  ïo  savant 
t  s'y  soii  laissé  surprendre  ;   en 
loanî  II  nioiirut  778  un^  avant  Jé- 
el  Ezéchlas  nionla  sur  le  Irôno 
intervalle  n'est  dum;  que  decin- 
ans*  et  si  Ton  accorde  à  Osée  les 
dernières  années  de  Jéroboam  et 
sii  ^iremières   d*Ezécliias,  il  sej.'i 
^le-slx  ou    soi^aule-lmit    ans.  Or 
en  il'ïmpossible  h  ce  qu'une  vie 
e  ail  duré  cet  espôce. 
lion   des   règnes  fournie  par   h 
est  an  contraire  très-précieuse» 
lie  permet  de  diviser  relle-ui  |>ar 
,  et  en  donne  ainsi  la  clef.  La  i>ie- 
lie,  contenant  les  trois  premiers  iiia- 
iis  semble  avoir  été  ftiile  pendoîil 
res  imnées  du  rè;^ne  de  Jérolio.iin 
ice,  comblé  des  faveurs  de  Dieu^ 
corda  la  victoire  sur  ses  ennemis, 
nient  et  la  pros[)érilédeson  royau- 
n  tuontra  |tas  plus  recoiuiaissanl  ; 
Sloiirner  son  peuple  de  fidolâtrie, 
la  lui-même  f»ar  son  exemple»  et 
oigna  de  jour  en  jour  davantage 
fur.  Cepcndafit  le  momenl  de  la 
n'était  \ms  enrore  arrivé;  le  pro- 
liargé  de  rannoncer,  afm  do 
.eurs  à  la  [>énitence,  et  de 
chiltimenl,  La  fornication  et  Ta- 
fK  de  vives  images  de  la  cou- 
se des  Israélites,  cini  mélan- 
'te  d'une  iûHniléd'obser  vantes 
ihominablcs,  et  abandonnaient 
lour  olfrir  un  encens  coupable 
iS  nations  étrangères  ;  le  pro- 
it  h  leurs  yeux  leur  propre 
ces  mêmes  înmgcs.  Il  reçut 
1  do  s*unir  à  une  iirOi-lduée, 
IttUère*  De  la  première,  il  eut 
qu'il  nomma  Jezrabel,  Loru- 
mif    noms   Irès-signitiralîfs , 
a  pas,  du  reste,  d'exfiliqtier 
''étendue  de  leur  .signiiicalinn. 
lelait  h  Jéroboam  les  cruautés 
lu  plaine  de  ce  nom  par  l'au- 
son  envers  les  fLUuilles  royales 
Juda  ;  Jttui  rappelait  les  crimes 
15  Jésabel.  Sinistre^  et  menaçants 
,  duxqueh  venaient  s'adjoindre  des 
plus    menaçantes  :  Iincore  un 
pê^  disait  le  Seigneur  par  la  bouche 
iètc,   v(  jf  drmumhrm  compte  à  la 
Ji'liu  du  êttng  versé  à  Jezmhet ^  et 
tii  fin  à  ion  rêtjnê  sur  le  peuple  d'h- 

Bibufti  Doniîid.  quo<l  riiclum  osi  t\i\  Oscc 
ri,  in  «îirhus  Oitp,  Jnalhnn,  Arti^'ï;,,  Ezé- 
hf\  JuiUî,  et  tn  dkbus  Jcrt>lmain  lilii  Joas 
I,  l*riiMÎ[ihKri  ttxntciiilî  numiiKi  in  O&ee  ; 
nlnu&.iil  Osoi-:  Vade,  stJine  IJi>i  u\«>reni 
um,  ci  hc  liU  inii»s  rortiiratioriiini  '  quia 
cabilur  icini  a  l*yniino.  Ivl  ahiii,  l't 
f llliam  DeUIaini  :  ot  conccpiï»  cl  pe- 
Et  Jtxit  Doiuiiuiâ  ail  en  m  :  Yoca 
P»  Jt*xràtu*I:  quoniain  aitlutc  iiiGilinjui,  ei 
ngniiicrn  Jc/.ralid  sil^irr  iloiiuiiii  Jclm,  vl 
laciam  H^'nuiii  dainns  Isr.'ipt»  l^t  in  itb  die 
lin    br;icï  iii    ^  dli'   i^nalal.    iOiec 


raël  :  en  ce  four  je  hrhrrai  Varc  d^hratl  dans 
la  rnllve  de  Jczrahet  (000),  Celle  prophétie 
ne  larda  pas  h  saucomplir,  car  alors  Jéro- 
boant  11  toucliait  à  la  lin  de  son  règne,  et 
Zacharie,  son  ûls,  ne  régna  que  six  mois.  Il 
fut  assassiné  dans  sou  projire  palais»  c'est- 
à-dire  à  Jezndiel  même,  puisque  là  était  l'Iia- 


bilation  des  rois  d'Israël,  par  Sellum,  qui 
res|>âce  d'un  mois. 


s'empara  flu  tronc,  et  ne  le  conserva  que 


La  mort  de  Zarbarîe  accomplissait  en 
nïôiue  leuqis  une  )>remière  proj/hétie,  failfl 
à  Jéliu,  par  un  propbètc  dont  1  Ecriture  ne 
révèle  ptt3  le  nom  ;  Votre  poiftrrilé  occupera 
le  trône  d*hraèt  jusquà  la  (quatrième  généra- 
tion (607). 

On  [lourrail  eiitendre  également  avec  plu- 
sieurs Pères  de  rKglise  et  plusieurs  com- 
mentateurs ces  dernières  paroles  ;  «  Je  brise* 
rai  rarr  d'isiaëîdaiis  la  vallée  de  Jezrahid,  •» 
des  cundiàts  dans  lesquels  Israël  succond^i 
déliait  iveme ni  sous  les  coups  de  Salmanasar; 
mais  le  sens  jirocliain  des  paroles  du  nro- 
pliète  est  bien  celui  que  nous  venons  u  in- 
diquer. 

Le  nom  do  Lorucbnma  veut  dire  sam  m(- 
s&iforde  ;  Oyée  rcïpli(]ue  ainsi  :  Jme  frrat 
poê  pluê  longtemps  wiyiéricorde  à  In  waison 
d'hracl^  mais  je  r  aboli  rai  juSipCà  Tc/M^/f. 
CepemUint  je  ftrai  ntia/rirorde  à  la  waiia^n 
dt' Juda^  et  je  la  saurerai  par  la  vertu  du 
Seiyneur^  êon  Dieu;  je  ne  la  murrrui  ni  par 
CarCr  ni  par  le  (jjaive,  ni  parla  (pierre^  ni  par 
tes  chevaux  r  ni  pur  la  ravahrie  (fi08).  C  est 
bien  ici  et  de  cette  fois  que  la  deslnif  t:ou 
d'Israël  par  .Salmanasar  est  annoncée  ;  Tad- 
dition  pro(diéti<iue  qui  suit  cette  annonce» 
la  met  encore  dans  un  jour  plus  éclatant; 
«  Après  que  j'aurai  détruit  Israël, je  sauverai 
Juda,  et  je  le  sauverai  san.^  le  secours  des 
armes  et  des  gens  de  guerre,  n  KnelTet,  Tel- 
gat|dialuasar  commence  la  ruine  d'Lsraël  en 
réduisant  h  la  captivité  deux  tribus  et  de- 
mie; Salmanasar,  son  successeur,  Taidiève, 
en  emmenant  le  reste;  Sennachérib,  svicees- 
.^cur  tie  celui-ci,  vient  en  Judée,  dans  le 
dessein  de  lui  faire  subir  le  même  sort,  et 
tandis  qu'il  assiège  Jérusalem,  donl  il  veut 
faire  un  monceau  de  cendres,  l'ange  cxler- 
miualeur  détruit  en  une  seule  nuit  cent 
quatre-vingt-cinq  nulle  bonnucs  de  son 
armée ,  de  sorte  qu'il  s'en  retourne  pres- 
(pie  seul  à  Ninive,  où  ses  propres  fils  Tat- 
lendent  pour  lui  donner  la  mort,  flien 
n'est  plus   frappant  qu'une  telle  péripétie. 

(007)  XV]\i  îuuem  Daiiiimi**  oJ  Jt-liu:  Quia  slii- 
tltiiKC  efîisli  ipiod  icciuiji  vTAl^  et  pUicel^at  iti  ocidis 
(iTcis,  et  niHiiia  «pi:e  cianl  in  corde  iiica  fecisli  con- 
ira  ituinuin  Arhub:  lilii  lui  iisquearl  qunrtum  grne- 
lulioncm  scilebuiitjsuj^er  llirotmiu  Israël.  l'V  !Ug> 
\,  50,) 

(60K)  Va  concrpil  adhiir,  ni  pcp^rît  filin  m.  Et  di^il 
ci:  Vota  nanieii  rjiis  Al>t»que  miîit'nccmlia:  plia 
non  addaiii  nttra  luiscrorl  d^Jimii  Istael,  sed  oldi- 
vioruî  oïiliviscar  oiiiiun,  El  doiiiui  Juda  inisèrt'lior. 
et  s;it\abc»  eus»  iii  l>oiiiiuo  Hou  suo  :  et  uû»  salvalio 
fos  in  arcii»  gladio,  çl   iii  IjcUo,  cl  in  e*ntis,  cl  iti 


475 


OSE 


DICTIONNAIRE 


OSE 


Le  nom  de  Loammi  veut  dire,  vous  nétes 
plus  mon  peuple.  Le  prophète  Texplique  de 
cette  sorte  :  Appelez  voire  fils ,  Vous  néles 
plus  mon  peuple^  parce  que  vous  n'êtes  plus 
mon  peuofe^  et  je  ne  vous  suis  plus  rien.  El  le 
nombre  des  enfants  d^  Israël  sera  comme  le  sable 
du  bord  des  mers  qui  est  sans  mesure  et  sans 
nombre ,  et  au  lieu  où  il  aura  été  dit  à  ceux- 
là  vous  n'êtes  plus  mon  peuple^  il  sera  dit  à 
ceux-ci^  vous  êtes  les  ûls  du  Dieu  vivant,  lit 
les  fils  de  Juda  et  les  fils  d'Israël  se  réuniront 
en  un  seul  peuple^  ils  n'auront  qu'un  seul 
chef,  et  ils  s'élèveront  de  la  surface  de  la  terre , 
parce  que  le  jour  de  Jezrahel  est  grand  (G09). 

Le  prophète  joue  ici  sur  le  sens  du  mot 
Jezrahel^  qui  signiGe  la  semence  de  Dieu; 
mais  ce  jeu  de  mots  sert  à  compléter  sa  pen- 
sée, et  1  exfJique  de  manière  à  en  ôter  toute 
l'équivoque  :  ce  n'est  plus  de  guerres  et  de 
captivité  qu'il  s*agit,  ni  de  restauration  d'un 
empire  renversé;  Israël  est  répudié,  effacé 
jusqu'à  l'oubli ,  comme  le  pro[>hètc  vient  de 
le  dire;  il  n*est  plus  le  peuple  de  Dieu,  et 
le  Seigneur  ne  sera  plus  jamais  son  Dieu; 
entre  eux  tout  est  consommé.  Mais  h  la 
place  de  ce  peuple  auquel  il  a  été  dit.  Vous 
n'êtes  plus  mon  peuple,  il  s'élève  un  nou- 
veau peuple,  qui  semble  sortir  de  terre  sur 
tous  les  points  du  globe,  qui  se  réunit  à 
Juda,  duquel  le  salut  devait  venir,  ainsi  que 
Jésus-Christ  lui-môme  le  déclare,  Salus  ex 
Judœis  est;  ce  ne  sont  plus  deux  peuples, 
mais  un  seul  peuple ,  innombrable  comme 
les  sables  de  la  mer,  avec  un  seul  chef,  et 
qui  s>ppelle  les  fils  du  Dieu  vivant.  Or  ce 
peuple  ne  sera  plus  de  la  race  charnelle  de 
Jacob,  il  aura  été  semé  i)ar  Dieu  même  dans 
le  champ  de  l'univers.  Qui  ne  reconnaît  h 
ces  traits  la  substitution  de  l'Eglise  dire- 
tienne  à  la  Synagogue?  Pourquoi  aller  cher- 
cher le  retour  de  quehpies  Israélites  dans 
leur  patrie,  et  leur  réunion  aux  Juifs  pen- 
dant le  règne  de  Josias  ?  Est-ce  donc  là  le 
peuple  innombrable,  dont  le  nom  de  peuple 
de  Dieu  a  été  changé  en  celui  d'enfants  de 
Dieu,  la  semence  spirituelle  substituée  à  la 
semence  charnelle?  Ce  serait  tout  au  plus 
une  figure  bien  rapetissée  de  ce  qui  devait 
arriver  sous  le  règne  du  Messie. 

Continuant  sa  com|>araison,  le  prophète  dé- 
I>einl  la  Synagogue  sous  les  traits  d'une  pros- 
tituée, parée  de  ses  atours ,  qui  s'égare  dans 

(609)  Et  ablactavit  eaTn,quaeerat  Absque  miseri- 
ronlia.  Et  conccpil,  et  pepcrit  filiuin.  Et  dixit: 
Voca  nomen  ejus:  Non  populus  meus:  quia  vos  non 
popultis  meus,  et  e^o  non  cro  vester.  Et  erit  numc- 
rus  filiorum  Israël  quasi  arena  maris,  qus  sine 
mcnsura  est,  et  non  numcrabilur.  Et  erit  in  loco  nbi 
dÎGclur  eis  :  Non  populus  meus  vos  :  dicctur  eis  : 
Filii  Dei  vivcnlis.  El  congregabuntur  fllii  Juda,  cl 
filii  Israël  parilcr  :  cl  ponent  sibimet  caput  unum, 
et  ascendenl  de  terra:  quia  magnus  dies  Jczraliel. 
(Oêce  I,  8-11.) 

(610)  Et  sponsabo  te  mihi  in  sempiternum  :  et 
sponsabo  te  mibi  in  jnstitia.  et  judicio,  et  in  misc- 
ricordia,  et  in  roiseralionibus.  Et  sponsabo  te  mihi 
|n  Cu\e  :  et  scies  quia  ego  Dominus.  Et  erit  in  die 
itla  :  Exaudiam,  dixit  Dominus,  cxaudiam  cœlos,  et 
ilji  cxaudient  terrain.  El  terra  exaudiet  trîticu|[n.  cl 
vinuni,  et  olcum  :  et  bx  cxaudicnt  iezrabcl.  Et  se- 


toutes  les  voies  à  la  suite  de  ses  amant 
que  l'époux  dépouille  enfin  de  son  li 
qu'il  jette  dans  le  désert  sans  vètemeni 
()ain  et  sans  défense  contre  les  bêtes 
ges  ;  puis  qu'il  reprend  ensuite,  à  laq 
rend  tout  son  amour,  et  ({u'il  comble  < 
veau  de  tous  ses  bienfaits. 

Mais  ce  retour  du  Seigneur  vers  la 
tuée  ne  peut  plus  s'appliquer  à  la  Syn 
et  spécialement  à  Israël,  dont  il  est  ic 
tion ,  ^puisque  l'un  et  l'autre  sont  d 
jetés  depuis  vingt  siècles,  et  qu'un 
nouveau  a  pris  leur  place.  Et  de 
qu'on  ne  s'y  méprenne ,  le  prophète 
le  mot  de  Jezrahel,  et  l'appliaue  à  ce 
qui  n'est  pas  le  peuple  de  Dieu  et 
devient.  Et  en  ce  jour ^  dit  le  Seigneur ^ 
cerai  les  cieux^  les  deux  exauceront  i 
la  terre  exaucera  le  bU\  le  vin  et  fl 
bléf  le  vin  et  r huile  exauceront  Jexr 
je  sèmerai  Jezrahel  pour  moi  sur  h 
et  je  ferai  miséricorde  à  celle  qui  fui 
de  miséricorde  y  et  je  dirai  ù  celui  q 
pas  mon  peuple  y  vous  êtes  mon  veup 
me  dira  tous  êtes  mon  Dieu  (G  10).  , 

Quant  à  la  Synagogue  elle-même 
misérable  répudiée,  vuui  son  histoire 
rnvancc  :  Et  le  Seigneur  me  dit  :  Allez 
et  aimez  ttne  femme  chère  à  son  épou 
adultère,  comme  les  fils  d'Israël ^  quehi 
pimcj  qui  aiment^  f  iix,  des  dieux  étram 
se  complaisent, à  manger  des  raisins  ac 
je  convins  avec  celte  femme  de  quinM* 
d'argent  et  d\ine  mesure  et  demie  ^Tof 
lui  dis  :  \ous  m'attendrez  de  longâ^ 
vous  ne  forniquerez  pas,  vous  nap 
drezàaucun  homme,  et  je  vous  aileni 
même.  Ainsi  les  fils  a  Israël  patsm 
longs  jours  sans  roi  y  sans  vrince^  zm 
pccy  sans  auleU  sans  éphoa ,  sans  thé 
Et  après  cela  les  fils  d'Israël  reviem 
ils  rechercheront  le  Seigneur  leur  1 
David  leur  roi;  et  ils  se  prosterneram 
le  Seigneur  et  devant  ses  bienfaits^  à  l 
temps  (611). 

Il  est  doncTpcrmis  do  l'espérer  i 
infortunée  Synagogue,  vous  quiatte 
Seigneur  denuis  de  si  longs  jours,  tc 
de  son  côté  le  Seigneur  attend,  voui 
vous  prostituez  plus  aux  dieux  étra^f 
qui  n'avez  plus  de  roi,  de  sacrificeSt 
phod  depuis  bientôt  deux  mille  an 

minalK)  eam  mibi  in  terra,  et  miscrebor  ^ 
fuit  Absque  roisericordia.  Et  dicam  soi 
meo  :  Populus  mens  es  lu  :  et  ipsc  dicel  :  De 
es  lu.  (Osée  n,  i9-2i.) 
^  (Gll)  El  dixit  Dominus  ad  me:  Âdhuc 
dibge  mulierem  dilcclam  amico  et  adalterai 
diiigit  Dominus  ûlios  Israël,  et  ipsi  respk 
deos  aliènes,  et  diligunl  vinacia  uvarum. 
eam  mihi  quindecini  argonicis,  cl  coro  h 
dimidio  coro  hordei.  El  dixi  ad  eam  :  Die 
exspeclabis  me  :  non  fornicaberis,  et  non  e 
sed  et  ego  cxspecialK)  te.  Quia  dies  niullos  i 
filii  Israël  sine  reçc,  et  sine  principe,  et  sii 
(ieio,  et  sine  alian,  et  sine  ephod,  et  «n 

Bliim.  El  posl  lia^c  revertentur  illii  Israël,  ci 
'orninum  Deum  suum,  et  David  rt^gcia  f 
pavebunl  ad  Doniinum,  et  ad  bonum  ejusi 
sinio  dieruui.  {Osée  m,  13.) 


DES  MIRACLES 

ign*»iir,  h  ce  fils  de  David 
lus  arex  méconnu,  vous  reviendrez 
N  ;  >  «n  novissimo  dierum. 
I€i>  tî  'Ons  ms  ici  la  légilimilé 

lit  'v?i  de  Dieu  h  son  proplièle, 

H  L  ses  ordres  devaient  6lre 

Hi^.  Cc:»t  Dieu  fjui  ordonne,  il  ne  peul 
Mer  gue  ce  qui  e^t  bieUi  soit  que  sa 
Se  eiélermine  la  mesure  du  bien,  soi! 
le  s* y  conforme.  Cliercliez  une  eï|di- 
u  dsLUs  celte  limite  ;  |>our  nous,  le  teitte 
appartient  qu*au  point  de  vue  pro- 


jRetix  Voltaire,  cet  autre  démon  in- 
fsGC^  !,1  forme  duser|»eut,ct  d*un  serpent 
'""n,  se  montre  d'une  suiceptibililé 
;o  à  ret  endroit,  dans  son  Diction' 
§aphique:  d*auiant  plus  étrange, 
lèreinêmedout  il  en  parle,  démou- 
:  plu ï^  a veu^les,qu' il  croyait  y  trou- 
jusûûi:atiou  dont  il  avait  iieui-ôire 

lairième,  cinquième  et  sixième  cha- 

I*    la    (>ro[ibiHîe    tfOsée    f»araisscnt 

écrjts  |)enilout  les  diruières  aruiées 

ifls',  c'est-à-dire  vers  Faa  700 

hriîit. 

règnes  de  Zaeliarie,  de  SeU 

liiihem ,  riflôk\trie  avait  f;»it  de 

;pèsen  Israël.  Du  côté  de  Juda, 

;que  de  même.  Ozias,  rerom- 

bien  des  titres,  avait  encouru  la 

Seigneur  5  cause  de  son  orgueil  ; 

ui  tait  [>our  empêcher  les  sacri- 

le  toutes  parts  sur  les   hauts 

;ait  subsifeter  une  multitude  de 

perstitieuses   ou   idolîitriqncs, 

gouvernail  è  sa  jilace,  i^ignalaîl 

'  ation  par  les  oiômes  qualités 

défauts;  bon  et  sage  nour  lui- 

ic  s*occupait  nullement  Je  bannir 

de  ses  Etals, 

s  circonstances,  le  prophète  crut 
[onner  de  nouveaux  avertissements. 
sse  d'abonj  au  peuple  :  Ecoutez^ 
ovUs  la  parole  du  Seifjneur^  eufiuUs 
,  parce  que  ç€st  aujourd'hui  le  jour 
me  ni  des  comptes  entre  le  Sei(jneur 
bi(an(9  de  la  terre.  Le  prophète  part 
ur  reproclier  aux  Israélites  leurs 
t  leur  idolâtrie  ;  «  Les  nïalédictiori^, 
^oniie,  rhomiride,  le  vol,  radultère 
iU,ïe  sang  touclie  le  san^^,  sanguis  san- 
triitiif^  a  Métaphore  énergique,  qu'iî 
de  rendre  dans  toute  sa  pré- 
■ri  .^  i .  i^hète  veut  dire  que  h  terre  en 
sliement  inondée,  que  les  taches  sont 
gtiés  l*une  h  Taulre.  L'idolâtrie  est  elle- 
e  tellement  en    rèj^nc,  que   le    [leuple 

Ki  xacrificcs  sur  X'  sommet  de$  mon- 
de$  libations  sur  les  collines^  et  jus- 
I  f  ombrage  des  chénen  ^  des  peupliers 
fierébiniheg,  Aussi^  qu'arrivera-l-il?  la 
e  en  dettU  ver.^era  des  larmes  sur  ses  ci- 
iMittésauj-bélfs  des  champs^  aujt  oiseaux 

eu  et  aux  ptjissons  de  la  mer IJEtat 

icrouUr  et  ses  prophètes  avec  lui // 


en  sera  du  prêtre  comm*  du  peuple.  Si  dti 
moins  Israël  était  seul  à  commettre  cet  adut^ 
tère  spirituel;  mais  pourquoi  faut -il  que 
Juda  le  suive  dans  les  voies  de  la  [perdition! 
O  liïûiï^ffu  allez-vous  donc  faire  à  Gahmlaf 
Pourquoi  monte Z'VQUS  à  Bethnren.,.,^  Pour- 
quoi courez-v0HS  dans  les  voies  de  crtte  gé- 
nisse lascive  d  tsrai^l?  Laissez  donc  Ephraun^ 
et  ne  participez  point  à  son  idolâtrie, 

Ecoulez  plutùt  :  Ecoutez  ceci^  à  préiret; 
soyez  attentivt*,  maison  dlsraèl;  famille  royale^ 
prùez  Vorcille;  il  est  aujourdhui  jour  de 
ju^rjcf  pour  vous,,,  'Je  connais  Ephratm^  et 
je  n  ignore  rien  d*hracl:  Ephratm  commet  la 
fornication^  et  Israël  se  couvre  de  souillures, 
ils  ne  concevront  pas  la  pensù  de  revenir  à 
leur  Dieu  ^  parce  aue  Vesprit  de  fornication 
hahite  au  milieu  «  cmt,  et  ils  ne  connaissent 
plus  le  Seigneur.  Eh  bien!  Carrogance  dis- 
rui'l  lui  retombera  sur  le  visage;  hrai^l  et 
Ephralm  trébucheront  dans  Ciniquitéy  et  Juda 
avec  eux.  Ils  chercheront  le  Seigneur  pour 
lui  offrir  dis  sacrifices^  et  ne  le  trouveront 

pas:  il  ng  en  aura  plus  pour  eux Trotn- 

pettes ,  retentissiez  dans  Gabaa^  retcntisêcs 
dans  Rama:  habitants  de  Bethaven^  poussez 
drs  hurlements:  Benjamin,  prenez  garde  der- 
rière vous,  Ephraîm  sera  dans  la  désolation 
au  jour  de  la  venffcance :  je  frai  voir  à 
ïsrai'l  que  ie  suis  fidèle  à  ma  parole.  Les  prin- 
ces de  Juda  semblent  prés  de  leur  ruine  ,  je 
rt^pandrai  sur  eux  les  torrents  de  ma  colère,,. 
Je  rongerai  Ephratm  comme  la  teigne  ^  et  ta 
maison  de  Juda  comme  la  pourriture, Ephraïut 
a  vu  sa  faiblesse,  et  Juda  ses  chaînes,  Ephratm 
a  tourmi  ses  regards  vers  rAssyrie^  pour  y 
cherchrr  un  roi  vengeur:  mais  il  ne  saurait 
vnus  guérir,  ni  rompre  vos  liens  ;  parce  que 
je  serai  comme  une  lionne  envers  Ephratm^ 
comme  un  lionceau  envers  la  maison  ite  Juda. 
Moi,  moi,  je  saisirai,  et  je  m'en  irai  :  j'em- 
porterai,  et  personne  ne  reprendra.  Je  nien 
irai  et  je  rentrerai  chez  moi ,  jusquà  ce  que, 
tombant  de  défaillance,  vous  reveniez  à  moi. 

Vans  leur  affliction,  ils  se  lèveront  de  grand 
matin  pour  revenir  à  m(  i:  venez,  retournons 
au  Seigneur^  c'est  lui  qui  nous  a  dépouillés, 
il  nous  dédommagera  ;  il  nous  a  blesses,  mais  d 
nous  guérira,  il  ne  lui  faudra  que  deux  jours 
pour  nous  rappeler  à  la  vie;  le  troisième,  il 
nous  ressuscitera,  et  nous  vivrons  en  sa  pré- 
sence. De  vains  sages,  nous  le  suivrons  pour 
ne  le  plus  quitter -son  levrr  se  prépare  cofnme 
celui  de  l'aurore,  il  viendra  sur  nous  comme 
la  pluie  fécondante  sur  la  terre ^  commit  la 
rosée  du  soir. 

Que  ferai'je  pourtoi^  Ephrnim  ?  que  ferai- 
je  pour  toi,  Juda?  votre  piété  est  comme  le 
nuage  du  matin^  comme  la  rosée  du  matin,  qui 
$\rapore. 

Ne  les  ai'je  pas  fatigués  de  mes  prophètes, 
assassinés  de  mes  avertissements?  Maintenant 
donc  la  sentence  s*exécutera  resplendissante 
comme  la  lumière,,,  El  toi,  ô  Juda,  prépare- 
toi  à  être  moissonné ,  a ua nd  j* enverrai  mon 
peunir  en  captivité  (Cilâ). 

L accomplissement  do  celte  propliélie  «c 


■  Andlle  lioe»  saccrdulvs,  cl  aUcnditc»  doinu>  bracl,  t\  domus  rf  gis, '4Uî^cuUatc  :  quia  volJisjiidi- 


470 


OSK 


DICTIONNAIRE 


OSE 


se  fit  guère  atlcndru.  Manaliem,  faligué  des 
innirsions  de  Phul  en  Israël ,  avait  cru  pou- 
voir y  mettre  un  terme,  en  se  faisant  d'un 
ennemi  un  allié,  et  en  consentant  à  lui  payer 
I  un  tribut  ;  mais  ce  roi  vengeur,  selon  Tex- 
1  f)ressiondui»ropliète,  nemicrit  pas  les  plaies 
d*Israël  :  bien  loin  de  là,  il  augmenta  sa  dou- 
leur par  Ténormité  des  tributs  qu'il  fallut 
|)rélever  pour  lui,  et  il  no  préserva  ni  Israël 
ni  Judades  tiens  qui  se  forgeaient  pour  eux. 

Juda,  qui  avait  imité  Israël  dans  ses  ini- 
quités, ne  tarda  pas  non  plus  à  trébucher  avec 
lui,  car  il  fut  contraint  de  se  soumettre  à 
Telgatphalnasar,  pendant  le  règne  d'Achaz , 
et  de  lui  payer  un  tribut. 

Knfm,  l'an  736,  Gabaa,  Rama,  Betbaven, 
Kpliraïm,  retentirent  des  cris  de  guerre  et  des 
sons  de  Ja  trompette;  Telgatphalnasar  vint 
porter  le  feu  et  les  flammes  au  delà  du  Jour- 
dain; il  emmena  les  habitants  cantifs,  et 
Benjamin  dut  songer  à  défendre  sa  frontière 
de  re  côté,  car  il  ne  restait  [>lus  à  l'ennemi 
que  le  fleuve  à  franchir. 

Tandis  que  Phul  et  Telgatphalnasar  ron- 
geaient Israël  comme  la  teigne  ronge  les  vête- 
ments, Rasin,  roi  de  Syrie,  Phacée,  roi  d'Is- 
raël, le  même  Telgatphalnasar,  roi  d'Assy- 
rie, rongeaient  d'un  autre  côté  Juda  comme 
la  pourriture  ronge  ce  qu'elle  atteint.  Les 
règnes  d'Ozias,  de  Joathan,  d'Achaz,  ne  furent 
pour  ainsi  dire  remplis  que  par  les  incur- 
sions et  les  déprédations  de  ces  dangereux 
voisins.  Le  trône  de  Juda  n'avait  plus  dès 
lors  qu'une  existence  préc^Hire,  et  semblait 
bien  près  de  sa  ruine  eu  eff'et,  puisqu'il  ne 
jmuvait  plus  se  défendre,  môme  contre 
d'aussi  faibles  ennemis  que  Rasin  et  Phacée , 
il  en  parut  plus  près  encore,  lorsque  Senna- 
chérib  vînt  mettre  le  siège  devant  Jérusalem. 
Le  peuple  rempli  d'effroi,  le  roi  demandant 
humblement  grâce  et  merci  :  Peccavi,  recède 
a  me,  et  omne  quod  imposueris  mihi  feram  ; 
le  vainqueur  intraitable  acceptant  les  offran- 
des, n'en  menaçant  pas  moins  de  faire  de 

ciiun  est,  quoniam  laqiiPiis  facti  rsiis  sperulationi, 
et  reie  expaiisum  super  Tliabor.  El  victiniaa  dccli- 
naslis  in  profundum  :  el  ego  eriulilor  umnium  eo- 
mm.  Ego  scio  Ephraim,  el  Israël  non  est  abscon- 
dilus  a  me  :  quia  ntuic  fornicatus  est  Ephraim, 
conlaminalus  csl  Israël.  Non  dabiinl  cogilaliones 
suas  ul  revcrtanlur  ad  Dcum  suum  :  quia  spiriius 
forniralionum  in  medio  corum,  el  Douiinum  non 
ro^noverunl:  El  respondcbil  arroganlia  Israël  in 
faeicojus:  el  Israël  el  Ephraim  ruenl  in  iniquilalc 
sua,  ruel  ciiam  Judas  cum  cis.  In  gregibus  suis,  el 
în  armenlis  suis  vadenl  ad  quaerendum  Dominum, 
el  non  invcnienl:  ablalus  csl  ab  eis.  In  Dominum 
prevaricali  sunl,  quia  (ilios  alienosgcuuerunl:  nunc 
devorabil  eos  mansis  cum  parlibus  suis.  Clancilc 
buccina  in  Gubaa,  luba  in  Rama,  ululate  in  Bcllia  • 
ven,  posl  lergum  lunm  Benjamin.  Epbraim  in  de- 
solalione  erii  in  die  correpiionis  :  in  Iribubus  Israël 
oslcndi  fidem.  Facli  sunt  prineiiws  Juda  quasi  assu- 
nienles  lerminum  :  super  eos  cflunJam  quasi  aquam 
iram  meani.  Calumniam  paiiens  est  Epbraim,  fra- 
cius  judicio  :  quoniam  cœpil  abire  posl  sordcs.  El 
e^o  quasi  linea  Epbraim,  et  quasi  pulredo  domui 
Juda.  El  vidil  Epbraim  languorem  su.'im  cl  Juda 
viiiculum  suum  :  el  abiil  Epbraim  a4r  Assur,  el 
niisil  ad  re;;om  llllorcm  :  el  ipse  non  polt'/it  sanaro 
vos,  nec  solvcrc  poieril  a  vobis  viuculum.  \  {uoniam 


Jérusalem  un  monceau*  de  cendres,  et  s' 
prêtant  à  exécuter  ses  menaces  sur  une  mu 
tude  réduite  à  la  prière  pour  toutes  arni 
qui  pouvait  donc  alors  sauver  JérusaU 
les  princes  et  le  trône  de  Juda  ?  Le  Seign 
seul.  11  les  sauva  encore  pour  celte  fois, 
Ezéchias  et  son  peuple  le  prièrent. 

Israël  devait  revenir  à  la  piété  fiendani 
commencements  du  règne  d'Osée,  Jnd 
revint  avec  Ezéchias;  mais  tardive  pi( 
piété  qui  disparut  comme  le  nuage  au 
(it),  qui  s'évapora  comme  la  rosée  vnalm 
Israël  ne  peut  longtemps  la  soutenir,  etJ 
retourna  à  l'idolâtrie  avec  Manassé,  i 
Joakim ,  avec  Sédécias. 

Quand  enfin  Samarie  futprise,  le  royai 
d'Israël  détruit  et  ses  habitants  emin 
ca]  tifs,/iidtt  dut  à  son  tourne  préparera 
moissonné;  sa  dernière  heure,rctardée  na 
règnes  réparateurs  d'Ezéchias  el  de  Ja 
était  cependant  prête  à  sonner.  Eph 
avait  vu  sa  faiblesse  ;  il  n'avait  pu  sai 
Samarie,  nonobstant  une  défense  opinil 
il  n'avait  ])u  se  préserver  lui-même  d 
captivité.  Juda  vit  ses  chaînes^  lorsque 
nasse  fut  enmicné  ra[)tif  avec  son  arni^ 
une  partie  de  son  peuple.  Terrible  et  cei 
dant  )  atcrnel  avertissement  I  c'est  ainsi q^ 
montre  à  l'enfant  rebelle  la  verge  qui  dci 
châtier. 

Les  sept  derniers cha[iitres  delà  propl 
d'Osée  paraissent  avoir  été  composés  : 
les  premières  années  du  règne  a  Rzécl 
trois  ou  quatre  ans  avant  la  ruine  déW 
d'Israël,  peu  de  temps  avant  le  siège  dl 
marie,  vers  l'an  720.  Le  projihète  y  paii 
certains  événements  comme  de  faits  > 
accomplis,  entre  autres,  du  traité  d'altt 
conclu  avec  Sua,  roi  d'Egypte,  en  TSl 
avaient  appeler  Egypte  à  leur  secours^  tti 
(/H  ils  s'en  vont  en  Assyrie, ^^  Ephraimtoi 
retourner  en  Egypte,  et  U  est  allé  mange 
Assyrie  une  nourriture  souillée...  Les  î 
de  la  visite  du  Seigneur;  les  jours  de  lu 

ego  quasi  loœna  Ephrain),  cl  quasi  catulos  h 
(loniui  Juda  :  ego,  ego  capiani,  el  va«lani  :  IoIIm 
non  csl  qui  crual.  Yadcns  vevcrlar  ad  locum  m 
douce  di'iiciaiis,  et  qua^ratis  faciem  mcam. 

hi  Iribulaliono  sua  manc  consurgenl  ad  me: 
nile,  el  revertamur  ad  Dominum.  Quia  ipfetf 
cl  sanabimos:  pcrcuiiel,  el  curabil  nos.  Vivilc 
nos  post  duos  oies  :  in  die  lerlia  suscitabil  no 
vivemus  in  conspeclu  ejus.  Sciemus,  sequemn 
ul  cognoscamus  Dominum  :  quasi  diluculiin  | 
paralus  est  egressus  ejus,  el  véniel  quasi  il 
nobis  lomporaneus,  el  serolinus  lerrse.  Quid  fo< 
libi  Epbraim?  Quid  t'aciam  libi  Juda?  Miserico 
voslra  i^uasi  nul>es  maUilina,  cl  quasi  ros  mane 
Iransicns.  Propler  lioc  dolavi  in  propbelis,  m 
eos  in  verbis  oris  luc'i  :  cl  judicia  tua  quasi 
cgredienlur.  Quia  misericordiam  volui,  el  non 
criticlum,  et  scicntiam  Dci,  plusquam  holocaii 
Ipi^i  autcm  sicul  Adam  transgressi  sunt  pactom 
prpevaricali  sunt  in  me.  Galaad  civitas  operanl 
ii/.olum,  supplantala  sanguine.  Et  quasi  faucesi 
rum  lalronum,  particcps  sacerdotum,  in  via  ii 
ricienlium  perscntes  de  Sicbem:  quia  scelus  < 
raii  sunt.  In  domo  Israël  vidi  horrendum  :  îbi 
iiicalioncs  Epbraim  :  conlaminalus  est  Israël. 
cl  Juda  pone  messcm  libi,  cum  convcrtcro  cap 
tatcm  populi  moi.  {Oice  v,  vi.) 


OSR 


DKS  MIRACLES. 


OSR 


I8i 


arriveni^   ifs  $oni  dt^'à  arrives des  gens  tlu  peuple,  pour  bien  com|tréri'lre 

ne  rerournera  pai  en  Etjupte ,  cvst     celui  cJes  prO(>}jéUes  de  TAiicien  TeslairienL 
Le  vtiità  dvior- 


qui  sera  ioti  roi,,, 
Wè  Ç Assyrie^  et  il  espérait  vendre 
'Egypte  ieVà). 

wiçhiMe  du  moins  que  les  rè- 
ias  cl  de  Joalhan  étaient  terminés 
l'rophtti-  composa  cette  dernière 
Ses  prédictions,  car  il  y  [»arle  des 
qu«  Judfl  ûvait  élevées  sur  tous 
de  son  territoire;  or  ce  fut  rœuvro 
Ile  du  rè^ne  de  cesdeui  mon^irque^, 
€  nous  1  Apprenons  du  quatrième  li- 
laïj  et  du  second  livre  des  Paralipo- 

''  dire  au  prophète  après  tant 
méprisés,  en  vue  d'évéae- 
|*rèji  de  s  flccom(>Hr,  est  moins  une 
I qu'une  nmèrc satire,  un  sarcasme 
ijilus  poignant,  et  le  genre  tie  son 
the  sous  ce  rapport  d'une  manière 
I  arec  lout  ce  qui  précède. 
Tosons  rendre  en  notre  langue  les 
iétaf)hores  par  lesquelles  le  f^ro- 
rinie  lardeur  d*Israël  pour  la  for- 
kuntuelle;  le  feu  ifa  pas  autant  de 
[une  fournaise  n^est  pas  au>si  l*rû- 
i  aussi,  écoulez  comme  il  se  raille 
tumo  :  Ephriiîm  ne  reviendra  pas 
ir,  parce  quEphraim  est  un  pain 
|(i  cendre,  qui  ne  *r  retourne  pas.  Les 
i/vorent  m  substance^  et  il  ne  »^en 
:  Use  croit  encore  dans  sa  jeunrgfe, 
tpns  garde  aux  cheveux  blana  qui 
Hitf...  Fphrntm  est  une  cofombe 
iê  *erprnt,  et  qui naulus  in  force 
Yit  tourne  ses  regaras  suppliants 
tandis  que  c^est  vers  (  Assyrie 
r  va  le  forcer  à  tourner  la  téU. 
t-étre  à  revenir:  mais^  â  itlu- 
s;  le  Seigneur  a  tendu  son  /î- 
W  à  son  essor,,.  Invoquez-moi 
Dieu^  reconnaissez-nous  ^  c*est 
\  —  iVc*tt,  «on,  hrae!  a  rejeta  te 
de  lui.,.,,  Samarie  où  donc  est  le 
adorais  ?,..  Rerjarde,  le  roi  ci  cou- 
les d'araïquée  s,..  Semeurs  de  vents^ 
eiilerez  des  tempêtes.  Chaume  ra- 
uch^  sur  la  terre ^  il  n'q  a  pas  de 
vos  épis^  et  le  peu  quil  y  a,  les 
en  tnanqeront  la  farine,  Israël 
lé  dévorer,  aussi  est-il  devenu  une 
—  Nous  n'osons  traduire 
lent;  nos  mœurs  onl  des  délica- 
]uc  ne  connaissait  pas  le  langage 
temps,  hardi,  populaire,  énergique, 
le  métaphores  el  de  proverljes  dont 
«rt  sont  encore  en  usage  parmi  les 
aes  doûl  réducation  a  été  négligée* 
xiéme  être  familiarisé  avec  le  parler 

':  firtuspsl  Ephraim  quasi  columba    se- 

hciis  cor:    j£gy|>liuu   invocabam,  ad 

duir.Hiiit,  {Otte^  vu.  II.) 

^ihiiahiint   m  t'Tra   Dôiniiii:    rcvorsits    est 

in  r-iMirim,  cliîi  Assyriis  pollutun»  co- 

i>iPlionis,  vcnenmi  dies  relribu- 

i^r  in  icrram  ^(typti,  et  Assiir  ipse 


Alors  il  n'y  avait  nas  deux  langages;  les  rois, 
les  peuples,  les  écrivains,  tous  parlaient  le 
même,  et  c'était  la  seule  grammaire. 

Passez  donc,  continue  le  prophète,  passez 
donc  des  traités  d'alliance  arec  Assur^  lune 
sauvage  qui  vit  dans  sa  solitude;  Ephratm^ 
portez-lui  maintenant  dt\^  présents^  puisque 
vous  raimez,,.  Mais  non,  regardez  plutôt 
vers  l'Egypte,^,  Juda,  multipliez  donc  vos  ci- 
tadelles, afin  d'aldser  tinreudte,  et  quil  con- 
sume jusaud  vos  maisons,,.  Et  ceux  qui  sont 
rt venus  de  la  captivité^  les  voilà  qui  s'en- 
fuient vers  T  Egypte  ;  au  ils  aillent,  Memphis 
sera  leur  tombeau,  les  orties  hériteront  de 
leurs  douces  épargnes,  et  la  bardane  (61  i) 
croîtra  dans  leurs  tentes,  —  Le  prophète  fait 
ici  allusion  h  ceux  des  Israélites  revenus  de 
captivité  iît  à  ceux  des  Juifs  qui  s'enruirenl 
en  Egypte,  malgré  les  conseils  de  Jérémie, 
a[»rès  le  meurtre  de  Tiodolias.  (V.  Jerem,, 
xLî  cl  seq.)ll5  ny  trouvèrent  qu'un  lomheau. 
Ephraim^  selon  ce  que  f  ai  vu,  était  une  autre 
lyr,  resplendissante  de  beauté,  et  Ephraim 
conduisait  ses  fils  au  sacrificateur  (615)1 
JJonnez-teur,  Seigneur  :  que  aonnerez-^vous  â 
de  tels  adorateurs?  Donnez-leur  un  sein  sté- 
rile et  des  mamelles  arides,,.  Les  habitants  de 
Samarie  adorent  les  vaches  de  liethaven,  en 
attendant  quils  les  pleurent,  car  les  prêtres 
charges  de  la  glorieuse  fonction  de  parer  leurs 
autels  les  suivront  dans  la  terre  étrangère; 
tes  voilà  qui  se  mettent  en  route  pour  la 
Syrie^  eux-mêmes  devant  être  offerts  en  ca- 
deau à  leur  roi  vengeur,~Mai^  rien  n'égale 
Tironie  des  paroles  suivantes  •  —  Comment 
vous  abandonnerai-je  ,  û  Ephraim  f  comment 
ne  vous proleqerai-jc pas,  ô  Israël? pourrai- 
je  vous  détruire  comme  Adama,  comme  Seboim  ? 
Non,  je  ne  puis;  mon  cœur  est  touché,  mes 
entrfiiiles  sont  émues  ;je  naccomplirat  pas  ma 
vengeance,  je  ne  disperserai  pas  Ephraim: 
j'oubliais  gue  jetais  un  Dieu  et  non  pas  un 
homme;  je  suis  toujours  le  Saint  qui  habite  au 
milieu  de  vous,  j'épargnerai  la  ville.  Ils  cour- 
ront avec  autant  d'ardeur  après  le  Seigneur, que 
te  lion  qui  court  en  raqismnt  après  sa  proie, 
mais  en  rugissant  à  effrayer  les  poissons  an 
fond  des  mers.  Ils  s'envoleront  de  l'Egypte 
comme  des  oiseaux,  ils  s^envoleront  comme 
des  colombes  de  la  terre  d'Assyrie,  et  Je  leur 
rendrai  leurs  demeures,  dit  le  Setgneur, 
Ephraim  ma  convaincu  par  ses  dénégations , 
il  n  avait  point  péché;  la  maison  d'Israël  m*a 
fait  une  surprise;  comment  pouvait-il  en  être 
autrement?  Juda  le  saint,  le  fidèle ,  rendait 
témoignage  devant  le  Seigneur,  Ephraim,  tu 
te  repais  de  chimères  el  tu  cours  après  les 
vents,,, 

ret  ejus*  quoniaiJj|nol!icnjnl  converti.  (Osée  ir,  ??•) 
Epïiraim  pascii  vt^niun»,  et  scquitar  sîstum  :  tâ>ia 
die  ineiidaciuiii  el  vastitalem  miiltitilirat  :  cl  fa;diifi 
ciim  Assyriis  iiûitf  el  oleum  in  A^.^y^iam  fercbat*. 
{O&ee  \î}\  î.j 

((ît4)Pkinlc   ûe^  lient  incultes»  el  qui  aime  par- 
tic  n  lié  rc  m  PI  k  t  les  déc  otn br es, 

(615)  Allusion  aui   j^crifice»  de  pclils  enfatvU 
otferli  à  Molucb. 


48Î 


OSE 


DICTIONNAIRE 


OZ.V 


Cette  longue  tirade  de  railleries  amèrcs, 
de  funèbres  prédictions  et  de  reproches  dans 
lesquels  il  semble  que  Dieu' veuille  mettre 
la  justice  de  son  côté,  ou  s'encourager  lui- 
même  à  faire  ce  qu'il  a  résolu,  se  termine 
par  une  récapitulation  dés  crimes  d*Israël, 
mise  en  opposition  avec  les  bienfaits  dont 
Dieu  n*a  cessé  de  le  combler,  et  enfin  par 
ce  terrible  anathème  :  Périsse  donc  Samaricy 
puisqu'elle  a  provoqué  la  cotère  de  son  Dieu  ; 
périssent  ses  habitants  par  le  glaive  :  que 
leurs  enfants  à  la  mamelle  soient  écrasés^  que 
les  femmes  enceintes  aient  le  sein  déchiré[6iG). 
Cependant  le  prophète  ne  veut  pas  laisser 
Israël  sans  une  dernière  lueur  d'espérance; 
il  le  convie  à  une  pénitence  qui  lui  rendrait 
les  faveurs  de  son  Dieu.  Ces  faveurs,  il  les 
énumère  dans  un  rapide  mais  séduisant  ta- 
bleau. Israël  ne  voudra  rien  entendre,  il  ne 
fera  point  pénitence,  et  cependant  le  pro- 
phète n'aura  point  parlé  vainement,  sa  firo- 
phétie  ne  tombera  pas,  la  venue  du  Messie 
la  réalisera  sous  un  autre  rapport. 

Convêrlissez-vous^  6  Israël ,  au  Seigneur 
votre  Dieu  y  puisque  Viniquité  cause  votre 
ruine.  Portez  avec  vous  des  paroles  de  péni- 
tence :  allez  trouver  le  Seigneur  y  et  dites  lui  : 
Effacez  toutes  nos  iniquités ,  recevez  nos  of- 
frandeSy  ne  dédaignez  pas  nos  louanges.  Nous 
n'attendrons  plus  notre  salut  d'Assur  ni  de 
la  vitesse  de  nos  coursiers  ;  nous  ne  dirons  plus 
jamais  aux  ouvrages  de  nos  mains  :  Tous  êtes 
nos  dieux:  et  vous  ferez  miséricorde  à  for- 
phelinqui  esjfère  en  vous. 

Je  guérirai  leurs  blessures ,  je  les  aimerai 
d'un  amour  spontané  y  car  ma  colère  envers 
eux  est  apaisée.  Je  serai  la  rosée,  et  Israël  le 
lis  oui  germe j  et  dont  la  tige  s'élance  comme 
du  léiban.  Il  étendra  ses  rameaux,  sa  tête  sera 
semblable  à  celle  de  l'olivier,  et  ses  parfums 
à  ceux  du  Liban,  Les  passants  viendront  s'as- 
seoir sous  son  ombrage  y  ils  y  mangeront  leur 
pain  et  s*y  multiplieront  comme  les  sarments 
de  la  vigne.  Son  souvenir  sera  doux  comme  les 
parfums  du  vin  du  Liban,  Ephraïm  dira  :  que 
me  font  les  idoles?  Je  l'environnerai  de  mes 
soins,  f  exhausserai  sa  tige  comme  celle  du  sa- 
pin verdoyant.  C'est  en  moi  quil  trouverason 
aliment. 

L'homme  sage  pourra  seul  comprendre  ces 
choses^  et  l'homme  intelligent  les  pénétrer: 
toutefois  les  voies  du  Seigneur  sont  droites  ; 
les  justes  y  marcheront,  mais  les  méchants  y 
tomberont  (617). 

(616)  Perçai  Samaria,  quoiiiam  ad  amariludincm 
Goncilavit  Deum  Kutim  :  in  gladio  perçant,  parvuli 
eorum  etidaiiiury  et  lelae  ejus  discindanlur.  (Osée 
XIV,  I.)  '  .  ^ 

(617)  Convcrtere  Israël  ad  Dominom  Deum  tnum: 
quoniam  corruisti  in  iniquiute  tua.  Tolliie  vobis- 
cum  verba,  et  convertimini  ad  Dominum  :  et  dicite 
ei  :  Omnem  aurer  iniquiiatem,  accipe  bonum  :  et 
reddemus  vitulos  labiorum  nostroruin.  Assur  non 
salvabit  nos,  super  equum  non  ascendemus,  nec 
dicemus  ultra  :  Dii  nostri  opéra  manuum  nostra- 
rum  :  quia  ejus,  qui  in  te  est,  misereberis  pupilli. 
Sanabo  contritioncs  eorum,  diligameos  sponUnee  : 
quia  aversus  est  furor  meus  ab  eis.  Ero  quasi  ros, 
Israël  germinabit  «icut  lilium,  et  erumpet  radix  ejus 
w  t  Libani.  Ibunt  raœi  ejus,  et  erit  quasi  oliva  gloria 


L*histoire   nous   laisse    ignorer  les 

tails  du  siège  de  Samarie;  il  en  est.to 

fois  une  circonstance  révélée  par  Osé 

laquelle  les  commentateurs  ne  semblen 

avoir  fait  attention  :  le  dernier  roi  dut 

déposé  avant  le  commencement  du  siég< 

du  moins  son  autorité  considérablemei 

faiblie,  car  il  est  impossible  de  donner 

autre  signification  à  ces  paroles  du  propl 

Samarie  dira  :Je  n'ai  pas  de  roi,  je  ne  a 

pas  le  Seigneur,  et  à  quoi  bon  un  roi  (C 

Puis  ces  autres  :  Samarie  fait  passer  sot 

comme  l'écume  de  la  surface  de  l'eau  (61' 

Quoic|u*il  en  soit  de  cette  circonsianr 

particulier,  Samarie  fut  prise  après  un  s 

de  trois  mois.  Tan  717  avant  Jésus-Ct 

Les  principaux  habitants  du  rovaumt 

rcnt  transportés  en  captivité  et  allèren 

joindre  leurs  frères  d*au  delà  du  Joui 

dans  les  pays  de  Hala  et  de  Habor,  an: 

virons  du  fleuve  Gozan,  et  en  diffén 

provinces  de  laMédie.  Il  ne  resta  que  h 

peuple,  encore  ce  ne  fut  pas  pour  longte 

car  Azor-Haddan  devait  Tenlever  quan 

huit  ans  plus  tard,  sans  distinction  d'â| 

de  rang,  et  le  remplacer  par  des.étrao| 

OZA.  (Sa  mort  miraculeuse.)  Or  Damt 

sembla  de  nouveau  tous  les  élus  d'UreÀ 

nombre  de  trente  mille.  Et  David  se  fei 

s'en  alla,  et  tous  les  hommes  deJuda  qui  iU 

avec  lui,  pour  amener  l'arche  de  Dieu^im 

quelle  m  été  invoqué  le  nom  du  Seignem 

armées,  qui  est  assis  au-dessus  d'elle  enfr 

chérubins.  Et  ils  mirent  l'arche  sur  «Hi 

neuf,  et  ils  l*amenêrent  de  la  maison  d^M 

dab,  lequel  était  en  Gabaa  :  or  Oza  sIM 

fils  d'Aoinadab,  conduisaient  le  char  mS 

quand  ils  l'eurent  enlevée  de  la  maisanmi 

nadab,  qui  était  en  Gabaa,  gardant  Tainâi 

Dieu,  Ahio  précédait  l'arche,  et  David  ^ 

Israël  jouaient  en  la  présence  du  Seigneu 

tous  les  instruments,  la  harpe,  la  lyre^  i 

tambour,  et  les  sistres  et  les  cymbalee,  M 

lorsqu'ils  furent  venus  à  l'aire  de  Pfachomf 

étendit  la  main  sur  l'arche  de  Dieu  poi 

retenir,  parce  que  les  bœufs  regimbaiemi  < 

faisaient  pencher,  et  le  Seigneur  fut  tf 

contre  Oza,  et  le  frappa  à  cause  de  sa  témé 

et  il  mourut  là  auprès  de  l'arche  de  Disà 

David  fut  contristé,  parce  que  le  Seifs 

avait  frappé  Oza.  Et  ce  lieu  a  été  noÊmt 

Châtiment  d'Oza  jusqu'à  ce  jour  (620). 

Tel'  est  le  fait,  exposé  avec  le  laconki 
ordinaire  de  la  sainte  Ecriture.  Ceux  i 


ejus,  et  odor  ejus  ut  Libani.  Convertentur  i 
iii  urobra  ejus  :  vivent  tritico,  et  germinabuMt  f 
vinea  :  memorialc  ejus  sicut  vinum  Libani.  Eplua 
quid  mibi  ullra  idola  ?  ego  exaudiam,  et  difi| 
euro  ego  ut  abietciB  virentem  :  ex  me  frudm  • 
invcntus  est.  Quis  sapiens,  et  intelliget  istiT  uân 
gens,  et sciet  hscc? quia  recta»,  via;  Domini,  et} 
ambulabunt  in  eis  :  prxvaricatores  vero  cornwi 
eis.  (Osée  xiv,  S-iO.^ 

(618J  Quia  nunc  dicent:  Non  est  rex  nobis:  i 
enim  timemus  Dominum  :  et  rex  quid  Caciet  nol 
{Osée  X,  3.) 

(G19)  Transirc  fectt  samaria  rcgem  saum  q|i 
spuniam  super  faciem  aquae.  {Ibid,,  TA 

(6i0)  Congregavit  autem  rursum  David  oa 
cleclos  ex  Israël  triginta  nnllia.  Surrexitque  te 


'et[iliquer  au  î>oinl  de  vue  mo- 

^ '^^    '^t  lie  satisfaisant  :  il  n'était 

I  ircs  de  tou<:her  h  rarche  ; 

I.iii  l'nintt  et  c'était  un  criîue  pour 
>rler  la  main.  —  Mais  devait-il 
*ser  tomber?  —  Parmi  les  inter- 
uris  répondent  :  Ce  n'était  pas 
'   s  que  1  arche  devait  être 
\»  sur  les  épaules  des  lévi- 

r  avaient  donc  commis  une 

L.i  la  faisant  traîner  par  des 
s  autres  :  Oza  occupait  la  place 
■e,  et  s'était  rais  par  conséquent 
^essité  de  pécher,  soit  en  la  sou- 
I  en  avoir  le  droit,  soit  en  la  lais- 
jr  lorsqu'il  pouvait  Tempôcher, 
icore  :  Oza  commît  un  péché  de 
ivers  !)ieu/il  aurait  dû  songer  que 
présent,  et  assez  puissant  pour 
j-méme  son  arche  a'alltance.  Mais 
Qortel  de  sa  nature,  fut  cipié  par 

!M    T"  <^ait?  —  Mais  pourquoi  ce 
[  r!  qui  le  sait?    —  m  Qui 

^  du  Seigneur,  ou  qui  lui 
uu  r  I  acco  mpï  i  sse  me  lit  de 
?  » 

er  livre  îles  Paralipomt^nes  dit, 
'"  1  fui  fra[tpé  de  mort  [loor 
e,  eaquod  rr£*yt fjter  nrcam  : 
I  reconnut  qu  on  ne  devait 
ind istiDctement  de  toutes 
liquemenl  sur  les  épaules 
(m  eÊt  ut  a  quocunque  por- 

I  a  levitis:  et  on  en  doit 
ie,  qu'Oza  commit  vérita- 

iaule.  Mais  cette  faute,  il  ne  la 

S£uf,  David  et  le   peuple  entier 

pahles,  puisque  toutes  chapes 

passer  d'une  manière  diiTé- 

iever  plus  haut  ses  pensée*?, 
^Ans  cet  événement  une  srgnifi- 
plus  grande  portée.  Bien  se 
frgner  par  la  terreur  sur  un  iieu- 
ei  endurci.  Après  avoir  cliAtié 
ère  sévt>re  In  Philistie,  il  voulait, 
I  au  milieu  d'Israël,  lui  imprimer 
B  salutaire,  et  lui  montrer  qu'il 
irs  le  Dieu  redoutable,  dont  on 
s^ait  pas  inq»unément  les  i»ré- 
dauN  cette  circonstance,  ]^as  plus 
5  autre,  Dieu,  qui  est  le  njallreile 
9  la  mort,  n'a  point  besoin  de  jns- 

,*,;v-..r.,^  poptiïus  qui  eral  cum  eo  <lf 
\  icrit  arcîirii  Dci,    biiper  qu;iia 

II  hofiiiiii  PxerciuuHii,  setlciHîs 
niu  Kt  niUîosucrunl  arcaui  l»ei 

[j  um  :  tiikru nique  c;mi  de  ihnuQ 

m  eral  iii  Galiuu  :  Om  îtulcm  rt  Ahio 
\y,  RiîiiabaiU  pbuslrum  novun».  C*uiiii|ue 
»  de  domo  Aliinadab,  qui  oral  îul*;ihuu, 
ÉT-am  Dci,  Ahio  pnet.cdrbul  firrani,  ïh\- 
;  i»ni]iib  Isnifl  ludrliarit  coraui  Domino, 
i*lfixi§  fahrefuctiH»  et  «iiliaiis  el  lyiiseï 
sislriâ  n  cynibulis.  Postquani  ;nilcm 
artîaul  iNudioit,  ettoiidit  O^a  luanus  ait 
PI  tcnuil  eaiii:  quoniam  cakitrulKifil  Ikh 
m.iVfMUfU  iMm,  IralUNqi».'  esl  iudîpf^a* 
nu*  cuîkira  Oïam,  ni  pcrcusbit  cum  su- 


tifîcation.  Il  a  pu  frapper  Oza,  sans  qu*Oza 
fût  coupable  de  la  faute  même  la  plus  lé- 
gère. Pour  nous,  mourir  est  le  malheur  su- 
prême ;  pour  Dieu,  donner  la  vie  est  un 
lïieafait;  la  retirer,  un  acie  sironlané  el  li- 
bre, posé  d*avance  pour  condition  de  la  vie. 
Comme  il  a  donné  la  vie,  de  même  il  la  re- 
jtrend,  sans  autre  conseil  que  le  sien. 

Cet  événement  porte  ses  preuves  en  lui- 
môme;  il  a  toujours  été  considéré  comme 
miraculeux.  Le  peuple  immense|qiii  en  fut 
témoin,  (était  plus  à  portée  d*en  apprécier  la 
nature,  que  tel  ou  tel  critiaue  venu  trois 
mille  ans  après;  il  nous  seraole  donc  sufier- 
flu  d'établir  une  discussion,  pour  montrer 
que  la  mort  d'Oza  fut  véritablement  un  fait 
mirarulenx  et  divin. 

OZJASfraïqjé  de  la  lèpre.  Cet  événement 
est  raconté  do  la  manière  suivante  au  xxvi* 
chapitre  du  second  livre  des  Parafipomênrs  : 
Le  nom  d'Ozuti  et  la  renommée  de  sa  puù^ 
saffce  volèrent  rfr  bouche  en  bouche  jttsquUittx 
pays  lointains.  Mais  iar»quil  âe  vit  ainsi  éie* 
ré  ati  comble  de  lu  puissance^  il  s^enorQueil» 
lit  à  $on  propre  dam^  et  négligea  les  ordre$ 
du  Seigneur  son  Dieu,  Or,  étant  entré  un  jour 
dans  le  temple  du  Seigneur,  ils^entremit  d*f>A 
frir  l  encens  sur  Vautel  des  parfums:  mais  le 
grand  prêtre  Aznrias,  entrant  presque  en  même 
temps  que  le  roi ,  et  avec  lui  quatre-vingts 
prêtres  du  Seigneur^  tous  hommes  remplis 
d'un  noble  courage  ,  s'empressa  avec  leur 
appui  j  de  mettre  obstacle  à  ses  desseins. 
Il  nf  vous  est  pas  permis^  6  roi  Oxias^ 
lui  dirent-ils  ,  ae  remplir  une  telle  fonc* 
(ion:  les  prêtres,  c^est-à-dire  les  fils  d'Aaron^ 
consacrés  pour  ce  ministère^  ont  seuls  le 
droit  d'offrir  Vencens  ;  quittez  le  sanc- 
tuaire^ nhésites  pas,  car  lUtetion  que  vous 
allez  faire  ne  vous  serait  pas  imputée  à  bien 
par  k  Seigneur  Dieu,  Mais  Ozias  irrité,  et 
tenant  toujours  rencensoir  pour  offrir  />«- 
cens^  adressa  des  menaces  aux  prêtres.  Or 
tout  è  coup  une  lèpre  apparut  sur  son  front, 
en  présence  même  des  prêtres^  dans  la  maison 
du  Seigneur^  au  pied  de  l'autel  des  parfums. 
Ce  que  votfant  le  pontife  Azarias  et  les  autres 
prêtres,  ils  le  chassèrent  promptemtnt  du 
temple.  Et  lui-même^  épouvanté^  s'empressait 
de  sortir^  car  il  avait  senti  subitement  la 
plaie  dont  le  Seigneur  le  frappait.  Il  ilemeu- 
ra  lépreux  Jusqù  à  sa  mort,  et  habita  en  qua- 
lité ae  lépreux^  une  demeure  séparée   (022). 

L'historien  Josè[*he  ajoute  à  ce  récit  ihs 

pfr  icmeritate:  qui  iiiorlmiscst  ibl  juxta  areaiii  [>eî, 
ilodlri status  est  autem  David,  i^o  quml  perciisstsst^l 
lN*muius  Oram,  cl  vfïcatum  est  iionieu  loci  iUiiis, 
Pcrcussio  Oia»,  wsquc  iu  dicin  liane,  (il  îieg,  vi, 
1-8.) 

iHii)  Quîs  cnim  co^avîl  sensum  Doinîiu?  aul 
qnis  cousiliarius  eji»s  fuit?  f/îom,  xi,  3i.) 

(Giâ)  Et  fccit  in  Jérusalem  diversi  fcneriH  machi- 
nas, quàs  \n  lurnbus  coUocavit,  et  in  angulis  mu- 
roniiïi,  ul  miucrrni  sagiUas,  el  sajia  grandia:  egres- 
sumque  est  nonu*n  ejus  procul,  eo  quod  auxilia- 
irtur  eî  Doniînus.  cl  rorroborasse!»  illum.  Sed  i  um 
roboralus  csset,  Hcvatinn  t'Sl  cor  cjus  in  interiluni 
suuun  et  neçlexil  DoHiitium  lleunt  suurn  :  ingreî>* 
snsqiic  lempluui  Doaiini,  adol'TC  votuil  iiiee«su!U 
super  aliarc  IbyniianiaiLs.  Slaûuique  ingrcssus  post 


487 


OZI 


DICTIONNAIRE 


071 


détails  importants,  que  nous  lui  emprunte- 
rons sous  toutes  réserves  : 

«  A  peine  le  roi  eut-il  achevé  ses  paroles 
menaçantes,  qu'il  arriva  un  grand  tremble- 
ment de  terre  ;  le  haut  du  temple  s'ouvrit, 
un  rayon  de  soleil  frappa  ce  roi  impie  au 
visage,  et  il  se  trouva  a  l'instant  tout  cou- 
vert de  lèpre.  Ce  même  tremblement  de 
terre  sépara  aussi  en  deux,  dans  un  lieu 
proche  la  ville,  nommé  Eroge,  la  montagne 
qui  regarde  Toccident,  dont  une  moitié  fut 
portée  à  quatre  stades  de  là,  contre  une  au- 
tre montagne  qui  regarde  le  levant,  ce  qui 
boucha  tout  le  grand  chemin  et  couvrit  de 
terre  les  jardins  du  roi.  »  (Fl.  Josbph.,  An- 
tiq.  Jud,j  1.  IX,  c.  11,  trad.  de  Arnaud  d*An- 

DILLY.) 

Une  partie  de  montagne  détachée  par  un 
tremblement  de  terre  peut  rouler  au  fond 
d'un  vallon  à  cinq  cents  |)as  de  distance, 
mais  être  projetée  de  roccjdent  à  l'orient  et 
accolée  à  une  autre  montagne,  c'est  ce  qui 
n'a  jamais  été  vu,  et  si  c'est  là  ce  que  l'au- 
teur a  voulu  dire,  il  aurait  dû  songer  que  le 
temple,  si  voisin  d'une  pareille  explosion, 
se  serait,  non  pas  fendu  au  plafond,  mais 
éiTOuJé  avec  toute  la  ville  de  Jérusalem. 
L'Histoire  sainte  ne  fait  pas  mention  de  ee 
phénomène;  cependant,  beaucoup  d'inter- 
prètes ont  cru  que  le  prophète  Amos  avait 
entendu  y  faire  allusion  dans  ces  paroles 

3ui  servent  de  date  à  sa  prophétie  :  Vision 
'ÀmoSf  Vun  des  bergers  de  Thécué,  concer- 
nant  U  royaume  dlsraël^  arrivée  pendant  le 

règne  d'OziaSy  roideJuda ,  deux  ans  avant 

le  tremblement  de  terre  (623). 

Le  prophète  Zncharie  naratt  faire  à  cet 
événement  une  allusion  plus  complète,  mal- 
gré l'obscurité  dont  il  enveloppe  son  langa- 
ge. En  ce  jour^  dit-il,  les  pieds  du  Seigneur 
seront  posés  sur  le  mont  des  Oliviers,  qui  est 
près  de  Jérusalem,  à  l'orient,  et  le  mont  des 
Oliviers  se  divisera,  moitié  à  forient,  moitié 
à  roccident,  avec  une  large  et  profonde  vallée 
au  milieu;  une  partie  du  mont  sera  rejetée  au 
n»rd,  l'autre  au  midi,  et  vous  fuirez  dans  le 
valhn  ouvert  entre  ces  nouvelles  montagnes, 
parce  que  l'ancienne  vallée  sera  comblée  par 
le  rapprochement  des  montagnes.  Et  vous  fui- 

cum  Âzarias  snccrdog,  et  cum  co  snccrdotcs  Domini 
ocioginla,  viri  fortissiini,  restilerunt  régi,  atquc 
(lixenint  :  Non  est  lui  oflicii,  Ozia,  ut  a«Tolea$  in- 
ccnsum  Domino,  sed  sacerdotum,  lioc  est,  filiorum 
Âaron,  qui  consecrati  sunt  ad  liujusccmodi  ministc- 
riuro  :  egredere  de  sancluario,  ne  conlempsci  is, 
quia  non  reputabitur  tibi  in  gloriam  hoc  a  Domino 
Deo.  Iratusque  Ozias,  tenons  in  manu  Iburibulum, 
ut  adoleret  inoensum  ,  ininabatur  sacerdoiibus. 
Statimque  orla  est  lepra  in  fronte  ejus  corani  sa- 
cerdotibus  in  domo  Domini  super  altare  thymiania- 
tis.  Ciimaue  respcxisset  eum  Azarias  pontifex,  et 
onines  reliqui  sacerdotes,  viderunt  lepram  in  fronte 
ejus,  et  festinato  cxpulerunl  cum.  Sed  et  ipse  pcr- 
territus,  acceleravit  egredi,  eo  quod  scnsisset  illico 
plagam  Domini.  Fuit  igitur  Ozias  rex  lepiosus  usque 
ad  diem  mortis  suae,  et  habitavit  in  domo  scparata 
pleuus  lepra  ob  quam  ejeclus  fucrat  de  domo  Do- 
mini. Porro  Joathan  lilius  ejus  rexil  domum  régis, 
et  judtcabat  populum  terra».  (//  Par.  xxvi,  15-41.) 
((Î3t3;  Ycrba  Amos,  qui  fuit  iu   pasioribus  de 


rez  comme  vous  avez  fui  au  moment  du 
blement  de  terre  arrivé  pendant  le  règn 
zias,  roi  de  Juda  (62^). 

Les  plus  doctes  interprètes  sont  pai 
même  sur  le  sens  littéral  de  ces  paroi 
ce  n'est  pas  ici  le  Hou  d'engager  un( 
cussion  à  leur  sujet.  Mais  le  prophète 
entendu  faire  allusion  h  un  phénomèm 
le  souvenir  était  toujours  présent,  ou 
prédire  en  un  langage  allégorique  le 
verses  et  émouvantes  péripéties  de  la  p 
des  Machabées,  nous  n'oserions  Tafli 
et  ne  sont-ce  pas  ces  mêmes  paroles  ér 
tiques  qui  ont  donné  lieu  à  Josèphe  d 
corer  do  circonstances  extraordinain 
phénomène  accompli  sous  le  rèçne  d*( 
nous  le  croirions  volontiers,  d  autan 
que  les  lieux  ne  présentent  aucune  in 
pareils  déchirements.  Ce  qui  est  coi 
c'est  qu'un  tremblement  de  terre  eut  1 
Judée  sous  le  règne  d'Ozias,  mais  il  n 
nullement  que  çait  été  au  moment 
des  déportements  d*Ozias,  ni  avec  de 
constances  si  extraordinaires. 

Quoi  qu  il  en  soit,  un  ennemi  de  l 
gion  s'est  emparé  do  ces  faits,  les  a 
gamés  et  travestis  de  la  manière  suiva 

«  Ozias  était  déjà  ému  ,  et  préoccu; 
l'ébranlement  du  sol  (qui  venait  de  tn 
sous  ses  pas  )  :  un  vir  rayon  de  lumièi 
sultat  faeile  d'un  appareil  disposé  dans 
curité  du  sanctuaire,  éblouit  ses  yeux 
fortement  pour  qu'il  n'aperçût  pas  la 
qui  lui  lançait  au  visage  un  poison. I 

que Quel  était  ce  poison?  Dans  M 

mats  tempérés  le  contact  seul  du  riiili 
dendron  lait  naître  sur  la  peau  une  éh 
érysipélateuse  qui  n*est  point  sans  A 
Sur  les  confins  de  l'Afrique,  où  abondt 
euphorbes  et  les  végétaux  pleins  d'o 
caustique,  le  moyen  d'opérer  le  miracl 
encore  plus  facile  h  trouver.  En  parlau 
de  ces  végétaux  (625),  «  mes  doigt 
Bruce,  furent  écorchés  pour  avoir  touc 
lait  de  ses'branches  vertes,  comme  si 
avais  trempés  dans  l'eau  bouillante  (ffi 

C'est-à-dire,  dans  la  prévision  qu* 
usurperait  un  jour  les  fonctions  sacei 
les, les  prêtres  de  Jérusalem  avaieut  di 

Thccue:  qu.Tvidit  super  Israël  in  diebus  dite 
Juda,  et  in  diebus  Jcrol)oam  filii  Joas  regil  l 
ante  duos  annos  terne  moins.  {Amo$  i,  i.; 

(G24)Et  cgredietur  Doininus,  et  prseliabitoft 
gcntcs  illas,  sicut  prxliatus  est  in  die  certai 
Et  stabuiit  pedes  ejus  in  die  illa  super  monM 
varum,  qui  est  contra  Jérusalem  ad  Oriente 
scindctur  mons  Olivarum  ex  média  parte  l 
Orientem,  et  ad  Occidentem,  pr?cruptu  graudh 
et  separabitur  médium  montis  ad  Aquilonc 
médium  ejus  ad  Meridieni.  Et  fu^ictis  ad  i 
montium  eorum,  quoniam  conjungetur  valiis 
tium  usque  ad  proximum  ;  et  liicietit  sicut  fi 
a  facie  lerrx  molus  in  diebus  Oziae  régis  Ja* 
veniet  Dominus  Deus  meus,  omncsque  sand 
eo.  {Zach.  XIV,  5-5.) 

(625)  Voy.  Brucr,  Voyage  aux  sources  d» 
t.  XIX,  p.  98. 

(6â6)  Voy.  Eusèb.  Sài.v.,  Essai  sur  U  i 
c.  ai. 


temple  un  api»Areil  (Tropre  h  \'é- 
prépnrédii  suc  ti(^  p'^'^iittïs  vonéncu- 
iis,qujiniJ  le  moment  fut  venu,  ils  fi- 
ireinhlcmcnldo  terre,  entr'ouvrirent 
Le  ilii  lcm|»lo,  Cl  lanceront  au  visage  du 
■■  tîo4e  «le  poison.   Cela  est  d'nutanl 


t)ES  MinACLES.  PAT  im 

plus  apparclU,  (lue  les  prêtres  des  Juift 
6t,iient  Je  tres-lialnïes  crnpoîsoniieurs.  (foy, 
^rt.  Joi\AM.) 

Il  est  cfi  vérité  (les  gens  qui  deviennent 
Ijôtês  h  lorce  de  clierclier  TcspriL  C'est  kujt 
ce  que  nous  avons  ii  répondre. 


(Proi»liéiies  sur  le    nombre   des 
hsqu'à  la  fm  du  monde).  —  11  est  une 
Ht  sur  le  rîDnvbre  des  pnj^es  jusqu'à 
monde,  iittriUuée  à  saint  Malnehie, 
[d'Armagt,  qui  a  olHenu  le  privilège 
inde  fîulébrilé ,   quoiqu'elle  ne  la 
is,etquia  beaucoup  occupé  Ves- 
liais, surtout  dans  le  sjècle  présent, 
ie  révolutions  politinuos  sont  ve- 
^eiite  les  prédictions  a  la  mode,  en 
^^s  cesse  les  imaginnlionsdc  nou- 
^irs,  ou  les  âmes  de  nouveaux  re- 
!9  pourquoi  celle-ci  s*e!st-elle  trou- 
1*31  ce  point  mise  en  lumière  Jorsque 
lires,  d'une  valeur  égale,  sont  res- 
Is   l'obscurité  ?  nous    ne   saurions 
[et  il  serait  jjcu  important  de   ré- 
la   question  ;  nous  nous  contente- 
les  signaler,  et   il  suffira,  nous 
is,   à^  les  mettr»3  en   regard,  t»our 
s'évanouissent    h  la    lumière  les 
antres.  Nous  en  connaissons  trois 
[dans  lesquels  celle-ci  n'a  f^oinl  été 
parce  qu'on  Feu  a  jugée  indigne, 
tju'elle  était  ignorée  de  leurs  au- 
leiûeuré  manuscrit,  se  trouve  à 
iue  de  TArsenal ,  sous  le  n*  50 , 
fsciences  et  arts,  sous  Finlilulé 
idarurn  ;  le  second,  corrigé  et 
Ffiâr  les  soins  de  Tbéotibrasie  Pa- 
epsuïto  de  Paul  Scaliger,  fut  im- 

Î;ne  en  1571;  le  troisième  est 
^  jrations  tle  Jérôme  Joanniui, 
"iioé  à  Venise  en   1600,  chqz 
srtoni.  11  serait  inutile  de 
en  entrer  ces  diverses  et  vaines 
»;  nous  nous  contenterons  do  les 
'  suivant  Tordre  des  divers  recueils, 
^tantde  courtes  annotations. 

J,  Recveil  manlschit. 

ière  prophétie  ne  porte   aucune 

d  auteur.  Elle  commence  à  Pie  II, 

H^,  el  fixe  la  tin  du  monde  au 

sucresseur  de  Sixle  V,  par  consé- 

vers  1050.  RI  le  est  attribuée  dans  le 

le  loannini  au  P.Giles,  frère  mineur 

ne,  cl  parait  d*autani  [>lus  avoir  été 

rue  de  lïdoction  de  Sixte  V,  qu'elle 

*  assez  bien  jnsque-là ,  lait  de  ma- 

I  plus  U;is^  plAiictc  montera  plus  liant; 
t  l:i  phis  {*r4iiMle  (M'itikiiCL^  et  ta  plus 
giun,  1*1  iMlu  rdoiiibcra  avec  un    granil 

I  IiChc  Irt  jilus  loiTJUÎe  niti'îirat  ot  rnssn- 

Ti.  I  *'>Mst;  Jr  la  séninilô  tic  ses  rt^ganls; 

lic;nicoiq>  île  elmses»  clK*  a'êlni- 

L     >-i!'«    il  tu  saU^tbclion  tic    luut   le 

IhCTiOXX.   OES  MlïUCLlîS.  II. 


gnillques  promesses  relativement  h  ce  sou- 
verain ftOHtife,  et  devient  après  cela  sans 
objet.  Les  j^at^es  v  sont  désignés,  comme 
dans  toutes  d*ailïeurs,  ou  par  un  trait  do 
leur  vie,  ou  par  leurs  armes,  ou  par  une  rir- 
constaoce  de  leur  promoiionou  de  leur  mort. 
Ainsi  il  est  dit  de  Fie  11  : 

Proximior  plancia  aitior  fiet :  maximapru- 
denlia  et  religions.  In  maximo  uppamlu  cor' 
ruet  (6^7). 

Pic  II  portait  une  lune  dans  ses  armes» 

De  Paul  II  : 

TcrrUniis  bcîlua  mugitum  dabit  et  venu- 
stalem  par  ici  hifnrifacie^mulîa  mutabit^  fwo- 
piïiaie  abihil  eotnmuni  iœtiUa  (628). 

Paul  II  avait  un  lion  dans  ses  armes.  Il 
mourut  d  apofilexie  et  ne  fut  pas  regretté, 
quoique  facile  el  débonnaire. 

Les  lîontifes  suivants  sont  désignés  sem- 
blable m  en  t. 

Le  i»ropliète  dit  de  Grégoire  XIÏl  : 

Ex  cfjverms  vehx  exibit  draco.  Cita  intra- 
bit.Dtirœ  cervicis,  Gmtabit  pestsit/ta  (629). 

Grégoire  XI 11  portail  un  dragon  dans  ses 
armes;  il  fut  élu  au  premier  tour  de  scrutin, 
mourut  inof)inément  et  éprouva  de  grandes 
traverses  pendant  sonpontiUcal. 

De  Siïtc  V  : 

Orietur  sol  et  mundum  iUuminabit.  Erit 
in^ens  congregalio ,  maxinia  mutatio^  hono- 
rum  rrcrcfia'o  (630). 

Ceci  est  dcrUisloire»  un  peu  vague  peul- 
ôlre,  mais  vraie.  Le  surplus  de  la  pr>pbétic 
s'appliq^ue  avec  peine  aux  pontifes  suivants, 
ou  ne  s  applique  pas  du  tout.  Le  manuscrit 
n'en  indique  plus  que  deux,  TinUfrinié  en 
indique  quatre  en  plus,  Tun  et  (autre  se 
terminant  ainsi  : 

Post  hùs  véniel  beUua^  maxima ,  corni- 
bits  armaùa  ,  sub  quœ  dicent  :  lih  !  reh! 
vch!  {mi) 

Joanniui,  mii  travaillait  ex  profcn$o  5  ex- 
pliquer ces  énigmes,  n'a  ï»as  su  lui-m^me 
trouver  d>ii[ilifation  suffisante  depuis  et  y 
compris  Sixte  V,  preuve  que  c'est  bien  IJi 
qu'il  faut  s  arrêter  pour  avoir  la  date  de  la 
prédiction,  d'autant  plus  que  tout  ce  qui 
précède  s*eïplique  aisément.  Voici  au  reste 
le  surplus  de  la  [iropliétic  dêjmis  ce  dernier 

(C20)  Un  dragon  sortira  promptcmcut  des  caver- 
nes; il  entrera  de  ménie.  II  auia  la  letc  dure,  cl 
s'abreuvera  d^amerliimc- 

(ti50)  l'ii  îioicil  s'iMèvera,  ipii  éclairera  le  momie; 
il  y  aura  île  f^ramluâ  lignes,  évi  gratiils  chiiiige- 
minitSt  Cl  1rs  bons  seront  oxaltés. 

(Cîôl)  A  lires  ce  11% -ci  viciuUa  ta  j;r:mdt'  iK^te  aiï»»ée 
de  cornes,  pendant  le  rciîin^  d*.î  laquelle  Tirnivr-r*; 
dira  :  mallieiir  *  niatlieui  '^  malUcur  \ 

IG 


101 


PAP 


DICTIOXNAIHE 


PAP 


poiiUre;  dmrun  pourra  y  exercer  la  sagacilé 
de  son  esprit. 

Fero3c  animal  duhedinem  parut ,  muîtas 
frrumnas  ptilietur;  manits  Dci  erit  cum  illo, 

CŒruieuÊ  et  (flaKcm  cnlor  nigcr  fiet  ;  mor- 
^talitm  ingrns^  cœlnm  perturbatum. 

Pana  arbor  ac  aspera^  omnes  âiceni  Ilozan- 
na^  seii  avuritia  matt  caput. 

Sine  felc  animal  pariet  belh  ,  sfrages  in 
ruina,  êtelia  matnlina ,  jucunditiis  fiagrabiî 
in  ore  omnium,  Gloria  lûn.  Domine, 

Biceps  (mimai,  erit  pax^  non  quasi  pax, 
icetitiamea  in  cordibtts  jitbilantium. 

Turri^  fortitudinis  in  defensionem piorum, 
longum  atmum  videbic  maœima. 

Rama  nspcre  in  masima  libertate  dicet  Al- 
léluia per  brève  tempus, 

Poit  hoM  véniel  bellua^  etc. 

Nous  n*cssayerons  j^as  de  traduire  ces  énig- 
matiriues  lazzis,  qui  n'avaient  do  sens  que 
iJans  Veijprit  de  TauLeur, 

La  seconde  prophélic  du  recueil  est  atlri- 
h\}ée  h  Tabbé  Joachim  {Voij.  cet  art. h  raais 
nous  devons  en  averlir»  elle  esl  absommeot 
flitrérenlc  d'une  autre,  attribuée  au  mémo 
auteur,  qui  se  trouve  ou  recueil  de  Joanni- 
nî;  la  première  est  intitulée  i  Prophùie  des 
papes  futurs  depuis  MurlinV  jusquà  rAnte- 
christs  Uien  n'est  |tlus  maladroilenienl  conçu 
que  celle  propbétie,  car  efle  est  beaucoup 
trop  claire;  la  plupart  des  pontifes  ,y  sont 
désignés  par  leur  nom  ,  les  autres  par  leurs 
armes. 

Exemples  ; 

Martin  V,  Otton  Colonna  : 

Erigetur  CoLvuTiAforlis.,, 

Pie  II  : 

PiETAs êurget  ad  impios,,* 

Sixte  IV  ,  François  Âlhisola  de  la  Ro- 
\ère: 

De  RuvEHE  met  efftuet,,. 

Innocent  VII  ; 

Exjanua  sua  intrnbit  Iiinocens. 

Pic  III,  qui  portait  pour  armes  un  crois- 
sant : 

0&(endet  Lvi^à  nplendorem  suum* 

Jules  II,  delaltovôrer 

Succedunt  sœcula  GLATtoivu. 

Léon  X  : 

Yenit  Leo  sub  pellem  agni, 

Adrien  VI  : 

Discordia  trahit  hominem  ex  longuinquo 
itantcm  in  solitudine  sua,  La  première  partie 
contient  Thisluire  de  son  élection  :  il  fut 
créé  en  son  absence,  les  cardinaux  ne  pou- 
vant s'accorder  sur  le  choix  de  l'un  d'eux  j 
la  dernière  partie  est  relative  à  ses  armes, 
qui  consistaient  en  deux  lions  rampants. 

L'auteur  continue  de  la  sorle,  mais  sans 

Elus  savoir  ce  qu'il  dit  jusqu'à  la  tin  :  Ur- 
ain  VII    s'y  trouve  pourtant  désigné  par 
hasard,  auoique  assez  malbeurcusement. 

Succeact  beilua  UnDAf«oiiUM  ^  et  devorabit 
pascua  filiorum. 

De[»uis  lors,  aucune  désignation  n'a  plus 
rien  qui  convienne 

((S3Î)  Hoc  lemport  cont'ulcabuur  Anliclirîstus  ei 
in  univer!(o  (iites  una  et  pax  Allissiini. 
(653)  U  circyilu  mcnsa*  tua?  fiti^îrcioe  lâeiabun- 


Le  successeur  d'Urbain  VILTif^goi 
se  trouve  ainsi  désigné  ;  " 

Ab  miuilane  rrniet^  intrahit  in  mû 
et  Ecclesiam  renorabit  fratribus; 
convient  pas. 

Innocent  IK  : 

Explicubit  hidra  capita  décernai 
men  suum  de  terra  sancta  auctorei 
rum. 

Clément  VU!  . 

Morientur  fume  popuH  cum  cna 
qui  disperget  et  dahit  pauperibui, 

Léon  XI  : 

Extollet  arbor  fructus  suos^  sti 
cidentis  devorabit  eos, 

Paul  V  : 

Exallabitur  candor  ofujecti  vuttui 
facics  superborum  ante  faciem   oppf 

Grégoire  XV  : 

Erunt  signa  soUs  et  lunœ  et  creabU 
fortis  super  omnes  principes  et 
Ecclcsiœ  vuUus. 

Grégoire  W  aurait  été  ainsi 
des  papes,  la  Un  du  monde  sérail  ' 
sitôt,  et  afin  que  personne  ne  puisai 
que  telle  est  bien  la  pensée  de  r«i 
ajoute  :  M 

m 


En  ce  temps  rAnlechrist  sera" 


f! 


pieds,  il  n y  aura  plus  quune 
runivers,  qui  reposera  au  sein  de 
1  ri^s-TIaul  (ti32). 

Chai  une  de  ces  désignations  esl 
gnée  d'un  emblème  des  plus  Irj 
sauf  les  derniers. 

Viennent  ensuite  de  longues 
ponttfici  cavate  da  un  libro  greco^ 
mencent  à  Pie  IV,  cl  vont  jusqu'à  l" 
Elles  paraissent  avoir  eu  pour  objel 
tion  du  successeur  de  Grégoire  XUl 
lui-ci  y  est  Irès-maltraité;  nmis  elf  ^ 
çnirent  j^as  leur  but,  malgré  les  pi 
tiques  promesses  de  la  part   du 
qu'elles  désignaient  : 

«  L'biver  se  changera  en  un  pi 
les  lis  redeuriront,  et  les  abeilles 
leur  doux  miel  sur  les  Heurs;  \\ 
viendra  sur  la  terre.  Ce  dragon^  ^_ 
des  dragons  les  plus  formidables,  é 
toutes  les  nations,  et  changera  I 
Tuai  vers  entier;'  celui  qui  esl  si 
viendra  le  plus  pelit...  »  La  frautï 
d'elle-même  iiar  sa  grossièreté. 

Celte  propliélie  ne  fut  pas  la 
courut  dans  le  conclave,  à  ce  qu 
car  on  en  lit  une  seconde  égalemi 
tention  du  successeur  de  Cirégoire 
du  moins  indiquée  comme  telle  pa^ 
du  recueil  :  ■ 

«  Ils  se  réjouiront  en  cercle  aOT 
votre  table;  entre  leurs  mains  sera  ri 
soin  de  distribuer  au  troupeau  du  Ch 
double  alimenl,  nécessaire  à  son  saf 
sa  prospérité  (633). 

Celle-ci,  du  moins,  serait  en  rap] 
ce  que  l'histoire  raconte  de  l'el< 
Sixte  V  ;  Le  cardinal  Mon  lai  te  aurs 

tur,  Cl  ipsis  commcndabitiir  ovile  Chgj 
odore  suavitads  uiriusque  elemcnli  viciq 
vescatur 


^AP 


DES  MIRACLES. 


PAP 


m 


lilés  el  une  vieillesse  précoces;  it 
abstenu  de  paraître  au  roni  lave, 
faire  mieux  reniarauer;  et  en  etîel, 
lux  ayant  songé  à  lui,  il  aiirail  re- 
lis se  "chargeraient  donc  do  gouvcr- 
Irje  ne  suis  qu'un  pauvre  vieiHard, 
â,  qui  n*ai  plus  à  m'occupcr  que 

redressé  de  loutc  la  hauteur  qu  il 
r  ensuite.  Mais  cette  histoire  ost 
Icil  de  Gregorio  Lcli,  auquel  il  ne 
t  fier.  C'est  cet  historien  qui  a  t^it 
ite  V  pour  un  fils  de  pôcheur, 
Mo  les  porcs  dans  sa  jeunesse  ; 
a  démontré  le  contraire;  mais  qui 
fempesti?  C*est  si*peu  de  chose  que 
m  fait  d'histiiire  1 
snsuite  au  môme  recueil  les  pro- 
Irsifiées  âel  eardinafe  Reginuldo  de 

Hfe/îcî  pubUcnte  V  nnno  IVi^i  e 

)3...  per  piu  di  kQ  anni. 

Hcismala. 

laMl  el  iChmnta  dimemmabil^ 
'^kritiiii,  114*  vincercl  Àntkhrisîui* 

Martîncs  V. 

melum  cruj  iocum  tradidit  àptum^ 
\Ht  fini  dudum  iyàcrn  limgnuî, 

EtXENUS  IV, 

ïïtarumfuit  itrbspost  facfu  dcomm 
'  ;«  et  ^ûHto  Hon  &ine  wih  ; 

Trcs  TafkT, 
$ilM$  ingraîh  undique  putxis^, 

itaifu  ^f^d  marlifr  sanper  et  tnfifitanu 
treatui  nnus^  et  uiler 


Anglia  erU  mereirix  damnorumaue  impia  nutrix. 

flMai  pcrcurretet  Pet  ri  ad  Hmtna  curret^ 

Son  pide,  ttec  pennii  ted  stiuamU  et  quoque  lechnu* 

Qtio  vùiel  hnnc  magnus  deducet  et  (rahet  Agnu$* 

Aïino  rota  talo  flagrabit  nomine  nota 

Ac  nardus  cunctii  ptacebit  naribus  un  dis. 

S'il  écrivait,  au  contraire,  pendant  le  règne 
d'Elisabeth,  il  fut  bien  peu  propliète;  car  sa 
parole  ne  devait  pas  se  réaliser  :  l'Angle- 
terre ne  s'est  point  empressée  de  revenir 
implorer  son  fiardon,  et  ne  s'est  pas  remise 
sous  la  conduite  du  divin  Agneau. 

Il  écrivait  toutefois  avant  la  bataille  de 
Lépante,  en  1574,  ou  même  avant  la  levée 
du  siège  de  Malle  par  les  Ottomans,  en  13Ç6, 
car  il  ne  dit  pas  un  mol  de  ces  deux  événe- 
ments si  importants,  mais  il  parle  au  con- 
traire de  l'apparition  des  flottes  de  Soliman 
dans  les  eaux  de  la  Toscane,  en  i^%k  : 

De  cveio  emissa  arrecto  bcstia  nixo, 
Littora  Tyrrhena  sutcûbit  ifens  Agarena  ^ 
Viperajam  ierpct^  jam  paf^cita  tœia  dectrpet, 
Nidiu  vemm  dabit^  sed  perdita  iwpi  levabU 
f.&rnua  .,,*..- 


Felk  V 

i^f  née  loim  mate  desceuûi't. 

fis  pas  traduire,  et  n  entendons 
ftge  assumer  sur  notre  conscience 
[de  quantité.  Le  prophète  cnnlinue 
le  passé  : 

NlCOLltS   V.    AUqS  TltOMAS. 

thH$liqni  vulttera  tetitfii  icii 
angttii  qnem  pvrfutus  ebibiî  angtds* 

CaIixtcs  ni. 

t(  ttd  mente  ûget  et  ardet, 

ie  se  traîne  de  la  sorte  jusqu'à 
ciorit  elle  dit  : 

ùdartm  eut  Virgo  dedii  Iwîtorem, 
^a  panne  virtuiis  nndtque  tuens. 
ie  fniitra,  rfffndbit  ud  tria  iuxtrn. 

II  régna  quinze  ans;  il  mourut  en 
propliétic  paraît  avoir  été  faite  peu 
jnort;car  le  prophète,  qui  décrit  en 
diisrae  de  rAngkterre  sous  le  règne 
i  VIIl,  le  retour  de  celle  nation  h  la 
celui  de  Marie,  semble  ignorer  la 
dans  le  sein  du  protestantisme  ac- 
j«ir  Elisabeth  en  1558.  M  espère  au 
ï  que  tout  est  tint,  et  tjuc  les  événe- 
rcomplis  ne  sont  qu  une  dernière 
\  la  querelle  des  deux  roses. 


Après  avoir  annoncé  encore  un  Pape  ou 
deux,  le  pro[^hète  arrive  tout  de  suite  à  la 

lin  du  monde  : 

Bmna  din  flehh^  cîfides  nam  iemper  habebiL 
Hinc  Chriiti  dignum  ribrablt  aquita  tignum 
Aqmta  qtifr  (ido  jam  cadet  perdita  nido, 
Omuia  mtiîabiî  et  ce  mer  e  euncta  jnvnbii 
Et  tandem  earù  lux  erit  reddiia  scdo. 

Vient  ensuite  une  prophétie,  ou  plutôt  un 
recueil,  attrilvuéau  B,  Jean  Colomban,  sous 
le  pontifical  de  Paul  III,  transcrit  par  le  con- 
pilateur  en  1384,  c'est-à-dire  environ  le 
temps  de  la  mort  de  Sixte  V,  et  extrait  d'une 
très-ancienne  chronologie  des  souverains 
pontifes.  On  y  trouve,  sons  forme  de  longues 
prédictions,  'des  histoires  abrégées  des  pon- 
tificats de  Paul  ni,  Jules  III,  Paul  IV,  Pie  IV» 
Pie  V,  Grégoire  XIII,  une  idus  courte  de 
Sixte  V,  dans  laquelle  il  est  passablement 
maltraité.  Elle  contient  sur  son  élection  les 
détails  révélés  par  Gregorio  Leti,  Mais  là 3e 
termine  la  justesse  des  prédictions,  ce  qui 
donne  le  mot  de  Fénigme,  Le  prophète  a 
oublié  Marcel  H,  et  ce  trait  suffirait  seul 
pour  donner  la  mesure  de  son  esprit  pro- 
phétique, s'il  ne  donnait  mieux  encore  celle 
de  son  ignorance  en  fait  d'histoire  contera- 

Iioraine,  Suivant  le  manuscrit  suivi  par 
'auteur  du  recueil,  qui  a  intercalé  ici  des 
prophéties  sur  Tinvasion  française  à  Naples» 
à  Florence  et  dans  le  Milanais,  et  sur  la 
mort  de  Savonarole,  à  Sixte  V  devait  succé- 
der le  pa.Ueurangéiïquf^  qui  rétablirait  TE- 
glise  de  Dieu;  nous  ne  savons  à  quel  nom 
cette  désignation  pourrait  s'applitiuer,  car 
tout  ceci  n'est  que  pointes  et  jeux  de  mots  ; 
mais  suivant  un  aulre  manuscrit,  relaté  par 
le  môme  compilalenr,  le  successeur  do 
Sixte  V  devait  être  ïl'origine  esjKignole,  un 
homme  de  tète,  caput  homo^  qui  rendrait  à 
la  religion  sa  vigueur,  cl  saurait  réprimer 
les  entreprises  des  princes  séculiers. 
Il  serait  privé  de  la  lumière  ilu  jour  pec- 


405 


PAP. 


DICTIONNAIKE 


PAP. 


dant  les  deux  dernières  années  de  son  pon- 
tifical, et  son  successeur  serait  un  prélat 
bon  et  saint,  qui  par  de  longs  travaux  ré- 
formerait rÉgnse,  puis  la  barque  de  Pierre 
resterait  sans  pilote,  TAntechrist  referait, 
et  Iq  fin  du  monde  arriverait.  Or  Urbain  VII, 
successeur  de  Sixte  V,  ne  régna  que  treize 
jours,  Grégoire  XIV  ne  réforma  point  TE- 
glise,  la  barque  de  Pierre  ne  demeura  point 
^ans  pilote,  1  Antéchrist  n'est  pas  venu,  et  le 
monde  dure  toujours. 

Vient  ensuite  dans  notre  recueil  une  autre 
édition  de  la  prophétie  de  Tabbé  Joachim, 
précédemment  exposée,  mais  avec  des  va- 
riantes nombreuses  et  considérables.  Quel- 
3ues  pontifes  n'y  sont  pas  mentionnés  ;  des 
ésignations  y  sont  intercalées  qui  déran- 
gent toute  réconomie;  elle  met  toujours  la 
tin  du  monde  après  Grégoire  XV,  c'est-à-dire 
vers  1623. 

La  prophétie  du  B.  Mathieu  Lasci,  qui 
vient  après,  non  pas  immédiatement,  mais 
en  tant  que  prédiction  du  nombre  des  Sou- 
verains Pontifes,  a  dû  être  Composée  en 
vue  de  l'élection  du  successeur  de  saint 
Pie  V,  mais  très- malheureusement,  puis- 
qu'elle n'obtint  pas  son  effet;  car  il  est  im- 
{)Ossible  de  reconnaître  Grégoire  XIII  dans 
a  prophétie  énigmatique  qui  suit.  L'auteur 
avait  sans  doute  ses  vues  en  parlant  du  dra- 
gon créé  pour  se  jouer  des  hommes^  ou  quel 
4|ue  espoir  dans  \Qfils  du  bien-aiméf  quoique 
étranger, 

Propter  nomen  meum  non  timebo  solem  dt- 
lectus  fiiius  peregrinus  patris  Abraham  eruU 
Saram  deliciœ  meœ  semver  in  filiis  hominum 
dremo  formatas  ad  Uluaendum  hominem. 

II  n  est  [)as  plus  possible  de  reconnaître 
Sixte  V,  dont  les  premiers  vêtements  étaient 
de  couleur  grise^  dans  le  cavalier  blanc  de 
la  prédiction  qui  suit  : 

Apertum  est  ostium  turris  eques  albus  egres- 
sus  est  occidit  feram  cura  tua  mata  opéra  sed 
libéra  filium  AUissimi  in  lacum  dragonis  très 
soles  lusirabunt  sed  luna  te  occidet  sanguis 
effusus  a  creatore  tuo  venenum  tuum  non  ac- 
€ipiet  martir  infemi. 

Cesi  à  douter  si  le  prophète  lui-même 
s'est  compris,  s'il  l'a  seulement  voulu.  Il 
en  est  de  même  des  prédictions  suivantes, 
au  nombre  de  six,  dont  la  dernière  se  ter- 
mine par  la  fin  du  monde,  qui  devait  arriver 
ainsi  après  le  pontificat  de  Paul  V,  c'est-à* 
dire  en  1621.  Tandis  qu'il  n'en  est  pas  de 
même  de  celles  qui  précèdent;  tout  est  clair 
jusqu'à  saint  Pie  Y,  et  il  est  lui-même  très- 
clairement  désigné. 

Sarge  frater  Douini  (ceci  rappelle  la  bul- 
le /n  cœna  Domtnt},  Michael  (il  s'appelait 
l^lichel  Chisledi),  f^tct^  m  sanguine  agni^  con- 

{orlare  et  esto  robustus  confide  fili  exalta 
luMiLEs  tuos  (il  était  d'une  famille  obscure, 
et  abolit  l'ordre  des  Humiliés),  superbum 
hostem  et  exercitum  \ejus  projice  in  mare 
(c'est  la  mémorable  et,  si  l'on  veut,  miracu- 
leuse bataille  de  Lépante),  honora  medicum 
propter  necessitatcm.  Il  est  impossible  de 
s'y  méprendre;  mais  si  c'est  une  prophétie 
que  toute  cette  longue  vaticination,  pour- 


quoi les  dernières  désignations  sont 
SI  peu  en  rapport  avec  les  premières? 

Il  est  inutile  de  répéter  que  toutes 
accompagnées  de  figures  emblématiq 
c'était  un  moyen  de  plus  de  faire  de  l'e 
et  d'indiquer  clairement  le  but  proj 
sans  trop  se  dévoiler. 

La  prophétie  de  saint  Nicolas  de  Tolc 
qui  vient  après,  est  éblouissante  de  ci; 
Klle  commence  è  Sixte  IV,  dont  il  est  ci 

Glandes  erunt  super  terram^  et  de  rc 
satiabitur. 

Il  s'appelait  de  la  Rovère,  et  porta 
rouvre  dans  ses  armes. 

Innocent  Vill  : 

CiBO  mellifluo  Innocens  pastor  sati 
oves. 

Avant  d'être  Pape,  Innocent  Vlll  s' 
lait  Jean-Baptiste  Cibo. 

Alexandre  VI  : 

Taijrus  undequaque  furens  dissipah 
gem. 

Il  portait  pour  armes  un  taureau  fui 

Pie  III  : 

Luna  erit  obscura,  sed  brevi  tempor 

Il  mourut  vingt  et  un  jours  après  son 
tion.  La  prophétie  se  continue  de  U 
jusqu'à  Sixte  V,  dont  il  est  dit  : 

Ab  aquilone  pandetur  omne  malum^ 
ALTDM  aseendet  Stella  sua. 

Il  s'appelait  Montalte. 

Après  lui,  sans  aucun  intermédiairt, 
le  pasteur  angélique^  qui  précède  lai 
monde  : 

Succedit  angelicus  pastor  in  Ecem 
lex  exaltabitur^  lux  orbi  restituetur. 
Ici  se  termine  notre  manuscrit,  pour 
concerne  les  Souverains  Pontiies; 
dernière  prophétie,  attribuée   au  S 
Jean,  est  une  traduction  italienne  de 
phétie  latine  de  l'abbé  Joachio],  préc 
ment  exposée. 

IL  Recueil  de  Scaliger. 

Le  recueil  de  Scaliger  contient  deu 
cinations,  très-obscures  d'ailleurs,  < 
l'explication  desquelles  il  a  éeboué  ec 
tement  à  notre  avis,  aussi  bien  que 
phraste  Paracelse,  qu'il  réfute  copendi 
ton  le  plus  acerbe  et  le  plus  fastueux, 
avaient  été  trouvées,  dit-on,  à  Nuremii 
une  époque  reculée,  mais  qu'on  ne  p 
pas. 

La  première,  attribuée  à  Tabbé  J08 
commence  à  Nicolas  111,  et  va  jusqu* 
bain  VI,  qui,  selon  le  prophète,  devai 
le  dernier  des  Papes.Elle  est  longue,  di 
accompagnée  de  figures  emblémati 
nous  en  donnerons  un  échantillon. 

Nicolas  III. 

Légende.  —  Stellas  congregàbit  ut 
in  firmamento  cœli. 

Emblème.  —  Un  Pape  accosté  de 
ours  ou  de  deux  porcs,  répandant  du 
devant  l'un  de  la  main  droite,  et  ten^ 
la  gauche  un  épi  près  duquel  vole  u 
lombe.  A  la  hauteur  do  la  thiare  pe 


PAP  DES  MIRACLES, 

rt^irsîé  de  huit  étoiles.  Tout  ceci 


PAP 


iDîT 


Xu  'le^  c'est  uuQ  satire  déveloi)- 

cation. 

MâftTirf  IV, 

f^ —  Ctavibui  ctaudet  et  non  apcriet. 

\m€.  Un  Pape  lenanl  un  sccplrc  ren- 

j^uvé  sur  la  lèle  d'un  cygne   aui 

_         Ho^OHè  IV. 

^f^  ^_  t^uros  carporis  suslinebit  do- 

^ne,  —  Le  Pape  bénissant  un   ra- 
|ue  Itti  présente  un   servileur.  Une 
line  roule  à  ses  pieds, 

NiCOLàS  IV* 
^e.  —  Oricna  bibit  de  calia  irœ  ÏÏei. 
Mme.  —  Le  Paj^e  ^>osant  !a  ma  m  gau- 
/les  bras  croisés  d'une  fenuBe  nim- 
rrecovant  de  la  ilroile  une  coupe  cjne 
^nie  un  serviteur;  un  griffon  grimpe 
[loux  (ioup  .saisir  la  coupe. 

Céi4:8Ti\  V. 

de,  —  Voce  vttlpina  pcrdtt  principa- 

^.ne.  —  Le  Pape  regardant  un  arbre'» 
ktt  des  bran«^lies  duquel  lui  anparnît 
lion  constellée.  Tandis  ^|u*ii  reste 
>fanl  ce  spectacle,  un  renard  jjriujpe 
Boles,  et  lui  fait  tomber  la  thiare  m 
en  la  saisissant  avec  les  cJents  (>ar 
Ibhes. 

„  h  quel  trait  de  la  vie  du  Pape  Cé- 

^  ceci  fait  allusion.  Les  textes  qui  ac- 

$ui  ccsûguresp  indépendainmenldc 

"In   du  glûssateur,   ne    sont    pas 

^qucs. 

Mirait  avoir  été  composé  en  haine 
pjll  V  par  un  TcmuUer  niéconlenl 
ïtructiou  de  son  ordre,  et  peut-êlro 
I* 

r.  —  Mobilin  et   immobith  fit^    et 
ra  raitahit, 

—  Un  Pape   en  fuite,  derrière 
Ile  en  ruines;  au-devant  une  mer 

f*.  —  lidt;  hic  babrjlonicem  sponsum 
km  ,  spunsam  suam  sibi  tibomimifntrm 
iduaittin  relhif/ttcns,  nomen  Je  su  dift- 

icrud  lis.immundus^  injtaiuSf  virîute 
,  appetcns  Vfinitntrm  itttmod^^rate,  r» 

(îavtSy  cur$o}\  qladiator,  rtmtjrrgoffi^ 
rnwpms.  Lnciaisiiimn  sttUa  prrdut 
fî/i,  cnfUra  solem  tenebrosum  punliur 
tnra,  Lunatn  pcrscffuitur  :  in  alium 
\tf  ejL-rctsa  obscarabU, 

être  le  plus  rocomntandable  de  tous 
nlifes  qui  sont  montés  sur  le  5iéc;e 
lique,  Bertrand  île  (lot  ne  Va  pourtant 
'^honoré,  et  loin  de  là.  Que  Ion  ju^e 
sévèrement  qu*on  le  vomira,  dans  l  i- 
[icc  des  véritables  motifs  qui  le  tirent 
*'nl)olilion  de  Tordre  des  Templiers  et 
isl/jtion  du  siège  h  Avignon,  il  ne  fut 
ont  rien  moins  i[ue  ce  que  le  prophète 
proche  ici. 


Uidernierc  figure,  ajttïUtable  h  Urbain  VI, 
suivant  Tordre  de  la  i  rédiclion,  est  celle  du 


dragon  a|)Oualviftiquc,  re|iosant  sur  un  lit 
de  llammes,  et  entraînant  de  sa  queue  les 
étoiles  du  ûnnamenl»  avec  cette  légende  : 
Trrribilis  rs^ct  (piis  resislcl  tibi?  Le  texte 
est  ainsi  conçu:  Uœc  est  fera  nHiim,  nspc- 
ttu  (crribilis\  quw  detrahet  sUUûm  tttinc  fu'^ 
nient  ares  et  reptiUa  tantnmmodo  remanr' 
tunt;  fera  crudelis^  univcriia  comumens , 
infernus  te  exspcctat.  Terribilu  rs,  et  (/tn> 
reiaiet  libi  f 

Nous  ne  savons  lias  que  rien  de  tout  cela 
lunsîve  convenir  à  Urhaïn  VL 

!^i  seconde  valii  ination  est  attribuée  5 
Anselme,  évôqne  deTrévise;  elle  aurait 
été  écrite  i-iir  lui  en  127B,  et  connue  h  Pé- 
rouse  dès  le  leuiiis  de  ta  ninrl  du  Pape  Bu- 
nîfare  Vlll,  c'est -h-dire  en  1303,  Cest  peul- 
ôlre  h  cette  époqiie  qu'il  landrait  en  cher- 
cher la  date,  en  la  faisant  camniencer  à  saint 
Benoit  XI,  au  lieu  de  descendre  jusqu'à  Bo- 
niface  IX»  comme  Ta  fait  Scaliger.  Il  est 
vrai  qu'il  eiplique  assez  bien  la  première 
d(»s  (luinïo  prédntions  qu'elle  contient'  de 
Bonifai:e  IX,  mais  (oui  le  reste  ne  convient 
plus. 

pBKMtÈRE     FIGVAE. 

Légende,  —  Incipit  pnnçipium  tnahram^ 
hijpocrisis  ab unduh it. 

Emblème  —Un  Pa|te  accosté  de  deux  ours» 
un  troisième  grimpé  sur  ses  é[>aules. 

Scaliger  explique  ainsi  le  texte  qui  oc- 
comîtagno  la  légende  et  Temblème  ;  Ffet/uê 
zehts,  ne(fue  urm  caltths  pascens^in  quinque 
Romum  sceplra  coniurbat  novam  ;  «  Boni- 
face  IX,  dil-il,  transmit  h  cinq  Pontifes,  ses 
successeurs,  le  schisme  qui  troublail  k  nou- 
velle Home.  » 
,    Et  trifjinta  sejr  annis  miser  ambuïabit, 

«  L'Eglise  demeura  cniure  dans  le  schis- 
me et  la  douleur  durant  irenle^six  ans,  à  par- 
tir du  pontificat  de  Boniface*  » 

Primuê  filim  fcrœ  habens  quinme  fiHos. 

«  Urbain  Vl  fui  le  |»remier  flls  du  schis- 
me^  et  eût  lui  môme  cinq  fils,  ou  succes- 
seurs pendant  la  durée  du  mémo  schisme: 
savoir  Innocent  Vil  ,  Grégoire XII,  Alexan- 
dre V,  Jean  XXll  cl  Martin  V.  « 

Ceci  est  trop  tiré  par  les  cheveux  pour 
être  exact;  |tourqMui  oe  pas  com[iter  Eu- 
gène IV  et  Nicfdas  V,  puisque  le  schisme  ne 
s'éteignit  que  st»us  le  pontttical  de  celui- 
ci,  itarTalHlîcalioude  Félix  V?  Le  surplus 
de  celte  prédit  lion  s'explique  encore  pbis 
dillicilçmenl,  ExcMuple  : 

jErea  civitaft  barbaro»  in  sr  reeipit, 

(«  Bonitace  IXétabl  i  les.  annales,  ce  qui  fit 
aflluer  h  Borne  beaucoup  d'argent,  en  même 
tenqis  que  le  jubilé  y  faisait  atllucr  beau- 
coup d'étrangers,  n 

Ouoi  qu'il  en  soit  du  Pape  que  le  pronos- 
tiqueur avait  en  vue,  d  le  maltraite  horri- 
blement dans  le  reste  du  tableau.  Ihminys 
hypocrisiam  tuam  oslvndel:  quid  maii  faci^^ 
o  tn  habens  faiietn  cuuis  admiiiam  aiicno 
morfiu?  quid  tu  ftriB?  qtiid  itnmdo  aperi$  oê 
tuuin  aa  pusiflos?  Quonwdo  rructabit  cor 
tuHm  vcrhi(m  bonHmcivitnti? 


4W 


PAP 


DICTlOrfNAIRR 


PAP 


5M 


Il  n'est  guère,  au  reste,  de  vaticination 
plus  deuce  que  celle-ci.  La  dernière,  appli- 

Suée  à  Innocent  VIII  par  le  glossateur,  est 
'autant  moins  conforme  à  sa  belle  vie, 
Îu'elle  est  aussi  satirique  que  les  autres, 
aul  Scaliger  s'est  donc  trompé,  aussi  bien 
que  son  prédécesseur,  aussi  bien  que  son 
collègue,  Joaiinini,  (]ont  nou$  allons  exposer 
tout  à  rheure  l'opinion  :  il  n'y  a  pas  un 
grain  d'esprit  prQi)bétique  dans  tout  ceiû  ; 
c'est  la  haine  qui  l'a  inspiré:  la  baine 
d*un  Guelfe  contre  les  GibeUns,  ou  d'un 
Gibelin  contre  les  Guelfes. 
L'un  des  prpphètes  y  a  mis  plus  d'adresse 

Sue  Scaliger,  c'eist  la  prétendu.  Joachim,  car 
termine  sa  prédiction  de  cette  sorte  :«  Au 
surplus,  le  Seigneur,  qui  tient  entre  ses 
mains  les  étoiles  môme  du  firmament,  est 
assez  puissant  pour  rhanger  d*avis,  s'il  lui 
plaît.  »  Avec  de  telles  réserves,  on  pa^e  à 
tout  inconyéuient. 

III. 

Le  recueil  de  Joannini  contient  six  vati- 
cinations, dont  chacune,  avec  les  emblè- 
mes qui  lui  sont  propres,  est  disposée  de 
manière  à  former  une  roue  avec  cases  et 
rayons  intercalaires.  Yaticinia  seu^çrcfdi- 
cttone&  iiluêtrium  virorum  sex  rôtis  acre 
incisis  compr<ensa  de  successhne  summe- 
rum  Pontificum  romanorumy  cum  dtclara- 
tionibus  et  annotationibus. 

La  première  roue  contient  la  vaticination 
de  Vabbé  Joachim,  concernant  quinze  pon- 
tifes, et  contenant,  par  conséquent,  quinze 
hiéroglyphes.  Joannini  les  fait  commencer 
aussilt  Nicolas  III  ;  voici  tes  légendes  : 

Nicolas  IU.  Stetlat  congregabit  ut  lucemit  in  firma- 

menlo  cœH. 
Marti;!  IV.  Clavibui  claudet^  eu  non  aperiei. 
Honoré  IV.  Durot  eorporis  tuslinebit  laboret. 
Nicolas  lY.  OrieM  bibet  de  calice  irœ  Dei. 
Célestin  V.  Vox  vttlpina  perdel  fmncipatum, 
BonifaceYIU.  Fraudutenur  inlrasti,   polenler  re- 

gnoêli^  gemeus  morieritm 
BbmoIt  aI.  Yiri  forlei  invidia  orbabuntur. 
Clément  V.  Mobitit    et  immobiii»   /le(,  ei  maria 

plura  vatiabii, 
Jean  XXII.  Contra  columbam  hmc  imago  turpistima 

clericorumpugnabit. 
BenoIt  XII.  Sex  lucidabit  planetas  et  wiut  finaliler 

ipsorum  fulgorem  excedit. 
Clément  VI.  Stolani  tuam  in  tanguine  agni  deatbabit. 
Innocent  YI.  Lupus  habitabit  cum  qgno  pariterque 

cibabit, 
Urbain  Y.  Iste  soluê  apexiet  librum  icriptum  àigito 

Dei  vivi, 
Grégoire  XI.  Flora  rubei  aquam  odoriferam  di$til- 

labunt, 
Urbaln  VI.  Terribililis  es,  quis  resistet  tibi  ? 

La  seconde  roue  est  celle  de  Tévéque  An- 
selme. En  voici  les  légendes,  au  nombre  de 
quinze  ;  le  glossateur  coomienc^  aussi  à 
Boniface  IX. 

BoNUTACB  IX.  Incipit  principium  malorum.  Hypocri- 

sis  abundabit. 
Innocent  VU.   Decimae  dissipabuntur  in  e/fusione 

sanguinis. 
GRÉGOiRF'XII.Pœntfeiilta  vesligiaSimonis  magvtenebit. 

Alexandre  V.  Confusio  et  error  vitiabitur. 


Jean  XXIII.  Elatio  paupertatis,  obedientta^  eastitas, 

eastrimarqiœ  et  hypocritarum  destructio, 
Martin  Y.  lucisio,  hypocrisis  in  abominatione  erit^ 
Eugène  IV.  Occisio,  plii  Belial  sectahuntnr, 
Nicolas  Y.  Potesias^  ccmabia   ad  hcum  pastmm 

redibunt. 
Cam^te  UI.  Bonn  gratta,  Simoma  eetêobit. 
Pie  II.  Potestas  umtas  erit. 
PkVL  II.  Bona  oratio  thesaurum  pauperibus  erogM, 
Sixte  IV.  Bona  inientiOy  charitas  abundabit. 
Innocent  YIH.  Praghonoratio,  concordia  erit. 
ALEXANDREVI.fioita  occasîo,  viventiumsacracessabmU 
Pie  III.  Reverentia  et  devotio  augmetitabitur. 

«  Peu  importe  au  fond,  ajoute  le  glosst- 
teur,  si  ces  prédictions  sont  d* Anselme  oo 
d'un  autre  auteur;  car  si  elles  sont  démoi^ 
trées  prophétiques,  ta  sainteté  de  Fauteur 
n'y  ajoute  rien;  sinon^  à  quoi  bon  s'occuper 

ds  la  source  d*où  elles  proviennent  ? i 

Nous  no  serions  pas  tout  h  fait  de  son  avii, 

I^  troisième  roue  hiéroglyphique  m^ 
|K)rte  le  pom  d'aucun  prophète,  et  ne  contienjl 
aucune  désignatiop  parlée:  m^is  oq  y  re* 
connaît  facilement  les  i>ontifes  au'elle  r^ 
garde  depuis  et  y  compris  Sixte  i  V  jusqu'à 
Sixte  V.  Ainsi  Léon  X,  Clément  VII  et  Pie  IV 
sont  désignés  par  les  arm^des  Médicis^AkK 
xandre  vl,  par  le  bœuf  de  ses  araies,siiii* 
monté  de  lalettreB;  Alexandre  YI  s'appeliil 
Roderic;  Jules  II,  de  la  Rovère,  est  recoik 
naissable  à  la  branche  de  rouvre  ;  Slxtef» 
à  la  lettre  M  surmontée  d'une  F  et  d'im 
croix  de  Malte  ;  il  s'appelait  Félix  de  Mot* 
talte  et  ainsi  de  tous  les  autres.  Mais  denp 
lors  les  emblèmes  deviennent  inexplieaHKi 

o 

ainsi  on  trouve  pow  Urbain  VII  J,  ;•?■ 

Grégoire  XIV  s  SS  A. 

La  roue  contient  vingt-six  hiéroglypkis 
en  tout.  Joannini  prétendqu'on  la  mçipliaità  J 
Rome  dès  le  temps  du  pojitificat  de  Pie  IT; 
nous  ne  le  crovons  pas;  nous  pensons,  at 
contraire,  qu'elle  a  élé  composée  en  vue  dei 
Vélection  de  Sixte  V. 

La  quatrième  vaticination  est  celle  du  ^ 
Jodoc-Palm&riuSy  abbé  du  monastère  d^ 
mont  Avellin,  fondé  par  le  B.  Guillaume  di 
Verceil.  Elle  est  datée  du  4  février  de  la  if 
année  du  pontificat  de  Jules  III„  p^r  consé- 
quent 1552,  et  contient  seize  figures  Ûén^ 
glyphiques  accompagnées  de  notes. 

La  première  est  ainsi  conçue  :  Poti  /§- 
nuas  jubilationis  reseratas,  de  rigido  Mfft- 
te  cervus  exibit ,  qui  ob  malitiam  homimm 
cito  conlabescet,  11  est  facile  de  reoonnaltit 
Marcel  II,  de  la  famille  de  Cervini  et  de 
l^onte-Politiano,  qui  ne  régna  que  vingt- 
deux  jours.  Mais  les  désignations  suivantes 
et  les  niérojrlyphes  ne  s'accordant  plus  en- 
tre eux,  pArla  faute,  sans  doute,  du  graveor, 
qui  a  introduit  le  désordre  dans  Tœuvre  da 
prophète,  il  dev^ci^t  difficile  de  remettre  les 
choses  en  place,  et  plus  difficile  encore  de 
déterminer  les  dates  etde  deviner  l'intentic» 
de  Taulcur  On  y  trouve  même  des  désigna- 
tions étrangères,  telle  que  celîe-ci  :  In  eir^ 
cuitH  mensœ  tuœ  sub  r.ruee  cemtna  lœtor 
buntur^  et  ipsis  commendabitur  ovile  CArt* 
5^1...  qui  est  empruntée  au  recueil  grec  don< 


PAP 


DES  MiaACLËS. 


PAP 


509L 


Ufis  i^rlé  précède muient,  el  altérée. 
96  des  vatiçiiialions  du  B*  M)é  Jean 
^'aue  nous  avons  déjà  eiposée  sous 
de  Tabhé  Joachim    au  rccuod    ma- 
[Elle  contieut  vingl-huit  cases. 
lûieul  dernière  roue  de  vatkiûatiun, 
au  P.  Gilles,  de  Tordre  des  Frères 
ts,  Polonais,  est  aus5i  la    même,    du 

Iu  quelques  points,  que  la  première 
Bit  luanuscni,  et  que  nous  avons  ex- 
pie cuiilient  vingt-sii  cases.  Nous  al- 
llotiner  comme  spécimen  du  genre; 
IfNiravani  reprenons  quelques-unos 
iications  de  nos  prophètes. 

rATtClKlTlONS   DE  L* xnuk  Jea«. 

r,  Ercclioïl  d'une  co- 
lonne puissniile,qiiicteiii' 
t[t:i  les  sdiisiues;  alors 
la  f>:ii\  sVlablira  datis 
Punivers, 


de 


ceni  de  $a  fiuisori  dari«  \ 
le  âaiiduairc  de  l>ieu. 


tlHT      COttMW 

dirimtt  schi- 
etiî  pux  in 


iiti^  hic  (uija   et 


V,  Coltmne,  créée  au  concile 
,  qui  mil  tin  au  scliisme- 

11, 1/anginlle  de  Venise 
élèvera  h  lèïe  ;  elle  dissi- 
pera une  nation  |>ar  la 
piii&îiaiice  du  glaive. 

\\\   de  Venise,  livra  de  nom- 
is,  el  resta  vicloricuxde  ses  en- 

arn  ej^ibtt^        1IK  Soilî  (Vune  soiiclie 

i  eamptcltt    vile,  ions  les  vivants  se 

réjouiront  de  le  posiséder. 

i  IV,  d*une  famille  pauvre  el  obscure, 
'ml  un  pontife   vénéré  i>our  ses 
lentes. 

a(f  Ocei-        IV.  Ce  sera  un  liœurdc 
f$tiei    viriU'    VOccident,  mais  il  tnon- 
lif  éti(r.  (rera  de  la  l'of  ce  dans  sa 

vieillesse, 

Ue  m»  portait  un  taureau  de  gueules 
!S armes;  malgré  sesqualre-vijîgls  ans. 

Ile  projet  de   faire  la  guerre  aux 
4à   Arirprr    ad 
rtrti'ndum,  $ed 
tiJtiiiiteKfiir  viœ    voie     se    lerminera    en 
voyage, 
préparant  une  croisade   contre   les 
iourul  en  rouie,  à  Ancône,  en  re- 
tde  Manloue  à  Home. 

hUA  fxtoltet  m-  \l.  La  l>arl>e  redres* 
Bf  adorabitur  in  sera  ses  pcdjs^  ei  sera 
TgU-clU,  adori^e  pôndanl  la  elarlé 

^de  la  nuit. 
né  à  Venise,  ûls  de  Don  Barba, 
tîvcRK  mr/  e('         VII,  Le  miel  sortira  iln 
1 


V,  Le  pie  viendra  con- 
venir  rmipie,    mais  sa 


roovre,  et  son  nom  sera 
lié  ni  dans  lût%  sîéeies. 


tratii  iN?*iOG£iSsÎHéfiMciua- 
rium  Dei. 

InnocenlVIlI 

IX*  Rellua  fiUBAA  re-        IX.  La  liéle  rouge  nd- 

vertitur  ab  Ocâdente,  et    viendra  de  rOtxidcnt ,  tt 
cornibut  dimpabit  ove$.     dissipera  le  bercail   avec 
sci  cornes. 

Alexandre  VI,  neveu  de  Calixle  lit,  avait 
un  taureau  de  gueules  dans  ses  armes,  et  élail 
né  en  Esi>agne;  le  reste  s'explique  de  soi- 
même. 

\.  Ûsl€nd£iLV^\êpk'H'  X.  La  loue  apparaïUa 
dorem  cuum^  sed  brevi  dans  sa  splendeur,  mais 
iempore  tx$imjueiur,  pour  perdre  en  peu   de 

temps  sa  In  mi  ère. 

Pic  III,  ayant  une  Une  dans  ses  armes,  ne 
régna  que  vingt  six  jours. 

XI.  SuccedaU  m'cuta  XI.  Le  siècle  des  coiii^ 
gtadii  (051),  cl  attgebun-  bals  sera  ouverl,  cl  le 
)ur  oves  Ecdemt,  nombi*e  des  brebis  aug- 

mentera. 

Jules  II,  pontife  guerrier,  recouvra  nar 
les  armes  une  partie  du  patrimoine  de  1  E- 

glise. 

XlLVcmt  LEO  sub  pelle        XIL  Le   lion   viendra 

agni  el^devorabil  oves*       sons  la  peau  de  Tagneau, 

et  dévorera  le  troupeau. 

Léon  X,  le  prince  le  plus  fin  et  le  plus  lia- 
bile  de  son  siècle,  pressura  l'Eglise  pour  sa- 
tisfaire à  son  goût  au  luxe  et  des  beaux-arts  y 

XIIL  Ditcordia  trahet  XML  La  discorde  ira 
a  touginquo  tmminem  ,  cborcher  au  loin  un  sa- 
stantem  in  solUudine  iua,     li taire. 

Adrien  Vï,  alors  en  Espagne,  et  ne  son- 
géant  à  rien  moins  [}u  au  souverain  pontitkaty 
clu  après  de  longs  débats. 

%{S ,  Circnmdabiiur  a-        XIV,    L^ftv^rice    sera 

varitia,excittietHr  cnimf,  circonseriie,  fa  liHc  sera 

et  a  profundo  snrgct  im-  secouée,  et  Timpie  sot- 

pius,  tira  du  fond  de  Pabjnte. 

Clément  VU.  IL  n'y  a  rien  dans  sonliisloirô 
qui  corresponde  à  cette  désignation,  et  lièis 
lors  jusqu'à  la  (In  delà  vaticination,  U  est, 
impossible  de  rien  comprendre  à  la  pensée» 
de  Fauteur.  D'où  l'on  peut  fconclure,  f|ue 
celte  prophétie  eut  en  vue  Félection  d  A* 
drîen  VI. 

Le  reste  comme  au  manuscrit  précédem- 
ment eîté. 

M.    VATICI?(iiTIOW  DUFRÈBE  TiILlKS,  POLOîlAlSi 

DE  L'onmiE  DE  Saiist-Fha^sçois. 

I.  PftarmQct^R  n.iNKTA  L  La  plus  basse  pïa- 
ahiùr  fct,  ^taiima  pru-  îicltc  deviendra  U  plus 
dcntia  rtlitfiott£m  in  ma-  hante.  Elle  reijNa  It  re- 
xhnoappamlu  ccrnit*  ligion   avec    lo   pins  vif 

éclat  *M   la   l»lus   graiido 
prudence. 

Pie  11,  portant  une  iune  dans  ses  armes 

IL    terribiîn    beklca        II-   Une   bcle  lcrrîbl€^ 


itdUttur   no- 
in  êa*cutu, 

l\\  de  la  famille  de  la  Bovêre,  rendit 
"s  serficesà  FEgUsc. 

Janua  sua  in-        VltL  U  passera  tnuo- 

kn  ms.  im  lit  m^uh  gtnndînm,  ce  «pii   convient  «également  à  Julien  do  la  fîr,rM%  ipii  poiiait  i 
Ht  ses  armes. 


805 


PAP 


DICTIONNAIRE 


I^AP 


fiiNgtf tim  dabU^  hilari  fa-  donnera  de  sou  mugisse- 
eie^multamnlabit^inoni'  ment  un  personnage  à 
nate  abibit  communi  lœ-  doux  visage,  qui  cban- 
titia.  géra  beaucoupdè  choses, 

et  disparaîtra  inopiné- 
ment à  la  satisfaction  de 
tout  le  monde. 

Paul  II,  de  Venise»  dont  les  armes  sont 
un  Iton  :  il  flt  beaucoup  de  changements, 
mourut  d*apoplQxie  et  fut  peu  regretté. 

III.  Ex  clnustro  felix        itl.  Un  arbre  heureux 

▲RBOR  exibit,  maxima  do-    sortira  du  cloître,  il  sera 

etrina^  sed  petdura  eer-    d*une    g^ndc    scieùce, 

vice  tria  tu$trtt  viéebit.       mais  d*une  tète  (tare,  et 

vivra  trois- lustntS. 

Sixte  IV,  Franciscain,  ayant  un  rowwe  dans 
ses  armes,  tint  la  chaire  ;pontiilcaIe  quinze 
ans. 

ly.  Humiicm  ac  vilem  lY.  La  Liçurio  donnera 
Ligura  pariet,  sed  elo-  naissance  a  un  prélat 
quenteni  ac  probum,  bo-  humble  et  vil ,  mais 
nae  mentis,  statum  par-  éloquent,  probe  et  d^tn 
turbabit.  l>on  esprit;  il  troublera 

TEtat. 

Innocent  Vlll,.ncUt7dc  Géne$y  élevé  à  la 
cour  du  roi  de  Naples,  de  uâissânce  noble , 
mais  p&uvi'cf.  Son  pontificat  fut  très-agité. 

V.  Animal  mite  omneê  Y.  Un  animal  paisible 
dcroraJbiip  inam  calidi-  dévorera  l'univers;^ il  sera 
tate  ac  $upcrbia ,  a  mane  humide  et  orgueilleux , 
crux  ad,  btferoà  iehdet.        depuis  sdb   élevatioh  la 

croix  ira  déclinant  jusqu'à 

sa  fin. 

Alexandre  VI,  désigné  par  le  bœuf  (wneux 
de  ses  armes,  et  les  qualités  personnelles  que 
rhiàtoire  lui  attribue. 

Yl,  Et  iUrum  pla5ietà  YI.  De  nouveau  la  pla- 
bonœ  mentii  et  induits,  nète  douce  et  bénigne.  Il 
cibo  ffotuqâe  perbrevi.         boira  et  mangera  peu. 

Pie  III,  portant  un  crots^cw^  dansées  ài^n^os, 
régna  vingt-six  jours. 

YU.  Imperatorum  co-  YII.  La  banderole  du 
rona  patnen  Pétri  o6ttm-  Pierre  sera  oiiib^géé  par 
brabitur ,  propuçhator  la  couronn'c  deâ  entpc- 
aeerrimus.  Man  regnabit,  reurs.  Yaillànt châtfnpioii, 
patientur  ieila  ac  $trages,  il  fera  régiier  Mafs,  et 
entretiendra  les  guettes 
et  le  cari^ge. 

Jules  II  livra  beaucoup  de  combAts  pour 
défendre  le  patrimoine  de  l'Eglise,  et  trouva 
un  puissant  appui  dans  Tempereur  Maximi- 
lien. 

YIII.  Plures    arbores        YllI.  Plusieurs  arbres 

bclluam  terribilem  orna-  orneront  la  béte  terrible; 

bunt,  erit  .virtus,  quies,  la  vertu  et  la  paix  râ;ne- 

sensus  praevalebunt  quasi  ront,  la  un*  prévaudront 

lustra.  comme  le$  ItUtree, 

Allusion  au  nom  et  aux  armes  de  Léon  X. 
Nous  ne  comprenons  pas  le  reste  de  la  vati- 
cination ;  il  (loit  y  avoir  quelque  erreur  d'im- 
])ression. 

IX.  Discordia  virum  IX.  La  discorde  fera 
probnm  nltra  montes  evo-  venir  lliomme  prébcd'au 
^abit,  brevis  itaturœ  mor-    delà  des  monts  ;  il  sera  do 


bot  lethale$  incidet. 


petit  de  taille,  et  toi 
dans  de  mortelles 
mités. 


Adrien  VI,  élu  lorsqu*il  était  en  Esc 
ai^rèsde  longs  débets  dans  le  sacré  col 
il  était  petit,  et  ne  fournit  qu*un  trèsn 
pontificat 

X.  Et  iiemm  sigz^a  àç  X.  De  nouveti 
mnt^  pROBi,  fûctà  pes-  sizneset  un  nom 
sima  ,  maxima  strage$  ,  rable,  mais  des  lai 
if%a$i  iubveriio.  plorables,  de  gram 

famités  et  quasi  1; 
version. 

Allusion  au  nom  de  ClémentYlleX 
armes,  qui  étaient  des  besans.  Le  res 
Thistoire  de  son  pontificat. 

XI.  Odores  ac  gladiui  XL  Des  odeurs 
maximœ  astutiœ,  mulla  glaive  très-perfid 
di$sipabit,  urbs  nupta  per  dissipera  beaucfi 
lustra,  choses  ;  la  ville  se 

riée  pour  longtem] 

Allusion  aux  lis  de  Paul  111,  prélat 
grande  finesse.  Il  régna  quinze  ans. 

Xn.    Tertius      iiorcs       XII.  Les  trois  m 

Syon  vertetur  in  oppro-    Sion     tomberont 

brium,  caro  prœvalebit,    Topprobre,  la  du 

non  erit  quies.  vaudra,  il  u'y  anr 

de  repos. 

Jules  m,  Jean  Marie  du  Mont,  m 
comme    un    prélat    voluptueux.     H 
les  armes  contre  Octave  Farnèse,  é 
Parme.  ' 

XIII.  Mite  ac  pavidum       XIIL  Un  doux  i 

ANiiiAL  imperabit  :  fides,    reux  animal  réffSi 

religio  et  charxlas  brevi-    religion  et  cbanti 

ter  nimis.  pour    un    temps 

court. 

Marcel  11,  Cervin  et  ayant  un  cerf  de 
armes,  il  ne  régna  qu*un  mois. 

XIY.  PuRPUREA  Mix  ex       XIY.  La  neige 

valida    claustra    exibit,  sortira  do  dottre  i 

omnia  perturbabit,  durœ  homme  à  la  téie 

cervicis,  in  desperationem  cie,  il  boulevenwi 

exibit.  et  mourra  désetp 

Paul  IV,  au  chapeau  rouj«  et  à  la.  i 
lure  blanche^  un  des  fondateurs  de  Tord 
Théalins,  comballit  contre  l'Espagne, 
ritalie  et  éprouva  de  grandsdésagrémc 
la  part  de  ses  neveux,  qu'il  avait  élevé 
honneurs. 

XY.  Doctor  beatus  cum  XY.  L'hcureut( 
flagello  dabit  iiedicinam,  donnera  la  méiëdi 
multa  adornàbit^  in  opère  un  fouet,  il  ornera 
maxime  adipiscendo  cer-  coup  de  choses 
net.  apprendra   davaul 

l'œuvre. 

Pie  IV,  jfedtcts,natif  de  Milan,  où  saii 
broise  est  représenté  avec  un  fouet,  fit 
coup  pour  la  religion  et  les  lettres.  Toi 
lazzis  sentent  bien  plus  l'italien  que  1 
lonais, 

XYI.  Colores  dissimi-  XYL'  Les  couloi 
LES  nsperitfttem  parient  semblabl(*s  enfa 
ex  fyiva ,    veniet  iugem    d'un  bois  Taspér 


PAP 

9,wianMum  ri-- 


DES  MIRACLES. 


PAP 


506 


ricndra  une  grande  per- 
tnrbaltoii  suivie  cruiM; 
grande  joie. 

Pie  V,  Dominicain  et  ainsi  habillé 
i  de  blane^  né  à  Bosco^  en  Lombar- 
reste  s*appliaue  à  la  guerre  con- 
irquie  et  a  la  bataille  de  Lépaute. 

seavernisdra-  XTIl.  Le  dragon  sor- 
iSf^i/,  ciio  fffri-  tira  avec  promptitude  de 
terticU,  §m$t^  son  anlre,  il  passera  do 
I.  mêaie;  homme  à  la  télé 

dure,  il  sera  abreuvé  d*a- 

mertume. 

ion  aux  acmes  de  Grégoire  XIII,  à  sa 
élection,  à  sa  mort  inopinée  et  aux 
de  son  pontificat. 


XVIIL  Ortlicr  sol,  niflifi- 
ilum  UlMmimaHt^  erit  in- 
gens  cougregaiio^  maiima 
wulatio^  bcnorum  recréa" 
tio. 


IVin.  Un  soleil  se  lè- 
ve pour  éclairer  le  inoode; 
il  y  aura  de  grandes  ar- 
mées, de  grands  change- 
ments, les  bons  relève- 
ront la  tête. 


Ce  serai!  ici  Sixte  Y  ;  nous  croirions  Toton- 
tiers  que  le  prophète  avait  un  autre  per- 
sonnage en  vue.  Le  reste  de  la  vaticination 
ne  convient  nullement  aux  pontifes  qui 
suivent;  nous  Tavons  donné  précédem- 
ment. 

Voici  maintenant  la  roue  de  la  vaticination 
qui  Taccom^uigne;  par  ce  seul  échantillon  on 
pourra  juger  des  autres. 


résulte  de  ce  tableau,  c'est  que  la 
onde,  marquée  dans  la  dernière  case 
ornes  de  la  l>éle  et  les  trois  Yœ  ! 
(tiques,  drvrait  être  accomplie  <ic- 


puîs  plus  de  deux  siècles,  si.nnspiration 
prophétique  était  venue  de  rcsnrit  divin. 
Qu'on  juge  donc  une  bonne  fois  de  la  valeur 
de  telles  prédiclionj?. 


507 


PAP 


DICTIONNAIRE 


P.VP 


La  prophétie  de  saint  Malachie,  nous  Ta- 
vons  dit,  a  obtenu  plus  de  célébrité  que  tou- 
tes celles-ci;  pourquoi?  H  serait  dilEcile  de 
le  dire;  mais  le  fait  est  patent,  et  Pautorité 
qu'elle  a  su  conquérir,. elle  la  conserve  en- 
core maintenant. 

Saint  Malachie,  évoque  d'Armach,  né  en 
109i,  et  mort  en  iihS,  est  célèbre  par  ses  mi- 
racles et  ses  liaisons  avec  saint  Bernard.  11 
prophétisa  lo  temps  de  sa  mort,  et  fut  le  jirc- 
niicr,  ou  du  moins  un  des  premiers  qui  aient 
été  canonisés  solennellement;  telles  sont 
peut-être  les  causes  qui  ont  concouru  à  atta- 
cher une  certaine  faveur  &  Pœuvre  qui  lui 
est  attribuée,  et  qui  d*ailieurs  n*est  pas  con- 
çue sans  quelque  habileté. 

Le  premier  auteur  qui  en  ait  parlé  est  Ar- 
nold de  Wion,  dans  son  Arbre  devicy  com- 
posé en  1595,  et  dédiéà  Philippe  II,  roi  d'Es- 
pagne. 11  avoue  lui-même  que  nul  écrivain 
ne  l'avait  encore  rapportée.  Saint  Bernard, 
qui  a  écrit  la  vie  de  saint  Malachie,  et  qui 
a  conservé  des  prédictions  insignifiantes  en 
comparaison  de  eelle-ci,  n'en  a  point  parlé. 
Nul  auteur  contemporain  ne  la  connue  :  ni 
Othon  de  Frisinçhen,  ni  Jean  de  Salisbury, 
ni  Pierre  le  vénérable;  et  après ceui-ci,  nul 
historien  pendant  quatre  siècles  n'en  a  soup- 
çonné l'existence: ni  le  continuateur  de  Ma- 
ria nus  Scotus,  niBordini,  ni  Platine,  ni  Pa- 
Iwre-Masson,  niOnuphrePanvini,ni  Joanncl, 
qui  écrivait  en  1570.  Baronius,  S[)onde, 
Bzovius,  Kaynaldi,  ne  font  nulle  m(:ntion  de 
cas  prédictions  dans  les  Annales  ecclésiasd- 
quesy  non  pas  môme  Ciaconius  dans  les  vies 
(les  pa[)es  et  des  cardinaux.  Les  agiographes 
irlandais,  qui  n'ont  rien  négligé  de  ce  qui 
pouvait  relever  la  gloire  des  saints  de  leur  pa- 
trie, n'en  ont  rien  dit;  jusqu'à  Thomas  de 
Mcssingham,  qui  la  relate,  a  la  suite  de  ses 
Yies des  saints  d'Iliberniey  publiéeslan  16i4. 

Suivant  Arnold  de  Wiou,  le  savant  Ciaco- 
nius serait  l'auteur  âes  interprétations  qu'il 
joint  à  chaque  désignati:on  ;  mais  on  n*a  ja- 
mais rien  découvert  dans  les  ouvrages  de 
Ciaconius,  ni  môme  dans  ses  manuscrits  qui 
ait  le  moindre  rapporta  la  prédiction  de  saint 
Malachie  ;  d'où  il  résulte  que  si  Arnold  n'en 
est  pas  lui-môme  l'auteur,  il  s'est  laissé 
égarer  surlesaccessoires  commejsur  le  ])rinci- 
ml.  Kn  suivant  ses  indications,  qui  sont  d'ail- 
leurs en  parfaite  convenance  avec  le  texte,  il 
se  trouve  des  anachronismes  et  des  erreurs 
sans  nombre,  qui  retombent  sur  le  prophète 
lui-mômc.  Ainsi  il  y  a  six  antipapes  confon- 
dus avec  les  légitimes  pontifes  :  savoir,  Vic- 
tor IV,  Calixte  111,  Pascal  III,  Félix  V,  Nico- 
las V,  et  Clément  Vlll,  mais  du  moins  les 
deux  derniers  sont  signalés  comme  tels,  et 
encore  la  question  de  la  légitimité  de  Clé- 
ment Vlll  est  dos  plus  contestables  ;  c'est  la 
trancher  fort  légèrement,  que  de  la  résoudre 
ainsi  d'un  seul  mot,  après  qu'elle  a  divisé 
l'Kljlisc  [>ar  moitié.  A  l'égard  de  la  chrono- 
logie, Victor  IV,  Pascal  111  et  Calixte  III 
sont  désignés  avant  Alexandre  III,  qui   les 

g  récéda,  et  Urlwin  VI  après  Clément  VII, 
onoll  XIII  et  Clément  VIII, quoiqu'il  les  ail 
l»réiédés. 


Voici  ces  prédictions,  la  désignations 
appartient  au  prétendu  saint  Malachie. 

E  Castro  Tiberis  :  du  chùleau  du  Tibre. 
Célestin  h,  natir  d*un  ch&leau  près  du  Tibre 

Inimicus  expuUus  :  reiineini  ebassé. 
Luge  11,  Cacciancmici. 

Ex  magnitudine  montis  :  de  la  grandeur  du  m 
Eugène  III,  né  au  cbl^teau  de  Grand-Mont. 

Abbas  suburranug;  Fabbé  de  Savome. 
Anàstase  IV,  abbé  de  Savome. 

De  rure  Atbo;  de  la  Blancbc-Campagne. 
Adrien  1Y,  nalif  de  Sainl-Alban,  et  évèqiie  d* 

Ex  lelro  Carcere  :  de  la  Noire-Prison. 
Victor  IV,  cardinal  du  litre  de  Saint-Nicol 
Carcere  Tulliano. 
Via  transliberina  :  la  voie  Trans-Tibcrine. 
Pascal  111 ,  cardinal  du  titre  de  Sainte-Mari 

delà  du  Tibre. 
De  Pannonia  Tuscia  :  de  la  Pannonie  de  Tof 
Calixte  111,  llongrois ,  cardinal-cvcque  de  Fit 

Ex  Amere  custode  :  de  Foie  qui  garde. 
Alexandre  II! ,  Roland  Paparoni;  Paparo  vev 
une  oie  dans  la  langue  italienne;  il  portai 
tour  dans  ses  armes,  ou  une  garde. 

Lux  in  o$tio  :  la  lumière  dans  la  porte. 
Luge  111,  né  à  Lucques  cl  évéque  d'Ostie. 

Sun  in  cribro  :  un  porc  dans  le  crible. 
Urbain  III  portait  pour  aimes  un  pourceau 
un  crible. 

Ensiê  Laurentii  :  Pépée  de  Laurent. 
Grégoire  Vlll,  cardinal  du  titre  de  Saint-Lai 
portail  pour  armes  deux  épécs  un  sautoir» 
Ex  schota  exiet  :  il  sortira  de  Pécole* 
Clément  111,  Scolari. 

De  rure  Bovensi  :  du  cbamp  de  Devis* 
Célestin  III,  de  Buvis. 

Cotne$  signatus  :  le  comte  signé.   . 
Innocent  III,  comte  de  Signy. 

Canonicusex  Latere  :  le  chanoine  de  Lalni 
Honoré  III,  chanoine  de  Latran. 

Avis  Ostiensis  :  Poiseau  d*Ostte. 
Grégoire  IX,  cvéquc  d'Ostie,  portant  un  ai|^ 
ses  armes. 

Léo  Sabinus  :  le  lion  Salnn. 
Célestin  IV,  cardinal -évoque  de  Sainle-Sa 
portant  un  lion  dans  ses  armes. 

Cornes  Laureniius  :  le  conile  Laurent. 
Inno<:ent  IV ,  comte  de  Lavagne ,  cardinal  di 
de  Saint-Laurent. 

Signum  Ostiense  :  le  signe  d'Ostte. 
Alexandre  IV,  comte  de  Signy,  évéque  d*Ostic 
Jeruialem  Campaniœ:  Jérusalem  de  la  Champs 
L'ROALN  IV,  né  à  Troyes,  palriarche  de  Jéntsi 

Draco  depressus  :  le  dragon  déprime. 
Clément  IV,  portant  pour  armes  un  aigle  eaKS 
un  serpent. 

Anguineus  vir  :  Phomme-serpent. 
Grégoire  X ,  portant  une  guivre  dans  ses  ar 
Concionator  gallus  :  le  prédicateur  français 
Innocent  V,  Français,  de  Tordre  des  Frcrc» 
clieurs. 

Bonus  cornes  :  le  b<m  conile. 
Adrien  V,  Olhobon  Fiesquc,  comte  de  Lavagae 

Piscator  Tuscus  :  le  pécheur  toscan. 
Jean  XXII,  Pierre,  évoque  de  Frescati. 

Rosa  composita  :  la  rose  composée. 
Nicolas  III,  Coinposilus  des  Ursins,  ayant  une 

dans  ses  armes. 
Ex  telonto  liliacei  Martini  :  de  la  banque  de  & 

Marlin  des  Lis. 
Martin  IV ,  trésorier  de  Saint-Martin  de  Tour 

Ex  rosa  leonina  :  de  la  rose  léonine. 
Honoré  IV,  i>orlanl  pour  armes  un  lion  tenant 
rose. 

Picna  inter  escas  :  le  pic  entre  des  mets. 
'Vf  -.  ^ç  iV\  natif  (lAscoli,  in  Piccno. 


PAÎ* 


DES  Mia.\CLES. 


PAP 


510 


f  cremo  cdms  :  élevé  tie  Ttriniiage. 
V,  Pierre  Mouron,  ermite, 
nttn  t^nedictione  :  de  la  b^uédiclion  des 

ondes. 
Vin,  il  se  nommait  Benoit  »  et  portait  des 
»ndï^$  dans  ses  armes. 
Uitor  ptitarivus  :  le  |vrédicatcur  de  Patarc. 

I,  Fr.  Nicolas,  de  Tordre  des  Frères  pré- 
;  Àuitit  Nicolas,  êlait  de  Ptilare, 

ii$  Aqnttankis  :  des  l'ascos  d'AqiiUaine. 
V,  Gascon,  ardicvéque  de  lïoideaui ,  por- 
\  Caâr«*sdans  ses  armes. 
#iifor<r  Oiseo  :  du  cordonnier  d'Osse. 

II,  Jacques  d'Osse,  (ils  d*un  cordonnier. 
^€hi4tnaticus  :  le  corbeau  scïtisninlique. 
f,  Pierre  de  Corberia,  antipape, 

Ffigidni  abbas:  Tiibbe  troid. 
I,  aUUéde  Froidmond. 
v»#ii  Àtrebatemi:  de  lu  rose  dWrras. 

I,  évéque  d'Arras,  porlunt  des  roses  dans 
». 

14  Pammachii  :  des  monts  de  Sainl-Pani- 
niaque. 

^,  cardinal  du  litre  de  Snini-Paniniai|nc, 

MI  monts  dans  son  bhisûii. 

\ns  vlcecomeB  :  le  viconte  franç:ris. 

français,  nonce  apostolique  à  Milan  où  rë- 

ies  Viseonti. 

Irghic  fortit  ;  le  fort  de  la  Yierge  neuve. 
^  r  de  Beanrori,  cardinal  du  litre 

U  ia*Neuve. 

t  upQstotica  :  de  la  croix  apostotique. 

II,  cardinat  du  litre  des  douze  apélres, 
lii«*  croix  dans  ses  nrmes. 

Cosmedina  :  la  lune  Cusmedine. 
,  Pierre  de  Lune»  cardinal  du  titre  de 
ne  CosiMédinc. 

rfinonicum  :  le  schignie  de  Barcelone. 
m,  antipape,  Gilles,  chanoine  de  Oarce- 


cgnnni  :  de  renfer  de  Pregnaivî. 
frihélenii  Pregnani,  natif  dlnlerno, 


de  mixfhne;  le  dé  de  la  mixtion. 

IX  portail  des  des  dans  ses  armes. 
eiiore  tidere  :  d*un  astre  meilleur. 
!♦  Cônie  de  Meliorati,  portait  une  étoile 
anues. 
P0iir#  Mgro  :    le  nautonnier  de   Negre- 

pont. 
II,  Ténilicn»  conunandeur  de  rÉglisedc 

i. 

tqtllum  iolit  :  le  fouet  du  soleil. 

V,  archevtWpie  de  Milan  où  l'on  reprc- 

Al  Aniliroise  un  fouet  à  la  main,  et  ayant 

««  un  soleillevaiit, 

ntàstiritiiv  :  le  cerf  de  la  sirène. 

\\è  k  N:in!es,  dont  les  arnies  sont  une 
cardinal  du  litre  de  Saint-Kusiaclic.iju'ou 
/e  avec  un  cerl\ 

trWi  flfird  ;  la  colonne  du  voile  dVir. 
>t!ion  Colonne,  cardinal  du  litre  de  Saint- 
iu  VU) le  d'or. 

i  cate^tina  :  la  louve  ct^lestinc. 

fils  d'Angelo  Condolmerio,  avant  nue 

.  sesartnes- 

utOT  crucis  :  Tamant  de  la  croiir. 
niédêe,  due  de  Savoie,  ayant  une  croix 
jimieii^. 

HiûU  tiitur  :  de  la  ftelitesse  de  la  lune. 
Ué  au  diocèse  de  Lunes,  de  parents  obs- 


souvenir  mytliologîi|ue  sous  la  pliniie 
itc!  iupitcr  proclanie  par  le  Sainl  Ts- 
ëlrangetc! 


Bo$  pûàcem:  lebeEîufqui  pali. 
Caijxte  111,  portait  pour  armes  un  bœuf  pais- 
sant. 

De  capra  et  ntbertfa:  delà  cliévre  et  de  Tauberge. 
Pie  II,  secrétaire  du  cardinal  Caprauico  et  ensuiie 
du  cardinal  xVIbergati. 

De  cerw  cl  ieone  :  du  cerf  et  du  lion. 
Paul  II ,  évéque  de  Servie  ,  ayant  un   lion  dans 
ses  armes. 

Piêcator  minorita  :  le  pêcltenr  Cordelier. 
Sixte  IV,  Cordelicr,  fiU  de  pt'clnnir, 

Prœcursor  Sicitia'  :  le  précurseur  ile  Sicile. 
b^oci:?jT   Mil,  lean-Bipliste  Cibo,  habitué  delà 
cuur  du  rui  de  Sicile. 

Bos  Àtbanus  m  portu  :  le  bœuf  d'Al!>e  au  port, 
ALEXANmtE   VI,    rardinal-èvéque   d\\lbe,    puis  de 
Porto»  avait  un  Ixeuf  dans  ses  armes. 

De  purvo  huminc  :  du  petit  bomnie. 
PJE  lil,  François  Piccoloiuini. 

Frnctns  Jovhjuvabit  :  le  fruil  de  Jupiter  aidera. 

JirLEs  11,  de  la  Eovére,  portait  un  rouvre  dans  ses 

annes;  le  rouvre  ûtuit  consacré  à  Jupiter  (G33), 

De  cratimh  poikiana  :  du  gril  de  Poliiien. 

Léon  X,  fils  de  Laurent  de  Médicis,  et  disciple 

d'Ange  Polîtîen.  Le  gril  est  le  symbole  de  saint 

Laurent. 

Leù  florentins  :  le  lion  florentin. 
Adrien  VI  portait  un  lion  dans  ses  armes,  et  «îtait 
iilsd'un  tapissier  d'iireclit  i^ionié  Florent. 
F  h  s  pih'  :  la  Heur  de  ^d  pile. 
Cléhfnt  Vil,  de  Mêdicis,  dont  les  armes  sont  à  sii 
tourteaux ,  avec  un  plus  grand  chargé  de  trois 
Heurs  de  lis* 

ntfacmîtis  medico  r  riiyacinte  au  médecin. 
Pacl  III,  Farnése,  dont  les  armes  sont  à  six  jaeinies , 
cardinal  du  titre  de  saint  Corne  ei  saint  Damien, 
patrons  de  la  médecine. 
D**cormm  montana  :  de  la  couronne  du  mont. 
Jrï.E$lll,Jean-Marredu  .Mont,  jKïrlait  dans  ses  armes 
une  uKuilagne  et  des  couronnes  de  laurier. 
fruitunium  fl<jcddiim  :  le  fjonienl  llasquc* 
Maucel  11,  ue  régjia  que  vingt  et  un  jours,  et  portait 
des  éjiis  dans  ses  armes. 

De  fuie  Pt^iri  :  de  la  foi  de  Pierre. 

Patî.  n  ,  Pierre  Carafe  (cara  fe,  la  foi  cbére  (636), 

jEicuiapi  pharmaium  :   la   médecine  d'Eseu* 

lape  f057). 

Pie  IV  avait  étudié  la  médecine: 

Àn^iHi  itemorosns  :  Fange  des  bois. 
PiE  V,  Michel  Cisleri.  natif  de  Itoschi. 
Mediitm  corpus  pilutaruvi:   la  moitié  du  corps  de 

pilules. 
Gri^-goire  Xïll,   avait  dans    ses  armes  un  dragon 
naissaul  (ta  moitié  d'un  draiîou)  et  élail  créai ure 
de  Pie  ÏV,qui  portait  six  tourleaux,  ou  piles,  dans 
les  sien  lies. 
Axi$  in  medietate  iitjm  :  ressieuau  milieu  du  signe. 
Sixte  V.  H  |iortaii  |»our  armes  un  hou,  qui  est  un 
des  signes  du  Zodiaque,  ^urmojilé  d'un  axe. 
De  rote  cwH  :  de  la  rosée  du  ciel. 
llABiiN  Vil,  évéque  de  Kossane,  eu  Calabre,  où  se 
recueille  la  manne. 

De  mtlmuiinte  nrbii  :  de  la  ville  ancienne. 
Cr^goire    XiV  ,    uatif   d*Orviellc,  en  latin    fV^t 
telwa, 

Jusqu*ici  la  vatict nation  cadre  aisément 
avec  les  noms  des  Pontifes;  mais  alors  elle 
s*arrèle,  et  malgré  la  facilité  qu'il  devrait  y 
avoir,  en  a|q>arence,  h  trouver  dans  les 
mille  circonstances  qui  se  rattachent  à  la  vie 
il'un  Pontile  lapplication  de  deux  mots  pris 


(031»)  Comment  attribuera  Dieu  do  pareils  jeui 
d*!  mois? 
((i37)  Encore  la  Mythologie  ? 


511 


PAP 


DICTIONNAIRE 


^AP 


au  hasard  »  il  devieDt  le  plus  souvent  im- 
possible de  donner  une  interprétation  tant 
soit  peu  plausible,  ce  qui  a  fait  croire  que 
la  prédiction  fut  composée  à  Tintention  du 
conclave  réuni  après  le  décès  d'Urbain  VU, 
aux  fins  de  faire  élire  le  cardinal  Simoncelli, 
qui  le  fut  en  effet,  soit  que  la  manœuvre  y 
ait  contribué  ou  non,  et  qui  prit  le  nom  de 
Grégoire  XIV.  Il  n'y  a  pas  môme  d'hésita- 
tion fiarmi  les  savants  à  cet  égard.  (Voy.  le 
P.  MÉNÉTRiEB,  De  laproph.  attribuée  à  saint 
Malachie.) 

Si  Ton  considère  cette  mAme  prédiction 
sous  le  rapport  des  convenances  et  du  lan- 
gage, on  reconnaîtra  aisément  aux  pointes, 
aux  jeux  de  mots  perpétuels  dont  elle  se 
compose,  qui  présentent  la  plupart  un 
sens  ridicule,  peu  honorable  pour  les  sou- 
verains pontifes,  et  une  explication  puérile, 
qu'il  n'y  a  rien  de  divin  clans  une  pareille 
œuvre. 

Et  quant  aux  désignations  qui  restent,  il 
en  est  qui  ne  présentent  aucune  application 
iiossible;  par  eiemple  :  La  cité  pieuse  dans 
la  guerre^  pour  Innocent  IX;  rlkomme  on* 
domnt^  pour  Léon  XI;  le  lis  et  la  rose^  pour 
Urbain  VIII;  les  fleurs  environnées^  pour 
Clément  XI;  des  bains  de  Toscane  9  pour 
Grégoire  XVI.  Mais,  dit-on,  Grégoire  XVI 
fut  élu  dans  une  salle  nommée  les  Bains  de 
Toscane  ;  est-ce  vrai  ?  Clément  XI  était  élo- 
quent; quel  rapport  y  a-t-il?  Urbain  VIII 
portait  dans  ses  armes  des  abeilles,  qui  se 

I)osent  sur  les  lis  et  les  roses,  où  elles  cueil- 
ent  leur  miel  ;  oui,  et  sur  mille  autres  fleurs. 
Léon  XI  passa  comme  une  onde,  n'ayant 
régné  que  vingt-six  jours;  pourquoi  pas 
comme  une  ombre,  un  songe,  où  cent  autres 
choses?  Innocent  IX  était  de  Bologne;  que 
suit-il  de  là?  Il  est  d'autres  explications 
tellement  tirées  parles  cheveux,  qu  il  devient 
encore  plus  dilucile  de  les  admettre  :  par 
exemple  la  croix  de  Romulus^  pour  Clément 
VIII  ;  il  était,  dit-on,  de  la  famille  des  Al- 
dobrandins,  qui  a  la  prétention  de  descen- 
dre du  premier  chrétien  romain ,  et  porte 
une  bande  croisée  dans  ses  armes  ;  quel  rap- 
port y  a-t-il  entre  tout  cela  et  Romulus.  Du 
grand  fleuve^  pour  Clément  X,  parce  qu'il 
serait  né  au  temps  d'un  déboraement  du 
Tibre.  La  pénitence  glorieuse ^  pour  Alexan- 
dre VIII,  parce  qu'il  aurait  été  élu  le  jour 
de  Saint-Bruno.  Il  en  est  pourtant  quelgues- 
unes  qui  présentent  d'heureuses  coïnciden- 
ces, par  exemple  :  La  joie  de  la  croix ^  pour 
Innocent  X,  qui  fut  élevé  au  souverain  pon- 
tificat le  jour  de  l'Exaltation  de  la  sainte 
croix.  Le  gardien  des  montSy  pour  Alexandre 
Vil,  qui  portait  dans  ses  armes  une  monta- 
gne à  six  coteaux.  Le  pèlerin  apostolique ^ 
pour  Pie  VI,  qui  mourut  en  exil.  L'aigle 
tapace^  pour  Pie  VII,  dont  les  États  furent 
conquis  par  l'aigle  napoléonienne  ;  mais 
c'est  tout,  et  c'est  le  cas  de  dire,  avec  un 
auteur  ancien  :  Parmi  tant  de  flèches  que 
les  pronostiqueurs  lancent  au  hasard ,  ce 


n'est  pas  merveille  si  guelques-unes  a 
gnent  un  but  (638).  Quoi  gu'il  en  soit,  \ 
Je  surplus  de  la  pronostication,  cbacu 
portera  son  jugement. 

Innocent  fX.  Pia  civitas  in  bello  :  la  cité  p 

durant  la  guerre. 
Clément  VIII.    C'rtix  Romulea  :  la  croix  dt 

mulus. 
Léon  XI.  Undosus  vir  :  rhorome  ondoyant. 
Paul  IV.  Gens  penersa  :  la  race  perverse. 
Grégoire  XV.  /n  tribulatione  pacis  :  dans  la  I 

lation  de  la  paix. 
Urbain  VIU.  LHium  et  rosa  :  le  lis  et  la  rose. 
Innocent  X.  Jucunditas  crucis  :  la  joie  de  la  < 
Alexandre  VII.  Montium  custos  :  le  gardia 

montagnes. 
Clément  IX.  Sydus  olorum  :  Tastre  des  cym 
Clément  X.  Dejlumine  magno  :  du  grand'ini 
Innocent   XI.  Betlua  insatiabilis  :  la   bêle 

tiable. 
Alexandre  VIII.  Pœnitentia  gloriosa  :  la  péa 

glorieuse. 
Innocent  XU.  Rostrum  in  porta  :  le  museaa 

la  porte. 
Clément  XI.  Flores  circumdati  :  les  flean 

ronnées. 
Innocent  XIII.  De  bona  religione  ;  de  la  I 

religion. 
BenoIt  XIII.  Miles  in  bello  :  le  soldai  à  la  n 
Clément  XII.  Columna  excelsa  :  la  coloana  e 
BenoIt  XIV.  Animal  rurale  :  ranimai  des  di 
Clément  XIII.  Rosa  Umbriœ  :  la  rose  de  Tai 
Clément   XIV.    Ursus  velox  :  Tours  léger 

course. 
PiB  VI.   Peregrinus  apostolicus  :  le  pèlerkl  i| 

lique.  1^ 

Pie  VII.  AauHa  rapax  :  Taigle  rapace.  ^^ 
Léon  XU.  tanis  et  coluber  :  le   chien  au 

penl.  V 

Pie  VIII.  Vir  religiotus  :  Thomme  religii 
Grégoire  X VU  De  balneis  Hetruriœ  :  des  I 

ques. 
Pie  IX.  Crux  de  cruce  :  la  croix  de  la  crois» 

Lumen  in  cœlo  :  la  lumière  dans  le  ciel. 

Ignis  ardens  :  le  feu  ardent. 

Religio  depopulata  :  la  religion  dévastée.    . 

Fides  intrepida  :  la  foi  intrépide. 

Papier  angelicus  :  le  pasteur  angélique. 

Pastor  et  nauta  :  pasteur  et  marin. 

Flos  florum  :  la  (leur  des  fleurs. 

De  medietate  lunœ  :  de  la  moitié  de  la  laM^ 

De  labore  sotis  :  du  IraTail  du  soleil. 

De  gloria  olivœ  :  de  la  gloire  de  Tolivc. 


In  persecu  tione  ext  rema 
sucrœ  romanœ  Ecclesiœ 
sedebit  Pelrus  Romanus, 
qui  pauet  oves  in  mullis 
tribulationibus  ;  quibus 
transactis ,  civilas  septi- 
collis  diruetur  ;  et  judex 
tremendus  judicabit  po- 
pulum» 


Dans  la  demiàt 
sécution  de  la  I 
Eglise'  romainet  M 
main  nommé  Piem 
élevé  au  ponliica 
paîtra  le  troupeau  ai 
lieu  de  nomliremei 
bulations,  lesquelles 
finies,  la  ville  aai 
collines,  sera  déCnû 
le  juge  redoutable  Ji 
le  monde. 


Il  serait  inutile  do   chercher,  dans  i 
multitude  de  prophéties,  autre  chose 
Tintemion  spéciale  de  leurs  auteurs; 
dra-t-on  enfin    lo  comprendre  î  Vsqm 
parvuli  diligitis  infantiam^  et  stulti  ea, 


(638)  Patcre  etiam  aliquando  roathematicos  vera  dicere ,  et  tôt  sagittas  cum  emittanl,  unamtai 
alerantibus  aliis.  (Senec,  Noct.Attic.) 


r^rt 


DES  MIRACLES. 


MR. 


5li 


f ndxtAt  ctipimtf  et  imprudvntes  odi- 
fntinm?  (PrôV,  i,  22.) 
\LYTIQCES  (  GuLTÎsoiis  miracu- 
lés), —  L'Evangile  nous  rApporle 
^«sôns  (ii^  jviral.s  tiques  Ojiorées  par 
jdans  les  rircons-lances  les  plus 
■es.  Lors  de  la  prcMDtère,  il  en^ci- 
as  une  tuai  son  dont  Ici  (lorte  étott 
par  la  foule,  de  tellf».  manière  que 
1  ne  pouvait  y  pénétrer;  autour  de 
^ovaient  réunis  des  pharisiens  et  des 
;  de  la  loi,  venus  de  tous  les  points 
Idée  et  de  la  Sanaarie.  Or  ceux  qui 
iienl!emalade,nepouvantrintroduire, 
rni  sur  le  toit,  âlêrent  tes  tHii€&,  et  te 
Urent  au  mitieu  de  ra,<semblée ,  posé 
\  grabat.  Jésus  ^  voi/nnl  une  si  grande 
au  malade  :  Mon  ami,  vos  pikhcs  vous 
■tV,  Aunsitdl  les  scribes  cl  les  phari- 
mmencêrent  à  dire  en  eujc-mémes  :  — 
^phêmc  !  el  (fuel  est  donc  celni-ci? 
m  que  Dieu  peut-il  remettre  les  pAiu's  ? 
liii^,  répondant  à  lenrs  propres  pen- 
gr  dit  :  Pourquoi  murtnurez-voHs  en 
*^  €S?  Lequel  est  le  plus  facile  de  dire 
vous  sont  remis^  ou  de  dire:  tti^ez- 
rchez?  Puisfpiil  en  est  ainsi^  vous 
ke  le  Fils  de  f  homme  a  le  pouvoir  de 
[tes  péchés  sur  la  terre  :  Levez-vous, 
r$  an  paralytique,  emportez  votre 
tn  retournez  en  votre  maison.  Et 
§e  paralytique^  se  levant  en  présence 
monde ^  prit  le  gratmt  sur  Ivffuel  ii 
'  ei  s'en  retourna  ù  sa  maison,  en 
BU,  La  stupeur  fut  ffénérale,  et 
f  s  unit  à  lui  pour  glorifier  Dieu; 
avec  étonnemcîit  :  —  Nous 
aujourd'hui  à  de  grandes  mer- 
►).  buivanl  révangélisle  saint 
raculeux  événement  s'accomplit 
laiim;  ville  dans  laquelle  le  Sau- 
lit  alors  sa  résidence  ordinaire, 
lînt  ^latthîeu» 

[considère  les  circonstances  au  mi- 

jnellcs  Jésus-Christ  accomnltt  ses 

il  sera  facile  d'y  reconnaître  un 

fnnnr,  celui  de  convaincre  ses  audi- 

de  sa  doctrine.  El  lors  ml^ine 

les  malades  d'une  manière 

Ëi  rjtcUim  ciit  in  una  ilicrum,  cl  ipsc  se* 
icens.  Et  eranl  PI>ans,Ti  scdenlcs,  H  logis 
k«  qui  veiiL*r;Hil  ex  omrii  caslello  G:ilit;eTe, 
I»,  vl  Irnisalcni  :  *^t  vîrlus  Domiiii  e«at  ad 
ira  efis.  El  rrc'ç  viii  porLuiles  \\\  leHf»  !i<Miii- 
trat  paralylîciH  :  et  (ptHi*rçt>aril  «niiu  in- 
lionert'  :inli:  isuti.  l^l  non  învcnieiLlcs  {\w^ 
>iiifcrrenl  pr;i!  liirlci,  usui'.rnk'tiinl  supra 
p«T  l<^gtilaî»  stibiiiisnijnl  t'him  cmii  Itin 
:iiUe  Jesuin.  QuoiUiFi  tirlinii  iiL  vidti, 
no,  rfiniUiuihir  itbl  ptK'tnlik  tua.  Kl  rœ- 
gitArc  Sorikcct  Pliarisioi»  iruu'ïites  :  Quls 
ni  loquinir  lilusjrUiMuins''  yiis  pot<'sl  lîi- 
a,  iiisi  scihis  Dcus?  lit  rn^novil  aiiicm 
uneiii  conn»,  n^spomlons,  \\\\\v  aJ 
jitatià  in  r.oniibus  vfstris?  Qn'ht  osL 
l;  l>imitluiitnr  tilit  pcccatu;  an  dircrc  : 
kda?  tii  niUeni  sriâtis  quia  Filins  ho- 
iie^laif^ni  tn  irrra  diinutciHli  porcitHs, 
|:  Tibi  diro^  siirge,  loHe  Icctuni  ttuun* 
iomum  Uiîiin.  Et  coiifêsUni  consurgcuâ 


moins  ostensille,  en  famille,  pour  ainsi  [rar- 
lcr,comajei!  arriva  tie  la  hclte-m^re de  rap6- 
Ire  saint  rierre»  c'était  etïiorc  dans  un  pareil 
but,  car  alors  même  il  avait  à  convainiTc, 
sinon  la  foule  et  les  docteurs,  au  [uoîns  les 
disciples  qu'il  venait  de  s'attacher.  Il  voulait 
que  ses  merveilles  fussent  incontestables,  et 
que  le  récit  quVn  feraient  uu  jour  sesdis- 
cifdes,  fiit  accompagné  *le  celle  conviction 
qui  se  couunuiiiquc  irrésistiblement.  Ce 
n'est  [las  à  dire  qu'il  n'y  avait  [las  flans  le 
cœur  de  Jésus-Christ  une  charité  ïncouunen- 
surablc,  une  grande  lenilrcsse»  ^ne  corn- 
irnssion  inliuiment  miséricttrdieuse  en  fa- 
veur  de  riiumanilé  souffrante;  mais  la  di- 
vine Providence,  tntijours  admirable  en  ses 
œuvres,  amenait  au  temps  opjiortun  looca- 
sion  des  raervcilies,  la  charité  et  lamour  les 
opéraient  ^  et  la  publicité  en  répandait  au 
loin  la  renonmiéc,  de  sorte  que  par  un  seul 
acte»  le  Dieu,  un  dans  ses  volumes  et  sa  na- 
ture, atteignait  en  niéuic  temps  les  tins  di- 
verses qu'il  s'était  proposées. 

Le  Sauveur  guérit  un  second  paralytique 
dans  une  cinonstance  moins  solennelle 
peut-être,  mais  avec  uneînlcntion  non  moins 
signalée.  C'était  aussi  à  Capbarnaùm,  il  en- 
seignait dans  la  Synagogue,  et  il  y  avait  de- 
vant lui  un  |>aratvlit|ue,  dont  la  main  était 
desséchée;  les  pharisiens  robservaicnt  avec 
uneioie  maligne,  pour  voir  s'il  oserait  vio- 
ler la  loi  du  Sabbat,  à  la  manière  dont  il3 
rentendaient,  en  guérissant  les  malades.  Or, 
Jésus  suchani  leurs  pensées,  dit  au  parafyti^ 
que  :  —  Livez-vous  et  vous  placez  an  mitiet$ 
de  l'assemblée^  ce  que  celui-ci  fit  aussitôt. Puis 
adressant  la  parole  aux  assistants,  il  leur 
demanda  :  —  Est-il  permis  de  faire  le  bien 
en  xm  jour  de  sabbat,  ou  vaut- il  mieux  lais- 
ser  le  mal?  Vaut-il  mieux  sauver  une  âme^ 
ou  la  laisser  se  perdre  ?  Et  aprcs  avoir  inter- 
rogé des  yeux  toute  rassemblée,  il  dit  an  ma- 
lade :  —  Etendez  la  main  :  et  il  retendit,  car 
il  était  guéri?  Tous  demeurèrent  confond*is^ 
et  se  demandèrent  les  uns  aux  autres  ccqui's 
pourraient  faire  contre  Jésus  (6iO), 

La  troisième  guérison  de  luiralytiqties 
dont  FEvangile  parle  avec  quelques' détails 
est  celle  du  serviteur  du  centurion  do  Ca- 

caram  ilïis,  tulil  lecliim  in  cpm  jncrhal  :  et  abîil  în 
donmin  suam,  magïiilîcaiis  IKuhtk  El  sliipor  appe- 
lle niitl  omties ,  cl  ni;i};ninrnl»an(  IViim*  El  n^pieli 
sunt  ttiiiorc  dicetius  :  Quia  vidinuj^  iniraliilia  liodie* 
{Luc.  \,    17.  Cf.  Marc.  n.  2,  cl  Maith.  n,  i.) 

(t>i(>)  Fâcuun  est  untem,  ei  in  alio  saiil»nio ,  ut 
iïiLrarel  in  synago.;am  ,  et  doccrel.  El  crât  îbî 
liomo,  H  ma  nu  s  ejiis  des  Ira  eral  a  rida.  0  bMT  va- 
ban  t  àtUcm  Scribx  cl  Ph-]irii»a2i,  si  ïn  sahbalo  cura- 
rct  :  ut  invenircnl  umïc  accusarrjd  eu  m.  Ipsc  vcro 
sCNjbal  cogiiaiioiiÊS  carnni  :  et  ail  bnmin^  tpil  ba- 
iH^bat  Hianutn  arîdam  :  Surgc,  et  sta  itt  mi'ifinrii. 
Et  stir^^ens  stclîl.  Ail «iitU'iu  ad  illos  Jcsiis  :  Inlct- 
nv^i*  voîj  :  si  lied  sabbalis  bûm'laterc,  an  nialc; 
aunnam  salvam  rarere»  an  pcnlciv?  El  tirctunspe- 
nis  onyilbiis  di\il  hominl  :  EkIciuIc  inanum  tuanr. 
El  extendit  :  et  rç^iiluta  csi  maniis  rjus.  I;»!»i  auicni 
reploii  sunl  insipicï^iia,  et  toUmpj/'banlur  ad  itivi» 
rem,  quidnain  faccrcnt  Jcsu.  *Lue.  vi,  O-II.Cf, 
Mare,  m,  1,  et  MuHh.  xu»  9.J 


515 


PAR 


DICTIONNAIRE 


PAS 


pharnaûm;  mais  ces  trois  guériscuis  ne  sont 
pas  les  seules  œuvres  merveilleuses  du 
môme  genre  que  le  Seigneur  ait  opéréesycar 
Tévangéliste  saint  Matthieu  dit  au  quatrième 
chapitre  de  son  évangile,  que  pendant  le 
séjour  de  Jésus-Christ  en  Galilée,  peu  après 
son  baptême,  on  lui  apportait  de  tous  côtés 
des  malades,  entre  autres  des  paralytiques, 
et  quMls  les  guérissait,  de  telle  sorte  que  son 
nom  se  répandit  dans  toute  la  Svrie  (641). 

I-A  guérison  du  serviteur  au  centurion 
offre  Ces  deux  particularités  remarquables, 
qu'elle  s'accomplit  en  faveur  d'un  étranger, 
comme  pour  montrer  qu*en  Jésus-Christ  il 
n'y  avait  point  d'acception  de  personnes,  et 
que  les  gentils  aussi  bien  que  les  Juifs  étaient 
appelés  à  jouir  des  bienfaits  de  l'Evangile  ; 
ensuite  qu  elle  s'accomplit  par  le  seul  fait 
de  la  volonté  du  Sauveur,  à  distance  du  lieu 
où  il  se  trouvait  dans  le  moment,  comme 
pour  montrer  que  Jésus  était  vraiment  Dieu, 
car  il  n*y  a  que  Dieu  qui  puisse  étendre 
ainsi  sa  puissance  en  tous  lieux.  L'action  de 
Thomme  se  borne  au  lieu  môme  où  il  est 

I)résent,  et  se  mesure,  pour  ainsi  dire,  à  la 
onçueur  de  son  bras. 

C  était  aussi  è  Capharnaiîm;  Jésus  rentrait 
en  celte  ville  après  une  de  ses  courses  a^)0s- 
loliques.  Or  le  centurion,  qui  commandait  la 
garnison  romaine,  avait  un  de  ses  serviteurs 
atteint  de  paralysie  et  en  danger  de  mort 
dans  le  moment  même.  Ayant  entendu  an- 
noncer le  retour  de  Jésus,  il  lui  envoya  les 
princi(>aux  d'entre  les  Juifs,  pour  le'  prier 
de  venir  rendre  la  vie  et  la  santé  à  ce  servi- 
teur qu'il  aimait  tendrement.  Venez,  lui 
dirent  ceux-ci,  le  maître  mérite  que  vous 
lui  accordiez  cette  faveur;  il  aime  notre  na- 
tion, il  nous  a  bâti  lui-même  une  syna- 
Sogue.  Jésus  s'en  alla  donc  avec  eux.  Tan- 
is  qu'il  était  en  route,  le  centurion  en- 
voj;a  au-devant  de  lui  quelques-uns  de  ses 
amis  lui  dire  :  Seigneur,  ne  vous  empres- 
sez ^)as,  car  je  ne  suis  pas  digne  que  vous 
entriez  dans  ma  maison.  Puis  bientôt,  lors- 

aue  le  Sauveur  était  déjà  près  d'arriver, 
sortit  lui-même  à  sa  rencontre,  et  lui  dit  : 
Seigneur,  je  ne  me  suis  pas  cr4i  digne  de 
paraître  devant  vous,  et  c'est  pour  cela  que 
je  vous  ai  envoyé  des  hommes  de  votre  na- 
tion; mais  il  n'est  pas  nécessaire  que  vous 
veniez  chez  moi  ;  dites  seulement  une  parole, 
et  mon  serviteur  sera  guéri.  Car  moi  qui  ne 
suis  qu'un  homme  et  sous  la  dépendance 
d'autrui,  je  n'ai  pas  besoin  d'aller  ici  ou  là 
pour  faire  ma  volonté  (642)  ;  je  dis  à  mon 

(ran  Matui.  iv,  u. 

(642)  CVsl  ainsi  que  saint  Chrysosloroc,  Thco- 
phylacte ,  Eulhymius  et  la  plapaft  des  inlcrprètes 
expliquent  ce  passage  de  TEvangile,  en  comliiiiant 
les  récits  de  saint  Matthieu  et  de  saint  Luc.  (Matih, 
vni,  5.  Luc,  VII,  I.) 

(645)  Cum  autem  introisscl  Caphamaam,  acces- 
sit ad  cum  centurie,  rogans  cum.  Et  diccns  :  Do- 
mine, puer  meus  jacet  in  domo  paralyticus,  et  inale 
torquctur.  Et  ait  illi  Jésus  ;  Ego  venlam,  et  curabo 
eum.  Et  respondens  centurio,  ait  :  Domine,  non 
lum  dignus  ut  intres  sub  tcctum  mcum  :  sed  tnii- 
tum  die  verbo,   et  sanubilur  puer  meus.  Nam  et 


serviteur  allez  là,  il  y  va;  à  un  au 
ici,  il  y  vient  ;  à  un  troisième,  fi 
chose,  il  la  fait.  Jésus  se  retourm 
foule  lui  dit  avec  admiration,  en 
vous  le  dis,  je  n'ai  pas  trouvé  une 
foi  en  Israël  ;  aussi,  je  vous  l'ass) 
coup  viendront  de  l'Orient  et  de  1 
s'asseoir  dans  le  royaume  des  ci 
d'Abraham,  d'isaac  et  de  Jarob,  i 
les  enfants  du  royaume  seront  re 
les  ténèbres  extérieures,  où  il  j 
pleurs  et  des  grincements  de  dei 
dit-il  au  centurion,  qu'il  vous  soit 
votre  foi;  son  serviteur  fut  guéri 
môme,  et  ceux  de  ses  amis  qu'il 
vovés  au-devant  de  Jésus  rentra 
et  le  trouvèrent  guéri  (643). 

Rien  n'est  plus  touchant  que  ce 
en  même  temps,  rien  n'est  plus 
comme  moralité.  C'est  ainsi  que  c 
du  Sauveur  toutes- choses  sont 
dans  un  but  spécial,  et  coordont 
un  ordre  de  desseins  qui  correspoi 
à  ce  même  but  ;  de  telle  sorte  que 
tion  du  genre  humain,  si  multiph 
voies,  s'accomplit  selon  une  pei 
comme  Dieu  est  Un.  Nous  dire 
rien  de  mieux  prouvé  au  point  de 
philosophie  humaine,  qu'un  fait  ac 
présence  de  tant  de  témoins  anim 
timents  divers,  avec  tant  de  len 
solennité.  Il  en  est  ainsi  des  a 
Tout-Puissant,  elles  sont  complet 

PASQUALIS  (Martinez) ,  chef  < 
des  Martinistes;  personnage  cél 
son  école  et  même  dans  Te  moi 
dont  il  n'y  a  que  le  nom  de  bi 
On  ignore  sa  [^atrie ,  sa  nationa 
reste  de  lui  au'un  manuscrit  tri 

auelques-uns  l'ont  cru  d'origine  p 
usieurs  ont  dit  qu'il  était  juif.  1 
i'rance ,  en  1754 ,  un  rite  cabalisti 
nique ,  dit  des  élu3  Cohcns ,  dans 
adeptes  s'occupaient  de  théurgic 
compta  plusieurs  loges ,  tant  a 
qu'à  Toulouse,  à  Bordeaux  et  à 
grand  réceptacle  du  bien  et  du 
erreurs  et  de  la  vérité ,  le  point  o 
qui  n'en  procède  pas  vient  aboutir, 
quitta  cette  dernière  ville  en  1T7 
terminer  l'année  suivante,  à  Port-a 
sa  carrière  d'évocations  et  de  coi 
tions  avec  les  natures  invisibles. 

Si  peu  connu  personnellement,  i 
])ossiDle  de  savoir  autrement  que  p 
médiaire  de  ses  disciples,  la  nat 

ego  bonio  sum  sub  potcsiale  constttofi 
sub  me  milites,  et  dico  huic  :  Vade,  € 
alii  :  Veni,  cl  venit  ;  et  servo  mec  :  1 
Tacit.  Audiens  autem  Jésus  miratus  est, 
tibus  se  dixit  :  Amen  dico  vobis  non  iniF 
fidcm  in  Israël.  I>Ico  autem  vobis,  que 
Oriente  et  Occidenic  venient,  et  recui 
Abrabam,  et  Isaac,  et  Jacob  in  regno  cœl 
autem  regni  cjicientur  in  lenebras  extei 
erit  fletus,  et  stridor  dentium.  Et  dixît  . 
lurioni  :  Vade,  cl  sicut  crcdidisli,  fiât  tibî 
lus  est  puer  in  iliu  bora.  {Mtiith,  viii,  .»>- 


PAS  ^Pi^         DES  MIHACLES* 

de  ses  travaux;  mnis  aussi»  après 

Uerro;::^  le  (irinripol  trentrc  eut,  le 

>inîi  rëlèbrc  S-iinl-Marlin ,   il  reste 

îip  Martincz  fui  lo  jouot  do  romnui- 

is  véritahlptnent  démoniaques.  «  Dans 

OÙ  j'ai  passé  il  y  a  vingt-cinq  nns , 

relui-ci  en  t793<^  son  aiin  Kinhbor- 

s    corumuntcalioMs    de    loul    genre 

fréquentes;    j>ii    ai    eu    ma    part 

beaucoup  d'antres.  Les  manifesla- 

ti   signe    du    lir'parateur  y    élaienl 

j'y  avriis  été  jiréparé  par  des  ini- 

»«  Mais,»  oj<'uuc4-iLrt  ledungerde 

lations  est  de  livrer  lliommc  à  des 

jotents;  et  je  ne  puis  répondre  que 

Pqui  se  coraiiiuniquflieiuàraoi,  no 
\  des  formes  d>fn|>runt.  n  (Test 
le  ceux  qui  cherchent  la  vérité  en 
cfe  l'Évangile  otiiiu-delà,  dcvien- 
rent  le  iouet  de  leurs  propres  illu- 
de  celle  de  l'esprit  de  Ténèbres , 
ransformcen  ange  de  Lumière^  pour 
s  abuser. 

Martin  ne  s  est  pas  expliqué  autre- 
r  le  fond  de  la  doctrine  de  son 
Fn  autre  élève  de  Marttuez,  Fournier, 
le  Ce  que  nons  avon$  ùt^  Ce  que 
^jmf$  y  et  Ce  que  nous  serons  (  Lon- 
1),  semble  dire  qu'il  prolessait 
i^nt  ïa  cabale  tr.inscomlaulo  des 
rs  Part  Cabale),  et  qu'il  possédait 
lire  fie  cette  science,  en  d\iulres 
5  secret  des  communications  avec 
invisible;  et  jugeait  de  ce  point 
nature  et  les  opérations  des  Hres 
lels.  Dieu ,  les  anges ,  les  démous, 
ine. 

R  cadrions  pas  revenir  h  ce  sujet 
IOU3 avons  dit  tant  de  fois,  qu'il 
_      lin  moyen  de  contraindre  lange 
~  se    communiquer    aux    hommes  ; 
Jui  seul,  cependant,  répond  aux 
Ihéurgiques ,  nécronianliques  ou 
autre  nature,  lorsque  de  telles  pra 
nt  suivies  d'une  réjjonse  quelcon- 
Dieu  ni  les  anges,  en  etret ,   ne 
t  accepter  ce  qui  est  abominable  »ot 
eu  et  les  anges,  lui  seul  reste  en 
Au  temfis  du  paganisme,  il  f/ivo- 
ïûploi  des  moyens  en  rapport  avec 
bme,  parce  ou1l  on  résuUait  uno 
de  Tidolatrie  ;    au  temps   du 
ce  qui    pouvait   contribuer    h 
H  propager  les  mauvaises  mœurs; 
t^cs    d'une    fibilnso[ihîe    antichré- 
I  relie  son  action  h  tout  ce  qui  doit 
î  plus  en  plus  le  drapeau  de  cette 
rgesse.   Mais  toujours   et  partout , 
lusion;  et    s'il    réserve  sa  liberté 
la  manière  que  bon  bii  semble, 
po  profit  cl  non  à  celui  tle  Ibuma- 

ONDEJESUS-CHRÎST.  (Prophéties 
rapf»ortent.)  —  Si  la  mission  du 
ur  la  terre  a  été  rcibjcl  des  [ilus 
Lses  prophéties,  îohjet  principal  de 
tétic  considérée  en  elle-même,  le 
ni  de  celte  mission  n'a  pas  été  moins 
ni  annoncé  ;  et  c'est  h  ce  terme  que 


PAS  «M 

tout  le  reste  se  rapportait  en  o(rel;car,  sans 

la  passion,  la  mission  devenait  inutile,  le 
salut  du  genre  bu:nain  n'était  pas  opéré,  la 
morale  et  le  dogme  évangéliqnos  démett- 
raient de  stériles  vérités.  I)  fîdlait  que  le 
Christ  Tiiourût  et  ressuscitât  :  Ifœc  oppnrtuti 
patiChristum,  et  i(a  intrareittfflortam  $uam, 
(Luc.  XXIV,  26,)  Aussi  le  tableau  figuratif  de 
la  passion  du  Messie  vienl-il  toujours  se 
placer  à  cAté  de  la  prophétie  qui  annonce  son 
avènement  sur  la  terre.  A  ussiliit  quel  homme 
a  pé(  hé,  un  Sauveur  lui  est  promis:  mais 
bient<>t  anrés  le  juste  Abel  périt  immolé  de 
la  main  de  son  frère,  comme  devait  Télrc  un 
jour  le  Juste  par  excellence.  On  peut  même 
dire,  que  la  ]»ropbétie  relative  h  la  r*assion 
a  précédé  lapropliétîe  relative  à  l'avènement 
el  au  péché  qui  lerondiit  nécessaire;  car  la 
femme,  nar  laquelle  llionimc  devait  mourir, 
sortait  uu  côté  d'Adam  encore  innocent, 
comme  l'Eglise  pour  laquelle  il  serait  mort, 
sortirait  un  jour  du  c5té  de  Jésus.  A)>rès 
CTuMhrabam  a  reçu  la  jiromesse,  il  est  obligé 
u'imnioler  son  fils  unique,  imago  typique  du 
Messie,  Tous  les  sacrifîc&s  de  la  loi  mosaï- 
que reproduisent  cette  même  image,  el  la 
plupart  des  cérémonies  du  culte  y  sont  rela- 
tives. [Vùy.  Fart.  Prophéties  FicrnATivEs,) 
L'esprit  prophétique  apparalt-il  dans  toute 
sa  splendeur  avec  David  et  Isaïo,  avec  toute 
la  netteté  de  rhistoire  sous  la  plume  de  I>a- 
niel,  la  passion  du  Messie  vient  toujours  se 
placera  c6té  de  ses  gloires,  ou  plutôi  comme 
une  de  ses  gloires,  puisque  celte  passion  est 
son  triomphe  et  celui  de  rhumanité, 

C*estla  passion  du  Messie  que  lePropliMe- 
Eoi  chante  avec  tant  de  larmes  dans  la  voit 
au  psaume  tlxV;  c'est  encore  elle  ati  xxxix% 
an  Lxviii%  au  cviii%  sans  parler  d'une  multi- 
tude de  traits  répandus  ça  et  \h  ûam  le  cours 
du  recueil.  [Voy,  l'art.  Psai-mes.) 

Si  le  mélodieux  el  sublime  Isaïe  consacre 
la  dernière  el  la  plus  belle  partie  de  son 
livre  à  chanter  le  Messie  et  la  nouvelle  Jé- 
rusalem, it  n'oublie  pas  de  consacrer  uno 
page  au  tableau  de  la  passion  :  c'est  l'objet 
du  un*  chapitre.  Là  j1  neint  riiomme  du 
mépris  public,  Thommede la  douleur,  chargé 
des  langueurs  el  des  iniquités  de  runivers, 
rais  au  rang  des  scélérats,  volonlairomont 
immolé;  immolé  sans  se  plaindre,  sans  ou- 
vrir la  bouche,  pareil  h  uu  agneau  conduit 
h  la  boucherie,  exterminé  do  la  terre  des 
vivants  à  cause  des  péchés  du  peuple,  priant 
pour  ses  bourreaux,  mort,  enseveli,  ressus- 
cité, père  d'une  postérité  innombrable,  el 
justifiant  le  monde  entier  par  sa  morl  el  sa 
résurrection.  {Voy.  Part.  Isaïe.) 

Maissiloutceci  paraissait  encore  énigma- 
tique,  avec  Daniel  il  n'y  a  [dus  d'énigmes  : 
Le  Meisie  sera  mis  à  mart^  it  sera  renié  par 
San  peuple,  et  ee  peuple  rfssrra  à  son  tour 
d'être  le  peuple  de  Uieu,  Rîen  do  jdus  concis 
el  de  plus  clair  eu  méjue  lenqts.  (Dan,  fx, 
26.)  Vmj.  les  art.  Dasici.  et  Semaines. 

Nous  passons  rafHdement  sur  toutes  cas 
prophéties,  qui  ont  été  ex  [►osées  ailleurs 
pour  arriver  à  celles  de  Jésu:4-Cbrisl  lui- 
même  concernant  sa  Passion.  Cesl  la  prin* 


519 


PAS 


DICTIONNAIRE 


PAS 


ci|>alc  de  loulos  ses  prédictions,  c'est  celle 
sur  laquelle  il  revient  le  plus  souvent. 

A  i>eine  a-t-il  commencé  le  cours  de  ses 
prédications  évangéliques,  que  déjà  il  an- 
nonce à  Nic^dème  qu  il  doit  mourir  sur  la 
croix  :  «  De  la  même  manière  »  dit-il ,  çiue 
Moïse  éleva  le  serpent  dans  le  désert ,  ainsi 
ilfaulque  le  FilsdeThomme  soit  élevé  :  Stcu^ 
Moyses  exaltavit  serpentera  in  déserta  :  ita 
exaUari  oportet  plinmhominis.  »  {Joan.  m,1^0 
Peu  après,  il  di^^ail  h  ses  propres  contradic- 
teurs :  «  Je  vais  où  vous  ne  me  suivrez  pas: 
Quo  ego  vado^  vos  non  potestis  venir e. 
(Joan.  Tui,  21.)  »  Et  cette  manière  de  parler 
était  si  claire  {)Our  eux,  qu'ils  la  comprirent 
aussitôt,  et  lui  demandèrent  s'il  se  donne- 
rait la  mort;  non,  leur  répondit-il,  c'est 
vous  qui  me  la  donnerez  en  me  cruciGant  : 
Cum  exaltaveritis  Filium  hominis ,  tune  co- 
gnoscetis  quia  ego  sum,  {Joan,  yiii,  28.) 
Cette  vérité,  il  la  leur  annonce  s>ous  toutes 
les  formes ,  soit  en  paroles  claires  et  précises 
comme  ici,  soit  sous  la  forme  de  paraboles, 
comme  lorsqu'il  les  compare  à  des  invités 

2ui ,  loin  de  se  rendre  au  festin  préparé , 
gorgent  ceux  qui  les  y  convient  ;  à  des  vi- 
gnerons qui  mettent  à  mort  le  fils  du  maître 
de  la  vigne,  [K)ur  en  devenir  eux-mêmes 
possesseurs;  lorsqu'il  se  compare  à  un  bon 
])asteur,  qui  donne  sa  vie  pour  sauver  le 
troupeau  ;  à  un  grain  de  blé  qu'on  ensevelit 
dans  la  terre ,  et  qui  ne  se  multiulie  qu*au- 
tant  qu'il  y  trouve  la  mort.  Il  leur  disait 
encore  avec  une  clarté  parfaite  :  «  Lorsque 
j'aurai  été  élevé  au-dessus  de  la  terre,  j^alti- 
rerai  tout  à  moi  :  Ego  si  exaltatus  fuero  a 
terra ^  omnia  traham  ad  meip&um.  {Joan. 
xif ,  32.)  »  Et  ils  comprirent  si  bien  le  sens 
de  cette  parole,  qu'ils  lui  répondirent  : 
«  Nous  avons  vu  dans  le  livre  de  la  loi  que 
le  Christ  demeurera  éternellement;  comment 
donc  pouvez-vous  dire  qu'il  faut  que  le  Fils 
de  l'homme  soit  élevé  au-dessus  de  la  terre? 
Quel  est  ce  Fils  de  l'homme  dont  vous  enten- 
dez parler?  »  Respondit  ei  turba  :  Nos  a>idt- 
vimus  ex  iege ,  quia  Christus  manet  in  œter- 
num  :  et  quomoao  tu  dicis  :  Oportet  exaltari 
Filium  hominis  ?  Quis  est  iste  Filius  hominis? 
{Joan.  viii,  X^.) 

Mais  ce  fut  principalement  ses  disciples , 
qu'il  chercha  è  affermir  contre  le  scandale 
que  devait  leur  causer  cette  passion.  Dès  les 
commencements,  il  les  en  prévint,  afm 
qu'ils  en  acceptassent  la  pensée  et  se  fami- 
liarisassent avec  elle.  Dans  la  suite,  il  eut 
soin  de  la  leur  rappeler,  et,  à  mesure  que 
l'heure  en  approchait,  il  l'annon^  avec  des 
détails  de  plus  en  plus  [précis,  jusqu'à  ce 
qu'enûn  il  ajouta,  voici  le  moment  ar- 
rivé. 

(GU) Stupcbant  aulcm  omncs  in  magnitudino  Doi  : 
oinnibiisque  mirantibiis  in  omnibus  qaae  facicbal , 
dixit  ad  discipulos  sues  :  Poiiite  vos  in  conlibiis 
veslris  sermoncs  istos  :  Filius  enim  hominis  futu- 
rtim  est  ut  iradatur  in  manus  hominum.    (Luc. 

(645)  Et  descendcnlibus  illis  de  monte,  praccepil 
eis  Jésus,  dicens  :  Ncmini  dixeritis  visionem  donec 
Filius  bominis  a  morluis  rcsurgat.  Et  interrogave- 


Quclles  immenses  actions  de  fd 
devons-nous  pas  rendre  à  un  Dieu 
voulu,  voulu  si  longuement ,  si  feroc 
si  constamment  mourir  pour  nous; 
quel  amour  nayerons-nous  jamais  ui 
dévouement  1  Mais  laissons  ce  sujet  î 
aux  moralistes,  et  suivons  le  Sauvei 
cette  progression  toujours  croissante 
phétiques  avertissements. 

Il  s'applique  d'abord  à  gagner  la  ce 
de  ses  apôtres ,  en  opérant  devant  < 
grand  nombre  de  miracles,  tels 
changement  de  l'eau  en  vin  aux  m 
Cana,  iaguérisondes  malades,  la  résur 
des  morts ,  la  multiplication  des  paii 
la  solitude;  pour  la  gagner  davanti 
core ,  il  leur  donne  à  eux-mêmes  u 
blablc  pouvoir,  et  les  envoie  l'exerce 
ment  dans  les  villes  de  Galilée  ;  il  se 
figure  en  leur  présence ,  afln  de  les  co 
dans  la  foi  par  un  avant-goût  des  j( 
ciel  ;  puis  enfin,  lorsqu'il  a  lieu  del 

Eoscr  affermis  suffisamment,  il  U 
rièvement  son  grand  secret,  le  se 
toute  sa  vie,  le  terme  et  le  but  de  sa  m 
Souvenez-vous  de  ceci  :  Il  arrivera  qui 
de  Vhomme  sera  livré  aux  mains  des  . 
(644).  Ils  s'en  souvinrent  plus  tard,  i 
n'avaient  pas  compris  :  Al  illi  ign 
verbum  istud ,  et  erat  velatum  ante 
n'osèrent  pas  lui  demander  l'explica 
aurait  encore  été  trop  tôt  :  Jtmefta 
interrogare  de  hoc  verbo.  Mais  aûn  d( 
graver  ce  souvenir  dans  leur  naémc 
insiste  à  diverses  reprises  :  déjà 
avait  dit,  en  descendant  du  Thabi 
parlez  pas  de  ceci ,  jusqu'à  ce  que  k 
Vhomme  soit  ressuscité  d'entre  les  m 
Ehl  quoi  y  demandèrent-ils  ^  que  dji 
scribes^  qu'il  faut  qu'Elie  vienne  aupa 
—  Oui,  répondit  le  Sauveur ^  Eite 
et  rétablira  toutes  choses  ;  mais ,  $â 
Elie  est  déjà  re;m,  ils  ne  l'ont  pot 
et  l'ont  traité  comme  ils  ont  voulu  :  cV 

?me  le  Fils  de  Vhomme  sera  mis  à  m 
eurs  mains.  (645). 

Cette  conversation  paraît  avoir  • 
entre  le  Sauveur  et  ses  trois  discipl 
lement;  mais,  peu  après,  il  dit  en  p 
de  tous  :  Le  Fils  de  Vhomme  sera  li\ 
mains  des  hommes ,  ils  le  mettront  à  « 
il  ressuscitera  le  troisième  jour:  — 
hominis  tradendus  est  in  manus  homii 
occident  CMm,  et  tertia  die  rcsurget. 
XVII,  21.) 

Lorsqu'enfin  le  moment  fut  arrivé 
de  partir  pour  Jérusalem ,  où  il  alla 
brer  la  dernière  pÂque selon  la  loi  de 
établir  la  nouvelle  selon  la  loi  deTËv 

runt  cum  discipuli,  dicentes  :  Quid  eifo 
dicunl  qubd  Eliam  oportcat  primum  venire 
respondfens  ait  eis  :  Elias  quidem  ventoroi 
rcstituet  oninia.  Dico  auteni  vobis:  quia  E 
vonit  et  non  cognoverunt  eum,  sed  feoe 
co  quœcunquc  voluerunt.  Sic  et  Filius 
passurus  est  ab  eis.  Tune  iuteliexeniDt  é 
quia  de  Joannc  Baplisla  dixissct  eis.  {Met 
9-ir».) 


PAS 


DES  MIIL\CLES. 


ï>At 


l^ 


lei  le  sacrifuc  qui  devait  être  le 
trait  d'union  des  deux  allian(;es, 
disciples  :  Voilà  que  nous  allons 
t^etle  Fils  de  l'homme  sera  livré 
9  des  prêtres  et  aux  scribes;  ils 
seront  à  mort^  le  livreront  aux 
eniils  ,  qui  ^insulteront.,  le  flagcl- 
:rucificrovt;  mais  il  ressuscitera 
jour.  La  mère  de  Jacques  et  de 
t  approchée  de  lui  à  ce  moment , 
^mander  les  premières  places  du 
n  faveur  de  ses  ûls,  il  en  prit 
3  donner  à  ceux  qui  étaient  pré- 
le<;on  d'humilité ,  et  la  termina 

I  qui  ra[>pelât  et  confirmAt  ce  qu  il 
uparavanl  :  Le  Fils  de  f  homme 
*nu  sur  la  terre  pour  commander  ^ 
ibéir  et  racheter  le  peuple  entier 
'ifice  de  sa  vie  :  —  dare  animam 
mptionem  pro  multis  (6^6). 

jes  jours  de  là  ,  deux  jours  avant 
nation  de  son  grand  sacrifice,  il  dit 
es  disciples  :  Vous  savez  que  la 
)e  dans  trois  jours,  d'ici  là  te  Fils 
sera  livré  pour  être  crucifié.  — 
m  pascha  fiet,  et  Filias  hominis 
t  crucipfjatur.  {Matth.  xxvi,2.) 
dernière  scène,  avant  de  i)artir 
rdin  des  Oliviers,  où  il  devait 
agonie,  et  oij  Judas  devait  le 
satellites  du  grand  prôtre ,  il  dit  : 
wnt,  que  celui  qui  a  un  sac  le 
le  chacun  prenne  sa  bourse,  que 
*a  pas  d'épee  vende  sa  tunique  pour 
une;  car  voici  C accomplissement 
re  prophétique  qui  me  concerne  : 
ù$  au  rang  des  coupables.  La 
m  j'avais  à  remplir  touche  à  son 

II  moment  suprême  :  Voici  rhcûre, 
disciples  qui  raccompagnaient  , 
'•«  où  le  Fils  de  r homme  doit  être 
mains  des  méchants.  Levez-vous , 
fut  qiii  doit  me  livrer  arrive;  et 
Instant  Judas  apparut  en  tête  de 
qui  venait  larréter.  (648). 

ni  cette  succession  de  prophéties, 
ivérance  de  volonté  avec  laquelle 
luveur  accomnlit  son  sacrifice,  on 
.0  comment  ues  hommes  qui  ont 

isccndcns  Jésus  Jerosolyin.'un  assumpsit 
iscipiilos  secreto,  cl  aii  illis  :  Eccc  as- 
irosolyniaiu,  cl  Filins  hominis  tradetur 
sacerduluni ,  cl  scribis,  cl  condcmna- 
lorte.  El  tradeiii  eiini  gcnlibus  ad  tHu- 
flagellanduin,  clcnieirigcndum.cl  lerlia 
.  Tune  accessil  ad  cuin  niaier  fdiornm 
n  liliis  suis,  adorans  el  pelcns  aliquid 
lixit  ci  :  Quid  vis?  Ail  illi  :  Die  ul  se- 
>  ftlii  in<'i,  unus  ad  doxlcram  liiain,  cl 
istram,  in  regnoluo.  Respondcns  auloni 
:  Nescilis  quid  potaiis.  Poleslis  hibere 
îm  ego  bibilurus  sum?  Dicunl  ei  :  Pos- 
illis  :  Calicem  quidcm  niruni  bibelis  : 
naddexleram  meam  vel  Ginistrain,non 
lare  vobis,  sed  quibus  paraluni  csl  a 
El  audienles  decem,  indignait  sunl  de 
irîbus.  Jésus  autem  vocavil  cos  ad.se, 
1:1  quia  principes  genlium  dominanlur 
qui  majores  sunl,  poloslatem  exercent 
I  it:i  eril  inler  vos  :  scd  quicunque  vo- 

K.llONN.    1)|£S    ^IlRACLES.    11* 


étudié  rÉcriturc,  médité  l'Évangile,  [îcuvenl 
s'obstiner  à  ne  chercher  dans  tout  ceci  quô 
des  agents  huratiins  et  des  œuvres  humaines? 
En  voyant  le  terme  si  clairement  annoncé 
et  poursuivi  avec  une  connaissance  si  pleine 
et  si  entière,  comment  ne  pas  convenir  que 
ce  terme  est  le  but  proposé  ;  que  ce  but , 
par  conséquent  >  est  providentiel,  et  consti- 
tue TcBuvre. 

Or,  si  TœuVre  du  Christ  consiste  dans  sa 
passion,  comme  cette  passion  ne  peut  être 
ni  un  salaire  ni  une  punition  personnelle  v 
il  faut  bien  qu'elle  soit  la  rédemption  du 
genre  humain.  Mais  pour  qu*un  seul  homme 
rachète  le  genre  humain  ,  il  faut  qu'il  soit 
Homme-Dieu  :  homme  pour  mourir ,  Dieu 
pour  mériter.  Sanctionner  sa  doctrine  de 
son  propre  sang ,  peut  être  un  beau  dévoue- 
ment; mais  à  quoi  bon?  Si  la  doctrine  Bst 
vraie,  elle  n'a  jms  besoin  d'un  tel  sacrifice; 
si  elle  est  fausse ,  le  sacrifice  est  de  trop; 
dans  les  deux  cas ,  il  est  au  moins  inutile  > 
et  dans  l'un  il  serait  coupable. 

La  pure  doctrine  du  catholicisme  explique 
seule  le  sacrifice  du  Calvaire  :  Jésus- 
Christ  est  Dieu  et  homme.  Il  prêche  pour 
fonder,  il  meurt  pour  racheter.  I-a  mort 
est  le  but  de  sa  mission  sur  la  terre  :  le  but 
suppose  la  doctrine  ,  et  la  doctrine  en  rend 
raison. 

PAUL  (Saint.)  L  Sa  conversion.  —Saul^ 
respirant  de  nouveau  les  menaces  et  les  pcr^ 
srcutions  contre  les  disciples  du  Seigneur  \ 
alla  trouver  le  prince  des  prêtres ,  et  lui  de- 
manda des  lettres  pour  les  synagogues  de 
Damas,  afin  de  ramener  enchaînes  à  Jéru^ 
salem  ceux  et  celles  qui  lui  seraient  signalés 
comme  engagés  dans  ce  parti.  Or  tandis  quil 
était  en  rouie,  et  déjà  près  de  Damas,  une 
lumière  subite  descendue  du  ciel  fcnveloppa^ 
il  tomba  à  terre^  et  une  voix  lui  dit  :  *  Saul^ 
Saul,  pourquoi  me  persécutez-vous?  —  // 
répondit  :  —  Qui  êtes  vous ,  Seigneut  ?  —  Et 
la  voix  :  —  Je  suis  Jésus,  que  vous  perse* 
cutez;  il  ne  vous  est  pas  possible  de  me  ré* 
sister.  —  Seigneur,  que  voulez-vous  que  je 
fasse,  demanda- 1 -il  avec  étonnement  et 
frayeur  ?  — Le  Seigneur  lui  répondit  :  Levez* 
vous,  entrez  dans  la  ville,  et  là  on  Vous  di- 
ra ce  que  vous  avez  à  faire.  —  Les  hommes 

lueril  inler  vos  major  fieri,  silvcsler  niinisler  :  El 
qui  volucril  inler  vos  prinius  esse,  eril  vesler  ser- 
vns.  Sicul  Filius  honiiiiis  non  vei;il  minisirari ,  sed 
minislrare,  et  dare  aniniani  suam,  redemplionem 
pro  mullis.  {Matlh.  xx,  i7-!28.) 

(6i7)  Dixil  ergo  eis  :  Sed  nunc,  qui  habel  saccu- 
lum,  lollal;  simililrr  el  ptMani  .  cl  qui  non  habel, 
vendal  lunicam  suam,  cl  enial  gladiuni.  Dico  cnini 
vobis,  quoniam  adhuc  hoc  quod  seripuun  csl,  opor- 
let  iinpleri  in  me  .  El  cuni  iniquis  dcpulatus  esl. 
Elenimra.  qu:c  sunl  de  me,  Hncm  habent.  (Luc. 
xxn,  50-57.) 

(648)  Tune  vcnil  ad  discipulos  sues,  ci  dicit  iilis  : 
Dormile  jani,  cl  rejiuiescile  :  ecce  appropinquavit 
hora,  et  Filius  hominis  Iradelur  in  manus  pcccalo* 
rum.  Surgile,  camus  :  eccc  appropinquavit  qui  me 
tradel.  Adhuc  eo  Ioquenle>  ecce  Judas  unus  de  duo- 
decim  venif,  et  cum  eo  lurba  muUa,  cum  gladjis 
el  fuslibus,  missi  a  principibus  sacerdolum,  et  scniO' 
ribtts  populi.  (Maitk.  xivi,  i5-47.) 

17 


îiK 


PAU 


DICTIONNAmE 


PAU 


qui  Vaccommgnaienty  étaient  demeurés  stupé- 
faits,  car  ils  entendaient  la  voix  sans  aper- 
cevoir personne.  Relevé  de  icrre^  et  essayant 
d^ ouvrir  les  yeux ,  Saul  s" aperçut  qu'il  était 
aveugle.  On  le  conduisit  donc  par  la  main  à 
Damas.  Il  y  fut  trois  jours  sans  voir  y  sans 
boire  et  sans  manger. 

Or  il  y  avait  à  Damas  un  disciple  du  nom 
d'Ananie,  auquel  le  Seigneur  apparut  ;  Ananie^ 
lui  dit-il?  Que  voulez-vous^  Seigneur  ^répon- 
dit Ananie  ?  Et  le  Seigneur  ajouta  :  —  Levez- 
vous  ,  dirigez  vos  pas  vers  la  rue  Droite ,  et 
allez  à  la  maison  de  Jude,  vous  y  trouverez 
un  habitant  de  Tharse,  nommé  5au/,  qui 
prie  dans  ce  moment. 

Ptndant  ce  même  temps,  Saul  voyait  en- 
trer dans  la  maison  un  homme  du  nom  d'A- 
nanie,  qui  lui  imposait  ensuite  les  mains,  et 
lui  rendait  la  mie.  Ananie  répondit  :  Sei- 
gneur, tout  le  monde  s'entretient  des  jnaux 
que  cet  homme  à  faits  à  vos  saints  à  Jéru- 
salem ;  et  il  vient  iri  armé  des  pouvoirs  des 
prêtres,  pour  jeter  dans  les  fers  tous  ceux 
qui  invoquent  votre  nom.  Le  Seigneur  lui 
répondit:  — Ne  craignez  rien,  il  est  dans 
mes  mains  un  vase  d'élection,  qui  portera 
mon  nom  parmi  les  nations,  devant  les  rois 
et  les  fils  a  Israël,  et  il  pourra  compter  j)lus 
tard  ce  qtiil  aura  souffert  pour  en  propager 
la  gloire. 

Ananie  obéit  donc,  et  se  rendit  en  la  maison 
désignée.  Il  dit  à  Saul,  en  lui  imposant  les 
mains. — Saul,  mon  frère,  le  Seigneur  Jésus, 
qui  vous  est  apparu  sur  la  route,  m'envoie 
vers  vous,  afin  de  vous  rendre  la  vue,  et 
de  vous  communiquer  le  Saint-Esprit.  Et 
aussitôt  il  sertit  de  ses  yeux  comme  des 
écailles,  et  il  recouvra  la  vue;  bientôt  après, 
il  reçut  le  baptême.  Ensuite  il  prit  de  la  nour- 
riture, et  rétablit  ses  forces.  Après  avoir 
passé  quelques  jours  avec  les   disciples    de 

(G-19)  Saulus  aiUeni  adliuc  spirans  miiiarum  cl 
c^dis  in  discipulos  Domini,  accessit  ad  Principem 
sacerdolum.  Et  pctiit  ab  eo  Epislolas  in  Damasoiim 
ad  S}  nagogas  :  ut  si  quos  invenissot  Imjus  y'iT.  viros 
ac  inulieres,  vinctos  perduccrct  in  Jérusalem.  Et 
cum  iler  facerel,  conlipil  ut  appropinquaret  Dama- 
sco  :  et  subito  circumfnisit  eum  lux  de  cœlo.  Et 
eadens  in  tcrrani  audivil  voccm  dicentcm  sibi  : 
Saule,  Saule,  quid  nio  perscqucris?  Qui  dixit  :  Qnis 
es,  Domine  ?  et  ille  :  Eco  sum  Jésus,  qucm  tu  |)er- 
sequeris.  Durum  est  tibi  contra  slinmlum  calcilrarc. 
Et  livinens  ac  stupcns  dixit  :  Domine,  quid  me  vis 
facere  ?  Et  Dominus  ad  ouni  :  Surge,  et  ingredere 
civicalcm,  et  ibi  diciliir  tibi  quid  leoportcat  facerc. 
Viri  niitem  illi  qui  comitabantnr  cum  eo,  siabaiit 
slupefacti,  audientcs  quidem  vocem,  neminem  au- 
tcm  vidciitirs.  Surn^xil  aiitcm  Saulus  de  terra,  aper- 
tis<nic  oculis  nibi!  videbal.  Ad  manus  antcm  iilum 
iralientcs,  inlroduxtrunt  Damascum.  Et  erat  ibi 
tribus  diebiis  non  vi<!iMis,  et  pou  manducavil,  ne- 
que  bibit.  Erat  aulom  quidam  discipulus  Damasci, 
nomine  Ananias  :  et  dixit  ad  illum  in  visu  Domi- 
nus :  Aiiania.  At  ille  ail  :  Ecce  ego,  Domiue.  Et  Do- 
minus ad  eum  :  Surge,  et  vade  in  vicuni  qui  voca- 
tnr  Rectus  :  et  qun^e  in  domo  Judo;  Sauluni  nomine 
Tarsciiifcm  :  ecce  enim  oral.  Et  vidit  virum  Ana- 
niain  nomine,  ititroeuntem,  cl  imponentem  sibi 
manus,  ul  visum  recipiai.  Rcspondit  auteni  Ana- 
nias :  Domine,  audivi  a  mnliis  de  viro  hoc,  quanta 
mala  fecerit  sanctis  luis  In  Jérusalem  :  Et  hic  habct 


Damas,  il  se  mit  aussitôt  à  annonce 
dans  les  synagogues,  en  le  proclamant 
Dieu,  à  la  grande  surprise  de  tous  se 
leurs,  car  chacun  se  disait  :  N'est-i 
pas  le  même  qui  persécutaii  à  Jérusa 
invocateurs  du  nom  de  Jésus,  et  qui 
à  Damas  en  chercher  de  nouveaux,  f 
conduire  enchaînés  aux  princes  des  ; 
Cependant  Saul  gagnait  de  jour  en  , 
la  puissance,  et  confondait  les  Juifs 
mas,  en  leur  démontrant  que  Jésus 
Christ.  Déjà  bien  des  jours  s  étaiefi 
lés  ainsi,  lorsque  les  Juifs  comploté 
r assassiner:  et  Saul  en  fut  informé.  . 
veillèrent  donc  les  portes  le  ^our  et 
pour  le  surprendre:  mais  les  dise 
descendirent  de  nuit  par-dessus  les 
Vaide  d'une  corde  et  a  un  panier  (GV 

Tel  est  le  récit  de  Tauteur  des  Ai 
Apôtres,  confirmé  par  saint  Paul  lu 
dans  son  discours  aux  Juifs  de  Jén 
et  dans  sa  lettre  aux  Galales  (  650  ) ,  s 
contradiction  apparent»»,  sinon  réc 
un  détail  peu  iraponant.  Saint  Luc 
livre  des  Actes:  Les  compagnons  i 
demeuraient  frappés  d'étonnement^ 
entendaient  Id^  voix,  et  ne  voyaient  pi 
—  Audientes  quidem  vocem,  tiemmeii 
videntes.  Au  chaj)itre  xxii  du  mèn 
saint  Paul  dit  au  contraire  :  Mes  corn 
virent  la  lumière,  mais  n  entendirent 
voix  de  celui  qui  parlait  avec  moi.  - 
quidem  viderunt,  vocem  antem  non  au 
ejus  qui  loquebatur  me  cum. 

Les  commentateurs  sont  (jartagés  i 
difficulté;  les  uns  croient,  avec  le  v( 
Bède,  que  les  compagnons  du  granc 
entendaient  la  voix  à  laf|uelle  il  ré 
mais  d'une  manière  confuse,  et  sani 
cerner  les  paroles;  et  de  cette  sorte 
vrai  de  dire  avec  saint  Luc  qu'ils 

potestalem  a  principibus  sacerdolum  allig 
nés,  qui  invocant  nomcn  luuni.  Dixit  aulci 
Domiims  :  Yadc,  qnoniam  vas  electionia 
iste,  ut  portct  nomcn  nicum  cornni  ge 
regibus,  cl  liliis  Israël.  Ego  enim  ostei 
quanta  oporteat  eum  pro  nomine  mec  pal 
Ananias,  et  introivit  in  domum  :  et  imf 
manus,  dixit  :  Saule  fraier,  Dominus  mu 
sus,  qui  appaniit  tibi  in  via  qua  vcniebj 
deas,  et  implearis  Spiritu  sancto.  Et  confo 
derunt  ab  oculis  cjus  tanquam  sqnanisc, 
recepii  :  et  surgens  baplizaïus  est.  Et  cun 
set  cibum,  conforlalus  est.  Fuit  autcni  ci 
pulis,  qui  erant  Damasci,  per  dies  aliquot 
tinuo  in  svnagogis  prxdicabai  Jesuni,  qiiOi 
eslFiliusDei.  Slupebant  autem  onines  q 
l>ant,  et  dicebant  :  Nonne  hic  est,  qui  cxpii 
Jérusalem  eos  qui  invocabanl  nomcn  istui 
ad  hoc  venil,  ul  vinctos  illos  ilucercl  ad 
sacerdolum?  Saulus  autem  midio  magis  co 
bat,  et  confundebat  Jud.eos,qui  babiiabant 
ailirmans  quoniam  bic  est  Cbristus.  Cum  a 
plercnlur  dies  mnlli,  consiiium  foccruut 
Juda^i,  ul  eum  inierficercnt.  Noix  autem  f; 
Saulo  insidiic  eorum.  Cuslodiebant  autem 
die  ac  noctc,  ul  eum  inlerficerent.  Accipii 
lom  oum  discipuli  noclc,  per  inurum  di 
eum,  submilleulcs  in  sporla.  {Àcl.  ix,  l-2« 
(OoU)  Act.  xxn,  G;  Gai.,  i,  15.) 


PAD 


I)f:s  MlRACtliS, 


PAU 


et,  arec  snint  INinl,  qu'ils  un  vxm\* 

ftiil  |^n.s,  CVst  ainsi  qui^dnns  une  cir- 

fvc  rapiKirtée  [♦ar  l'évangélistfi  suiiU 

Eic  Toix  <lu  eicl  avant  répandu  ti  J6>us- 

jui  «lonjaihJciità  ètregloriûé:  Je  voua 

jl€,  /•/ j>  vtntsi  tjtorifkrai  encore^  tous 

f^UnU  l'enteuJiif lU,  inflisHous  n'en 

&rent  [las  les  imiolcs,  puiNfjin*  les  uns 

un  t!^ir^Q  lui  a  narl<5,  tandis  qiui  Itjs 

istTureril  avorr  erjlL*ndu  le  roul^'ment 

:i\  (Voy.  Joun.  X.II*  !28/i  Saint  Jean 

lie»  el\|n«'l4ues  inicr|irètL*s  aveo 

iU  compris  auliemonl.  Dans  le  réi  il 

Luc,  il  est  question  des  réponses  de 

lui,  \*nlcîulues  de  ses  comj>agnons 

Ige.  lors  niôine  «pTiis  ne  vovaiunt  ni 

Jaîetit  son  interluenteur;  dans  celui 

Paul  lui-même,  de  la  voix  de  uet 

Dcutenr,  demeurée  insensiïde  à  tout 

:'qnh  saint  l*aul;  et  tle  cette  sorte  les 

s  .se  trouvent  en  parfaite  confor- 

-    j  eii^Iication  nous  paraît  plus  in- 

iu.se  que  vraie  et   con Sonne  au   sons 

Pli  de  l'Écriture.  Mais  au  surplus,  la 
é  est  si   peu  importante   par  ulle- 
fpj^elle  a  à  peine  arrêté  les  rommen- 
in* 

-  -  ''  'rée  au  point  de  vue  de  la  critique 

.  la  conversion  de  Faj  ôlre  saint 

ne  des  plus  grandes  [ïrcuves  de  la 

christianisme.  En  elFet,  du  mo- 

îe  fait  en  lui-niômc  o^t  démorrtré 

les  conséquences  en  rè.ssortent 

^inA  ile  puissance  el  éblouissantes  do 

Tien  n'est  plus  facile  h  démontrer, 

osait  conlesler  Texistence  de 

[|1  sufilrait  tle  lui  montrer  les  a3u- 

5s  qui  restent  de  lui  et  les  églises 

îéf»*^.  L'authenticilé  des  premières 

lise  en  doute  ifepuis  dix-liuit 

_'^lisesiVjndées  jiar  lui  jirorla- 

»m  à  la  face  de  Tuiuvers  dejntis  le 

is.  Or,  s'il  a  véritablement  existé  un 

sintraul,  îlétaitcerlainemenldans  les 

\u^  que  nous  le  i»résentent  ses  lettres 

rils  contemporains  :  aulrenjcnl  les 

11»  qui  y  sor»t    contenues,  auraient 

Diîties  en  môme  tetnps  quo.  i>rûnou- 

iiis  ce  cas  elles  auraient  clé  infruc- 

î«s  :   les  peuples  ne  se    seraient    \ms 

|||}^«  dos   églises  ne  se  seraient    pas 

^,  el  il  ne  restera  t  rien  de  saint  Paul, 

•ni,  peut-être,  que  le  souvenir  d'une 

ilïvc  avortée  et  d'une   imposture  mal- 

«Uî>e.  Mais  saint  Paul  afliruiait  en  pré- 

(^  de   ses  adversaires,   aussi   bien  que 

discinles;  il  menait  ni^me  de  la 

>ce  a  le  réfiéter.  qu'il  avait  rom- 

ré  par  perséj  lîter   ri"]gli>ê  de  l>i<nj,  et 

la  rail  éléensuilo  miraculeusement  con- 

I  du  judaïsme   h  la  toi  cîiréiienne,  par 

renlion  de  Jéb us-Christ  lui-nM>mc,  qui 

>rsa  sur  la  voie  publique  île  Damas, 

îa,  et  changea  en  un  m'^lant  toutes 

"po-^iiions  de  son  cœur.  Le  l'ail  était 

et  hors  lie  ttmte  alteinle:  nous 

la  fnntérialilé  du  fait,  sauf  h   exa- 

flont  11  l'heure  ce  môme  fait  en  Ini- 

lel  dans  ics  détails. 


Il  est  donc  acquis,  sans  idus  de  raisonne* 
meuls,  ïiue  TanÀire  saint  Pau!,  at^rùs  avoirJ 
persécute  le  christianisme,  en  est  duveaa] 
raj>ôtre  le  jOus  fervent» 

Mais  prévenons  rohiedion  :  Ne  {jnurrait-» 
on  |»as  attribuer  son  cnangemcntà  des  ino* 
lifs  purement  humains  ?  — Des  motifs  hn-< 
mains!  Les(|tjels?  L'amour  de  la  célébrilëf  j 
mais  alors  la  profession  du  christianisme  nd 
ih munit  qu'une  triste  et  j-eu  eiivicuse  celé* 
hnlé  :  la  réléi>rité  des  [trisons  et  de   Técha*  ! 
faud;  la  célébrité  de  la  croix  du  fon:lateur| 

3ui  étail,  dit  saint  Paul  bri-méme,  un  scan- 
ale  pour  les  Juifs,  et  une  folie  aux  .>euX' 
des  gentils.  L'amour  de  l'or  ?  mais  lor 
était  du  côté  des  jirirjces  des  (trôtres,  ainsi 
que  le  pouvoir,  et  du  cOlé  4es  gcnïils,  alor« 
maîtres  absolus  de  la  situation.  Un  dé|>it 
contre  les  princes  des  (»rélres  et  les  doc- 
teurs de  la  loi?  Mais  il  aurait  rompu  avec 
éclat,  se  serait  séparé  h  Jérusalem  même  et 
non  pas  h  Damas.  Il  aurait  clicrt'hé  à  se 
faire  un  parti,  et  n'aurait  [lis  fui  avant  le 
combat.  Quitter  Jérusalem,  tomber  le  lon^ 
de  la  voie,  se  faire  conduire  par  la  main  S 
Damas,  feindre  la  cécité  ;  ce  sont  là  de  bien 
miséi\Tbles  moyens  j>our  un  andMlioux  qui 
commence  une  carrière  d'opiiosition  à  son 
pro}ire  pays,  pour  un  homme  courroucét 
qui  prétend  se  venger;  pour  un  saint  Paul» 
que  tout  le  reste  <!e  sa  vie  présente  sous  des 
rat»[>orts  sf  dilî'éreiits.  Kt  encore  cette  sup- 
po>ilion,  faudrait-il  l'élnver  de  quelques 
raisons. 

Si  donc  saint  Paul  n'a  eu  d  autres  motifs 
dans  son  changement  de  religion  ([u'un 
changement  de  conviction,  examinons  si 
ce  changement  a  été  aussi  subit  qu'il  le  pré- 
tend, et  i[ue  le  prétend  son  historien. 

Déji^  Saul  élait  engagé  luen  avant  dans  le 
parti  de  la  [icrsécution;  le  martyre  de  saint 
Ktienne  nous  en  fournit  la  preuve.  Or,  si 
les  |*rinccs  des  prôlres  avaient  remarqué  en 
lui  quelque  hésitation,  ils  ne  lui  auraient 
pas  conlîé  la  char^^e  de  continuer  la  (four- 
suite  de  leur  vengeance;  s"j1  avait  ressenti 
lui-môme  quelque  inf^ertitudc,  il  n'aurait 
l*iis  fiematidéà  uiarcher  de  nouveau  dans  les 
mômes  voies;  h  nn>ins  qu'on  ne  suppose  un 
homuie  capable  do  mentir  au  public  el  da 
se  mentir  h  lui-môme.  Mais  un  lionniie  qui 
meutau  )>ul>!ic  se  dément  lorsque  l'épreuvo 
arrive  et  se  jtrobmge;  un  lioinme  gui  a  [>u 
SR  mentir  à  lui-môme  [our  un  instant,  se 
retrouve  l»ieniôt  aux  pri>es  avec  les  fai- 
blesses de  sa  nature  et  rincertitude  de  ses 
voies.  Or,  il  n'est  pas  de  modèle  [ilusacconj- 
jdi  que  l'af  ôtre  >aini  Paul,  d'une  feruieié 
néroïque ,  d'une  constance  inébranlable, 
d'une  rigidité  intlexiblc  de  conduite*  Donc 
on  ne  peut  supposer  à  son  changement  ins- 
tantané de  religion  un  motif  diltérent  ni 
une  cause  dillércnte  de  celle  que  rEcrituro 
assigne  :  à  savoir  un  ujiraclc  d'une  puis- 
sance irrésistiblc- 

Iixaminous  maintenant  le  faii  en  lui» 
môme,  c'esl-h-dirc  accompagné  des  détails 
avec  lesquels  il  nous  est  présenté  dans  los 
livres  sauUs  : 


Jil 


PAU 


DICTIONNAIRE 


PAtJ 


1**  C'esl  un  pharisien  qui  change  de  reli- 
gion, c'est-à-dire  un  zélateur  de  la  loi  de 
Moïse,  et  ainsi  un  ennemi  de  l'Evangile  : 
ennemi  parce  qu'il  est  pharisien,  ennemi 
parce  que  le  londaleur  du  culte  nouveau 
s'est  fait  personnellement  l'adversaire  des 
pharisiens.  Outre  cela,  cet  ennemi  a  donné 
(les  gages  à  son  parti,  et  s'est  placé  de  lui- 
môme  au  poste  le  plus  avancé.  Ego  sum 
virjudœus,,.  secus  pedes  Gomaliel  eruditus 
iuxta  veritatem  paUrnœ  iegis..,  (Aci,  xxii, 
3,)  Supra  modum  perstautbar  Ecciesiam  Dei, 
et  expugnabam  iilàm.  Et  proficiebam  in  ju- 
daismo  supra  multoê  coœtantos  meos  in  gé- 
nère meOj  abundantiuê  œmulator  existens 
paternarum  mcarnm  tradilionum  (Gai.  i,  13). 

2*  Cet  ennemi ,  non-seulement  s'arrôle 
dans  le  voie  dans  laquelle  il  est  engagé, 
mais  devient  brusquement,  sans  aucun  in- 
termède, l'apôtre,  l'apôtre  ardent,  convaincu, 
le  martyr  de  la  cause  qu'il  combattait.  11 
part  persécuteur  et  arrive  apôtre.  Son  ar- 
deur est  toujours  la  même,  l'objet  en  est 
changé  :  c'est  la  flèche  qui  revient  percer  la 
main  qui  l'a  lancée.  Et  dans  ce  changement 
si  merveilleux  et  si  subit,  qui  fait  d'un  per- 
sécuteur un  apôtre,  il  n'y  a  point  de  pour- 
parlers, pas  la  moindre  apparence  de  trans- 
action ni  de  conventions,  point  d'étude 
préalable  de  la  cause  qu'on  embrasse.  Le 
changement  est  si  brusque,  si  peu  préparé, 
si  imprévu,  qu'on  est  un  objet  de  terreur, 
pour  ceux-là  môme  auxquels  on  vient  en 
aide  :  Continua  non  acquievi  carni  et  san- 
guini,  nequevmiJerosol^mam  adantecessores 
meos  apostolos  :  sed  abit  in  Arabiam;  et  ite- 
rum  reversus  sum  Dùmascum  ;  deinde  post 
annos  très  veni  Jerosolymam  videre  Petrum. 
(Gai.  1, 16.)  Continua  in  synaaogis  prœdica- 
hat  Jesumj  quoniam  hic  est  Fitius  Dei.  Stupe- 
bant  autem  omncs  qui  audiebant,  et  dicebant  : 
nonne  hic  est  qui  expugnabat  in  Jérusalem 
eosy  qui  invocabant  nomen  istud?  (Act.  ix, 
20,) 

3**  Mais  où  s'opère  ce  changement?  Sans 
doute  sur  un  grand  théâtre,  afln  qu'il  ait  de 
plus  nombreux^spectateurs,  et  avec  un  éclat 
qui  le  rende  fameux?  Nullement  :  le  théâtre 
est  public,  il  est  vrai,  mais  il  n'y  a  rien 
d'apprôlé ,  de  solennel  ;  il  n'y  a  point  de 
spectateurs  convoqués.  Tout  est  public, 
mais  sans  ostentation  comme  sans  recherche 
de  la  publicité.  Rien  n'est  préparé,  ni  môme 
prévu;  personne,  nas  môme  celui  qui  agit, 
n'a  pu  faire  choix  ou  temps  ou  du  lieu  :  Cum 
iter  faceret^  contingit  ut  appropinquaret  Da- 
masco  :  et  subito  circumfulsit  eum  lux  de 
cœlo.  (Act.  IX,  3.) 

k*  Mais  pourrait-on  supposer  un  strata- 
gème? Oui,  de  la  part  du  ciel,  avec  lequel 
personne  n'a  consi)iré  :  ni  Tardent  persécu- 
teur des  chrétiens,  ni  les  satellites  qu'il 

(G51)  Quod  loquor,  non  loquor  sccundiim  Dcnm, 
8C(1  qnasi  in  insipienlia,  in  hac  subslanlia  gloriae. 
Quoniam  muUi  dorianlur  secundum  carnoni  ,  et 
ego  gloriabor.  Libenier  enim  sufferlis  insipientes  : 
cum  silis  ipsi  sapicnlcs.  Sustinelts  enim  si  quis  vos 
in  scrvitutem  redigil,  si  quis  dévorât,  si  quis  acci- 
plt,  si  quis  cxtoUiiur,  si  quis  in  faciem  vos  Gxdil. 


emmène,  ni  les  chrétiens  eux-môm 

sa  seule  présence  effraye  encore  a 

conversion.  D'ailleurs  ce  n'est  point 

des  ténèbres  que  l'événement  s'aw 

c'est  au  milieu  du  jour  :  Eunteme  ei 

pinquante  Damasco ,  média  die ,  si 

cœlo  circumfulsit  me  lux  copiosa  [Ai 

6);  et  les  hommes  n'ont  point  à  leui 

sition  les  moyens  ici  mis  en  usag( 

descendre  du  firmament  des  éclair 

abondante  lumière,  produire  en  ra 

pagne  des  voix  dont  l'organe  derae 

visible,  causer  la  cécité  pour  trois  y 

la  supprimer  ensuite  en  imposant  les 

non  tout  cela  n'est  point  de  l'homme 

5*  Mais  c'est  principalement  à  se: 

tats  qu'il   faut  juger  l'œuvre.  Ici  i 

immenses  :  une  partie  de  l'univers  pi 

et    converti;    de    grandes  et   nomi 

églises   fondées    dans    l'Asie  Mineu 

Grèce  et  l'Italie ,  une  gloire  et  un  n 

périssables,  une  sainteté  surabondan 

lumière  divine  qui  éiîlaire  le  monde 

dix-huit  siècles,  et  qui  l'éclairera  s 

et  sans  diminution.  Ohl  qui  égala 

un  si  grand  apostolat,  qui  entreprit 

tant  de  travaux ,  qui  subit  jamais 

persécutions,  qui  aima  jamais  d'un 

si  ardent  et  Jesus-Christ  et  les  ho 

Si  quis  non  amat  Dominum  nostrum 

Christum,sit  anathema;  MaranAtha. 

XVI,  22.)  Ego  autem  libentissime  imf 

et  superimpendar  ipse  pro  animabui  i 

licet  plus  vos  diligenSy  minus  diligar.  ( 

XII,  15.)  Laissez-nous,  ô  Apôtre  ia 

rable,  répéter  ce  que  vous  disiez  voui 

de  vous-môme  :  Si  quelqu'un  a  drm 

qlorifier.je  ne  l'ai  pas  moins  y  je  pari 

insensé  :  sont-ils  Hébreux?  je  le  suis 

israelites  ?je  le  suis  aussi  ;  enfants  d'Ak 

je  le  suis  aussi;  ministres  au  Christ? 

plus  insensé  encore  et  disons-le,  je  le  Ji 

queux:  j'ai  accompli  plus  de  travaux^  i 

plus  deprisonsy  reçu  plus  de  blessures,  c 

plus  souvent  la  mort.  A  cinq  reprises  d 

tes  y  j'ai  reçu  des  mains  des  Juifs  quaran 

flets  moins  un.  Tai  passé  trois  fois  j 

vergesy  j'ai  été  lapidé  une  foisyj  ai  fa 

fois  naufragey  j'ai  passé  une  nuit  ei  % 

au  fond  de  la  mer.  De  fréquents  voyac 

périls  au  passage  des  ftcuveSy  des  péA 

part  des  voleurs,  des  périls  de  la  part 

concitoyens ,  des  périls  de  la  part  des 

gersy  des  périls  dans  les  citésy  des  péril 

la  solitude,  des  périls  sur  la  mer,  des 

de  la  part  des  faux  frères  ;  des  trarat 

contrariétés ,  des  veilles  fréquentes ,  la 

la^oif,  des  jeûnes  prolongés,  le  froid^ 

dite,  telle  est  ma  vie,  sans  compter  les 

extérieurs ,  provenant  de  la  direction 

soin  de  toutes  les  éulises  fG51).  {II  d 

17-32.)  '   ^ 

Secundum  ignobilitalcm  dico,  quasi  hm 
Aicrimus  in  Iiac  parle.  In  quo  quis  audet,  (i 
pienlia  dico)  audeo  ei  ego  :  Hebraei  sunl?  c 
Israelilœ  sunt?elego  :  scmen  Abralise  sunt? 
ministri  Clirislt  sunl  (ul  minus  sapiens  dico 
ego  :  in  laboribus  plurimis,  in  carceribus  ab( 
tins,  in  plagis  supra  modum,  in  morlibus  fr 


PAU 

fait    denieuié 


l>ES  MIHACLES. 


PAU 


ssê 


»t  an   fait    demeuié   unii]UQ    dans 

B,  niôujG  dans  riiistoire  de*  la  reli- 

ins  dûuic  bf^nucnup  d'autres  maints 

convertis  en    un   in>lanl  \mv  une 

rtormuse;  nuiis  entre  le  oioineiit  de 

et  la  mise  on  «Buvre  de  la  résolu- 

j©,  il  s'est  c^eonlé  un  temps  appré- 

ceuxH'i  se  sont  irânslbrmôs   eux- 

landis  que  dans  la  fonver^ion  do 

ni,  il  n'y  «  pas  eu  de  temps  ni  de 

ur  la  réileïion ,  la  d(!'lili<^ratiou»  !e 

li   le  travail  de  la  transforniation. 

lé  du  niôaie  coun  tenaî^sé,  vaineu, 

né.  Augustin  liésilaiL  définis  long- 

ûrsquir  f»U  déterminé  j»ar  le  tofie^ 

?erli  subitement,  il  rrélait  |ia>^  pour 

Mê^^  le  missionnaire  de  la  foi,  la 

^pl*Eglise.  Renverst'i  [>ar  la  foudre, 

^e  releva  converti,  mais  non  enrore 

.  Frappé    de  ces    paroles  évanj^é- 

|u'il  enlerrdit  à  TEglise  :  «  Si  vous 

in  parfait,  allez,  vendez  vos  biens, 

fen  Fargent  aux  pauvres  eL  vous  ati- 

résor  daïjs  ïe  i  lel,  »  Antoine  rétlé- 

ï  convertit  et  suivit  le  conseil  de 

ÈDam  t!es  exenifdes  et  cent  autres 
ra  la  gnleo,  J  acce[italioii  el  lin- 
Ire  Tune  et  l'autre;  ici  rien  de 
e  :  ^Bus  aucun  intervalle,  sarjs  dé- 
ni acceptation,  le  fiersé.  utenr  a 
t  l'apôtre  a  pris  sa  place,  t^e  n  est 
Dme  qui  a  voulu,  c'est  Dieu;  il  n'y 
"*honjtne,  que  son  concours  [iassff 
l\"iul  n'a  j:as  été  apjielé  à  deve- 
rint,  il  a  été  appelé  et  sanctilié.  Il 
lé  mis  en  rc'serve,  |*our  devenir  un 
action,  il  a  été  élu  d'abont. 
Dus  considérons  le  temps  auquel 
ide  merveille  s'est  opérée,  nous  y 
pnns  non  moins  bien  l'action  de  la 
ce.  Plus  tôt  il  KMuble  qu'il  eût  été 
tes  douze  apôtres  sutlisaient  h  tout, 

Ilipii  n'avait  yas  encore  rendu  né- 
fcjonction  d  un  instniiuent  si  t>ïr- 
ropô.  Mus  lard,  il  auront  été,  si 
lard,  du  moins   >e  secours  seiait 
temps  moins  opportun,  (.'apostolat 
uns,  moins  lieureusemenL  rempli 
Irtîïî,  aurait    produit  de  moindres 
ar,  la  place   occupée,  le  dernier 
nlreprenant  sur  les  travaux  d'au- 
^rait  [\n  être  un  saint  Paul;  mais 
■B  uu  A[kollon,  arrosant  le  champ 

Mets  qiiinqiiips,  ipiattriignins,  1111:1  diIikis, 
r  viigis  ra.*î^usii  siiin,  sciin-î  lit|ii(l;irus  simi, 
^iimj  feci,  niH^ti*  rt  <}te  m  pruruiiiiu  itiâiiç; 
rrîltus  Sîi'pi',  i^Tii ulis  (luiuiiunn»  |R'iicM' 
m,  pcricim/i  v\  gi'iM^rc,  pmicuîîs  vx  giMH 
rtitis  ïn  ci.iiiiii',  pcrii^ultH  iii  Miliniilii  e, 
•I  mari,  pei iciiUs  in  hhïii  U:\irihnn  :  in 
^ruttiha,  tu  vj^ittî^  ruulli^,  îit  faute  1 1  sili, 
i  mnliift,  iii  ftigorc,  ri  iiudiUiU'  :  Pi^eior 
oxiitiiserui»  stJtit,  JDstaiitia  nwn  i|yi>ti- 
kiluJa  ûiniiiiiHï  Ecdesianjiii.  Qui»,  tiifir- 
t^**  niiti  nifinitoi  ?  (yih  scaintali/alur,  el 
^>i  ?  Si  jïUïriari  «ipnjJii»  r|ua:  iiilirnnUitîi» 
^  glori»hr»r.  Oetis  il  V^iWv  l^oiutitt  Hnstri 
li  t*^l  l)Oiu'iiit  tUî)  in  !»;iT.itl:i  ,  ^ch 
^r,  btttriiiH'i  juM'iiutiliis  gfnilis  Arc* 


ensemencé  fiar  autrui,  L*heure  de  la  con- 
version de  Paul  ,  fut  donc  véritablement 
l'heure  de  Bien.  Non  enim  audcu  afùfuid 
loqui  eorum,  gnœ  per  we  non  effecit  Chrigius 
in  obrditntiam  gentium^  verbo  et  factis  :  in 
virtuif!  siynorum  el  proditjiannn^  in  rirtuts 
Spiriltts  saneU  ;  ita  ut  nh  Jcrumfem  pcr  ctr- 
cuidim  mcfue  ad  Iltiricam  reptevrrim  Emt^r 
Hum  Chrisii,  Sic  mt(em  pradicavi  Evangc- 
lium  hoc^  non  iihi  nominatKs  csi  Christus^ 
ne  super  aiivnttm  fundamcntmi  (vdificartm  i 
sed  sictit  scriptum  rsl  :  quibus  non  e$t  an- 
nuntiatum  de  eo,  vidfbunt  :  et  qui  non  au- 
dierunt^  intelHijent  (Rom,  XV,  t8j. 

NoiJs  nlnsisieroni^  jias  sur  des  vérités  si 
évidentes,  crainte  de  les  affaililîr  aux  veur 
même  de  ceux  qui  ne  les  ont  jamais  révo- 
quées en  doute;  et  ce(ti  nous  semble  devoir 
suilire  \\nuv  indiipier  la  puissaïïce  de  la  dé- 
monstration qu'un  tel  miracle  est  venu  aj>- 
porter  en  laveur  du  cliristiajiisme.  Jamais 
aucun  événement  ne  fut  plus  évidenimenl 
miraculeux  en  lui-môme,  ni  plus  miracu- 
leux dans  les  immenses  conséquences  qu'il 
a  luoduites;  et  Ih  principalement  est  le  ca.- 
chel  divin. 

Jl.     rnOPHÈTtES    DE      L* APOTRE    SA^T    PATL. 

—  Lapijtre  iaint  Paul  ne  le  cède  à  aucun 
prophète  pour  la  sublin^ilé  des  révélation.s 
on  peut  même  dire  qu'il  surpasse  tous  les 
prophètes  sous  le  rajrport,  (uisqu'aucua 
d*eui  n'a  jamais  été  ravi  au  tn>isiènie  cieK 
ni  assujetti  à  des  tentations  humiliantes» 
I>our  contrebalancer  le  sentiment  d'orgueil 
qui  aurait  |iu  naîlre  de  la  i^ranUeurdo  ses 
révélations  (t)b'2) 

11b  te  qui  cunrerne  la  révélation  do  l'ave- 
nir, le  j^rand  A}  ôtre  a  nrédit  jOusienrs  évé- 
nements futurs  avec  la  tietteté  et  la  cbrté 
qui  û'aippartiennenl  qu'aux  écrits  de  Daniel 
et  h  riivan^ile,  O}  que  nous  savons  de  plus 
fjrécis  suc  la  résurrection  future,  c'est  lui 
qui  nous  rapprend  :  H  est  des  vntrp»  céles- 
tes et  doi  corps  terrestres^  tnats  la  beauté  des 
un»  et  des  autres  nest  point  pareille  :  autre 
est  la  lumière  du  soleil,  autre  la  lumière  de 
la  lune,  antre  la  lumii^re  des  étoiles^  et  parmi 
lesétoiksy  il  en  est  qui  sont  dissemblables  en 
hmiêre.  Ainsi  en  êera-t-il  de  lu  résurrection 

des  morts Nous  ressuscilerans  tous,  mais 

nous  ne  serons  pas  tous  transformés.  En  un 
moment^  en  un  clin  ri'criV,  an  premier  son  de 
la  trompette^   car  la  trompttte  sontiera ,  tes 

tîe  régis*  ciislmtietïal  rivilnloin  Paainsccnorum  ut 
me  rmiTjirel*»îiïileif*t  :  El  |»er  reiit*slrMni  in  sporta 
(tintissus  suni  \mr  muntm,  el  sic  efli^i  iiiariiis  ejus. 

(ti5i)  Si  gloriLiri  lïfKiricl,  cou  ox(>ci1it  qiii^lem  > 
veniain  atUeui  atl  \isioii»*s<l  revrliUioncs  J)<nuiHi, 
Si!Îï>  IrrMtiitirm  ii»  t^Jiirislo  aiUi*  ;»ntit»s  itualiMMck'eiiir, 
sive  in  e*»i  pnn*  nes^iio,  sîve  e\Ér;i  corîius  iiesctu^ 
L>eits  srit,  lafiUtni  ImjusmoJi  iiS4|ur  ad  toiLiuin  cœ- 
luin.  El  sein  btijustiioiii  liriniittrni,  sive  111  ciMptui;, 
sive(*\lra  corfiirs  nescio,  Deiis  stil,  niuMuam  inplus 
esl  i(i  piuïïlisiiîii  :  et  auiïivit  arcana  \ctba,  qti;i'  noij 

\kt*i  iMiiiiiiii    laqfii .  El  ur    ma;4riiuiilo  rfv*liitia- 

Il  uni  culottât  me,  datus  LSt  niUii  sliimdus  curuis 
mce,  aii^çrlus  Salante  qui  hil-  cola^fitscL  {ïlLor* 
XII,  h) 


KM 


PAU 


niCTIONNAIUR 


TAU 


m 


twrtê  ressusciteront  incorruptibles^  et  nous^ 
tious  serons  transformés  (653)....  Ceux  qui  se^ 
vont  morts  les  derniers  ne  ressusciteront  pas  les 
premiers:  mais  le  Seigneur^  à  la  voix,  à  Vap- 
pel  de  l'archange,  au  son  de  la  trompette  de 
JDieUy  descendra  du  ciel,  et  les  saints  qui  re- 
posent dans  le  Seigneur  ressusciteront  d'a- 
bord, et  ens^uitenous  qui  vivons  maintenant,ei 
nous  serons  emportés  avec  eux  dans  les  mm- 
ges  au-devant  du  Christ,  au  milieu  des 
airs  (6o/^). 

El  ce  grand  jour  do  la  résurrection  des 
morts,  l'Apôtre  en  avait  notifié  les  signes 
avant-coureurs  à  ses  disciples.  Or,  parmi 
ces  signes  devait  être  l'apparition  de  TAn- 
techrist;  il  en  parle  de  nouveau  dans  sa 
II'  lettre  aux  ïhessaloniciens,  en  termes  qui 
font  voir  qu'il  les  en  avait  précédemment 
entretenus,  et  ensuite  que  quoiqu'un  avait 

I'eté  le  trouble  et  l'épouvante  parmi  eux,  en 
eur  annonçant  l'approche  du  dernier  jour. 

Ne  vous  laissez  pas  ébranler  facilement  dans 
vos  croyances ,  et  ne  vous  effrayez  point  des 
révélations,  des  annonces,  des  lettres  suppo- 
sées sous  notre  nom  qui  vous  présenteraient  le 
jour  du  Seigneur  comme  prochain.  Ne  vous 
laissez  pas  induire  en  erreur  à  cet  égard;  il 
faut  auparavant  qu'il  se  fasse  un  schisme,  et 
que  rhomme  du  péché,  le  fils  de  la  perdition, 
celui  qui  se  fait  adversaire ,  qui  s'élève  au- 
dessus  de  tout  ce  qui  s'appelle  Dieu,  de  tout 
ce  qu'on  adore,  au  point  de  s'asseoir  dans  le 
temple  de  Dieu,  et  de  se  faire  adorer  comme 
un  Dieu,  il  faut  que  celui-là  se  manifeste.  Ne 
vous  souvenez-vous  donc  plus  que  je  vous 
disais  ces  choses  étant  avec  vous?  (6^kr)  {Yoy. 
l'art.  Antéchrist.) 

Le  même  Apôtre  n'a  pas  annoncé  moins 
clairement  les  gnostiques  dans  ses  deux  let- 

J6d3)  El  corpora  cœleslia,  et  corpora  tcrreslria  : 
alia  quidem  cœlesliuni  gloria,  alia  auiein  terre- 
«iriiiin  :  alia  claritas  solis,  alia  claritas  steUarum. 
Stella  enim  a  stcUa  differt  in  claritale  :  Sic  et  resur- 
reclio  moi'luoi'uin.  Scminalur  in  corruplione,  sur-  ' 
gct  in  corruplione  :  seminalur  in  ignobilitatc,  sur- 
gel  in  ghM'ia  :  seminalur  in  inOrniitale,  surgel  iii 
virtule  :  siî^niinalur  corpus  animale,  surgel  corpus 
spiritûle.  Si  est  corpus  animale,  est  el  spiriule,  si- 
cul  scriplum  est....  Ëccemyslerium  vobisdico  :  om- 
iies  quideni  resurgcmus,  séd  non  onines  imniulabi- 
mur.  In  niomenio.,  in  iclu  oculi ,  in  novissinia 
tuba  :  çaitét  i'uiiM'  mba^  et  niorlui  resurgenl  in- 
çorrupli  :  etn6siuHnu(,abi.mnr.(/  Cor.  %\\  40-44,52.) 
(654)  Noiunius  aulcm  Y03  ignorare,  fralres,  de 
dormientibus,  ul  non  conlristeniiui,  sicul  el  ca^leri, 
qui  spom  non  habent.  Si  enim  credijnus  quod  Jésus 
morluus  csl,  el  resurrexit  :  ila  cl  Deus  eus,  quidor- 
mierunl  per  lesum,  adducel  cum  co.  iloc  enim  vo- 
bis  dicinius  in  verbo  Domini,  quia  nos^  qui  vivi- 
inus,  qjii  residui  sumus^  in  advcnlum  Domini,  non 

Ïira^venicmus  eos,  qui  dormierunl.  U^oniam  ipse 
>onnnu^  in  jus&u,  el  in  voce  aixhangeli,  el  in  tuba 
Dei  descendet  de  cœlo  :  el  morlui,  qui  in  Cbrislo 
sunt,  résurgent  piiini.  Deinde  nos,  qui  vivimus,  qui 
rclinquimur,  simul  rapiemur  cvm  ilUs  in  nubibus 
obviam  Cbrislo  in  aéra,  el  sic  semper  cum  Domino 
friinns.  Uaque  consoiamini  iuvlcem  in  veibis  isUs, 
(/  fhes.  IV,  12-17.) 

(654*)  Kogainus  auiem  vos  fralres,  per  advenlnni 
Domini  noslri  Jesu  Cbrisli,  et  noslia:  congre^alio- 
^is  in  i^suni  :  Ut  non cilo  mpveamiui  a  vcbUo  stiji- 


tres  à  Timothée;  il  en  parlait  vorbalement 
aux  Ëphésiens,  lors  de  son  passage  en  ceue 
ville  pour  se  rendre  à  Jérusalem;  on  pieti^ 
du  moins  le  supiioser  avec  quelque  è\ip^ 
rence  de  raison,  puisque  ce  sont  les  premiers 
hérétiques  qui  aient  paru  dans  l'Eglise,  el 
que  leur  origine  est  contemporaine  de  la 
.prédication  des  apôtres.  Je  sais  ou'apri$qu$ 
je  ne  serai  plus  ici,  leur.disait-iJ,  its'intrê' 
duira  parmi  vous  des  loups  ravissants,  yirf 
n'épargneront  pas  le  troupeau.  Je  sais  quilf 
en  aura  plusieurs  d'entre  vous-mêmes  qui  es* 
seigneront  des  doctrines  perverses ,  afin  4$ 
s'attacher  des  disciples.  Tenez-vous  donc  fi 
qarde,  et  vous  souvenez  de  mes  travaux  é 
jour  et  de  nuit  au  milieu  de  vous  pendant  trék 
ans,  et  de  ce  que  chacun  de  vous  m'a  coûtiis 
larmes  (655).  (Voy.  l'art.  Gnostiques.) 

Les  Actes  des  Apôtres  nous  fouroisseol| 
une  autre  preuve  de  l'esprit  prophétique  dij 
saint  Paul,  A  l'occasion  de  son  naiifra^da  ^ 
rile  de  Mélita.  Prenez  courage^  disait-il 
milieu  de  la  tempête  à  ses  compasnoDS( 
voyage,  aucun  de  nous  ne  périra  ^  le  nari 
seul  sera  perdu.  Celle  nuit  même,  un  ange  i 
Dieu  à  qui  j'appartiens  et  que  je  $erê  1 
apparu  et  m'a  ait  :  Paul,   ne  eraignn:'^ 
il  faut  que  vous  comparaissiez  devant  T 
et  Dieu  vous  accorde  la  vie  de  tous  cenéi 
naviguent  avec  vous.  C'est  pourquoi 
rez-vous,.  6  mes  compagnons,  car  j'ai  j 
ment  confiance  en  Dieu  qu'il  en  sera  i 
qu'il  m'a  été  dit.  Nous  aborderons 
certaine  île  (656). 

L'événement  s'accomplit  de  la 
que  l'Apôtre  l'avait  annoncé  :  le  navire)  _ 
gagea  dans  un  banc  de  sable  sur  leqoil^ 
mer  le  brisa,  et  l'équipage  put  gagner'! 
terre. 


(  Initial 


su,  neque  terrcamini,  nequc  per  spiritum, 
per  sermonem,  neque  per  epistolam  tanquam 
nos  missam,  quasi  inslel  dies  Domini.  Ne 
seducal  ullo  modo  :  quoniam  nisi  venerit  dli 
primum,  el  revelatus  fueril  homo  peccati, 
perdilionis.  Qui  adversaïur,  cl  exlollilur  sopn 
ne  quod  dicitur  Deus,  aut  quod  coliiur,  Ita 
tcmplo  Dei  sedeai  oslendens  se  lanquam  sit 
Non  relinelis  quod  cum  adhuc  essem  apud  V08,liif 
dicebam  vobis?  El  nunc  quid  delineat  scitis,  fliiij 
velelur  in  suo  lempore.  {Il  Thei.  11,  1-5.) 

(655)  Ego  scio  qutuiiaiu  imrabunl  posl  clîsccrtli 
nem  mcam  bipi  rapaces  in  vos,  non  p^nceiiles  gre^ 
gi.  El  ex  vobis  ipsis  exsurgenl  viri  loqucnles  pc^ 
versa,  ul  abducaiii  discipuios  posl  se.  Propler^pi 
vigilale,  memoiia  relinenies,  quoniam  perlrieoBMB 
nocle  el  die  non  cessa vi,  cum  lacrymis  uioiieil 
unumquenique  veslrum.  {Àcl.  xx,  i9-ol.; 

(G56;  El  cum  mulla  jejunalio  fuisset^  tune  slan 
Paulus  in  medio  eoruni,  dixil  :  Oporlebal  ^Uftioii 
o  vii'i,  audiio  me,  non  mllcre  a  Creta,  lucnqoefc-  ' 
cere  injuriam  banc  el  jacluram.  El  nunc  sasâts 
vobis  boiio  animo  esse  ;  amissio  enim  nulliusaniflg 
eril  ex  vol)is«  pra^UTipiam  navis.  Aslilil  enim  iBt" 
bae  nocle  angélus  Di*i,  cujus  suni  ego  el  cui  desû^ 
vio,  dicens  :  Ne  linieas,  Paule,  Cxsari  le  0|Wrtrt 
assislere  :  v,l  ecce  donavii  libi  Deus  omuesqui*^ 
vîganl  iccum.  Propler  quod  LK>no  animo  eslii^ 
viri  :  credo  enim  Deo,  qaia  sic  eril,  quemadmoM  ^ 
diclum  esl  niibi  :  In  insulam  auleni  quamdaflio^ 
ici  nos  dcvenire.  (Acl.  xxvu,  21-25.) 


PEC 


D^S  MiR\CLES. 


PEC 


554 


i  sont  les  prophélics  du  grand  Apô- 

irÉtrilurc  fait  mention.  Nous  par- 

ses  miracles  dans  des  articles  |)ar- 

[ES  MIRACULEUSES.  Le  Sauveur, 
instruire  les  pauvres  péciieurs  du 
Soézareth,  qu'il  avait  établis  pécheurs 
es,  et  nous  instruire  nous-m^ines 
X,  en  nous  faisant  comprendre,  par 
mples  faciles  à  saisir,  quelle  serait 
qu'il  fondait,  quelle  serait  la  mis- 
ostolique  de  ceux  qu'il  se  donnait 
sociés,  et  quels  seraient  les  fruitis  de 
ravaux ,  permit  que  la  barque  de 
levînt  le  théâtre  de  divers  miracles, 
s  en  môme  temps  que  suri)renauts. 

.  Première  pêche  miraculeuse^ 

ibord,  dès  le  commencement  de  ses 
lions,  au  temps  où  il  jetait  les  fon- 
5  du  collège  apostolique,  un  jour 

trouvait  au  bord  du  lac  de  Génésa- 
loisissant  le  moment  auquel  les  f)ô- 

descendus  de  leur  barque,  lavaient 
.els,  comme  pour  figurer  celte  Syna- 

Sii  allait  descendre  elle-même  ue  la 
e  Moïse,  et  ne  s'occupait  plus  en 
Dt  que  iX^s  vaines  querelles  du  pha- 
B  et  du  sadducéisme,  il  monta  sur  la 
de  Pierre,  se  mit  à  enseigner  le 
assemblé  au  bord  du  rivage,  et  dit 
tu  maître  du  navire  :  Conduisez  au 
%  jetez  vos  filets  pour  la  pèche.  —  Set- 
mi  répondit  Simon  ^  nous  avons  tra- 
jMle  la  nuit  sans  rien  prendre  ;  mais  à 
Jfêle  je  jetterai  le  filet.  Et  rayant  fait  y 
Mlwtie  si  grande  quantité  de  poissons^ 
jpjt  se  brisait.  Us  firent  signe  à  des 
mnt  qui  étaient  dans  une  autre  bar- 
venir  les  aider.  Ils  y  vinrent^  et  on 
les  deux  navires  presque  au  point  de 
p  couler  à  fond;  ce  que  voyant  Simon 
il  se  jeta  aux  genoux  de  Jésus  en  di- 
-  Eloignez-vous  de  moi,  Seigneur,  car 
un  pauvre  pécheur;  il  était  en  effet 
'S  de  lui^  aussi  bien  que  ceux  (fui  Ca- 
lidé^  à  la  vue  de  la  pèche  qu  ils  ve- 
U  faire,  et  de  même  Jacques  et  Jean, 
•ébedée,  associés  de  Simon.  Mais  Jésus 
itnon  i^Ne  craignez  pas,  de  ce  mo- 

*'acluni  est  aiilem,  cum  lurl);c  iiTucrcnt  in 
auitireiit  vcrbum  Dri,  el  ipsi'  slahal  secus 
Geiicsarotli ,  et  viilil  iltias  navcs  slaiitt'S 
tgniiiu  :  piscaiores  awlrm  «îescciideranl,  et 
relia.  Ascciulons  aiilcrn  in  unam  iiaviin, 
t  Sinionis,  roj;avil  ou  m  a  Wvvw  re<iiicere 
.  Et  scdeiis  (locoliat  iW  iiavicula  Kirbas.  IJl 
aniein  loqiii,  dixit  ad  Sinionem  :  Duc  in  al- 
laxatc  relia  vestra  in  (-aphnani.  Kl  rospon- 
ion,  dixil  illi  :  IV.t'crplor,  per  lotani  no- 
orantos,  niliil  crpinms  :  in  verho  auteni  luo 
-ete.  Et  cum  hoc  fccisscnl,  concluserunt 
multitudineni  copiosani,  rnnipcbalur  auleni 
lin.  Et  annucruiil  sociis,  qui  erant  in  alia 
venircnt,  cl  adjnvareni  eos.  El  vcnorunt^  et 
uiit  ambas  naviculas,  ila  iit  pcne  inerge- 
}iioJ  cum  vidcri.'l  Siijton  Felrus,  proctdit 
I  Jlcbii,  dicons  :  E\i  a  ipc,  cpiia  homo  poc- 
m,   Uoiiiiiit*.    Sliipur  cnini  circunulcdcral 


ment  vous  serez  pêcheur  d hommes;  et  ayant 
ramené  leurs  navires  à  terre,  ils  quittèrent 
tout  et  le  suivirent  (657). 

11  serait  difficile  de  trouver  une  autre 
figure  plus  exj)ressive  que  celle-ci.  C'est 
sur  la  tonte-puissante  parole  de  Jésus  que 
le  filet  se  rem])lil,  et  se  remplit  dans  une 
telle  mesure,  que  jamais  la  main  de  Tbommo^ 
n'avait  opéré  si  grande  merveille,  La  bar- 
que de  Pierre  est  aidée  par  une  autre ,  qui 
n'a  pas  jeté  elle-même  le  filet,  mais  dont 
l'intervention  concourt  à  accomplir  l'œuvre 
commencée.  Et  c'est  ainsi  que  l'Eglise  schis- 
matique,  qui  ne  peut  rien  par  elle-même, 
qui  n'a  eu  aucune  part  d'initiative,  tout  eu 
privant  la  véritable  Eglise  d'une  partie  de 
son  butin  spirituel,  lui  aide  ce}}endant  à 
procréer  des  enfants  de  la  foi  et  à  former 
des  citoyens  pour  le  ciel  ;  car  dans  le  schis.- 
mc,  tout  n'est  pas  schismatique. 

IL  Deuxième  pèche  miraculeuse. 

C'était  è  une  époque  postérieure.  Jésus- 
Christ  entrait  à  Capharnaûm ,  les  receveurs 
du  péage  s'ai)prochèpent  de  Pierre  et  lui 
dirent  :  Votre  maUre  ne  paye-t-il  pas  le  dou- 
ble dragme?  Celui-ci  répondit  :  il  le  paye. 
Et  lorsqu'ils  furent  entrés  dans  la  maison^ 
Jésus  ait  à  celui-ci  :  Que  vous  en  semble, 
Simon:  sur  qui  les  rois  de  la  terre  lèvent-ils 
U  cens  ou  le  tribut?  sur  leurs  fils,  ou  sur  les 
étrangers^  —  Sur  les  étrangers,  dit  Pierre. 
—  Les  fils  en  sont  donc  libérés,  reprit  JésuA. 
Cependant^  afin  que  nous  ne  les  scandalisions 
pas,  allez  à  la  mer,  jetez  l'hameçon,  et  le  pre- 
mier poisson  qui  mordra,  vous  le  prendrez, 
et  en  lui  ouvrant  la  gueule  vous  y  trouverez 
un  statère,  que  vous  serrerez,  et  que  vous 
leur  donnerez  pour  vous  et  pour  moi  (658). 

Deux  enseignements  nous  semblent  res- 
sortir de  ce  miracle  :  d'abord  la  sujétion  des 
ministres  de  la  religion,  ou  plutôt  de  l'E- 
glise tout  entière,  par  rapport  aux  puissan- 
ces temporelles,  dans  tout  ce  qui  est  tempo- 
rel ;  ensuite  la  fhculté  accordée  à  ces  mêmes 
ministres  de  puiser  dans  l'exercice  de  leurs 
fonctions  spirituelles  les  moyens  de  se  pro- 
curer la  vie  matérielle,  c'est-à-dire  le  drcût 
de  vivre  de  l'autel,  droit  consacré  d'ailleurs 
par  plusieurs  autres  ]}assages  formels  des 
divines  Ecritures. 

cum,  et  omnes  qui  luni  illo  erant,  in  captura  pis- 
ciuin  quain  ceperant.  Simililer  aiitem  Jacobum  et 
Joaniiem,  filios  Zebcdaîi,  qui  erant  socii  Sinionis. 
Kt  ait  ad  Simonem  Jésus  :  Noli  limere  :  ex  hoc  jam 
homines  eris  capiens.  Et  subdictis  ad  tcrram  navi^ 
bus,  rclictis  omnibus  seculi  sunt  eum.  (Luc.  v, 
Ml.) 

(058)  El  cum  venissent  Capbarnaum,  acresse- 
runt  qui  didrachma  acclpic!>aut,  ad  Petrum,  cl  di- 
xerunl  eî  :  Magislcr  vester  non  suivit  didrachma? 
Ait  :  Ctiam.  El  cum  intrassel  in  domuni,  pra^venit 
eum  Jésus,  dicens  :  Quid  tibi  videtnr,  Simon îReges 
terraca  quibus  accipiunt  IrilnHum  V(d  censum?  a  li- 
liis  suis,  an  ab  alienis?  Et  ille  dixit  :  Ab  alienis. 
Dixit  illi  Jesub  :  lirgo  libtM'i  si.Mit  (ilii?  Ut  aulem  nou 
scandalizcmus  eos,  vade  ad  mare,  et  miltc  hamum  : 
et  eum  piscem  qui  primus  ascendcrit,  toile;  et 
aperto  ore  ejus,  invenies  slalerem  :  illum  sunicns, 
da  eis  pro  me,  et  te.  (Malih.  xvn,  23-20.) 


E3&  PEC  DICTIONNAIRE 

III.  Troisième  pèche  miraculeuse. 


PEN 


La  troisième  pêche  miraculeuse,  celle  qui 
déterminait  la  signification  des  deux  précé- 
dentes, celle  qui  donnait  aux  pêcheurs 
d'hommes  leur  mission  définitive,  s'accom- 
plit dans  les  circonstances  suivantes  :  c'était 
après  la  résurrection  de  Jésus-Christ,  Pierre 
9vait  à  réparer  envers  le  divin  maître  le  tri- 
ple reniement  dont  il  s'était  rendu  coupable, 
et  après  cela  Jésus  monterait  au  ciel. 

Simon-Pierre  y  Thomas^  surnommé  Didyme  ; 
Nathanaely  de  Cana  en  Galilée ,  les  fils  de  Zé- 
bédée  et  deux  autres  disciples  se  trouvaient 
réunis  au  bord  de  la  mer  de  Tibériade.  Simon- 
Pierre  leur  dit  :  Je  m'en  vais  pécher.  Ils  lui 
répondirent  :  Nous  y  allons  avec  vous.  Ils  s'en 
allèrent  donc^  montèrent  sur  une  barque,  mais 
ne  prirent  rien  de  toute  la  nuit.  Au  point  du 
jour^  Jésus  était  debout  sur  le  rivage^  et  ses 
disciples  ne  le  reconnurent  pas.  Jésus  leur 
dit  :  Enfants,  avez-vous  de  quoi  préparer  un 
repas?  ils  répondirent  :  Non.  Il  leur  dit  :  Je- 
tez le  filet  à  fa  droite  de  la  barque,  et  vous  en 
trouverez.  Ils  ne  retirent  pas  plutôt  fait,  que 
déjà  ils  ne  pouvaient  plus  i'entrainer,  tant  il 
était  rempli  de  poissons.  Alors  le  disciple  que 
Jésus  aimait  dit  à  Pierre  :  C*cst  le  Seigneur! 
SimonrPierre  entendant  ce  mot:  c  est  le  Sei- 
gneur !  revêtit  sa  tunique,  car  il  avait  alors  été 
son  vêtement,  et  se  jeta  dans  la  mer.  Les  autres 
disciples  vinrent  au  rivage,  qui  était  peu  éloi- 
àné,  environ  de  deux  cents  coudées,  avec  la 
barque,  et  entraînant  le  filet  rempli  de  pois- 
sons. Lorsqu'ils  furent  à  terre,  ils  aperçurent 
un  brasier  allumé,  un  poisson  posé  sur  les 
charbons,  et  du  pain.  Jésus  leur  dit  :  Appor- 
tez aussi  des  poissons  que  vous  venez  de  pé- 
cher. Simon-Pierre  remonta  et  tira  à  terre  le 
filet  rempli  de  cent  cinquante-trois  grands 
poissons,  et  malgré  un  pareil  poids  il  n'était 
gas  brisé.  Jésus  leur  dit  :  Venez  et  mangez;  et 
aucun  de  ceux  qui  s'assirent  pour  manger,  ne 
songea  à  lui  demander  qui  étes-vous,  tous  le 
reconnaissant  pour  être  le  Sf'igneur  (659J. 

C'est  après  ce  repas  (pie  le  chef  du  collège 
apostolique  racheta  son  triple  reniement  par 
une  triple  protestation  d'amour,  reçut  la 
mission  de  paître  les  brebis  et  les  agneaux, 

(fi";9)  Poslca  ninnifestavit  se  ileriim  Jésus  disci- 
pulis  :ul  inaro  TiluM'iadis.  Rlaniroslavil  autc.m  sic  : 
erant  simul  Simon  Pctrus,  et  Thomas,  qui  dicitur 
Didymus,  (  t  Nallianael,  ()(ii  oral  a  Cana  Galilii^T,  et 
lilii  Zcl)eil;i?i,  cl  alii  ex  discipulis  ojus  duo.  Dicit  eis 
Simon  Polrus  :  Vado  piscari.  Dicnnl  ci  :  Vcnirous 
el  nos  tiTuni.  El  cxicrunt,  cl  ascendonint  in  na- 
yim  :  et  iUa  noctc  ntliil  prendiderunl.  Mane  aulem 
làclo,  slelil  Jésus  in  lillore  :  non  lamen  coîijnoYe- 
runl  disçipuii  quia  Jésus  est.  Dixil  ergo  eis  Jésus  : 
Pueri,  nunquid  pulmenlarium  liabelis?  Rcspondo 
runl  ei  :  Non.  I>icil  ois  :  Millile  in  dexleram  navi- 
gii  relc,  el  invcnieiis.  Miscrunl  er^o  ;  cl  jam  non  va- 
Icbanl  illu;i  Iralicre  pr;c  muUiludme  ptscium.  Dixil 
ergo  discipujus  ille,  quein  (iiligelia.l  Jésus,  Peiro  : 
Domiims  csti  Simon  Petnis  eùiu  audisset  quia  Do- 
uiinus  est,  lunica  succinxit  se  (erat  enim  niidus)  et 
misil  se  in  inare.  Alii  aulem  discipuli  navigio  ve- 
nerunl  (non  enim  longe  eranl  a  terra,  sed  quasi  eu- 
bilis  duceulis),  tralienles  rete  piscium.  Ut  ergo  de  - 
scenderunt  in  terram,  videruni  prunas  |>osilas,  <a 
^iscem  su|)erposilum  el  pancni.  Dicileib  Jésus  :  Af- 


e'est-à-dire  le  troupeau  et  les  pastw 
devint  définitivement  et  exclusivemc 
cheur  d'hommes,  car  on  ne  voitpU 
lors  qu'il  soit  retourné  à  sa  barque  c 
filets. 

PENSEES  (connues  de  Jésus-Christ 
que  Jésus-Cnrist  pénétrait  les  pens^ 
plus  secrètes  du  cœur  humain,  ne  ser 
dire  assez,  il  les  savait,  c'est  môme  l'e 
sion  dont  l'Evangile  se  seit  en  plu 
passages.  Or,  cette  science,  cette  in 
de  la  pensée  d'autrui,  car  J'Evangi 
ploie  ce  terme  également,  est  une  j 
des  plus  convaincantes  de  sa  divinit 
l)eut  savoir  en  effet  les  pensées  des 
mes,  lorsque  aucun  signe  ne  les  man 
à  moins  (lue  Dieu  où  les  anges?  La  n 
cette  opération  ou  cette  manière  d'è 
produit  ou  cette  modification  de  l'i 
genre,  car  l'homme  ne  saurait  au  ji 
définir,  ne  peut  être  aperçue  que  (la 
autre  intelligence.  Et  qu'on  ne  dise  p 
Jésus-Christ  pénétrait  la  pensée  di 
de  la  même  manière  qu'un  nomme  pi 
telligent  pénètre  celui  qui  l'est  moi 
vertu  de  rimpression  extérieuremeo 
duite  sur  celui-ci;  l'Evangile  ne  laisa 
soupçonner  de  semblable  ;  le  Si 
voyait  la  pensée,  lors  môme  qu  elle 
l)as  de  nature  à  produire  une  impi 
extérieure. 

Dit-il  à  un  paralytique:  3Ion  fUi 
confiance,  vos  péchés  vous  sont 
qu'il  ajoute  aussitôt,  ^  l'intention  é 
qui  trouvent  qu'il  a  blasphémé  :  Pê 
pensez-vous  du  mal  en  vous-mêmes;  le^ 
le  plus  facile  de  dire  vos  péchés  vau 
remis,  ou  bien  lever-vous  et  marchez 
Jésus  avait  vu  leurs  pensées,  dit  Vé 
liste.  En  une  autre  circonstanciî,  il  fi 
observation  analogue,  à  l'endroit  d< 
qui  pensent  que  c'est  une  violatior 
loi  de  çuérirles  malades  le  samedi  :  J 
demanaerai,  dit-il,  lequel  vaut  mieux  û 
le  bien  au  jour  du  saubat,  ou  de  laisse 
sistrr  le  mal  ;  de  sauver  quelqu'un,  ou 
bandonner  au  péril?  Dans  cette  circon 
encore,  il  savait  la  pensée  de  ses  int€ 
teurs  :  sciebat  cogitationes  eorum  (66 

ferle  de  piscibus,  qnos  prendidi^lis  nunc. 
dit  Simon  Peirus,  el  iraxil  rele  in  lenani« 
magnis  piscibus  eenlum  quiuqua^inla  tril 
cum  tanli  essent,  non  est  scissuin  n>ie.  Dicit 
sus  :  Venile,  prandete.  V>i  nemo  audcbat  d 
benlium  inlerrogare  eum  :  Tu  quis  es?  i 
quia  Dominus  est.  El  veiiil  Jésus,  el  accipli  j 
et  dat  eis,  el  niseem  similitei*.  Hoc  jam  ten 
nifeslalus  esl  Jésus  discipiiiis  suis,  cum  rcsu 
sel  a  moi'luis.  {Joan.  xxi,  1-ii.) 

((>G0)  Coniide  fili,  remillunlur  libi  peccai 
El  ecce  quidam  de  scribis  dixerunt  intra  s 
blaspbemal.  Kl  cum  vidissel  Ji  sus  cogilatio; 
runi,  dixil  :  1)1  quid  (ogilalis  mala  in  cordib 
iris?Quid  esl  Tacilius,  dieere  :  Dimillun^ur  U 
eala  tua;  an  dieere  :  Surge,  et  ambula?  Ut 
scialis  ,  quia  Fiiius  bominis  babet  potesta' 
terra  dimiliendi  i)eccala,  tune  ait  ftaralyticc  : 
toile  leclum  luum,  el  vade  in  domum  luam. 
rexit,  et  abiil  in  domum  suam.  (Af allA.  ix,  ! 
^  (001)  Factum  esl  aulem  el  in  alio  sabbato 
Irarel  in  syua^'ogam ,  el  docerel.  El  eral  Ibi 


PEN 


DES  MIRACLES. 


PEN 


^Z6 


lans  CC3  circonstances  on  peut  dire 
Saii?eur  a  pénétré  la  pensée  d'autrui 
ijwMl  ne  la  vue,  pourra-t-on  dire  la 
chose  encore  lorsquMI  aura  nommé 
même  de  cette  pensée,  exprimant  de 

la  parole  que  ses  ennemis  ont  dans 
?  11  venait  de  délivrer  un  démonia- 
,  les  pharisiens  pensaient  que  son 
à  lui-même  pourrait  bien  être  dé- 
file, et  il  répond  à  cette  pensée,  qu'un 
fxléricur  peut  bien  manifester,  mais 
icun  signe,  moins  la  fiarole  et  TEcri- 
le  peut  dire  le  mot  ;  Si  je  chasse  les 

par  le  pouvoir  de  Beeizebud,  par  le 
r  de  qxn  vos  enfants  les  chassent-ils  ? 
mi  eux-mêmes  vos  juges  à  cet  égard, 
'c  était  au  contraire  par  le  pouvoir  di- 
rêgne  de  Dieu  serait  donc  commencé  au 
de  vous  (6G2). 

nous  supj)o.sons  que  dans  ces  diflé- 
xemples,  où  il  y  a  lutte  et  antago- 

la  pensée  dos  adversaires  du  Sau- 
ïsoit  trahie  d'elle-môme,  ce  qui  n'est 
idmissiblc  pour  le  dernier,  ))uisquo 

d'une  pensée  ne  se  trahit  pas;  il 
fa  pas  de  môme  du  moins,  lorsque 
leur  désœuvrement  et  dans  leur 
ip  des  grands  miracles  que  le  Sau- 
ipère  coup  sur  roup  à  leurs  .veux, 
3'étonnement  ou  les  jette  ranlionce 
jént  de  leur  faire  de  son  suj)plice 
in,  ils  se  prennent  à  |)enser  qu'il 
il  se  trouver  parmi  eux  (juelqu'uH 
I  privilégié  que  les  autres,  et  à  se 
1er  qui  vc  pourrait  être  :  Jésus  voyant 
mtéede  leur  cœur,  apppela  un  petit 

e^  le  plaça  près  de  lui  :  •—  Celui, 
M^ffii  fait  le  bien  en  mon  nom  à  ce 
If,  wie  reçoit  moi-même,  et  celui  qui 
^  reçoit  celui  qui  m'a  envoyé.  De  même 
ni  est  le  plus  humble  d'entre  vous, 
remierde  tous  (663). 
une  autre  circonstance,  un  pharisien 
i  le  Sauveur  h  |;rendre  un  repas  à 
!•  Le  Sauveur  a  accepté  et  s'est  assis, 
courir  auparavant  aux  purifications 
tes  par  les  zélateurs  de  la  loi.  Le 
Bii  ne  le  fera  pas  remarquer  à  son 
lais  il  pensera  en  lui-môme  qu'il  eût 
3UX  de  s'y  soumetire.  Vous,phari- 
iii  dit  alors  Jésus-Christ,   vousatta- 

icjusdextra  erat  arida.  ObscrvaVant  aulem 
C  pharis:i;i,  si  in  sabbato  ciiiarol  :  ni  invc- 
ideaccusareiitciiiii.  Ipse  vero  svicbat  cogi- 
eonim,  el  ail  hoiiiini  qui  babi^bal  iiiaiium 
Surse,  et  sla  in  médium.  El  suigcns  slclil. 
n  adf  illos  Jésus  :  inicirogo  vos,  si  liccl 
benefacerc,  an  maie  ;  aiiimam  salvam  fa- 
perdere?Et  circumspeclis  omnibus  dixilho- 
slciide  manu  m  luam.  El  cxlendil  :  cl  resli- 
manus  ejus.  {Luc.  vi,  6-10.) 
Et  ftlupel»aul  omnrs  lurbiK,  H  d  ccbanl  : 

hic  est  filius  David.  Pbai'isa^i  aulcm  au- 
dixcruiit  :  llic  non  ojicil  da^mones  nisi  in 
4  principe  daDmoniorum.  Jésus  aulcm  scions 
fie«  eorum  dixil  ois  :  Oinuc  re^num  divi- 
In  se  desolabilur  :  cl  omnis  (  ivilas,  vei  do- 
sa contra  se  non  slabil.  El  si  Salanas  Sala- 
il  :  ad  versus  s<!  dixisus  csl  :  Quomodo  er-    . 

rcgnum  ejus?  El  si  ej;o  in  Bcclzebub  eji-  • 


chez  une  grande  importance  à  purifier  le  de- 
hors de  votre  calice  ou  de  votre  coupe  ;  mais 
vous  ne  prenez  pas  un  si  grand  soin  de  puri- 
fier votre  propre  intérieur ,  lors  même  quil 
est  rempli  de  rapine  et  d'iniffuité  (66^). 

//  n  était  pas  besoin  d'informer  JésuS' 
Christ  de  ce  qui  se  passait  en  chacun,  nous 
dit  Tévangéliste  saint  Jean,  t7  le  savait  sans 
qu'on  le  lui  dit  :  Opus  ei  non  erat  ut  qui$ 
testimonium  perhiberet  de  homine  :  ipse  enim 
sciebatquid  esset  in  homine.  (Joan.  ii,  25.) 

PKNTKCOTK.  Cinquante  jours  après  la 
résurrection  du  Sauveur,  le  jour  môme  où 
les  Juifs  célébraient  une  de  leurs  plus  gran- 
des fôtes,  celle  de  la  publication  de  la  loi 
sur  le  Sinaï  au  milieu  de  la  foudre  et  des 
éclairs,  les  disciples  étant  réunis  dans  une 
maison  de  Jérusalem,  que  l'on  croit  être 
celle  des  apôtres  saint  Jacques  el  saintJean, 
et  avoir  été  située  sur  le  mont  de  Sion,  en 
attendant  et  en  invoquant  dans  leurs  fer- 
ventes prières  le  Saint-Esprit,  que  le  Sau- 
veur leur  avait  promis,  il  se  fit  tout  à  couj), 
vers  la  troisième  heure  du  jour,  un  grand 
bruit,  comme  d'un  vent  violent,  dont  la 
maison  fut  ébranlée,  et  aussitôt  ils  virent 
dos  langues  de  feu  qui  se  reposèrent  sur  la 
tète  de  chacun  d'eux.  Aussitôt  ils  furent 
remplis  du  Saint-Ksprit ,  changés  en  des 
hommes  nouveaux,  doirés  de  l'intelligence 
des  choses  saintes  et  d'un  courage  héroïque 
pour  les  annoncer.  ]ls  se  mirent  a  parler  di- 
verses langues,  et  commencèrent  îa  |»rédica- 
tion  de  l'Kvangile.  Une  multitude  de  per- 
sonnes s'étant  rassemblées  au  bruit  de  Té- 
vénement,  le  chef  du  collège  apostoliciue 
leur  adressa  la  parole,  et  en  convertit  trois 
mille,  qui  reçurent  aussitôt  le  baptême. 

Or  il  y  avait  à  Jérusalem  des  Juifs  de  tou- 
tes les  nations  du  mond-e,  venus  pour  ado- 
rer, selon  les  prescriptions  de  la  loi,  car  la 
Pentecôte  était  une  des  trois  grandes  fêtes 
auxquelles  il  était  d'usage,  à  tous  ceux  qui 
n'en  étaient  pas  légitimement  empêchés,  de 
se  rendre  à  Jérusalem.  Ce  qui  les  frappait  d'a- 
vantage au  milieu  de  ces  merveilles,  c'était 
d'entendre  lesdisciples  chacun  dans  la  langue 
qui  lui  était  propre,  comme  s'ils  avaient 
parlé  toutes  les  langues  en  môme  tem|)s,  ou 
connue  s'ils  eussent  |  arlé  une  langue  uni- 
verselle  comprise    de    tous    les    peuples. 

cio  dxmones,  Hlii  vcslri  in  quo  cjiciunt?  Ideo  Ijpsi 
judices  vestri  erunl.  Si  aulcm  ego  in  spiritu  Dei 
ejicio  dcTHiones,  igilur  pervcnil  in  vos  rc^Euum  Dci« 
(Mailh.  XII,  23-Î8.) 

(GG3)  Intravil  aulcm  cogilatio  in  cos^  quis  conim 
major  esscl.  Jésus  vidons  cogilalionos  cordis  illo^ 
rum,  apprelicndil  pucruni,  cl  slatuU  ilbim  sccus  se« 
Kl  ail  illis  :  Quicuiupn*  suscepcrit  puerum  isluni  in 
nom  i  ne  lueo,  me  ircipit  :  et  quicunqiie  me  recc- 
ptTit,  rccipit  euin,  qui  me  misit.  Nam  qui  minor  est 
uilcr  vos  onnies,  hic  major  est.  (Luc.  ix ,  46*48.) 

(6&i)  Kl  cum  loqncrelur.  rogavil  illuin  quidam 
Pliai  isai*us  ut  prandercl  apud  se.  Kt  ingressus  rècii- 
buil.  Pliarisaeus  auteni  cœpit  inlra  se  reputans  di- 
ccrc,  quare  non  baplizaUis  esset  anle  prandium.  Et 
ail  Dtmiinus  ad  illum  :  ^uuc  vos  Pharisa;!,  quod 
dcroi'is  Cbl  calicis  cl  calioi,  mundalis,  qiiod  aulcm 
inluii  csl  vcslrum,  pli  num  csl  rapina,  cl  iniqnitale. 
(Luc,  XI,  r)7-5î>.) 


539 


PEN 


DICTIONNAIRE 


PER 


Comment  se  peut-il  faire ^  disait-on,  que  tous^ 
Parthes^  Mèdes^  Eiamitcs^  habitants  de  la 
Mésopotamie^  de  la  Judéc^  de  la  Cappadoce^ 
dx^  Pont^  de  l'Asie^  de  la  Phrytjie,  de  la  Pam- 
philie,  de  VEgyple^  de  la  Lyùie  Cyrénaïque^ 
RomainSj  Juifs  et  prosélytes^  nous  entendions 
parler  notre  tangue  naturelle  à  ces  hommes, 

gui  sont  tous  également  de  Galilce? 

Vapôtre  Pierre ,  prenant  alors  la  parole , 
adressa  ce  discours  à  la  foule  :  Juifs,  et  vous 
tous  habitants  de  Jérusalem,  réfléchissez,  et 
écoulez-moi  :  Ceux-ci  ne  sont  pas  ivres , 
comme  plusieurs  d'entre  vous  le  supposent, 
car  il  n  est  encore  que  la  troisième  heure  du 
jour  ;  mais  c'est  V accomplissement  de  la  pro- 

Î)hétie  de  Joël  :  «  Jl  arrivera  dans  des  jours 
ointains,  dit  te  Seigneur,  que  je  communi- 
querai mon  esprit  à  toute  chair,  vos  fils  et 
vos  filles  prophétiseront,  vos  jeunes  hommes 
verront  des  visions,  et  vos  vieillards  songe- 
ront des  songes.  En  ces  jours,  je  répandrai 
mon  Esprit  sur  mes  serviteurs  et  mes  servan- 
tes, et  Us  prophétiseront.  Et  je  remplirai  de 
prodiges  le  ciel  au-dessus  de  vos  têtes  et  la 
terre  sous  vos  pieds  :  du  sang,  du  feu,  des 
tourbillons  de  fumée.  Le  soleil  se  couvrira 
de  ténèbres,  la  lune  deviendra  couleur  de 
sang ,  à  l'approche  du  jour  du  Seigneur , 
grand  et  manifeste  ;  et  a! ors  quiconque  invo- 
quera le  nom  du  Seigneur  sera  sauvé  (665).  » 
Ensuite  TApôtre  annonça  Jésus-Chrisl,  le 
Messie  envoyé  de  Dieu,  crucifié,  ressuscité 
et  monté  au  ciel.  Trois  raille  de  ses  audi- 
teurs se  convertirent,  et  ainsi  l'Eglise  fut 
fondée  le  jour  même  de  la  Pentecôte  ;  ou 
du  moins  elle  sortit  des  langes  de  son  en- 
fance, pour  commencer  sa  marche  triom- 
phai.tft  à  travers  le  monde  et  les  siècles, 
toujours  guidée  et  accompagée  par  cet  esprit 
de  vie  et  de  lumière  qui  est,  pour  ainsi 
dire,  TAme  dont  elle  est  le  corps. 

Avant  de  monter  au  ciel,  le  Sauveur  avait 
promise  ses  disciples  laccomplissement  de 
ces  merveilles  :  L Esprit-Saint,  le  Paraclet, 
qusmon  Père  vous  enverra,  leur  avait-il  dit, 
vous  apprendra  toutes  choses^  et  vous  fera 

(605)  Eraiit  autem  in  J^Tiisalem  liabilaiiles  iwlsp], 
viri  nligiosi  ex  omui  iinlioiie  ^y^x  sub  cœlo  est. 
Facla  autem  liac  voce,  convniil  iiiulliluilo,  cl  iiicnle 
cuiifiisa  est,  quoniain  auJicbat' unusquisque  lingua 
sua  ilios  loqueiites.  Stupebai.t  autem  omiîes,  el  iiii* 
rabaiilur.  diceiitcs  :  Nonne  ecce  oiniirs  isli,  (]ui  lo- 
quuiilur,  Galilici  sunl?El  quoiuodo  nos  audiviuius 
unusquisque  linguain  nostrani,  in  qua  nali  suniiii»? 
Parlbi,  cl  Mcdi,  el  yElamiix,  et  qui  baliilanl  Mcso- 
potamiam,  Judu'am,  el  Cappaiiociam,  Ponluni,  el 
Asiam.  Phrygiam,  el  Panipliyliam,  iEgypluin,  cl 
•^  pat  les  Lybio;,  qu;B  esl  circa  Cyrenen,  èl  advenu; 
noniani.  Judaci  quocpic,  et  prosclyli,  Grêles,  el  Ara- 
bes :  audivimus  eos  loquentcs  noslris  linguis  ma- 
gnalia  Dci.  Siu|>ebanl  aul'm  omnes,  et  niiraban- 
tur  ad  inviccm  dicenlcs  :  Quidnani  vull  hoc  esse  ? 
Alii  autem  irridenles  dicebanl  :  Quia  nmslo  pleni 
sont  islî.  SUins  aulem  Pelrus  cum  undecim,  leva- 
vll.voccm  suam,  cl  loculus  esl  eis  :  Viri  Jud<ei,  el 
qui  habitalis  Jérusalem  universi,  hoc  vobis  nolum 
sit,  cl  auribuh  percipile  verba  mea.  Non  enim ,  si- 
cul  vos  a!slimalis,  lii  ebrii  su!il,  cum  sit  liora  diei 
lerlia  :  Sed  lioc  esl,  «piod  diei  uni  esl  per  prophe- 
tam  Joël  :  El  ci  il  in  nev  sbiinis  diebus  (dieit  Domi- 


comprendre  tout  ce  que  je  vous  ai  ej 
vous  révélera  toute  vérité.....  et  vou 
gnera  les  choses  à  venir.  C'est  par  lu 
serai  glorifié  (666). 

Serait-il  donc  nécessaire  de  déi 
rexisien(!e  historique  de  ces  mervei 
ne  suflil-il  pas  de  regarder,  |K) 
convaincre,  le  monde  devenu  chréti 
Test  lias  devenu  sans  quil  ait  exi 
cause  efïicienle;  or  il  est  impossil 
assigner  uneautie.  Le  livre  qui  (-on! 
révJls  se  trouverait  ainsi  confirmé  pa 
(luand  l)ien-môme  il  ne  porterait  pa 
tous  les  caractères  de  véracité  et  d'aï 
cité  les  plus  incontestables  et  les  \ 
contestés;  quand  bien  même  tout  ( 
raconte  ne  serait  pas  d'une  publiciU 
quablc  et  jusqu'ici  respectée.  L'Api 
sait  en  principe  les  merveilles  qui  s 
j)lissaient  sous  les  yeux  de  ses  au 
lK)ur  établir  la  divinité  de  Jésus 
nous  pouvons  à  notre  tour  poser  en  j 
ce  qui  se  passe  aux  yeux  de  Tuniveri 
dix-liuit  siècles,  pour  démontrer  la 
de  la  descente  du  Saint-Ksprit  sur  I 
ties  au  jour  de  la  Pentecôte. 

PERSÉCUTIONS.  (Proi)liéties  qui 
cernent.) —  L'Eglise  de  Jésus-Chris 
s'établir  sur  la  terre  au  milieu  des 
cutions,  et  malgré  les  elForts  des  pri 
(les  peuples  conjurés  pour  la  perJî 
ainsi  que  Dieu  ferait  reconnaître  son 
en  signalant  sa  puissance,  et  sanctifia 
fondalionsde  Téuili  e,en  éprouvant, 
set  de  la  tribulalion  et  de  la  dou! 
pierres  spirituelles  qui  en  fornieri 
l>remières  assises.  Lia  perséiriition 
donc  dans  Tordre  doî^es  prévisions, 
être  de  ses  desseins;  mais  atin  qu*c 
branlât  pas  la  constance  de  ceux  q 
raient  soumis,  elle  devait  être  prétlj 
l'a  été. 

Mille  ans  avant  la  naissance  du  S 
le  prophète-roi  s'écriait  :  quel  est  ce 
sèment  des  nations ,  et  pourquoi  tes 
méditent-ils  de  vains  projets  ?  Les  roi 

nus)  ciTiindam  de  Spiiiln  nieo  super  omt 
nem  :  el  prophelahiinl  lilii  veslri ,  cl  filise 
eljuvenes  veslri  visiones  viilcbunl,  el  son 
slri  soniiiia  soinniabiinl.  Et  quidem  supc 
nieos,  el  super  anciilas  meas,  in  diebus  II 
(iani  de  S'iiriiu  meo,  el  pmpbclaiiunl  :  Eld 
digia  in  ewlo  sursuni,  ei  si^iia  in  lerra 
suii^uinem,  el  ignem,  el  vap<M'ein  fumi.  S 
vcrlelur  in  lenebi  as,  el  luiia  in  sanguinei 
qiiani  venialdies  Doiuini  nta^iius  el  maiiifi? 
Ci  il  :  Onniis  (|uieun(iue  invoeaverit  nomea 
saivus  eiil.  {Acl,  ii,  ô-il.) 

(666)  Paraelilus  aulein  Spirilus  saiiclui 
millet  I^aler  in  noniine  meo,  ille  Viss  doc< 
nia,  n  siiggerel  vobis  oninia  <pia3Cunque  di 
bis.  Pacein  leiinqno  vobis,  paecm  ineam  d< 
non  qiiotnoJo  nnindus  dal  ego  do  vobis.  f 
belur  eor  vesliuni,  neqnc  forniidei.  Car 
veneril  ilie  Spirilus  verilalis,  docebit  vos 
veriiatem,  non  enim  loquelur  a  semetips 
quaeeunque  audict  loquelur,  el  qmc  venu 
annunliabil  vobis.  Ille  me  clarificabil  : 
meo  aceipiet)  et  annuiiUabit  vobis.  (Joan, 
xvt,  13.) 


FER  DES  MI  a 

r  sont  Jevéêj  les  princes  ont  forme  dos 
ts  contre  te  Seigneur  et  contre  son 
Rompons  leurs  chaînes^  ont-ils  dit, 

9  leur  joug  loin  de  nous.  Mais  celui 
bite  dans  les  deux  se  moquera  d'eux  y 
fuur  saura  les  châtier.  Il  leur  répon- 
ns  sa  fureur:  dans  sa  fureur  il  les 
na  en  ses  mains.  Pour  pwi,  c*est  de  lui 
tiens  ma  royauté  sur  Sion  ,  sa  sainte 
ne,  e*  ce  sont  ses  préceptes  que  fan- 
Le  Seigneur  nia  dit ,  vous  êtes  mon 
vous  ai  engendré  dans  mon  éternité. 

lez-mot  et  je  vous  donnerai  les  nations 
'âge ,  je  reculerai  vos  possessions  jus- 

frontières  de  l'univers  (667). 
les  paroles  n'ont  pas  l)esoin  de  com- 
re.  11  n'y  a  jioînt  d'équivoque  sur  le 
i'elles  comportent.  Leur  auteur  re- 
diverses reprises  sur  le  môme  sujet; 
»iDme  nous  devons  parler  de  sesad- 
îs  psaumes  dans  un  article  parlicu- 
9US  n'en  dirons  pas  dava.itage  ici. 

art.  PSAL'MF.S.) 

auveur  pn^dit  lui-môme,  mais  alors 
nanière  nette,  claire,  positive,  cir- 
idée,  les  persécutions  auxquelles 
nples,  c'est-à-dire  son  Eglise,  serait 
9^  à  commencer  du  moment  de  sa 

fi  qu'il  fixait  pour  point  de  départ, 
donnait  pour  exemple.  Mais  afm 
Éber  le  découragement  qui  pourrait 
•er de  leur  âme,  il  mettait  d'avance 
an  veux  l'assurance  du  succès  et  Ta- 
ee  de  leur  moisson  spirituelle.  Ce 
mvous  qui  m'avez  choisi,  leur  disait-il, 
Mivous  ai  élus  et  qui  vous  ai  établis 
'gation  de  marcher  en  avant,  de 
W  fruits,  des  fruits  durables ,  et 
9tis  mon  Père  tout  ce  que  vous  lui 
hnfi  en  mon  nom.  Je  vous  recommande 
wr  réciproque.  Si  le  monde  vous  hait, 
^ZriDOus  qu'il  m'a  haï  avant  vous.  Si 
îcxétédu  monde,  le  monde  aurait  aimé 
ntrait  été  à  lui;  mais  n'étant  pas  du 
étant  ségrégés  du  monde ,  le  monde 
Mira  nécessairement.  Rappelez-vous 
\  vous  ai  dit,  que  le  serviteur  n'est  pas 
eson  maître.  S'ils  m'ont  persécuté, 

Quare  rreiniioriint  gontos,  et  popiiH  medi- 
linaiiia?  Asliterunl  roges  Icrrae,  et  prin- 
ivencriiiit  in  iintim,  aJversus  Doiniiuiin,  et 
Clirisluiu  ejus.  Diniinpamus  viiicula  eo- 
projiciamiis  a  nobis  jugum  ipsoniin.  Qui 
n  cœlis  irndekit  eos  :  et  Domiiiiis  sul^san- 
«.  Tune  ioqnciur  ad  eos  in  ira  sua,  et  in 
BO  Gonturbabil  eos.  Ego  aulcui  conslitnlus 
ab  60  super  Sion  montcni  saiictum  ejus, 
is  praeceptnm  ejus.  Dominus  dixit  ad  me  : 
icus  es  tu,  ego  hodie  genui  te.  Postula  a 
ibo  tibi  geittes  bairedilateni  tuani,  et  posscs- 
luani  terminos  terrse.  (Psal.  ii,  18.) 
Non  vos  me  elegislis  :  sed  ego  eU^gi  vos,  et 
«  ut  calis,  et  rructum  aflcralis ;  et  fiiictus 
aaneal  ;  ut  quodcnnquc  pclierilis  Patreni 
le  lueo,  det  vobis.  ILec  maiido  voliis,  ut  di- 
»S  invicem.  Si  niuiidus  vosodit,  scilote  quia 
'cm  vobis  odio  babuil.  Si  de  mundo  fuisse- 
du.s  quod  suun)  erat  diligorct  :  quia  vero 

10  non  eslis,  sed  ego  elegi  vos  de  luundo, 
1  udit  vos  mundus.  Meinenloie  sernionis 
cui  ego  dixi  vobis  :  Non  est  soi  vus  major 


ACLES.  PER  54Î 

ils  vous  persécuteront  :  comme  ils  auront  été 
dociles  a  mes  paroles ,  ils  seront  dociles  aux 
vôtres.  Loin  de  là ,  ils  vous  combleront  de 
maux  à  cause  de  mon  nom ,  parce  qu'ils  mé- 
connaissent celui  qui  m'a  envoyé  (668). 

Plus  loin  il  ajoute  :  Je  vous  ai  dit  ces 
choses, afinquevous  ne  soyez  point  scandalisés 
lorsqu'ils  vous  chasseront  ae  leurs  synago- 
gués  :  car  le  temfis  vient  où  quiconque  vous 
fera  mourir ,  croira  rendre  un  service  à  Dieu 
(669). 

Les  douleurs  des  nouveaux  apôtres  seront 
telles  dans  l'accomplissement  de  Tœuvrequi 
leur  est  confiée,  que  le  Sauveur  les  compare 
à  celles  de  l'enfantement;  mais  aussi  le  ré- 
sultat sera  le  njôino,  c'est-à-dire  fe  bon- 
heur et  la  joie  après  la  délivrance,  I.ors- 
qu'une  femme  enfante,  elle  est  dans  la  dou- 
leur que  cause  un  pareil  moment;  mais  lors- 
qu'elfe  a  donné  le  jour  à  un  fils,  elle  ne  se 
souvient  plus  d^une  douleur  désormais  sur- 
passée par  la  joie  d'avoir  mis  un  homme  au 
monde....  Je  vous  dis  tout  ceci,  afin  que  vous 
ayez  la  paix  en  moi.  Le  monde  vous  oppri- 
mera :  mais  ayez  confiance ,  j'ai  vaincu  lo 
monde. —  In  mundo  pressuram  habebitis, 
sed  confidite.  ego  vici  mundum  (670). 

Déjà  une  première  fois  il  leur  avait  dit  : 
Je  vous  envoie  comme  des  brebis  au  milieu 
des  loups;  soyez  prudents  comme  des  ser-- 
pents  et  simples  comme  des  colombes.  Voici 
ce  que  vous  devez  attendre  des  hommes  :  Vg 
vous  traduiront  devant  les  conseils,  et  vous 
flagelleront  dans  leurs  synagogues.  Vous 
serez  traduits  à  cause  de  jnoi  devant  les  pré- 
sidents et  les  rois  comme  un  scandale  public, 
universel.  Mais  lorsque  vous  serez  traités  de 
la  sorte^  n^étudiez  pas  le  fond  ou  la  forme  de 
ce  que  vous  aurez  à  dire;  ce  que  vous  devrez 
dire  vous  sera  inspiré  dans  le  moment  méme^ 
et  ce  n'est  pas  vous  qui  parlerez,  mais  l'esprit 
de  votre  père  qui  parlera  en  vous.  Le  frère 
livrera  son  frère  à  la  mort ,  le  père  livrera 
son  fils  :  les  fils  s'insurgeront  contre  leurs 
narents  et  les  feront  mourir.  Vous  serez  en 
butte  à  toutes  les  haines  à  cause  de  mon 
nom;  mais  à  la  fin  vous  aurez  triomphé. 
Lorsqu'ils  vous  persécuteront  en  cette  ville , 

Domino  sue.  Si  me  p{»rs"cuti  suilI,  et  vos  perse- 
quentur  :  si  scnnoneni  nieuni  si^rvaveiunt,  et  ve- 
struni  servabunt.  Sed  lix'c  omnia  faeient  vobis  pro- 
pter  nomen  meuni  :  quia  nesciuiil  eum,  qui  niisit 
me.  [Joan.  xv,  10-21.) 

(6G9)  llacc  ioculus  sum  volds,  ut  non  scand.ilize- 
mini.  Absque  synago^is  facient  vos  :  sed  venit  bora 
ut  omnis  nui  intiTticit  vos,  arbilrrlur  obsequiuici  so 
praislare  Ueo,  et  ba^c  faeieiit  vol:is,  (|uia  non  novc- 
runt  Patrem,  neque  me.  Sed  \\\xtz  locutus  sum  vo- 
bis :  ut  cum  venerit  bora  eorum,  reminiscamini 
quia  ego  dixi  vobis.  (Joan.  xvj,  1-î.) 

(670)  Amen,  anuMi  dico  vobis  :  nuia  plorabitis, 
et  flebitis  vos.  Mundus  auteni  gaulebit  :  vos  autei'n 
contrisiabiminî,  s'M  tristilia  veslra  vertelur  in  g;iu- 
dium.  Mulier  mm  paril,  nisliliam  babel,  quia  ve- 
nit bora  ejus  :  cum  aulem  pepererit  pueruni,  jani 
non  nieminil  pressune  propter  gaudium,  quia  natus 
est  liomo  in  mundum.  Et  vos  igilur  nunc  quiilein 
tristitiam  babetis,  iieruni  aulem  videbo  vos,  et  gau- 
débit  cor  veslrum  :  et  gaudium  vcsirum  uemo  tolict 
a  vobis.  (Joan.  xvi,  20-22.) 


3«3 


PER 


DICTIONNAIRE 


PHA 


fuyez  dans  une  autre.  Je  vous  le  dis  en  vé- 
rité^ vous  n'aurez  pas  encore  parcouru  toutes 
les  villes  d'Israël^  que  déjà  le  Fils  de  Vhomme 
sera  venu  (leur  rendre  fa  justice.)  Le  disci- 
ple n'est  pas  plus  que  le  précepteur,  ni  le 
serviteur  vlus  que  son  maître.  Que  le  disciple 
s'attende  a  être  traité  comme  son  précepteur^ 
et  le  serviteur  comme  son  maître.  S'ils  ont 
appelé  le  père  de  famille  du  nom  de  Belzébud, 
à  plus  forte  raison  ses  serviteurs.  Mais  ne  les 

craignez  pas Ne  craignez  pas  ceux  qui 

tuent  le  corps,  et  qui  ne  peuvent  rien  sur 

Vdme Ne  pensez  pas  que  je  sois  venu 

apporter  la  paix  dans  le  monde  :  je  ne  suis 
pas  venu  apporter  la  paix,  mais  la  guerre. 
Je  suis  venu  insurger  te  fils  contre  son pir e , 
la  fille  contre  sa  mvre,  la  bru  contre  saoelle- 
mêre,  et  faire  des  serviteurs  les  ennemis  de 
leurs  maîtres  (671). 

Etait-il  possible  de  prédire  plus  claire- 
ment les  travaux  et  le  martyre  aux  disci- 
ple§  de  TEvangile;  les  dissensions  donies- 
liques,  les  délations  et  les  persécutions 
dont  les  premiers  siècles  du  christianisme 
devaient  être  témoins  ? 

Et  cependant,  comme  si  de  tels  aver- 
tissements ne  suflisaient  pas ,  le  Sauveur  les 
répète  peu  après  :  Ils  vous  livreront  à  la 
tribulation,  ils  vous  feront  mourir;  vous  serez 
haïs  dans  tous  les  pays  à  cause  de  mon  nom. 
Beaucoup  seront  scandalisés,  se  trahiront 
réciproquement  et  se  détesteront  à  l'envi  (672). 
Il  le  dit  auï  pharisiens  eux-mAmes,  les 
premiers  auteurs  de  la  persécution  contre 
le  christianisme  ;  il  leur  annonce  les  crimes 
dont  ils  se  rendront  coupables  envers  ses 
disciples  :  Malheur  à  vous,  scribes  et  phari- 
siens hypocrites ,  qui  élevez  des  monuments 

(671)  Ecce  ego  mitlo  vos  sicul  oves  in  r>edio  lu- 
poniin.  Estote  ergo  prudentes  sicut  serpentes,  et 
simplices  sicul  columbae.  Cavele  3ulcin  au  lioniini- 
l)us.  Tradcnt  enim  vos  in  concillis,  et  in  synagogis 
suis  flagelialmnt  vos.  El  ad  priesides  cl  ad  rcgos 
ducemiiii  propter  me,  in  testimoniuni  illis  cl  gcnli- 
bus.  Gum  aulein  iradent  vos,  noiile  cogitare  quo- 
modo  aul  quid  loquamini  :  dabilur  enim  vobis  in 
illa  liera  quid  loquamini.  Non  enim  vos  eslis  qui 
loquimini,  sed  Spirilus  Palris  vcslri,  qui  loquilur 
In  vobis.  Tradcl  aulem  fralcr  fralrem  in  roortem, 
çl  paler  filium  :  el  insurgent  Hlii  in  parentes,  et 
morte  eos  afficienl.  El  erilis  odio  omnibus  propter 
nomcn  meuni  :  qui  aulem  perse veraveril  usque  in 
iinem,  hic  salvus  eril.  Cura  aulem  persec^ucnlur 
vos  in  civitate  ista,  fugite  in  aliam.  Amen  dico  vo- 
bj^s,  noQ  consumniabilis  civilales  Israël  donec  ve- 
ipial  t^Ùii^s  hoininis.    Non  est  discipulus    super 

Ïiagislrum,  nec  scrvus  super  dominuin  suum.  Suf- 
cil  discipulo,  ut  sil  sicul  magister  ejus;  t:t  serve, 
licul  doniinus  cjus.  Pi  palrem  fauiilias  Beelzcbud 
v«K:avcrunt,  (pianio  magis  domcsticos  ejus?  Ne  er- 
go liinuchlis  eos.  Nihit  enim  est  opcrtuni,  quod  non 
revelabitur;  el  occultum,  quod  non  sciclur.  Quod 
dico  vobis  in  icnebris,  dicile  in  luminc  :  cl  quoJ  in 
aurc  audil  s,  pse.licate  super  lecta.  El  noiile  tiuiere 
êos,  qui  uceidiiul  corpus,  aniniaui  a^uleni  non  pos- 
sunlocci  Icrc  :  sed  potius  linielc  eum  qui  potcsi  el 
aniniam  el  corpus  perdere  in  gebennam.  Nonne  duo 
passeres  assc  vxneunl  ;  el  uiius  e\  illis  non  cadet 
^up|er  terrain  sine  paire  veslro?  Veslri  aulem  ca- 
|>illi  capiiis  oniues  numerati  sunt.  Noble  ergo  lime- 
ic  :  niullis  pa^ocribus  mcli.m-^  eslis  vos.  Ouinis  cr- 


aux  prophètes  et  ornez  les  tomba 
tfs,  vous  qui  dites  :  si  nous  avtc 
temps  de  nos  pères ,  nous  nauri 
complices  de  C effusion  du  sang  det 
vous  portez  témoignage  contre  t 
car  vous  êtes  les  fils  de  ceux  qui  fi 
les  prophètes,  et  vous  comblerez  l 
vos  pvrcs.  Serpents,  race  devipèr 
évitercz-vous  te  jugement  et  le  sup 
que  je  vous  aurai  envoyé  des  pn 
sages  et  des  scribeSy  et  gue  vous  e 
plusieurs  à  mort ,  crucifié  ceux- 
ceux-là  dans  vos  synagogues,  les  j 
de  ville  en  ville ,  comme  si  vous  t 
retomber  sur  vous  tout  le  sang  ini 
été  versé,  depuis  celui  du  juste  / 
celui  de  Zacnarie,  fils  de  Èarachi 
avez  massacré  entre  le  temple  et  d 

La  reddition  de  ces  oracles  ,  q 
cha  point  les  apôtres  d'entrer  a 
dans  une  si  redoutable  carrière, 
plissement,  et  enfin  le  triomple 
cause  de  TEvangile  malgré  tous 
des  puissances  du  monde  et  de 
ment  une  démonstration  invincib 
de  la  divinité  du  christianisme, 
fit  de  la  signaler  ici ,  notre  but  é 
nir  les  preuves  principales  de 
plutôt  que  de  les  mettre  en  œuv 

PHARAON  (xMagiciens  de).  Le 
opposés  par  Pharaon  à  Moïse  c 
transformèrent-ils  leurs  baguet 
pents,  changèrent-ils  de  Toau  < 
créèrent-ils  véritablement  iles  j 
ainsi  que  le  texte  de  TExode  sen 
en  d'autres  termes,  opérèrent- 
tables  miracles?  Celte  question,  \ 
longtemps  et  fort  controversée,  i 

go  qui  confiiebitur  me  coram  bomiriib 
el  ego  euni  coram  Paire  meo,  qui  in  < 
autcm  negavcril  me  coram  liouiinibi 
ego  eum  eorain  Paire  mco,  qui  in  coe 
arbitrari  quia  pacem  venerim  miilei 
non  veni  paceui  mitlere,  seil  giadiui 
separarc  boininem  adversus  palrem  s 
adversus  inatrem  suam,  el  nurum  adv 
suam  :  et  inimici  bominis,  domeslici 
X,  |()-3G.) 

(672)  Tune  tradent  vos  in  Iribulatio 
dent  vos  :  et  erilis  odio  omnibus  gei 
nomen  meuni.  El  lune  scnndalizabui 
invicem  traJenl,  et  odio  babebunt  inv 
XXIV,  9-10.) 

(075)  Vae  vobis,  scrib»  et  pharis^î  li 
aedilic;itis  scpulcra  propiielarum,  el  o 
menla  juslorum.  Et  dieitis  :  Si  fuisseï 
patium  nostroruin,  non  essemus  s< 
san;;uinc  prophotarurn.  Itaque  testim 
bismetipsis,,  quia  fUii  eslis  corum,  q 
occideiunl.  Et  vos  impiété  mensurav 
stroruin.  Serpentes  genimiiia  viperan 
fugietis  a  judicio  gelicnnaî?  bleo  ecce 
\os  propbelas,  et  sapientes,  el  scribas, 
eidelis,  el  crucifigelis,  et  ex  eis  flagella 
gogis  vestris,  el  pcrsequeuiini  de  civil 
teni  :  ut  venial  super  vos  oniiiis  sangu 
effusus  est  super  terrani,  a  sanguine  . 
que  ad  sanguiiiem  Zacbarix,  lilii  fiai 
oci-iilislis  iui'M'  lemphun  et  ullare.  {3!a 


nu  DES  MIRACLES. 

|nl(*?i  résou<Jre,  lur^ïqu'eile  est  ainsi 


MÎA 


516 


0,  ii*  siuiple  cipression, 

I  niera  «luo  l'énorué  suppose 

l|)05iiiou  rÙL^IIe  aux  lois  bien  ronniips 
eilure,etr|ue,parconséiuie[]t,il y  nura 
lement  ojiracle,  si  elle  esl  résolue 
imialive, 

^OiiOfi  avant  le  récit  qui  doit  servir 
\k  lâdi.srussion, 

r  f(  Aaron  estant  preaenîi'S  devant 

I,  ânn!  ce  que  U  Seif/nfur  avait  com- 

\  Àaron  prit  sa  baguette  en  prdsence 

psiim  et  de  ses  serviteur 9^  et  elle  se 

\tn  coutfuvre.  Mais  Pharaon  appela 

I  es  dr»  maléficinteurs   qui,   par  te 

es  enchantements  usilcs  rn  Eijypte  et 

ins  secrets^  firent  scmhtabtement.  Ils 

tharnn  leurs  bafjurtics,  qui  se  chan- 

ndrafjons;  mais  laftarjurtie  d^iaron 

f*  kurs.  Et  h  cœur  de  Pharaon  s'en- 

Uit  n  accorda  pttini  les  demandes  de 

d'Aarun,,,  Alors  h-  Seigneur  dit  à 

cùmmandez  à  Aaron  de   prendt**^  sa 

^tt d'étendre  ta  main  fiitr  les  eaux  de 

ttsur  ses  fleuves  ,  ainsi  que  sur  les 

r  et  les  marécages  ,  cl  de  màne  sur 

ktrcmrs,  afin  que  les  eaux  se  çhau' 

tW^,  et  qu'il  u  y  ait  que  du  sang  sur 

Uede  CEgijpte,  même  dans  les  vases 

iti  rases  tie  pit-rre.   Or,  Moïse  et 

tni  C€  me  le  Sri  que  ur  avait  corn- 

jui-ei  élevant  sa  baguette^  frappa 

euve  en  présence  df  Pharaon  et  de 

mft^  et  elle  se  vhnnqea  en  sanq.  Les 

ui  e'itiirnt  dans  le  flrave  maururent^ 

lira  en  pulréfactton,  les  Egyptiens 

mluf  employer  ses  eau,r,  et  il  g  eut 

^mioute  V Egypte,  Or,  les  maféjicia-- 

HpM  ayant  fait  sembtablement  dans 

montements  ^    le    cœur   de  Pharaon 

p  et  il  ne  voulut  point  accordt'r  ce 

tigneur  avait  demandé,,.   Alors    te 

Ht  à  Moïse:  —  Allez  trouver  Pha- 

rrssi  1  raque  Moyscs  ci  Aaron  ad  Pha- 
t<;runt  &icijl  praî''*'|><yrat  l*«niiuns,  Tiilil- 
vir^aiii  t:i>r;im.  Phunuine  el  servis  ejns» 
»l  in  colubiiiin,  Voeavjl  aulem  Pliarai» 
[  rualcUi'Os  :  et  feci-runl  cl*îiiii  i|vsi  pev 
lËS  /Egypliacai»  l't  an'una  {jua^ihini  siiiolî- 
fcruiUqtir  siiigiili  viigas,  quaî  Yrrs;e  sunl 
I  :  S4!d  devoravit  viiga  Aaron  vir^as  eo- 
Humque  est  tor  Phaiaeniis,  fl  nnii  au  Ji- 
it  |>ra't'c*peral  Oomiiitis.  Dix  il  «lutciti  l)tj- 
IdViycii  :  higravaUiui  est  ct>r  Pharaojus* 
Ini'ittcre  fuipuluiii.  Vade  ad  eu  m  niape, 
eliir  ad  :i!)uas  :  et  stalpt^  ïn  oceursitui 
ripaui  nuiumis  :  et  vir^am,  q\m  ct>ii- 
1  draconeui,  lollrs  iii  uiaïui  lita.  Djcesqiu; 
(»iiiînuâ  lïcus  lli*lir;eorniu  uiisil  me  ad  le, 
liiilU;  |»ainituiii  luetiiii  iil  saiTilkel  iiiild 
I  et  ufvmie  ail  pr:eseiis  audtre  iii^luisli. 
ûkii  Uomuws  :  iii  Iidc  seies  i\mn\  siiri 
pccc  pcrculiaiu  virga,  fjnîf  in  manu  moa 
llutniiiis,  el  vei  tclnr  iii  sangtiiiicni,  Pi- 
1;,  qui  &uiit  in  1!iivî<ft,  ntorîeiïlur,  el  eam- 
{iqua%  et  alUi^eiiiur  /Ej^yidii  Inbentcs 
|inî».  Diiil  quoqut;  Doaiinus  ad  Muyseii  : 
Ou  :  Tolli:  virgam  luain,  et  exteiide  ma- 
I  ^upt*r  dquas  ^^ypli,  el  super  lUivios 
livo  ac  paludes,  et  omiies  taeus  aqua- 


raon ,  et  diies-lui  ■  —  Le  Seigneur  dit  rea  : 
Laisses  mon  prupîe  aller  m' offrir  un  sacrifive] 
si  vous  ne  voulez  pas  le  laiss  r  aller,  je  rou- 
vrirai de  grenouilles  toute  la  face  de  vôtre 
pays.  Le  fleuve  en  produira  une  telle  yuan- 
tité,  qnil  en  montera  jusffHa  votre  palais  ^ 
qurllts  y  entreront ,  envahiront  l'alcovr  de 
votre  lit,  votre  propre  couche,  tes  maisons  de 
v^s  serviteurs  et  tout  ntre  peuple,  vos  cuisi- 
nés  et  rofftce  où  vous  serrez  les  restée  de  vos 
aliments.  Elles  vous  envahiront,  vous,  votre 
peuple,  el  tous  vos  serviteurs,  et  le  Seigneur 
dit  à  Moîse  de  commander  â  Aaron  d'étendre 
la  main  sur  h  fleuve^  les  ruisj^eaux  et  les  ma- 
récages, et  d'en  faire  sortir  des  grenouilles  au 
point  de  couvrir  la  face  de  TEgypte.  Et  Aaron 
étendit  la  main  sur  1rs  eaux  de  l'Egypte^  et 
il  sortit  des  grenouilles ,  qui  couvrirent  ta 
face  de  CEgypte,  Mais  les  ntalé/iciateurs  firent 
semhlahlement  par  leurs  mchantements ,  et 
produisirent  des  grenouilles  sur  la  face  de 
l'Egypte,  Cependant  Pharam  appela  Moïse 
et  Aaron  et  leur  dit  :  Priez  le  Seigneur,  pour 
qu'il  me  délivre  des  grenouilles^  moi  el  mon 
peuple ,  t't  j'enverrai  tros  compatriotes  offrir 
un  sacrifice  au  Seigneur.,.  Mais  quand  il  fui 
délivré,  Pharaon  endurcit  son  cœur,  et  ne 
laissa  plus  accomplir  les  ordres  du  Seigneur» 
Et  le  Seigneur  dit  à  Muise  :  commandez  à 
Aaron  tVétendrc  sa  baguette^  et  de  frapper  ItX 
poussière  de  la  terre,  pour  couvrir  ilr  mou* 
c hérons  toute  la  terre  de  f Egypte,  Et  il  en 
fut  ainsi  :  Aaron  étendit  la  main  dont  il  te- 
nait sa  baguette  ,  frappa  lu  poussière  de  la 
terre,  et  les  ho7nmes  et  les  bétes  furent  cou- 
verts de  moucherons,  7'oute  la  poussière  de  la 
terre  se  changea  en  moucherons  pour  toute 
IP-gyptr.  Et  1rs  maléficiateurs  firent  sembla' 
blement  dans  leurs  enrhaïitements,  afin  de  pro- 
duire drs  moucherons,  et  ils  ne  réussirent  pas. 
Cependant  ks  hommes  et  les  béfes  étaient  cou- 
verts dr  moucherons.  Alors  les  maléficiateurs 
dirent  à  Pharaon  :  Le  doigt  de  Dieu  est  lu  (67 i). 

rnra,  uL  vcrtanlur  in  sangirniem;  cl  sit  rnior  in 
onuri  terra  ^4^.gypû,  tant  in  ligueis  vusis  cjuam  tu 
saxris.  Keceniïiique  Moyses  et  Aaron  sietit  pr;»^'c- 
jH'rut  Df>nilnns  :  et  elevâiis  virgïiiii  pereiiiisit  aqnam 
iltmiinis  corain  Piiaraoni*  el  servis  ejits*  quiu  versa 
csl  in  sanguineni.  Kl  p!sce«>,  qui  erarit  in  nurninOt 
nnntni  snnt  :  t'rMnpitlriiiLffut*  lluvius,  et  imn  pôle- 
rai:t  if^gyptiî  Inheie  ;tqHani  Htniiinin,  et  hitt  saiiguis 
in  tnla  Lerra  y!']pypM,  Feeernulipie  siiniliter  male- 
(ieiiil'^yptlnrun)  ineaiiialtonrbns  suis;  et  iiidnniltnii 
est  cor  Hiarannis,  iiec  audivil  cmïs,  sient  pnei  epe- 
rat  Dauiinus.  Avertitque  «^e,  H  ingressH^esl  diininni 
snani,  nec  ap  osuil  eor  eliaiii  hae  \iit\  f'*c>dernnl 
auleni  nmnes  .€gyptit  per  eir<intMiu  nuMÛiiisaquam 
ut  hiiiereiu  :  non  enini  poieraut  bitu*re  de  aqua 
lttjnnai&.  Inrpleliqne  sunt  septein  dieu,  pi^stipiani 
percussil  Doniinus  JInviun». 

Dinit  qnoqne  [Hniiiinis  ad  Moysen  :  îngrederc  ad 
Pliaratnieni,  el  dices  ad  c\m\  :  Hacc  dieil  Domi* 
uns  :  Diinilte  popiiUnn  n^emu,  ut  saciilleet  tiiihi  : 
Sin  auteni  noliierilis  diniiUrre,  eeee  ego  jvercnliani 
otnues  iennitniH  iiuis  rariis,  Ki  eluiMic^l  Huvuis 
raiias  ;  iitia*  aneendeid,  il  Ingredienlnr  dornuru 
Inani,  el  enbicnluni  letUilr  lui.  el  snper  slralnin 
lunm,  el  in  donms  î»êivoruni  luornnt,  ei  in  popti- 
huu  tuum,  et  in  fnrnos  luos,  H  in  leliquias  eibiinnri 
tuorum  :  et  ad  le,  et  ad  inipulncn  tuunuctad  onices 


5.i7 


PHA 


DICTIONNAIRE 


PHA 


Nous  ferons  seulement  deux  observations 
préliminaires  sur  ce  passage.  D*abord  il  ne 
parait  pas  que  les  magiciens  aient  essayé  de 
lutter  plus  longtemps,  du  moins  Tauteur 
sacré  ne  le  dit  pas ,  il  ajoute  seulement,  à 
Toccasion  de  la  sixième  plaie,  qu'il  ne  leur 
fut  plus  possible  de  se  présenter  devant 
Moïse,  à  cause  des  ulcères  dont  ils  étaient 
couverts  en  même  temps  que  tous  les  habi- 
tants de  l'Egypte.  Ensuite,  on  pourrait  con- 
clure, des  paroles  mêmes  du  récit,  qu'ils 
n'obtinrent  que  deux  succès,  celui  du  cnan- 
gements  de  leurs  baguettes  en  serpents  et 
de  la  production  des  grenouilles.  L'auteur 
dit  à  roccasion  du  cbangement  des  eaux  on 
sang,  que  les  maléGciateurs  Qrent  semblable- 
ment  aans  leurs  enchantements,  incantatio- 
nibussuis^  sans  rien  ajouter;  il  dit  de  même 
à  l'occasion  des  moucherons,  dam  leurs 
enchantements,  et  ajoute  qu'ils  n'obtinrent 
aucun  résultat  :  au  contraire,  lorsqu'ils  pro- 
duisirent des  serpents  et  des  grenouilles,  il 
liit  par  leurs  enchantements,  pcr  incanlatio- 
nés.  Sans  attacher  une  grande  importance  à 
cette  observation,  nous  croyons  cependant 
qu'elle  vaut  la  peine  d'être  recueillie. 

Ce  ne  serait  pas  un  grand  mérite  d'avoir 
substitué  un  vase  de  sang  à  un  vase  plein 
d'eau,  comme  le  font  nos  prestigiatcurs  avec 
tant  d'aisance,  ou  d'avoir  rougi  de  l'eau  dans 
une  caraffe  de  verre  qu'ils  tenaient  à  la  main, 
comme  le  font  nos  sorciers  de  tréteaux  ;  mais 
Tauteur  sacré  ne  dit  pas  qu'ils  l'aient  fait.  11 
n'y  a  donc  que  deux  points  bien  établis  ;  or, 
ces  miracles  sont  de  iacile  exécution  :  il  y  a 
certaineiv.enl  plus  de  mille  magiciens  très- 
inoiïcnsifs  en  Europe  qui  les  renouvelleront 
pour  quelques  sousdès  qu'on  voudra,  pourvu 
qu'on  leur  donne  des  manches  un  peu  lar- 
ges ou  des  gobelets  à  double  fond,  ou,  sans 
manches  ni  gobelets,  unetableet  un  appareil 
disposé  d'avance.  Nous  avons  vu  des  miracles 
plus  surprenants  que  ceux-là  :  ceci  soit  dit 
sans  préjuger  encore  la  question. 

Le  terme  traduit  dans  la  Vulgato  par  ce- 
lui de  maléficiateurs,  f7îa/e/7ct,  est  mecasse- 
phim  ;  or,  d'après  Corneille  Lapierre  et  la 
l»lu|)art  des  hébraïsants,  il  signifie  des  pres- 
tigiatcurs. Ce  n'est  pas  la  même  chose  :  les 

$or\os  tnos  intralitint  rnnac.  Dixîtqiie  Dominus  ad 
lilovf^cn  :  Die  ad  Aaron  :  Exlende  manum  tuaui 
super  fluvios  ac  suiie"  rivos  et  paliides,  et  ediic 
ranas  super  terrain  yl!lgypti.  Et  extciidit  Aaron  ma- 
num super  aquas  iEgV^ii,  et  asccndcrirnt  ransn, 
operucruntque  tcrram  il^^^ypti.  Feccrunt  autem  et 
malcfici  per  incantalioncs  suas  simililer,  eduxc- 
runlquc  ranas  supiT  terram  i£gypli.  Vocavit  aulcm 
Pliarao  Moyscn  et  Aaron  et  dixit  eis  :  Orale  Domi- 
num  ut  a  tirerai  ranas  a  me  et  a  populo  meo  :  et 
dimiuam  popuiunt  ut  sarriHcet  Domino.  Dtxilqne 
Moyses  ad  Pharaoncm  :  Constitue  milii  quando  de- 
precer  pro  le,  et  pro  servis  tuis,  et  pro  populo  tuo, 
ufabigantur  rana;  a  te  et  a  domo  tua,  et  a  servis 
tuis,  et  a  populo  tuo  :  et  tantum  in  flumîne  rema- 
neant.  Qm  respondit  :  Cras.  At  ille  :  Juxta,  inquit, 
verbum  tuum  Taciam  :  ut  scias  qnoniam  non  est 
sicut  Dominus  Dcus  nostcr.  Et  recèdent  ranae  a  le, 
et  a  domo  tua,  et  a  servis  tuis,  et  a  populo  tuo  : 
et  lantum  in  flumine  remancbunt.  Egrcssique  sunt 
Moyses  cl  Aaron  a  Pharaone  :  et  clamavîl  Moyses 


maléficiateurs  sont  des  empoisonnei 
par  le  moyen  de  substances  nuisib 
tribuées  habilement  à  ceux  auxquels 
lent  du  mal,  causent  des  maladie 
mort;  nous  connaissons  maint  se 
cette  nature  qui  ne  peuvent  être 
écrit.  Les  prestigiatcurs  amusent  I 
par  de  trompeuses  apparences:  la  fi 
gorie  et  le  diorama  sont  les  chefs-i 
du  genre;  les  boites  à  double  ou 
fond,  les  manches,  les  tables  è  trap 
coulisses  et  les  compères  fon}  le  res 
plus  petits  théâtres.  Ainsi  un  maU 
fera  périr  dans  de  longues  et  cruel 
leurs,|ou  d'une  manière  [dus  subite, 
sonnes  ou  des  animaux  qu'il  n'a 
même  aperçus  de  loin.  On  croit  qu 
soin  de  toucher,  mais  il  n'en  est  i 
prestigiateur  empruntera  votre  c 
dans  lequel  il  sera  bien  constaté  p< 
et  pour  l'assemblée  qu'il  n'y  arien: 
tirera  à  l'instant,  sous  vos  yeux,  d 
seaux  de  fleurs  très-réelles^  et  que 
pourriez  pas  remettre.  Qui  nel  a  pa 
pas  voulu  le  voir. 

D'où  il  suit,  que  si  l'expression  e 
par  Moïse  signifie  vérilablemenl  de 
giateurs^  la  question  est  jugée  d'an 

Il  y  aurait  bien  aussi  des  obseni 
faire  sur  le  mot  semblablement,  A 
rapporte  cet  adverbe  ?  Est-ce  à  l'act 
ce  à  son  résultat?  II  paraît  que  c'« 
tion  d'étendre  la  main  et  de  lancer 
guette  ;  car  lors  luônie  qu'il  n'y  ei 
résultat,  lorsqu'ils  ne  purent  |)rodii 
sang  ni  des  moucherons,  il  est  dit  a 
qu'ils  avaient  fait  seinhlablemenl 
cas,  semblabiement  ne  signifierait  ] 
dans  la  Question  qui  nous  occu|>e. 
second,  il  ne  la  trancherait  nullemei 
qui  est  semblable  n'est  pas  touiour 
au  contraire,  on  ne  dit  semblables 
choses  non  pareilles. 

Le  célèbre  commentateur  Corn< 
pierre  a  longuement  examiné  cette  c 
et  après  avoir  prouvé  à  sa  manièn 
démon  pouvait  ojîércr,  sinon  des  i 
au  moins  des  prodige.-,  il  conc  lui  h  1 
de  ceux-ci.  Toutefois  il  avoue  que 

ad  Dominum  pro  sponsione  rananim  qi 
dixerat  Pharaoni.  Feciique  Dominus  jnxt 
Moysi  :  et  morluœsunt  ranîe  dedomilms, 
lis,  et  de  agris.  Congregaveninlque  cas  il 
SOS  aggcrcs,  et  computruit  terra.  Videns  ai 
rao  quod  data  cssel  requies,  ingravavil  c 
et  non  nudivit  eos,  sicut  pnvceperat 
Dixitqiie  Dominus  ad  Moyscn  :  Loquere  ai 
Exlende  virgam  tuam,  et  percute  pulvcr» 
et  sint  sciniphes  in  univcrsa  terra  Mt^r 
runtque  ila.  El  cxiendit  Aaron  manum,  V 
ncns  :  percussitquc  pulverem  lerne,  o.l 
sciniphes  in  hominibns ,  et  in  jument  if 
pulvis  terr»  versus  est  in  sciniphes  per  U 
ram  iEgypli.  Fccerunlque  similiter  malel 
lalionibus  suis,  ut  educcrent  sciniphes,  el 
tuerunt  :  eranlquc  sciniphes  tam  in  b 
quam  in  jumenlis.  Et  dixerunt  malcfici  a< 
nem  :  Digitus  Dci  est  hic.  hiduratumqiH 
Pharaonis,  cl  non  audivil  ces  sicut  praece; 
minus.  {Exod,  vu  el  viii.), 


PHA 


DES  MÎÎLVC^KS. 


PUA 


550 


ris  de  saint  Grégoire  de  Nysse,  de 
'i'Osj)er,  de  saint  Justin,  d^  llùpert  ni 
tullicn;  mais  il  préfère  suivre  celui 
l  Augustin,  de  ïliéodoret  et  de  quel- 
iterprètes  modernes  qu'il  cite. 
iiestion  cependant  n'était  pas  de  sa- 
que le  démon  peut  faire,  mais  bien 
Urer  qu'il  était  intervenu  dans  cette 
tance,  où  son  intervention  n'était  nul- 
nécessaire.  Pour  nous,  nous  préfé- 
)pinion  des  saints  Pères  à  celle  des 
ntatcurs,  parce  qu'elle  nous  semble 
tionnelle,  et  aussi  plus  imposante. 
bou  faire  intervenir  le  démon  là  où 
1  d'un  novice  peut  suffire,  surtout 
TEcrituro  ne  parle  de  rien  de  seni- 

nuthicdisserlationemCorneUieJHsdem 
ie,  ciim  alignât  adnotationilms  nostris^ 
\dendum  quantis  et  quam  debilibus  ra- 
r  innitentur  qnandoque  dœmonogra- 
^t  ipsis  interprètes  Scripturarum,  Sed 
ia^  tiUntio  veinnda  magis  quant  divul- 
ad  profanum  vulyus  deveniant,  et  ita 
m  quia  exoriatur  ergaScripturas  sa- 
t:êcientiam  saîictam^  lingua  ntemur 
iiperiti  opprime  caUent,  Sic  ait  : 
mo  ncc  aœmonfs  nec  magos  posse 
mcula  efficere.  Aîiraculum  enim  est  id 
mum  vaturœ  vim  omnemque  causa- 
nralium  ac  hominuni  et  angelorum  fa- 
ïêuperat  :  possunt  tamen  facere  non- 
m  hominwn  aliarumque  reruin  natu- 
m  nuperanty  quœ  proinde  hominibus 
If,  non  miracula  (1)75). 
ppiMO  mira  pleraque  quœ  facit  dœmoriy 
Ûfti  rerœ  et  reaies,  sed  tantum  pre- 
flÉi^  ^nim  dœmon  phantasiamy  vel 
1§.p€rstringere  et  ludificarey  ut  videre 

Éaà  miniino  clarct,  nec  sntis  in  anima  deû- 
I  qaid  et  qiisc  rcs  vim  naluralem  exsupe- 
;  Umen  ad  DtMun  pertinent?  Quousquc 
linnm  attingunt,  tncipiunt  aiitem  angelo- 

rioqiie  (enninuni  bahcnt,  et  Deus  incipit 
putesl  liis  in  omnibus  scientia  aul  hu- 
cu&sio  ?  MuUa  scirc  est  qux  sunt  in  na- 
snpra  naturam  ;  pnrtem  autein  daemonio- 
esset  in  medio  termino,  inter  illud  quod 
iUud   quod  infra,  quis  hominum  digno- 

Ixc  ridîcula  et  communia  sunt,  atquc  ty- 
cientise  cximic  nota  ;   sed  quid  ad  Sata- 

I  iuec  omnia  mira  non  sunt. 
ecniinim  nec  ignolum  ipsismet  pueris. 
*yarucus  Apollonius    ncminem    suscitavit 

suscitasse,  quia  noque  unquam  exstitit 
ïre  est  quai  de  iilo  antca  diximus.  Talia 

de  nuiltis,  oquidcm  de  Cornelio  Agrippa, 
(niagiam  colebat  neipie  ningiac  credebat, 
le  magia  scripsoril,  uii  videiur  in  suo  de 
cientiarum  lit>eilo.  Firta  sunt  hxc  et  anu 
a. 

eqne  Circe  extilit  unquam.  Apage  ab  ista 
icra  qua;  fictis  iunititur  et  mendaciis  poe- 
uid  Scriptursc  sanciie  cum  llomero  aut 
fabcUis?  Pra>t:  leaque  Ecclesia  definivit  in 
ocyrano,  canone  Episcopi^  bas   Iransmu- 

soli  Dec  (ieri  posse,  et  eum  qui  talia  dixe- 
îdideril,  inlideti  dcteriorein  esse. 
.  Angustinus  adludit  quiedam  populnria 
ta  ex  libello  Ashms  Aurcus  Apidxi  concè- 


de putent  quod  rêvera  non  txntity  quomodo 
somniantes  putamus  nos  mira  videre  aua  re^ 
vrra  non  sunt.  Mira  hujus  rei  exempta  offert 
Galenus  et  alii ,  ut  de  illo  qui  per  vitiatam 
imaginationem  putahat  se  nasum  habere  in- 
gentem  instar  ulnœ:  et  altero  qui  nolebat 
tangiy  eo  quod  se  diceret  habere  corpus  vitreum; 
tertio  y  qui  edere  nolebat,  eo  quod  diceret  se 
esse  mortuum  (676)  ?  Secundo,  organum  visas 
turbando,  quomodo  ophtalmici  mira  se  videre 
putant  quœ  reveranon  sunt,  nec  videntur  (677), 
Tertio,  exterius  médium  immutando,  quo- 
modo in  aquis  baculus  rectus  videtur  fractus 
vel  reflexus  (678).  Hoc  modo,  per  prestigias 
scilicet,  Appolonius  Tyanœus  mortuum  resus- 
citavit;  nam  ope  dœmonis  iltusit  oculis  ho- 
minum ,  ut  vivum  putarent  qui  erat  mor- 
tuus  (679).  Hoc  moào  et  Circe  maga  Uh/ssis 
socios  in  varias  brstias  transformavit  (680). 
Sic  et  venepcœ  illœ  Italœ,  quorum  meminii 
Auaustinus  (Dccivit.,  c.  iS)viator(S  transfor^ 
mabant  in  jumenta,  quœ  sua  oncra  bujula" 
rent(68i).  Sic  et  hodie  lycantropi per  presti- 
gias se  in  lupos  transformant ,  ovesque,  quin 
ethomincs  invadunt  etlaniant  (682).  Sic  etiam 
dœmon  sagis  dot  aurum,  argentum  et  cibos 
subinde ,  non  veros,  sed  phàntasticos  ;  unde 
cu.m  ad  se  rcdeunt  esuriunt,  ac  si  nihil  come- 
dissent  (683). 

Dico  secundo,  dœmonesmira  possunt  facere 
per  motum  loralem  :  sunt  enim  celerrimi  et 
fortissimi.  Sic  primo,  Satan  ignc  e  cœlo  de- 
misso  oves  et  puvros  Job  consumpsit  (68V) 
{Job  1).  Sic  hisce  anuis  per  ventos  validis- 
simos,  domos  et  turres  subvertit  (685).  Sic 
secundo  sustulit  Simoncm  magum  in  aéra  nt 
volaret  (686).  Sic  et  hodie  volant  sagœ  no- 
strœ{ijSl).Sic  ait  Albert  us  Magnus  aliquando 
boves  pluisse,  quos  videlicet  aliunde  dœmoneSf 

pta,  in  que  fabtda  tcxitnr  de  quodam  juvenculo  mu- 
tato  in  asinum  i;)er  sagam  Panipbilaro.  Ingenlosa 
quidcni  et  lopidissiina  narratio,  sed  jocosa;  proptor 
quam  auctor  ipsc,  qui  magiam  irridcbat,  magus 
maximus  repulalus  est,  suople  stupore  et  damno. 

(G8i)  Lycantropi  minime  mutantur  in  lupos,  sed 
mutntos  sese  credunl  in  sua  pbrencsia.  Rara  haïc 
stuiiitia,  sed  antea  coumuniior,  quando  sorciarii 
utebautur  quodam  linimenlo  Cnguentum  magicum 
voeato,  quod  fiebat  succis  vencnosis  et  somnileris. 

(G85)  Minime  dal  aurum  et  argentum  diabolus, 
sed  in  sabbatis  dabal  prœses  monelas  corii,  ad  pi*a}- 
seiitiam  uniusrujusque  constatandam,  et  bsc  notuKv 
aurum  aut  argentum  voeabantur,  prout  quxque  si- 
gnificabat.  Quoad  cibos  phanlaslicos,  pbaiitasiici 
sumebantur  in  extasi  sagarum,  quaî  ad  se  reversx, 
ut  dicit  ipse  auctor,  esuriebant.  lilusiones  bacbi- 
sehi  et  fumi  opii  de  bisce  illusionibus  unguenti 
magici  rationem  reddunt. 

(G84)  Quot  verba,  tôt  errores. 

Sed  quid  si  bistoria  Job  slt  parabola?  Sîn  auteni, 
conira  auctorem  probat,  nam  dxmon  nibil  polerut, 
nisi  speciali  permissionc  divina. 

(G85)  Numquul  et  nluvia  et  vcntus,  et  ros  et  .ts- 
tus  a  diabolo  sunt?  Ouisuam  creator  est,  an  Deus 
an  Satan  ? 

(G8ti)  Non  satis  constat  de  bistoria  Simonis  ;  fa- 
bulam  olet.  De  bac  infra  diretnus. 

(G87)  Sag»  minime  volant;  Kctlesia  définit  ter- 
tio i^culo,  in  coneilio  Ancyiano,  canono  tpiscopi  ; 
sed  bxc  in  imaginatione  patiuiitiir,  aiunt  Patres, 
et  nullo  modo  tali  mendacio  fideiiLus  asscntiic  per- 
mittunt. 


55! 


*>HA 


DlCTIONiNAIUE 


PUA 


vd  angeli  prius  in  aéra  sustulerant  (688). 
Tertio  poiesl  dœmon  subito  hominem^  vel 
rem  aliam  e  conspectu  hominum  subtrahere 
Qtque  ita  reddcre  intisibilem.  Sic  Avolloniuf 
tx  oculis  Domitiani  evanuit  (089).  Sic  Gyges 
per  annulum  faciebat  se  prœsentibus  invisi- 
oilem  (690).  Non  potest  autem  dœmon  facere 
ut  unum  corpus  sit  in  duobus  locis^  aut  duo 
torpora  in  uno  loco,  aut  ut  corpus  de  extremo 
in  extremum  transeaty  non  pertranseundo 
spatium  médium.  Rursum  :  Cum  dœmon,  in- 
quit  sanctus  Thomas  (i  p.^  q.  llili>,  a.  k^  od  2), 
|)ossit  forniare  corpus  ex  aère  (691),  ciijus- 
('unque  formœ  et  figurœ,  ut  illud  assurncns 
in  eo  visibiliter  apparent  :  eadem  ratione 
cuicunque  rei  corpureœ  potest  circumponci  e 
quamque  formam  corpoream  (692) ,  ut  in 
ejus  specie  videatur.  Quarto  facere  potest 
dœmon  ut  statuas  moveantur^  ambulent  et 
loquantur  :  quia  ipse  eas  movet  et  juxta  eas 
sermonem  hnmano  similem  in  aère  efformat. 
Simili  modo  ejfecit  ut  Claudia,  vestalis  Ro- 
mana,  in  testimonium  pudiciliœ,  navem  in 
Tiberi  hœrentem  zona  sua  extraherct,  et 
duceret  quo  vellet  (693)  ;  Tuscia  veroj  eam- 
dem  ob  causam^  aquam  Tiberi  haustam  in 
cribro,  ad  Capitolium  perfcrret  (69fc).  Quinto 

Î)otest  dœmon  cadavera  aut  larvas  hominum, 
eonum  et  aliorum  animalium  induere,  per 
caque  quasi  viva  essent,  ludipcare  et  terrere 
komines  (693],  «^i  conatus  est  facere  S.  An- 
tonio {(}96},  Sexto  y  ihiros  affectus  auioris, 
orf/i,  irœ,  tristitiœ,  mira  etiam  phantasmata 
in  homine  excitât,  commovendo  humores  in 
corpore,  prœsertim  bilem  atrani  et  flavam, 

Dico  tertio,  potest  dœmon  mira  efficere 
applicando  activa  passivis,  eaque  commis- 
cendo  per  causas  nalurales  ;  rerum  enim 
naturafium  miras  virtutes  ipse  penitissime 
cognoscit.  Si  enim  theriacam  et  pharmaca 
faciunt  medici,  quorum  miras  virtutes  expe- 
rimur  ;  multa  majora  facere  potest  dœmon, 
qui  longe  melius  vires  herbarum,  gemmarum, 
animalium ,  aliarumque  rerum  cognoscit  ; 
quique  eas  ex  Jndia  aliove  orbe  celerrime 
a/ferre  et  cum  aliis  permiscere  potest  {ii91), 

(688)  Si  quid  Albertiis  similc  dixerit,  in  hoc  non 
ma^iHis,  sca  pusillus.  Unis  non  irrideat  inexslin- 
yuibili  voce ,  hoiini  et  vaccanim  pluvias  ?  Rabclaisio 
digna  sunt  l)%c  nostro.  Invenisset  quidam,  si  adhuc 
inventa  non  fuissent.  El  quid  angelis  cum  bobus  ; 
nunquid  romedunt  aut  Turantur? 

(689)  Et  istud  fabula  ut  jain  antea  diximus. 
(^9U)  Adhuc  fabula. 

(091)  Non  adniillenda  bx'C  opinio  illustrissiini 
doctoris  et  aliorum,  quippe  quîc  legibus  physices 
adversatur  omnibus  appriuie  nolis. 

(69Î)  Quisquis  crédit  po$se  péri  aliquam  creatu- 
ram,,,  transformari  in  aliam  speciem  vel  similUu- 
dnem,  nisi  ab  ip$o  Creatore,  infidelis  est  et  vagano 
deterior,  (Concil.  Anctfr.  in  ciinone  Episcopi.) 

(693)  Et  b»c  saneïabella. 

(59i)  Adbuc  fabula  ;  et  mullae  aliae  cjùsdem  fa- 
rinae  leguntur  apml  veleres. 

JC9.>)  El  haec  diemouographi  veleres  docuerunl, 
I  ncque  secundum  scienliam,  neque  secuudum 
cxperientiam. 

(696)  De  bis  non  salis  constat,  ut  in  discussione 
dogmaiica  uflerre  liceat.  Non  probal,  quod  non  cer- 
tuni  est. 

(697)  Cur  crgo  diabolus  pharmaciam  non  teneal 


Nullam  vero  formam  substantialem^  i 
dentalem  immédiate  producere  potest 
imo  non  potest  animal  perfectum  pt 
sine  semine  (698),  aut  ex  semine  êuoi 
ctum  etjustœ  magnitudinis  efformare: 
non  potest  ouidvis  in  quodvis  transi 
nec  suspenaere  actionem  causarum 
lium  (699). 

Hoc  tertio  modo  mira  passe  efficen 
nés  palet,  tum  ex  eo  quod  hoc  modo  i 
nuiras  mira  agere  videamus,  uti  de. 
pisciculo  narrât  Plinius  (lib.  xxxi 
quod  ingénies  naves  si  eis  adhœreaty 
ventis  validissimis  agitentur,  remo 
sistat  (700);  tum  quod  homines  ho 
mira  agant,  uti  de  Archimede  narrât 
chus  in  Marcello,  quod  ipse  solus  j 
chinas  mathematicas  ingentem  navetn 
riam  ad  se  adduxerit,  et  ingentem  sti 
classe  Romanoram  ediderit  (701).  Hi 
et  Severinus  Boetius  in  epistola  quai 
a  Cassiodoro,  sive  a  Theodorieoi 
scripta,  dicitur  quasi  miracula  qua 
cisse,  scilicet  ut  mctalla  mugirent,  m 
guis  sibilaret,aves  simulatœ  canerent  i 
me,  homines  aerii  in  acre  bue cinarent\ 
Plura  vide  apud  Delrium  de  Magia 

Après  ce  long  passage  rx)inpi 
Martin  del  Rio,  Corneille  Lapierre  c 
de  la  sorte  :  «  Quelques-uns  ^>ensent 
serpents  exhibés  par  les  magiciens  i 
pas  (le  véritables  serpents,  mais  < 
l)restigiateurs  illusionnèrent  les  spe 
par  de  menteuses  et  fantastiques  a 
ces  ;  de  la  même  manière  que  noi 
giateurs  modernes  et  nos  sorciers 
leaux  savent  en  |)roduire  pour  Taoïi 
du  peuple  :  et  telle  est  l'opinion  c 
Grégoire  de  Nysse,  de  saint  Prosj 
saint  Justin,  de  Rupert,  et  en  pai 
de  Tertullien,  qui  dit  :  les  démons 
produire  des  fantômes  avec  toute  Tap 
de  corps  véritables,  et  trompent  ail 
gane  delà  vue;  mais  la  vérité  m 
dévora  leurs  mensonges  (704-).  Ml 
vaut  Topinion  de  saint  Augustin,  d 

aut  pharmaceuticen  non  dorent  ?  modo  ac 
ves  (ieret. 

(698)  Si  potest  dxmon  aliquid  vel  iinp 
sine  semine  producere,  ergo  crealor  esl. 

(699)  Et  haîc  assertio  oninia  quîe  pra^ceii 
ditus  eruit,  nam  si  d:emon  non  potest  su: 
actionem  causarum  naluralium,  nil  potesl  îi 
physica  :  neque  impedire  quin  lapis  descen 
que  ut  morbidus  convaleat ,  aul  sanus  in 
incidat  facere,  etc.,  etc. 

(700)  Ridiculse  fabulai  quxque  de  remo 
fuerunt. 

(701)  Quid  de  Archimede  et  matheroat 
diabolo  ?  neque  niathematicam  Delrio,  ne<; 
giam,  qui  de  mngia  dixit,  unquam  scivit. 

(70i)  Mira  fortassis  sunt  haîc,  sed  non  di 
bodieque  periti  arliuni  mechanicarum  mil 
absque  d.'emone  dliciiint. 

(705)  Et  haec   et  plura   alia  similUma 
apud  Delrium  et  alibi  ;   eaque  nunquaro  ( 
eripuissemus ,  nisi  auctor  tanli  momenlî  I 
bras  ad  lucem  vocasset. 

(704)  Vfd.PRosPER.,  p.  I  De  promissi*,,  i 
Justin.,  in  Quœsl.  orlhodox,,  q.  26;  —  Ti 
De  Anima, 


la$  de  I*vre,  de  Testât,  do 
divers  autres  écrivains,  lo.^ 
agiciens  auraient  6lé  de  véri- 

Ht  disent  ils,  la  sainte  Krriture 
uns  et  les  autres  des  serpents, 
per  aucune  dilférence.  En  outre» 
d'Aaron  dévora  reux  dos  magi- 
n  h%  dévora  véritablement,  ou 
prait  accuser  Moï^e  d'avoir  illu- 
QRgvptiens,  ce  rîu'on  ne  ftout  pas 
[il  suit  que  c'étaient  de  véritables 
le  plus»  les  magiciens  ne  imreut 
b  troisième  miracle,  c'est-à-dire 
ts  moucherons;  donc  ils  avaient 
deux  premiers.  Ensuite,  si  les 
magiciens  avaient  été  des  ser- 
iqueSf  Moïse  aurait  déiouvert 
ceux-ci  seraient  demeurés  con- 
n,  le  ilémon  employa  dans  cette 
re  loulc  son  liabileié  et  son  pou- 
il  produisît  de  vériiablesserpents, 
liitle  que  Moïse,  en  manifestant 
bc  le  couvrit  de  honte  ainsi  que 
bs.  » 

p  se  termine,  on  le  voit,  par  une 
i  gratuite,  car  la  sainte  Ecriture 
intervenir  le  démon,  et  tout  le 
mne  extrême  faiblesse. 

r.'mdc  ensuite  comment  s'y 
ns  f»our  produire  les  ser- 
répund  :  «  Suivant  Cajelnn,  les 
nt  préparé  d'avance,  por  des 
ide  de  substances  inconnues, 
leacité  certaine,  ces  baguettes 
forme  des  serpents,  dé  sorte 
ns  venant  à  lancer  ces  mêmes 
r  terre,  prêtes  qu'elles  étaient 
leur  nouvelle  forme,  elfes  se 
en  raf^me  temps  en  de  véritables 
1 

B  est  peu  probable,  dit-il  ;  et  il 
^^iruire  celle  suppositiou  nar 
H|  raisonnements  plus  faibles 
iPBsition  même.  Pais  il  ajoute  : 
lense  que  Dieu  changea  lui  - 
'baguettes  des  magiciens  en  de 
serpents,  par  le  fait  d  une  espère 
1»  afin  de  tromper  et  d*endurcir 
rnpiété  Pharaon  et  les  Egv  |»iiens, 
leur  résistance  h  ses  ordres.  « 
une  impiété,  ajoute-t-il,  et  il  dé- 
r  des  raisons  (dus  solides,,  qy'oîi 
idmettre  une  pareille  e\i>lication. 
ous,  dit-il  entin,  nous  pensons 
Êmons  amenèrent  d'ailleurs  ces 
i  les  substituèrent  imf»erce[«tible- 
>dguettes  desniagiciens  ;  de  sorte 
f^ii  en  turent  les  témoins,  ne  |té- 
5  le  secret  de  cette  sulistituiion, 
t*ni  «pie  les  magiiiens,  aussi  bien 
avatcnt  changé  leurs  l»aguettes  en 
05).  n 

lentateur  est  ici  bien  près  de  la 
pour  peu  qu'il  eût  supprimé  le 
mi  rBcrilurene  parle  pas,  il  au- 
Uré  juste. 

Izofl«  Comment,  cap,  7. 

tCTio?iH.  J>£S  Mihaclcs.  Il; 


Quant  un  acteur  se  noignarde  au  théâtre» 
la  lame  renlre  dans  le  manche.  Quant  uq 
escamoteur  avale  une  épéo,  l'épie  est  de 

Sipier,  et  se  détrempe  dans  sa  bouche, 
nant  un  lialadin  fait  sortir  un  lapin  du  nez 
de  Tenfani  qu  il  mouche,  le  lapin  était  dans 
sa  manche. 

Si  un  sorcier  de  tréteaux  voulait  renou- 
veler le  firodigc  des  magiciens  de  Pharaon, 
il  aurait  dans  la  manche  du  bras  droit  un 
serpent  édenté  ou  sans  venin,  et  en  môme 
temps  qu'il  ferait  un  mouvement  pour  le 
lancer,  le  bras  gauche,  d'un  mouvement 
semblable,  tirerait  une  ficelle  cachée  sou» 
les  vêlements,  qui  ferait  rentrer  la  baguette 
h  la  place  du  serpent,  et  le  tour  serait  fait. 

Si  ce  même  sorcier  voulait  produire  d'un 

coup  de  baguelle  une  nmltiuide  de  çre- 
noiiilles,  il  aurait  une  table  avec  une  pièce 
mobile  au  milieu,  sous  la  pièce»  un  boisseau 
rempli  de  grenouilles.  Au  moment  qu'il 
fra[rperajt  sur  la  table,  un  compère,  caché 
dessous,  ferait  glisser  brusquement  la  plan- 
clieile,  poussant  en  même  temps  le  fond  du 
boisseau,  qui  en  prendrait  la  place,  et  alors 
grenouilles  en  liberté,  et  vivement  lancées 
en  amont,  de  sauter  de  tous  côtés.  Voilà  ce 
que  ferait  un  magicien  de  notre  tcnq^s. 

La  substiiuiion  d'un  vase  de  sang  h  uu 
vase  d'eau,  ou  la  coloration  à  vue  d'une  ca- 
ralTe  d'eau,  n'olfrirait  pas  plus  de  difficultés  j 
mais  il  nest  nrestigiateur  au  monde  qui 
osât  entreprendre  d'imiter,  môme  en  i»elil 
le  miracle  des  moucherons.  En  elfet,  il  se- 
rait dilîicile  û^en  réunir  et  d'en  tenir  un 
millier  dans  sa  main  sans  les  écraser,  de 
manière  qu'en  ouvrant  la  main  h  un  si- 
gnal, après  avoir  fait  semblant  de  ramasser 
de  la  poussière,  ils  s'en  échapassent  comme 
un  essaim  vigoureux  et  alerte. 

A  notre  avis  »  les  magiciens  de  Pharaon 
imitèrent  donc  sur  une  faible  échelle,  mais 
par  des  moyens  naturels  et  à  Taide  d'une 
pure  supercherie,  les  deux  ou  trais  pre- 
miers miracles  de  Moïse.  Vaincus  ensuite 
par  la  grandeur,  le  nombre,  l'éclal,  le  genre 
de  merveilles  qu'ils  ne  ifouvaient  rapetisser 
à  la  hauteur  de  leurs  procédés  frauduleux» 
ils  s'avouèrent  vaincus. 

Tel  est  aussi,  ce  nous  semble,  l'avis  le 
plus  commun  parmi  les  Pères  de  l'Eglise; 
seulement  ils  ont  varié  sur  la  manière  d'ex- 
pliquer des  résultats  (ju'ils  tenaient  pour 
naturels,  et  dont  ils  ne  iiénétraient  pas  le 
secret. 

Nous  n'oserions  j^as,  A  la  suite  de  nos  au- 
teurs, aborder  la  question  du  pouvoir  de 
Satan  au  fait  des  merveilles  et  des  prestiges. 
Nous  craindrions  de  trop  étendre  ou  do 
tron  resserrer  la  limite  dans  laquelle  le 
Créateur  lui  a  permis  de  se  mouvoir;  mais 
nous  avouerons  sans  détour,  que  nous  ne 
croyons  pas  au-dessus  du  pouvoir  que 
Dieu  lui  laisse,  d'opérer  de  tels  prestiges 
par  rintermédiaire  (fun  agent  humain.  Ce 
qui  nous  empêche  d'admettre  ici  son  inter* 


18 


I 


555 


PH! 


DICTIONNAIRE 


PHI 


vention,  c'est  que  rEcrilure  ne  rindigue 
l)oinl,  et  qu'elle  n'est  nullement  nécessaire. 
PHASSUR  (prophétie  qui  le  concerne). 
Pliassnr,  prêtre  et  intendant  du  temple  de 
Jérusalem  pendant  le  règne  de  Josias  et  de 
ses  successeurs,  était  un  des  faux  prophètes 
(lui  séduisaient  le  peuple,  en  lui  promettant 
1  affranchissement  du  jougde  l'Assyrie,  mal- 
gré les  prédictions  tout  opposées  de  Jérémie. 
Ne  pouvant  empêcher  celui-ci  de  prophéti- 
ser, et  d'engager  la  nation  à  se  soumettre  à 
Nabuchodonosor ,  il  le  fit  enfermer  dans 
la  prison  du  temple,  afin  de  reffrayer.  Puis, 
étant  allé  l'en  retirer  le  lendemain,  Jérémie 
lui  dit,  faisant  allusion  à  son  nom,  qui  veut 
dire  Libre  de  tous  côtés  :  Ce  n'est  pas  le 
Seigneur  qui  vous  a  donné  le  nom  de  Phas- 
«wr,  il  vous  appelle  terrevr  de  tous  cotés. 
En  effet ,  le  Seigneur  dit  ceci  :  Je  vous  ai 
place  au  milieu  de  toutes  les  terreurs ^  vous  et 
tous  vos  amis  Ils  tomberont  sous  le  glaive 
de  leurs  ennemis^  et  vous  le  verrez  de  vos 
yeux.  Tahandonnerai  le  royaume  de  Juda 
tout  entier  aux  mains  du  roi  de  Babylone  ; 
il  en  emmènera  les  habitants  à  Babylone^  et 
les  y  livrera  au  glaive.  Toutes  les  richesses 
de  cette  ville,  tous  ses  biens^.  tous  les  trésors 
des  rois  de  Juda,  je  les  abandonnerai  aux 
mains  des  ennemis:  ils  les  pilleront,  ils  les 
enlèveront  et  les  emporteront  à  Babylone, 
Et  vous,  Phassur,  vous  irez  en  captivité av te 
tous  les  habitants  de  votre  maison,  vot^s  se- 
rez conduit  à  Babylone  ,  et  vous  y  mourrez. 
Vous  y  recevrez  la  sépulture,  ainsi  que  tous 
ces  amis  auxquels  vous  prophétisez  le  men- 
songe  pO^). 

L'histoire  nous  laisse  ignorer  si  cette 
prtiphétie  s'accomplit  d'une  manière  littérale 
relativement  à  Phassur,  mais  il  n'est  pas 
possible  d'en  douter,  en  voyant  qa  elle  eut 
son  entier  accomplissement  sous  tous  les 
autres  rapports. 

PHILIPPE  (Ravissement  du  diacre  saint). 
—La  première  persécution  avait  dispersé  les 
apôtres;  mais  alors  leur  présence  n'était 
plus  nécessaire  dans  la  Judée,  parce  que 
l'Eglise  chrétienne  y  était  fondée  d'une  ma- 
nière durable.  Le  diacre  saint  Philippe 
évangélisait  la  Samaric;  les  populations  ac- 

(706)  Et  audîvit  Phassur  filius  Emmer  sacer- 
dos,  qui  couslitiUus  erat  princeps  in  domo  Do- 
mini,  Jereniiain  prophetaiitem  sermones  istos.  Et 
porcussil  Phassur  Jeremiam  prophelam ,  et  niisit 
eiim  in  nervnni ,  quod  erat  in  porta  Benjamin  supe- 
riori,  in  domo  Domini.  Cumquc  illuxisset  in  crasli- 
niim,eduxit  Phassur  Jeremiam  de  nervo,  et  dicit  ad 
eum  Jeremias  :  Non  Phassur  vocavit  Dominas  no- 
men  luum,  scd  Pavorem  undique.  Quia  hîcc  dicil 
Dominus  :  Ecce  ego  dabote  in  pavorem,  le  cl  om- 
nes  amicos  luos  :  et  corruenl  gladio  inimicorum 
suorum,  et  oculi  lui  videbunt  :  et  omnero  Judam 
dabo  in  manum  régis  Babylonis  :  et  traducet  eos  in 
Babylonem,  et  perculiet  eos  gladio.  Et  dabo  uni- 
versam  subsiantiam  civitatisbujus,  et  omncm  la- 
borem  ejus  oinnemqiie  pretium,  cl  cunclos  thesau- 
ros  rcgum  Juda  dabo  in  manu  inimicorum  eorum, 
et  diripient  eos,  et  toUenl,  et  duccnt  in  Babylonem. 
Tu  aulcm  Phassur;  et  omnes  habitatores  domus  tuae, 
ibitis  in  captivitatem  :  cl  in  Babylonem  venies  cl 
ibi  uiorieris  ,   ibique  sepelieris  tu^  et  omnes   aniici 


couraient  en  foule  |>our  Tenlendre, 

convertissaient  à  5a  parole.  Simon  le 

cien  lui-môme  n'avait  pu  résister 

traînement  universel,  nrinciiialemei 

vue  des  miracles  opérés  par  l'apôti 

ces  entrefaites,  un  ange  du  Seigneur  ^ 

Philippe  et  lui  dit  :  Levez-vous^  et^  w 

géant  du  côté  du  midi,  prenez  la  voie  i 

cend  de  Jérusalem  à  Gaza  la  déserte.  1 

vant,  il  s'en    alla.   Or  voilà  qu'un 

d^Ethiopie,    eunuque,  premier  minù 

Candace,reine  d'Ethiopie,  intendant  ii 

sors,  qui  était  venu  adorer  à  Jérusak 

retournait  assis  sur  son  char  et  lisant 

phète  Isate.  Or  Vespritdit  à  Philippe: 

chez  et  accostez  ce  char.  Philippe  s  empi 

Ventendit  lire  le  prophète  Isàie  et  h 

Croyez-vous  comprendre  ce  que  vou 

Il  répondit  :  Comment  le  pourrai-je^  i 

au'un  ne  me   l'explique?  Et  il  pri 

lippe  de  monter  et  de  s'asseoir  prè$ 

Lejpasssage  de  l'Ecriture  qu'il  lisait  ei 

et:  a  II  a  été  conduit  comme  une  brel 

boucherie,  et  semblable  à  un  agneau  m 

devant  celui  qui  le  tond,  il  napas  o% 

bouche.  Il  s'est  laissé  humblement  juge 

lever  ;  qui  pourra  compter  sa  posténti 

que  sa  vie  aura  été  effacée  de  dessus  lai 

L'eunuque  s'adressant  à  Philippe  h 

De  qui,  je   vous  prie,  le  prophète  JM 

ainsi:  est-ce  de  lui  ou  de  quelquautrel 

Philippe  prenant  la  parole  et  ce  pa$âs\ 

texte,  lui  évangélisa  Jésus,    maisjk 

avançant    sur    la   ro%ite,     ils     ^^^^^ 

une  certaine  eau,  et  r eunuque  dit  7m 

Veau,  qui  empêche  que  je  ne  sois  baptm 

lippe  lui  répondit  :  Si  vous  croyez  dei 

tre  cœur,  rien  n'empêche  ;  et  il  repé 

disant  :  Je  crois  que  Jésus-Christ  est  k 

Dieu,  fit  arrêter  son  char,  et  ils  deseen 

Philippe  et  lui  dans  l'eau,  où  Philippe 

tisa.  Lorsqu'ils  sortirent  de  l'eau^  fet^ 

Seigneur  ravit  Philippe,  et  l'eunuque  n 

plus.  Or  tandis  qu'il  s'en  retournait^ 

en  son  pays,  Philippe  se  trouva  dams* 

et  se  mit  à  évangeliser  les  villes  sitm 

sa  route,  jusqu'à  ce  qu'il  fût  revenu 

sarée  (707).  » 

Ce  passage  a  donné  lieu  à  de  longs  cai 

lui,  quibus  prophelasti  mendacium.  (Jet.  t 
(707)  Angélus  aulem  Domini  loculus  esl  ad 
pum,  dicens  :  Surge  ei  vade  centra  merid 
ad  viam  quae  descendit  ab  Jérusalem  in  C 
h?DC  est  déserta.  Et  surgens  abiil.  Et  ecce  fir 
ops,  cunuchus  polcns  Gandacis  reginsc  iEtU 
qui  erat  siipor  omnes  gazas  ejus,  venoralado 
Jérusalem.  Et  revertebatur  sedens  super  i 
suum,  legciisque  Isaiam  prophelam.  Disil 
Spiritus  Philippe:  Accède,  et  adjunge  teid  C 
istum.  Acourrens  autcm  Philippus,  audîvit  € 

f[eniem  Isaiam  prophelam,  el  dixil  :  PutaiM 
igis  quaelegis?Qui  ait:  Et  quomodo  liofi 
non  aliquis  ostcmlerit  mihi?  Uoffavilque Phil 
ut  ascenderet,  el  sedcrcl  secum.  Locas  autoi 
plurae,  quam  Icgebal,  eral  hic:  Taoqaâoi  I 
occisionem  ductus  est  :  el  sicul  agnus  com 
dente  se,  siue  voce,  sic  non  aperuil  os  w 
humililate  judicium  ejus  sublatum  esL  Gen 
nom  ejus  quis  enarrabit  ,  quoniain  toUe 
terra  viu  ejus?  Uespondcus  autem  eunoehu 


PUl 


DES  Mlh  VtXKS. 


m\ 


tm 


dos  controverses  aiiiiiiées;  main- 

qui*stion  est  résolue.  L'Ethiopie 

ici  question,  n'esl  antre  que  TA- 

dOMl  les  reines  s'appelaient  gêné- 

idunom  de  Candace,  ^a  rapport  de 

SlralK>n  cl  d'Eusèbc,  coiuine  les 

yptc  de  celui  de  Pharaon.  Ueunu- 

îrtenait  h  ci?ttc  rolonie  îuive  que 

im^  y  trouvèrent  lors  de  la  dérou- 

>ays,  cl  q^iiî  y  était  établie  depuis 

immémorial,  e'est-à-dirc  dès  avant 

captivité,  La  cîironiqiie  d'Axum, 

ent  conforme  au  livre  des  Actrg^  et 

liée,  recommît  cet  ennuqne  pour 

u  i»ays;  les  traditions  et  les  nio- 

ai  sont  d^ailleurs  conformes. 

insi  que  tout   vient  confirmer  et 

'  les  récits  des  livres  saints.  La 

ise  qui  ne  s'exi'iiqne  pas,  ce  sont 

les  merveilles  que  Dieu  a  oîiérces; 

%  mystères  de  sa  puissance  et  de  son 

mr  les  honmies. 

uest  de  Bethk^em,  à  une  heure  de 

le  gros   village  de    Beil-Jalla  se 

\u  penchant  des  collines,    cntou- 

erselde  champs  cuUiv«^s....  Au  delà 

alla,  sur  le  revers  de  la  montagne, 

[lage  renommé  pour  ses  vignobles, 

Ibge  de  Saint-Philip[)e.  Là,  dit-on, 

saint  iliacrc  qui  donna  le  bai>téme 

ue  de  Candace,  reine  d'Ethiopie; 

•e  la  fontaine  au  bord  de  laquelle 

blfaitchrélien,  non  loin  du  torrent 

;  le  vin   qu'on   boit  dans  les  mo- 

allnsdo  Jérnsalem  et  de  Betldécm 

lies  viijnobles  de  Saini-PhUippe  et 

les  voisines,   La  vigne  de  Snrrcc 

jéri  comme  celle  d'Engnddi.w 

^JOLLAT,  C«riT.*j3.,  lettre  cx\i.) 

"S,  (Propliélies  qm  les  concer- 
_'hilistins  étaient  déjà  puissants 
ticstinc  dès  le  temps  d'Abraliani, 
eux  qu'est  venu  le  nom  du  pays 
r,  mémo  de  la  |>artie  ocf'Upée  plus 
Juifs.  Leur  em|iire  conipicnait 
pies  de  fiaza,  \scalon,  Asnlli, 
iron,  maintenant  Saint*Jean  d'A- 
iétendait  le  long  des  bonis  de  la 
anée,  depuis  TEt^ypte  jusqu'à  ta 
u  Ils  ne  furent  iioint  compris  ebns 
Di*  des  autres  peuples  de  la  Pales- 
îe  qu'ils  ne  descendaient  pas  de  la 
idite  deClianaan;  mais,  occuîtant  le 
iné  de  Dieii  au\  enfants  d'Israël, 
Il  en  être  expulsés  ou  se  soumettre. 
isoé  distribua  leur  territoire  à  son 
H  leur  fit  la  guerre.  Ceiiendanl  cette 

I:  ObsiTrn  li\  de  qiirt  prophcla  d  crt  hoc 
4lc  A  lie  nhr|ijo?  AptTUMis  :iuteni  Plâiippti^ 
cl  iiicipiens  ;i  Scii|itur;i  isLa,  evaii|^'plizavit 
,.  Et  iluiii  ircnt  pcr  via  m,  vi'iiciunt  ad 
aqui4tTi  :  »n  aiteinuichiis  :  Ecci^  aqua,  (|inil 
lie  baptiïari?  Dixit  auleiii  Pliilippiis  :  Si 
lolocoiile,  licol.  Etrestiiniilnis.iiL:  UriMio, 
Ù  i*f%!iL*  ic'suni  Cliristiim.  El  jussil  staro 
ri  iit*5CC»nleruiU  ut^Mipic  in  aquam,  Philii»- 
intichus,  cl  lapli/nvit  *nm*  Cuni  auîcin 
Dut  de  aqtia,  Spuînis  Dutitiin  rapiiit  l^lii- 
t  amfvkn»  rmti  vîilit  eum  eniitictias.  U^ai 
r  vtam  suuin   ^iyiteii^,   Pliillppus  aulcjii 


conquête  ne  fut  pas  durable  ;  car  on  voit  les 
Pliilistins  maîtres  cl»ez  eux,  et  quelquefois 
même  en  Israël,  jusqu'au  tem[^s  de  David* 
Ce  prince  les  assujettit.  Ils  demeurèrent 
dans  la  soumission  jusqu'au  règne  de  Joram, 
fds  de  Josapbat,  cest^Vdire  environ  deux 
cent  quarante-six  ans,  Joram  les  réduisit 
de  nouveau  sous  son  obéissance;  ils  se  ré- 
voltèrent f;cndant  le  rè^ne  d*Ozias ,  ciui 
leur  lit  \a  Lçutsrre ,  et  vint  h  bout  de  les 
contenir.  Durant  les  malheurs  du  règne 
d*A('has,  les  Philistins  commirent  de  grands 
dég*Tts  dans  le  rtnaume  de  Juda,  mais  Ezé- 
cbias,  fils  et  successeur  trAchaz,  les  assujet- 
tit de  nouveau.  Enfin  ils  se  mirent  pleine- 
ment en  liberté  pendant  le  règne  des  der- 
niers rois  de  Juda,  et  s'unirent  en  toute  oc- 
casion aux  ennemis  de  la  Judée.  De  là  les 
menaçantes  prophéties  que  nous  allons  ex- 
poser. 

Leurs  révolte?  pendant  les  règnes  de  Jo- 
ram et  d'Ozias,et  les  maux  qu'ils  causèrciilà 
la  Judée  en  ces  circonstances,  leur  attirèrent 
les  prophéties  suivantes  d'Amos  et  d'isaïe. 

Le  Seigneur  Dieu  dit  ceci,  dit  le  berger  de 
Thécué,  après  les  crimes  de  Gaza,  trois  tt 
quatre  fois  rtpéih^  je  ne  pardonnerai  pas. 
ils  ont  emm^'né  une  partie  de  mon  peuple  en 
esclavage^  et  Vont  enfermé  dans  Claumee,  Je 
lancerai  le  fett  par  dessus  les  murs  de  Gaza^ 
et  la  flamme  dévorera  ses  hahitants,  J^exter* 
minerai  flmlnfani  d\Azoth,  le  prince  d'Asca- 
Ion,  Je  passerai  la  main  sur  Acaron  :  et  les 
restes  (les  Phifistins  périront  ,  dit  le  Sri- 
gneur  Dieu  (708). 

Cette  propiiéiie  n'eut  pas  son  entier  ar- 
com[dissement  avant  le  temps  des  Macha- 
bées,  puisque  les  Philistins,  malgré  rie 
grands  revers,  subsistèrent  jusqu'alors,  mê- 
me comme  une  nation  puissante  à  certains 
intervalles. 

Fardeau  de  la  Phitistte^  révélé  rannee  de  la 
mortd*Achas  (c'est-à-dire  l'an  722  avant  Jé- 
sus-Christ), dit  ie  profihète  Isaie.  A>  te  fé^ 
jouis  pas,  ô  Phiiisthie^  de  ce  que  la  verge  qui 
te  frappait  est  brisée,  car  du  serpent  sortira 
un  régulas,  et  cette  race  sait  engloutir  les 
oiseaux.  Les  petits  des  pauvres  auront  à  man- 
ger, et  ensuite  se  reposeront  en  paix  :  (a 
rare  mourra  de  faim,  et  tes  descendants  se- 
ront  livrés  au  glaive.  Pleurez,  ô  portes,  6 
ville,  poussez  des  clameurs,  toute  h  Phitifthie 
est  dévastée,  car  il  est  venu  de  l* Aquilon  un 
tourbillon  de  fumée  si  rapide,  que  personne 
na  pu  l'éviter.  Que  faudra-t-ildonc  répondre 
aux  ambassadeurs  de  la  nation?  Que  le  Sei- 
gneur a  fondé Sion,  et  que  les  pauvres  de  son 

invculus  est  in  Aznio,  et  pcrtransieiis  evangeîiialiat 
rîvilatiljys  eimciis,  «Vonec  veniret  Cxsarcam.  (Act* 
VHT,  2IÎ-A0.) 

{7t»8)  lla*c  (tirît  Ormiiaus  :  Super  Irilnis  scHcri* 
luis  GaK,T,  eïsiifHT  (pjalni^r  non  conv**riam  eu  m  :  êo 
tpioil  IraiisUilrriïU  «aplivilalciii  fw-rfectam,  ul  cou- 
clu(!erf^rit  eatn  în  ti!inn;i*:i.  Kl  ntitïam  igncm  in  mu- 
mm  I}a7,;t%  vi  «tt-vuraliil  icitcs  ejns.  Et  «lispt^nlam 
liabilâlor»  ui  itc  Amin,  ci  leiicntem  sccplruni  de 
Ascal«>ui^  :  cï  if>i»vèrlai»i  rnanufii  mfàta  sup'^rAcca- 
rnn,  pi  pt^riliunl  rdiqui  Pliilisltiiuorum,  (iicil  Doiiii- 
nus  Dcus.  {Amoi,  i,  0  S.) 


5o9 


PHI 


DICTIONNAIRE 


PHI 


peupïe  peuvent  espérer  en  lui  (709).  Celle      ^voir  en  vue  le  môme  obiel.^  .V^Ifjl? 


écrivit  la  première,  la  Philislhie  était 
volte  contre  Ezéchias;  lorsque  Jérémi< 
vit  la  seconde,  elle  avait  de  nouveau  ; 
le  joug  des  rois  de  Juda.  Ezéchias 
reconquise,  et  ici  il  esj  question  d' 
d'Egvpte.   Ezéchias^  nous  dit  le   nr* 


prophétie  nous  apprend  que  si  les  Philistins 
avaient  fait  de  grands  maux  à  la  Judée  pen- 
dant le  règne  d'Achaz,  ce  prince  en  avait 
lire  vengeance  ;  et  il  semble  dilficile  de  ne 
pas  reconnaître  dans  le  regulus  issu  du  ser- 
pent, Ezéchias',  qui  commençait  alors  son     ,,^^,^,,^,   ^^. ^,  — 

règne,  et  devait  plus  lard  reconquérir  la  des  Rois,  s'empara  de  la  Philisiie,  % 
Philislhie;  d'autant  plus  que  c'est  de  l'Aqui-  pris  Gaza,  el  se  rendit  maître  de  é 
Ion,  ou  du  nord-est  que  vient  le  tourbillon  pays,  depuis  la  guérite  des  sentinelk 
de  fumée  çiui  la  dévore;  or  c'est  la  position  —^-  "-  '— -^^^  ''*'«*^  **-•-  — 
lopogra^)hique  de  la  Judée  par  rapiiort  h  la 
Philislhie. 

ïoul  ceci  est  d'une  grande  apparence  en 
effet,  et  c'est  ainsi  que  l'ont  entendu  saint 


Jérôme,  Havmon,  saint  Thomas  et  la  plu- 
part des  commentateurs.  Cejiendant  il  se 
présente  une  assez  grave  didicullé:  Jérémie 
contient  une  prédiction  qui  s'accomplit 
d'une  manière  différente,  et  qui  offre, une 
ressemblance  remarquable  dans  les  termes. 

Parole  du  Seigneur  révélée  au  prophète 
Jérémie  contre  les  habitants  de  la  Palestine 
avant  que  Pharaon  triomphât  de  Gaza.  Le 
Seigneur  dit  ceci  :  Voilà  que  les  eaux  montent 
du  côté  de  r Aquilon,  elles  inonderont  comme 
un  toiTent,  elles  couvriront  toute  la  surface 
de  la  terre,  et  submerg iront  la  ville  et  ses  ha- 
bitants. —  Les  hommes  pousseront  des  cla- 
meurs, et  tous  les  habitants  de  la  terre  des 
cris  de  détresse,  devant  Cédât  et  le  cliquetis 
des  armes  des  guerriers,  au  frémifisement  de 
la  terre  sous  le  poids  de  lamultitude  des  roues 
des  chariots  de  guerre.  Les  pères  ne  pren- 
dront pas  garde  aux  fils  qui  leur  tendront  les 
bras,  le  jour  où  la  Philisthie  sera  dévastée, 
où  lifr  et  Sydon  succomberont  avec  leurs 
auxiliaires,  car  le  Seigneur  dévastera  la  Pa- 
lestine, cette  écume  de  File  de  Cappadoce.  La 
tête  de  Gaza  est  frappée  de  calvitie,  Ascalon 
et  les  plaines  de  l'une  et  de  l'autre,  frappée 
de  mutisme.  Jusques  à  quand  serez -vous 
broyées  ?  0  glaive  du  Seigneur,  quand  donc 
enfin  vous  reposerez-rous?  Rentrez  dans  vo- 
tre fourreau,  refroidissez-vous,  taisez-vous. 
Mais  comment  se  reposerait-il,  lorsque  le  Sei- 
gneur lui-mime  l'a  lancé  contre  Ascalon, 
contre  ses  régions  maritimes,  et  lui  a  ordonné 
d'y  demeurer  (liQ). 

Malgré  de  nombreusessimilitudes  déforme, 
ces  deux  prophéties  ne  peuvent  cependaht 

(709)  In  anno,  quo  mortuus  estrex  Achaz,  fa- 
clum  est  omis  islud  :  Ne.  laleris  Philislaea  omnis 
tu,  quoiiiam  comminuta  est  virga  percussoris  lui  : 
de  radice  cnim  colubri  egredictur  regulus,  cl  seuicu 
ejus  absorbons  volucrem.  Et  pascentur  primogenili 
pauperum,  cl  pauperes  (iducinliler  requicsccnl  :  el 
lulerire  faciaiu  in  famé  radicein  tuani,  el  veliquias 
tuas  inlerficiam.  Ulula  porta,  clama  ci v lus  :  pro- 
slrala  est  Philisthxa  omnis  :  ab  Aquilonc  enim  fu- 
inu8  venict,  cl  non  est  qui  eifugicl  agmen  ejus.  El 

Î[uid  respondcbilur  nuittiis  gentis?  Quia  Oominns 
undavil  Sion,  cl  in  ipso  sperabunl  pauperes  populi 
ejus.  (ha.  xiv,  â8-3t.) 

(710)  (}uod  faclum  est  verbum  Doniini  ad  Jere- 
miam  prophctain  centra  Pal;Bslino8 ,  anlcquam 
percaterct  Pbarao  Gazam.  Ila;c  dicit  Dominus  :  Ëc- 
ce  êt\u3d  asceuduni  ab  Aquilone  et  erunt  quasi  tor- 
reu8  inundans,  et  oporient  terrain  et  piciiitudincm 
^ns,  urbeui  et   habitalorcs  ejus  :  clamal)uut  bo- 


quaux  villes  fortifiées  (7H).  Mais  coi 
Jérémie  fait-il  venir  aussi  du  côté  de 
Ion  un  roi  d'Egypte?  C'est  que,  sans 
Nechao,  qui  venait  de  porter  ses  arme 
l'empire  d'Assvrie,  et  s'en  assurer  Y 
par  la  conquête  de  Carchemise,  s\ 
au  retour  de  la  Phénicie  et  de  la  Phil 
afin  de  s'assurer  une  roule  le  long  du  I 
vers  ses  nouvelles  conquêtes  el  celle: 
projetait.  C'était  justement  par  celle 
que  Nabuchodonosor,  Cambjse  el  Aie: 
le  Grand  devaient  venir  conquérir  S€ 
h  lui-môme.  On  sait  qu'en  allant,  1 
avait  traversé  la  Phibstie  el  la  Judée, 
gné  sur  Josias,  qui  y  perdit  la  vio, 
taille  de  Mageddo,  près  des  confins  de 
pays.  Selon  toute  apparence,  c'est  a| 
mort  de  Josias  que  les  Philistins  rej 
leur  indépendance  et  se  livrèrent  ai 
premier  occupant,  en  se  séparao 
royaume  dont  la  puissance  encore  imi 
les  aurait  protèges. 

Saint  Jérôme  a  traduit  le  mot  i 
Caphtorim  par  Cappadoce,  cepend 
interprètes  ne  le  suivent  pas  dans  ci 
ment.  Les  tins  entendent  préférab 
l'île  de  Crète,  les  autres  le  Delta,  ou  1 
provinces  de  Tintérienr  de  l'EgypU 
dans  lequel  dut  s'établir  Caphlor, 
Mcsraïm,  et  cette  dernière  opinion  pi 
mieux  établie. 

Quoi  quil  en  soit,  nous  venons  i 
dans  la  prophétie  de  Jérémie,  quec 
heur  ne  serait  pas  le  dernier  auquel  I 
listi-e  serait  soumise,  car  le  glaive  d 
gneur  a  reçu  l'ordre  de  ne  pas  se  n 
encore  après  la  conquête  de  NéchaOi 
demeurer  en  Philistic  dans  rattcnte  d 
veaux  ordres. 

Peut-être  faudrait-il  entendre  parle 
lus  engendré  du  serpent  dont  parlait) 

mines,  et  ululabunt  omnes  habitatores  tei 
strcpitu  pompas  armorum,  et  bellatonim 
couMiotione  quadrigarum  ejus  el  multitudîi 
ruin  illius.  Non  rcspexeruut  patres  iilios  n 
dissohitis.  Pio  advcnlii  dici,  in  quo  vast9 
omnes  PliilistlitTÎ,  et  dissipabitur  Tyrus,  61 
cum  omnibus  rdiauis  auxiliis  suis,  dcpopul 
ciiim  Dominus  Palivstbinos,  reliquias  imml 
padocix.  Ycnit  calvilinm  super  Gazam,  en 
Ascalon,  et  reliqnUe  vuilis  f^arum  :  usque.]iK 
deris.  0  mucro  Doniini  usquequo  non  qi 
Inj^rcdcre  in  vaginam  tuam,  rcfrigerare 
Quomodo  quiesct't,  cum  Dominus  prseccperi 
vtMsus  Ascaloncm,  et  adversns  niaritînas  • 
gioncs,  ibiquecondixcrit  illi?  {Jer.  xLVii.) 

(711)  Ipsc  pt^rcussit  Phi)islh;i*09  nsque 
zam,  el  omnes  leiniinos  corn  m,  a  lurre  eu 
usquc  ad  civitatcm  munitam.  (/  V  Ai*^.  xvui 


I»ES  Mlll^CLES. 


Ui 


%  Asarhadtloa,  fils  de  Sennaclié- 

lofs  la  siiiiiliiude  des  lermcs  em- 

r  IcH  deiiî  pmphèles  recevrail  une 

n  difT'TciîK*  (712).  L'aquilon,  indi* 

*un  l'ommd  fioint  IJc  déiiftrt  du  tour* 

fumets  et  par  raulre  comme  point 

du  torrerït,  indiquerait  l'Assyrie. 

n  serait  le  lourbiUonde  fuiiiiSe,  et 

?  M  d*Ass}Tie,  serarl  Je  tor- 

^  se  plaisent  à  d(^signer 

par  le  tleuvetiui  la  touvre  antmel- 

e  ses  eaux,  Cepcndoot  Jéréniie  in- 

^  siège  (Je  Gaza  par  Pharaon  rouuue 

\à  propJitHie  plutôt  que  coaitue  oh- 

lierait   |T0ssible   qu'il   eût    en   vue 

événement,  {lar  exemple  Tinvasion 

shodonosor  dans  le  reste  de  la  l*a* 

înq  ans  ai^rès  Ja  conquûte  de  la  Ju- 

iéfaut  de  renseignements  détaillés 

ces  événements,  il  nous  semble  dif- 

s*ûrr6ler  d'une  manière  définitive 

b  ces  conjectures  plutôt  <}u'auï  au- 

ii*tî  en  soit,Ezéchias,  roi  do  Judée, 
l  la  Philistie  vers  l'an  lik  avant  Je- 
n,  ainsi  qnc  nous  l'avons  dit.  Asar- 
toi  d'Assyrie,  assiégea  Azoth,  i-t  la 
psarmesde  Thartlian,  son  général, 
077 ♦  ainsi  que  nous  rapprend 
,11'  chapitre  de  ses  prophéties. 
e,  roi  d'Egypte,  prit  !a  môme 
n  6V1,  après  un  siège  de  vingl- 
•ius  long  dont  fassent  mention 
e  la  guerre,  ainsi  i|iio  nous  V3[y- 
érodote  en  son  w  livre,  rha- 
iéchao,  roi  d*Egy[)ie,  prit  Gaza 
comtiie  nous  vèouus  de  le  voir, 
èpbe,  au  X'  livre  de  ses  Antiffuil/^, 
1,  Nabuchodonosor,  pendant  le 
^r,  qui  dura  treize  ans,  employa 
p^i\,^  <r»n  année  h  soumettre  les  peu- 
une,  et  par  conséquent  la 
...ij  .ins  après  la  prise  de  Jérusa- 
è-iJire  environ  J  an  602.  Ltï  PIhHs- 
contitiué  de  faire  partie  de  Tem- 
j«yrie,  tomlta  nécessairement  sous 
lation  iles  Perses,  et  ensuite  sous 
Jeiandre  le  Grand.  Ce  prince  ruinn 
wenl  Gaza,  comme  nous  Taptirenons 
>n,  (Jans  son  xvi'  livre,  et  d'Arrian 
fl  livre  de  ses  ExpMilions, 
\h  plus  qu'il  ne  faut,  pour  donner 
1  deux  prophéties  dont  nous  nous 
I,  Et  pour  en  dire  notre  sentiment, 
fons  qu'Isaïe  avait  en  vue  rex[ié- 
sarhaddon,  et  Jéréuiic  ceUe  do  Na- 

nacliérib,  ilnnslc  coui-s  de  son  cipctJÎ- 

\s,  ix  lircfi  ï»ii  soumettre  les  peu- 
ri  tïc  iL'tnpl  qifil  nivn^^cail  la  Jn- 

ir_i  \-,i,uira  sont  voisines  de  Lachi.^,  iju'il 
ta  3isA»*2  loniitciupSt  il  i»'y  a  qwc  «jm-lqucs 
istatue. 

PC  ilicii  l>(niiiuus  Diiis  :  Pvn  ri>  qno»!  tv- 
rM\n\  viiiihcLnm,  ei  iilti  »ie  mui  iiat>.iitî- 
Idéales»  el  ir»inli'iUos  inimitilias  vcten^s  ; 
bxc  dicil  ï>oiîùmi.>  l^eiis  :  J^Icce  ego  ci- 
Inum  nicarn  siii^t  l^akc»tiiios,  et  ijiU'Hi- 
leciorrs»  et  peiiL'iin  reliquius  ri»ïiritiin;c 
FaHniiif|ue  îii  ei>»  uliioMes  inaynas  ar- 
furorc  :  et  scient  quia  ego  Dauiiïius, 


bycliodonosor;  el  nous  Je  croyons  u'autant 
plus  volontiers  qAie  le  premier  met  en  oppu 
sition  le  5inliît  de  Jérusalem  el  la  dévastation 
de  la  Pbilistie,  ce  qui  convient  bien  à  l'ex- 
pédition d'Asarhaddon,  et  ce  qui  neut  être 
un  souvenir  de  celle  de  Sennachérib.  Le  se- 
cond [dace  la  [>rise  de  Tyr  et  de  Sidon  en 
môme  temps  que  Ja  dévastation  de  la  Philistio, 
ce  qui  convient  à  rexi»édition  de  Nabucho- 
donosor; sans  compter  r|u'il  parle  d*inm^enses 
armées  ctdlnnomlirables  chariots  de  guerre, 
ce  qui  convient,  pour  ainsi  dire,  exclusi- 
vement aux  moïiarques  de  F  Assyrie. 

La  dixième  otniée  de  la  captivité  de  Je- 
chonias,  selon  la  manière  de  compter  du 
profihète,  deux  ans  avant  la  destruction  de 
Jérusalem,  Ezéchiel  prononça  ft  son  tour  Ja 
prupliétie  suivante,  relative  ù\\  même  évé- 
nement :  Le  Seigneur  Dieu  dit  ceci:  Puisque  le  $ 
habitants  de  (a  Palestine  êc  sont  vengéif^  mai^ 
reftffù  de  tant  leur  cœur^  pnr  de$  maisacres^ 
en  accomptixsemcnt  dcrieittes  inimitiés  ;  puia- 
quil  en  est  ainsi ,  dit  le  Seigneur  Dieu,  voilà 
que  je  vaits  étendre  la  main  vers  la  Palestine, 
je  mettrai  à  mort  les  meurtriers ^  et  je  détrui- 
rai jusqu'aux  restes  dans  le  pays  des  bords  de 
la  mer.  C'est  moi  r/tti,  dajis  ma  colère^  acc^*m- 
phrai  de  grandes  vengeances  envers  eux;  et 
ih  rvconnaUronty  à  la  manière  dont  je  me  ven- 
gerai^ que  je  suis  le  Seigneur  (713). 

La  date  de  cette  pro[ihétie  et  son  accoin- 
idissement  marqué  a  bref  délai,  ne  peuvent 
laisser  de  doutes  sur  l'objet  que  le  profdiète 
a  en  vue  :  Texpédition  de  Nabuehodonosor, 
éloignée  de  sent  années  seulement. 

Le  môme  événement,  c'est-à-dire  la  ruine 
totale  de  la  Pbilislie,  avait  été  annoncé  par 
Soiihonie  dès  le  ternies  de  Josias.  (taza  sera 
(/^0'*nVr,  disait-il;  Àsraion  deviendm  déitertry 
(es  habitants  d^Azoth  seront  chassés  de  leurs 
demeures  en  plein  midi,  Accaron  sera  arra- 
chée jusqu'aux  ftmdations.  Malheur  à  vous 
qtti  hahilfz  la  Ustère  de  la  mer^  nation  de  bri- 
gands! le  malheur  de  Dieu  sur  vouè^  terre  de 
Chanaan^  habitée  par  les  Philistins!  vous  se- 
rez dévastée  au  point  quil  ne  vous  restera 
plus  d*habitants,  La  lisivre  de  la  mer  sera 
changée  en  un  déserta  Vusàqedts  pasteurs  et 
de  leurs  troupeaux,  La  lisière  appartiendra 
à  ceux  des  enfants  deJuda  qui  survivront  :  ih 
y  feront  paître  leurs  troupeaux^  et  le  soir  ils 
se  retireront  dans  les  maisons  des  Ascalo- 
nites  :  car  le  Seigneur^  leur  Dieu^  les  visitera^ 
dans  sa  miséricorde^  et  les  ramènera  de  leur 
captivité  (714). 

Cette  propliélie,  qui  n'a  qu'un  seul  objet 

cum  dc<îcro  \ih(iiciam  niram  super  cos.(£jieeA,  xxv, 
15-Î7.) 

(714)  Qida  Ca/a  deslrueia  erit,  et  Ascalon  in  do- 
sertiun,  x^f.otiini  in  nimtïic  ejîcieni,  el  Accaron  era- 
dicïiliitnr.  Yïe  qui  liabilalis  fnniculiim  maris,  jçcns 
pcnlitonnn  :  Veibiini  [>oinitii  super  vos  Chunaan 
terra  Pliîïisthinorum,  et  dispcrdam  te,  lia  m  non 
sit  inhabilalor.  et  erii  funiculus  maris  reqnics  pa- 
stoïuni,  el  caulac  î»ccorum  :  Et  erii  funiculus  ejus, 

3 ni  rcHiAnserit  de  domo  Jiida  :  ihi  pasccntur,  in 
oniibus  Ascalonis  ad  vesperaiti  re<|uicscent  :  quia 
visilabit  eosDoniinus  l>eus  eortun,  cl  avcrtcl  capli- 
viiaiem  cortini.  (Soph.  n,  *-7.; 


SC5 


PHI 


DICTIONNAIRE 


PBl 


en  vue,  révèie  cependant  plusieurs  événe- 
ments, puisqu'il  y  est  question  de  la  capti- 
rilé  des  Juiis  et  de  leur  retour.  Elle  n  eut 
son  dernier  accomplissement  qu*au  temps 
des  Asmonéens,  quoique  la  première  ruine 
date  de  Nabuchodonosor.  Mais  il  est  possible 
aussi  que  le  prophète,  réunissant  un  grand 
nombre  d'événements  en  un  seul  faisceau,  et 
embrassant  d'un  seul  coup  d'œil  un  grand 
espace,  ait  voulu  parler  de  la  conquête  de 
Nechao.  La  date  de  la  prophétie  Tindique. 
Nous  regardons  comme  probable  encore,  que 
les  Philistins,  se  détachant  de  Tailiance  de 
Josias,  ou  brisant  les  liens  de  leur  soumis* 
sion,  avaient  offert  au  roi  d'Egypte  un 
passage  dans  leur  pays,  lorsque  Josias  le 
refusait  ;  et  que  c'est  en  réponse  à  ce  manque 
de  fidélité,  que  le  prophète  lança  une  si  re- 
doutable prophétie. 

Revenus  de  la  captivité,  les  Juifs  trouvè- 
rent encore  toutes  les  nations  de  la  Palestine 
liguées  contre  eux.  Les  débris  du  peuple 
Philistin  ne  manquèrent  pas  sans  doute  de 
faire  cause  commune  avec  leurs  voisins,  pour 
empocher  la  réédiûcation  de  Jérusalem  et  du 
temple,  car  le  prophète  Zacharie,  qui  prophé- 
tisait alors,  les  confond  dans  le  même  ana- 
thème  :  Ascalon  verra^  dit-il,  et  tremblera  de 
frayeur  ;  Gaza  verra  aussi  et  se  tordra  sous 
les  étreintes  de  la  douleur  ;  Acearon  pareille- 
ment^ et  perdra  tout  espoir.  La  royauté  sera 
détruite  à  Gaza^  et  AsccUon  demeurera  sans 
habitants.  Le  partage  des  dépouilles  se  fera 
dans  Azoth:  là  seront  dispersées  toutes  les 
richesses  de  la  Philistie.  Je  lui  ferai  rejeter 
de  la  bouche  le  sang  de  ses  sacrifices ^f  arrache- 
rai  d'entre  ses  dents  les  chairs  abominables 
dont  elle  se  repaît  ;  elle  sera  acquise  à  notre 
Dieuy  le  Philistin  deviendra  l'introducteur  en 
Judée^  et  fhabitantd'Accaronprendra  la  place 
du  Jebuséen.  Je  choiserai  parmi  eux  les  gar- 
diens chargés  de  la  surveillance  extérieure  de 
ma  maison^  afin  d'arrêter  les  exacteurs  au 
passage^  après  que  j'aurai  tout  vu  et  réglé 
par  moi-même  (715). 

Immédiatement  avant  cette  prophétie , 
Zacharie  vient  de  parler  de  la  destruction  de 
Tyr,  et  c'est  à  l'occasion  de  la  ruine  de  cette 
Yiile  qu'il  dil^:  Ascalon,  Gaza  et  Acearon 
verront  et  trembleront  de  frayeur.  Il  parlait 
de  la  sorte  environ  l'an  430  avant  Jésus- 
Christ.  En  328,  Alexandre-le-Grand  rasait 
la  ville  de  Tyr,  après  un  des  sièges  les  plus 

(715)  Videbit  Ascalon,  et  timebit  ;  et  Gaza,  et 
dolebit  niinis;  et  Acearon,  qiioniam  confusa  est 
spes  eiiis  :  et  peribit  rex  de  Gaza,  et  Ascalon  non 
babitabitur.  Et  sedebit  separalor  in  Azoto,  et  dispcr- 
daro  superbiam  PbiUslhinorum.  Et  auferam  san- 
guîneni  ejus  de  ore  ejus,  et  abominationes  ejus  de 
medio  dentium  ejus,  et  relinquctur  etiam  ipse  Dco 
nostro,  et  erit  quasi  du!(  in  Juda,  et  Acearon  quasi 
Jebusaeus.  Et  cîrcun>dabo  domum  roeam  ex  bis,  qui 
militant  mlhi  eantes  et  revertentes,  et  non  iransibil 
super  eos  ultra  exactor  :  quia  nunc  vidi  in  oeulis 
nieis.  (Zach.  ix,  5-8.) 

(716)  Et  decliuavit  Judas  in  Azohnii  Jn  terraui 
anenigenarum,  et  diruit  aras  eorum,  et  sculptilia 
dcorum  ipsoiuin  succcndit  igni  :  et  cepit  spolia 
^'^Ji^ium,  et  rcversus  est  in  icnara  Juda.  (/  Mac/i. 
v,6e.î 


mémorables  dont  l'histoire  fasse  n 
Les  villes  de  la  Philistie  dureut  voir 
la  chute  de  Tyr  avec  d'autant  i 
frayeur,  qu*elles  s'étaient  liguées  a 
contre  le  vainqueur.  Aussi  ne  mam 
pas  d'envahir  aussitôt  la  Philistie,  < 
succomba  à  son  tour  après  un  siège  < 
années.  Alexandre  Ct  traîner  auto 
remparts  le  corps  de  son  roi,  nomm 
qui  avait  osé  se  défendre  ;  cette  circo 
n*avait  pas  échappé  au  prophète.  Ce| 
sa  vue  s'étendait  plus  loin,  car  la  pi 
n'est  pas  de  la  sorte  accomplie  tout  < 
la  fin,  depuis  ces  mois  :  le  partage 
pouilles  se  fera  dans  Azoth^  appartiei 
autre  ordre  de  faits. 

Les  Philistins  s'étant  de  nouveai 
avec  les  nations  voisines,  pour  accal 
Juifs  au  temps  des  guerres  d'Ant 
£piphane,  Juuas-Machabée  en  tira 
geance  que  méritait  leur  injuste  agi 
Après  avoir  châtié l'Idumée  etlaSamar 
dit  l'auteur  du  premier  livre  des 
béesj  Judas  tourna  ses  armes  contre  A 
pays  des  étrangers^  il  détruisit  leurs 
réduisit  en  cendres  les  simulacres  i 
dieuxj  se  couvrit  des  dépouilles  des  t 
revint  en  Judée  (716).  Il  ajoute  qi 
pages  plus  loin  :  L'an  170  (de  n 
Séieucides,  cent  trente-sept  avant 
Christ),  Israël  se  trouvant  totalement 
chi  du  joug  des  nations^....  Simon  dir 
■  armes  contre  Gaza  -.  ayant  formé  le  i 
cette  villcj  il  fit  construire  des  ma^ 
guerre^  battit  les  remparts^  fit  brèék 
tour  y  et  s'en  empara.  Ceux  qui  h 
daienty  s'étant  jetés  dans  la  vule^  y 
dirent  une  grande  alarme.  Aussitôt  l 
tantSf  hommes,  femmes  et  enfants,  app 
sur  les  remparts  avec  des  vêtements  d 
demandant  à  grands  cris  à  Simon  de  le 
grâce  de  la  vie.  «  Ne  nous  traitez  j 
disaient-ils,  selon  le  mal  aue  nous  vot 
fait,  mais  selon  votre  miséricorde.  »Si 
laissa  fléchir,  et  leur  accorda  la  t?« 
mais  il  les  expulsa  de  la  ville,  et  apTi 
purifié  les  lieux  qui  avaient  servi  ù 
idolâtriaue,  il  y  fit  son  entrée  solenn 
chant  des  psaumes  et  des  cantiques.  li 
ensuite  de  la  purifier,  y  établit  une  gt 
et  des  magistrats,  restaura  ses  rempt 
s'y  construisit  une  demeure.  (717). 

Ainsi  s'accomplissaient  les  prophétie 

(717)  In  diebus  illis  applicuit  Simon  ad 
circuindcdit  eani  castrls,  ct  Tecit  machina 
plicuit  ad  «iviiâtem,  et  percussit  turrem  i 
comprehendit  eam.  Et'cnipcrant  qui  erti 
niachinam  in  civilatem  :  et  lactus  est  motus 
in  civilate.  Et  ascendcrunt  qui  erant  in 
cum  uxoribus  et  (iiiis  supra  murum,  sci&sii 
suis,  cl  claniaverunt  voce  magna,  pustulani 
mone  dcxlras  sibi  dari.  Et  dixcrunt  :  Non  oc 
das  secundum  malitias  nostras,  sed  sccuBdn 
ricordias  tuas.  Et  flexus  Simon,  non  debcHa 
ejecit  tamen  eos  de  civilate  et  mundavit 
quibus  fuerant  simulacra,  et  tune  intravii 
cum  hynniis  benedicens  Dominum.  Et  ejeci 
omni  immuudilia,  collocavil  in  ea  viros  qi 
faccrcnl  ;  ct  muni  vit  cam  cl  fecil  sibi  habit; 
(/  Madi.  XIII,  i5 -iS.j 


pm 


DES  MIRACLES, 


HIR 


!  toinhâl  une  scuio  [larolo  ;  mois  celle- 

h  pas  enroreà  M)ii  terme.  1^  Pliilistie, 

làJoiialtias  par  Trjplion,  régent  du 

H*  *le  Svrie,  conserva  un  resleU^iiidé- 

IM?,  ni*  appela  môme  à  sou  secours 

Sc-L»tjTc,  roi  d'Egyple,  qui  remporta 

unie  victoire  sur  Ale\tmdre-J;innéc, 

I  Juifs»  neveu  de  Jonalliijs.  Après  le 

de  Plôlémée,  Alexandre    reprit    les 

ra  h  force  ouverte  de  iiaza,  lui 

k  lemenl  la  défaite  i[u*il  avait 

M  ticpuis  lors  jusque  la  destrurtioo 

Mion,  cette  ville  el  celles  d*Asralon, 

on  et  d'Azolh  »  précédeniiiient  sou- 

Kir  Jonathas,  restèrent  altacliées  h  la 

Tout  culte  idolûlrique   y   demeura 

►s  Philistins  reçurent  de 'gré  ou  de 

religion  juive,  el  [^rirent  rang  dans 

I  suus  le  nom  depro^sélytcs,  en  {tiace 
iLséens,  dei>uis  longicuips  et  j>rinci- 

II  depuis  la  ca[>tîvité,  confondus 
ï  luîfs.  Ils  curent  môme  rhonueur 
i.»r  uti  nu  h  h\  Judée  :  Hérode  était 
I  lïsélvio. 

.i.:\L  f Sainte),  ou  la  Thaumaturge 

Jiècle.— Le  25 mai  18<)2^  en  faisant  des 

sic  cimetière  de  Sainte-Prîseitle» 

Q  coqjs,  avec  rinscrij^tion    Phî- 

^  18);  les  syniboles  ordinaires  aux 

ei  des  martyrs  étaient  gravés  sur  la 

[)n  recueillit  avec  resitect  les  restes 

'jorps,  qui  ne  consistaient  <pren  quel- 

;ements  et  un  peu  de  ceiïdres,  et  on 

lia  au  trésor  tles  reliques. 

de  ces  coriJS  dont  on  ne  sait   i^as  le 

auxquels   il  est  d*nsage  h  Itume 

mer  un;  c'est  ce  qu'un  fqïpeïle  des 

^bnpiistff»  ;  et  connue    leur   nombre 

ucuu[>  le  (>Uis  grand,  on  les  dis- 

rec  plus  de  facilité. 

tS,  un[»rùlre  du  ruyauivie  deNa|4es, 

François  de  Luria,  vint  h  Ko  me  avec 

nommé   de  Poienïa,  qui  devait  y 

wé.  Il  désirait   vivement  avoir    un 

martyr,   mais  d'un  namcertaint  et 

oelui'de  >ainle  Philomùue,    qui  lui 

\ét  tnais  on  l'accorda  à  Tévéque  de 

qui  en  fit  don  à  sou  pieux  comi>a- 

f voyage, 

irps  fui  porté  de  RomehNaples,  où  il 
H>osé  durant  (juclqucs  jours  liansune 
les,  puis  de  Naple^ à  Mugnaao,  bourg 
rre  de  Labour  à  20  ujillestle  Naples, 
5e  du  piôux  ecclésiastique.  Plusieurs 
I  ayant  en  lieu  i>endanl  le  trajet,  ii 
I  à'^Iugnano  avec  de  grands  hon- 
[t  du  nnlieu  d  un  immense  concours. 
iveaux  mi  racles  augmcalèrent  la 
10  des  (leuples,  e!  ]iroi>agèrenl  la 
h  h  sainte  Tbilomène  dans  toute  l'I- 
ibord,  et  ensuite  dans  le  niorule  chré- 
►puis  181 V  priuri[iaiement,  le  culte  de 
>  a  fait  de  grands  progrès,  dus  à  une 
on  de  grâces  particulières  et  surtout 
isons  miraculeu>es  obtenues  par  sou 
lion* 

WHi^  t»laâ  votûiuicrs  fittt  que  filumcna  ;  le 


Fn  1828,  le  cardinal  Louis  RufTo,  arche- 
vévjue  de  Nafdes,  se  transporta  à  Mugnano 
avec  révoque  de  Larino  et  deux  religieux* 
pour  faire  la  reconnaissance  des  reliques, 
et  les  [dacer  dans  une  urne  plus  précieuso* 
Il  y  eut  en  1833  une  nouvelle  reconnais- 
sance fade  par  révoque  de  Noia, 

On  trouve  la  relation  de  tous  ces  faits  el 
celle  eu  particulier  de  heaucou|»  de  miracles 
opérés  en  Italie  dans  les  MémoireK histuriqueg 
sur  If  cut(€  de  Miinte  Phtlomnie  du  Père  Gal- 
teschi,  des  écoles  pies.  Florerjcp  J834,  iu-18; 
dans  la  Relation  historvjtte  de  D.  rram^ois  lii 
Lurja,  et  datis  les  ^Jimoires  sur  sainte  Plu- 
(omênc  de  M,  de  Povedra.  Mais  le  nom- 
bre des  guérisuns  miraculeuses  obtenues 
dans  le  reste  du  munthi  chrétien  est 
beaucoui)  [Jus  grand,  et  il  serait  dilll  ile, 
lie  pas  pour  dire  impossible,  de  les  recueillir 
toutes. 

Nous  ne  nous  proposons  pas  d'en  donner 
ici  une  relation  même  abrégée;  mais  nous 
ne  devions  pas  garder  un  silence  absolu  sur 
des  faits  qui  depuis  un  demi-siècle  rera- 
[disseiit  d'admiration  le  monde  ehrétieu  et 
servent  d*alnnenl  5  la  piété  ilQ^  Ildèles, 

Les  symboles  gravés  sur  le  saint  tombeau 
sont  uneancre»une  llôche,  une  palme, unins- 
trument  de  llagellation,  deux  ilèches  accos- 
tées, ayar-t  les  pointes  en  sens  inverse,  et  un 
lis.  Ces  signes  contienueut  riiistoire  du  mar- 
tyre et  soûl  faciles  à  lire;  Tancre  pourrait  être 
syndioli(iue  et  signilier  la  foi  chrétienne;  la 
palme  ci  le  lis  n'ont  [las  besoin  d'expli- 
cation. 

Suivant  des  révélations  entièrement  con- 
cordantes faites  à  des  personnes  pieuses,  la 
jeune  martyre  aurait  été  grec(|ue  d'origine^ 
tille  d'un  prince  Iribulaire  ilc  l'empire  ro- 
main; sa  main  aurait  été  accordée  à  Dioclé- 
tien,  mais  Philomènc  aurait  consacré  sa 
vie  à  Jésus-Christ,  et  le  tyiau  no  [mouvant 
surmonter  !a  noble  résistance  de  la  vierge 
chrélierme»  l'aurait  envoyée  au  suf>[dice, 
a[(rès  ravoir  inutilement  jetée  dans  les  chaî- 
nes et  [ilongéc  dans  les  cachots,  où  il  la  re- 
tint durant  quarante  jours.  Le  premier  su(«- 
pliteful  celui  de  la  llagellation.  Elle  fut  en- 
suite jetée  dans  le  Tibre»  attachée  à  une 
ancre,  mais  ilonl  la  chaîne  se  rompit,  puis 
criblée  d'une  grêle  de  Ilèches  et  enlin  déca- 
[Hlée,  Ces  tortures  se  ftrolongèrent  pendant 
[dusienrs jours,  et  furent  acconipagnées  de 
nombreux  miracles  el  de  beauroup  de  con- 
veisions.  La  courageuse  victime  était  âgée 
de  quatorze  ans. 

Mais  ces  faits  ne  tombent  point  sous  le 
conirôle  de  la  critique  et  n'appartiennent 
point  à  l'histoire.  L'Eglise  ne  les  conteste  ni 
ne  les  j)rotio^e  h  la  foi. 

Quoi  qu  il  en  soil,  les  gTflces  miraculeuses 
obtenues  par  l'inlerrossion  de  la  sainte  mar- 
t>rç  ont  été  assez  nombreuses  cl  assezécla- 
tantes  pour  lui  faire  attribuer  le  surnOfD  de 
thaumaturge  moderne , 
Pli UÉNULOGIE.  "Science  inséparable  du 

rminitcucemeat  Cl  t\  lin  Je  Tinhcriplion  ét;ucnt  al* 
icrés. 


567 


PHh 


DICTIONNAIRE 


PHR 


nom  du  docteur  Gall  (7191,  nécromancien , 
cartomancien,  chiromancien,  devin,  mais 
observateur.  Parlant  de  cette  première  don- 
née simplement  apparente,  que  le  cerveau 
est  Torgane  sur  lequel  Tftme  agit  immédia- 
tement (720);  supposant,  d'une  manière 
toute  gratuite,  que  cet  organe  se  divise  en 
autant  de  parties  que  Tâme  possède  de  qua- 
lités diverses,  ou  de  modes  d'action,  afin 
que  chaque  faculté'  ait  un  sous-orgàne  cor- 
respondant; supposant  enfin  que  le  crflne 
rend  fidèlement  la  forme  de  la  moelle  cé- 
rébrale, ce  qui  est  loin  d'être  toujours  vrai, 
au  dire  des  anatomistes,  et  ce  qui  peut  de- 
venir faux  par  une  multitude  de  causes  in- 
ternes ou  externes  ;  il  se  mit  k  faire  une 
étude  comparative  de  crflnes  d'animaux  et 
d'hommes  (loués  d'inclinations  diverses,  sem- 
blables et  opposées.  Il  reconnut  que  les  of- 
seaux  chanteurs  ont  une  protubérance  qui 
manque  aux  animaux  muets;  il  la  trouva 
pareillement  aux  tètes  de  quehjues  célè- 
bres musiciens,  et  il  en  conclut  que  là  était 
l'organe  de  la  musique.  11  vit  que  les  ani- 
maux carnassiers  avaient  une  bosse  qui 
manque  à  ceux  qui  sont  doués  d'un  carac- 
tère pacifique;  il  trouva  la  même  bosse  k  la 
tète  des  grands  criminels  et  non  à  celle  des 
personnes  probes  qu'il  eut  lieu  d'examiner; 
il  en  conclut  que  c  était  la  bosse  du  crime. 
11  trouva  que  fa  tète  des  animaux  qui  se  dis- 
tinguent par  l'amour  de  leurs  petits  a  une 
émmence  qui  manque  à  celle  des  animaux 
destitués  de  ce  sentune<nt,  tels  aue  l'autru- 
che, l'alcyon,  la  tortue  (721).  il  s'aperçut 
qu'elle  est  toujours  beaucoup  plus  dévelop- 
pée chez  les  femelles  que  chez  les  mâles, 
chez  !a  femme  que  chez  l'homme,  et  il  ap- 
pela cette  éminence  la  bosse  de  l'amour  des 
enfants.  Il  parvint,  par  cette  étude,  k  déter- 
miner vinst- neuf  bosses,  sièges  d'autant 
d^organes  d'un  pareil  nombre  de  facultés. 

(719)  Le  système  de  Gall  a  eu  des  précédents  : 
Albert  le  Grand,  dessinant  une  tète  humaine,  y  in- 
iliquait  le  siège  des  différentes  facultés  de  Pâme,  il 
plaçait  le  seiu  commun  dans  le  premier  ventricule  du 
ecrveau,  la  eoaitaîion  dans  le  second,  la  mémoire 
dans  le  troisième.  Pierre  de  Montagna,  Dolcl,  Gor- 
don, Willis,  Boerhave  développèrent  cette  idée; 
Charles  Bonnet  alla  plus  loin  qu*eux  tous,  en  con- 
sidérant chaque  fibre  du  cerveau  comme  affectée  à 
u:ic  fonction  particulière.  (Voy.  Bessières  .  Intro- 
duciion  à  la  Pnrénologie  ch.  4,  prem.  part.)  L'au- 
topsie du  cerveau  du  cardinal  de  Richelieu  est  une 
preuve  irrécusable  que  Gall  n'a  rien  ihvcnté,  que  ce 
qu'on  savait  déjà.  (Voy.  Bazin,  Hht.  de  France^ 
lom.  IV.) 

(720)  Localiser  T&me  humaine  serait  une  pensée 
qui  mènerait  directement  au  matérialisme  ;  il  est  à 
regretter  c^ue  de  graves  auteurs,  tels  que  Bossuet 
{Introduction  à  la  Philo$.)  et  Fénelon  {Preuvei  de 
texist,  de  Dieu)  n'aient  pas  aperçu  qu'une  telle 
doctrine  résulterait  presque  du  langage  qu'ils  em- 
ploient. Que  l'àme  agisse  sur  le  cerveau,  lorsqu'elle 
veut  communiquer  le  mouvement  à  quelqu'une  des 
parties  du  corps ,  soit  ;  mais  le  cerveau  a-t-il  quel- 
que chose  à  faire  dans  les  affections  et  les  opéra- 
tions purement  intollectuciles,  telles  que  la  pensée, 
Tamour,  la  haine,  le  désir,  etc.? 

(721)  L'autruche,  l'alcyon,  la  tortue  ne  manquent 
pas  plus  de  tendresse  pour  leurs  petits  que  les  autres 


L'annonce  de  ce  système,  connu  d 
sous  le  nom  de  craniQscapief  soûle 
censures  amènes,  Timprobation  des  ge 
ligieux;  elle  fut  accueillie  par  les  rail 
les  plus  piquantes  des  médecins  et  d< 
ritnalistes;  elle  causa  de  renthousiasn 
impies  et  aux  philosophes  matérialistes 
Cependant  il  n*y  avait  lieu  pour  per 
de  s'alarmer  ou  de  triompher.  C*etaj 
uniment  une  nouvelle  voie  ouverte  au 
des  scientifiques,  qui,  si  elle  était  mail 
ne  pouvait  manquer  d*ètre  bientôt  aba 
née;  si  elle  était  bonne^  devait  profita 
religion  comme  k  la  science  (738).  La  sa 
ce  nain  de  l'intelligence,  est  toujours 
rable,  et  c'est  mal  comprendre  la  rel 
de  supposer  gu'une  seule  vérité  puiti 
porter  préjudice. 

Si  les  partisans  d'un  matérialisme  p 
moins  absolu  ont  déduit  du  système  d 
des  conséauences  opposées  à  la  religic 
la  saine  pnilosophie ,  c'est  par  un  ab 
système  et  non  par  son  usage  naturel. 
inconvénient  >  aura-t-il  |>our  la  religî 
pour  la  morale  à  ce  que  Ton  dise,  te 
sions,  les  qualités  natives  ou  acquisi 
un  organe  qui  se  développe  au  physîq 
môme  temps  qu'eIlessedevclopi>entaai 
Saint  Thomas  et  les  défenseurs  de  la  ji 
tion  physique  ont  presque  posé  les  tw 
ce  système;  seraient-ils  donc  des  en 
de  la  religion  et  de  la  morale  (724)? 

N'est-il  pas  admis  en  morale  que  tei 
mes  naissent  avec  des  dispositions  ét\ 
au  vice  ou  à  la  vertu,  avec  des  facultéli 
lectuelles  diversement  graduées,  depii 
diotisme  jusqu'au  sénic ,  depuis  la  stv 
jusqu'aux  talents  de  Tordre  le  plus  i 
"est-il  pas  également  reconnu  que  l 
ture  développe  ces  germes ,  que  1  édii< 
dirige  leur  croissance  et  en  fait  même  i 
de  nouveaux  (725)?  Or,  silephysiol 

animaux.  Quiconque  a  une  teinture  de  n 
naturelle  n'oserait  plus  soutenir  une  pareil 
reur. 

(7i2)  Nous  n^entondons  pas  seulement  pari 
matérialistes  absolus,  qui  disent  tout  tit  i 
dans  hiniverSf  et  des  spiritualistes  absotm 
disent  Pesprit  seul  existe,  la  matière  n'a  ^k^nm 
apparence  ;  mais  aussi  des  deux  écoles  doni 
croit  que  tout  arrive  à  l'àme  par  l'intermédlai 
sens,  dont  l'autre  croit  f|ue  rien  ne  peut  arrivi 
sens  que  par  l'intermédiaire  de  l'àme. 

(7^)  L^àme  a-t-elle  cette  faculté  parce  quel 
veau  possède  l'organe  qui  en  est  le  priiicl| 
bien  le  cerveau  possèdc-t-il  cet  organe  pan 
rame  a  la  faculté  correspondante,  quesiioa 
quelle  dépend  toute  la  morale  du  système, 
est  diversement  résolue  par  l'une  et  l'antre 
On  ne  peut  guère  se  dissimuler  cependant,  i 
matérialisme  n'en  soit  une  déduction  éloignée 
<|uel  est  le  système  de  philosophie  qui  n'aboul 
à  unabime? 

(724f)  Benoit  XIV  (De  sert.  Dei  beatif.,  lib.  n 
ultime,  n*>  14)  a  posé  des  principes  dont  on 
déduire  une  phrénologic  chrétienne.  Mais  oelli 
tant  de  fois  émise  par  les  philosophes  les  pi 
thodoxes,  s^est  trouvée  vaine,  lorsque  U  sdeiM 
est  enfin  emparée,  pour  lui  donner  ses  dé 
pements  naturels. 

(725)  Il  est  remarquable  que  dans  les  lieui 


fi 


PHR 


DË3  MIRACLES. 


PUR 


m 


le  ccryeau  des  organes  corres- 
ees  diverses  facultés,  que  sera- 
h  un  Irait  de  liinitèrc  pour  Tétude 
îon  mystérieuse  des  deux  subslan- 
appareiice  antipathiques,  dont  Vas- 
je  forrae  Thoranie  (7^6)?  Le  sjslèoie 
s'il  était  vr^i,  fournirait  les  mojens 
nir,  par  les  soins  d'une  étluiilion 
et  chrétienne,  la  naissance  ou  le 
jciuent  des  mauvais  penchants. 

ur$,  Ciall  et  ses  disciples  raisonna- 
liisent  pas  que  celui  qui  a  la  bosse 
se  rendra  nécessairement  coupa- 
celui  qui  manque  de  Torgane  de  la 
ic  ne  connaîtra  jamais  Dieu;  ils 
uc  le  premier  a  des  pencîiants  au 

Mue  le  second  n*en  éprouve  aucun 
Igion;  que  celui-ci  sera  impie, et 
I  se  rendra  coupable,  si  lun  et 
uivent  Hnclination  que  la  nature 
donnée.  La  saine  morale  n*a  donc 
mêler  avec  le  système  dQS  protubé- 

romttattu  avec  plus  d'avantage  par 
Mogio  et  rhisloire  naturelle.  Quoi- 
t  vrai  que  l'exercice  développe  sou- 
dépens  des  autres  le  membre  qui 
mis,  et  qu'ainsi  les  bosses  dos  fa- 
lentales  jmissent  iirésenter  un  dé* 
icni  en  ra(it*ort  avec  la  force  ac- 
;  l'énergie  native  de  ces  mêmes  fa- 
nsu|q)osant  niôuie  qu'il  puisse  faire 
des  protubérances  qui  n'exis- 
,  ou  son  absence  en  faire  dis- 
|Ui  existaient,  il  n'est  pas  vrai  que 
la  [lerfection  d'un  organe  soit 
proportion  de  son  déveIop[)e- 
évelojïpement  peut  Être  une  dé- 

b-jïeu  de  têtes  sur  lesquelles  on 

^marquer  trois  ou  quatre  dépres- 

|a  trois  ou  quatre    protubérances 

tes;  les  chances  il'erreur  sont  donc 

brca«ves.  Les  phrénologues  ne  sont 

pord  entre  eux  sur  la  partie  du  cer- 

'  doit  être  assignée  comme  siège  à 

nombre  d'organes,  et,  en  effet  » 

Ipjfts  de  raisons  déterminantes  ;  les 

EQ  erreur  sont  donc  ici  multipliées. 

cl  là  douceur  des  mŒurs  sont  peu 
|cs  eiifanis  fi'oul  en  giniéral  que  peu  de 
m  k  ritisiruc!iif)n,  et  presque  aucune  à 
Dans  les  lieux  et  dans  les  familtes,  an 
\  cHï  rcgttcrit  rurtjaniié  et  la  délicatesse  des 
»,  prineipâlemeitl  Ui  sealmieiU  religieux, 
^tit  d'uike  iiitdlifîeTice  i)caueoup  plus 
"is  accessibles  à  rcdiicatiuiu  Les  scn- 
eux,  la  polilesse  exqirise  qui  dis- 
eriaines  familles,  se  transmctteiii  de  race 
me  un  héritage.  C'est  sur  celte  oliscr- 
Ètn  viein*%  4ju  était  fundë  le  sysicme 
Frégi  si  lutigierups  rKuinpe,  et  dont 
^ouvcniemetils  qui  ta  régissent  encore 
\  plu»  ou  moins. 

!  êfêkknû  expliquerait  d'une  manière  in- 
CÊitWB  l'u  soinnonitHilisnie^  des  visions 
liie.  En  effet,  qn'ujie   partie   des  orpires 
agîsM!  par  uite  t'atisetittekonqne,  imn- 
Dn»  tandts   que  le^    luircs   se  reposent, 


Les  phrénologues  n'ont  pu  saisir,  parmi  Us 
complications  iii(inies  de  la  moelle  céré- 
lirnle,  que  celles  qui  font  saillie  à  l'cïté- 
neur,  c'est-à-dire  la  moindre  partie;  que 
penser  aloi^s  d'un  svslènïc  qui  s'arrête  h 
récorce,   et    prétend    tout   expliquer    i>ar 


elle 


l>ar 


En  outre,  tous  conviennent  que  Taclion 
ou  Tabsencc  d'un  organe  peut  être  sufj- 
pléée  par  l'aition  de  deux  ou  trois  autres, 
que  la  pîiilogéniture  peut  être  rem[dacée 
par  raïTectionnivité  ;  la  combattivité,  com* 
pensée  et  détruite  par  la  biophilie.  Dans 
ce  cas  on  peut  demander  ce  que  deviennent 
tous  les  pronostics  tirés  des  protubérances 
du  cerveau ,  et  à  quoi  serviront  les  soins  de 
rédncation,  si  la  mauvaise  nature  revient 
par  un  autre  chemin,  l'utilité  du  système 
dis|>araît,  et  il  reste  comme  un  ofijet  d© 
pure  curiosité^  sans  application  sociale  ot 
sans  but  moral 

Co  système,  qui  s'annonce  avec  des  ai>- 
parences  séduisantes,  ne  se  soutient  pas  à 
la  réflexion*  Four  en  f^trc  fléscnchanté,  il 
suttit  de  lire  le  cours  du  docteur  Broussais, 
Fun  de  ses  [dus  fervents  défenseurs. 

On  se  défie  i  juste  titre  de  la  bonne  foi 
des  phrénologues  :  ils  rassemblent  un  grand 
nombre  de  crânes  humains  dont  la  confor- 
mation |ieut  servir  à  démontrer  leurs  prin- 
cifies,  et  ils  négligent,  ou  plutôt  ils  écartent 
tous  ceux,  en  plus  grand  nombre  encore, 
qui  seraient  propres  à  leur  donner  un  dé-, 
menti.  Tne  déraonslration  contradictoire 
serait  facile  à  qui  voudrait  rcnlrcpren- 
drc. 

A  Tapparilion  du  système,  beaucoup  de 
pcrsûoues  se  firent  raser  ta  tête,  atln  de  la 
faire  tnoulcr  en  plâtre  par  les  mains  de  Tin- 
veiUeur;  de  ce  nooïbre  furent  les  Iréres 
Faucher,  de  Bordeaux,  auxquels  il  nrédil,  à 
ce  qu*on  assure,  quils  mourraient  le  mémo 
jour.  Si  le  fait  est  vrai,  ce  n'était  pas  mal 
trouvé,  car  ils  subirent  une  même  sentence 
le  27  septembre  1815,  par  suite  delà  part 

2u'ils  avaient  prise  aux  événements  des 
ent-Jours  (727).  Il  fut  moins  heureux  à  l'é- 
gard de  madame  de  Sévigné,  dont  la  tôle 
lui  fut  présentée  ^soiis  un  nom  emprunté  : 

Fàme  perçoit  des  sensations,  f|n]  sont  réelles  rein- 
livcmenl  à  ellc-mt^tiie,  mais  irréçull^Jrcs  et  ahor- 
nialcs  par  rapport  à  réliit  ordinaire  de  ta  vie.  Que 
Torganede  ïa  mémoire  et  ceux  qtiï  lui  sont  mhor^ 
donnés  reposent,  tandis  que  Torgane  de  t*intclligeneé 
travaille  avec  ceux  qui  sont  en  rapport  avec  lui, 
riïoinme  endormi  en  partie,  parlera,  martheia, 
écrira;  q*ie  cet  organe  se  repose  à  son  lûur,  le  son»- 
ineil  deviendra  complet,  ai  la  mémoire  n*aura  rien 
h  reproduire,  lorsque  le  réveil  deviendra  complel 
également. 

(7^7)  César  et  Constantin  Faudier,  frères  ju- 
meaux, d'une  rc&semlj|ance  nar faite,  apré^  avoir 
joué  pendant  la  révolution  et  remplre  un  rélc  Im- 
portant, et  rendu  de  grands  services  à  la  cause  de 
rordrc,  furent  accusés  d'avoir  relardé  1  élan  roya- 
liiiie  en  1815»  excité  h  la  guerre  civile,  et  usurpé 
rauiorité.  Fusillés  pour  ce  fait  le  27  septembre.  11» 
tirent  preuve  jusqu'à  h  tin  du  plus  grand  courage, 
niai^  de  l'jmpicté  la  plus  absolue* 


571 


PUR 


DICTIO?INAIKE 


PHR 


il  trouva  que  cette  tête  manquait  de  Tor- 
gane  de  l'amour  maternel  (728). 

Le  savant  Cuvicp  étudia  la  phrénologie, 
et  Padopta  d'abord  ;  mais  il  ne  tarda  pas  à 
l'abandonner.  Une  pareille  défection  porta 
un  coup  sensible  aux  phrénologues.  Napo- 
léon leur  en  porta  bientôt  un  plus  dange- 
reux :  l'Empereur  n*aimait  pas^  on  le  sait, 
les  idéologues ,  et  sous  ce  nom  il  compre- 
nait tous  les  métaphysiciens ,  ou  plutôt 
tous  les  philosophes.  Il  plaisanta  sur  la 
cranioscopie  (729),  ainsi  qu'on  l'appelait 
encore,  et  dès  le  lendemain,  le  professeur 
parla  dans  le  désert  ;  les  officiers  ae  l'armée, 
les  conseillers  d'Etat,  les  savants  et  les 
courtisans  ne  parurent  plus  à  ses  leçons. 
Peu  après  cet  échec,  Gall,  qui  déjà  avait 

auitté  l'Allemagne,  sa  patrie,  à  cause  des 
édains  qu'il  y  avait  éprouvés,  abandonna 
la  France,  outré  de  1  ingratitude  d'élèves 
dont  la  plupart  étaient  devenus  ses  adver- 
saires, les  uns  par  conviction,  les  autres 
I>our  faire  leur  cour  au  pouvoir,  et  se  re- 
tira en  Angleterre. 

•  11  s'associa  Spurzheim,  qui  réforma,  com- 
pléta le  travail  de  son  maître,  développa  le 
système  et  le  modifia  profondément,  dans  le 
sens  d'une  philosophie  plus  morale  et  sur- 
tout plus  religieuse;  carie  matérialisme  Id 
plus  cru  seuiulait  ressortir  des  paroles  de 
GaJl.  Spurzheim  ne  reconnut  plus  dans  les 
fonctions  des  organes  que  des  impulsions, 
et  non  un  fatalisme  absolu.  Il  émoussa  ce 

au'il  V  avait  de  trop  tranchant  dans  les  mots  et 
ans  fes  choses  ;  il  refit  le  dictionnaire  du  lan- 
gage. Gall  avait  dit  V organe  de  la  rwse  ;  Spurz- 
heim dit  secrétivité  (730 j.  Gall  avait  dit 
amour  physique;  Spurzheim  dit  amativité, 
Gall  avait  dit  orgraneae  la  faim;  Spurzheimdit 
alimentivicéy  et  ainsi  du  reste.  C'était  un  peu 
moins  clair  et  moins  grammatical  ;  mais  ce 
n'était  que  l'accessoire  d'une  réforme  plus 
considérable,  et  il  faut  lui  savoir  gré  de  ses 
efforts  pour  réconcilier  la  phrénologie  avec 
la  Dsycnologie. 
On  peut  définir  la  phrénologie  l'art  de 

(728)  S*il  est  vrai,  comme  rassurent  la  plupart 
des  pliréiiologues,  que  la  tête  de  madame  de  Sévigné 
manque  en  effet  de  Torgaue  de  la  phiiogéniture, 
adieu  la  phrénologie  ! 

Il  y  a  contre  ce  système  des  objccllons  réellement 
insolubles.  Par  exemple,  un  chapon  auquel  on  a 
plumé  le  ventre,  pour  le  frotter  ensuite  avec  des 
orties,  couve,  et  élève  ses  f^tits  avec  autant  de  soin 
que  la  poule  la  plus  attentionnée^  Cependant  il  n'a 
ôas  Foi^ane  de  la  phiiogéniture.  Broussais  répond  : 
Le  chapon  couve  pour  le  plaisir  quil  y  trouve,  et 
élève  ses  petits  par  Thabitude  qu'il  en  contracte. 
Mais  c*est  reculer  la  difficulté,  car  si  Ton  peut 
éprouver  un  plaisir  prolongé,  et  contracter  une  ha- 
bitude, sans  avoir  les  organes  correspondants,  que 
devient  la  phrénologie?  On  demande  encore  com- 
ment il  se  fait  qu*une  mère  de  famille  aime  tendre- 
ment plusieurs  de  ses  enfants,  et  en  .haïsse  un 
autre?  Les  phrénologues  repondent  que  les  fondions 
de  Porgane  de  la  phiiogéniture  sont  suspendues  re- 
lativemeni  à  celui-ci  par  une  cause  étrangère.  Mais 
si  une  cause  étrangère  agit  avec  tant  de  puissance, 
que  deviennent  les  inductions  tirées  de  la  phréno- 
logie? 


connaître  par  les  protubérances  di 
l'état  de  développement  dos  facultés 
leetuellcs  et  des  affections  de  l'flme 
prédire  les  talents  et  les  penchants  de 
individu. 

Voici  un  exposé  abrégé  du  systèi 
près  Spurzheim. 

On  place  en  premier  lieu  Tinst 
propagation ,  ou  énergie  génératWe, 
manifeste  par  deux  protubérances 
derrière  les  oreilles,  immédiateoM 
dessus  du  cou.  Elles  sont  plus  déve 
chez  les  mflles  que  chez  les  femellei 
le  contraire  pour  les  protubérances 
mour  des  enfants  ou  philogénisiê^ 
au-dessus  de  la  nuque.  Viennent 
l'organe  de  l'amitié  et  de  la  fidél 
amativité^  manifesté  par  deux  boè 
se  trouvent  placées  ae  chaque  côt 
tête,  en  se  prolongeant  vers  les  o 
celui-ci  est  très-prononcé  dans  « 
races  dé  chiens;  Torgane  de  Thume 
relieuse  ou  eombattivité ^  formé  d 
protubérances  demi-globuleuses  au 
de  Toreillc ,  à  la  hauteur  du  lobe  su| 
à  deux  doigts  en  arrière  ;  Torgane  d 
tre  Ou  destructivité ^  au-dessus  du 
dent  en  se  rapprochant  des  tempe 
prononcé  dans  les  animaux  qui  Tj 
|)roie  ;  Torgane  de  la  ruse  ou  secri 
la  région  latérale  de  la  tôle ,  au-dé 
conduit  auriculaire ,  entre  les  teraf 
(Icstructivité  ;  Torgane  du  vol  ou - 
ti7c,  au-dessus  de  la  tempe,  foiii 
triangle  avec  le  coin  de  rœil  et  le  lÉ 
reille  ;  remarquable  dans  les  pies  (t 

L'organe  des  beaux-arts,  appelé  i 
de  constructivitd ,  forme  une  voûte 
die  à  côté  de  Tos  frontal ,  au-desi 
Tacquisivité  ;  il  est  très-apparent  a 
de  Raphaël.  L'organe  de  la  musiqc 
une  protubérance  à  chacun  des  an] 
front,  au-dessous  de  l'organe  des 
arts.  Les  oiseaux  chanteurs  on  part 

1»rivil6ge  avec  Mozart,  Gluck  et  Bo 
.'organe  de  Féducation  se  manifc 

Le  l;«nuf  et  TAnc  oui  un  cerveau  compara 
plus  volumineux  quo  le  chien,  qui  les  sur] 
intelligence.  Le  loup  et  la  brebis  ont  le  n 
Iinne  de  cerveau,  et  cependant  quelle diffcn 
leurs  inclinations  !  Un  serin  a  comparative! 
de  cervelle  qu'un  homme.  Le  cerveau  est  p 
Inincux  dans  Tenfance  que  dans  la  virilité, 

(*â9)  Le  nom  a  été  changé  jusqu'à  ir 
cranioscopie,  cérébroscopie  et  enfin  phrénoh 
toujours  la  même  chose,  quoi  qu'en  disent 
niers  venus,  puisque  le  crâne  est  et  peut  i 
l'objet  de  leurs  invosligalions.  Le  nom  me 
phrénologie,  c'est-à-dire  élude  de  Pâme 
contre-sens. 

(7cO)  C'est-à-dire  se  mettre  à  l'écart  poi 
observer  et  être  moins  observé. 

(751)  Les  pies  ont  la  rcpulalion,  méritée 
d'être  voleuses  ;  on  a  remarqué  à  leur  cerv 
protubérances  considérables,  et  on  en  a  fail 
du  vol;  mais  ce  peut  tout  aussi  bien  être 
de  quelque  autre  défaut,  du  bavardage,  par 
ou  de  quelque  qualité  native  que  nous 
couiiaissons  pas,  ou  rien  du  tout.  Voilà 
sur  quelles  bases  on  a  ose  assvoir  uu  sysU 


mn 


DES  MIIL\€LES. 


rfin 


SZi 


livrante  au  bas  du  front,  enlre  tes. 

e^l  romarciuable  ûmis  les  ani- 

epliblos  d'étiucalioii,  tels  que  le 

singe,  le  cheval,  Téléphaiit.  L'or- 

sens  des  lieux ,  ou  de  la  géogra- 

révèle   ï»ar   deux    pmlyt^érances 

?t*rsla  naissance  des  sourcils;  les  oi- 

Lvageiirs  et  le  chameau,  les  naviga- 

^k  et  Colomb  en  sont  y>ourvus  d'une 

très-sensible.  Vor^àne  du  sens  tles 

ou  de  la  chromatioue ,  ou  encore 

inture,  forme  de  cnaque  côté  une 

aiice  sous   le  milieu  des  sourcils. 

du  sens  des  nombres,  ou  des  ma- 

aes,  remarquable  h  la  tête  de  New- 

h  cdié  de  l'organe  de  la  i  hroma- 

lujonrs  sous  le  sourcil. 

ne  de  la  mémoire  est  au-dessus  de 

supérieure  et  postérieure  de  la  ca- 

VI5UX  ;  ecdui  de  la  méditation»  très- 

à  la   lete  de  Socrale ,  un  «loigt 

ds  du  bord    suj^érieur  du  front; 

la  sagacité,  rentîetnenl  oblong  et 

iiculaire,  au  milieu  du  front;  celui 

se  de  Fespril,  dont  les  lôtes  de  Vol- 

e  Cervantes  ont  fourni  dlUustres 

,  3u-<lessous  de  l'organe  de  la  nié- 

csl  séparé  en  dcu\  par  la  sagacité; 

la  bonbonue,  irès-prononcé  à  la 

mouton^  du  chevreuil  et  de  qocl- 

s  de  chiens,  e^t  une  proéminence 

qui  commence  vers  la  courbure 

et  se  dirige  vers  le  sommet  de  la 

la  de  la  piété  ,  ou  de  la  (hcosophie^ 
continuation;  celui  de  la  fierté  est 
uhérance  ovale,  située  au  sommet 
mt.  L'organe  de  l*ambition  règne 
eÔtés  du  précédent  ;  Torgane  de  la 
,  des  deuî  côtés  de  celui-ci,  vers 
postérieurs  du  crâne  (732).  L'or- 
nstance  est  formé  d'une  pro- 
ique,  placée  derrière  la  tête 
de  l'organe  de  la  tierté.  Spurz- 
iva  la  noîtienclatiire  jusqu'il  trente- 
nùA,  sièges  d'autant  de  facultés, 
ma  facultés  primitives. 
51  le  champ  que  Hall  et  son  associé 
itfi  à  Texploitalion  de  leurs  succès- 
"'  se  présenta  une  foule  d'ouvriers 
*  iver;  mais  nonobstant  de  grands 
auctmp  d'observations,  il  de- 
néral  assez  [leu  productif,  jus- 
que le  doiteur  Broussais,  en  haine 
»  humaine,  vint,  en  IHSk,  essayer  à 
ur  de  lu  féconder  d'un  soulîlc"  [dus 


.  l*indonl  de  placer  Torgaiic  de 
>^  10  dt' celui  de  rumliition;  c'e&t  une 

m  s  |»otivons,  sans  lui  faire  injure^  appli- 

éfiilliêle  à<|urli]t)'uii  <)ui  ne  pi.TiJ  :viinme 

lilc  taiiccr  i;ri  i»;iii:asiiK^  à  lu  religi<Mt,  et  ipii 

liîcr  t  le  culle  cjtln»ii(|tie  au   grand    cuiera 

I  teçon),  »  a  ccIim  «lui  ctst  mort  en   dcvU* 

eroyuit  |kis  i!n  Dieu, 

lu*  icvoi». 

'•jr.  19'  U^nti.  D'après  cet  avuii,  lus  Sacré - 


Bronssais  était  un  [mrlisan  déclaré  du 
matérialisme.  Cependant,  par  une  de  ces  in- 
conséquences si  ordinaires  aux  impies  (733), 
tout  en  reléguant  Tâmo  humaine,  la  sub- 
stance spirituelle,  au  rang  des  chimères,  il 
conservo  reïistcnce  do  Dieu;  il  la  présente 
même  comme  une  déduction  logique  a  pour 
quiconque  rélléchit  profondément  sur  la 
nature  (734),  »  Broussais,  dans  la  crainto 
qu'on  ne  se  méprenne  sur  ses  sentiments, 
et  au'on  ne  lui  attribue  une  tendance  spiri* 
tualiste  qu'il  refiousse,  revient  h  diverses 
reprises  sur  la  question  de  l'âme  humaine. 
«  La  pensée,  dit-il,  est  un  phénomène  de  la 
substance  nerveuse  (735);  la  vie,  TÔme,  dit-il 
ailleurs,  consiste  dans  les  impondérables, 
qui  pénètrent  le  cerveau,  et  circulent  dans 
le  système  nerveux.  L'idée  est  un  phéno- 
mène nerveut.  Je  déclare  formellement 
n'avoir  pas  d'organe  qui  me  permette  de 
doimer  h  l'idée  une  autre  signification  que 
celle  d'action  de  la  substance  nerveuse  (736).» 
Le  disciple  de  Cabanis  adopte  })leinement  la 
doctrine  de  son  maître,  qui  considérait  les 
idées  comme  des  substances  sécrétées  i^ar  le 
cerveau. 

Cet  homme  si  éloquent,  d'un  talent  si 
élevé,  quoiqu'il  crût  ne  pas  avoir  d'âme, 
était  d'une  rare  ignorance  pour  tout  ce  qui 
était  étranger  à  la  médcrine.  Il  a  osé  dire, 
du  haut  de  la  chaire  de  professeur,  que  la 
société  humaine  a  passé  de  l'état  sauvage  à 
la  civilisation;  il  en  était  encore  h  se  rcf»ré- 
senterses  aïeux  comme  disputant  aux  san- 
gliers le  gland  des  fui  ûts  (737),  Il  a  pris  au 
sérieux  les  cornes  de  Moïse,  et  il  en  a  fait, 
dans  le  législateur  des  Hébreux,  l'organe  de 
la  merveillosité  (738). 

11  se  donne  à  lui-même  les  plus  flagrants 
démentis;  nous  n'en  citerons  qu'un  cxcm- 
}de.  Aivrès  avoir  dit  que  les  Anglais  sont 
pleins  de  l'estime  d'eux-mêmes,  peu  affa- 
bles et  quelquefois  impolis;  les  Espagnols, 
remplis  de  (lerté,  réservés  et  souj»çonneux; 
les  Italiens,  flatteurs  et  obséuuicux;  les 
Allemands,  brusques,  mais  francs  et  hospi- 
taliers ;  il  ajoute  que  les  organes  correspon- 
dants à  ces  disiTOsitions  peuvent  cependant 
bien  leur  manquer  (739). 

Broussais  divise  ainsi  tout  le  système 
phrénologique  ;  les  instincts,  les  sentmicnts, 
les  facultés  perceptives  et  réflectivcs.  Il 
|ilace  les  instincts  dans  la  partie  inférieure 
centrale  et  dans  la  i>arlie  postérieure  infé- 
rieure et  latérale  au  cerveau;  les  senti- 
ments, dans  la  partie  supérieure  ;  les  pcr- 
cetilions,  dans  la  partie  antérieure  (7!iO).  Les 

dnies,  comme  les  fons,  ne  sont  tlniic  ieh  <pie  par 
un  délaul  d  orgaiii*.alion!  Nou&  Tavluns  toujours 
|Hi»Hsê,  Il  niiiu(|ue  an\  pteuiierb  une  faculté  dont  les 
ïiiilres  lionuiit'^  sunl  doues. 

(757)  Viiv,  li*  leçon. 

(758)  Si  ce\  homme  avait  eu  la  plus  légère 
(ciiiUire  iW  la  I4ibk%  il  auniil  &u  tiue  U»s  prcieuiluis 
eurnes  ilc  Moisf  ue  muiI  iju'une  ieprci»euialion  des 
rjyuiis  luiuiniuk  «pu  pilliieut  *Je  sou  vidage  aprcii 
M>!i  a^t'Ubion  ^ur  le  itioiU  SÎMai* 

(759)  Vov.  IO*kçiMU 
(710)  Yoy.  r-  cl  5'  levons. 


675 


PUR 


DICTIONNAIRE 


PHR 


instincts  sont  au  nombre  de  onze»  savoir  : 
amutiviiéy  phitogénUttrej  habitativitéj  affec- 
tionniviteoii  adhésivité^  cotnbaUivite\  destruc- 
tivitéyalimentivité,  biophilie  Ou  amour  de  la 
vie»  organe  nouveau»  oublié  antérieure- 
ment, êecréthitéj  acquisiviti^  consiructi- 
vite  {m). 

L*autcur  fait  subir  quelques  déplacements 
h  plusieurs  de  ces  organes;  il  a  rayé  du 
catalogue  celui  de  la  théosopliie. 

Les  sentiments  sont  au  nombre  dé  treize» 
savoir  :  estime  de  soi»  appro&a/mV^,  circon- 
spection» bienveillance»  vénération»  fermeté, 
conscienciosUé  »  espérance  »  inalvtUlosité  » 
idéalitéj  gaieté»  imitation»  iiifrre(7/o«tï^(7i2). 

Les  facultés  perceptives»  au  nombre  cle 
douze»  sont  l'individualité»  la  configuration» 
l'étendue,  la  tactilité,  le  coloris,  la  localité, 
le  calcul»  Tordre»  Téventualité,  les  tons»  le 
langage. 

Les  facultés  réflectives  se  réduisent  à 
deux  :  la  comparaison  et  la  causalUé  (743). 

Le  Cours  cfu  docteur  Broussais  est  riche 
d  observations»  mais  destitué  de  vues  philo- 
sophiques. Tout  y  est  matérialisé  avec  une 
obstination  déplorable.  L'homme  y  est  dé- 
précié au  dernier  degré.  C'est  à  dégoûter 
de  la  phrénologie. 

Un  physiologiste  plus  raisonnable»  plus 
juste  envers  la  nature  humaine,  plus  philo- 
sophe que  Broussais»  plus  anatomiste  que 
Gail»  presque  chrétien  (lU),  le  docteur  Bes- 
sières»  se  présenta  à  son  tour  dans  la  Mce, 
refit  la  science  en  la  constituant  autrement, 
et  éleva  la  phrénologie  au  rang  d'un  système 
philosophique. 

L'auteur  essaye  de  classer  d'abord  d'une 
manière  rationnelle  les  affections  et  les 
facultés  de  PAme  :  c'est-à-dire  les  instincts, 
les  passions,  les  facultés  intellectuelles.  Il 
suit  Tordre  naturel  de  leur  développement. 
L*homme  existe  premièrement,  dit-il,  comme 
individu»  et  comme  tel  il  doit  pourvoir  à  sa 
conservation  personnelle;  les  organes  qui 
président  k  la  satisfaction  de  ce  Desoin»  se 
développent  avant  les  autres  dans  Tencé- 
phale.  V  Le  premier  est  celui  de  VaHmenti- 
viti.  Mais  pour  accorder  à  Talimenlivité  ce 

Îu'elle  réclame»  il  faut  posséder  son  objet  ; 
'  de  là  Xaequisivité.  Ce  second  organe  ne 

(741)  Ilestpeii  flaltear  pour  ceux  qui  cnUivcnt 
quelque  branche  de  Part  archilcctoiiiquc,  de  se  voir 
raRgés  dans  la  classe  des  hirondelles  ei  des  castors, 
et  d*apprendi-e  que  tout  leur  laleiit  n*est  que  de 
rinslincl. 

(7i2)Cet  organe,  avec  celui  de  la  vénération, 
remplace  Torgane  de  la  philosophie,  lôvé  par  dct> 
pbrenologucs  antérieurs. 

(743)  voy.  CoHTi  de  Phrénologie  par  Brocssais; 
Paris,  Ikilfiérc,  1856.  \U'%\ 

(744)  Yoy.  Introdnciion  à  l'étude  âe  %a  phrénologie, 
11* part.,  ch.  4  et  conclusion. 

Après  avoir  parlé  convenablement  dn  christia- 
ttisroe,  el  reconnu  les  services  rendus  à  rhumanilé 
parTEvangile,  Tauteur  répète,  après  tant  d'écrivains 
qui  se  posent  en  jngt^  dd  la  religion  sans  la  cou- 
naître»  que  le  christianisme  est  arrivé  à  sa  dernière 
limite,  et  que  la  philosophie  saisit  à  son  tour  le 
flambeau  qui  doit  éclairer  la  raison  dans  sa  manlie 
ascensionnelle.  Nous  croyons  (|ue  c'est  une  conces- 
sion faite  à  l'impiclé;  mais  elle  est  irès-nialhcurcusc. 


peut  exercer  son  activité  sansleconooi 
plusieurs  autres;  3*  de  Udeitructiviti 
les  animaux  carnivores  ;  &*  du  coi 
dans  tous  ceux  qui  doivent  employer  li 
l>our  atteindre  leur  proie  ;  5*  de  la  n 
vUéj  dans  ceux  qui  n'ont  besoin  qa 
dresse.  Après  s*étre  nourri,  il  fiiut  se 
server;  6*  de  là  Torgane  do  la  eonsi 
vitéj  dans  les  animaux  qui  craignent  f 
d'autnii  ;  7**  de  la  circonspection^  afin 
pas  s'exposer  inconsidérément.  L'i 
place  ces  sept  organes  dans  les  partie! 
raies  de  la  tête;  ils  remplissent»  dit 
région  temporale»  et  sont  formés  p 
paquets  fibreux  dont  les  épanouisse 
constituent  \vs  lobes  moyens  du  cei 
Ce  sont  les  organes  de  Tindustrie»  dai 
sens  le  plus  étendu. 

La  nature  »  en  créant  des  indivk 
voulu  qu*ils  se  continuassent  commee: 
8"*  elle  leur  a  donc  départi  les  orgai 
Vamativité;  9'  et  de  la  phHogénitutè.  1 
loçéniture  ne  peut  s'exercer  que  par*! 
talion  commune  de  la  ftimille;  10* 
YhabUativité;  il"  le  besoin  d'entrer  ei 
munauté  de  sentiments  avec  sessemU 
ou  Yaffcctionnivité;  iS*  le  désir  de  D 
leur  approbation,  ou  Yapprobaiiriii; 
satisfaction  qui  résulte  de  Tavoir  ob 
ou  Vestime  de  soi.  Les  facultés  de  ce 
organes  sont  celles  de  la  sociabilité.  D 
formés  par  les  paquets  fibreux  nés  des| 
culos  postérieurs  du  cerveau.  Us  à 
pondent  à  la  partie  su{)érieurc  et  poMÉ 
(le  la  tétc,  des  deux  côtés  de  la  li|l 
diane. 

Il  ne  faut  pas  perdre  de  vue  que  lei 
nes^  des  facultés  mentales  sont  double!, 
bien  (juo  ceux  des  sens. 

Comme  individu  et  comme  esp^e, 
mal  doit  connaître  les  objets  qui  Vi 
rent,  avec  lesquels  il  a  des  rapports  i 
saires.  Les  corps  étant  les  seuls  èli 
relation  avec  les  sens,  la  nature  a 
pourvoir  des  organes  propres  a  lui 
apprécier:  20°  leur  configuration; 
localité ôam  laquelle  ils  sont  placés; 
coloris  (lui  les  dislingue  les  uns  des  a 
23"  Yorare  selon  lequel  ils  sont  arrt 
24'  ]cnr  sonorité  :  25"  lauv  pesanteur  :9li 

En  effet  rantcur  n*avait  qn*à  poursuivre  sa  i 
raison  encore  pendant  quelques  lignes,  et  il 
arrivé  h  une  cttnclusion  opposée  et  plus J 
considère  dans  la  vie  de  Thoinme  trois  âgesdE 
L*enrance,  pendant  laquelle  régnent  les  instii 
renient  animaux,  destinés  à  opNérer  la  fot 
coniplête  de  rindividunlité  physique.  La  jei 
qui  est  le  temps  du  |)erfectioimenicnt  de  Tclr 
li;  double  rapport  physique  et  intellectuel.  L*lf 
qui  est  le  temps  de  Tmipirt^  de  toutes  les  1 
ainsi  perfcdioiinéos  :  cest  le  fruit  après  lafl 
la  Heur  après  Tembrion.  Il  considère  la  Bod( 
niatne  dans  trois  âges  semblaldes  :  Tenrani 
qu'au  chn<>.tlnnisme;  la  jeunesse,  avec  le  c 
nismc;  r:\ge  viril,  avec  la  philosophie.  Il  au 
ajouter  que  le  christianisme  a  aussi  wtA 
à'^es  :  renfance,  pendant  les  trois  premiers 
éjmque  de  roimaiion  ;  la  jeunesse,  jjiend 
quin/^e  siècles  suivniits,  époque  d'organisatit 
oserait  assurer  que  TA^c  mur  ne  lommci 
maintenant? 


PHR 


DES  MIRACLES. 


pnR 


S7SI 


T  mAis  louies  ces  connaissances 
le  ralcuL 

t  faruhés  intellefytuelles  de  Tor- 
if  ont  leurs  organes  formés  par 
^*:  (îiinf^ni  horizontaux  inférieurs, 
'S  anlér leurs  du  cerveau, 
i  1.1  1*  f^ion  frontale  inférieure, 
l  i^nsuite  les  facultés  d*observa- 
onl  :  28"  l'idée  du  moi,  ou  Yindi- 
29*  Taltention  aux  objets  étran- 
Ytiprit  d' observation  jiropremenl 
mesure  de  la  durée  ou  rlu  temps: 
lllé  de  se  décider  instantanémonl 
^e  saillie  :  32*  l'esprit  û* imitation, 
mnt  Jes  forces  de  ces  divers  or- 
mroe  s'élève  jusqu'à  Ut  conte  m- 
l*inteUigenrc,  33"  ou  h  Vidéalité: 
là  la  comparaison  des  olyets  et  des 
à  la  cause  productrice,  35" 
la  eausnlité, 
es  de  r!es  huit  dernières  facul- 
itués  à  (a  partie  supérieure  du 
rnis  par  les  paquets  fibreux  ho- 
supénoiïrs,  nés  des  pédoncules 
ilu  cerveau.  Ils  constituent  l'être 
et  raisonnable,  et  sont  la  Lmse 
connaissances  humaines,  c'est-à- 
gcienee. 

onîi  encore  rii^n  dit  des  facultés 

ent  la  moralité  :  ce  sont  :  tV  la 

'ê  p^r  larpielle  Th^mmo  veut  le 

le  mal;  15*  la  vén/ralion 

"t:lcr  ce  qui  est   honnête; 

unce  qui  le   dirige  vers  le 

proposé;  17"  la  merveilhsiié 

idmirer  ce  qui   est  beau  et 

érancc  qui  le  soutient  dans 

19"  la  justice  qui  lui  aifie 

démarches  selon  la  ligne  du 

vrai.  Les  organes  de  ces  six  fa- 

peiît  la  région  sincipilale. 

il  enfin  une  dernière,  36*  celle  du 

il  $erl  à  mettre  Findividu  en  coin- 

avec  ses  semblables,   et  dont 

lelquefois  tri[do,  se   manifeste 

ornent  h  la  partie  supérieure  et 

de  Torbile,  derrière  tes  organes 

l  du  coloris» 

I  la  nomenclature,  ébauche  psy- 
ini[*arfaite  et  mesquine,  a(h>ptéo 
Icleur  Bessiùres,  dans  son  IntroduC' 
a  phrénotogie^  ouvrage  destiné  à 
Èf^  d*un  travail  beaucoup  plus 
Hie.  II  n'y  a  pas  de  place  pour  la 
■emier  et"  ce  plus  liabiiueï  de  tous 
Bents,  sans  lequel  il  n*est  ni  exis- 
r  progrès  possdile,  puisque  celui 
vivre  et  s^instruire  est  forcé  d  a- 
îdées  toutes  formées,  et  d*ac' 
érité  avant  toute  démonstralion; 
U  cette  base  indispensable  des 
•♦aies,  puisque  sans  la  conûance 

Ile  entretient  rrvssiftcal'on,  et  Ir^s  os 
erpétutllenicnt  :Uiri  dYMitretenir  la 
ikirs;  la  chair  se  décompose  à  si»n 
DCiil,  €t  le  rO!^itlu  de  rdlG  déonm- 
par  l*e\sutlal*oti  el  lVva[nti  îUioiL 
ihit  riitiiiknie  coiiçoil  dans  une  jinrlie  de 


mutuelle  dus  individus  les  uns  dans  les 
autres,  la  société  est  imfiossible.  Il  n'y  a 
pas  de  iilaco  pour  la  mémoire,  cette  vie  du 
passé,  ni  pour  la  prévoyance,  cette  vie  de 
l'avenir,  sans  lesquelles  rexistenco  ne  se- 
rait qu^jn  i>ûiot  entre  deux  néants.  11  n'y 
a  pas  de  place  pour  la  haine,  Tenvie,  le 
dépit,  le  désir  de  la  vengeance,  ces  pas- 
sions et  ces  affections  qui  jouent  un  si 
grand  rôle  dans  les  réalités  de  la  vie;  pour 
rambition,  la  colère,  reffronterie,  le  repen* 
tir,  la  candeur,  la  générosité;  il  n*y  a  }>as 
de  place,  en  un  mot,  pour  la  majeure  partie 
dus  alTeclions,  des  passions,  îles  sentiments 
bons  ou  mauvais,  des  facultés  intelleciuelles 
dont  la  nature  humaine  est  cafjable.  L'homme 
du  phrénologue  serait  à  peine  un  sauvage 
de  TAmérique, 

£n  outre,  q*ji  garantit  que  Torgane  de 
telle  ou  telle  faculté  résilie  plutôt  en  cet 
endroit  du  cerveau  qu  en  cet  autre?  II  n*en 

est  pas  dix  dont  la  place  semble  indiquée 
par  des  données  apparentes;  tout  le  reste 
ne  repose  sur  rien;  les  maîtres  de  la  science 
prétendue  ne  savent  pas  se  mettre  d'ac* 
cord. 

Et  qui  peut  démontrer  enfin  que  la  moelle 
cérébrale  a  le  privilège  sur  la  moelle  épi- 
nière,  qui  est  sa  cootinualion,  el  sur  celle 
de  tout  le  reste  du  système  osseux,  d'être 
Torgatie  de  la  pensée,  tandis  que  celle-ci 
n'est  chargée  que  d*une  fonction  mécanique 
bien  déterminée  (745)? 

L'auteur  divise  donc  la  tête  en  trois  gran- 
des régions  :  la  région  frontale,  la  région 
tem[iorrtle  el  la  région  supérieure  et  posté- 
rieure. La  premièic,  siège  des  facultés  in- 
teltectueMes,  comprend  trois  zones  ;  dans 
rînférieure  sont  les  facultés  de  spécialité» 
dans  la  moyenne  les  farultés  d'observation, 
dans  la  plus  élevée  les  faiultés  de  raisonne- 
ment (TlfÔ).  La  région  temporale  est  le  siège 
des  facultés  industrielles.  La  troisième  ré- 
gion, siège  des  facultés  sympathiques, se  sub- 
divise en  trois  parties  :  la  plus  élevée  ou  ré- 
gion sincipitale,  contient  les  lacuUés  de  mo- 
ralité ;  la  moyenne  ou  occipitale  supé- 
rieure, les  facultés  de  soriabiltlé;  la  région 
occipitale  inférieure,  les  facultés  de  repro- 
duction. 

On  |>eut  donc  apercevoir,  au  premier 
asf»ect  d'une  tète,  quel  est  te  système  qitit 
prédorainc,  augurer  de  là  quelles  seront  en 
pénéral  les  facultés  ou  les  pomhants  de 
rindividu.  Combinant  ensuite  la  force  res- 
pective des  divers  organes,  en  tant  qu'ils 
dépassent  Fétat  normal  ou  qu'ils  ne  l  atteî* 
gnenl  pas,  prévoir,  jusque  dans  les  plus 
petits  détaiist  ses  bonnes  et  ses  mauvaises 
qualités. 

Il  n'est  pas  h  regretter  que  tout  cela  ne 

son  cerveau,  ci  raisonne  dans  une  antre.  Alors  ïl 
faut  qiic  les  idées  sr  rf*ndpni  du  lieu  où  elles  ont 
eu*  coiicnes  dans  celui  où  elles  dniv^^iU  èire  raisoii- 
iiées»  vi  dans  ce  rus  lu  pt'nsi*e  se  nouvc  malériali- 
séc,  rmévilabli:  système  det'aUan  sicviciii;  ou  bWn 
le  t  aisonnemenl  vsi  iitipns^ittle* 


579 


PIE 


DICTIONNAIRE 


PIS 


soit  vrai  ni  en  soi  ni  dans  Tapplication  ; 
en  soi,  parce  que  rien  ne  le  uémontrc; 
dans  rapi)li(«tion,  |iarce  que  les  résultats 
peuvent  être  modifiés  d'une  manière  im- 
prévue par  mille  causes  diverses.  Nous  di- 
sons que  cela  n'est  pas  à  regretter,  parce 
que  ce  serait  le  fatalisme  le  plus  désesp^é- 
rant. 

Depuis  lors,  des  travaux  plus  ou  moins 
importants  sur  la  phrénologie  ont  été  en- 
trepris; nous  ne  nous  astreindrons  pas  à 
en  rendre  compte  ;  nous  considérons,  n'en 
déplaise  aux  pnrénologues,  le  sujet  comme 
trop  frivole. 

NOUS  ne  parlerons  pas  davantage  des  ten- 
tatives faites  pour  déterminer  la  valeur  intel- 
lectuelle et  morale  des  individus  par  la  me- 
sure comfïarative  de  la  face  avec  le  cerveau, 
ni  de  quelques  autres  méthodes  indiquées 
pour  arriver  à  a^  môme  résultat  :  plus  la 
face  est  petite  relativement  à  la  grandeur 
du  cerveau,  plus  Tintelligence  est  dévelop- 
pée. Si  ce  principe  est  vrai,  lorsqu'on  en 
fait  l'application  aux  diverses  races  d'ani- 
maux, ainsi  que  Cuvier  l'a:  avancé,  il  ne 
s'est  pas  trouvé  vrai  par  rapport  à  l'homme 
et  on  l'a  abandonné. 

Quiconque  voudra  trouver  tout  Thomme 
dans  son  cerveau,  et  quiconque  cherchera 
l'homme  moral  dans  l'homme  physique, 
sera  dans  Terreur,  aussi  bien  que  celui  qui 
voudrait  juger  des  qualités  du  corps  par 
celles  de  rinlelligence. 

Nous  ne  croyons  pas  devoir  pousser  jjIus 
loin  les  développements  d'un  système  passé 
de  mode.  Créé  pour  la  divination,  il  n'a 
servi  de  rien  sous  ce  rapport  et  n'a  pas 
fait  faire  un  seul  pas  à  la  science  sous  aucun 
autre.  C'est  peine  perdue. 

PIERRES  TOMBÉES  DU  CIEL.  — Adoni- 
besech,  roi  de  Jérusalem,  Oha,  roi  d'Hébron, 
Phara,  roi  de  Jerimoth,  Japhia,  roi  de  La- 
chis  et  Dabir,  roi  d'Eglon,  ayant  réuni 
leurs  armées  et  mis  le  siège  devant  Gabaon, 
alliée  du  peuple  hébreu,  Josué  s'empressa 
de  venir  au  secours  des  assiégés,  aussitôt 
qu'il  en  eut  la  nouvelle.  Il  attaqua  les  enne- 
mis à  l'improviste  et  les  mit  en  fuite  :  Or  le 
Seigneur  lui-même^  tandis  qu'ils  fuyaient 
ainsi j  fit  pleuvoir  sur  eux  de  grandes  pierres 
dans  la  vallée  de  Bethoron  et  jusqu'à  Axéca^ 
et  il  en  périt  beaucoup  plus  sous  la  grêle 
de  pierres  que  par  le  glaive  des  fils  d'Is- 
raël (7M). 

La  chute  des  aérolithes  est  un  fait  main- 
tenant si  bien  constaté,  et  les  exemples  au- 
thentiques en  sont  si  nombreux  et  si  fré- 
c^uenls,  qu'il  n'y  a  plus  de  discussion  pos- 
sible à  cet  égard;  il  devient  même  superflu 
de  recueillir  les  faits,  si  ce  n'est  comme 
documents  d'histoire  naturelle.  Du  temps 
que  les  physiciens  expliquaient  par  l'hor- 
reur du  vide  l'ascension  de  l'eau  dans  les 
pompes  aspirantes,  ils  pouvaient  se  deman- 

(747)  Et  conturl)avit  eos  Dominus  a  facie  Israël  : 
contrivitque  |)laga  magna  in  Gabaon,  ac  persccuius 
est  eos  pcr  viam  ascensus  Bethhoron,  et  perciissit 
usqiie  Azcca  et  Maceda.  Cumqu'^  fiigerent  filios  Is- 
raël, et  essent  in  desecnsu  Bcihlioron,  Dominus 


der  si  les  pierres  de  foudre,  ainsi 
parlaient^  avaient  été  projetées  par  1 
cans  de  la  hina  oa  par  ceux  de  1« 
mais  maintenant  que  le  chimiste 
des  pierres  par  le  moyen  de  qoelqi 
sous  le  récipient  de  sa  machine  pm 

aue,  le  fait  est  expliqué  en  princi| 
élails  de  chaque  pnénomène  en  par 
n'intéressent  plus  que   le  savant, 
œuvre  de  laboratoire. 

Ceci  ne  veut  pas  dire  que  dans  1 
ment  rapporté  par  Josué  il  n'y  eut  i 
miraculeux;  au  contraire,  l'interven 
vine  y  est  tellement  manifeste,  qi 
homme  de  bonne  foi  ne  saurait  la  mi 
doute. 

Quelques  auteurs,  il  est  vrai, 
mauvaise  intention,  croient  y  recoi 
non  une  pluie  de  pierres,  mais  un 
de  créions  d'un  poids  suffisant  pc 
des  nommes,  sous  prétexte  d'un  6a\ 
du  texte  hébreu  qui  porte  des  pte 
grêley  lapides  qrandinis^  et  non  un 
de  pierres.  Mais  au  lieu  de  corriger 
mière  expression  employée  dans  I< 
texte,  de  grosses  pierres^  lapides  t 
par  la  seconde  des  pierres  de  qrêh 
évident  que  c'est  la  seconde  qu  il  fil 
riger  par  la  première  et  que  ces  UK 
pierres  de  grêle^  équivalent  à  ceux- 

Î^réle  de  pierres;  c'est  une  tounn 
)raïque,  une  inversion  de  langage 
de  plus.  Ainsi  Tont  entendu  l'immiî 
jorité  des  commentateurs.  Une  tetî 
sion  a  son  équivalent  dans  la  langl 
çaise  :  on  dirait  bien,  des  pierres  q 
bent  comme  la  grêlé.  Ce  texte  n 
semble  pas  devoir  donner  lieu  à  < 
observations. 

^  PISCINE  PROBATIQUE.  —  Le  i 
l'évançélistc  saint  Jean  nous  apprei 
y  avait  à  Jérusalem  une  piscine,  d 
eaux  de  laquelle  les  malades  recov 
miraculeusement  la  santé  moyenn 
deux  conditions  :  que  Teau  en  eût  i 
bord  agitée  par  Tange  qui  y  desce 
certaines  époques  de  Tannée,  et  las4 
d'y  être  plongé  le  premier  ensuite 
peut  être  question  ici  d'une  eau  qui  ] 
naturellement  la  vertu  de  guérir,  ca 
aurait  pas  eu  de  difTérence  entre  le  j 
et  le  dernier  des  malades,  encore  bit 
y  en  eût  entre  les  diverses  saisons  ( 
née. 

La  signification  du  terme  hébreu  Jfi 
que  l'évangélisle  lui-même  interpr 
TT^o^fltTixÀ  xoXv^ÇiiT/sa,^ piscine  oii  on  1 
brebis,  n'est  pas  entendue  de  la  mèi 
niëre  par  tous  les  hébraïsants;  le  plo 
nombre  cependant  lui  assignent  c( 
x\m  nous  semble  la  plus  naturelle  : 
effusionis,  le  réceptacle  des  eaux.  O 
voir  existait  encore  du  temps  d'Eusè 
saint  Jérôme  ;  il  était  divisé,  disent 

misit  super  eoà  lapides  magnos  de  ccdo  ii 
Azcca  :  et  niortiii  sunt  multo  plures  lapldili 
dinis,  quani  quos  gladio  pcrcusserant  ilî 
{Josue  X,  10-1 1.) 


PIS 


iws  mnxciEs, 


PLA 


L<tsiiH,  4ont  l'un  se  romplisi^ait  iTeau 

iî«?,  cl  l\iutre  fuir  <ies  ctrniiux  soûler* 

^nAfil  (lu  temple.  Suiv.*inl  Dou1t<liin, 

;cine  était  en  dehors  de  h  ville,  et 

dc5  murailles  par  une  vaste  fdace, 

Biielle  on  rassemblait  le  bélail  <(ui 
Ire  ofTert  en  sacrifice.   Elle  existe 
Tec  ses  cinq  porches^  mais  entière- 
50C,  et  remi>lie  de  ronres;  le  bassin 
r>ir  deu%  pieds  de  iiroibndeur. 
,  aussi  des  interpn''lè<  d'un   grand 
tcl>i  que  Rurrlrard,  Tolot  et  Mnldo- 
n'enlendent  )>oint  ie  nom  de  prohn- 
\  l'usage  où  Ton  aurait  été  (Vy  laver 
us  destinées  à  riminolation»  usage 
t  nullement  élablt,  mais  plutôt  de 
le  était  voisine  de  la  porte  (l€s  trou- 
lotit  lexistence  est  |>lus  rertaine,  ou 
îeun   dire   alllrmée    fiar  TEcntuie. 
*.,  m.  —  Ezcch.,  xlvul) 
1  Cjrille  enseigne  que  le  mouvement 
lUx  de  la  niscinc  probatbjue  n'avait 
rune  fois  1  année,  mi\  environs  de  la 
*''*'^  r    mais  eeri    | tarait   oeu  d*accord 
i\  nombre  de  malades  qui  y  at- 
■ut  icur  ^'uérison,  vi  qui  ne  devaient 
ivoir  qu  un  à  un;  et  ainsi  un  seul 
nné»%  si  le  niiraculenx  pbénoniène 
acennifdi  qu'une  fois  l'an.  Or.  l'é- 
e  nous  aftprend  que  tous    Ta  tien* 
pcndaTït,  et  que  la  [dupart,  quel- 
du  moins,  ne  pouvaient  dcsrendre 
isrine  que  [5ar  le  simoufs  d'autiui, 
mble  indi(jiier  la  fréiiucnce  de  Vu- 
L  Quoi  qu  il  en  soit,  voici  le  récit 
'liste  : 

jour  de  fHe  chez  les  /«f/s,  et  Jesim 
érusalem.  Or  il  y  a  à  Jérusalem  la 
antique^  appelée  en  langue  hf'braU 
%îda^    autour  de  laquelle  régnent 
Queft,  Sous  leur  uhri  &e  trouvaient 
de  multitude  cTin/îrme.^,  d'aveugles, 
X,  de  paralytiques^  attendant  l  agi- 
Traw  :  c\8t  que  fange  du  Seigneur 
tertnines  /poqurg  dam  la  pisetne,  et 
Uy  et  celui  qui  g  desrendait  ensuite 
r  recevait  la  gui'risnn  de  finprmiti^ 
ic  dont  il  était  atteint.  Or  il  g  avait 
nme  infirme  depuis  trente-huit  ans  ; 
tint  ru  sur  son  grabat,  et  agnnt  vté 
le  la  date  si  reculée  de  son  infirmité^ 
-  Vous  désirez  recouvrer  la  santé? 
lui  répondit  :  —  Seigneur^  je  nai 

i>st  lia'c  état  «lies  fostns  Jinl;ef»riim .  vi 
esiisJcrosolymaïn.  Est  aiilein  Jerosnfvniis 
^fiiscin:!,  qii:é  rogiioiniitaUtr  h^liraicc  lielïi- 
''nqiie  [lorticus  Imliciis.  In  \m  jnccbal  nud- 
gna  lanjçuchlium,  Cicconuii,  claudoriim, 
^«:xs|»cri:infiiim.i(|n3^  moLiuiK  Angi-bB  ati- 
]lr  «lesteridol^al  seciuuluni  teti)|)us  ta  m^- 
movetj^'^ihir  iiqua,  El  i[tii  prior  ilcscciuliS' 
eiftam  p^)^t  iiiôrtôiurm  ;i<pui!,  satins  lld»:it 
i|tic  dclînebaïur  u»tirtnil:Ue.  Enit  .iiUcrii 
E>nu>  tbi,  iriguiiii  cl  (Uin  niinos  halscns  in 
I  !iua.  Hune  cutti  vtitis^i'l  Jésus  jacenlem^ 
^i»§et  rpji:i  juin  iiinllutn  tt-mpiis  liabt^ret» 
fiç  $.inus  Hcrt  ?  Ri'spon<iil  ei  bii};yi(li»s  : 
bomlntMn  non  li.ilteo,  ni  eu  m  lurkita  fuc- 
DiilLil  ini*  înpisdrnun,  rliun  venio  cntin 
laulc  uieiiusceiiiiil,  IHcilci  Jcsus  :  Siirj^e, 


personne  pour  me  descendre  dans  la  piscine 
aprcs  que  Cvauavté  agitée^  et  tandis  que  je 
mUf  rends,  un  autre  me  précède  et  y  descend, 
Jésus  lui  dit  :  —  Lerei-vous^  emportez  votre 
grabat,  et  marchez.  Et  aussitôt  at  homme  fut 
guéri,  il  emporta  son  grabat  et  s* en  alla,  Or^ 
c'était  un  samedi  ;  aussi  les  Juifs  lui  dirent  : 
—  Cest  aujourd'hui  jour  de  sabbat.  Une  vous 
est  pas  permis  de  porter  votre  grabat.  Il  ré- 
pondit  :  —  Celui  qui  m'a  rendu  la  santé  m'a 
dit  :  Prenez  votre  grabat^  et  vous  en  allez, 
ils  lui  demandèrent  alors  :  —  Quel  est  donc 
cet  homme  qui  vous  a  dit^  prenez  votre  grabat^ 
et  marchez?  Mais  celui  qui  avait  été  guéri  ne 
le  savait  pas,  car  Jésus  s'était  esquivé  du 
milieu  de  la  foule  rassemblée  dans  le  lieu. 
Cependant  Jésus  Voyant  aperçu  plus  tard 
dans  le  temple,  lui  dit  :  Vous  voih)  guéri 
maintenant  ;  vh  bien!  ne  péchez  plus^  crainte 
qull  ne  vous  arrive  quelque  chose  de  pis,  Ei 
aussitôt  cet  homme  alla  dire  aux  Juifs  que 
c'était  Jésus  qui  ravail  guéri,  ce  oui  fut  cause 
quils  lui  reprochèrent  d'opérer  de  telles  œu- 
vres au  Jour  du  sabbat  (7?iB). 

Ce  miraele  sVncadro  si  l>ien  dans  Vhls- 
loirc  du  Sauveur,  et  i^aitirulièremcnt  dans 
celle  de  sa  passion,  [juisqu'il  fut  une  des 
causes  qui  l'amendèrent,  qu'il  n*a  besoin, 
pour  être  démoiître,  ni  d*uiie  autre  notoriété 
ni  d'autres  preuves  cjue  les  faits  prineipaui 
auxquels  il  se  rattaelie. 
^  PLAIES  D^EGYPTE.  -  La  famille df  Jacob 
s'était  considérablenieut  accrue  en  KgvfJle 
dans  Tespàce  des  quatre  cent  Irente  ann^^es 
de  son  itèîerinage.  Des  changements  [loli- 
tiqnes  s'étaient  aeeomfdis  :  une  nouvelle 
d>  naaie  était  montée  sur  le  trône,  et  trou- 
vant cette  race  étrangère  canqjée  dans  le 
j>ays  conquis,  elle  songea  à  1  asservir.  Les 
nouveaux  dominateurs  ne  connaissaienl  pas 
Josepîi,  que  tour  importaient  ses  frères?  Il 
y  avait  donc  là  un  peuple  admirablemenl 
plaeé  sous  la  main  |ioarl  esclavage  ;  il  y  fut 
soumis. 

Mais  enfin,  lorsque  le  temps  marqué  dstna 
les  desj-îcins  de  Dieu  fut  révolu,  Moï^e  ai»- 
parut  aux  deux  (peuples»  |H>ur  dire  h  celui-ci, 
je  suis  votre  liliératcur;  et  à  eeiui-15,  vous 
terez  ma  volonté. 

11  lui  restait  h  prouver  h  l'un  et  à  l'autre 
sa  mission  :  c'est  ce  qu'il  fit  en  <icconij)lis- 
sanl  les  dix  prodiges  connus  sous  le  nom 
des  dix   plaies   d'Egvpte»  par  lesquels  il 

Inlli?  graliftlum  linim,  et  nmîiuUi.  El  sï.iiim  saniis 
ficlns  06t  homi>  ille  :  ot  sii«^lu1it  ^rali.iluni  snnm. 
Cl  «^n»lni1«ib;)L  Erai  auicni  sabb;itnni  in  iJie  itlo.  Dt- 
cebîuii  er^o  Juë.Ti  illi  qm  sanatiis  fiiem  :  Sabba- 
tuni  l'sl,  non  Vwei  tibi  tollcre  ^fAbatinti  Unun.  Rc^- 
pondit  cis  :  Qui  nie  saiinni  fccU,  ille  niiliiditit  : 
Tnïlc  grabat uin  luum,  ri  ambula.  lnte^iro'^;iviTtinl 
ergo  euiii  :  (Jnis  esl  ille  homci»  qui  ilixîl  libi  : 
Tuïle  graîiîiNiTH  In  uni,  cf  ambnh  ?  b  anli^rn  qu\  «.i- 
nus  fun'^il  ollVcIns,  ursrîebat  fpiises^fr'i.  Jf^stiA  enim 
dci'tiiiavit  a  Inrba  couslimia  in  Uwo.  Postfa  invi^uit 
enni  Je>ns  în  teniplo,  et  tlinit  îllî  :  Ereo  sanuHfnclus 
es  :  jïuii  iioli  pcccaro,  T»e  cïrlcrius  libi  .iliqnid  eon  - 
tin<:;:vt.  Abtit  dlc  bonio^  et  nnnlîavil  Jnita*i(%,  f]nia 
ii'sns  essol,  qui  fei  il  enin  sanmu.  Prnplnea  fH'rst-»- 
qurlianlnr  Juila^i  JesnTï!»  quia  li;cc  faciebul  iii  sib- 
halo.  (Jomi.  V,  ï-Uk) 


583 


PLA 


DICTIONNAIRE 


PLA 


disposa  son  peuple  à  Tacceplep  pour  guide, 
et  contraignit  les  Egyptiens  à  laisser  partir 
ceux  dont  le  concours  leur  était  devenu  né- 
cessaire. Et  tel  fut  le  début  de  cette  mis- 
sion : 

Moïse  et  Aaron  se  j^ésentirent  devant  Pha- 
raon^  suif>ant  F  ordre  du  Seigneur,  et  là  Aaron 
prit  en  présence  de  Pharaon  et  de  ses  serti- 
teurSf  sa  baguette,  qui  se  changea  en  servent. 
Or  Pharaon  appela  des  saaes  et  des  maleficia- 
teurs,  qui  firent  semblaJolement ,  par  suite 
d^ enchantements  connus  en  Egypte  et  de  cer- 
tains  secrets  :  ils  lancèrent  chacun  leurs  ba- 
guettes, et, elles  se  changèrent  en  serpents; 
mais  la  baguette  d' Aaron  détord  les  leurs  ;  et 
Pharaon  s  endurcit  (7W). 

L'apôtre  saint  Paul  nous  apprend  au  troi- 
sième charûtre  de  sa  seconde  Lettre  à  Timo- 
thécj  que  les  magiciens  de  Pharaon,  ou  peut- 
être  les  deux  principaux,  étaient  connus  de 
son  temps  sous  les  noois  de  Jannès  et  Mam- 
bré;  c'est  tout  ce  qu'il  nous  est  |K)ssible 
d'en  savoir,  le  surplus  no  consistant  qu'en 
des  affirmations  sans  preuves.  Nous  avons 
parlé  de  ce  premier  miracle  avec  plus  de 
détails  en  un  autre  article.  (Foy.  l'art.  Pha- 
raon.) 

PREMliSRE   PLAIE. 

Pharaon  n'ayant  pas  voulu  laisser  partir 
les  Hébreux,  le  Seigneur  dit  à  Moise  :  — 
Commandez  à  Aaron  d'élever  sa  baguette,  et 
d'étendre  la  main  sur  les  eaux  de  l'Egypte, 
sur  les  fleuves,  sur  les  ruisseaux  et  les  mare- 
cages,  ainsi  que  sur  tous  les  réceptacles  des 
eaux,  afin  qu'elles  se  changent  ensana,  etquil 
y  ait  du  sang  dans  tout  le  royaume  a  Egypte, 
même  dans  les  tases  de  bois  et  de  pierre. 
Moise  et  Aaron  firent  ce  que  le  Seigneur  leur 
avait  commande  :  celui-ci  leva  sa  baguette, 
frappa  l'eau  du  fleuve  en  présence  de  Pharaon 
et  de  ses  serviteurs,  et  elle'  se  changea  en 
sang  :  les  poissons  moururent  ;  le  fleuve  entra 
en  putréfaction,  les  Egyptiens  ne  purent  plus 
en  boire  les  eaux,  et  il  y  eut  du  sang  sur  toute 
la  face  de  l'Egypte.  Or  tes  maléficiateurs  égyp- 
tiens firent  semblablement  dans  leurs  enchan- 
tements, et  Pharaon  endurcit  son  cœur  (750). 

Les  commentateurs^  et  saint  Augustin  lui- 
même,  se  sont  demandé  où  les  magiciens  de 
l'Egypte  trouvèrent  de  l'eau,  [lour  la  chan- 
ger en  sang,  après  que  Moïse  eut  changé 
lui-même  eu  sang  toute  celle  de  l'Egypte; 
et  chacun  d'eux  a  présenté  la  solution  qui 
lui   a  semblé  la  plus  plausible;  mais   la 

(749)  Ingressi  ilaque  Moyses  et  Aaron  ad  Pharao- 
nem,  fecerunt  siciit  prseceperat  Dominus:  tuliiipie 
Aaron  virgam  coram  Pharaonc  et  servis  ejus,  qu;c 
versa  est  in  coiubrum.  Vocavit  aiitem  Pharao  sa- 
pientcs  et  maleflcos  :  et  fecerunt  etiam  ipsi  per  in  « 
cantationes  iOgyptiacas  et  arcana  qnaeclani  siinîli- 
ter.  Proieceruntque  singuli  virgas  suas,  quae  vcrsaR 
Biiot  in  dracones;  seti  devoravit  virga  Aaron  virgas 
eoruin.  Induratumque  est  Cor  Pharaonîs,  et  non 
audivit  eos,  sicut  pr<ecepcrat  l>omiuus.  (Exod,  vu, 

(750)  Dîxît  quoque  Doniinus  ad  Moysen  :  Die  ad 
Aaron:  Toile  virgam  tuain,  et  ei  tende  manu  m  luam 
super  aquai  iOgypli,  et  super  Auvios  corum,  cl 


plupart  ont  passé  auprès  de  lavra 
s'offrait  pourtant  d'elle-même. 

Toutes  les  eaux  de  l'Egypte,  et  ce 
s'entendre  du  royaume  de  Tanis,  c 
dire  de  l'Egypte  inrérieure,  toutos  le 
de  l'Kgypto,  celles  qui  étaient  sous  1 
de  l'homme,  furent  changées  en  sang 
a  point  d'exception  à  établir  à  r^l 
sauf  pour  le  pays  de  Gessen,  nous  cJ 
teur  du  livre  de  la  Sagesse,  au  xi'  cb 
Nous  savons  d'ailleurs  par  le  récit  de 

3ue  ce  pays  fut  constamment  é.  ar( 
ovait  l'être.  Il  en  fut  de  même  de  h 
lieux  habités  par  les  familles  bébn 
répandues  dans  les  différentes  coptr 
rEgyj.tc.  Et  sous  ce  rap|H)rt  déjà  il 
i>as  difficile  de  se  procurer  des  vases 
limpide,  pour  en  faire  une  expér 
mais  telle  n'est  pas  encore  la  vérital 
lution. 

L*autcur  sacré  ne  {.arle  ni  des  eau 
fermées  dans  le  sein  de  la  terre,  ni  d( 
du  Nil  dans  tout  son  parcours.  Cel 
Nil  inférieur  s'écoulèrent  dans  la  me! 
portant  avec  elles  les  eaux  corromp 
tous  les  canaux  et  de  tous  les  mari 
ainsi  que  celles  des  fontaines  et  dej 
seaux  aboutissant  à  son  cours.  Ce 
furent  nromptement  remplacées  par  h 
pures  des  sources,  et  celles  du  fleui 
des  ondes  venues  de  la  Haute^Kgy{>ie. 
là  seules  demeurèrent  ^tées  pour  df 
jours,  qui  n'avaient  point  d'écoulew 
outre  la  Genèse  nous  apprend  que  In 
tiens  creusèrent  une  multitude  éà 
aux  environs  du  fleuve. 

Cette  première  plaie  arriva  le  di 
tième  jour  du  sixième  mois,  qui,  i 
suite,  fut  nommé  Adar,  et  corres|iODdi 
mois  de  février.  Elle  dura  sept  jours. 

DEUXIÈME   PLAIE. 

Le  roi  d'Egypte  ayant  refusé  une  si 
fois  de  laisser  partir  les  Hébreux,  leSt 
dit  à  Moïse  :  —  Allez  trouver  Pharaom 
dites  :  Voici  ce  que  le  Seigneur  m'a  chù 
vous  dire  :  Permettez  à  mon  peuple 
m^offrir  un  sacrifice,  autrement,  je  co% 
de  grenouilles  la  face  de  votre  pays.  Le 
en  rejettera  une  masse,  qui  monteront  t 
palais,  y  entreront,  envahiront  Falei 
est  votre  lit,  votre  lieu  de  repos,  les  m 
de  vos  serviteurs,  celles  de  votre  peup> 
cuisines,  f  office  où  vous  serrez  les  res 
vos  repas.  \ous,  votre  peuple,  vos  serti 
vous  en  serez  inondés.  Et  le  Seigneui 

rivos  ac  paltuh^s,  ci  omnes  lacus  aquamm,  i 
la*  tur  in  sangiiinem  :  et  sit  ciuor  in  omi 
iflgypli,  tam  in  ligneis  vasis  quam  in  saieis. 
runt({ue  Moyses  cl  Aaron  sicut  prcecoporal  Do 
et  elevans  virgani  percussit  aquani  fluimnit 
Pliaraone  et  servis  ejus,  qu:e  versa  est  in  i 
ncm.  Et  pisces,  qui  eraitt  m  flumiiie,  nHwiw 
couipiitruilque  fluvius,  el  ik>d  poterant  JE^ 
bore  arjuaui  fluminis,  el  fuit  sauguis  in  toi 
it'gypti.  Feceruntque  si  militer  mateâci  iEgvp 
îucânialionibus  suis,  et  iiHluratum  esl  eorf 
nis,  ii<>c  audivit  eos,  sicut  prsccperal  Do 
(Exod.  vïi,  {0-22.) 


PL% 


DES  MlttACl.t:S, 


!^LA 


5^« 


JPiteêè  Àarùfî  d'étendrt  Itimain  sur  le 
\r  Itâ  carmux^  Us  marécayes^  et  d'en 
^irde»  (jrenoaiHvs  nu  fx^htt  de  couvrir 
I  tE^iypte.  Aarf/n  éltndii  (a  main  tur 
dr.  Vktftjptr,  et  il  rn  sortit  dca  gre- 
fui  cùuvrirfnt  tout  le  pntjs.  Ôr  irs 
^turs  firent  irtublahirment  par  leurs 
nentî,  et  produistrent  des  grenouilles 
y  dr  VEgtjptf^  (T^l). 
rnlant  Pliaraon  \\\  revenir  en  sn  pré- 
deui  Ihnuniatnrgc^,  et  les  ronjnrrt 
îr  TEgyple  de  ce  nouveau  Uénii, 
omettntu  pour  récompons*^  1?.*  «fé- 
>euple  hébreu.  Ils  [iriùreiit  le  Sei- 
5  grenouilles  périrent  aussitôt,  et 
iens  le^  ramassèrent  en  uioneeaut 
îssèrenl  |»ourrir.  Mais  lorsque  lo 
ue  se  vit  délivré,  il  ne  voulut  pas 
omesse. 


Iprc 


TROISIÈME    PL  Aie. 

ûpnno*  dit  à  3folse  :  —  Commandez  à 
fltndrr  sa  haguettf*^  et  iVen  frappir 
irt  dr  h  (^rre^  afin  que  VEgifpte  smt 
ire  couverte  de  maucherouH.  il  en 
hrsffue  Ànrofif  armé  de  sa  ùaffuetlr^ 
i  la  main  et  frappé  (a  poussière  de 
es  hommes  et  les  biten  furent  cou- 
oueherons.  Les  maléficiatrur$  firent 
ment  dans  Uurs  enchantements,  afin 
rt  des  moucherons,  et  ils  ne  purnit 
Or  Us  hommes  et  les  bêtes  en  élainit 
fit  dirent  donc  à  Pharaon  :  Le  dnifjt 
H  là:  mais  Pharaon  iendmcil  de 
Uê  (752), 

rs    comraetUateurs    «fune  grande 
1*  entre  autres  Cajelan  et  doni  Ca!- 
Stîsent  Texpression  h^^braïque  Ain- 
telle  de  pedices^  et  non   seinifcs^ 
Ta  entendu  saint  JértVme,  et  telle 
^apinion  de  Josè}ihe  et  des  lalnm- 
^pendant  les  Septante  ont  traduit 
'lU  i'ar  (rn^in97f  quï  signifie  des  mou- 
,  et  telle  est  aussi  la  [>ensée  de  Phi- 
s  raisons  de  reux  qui  pensent  qu'il 
kpoux  et  non  de  moucherons,  ne 

Btl  quoqiie  DfïmiEHis  ad  Movscii  :    fngre- 

•haranncm,   ^l  ^ïi**es  ad    eu  m  :  H^c  dicit 

■  Diitiitic   p^euliim    inciim,   ut  ^aciifirel 

liiltem  r»olut!ris  iliiniUci'«,  ecce  t^po  percii- 

M  termitios  ium  lanis.  Kl  cbuUiet  HiivIms 

»3c  asrendent,  et  iïigre*(jGi*nn'  dommïi  tuaiti, 

tiuin  leciult  tui,  et  super  «^iratuni  tiiuni,  et 

:rvorum  luanim,  tl  iti  popiiltim  tuum, 

»6  tuoÀ,  H  tn  rc^Iiqidas  liborutit  tuoruni  : 

id  popuhim  tuyu^  el  iid  onuic^  servob 

Hint  ratiip.  Disilrjuc  DamJituf  ad  Maysen  ; 

Oit  :  Eitiende  manu  m  Uiatii  super  lluvius 

ivos  cl  paludos,  et  eJui-  ranas  iupcr  Lcr- 

U.  tCt  e^tcudii  Aaron  riianum  super  ai|u;is 

as<'eti(l<ïtuul  ran,€»  opiTueruulfïu**    Wr- 

ni.  Fctr*iruia  j!iit!iu  et  nuk-tici  pcr  itican- 

liat»   &iniiiiiei\  edui^runiipie  rajiab  :^yper 

y  pli.  {txud,  vïu^  t-7,) 

ul(|ue  Douiîniis  ad  Moy^cn    Lni^iierf  ad 

i tende  \irgarii  luaiu,  et  ptnt  tite  pulvt'rnm 

^iRl  §eif)iphes  iu  uuiveisa    lerra  .'K^ypti. 

te  ita«  El  exd'iidil  A.itrvn  mauuiii,  xirg.iai 

mussiiiftie  pulvereiii  iLrr.et  l'I    fjtli  t.uut 

Il  lioriumbub,  tl  m  pimnUis  :  oiuiiis  put- 

r^u:i  est  il»  scmipheî»  per  tnijin  itnraiu 


nous  semblent  pus  assez  puis£aiuc«i  pour 
cortlrebalaneer  î  fluforilé  d'hébraisants  tels 
que  Phllou,  saint  Jérôme  et  les  Septante. 
Dieu,  disent-ils,  n*flurait  pas  répété  deux 
fois  la  môme  plaie?  or  il  y  a  tant  de  rapports 
enlre  des  moucherons  et  des  mouches,  Tin- 
conuiiodilé  qui  rL\sirUe  des  uns  et  des  autres 
est  tellement  semblable,  qu*on  (lourrait  con- 
sidérer la  seronde  plaie  eomme  une  répéti- 
tion fie  la  première.  ^!ais  d'abord  c'est  là 
une  erreur;  et  ensuite  Dieu  fait  ce  qu'il 
veut,  et  ce  qu'il  veut  est  toujours  souverai 
nwmenl  sage  et  au-dessus  des  appréciations 
do  la  sagesse  humaine  :  Qaîs  dicerc  points 
curitafacis?  {Job  i\,  12.) 

Qi:ATnU:MK  plaie. 

Le  Seigneur  dît  â  Moïse  :  —  Levez-vous  de 
grand  matin^  et  allez  à  la  rencontre  de  Pha- 
raon^  car  il  doit  sortir  pour  se  rendre  aujr 
bords  du  fleuve^  et  vous  tid  direz  :  Voiei  ce 

Îue  te  Seigneur  m*a  chargé  de  vous  dire  : 
Permettez  à  mon  peuple  d'aller  m'offrir  un 
sacrifice.  Si  vous  ne  If-  roulez  pas^je  lâcherai 
aprêê  voîts,  vos  serviteurs,  voire  peuple^  dans 
toutes  vos  demeures ^  des  mouches  de  toute 
espèce.  Toute  maison  habitée  par  un  Egyp- 
tien, en  quelque  Heu  que  ce  soxt^  se  remplira 
de  toute  espèce  de  mouches  ;  et  en  même  temps 
fépartfnerai  ce  fléau  à  la  (erre  de  Gessen^ 
dans  larfitelle  mon  peuple  habite;  il  n* y  aura 
^oint  de  mouches,  et  vous  saurez  par  là  que 
je  suis  le  Seigneur  et  le  maître  en  tous  lieuT, 
Je  mettrai  de  la  différence  entre  mon  peuple 
et  le  vôtre.  Cette  merveille  s'accomphra  de- 
main. Le  Seigneur  ruccompht  en  effet  :  h 
palais  de  Pharami  ainsi  que  les  maisons  de 
ses  serviteurs  et  dans  toute  t Egypte  tout  fut 
rempli  de  mouches  incommodes.  On  ne  vit 
jamais  plus  cruel  fléau  (753). 

Il  paraît  que  la  mouehe  a  existé  jadis 
comme  un  redoutable  fléau.  Un  des  plus 
grands  dieux  des  antiques  peufdades  de  U 
îf^alestine,  celui  auquel  les  Acearonifes 
avaient  consacré  leurvilloet  leur  pays,  celui 
que  le  roi  Ochosias  consultait  avec' tant  do 

^îî^pti.  Feeerunlf|uc  si  militer  malerici  incantal'iO- 
iubii&  &uî$,  ui  «iducereiit  seifiiphe;^,  H  non  potuerunt  : 
fraT)lr|Lie  sciniplics  lau»  tu  timniitibus  qium  in  ju« 
nieniis.  El  dixtiiunl  lualcaci  ad  Ptiaraon«ni  :  Di^i- 
lus  Dci  esl  lue,  indutatiiiufpif^  est  cor  Pharaonii^, 
el  (loïiaodivit  eos  sicut  prsocoperal  Dominut^  (Exod, 
vnj,  I6'i9.) 

(755)  Diïil  quoqtic  Doiniuuï;  ad  Moysen  î  Cou- 
su rge  diluciili»,  el  si  a  coram  Pharaon^  ;  ej^redietiir 
enim  ad  arpias,  ri  dires  ad  cum  :  U.ec  dicit  Ihimi- 
jnis,  dJinitU'  pnpiilutnrueuui  iil  ^aeriHcelmilii.  Quod 
si  Jiûii  diuiiscti^i  euni ,  eccc  e^o  iiumittam  in  te,  et 
S4:rvù6  tuas,  et  in  populiun  tuuiu,  el  in  doinu:»  tuas, 
onuic  geiius  musearum,  cl  impfet)unttir  doinus  ÀL- 
gypliorum  muscis  diversi  generis,  el  univuriia  tena 
m  qua  ftietifU.  Facia nique  mir^înlem  in  die  itU 
l«rrauî  Ge^en ,  in  i|ua  p^ipulns  meus  «^>l,  ni  non 
sint  ibi  miisiea*  :  cl  ^cius  fpi«uu;i(n  ego  lK>uiiniis  tu 
niedio  terrae.  Ponamqne  divisioircin  inter  popdum 
nienni  el  nopuUnu  lu  uni  :  cras  ci  it  stgnuni  i^lUll. 
Fcruqui"  UoniinuH  ita.  Kl  \ei.it  nmsca  gra%isipîma 
in  doiuos  lliaracHiià  et  scrvoiutn  rjus,  rt  in  oninein 
leiram  /Egypl»,  CfinuptaqiiG  oi  terra  al»  hujufttfc- 
moili  mii^cib.  {Ejod.  vai, -Oïl) 


19 


537 


PLA 


DICTIONNAIRE 


:pla 


connancc,  Béol/ébiul,  était  le  dieu  des  mou- 
ches, ou  le  dieu  qui  chasse  les  mouches.  Les 
Gaulois  n'avaient  recours  rien  moins  qu'à  la 
massue  d'Hercule  pour  se  défendre  des 
mouches;  on  connaît  leur  Hercule-Ogmyos. 
Les  (;recs  recouraient  à  Jupiter  lui-môme; 
et  si  le  maître  des  dieux  reçut  un  culte  spé- 
cial sous  le  nom  d'Apomyus,  ce  ne  fut  pas 
uniquement,  sans  doute,  pour  avoir  chassé 
les  mouches  pendant  qu'Hercule  offrait  un 
sacrilice.  Il  est  aussi    certaines  traditions 

Îopulaires,  se  rattachant  à  l'institution  de  la 
Procession  du  jour  de  saint  Marc^  et  portant 
auc  cette  dévotion  fut  établie  à  l'occasioa 
un  pareil  fléau,  qui  viennent  confirmer  la 
cerlitude  du  fait. 

Ceci  ne  diminue  point  la  grandeur  et  la 
spontanéité  du  miracle  oi)éré  par  Moïse; 
seulement. nous  voulons  en  conclure,  que  le 
iléau  dont  le  thaumaturge  parlait  à  Pharaon 
n'était  pas  inconnu  de  ce  prince,  et  gu*ainsi 
il  était  plus  .i  portée  de  juger  de  1  impor- 
tance de  la  menace;  mais  celui  qui  n'avait 
pas  reculé  devant  les  fléaux  antérieurs,  ne 
recula  pas  davantage  devant  celui-ci. 

Toutefois,  les  interprètes  ne  conviennent 
fiastous  qu'il  s'agisse  ici  de  mouches  ;  la  ver- 
sion chaldaïque  traduit  le  terme  hébreu  Arob 
par  un  mélange  de  bêles  nuisibles^  et  il  parait 
qu'on  elfet  ce  mol  veut  dire  un  mélange; 
Pagnini  traduit  par  toute  espèce  de  bêtes; 
rabi  Salomon,  |)ar  une  troupe  de  serpents  et 
de  scorpions:  A-ben-Ezra,  par  une  invasion 
délions^  de  léopards  et  de  loups.  Mais  Aquila, 
saint  Jérôme  et  les  Se{)tante  s'accordent  à 
f)enser  qu'il  s  agit  de  mouches  ;  fondés,  sans 
•doute,  en  cela  sur  les  antiques  traditions 
des  Juifs.  Toutefois,  il  surgit  une  nouvelle 
difficulté,  mais  moins  grave,  car  les  Septante 
ont  écrit  xwoftvîav,  une  mouche  canine,  et 
^int  Jérôme  croit  qu'il  faut  lire  xotyof«vtay, 
des  mouches  de  toute  espèce 

XnfQUliME   PLAIE. 

.  Lorsque  Pharaon  se  vit  délivré  ue  ce  nou- 
veau fléau,  il  s>ndurcit  encore.  Alors  le 
Seigneur  dit  à  Moïse  :  —  Allez  trouver  Pha- 
raon et  lui  dites  :  Le  Seigneur j  Dieu  des  Hé- 
breux^ dit  ceci  :  Permettez  à  mon  peuple  d'à!- 
1er  m'ofjhrir  un  sacrifice  ;  si  vous  prétendez 
encore  Cen  empêcher^  ma  main  s'étendra  sur 
vos  campagnes^  et  une  terrible  peste  atteindra 
4H>s  cluvauxy  vos  ânes^  vos  chameaux^  vos 
bœufs 'tt  vos  brebis.  Et  le  Seigneur  fera  cette 

(754)  Dlxit  auteoi  Dominus  ad  Moysen  :  higrcdcrc 
ad  Pharaonein,  et  loqucre  ad  eum  :  Uivc  dicit  l)o- 
inÎDus  Deus  llebi-acoroni  :  Dimitte  popiilum  inciini 
ut  sacrificet  mihî.  Quod  si  adliuc  reiiiiis ,  o(  rcti- 
jies  cos  :  Ecce  maniis  inea  eiit  super  agras  tuos: 
et  super  equos,  et  asinos,  ci  canielos,  et  bovos,  et 
flves,,p€stis  valdc  gravis.  Et  facîetDoininusmiiabiie, 
jnter  possessiones  Israël,  et  possessiones  iCgypiio- 
ruin,.ut  iiitûl  emnino  pcreat  ex  his  qu.x*  peilinciit 
ad  fiiîoK  JsRiel.  Constlluitque  Dominus  Icinpus,  di- 
ccns':  Cias  faciet  Dominus  verbum  islud  m  terra. 
Fecit  ergo  Dominus  verbum  hoc  altéra  die  :  inor- 
luaque  sunt  oronia  anîmantia  iOgytiorumj  de  anî- 
Tnalit)u$  vcro  tiliorum  Israël  nibil  oimiino  neriit. 
Et  niisit  Pharao  ad  videndum  :  nec  er.it  qitidqnnm 
oio^tuum  de  his  qua^  possidcb.il  ïsrjcl  Ingravnlum- 


merveilleuse  différence  entre  les  po 
des  Israélites  et  celles  des  Egyptiens^ 
ne  sera  atteint  de  ce  qui  appartient 
d'Israël.  Le  Seigneur  a  déterminé  h 
de  cette  sorte  :  demain^  dit-il^  cettt 
aura  son  accomplissement  dans  VEq 
Seigneur  r accomplit  en  effet  le  lenui 
tous  les  animaux  des  Egyptiens  moi 
du  côté  des  fils  d'Isra'ely  au  contraire 
ne  furent  atteints.  Pharaon  envoya  i 
saires  pour  s'en  assurer^  et  il  fut  con 
rien  n  avait  péri  de  tout  ce  que  posséc 
Israélites.  Mais  il  endurcit  encore  se 
et  ne  1rs  laissa  point  aller  (754-). 
Ou  bien  il  faut  dire  avec  les  inte 

2u'il  s'asit  uniquement  des  animi 
talent  alors  dans  les  champs,  comn 
semble  l'indiquer,  wianM^mecieril  «u/ 
tuosy  expression  qui  comporte  pourl 
seconde  explication  ;  ou  bien  il  faut  c 
avec  les  rabins  qu'il  s'écoula  de  gr 
lervalles  entre  chaque  plaie,  cariH 
trouver  encore  des  bêles  de  somme  à 
suivante,  et  il  apparaîtra  à  la  fin  ui 
breuse  cavalerie,  pour  courir  après 
breux  dans  leur  fuite. 

SIXIÈME    PLAIB. 

Le  Seigneur  dit  à  Moïse  et  à  Aaro 
plissez  vos  mains  des  cendres  du  foyi 
Moïse  les  jette  aux  vents  en  présenct 
raon.  Que  cette  poussière  se  répande  i 
VEgypiCy  afin  q\ie  les  hommes  et  les  bit 
couverts  d'ulcères  et  de  gros  apotik 
toute  rEgypte  également.  Et  ils  pfk 
cendres  au  foyer ^  et  ils  se  présenterez 
raon^  et  Moïse  les  jeta  vers  le  ciel^  et 
mes  et  les  bêtes  devinrent  couverts 
apostêmes.  Et  les  maléficiatcurs  ne 
reparaître  devant  Moïse,  à  cause  des 
dont  ils  étaient  couverts  aussi  bief 
reste  des  habitants  de  l'Egypte.  Mai. 
gneur  endurcit  le  cœur  de  Pharaon^  e 
corda  pas  ce  qui  lui  était  demandé  par 
che  de  Moïse  (755). 

septième:  plaie. 

Le  monarque  ayant  refusé  avec  u 
tination  persévérante  le  départ  des  H< 
Moïse  reçut  Tordre  de  se  présenter  c 
veaudevantlui,et  de  le  menacer  poui 
demain  d'une  grêle  dévastatrice,  tel 
n'en  avait  jamais  été  vu  en  Egypte.  Le 
main  étant  donearrivé.  Moïse  éleva  sal 

qne  est  cor  Pharaonis,  et  non    dimisit  p 
(Exod,  ix,i-7.) 

(7o5)  Et  dixil  Dominus  ad  Moysen  et 
tollile  plenas  maniis  oineris  de  caiViino ,  él 
illum  MoysoH  in  cœlum  coram  Pharaone 
pîilvis  suJMîr  omnrm  lerrani  if^gypti  :  cni 
m  iiominibus  et  juiueiUis  ulcéra  et  vesieae 
tes,  in  univcrsa  terra  iEgyiai.  Tul^runtqoe 
de  cnniiiio,  et  sleienint  côraui  Pharaone .  r 
iihiin  Moyses  in  cœltim  :  Tactaque  sunt  ulcc 
earum  tiirgeiitium  in  Imminibiis  et  jumcii 
polerant  niaiefici  stare  eoram  Moyse  proptc 
quaR  in  illis  erant,  et  in  omuî  terra  ^gypl 
ravit<nte  Dominus  cor  Pharaonis,  et  non  àni 
sicut  locutus  est  DomiDUS  ad  Movscn.  (fcxo 
12.) 


VL\ 


DFS  MiRACLFS 


PIX 


hm 


|V/,  êi  U  Sfign^ur  4oÈtnn  tUa  tonner- 
k  gréif*  et  des  fnHdrr.*  niltonnant  />*- 
tout  jten*:  /«  Q^^'fe  étttit  (ï'une  tellr. 
r,  qHejftmaia  auparavant  on  nrn  arail 
nh table  en  Jujijp l e  drp 1 1 ts  for i(j t u e  de 
»;  et  elle  e'cra,sa  sur  toute  in  fnce  de 
tout  ce  qui  se  trouva  dnns  Irs  chftmps^ 
ff  ho  m  uns  jus(fH(iu.T  f fêles  de  somme; 
irt  rhnhe  de  In  terre  et  f^rim  frs  arhres^ 
^ann  ta  (erre  df'  (irnsen^  habitée  portes 
rntl*  où  etlc  ne  tomba  point  {llyù): 
hesia  cresjK'jir  que  (lOiir  le  lioinent 
es  qui  nxnaicnt  |i*is  oucore  Itivôs. 
DU  envnvfl  clierrhor  Meuse*,  |trfu!nnt 
1  nrfme  (ic  rnragc,  ro  qui  nfitinjoe  sa 
tf  pour  1c  fjrïcr  il'éleindrc  la  foudre 
Her  la  clnile  de  k  jxrôle,  en  lui  don- 
^dre  de  \nni\v  irmuédialeuieut  nvoi; 
n.  Le  prophèlc  sortit  do  la  ville, 
I  mains  vers  Je  ciel^  la  torufiéte  se 
E>udaîn  ;  mais  le  inonarque  rétrarla 
me  fois  sa  |»arolc. 

UL1TI^.)IB    PLUE. 

qneur  dit  alors  è  MoUc  :  Etendez 
im  êur  la  terre  d'Egypte,  afin  d'y  ap- 
Mantcrelles.et  fpt' elles  dévorent  taule 
tre  épargnée  par  la  grêle.  Et  Moi  se 
fa  bafjuptte  sur  rEtjynt^^,  Aussitôt  te 
'  fit  êonffîer  un  vent  hrûlant  pnidant 
bwr  ri  la  nuit  suivante  ;  an  point  du 
tpporta  des  nuées  de  sauterelles,  qui 
nt  toute  la  face  de  CE^ypte^  et  s'y 
ni  en  tel  nombre^  quon  nen  avait 
u  autant^  et  qtion  n  enverra  jamais 
iS  la  suite,  La  superfieie  de  la  (erre 
réouverte  et  dévastée;  llierbe  des 
ri  les  fruits  des  arbrrs,  autant  que  la 
avait  épargné^  tout  fui  dévorée  Jl  ne 
\  dans  toute  l'Egypte  un  seul  brin  de 
une  seule  feuille  aux  arbres  (757). 
>n  ajranl  rappelé  Moï^e,  le  pria  en- 
Siire  cesser  re  nouveau  fléau,  et  te 
eiauça  sa  prière.  Un  vent  violent 
e  roccidcnt,  et  emporta  toutes  les 
!es  dans  la  mer  Rouge,  sans  quil  en 
je  seule  en  Egypte, 
ression  hébraïque^  traduite  par  saint 
en  celle  d'un  vent  violent,  a  été  ren- 
dement par  les  Septante  et  par  Phi- 
ix-ci  disent  un  vent  du  rairli.  C'est 
flans  les  régions  méridionales  par 
i  la  tjasse  Kgypte  que  se  forment  les 
es.  Les  mômes  auteurs  ont  rendu 
!  par  vent  venant  de  la  mer,  c'est-à- 

^xteiidilqtie  Moyses  virgam  in  cϔuiu,  et 
de<lit  lonilnia,  cl  graiuliiit-m,  a<'  discur- 
Ij^iira  sitptT  lerram  :  pliiiLqiie  Donitiius 
il  sujKT  lerraiii  ifC^ypii.  Kigrjiulo  et  ignis 
>îli*r  ftiTl)antui%  UuLurpM*  InU  tiKignilndi- 
|U:i  «iiin*  inin<|u;nii  apiiniuit  iit  utii%ersa 
yplî  CK  ipin  g,tMts  illa  itmilila  i3ëL  El  \hjr- 
iiitln  iit  oiiiiu  it'ira  vKgypîi  tiuHhi  ^[*\x 
I  agri^»,  '.\b  Uom'uv}  usi]iu^  ad  jutnciihiiii  : 
|tii*  horljam  agrî  ppr*  tissU  gi  anclo,  rt  omiiei 
>,,ifnil&  r(Hit'iT{:it.  TaïUniii  iti  Icira  fies^^a. 
Iitii  hrael,  graudu  non  Ci-L-idit.  (Ejro<rf.,  JX, 

jlsit  aulcm  t^aniiiius  atl  Mfiyiii^n  :  Lxlcndr 
tans  inpcr  terrant  Mçfpii  ail  lorustani  :  ni 


dire  de  la  Médilerranée,  Vq\\  re.^slon  que 
saint  Jérôme  n  Iraduile  par  vent  d'fNvidenl. 

Nous  C4insignons  iiti  retlo  double  remar- 
que, parce  qu^elle  vient  à  Tapput  de  rc  que 
nou^  avons  dil  reiativenjcnt  a  la  position  du 
pays  de  ("lessen,  babité  par  les  Héi*reui  au 
moment  de  leur  départ  de  l'Egypte,  (^'oy, 
Tart.  Mkh  llorGE.) 

(JuVm  nous  permette  d'ajouter  au  réeit  de 
Moïse  quelques  détails  em[»runlés  h  des 
sciences  d'un  auire  ordre. 

Les  Hébreux  appelaient  les  sauterelles 
Arbé,  h  cause  de  leur  multitude,  dit^'alnmnt 
de  Bomare.  (Voy,  Dict,  unit\  d'hist^  natu- 
relle,  art,  Sauierefles.)  Il  n'y  a  jTesque 
Iioint  d'animal  qui  multiplie  autant;  c'est  eo 
qui  tait  ([ue  (Jans  l'Kcriture  saiute,  le  nom- 
bre ndini  est  comparé  à  la  nmltitude  des 
sauterelles.  Quand  ces  insectes  se  mettent  eu 
cami^ai^nc,  ils  partagent  le  butin,  et  se  lai:?- 
sent  conduire  par  un  chef,  qui  vnle  h  leur 
l^te,  et  (iu*ils  ne  dépassent  jamais  dans  la 
tuarcbe;  ce  qui  rejiré^orite,  suus  quelques 
rapports,  la  ré|»ublîque  des  abeilles,  lia 
ne  volent  pas  autrement  qu'en  trou|ies  in- 
nojubrablês,  descendent  sur  les  moissons, 
les  pAluragesJes  taillis,  les  arlires  fruitiers, 
et  détruisent  en  peu  dlieures  l'espoir  d'une 
armée,  sans  compter  que  leur  salive  puante 
et  mordicanle  fait  périr  les  jeunes  pousses 
et  les  idanles  délicates.  Le  bruit  de  leur  vol 
est  assourdissant;  mais  ils  sont  beaucoup 
|iîus  bruyants  encore,  locsque  posés  sur  nn 
cfjami»  ou  sur  la  cime  dos  arbres,  ils  dévo- 
rent leur  proie.  Les  sauterelles,  si  funestes 
iorsqu'clles  vivent,  ne  le  sont  {las  moins 
après  leur  mort,  car  elles  périssent  ensera* 
ble,  connue  elles  y  ont  vécu,  et  infectent 
Tair  do  leur  puanteur.  Orose  nous  apprend 
qu'en  l'an  du  monde  ^800,  il  apparut  en 
Afrique  un  nombre  incroyable  de  sauterel- 
les, qui  dépouillèrent  de  leur  verdure  de 
vastes  contrées,  et  qu  un  vent  violent  em- 
porta ensuite  dans  la  mer.  La  mer  les  ayant 
rejetées  sur  les  rivages,  il  en  résulta  une 
épidémie  qui  enleva  en  peu  de  temps  |ilus 
de  trois  cent  mille  personnes. 

«  La  Russie,  la  Pologne,  la  Lithuanie  fu- 
rent envahies  par  les  saulerelles  en  1690,  en 
telle  quantité,  que  le  ciel  en  était  obscurr  i 
sur  leur  passage,  et  la  lumière  interceptéo. 
Elles  couvraient  l^îs  cliamps  à  nerte  de  vue 
comme  d'un  drai)  '1*^  deuil,  les  liram  lies  des 
arbres  [diaient  sous  leur  poids  et  sous  leur 
nombre;  on  en  vit  d'entassée.^  h  quatre  pieds 

agcendat  super  cnm<  et  devorot  omneni  herham 
qu«Tî  rcsjdiia  rncril  graniliTù.  El  exiejutU  .^uysrs 
virgam  super  l«*rram  .tgypii;  et  Doiuiiuii  iinluxU 
vciituni  urentéiti  Iota  dic  illa  ut  nocU^  :  et  lunuo 
facto,  veiiins  urcnfe  leva  vit  Im  uUa*.  Quna  asccn- 
deruiit  super  univeisain  terrain  JOi:;ypti  ;  et  scdc 
ruiU  iii  ruuetis  tinilms  .CgypUijrinu  imuuueraUitch, 

Îpiales  anic  tltnd  tiHiipus  iiaa  biLnniit,  nec  poslra 
Il l lira*  sunt  .Openienihliiue  univei^am  suporflciLin 
terr.c,  vastaules  ouiiiia,  IK^vcuata  est  ïgiliir  hei"i*.i 
tenais  et  rpiîdquid  (KHimniiu  m  aitioribub  bût,  quai 
graiido  diiiu  serai  :  nilulipie  oiiiniiiu  vircu^  relîcluiii 
l'si  m  lignis  ci  in  hcrbis  terryc»  in  f imclu  éf^$y{iti« 


m 


PLA 


DICTIONNAIRE 


PLA 


d'é|)aisseur  dans  les  lieux  où  elles  mouru- 
rent. La  Hongrie,  la  BohAmn,  rAIlcmagnc 
avaient  été  ravagées  en  15V2,  elles  le  furent 
(lo  nouveau  en  17W  et  17W.  Le  Portugal  le 
l'ut  en  1755,  non  avant  le  tremblement  de 
terre  de  Lisl>onne.  La  Chine,  TUkraine,  lo 
pays  des  Cosaques  sont  sujets  aux  ravages 
(les  sauterelles  dans  les  années  de  séche- 
resse. La  Perse  n'y  est  pas  moins  exposée, 
et  chaque  année  on  en  voit  à  plusieurs  re- 
prises des  nuages  épais  qui  passent  au- 
dessus  de  la  ville  de  Bassora;  quelquefois 
le  vent  les  emporte  jusque  dans  les  débcrts 
au  delà  de  TEuphrate.  L'historien  Mézerai 
raconte  que  des  nuées  de  sauterelles  rava- 
gèrent lescampagnes  des  environs  d'Arles,  de 
'J'arascon,  de  Beaucaireau  mois  de  mars  1613. 
On  rechercha,  dit-il,  avec  soin  leurs  œufs 
dans  les  lieux  où  elles  les  avaient  déposés, 
et  on  en  ramassa  plus  de  trois  mille  quin- 
taux, chacun  d'environ  un  million  sept  cent 
cinquante  mille,  ce  qui  donne  au  total  cinq 
cent  cinquante  mille  millions  d*œufs.  » 

«  Combien  de  fois ,  dit  I-,esser,  dans  sa 
Théologie  des  insectes^  les  laboureurs  ne  se 
trouvent-ils  pas  frustrés  d'une  abondante  ré- 
crite par  les  dégAts  des  sauterelles?  Ces 
animaux  voraces  quittent  souvent  des  pays 
éloiçnés,  traversent  les  mers,  se  jettent  par 
milliers  sur  des  champs  ensemencés,  et  en- 
lèvent en  ])0\x  d'heures  jusqu'à  la  moindre 
verdure.  Lyonnet  en  cite  un  exemjïle  mé- 
morable emprunté  à  l'histoire  do  Char- 
les XII,  roi  de  Suède.  Son  historien  rapporte 
Sue  cet  infortuné,  prince  fut  très-incommodé 
ans  la  Bessarabie  par  une  horrible  quantité 
de  sauterelles,  qui  s'élevaient  sur  le  midi 
du  rôté  de  la  mer,  d'abord  à  petits  flots,  en- 
suite par  grands  nuages,  qui,  en  éclip- 
sant le  soleil,  assombrissaient  l'atmosphère  : 
elles  volaient  à  la  hauteur  des  hirondelles, 
jusqu'à  ce  qu'elles  eussent  trouvé  un  champ 
pour  s'y  jeter.  Nous  en  rencontrions,  dit-il, 
souvent  sur  le  chemin,  d'où  elles  s'élevaient 
avec  un  bruit  semblable  à  celui  d'une  tem- 
pête :  ello  venaient  ensuite  fondre  sur  nous 
comme  un  orage,  sans  craindre  d'être  foulées 
aux  pieds  des  chevaux.  En  s'élevant  de  terre, 
elles  nous  couvraient  le  corps  et  le  visage, 
au  point  de  nous  aveugler.  Partout  où  ces 
insectes  se  reposaient,  ils  y  détruisaient 
tout,  jusqu'à  faire  d'une  prairie  verdoyante 
une  terre  aride  et  sablonneuse.  On  ne  sau- 
rait jamais  croire  qu'un  si  petit  animal  pût 
passer  la  mer,  si  l'expérience  n'en  avait  pas 
convaincu  si  souvent  les  peuples  de  ces 
contrées,  chez  qui  il  ronjgo  jusqu'aux  {aor- 
tes même  des  maisons.  » 

(758)  Dixit  autem  Dominus  ad  Movscn  :  Extende 
inun'.im  tiinm  in  cœlnni  :  et  sint  Umelme  super  ter- 
nini  ii-^;;vpti,  tam  dciisa*  ut  palpari  qiicant.  Extcn- 
dilqiie  Moyses  maniini  in  cœium  et  raclai  mm  tc- 
iielir*  horVibilcs  in  tinivcrsa  terra  A^gypti  tribus 
dicbns.  Nemo  vidit  patreni  suum,  noc  n'iovit  se  de 
Ifx'o  in  qno  crat  :  ubiciinqnc  auteni  babitabar.t  (ilii 
Israël,  lux  erat.  {Exod.  x,  îl-23.) 

(759)  Et  ait  :  Uasc  dicil  Dominus  :  Media  noclc 
rpLrtMliar  in  iEj^yptuin  :  et  morictur  ouinc  priuinpe- 
iiituni  in  lorra  .L^'\pllorum,  a  piimogcnitoPiiarao- 


I-'%V|lt?  étant  sujette  à  de  pareils  (1 
on  peut  se  figurer  le  désastre  qui  r 
de  celui  dont  parle  ici  Moïse,  où  la  t 
relie  fut  plus  nombreuse  qu'elle  n'e 
mais  été,  et  où  l'Egypte  en  fut  couvert 
par  contrées,  mais  tout  entière. 

NEUVIÈME   PLAIE. 

Le  Seigneur  dit  à  Moïse: — Levez  votn 
vers  le  ciel^  afin  que  la  terre  d'Egypte  s 
vre  de  ténèbres^  mais  si  épaisses  quel 
soient  palpables.  Et  Moïse  éleva  sa  mai 
le  ciely  et  il  se  fit  d'horribles  ténèbres  sut 
la  face  de  l'Egypte  durant  trois  jours 
sonne  ne  vit  son  voisin,  et  ne  bougea  d 
où  il  avait  été  surpris  ;  mais  la  iumiêi 
dans  tous  les  lieux  où  se  trouvaient  i 
d'Israël  (758). 

Pharaon  ayant  mandé  une  dernier 
le  prophète,  l'autorisa  à  s'éloigner  ai 
iieuple  hébreu,  mais  à  condition  de  1 
les  troupeaux;  condition  qui  ne  fut 
acceptée.  Alors  il  chassa  Moïse  de  si 
sence,  en  lui  défendant  d'y  reparaltre.- 
fait  comme  vous  le  voulez,  répondit  « 
ci;  je  n'y  reparaîtrai  plus.  H  n*y  reparu 
en  elTet  ;  mais  la  dernière  plaie  fui  si 
ble,  que  Pharaon  lui  envoya  ses  serv 
pour  le  prier  de  s'en  aller  enfin,  l'auto 
à  emmener  à  sa  suite  tout  ce  qu'il  lui 
viendrait. 

DIXIÈME    PLAIE. 

Moïse  dit  à  Pharaon: — Le  Seigneur  dl 
Au  milieu  de  la  nuit, je  visiterai  rEm 
par  toute  l'Egypte  les  premiers  nés  i 
frappés  de  mort ,  depuis  le  fils  aîné  âà 
raon,  qui  s'assied  sur  le  trône  de  sot 
j  usqu'aufils  aîné  de  la  servante  oui  travai 
meule j  et  aux  premiers  nés  des  uêtes  de  Si 
cl  il  s'élèvera  par  toute  l'Egypte  une  g 
clameur,  telle  qu'on  n'en  a  jamais  enlctn 
qu'on  n'en  ouïra  plus  jamais  dans  la 
tandis  que  parmi  les  fils  d'Israël^  i 
l'homme  jusqu'aux  bétes ,  i7  n'y  aun 
même  un  chien  qui  aboie;  et  vous  sauvi 
là  la  différence  que  le  Seigneur  met  ent 
Egyptiens  et  les  Hébreux.  Et  vos  serv 
m^ environneront  en  foul$  et  me  diront 
blement  :  Allez-vous^n  et  emmenez 
peuple.  Alors  nous  scjrtirons  de  l'Egypte 

£"11  effet,  au  milieu  de  la  ni 

Seigneur  frappa  de  mort  tous  les  preti 
nés  en  Egypte,  depuis  le  fils  aîné  de  Pha 
qui  s'asseyait  sur  son  trône,  jusqu'au  fUi 
de  l'esclave  dans  la  prison  et  aux  prem 
nés  des  bêles  de  somme.  Et  Pharaon  se 
pendant  la  nuit,  et  tous  ses  serviteurs  et 
l'Egypte;  et  une  grande  clameur  s'élevi 

nis  qui  scdet  in  solio  ejus ,  usque  ad  primoge 
anoilla;  qua;  est  ad  niolam,  et  omnia  primo 
junieutnrum.  Enlquc  clamor  magnus  m  on 
torra  Alf^yi^ii ,  qualis  nec  antc  fuit ,  nec  posi 
lurus  est.  Apud  onines  autcm  fdios  Israël  no 
tict  oanis  al)  Iioniinc  usque  ad  pecus  :  ut  ; 
quanlo  miracnio  dividat  Domnuis  i£çypti 
Israël.  Dt*scendent(|ue  omnes  servi  lui  Isti  ad 
adora  bu  nt  nie,  dicenios  :  Egredere  tu ,  et 
popiihis  (|ui  subjfrtus  est  libi.  Posthaec  egrînii 
(E^od.  XI,  i-8.) 


l'LA 


DES  MïnACIXS. 


roi 


591 


df  rEijyptc^  car  tl  ny  avâîi  pas  de 
nu  il  ne  se  trouvât  un  mort.  Aiors 
I  apnriani  Moïse  et  Aaron  in  nuîi 
iitr  «If  :  —  Allez-Vi)Uii'cn,  tt  floifjtifz- 
'omptement  de  mon  peuple^  vohk  et  ies 
Tuèl.  Àlicz  et  offrez  un  sacrifice  au 
r,  comme  vous  h  di'sirrz.  Emmenez 
ffis  et  rts  troupeaux  ^  comme  tous  le 
'i>i»  ei  avant  de  partir  bf^nissez-tnoi» 
'^gtfp tiens  pressaient  k  peuple  de  *V- 
promptement  du  pays,  car ^  disaient' 

périrons  (nus  ;760). 

t  (]iie  r  e  f»ass3ge  soil  lïi«*n  au-dessus 

é  atleinle,  pour  qup  l'inrréJultlé  naît 

é  qiie  fJciix  iiiauvaises  iiKiisantiTies  h 

ertcr*  D^ahord  Vol  la  ire,  tin  os  sa  liibie 

fuée^    suppose   que  ^  Dieu   tua  dv   sa 

|*jïgl*qu<»lre  millions  depj"eïnitTs**i<5su 
les  liommes  seuIcmcnL  «  Les   Hé* 
'dil-il,  qui   s'cnruireril   ilu    pays  de 
^  étaient  au  nombre  de  s'w  cent  mille 
lants  ;  ce  qui  sufipose  six  renl  mille 
es.  ÏM  pays  de  Gessen  csl  \ii  quaran- 
t*^  de'  TEgvple,  defruis  Méroë  jus- 
\  On  peut  donc  ^U]» poser  que  le 
J  ligvjtte  conlennit  vinghanalre  mil- 
faniilles,  pnr  la  règle  cfe  tioisjet 
équent,  que  Dieu  lua ,  de  sa  main, 
re  épouvantiibîe  de  vini^t-qualre  mil- 
^e  pretniers-nés.  »> 

c  ce  beau  caîrul,  on  arriverait  à  dé- 
'erque  l>]gyple,au  temps  de  Moïse» 
lait  de  quaiie-vingi-sei/e  h  conï  mil- 
d*}iabitants;  aulani  que  l'empire  ilo- 
odaiit  le  règne  d'Au-;usle,  Mais  mal- 
ment [vour  le  maihomaticieiî,  six 
hommes  en  état  de  porter  les  «r- 
if  rage  de  vingt  à  celui  de  soixante 
jiposenl  pas  six  cent  mille  famil- 
rait  plus  ciart  de  dire  deuï  mil- 
demi  ri'iailividus  de  lool  Age;  d'au- 
qu'il  ne  s'y  trouvait  ni  len  seul 
i  un  seul  infirme, 
^  terre  de  Gessen  est  la  quarantième 
lie  TKgypte  pour  l*élendue,  elle  en 
leul-ôlni' la  dixième  |»our  la  fertilité, 
il  suit  qu'elle  devait  ôlre  la  jihis  peu- 
sans  compter  que  Moïse  ne  range 
u  nombre  dej^  liommes  en  étal  de  t;or- 
armeâ  seulement  les  |  remicrs-nés, 
sorall  ridicule,  et  qu  en  outre  les 

F^-n  lum  est  iiutcMi  iii  iiot'tis  me<lio,  per- 
dmiuiis  oumt!  iiiiniogenilim»  in  it'rr:i  .^gyp- 
^lliiOi;cnit(>  T'horaoïiis,  *[m  m  hnVm  ejiis 
usqiic  .Td  priiuogcuiliiiii  t;ipiivir  (|n.r.  cr;il 
irc,  i*t  mniic  priiiuï^rnimui  jtuiH'nlormii. 
_IHiie  l*imr;io  «tnU»,  cl  munes  servi  epis, 
Nfui;  jEgvptus  :  cl  m  lu»  t*sl  claiiinr  ningims 
;>(»|4i  :  iii'tnic  etkirii  er;U  doinus  in  (\\t'A  uiui  ja> 
iih>riMii8.  Vocillsque  Fh:u:ii)  MoyM'  cl  A:iion 
Ad  Surgile  cl  riisix^ïliiuim  a  p(»pu!a  meo, 
yilii  Urarl  :  llo,  inn»ii»Iulr  Dutuin'»  smil  dii'i- 
Bl  vrslrns  ri  aniit'iiti^  ;issu toile  itt  pilHM'AHs, 
Hnttff»  iHMicdifite  mihi.  Urgf iKmltpn^  .Esyptii 
♦m  'Je  irn;i  exirc  vclneilêr,  dtc4»nicïa  ;  Oiiuies 
ur,  (Esod,  \tu  29-53.) 
If'rtireitn^  est  îuueni  ToUias»  ol  canis  spcu- 
•ii:ii  f't  ttiiiit'iii  piitua  BKtiisioiie  ju\la  llu- 
ttt  hvaret  pedes  snos,  et  *»cce 
A     1  .id  devon»Ddiim  ctuii.  Quein 


Hébreux  n'habitaient  pas  tous  lefovsdeGès- 
sen  :  autant  vaudrait  dire  qu'ils  liabitaienl 
lousîa  ville  de  llamessè;;,  qui  fnt  leur  point 
de  déjtart.  L'idée  d*unDieu  qui  lue  d  samain 
vingt*ipmtre  millions  d'hommes^  a  dô  jaraître 
bizarre  à  Tauteur;  elle  Test  en  elfel  ,  mais 
c'est  son  seul  mérite,  si  v.'vn  c^i  un. 

Isa  serfuide  observation  porte  sur  le  pré- 
tendu rof  commis  par  les  Hébreux  au  mo- 
mcnl  de  leur  départ.  Maisiric^e-^tOieu  mônio 
qui  en  est  l'auteur,  puisque  c'est  lui  qui  Ta 
cnuunandé;  et  si  un  (»areil  ordre  ne  sutîit 
ras  pour  le  légitimer,  nous  ne  savons  plu» 
a  quelle  source  taire  remonter  la  justice. 

r€USSON  MIBACLLEDX  DU  TOBIE. 
On  Ht  ce  qui  suil  au  sixième  cbapitre  du 
livre  tle  T«*bîe. 

A  lu  pu  de  ta  première  journée  de  marche^ 
Tobic  etahtit  son  étape  au  bord  du  Tigre ^  et 
y  étant  ailé  laver  ses  m'eds,  un  énorme  poi»^ 
son  s^ avança  pour  le  aévurrr.  Saisi  de  frayeur  \ 
â  cette  vue^  Tobie  s'écria.  Seigneur,  i!  ta  m'oN  ; 
teindre,  et  fange  lui  dit  :  prenez-fe  par  la  ! 
brancbie  et  attirez-le  sur  le  rivage,  Celui-cilê  i 
fit,  et  l'ayant  entraîné  à  sec^  te  poisson  sel 
mit  à  palpiter  à  ses  pieds,  Vange  lui  dit  ^ 
alors  :  étcntrez-hy  et  réservez  le  cœur,  le  fiel  1 
et  le  foie^  parce  gue  ces  viscères  ont  un  ulite 
emploi  comme  médicament.  Ensuite  il  en  fitl 
gnit*  r  1rs  chairSy  afin  de  s'en  nourrir  pf n-  1 
danl  la  routf,  ft  Us  en  salèrent  une  guantitii 
suffisante  pour  aller  instpé à  Rages,  dans  /»] 
Mcdîe,  Et  lurstmc  Tùhie  interrùgea  fange  enj 
ces  paroles  :  Dites-moi^  s  il  vous  ptaif,  maftj 
frère  Azarias^  à  quel  usage  sert  en  médecinêi 
ce  que  vous  avez  fait  réserver  du  poisson^  j 
fange  lui  répondit  :  la  moindre  parcelle  diê\ 
cœur  étant  mise  sur  les  charhons^  la  fum^9\ 
gui  s'en  exhale  extirpe  de  f homme  et  de  la\ 
femme  toute  espèce  de  démons,  de  telle  sorte  ( 
guils  H  y  reviennent  plus;  et  le  fiel  est  pro-j 
pre  à  oindre  les  yeux  couverts  a  une  taie  ;  U\ 
en  opère  la  guérison  (16i).  j 

On  sait  de  quelle  manière  Fange  Ila|}liaël| 
conduisit  le  jeune  Tobie  à  la  maison  de  Ua- 
gueU  et  comment  il  fut  Tinrerméfliaire  du] 
mariage  de  celui-ci  avec  la  fille  de  leur  htMe,J 
nommée  Sara,  qui  avait  déjà  été  dotiné©] 
sefU  fois  en  mariage  par  ses  jiarents,  et  dontj 
un  démon  avait  tué  les  sent  maris.  L*aulenr| 
ajoute  :  Et  Tobie  se  rappelant  tes  paroles  r/ij 

(^ïpavrsrciis  Tolnas,  clam.'ivfl  vare  inftgn;i  dtieiiS  : 
DiHiiîiu' ,  iiivudil  me,  ¥a  dixil  ci  iuinclus  :  Apprc*' 
hcnd**  l>raiu1iiain  cjus,  cl  Irabe  cinu  .id  te.  Uunt! 
vnm  fcrissol,  :iUr3ixit  ciitn  in  sirrutii,  el  pal  pliure 
r»i:pil  anlc  |ic*d(*î»  ejm.  Tiuïc  dixil  ci  .^iigeliis  : 
Kxeitlcra  hune  piscem  cl  rnr  ejus»  cl  UA,  cl  jerur 
rcpiMio  itlii  :  sunl  cui  n  lia!C  uece&ssiria  ad  ntcdica» 
nieiila  militer.  (Juod  cuin  rccii>srl,  assavil  cainoH 
rjiis,  cl  sccin»  liilcniril  in  via;  rnplcni  salierunt, 
f]H;iî  sullirrrrnl  cis.  quous'jutî  pencnircnl  iti  lia- 
ges CLvitalrnt  Medôruin.  lune  intcrrn|!aviZ  Tabia» 
àngcluni ,  et  «li\ii  eï  :  Ol)<»ecro  le.  i\zana  fr;»trr,  nt 
dicîi»  niiln  ,  qiiod  rcnicdiinn  iiabpbunt  ista,  qiuir  do 
piîjCJC  serviirc  jusàisii?  Kl  respondcns  ati^ï^Uis  dix  il 
ei  :  Cordis  cjus  pjirtitulam  &i  suf»or  i:aii>niH.»s  pu- 
nas»  rujjnifi  cxlricat  onine  gt;nns  «arninninruni  sive 
a  viro,  sive  a  mu  lifte  ,  ila  iiC  ullra  non  anTdal  »d 
COS.  Kl  fel  valci  ad  ungeidoi  o<!ulos,  m  qulbiis  fuf- 
rii  albigf»,  et  sanabiuilur,  (Tob.  vi,  l-î).) 


105 


POl 


DICTIONNAIRE 


ror 


Vange^prit  dans  son  sac  de  voyage  une  partie 
du  foie  du  poisson  et  la  Jeta  sur  les  charbons 
ardents.  Alors  Congé  Raphaël  appréhenda  le 
dimon^  et  l'enchaina  dans  les  déserts  de  la 
Ilaute-^gypte  (762). 

Plus  loin,  après  avoir  raconté  Te  retour 
du  jeune  voyageur  au  toit  paternel,  Tauteur 
dit  encore  :  Tobie  prenant  ensuite  un  peu  du 
fiel  du  poisson^  en  oignit  les  yeux  de  son  pè- 
re; puiSj  ttu  bout  d'une  demi-heure  d^ attente 
environ^  il  s'en  détacha  une  pellicule  sembla- 
ble à  la  membrane  d'un  œufy  que  Tobie  lui 
arracha  des  yeux^  et  il  recouvra  en  même 
temps  la  vue  (763). 

Pour  ceux  qui  considèrent  Fhistoire  de 
Tobîe  comme  un  poëme  didactique,  ces  j)as- 
sages  ne  soulèvent  aucune  difficulté,  parce 
qu'à  leurs  yeux  tout  ceci  n'est  qu'une  pieu- 
se liction.  Mais  tel  n'étamt  pas  le  sentiment 
commun  des  interprètes,  et  l'histoire  deTo- 
bie  avant  toujours  été  considérée  comme 
véritable  dans  toute  Pantlquité,  il  nous  sem- 
ble qu'une  telle  explication  est  une  défaite, 
et  n'a  été  inventée  que  pour  éviter  la  diffi- 
culté au  lieu  de  Ta  résoudre.  D'ailleurs  cette 
histoire  porte  avec  elle  tant  de  traits  de  vé- 
racité, qu'on  ne  saurait  la  rejeter  d'une  ma- 
nière absolue  au  rang  des  fictions,  et  il  n'y 
a  jamais  eu,,  nous  le  croyons  du  moins,  que 
les  hérétiques  et  les  ennemis  de  fa  foi  qui 
l'aient  osé.  S'il  y  a,  comme  nous  l'avons  dit 
ailleurs  {Voy.  Introd.,  t.  I",  col.  61),  des 
allégories  et  des  mora.ités,  elles  ne  touclu'nt 
point  au  fond  de  Thistoire,  et  se  trouvent 
principalement  dans  la  version  grecque,  si 
différente  de  la  version  latine  adoptée  par 
TEglise.  Au  reste,  nous  n'avons  pas  à  dé- 
fendre ici  la  véracité  du  livre  de  Tobie,  elle 
a  été  mise  depuis  longtemps  hors  d^atteinlc 
par  les  écrivains  catholiques;  nous  nous 
proposons  seulement  d'exposer  quelques 
considérations  sur  les  faits  merveilleux  qui 
viennent  d'être  relatés,  les  miracles  étant  le 
seul  objet  de  notre  examen. 

£t  avant  tout,  il  faut  se  rendre  un  compte 
exact  de  la  situation  du  jeune  Tobie^  lors- 

3\x^i\  aperçut  le  poisson  qui  venait  pour  le 
é^orer.  II  n'était  pas  placé  au  bord  d'un 
rivage  profond,  autrement  il  n'aurait  eu  le 
temps  ni  de  voir,  ni  de  fuir  son  ennemi,  ni 
d'appeler  au  secours.  On  sait  que  les  pois- 
sons voraces  s'élancent  avec  la  rapidité  du 
trait  sur  leur  proie,  et  disparaissent  avec  elle. 
II  était  donc  sur  un  rivage  incliné,  très-peu 
profond,  et  lorsque  le  poisson  s'élança  pourle 
saisir,  il  vint  s'échouerprès  de  lui  sur  le  sable 
et  à  moitié  hors  de  l'eau.  Le  jeune  voyageur, 
surpris  et  effrayé,  s'enfuit  et  appelle  au  se- 
cours son  compagnon  de  route;  celui-ci  lui 
indique  ce  qu  il  doit  faire.  Ces  délais,  cette 
conversation  supposent  que  le  poisson  est 
dans  l'impossibilité  de  nuire  ou  de  rentrer 
dans  le  fleuve,  autrement  ce  serait  déjà  fait. 

(7G2)  Recordatus  itaque  Tobias  sermonum  an- 
geli,  prolulit  de  cassidili  siio  parlem  jecoris  ,  po- 
suitqiic  eam  super  carbones  vivos.  Tune  Ilaphael 
angélus  apprehendît  dsemonium,  et  religavit  illud  in 
drseilo  ftuperioris  i€!gypti  (  Tob.  vin ,  i-o  ). 

(7G3)  Tune  sumciis  ïobia^  de  fclle  piscis,  linivil 


Dès  lors  il  ne  s  agit  point  d'un  ero 
comme  quelques  auteurs  l'ont  cru, 
crocodile  court  fort  bien  è  terre,  et 
laisse  pas  traîner;  il  n'y  est  pas  moii 
gereux  que  dans  Teau.  D'ailleurs  iïn' 
de  brancnies.  Il  ne  s*agit  pas  davantai 
hippopotame,  qui  n'est  point  carnivo 
fuit  et  n'attaque  pas,  qui  n'a  point  di 
chies,  qu'un  nomme  ne  saurait  entrai 
qui  se  sert  très-aisément  de  ses  jambi 
marcher  sur  la  terre.  De  baleines,  il 
a  pas  dans  le  Tigre,  et  quand  il  y  en 
de  toutes  i^etites,  elles  n'attaquerait 
les  hommes,  puisque  les  grosses  ne 
taquent  pas.  II  n'y  a  pas  non  plus  de  n 
cl  lors  môme  que  quelqu'un  de  ces 
s'y  serait  éçaré,  ou  bien  y  aurait  été  ( 
exprès  par  Ta  main  de  Dieu,  il  n'eût  | 
possible  de  le  prendre  par  les  bri 
pour  l'entraîner  à  sec.  Le  requin,  lus 
qu'il  soit  expiré,  n'est  pas  moins  dan 
hors  de  l'eau  qu'il  ne  l'est  dans  c 
ment.  Les  marins  qui  le  pèchent,  ont 
soin  de  le  laisser  mourir  aux  verm 
navire  avant  de  le  descendre  sur  u 
Sans  doute  tout  ceci  pourrait  être  n 
leux,  mais  l'air  naturel  dont  le  fait  e 
porté  semble  exclure  toute  idée  de  i 
au  moins  jusqu'en  ce  point.  Ces  divei 
sons  ou  amphibies  ayant  été  propo: 
des  commentateurs,  nous  avons  cru 
les  écarter  d'abord. 

Il  faut  écarter  de  même  tous  les  M 
sauf  une  seule  espèce,  l'esturgeon,  i 
monte  dans  les  eaux  douces. 

L'esturgeon,  assez  commun  dans  l'R 
et  le  Tigre,  qui  y  communique,  nous 
suffisamment  remplir  les  conditions 
qu'on  puisse  avec  quelque  vraisembi 
proposer  comme  solution  probable.  C 
gros,  un  très-gros  poisson  :  l'on  en  r 
altcignent  à  plus  do  vingt  pieds  de  Ion 
Il  est  très-vorace  et  hante  les  bore 
grands  fleuves,  parce  qu'il  cherche  si 
riture  sur  la  vase  ou  même  dedans, 
ajoute  qu'il  la  fouit  avec  son  musc 
voracité  rcntralno  souvent  sur  des  bw 
où  il  échoue.  Il  est  vrai  que  l'esturgeo 
pas  dangereux  pour  les  hommes,  cai 
édenté;  mais  Tauteur  ne  dit  pas  que  1 
son  de  Tol)ie  fût  dangereux,  il  dit  seu 
que  celui-ci  eut  une  grande  frayeui 
texte  grec  ajoute  que  ce  n'était  pas  au 
geur,  mais  à  son  pain,  que  le  pois 
voulait.  En  outre,  festurgeon  a  de  t 
côté  de  la  tète,  non  pas  à  proprement 
des  branchies,  mais  de  grands  trous 
lesquels  on  peut  facilement  passer  la 

L'esturgeon  ayant  écailles  et  nasc 
n'était  pas  interdit  par  la  loi  de  Mo 
jeune  Tobie  a  donc  pu  s'en  nourrir,  c 
remarque   est    d'autant   plus    impoi 

oculos  patris  sui.  Et  sustinuit  quasi  dimidi] 
horam  :  et  cœpit  albugo  ex  oculisejus,  quai 
braiia   ovi,   egiedi.   Quain    apprebendens 
traxit  ab  oculis  ejus ,  statimque  visum 
(Tob.  XI   13  15.) 


roi 


DES  MIRACtflS. 


POI 


$n 


avait  fait  une  oUjcciion  contre  le 
pndiqué  [)ar  Rochaii. 

proposons  donc  cette  solution,  sinon 
^cerl/iine,  au  moins  comme  probable, 
îOda nt  ij u* il  s'en  ï présente  une  meilleure, 
5,  dit-on,  le  cœur  de  restiirgeon  est-il 
s  à  chasser  le  démon,  et  sou  fiel  à  gué- 
yeut  malades  de  la  cataracte?  Quant 
mîr,  nous  ne  savons,  et  pour  ce  rjui 
Plie  le  fieU  il  paraît  que  celui  des  pois- 
général  jouit  de  j»ropriétés  analo- 
1  moins  Fiine  TaÛirme  en  plusieurs 
de  son  Histoire  nalurflU  (764). 
bsi  Tavis  des  médecins  deranliqniié. 
fois,  nous  n'attachons  pas  une  gran- 
riance  a  ce  point,  parce  que  nous 
3ns  !a  pnérison  du  vieillard  comme 
Jurement  niiraruloox,  et  tel  êbi  aussi 
*nn  grand  nctmlirc  de  commenta- 
3t>5).  Il  n  a  jamais  été  dit  du  fiel  d*aii- 

K.sun  «ju'd  tîl  tomlier  la  cataracte  an 
ne  dcmi-lieure,  et  jusqu\'i  ce  qu'on 
»  un  poisson  dont  le  tici  ou  la  graisse 
î  de  cette  pro[>riélé^  nous  tenons  qu'on 
considérer  la  cure  comme  miraculeuse. 
Il  de  quiller  ce  sujet,  nous  voulons 
fc  dernière  remarque  relative  à  Tes- 
L  c'est  que  la  meilleure  manière 
mtr  sa  chair  fraîche  est  encore  de  la 
JPlI*^r,  et  que  de  ses  œufs  salés  ou 
<M\iar,  aliment  dans  la  |né|>aration 
l  les  Hollaudats  excellent,  et  dont  ils 
eut  en  Italie,  eu  llussie  et  dans  tout 
lot.  Ceci  e>t  fort  conforme  au  récit  de 
msu  :  ftisavit  carnes  ejits^  et  secum  tu- 
H  via  :  ta  ter  a  mUfrunf\  f[um  suffice- 
Mmiousqur.  pcrvenirmt  ûi  Rages  civi- 

B^nymCi  proposé  par  plusieurs  t  oni- 
Kïrs  *  n'atteint  qu  une  longueur  de 

É trois  pieds,  et  ne  sort  ])as  de  la 
ilure,  proposé  par  Bocliarl,  convient 
oins  :  le  silure  est  timhlc,  |»cu  vo- 
ta(|uanl  jamais  sa  pruîe  à  force  ou- 
",  est  peu  agile.  La  i*lus  grande  esiière 
^ien  h  quatre  ou  cinq  [ûeds  de  lun- 
Ciais  encore  en  cet  état  il  atteml  sa 
la  cherche  timidemcnl,  cl  d^ail- 
est  san-i  écailles,  et  arn^i  ne  saurait 
tiilimcnt  à  un  disciple  de  INloïsc. 
!e,  il  est  vrai,  d'une  dispense  accor- 
ir  lange;  mais  c'est  une  su|>po5Jlion 
bp  confirmer  une  autre,  et  l'Ecriture 
pen  qui  )  ait  rapport. 

•  Callimiynii  fcl  cîcnniccs  sriu:it,  ri  raines 
|aistip4'n.V('iMS  ciKisiiniit.  i  \[ÀU,  \\\\k  « .  K) 
pisciitin     nnviutiliufii     niariiniMiiii<|y(! 
facia!»  olco,  udiiiiiiln  ii»€lle,uculuruiu  lLv 
nium  conferl.  •  {ibid.} 
est  (murlani  (1rs  f'0Mmicntn(4^urs  (l*«inc 
iortlé   qui    h  consiilémil  rumiîir   |nj(<!- 
rehc^  eiUrc   aunxf  flonicille  Liipirtroul 
t. 

i*sponj|cii%q«c   angHiïîi,  ail  :  Kst  liir  R:»- 

vir  |>ropinf|iMi!ï  ilr  tribu  IiiikcL  lîic  li:i - 

tiotiiMif.  Sarauii  sc  »iei]Uf"  uiast^nlmiï»  ne- 


Examinons  maintenant  une  seconde  ques- 
tion :  celle  qui  a  rapport  h  la  mort  ries  se|>t 
premiers  liancés  de  Sara.  I/auteur  dît  :  Sara, 
fille  de  Raguel,  avait  été  donnée  h  sef»t  ma- 
ris, et  un  démon  nommé  Asmodée  les  avait 
tués  aussitiM  qu'ils  étaient  allés  près  d'elle; 
tradita  fueral  Kcptcm  r<*n>,  et  dœmonium  no^ 
mine  Asmodœus  occidvrfU  cos ,  tnoj-  ut  tn- 
grfSH  fuissent  ad  mtn  fC,  lu,  8)*  Il  ajoute, 
ct^  c'est  lange  cpii  fiarle  ;  Demandrz  à  son 
père  Sartt^  fUic  et  uniqtie  hâ'itiêre  de  Buguet^ 
dttnt  tuut  h  birn  doit  vous  revenir ^  et  rottg 
C obtiendrez  pour  épouse.  Tvhie  répandit  : 
T€Û  entendu  (/nvlten  été  donnée  à  sept  époux 
et  guih  Bout  niorta:  on  néa  même  ait  ([uun 
démon  les  avait  tués.  Je  erains  quil  ne  m'en 
arrive  autant,  et  ifa  étant  fils  «mV/wf,  la  dou- 
leur de  ma  w(tri  ne  conduise  me$  vieux  pa^ 
rents  an  totnbeaa,  Ecoîifez-moi^  reprit  range 
Itupharl,  et  Je  vatA  vous  dire  qui  sont  ceux 
sitr  lesquels  le  démon  peut  prévaloir.  Ceux 
qui  eonrolent  au  mariage  sans  songer  à  Dieu 
et  sans  consulter  sa  roi  un  té,  mais  uniquement 
pour  satisfaire  leurs  goûts  lifndineuj-,  sem- 
blables au  cheval  et  ait  mulet  sans  intelligen- 
ce ;  c*est  envers  eux  que  le  démon  a  du  pou^ 
voir.  Mais  vous^  lorsque  vous  r aurez  reçue 
pour  épouse^  et  que  vous  aurez  été  admis  dans 
son  appartement^  gardez  la  confinevce  perv- 
dant  trois  jours,  et  ne  raquez  pas  à  autre 
chose  qnà  la  prière.  Dès  la  première  wwjV, 
faites  brûler  le  foie  du  poisson  et  le  démon 
sera  mis  en  fuite  (766). 

Len(unl>re  se(il  est  souvent  employé  dans 
la  sainte  Ecriture  comme  un  nombre  mysti- 
que, plus  souvent  encore  comme  un  nom- 
bre indéterminé:  ici  il  ne  nous  fiarait  pas 
indispensalde  de  le  prendre  h  la  rigueur: 
cette  remarque,  an  surphis^  n'est  que  d*une 
importance  secondaire* 

La  Vuïgatc  semble  dire  que  les  sept  pre- 
nucrs  mariages  de  Sara  avaient  été  acconi- 
[ilis;  cependant  il  n'y  acprà  rapfirocherquci- 
(|ues  [assagcs  épars  de  sf»n  rontexic,  pour 
safjcrcevoîr  qu'il  faut  renlcndre  autremefjt. 
L'Ange  dit  [dus  loin  au  jeune  Tobic  :  Après 
la  troisième  nuit  ,  tous  vous  unirez  ù  la  jeu- 
ne vierge,  dans  un  esprit  de  crainte  de  Dieu; 
fransacta  autem  tertîa  nocte^  aceipies  virgi* 
nem  cnm  (imore  Domini,  Au  vin*  cfiajiilre, 
il  om|iloîe  de  nouveau  la  même  expression  : 
ifortufiis  est  rirginem  Tobins,  Au  i  hafiitre 
pcécédcnt.  langé  dit  à  Hagnc)  :  Ne  craignez 
pas  de  la  lui  donner,  car  c'est  à  lui  que  vo- 

Ti\i  :  Au'fid  i\\ia  Irailil.i  p<l  scpicm  ruh,  ol  iimrttié 
stiiil  :  Hcii  II  lior  auilivi»  i|«ii;i  (U'nionium  oci  idit  il- 
Lus,  Tttntu»  rrj^ii,  ut;  Juih'  ei  unUï  luec  ('V('iii;iuL  :  lU 
iHiiu  sliii  uiAii-iiH  |hircjinljus  iiicis,  (1epoti:iiii  scnc- 
i'IiiMn»!  dliiriKi)  cum  trisOtia  ad  iufcKKs,  Tune  nnjîc- 
lus  tt^pliad  iV\x\i  ".  Audi  me,  cl  netti^riilam  lihi  rpn 
siiïiU  c|uIImis  pnevalcrc  imlCïiidiPniofïitim.  Ib  uîuh- 
ijiu'  r|ui  i'iHijtigiuiii  ita  KUscipturiL,  ni  t)f*iiiii  î\  s»'  ci 
i\  fiUM  iiiciUiï  l'XcluiluiH,  et  su;e  Jibi'liii)  iki  vacritr, 
Biciil  C4pius  H  nmliis,  qiijbus  mm  est  imcllrrliis  : 
11,11)^  in»l»îsl:»tciu  dîpijiodiinn  super  eos.  In  .luhiij 
CMiU  iHCi]\icr'\s  cjuu,  iïiijTC-ssus  €iil»iculum,  pi-i  Ui> 
dtcs  touihiens  cslo  ah  c:i,  ei  nîJiiJ  attud,  tiibi  oi;ili(»r 
is  >riliHianth  cjus,  cl  i'ip<ii'ii;l  eam  le  lui  i-      iiilms  vacrtbis   cum  ca.  îpsa  aiilcin   tu>eU\  îiiccii^o 


itir 


ji;iiii  uUainliabcl  aliaiti  pr.etei  e^Jiu.Tilû  di.* 


gcm.  Plie  crga  esiiî  a  fiMve  cjus,  cld.ibil      j*"ci>>^    |^ 
u\orcra- TujRc  rcspondit  Tftlâà  ,  r»  di        1*J  i 


lÎMfm   ili 


11 


m 


POI 


DICTÎON.XAIRK 


roi 


Sri  fiiU  têt  due  pour  épome,  parce  qu'il  crainf 
lïitu  ;  ft  t€$t  pour  cela  quun  autre  na  pu  Va- 
tair.  Propterta,  atius  nonpoiuù  haberr  ilfam. 

Or,  si  Sara  n'a  été  poêiédée  par  aucun  au- 
fre ,  i^i  elle  est  riVr^^f,  il  reste  un  espace 
Buflîsant  pour  que  ses  premiers  éimux  aient 
trouvé  une  mort  nalurelle  entre  le  moment 
où  elle  éiaît  devenue  leur  fiancée,  et  celui 
auquel  elle  devait  devenir  détiniïjvement 
leur  épouse.  Nous  disons  une  mort  natu- 
relle en  soîj  mais  non  dans  les  desseins  de 
Bieuj  qui  réservait  la  jeune  vierge  au  seul 
homme  qui  fût  dii^ne  de  sa  main.  Et  si  nous 
consultons  les  textes  grec  et  hébraïque^  nous 
y  trouverons  la  contkraation  de  cette  intcH-- 
prétation*  En  effet,  le  grec* porte  au  chapi- 
tre m  i»  Elle  avait  été  donnée  h  sept  éf^oux, 
et  le  mnuvais  démon  Asraodée  les  .*ivail 
tués,  avant  qu'ils  ne  se  fussent  unis  à  elli' 
en  qualité  de  maris»  »  Plus  loin,  \a  domes- 
tique dit  h  Sara  :  «  Vous  avez  eu  sept  époux ♦ 
t'ivomn€^ouvezpor(€rlciwmd*aucund*rux,p 

Maïs,  dira -ion,  c'est  un  démon  du  nom 
d'Asmodée  qui  lésa  tués;  Je  texte  de  TE- 
criture  le  dit  positivement. 

Oui,  Je  texte  îe  porte  ;  mais  nous  croirions 
volontiers  que  Fauteur  parle  ici  au  ^loint  de 
vue  descroj^ances  populaires,  comme  Josué, 
]i>rsqa*il  disait  au  ^oleil  de  $*arréler  ;  nous 
citons  cet  exemide»  jiarce  qu'il  est  mémora- 
Ide.  Les  témoins  des  événements  tragiques 
qui  s'étaient  accomplis  à  Toccasion  des  di- 
vers mariages  de  rinfortunée  jeune  fille, 
ne  pouvant  s'exfliuuer  aulremeot  une  suc- 
ression  si  él range  uc  malheurs,  Pavaient  at- 
tribuée h'  un  démon  in^aginaire  ;  comme  il 
était  d'usage  parmi  les  anciens,  et  comme  il 
est  encore  d'usage  parmi  le  peuple ,  pour 
tout  ce  qui  .^ort  du  train  ordinaire  des  clio- 
ses  et  des  événements.  Et  si  nous  consultons 
le  texte  grec,  nous  apercevrons  alors  dans 
tout  leur  jour  ces  préjugés  populaires;  car 
il  f*orte  que  le  démon  Asmodée  ne  faisait  de 
mal  (]u'à  ceux  qui  voulaient  éfKmser  Sara, 
1^1  qu  il  les  tuait  par  jalousie,  parce  qu'il 
était  lui-môme  épris  d'amour  pour  cette 
Ir'ÎIc  personne.  Cest  le  jeune  Tohie  qui  par- 
le ainsi.  Le  texte  grec  mérite,  il  est  vrai, 
p«*u  d'aUention  ;  mais  enfin  ce  rapproche- 
ment [»eut  conlenir  une  juste  indication. 

Les  vieux  démonographesne  trouvent  nul 
inconvénient  à  ces  amours  salaniques , 
qu'une  philosophie  |ilus  raisonnnide  dé- 
clare imf)osîibles,  et  qu'une  Ihérdogie  plus 
éclairée  n'admet  pas  de  nos  jours. 

Or,  en  supposant  que  ce  suit  un  préjugé 
ÎK)pulaire  exposé  ici  par  l'auleur  sacré  sans 
aucune  préoccupaliûn  dogmatique,  il  s'en 
suivra  que  tout  ce  discours  de  Fange  h  son 
compagnon  adoptif,  n'est  plus  qu'une  allé- 
gorie, une  moralité  pareille  à  celle  de  FE- 
vangile.  lorsque  le  Sauveur  dit  aux  Juifs: 
Vouss  connmsèezû  la  couleur  purpurine  du  fir- 
mament qail  fera  beau  temps  le  leudemaiur 
»i  c*e$t  le  soir  :  mais  $i  c'est  le  matiti^  tous 
àitfs  :  Attendons-nous  à  la  tempête  aujour- 
d'huit  car  le  ciel  est  rouge,  Or^  coninut  se 
fait-il  que  rous^  qui  connaissez  si  bien  Us 
pronostics  du  firmaments  ^qhs  ne  reconnais- 


siez pas  le$  Êifjncs  qui  annoncent  Taci 
plissement  des  temps  ^  ou  bien  Ctiro 
celle  du  livre  des  Proverbes,  lor5quc 
tcur  parle  ainsi  :  «  Allez  lronv*»r  la  fotj 
A  paresseux,  et  )k  la  vue  de  sesnrécaul 
apf  renez  la  sagesse  :  sans  chef,  sans 
cepteur  et  sans  roi,  elle  fait  ses  provi^ 
darjs  1  été,  et  récolte  la  moisson  qui  do 
nourrir,  »  Tel  est  en  effet  le  préjugé  fj 
laire  ;  mats  ce  n'est  qu'un  préjugé,  eti 
se  (>asse  rien  de  semblable. 

Le  mot  Asmodée  veut  dire  la  meturi 
feu^  et  selon  quelques  interprètes  le /îr 
la  Médiei  dans  le  texte  hébreu,  re  ûi 
est  appelé  Melech  Ifasschedimta,  c'c^l-j 
re  le  roi  des  larrons.  Mais  Corneille 
pierre,  dans  son  commentaire  sur  T< 
avoue  sans  difOculté  que  ce  n'e>t  q 
nom  do  convention,  comme  tous  /eux 
lesquels  nous  désignons  «diacuiï  di?s  r 
vais  esprits  en  [►articuUer.  Touti 
te  qu'on  iloit  considérer  ce  feu  ce  :..:i..  - 
do  la  concupiscence;  et  c'est  ainsi 
Fange  en  fiarle  à  Tobie. 

En  résumé,  nous  pensons  que  les 
miers  maris  de  Sara  moururent  d'une 
nière  loule  naturelle,  mais  en  vertu  W 
volonté  ex[»rcsse  de  Dieu;  que  te  pe 
vit  dans  la  succession  des  événements 
leur  ôlèrenl  la  vie  une  œuvre  démonii 
et  que  Fange,  au  lieu  de  corriger  dm 
jeune  Tobie  des  préjugés  et  de^  '  ^ 
n'exerceraient  nulle  inlluence  s 
vres  ni  sur  son  salul,  préféra  lui  adxci 
h  cette  occasion  une  le«;on  de  piété  t^ 
morale  qui  lui  fût  véritablement  proftla 
Dieu  ne  prciitl  pas  soin  ordinairenirn 
redresser  nos  erreurs  de  logique  oo  d'c 
logie,  c'est  h  la  raison  humaine  à  faire 
sortes  de  redressements. 

Nous  devons  avouer  que  la  plupari 
commentateurs  ont  pris  h  ta  lettre  \ù\i 
passage  du  livre  de  Tobie  j  et  sf  nous  i 
sé|;arun5  d'eux  Jicot  égard,  ce  n  est  pas 
nous  trouvions  de  la  dilficulté  h  adroi 
que  le  démon  tlonne  la  mort  h  quelqn 
avec  la  jîcrnnssion  spéciale  du  Créât 
qui  avait  donné  la  vie;  mais  c'est  quel 
avons  cru  reconnaître  sous  Fécorce  delà  11 
un  esf>rit  ditTérent. 

Si  lel  est  le  stMis  de  noire  pas5 
s'ensuivra  que  le  rc:  te ,  c'ost-è-dir 
inigation  avec  le  foie  du  poisson 
(haînement  du  démon  Asmodée  dan^ 
Haule-Egyple,  ne  sont  filus  que  liesclM 
diles  et  faites  en  conformité  du  ^iréj 
judaïque,  [>réjugé  très-ancien,  cotnnic  ti 
allons  Félâblir  :  et  que  le  démon  de  ' 
rent  délivrés  Sara  et  Tobie,  fut  celii 

brutale    concupiscence,    qui   ne    ^ 

point  aux  enianls  de  Dieu,  aux  /fff 
mints,  selon  la  juste  et  belle  exprès 
Tobie  lui-môme.  Que  si  leur  raar' 
béni,  H  leurs  personnes  préservi 
mort  et  «faccidenls,  ce  fut  en  vertu 
loi,  de  leur  nrtèie  et  de  leur  soumk 
la  parole  de  Fange. 

hiïns   la   sui»posîtîon  contraire, 
voyons  aucun  in«jonvénient  non  plu^ 


POI 


uoio  grillé  d*uii  poisson,  qui  n*a  de 

le  aucune  vertu   su  ma  tu  relie,    en 

ins  celle  circonstance  par  la  voloo- 

ile  de  Dieu,  et  au'un   archange  ait 

range  déchu  Je  nuire,   hii  ail  re- 

jiouvoir  qu'il  avait  reçu  prérédcm- 

|t  Vmi  éloigné  jjour  loujours   d'un 

^  lui  du  Très-Haut. 

5e  des  iiorcismes  par  »es  fumiga- 

ou  du  moins  par  lemploi  de  &ub- 
aromaliques,  est  très-ancien  parmi 

pe  juif.  «  Salomon,  dit  rhistorien  Jo- 
^nplo^ait  ses  roiioaissauccs  en   bo- 

|a  composer  [Jinr  l'utitité  des  hooi- 
ers  remèdes,  entre  lesquels  il  y  en 

M  avfiiont  mènic  la  force  fie  diasser 
>ns,  sans  qu'ils  05as.^ent  [dus  rcve- 
etlc  manière  de  les  chasser  esl  enco- 
md  usage  parnji  cenide  nuire  na- 
j'ai  vu  un  jui^no^lnléEléa^m^  qui» 
L^ence  do  l'empereur  Vesfjasien,  de 

H  de  plusieurs  de  ses  capitaines  et 
Jélivra  divers  jiossédés.  11  attachait 

\u  possédé  un  anneau  dans    lequel 

lassé  une  racine  dont  Saloinon  se 

_çet  usage  :    et  aussitôt  que  le  dé- 

tsentie,  il  jetait  le    malade  par 

indonnait  (7(i7).  » 

le  croyons  pas  que  Salomon  ait  pra 


DES  MIRACLES.  TOI  IM 

refîetd'uu  ndracle  manifeste,  ^fous  disons 
icci  pour  ceux  des  commentateurs  qui  ont 
jiris  h  rebours  îe  [lassage  en  queslion  ,  et 
cherctié  de  riiisloire  naturelle,  là  où  il  o*» 
l»eLil  y  en  avoir, 

Flavius  Jo^èphe  dit  encore  en  parlant  de 
la  racine  de  ïîara  ;  «  Elle  a  une  vertu  qui 
fait  que  Ton  ne  craint  point  de  s'exposer  au 
péril  pour  la  cueillir;  carce  que  l'on  nomme 
des  démons,  et  qui  ne  sont  autres  que  les 
Ames  des  méihanls  qui  entrent  dans  les 
corps  des  honunes  vivants,  et  qui  Jes  tue- 
raient si  on  n  y  a  reportait  point  de  remède, 
les  (| aillent  aussitôt  que  l'on  approche  d'eux 
cette  plante  (7(i0).  » 

A  |>art  celte  bizarre  idée  du  Juif  transfuge 
sur  les  démons,  ces  deux  passages  sulTisent 
pour  démontrer  qu'il  était  d'usage  dans  sa 
nation  d'essayer  le  pouvoir  des  odeurs  fur- 
ies sur  ceux  que  Ion  considérait  comme  dé- 


*ur  ceux  que  J 
ujontaques,  rfc  la  môme  manière  que  nous 
cniffloyoïis  Vcther  ou  les  alcalis  dans  les 
affections  siiasoiodiqucs  et  les  évanouisse- 
ments. 11  semble  vouloir  parler  de  la  racincj 
de  mandragore,  sub>taTne  très-puante,  sur- 
tout lorsqu'elle  est  vieille,  que  les  soffiers 
du  moyen  flge  cueillaient  emoto  par  les 
procédés  quil  indique,  c'est-à-dire  en  y 
attachant  un  chien  jiour  l'arracher,  et  quo 


enseigné  de    pareilles  sln|*idités.     l<^s   démonographes    de    la    même  époque 

tiennent  aussi  pour  Irès-démoniaque. 

Et  quant  au  déujoii  enchaîné  dans  Ut 
d'serts  df  la  ifante-Eyyptf,  nous  croirions 
volontiers,  si  nous  en  trouvions  un  autro 
exemple  dans  la  sainte  Ecriture,  que  cetio 
expression  est  une  figure  de  lani^agc;  une 
exfïression  proverbiale  pour  ainsi  dire; 
comme  lorsque  nous  disons  envoyer  quel- 
qu'un ou  quelque  chose  au  Prron  *  pour 
signifier  Tabandon  et  leloignemcnt  quo 
nous  en  faisons  ,*i  loujours. 

Le  texte  grec  est  ïiïvorahle  aux  ex|»Iica- 
tions  que  nous  donnons  ici  ;  il  porte  : 
ff  Tohic,  après  avoir  brûlé  Fcnicns,  déposa 
sur  les  cendres  le  ca*ur  et  le  foie  du  pois- 
son, cl  leur  fit  produire  de  la  fumée.  Or*. 
aussitôt  que  le  démon  eu  resjâra  ToUcur». 
il  s'enfuit  dans  les  parties  hautes  de  TEgypte^ 
et  l'ange  le  lia.  »  D'où  il  résuite  que  f  obit> 
commença  jiar  brûler  des  parfuujs  en  Thon- 
neur  de  la  Divinité,  suivant  la  parole  de 
Fange,  qui  lui  avait  recommandé  d'appeler 
Dieu  à  son  mariage,  et  que  cet  acte  de  reli- 
gion ne  ftit  pas  étranger  à  la  fuite  du  dé- 
mon. Il  s'enfuit  (htns  fcs  lhu.i:  hauts  de  TF- 
fjtjptf^  dit  Fauteur;  mais  Jésus-Christ  a  <lil 
de  même  :  Lorsque  le  démon  est  snrli  d'une 
f^me,  et  il  ne  s'agit  point  ici  rie  (lossessioru 
lorsque  le  démon  est  sorti  d'une  Ame,  il 
s'en  va  dmis  des  Heuûc  arides  et  aans  eau;  or, 
tous  les  commentateurs  interprètent  ce  pas- 
sage dans  un  sens  fiurement  spirituel.  Cette 
dernière  ox|ires>ion,  Vange  le  Un,  sans  au- 
cune autre  addition,  doit  être  prise  aussi 
dans  un  sens  spirituel  et  purement  méta- 

le  Fîiit^cllum  dœmmiwmm,  (  ViW,  Calmet  in  D^in 
Ahmod,  Oissertalh,) 
/•'-'»*  r,:--^:rfrft  Jttift,  Hv.  vir,  c.  15. 


croyons  pas  qu'il  y  ait  de  moyens 
tde  chasser  les  démons;  autrement, 
irist  n'aurait  pas  connnuniciué  à  son 
lil    pouvoir    surnaturel    analogue. 
il  un   médecin  ou  d'un    einpiri- 
H  bon  des   exorcistes   dans  l'E- 

iTOns  bien  gue  les  Exoreismaires 
fn  fige  contiennent  des  (>res(rip- 
[ïilles,  et  enseignent  quelles  lier* 
lut  employer  en  fumigations  pour 
les  démons  du  corps  des  possédés, 
ivons  lu  ces  prescriptions;  nous  y 
lu  pareillement  des  formules  cuba- 
is ;  mais  tout  cela  est  le  travail  de 
fs  pieux  que  savants,  jdus  crédules 
)nnables,  et  l'Eglise  n'approuva  ja- 
I  telles  choses.  Aucuns  livres,  ué- 
rmulaires  d'un  usage  universel,  ne 
^gncnt  (7G8). 
royous  quo  les  fumigations  et  les 
&<!  aromatiques  f»euvent  être  utile- 
lf>loyéesdans  les  cas  de  [lossession 
le.  et  elles  le  sont  en  effet  par  la 
le:  mais  si  elles  réussissent  indé- 
umeni  de  l'emploi  dus  armes  spiri- 
Je  FEglise,  c'est  une  preuve,  selon 
[lie  le  démon  n'y  était  pas.  Que  la 
liyssojieoude  racine  de  mandragore 
|r  le  nerf  olfactcur  d'un  malade,  et 
une  crise  salutaire,  nous  Fadmci- 
DAIS  sur  le  démon  I  Quello  irîéc  sq 
donc  des  natures  ançéliques? 
"ic  la  fumée  dn  foie  d\m  j)o isson 
AAlquelbts  un  démon  ^  ce  fui  par 

m*.  F  vni,  c.  3. 

9iit  de  là,  P%lisn  n  cf.mhmué  imi  ries 
et  le  yUa  tëlêlirc  de  ti^us  ces  recuciU 


w^ 


1>0I 


DICTIONNAIRE 


POS 


phorique,  aussi  bien  que  les  liens,  les  pri- 
sons et  les  chaînes,  vinculay  rudentes  et  ca- 
tenoBj  dont  il  est  parlé  dans  la  IV  EpUre  de 
.saint  Pierre,  VEpUre  de  .saint  Jude  et  le 
XX*  chapitre  de  1  Apocalypse ,  dit  Corneille 
Lapierre. 

Le  sage  Estius  dit  de  son  côté  :  «  Il  ne 
faut  pas  croire  qu'un  morceau  du  foie  ou 
du  cœur  d'un  poisson  contienne  naturel- 
lement la  vertu  de  chasser  le  démon,  et  que 
la  fumée  produite  par  ces  objets  lui  ôte  les 
forces  ou  Tempêche  de  passer.  Mais  ils  ont 
pu  produire  leur  eifet  ae  deux  manières  : 
soit  parce  que  Dieu  leur  en  avait  commu- 
niqué le  privilège  pour  cette  fois;  soit  parce 
qu  ils  étaient  le  signe  d'une  œuvre  reli- 
gieuse i)ro|)rc  de  sa  nature  à  l'éloigner. 

(f  Je  ne  sais  pas  trop,  dit  dom  Calmet  en 
I^arlant  des  [)rétentions  des  démonographcs 
qui  veulent  faire  agir  directement  et  natu- 
rellement sur  le  démon  la  fumée  du  cœur 
d'un  poisson,  je  ne  sais  pas  trop  comment 
ils  peuvent  arranger  cela,  à  moins  qu'ils  ne 
donnent  aussi  au  démon  des  sens  et  des 
organes;  en  particulier  Barthélémy  Fayo, 
dans  son  Energumenon ,  et  Pierre-Cîrégoire 
Toulousain ,  dans  son  Syntagma  jtifis ,  au 
xxiv*  livre.  Malgré  toute  la  finesse  de  leur 
esprit,  ils  ne  sauraient  étai)lir  de  rapport 
entre  Asmo<lée  et  de  la  fumée.  Ils  ont  beau 
parler  tant  qu'ils  voudront  d'antipathie  :  il 
n'y  a  de  sympathie  ou  d'antipathie  entre 
deux  êtres ,  qu'autant  qu'il  se  trouve  un 
point  commun  dans  leur  manière  d'être;  or, 
jl  n'y  a  aucun  point  de  ressemblance  entre 
l'esprit  et  la  matière.  » 

De  cette  fois,  voilà  de  la  bonne  et  vraie 
philosophie;  nous  nous  y  tenons. 

Notre  savant  auteur  ne  serait  pas  éloigné 
de  voir  dans*  le  passage  que  nous  exami- 
nons une  allusion  à  certaines  croyances 
populaires  des  Juifs;  car  voici  de  quelle  ma- 
nière il  termine  sà  Dissertation  sur  le  démon 
Asmodée  :  «  Il  est  bon  de  remarquer  que 
Jésus-Christ,  au  W*  verset  du  xii*  chapitre 
de  saint  Mathieu,  insinue  que  c'était  une 
croyance  populaire  parmi  les  Juifs  d'envover 
le  démon,  au  sortir  du  corps  des  possédés, 
se  promener  dans  des  lieux  horribles  et  dé- 
serts, jusqu'à  ce  qu'il  trouve  l'occasion  de 
revenir  en  son  premier  lieu.  On  lit  au  21* 
verset  du  xiii*  chapitre  d'Isaïe,  traduction 
(les  Septante,  que  Babylone,  étant  réduite  en 
une  solitude  par  la  main  des  ennemis,  les 
sirènes  et  les  centaures  (animaux  fabuleux) 
y  éliront  domicile,  et  que  les  démons  y  dan- 
seront leurs  rondes.  » 

Serarius,  dans  sa  39*  question  sur  le  livre 
de  Tobie,  dit  ce  qui  suit  :  «  Le  texte  latin 
porte,  dans  les  déserts  de  la  Haute-Egypte  ; 
le  grec,  dans  les  lieux  hauts  de  VEgyple^  iv 
ftvurÔToec  AwyTTTou,  de  même  l'hébreu.  On 
peut  entendre  ceci  de  deux  manières  :  soit 
figurément,  soit  littéralement.  Figurément 
pour  un  lieu  quelconque,  aride  et  éloigné, 
de  la  même  manière  qu'on  dit  qnolqnefois 
proverbialement,  au  delà  de  Gibraltar,  aux 
Garamantes  et  aux  Indes;  ou  bien  encore 
partir  pour  Ancyre ,  aller  à  Corinthe,  Mais 


il  n'y  a  nulle  raison  de  cherche 

fure  de  langage;  et  il  vaut  miei 
la  règle  de  saint  Augustin,  d 
le  sens  littéral,  toutes  les  foi 
n'empêche.  »  Si  donc  un  inler[ 
ici  quelque  empêchement,  il  s€ 
suivre  le  sens  figuré;  c'est  tout 
voulions  dire. 

POSSESSIONS  (Fausses).  —  ] 
cru  devoir  éloigner  cet  article  ( 
I  ossessions  évangéliques,  dont  i 
dant  le  complément,  afin  que  le 
soit  pas  exposé  à  trop  rapproc 
pensée  des  choses  qui  n'ont  qi 
éloigné.  Non  pas  que  l'œuvre  di 
soit  manifeste  dans  |)lusieurs 
sions  dont  nous  allons  parler, 
appelons  fausses  parce  qu'elles 
dune  même  espèce,  ou  si  l'oi 
même  degré,  que  celles  dont  il  < 
tion  dans  l'Evangile,  mais  parc 
œuvre  en  est  l'accessoire  et  non 

Après  une  étude  a|)profondie, 
cru  remarquer  cette  différence 
unes  et  les  autres  :  que  dans  les 
évangéliques,  le  démon  est  la 
cienle  de  tous  les  accidents  ei 
ou  du  moins  extraordinaires, 
(luisent;  il  domine,  il  est  le  ii 
chez  lui  dans  le  possédé;  tandis  ( 
possessions  mo(iernes ,  il  se  su 
état  maladif,  auquel  il  est  subor 
qu'à  la  volonté  du  malad«^  ;  d( 
(ju'il  suflit  pour  l'expulser  d'un 
pro])re  à  guérir,  ou  d'une  volon 
la  part  du  malade,  de  ne  pas  lu 
ces.  Ainsi  vaincu  et  lié  par  rapp 
tien,  il  ne  faut  que  lui  fermer  h 
qu'il  n'entre  pas;  et  ce  serait,  (h 
sens,  l'explication  de  (clte  paroi 
saint  Jacques  :  llésistcz  au  ciiaL 
loignera  (fe  vous  ;  rcsistitr  diabc 
a  vobis  {Jac,  iv,  7)  ;  ou  bien  de 
de  saint  Paul  :  Ne  laissez  j  as  le 
troduire;  nolitc  locum  darc  diah 
IV,  27.)  C'est  ainsi  qu'il  ne  préci 
tion  de  celui  qui  touche  la  tab! 
mais  qu'il  raccompagne.  Et  si 
est  constant  dans  toutes  les  possc 
évangéliques,  comme  nous  av( 
percevoir  dans  celles  {\(^s  temp 
que  nous  avons  étudiées,  c'est  u 
rément  très-remarquable. 

Cette  étude  est  environnée  de 
devons  le  dire ,  afin  qu'on  noi 
s'il  se  glisse  quelque  erreur  dam 
ciations.  D'un  côté,  les  rationalisi 
ralistes  ne  consentent  pas  à  d 
bornes  de  la  nature  visible  et 
quelque  phénomène  qui  se  pr 
vous  disent  :  La  nature  va  jusqu 
faudrait  voir  les  lionuncs  voler 
travers  l'espace ,  et  peut-être 
encore  :il  est  naturel  aux  liomm 
Mais  ils  ont  [)arfois  raison,  et  ( 
de  plus  certain  au  milieu  de 
tude?:,  c'est  que  nous  ne  connaiî 
les  limites  du  pouvoir  de  la  r 
autre  (hMc,  les  d^Snionograj'hos  al 


1i»irt  ee  qui  leur  semble  sortir  du 

Jinaîre  des  choses;  et  ils  ont  Biissj 

raison  do  chercïior  leurs  sol  niions 

rsde  la  nature  visible,  rnr  il  n*DSt 

rel  5  une  lablc  d'avoir  de  ilulelli- 

Ik  on  homrae  d'entendre  des  l^n^ues 

[jas  apr»rises,  à  moins  qu'il  ne  lise 

[jçnséo  d'autruf,  et  cnenro  est -il  bien 

uc  ce  |théiioinène  soit  naturel?  En 

iflieu,  les  nié. let'îns, dans  leur  h;i- 

ie  m/Hii[»uler  la  matière  et  leur  Icn- 

lonl  inalérîaliscr  Jraitent  pour  foules 

lettons,  guérissent  de  toutes  ou  ne 

ifnlpas,  suivant  les  i>ersonnes  et  non 

les  maladies,  et  vfius  tlisent  :  Vous 

ikn  (|ne  nou^  guérissons,  tUmc  le 

Véta:t  |>as.  Mais  r'esl,  h  notre  sens, 

euse  cuïielusian  tlans  ficauroup  de 

S<|ue  la  [trésen«'e  du  démon  ne  <erail 

ttessoire  aceidcnlel  defétat  rtinladif, 

liions  remettre  en  luiui^lvre  de  tristes 
raWes  événements,  dont  le  souvenir 
iem  d'être  à  jamais  éteint  dans  la 
!  il«s  liomme>,  mais  il  iie  déj^cnd 
DUS  de  relFacer  des  livres  ou  if  eNl 
;  et  comme  cet  ouvrage  ii*est  fias 
I  toutes  les  classes  de  knicurs,  nous 
pas  à  craindre  le  standaîe  ijni  [inur- 
iiUer  d'une  nouvelle  (mliliratian. 
)érons,  au  contraire,  qu'elle  pouria 
Q  l^our  une  |dus  judicieuse  apjvré- 
Êî^fitils  ac('om[ilis,  ou  une  [Jus  sa^e 
*Mns  des  c^ts  analogues,  si  jtimaîs 
I  s'en  iModoire. 

Bon  profila  rie  rerlaines  maladies 
pies»  ri^ine  nature  eontagieuse, 
r»ar  difTérentes  rauses,  nour  taire 
de  manifestation  dans  le  monde 
rendant  les  deux  ou  trois  «Icrniers 

I  ne  les  avait  pas  [iroduiles,  mais 
!ta;rc  qu'il  y  gagna»  lui  seul  le 

II  le  permit  dans  une  mesure  et 
causes  qui  dépassent  notre  a|i[^ré- 

nous  essaierons  rie  montrer  son 
quelquefois  elle  nous  semble 
;  Irop  heureui  si  nous  ne  ronlnn- 
1a  maladie,  la  frénésie  avec  la  pos- 
el  Tasluce  «ve<^  Tune  et  l'autre, 
t  de  tous  ces  éléments  h  la  fois. 
IIS  eu  rerours  h  beaucoup  de  pro- 
ux  manuscrits  et  autograplies; 
rinstniction  de  la  cause,  il  poin*- 
ir  erreur  dans  lejugenieut;  nous 
in$  doue  à  la  couscienre  île  chacun, 
tiartnal  que  nous  avons  nomme 


KQirils  appelaient  hnatUpieB,  ifimphati- 
ihaleplifjiiei ^  haichatites ^   enttifmKimh'it ^ 
Ifxtutiqui'f^  suivant  la  ïii(;nili(  iTliiïti  que 
biig  4  ce  mol» 
V.  IklttL  du  iifiufr,  de  la  Méduu^  V*  éd., 

pi  tcltoll»'\itulite  qui  a  fait  r»oirr  tasil  de 
%tvs  de  pi*ii:iiUciU'  qui  n^'Xisluil  fins,  ;i 
litflicuUc  qu'il  yadc  Sinileviriin  rankuu 


MS  MÏRACLES. 

extase  (  l'0|r.  <Mi< 


lus  FDirtpni  un 
symptAnif?  de  ces  prlTeclîons'que  les  anri(*ns 
appelaient  maladies  sacrées  (770),  et  que 
nous  désignons  [lar  fes  noms  de  manie,  ma* 
ladies  iivsléri(|ue  et  bypocoutJriaipîe»  éfulefi- 
sie,  convulsions,  riénésie.  l)ivers«ts  causes» 
des  ca  uses  éloignée  s  ou  môme  f  u  l  i  1  es  en  a  [  1 1  ja- 
rcnce,  Tusage  de  certains  médiennu?nts,  une 
joie  excessive,  une  frayeur  Irop  vive  ou  trop 
[ïrobmgée,  une  grande  torture  morale,  fleu- 
rent y  rond  u  ire.  Qui  na  lu  avec  un  tjro- 
fond  attendrissement  rbf'-toire  du  naufrage 
de  la  Mt'dnse?  Eiténiiés  par  la  fatigue,  là 
fn\m,  le  troitl,  en  proie  5  nu  long  désespoir» 
les  naufragés  du  radeau  éprouvaient  des 
illusions  e viatiques,  tlont  leebarme  conlras- 
lail  d'une  manière  a  tireuse  avec  leur  posi- 
tion dési»s|vérée  (771), 

Harementrextatiqué  conserve  Tusage  île 
ses  iaiiiltés  intellei  tuefles;  le  f*îus  souvent 
il  est  de  môme  privé  du  sentiment. 

Quoique  variés  en  afijiarence,  les  effets 
de  Textase  sont  en  réalité  fseu  nondireui.  Le 
fïremier  et  le  plus  remarquable  rst  cette 
suppression  abstdue  rie  la  sensibilité,  qui 
permet  d'ajqdiquer  le  moxa,  d'i nr iser  les 
cîiairs,  danqmter  les  membres,  sans  que 
re\lalic|ue  en  ait  la  fiercet»tion,  ou  du  moins 
satis  qu  il  le  lai'^se  paraître.  Le  second  est 
la  rigidité  aliS'ilue  du  corfi^,  ou  nue  llexi- 
Inlité  si  grande, qu'on  peut  lejdoycren  tout 
srns,  comme  s  il  était  destitué  d  osse- 
ments (772).  Les  atlections  bysléri<pjes  H 
bvpocondriaquesen  offrent  un  troisicnne  »fiii 
\viir  ei>t  fiartirulîer  :  c'est  la  f»rodu(lion  de 
taches  seinblablos  h  ries  brûlures,  ai^fiarais- 
saut  et  disparaissant  |  ar  intervalles,  firesrjne 
toujours  insensildes  il  l'action  du  1er  (773), 
On  les  a  f  irises  bien  des  fuis  |iour  la  nu*rque 
de  la  sorcellerie,  et  elles  ont  causé  la  mot 
d'un  graml  nombre  dlnnorents.  l'n  qua- 
trième pbénoméne,  non  moins  remarifiiable 
et  plus  IVéquent,  est  le  transport  apparent 
des  sens  de  la  vue  et  de  louie  a  des  tirganes 
qui  n'y  sont  fsas  af>firopriés  :  il  semble  que 
le  malade  voit  par  l'épigaslre,  qu1l  entend 
j*arlc.s  doigts  (77i).  Les  magnétisés,  les  faux 
JKJSsédés,  lescmivulsionnaires  en  firésonicnt 
de  nombreux  eveuqiles,  iJans  Tétai  tie  soui- 
namlfulisme  naturel,  on  voit  sans  le  secours 
des  yeux;  aucun  fait  n*est  mieux  consialé. 
Vn  dernier  tdlVt  physique,  aussi  souvent 
observé,  est  la  pntduction  d'une  obstruction 
au  gosier  (775),  ïdîstniction  qui  f«rovtent 
(1*11  ne  gr(»sscnr  (artant  *les  membres  infé- 
rieurs, et  s'élevant  jusqu'il  la  gor^^e,  <ommo 

isrte  mntfirn,    \km\}0^,   0,    in  Coroft.,  av^ît  f,ih   h 
niénic  n'nrarqti^  rohiOvrinrot  aM\  f;»tîd*^pliqiM^s. 

(77i}  t-rs  iit;igiif*nsh'S  qui  «idus  vanU'iil  aux  *io 
Iruis  siiji'ls  qdi  lîsi'Ml  imm-  Urîîiv.  iii  li  firis:iiit  Mir 
Ivm*  iqiiiiîrslir,  snvc^il  hiru  qiH'  ce  fïlirmiïnnit'  urhl 

{HiirU  parflrtilirr  i;ti\  iii;i}^iif'lîs«'s.  \ati  Uclnioiu, 
'rlchiK  :tv:iia  il*r|io  ^:l;;llé  à  la  i  aitse  ilii  lu^i^ii**- 
llsiih'.  r:*v:iii:Kï  iïlisiM  ^é,  !j'S  faunsi-s  |K»ssi'ssions  m 
jui'scnlnil  iUs  c\n»qjlis,  (V,  hicf.  (ki  «r.  mM,, 
artit'li's  UffutètU  et  Ihjtwfouitvk,  par  l#OLVt.H  dk 
Wii,i,Fni4\v.) 

(77:0  Ht»  IWniirc  et  t*i  pUiparl  drsilémonujîrapiics 
oui  aiiunjut:  ir  pljf'niotuèuc  il  l'i^s^aril  dc^  Vaux  (Id^ 


607 


POS 


DICTIONT^AIRE 


FOS 


un  animal  qui  glisserait  sous  la  peau.  Wil- 
lis,  dans  son  savant  Traité da  maladies  con- 
vulsives^  après  avoir  relaté  Tincroyable  va- 
riété d'accidents  qui  signalent  les  convul- 
sions, et  tracé  d'avance  le  tableau  que  de- 
vaient réaliser  les  scènes  do  Saint-Médard, 
les  fausses  possessions  et  le  magnétisme,  n*a 
})as  omis  cette  particularité. 

On  connaît  la  dépravation  du  goût  qui  se 
manifeste  dans  certaines  maladies,  et  notam- 
ment dans  celles  dont  nous  nous  occupons  : 
le  malade  avale  dos  pierres,  des  fragments 
de  verre,  du  fer,  clés  insectes,  des  rou- 
leaux de  crin,  d'étoupes,  des  pièces  d'étotfe, 
des  morceaux  de  bois  (T76).  Trente  malheu- 
reux enfants  de  la  ville  d'Amsterdam,  qu'on 
crut  posséJés  et  qu'on  exorcisa  inutilement, 
en  1556,  en  fournirent  un  exemple  mémo- 
rable. L'idée  ne  vint  à  personne  que  si  ces 
enfants  rejetaient  de  tels  objets,  c'est  qu'ils 
les  avaient  avalés.  On  ne  devait  pas  y  pen- 
ser davantage  à  I^udun  nia  Louviers.  Vers 
la  fin  du  mois  d*août.l682,  une  fille  de  Cha- 
renton  vomissait  des  chenilles,  des  lima- 
çons, des  araignées  et  divers  autres  insec- 
tes. Tout  le  monde  était  émerveillé;  le  fait 
était  constant;  on  préparait  de  savantes  dis- 
sertations pour  1  expliquer;  le  lieutenant 
criminel  s'immisça  dans  l'affaire,  et  ne  tarda 
pas  è  pénétrer  le  mystère. 

Le  cauchemar  ou  l'incube,  sensation  péni- 
ble et  singulière,  oui  a  égaré  pendant  long- 
temps la  sagacité  (les  médecins,  des  démo- 
nographes  et  des  théologiens  (777),  est  aussi 
un  eflfet  très-fréquent  des  maladies  convul- 
sives  (778).  La  science  médicale,  pendant 
tant  de  siècles  en  arrière  des  autres  scien- 
ces, parce  qu'elle  reposait  sur  des  idées 
préconçues  et  des  observations  superficiel- 
les, De  pouvait  en  rendre  raison;  de  là  tant 
de  conjectures  et  d'erreurs,  propres,  do  nos 
jours,  a  provoquer  le  rire. 

La  prétendue  marque  imprimée  par  le 
démon  n'a  pas  donné  lieu  à  de  moindres 
égarements.  Del-Rio,  ce  qui  est  fort  remar- 

Îuable  dans  un  auteur  de  cette  trempe,  osa 
crire  que  la  marque  n'était  nullement  une 
preuve  de  sorcellerie,  et  que  cet  indice,  si 
on  s'y  arrêtait,  pourrait  compromettre  des 
gens  de  bien;  mais  il  fut  sévèrement  répri- 
mandé par  ses  confrères  [lour  avoir  émis 
une  opinion  si  hardie. 

Lorsque  la  marque  est  rcffcl  d'une  mala- 
die, elle  devient  insensible  par  intervalle, 

moniaqncs.  Ou  Ta  observé  h  I^oiuiiin  (Voy.  IHst,  des 
diables  de  Louduii,  p.  293)  naroillemoiil  parmi  l»*s 
convulsionnairos  (le  Saint-Mé'anl.  H  jonc  un  rôle 
important  dans  le  procès  de  Gauriidi  :  nous  la- 
vons observé  uous-uiéme  relativement  à  des  ma- 
giicliscs. 

(770)  Ctato  maladie,  souvent  isolée,  mais  qui 
peut  aussi  élre  produite  par  une  auii-c  plus  grave, 
»e  nomme  le  pica.  Ou  croit  c-ommunémont  que  la 
plupart  de  ce»  substances,  notamment  le  verre, 
causent  nécessairement  la  mort;  c'est  une  erreur, 
reconnue  par  la  mélecine,  et  constatée  par  un 
grand  nombre  d'ejE|>érienccs.  (  Voy.  Salgites,  des 
Erreurs  et  des  préjugés,  art.  Mangeurs  de  pierres.) 

(777)  Voy,  Saint  Acgustipi,  De  civ.  Dei,  lib.  xv. 
-Orig.,  lib.  VIII,  cap.  II.  LactaucP,  saint  Jérôme, 


ainsi  que  le  prouve  l'observation  mé 
lorsquelle  a  été  imprimée  artiflciell 
elle  ne  saurait  l'être,  ce  qui  est  le  < 
pied  de  l'opinon  des  démonographes. 

Dans  plusieurs  religions  du  paga 
on  marquait  les  adeptes  avec  un  fer 
Il  suffit  de  voir  cette  pratique  défend 
dix-neuvième  chapitre  du  Léviliam 
conclure  qu'elle  était  en  usage  dès  lei 
les  plus  reculés  (779);  saint  Jean  y  ft 
sion  dans  YAmcalypse.  Saint  Grégc 
Nazianze  (780),  TertuUien  (781)  e 
dence  (782)  nous  apprennent  qu'elle 
pas  cessé  de  leur  temps;  les  deux  pn 
en  parlant  des  sectateurs  de  Mythra; 
nier,  en  parlant  des  profès  de  la  mi 
dieux.  I!  y  avait  peu  de  personnes  i 
Syrie  et  dans  la  Phrygie  qui  ne  poi 
de  ces  cicatrices  réputées  sacrées. 
Cbrysostome  affirme  qu'en  certaines  ] 
ces  le  visage  des  femmes  en  était  c 
Les  gnostiques  en  per[)étuèreni  la  coi 
les  vaudoisde  l'Artois  se  marquaient 
ainsi  au  milieu  du  quinzième  siècl 
magistrats,  pas  plus  que  les  démonog 
ne  surent  discerner  la  marque  du  dé 
celle  de  la  maladie. 

Mais  les  phénomènes  physiques  H 
des  affections  que  nous  avons  sig 
tout  extraordinaires  qu'ils  paraissec 
beaucoup  moins  remarquables  que  ]( 
qu'elles  produisent  sur  rintclligence. 
paroxismes,  aussi  bien  que  ceux  ék 
nambulisme  naturel  ou  artificiel,  f 
Quelquefois  l'esprit  dans  une  situafin 
finissable,  nommée  état  de  lucidité»p 
la  durée  de  laquelle,  dégagé  pour  an 
de  tout  contact  avec  les  sens,  sei  pui 
intuitive  est  portée  h  un  tel  degré,  qa 
tacle,  le  temps  et  l'espace  disparais» 
vant  lui.  Mais  ici  ra))préciationdeYiei 
difficile  et  doit  être  toute  personnelle  : 
magnétisé,  qu'un  hy>lénque  acquière) 
tement  une  pénétration  ou  une  sublim 
no  leur  est  pas  ordinaire,  vous  direz, 
vous  semble,  que  le  démon  les  inspire 
toutefois  des  exemples  analogues  di 
quels  vous  ne  pourrez  pas  raisonner  de 
te.  Le  P.  Bonnet,  de  TOratoire,  le  trad 
deSalvicn,étaitsujelàdesaccèsd'aliéi 
pendant  lesquels,  quoique  privé  de  loi 
timent,  il  prononçait  les  discours  l< 
éloquents;  aussi  disait-on  de  lui  qu': 
détestable   en  chaire,  sup|K)rtable  ci 

saint Chrysoslome,  Gnillanmc  do  Paris;  le 
Bodin,  de  TAncre.  Grillaiid,  Ilippolytc  AUrs 
ont  Irailé  celle  qiicsiion. 

(778)  Voy.  Dict,  des  se,  méd.,  arl.  Démam 
—  Derrf.\.'h'e,  ICssai  sur  la  théologie  morale, 

(779)  Noqiie  figuras  aliqiias  aul  stigniala 
vobis.  {Lcvit,,  xix,  28).  —  Kt  hâoi  omnes 
los,  cl  magnos,  eldivitcs....  lialM}i'e  cliaractt 
doxloia  manu  sua,  aut  iu  froiitibus  suis, 
xiii,  10.) 

(780)  Orat.  prima  in  Julianum, 

(781)  he  prœscript, 

(78^)  De  sancto  Romano. —  Quamcunqne 
corporis  fervons  nota  signarii,  liane  sic  coi 
(am  praidicani.  (Id.)  —  V.  également  Saime- 
Recherches  sur  les  wyUcres» 


rus 


DES  MlRACt.ES. 


ros 


ffO 


M  sublime  dnns  ses  rêveries.  Le 
rétail  \ytis  fJéinonifliiue. 
Iflit  ii  yalontjlerufis  ;  ^  PourexpU- 
lorte  do  dmnuthn  qui  est  natu- 
Diiime,  on  suppose  mie  Trime  se 
organes,  se  recueille  en  el^e- 

Bu*e1le  possède,  en  cet  étîit,  une 
t  l'avenir.  C'est  ne  dont  on  voit 
les  frappants  dans  les  songes , 
isc,    et  aux   approclies    de    la 

»|Anslote(785),  Plulfirque(78t)) 
Winaniues  sernlïlables  relative- 
béïanniHques.  Gai  lien  parlé  de 
S  prophétique  dans  son  ojmsnuîa 
jes,  Cicéron  reconnaît  (787)  dans 
BS  spasmodiqiies  une  espèce  de 
il  pendant  loquol  Tâine,  ayant 
Sns  r|iH  la  retenaient  rafjlive  des 
'élève,  comme  dans  l'extase,  ee 
|>ressions,  juM^u'à  la  conlempla- 
Dses  futures, 

ilïlv  avoue  (788)  qu'il  y  a  dans 
iielqnc  ehose  de  pro|du'liqueî 
as  en  parle  égaleiuent,  et  r'aiJ- 
mlté  prophétique  imtiarlVile  [789). 
i  de  ces  observations  générales 
tous  les  siècles  par  des  pcrsou- 
Ê  autorité  si  imposante,  nous 
Ster  de  très-nombreux  exemples; 
toiilenterons  d*en  ra[i[iorterquel- 
^S  plus  sinjjuliers. 
'AiHy  (790)  nous  fnornil  relui 
kpersonne  devenue  folle  parTcx- 
vîolcnte  passiua,  qui,  dans  ses 

I  iiiifmté  ci  a€croi$itement  de$  Sckneci^ 

cil.  3. 

Maton  —  Phed,  —  lo  —  Timée 

yraiié  des  ion^es^  cb.  3, 

r«<ir<  di  ta  Ptjthe. 

ltM,proph,,  i.  Il,  \}.  5^9, 

Q.  171,  a.  5  :  lustincîm  €$î  quiddam 
fit  tftnere  prophetîœ, 

ÙLiiSt*s„  liÏL  I. 

l  nau?  icjônie  Canlnn  (  De  vnrkfate 
it«€ûp.  38)  s'arnihuail  k  miuvoir  du  se 
lui-méfiM*  oTi  t'\tasf*fi!i:ïthl  î1  U  vouhiil. 

Eélal,  \n'\\é  th^  Si'iilintciitiiisf|u'aii point 
i'ouvcr,  dil-il,   Ivs  plus  vif»li!ïilt*s  doii- 
^nltc.  li  lui  seiiibbit  qxm  soik  Aiui;  ctuil 

lasf ,   un    main  (le  parliM-a    d**s  hingurs 

I  jamais  appiis^s.  {\m.  SrN\k;nT  — 
terdîiiii,,  ^îi'dic,  enCQm.)  l'citji  1  ^Jailiî 
llîrnri  11  *pii,  daus  ses  accès,  enlcnilail 
fi'Cf|Uf*,  <pini(jii'il  ne  Peut  pas  ètînlif-î!. 
ftrichllitiit.  (laits  une  de  ^rs  i^pUiTs.  i  iti! 

*»L"mM;dde  dr  la  part  d'tint;  k'iiuue  lic 
niiaro  en  rappurie  un  aim r  paird.  l'ji 
*anl  fera  dos  vers  latins,  (Vtn\  CitxKH, 
p.  4,)  L'itc  ft*ninu^  cUaulrra  drs  poi^sies 
|ii  n'a  jamais  appriï^es.  (Vuv.  Fohkst., 
|lî).)  Un  cnfanl  hk-ss<i  à  la  lèle  fera  des 

dans  une  langiin  clr.'*nfïère.  (V^iy. 
'Scfwliii,)  Leniiiius,  MarMl-Fiiia,  Yalé- 

II  des  oljscrvaLii>ris  sejnUîaliles,  el  ont 
tiiiuer  cc:^  pliéiiumêucs.  Aristole  i  avais 
leu<. 

faits  alU^gups  par  li*s  mivlci'ins  dos  sîc- 
iils;  mai?»  ils  luius  >euiMetU  si  rvuaor- 
iJltqi^  iiaturt'b.  que  unui  uc  voulons 


accès,  indiquait  avec  justesse  cl  précision 

le  lieu  oh  se  trouvait  dans  le  moment  même 
celui  qu'elle  aimait,  quoiquH  fût  î^oti  vent 
très-éloigné*  ïïodin  .-^inirme  qu1l  a  vu  à  Ca- 
sé res^  près  Toulouse,  en  15H0,  une  femme, 
emprisonnée  pour  cause  d^enifioisnimement^ 
qui  éprouva  dans  la  prison  une  Ionique  ex- 
tase,, après  laquelle  elle  raronla  ec  qu'elle 
avait  vu  dans  l'intervalle,  en  plusieurs  lieux 
des  environs.  Son  récit  se  trouva  si  véridi- 
que,  qu'elle  fut  accusée  de  sorcellerie,  et  brû- 
lée en  effet  comme  sorcière  (790*).  Le  même 
auteur  rapporte  encore  qu'on  vit  à  Nantes,  en 
t5'i9,  sept  magiciens  qui  se  vantèrent  do 
jioiivoîr  révéler  ce  (fui  se  passait  dans  Tins- 
laiît  même  à  dix  milles  à  la  ronde,  l'u  grand 
concours  de  peuple  s'élajit  rassemblé  autour 
d  eux»  ils  tombèrent  dans  une  extase  qui 
dura  trois  heiires.  Revenus  à  eux-nïômes, 
ils  dirent  en  effet  ce  qui  s't^ait  fiasse  dans 
la  ville  de  Nantes  et  aux  environs  durant  le 
même  espace.  Leur  récit  s'étanl  trouvé  vrai, 
la  justice  informa  contre  eux,  et  ils  subirent 
fa  peine  des  sorciers  (79! ), 

Nous  terminerions  là  ce  préamhule,  s*il  no 
nous  senddait  nécessaire  d'appeler  Tatlen- 
tion  sur  un  outre  caractère  des  a ffe tétions 
convulsives,  qui  est  leur  |>ropagation  |»ar 
voie  d'imitation.  Ce  genre  de  contagion  a 
été  signalé  |>ar  les  médecins  de  tous  les  siè- 
cles; nous  leur  laissons  le  soin  d'en  recher- 
cher les  causes,  et  nous  nous  contentons  dô 
de  relater  quelques  faits  qui  rétablissent. 

Rien  ne  serait  plus  singulier  que  le  rire 
convulsif  des  Tyrinthicns  dont  parle  Alhé- 

pas  les  prendre  sous  notre  rc^j>(>nsaldlih5.  Les  mc- 
decîns  tnniîernes  qm  ont  traite  d'une  manière  spé- 
ciale la  <]uesiîoii  des  alîceuous  iicrveus*!»,  en  citenl 
une  mullUude  qui  sont  analogues,  ou  non  tiRuns  i>ut'* 
prenants  pricipalemeiil  en  ce  qui  e&l  relatif  a  la  pi  é- 
vision  des  évêucmenls;  nous  renvoyons  à  leurs  oy- 
V  r  a  içe  s ,  (  Y  o  V .  1 1  tcn  ii  e  t  «  i\  n  Ui  ru  ti  «  m  e  des  cttn  vu  ht  o  m . 
^Wi'sniti.his^ert^turUi  vapeurs,— Swy/KCts.Sottat. 
méthode  —  BoADKU,  Recherches  sur  les  mal.  chron, — 
flR  SfezE,  Heeherches  sur  la  sensibUHé,  —  Iïelelze, 

et  du  mond,  —  [>i  i  riT,  Ohien\  sttr  (es  mat.  /(crr., 
dans  la  HiM.  mût.,  t.  LVI.  ^  lH:u:vtt,  Mém.  sur 
in  fuenité  de  pnUnsion,  —  Virf\\  iWrt  de  fterfeet, 
iltomme.  —  f>irr  den  se,  mt*d,  art.  hnagitittiion, 
tnut'tuit,  Grossesne^  Force  médieatrne. 

(VJXj  Le  P.  L''  Biuii, dans  son  TudUdes  superst.^ 
parle  <l*iinc  Femme  de  Lisbonne  iltml  la  vue  péné- 
trait à  travers  les  nhs(ach\s.  Le  roi  de  Poruigat  la 
içralilia  d*nne  pciiJiioii  et  d'un  litre  de  noblesse, 
pane  ipi Vile  lin  avait  déconverl.  par  la  seule  pé- 
nélialinu  do  ses  yeux,  des  eaux  souterraines  qu^ii 
utilisa  pour  rnrnement  de  se»  jardins.  Le  Mercure 
de  France,  année  Hiri,  seplemlire,  p.  il^àt»,  fait 
mention  d*une  jenne  lille  douce  d'un  laleiil  sem- 
blable, mais,  plus  ôU3mIu. 

Sinnnsen  croyons  r*ierrc  Bord  (3' cenior.,  G8* 
obscrv.K  lc!i  aeees  de  Tliydroplndiie  an  raient  pro- 
curé une  sotoblable  perspicat:itê  à  un  niallicureiu 
mabde,  qui  anutmrait,  iws  le  drparl,  la  visite  dei 
personnes  qui  venaient  le  cnnstder.  Anl.  Beiiivc- 
niiis  parle  d'un  jeune  homme,  auquel  il  a\aii  lui- 
m  Ame  donné  ses  s^jihb,  qu'une  blessure  à  la  poitrine 
constitua  dans  un  pareil  cial  de  clairvoyanei'  pour 
»oui  le  temps  que  dura  sa  maladie.  H  ajoute  u»  il 
*^n  prédit  le  terme,  ainsi  que  plUBicni's  autres  Cyft- 
.iciiRUl54V.0LUi,tit,  Mim.  iurta  faadtê  dcpum.) 


611 


POS 


DICTIONNAIRE 


POS 


née  (792),  s'il  était  prouvé  que  le  récit  de  cet 
auteur  n*est  pas  une  satire  plutôt  qu'une 
anecdote.  Ce  serait  la  contrepartie  du  sploeu 
britannique.  Heureusement  le  spleen  est 
moins  contagieux  que  le  rire.  L'histoire  des 
filles  de  Prœtuset  des  femmes  d*Argosqui  se 
croyaient  changées  en  vaches,  au  rapport  de 
Pausanias,  paraît  beaucoup  mieux  constatée 
et  fut  célèbre  dans  l'antiquité.  On  peut  men- 
tionner également  l'épidémie  de  pendaison 
qui  désola  la  ville  de  Milet  (793),  et  qu'on 
ne  put  arrêter  qu'en  menaçant  du  déshon- 
neur public  ceux  qui  y  succomberaient. 

Une  contagion  d  un  genre  aussi  singulier 
affligea  une  grande  partie  de  l'Europe  au 
XIV'  siècle  (794.)  ;  la  danse  Saint-Guy.  Elle 
commença  en  137&',  dans  le  Bral)ant,  dit 
l'al)i)é  Trithème;  à  Eptcrnach,  petite  ville 
(lu  duché  de  Luxembourg,  selon  la  chroni- 
que du  Limbourg,  et  se  réj)andit  princi[>a- 
lement  le  long  du  Rhin  et  de  la  Moselle. 
On  voyait  les  malheureux  malades  danser 
comme  des  frénétiques,  jusqu'à  extinction, 
par  centaines  à  la  rois,  tomber  ensuite,  les 
uns  plus  tôt,  les  autres  plus  tard,écumer,  se 
rouler  dans  des  convulsions  aifreuses,  puis 
perdre  le  sentiment,  et  rester  en  extase.  On 
ne  pouvait  les  empêcher  de  subir  ces  accès, 
ou  en  modérer  la  violence,  qu'en  les  liant 
avec  des  cordes,  ou  en  leur  marchant  sur  la 
poitrine  et  sur  le  ventre ,  en  les  pétrissant, 
pour  ainsi  dire  avec  les  pieds  (795).  L'abbé 
Trithème  ajoute  que  beaucoup  de  gens  en 
prirent  occasion  de  feindre  des  convulsions, 
})our  obtenir  des  aumônes.  Il  a  toujours  été 
dans  les  habitudes  de  la  mendicité  de  faire 
de  toutes  choses  industrie  (796). 

Vers  le  milieu  du  xvi*  siècle,  l'Allemagne 
vit  une  autre  maladie  contagieuse  du  même 
genre,  qui  s'attacha  d'une  manière  spéciale 
aux  couvents  de  femmes,  et  que  Ton  nomma 
l'épidémie  des  nonnains.  Il  sufflsait  qu'une 
seule  religieuse  en  fût  attaquée  dans  une 
communauté,  pour  que  bientôt  la  plupart 

(792)  Les  babilaiits  de  Tyi  iiilbe  élaient  pris  d*un 
rire  inextinguible  en  se  reçardant  les  uns  les  au* 
1res.  Us  consultèrent  Toraclc,  qui  leur  ordonna  de 
sacrifier  un  taureau  à  Neptune  et  de  jeter  la  viclinie 
à  la  mer,  leur  promettant  guérison  s'ils  pouvaient 
accomplir  le  sacrifice  sans  rire.  On  chargea  de  ccUe 
didicile  mission  les  vieillards  les  plus  graves  :  mais 
un  enfant  alla  se  mêler  parmi  eux,  et  leur  repondit 
par  un  quolibet  quand  ils  voulureul  le  chasser.  Im- 
possible alors  de  ne  pas  rire,  et  le  sacrifice,  sur  le 
point  d*ètre  achevé,  devint  inutile. 

(793)  Dcsloges,  médecin  à  Saint-Maurice,  dans  le 
Valais,  parle  d*une  épidémie  toute  semblable,  qui 
8c  déclara,  au  commencement  du  siècle,  à  Saint- 
Pierre-BIont-Jcan,  département  du  Simplon.  Prime- 
rose et  Bonet,  dit  Montéçre  {Dicl,  de$  $c,  méd,,  art. 
Convulsions),  font  mention  d*une  épidémie  de  la 
même  nature  qui  saisissait  les  filles  de  Lyon  et  les 

Î sortait  à  se  noyer.  C'est,  sans  doute,  à  ce  dernier 
ait  que  Simon  de  Phares  entend  Taire  allusion, 
lorsqu'il  dit,  en  parlant  de  Jacques  de  riloste,  as- 
trologue pensionné  de  Louis  XI  :  c  GestuI  pronos- 
tiqua de  la  frénésie  qui  courut  Tan  U82,  dont  plu- 
sieurs se  précipilèrent,  à  Lyon  cl  ailleurs,  i 

(794)  c  Per  omuesEuropx  regiones  paulatim  ser- 
pens,  annis  pluribus  duravit.  >  (Trith.,  Clircn.  sub 
ann.  1574.) 


de  ses  compagnes  se  trouvassen 
irrésistiblement  à  Tiraiter.  On  V( 
malheureuses  filles  grimper  au 
marcher  sur  les  toits,  courir  oo 
bacchantes  ;  on  les  entendait  iraiu 
de  divers  animaux.  Elles  parlaient 
mal,  des  langues  étrangères,  d 
Tavenir,  lisaient  dans  la  conscie; 
maladie  se  prolongea  pendant  plus 
nées,  et  fit  des  ravages  principaleii 
la  Paxe,  le  Brandebourg  et  la  Holla 

Dans  tous  ces  faits,  et  autres  ani 
faut  réserver  une  part  pour  Texa 
car  celui  qui  raconte  des  mervc 
ordinairement  porté  à  amplifier,  se 
crainte  qu'on  ne  les  trouve  pas  assea 
leuses ,  soit  parce  qu'elles  semblei 
plus  croyables,  à  mesure  qu'elles  & 
vraisemblables  ;  et  une  seconde  [m 
supercherie,  qui  a  toujours  plus 
quo  la  bonne  foi  n'a  de  perspicac 
un  exemple  authentique  de  ce  i 
rimposture  en  pareil  cas  :  On  vit  à 
1555 ,  quatre-vingt-neuf  i;iensionnai 
maison  de  conversion  prises  de  moi 
convulsifs,  et  réduites  à  un  tel  état, 
le  monde  les  crut  possédées,  l 
cismes  demeurèrent  impuissants; 
de  Snint-Bcnoîl,  de  la  suite  du  ca 
Gondy,  évoque  de  Paris,  y  perdit  s 
et  sa  ]ieinc  pendant  six  mois.  Elles 
reiil  ainsi  du  public  et  de  la  religi( 
deux  années;  mais  enfin  on  soaji 
fraude,  et  elles  avouèrent,  dès  leij 
coups  de  discij.line,  qu'elles  w 
payées  pour  agir  ainsi.  La  poBc 
ficale  arrêta  secrètement,  sur  leur( 
tion,  une  douzaine  de  mauvais  si 
furent  attachés  nuitamment  au  gib 
cier  le  Barizel  reçut  deux  cent 
de  gratification  pour  avoir  bien 
TafTaire.  On  n'a  jamais  su  le  motif 
l'intriçue  (798). 

Quoiqu'il  en  soit  de  ce  trait  et 

(79r>)  Vot/.  HoRST.  q)ist,  med.,  sect.  7. 
convuls.  lien  parle  dans  les  mêmes lermei 
la  grande  Chronique  beige.  En  prenant  les< 
employées  par  celle-ci,  on  pourrait  en  ce 
les  danseurs  appartenaient  à  une  scde 
Elle  dit  qu'ils  dansaient  en  chantant 
étranges  de  démons.  Ils  se  plaisaient  à  r 
bruit  que  le  peuple  n'était  aflligé  de  ceU 
que  parce  qu'il  avait  été  baptisé  par  <] 
prêtres,  et  par  conséquent  mal  baptisé, 
lace  était  toute  prête  à  massacrer  les 
ques  et  à  incendier  les  églises;  ellePaun 
tainemenl,  ajoute  Tauteur,  si  Dieu  n^ei 
un  si  mauvais  dessein.  Les  villes  d'Aii- 
ct  de  Liège  furent  particulièrement  en  prc 

(796)  On  rencontre  fréquemment  des 
de  danse  Saint-Guy;  mais  cette  maladies 
cndémi(|ue  à  Epternai  h,  ou  bien  on  en 
le  souvenir  par  des  danses  publiques  ;  < 
porle  qu'on  1802  quelqu'un  put  couipU 
seul  grf>npe  jusqu'à  2,974  danseurs,  i 
Denys,  Tableau  Iiislor.  des  se.  occuUes,  ; 
ciswc.) 

(797)  Voy.  Simon  Covlart,  Trésor  tTh 
1.  I". 

(798)  On  a  supposé  que  cette  niana 
pour  but  l'expulsion  de  Rome  des  ncguc 


015 


W% 


lUCTlONN'AiriE 


FOa 


possession  (£03)  î  urj  iloi^me  rom|JÎétemeiil 
nétérodoie,  qu'il  y  eûl  une  rémission  pour 
l'enfer,  ou  un  têinps  d'attente  entre  le  jmr- 
gâtoire  et  le  ciel;  mais,  dans  son  ardeur 
maladroite ,  le  P.  Adrien  de  Montoleiubert 
n'aperçut  pas  une  erreur  à  peine  par- 
donnable dans  la  bouulie  rFuno  jeune  reli- 
gieuse de  dix-huit  ans.  Il  Tadopta  pour  son 
profire  compte,  et  sn  Mta  de  publier  une 
relation  embellie  des  faits  dont  il  avait  été 
témoin»  dans  le  but  de  procurer  l'édilication 
rie  TEglise,  et  de  fournir  des  armes  au  catho- 
licisme pour  défendre  ses  croyantes  rela- 
tives h  reffiracité  de  la  prière  en  faveui*  des 
morts  (80!*). 

Ce  livre,  répandu  h  profusion  dans  Je  pu- 
Mic  et  dans  les  monastères  de  France,  jeta 
partout  une  foule  de  lerreurs  et  de  fausses 
idées,  dont  nous  allons  voir  les  germes  so 
dévelopfier. 

Parmi  les  malheureux  maniaques  qui,  K 
rexem|ileirAntoinettedeGro5lée,  se  crurent  ' 
possédés  par  Vàmù  d'autrui,  il  faut  compter 
en  première  ligne  une  fcmn^e  de  Vervms, 
nommée  Nrcolle  Aubry,  qui  se  disait  possé- 
dée par  l'âme  de  son  père,  en  156(î.  Etant  à 
prier  sur  sà  tombe,  elle  Pavait  vue  surgir 
du  iépulcre,  la  saisir  et  s*incorporcr  à  elle, 
Nicolle  éprouva  des  convulsions  lerr.bles: 
elle  s'arrachait  des  mains  de  ?epl  h  huit 
hommes  des  plus  robustes  ;  elle  se  relevait 
tout  d*une  pièce,  comme  une  statue;  elle 
répondait  à  des  questions  faites  en  langue 
étrangère;  elle  révélait  les  consciences; 
elle  indiquait  ce  qui  se  passait  à  de  grandes 
distances. 

Jean  Dubourg,  évéque  de  Laon,  après 
avoir  exorcisé  lui-môme  la  malade,  resta 
ronvainru  delà  réalité  de  la |>o5session (805). 
U  lit  (,'tinduireNiculle  à  la  ville  épiscopale,  et 
présida  aux  [)rières  publiques  qui  se  lirent 
pour  elle  et  aux  exorcismes.  On  déploya  une 
solennilé  imposante;  il  y  cul  un  grand  con- 
cours d*élraugers,  on  y  vint  des  pays  loio- 
toins.  Enfin,  au  bout  de  trois  mois,  la  pauvre 

que  1rs  souverïirs  4n  paganisme  et  la  niytliologie 
roritii'iineiU  à  cet  égard.  Le  d^nnnii  lati ruera il-il 
donc  ilans  un  n-rrle  dont  il  ne  lui  est  p;is  permis 
de  franchir  les  tiiniles?  Sinon,  pourquoi  toujouib 
les  uiénres  mensonges  T 

(803)  Saint  JwhXui  a  émis  une  pareille  opimon 
dans  sa  n'  upohgie:  mais  cette  inadvertance  du 
euint  docteur,  fjtti  |»arait  nne  réminiscence  du  pU^ 
tonisuiQ,  n'a  pas  en  d*ccha. 

(80i)  L'emploi  dépareilles  armes  compromet  les 
meiUeiires  cans'^s.  En  lisant  de  si  pitoyables  argu- 
incnis»  tes  ennemis  de  la  religion  sont  portés  à 
croire  cpril  n*en  existe  pas  de  plus  solides. 

(805)  En  présence  de  phénomènes  si  singuliers 
fl  si  eistraordinaires»  que  le  défaut  de  critique  dn 
lenvps  ne  pcrnietL^it  pas  de  comparer  avec  de*  faits 
analogues,  il  ♦  tait  difticile  à  des  ihéologieiis  de  ne 
pas  croire  à  la  possession;  d\iiaant  pins  que  cha- 
ruii  csl  porté  invinciblement  à  jngcr  des  faits  an 
point  de  vue  de  ses  connaissances  spéciales,  et, 
dar»s  le  cas  prcsenl,  la  possession  est  apparente  en 
eflel;  niais  être  possédé  par  rame  d^atitruî!  La  doc- 
trine, dn  moins,  n  ctail  guère  lhéot(»gique. 

(80G)  I Charles  IX  et  sa  mère  riant  à  Laon  au 
mois  d'uoi^l  L%0(>,  eurejïl  ta  cnriosilc  de  voir  la  [tob- 
Kdcc.  Le  rot  Cil  eul  plui  de  pstic  que  d'admiralion  ; 


frén<5tiqne  retrouva  un  [eu  de  callj 
raison;  mais  elle  devait  demeuref 
que  et  débile  le  reste  de  sa  vie,  V'\ 
ne  cessa  de  reparattre  à  intervalU 
liers(806). 

Cepenclant,  plus  on  faisait  de  conjt 
plus  il  naissait  de  démoniaques,  e 
vilable  de  la  tournure  que  ces  déc 
lions  donnaient  à  Tesprit  de  la  m\ 
Parmi  toutes  les  possessions  qui  oa 
ensuite  Lattention  du  public,  aucui 
plus  de  retentissement  et  ne  se  terc 
une  catastrophe  plus  déplorable ,  q 
de  Madelaine  de  la  Pal  ud»  des  envirbi 
Mais  avant  d'en  faire  le  récit,  nou 
rons  du  célèbre  empoisonnement  d( 
Kltsnbeth  tle  Hanfaing^  dont  les  effe 
tèrenl  la  possession  h  un  si  haut  d 
une  possession  réelle  ne  s'y  adjoig; 
ce  sera  une  légère  interversion  danj 
ées  tenijrs. 

CMtaii  en  Mm.  Marie-Elisabeth  i 
ffiing,  native  de  Rcmiremont ,  veu 
sieur  Dubois,  et  connue  dans  le  n)or 
ce  dernier  nom  ,  était  aussi  disting 
sa  vertu  que  par  sa  beauté.  Un  i>har 
nommé  Poirol,  qui  avait  espéré  co 
une  seconde  alliance  avec  ciîe  ,  n'a 
obtenir  sa  main,  lui  administra,  [ 
prise,  des  potions  dont  TefTet  devait 
porter  un  grand  trouble  cians  sqs 
comptait  en  (irofiter.  Ijï  jeune  veu' 
n'avait  nas  d'autres  projets  q\}\ 
à  Oieu  lu  reste  de  sa  vie ,  aprè> 
à  ses  filles  réducatiou  conveji 
trouva  pas  plus  disposée  h  m 
éloigné  de  ses  goûts;  mais  elle  fut 
d'une  maladie  extraordinaire,  dont  le 
tomes  étaient  aussi  alarmants  que  sin 
On  la   voyait  d'un  instant  à    Tautr 
d'une  enflure  totale  ou  partielle  [W 
é[)rouvait  un  iremblemenl  convulsi 
raitlent.  Quelques-uns  de  ses  meiiil 
meuraient  froids  et  glacés,  tandis 
autres  brûlaient  de  la  fièvre  la  plus  i 

il  donna  dix  écus  ^u  niarî  de  Nicolle.  Le 
Coudé,  fervent  calvinistOi  la  fit  venir  à  &i 
et  n'ayant  pu  Itii  faire  avouer  une  impOfil 
elle  n^clait  pas  coupable,  il  la  ftl  met  ire  ei 
Elle  en  sortit  peu  après  sur  un  ordre  du  rei 

Linstoire  de  celte  possession  fui  écrit 
ecclt'giastique  de  Laon,  nommé  îkuilvè^ 
Ponvrage,  traduit  en  plusieurs  langues,  fut 
à  profusion  ;  l'auleur  assure  que  les  démons 
du  corps  de  rêuerguniëne  sous  la  forme  d 
de  houes  et  de  porcs>  ce  qui  eût  été  Irés-c 
on  a  va  il  pn  le  voir;  et  par  Florimond  de 
dans  son  Ifutoirt  de  tliéré^ie,  livre  n,  cb. 
écrivain,  qui  était  prolestant  ^e  naissî^cc 
vert  il  k  cette  occasion  avec  plusieurs  de 
ligioimaîres;  ce  qid  prouve  au  moins  au*i 
dnisit  des  phénouièncs  Irés^remaroualilei 
ïe  P.  Adrien  de  Montalembcrt  n*avail  pas 
jugé  rcspril  de  son  siècle, 

(807)  Il  est  des  auteurs  qui  oni  osé  écHi 
lête  s'ouvrait  et  se  fermait  comme  nu<*  Ih>1 
de  charnières.  —  V.  De  l4  Mevnvui 
ci  critiq.  de  Vhiit.  des  dinhUK  de  /.' 
lien  —  Le  1^*  Bovoo?»,  Triomphe  de  la  cr 
pcmonrte  di'  Marie'Etiiabcthdc  (aCroix.  — . 
u«n ,,  art*  HaPl*iin$* 


DFS  MliUrLES. 


ros 


018 


\  tu    fut  controversée."  Les 

js  Uculi'urrrent  sans  résulUits.  Vé- 
\  Toul  fit  conduire  la  malade  h 
tory  ôtrc  soumise  à  rexamcn  d'une 
In  'médicale;  les  médecins  ne  pu- 
neilre  daiTord.  L'évoque  réuni! 
iric  commission  composée  de  pre- 
nons ;  ceux-cu  vu  rincerti- 
!  ?,  furent  d*avîs  qu'il  y  avait 

j  madanie   Dubois   éprouvait  des 

lits  convulsifs  si  violents^  que  p!u- 

iimes  ne  sulTisaienl  pas  à  les  corn- 

Elle  5*élançait  et  fnisail  plusieurs 

elle-même  avant   de   retomber. 

ait  avec  une  adresse  surnrenantc, 
lit  intrépidement  sur  les  toits. 
idait  ii  toutes  les  questions  ijui  lui 
it  -  nHmporle  en  quelles  lan- 

u\\i  même  des  fautes  que 
luit  contre  la  grammaire  ceux  qui 
enl  en  un  idiome  étran-er.  Elle  ré- 
secrets les  mieux  gardés,  lisait  les 
flielùes  ou  recouvertes  de  plusieurs 
s.  Elle  racontait  lc«  détadsd*évé- 
nont  elle  n'avait  pas   été  lémtnn; 

ce  qui  se  passait  à  une  grande  dis- 

t»  Iclî*  plïénomènej;,  surtout  si  les 
*c  sont  pas  exagérées,  el  ce  serait 
refois  en  pareil  cas,  il  était  difFi- 
icore  maintenant,  de  ne  |>as  admet- 
icoce  du  démon.  Far  une  sorte  de 
rflative,  ses  trois  lilles  éprouvaient 
Cunvulsives  en  voyant  celles  de 


lenri  11  de  Lorraine  lit  arrêter  le 
%  et  iobltlua  iiour  le  juger  une 
un  com[x)séc  de  vingt-quatre  ju- 
lè  moitié  avaient  été  choisis  paraa 
ODSultes  français.  Une  procédure 

minutieuse  donna  le  temps  à 
opinions  de  se  produire.  La  [dus 
mais  aussi  la  moins  commune,  fut 
rc  et  les  filles  jouaient  une  comé- 
0  but  de  [terdre  un  malheureux 
imaient  jr»as.  De  graves  docteurs 
ne  et  en  théologie  soutinrent  que 
e  maladie  et  non  une  possession, 

furent  d'un  troisième  avis  :  ils 
rent  h  Tunan imité  Poirot  au  der- 
ice,  comme  atteint  du  crime  de 
i). 

dlait,  mais  ft  d'autres  titres.  Sa 
le,  qui  ravail  aidé  dans  la  porpé- 
l  délit,  et  qui  partageait  d^aillcurs 
se  réputation  de  son  maître,  fut 
léc  h  son  tour,  et  condamnée  à  la 
ne  sur  ses  propres  aveux, 
rs  protestants  se  convertirent  à  la 
,1e  j>ossession. 

«ssion  de  madame  Dubois  corn- 
t  un  empoisonnement^  celle  de  Ni- 

inr-Elt?>,ilielh  de  Ranfaing  guérît  à  la 
ê  luî  iierdil  p:*s  de  vue  un  seul  jour  son 
ri  *d&  se  con»*içr«^r  h  Dieu  et  d'employer 
yme  5  des  oeuvres  de  bîenfnisîin4:e,  L  e- 
Wl  Ini  dotin.i  riialMl  religieux  Ici"  juii- 

ICri03i.X.   UI&»   XllIlACLF.i.    IL 


sujut.  La  ques-     colle  Auhry  iKir  un   refroHlissemeni,  celle 


des  religieuses  de  L\on  )tar  une  panique; 
jusquc-l?àle  démon  n'y  est  pour  rien  ;  mais 
il  se  passe  ensuite  des  phénomènes  qui  ma* 
nifestcnt  sa  présence,  Kflc  est  donc  sur- 
ajoutée h  la  maladie,  ainsi  que  nous  Favons 
dit.  En  outre,  le  démon  ne  cèile  pas  aux 
exorcismes,  il  disparaît  h  la  longue  avec  les 
phénomènes  morbides,  et  il  y  a  contagion 
par  imitation  dans  deux  de  ces  cxemrdes; 
de  telles  possessions  ne  sont  donc  ni  <Je  la 
môme  espèce,  ni  dû  même  degré  que  celle.H 
dont  il  est  parlé  dans  l'Evangile  et  dans 
Thistoire  des  premiers  siècles  du  clirislia- 
nisrae.  La  présence  du  dérnon  est  tout  à  h\ 
lois  apparente  et  conleslahle.  Nous  ne  ver- 
rons dans  les  possessions  suivantes  que  des 
faits  analogues, 

2-  Madeleine  de  la  Palud. 

Madeleine  de  la  Palud,  tlîle  du  sieur  de 
Demandouls  de  la  Palud,  genlilfionnue  des 
environs  d'Aix,  était  âgée  de  dix  ?i  on/e  ans 
h  rét)oque  où  nous  conmienyons  ce  récit,  Un 
prêtre  de  la  paroisse  des  Accoules  de  la  ville 
do  Marseille,  nommé  Louis  ïiaufridi,  allait 
doux  ou  trois  fois  Tan  rendre  visite  au  sieur 
de  Demandouls;  il  ai<iait  h  Tenfant  à  appren- 
dre le  catéchisme,  et  è  se  disposer  h  la  pre- 
mière communion.  Madeleine  manifesta  de 
bonne  heure  le  désir  de  se  vouer  h  la  vie  re- 
ligieuse ;  ce  dont  son  père,  sa  mère  el  rahl»é 
Gaufridi  essayèrent  en  vain  de  la  détourner. 
Elle  prononça  ses  vœux  dans  le  couvent  des 
filles  de  Sainte-Ursule  de  la  ville  d'Aix,  L'ftga 
fit  naître  en  elle  de  cruelles  infirmités.  Les 
religieuses  ra^yant  crue  [mssérlée,  la  firent 
exorciser;  mais  les  eiorcismes  ne  produisi- 
rent aucun  résultat,  et  rclfroi  se  répandit 
dans  la  maison;  sept  à  huit  de  ses  compagnes 
éprouvèrent  des  accidents  pareds,  quoiqu  à 
un  moindre  degré.  L'une  d'elles,  cepen-^ 
dant,  qui  était  des  amies  les  plus  intimes  de 
Madeleine,  et  se  nommait  Louise  Copeau, 
jeune  fdle  d'une  imagination  ardente  *et 
d'une  dévotion  déréglée,  égala  presque  Ma- 
deleine sous  le  raivport  de  la  violence  des 
crises,  comme  sous  celui  du  désordre  des 
idées. 

Le  P.  Jean-Baptiste  Bomillion,  supérieur 
des  prêtres  de  la  Doctrine  chrétienne,  chargé 
de  la  direction  de  la  comrainauté ,  après 
avoir  exorcisé  les  malades  un  grand  nombre 
de  fois  dans  le  cours  d'une  année,  conduisit 
Madeleine,  comme  celle  qui  lui  fiaraissait  la 
plus  manifestement  possédée,  au  P.Michaé- 
lis,  prieur  de  Sainl-Maximin,  et  inquisiteur, 
auquel  l'examen  d^^s  cas  de  possession  ëp* 
partenait  plus  spécialement.  Celui-ci,  allant 
prêcher  TAvent  à  Aix,  la  conduisit  au  cou- 
vetil  cle  la  Sainte-Baume,  y  lit  venir  Louiseï 
el  manda  le  P;  François  Donqts,  docteur  de 
Louvain,  jouissant  u  une  grande  réputation 
d'habileté,  et  ayant  souvent  exorcisé*  Domps 

vier  iCrd,  et  elle  fonib»  avec  ses  tilles,  PinMiltit  do 
Niître4»amc  du  Refuse,  pour  des  lilJes  pciiitenles* 
Sa  verlH,  toujours  semblable  à  élle-métnc,  ii«  H 

di'Uicniit  jamais, 


(i\9 


POS 


DICTIONNAIRE 


PUS 


l'ut  d'avis  qu'il  y  avait  possession,  et  re- 
comïuença  les  eiorcismes.  Michaëlis  vint  y 
prendre  part  à  la  fin  de  son  Avent. 

Celte  seconde  période,  qui  dura  jusqu'au 
G&rëme  suivant ,  est  remarquable  en  ce 
i]u*elle  imprima  une  nouvelle  direction  aux 
idées  des  malades  et  des  exorcistes.  Les 
deux  pauvres  insensées, dans  Tégarement 
de  leur  raison,  s'adressèrent  divers  repro- 
ches; entre  autres,  Louise  accusa  Made- 
leine d'être  sorcière.  Celte  idée,  qui  ne  s'é- 
tait pas  encore  produite,  causa-  une  révolu- 
tion dans  l'esprit  de  Madeleine.  Oui,  elle 
était  sorcière,  elle  avait  fréquenté  les  sab- 
bats dès  son  enfance,  elle  avait  été  déclarée 
princesse  des  sabbats  de  plusieurs  royau- 
mes ;  elle  lit  des  peintures  affreuses  de  ces 
nocturnes  assemblées,  en  ajoutant  d'imagi- 
nation une  multitude  d'horreurs  à  celles 
qu'elle  avait  pu  entendre  raconter  dans  le 
monde. 

Le  P.  Michaëlis  obtint  du  P.  Domps  les 
procès-verbaux  des  exorcismes;  les  joignit  à 
ceux  du  P.  Romillon,  et  en  composa  un  li- 
vre ;  le  plus  étrange,  le  plus  absurde,  le  plus 
fou  de  tous  les  livres, qu'il  intitula  :  Histoire 
admirable  de  la  possession  et  de  la  conversion 
d\me  pénitente  ;  voiùBii  bizarrement  pieux, 

3ui  contredit  toutes  les  idées  reçues  en  fait 
e  possessions  et  relativement  à  la  nature 
du  démon  (809). 

Cependant  il  fallait  connaître  le  sorcier 
qui  avait  perverti  Madeleine,  et  qui  avait 
corrompu  ses  mœurs,  car  elle  s'accusait  aussi 
de  libertinage.  On  l'interrogea  à  cet  égard. 
La  malheureuse  folle  nomma  son  meilleur 
ami,  l'ami  de  son  enfance,  le  bon  abbé  Gau- 
fridi. 

Les  exorcistes ,  après  une  mûre  délibéra- 
tion, s'arrêtèrent  au  funeste  dessein  de  don- 
ner suite  à  la  dénonciation.  Michaëlis,  re- 
tournant à  Aix  prêcher  le  carême,  en  fit 
part  à  Guillaume  Duvair,  premier  président 
du  parlement  de  Provence,  et  délivra  com- 
mission aux  capucins  de  Marseille,  aux  lins 
d'informer  contre  Gaufridi.  Ceux-ci ,  étran- 
gement surpris  d'une  telle  révélation ,  ren- 
voyèrent la  commission  à  son  auteur,  en  lui 
disant  qu'il  s'était  trompé  de  nom.  En  même 
temps,  l'un  des  exorcistes,  le  P.  Francjois 
Billet,  avertissait  Gaufridi  de  l'accusation 
intentée  contre  lui.  Gaufridi  repoussa  avec 
force  et  dédain  de  telles  imputations  et  ne 
s'en  occupa  i)lus. 

Mais  déjà  le  public  s'inquiétait  vivement 
<le  la  possession.  Les  gens  instruits  crili- 

j[809)  On  y  voit  cet  ange  de  ténèbres  louer  les 
saints,  glorifier  Dieu,  jurer  avec  respect  par  sou 
saint  nom,  prêcher  la  morale,  rorthodoxie,  ramour 
de  Dieu,  le  culte  de  la  Vierge,  en  des  termes  et  avec 
un  zèle  que  lui  envieraient  les  do£teurs  de  TEgUse. 
Il  ne  parle  point  latin,  il  n'en  sait  que  deux  ou 
trois  mots  ;  toutes  les  merveilles  qu'il  opère  se  ré- 
duisent à  faire  produire  à  Madeleine  des  gestes  ex- 
travagants ou  lascifs,  à  lui  serrer  la  goi'ge  comme 
pour  Tétouficr,  et  à  causer  un  frémissement  ner- 
veux sur  81  tète.  11  récite  des  litanies  pour  la  con- 
version des  pécheurs.  Madeleine  écrit  des  lettres  à 
sa  patronne  et' à  la  sainte  Vierge.  Louise  est  pos- 
néaée  de  trois  démon;  qui  se  nomment  Verrine, 


quaient  amèrement  la   conduite  et 
raient  Tavcuglemont  des  exorcistes  ;  1 
|ïait  des  ecclésiastiques   séculiers  i 
indignés,  les  protestants  se  moquaiei 
vertement. 

Le  parliîment'de  Provence ,  à  l'insti; 
du  sieur  Rabasse ,  procureur  génén 
contrairement  à  l'avis  du  président  D 
depuis  évêque  de  Lisieux,  homme  éc 
par  son  esprit  et  son  savoir,  qui  se 
toujours  de  donner  suite  à  une  pare; 
faire  ,  entreprit  une  procédure,  fondé 
quement  sur  les  dires  des  malades  ;  < 
exorcistes  avaient  érigé  en  dogme  cetl 
trine,  que  le  démon  dûment  conji 
nom  de  Dieu,  est  contraint  de  dire  la 
Les  conseillers  Séguiran  et  Thoron,  ci 
d'informer ,  se  mirent  en  devoir  d'ex 
leur  commission  le  19  février  1611.  La 
bre  de  l'accusé  ayant  été  visitée  avec  i 
minutieux,  il  ne  s'y  trouva  rien  qui 
compromettre.  Los  témoins  entendus, 
meura  acquis  aux  débats  que  jani 
conduite  de  Gaufridi  n'avait  donné  I 
moindre  soupçon.  Madeleine  rétractai 
moment  à  l'autre  ses  déclarations.  Un 
mission  médicale,  instituée  parle  padt 
ayant  constaté  l'existence  de  marqi 
sensibles,  une  obstruction  intermittei 
gosier,  un  frémissement  étrange  suri 
de  la  malade ,  des  mouvements  conft 
déclara  que  ces  accidents  étaient  il 
rels,  et  ne  pouvaient  venir  que  duMi 

Une  information  de  la  plus  grapto 
rite  sembla  fournir  aux  magistrats  qtj 
légers  indices  compromettants  pooir 
fridi  (810)  ;  ils  les  saisirent  avidema 
h  cette  époque  on  en  était  encore  à  Taf 
tion  de  1  adage  si  éminemment  homic 
contraire  aux  plus  .^impies  notions  d 
sens,  dans  les  causes  graves ,  il  suffit  d 
léger  témoignage  (811). 

De  son  côté,  l'évêque  de  Marse: 
commencer  une  information,  dont  l 
fut  confié  au  prévôt  de  l'Eglise  d'Ail 
ne  pouvait  être  que  favorable  à  l'accus 
le  fut. 

Cependant  Gaufridi ,  harcelé  par  i< 
meurs  du  public,  inquiet  sur  Tissuedi 
déplorable  affaire,  fort  du  témoignage 
conscience,  s'était  rendu  à  la  Sainte-B 
pour  exorciser  lui-même,  espérant q 
malades  n'oseraient  pas  maintenir  leo 
cusalions  en  sa  présence  ;  il  arriva  \ 
contraire  de  ce  qu'il  avait  prévu  :loiii 
poser  le  respect  aux  deux  frénétiques 

Grésil  et  Sonneillon.  Tout  ceci  ne  rappcUe4 
en  beaucoup  de  ])oints  les  tables  loumanlei 

(810)  Ils  trouvèrent  que,  dans  son  enfane 
fridi  était  tombé  d'une  hauteur  de  plusîeon 
sans  se  faire  de  mal  ;  qu'il  avait  eu  un  oncte 
du  public  pour  être  sorcier;  qu'une  folle  A 
sciiic  s*ctait  éprise  d'amour  pour  lui,  et  que 
laine  Taimait  également;  qu*il  avait  un  gn 
cris,  qui,  contrairement  à  Thabitude  des  ai 
ae  son  espèce,  n'avait  nuUement  peur  dm  en 
Nous  ne  raillons  pas,  ce  sont  bien  là  les 
réels,  les  seuls  motifs  mis  en  avant  par  les 

(841)  In  majoribus,  minima  sufficiunl. 


le 


iiw  des  crises  plus  violentes»  et 

Ht  avec  plus  de  foriQ.  Il  \nhsa  ïn- 

s  rôles  ^  demeura  confondu  de  ce 

it  et  lie  ce   qu'il  eiUcodâit,  et  se 

US  des  dénégations  timides,  mais 

ml  plus  alors  à  quel  conseil  se  fier* 
peuï  prêtre,  d'un  caraclèrc  doux 
d'un  petit  sens  ci  d'un  jugement 
mit  à  la  discrétion  des  eiorcistes, 
lOir  que  cette  démarclie  les  con- 
ic  son  innocence*,  en  leur  prou- 
iturc  de  sa  conduite.  Malheureu- 
)ur  lui,  ils  étaient  convaincus  de 
ité;aulieu  de  le  renvoyer  absous, 
hatdis  Tadressa  àsâ  communauté, 
de  Yy  retenir  casilif.  L'évéque  «le 
e  fit  rendre  à  la  liberté, 
.  vint  lui-même  à  la  Sainle-Baunie, 
ies  exorcistes,  imposa  silence  aux 
et  prohiba  les  exorcisinus.  Mais 
ux,  excités  sous  niain  par  le  nar- 
en  vertu  des  exem[>lions  qui  leur 
ntde  braver  l'autorité  épiscopale, 
ni  i»as  h  les  reprendre. 

députa  alors  quatre  de  ses  cha- 

Mir  opérer  la  saisie    des  procès- 

les  chanoines  couvrirent  de  non- 

jDXorcisïes  de  honte  et  de  confu- 

oquèrent  de  leurs  rêveries,  la- 

i  leur  présence  les  procès-verbaux, 

)rtêrcnt  les  débris.  Les  exorcistes 

la  précaution  de  tirer  des  copies. 

r  Séguiran,  huissier  de  la  cour, 

Tèlerraecusé,  pensa  échouer  dans 

i  de  sa  commission,  car  le  peuple 

ur  renqiêcher;   mais  Gaufridi, 

encore  cette  fois,  et  no  raani- 

une  seule  crainte,  non  pas  celle 

,  mais  celle  d'être  appliqué  h  la 

ilvil  bénévoleoient  la  maréchaus- 

*que  de  Marseille  le  réclama,  on 

il  que  la  justice  était  saisie, 

vre  une  troisième  et  ;dcrnière  pé- 

,  après  une  multitude  d'ctrangetés 

;enre,  aboutit  à  une  condaumatiou 

Ce  sont  des  accusations,  des  aveux, 

aciations  réi  iproques;  des  (irocès- 

dejugesetde  médecins,  des  infor- 

des  visites,  des  cxorclsmes ,  des 

ns,  des  dépositions  nui  se  croisent 

Ds,  se  fortifient,  se  détruisent  mu- 

l;  des  bizarreries,  des  nicrveilles, 

is  ridicules  ou  terribles;  c'est  un 

inextricable,  qui  commence  au 

ù  Gaufridi  est  mis  en  présence  des 

,  et  ne  se  termine  pas  même  à  son 

eine  éprouve  des  convulsions  de 
plus  violentes  ,  son  cor[»s  se  ploie 

f,   -,     1:1  r     s/ult-e  Je  six  mille  M'pt  cent 

!  '  Ik'  donne  u  im  i;ruiid  nom- 

ni'b,  U'IsqiioSerrM^œnr»  Ferme- 

1    Feii;  le  ridicule  cl  l'absurde  se 

s^t  *»  celle  liorrible  iragéiJie.  Un  jour 

i!  i^tie  lu  salle  e«i  n'inpiic  de  sorciers in- 

4«^^t.iJôt  un  des  spccLili'urs  met  IVpée  k  la 

frappe  rai  r  dans  tous  les  sens  ;  quelques 

tmeul  de  couteaux^  dcpif^ues,  de  broilies. 


en  tout   sens  connue  un  cerceau,    rîen  no 

peut  comprimer  ses  mouvements. 

Elle  renouvelle  toutes  ses  accusations 
contre  Gaufridi,  puis  elle  ajoute  :  ne  me 
croyez  pas,  ce  sont  des  mensonges.  Elle 
décrit  avec  véhémence  les  sabbats  imagi- 
naires auxquels  elle  a  assi^vlé,  et  termine 
son  récit  par  des  éclats  de  rire ,  en  disant , 
quelles  folies  ! 

Elle  entend  alcM-s  le  latin,  et  réfiond  per- 
tinemment 5  toutes  les  questions  qui  lui  sont 
adressées  dans  cette  langue;  toutes  fois  elle 
ne  la  parle  pas. 

Elle  a  acquis  le  don  de  seconde  vue  :  la 
pensée  d'aulrui  n*a  plus  rien  de  mystérieux 
pour  elle;  elle  lit  è  livre  fermé  le  passage 
dont  on  lui  dit  le  premier  mot,  et  aésigne 
du  doigt,  h  travers  tous  les  feuillets,  le  lieu 
précis  où  il  commence.  Elle  n'indique  pas 
avec  moins  de  justesse  ce  qui  se  passe  en 
des  lieux  étrangers;  la  vérification  faite  sur- 
le-champ  lui  donne  toujours  raison:  elle  ne 
se  trompe  que  quand  elle  fait  chercher  les 
pactes  en  vertu  desquels  elle  est  possédée; 
personne  ne  peut  les  trouver,  par  la  raison 
ipj'ils  n'existent pfls  (812), 

Voici  qui  n  est  fias  moins  étrange,  Mi- 
chaëlis  est  pris  lui-rnêmc  du  démon  des  crxv 
vulsions;  il  [ii^^se  un  jour  et  une  nuii  terri- 
bles, mais  enfin  cet  autre  Jacob  sort  comme 
le  premier  victorieux  de  sa  lutte  avec  un 
ange  (813). 

Cepen«iant  les  plus  honorables  témoigna- 
ges viennent  défendre  laccusé.  Louis  de 
Vcnio,  docteur  en  théologie  ,  prolonotaire 
apostolique,  et  Jacques  Goreu,  professeur 
en  théologie,  charj^és  d*une  dernière  visite 
dans  la  maison  de  Gaufridi,  n'ont  rien  trouvé 
qui  ne  fût  éditiant  ou  inollensif ,  fiuoiqu  ils 
aient  ouvert  ou  brisé  jusqu'aux  (dus  petits 
meubles,  tels  que  des  a(pmn-dci ^  pour  y 
chercher  des  traces  de  sorcellerie.  Domini- 
que fîertha,  prév^^t  de  Téglise  collégiale  de 
Saint-Martin,  se  rend  garant  de  la^iiété,  des 
lionnes  mceurset  dcTorlhodoxie  de  Taccusé. 
Le  doyen  de  Téglisodes  Accoules  le  pré- 
sente comme  un  modèle  de  vertu.  I-a  dame 
Françoise  de  Glandèves,mère  de  Madeleine, 
atteste,  sous  la  foi  du  serment,  que  sa  tille 
a  été  sujette  dés  Tenfance  à  des  convulsions 
cl  à  des  accès  de  folie- 
Dans  leur  perpexilé,  les  juges  désignent 
une  dernière  commission  médicale,  compo- 
sée des  docteurs  Fontaine,  Mérindol  et 
Grasset ,  auxquels  ils  adjoignent  les  chirur- 
giens Bonté  ms  et  Prou  et.  La  visite  opérée 
sur  Gaufridi  laisse  des  doutes  dansVespn! 
des  membres  de  la  commission,  car  il  n'a 
pas*  toujours  manifesté  de  douleur,  quoi- 
ou  on  l  ait  piqué  par  tout  le  corps.  Quant  à 

cl  irap|)ent  ae  même  d<ins  les  angles  et  la  chemi 
née.  Madeleine  nicl  lin  à  celle  horrible  tuerie  en 
disîinl  :  i  C'est  fini»  tous  sotii  partis;  k  démon  em- 
porte les  morls  cl  les  blessés,  i 

(8i5j  Nous  verrons  ce  môme  phénomène,  de  (a 
commuuiration  des  convulsions  des  malades  ;iuf 
exorcistes,  se  reproduire  avec  plus  d'itupnfiitc  à 
Loudun* 


mz 


POS 


DICTIONNAIRE 


POS 


Madeleine,  il  n'y  a  pas  de  doutes  possibles  : 
SCS  pieds  présentent  les  marques  de  la  sor- 
cellerie d'une  manière  qui  n'est  pas  équivo- 
que ;  il  y  a  telle  partie  où  la  sonde  les  tra- 
verse sans  causer  aucune  sensation  et  sans 
que  le  sang  jaillisse;  cependant  ce  double 
caractère  a  ses  intermittences  :  la  sensibilité 
reparaît  à  terme  fixe,  et  alors  la  blessure  est 
ensanglantée  ;  mais  il  ne  peut  en  être  ainsi 
que  i)ar  l'opération  du  démon,  car  cela  n'est 
pas  naturel ,  disent  les  docteurs. 

Mérindol  se  charge  de  faire  des  observa- 
lions  en  son  particulier  ;  il  suit  attentive- 
ment la  maladie  dans  ses  diverses  phases, 
il  en  observe  scrupuleusement  les  symi>- 
tômcs  :  il  Ta  enfin  reconnue,  il  la  noinme  : 
c'est  une  affection  hystérique.  On  s'attend 
qu'il  va  conclure  à  la  cessation  des  poursui- 
tes et  à  la  mise  de  rinculj)é  hors  de  cause  ; 
eh  bien  !  non ,  car  il  y  a  deux  phénomènes 
qu'il  ne  peut  s'expliquer,  savoir:  la  nodo- 
sité intermittente  du  gosier  et  le  frémisse- 
ment occipital  ;  le  démon  seul  peut  eauser 
ces  effets  ;  Madeleine  est  donc  sorcière  : 
telles  sont  ses  conclusions. 

11  ne  restait  plus  qu'à  appliquer  l'accusé  à 
la  question;  mais  seulement  pour  l'acquit 
de  la  conscience  des  juges,  car  leur  convic- 
tion était  désormais  arrêtée.  Le  malheureux, 
iremblant  au  seul  nom  de  la  torture  »  avoue 
en  hésitant  :  il  lui  semble  qu'il  est  sorcier , 
il  croit  qu'il  a  été  au  sabbat.  L'instrument 
de  supplice  éloigné,  il  se  rétracte.  Le  tri- 
bunal rend  une  seconde  ordonnance,  qui 
est  suivie  de  nouveaux  et  plus  formels 
aveux,etd'unesec^nderétractation.  Une  der- 
nière ordonnance ,  avec  un  commencement 
«'exécution,  obtient  beaucoup  plus  d'aveux 
et  de  détails  que  les  juges  n'en  demandent; 
)e  broiement  de  ses  jaml>es  ferait  avouer  à 
<iaufri(li  ce  qu'il  y  a  de  plus  inrrovable  au 
monde  et  de  plus  impossible  (81^;.  Il  est 
vrai  qu'il  se  retracte  une  troisième  fois,  et 
présente  des  protestations  et  des  conclu- 
sions écrites  contre  ce  qui  s'est  fait  jus- 
qu'alors; mais  la  cour  n'entend  pas  jouer 
plus  longtemps  à  ce  jeu. 

Elle  s'assemble  donc  pour  délibérer.  Or, 
tandis  que  les  conseillers  écoutent  silen- 
cieusement le  rapport,  un  jeune  ramon- 
neur,qui  s'est  trompé  de  tuyau,  vient  rouler 
lourdement  à  leurs  pieds.  Chacun  s'enfuit 
pa^  la  porte  voisine,  excepté  toutefois  le 
rapporteur,  qui  s'embarrasse  dans  sa  robe, 
tombe  et  se  traîne,  en  demandant  grâce  et 
merci,  aux  genoux  du  diable  improvisé, 
îrès-effrayé  de  la  terreur  qu'il  inspire ,  et 
confus  des  hommages  qu'on  lui  rend. 

Revenus  de  leur  épouvante ,  les  juges  se 
rassemblent  de  nouveau,  et  prononcent  la 
peine  capitale  contre  Gaufridi.  11  la  subit  le 
même  jour  30  avril  1611 ,  avec  tous  les  ac- 
compagnements alors  usités ,  c'est-à-dire  la 
hartaucou,  en  chemise,  nu-pieds,  après 
avoir  fait  amende  honorable  un  cierge  à  la 

(814)  Il  avoue,  enlrc  aHlrcs  choses,  qu'il  portait 
un  démon  h  Tonglc  du  pouce  de  la  main  {gauche,  et 
^ue,  r^uand  il  entrait  chez  les  Capucins,  il  le  lais- 


main  ,  et  demandé  pardon  à  Dieu ,  au 
à  justice.  Lorsque  le  bûcher  fut  él 
l'exécuteur  des  hautes  œuvres  en  dis 
les  cendres. 

Le  penf)le  avait  laissé  faire  ;  mais  b 
il  se  livra  à  de  violents  murmures  c 
les  exorcistes  et  contre  les  juges  ;  tout 
bouches  proclamaient  hautement  l'inno 
de  la  victime;  on  craignit  une  séditioi 
exorcistes  épouvantés,  mais  non  désal 
s'enfuirent  dans  un  autre  pays,  où  no 
retrouverons  bientôt  continuant  le 
labeur;  les  juges  sentirent  le  besoin 
défendre,  ils  publièrent  dans  ce  but  u 
moire  pour  prouver  le  bien  jugé;  h 
damné,  y  disaient-ils,  était  véritabl 
sorcier;  en  effet,  il  avait  annoncé  q 
mort  serait  suivie  de  grands  malheoi 
un  assassin,  le  chevalier  de  Monte 
n'avait-il  pas  tué  d'un  couo  de  poig 
au  milieu  môme  de  la  foule  aes  specta 
le  sieur  Despradc,  fiancé  à  la  lille  du 
dentdc  Braslc,  et  blessé  grièvement 
sa  fuite,  une  jeune  fille  qui  se  trou 
sa  rencontre;  un  enfant  n'était-il  pasi 
d'un  arbre ,  tout  près  du  bûcher,  et  t 
tait-il  pas  blessé  mortellement  ? 

Pour  complément  de  preuve,  ils  in 
rent  un  nouveau  procès  a  une  pauTra 
gle,  que  Madeleine  avait  dénoucée  e 
sorcière.  EHe  fut  trouvée  marquée^  eil 
en  conséquence*  ' 

Cependant  ces  terribles  oxécilbll 
changèrent  rien  à  l'état  des  malate* 
que  Tes  prétendus  démons  eusseiA| 
cent  fois,  par  la  bouche  de  Madeleiii 
sortir  aussitôt  que  le  magicien  qui  !|et 
liés  n'existerait  plus.  I^uise  et  ses  c 
gnes  ne  guérirent  qu'à  la  longue ,  ou 
ne  guérirent  jamais  entièrement.  Had 
demeura  convuisionnairele  reste  dei 
sa  langue  se  retirait  quelquefois  ju 
fond  du  gosier. 

Déshonorée  par  son  propre  témoi{ 
elle  fut  expulsée  de  son  couvent, 
retira  dans  une  petite  solitude  de  Cann 
où  elle  se  livra  aux  exercices  de  la  dé 
et  de  la  pénitence.  Elle  mendiait  1 
manches  aux  portes  des  églises  ,  par 
d'humilité  ;  elle  allait  tous  les  jours, 
nus ,  avec  les  femmes  pauvres  du  vi 
ramasser  un  façot  dans  la  forêt  voisine 
le  vendre  ensuite  à  la  ville. 

Après  la  mort  de  son  père  et  de  sa 
elle  alla  habiter  le  château  de  la  1 
qu'elle  tran.^forma  en  un  asile  po 
pèlerins  cl  les  i>auvres;  mais  bien  p 
personnes  osaient  aller  lui  demander 
pitalité ,  ou  même  entretenir  des  rel 
avec  la  maîtresse  du  lieu ,  car  elle  in 
plus  de  terreur  <jue  de  confiance ,  p 
mépris  que  de  pitié;  on  ne  l'appelait  paa 
ment  que  la  sorcière  ;  elle  était  en  iml 
plus  méchants  discours. 

Un  jour  qu'elle  était  assise  à  ia  p< 

sait  à  la  porte,  dans  le  trou  de  la  serrure, 
de  la  sainteté  du  Ucu. 


ros 


ms  MlîUCl.ES. 


WS 


,  une  fille  du  voisinage*»  nommée 
lodoul,  passa  près  d'elle,  et  se 
''-'*,  au  IkiïU  (le  queltiiics  heures, 
ims  et  de  spasmes  flcromimgnéij 
HHis;  3es  meiiiUres  deaieuièreiil  con- 
î.  On  la  crut  lualéliciée,  cl  ou  MUribiia 
"Ifice  à  xMadeleine  de  In  P/duiL  Le 
gémirai  de  la  sénéchaussée  de 
I.Jiir  la  réiiuisitinu  de  Jean  Bodoul^ 
rmalade,  miu;n  un  mandat  d^anie- 
1*0  la  sorciôro,  qui  s'eiifuil  a  Aix  ,  et 
ÏU5  la  prolecliuu  ihs  religieux  de 
Fiité,  en  leur  dona.'itU  la  Lliafielle  de 
t^*''*»!.  Les  médoinns  di^Higaés  fiar  la 
I'  cofislaler  l'étal  de  ia  uialéliciée, 
irqué  dans  ses  vouiissemenls  des 
'^crs,  tels  que  de  la  cire,  ilu 
..^plumes;  avant  vu  la  conlraiiioii 
^ied  gauche,  tlonl  la  plante  éiaiL  re- 
en-iîessus,  et  oh.servé  ses  luouve- 
eon^ulvifs,  approi'liant  do  répile[isie, 
sut  que  «  la  maladie  n'estoit  point 
ni  formée  par  c^iiise  ordintiire  , 
f  charnue,  sortilège  et  maléfire,  w  En 
lence ,  Madeleine  de  la  Palud  lui 
I  arrestation,  nonobstant  les  réclama- 
&s  religieux.  C'était  en  1653.  Le 
raviiit  pas  elTaré  le  souvenir  du 
errdde  auquel  elle  avait  pris  une 
idc  l>art  quarante-deux  aouées  au|ia- 
u 

\  repoussa  de  toutes  ses  forces  rarcu- 

ih-*  magie;  elle  se  défendit  avec  une 

ire  d'esprit  ;  on  ne  recueillit  sur 

.««*^  iû   que   des    témoignages   hono- 

I. 

-*- ">  de  Marseille,  Pierre  de  Beausset, 

'\orri>é  Madeleine  Hodonï,  afin 

r  si  elle  élait  réellement  possé- 

;dit  avec  dignité  aux  juges,  qui 

lUent  l'omnvunicaliou  de  ses  pro- 

\ ,  que  son  uiinistère  n'avait  rien 

1)  avec  reienire  de  la  justice. 

•  sut  point  ce  qu'il  pensait,  mais 

\r.r  Trifhard    de    Saint  -  Martin  , 

le  de  la  cour ,  mena  si  bien  Taf- 

,  que  les  juges»  adoptant  sa  manii^rc 

Ir,  «*t '-onformément  aux  conclusions 

l'ur  général  ,  condamnèrent  Tuc- 

l'ortes  amendes  <?t  à  une    prison 

tucile.  On  iieul  dire  (jue  ce  fut  sur  sa 

aliotî ,  îilutoi  que  sur  aucun  fait  précis 

ni  h  établir  sa  cul[>abîlité. 

livre  du  f*,  Micliaëlis  (815),  répandu 

pnifusion  dans  les  communautés  reli- 

es,   comme    un    ouvrage    édifiant  et 

[,  irélait  projire,  en  rSalilé,  qu'à  y 

f  le  désordre  ,  et  c'est  ce  qui  arrriva  ; 

»  tarda  fias  h  en  voir  un  exenn»le  au 

lâtère  des  (illes  rie  Sainte-Brigilte  de 

Ijds  noms  de  Cianiridi  et  de  Madeleine 

Palud  étaient  dans  toutes  les  bouches; 

ï)  Ce  religieux^  trntie  piétc  iiiistèrc  cl  iPurte 
itc  éiJiti,'if»tc,  inUodiiisU  une  nifoniie  *lans 
!  ûe%  Ilominicniiis,  aixpicl  il  «ipp^irlcnuit.  11 
•i  à  Pâtis  en  IG18,  2ivt!C  le  titre  de  vicaire 
i!  tU's  Domintc^nins  re  for  nié  fi,  et  i!c  priL'iir  du 
t)amiTii(Mitis  i!i^  In  rue  Sîuut-llonorc. 
.'    -   v  i|uc  &aii  iélc  iill  étc^i  aiucr  cl  û  {icn 


toutes  les  imaginations  étaient  souillées  dé- 
ridée des  horreurs  débitées  par  celle-ci. 
Trois  religieuses  de  la  communauté  de 
Sainte-Brigitte  se  trouvèrent  prises  de  con- 
vulsions, et  on  les  exorcisa,  suivant  les 
précétienls  établis  en  pareil  cas;  mais,  commo 
toujours,  inutilement. 

L'olïicialité  de  Tournay  les  fit  séquestrer 
et  envoyer  à  la  campagne;  elles  s'en  trouvè- 
rent h  "merveille.  Mais  cette  solution  ne  sa- 
ti5laisant[>oint  les  partisans  de  la  ï)osse>sion, 
ceux-ci  euient  recours  aux  PP.  Dompt  et 
Micliaëlis,  qui  vinrent  reprendre  h  Lillo* 
IVenvre  terminée  comme  on  vient  de  le  voir 
dans  la  ville  d'Aix.  Los  malheureuses  ma- 
niaques devinrent  tout  à  fait  folles  \mt  suite 
de  leurs  soins.  Une  d'elles,  Marie  Desains» 
se  présenta  comme  associée  h  toutes  les 
horreurs  que^ladeleino  avait  débitées.  Elle 
avait  entretenu,  di^^ait-ellc,  les  relations  les 
plus  intimes  avec  Madeleine  et  t"*aufridi  ; 
elle  enchérissait  même  sur  tout  ce  quû 
celle-ci  avait  dit  d'extravagant  ou  trimpur. 

Livrées  toutes  les  trois  à  un  délire  exta- 
tique ,  agité  ,  terrible  ,  elles  croyaient  aller 
toutes  les  nuits  au  sabbat  :  le  démon  les 
emportait  A  travers  la  muraille,  les  environ- 
nait d'air  contiensé,  nour  les  rendre  invi- 
sibles, et  se  mettait  à  leur  place  durant  Tin- 
lervalic ,  afin  que  personne  ne  ptll  remarquer 
leur  absence. 

Elles  disaient  que  TAnlechrist  élail  né  en 
16tO,  qu'il  avait  été  baptisé  au  sabbat  par 
(laufridi,  qu'il  avait  des  griffes  au  lieu  de 
pieds.  C'était  déjà  le  plus  terrible  des  en- 
fants. 11  parlait  toutes  tes  langues.  Elles 
prophétisaient  ses  actions  futures,  o{  écri- 
vaient son  histoire  àTavance.  Elles  dépei- " 
gnaieni  sa  taille  »  sa  coûteDance  et  sa  ph  vsio- 
nonlie  (816).  "         ' 

Le  P.  Michaëlîs  recueillit  de  nouveau  i 
toutes  CCS  extravagances,  et  en  conjpofttj 
un  second  ouvrage  quil  intitula  IJistoir<i{ 
admiraifte  et  vériaimte  de  la  possession  de  . 
trois  religieuses  dr  Flandre. 

Heureusement,  un  secoml  Gaufridi  n'étail  j 
pas  mis  en  cause;  le  premier  demeurait  le, 
héros  de  Tavenlure.  Les  exorcistes  quittèrent  I 
la  partie  tle  guerre  lasse,  en  voyant  qu'ils  « 
perdaient  leur  temps  sans  aucuiï  espoir  do  i 
solution. 

Quelques  ordres  monastiques,  il  fnut  bien  le  | 
dire,  en  n^exigeant  de  le'urs  membres  qua( 
delà  [îiété  et  des  bonnes  mœurs,  contri-i 
huèrent  puissamment  à  propager,  dans  la^j 
société  cnrétienne  ,  des  idées  si  peu  sensées  r 
et  si  peu  orthodoxes.  La  longue  anti[>athiaj 
du  clergé  séculier  contre  le  tdergé  régulier 
dont  Thistoire  ccclésiasticme  présente  tant 
de  traits,  n'avait  pas  la  jalousie  pour  prin- 
cipe, ainsi  qu'on  {iourrait  le  croire. 

Michaélls  ayant  présenté  les  procès-ter-j 

éclairé! 

{^\ii}  Si  te  Jfi^l)!e  pouvait  nrù  au  rnîH«^M  dc*s  ^ 
flammes  qtii  le  iliivorcnl,  ne  niait-il  pas  d'un  nr^j 
inextjuçniltlc,  en  faisant  accepter  de  telles  bati-.f 
vcrnos  si  îles  gens  tPEglise,  et  en  se  servant  de  Icur^ 
bouche  et  dû  leur  plume  pnar  les  propager? 


«27 


POS 


DIGTIONNÂIKE 


POS 


3 


baui  des  exorcismes  de  Lille  aux  commis- 
saires des  nonces  du  Pape,  à  Bruxelles, 
ceux-ci  refusèrent  neltemeirt  leur  approba- 
iion.  Un  netit  nombre  de  personnes  trou- 
vèrent le  livre  très-édiflant  ;  le  plus  grand 
nombre  le  repoussèrent  avec  horreur.  Les 
autorités  civile  et  ecclésiastique  en  inter- 
dirent la  lecture  et  le  débit  en  Flandre  et  en 
Belgique.  La  Sorbonne  le  censura  de  la 
manière  la  plus  énergique  ;  voici  les  con- 
clusions de  la  sentence,  datée  du  3  mai 
1633. 

«  L'auteur  affirme  que  le  démon  y  solen- 
nellement adjuré  de  aire  la  vérité,  ne  peut 
mentir;  cette  doctrine  est  téméraire,  erro- 
née ,  périlleuse  dans  l'application.  11  affirme 
''u'on  doit  croire  le  démon  lorsqu'il  parle 
e  la  part  de  Dieu;  cette  doctrine  est  voi- 
sine de  l'idolâtrie,  et  y  conduit.  11  affirme 
qu'on  doit  le  croire  ,  lorsqu'il  explique  les 
dogmes  de  la  religion  ;  cette  doctrine 
est  ridicule  et  ne  peut  convenir  qu'à  des 
insensés. 

«  Lorsque  Tauteur  présente  le  démon 
comme  révélateur,  témoin,  aoctisateur  et 
juge  en  matière  criminelle,  prédicateur  et 
docteur  en  matière  de  religion ,  il  fait  une 
chose  détestable,  destructive  de  l'autorité 
do  l'Église  et  de  ses  exorcismes.La  description 
qu'il  donne  des  horreurs  du  sabbat,  et  la 
peinture  qu'il  présente  d'actions  impudi- 
ques ,  loin  de  conduire  à  l'édification ,  n'est 
propre  qu'à  offenser  les  bonnes  mœurs  et  à 
alarmer  la  véritable  piété.  Ainsi  la  faculté 
dfi  théologie  condamne  l'ouvrage  dans  sa 
totalité  et  sans  aucune  réserve.  Donné  à 
Paris ,  en  assemblée  générale.  » 

On  le  voit ,  le  premier  ouvrage  de  Mi- 
chaëlis  se  trouve  implicitement  condamné 
avec  le  second  ;  et  l'auteur ,  alarmé  du  scan- 
dale que  le  premier  avait  causé ,  ne  publiait 
la  second  que  pour  expliquer  et  justifier  le 
premier. 

La  défaveur  que  l'un  et  l'autre  rencon- 
trèrent auprès  des  savants  et  des  personnes 
sensées,  ne  dessilla  pas  les  yeux  du  domi- 
nicain ;  il  en  publia  un  troisième ,  sous  le 
titre  de  Pneumalogic ,  ou  Discours  des  f 5- 

Ïrits,  pour  faire  voir  qu'il  s'y  entendait, 
elui-ci,  à  l'avenant  des  deux  autres ,  a  le 
mérite  d'être  beaucoup  plus  court.  L'auteur 
y  traite  une  multitucle  de  questions,  que 
lui  seul  a  jamais  pu  songer  à  résoudre  ; 
telles  que  celles-ci  :  Si  l'Antéchrist  est  né; 
si  Salomon  est  damné,  et  Nabuchodonosor 
sauvé  ;  s'il  est  possible  de  correspondre  par 
lettres  avec  les  saints  du  paradis;  si 
Henri  IV  est  un  saint,  etc.  Michaëlis  y 
revient  sans  cesse  à  k  justification  de  ses 
doctrines;  ce  qui  suffit  pour  montrer  le 
degré  de  répulsion  qu'elles  rencontrè- 
rent.   .  1  •  . 

(817)  Cf.  Hiêt.  admirable  de  la  possession,  et 
conversion  d'une  pénitente^  p9r  le  P.  MiciiÀELis.  — 
Iil.,  Pneumaloaie,  ou  Discours  des  e^priu.  —  Id.» 
U\st,  adfnirt^ble  ^l  mémorable  des  trtfit  possédées  de 
Flandre.  —  Mercure  de  France,  année  1623,  t.  IX. 
—  GnïOT  DE  PiTAVAL,  Cauus  céUbrcs,  t.  Xli.  — 
Causes  célèbres^  anouyine,  t.  VI.  —  Mss.  de  la  Bibi. 


Elles  devaient  cependant  porter  é 
bien  amers  ,  causer  do  grands  scao 
de  grands  crimes  ;  nous  allons  en  av 
à-l'heure  la  preuve  (817). 

3*  Possession  de  Loudun. 

En  1626  s'établit  à  Loudun  un 
d'Ursulines.  La  maison  fut  dirigée 
par  un  prêtre  sage  et  éclairé,  nomni 
saut ,  qui  mourut  en  1632.  Il  fut  r 

Ear  un  abbé  Mignon,  que  la  suite 
istoire  fera  connaître  amplement. 

Mais  avant  de  raconter  ce  qui  est 
une  possession  qui  eut  tant  de  ret 
ment,  qui  se  termina  par  un  événi 
tragique ,  et  sur  laquelle  les  opin 
sont  pas  encore  fixées  de  nos  jour 
exposerons  succinctement  le  concoi 
circonstances  qui  s'y  rattachent ,  et 
Huèrent  d'une  manière  si  puissante 
marche  des  événements. 

Il  y  avait  à  la  paroisse  de  Saint-Pi 
Marché-Neuf  de  Loudun  un  cwH 
mé  Urbain  Grandier  ,  fils  d'un 
de  Sablé  ,  qui  avait  attiré  sur  lui  Ta 
publique  par  diverses  qualités  et  di 
fauts,  également  trop  remarquable! 
des  actes  d'une  justice  rigdureus< 
trop  blessante.  Urbain  Grandier  éta 
recnerché  dans  sa  toilette  et  passa 
mondain.  11  possédait  cette  culture 
prit  et  ces  formes  polies  qui  donoa 
vogue  au  milieu  du  monde  élégÉM 
vole.  11  avait  un  talent  très-remt 
pour  la  chaire  (818).  11  était  sévère 
ceux  dont  il  croyait  avoir  à  se  plaii 
dur  envers  les  petites  gens. 

Urbain  Grandier  n'aimait  pas  les  i 
et  ne  perdait  guère  l'occasion  de  le 
lier.  11  était  encore  moins  partisan 
associations  de  piété  connues  sous 
de  confréries,  dont  les  religieux  de 
ordres  se  proclamaient  les  patrons. 

Il  eut  un  procès  à  soutenir  coi 
chanoines  de  Sainte-Croix ,  ses  coi 
il  le  gagna,  et  triompha  avec  une 
qui  les  lui  aliéna,  et  blessa  profoi 
1  abbé  Mignon ,  fondé  de  pouvoirs 
pitre.  11  eut  des  démêlés  avec  Barot 
dent  aux  élus,  oncle  de  Mienon, 
triompha  avec  sa  hauteur'  habituelli 
lui  manquait  plus ,  pour  être  toi 
perdu ,  que  de  s'attirer  la  haine  d' 
méchant  par  caractère.  C'est  ce  qui 
mais  de  cette  fois ,  sans  sa  faute.  ] 
sance  d'un  enfant  dont  la  mère  resti 
nue  pendant  quelque  temps ,  vint  on 
médisance ,  et  mettre,  en  frais  l'imai 
du  public  de  Loudun.  Une  jeune  fil 
avait  entretenu  des  relations  de  pié 
Grandier,  ayant  éprouvé  une  inuis] 

Nat.  RecueU  de  nièces.  Jacob.  Saint-rHon^^ 
—  Ibid.  Recueil  de  procès  criminels,  l.  L'j 
Caufridi,  coté  B  213,  A 141,  n*  103. 

(8i8)  On  a  de  Grandier  Toraison  foi 
Scévole  de  Saiote-Martbe,  imprimée  dans  le 
de  ce  savant  célèbre.  CeUe  pièce  eÂi  mm 
coin  de  Tesprit,  du  bo/i  goût,  et  parfois  di 


POS 


DES  MIRACiXS. 


^OS 


iroe  époque,  so  trouva  signalée  h  \a 
Hé  (ju  public,  et  Grandier  fui  ainsi 
mis.  Cétaii  la  fille  d\m  uouinKi 
nttJiiilre  oncle  Je  Wigiion  »  revota 
liions  de  ^irocureur  du  roi.  Triu- 
'obslirta  à  croire  sa  ûWe  coupable ,  et 
e»  môme  après  que  la  vérila!>le  Dière 
onnue.  Celle-ci  n*était ,  selon  lui» 
le  mère.de  complaisance* 

t^s  un  imbécile  vint  un  M,  qui  crut 

se  plaindre  aussi  deGrandien  Celui- 
ommail  Menunu,  et  était  avocat  du 
ke  maîtresiie  romf)it,  à  In  p,*iiole  rlu 
B  Soint-Pierro,    les  relations  qu  elîe 

nn'U  avec  Menuau;  et  l'ûme  vile  du 
ilié  ne  pouvant  s'élever  à  do  nobles 
l*iUs,  il   supposa    ijue  Grnndier  ne 

rrachée  des  bras  d  autrui,  que  poyr 

ibucr. 

ennemis  dcGrandier  se  réunirent  en 

snce  chez  Barot,  et  résolurent  de    le 

par  des  délations  calomnieuses.   Un 

I  «nnemi  »   nonnoé  Mounier,  contre 

l  Grandier  avait   ga^^^né  un   iirocès  en 

«adjoignit à Ja  ligue. 

■  misérables  de  la  lie  du  peupîe  fu- 
■gnés,ei  allèrent  |iortfsr  plainte  au 
peur  de  Poitiers  contre  Grandier, 
rprésentèreiH  comme  impie,  et  nrofa- 
Ic  lieu  saint  par  des  actes  sacrilèges. 
om(tteur  et  l'nOi(ual  commirent  le  lieu- 
civiU  Louis  Ghanvet,  pour  en  con- 
lélégalion  nulle  de  î>lein  droit, 
n^ilise  ne  pouvait  commettre  un 
royal. 

\s  que  celte  affaire  s'instruisait,  un 

Bulribaul  se  permit  des  [^ropos 
nts  contre  son  curé  ;  celui-ci  lui  on 
ifs  rei>rochcs,  et  en  fut  payé  d'un 
!  canne,  porté  en  plein  visage,  Gran- 
II  déposer  sa  plainte  aux  pieds  du 
iffaire  fut  renvoyée  devant  le  parle- 
Les  dcut  procès   s'instruisirent   en 

raps.  L'information  contre  Grandier 
ice  grand  train,  cl  envoyée  h  Henri- 
Châtaignier  de  la  Roche|iosai,  évê- 
)  Poitiers,  ipi*on  avait  eu  soin  de 
ir  contre  Taccusc,  L*évêtiue  le  lit 
jcnder  tandis  qu'il  était  encore  à 
et  amener  dans  la  jirison  ccclésiasli- 

diocèse,  le  22  octobre  1629.  Le 
ier    suivant,    Grandier     s'entendit 

liera  une  dure  pénilenre,  à  une 
Iction    perpétuelle,   et    au  bannissc- 


€50 
son  abbavo 


lu  diocèse.  ïl  interjeta  aussitôt  anpel 
olitain.  Henri  d^K^foubleau 
rdis,  archevêque  de  Bordeaux. 

imnation  ayant  alarmé  îe  parle- 
^ur  suprême  obtint  de  1  arche- 
monitoircs  qu'elle  fit  puldier  à 
un.  Les  faux  témoins,  elfrayés  de  la 
ice  d'excommunication,  s'empressèrent 
I  rétracter,  en  avouant  qu*ils  avaient 
inés  h  nri\  d'argent.  En  conséquence, 
pdial  de  Poitiers  cassa  la  sentence  de 
ilité;  Grandier  fut  déclaré  innocent, 
royé  ab;>ûiis> 


L'archevêque  étant  venu  a 
de  Saint-Jouin-de-Marne,  qui  n'était  qn\^ 
trois  lieues  de  Loudun,  prit  connaissance  do 
l'atlaire  dont  appel  avait  été  interjeté,  et 
cassa  h  son  tour  la  sentence  du  suHVagant. 
Le  parlement,  vidant  en  même  temps  Tat- 
faire  Dulribaut,  condamna  celui-ci  h  des 
ré|>arations  tiumilianles,  qu^il  fut  forcé  de 
subir. 

Grandier  rentra  alors  à  Loudun  avec  un 
éi  lat,  et  trioni|)lia  avec  une  hauteur  qui 
alîbgea  ses  meilleurs  amis. 

L'archevêque  de  Bordeaux  ayant  eu  ainsi 
l'occasion  de  le  connaître,  et  lui  ayant  ac- 
cordé son  estime,  cbercha  h  l'attirer  tlans 
son  diocèse,  prévojanl  que  des  ennemis  si 
acharnés  ûniraienr  î^nûn  par  abattre  leur 
orgueilleux  rival,  s'il  restait  exposé  h  leurs 
coups;  mais  Grandier  avait  toute  autre 
chose  à  cœur.  Il  ne  lui  suffîsait  pas  d'avoir 
eu  raison,  il  voulait  encore  faire  poiier  à 
ses  calomniateurs  la  peine  de  leur  niéeban- 
ceté.  Il  venait  de  recueillir  les  élémenl 
d'une  plainte  contre  eux,  de  la  déposer  au 
parquet,  et  de  les  prendre ?i  partie  Jorsiiu'ils 
Fentermèrent  dansun  filet  autpiel  il  ue  j  ou- 
vait  songer,  en  le  compromettant  dans  la 
possession  dont  nous  allons  parler  tout  à 
rheure 

Grandier  s'était  créé  un  ennemi  bien  au- 
trement redoutable,  si  celui-ci  eût  daigné 
s'en  souvenir:  le  c^Hcdinal  de  Hichelieu 
luî-inèmc.  Dans  nue  cérémonie  publique, 
faite  à  Loudun,  à  laquelle  Armand  Dufdes- 
sis  de  Hichelieu,  alors  évêque  de  Lm;on, 
se  présenta  comme  prieur  de  Coussay, 
Grandier,  en  sa  qualité  de  curé  et  do  cha- 
noine, lui  disputa  le  [as  et  l'obtint. 

Tandis  que  ce  dernier   se  débattait  ainsi 

ronlre  des  haines  qu'il  avait  ainonceléest 
parut  un  libelle  extrêmement  injurieux, 
intitulé  La  Cordonnivre  de  Loudun,  «lirigé 
contre  le  cardinaU  et  attribué  avec  beau- 
coup de  vraisemblance  à  une  des  femmes 
de  la  reine-mère,  nommée  madame  Harnon, 
qui  était  originairede  Lourtun,el  avait  entre- 
tenu de  fréquents  rapports  avec  Grandier.  Il 
n'était  (>as  diOkilc  oe  persuader  au  rardi- 
nal  que  le  curé  de  Saint-Pierre  était  Tanleur 
i»rinri[tal,  et  peut-être  Tunique  auteur  du 
libelle;  on  l'essaya  du  moins.  Cependant 
Grandier  repoussa  toujours  avec  force  tonte 
parlicifrationà  cet  écrit;  mais  rinqiulation 
lui  attira  un  nouvel  et  rcdoulablo  adver- 
saire :Bené  Mesmin  de  Silly,  qui  se  disait 
parent  du  cardinal,  et  se  croyait,  h  ce  titre, 
obligé  de  venger  les  injures  de  son  cousin. 
Il  s'adjoignit  à  la  cabale. 

Les  choses  en  éuientlà,  ot  lesexorcîsmes 
étaient  commencés  depuis  longtemps  déjà 
h  Loudun,  lorsque  Grandier  fut  impliqué 
dans  ralfairc.  Reprenons  maintenant  à  son 
origine  rhistoire  de  la  |)ossession. 

Après  la  mort  de  '  l'abbé  Moussant,  les 
religieuses  s'adressèrent  h  Urbain  Grandier, 
que  son  lalent  oratoire  rendait  célèbre,  et 
le  prièrent  de  prendre  la  direction  aç  leur 


€91 


POS 


DlCTiONNAIRli: 


POS 


maison  (819);  il  refusa.  Ce  fut  alors  que 
Fabbé  Mi^non'fut  cfioisi. 

Une  jeune  pensionnaire,  nommée  Marie  de 
.Saint-Aubin,  qui  le  racontait  encore  plus  de 
quarante  ans  après  l'événement,  tout  en 
regrettant  la  part  quelle  y  avait  prise, 
s'avisa  de  faire  du  bruit  pendant  la  nuit, 
moitié  par  espièglerie,  moitié  par  mauvaise 
humeur  d'être  enfermée  dans  une  maison 
où  elle  ne  se  plaisait  pas.  La  frayeur  s'em- 
para des  imaginations  ;  on  parla  de  reve- 
nants ;  on  finit  par  croire  que  le  revenant 
p'était  autre  que  Tâme  de  l'abbé  Moussant. 
Marie  de  Saint-Aubin,  dont  les  espérances 
se  tix)uvaient  ainsi  dépassées,  s'associa  deux 
compagnes,  afin  de  faire  encore  plus  de 
bruit.  Mignon  n'y  vit  pas  plus  clair  que  ses 
pénitentes.  La  frayeur  augmenta;  une  jeune 
religieuse,  puis  deux  autres,  éprouvèrent 
des  crises  nerveuses,  et  bientôt  de  vérita- 
bles convulsions.  Egaré  par  les  livres  de 
Michaelis  et  de  Mdntalembert,  le  directeur 
crut  qu'il  y  avait  possession.  11  commença 
des  exorcisuies,  et  appela,  pour  s'aider  de 
sa  science  et  de  ses  conseils,  Pierre  Barré, 
curé  do  Saint-Jacques  de  Chinon,  prêtre 
jouissant  d'une  grande  réputation  de  sain- 
teté, mais  d'une  dévotion  plus  ardente 
qu'éclairée.  Les  exorcismes  a  deux  étant 
demeurés  impuissants  contre  les  crises  pério- 
diques des  malades,  les  exorcistes  appelèrent 
en  tiers  l'abbé  Granger,  curé  de  Vénier. 

Déjà  l'affaire  était  ébruiiée  de  telle  sorte, 
qu'il  fallait,  pour  l'honneur  des  exorcistes 
et  de  la  communauté,  obtenir  un  résultat  ou 
rester  en  butte  à  la  risée  publique,  alter- 
native devant  laquelle  peu  de  personnes 
auraient  pu  hésiter.  D'ailleurs  les  exorcistes 
étaient  convaincus,  et  les  religieuses,  de 
j)lus  en  plus  tourmentées. 

C'est  alors  que  le  nom  d'Urbain  Grandier 
se  trouva  prononcé,  on  ne  sait  par  qui,  ni 
comment  ;  d'abord  avec  m  vstère,  puis  sans 
aucune  réserve.  Selon  les  fdées  du  temps,  le 
démon  était  toujours  envoyé  par  un  magi- 
cien au  corps  des  possédés. 

L'évêque  de  Poitiers,  informé  par  l'abbé 
Granger,  qqi  jouissait  auprès  de  ce  prélat  de 
la  confiance  la  plus  absolue',  autorisait  tout 

f^ar  son  silence,  et  attendait  le  dénoûment. 
nquiet  de  ce  qui  se  passait,  et  provoqué  par 
une  réquisition  des  exorcistes,  qui  atté- 
nuaientainsi un coupinévitable,  le  parlement 
députa  deux  magistrats  pour  faire  des  infor- 
mations :  Guillaume  de  Cerisay  de  la  Gué- 
rinière,  bailli  duLôudunois,  et  Louis  Chau- 
vet,  lieutenant  civil.  Il  n'y  avait  encore  alors 

(819)  Il  n'est  pas  clair  si  Grandier  fut  demandé 
comme  directeur  par  les  religieuses,  ou  comme  con- 
fesseur extraordinaire  par  Mignon.  Le  premier 
sentiment  nous  paraît  le  plus  probable.  Toujours 
fut-il  établi  aux  débats  qu'il  n'était  jamais  entré 
dans  la  maison,  et  qu'aucune  religieuse  ne  le  con- 
naissait personnellement. 

(820)  Dès  le  premier  exorcisme,  la  conversation 
suivante  s*engagea  entre  la  supérieure  et  l'abbé 
Barré  :  Adora  Deum  Itium,  crealorem  tuum,  —  Ado- 
ro  le.  —  Quem  adoras  f  —  Je$u$  Christut.  L'exor- 
ciste espérant  obtenir  h  même  réponse,  tourna 
9êXÈ^  sa  phrase  ;  Quh  e$t  isu  quem  adoras  ?  -*  . 


V  que  trois  religieuses  atteintes  de  iamal 
savoir  :  la  supérieure,  Jeanne  de  Bell 
connue  en  religion  sous  le  nom  de 
Jeanne-des-Anges ,  une  sœur  de  cl 
nommée  Claire  de  Sasilly,  et  une  C4)nv 
nommée  Claire  Magnoux.  Les  magis 
admis  après  de  ^ndes  formalités  et 
longue  attente,  constatèrent  que  les  i 
des  paraissaient  en  proie  à  des  crises 
lentes  et  poussaient  des  cris  aigus 
n'avaient,  en  effet,  assistée  aucune 
merveille.  Ils  manifestèrent  leur  incr 
lité  aux  exorcistes,  qui  répondiren 
citant  l'exemple  de    Gaufridi. 

Cependant  Grandier,  importuné  ( 
célébrité  çiui  s'attachait  ainsi  à  son  no 
après  avoir  été  publiauement  insulté,  m 
sa  requête  au  bailli  du  Loudunois, 
fins  de  poursuivre  en  calomnie  les  ( 
cistes  et  les  prétendues  possédées.  Le  I 
lui  donna  acte  de  sa  demande,  et  fil 
fense,  sous  des  peines  corporelles  arb 
res,  de  médire  de  Grandier,  arecinjon 
de  séquestrer  les  malades  et  de  nomme 
exorcistes  non  suspects.  Maris  Barr 
aj)pela  h  TévÊque,  auquel  il  appart 
seul  de  connaître  en  pareille  matièn 
présenta  une  ordonnance  de  sa  part  q 
.nommait  exorciste  avec  Mignon,  en  r 
naissant  la  possession  pour  véritable 
bailli  fut  donc  obligé  de  s'en  tenir  là,  e 
se  condamner  au  rôle  de  spectateur. 

Il  se  passa  alors  quelques  semaiiMf  i 
un  calme  profond,  mais  les  cxorai 
recommencèrent  avec  un  grand  éclal  1 
novembre  1632,  et  de  cette  fois  en  prés 
de  quatre  médecins  ;  Daniel  Roger,  Vii 
Defaux,  Gaspard  Joubert  et  Mathieu  Fai 

Cette  seconde  période  est  principale 
remarquable  par  les  nombreuses  aéOQ 
hues  des  possédées.  La  maladie  avait  fi 
grands  progrès  en  intensité ,  et  s'était 
due  à  des  personnes  qui  en  avaien 
exemptes  jusaue-là.  Cet  état  de  hu 
gui  permet  de  lire  dans  la  pensée  d*an 
jetait  ses  premières  lueurs ,  sans  avoii 
teint  son  dernier  période.  Celles  des 
gieuses  qui  n'avaient  jamais  étudié  le  1 
commençaient  à  répondre  avec  just 
lorsqu'on  les  interrogeait  en  cette  lan 
Mais  quand  elles  voulurent  la  parler, 
commirent  de  ces  fautes  de  langage 
nues  dans  les  collèges  sous  les  nom 
barbarismes  et  de  soYécismes^  avec  tant 
surance  et  en  si  çrand  nombre,  atf 
s'attirèrent  de  cruelles  railleries  de  la 
des  assistants  (820).  Quand  on  deman 

Jesu  Ckriste,  L'un  des  assistants,  Daniel  Droai 
scsscur  de  la  prévôté,  s*écria  en  riant  :  .Toi 
diable  qni  n'est  pas  congru.  Elle  disait  Ihu 
voio,  pour  Deus  non  vuU;  magicianus  pour  in 
Lorsqu'elle  voulut  indiquer  ce  qui  se  passait  ( 
lieux  éloignés,  ou  même  le  nombre  des  hérâ 
qui  assistaient  aux  exorcismes,  elle  ne  fui  p« 
heureuse  ;  la  vérification  faite  sur  *  le  -  chan 
donnait  toujours!  tort.  Il  résulta  de  tout  edi 
telle  rumeur  dans  le  public,  que  les  exorciale 
frayés,  crurent  devoir  publier  un  mémoire  josi 
tif,  dans  lequel  ils  juraient  de  la  pureté  de 
Meruions,  Kou3  adoptons  pleiaerneot  ia  vér 


DES  MIRACLES. 


POS 


esi 


f  1I0  (larlcT  la  langue  grecque, 

L 

(mrtîculier,  en  présence  d<?  quel- 

îs  |ïént'trt^s  (it>  [>ieiivL*illaiuT,  il  y 

n  «ie  merveilleux  pour  cMobarras* 

siu4lî>  iiiétiie  iiufi  prévenus;  en  |iu- 

Ivaut   une   assemblée  iucrétJule   et 

Je  résultai  troiuikiil  loujours  Tat- 

|e.>l  Pétai  des  soDinauibulès  magné- 

iii  réussis.^ent  toujours  bicu  qdaud 

|.eiTvironués  des  syuipailiies  de  Tas- 

el  qui  se  lou nue lUe ni  en  vain  de- 

créiJulité  et  la^déliance.  Ces  inei- 

jul  cesser  les  exureisnies  publics 

•Imics  essais. 

^n1Cr  de  b  reine,  qui  vint  à  Lou* 
Iccs  entrefaites,  aïÎM  de  voir  ce  qui 
II,  ol  d^on  rendre  compte  à  Sa  Ma- 
ne  put  pas  môme  obtenir  pour  lui  ia 

Ii  Ja  consigne,  nonobstant  la  pré- 


doux  magistrats  dont  il  se  fil  ac- 
ier.   Ceux-eî  défendirent  à   Barré, 
us,  de  continuer  les  exorcisraes,  et  à 
îc  permettre  qu'il  s*en  fît  à  1  avenir, 
Ine  de  se  voir  traiter  comme  des 
11»  aiqsi  que  tous  ceux  qni  y  parti- 
j#nL  I^  présence  de  larrhevéquo  à 
lye  de   Saint- Jouin    aebeva  d'ini- 
ac   réserve  une  ses  optnîous  bien 
[rendaient  d^  plus  en  plus  néces- 

pé  des  faits  t»qr  (îrandier  jui-iiïôïuc, 
i  envoya  sur  les  lieux  sou  médecin, 
'&5  eîtnrcistes  répondîrenl  que  tout 
iné.  Peu  satisfait  d*une  luireiile 
^recevoir,  illrinra  une  ordonnance, 
MJu  27  décembre  J632,  par  laquelle 
ttait,  en  cas  de  nouveaux  accès,  de 
les  malades  aux  soins  de  deux 
Is  médecins  revêtus  du  lilre  de 
cl  en  suii[>osant  que  la  médica- 
bcuftlt  sans  résultat,  il  désignait 
^lésiastiques  de  sou  choix  pour 
|yec  BaiTé,  Tun  en  présence  des 
I alternativement.  Il  voulait  que 
fussent  isolées  et  éloignées  de 
que  les  exorcisles  s'en  tinssent 
lies  du  Hitaci^  et  n'attachassent  de 
[*aux  signes  indiqués  par  ce  livre, 
jui  fasse  autorité,  savoir  :  île  s*éle- 
trre  dans  une  position  horizontale 
Ifoeurer  ainsi  suspendu,  sans  sup- 
idant  un  temps  notai  le;  d'indiquer 
'cision  et  vérité  ce  qui  se  passe  en 
L  éloignés  (82t),  tle  répondre  su r-lq- 
une  langue  étrangère,  inconnue 
cisée,  indiquée  dans  le  nmriierit 
^  ,rion  par  des  monosyllabes  ou  des 
soles,  mais  par  des  }ïnrases  réguliè- 
1  comlruiles,  comprenant  au  moins 

iOD,   et  nous  croyons  à  h  sioccrilé  de 

jetions:  IViitèlcinonL  îrexclulitasU  bonne 

Kt   d*aiHetirs    ils  i*\*laîc(it   pas 

V  cùiktiailrc  en   fuil  de  in:i1;ïilit^s 

t4^ii  .Lnjïis»  ricrveiiïHîîi.qucdes  iiirJrcms, 

Il  pati  plus  rlair  (pi*cn\-rivèm<^s  ;  tl*ail- 

'nge  des  tcncbres  cominonçail-il  {icut- 

1CT  de  icui-  bruine  foi  par  de  rares  appa- 


sept  à  huit  mots.  Kl,  afin  de  lever  tous  les 
obstacles,  il  aulorisail  Barré  à  prélever  sur 
les  revenus  de  son  abbaye  de  Saint-Jouin 
les  sommes  jiécessaires  h  l'exécution  do 
rordonnancc  (822)» 

Le  mandataire  ne  profita  pas  de  la  faculté 
qui  lui  élail  olferte;  le  public  fuLlon^lomps 
sans  plus  entendre  parler  de  possessions  ni 
de  démons;  Grandier avait  obtenu  pleine- 
ment raison. 

Les  choses  en  étaient  K\,  lorsque  Jacques- 
Martin  de  Laubardemonl,  conseiller  d*Ktal, 
déjà  fameux  \mr  îa  part  qu*il  avait  [inse  h  U 
condamnaliou  de  Cinq-Mars,  arriva  h  Lou- 
dun,  chargé  [tar  le  gouvernement  de  faire 
démolir  la  citadelle  de  la  ville,  mesure  qui 
s'exécutait  alors  dans  toutes  les  places  do 
l'intérieur. 

Laubardemonl  alla  voir  la  supérieure  du 
couvent,  qui  élail  sa  |>arenle;  Mesmin  de 
Silïy  était  lui-mÔmc  parent  de  Claire  du 
Sasilly,  qui  se  disait  aussi  parente  du  car- 
dinal. Il  était  impossible  que  ces  divers 
personnages  ne  cherchassent  pas  à  se  rap- 
procher* et  que  Barré  ne  s'entendit  [)as  avec 
eux,  sinon  pour  perdre  un  de  ses  confrè- 
res, du  moins  pour  continuer  en  toute  sé- 
ciifjtô  des  exorcismes  qu'il  n'inlernimpail 
qu'à  regret,  loujours  persuadé  iju'il  liiiirait 
par  triom]djer  île  roosti nation  du  démon. 
On  fit  aiséuienl  comprendre  au  commissaire 
qu'il  avait  une  double  injure  h  venger  :  la 
sienne  pro|>re  et  celle  du  cardinal.  Lors- 
qu'il eut  mis  sa  première  commission  en 
voie  d'exéiHition,  il  re[jrit  le  chemin  de  la 
ca[Mtale,  alîn  de  s'en  faire  délivrer  une  se- 
conde pour  juger  lalfaire.  n  sollicita  pon- 
dant assez  longtemps  les  pouvoirs  qu'il 
demandait,  quoiqu'on  eût  essayé  de  laire 
agir  le  célèbre  l\  Joscfih  sur'  l'esi^rit  du 
cardinal  qui  lui  avait  voué  une  confiance 
sans  bornes. 

EntinJeO  décembre  1633,  Laubardemonl 
reparut  à  Loutlun,  muni  de  pleins  |iouvoirs. 
Les  exorcistes  avaient  déjà  re[iorté  la  ques- 
tion devant  le  |mblic.  En  dehors  du  nionas- 
ti're,  dix  ou  onze  femmes  séculières  étaient 
atteintes  de  la  contagion,  qui  s'étendit  jus- 
que dans  la  ville  de  Cliinon. 

Le  premier  usage  que  Laubardemonl  lîl 
de  son  autorité,  fut  de  donner  Tordre  de 
s'emparer  de  Grandier,  qui  refusa  de  fuir, 
se  laissa  appréhender  et  conduire  au  chA- 
leau  d'Angers,  oii  il  devait  demeurer  pri- 
sonnier pendant  les  quatre  mois  que  dura 
Tinformation. 

L'inventaire  le  plus  minutieux  fait  à  son 
domicile  n'amena  la  découverte  d'aucun 
objet  qui  nût  le  compromettre,  sauf  celle 
de  deux  pièces  de  vers  licencieuses,  dont  il 

(8il)  Les  cxlatt<;»»'s  de  tous  les  siècles  ont  lo»i- 
jours  rnnpli  vHlc  ctMidilion,  ipil  lîevii'iil  dr  \.\  sorte 
inccrlaine;  si  qtH'biUCS'Uns  crUfiiib'iU  b'S  bingnrs 
i^trairjçerei?,  aucun  n'A  jîunais  su  les  parler  :  tcUc 
qu'elle  est  pus<*c  ici,  la  coodilioa  n'a  donc  jaiiiaiîfc 
cté  iciupliti  «|ite  par  de  véritables  posscdéi,  jiusbi 
bien  que  la  pretidert*, 

(8i!if  Ou  eonipieudra  noâ  hiccrtitydes  en  pré«Giica 
de  paieils  doutes. 


655 


POS 


DtCnONNAlRE 


POS 


refusai  d'accepter  la  responsabilité,  et  d'un 
traité  manuscrit  sur  le  célibat  des  prêtres, 
dont  il  se  reconnut  Tauieur. 

Grandier  avait  un  frère  conseiller  au  bail- 
liage de  Loudun,  qui  intervint,  et  présenta, 
tant  en  son  nom  qu'en  celui  de  sa  mère, 
des  moyens  déclinatoires.  Le  commissaire 
rejeta  la  requête ,  et  fit  mettre  le  conseiller 
on  prison,  i>our  ne  plus  Ten  laisser  sortir 
qu'après  le  jugement. 

Il  choisit  parmi  les  procédures  antérieures 
et  les  procès-verbaux  d'exorcismes  ce  qui 
pouvait  être  contraire  à  l'accusé ,  et  annula 
le  reste.  II  fit  défense  à  toute  autorité,  ci- 
vile ou  ecclésiastique,  et  même  aux  parle- 
ments de  s'immiscer  dans  la  question.  Il 
convoqua  tous  les  plaignants,  et  menaça 
ceux  des  témoins  qu'il  ne  put  gagner.  L'a- 
vocat Fournier,  juçe  instructeur,  nommé 
(>ar  Laubardemont,  beau-fils  d*un  des  enne- 
mis les  plus  acharnés  de  Grandier,  quoique 
engagé  aussi  bien  avant  dans  l'intrigue, 
fut  tellement  révolté  cependant  de  cette 
manière  de  procéder,  qu'il  donna  sa  dé- 
mission; mais  ce  fut  en  vain  :  rien  ne  put 
arrêter  le  cours  de  cette  procédure,  ni  les 
réclamations  du  public,  ni  l'indignation  des 
gens  de  bien.  Le  juge  commissaire  était  au 
dessus  de  tout;  mo^'ens  déclinatoires^  appel 
à  Tautorité  diocésaine,  ordonnances  du  mé- 
tropolitain, tout  devint  inutile. 

Le  juge  choisit  pour  chirurgien  expert 
Manouri,  beau-frère  d'une  des  prétendues 
possédées  et  neveu  de  Mesmin;  pour  phar- 
macien, Pierre  Adam,  cousin-germain  de 
Mignon,  misérable  droguiste,  tlétri  par  une 
sentence  (}u  parlement,  et  qui  fut  accusé 
devant  le  public  d'administrer  aux  malades 
des  substances  propres  à  augmenter  la  vio- 
lence de  leurs  accès.  11  nomma  une  com- 
mission composée  d'élèves  en  médecine  et 
de  charlatans  vulgaires,  exerçant  leur  mé- 
tier dans  les  campagnes  des  environs,  parmi 
lesquels  un  seul,  Daniel  Roger,  avait  des 
titres  et  une  capacité  réelle. 

Les  exorcismes  recommencèrent  avec  une 
grande  solennité  le  15  avril  ;  ils  se  firent 
on  quatre  églises  différentes.  Les  malades 
furent  réparties  dans  les  divers  quartiers 
do  la  ville;  une  association  de  personnes 
afildées  fut  organisée  pour  correspondre  de 
tous  les  points  au  contre  commun,  et  re- 
cueillir partout  les  faits  et  les  discours. 
L'évêque  de  Poitiers,  qui  croyait  d'une  foi 
inébranlable  à  la  réalité  de  la  possession, 
députa  pour  assister  aux  exorcismes  son 
théologal  et  un  récollet,  du  nom  de  ;frère 
Lactance,  qui  déjà  s'était  prononcé  comme 
juge  contre  Grandier,  lors  de  la  condamna- 
tion de  celui-ci  par  l'ofllcialité  de  Poitiers. 
Quatre  capucins,  les  PP.  Luc,  Tranquille, 
Protais  et  Elisée ,  deux  carmes,  les  PP. 
Saint-Thomas  et  Saint-Mathurin,  furent  ad- 
joints aux  exorcistes,  sur  la  demande  du 
commissaire  y  qui  obtint  du  cardinal  une 

(825)  V.  Mss.de  la  Bibl.Nat. 
(82i)  Les  exQrcisincs  faisaient  donc  naître  les 
couvûlsions.—  Lc^  convulsions  et  leurs  principaux 


somme  annuelle  de  quatre  mille  éi 
titre  de  subvention  aux  exorcistes, 
tout  le  temps  que  leur  ministère  ser 
cessai  re. 

La  machine  montée,  rien  ne  fut  plu 
que  de  la  faire  fonctionner. 

Le  P.  Joseph  ne  tarda  pas  de  ven 
par  lui-même  ce  qui  se  passait  ;  mais 
il  eut  vu,  il  ne  consentit  à  aucun 
lever  son  incognito,  et  repartit  au  b 
peu  de  jours. 

En  présence  du  public ,  les  préU 
l)Ossédées  n'étaient  guère  plus  heu 
qu'auparavant,  nonobstant  qu'on  leui 
par  tous  les  moyens  [)Ossibles.  Di 
particulier,  elles  continuaient  de  po 
une  pénétration  d'esprit  les  plus 
lièrcs. 

Desroches,  surintendant  de  la  mai 
cardinal,  vint  à  son  tour  à  Loudun  a 
évoques  de  Chartres  et  de  Nîmes.  Apt 
prétendues  possédées  de  Loudun,  l< 
teurs  allèrent  voir  celles  de  Chim 
prooès-verbal  de  leur  visite  (823)  o 
qu'ils  ne  reconnurent  aucune  trace  c 
session  ni  dans  l'un  ni  dans  l'autre 
lieux;  qu'on  exorcisait  quelquefois  p 
longtemps  les  malades,  avant  qu'ell 
trassent  en  convulsions  ;  l'une  d'elli 
rait  même  et  se  désespérait  de  ce 
démon,  ainsi  qu'elle  disait,  ne  ven 
plus  vite,  «  parce  que  ces  messieurs^ 
la  taxer  dimposture  (BSi-).  » 

Alors  les  pactes  commençaient  ) 
un  grand  rôle  dans  la  possession.  1 
avait,  disait-on,  de  cachés  à  tous  li 
de  la  maison.  Le  sorcier  les  avait  û 
dessus  les  murs  du  cloître,  le  déo 
avait  ensuite  enterrés  çà  et  là.  C*éla 
plus  souvent,  quelques  cliifTons,  q 
cherchait  avec  un  grand  appareil,  c 
montrait  avec  une  grande  solennité, 
que  de  Poitiers  en  était  complétei 
dupe  ;  les  exorcistes  aussi,  peut-éti 
non  pas  toutes  les  religieuses.  Lei 
avait  été  imposé  à  quelques-unes, 
s'y  prêtaient. 

A  mesure  que  le  dénoûment  ap| 
Tiniquité  devient  de  plus  en  plus  fia 
les  incidents  n'inspirent  plus  que  11 
la  pitié  ou  le  dédain.  Le  25  avril,  G 
se  blesse  au  doigt  en  coupant  soi 
L'après-midi  la  supérieure  en  infon 
semblée,  et  présente  un  pacte  fait 
sang  de  la  blessure,  Laubardem 
transporte  aussitôt  h  la  prison,  pour 
ter  juridiquement  l'existence  de  cet! 
Le  lendemain  Manouri  procède  è 
cherche  des  marques  de  sorcellerie 
tient  a  les  yeux  bandés;  lorsque  le 
ffien  veut  prouver  qu'un  lieu  est  ins< 
fl  a[)puie  la  sonde  par  le  gros  bo 
il  pique  vivement  avec  l'autre  1: 
lieu  voisin,  afin  de  compléter  la  <i 
tration. 

phénomènes  existaient  donc  en  réalité.  — 
vatse  foi  n'était  donc  pas  absolue. 


POS 


PES  MIRACLES, 


ros 


638 


qaos  cris  perça tUs,  échappés  h  Gran- 
vaient  amas^^é  ïa  foule  sous  les  fenij- 
r  la  prison.  La  voix  de  la  multitude 
il  coinnie  un  orage,  mais  la  lerreur 
ïirail  le  redoiiinhre  coiumissairc  em- 
a  sédition  d'éclater. 
3uri  avant  été  bientôt  difTatné  tlans 
dîc  pour  sa  grossi^To  supercherie, 
'deoiont  lit  enlever  de  vive  lori  e  un 
thirui^ien,  nommé  François  Four- 
laquel  il  ordonna  de  raser  entière- 
accusé»  afin  de  chercher  les  marques 
[kiites  qui  |>ourraient  être  cacTiés, 
rijonction  de  lui  enlever  les  onj^les 
edd  et  dos  mains.  Fourneau  refu>a 
e  cette  cruelle  opération,  cl  avant  de 
BS  50uri  ils  du  patient,  il  tomba  h  ses 
i  en  lui  disant  :  l*anlonnez-rnoi,  Mon- 
si  j*osc  porter  la  main  sur  vous,  mais 
I  contraint,  Grandicr  le  remercia  de 
)ect  compatissant. 

ôquc  de  Toitiers  était  venu,  dès  le 
0,  présider  aux  eioreismes.  Alors  il 
plus  i^ermis,  sous  |ieine  d'être  ré- 
é^lilioux  et  traité  conmie  tel,  de  ma- 
r  des  doutes  «  sur  une  possession 
roi  el  monseigneur  le  cardiïial  au- 
BUU  •  selon  le  langage  d'un  imteur 
\\is  Un  jour  (irandier  ayant  dit  qu'un 
en  zie  [>euc  jiar  aucun  moyen  causer 
►esMun  d'autrui,  les  exorcistes  se  ré* 
it  el  traitèrent  cette  proposition  d'hé- 
e;  puis,  pour  couper  court  h  une  dis- 
n  théologiqiie  qu'ils  n'étaient  j^as 
e.^  de  soutenir  contre  raccusé»  ils  lui 
èrenl  silence,  firent  a|i[)orter  un  ré-^ 
brùli'i'eni  un  |>aric  en  sa  (irésenco 
le  du  public.  Le  P.  Lactance  |jré- 
'ans  ses  sermons  les  scènes  de  fios- 
eomme  un  puissant  moyeu  d^éditl- 
un  argument  décisif  en  faveur 
Itcisme.  H  y  avait  cependant  beau- 
de  scandale  que  d^édifn  aiion,  et 
de»  arguments  décisifs,  il  est  per- 
louler  que  les  protestants  les  trou- 
Js-  Vn  grand  nombre  de  persomics 
*igion  suivaient  assidûment  les 
,  avides  do  voir  des  miracles 
IH  promis  el  jamais  accomplis.  Car 
jour  or»  annonçait  celui  qui  devait 
le  Icndemain/et  jamais  i}  n'avait 
bien  ce   n*étail   qu*une   mystili- 

sisérables  expédients,  suivis  d'un 

Irable  dénoi)ment ,  entretenaient 
I»  |»eunle  un  esprit  d'incrédulité  qui 
bit  les  discours  les  [dus  satiriques.  Ce 
jQOini  aue  Laubanlemonl  se  vit  con- 
m  publier,  le  22  juillet,  une  ordon- 
Pcjui  défendait  do  parler  en  mal  des 
lées,  des  exorcistes  et  du  juge,  sous 
de  dix  mille  livres  danninde,  sans 
lice  de  punitions  corporelles. 

Sorberiuna,  au  iiiol  Quillet^  p.  174. — 
toHurat^p,  510. 
^  votl  ici  ra|>|»Iication  des  fausses  idées  Je 

convenir  fpic   ces  relalions  roniiennnil 
cukriics  tellement  iiiadauj^bïMc;»,  «luc  kur 


Celte  ordonnance  menaçante  n*emnèciia 
pas  iies  voix  généreu>es  et  indépendantes 
de  protester  au  nom  du  bon  sens  contre  tout 
ce  qui  se  faisait.  I.e  médecin  Duncan ,  de 
Saumur,  qui  avait  suivi  le^  eiorcismes  avec 
assiduité,  osa  un  des  premiers  s'inscrire  en 
faux.  Il  publia  une  relation  très-piquante 
d'une  séance  donnée  le 20  niai,  dans  laquelle 
trois  démons  devaient  sortir  sous  forme  vi- 
sible du  corps  de  la  supérieure,  et  ne  sor- 
tirent pas  du  tout.  Bien  prit  h  Duncan  d'être 
sous  la  protection  du  maréchal  de  Bréré;  »1 
en  fut  quitte  pour  une  verte  réprimartile; 
mais  on  lui  laissa  entrevoir  le  bticher  en  ca$ 
de  récidive. 

Un  jour  que  le  démon  menaçait,  disait* 
on,  d'enlever  jusqu'à  la  vortto  le  firemier  in- 
crédule iTui  oserait  se  |)résenter,  le  jjoëte 
Quillet  s  écria  :  Me  voici,  qu'il  nrenlôve.  Je 
suis  incrédule.  Quillet  ne  lut  pas  enlevé  f>ar 
le  déujon,  mais  il  eut  la  prudence  de  s'en- 
fuir inrmédiatenient,  jjour  éviter  un  enlère- 
ment  liien  autrement  dan|j;eieux  :  déjh  l^u- 
Imrdemonl  rédigeait  un  "arrôt  *le  |*risede 
corf^s.  I/auteur  de  la  Cnflipàiic  ne  se  crut 
en  sûreté»  que  quaiul  il  fut  arrivé  h  Itonu^ 
où  il  se  mit  sous  la  protection  du  marquis 
de  Couvres  (825). 

11  ne  faucirail  pas  croire  «cependant  que 
tout  n'était  quUmpo^ure  et  décefition.  Des 
relations  a|v[aiyées  de  noms  inqK>sants,  tels 
que  veu\  do  P,  i^urin,  du  I*.  Viguier,  su- 
périeur des  Oratoriens  do  La  Ko<  lielle,  du 
sieur  de  Nismes,  docteur  de  Sorbiuine,  et  do 
plusieurs  autres  personnes  également  hono- 
rables, attestent  que  les  malades  repondaient 
pertinemment  à  des  séries  de  questions  fai- 
tes en  des  laujjues  étrangères,  h  de  vérita- 
bles conversations  qui  duraient  plusieurs 
heures;  qu'on  tes  voyait  obéir  h  des  com- 
maîidemenls  purement  intellectuels,  dans 
des  circonstances  où  il  ne  pouvait  y  avoir 
connivence;  par  exemple,  lorsque,  occupées 
dans  d'autres  pièces  ou  même  dans  les  jar- 
dins, celles  qui  avaient  été  indiquées  secrè- 
tement à  l'exorciste  arrivaient  sur-le-champ, 
apportant  Tobjet  désigné  par  la  pensée,  ou 
aceomplissaient  sur  Ineure  Tacte  prescrit  en 
leur at}sence.  Il  paraît,  d'après  les  mêmes 
relations,  qu'elles  répondirent  souvent  avec 

^'ustcssc  el  jirécision  h  des  questions  do 
onire  tbéologique  le  plus  élevé  (82G). 
Jl  se  passai  Loudun  des  choses  si  extraor- 
dinaires, qu'il  en  résulta  plusieurs  conver- 
sions éclatantes,  et  qu*il  en  resta  une  pro- 
fonde impression  dans  bien  des  es[a*ît*!. 
Parmi  les  conversions,  il  faut  comnter  celle 
de  lord  Montaigu,  prolestant,  déia  ébranlé 
dans  sa  croyance,  déterminé  enfin  par  ce 
qu'il  vit,  et  /jui,  deux  ou  trois  ans  plus  tard, 
rendit  en  présence  du  souverain  pontife  un 
conqilo  détaillé  des  impressions  produites 
en  lui  par  quelques-unes  des  scènei^  de  la 

aultjriltî  en  est  considcrablcmcnl  affaiblie:  ccllr-d 
par  i:\em|»U',  qu'une  poisoniu'  dont  la  ladle  ftait  ilu 
moins  ûcquatre  fJiff/*,  «^rarlait  les  jaiubcs  jusiin'i 
iiitarc  plus  de  n^pl  picdi  d'imcrvallc  ci»lru  ses 
taloua. 


659 


POS 


DICTIONNAIUE 


POS 


jiossession.  II  faut  compter  encore  celle  ci'un 
gentilhomme  breton,  nommé  de  Quériollet, 
(conseiller  au  parlement  de  Rennes,  \oici  de 
quelle  manière  il  en  raconte  lui-môme  les 
circonstances  (827)  :  Elevé  par  une  mère 
très-pieuse,  il  pratiqua  la  religion  avec  un 
grand  zèle  pendant  sa  jeunesse;  ensuite  il 
s'abandonna  à  une  débauche  d'autant  plus 
coupable,  que  l'hypocf  isie  servait  à  la  voiler 
aux  yeux  du  public.  Bientôt  après,  il  s'é- 
prit aune  telle  haine  contre  le  christianisme 
et  contre  son  auteur,  au'il  résolut  de  se  faire 
apostat.  Il  se  rendait  a  Constantinopje  pour 
accomplir  ce  dessein,  lorsqu'il  fut  rencontré 
par  des  voleurs,  qui  le  dépouillèrent  et  le 
laissèrent  nu  au  milieu  d'un  bois  (828). 
Dans  ce  péril  extrême,  il  fit  vœu  d'un  pèle- 
rinage à  Notre-Dame  de  Liesse,  s'il  lui  était 
donné  de  revoir  sa  patrie.  Revenu  en  France, 
il  oublia  son  vœu,  reprit  ses  coupables  ha- 
bitudes, se  fit  huguenot  par  passe-temps, 
redevint  catholique  par  intérêt.  Sa  curiosité 
rayant  conduit,  comme  tant  d'autres,  à  Lou- 
dun,  la  supérieure  s'écria  au  moment  où  il 
entrait  dans  la  salie  des  exorr.ismcs  :  «  Tu 
oublies  le  vœu  que  tu  as  fait  d'aller  à  Notre- 
Dame  de  Liesse  ;  cependant  c*est  la  Vierge 
qui  t'a  sauvé  des  mains  des  voleurs,  et  c'est 
en  vertu  de  ses  prières  que  Dieu  te  conserve 
la  vie  malgré  tes  crimes  et  tes  débauches  !  » 
Quériollet,  frappé  de  ce  reproche  inattendu, 
émerveillé  qu  on  lui  rappelât  un  vœu  que 
Dieu  seul  f)Ouvait  connaître,  rentra  en  lui- 
même,  se  convertît,  devint  prêtre,  et  se  si- 
gnala dans  la  suite  par  un  zèle  et  une  piété 
aussi  excentriques ,  que  l'avaient  toujours 
été  sa  conduite  et  ses  sentiments. 

Tandis  que  des  étrangers  se  convertissaient 
ainsi  à  la  vue  de  merveilles  plus  ou  moins 
étonnantes,  les  religieuses  condamnées  à 
les  opérer,  dé|)loraientla  part  qu'elles  étaient 
forcées  d'y  prendre.  Inquiètes  de  leur  pro- 
pre état,  auquel  elles  no  pouvaient  rien 
^•omprendre  ,  plusieurs  avaient  cependant 
la  conscience  de  n'être  pas  démoniaques; 
mais  elles  s'étaient  laissé  engager  dans  une 
voie  où  on  les  contraignait  désormais  de  mar- 
cher malgré  elles. 

Le  lendemain  du  jour  où  Laubardemont 
était  revenu  porteur  de  pleins  pouvoirs, 
la  supérieure  alla  se  jeter  h  ses  genoux  dans 
le  parloir;  elle  avait  les  pieds  nus,  une 
corde  au  cou,  et  pleurait  avec  violence;  elle 
le  supplia  d'avoir  pitié  d'elle,  et  lui  assura 
Qu'elle  n'était  pas  possédée.  Le  commissaire 
1  ayant  repoussée  avec  dureté,  elle  s'enfuit 
l&n  jetant  des  cris  déchirants;  on  craignit  un 
nioment  qu'elle  n'attentât  à  ses  jours.  Les 

(8Î7)  Voy.  Mémoiret  de  Duferrier^  p.  235.  —  La 
Vie  de  M,  Quériollet^  par  le  P.  Dominique  de 
Baiiilc-Catlicrine. 

(828)  Ceci  ressemble  tellement  aux  circonstances 
(le  la  conversion  du  B.  Lanfranc,  qu'on  se  surprend 
à  douter  maliH'é  soi  de  la  véracité  de  Quériollet. 

(829)  Ce  fait  est  d'autant  plus  incontestable,  qu*il 
est  inséré  parmi  les  considérants  du  jugement. 

(85(1)  Totijours  comme  pour  les  tables  tournantes, 
priiici|ialement  en  Amérique. 
(831)  Nous  avous  fait  couuaitiNs  ia^ccui»urc  de 


partisans  de  laposses.sion  mirent  relie 
sur  le  compte  du  démon,  qui,  disaic 
voulait  sauver  le  magicien  (^).  Trois 
proclamèrent  à  quatre  reprises  différ 
dans  des  circonstances  solennelles,  e 
sence  du  public,  qu'elles  n'étaient  poii 
sédées,  et  que  tout  ce  qu'on  les  oblige 
faire  et  de  dire  contre  (îr/indicr 
qu'une  pure  calomnie.  Après  cette  [ 
tatibn,  l'une  d'elles,  Claire  de  Sasilly 
lut  s'enfuir  immédiatement  du  coi 
mais  on  la  retint  de  force ,  et  on  rejc 
core  ces  déclarations  sur  le  compte  c 
mon,  toujours  rusé  et  menteur. 

Enfin,  Laubardemont,  pensant  que 
ment  était  arrivé  de  mettre  un  tcrm 
grand  scandale,  nomma,  par  ordonna 
8  juillet  163^,  douze  juges  assesseurs 
sis  parmi  les  ma^-istrats  des  prévôtés 
bailliages  voisins,  tous  réputés  poi 
probité,  il  est  vrai;  mais  aussi  tous  < 
par  la  manifestation  anticipée  de  lei 
nion.  Il  nomma  juges  rapporteurs  Hoi 
lieutenant  criminel  d'Orléans ,  et  1 
lieutenant  général  de  Sainl-Maixent 
r?us  également  pour  être  les  ennemis 
fés  du  prévenu.  Les  proeès-verbai 
exorcismes,  que  l'abbé  Barr^  faisait 
côté  à  Chinon,  furent  jpints  au  doss 
commission  judiciaire  se  réunit  le  21 
au  couvent  des  Carmes.  Grandier  pr 
sous  forme  de  mémoire,  des  conclijMi 
sont  un.modèle  de  raison  et  de  bon  M 

Les  bourgeois,  de  teur  côté,  se  rft 
à  l'hôtel-de-ville,  au  son  de  la  clocne 
digèrent,  sous  la  forme  d'une  adressa 
une  protestation  raisonnée  et  énergiq 
tre  tout  ce  qui  s'était  fait  et  tout  ce 

C  réparait.  Ils  exposaient  au  monarqi 
eaucoup  de  familles  avaient  été  d  i  (Tan 
les  mensonges  des  prétendues  démon 
quebeaucoupde  personnes  étaient  ass 
à  des  visites  domiciliaires,  à  des  empr 
ments  préventifs  et  à  toutes  sortes  di 
tions,  par  suite  de  leurs  fausses  révél 
et  cela  sans  autre  résultat  que  du  sg 
le  déshonneur  et  le  désespoir  de.?  f 
et  des  particuliers  (830).  Ils  disaient  < 
exorcistes  avaient  osé  prêcher  et  efiî 
qu'on  pouvait  asseoir  un  jugement  i 
nable  sur  l'affirmation  des  démons  d 
conjurés  ;  et  qu'après  les  décisions  de  1 
et  les  démonstrations  scientifiques,  ri 
tait  plus  vrai  que  la  parole  du  démon 
livre  composé  à  l'occasion  de  trois  poî 
de  Flandre,  censuré  en  1620  par  les  \ 
lèbres  docteurs  de  Sorbonne  ^(831), 
nouveau  en  1623,  avait  été  abrégé,  ri 
» 

4625;  voici  les  propres  termes  de  la  décisio 
février  1620,  rédigée  par  les  docteurs  E 
Imbert,  et  dont  Tautbographe  est  à  la  Bibli 
Ricbelieu  :  c  Nous  sommes  d'avis  fyi'ow 
jamais  admettre  les  démons  en  témoignage 
encore  employer  les  exorcismes  pour  itécoi 
fautes  de  quelqu'un  ;  ni  le  saint  sacremei 
forcer  le  diable  à  dire  la  vérité;  que  si  a 

fait,  on  ne  doit  y  ajouter  aucune,  foi Ëv 

les  juges  iradmcltcnt  point  de  tcllvs  dépositi< 


firi,  H  di»itrilmè  avec  profu- 
jMJur  îlOulcnir  cette  ahouMiuihle  doc- 

JcimoQi  el  sfs  assesseurs  furent 
kéii  de  la  déniflrche  dc§  habitants  : 
finie  on  ne  |teul  eiin>risfmiipr  une 
lière,  ils  furent  cnntraiiils  de  (l<5vrj- 
_^oiiîère.  Ils  députèrent  aiissilôl  vers 
7  pour  le  prévenir  que  les  prétendus 
BOîs  signataire?;  de  h  pétition  n'étaient 
fî  la  eani^rllo,  des  misérables,  des  pro- 
€i  des  gens  mécaniques, 
|l}'anl  ainsi  tous  les  apjHiis  se  briser 
,  Cirandier  dut  comi>reudrc  que  sa 
lit  inévitable.  Il  le  eomprit  sans 
bais  il  ne  voulut  pas  rendre  les  ar- 
ins  s'être  défendu, 

réscnta  à  ses  juges  une  requête  res- 
iiî^e  el  longuement  niolivée  ;  elle  resta 
'"  'î^^e.  Il  [Tésenta  ensuite  un  mê- 
le litre  de  :  Fins  et  conclusions 
f  jicx:  il  V  fut  ré}iondu  |>ar  une  scn- 
io  roftlcialilé,  en  date  du  iO  août,  si- 
^fjuatre  tjoj  tours  de  Sor bonne,  d'a- 
''gdion  d'un  j^rand  ûonjbre  de  faits 
Is,  dont  aucun  n'était  établi,  por- 
cin possesi^ion  était  certaine. 
^  les  juges  se  préparer  h  rendre  leur 
/»"fnti»idissanl  avec  ferveur  les  ac- 
•  ♦rtants  de  la  religion.  Lan- 
anda  des  prières  (mbfiqnes 
cessions;  le  saint  sacrement  fui 
ins  toutes  les  églises, 
enftn  arriva  le  jour  solennel ,  non 
sr  il  n  y  en  eul  |«oint,  mais  du 
jugement.  Grand ier  lil  enien- 
jes  des  paroles  graves  et  mesu- 
I  par  protester  de  son  innocence. 
ré  dûment  atteint  et  convaincu 
Eiie^  de  magie,  maléfice  et  posses- 
ée  par  son  fait  es  personnes  d'au- 
r^ligieuses  ursulines  de  Loudun,  et 
'^  mentionnées  au  procès,  el 
brûlé  vif,  avec  les  pactes  et 
[ues  e:>l^nt  au  greffe,  enscm- 
uscril  par  lui  composé  con- 
élibdi  Ues  prêtres,  et  les  cendres  jetées 
t.  ■ 

lecture  de  ce  jugement,  calqué  sur 
e  Gaiifridi,  Grarjdier  versa  des  larmes 
iiiics,  mais  sans  perdre  un  seul  ins- 
i-nité-  11  .protesta  de  nouveau  de 
lire,  et  ne  s'al>aissa  point  h  des 
.->iis  itiutiles.  Il  demanda  un  con- 
r,  qui  lui  fui  refusé,  et  refusa  à  son 
c  F,  Lactance,  qui  lui  fui  proposé 
cour.  II  se  recueillit  et  se  préi»ara  h 

restait  il  à  faire,  sinon  d'eiécuter 
lement  la  sentence?  Cependant  on  lui 
la  queslion  ordinaire  et  cxtraordi- 
flïln  do  le  forcer  à  avouer  le  crime 
lequel  il  était  condamné.  Conmienl 
-vous,  dil-il  au  P.   Tranqudlo,   qui 

Ce  fiK^miî  P.  Tnmquîllc  rêptaiiit  au  palicïil 
<lc  la  roule  :  Kli  bii'ii,  Ri  vous  u'étcs  p,ns 
pd'uri'ï;  funde  lacrymnê  ;  u  fion  r5  tnugus^ 
trymas.  Nuiïb  dirons  k  ceux  de  nos  li-cleiirs 
comprcudri^icul  pas  te  sens  (k  ce  déii,  que, 


Te^linrlait  h  cet  aveu,  qn\in  hnmnie  d'hoii* 
neurav<iue  un  crime  dont  il  uesi  [sas  cou* 
pable,  niénio  en  pensée?  On  le  porta  sur  un© 
civière  au  bûcher,  ses  jambes  ayanl  été 
broyées  à  la  torture.  On  le  jeta  Irrulalemeni 
la  face  sur  le  fiavé,  devant  le  lîortad  de  Té- 
f;ïise  Sainle-Croix  ,  |»our  lui  faire  faire 
amende  honorable.  Là,  le  P,  l"»rillau,  celui 
qu'il  avait  demandé  tîomme  confesseur,  s*ap- 
procba  de  lui  et  le  souleva  dans  ses  liras, 
ils  échangèrent  quelques  paroles  de  conso- 
lation ;  mais  bientôt  les  gens  de  la  maré- 
chaussée repoussèrent  le  moine  dans  Té- 
glisc,  el  reidacèrenl  le  patient  sur  sa  ci- 
vière (8^2), 

Attaché  sur  le  bûcher,  Grandier  essaya 
[dusieurs  fois  de  parler  à  la  foule  des  spec- 
tateurs; on  l'en  era|iéclia  avec  violence,  et 
on  mit  préi'ipilammont  le  feu  au  bûcher.  Le 
peuple  vit  le  condamné  lever  les  yeux  au 
ciel,  il  vit  sa  bouche  murmurer  des  prières, 
puis  tout  disparut  au  milieu  fies  tourbillons 
de  tlamnies.  C'était  le  ISaoût  1G3V. 

Ce[»endanl  la  mort  de  Grandier  ne  1er* 
mina  rien;  la  maladie  redoubla  de  violence; 
la  vengeance  du  ciel  sembla  s'/i|>[K*santir  sur 
les  coupables;  Tinnocence  fut  reconnue; 
mais  cette  tardive  manifestation  ne  remé- 
diait pas  au  maL  Avant  de  continuer  le  récit 
des  événements  qui  suivirent  reiéculiuu  do 
celte  déjrlorable  sentence,  jetons  un  coufi 
d'œil  rétrosfyectif  sur  \qs  laits  et  sur  les 
principauTt  nersonnagcs  qui  prirent  part  k 
leur  acconquissemenl* 

Les  religieuses  de  Loudun  n'étaient  point 
possédées,  suivant  l'acception  du  terme, 
quoique  dans  certaines  circonstances,  la 
jduf^rt,  toutes,  peut-être,  aient  pu  croire 
ou  niéine  désirer  Fôtre,  Selon  les  idées  de 
quelques  mystiques,  idées  fiartagécs  par  les 
exorcistes,  elles  étaient  nersuadécs  que  hi 
possession  du  démon  est  ta  dernière  épreuve 
réservée  à  une  sainteté  consonmiée. 

La  maladie,  occasionnée  f*ar  la  frayeur, 
fut  surexcitée  par  lappareil  religieux  des 
exorcisines,  la  contention  dVs|>rit  des  ma- 
ladies, Fincrédulité  railleuse  du  public  et  la 
solennité  de^i  formes  judiciaires.  Beaucoup 
de  personnes  reconnurent  sa  nature,  peu 
osèrent  manifester  leur  pensée,  aucune  n'a- 
vait assez  d'autorité  pour  élever  la  voix 
d'une  manière  victorieuse,  et  d'ailleurs  un 
grand  nombre  de  phénomènes  ne  pouvaient 
s'expliquer  sans  le  concours  d*uuc  puissance 
exlranatu  relie. 

Ce  qui  roniribuaît  h  entretenir rerrenrile 
part  et  d'aidre,  c'était  Texclusion  dont  les 
deux  Ofïtniorïs  se  fra[ïpaicnt  mutucllemeiiL 
I^  réablé  de  la  maladie  ircxcluail  pas  Tin- 
lervenlion  ilu  démon,  el  rmtervention  de 
celui-ci  n'excluait  pas  la  réalité  de  la  ma- 
ladie. 

Une  fois  lancées  dans  une  mauvaise  voie, 
les  malades,  sous  le  faux  prétexte  qu'il  y 

suivant  rôpînîrui  alors  établir,  \^n  sorcier  ne  pouvait 
vcrsfr  de  Lirmes,  [•ancquc,  «y;uil  le  di;d>lenti  tyrff$^ 
la  «alurc  hiûlaittc  de  celui  ci  en  lurbsail  It 
source. 


«43 


POS 


DICTIONNAIRE 


POS 


allait  de  Thonneur  de  la  religion,  crurent 
qu*elles  devaient  y  persé?érer,  fût-ce  même 
au  prix  de  la  supercnerie.  Les  exorcistes,  en 
butte  aux  traits  de  Tincrédulité  dû  public, 
s*ob$tinèrent  dans  une  manière  de  voir  dont 
ils  auraient  pu  revenir,  s'ils  avaient  ren- 
eontré  moins  de  contradiction.  Les  douze 
juges  assesseurs»  imbus  d*une  multitude  de 
fausses  maximes,  fiers  de  la  confiance  avec 
laquelle  on  appelait  leur  concours  dans  une 
cause  ecclésiastique,  mal  é^^lairés  par  des 
pièces  rendues  incomplètes  et  fautives,  du- 
rent, en  se  fortifiant  run  l'autre  dans  une 
même  opinion,  prononcer  eu  conscience. 
Mais  qui  légitimera  le  mensonge?  Qui  justi- 
fiera les  ennemis  personnels  de  l'infortuné 
Grandier?Qui  excusera  Laubardemont?  Et 
cependant»  si,  dans  un  procès  antérieur,  il 
n*avait  fait  preuve  d'une  abominable  com- 
plaisance, on  pourrait  être  admis  à  révoquer 
en  doute  la  légitimité  de  la  flétrissure  atta- 
chée à  son  nom,  car  il  osa,  jusqu'à  la  fin  du 
procès,  et  encore  après  sa  conclusion,  affec- 
ter les  apparences  de  la  bonne  foi  la  plus 
candide  (833). 

I^  supérieure  semble  plus  digne  de  pitié 
que  de  colère  :  son  rôle  lui  fut  imposé  ; 
mais,  ce  qui  la  rend  inexcusable,  pendant 
le  reste  de  sa  vie,  elle  ne  sut  pas  trouver  le 
courage  du  repentir. 

L'évê(Jue  de  Poitiers  agit  avec  une  sincé- 
rité au'il  n'est  pas  permis  de  suspecter. 
Grancfier,  étranger  au  diocèse,  élève  des 
Jésuites,  promu  par  eux  à  la  cure  de  Saint- 
Pierre,  nommé  chanoine  de  Sainte-Croix 
en  vertu  de  ses  grades,  malgré  le  chapitre  et 
malgré  l'évêque,  après  avoir  eu  raison  con- 
tre celui-ci.  dans  une  occasion  solennelle, 
et  l'avoir  mis  en  opposition  avec  son  supé- 
rieur immédiat,  ne  pouvait  être  vu  parmi 
qu'avec  une  extrême  défaveur;  or,  de  ce 
sentiment  à  une  fausse  appréciation  des 
choses,  à  une  appréciation  hostile,  il  y  a  si 
peu  de  distance,  qu'il  est  souvent  difficile 
de  ne  pas  la  franchir,  même  de  bonne  cons- 
cience. 

La  plupart  des  historiens  attribuent  au 
cardinal  de  Richelieu  une  (mrt  beaucoup 
trop  grande  dans  le  procès  de  Grand ier. 
Celui-ci  était  placé  relativement  dans  une 
région  trop  inférieure,  pour  que  Richelieu 
y  descendit.  Un  prince,  un  favori  du  monar- 

3ue,  pouvaient  être  des  rivaux  dangereux, 
es  ennemis,  et  payer  de  leur  tête  un  mo- 
ment d'erreur;  mais  un  curé  de  Saint-Pierre- 
du-Marché-Neuf  de  Loudun  1  C'eût  été  un 
crime,  et  l'histoire  n'en  a  pas  à  reprocher  à 
Richelieu;  sauf  l'appréciation  des  actes  de 
sa  vie  politique,  qui  n'est  pas  du  ressort  de 
cette  histoire.  Le  cardinal  ne  donna  point 
d'ordres,  il  demeura  étranger  à  la  procédure, 

(835)  Vo^ez  une  lettre  de  Laubardemont  à  Des- 
roches, surintendant  de  la  maison  du  cardinal,  à  la 
éatjB  du  20  septembre  1654.  L'auto^nraphe  est  à  la 
Bil4.  Nat.,  partie  des  manuscrits.  {Recueiide  pièces 
cùncemani  Us  oosussions  de  Loudun^)  - 

(854)  On  a  été  jqsqu*ài  dire  aue  Richelieu  avait 
CaU  jouer  la  sanglante  farce  dc  Loudun,  pour  agir 


seulement  il  laissa  faire,  et  encore  l'i 
refusé  pendant  long-temps  (83^).  ^ 
.  En  poursuivant  Grandier  jusqu'au  b 
les  exorcistes  et  les  malades,  au  lieu 
tirer  d'affaire,  avaient  doublé  leur 
car  il  leur  restait  à  prouver  qu'ils  l 
eu  raison,  devant  un  public  d'antai 
difficile  à  convaincre,  qu'il  était  pai 
Tincrédulité  à  l'indignation.  Mais  1 
les  exorcistes,  en  proie  depuis  si  lon| 
à  des  émotions  diverses  et  toujours 
santés,  manquèrent  à  leur  mission.  L 

f)le  se  persuada  que  la  Justice  de  Di 
irappait.  Un  mois  après  le  supplice  de 
dier,  le  18  septembre,  le  P.  Lactance, 
là  même  qui  avait  mis  le  feti  au  b 
mourut  dans  les  convulsions  les  plus  d 
reuses,  avec  l'apparence  du  pi  us  irrém^ 
désespoir;  il  était  fou  furieux,  en 
temps  que  convulsionnaire  au  même 

»ue  les  religieuses  qu'il  avait  exor 
>n  prétendit  que  Grandier  mourant 
assigné  à  com|)araitre  dans  un  mois 
bunal  de  Dieu.  Le  P.  Tranquille  n 
pas  d'être  pris  des  mêmes  convulsion 
il  en  avait  éprouvé  avant  de  venir  i 
dun.  11  supporta  avec  assez  de  calme 
des  religieuses  ;  mais  la  mort  du  P.  Li 
fit  sur  lui  une  impression  à  laquelle  il 
résister.  11  traîna  encore  sa  misérat 
au  milieu  des  accès  épileptiqpies  el 
contraction  de  ses  membres,  jusqu*ei 
Un  jeune  exorciste,  venu  pour  le  $m 
et  témoin  de  sa  mort,  en  fut  tdl 
effrayé,  qu'il  entra  lui-même  en  convi 
et  n'en  guérit  jamais;  ou  plutôt,  coi 
porte  la  relation,  il  fut  possédé  tout  1 
de  sa  vie. 

LUiumble  et  pieux  P.  Surin,  Jésuil 
à  son  tour  se  heurtera  cet  écueil,  eoi 
quel  s'étaient  brisées  des  âmes  d'un 
forte  trempe.  Après  avoir  pris  la  pi 
P.  Lactance,  il  se  sentit  bientôt  effraj 
possédé  du  démon  des  convulsions, 
étrange  I  en  exorcisant  la  supérieure 
trait  en  crise  au  moment  qu'elle  d< 
calme,  et  retrouvait  la  paix,  quand  el 
reprise  de  convulsions.  Surin  rend  < 
lui-même  de  cette  possession  dans  uni 
au  P.  d'Atichy,  son  confrère.  Cet  écr 
pas  un  modèle  de  raison,  tant  s'ei 
maislil  pourra  servir  du  moins  à 
constater  Tétrangeté  d'un  état  qui  i 
semble  à  aucun  autre,  et  que  tant  de  | 
nés  sont  excusables  d'avoir  pris  poi 
possession  véritable  :  il  semble  ei 
qu'elle  devient  complète  à  mesure 
temps  avance  :  «  Dans  rexercice  de  m 
nistère,  dit  fauteur,  le  diable  pa< 
corps  de  la  personne  possédée,  et 
dans  le  mien,  m'assaut  et  me  renversa 
gite  et  me  traverse  visiblement,  en  n 

sur  Tesprît  de  Louis  XHI,  assez  peureux 
naturel,  et  ayant  la  léte  remplie  de  visions. 
été  assez  oublieux  de  sa  propre  dignité,  pc 
prétendre  que  le  mrdinal  préparait   ainsi 
cation  de  Tedit  de  Nantes  !  Que  répondre  a 
allégations  ? 


ros 


mS  MIRACLES, 


ros 


6'J 


inl  i»lusiours  licariis  lomiiii!  lui 

le Je  suis  (les  stMiiiiiiies  lmï- 

lupide  vers    les  cliases   ilivines, 

is  bien  aise  qu'on  me  fr^l  f^rier 

BiiG   un  enfant,   et  ra'oxîjliqucist 

enl  le  Pater  noster La    |>ré- 

iaint  Sflcremeal  nVçst  insu|(i>orta- 
suis  aliiré  vers  lui  d'uuû  révé- 
iale  cl  douce.  * 

in,forré  au  hout  de  peu  de  temps 
le   théâtre  des   exorrisnies,  en 
e  maladie  dont  il  ne  devotl  plus 
I  demeura  ronvulsionnairc.    Un 
une  de  ces  crisnations  nerveuses 
ilence  irrésistible,    il    se  trouva 
in  j»ar  la  fenêtre  de  sa  chambre* 
va  avec  une  cuisse  brisée, 
wrgîen  Manouri,  iiour^uivi  sans 
if  le  spectre  de  tlrandier»  mourut 
utenant  civil»  Louis  Cliauvot,  fut 
Ifuii  le  reste  de  sa  vie   à  de  fré- 
îès  d'aliénation  menlale. 
pcmbre  1651,  un  brigand  fut  tué 
ubourg  de  Paris^  par  les  gens  d\ui 
ii*U  arrêtait  nuitamuient  ;  ce  Uri- 
it  le  lils  de  LauharthMnont  (835). 
tnent  du  18  août  t63'i-  retentit  nar 
'arïce,  et  augmenta  considérable- 
ldl>rilé  de  la  possession  de  Lou- 
ilus  grands  personnages,  cédant  à 
éf  se  rendirent  à  ee  speetacle,  et 
sux  se  confir/na  dans  F  idée  avec 
y  était  venu.  Les  partisans  de  la 
,  après  avoir  vu,  demeurèrent  de 
us  convaincus  do  sa  réalité;  les 
I  surprirent  tant  de  fois  le  déinon 
qirils  aflirmèrenl»  désormais  avec 
B  assurance,  (pi'il  n'y  avait  jamais 
feion;  et  comme  ils  étaient  fus  plus 
X,  les  iiossédées  ne  tardèrent  pas 
ja  fable  et  la  risée  ruiblique, 
du  roi,  Gaston  d'Orléans,  fun  des 
les  [dus  héroïques,  se  rendit  à 
•  9  mai  1035,  et  suivit  avec  altcn- 
:orcisn»es  pendant  plusieurs  jours; 
Tveillé.  Comme  témoignage  de  sa 
I  pleine  et  entière,   il  signa   les 
rbaux  des  exorcismes  auxquels  il 
iûté*  Entre  autres  ex|>érieni:cs,  dit 
Lfi  relation  qui  en  fui  faite*  il  corn- 
lentalement  h  la  sœur  Claire    de 
lier  se  mettre  à  genoux  auprès  du 
cl  de  lui  Ijaiser  la  main,  ce  qui  fut 
ussitùt, 
Ice  de  Condéy  une  des  dames  de  la 

f.  Ciît-pAriN.  lettre  37. 
prête  au  prince  le  ban  mot  suivant  dans 
UsUiK'â  :    La  [ïessL'dcc.  ïnilec    ilu    loiir 
U  de  lui  jouer,  entra   eu   l'ureur,  H  lll 
jeter  sur  le  niysidicaieur  :  •  Monsieur  k 
gravement  celui-ci,  si  lu  ne  le  liens  pas 
jf  vais  rosser  ion  étui,  t 
e  fcif^ftil,  cnlrc  autres  choses,  que  iliflfé 
m»,  en  sortant,  ëc  ri  virent   sur   son  bras, 
s  rouges,   les  noms  de  Jésus,  Marie, 
lucols  de  Sales. 
^  elle  nioutraii  cucore  celle  ce  rit  tire,  rc- 

^}f  était  |4ro(eUanL  i-    • 


cour,  madame  de  Brienne»  mère  de  TévAquc 

de  Contances,  la  duchesse  de  la  Tréïnoille» 
le  comte  du  Lud  et  beaucoufi  d'antres  grande 
jîersonuages  y  allèrent  avec  une  conviction 
opposée,  dans  le  dessein  de  surprenib-e  le 
(lén)on,  ce  qui  ne  leur  fut  pas  diilicile.  Le 
dé. non  stuinde  ou  niécbant,  |)rit  la  montre 
du  |»rinccde  Condépourun  reliquaire (830) j 
un  autre  jour,  du  poil  de  lapin  |.(»ur  des  re- 
liques. Il  ne  sut  flans  aucune  cireonsiance 
trouver  le  EJOt  des  énigmes  qui  lui  furenl 
lirO(iosées* 

Enfin  le  cardinal,  ennuyé  de  payer  une 
pensiuii  aux  exorcistes,  jïour  obtenir  de  tels 
résultats»  la  supprima,  et  les  exorcistes  so 
dispersèreiit,.  Les  malades,  rendues  à  elles- 
mêmes,  retrouvèrent  peu  à  peu  un  calme 
qu'elles  auraiejit  recouvré  plus  tôt,  si  on  les 
eût  al>andontH*es  [dus  vite.  La  plupart  étaient 
d'ailleurs  fatiguées  de  leur  rôle,  et  quel- 
ques-unes, appelant  la  raison  h  leur  aide^ 
étaient  déjii  rentrées  dans  la  vie  commune. 

il  n'y  eut  que  la  supérieure  qui  s'ulistina 
h  prolonger  le  sien  outre  mesure,  en  Taf^ 
puyant  d'une  multitude  de  framies,  que 
i*eut-ètre  elle  croyait  légitimes.  Elle  avait 
(►eine  à  sortir  d'une  voie  dans  laquelle  elle 
était  entrée  malgré  elle,  de  crainte  de  re- 
cueillir le  ridicule  ou  le  mé^iris  pour  ]>rix  de 
ses  aveux  (837). 

La  [lossessinu  de  Cliinon  devait  avoir  une 
autre  issue  que  celle  de  Loudun,  pan  e  qtto 
\h  Texercjce  de  rautorité  éjriscopale  ne  fut 
pas  arrêté  par  riiumitlion  d^utie  anlorit/» 
étrangère,  ni  le  cours  régulier  de  la  justice 
par  les  formes  exceptioiuicUes  d'une  com- 
mission de  jugement. 

Le  cardinal  fie  Lyon  et  Tévéquc  d'Angers 
s'élant  rencontrés  5  lîourgueil,  avec  les  évé- 
ques  de  Nîmes  et  do  Chartres,  mandèrent  à 
Taïibé  Barré  de  venir  exorciser  en  leur  pré- 
sence; ces  jjrélats  dcujeurèrent  lellcnicnt 
convaincus  quil y  avait  beaucou[»ptus  dlm- 
posture  que  de  nîalailie  ou  de  possession  de 
la  part  des  énerguniènes  ;  ils  tn»uvèrenl 
l'exorciste  tellement  aveuglé  sur  le  conqjte 
de  ses  malades,  et  lellenjent  eutôié  dans  sa 
manière  de  voii',  qtills  résolurent  d'intenter 
des  poursuites  aussi  bien  conlie  lui  que 
contre  elles-mêmes»  Ils  cbargèrejd  le  cardi- 
nal de  Lyon  d'inJormer  la  cour,  afin  dxdile- 
nir  les  ordres  nécessaiies,  et  en  attendant, 
ils  tirent  inlbger  aux  hypocrites  une  sévère 
correction  (838). 

Le  roi  donna  en  effet  des  ordres  àTévéquo 

nouvelée  suivant  le  besoin  du  moment*  Le  céltïbre 
vuyageur  Baltâfar  Moiiconys  eu  eidcva,  dil-il,  uiie 
partie  par  uu  léger  froiienienl  (a).  L'ayant  inoniu'e 
plusieurs  années  après  aux  fdies  d'himiicur  de  la 
reine,  celles-ci  cctaièreut  de  rire  i  Vudà,  dircnl- 
clles,  un  Iwau  miracle;  les  jeunes»  gens  de  la  c»mr 
en  font  tous  les  jours  de  pareils,  car  if»  ^tivcnl 
ainsi  nos  noms  sur  leurs  bras,  t 

(85«)  Voy,  1  ablMî  Finette,  Bibi.  hhL  de  Frutne 
(le  Fonlcue,  l.  V\  p.  333,  n*  48-17.  La  facnllé  de 
médecine  de  Paris  députa  à  Chinon  le  docli*ur  lltia* 
niiltard  avec  im  dc^s  conûères,  pour  voir  ce  qui 


.647 


POS 


DICTIONNAIRE 


POS 


f)e  Tours  ;  mais  coinme  il  n*assigna  aucuns 
fonds  pour  les  frais  de  la  procédure,  l'atTaire 
en  resta  là,  et  Laubardemont  prit  Barré  sous 
sa  protection.  A  l'abri  de  celte  toute-puis- 
sante égide,  les  démoniaques  voulurent 
donner  une  seconde  représentation  de  la 
sanglante  tragédie  de  Loudun,  en  accusant 
un  curé  de  Saint-Louaud  d*ètre  Tauteiir  de 
leur  possession.  Celui-ci  courut  déposer  sa 
plainte  au  parlement,  et  se  mit  sous  la  pro- 
tection de  la  compagnie.  Le  parlement  or- 
donna des  poursuites,  dont  Teffetfut  encore 
arrêté  par  Laubardemont.  Elles  accusèrent 
ensuite  un  autrt?  ecclésiastique  d'un  crime 
abominable.  De  cette  fois,  Téveaue  de  Tours, 
cédant  à  sa  juste  indignation,  s  affranchit  de 
toute  considération,  et  commença  des  pour- 
suites, dont  le  résultat  fut  Temprisonnement 
perpétuel  des  énergumènes,  et  la  réclusion 
de  l'eiorciste  dans  un  couvent,  pour  le  reste 
de  sesiours(839]. 

L'évoque  de  Nîmes  ne  s'attendait  guère  à 
trouver,  en  rentrant  dons  son  diocèse,  une 
semblable  possession  organisée  dans  la  ville 
épiscopale;  il  y  en  avait  une  cependant; 
mais  le  promoteur  du  diocèse  suivait  atten- 
tivement sa  marche ,  et  il  ne  tarda  pas  à  la 
dénoncer  au  public  et  à  la  Faculté  de  méde- 
cine de  Montpellier,  dans  un  mémoire  com- 
prenant une  série  de  qu^^stions  où  se  trou- 
vaient relatées  les  prétendues  merveilles 
opérées  par  les  prétendues  démoniaques.  La 
Faculté ,  dans  une  ré[)onse  catégorique , 
saçe,  mesurée,  fortement  raisonnée,  établit 
qu  il  n'y  avait  dans  les  faits  allégués  rien 
cjuo  de  naturel.  Armée  de  cette  décision, 
1  autorité  diocésaine  fit  rendre  les  malados 
aux  soins  des  médecins. 


Il  en  fut  h  pou  près  de  mftme  h  Roi 
un  monastère  s'était  laissé  envahir 
contagion  ;  rarchevèque,  François  de 
qui  n'était  rien  moins  que  crédule,  y 
un  de  ses  grands  vicaires,  aussi  peu 
que  lui,  dont  Tûir  froid  et  sérieuir  < 
ques  mots  qu'il  dit  de  la  disrijiliai 
verges,  commencèrent  une  guériso 
promptoment  accomplie  (840). 

Que  n'en  fiU-il  de  même  k  Louviei 

h'*  Possession  de  Louviers. 
En  1616,  un  couvent  du  tiers  oi 
Saint-François  s'était  fondé  h  Ix>uviei 
le  vocable  de  Saint-Louis  et  Sainte-Kli 
t)ar  les  largesses  de  Catherine  Lebîs 
de  Jean  Honnequin,  concussionnaii 

Blicié  à  Rouen  quelques  années  aupi 
n  abbé  David,une  demoiselle  Simoiu 
gain  et  plusieurs  autres  personnes 
avaient  concouru  à  sa  fondation  ({ 
veuve  Honnecpiin  eut  la  supériorité 
nale;  la  demoiselle  Gaugain,  entrée  • 
gion  sous  le  nom  de  sœur  Françoise 
Croix,  la  supériorité  de  fait,  et  l'abbé 
la  direction.  Cette  double  supériorit 
duisit  les  plus  mauvai5  effets;  la  foo< 
contrariée,  éclipsée,  se  vit  enfin  relc 
charte  privée.  Le  parlement  fut  fon 
tervenir.  La  plus  profonde  divisioE 
dans  la  maison  dès  son  origine.  L 
Françoise  de  la  Croix,  obligée  de  q« 
communauté,  se  vciivit  à  Paris,  oùd 
da  le  couvent  des  Hospitalières  de  II 
Royale,  dans  lequel  elle  attira  <m 
unes  des  religieuses  de  Louvlers,  œ 
ïh  source  de  vifs  démêlés  et  d'une  ani 
dont  elle  devait  devenir  la  victime. 


se  passait.  Ceux-ci  laissèrent  d^abord  surprendre 
leur  boune  foi  :  une  des  possédées  arrêtait  à  com- 
mandement le  battement  du  pouls  dans  son  bras 
droit  ou  dans  son  bras  gauche,  suivant  qu*on  disait, 
eesset  puUus  in  brachio  dcxtrê,  ou  bien  in  brachio 
sinistro.  Les  médecins  ne  soupçonnaient  pas  Inexis- 
tence du  nœud  coulant  qui,  par  refifet  d*un  léger 
mouvement  du  corps,  comprimait  Fartère  à  un  bras 
ou  à  Tautre  ;  mais  Chamillard,  qui  entrevoyait  la 
fraude,  sans  en  apercevoir  le  moyen,  ehangea  les 
mots  et  dit  :  Non  movealur  arteria  in  parte  laxea. 
L*ignorant  démon  ne  comprit  pas  ce  latin,  qui  pour- 
tant éuit  grammatical.  Eclairés  par  cette  expé- 
rience, qui  les  conduisit  à  plusieurs  découvertes, 
loa  deux  docteurs  i*ésumérent  leur  opinion  en  ces 
ti nnes,  les  mêmes  que  Pigray  avait  employés  le 
preniier  dans  une  circonstance  analogue  :  Uulta 
ficta^  panca  vera^  a  dœmone  nulla, 

(H39)  Alors  il  ne  restait  plus  que  deui  malades, 
suivant  la  relation  du  docteur  Guillet.  {Fidèie  exa- 
men dé$  prétendues  possédées  de  Chinon,  parGuiLLET, 
docfcur  médecin  de  la  faculté  de  Montpellier.  Na- 
nnscritsdc  la  Bibl.  Ricbelleu.)Iiy  avaiteu  en  tout  huit 
énergumènes,  dit  oc  docteur,  qui  a  réduit  la  ques- 
tion à  sapins  simple  expression.  Six  d*entre  elles 
aysinl  été  éloignées  de  Chinon,  et  conliccs  k  la  di- 
reriion  de  personnes  prudentes,  elles  ne  tardèrent 
pas  à  guérir.  Les  deux  autres,  nommées  Catherine 
Aubin  et  Jehaimc  Letaillcux,  étaient  réputées  de 
tout  le  monde,  la  première  comme  glorieuu,  et 
nourrie  de  lu  lecture  des  livres  «le  Michaëlis;  la  se- 
conde lomme  mélancolique  et  maniaque  depuis  plus 
diihuit  mil. 


(810)  Cf.  Hist.  des  diables  de  Londmn 
1654,  anonyme.  L'auteur  est  un  sîenr  Aol 
testant.  On  siisipocierait  en  vain  sa  véracité: 
écrivains  contemporains  ont  parlé  comme  1 
diablerie  de  Loudun,  même  Tabbé  Richard. 
de  la  vie  du  P.  Joseph.  Il  n'y  a  jamais  eu,  p 
fendre  la  possession  de  Loudun,  que  les 
qui  en  ont  clé  la  dupe;  Cousin,  dans  le  Jom 
savants,  9  mai  IG89,  et  le  sieur  de  ia  Meyn 
Examen  critique  de  la  possession  de  Loudun^ 
LA  Meynardayr,  1749.  L'a ntcur  prétend  étal 
toutes  les  folies  et  la  plupart  des  maladies 
véritables  possessions  ;  que  les  hateleon 
joueurs  de  gobelets  sont  possédés  ou  magicic 
ouvrage,  pitoyablement  raisonné,  confirme  i 
point  celui  qu'il  prétend  réfuter.  Leurs  i 
se  sont  également  trompes;  le  premier  en  ne-' 
voir  que  de  la  jonglerie  dans  laffaire  de  L< 
le  secoitd,  en  croyant  y  a|>crcevoir  une  « 
possession.  —  Guyot  de  Pitaval,  Causes  c 
t.  H.  —  RiCHRR,  Causes  célèbres,  l.  IV.  — 
célèbres,  anonyme^  t.  IL  —  Bayle,  Dict.  eritif 
Crandier.  —  Id.,  Nouvelles  de  la  réjmbli^ 
lettres,  mars  1684.  —  Balzac,  17*  enlrctieB. 
cliives  curieuses  de  l'Ilist.  de  France,  8*  se 
vol.  CoUcct.  do  F.  Danjou.  —  Becueil  de  pt& 
la  possession  des  religieuses  de  Loudun,  mtn 
de  la  Bibi.  Richelieu,  coté  1159,  du  fdnds 
Sorbonne.  —  On  a  oublie  en  1830  une  demii 
lation  attribuée  au  P.  Surin. 

(841)  Voy.  Vie  de  la  vénérable  mère  Fr. 
Croix,  —  Hécit  véritable  de  ce  qui  s'est  passé 
viers,  touchant  les  religieuses  possédieSm 


POS 


DKS  MÏUACLES. 


ros 


m 


l>avlil,  iiDha, ilil-oii, d'un  nnsticis- 
M^  avait  séduit,  par  les  denors  lie 
[el  rfl(>f)arciire  de  sa  vertu,  le  bon  et 
)tèqne  Fronruis  de  Wricard,  qui  lui 
toute  sa  coiiliiince.    Ou   l'arrusc» 
luve»  d'avoir  enseigné  à  ses  jiéuiicn- 
frâuie  consliluée  eu  union  avec  Dieu 
jdus  |Ȏelier  (8i2). 
David,  eu  uiouranl,  se  subslilua 
l*irard,  curé  du  Mesuil-Jùiirdnin, 
îf  son  esjiril,  sa  piété  el  quelques 
ascétiques,  Lrt  manière  tîe  diriger 
5me;  la  mysticité  resta  donc  à  lor- 
I  jour  dans  la  couuuunauté  (8^3). 

là  porta  troj»  loin,  sans  doute,  car 
crut  devoir  le  révoquer.  Il  le  reui- 
|r  un  religieux  de  la  Comj^agnie  de 
(oni  le  premier  soin  fut  de  ramener 
jeteuses  à  des  (lensées  plus  raisouua- 
I  cette  orrasion,  les  anciennes  que- 
réveillèreiit,  et  la  division  rcf^arut; 
plus  qui»  Ficard,  qui  avait  laissé 
^!*atreeiious  dans  celle  maison,  rou- 
renlretenir  avec  elle  d  actives  liai- 
Diurt  suivit  de  près  sa  disgrAcc  ; 
_  mX^  il  (lenuuïda  d>>îre  enterré  parmi 
Ijti'il  avait  dirigées  avec  ta  lit  de  ferveur; 
l|i}ty  et  ou  Jui  creusa  une  tombe  dans 
iièrue,  [U'ès  iie  la  grille  du  cliœur. 
t  a  Ta  i  i  ia  i  t  ad  m  e  1 1  r  e  d  a  1 1  s  la  eo  ni  m  u- 
It  qualité  de  Ituirièret  une  fille  |»au- 
[imée  -Madeleine  Bavent,  tjui  devait 
de  la  jdus  noire  ingratitude,  en 
ml  sa  niéiïwîire. 

^  époque^  le  procès  de  Ixmdun  était 

de  toutes  les  conversations  mo- 

I^s  relations   publiées  par   les 

et  les    livres   du   l\    Mïchaëlis 

sujet  le  plus  ordinaire  des  lectu- 

I  novices  et  des  jeunes  religieuses, 

nuvaienl  maiièro  à  un  grand  nom- 

Botious. 

jette  prédisposition ,  qui  était  uni- 

le,  ou  ajoute  les  querelles   intestines 

ivcn!  de  Louviers,  le  njér*ïnlcnlenienl 

s  religieuses  rpii  rrgretiaient  la 

Picard,  le  trouble  qu'une  nié- 

pposéc  jeta   dans  les  consciences, 

a  entêtement  contre  les   nouveaux 

^rs,  inijHjsés  par  l*é\^que,  ou  cotu- 

faci  le  nient    que    la    tcnnniunaulé 

^lî   tous  les  éléments  d'une  posses- 

anie  on  Tentendail  alors  ;  la  posses- 

léelara.  Mais,  nous  rlevfins  en  taire 

Bl    paraît  douleni  q^Tune  airevtion 

|e  quelconque  ^e   soit  mêlée  h  celle 

je  possession  ;  et  cepeUilaiit  il   ol 

[e  d'admettre  un  complut  concerté  en- 

'^fepi  religieuses,  qui  auraient  voulu 

^oy.  La  piéié  tiffliité*'. —  fthi.  4e  MmiH*ute 
■^  l.*innoctH£ii  upprimA'^  u\\  héjvme  de  Mu- 
fard, 

h  débauche  ï»U!%si,  (lis^^nl  1rs  ëcriv:iii)S 
ent  sans  picuvej*;  tjiM  l»!àinenl  \rs  mi'iii- 
I^Arh'inciu  rk  Noniiauilic  ilavoir  rrçu  le 
|v  an  linjton  iiir  l;i  qursUoii  de  soieelle 
îî  railmcUcnl  eux-mcmtîs  sur  h  question 
dite. 
iicll!>mc  u'esl   pas   immoral  ;   <]ui  oserait 

01GTlON?f.    DES   MiaACL£S*    11. 


s'alTrancllir  des  pratiques  de  myslicilé  de 
leurs  compagnes,  en  faisant  considérer  Pi- 
card, non  comme  un  saint,  mais  comme  un 
Uïéjirisable  sorcier, 

C'uoi  qu'il  en  soit,  s'il  y  eut  maladie,  les 
syniptôines  en  furent  ])e*u  apparents,  et  si 
celle  lïialadie  élait  du  genre  de  celles  qui 
oui  été  i^récédemutent  si^^nalées,  ses  effcls 
ne  s*élevejenl  pas  jusqu'à  rcxlasc. 

L'évoque  d*Evreu\  et  son  pénilencier, 
labhé  Delaunay,  se  laissèrent  surpremlre. 
Ifs  conuucncèVent  les  exurcismes  le  1" 
Tnars  iiiïS. 

A  îa  nouvelle  de  ce  qui  se  |»assaità  Lou- 
viers,  les  capucins  avaient  député  le  J*.  Es- 
]uitdû  lloscroçer,  jirovincial  (le  Normantlte, 
pour  remettre  la  paix  dans  la  maison;  mais 
après  avoir  bien  commencé,  après  avoir 
tourné  eu  dérision  les  jiremières  scènes 
dont  il  fut  témoin,  le  P.  Est>ril,  imbu  ries 
doctrines  partagées  )jar  tant  de  personnes 
sur  le  fait  des  possessions,  se  laissa  gagner, 
et  abonda  bienlt>t  daus  le  sens  de  Tévéque 
d'Evreux.  A  une  f>iélé  sincère  et  à  un  talent 
élevé,  ce  religieux  joignait  un  esprit  tourné 
à  la  conteniplatirm,  et  nu  jugometit  jirohn' 
h  raisoimerrinqiossil>le,  uni  h  ueu  de  dis- 
cernement  ;  aus^i  >e  Irouva-t-d  a  l'aise  dans 
rélément  tfue  lui  fimrnit  i:elte  occasion 

Après  les  détails  dans  leNquels  nous  som- 
mes entrés  relative  tuent  aux  possessions 
d*Aix  et  de  Loodun,  il  serait  sufiertlu  d>n 
donner  ici  de  nouveaux  ;  d  autant  |)his 
qu  on  ne  vit  à  Louviers  que  ce  qui  avait  été 
TU  à  Loudun  et  h  Aix,  sans  aucune  ad- 
dition; iuâis  moins  le  merveilleux,  [vir  la 
raison  que  resitril  des  énergumènes  étant  h 
son  état  normal,  tandis  que  leur  corps  s'a- 
gitait sons  rimpres^^ion  de  douleurs  feintes 
ou  véritables,  il  leur  était  impossible  d'al- 
leindre  h  ces  [ibénomènes  qui  sont  le  ré- 
sultat de  fextase» 

Aucune  ne  s>xprima  en  lalin  ;  quelques- 
unes  finirent  |\'ir  comprendre  à  den»i  des 
cnnunandements  formulés  en  cette  langue; 
jthjsieurs  réivoutfirenl  avec  une  ingénuité 
admirable  :  Nous  sommes  de  pauvres  ûWes 
(|ui  n'avons  pasap|*ris  le  latin. 

Jamais  on  nYuiït  parler  de  Dieu,  de  la 
Vierge  et  des  saints  avec  une  baine  jdus 
ardente,  avec  un  plus  supcrl>e  mépris  en 
aujiarence  ;  mais  jamais,  en  réalité,  personne 
n  avait  exalté  davantage  leurs  vertus  et  leur 
j>ouvoir.  I /évoque  et  le  P.  Esftrit  triom- 
phaientde  voir  ainsi  le  démon  forcé  de  louer 
les  saints. 

Les  plus  grossières  imprécations  des 
énergumènes  étaient  chien  et  maudit  :  leur 
plus  gros  Juron  était  diantre  fil  semble  que, 

accuser  M*'  Guyon  mt  Fêiielon?  Picard  a  pu  le  por- 
ter à  f exccs,  €t  iiiériier  ii*clrc  censuré,  sans  q«*ou 
doive  pour  c(;b  mal  augurer  île  si^%  mccurs  et  de 
celles  de  la  rouiiuuFïiiuté  mi'il  dirigeaiL  Lorsiiue 
FltwjucL,  riiisloiiiMi  (lu  prjrleïuciU  de  Nt>riuainlîi', 
il u leur  estimable  irutltcur!=i,  a  décrit  la  ()ossessiou  de 
Ltmvicrs,  il  sciubleavmr  préparé  ses  pinceaux  pour 
peindre  des  saturnales*  Nous  proieslons  conlrc  sci 
accusations. 


2i 


Q%\ 


POS 


mCTlONNAlRE 


POS 


dans  la  simplicité  ci*un  scntimcnl  qiron 
pourrait  appeler  religieux,  elles  'évitaient 
avec  soin  tout  ce  qui  aurait  présenté  Tappa- 
rence  du  péché;  elles  ne  considéraient  pas 
comme  coupables  leurs  assertions  menson- 
gères h  l'endroit  d'un  ecclésiastique  décédé, 
et  les  raille  feintes  auxquelles  elles  avaient 
recours.  Il  est  vrai  qu  un  innocent  devait 
perdre  l'honneur  et  la  vie  par  suite  de  leurs 
imputations  ;  mais  ce  résultat  n'était  ni 
prévu  ni  voulu  par  aucune  d'elles. 

Le  moment  venu  d'indiquer  le  sorcier, 
auteur  de  la  prétendue  possession,  Made- 
leine Bavent,  jgnoble  et  vile  créature,  Ame 
pétris  de  boue  et  de  limon,  se  dévoua  pour 
jouer  le  rôle  de  Madeleine  de  la  Palud.  Elle 
désigna  les  abbés  Picard  et  David  ;  le  pre- 
mier, comme  avant  caché  des  charmes  dans 
la  communauté,  le  second,  comme  ayant  été 
^on  maître  dans  la  magie.  Elle  vomit  des 
énormilés  contre  son  bienfaiteur  :  il  lavait 
instruite  dans  l'art  des  sorciers,  et  conduite 
un  grand  nombre  de  fais  au  sabbat.  Sa  bou- 
rbe impure  peignait  des  plus  sombres  cou- 
leurs et  des  tons  les  plus  bizarres  ces  assem- 
blées, pour  elle  imaginaires. 

Cependant  elle  ne  put  fournir  les  preuves 
de  ce  qu'elle  avançait;  car  les  médecins  ne 
trouvèrent  sur  elfe  aucune  tache  qui  res- 
semblât à  ce  qu'on  appelait  la  marque  de  la 
sorcellerie.  Nonobstant  l'absence  de  ce  signe 
ar^cusateur,  les  juges  passèrent  outre  aux 
débats,  et  cette  miséraLie  affaire,  qui  devait 
se  terminer  par  de  si  grandes  infortunes, 
])rit  dès  lors  la  plus  grave  de  toutes  les  tour- 
nures. 

Par  une  sentence  de  l'officialité  d'Evreux, 
en  date  du  12  mars  1623,  Madeleine  Bavent 
fut  dépouillée  de  l'habit  religieux,  revêtue 
de  haillons ,  et  condamnée  à  une  prison 
perpétuelle,  comme  atteinte  et  convaincue 
dos  crimes  d'apostasie,  sacrilège,  magie, 
fréquentation  des  sabbats,  usage  de  charmes 
et  maléflces,  uniquement  d'après  ses  propres 
aveux.  Le  cadavre  de  Mathurin  Picard  fut 
exhumé  nuitamment  et  jeté  dans  une  fosse 
remplie  d'eau,  où  l'on  ne  tarda  pas  à  le  dé- 
couvrir. 

Ici  se  présenta  une  complication  à  laquelle 
le  prélat  était  bien  loin  de  s'attendre.  La  fa- 
mille du  mort  porta  plainte  par-devant  le 
j)arlement  de  Normandie.  Le  parlement 
donna  ordre  au  lieutenant-criminel  de  faire 
droit  à  cette  juste  réclamation.  Le  conseil 
du  roi,  bientôt  informé,  s'attribua  Ja  con- 
naissance de  l'affaire,  et  défendit  de  passer 
outre  sans  ses  ordres.  L'évéque  n'avait 
qu'un  [>arti  à  prendre  :  c'était  d'élever  un 
conflit,  afin  de  maintenir  son  droit;  il  le 
prit.  Le  lieutenant-criminel  fit  enfermer  les 
malheureux  restes  du  curé  du  Ménil-Jour- 
dain  dans  un  cercueil  enduit  de  poix,  leur 
nomma  un  curateur,  et  les  déposa  dans  un 
des  cachots  de  la  prison  civile,  en  attendant 
Tissue  du  débat. 

Tandis  que  les  procédures  se  poursui- 
vaient à  Rouen,  à  Louviers,  à  Evreux  et  au 
Pont-de-l'Arche  contre  Picard  ,  représenté 
par  son  curateur,  le  nom  de  Simonne  Gau- 


gain  se  trouva  prononcé,  et  le  mém< 
raillit  renaître  à  son  occasion  ;  cluM 
bunal  ayant  le  désir  ambitieux  c 
comparaître  un  tel  personnage  k  s^ 
Mais  la  petite  mère  Françoise  de  la  ( 
la  tête  de  deux  communautés  qui 
en  pleine  voie  de  prospérité,  cel 
Hospitalières  de  la  Place-Uoyale  e 
Roquette ,  environnée  d'une  aur< 
gloire,  que  lui  attirait  sa  grande  rép 
de  sainteté,  hautement  protégée  pi 
chevêque  de  Paris  et  par  la  reine, 
consultait  sur  les  moindres  affaires  c 
prise  pour  directrice  de  sa  conscient 
l'orage  avec  un  calme  et  une  dign 
achevèrent  de  lui  concilier  l'estime  d 
du  monde. 

Cependant  la  reine  nomma  une  c 
sîon,  qu'elle  chargea  d'aller  vérifier 
session,  afin  d'éclairer  sa  conscienci» 
même.  Cette  commission  comptait  pa 
membres  Charles  de  Montchal,  arcl 
de  Toulouse,  Morangis,  mattre  des 
tes,  deux  chanoines  de  Notre-Dame  c 
et  le  pénitencier  de  la  même  églis 
sieurs  docteurs  de  Sorbonne  et  troiî 
cins,  dont  le  plus  jeune,  le  docteur 
était  le  médecin  ordinaire  de  la  reii 
même.  Le  duc  de  Longueville,  gou^ 
de  la  })rovince,  Philippe  Cospeau, 
de  Lisieux,  et  quelques  autres  gran 
sonnages  arrivèrent  presque  en  même 
Mais  alors  il  y  avait  a  Louviers  tant  i 
et  de  mouvement,  on  y  était  occupé:^ 
des  charmes,  Tévêque  d'Evreux  i 
convaincu,  il  parlait  de  la  possessi 
un  ton  qui  admettait  si  peu  la  contra 
que  les  membres  de  la  commission  et 
siteurs,  ou  ne  virent  fias,  ou  virent  i 
ne  voulurent  pas  le  contredire,  s'en  i 
tant  à  lui  sur  l'issue  du  procès.  Qm 
uns  s'en  retournèrent  en  haussant  le 
les;  quelques  autres,  indignés.  11  \fa 
pendant  plusieurs  réclamations,  mai 
térieuses  et  timides  ;  le  parlement  c 
mandie  était  saisi;  il  ne  paraissait  f 
voir  y  aller  à  demi;  chacun  craignai 
compromettre.  L'évéque  de  Lisieux  s 
tenta  de  dire  que  d'une  possession  do 
on  avait  fait  un  scandale  certain.  Le 
nal  Mazarin,  qui  avait  tant  d'autres  i 
sus  les  bras,  ne  voulait  pas  entendre 
de  celle-ci  ;  il  répondait,  quand  on  Y 
tretenait,  qu'il  avait  vu  en  Italie  nom 
possessions  pareilles,  dans  lesquelles 
mon  n'était  pour  rien.  Il  n'y  eut  que 
decin  de  la  reine  qui  osa  protester.  I 
hardiment  la  possession  de  supercbe 
d'ineptie  la  crédulité  de  ceux  qui  ; 
chaient  une  autre  valeur.  Mais  cet  i 
(ourage  lui  attira  tant  de  réclamât! 
fut  obsédé  de  tant  d'injures,  qu'il  se 
de  la  commission.  Les  exorcistes 
nommer  à  sa  place  le  vieux  Lempéri 
Montigny,  en  possession  depuis  cim 
ans  de  trouver  les  marques  dans  toi 
procès  de  sorcellerie,  et  son  neveu,  l 
teur  Magnart,  qui  regardait  son  oncle 
me  un  oracle.  A  eux  appartint  donc  ei 


ros 


0ES  WIRACLES, 


VOS 


tS4 


sart  le  jugement  de  la  queslîon,  ei 
l'issue  du  procès  ne  fut  idus  dou- 

f  6iU  dtiuze  charmes  levés  en  dilTérents 
:  du  jardin ,  de  l'église ,  du  rloîlre 
e  1a  sacristie.  Le  p[»rcmicr  fut  révùîé 
uin  1623,  el  le  dennor,  le  3  ioiivier 
La  longue  histoire  des  cluirnies 
résumer  en  quelques  mots  :  rien  n'est 
r«We.  Lepeiiule  qui  riait,  s'indignait 
luurait,  semolait  seul  avoir  conservé 

sens. 
ndant  rinformallon  se  poursuivait  ac- 
letiL  Au  Pont-de-l*Arche,  on  entendit 
nislémoins  tant  contre  Picard  quecon* 
Bavent.   Doux   autres    (jersoiioagcs, 
sa  tonte  celte  atlaire,  ainsi  qu'on  11- 
s'ca  arjKîrcevair»  et  Tîiouias   Boullu, 
lie  Picard,  jse  Irouvaicnl  alors  com- 
me prêtre  était  de  petit  esprit  et  de  îin- 
rens,indiscrct,  peu  instruit,  cherchant 
ulariser;  il  aimait  assez  à  se  faire  pas- 
r  sorcier.  Conduit  devant  les  juges, 
[%  que  nier  et  pîeurer;  mais  que  pou- 
€s  dénégations  contre  les  airirmatîon.s 
ivent,  qui  lui  soutenait  en  face  avoir 
sal^lial  avec  lui,  et  contre  !e  ténioi- 
le  tant  de  démons  parlant  par  ta  hou- 
jmssédées?  Les  ju;^es  lui  oITrirent  les 
tde  s'évader  ;  il  n'en  voulut  rien  faire, 
I  sortir  du  procès  d'une  manière  [dus 
ïfe.  Malheureusemont  Lempérière  et 
'€U  trouvèrent  sur  lui  la  marque  du 

Bod  ii  comprit  que  son  sort  était   fixé 
manière    irrévocalïle,  il   reprit  toute 
ince  el  sa  dignité.  Il  ne  descendit 
rôle  do  suppliant»  il  ne    présenta 
îc  juslitlcalion  inutile;  il  garda   un 
ibsolu,  impassible.  Cet  te  cuntcnance, 
levant  le  Imcher,   !U  une  impression 
}c    sur  la  multitude;    mais  comme 
cau'^es  de  celte  nature  parlii^ans  el 
lires  ont  chacun  de  leur  côté  une  rai- 
remploire»  ceux  qui  croyaient  à  la 
ion,  dirent  qu'il  y  avait  entre  lui  et 
Dn  un  pacte  de  silence. 
quelatTaireeut  été  instruite  jusqu'il 
ôiclusiveinent ,  le  cortège,  fiartit 
luen  accompagné  d'immenses  huées  et 
rifflabies  frémissements  de  la  multi- 
m  magistrats   eonduisirenl  la  procé- 
rec  rapidité;  le   conseiller  Costé  de 
lutpire  reçut  douze  cents  livres  d*é[u- 
irlezèleet   ractivilé  qu'il    déploya 
fni()[>oi-i.  Knfmjeiil  août  16\V,  surhi 
puldiquc  du  marché  de  Koueii,   aux 
rune  foule  immense   de  spectateurs, 
[dans  un  métue  bûcher  un  prôtrc  mort 
rélre  vivant  ;  relui-ci,  brisé  d  avance 
ipplicc  delà  question* 
itorien,  le  P.Uenaut,  quiavait  assisté 

ITov.  Traité  dti  marques  dâ$  pouédés^  ci  les 
I  dt^  la  i'érîtahle  possession    de^  rcUgieiisa  de 
fTi^  par  Pierre  M\(;>xbt;  Rinicn,  !*JiL 
i}  S:ii»s  doute  :paice  (i«e  j'irai,  cl  «jue  vaus  u'y 
ei  pas. 
i)  DotjUé  sorti  de  prison  pour  aller  ay»;ibbat. 


Thomas  Boullé  dans  le  moment  suprftme, 
revint  ]yii\Q  et  consterné;  il  tomba  à  genoux, 
en  invilant  ses  confrères  à  en  faire  autanl, 
«  et  à  [>rier  avec  hji  pour  le  renos  el  couron- 
nement d'une  cime  qui  venait  ne  soulfrir  des 
I mines  exorbilantes  et  injustes.  »  Un  des 
juges,  le  proinireur  général  Courtin,  prolcsta 
le  lendcinarr.  crmlre  Tarrél,  rendu  malgré 
son  avis*  Le  conseiller  Brinon,  indigné  do 
toutes  les  sottises  amassées  dans  rctle  volu- 
mineuse procédure,  s'abstint  volontairement. 
Ce  fut  uu  grand  malheur,  car  lesjugcsfurent 
partagés;  il  fallut  en  ap|)eler  Irois  nouveaux 
jiour  les  départir,  et  on  les  choisit  d  après 
leuropîjifoii  connue  d'avance. 

Quels  sont  donc  les  graves  motifs,  les  té- 
moignages importants  sur  lesquels  la  cour 
so|iréme  de  fa  province  basait  une  sen- 
tence capilale  contre  deux  prêtres,  dont 
l'un  avait  été  admiré  [lour  sa  mode^tie  el  sa 
piélé  ?  Les  voici  :  D  abord  en  ce  qui  concerne 
Picard;  unlémoin  a  entendu  due  à  son  grand 
p5rc  qu'il  avait  la  réputation  d'être  sorcier; 
uu  seconti  assure  qu  il  descendait  nuitam- 
ment dans  le  jardin  du  l'resbytère,  et  il  ne 
sait  [pourquoi  faire;  un  troisième  l'a  vu 
dans  ce  même  jardin  avec;  trois  gros  chiens  ; 
un  quatiiènie  rapporte  qu'il  lui  a  ditunjour: 
Je  ne  vous  verrai  jamais  an  ciel  (845).  En  ce 
qui  concerne  Boullé,  jilusieurs  personnes 
alOrment  qu'elles  se  sont  crues  ensorcelées 
et  désensorcelées  par  son  fait;  quelques  au- 
tres, (prîl  aimait  a  |4aisanter  et  à  faire  des 
tours  d'adresse;  un  ijaysan,  qu'il  a  été  trans- 

S'Orté  un  jour  |>ar  lui  en  un  clin  d'œil  du 
Jénil-Jourdaîn  à  Louvicrs;  le  geôlier  cl  ses 
gardiens,  (jue  laccuséest  allé  au  sabbat  môme 
f*endant  sa  détenlion,  car,  disent-ils,  il  s'est 
abscnlé  de  sa  chambre,  nous  Favons  cher- 
ctïé  sans  le  trouver,  et  un  quart  d'heure 
après  il  y  était  de  retour  (8^iO).  Tels  sont  les 
ténioignagnes  les  plus  importants  1 

flcstent  les  affirmations  des  démons  pré- 
tendus que  nous  ne  disculerons  pas,  et  celles 
de  la  Bavent,  dont  on  a  pu  apprécier  la  valeur. 
Voulant  imiter  en  tout  Madeleine  de  la  Palu<i, 
elle  disait  aux  juges  :  Il  y  a  bien  des  men- 
songes dans  ce  que  je  viens  de  dire;  ne  me 
croyez  pas»  K!lc  éclatait  de  rire  en  leur  pré- 
sence, et  s'écriait;  Quels  mensonges  1 

El,  en  effet,  comment  ne  pas  rire  après 
avoir  rapporté  des  choses  telles  que  celles-ci, 
écoulées  du  plus  grand  sérieux  et  recueillies 
de  même  :  Picard  se  ()6rmetlait  les  plus  mau- 
vaises actions  dans  Téglise,  en  présence  du 
t>eyplo,  qui  n'en  voyait  rien,  parce  que  tous 
es  yeux  étaient  réarmés.  Au  sablial.  Dieu 
ne  manquait  jamais  d'honorer  les  sorciers 
de  quelque  miracle,  ou  bien  Thostie  répan- 
dait tlu  smv^  dont  ils  se  servaient  pour  faire 
des  malétires,  ou  bien  le  Sauveur»  la  Vierge, 
saint  Jean,  \  apparaissaient  corporel lenientt 
et  réprimandai  cul  les  magiciens  de  leur  im- 

y  reviejil  de  hibm^me  dans  In  prévision  du  bû- 
cher !  Admirahle  déboîu»;iu  clé  î  Que  devieul  «^n 
oulrc  If*  pniictpc  que  les  sorciers  cirirc  les  matm 
de  la  juisticc  sout  rcduili  a  riinpuissanre?  0  iagh- 
que! 


POS 


i>k:tionnaire 


POS 


piété;  ou  bien  Dieu  lanoviil  sur  eux  son 
tonnerre;  Ueux  gentilsliomraes,  un  jour,  y 
furent  ainsi  réduits  en  une  poussière  que  le 
Tout-Puissant  ordonna  aux  quatre  vents  de 
disperser,  de  crainte  que  les  magiciens  n'en 
abusassent  pour  faire  des  charmes.  On  y 
avait  égorgé,  crucifié,  rôti,  depuis  dix  ans, 
un  grand  nombre  d'enfants,  tué  et  mangé 
beaucoup  de  personnes  d'un  âge  plus  avancé, 
et  les  magistrats  qui  recevaient  de  pareils 
aveux,  ne  se  demandaient  pas  comment  il  se 
faisait  qu'eux,  juges,  conseillers,  procureurs 
du  roi,  lieutenants  civils  et  criminels,  n'eus- 
sent jamais  entendu  parler  autrement  de  tous 
ces  forfaits,  ni  eu  l'occasion  de  constater  la 
disparition  de  quelqu'une  des  victimes?  La 
Bavent  n'avait-elle  pas  droit  de  rire  d'une 
magistrature  hébétée  jusqu'à  ce  point  (847)? 

Le  jugement  rendu  contre  Picard  et  Boullé 
portait  que  le  monastère  de  Louviers  serait 
cédé  ou  vendu  à  un  autre  ordre  religieux, 
et  que  les  filles  qui  l'habitaient  seraient  ren- 
dues à  leurs  familles,  en  attendant  qu'elles 
pussent  en  acheter  ou  en  bâtir  ur^ autre. 

L'arrêt  du  parlement  produisit  une  stupeur 
générale  dans  le  pays,  et  même  parmi  les 
religieuses  oui  ne  s'attendaient  pas  à  ce 
double  dénoûment.  H  surprit  sous  tous  les 
rapports,  d'abord  parce  que  personne  ne 
prévoyait  une  condamnation;  ensuite,  parce 
qu'il  frappait  également  les  accusatrices  et 
les  accuses;  enfin,  parce  qu'il  éjiargnait  la 
seule  personne  qui  n'aurait  nas  dû  l'être; 
car  il  y  en  avait  une  que  tous  les  yeux  cher- 
chaient sur  le  bûcher,  et  qui  n'y  était  pas , 
savoir,  Madeleine  Bavent. 

Elle  demeura  sous  le  seul  poids  de  la  con- 
damnation qu'elle  subissait  de  la  part  de 
l'évèque,  destinée  à  déposer  dans  une  nou- 
velle affaire  que  le  parlement  réserva  contre 
Simonne  Gaugain,  «  si  faire  se  pouvait  de 
l'appréhender  au  corps.  » 

Mais  faire  ne  se  put  pas,  du  moins  aussitôt, 
car  le  conseil  d'Etat,  indigné  des  procédés 
du  parlement  de  Normandie,  cassa  l'arrôt 
comme  rendu  par  entreprise,  en  ce  qui  con- 
cernait Simonne  Gaugain,  la  déchargea,  et 
fit  défense,  sous  peine  de  grosses  amendes, 
à  tous  archers  et  gens  de  loi  d'y  avoir  égard. 
La  petite  mère  Françoise  demeura  donc  en- 
core tranquille  pour  quelque  temps  à  l'abri 
de  la  protection  de  la  cour,  dont  ses  bonnes 
œuvres,  ses  nobles  travaux  et  ses  vertus  la 
rendaient  si  éminemment  digne. 

Le  parlement  de  Normandie  ne  se  rebutait 


pas  pour  si  peu  ;  il  arriva  à  ses  fins  pa 
autre  voie.  Los  procédures  concernai] 
monne  Gaugain  furent  détachées  du  d< 
général,  et  envoyées  au  lieutenant  crij 
du  Châtelet,  qui  les  communiqua  à  l'offic 
de  Paris,  qu'on  avait  eu  soin  de  circos 
par  tous  les  moyens.  La  vénérable  mère 
çoise  se  vit  donc,  au  bout  d'un  an,  en 
de  toutes  les  protections,  traduite  deva 
juges,  sous  le  poids  d'une  accusaiii 
magie.  Mise  en  arrestation  aux  bospital 
privée  de  toute  supériorité  sur  les  nu 
Ibndées  par  elle,  elle  fut  vingt  toi»  ti 
par  des  gendarmes  devant  loflicialit 
milieu  des  huées  et  des  malédictioi 
PQuple,  qui  la  méprisait  d'autant  plus 
lavait  plus  honorée.  Mais,  enfin,  aprè 
procédure  de  huit  années,  et  malgi 
efforts  de  ses  ennemis,  une  senteno 
solennellement  dans  le  monastère  de  la 
Royale,  la  déclara  déchargée  de  toute 
sation.  Sa  supériorité  ne  lui  fut  point  re 
et,  pendant  les  quatre  années  qu'elle  î 
eut,  elle  se  soumit  avec  noblesse  è  desc 
au  dernier  rang.  On  Tavait  vue  pieuse  < 
vente  au  temps  de  la  prospérité;  on 
pieuse  et  forte  au  milieu  des  épreuvei 
se  montra  pieuse  encore  et  résignée  s 
poids  de  l'adversité. 

L'évôaue  d'Evreux  mourut  à  Paris 
juillet  1646;  on  attribua  généraleoM 
mort  aux  fatigues  de  tout  genre  et  ausi 
d'esprit  que  lui  avait  causées  cette  déidi 
affaire. 

La  Bavent  demeura  en  prison,  siH 
inquiétée  davantage.  Elle  disait  à  œi 
lui  reprochaient  les  funestes  résultatsi 
imputations  calomnieuses  :  ce  scrupi 
m'est  pas  venu  à  l'esprit.  Pourquoi  le 
ment  a-t-il  condamné  un  prêtre  surîef 
d'une  fille?  J'avertissais  pourtant  bu 
juses  que  mes  dépositions  étaient  fai 
II  faut  bien  qu'il  y  eût  quelque  autre 
contre  Boullé.  Pourquoi  ne  s'esl-il  [M 
fendu  (848)? 

5"  Possessions  d\iuxonn€j  de  Bully^  de 
louscy  de  Landes^  etc. 

La  possession  d'un  couvent  de  filles 
ville  d'Auxonne,  plus  sérieuse  que  ce 
Louviers,  se  termina  cependant  d'um 
nière  moins  tragique;  dix-huit  perso 
tant  religieuses  que  séculières,  eu  1 
atteintes. 

L'évèque  de  ChAlons  s'y  transuorl 


(8i7)  Les  membres  du  parlement  de  Pari»,  ei  le 
prcsideni  Hatlhieu  Mole,  en  particulier,  s'en  moquè- 
rent fort  à  leur  aise. 

(848)  Cf.  La  Piété  AUligée,  ou  Discours  histonque 
et  théologique  de  la  possession  des  religieuses  de 
Louviers^  par  le  P.  Esprit  de  Boscroger.  —  Flo- 
QUET,  Hisi.  du  parlement  de  Normandie^  l.  V.  — 
Amélie  Bosquet,  la  Normandie  romanesque  et 
merveilleuse.  —  Mém.  sur  la  possession  de  Lotiviers^ 
par  le  P.  Desmarets,  de  TOraioire,  sons-péniiencier 
de  Rouen,  1647.  —  Uist.  de  M  ad.  Bavent,  avec  sa 
Confession  générale  et  testamentaire;  Paris,  1652.  — 
Exorcismes  de  Louviers,  mss.  de  la  bibliollièqiic 
de  Sainlc- Geneviève,  coié  H  f.  5i,  ir  1137.  ~ 


Le  marquis  d'Argens,  Lettres  juives,  t.  Il,  f 
H  prul  une  mullinule  d'écrils  à  roccasi 
procès  de  Louviers.  il  y  eul  un  auleur,  j^ai 
que  les  autres,  qui  fil  la  remarque  judicieus 
le  démon  choisissait  de  préférence  les  lieui 
le  nom  commençait  par  une  L.  Il  citait  en  ] 
le  Luxembourg ,  la  Lorraine,  le  pays  de  LU 
Laponie,laLitliuaiiie,  la  Livonie,  le  pays  de  L 
Laon,  Loudun  et  enlin  Louviers.  Cest  doi 
que  Matincourt  et  Nimes,  Cliarobon ,  AuxcM 
Bully  viennent  contredire  cette  précieuse  ol 
lion,  qui  aurait  pu  mettre  sur  la  voie  d^un  r 
prcvoniif. 


ros 


DES  MiaACLKS. 


vo^ 


ess 


iffifi  oêta  cour  et  avec  l\iutnrisaUon 
vêque  de  Bcsaiiron  ;  H  siiivil  les  cxor- 
►s  pendant  quatoVzc  jours,  on  présence 
I  nombreuse  eoninaission  d'eeriésiasti- 
de  savants  et  *ic  médecins,  et  conslala 
c  toules  les  énergunièncs  répondaient 
Kent  en  fronçais  h  des  questions  ftiites 
ipic  latine;  (juc  Tune  irellos  avait  ré- 
u  à  des  tiucstions  adressées  en  lanjjne 
isc,  et  que  plusieurs  laisaicnl  elles- 
»s  des  périodes  en  latin  (8W)  ;2"  que  la 
irt  avaient  rintclligcnre  de  la  f^ensée 
?urs  interlocuteurs;  3"  que  plusieurs 
lissaient  l'avenir,  et  qu'une,  entre  au- 
Itii  avait  annoncé,  à  lui  évét|ue,  avec 
létails  exacts,  un  voyage  quil  devait 
Vt  faire  h  Paris,  et  auquel  ihnc  songeait 
:nent,  ne  prévoyant  pas  roccasion  qui  de- 
Mléterrainer  à  rentreprendre;'^'' qu'elles 
laient,  sans  les  voir,  les  personnes  qui 
uchaient,  et  loulcs  les  reliques  conte- 
ea  un  reliquaire  mis  en  contact  avec 
fi*  qu'elles  arrêtaient  au  commandement 
■ment  du  |>ouls  dans  celui  de  leurs 
Hs  qui  était  ilésigné;  6'  quelles  toui- 
Bai 


laris  des  eitases  pendant  lesquelles 

bilité  absolue  (850), 

i>n  cet  état,  le  sang  coulait  de  leurs 

Pîs,  ou  s'arrêtait,  suivant  que  la  per- 
|tii  avait  fait  la  blessure  le  comman- 
qu'elles  vomissaient  des  corps  étran- 
I  la  classe  des  substances  alimentaires, 
'on  en  avait  vu  rejeter  ainsi  de  petits 
«ds;  B*  que,  dans  leurs  convulsions, 
niaient  sur  elles-mêmes  en  forme 
;  0*  qu'elles  se  donnaient  les  coups 

ILvioIents,  soit  contre  les  murailles, 
lire  le  pavé,  sans  qu'il  en  résulttU 
Irace  de  meurtrissure  ;  10'  que  toutes 
bonnes  atteintes  tle  cette  uireclion 
de  conditions  diverses  et  irréprocha- 
lous  le  rapport  des  mœurs. 
•  le  ru  de  ce  |»rocès-verbal,  rarchevCque 
3ulouso,  les  évéques  de  Kennes,  de 
z  et  cinq  docteurs  de  Sorbonne,  réunis 
nsuUat ion,  décidèrent  qu*il  y  avait  pns- 
on  du  démon  (851).  La  décisinn  est  da- 

g«invier  lOCâ. 
le  éjjoqne,  la  science  et  Tobser- 
mtété  élevées  nu  nifime  de^réqne 
,  ces  graves  personnages  n*au- 
-élre  pas  résolu  la  question  dans 
léïues  termes» 

!>}   Uiift   rolalîon  iiianirRmb*  (Y.    tjss,  de  1:^ 

lU^-Gcneviôve,  rcMé  U  f,  7>ri.)  ilit,  ail  (nu- 

iofii  \rs  pi>ssn!LS.'S  it'pumiiiviil  Ltmjimrs Jijt'n 

liions  laile>  vn  huin*  aiifuiie    in'  \kïvIa  ju* 

■  cmilinnc  (ili'iticiUi'ïU  W  \i\p[mn  iW  lovù- 
PliAt<»iti. 

nie  iii^msiliiiilf'  fui  cf»i»slal*'c  par  il  antres 
m.  De  MitIkM  ;>^siirc  *t*ril  .1  vu  p'u\\H't  les 
le«  mnlajrs,  y  liisscr  tomber  do  la  cire  en- 
léi»-,  i>ai»s  qift'llcs  nninifoslasîiciil  aucime  scii- 
u  <V,  Dk  I^linnrt,  Palais  <kn  $omfcs,  cIl  iA 
l)  V,  mss,  de  ta  liild.  Nul.  lUnuit  dvn  iûirf.%, 
Jacoli.  Saititdbvmuc.  n' 28.  -  Utid.  inffé- 
pih**i  canfernaiit    /i  v   ptélrmtHi'h    posiéttéc^ 

LTi'>b  «'«rrgiimrnrs  rciîoinTlciciU  buccc^bi- 


Mais  il  est  surprenant  que.  tout  en  consta-  * 
tant  des  |diénomènes  51  remarquables,  et  si 
peu  naturels,  révidence  de  (ilusieurs  frau- 
des (85â},  relatées  dans  les  procès-verbaux, 
n'ait  [ms  éveillé  leur  attention,  et  fait  naître 
au  moins  des  doutes  dans  leur  âme.  Il  y  a 
lieu  d*étrc  suri)ris  qu'ils  ne  se  soient  pas 
demandé  ce  que  devenaient  les  promesses 
du  fondateur  de  la  religion  clirétienue,  et  le 
pouvoir  conféré  à  F  Eglise,  si  réellement  il  y 
avait  possession ,  ainsi  qu*ils  lo  croyaient. 
Il  semble  qu'ils  auraient  dû  se  dire  :  IT^- 
glise  ne  peut  chasser  le  ilétoon,  donc  il  n'y 
a  point  possession*  En  effet,  le  pouvoir  de 
TEi^liso  deviendrait  illusoire  en  pareil  cas, 
et  les  puissances  de  Fcnfer  prévaudraient 
cj^ntre  elle  (853} . 

Il  en  fut  de  la  possession  d'Auxonne 
comme  de  plusieurs  de  celles  qui  I*avaienl 
précédée.  Le  publie  s'en  occufia  vivement 
au  comoiencemcnt  ;  on  en  parla  diverse- 
ment; les  t^lns  savants  médecins  y  reconnu- 
rent les  s^ymptômes  d'une  affection  nerveuse  ; 
la  maladie  s'évanouit  d'eîle-même,  lorsque 
rattention  publique  s'en  fut  détournée. 

Si  la  possession  n'avait  atteintque  des  in- 
dividus isolés,  on  [jourrait  croire  à  la  su[)er- 
clierie,  ou  n'y  voir  que  des  cas  exception- 
nels d'affections  menUdes  ;  si  elle  n'avait  at- 
teint que  des  communautés  relij^ieuses  ou 
des  maisons  de  récdusion,  Von  pourrait  y 
chercher  un  concert  ou  des  complots,  la 
manifestation  d'un  lîcfaut  de  vocation  ou 
des  protestations  collectives  ;  mais  comment 
expliquer  de  la  sorte  son  invasion  dans  des 
paroisses  entières;  dans  des  cotmuunes  ru- 
rales, où  les  individus,  sans  relations  néces- 
saires les  uns  avec  les  autres,  sont  divisés 
d'intérêts,  d'habitudes,  entièrement  libres 
de  leurs  actes?  C'est  cependant  ce  qui  s'est 
vu  à  Matincourt,  à  Chamboo,  à  Bully ,  et» 
sans  doute,  ailleurs  encore, 

Vers  1590,  la  paroisse  de  Matincourt»  en 
Lorraine,  assistait  au  plus  étrange  spei  tarie; 
une  partie  de  ses  liabitanls  hurlaient,  jap- 
paient, se  roulaient  dans  iles  convulsions 
alfrcuses;  c'était  tout  h  la  fois  merveille  et 
pitié.  La  justice  erut  devoir  intervenir 
en  une  alfaire  qui  était  du  ressort  exclusif 
des  médecins,  t'nc  sorcière  aflirma,  sous  la 
foi  du  serment,  avoir  vu  les  possédés  au 
dernier  sabbat  tenu  dans  le  pays;  un  magi- 
cien d'une  paroisse  voisine,  rapporta  qu'ayant 

VL^inenl  le  facile  miracle  ([wl  s'elail  vu  à  Lotïdiui 
Cl  î\  l^oiivicrs»  de  noms  sainis  ceriis  eti  lettres  roit- 
p*s  sur  le  bras,  stirdy  Vm^.c  ou  sur  ilu  papier,  pour 
ntarqiic  de  la  sortie  di  s  démons. 

(*n  sViomia  luMUfOup  du  ce  ijur  les  possérlt^cs 
loaiiifrstaiciit  une  jirande  liurieur  des  elioscs  sain- 
tes» mais  eeUo  lionvur  est  eninurune  a  long  ceux 
d'entre  les  fuus  tpn  en  avaient  fait  leurs  dclîces  au- 
paravant. 

(855)  Ou  on  lise  l  liisloirc  dci»  nrcmicrs  siecICB  du 
fluisii-iuisiue,  et  on  verra  rju*il  duil  en  être  au- 
nemrul.  L;u"l:iiiee  {De  divin,  hnlUnt.,  lil».  ly,  eap- 
^7)  t'I  en  nén»'rnl  les  eeriviiins  de  celle  êpo*tue 
nous  parlent  de  la  pn^fifntnrtùii  nvee  Luinell**  les 
démoMé  «jniuaieid  le  rnrps  des  nossi^dc^.  «piand  on 


659 


POS 


DICTIONNAIRE 


POS 


î 


évoqué  son  lutin  familier,  il  avait  été  Tes- 
pace  de  trois  iours  sans  lui  répondre,  et  qu'à 
son  retour  il  lui  avait  déclaré  qu  il  venait 
d'organiser  la  possession  de  Matincourt. 
Sur  ces  dépositions,  et  autres  moins  impor- 
tantes, il  j  eut  prononcé  de  jugement  et 
condamnation  à  divers  supplices,  v  compris 
pour  plusieurs  le  supplice  du  bûcner  {tàh). 

Un  siècle  plus  tard,  des  scènes  parfaite- 
ment semblables  se  reproduisaient  dans  la 
i)aroissc  de  Chambon,  en  Forez.  De  cette 
bis  la  justice  s'étant  abstenue,  il  fut  permis 
au  docteur  de  Rhodes,  célèbre  médecin  de 
Lyon,  de  traiter  les  malades,  au  nombre  de 
cinquante;  il  les  guérit  au  moyen  de  Témé- 
tique,  des  eaux  minérales  et  de  la  distrac- 
tion (855). 

En.l720,  à  Bully,  paroisse  des  environs 
de  Rouen,  la  possession  s'étendit  sur  une 
grande  partie  de  la  population.  L'on  voyait 
des  hommes  mordre  îles  barres  de  fer  roiïge, 
au  point  d'y  laisser  l'empreinte  de  leurs 
dents;  des  femmes  se  coucher  sur  un  bra- 
sier; des  enfants  porter  des  charbons  ar- 
dents dans  leurs  mains,  dans  leurs  vêtements, 
sans  se  brûler,  car  les  enfants,  môme  ceux 
de  l'âge  de  six  à  sept  ans,  n'étaient  pas 
épargnés  (856).  Ces  malheureux,  semblables 
aux  aïssaoua,  paraissaient  se  comi^laire  dans 
le  coûtact  du  leu. 

Les  possédés  essayèrent  de  renouveler  le 
procès  deLouviers,  h  Tégsrd  d'un  pauvre 
paysan,  nommé  Laurent  Gaudoret,  assez  mal 
lamé  d'ailleurs.  Mais,  sur  la  plainte  de  ce- 
lui-ci,  l'archevêque  et  le  parlement,  qui 
était  alors  dans  un  do  ses  heureux  moments, 
s'entendirent  pour  terminer  autrement  l'a- 
venture. Les  plus  turbulents  furent  enfermés 
à  la  conciergerie,  où  ils  firent  en  vain  mille 
extravagances,  jusqu'à  troubler  ])ar  leurs 
beuglements  et  leurs  cris  la  tournelle  et  les 
délibérations  du  parlement  ;  il  leur  fallut  se 
guérir^  ou  rester  en  prison. 

Le  nombre  des  possessions  individuelles 
qui  apparurent  dans  les  différentes  provinces 
est  presque  incalculable  ;  nous  n'en  signale- 
rons que  deux  ou  trois  des  plus  singulières 
ou  des  plus  importantes.  Nous  ne  parlerons 
ni  de  Marie  Volet,  de  Pauliat,  en  Bresce, 
que  le  docteur  de  Rhodes  guérit  par  la  mé- 
thode ordinaire,  ni  de  Jeanne  de  Ruède,  du 
village  de  Blast,  près  Tournon,  que  ses 
exorcistes  conduisirent  à  la  chapelle  de 
N.-D.  de  Roquefort,  fameuse  par  beaucoup 
de  miracles,  mais  inutilement,  car  Mazarin, 
alors  vice-légat  en  France,  duquel  celte  cha- 
pelle relovait,  interdit  les  exoreismes. 

Marie  Clusetle,  de  Toulouse,  excita  la 
curiosité  à  un  plus  haut  degré,  en  1681  et 
1682.  Tout  le  monde  voulut  la  voir.  Quatre 
jeunes  filles  de  la  maison  de  l'Enfance  de 
cotte  ville  en  furent  tellement  affectées, 
qu'elles  ne  tardèrent  pas  d'être  atteintes 
elles-mêmes  de  convulsions  et  de  vomisse- 
ments. Kl  les  se  crurent  aussi  possédées,  et 

(854)  V.  La  vie  du  B.  Foumier^  curé  de  Malin- 
court,  par  le  P.  Bédel. 

(855)  Y.  Traité  de$  pratiques  superstitieuses ,  par  le 
P.  Lebrun. 


aidèrent  par  divers  moyens  à  la  possi 
afin  d'en  répandre  la  conviction  dans 
blic,  et  de  ne  point  passer  pour  fol 
hypocrites,  mais  ce  fut  cette  supei 
même  qui  les  trahit,  car  un  des  yicaii 
néraux  de  Toulouse  constata  que  Ve» 
mune  produisait  sur  elles  le  même  efl 
l'eau  bénite;  les  médecins  s'aper 
qu'elles  avalaient  secrètement  les  sut» 
non  alimentaires  qu'elles  vomissaiei 
suite,  et  une  enquête  révéla  la  causée 
maladie.  On  les  guérit  en  les  isolant 
agissant  sur  leur  moral. 

La  possession  des  demoiselles  de 
partie,  de  la  paroisse  de  Landes,  au  d 
de  Bayeux,  est  des  plus  singulières 
toutes,  à  cause  du  temps  qu'elle  dura 
incidents  qui  l'accompagnèrent. 

Le  sieur  Levaillant  de  Léaupartie 
gneur  de  Landes,  avait  trois  jeunes 
que  leur  mère  élevait  dans  les  pratiqi 
la  piété  la  plus  fervente  ,  mais  avec 
de  discernement  que  de  zèle.  Des  rel 
d'exorcismes ,  et  d'autres  livres  ausi 
choisis,  formaient  le  sujet  ordinaire  d( 
lectures. 

En  172*  et  en  1732,  ces  jeunes  pe« 
éprouvèrent  des  indisfjositions,  do: 
symptômes  allèrent  en  s'aggravant  jn 
1733,  et  que  leurs  parents  ne  cesseï 
considérer  comme  des  attaques  de  poss 
et  de  traiter  comme  telles. 

A  cette  dernière  é[)oqae,  on  vit  m 
vres  jeunes  filles  livrées  à  la  fureur^ 
extravagante.  Elles  marchaient  aveet 
sance  parfaite  sur  les  murs  et  sur  h 
les  plus  élevés.  Elles  faisaient  des  évol 
de  nateleurs  sur  les  saillies  des  mv 
château.  Elles  s*élançaient,  la  tête  II 
mière,  à  travers  les  carreaux  de  vitr 
tombaient  de  l'autre  côté  sur  les  piedî 
mains  et  couraient  comme  des  raé 
Elles  juraient  et  blasphémaient;  elleî 
dissaient  et  maltraitaient  leurs  parents 
avaient  horreur  des  choses  saintes,  ell 
dinairement  si  dociles  et  si  pieuses! 
brisaient  ce  qui  s'offrait  à  leur  renct 
déchiraient  leurs  vêtements,  sans  aucu 
pect  pour  les  lois  de  la  i)udeur.  Ellei 
paient  les  liens  dont  on  les  aitachait 
faisaient  subitement  glisser  de  leurs 
bres. 

L'évoque  de  Bayeuï,  Paul-Albert  de 
nés,  nomma  une  commission  compos 
quatre  docteurs  en  médecine  et  de  vin 
clésiastiques,  tous  curés  ou  docteurs, 
examiner  leur  état.  Les  avis  ayant  et 
tagés,  les  exorcismcs,  commencés  d 
longtemps  par  le  curé  de  la  paroisse, 
nuèrent  avec  le  même  insuccès  qu'ai 
vant. 

A  cette  époque,  il  y  avait  cinq  autre 
sonnes  de  possédées,  dont  une  couti 
du  village  et  une  domestique  de  basse 
du  château.  Ell^s  avaient  été  prises  à  1 

(8o6)  V.  Réalité  de  la  magie ,  par  P.  1 
MONNET.  —  Histoire  du  pari,  de  Normanaie 
Floqlxt, 


POS 


MIRACLES, 


Î^OS 


^aragaii^es  Jcs  deinoiselles  de  Léau- 

;  de  Luynes  y  envoya  un  <lc  ses  vi- 

inéraiis,  qui  ne  sut  que  penser.  Il  y 

-môme,  et  exorcisa  inutilement.  La 

0t  venir  suecessivcnient  i\en\  ecclé- 

»i  do  Parii^,  qui  ne  r^^ussirenl   [las 

nonolistant  leur  grande  ré[iulfllïoû 

é  en  ce  genre  (857). 

|tie  fit  conduire  les  malades  à  Caea  ^ 

es  soumettre  do  riouvcau  5  l'cxaujen 

Miimîssiou  de  tîiéologiens  et  de  nié* 

Ia  conmiission  constata  les  jiliéno- 

s  plus  sur()renants;  elle  en  était  h 

:nler  sur  la  doinei>tique,  qui  (^nrais- 

une  inscnsilulitécompièlé,  lorsque 

»e  subi  le  d*un  llaeon  d'alcali  la  lit 

entrer  en  fureur  et  s'enfuir  en  roau- 

es  iuéde<*ins  et  le  clnrur^ien,  qui  ia 

cruellement  soutlVir,  et  qui  n  y  en- 

t  rien,  disnil-elle*  Eile  junniit  ijuViu 

prendrait  f^lus.  De  son  i  ôlé»  ïa  euu- 

;lilesst'?e  de  n'avoir  pas  été  du  vfjyage, 

Ile  ne  s'en  mêlerait  |dus-  Elles  tin- 

>le  Tune  et  Taulre. 

^^pfin  par  retle  eï[ïérience,  TévÔque 
Wf  exorcismes, 

xës  ne  furent  que  pins  violents  et 
IlieDts»  ainsi  qu'on  peut  le  [jenscr, 
lit  du  seigneur  de  Landes,  qui  le- 
^possession  de  ses  tilles,  [>lus  [«rès  de 
*h  la  résistance.  Il  rédigea  un  long 
•  en  quarante  articles,  et  ladressa 
nnceià  la  Faculté  de  médecine  de 
V  tillirmait,  outre  les  phénomènes 
is  constatés  en  pareil  cas,  de  l'in- 
!  des  langues,  de  la  pénétration  de 
d'autrui,  de  la  r:onnaissancc  des 
Kits  éloigtiés,  de  rinsensibilité  al> 
e  fabsenco  de  toute  blessure  après 
ips  violents,  d'une  extrême  raideursuc- 
lUne  souplesse  excessive,  d'une  pe- 
^ulrôme  succé<Iani  h  une  grande  lé- 
|uu  Tune  des  |>osséilées  était  restée 
I  fois  lloUanle  dans  ï'air  iieudanl  un 
Dnsidérable. 

B  médecins  de  la  taculté,  les  sieurs 
Winslaw,  Lhumel  pure  et  Chujuel 
►nt  d\ivis  qu'il  y  avait  dans  res|ière 
liis  ipii  ne  pouvaient  s'ex[«liquei'  un- 
tenL  D*aj)rés  cet  avis,  douze  dorteurs 
Dnne  iléclarùrent  ([tio  la  possession 
île.  Il  fut  répondu  a  ce  mémoire  par 

iiclU  t>ili«'  ipM*  ricdMk'fë  eu  prrilfe  nia- 
ptuvoir  (liMiné  :i  ri^i^lisi'  est  ou  n'cslpas, 
V'ti  tire  rtivèm. 

Su  ce  qui  cou  cet  ne  rintelligcncc  de  lu 
înc,  lions  avons  eu  soits  Il's  ymiv  h*  pro- 
1  ituiiUiiciiL  iPiiti  inaiiH'ii  h\i  tiï  IT»  mp- 
F35,  (îu  prés(*ni'('  d\m  \'ua\\y  ^vwniïl  i!e 
i^l'«dc  Lé;iiij>;i»itc  vi  «lo  Lauibcrville  re- 
brl  jufticà  dt'S  iiurblinii!^  laitues.  Vitiat  le 
I  Si'narilc  de  bassc-cnur  iniiuméo  Artgéli- 
tnrctïîtc  ctil  imj  déitKHi  :  Pttriiffw  tibi  ut 
f  n^men  tuunt,  —  Laisse-iï»oi,  j'jti  l:inl  huiI 
,  —  Tu  nonfmbci^  cuput,  —  Viaiuiciil  si, 
éli\  Sriivriit  (|ih'l<|iu*s  ipiestiotis  eu  U'an* 
€•  cômtuaiidcuKnil  :    haiftiv.    -  Allant! 


un  autre,  qui  contestait  toutes  les  atlirma- 
tujns  sur  lesquelles  il  avait  été  basé. 

Mais  il  y  avait  dans  la  ré[)lique  moins  di» 
vérité  que  dans  rexjmsé  des  raits,  car  un 
seul  était  contestable  :  savoir  la  sus|)ensiou 
h  Tair  libre  pemtant  un  temps  notable.  Toup- 
ies autres,  tels  que  rintelligence  de  langutî 
latine  (858),  la  pénétration  de  la  pensée  d  au- 
trui, la  cbùte  subite  des  liens,  etc.,  sauf 
Tapprécialttui,  avaient  été  tant  de  fois  et  si 
bien  constatés,  qu'ils  étaient  réellement' 
inall^Mjuablcs. 

Le  curé  de  L'mdes  [juldia  une  réj^onse 
dont  révoque  se  trouva  blessé.  Par  suite,  le 
prélat  le  confina  dans  Tabltaye  de  Helle- 
Kioile,  et  fit  enlever  d'autorité' les  nialadcs. 
filles  furent  réï>arties  en  diverses  commu- 
nautés de  Caen,  de  Bayeux  et  de  Saint- L6, 
où  l'isolement,  le  repos  et  Jes  soins  affec- 
tueux des  religieuses  les  guérirent  assez 
I>romptement;  ce  qui  prouva  quon  s*était 
Iroukiiié  encore  dans  celte  circonstance.  qn*il 
n'y  avait  jamais  eu  [vossession  du  démon 
(859),  ou  du  moins  que  sa  [»résence  n'était 
c|uat;cessoire, 

0*  Possessions  simulées. 

Si,  dans  les  possessions  que  nous  venons 
de  passer  en  revue,  il  y  eut  beaucouii  de 
fraude  et  d'arlilice  de  la  ])art  des  énergu- 
ojènes,  qui  devejjaient  bypocrites  unique- 
ment atin  de  ne  pas  le  paraître,  il  est  vrai 
cependant  que  la  simulation  ne  fut  que  lac- 
cessoire  de  maladies  réelles,  élevées  à  uii 
degré  plus  ou  moins  grand  trintensilé.  Mais 
il  en  est  d*aulres entièrement  simulées,  coîi- 
çues  dans  un  but  étranger  à  la  [lossession 
elle-même,  qui  ne  laissèrent  |tas  de  causer 
beaucoufi  tîe  scandale  en  France;  il  sullit  de 
rapjieler  Martbe  Bn»ssier  et  Calberine  Ca- 
dière. 

Nous  trouvons,  dès  le  milieu  du  xv'  siè- 
cle, rcxemide  d'une  possession  simulé»,  et 
(leut-ôtre  n'est-ce  pas  le  premier  en  France;  il 
nous  est  fourni  par  Jean  de  Troyes.  «  Audit 
tenqis,  dit  Tanleur,  furent  grandes  nouvelles 
jKir  tout  le  royaume  de  France  et  autres 
lieux,  d'une  jeune  lille  de  ViïnsQ  de  18  ans 
ou  environ,  oui  estoit  en  la  ville  du  Mans, 
laquelle  fist  plusieurs  folies  et  grandes  mer- 
veilles, et  disoit"que  le  diable  la  tourmeu- 
toit  et  sailloit  en  ïair,  crioit  et  escumoil,  et 
faisoit  moult  d'autres  n»erveilles,  en  abusant 
plusieurs  personnes  qui  Ta I lot ejd  venir,  iMais 

emore  h  \mn€.  —  Absque  pothi*  —  J»'  tu:  ^aulitiH 
soilir  sans  imHe. 

(«.V.»)  C.  I.  Le  twiir  ci  k  contre  dt  in  pti^a^QH 
(iei^  fitUi  de  Lttmies^  U  Aultudie,  v\wi  le^  licHlicis 
de  la  Borme-Foi,  MTiH,  —  Ménv.  jmtifii'atif  df  tu 
imiM^mon  des  (liki  de  Lunâc^;  aucmymiv.  —  /iT.rti- 
i«fii  de  la  fift^Uud  ne  passeurs  ion  de  Lu  tuiez  ;  aiiotiytiu'^ 
ticcuctl  de  pièces^  ïam  impriiiHM's  que  iManHMitïns, 
concernant  tu  posae^sivn  de  Landa;  â  l.i  bitiliolliè- 
que  do  la  ville  de  CaiML 

IVpuis  r^'tii»  ♦•poqnr,  un  grand  n"r»l>rc  d\iflec- 
tiiHts  sriid>ïal>lt^s  oui  l'ië  ol».srrvè<'s,  vi  lmicHcs  par 
des  n>oveiis  (liL'rapeulif|nes;  V.  te  Dki,dei  ScienccA 
mûifcfl/iv,  ;iiu  ait.  qui  Ws  conceriieiil  et  b  Ttié^i- 
fotjic  jiu  I*.  PinRtvst,. 


€63 


ros 


DICTIONNAIRE 


ros 


enfin  on  trouva  que  ce  n  estoît  que  tout  abus, 
et  foisoit  lesdites  folies  et  diableries  par 
renhortcment  d'aucunes  personnes  dudit 
Hou  du  Mans,  qui  auxdites  folies  faire  Fa- 
voient  ainsi  duite.  »  Un  commerce  honteux 
était  le  motif  secret  de  cette  farce  dégoûtante. 

Une  fille  de  Coutances,  nommée  Marie 
Desvallécs»  aurait  pu  atteindre  également  à 
une  grande  célébrité»  si  un  incident  malencon- 
treux n*était  venu  arrêter  son  essor  dès  le 
commencement.  Elle  s'avisa  d'accuser  d'être 
l'auteur  de  sa  possession  un  gentilhomme 
i\es  environs,  qui  s'était  permis  le  premier 
de  plaisanter  de  ses  contorsions.  Celui-ci, 
effrayé  des  suites  que  pouvait  entraîner  une 
telle  accusation  à  une  pareille  époque  (on 
était  alors  sous  l'impression  du  procès  do 
Louviers),  s'empressa  de  prendre  les  devants, 
en  l'accusant  elle-môrae  de  sorcellerie  par- 
devant  le  parlement  de  Normandie.  Celte 
interversion  des  rûles  sauva  l'un  sans  perdre 
l'autre,  car  M^rie  Desvallées  fournit  d'ex- 
cellentes preuves  de  moralité  et  fut  renvoyée 
absoute.  Telle  était  alors  la  jurisprudence  : 
la  sorcellepie  et  les  bonnes  mœurs  étaient 
choses  inconciliables,  mais  l'accusation  avait 
terni  è  toujours  la  réputation  de  la  th^uma- 
tupge  (860). 

Marthe  firossier,  fille  d'un  artisan  de  Ro- 
morantin,  s'éleva  beaucoup  plus  haut,  et  finit 
misérablement.  Elle  éprouva  dès  l'enfance 
des  accidents  hystériques  qui  lui  valurent 
un  commencement  de  célébrité  dans  sa  ville 
natale.  Les  ligueurs  entrevirent  le  ))arti 
qu'ifs  en  pourraient  tirer  pour  l'accomplis- 
sement de  leurs  desseins,  et  quelaues  per- 
sonnes officieuses  se  chargèrent  d'achever 
l'éducation  de  la  jeune  convulsionnaire  (861). 

Les  victoires  de  Henri  IV  ravivant  toutes 
les  haines  de  la  Ligue  ,  en  môme  temps 
qu'elles  ruinaient  ses  dernières  espérances, 
les  ennemis  du  vainqueur  lancèrent  alors 
la  prétendue  possédée  sur  un  plus  grand 
théâ'tre.  Jacques  Brossier  partit  avec  Mar- 
the, âgée  de  vingt  ans,  et  ses  deux  autres 
filles,  dans  le  but  do  parcourir  les  princi- 
pales villes  de  France.  Il  débuta  par  Orléans, 
où  la  réputation  de  la  prétendue  dénionia- 

3 uo  attira  un  nombreux  public,  qui  parla 
iversement  de  ses  contorsions.  Le  théolo- 
gal évoqua  Taffaire,  et  laissa  surprendre  sa 
religion.  Le  chapitre  voulut  juger  à  son 
tour;  il  reconnut  la  fourberie,  et,  par  lettres 
du  17  mars  1508,  déclara  Marthe  atteinte 
et  convaincue  d'imposture  (862).  La  publi- 
cation de  l'édit  de  Nantes  ayant  rallumé  la 
fureur  de  la  Ligue,  Marthe  reparut  devant 
le  public;  mais  le  chapitre  donna,  les  17 
et  10  se|»lembre,  deux  nouvelles  décisions 
conformes   h  la  première,  et    fit  défense, 


sous  peine  d'interdit,  à  tout  prêtre  d*i 
ciser  la  fausse  démoniaque. 

Le  théologal  s'était  rangé  à  Tavis  du 
I)itre,  à  la  suite  d'une  expérience  qi] 
pouvait  laisser  lieu  au  doute.  Il  i 
servi,  en  place  du  livre  d'évangiles,  i 
grammaire  de  Despautère ,  sans  que  le 
tendu  démon  s'aperçut  do  la  superchei 

Convaincue  d'imposture  à  Orléans, 
Ihe  se  dirigea  vers  Angers,  où  les  s( 
teurs   se    divisèrent    également    en 
camps;  fous  les  ligueurs  furent  de  son 
L'évêque,  Charles  Miron,  informé  de  c 
se  pssait,  la  fit  venir  en  son  palais 
qu  il  fût  procédé  aux  exorcismes  en  sa 
sence.   L'énergumène,  qui    n'avait  ji 
reçu  un  pareil  honneur,  réserva  toute 
forces  pour  cette  séance  solennelle; 
plus  elle  s'en  était  promis,  plus  gran 
son  désapf)ointement,  car    le  prélat 
fait  tendre  autant  de  pièges  au  démon 
y  avait  de  cérémonies,  et  il  ne  sut  en  \ 
aucun  ;  il  ne  sut  discerner  ni  un  Virgile 
livre  de  messe,  ni  l'eau  commune <l 
l'eau  bénite,  ni  une  clef  d'avec  un  mo 
du  bois  de  la  vraie  croix ,  ni  un  be 
du  ministre  de  l'autel.  Charles  Miron, 
teracnt  indigné   contre    l'hypocrite, 
chasser  honteusement,  avec  défense  ( 
mais  reparaître  à  Angers  (863). 

Son  père  prit  alors  avec  elle  le  A 
de  Pans ,  où  les  capucins,  trop  dkf 
à  voir  partout  l'œuvre  immédiate  dnm 
laissèrent  surprendre  leur  bonne  foL 
glise  Sainte-Geneviève  fut  bientôt  triO 
niée  en  un  théâtre  d'exorcismes ,  ou  i 
eu  une  salle  de  spectacle,  dans  laquel 
ligneurs  se  réunirent  régulièrement 
prétexte  d'édification ,  et  le  public  in 
rent,  pour  satisfaire  sa  curiosité,  ri 
jaser  tout  haut.  Cette  affaire  ayani 
grand  bruit,  l'évêque  ,  Henri  de  Go 
chargea  une  commission  composée  de 
médecins,  Marescot,  Riolan  etDurct, 
quels  il  adjoignit  deux  docteurs  en  th 
gic,  de  suivre  les  exorcismes.  Après  u 
sez  long  examen,  quatre  des  membres 
commission  furent  d'avis  qu'il  n'y 
point  possession,  mais  fourberie.  Ils 
minèrent  leur  rapport  par  ces  mots 
fourberie  y  est  i)our  beaucoup,  la  nu 
pour  {)eu  et  le  démon  pour  rien  (86W. 
vêque  défendit  les  exonismes;  mais  le 
ligieux  les  roconîrnencèrent  aussitôt 
Durct,  gagné  par  les  ligueurs,  eut  p 
pour  son  [)ropre  compte  le  mémoire 
avait  préparé  en  opposition  h  celi 
SOS  confrères,  et  choisirent  eux-mêmes 
autre   commission  de  médecins ,  qui 


(800)  V.  De  Saint-André^  Lettrei  $nr  la  ntagie. 
—  Lettre  de  Tabbé  Drroi  r,  trésorier  de  la  catlié- 
(Iralc  (le  Rouen, sur  la  vie  surprenante  de  Marie  Des- 
vallées,  etc.  CcUc  lillc  abusa  clrangemeut  de  la 
nôilulité  du  célèbre  P.  Eudes,  fondateur  des  Eu- 
(listtïs. 

(801)  V.  Remarques  sur  le  Dici.  critique  de  Uaijh, 
anonyme  (par  Joi.y). 


(802)  Voij.  I>K  Tnor,  Uist,  Universcilei\\v*\ 

(803)  Votj.  De  Tiiou,  liv.  rxxui.  —  Ne: 
hist.  de  Fr. 

Une  ex|>crience  semblable  avait  été  faite  d< 
trei/.c  ans  auparavant  à  Amiens,  en  préscn 
révdque,  sur  une  antre  fausse  p«)sstMlee,  et 
eu  le  môme  résullal.  (Vo?/.  Pn;RVY,  orHrr.) 

(801)  Vlnra  ficia*  pauca  vera^  a  dicmont 


ros 


DtS  MlRACtKS. 


ros 


oc^ 


n  taveuT  i\o  In  possession;  (805)  h* 
croissfiîl  i\v  jaiireri  joitr. 
ir  fmil  par  .sîil/irmer.  Le  liéros  ile 
la  la  M  les  en  vinl  h  rrr^irMlre  les  s  ni  les 
Mulerieiî,  (|ui  ne  liii>s;neiil  i>as  du 
fc  IflgiU'itiûii  (hirtui  le  peuple  (806); 
)  ordie  il  a  |Mrlei»ienl  d'inronner; 
léeutioti  de  !'ordonnan<'c  souleva 
i*êle  <i*iri*i>rol)ntioiis;  les  uns  sontc- 
tie  le*  e-a-s  de  [xissession  élnicnt  du 
iieluéif  de.«  ju^TS  d'Etatisé  ;  les  nu- 
usaient  ImuleiitetU  dlniiMélé  un 
^nietU  qui  enlevait  imx  (alholiqnes 
ïns  tropérer  des  inira<  les  pour  la 

Km  des  firotestants.  André  Diival, 
c  SorlM>nne,  el  le  i^èro  Art^hange 
I  capiM^ins  »  prôiiierent  avec  vé- 
.  en  ce  sens.  Le  fsarlemejil  n'en 
il  pas  moins  rinformiîlion  ,  et 
es  ileui  iir<!'diea leurs  h  sa  Itarre, 
enlendrc  réprimander. 
iiiimission  do  quinze  médecins  dé- 
jr  le  fiarlemcnl ,  après  avoir  suivi 
lucnt  pendaiiL  six  semaines  les  scè- 
I  inridents  de  la  prétendue  fios- 
ians  la  prison  où  Marthe  était  ren- 
péclara  que  tout  était  de  |iure  im- 
En    conséquence  ,    le  iiarlement 

Eue  la  jeune  fourljc  ïài  rrronduite 
?reà  Uomorantin,avee  inhibitions 
diîfa  laisser  s'eiduir,  ou  de  la  pré- 
nouveau  ronmie   possédée,  sous 
^5  turpurelles  «^rlulraires  (84*7). 
tint  Iranquillle    pendant    quelque 
ais  Alexandre  de  la  Hoeheloufault, 
ûiiU-Martin  ,  frère  de  ré%'éque  de 
connus  Tun  et  Ta  ut  ne   par  leur 
)u'r  la  ligue,  prorura  son  évasion, 
vec  révoque,  et  eonduisîi  Rros- 
Urois  tilles  en  Auveryine ,  puis  à 
el  en  tin  n  Rome.    La    <our    ilo 
jDn    reltHions    eiuore    éijnivoques 
cuverai  n  pontife,  qui  avait  retnsé 
Û  longtemps  de  croire  h  la  sineé- 
coDversion  de  Henri  IV,  eut  donn 
Hus  grand  sujet  de  s'alarmer.  Le 
it  mit  le  séquestre  sur  les  biens 
frères  de  la  Uoclielbucaull;  le  roi 
sou  nmhassaJeur  h  Rome,  le  mar- 
illerv,  d'arrêter  le  complot.  Lani- 
s'enlendil  avec  le  cardinal  d'Os- 
niédiaire  des  nifaires  de  Fram-e;  le 
>Dd,    secrétaire   du  P.   Aqua-Viva, 
e  Tordre  des  jésuites,  qui  (uislulait 
réintégration  en  France,  leur  ac- 
bons  olTi(!es.  Kniin,  la  nnnc  fut  si 
liée  de  tous  eûtes ,  que  Tabbé  de 
iifi  ci  sa  protégée  ne  purent  alti- 
lul  instant  (Tattention.  Désespéré 

%.  HeifUlrc^-joninaux  ik'  IV  iie  i,'Kst(MLF, 

Mtw.   tfc^  xatics  et   mifrrtcs  œfiCOfiomiex 
Ihttnt  te   llnmtt,  par   SI»  r\\  I.  III,  p. 

1^^  rniioi. 
IH;  Tiiorî,  llhi,  unirers,,  liv.   rwin.  — 

*iT\vvi.,  efiHKtJi  ft^ltbri*'^. 

LrAiTi'h  tin  caulimit  f/*Uȕ/i(,  liv.  vr,   \v\Uv 
bvril  lliiKK 

•rcHidrar»!  f'|iisii>|M  (»♦%  |>rH<'\hi  pii^t.MÏiii, 

m\    lUïïl,   nîs»  *pit   al*  Kci  l»>i:»   protMtî 


de  cet  insucctV^î.  Alexandre  de  la  Hochefou 

cault  mournt  île  lioriie  et  fie  dé|tir;  révoque 
de  t^lermnnt  tît  sa  paiîL  avec  la  lour;  Mar- 
tlie  ltio>sier  el  son  [«été,  [privés  de  toule 
ressource  en  pavs  étranger,  allèrent  mourir 
à  riio(^iial[8G8K^ 

Il  nrms  resu^rait  cnrore»  pour  terminer 
CCI  article,  h  parler  th  h  (ïrétendue  |»os- 
session  de  Catherine  Cadière  ,  et  du  |.rAi*ès 
qnVIle  inlenta,  en  I7S1,  au  I*.  Girard,  jé- 
snile,  son  contesseur.  qu'elle  accusait  do 
plus  d*un  crime  ,  et  noiamnjenl  de  l'avoir 
ensorcciée  de  son  souille;  mais  le  sorjveîïir 
de  celle  sale  alfaire  allliîîerait  la  pudeur.  La 
possession  s'étendit  h  [ilusieurs  autres  [nt- 
sonnesj  et  il  se  trouva  un  prêtre  nour  exor- 
ciser, et  donner  ainsi  le  signal  unn  grand 
scandale,  le  P.  Nicolas,  [«rieur  ih^s  Car- 
mes de  la  ville  d'Aix.  tfeurnusenient ,  le 
lemfis  n'élait  (ilusoùTon  brûlait  des  pra- 
ires accusés  de  sorcellerie  [^ar  des  [losîsé- 
dées  livpocrites.  Le  [«rocurenr  général  d'Aix 
conchU,  le  11  se|>lcmbre  1731,  5  ramendc 
bomtrable  el  à  la  pendaison,  non  contre  di- 
ra d,  mais  conlrc  ^on  acciisatrice.  Les  voix 
des  juges  ayant  élé  partagées,  fa  C>adièrc 
fut  rendue  à  sa  fomille  ;  et  le  P.  Girard,  dé- 
chargé de  toute  ai  cusation. 

Connue  les  ennemis  des  jésuites  avait^nt 
fait  de  cette  possession  une  alTairedo  parti» 
il  arriva  que  In  Cadière,  le  P,  Nicolas  el 
le  conseil Ici^  Malivern.v,  rpji  avait  intluencé 
la  cour  en  faveur  de  la  fausse  possédée, 
furent  escoriés  fiar  la  f*nilç ,  ti  portés  en 
trionqdie  au  sortir  du  tribunal,  tanilis  i(ne 
Girard  et  ses  amis  se  Irouvèrenl  heuren\ 
de  jiouvoir  se  dérober  par  une  fifirte  se- 
crète. C'est  par  de  tels  ntoyens  qu'on  pré- 
ludait h  la  destruction  de  l'ordre  enlie^r. 

Nous  no  ferons  j>as  nienttfm  d'une  [«osses- 
sion  fjui  eut  lien  en  1795  anx  environs  de 
Sens,  en  faveur  île  la  reslanraliini  des  Bour- 
bons sur  le  IrAne  de  France.  Exorcistes  ut 
(»ossédé  se  trnmjtaicnl  d'époque  :  un  ccun- 
missaire  fie  la  république  lenuina  la  |»ôs-  ^ 
session  par  un  ein(<risonnement. 

Mais  nous  ne  devons  [«as  ometlre  tie  si- 
gnaler les  abus  de  tmil  gcnns  commis  h  roc- 
casion  de  tant  de  t"^»ssessioiLs  prétendues, 
el  des  ëxorcistnes  auxquels  on  eut  recours 
pour  les  faire  cesser  ;  les  étrangetés  de  tonte 
nal lire  qui  se  produisirent  au  grand  jour» 
et  le  désordre  d^idéesqui  régnait  alors  tl»ns 
la  société.  L*liglise  avait  [irescril  des  for- 
nmles  spéciales,  dignes  du  resfiect  ries  gens 
sensés  ,  i^l  roudanmé  les  4'onju râlions  bar- 
bares, rempliesfie  termes  magiques  ousuper- 
stitieu?[  (KtiO);  eb  lïien,  ce  sont  ces  dernière» 
dont  les   exorcistes  se  servaient  de  préfé- 

sunl.  »  (Coftili.  fîituritj.^  aiino  IPiRl.)  C<*fU*  «»nUni- 
ir.inn^  iu^liqnc  t\i\v  lu  m'MiU^  «(os  piisscssiotLS  rtnil 
(|i"'j;i  rnniniiint\  ci  Fntins  tirs  cxorcisiiics  ili-jii  fla- 
|Tnint  il  IYp^*qiî<'  m  nons  :ivons  coriniieiici^  îiiiUf  ri*- 
ciL  En  4'iïrt  flrs  Tîni  1oH<>,  on  exorcisait  cni*i  cnc*r- 
piinèiM'S  u  Soissnns;  l:i  rdafion  n%  Un  écrilc  par 
Cliarlcs  RIfnilic.  Ihni  ainru  rôl*%lîï  VJtnm'vmc  siv/ff- 
thitvusr,  ni  p:tvlain  «te  h  |K)ss(\ssîon  siiuidéc  île  ta 
mii-an  Vt;ins.  cil  IKU),  nr  <lti  \k\s  rniVin  ail  use 
ttVxoHisnics.  Ou  pnurr.Mt  pi*:M-clr<*  [*hvvv  laniMS* 
s;iucodL*  l\dïU!*  cuiic  ccs»kn\  c[»<MlUitfs.  (V.  i,f  /ùrc 


G(;7 


PRE 


DICTIONNAIHE 


PRE 


rence  (810).  Elle  avait  restreint  la  faculté 
d*exorciser,  et  recommandé  la  plus  grande 
prudence;  au  lieu  de  cela,  on  exorcisait  à 
toute  occasion  et  sans  discernement.  File 
avait  défendu  d'employer  la  sainte  eucha- 
ristie pour  contraindre  le  démon  à  se  re- 
tirer, et  nonobstant  cette  prohibition  ab- 
solue, on  remployait  sans  cesse  ,  souvent 
d'une  manière  irrévérencieuse.  Les  ju- 
ges laïques  prétendaient  être  meilleurs 
tnéologiens  que  les  gens  d*Eglise  et  gue  los 
prélats,  auxquels  ils  auraient  volontiers  fait 
un  reproche  de  leur  tiédeur  ou  de  leur  peu 
de  foi.  Si  l'Eglise  réservait  la  question  aux 
médecins,  ceux-ci  cherchaient  df'.s  marques 
de  sorcellerie,  dont  l'Eglise  aurait  dû  seule 
connaître.  Des  ecclésiastiques  opinaient 
pour  la  maladie,  et  des  médecins  pour  la 
possession,  ainsi  qu'on  le  vit  à  l'occasion 
de  l'empoisonnement  de  Marie  Elisabeth  de 
Roufaing.  Le  R.  P  Pithois,  mimime,  réfuta 
verbalement  et  par  écrit  l'opinion  de  l'é- 
voque de  ïoul  (870*)  ;  le  sieur  Pichard,  mé- 
decin, réfuta  à  son  tour  le  père  Pithois,  et 
plaida  la  cause  de  l'évônue  (871). 

PRECURSEUR  (Prophéties  qui  l'annon- 
cent). On  entend  la  voix  de  celui  qui  crie  dans 
le  désert  :  Préparez  la  voie  du  Seigneur,  re- 
dressez dans  la  solitude  les  sentiers  de  notre 
Dieu.  Que  toute  valliè  soit  comblée,  (jue  toute 
montagne  et  toute  colline  soit  abaissée,  que 
les  chemins  tortueux  soient  redressés,  que  les 
sentiers  raboteux  soient  aplanis  ;  parce  que  la 
gloire  du  Seigneur  va  paraître,  et  toute  chair 
verra  que  la  bouche  du  Seigneur  a  parlé. 
On  entend  une  voix  qui  dit  :  Criez;  et  fai 
répondu:  Que  faut-il  que  f  annonce?  Toute 
chair  est  comme  l'herbe  des  champs,  et  toute 
sa  gloire,  pareille  à  la  fleur  de  Vherbe.  Vherhe 
s'est  desséchée,  la  fleur  est  tombée,  aussitôt 
fue  le  souffle  de  notre  Dieu  Va  atteinte.  Oui, 
e  peuple  n'est  que  de  Vherbe;  Vherbe  s'est 
desséchée  et  la  fleur  est  tombée,  mais  la  Parole 
de  Notre-Seigneur  subsiste  éternellement. 
Montez  sur  le  sommet  de  la  montagne,  vous 
qui  évangélisez  Sion,  élevez  votre  voix  de  toute 


Hesfails  avenm  au  temps  du  roy  Loys  X/,  par  Jean 
lie  Troycs,  page  5.) 

(870)  V.  FlaçeUum  dœmonum,  par  le  P.  Jérôme 
Mengcs,  capucin;  Exorcismarium,  par  le  P.  Hila- 
RiON  de  Nicosia,  cet  ouvrapjo  n'est  pourlanl  pas  cn- 
lièremenl  à  d<maigner,  —  plus  spécialement  le  Thé- 
saurus exoTchmorum^  recueil  imprimé  à  Colop;ne 
en  1620,  in-S".  —  Gervasii  Pizzlmi  Enchiridion 
exorcislicum,  etc. 

(870*)  V.  La  Descouverlure  des  faux  possédés,  par 
le  R.  P.  Claude  Piruois. 

(871)  V.  Vertu  admirable  des  saiius  exorcismes  sur 
les  princes  d'enfer,  par  le  sieur  Pichard,  médecin. 

(î<72)  \ox  clamanlis  in  desciio  :  Parale  viam  Do- 
mini,  rcclas  facile  in  solitndine  semilas  Dei 
noslri.  Omnis  vallis  cxaliabilur,  et  omnis  mons  et 
collis  liumiliabilur,  et  erunt  prava  in  dîrccta,  et 
aspera  in  vîas  planas.  Et  revelabitnr  gloria  Doraini, 
cl  vi'Icbit  omnis  caro  pariier  qu  td  os  Domini  locii- 
lum  est.  Vox  diccntis  :  Clama.  Et  dixi  :  Quid  cla- 
niabo?  Omnis  caro  fenum,  et  omnis  gloria  ejus 
miasi  flos  ajjri.  Exsiccalum  est  fcnum,  et  cecidil 
flas,  quia  spiritus  Domini  sufllavit  in  eo.  Vcre  fe 
nnm  CjjI  populu»  :  oxsiccalum  rsl  fenum,  cl  cecidil 


f, 


î 


sa  puissance,  vous  qui  évangélisez  Jéra 
Elevez,  ne  craignez  pas  ;  dites  aUiL  vi 
Juda  :  Voici  votre  Dieu:  voici  le  Seigneu 
ui  vient  dans  sa  puissance,  il  vient  as 
a  force  de  son  bras  ;  le  prix  de  sa  vieU 
entre  ses  mains  ;  ses  œuvres  le  précii 
Vannoncent  (872). 

Les  évangélisles  ont  fait  à  Jean-R 
Tapplication  de  cette  prophétie  d'I» 
elle  est  en  effet  d'une  justesse  si  fraj 
et  d'une  application  si  naturelle,  qu'il 
impossible  d'y  reconnaître  un  sens 
rent.  Elle  annonce  le  précurseur  du  ft 
les  rabbins  eux-mêmes  en  conviei 
seulement,  comme  ils  attendent  enc 
Messie,  ils  n'ont  pas  reconnu  soi 
curseur.  Nous  n'essayerpns  pas  de  le 
vaincre,  et  nous  nous  tiendrons  de 
rence  au  point  de  vue  f>urement  chrét 

Lorsque  Tango  fnibriel  annonça  à  'à 
rie  la  naissance  de  Jean-Baptiste , 
désigna  dès  lors  comme  le  ])récursc 
Messie  :  Il  sera  grand  devant  Dieu,  laid 
ne  boira  ni  vin,  ni  liqueur  enivrante^ 
rempli  du  Saint-Esprit  dès  le  sein 
mère.  Il  convertira  tin  grand  nombre  c 
d'Israël  au  Seigneur  leur  Dieu,  et  il  le 
dera  avec  V esprit  et  la  vertu  d'Elie^  afin 
gagner  aux  fils  le  cœur  de  leurs  nir 
ramener  les  incrédules  à  la  sagesse  ae$j 
et  de  préparer  au  Seigneur  un  ptupù 
fait  (873). 

Zacliarie  lui-même,  rempli  de  Tespii 
phétique,  s'écria  à  la  naissance  de  œlfi 
Béni  soit  le  Seigneur,  le  Dieu  d'Israël^^ 
ou'il  nous  a  visités,  et  a  envoyé  le  Réàm 
a  son  peuple....  ainsiqu  il  V avait  promà 
les  temps  anciens  par  la  bouche  de  $t\ 
phètes-....  Et  vous,  jeune  enfant^  vùu$ 
appelé  le  prophète  du  Très-Haut,  cm 
précéderez  le  Seigneur,  et  lui  prépare 
voie,  en  communiquant  au  peuple  la  i 
du  salut  par  la  rémission  des  péchés,  en 
de  la  tendresse  miséricordieuse  de  noin 
qui  nous  a  du  haut  des  deux  dépu 
Orient  (874). 

flos  :  Verbum  aulem  Domini  noslri  manel  ii 
nnm.  Snper  m^ntem  exceisnm  ascende  tu,  qu 
gelizas  Sion  :  exalta  in  rorliindine  vocem  tua 
evangelizas  Jérusalem  :  exalta,  noii  timerc.  D 
talibus  Judi  :  Ecce  Deus  vester  :  ecce  th 
Deus  in  rorliindine  veniet,  et  bracliinm  ejns 
nabitur  :  ecce  merces  ejns  cnm  eo,  et  opm 
coram  illo.  (Isa.  xl,  .5-40.) 

(875)  Ail  antem  ad  ilhim  Angélus  :  Ne  I 
Zacbaria,  qnoniam  cxandila  est  deprecatiol 
uxor  hia  Elisabolli  parienihi  Hlinm,  et  voca 
men  ejus  Joannem  :  Et  erit  gaudiuln  tibi,  et 
latio,  et  niulli  in  nativilale  ejus  gaudebui 
enim  magnus  cornai  Domino  :  cl  \inum  eli 
non  bibel,  et  Spii  itu  sancto  roplebiiur  sM 
utero  ntalris  su;e  :  El  multos  tiliorum  IsfK 
vcrtel  ad  Dominum  Dcnm  ipsorum.  Et  ips6 
detante  illum  in  spiriln  et  virlute  Eli?e  :  ut( 
lai  corda  patrum  in  lilios  et  incredolos  ad  t 
tiam  justornm,  pararè  Domino  plebom  pen 
(Lur-i,  15-I7.J 

(874)  Bencdictus  Dominns  Deus  Israël,  qi 
silavit,  et  fecit  redemplioncm  plebis  suas  :  Kl 
cornu  salulis  no1)i$,  in  domo  David  pucri  sni 


PRE 


DES  WmACLES. 


PHE 


€70 


e  plus  positif  que  ces  paroles  ;  Le 

Ira   apparaître  sur  la  lerre,  Jetin- 
sera  ràurore  <le  relte  luioiùre.  Je 
^,  leintiïislre  envn^vt^  en  nvanl  pour 
ri*rla  Toie,  F.t  re  îliviii  personnr»|^c 
hllapti>te  <loit  firécédor,  c*esl  bien 
e»  le  <lésiré  des  nation*?,  t\ir  r'o>t 
envoyé  lin  haut  du  ciel»  le  Sauveur, 
les  profihètes  ont  annoîiié,  <^elui 
promis  h  Abruliani  et  h  sa  postérité; 
t  apporte  la  luinièro  h  lluimflnité, 
Orlion  de  l'iiuinanilé  qui  est  assise 
USnèbreset  dans  l'ombre  de  la  mort. 
ilonc  pas  lieu   ilc  s'y  méprendre, 
peut  encore  moins,  si  on  vient  h 
arec    la    prophétie    d'isaïe    les 
\i  plus  encore  les  fiarolcsde  Jean- 
;  «  Je  suis,  disait-rl,  cette  voix  qui 
le  désert*  dont  parkiil  le  prophète 
vox  clamantis  in  deserto  :  diriijite 
tnii  gieut  dixit  Isuias  prophcta.  Le 
I  au  nn'lieude  vous,  et  vous  ne  le 
U  pa<.  Il  apjiaraUia  aiirèsmoi,quoi- 
|te  avant  moi,  et  je  ne  suis   pas 
fcp dénouer    les    cardons    de    ses 
^n5).  M  11  disait  encore  au  peuple 
lur    renlendre  :    Faites  de  dignes 
pénitence  ^   et   ne     tous    repose: 
Cf   que    vous  avez   Abrahafn  pour 
\je  vous  f  affirme  ^  Dieu  eut  assez 
pour  créer  de  ces  pier^rfs  des  fils  à 
/m  cofjnée  est  à  ta  ruri$i€  deCarbre^ 
n  qu  i  ne  port  e  pas  de  h  o  n  s  frn  its  sera 
Uéan  feH,,,Je  baptise  dans  i  eau,  mais 
itnt  après  moi^  vt  dont  je  ne  suis  pas 
énoner  tes  cordons  des  soutiers^  vons 
dans    fEsnrit'Saint    et     dans    les 
il  tient  déjà  son  van  à  la  wain,  et 
à  purger  son  aire:  i7  recneiliera  le 
lans  ses  grenirrs,  et  jettera  la  paille 
Vu  inexiinguible  (87G). 
^ulement    il  rimiionça  au  penple, 
montra  du  doif^t  :  \(tici^  dit-il  en 
nt,roici  rAf/nean  de  Dieu^  voici  ce- 
face  les  péchés  du  mondr*  ;    c'est  de 
ue  j'entendais  parler  en  vous  disant^ 
^u'im  tenait  après  moi^  gui  me  préeé- 
endant  ,    parce    quil    était    avant 


per  os  s.inctnrum,(ïtn  a  s;e«  n\n  s«int,pnv 

rpiîS  î El  lu  |>iiei\  piopliivLi  AIbssitni 

;  pr;LMbis  «!ikii(i  ;rutr  fa  ci  t.' m  Do  m  î  ni  parure 
:  AiJ  (laiidam  Hciciiliani  sahuis  plfln  ejns, 
orieiii  |>eccat*»runi  t"t*riïm  :  IVr  visccranii- 
I  Dei  iio«tii.  in  i(ïiibns  vjsiiavit  no>,  oriejis 
Ihiniinare  Iri*;,  rjui  in  U'iiiîbris,  cl  in  inii- 
scJeiU  :  md  dhi^nudos  p4?des  imsLi os  iii 
{Luc.  I,  08  c\  soq.) 
t  :  Eg«  vi>x  cliunaulis  in  deserlô  :  Dirigilo 
liiii,  fticul  (lt\il  ha  las  proptiolii.  Et  i|ui 
ant»  eraiil  v\  Phnris;cis.  Et  iiilenngavo- 
,  et  tlixennit  lm  :  QuitI  crgi)  liapti/às,  si 
Clirislus,  iieqne  Eïi:is»  liiMinr  projvlicïii  ? 
cis  JoannON,  dkMm  :  Ki^ri  liapli/ii  m  aqua  : 
li*m  vi'r^inMn  î^Il'IîI»  qucn»  vt^s  n^Milis» 
qui  pi*st  me  veuturus  csl,  ipii  anie  ni<^ 
;  nijuhc-^n  non  >iun  dijinnî^  nt  bobaill  rjtis 

acite  crgo  frin  tus  «liginrs   pcLMUirnlui',  vt 
it -VaHxui    iidbfuwx^  XhidliMU' 


Saint  Jean-Baptiste  naquit  six  mois  avant 

le  sauveur  du  monde.  Des  aut(?urs  [HIH]  >e  sont 
demandé  [jarqiielsinovens  il  cdia|>pa  au  nias- 
sarre  ccunmandé  par  llérode»  et  ont  snp|tosé 
ûi's  événements  mirarnleux  dont  Thistoirc 
sainte  ne  fuit  |»as  mention;  cependant  il  nest 
besoin  ni  de  suppositions,  ni*  de  miracles» 
ponr  ei[iliquer  fa  conservtition  de  l'enfant 
prédestiné*  t^ui  vaut  les  données  !es  plus  pro- 
lmblcs,el  aussi  d'après  les  traditions  recueil- 
lies sur  b:*s  lieux  mêmes  j  nr  sainte  Hélène, 
h  une  éjioque  encore  m  rapfuocfit'e  des 
événements,  saint  Jean-Iîaptisle  anrait  reçu 
la  naissance  h  Ain,  \tl!e  sacenhtlalc  do  la 
tribu  de  Juda,  représentée  nia'îilenant  (iflr  le 
villaj^e  de  saint  Jean-Ri[»«i>te,  et  Jésus- 
t'Jîrist  vint  au  ninntlc  a  Itcililéeni.  Or^  la 
ville  <>  Bethléem  était  si  uîe  >ij5nalée  h 
Inltenlion  ilUérode,  et  révangéliNle  saint 
Matïdeu  rrc  |>arle  non  plus  que  des  enfatits 
de  lïetldéem  et  de  ses  environs;  occidit 
omîtes  paertiS^  qui  crant  in  Betlikem^  ci  in 
om  n  ili  Hs  fn  ih  us  cju  s  » 

Suivant  les  tradit'ons  chrétiennes»  Jean- 
lîapli.'tc  se  retira  dé»  sa  jenriesso  dans  le 
déserl,  [lonr  y  vivre  du  la  vie  érénuliijuc  et 
pénitente  ;  mais  il  ne  faut  pas  confondre  ce 
désert  avec  celui  des  bords  du  Jourdain,  dans 
lequel  il  apparut  au  tenq*s  de  sa  nùssioti;  le 
premier,  nommé  encore  Déscrl-de-Saiid- 
Jean-Baptiste,  est  à  une  peltte  distance  du 
village  du  mémo  nojo,  et  l'on  y  montre  la 
grotte  qu'il  habita.  Les  abeilles  sauvages 
abondent  encore  en  celte  vallée*  et  les  saute- 
relles y  font  leurs  apnarîliuns  comme  du 
temps  (lu  Précurseur;  tes  bergers  qui  llia- 
bitent  se  nourrissent  encore  également  tles 
saulerelles  et  du  miel  des  abeilles, 

La  (piinziéme année  de  renqiiredeTilière, 
environ  la  trentième  de  son  il;^e,  J^^*ln-Bap'- 
ti^te  commença  tle  remplir  la  mission  noiir 
laquelle  le  Ciel  Tavail  lait  Uidlre,  en  eilior- 
tant  par  ses  prédications  le  jicnfile  à  la 
j^énitenee,  en  annonçant  ra|iparitton  pro- 
chaine du  Messie,  et  en  dormant  le  baptême 
dans  les  eaux  du  Jourdain.  Le  jieui^le  accou- 
rait en  foule  recevoir  le  iHiptéine,  entendre 
les  inslructions  du  nouveau  nrofiliéte,  et  lui 
demander  ses  conseils  pour  la  tiirc*  tion  de 


Pico  4<nîni  vobis,  qiiîa  p^ucus  est  Doms  ilc  lapîiljhtis 
ii^tiji  stiscîl:ire  litios  Al>rahy.  Jani  enini  *»cciiri9  ad 
r:i<licetn  ailjnrtun  pt^siln  rsL  On»nis  l'rgf»  arlmr  non 
(:H'irn^  f.  nrtnm  bounni  evcitknir,  ri  in  igncm  mit- 
tenir,.*...  Existiin*inte  ;iulcin  ptïpnlo,  ri  cngiianli- 
hns  omnibus  in  <:orild*us  suis  rit*  Jaaiine»  m;  fi^rlte 
ipsc  csiji^l  (  ïrristus,  rt'sponJil  Joa*nn-'S,  diccns  oni- 
iiilius:  Ego  tpiiili'in  aquLt  h:ipli/<t  vos  ;  vcni^'t  antnn 
fnrliormc,  cujiis  non  snni  dijitnïs  solvcre  cnrH'^^iaîii 
laloeanu'ntornm  cjus  :  ips*'.  vus  liapli^alwt  in  Spinni 
ïiatK'lo  cl  i^'ni  :  CmJiis  vcnlilabrnn»  in  ni;inu  cjnji,  vi 
jMugaiiil  areain  snain,  d  iongrt'^abii  ttiCuiin»  in 
iinrrcnin  smmu  pâliras  nnicni  coinbinut  ij^ni  iuok- 
tio^^nibiti.  {Luc  m,  8d  scq*  ) 

(HT  7)  A  liera  «lie  vidit  Joannca  Jesum  veiiîeîiN^n 
a  l  Si',  et  ail  :  Ec<c  a^nnsi  IM,  eccc  qui  loltit  p<  <f  »- 
iMin  minuli.  Hic  rsl,  île  quo  di\T  ;  Post  me  \nJI 
\\i\   ipti  iinb*   HIC  luctus  ct»l:i|Mii»  prior  nie  eiàU 

(S7H|  *?iiccpbnri%  €cillètiff|  ÎU*u»ui$»  etc. 


671 


PRl 


DICTIOiNNAIRR 


PRI 


la  vie.  Jean-Baptisto  n*ôp^raît  point  de  mi- 
rnrles,  mais  sa  vie  était  si  sainte,  que  le 
peuple  lui  iK)rtait  un  grand  respect;  quel- 
ques-uns le  prenaient  lui-même  pour  le 
Messie,  ou  pour  Elie  revenu  sur  la  terre. 

Après  qu'il  eut  annoncé,  fait  connaître, 
baptisé,  montré  au  peuple  le  véritable  Mes- 
sie, Hérode  fit  mettre  en  prison  et  décapiter 
le  Précurseur,  suivant  ce  qu'il  avait  prophé- 
tisé lui-même  :«  Il  faut  c[uele  Messie  croisse, 
avait-il  dit,  et  que  je  diminue  ;opor/c^  illum 
cresccre^  me  autem  minui.  »  Prophétie  énig- 
matique,  don  t  le  genre  de  mort  de  l'un  et  de 
l'autre  donna  l'explication. 

D'après  Thistoncn  Flavius  Josèphe ,  le 
chflteau  dans  lequel  le  Précurseur  fut  enfer- 
mé, était  celui  de  Macheronte,  mais  il  est 
incertain  si  son  chef  fut  porté  à  Jérusalem 
ou  s'il  resta  au  lieu  même ,  puisque  rien 
n'indique  en  quel  lieu  le  tétrarque  Hérode 
tenait  le  festin  à  la  fin  duquel  il  ordonna  le 
martyre,  ni  môme  si  la  tête  séparée  du  tronc 
fut  apportée  à  Hérodias  pendant  la  durée  du 
festin.  Les  disciples  de  Jean  prirent  soin 
d'ensevelir  leur  maître,  et  son  tombeau  se 
voyait  h  Sébaste,  au  iv*  siècle  de  l'ère  chré- 
tienne, auprès  de  celui  du  prophète  Elisée. 
Phocas,  historien  grec,  auquel  nous  aime- 
rions beaucoup  mieux  nous  en  rapporter 
qu'à  Flavius  Josèphe,  assure  que  le  saint 
Précurseur  fut  décapité  à  Sébaste  môme,  et 
ajoute  que  Pon  y  voyait  encore  de  sonteraps 
la  prison  dans  laquelle  il  fut  enfermé. 
Quoi  qu'il  en  soit,  le  tombeau  était  bien  à 
Sébaste,  car  c'est  là ,  au  rapport  de  iainl 
Jérôme,  que  les  saintes  Paule  et  Euslot  hie 
allèrent  le  visiter ,  et  furent  témoins  des 
grandes  merveilles  qui  s'y  opéraient  sur  les 
malades.  Le  témoignage  de  saint  J(^rônic 
vient  à  l'appui  de  celui  de  Phocas  relative- 
ment au  voisinage  des  deux  tombeaux  de 
saint  Jean  et  du  ))rophète  Elisée. 

L'univers  chrétien  possède  un  grand 
nombre  de  reliques  et  plusieurs  cheft  dits 
de  saint  Jean-Baptiste  ;  nous  n'oserions 
nous  ençager  à  ce  sujet  dans  une  dis- 
elission  dont  la  partie  historique ,  à  elle 
seule,  contiendrait  au  moins  un  volume.  Le 
traité  de  Ducange  sur  les  reliques  de  saint 
Jean-Baptiste  est  encore  l'ouvrage  le  plus 
complet  que  Ton  puisse  consulter  à  cet 
égard. 

PRISONS  (Ouverture  miraculeuse  des). 
Nous  n'entendons  pas  rapporter  ici  tous  les 
miracles  opérés  en  faveur  des  captifs  dont 
les  chaînes  sont  tombées  miraculeusement, 
devant  lesquels  les  j)ortes  des  cachots  se 
sont  ouvertes  d'elles-mêmes,  ou  plutôt  par 

(879)  Exsurgons  autcm  princeps  sacerdotum,  cl 
omiics  nui  eu  m  illo  eranl  (qjise  est  hxi'csis  Saddu- 
cxorum)  reploti  sunt  zcio  :  Kt  injeccrunl  nianiis  in 
aposlolos,  et  posucrunt  ces  iii  custotlia  publica. 
Aiigelusaulcm  Domini  per  noctem  aperiens  januns 
c-nrceris,  et  educens  cps,  dixit  :  Ile,  et  siaiiles  lo(pii- 
mini  in  lemplo  plebi  ouinia  vcrba  vitae  hujus.  Qui 
€uni  audissenl,  intravcnint  diluculo  in  templiini,  ol 
docobant.  Advcniens  nulcm  priiiocps  saccrdolum,  cl 
qui  cum  co  crant,  l'onvœaverunl  concilium,  ri  oiu- 
i»cs  scniorcs  liliorum  Ibiacl,   et  miscninl  ad  (arcc> 


l'intervention  divine  ;  les  cxen 
nombreux,  tant  aux  siècles  des 

3UC  depuis,  en  vertu  de  la  p 
èles  et  par  l'inten  cssion  de 
des  saints.  Un  auteur  qui  ei 
seul  de  les  recueillir,  en  orne 
grand  nombre,  et  f;eut-ôlremôn 
uns  (le  ceux  qui  furent  les  | 
dans  leur  temps.  Contentons-nc 
de  ceux-là  seulement  que  TE 
présente. 

V  Le  prince  des  préires,  am 
sir  les  apôtres,  les  enferma  da 
publique:  mais  un  ange  du  Se\ 
ouvert  les  portes  de  la  prison 
nuit,  et  Us  ayant  conduits  au 
dit  :  Allez,  et  montez  au   temp 
devant  le  peuple  les  vérités  de  U 
vie,  Encouraffés  par  cet  ordre^ 
dans  le  temple  de  grand  matin^ 
à  enseigner.    Le  prince   des  pr 
adhérents,  venant  à  leur  tour^  i 
le  conseil  et  rassemblée  des  anc\ 
et  envoyèrent  à  la  prison,  pour  t 
captifs.  Mais  les  envoyés  n'yayam 
sonne,   dirent  à  leur  retour  : 
trouvé  la  prison  formée  avec  foui 
sible  ei  des  gardes   devant  les 
lorsque    nous     les    avons    ouvi 
n'avons  trouvé  personne,  A  ce 
magistrats  et  le  prince  des  préirt 
duient  ce  qu'ils  étaient  devenus, 
quun  vint  leur  dire  :    Voici  les 
vous  aviez  mis  en  prison,   ils 
temple  et  enseignent  le  peuple  (8' 
Nous  n'avons  aucun  commen 
ter  à  un  ftiit  de  nature  si  i:ub 
publiquement  racoii'.é  dans  les 
dû  se  passer,  et  devant  des  )  er 
les  unes  en  ont  été  les  acteurs, 
les   témoins,  plusieurs  en  quai 
beaucoup  en  qualité  d'ennemi 
seule  aie  droit  de  parler  ainsi, 
même  du  suivant. 

Dans  le  même  temfT,  le  roi  Hér 
par  les  mains  de  lu  force  armée  p 
nouveaux  fidèles  ;  il  fit  même  me 
par  le  glaive  Jacques,  frère  de  Je 
que  cela  était  agréable  aux  Juifs 
arrêter  Pierre,  C était  pendant  It 
Azymes,  Après  l'avoir  arrêté,  il 
en  prison,  et  le  confia  à  la  gara 
officiers  de  Varmée  jiïsquaprè 
voulant  le  traduire  alors  devam 
Or,  tandis  que  Pierre  était  ainsi 
sa  prison,  l  Eglise  adressait  à  D\ 
des  prières  continuelles.  Lorsqui 
fut  venu  pour  Hérode  de  le  proi 

rem,  ut  adducercnlur.  Cum  nulom  v< 
slri,  (H  apcrlo  carcoïc  non  inwuissoui 
nuntiaverunl,  diccnlcs  :  Caroerem  q 
mus  (iausum  cnni  omni  diligcntia, 
slanlos  anlo  januns  ;  apcri<;nles  auU 
inhis  invcnimns.  IJl  aulem  audioniiil 
niai^isiratus  icnipli  ci  princeps  saccn 
p;chanl  de  iiiis  quldnam  fieret.  Adv 
quidam  nnniiavil  cis  :  Quia  vav  viri, 
in  carcuMcm,  sunt   iu  toniplo   slanlos 


M(l 


UES  MIRACLES. 


PRI 


074 


Tf  thrmait  (a  nuU  du  màne  jottr^ 
so!tlnl$  fl  iitUtcM  de  dcnjrehahief^ 
fUr  if  ne  drs  mtrdcs  rciliaient  aux 
la  urhotK  Ôt\  voilà  fjuun  antje 
H  qn  une  lumière  subite  éclaire  le 
!a«j/r  (auclie  te  côté  de  Picrrr,  /\'- 
\i  ait  :  Levez-vous  promptemcnt  :  les 
\mbent  en  même  temps  de  ses  mai  nu. 
9iite  :  Mettez  votre  ceinture  et  votre 
R,  ee  qui  fat  fait:  puis^  Bevétez  votre 
mrez-mai.  Et  Pierre  s  en  alla  ù  m 
il  fe  douter  de  la  réalité  de  ce  (jue 
fruit:  if  iinuifjinail  avoir  une  ri- 
après  quii  eut  franchi  la  première 
pnde  enceinte,  ils  arrirèreni  â  la 
>f,  qui  ouvre  sur  la  ville,  elle  sou- 
(  eux  :  ils  la  franchirent,  parcoa- 
première  rue,  et  ramje  disparut, 
venant  à  /wi,  se  dit  alors  :  Je  le 
maintenant ,  c'est  en  toute  réalité 
igneur  n  envot/é  son  ange  pour  me 
aux  mains  d'ilérode  et  à  raftenle 
ulucf  juive,  Et  nnrès  réflexioUy  il  se 
trt  fa  mai  a  on  ae  Marie  ^  mère  de 
ommé  Marc,  ou  un  grand  nomltre 
étaient  rassemblés  et  en  prières, 
vint  f)  frapper  à  la  porte,  une  jeune 
I  fe  R  h  0  d  f ,  «  /  la  v  o  ir  <f  i  t  i  f  m  /  )pa  i  t , 
elh  eut  reconnu  fa  voix  ac  Pierre^ 
'file  en  eut  lui  fit  oublier  d^ ouvrir, 
rut  annoncer  que  c'était  Pierre  qui 
}ùrte.  On  lui  répondit  qurile  était 
'  elle  soutenait  quelle  ne  s'était 
it.  D'autres  disaient  :  c  est  Vamje 
Pendant  ce  temps-là,  Pierre  con- 
/rapper^  ei  quand  on  lui  eut  enfin 
çuonf  eut  reconnu,  tout  le  monde 
Btst  d'étonnement.  Alors  Pierre, 
ilence  de  la  wam,  raconta  ta  ma- 
lt Seigneur  r  avait  tiré  de  prison^ 
?  Faites-le  savoir  à  Jacques  et  â  nos 
h  il  sortit,  et  s'en  alla  en  un  autre 
^nd  le  jour  fut  arrivé,  il  s'établit 
Idats  une  qrande  discussion  rela- 
ce qu  il  et  a  it  de  v  e  n  u  ;  e  l  co  m  m  e  i  / 
Mioa  pas  r  quand  lier  ode  l'envoya 

ûem  aiJteiH  ii'iiip(>re  niisit  Hi-rmlns  rex 
allligcriH  qiJON^Iani  <îe  Kioïcsia.  OcciiJit 
hm\  frntrcin  Joaimîs  glarlin.  Vidons  au- 
bcerei  JitiUi^iï*,  îip{H>suil  ni  ;i|»pt'dieiHlc- 
iiii,  iùaiil  autem  ilics  Aivinuriini.  Qncm 
bcii(U!»bCt«  tnisit  in  faic^iem,  inideii 
Ueniioiiibiis  inililum  cutlodioutliiitK  vd- 
ischa  |>rt>dijcere  eu  m  pôpiiln.  tit  Piinis 
aliattir  in  carcere.  Oralic»  anicn*  lielml 
liîsioiic  àb  Ectlesia  atl  Deitiii  pin  en, 
[irailiiciunis  eunt  essel  Hi^iïmIi^s,  in  ipsa 
p€trui  iJorinioHâ  inter  duos  ruilites,  vin* 
diialujs;  el  cusln^cs  anlcosUum  cusio- 
rcTriiK  El  eccc  uiigeltis  Douiini  asiitit  : 
tfiilMl  in  habila€ulo  :  percnssoqnc  laterc 
irii  mm,  diceus  :  Smge  vrlocikT.  El  cc- 
tleiix  de  luanibusejus.  IKxU  aulciii  an- 
^uni  :  Prxciiigere,  et  calcea  le  cali^jas 
Jl  sic.  El  dixîlilli  :  Circiiinda  iibi  vrsil- 
Uiii*  cl  scqucre  me.  Ei  exieiis  sec|nebalur 
:U'bat  quia  vertmi  est  qutnl  Ikbat  pcr 
exisiîiiiabal  aulctii  se  ^istini  vîdere. 
atiloiu  (M-iuiauv  cl  secuiMlatn  ensunliaui 
}  p«»riaïu  fcrrcan»,  qnx  ducil  ad  dvita- 
nllro  apeda  csl  ds.  El  eîtcunlcs  [iroces* 


chercher  h  matin  méme^  il  fit  subir  un  inter* 
roqntoire  a  ix  soldats  ,  e /  h  s  fit  mettre  en 
prison:  puis  il  quitta  la  Judée^  et  serendU  à 
César ée  (880). 

Nous  vivons  védé  au  (daisir  de  ^appo^tl^r 
dans  toute  son  étcinluc  un  |»as*»age  (Fune  si 
luuchaiitL'  lïtiïvt'té,  A  |iart  le^  raisons  qni 
liourraient  éloldir  ;ia  |»oiril  tie  vue  <ie  la  <;ri- 
tique  sa  véracilù,  il  est  impcssible  do  le 
coïilester  après  Tavoir  iu.  Il  esl  iiupossiblo 
lie  ue  pas  convenir  iiu'il  est  vrai  ;  la  vérité 
seule  s'exprime  avce  une  telle  r<iiideur,  une 
telle  sinijdicitc^  un  lel  naturel,  avce  des  dé- 
tails si  précis,  si  vrais;  on  peut  dire  que 
c'e.st  la  nature  mftme  nrisesur  le  lait;  oiais 
n^insisloiis  pas,  dans  la  crainte  do  nuire  h 
une  fâuse  (jui  un  qu'à  se  |»réscnter  pour 
Cire  admise. 

Personne  n'ignore  que  les  chaînes  dont 
Tai^ôtro  fnl  lié  dans  sa  |>rison  .^ont  con- 
servées à  Rome  dans  la  hasiirque  de  Sainl- 
Pierre-aux-Liens,  rinipératrire  Eudoxie , 
femme  de  Tliéodose  le  Jeune,  avant  ac- 
compli un  |>elerinage  en  Terre-Sainte, 
reçut  en  présent,  de  Juvénal,  palriaredie  de 
Jérusalem»  les  deux  cliaînes  de  saint  Pierre, 
religieusement  conservées  jusqu'alors  dans 
la  firison  môrne  où  Tapôtre  avait  été  retenu 
captif  par  Héroile,  el  ani  avait  été  restaurée 
du  temps  de  sainte  Hélène.  Elle  en  conserva 
une  i»our  l'éi^lise  de  Consïautinople,  et  en- 
voya la  seconde  h  l'iiopératrice  Eudoxie,  sa 
fille»  femme  de  Valentinieo  IlL  Celte  iirin- 
cesse  en  lit  don  au  nape  Sixte  111,  qni 
la  réunit  à  celles  dont  le  même  a|>ôlre  avait 
6ié  attaché  dans  la  i^rison  Mamertine.  Et  on 
ajoute  nue  les  deux  chaînes,  aussitôt  leur 
ra[>prochemeiU,  se  soudèrent  dVlles-mômes 
Fune  h  l'autre  ;  mais  il  serait  impossihie  tVé- 
taïdir  sulFisamment  hi  véracité  de  cette  tra- 
dition. Quoi  qu'il  eu  soit,  Eudoxie  fit  hMir 
réalise  de  San-Piclro-in-Carcere,  où  elles 
ont  été  conservées  depuis,  el  constanunent 
entourées  de  la  vénéralion  de  l'univers.  La 
ï>iété  des  fidèles  a  souvent  obtchu  dc&  mi- 
racles auprè-s  de  ces  précieuses   reliques. 

scrunl  virnrn  un  uni  :  H  contiiiuo  di)>ccssil  aiigeliis 
ab  en.  El  Pelins  aJ  se  reversus,  dixil  :  Nuiie  scii» 
\ei'e,  quia  nrisïl  l>oiiHitiis  aii|^eliiiii  }>unm,  el  cri  pu  U 
iiio  de  ïuanu  llerodis,  cl  de  oiuui  exspeclaiione  ple- 
liis  Jiidier^rnm,  Considéra  nsfj  ne  venit  ail  doniiurt 
Maria:  nialris  Joa nuis,  qui  cognoun nains  esl  Mar* 
«us,  ubi  er.iiTl  uiulli  cau{?repau,  et  oi arklen.  Puisanie 
aulein  en  <iHtinm  janua%  proeessiL  pueUa  ail  audiru- 
iluui,  noiuNie  Rliude.  El  ul  cnguovil  voceni  Pétri, 
pce  }tainlio  non  a^n^i uit  jaauaiu,  sed  inUo  eurreiis 
unnbavil  slare  Pelniin  aille  jaauaui.  Al  ilb  div^eruiil 
ad  eaui  .  Iiisaiiis.  Illa  autem  atliriuabai  sic  &e  liabc- 
i'C.  Illi  auleui  dîecbant  ;  Anpeïus  ejus  est.  Peirus 
auleru  pcrseveiabal  pulsaus.  Caïui  auïem  apeiuis- 
seul,  vidcfuut  vum^  el  olistupueruiil.  Ainiueiis  au- 
tem eis  iiKiitu  ut  lacèrent,  uarravti  quomoda  Uoiui- 
nuh  edu\issct  eu  m  de  carcere»  dîxiupie  :  Nunltaie 
Jaccdiê  el  lïaliibus  luee.  El  cgressus  abiit  iu  aliniii 
luciiui.  Faeta  aulcm  dic,  eral  non  iJiirva  tnihalio 
îuler  milites,  iiiiiiïuam  faeluni  esset  de  IVlro.  tie- 
rôdèîi  anlein  euiu  requisiîisel  euin»et  Ui»n  iuvenis*»^U 
iuipiiiïilMme  latia  de  euslodibus,  jiissit  eos  duci  : 
d<  sceudeusiine  a  Judiîa  iu  Caisaieauj,  ibi  couuuo- 
raïus  est,  {Àct,  %u.} 


675 


PRO 


DlCTIONNAmE 


PRO 


Les  successeurs  de  Pierre  n  ont  cessé  de  les 
considérer  comme  l'un  des  plus  saints  mo- 
numents  de  la  religion,  et  Tun  des  plus 
augustes  trophées  de  leur  dignité  aposto- 
lique. Le  présent  le  plus  considérable  qu'ils 
eussent   coutume   de   faire   autrefois  aux 

firinces  et  aux  grands  de  la  terre,  était  de 
eur  envoyer  quelques  parcelles  du  fer  de 
ces  vénérables  liens  ;  souvent  même  ils  les 
enchâssaient  dans  de  l'or  ou  de  l'argent, 
comme  nous  l'apprenons  des  lettres  du  pape 
saint  Grégoire  le  Grand,  et  c'est  ce  que  Gt 
cesouveniin  pontife  envers  Childebert,  roi 
de  France.  L'Kglise  latine  institua,  dès  le 
temps  (ie  la  fondation  de  la  l)asilique  de 
Saint-Pierrc-ès-Lien5,  c'est-à-dire  en  W9, 
la  fêle  du  môme  nom,  qui  n'a  cessé  de  se 
célébrer  au  1"  août.  L'empereur  Théo- 
dose  le  Jeune  fit  également  construire  une 
église  à  Constantinople  pour  recevoir  celle 
des  deux  <;hatnes  qui  iut  ])ortée  en  cette 
ville,  et  TEglise  grecque  en  établit  la  com- 
mémoraison  au  16  janvier. 

PROPHÈTES  (Faux).  La  sainte  Ecriture 
désigne  sous  le  nom  de  faux  prophètes,  non- 
seulement  ceux  qui  ont  |)rophétisé  sciem- 
ment le  mensonge,  parce  qu'ils  n'é[)rou- 
vaient  aucune  inspiration,  mais  encore  des 
personnages  qui  l'ont  annoncé  à  leur  insu, 
prenant  un  enthousiasme  naturel  et  illusoire 
lK)ur  l'enthousiasme  divin,  comme  aussi  les 
i>r6tres  des  faux  dieux,  qui  le  simulaient; 
car  il  parait  qu'en  Judée  et  en  Israël,  sinon 
))artout,  ceux-ci  so  réglaient  sur  la  conduite 
des  prophètes  du  vrai  Dieu,  pour  mieux 
séduire  le  peuple.  Il  paraît  aussi  qu'Israël 
schismatique,  et  Juda  lui-même  au  temps 
de  sa  dernière  idolâtrie  et  de  sa  décadence, 
eurent  des  écoles  de  faux  prophètes,  sem- 
blables aux  écoles  des  proplièles  véritables, 
et  vivant  comme  eux  de  la  vie  des  reclus 
et  des  pénitents.  (Voy.  pour  la  vie  prophé- 
tique, Introd.  1. 1*%  col.  95-96.) 

Sous  le  règne  d'Achab  et  de  Jésabel,  il  y 
avait  en  Israël  quatre  cent  cinquante  pro- 
vhêtes  de  Bual  et  quatre  c^ents  prophètes  def 
hauts  lieax^  nourris  à  la  table,  ou  plutOt 
vivant  de  la  table  de  Jésabel,  ce  qui  su|>- 
pose  la  vie  commune.  Elie  les  Qt  mettre  à 
mort,  après  les  avoir  convaincus  d'inijvos- 
tîire  en  piésence  de  tout  le  |  euple;  mais 
Jé.sabel  ne  tarda  pas  à  les  remplacer,  tant  le 
zèle  du  mal  est  grand  dans  ceux  qui  le  veu- 
lent et  dans  ceux  qui  trouvent  leur  bénéfice 
h  l'opérer.  En  elfet,  quelques  années  plus 
tard,  Achab  résolu  de  tirer  vengeance  des 
agressions  de  la  Syrie,  en  s'emparant  de  la 
ville  de  Ramoth  de  Galaad,  et  voulant  en- 
gager Josai^hat  dans  sa  propre  querelle,  réu- 

(881)  At  illc  ait  :  Vidi  universiiin  ïsraol  disper- 
Sfiin  iii  fnnntiliits,  sinu  ovi's  ah^quc  paÀlore  :  cl 
diiii  Dotniiiiis  :Non  lialieiit  isti  (i«ii)iiiios:  revei*(ntur 
iiniisqiii.smie  iii  doinniii  suain  in  pace.  El  ail  rcx 
Israi!l  ad  Josapluil  :  N4ini)e  dixi  tilii,  qiiod  iiuii  pro- 
VlK'tarel  islc  iiiilii  (piidqiiani  boni,  scd  ea  qti.T  iiin!a 
Miiil?  Al  illc,  Idcirro.  ail,  au.iilc  verlium  boiniiii  : 
Vidi  Doiniiiuiii  scdenlcin  in  solio  sun,  el  oniiicm 
cxcrcilum  cœli  assisUMilf  m  ci  a  dt.'xlris  cl  a  sini- 
sii  Ji.  ïx  dixil  Doniiiius  :  Quis  de(  ipict  A(;l)ab  regcin 


nit  une  seconde  fois  quatre  cents 
phètes,  pour  leur  demander  con$< 
répondirent  «  Montez  à  Kamotb , 
gneur  la  livrera  aux  mains  du  r 
d'eux,  Sédécias  ,  iils  de  Chanu 
même  son  front  de  cornes  de  fer, 
à  lutter  dans  le  vide  comme  un  ta 
rieux,  en  disant,  c'est  ainsi,  ô  roi, 
frapf>erez  la  Syrie  jusau'à  Textei 
Oui,  oui,  répétaient  en  cnœur  tous! 
montez  à  Ramoth,  et  le  Seignei 
livrera. 

Pendant  ce  temps,  le  prophèb 
gue  Josaphat  avait  voulu  consulte 
ifereuce,  arriva,  et  annonça  des  é\ 
bien  différents:  «J'ai  vu,  dit-il,  I 
perse  sur  les  montagnes,  comme 
jeau  qui  n'a  plus  de  pasteur, et  le 
a  dit  :  Ceux-ci  n'ont  plus  de  ma 
chacun  retourne  en  paix  dans  sa  i 

Puis  il  ajouta  :  «  J'ai  vu  le^eigi 
sur  son  trône,  et  l'armée  céleste 
sa  droite  el  à  sa  gauche;  et  le  S 
demandé  :  Qui  trompera  Achab,  ro: 
en  le  conduisant  au  siège  de  R 
Galaad,  pour  qu'il  y  périsse  ?  Or  1 
vert  un  avis  et  l'autre  un  autre, 
venu  enfin  un  es{)rit  qui  a  dit  :  • 
qui  le  tromperai.  Par  quel  moye 
mandé  le  Seigneur  ?  Je  serai,  a 
l'esprit,  un  esprit  de  mensonge  don 
che  de  ses  prophètes.  Allez,  lui  a  f 
Seigneur^  faites^  et  trompez-le.  le 
a  donc  mis  ainsi  Cesprit  du  niense§l 
bouche  de  tous  les  prophètes  qi 
parce  qu'il  médite  contre  vous  unei 
redoutable  (881).  » 

Il  semble  résulter  de  cet  apok 
les  faux  prophètes  de  Josaphat  élaî 
pés  les  premiers,  et  le  jouet  d'um 
mensongère;  cependant  celte déuu( 
pas  rigoureuse.  Mais  il  est  clai 
commencement  de  la  narration,  q 
d'Israël  n'admettait  pas  ceux-ci  ai 
des  prophètes  du  Seigneur,  tout  ei 
sultant  avec  confiance,  et  reconna 
chée  en  cette  qualité,  quoiqu'il! 
sullAt  point,  parce  que  Michée  lui 
toujours  des  événements  funestes 

Les  faux   proi)hètes  furent  un 

f;rands  obstacles  que  Jérémie  rend 
'accomplissement  de  sa  mission.! 
nommément  Ananias,  fils  d'Azui 
fils  de  Cholias,  Sédécias,  fils  de! 
Séméias  le  Néhélamite;  mais  il 
de  conclure  de  ses  paroles,  qu'il 
tait  en  Juda  un  bien  plus  grand  n 
que  tous  conspiraient  la  perte  de  ! 
heureuse  nation,  en  l'encourageai 

Israd,  ut  ascendat  et  corniat  in  Rame 
Cumqtic  diccrcl  unus  hoc  mcuio,  el 
Piocissil  spirilus,  el  slelil  corani  Domii 
Kgo  dccipiain  eum.  Cni  Dominus  :  In  q 
dtT.ipies?  Al  ille  rcspondit  :  Ej^i-ediar,  et  ( 
mendax  in  orc  omnium  proph-^laruni  cjv 
Dominus  :  Decipics,  et  pnevalebis;  egré 
ila.  Nunc  igilur,  ecce  Dominus  dédit  %fà 
dacii  in  orc  omnium  prophetamm  tuorui 
nus  locutus  est  de  te  niala.  (Il  Par.  i 


670 


PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


qui  voulaient  me  faire  fuir  dVpouvante  (885). 

Après  le  rétablissement  définitif  de  la  na- 
tion juive  et  jusqu'au  moment  de  la  fonda- 
tion du  chNStianisme,  il  n'y  eut  plus  de  pro- 
phètes en  Israël;  l'histoire  ne  dit  pas  non 
plus  qu'aucun  faux  pi;o])hète  ait  paru  sur  la 
scène.  Mais  alors,  et  à  cette  0(Hasion  même, 
il  en  devait  renaître;  caria  vérité  a  touiours 
sa  contrefaçon.  Le  Sauveur  le  i>rédit  a  di- 
verses reprises,  afin  de  prémunir  ses  dis- 
ciples contre  les  dangers  d*une  surprise  :  11 
s'élèvera,  dit-il,  de  nombreux  faux  pro- 
phètes, qui  séduiront  des  disciples  nom- 
breux 2  Et  multi  pseudopropketœ  surgent^  et 
seduccnt  multos  (886). 

Puis  il  ajoute  presque  aussitôt  :  «  Il  s^élè- 
verade  faux  christs  et  de  faux  prophètes,  qui 
opéreront  de  grandes  merveilles  et  des  pro- 
diges, au  iHiint  que  les  élus  eux-mêmes  se- 
raient induits  en  erreur,  s'il  était  possible  : 
Ita  ut  in  errorem  inducantur^  si  fieripotest^ 
ctiam  electi  (887). 

Cette  prédiction  ne  tarda  pas  à  se  réaliser, 
car  déjà,  peu  d^années  après  la  mort  de  celui 
qui  I  avait  faite,  le  sage  Gamaliel  parlait  au 
sein  de  la  Synagogue  d'un  certain  Théodas 
et  d'un  certain  Judas,  Galiléen,  quiavaient 
arboré  l'étendard  du  Messie,  et  dont  les  fac- 
tions avaient  été  facilement  dissipées  (888). 
Le  livre  des  Actes  cite  encore  le  faux  pro- 
]>hète  Barjésu,  familier  de  Sergius  Paulus, 
])roconsul  de  Paplios;  mais  celui-ci  paraît 
n'avoir  joué  qu'un  rôle  très-subalterne. 
L'a|>6tre  saint  Paul  le  frappa  de  cécité,  en 
étendant  la  main  vers  lui,  et  l'accomplisse- 
ment de  ce  miracle  convertit  le  proconsul 
(889). 

L'apôtre  saint  Pierre,  dans  sa  ii*  Epitre^ 
avertit  aussi  les  fidèles,  qu'il  s'élèvera  par- 
mi eux  des  faux  prophètes,  comme  il  s'en 
était  élevé  parmi  les  Juifs;  au  caractère  au- 
quel il  marque  leurs  œuvres,  celui  de  la 
luxure,  on  pourrait  croire  qu'il  entend  par- 
ler des  {rnostiques. 

EnAn  les  faux  proj)hètes,  ou  du  moins  une 
partie  des  faux  prophètes  signalés  dans 
les  prophéties  précédentes  était  apparue 
avant  que  l'apôtre  saint  Jean  eût  terminé  sa 
longue  carrière;  il  les  désigne  en  ces  termes 
dans  sa  première  lettre  :  Tris-cfiers^  ne  croyez 
pas  à  toute  espèce  de  révélation  ;  mais  assu- 
rez'vous  si  la  révélation  vient  de  Dieu;  car  il 
y  a  de  nombreux  faux  prophètes  dans  lemonde. 
Or  voici  à  quel  signe  vous  discernerez  ce  qui 
vient  de  Dieu  :  toute  doctrine  qui  reconnait 
Jésus-Christ  venu  dans  la  chair ^  est  de  Dieu  : 

(885)  El  ingressus  sum  domum  Semaiae  filii  Da- 
laiae  lilii  McUil)ecl  secrelo.  Qui  ait  :  Tractcmus  wh- 
hiscuin  in  domo  Dei  in  nicdio  leinpii,  et  claudamus 
portas  anlis  ;.  quia  venturi  sunt  ut  iulcrficiaul  te,  et 
nocte  \enturi  snut  ad  (Kxidendnm  le.  El  dixi  :  Num 
quisquam  similis  niei  fusil? Et  quis  ui  ego  iiigie- 
diolur  icmplum,  el  vivel?  Non  iiigrf'diar.  £1  inlel- 
Icxi  «luod  i>eus  non  misisscl  cutn,  sed  quasi  valici- 
nanii  locutus  essel  ad  nio,  el  Tobias  el  Sanaballal 
l'ondiixisscnt  euni.  Acceperal  eiiim  prelium,  ut  icr- 
rilus  faccrcm,  et  peccarem,  el  habcrent  malum, 
quod  expnibrarenl  niihi.  Mémento  niei,  Domine, 
pro  Tobia  el  Sanaballal,  juxta  opéra  eomm  talia  : 
sed  el  Noadi»  prophetae,  et  cœlerorum  prophctaruoi 


toute  doctrine  qui  s'élève  contre  Jésus 
n'est  pas  de  Dieu  :  elle  est  de  CAntechr 
on  vous  a  parlé  comme  devant  appem 
ce  monde;  or  il  est  apparu  (890j.  ] 
fois,  ce  sont  bien  les  gnostiques  ;  li  t 
à  s'y  méprendre. 

Depuis  lors  beaucoup  d'autres  fai 
f)hèles  ont  encore  apjiaru  à  divers 
Nous  ]>arlons  dans  cics  articles  spéc 
ceux  qui  ont  joué  des  rôles  imrortai 

PKOPHETESDU  DAUPHINE.  Le 
pro|.hètes  du  Dauphiné  sont  les  frè 
rins  (les  fanatiques  des  Cévennes.  (Vc 
Fanatiques.)  Ceux-ci  eurent  pour 
Jurieu,  Duserre,  Gabriel  Aslier  et 
Isabeau,  surnommée  la  bergère  de  Cr 
il  paraît  que  la  création  des  petits  pr 
était  l'œuvre  de  la  seule  Isabeau.  El 
en  1688  h  Grenoble,  et  y  fit  beauc 
bruit,  sinon  beaucoup  de  conversic 
pendant  une  dame  de  Bavs,  veuve  d' 
seiller  au  parlement,  s*^éprit  d'une 
ferveur  pour  la  pro[)hétesse,  et  en  c 
communication  de  l'Esprit,  avec  la 
(les  convulsions.  Sa  fille,  mademoi^ 
Bays,  obtint  la  môme  faveur.  Après  a 
éclistant,  Isabeau  se  donna  en  speiia 
assemblées  de  prophètes  se  formé 
désordre  devint  grand,  car  de  fliu: 
profitèrent  de  l'occasion  pour  se  i 
toute  sorte  de  désordres,  sous  prête 
le  Saint-Esprit  affranchissait  de  U 
ceux  qu'il  daignait  inspirer.  Les  ou 
s'en  mêlèrent  ;  la  belle  Isabeau  fi(|;| 
prison; elle  aimerait  mieux  moin 
se  rétracter,  disait-elle  en  y  cntraiA, 
dant  elle  fit  mieux,  car  elle  y  dcTidl 
pénitente,  et  ensuite  une  fervente 
que. 

La  persécution  ayant  dispersé  lelr 
Jnrieu  entreprit  d'en  rassembler  les 
U  écrivit  donc  en  faveur  des  petits 
tes,  ainsi  les  nommait-on  à  cause  de 
enfants  par  lesquels  la  manifestation 
l)ril  commença.  Dès  l'an  1686,  Fap 
de  son  livre,  intitulé  YAccompiissen 
prophétie.^ ,  ou  la  Délivrance  proeh 
V Eglise^  avail  causé  une  certaine  fei 
lion.  Il  continua  d'expliquer  dans  K 
sens  rA|X)calypse,  celivrequi  se  (>rô 
tant  mieux  à  toutes  les  explication; 
blés,  qu'il  est  plus  mystérieux.  H  j 
de  grandes  révolutions',  Tétablissemc 
yer^e\  du  protestantisme  en  France 
ruines  du  catholicisme;  il  osa  môme  | 
tiser  cet  événement  pour  Tan  1690. 

qui  lerrebanl  nie.  (//  Kidr.  vi,  10-14.) 
(886)Mnlih.  xxiv,  11. 

(887)  lb\d„  %i. 

(888)  Ad.  V,  36. 

(889)  Acl.  xni,  G, 

(800)  Cliarissimi,  noiile  omiii  spîritai  > 
sed  probate  spiriliis  si  ex  6eo  sînl  :  i 
mulli  pseudoproplieue  cxierunl  iii  mundain 
cognoscitur  spintus  Dei  :  oniiùs  spîritus  ^ 
leiur  Jesum  Clirislum  in  canie  venisse,  ex 
Et  omnis  spirilus  qui  suivit  Jesum,  ex  Deo 
cl  liic  est  Aiilichnslus,  de  quo  audisUs  i 
venil,  et  nunc  jam  in  mundo  est.  il  Joan. 


TRO 


I>ES  HlR/VCLEî^ 


rno 


CSÎ 


|mcfU  le  nretnier  h  tle  p,is  y  croire  ; 
linsi  aii*n  te  tlisait  h  vv\ix  (iiii  lui 
^ïetil<rassignorune  6|io<|U(^  irop  i>eii 
*  Supiioséos  ou  vérilaliles,  il  est 
à  nature  fies  proplitHies  tfinspiror  h 
M>ur  qui  elles  ont  elé  faites  le  dej^scin 
eiircncJre  les  clinses  qifelles  promet- 
UfouTAit-il  après  cela  déserlcr  la  rausc 
ftphôles?  «  Utis  Tanni^'O  H>80,  disail-il 
^Mi* Lettrt ptistorafe^on  cniQUilmlilan^i 
'.î  el  aux  environs  ilcs  lieux  où  il  y 
}U  autrefol^i  des  temples,  des  voix  si 
Leuicnt  semblables  au  cljarit  des  psaa- 
[u'on  ne  pouvait  les  ()reridre  pour  au- 
)se,  »  Et  c'était  cela  en  etfel»  d  autant 
|uc,  rniUeilr  en  convient,  «rccs  voix 
ijues  chantaient  les  jisaunies  selon  la 
lion  de  Clément  M.?irol  et  de  Théodore 
te.*»  D'où  il  .suit  i\uù  «Dieu  qui  se 
ainsi  des  bouches  nu  milieu  desairs,*» 
iraîl  el  consacrait  tout  ce  qui  s'éi.rl 
se  faisait  encore,  lion  ou  mauvais,  en 
«lu  fjroleslaTilismc. 

que  la  belle  l'-abeau  et  ses  plus  chauds 
05  furent  jetés  en  prison»  la  daoïe  de 
^  sê^  ftlle  s'enfuiieol  ^  Livron,  où  elles 

rnt  une  maison  de  campagne  ♦  mais 
utiliser  leur  voyage,  en  lormant  le 
i»  ïa  route  des  propliètes  couvoLsïon* 
Le  fermier  de  *ccs  dames  et  toute  la 
se  laissèrent  etnloctriner»  par  corn- 
ica  ou  j>ar  irticrèt,  et  on  ne  v»t  bientôt 
nul  lo  i^ays  que  des  cenvulskms;  on 
nue  des  prophéties  annonçant  à  jour 
'  du  jiafûsmc  el  ïô  Inomphe  de 
^i.^,  ia  conversion  des  monartmesi  et 
Ires  événements  sans  cesse  uénien- 
}uvent  démentis  h  fheure  môme. 
leties  faisaient  pourtant  une  telle 
ion  sur  Fesprit   des  bonnes  gens, 
'  vil,  et  môme  des  jdUs  fortes  télés, 
loin  prendre  des  informations  sur 
isatîon  des  pro[»héties  :  par  exemple^ 
bé  de  Privas  était  réellement  converti 
Bitanttsme;  quel  jour  celui  de  llom- 
Rt  tombé  à  îa  renverse,  en  apercevant 
uiel,  au  moment  qu*il  entrait  dans  son 
i     jrand  feu  de  diverses  couleurs, 
vait  été  prédit» 
avait  déjh  environ  trois  cents  prophé- 
m  el  dûment  prophétisant  et  convul- 
Dtt  lorsque  les  magistrats  de  (îreno- 
li  avaient  suivi  les  fugitives  à  Ja  piste» 
?nt  mettre  en  f^rison  avec  une  pqrtie 
ir^   adhérents.  Les  soins  charitaljles, 
^  el  les  exhortations  des  ecclé- 
t  de  beaucoup  de  personnes  sa- 
ïndirent  assez  protnplement  à  la  santé 
I  raison   ces  malbcoreux  prophètes, 
e  cerveau  avait  été  ébranlé  h  force  de 
rmenls  el  de  spasmes  forcés,  d'iuslé- 
rueîlcs  ou  bizarres  et  de  jeûnes  pro- 
pendant  deuï  ou  trois  jours  entiers. 
i  la   belle   ïsabeau  avait  propliétisé, 
ifôtrc  mise  en  prison^el  ce  fut  sa  der- 
popl)élie,  que  TEspril  divin  allait  se 
^surle&  enfants.  Elle  le  savait  d'au- 
lieux»  qu^'lle  lui  avait  jiréparé  les 
foroiant  déjeunes  eniants  au  mé- 

DiCTia?i.*<r*  DES  Mikacl^s.  IL 


lier  des  convutetons ;  et  ce  fql  un  coup  de 

maître,  car  les  majfislrats  ne  pouvaient  avoir 
15  aucune  prise,  ni  exercer  aucune  iniluenee. 
Suivant  une  lettre  écrite  de  Gehève,  le  f3  fé- 
vrier 1S89,  et  rapportée  d^ins  Khisloire  des 
Camiôards,  Tinspiration  «les  petits  prophètes 
commença  au  mois  d'octobre  1688.  L*Espril 
se  manifesta  d'almrd  dans  trois  ou  quatre 
jeunes  enfants,  puis  dans  une  quinzaine, 
ensuite  on  les  compta  [^ar  centaines,  il  gagna 
les  personnes  plus  âgées,  et  bientôt  il  se 
trouva  lel  village  ayant  autant  de  prophètes 
que  d'haifitanls.  On  en  vît  des  troupes  de 
deux  ou  trois  cents  naître  en  une  nuit.  Sou* 
vent  TEspril  les  saisissait  à  rimproviste,  ils 
tombaient,  se  roulaient  sur  la  terre,  dans  la 
neige  ou  dans  la  houe,  se  relevaient  lors- 
fprils  ne  s'étaient  pas  brisé  les  membres,  et 
ljr(Kphélisaient  hors  d'eux-mêmes,  sans  avoir 
f^nscicncede  leur  état.  Ordinairement,  Tap* 
parilion  de  l'esprit  prophétique  élail  précé* 
dée  d'une  maladie  de  quelques  jours,  et  ses 
accès,  d'un  espèce  de  spasme,  d'un  agace- 
ment nerveux  ou  d'un  éiat  de  langueur  el 
d'aifaissemenl  de  peu  de  durée.  La  crise 
nerveuse  semblait  remonter  des  pieds  à  1$ 
gorge.  Les  paysans  ne  se  Irompaient  ^uèro 
sur  l'issue  ûe  rindisposition  qui  précédail 
Tapparition  de  l'Esprîl  :  c'esl,  disaient-ils, 
une pr (épuration à  rm$(re  mulmUe,  Il  fut  con- 
staté par  mille  excm|des,  que  les  t»auvres 
niaîarfes  perdaicnl  totalement  la  faculté  de 
percevoir  les  sensations |  ni  le  fer  ni  le  feu 
ne  pouvaient  les  réveiller. 

La  bergère  de  Cret  avait  fixé  la  délivrance 
au  mois  de  septembre  1688;  les  petits  pro- 
priétés la  reculèrent  jusnu'à  la  fin  de  l'année 
1680.  Nous  avons  dit  ailleurs  de  quelle  ma- 
nière tout  cela  se  termina  \  mais  îl  faut  noter 
que  la  plupart  des  propliètes^  revenus  h  la 
santé  el  à  îa  raison,  ne  convinrent  jamais 
d^avoir  été  dupes  ou  im^Kisteurs,  et  tous 
moururent  avec  la  conviction  qu'ils  avaient 
été  vérilahli;ment  inspirés  de  Tespril  divin* 
Juricu  lui-même  n*en  accepta  jamais  le  dé» 
racnti.  «  Il  se  peut,  lisait-il,  qu'ils  soienl 
devenus  des  fripons,  maiji  ils  n>n  ont  pas 
moins  été  des  prophètes.  » 

L*ap|>réciation  de  f»oreils  faits  est  diQlcile^ 
Les  médecins  fmrement  naturalistes  ,  pour 
ne  pas  dire  matérialistes,  et  les  (thilosophes 
rationalistes  n*y  voient  que  du  naturalisme* 
Les  démonogràphes  et  les  spiritualistes  y 
cherchent  l'opération  du  démon.  Comme  il 
est  suflîsamment  prouvé  quel>caucoun  d'en- 
tre les  petits  prophètes  possédaient  rintui- 
lion  de  la  pensée  et  des  mystères  les  mieux 
voilés,  en  même  temps  que  leur  état  phy- 
sit]ue  était  complètement  anormal,  ceux-ci 
artirment  sans  hésiter  que  le  démon  seul 
pouvait  opérer  de  telles  œuvres,  d'autant 
plus  que  c'était  son  œuvre  spéciale  qu*il 
s'agissait  d'établir,  savoir  l'iiérésie.  Les  pro- 
testants disaient  au  contraire  resprit  divin 
el  Tœuvre  de  Dieu;  raais^  pour  les  uns  comme 
pour  les  autres»  c*est  toujours  l'interven- 
tion des  natures  angéliques.  Les  natura- 
listes, au  contraire,  considérant  que  létal 
anormal  des  petits  prophètes  commença  par 

22 


ca 


PM 


tilCTIONi^AIRE 


PftO 


(les  causes  naidrelics,  se  continua  par  des 
prophéiios  toujours  fausses ,  et  se  termina 
par  des  moyens  naturels  et  du  même  ordre 
que  la  cause  qui  l'avait  produit,  en  con- 
cluent que  tout  fut  toujours  naturel  et  ma- 
ladif. 

C'est  être  bien  exclusif  dans  les  deux  sens, 
trop  exclusif  peut-être.  Les  causes  natu- 
relles sont  si  multiples  f  si  variées  dans  leurs 
combinaisons  ^  si  peu  connues  pour  la  plu- 
pari  et  si  peu  susceptibles  d'une  étude  ap- 
profondie f  qu'il  ne  faut  pas  trop  se  presser 
d'allribuer  au  démon  les  phénomènes  inex- 
pliqués qui  viennent  à  se.produire.  Pour  les 
anciens,  la  frénésie  était  un  état  divin,  la 
faculté  engastrimutique,  si  nous  pouvions 
employer  ce  mot,  un  phénomène  surnaturel; 
narmi  les  Arabes  et  les  peuples  sauvages, 
la  folie  est  toujours  réputée  sainte  et  divine. 
Aux  yeux  du  peuple,  le  feu-follet  est  tou- 
jours un  démon,  un  mauvais  lutin  où  l'Ame 
d'un  damné.  La  lumière  de  la  science  aida  à 
renverser  de  tels  préjugés ,  en  éclairant  les 
causes. mystérieuses  que  la  nature  dissimu- 
lait. D'un  autre  côté,  au  point  de  vue  chré- 
tien, è  celui  d'une  philosophie  plus  com- 
plète que  celle  dont  on  a  nourri  les  âmes 
•<lej)uis  deux  siècles,  au  point  de  vue  de 
l'histoire  elle-même,  on  ne  saurait  nier 
l'intervention  des  intelligences  extra-natu- 
relles dans  les  attaires  de  ce  monde.  Les 
antiques  oracles  et  les  tables  tournantes  de 
nos  temps  modernes ,  pour  ne  citer  que  ces 
deux  faits  et  dans  un  seul  ordre  d  idées , 
fournissent  des  indices  irrécusables. 

Il  faudrait  discerner  ce  qui  appartient  à 
la  nature  de  ce  qui  la  surpasse  ;  mais  ce 
discernement  est  peut-être  réservé  à  tou- 
jours pour  Dieu  seul. 

Et  dans  le  cas  spécial  des  fanatiques  des 
devenues  et  des  petits  prophètes  du  Dau- 
phiné ,  nous  croyons  que  le  démoB  a  bien 
pu  intervenir,  pour  compléter  des  phéno- 
mènes d'eux-mêmes  naturels  »  les  rendre 
plus  merveilleux,  tant  qu'ils  subsisteraient, 
et  en  tirer  un  parti  conforme  à  ses  desseins; 
de  telle  sorte  que ,  sans  en  être  la  cause 
première  et  efficiente ,  la  c^use  productrice, 
il  en  a  été  la  cause  concomitante  et  sura- 
joutée. Son  action  se  serait  ainsi  mêlée  à 
celle  de  )a  nature,  dans  une  mesure  qu'il 
n'est  pas  possible  de  déterminer,  quoique 
ostensible  en  beaucoup  de  choses.  Ceci  est 
trop  yague  ^  jious  en  convenons  ,  mais  la 
précision  nous  semblerait  aventureuse , 
d'autant  plus  que  les  faits,  exagérés  d^un 
côté,  dénigrés  de  l'autre,  sont  restés  mal 
définis. 

PROPHÉTIE.  !•  Esprit  prophétique.  — 
Après  que  le  Dieu  tout-puissant  eut  créé 
l'univers,  il  ne  l'abandonna  pas  àlui-même  ; 
il  ne  le  livra  pas  à  toutes  les  chances  d'éga- 
rement et  de  destruction  qu*il  y  avait  lais- 
sées 1  ou  plutôt  mises  à  dessein  :  il  surveilla 
son  œuvre,  pour  la  féconder,  la  développer, 
la fSaire  grandir;. il  l'environna  desoins,  de 


prévenances ,  jusqu'à  ce  qu^enfin, 
adulte,  et  façonné  par  une  éducatioi 
et  entière,  le  monde  fût. capable  de  i 
de  lui-même.  Cette  action  intime  de 
vidence,  dirigeant,  inspirant,  nré 
annonçant,  redressant,  se  manifest 
cesse ,  est  ce  que  les  anciens  appeli 
nom  de  prophétie.  La  prophétie  éU 
eux  la  manifestation  de  l'esprit  dm 
conque  agissait  ou  parlait  de  l'abom 
cet  esprit ,  était  un  prophète.  Or,  a 
festations  de  la  divinité  furent  bi 
nombreuses ,  et  jouèrent  un  rôle  bi 
considérable  dans  les  destidécfs  du 
ancien,  qu'on  ne  se  l'imagine,  q\ 
û'étudie  que  la  superficie  de  l'histoi 

Jusqu'au  déluge.  Dieu  lui-même  i 
familièrement  avec  les  hommes,  et 
verse,  non-seulement  pour  les  écli 
leurs  devoirs ,  ou  les  réprimander  i 
iniquités,  mais  aussi  potrr  dépos 
leurs  souvenirs  l'annonce  prophétii 
événements  qui  s'accompiironl.  Il 
verbalement  le  Messie,  il  flgure 
dans  le  sommeil  d'Adam,  il  indiqu< 
et  le  genre  de  châtiment  de  la  nati 
dans  la  punition  de  Caïn. 

A|)rès  le  déluge.  Dieu  se  retire^! 
esprit  reste;  Dieu  devient  invisibi 
son  action  est  incessante ,  et  cette  i 
manifeste  dans  l'esprit  de  prophétie 
ré|)and  sur  le  monde  entier. 

Déjà  auparavant ,-  l'esprit  de  p 
s'est  révélé ,  car  dans  l'action  ditj 
n'est  brusque,  les  changementsi| 
rent  de  loin,  ils  se  trouvent  opérli 
transition  insensible.  Hénocha  prO| 
il  a  prophétisé,  puisqu'il  a  été  rai 
rellement  par  l'esprit  de  Dieu  j  il  a 
tisé,  puisqu'il  a  écrit  sous  Tinspir 
l'esprit  de  Dieu.  Qu'Hénoch  ait  com 
ouvrages  pour  l'instruction  de  ses 
porains  et  l'édiflcation  des  races 
nous  n'en  saurions  douter;  les  ti 
orientales  sont  unanimes  à  cet  égar 
outre,  l'apôtre  saint  Jude  nous  F 
d'une  manière  positive  dans  son 
catholique  (891).  Le  livre  qui  noi 
sous  le  nom  de  ce  patriarche  est  tm 
die  respectivement  moderne,  il  e 
mais  une  telle  supposition,  loin  de 
le  fait,  le  confirmerait  plutôt  s'il  a 
soin  de  Télre. 

Aussitôt  après  le  déluge,  Noé  noi 
rait  rempli  de  J'esprit  prophétique 
nonce  à  Chanaan  la  malédiction  ae 
térité,  à  Sem  et  à  Japhet,  les  béné 
dont  la  leur  sera  comblée.  Après  Mo 
ham,  Isaac,  Jacob  prophétisent  à  le 
Puis  Joseph,  puis  Moïse,  Josué  et  II 
des  juges  d'Israël .  Marie ,  sœur  de 
et  avec  elle  un  grand  nombre  de 
dlsraël  ;  Bézéléel  et  OoIiab,les  soix 
anciens  d'Israël  désignés  par  Moi 
juger  le  peuple,  prophétisent. 
Mais  il  ne  faut  pas  supposer  ({ue  Tes] 


(891)  Prophetavil  autem  et  de  his  seplimus  ab  Adam  Honocb,  dicens 
ctis  inillibus  suis...  (itcd.  14.) 


Ecce  venit  Oomiira 


087 


PRO 


DICTIONNAIUE 


PRO 


Esaii  est  le  premier  né,  mais  il  cède  son  droit 
d*aîncssc  pour  un  plat  de  lentilles;  c'esl-h- 
dire  qu'il  renonce  auprivilége  d'être  le  i)ère 
du  Messie,  pour  satisfaire  une  grossière  sen- 
sualité. Et  c'est  ainsi  que  les  Juifs  deyai^ent 
rejeter  un  jour  le  Messie  spirituel,  parce 
que  dans  leur  préoccupation  pour  la  gloire  et 
les  biens  de  ce  monde,  ils  s'étaient  accoutu- 
més à  ridée  d'un  Messie  tout  mondain. 
Ksaii  est  l'atné»  mais  son  frère  lui  ravit  la 
bénédiction  paternelle,  en  vertu  de  laquelle 
il  est  établi  dominateur  et  mattro,  père  des 
nations  futures,  aïeul  du  Messie  selon  lacliair, 
et  de  tous  les  peuples  chrétiens  selon  l'es- 
prit. 

Et  si  on  pouvait  parler  de  Dieu  en  un  tan- 
gage qui  ne  convient  qu'aux  passions  hu- 
maines on  dirait  :  Dieu  ne  complaisait  dans 
l'idée  de  cette  substitution  qu'il  opérerait  un 
jour,  car  il  la  fait  apparaître  figurément  à 
chamie  instant.  C'est  Jose[)h,  le  proscrit,  le 
venuu,  mais  le  juste,  qui  va  conférer  à  un 
peuple  étrangerles  bienfaits  dont  ses  frères 
n*ont  pas  voulu,  et  sauver  des  nations  incon- 
nues ;  ses  frères  eux-mêmes  ne  trouveront 
le  salut,  qu'en  revenant  à  lui,  et  surtout  après 
qu'ils  l'auront  reconnu. 

C'est  ce  même  Joseph,  qui  voit  avec  sur- 
prise la  substitution  prophétique  du  plus 
jeune  de  ses  Gis  à  l'atnedans  la  bénédiction 
de  leur  aïeul.  C'est  Juda,  le  quatrième  iïcs 
fils  de  Jacob,  substitué  dans  tous  ses  droits 
à  Ruben,  l'atné,  parce  que  Ruben  a  déshonoré 
le  lit  de  son  propre  père.  C'est  Phares  subs- 
titué à  Zara  au  moment  môme  de  leur  nais- 
sance. 

Mais  l'histoire  des  patriarches  abonde  en 
pareils  traits.  Le  premier  fils  d'Abraham,  le 
fils  de  la  femme  esclave,  ne  sera  point  l'héri- 
tier de  la  divine  promesse  ;  il  sera  chassé  de 
la  maison  paternelle, pour  faire  place  à  un  se- 
cond fils,  venu  au  monde  longtemps  après  lui. 
Joseph,  reniant  de  prédilection  de  Jacob,  le 
fils  béni  du  Seisneur,  le  sauveur  de  ses  frè- 
res, se  mariera  dans  uniuiys  étranger,  il  aura 
des  fils  de  l'étrangère,  et  ceux-ci  auront  dou- 
ble part  dans  l'héritage  de  leur  aïeul. 

Qu'ajouter  à  tout  cela,  sinon  le  trait  par 
.lequel  le  peuple  juif  termine  sa  captivitéd'E- 
^ypte,  et  naît  a  la  vie  des  nations.  1)  dépouille 
les  Egyptiens  de  leurs  richesses,  comme  il 
sera  dépouillé  un  jour  des  siennes,  par  le 
peuple  nouveau  qui  naîtra  à  la  liberté  de 
l'Evangile. 

Sans  doute  ces  figures  étaient  incompré- 
hensibles avant  leur  accomplissement  ;  mais 
elles  n'avaient  pas  manqué  d'appeler latten- 
t\on  des  docteurs  de  la  loi.  11  faUait  même 
qu'elles  demeurassent  incomprises  jusqu'à 
leuraccomplissement,  puisqu'elles  n'auraient 
pu  s'accomplir  s'il  en  eût  été  autrement.  Hais 
•  qui  pourrait  hésiter  maintenant  sur  leur  si- 
gniiication,  si  ce  n'est  les  Juifs,  d(mt  l'aveur 

(895)  fluaiiliatus^ue  est  Israël  valde  In  conspeclu 
Madian.  Et  clamavit  ad  Doroiniun  postolans  aiixi- 
Ittim  centra  Madiaoiias.  Qui  misit  ad  eos  viriiin 
'prophetam,  et  locutus  est  :  llaec  dicit  Dominus  Dcus 
•Isracïl  :  Ego  vos  feci  cônscendcre  de  ^gjpto,  el 
tau.vi  vos  de  domo  servUulis,  cl  ilberavi  de  manu 


glemenl,  prédit  aus'si,  forme  une  de 
trations  les  plus  convaincantes  en 
christianisme  substituée  l'alliance 
d'al)ord  en  leur  faveur. 

111.  Prophéties  anonymeâ.  La  & 
ture  relate  un  certain  nombre  de  | 
dont  elle  ne  nomme  pas  les  aute 
allons  les  ranger  ici  dans  leur  oi 
nologique. 

1"  Après  la  judicaiure  de  Del 
Hébreux  retombèrent  dans  l'idolâi 
suite  le  Seigneur  les  livra  i  la  caf: 
^  Mais,  éclairés  par  leurs  roalbeon 
connurent  la  cause  et  revinrent  à  I 
tin  prophète  vint  leur  dire  de  sa  pa 
gneury  Dieu  d'Israël^  m*a  chargé  de 
Je  vous  ai  fait  sortir  de  CEgypîe 
de  la  servitude;  je vims  ai  arraché 
des  Egyptiens  et  de  tous  les  ennemi 
à  votre  perte  ;  fai  chassé  ceux-ci  dt 
pre  pays  pour  vous  y  établir.  Je  va 
Je  suis  le  Seigneur  votre  Dieu;n^ki 
les  dieux  des  Amorrhéens  que  tous  r 
et  vous  n'avez  pas  voulu  m'entendr 
<  Cette  réprimande  fut  bientôt  si 
secours  efficace;  car  l'ange  du  Seî 
parut  sous  le  chêne  d'Ephra,  e 
Oédéon  de  commencer  la  guerre  d 
chissement. 

2°  Nous  passons  maintenant  an 
Samuel;  et  c'est  au  vieillard  Héli, 
décesseur  dans  la  judicature,  q 

iihète  innomé  vient  adresser  h 
-c  Seigneur  dit  ceci  :  PTai-je  pm 
mes  faveurs  les  plus  signalées  la 
vos  aïeux  dès  le  temps  de  la  captitil 
et  en  présence  de  la  cour  de  Pharm 
pas  choisi  votre  père  entre  tous  p 
ministre  de  mes  autels ,  brûler  Tem 
ter  réphod  en  ma  présence  ;  ne  Iw 
réservé  la  meilleure  part  de  tous  i 
ces  offerts  en  Israël  f  Pourquoi  da 
vos  fils  repoussex-vous  du  jpied  U 

?me  fai  réclamés  en  qualité  éioffran 
icude  mon  habitation,  oupourau 
vous  plus  d'honneur  à  vos  fis  qu  à 
en  réservant  pour  vous  et  pour  eux 
ers  de  tous  les  sacrifices  que  mon  p 
m'o/frir?  Puisqu'il  en  estainsi^  ditu 
le  pieu  d'Israël,  f  avais  promis  qm 
mille  et  celle  de  votre  oère  serait 
toujours  des  fonctions  ae  monsacer 
maintenant^  dit  le  Seigneur ,  je  me 
de  garde  d'accomplir  une  pareille  j 
je  gloriâerai  qui  m'aura  glorifié f 
verrai  le  mépris  à  qui  m'aura  m 
temps  n'est  pas  loin  où  je  briserai  t 
sance  et  celle  de  la  maison  de  voir 
telle  sorte  que  dans  votre  deseem 
sonne  n'atteindra  plus  à  l'âge  de  la 
fous  vous  verre;:  un  rival  dans 
même,  et  dans  la  faveur  des  fUs  d 
nul  de  votre  famule  ne  vieillira.  Ce] 

iCgyptiorom,  et  omniam  inimicorom, 
bant  vos  :  ejecique  cas  ad  introîtam  ' 
tradidi  vobis  terrain  eorum.  Et  dixi  :  £| 
Deus  vester,  ne  limeatis  deos  Amorr 
quorum  terra  habitat i$;  'M  noluislis  H 
meam.  (Jud,  vi,  6-10.) 


m 


PRQ 


DICTIONNAIRE 


FRO 


Pacim  ces  feiu»  prophètes^  les  uns  pré- 
voyant la  crise,  mais  ignorant  he  dénoû- 
inent,  le  supposent  au  moins  tel  qu'ils  le  dé- 
sirent, et  prophétisent  en  ce  sens;  les  au- 
tres, voulant  ramener  et  se  le  rendre  favo- 
rable, wophétisent  ce  qu'ils  ambitionnent,  et  qui  parait  être  de  Adson,  abbéd 
aQn  «d  incliner  les  es()rits  du  cAté  de  leurs     aumônier  de  la  reine  Gerherge,  f< 


qu'elles  ont  joué  dans  les  évéol^n 
plus  majeurs  pour  l'intérêt  de  natic 
La  plus  ancienne  de  toutes  ee 
nous  connaissions  se  lit  au  livre  < 
De  Anuchriêto,  attribué  à  saint  A 


{>ensées,  et  de  tracer  1  ornière  dans  laquelle 
e  char  devra  perpétuellement  rouler.Ceux-ci 
égarés  par  de  fausses  spéculations  d'astrolo- 

f;ie,  de  cabale  ou  de  probabilités,  donnent 
eurs  déductions  erronées  pour  l'histoire  de 
l'avenir;  ceux-là,  séduits  par  une  imagina tive 
malade,  prennent  leurs  rêves  et  les  visions  de 
leur  délire  r)Our  des  révélations  véritables; 

f)lusieurs  enGn,  menteurs  impudents,  serai- 
ent du  public,  ne  désirant  pas  mêmeet  n  es- 
bérant  pas  ce  qu'ils  annoncent,  et  n'ont 
{l'autre  dessein  que  de  se  jouer  des  badauds 
et  des  niais.  i 

Or,  les  badauds  et  les  niais,  qui  ne  font 
jamais  défaut  dans  le  monde,  s'empressent 
auprès  des  prétendus  prophètes,  et  donnent 
la  vogue  à  leurs  œuvres.  Puis,  au  lieu  d'a- 
voir les  yeux  dessillés  par  les  événements. 
Ils  se  disent  qu'ils  n'avaient  pas  compris,  et 
remettent  l'accomplissement  à  un  plus  tard 
qui  ne  doit  jamais  venir.  Semblamcs  aux 
Juife,  qui  attendent  toujours  un  événement 
passé,  parce  qu'ils  aiment  mieux  une  erreur 

3ui  les  flatte  qu'une  vérité  qui  les  con- 
amne. 

Car  ces  réflexions  sont  applicables  au  peu- 
ple de  Dieu  lui-même,  parmi  lequel  on  ne 
vit  jamais  tant  de  faux  et  de  véritables  pro- 
phètes qu'à  l'époque  de  ses  malheurs,  et 
qui  n'eut  jamais  tant  d'interprètes  des  an** 
ciennes  prophéties  que  depuis  son  dernier 
malheur.  Mais  c'est  de  temps  plus  rappro^ 
chés  Je  nous  et  de  prophéties  toujours 
fausses  que  nous  nous  proposons  de  parler  ici. 

De  pieux  et  saints  personnages  ont  quel- 
quefois compromis  leur  nom  dans  de  pa- 
reilles entreprises  :  témoins  Pierre  THer- 
inite,  lorsqu'il  entraîna  des  flots  dechré-* 
tiens  à  la  conquête  de  la  terre  sainte;  le  dé- 
vot saint  Bernard,  lorsqu'il  promit  à  Louis 
le  Jeune  des  succès  qui  furent  changés  en 
revers;  le  pieux  Joachim,  abbé  de  Flore, 
lorsqu'il  essaya  inutilement  de  détourner 
Richard  Cœur  de  Lion  de  la  croisade  qu'il 
fivait  entreprise,  et  lorsqu'il  appliqua  les 
prophéties  bibliques  aux  événements  de 
son  temps;  sainte  Catherine  do  Sienne, 
lorsqu'elle  promit  de  longs  jours  au  pape 
Grégoire  XI,  à  condition  qu^l  rétablirait  à 
Jtomele  siège  pontifical.  (  Voj^.  l'art.  Jq^cuih. 
abbé  de  Flore.)  _   . 

C'est  chose  curieuse,  de  suivre  daqs  leur 
fortune  diverse  quelques-unes  de  ces  pro- 
phéties éditées  sans  I  aveu  de  Tesprit  pro- 
phétique ,  et  chose  triste  pour  l'histoire  de 
Tesprit  hutpfllip  I  devoir  le  rôle  lmporta^t 


(899)  Quidam  vero  doctores  nostri  aiunt  quiâ 
unusex  regibus  Francoruni  Romanum  imperium  \ï\ 
ifilegra  tenebit,  qui  in  novissimo  tcmpore  cril,  cl 
ip^  erit  maxinius  et  omnium  regum  ultimus,  qui 
poslquam  regnum  suum  féliciter  gubcrnavcrit,  ^ 


Louis  d'Outre-mer.  Elle  est  ainsi 
a  Quelques-uns  de  nos  docteurs  en 
ou  un  roi  de  France  doit  possédei 
1  empire  romain  tel  qu'ii  fut  jadis»^^ 
roi,  le  plus  grand  de  tous  ceux  i    * 
mais  existé ,  sera  aussi  le  der 
empire,  le  dernier  empire  sur  la  i 
après  avoir  gouverne   gloriev 
peuples,  il  ira  enfin  à  Jérusaleipt^ 
son  sceptre  et  sa  couronne  sur  F 
Oliviers,  et  là  finira  tout  empire  i 
soit  chrétien,  car  la  consommalioit 
rivée  (899). 

Cette  prophétie,  on  le  voit  d| 
miers  mots,  est  plus  ancienne  \ 
et  nous  ne  serions  pas  surpris^ <^ 
montât  jusqu'à  Charlemagne,  qui  ei 
tention,  et  un  moment  l'espoir  de  rt 
deux  empires  sous  son  sceptre.  I 
n'exprime  pas  l'idée  qu'on  lui  prêle 
parait  bien  avoir  eue,  de  reconqué 
salem,  dès  lors  au  pouvoir  des  i 
elle  indique  du  moins  Tespoir  que  qi 
de  ses  successeurs  remplirait  un  y 
tflche  si  noble  et  si  sainte. 

Cette  prophétie  ne  pouvait  mai 
tomber  dans  le  domaine  de  l'oubU^^ 
le  reste  de  la  domination,  si  langukl 
la  seconde  race  et  les  commencemé 
troisième;  nous  ignorons  si  elle  fut  i 
à  l'occasion  des  croisades,  où  ellfl 
avoir  dû  jouer  un  r6Ie,  mais  du  moi 
verra  rej)araitro  avec  uu  grand  â 
Charles  VllI,  et  servir  presque  de  ii 
terminant  à  ses  entreprises  sur  l'Iti 

Le  X*  siècle  fut  lui-même  trop 
pour  songer  à  autre  chose  qu*à  1 
monde,  qui  devait  venir  en  Tan  999 
fut  pas  sans  un  sentiment  de  joie, 
stu))eur,  qu'on  vit  luire  la  premier 
de  Tan  1000.  Mais  combien  de  ri 
puissants  seigneurs  ne  durent  pas  r 
alors  les  largesses  inconsicférée^ 
avaient  faites  de  leurs  biens,  ou  iafc 
coupable  avec  laquelle  ils  les  avaieo 
pés,  sous  prétexte  qu*il  n'en  faudrait 
plus.  Le  monde  tendant  à  9a  /în,  dis^i 
il  devenait  inutile  de  conserver  de 
périssables.  Ces  craintes  et  ces  terrei 
verselles  ne  résultaient  point  de  c 
prophétie  spéciale  :  c'était  un  reste 
reur  des  millénaires ,  jusque-là  jnal  < 
et  qui  avait  besoin  de  cette  épreuve  | 
montrer  ce  qu'elle  est  :  c'est-a-dire  1) 
mère. 

IjQ  XI*  siècle   fut  languissant  ^  i 

uUimum  llierosoiymam  vcniet  et  in  mo0li 
sccplrum  et  corotiam  su;^m  dcpouot  :  sic  i 
cl  consuuimatio  Romanorum  chrisliauoruin 
peiii. 


pno 


DES  >imvCLF.5. 


^m 


oui 


il  lo  Ir/ivflil,  un  ni  orne  ni  inlerrcun- 
esprit  hutiifttri  Alors  .i|ipanireiit  les 
t  î»ro|»héiïes  de  Merlin»  éditées  et 
ées  en  môme  Icrajis  [mr  ileux  aa- 
i  ne  se  connurent  pas  ,  Gcotrnn  tic 
Ith  et  Alain  de  Lille.  GeolTroi  les 
garnie  conj[»lément  a  ses  clironiques 
\s  de  la  vieille  Angleterre,  Alain  les 
)Articulier  et  les  acnompaj^na  d'un 
lire, 

^iinrait  vécu,  à  ce  que  Ton  croit, 
ï^h  hSO,  Il  est  possd)!e,  mais  rien 
ltr«  son  existence,  qui  nous  seni- 
fabuîeuse  que  ses  fables,  et  celles- 
l  en  (mblic  |>our  la  |  ire  mi  ère  fois 
:  c'est-à-dire  à  répoqtie  la  plus 
les  su()positions  et  des  coïitrelarons 

i  de  Montmoulb,  qui  les  donna  à 
e  ses  Briianniœ  utriust^ue  regum  et 
n  origo  et  gesta  insiymu^  vivait  cil 
icnore  l'époque  à  lacpjulle  il  niou- 
\  il  vérut  plusieurs  auiïees  en-jore 
le  dote,  rommc  on  en  |>eut  juger 
>urs  ijaits  de  son  bisloirc. 
le  Lille,  qui  les  donî*a  h  pou  j^riis 

temps,  est  ditrôrent  du  fanieui 
\  Lille,  docteur  en  TUniversitô  do 
Piiommé  Wdùcttur  nnhersvf^  et  qui 
91  129^,  c'est-à-dire  un  siècle  plus 
|»remier  rfest  pcinl  nn  personnage 
,  comme  l'ont  sup|»osé  (juclques 
ts,  i!  était  moine  de  Ctteauï  ,  el 
ttï  lâOi,  suivant  le  récit  d*Albéric 
[-Fontaines,  moine  du  mfiiuc ordre. 
du  Commentaire  dit  de  lui-mûmc 
l  natif  de  Lille,  dans  la  Flandre,  el 
in  fait  acconinli  en  l'année  1ît27 
*ijn  souvenir  ue  sa  jeunesse  :  c'u- 
iccusalioii  de  magie  [lorlée  contre 
|c,  la  premi^^re  année  du  rogne  de 
TAlsace,  (ils  de  Tbierry  1",  duc  de 
;  Eii  couîiiaranl  la  î^ropliélie  ilans 
luire  «le  ces  auteurs,  on  voit  aux 
\^  peu  nond)reusos  et  peu  impor- 
lilleurs.  qu'elle  contient,  qu  ils  no 
i  concertés  ni  copiés, 
It  dillicile  d'établir  la  date  réelle  h 
.elle  a  été  coniiiosée,  et  il  ne  faut 
eun  é|j;ard  h  celle  qu'elle  indique 
le  Tan  ^05»  car  on  y  trouve  des 
ences  postérieures  au  règne  de 
Igné  :  par  e\enqile  les  douze  pairs 
tf,  ou  petits  rois,  sive  reyuii,  venant 

d'Aribur*  Or  la  pairie  ne  fut  pas 

ndée  i>ar  le  grand   em]>ereur,  de 

j  tout  le  luoudi';   on  ue  peut  en 

fondation  plus  tôt  que  le  r4'»gne  de 

Jeune  onde  Hobcrt  le  l*icux.  On  y 

I  )ms  [»ropresqui  n*ontéLé  [irononcés 

i  les  i\'  ou  \'  sièrles,  le)  ipie  ceux 

iislrie,  des  Danois  el  du  roi  Cannl. 

!^ga^dant  de  i»îus  jirès,  on  ^*ape^r;oil 

euro  mi^*  sous  forme  de  propbélie 

do  jiartie  des  événemcnls  du  règne 

i  IL  roi  il'Angktlerre,  *lojn,  j*ar  wn- 

^  il  a  été  le  t:iinle!n|i<*rairL  Ivîle  va 

tttie-bi,  l't  v[\iUv  bien,  sous  la  forme 

ptjric^  &u\  évéucmcnls  dont  TAui^lc- 


terre  avait  été  le  théâtre  depuis  la  morl 
«riùlouani  le  Ct>nfèsseur,  mais  cmsuile  ellç 
devient  vague  et  sans  objet,  et  il  est  impos- 
sible de  i  aiipliquer  à  rien  de  connu.  Le  pré- 
tendu [trophèle  n*a  prévu  aucun  <les  grands 
événements  ni  des  grands  personnages  des 
siècles  postérieurs  ;  ni  Henri  VIIL  ni  Klisa- 
betli.  ni  Cromwcl,  ni  la  glorieuse  révolution 
de  lliitSconmie  disent  les  Anglais. 

Geotfroi  de  Monlmoulb  s'y  est  tromné,  car 
il  afïplique  aux  rois  fabuleux  de  ses  cbronî- 
ques,  Aurélius-Ambrosius,  Uler-Pandrajjon, 
Ladvaladrus,  Arthur,  etc.»  ce  qui  convient 
aux  règnes  des  successeurs  de  (iuillamne 
le  Conquérant,  ou  peut-être  n'osail-il  j^mint 
parler  plus  clairement.  Alain  de  Lille,  qui 
écrivait  en  Flandre,  el  jouissait  sous  ce  ra)t- 
\mvi  d*une  entière  liberté,  n*liésile  pas  h 
désigner  Etienne  de  Itloîs,  Matlulue,  Uen- 
ri  II  et  ses  fils  comme  les  objets  directs  do 
la  prophétie. 

Nous  ne  savons  jusqu*5  quel  point  ellû 
influa  sur  les  événements  jioliliques  de  cella 
époque;  nous  ne  croyons  pas  même  qu'elle 
au  exercé  dlnduence  marquée,  mais  il  nVn 
fut  pas  de  même  sur  la  littérature.  De  m 
point ,  de  cette  source  |ieul-ètre,  découle 
toulê  la  forme  et  TinveiUion  littéraire  des 
XIII*  el  XIV'  siècles  :  les  romans  d*Arlhurct 
des  cbevalicrs  de  la  Talile  ronde,  qui  donne- 
renl  le  Ion  h  la  littéralure,  (mis  ceux  du 
Saint-Graal  ,  de  iVlcrlin,  la  féerie,  celte  gnl- 
ci  eu  se  création  de  l'esprit  bu  ma  in  qui  n  a 
jamais  eu  sa  pareille.  L'Europe  vécut  deux 
siècles  et  demi  de  cet  aliment.  La  donnée 
de>  la  j  ropbélie  est  en  eflVi  benreusc  et  [poé- 
tique :  C'est  le  roi  fabuleux  ^  orligerne,  qui 
a  un  rêve  merveilleux  et  extatique  en  1  an 
hiVô;  ce  rêve  le  préoc*nipe  étrangement  ;  alors 
a]q>aralt  le  fabuleux  Merlin,  lils  d'un  démon 
el  d  une  fée,  qui  le  lui  explique,  et  peint  à 
grands  t  rails  sous  des  figures  emblémati- 
ques et  dans  nu  langage  semée  d'énigmes, 
Ici  événements  futurs  de  Thistoire. 

Cette  intention  lit  une  grande  sensation 
dans  le  mcindc  ;  le  nom  de  Merlin  est  resté, 
el  nous  a  été  transmis  avec  tout  son  preslige 
de  mervtîillcs,  de  puissance  et  de  magie.  La 
féerie  est  restée,  le  genre  «si  resté,  car 
c'eî-l  une  des  plus  anciiuines  fiitions  roma- 
Mes((ucs,  la  plus  auf'ienne  |>eut-être  après 
la  naissance  de  la  littéralure  moderne.  On 
cbenhail  encore  tîes  f^rofibélies  dans  la  pro- 
phétie de  Merlin,  mtmVi  en  France,  au 
temps  de  Charles  VU;  rar  on  liisail  ^qu1l 
av.iil  prophétisé  la  Furelle  «rOrléans  en  ces 
mots  :  Une  vierge  desiendra  des  régions 
que  [parcourt  A(»olton,  et  ét:li|»seia  la  gloire 
lie  toutes  celles  qiii  auront  vécu  avant  elle: 
dc/tcendft  rirgo^  dcorsitm  Sagittarii^  et  flores 
virgintos  obscuiiahit,  roulefois  c'était  une  er- 
reur, car  cette  prédirlion,  plus  ancienne  que 
celles  de  Merlin,  se  lit  au  recueil  des  verssi- 
bylïins,  et  à  rintention  bien  manifeste,  non  de 
Jeatme-d'Arc,  mais  de  la  mère  du  Sauveur. 

Merlin  devint  même  un  type  sur  lequel 
on  essaya  de  faire  dos  rojues;  mais  il  arriva, 
connue  tiiuJHurs  en  jiareille  circonstance, 
que  riuiilaUnjidemenia  bien  au-desso^sdu 


eo5 


PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


modèle.  Aussi  exisic-t-il  plusieurs  recueils 
d^  prophéties  fori  diOérenis  attribués  h 
Merïia;  il  en  existe  en  manuscrit  à  Oxford, 
à  CvQ^ridge  ;  la  bibtiothèc{ue  cotonnienne 
en  indique  outre  cela  plusieurs  ;  mais  celui 

Sue  nous  avons  indiqué  est  le  plus  ancien, 
y  a  eu  de  même,  et  nécessairement,  plu- 
sieurs Merlin,  tels  que  Ambrosius  Merlinus 
Camber,  et  c'est  celui  dont  nous  parlons  ; 
Merlinus  Caledonius,  dont  le  nom  paraît 
désigner  un  barde  écossais  du  vi*  ou  du 
VII'  siècle,  appelé  plus  exactement  Mir- 
dhin,  et  dont  il  a  été  publié  quelques 
fragments,,  et  enfln  Merlinns  Coccajus,  de 
Mantoue,  dont  Muratori  a  cité  une  soixan- 
taine de  vers  dans  le  VIII*  tome  de  ses  Ecri- 
vains â^ Italie.  (Foy.  Fabricius,  Bibl.  Lat. 
média  et  infin^œ  lafiniMis^  verba  Merlinus), 
Jfoachim,  abbé  de  Flore  (Foy.  cet  ari.),  fut 
te  prophète  des  querelles  de  la  papauté  avec 
l'empire;  il  en  trouva  toute  (l'histoire  dans 
FApocalypse  et  dans  les  prophéties  de  l'An- 
cien Testament;  il  îeta  môme  un  coup  d'œil 
snr  ceux  des  peuples  voisins  qui  jouaient 
^lors  un  rôle  dans  les  affaires  du  monde. 
Rien  n'est  i)lus  vague  que  ses  explications, 

1)lus  arbitraire  que  ses  déductions,  et  le  l>on 
oachim  ne  voit  rien  au  delà  des  affaires  et 
des  débâts  de  son  siècle.  Pour  lui  Babylone 
c'est  Rome;  la  Chaldée,  c'est  l'Allemagne  ; 
hiPhilistio,  c*est  la  Lombardie  ;Moab  et  Am- 
mon,  ce  sont  les  Latins  et  les  Grecs;  l'Arabie, 
c'est  l'Espagne  ;  pourquoi?  il  ne  le  dit  j)as. 
Voici,  du  reste,  des  exemples  de  sa  manière 
de  procéder.  On  lit  ces  paroles  au  xiii*  cha- 
pitre des  prophéties  d'Isaïe,  verset  deuxiè- 
me :  Dirigez  vos  étendards  contre  la  montagne 
couverte  ae  nuages^  élevez  la  voix,,  étendez  les 
ffMinSy  et  que  les  généraux  en  franchissent  les 
portes.  Ce  chapitre  est  intitulé]  fardeau  de 
Babylone,  Sur  quoi  le  commentateur  dit  : 
%  Lecteur,  vous  pouvez  entendre  par  là  soit 
le  cœur  des  orgueilleux  couvert  aes  nuages 
de  Viniquité,  soit  l'ancien  ])euple  romain 
Wvréaux  ténèbres  de  l'idolâtrie,  soit  en  gé- 
liéral  le  vof^nûe  chrétien  corrompu  par  Fini- 
quité  et  les  œuvres  de  la  chair.  » 

On  lit  au  chapitre  zxi*  du  môme  prophète, 
(lu  verset  onzième^:  Fardeau  de  ridumée  : 
/"entends  une  voix  qui  s'élève  de  Séir.  Senti- 
nelle, que  se  passe-t-U  cette  nuit,  que  se 
passe-t'il?  La  sentinelle  répond  :  —  Foi  ci  le 
point  du  jour;  si  vous  voulez  voir,  voyez, 
approchez  et  venez  ici.  Sur  quoi  le  commen- 
tateur dit  :  «  Ce  passage  concerne  les  Juifs, 
auxquels  le  Christ  s'est  montré,  mais  qui 
n'ont  pas  voulu,  ou  plutôt  qui  n'ont  pas 
mérité  de  le  reconnaître,  et  dont  les  descen- 
dants sont  demeurés  plongés  dans  les  ténè- 
bres de  l'erreur...  Ce  (jue  le  prophète  ajoute 
plus  loin  :  J'en  ferai  une  terre  de  désolation, 
un  désert,  que  j'inonderai  de  sang  et  do 
carnajgej  concerne  les  Grecs,  qui  causent 
tant  de  maux  au  peuple  latin  ;  et  je  ne  doute 
pas  Qu'ils  ne  doivent  être  un  jour  écrasés, 
tant  le  peuple,  grands  et  petits,  que  l'Eglise, 
prélats  et  clergé.  »  Il  faut  avouer  pourtant 

aue  si  l'abbé  de  Flore  avait  en  vue  la  ruine 
e  l'empifeQrec  par  les  Turcs  et  la  prise  do 


Constantinople  accomplie  plus  lard, 
tait  pas  trop  mal  rencontré;  sculemei 
plication  n'est  guère  en   rapport  i 
texte.  IVoy.  P.  i  De  oneribus  sexti 
ris.) 

Il  dit  encore,  sur  ces  paroles  du  pi 
Ezéchiel,  au  \x\'  chapitre,  diriffé  com 
gypte  :  A  toi  et  à  moi,  grand  dragon, 
joue  au  milieu  des  eaux  de  tes  fleuvei 
prendrai  dans  mon  filets  et  je  ftnir 
sur  le  rivage.  Les  eaux  figurent  les  t 
dans  les  œuvres  de  ta  création,  U 
tiles  représentent  les  ecclésiastiques, 
oiseaux  les  religieux,  dont  un  si  gran 
bre,  émulateurs  de  la  pnretéde^  an 
après  avoir  brisé  tous  les  liens  de  U 
s  élèvent  vers  les  cîeux  par  Fardeur  i 
aièle  pour  la  loi  de  Jcsus-ChiisL  » 
voit,  c'est  le  moine,  et  le  moine  un  It 
peu  rancuneux,  qui  perle  ici,  et  non 
phète.  {Voy.  Tempore  V.) 

Paul  Se^liger,  dans  son  eommenla 
les  prophéties  concernant  la  siicees$i 
papes,  relève  un  autre  passai  âe| 
Joachim,  qui  est  tr6s-remarqiial)lt^^ 
si  on  le  compare  aux  événements  ii^ 
dans  la  première  moitié  du  xvi*  sié( 
suite  des  prédications  de  Luther;  c*esi 
ci  :  (Foy.  i  P.  De  oneribus  sexti  le* 
«  11  viendra  un  temps  aîk  la  puissance 
nique  foulera  aui  pieds  1  Eglise  r 
dans  les  contrées  occidentales.  Car  de 
qu'Antiochus,  souche  de  l'iniquité,  I 
le  cours  de  l'histoire  pour  les  Juifs,  A 
un  fils  de  la  perdition  mettra  Ga  à  o 
do  l'Eglise,  en  appelant  les  Germit 
combats.  Et  on  n'aura  vu  nulle  part  i 
pie  causer  tant  de  douleur  à  l'Eglise  f 

3ue  le  peuple  allemand,  son  sujet.  I 
e  la  Germanie  se  répandra  une  éj 
d'hérésie,  qui  atteindra,  au  temps 
de  Dieu,  non-seulement  les  réprouvé 
môme  les  élus.  L'ouragan  prendra  na 
en  Saxe  5  Magdebourg  et  Islèbe,  dign 
d'une  telle  mère,  souffleront  à  la  1 
Seigneur  l'esprit  de  jpestilence.  » 

Etait-il  possible,  dit  notre  glossati 
prédire  plus  clairement  Luther,  Sax 
rigine,  et  né  à  Islèbe.  Or,  ajoute-t-i 
pro))hétie  n  est  pas  nouvelle  et  faite 
couj),  mais  bien  en  1178,  et  la  preuve 
qu'elle  se  lit  dans  un  exem[)laire  d< 
phéties  de  Joachim  que  nou«5  posséda 
qui  a  été  imprimé  â  Venise,  chez 
Suardi,  en  1516.  Or  Luther  ne  coni 
à  répandre  ses  doctrines  inscnséees 
1517. 

L'abhé  Joachim  fit  é(*ole,  et  cela  su 
çoit  :  il  avait  fait  beaucoup  de  brui 
son  temps,  et  sa  méthode  est  facile.  1 
manque  pas  d'amideur,  et  laisse  à  P 
native  une  entière  liberté.  Un  certaii 
ïélcsphore  la  reprit,  et  l'appliqua  ai 
raôlés  du  grand  schisme  d  Occident 
Liechtcmbergers  l'accommoda  avec  u 
d'astronomie,  et  prophétisa  les  événc 
de  la  fin  du  xv'  siècle  et  du  commeno 
du  siècle  suivant.  Jérôme  Savonarolc 
autant,  cl  agita  de  ses  prédictions  furil 


DES  MIRACLES- 


jet  la  France,  Paslorini  a  voulu  la 
e  en  bonnonr  jiisoifcn  ces  tlorniers 
dans  une  nouvelle  explication  de 
lypse.  IVoy.  I  art.  Apocalypse,  col. 
luiv.)  Mais  ce  qu'il  donnait  au  com- 
lont  au  îiiècle  pour  une  iiilerpréta- 
llç  neuve,  était  déjà  bien  vieux,  puis- 
Bcliira  avait  longtemps  auparavant 
I  six  éfK>ques  pour  la  Synagogue  et 
^ucs  j>our  l'Eglise  dans  les  six  jours 
'ion»  et  réuni  les  sept  fioles  et  les 
Iles  de   rAf»oealjpse   avec   lus 

îttiïe  et  d'Ezéijïnei»  [loiir  eu  dé- 

K^ept  périodes  de  Tliistoire  depuis 
Ition  du  Verbe  jusqu'à  la   lîn  dos 


[WlespJjore,  si  ce  nom  n*est  pas  un 
Ct  prophétisait  en   1380,  Uien 
ûin  que  ses  ])ropîiéties;  il  est 
^êoni  lieues  de  la  vérité.  Il  écrivit  h 
n    du    grand  scliisnie  d'Occident, 
•lablir  les  causes  et  le  terme, 
vénenicnls  qui  le  suivraient 
^  du  monde,  qu* if  place  h  une  épo- 

fnée.  Pour  lui,  ce  sciasnie  est  le 
rae  dans  l*K|^lise  de  Dieu  de- 
rondalion  par  Muïse;  il  s'arran;^c 
1  peut  dos  [îremiers,  pour  les  faire 
odes  |)rédictions  des  (irofdiètes  do 
*ienne;  et  c'est  la  partie  la  moins 
de  son  ouvrage.  Il  déraisonne 
nsiblement,  lorsqu'il  en  vient  à 
i  divisait  alors  les  fidèles;  puis  sur 
•1  |)erd  tout  h  fait  la  tùte.  11  sufljra, 
donner  îa  preuve,  de  citer  les  pro- 
'  ,Qos  du  livre. 

de  Notro-Seigneur  Jésus-Christ 

_   re,  ainsi  que  do  toute  la  cour 

fnsi  soit-îl.  Ci  comiucncc  le  livre 

Tbéopliore,  fir^!ilre  et  ermite,  (fa- 

ilorité  saiïile  des  ftrophèlcs  et  des 

s  vériJii|ues,  sur  le  cotimience- 

durée  et  la  fin  du  |>résent  scliisme 

bulations  à  venir,  [^rinci paiement 

du  futur  roi  de  F  Aquilon,  qui  s'aj)- 

?rédéric   lit,  euq*oreur»  jusqu'au 

U  futtir   pape,   qui  s'ap|>ellera   lo 

Angélique^   cl  du   roi   de   France, 

[Charles,  empereur  futur  a|u  6s  ledit 

j  pareillement  sur  les  souverains 

dû  TEçUso  romaine,  l'état  de  TE- 

iverselTe,  le  règne  dudit  Pasteur- 

e,  jusqu'au  temps  du  dernier  Au- 

el  enlin  depuis  et  pendant  le  rùi^ne 

>rnier  Antéchrist,  et  a[>res  la  mort 

nleclM'isi  jusqu'au  dernier  jugement 

i  et  à  la  lui  du  monde.  » 

in^i-nous,  cl  faisoîis  oli^^erver  d'abord 

BO,  amiée  de  la  date  delà  prophétie, 

Vî  régnait  en  France  depuis  six  ans. 

lui  que  1  hélespliore  avait  en  vue, 

rophélie  ne  fut  plus  molli  cure  use. 

III,  empereur,  était  moii  en  13*1(1; 

nue  il  n\i  guère  été  conqUé  |iarmi 

reurs,  si  ce  n'est  [lar  les  liTstorîens, 

nar  une  partie  Avs  hi>loi'n*rïs,  il 

dose  rendre  c4Hnptt:  dt*  I.)  prétéri- 

}U  fa(t  Tbclespbore»  il  ne  le  n*nnai^- 

mdh  le  Fiéién;  lïï  'l'iA  :dlcndait| 


semblable  au  Messie  qu'attendent  les  Juifs, 

n"est|tojnl  venu  et  ne  saurait  plus  venir.  Lo 
Pastcnr-Ançélique  est  la  marotte  de  toutes 
les  i»rophéties  du  lemps  ;  t»n  Talicnd  tuu- 
jours.  Le  sclitsmc  qn'i  donnait  lieu  au  pro- 
j»hèteri*écrircsesprétiirtionsûvaitconùnen»<S 
en  1378  par  félettion  de  Clément  VII,  il  du* 
Fait,  par  conséf[uem,  depuis  liuit  ans,  et  de- 
vait se  |»rolongcr  plus  d'un  demi-siècle  en- 
core. Or,  le  [jrophète  n'en  a  prévu  ni  ta 
durée,  ni  le  terme,  ni  aiu  une  des  péripéties. 
Mais  continuons  smi  exposition  : 

«  A  tous  les  lidèlc's  rhrétiens,  en  général, 
et  à  chacun  d'eux  en  [ai  tien  lier,  ecclésias- 
tiques et  séculiers,  rbumble  frère  Tliéojdjoro 
rie  Coscnza,  (muvre  prêtre  et  ermite,  près 
Tlièbcs,.*  L'an  de  la  Nativité  mccclvxxvi» 
vers  l'aurore  du  jour  de  la  liésurre*  tion  du- 
dit Notre-Seigneur  Jé^us-Chrîst,  lorsque  je 
dormais  d*un  léger  sommeil,  ou  mieux  dans 
un  léger  engourdissement  des  sens,  il  mo 
semblait  voir  un  ange  de  iHeu,^  au  visage 
virginal,  haut  de  ilenx  eoudées,  orné  do 
deux  ailes  très-hriîl*intcs,  couvert  d'une 
aube  lluttanle  sur  un  vêlement  traînant,  qui 
m  adressait  doucement  ces  paroles  :  llieu  a 
exaucé  vos  prières,  en  vous  révélant  à 
vous-même  ce  qu  il  avait  révélé  [>réréd**m- 
meiit  0  ses  serviteurs  bien-aimés  Cyrille, 
firèlre  cl  ermite  au  mont  Carmcl,  Joâcliiin, 
abhé,  et  h  beaucon|)  d'autres  ]>armi  ses  ser- 
viteurs, rclâtivenieiîi  au  présent  srhtsmc  , 
qui  devait  être,  aux  causes  tjui  ront  fait 
naître,  à  celui  qui  serait  le  vrai  pontile  et  à 
celui  nui  serait  le  faux  ponlile,  quelle  en 
serait  la  fin,  et  comment  après  le  srbisme 
futur,  FEi^lise  serait  gouvernée  j»ar  TEspril- 
Saiiil  et  le  Pasteur-Angélique;  toutes chosea 
indiquées  et  révélées   depuis  longtemps.» 

Voilà  bien  les  a|>parences  d'une  révéla- 
tion divine;  mais  iln'ya  riende  divin»  nous 
allons  le  voir,  et  loui  cela  n  esl  qu  pne  ré- 
miniscence des  visions  de  Daniel  ;  Tange 
haut  de  deux  coudées  et  vêtu  d'une  aube 
llottante,  est  emprunté  à  la  révélation  do 
Falihé  Cyrille. 

«ï  Cherchez  donc  les  livres  et  lesécritsdes 
prophètes  qui  viennent  do  vous  être  indi- 
ijués»  ajoute  Fang©,  cl  vous  y  Irouvcrci  la 
satislVu'tion  «levos  désirs,  a 

Ainsi  ce  n'est  pas  une  révélation quo  noua 
allons  avoir,  uuus  un  travail  d'agenccmenl 
dos  révélations  déjà  connues.  Aussi  le  coni- 
|ulaleur  dit-il  bientôt  de  lui-même  :  «  Jo 
prolesle  rjiie  je  ne  suis  ni  prophète,  ni  filn 
do  jirophete,  comme  Fêlait  Anante,  dont  \{ 
est  écrit  qu'il  prédisait  ce  qui  lui  était  an- 
noncé [iersonnellcmenl;  je  suis  uniquement 
un  scrnlaleur  des  Ecritures,  annonçant  au 
monde  comme  Michée  ,  non  [>as  ce  qui  est 
agréabbs  mais  ce  qui  est  vrai.  » 

Et  afin  de  donner  une  iilce  plus  ami>le  el 
plus  exacte  du  prix  qu'un  altachait  alors  h 
ces  sortes  de  [prophéties,  et  de  fêlude  ipio!! 
en  faisait,  nous  eiteroiis  d'après  lui  le  nom- 
bre île  celles  qu'il  trouva  tiaiis  le  seul  village 
de  Tlièbes,  près  de  Osenza  :  D'alwuxl  le  livre 
de  Tabbé  Cueille,  ensuile  toutes  les  prophé- 
i\v>  et  prOii^tion^  de  Fabbé  Joachim,  dont  i 


m 


PAO 


IHCTIONNAIRE 


PRO 


donne  le  détail,  un  livre  rare,  intitulé  Hq- 
roicope^  traduit  de  Thébrou  en  latin,  et  con- 
tenant une  liste  de  tous  les  souverains  pon- 
tifes à  venir,  depuis  Nicolas  III  iusqu*au 
Pasteur-Angélique,  un  autre  petit  livre  à  la 
date  de  135(,  concernant  aussi  la  succession 
dos  souverains  pontifes,  une  révélation  faite 
à  saint  François  d'Assise  relativement  au 

grand  schisme,  sans  compter  une  multitude 
'autres  prophéties  et  de  révélations  j)arti- 
culières;  les  révélations  d'Ambroise  Merlin, 
les  prophéties  des  sibylles  Erythrée,  Tibur- 
tine  et  Heliespontine,  et  enfin  des  extraits  de 
prophéties  contenant  l'histoire  de  Tavenir 
depuis  Tan  1200  de  Jésus-Christ,  jusqu'à  la 
fin  et  au  règne  du  grand  Antéchrist. 

Cyrille,  mis  au  nombre  des  saints  par 
quelques  hagiographes,  et  notamment  par 
les  Bollandistes,  sous  la  date  du  6  mars, 
était  le  111*  prieur  général  des  carmes 
de  la  Terre- Sainte.  Il  avait  vu  pendant 
un  ravissement,  en  offrant  le  saint  sacri- 
fice, un  ange  qui  se  tenait  debout  sur  la 
dernière  marche  de  Tautel,  tenant  à  la 
main  deux  tablettes,  qu'il  fit  signe  au  prieur 
de  recueillir,  et  qu'il  laissa,  en  dis]>arais- 
{^ant  quand  la  messe  fut  achevée.  Cyrille 
les  recueillit,  les  transcrivit  et  les  brûla, 
selon  Tordre  de  langCi  ce  qui  est  bien  dom- 
mage, car  ce  précieux  monument  aurait  été 
une  raison  probante  dans  la  discussion. 
Elles  contenaient  une. suite  de  prophéties 
commençant  à  l'an  12U;  la  copie  du  prieur 
Cyrille  fut  envoyée  nar  lui  à  l'abbé  Joachim, 
afin  d'en  avoir  l'explication;  et  en  effet  Joa- 
chim  l'a  donnée;  mais  elle  n'est  guère  plus 
claire  que  le  texte,  et  surtout  pas  plus  vraie, 
car  la  fin  du  monde  serait  maintenant  un 
fait  accompli  déjà  depuis  plusieurs  siècles. 
Uien  n'est  si  obscur  que  cette  prédiction,  et 
surtout  écrit  dans  un  style  plus  énigmatique 
et  plusjrecherché  pour  la  barbarie  des  ex- 
]»res3ions.  Nous  croirions  volontiers  que 
c'est  un  tour  Joué  à  Tabbé  de  Flore,  mais 
nous  voudrions  en  décharger  le  saint  prieur 
du  mont  Carmel ,  quoique  les  Bollandistes 
l'aient  rangé  parmi  les  prophètes  (900). 

Jean  Liechtembergers ,  Allemand,  comme 
son  nom  l'indique,  prophétisa  en  lfc84  ou 
]>eu  avant,  à  l'occasion  de  la  grande  con- 
jonction astronomique  qui  devait  avoir  lieu 
le  premier  jour  d'avril  de  cette  môme-  année; 
sa  prophétie  embrasse  Tespace  compris  entre 
celte  date  et  Tan  1507  inclusivement,  et  est 
accompagnée  de  figures  emblématic[ues , 
genre  nouveau,  que  beaucoup  d'écrivains 
en  prophéties  adoptèrent,  et  qui  a  cela  de 
commode,  aue  Temblème  laisse  beaucoup  à 
deviner  à  1  esprit,  ouvre  un  vaste  champ  à 
l'imagination ,  sans  compromettre  le  pro- 
])hète,  puisqu'il  n'est  responsable  que  de  sa 
propre  interprétation,  et  jouit  du  bénéfice  de 
celles  que  les  événements  i>ourront  donner. 

(900)  Voy.  pour  les  propliétics  de  Tliéopîiorc  ou 
Tliclesplioi:e,  Ns.  delà  bihl.  de  Saiiitc-G«;ncvièvc  coté 
4-  1016,  h.1  53.  —  Fabricius,  BibL  lai,  med,  (rta- 
n'i,  verbo  Tetesphorus, —  pAPEBRoat,  VII  loin.  Mail, 
pag<  iî5.  —  HvR4T0iiius,  Ant,  ital.^  toui.  l|l,  pug. 


Le  prophète  Liechtembergers  trace 
vance  une  histoire  aussi  fantastique  c 
images  ;  il  a  vu  tout  ce  qui  doit  arrivé 
U84  et  15G7,  des  pestes,  des  guerre 
famines,  des  mortalités,  tout,  excf 
réalité,  excepté  le  grand  événement 
poque,  la  naissance  du  protestantisr 
reste,  il  reprend  les  prophéties  de  se 
décesseurs;  celles  ae  Joachim,  de 
Brigitte,  de  Régnier Lolhard, autant | 
sait,  et  les  édite  à  nouveau;  autre  r 
qui  ne  lui  est  pas  exclusivoraent 
comme  nous  le  verrons  dans  la  suîti 
article. 

Voici  la  prédiction  pour  Vmi  \kî 
nées  suivantes. 

CHAPITRE  fil  {Vimage  est  un  mgU 
éployées^  avec  quelques  a€Comp(tijnf% 

«  Aussi  Brigitte,  au  livre  de  sos  réxi 
dit,  en  expliquant  le  symlKple  d'uij 
aigle  qui  reposera  sur  uao  airo  de  i\ 
l'Eglise  sera  foulée  aux  jiicds  et  d| 
En  effet,  Dieu  peut  soulever  coïîl«5 
la  puissante  Allemagne  ,  qui  se  ci3 
ses  propres  forces,  beaucoup  pi 
celle  de  Dieu.  Par  un  juste  jugel 
barque  de  Pierre  sera  ftiiandonn<^*e  S^ 
cursions  ennemies ,  et  le  clergé  s'i 
d'épouvante.  Et  il  deviendra  nécessai 
Pierre  s'enfuie  avec  la  ceinture  du  | 
pour  éviter  la  honte  publiuue  de  u 
lude,  et  que  l'Eglise  d  Occident  voie 
que  la  puissance  de  la  France,  on  i 
elle  se  confie,  n'est  qu'un  roseau, 
brise  sous  la  main  qui  s'y  appuie.  Md 
savoir  qu'ensuite  les  Allemands  scoi 
tes  (901)  feront  alliance  avec  un 
France,  sou  i  le  règne  duquel  l'Egli 
tera  sur  ses  épaules  le  fardeau  lana 
d'une  lourde  croix.  En  de^à  du  fle 
Rhin,  et  dans  la  terre  de  la  Lune  (9 
côté  de  la  mer  occidentale,  on  ve 
maux  inouïs  sous  un  nouveau  |)ap< 
fulminera  la  sentence  d'anathèrae  coi 
Saturnins  (903),  au  moment  où  le  se 
trera  dans  sa  propre  maison  ;  alors 
mains  hésiteront  dans  la  foi,  ce  qui 
jamais  ouï  ni  vu  dans  les  siècles  ant( 
et  il  s'élèvera  des  temps  pleins  de  pér 
l'Eglise  de  saint  Pierre.  Il  s'élever 
tout  à  coup,  l'an  1W6,  entre  MM.  le 
naux  de  nouvelles  discordes ,  et  U 
maux  dureront  de  longs  jours. 

«  Ces  funestes  événements  sont  Gf 
XVI*  chapitre  du  livre  des  Juges  par  ! 
cheveux  de  Samson,  dont  la  tète  de 
tion  allemande  doit  toujours  être 
Ces  cheveux,  les  Gantois,  les  habitt 
Bruges,  les  Flamands,  les  Picards,  s'el 
de  les  raser;  nobles  fils  de  la  zizanie 
ment  de  la  foi  qui  ont  secoué  le  joui 
royauté  et  se  sont  confédérés  ;  mais  le 
en  qui  ils  avaient  mis  leur  confias 

949. — GorpASTvs  De  monarchia,  tom.  ii,  pa 
(901)  Placés  sous  rinflucncc  du  scorpion. 

(902)i;Ani;lrl.'nT. 

(905)  La  riamlro.  .....    ^ 


nnnrronL  et  luurnojrottl  Iniirs  elTarls 
R  r^jivorsiun  *\v.s  infiilèles,  Min  de  les 
mtrer  dons  la  i>crj;erîc  du  Seigneur. 
ko  dief  do  \iî  foi  ayanl  perdu  ses  rlic- 
c'est-à-<iirc  ses  déienseurs  el  sa  foreo, 
it  détiile  cominc  Sainson,  « 
lH5ur  s  entendait  peul-ôtrc  lui-mômc, 
K>tume  sa  pro(»hélie  ïïc  peut  sa|i|di- 
i  rien,  il  nuiis  senilde  Jiiiitile  do  clier- 
I  j'entendre.  Il  ^youte  [lOiir  Fan  1530  i 
IJle  les  proviticesHhiinanes  et  r^liso 
B  jouiront  d'une  im'w  solide  ;  le  sceji- 
ladiseordofera  l»risu  (>our  elles,  ci  it 

une  nouvelle  rél'onne»  unn  nouvelle 
'  nouveau  règne,  des  nia^urs  |iures  el 
tes»  /iiiNsi  liien  dvins  le  clergé  que 
D  peuffe;  U*&  maritimes  (Wy)  seuls 
eront  une  tristesse  qui  durera  cinq 
irce  que  le  Turc  occufïera  leurs  fron- 

arrivé  «ut  dernières  anrïées  de  son 

\rr  on  OcdtJcnl»  il  éprouvera  une  san- 

i  atîprès  d'Aiî-l/i-Ciiapeilo,  et 

^ *.-,..,  0  de  Trôbisonde  sera  reeon- 
TEgliso  jiar  une  armée  décroisés...  » 

cela»  on  le  voit,  n'est  pas  mal  trouvé^ 
lianqué  que  révéneuient.  L'auteur» 
lit  dans  Tespril  un  mot  répété  alors 
les  les  bouches,  eelui  de  réioruïe,  el 

aisso  couler  do  sa  plume,  n  aperee- 
U  cef»endant  le  grand  réformateur 
fiôllre;  et  quelle  idée  se  faisail-il  de 
rnie  !  La  paixl  h  comordel  l^entcnto 
«îlle  fïarmi  le  [leuplc  et  le  elergé  I  O 
le  I  les  événements  vous  ont  donné 
\s  cruels  démentis. 

cependant  un  eniblôme  et  un  pas- 
,  niôine  Liecbtembergers  qui  semblent 
r  h  Luther,  el  nue  Paul  Scaliger  n'a 
Hqué  de  lui  apf>fiquer. 
ge  est  celle  d'un  moine  vôtu  de  l'iia- 
Pominieains,  portant  sur  les  épaules 
le  qui  lui  parle  h  roroillc,  et  tenant 
hiain  un  moinillon  vêtu  do  même, 
\i  le  prophète  dit  :  «  Voici  un  niotne 
lUe»  velu  d'un  long  manteau,  qui 

I  terre,  et  fïorlanl  le  diable  sur  ses 
;  il  est  arn^é  de  longs  Itras  el  nccoin- 

ll'un  disci[de.  Ce  proplièlc  sera  re- 
0  aux  dieux  et  aux  démons,  il  0|»é- 
fcucoupdo  merveilles  et  do  j>rodiges; 
Ipect,  les  esftrlts  méehants  de  Feuft^r 
inllaiuilo;  d  sera  doué  d'un  génie 
up,  d'une  scieiice  variée,  d*une  [iro- 
lypocrisie;  mais  le  mensonge  sera  le 
ivent  sur  ses  lèvres,  et  sa  conscienre 
)uterà  pas  le  crime.  Il  sera  cause 
riinde  elfusion  de  sang,  et  quoiqu'il 
e  nombreuses  merveilles  et  des  firo- 
ne  faudra  (las  le  suivre  cependant 

II  e^ncerno  la  salulairc  doctrine  du 
!  it  sera  bien  pIutiM  de  ceux  que 
i  Chri'si  a  propliétisés,  on  ces  narules 
5  Sauveur  dans  les  saintes  lelinîs, 
lisent  au  XXIV"  chapitre  do  saint 
D  :  Siffueff/uun  vous  dit^f*^  (kriat  l'^it 

têt  (à ^  ne  te  crotfez  pus.  m 
là  plus   d*uu   tiait.  ^;m^  doutf.  *pu 

lVvuI  tiens. 


convient  bien  a  Luther;  tnais  les  merveilles 
el  les  profiiges  ,  mais  les  dénmns  mis  eq 
fuite  î  lit  toul  cela  mis  en  |taralièle  avec  les 
douces  couleurs  sous  lesquelles  la  réforme 
est  présenléc  dans  le  irassage  qui  précède! 
Si  c était  encore  l'avenir,  on  pourrait  cher* 
cher  quelque explicalion  plausible  ,  mainte- 
nant cVst  do  riusloîre,  et  rhistoirc  no  se 
prête  plus  aux  accommodenjOnls, 

Mais  déjà,  et  longtemps  auparavant,  b*s 
querelles  sur  la  pauvreté  chrétienne  avaient 
agité  lo  monde.  Beaucoup  de  saints  religieux 
et  do   chrélions  fervents   s'étaient  trouvés 
Scandalisés  du  faste  tles  granris  et  en  parti* 
culîer  des  prélats  et   delà  cour  do  Home  ï 
les  capucins,  princif salement,  les  |dus  pau- 
vres  d'entre  tous  par  leurs  vœux  et  les  tra- 
d liions  de  leur  ordre,  se  dévouèrenl  el  so 
firent   les  champions  de  rimmitité,  fie    la 
modestie  et  de  la  pauvreté  chrétienne;  quel- 
ques-uns. épris  d'un  trop  grand  zèle,  exa- 
gérèrent la  liocfrine  qu'ils  voulaient  éiablir» 
en  prétendant  faire  un  dev(dr  prjur  tout  le 
monde  de  la  ]>auvrelé  absolue,  l«dsinrils  la 
j>ratiquaient  eux-mêmes.  Do  ce  nombre,  fut 
Jean  do  Rochotaillado,  cordelierdu  couvent 
d'Aurillac,  qui  alla  jusqu'^  se  faire  confiner 
dans  la  (irison  de  Figoac  [>ar  son  |*rovincial 
en  13^5.  Ne  pouvant  fdus  f»rô<ber,  il  se  mit 
du  moins  à  prophétiser;  ou  fdutot  il  parait 
(lue  la  tôte  lui  tourna,  car   il  s'eutrelonail 
dans  sa  [*rison  avec  son  crucifix,  qui,  h  co 
qu'il   prétendait,  lui  réjtondail  par  des  si- 
gnes. Ces    prO[diéties    ayant    fait   quelque 
bruit,  le  cardinal   iiiiillaumo  Cnsli  lui  or- 
donna de  les  mettre  par  écrit.  Il  recouvra  en 
mémo  teuqvs  la  liberté,  mais  pour  la  perdre 
une  seconde  fois,  car  il  fut  ontl^rmé  de  nou- 
veau en  13o(t  par  ordre  du  pape  Innocent  VI 
au  château  de  Bagnols,  parce  qvfil  excitait 
dos  soulèvements  [►armi  le  peuple  contre  lo 
clergé  par  ses  menaces,  ses  déclamalions  el 
SOS  [»rophéties.  Les  prélats  et  les  liénélkiers 
no  se  souoiottant  pas  à  son  gré  h  la  f»auvrelé 
monacale,  et  les  riches  continuant  h  possé- 
der leurs  richesses,  il  ne  gardait  plus  do  me- 
sures. 11  annruicait  donc   les  |>lus   grands 
malheurs  connue;  [iréls  h  fondre  sur  l'uni  vrr*i 
]«our  cette  cause;  les  maux  de  laFrante,  tfui 
iwiraissaicnt  être  alors  au  comble,  <Iev«icnl 
encore  s'aggraver.  L'Afioralypse  lui  founds- 
sait  une  mine  inénuisahie  do  (»rédictions; 
or  ayant  annoncé  des  1340,  au  sortir  de  son 
premier  emprisonneiuenl  ♦  une  aggravation 
des  malheurs  puldics,  et  Edouard,  roi  d'An- 
gleterre, ayant  peu  après  envahi  la  Franco 
avec  une  |iuissanto  année,  tandis  quo  dos 
factions  rivales  el  de  sanglantes  guerres  ci- 
viles déchiraient  son  sein,  bien  des  gen?* 
crurent  que  lo  de  frère  Uocîietaillade  était 
vérilablonienl  insftiré,  ou  qu*il  avait  trouvé 
le  vrai  sens  de  rA|*ocalypse;  aussi  ses  pré- 
dictimis  ne  lirent-olles  que  [dus  de  bruil 
dans  le  monde. 

Ht  il  y  a  en  elTel  dans  la  surexallation  de 
lVs[»rit,  quelque  chose  qui  resscmido  si  bien 
à  rcs|  lit  pri»pliétique  ou  qui  en  a|»proLbej 


703 


PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


m 


qu'il  n'est  pas  aussi  rare  qu'on  pourrait  le 
croire  de  voir  s'accomplir  des  prédictions 
faites  en  cet  état.  Suivant  un  proverbe  vul- 
gaire, (es  enfants  et  les  fous  prophétie 
sent. 

Au  reste,  le  frère  Jean  soutenait  son  dire 
par  une  vie  exemplaire;  il  ne  manquait  pas 
non  jdiis  de  science  et  de  génie.  1-^  conti- 
nuatftur  de  Guillaume  de  Nangis,  son  con-? 
lemporain,  en  faisait  grand  cas ,  et  ne  mé- 
[Tisail  point  ses  prédictions.  «  Jean  de  Ko* 
clietaillado  a  écrit,  dit-il,  plusieurs  livres  de 
pro|iliélies,  entre  autres  VOstcnsor  et  le  Vade 
mecum.  Ce  n'est  pas  que  j'ajoute  une  con- 
fiance entière  à  ses  prédictions,  mais  j'en  ai 
]K)urtant  vu  plusieurs  s'accomplir,  et  il  se- 
rait possible  que  Dieu,  qui  fait  souOIer  son 
esprit  où  il  lui  plaît,  eût  départi  h  ce  bon 
religieux  un  rayon  de  sa  prescience.  »  Nous, 
qui  ne  croyons'^i»as  au  môme  degré  à  l'es- 
prit de  prescience  du  capucin  enthousiaste, 
nous  rappellerons,  à  côté  de  ces  prédictions 
qui  :mt  réussi ,  certaines  autres  annonces 
moins  heureuses.  Jean  de  Rochetaillade 
prophétisait  une  invasion  des  Turcs  en  Oc- 
cident, le  retour  des  papes  h  Rome  en  1362, 
événement  qui  ne  devait  s'accomplir  qu'en 
1377,  la  spoliation  universelle  des  biens  de 
l'Eglise;  puis  enfin  un  pape  qui  converti- 
rait les  Juifs,  les  Sarrasins,  les  Tartares  et 
les  Turcs ,  procurerait  au  monde  mille  ans 
de  ))aix,  et  ramènerait  tout  le  monde,  peu- 
ple et  clergé,  h  la  manière  de  vivre  des  apô- 
tres et  iles  fidèles  de  la  primitive  Eglise, 
Heureusement  il  ne  dit  pas  le  moment  où 
devait  commencer  cet  âge  d'or,  mais  on  voit 
aisément,  à  la  manière  dont  il  l'annonce, 
qu'il  l'espérait  à  bref  délai. 

Nous  ne  saurions  dire  si  cette  idée  d'un 
pape  qui  régnerait  mille  ans ,  convertirait 
l'univers  et  mettrait  enfin  le  sceau  à  la  durée 
du  monde,  appartient  h  Jean  de  Rochetail- 
lade ;  mais  elle  devint  la  marotte  de  tous  les 
f)rédiseurs  de  celte  é|K>que,  et  nous  en 
avons  cité  ailleurs  de  nombreux  exemples. 
{Voy,  l'art.  Papes.) 

f  rithème,  au  11*  tome  de  la  Chronique 
(fUirsauge^  nous  apprend  que  Jean  de  Ro- 
chetaillade avait  donné  pendant  lorigtemps, 
avant  de  se  faire  proiihèie,  dans  les  visions 
de  l'alchimie,  cette  chaste  prostituée,  comme 
il  l'appelle,  qui  eut  tant  d'amants,  et  de- 
meura toujours  intacte  (d05).  (Voy.  aussi 
Froissart  in  Chronic.  t.  1 ,  ch.  211.)  Il  reste 
encore  du  même  auteur  un  Commentaire  sur 
les  prophéties  du  frère  Cyrille,  ermite;  nous 
avons  dit  le  sens  et  le  but  de  ses  prédictions, 
nous  croyons  qu'une  analyse  de  ces  divers 
ouvrages  serait  superflue. 

Nous  arrivons  à  une  époque  où  les  pro- 
phéties astrologiques  et  principalement  les 
prophéties  sur  la  fin  du  monde  jouaient  un 
grand  rôle  dans  la  société  chrétienne.  L'as- 
trologie se  mit  au  service  de  la  politique,  et 
y  trouva  une  mine  inépuisaido  de  richesses; 
quant  aux  prophéties  sur  la  fin  du  monde, 

(OOrî)  J'.Mii  lie  Rorliciaillade  roinposn  un  truite 
sur  la  valu   et  la    tu'v\uicié  de  ia  ijuinlcsseine  des 


on  les  prit  à  peu  près  de  tous  les  peints  da 
riiorizon  :  l'astrologie,  (^Ecriture  sainte,  les 
calculs  cabalistiques,  les  présomptions,  ete.; 
nous  avons  déjh  traité  plusieurs  decesque^ 
tions.  {Voy.  Astrologie  et  Fin  du  voxdb.) 

Déjà  le  célèbre  Arnauld  de  VilleoetiTt, 
dans  son  traité  De  l'Antéchrist,  car  ces  deoi 
questions  se  touchent,  avait  ûxé  la  fin  dn 
monde  è  l'année  1355  ou  1^6^,  et  cette  an- 
nonce a\ait  fait  une  certaine  sensalion  dans 
le  public  lettré,  et  par  suite  dans  la  sotWl 
Mais  les  astrologues  ayant  refait  ses  m\mh, 
après  que  ré|)oque  fut  passée,  sans  que  h 
fin  du  monde  se  fût  accomfilie,  trouvèrewl 
qu'elle  arriverait  définitivement  en  1588; 
année  des  grandes  conjonctiotis  des  planMei. 
Celte  date  est  trop  imporlanie,  touicWîi, 
]>our  que  nous  traitions  incidemmfiu  ]h 
questions  qui  s'y  rattachent,  elle  mérite  un 
article  particulier,  (l'oy.  l'art*  neGEOMo^tii.f 
Ce  n'était  nas,  il  est  vrai,  riifiiiée.lS88<|iii 
fut  indiquée  la  première,  mats  bien  1521,  et 
ce  n'est  qu'après  le  terme  pncifique  decelk** 
ci,  qu'on  s'aperçut  enfin  rîc  l'erreur  nou- 
velle. Ces  vaticinations  menteuses  el  lou* 
jours  démenties  n'enlrelennif^nt  pa»  moins 
des  terreurs  et  de  pénibles  incertitudes  dflfif 
l'esprit  des  peuples;  au  point  qu'on  vit 
un  des  plus  célèbres  professeurs  en  droit 
de  Toulouse,  Biaise  d'Auriol,  déeé«lé  en 
1540,  tenir  sons  la  remise  une  grande  !i.irque 
toute  équipée  et  toujours  prête,  fiour  s& 
sauver  avec  sa  famille,  s'il  y  avait  vatfff^ 
l»arce  que,  pensaient  les  plus  ha  biles  H  tes 
])lus  savants,  la  fin  du  monde  viendrBdftt 
un  nouveau  déluge,  occasionné  par  la  m- 
jonction  des  planètes  supérieures  dmlli 
signe  du  Verseau. 

Mais  que  dire  des  ffrédîctions  eahalisQ^. 
ques?  Nonobstant   leur  futilité,   elles 
laissèrent  pas  pour  cela  de  causer  des 
reurs.  Ainsi  l'on  crut  trouver  la  fin  da 
dans  ce  chronogramme 

lesVs  nazarenVs  rcX  IVDaeorTM 

qui  donne  la  date  1532  :  quoi  de  plus  i 
tain,  c'était  le  titre  njôme  de  la  croix 
Sauveur? ou  bien  encore  dans  celui-ci  : 

VrDcbVnl  In  qVcM  pVpVgerVnt, 

qui  donne  exactement  la  même  date,  lis 
verront,  y  est-il  dit,  quel  est  celui  qu'ils 
ont  crucifié  ;  or  cette  menace  ne  s'accoropliw 
jamais  mieux  qu'au  jour  final,  où  le  CrociU 
reparaîtra  comme  juge  devant  ceux  gui  Foi* 
méconnu  el  outragé.  Qui  saurait  bien  éti- 
dier  les  Ecritures,  y  trouverait  la  raison  ds 
bien  des  choses  et  le  secret  de  tout  ce  qui 
est  à  venir. 

Mais  ce  fut  bien  pis,  quand  l'esprit  de  seels 
s'en  mêla.  En  1533,  des  prédicateurs  aitf- 
l)aptistes  et  luthériens  de  Wirtemberg  s'é- 
tant  concertés  pour  annoncer  la  fin  du  hk»- 
de  à  jour  fixe  et  à  un  terme  très-rapproché, 
afin  de  produire  plus  d'effet  sur  l-iioagiDa- 
tion  des  masses  populaires,  il  en  résulta  au 

choseîi,  qui  a  clo  uns  en  fiaii'^iiis  p:ir  AiilhoincPs- 
muulin. 


ruo 


DES  MmACLEâ. 


Pm 


m 


une  profonde  terreur  et  un  griind 
^gement.  Benurauj»  dn  personnes 
mt  de  .s'orrupcr  d(*s  tiIFaires  niondai- 
m  parlie  des  ch/inips  restèrent  sans 
Ç  les  gens  les  plus  riches  se  pr*!;[»a- 
piir  des  largesses  inconsidérées  e.l  la 
ion  des  sacrements  h  ce  dernier  joui 
»  vint  |»oinl  (Voy,  Simon  Fontaine 

'este,  en  n'étfill  pas  seulement  la  flr 
Je  que  les  protestants  [ïronosliqnaicnl 
'JU.l  beaucoup  fdus  encore  la  fin  du 
j  comme  ils  disaient,  et  après  l'héri' 
juel  ils  soupiraient,  dût  le  niondc 
isujle  ce  qu'il  pourrait.  Dans  rimpos- 
le  recueillir  tonies  les  vaticinations 
Irent  h  ce  sujet,  nous  recueillerons 
-  ce  quatrain  cpii  eut  llionneur  de 
France  deux  on  trois  ans  et  qui 
aait  à  Tannée  15V5  : 

iMlaiiicmctit  te  papr  se  motirr». 
Ils  apros  partout  tltlï.ir  régnera  , 
h&i  prendra  fin  dti  cLcrgë  h  joyc, 
Hr  oppresse  sera  par  km  te  voye* 

l>eaucoup  de  personnes  prirent  ee^ 
;  au  sérieni,  et  se  prénarèreni  comme 
d*Auriol  à  faire  un  long  séjrmr  sur 
b,  i'ar  il  ne  fut  pas  seul  h.  disposer 
prjue  et  des  [provisions  dans  1  cven- 
!  du  grand  déluge  de  152V,  il  v  en  ent 
>i  prirent  occasion  des  (erreurs  pojm- 
ïur  se  railler  sans  pitié  de  la  crédu- 
Mique.  L'auteur  *les  iiphémeridts 
lo2V,  fil  imprimer  les  lignes  sui^ 
Tqui  n'étaient  nullement  de  nature  îi 
cr  les  imaginations  trou  idées.  «  Au 
^e  feurier,  seront  vingt  conjonctions 
"  Jiocres,  mais  Mcn  çràudes,  dest|Oel- 
posséderont  le  si^ne  d'Aquarius, 
isansdoutite  signdleront  ]>rc5quc 
terre,  aux  climats,  aux  royaumes, 
_ivinces,  estais,  dignités,  aux  bestcs 
5  et  grandes  halènes  de  la  nier  et  h 
ehnsos  naissantes  en  la  tene^  muta- 
variation  et  altération  telle  certaine- 
quG  (lareillc  n  a  esté  escrifile  depuis 
r»u[i  de  siècles  f  lar  les  hisloriograplies» 
lendue  de  nos  majeurs  :  donciiucs 
los ,  dressez  et  leuez  vos  farcs.  » 
f*  Massk,  d€  rimposturc  dis  diabits^ 

révéncnicnt  qui  a  peut-Atrc  obtenu 
lége  de  faire  naître  le  plus  de  [)ro- 
^ful  la  grande  rénovation  <lc  l'esfïrit 
qui  signila  le  siècle  de  la  renaissance 
Vriuvasion  de  Cliarles  Vlll  en  Italie 
jnal.  Frère  Jérime  de  Ferrare,  aulre- 
|l  Savonarole»  y  eut  une  part  i  m  men- 
tes prédications  et  [dus  encore  i>or 
Jicttons.  Il  arriva,  au  grand  malheur 
jrand  déshonneur  de  1  uunianité,  que 
•ttvement  inteîlecluel,  détourné  de  sa 
iès  le  principe^  aboutit  h  une  résurrec- 
u  paganisme  dans  les  lettres  et  dans 
Is,  La  glorilie^ition  des  fornïes,  !a  déi- 
"l  de  la  matière,  le  rajeunissement  du 
l,ynipe  avec  son  accei.soire  dVxlrava- 
|t  de  dépravation,  tel  fut  le  résultat 


final,  et  ce  résultat  dure  encore,  et  il  est  k 

peine  possible  d'en  entrevoirie  terme.  Mais 
il  ne  dépentlit  pas  de  Savonarolc  de  lui  dQn- 
ner  une  autre  dircrlion*  L*^me  audacieuse 
et  chi'ctienne  du  frère  prôdieur  avait  rôvé 
mieux  riue  cela  ;  clic  avait  voulu  un  m«nde 
nouveau,  mais  chrétien,  une  Huéralurc  chré- 
tienne,  un  art  chréticti.  Il  avait  deviné  que 
la  France  donnerait  rébrardcrnenl  h  Tuni- 
vers;  Florence,  sa  belle  et  riante  patrie  d*ft- 
dopiion,  conservait  le  sceptre  de  Télégancc 
et  4ln  bon  goût,  mais  d'un  goût  é(»uré.  cl 
continuait  de   régner  sur  Tu  ni  vers  par  le 

Ï>rcstigè  de  sa  gloire  et  do  ses  ricbe^ses; 
tome  et  rilalie  se  transformaient,  le  clergé^ 
réformé  depuis  et  y  com[>ris  son  chef,  mar- 
quait la  mesure  dans  cette  marrbc  ascen^ 
sionnelle  vers  le  bien  cl  le  lieau  idéal  con- 
sidéré au  point  de  vue  chrétien.  Mais  Sa- 
vonarole  se  trompa  sur  ses  forces,  il  amassa 
contre  loi  des  haines  formidables,  le  peuplct 
dont  il  était  pourtant  l'idole,  ne  le  soutint 
pas  et  il  périt  victime  de  son  dévoûment 
Il  ne  reste  de  lui  qu'un  souvenir  trop  peu 
vénéré,  un  nom  trop  peu  admiré,  et  quel- 
ques recueils  de  prophéties  moitié  vraies, 
fausses  à  moitié,  et  dos  sermons  moitié  chré* 
liens,  moitié  profdiétiqucs,  qui  conliennenl 
pourtant  des  vues  davenir  d'une  certaine 
etcmJue  et  parfois  d'une  justesse  admirablo 
(Voy.  1  art.  Savo?iaiiolk), 

Le  Liber  mirabiliê  (foy,  cet  art,)  conlienl 
un  grand  nombre  de  prédictions  anciennes 
ou  nouvelles  ou  môme  controuvécs,  qui 
coururent  ritalie  h  Toccasion  de  la  guerre 
fiue  Savonarole  appelait  de  tous  ses  vœux, 
dans  Fesfjoirqu  elle  transformerait  sa  patrie,  ' 
cl  que  les  dioits  récemment  acquis  par  la 
France  sur  plusieurs  provinces  de  la  pénin- 
sule, faisaient  pressentira  tous  les  bf)us  es- 
|Tits.  Elles  coururent  aussi  la  France,  où 
elles  furent  envoyées  h  dessein,  peut  être 
même  de  la  main  de  Savonarolc,  cl  où  elles 
se  trouvèrent  imprimées  en  mônie  temps 
quVn  Italie. 

Toute  la  pensée  de  Téditeur  se  révèle 
dans  celte  courte  préface  mise  en  t/^le  du 
recueil  :  «  Un  mot  de  l'auteur  :  en  jetarit 
des  yeux  attentifs  sur  ces  prO[*hélios  et  ceî* 
révélations,  on  rCNormaîlra  fatilement  qu'il 
doit  btentùt  venir  du  très-religieux  royaume 
de  France,  un  souverain  pontife  d*une  sain- 
teté consommée  qui,  avec  Faifie  du  Dieu 
très -bon  et  Irès-çrandt  établira  la  paix  en- 
tre toutes  les  nations  chrétiennes,  réforme' 
ra  les  mœurs  des  'serviteurs  du  Christ,  ol- 
léréos  peul'Ôtre  par  le  seul  fait  du  laps  des 
siècles,  et  princif>atem«nt  celles  du  clergé, 
recu|)érera  ta  !*alestine,  si  justement  appelée 
Terre-Sainte  dans  les  lettres  sacrées,  con- 
quôlera  les  cmrdres  des  Grecs,  des  Turcs 
et  beaucoup  d  autres,  convertira  h  FEvan- 
gile  tant  de  nations  nui  n'en  ont  jamais  reçu 
Fa  lumière,  et  auquel  obéironlles  rois  dont 
les  noms  suivent  (ici  vient  une  liste  do 
vingt  ou  trente  monarques).  En  mfinie  lemp!^ 
le  roi  de  France  sera  exalté  au-^iessus  de 
tous  les  rois  cl  reconnu  souverain  des  plus 
puissants  royaumes  de  Funivcrs,  d'autant 


707 


PRO 


DICTIONNAIKE 


PRO 


m 


que  la  Franrc  est  <l6ià  le  premier  de  lous 
tes  empires  à  cause  de  sa  piété  et  de  ses  ri- 
chesscsy  car  on  peut  prouver  \)Bt  plusieurs 
raisons  qu'il  est,  plus  que  tout  autre,  favo- 
risé des  dons  du  ciel  et  de  la  terre.  »  Sui- 
vent alors  six  raisons  empruntées  à  l'his- 
toire, telles  que  le  miracle  de  la  sainte  am- 
poule, la  guérison  des  scrofules  pdr  les  rois 
de  France  au  jour  de  leur  sacre,  les  merveil- 
les opérées  iwir  Jeanne*d*Arc,  etc. 

Uien  de  plus  séduisant  que  cet  appel  ;  le 
roi  de  France,  Charles  VIII,  était  trop  porté 
d'inclination  aux  aventures  chevaleresques 
et  trop  disposé  à  l'invasion  d'Italie  pour  ne 
pas  en  tenir  grand  compte  ;  seulement  le  but 
qu'il  se  pro|)osait,  tout  différertl  de  celui 
que  Savonarole  avait  en  vue,  n'était  nulle- 
ment de  réformer  l'Eglise  dans  son  chef  et 
dans  ses  membres,  mais  d'ajouter  à  cielles 
qu'il  possédait  déjà,  des  provinces  sur  les- 
quelles il  avait  un  droit  légitime,  sauf  à  voir 
ensuite  jusqu'où  ce  premier  pas  le  condui- 
rait. 11  ne  demandait  pas  mieux  que  d'être 
h  monarque  de  tout  l'univers,  et  lui  pro- 
mettre cette  monarchie,  c'était  flatter  douce- 
ment son  orgiieil.  Et  quant  au  grand  i>apo 
qui  devait  achever  la  conversion  du  monde 
entier,  ce  n'était  pas  Alexandre  VI,  ennemi 
personnel  du  frère  Jérôme,  et  d'ailleurs 
très-peu  propre  à  une  pareille  mission,  mais 
un  successeur  quelconque,  issu  des  événèr 
mcnts  que  la  guerre  ferait  nattre.  Les  évé- 
nements changèrent  toutes  ces  espérances 
on  de  cruelles  déceptions  :  Dieu  avait  d'au- 
tres desseins.  Or  il  n'est  pas  nécessaire,  pour 
accomi»lir  les  desseins  de  Dieu,  que  l'hom- 
me les  connaisse  à  l'avance,  il  suffit  qu'il 
fwjUe^  et  Dieu  le  mène. 

Au  reste  ces  idées  n'étaient  pas  nouvelles. 
On  les  trouve  nettement  formulées  dans  le 
imité  de  C Antéchrist  qui  se  lit  dans  la  J?t- 
hliothêaue  des  Pères  sous  le  nom  de  saint 
Methodius,  évèque  de  Tjr  au  commence- 
ment du  IV*  siècle  et  martyr,  mais  qui  n'est 
pas  de  lui.  La  facture  de  cet  ouvrage  an- 
nonce le  xii'ou  au  plus  tard  le  xiii*  siè- 
cle. C'est  à  cette  prédiction,  qu'il  attribue 
à  un  chartreux  du  xiii*  siècle,  que  Baptiste 
Mantouan  fait  allusion  dans  ses  iastes  chré- 
tiennes: 

Viinam  veuiat,  tua  ifUem  dixere  futumm 
Itex  tiotns  ex  Francti  ornenta,  flfiiî  fnqel  hiam 
rrogeniem,  péite  hat  totum  qui  iibereï  orbem! 

Pie  II  lui-même  y  faisait  allusion  dans  la 
lettre  |)ar  laquelle  il  invitait  Louis  XI  à  en- 
tref»rendre  une  nouvelle  croisade:  Nam  pw 
gnare  cum  Turcis  et  vincere^  et  TerramSan- 
ctam  recuperare  Francorum  regum  proprium 
€st?  11  prenait  fort  mal  son  temps  avec 
Louis  XI;  mais  la  prédiction  n'en  existait 
\M  moins  ;  et  elle  est  peut-être  plus  an- 
cienne que  le  traité  de  lAntechrist ,  car  on 
la  trouve  partout,  jusqu'à  Damiette,  lors  de 
la  prise  de  cette  ville,  du  moins  sous  la 
plume  du  chroniqueur  Albéric  (906)'. 

(nor»)  Slib  anno  I2Î0. 

(907)  Voy.  Ms.  de  la  bibl.  Nat.,  n"  8000 


Charles  VIII  semblait  quelquefois  prendre 
lui-même  celte  mission  au  sérieux;  du 
moins  il  en  faisait  mine  :  «  Notre  intention, 
écrivait-il  à  l'évêque  de  Troyes,  en  lui  de* 
mandant  un  prêt  de  quinze  cents  écus  àk- 
versur  son  diocèse,  n'est  seulement  poor  le 
recouvrement  de  nostre  royaume  de  Naples, 
mais  est  au  bien  de  TEglise  et  au  recon- 
vrement  de  la  Terre-Sainte.  » 

Car  du  cêté  de  la  France^  Ventratnement 
était  universel,  les  prophètes  n'abondaienl 
pas  moins,  et  tous,  poêles  et  prosateurii 
ronviaienlle  jeune  monarque  à  saisirlescejK 
Ire  du  monde,  1 

4t  André  de  la  Vigne  lui  adressa  son  T'^Bi^f^] 
d'honneur^  mattre  Guilloche,  de  Borde' 
sa  Prophétie  du  roi  Charles  Tltls  Bn 
t Exercice  d'icelhy  Jehan  Michel»^  . 
croit  être  le  médecin  même  du  pritie 
Vision  divine  (907).  Celui-ci  parla  on 
et  conduisit  terre-à-terre  son  héros'3 
mont  de  Sion.  La  prophétfe  de  roattr 
loche  n'était  i>as  moins  exnlicif e«  et  ell! 
sa  d'autant  plus  d'effet,  qu  en  remontant  jds*1 
qu'au  couronnement  du  roi,  elle  aniw?-j 
çait  avec  autant  de  justesse  que  de  &ch| 
lité  les  événements  déià  accomplis;  mais^^ 
la  suite  fit  voir  que  l'auteur  avait  moîi 
bien  rencontré  en  parlant  de  Tavenir  (9 

1!  fera  [disait-il]  de  si  grant  batailles 
Qu'il  ^ubjii$;iiera  les  Itaillcs, 
Co  fail,  d'illoc  II  s'en  ira 
El  passera  de  là  la  mer* 


Entrera  puis  dedans  la  Grèce» 
Où  par  sa  vaillante  proosse 
.  St-ra  nommé  le  roy  des  Gfecs* 

En  ierusnlom  entrera. 
Et  montOlivet  montera. 


«  La  fiction  d'André  de  la  Vigne  était 
ingeniense;  il  faisait  se  rencontrer  (ta 
Vergier  d'honneur,  ei  ûéUhérer  en  un 
sistoire  tendu  de  belles  Heurs  de  lis, 
personnages    allégoriques    nommés  ( 
tientéy  Noblesse  et  Majesté-royale.  Cbréti 
s'appuyant  sur  le  bras  de  Noblesse  disait  ] 
Majesté-royale  ;  Prince,   n'ôtes-TOus  pas  ( 
jeune  Charles  que  laSibyllenropbétisaitr 
Romains  il  y  a  déjè  tant  de  siecles;ce  pris 
espoir  des  nations,  qui  doit,  à  peine  loé 
treize  ans,  ceindre  un  glorieux  diadeM 
Ce  prince  que  David  annonçait,  et  dont  il4/| 
marqué  la  naissance  à  l'an  1^70,  dans  ta-. 
heureux  hémistiche  qui  promet  la  joie  I 
l'univers  et  la  bénédiction  a  la  eouronnedct 
lis?  I 

D'une  sibylle  de  haulte  c![tniction 
Jadis  à  Rome  préndstication. 
Quinze  cents  a,  fut  es  Romains  donnée;     ^i^ 
Disant  qu^an  jour  viendrait  sans  fiction 
Ung  jeune  Charles,  qui  coroDacion 
Prendrait  en  France  à*  sa  trdtiènie  anaëe« 
Par  qui  scroie  si  très-liouit  couronnée 
De  vraye  gloire  et  de  louange  immortelle 
Qu'on  iVcn  lit  point  es  chroniques  de  telle i 

(008)  Ms.  de  In  bibl.  Nat.,  n^  ^i 


PUO 


t*KS  MlRACLtS. 


vno 


710 


ir  jçanli*r  qne  personne  iri^i  hcigiip, 
I  l*iM*aiilliei'  David  wouh  li;  U'iMOgiie  : 

t  lin  psoautiiic  ilc  pcTiscc  jtilyc 

.MIlMIls  cIVs  ï.:irl:iljllVr  gciMliiaiis» 
Ha»*  lUiioiino  ;  au\  uy;uis 
L  h<i;irii^  4|iM  lioiivi'riMiU'ncoiiilirc 
;p4ïvrr,  Mtuirs  K'UnM  tU'  timiilH^Q 
lit  deil:ui)^  m<^lleiti  en  cnlimnauGC 
Hteroiil  de  Cliarles  la  nai&&;iitct*. 

DiquVn  oit  dit  de  Foncomagne  (Voy, 
iffemenijt  /M\f/onV/*if*,  etc.,  dans  ïvs 
f  racud,  dei  tmcript,  toni.  XVII  , 
ie  chronogrninnio  donne  Uiqû  l'année 
latCMlt»  la  naissant^c  de  Charles  VIII, 
olors  le  I>  n^était  pas  comiité  par* 
lettres  iniiniVrales* 

xaniîre  VI  lui-môme,  qui  se  raidil 
h  fia  avec  une    {diilosophie  toulc 
'  nfreles  prophéUcs,  et  qui    |»eul- 
ij.i  [►lus  alarmé  i|ull  n'osait  le  lais- 
.'*iLr*%    Alexandre  VU  tmi   avait  fait 
Bajazel,   pour  empocher   leur  ac- 
ïseinenl,   perdit    l'Oiilenaoce  devant 
iageî  à  la  nouvelle  qu'un  pan  de  mu- 
le ([uel<|ues   toises  seulement  s*était 
j|j*ontanémenl  h  Tapproi  lie  des  Fran- 
Ss  enfuit  'cirravé  au   rhi\teau  ^Saint- 
■  demanda  à  ca[iituler  (909).  » 

■Il    le  résultat  de   Texpéditton   de 
rl'lU;  celle  de  Louis  XII  eut  aussi 
Hdietes»  moins  célèbres  et  aussi  mal- 
IX ;  mais  creuini, do  moins,  paraissent 
WS  de  bonne  foi.  On  ne  saurait  dire 
chose  des  pronostiqueurs  qui  mena- 
iisiamment  François  I",  tS'il  les 
il  aurait  évité»   il  est  vrai,  la  fu- 
rnéo  de  ravié;earon  lui  montra 
taille  de  menaçantes  prédictions, 
riaient  rien  moins  oue de  captivité 
t.  Lorsque  François  int  en  etl'etdans 
Charles  V»  son  lieureut  vainqueur, 
•U  fait  lui-méineles  prophéties  ou  qui 
payées,  les  lui  rapnela  mécïiam- 
raî  de  France,  qui  n  en  faisait  pas 
cas  at>rès   qu^auparavant ,  lui  re- 
in pîanl  parce  verset  de  rKvangile: 
vcz   donc  bien    vous-même   que 
ïl  ê^accomplirf  puisque  c'était  écrit, 
de  reste  a  quoi  s*cn  tenir  sur  les 
is  de  son  déloyal   adversaire.  Ainsi 
rel,  un  siècle  plus  lard»  faisait  mettre 
»seins  dans  les  almanachs  sous  frtr- 
>  propftélies,    pour  y  i»réparer    les 
I,  et  en  faciliter   raccompfissement* 

islroiogie,  qui  avait  alors  jdinlé  sa 
|0  Espagne,  fut  rarement  aussi  mal 
m  dans  ses  prédictions.  Elle  avait 
Pun  tombeau  dans  la  l>asilique  de 
Denis  au  fameux  Antoine  de  Lève» 
des  armées  impériales,  qui,  de  sim- 
1,  était  |>arvenu  h  force  de  bravoure 
nts  j  isqu  au  rang  le  plus  élevé.  Et 

Yoy.  noire  Hitt.  de  ta  maifie.cU.  7,  §  i, 
*oit,  Sinr-Ults,  Supplément,  L  x\, 

(itf.  Dliif.i.lov,  Wi'mi.  ,  l.  Tl. 

Qtf.  I>cii€U,oV|  Mém,f  I.  V. 


c'est  cet  espoir  fpii  IfMlétermina  h  engager 
son  maître  flans  la  funeslL»  eipétfition  de 
Fro venns  qni  le  et imfu irait,  disait-il,  h  la 
concpiéte  de  la  France,  et  qui  le  conduisît 
en  elfct  à  un  tombeau  dans  l'église  Saurt- 
Dcnis,  mais  Saittl-Deuis  fie  Mdan,  où  il  s'é- 
tait fait  reftorter  malade  des  sniles  des  fali- 
f;ues  de  la  guerre  et  de  la  douleur  que  lui 
causait  rinsuccès  de  ses  armes  (010).  Ce  lut 
en  vertu  rlo  senddaldes  |trcdictions,  <pie  Id 
uïartjuisiJe  Salucesquitla  dans  le  méiiîe  temps 
le  ser^irc  do  la  Fr^mce.  pour  embrasser  ce- 
lui île  Fempereur.  il  avait  grandVpitié,  disait- 
il,  de  ses  amis  de  Frant-e,  qui  perdraient 
leurs  hiens  et  leur  rang,  puisi|u*on  ne  (mou- 
vait lutter  contre  les  oracles  de  Dieu  (911). 
C«  fut  lui  qui  perdit  tout.  » 

«  Cêsle  année,  ttit  Dnlielloy  (9*2),  fut  un 
grand  et  merveilleux  cours  de  profihélics  et 
pronostications,  qui  toutes  promcllaicnl  11 
f'euqien^ur  lieureuit  et  grand  sucres,  et  ad- 
croissemcnt  de  fortune;  et  quant  plus  rf  y 
adjonloit  foy,  dautant  plus  en  faisoil  loh 
semer  et  publier  de  nouvelles  :  et  propre- 
ment scuil?loit,  «'j  lire  tout  ce  qui  espatidoil 
ch  et  là,  que  leilict  seigneur  emperenr  fnst 
en  ce  monde  pour  iïupérer  et  commander  à 
fortune.  Ce  non  ol>stant,..  et  combien  quVn 
ce  ro\aume  aucuns  superstitieux  en  fus- 
sent cs[iôurés  et  esfroyés,  François,  toutes 
fois  ne  s'en  estonna,  ne  diangea  jamais  lio 
deslibération  pour  cîiosos  dont  il  feusl  me- 
nasse [lar  telles  inventées  f^ronostieiitfons; 
ains  deiiioura  tel  que  tous  jours  il  avoil  esté, 
€*esl-à-tiire  magnanime  et  constant  h  mes- 
priscr  et  contemner  ce>te  manière  de  su- 
l»ersticieuses  et  abusives  pro[ihéties  (913). 

n  L'invasion  des  Français  en  Italie  ne  fui 
pas  le  seul  événement  nui  inspira  les  |iro- 
pbètcs  (le  la  {léuinsulo.  Les  rivalités  des  |»e- 
lites  républiques  et  leur  jalousie  universelle 
contre  Kouk*  en  avaient  fait  naître  de|iuj« 
longlenq>s.  Il  suflifa  dVn  citer  pour  preuve 
la  [iropljélJe  du  frère  Albert  de  Trente,  dO 
Tordre  des  Gljârlreux ,  qui  se  lit  au  Liber 
prttphetiarum  de  la  bibholbèque  de  TArsc- 
nal  t91'i).  Elk»  est  trop  longue  et  tropdilTuseï 
pour  que  nous  la  citions  en  entier;  nous  en 
rapporterons  seulement  la  fm,  pour  montrer 
dans  ]ï[uéï  esprit  elle  est  conrue,  cl  dans 
quelle  mesure  rauteur  [possédait  i'es[»rtt 
proiihétique. 

n  Messieurs  de  Florence,  dil-il,  thii  Fh- 
rentinit  ne  doivent  ci>mpter  ni  sur  la  paii 
ni  sur  la  victoire  tjour  Tan  Mnii,  car  ils  au- 
ront et  rcrcvront  du  ciel  queltjiie  chose 
de  bien  oicilleur  que  tout  ce  qu  ils  pour- 
raient espérer  de  la  main  des  hommes. 
Dieu  même  opérera;  mais  c*est  encore  ca- 
ché. » 

Uauteur  écrivait  en  H36,  dit  le  compila- 
teur. Si  cela  est  vrai,  les  li^jnes  suivantes 
seraient  profihétitjues;  mais  il  est  plus  pro- 
bable qu  il  avait  déj?i  été  question  do  trans- 
férer le  concile  de  Iklle  h  Florence,  lorsqu'il 

(915)  Vfitj.  noin*  WlJî^  df  h  mittfie ,  rbnp,  7,  $  3. 
(911;  Voy.   Liber  prttpitfiifirutH,  5il  Scn*iiccs  cl 
arts. 


?lt 


ruo 


DICTIONNAIRE 


jPRO 


les  bissa  tomber  «le  sa  plume.  Quoiau'il  en 
soit,  sous  ce  rapport  môme,  l'auteurn  est  pas 
un  vrai  prophète,  puisque  cette  assemblée  , 
réunie  en  lVd9,ne  tiut  pas  tout  ce  qu^il 
j)romet  ici. 

«  En  outre ,  presque  tous  les  pasteurs  des 
églises  se  rassembleront  dans  ladite  ville  de 
Florence,  et  il  y  sera  rédigé  un  nouveau 
Uvre  dans  lequel  sera  renouvelée  toute  In 
loi  irrépréhensible  de  Jésus-Christ  ^  fils  béni 
de  Dieu ,  et  la  louange  et  la  gloire  sera  ren- 
due au  seul  DJeu.  » 

Une  loi  irrépréhensible  qui  est  renouvelée^ 
la  louange  rendue  à  DieuseuU  c'est-à-dire  un 
évangile  entièrement  refait,  ou  un  retour  à 
Torigine  de  l'Kglisc,  comme  on  voudra  l'en- 
tendre, ceci  est  fort,  et  nous  soujHjonnons  le 
frère  Albert  d'être  un  disci()le  caché  de  Jean 
Huss.  11  continue  de  la  sorte»  en  prédisant 
une  levée  des  Florentins,  hommes >  femmes 
et  enfants,  contre  Home. 

«  Las  maisons  de  la  louve  sont  dévorées 
ivar  les  lions,  i)arce  que  leurs  habitants  ont  re- 
fusé de  faire  la  paix  avec  ceux-ci,  et  que 
messieurs  les  Florentins  n'ont  pas- trouvé 
un  autre  moyen  d'avoir  la  {)aix  avec  eux. 
Tout  le  monde,  jeunes  et  vieux,  femmes 
et  enfants  y  voleront  avec  des  armes  spiri- 
tuelles et  temporelles,  et  les  tendres  enrants 
eux-mêmes  y  mettront  leurs  ennemis  en 
fuite.  » 

On  n'a  jamais  vu  cette  merveille.  Notis 
ne  saisissons  pas  la  [lensée  de  l'alinéa  sui- 
vant : 

«  Et  leonon  miiiet  ad  equum  posi  asiump^ 
tum  dominum  superiuB  quoniam  nonplacuU 
Altisstmo  in  tempore  illo  restituere  diadema 
êibi  per  opus  humanum ,  sed  omnia  ipse  vull 
operari  qui  omnia  notit  et  est  author  om- 
nium. 

«  L'Eglise  sera  détruite  dans  un  grand 
massacre  îles  peuples,  parce  que  les  fidèles 
provoquent  les  infidèles,  et  que  les  pasteurs 
du  peuple  ont  perdu  la  confiance  <\es  princes 
chrétiens.  Ils  se  livreront  sans  hésiter  aux 
mains  des  infidèles,  courant  d'eux-mêmes 
au  danger,  quoiqu'ils  sachent  bien  que  les 
chiens  aboient  et  que  les  loups  dévorent. 

«  La  maison  sacrée  de  Pierre  sera  en  abo- 
mination, parce  que  les  sacrifices  qu'on  y 
offre  sont  en  abomination  devant  Dieu  tout- 
puissant. 

«  Les  prédicateurs  manqueront,  ainsi  que 
ceux  qui  annoncent  les  jugements  de  Dieu, 
liarce  que  le  Seigneur,  notre  Dieu,  irrité 
d'une  redoutable  colère,  juge  les  peuples; 
et  ne  saurait  être  apaisé  par  des  blasphèmes 
et  par  des  sacrifices  et  des  offrandes  illu- 
soires. 

«  En  ce  temps-là  les  villes  de  Rome ,  de 
Florence  et  de  Venise  verront  de  grands 
prodiges,  et  des  signes  célestes  annonçant 
le  châtiment,  et  il  n'y  aura  plus  personne 
qui  se  repose  dans  la  maison  du  Seigneur. 

«  Que  ceux  qui  entendent,  comprennent 
la  parole  du  Seigneur.  Que  ceux  qui  pour- 
ront échapper  à  l;i  guerre,  fuient  |)armi  les 
autres  nations,  qu^ls  rendent  la  paix  à  leurs 
âmes,  en  attendant  les  grandes  tribulations 


qui  paraîtront  bientôt  an  ciel  et  sur  la  t 
Tout  ceci  nous  semble  de  plus  ei 
digne  d'un  disciple  de  Jean  Huss. 

Le  R.  frère  Barthélemi,  do  Tordre  d 
Dominique,  évêque  de  Vicence,  ap»^ 
prédit  en  152&  les  événements  accom 
Italie  depuis  l'an  1500,  disait  de  son 
«  Et  alors  le  roi  des  Turcs  seferabâptis 
toute  sa  nation ,  ensuite  il  viendra  à  \ 
et  s'étant  informé  quelle  est  celle  de 
les  grandes  puissances  chrétiennes  g 
plus  fait  pour  la  défense  de  la  foi»  il 
naîtra  que  c'est  Venise.  Aussi  il  h 
dra  non-seulement  les  villes  qu'elle  a 
dées  jadis ,  mais  encore  il  la  gratifier! 
(lartie  de  ses  Etats;  ensuite  il  fixe 
siège  d'une  manière  définitive  à  Con 
nople,  et  l'univers  reposera  désormai 
une  paix  profonde.  »(Voy.Lt6.propA«i 
50,  Se.  et  arts;  Bibl.  Arsen.)  S'il  n'v 
là  i>eaucoup  d'esprit  prophétique  «  il 
moins  du  patriotisme. 

Tandis  que  les  prophètes  de  la  Fn 
de  l'Italie  prophétisaient  de  la  mani< 
nous  venons  de  voir,  ceux  de  l'AUc 
ne  restaient  pas  endormis.  Un  certaii 
merberger,  vicaire,  dont  la  vaticioêf 
lit  à  la  suite  du  recueil  de  Joannini, 
de  son  côté  :  L'an  du  Seigneur  1500i 
régnant  (le  roi  de  France),  déclai 
guerre  au  descendant  du  lion  (le  i 
Flandre),  et  envahira  son  pays.  Le 
l'homme  (le  roi  d'Angleterre)  paM 
mers  avec  une  grande  armée,  anûjj 
en  aide  au  fils  du  lion,  et  l'aigle  (rea 
d'Allemagne)  arrivera  du  côté  de  i 
avec  la  multitude  de  ses  aiglons  aui 
du  fils  de  l'homme.  Le  lis  perdra  I 
ronne,  et  l'aigle  la  ramassera.  Pend 
quatre  années ,  il  y  aura  de  nombreu 
bats  dans  le  monde  entier.  La  capi 
monde  f Rome)  sera  renversée  par  U 
fils  de  1  nomme  et  l'aigle  prévaudront 

Ces  exj^ressions  do  fils  de  VhomwH^ 
du  lion ,  (X'aigle  et  de  lis  sont  des  toi 
consacrées  dans  beaucoup  de  propM 
l'époque;  il  ne  saurait  donc  y  avoir  d< 
à  cet  égard.  Il  n'est  pas  besoin  d*essi 
concilier  ces  diverses  pronosticationi 
elles;  mais  il  serait  ()Ius  mal  aisé  eac 
les  concilier  avec  l'histoire. 

Depuis  lors ,  Tétoilc  de  la  prophéd 
singulièrement,  et  la  grande  révolûi 
1789  n'a  pas  le  privilège  de  faire  àpp 
un  seul  prophète,  c'est-à-dire  un  set 
sonnage  de  la  trempe  de  ceux  dont 
venons  de  parler,  un  seul  personnai 
aitfoi  en  son  art  :  elle  jette  de  çà  de  Ikqon 
prophéties  d'occasion  et  de  cireoiis 
dont  la  plupart  se  vérifient  à  la  sorpi 
leurs  auteurs,  dont  les  autres  sont  de^ 
leries  ressassées  deimis  plusieurs  ai 
Tempire  lui-même,  au  faite  de  la  gloii 
qu'une  célébrité  en  ce  genre,  et  cette 
i>rité  est  une  tireuse  de  cartes»  fort  b 
il  est  vrai ,  mais  qui  rit  sous  cape  de  fa 
rian(;e  qu'on  lui  marque  :  Mademoisell 
normand.  {Voy.  cet  art*) 


I*R0 


DES  MIRACLES, 


^rvalle ,  depuis  Franmîs^'  jusqu'à 
IVI,  ne  présente  qu'un  seul  naiu  de 
lie  célébrité,  celui  du  fameux  Michel 
idamus  de  Salon,  et  encore  n'est-ce 
1  proithète,  mais  un  astrologue,  qui 
en  un  langage  des  plus  obscurs  des 
éties  d^aloianach,  qu'il  dit  avoir  lues 
itres,  et  compose  des  horoscopes  à  tant 
le,  le  tout  pour  gagner  sa  vie-   Ou  ne 

Iidire  s'il  eut  ou  non  foi  dans  son  art, 
rart.  NosTRADÂikiLs.  ) 
enaissance  tua  défuiUivemenlla  pro- 
,  en  jetant  sur  toutes  les  croyauces  et 
i  mœurs  un  vernis  de  légèreté,  de  ba- 
t^  d'élégance  et  de  frivolité,  un  airar- 
le  en  i^face  du  pédantisme  savant.  Ca- 
e  de  Médicis  remit  Tastrologie  à  la 
1  OMiis  une  astrologie  petite  et  tncsqui* 
vojaui  pas  plus  loin  que  l'événement 
m  9  et  se  souciant  beaucoup  naoins  de 
wce  qui  devait  arnver,  que  de  Caire 

lut  excepter  pourtant  les  petits  pro- 
f  du  Dauf>hiné,  qui  naquirent  des 
fS  de  religion  ,  et  qui  jouèrent  un 
►rillant  dans  leur  existence  épliémè- 
iat5  c'est  la  seule  exception  de  <iuel- 
iportance,  car  les  extatiques  de  saint 
a  visaient  beaucoup  plus  au  miracle 
i^pril  prophétique.  (Voy.    les  art.  Fa- 

IKS»  PROPMÈTKS    DU  DaUPHINÉ  ;    SaINT- 

^révolution  de  1789^échfluiïa,si- 
i^rf>ïlhélique,du  moins  le  goût  de 
,  Beaucoup  de  |*ersonnes,  tout  le 
Il   A-étre  la  pronostiquaii:les  uns|iar 
fcie  la  voir,  les  autres  par  la  fra^>eur 
Heur  inspirait;  car  tout   le  monde 
■t  i  pleins  yeux,  elle  était  dans  l'air, 
Ppiralt,  elle  s'avançait  comme  unora- 
iîs  combien  font  pronostiquée  qui  ine 
|||)as  si  bien  dire?  Caglioslro,  dans  sa 
m  peuple  français,  datée  de  Londres, 
Ppeut-élre   émettre  une  proposition 
«radoxalc  que  probable,  en  annonçant 
àAAstille,   où  if  avait  si    bien    mérité 
M'eriné,  serait  rasée,  et  que  son  em- 
Bot  deviendrait  une  place  publique. 
m  aiKuillonnait  pluiûl  le  zèle  de  ses 
t,  qu  il  ne  prophétisait  véritablement, 
'il  leur  disait  :  Je  ne  vivrai  pas  assez 
;  voir,  iieiie  grande  révolution  que 
pns  faite,   mais  vous,  plus  heureux 
vous  la   verrez.  Combien    d'ora- 
»si  bien  que  le  pèi'e  Beauregàrd  ne 
jia.^  dénoncée  du  liant  de  la  chaire 
ne  pi  usieurs  années  à  Tavance»  (  Voy, 
trReuino.) 

leurs  delà  Turgotine,  cette  fameu- 
ison   qui  courut   toute  la  France, 
Is  moins  prophètes   sans  le  savoir, 
disaient: 


irerra  tous  les  (Hais 
^trc  *nii  se  confondre, 
î  pauvres,  mr  leurs  gralwUs, 
tie  |>Uis  se  morrofidri*. 
t  biens  on  fera  dt^s  li>f^ 
0"i  rendront  les  gens  egîiiK, 

DiCTioxi.  i>£i  IdmicLt;:». 


ï>»i  jnéitie  pas  marcli^îroiit 

Kohlcsse  et  roture. 
Les  Français  retoiirncronl 

An  droit  de  nature. 

Adieu  partenienls  et  l«>is. 
Kl  ducs  el  j>rinees  et  rris. 
l'haut  iiinsi  vertneui 

Par  philosopliic, 
Les  Franv^ls  auront  il.* s  dieut 

A  kur  fantaisie, 
Nous  rev errons  un  oif^tinn 
A  Jésus  dantcr  le  pion. 
f*lns  de  ntoincs  bngoureui, 

De  plaiulives  nones. 


A  qui  nous  devrons  le  plus. 

C'est  h  notre  maître, 
Qui  se  croyant  un  abus 

Ne  voudra  plus  Tétre 
Ohî  quil  f:!ut  aimer  le  bien 
Pour  de  roi  n'être  plus  rieni 

J'cji verrais  loui  paître... 

î/auteur  du  sixain  suivant,  aiïiclié  sur  les 
miu*s  de  Paris  vers  la  lin  du  règne  de 
Louis  XV»  etfaitiant  allusion  h  l'édification 
de  réglise  Sainte-Geneviève,  dont  la  court© 
existence  a  déjà  compté  tant  de  fortunes  si 
diverses,  croyait  bien  en  le  composant  avoir 
plus  d'es()rit  que  d^  prophétie  : 

Tempium  augmium,  iug^ns,  refjina  auHrgtt  in  urhe, 
Vrbe  et  ^atfona  i^rgine  di^iia  donuts. 

Tarda  nimh  pieta$^  vanoA  moima  honorées 
Son  sunt  hœc  cwplis  lent  pur  a  dUjna  (un  : 

Anie  Ùeo  in  summa  qumn  Umptum  €rej:£ri$  urbê 
Impietaê  tempiii  titUêt  et  ttrte  DâMm  (91  i*}. 

On  ne  fit  pas  d'abord  une  grande  atten- 
tion à  tous  ces  pronostics  ;  mais  une  fois  la  ré- 
volution accomplie^  on  s*en  souvint;  on  les 
recueillit,  on  eu  chercha  d*autres,  m\ir  voir 
cvoniment  elle  Unirait;  car  si  tout  le  monde 
1  avait  plus  ou  moins  désirée»  presque  tout 
le  monde  trouva  Ijicntôt  au'elte  durait  infi- 
niment trop  longtemps.  Alors  le  Libtr  mira- 
bilis devint  faraeuï,  à  cause  do  la  pronhétie 
de  [Jean  Proche-Guerre,  qu'on  attrinua  à 
saint  Césaire,  et  dont  on  lira  de  notoLkreuses 
copies,  en  changeant  un  peu  la  date.  [\off, 
TorL  Ùber  sfinAeius.} 

Alors  apparut  la  prophétie  de  Begiomoo- 
tan,  la  prophétie  de  saint  Malachie  sur  le 
nombre  des  papes,  la  prophétie  [dus  mo- 
derne de  CazoUe,  qui  redisait  si  bien  les 
événements  accomplis,  (V'^j^^;  rart.CAZoïTB.) 
Alors  on  colporta  des  profdiéties  d*Antoinc 
Crespin,  de  l^on  Mauregard,  de  Jean  BeJoi* 
d'Kusiache  Noël,  etc.^  qui  ne  valent  pas  k 
piîine  d*étre  recueillies,  et  qui  occupaiejit 
les  oisifs,  ébahissaient  les  niais,  et  entrete- 
naient un  fKîu  d'esïw>ir  dans  les  cœurs  ul- 
cérés, ioupirant  vers  un  meilleur  avenir, 

(9fi*)  Un  atitear  non  moins  inconnti  ^  Tatl  ùe 

ce^  ver»  la  mauvaise  traduction  que  voici  : 

Diffue  de  la  rite  qu'horw^rc  sa  relique 

S'ulove  à  Geneviô\T  un  t»»inf>li*  nu^^nifîque. 

Tiél*^  truptaitlive!  Juuijïes  h<inm>urs^ 

Dans  ce  siècle  s^ns  foi,  wn^  i  ûk^iiKcun, 

Avani  U  dédic^ici?,  un  liorriL- 

De  lj  vUle  ei  <îu  temple  jura  :lii^:  iJiea  iD^me. 

23 


7IS 


PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


Et^  de  quoi  s'occuper  è  moins  que  de 
prophéties,  quand  on  attend  l*a venir  dans 
un  profond  dégoût  du  présent? 

Alors  on  colporta  des  prophéties  controu- 
vées  :  par  exemple  celles  au  bienheureux 
Benoît-Joseph  Labre  sur  la  révolution  fran- 
çaise, qui  devaient  avoir  été  rapportées  de 
Rome  par  le  cardinal  de  Bayane  etTabbé  de 
Bonald,  évoque  de  Clermont,  et  communi- 
quées par  eux  à  Tinfortuné  Louis  XVI  peu 
après  son  sacre.  Mais  d'abord  les  deux  pré- 
lats se  défendirent  toujours  d'avoir  participé 
h  ce  fait,  ou  même  d  en  avoir  eu  connais- 
sance, et  ensuite  le  bienheureux  Benôtt- 
Joseph  Labre  n'avait  point  prophétisé.  Tout 
ce  qu'on  lit  à  cet  égard  dans  le  livre  de 
l'abbé  Proyart  intitulé  Louis  Xïl  détrôné 
avant  d'être  roi^  est  controuvé.  Ce  qu'il  dit 
des  prophéties  de  Bernardine  Rienzi,  rela- 
tivement au  pape  Clément  XIV,  est  plus 
vrai,  mais  Bernardine,  alors  dans  les  pri- 
sons dej  l'inquisition,  avait  été  payée  pour 
effrayer  le  pape  et  les  cardinaux,  s'il  était 
possible,  à  l'occasion  de  la  suppression  de 
l'ordre  des  Jésuites. 

On  débitait  la  prophétie  suivante,  comme 
ayant  été  trouvée  au  royaume  de  Naples 
dans  le  cercueil  de  plomb  d'un  bénédictin, 
et  connue,disait-on,  dès  1731.  Nouroy,  procu- 
reur du  roi  à  Lodève,  l'avait  retrouvée  parmi 
les  papiers  de  M.  de  Souliac,  évoque  do 
celte  ville  : 

1755.  Grand  (reinblenient  de  terre. 
1790.  La  colère  de  Dieu  sur  la  terre 
1800.  Le  Clirlsl  est  peu  connu  sur  la  lerre. 
1840.  Il  ify  aura  plus  de  pasteur. 
1888.  Apparition  d*un  grand  homme 
1899.  Conversion  des  infidèles. 
1999.  Extinction  des  astres,  un  seul  pasteur  et  un 
seul  troupeau. 

C'est  la  contrefaçon  d'une  autre  prophétie 
qui  courut  l'Italie  à  la  fin  du  xvr  siècle,  et 
qu'on  donnait  comme  ayant  été  trouvée  à 
Rome,  en  1572,  inscrite  sur  une  pierre  en- 
terrée profondément. 

1570.  Ferraria  iremet. 

1571.  Cyprins  a  fide  recedet. 

1572.  Paslor  non  erit. 

1573.  Ira  Dei  super  nos. 

1574.  A  paucis  Chrislus  co^noscetur. 

1575.  Prœlium  magnum  erit  in  universa  terra. 

1576.  Arricaardet. 

1577.  Surgel  maximus  vir. 

1578.  Europa  trepidet. 

1579.  Famis  (sic)  erit  super  universa  i^erra. 

1580.  Fict  unum  ovile  et  unus  pastor. 

(Voy.  Bibl.  de  PAn,  niss.,  n-  50, 
Sciences  et  arts.) 

On  en  lit  une  semblable  à  la  suite  du  re- 
cueil de  Joannini  intitulé ,  Yaticinia  seu 
prœdictiones  illustrium  virorum  : 

Anno  15i4.  Errantia  sidéra. 

1516  et  17.  Comètes  terribilis  mutator  regno- 

rum. 
1516,  17  et  18.  Chasma,  id  est  hiatus. 
1518  et  19.  Diluvium  cl  lerrae  motus. 


1524.  Famés 

1550.  Magnus  pseudopropbeta  in  Orienl 

L>24  ad  1535.  Religio  Cbrisiiana  perid 

lur. 
1518  cl  20.  Venelorum  ruina. 
1518  et  1520.  Gallise  excidium. 
1535.  Blulaiio  Eicelsi  et  sic  omnium  i 

Puis  Tauteur  ajoute  :  Félix  igitur  a 
mium  fetix  oui  fuerit  annus  xxx,  sed  \ 
beatus  qui  superaverit  annum  xxxy  :  j 
dem  tune  saerosaneta  Ecclesia  pulcto 
reformabitur^^et  œtas  aurea  passim  per 
to8  vigebit  annos,  et  pontifex  sedetii 
ctissimus^  Cœsarque  cîementissimus. 

Alors  aussi  la  prophétie  en  grand,  e 
vant  la  route  tracée  a  une  autre  époqn 
l'abbé  Joachim,  fit  une  dernière  tenti 
Pastorini,  dans  son  Explication  de  FA^ 
lypscj  obtint,  sinon  un  grand  succès 
moins  plus  d'attention  qu'il  n'avait 
d'en  attendre.  (Voy.  l'art.  Apocalypsi, 
fin.)  Un  avocat  de  Bruxelles*  Jean-Bfl] 
Bouquéan,  marchant  sur  les  traces  de 
torini,  composa  un  gros  livre  où  le  x* 
pitre  des  prophéties  de  Daniel  était 
mcnté  aVec  application  à  la  révolution  ! 
çaise  (915);  mais  il  obtint  un  bien  XM 
succès  que  son  devancier;  d*ailleurait 
plus  rétrospectif  que  voyant. 

Cependant  les  événements  marchafil 
marcnaient  avec  une  telle  rapidité»  qf 
avait  tout  au  plus  le  temps  de  les  n| 
passer,  et  (ju'il  n'en  restait  pas  pourfl 
voir.  Ainsi  se  termina  la  repuDliqiiu 

Sassa  Tempire,  sans  autre  pronniSi 
[lie  Lenormand,  qui  dit  après  181&  û 
avait  prophétisé  auparavant.  Ainsi  m. 
Restauration,  et  alors  un  parti  poil 
celui  du  prétendu  Louis  xVlIy  soai 
fameux  Thomas* Martin,  qui  tit  grandj 
pendant  deux  ou  trois  ans.  {Voy.  l'arQ 
TIN.)  Alors  aussi  parurent  les  prophéu 
trospectives  de  la  sœur  Nativité ,  da 
s'occupa  un  moment,  et  puis  qui  relfl 
rent  dans  l'oubli  dont  elles  n'auraient  p 
sortir.  (Voy.  l'art.  Nativité.) 

La  révolution  de  1830  remit  les  pn 
lies  à  la  mode.  Suivant  certaines  réveil 
faites,  disait-on,  à  de  saintes  religit 
que  par  discrétion  l'on  ne  nommait  % 
1  établissement  de  juillet  ne  durerait 
trois  mois;  ce  seraient  de  nouveaux 
jours.  Quand  il  fut  consolidé,  Thomas  '. 
tin  remonta  sur  la  scène  :  il  avait  vu 
gouttes  de  sang  sur  sa  main,  lesqai 
multipliées  par  trois,  signifiaient  trois 
de  peste,  trois  ans  de  guerre  et  trois  ai 
famine.  La  prophétie  prétendue  de 
Césairc,  reparut;  on  croyait  reconnaîtrj 
Anglais  dans  les  fils  àe  Brutus  et  ■ 
quemment  l'Angleterre  dans  l'Ile  qui  1 
être  détruite,  le  jeune  captif  qui  il 
vrerait  la  couronne  des  lis  ne  pouvait 
que  le  noble  rejeton  de  l'infortuné  do 
Berry.  11  y  avait  des  prédictions  spéc 
sur  ia  destruction  de  cina  villes  abon 


(p\o)  Imprimé  à  Bruxelles  eo  floréal  an  X ,  ou  mai  1802. 


PliO 


DES  MIHACLES. 


PflO 


718 


is,  Londres,  Lvoii,  Genève  el  Saint- 

Iii(»nma  h  i^réiliclion  de  frère  Her- 

parle  de  l«  Prusse,  et  on  tâcha  (Je 

U»arler  un  peu  de  la  France;  puis 

liction  obscure  d'un  abbé  Wcrden, 

lique  aucune  date,  et  se  rattache 

pensée  de  l'auteur  à  ceîles  du  Liber 

w,  où  elle  aurait  dû  trouver  plane; 

me  prédiction  de  Jérôme  Butin,  ve- 

le  Tabljaye  <le  Saint -Germa  in   des 

ri  en  1^20,  et  qui,  si  elle  était  vraie, 

^ait    assez  bien   la    révolution  de 

|s  sans  aller  plus  loin.  On  v  ajouta 

_clionsdu  cardinal  d'Aiilv,  de  l*ierre 

de  Kichard  Rouissat,  qui  se  ratla- 

un  autre  ordre  d'idées.  {Voir  VavL 

|rt4n.)  On  en  forgea  de  nouvelles, 

pte   la  prédiction  (Tun  certain   Phi- 

^leu-Donné-Noël  Olîvarius,  oui   n'a 

existé;  d'un  solitaire  d'Orval,    per- 

B  tout  aussi  imaginaire. 

e-iean  Olivarius,  de  Valence,  en  Es- 

écrivil  vers  1536  son   traité  De  ia 

ie  et  de    f esprit  prophéiifue ,  dont 

5  Konig  a  publié  un  eilrait  dans  sa 

l€ca  vêtus  et  nova,  cl  c*est  sans  doute 

donna  lieu  à  la  supposition   dont 

ions  (916).  La  prétendue  prophétie 

Ipe-Dieu-Donné-Noël  Olivarius  fui 

In  iS'll,  pour  la  première  fois,  (lar 

Normand  dans  ses  Mémoires  de  fim- 

Jûééphine,  comme  extraite  d'un 

de   Tan  15i2,   soustrait   pendant 

llion  chez  les  bénédictins  do  ***, 

à  l'empereur  Napoléon   peu  de 

rès  son  sacre.  C'était  alors  qu'il 

[publier. 

grande  nartie  contient  une  bis- 

«Ttacte  de  Napoléon  depuis  son 

[u'à  sa  [uort;  elle  va  bien  encore 

-assinat  du  duc  de  Rerry,  mais 

n'a  pas  dVip[dication    possible, 

L-  vuir. 

»ang  du  vieil  roi  de  la  Cap  sera  le 
le  noires  trahisons.  Les  nialencon- 
4»ront  derus,  et  par  fer  cl  par  feu  su- 
cis,  le  lys  maintenu.  » 
Jà  si  Ton  veut  l'assassinat  du  duc 
■r  et  la  naissance  de  son  tils;  mais 
Rbserver  d'abord  que  Mlle  Lenor- 
vait  été  témoin  des  événements,  en- 
uc  ce  n'est  nullement  le  style  de  Tan 
ïl  entin  que  Taoleur  prétendu  avait 
^  en  latin. 
■  les  derniers  rameaux  du  vieil  sang 

ih  prùpkétîa  et  ipiritu  prophetico,  liber  tecta 
Kf ,  (Mm  primum  in  lucem  editus,  BasHea\  ex 
K  Oparini  «  anno  $atiilis  1545,  d'i  pagt-s. 
RciiiH  ilaiiuotis  ici  le  leitc  entier  et  pi^u 
celte  (iriftHclion,  pour  iiionlrci  Part  mv.c 
^rUiti&  taiJâsaîres  savent  Irontpcr  le  piitilic, 
\%  encore,  combien  le  puMic  est  peu  en 
mire  tes  faussaires.  L'auteur,  lia  deiii  ois  elle 
ksid,  la  iiicl  sur  le  compte  de  François  de 
^'  Il  trouve,  I  un  jour  du  mois  de  juin 
!  uce  grande  salle  pleine  de  papiers  pru- 
'  on  nombre  de  biblluthcques  ipion  a^ail 


seront  encore  menacés,  aîns  guerroyeroitt 
entre  eux.  * 

Voilà  bien  les  conspirations  qui  amenè- 
rent à  trois  ans  de  date  la  révolution  de 
(830;  réditeur  y  assistait.  Mais  le  reste  n'a 
[^lus  de  sens. 

t  Lors  un  jeune  guerrier  cbominera  vers  la 
grande  ville,  il  [>ortera  lion  el  (-014  sur  soti 
armure  :  ains  la  lance  lui  sera  donnée  par 
grand  prince  d'Orient.  » 

Quels  sont  donc  ce  jeune  guerrier  et  ce 
grand  prince?—  L'auteur  après  avoir  parlé 
de  guerre  et  de  paix  pendant  cinq  à  six  li- 
gnes ajoute  : 

«  Ains  fiaix  durant  vingt -cinq  lunes.  Dans 
Lutelia  la  Seine  rougie  [rar  sang,  suite  de 
comlMts  à  outrance,  étendra  son  lit  j>ar 
ruine  et  mortalité,  séditions  nouvelles  de 
rrialenconlreux  maillotins-  a 

Celte  prédiction  se  rapporte,  dit-on,  aux 
journées  de  juin  18W.  Soit;  mais  ce  qui 
fïrécéde,  qui  Texpliquera?  et  ce  qui  suit? 

«  Ains  seront  pourchassés  du  palais  des 
rois  par  l'homme  valeureux,  el  par  après 
les  immenses  Gaules  déclarées  par  toutes 
les  nations  grande  el  mère -nation.  » 

Ou  s^écrie  ici  :  C'est  Napoléon  IIL  Soit 
encore ,  mais  la  soite  de  la  môme  phrase 
peut- elle  recevoir  la  même  ap[»lication  ? 
a  Et  lui ,  sauvant  ies  restes  échappés  du  mcil 
sang  de  la  Cap,  règle  les  destinées  du  monde  ; 
dictant  conseil  souverain  do  toute  nation  et 
de  tout  [ieui»le,  pose  base  de  fruit  sans  tin 
et  meurt.  » 

Mais  c'est  trop  nous  arrêter  à  de  ^^areilles 
misères»  Nous  avons  voulu  montrer  seuk»- 
uienl  de  quellu  pâture  certaines  âmes  ont 
nourri  longtemps  leurs  espérances,  ayant 
pour  seule  garantie  les  noms  de  deux  ou 
trois  persojines  qui  ne  sont  plus  et  qui 
n'ont  rien  laissé  après  elles,  le  tout  revêtu 
de  Ja  signature  de  Mademoiselle  Lenor- 
mand  (917), 

Ceci  rappelle  la  double  fraude  du  docteur 
Lallemand»  qui  publia  en  1800  un  pré- 
tendu fragment  de  Pétrone,  qu'il  disait 
avoir  trouvé  àSaint-tiall  et  dont  il  était  Tau- 
teur;  jHiis,  en  1806,  un  autre  fragment 
attribué  h  Catulle,  et  dont  il  était  pareil- 
lement laulcur.  Les  professeurs  dléna  pu- 
blièrenl  à  leur  tour,  en  1807,  |iar  forme  de 
plaisanterie,  une  suite  à  ce  dernier,  dans 
laquelle  Bonaparte  était  très-clairement  pro- 
[ïhétisé. 

La  prophétie  d'Orval  est  une  'onglerie 

pillées.  Quelques  employés  ilrsaicnt  que  ces  ouvrages 

provenaient  de  la  bii»liotliè(iuc  des  Bénédictins  ; 
d'aulres  pcnsaieiil  qu'ils  Taisaienl  partie  d(*la  riche 
collection  iMbliograpliique  des  Gcnovéluins.  Un 
petit  in-li  frappa  leur  attention  :  c'était  le  livre 
des  prophéties  compose  par  Philippe-Noël  Oliva- 
rius, docieur  en  nié*lecine,  chirurgien  et  astrologue. 
A  la  dernière  page,  on  lisait  en  gothique  :  fini$,  cl 
pUis  bas  :  1542  en  chiffres  du  wi*  siècle,  »  Voità 
de  bonnes  iiutorilés  cl  des  renseignements  siilisfai- 
sauts  ;  Usons. 

c  )i.  raÊDiCTtoft  m:  pmtirri;-Pitiî-»osf^É-50tL  OLl- 


719 


PRO 


DlCTlOiNNAIRE 


PRO 


beaucoup  plus  misérable  et  qui  a  fait  beau- 
coup trop  de  bruit.  On  la  trouve  aussi  repro- 
duit^ quelquefois  sous  le  nom  d'un  troi- 
sième Olivarius  qui  s'appelle  Philippe, 
tout  court.  Quoique  passaDlemenl  longue , 
nous  la  donnerons  ici  dans  son  entier,  ne 
fût-ce  que  pour  montrer  en  ce  dernier 
exemple,  par  la  chute  qui  doit  la  suivre,  le 

VAR1U8  (û).  —  xvr  SIÈCLE.  —  i.  La  Gauie-liale 
verra  naître  non  loin  de  son  sein  un  être  surna- 
turel. 

<  2.  Cet  bonime  sortira  tout  jeune  de  la  mer, 
viendra  prendre  langue  et  mœurs  chez  les  Celtes- 
Gaulois,  s*ouvrira,  encore  jeune,  à  travers  mille 
obstacles,  chez  les  soldats,  un  chemin,  et  devien- 
dra leur  premier  chef. 

c  3.  Ce  chemin  sinueux  lui  baillera  forces  peines  : 
s*en  viendra  guerroyer  prés  de  son  natal  pays  par 
un  lustre  et  plus. 

c  4.  Outre-mer  sera  vu  guerroyant  avec  grande 
gloire  et  valeur,  et  guerroyera  de  nouveau  l  Italie. 

c  5.  Donnera  des  lois  aux  Germains,  pacifiera 
troubles  et  terreurs  aux  Gaulois-Celtes,  et  sera 
nommé  ainsi  non  roi,  mais  peu  après  appelé  tm- 
perator,  par  grand  enthousiasme  populaire. 

c  6.  Bataillera  partout  dans  Tempire,  déchassera 
princes,  seigneurs,  rois,  par  deux  lustres  et  plus. 

c  7.  Puis  élèvera  de  nouvels  princes  et  seigneurs 
à  vie,  et  parlant  sur  son  estrade,  criera  :  Peuples  I 
0  Sidéral  o  Sacra! 

c  8.  Sera  vu  avec  armée  forte  de  quarante-neuf 
fois  vingt  mille  piétons  armés,  qui  porteront  armes 
à  cornets  de  fer  ;  il  aura  sept  fois  sept  fois  sept  mille 
chevaux  montés  d'hommes,  qui  porteront  plus  que 
les  premiers  grande  épée  ou  lance  et  corps  d*ai 
rain  ;  il  aura  sept  fois  sept  fois  deux  mille  hommes 
qui  feront  jouer  machines  tembles,  vomiront  et  soufre 
et  feu  et  mort.  La  toute  suppute  de  son  armée  sera 
de  quarante-neuf  fois  vingt-neuf  mille. 

c  9.  Portera  en  dextre  main  une  aigle,  signe  de  la 
Yic4oire  à  guerroyer. 

c  10.  Donnera  maints  pays  <iux  nations  et  à  cha- 
cun paix. 

«il.  S'en  viendra  dans  la  grande  ville,  ordon- 
nant force  grandes  choses  :  édifices,  ponts,  ports 
de  mer,  acfueducs,  canaux  ;  fera  à  lui  tout  seul,  par 

grandes  richesses,  autant  que  tout  Romain,  et  tous 
ans  les  dominations  des  Gaules. 

c  12.  Aura  femme  par  deux,  et  fils  un  seul. 

«  13.  S'en  ira  guerroyant  jusqu'où  se  croisent  les 
lignes  de  longitude  et  de  latitude,  cinquaute-cincf 
mois  ;  là,  ses  ennemis  brûleront  par  feu  la  grande 
ville*  et  lui  y  entrera  et  sortira  avec  siens  de  des- 
sous cendres,  force  ruines;  et  les  siens  n*ayant  plus 
ni  pain  ni  eau,  par  grande  et  décide  froidure, 
qui  seront  si  malencontres,  que  les  deux  tierces 
parties  de  sou  armée  périront ,  et  en  plus 
par  demie  l'autre,  lui  n'étant  plus  dans  sa  domi- 
nation. 

c  14.  Lors  le  plus  grand  homme,  abandonné, 
trahi  par  les  siens  amis,  pourchassé  à  son  tour  par 
grande  perte  jusque  dans  sa  grande  ville,  et  dé- 
chassé piar  grande  population  européenne. 

c  15.  A  la  sienne  place  sera  mis  les  rois  du  vieil 
sang  de  la  Cap. 

c  16.  Lui,  contraint  à  TexU  dans  la  mer  dont  est 
devenu  si  jeune,  et  proche  de  son  natal  lieu,  y  de- 
meurera par  onze  lunes  avec  quelques-uns  des 
siens»  vrais  amis  et  soldats,  çui,  n'étant  plus  sept 
fois  sept  fois  sept  fois  deux  fois  de  nombre,  aussitôt 


cas  qu*il  faut  faire  à  toujours  de  p 
vaticinations. 

PRÉDICTION  D*ORVAL  (918). 

Préface. 
D'abord  nous  devons  dire  aux  1 
qui  veulent  bien  se  fier  à  notre  pan 
toute  confiance  peut  être  accordée"  au 

les  onze  lunes  parachevées,  que  lui  et  ] 
prendre  navires  et  venir  mettre  pied  i 
Celte-Gauloise. 

c  17.  Et  lui  cheminer  vers  la  grande  vilk 
assis  le  roi  du  vieil  sang  de  la  Cap,  qui  se  I 
emportant  à  lui  ornements  royaux,  pi 
en  son  aulienne  domination;  donne  au 
force  lois  admirables. 

c  18.  Ains,  déchassé  de  nouveau  par  H 

Îmlation  européenne,  après  trois  lunes  d 
une,  est  remis  à  la  sienne  place  le  rei 
sang  de  la  Cap; 

c  19.  Et  lui,  cru  mort  par  ses  peuples  < 
qui ,  dans  ce  temps,  garderont  pénates  coi 
cœurs. 

c  20.  Les  peuples  et  les  Gaulois,  conm 
loups  s'entre-dévoreronl. 

c  21 .  Le  sang  du  vieil  roi  de  la  Cap  ser 
de  noires  trahisons. 

c  22.  Les  malencontreux  sarcHit  deçm^j 
et  par  feu  scronl  occis,  * 

I  25.  Le  lys  maintenu  ;    .  i 

c  24.  Mais  les  derniers  rameaux  du  fi| 
ronl  encore  menacés,  \â 

«  25.  Ains  guerroyèrent  entre  eux.      \ 

c  2G.  Lors  un  jeune  guerrier  cheari 
la  grande  ville  ;  il  portera  lion  el  coq  É| 
mure  : 

c  27.  Ains  la  lance  lui  sera  donnée  f 
prince  d'Orient. 

<  28.  Il  sera  secondé  merveilUeuserae^ 
pie  guerrier  de  la  Gaule-Belgique,  quiiei 
aux  Parisiens  pour  trancher  troubles  el  il 
dats,  et  les  couvrir  tous  de  rameaux  d'ollf 

c  29.  Guerroyant  encore  avec  tant  de  t 
fois  sept  lunes,  que  trinité  population  em 
par  grande  crainte  et  cris  el  pleurs,  oA 
fils  et  épouses  en  otages,  et  ployant  soi 
saines  et  justes,  et  aimées  de  tous. 

c  50.  Ains  paix  durant  vingt-cinq  lunes. 

I  51 .  Dans  Lutetia,  la  Seine,  rougie  | 
suite  de  combats  à  outrance,  étendra  loi 
ruine  et  mortalité, 

c  52.  Séditions  nouvelles  de  malencoifiP 
lotins. 

I  55.  Ains  seront  pourchassés  du  paliii 
par  Thomme  valeureux,  et  par  après  les  i 
Gaules  déclarées  par  toutes  les  nations  | 
mère-nation  ; 

c  54.  El  lui,  sauvant  les  restes,  écbapp 
sang  de  la  Cap,  règle  les  destinées  du  m 
tant  conseil  souverain  de  toute  nation  < 
peuple, 

t  55.  Pose  base  de  fruit  sans  fin,  etUM 

(918)  Extrait  de  l'Invariable.  Fribonrg 
vrais.  86.  La  prédiction  a  été  publiée  pu 
mière  fois  par  le  Journal  des  villes  et  eam 
juin  1859;  puis  dans  te  Propagateur 
tome  IV,  page  552,  et  tome  V,  pages  13 
dans  les  Tablettes  du  chrétien,  page  489; 
variable  de  FriLourg,  tome  XIIl,  1859;  dl 
de  M.  dujardin,  mars  1840. 


(a)  Cette  prédlcUon  est  tirée  d*uo  manoacrit  de  1542. 
Elle  fut  remise  à  Napoléon  peu  de  temps  après  son  sa- 
cre. Elle  a  été  publiée  d*abord  par  Mlle  Lenormaud.  Mé- 


moires ae  Vimnératrice  Joséphine^  Paris.  189 
470,  ol  reproduite  textuellement  par  M.  D 
VOraclc  de  t8iO. 


bs.  Elles  éomjionl  des  sources 
?s»  les  jitns  rcs[ic<'kihles  ;  elles 
|Ual  des  recherches  el  rcxprcs- 
Itle  du  léiiiaignage  «Je  vénéralïlos 
|ued»  ou  de  laitjues  trmie  éiui- 
I,  Leurs  noms,  s'il  nous  éiait 
les  faire  cûni]ûitre«  ne  lais^e- 
b  doute  h  vei  égard;  maïs  on  ne 
[pa*  de  la  réserve  qui  iirnis  est 
r  ce  point,  el  Ton  devinera  sans 
lolifs  que  ces  personnes,  ou  hn- 
tancft  ou  €mplo}jees  dans  le  saint 
'peuvent  et  doivent  avoir,  en 
pur  position,  do  vouloir  garder 
!! 

jlée  1816,  la  Prédiction  d^Orval 
p  à  Bar-le-Duc,  d'un  assez  grand 
1  personnes,  qui  eu  donuèretilà 
hne  de  ***  une  copie  qu'il  rom- 
\n    1881   à    M.   de   L (*J1D), 

Îoqultne  |*ût  élever  aunun  iloute 
ludo    d'un  tel   léuiuignage»   en 
lieillir  d'autres;  et,  après  avoir 
^cteuienl  de  la  t»arl  dlmbilanls 
ic  de  nouvelles  alleslalinns  ron- 


ffi  connaiêsance  aussi  dans  leur  exil.  Bien 
des  ecclésiastiques,  entre  aiilres  M,  le  ruro 
de  S,.,,  en  onl  eu  ceriainnntnt  connaisêafice 
amm  la  révolution  de  18J0,  Il  «este  uoîvc 
BIEN  àTABLi  que  celte  prophétie ,  (elle  ffuelU 
tit  connue  aajourdnui,  remonte  à  une 
époque  plus  reculée  que  les  faits  quelle  pré- 
cise d'une  manière  si  claire^  quelle  paraîtrait 
avoir  été  faite  après  f événement:  en  consé- 
quence ^  un  esprit  sage  et  judicieux  tëut  v 

AJOITKR  FOI  PL£l?fE  ET  ElVTlBaK.    i» 

M-  de  L...  ne  s  en  tint  pas  là.  Apprenant 
par  celle  seconde  réponse  «  que  M.  le  curé 
de  S,.,  avait  eu  connaissance  de  la  iirédic- 
tion  avant  la  révolution  do  1830,  »  il  s'a- 
dressa direrieinent  h  lui  et  en  re«"-ut  une  ré- 
ponse dont  voici  le  passage  le  plus  remar- 
qua Me  : 

«  J*ai  entendu  souvent  parler  de  ces  Pué- 
visions,  même  pendant  mon  émigration  ^  sans 
<*n  avoir  lu  le  texte.  Ce  nest  que  sous  la 
Resianrationqtril  ma  été  communiqué^  com- 
prenant tout  ce  qui  regarde  Napuléon,  le 
retour  des  Bourbons,  kur  départ  et  tout  le 
reste  jusqifft  ra[)parition  de  PAntechrist. 
1  s'adressa  h  M.  le  curé  de  M..,,,     Orval ,  où  j'ai  passé  quelques  instants  avant 


voisine  de  lancienne  abtme 
lepuis  chanoine  el  grand^vicaire 
ijuel,  après  un  long  délai,  lui 
date  du  29  août  1833  :  «  Dans 
est  une  sainte  personne  qui 
foi  entière  h  ces  jirévisions.  Je 
pos ,  je  la  laisse  dans  sa  pieuse 
lais  je  vous  avoue  qu  je  ne  par- 
persuasion,  »  Nous  citons  celte 
ûse,  [larceque  la  disposition  à 
If,  tjui  y  est  exprimée,  ajoutera 
'autorité  à  lopinion  émise  dans 
vantes. 
le  plus  en  [lus  |>ersuadé  île 
is  renseignements  puisés  à 
peu  susfiet^te,  en  sollicita  de 

II,  le  curé  de  M ,  qui  lui 

vril  1835  : 
ils  un  peu  de  temps  ^  répondre  h 
e  vous  m'avez  fait  l'honneur  de 
^eslquil  m*a  fallu  recueillir  di- 
pnements  que  Je  n'ai  pu  mo  pro- 
ies lieni ,  et  j  ai  dû  les  [îutser  à 
sotirces,  afin  do  pouvoir  vuus 
Wfue  chose  de  certain  sur  l'objet 
Ère.  Or  voici  le  résultat  de  mes 
\ll  est  certain  ci  hors  de  dffiite 
prisions  Dvs  souTAinc,  trlles 
Iconnainsez^  ont  é»é  écrites  ilans 
Orval  avant  la  révolution  fran- 
^'dire  avant  1790;  elles  ont  été 
Il  lues  dans  l.*abbaye  même  ri  cette 

ie  baron  do  Manôuville,  hniiuiie 
de  religion ,  atteste  les  ij  avoir 
attacher  HmiTortance  qu'il  y  a 
spuis.  Des  dames  émigrées  en  ont 

les  noms  *lcs  pcrsoiuies  cl  des  licii\ 
pouvons  JoiHïrr  que  les  iiiilîntc^,  nous 
iut:ifil  lie  points  i)ue  ces  tioius  coiilieii- 
b  supprimées. 

rtmartjuera  ronibîcn  un  Icmoin  si  vot- 
M    n^inrillir    des  rcnsci^încniriUs 


ta  première  révolution,  a  est  t|u'à  six  lieues 
d'ici  (920)  ;  j*at  eu  occasion  d'y  retourner 
pour  en  voir  les  ruines,  ct/c  me  suis  trouvé 
i)  portée  de  prendre  tous  les  documents  rela- 
tifs ù  vette  pin'e  si  intéressante.  Je  stis  as- 
smÉ  que  les  personnarjes  les  plus  considé- 
rables et  LES  i»LLs  OIGNES  DE  FOI,  dans  nns 
centrées  et  ailleurs^  y  ont  la  plus  grande 
confiance^  OIK  je  i*ahtage  moi-mi^me.  »► 

De  son  côté,  M.  le  curé  de  M n*avait 

[>as  dfscotïtinué  ses  recherches.  Ayant  ap- 
l»ris,  en  t83o,  d*unc  personne  qui  connais- 
sait liés  longtemps  aussi  la  prédiction,  «  qu'il 
existait  encore  en  Belgique  un  ancien  reli- 
gieux de  Pabbaye  d^Orval,  le  Père  Arsène, 
qui  probablement  possédait  ce  document 
précieux  et  pourrait  donner  de  nouveaux 
détails,  n  il  [»rit  le  parti  d'aller  l'interroger 
lui'iiiôme,  et  le  tô  novembre  AL  de  L.,.  ap- 
prit le  résultat  de  cette  ilémarche  par  la 
lettre  suivante:*  Le  Père  Arsène  élai*  ^' 
plus  jeune  du  couvent  lorsque,  en  1790 
l'hassa  de  leur  siditude  ces  pieux  cénobucN, 
It  n'a  j>oint  lu  alors  la  propnétie;  mais  il  se 
rappelle  que,  parmi  les  reliqieux^  on  parlaiU 
à  cette  époque,  de  prophéties  émanées  d'un 
Père  mort  il  y  a  bien  des  années.  Ainsi, 
quoique  son  témoignage  n*ait  rien  de  bien 
précis,  cependant  il  ne  laisse  [>as  de  cor- 
roborer, dans  ro  qu'il  a  de  vague,  les  au- 
tres témoignages  si  positifs  que  je  vous  ai 
cités  dans  mes  lettres  précédentes,  et  si  cer- 
tains quil  nous  est  impossible  de  les  réroquer 
en  doute  sans  ébranler  la  base  de  ta  certitude 
historique,  » 

Lniîn,  de  plus  en  plus  affermi  dans  sa 

|nd»lH|ue,  sa  parole  est  comme  Técho  lïc  loul  le 
pays,  —  On  pcnirrn  rcin;ir*|uer  nussi  que,  parmi  les 
villes  dislinitt^s  ilc  *f.r  tivues  û(*  Tabbayc  d'OrvaL  se 
trouve  enciVft  uiu*  ville  ilnnt  le  nnm  comiiience  par 
un  S.  KWv  CHl,  dil'on»  rtH»*br«!  p.ir  ses  m;iniif:ic- 
inres  el  son  coininorcf  «îc  ilrnps.  Avis  aux    toclcnri 


1 


7tt 


PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


l'onflance  en  celte  prédiction,  à  laquelle 
pourtant  fil  ne  faut  pas  l'oublier)  il  ne  croyait 
pas  en  1833 ,  et  à  laquelle  il  n*a  cra  qu'à 
mesure  que  les  témoignages  les  plus  cer- 
tains ,  les  documents  les  plus  authentiques 

lui  ont  été  donnés,  M.  le  curé  de  M , 

s'appuyant  sur  d'autres  autorités  graves  re- 
cueillies depuis, écrivait  encore  il  y  a  un  an, 
c'est-à-dire  le  â3  septembre  1839,  à  M.  de 

L :  «  Les  Prévisions  du  solitaire  d'Or- 

val  ont  singulièrement  attiré,  depuis  un 
certain  temps,  l'attention  de  plusieurs  per- 
sonnages haut  placés  dans  le  clergé.  Mgr 
l'archevêque  de  Paris  en  a  demandé  des 
copies  :  il  paraît  ajouter  une  foi  pleine  et 
entière  à  cette  pièce.  Sa  conviction  est  par- 
tagée par  bien  des  prêtres  distingués  pour 
leurs  lumières  et  par  beaucoup  de  fidèles  que 
leur  piété  recommande  à  l'estime  de  tous.  » 
Après  tous  ces  renseignements,  dont  nous 
garantissons  l'exactitude  ;  après  ces  témoi- 
gnages, dont  on  reconnaîtra  sans  doute, 
comme  nous ,  l'autorité,  il  nous  reste  encore 
à  faire  connaître  le  dernier  résultat  des  lon- 

§ues  recherches  faites  touchant  la  prédiction 
'Orval ,  et  assurément  le  résultat  le  plus  ira- 
portant,  puisque  nous  lui  devons  la  version 
authentique  que  nous  publions  aujourd'hui. 
Cest  le  texte  ordinaire  de  la  Prédiction 
COPIÉ  EN  1823,  sur  un  livre  imprimé  d  Luxem- 
bourg A  LA  DATE  DE  15H. 

La  personne  qui  a  fait  elle-même  cette 
copie  Va  remise  à  un  ecclésiastique  avec 
lequel  nous  sommes  depuis  longtemps  en 
rapport,  et  dont  la  scrupuleuse  véracité  équi- 
vaut pour  nous  au  témoignage  de  nos  pro- 
Î)resyeui.  Certain  lui-même,  comme  nous 
e  sommes  d'après  lui,  de  l'authenticité  de 
cette  copie  faite  sur  Voriginal^  il  en  a  publié 
en  France  une  édition,  en  prévenant  que 
l'auteur  de  la  copie  avait  cru  devoir  substi- 
tuer quelques  conjonctions  maintenant  en 
usage  a  d'autres  dès  longtemps  inusitées,  et 
et  aussi,  dans  quelques  mots,  l'orthographe 
moderne  à  l'orthographe  ancienne;  correc- 
tions qui  ne  changent  rien  au  sens,  et  faites 
seulement  pour  rendre  le  texte  plus  intelli- 
ble  aux  lecteurs  peu  versés  dans  le  vieux 

(921)  Ceci  répond  au  reproche  que  quelques  per- 
soDnes  ont  fait  à  la  Prédiclion  d'Orval  de  n'être  pas 
écrite  tout  entière  d*un  style  homogène  et,  pour 
ainsi  dire^  en  mots  contemporains;  d'où  Ton  avriit 
voulu  arguer  contre  son  ancienneté  cl  son  authoii  • 
ticilé.  Quant  à  nous,  nous  ne  sommes  pas  des  liii- 
{^uistes  assez  savants  pour  décider  si  ccKe  critiqm) 
était  ou  non  fondée  en  principe;  mais  il  nous  suf- 
fit de  pouvoir  montrer  qu'elle  était  tout  à  fait  er- 
ronée dans  la  conséquence  qu'on  en  voulait.tirer. 

(922)  Ce  titre  est  celui  que  porte  la  prédiction 
dans  l'étlition  imprimée  en  i5Ïé.  Cette  version  n 
été  rétablie  d'après  un  manuscrit  qui  existe  à  Lvon 
depuis  1825. 

(925)  Bonaparte. 

(924)  C'est-à-dire  l'Egypte,  lieu  de  la  capciviiê 
de»*  Hébreux.  Dans  les  copies  précédentes  que  nous 
avons  eues,  il  y  avait,  au  lieu  de  Visle,  la  terre  do 
captivité,  ce  qui,  en  effet,  désignait  mieux  TEgyptc. 
Au  reste,  nous  n'en  faisons  la  remarque  que  paic<î 
que  ce  nomd'is/e,  donné  improprement  à  un  conli- 
oent,  nous  fournira  plus  loin  l'occasion  d'une  ob- 


langage  (921],  L'auteur  de  la  copie 
averti  que,  de  loin  en  loin,  quelcnic 
peu  importants  étant  tout  à  fait  effa€ 
le  texte  imprimé ,  il  les  a  remplac 
d'autres  mots  que  le  sens  de  la  phr» 

auait  évidemment,  mais  en  ayant  soi; 
istinguer  du  reste  en  les  soulignmU 
C'est  ce  même   texte  que   nous 
reproduire,   en  conservant  les   fm 
même ,  en  beaucoup  d'endroits ,  ï 
totale  de  ponctuation. 

PRÉVISIONS  CERTAINES  RÉVÉLÉES   PAR 
tN    SOLITAIRE 

Pour  la  consolation  des  enfants  de  Die 

XVI*  SIÈCLE. 

En  ce  temps-là  un  jeune  homme  (98 
d'outre-mer  dans  le  pays  du  Celte-( 
se  manifeste  par  conseil  de  force,  n 
grands  ombragés  Tenvoieront  gui 
dans  l'isle  de  ta  captivité  (95^^).  La  ^ 
le  ramènera  au  pays  premier.  Les 
Brutus  (925)  moult  stupldes  seront 
approche,  car  il  les  dominera,  et  ] 
nom  empereur. 

Moult  hauts  et  puissants  rois 
crainte  vraie  ,  nar  Taigle  enlè 
sceptres  et  mouit  couronnes  (9 
et  cavaliers  portant  aigle  et 
courront  autant  que  moucher 
airs;  et  toute  l'Europe  est 
aussi  moult  sanglante,  car  il  se 
que  Dieu  sera  cru  guerroyer  aveci 

L'Eglise  de  Dieu  se  console 
oyant  ouvrir  encore  ses  temples  à'j 
tout  plein  égarées,  et  Dieu  est  " 

Mais  c'est  fait,  les  lunes  sow 
(927),  le  vieillard  de  Sion  (928)  crbi 
de  son  cœur  moult  endolori  par  1 
cuisante ,  et  voilà  que  le  puissant  c 
glé  pour  péché  et  crimes.  11  quitU 
grande  Ville  avec  ost  (930)  si  belle  | 
que  se  vit  si  jamais  telle,mais  oneqi 
royer  ne  tiendra  bon  devant  lafacei 
et  voilà  que  la  tierce  part  de  sont 
encore  la  tierce  part  a  péri  par  lél 
Seigneur  puissant.  Mais  deux  losl 
passés  d'après  le  siècle  de  la  dé 
comme  j'ai  dit  à  son  lieu  (931);  toi 

servation  qui  peut  être  plus  importante. 

(O^o)  Les  républicains. 

(9^0)  Il  nous  semble  qu*il  v  a  ici  une  fa 
pression  ou  une  omission.  Au  lien  ds  jn 
il  devrait  y  avoir  car  Faiglc,  ou  parce  fM 

(0â7)  Que  signifie  Us  lunes  sont  passées^  i 
clait  le  nombre?  c*cst  ce  que  la  suite  da  la 
ra  expliquer. 

(î>28)  Le  Souverain  Pontife. 

(929)  Voici  le  premier  mot  qui  étail 
dans  Toriginal  imprimé.  Le- copiste  Tadf 
pléé  selon  le  sens,  en  le  soulignant.  La  ni 
servation  doit  s'appliquer  à  tous  les  aotret; 
italique  qu'on  trouvera  dans  le  texte  de  la 
tion. 

(950)  Ost  signifie  armée, 

(951)  ('e  sont  ces  mois,  deux  lustres.-' 
j'ai  dit  en  ann  lieu^  qui,  selon  nous,  sera 
aux  mois  préccdenls  :  c'est  fait^  les  tunes  « 
$ées,  puisque  évidemment  les  uns  cl  lésai 
rapportoni  an  mc^me  événement,  les  premiei 
vetiglemcnt  du  puissant,  et  les  seconds  k  $< 


^ 


jrié  les  veuves  el  les  oriibeliiis,  et 

>  î>ieu  n'esl  nliis  soiinl 

aut*  abaissés  reprennent  force  et 

F  pourahattre  rtionnne  inni  retlotrlé  ; 

lir  avec  eiii  le  vieux  i^aog  des  siè- 

1  (lui  reprend  place  et  lieu  en  la 

fille  ce  pendant  que  niomrne  dit 

Mlissé  va  au  pays  d'ontre-mer  iïoù 

enu. 

feul  est  grand  ;  la  lune  onzième  îfa 

ncore ,  et  le  fouet  sanguinolent  du 

•  revient  en  la  grarnle  ville  et  le 
ng  quitte  la  grande  Ville, 

^eul  est  grand;  il  aime  son  neuple 
ang  en  haine,  la  cinquième  lune  a 
r  maints  çuerrojers  d*Orirnt;  la 
;  couverte  d  hommes  et  de  machines 
e;  r'est  fait  de  Thomme  de  mer. 
icore  venir  le  vieux  sang  d^  la 
I., 

reut  la  f>aii  et  que  son  saint  nom 

»  Or,  naiî  grantle  el  florigganle  svjà 

du  cfue  Gaulois.  La   (leur  hlanche 

bnncur  niouU  grand,  la  maison  de 

nte  moult  saints  cantiques,  Cepen- 

Is  de  Brulus  ovent  avec  ire  la  Heur 

^  obtiennent  règlement  puissant, 

Hnii  Dieu  est  encore  moult  Qdié  à 

^^■8  élus  et  pour  ce  que  le  saint 

HRore  moult  profané;  ce  pourtant 

réprouver  le  reiour  h  lui  par  18  fois 

lul  est  grand  ;  il  purge  son  peuple 
les  tribulations;  mais  toujours  les 
auront  fui. 
[>nc  lors  une  grande    rons|nration 

ileur  blanche  rïieminè  dans  roni- 
liiainle  compagnie  niandite,  et  le 
îenx  sang  de  la  Cafi  quitte  la  grande 
Bioult  gaudissent  les  tds  tîe  Brut  us  : 
lîome  les  servants  de  Dieu  crient 

à  Dieu  et  que  Dieu  est  sourd  par 
de  ses  ilôches  qu^il  retrempe  en  sou 
les  mettre  au  sein  des  mauvais, 
Ur  au  celte  Gaulois  I  le  Coq  elVacera 
blanche  et  un  grand  s'appellera  le 
peuple.  Grartde  commotion  se  fera 
hez  les  gens,  pane  que  la  cfmroinie 

e    par   mains  d'ouvriers  *|ui  unt 

«lans  la  grande  Ville, 
ieul  est  grand  ;  le  règne  des  mau* 

de  mn  avciigleiiieiU.  IVaprrs  niu;  rv- 

ki  Imui  p(isiiiéf&  ithUipieniu'ja  tinn   i'|ie»- 

t  lubtn  s  ou  iVw  ;iti.s;  sii|i{>ti;;tliiiii  coiilii' 

E^Oet  par  les    t-vrjii'tuiiits  pitnliU  liini!»   ce 

vt  m:iiiitcii;iiil  ;4i;c<MH|)lis. 

Cap,  r;iciiic  tlu  luul  Cnfx?!. 

t)n  :i  dii  que  ces  nitilH,  un  tumtbrt  piehi  de 

priHit'in  une  unnéei  mais  ct  iic  (muI  êlro 
I  i  «tore  «hdktiç  il  èlnblir.  Lrs  cvéuciiïenls 
I     Miivl  rcUi'  hicinion  ciliscurc. 

c  -M-.».iliMî  Kl  raiitillc  rojalc,  qui,  chez  les 

•  (:ti(  <\\^  Va  II  tUu  ilr  Jtitl;u 

l».iiiH  ir;iuirt'S  capic^  ik  la  prophétie  on  liL  : 

%cùn\ 

à  paillr  lie  <|uelltï  èpmiuc  «loll  on   rompler 

■h*  lU^  ces  dix  foh  ^^r  hmv%^  oi  piux  i»n  pi\j^ 

m  fmi  dix   Unti's'    \a'   U'xU*  du   î>olilairr 

le   eoMJcctnicr  que  ce   dmt  vUv  à  |KMlir 


vais  sera  vu  croître  ;  mais  qu  ils  se  notent* 
voilà  (jue  les  pensées  du  celte  Gaulois  se 
choquent  et  que  grande  division  est  dans 
rentêndemenl*  Le  roi  du  [teuple  en  abord 
vu  mouU  foible  el  [lou riant  contre  ira  bien 
les  uiauvais;  mais  il  nY'toit  pas  bien  assis 
et  voilh  que  Dicui  le  jette  bas. 

Hurlez  ,  iils  de  Brutus,  appelez  sur  vous 
les  biMes  qui  vont  vous  dcvôrer.  Dieu  seul 
est  grandi  quel  bruit  d'armes l  11  n'y  a  [>as 
encore  un  nombre  ï>lein  de  lunes  (93^),  et 
voici  venir  maints  guerrovers. 

C'est  fait  la  montagne  Je  Dieu  d(5solée  a 
cri<§  h  Dieu  ;  les  llls  de  Juda  {W6)  ont  crié  h 
Dieu  de  la  terre  élrangère,  et  voilà  que  Dieu 
n'est  )>lus  sourd.  Quel  feu  va  avec  ses  flè- 
ches, div  fois  six  lunes  et  puis  (936)  encore 
six  fois  dix  lunes  ont  nourri  sa  colère  (0:iT). 
Malheur  à  toi»  grande  Viïlel  voici  des  roi 5 
arniés  oar  le  Seignenr,  mais  dt'îji\  le  feu  Tai 
égalée  a  la  terre  ;  ptnnlant  les  justes  ne  pé- 
riront f>as.  Dieu  les  a  écoutés.  La  place  du 
crime  est  purgée  [lar  le  feu,  le  grand  ruis- 
seau a  éconduit  toutes  rouges  de  >ang  ^es 
eaux  h  ta  nier*  et  la  Gaule  vue  «somme  déca- 
brée va  se  rejoindre. 

Dieu  aime  la  |iaix;  venez^  jeune  prince, 
quittez  Kisle  de  la  ca[Hivilé  (U38J,  joignes  le 
lion  h  la  Heur  blanche,  venez. 

Ce  qui  est  prévut  Dieu  le  veut  :  le  vieux 
sang  ilas  siècles  terminera  encoie  longues 
divisions»  lors  un  seul  |nisteur  sera  vu  dans 
la  celte  Gaule.  L'homme  puissant  par  Dieu 
s'assoyera  bien»  moult  sages  règlements  aft- 
liellcront  la  fiaix.  Dieu  sera  cru  d'avec  lui 
tant  prudent  et  sage  sera  le  rejeton  de  la 
Op.  GrAces  au  père  de  la  miséricorde,  la 
sainte  Sion  rrchnnte  dans  ses  temples  un 
seul  Dieu  grand.  MouU  brebis  égarées  s'en 
viennenl  boire  au  ruisseau  vif  :  trois  prin 
ces  et  rois  mettent  bas  le  manteau  de  Ter- 
reur et  oyent  clair  en  la  foi  de  Dieu.  Eu  ce 
tenq)S-là  un  grand  peuple  de  la  mer  repren- 
dra  vraie  croyante  en  deux  tierces  parts 
(^J39).  Dieu  est  encore  béni  pendant  quatorze 
lois  dix  lunes  el  six  fois  treize  lunes.  Dieu 
est  saoul  d*avoir  baillé  des  miséricordes  el 
ce  ponrlant  il  veut  pour  ses  lions  prolongif 
la  |>aix  encore  pendant  ilix  fois  douze  lunes. 

Dieu  seul  est  grand.  Les  biens  sont  farts, 
les  saints  vont  souffrir.   L'homme  du  mal 

irniip  époque  antérieure  ù  la  cliulc  du  Hoi  du 
peupte. 

(V:^)  Dans  une  note  précédente,  nous  avons  hh 
observer  i\\ïc  TEgypie  élaii  nommée  Vile  de  ta  cffjtd' 
vihK  ici,  voici  revmJr  la  même  t^xpression  ;  mais  il 
esl  birn  dillicile  de  croire  qn^elle  désigne  encore 
IK^Ytilc.  Lii  première  fuis,  c'éuil|t3r  aUusion  lus- 
lontpie  au  pays  de  la  captivilë  des  Hébreux;  or, 
relie  lociiiion  nu  s;iuî»  *l*uiie  |ilns  ici  le  même  sciig. 
Ctninneul  donc  fanl-il  renlendre?  e  est  encore  le 
frcereldi'  Paveuin  Observuiis  sjêulenierit  que  le  nom 
iViie  nvanl  ele  in»imiiireinenl  appriipie  ;»  rEj;yj»k\  il 
se  iHM"irrail  <iu't*ii  ne  iliU  p.is  le  prentire  ici  mou 
pins  à  la  leltro,  et  i|ue  iU  du  ta  captivité  signiliât 
putjs  de  ta  atptiviU ,  ou  même  ^^ulcmenl  puijë 
d*exH, 

(îK^i*)  ?A\  snile  du  divorce  de  Henri  MIL  VAnglt^ 
lerrc  etlI'-ioHse»  en  i5U,  sVlaieiU  séparée*  ili:  U 
communion  rumaine, 


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PRO 


DICTIONNAIRE 


PRO 


arrive,  de  deux  sangs  prend  naissance.  La 
fleur  blanche  s'obscurcit  pendant  dix  fois 
six  lunes  et  six  fois  vingt  lunes,  puis  dispa- 
roîl  pour  ne  plus  paroître.  Moult  mal,  guère 
de  bien  en  ce  temps-là  :  moult  villes  péris- 
sent par  le  feu  :  sus  donc  lors  Israël  vient  à 
Dieu  Christ  tout  de  bon.  Sectes  maudites  et 
sectes  fidèles  sont  en  deux  parts  bien  mar- 
quées. Mais  c'est  fait  :  lors  Dieu  seul  sera 
cru  et  la  tierce  part  de  la  Gaule  et  encore  la 
tierce  part  et  demie  n'a  plus  de  croyance. 

Comme  aussi  tout  de  même  les  autres 
gens. 

Et  voilà  déjà  six  fois  trois  lunes  et  quatre 
fois  cinq  lunes  que  tout  se  sépare  et  le  siè- 
cle de  fin  a  commencé. 

Après  un  nombre  non  plein  de  lunes, 
Dieu  combat  par  ses  deux  justes  et  l'homme 
du  mal  a  le  dessus.  Mais  c'est  fait  le  haut 
Dieu  met  un  mur  de  feu  qui  obscurcit  mon 
entendement  et  je  n'y  vois  plus.  Qu'il  soit 
loué  à  jamais.  Amen. 

ÉVÊCHÊ     DE     VERDUN. 

Prophétie  d'Orval. 

«Verdun,  le  6  février  1849. 
«  Monseigneur, 

«  Depuis  quelques  années,  les  Prévisions 
d'un  Bolitairey  généralement  connues  sous 
le  nom  de  Prophétie  SOrvaU  ont  eu  en  France 
un  grand  retentissement.  A  une  époque  ré- 
cente, elles  fournirent  à  la  presse  religieuse 
et  politigue  matière  à  une  polémique  ardente 
et  passionnée.  Tout  le  temps   néanmoins 

Îu'elles  ne  furent  pour  le  public  qu'un  objet 
e  curiosité  ou  un  sujet  ordinaire  de  dis- 
cussion, je  ne  les  jugeai  pas  dignes  d'une 
attention  sérieuse,  et  quoique  les  premiers 
exemplaires  manuscrits  (9i»0)  fussent  sortis 
de  mon  diocèse,  je  dus  m'abstenir  de  pro- 
noncer un  jugement  ou  même  d'émettre  une 
opinion  sur  une  œuvre  qu'il  ne  m'apparte- 
nait pas  exclusivement  d'apprécier.  Une  cir- 
constance récente  me  fait  un  devoir  de  sortir 
de  cette  réserve. 

«  Les  graves  événements  qui  viennent  de 
s'accomplir  en  Europe,  et  plus  encore  ceux 
dont  tout  le  monde  a  le  pressentiment  secret, 
devaient  naturellement  rappeler  l'attention 
du  public  sur  des  prévisions  un  instant  ou- 
bliées, mais  que  les  faits  semblaient  se 
charger  de  justifier  si  complètement.  Aussi 
furent-elles  plus  que  jamais  un  sujet  de 
préoccupations  pour  les  esprits  avides  de 

(9i0)  La  prophétie  d*Orval  a  été  plusieurs  fois 
imprimée  dans  différents  recueils  périodiques.  L'é- 
dition la  plus  comulclc  $c  trouve  dans  VOracle  pour 
1840,  publié  par  M.  Henri  Dujardin;  Paris,  chez 
Camus,  rue  Cassette,  20.  Elle  porte  ce  litre  :  Prévi- 
sions certaines  révélées  par  Dieu  à  un  solitaire  pour 
ta  consolation  des  enfants  de  Dieu,  La  prophétie  com- 
mence par  ces  mots  :  En  ce  temps-là^  un  jeune 
honime  venu  d" outre-mer,  etc.,  ei  iinit  par  ceux-ci  : 
Dieu  met  un  mur  de  feu  qui  obscurcit  mon  entende- 
ment^ et  je  n'y  vois  plus,  qu'il  soit  loué  à  jamais. 

(9il)  Deuxième  supplément  à  VOracle  pour  18i0, 
contenant  un  mémoire  sur  raulhenticité  de  la  Pro- 


sonder Tavenir.  Des  points  ies  dIos  c 
de  la  France,  je  fus  consulté  sur  le  d< 
confiance  que  méritaient  ces  prop 
et  récemment  dans  un  mémoire  pi 
Paris  (94.1),  et  dont  les  données  pnii 
ont  été  fournies  j)ar  un  prêtre  de  me 
cèse ,  la  prophétie  d'Orval  a  été  q 
d'insjnration  divine  et  comparée  sans 
lion  aux  oracles  consignés  dans  nCM 
saints  (9^2).  C'était  dès  lors  pour  un 
un  devoir  d'examiner  ce  travail,  et  d 
subir  non-seulement  au  Mémoire  ^ 
l'auteur  lui-même  l'épreuve  d'une  c 
sévère  et  consciencieuse.  Je  vous  doii 
seigneur,  je  dois  à  mes  collègues  dan^ 
copat,  un  compte  exact  du  résultat  < 
investigations. 

A  Le  point  capital,  quand  il  s'agil 
prophétie,  c'est  d'en  établir  l'authent 
de  prouver,  par  des  témoignages  in 
bles,  qu'elle  est  certainement  antériei 
événements  qu'elle  annonce.C'est  la tâ( 
s'est  imposée  M.  D...  curé  de  B...,aii1 
Mémoire  en  question.  «  Selon  lui,  1< 
visions  auraient  été  révélées  à  un  re 
de  l'abbaye  d'Orval  (943)  qui  vivait 
première  moitié  du  xv*  siècle,  et  ^^ 
amour  de  la  retraite  et  du  silence 
donner  le  surnom  de  Solitaire, 
lions  imprimées  à  Luxembourg  en^ 
vinrent  la  proie  des  flammes,  lorsq 
la  bibliothèque  et  le  monastère  fur 
diés  par  les  troupes  du  maréchal  de  ( 
Un  seul  exemplaire  échappé  à  l'incij 
soigneusement  conservé  par  le  priéi 
maison,  fut  remis  au  moment  de  Vb 
des  Français  dans  le  Luxembourg  k 
tain  frère  Aubertin,  avec  charge  de  OQ 
précieusement  ce  dépôt,  et  de  le  r 
plus  tard  au  monastère,  si  la  Pro 
permettait  un  jour  que  l'abbave  dX 
relevât  de  ses  ruines.  Le  frère  Ai 
retiré  à  Pont-à-Moussun,  permit  en 
l'auteur  du  Mémoire  de  transcrire  la 
sions  relatives  à  la  France.  Des  copi 
ou  moins  fidèles  de  ces  prévisions, 
répandues  dans  le  public  vers  1828  (t 
voulut  en  vérifier  1  exactitude  en  les 
rant  è  la  prophétie  imprimée.  Mais  al 
l'auteur,  frère  Aubertin  avait  cessé  d< 
et  avec  lui  avait  disparu  sans  retour  J 
térieux  petit  livre^  seul  et  dernier  < 
taire  des  événements  que»  dans  n04 
(le  calamité.  Dieu  réservait  à  la  Frai 
l'Europe.  » 

«  Je  m'abstiendrai,  Monseigneur,  < 

phétie  d'Orval,  etc.,  clc. ,  par  Henri  Di 
Paris,  Camus,  rue  CasseUe,  20,  et  publié 
lembrc  1848. 

(942)  Page  55  du  Mémoire. 

(943)  Abbaye  de  Tordre  de  Ciieaux,  da 
cien  diocèse  d^  Trêves,  a»  centre  de  la  l 
Ardeiincs.  Le  village  où  se  voient  encore  k 
imposantes  et  piltoresqiies  de  Tabbaye  d*Or 
parlienl  aujourd'hui  à  la  province  et  an 
aposlolique  du  Luxembourg. 

(944)  11  est  consUté  par  Tenquéce  qo^cn 
1828,  une  copie  des  Prévisions  fu»  remise  ) 
leur  lui-même  à  une  personne  de  Verdun. 


PRO 


DES  MlîlACLES. 


FRO 


"m 


ÈÊ  les  nombreuses  invraisemblances, 
Kr  ns  |>alpables,  les  im|tossibi- 

Kl  i  celte  histoire  est  renif^lie. 

^r  iiu  reslo  semble  avoir  ))ris  à  lâche 
ver  à  la  prof»hélie  loule  aulorilé,  eu 
ni  qu'il  s'élait  permis  de  substituer  nuic 
5  5oi-r!i!5anl  iiiiutelligiblcs  dont  s'était 
le  solitaire,  des  expressions  moins 
nées,  de  remplacer  les  mots  etracésdariS 
nal  par  des  mots  équivalents,  et  de 
ire  h  s»  manière  une  œuvre  <|ue  cepen- 
il   croyait  d'inspiration  divine  (9i5j. 
sans  nrarrêler  à  ces  considérations  cri- 
î,  dont  la  valeur  pouvait  être  i-onlestéo 
is  esprits  ()révenus,  je  nValtachai  eiclu- 
cnt  a  faire  des  recficrcïies  sur  la  per- 
!  de  frère  AulH*rtin»  dénositaire  de  la 
létie  originale,  et  qui  disparaît  tout  h 
lorsque  Tauleur  du  3Êémoire  est  sommé 
iimer  la  source  où  il  a  puisé  les  Pr<Tt- 
.  Or,  Monseigneur,  il  résulte  de  lémoi- 
5S  aulheniitiues,  qui  sont  en  ce  moment 
ié$  aux  archives  de  mon  secrétariat, 
B23  il  existait  è  la  vérité  un  ancien 
de  ce  nom  h  Ponl-à-Mousson,  mais 
I*  il  narait  appartenu  à  tubhai/e 
ni  même  à  l'ordre  de  Cileaux  :  (fu*i( 
profession  chez  tes  chunaines  régu- 
Sain('Aufjus(in,   dans    Vabhane  de 
(Menrtbe),   sitttée   aux  pieas  des 
|é  quatre-vingts  lieues  d^Orval  dont  il 
lit  à  peine  le  nom  :  et  que  ee  religieux^ 
\t  mourir  en  1825  ou  t8-2G  (9!»6),  vimit 
\ns  tes  premiers  jfturs  r/f  1837  {^M). 
découverte,  endétruisantparsa  base 
^    dément  sur  lequel  reposait  Tau* 
s  Prévisions,  me  dispensait  assu- 
c  recherches  uUérieures. Cependant 
encore  inlerroi^er  l'auteur  de  cclli* 
ible  mystitlcfltion»  ei  si  jai  ou  la 
de  constater  qu'un  fïrétre  avait  eu 
rde  blesser,  en  matière  aussi  çrave, 
!e  la  vérité,  je  suis  heureux  d  ajon- 
seigneur,  que  j'ai  eu  la  consolation 
illirde  la  bouche  mémeduconjml)le 
rcu  eomiilet  <le  sa  faute*  Il  me  déclara. 
■•Te  le  pelit  livre  imprimé  h  Luxem- 
liV  ifavait  jamais  existé  que  dans 
j^iuation;  que  la  prophétie  d'OrvaU 
rtie  relative  à  Tempire,  était  exclu- 
'rit  son  œuvre;  que  le  reste  avait  été 
lO^é  au  hasard,  avec  des  lambeaux  Tan- 
tes prophéties  em^iruntées  h  des  recueils 
mus,  et  sur  lesquelles  je  n'ai  pas  ?»  me 
onccr;  que,  dans  le  principe,  il  n'avait 
ms  cette  supercherie  qu'un  amusement 
nortée,  mais  que  le  temps  s*étant  cbargé 
frifier  quelques-unes  de  ses  prévisions, 
nilé  d'un  côté,  d©  Pautre  la  fausse  hon»e» 
ifipt  fait  persévérer  dans  une  voie  dont  :l 
Bfin  heureux  de  sortir, 
il  TOUS  faisant  celte  communication, 
letgneur.je  n  ai  pas,  gr.lce  h  Dieu,  la  pen- 
le  mer  qui*  l*espril  [iroivhétique  ne  puisse 

5)  Page  23  du  Moïiimre. 

81  l^age  28  du  Mcruuiie* 

jJ^On  lit  cil  tffri  ilaus  les  ïlcRÎstri^s  des  acte* 
FotU-â^Mmi&Mïti  :  Jaci|ues  Lainorl,  dil 
ifliu,  est  tîccc.lc  'à  Funi-â  Muna^on,  le  i8 


encore  reposer  sur  l'Eglise  de  Jésus-Christ. 
Je  n'ignore  pas  quTi  toutes  les  grandes  épo- 
cïues  de  Fhistoire  la  divine  Providence  a 
daigné  plus  d'une  fois  soulever  le  voile  qui 
recouvrait  Tavenir,  ci  que  souvent  TEspritde 
Dieu  a  révélé  aux  âmes  les  plus  sinifdes  des 
événements  éloignés  qui  échappaient  aux 
regards  perçants  du  génie.  Mais  resftonsable 
aux  yeux  de  TRglise  de  tout  ce  qui  tient  h 
la  rel illion  et  h  la  foi  dwns  mon  diorèse,  je 
ne  Mouvais  permettre  cprune  erreur,  h  Tappui 
de  laquelle  on  inv(M]u«d  le  non»  de  Tua  de 
mes  plus  vénérables  prédécesseurs,  se  [pro- 
pageât à  la  faveur  de  mon  signée.  Si  TApôtro 
ordonne  de  ne  pas  mépriser  les  prophéties^ 
il  veut  en  même  temps  qu'on  éprouve  sérieu- 
sement tout  ce  qui  est  *iouleu\,  et  qu*on 
rejette  sans  ménagement  tout  ce  cpii  n'est  ni 
lK>n,  ni  certain  (9^8),  et  j'ai  cru  accomfdir  un 
devoir  envers  rfiglise  en  nïcltant  mes  vénéra- 
bles collègues  en  mesure  d'empêcher  qu'une 
crédulité  trop  confiante  ou  une  impiété  sys- 
tématique ne  confondissent  une  œuvre  pure- 
ment huuïaine,  avec  les  ora<'les  sacrés,  éternel 
obji^l  de  ta  foi  et  de  la  vénération  des  chré- 
tiens. 

»  Je  SUIS  avec  res|>eci» 

«  Monseigneur, 

«  De  Votre  Gran<leur, 
ir  Le  irès-homble  et  très-obéissant 

serviteur. 

«  t  Loiis,  évéquede  Verdun.  » 

Nous  terminerons  cet  arircle  par  les  paroles 
si  remarquables  de  Madrolîo  dans  son  ou* 
vrage  intitulé  le  Prêtre  devant  le  siècle^  publié 
en  18V0.  De  celte  fois  la  prédiction,  nous 
dirions  presque  la  prophétie  estauthentiqtie. 
fvllc  a  ou  un  complet  acconq)lissement  h  nuit 
ans  d*iiileivaile,  et  n'intéresse  plus  nolro 
avenir  que  par  une  menace  d'invasion  h  la- 
quelle nous  croyons  f»eu,  et  que,  par  con- 
séquent,  nous  craignons  d'autant  moins; 
toutefois,  il  est  très  remarquable  encore, 
que  la  guerre  commence  en  185V  du  c6lé 
d'oi^i  l'invasion  devait  venir  suivant  Tauleur, 
Il  disait  donc  en  18V0,  année  redoutée  et  qui 
passa  Irès-inotTensive  : 

€  La  table  sociale  es!  rase.  H  ne  reste  plus, 
en  physique,  de  plein,  de  vivant,  mais  de 
délétère,  dans  la  société  européenne,  que 
romnipotence  de  reîU)»ereur  Niiolas,  la 
bourse  des  Rotschild,  et  Tûme  indignée  i\es 
réi>uidirains...  * 

<r  \M  révolution  aura  lieu  dans  un  ordre 
régît  lier  :  I  l*ar  l.-i  réforme  électorale  d  abord, 
la  réforme,  sa  petite  cause  et  même  sa  pelilo 
occasion*  Il  Par  la  république,  ivlus  ou  moins 
innocente,  plus  ou  moins  sanglante,  plus  ou 
moins  durable,  m  Par  un  dix-huit  bnunaire, 
plu.^ou  mcnnsfacile,  plusoumoinscavalier.* 

«  Et  en  tout  cas»  par  une  invasion,.,  dont 
TAnglelerre  serait  de  nouveau  le  seul  mobile, 

janvier  1857,  b  5  heures  ;ipri'S'inr<h. 

(918)  rnvplifliiis  itolilc  sjieifjcrc  :  cMTiula  aiilrm 
praliaie  :  ♦p"»l  l>*>uuiii  Cil  lenctt*.  (/  TUehtoL  v»^<*. 


751 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


et  la  Russie  seule,  en  définitive,  le  remèJe 
unique,  » 

ft  La  république  aura  lieu  en  France,  parce 
que  tout  le  momie,  et  surtout  ses  ennemis, 
et  jusqu'aux  rois  la  désirent,  ou  môme  la 
fomentent,  à  leur  su  ou  à  leur  insu.  Elle 
aura  lieu  par  une  raison  plus  simple  encore 
que  ses  causes  :  f^arce  qu'à  un  homme,  ou 
p^.utôt  à  un  nom  près,  elle  existe  déjà  en 
réalité.  Elle  aura  lieu  surtout  pour  donner  à 
la  France  et  à  l'Europe,  par  des  faits  écla- 
tants, d'immenses  et  derniers  enseigne- 
ments... » 

Nous  avons  eu  la  révolution  par  la  réforme  ; 
nous  avons  vu  la  république  et  le  diœ-huit 
brumaire;  Dieu  nous  garde  de  Tinvasion  l 

PROPIÏIATOIHK.  Le  pro|)itiatoire  était 
le  couvercle  de  Tarche  d  alliance.  11  était 
d'or,  et  surmonté,  à  ses  deux  extrémités,  de 
deux  chérubins  du  môme  [métal,  qui  de 
leurs  ailes  étendues  semblaient  former  un 
trône  à  la  majesté  divine.  C'est  de  là  que 
Dieu  rendait  à  haute  et  intelligible  voix 
ses  oracles  à  Moïse  ou  au  grand -prêtre  qui 
le  consultait.  Lorsque  Moïse  entrait  dans 
le  tabernacle  de  l'alliance,  afin  de  consulter 
VoraclCj  il  entendait  une  voix  qui  lui  parlait 
du  propitiatoire  sur  Varche-  du  testament 
entre  les  deux  chérubins.  De  là  venait  la  voix 

Ju'il  entendait  (9^9),  est-il  dit  au  livre  des 
ïombres.  Le  mot  hébreu  capphoret,  que 
saint  Jérôme  a  rendu  i>ar  propitiaiorium,  veut 
dire,  à  proprement  j)arler,  un  couvercle}. 

Nous  ne  savons  si  ce  miracle  se  continua 
longtemps  en  Israël;  mais  dans  les  temps 
postérieurs,  dès  le  temps  de  David,  Tusage 
de  consulter  Téphod  aVait  prévalu.  IVoy, 
rart.URiMj 

PSAUMES.  (Prophéties  oui  y  sont  conte- 
nues.) Comment  aborder  le  livre  des  Psaumes 
après  les  mille  auteurs  qui  en  ont  écrit?  Que 
dire  après  le  grand  Bossuet,  et  reste-t-il 
encore  quelque  chose  à  dire?  N'est-ce  pas 
une  témérité  d'oser  regarder  en  face  d'impé- 
nétrables mystères  voilés  dans  les  sublimités 
d'un  langaçe  tout  divin?  Et  sufTirait-il  d'un 
article  de  dictionnaire  pour  éclaircir  ce  qu'il 
contient  de  moins  impénétrable?  Bornons 
notre  rôle  à  de  plus  modestes  proportions. 
Laissons  aux  savants  qui  voudront  composer, 
non  un  article,  mais  un  long  ouvrage,  le 
soin  de  démêler  les  véritables  auteurs  du 
Psautier,  de  déterminer  l'exarte  division 
iles  psaumes,  leur  ordre  relatif,  et. d'en  ex- 
pliquer les  titres.  Laissons  aux  littérateurs 
et  aux  poètes  le  soin  de  signaler  les  beautés 
admirables  d'une  poésie  que  rien  ii'éjralo 
dans  les  œuvres  humaines;  à  eux  seuls  il 
appartient  de  parler  convenablement  du  ly- 
risme de  certains  psaumes,  entre  autres  des 
xvu%  Diligam  te.  Domine,  fortitudo  mea; 
xviii%  Cœli  enarrant  gloriam  Dei;  l\iv%  Te 
decet  hymnus,  Deus,  in  Sion  ;  lxvii%  Exsurgat 
Dcus,  et  dissipentur  inimici  ejus;  lxxxiii% 
Quam  dilecta  tabernacula  tua;  ciir,  Bencdic, 

(0i9)  Ciimquc  iiigiciloroliir  Moyscs  lal>crn:uM- 
lum  fœdcris,  ut  consiilorel  orariilum,  ainliel»;U  vo- 
ccm  loquciitis  ad  se  tic  propilialorio  qiiod  crai  su 


anima  mea, Domino:  cxiii%  In  exitu  I 
/Egypto,  A  c  ux  seuls  il  appartient  de 
lir  les  beautés  éi)arses  dont  le  Psautî 
miîle  :  combien  de  fois  déjà  n'ont 
signalées  les  magnifiques  imagos  co 
au  psaume  x\xv%  Juslitia  tua  sieui 
Dei  :  judicia  tua  abyssus  multa,,.  Inel 
tur  ab  ubertate  domus  tuœ  :  et  torrt 
luptafis  tuœ  potalns  eos;  nous  n'os< 
(luire,  crainte  d'alfaiblir  encore  de  î 
images,  [)Ourtantdéjàsi  affaiblies.  Au 
xvxvf,  Vidt  impium  super exaltatun 
vatum  sicut  cedros  Libani.  Et  transiti 
non  erat  :  et  quœsivi  eum,  et  non  est  i 
locus  ejus.  L'immortel  Racine  a  es 
rendre  en  français  ce  passage  admir 
est  admirable  encore  dans  sa  trac 
mais  quelle  différence  pourtant  l 

J'ai  vil  rimpic  adoré  sur  la  terre. 
Pareil  au  cèdre,  il  cachait  dans  les  ck 

Son  front  audacieux. 
Il  semblait  à  son  gré  gouvcrniT  le  ton 
Foulait  au\  pieds  ses  ennemis  vaincus 
Je  n'ai  fait  que  passer,  il  n'était  déjà  | 

Au  psannio  cxLiir,  Domine,  inclin 
tuos,  et  descende  :  lange  montes^  et 
bunt;  fulgura  coruscationem,  et  dî 
eos,.,. 

Mais  combien  ne  faudrait-il  pas  • 
lare'ls  traits,  dont  l'éclat  éblouit; 
reilles  jiensées,  dont  Tampleur  élo 
son  immensité? 

Laissons  les  philologues  et  les 
mystiques  débrouiller  le  sens  intin 
sous  les  profondeurs  de  ce  langage  c 
sublime,  simple  et  magnifique;  le 
mairiens, chercher  le  rhythmeou  la 
les  cabalistes,  des  mystères  de  mois 
rangement  dn  lettres;  rentrons  dai 
sujet. 

David,  sa  descendance  et  le  peu 
raël  sont  l'objet  immédiat  de  la  pli 
psaumes,  le  Messie  et  son  Eçlise^l'c 
médiat  de  quelques-uns  et  1  objet  n 
tous. 

Quant  à  David,  à  sa  postérité  et  à: 
pie,  il  n'y  a  pas  de  contestation 
a  cet  égard;  aussi  les  Juifs, 
matérialistes  en  fait  de  religion,  coï 
taierU  leurs  pères,  refusent-ils  enc< 
obstination  d'étendre  leur  vue  au  < 
limites  tracées  par  celte  lettre,  q\ 
morte  depuis  longlem[)s,  si  Tespri 
vivifie  ne  lui  avait  donné  des  ailes  f 
verser  les  siècles. 

Nous  examinerons  successivemer 
dans  une  rapide  analyse,  ceux  des  i 
qui  se  rapportent  immédiatement  S 
Christ  et  qui  ne  conviennent  qu'ai 
ceux  qui  s'y  rapportent  médiatemeD 
à-dire  d'une  manière  figurative;  t4 
concernent  l'Eglise  chrétienne  en 
temps  que  son  fondateur;  car  TEdi: 
conïi)lémcnt  nécessaire  de  Jésus-Cor 

per  nrcani  testiinonii  inlcr  duos  cliorubiin 
ioquehalur  ci.  (yum.  vu.  8î).) 


crc  sont  inséparable»:,  ot  enfin  reiix 
lit  trait  oiclusWemenl  à  la  Synagogue, 
'  4'c  faible  travail  ne  pas  ôlro  par  trni) 
iletî 

ï  lésos-Christ  soit  annoncé  dans  les 

C5i,  tyms  saurions  d'antanl  moins  eu 

V   qu'il    nous   Tassurf»    lui-niûmc  au 

cl la pitre  de   T Evangile   selon    sainl 

I  était  alors  prôl  à  quitter  ses  dis- 

pour   monter  aux  deux,  et   il   leur 

i  parlant  de  sa  iiassiun  et  de  sa  résur- 

tl  :  «  Je  vous  en  ai  pruvenus,  lorsque 

rencore  aver  vous;  il  était  nét-essaire 

ut  ee  qui  était  écrit  ife  moi  dans  l^i  loi 

15e,  danî*  les  profîfièles  et  au  /iVrr  (ies 

|f#,   s'acroniplh   :  Necrss**  e$t  impfrri 

ptœ  Mcripta  nttnt  in  h<j€  Mmjsi,  cl  pro- 

(  et  psaimi»  de  me, 

iremier  psaume  qui  coneernc  directe- 
Itimmédiatenienl  Jésus-Cfirisi,  do  telle 
lû'on  n'en  peut  faire  lapplication  h 
autre,  se  présente  h  Fouverlure  du 
quoique  le  seinnd  suivant  Tordre 
Jgemenl  :  Qtmre  fremufrunt  grntea,  ei 
\  meditali  sittu  inania?  Le  firoplitHo  y 
tînsi  :  Les  roi»  de  fa  terre  se  sont  ievt^i, 
trinces  t>ftt  formé  entre  eux  des  corn- 
mtre  le  Seigneur  et  so7i  Christ.  Bri- 
MTÈ  chaineSf  ont-Us  dit,  et  rejetons  leur 
in  de  nous.  Mois  cefui  qui  habite  dans 
tx  se  moquera  d>tt.r^  et  le  Seiejneur  tes 
n;  il  leur  re pondra  dans  sa  colère^  il 
ssera  avec  [tireur  dans  ses  moins.  Car 
\oi  fai  reçu  de  lui  ta  royauté  de  Sion, 
te  montagne,  avrc  mission  d\tnnoncer 
p/e.  Le  Seigneur  mUi  dil  :  Vous  êtes  mon 
Vùîit  ai  engendre  dans  mon  éternité, 
dez-moi  les  nations^  je  vous  les  donne- 
ur héritage,  el  j*élendrai  vos  poitses- 
Utques  aux  con^ns  de  Cunivers  (950 1, 
lavid  ou  Saloniou,  ou  quelque  autre 
I  ont  reçu  directement  de  Dit* y  la 
é  «leSiou,  la  sainte  montagne;  si  jiar 
10  figure  lie  langage  on  feut  reculer 
Ifins  de  leur  empire  jusqu'aux  limites 
livers,  il  n'en  est  aucun,  iî  n'est  ut  un 
B  sur  la  terre,  ni  un  ange  dans  les 
qui  puisse  dire  de  bn-niôuio  ou  dout 
fse  dire»  qu'il  est  le  fils  de  Dieu,  en- 
!dtl>ieu  de  toute  éternité;  évidemment 


VCf.RS. 


PSA 


H 


Qnare  rromircnini  pmit^^s,  ii  p^>)H^Ii  îiictlrtn* 

liiaoia?  Asiilrnmt  rcj^^^s  Icit:^,  H  prim'i(u's 

iruiil  in  iifiiiin,    iiilvt!r«iiis  ninninuiiu  vi  ;i(1- 

Clu  ihluni  eji*s,  l>iniiiï|Mnnis  vinciila  eoiiinu 

munis  .1  nobis  ju{:;iuii  ipsnruitu  Qui  li;iliit;tt 

irri^leUit  ros  :  cL  Diiuiiints;  snb^annabiLros. 

iipMitir  ïitl  ros  in  ira  Kua,  l't  iii   riirore  si^iia 

Uît  rus.  E;;o  aotnii  tonsùuiltjs  snn)  rex  :ih 

Siofi  ruontrii»  sautiimi  rjiLS  praMlicans  [nx- 

cjiin.  litMiiiniis  ilitit  ail  im^  :  Kiliiis  iiu'iis  vs 

\  hoJir  g«*niii  |f\  PnsUila  n  nu\   el  lïahn  iil*i 

b^*rPfliUilcn>  Itumi,  n  |l(^ssc^si^»[H'lu  hiaiu  Icr- 

ITi*.  {l'sal.  Il,   t-K.) 

Vin  Uiai'lu.r.  aii*li(«^  vnf  n  Iltc  :  Jfîiiim 
inm,  ^illl1ll  a|p|iHili;iiititi  u  hvt»  iti  vnti:s,  \ii'- 
!  rt  (Mo^Mjfiis,  H  sij^ins,  ipi^r  fer  il  I)t*ns  p^'r 
I  mOilio  \rslri,  htriU  i^l  \ns  sritis  ;  lliiiir  tli'- 
l^itiiilio  «'t  pf;L'H'ii!iiti;i  ih:\  UartiuiiM,  fN^i  im:»- 
quorum  anii);cnle8uU«rcîiiibiis  :  Quein  IVii!^ 


ceci  ne  peut  convenir  qu\iu  Messie,  et  Tévr 
denceest  ici  tellement  saisissante,  qu'il  n*est 

pas  besoin  d'rnsi>ter. 

Le  W  ftsituuie,  Conserva  me.  Domine^  est 
pcut-ôlre moins  exfiressif;  reiiendant  il  n'est 
pas  plus  possible  de  Tappltipier  i\  un  antre 
qu  au  Messie:  qu'on  rélléihisse  en  o(T<*t  à  ce 
raisonnement  si  sîmfiïe  et  si  luciile  adressé 
par  rafp^tre  saint  Pierre  le  jour  ui^me  de  la 
Pentecôte  aux  Juifs  réunis  de  trius  \ps  |>oints 
du  globe  h  Jérusalem  ;  Ce  Jésus  de  Nazareth^ 
thomme  de  la  droite  de  Dieu  au  milieu  de 
TOUS,  comme  il  a  été  prouvé  par  tes  mirarleif^ 
les  prodiges  et  les  tnerreilles  que  Dieu  a  opé- 
r es  par  lui  ^armi  vous,  vous  en  êtes  les  té- 
moins: ce  Jésus  qui,  conformément  au.T  des- 
êeins  éternels  de  Dieu  et  â  sa  volonté,  vous  a 
été  livré,  rt  que  vous  avez  fait  mettre  û  mort 
en  rtittachant  à  la  croix  par  ta  main  des  mé- 
chants. Dieu  Ta  ressuscité,  mettant  un  terme 
â  son  séjour  parmi  leit  morts,  car  il  ne  démit 
pas  g  rester.  Fn  effet  David  avait  dit  en  par- 
lant de  lui  :  n  J  avais  toujours  te  Seigneur 
présent  devant  les  yeux,  el  \l  était  à  ma  droite 
pour  me  fortifier.  Aussi  mon  âme  était  rem- 
plie de  joie,  ma  langue  chaulait  des  cantiques, 
el  de  plus  tnn  chair  entrera  avec  espérance 
dans  le  lieu  de  son  repos;  parce  que  vous  ne 
laisserez  pas  mon  rJmc  dans  tes  enfers,  et  vous 
ne  permettrez  pas  que  votre  Saint  subisse  la 
corruption,  fous  avez  ouvert  devant  moi  les 
sentiers  de  (a  rie,  et  vous  mettrez  le  comble  à 
ma  félicité,  eu  m' admettant  deraut  vatre  face,» 
Or,  mes  frères,  je  puis  le  dire  en  toute  assu- 
rance devant  vous,  le  patriarche  David  est 
mort,  il  a  reçu  la  sépulture,  el  son  sépulcre 
est  encore  au  milieu  de  nous.  Mais,  comme  il 
élaif  prophète,  comme  en  outre  le  serment  par 
lequel  Dieu  lui  avait  promis  que  quclqu  un  de 
sa  race  occuperait  son  trône  était  présent  à 
sa  mémoire,  c'est  de  la  résurrection  du  Christ 
quil  a  parlé  prophétiquement,  car  celui-ci 
ncst  pas  resté  dans  les  enfers,  et  sa  chair  na 
point  subi  la  corruption.  C'est  ce  Jésus  que 
Dieu  a  ressuscité,  comme  nous  en  sommes 
tous  les  témoins  (951). 

Le  psaume  xxV  contient  une  pro|1iélirî 
bcaucoiifi  plus  merveilleuse  encore  que 
celle-ci  :  savoir,  une  histoire  anticipée  de 
la  passion  du   Sauveur,    jusque  dans  ses 

stiscilavti,  sntutjs  t1o1«>nlM(s^inrLviii,  jii\la  t\nfu\  iin* 
l»ossihiU'  Cl  at  ti-ncri  llhon  aK  en.  l>.tvi<l  cuiiti  ditil 
in  eu  m  :  »  Pn)VuU4nini  Dnininuui  m  ron^prrlM  iticc» 
semp**r  ,  tpinru;uti  a  Hi  \lris  *:^i  (nilit  nr  coumn»- 
Vt'âr*  Prnplcr  lioe  Lrlaluiiirsl  cor  mi^i^tn,  cl  ct>tillii- 
vit  linj^iiu  mrai  itiîNti|>ci"  rt  laio  iiirii  iiNpiicM'cl  in 
spo  :  Qu«Mïi:tiii  iHirt  tSiicliiiipjcs  nnirnani  iiicîmij  mi 
inftTiio,  ikcc  thbiî>  SiMicUun  himn  f  tiicri*  corrir^Mio* 
licill.  ^4>las  niilii  fr«  Isll  ^ln^  vit:c  :  l'I  n'f»lcluii  lire 
jiictim!»i:il<*  rutn  facie  liia»  »  Vii  i  ruifrcs,  lice;*»  nii- 
ilnUrr  ificcrr  ad  vos  *U'  pnU'iaiTlia  iKiviJ,  iptindatu 
itrfuiKiiis  est»  rt  M'piilUiH  :  ri  scpitUriini  rjtis  «^l 
npiiit  iiOH  nscpii'  in  lunlii'iiitim  dwm.  Prup!i«'la  igiMir 
niiii  oscl»  ri  Miret  «piia  jiiivjtiiaiMlo  jur;is?»cl  itti 
Pi'US  il«'  Il  luiii  liiiiilu  rjuH  Hfilrrr  SUJXT  scdciii  **pis  : 
PrnviiU^ris  lin  nUis  est  itr  n'Murcrfi<uic  C'.liitî*li.  ipii^i 
lu'ipii*  *îctf  liclUK  e>l  m  KitVriiii.  i»**<pjc  cini  «'ju^ 
vitlil  ('otrujiliivnciiî  lliiiic  Ji'siMu  v«*snM  Uii\jl  ^>cu^, 
cujuj  omiic»  ims  telles  suunM.(Jri.  u,  21  5i,) 


735 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


73S 


moindres  détails;  nous  nous  contenterons 
de  le  traduire,  en  mettant  en  regard  les 
récits  de  TËvangile  : 


Mon  Dieu,  mon  Dieu, 
tournez  vos  regards  vers 
moi;  pourquoi  in*avez- 
vousabandonné?Le  poids 
de  mes  péqhés  est  ce  qui 
éloigne  mon  salut.  Mon 
Dieu,  vous  învoquerai-je 
le  jour  et  la  nuii  sans 
que  vous  m*exauciez  ?  Ce- 
pendant ,  ce  n'est  pas 
moi  qui  suis  le  coupa- 
l)ic?(.î)52.) 

Vous,  ô  gloire  d'Israél, 
vous  qui  habitez  dans  les 
cieiix,  nos  pères  espérè- 
rent en  vous,  et  vous  les 
délivrâtes  ;  ils  élevèrent 
leur  voix  vers  vous,  el 
vous  les  sauvâtes;  ils 
m  rent  leur  espoir  en 
vous,  et  cet  espoir  ne  fut 
pas  vain. 

Mais  moi,  liéias!  je 
suis  un  vermisseau,  et 
non  un  homme,  l'op- 
probre des  hommes,  le 
rebut  du  peuple.  Tous 
ceux  qui  m'ont  vu,  se 
sont  raillés  de  m  ?i,  ils 
ont  remué  les  lèvres  et 
branlé  la  léte.  Il  espérait 
dans  le  Seigneur,  qu'il 
le  délivre;  que  Dieu  le 
sauve  ,  puisqu'il  l'in- 
voque. C'est  vous  cepen- 
dant qui  m'avez  engen- 
dré; vous  qui  étiez  mon 
espoir  dès  la  mamelle. 


Vous  qui  m'avez  reçu 
en  venant  à  la  vie,  vous 
qui  étiez  mon  Dieu  dés  le 
sein  de  ma  mère,  ne 
m^abandonnez  pas. 


Le  jour  de  la  itribula- 
lion  est  arrivé,  et  il 
n'est  personne  oui  vienne 
à  mon  aide.  Mes  (enne- 
mis) m'environnent  com- 
me une  multitude  de  uu- 
reaux,  oui  je  suis  assié- 
gé de  taureaux  furieux; 
leurs  beuglements  sont 
pareils  aux  rugi  se  - 
ments  des  lions  affames. 
(Mon  sang)  coule  comme 
Tcau  sur  la  terre,  mes 


Jésus  était  sur  la  croix, 
il  allait  rendre  le  dernier 
soupir.  <  Environ  la  si- 
xième heure,  il  cria  à 
haute  voix  :  £/t,  Eli, 
tammasabacthani,  c'est- 
à-dire,  mon  Dieu,  mon 
Dieu,  pourquoi  m'avez- 
vous  abandonné?  (Matth. 
xxvu,  46.) 


Dieu  a  chargé  de  nos 
iniquités,  celui  qui  n'a- 
vait pas  commis  l'iniçiui- 
té,  alin  que  nous  devins- 
sions justes  en  lui  de  la 
justice  de  Dieu  même. 
(//Cor.v,21.) 


Les  soldats  ayant  con* 
duit  Jésus  dans  la  salle 
du  prétoire,  assemblèrent 
toute  la  cohorte,  lui  mi- 
rent un  manteau  de  pour- 
pre, et  tressèrent  une 
counmne  d'épines,  qu'ils 
lui  posèrent  sur  la  tète. 
Ensuite  ils  se  mirent  à 
le  saluer  de  ces  mots  : 
Salut,  ô  roi  des  Juifs,  lui 
frappant  en  même  temps 
sur  la  tête  avec  un  ro- 
seau, lui  crachant  au  vi- 
sage, et  se  prosternant 
pour  l'adorer....  Et  les 
passants  le  blasphé  - 
niaient  cul  branlant  la 
tète  et  en  disant  :  Vah! 
loi  qui  détruis  le  temple 
de  Dieu,  et  le  rebâtis  en 
trois  jours,  sauve -toi 
toi-même  en  descendant 
de  la  croix. 

Les  princes  des  prêtres 
ei  les  Scribes  se  disaient 
de  même  les  uns  aux 
autres,  celui  qui  sauvait 
les  autres,  ne  peut  se 
sauver  lui-même.  Que  le 
Christ,  roi  d'Israél,  des- 
cende maintenant  de  la 
croix,  que  nous  le  voyons 
et  que  nous  croyons  en 
lui.  {Marc,  xv,  16.) 

Alors  ses  disciples  l'a- 
handonuèrent  tous,  et 
s'enfuirent.  (Ifiirc.  xiv, 
50.) 


ossements  sont  disloqués, 
mon  cœur  défaillit  dans 
ma  poitrine  C4)mme  une 
cire  qui  se  fond. 


Etant  allé  au  mont  des 
Oliviers,  suivant  sa  cou- 


Ma  force  s'éteint  com- 
me la  lampe  qui  manque 
d'huile,  ma  langue  s'at- 
tache à  mon  palais,  et 
vous  m'avez  (ô  mon  Dieu) 
recouvert  de  la  poussière 
de  la  mort.  Une  multitu- 
de de  chiens  se  sont  ras- 
semblés autour  de  moi  ; 
un  rassemblement  de 
malfaiteurs  m'assiège. 

Us  ont  percé  mes  mains 
et  mes  pieds ,  ils  ont 
compté  un  à  un  mes  os- 
sements. Et  ils  me  con- 
sidéraient et  scrutaient 
jusqu'au  dedans  de  moi. 

Us  se  sont  partagé 
mes  vêtements,  et  ont 
tiré  ma  robe  au  sort. 
Pour  vous,  ô  mon  Dieu, 
ne  me  privez  pas  de 
vetre  secours,  avisez  â 
me  défendre.  Arrachez 
mon  âme  au  glaive,  mon 
unique  vie  à  la  dent  des 
chiens.  Sauvez-moi  de 
la  gueule  du  lion  ;  (pro- 
tégez) ma  faiblesse  contre 
la  corne  des  licornes. 


Je  dirai  votre  nom  à 
mes  frères,  je  vous  çlo- 
riHerai  dans  une  égiis^ 
nombreuse.  Vous  qui 
craignez  le  Seigneur  , 
louez-le  ;  vous  tous,  des- 
cendants de  Jacob,  glori^- 
iiez-le.  Que  tous  les  fils 
d'Israél  l'adorent,  car  il 
n'a  pas  rejeté,  il  n'a  pas 
méprisé  la  prière  du 
pauvre.  Il  n'a  pas  détour- 
Ȏ  de  moi  son  visage  ;  il 
nra  exaucé  ,  lorsque  je 
l'ai  invoqué.  Je  chante- 
rai vos  louanges  au  mi- 
l.eu  d'une  grande  église, 
et  je  présenterai  mes  of- 
frandes ,  environné  de 
ceux  qui   LE  craignent. 


tume....  U  fut  séoirédc 
ses  disciples  à  la  ifii- 
tance  d'on  Jel  de  pierre^ 
et  s^étant  mis  à  gmoix, 
il  pria  et  dit .  Moii  Mm, 
si  c*esi  votre  vokMé, 
éloignez  de  moi  ce  ca- 
lice ;  cependani  quefolre 
volonté  soit  faite»  et  noa 
la  mienne.  En  nèae 
temps,  au  ingedesoM* 
dit  des  cieui,  et  le  fini-, 
fia.  Etétant  entré  en  a|a« 
nie ,  il  prolongeait  tt 
prière,  et  sa  sue^rde* 
vint  comme  des  goutiei 
de  sang,  qui  coulaient 
sur  la  teri-e.  {Imc,  ixu, 

39;) 

Etant  arrivé  au  li«i 
nommé  Getbsémani ,  tt 
dit  â  ses  disciples  :  At« 
seyez-vous  ici ,  tandis 
nue  je  vais  prier;  puis 
il  prit  avec  lui  Pierre, 
Jacques  et  Jean,  et  il 
commença  ^  trembler  et 
à  frémir,  et  il  leur  dit: 
Mon  âme  est  trUle  Ja»> 
qu'à  la  mort.  (Marc,  xir, 
32.) 

Lorsqu'ils  furent  arrii* 
vés  au  lieu  uomné  i^ 
Calvaire ,  ils  le  €r«# 
fièrent.  {Luc.  xxia,  8| 

Les  soldats  rayaaUENh 
cilié,  prirent  ses  lAl^ 
inenis  et  en  ûrcal  "^" 
tre  parts,  une  pour 
cun ,  et  sa  tanifMf 
plus.  Or  cette 
était  sans  couture, 
â-dire  tissue  d*one 
pièce;  aussi  se 
ils,  ne  la  divisons 
tirons-la  au  sort  : 
formément  à  1 
où  il  était  dit  :  Ib  #: 
sont  parugé  mes  i^ 
ments,  et  ont  tiré  m 
robe  au  sort.  (Joon.  su» 
23.) 


(1*52)  Ainsi  Tentcnd  le  savant  P.  Genebrard. 


WTts^  repâltrant 

Rîiliéfé:  ceux  qui 

iit   l*"^  Seigneur  , 

T<^r!i  lui  lin  libre 

éî  leurs  cœurs  se 

front  d\iii  éternel 

w*  Que  tous    les 

I  «Je   ruiiivcrH  se 

lîssc*nt  vX  vf^xmi' 

Seigneur.  Oui, 
lies  (le  UmivH  11* 4 
16  prostertienuit 
^ùrer ,  cai  .iu 
r  esl  la  roifnuié^ 

princiftanit;  d^i 


UES  MIUACLES. 


PSA 


7^^ 


me    dereiii|uisli? 

f'aUii«^  mea  vei  ba 
m  meorum. 

itfieiis,  rtamalio 
I,  et  non  exau- 
nocle,  et  non  :nl 
lAiiv  aiihi.  Tu 
I  sa  n CIO  Itabltas, 
•cl.  In  te  sjKTa- 
I  plre^  iiosin  : 
ttnl,  et  libcrasti 
lu?  clama  ver  y  ni, 
fiiciî  sunt  :  m  îq 
mil,  ei  non  sunt 

Ivtfm  su  m   ver^ 

|ntui  houio  :  t»p- 
liouiinuni,  et 
plebb.  Uniites 
ii»c«  tiyriseruNt 
ICulî  sunt  labiis, 
ruul  capul.  Spe- 
rDominu,  eripial 
plïum  facial  eu  m 
1^  vult  euui,  (Juo- 

Îes,  qtii  extra- 
de ventre  :  spes 
nbcribus  nmiiis 
te  projet:  tu  s  smn 
:  de  vcnlre  nia- 
H  0eus  uieiis  etî 
Idisce^serts  a  me. 


¥a  circa  boram  non  a  m 
fin  ma  V  il  Jésus  voce  in:i- 
i(na,  dieen*i  .  LU,  hJ\, 
iainma  sabacibaiii?  \mv 
esl  :  ï>ens  meus,  IHmis 
meus ,  utqnid  dereli- 
(tui^ti  me?  [Matih.  \%\t^ 

Eu  m,  i|ui  u<>n  noveral 
poreealiim.  yint  unXns 
peecaluui  fe(  it ,  m  uas 
efticereuiur  jusliiia  JVi 
in  ipso.  (//  Cor.  v    11,) 


im  Inbulatio 
est  ;  quoiiiain 

j|yi  adjuvcl.  Cir- 
ant   me    vîruti 

Buri  |)îri{7ues  f\ï\- 

me,    Aïierue- 

ler  me  o^  &uum, 


Mililesautem  duxerunt 
eu  ni  in  alFinui  pra'torîif 
et  cou  vacant  totaui  rn- 
borienif  Et  induuiit  tniui 
purpura  ,  et  iinpaïuiut 
cl  plectrnks  spiiieamc**-- 
rouans  1*^1  cirperuul  sa- 
luiare  eum  :  Ave  Rex 
JudiLMiruui.  Et  perçu tie- 
bant  eaput  ejus  antinli- 
ne  :  etc{9nspiiel>amouiu, 
et  poneules  genua,  ailo- 
rabaut  eu  ni...  Et  |ir.e 
te  re  1 1 1 1  tes  bl a  s  p  bernant 
eum,  mt> ventes  ca|Hta 
sira,  et  dieenïes  :  Vab 
<]ui  desiruis  tempbim 
Eki,  et  in  triln»s  diebus 
rea'dillcas  :  Salvum  lue 
lemeti  psum  deseemtens 
de  cruce,  Sinnliler  et 
(ïuniuiî  sacenlules  ilbi- 
d  eu  tes  ,  ad  alteruirum 
eum  Stribis  diccbaul  : 
A  Uns  salvDS  feeit,  se  ip- 
•iuni  non  (Kitesl  salvuui 
faeere.  Cbrîbtns  rcx  I- 
srael  descendat  itunc  «le 
eruee,  ut  videamus,  et 
eiMidamus.  Et  qui  eum 
eo  crueifiîti  eraut ,  cou- 
vicia bauturei.  (Murr.w, 

Tune  discipuUejnsre- 
linquenles  eum,  unîmes 
firj;erunl.(3fflr<r.  iiY,  £iO.^ 


natiom.  Les  rielies'et  les 
puissants  de  la  Icfihî 
viendnujt  s  asseoir  à  ta- 
ble et  l'adorer i  ceux  qui 
descendent  au  tombeau, 
s*i  ncl  i  lieront  anparava  ni 
tevaiU  Lui.  El  mou  àute 
ftTÎvra  en  Lui  ci  ma  vu  ce 
Vndorent.  L<*s  j,'éiH'Ma- 
tiniis  a  venir,  clianlerout 
les  Inuangesiju  Seigneur; 
lesi  cieux  auuoiicei  nul  «m 
justice  au  peuple  qui  doit 
naître^  an  peuple  que  te 
Seigne  u  rau  ta  fo  rrn/(053) . 

sicul  leo  rapiens  et  ru 

gieiiîi, 

Sicnl  aqua  efTusns 
suin  :  et  lUspeisa  sunt 
oniiiin  nssa  mea.  Faetuni 
est  enr  meum  Umquam 
ccra  liquescens  in  inedio 
?entris  mei. 


Arint  fanqu:ïm  testa 
vin  us  inea  ,  et  lîitpua 
riiea  aiIlKcsil  faufîlnis 
mets  :  et  in  pulverem 
mot'lis  iletUi>Llsli  me. 
Ounniani  cireumdede- 
ntiit  me  canes  multl  : 
roniilinni  maliguuntiuin 
obsedit  me. 


Forleruut  manu  s  uieas 
et  pedes  ineos,  diun- 
meravernnt  oninia  nssa 
mea.  Ipsi  vero  conside- 
raveruhl  et  îus^vexeruiit 
me. 

î>ivisr*rum  siln  vesti- 
menUi  mea,  et  supt»r  viî- 
stem  meam  miserunl  snr- 
tem>  Tu  auten»,  Domine, 
ue  eUmgaveiîs  auxitiuni 
tu  uni  a  me  :  :id  de  feu  s  in- 
nem  meanM  conspice. 
Eriie  a  tramea  Deusaiit- 
niam  meam  :  et  i!e  manu 
caiiis  uincarn  meant.  Sal- 
va  me  e\  orc  lennis  : 
et  a  coruibus  uuieor- 
iiium  bumilitaiem  meam. 
Narialjci  nomen  tuuiu 
frairibns  meis  :  in  me- 
dio  Ecclesia;  laudabo  te* 


Et  egressus  ibat  ge- 
cumlnm  ciuisuetudiiieni 
in  numlemOlivarum.  S<»' 
euii  sunt  autrui  iltum  vi 
iUsfipuU.  Et  eum  perve- 
nisset  ad  loenm,  dixil  îl- 
'is  :  Orate  ne  intrelis  in 
tentationem.  Et  i|»se 
avulsus  est  ah  eis  quan- 
tum jactus  est  bipiiUs,  et 
|M>8ilis  genibus  orabat, 
diecns  :  Pater  si  vis, 
traiisfer  ealicem  istum  a 
tue  :  vernmlamen  non 
luea  vnlunlas  ,  seil  tua 
fiat.  Apparu  il  autem  ilti 
an  gelas  ik*  ro'în,  ennfoi- 
là  us  vum.  Et  facïus  in 
af;onia,  pmliviuâ  m  abat. 
Et  faetns  est  sudor  ejiis» 
sicut  ^'ull^e  sauguinisde- 
curreiitis  in  tcrram.  (Luc. 

Et  veneruut  in  pra^- 
dinni,  eut  nomen  Oetli- 
semani.  Et  ait  iliscjpi.iis 
suis  :  Scdete  bie  diuiec 
urrui.  Etassumil  Pctrum 
et  Jacabum,  et  Joannem 
srcum  :  et  eu'pit  paverc, 
et  Uedeie.  Et  ait  iUis  : 
Trisiis  est  anima  iiiea 
usi]uead  morieni  :  susii* 
nete  hic ,  et  vigiblc. 
{^htre,  XIV,  52  3 i.) 

Et  posiqiiam  veneruut 
in  I  lieu  m  ,  qui  vocal  nr 
(talvari:t'  ,  ibi  crueîllïe- 
rnnt  eum  :  et  talroncs, 
uuum  a  dcxtris,  c4  silte- 
ru  m  a  s>inistris*  {Lue. 
1X111,55.) 

Militer  crgo,  ciim  cru- 
cilUissent  eum,  Aceepe- 
runt  vestimeuta  eju»  (et 
fecernnt  quat!»or  partes  : 
uuicuique  miUti  parte  m) 
et  tuuicam.  Erat  aillent 
tuuica  inconsutilis,  desu- 
ner  contévtu  pcr  tottriiu 
Oixernnt  ergo  ad  iiivi- 
ccm  :  Non  seindamus 
eam,  scd  «orliamur  ilc 
illa  cujus  sit^Ut  Scri- 
otura  iiiipleretiir,dicetis: 
raritti  sunt  vestintenla 
mca  sibi  :  et  in  ve&teni 
meam  miscruiu  sorleui. 


759 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


:40 


Lo  reste  du  psaume  concerne  rétablisse- 
ment (ie  rEçHse,  la  conversion  des  nations, 
In  i»artici|îation  à  la  divine  Eucharistie,  les 
adorations  dont*  Jésus-Christ  est  l'objet 
par  tout  l*uni vers;  ce  qui  s'accomplit  enfin 
sous  nos  yeux. 

il  e^t  fort  remarquable  de  voir  apparaître 
à  la  fui  du  psaume  le  prophète,  qui  n'avait 
]>oint  paru  jusque  là,  ])Our  déclarer  qu'il 
revivra  dans    ce    personnage  mystérieux, 

Îu'il  ne  désigne  pas  autrement  que  par  un 
tu,  non  moins  mystérieux,  en  déclarant 
toutefois  que  ce  sera  le  Seigneur.  Mais  qui 
donc  doit  adorer  ce  Lut,  ce  Seigneur?  An! 
ce  n'est  pas  le  peuple  juif,  c'est  un  peuple 
encore  inconnu,  un  peuple  jusque  là  sans 
nom,  un  peuple  que  le  Seigneur  aura  formé: 
le  peuple  chrétien. 

Le  psaume  xxxix*  ne  convient  pas  moins 
I)ien  à  Jésus-Christ,  et  ne  convient  non  plus 
qu'à  lui-seul.  C'e^  une  répétition  de  celui- 
ci  |»our  la  pensée,  souvent  aussi  pour  Tex- 
hression;  mais  il  contient  un  passage  qui 
lui  est  spécial  :  Dès  que  vous  avez  rejeté  le 
sacrifice  et  Coblationy  à  mon  Dieu^  fai  com- 
pris votre  volonté.  Lorsque  vous  n'avez  plus 
voulu  d'holocauste  pour  le  péchéj  fai  dit^ 
me  voici.  Il  est  écrit  de  mot,  en  tête  du 
livre  y  que  je  dois  faire  votre  volonté;  je  le 
veuxy  0  mon  Dieuy  car  votre  loi  est  gravée 
dans  mon  cœur  (954).  Le  Messie  peut 
seul  parler  de  la  ^orte,  |)uisquo  lui  seul, 
i)ar  son  sacrifice  volontaire,  peut  rem|)lacer 
joblation  et  Tliolocauste,  et  cffa» er  vérita- 
blement le  péché.  David,  Salomon  ont  of- 
fert des  sacrifices,  et  ne  pouvaient  s'offrir 
eux-mêmes.  11  serait  inutile,  nous  le 
croyons,  d'insii^lor  ou  d'éclaircir  ce  point 
par  de  plus  amples  développements. 

Il  en  est  de  môme  du  psaume  xliv'  :  Eru^ 
ctavit  cor  meum  verbum  bonum.  On  ne  bcut 

Qui  limelis  Domiiiuin  Et  milites  quidcin  hncc 
laudatc  eum  :  uiiivoi-sum  ft'ceruiit.  (  Joau.  xix  , 
scmen  Jacob  gloritlcate  25.} 
eiun  :  Tliiicat  cuin  oiniie 
scmen  Israël  :  quoniani 
isoii  spi-evit,  neqiie  dcs- 
peiit  deprecationem  pau- 
peris  :  Nec  avertit  fa- 
ciem  suam  a  me,  et  cum 
clamarem  ad  eum,  exau- 
divitj  me.  Apud  te  laus 
mea  in  Kcclesia  magna  : 
vola  mea  reddam  in  con- 
speclu  limeiilium  eum. 
Ldent  pan  pères,  cl  salu- 
rabuntur  :  et  laudabunt 
Dominum  qui  requirunt 
cum  :  vivent  corda  eoium 
in  sœculum  sxculi.  Re- 
miniscenlur  et  conver- 
tentur  ad  Dominum  uni- 
vers! fines  tcrrœ  :  Et  a- 
dorabunt  in  conspeclu 
cjus  univerStC  familia; 
gentium.  Quoniani  Do- 
roini  est  regnum  :  et 
Ipsc  dominabitur  gen- 
tium. Manducavenint  et 
adoraverunt  oinnes  pin- 
giies  terrai  :  in  conspectu 


a[)i)liquer  à  un  autre  qu'au  Messie  des  [vt* 
rôles  telles  que  celles-ci  :  O  le  plus  bem 
des  enfants  des  hommes^  la  gràee  repose  m 
vos  lèvres  y  et  à  cause  décela^  le  Seigneur  wms 
a  béni  dans  son  éternité  {966)...  Votre  trkà^ 
ôDieuy  repose  sur  les  siècles  des  eiieleM{9U^ 
Dieu,  votre  Dieuy  vous  a  distingué  éTnUN 
tousy  pour  vous  oindrede  Phuile  de  rallé/rmê 
(957)...  La  reine  s'est  tenue  à  vos  cMt^ 
couverte  de  vêtements  d'or^  et  ceinte  étmiÊ 
parure  à  toutes  richesses.  Écoutez^  6  Ttergs^ 
regardez^  prêtez  l'oreille  :  oubliez  votre  jm^ 
pie  et  la  maison  de  votre  pire  :  Le  roi  stn 
épris  de  vos  appas  ;  ce  roi^  c'est  le  Ss^  \ 
gneur^  votre  Dieuy  celui  que  les  ntUim»  \ 
adorent  (958).  ! 

Et  le  passage  suivant  du  psaume  LxfuT 
Salvummefacy  Deus^  qui  conyient  d*UM 
manière  si  admirable  è  Jésus-Christ,  poll^ 
rait-il  convenir,  môme  de  loin^  à  quelqiu  ^ 
autre?  J'ai  cherché  quelqu'un  qui  eompeiU 
à  ma  douleur  y  et  il  ne  s'est  présenté  persomet 
un  consolateur^  et  n'en  ai  pas  trouvé.  Jfo 
ennemis  m'ont  donné  du  fiel  pour  rassasier 
ma  faim^  et  du  vinaigre  pour  étaneker  m 
soif.  Que  leur  propre  table  soit  changés  pesr 
eux  en  un  guet-apens^  un  lieu  de  vengemes 
et  de  surprise.  Que  leurs  yeux  s'obseurti»^ 
s(nty  afin  qu'ils  n'aperçoivent  plus  la  /tuntJri» 
Flagellez  sans  fin  leurs  épaules;  répsnsJtJL^ 
sur  eux  votre  colère  ;  noyez-les  dans  les  sê/^^ 
des  de  vos  redoutables  vengeances.  Que  tafi 
habitation  demeure  déserte  ^^  que  persemsl 
n  habite  plus  jamais  sous  leurs  fMw7to>^ 
parce  au'tls  ont  persécuté  celui  que  vous ,— '-*■ 
frappe^  et  surajouté  des  douleurs  à 
blessures.  Ajoutez  de  même  l'iniquité  à 
iniquités^  qu'ils  ne  participent  jamais 
salut  que  vous  donnerez  au  monde.  Rayi 
du  livre  des  vivants^  et  ne  les  inscrives 
au  nombre  des  saints. 

ejus  cadent  omnes  qui 
desceudunt  in  terram.  Et 
anima  mea  iiii  vivet  :  et 
scmen  meum  servietipsi. 
Annuntiabiiur  Dominii 
generatio  ventura  :  et 
annuntiabunt  cœli  justi- 
tiam  ejus  populo  qui  na- 
scetur,  quem  fecit  Domi- 
nus. 

(954)  Sacriûcium  et  oblationem   noiuisti: 
autem  perfecisti  mihi.  Ilolocaustuin  eC  prop 
non  postulasti  :  tune  dixi  :  Ecce  veuio    In  capiH 
libri  scriptum  est  de  me  ut   facerem  volunliiea 
tuam  :  Deus  meus  voluî,  et  legem  toam  in  meSs 
cordis  mei.  Annuntiavi  justiliam   tuam  in  Ecdah 
magna,  ecce  labia  mea  non  probibebo  :  I)oiiiiBe,li 
scisti.  (Psoi.xxxix,  7-10.) 
.    (955)  Speciosus  forma  pne  filiis  hominum,  diftaii 
est  gratia  in  labiis  tuis  :  propterea  benedixil  lelM 
in  d!ternum.  (V.  4.) 

(956)  Sedcs  tua,  Deus,  in  saeculum  sscuIi.Of.l)' 

(957)  Unxit  te  Deus,  Dcus  tuus  olco  betitkB  (ni 
paiiicipibus  tuis.  (V.  iO.) 

(958)  Astilit  regina  a  dextris  tuis,  in  ytHÛlZ  è^ 
aurato,  circumdau  varietatc.  Audi,  ftiia,  el  «Iki^ 
inclina  aurem  tuam  :  et  obliviscere  popiilmi  MMB* 
et  domum  patris  tui.  Et  concupiscet  wez  éBemt0 
tuum  :  quoniam  ipse  est  Dominus  Oeas  tn^yttait' 
rabunt  eum.  (V.  12.) 


rsv 


i>ts  Min\(;i,Es, 


VSA 


IH 


^pauvre  tt  (tccnhlé  âm  maux:  wiriis 
le  tt  »atut  m'f^t  damif^  par  rotta, 
Wr>i.  Jt  chnnUrai  dans  wrs  ratifiqurs 
Hh  Srifjtifur^  i^f  jt*  ff rai  partout  rrlrn- 
'itnntujni^  fl  i/it'H  *î'f/    rtiwpiairn  plu:i 

teit  mrrifices  dfst  jeunes  taureaux, 
ff  Its  ontiitg  et  tes  cornes  vommeu' 
nailrr.  Vouez ^  pauvrcti,  réjouissez- 
therchez    fe  Sei(/neur,  et    votre  âme 

in  rit.  Car  te  Sei^jnenr  a  exaucé 
rrfjt,  et  adopté  tes  persécutés  pour  sn 
mtrz^tf,  deux  et  terre,  et  rowi*,  mer, 

te*    poissons  qui  mujent    dans  rox 

n  effet  iJieu   naurera  Sion^  les  rit  tes 

a  seront  édifiées,  habitées  à  toujours, 

iscs par  héritage.  Les  dtscendauts  drs 

rs    du   Seifineur  posséderont    Si  on, 

les  hatiitants  chériront    U   nom   du 

es  que  le  Chrisl  eut  élé  abreuvé  de  fiet 

^miif/re  ^Mt  le  Cnlvaire,  qu'ntivinl  il 

Iheureuse  et  coupable  imlion  juive? 

tt  ;  riiisloire  en  est   réreiite  et  icui- 

rante  :  depuis  dix-huit  siècles,  son 

n  est  demeurée  déserte.  Avant  refusé 

kiperau  safutdxx  raoïnle,  \q  fléau  n'a 

'e   retotnber  sur    ses    épaules;  tlepuis 

git  siècles,  elle  a  soutlerl   des    uiaux 

K   et   si  îimintcoatit  elle    jouit  iVun 

ps  rte   calrue  en     Europe,  son  noni 

froré  nVneslpas  moinsdemeuréréquî- 

Tune  injure. 

autre  côté,  nu'est-îl  fïdveïm  de  ce 
î  outragé»  si  iiiuuilié?  Il  est  ressus- 
rieux  et  triumphant;  il  a  élevé  à  côté 
s  petits,  les  pauvres  et  les  oHligés,  il 
rmé  une  rnee  nouvelle  d'onfaiits  de 
vec  laquelle  il  a  rnnstruil  les  nuirs 
ouvelle  Sion,  grriimJc  eomnic  Funi- 
*esl  donc  l'iusloire  anlicijiée  de  la 
I  Messie,  du  rejet  du  peu^ile  juil"  et 
ndation  de  TEglise  rljréticnnequc  le 
le  a  tracée  dans  ce  psaume, 
t  citer  encore,  ]mnm  les  psaumes 
I)euvent  convenir  qu'à  Jésus-Christ , 
r,  Daminus  rranavit.  Ce  n'est,  eu 
u'ai)rèsla  ^^lorincation  du  Sauveur, 
[leuples  nomlircux ,  insulœ  mutta\ 
^e  nijouir  d'ôlre  appelés  à  la  lu- 
Jusque  L*ï,  la  nation  juive  était  la 
1  possession  de  la  loi  divine;  et  elle 
it  si  liien  conserver  ce  nriviîégc  à 
lion  de  tout  aulre  peuple,  que  de 
iJées  ne  sont  |>as  encore  sorties  de 
yances.  Les  peuples  conquis  ou  h 
ir  par  la  force  des  armes  n'auraient 

li  «itiMinui  i\n\  siiiinl  conlristarctiir,  ri  non 
[ui  coHsolaivlur,  et   nfni    invL'iif,    El  «frnlc- 

>cim  riirani  Tel:  el  in  siu'  inoa  (H^iavcruni 
u  Fiai  !n»*nsa  corum  c«>  an»  îpsis,  il»  la- 
H   il»  lolritmltoncs,  cl  in  sc.iiulaliini.  Oh* 

ocuti  coriiin  ne  vtttcniit,  et  ilorsun»  conun 
ticui  va.  EfTiiiKle  su|ter  oos  iratn  luani  :  el 
!  (ua*  er»n»|ii'i*hLMKbil  ros.  Fiat  lialiitato  qo- 
irla:  el  »n  tuLernaïuliseoinm  ntin  s»t  iiu» 
.  Qtiouiani  ipicni  Ui  prrtyssîsU,  |X'»secu!i 
Mi|KT  itolorcn»  vnlnerna»  inrtnnn»  îuldidti- 
icine    in  ii{  ni  la  ton»    sii|H*r    îtii()iniairni  ro- 

imriiitreiil  111  juïilitiant  Utam.  I»(*lrantur 
^iictitiuiu  :  1*1  cuin  ju&its  non   st:ȔbanLur, 


ras  eu  h  se  réjouir,  puisqu'ils  demeuraieni 
îVapiés  d'o.>ti7iri>iiie.  Le  ProfJiète  avail-il 
en  vue  un  niailrc  leinporcl  et  des  concpiétes 
sanglantes,  ou  bien  [ /irlait-il  d'une  auiie  ma- 
nière de  régner,  liomiuus  rtijnatit^  emultt-t 
terra?  Quel  e»t  donc  celui  dont /«n* /ejr/jrw- 
ples  devaient  apercevoir  la  gloire^  h  moins 
que  ce  ne  i>oil  le  Afessie,  ce 'conqué- 
rant |>acilique  ,  dont  la  loi  a  élé  i^orlée  d'un 
linut  du  monde  h  Taulre?  El  à  quelle  époque 
les  adorât  ru  r  s  des  idoles  ont-il^s  été  confon- 
dus? Ce  lafjpniclienienl  de  la  chute  de 
l'idohUrie  avec  Tétahlissement  universel  de 
la  loi  de  Dieu,  h  la  grande  joie  de  toutes 
les  nations,  indique,  à  ne  pouvoirs*}'  lué- 
nreiidre,  quel  est  le  Seigneur  quechaide  ici 
le  Fro[diète. 

Le  psaume  txi ,  D€us,judicium  tuum  régi 
f/<i,  ijueles  ruhhins  ap[di(]uent  ^  Salomon  , 
et  qui  liH  convient  eu  elfet ,  en  tant  que 
ligure  du  Mrssie,  ne  s*a|iidique  bien  en 
totalité  qu  au  Messie.  Si  le  fils  du  roi  David  , 
jugea  son  peuple  sehm  la  justice  et  le  jjou- 
verna  avec  sagesse,  son  règne  ne  devait  pas 
durtr  autant  que  le  solt-if^  plus  que  la  lune , 
et  prrsérércr  de  génération  m  génération. 
Et  si  l'un  veut  entendre  ceci  non  de  la  durée, 
mais  de  la  gloire  de  ce  même  régne  >  Th)^ 
l>erhole  devient  beaucoup  trop  forte,  Qm\ 
seraieîd,  a|  rès  tout,  David  et  Salomon, 
sinon  de  faibles  princes ,  et  la  gloire  de  leur 
règne,  moins  qu'un  éclair  passager,  |ierdu 
dans  les  déserts,  si  ce  n'est  la  gloire  uiéme 
du  Messie,  i]ui ,  rejaillissant  sur  eux,  les 
reconnnaude  à  ratleulion  Ue  Funivers?  ^ui 
connaît  les  nouis  ties  rois  de  Saba,  leurs 
contemporains,  peul-étre  plus  puissants  el 
plus  riches?  Que  les  Juifs  ne  s'enllent  donc 
|jas  d*orgueil  ;  ils  n'ont  jamais  élé  une 
grande  et  puis.N'mlc^  nation,  com|iaralive- 
meiit,  et  quand  leurs  [loète-s  sacrés  chantent 
les  gloires  de  la  Judée,  c'est  du  .Mes^ia 
qu'ils  |>arlenl;  la  Judée  na  guère  d  autre 
gloire. 

On  n'a  jamais  ]»u  dire  <!e  Salomon  que  la 
justice  naitrait  sous  son  régne  arec  une  paix 
altondante  et  plus  durable  que  funivers.  Si 
V empire  de  Salomou  s'est  étendu  de  la  mer 
Houge  û  la  mer  Aféditerranée,  de  VEuphrate 
aux  confins  du  désert,  c'e^t  tout;  mais  lo 
Psalmiste  dit  «  aux  conOns  de  l'univers  :»  a 
flumiue  usque  ad  trrminos  orbis  terrarum* 
Si  les  fu-imes  iVICthiopie^  de  Tharsi»^ 
iV Arabie,  de  Saba  ont  apporté  à  Salomon 
des  dons  et  des  présents ,  quels  sont  donc  les 
ennemis  qui  rampèrent  à  ses  pieds,   rauqier 

Ego  snm  paup#T  et  ^Itth'iis  :  sains  Uin  Ocns  snsrcpit 
nii\  Lanrtabn  nonicn  IKi  cnn»  canliro,  el  tuagnUi- 
caltn  euin  in  tanJe  ;  El  phuetnt  Di  o  su»(T  vîlnluni 
jHivf  llnin,  einnna  pifulutcntm»  eX  unguhii.  Viitesinl 
paupercs  il  hrU'nlur  :  qtia*rîtf  Primi»  vi  vivcl  anima 
vcslia  ;  O'ujnianï  p\au*livit  naupcri'S  Unminnj^rct 
viitclcfs  snns  mm  di'SfK'xil.  Lau<lt'nl  ïlliim  rcett  rt 
Uma,  i»ian%  il  omnia  ivpiiiia  in  v\a.  Quoniam  Ih-ns 
salvajn  faciet  Siun  ;  et  auJifkalMinlnr  riviialcs  Jn«la, 
Et  înliahiial>nnt  ibi«  cl  hriïrtHlitale  anfutreni:  rani.  Il 
sonn-n  M*i "voniin  rjus  possideliil  cani  ;  et  qui  tiii»- 
gnnl  mmieii  ejus«  liabitaljunt  it»  ca.  {Pêal.  Livin, 


745 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


n'est  pas  assez  ,  qui  léchèrent  la  tcrre^  selon 
rexpressioh  du  prophète?  Salomon  ne  fit 
poifit  la  guerre ,  et  ses  ennemis  personnels, 
tels  oue  Jéroboam ,  aimèrent  mieux  s'enfuir 
que  de  demander  ffrflce. 

Tous  les  rois  de  la  terre  ^  continue  le 
Prophète,  Fadoreront ,  toutes  les  naiions  lui 
seront  asservies.  Ceci  ne  peut  convenir  à 
Salomon,  et  la  cause  qu'il  indique  lui 
convient  encore  moins.  Tous  les  rois  ra- 
doreront  f  parce  qu'il  délivrera  le  faible 
de  F  oppression  des  puissants  de  la  terre; 
parce  quil  fera  miséricorde  au  pauvre 
et  à  Vindigent.  Voilà  de  belles  raisons  pour 
des  rois ,  {ïadorer  un  autre  roi  leur  voisin  ; 
et  surtout  de  Y  •  adorer  touJQurs,  et  de  bénir 
son  nom  depuis  Taurore  jusqu'au  déclin  du 

{'our  ;  »  adorabunt  de  ipso  semper ,  tola  die 
)enedicent  eiî  Et  si  ces  traits  ne  suffisent  pas 
pour  faire  reconnaître  le  Messie,  ajoutons 
avec  le  Prophète,  que  <i(  toutes  les  nations  le 
glorifieront,  parce  qu'elles  auront  été  bénies 
en  lui,  »  benedicentur  in  ipso  omnes  tribus 
terrœ  •  omnes  génies  magnificabunt  eum.  Or 
ce  sont  les  ex|)re$sions  mêmes  que  Dieu 
avait  employées  en  annonçant  à  Abraham 
qu'il  serait  père  du  Messie. 

Le  psaume  cvni*,  Deus^  laudem  meam 
ne  tacuerisy  qui  paraît  convenir  à  David, 
lorsqu'il  fuvait  devant  la  révolte  d'Absalon 
ou  devant  les  persécutions  de  Saiil ,  a  des 
traits  qui  ne  conviennent  ni  h  l'une  ni  à 
l'autre  de  ces  circonstances ,  et  qui  s'appli- 
quent merveilleusement  à  Jésus-Christ. 
LorsQue  le  Prophète  accable  ses  ennemis 
sous  le  poids  de  ses  imprécations,  peut-on 
dire  qu'il  avait  en  vue  un  roi  qu'il  respecta 
iusqu  à  la  fin ,  dont  il  ménagea  si  scrupu- 
leusement Texistence  ,  et  dont  il  vengea  la 
mort;  un  Jonathas,  qu'il  aimait  tendre- 
ment; les  frères  de  Jonathas,  qu'il  com- 
bla de  faveurs  ;  un  Ak^alon  ,  qu'il 
aimait  malgré  sa  révolte,  et  dont  il  pleu- 
ra la  mort  avec  des  larmes  si  amères; 
son  propre  peuple,  par  qui  il  était  chas-  . 
se  de  Jérusalem?  Mais  il  ne  maudis- 
sait pas  ;  non  pas  même  le  traître  Achi- 
lophel,  ni  l'insolent  Semeï,  qui  lui  jetait 
des  pierres.  De  qui  donc  le  saint  roi  a-t-il 
pu  dire  :  Seigneur,  tranchez  le  fd  de  ses 
jours,  donnez  à  un  autre  son  épiscopat.  Que 
ses  fils,  devenus  orphelins,  et  leur  mère, 
soient  chassés  de  leur  maison,  quUls  soient 
exilés  dans  de  lointains  pays  et  réduits  à  la 
mendicité?  Ce  n'est  assurément  d'aucun 
des  personnages  que  nous  venons  de  dési- 
gner, ni  du  peuple  juif  tel  qu'il  était 
alors. 

Que  de  traits,  au  contraire,  conviennent  ad- 
mirablement à  Jésus-Christ  l  «  l'homme  indi- 
gent et  faible,  l'homme  humble  de  cœur,  qui  a 
cependant  été  livréà  lamort;perâfciim«  estho- 

(060)  Dixit  Domintis  Domino  meo  :  Sede  a  dextris 
meis  :  Donec  poiiam  iiiimicos  luos,  scnliellum  pc- 
dum  tuonim.  yirgam  virlulis  luîe  eniillet  Dominus 
ex  Sion  :  dominare  in  medio  iiiinilcorum  tuoruin. 
Teciiin  priiicipiiim  in  die  virtulis  tuae  in  spicudo- 
ribus  sanclorum:  ex  iilero  anlc  liicifcrum  gciiui  te. 
Juravit  Dominus  el  non  pœnitcbil  cum  :  Tu  es  sa- 


mineminopem  et  mendieum^  et  eomp 
corde  mortificare;  l'homme  qui  a  élei 
d'opprobre  pour  son  peuple,et  devant 
passants  ont  branlé  latéte  ;/acltafiiiM 
hrium  illisj  viderunt  me,  et  méwermu 
sua.  L'homme  dont  les  ennemis  ont  é 
confondus,  qui  a  triomphé,  et  qt 
gloire  à  Dieu ,  au  Dieu  de  muUitoi 
nombrables  ;  qui  insurgunt  inme,  < 
dantur  :  Servus  autem  tuus  lœtal 
Confitebor  Domino  nimis  in  ore  fNfo 
medio  multorum  laudabo  eum. 

Dans  le  psaume  cix%  Dixit  DotsiA 
mino  meo ,  il  n'y  a  fias  un  seul  mot 
convienne  exclusivement  au  Mea 
Jésus-Christ.  Le  Seianeur  a  dit  à  m 
gneur  :  asseyez-vous  a  ma  droite ,  mat 
que  f  ai  réduit  vos  ennemis  à  vous  $i 
marchepied. 

De  qui  le  Messie  doit-il  être  le  fils , 
dait  Jésus-Christ  aux  docteurs  de 
De  David,  lui  répondirent-ils.  -^  Jim 
est  ainsi ,  reprit  le  Sauveur,  comment 
dans  un  esprit  prophétique ,  rappeUe* 
Seigneur,  en  disant  :  Le  Seigneur  a  éU 
Seigneur  :  asseyez-vous  à  ma  droite  ^  i 
nant  que  f  ai  réduit  vos  mnemis  à  wm 
de  marchepied? —  Et  ils  ne  purent 
pondre. 

Le  Seigneur  étendra  au  delà  de  » 
sceptre  de  votre  puissance:  vous  r^m 
vos  ennemis.  A  vous  la  principauté  en 
de  votre  puissance ,  et  au  milieu  de  k 
deur  des  saints  ;  car  je  vous  ai  en§e\ 
ma  propre  substance ,  avant  de  créé 
micre.  Le  Seigneur  Fa  juré  ^  et  sa  pe 
irrévocable  :  Vous  êtes  éternellemem 
selon  l'ordre  de  Melchisedech. 

Est-il  po$sii)le  de  dire  de  quelqu*ai 
du  Messie  qu'il  est  engendré  de 
stance  divine ,  ex  utero ,  avant  la  < 
delà  lumière,  avant  le  temps  d( 
marque  les  révolutions,  et  par  cent 
dans  l'éternité,  ante  luciferum;  q 
prêtre  de  toute  éternité,  avant  la  pro 
du  temps  et  après  que  le  temps  aor 
d'être,  in  œternum? 

Le  Seigneur  est  à  votre  droite  ;  tt 
les  royautés  au  jour  de  sa  colère  ;  il  i 
au  milieu  des  nations  le  tribunal  de  si 
ments  et  accumulera  les  ruines  ;    il 
contre  la  terre  la  tête  des  multitudes. 

Il  boira  en  passant  de  l'eau  du  tort 
ensuite  il  relèvera  la  tête  (960). 

Quel  est  donc  celui  nui  s'abreuver 
sorte  au  torrent  de  l'aQlirtion  et  de  I 
leur ,  qui  y  boira  pendant  sa  pérégrii 
in  via?  Apparemment  ce  n'est  pas  li 
éternel ,  immuabl*^,  le  Dieu  qui  aun 
contre  la  terre  la  tète  des  ennemis  < 
Messie  :  ce  sera  donc  ce  Messie  lui-i 
et  par  conséquent,  le  personnage  mysl 

cerdos  in  œternum  secundum  oniinem  H 
dech.  Dominus  a  dextris  luis,  confregît  In 
suae  rcges.  Judicabit'in  nalionibus,  implebit 
conauassabii  capila  in  terra  mnlioroin.  De  I 
in  via  bibct  :  propterea  exaltabit  eapul.  tPi 
i-7.) 


^SA  DES  MlUACLES. 

Uci  par  i7,  n'est  aulre  que  le  Mes.sie. 
faute  le  prophète,  après  avoir  Im 
|son  pèlerinage  in  via ,  à  Toau  du 

il  redressera  la   tète ,  cooîïijc    le 
fatigué     qui  s*est  Incliné   pour 

qui  se  relève  déîialtéré  et  disposj 
linuersa  route. 

sume  cxxxi%  le  nrofihète,  afirès 
_^>pelé  le  vœu  qu'il  a  fait  d'élever 
ile  BU  Seigneur,  et  Pardeur  qu'il 
Ta  en  préparer  les  nif^lériaux,  s'é* 
te  Seigneur  a  choisi  Sion^  ii  y  a  élu 
Sicile  :  ce  géra  (a-t-il  dit)  ie  lieu 
iêmeitre  éternelle;  fu  habiterai,  je 
&«,  Je  bénirai  fitirmoHdumment  iQ 
îje  rassasxierai  la  (mm  de  ses  ituU- 

donnerai  h  salut  pour  vêtement  <) 
fes^  et  roi  ntiints,  (ù  Si  on,)  tre^mil- 
%Héiiresiie,  Là  je  produirai  lu  gloire 
i  et  fnflumerai  le  fanal  de  mon 
\courrirni  .*<*.<  rnwmi*  de  confusiony 
if  ma  nai}\teté  Ccnrironncra  d'uue 

gloire  (Î)GI). 
Bc>  convient  qu*au  Messie;  ta  plu- 
l^abbins  eux-nit^mes  en  couviermeiit, 


rSA 


7i6 


a  peu  à  a|ï  nrendre  en  tant  que 
Fc,  si   non  que  la  Jérusalem  de  ïki* 

jftit  un  jour  fitre  honorée  de  fa  pré- 
K  i*oint  du  Seigneur  :  il  lue  producum 
■lBr/d;que  le  Messie  aurait  des  cu- 
Bvainrre:  Inimicn»  rju.^  ittduam  ron- 
if  et  que  la  Jérusnlerii  spirituelle  tlu 
I  durerait  élernellement  :  UtTc  requin 

fcnt  1(^5  psaumes  qui  s*appliquenl,  h 
ma,  d'une  manière  plus  complète  et 
îrerle  au  Messie.  Mais  ce  ne  sont  pas 
ils  dans  lesquels  il  soit  annoncé  : 
icore  h  lui  que  se  rapportent  le  xxin', 
iLitÊt  terra,  où  toute  TEglise  recon- 
B  ascension  glorieuse  dans  ces  pa- 
^tf^ft-rouM,  portes  éterneiks,  afin  de 
Klr^r  le  Hoi  de  gloire;  et  oÛ  sa  divi- 
^■^est  si  expressément  marquée 
^^B  nom  de  Jéhovah,  (pii  n  ap|iar- 
|TI*i  la  divinité  :  Le  Dieu  des  armévs, 
Sobaotli,  est  lui-même  le  Hoi  de 
\%\'  :  In  te.  Domine,  »prrari,  au- 
!i-riiHst  lui-même  eniï>rynta  les 
u'il  firnnotiça  sur  la  croix  :  Mon 
remets  mon  dme  entre  vos  mains. 
\  Ej^surffut  Beus,  où  Pap^jtre  saint 
n?  sa  lettre  aux  Kpliésiens^  nous 
?  de  nouveau  l'ascension  irionïphante 
5-Christ  et  les  rions  réfiandus  en- 
•  les  hommes  :  Vous  êtes  monté  dans 
,  emmenant  lu  captivité  captive,  et 
îvet  re^u  des  do  nu  en  faveur  des 
et  où  sa  divinité  est  encore  nmr- 
me  manière  si  expresse  parle  nom 
inicfllde  Jéhnrah  :  Ouvrez  In  voie 
liui  qui  s  élève  au  dtssus  des  nuages, 
*npprUe  Jéhovah:  Domtnus  nomrn 
]a  Vulgate. 

MAfiium  clcsrit  Dominiis  Si  on  :  elcjçil   *»nm 

'    -^li*  !!:»*('.  rcqiiies  mes  m  Hîfniliiïii 

II)  <;uoiii:iiit  t  legi  e^iiti.  ViJuaiu 
., .. .  .H  nedicuiu  :  e:ui)>crcs  cjii:»  snnïrnl»rt 
renloics  fjtis  imliiani  Mlutari  :  et  saiiclî 

DiLTiajfîi.  DES  MmicL£5.  H. 


A  tous  ceux-ci,  on  peut  ajouter  lo  v«% 
Domine  Deus  meus,  in  lesperuri,  où  les 
comincnlaleurs  chrétiens  reconnaissent  una- 
ninienjent  le  mystère  de  Jésus-Christ  ac* 
cusé  devant  ses'juges,  et  où  il  sollicite  en 
elkt  le  secours  de  son  Père,  en  annonçant 
la  conversion  des  peujdes  connue  fruit  de 
sa  victoire  i  Synagoga  popuhrum  circumdtt* 
bit  te.  Le  xvi',  Diligam  te.  Domine ^  dans  le- 
rjuej  sont  marquées  les  réfiulsions  doni  il  c^l 
lol.jet  de  la  f»art  do  son  i«euplc  et  ras- 
sentiment  des  nations  dont  il  devient  lu 
chef  :  ïouê  m'avez  arraché  aux  contradic-' 
tians  de  mon  peuple,  et  vous  niaves  ctn$U- 
tué  à  la  tête  des  nations.  Le  3txxiv%  Judcca, 
Domine,  où  il  caraclérise.  selon  sain!  Jean« 
non-setdeniunt  la  haine  injuste  de  ses  en- 
nemis zQuia  ùderuni  me  gratis^  mais  encore 
leurs  outrages  et  leur  fureur  :  Ils  m'on( 
couvert  de  plaies  et  ont  grincé  des  dents 
contre  moi.  Le  XL%  Beatus  qui  intelligit^ 
dont  Jésus-Christ  lui-mônie»  en  parlant  do 
la  trahison  de  son  disciple,  s'est  fait  l'ap- 
T'iiiation,  au  rapport  du  mô.ue  apôtre  ; 
Celui  gui  mangeait  mon  pain,  a  Ici'é  le  pied 
contre  moi.  Le  l\\\  Miserere  mei,  Dcus,  mi- 
serere mei,  où  le  Sauveur  seul  [>eut  tlire  k 
son  Père,  nu*il  le  confessera  parmi  /n  peu- 
ples, et  qu  il  chantera  ses  louangcfi  au  mi" 
lieu  des  nation»;  et  où  saint  Augustin  croit 
reconnaître  la  résurrection  de  Jésus-Christ 
et  l'heure  mènui  à  la<juelle  i]  devait  sortir 
du  tombeau,  dans  ces  paroles  ;  Je  me  ré- 
veillerai de  grand  matin,  exsurtfam  dilucula^ 
Le  Lviii*,  Eripe  me  de  iuimicis  nuis,  dans 
lequel  les  saints  Pères  tiouveut  une  ^*rû- 
phétio  de  Tétai  oii  sont  réduits  jusqu  2i  ce 
jour  ses  ennemis  ;  Jls  seront  en  proie  à  une 
faim  dévrante^  pareils  aux  chiens  qui  fouil- 
lent les  recoiuti  pour  se  ras»asitr*  Le  Lxxx*, 
Exsultute  Iho  adjutori  nostro,  qui  est  un 
cantique  de  joie  sur  son  avènement»  et  dans 
Icqud  FEglise  reconnaît  le  pain  eudiaris- 
tique  sous  rimage  du  [mr  froment  :  Cibatit 
eos  ex  adipe  frumenti,  et  la  grûre  sous  le 
symbole  du  miel  sorti  de  la  lucrre  :  De  »«- 
(ni  mede  saturavit  eos.  Le  i,xxxr,  dans  le- 
quel on  le  voit  dès  le  commencement  cons- 
titué élevant  des  juges  dont  il  est  lui*méme 
Je  juge  .  Dieu  a  cotnparu  dans  fa  sgnagogue 
des  dieux^  tandis  que  cest  lui  qui  juge  les 
dieux:  et  h  la  lin  établi  juge  de  toute  la 
terre  et  prin^-e  de  toult's  les  nations  ;  Let^^z- 
vous,  6  Dieu,  jugez  funiver*,  car  toutes  tes 
nations  vous  ont  été  données  pour  huilage. 
Le  Lxxxiv',  lienedixisti.  Domine,  terram 
fuam,  dans  lequel  on  voit  la  miséricorde  et 
la  vérité*  ta  ju>tiçc  et  la  paix»  fa  vérité  s'é- 
levanl  de  la  terre  et  la  justice  descendant  des 
cicux ,  s'unir  en  un  mênje  personnage» 
plein  de  bénignité,  qui  sera  un  fruil  de  la 
lerre  de  Juda,  fjui  y  vivra  et  qui  mart  hera 
précédé  de  la  justice.  Le  lxxxv*.  Inclina, 
Domine,  aarcm  tuam,  OÙ  OR  lit  :  0  Dieu^  les 

<\MH  c^siiUalione  r%8uU.'dmiiL  HUii'  |MO.Itiram  cornu 
DaviH,  pjjovi  hitciaain  t^briMo  mco.  btrnnrO?i  rjui» 
}Eulii'.4in  cïtubisiniic  :  Miper  ipsurii  autem  cQloittiit 
sancUiicalio  iiiea,  {Psai.  ciyxi,  !">-(«}. 


^^47 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


méchants  se  sont  insurgés  contre  mot,  la  sy- 
nagogue de  ceux  qui  ont  en  mains  la  puis- 
sance^ en  veut  à  ma  viCj  du  mépris  de  votre 
propre  justice.-  Mais  vous^  Seigneur  ^  Dieu 
miséricordieux  sans  mesure,  patient^  juste  et 
infiwimtnt  charitable  ^  tournez  vos  regards 
vers  mot,  donnez  l'empire  à  votre  Fils,  et  sau- 
vez le  ûls  de  votrt  servante  (962).  Qui  ne  se 
rappellerait  en  lisant  ces  paroles  le  Cla- 
rifica  me,  tu  Pater  de  Jésus-Christ  avant  de 
monter  au  Calvaire,  et  VEcce  ancilla  Domini 
de  la  divine  Marie  au  moment  de  conce- 
voir le  Verbe  dans  son  chaste  sein  ? 

Ces  différents  psaumes  appartiennent  au 
Messie  d*une  manière  plus  ou  moins  pro- 
chaine, et  marquent  son  avènement,  sa  pas- 
sion, sa  mort,  sa  résurrection,  son  ascen- 
sion, son  règne,  son  sacerdoce,  sa  divinité, 
l'incrédulité  des  Juifs  et  la  conversion  des 
nations.  Voyons  maintenant  ceux  qui  con- 
cernent son  Eglise. 

Et  d'abord  il  faut  convenir  que' tous  les 
psaumes  qui  se  rattachent  selon  la  lettre  à 
un  des  événements  déjà  accomplis  ou  à 
accomplir  de  Thisto^re  du  peuple  juif,  sont 
prophétiques^  en  cela  même  qu*ils  sont  fi- 

furatifs.  Ce  qui  arrivait  à  nos  pères,  dit 
apôtre  saint  Paul,  leur  arrivait  en  figure  : 
In  figura  contingebant  illis. 

Il  y  a  plus  :  saint  Jean  raconte  que  les 
Juifs  ayant  dit  à  Jésus-Christ  :  «  Nos  pères 
ont  mangé  la  manne  dans  le  désert,  selon 
ce  qui  est  écrit  :  //  leur  a  donné  le  pain  du 
ciel  à  manger,  Jésus-Christ  leur  répondit  : 
En  vérité,  je  vous  le  dis.  Moïse  ne  vous  a 
point  donne  le  pain  du  ciel;  mais  mon  Père 

vous  donnera  le  véritable  pain  du  ciel 

Cest  moi  qui  suis  le  pain  de  vie Je  suis 

le  pain  vivant  descendu  du  ciel.  »  Il  demeure 
donc  prouvé,  par  le  témoignage  de  Jésus- 
Christ  même,  que  le  langage  de  David  est 
parabolique  :  la  manne  représente  TEucha- 
ristie;  David  représente  Jésus-Christ;  Is- 
raël est  i*image  de  TEglise. 

Or,  Jésus-Christ  étant  le  chef  de  TEglise, 
et  TEglise  étant  son  ox>rps  mystique,  le 
corps  et  le  chef  ne  formant  qu'un  seul 
Christ,  il  y  a  des  psaumes  qui  appartiennent 
h  tous  les  deux  à  la  fois  :  dans  lesquels, 
par  conséquent,  Jésus-Christ  parle  au  nom 
de  son  Eglise  et  l'Eglise  au  nom  de  Jésus- 
Christ. 

De  là,  par  une  dernière  conséquence,  des 
psaumes  qui  ne  regardent  que  Jésus-Christ, 
soit  directement,  soit  sous  le  voile  de  la 
parabole  ;  des  psaumes  qui  regardent  Jésus- 
Christ  et  son  EffUse,  et  enfin  des  psaumes 
qui  regardent  TEglise  seule. 

Mais  il  suffirait  à  peine  d'un  long  com- 
mentaire, pour  entrer  dans  tous  les  déve- 
loppements; occupons-nous  d'abord  et  en 
peu  de  motsdes  psaumes  qui  présentent  l'a- 
venir sous  le  voile  de  la  parabole. 

Au  VI*,  Domine,  ne  in  furore  tuo  arguas 

(962)  Dciis,  iiiiqui  insurrexertint  super  me,  et 
synagoga  potentiuin  quxsierunl  aniroaui  meam  :  et 
nou  proposuerunt  te  iii  conspecui  suc.  Et  tu.  Do- 
mine Deus  miserator  et  misericors,  patiens,  et  multae 
misericordi»,  et  vcrax.  Respice  in  nie,  et  miserere 


me,  David,  sons  la  figure  d'un 
représente  l'Eglise  aux  jours  de 
lorsqu'elle  élève  la  voix  vers  les 
désarmer  la  colère  de  Dieu.  Au  vi 
Deus  meus  in  te  speravi,  composa 
sion  des  ooursuites  injustes  ae  S 
présente  V Eglise  en  butte  aux  pc 
de  ses  ennemis.  Le  ix*,  Con/iteoo\ 
mine,  qui  est  un  chant  de  trion 
la  victoire  et  une  imprécation 
nouveaux  ennemis,  s  applique 
ment  à  l'Eglise  victorieuse  despei 
et  qui  sera  bientôt  après  soumis 
chirements  des  hérésies.  Le  ps 
Usquequo,  Domine,  dirigé  en  appa 
tre-  Saûl,  convient  merveilleu 
l'Eglise  persécutée  ou  menacée. 
Exaudi ,  Domine ,  justitiam  meoÊ 
une  prière  du  saint  roi  contre  les 
de  ses  ennemis,  convient  aussi 
dans  les  mêmes  circonstances. 
Ditigam  te.  Domine,  est  un  chant  d< 
dans  lequel  le  proi^hète,  victoriet 
ses  ennemis ,  rend  à  Dieu  des 
grâces.  Il  convient  à  Jésus-Chr 
rieux  de  la  mort,  et  à  son  Egl 
rieuse  de  l'erreur.  Et  ainsi  de 
d'autres. 

Dans  les  xxxvii*,  Domine,  ne  in 
xxxviir,  Dixi  :  Custodiam  vias  mi 
phète,  exprimant  sa  tristesse,  ses 
et  ses  douleurs,  figure  le  Mess: 
passion,  l'Eglise  dans  le  mome 
luttes  et  de  ses  plus  grands  pé 
les  XLi*,  Quemadmodum  desiderai 
dica  me,  Deus;  lxu*,  Deus,  Deuâ  \ 
de  lues  viailo  ;  lxviii*,  Salvum  mi 
David  exilé  soupire  après  la  pati 
l'Eglise  après  la  liberté  sur  la 
repos  dans  le  ciel.  Le  li%  Quid  ^ 
malitia  ;  le  Lviir,  Eripe  me  de  im 
dirigés  contre  SaiiU  selon  la  lett 
en  esprtt  et  en  réalité  contre  le 
teurs  de  l'Eglise.  Les  lix%  Dem 
nos;  Lxxxir,  Deus,  quis  simili 
xciii*,  Deus  ultionum  Dominus  ;  c 
ium  cor  meum,  Deus;  dirigés 
contre  les  peuples  de  la  Palestin 
talent  fait  les  ennemis  de  David 
peuple,  le  sont  à  plus  juste  ti 
les  ennemis  de  l'Eglise,  et  partie) 
les  hérétiques.  Dans  les  Gxiv*,Dt7ei 
exaudiet;  cxv*,  Credidi  proptet 
prophète,  louant  Dieu  qui  l'a 
grands  périls,  préparait  à  VEglu 
tions  de  grâces  pour  les  même 
tances.  Dans  les  cxxxix* ,  Eriî 
mine;  cxl%  Domine,  clamavi  aâ 
Voce  mea  ad  Dominum  clamavi:  < 
mine,  exaudi  orationem  meam,  il 
rait  (Jes  prières.  Le  xlvii*,  Mag 
nus;  le  cxvn',  Confitemini  Dam 
cxLin%  Benedictus  Dominus  Deu 
Contra  Goliath,  sont  des  chants  de 

mei,  <la  Imperium  tuuro  pu*^ro  tuo  :  el 
lilium  ancillas  tu£.  Fac  mccura  signum 
ut  videant  qui  oderunt  me,  et  confundi 
niam  tu,  Domine,  adjuvisti  me,  et  cmnol 
{P$at.  Lxxxv,  14-17.) 


PSA 


DES  MmACLCS. 


?SX 


m 


[Use  s'applique  à  eUe-eifime.  Dans 
in  fc,  Bomine,  speravi,  le  snint  roi, 
f  vieilles^,  accablé  trinrirûiilés,  on- 
de eonspiratioiis»  fatigué  tJ'enimi^ 
ses  douleurs  connue  FK^lise  vieiï- 
rrîvéc  i\\x  dernier  périrxle  de  son 
5e  exprimera  saïisdonto  les  siennes. 
c%j%  In  converiendo^  où  il  iliaiite 
la  c^jilivité  des  >oixantc-i]ix  ans,  il 
son  premier  tiioniphe  sous Cons- 
^oti  dernier  dans  le  tieJ.  Le  cxLvir, 
rrumiem  i>ominum,  est  le  rhmi  du 
î  a)*rès  (OS  glorieux  tHénomenls, 
Bjjuro  de  la  terrestre  Jérusalem  dé- 
tout eanemi  et  uageant  au  sein  de 
ice. 
ëtom  indiqué  ces  psaumes  presque 
M,  afin  de  donner  une  idée  dos  û\^u- 
|>h^liques  contenues  dans  Umt  le 
li^  ce  ne  sont  pas  les  seuls  oull  y 
iialer  sous  le  luéioe  rapport.  Il  n'en 
s  un,  dans  lequel  il  ne  se  trouve  quul- 
iMÎts  appltcahles  au  Messie,  et  ces 
■Tjr  sont  pas  fortuitement.  Citons  eu- 
Kl  r',  Le  Seigneur  protéga  la  voie  des 
K<//f  des  méchanls  aboutit  au  pr^ci- 
H  estl*Fglise,  ici  la  Sjnagoguc.  Au 
i  rm$  de  ta  terre  et  te$  princes  ont 
ré  contre  te  Seigneur  et  contre  son 
i;  là  efct  Tannonce  de  trois  siècles  de 
ions.  Au  in*.  Je  me  suis  endormi 
Jondsommeit,  mais  je  me  suis  relevé^ 
'\e*Je  Stignrur  ma  ressuscité:  la  j^as- 
la  résurrection  du  Sauveur.  Au  iv% 
ê  te  Seigneur  a  g  tort  fié  son  saint: 
point  d  autre  personnage  que  le 
!,  dont  on  puisse  dire  qu'il  est  le 
bt  Seigneur,  Au  >',  La  bouche  des  mé- 
mÊMt  un  sépulcre  béant  i  teur  tanuue 
pïe  mrnsnngc  et  ta  trahison:  jugez-la, 
«r,  €iuils  soient  trompés  dans  teurs 
mtês  :  cttassez-les  à  cause  de  fa  mutti- 
k  leurs  iniquités,  et  parce  quits  vous 
iiÊé;  ne  sonl-ce  pas  là  les  mm  [îlots  des 
Kbs  et  des  docteurs  de  la  loi  contre  le 
BT,  la  ruine  de  leur  empire  et  l'exil  de 
on  qu'ils  avaient  séduite?  Au  vi\  Que 
\es  ennemis  rougissent^  et  se  troublent 
TUnte;  quits  tournent  te  dos,  counrls 
lis  d*un€  confusion  ineffaçabte:  fpiels 
onc  lesenfiemis  auxquels  le  jirojïhcte 
le  un  pareil  troul)le  et  une  pareille 
tion:  ne  sont-ce  |>a6  reu\  de  Jésus- 
ei  de  son  Kglise,  ou  luen  fayl*il  voir 
^misérable  j^er^onnalité?  Auvii%.S>*- 
^^gez-moi  seton  ma  justice  et  mon  inno- 
)iii  peut  donc  i^arler  eu  termes  si 
Je  sa  justice  et  de  son  innocence,  à 
—  lo  divin  Slessieî  Mous  ne  pous- 

fremiti^rmit  gftnrcs»  et  popnli  me»!!" 
[ïlÏKUiia?  Âslitcnmi  regcs  l**n:t%  et  piiari- 
►venerunl  in  mmm,  :n!v<^riius  tïnmiimm,  vl 
s  Cliristiim  éjus.  ï*iri»n»patmis  vincîit;i  «-o- 
I  prujïriaiiiUÂ  a  i»oli»s  jugiun  ipsiniiui.  0  li 
in  i'œlis».  irriflcMt  ros  :  el  lïoriMîritî*  sidi- 
l  C0&.  Tiinc  JnqncMîr  ;id  <^os  iii  ira  sua  , 
âiio  conlurltatiil  cosi.  Ego  aulcm  ciia- 
Vin  rex  ab  ea  super  Sion  iiioniem  san* 
pnedic^ins  pr;t'ccptiim  rjus,  Damiaus 


serons  pas  plus  loin  ces  citations.  Occupons- 
nous  maintenant  des  psaumes  qui  concer- 
nent FEglise  dïnie  nranière  directe  el  abso* 
lue. 

Le  second,  Qunn  frcmueruni  gentei^  lui 
ap|»arlient  tout  entier;  elle  sera  pe^^écutéo 
dès  sa  naissance  :  Pourquoi  tes  nations  se 
sont-eltes  sontevées  ,  et  les  peuples  ont-ifs 
conçu  de  vains  projets?  Les  rois  de  fa  terre 
se  sont  unis,  et  tes  princes  ont  fnrmé  des  com- 
pfots  contre  te  Seigneur  et  contre  son  Christ. 
Brisons  teurs  c/mlrte*  (ont-ils  dit)  et  rejetons 
loin  de  nous  leur  joug. 

Mais  ces  projets  ne  se  réaliseront  [>as  ;  les 
nations  seront  clles-rnêiues  brÎFées  comme 
des  vases  (fargile.  Celui  gui  habite  dans  les 
deux  se  moguera  de  leurs  comnlots:  le  Sei- 
gneur châtiera  ses  ennemis.  Il  leur  répondra 
dans  sa  colère  rt  tes  froissera  avec  fureur. 

Le  Messie,  Fils  du  Dieu  très-haut,  soutenu 
de  la  puissance  de  son  Tère,  Irionipliera  des 
nations,  et  les  peuides  de  la  terre  devien- 
dront son  héritage.  Mais  moi,  j'ai  été  établi 
roi  sur  te  mont  de  Sion  par  te  Seigneur  lui- 
même^  et  cfiargé  de  faire  exécuter  sa  loi.  Le 
Seigneur  ma  dit:  Vous  êtes  monfils^je  vous 
ai  engendré  dans  mon  éternité.  Demandez-moi^ 
et  je  vous  donnerai  tes  nations  pour  héritage^ 
et  j'étendrai  vos pttssessions  jusqu'aux  confiné 
de  Cunivers, 

Alors  les  nations  idolâtres  seront  rlétrui- 
tes,  de  nouvelles  se  formerontt  dont  les  rois 
eux-mêmes  vienrlronl  à  rKvangilc  :  Voir* 
tes  gouvernerez  avec  une  verge  de  fer,  vous 
les  briserez  comme  un  vase  de  terre.  Mainte- 
nant dmc^  6  rois  de  la  terre,  appliques-tous 
à  comprendre  :  acquérez  ta  science^  vous  gui 
gouvernez  tes  peuples;  servez  ie  Seigneur 
avec  crainte,  rt  chantez  ses  louanges  avec  em- 
pressement ({K>3), 

î:t  telle  est  bien  Tlitstoirc  des  premiers 
siècles  de  rEgliso. 

Le  prophète  expose  de  nouveau  les  mêmes 
événements  au  ix.'  psaume,  Confttebor  tibi 
in  totQ  corde.,,  narrabo^  dirigé  en  ap[tarenre 
contre  les  fîcunïes  de  la  Palestine,  mais  eu 
réalité  contre  les  eniîemts  t\v  l'Kglise,  car 
les  fireniters  n'étaient  que  la  ligure  de  ceux- 
ci  :  Vous  avez  chdtié  tes  nations,  l'impie  a 
péri  :  vous  avez  effacé  leur  nom  pour  toujours^ 
pour  f  éternité.  Le  glaive  ne  s*est  enfin  reposé^ 
que  quand  tes  eyinemis  lui  ont  manqué;  leurs 
vit  te  s  ont  été  détraites.  Leur  mémoire  s'est 
évanouie  comme  une  butte  gui  crève,  et  le  Sei- 
gneur survit  dans  son  éternité.  Il  s'est  établi 
un  trône  de  justice,  afin  de  juger  l'univers 
avec  équité,  et  les  peuples  avec  mansuétude. 
Et  le  Seigneur  est  devenu  le  refuge  du  pauvre^ 
le  soutien  du  faible  et  de  V opprimé.  Que  ceux- 

ftixtt  ml  me:  f lliits  meus  es  tn ,  ego  hodie  gfnul  ■ 
ifî.  Postula  a  nie,  el  dabo  libi  gentils  bscrrrlila- 
lem  luam ,  et  possessionem  tuam  trrmuios  trrnp, 
Rrgrs  f^os  in  vît";*»  frrrcu ,  fii  tafK|ii.iin  vïis  figiilt 
cmifriiigf*s  *"os,  Él  nu  ne,  rrçps,  iiitclligitc  :  cviidi* 
mini,  qui  jiidiratis  tcrram.  Scrvitp  Dmnino  in  tî- 
iiMH'r  :  rioxsuU^ue  H  eum  ircinorc.  Apprclicivditc 
di(iriplin.im,  ne^quanilo  irasotnr  Pon\»<\ns,  rt  |>cr- 
calis  de  via  jusla.  Cuni  cx^rscrit  m  brrvi  Ira  ejui, 
bcali  aiuncs  «|ui  conlidunt  in  eo.  iP^f^t    vi,  i-t3,) 


i5i 


Pi>\ 


OICTIONNAmE 


rs 


ta  eipèrent  en  vous^  qui' CùnnaisBfn(  votre 
nom^  carrons  êtes  Vappni  de  cetix  qui  vous 
invoquent.  Seigneur,  Chantez  les  founnqen  du 
Seigneur^  qui  rMde  en  Sion:  annonces  son 
amour  au  rnilien  des  nations  (96 VI. 

Nous  venons  de  voir  les  romuals  de  l'E- 
glise et  son  triomphe;  nous  allons  tmiinte- 
nant  assistera  ses  grandeors.  Voici  de  quelle 
manière  se  termine  ïo  psaume  \\i'  :  Je  rhnn- 
terai  vos  louantj^s  nu  milieu  d^une  grande 
é(fli$r:f  offrirai  mes  obtations  parmi  la  miil- 
Utude  de  ceux  qui  vous  craignent.  Les  pau- 
vres mangeront^  ils  seront  rassasiés^  ils  le 
loueront  avec  nmour^  un  amour  sans  fin.  Tous 
les  peuples  de  r univers  se  raviseront  et  se 
convertiront  au  Seigneur:  les  nations  de  toute 
race  V  adorer  ont  :  alors  ce  sera  le  règne  du 
Seigneur:  il  sera  le  roi  drs  peuples^  Les  ri- 
vants $* engraissent  de  lasultstancede  la  terre^ 
et  Vadorent;  les  mourunti  slncHnent  et  le 
saluent.  Mon  âme  vivra  pour  lui,  ma  posté- 
rité r  adorera,  La  génération  future  appar- 
tiendra au  Seigneur,  et  les  deux  annonceront 
la  justice  au  peuple  nouveau  qu*il  aura  lui- 
même  formé  (9G5). 

Qu'il  y  aurait  d'observations  à  faire  sur 
ces  uiystérieuses  paroles  :  chaque  mot,  [lour 
ainsi  dire,  abonde  en  mystères,  et  il  y  a 
d'incomparables  magnificences  de  lan^jage, 
qu'une  traduction  ne  saurait  rendre.  Le 
mot  «'église,  ecclesia^  est-il  mis  là  sans  des- 
sein; et  la  grande  église  ne  fonnc-t-elïc  [»as 
une  antithèse  h  Tintention  de  la  sijnagogne^ 
si  petite^  jmisquelic  était  réduite  à  une 
seule  nation? 

Les  pauvres  seront  rassasiés,  edcnt  pan- 
peres^  et  saturabuntur.  Pourquoi  encore  cette 
expression;  n'est-ce  pas  une  allusion  évi- 
dente au  choix  spécial  nue  Jésus-Christ 
devait  faire  des  petits  et  des  fiauvrcs  pour 
être  ses  disciples,  et  renouveler  par  eux  la 
face  du  monde?  Quel  est  aussi  cet  aliment 
donné  avecabondance  et  qui  rassasie,  sinon 
la  divine  Eucharistie^  <e  jiain  véritable  et 
vivant,  descendu  du  ciel? 

Les  nations  de  toute  race  Fadoreront,  uni- 
tersœ  familiœ  gentium.  Non  plus  seulement 
la  famille  abrahamilc,  composée  des  Juifs, 
des  Syriens,  de  quelques  tribus  arabes,  des 
Ammonites,  des  Moabites,  des  Iduméens; 
mais  tous  les  pcu|>les  de  runivers,  quelle 
que  soit  leur  descendance. 

El  puis  celte  magnifique  image  des  vivants 

(904)  fiUTcpasli  gcnlcs,  cl  jx^rhi  iiHpîus  :  iioiiiea 
eortim  «lelesli  iti  ielernum»  et  ia  sa*culi*m  s^ccnli, 
Inhiùfi  defeccrunl  frariica*  m  fmein  :  cicivitaics  en- 
riuiiilestruxisU.  Feriit  incmoria  t:ori*iii  cum  smitlti  : 
€t  Drtminus  in  n^ternidii  permanpl.  Paravii  in  judi- 
cio  Ihrunum  suiim  :  et  ipsc  jiîdic  abit  orlirin  lernc 
in.^nititatc,  judicabil  populos  in  juslîlia.  lil  farUis 
est  Doiiiiiius  refugiuni  paupri  :  ad  j  y  loi'  in  oppor- 
tuJtitalibus .  in  iribulatirïiMv  El  s|ftei'cnl  in  it:  qui 
novcrunt  imnicn  tuuiii  :  *|iimiiaiii  non  di'iclitjuisLi 
4]iyeroutes  Le,  Domine.  Twailliic  Doinino,  qui  baliilal 
in  Siûti  :  anfuinliat**  tnier  ct'nlcs  sludiii  Hus. 
(PsaL  IX,  6' 15  ) 

i9tJ5)  >îarrnbo  nomcn  tnuiii  frairibus  meis  :  in 
medio  Ecclcsia;  landabo  li-.  Qui  limetis  IKHUinuiii, 
Jaudalc  intiii  :  nriivcrsuni  scuk^n  Jacob,  ginritkale 
eum.  Tuucal  eum  otum  semcn  Israël  vfii'oiN,iii»  non 


qui  s'assoient  lous  h  la  même  table, 
paissent    (fun    aliment    comninn ,  î 
substantiel,  al>ondant,  et  qui  aiinrcm 
recevant  :  Manducaverunt  et  adorai 
nés  pingues  terrœ;  et  h  côté  Timagc 
rants»  qui,  en  descendant  dans  I 
saluent  et  adorent  encore  celui 
donne  Tespoir  d'une  seconde  vie, 
ô  divine  Eucharistie,  qu'après  avol 
ment  adora Ide  des  vivants,  vous  ^| 
le  viatique  secourable  de  ceux  qui! 
On  se  rappelle  involontairement 
morituri  lesatutnnl  des  Klridiatcui! 
cienne  Rome;  mais  quelle  dillér 
la  j>ensée,  Tes  pression  et  le  torm^ 
conspectu  ejus  cadent  omnes  qui  dt$ 
terram. 

Que  ne  pourrait-on  pas  dire  encore? 
nima  mea  illi  rivet,  qui  signifie  tant  T 
Vhme  du  saint  proiihèie  vivra 
elle  tressaillira  de  bonheur,  qui 
elle  verra  5on  jour  arrivé  ;  car  il  if 
1er  dans  les  limbes,  et  lui  annonce 
vrance.  Elle  revivra  en  lui,  puisque  li 
sie  serafils  de  David  selon  la' nature  :  cil 
par  lui,  puisqu'il  sera  son  rédemptei 

Renonçons  h  expliquer  les  dernier 
rôles,  qui  contiennent  le  mystère  tout 
de  la  subslilntion  d*un  peuple 
Tancien  peuple  juif,  et  revcnor 
objet. 

Le  jtsaume  xxv',  Judica  me^ 
une  nnliMièse  perj>éluclle  entre  l^ 
gue  et    TEglise  cbrétienne.  D'ui 
h'oy  vo  le  concile  de  la  vanité^  t^tf^H 
qui  muchincnt  le  m«/,des  impies,  «Il 
de  sang,  dont  la   main  gauche   0| 
d'iniquités,  taiidiî»  que  la  droite 
d'ohlations.  De  l'autre  côté   est  Tj 
la  louange  pure,  VEglisr  belle  fl^aij 
séjour  (le  la  glorification  du  Sti^ 
aveu  celle-ci  «lue  le  f^rophèle  se  ti 
veut  être  racheté,  et  qu"il  enlet 
Seigneur,  non  plus  dans  une  seul 
que   assemblée,  mais  au  sein   d'uni 
tude  d'églises  :  In  ecclesiis  bentdU 
mine. 

Le  psaume  xLiv%  Eructavit  corl 
bum  bonum,  est  un  majestueux 
Christ  et  de  l'Eglise,  sous  les  iraîj 
niatiques  d'un  roi,  puissant  de  jjeil 
force,  de  beauté,  ri^nant  par  la  ; 
mansuétude  et  la  justice  ;  et  iVt 

sprevîl,  ncqne  dcspexil  dcprecalu>tieiii| 
ncc  avertit  fiicicm  siiam  a  me,  cl  cun 
iu\  en  ni ,  cxaudivii  me,  Apud  le  bus  mei 
clesia  niâgna  :  voiïi  mea  reddani  in  cnnsji 
mendiun  enuu  E«tenl  ïiaïqK'res,  cl  salunl 
cl  iaud4il*unt  Doininum  <)m  tH.Htuirtifil  eu"~ 
corda  eornin  in  Scurnluni  siernli,  Reiiiil 
cnnvertentnr  âd  Doniinnni  nnivcrsi  Un 
adorabnni  in  conspecMi  cjns  naiver?(;f  hn 
liuin.  Qiioniam  Oonnni  est  regmiui  :  êl 
nabitnr  genlîum.  Mandiicâvcnmt  et  li 
oiiuiès  pingncs  lerue  :  in  conspecUi  ejus  i 
nés  qni  dchcendtinl  m  lerrani.  Et  anima 
vcl  :  et  semen  m  en  m  ï^ervicl  ipsi.  Anftim 
Domino  generatio  ventura  :  et  annunli^" 
jusiiiiam  ejus  popnlo  qm  nasccliir,  fjo^d 
minus.  {Ptài  \\i,  25-3:2.)  — ^ 


rsA 


DtS  MinACLES. 


rsA 


784 


flic»  Urillanle  de  pnrure.s,  m/iis 
le  que  i>cs  i»anircs,  h  laquelle  les 
lointaines  a|»|*orlunt  des  préseiils, 
ides  jeunes  filles  rliasles  et  pures 
Ile.  Leur  palais  est  le  temple  de  \a 
tdd*i€en(ur  in  tempium  regh  :  ]enr 
?sl  nn  r^gnc  nouveau,  dons  lequel 
uni  pris  la  pl^ice  des  pères  :  Pro  pa- 
|0li  âuni  ttbi  âhi  :  dans  lequel  les 
Pfeviennent  i»rereplenrs  et  rois  des 
;  Constitues  eos  principes  super  om- 
Tarn.  Et  ce  règne  serii  élernel  :  m 
ËjÊTûtione  et  yenrrationetn:  tous  les 
■s'y  souniotlroni  h  toujours  et  aa 
^uH  confilehuntur  tibi  in  œlrrnum 
mutum  gœctiti,  \ï  est  impossible  de 
oaginer  de  plus  suave  et  de  plus 
;ie  ce  tableau  emblématique;  la  poé- 
bne  n'a  rien  qui  réjjale.  L'auteur 
,?rai  en  eonimenrant,  «ont  cœur ^  et 
^n  le  cceur  qui  en  a  tracé  les  con- 
I arrangé  les  couleurs;  [Son  cœur 
ure  fine  bonne  parole, 
pume  xLvi%  omnrâ  genits^  piaudîte 
contient  des  magnitirences  d'un 
irc  :  c'est  un  cbanl  do  triomiibe 
célébrer  la  victoire  flu  Dieu  (Ils- 
3utes  les  nations  de  fa  terre.  C'est 
le  nos  lïères,  c'est  notre  Dieu  qui 
Srieuî,  dit  le  prophète  :C7ianffi  »o- 
if,  chantez;  chantez  notre  roi,  chantez 
Dieu  est  le  roi  de  toute  la  terre ^ 
harmonieusement.  Dieu  règne  ^ur 
es  nations  (%6).  Mais  de  quelle  vie- 
jIhI  donc  question?  c'est  d'une  con- 
paciliaue^  dans  laquelle  les  rois  de 

I  peuples  se  sont  empressés  de  se  sou- 
(l'eux-mêmes  au  Dieu  d'Abraham  : 
»f«  populorum  congregati  sunt  cum 
raham, 

njêniès  pro[»liéties  reviennent  au 
\  txiv%  Te  tkcet  hgmnuSj  Deus^  in 
nais  sous  d'autres  images;  imajjes 
itées  à  \a  vie  champêtre.  L'est  le  Dieu 
CDplit  tuus  les  contins  de  Tunivers  et 
(es  océans  :  Spes  omnium  finiitm  ter- 
ïn  mari  /on//f  ;  le  Dieu  dont  la  main 
lie  él^ranle  les  montaj^nes  et  arrache 
li  des  mers  les  vagues  qui  de  leur 
6*élancent  vers  les  cieux  ;  le  Dieu 
||Ioire,  quand  il  tonne  dans  les  pro- 
E  du  firmament,  éfiouvante  les  na- 
m  Dieu  qui  trace  à  laurore  sa  route 
|bur  son   déclin.  Ce   Dieu  terrible, 

II  el  magnifique»  est  descendu  sur  la 
msitasti  terrant  non  fil  us  pour  im* 
M  terreur,  mais  ))Our  ap|»orter  la  ie- 
Rl  la  richesse  :  Jnebriusfi  rnw»  mutti^ 
ï  hcupletttre  cam.  Il  a  fait  délïonler  le 
divin  qui  féconde  la  nature  -  fiumvn 
iletttm  est  u^w**,  et  préparé  ainsi  un 
%  aliment  h  Inul  Tunivers  ;  Parasù 
Hhram.  Mais   ce    n'est   pas   encore 

mon  Dieu  :  Faites  aussi  déborder 
leaiiar,   multipliez    leurs    sources: 

saillie  l»ea  nosini,  psallite  :  psallite  ftegi 
iillito.  Qiioniam  Rrx  omiiis  terre  Dcus» 
l|>i*fi*lcr.  !t»^nal)il  Oeus»  sii|>er  génies  : 
l  suocr  sctictii  i»atKt.iiïï  huauL  r*iiirii>€s 


faites  descendre  la  rosée,  afin  que  la  surface 
de  la  terre,  inondée  de  ses  gouttes,  se  contre 
de  germination.  Bénissez  le  cercle  entier 
d*Hne  si  heureuse  année ^  et  que  vos  champs  se 
couvrent  de  riches  moissons:  que  le  déserî 
lui-même  devienne  un  perpétuel  oasis,  que 
ses  arides  montagnes  de  sable  se  couvrent  de 
verdure ,  que  tes  troupeaux  se  multiplient 
dans  tes  pâturages,  quêtes  guérets  disparais- 
sent sous  les  moissons,  Ahrs^  Seigneur^  U§ 
peuples  de  Cunivers  élèveront  vers  vous  leurs 
voix  pour  chanter  vos  louanges  :  — ♦  Clama- 
bunty  etenim  hymnum  dicent. 

A  quel  autre  qu'au  Messie,  ce  fruit  béni 
de  la  terre  :  Terra  dédit  fructum  suum,  qui 
est  en  même  temps  la  l)énédiction  deicendue 
du  ciel  :  benedicai  nobis  Deus  ,  pourrait-on 
attribuer  le  psaume  lxvi',  Deus  misereaiur 
nostri?  N'est-ce  pas  lui  qui  est  te  Sauveur 
envoyé  à  toutes  les  nations^  celui  qui  dirige 
les  hommes  dans  les  voies  de  Dieu^  celui  que 
tous  les  peuples  doivent  connaître,  que  toutes 
les  nations  doivent  adorer^  et  dont  le  nom 
doit  s  étendre  jusqu'aux  confins  de  Cunivers  f 
Mais  si  le  Messie  y  est  si  bien  caractérisé, 
son  Eglise  ne  Test  pas  moins,  puisqu'elle 
se  foruic  de  ces  nations  *ïjv<  rses,  de  celia 
universalité  des  peuples,  réunis  poursuivre 
ses  lois. 

Le  psaume  Litvir,  Exsurgat  Deus^  et  dissi- 
pentur^    inimici  ejus  ^   chant    de  triomphe, 

ayant  l'Kgbsc  clirétienne  |>our  objet,  est 
nVarqué  à  un  autre  caractère.  C'est  la  mys- 
térieuse [irofondeur  de  la  pensée,  voilée 
encore  sous  la  forme  iropologique  du  tan- 
gage. Aussi  ne  peut-on  le  traduire  littérale- 
ment, sans  qu  il  tfevienoc  tout  à  fait  inin* 
telligible.  l*artont  ailleurs  le  prophète  re- 
garde les  lointains  de  l'avenir  h  travers  les 
ombres  ilu  présent  :  Moïse  et  la  manne  du 
désert,  la  mer  Rouge  et  les  mnrumres  d*uu 
{^euple  endurci,  fonction  qu'il  a  reçue  de 
Samuel,  ses  luttes  contre  Saiil  et  Coliath^ 
ses  guerres  avec  les  nations  de  la  Palestine 
lui  servent  de  termes  de  comparaison  pour 
exprimer  sa  j>ensée;  mais  ici  il  voit  la  vérité 
sans  nuages ,  il  s'est  placé  entre  elle  el 
l'ombre  qu'elle  projette;  il  n'a  plus  do  ter- 
mes de  com[»araison,  la  paralxjle  n'est  plus 
possible^  et  il  taut  qu'il  f^arlc.  Il  le  faut,  la 
vérité  l'opiiresse,  la  vision  l'inspire;  il  faui 
rjull  parle,  niais  il  ne  doit  pas  être  compris 
de  ses  auditeurs  du  ninment  :  Àudite  au- 
dientes  et  nolite  intelligerc  :  et  videte  visio^ 
nem,  et  nolite  cognoscere  ;de  15  les  mystères 
de  son  langage;  de  là  aussi  la  sublimité  de 
sa  pensée. 

Que  Dieu  paraisse^  et  que  ses  ennemis 
snient  di}^sipés  ;  que  crux-là  t^ui  le  haïssent 
s'enfuient  de  devant  sa  face,  tomme  ta  fumée 
s^éranouit,  quHs  s'évanouissent:  comme  la 
cire  fond  devant  la  flamme,  que  tes  pécheurs 
périssent  ainsi  devant  la  face  ae  Dieu. 

Que  tes  justes  se  rassasient,  quits  tressait- 

pfïpidoruut  ccingregali  sunt  cum  r*co  Abraham  : 
ijiioiùam  &\\  fortrfe  terrai  vehf mentor  clovali  sunL 

(Pkul     \LVt,   l'îilh^ 


755 


PSA 


dictionnaire: 


PSA 


liUint(Valléjre$9e  en  présence  de  Dieuy  etqu'ils 
se  Kvrent  tout  entiers  à  leur  félicite'. 

Chantez  DieUj  cliantex  des  hymnes  à  son 
nom,  jonchez  ta  voie  devant  celui  qui  monte 
au-dessus  des  deux  (967),  le  Seigneur  est 
son  nom.  Formez  des  chœurs  en  sa  présence^ 
dansez  alêgrerhent  devant  sa  face  :  c'est  le 
père  des  orphelins^  le  protecteur  des  veuves,^ 
Dieu  (vient)  en  son  saint  lieu  :  le  Dieu  qui 
établit  Vunité  parmi  les  habitants  de  la  terre 
(968);  le  Dieu  puissant  qui  délivre  les  captifs^ 
ceux-là  même  qui  lui  résistent  (969),  ceux 
qui  dorment  ati  fond  des  tombeaux. 

0  Dieu^  lorsque  vous  sortiez  à  la  tête  de 
votre  peuple,  lorsaue  vous  traversiez  le  déserty 
la  nature  s'est  ébranlée  ;  oui,  les  deux  se 
sont  liquéfiés  en  présence  du  Dieu  du  Sinat , 
en  présence  du  Dieu  d'Israël.  Vous  ferez  des- 
cendre^ 6  Dieuy  sur  votre  héritage  une  pluie 
fécondante  ;  il  était  désoléy  mais  vous  favez 
rendu  àlavie  (970).  Vos  troupeaux  y  trouve- 
ront des  pâturages  (971)  :  les  doux  pâturages^ 
6  DieUj  que  vous  avez  préparés  aux  pauvres. 

Le  Seigneur  mettra  lui-même  la  parole  et 
la  puissance  dans  les  bouches  chargées  d'an- 
noncer la  bonne  nouvelle  (972).  Au  Seigneur^ 
au  Seigneur  les  rois  et  leur  puissance^  à  sa 
maison  la  gloire  de  partager  les  dépouil- 
les (973)  ;  fussiez'vous  endormis  au  milieu 
des  dangers  (97fc),  vous  les  éviterez  comme  la 
colombe  aux  ailes  argentées  (97S).  Tan- 
dis que  lé  roi  des  deux  (976)  jugera  les 
crimes  des  rois  de  la  terre  (ses  fils)  rece- 
vront /a  blancheur  de  la  neiae  du  Selmon 
(977),  la  montagne  de  Dieu  (978),  la  grasse 
montagne;  out,  la  montagne  (fondante  en 
pâturages^  la  grasse  montagne^  plus  abon- 
dante et  plus  grasse  qu'aucune  autre  monr 
tagne  (979).  La  montagne  sur  laquelle  Dieu 
a  choisi  son  séjour  de  prédilection;  out,  le 
Seigneur  y  habitera  éternellement^  assis  sur 
le  char  {triomphal)  de  Dieu^  (environné)  de 
dix  mille  milliers  d'anges  (980).  Le  Seigneur 
(r 'sidéra)  au  milieu  deux  en  son  temple,  sur 
(ce)  Sinai  {98i). 

(967)  Super  occasum  ;  au-dessus  de  rOccident  ; 
les  interprètes  cherchent  inutilement  à  pénétrer  le 
inystére  de  ce  choix  :  pourquoi  le  poète  dit-il  ici 
rOccident  plutôt  que  rOricut,  terme  d*un  usage 
ordinaire? 

(968)  Inhabitare  faclt  unius  morU  in  domo;  un 
usaffe  uniforme. 

(969)  Eos  qui  exaspérant;  allusion  probable  aux 
résistances  des  Juifs  au  sortir  de  l'Egypte. 

(970)  Quelques  interprètes  voient  une  antithèse 
entre  le  Cœli  aistillaverunt  et  le  pluviam  voluntariam  ; 
le  premier  serait  dit  des  ennemis  des  Juifs,  et  le  se- 
cond des  Juifs  eux-mêmes. 

(971)  Animalia  tua  ;  des  troupeaux  de  toute  sorte, 
le  peuple  Juif  lui-même. 

t  (973)  Evangelizantibus  ;  ce  mot,  qui  est  féminin 
dans  la  langue  hébraïque,  a  été  interprété  de  ma- 
nières trèsnaiverses  ;  nous  laissons  à  dessein  Téqui- 
voque. 

(973)  Dilecti,  dilecti;  ce  mot  est  au  génitif,  le» 
Septante  ont  traduit  par  àyoïrvToû;  les  interprètes 
imraissent  s*accorder  a  y  reconnaître  une  désigna- 
tion du  Blessie.  Rex  est  là,  disenUilsj  pour  reges  ; 
c'est  un  hébraîsme. 

(974)  Inler  medios  clerps.  SaRît  Jérôme  lui-même 
ii*a  trouvé  Hen  de  mieux  que  le  mot  grec  employé 


Arrôtons-nous  ici,  pour  faire  q 
remarques  qui,  plus  tard,  seraient  ti 
de  leur  objet. 

Ce  psaume  commence  par  la  pli 
peuse  imaçe,  et  Tauteur  se  mainti 
qu*à  la  fiua  une  sublime  élévation 
et  de  pensée.  L'antithèse  entre  les  i 
de  Dieu,  les  pécheurs,  et  les  jus 
amis,  se  prolonge  aussi  jusqu*à  la  fi 

Ces  pécheurs  ,  ces  ennemis  de  I 
sont  ceux  qui  Tont  haï  :  qui  oderh 
ce  mot  est  remarquable  comme  pt 
Le  caractère  auquel  le  poète  sigi 
amis  du  même  Dieu,  n'est  pas  moin 
quable  :  c'est  Tunité  de  la  foi  et  d 
unius  moris.  11  n'y  aura  donc  plus  a 
religions  diverses,  des  paganismes 
sorte;  mais  une  seule  foi,  une  sei 
unus  DomifiuSy  una  fides^  unum  bi 
(Ephes.  IV,  5.)  Les  rapprochements 
sentent  en  foule  :  Pereant  peccatord 
Dei;  etjusti  epulentur  et  exsultent.  (JP 
3.)  Mundus...  gaudebit  :  vos  autem 
tabiminiy  sed  tristitia  vestra  vertetuf 
dium.  (Joan.  xvi,  20.)  Dominus  dabii 
evangelizantibus  virtute  multa.  (P. 
13.)  Dabo  vobis  os  et  sapientiam^ 
poterunt  resistere  et  contradicere  oi 
versarii  vestri.  {Luc.  xxi,  15.)  Rex  i 
dilecti,  et  speciei  domus  aiddere 
{Ps.  Lxvii,  14.)  Cum  fortis  armaita 
atrium  suum,  in  pace  sunt  ea  qum  j 
Si  autem  fortior  eo  superveniem 
eum...  spolia  ejus  distribuet.  {Luc. 
Currus  Dei  decem  millibus  multiplet 
lœtantium  :  Dominus  in  Sina,  in 
{Ps.  Lxvu,  19.)  Accessistis  ad  Sion 
et  civitatem  Dei  viventis,  Jerusaléi 
tem,  et  multorum  millium  angelo\ 
quentiam^  et  ecclesiam  primitivoruti 
XII,  22.) 

Le  fond  de  la  pensée  de  Tauteur  j 
un  personnage  mystérieux ,  (ju'il 
parfois  le  Seigneur,  quelquefois  Dii 
désigne  trois  ou  quatre  fois  par  nm 

par  les  Septante  ;  or  xkapoç  veut  dire  des  i 
hasards,  et  par  conséquent  des  dangers. 

(975)  Pennœ  colombœ  deargentatœ;  les  il 
s'accordent  encore  à  reconnaître  ici  oi 
élisions  si  familières  à  la  langue  liébra!<r 
laquelle  le  verbe  est  quelquefois  suppi 
plus  de  rapidité. 

(976)  Cœlestis  ;  nouvelle  élision ,  dans  I 
substantif  est  supprimé. 

(977)  Le  Selmon  est  la  montagne  la  pli 
de  Tancien  royaume  d'Israël  ;  son  sommel 
vent  couvert  de  neige.  Le  pays  dlsraél, 
lement  cette  montagne,  était  réputé  pour 
lilé. 

(978)  Mons  Dei;  montagne  trés-élevÉ 
forme  est  superlative  dans  la  langue  bâr 

(979)  Ut  quid  suspicamini  montes  coagult 
téralement,  que  parlez-vous,  ou  pourquoi  i 
vous  ailleurs  des  montagnes  plus  ferlilet 
rages? 

(980)  Lœtantium  ;  élision,  dans  laqaelb 
staniifest  de  nouveau  supprimé.     . 

(981)  L*antitbése  nous  semble  ici  évid 
bien  Tauteur  se  contredirait  lui-même,  « 
ri^abitation  divine  d'abord  sur  le  Selmon,  i 
sur  le  Sinaî. 


rsA 


DES  MIBACLES. 


rSA 


T5«. 


:  Lo  féJeste,  CGÊUsti»,  le  bren-aimé, 
;  ïti!\h  son  tiorii  pro|>re  esl  le  Sci- 
Pominus  nomrn  i7/i\  Au  reste,  le  rôle 
Iracé  entre  Dieu  el  fe  Seigneur, 
que  IHeii,  il  sort  de  son  re[ios»  cxêur- 
w,  il  juge  el  londoiuiïe  les  [lécheurs, 
fie  les  ju.ste.s,  il  est  clans  ins  cieux: 
loto  6anclo  guo.  En  tant  que  Sei- 
il  monte  au-dessus  des  nuages,  «5- 
êuprr  occa^um^  Dominus  no  m  en  il  H; 
a  |iarole  dans  la  brmehe  des  évangé- 
Dominui  dahit  terhum  evangeiizan- 
ji  latil  que  Dieu,  il  est  environné 
les;  cufTui  Dci  decem  mîîUhus  nutiti- 
iUia  iœiantium:  en  tant  que  Sei- 
il  réside  en  son  saint  lenqtle;  Domi- 
Uincio,  En  tant  que  Dieu  et  Sei^^ucur 
a  fois,  il  habite  les  eieux,  réside  en 
H  teoijïle.  munie  dans  les  cieuï,  ejn- 
les  dépouilles  de  la  mort  el  do  la 
é,  et  réiJflnd  des  grâces  sur  la  terre: 
Dri  dccnn  ntUlthus  mttitipiex^  tniltia 
m  :  Ùominus  in  eis  in  Sitia^  in  sancto. 
Ui  in  aitum,  ccpisti  captivitaiem, 
[j  dona  in  hominibuK. 
qui  ne  ferai l  encore  ici  des  rappro- 
tsî  Rrx  virtutum  ditecii  difecfi,  {Pm. 
3.)  ilic  est  fdius  meus  diltclus ,  ,in 
Il  bene  compiacui,  {Matth,  xvii,  5.} 
êti  in  altum^  ccpiftti  cnptiiilutem. 
Ht  M.)  PropUrqmddint  :  nsvendetig 
capttvam  duxit  captiviiatem  :  dcdit 
linihm.  [Ephes.  iv,  8,) 
il  remarquer  encore  ceci,  qoe  le  per- 
loyslérieux,  le  Seigneur,  le  céleste, 
limé,  apparaît  dans  un  rôle  de  libé- 
si  un  souvenir  des  teiiq>s  anciens 
nte  à  la  niémoire  de  lauleur,  r'est 
t  !a  sortie  d'Kgypte;  ce  libérateur 
I  chaînes,  il  termine  la  dernière  de 
les  captivités  ))ussibles,  fiuisqu'ïl 
Fnc  eife-niènie  captive.  Il  est  en  môme 
fondateur  «l'un  nouvel  empire,  el  il 

flît  le   siège,  non  pas  ?i  Jérusalem, 
dehors  de  la  Judée,  rians  le  schis- 
me el  intidèle  Israël,  sur  le  nionl  d*E- 
i>  le  Selmon.  El  à  cette  occasion,  le 
air  du  Sinaï,  auquel  se  raUache  Féta- 
ent  d*nne   lui   ditTéreote  de  toutes 
jui   exislaient  alors,  est  deux   fois 
:  Cœli  distithivfrunl  a  facie  Dei  Si- 
ïinu$  in  eis  in  Sina,  in  sancia, 

PS  inlerprôU's  admcllcnl  un  sens  inverse: 
if  Dinr,  après  avoir  converti  ses  cniieiiiîs, 
iiu  milieu  iPcui. 
^mim^  Domini  extim  mord*;  cette  répcti' 
inc  aflirmalion  poêlique. 
'erticem  capUtt;  littêralenicDt,  Taiureile 
^ifleiil  ceux  qui  mart'liejit  dans  leurs  tielils. 
i*iniâgc  est  celle-ci  :  les  natimis  tnrnme 
génisses  inoffi'nsivL's,  se  disiMiseiit  i\  oliiiir 
qui  les  afijK'lle;  mais  au  luiliru  «filles  rsl 
e  de  faurcaux  fu Hfnx  prêts  a  se  pmipîtpr 
qui  app4.*fletkt,  quoiqu'ils  soir  ut  phisbtaucs, 
qu'il»  ^oni  plus  bJancs  que  IVirgcut.  Les 
éclaUulcs  mettent  les  taurc;njx  eu  fureur. 
CCS  images,  sont  ccllestle$af*4iicsducUn&- 
cl  des  persécuteurs* 

\d  Orientem;  au  comniencemcul  le  poêle 
l  monter  par  I  Occuleiil,  qui  a^cettdit  su^ 


Mais  il  faudrait  entrer  surtout  ceci  daus 
de  trop  glands  dévelappemeuls  ;î  rtprenaiJâ 
notre  traduction. 

Voui  êtes  monté  vers  teê  cietix^  nnmenani 
la  captivité  captive  ^  et  chargé  de  présents 
pour  les  répandre  sur  les  homvus.  Les  in~ 
vrotjnnts  eux-mêmes  (ont  suivi  votre  ehar), 
(i/în  d  habiter  avec  h  Seigneur  Dieu  (982). 
Ééni  soit  le  Seigneur  aujourd'hui  et  toujours  ; 
h  Dieu  notre  sauveur^  qui  nous  prépare  une 
voie  facile.  Notre  Dieu  est  le  Dieu  sauveur 
et  le  Seigneur  (983)  qui  fait  mourir  la  mort. 
Oui^  Dieu  brisera  fa  télé  de  ses  ennemis, 
f  orgueil  de  ceux  qui  se  drapent  dans  leurs 
iniuuités  (984p).  Le  Seipneur  a  dit  :  Je  les  ar- 
racnrrni  de  Ùasan ,  je  les  abîmerai  au  fond 
de  la  mer;  vos  pieds  tremperont  dans  leur 
«tffif/;  le  sana  de  vos  ennemis  y  la  langue  de 
vos  chiens  s  rn  désaltérerf^,  Vunitent  a  vu 
votre  triomphe ,  ô  Dieu  :  le  triomphe  dt  mon 
/>tfu,  de  mun  roi,  qui  habite  dans  les  deux. 
Les  princes  iircceaaient  avec  les  musiciens 
jouant  du  pMut&ion^  confondus  avec  le  choeur 
desjeunfs  filles  agitant  les  cymbales.  Bénissez 
Dieu  dans  vos  assemblées;  (liônissez)  le  Sei- 
gneur^ ô  vous  descendants  d^ Israël.  /Bénis- 
sez-lc)  de  toute  lu  chaleur  de  votre  âme,  ô 
jeune  Benjamin:  (et  vous)  princes  de  Juda, 
chefs  du  peuple,  princes  de  Zabuhn^  prCliCis 
de  Nrphtali, 

Commandez-le  à  votre  puiê^^nce,  ô  Dieu; 
achevez,  ô  IHeu^  ce  que  voua  avez  commence 
en  nous.  De  votre  temple  de  Jérusalem  (jus- 
qu'aux exlréntilés  de  la  terre,)  les  rois  vous 
offriront  des  prêt  eut  s.  Chassez  Us  bêtes  des 
forêts,  ces  taureaux  des  troupeaux  de  na- 
tions, qui  font  la  gaerre  à  ceux  dont  Vargent 
le  plus  par  n'égale  h}as  la  pureté  {d^ti).  Dis- 
sipez les  nations  beuiaueui^es ,  afin  de  livrer 
passage  aux  députés  ae  l^Eggptc,  à  ceux  de 
rElhiopif^  qui  viennent  les  premiers  la  rnurn, 
remplie  d*offrandes.  Rogaumes  de  runiver', 
chantez  Dieu:  célèbres  U  Seigneur;  ccléLrct 
le  Dieu  qui  monte  sur  le  ciel  du  ciel,  an-des* 
sus  de  l  Orient  (98()).  loilà  quii  dira  de  sa, 
voix^  de  sa  voix  lapins  puissante  (981!  .'  Ren- 
dez gloire  au  Dieu  d'iaraét  (988)  ;  à  celui  dont 
la  magnificence  et  la  puissance  sont  plus  hautis 
que  les  deux.  Le  Dieu  admirable  dans  ses 
saints,  le  Dieu  d'Israël  donnera  lui-même  la 
puissance  et  la  force  à  son  peuple.  Dieu  soit 
béni  (9m). 

per  oecasum.  Nous  n'avons  pas  trouvé  une  explic»- 
tiou  siilisfaisante  i!ec<f  C(H»trasie.  Serait-ce  une  al- 
lusion à  la  preunèrc  alliance,  qui  devaii  être  tempo- 
raire, une  sorte  de  iléelin,  pour  ainsi  dire;ianifis 
que  lu  sccotide,  st'inbbMe  k  fastrc  du  mâtin,  qui  re- 
manie sa  carrière,  n*aurait  d'autre  terme  que  le  sé- 
jour de  la  gloire  î 

(987)  Dubit  voci  auiT  vocem  tirtutiê;  liini-ralemenl, 
il  donnera  à  sa  \oh  une  voix  puissante.  La  voi\ 
de  ta  voix  est  une  baulc  image  qui  n*;i  poinl  de  pa- 
rité dans  nos  idées, 

(DÏ8)  (hie  ghriam  Deo  tuper  Israël  ;  rcfid^*! 
ydoire  a  Bien  de  ce  qu*il  a  fait  en  Israël,  ou  p^iur 
l.srael.  Ou  bien  encore,  reudct  gloire  à  Dieu  plus 
qu^lsrael,  ou  à  c^use  dîsraêt. 

(989)  ExiurgJU  Deus,  et  dlsstpenlur  înimiei  ejuf 
el  fugianlqui  odcrunicuma  facie  ejus.  Bicui  dcAc 
Himui ,    deficianU;  ^icul   fluit   cera  a  facic  ignii 


n^ 


PSA 


UlCTIONNAtriE 


PS\ 


Ce  psaume  nous  semble  se  diviser  en  Irois 
parties  bien  cnractérisées  :  la  prcraiôrD  se 
rapport!*  à  Dieu  te  Père,  la  seconde  au  Sau- 
veur, el  la  troisième  à  l*Kglise.  Loin  d*étre 
séfïarées,  cou|iôes,  pour  ainsi  dire,  avec  la 
précision  qu'un  bistoricii  met  dans  ses  ré- 
cits, elles  se  mêlent  et  se  confondent,  prin- 
cipalement les  deux  premières;  mais  la 
seconde  devicnUrès-dislincle  au  vingtième 
verset,  Àiçtndhti  in  altum,  el  la  troisième  au 
trente-deuxième,  Mnndn^  Deus^  rirtutt  (uœ. 
Et  cet  orilrc  est  admirable,  si  on  le  comnare 
au  sujet  que  le  (tropbète  a  en  vue.  Le  Père 
et  le  Fils,  quoii|ac  personnes  distinctes, 
sont  un  mAme  Dieu.  Tout  est  commun  entre 
eut,  sauf  la  f»ersonnalité  qui  les  dislingue. 
Mai  s  le  Fils,  en  se  faisant  hotome,  commence 
a  vivre  d'une  vie,  sinon  séjiarée,  au  moins 
spéciale,  en  lant  qu*homme,  el  son  huma- 
nité a  une  histoire.  Le  Sauveur  et  TEglise 
i^Q  confondent  aussi,  non  pas  sans  doute 
d*une  manière  sulislantiellc,  et  cependant 
réelle,  quoique  mystérieuse.  L'Eglise  ne 
serait  rien  sans  le  Sauveur,  et  le  Sauveur 
serait  imcomplet  sans  TEglise,  Mais  du 
roomenl  qu'il  est  monté  aux  cieux,  TEglise 
aussi  commence  à  vivre  d'une  vie  propre, 
et  elle  a  une  hisluire.  Tout  est  donc  en  par- 
fait ram>ort  entre  la  pensée  el  Texpression, 
entre  ToLjet  el  la  poésie,  la  prophétie  et  la 
réalité. 

11  serait  également  impossible  de  ne  pas 
rapporter  au  Messie  et^TEglise  les  psaumes 
xcv,  xcvi,  xcvn  et  xcviii.  Au  Messie  d'a- 
bord :  c^est  le  Seigneur  qui  descend  du 
haut  (les  cieux,  qui  vient  régner  sur  la  terre, 
mais  y  régner  avec  équité,  et  y  faire  régner 

la  justice,  reni*/ :  rcnit  judicare   terrant 

m  œquUate  :  et  populos  in  vcritate  sua.  {Pi, 
xcv,  13.)  C'est  le  Sauveur  donné  par  le 
Seigneur,   la  justice   révélée   aux  nations  ; 

Bîc  pereant  fieceatorcs  a  f^icîe  l>ei«  El  justi  epii- 
lenlur  et  exsultenl  in  con^pectu  l>ei  :  et  cidettentur 
in  l;rtiti.').  C:tiitule  Deo,  psalinuiii  dicile  noitiltii 
ejus  :  iter  facile  ci,  qui  ascendit  super  ocôsuni  : 
I^oniinui  nomeri  iUi.  Exsultate  in  cuiispeclu  ejus, 
ttirbabuntiir  n  fat  îc  cju»,  palris  orphruturuni ,  et 
judicls  YtduitruiiK  Detis  în  loco  sancto  «iut>  :  Detis 
qui  întiaiiil:ir€  Taril  unîtis  iiioriâ  în  dnnio  :  Util 
ediixit  vi[K  tos  in  roriitiidiuet  siniiïilor  cos  qui  cias- 
peraiiL,  qui  habU;int  in  semilens.  Dcus^  cuin  |cgre- 
dcrcrïs  iu  cons|ictlu  populi  lui,  eu  ni  pcrtransirrs  in 
desei'to,  loi'ra  «lola  est,  etciiiin  cœli  dislilliivcruMi 
a  facie  Pci  Sinai,  a  facic  Pel  Israël.  PJuviaun  vukin- 
tariain  segrebahis,  Deus»  Iku redilati  liia>  :  c^t  iitTinnala 
est,  t«  vero  perfedsti  eam.  Aiiimalia  tua  haljila- 
bitnl  In  ea  :  par  asti  in  dukedine  lua  pau|K!rL|  Deus. 
Dontinuâ  dabil  verbum  evangetîzuntibus  vîrinle 
inulia,  Bex  viiiurniu  «lilccti  dikicii  :  el  speciei  do 
niu&  dividcre  spolia*  Si  «Inrmiatis  înltT  uiedios  cle- 
ras,  peunx*  cobiickc  (leargentai:e,  et  pnsteriora 
dorsi  i^jus  îii  paltore  auri.  f>uin  disccrnit  tHitIcstiii 
reges  super  eam,  iiive  doalbalntnuir  in  Scluvoii  : 
Mous  Dei»  nions  pingiiis.    Mous  coagnlalns»  nions 

Singuis,  ut  qnid  snspkaniiui  montes  coagnlalos? 
tous  in  quo  beneplaciluui  r»l  Oeo  ha bi lare  in  en  ; 
etenim  Douiinnsbabilabît  în  UuenK  Currits  Dei  de- 
cem  milbbtis  iiiuUipItïX^  uiitUa  lictantiuni  Dnunnus 
m  eis  tn  Sina  in  sarnto,  AsecndisU  in'aitnni,  ce- 
pi  fit!  capIlvUatem  :  acceplsli  don  a  in  boni  ini  bus  : 
Ëtentni  non  credcntes,  inhabitare  DominMrn  Detinr. 


Notum  fecit  Dominuê  safutare  $uu$\ 
spectu  gentium  rcvelavit  juitiiiam  $tinn 
xcvii ,  k.)  L'Eglise  ensuite  ;  ce 
seulement  le  peuple  juif  qui  est  il 
célébrer  comme  son  Dieu,  mais  iq 
nations  de  l'univers  :  annoncez 
parmi  les  nations,  ses  nierveilles  ffl 
peuples  :  Ànnuniiateinter  aenles  yhrim 
in  omnibus  popnfis  tnirabilia  ejuêAjO 
habitées  par  les  nations,  s'écrie  le  pn 
en  son  saint  enthousiasme,  ap|H>rl||î 
rification  et  Thommage,  apporteajH 
fraudes.  Que  toute  h  terre  s'ébraniffl 
sa  face  ;  dites  aux  peuples  que  le  rèjj 
Seigneur  est  commencé,  règne  sans  h 
ne  connaît  d'autre  loi  que  Téquité: . 
Domina  pairiœ  gentium,  «/ff^^e  Domin 

riam  et  honortm Tallite  hosttas, 

trotte  in  airia  ejus Commorcatur  « 

ejus  universa  terra  :  dicite  in  gcntibm 
Ùominus  regnavit,  (P$.  xcv.)  Tous  Ici 
pics  verront  sa  gloire;  tous  ceux  quij 
les  idoles,  demeureront  confondu^! 
Dieu  irès-iiaut,  qui  régnera  sur  1^ 
mais  son  peuple  sera  un  peuple  de  jiii 
d'hommes  au  cœur  droit  :  Vidcrun 
popuii  gtoriarn  efuê.  Confundantun 
adorant  scuiptiha  :  et  qui  ghriani 

mulacris  suu Lux   orta    est  ^ 

rectis  corde  lœtitia,  {P$,  xcvï.)  C'est' 
grand  dans  Ston,  mais  plus  grand 
parmi  les  nations,  le  Dieu  que  t-  *    ' 
pies  confessent  et  adorent  :  Don 
mngnus  :  et  excelsus  super   omna  p 
Confiteantur  nomini  tuo  mtfgno,  (Pi, 

Le  Christ  et  TEglise,  tel  est  r  ' 
cipal  des  visions  prophétiques 
mais  non  le  seul  objet;  les   gm 
que  la  nation  juive  aura  h  soutenir 
siècles  (ïostérieurs,  et  les  malbcuê 
aura  à  subir,  ne  lui  sont  point 

Denediclns  Donûnns  die  quotidic, 
facicl   nobis    Drus    salularinm    nosM 
noster*    Deus  sahos    faciendi  :  et    l 
t'xUus   mortis.    Vernutanien    Deus   * 
pila    iuiniicornm   snonun   :  verti^en 
ainbulanlinni     în    delietis   suis.    t>r' 
Et  tîasan  converiam,  converlam  tn  p 
ris.    Ut  iutingâUjr  ces  Uius  in   san, 
eannm  tuornm  ex  îninili.is,  aU  ipso. 
grcssns  tuos,  Deus,  ingicssns  Dci  m 
qni  est  în  santlo.  Pncvencrnnt  priiti 
psalleiiUbus  in  niedio  jiivencularom 
runi.  lu  ectlesiis  bcnedit  ite  L>eo  Domino,  ik 
bus  IsraeU    Ibi  Benjamin  adotesceutntus,  î#i 
(*xcessu.  Prineipes  Juda»  dut  es  eorum 
Zabuton  :  prini  jpes  Nepblliali,  Manda* 
iniv  :  eoulnnia  lioe,  Dens,  qno»J  opeidluÉ 
lus.  A  lenrpla    tuo  în  Jeiusalein,   libi  c»| 
ges  rnuneia.  hterepa  feras  arnndink. 
taurortnu  in  vaecis  popnlorunt  :  ut  excl) 
<[ui   piobati   s  uni    argento.    Dissipa 
liella  vobiul  :  veiiienl  legalî  ex  Mj^yi 

ru'ieveuiel   niauns  ejus  Deo.   Régna' 
)eo,  psaliite  Dont i no  :  psalNle  Deo*  quj  i 
per  ccelnui  ra*li,  ad  Orienleni,  Krcc  dabii 
\ocÊni  virtutts,  dale   gloiiani   Dro    %n^ 
magnïftccntia  ejus  el  virliiîî  ejus  in  miliil 
t>)bsDeu^  in  sanrlj&  suis,  Deus  Israël  tps^j 
luieni  et  fortiludinem  plebi   suar, 
(Pia/.ixvu,  l-5e.) 


PSA 


DES  MIHACLES. 


rSA 


T6S 


Il  Cl  l6$  aononee.  La  capUviié  des 

le-fJit  ans  i*6l  cloirenienl  prophélisécj 
«utne  Lv\iii'  :  Fourquni  ^  é  Bint^ 
ttZ'VQUÊ  rejetéê  giin$  pi  lie  ;  pourquoi 
courroux  ieit-if  allumé  contre  les 
'  rff  votre  bervail  ?  Souvenez-vous  de 
}eunlr,  du  peuple  qui  est  vôtre  âè$  son 
U  nachetei  te  titre  de  votre  héritage  ; 
i  de  Sian,  qui  fut  le  lien  de  voire  de- 

Leeez  la  mnin^  cl  châties  snn$  retour 
fnee  de  nnn  ennemit^  à  proportion  du 
*ih  ont  fuit  au  lieu  saint.  Ceux  qui 
(atjrjrrn/,  ont  triomphé  dans  le  lieu 
ie  vos  sidemnfh.  Il»  ont  arboré  leurs 
rds  en  sitjne  de  victoire  sur  le  sommet 
'e  temple^  sans  discernemenl  et  comme 
carrefour,  lis  ont  jeté  à  t* intérieur^  à 
i€  haches ^  comme  en  une  foret ^  hs  por- 
Votre  demeure,  et  ils  l'ont  démolie  avec 
tt  la  hache.  Ils  ont  lirré^votre  sanc- 
trrij-  flammes^  et  souillé  dans  la  pous- 
\  la  terre  le  tahernacle  de  votre  alliance, 
dit  dans  leur  cœur,  eux  et  toute  leur 
f  Abolissons  de  dessus  la  face  de  lu  terre 
§  jours  de  fêles  consacrées  au  Seiqneur, 
10U8,  (S  mun  Diou!)  nous  nav^ns  plus 
pu's,  plus  de  prophètes^  notre  mémoire 
lie  (990). 
Icoup  (î  interprèles  croient  apercevoir 

parolo^i  une  pro|ih<?tie  relative  h  In 
e  la  nation  parles  luoins  d'Anliochus 
he;  mais  ce^t  une  erreur,  elles  n  y 
inent  aurnnemciiL  Au  lenifjs  d'An- 

EiriiJhanc  el  tles  guerres  ties  Macha- 
î  tem|»le  ne  fut  ni  détruit  |iar  le  fer, 
I  aux  flamcues.  Les  Syriens  ne  Irai- 
pas  Tarclie  d'alliance  dans  la  pous- 
jjuisqu*el!e  n'cxislail  plus  définis 
Dps,   ayant   été  délruilc  ou  perdue 

la  ranïiviié  des  5*oi\anIeHlîx  ans. 

que  le  pronhéic  en  dit  ici,  détruit  la 
|an  des  rabbins,  que  le  (prophète  Jé- 
urail  sauvé  Tarclie,  et  l'aurait  cachée 
leu  oh  elle  tloil  demeurer  jn:?qu*au 
sèment  définitif  de  la  nation,  sous 
ité  des- descendants  de  HAviJ. 
e  peut  dire  non  plus  viuc  la  prophétie 
te  Télat  dans  lequel  e>t  présentement 
dii-huit  sièt-les  la  nation  juive,  car 
lèle  annonce  un  terme  à  bref  délai, 
;tte  le  peuple  dont  la  ruine  sera  lo 

la  Judée, 
it  Dieu^  qui  était  notre  roi  avant  les 
a  accordé  le  saint  à  la  patrie.  Vous 
'5  créé  la  mer  dans  votre  puissance, 
rises  la  l été  de  ses  draqons  au  fond 
f,  tous  avez  brisé  la  iélc  du  dragon^ 

Jlquitl,  f>eust  repulisliiii  fjnrni  :  irnOis  Chi 

Ufiupcroves  ^iti^irua'  lii;i'?  Mi!Huir  i^sio  rt>ii* 

lift  liiîe,  (piaiii  piiSMMJi^ll   aU  mhUh  IteJt'- 

^am  licrctiitalis  ni;o  :  ihuiis   Simi,  iii  i|M0 

in  en.   I.ev;i  tnatiits  (itas  l\\  MfjHMUius  o<i 

[neiii  :  quiinla    titalignauis  est    iiiintiriis  in 

^t  gioriali    Nunt  tpii    oili^runl  li%  in  ah^tia 

ktis    lu;e*  Posucninl    signa  sha,  si-jUri  ;  vt 

iitovcniul   sJi'iit  in  exilu  bU\wv   {^nituniiiii, 

•  inha  lîgufjrum  seruriluiîi    •♦vciiUMunt  j;»- 

il  iit  idipsam  :  in  «»fctiri  el  asoia  tiiJccciniU 

IcnJcrunt  igui  auncluarium  luuiu  :  iu  li'rra 


et  vous  tavez  donné  en  pâture  aux  peuples 
de  l'Kthiopie,  Vous  avez  fait  rebrousser  che- 
min à  leau  des  rivières  et  des  torrents,  vous 
avez  desséché  les  qrands  fleuves  (991). 

Nous  savons  que  les  interprète'îî*  voient 
dans  ces  (truies  une  allusion  h  la  sortie  de 
l'Kgyple,  au  passage  du  Jourdain  et  aux 
^uerre3  (Jes  Juifs  lonirc  rEgy|>te,  ou  de 
FEfcîynte  ronfre  les  f)euples  de  rKtliiopie, 
non  de  la  grande,  mais  do  celle  terre  de 
fhuSf  située  entre  l'Egypte  et  îa  Judée,  dont 
il  est  si  souvent  fait  mention  dans  T Ecriture. 
Nejus  Tenlendons  diiréremnient. 

Et  d\'d>ord  ces  guerres  sont  de  beaueou[> 
postérieures  h  DavidJ;  ce  serait  donc  une 
nouvelle  [)ro[djélict  mais  elle  serait  sans 
rafjport  avec  ce  qui  [^recède  et  ce  qui  suit, 
et  par  conséqncnt  déplarée  en  pareil  lieu. 
Ensuite  aucun  fleuve  ni  aucun  torrent  ne 
remontèrent  vers  leur  soune  sous  la  rnain 
de  Moïse  ni  sous  celle  de  Josué, 

Il  faul  faire  altenlion,  au  contraire^  que» 
dans  le  langage  poélicpie  des  Hébreux,  le 
mot  nier  veut  dire  souvent  les  grands  peu- 
|des,  et  le  mot  dragon  les  grandes  armées. 
Ia^s  rivières^  les  torrents,  les  grands  fleuves 
signifient  la  inéiirn  chose»  c'est-à-dire  dvs 
armées  nonîbrcuses.  Os  figures  de  langage 
nous  sont  encore faniilièies.  Taries  iveu[dcs 
de  rEiliio[do,  nous  croyons  qu'il  faut  eu- 
tendre,  non  pas  un  jieù|>lc  en  particuliert 
mais  les  peuples  en  général  dispersés  dans 
les  plaines  et  les  déserts,  ceux  que  Cvrus 
réunit  [)0ur  livrer  le  dernier  assaut  h  l^em- 
(lire  il' Assyrie,  La  Vulgale  traduit  tu  siccasti 
fîurios  Ethan,  Ethan  n'est  point  un  nom 
propre,  mars  un  adjectif  hébraïque,  signi- 
ilant  la  grandeur,  la  véhémence,  la  majesté. 
Si  le  docte  saint  Jérôme  l'a  laissé  dans  le 
texte  Ifltin^  ce  n'était  pas  faute  de  saisir  la 
pensée  de  rauteur,  mais  faute  d*une  exftres- 
s  ion  pour  la  rendre.  Si  Ton  vent  a  louto 
force  qu*il  s'applique  h  deslleuves  véritables, 
ce  sera  au  Tigre  et  h  l'Euiibrate,  et  le  sens 
sera  toujours  le  même,  seulement  il  y 
aura  en  plus  une  nouvelle  figure  de  lan- 
gage. Quoi  qu'il  en  soit  de  celle  inter|tréta- 
tion,  le  jirojïliète  annonce  |>ositivenienl  la 
cessation  de  la  captivité  dont  il  pari  nt  au 
comm*Jicement  du  fisaume,  sinon  dans  les 
paroles  (jue  nous  venons  de  rapj)urt':*r  en 
dernier  lieu,  au  moins  dans  la  [inère  et  les 
imprécations  ifui  les  suivent  : 

Ne  livrez  pas  aux  bétes  Came  d'un  peuple 
qui  vous  adore;  ne  rejetez  pas  à  toujours  la 
prière  de  vos  pauvres,  Souvtnrz-rous  de  r  ttrc 
alliance;  voyez  les  plus  méprisables  des  hu- 

pnllijonnil  labcrnacnhim  nnnnnis  tnî.  r»i%cnnil  in 
corde  suo  cngnatic»  roi  nin  siinul  :  Qniesrcrc  far-ia- 
inns  onin^îi  dies  fcstos  Uci  a  Icrra.  Sign»  noslra  tiun 
vidinnis.  jani  non  est  prnplirta.  H  uns  non  cogno- 
scH  anqvliuïî.  {Psat.  Lwm,  1-9.) 

|î)91)  bmis  autenML'\  nuslor  anie  ît.Tcnln,  0|M"ra- 
Uts  c>t  bahitern  in  inivlin  U-n';e.  Tn  cnnlirniaî^n  m 
vtrtule  nia  mare  r  conlribulasn  capita  dra*  onum  in 
mpiis.  Tn  ct>uht*çî»f»  rai>ilu  «lract»nii>  :  dtHliMi  eurn 
l'îicain  piipulis  Alliiopuin.  Tn  iliruprsii  ft»iiie««  m 
itMrf*ntts  :  tn  biirasii  llu\ii>b  fcllliuti,  (f*«fd.  Li^in, 


765 


PSA 


DICTIONNAIRE 


PSA 


711 


main$  s^ar  ranger  dans  les  demeuresquils  nous 
ont  injustement  ravies;  que  notre  humble 
prière  ne  tourne  pas  à  notre  confusion:  le 

fauvre  et  Vindigent  en  béniront  votre  nom. 
eveZ'VouSj  ô  Dieu^  j^O^^  votre  cause  ;  ven- 
gez Vinjure  des  vôtres^  T injure  insensée  qu'ils 
subissent  tout  le  jour.  Entendez  les  clameurs 
de  vos  ennemis:  l* orgueil  de  ceux  qui  vous 
haïssent  monte  sans  cesse  [992). 

Nous  le  dirons  de  nouveau  ;  il  ne  saurait 
être  question  de  l'état  auquel  la  nation  est  pré- 
sentement réduite,  puisque  l'arche  n'exis- 
tait pas  plus  du  tcnjps  des  Romains,  les  pre- 
miers auteurs  de  cet  état,  que  du  temps 
des  Syriens.  Le  prophète  n'a  pu  dire  non 
plus  que  les  Juifs  seraient  répandus  pen- 
dant vingt  siècles  au  milieu  de  nations  im- 
pies, ennemies  de  Dieu^  ni  même  ennemies 
de  leur  Dieu.  En  tant  que  prophétie,  ce 
psaume  n'a  pas  d'ap|)Iicalion  possible  à  un 
autre  objet  qu'à  la  captivité  des  soixante-dix 
ans. 

Le  psaume  or  Domine^  exaudi  orationem 
wiram,  prophétise  de  nouveau  le  ipéme  évé- 
nement. On  croirait  volontiers  que  les  qua- 
torze premiers  versets  n'expriment  que  la 
douleur  et  les  regrets  de  David  pénitent  ; 
mais  au  quinzième  commence,  à  ne  pas  s'y 
méprendre,  Thistoire  de  la  ruine  de  Jérusa- 
lem. «Vous  vous  lèverez.  Seigneur,  et  vous 
aurez  pitié  de  Sion  ;  car  le  temps  de  lui 
faire  miséricorde,  le  temps  en  est  venu. 
Vos  serviteurs  ne  peuvent  détourner  leurs 
regards  de  ses  ruines,  la  terre  même  qui  les 
porte  leur  est  chère.  Et  les  nations  crain- 
dront votre  nom,  Seigneur,  et  tous  les  rois 
de  la  terre  verront  votre  gloire  ;  j)arcc  que 
le  Seigneur  aura  édihé  Sion,  et  il  sera  vu 
dans  sa  gloire  (993).» 

Le  Seigneur  y  sera  vu  dans  sa  gloire  :  ici 
commence  un  nouvel  ordre  d'idées,  relatif 
selon  la  lettre  à  la  restauration  de  la  Jéru- 
salem d'Esdras  et  de  Néhémie,  mais  au 
Messie  lui-môme  selon  l'esprit.  De  lui  seul 
en  effet  on  peut  dire  que  le  Seigneur  a  été 
vu  dans  Sion  ;  de  son  Eglise  seule  on  peut 
dire  qu'un  peuple  nouveau  sera  créé:popu- 
lus  qui  creabitur.  L'Eglise  chrétienne  seule 
est  l'assemblée  des  peuples  et  des  rois  ser- 
vant le  Seigneur  :  m  conveniendo  populos 

(99â)  Alemor  cslo  liujiis,  inimicus  improperavit 
Domino  :  cl  populusinsipieiisincitavilnonicntiinin. 
Ne  tradas  bostiis  animas  coiifilentes  tibi,  et  animas 
paoperui)!  ttiorum  ne  obliviscaris  in  finem.  Rcspicc 
m  teslamcnlum  luum  :  quia  repleti  sunl,  qui  obscu- 
rali  sunl  terrse  doniibus  iniquilalem.  Ne  avertatiii* 
liuniiris  facuis  codHisus  :  paupcr  et  inops  landa- 
bunt  nomen  luum.  Ëxsurgi»,  Dcus,  judica  causam 
tuam  :  niemor  eslo  impro|KM'iorum  luoruni,  eoium 
qu;c  ab  iiisiptcntc  sunl  iota  die.  No  obliviscaris  vo- 
c^s  iuimiconnn  liioruin  :  supcrbia  eorum  qui  le  odc- 
runt  ascendit  scmpcr.  {Psal.  i.xxni,  i8-2ô.) 

(993)  Tu  exsurgens>iisei-eberis  Sion  :  quia  icm- 
pns  niiscrendi  ejus,  quia  venil  icmpus.  Qucniiam 
placuerunt  servis  tuis  lapides^  cjus  :  cl  Icrni:  ojus 
Diiserebuutur.  £t  timebunl  ironies  nomcn  Inuni,  Do- 
mine, et  omnes  rcges  terne  gloriani  tuaro.  Qnia 
sodilicavit  Doniinus  Sion  :  el  videbilurin  gloria  sua. 
Uespt^xît  in  oralioncni  buinilium  :  cl  non  sprovit 
pi-cccs  <M>runi.  Scribaiilur  liacc  in  geiicratione  alté- 
ra :  et  populus  qui  creabiiuiv  laudabit  Doiuhium  : 


in  unum  :  et  reges^  ut  serviant  Domino.  C'est 
seulement  dans  la  personne  du  Messie,  que 
le  prophète  peut  demander  de  ne  pas  être 
retranché  du  nombre  des  vivants  au  milieu 
de  sa  carrière,  et  de  demeurer  danê  hsçéâi' 
rations  et  les  générations  de  F  éternité.  —  Ni 
revoces  me  in  dimidio  dierum  meonifli:» 
generatione  et  generationem  anni  tuL 

Nous  ne  f)arlerons  pas  du  psaume  cxxxn, 
Super  flumina  BabyloniSj  relatif  également! 
la  captivité  des  soixante-dix  ans,  parce  que 
les  interprètes  s'accordent  à  l'attriDuer  k  Jé- 
rémie,  et  le  considèrent  comme  une  lamen- 
tation sur  des  faits  accomplis,  plutôt  gui 
comme  une  prophétie.  D'ailleurs  c'est  1  in- 
dication du  texte  lui-même  :  Psalmus  AnM 
per  Jeremiam. 

Mais  le  psaume  cxxv.  In  convertendo  J9*- 
minus  captivitatem  Sion^  n*est  pas  dans  le 
même  cas  :  on  voit,  à  la  lecture,  qu'il  a  M 
composé  avant  le  retour  de  la  captiiilé,  : 
puisqu'il  le  prophétise.  S'il  n'est  pas  de  D» 
vid,  il  a  dû  être  composé  sur  les  bords  de 
l'Euphrate,  par  quelqu'un  des  malheureux 
captifs,  peut-être  par  Baruch,  mais  du  moins 
c'est  bien  une  prophétie.  Il  décrit  le  bon* 
heur  du  retour  dans  la  patrie  ;  mais  e» 
seules  paroles,  ConrertCj  Domine^  captirilê' 
tem  nostram,  suflîsent  pour  prouver  que  le 
retour  n'était  pas  encore  opéré. 

Les  deux  autres  événements  dont  nooi 
avons  parlé  :  savoir,  la  ruine  de  la  Judée  pv  * 
Antio<:hus  Ëpiphane,  et  la  ruine  cjéSnilivek 
laaueile  nous  voyons  la  nation  réduite,  iwt>  < 
été  prophétisés  dans  d'autres  psaumes;  ttOHt:' 
allons  les  indiquer.  Et  d'abord  Antiocboi^ 
Koiphane  :  il  nous  semble  assez  clairemert^:! 
desiffné  dans  ces  paroles  du  psaume  Lioij^! 
Confitebitur  tibi  Deus:  J'ai  ait  aux  im/^  • 
vous  ne  commettrez  plus  rimpieté;  auxsm-' 
ratSj  votre  rèane  est  fini.  ?r élevez  pas  siltâ 
la  tête,  et  ne  défiez  pas  le  Seigneur  :  il  ne  fiit 
viendra  de  secours  ni  de  V Orient^  ni  de  rOcd'' 
dent,  ni  des  montagnes  désertes^  parce  que  fc' 

Seigneur  V empêche J'en  transmettre  h 

mémoire  dans  les  siècles  futurs^  à  la  Iouê9i§s, 
du  Dieu  de  Jacob^  (qui  a  dit:)  Je  délrtùm 
toutes  les  forces  des  pécheurs,  et  je  donnem 
la  victoire  au  juste  (993  *).  UapprochoDS  ces  "^ 

qnia  prospcxit  de  cxcello  sanclo  suo  :  Dominnsde 
C(L'lo  in  lerram  aspexil  :  ut  auJiret  gemiliis  cospe- 
diionim  :  ut  solvcrct  filios  intcremptorum.  Ul  air 
nnntiet  in  Sion  nomen  Domini  :  et  laudem  ejisk 
Jérusalem.  In  conveniendo  populos  in  unum,  H  re- 
ges  ut  serviant  Domino.  Rcsponilii  ei  in  via  virtilii 
sua;  :  Paucilatem  dierum  nieoruin  numia  mikLIW 
revoces  me  in  dimidio  dicium  nie<iniin  :  in  généra- 
tions) et  generationem  anni  lui.  {PsaL  ci,  11-25.) 

(995*)  Dixi  ini(|uis  :  Noiitc  hiiqne  acore  :  etck- 
liiiquentituis  :  Nolite  exaltare  cornu.  Noiile  estai- 
1ère  in  oltuni  cornu  vestrum  :  noiile  lo^ui  adtenin 
l>cum  iniquilalem.  Quia  neque  ab  oriente,  iinpK 
al)  occidenlc,  nequA  a  deserlis  moutibus  :  quonita 
Deus  judcx  est.  Ihinc  liumilial,  et  huoc  exabat  : 
Quia  calix  in  manu  Domini  \ini  meri  pleowaiile* 
Ml  inclinavil  ex  hoc  in  hoc  :  verunlamen  Cbx  ffs^ 
non  est  exiuaniia,  bilient  omi;es  peccatores  lerne* 
Kgo  aulein  annuntiabo  in  sxcaluro  :  canlabo  I^ 
Jacob.  El  omnia  oornua  peccaioruro  oonfriiiKaal  * 
el cxallalninlur  cornua  jusii.  {Psal.  lxxiv.  5-11^ 


PS.l^ 


DÉS  MIIUCLES. 


rsA 


7l«6 


I  des  suivantes  du  n*  livre  des  Ma- 
li 

h  Seigneur^  Dieu  d'Israël,  doni  le  re- 
fnfire  en  tous  lieux,  frappa  Antiochus 
4aie  inri$ib(e  et  irrémédiable  ;  car  ntts- 
lâ'il  iiu(  proféré  ces  menaces  contre  la 
\il  fut  pris  d'une  douleur  violente  dans 
Wf7/f#,  d\in4;  espèce  de  supplice  épou- 
f  dans  (ouf  riniérieur  de  son  corps.,,, 
iures  aitjrissant  et  augmentant  sa  co- 
donna  ordre  de  lancer  son  char  sans 
\i trêve, afin  darrittrnlus  tôt  à  Vexécu- 
\$a  vengeance  contre  les  Juifs,  Mais  il 
té  violemment  de  ce  même  c)mr  sur  la 
\i  on  le  releva  meurtri  et  brisé  :  de  sorte 
ilut  ensuite  porter  humblement  en  li- 
flui  gat,  un  moment  aunararant^  sem- 
^mander  aux  flots  de  la  mer,  et,  dans 
iieiV,  jeter  1rs  montagnes  dans  la  ha- 
Quelle  manifestation  plus  tloqurnte  de 
f  puissance  Y  IVicntôi  1rs  vers  rongèrent 
iout  rivant,  et  sa  chair  tomba  par  lam- 
\rant  la  mort;  tellement  f^ue  son  armée 
^etie  pouvait  plus  supporter  la  puan- 
Hi  ex  ha  fait,  et  personne  n  osait  près- 
^rocherde  celui  (fui,  peu  d'instants  au- 
l/,  se  crotfait  au-dessus  des  astres. 
\fin  ^  tombé  du  point  culminant  de  son 
,  et  averti  par  la  vengeance  manifeste 
f,  réduit  à  la  misère,  en  proie  à  des 
:i  croissantes ,  et  ne  pouvant  plus  se 
\êr  lui-même,  il  dit  :  Il  est  juste  de  se 
te  ù  Dieu,  et  un  faible  mortel  ne  doit 
mler  à  cette  majesté  suprême.  Et  ce 
invoquait  le  Seinnear,  doni  il  ne  de- 
être  exaucé  [Wh], 

Uene  finit  [»as  h  In  mortd'Antiocliiis, 
I  sait  par  qufdle  suite  cïe  défaites  tou- 
arinéos  de  TAssvrie  sourombCTent 
B  champs  de  k  Ju«1ée,  et  corament  le 
juif,  revenu  enfin  au  l'ulle  de  son 
11!  élait  pour  lui  la  seule  raisnri  d'Ô- 
elrempé  dans  son  énergie  et  sa  foi  au 
de  SI  grandes  luîtes,  demeura  enfin 
rux. 

flume  i,\\V.  Nf^lus  inJudœa  Deus,  est 
lision  per|fétnelleau\  mêmes  événe- 
Cesl  bien  après  la  guerre  des  Ma- 
^  que  la  paix  a  été  rendue  au  peuple 
;Qeur  :  factus  est  in  pace  locu»  ejus  ; 

Elatus  autem  in  ira,  arlûtrabauir  se  injii* 
KOiWt  «Jiit  se  fiigiseranl,  posse  in  iiidicos 
ire  :  îrleo^ne  jussit  agiUii  î  rtirntnr  sinmi, 
ermiîissoiio  aj;ens  iter,  rœlcîïli  ou  ni  judicic* 
ne»  coqiioil  iUi  siiperlie  locuius  esi  se  ven- 
prosolytnanï,  el  congiTieni  sejniïcri  Judii^o- 
I  Tactil ntm.  S(m]  rjni  u inversa  r4)ns|)iril  Do* 
hm  lf>r:icl,  percnss^it  en  ni  insaiialjiti  ei  in* 
ibgî».  Ui  cïiim  Uni  vil  hune  îp^um  scrmo- 
f^firdiemlil  èiiin  Jolr»r  diius  ^iseciuni,  et 
tilcrnnruni  innnerria  :  ei  »piiilem  salis  jusle, 
|ui  miiUis  et  no  vis  crneialibys  ûUoiuni  lor- 
icera»  lied  illc  nu  Ho  modo  a  sua  malitia  ces- 
iper  hoc  uutent  sufM^i  tii;i  n' pleins»  Ignem 
inimo  in  Jiidieos,  el  pr.ecipiens  accéléra  ri 
fif  miiligit  iïluin  iinpf>ui  eunieni  <1o  currii 
et  gravi  corpnîis  collisione  niembra  vcxari. 
ut  fibi  videb.ilur  eti:im  lliiclibns  ni^ris  lin- 
(uprâ  hunianuni  moduin  supcrliia  lepk'UU» 
iuiii  altiludui€S  in  stalera  i^ppendcrc^  nunc 


que  Sion  est  redevenue  le  séjour  de  Dieu, 
habitat io  ejus  in  Sion,  C*esl  bien  alors  quo 
le  Seigneur  a  brisé  les  puissances  dans  la 
lerreJesnn  béritage»  ibi  confregit  potentias^ 
les  arcs,  les  émis,  les  i;laives  et  la  guerre. 
C'est  bien  alors  que  les  in^^cnsés  de  cœur  ont 
été  mis  en  déroute  :  Turbati  sunt  omncsinsi^ 
pientcs  cordt\  Il  faul  se  souvenir  que  le  titre 
if  insensé,  épimane,  était  le  surnom  j^opu- 
laired'AnlifMrlms,  ipii  avait  |H'is  dclui-iiiôme 
celui dVpi/ï/iaiif,  ou  illustre.  Lh  les  grandes 
années  ue  la  Syrie  sont  venues  doi^r  leur 
sommeil,  et  tous  ses  guerriers  y  ont  vu  leurs 
mains  »lésarniées  :  pormieruntsomnumsuum^ 
et  nihil  invenerunt  omnes  viri  diviiiarum  in 
manîbus  suis,  Viri  diritiarum,  ce  mot  n'est 
pas  mis  là  sans  dessein,  il  dépeinl  le  luxe 
e\travaL,^atil  des  armées  d'Antiotdms.  Tout 
jjorte  une  indieahon  ilans  ce  psaume  pour 
quiconque  a  étudié  rhisloire  des  rois  de 
Syrie  dans  leurs  luttes  avec  la  Judée,  et  ces 
guerriers  montés  sur  des  chevaux,  qui  tombent 
en  délaiUance  sous  la  llagcllation  du  Dieu  de 
Ji\mU:  Dormitaverunt  ffui  asccnderunt  equos; 
et  ("es  tonnerres  et  ces  feux  du  ciel,  qui  dis- 
perseiU  Tarméc  de  Gorgias,  général  d'An- 
liofhus  Eupator  à  la  liataille  de  Ga^ara  :  De 
cœlo  auditum  fecistijudicium  ;  et  cette  lùn* 
gue prospérité accovtiée  h  la  Judée  après  [de 
si lerrildes combats  :  Terra tremuit et  quievit; 
el  ces  restes  d*une  nation  qui  reviennent  au 
culle  de  leur  Dieu,  pour  ne  plus  s'en  écarter, 
Retiquiœ  cogitationis  (995),  diemfestum  agent 
tibi,  lovete  el  reddiie  Domino  Deo  vestro. 

Tel  est  encore  le  sujet  du  i^saume 
L\xvin%  Dcus,v€nerunt  génies.  Cette  ruine 
de  Jérusalem  dont  il  est  (;arlé,  ii*esl  pas 
celle  dont  Nabucliodouosor  fut  Fauteur,  ni 
celle  idus  récente  que  les  Uomains  accom- 
plirent, mais  bien  celle  qui  devait  être  Tœu- 
vre  des  nations  voisines:  Facti  sumus  op- 
probrium  ricinis  nostris,...  redde  vicinis  no- 
stris  sentuplum  in  sinu  eorum:  oVt  il^n^yena 
point  d  autre  dans  cette  condition,  que  celle 
dont  les  S\  riens,  aidés  de  tous  les  peufdes 
de  la  Palestine  ,  furent  les  auteurs,  l.o  y* 
chapitre  du  I''  livre  des  Maclmbées  donne 
uiieexpliialion  complète  de  ces  paroles  du 
psaume  :  effuderunt  sanguinem  eorum  tan- 
quam  aquam  in  circuHu  Jérusalem^  et  non 

linmitiatiïs  ad  icrram  in  gcslatorin  pnrtabalur,  111,1- 
nif<'sumi  Dci  virluiem  in  scmelip<î«i  eoniestaiiâ  :  iln 
ul  dr  rtMpoie  iinpii  vernies  siaun  îtciit,  ac  vi vends 
in  dcdoribus  carnes  eju a  cflluercnt»  odorc  cliani  ii- 
llns  el  tiiore  exereinis  {çriivaretur  :  cl  qui  paida 
ante  sidcia  cfcli  conlingere  &e  arbihabalur.  euiii 
nemo  pnicral  profiter  intoleiiuiliani  fetoris  porlare, 
îlinc  igJlur  ca^pit  ex  gravi  sutii'ibia  dcductus  ad 
aguitioncni  sui  venirr,  divina  atlinoniliis  plaga,  pcr 
niomeiUa  siiigula  (bdoribus  suis  aiignienia  capicn- 
tilius  :  et  cnni  ncc  ipse,  jani  feioieni  su  uni  ferre 
|>08S4H,  itai  ait  :  Jusuim  est  subdiUJin  esse  Dt*û^  et 
mortaleu)  non  paiïa  Deo  scntire,  Oralial  aniein  hic 
sceleslus  Dominuin,  a  quo  non  esselinLsericordiani 
cuiiR^cuinrus.  {Il  Much.  n,  4-15,) 

(Oil.jJ  RdiqHiœ  cogiiûiioms  ;  les  restes  d'une  pcn* 
sce.  Jamais  une  telle  expression  n'avait  èti»  Uoujêc 
pour  dé[)eindre  IVtal  d'une  n;ilion  qni  n'a  plus  qu*mi 
souilkde  vie 


767 


PSA 


DICTIONNAIHE 


PSA 


9rat  qui  sepeliret^  facti  snmus  opprobrium 
vieims  noslris  :  subsannatio  et  illuiio  his 
qui  in  circuituno$tro  sunt..,.Effundt  iram 
tuam  in  gentes  quœ  te  non  noveruni. 

Le  psaume  lxxix*,  Qui  reais  Israël  in- 
tende^  roule  encore  sur  le  même  sujet.  Il 
serait  difficile  de  reporter  à  un  autre  temps 
la  dévastation  de  la  vigne  du  Seigneur  dont 
il  y  est  fait  mention  ;  de  ne  pas  reconnaître 
Autiochus  dans  le  sanglier  des  bois ,  la  bite 
féroce  qui  la  dévaste;  exterminavit  eamaper 
de  silva^  et  singularis  férus  depastus  est 
eam.  Sinqularis  férus ,  en  terme  de  chasse 
tin  solitaire  ;  le  plus  féroce  et  le  plus  rusé 
des  sangliers.  Qui  ne  reconnaîtrait  aussi  Ju- 
das Macnabée  dans  ce  fils  de  l'homme  aue 
Dieu  a  rempli  de  sa  force,  super  filium  ho-^ 
minis  quem  confirmasti  tibi;  dans  cet  homme 
delà  droite  de  Dieu^  (jui  doit  la  délivrer, 
fiât  manus  tua  super  virum  dexterœ  tuœ? 

Le  rejet  final  do  la  nation  juive  est  clai- 
rement prédit  au  psaume  xlix.%  Deus 
deorum  Dominus  locutus  est.  Ecoutez^  6 
mon  peuple ,  soyez  attentif  à  mes  paroles. 
Israël^  je  vais  vous  faire  connaître  mes  ré- 
solutions ;  c'est  mot,  le  Seigneur^  votre  Dieu. 
Ce  que  je  vous  reproche ,  ce  n'est  pas  de 
manquer  à  m'offrir  des  sacrifices  ;je  ne  suisj 
au  contraire j  environné  que  de  vos  holocaus- 
tes.  Je  ne  veux  plus  des  taureaux  que  vous 
m'offrez^  ni  des  boucs  de  vos  troupeaux;  tour- 
tes les  bêtes  des  forêts^  les  animaux  des  prai- 
ries^ les  troupeaux^  tout  cela  n'est-il  pas  à 
moi?  Les  oiseaux  du  ciel^  les  moissons^  tout 
m'appartient.  Si  j'ai  besoin  de  quelque 
chose^  je  ne  vous  le  demanderai  pas  :  l'uni- 
vers entier  avec  toutes  ses  richesses  est  mon 
patrimoine.  Croyez-vous  donc  que  je  man- 
gerai la  chair  des  taureaux  et  que  je  boirai  le 
sang  des  boucs?  Offrez  au  Seigneur  des  sa- 
crifices spirituels ,  et  rendez-lui  le  culte  qui 
lui  est  du  :  invoquez-moi  ensuite  au  jour  de 
la  tribulations  et  je  vous  délivrerai.  —  Im- 
mola Deo  sacrificium  taudis  :  et  redde  Altis- 
simo  vota  tua.  Et  invoca  me  in  die  tribula- 
tionis  :  et  eruan  te  (996).  Ces  paroles  n'au- 
raient-elles pas  leur  explication  dans  celles- 
ci,  adressées  par  Jésus-Christ  à  la  Samari- 
taine, et  faisant  allusion  aux  sacrifices  de 
la  nation  juive,  sur  la  valeur  desquels  il 
était   consulté  :  Le  moment    approche ,  ou 

(996)  Audi  poptiliis  meus,  et  loqiinr  :  Israël ,  et 
Icstificatwr  tibi  :  Deus  Deus  tuus  ego  sum.  Non  in 
sacrificiis  tuis  arguam  te  :  bolocausta  autem  tua  in 
coDspectu  nieo  sunt  ncmper.  Non  accipiam  de  domo 
tua  vitulos,  nequc  de  gregibus  tuis  hircos.  Quo- 
niam  meae  sunt  omnes  feras  silvarum,  jumenta  in 
montibus  et  boves.  Cognovi  oinnia  volatilia  cœli  : 
ci  pulcbritudo  agri  niecuin  est.  Si  esuriero,  non  di- 
cain  tibi  :  meus  est  eniin  orbis  terne ,  et  pleniludo 
ejus.  Numiuid  nianducal)o  carnes  laurorum  ;  aut 
sanguineni  liircoruin  polabo?  Immola  Deo  sacrili* 
cium  laudis  :  et  rcilde  Aliissimo  vota  tua.  Et  invo- 
ca me  in  die  Iritmlalionis  :  eruam  te,  et  bonorili- 
calns  me.  Peccatori  autem  dixit  Deus  :  Quarc  lu 
enarras  juslîiias  meas ,  et  assumis  teslamentuni 
mcum  pcr  os  tuum?  Tu  vero  odisti  discipUnam  :  et 
projecisti  sermoncs  mcos  rclrorsuni.  Si  videbasfu- 
rcni,  currcbas  cum eo  :  et  cum  adHllciis  portionem 
luani  puncbas.  0.s  tuum  abundavit  niulilia  :  ot  lin- 


plutôt  il  est  venu ,  auquel  la  véritab 
ration  rendue  au  Père  sera  une  adorai 
esprit  et  en  vérité;  caf'c'est  ainsi  quel 
veut  être  adoré.  Dieu  est  esprit ,  t7  veu 
des  serviteurs  qui  l'adorent  en  espri 
vérité  {9dl). 

Le  reste  du  psaume  parait  consacré 
mémorer  les  injustices  des  Juifs  < 
Jésus- Christ,  les  embûches  qu'ils  h 
dirent,  les  complots  homicides  qui! 
mèrent  contre  lui.  Il  se  termine  di 
manière  extrêmement  remarquable  c 
sens  que  nous  indiauons  :  Comprend 
vous  qui  oubliez  le  Seigneur j  de  craini 
n'enlève  ce  que  nul  ne  pourra  lui  repr 
Le  seul  sacrifice  que  t  agréerai^  sera 
crifice  de  louange^  et  c  est  dans  cette  v\ 
je  révélerai  le  Sauveur  divin  (998).  De 
iyse  du  psaume,  il  résulte  donc  ceci  : 
tion  juive  sera  rejetée  et  son  culte 
pour  être  remplacé  par  un  autre  tout 
prit  et  de  vérité,  c'est-à-dire,  dans  leqi 
cérémonies  extérieures  seront  la  man 
tion  de  Tadoration  intérieure.  Le  re, 
la  nation  viendra  de  son  obstination 
connaître  le  Sauveur  envoyé  de  Du 
tous  ces  événements  seront  corrélatif 

Les  psaumes  v%  Verba  mea  auribu 
cipcj  et  u*,  Quid  gloriaris  in  malitia 
relatifs  au  môme  objet,  mais  d'une  m 
figurative.  Dans  le  premier,  le  peunlej 
présenté  sous  Tallégoric  d'un  pécneu 
vert  de  meurtres  et  de  trahisons ,  qu< 
répudie  à  cause  de  ses  crimes  ;  dans 
cond,  sous  celle  de  Saùl,  poursuivant 
innocent,  et  devant  pareillement  si 
sentence  de  répudiation. 

Dans  le  psaume  lxviu'  ,  StUvum  i 
Deus^  le  prophète,  après  avoir  expc 
principales  circonstances  de  la  m< 
Christ,  et  mentionné  le  fiel  et  le  vinaigi 
ses  ennemis  l'abreuveront,  ajoute  aui 
Répandez  sur  eux  votre  colère^  que  vo 
reur  les  saisisse  comme  une  proie.  Qt 
habitation  demeure  déserte  ,  que  pt 
n  habite  jamais  sous  leurs  tentes.... 
soient  effacés  du  livre  des  virants^  e< 
toujours  rejetés  du  nombre  des  justes. 
afin  qu'on  ne  s'y  méprenne  pas,  il  t« 
regard  de  ce  tableau  d'une  désolatiof 
fin,  le  tableau  animé  d'un  culte  nouv 

gna  tua  concinnabai  dolos.  Se<1cns  advers 
trem  tuum  loqnebaris,  et  adversus  Blium 
tu£  p«mebas  s<^indaluro.  (Psal.  \jax,  7-20.} 

(997)  Dicit  ei  Jésus  :  Mulier,  crcde  roih 
venit  bora,  quando  neque  in  monte  hoc,  n 
Jerosolymis  adorabilis  Patrcm.  Vos  adorati 
nescitis  :  nos  ndoramus  quod  scimus,  quia  s 
Judxis  est.  Sed  venit  bora,  et  nunc  est,  quai 
ri  adora  tores  adora  bu  nt  Patrem  in  spiritu,  ( 
late.  Nam  et  Pater  laies  quierit,  qui  adorea 
Spiritus  «'st  Deus  :  et  eos,  qui  adorant  I 
spiritu  et  veritate  oportet  adorare.  (/m. 
2I-2i). 

(998)Existimasti  inique  qyod  ero  toi  simili 
guam  te;  etstatuam  contra  faciem  tuam.  hl 
bxc  qui  oblivisciniini  Deum  :  nequando  rap 
non  sil  qui  eripiat.  Sacrificium  laudis  lionor 
me  :  et  illic  itcr,  quo  oslondam  illi  salulai 
(Pso^xux,  21-23.) 


DES  MIRACLES. 


férenl  qui   s*éialilil  :  «  Je  citanlorai 
M  canhqiies  les  lounnges  du  Sei- 
fît  sfl  gloire  dans  mes  louarï^cs;  et 
sera  plus  a|§réablc  h  Dieu  que  Tuf- 
Ics  jeunes   taureaux  qui  |ifmssent 
Bgles  et  leurs  cornes.  Les  pauvres 
inl  el  **en  K*jauiront;  ils  cherehe- 
Seigneur  et    trouveront    la  vie.  » 
Mui  u  une  nouvelle  Jérusalem  ,   ha- 
r  un  f^u[*le  (le  saints  :  «  Qut-  le  ciel 
1-e.  la  mer  el  les  poissons  qui  na- 
Hs  ses  on<ies  louent  le  Seigneur , 
»*il  a  sauvé  Sion,  et  rebâti  les  villes 
\  Sioii  sera  habitée,  possédée  en  pro- 
jossédée  de  race  en  race  par  les  sér- 
ie Dieu,  ljabilée|iar  des  adorateurs 
s   lie  son  amour  (999).  » 
laurnc  LTxwiir  Miêericordias    Do- 
ffrrnufn  cantafjo^  le  prophète,  après 
plé  des  gloires  du  Messie   et  des 
es  faites  à   David ,  ajoute  de  nou- 
li*  voug,  ômon  Dieu,  vous  avez  élùi- 
'd退t  avènement^  difféé  votre  Meâ- 
avez  annulé  h  iesiament  fait  à  vo- 
leur *  souilié  dans   ia  poussière  (e 
e  91**1/  voHi  avait  h4ti,  lout  avez 
$es  fortifirationê  ^  répandu  ta  ter- 
I   ses    citadelte$.    Yohs    avez   livré 
îtage)  au  pillage  des  passants ^  aux 
is  de  ses  voisius.   Vous  avez  fortifié 
i  qui  t*oppriment,  exailé  le  courage 
Inemis,    }fnis  avez  laissé  ses  armes 
Hliaire^  en  ne  tenant  pas  vous-même 
pe.  Vous  lui  arez  enlevé  les  moyens 

rtifier;  vous  avez  brisé  sur  la  terre 
Siège  où  il  reposait  :  vous  avez 
Ë$  jours  de  son  existence ,  et  l'avez 
\  Je  vous  couvert  de  »a  confusion 

Dl  donc  les  print'i|»aui  objets  des 

^$  Contenues  au  livre  des  jisaumes: 

Bf  l'Eglise  rhrélir^nne  «  ses  rond>ats 

ïtoireSf  la  cafilivîté  ries  soisante- 

les  persécutions  d'Antiochus  Kpi- 

le  rejet  Onal  de   la  nation  juive, 

e  place  à  un  nouveau  peuple  et  h 

'  elle  alliance ,  qui  ne  resseud»lera 

[ancienne.  Nous  oe  nrétendons  pas 

t  indiqué,  même  dans  cet  ordre 

lûus  avons  voulu  donner  seulement 

du  plus  ancien  et  du  plus  pré- 


iintle  siipcT  eos  irAm  inam  :  cl  riiror 
(ïin|>relieuilai  <^os.  Ftal  hsdûiïilto  rorinii 
^1  i»  labornat'iilis  ooniin  non  $ii  i]iiî  iiilia- 
•liant  <|uom  lu  pcrcussisli,  jK'i!»r<'uii  sinil  : 
tfolnri'ui  vuliurinn  n»»'orum  atltliiit'ruiit, 
liqtiil«ltetu  sit]H<r  itnf|uiruli'iii  rurinit  :  et 
|t  in  jusliliam  lu  a  m.  Drlniiitiir  ilt*  libio 
|:  eieum  jiistts  non  scrilKinUir.  Epi  sititi 
I  dolcns  :  saltts  tua  D<  iih  sM^co|»ii  iiif. 
pifiinen  Dei  ctun  t'aïuico  ;  cl  in;i^nifir;ik» 
àide  :  cl  pliicohil  Deo  sup*jr  %  in»  lu  m  im- 
^ima  prodiirt-jUcm  vi  migubs.  Vidcunl 
Et  Lct^riliir  :  qu:fîrilc  I^eutii ,  et  vivH  atti- 
|:  quorii.itn  fxuuilivit  pnpncs  l  ornîiuis  : 
buos  non  ijcsp^iiit.  Lantlrni  iltu  n  vifU  eX 
te.  el  oinni;i  rrphlia  iti  vïs.  Qnimiiun  Uniâ 
^k't  Sioii  :  cl  a'itilirabiiuLur  l'iviiatrp.  iu(1a« 
iliunl  Ibi,  et  biviuiliiato  ;icquici'iit  mm.  Kt 
ioruiii  o)u^  posbîilebit  cam  :  d  qui  iJiti|;uiii 


cieui  rorucil  tîe  poésies  sacrées  el  praplié» 
liques  qui  ei^istc  dans  Tunivers. 

PUBLIUS(i;uérison  miraculeuse  du pèredeK 
U»  séjour  de  TafiAtre  des  nations  dans  lîle 
de  Melila  fut  signalé  |»ar  une  guérison  mi- 
raculeuse, cjui  lui  attira  non-seulement 
Fadmi ration  des  habitants,  mais  encore  leur 
bienveillance  cl  leurs  bienfaits.  L*auleur 
du  livre  des  Actes  la  rapporte  comme  il 
suit  : 

Le  lieu  où  nom  avions  fait  naufrage^ 
était  voisin  de  ta  maison  de  campagn$ 
de  Publias^  prince  de  rile^  qui  nous  n- 
i'ut  avec  bienveillance^  rt  nous  hébergea  pen- 
dant trois  jours,  Or^  il  arriva  aue  le  pire 
de  Publias  était  alité  par  suile  (iune  fièvre 
accompagnée  de  dgssentrrir.  Paul  ayant  été 
conduit  près  de  lui,  pria^  lui  imposa  les  mains 
et  le  guérit.  Le  bruit  s'en  étant  répandu^  tous 
ceux  de  file  qui  étaient  atteints  de  quelque 
infirmité^  venaient  et  rr  ce  raient  la  guérison. 
Aussi  les  habitants  nous  rendirent-ils  les 
plus  grands  honneurs  f  et  s'empressêrenl-ils 
de  pourvoir  à  tous  nos  besoins ,  lorsque  nous 
nous  rembarquâmes  (1001). 

m  HOMSSE  D'ENDOB.  î^  merveilleux 
événement  rapporté  au  xxvin*  chapitre  du 
[iremicr  livre  \\\is  Rois,  a  exercé  la  sagacité 
de  tous  les  critiques ,  et  a,  dans  tous  les 

siècles,  été  diversement  jugé* 

11  faut  observer  que  Thistorien  relaie  le  fait 
matériel,  sans  y  ajouter  aucune  a(q»récia- 
linri,  et  (t'est  celte  réserve  même  qui  fait 
naître  la  diversité  des  opinions,  el  qui  Tex- 
cuse.  Aussi  les  commentateurs  et  les  Pères 
de  TEgUse  ne  se  sor»t  astreints  à  aucune 
uniformité  :  cimcun  d'eux  a  suivi  son  ins- 
piration i-ersonnelle. 

«  On  forme  sur  ccKe  histoire  une  ques- 
tion imtïortante,  qui  lartage  les  anciens  el 
les  mouernes;  savoir  si  l\1n»e  de  !!*'ar»niel  a 
véritablement  apiparn  a  Sard,oti  si  loul  ce 
qui  est  raconté  i<:i  n'est  qu'un  jeu  et  une  fri- 
ponnerie de  la  pvlbonisse  ou  de  la  magi- 
cienne qui  parla  a  Samtiet.  On  demande  si 
cela  arriva  par  la  puissance  du  démon  et 
par  les  forces  de  Tart  magique,  ou  si  Dieu 
permit  que  Samuel  api^arôl  par  un  effet 
miraculeux  de  sa  puissance,  et  non  |var  au- 
cun effet  de  la  magie.  Saicit  Juslin  le  mar- 

nomen  e\m,  liubitabuiu  in  ea.  (Psnt*  \.\y\\\,  ^^«Si.) 
(ItXiOi  Scinel  juravi  in  saneUi  nveo,  si  lïavid  incn- 
liar  :  senicn  cjus  in  .Tti>rnutn  nianHiiL  Tbntnus 
cjns  sicul  sal  111  consfMrUi  ni<*o,  cl  sîcul  biiia  (»<!r- 
fccia  ia  ^L'U'rnum  :  H  It'stis  tu  nH<»  lidfli^.  Tn  Mta 
refiullsti  cl  tles|K*&isii  :  ilistnfisli  TJirisnnn  lu  11  mi. 
Kvrrli^lt  tCi^tatiR'uhnu  srf\i  lui  :  pri»faiiasti  m 
l<'rra  suticlu.iniim  i*\\\s,  llcstrutisli  oinnrs  si'p«f 
<  jus  -  f>rrMii!^li  lirniaiurunint  «'jus  fonuMincni.  îhn- 
|>ucnir»t  riim  omues  tianw'uulcs  viam  :  facOts  est 
u^ifiiôbriuni  vitinis  suis.  KialListi  ilcxtcram  flepri» 
nK'hiiuui  cum  ;  belilicasii  omnes  inimirns  cjui  : 
Avcilisli  .idjutorium  gladii  rjiis  :  et  non  es  auxilii- 
liif»  ci  in  Ih^IIo.  Urslnixi^li  cum  ab  €niundali»ajc  : 
cl  mettent  t*|us  in  itTiain  collusiMi.  Miunrastî  Uies 
lemporis  ejus  :  perfudisli  eu  ni  confnsionc.  Usque- 
rpu>  iKnnirtc  avertis  ia  flncm  :  eiardrsccl  iicut 
i^^nis  ira  tna'  {VmL  i  K%ivm,  36-17. J 
(U»Ol)  In  lucls  autciii  ilJi*  cranl  |iraniia  princi- 


77! 


PVT 


DICTIONNAIRE 


P\'T 


lyp  (1002),  Origène  (1003),  Anastase  d'An- 
tioche(1004.),  ont  cru  que  les  démons  avaient 
quelque  pouvoir  sur  les  flmes  des  saints, 
avant  que  Jésus-Christ  descendit  aux  enfers 
et  les  tirAt  des  mains  de  ce  prince  des  té- 
nèbres. Saint  Augustin  (1005)  ne  ttouve 
aucun  inconvénient  à  dire  que  le  démon  fit 
paraître  Tâme  de  Samuel,  coraiïie  nous  n'en 
trouvons  point  à  dire  que  le  démon  se  trouva 
}iarmi  les  enfants  de  Dieu  devant  le  Sei- 
gneur, et  qu  il  emporta  Jésus-Christ  sur  le 
toit  du  temple. 

«  Le  rabbin  Manassé-ben-Israël  (1006), 
suivant  les  principes  du  livre  Zo/mr, 
croit  qu*il  y  a  des  démons  qui  ont  tant  de 
puissance  sur  les  Ames  pendant  Tannée 
qui  suit  la  mort,  qu^ils  en  font  presque  tout 
ce  qu'ils  veulent,  et  qu'ils  les  obligent  à 
prendre  quels  corps  ils  jugent  h  propos. 
On  ne  convient  pas  que  ceci  se  soit  passé 
Tannée  de  la  mort  de  Samuel  ;  nous  croyons 
qu'il  y  avait  environ  deux  ans  que  ce  pro- 
phète était  mort  :  et  les  principes  du  rab- 
bin ne  nous |)araissent  pas  soulenables.  Mais 
il  est  malaisé  de  résister  à  Tévidence  du  récit 
de  l'Ecriture,  qui  dit  si  expressément  que 
Samuel  parut,  qu'il  parla,  qu'il  prédit  la 
mort  de  Saiil,  la  victoire  des  Philistins,  la 
défaite  des  Israélites. 

«  Ceux  qui  soutiennent  que  Samuel  n'ap- 

Efirut  pointa  Saûl,  sont  partagés  entre  eux. 
es  uns  (1007)  croient  que  le  démon  prit  la 
forme  de  Samuel,  et  parla  ainsi  à  Saiil.  Les 
autres  (1008)  tiennent  que  la  magicienne  ne 
vit  rien,  mais  qu'elle  feignit  de  voir  le  vrai 
Samuel,  qu'elle  parla  en  son  nom ,  et  trompa 
ainsi  Saûl  et  les  assistants.  D'autres  (1009) 
enfin  soutiennent  que  le  démon  ne  parut 
])0inl  et  ne  prit  rroint  la  forme  de  Samuel; 
mais  que  Dieu,  a  l'occasion  des  évocations 
delà  pythonisse,  fit,  pr  sa  propre  vertu  et 
indépendamment  de  l'art  magique,  paraître 
aux  yeux  de  Saiil  une  figure  de  Samuel,  qui 
prononça  à  ce  prince  Tarrût  de  sa  mort  et  de 
sa  perle  entière.  Le  rabbin  Levi-ben-Gerson 
veut  que  tout  ceci  se  soit  jiassé  dans  Tima- 
ginalion  de  Saiil.  Ce  prince,  frappé  des  me- 
naces que  Dieu  lui  avait  faites  et  troublé  par 
la  vue  du  danger  présent,  s'imagina,  dit-il. 


voir  Samuel  qui  lui  réitérait  ses  mei 
et  qui  lui  annonçait  sa  mort  prochaiaîè. 

«  De  tous  ces  sentiments/  celui  qui 
paraît  le  ])lus  probable  et  le  mieux  fonc 
que  Samuel  apparut  véritablement  à 
mais  nous  n'avons  garde  de  dire  qm 
été  par  la  force  de  la  magie  de  la  pjtlu 
ni  par  la  vertu  du  démon  ;  ce  fut  uniqm 
par  la  vertu  toute-puissante  de  Dieu, 
pour  punir  Saiil  de  sa  vaine  curiosité 
mit  qu'à  Toccasion  des  évocations  de  1 
gicienne  le  vrai  Samuel  lui  apparût 
découvrît  son  dernier  malheur.  » 

Ainsi  parle  le  plus  savant  de  tous  les 
mentateurs,  dom  Calmet,  dans  son  Â 
la  Bible,  à  Tart.  Samuel.  Sur  quoi  noi 
rons  observer  d'abord  que  TEcriture  i 

t>as  tout  ce  qu'il  lui  fait  dire;  ensuite 
a  dernière  des  trois  opinions  qu'il  e 
serait  bien  la  plus  raisonnable  et  la 
admissible,  s'il  y  avait  eu  véritablerpe 
parition  ;  car  Samuel  n'a  pu  être  arrac 
séjour  des  bienheureux  ni  par  une  p 
nisse  ni  par  le  diable;  aucun  démon: 

f mouvoir  sur  les  saints  confirmés  en  ffri 
es  rêveries  rabbiniques  n'ont  que  laîi 
Mais  il  semble  plus  conforme  au 
de  dire  qu'il  n'y  eut  apparition  d'aï 
espèce,  et  que  Saiil  fut  joué  par  unfi 
nercsse.  C'est  l'opinion  d'Kustate  d'Ant 
de  saint  Jérôme  et  de  saint  Cyrille;  no 
Ions  la  développer.  Quant  à  Tapparitii 
démon  lui-même  sous  les  traits  de  Sa 
il  n'y  faut  pas  songer,  puisque  la  su| 
tipn  n'a  rien  de  conibrme  au  texte  de 
ture. 

Si  nous  nous  demandons  ce  qu'était 
thonisse ,  nous  trouverons  pour  répo 
qualification  de  ventriloque.  Du  tena 
la  faculté  de  parler  du  ventre  était  r 
un  art  démoniaque,  ou  nouvait  accor 
la  valeur  aux  évocations  d  une  engastrii 
maintenant  que  tout  le  monde  est  h 
de  constater  le  naturalisme  d'une  tel 
culte  et  les  perfectionnements  que  T 
Tcxercicc  y  ajoutent,  la  question  est  si 
fiée. 

Lo  mot  ob ,  em^iloyé  dans  la  Lmgu 
braïquc  pour  dés^:gncr  ces  sortes  dte 


pifi  insulae,  noiiiine  Publii,  qui  nos  suscipjcns,  tri- 
duo  benipe  exliilmit.  Conligit  anlcni,  palreni  Pu- 
hlii  febrious  et  dyssenteria  vexatuiii  jacere.  Ad 
quem  Paulus  inliavit  :  el  cum  orasset,  et  împo- 
suisset  ei  ir.anus,  salvavii  eum.  Quo  Taclo,  omnc«, 
qui  in  insula  habebant  iniirmilales,  acccdebaiit,  et 
rurabantur  :  qui  eliara  iniiltis  bonoribus  nos  hono- 
ravcrunt,  et  navigantibus  îinposuerunt  qiiœ  neces- 
saria  eranl.  {Act.  xxviii,  7-10.) 

(1002)  JiisTi!f,  Dialog,  cum  Tryphone, 
.     (1005)  Oricen.,  m  /  Heq.  xxvui,  cl  tract  27  m 
^oan.  El  Q^ud  Ensiat, 

(1001)  Anast.  Amioch.,  in  Odeao.,  q.  12.  Lo 
zèle  de  saint  Justin  pour  la  foi  clirccienne  est  irès- 
respnctnble  assiircmont,  ses  opinions  le  sont  sou- 
vent moins.  Celles  d'Origène  le  sont  encore  moins; 
on  les  cile,  on  ncs\  appuie  guère.  Anastase  d'An- 
tiocbe,  dit  le  Martyr^  est  à  peine  connu  ;  on  Ta 
confondu  avec  deux  autres  Dcrsonna^çes  du  niôiuc 


nom,  dont  Tbistoire  cUc-môme  est  inoerU 
beaucoup  de  points.  Son  'odrjyof ,  ou  Guide  i 
chemin,  dirigé  contre  les  acéphales,  uc  fon 
une  autorité  considérable. 

(1005)  AuGusT.,  M  De  divers,  q.  4;  Ad  IM 
q.  6;  De  doctr.  Christ.,  u,  c.  32. 

(100G)  Manasse-ren-Israel,  1.  ii,  c.  6,  De 
recl,,  mort. 

(1007)  Auc.  Quœst.  ad  orlhod, ,  q.  52. 
TULL.,  De  anima,  c.  57.  Basil.,  in  cap.  \ui  J 
Nyss  .  Epist,  ad  Theodos.  episc. 

(1008)  EusTAT.  Antiuch.,  De  Engastrym,  - 
RON.  m  cap.  vil.  Isai,  et  in  Matth.  vi.  —  C 
Alex.,     1.    VI   De  Ador.  in  spiritu  et  veriL  • 

phlH'S. 

(1009)  AuGCST.,  1.  XV  De  cura  pro  morl.— Al 
in  Luc,  C.  1. — Ze.no  Veron.,  Sermo  de  resvrr 
D.  TuoMAS,  2-2,  q.  174,  art.  5  ad  4.  - 
pluies. 


FIT 


DES  MIRACLKS, 


MT 


174 


te,  selon  les  hébrAisanls,  une  cnlc^e  on 
htre;  or  il  a  été  l'ail  une  multitude  de 
filions  pour  eifiliqucr  la  iiiriiiiëi  e  dont 
Igiciens  ilevinaienl  [»ar  le  nio}  en  d'une 
K  sans  songer  à  rexpliivilioTî  toute  na- 
i  lies  helléni>le.*i,  *|ui  traduisent  cons- 
ul [Mîr  engflslrinnilie ,  et  iiour  les- 
fl'oulre  de  la  divinatioîi  ii  est  autre 
le  cas  firéi^enl  que  le  ventre  du  ih^vin. 
ts  ne  firétendons  («as  que  h  parole  in- 
►emenl  articulée  des  engastriuivtlies 
bine  de  leurs  entrailles;  ni^us  nou^i 
pons  une  manière  de  parler  ronsû* 
pr  le  langage  de  l'antiquUé  et  des 
[Eioderoes.  Les  Hébreux  disaient  ob. 
Mire  l*outre  ou  le  ventre  î  les  Grecs, 
winm(hof\  qui  parle  de  Festoniac;  les 
jet  les  peuples  modernes,  veniriiofiuf, 
Irle  du  ventre.  Le  comment  n*est  pas 

ÎM  qu'il  nous  importe  de  résoudre  kl 
fcrecs  s'imaginaient  que  leurs  pyllio- 
[  parlaient  non-seulement  du  ventre, 
nicore  [lar  un  organe  qui  n'est  nullc- 
il>pro[>rié  à  Tusage  de  la  [>an>le. 
i  mot  pylhonisse  esl  en  parfait  rapjKjrt 
Bs  étranges  idées.  Une  p>thonisse  e^t 
pme  insjîirée  [lar  Pvthoiu  ie  dieu  de 
pation,  le  vieui  serpent  vaincu  et  tué 
ollon,  dieu  de  la  lumière,  suivant  les 
fts  des  Grecs.  Dans  celles  des  Egyp- 
c'est  Tryplïon,  son  anagramme,'  le 
)i  méchant  sert>ent aussi,  le  génie  tlu 
des  ténèbres,  vainqueur  d'Osiris , 
tu  jour*  Egyptiens  et  tirées  refiréscn- 

far  le  niHne  syndiole,  un  serpent,  le 
la  rej>roducliôn  des  êtres.  Le  scr[ient 
lit  dans  leurs  mystères  Teeuvreet  les 
»s  de  la  volupté.  H  se  retrouve  avec  la 
signification  dans  tous  les  emblèmes 
kficisnie,  h  <  ommencerpar  lesabraïas, 
nlus  s(>éêialement  encore  [larrai  les 
I  :  Scrpentemy  fluctuosam  intenina- 
hiitionem  imilaniem^  ostrndere  tfeni- 
kipifntiamy  nous  ditThéodoret  (lOiO). 
le  voit»  tout  se  lient  et  s'enchaîne,  le 
ff^mblème,  la  chose,  le  langage,  l'u- 
I  le  but  ;  et  ce  sont  autant  d'erreurs  dé- 
(l  d'une  môme  source,  source  odieuse 
toisODuéê  :  la  démonolatrie  sufTédant 
pie  dés(d»éissance  ins|>irée  par  le  dé- 
pus  la  forme  du  serpent. 
considérant  isolément  la  narration  du 
i|)ilre  de  la  Gencse ,  on  est  porté  à  y 
^r  une  allégorie ,  et  c'est   Tavis  de 

iies  Pères  et  de  be<nieou|i  d*interprè- 
lis  en  voyant  renchatnement  de  faits 
ées  qui  a  suivi  la  cliute  de  resjièce 
le,  on  revient  facilement  au  récit  de 
L  et  on  est  plus  disposé  à  l'adopter 
bute  sa  simplicité.  Reprenons  le  cours 
I  déductions. 

^  mot,  *pji  dans  l'original  réjvond  h 
^CHs  spiritKS^  dit  lahhé  Hu  t^lnt ,  est 
iLatt  un  esprit  ou  démon  (Cnnf.  Afoses 
Bt  in  prtr.  Nogat,  xTtwiii,  Bambam  in 
jlkaiiA'a.  cap,  vi),  qui  (larlaît  à  voix 
Ile  la  léte,  des  aisselles  ou  des  parties 
ïénération  du  devin  ou  du  mort. 

Omni  fabui,,  1.  j,  c.  13. 


a  Au  I"  livre  des  Roin  (xxym,  v.  "î),  ob 
(larle  de  cette  dernière  façon  par  Tititcrmé- 
diairc  de  la  pjylfmnisse.  LV)rigina!  rapi^ello 
femme  {pti  a  un  ob  ;  les  Se|jlante,  (junaika  ey 
(jOHtrimuthon  ^  femme  qui  parle  du  ventro 
ou  qui  a  dans  le  ventre  un  démon  qui  ré 
pond  à  ceux  qui  rinlerrogent.  Au  vei*sel  sui 
vaut,  ob  est  appelé  $pirilus  vrnlriioqtms,  es» 
pv\i  qui  iiarlejmr  le  ventre. 

H  Observons  que  les  Se [4a nie  et  les  Pères  de 
TEglise  grecque,  en  parlant  delà  [lythonissop 
ne  se  servent  jamais  de  ce  lerjne,  fi^thonî 
mais  toujours  de  celui  â*eggasfrimuthu$* 
(Vid.S. JisTiNt,  Opi'Vfu  Vititofj,  cum  Tryph.^ 
i  f05,  p.  20t>.  Quœst,  ri  rexpops.  a(L  Ortho- 
cifox*,  p.  ^00  et  h\^\,)  Le  ternie  de  python  est 
des  tirées  postérieurs,  connue  le  remarque 
Hesychius  au  mot  rtjffagtrimnikos.n 

Les  Septante  nnt  traduit  invariablement  de 
la  u!ème  manière  au  xviir  chapitre  du  Deu~ 
t(^ronome  ^  au  \i\"  chapitre  d7.<aîe,  et  au 
xxni'du  IV'  livre  des/foû.  Saint  Jean  t^lhry- 
sostome  Tentend  île  même,  et  île  même  en- 
eoro  saint  Augustin  dans  son  livre  Ih  doc- 
trînu  vhrÎHfiaiia,  Kt  les  auteurs  profanes 
sont  en  |>arfail  accord  sur  ce  noint  avec  les 
éi  rivains  ecclésiastiques.  «  Il  ne  faut  pas 
.s*imaginer,  dit  Plutarqnedans  son  livre  des 
Oracles  abandonnés^  que  la  divinité  s*ia- 
carnc  dans  ces  magiciens  qu'on  afii»elle  aa- 
jourdliui  pythons^  et  qu'on  nommait  atilre- 
fois  enryans  ;  quo$  ohm  rurycleof,  ntitic py* 
ihoncs  nominant 'y,  Suivant  Platon,  le  nom 
ileurydéen  fut  donné  dès  la  fdus  haute  anti- 
quité à  ceux  qui  possériaient  ce  talent,  par»  e 
que  le  divin  Kuryclée  l'avait  fait  v-^bir  le 
prenrier  avec  un  graml  et  lai.  Hi}i[iocrale  s'j- 
inai;ii*ait  que  ces  sortes  de  gens  [larlaient 
réelleriïent  du  ventre,  et  on  l'a  cru  |>armi  les- 
moderncs  jusqu'à  \'an-nelmont,  qui  soup- 
çonna le  |)remier  que  cette  parole  intérieure 
devait  se  former  dans  la  région  de  Tépi- 
glotle,  per  epighitidem  fieri  poise  ut  guis 
atlracto  spiritti  introrsum  ioguatur  in  reii- 
iremsHunu  ore  parité r  ebraso.  [Alphab,  nat,^ 
colloq.  3.)  Il  paraît  encore  que  c*cst  Gratien 
qui  a  songé  le  premier  à  les  nommer  ventri- 
loques. 

Dès  qu'il  est  reconnu  que  la  pylhonisse 
était  ventriloque,  on  s'imagine  ai:?ément  ce 
qui  dut  se  passer  :  la  magicienne  fait  les 
questions  et  les  réfionscs,  elle  simule  l'ef- 
iroi,  la  sur[>rise,  elle  s'absente  et  revient 
vers  le  consultant;  le  texte  dit  tout  cela, 
Enfin  la  srène  s'acconifflil  tîerrière  un  ri* 
dcau.  Saijl  a  tout  entendu,  mais  sans  rien 
voir;  le  texte  le  dit  encore;  il  sullil  de  le 
lire  attentivement. 

Sadl  dit  à  tes  nertiteurs  :  Chrrches-moi 
une  femme  qui  ail  un  pyfhf^n  *  afin  tpte  faille 
la  conêulirr.  Sof  sterriUun  lui  rrpondircnt  : 
Il  y  a  à  Endor  une  femme  qui  a  un  python, 
il  jtf  drynina  donc^  el^  a  prié  avoir  revêtu 
d'aittreÈ  habit»,  il  «>n  alla^  (ui  ti  deux  com- 
pagnons^ rrvM  cette  femme;  Hâ  arrivèrent  nui- 
tamment, et  il  lui  dit  :  Mettez-vous  enmesure 
de  deviner  pour  mai,  et  de  m* évoquer  celui 
que  je  vous  dirai,  La  femme  lui  répandit  : 


175 


PYT 


DICTIONNAIRE  PYT 

saient  le»  menaces  de  Samti^l,  $e$  fora 
faillissaient,  parce  quil  n^ataiipa»  mm 
tout  le  jour. 

Sackant  la  défaillance  gu*il  éproum 
femme  entra  dans  le  lieu  où  était  SaUt^ 
dit  :  lotre  servante  a  obéi  d  ra«  « 
maintenant  ma  vie  est  entre  vos  meUtis^ 
fois  je  nai  fait  que  ce  que  vous  m'orea 
mandé  (iOii). 

Nous  nous  abstiendrons  de  toutes  i 
ques  exégétiques  sur  ce  texte  ;  mais  î 
l»aralt  conGrmer  ce  que  nous  aTons  a 
savoir,  que  Saul  ne  vit  rien«  et  aue  la 
se  passa  en  un  lieu  séparé. 

Toutefois,  quelque  opinion  quoi 
brasse,  i!  se  présente  des  obstacles  co 
râbles,  et  celle  que  nous  indiquons  i( 
près  laquelle  il  faudrait  considérer 
raventure  comme  une  mystification  io 
par  trois  habiles  charlatans  à  un  princ 
heureux  et  coupable,  est  peut-ôtre  ce! 
on  présente  le  plus. 

En  effet  :  si  on  dit  que  la  mnhonii 
racha  par  la  force  de  ses  encnantemc 
par  rintermédiaire  du  démon  TAme 
muel  du  séjour  des  bienheureux ,  il  i 
toujours  h  expliquer  des  choses  ine: 
blés  ou  contraires  à  la  foi ,  comme 


Vous  connaissez  trop  bien  la  manière  d'agir 
de  Saill,  et  la  guerre  qu*U  a  faite  aux  magi- 
ciens et  aux  devins ,  pour  les  exterminer  de 
dessus  la  terre;  pourquoi  me  tendex^vous 
des  embûches;  vous  voulez  donc  ma  mort? 
Mais  Saill ,  jurant  par  le  nom  du  Seigneur, 
lui  répondit  :  Dieu  m^est  témoin  qu'il  ne  vous 
sera  rien  fait  pour  ceci,  La  femme  lui  dit 
donc  :  Qui  vous  évoquer ai-je?  Il  répondit  : 
Evoquez-moi  Samuel. 

Or,  lorsque  la  femme  vit  Samuel^  elle  pro- 
féra un  grand  cri,  et  dit  à  SaiU  :  Pourquoi 
m*en  avez^ous  imposé?  vous  êtes  vous-même 
Saut.  Le  roi  lui  repondit  :  Ne  craignez  rien  ; 

Îui  voyez-vous?  La  femme  dit  :  Je  vois  un 
Heu  qui  monte  au-dessus  de  la  terre.  —  Com- 
ment est-il?  demanda  Saiit.  —  Cest  un  vieil- 
lard, répondit-elle,  et  il  est  couvert  d'un 
manteau.  Or,  Saiil  comprit  que  c'était  Sa- 
muel, et  il  sHnclina  le  visaîge  en  terre  et 
adora. 

Alors  Samuel  dit  à  Saiil  :  Pourquoi  avez- 
vous  troublé  mon  repos  en  m* évoquant?  Saiil 
répondit  :  Je  suis  dans  une  arande  perplexité, 
car  les  Philistins  m*ont  déclaré  la  guerre,  et 
le  Seigneur  s'est  détourné  de  moi,  au  point 
qu*il  ne  veut  me  répondre  ni  par  la  bouche  de 
ses  prophètes  ni  par  la  voie  des  songes  :  c'est        _ 

la  cause  pour  Iwfuelleje  vous  ai  appelé,  afin  gestes  ou  les  paroles  magiques  d'une 
desavoir  de  vous  ce  que  te  dois  faire.  Et  Sa-  ture  humaine  ont  |)OUvoir  sur  fâo 
muel  répondit  :  A  quoi  Ion  m'appeler,  après 
que  le  Seigneur  s'est  retiré  de  vous  et  est 
passé  du  côté  de  votre  adversaire  ?  Oui ,  le 
Seigneur  accomplira  ce  qu'il  m'a  chargé  de 
vous  annoncer  :  il  arrachera  le  sceptre  de 
vos  mains  et  le  donnera  à  David,  votre  rival. 
La  manière  dont  le  Seigneur  agit  aujourd'hui 
envers  vous,  provient  de  ce  que[  vous  n'avez 
pas  obéi  à  ses  ordres,  en  négligeant  d'accom- 
plir sa  vengeance  à  l'égard  d'Amalec.  En 
outre,  le  Seigneur  livrera  Israël  avec  vous 
aux  mains  des  Philistins ,  et  demain  vous  et 
vos  fils  vous  serez  avec  moi  ;  le  Seigneur  li- 
vrera l'armée  d'Istaël  tout  entière  aux  mains 
des  Philistins. 

Ce  qu'entendant  Saiil,  il  tomba  inanimé  sur 
la  terre;  car  outre  la  frayeur  que  lui  cau- 


bienheureux ,  pouvoir  qui  n'est  pas  d 
la  prière  elle-même  ni  aux  sacrement 
il  suivrait  que  la  magie  est  plus  pu 
que  la  foi  ;  comment  le  diable ,  plus  p 
que  les  saints ,  même  ceux  oui  sont 
mes  en  grâce ,  les  emmène ,  les  fait  i 
parler  bon  gré  mal  gré.  Comment  u» 
invisible,  impalpable,  imperceptible 
les  sens ,  puisqu  elle  n*a  ni  substancf 
rielle,  ni  rien  de  commun  avec  Tappar 
l'homme  vivant,  peut  se  maniiest 
yeux,  à  l'ouïe,  et  produire  une  illusi 
Si  on  suppose  avec  plusieurs  Pères  < 
ques  interprètes,  ({uo  le  démon  lui 
apparut  sous  les  traits  de  Samuel,  il 
des  difficultés  non  moins  grandes.  Et 
il  reste  toujours  acquis  que  la  pytl 


(lOil)  Dixitqiic  Saul  servis  suis  :  Quaerite  mihi 
muliorcin  habciitem  pvlhoiicin,  et  vadam  ad  eam,  et 
scis€ÎtalM)r  pcr  illam.  lit  dixeru ni  servi  cjus  ad  eum  : 
Est  iiiulier  pylhoncin  liabeiis  in  Endor.  Mntavit  ergo 
habitum  snum,  vesiilusque  est  aliis  vcstimcnlis,  cl 
abiil  ipse,  el  duo  viri  cuiu  oo,  vencrunU|ue  ad  inu- 
liercm  noclc,  cl  ail  illii  :  Uiviua  mlhi  in  pyllione,  cl 
suscila  mihi  qucni  dixero  libi.  El  ail  uiulier  ad 
€um  :  Ecce  lu  iiosli  quanta  feccril  Saul,  et  quomodo 
eraserii  majços  el  ariolos  de  lerra  :  nuarc  ergo  insi- 
diaris  aniinx  nie^e,  ul  occidar  ?  El  juravil  el  Saul 
in  Domino,  dicens  :  Vivil  Uoniinus,  quia  non  evcniel 
libi  quidoiiuni  wali  proplcr  banc  rem.  Dîxitipie  ei 
molicr  :  Quem  suscKabo  libi?  Qui  ail:Sarouelcm 
mihi  suscila.  Cura  aniem  vidisseï  mulier  Samuelem, 
exdaroavil  voce  magna,  cl  dixil  ad  Saul:  quare  im- 
posuisii  mihi  ?  Tu  i!s  enim  Saul.  Dixitque  ei  rex  : 
Noii  liniere:  quid  vidisli?  El  ail  mulier  ad  Saul  : 
Dcus  vidi  ascciidenics  de  lerra.  Dixilque  ei  :  Qualis 
csl  Torma  cjus?  Qui  ail:  Yir  senex  ascendit,  el 
i|)sc  amiclus  est  pallie.  El  inlellexil  Saul  quod  Sa- 
muel cssct,  et  inclinavii  se  super  facicm  suam  in 
icna,  el  adoravii.  Dixil  aulcm  Samuel  ad  Saul  : 


Quare  înquiclasii  me  ul  suscilarer?  Et  ii: 
Coarclor  niniis  :  siquidero  Pbilisthiim  pugn 
vcrsum  me,  cl  Dous  reccssil  a  me,  et  eimc 
noiuil,  necinc  in  manu  prophetarum,  neq 
somnia  :  Vo<'avi  ergo  le  ul  oslenderes  mibi  < 
ciam.  El  ail  Samuel  :  Quid  inlerrogas  me,  c 
minus  recesseiil  a  le,  el  iransierit  ad  a 
luum?  Faciel  enim  libi  Doniinus  sicul  ioei 
in  manu  mca,  cl  scindct  regn.um  luum  de 
luu,  cl  dabil  illud  proxinio  lue  David  :  Qi 
ol)cdisli  voci  Dominî,  neque  fecisU  irin 
cjus  in  Amalec.  Idciro.o  quod  paleris,  fccU  I 
minus  bodie.  El  dabil  Dominus  eliam  Israd 
in  manus  Pbilislbiim  :  cras  autem  tu  etfilî^  i 
cum  cri  lis  :  sed  et  castra  lsra<'l  Iratlct  Doai 
manus  Pbilislbiim.  Slalimque  Saul  cccidit 
tus  in  lerram  :  exlimuer.it  enim  verba  Sami 
robur  non  eral  in  eo,  qnia  non  comederat 
tota  die  illa.  Ingressa  Cbl  ilaque  mulier  illa  i 
(conlurbatus  enim  crut  valde)  dixitque  td 
Ecce  obedivil  ancilla  liia  voci  lu%,  et  posoi  a 
meam  in  manu  mca  :  cl  audivi  scrrooiies  tvo 
loculus  es  ad  me,  (/  Hetj.  xxvni,  7-21.) 


RAT 


DES  MIRACLES. 


RAT 


778 


Teiilriloque;  Or,  les  iiulivitJus  qinj 
a  iloiiés  (le  la  facullé  de  parier  du 
lume  les  oiseaui,  onl-ils  des  rcla- 
iurcllen  avec  lo  diable?  Et  si  on 
ne  eelle-ci  agissait  en  vertu  d'un 
usdeiuniidcrons  ne  tjuo  cVsl  qu'un 
Uictta  vu»  qui  en  a  lait  réussir; 
M  les  alTirmalions  de  grands  dor- 
\  n'est  Ih  que  la  moindre  difficulté: 
lianderons  encore  couiment  il  se 

0  démon, auquel  l^avenir  e^icai  hé, 
lâ^ainte  Ecriture,  ail  prophéti.^é  si 
celte  rencontre  ?  Mais  que  serane 
menons  à  deinnuder  de  quelle  ma- 

partisans  d'une  telle  O[nriion  s  ar- 
irvec  le  livre  ûe  Vkcck'êktsiique , 
lit,  comme  nous  allons  roxpo^er, 
t  Sam\u3l  lui-niôuie,  et  non  quel- 
n,  qui  parîa  à  Saùl  ? 
ît  que  ce  lut  une  pure  jonglerie  , 
)ar  la  pjthonisse  seule  ,  ou  à  l'aide 
serviteurs  de  Soûl,  i*  restera  de 
'arran^^er  avec  le  passage  du  livre 
\a$tique. 

',  :  Le  saint  prophèif^  Samuel ,  cam- 
tun  céiegteg^  chmujea  ia  face  de  la 
fui  au  milieu  iVetle  le  fonstfcrateHr 
Aprh  sa  mort,  il  apparut  au  roi 
>nça  le  terme  de  sa  carrière^  élevant 

1  $ein  du  tombeau,  pour  prophétiser 
\ation  d'une  race  coupable,  (1012). 
^s  de  l'Eglise  aui  n  ont  vu  qu  une 
►rcherie  dans   les  ra(iporis  de  la 

avec  Saùl,  ne  se  sont  point  iiréoc- 
ïe  [jassage,  parce  qu'alors  le  livre 
mastique  n*éiait  pas  encore  admis 
écritures  canoniques;  mais  main- 
eraitiiupossiblc  de  ne  pas  en  tenir 

loîns  de  supposer  que  Tanteur  a 
ire  allusion  à  un  événeracnt  qui 


ONNE.  f  Apparition  et  conversion 
6es,)  —  Alphonse  Ratisbonoe,  né 
Strasbourg,  ou  seind'unefamilïe 
plus  riclies  et  des  plus  considé- 
i  ses  nationaux  ,  fut  élevé  dans  le 
daisme,  ou  idulôt  dans  Tabsence 
bi  explicite  cl  de  tout  culte  eitlé- 
conversion  au  catholicisme  d'un 
rcs,  nommé  Théodore,  et  son  eu - 
les  ordres  sacrés,  inspira  aujeoue 
une  haine  violente  contre  lechris- 
let  le  brouilla  entièrement  avec  ce 
uel  il  écrivît  des  lettres  injurieu- 
inl  que  la  rupture  cuire  eux  serait 
lédiable.  Biais  il  ne  savait  pas  ce 
de  charité  au  fond  du  cœur  d'un 
holique  :  Tabbé  Raiisboune  ne 
prier  [>our  son  frère^de  lerecom- 

anie  Icinpus  finis  vil^  sïi,t?  et  sj^culï, 
^pnebuil  in  conspcciu  D^^riûni,  et  Chri- 
b^ct  usque  ud  catceamt^TUa  ab  oianî 
tcepit,  cl  imii  accusavit  illum  lionio.  Et 
mi  vil,  et  iiotiim  feuil  régit  d  f^^ii^nilil 
SB  sua?,  eieiallavit  vuccm  suam  de  terra 

Diction?*,  des  MinActis    U. 


nous  serait  inconnu,  ou  bien  qu'il  a  parlé 
dans  le  sens  des  croyances  [kopulairos,  ce 
(lui  n'est  pas  facilement  admissible  ;  il  faut 
t  onvenir  que  Samuel  afmarut  véritablement 
}\  ^-'aul,  sinon  en  vertu  iles  évocations  de  ta 
pytbonisse,  du  moins  à  leur  occasion  (1013). 

Alors ,  Dieu  voulant  ilonner  un  dernier 
avertissement  au  coufjable,  qui  devait  en 
profiter  si  |icu,  mais  qui  pouvait  en  proli- 
ler,  ou  montrer  qu*il  dirige  lui-même  les 
événements  de  ce  monde,  quels  que  soient 
les  moyens  mis  en  Ojuvre  parles  hommes , 
aurait  député  Samuel.  Nous  avons  dû  rap- 
porter dans  toute  leur  force  les  diverses 
opinions,  mais  nous  croyons  que  la  dernière 
est  la  plus  conforme  aux  témoignages  scrip- 
luraircs;  nuoiqu'il  demeure  acquis  au  débat 
que  la  pytlionisse  était  une  ventriloque,  et 
que  son  "art  était  i:n|missant  à  évorjuer  le 
saint  profibèle  Samuel,  soit  jmr  la  vertu  des 
charmes,  soit  fiar  IVintermédiaîre  ilu  démon. 

L'auteur  du  livre  des  Rois  nous  apnrenU 
qu'elle  poussa  un  grand  cri ,  et  qu'elle  fut 
vivement  clFrayée  en  voyant  apparaître  Sa- 
mue!.  Si  ce  n'était  pas  une  jonglerie,  cequ© 
personne  ne  pourrait  pleinement  allirmer, 
il  se  [^assa  donc  un  événement  extraordi- 
naire, et  auquel  elle  ne  s*allendait  pas. 

Et  qu'on  ne  dise  pas  que  la  réalité  de  cette 
apparition  aurait  eu  pour  eftet  de  consacrer 
le  [louvoir  de  la  magie ,  et  qu^aînsi  Dieu 
serait  devenu  complice  de  pratiques  abomi- 
nables et  iiroscrites  par  sa  propre  loi;  car 
Dieu  est  le  maître;  la  réalité  d*une  pareil  lu 
apparition  consacre  encore  bien  plus  sa  mi- 
séricorde et  sa  bonté  envers  un  pécheur 
etidurci,et  quel  que  fût  l'événement,  Samuel 
devait  toujours  passer auiyeux  de  Saiiletde 
la  postérité  pour  être  apparu  d'une  manière 
véritable. 


mander  aux  prières  des  0mes  pieuses,  et 

[jarticulièrcment  h  celles  de  rarchicoJtfrérie 
do  Notre-Dame,  fondée  à  Paris  en  l'église 
Notre-Dame  des  Victoires. 

Cependant  Alphonse  sentait  chaque jour  sa 
haine  s'envenimer  et  s^accroîlre,  et  sonéloî- 
gnement  pour  la  religion  chrétienne  s*aug- 
menter  davantage.  Il  enireprit  même  la  ré- 
génération moralodesa  nation^  par  le  moyeu 
d'une  œuvre  humanitaire  ayant  pour  but  de 
donner  a-ix  jeunes  Israélites  des  secours^ dû 
Tinslructiou  et  du  travail. 

Dans  ces  dis[iosition5,  il  quitta  Strasbourg 
h  la  lin  de  Tannée  18it,  pour  aller  faire  un 
voyage  d'agrément  en  Italie.  Ses  premiers 
jras  sur  cette  terre  catholique  furent  mar- 
qués par  la  critique  amèro  ou  la  dérision  du 
tout  ce  qu'il  y  voyait  de  catholique,   Unu 

in  piophetia  delcre  iinjiicUlem  gcnlis  (EccU.  xlvi, 

(1015)  Nous  corrigi  oiis  en  ceci»  ce  rpic  nous  avons 
dirde  la  pvHionisse  dans  m\m  iMftooifLiioM  xA'\ 
col.  .SI,  tj-4. 


m 


RAT 


DICTIONNAIRE 


RAV 


succession  d'événoments  imprévus ,  futiles 
en  apparence,  le  conduisit  à  Rome,  où  il 
ne  se  proposait  pas  d*aller.  La  rencontre  en 
cette  ville dubaron  de Bussières,  qui  enlre- 
l)rit  pour  ainsi  dire  de  haute  lutte  la  conver- 
sion du  juif,  son  introduction  dans  la  famille 
du  comte  de  la  Féronnays ,  qui  venait  de 
mourir  en  priant  pour  lui,  car  il  y  avait, 
sous  les  inspirations  de  Tabbé,  une  espèce 
de  ligue  pour  le  convertir,  impressîonnè- 
^rent  vivement  son  âme.  11  était  loin  de  la 
conversion  encore,  mais  déjà  il  luttait  contre 
la  grâce.  Il  avait  accej)té  par  pure  courtoisie 

1)0ur  le  baron  de  Bussières  une  médaille  de 
'Immaculée  Conception,  qu'il  s'était  laissé 
attacher  en  riant,  puis  cédant  aux  {oppor- 
tunités de  celui-ci,  il  avait  appris  de  mé- 
^moire  la  prière  de  saint  Bernard,  le  Mémo- 
rare^  qu'il  ne  pouvait  plus  chasser  de  son 
souvenir,  dont  les  mots  se  plaçaient  sans 
cesse  sur  ses  lèvres ,  et  dont  la  pensée  l'im- 
portunait. Il  avait  été  impressionné  à  Naples 
on  visitant  une  église;  il  le  fut  davantage  à 
Rome  en  visitant  Téglise  de  Ara  cœli.  Enfin, 
dans  celle  de  Saint-André ,  où  il  allait  ma- 
chinalement, il  perdit  entièrement  le  senti- 
ment de  son  existence  personnelle.  Lorsque 
le  baron  de  Bussières,  qui  l'avait  quitté  l'es- 
pace d'un  quart  d'heure,  revint  près  de  lui , 
il  le  trouva  plongé  dans  un  ravissement 
extatique  devant  un  autel  dédié  h  l'archange 
saint  Michel.  Il  fallut  le  jpousser  vivement 
plusieurs  fois  pour  le  faire  revenir  à  lui- 
même.  La  sainte  Vierge  lui  était  apparue , 
i.  s'entretenait  silencieusement  avec  elle  ;  il 
.a  voyait,  elle  l'invitait  parle  nlus gracieux 
«Gcueil  à  se  donner  à  son  Fils.  Alphonse 
Batisbonnô  était  chrétien.  Il  baisait  avec 
effusion  et  avec  larmes  la  médaille  deTimma- 
culée  conception  ;  il  demandait  avec  instance 
le  baptême.  C'était  le  jeudi  20janvier.  Le  baron 
confla  son  néophyte  aux  soins  des  Pères  Jé- 
suites, aQn  qu'ils  l'instruisissent  et  qu'ils  le 
disposassent  au  baptême.  La  cérémonie 
eut  lieu  le  31  janvier  suivant,  et  il  ajouta  à 
fon  prénom  celui  de  Marie ,  par  reconnais- 
sance pour  la  Reine  des  cieux,  à  laquelle 
il  était  redevable  de  sa  conversion. 

Cet  événement  fit  crand  bruit  dans  le 
monde  pieux.  Toute  rEglise  en  fut  infor- 
mée. Marie -Alphonse  Ratisbonne,  dans 
l'enthousiasme  de  sa  reconnaissance  et  de  son 
l)onheur,  publia  par  tout  Theureuse  nou- 
veHe.  Bientôt  après  il  reçut  les  ordres  sa- 
créSy  et  maintenant  il  édifie  le  troupeau  du 
Seigneur  par  son  zèle  pour  le  salut  des  Âmes, 
ses  prédications  et  sa  piété. 

Un  décret  de  la  cour  de  Rome,  en  date  du 
13  juin  18i2,  rendu  après  information  cano- 
nioue-,  sans  prononcer  d'une  manière  spé- 
ciale sur  la  rialité  de  rapi>arition ,  déclara 
)a  conversion  miraculeuse.  (^Auditarelatione^ 
riso  processuy  visis  testtum  examinibuSy 
jnribuSy  etdocuinentis,  Us  sedulo^matureque 
consideratis  y  consuUalionibus  etiam  requi- 
sitH  theologorum ,  aliorumque  piorum  viro- 
rum  juxta  formant  concilii  Triaenliniy  sess. 
x\v,  de  invocatione,  veneratione  et  reliquiis 
sanctorum,  ac  sacris  imaginibuSj  dixit ,  pro- 


nunciavUy  et  définitive  declaravit  pi 
star e  de  ver 0 y  insigniifue  miraculo  al 
intcrcedente  B.  Maria  firgine ,  pat 
dilicet  instantanecBj  perfectœque  corn 
Alphonsi'Mariœ  Ratisbonne  ab  hebn 
RAVISSEMENT  CORPOREL.  U 
Ecriture  nous  offre  plusieurs  exen 
ravissements  corporels  opérés  pi 
m/imeou  par  le  ministère  des  ai 
plus  ancien  est  celui  du  patriarche  E 
second,  celui  du  prophète  Elie  ;  le  ti 
arriva  au  prophète  Habacuc  en  U 
Daniel,  jeté  pour  la  seconde  fois 
fosse  aux  lions;  le  dernier  est  celai 
c.re  saint  Philippe,  ravi  des  environs 
et  transporté  à  Azot,  après  avoir 
l'eunuque  de  la  reine  d'Ethiopie.  Noi 
sons  chacun  de  ces  faits  en  particulie 
les  art.  Hénoch,  Eue,  Habacuc,  Phi 

Il  parait  que  ces  sortes  de  raviss 
ou  de  translations  subites  d'un  lieu  * 
autre,  arrivaient  fréquemment  au  p 
Eliè;  ou  du  moins  telle  était  l'opii 
ses  contemporains,  car  nous  voyons 
préfet  de  la  maison  d'Achab,  le  pie 
(lias,  lui  réi^ondit,  en  s'excusant  d'à 
noncer  sa  présence  à  Achab  irrité  : 
ditesy  allez  trouver  votre  maître  et  b 
Elie  est  présent;  et  aussitôt  que  ^ 
aurai  quitté^  l'esprit  du  Seigneur  vow 
portera  dans  un  lieu  que  f  ignore, 
aurai  annoncé  à  Achab  y  vous  ne  vous 
verezphiSy  et  Achab  me  fera  mourir. 

La  rie  des  saints  nous  présente  on 
nombre  d&  faits  analogues;  mais  q^ù 
ne  nous  arrêterons  pas  a  discuter,  lau 
soin  aux  hagiograpnes. 

Ce  serait,  h  notre  avis,  une  impi 
bien  une  ineptie  de  traiter  la  ques 
point  de  vue  de  la  puissance  divin 
demander  si  Dieu  peut  opérer  de  tel 
sements,  ou  de  chercher  à  le  déd 
mais  en  est-il  de  même  en  ce  qui  a 
la  puissance  du  démon? 

C'est  une  opinion  populaire,  que  le 
transporte  les  rîiagiciens  à  travers  les 
un  erand  nombre  de  théologiens  et  d'< 
ascétiques  ou  cherchent  à  établir  qu 
pouvoir,  ou  l'admettent  comme  ui 
établi;  il  en  est  même  qui  le  |in 
comme  un  point  de  foi. 

Nous  croyons,  nous,  que,  loin  d'< 
point  de  foi,  ce  serait  plutôt  le  conUn 
qu'il  est  impossible  de  montrer  par  n 
exem])le,  que  le  démon  ait  jamais  m 
tel  pouvoir,  en  supposant  qu'il  le  poi 

Tout  le  bagage  des  démonographea 
point  consiste  en  une  centaine  envii 
contes  de  vieilles  femmes.  Et  l'origine 
récits  surannés  remonte  au  paganisin 
ils  sont  un  reste;  c'est  l'Eglise  elle 
qui  Ta  décidé. 

Rien  n'est  plus  précis  à  cet  égard 
canon  Episcopi  du  concile  d'Augoun 
vers  Tan  314.  Les  Pères  déclarent  fcî 
erronée  l'opinion  de  ceux  qui  pense 
le  démon  trans[)orte  les  magiciens  d'i 
dans  un  autre.  Ce  transport  est  vm 
fantastique  et   idéal;  d^t  je  concilei 


*\ 


nxs 


l>r,S  MUUCLES. 


RAV 


7B1 


n'a  pa^^  on  tel  pouvoir,  pas  plus  que 
B  trnn^farmor  dos  bomnies  t'n  hèles, 
l'uppartierKirailqu  au  soulDico  rréa- 
Jii  chréhen  qui  (uirUige  de  lidlcs 
îcf,  ajouieril-i!s,  v$i  pire  qu*un  iidi- 
ue  les  évoques  el  îes  [irôtre «*  onsei- 
anchaulemciitqa'ellcs  soiilfausôcs  et 

démonographe!?,  dont  ce  canon  fait 

I  déscsfjoir,  i'oiU  oxplirpit',  corn- 
torturé,  |»Iusieurs  iiiônje  ont  nié  son 
)i  mais  quand  hier.  laôtne  il  serait 
'il  n'a  jamais  existé  de  concile  d*Aii- 
qu'on  ne  sait  en  quelle  ann^'c  le  pla- 
lijours  est -il  reriain  que  ce  niouu- 
it  furt  anden,  i»uisfufon  le  lit  pnrrni 
XiU  de  Gratien  et  les  actes  du  Pape 
IQiase.  mort  en  38i.  El  est  transi  rit 
s  Caitittiloires  de  Louis  le  Débon- 
n  le  lit  dans  les  ouvrages  de  Jean  de 
p>  et  de  Pierre  de  Blois,  écrivains  du 
è!e.  dans  les  recueils  d'ives  de  Char- 
te BurchanU  évoque  do  Worms.  11  a 
)uvelé  ï^ar  le  Pape  Grégoire  XIII  et 
nié  fmr  uuconciled'Aix-la-Cha[ielk\- 
iiHeui  constaté,  i>ar  conséquent»  «juc 
5  afUiquité;  rien  de  mieux  établi  que 
irité.  »  {Voy.  ïïoiro Uhtoire  de  la  ma- 
»d.,  ch,  X,  ir  2.) 

h  la  question  spéculai ive  du  pou- 
émon  sur  la  locomotion  dos  rorps, 
ïe  rayant  point  résolue,  la  discus- 
le  absolument  libre.  BeiioU  XIV, 
savant  traité  de  la  Canonisation  des 
ilatc  un  grand  nombre  d  autorités 
ontre,  et  ne  prend  point  i^arli  lui- 

s  chauds  partisans  du  pouvoir  de 

jt  forcés  de  convenir  que  de|tuis  Va 

ésus-Christ,  la  puissance  do  Tarïge 

considérahleuient  restreinte  ;  mais 

toute  restreinte  qu'elle  est,  à  quoi 

f-l-cdle,  n'est  ce  qu'ils  ne  sauraient 

\T  sortir  d'embarras,  ils  sont  forcés 

Sler  sur  le  poui?oirradifal  de  lange, 

ser  ainsi  Tinconnu  [lour  principe. 

lir  des  anges  est  infiniment  su[ié- 

jiouvoir  desifiommcs,  disent-ils 

lundeen  convient;  seulement  il  est 
crver  qu*iî  n'est  pas  du  môme  or- 
Batan  est  un  ange;  donc Doc- 
us  vous  arrêtons  h  la  conclusioïh 
un  ange  déchu,  daignez-y  faire 
,  Que  lui  reste-t-il  de  son  ancien 
Vous  n'en  savez  rien,  ni  nous  non 
is,  ajoutez-vous,  sa  nalare  angéli- 
&t  restée,  et  en  vertu  de  cette  na- 
oit  pouvoir  de  grandes  clioses.  — 
î-Yoïis?,,.  s  il  fieut  encore  quelque 
vertu  de  sa  nature,  sa  damnation 
|ias  absolue,  et  sa  déchéance  n'est 
H^te.  Les  Pères  d'î  TEglise,  et  c'ci»t 
rand  nombre»  qui  nous  enseignent 
lis  sa  chuhî  et  f>ar  le  fait  môme  de 
bé,  son  pouvoir  a  été  lié  de  telle  sorte 
peut  faire  aucun  acte  sans  un  or- 
dc  Dieu,  savaient-ils  doncce  qu'ils 

il  inutile,  au  surplus,  de  suivre 


(dus  longtemps  In  discussion  dans  celte  voie, 
car  elle  procède  d'un  i»rincipe  mal  élalili. 
Le  pouvoir  de  l'ange  est  su[>érieur  au  pou- 
vcdr  de  Tliomme,  cela  est  vrai,  mais  dans  un 
aiiirc  ordro,  ainsi  que  nous  venons  de  le 
flire.  L'homme  peut  remuer  une  masse  do 
matière,  parce  que  lui-même  il  est  matière; 
mais  un  ange,  qui  n*est  qu'esprit,  le  peut-il 
également?  Il  nV  aurait  aucune  hétéro- 
fioxie  à  soutenir  que  les  bons  anges  ne  sau* 
raient,  en  vertu  de  leur  nature^  cléplacer  un 
grain  de  sable;  et  cette  proposition  nous 
.semblerait  conforme  aux  principes  d'une 
pbilosophie  rigoureuse,  j>our  peu  qu'on  ré- 
servât les  droits  do  Dieu  dans  remploi  do 
leur  ministère. 

Si  range  déchu  pouvait  ainsi  par  un  seul 
acte  de  sa  volonté  transférer  les  êtres  cor- 
porels de  lieu  en  fieu,  il  y  a  longtemps  que 
cet  ennemi  tle  Dieu  et  du  genre  humain  au- 
rait rendu  l'œuvre  du  Créateur  méconnais- 
sable. Sansdoute  la  race  deà  horauies  n'exis- 
terait |dus.  Pourquoi  ne  trans[iorterail-il  pas 
en  d'autres  climats  ou  rians  les  solitudes 
tant  de  missionnaires  zélés  de  la  civilisation 
et  du  salut,  qui  ruinent  son  crédit  et  détrui- 
sent ses  œuvres.  Les  douze  apôtres  du  Sau- 
veur enlevés  du  ténacle»  et  trans|30rtés  hom 
tlu  monde  ou  des  lieux  habités,  le  cliristia- 
iiismc  ne  se  serait  jamais  établi. 

Si  le  démon  o  quelque  jjouvoir  sur  les 
èires  matériels,  comment  se  fait-il  qu'il  n'en 
ait  jamais  fail  usage?  —11  en  a  fait  usage  un 
grand  nombre  de  fois,  et  dans  dos  circons- 
tances considérables,  répondent  nos  adver- 
saires. N'a-t-il  pas  parlé  h  Kve  par  la  hourlie 
du  serpent,  suscité  les  temi>étes  effroyables 
qui  détruisirent  tous  les  biens  de  JoL>  et  la 
maison  de  ses  enfants,  couvert  de  plaies  ce 
saint  homme,  transponé  le  Sauveur  sur  une 
montagne  et  sur  le  cénacle  du  temple,  animé 
les  [)rïtresses  des  faux  dieux,  et  même  des 
statues,  pour  leur  faire  rendre  des  oracles; 
agité,  transporté  çà  et  là,  ravi  h  de  grandes 
hauteurs  une  multitude  de  possédés,  enlevé 
Simon  le  Magicien  dans  les  airs? 

Examinons.  Le  démon  parla,  dit-on,  îi 
Eve  par  la  boucbe  du  serficulî  Que  dire  h 
«'eux  qui  soutiennent  qu'il  ne  |i3rla  point,  et 
qu'il  ne  faut  voir  dans  tout  ce  passage  de  la 
(ienèse  qu'une  allégorie  destinée  5  cacher 
une  faute  dont  la  nature  ne  devait  [vas  être 
connue  de  la  postérité  d'Adam?  C'est  l'avis 
de  quelques  Pères  de  TEghsc,  tlu  cardinal 
Cajetan,  de  Bcrgier  et  de  beaucoup  d'autres 
bons  auteurs. 

Le  démon  suscita  d'^^fTroyablos  lemuôtcst 
qui  renversèrent  la  maison  «lans  laquelle  les 
enfants  du  saint  homme  Job  étaient  réunis 
pour  prendre  leur  repas  en  commun;  il  cou- 
vrit Job  lui-même  de  jdaies  et  d'ulcères!  — 
Que  répondre  à  ceux  qui  prétendent  que  le 
livre  de  Job  n'est  pas  une  liistoire,  mais  un 
poëme  épique,  la  plus  ancienne  et  la  plus 
suhlnne  des  épopées;  et  que,  suivant  l'opi- 
nion commune,  le  fond  étant  atlmis  rour 
vrai,  les  détails  doivent  être  consiuérés 
comme  imaginaires?  Cette  opinion  ne  nuit 
en  aucune  façon  au  re^^pect  que  tout  chré- 


783 


RLC 


DICTIONNAIRE 


REG 


E 


tien  doit  professer  pour  la  sainte  Ecriture; 
car  personne  ne  sera  scandalisé  d^entendre 
dire  que  les  paraboles  évangéliques  de  Ten- 
faut  prodigue,  du  bon  Samaritain,  de  la  drach- 
me perdue  et  retrouvée,  par  exemple,  ne 
sont  pas  des  traits  d'histoire  ;  pourquoi  le  se- 
rail-on  davantage  d'entendre  dire  la  même 
chose  de  quelques  détails  du  livre  de  Job? 

Le  démon  transporta  Jésus-Christ  sur  une 
montagne  et  ensuite  sur  le  cénacle  du  tem- 
ple. —  Mais  était-ce  corporellement  ou  spi- 
rituellement; qui  pourra  le  dire?  Et  que 
répondre  à  ceux  qui  soutiendraient  que  ce 
fut  spirituellement,  parce  qu'il  n'y  a  pas 
dans  l'univers  de  montagne  assez  haute  pour 
que  l'œil  puisse  apercevoir  de  sa  cime  tous 
les  royaumes  du  monde;  omnia  régna  mun- 
di?  La  tentation  de  l'orgueil  ne  se  serait-elle 
las  révélée  à  l'humanité  de  Jésus-Christ,  de 
a  même  manière  qu'elle  se  révèle  à  la 
nôtre,  c'est-à-dire  par  la  pensée  ?(Foy.  l'arl. 
Tentation.) 

Le  démon,  ajoute-t-on,  a  animé  lespytho- 
nisses,  et  quelquefois  môme  des  idoles,  en 
leur  communiquant  le  mouvement  ou  la  pa- 
role, pour  leur  faire  rendre  des  oracles  ?  — 
Animé!  c'est  trop  dire,  nous  le  croyons  du 
moins,  (foy.  l'art.  Oracles.) 

Le  démon  a  transporté  çà  et  là  des  possé- 
dés ;  il  a  communiqué  à  leurs  membres  une 
force  inusitée,  précipité  un  troupeau  de 
pourceaux  dans  la  mer.  —  Et  si,  lors  môme 
qu'on  n'irait  pas  jusqu'aux  extrémités  ad- 
mises par  les  rationalistes,  qui  ne  voient 
dans  tout  ceci  que  des  accidents  purement 
naturels,  on  répondait  que  ce  sont  des  faits 
exceptionnels,  accomplis  en  vertu  d'une 
permission  spéciale  de  Dieu,  que  resterait- 
il  de  l'argumentation? 

Le  démon  a  enlevé  Simon  le  Magicien 
dans  les  airs?  —Mais  oii  est  la  preuve? 
(Toy.  l'art.  Simon  le  Magicien.) 

A  quoi  se  réduit  donc  la  démonstration 
destiriîée  à  prouver  le  pouvoir  naturel  du 
démon  sur  les  êtres  matériels?  A  des  affir- 
mations. Et  si  le  démon  pouvait  opérer  le 
ravissement  de  quelque  corps  que  ce  soit  ; 
il  pourrait  faire  de  vrais  miracles;  or,  nous 
avons  montré  qu'il  ne  pouvait  pas  en  faire,  et 
c'est  l'avis  commun  des  docteurs.  (Voy.  Tm- 
iroduction  p.  4.7-48.)  D'où  nous  nous  croyons 
en  droit  de  conclure  que  le  ravissement  cor- 

Eîrel  est  une  œuvre  qui  n'appartient  qu'à 
ieu  seul. 
RÉCHABITES.  (Prophéties  qui  les  concer- 

(1014)  Et  assumpsi  Jczonîam  filium  Jereiniae  filii 
Habsaniâe,  et  fralres  cjus,  et  oiiines  lilios  ejus,  et 
universam  domnm  Recbabilarum  :  Et  inlrodud  eos 
in  domum  Domini  ad  gazophylacium  iUiorum  lla- 
nan,  filii  Jegedeli»  liominis  Dci,  quud  crat  juxla 
gazophylacium  principum,  super  tliesai^rum  Maasix 
ttlii  Scltum,  qui  erat  cuslos  vcslibuli.  Et  posui  co- 
ran)  filiisdomus  Ilechabitarum  scyphos  plenos  vino, 
et  calices  :  et  dixi  ad  eos:  Bibite  vinum.  Qui  re- 
ftponderunt:  Non  bibcmus  vinuni:  quia  Jonadab 
lilius  Rechab,  pater  noslcr,  pran^epit  nobis,  diccns  : 
Non  hibetis  vinum  vos,  et  lilii  veslri,  usque  in  sem- 
piternum  :  E(  domum  non  acdificabilis,  et  semenlcm 
non  sei-clis,  et  vineas  non  plantabitis,  ncc  habebi- 
tisiscd  in  taberuacuiis  babiiabiiis  cunctis  diebus 


nent.)  Réchab,  fils  de  Jonadab,  de  la  f 
des  Cinéens,  descendant  de  Jetbro, 
père  de  Moïse,  vivait  du  temps  de  Jéi 
d'Israël.  11  donnaà  safamille  un  institi 
gieux  dont  sa  postérité  ne  s'écarta  , 
dans  la  suite.  Les  Réchabites  ne  de 
point  habiter  dans  les  villes  ni  mém 
des  maisons ,  mais  uniquement  soi 
tentes.  11  leur  était  défendu  de  posséd 
cun  territoire,  de  planter  des  vignes 
boire  du  vin.  Fidèles  observateurs  ( 
règlemenjs  pendant  de  longs  siècles, 
virent  cependant  obligés  à  la  fin  de  s< 
gier  à  Jérusalem  avec  leurs  troupeau] 
que  Nabuchodonosor  vint  dévaster  le 
et  mettre  ensuite  le  siège  devant  cette 
Le  prophète  Jérémie  profila  de  leur  pré 
pour  adresser  aux  habitants  une  sévj 
primande  et  un  dernier  avertisseme; 
mettant  publiquement  la  conduite  d 
chabites  en  opposition  avec  la  leur.  Il 
da  donc  ceux-ci  au  temple  en  un  jour 
lennité,  les  présenta  à  la  multitude, 
engagea  à  boire  du  vin  :  Non^  ré 
Jézonias ,  chef  de  la  famille,  car  Jù\ 
fils  de  Rechab,  notre  aïeul,  nous  a  fait  c 
mandement  :  Vous  ne  boirez  point  de  i 
vous  ni  vos  descendants  à  toujours,  Ti 
construirez  point  de  maisons,  vous  n'em 
cerez  point  la  terre,  vous  ne  planterez  pi 
vignes,  et  vous  n'en  posséderez  point, 
vous  habiterez  sous  des  tentes,  tous  /« 
de  votre  vie,  afin  de  vivre  de  longs  jours 
terre  dans  laquelle  vous  habitez  en  < 
d'étrangers.  Et  nous  observons  dans  tau 
rigueur  les  préceptes  de  Jonadab,  fils 
chab,  notre  père,  de  sorte  que  nous  nel 
jamais  de  vin,  ni  nous^  ni  nos  femtnes^ 
fils,  ni  nos  filles.  Nous  n  édifions^  t 
n'habitons  point  de  maisons,  nous  n*at 

champs,  ni  vignes,  ni  récoltes Mai 

que  Nabuchodonosor,  roi  de  Babylone,a 
notre  pays,  nous  nous  sommes  dit  : 
chercher  un  refuge  à  Jérusalem  contre  l 
des  Chaldéens  et  des  Syriens  ;  et  voilà  de 
manière  nous  nous  trouvons  ici  (1014). 
Le  prophète,  prenant  la  ])arole  à  soi 
mit  dans  un  jour  complet  la  dilTéren 
existait  entre  la  conduite  des  memb 
cette  famille,  si  religieux  observateur 
volonté  de  leur  auteur,  et  celle  du  j 
juif,  si  oublieux  des  ordres  divins,  e 
dut  de  cette  sorte  :  Aussi  le  Seigneur  i 
mées,  le  Dieu  d'Israël,  dit  ceci:  Je  vaiêi 
plir  envers  Juda  et  envers  tous  les  habiti 

veslris,  ut  vivalis  diebus  muUis  su|)er  facien) 
in  qua  vos  percgrinamini.  Obedivimus  erf 
Jonadab  fiiii  Rectiab,  palris  nostri,  in  omml 
pricccpil  nobis,  ila'  ut  non  bibercmus  vinui 
ctis  diebus  nostris  nos,  et  mulieres  nostrae, 
iilix  noslne.  Et  non  aedificaremus  domos  ad  l 
dum  :  et  vincam,  et  agnim,  et  sementcm  i 
buimus:  Sed  babitavimus  in  tabernaculis,  • 
dientes  fulmus,  juxla  omnia,  quas  praecepii 
Jonadab  paler  noster.  Cum  autem  ascendissel 
chodonosor  rcx  Babylonis  ad  lerram  nostnn 
mus  :  venite,  et  ingrediamur  Jérusalem  a  fad 
cilus  Gbaldxorum,  et  a  facie  cxercilus  S; 
mansimusin  Jérusalem.  (Jer,  xxxvy  5-iL) 


REG 


DES  MIRACLES. 


REG 


TSrt 


tu  jrrifi5  exception.  Us  menaça  que  Je 
i  adresst^es^  parce  q^te  jV  feur  ai  parh\ 
lotit  pas  voulu  rnenlendre^je  hs  ai  ap^ 
et  itê  n'ont  pas  rou/u  me  répondre.. >., 
ïour  tes  Rechdhite»^  si  fidèles  observâ- 
tes ordres  de  Jonadah^  leur  père^  quils 
Insrjrrssent  pas  un  seul,  il  y  aura  à  per- 
des descendntits  de  Jonadab ,  fils  de 
'qui  serviront  dans  ma  maison  (1015)  ? 
^ait  dus  lors  des  Récliâbîles  aUachiîs 
Viee  du  temple,  non  pas  romoie  prô- 
u  comme  lévites,  puisqu'ils  n'éUiient 
de  l«  rflce  d'Aamn»  pi  môme  de  race 
mais  du  moins  en  [|ualité  de  luinistros 
■tg  inférieur»  ainsi  que  nous  allons 

s  retrouvons  les  fils  de  Jonadab  en 
lé  h  Rnl)v!onc,  s'appliqnant  avec  les 
I  clianler  les  psauuies  de  David,  sni- 
indic-iiion  qui  se  îil  en  lète  du  pj^au- 
5t*  :  in  te^  Domine^  sperati^  ntm  confun- 
H  G).  Depuis  cette  époque,  il  n'est  j^l  us 
ïitlion  des  Héelialules  ûans^  la  sainio 
rCt  mais  il  [>aralt  qu'ils  revinrent  rie 
M  avoiî  les  Jutfs»  et  au'ils  coiilinuô- 
Kpffir  ilans  le  leuifile  dn  Seigneur 
P  moment  de  sa  dcslruciion  jtar  les 
tis^  car  Uégési(ipe,  cité  [ar  Kusèhe, 
'c  H,  chapitre  wiir,  raconte  qu'un 
,  de  la  race  des  Ré^haîiiics,  essaya  do 
ser  h  la  lapidation  «le  IVipôtrc  saint 
•s,  C*e>l  urjeern-urde  mois  seulement» 
le  les  Réchal viles  n'élaient  noinl  i>rô- 
j^  premier  livre  des  Fciraliponienes 
ainsi  leurs  fonctions  :  £t  les  famiiles 
ibfs  demeurant  ù  Jabes^  celles  dts  chan- 

Inusiciens  et  celles  nomades  habitant 
?ntes  ;  c'est-à-dire  les  Cit}fens^  des- 
de  Camath^  chef  de  lu  famille  de 
017)*  Ce  texte  r omporle  (>îus  d'une 
;  mais  il  montre  du  moins  qne 
branclies  de  ceitc  antique  famille 
U  bérédiiaîiement  des  emjtlois  re- 
t.  1 1^  qui  suOït  t«our  lo  but  que  nous 
ions»  en  établissant  la  vérité  de 
,  ..,  ..0  qui  les  concerne, 
JOMONTAN  (  rroiihétie  astroîogi- 
Iribuée  h),  Jean  ^ïuller/run  îles  fïFus 
s  astronomes  de  son  temps,  naquit  en 
lans  la  Franconie,  à  Koningshoven, 
I  prit  le  surnom  de  Regiomuntanns,  11 
I*astronomie  à  Vienne  sous  la  direc- 
ù  Georges  Rorbacb,  am[uel  il  succéda 
l  professeur  de  m.iLliémalir|ues,  1/a- 
Ri  savant  cardinal  Bcssarion  l'attira  h 
,  où  sa  franchise  le  brouilla  avec  fteor- 
I  Trébizonde»  dans  les  ouvrages  dumiel 
ivaîl  des  fautes  considérables*  Obligé 

lï  Llrirra  hwc  flictl  Dondnns   cxertilinim, 

'    TiTC  ci^a  aaaiiciun  siiîht  Judr>,  ri  mpPT 

n  os  JtTiis:ileiin  imivcr>:ini  nfUirUnïtciiï 

stim  Utlvi'rsLiiii  illns:  i^n  (|irna  lociihis 

t  non  nmiicruMl:  vorav»  iJïus,  ri  tH»n 

..,*...;  inihr.  Pomnî  atUt-m   Rccliabiuuiun  tlî* 

wiiist  Ita'c  ilicit  Lhiininus  cxovcihiuni    Drus 

Pro  eô  qwi-Ki  (»he<1i>liï»  pt\rrc^Hf»  Jtïnii<ïah  p;i- 

î,  clciisKulistis  omnisi  n»afi<l;»i.i  cjus»  fi  fo- 

'  uo:  pitCirpil  vobis  ;  Pio|iicrLU  lidiC 


de  quitter  cette  ville,  crainte  do  s'y  faire  un 
mauvais  parti,  il  se  relirait  Nuremberg;  mais 
le  Pape  Sixte  IV  le  pria  de  revenir,  afin  do 
travailler  à  la  réforme  du  calendrier»  et  le 
pourvut  de  révôrhé  de  Ratisbonne,  Aussiti^t 
après  son  retour,  il  fut  atteint  de  la  [«este  et 
mourut,  félon  quelques  écrivains;  suivant 
d*autres,  il  fut  assassiné  par  les  lllsdefietïr- 
gesde  Trél)izonde»quicraignaîentque  Téclat 
de  son  savoir  ne  nuisît  à  la  réputation  de 
leur  père.  Quoi  qu'd  en  soit»  il  mourut  en 
U70,  et  fut  inhumé  au  Panthéon. 

Les  plus  savants  astronomes  avaient  peine 
encore,  à  cette  époqnc»àsesoustraireà  touta 
idée  aslrologiq^ue;  aussi  Muller  ne  craignit- 
il  pas  dédire,  de  répéter  peut-être,  que  Tan- 
née i^SS  serait  redoutable  pour  Tunivers,  h 
cause  de  la  conjonction  des  grandes  jilanMes 

?[ui  devait  s'y  opérer,  et  son  nom  donna  une 
uneste  célétirilé  à  une  prédiction  qui  n'en 
méritait  guère. 

On  ne  saurait  dire  h  qui  appartient  la  pre- 
mière idée  des  inondations  diluvieimes  se- 
lon les  uns,  des  bouleversements  sociaux 
que  cette  funeste  année  (levait  amener,  selon 
Ie3  autres,  mais  il  n>st  jms  démontré  que 
Régiomontan  en  soit  Fauteur.  Jean  i^torfer, 
son  contemporain  et  son  rival  dans  la  sciencu 
astronomique,  annonçait  le  déluge  jour 
Tannée  1524,  et  la  lin  du  monde  t^our  l'on 
1586. 

Muller  jouit,  à  tort  ou  h  raison»  d'une  ré- 
putation non  moins  brillante  en  fait  de  magie 
mécanique.  On  lui  atiribua  Tinvcntion  d*une 
mour^he  do  fer  volante,  quifreriâit  seule  son 
vol,  et  qui  revenait  après  deu^  ou  trois  tours 
se  reposer  sur  le  doigt  dViù  irlle  était  partie, 
idus  celle  d'un  aigle  fie  bois,  également  vo- 
lant. Ce  sont  des  labh's;  mais  la  prédiction 
relaltve  h  Tannée  1588  n'en  est  pas  une, 
qiïoiquedîvers  écrivains  l'aient  attribuée  di- 
reclement  à  Gasiiard  Rrusch,  qui  la  fmtJîa* 

Gaspard  Rrusch,  né  en  1518,  h  Schlacken- 
walden  »  en  Bohême,  endirassa  les  opinions 
de  ÏAilher;  aussi  donna-l-il  sans  réserves 
dans  h^s  visions  de  ses  coreligionnaires,  qui 
altundaient  la  fin  du  monde'  h  bref  délai. 
Dans  cette  pensée,  il  édita  le  livre  de  Tabbé 
Engelherl  sur  Torigine  et  le  terme  de  Tem- 
pire  roinaiti  :  de  ortu  et  fine  imper ii  romani^ 
dans  lequel  la  fui  du  monde  est  pronosti- 
quée. Il  y  joignit  la  prédictifio  de  Hégio- 
monlan,  réduite  en  quatre  vers  alleinands, 
qu*il  disait  avoir  vus  en  original  dans  Tab- 
bayc  detlasiel,  au  liant  Paîatmat. 

il  Favait  dejc*i  traduite  en  huit  vers  latins, 
et  donnée  rlans  son  Odwporicon  et  atia  mi* 
nutiorapoemala:  voici  i:es  vers  : 

dtcit  Dorniiius  excrt  îlioim  Dons  Uracl:  Non  deOciet 
\ii'  (le  stirpc  Jon.ia^h  lilii  RecliaU,  &lan$  in  conspe- 
clu  mco  cniirtis  itii'îms.  (Ar,  \xxv,  17-19.) 

(ltdf>)  Psalnitis  haud.  —  Fitiorum  Jonndab,  Cl 
liriuriMM  ruiHivoiinn. 

(1017)  t'.ogualiours  qnoqtio  scribarum  ItabUan- 
îîum  in  JalM's,  caneiitcs  aUjuc  resotianicSp  et  in  ta- 
iHîrnaculis  cummmanlcs,  lli  suni  Cin;i;i,  qui  vriuî- 
I  uni  de  Calorc  pati  is  domus  Rccliab,  [I  Parât,  u,  S5.) 


m 


AEG 


DiGTIONNAIIlE 


RES 


Posl  mille  cxplelos  a  partu  Virginis  annos 

El  post  quiiigcntos  rursus  ab  orbe  datos, 
Ocluagesimus  octavos  mirabilis  annus 

Ingcmet  et  seciim  tristia  mulia  feret. 
Si  non  hoc  anno  lotus  malus  occidet  orbis, 

Si  non  in  nibilum  terra  fretnnique  ment, 
Guucta  tfluien  sursum  voiventur  et  alla  deorsuni 

Imperia  :  et  luctus  undique  grandis  erit. 

Gaspard  Brusch  fut  assassiné  près  do 
Rothembourg,  en  1559;  ses  vers  i  péné- 
trèrent en  France  par  la  voie  de  ses  coro- 
ligionnaires,  qui  ne  négligeaient  aucun 
moyen  de  causer  des  terreurs  et  de  pro- 
duire Tagitation  au  sein  de  la  société. 
Elle  en  produisit  en  effet ,  surtout  en 
1588,  année  marquée  par  beaucoup  de  trou- 
bles et  do  brouilleries  politiques.  Etienne 
Pasquier  la  relate  dans  la  k*  lettre  de  son 
\iv  livre,  et  assure  Tavoir  lue  dans  le 
livre  de  Régiomontan,  imprimé  à  Lyon  par 
Gryphius  en  1553.  «  Le  livrejdeRéçiomonte, 
ajoute-t-il,  grand  mathématicien,  fut  mis  en 
vers  latins  sous  le  règne  de  Henri  U.»  Mais 
nous  croyons  que  tout  ceci  provient  d'une 
orreur  de  mémoire  de  Pasquier.  et  qu'il  s'a- 
git tout  uniment  de  VOdœporiconde  Brusch, 
qui  est  bien  réellement  l'auteur  des  vers 
latins.  L'historien  de  Thou  en  parle  égale- 
ment dans  son  livre  xc\ 

La  coïncidence  de  cette  date,  déterminée 
36  ans  h  l'avance,  avec  les  troubles  de  cette 
même  année,  oui  est  celle  de  la  domination 
des  Seize,  des  barricades,  des  Etats  de  Blois 
et  de  l'assassinat  du  duc  de  Guise,  est  un 
fait  assurément  très-remarquable  ;  et  ce  qui 
ne  Tesl  pas  moins  peut-être,  c'est  l'addition 
que  Brusch  Gl  de  lui-môme  h  la  prédiction, 
que  les  événements  s'accompliraient  sous  le 
règne  d'un  Pape, nommé  Sixte  :  Jdque  sub 
Sixto  quodanif  et  quantum  ego  auguror^  jam 
etiam  vivente^  ac  in  mmorum  suorurn  virtutes 
prœclare  adolescente  Larolo  ultimo  Romano- 
rum  imperatore^  ut  ex  meo  hodœporico  facile 
intelliges.  {Epist.  dedic.  Tract.  Engblberti, 
abbalis  Egmont.)  Or,  en  1588,  il  y  avait 
en  effet  un  Pane  du  nom  de  Sixte  sur  la 
chaire  pontificale,  le  fameux  Sixte  V,  Seule- 
ment l'empereur  du  nom  de  Charles  ne  ré- 
f»ondit  pas  à  l'appel.  Brusch  fut  trompé  par 
e  nom  de  Charles  V,  alors  régnant,  et  qui 
ne  devait  pas  avoir  de  successeurs  de  son 
nom.  Il  entendait  parler  sans  doute  de  l'in- 
fortuné don  Carlos,  fils  aîné  de  Philippe  II, 
qui  devait  mourir  victime  de  la  jalousie  de 
son  père.  Et  quant  au  pape  du  nom  de  Sixte 
gue  Brusch  prophétisait  d'une  manière  si 
frappante,  on  sera  moins  surpris,  si  on  se 
souvient  t que  les  protestants  attendaient 
impatiemment  la  promotion  d'un  Sixte  V, 
non  -pas  tel  qu'il  fut,  mais  tel  qu'ils  le  dé- 
siraient, parce  que  ce  nom  représentait 
pour  eux  le  chiffre  600,  qui  est  celui  de  la 
béte  de  Y  Apocalypse. 

Au  reste,  Gaspard  Brusch  avait  une  con- 
fiance absolue  dans  sa  prophétie;  car  il  dit 
dans  son  Epitre  dédicatoire  du  traité  de 
Tabbé  Engelbert  :  «  Nous  sommes  certaine- 
ment arrivés  à  ce  terme  final  du  monde,  et 


n'avons  plus  autre  chose  h  attendre  i 
nant  que  la  dissolution  d*un  univers 
décrépit,  c'est-à-dire  la  catastrophe  su 
Esse  nos  omnino  ac  vere  in  illa  êtn^ 
ac  jamjam  ruinam  ultimam  minitanti 
extrema  maximeque  effœta  senecta 
nobis  aliud  exspectandum  esse  quidqum 
quam  dissolutionem  totius  istius  « 
quod  mundum  appellamuSj  et  ultima 
aem  catastrophen,  » 

En  1 785,  le  Mercure  de  France^  dans' 
méro  de  février,  page  108,  partie  po 
article  Vienne,  rc])roduisit  la  probh 
Muller,  mais  avec  une  double  altéi 
d'abord  dans  l'indication,  et  ensuit 
les  dates.  Suivant  le  rédacteur,  elle 
été  trouvée  récemment  à  Liska,  en  H 
dans  le  tombeau  de  Régiomontan.  Or, 
elle  annonçait,  en  vertu  de  la  douxii 
tération,  une  catastro|>he  pour  Tan  1 
public  s'inçiuiéta  d'abord,  sans  se  dei 
s'il  était  bien  vrai  que  le  tombeau  de 
montan  fût  à  Liska,  On  fais&it  direi 
phète  : 

Post  mille  cxpletos  a  partu  Yirgînis  ani 
Et  septingcntos  rursus  ab  orbe  datos, 

Octuagesimus  octavus  mirabilis  annus. 
.    •     .    .     . 

L'année  1788  s'étant  accomplie  san 
ner  les  bouleversements  pronostiqu* 
journaux  la  reproduisirent  au  comi 
ment  de  ^1789,  avec  une  nouvelle 
tion  : 

Post  mille  cxpletos  a  partn  Virginis  am 

Et  septingcntos  rursus  ab  orbe  datai 

Ocluagesimus  et  nonus  mirabilis  annus* 


1789  n'amena  nas  plus  que  1788  les 
versements  prédits;  mais  il  en  prépj 
Brusch  ni  Régiomontan  n'avaient  poi 
vus,  et  qui  1  avaient  été  par  d'autn 
habiles  ou  plus  heureux,  (Voy.  Vari.U 

CENT  QUATRE-VINGT-NEUF.) 

RÉSURRECTION.  —  1.  Résurreetiù 
chair.  L'un  des  dogmes  les  plus  con 
du  christianisme,  est  celui  de  la  réJ 
tion  de  la  chair.  L'immortalité  de  Ta 
déjà  un  doux  espoir  pour  la  vertu;  i 
ne  serait  pas  assez  :  l'àme  n'est  pas  l'I 
tout  entier.  L'homme  n'est  pas  seu 
un  être  pensant  et  voulant,  c'est  aa 
être  agissant  et  sentant  ;  or  c*est  par 
canes  qu'il  agit  et  qu'il  sent;  ses  c 
font  donc  partie  intégrante  de  lui-mi 
est  accoutumé  à  dire  moi  de  son  corps  < 
de  son  ûmo  ;  il  ne  peut  même  isoler  1 
l'autre  sans  effort.  Si  donc  il  n'y  aval 
mortel  que  son  âme,  il  laisserait  desi 
sur  la  terre,  et  ne  serait  plus  lui-ori 
scinde  Tétemité. 

11  n'en  sera  pas  ainsi  :  la  moit'|i 
pour  ses  membres  qu'une  translbn 
opérée  dans  le  silence  du  tombeso;! 
transformation  est  confornae  aux  1 
toute  la  nature  vivante.  Car,  dans  la  i 
il  n'y  a  pas,  à  proprement  parler,  à 


KES 


DES  MIRACLES. 


RES 


7m 


Les  végéloux  cl  es  pliinles  se  re- 
cnl  eniaourant;  leurs  iJé))ris  servent 
HH  h  d*aulros  èlres  d'une  csiiècc  pa- 
in  dissemblahlo.  il  eu  esl  de  inôiiic 
i  n.iture  aninii^e.  Tout  ccii  n'est  pas 
irei'iion,  il  est  vrai  ;  mais  comme  il 
)as  dans  l'univers  une  seconde  cr<5a- 
ussr  nolilf  et  aus*^i  parfaite  que 
je,  ii  tétait  juste  que  le  nriviléfje  d'uno 
WXïùn  entière  cL  roinplèlc  lui  fût  re- 
lie telle  sorte  que,  seul  entre  toutes, 
ïtrouvât  luï*njôuie  après  avoir  parti- 
a  mort,  qui  est  le  sort  commun.  H  y 
i  une  antre  cause  à  cette  dillcieme  : 
le  pour  les  autres  créatures,  la  murt 
condition  et  la  loi  de  leur  crtMtion  ; 
ique  pour  rhoamie,  la  mort  est  une 
n»  Or»  relTettrunc  loi  est  perpétuel» 
i  d'une  punition  i>eul  bien  ne  pas 

esprits  superbes  se  ré  voilent  h  la 
^  de  la  résurrection  des  nitirtSj  les 
liions  s  en  elfrayent  :  comment  est-il 
et  —  Comment  des  débris  transtor- 
parpilJés,  mélangés  depuis  ries  mil- 
années,  de  sièHes  peut-ôlre,  pour- 
\  être  rassemblés,  de  manière  a  for- 
)n  pas  des  Loraïues  nouveaux,  mais 
lies  hommes  trui  vécurent  jadis?  Qui 
jlera,  au  sein  des  vastes  oct^ans,  parmi 
lillards  de  Fatmosphère,  dans  les  sil- 
lie  fois  remués  par  le  soc,  retournés 
ravail  de  l'bomme,  tous  les  éléments 
5  com|iosèrent  tant  de  générations 
humains?  0**t  '^s  rassemblera!  La 
e  celui  qui  les  avait  assemltlés  une 
re  fois.  lîst-iï  donc  [Ans  dilîicile  de 
que  de  faire;  ou  môme  y  a-t-il  quel- 
ise  de  dîfn«:ilc  à  Dieu?  Nous  ne  fié- 
ns  pas  plus  avant  dans  ces  puériles 
ést  auxquelles  il  a  été  répondu  de- 
Igtemps.  (loï/.  Tertullien,  Deresur- 
^HGiCB,  i)kt.  Tkéol,,  art.  Rcsurrec- 

surrection  des  morts  n  est  plus  seu- 
un  dogme  proposé  à  la  foi  du  uhré- 
^st  aussi  un  fait  acquis  h  l'ex[^érîence 
lime.  Les  morts  peuvent  ressusciter, 
il  est  démontré  qu'il  y  a  eu  des  ïé- 
iôDS  de  morts.  LWnt'ien  Tesiamcnl 
I  présente  trois  :  1°  celle  du  fils  de  la 
e  Sarepta,  oi>érée  par  Elic;  2"  cello 
iJe  la  Sunamite,  opérée  par  Elisée; 
du  niort  qui  revint  h  la  vie  au  contact 
lenients  du  même  prophète.  Le  Nou- 
Bsiamenl  nous  en  jnéstmle  cinq  d'une 

5  plus  spéciale  :  la  résurrection  de  la 
Zaïr,  celle  du  lils  do  la  veuve  de 

t  celle  de  I^zare,  opérées  par  Jésus- 
cclle  de  Tabitha»  par  saint  Pierre, 
!  du  disrinlc  de   saint  Paul  dont  il 

6  au  \x'  cliapitro  du  livre  des  Actes. 
iaitliieu  rapporte tl'unc  manière  ^ém> 

!ie  (dusieurs  morts  sortirent  do  leurs 
9  et  a|*[>arui  eut  dans  Jérusalem  au 
où  Jésus-Christ  expira  sur  la  croix. 
fiirquoi  doutcrie/.-vous  ile  ces  faits? 
tuspcclez  lii  véracité  des  téaioins  ? 
Test  \iae  autre  démonstjatioa  qu'il 


faudrait  vous  faires,  savoir,  que  les  auteurs 
des  livres  biblique  sont  véridiqnes,  cl  uo 
peuvent  pas  ne  pas  Tûlre.  Ce  n'est  guère  ici 
le  lien  ;  indiquons-la  seulement.  Les  auteurs 
des  livres  saints  sont  véndiques,  s*ils  n*ont 
pu  être  ni  trom|iés  ni  trompeurs.  Or»  ils 
n*ont  pu  être  tromfiés  en  b'ur  qualité  <le 
témoins  oculaires  et  ncrmancnts,  ou  même 
d'acteurs  des  faits  qu'ils  rapportent.  Ils  n'ont 
pu  être  tronqieurs,  |*uis(îu'ils  les  rappor- 
taient en  présence  de  ceux,  amis  ou  enne- 
mis, qui  avaient  ûù  être  lénmins  connne 
eux,  qui  avaient  le  plus  grand  intérêt  à  no 
()as  se  laisser  tromper,  et  dont  les  uns  se 
sont  convertis,  dont  les  autres  n'ont  jamais 
réclamé.  Et  si  ces  érrivains  avaient  menti 
aussi  impudemment  h  la  face  du  ciel,  ils  au- 
raient du  même  coup  trappe  de  stéiilitâ 
1  œuvre  que  le  inonde  a  vu  croître  et  pros- 
pérer. 

Pourquoi  encore  douteriez-vous  de  ces 
faits? —  Parce  qu*ils  sont  incroyables.  —  In- 
croyables relativement,  entendons-nous,  in- 
croyables i^our  vous  neul-èlre  ;  mais  non  pour 
moi  et;  pour  des  millions  d'hommes  coumie 
moi,  oui  ne  sont  nullement  disposés  à  vous 
accorder  h.  vous  seuls  l'esprit,  le  bons  sens  et 
la  raison  en  (larla^e.  Us  n'ont  i>as  été  trouvés 
incroyables  par  des  milliers  d'hommes  do 
génie  qui  vous  valaient  bien  pour  la  culture 
de  l'esprit,  la  puissatico  de  rintelligence,  la 
hauteur  de  la  raison,  l'étendue  des  connais- 
sances, la  sagesse  do  la  philosophie.  l'our- 
qu(d  citer  ici  des  noms  propres?  C'est  même 
sur  cette  croyance  que  sont  fondées  depuiïi 
tant  do  siècles  les  œuvres  de  la  foi  et  do  ta 
charité  au  seîn  du  christianisme,  ou  plutôt 
le  cbiistianisme  tout  entier.  Car  enfin,  si 
les  morts  nedoivcal  pas  ressusciter,  h  quoi 
bon  s'exposer  soi-niéntc  au  péril  delà  mort 
pour  étendre  l'Evangile?  h  quoi  bon  s'orcu- 
|)cr  de  charité  et  de  lïomies  œuvres,  lors(|u*j| 
n'y  a  quu  la  f persécution,  le  mépris,  Fingra- 
tiiude  et  la  privation  h  recueillir?  à  quoi 
bon  se  |)river  de  la  satisfaction  des  désirs 
sensuels,  puisqu'il  ne  reste  aucun  dédom- 
magement? Le  chacun  pour  soi  et  chacun 
chez  soi  devient  la  Ibrunile  égoïste  qui  rem- 
place toutes  les  merveilles  de  la  civilisalioti 
chrétienne. 

Et  non-sèuleraenl  île  pareils  faits  sont 
consij^nés  dans  les  saints  livres,  mais  aussi 
dans  des  histoires  plus  profanes.  Lisez  les 
aites  de  la  canonisation  des  saints,  vo^ez  ca 
qui  se  passa  à  Jérusalem  lors  de  Tinvention 
tîe  la  vraij  croix  [<ar  sainte  Hélène,  ce  qni 
est  raconté  par  Èvagrc  de  Sairïl-Macairo, 
d'Kgyi»te,  relativement  h  l'hérésiarque  Ilié- 
racite,  ce  (jue  rapportent  Paul  Orore,  Gen- 
nade,  saint  Augustin,  relativement  aux  re- 
liques de  saint  Ktiemio,  Mais  non,  vous 
préférez  tout  rejeter  sans  examen  ;  c'est 
fil  us  tôt  fait;  vous  niez,  nous  ailirmons;  entre 
vous  et  nous,  il  v  a  Tliistoire. 

Mais  la  grande  et  magniliqne  preuve  Mo 
la  résurrection  de  la  chair,  c'e>t  la  résurrec- 
tion de  JésuS'Christ.  Nierez-vous  encore? 
s'il  en  est  ainsi,  il  vous  restera  h  expliquer 
aussi  la  grande  cl  magnilique  succession  do 


79! 


RES 


DICTIONNAIRE 


RES 


faits  qui  s'accomplit  dans  Tunivers  depuis 
dix-huit  siècles.  Nous  allons  traiter  tout  à 
rheure  ce  point  plus  en  détail.  Mais  aupara- 
vant, recueillons  ici  les  textes  des  divines 
écritures  qui  établissent  le  dogme  chrétien 
de  la  résurrection  des  morts. 

Ce  dogme  n*était  pas  moins  fondamental 
dans  la  religion  juive,  et  les  Sadducéens  les 

f crémiers  osèrent  le  révoquer  en  doute  vers 
es  derniers  temps  de  la  Républic[ue. 

Ou  plutôt  c'est  un  dogme  primitif,  indé- 
pendant môme  de  la  révélation  mosaïque 
ou  chrétienne  ;  car,  sans  insister  sur  ces  pa- 
roles prophétiques  de  Balaam,  qui  peuvent 
h  toute  force  comporter  un  autre  sens  :  «  Je 
verrai  mon  Sauveur,  mais  dans  des  temps 
éloignés;ie  le  regarderai,  mais  il  est  loin  en- 
core ;  Viaebo  eumy  sed  non  modo  ;  iniuebor 
illunif  sed  non  prope  (1018)  ;  le  passage  sui- 
vant du  livre  de  Job,  annonce  une  foi  si  ex- 
plicite et  si  ferme  en  la  résurrection,  qu'il 
n'y  a  lieu  à  aucune  controverse.  Je  sais 
que  mon  Rédempteur  existe  dès  maintenant^ 
et  qu'au  dernier  jour  je  ressusciterai  du  sein 
de  la  terre.  Mes  ossements  seront  de  nouveau 
recouverts  de  ma  chair^  et  je  verrai  mon 
Dieu  avec  les  yeux  de  mon  corps;  ouiyje  le 
verrai  moi-même  tel  que  je  suis^  et  non  sous 
une  autre  formcy  avec  les  mêmes  yeux^  et  non 
des  yeux  nouveaux.  Cette  espérance  est  gra- 
vée au  fond  de  mon  être  (1019). 

Et  quant  aux  Juifs,  on  ne  saurait  douter 
de  leur  foi  après  cette  profession  publique 
adressée  par  le  second  Machabée  a  l'impie 
Antiochus  :  Vous  nous  ôtez  la  vie  présente^ 
6  cruel  tyran^  mais  le  roi  de  l'univers  nous 
ressuscitera^  pour  ne  plus  mourir ^  au  jour  de 
la  résurrection  générale^  et  nous  rendra  la 
vie  que  nous  aurons  sacrifiée  pour  l'hon- 
neur de  sa  loi  (1020). 

C'est  dans  cette  même  pensée  que  Judas 
Machabée,  après  la  bataille  de  Jamnia,  fit 
une  collecte  parmi  ses  compagnons  d'armes, 
et  envoya  douze  mille  drachmes  à  Jérusalem^ 
pour  offrir  un  sacrifice  en  faveur  de  ceux 
qui  étaient  morts  les  armes  à  la  main  ;  car 
%l  avaity  ajoute  Vauteur  du  récity  la  douce  et 
religieuse  espérance  de  la  résurrection  des 
morts. 

El  afin  de  prévenir  l'obiection  qui  aurait 
pu  résulter  cie  l'analogie  des  usages  obser- 

(10l8)Namxxiv,  17. 

(1019)  Scio  enim  quo<l  Redemptor  meus  vivit,  ot 
in  novissimo  die  de  terra  surrcclurus  suiii  :  El 
rursum  circurodabor  pelle  niea,  et  in  carne  nica 
videiK)  Deum  meum  :  Qucm  visurus  sum  ego  ipsc, 
et  oculi  roei  conspecturi  sunt,  et  non  alius  :  rcpo- 
8ita  est  haec  spcs  mea  in  sinu  meo.  Uob.  xix  , 
«5-27.) 

(1020)  Ât  ille,  respondens  patria  voco,  dixit  : 
Non  raciam.  Propter  quod  et  islc,  seqiienti  loco, 
pVimi  tornienta  suscepit  :  El  in  ullimo  spiritu  con>- 
stitulus,  sic  ail  :  Tu  quidem,  scelcslissinic,  in  prx- 
senli  viu  nos  perdis  :  scd  Rex  niundi  defunctos  nos 
pro  suis  legihus  in  aelernaî  viue  resurreclione  sus- 
t:itabit.  Post  hune  leriius  illudiuir,  cl  iinguara  f)0- 
siulalus  cilo  prolulii,  et  manns  couslanter  exlendil  : 
Et  cum  (iducia  ail  :  Ë  cœlo  isla  possideo,  scd  pro- 
{»ter  Dei  leges  nunc  haec  ipsa  despicio,  quoniain  ab 
ipio me ca  reccplurunt  spero.  (//  Mach,  vu,  8-1 1.  ) 


vés  parmi  les  païens  aux  funéraille 
leurs  morts,  il  ajoute  de  nouveau, 
mieux  snécificr  la  différence  :  S'il  % 
pas  espéré  que  ceux  qui  avaient  suei 
ressusciteraient  unjour^  il  eût  été  êui 
et  sans  objet  de  prier  pour  eux;  maist 
vait  que  ceux  qui  meurent  dans  la  pai 
Seigneur^  emportent  avec  eux  la  eeri 
d'une  nouvelle  vie  (1021). 

Lorsque  les  SadJucéens  vinrent  àco 
ter  un  tlogme  si  rjrofondément  enraciné 
les  cœurs,  ce  ne  fut  pas  sans  un  grand 
dale  parmi  les  docteurs,  ainsi  que  ne 
verrons  bientôt.  Mais  Jésus-Christ  ne 
qua  pas  de  réfuter  sans  réplique  unes 
solante  doctrine.  Maître,  allèrent-ils  lui 
Une  femme  ayant  eu  successivemeo 
sept  frères  pour  époux,  sans  devenir  o 
auquel  appartiendra-t-elle,  si  les  i 
ressuscitent?  Jésus  leur  répondit  : 
vous  trompez  y  parce  que  vous  ne 
prenez  ni  les  Ecritures  ni  les  secret 
Dieu.  Après  la  résurrection ,  t7  n'y 
plus  ni  femme  ni  mari  ;  mais  tous  serons 
reils  aux  anges  de  Dieu  dans  le  nV 
quant  à  ce  qui  regarde  la  résurrection 
mortSy   n'avez'vous  donc  jamais  remi 

?ue  Dieu  aime  à  dire  :  Je  suis  le  Dieu 
rahamy  le  Dieu  d'IsaaCy  le  IHeu  de  J 
Or,  il  n'y  a  pas  de  Dieu  pour  les  mort 
n'y  en  a  que  pour  les  vivants  (1022). 

Les  doctrines  des  Sadducéens  que  le 
veur  réfute  en  ces  paroles  n'avaient  j 
trouvé  d'accès  auprès  du  public,  car 
voyons  le  môme  Sauveur  parler  soute 
sa  mort  et  de  sa  résurrection  future, 
que  celte  annonce  excite  de  surprise^ 
rode,  se  persuader  lui-môrae  que  Jean 
liste,  auquel  il  a  donné  la  mort,  est  rsi 
té;  les  sœurs  de  Lazarre,  exprimer  lai 
foi  sans  aucune  hésitation:  «  Jesai 
Marthe,  que  mon  frère  ressuscitera  al 
de  la  résurrection  générale  ;  scio  quia^ 
get  in  resurreclione,  in  novissimo  die. 
Telle  est  donc  la  véritable  rrovaw 
la  Sjnaçoguc.  Le  Sauveur  Ta  connrflk 
les  paroles  que  nous  avons  déjà  repf; 
tes.  11  la  confirme  de  nouveau  parceli 
Comprenez  bien  ce  que  j'ai  voulu  vous 
L'heure  viendra  à  laquelle  tous  cem 
sont  dans  la  tombe   entendront  la  v&i 

(1021)  Et  facla  collalionc,  duodecim  milli 
clinias  argcnti  misll  Jerosolymam  offerri  pfi 
calis  morluoruni  sacrificium,  bene  et  relire 
resurreclione  cogiianc.  (Nisi  enim  eos,  qui  c 
rant,  resurrecluros  speraret,  snperfluum  vid 
et  vanuin  orare  pro  morluis.)  F^t  quia  conf 
bat  quod  hl,  qui  cum  pielaïc  dormitionem  ai 
ranl,  opliniam  liabercnl  rcpositam  graliain.  ! 
ergo,cl  salubris  csl  cogitatio  pro  defunclises 
ul  a  pcccalis  solvanlur.  (7/  Mach.  xn,  45-16 

(lOââ)  Uesi>ondcns  autcni  Jésus,  ait  illis  ; 
tis,  ncscicnlcs  scripturas,  neque  virlatcm'l 
resurreclione  enim,  ncnue  nub<;nt,  neque  ludh 
sed  erunt  sicul  angcli  Dei  in  cœlo.  De  resifR 
aulem  niortuorum,  non  legislis  quod  dietiini 
Deo,  diccnlc  vobis  :  Ego  sum  Deus  Abrabi 
Deus  Isaac,  et  Dcus  Jacob  ?  Non  est  Deus  bm 
runi,  sed  vivenlium.  {Matih.  xxn,  29-32.) 


1IE9 


DES  UiHACLESj 


HES 


te^,  ft  crnx  qui  auront  oprré  le 
'avnneeront  rfssnsit'iteg  pour  la  vie  ; 
u  contrairf^  qui  nuronl  fuit  mal,  m- 
il  pour  la  eondamnuliuu[l{i-2li),  La  ro- 
(T  mon  Ptrr,  disaii-il  en  uno  anln*  rir- 
aro,  r,»f  que  tous  cntx  qui  auvùfU  cru 
Fil't,  oient  la  rie  tlrrndle^  et  je  let 
itérai  au  dernier  jour  (l(>24). 
i  on  \a  n^surrecliou  de  Jésiis-Clirist, 
suite  en  la  résurrertîan  des  morts, 
kx'lrine  que  les  afiAires  cnseiï^iient 
t  Tunivers,  8ainl  Pierre  en  ikirle  tie- 
5  coUéjîe  o]KLSloli(juo  (  oui  nie  d*iin 
tenl  et  inronlesté.  «  Jl  faut,  dit-il 
un  (les  l(j[noins  tie  la  reMirreition 
is^  cl  nous  l'aJjoiiulre  :  (estent  resur- 
is ejus  nohiKcum  fieri  ttnum  rx  is- 
S).  David,  dit-il  en  i»ruseiue  do  peu- 
iviil  i«ro|)liôlisanl  (jut*  sa  rhair  n'é- 
rail  |»oint  la  ('Orni[>li(*n^  a  entendu 
de  ïaj<ranij>te  rë^urrertiondu  Cfu'isi, 
ur  lui,  il  est  mort,  et  demeoré  dans 
beau  que  nous  *  oiintU.s>ous,  et  qui 
milieu  de  nous;  luais  IJieu  a  res- 
Jésus,  el  nous  en  sotnines  t/nuoins 
if  une  Jrëum  resuneitavitDeus^CKJus 
nos  i  es  tes  sumuf,  La  riir^ynection 
>rts  ëlail  le  fuudemenl  de  la  doctrine 
)rôèhaienl  à  Jérusalem,  letlenient 
s  prêtres  et  dos  magistrats  du  tetu- 
tilés  par  les  Sadducéens,  eniployè- 
violenee  contre  euï,  et  les  jetèrent 

\oniâolente$ quod  (injiHutiarffil 

reêurrectionem  ejc  woriuiSy  et  iuje- 

n  tas  manus  (1027).  Mais    la    i»ersé- 

ne    ralentissait    point  leur  zèle,   et 

»  pouvait  les  em|iéeherdc  rendre  un 

lémoijj;na^'e    «Je     la     nisuneriion 

isi*Clirist  :  Virfufe  mar/na    reddrlmnt 

tentimoinum  resurrcctionis  Jesu  i'hri^ 

ni  nos  tri  (I0i>8), 

bseigne  l'aj  Aire  saint  Paul  à  Tîressa- 

fp?  la  résurrerlion    de    Jésns-Chrisl: 

icn,t  et  insinuans  quia  Chrisfum  opor- 

I,  et    re^urgrre  a   martuis    (1029), 

igne4-il  devant  rarëopage?larésur- 

de  Jésns-t^hrisl  :  fniem  prtrbens  om- 

Hscifnns  eum  a  mortuis  (1030),   Que 

il   encore  devant    les  gouverneurs 

Feslus?  la  dortrine  de  la  ré>uncc- 

moris.  {Voy,  Act,  xxiv,  IS»  et  x\vi, 

doctrine^  il  en  entretient  sans  cesse 

iplcs,    il    la    leur    rappelle     dans 

tHlres.    Il    la   rajuielle    justprà     sept 

pns  sa  lettre  aux  Ilomains,  deui  fois 

lettre  flux  Hél»rcuî;    il  la   rappelle 

bssiens,  aux  Pluli[»j>iens,  auxTIies- 

ens,  ^  son  eher   disciple  Tiniothëc, 

>eloppe  longueraent  et  d'une   nia- 

Nolile  niirari  hoc,  qtiia  veniL  Imrn,  îii  qiui 

qui    in  monii mentis  surii,   nddieid  voceiu 

;   Et  proceclfiu  cpii  bmia   fecerunl,  in  n»- 

iicm    \'ï{x  :  qui  vero  mala   r^cnuil,  in  re- 

nem  jitJicli.  {Joan,  v,  28-20.) 

IJa-c   est  :iutcm  vohrntas  ejn%   i\xn  ttusil 

»;  (U  oume«  qoai)  itrdil  mihi,  noit  ponhai 

d  Tcsitsritcni   illiid  in   novissinm  ♦lie.  Ikcc 

valuntas  Palris  nici»  iiui  niibil  lue,  ut 


nière  aomîraïile  dans  sa  première  lettre  aux^ 
Corinthiens.  S*iiest  proure\  leur  dit-il,  quel 
le  Christ  est  resnusciiéd* entre  les  morti^  com^\ 
ment  donc  quelques-uns  d'c7X(re  rous  prêt  en- 
dent'ih  quil  ntj  a  point  de  résurrection   deëi 
morts  Y  S'il  ny  a  pas   de   résurrection    deil 
marts^  le   Chriêt  n  est  pas  ressuscité,  Mai$i 
si    te    Christ    nest   pas  ressuscité^     notre] 
prédication  est  donc   sans  objet  et    votre  foi] 
sans    espérance.     Et  nous     nous   trouiwns  ^  ^ 
nous^  être  de  faux  témoins  contre  Dieu  ^  caf\ 
nous  portons  (émoitjnafjc  contre  DtVii,  en  nAJ 
ftrmnntqH^H  a  ressuscité  le  Christ,  quil  nal 
pas  véritahlemenl  ressuscité^  si  les  morts  n9  \ 
ressusviîtnt  pas.  Non,  si  les  morts  ne  ressus- 
citent  pas^  le  (Itrist  nest  pas  ressuscité:  et  si  \ 
le   Christ  n'est  pas    ressuscité,  votre  foi  esii 
rainr,  et   vos  péchés  vous  restent.  Ceux  qui  j 
sont  décèdes  dans  la  foi  du  Christ  ont^  péri. 
Or,  si  nous  n  avons  d^espoir  au  Christ  que  j 
pour  cette  vie,  nous  sommes  Us  plus  à  plain^ 
drt  de  tous  1rs  hommfs^     3fais  le   Christ  est 
ressuscité  dnitre  les  morts ^   le  pr entier  de 
tous,   afin  que,  cowme  fa  mort    a  été  intro^ 
duitepar  un  homme  Ja  résurrection  des  morte 
le  soit  aussi  par  un   homme.  De    sorte    qu^ 
nous  serons  tous  revivifiés  par    U    Christ^ 
comme    nous  avions  tous   puisé  la  mort  en 
Adam  ;   et  chacun  aura  reçu  la  nouvelle    vie  , 
selon  un  ordre  déterminé  :  fï abord  le  Christ 
le  premier  J  ensuite  veux  qiti    appartiennent 
au  Christ,  en  commençant  par  ceux  qui  cru- 

rt'ut    à   son  arénrmcnt,   et  tous  ensuite 

I)e    quoi    servirait-il    de   se    faire    baptiêer 
pottr   h  s  morts,  si  tes  morts  ne  doivent  pa$ 
ressusciter?  Oui,  à  quoi  bon  se  faire  bap- 
tiser pour  eux  ?  Et  pourquoi   m'impostr  à 
moi-même  un  supplice  de   toutrs  les  heures? 
car  j^ endure  chaque  jour  la  mort  pour  procii-l 
rer^  â  mes  frères,  votre  (jlorification  en  Jésus-X 
Christ,  notre  Seiqneur,  Si,  humainement,  /aij 
crmibottu  contre   les  bétes  à  Ephese,  de  lquo{ 
me  srrvira-t-il,  si  les  morts   ne    ressuscUent  | 
pas?  ^langeons  et  buvons^  puisque  nous  de- 
vons mourir  demain Mais  quelqu'un  de-  I 

mandera  peut-être  comment  tes  morts  re^sus- 
citeront,  et  avec  quel  corps  ils  reviendront? 
Instnsé,  la  semence  (pie  vous  confiez  à  ta  lerre^ 
ne  doit-elfe  pas  mourir  avant  de  revivre  ? 
Et  le  corps  que  vous  semeSynest  pas  celui  qui 
sera,  mats  un  grain  de  froment^  par  exemple, 
OH  de  quelque  autre  semence,  auquel  Dieu 
rendra  tel  corps  qu'il  voudra^  mais  toujours 
le  corps  spécial  à  chacune  des  semences.  Ain- 
si toute  chair  ncst  pas  la  même  chair  :  au- 
tre est  celle  des  hommes,  autre  celle  des  6<?- 
tes  de  la  terre,  autre  celle  des  oiseaux,  au- 
tre encore  celle  des  poissons,  il  y  a  des  corps 
célestes  et  des  corps  trrrestres;  autre  est  l  é- 
tat  des  corps  célestes^  autre  celui  des  corps 

ownh,  qui  vidri  Filînm»  ri  rredlt  in  iMini,  Itabcat 
\li:mi  ,TLerruHn,  l'I  egn  R\suscital>t>  eUUi  in  nuViSSI- 
nio  iVuK  {Joan,  vi,  rjî3-iO.) 

(lO^-i)  A  et.  I.  2^, 

(UHii)  Act.  ii,5i, 

(IU^7)  Act.  n%2. 

(lOiH)  AcL  IV.  33. 

(i<>^î))  Act,  xvn,  Tu 

(1030)  Act.  xvu,  31. 


795 


RCS 


DICTIONNAIRE 


RES 


terrestres.  Autre  est  la  clarté  du  soleil^  autre 
celle  de  la  /tme,  autre  celle  des  étoiles^  et 
les  étoiles  diffèrent  entre  elles  de  clarté  :  ainsi 
sera-t'il  à  la  résurrection  des  morts.  Ce 
qui  est  semé  dans  la  corruption^  se  relèvera 
dans  V  incorruptibilité  ;  ce  qui  est  semé  dans 
rignominie^  se  relèvera  dans  lagloire  ;  cequi  est 
semé  dans  Vinfirmité^  se  relèvera  dans  la  puis- 
sance. On  sème  un  corps  animal  y  il  ressusci- 
tera un  corps  spirituel  ;  car  il  y  a  le  corps  ani- 
mal et  le  corps  spirituel^  comme  il  est  écrit: 
Adam^  le  premier  homme  fut  créé  en  une 
âme  vivante,  le  second  Adam,  en  un  esprit  vi- 
vifiant. 

Mais  laissez-moi  vous  dire  encore  ce  mys- 
tère :  Nous  ressusciterons  tous,  à  la  vérité, 
mais  nous  ne  serons  pas  tous  transformés.  En 
un  moment,  en  un  clin  d'œil,  au  son  de  la 
dernière  trompette,  car  la  trompette  sonnera, 
et  les  morts  ressusciteront  incorruptibles; 
pour  nous,  nous  serons  transformés.  Car  il 
faut  que  ce  corps  corruptible  revête  Vincor- 
ruptibiiité,  et  que  ce  corps  mortel  revête  Cim- 
mortaîité. 

C'est  pourquoi,  mes  très-chcrs  frères, 

soyez  fermes,  inébranlables  ;  abondez  a  l'œu- 
vre du  Seigneur,  toujours,  et  ayez  la  con- 
fiance que  vos  travaux  ne  seront  pas  en  pure 
perte  auprès  de  Dieu  (1031). 

L'Apôtre  redit  les  mêmes  enseignements 

(1031)  Si  autem  Christus  prxdicaliir  quod  resiir- 
rexît  a  mortuîs,  quoinodo  quidam  dicuiit  in  vohis, 
quoniam  resurreclio  inortuorum  non  est?  Si  aiilcni 
resurreclio  mortuorum  non  est  :  neqiic  Glirislus 
rcsiirrexil.  Si  autem  Chrislus  non  resurrcxil,  ina- 
nis  est  ergo  prsedicalio  nostra,  inanis  esletfldcs 
voslra  :  Invenimur  autem  et  fa'si  testes  Dei  :  quo- 
niam teslimonium  diximus  adversus  Deum,  quotl 
suscitaverit  Christum  ;  nuem  non  suscilavit ,  si 
mortui  non  resurguni.  Nam  si  morlui  non  resur- 
gunl,  neque  Christus  resurrexil.  Quod  si  Chrislus 
non  rcsurrexit,  vana  est  fides  vesira,  adhue  euim 
estîs  in  peccatis  vestris.  Ergo  et  qui  dormierunt  in 
Christo,  perierunt.  Si  in  hac  vita  tautum  in  Chrislo 
sperantes  sumns,  miserabiiiores  sumus  omnibus 
heminibus.  Nunc  autem  Christus  resurrexit  a 
moriuis  primili»  dormientium  :  Quoniam  quidoni 
pei*  homineVn  mors,  et  pcr  hominem  resurreclio 
mortuorum.  Et  sicut  in  Adam  omnes  moriuntur, 
ila  et  in  Christo  omnes  viviHcabuntur.  Uuusquis- 
<(ue  autem  in  suo  ordine,  primitif  Christus  :  deinde 
il  qui  sunt  Christi,  qui  in  adveutu  ejus  credide- 
lunt 

Alioquin  quid  facient  qui  baplizantur  pro  mor- 
iuis, si  oninino  mortui  non  resurgunt?  ut*quid  et 
baplizantur  pro  illis?  Ut  quid  et  nos  pcrichtamur 
omni  hora?  Quolidie  morior  pcr  vestram  gloriam, 
fni^res,  quam  hal)eo  in  Chrislo  Jesu  Domino  noslro. 
Si  fsecundum  hominem)  ad  beslias  pugnavi  Epbesi, 
quid  mihi  prodest,  si  morlui  non  resurgunt?  uiau- 
aucemus,  et  l>il)amus,  cras  enim  moriemur....  Sed 
licct  aliquis  :  Quomodo  resurgunt  mortui?  qualive 
corpore  venienl?  Insipiens,  lu  quod  seminas  non 
vivificatur,  nisi  prius  morialur.  Lt  quod  seminas 
non  corpus,  quoJ  fulurum  est,  seminas,  sed  nudum 
graiium ,  ut  pura  tritici,  aut  alicujus  cœterorum. 
Dcus  autem  dat  illi  corpus  sicut  vull  :  et  unicuique 
scuiiuum  proprium  corpus.  iNon  omnis  caro  eadem 
raro  :  sed  alia  quidem  honiinum,  aîia  vero  peco- 
rum,  alia  vcducrum,  alia  aulem  piscium.  Et  cor- 
pora  cœleslia,  et  corpora  lerrcstria  :  sed  alia  qui- 
dem cœleslium  gloria,  alia  autem  terrestrium.  Alia 
claritas  solis,  alia  clarilas  huue,  et  alia  clarilas  slcl- 


aux  Thossaloniciens,  mais  d'une  ni 
plus  laconique  :  Nous  voulons  vous  ins 
chers  frères,  de  ce  qui  a  rapport  aux 
afin  que  vous  ne  vous  attristiez  pas 
ceux  qui  nont  pas  d'espoir.  Car,  selot 
foi,  Jésus  est  ressuscité  d'entre  lesmo 
ainsi  Dieu  rendra  la  vie  à  ceux  qui  soni 
dans  la  foi  de  Jésus.  Et  nous  vous  ann 
de  plus  ceci,  comme  une  prophétie,  e 
nous  qui  vivons  maintenant,  en  ait 
r avènement  du  Seigneur,  nous  ne  jp 
rons  pas  ceux  qui  sont  déjà  morts.  J 
Seigneur  lui-même,  à  l'appel,  d  /a  f^ 
V Archange,  au  son  de  la  trompette  de 
descendra  du  ciel,  et  les  morts  qui  s 
endormis  dans  la  foi  au  Christ,  ressMci 
les  premiers,  et  ensuite  nous  qui  vivoi 
restons  après  eux,  nous  serons  ravi 
eux  dans  l'espace;  au-dessus  des  nuag 
devant  du  Christ,  pour  être  toujours  i 
arec  lui.  Ainsi  consolez-vous  les  uns  les 
dans  cette  espérance  (1032). 

Rien  n'est  donc  plus  de  foi  dans 
chrétienne   que  la  résurrection  des  i 
et  cet  article  de  foi  ne  manque  pas 
démonstration  puissante  môme  au  po 
vue  de  la  science  humaine. 

II.  Résurrection  de  Jésus-Christ.  V 
ves  de  la  résurrection  du  Sauveur.  - 
répondre  à  douze  hommes  de  sang-: 

larum.  Stella  enim  a  Stella  diffcrt  in  claiilaU 
et  resurreclio  mortuorum.  Semînatur  in  ( 
tione,  surget  in  incorruplionc.  Seminatur  il 
bilitale,  surget  in  gloria  :  Seminatur  in  infir 
surget  in  virliile  :  Seminatur  corpus  animal 
gel  corpus  spiritale.  Si  est  corpus  animale, 
spirilale,  sicut  scriptum  est  :  Factus  est 
homo  Adam  in  animam  viventem,  novissirot 
\n  spiritum  vivilicanlem.  Sed  non  prius  quo 
t;de  est,  sed  quod  animale  :  deinde  quod  i| 
Primus  liomo  de  lerra,  terrenus  ;  secundii) 
de  cœlo,  cœleslis  ...  Ecce  myslerium  vobii 
Omnes  quiJeni  rcsurgemus,  sed  non  omnes 
labimur.  In  momenio,  in  ictu  oculi,  in  no* 
luba  :  canet  enim  tuba,  et  morlui  résurgent 
rupli  :  et  nos  immutabimur.  Oportet  enim  es 
bile  hoc  induere  incorruplionem  :  et  mort 
induere  immorlaliialem.  Cum  autcni  morts 
induerit  immorlaliialem ,  lune  Oel  sermo,  qi 
plus  est  :  Absorpia  est  mors  in  Victoria,  l 
mors,  Victoria  tua?  ubi  est,  mors,  stimulus 
Stimulus  autem  niorlis  peccalum  est  :  vîrti 
peccati  lex.  Deo  aulem  gralias,  qui  dcdit 
vicloriam  per  Dominum  noslruni  Jesum  Chi 
Ilaque,  fralres  mei  dilecli,  stabiles  estote,  et 
biles  :  abundantes  in  opère  Doniini  semper, 
tes  quod  labor  vester  non  est  inanis  in  0i 
(/  Cor.  XV,  12-58.) 

(105:2)  Nolumus  autem  vos  ignorare,  frati 
dormienlibus,  ut  non  conlristemini,  sicut et4 
qui  spem  non  habent.  Si  enim  credimus  quo^ 
morluus  est,  et  resurrexit  :  ila  et  Deus  CO! 
dormierunt  per  Jesum,  adducet  cum  eo.  Ho< 
vobis  dicimus  in  verbo  Dosnitii,  quia  nos,  qii 
mus,  qui  residui  sumus  in  advenlum  Demin 

BraBveniemus  eos,  qui  dormierunt.  Quonian 
orainus  in  jussu,  et  in  voce  archangeli,  ei  i 
Dei  descendel  de  cœlo  :  et  mortui,  qui  in  C 
sunt,  résurgent  primi.  Dcir.de  nos,  qui  vivimi 
relinquimur,  simul  rapiemur  cum  illis  in  W 
obviam  Chrislo  in  aéra,  et  sic  semper  emÉ  0 
erimus.  Ilaquc  consolamini  invicem  in  teitti 
{ITlus.  IV,  i^i-i7.j 


Rî-S 


DES  MIRACLES. 


Br:s 


ÎDS 


tifibleSf  sages  mt^me,  qui  aiïirnicnt 
inc  olistinatioîi  [lersCnéivmto  el  peri- 
c  reste  (Je  leur  vie,  (ju'ils  ont  été  los 
d'un  Tînt  Ircs-merveiJleux»  il  est 
inai^  accessil^le  h  tous  ïviivs  sens; 
onl  été  témoins,  non  pas  une  lois, 
saintes  fois;  nu'ils  onl  eiilcndu,   vu, 

le  rc5suscile;  qu'ils  oui  ronversë, 

n^é  iivec  lui,  qnelqueiVjis  tous  en- 
L  ijuelquol'ois  cfmt'un  en  |rariiculier? 
ilfOUîj  qu*i)s  ont  Ions  éiù  hallucinés  »lc 
De  mainère»  d'une  njynière  constiinle, 
éranle?Le  [ihéoMUienene  seniit  guère 

élonnant  que  le  miroclc.  El  encore 
s  pas  seulerncnl  douze  |>crsoiuies  qui 
jciuvé  unclelle  ilkisioiu  c'en  esl  des 
»cs,  or  l'apparition  a  eu  lieu  un  grand 
t  éo  fois,  et  d'une  seule  fois  en  (tré- 
le  |j|ns  lie  cinq  cents  disciples  :  /îrnide 
r/  phts  qnam  ffuingetuis  fratrif/ujg  si- 
r  quihus  multi  mancnt  h  s  que  ml  hue* 

XV,  6.)  IJlo  a  eu  lieu  dans  louies 
idiiions  :  au  sein  des  villes,  dans  la 
p,  au  bord  de  la  nier,  sur  le  liaul  de 
itagne.   Direz-vous  que  les   témoins 

le  jouet  d'un  inj[>osleor  révolu  do 
luses  apparences?  Mais  c'élait  un  maî- 
ils  revoyaient,  un inaître  aimé»  ronrm, 
equeï  ils  avaient  passé  irois  ans  et 
dans  une  douce  faniiliarité.  Direz- 
i*ils  étaient  crédules  et  disi>osés  à  se 

imposer?  mais  loin  de  lô,  ils  ne 
^it|)as;  Tun  deux  n'en  croit  pas  nn?nic 
ldi^ei[»lcs,  il  tje  se  rendra  que  tjuand 
ux  auront  vu,  que  quand  ses  mains 
louclié  sur  le  vivant  les  sli>^inalcs  du 
>eux  autres  quittent  Jérusalem  ajirês 

de  Pârfues,  désolés  île  ce  qui  s'est 
tli,  et  déclarant  qu'ils  ne  croient  pas 

Un  tiKTLMliitc  nmilerne,  le  trop  Hunciit 
^  voulu  afl';iiblir  l,i  \wv[vc  île  c<U  :irgnnM;nL 
niainôre  ilnjjt  il  rnisninie  :  <  Noire  ilorliinc 
r<*«v,  ïlit  le  pivuniM*  éioiuhrtl,  \y,ir  d«.'s  faits 
3c,  pr  luif^  luiiltiltiite  ik  iiiîr:iL-les,  |Kir  (les 
iious  de  in<Mls,  tles  tarrenls  mit»  à  sec,  iIcs 
PS  Iruiisporlées,  etc. 

Uiiws  .mssi,  s'énierciit  tous  les  autres, 
niî»  une  foub»  de  mirai  les  ;  el  ils  euniiueii- 
h:tr\u\  k   racouler  ht^  clrnscs  les  pkis  lu- 

rs  miracles,  dit  le  premier  éleuiLinl,  sont 
liges  8U|»pas(''S  ou  des  prestiges  de  l'espril 
ni  les  a  lrompr»s. 

soikt  les  vôUes,  replif^uèrcnl-ils,  qui  sont 

;  »  et  eliacnu,  parla  ut   de  sm,  dit  :  t    II 

f  les  iwHrtîs  de  vciilables;  tous   les  autres 

f.msseti'S,  » 

legislaleur  dît  :  i  Âvcz-vous  des  témoins 

I,  répondirenl-tls  tous  :  les  faits  sont  an- 

»  l4*ninins  sout  iiiurts,  mais  ils  ont  écrit. 

L  r-eprll  le  ie^islsilcnr;  mais,  s'ils  sont  en 

rlioii,  (pli  les  conciliera? 
_jte   3rliitrt%  sVcria   uu    des  élcndardSt  la 

ne  nos  léuuMHS  ont  vu  la  vérité»  cVsl  ipills 

rts  pour  h  léuioigner,  ei  noire  croyauce 

in  du  sanj;  des  martyrs. 

la  nôtre  auiisi,  direul  les  anlres  élonilards  : 

ms  des  milliers  de  niavlyrs  qtii  sont  niorls 

lonrments  alTreut  sans  jaTiiais  se  dén»eii- 

_  alors  les  cbrclierîs   de  tontes   l;  s   sectes, 

idmatis,  les  Indiens,  les  Japonais  cilêrcui 


au  témoignage  oe  celles  qui  assurent  avoir 
vu  le  ressuscité;  les  derniers  relournent  à 
leurs  lianjues  et  h  leurs  tilets,  pensant  que 
tout  est  ternnné,  et  que  le  royaume  d'Israël 
ne  sera  [)as  entorc  rétabli  de  cette  fois, 

Diiez-vntis  que  c  est  l'intérêt,  IVimour  de 
1.1  gloire,  la  vanité  et  le  dépit  de  Tinsuccés 
du^riiaîire  qui  a  poilé  les  disci|des  à  conti* 
nucr  Pieuvre  commencée,  Ktrango  intérêt 
(|ue  celui  île  parcuurir  l'univers  sans  bourso 
ni  bAliin,  profcssanlla  haine  de  l'or,  do  l'ar- 
gent et  de  tous  les  l>iensdu  monde  l  Branjje 
amour  de  la  gloire,  nue  celui  de  prêcher  un 
crucilié»  après  lequel  ii  faut  porter  la  croix, 
avec  la  perspective  d'y  mourn*  un  jour  com- 
me luil  Etrange  vanilé  que  relie  de  cher- 
'her  la  haine  de  l'univers,  le  n)é(>riN  fmhlir. 


loulrage. 


la 


l.iîrellatnin  el  les  crachais  au 


visage.  Et  ipiel  .sure  es  que  celui  qu'on  ne 
peut  obtenir  qu'en  mourant.  Ah  I  sans  doute 
un  soldat,  une  armée  entière  peut-ôlre,  est 
capable  d'un  pareil  dévouenjenl;  mais  quelle 
ditl'érenccl  un  soldai  nieurten  setléfemlanlt 
il  nieorl  dans  l'enivrement  de  ce  que  les 
ïiommes  apjïelletU  la  gloire,  il  meurt  aux 
applaudissements  de  ses  ronteniporai ns  et 
de  la  |fOstérité,  Un  a]3Ô!re  languil  dans  les 
cacbols,  moule  sur  les  gdiels,  el  meurt 
ignoré  ou  maudit  de  la  multi lude. 

Car  les  [iremiers  apôtre*^  du  clnvistianismo 
sont  tous  uiorls  eu  alîirmatifin  fie  leur  té- 
moignage* Ht  il  j  a  celte  dilFéreme  entre 
eux  et  leurs  successeurs,  cpie  la  mort  do 
ceux-ci  n'a  allinné  que  la  fmissanrc  de  leurs 
convictions,  tandis  que  la  mort  des  pre- 
miers était  une  allirmalion  du  témoignage 
rendu  :  Jesum  reauscitavit  Ihus^  citjus  nos 
omncB  testes  sumus.  (Àvl,  n,  32 J  Et  cetto 
preuve  est  d'une  force  invincilde  (1033),  car 

des  téçeudes  sans  tin  de  confesscurSf  de  martyrs* 
de  penUfiils,  elc. 

Lt  l'un  de  ces  parti,;av:uuniéles  martyrs  des  nu- 
Ires  :  I  Eh!  lueu,  dtrenl-ils,  nous  allons  mourir  jKoir 
prouver  que  noire  eroyanee  est  vraie.   • 

Et  dans  rinslanl  nue  fiHile  d  ïiommes  de  toutes 
religions,  de  toutes  socles  s*  présentèrent  pour 
souffrir  des  icinruicntii  et  la  mort.  Plusieurs  mi^uie 
C(uumeîieérei»l  tle  se  déeliirer  les  br;js,  de  se  frap- 
per la  lèlc  el  la  poilrtne  sans  témoigner  de  dou- 
leur. 

Mais  le  législateur  les  arrêtant  :  «  0  liomuK»s, 
leur  «lit •si,  écoute?,  de  sant;-rroHl  mes  paroles  :  Si 
vous  uiourie/  potir  prouver  ipie  deu\  el  deux  font 
quatre^  cela  les  feraii-il  davantage  être  ipiatre? 

—  Non,  ri'pondîreiil-ils  tous. 

—  Et  si  vtuis  mouriez  pour  prouver  qu*il6  font 
cinq,  cela  les  ferait-il  èlre  eint[? 

—  Ntm,  direul-ÎK  lims  eneorc. 

—  Eli  !  Iiieit,  que  prouve  ilt>ne  voire  persuasion, 
si  elle  ne  ehangir  rieu  à  rexisteucc  di'^  choses?  La 
vérité  est  une,  vos  optuious  sont  diverses;  donc 
plusieurs  de  vous  se  lr(»uqH'nt  Si,  connue  il  est 
évident,  ils  sont  persuadés  de  rcrrcur,  que  prouva 
b  pt^rsuasion  de  l'homme? 

<  Si  Terreur  a  ses  martyrs,  où  est  le  caclicl  de  la 
vërîle? 

I  Si  respHt  malin  opère  des  miraelcs*  où  est  le 
carariére  dislineiif  de  la  llivinllè? 

I  El»  d*aiHenrs,  pourquoi  toujours  des  miracles 
incomplets  er  iusufîisanls?  pounpioi,  an  lien  de  ces 
l>ouleversemcnl*  de  la  nature,  ne  m%  eîiatigev  plutél 
les  oiiJtnons?  pourquoi  lucr  les  hommes  et  les  ef- 


TW 


RES 


DICTIONNAIRE 


RES 


800 


il  n'y  a  pas  an  monde  un  seul  homme  de 
bon  sens  qui  puisse  refuser  sa  créance  à  un 
grand  nombre  de  témoins,  probes,  sensés, 
afïïrmant  le  même  fait  de  la  môme  manière, 
et  l'affirmant  jusqu'à  effusion  de  leur  sang. 
On  croit  volontiers  des  témoins  qui  se  font 
égorger,  dit  un  des  penseurs  modernes  les 
plus  profonds. 

La  résurrection  de  Jésus-Christ  est  dé- 
montrée juridiquement,  non-seulement  par 
le  témoignage  favorable  de  «centaines  de  dis- 
cijples,  mais  encore  par  Tartifice  même  de 
ses  adversaires.  En  effet,  ceux-ci  recouru- 
rent à  un  grossier  mensonge;  or  un  men- 
songe reconnu  est  l'affirmation  de  la  vérité; 
ils  donnèrent  de  l'argent  aux  soldats,  pour 
dire  qu'on  avait  enlevé,  pendant  qu'ils  dor- 
maient, le  cadavre  confié  à  leur  garde.  Si 
vous  dormiez,  vous  ne  pouvez  témoigner  de 
l'enlèvement  ;  vous  mentez  donc.  Si  vous  ne 
dormiez  pas,  vous  mentez  encore. 

Mais  l'enlèvement  était-il  possible:  par  un 
souterrain?  non,  car  le  tombeau  était  taillé 
dans  le  roc.  A  force  ouverte  ?  c'est  supposer 
que  des  gens  qui  ont  fui  et  renié  à  la  voix 
d'une  servante,  ont  retrouvé  bien  du  cou- 
rage. Pendant  le  sommeil  des  gardes?  mais 

frayer,  au  lieu  de  les  instruire  et  de  les  corriger? 

€  0  mortels  crédules,  et  pourlanl  opiniâtres!  nul 
de  nous  n'est  certain  de  ce  qui  s'est  passé  hier,  de 
ce  qui  se  passe  aujourd'hui  sous  ses  yeux,  et  nous 
jurons  de  ce  qui  s'est  passé  il  y  a  deux  nulle  ans  ! 

€  Hommes  faibles,  et  pourtant  orgueilleux!  les  lois 
de  la  nature  sont  immuables  et  profondes;  nos  es- 
prits sont  pleins  d'illusion  et  de  légèreté,  et  nous 
voulons  tout  démontrer,  tout  comprendre!  En  vé- 
rité, il  est  plus  facile  à  tout  le  genre  humain  de  se 
tromper,  que  de  dénaturer  un  atome.  »  (Yolmey, 
Les  ruines j  cb.  21.) 

Sur  quoi  nous  nous  contenterons  de  quelques 
remarques;  la  réfutation  n*est  pas  difficile. 

1°  Il  n'y  a  qu'une  seule  religion  qui  soit  prouvée 
par  des  faits  nombreux^  etc.  :  c'est  la  religion  chré- 
tienne. Les  autres  ne  se  prouvent  pas,  et  n'ont  ni 
faits^  ni  miracles.  Les  allégations  de  ce  genre  s'éva- 
nouisssent  au  plus  léger  examen. 

â^  Les  martyrs  ne  sont  point  morts  pour  témoi- 
gner la  vérité,  et  la  scène  qui  vient  après  est  de 
f)ure  fantasmagorie.  Les  martyrs  sont  morts  dans 
eurs  convictions  et  pour  leurs  convictions,  mais 
sans  prétendre  que  leur  mort  fût  une  démonstration. 
Cette  démonstration,  c'est  nous  qui  la  tirons  de  leur 
témoignage  et  de  leur  mort. 

tt,  parmi  les  martyrs,  il  faut  soigneusement  dis- 
cerner ceux  qui  se  sont  posés  comme  témoins,  et 
ceux  des  siècles  postérieurs,  qui  n'étaient  que  con- 
vaincus. La  mort  des  uns  et  des  autres  a  une  valeur 
et  une  signification  diiïérentes  en  tant  que  témoi- 
gnage. C'est  de  celle  des  premiers  que  nous  argu- 
mentons ici. 

Les  autres  religions  peuvent  bien  avoir  des  mar- 
tyrs^ ce  qu'il  n'est  guère  important  d'examiner, 
mais  elles  n'ont  point  de  témoins, 

3**  Aucun  chrétien  n'est  mort  pour  prouver  que  sa 
croyance  était  vraie,  nous  venons  de  le  dire,  mais 
parce  qu'il  la  croyait  vraie. 

A°  L'exemple  ôvideux  et  deux  font  cinq  ne  prouve 
rien,  parce  que  deux  et  deux  font  cinq  est  une  pro- 
position erronée,  qui  le  sera  toujours,  et  que,  par 
conséquent,  rien  ne  peut  démontrer;  tandis  ^uc 
celte  autre  proposition  :  un  homme  est  ressuscité, 
peut  bien  cire  vraie,  et,  à  ce  litre,  peut  bien  être 
démontrée. 


le  descellement  et  le  déplacementde  la  pierre 
qui  fermait  l'entrée  du  caveau?  Vous  n'y 
songez  pas.  Enlevé!  et  pourquoi  &ire?  que 
vouiez-vous  faire  d'un  cadavre  ?  qu'en  fe- 
ront surtout  des  gens  qui  se  trouvent  lufiine 
embarrassés    de    sa  résurrection  ,   et  qm   i 
disent  aux  voyageurs  sur  la  route  :  Noos  ^ 
avions  espéré  qu'il  rétablirait  le  rojaame  \ 
d'Israël ,  mais  il  y  a  déjà  trois  jours  qull  j 
est  mort.  11  est  vrai  que  des  femmes  ont  dit  i 
avoir  vu  des  anges  qui  le  disent  ressuscita 
et  nous  en  avons  été  effrayés  :  Sed  et  mii/re--{ 
res  quœdam  ex  noslris  terruerunt  nos,  pm 
ante  lucem  fuerunt  ad  monumentum^  et^  nam 
invento  corpore  cjus,  vénérant^  dicentes  n 
etiam  visionem  angelorum  vidisêe^  qui  diewU 
eum  vivere,  {Luc.  xxiv,  22.) 
<»  Mais  nous  avons  presque  regret  de  réduire 
à  de  si  minimes  proportions,  c'esl-à-dire  i 
des  preuves  testimoniales,  la  démonstratioti 
d'un  fait  si  important  de  lui-môme  et  p» 
les  immenses  résultats  qu'il  a  eus  pour  1$. 
monde  entier. 

11  suffit  de  jeter  les  yeux  sur  l'univers,  et 
de  se  rappeler  môme  superficiellement  l'his- 
toire des  dix-huit  derniers  siècles,  pour 
avoir  une  preuve  de  fait,  la  plus  coDvaio- 

5°  L'erreur  peut  avoir  ses  martyrs,  nous  Yntm 
dit;  mais  elle  ne  peut  avoir  de  témoins. 

Les  miracles  opérés  par  f  esprit  malin  ne  sont  id^ 
ni  du  niéree  éclat,  ni  de  la  même  importance 


ceux  de   ki  Divinité,  Les  docteurs  chrétiens,  •# 
d'ailleurs  ne  font  point  une  réponse  si  absolue,  laHI 
Thomas  à  leur  tète,  ne  reconnaissent,  dans  ks 
tendus  miracles  du  démon,  que  l'illusiou  et  l'en 
(Voy.  Introduction,  (i.  4748.) 

6**  Pourquoi  toujours  des  miracles  ;  ne  vai 
pas  mieux  changer  plutôt  les  opinions  ?  —  Ce 
Dieu  veul,est  ce  qui  vaut  le  mieux.  Dieu  ne  veni 
.  changer  les  opinions  des  hommes  :  il  veut,  a« 
traire,  qu'ils  les  changent  eux-mêmes  dans  te 
nitude  de  leur  lil)erlé,  et  il  leur  donne  des  imi 
comme  motifs  de  ce  changement.  Ils  ont  du 
à  se  soumettre  à  Dieu,  et  ils  n*en  auraient  pKÎI: 
exécutant  des  évohuions  forcées  à  la  manière  la 
automates.  Dieu  ne  saurait  être  honoré  d*uneiiU* 
sion  qui  ne  serait  pas  le  fruit  spontané  de  h  ié*  ^ 
Ion  té. 

7"  Nul  n'est  certain  de  ce  qui  s'est  passé  /Wff,  à  * 
ce  qui  se  passe  aujourdlmi  sous  ses  yeux?  —  Hait  ^r 
vraiment.  Je  suis  cerlain,  d'une  certitude  abfiofaK^ 

a  ne  je  vivais  hier,  et  que  je  vous  réfute  aujoa^- 
'hMi. 

8°  Les  lois  de  la  nature  sont  immuables? —  hmt' 
quoi  donc?  Sont-elles  immuables  pour  tout  le  moM 
Pour  celui  qui  en  est  l'auteur?  Si  elles  sont  à»* 
muables,  c'est  qu'elles  sont  nécessaires.  Dcraontro- 
moi,  par  exemple,  qu'il  est  nécessaire  que  la  tan 
tourne  du  côté  où  se  trouve  aujourd'hui  son  orieitf 
plutôt  que  d'un  autre,  et  que,  sans  cela,  l'unifen 
scrail  impossible  ? 

9°  Nos  esprits  sont  pleins  dlllusion  et  de  légintif 
—  Comment  osez-vous,  après  cet  aveu,  écrire  coa- 
tre  les  croyances  raisonnées  du  genre  humain?  Ne 
craignez-vous  point  V illusion,  et  ne  trouvex-wo* 
pas  qti'il  y  a  là  bien  de  la  légèreté? 

10"  Il  est  plus  facile  à  tout  le  genre  humain  dttt 
tromper,  que  de  dénaturer  un  atome? —  En  étes-wil 
bien  sûr?  Et  d'ailleurs,  il  n'est  pas  question  derieà 
dénaturer;  c'est  vous  qui  dénaturez  :  il  est  qiW- 
lion  de  la  preuve  testimoniale  de  faits  fisiUtf  ^ 
et  palpables. 


nEs 


DES  mihacles. 


RES 


908 


toutes,  de  In  résurrecliun  de  Jésus- 
Mu  eîfel,  comment  le  (hristiaiiisnio 
élaLli,  V''"0ï^'^Î5<^**  iiiaiïiUîtui,    m.il;;i"é 

ol»:-larles»  et  i  onimeiit  se  n»iiintiriit- 
e  et  sY*Len<l-il  rliai|iM'.  jour  en  dupil 
li  devrait  rariMliur,  si  son  fimdnUiwv 
\s  perpélucllemenl  viviinl  et  jn  useiii 
soutenir  lni-ni^me  par  In  vcrlii  tlVn 
ii  Jé.^u-S-Chrisl  niorl,  n'csl   n^s  res- 

lésus-Christ  n'était  qu'un  iicmiine, 

moins  Sii|fj;e«  nm&  Ijoiurue  au  riièine 
e  lous  les  iils  ifAilaîU,  S'il  n'était 
lomnie,  de  quelle  manière  son  cdu- 

Ile  |ni  se  ruîider  et  s^éteudre  h  \tBV- 
fuorijeni  iui>me  de  sa  mort,  t:'e>t-h- 
motnent  oi!i  elle  aurait  dû  suecomber, 
ivail  déjh  existé?  Examinous. 
lîgile  s  établit  dans  le  monde  iudé- 
liient  de  tout  nioven  buiuaiu.  La 
'S  armes  n'y  fut  pour  rien,  FiipjtAt 
esses  pour  rien;  renlralneïiient  de 

qui  demanderaient  h  se  satisfaire, 
n;  les  sédurlions  de  l'éloquence  ou 
ilosophic»  ï>aur  rien, 
iblit  on  dépit  de  toute  prévision  hu- 
jïréehé  par  douze  jtauvres  pécheurs 
le  Galilée,  sans  défense  pendant  leur 
s  ven;^^eur  a[irès  leur  mort;  i-onlra- 
tcs  les  passions  et  lous  les  préjuj^'és, 
es  idées  re<;ues  jusnu  alors;  annon- 
imilité  aux  grands,  la  ijénitenee  aux 
mi»  le  I cardon  aux  vindicatifs,  ledéla- 
aui  riches,  uiilDieucniriiié,  lies  dog- 
ils,  des  mystères  incom|»réheusibles. 
liiblit  malj^ré  tous  les  efrtirts  de  tou- 
Kiissances  de  la  tei  re  :  les  eilorls  de 
opbie,  qui  le  condiattit  savamment; 
nisme,  dont  les  ministres  étaient 
►s  à  défendre  leur  [«ropre existence; 
îrésie,  qui  nia  tous  ses  dogmes,  et 
de  le  refture  de  vingt  autres  farons; 
ices  el  des  rois,  qui  rinondérent  du 

ses  propres  enfants,  et  appelèreiit 
lide  les  nètes,  îe  ter  et  les  ilamrnes. 
)ui5  il  a  perpétuellement  grandi  au 
»îs  bouleversement»,  des  révolutions, 
Irersemenls  de  trônes,  des  bérésies, 
ques  de  rintrédulité,  des  guerres, 
sions  de  barbares.  Il  a  grandi  en 
il  à  tous  les  peuples,  si  dilTérents  de 
on»  de  législation,  de  moeurs,  une 
Jon  uniforme,  une  législation  uni- 
les  mœurs  uniformes,  en  absorl>ant 

son  sein,  sans  se  laisser  absorber 

le  par  rien.  (l'est  Tcau  de  T  inonda - 

s*étend  sans  rien  |tcrdre  île  sa  pro- 

el  qui  engloutit  tout,  parce  qu*elle 
tout. 

eau  de  rinôndation  a  une  source 
e  sans  cesse  de  nouveaux  déluges, 

elle  [lerdrait  de  «a  profondeur  en 
tit.  Et  le  christianisme,  cette  autre 
On  de  vie,  de  lumière,  de  ebarité, 

source,  si  non  dans  les  ci  eux?  Les 
morts,  les  ndssionnaires  morts,  les 

ns  morles,  d'où  viendraient  de 
fs  eaux,  si  le  fondateur  était  aiissi 


parmi  les  morts,  si  la  source  était  tarie? 

Ahl  reconnaissons-le  donc  vivant  5  sou 
action  [ier|Ȏiuellc*  A  celte  action  par  la- 
quelle il  vaine  les  résistances,  aplanit  les 
(dïslacles,  triomphe  des  divisions,  étend  se» 
conquêtes,  réi'are  ses  pertes  et  rem(»lace  les 
morts  jiar  des  vivants,  de  telle  sorte  que  la 
chair  passe,  Tespril  reste,  et  qu'afirès  lous 
les  naufrages  la  croix  surnage,  connue  elle 
ap|>aratt  au  milieu  do  tous  les  tro]ihées  et 
les  surmonte. 

Tout  ceci  serait  suseepiiblo  d'innuonses 
et  magiiinques  développements.  Nous  nous 
contentons  de  les  indit|ner. 

Et  que  parlez-vous  de  la  véritédu  dogme, 
de  la  beauté  de  la  morale,  de  la  puissance 
de  la  cliarilé  enseignées  par  TEvangile, 
connue  d'autant  de  moyens  naturels  qui  ont 
dû  concourir  h  faciliter  rétablissoment  du 
christianisme?  Coruourir  el  faciliter,  peul- 
êt-e;  mais  fonder  et  maintenir  1  Amassez 
donc,  pour  élever  un  éditice,  les  plus  pré- 
cieux matériaux,  les  plus  grandes  sonunes; 
choisissez  des  tnameu vres,  puis  suj»primez 
larchilecte,  et  vous  verrez, 

Alais  encore  fonder  et  établir  n*est  pas 
tout;  maintenir  est  davantage.  Croil*tni 
ilonu  que  le  christianisme,  une  fois  élabli 
dans  le  uionde,  continuel  couler  de  source» 
]>our  euq^loyer  encore  une  com|:araison  dé- 
jà faite?  Ce  serait  une  grande  iirénexion. 
Où  donc  prcndraî'je  un  fiein  h  toutes  mes 
passions,  alin  d*é»re  vertueux?  La  vertu 
est  un  mol  adn»irable,une  belle  chose,  jieut- 
être;  mais  la  satisfaction  des  convoitises  est 
une  chose  plus  douce.  Où  donc  prend  rai -je 
la  charité  nour  parla;ier  mon  bien  avec  les 
pauvres,  le  zélé  du  n)artyr  pour  assister 
mes  semblables,  la  ferveur  de  Tapostolat, 
pour  réjiandre  le  bienfait  de  l'Evangile  au 
jiéril  de  ma  vie;  où  trouverai-je  tout  (cla, 
s'il  no  m'est  donné  tien  haut?  Kl  oui  mo 
donnera  quelque  chose,  si  le  Christ,  le  fon- 
dateur de  Tienvre  est  resté  parmi  les  morts? 
Le  Chrii^ttis  rincii ,  Chri^tus  rr </««/,  Christui 
imp irat  (  i  0 'i V  )  des  f  > rtnn  i  e  rs  e m  ]  ►  e r e u  r s  c h r é- 
tiens  était  rexpressiou  iTune  ]»rofonde  [len- 
sée  el  d'une  vérité  d'une  [jorfée  ifunjen.^e. 

Et  que  parlez-vous  encore  de  la  fiuissan<e 
ïîe  Constantin,  employée  h  la  fondation  de 
TEglise  chrétienne?^  Lorsque  l'empereur 
Constantin,  par  son  adliésion  ét-latante  au 
cbrislianisme*  donna  à  cette  religion  la  pré- 
|>ondérance  politique,  c'est  qu'elle  avait  dé- 
jii  celle  du  nombre,  et  [>ar  conséquent  cllo 
était  fondée,  établie,  trtonqdianle,  et  par 
conséquent  litirs  tle  toul  danger.  Par  consé- 
quent encore,  elle  était  fontlée  sans  rapjrui 
d'aucune  puissance  huuiaine,  f)ar  sa  propre 
vertu,  ou  plutôt  par  la  puissance  de  son  di- 
vin  fiuidateur. 

L'adhésion  donnée  par  Constantin  au  chris- 
tianisme, à  part  toute  ctmviction  religieuse 
en  ce  ]Tince,  ce  que  nous  n'avons  |>as  h  dis- 
cuter ici,  fut  la  con^lalâiion  d'un  fait  maté- 
riellemenl  acqujs,  une  démarche  que  la  po- 
litique seule  aurait  commandée»  un  parti 


i  Clirisl  vainct,  le  Clunsl  règne,  k  Christ  gouverne. 


803 


RES 


DICTIONNAIRE 


RES 


nécessaire  et  inévitable  pour  un  monarque 
sensé  et  qui  voulait  aj)puyer  l'avenir  de  sa 
dynastie  sur  un  terrain  solide.  Croit-on  que 
Constantin  se  fût  déclaré  ostensiblement 
chrétien,  si  les  trois  quarts  ou  seulement 
les  deux  tiers  de  ses  sujets  eussent  encore 
été  païens?  Et  lorsque,  peu  d^années  après, 
Julien  voulut  revenir  au  vieux  paganisme, 
guel  fut  son  règne,  et  quelle  fut  sa  flnîSon 
idolâtrie  de  trois  ans,  en  plein  christianisme, 
fut  une  anomalie  aussi  étrange  qu'elle  était 
imprudente.  11  en  porta  la  peine.  La  défec- 
tion du  roi  chrétien  d'Arménie  l'avait  vain- 
cu, avant  que  la  flèche  d'un  soldat  scyte  ne 
l*eût  tué. 

2*  Conséquences  de  la  résurrection  de  Jé- 
sus-Christ. —  Il  y  a  celte  différence  entre  la 
résurrection  de  Jésus-Christ  et  celles  dont  il 
est  parlé  dans  les  maintes  Ecritures  ou  dans 
l'histoire,  que. tous  les  autres  ressuscites 
l'ont  été  par  quelqu'un,  tandis  que  le  Christ 
est  ressuscité  de  lui-même. 

Si  vous  demandez  qui  a  ressuscité  Lazare, 
le  fils  de  la  veuve  de  Naim,  la  fille  de  Jaïr? 
La  réponse  est  facile  :  c'est  Jésus-Christ;  le 
fils  de  la  Sunamite ?  c'est  Elisée;  le  fils  de 
la  veuve  de  Sarepta?  c'est  Elie;  la  charita- 
ble veuve  Tabila?  c'est  saint  Pierre,  et  ainsi 
de  tous.  Mais  le  Christ?  Où  est  le  thauma- 
turge qui  alla  lui  dire,  sortez  du  tombeau? 
C*est  donc  Dieu,  Dieu  seul  et  sans  intermé- 
diaire gui  l'a  rappelé  h  la  vie,  comme  le  di- 
sait si  justement  le  chef  de  l'Eglise  dès  sa 
première  prédication:  Ce  Jésus  de  Nazareth, 
cet  envoyé  de  Dieu  au  milieu  de  vous,  si 
fameux  par  les  prodiges,  les  merveilles,  les 
miracles  qu'il  a  accomplis  parmi  vous  et 
dont  vous  êtes  les  témoins,  vous  l'avez  mis 
è  mort  en  le  faisant  crucifler  par  la  main  des 
impies,  suivant  les  desseins  mômes  de  Dieu 
et  selon  ses  volontés  annoncées  d'avance, 
mais  Dieu  l'a  ressuscité  :  Hune  definito  con- 
cilio^  et  prœscientia  Dei  traditum^  per  nianus 
iniquorum    affigentes    interemistts    :   quem 

Deus  suscitavily  solutis  doloribus  inferni 

{Act.  11,  23.). 

Autre  différence  :  Aucune  des  résurrec- 
tions dont  nous  venons  de  parler  n'avait 
été  prophétisée  d'avance.  Or  celle  du  Christ 
la  été  et  par  les  prophètes  (jui  l'ont  précé- 
dé et  par  lui.  Elle  a  été  prédite  par  David  au 
psaume  xv"  :  Mon  cœur  s'est  réjoui^  dit  le 
prophète,  ma  langue  a  célébré  vos  louanges^ 
et  en  outre  mes  membres  en  descendant  au 
tonibeauy  emporteront  avec  eux  Vespérance^ 
puisque  vou^ne  laisserez  pas  mon  âme  en  en- 
fer^ et  ne  souffrirez  pas  que  votre  Saint  voie 
la  corruption,  —  Caro  mea  requicscet  in  spe. 
Quoniam  non  derelinques  animam  meam  in 
inferno,  nec  dabis  sanctum  tuum  videre  cor- 
ruptionem.  Elle  a  été  prédite  par  Isaïc, 
moins  clairement  sans  doute,  mais  enfin  on 
ne  peut  donner  un  autre  sens  à  sq%  paroles  : 
Je  lui  donnerai  les  multitudes  en  héritage^ 
et  il  partaaera  les  dépouilles  des  puissants, 
parce  qu'il  aura  livré  son  âme  à  \a  mort. — 
Dispertiam  ei  plurimos,  et  fortium  dividet 
ipoliaf  pro  eo  quod  tradidit  in  morteni  ani- 


mam suam.  {Isa.  un,  12.)  C'est,  après 
subi  la  mort,  que  le  Messie,  dont  il  es 
question  dans  tout  ce  chapitre,  les  inti 
tes  en  conviennent  unanimement,  rc 
les  multitudes  en  partage  et  les  dépo 
des  puissances  de  la  terre,  il  vivra  don 
les  morts  n'ont  plus  d'héritage  et  ne  i 
vent  plus  de  dépouilles. 

Jésus-Christ  lui-même  a  annoncé  pliu 
fois  sa  résurrection  :  //  /iaiil,  disait-il 
disciples,  que  je  sois  livré  aux  princi 
prétresy  que,  je  sois  mis  à  mort^  et  je  ren 
teraile  troisième  jour.  —  Oportet...  tmU 
ti  a  senioribus  et  scribis^  et  principiln 
cerdotum^  et  occidif,et  tertia  die  resw 
[lUatth.xWj  21.)  Après  sa  transfigur. 
il  disait  encore  aux  disciples  qui  Tai 
accompagné  sur  la  montagne  :  Ne  pari 
de  ce  que  vous  venez  de  voir^jusquà  t 
le  Fils  de  Vhomme.soit  ressuscite  d'eni 
morts.  —  Donec  Filius  hominis  a  morhi 
surgat.  {Matth.  xvn,  9.)  Il  ajoutait  qu6 
heures  seulement  avant  sa  passion  :  ( 
je  serai  ressuscité,  je  vous  précéderai  « 
niée.  —  Postquam  autem  resurrexero^ 
ccdam  vos  in  G'alilœam.  {Matth.  xxvi,  i 
disait  aux  Juifs  d'une  manière  moin 
tente,  mais  que  les  événements  dei 
expliquer  :  Détruisez  ce  temple,  et  je  le 
blirai  en  trois  jours.  —  In  tribus  dtehui 
tabo  illud.  {Joan.  u,  19.) 

Mais  ce  n'est  pas  tout,  et  cette  der 
circonstance  est  importante  à  noter  ijle 
veur  ne  se  contenta  f^s  d'annoncer  ai 
plusieurs  reprises  sa  propre  résurrectî 
l'annonça  comme  une  œuvre  de  sa  p 
puissance  ;  Je  dépose  ma  vie  pour  la  m 
dre  ensuite;  car  personne  ne  me  larm 
la  donne  de  moi-même,  car  j'ai  ce  powoi 
le  pouvoir  de  la  reprendre  ensuite.  M0 
m'en  a  fait  le  commandement. — £M 
animam  meam,  ut  iterum  sumam  eam^, 
tollit  cam  a  me,  sed  ego  pono  eam  a  m 
et  potestatem  habco ponendi  eam  :  et  p9 
tem  habco  iterum  sumendi  eam  :  hoc  m 
tum  accepi  a  Patremeo  {Joan.  x,  17). 

11  y  a  donc  une  grande  différence  da 
manière  de  mourir  et  de  ressusciter  d 
sus-Christ,  et  de  tous  les  morts  qui  (H 
rappelés  à  la  vie  :  ceux-ci  sont  morts  ce 
des  hommes,  en  subissant  la  condamn 
prononcée  contre  les  fils  d'Adam,  et  OB 
retirés  du  tombeau  par  un  pouvoir  élraj 
Jésus-Christ  est  mort  au  jour,  à  rbeii 
de  la  manière  qu'il  la  voulu,  après  ï 
annoncé  d'avance.  Et  ensuite  il  a  repri 
lui-môme  la  vie  au  jour,  à  l'heure  et  i 
manière  qu'il  Ta  voulu,  après  l'avoir  é| 
ment  annoncé  d'avance. 

Un  n5lèbre  incrédule  est  convenu  m 
sus-Christ  seul  d'entre  tous  les  mortâs 
mort  en  Dieu.  Nous  pouvons  ajeuteft 
lui  seul  aussi  est  ressuscité  en  Dieu. 

Mais  si  Jésus-Christ  est  véritaUe 
Dieu,  sa  résurrection  imprime  à  sa  dod 
h  son  œuvre,  un  cachet  qu'il  nous  re 
signaler. 

Tout  y  est  vérité  et  vie,  comme  il  T 
lui-même,  ses  assertions,  ses  enseigoeiu 


RES 


DES  MIUACLES. 


!RIM 


8« 


liesses  :  par  conséquent,  il  n*yarien 

;er,  à  interpréter  dans  un  sens  dé- 

à  modifier  ou  à  supprimer,  tout  doit 

ire  littéralement.  Ainsi  tombent  tou- 

hérésies  anciennes   et    modernes , 

î  toutes  sont  i)asées  sur  des  suppres- 

u   des    interprétations    détournées. 

)utes  ont-elles  attaqué  plus  ou  moins 

uent  cette  divinité,  et  cest  pour  elles 

net  qui  naît  de  la  nécessité  môme. 

enseignements  de  Jésns-Chri^t  sont 

il  y  a  donc  mystères  de  la  Trinité, 

fait  partie,  de  l'Incarnation  qu'i4  ac- 

,  de  la  Rédemption  qu'il  opère.  Il  y 

jugement  final,  ciel,  enfer,  en  un 

dogme  catholique. 

)Si  Ta  ri>,  la  vie  spirituelle  de  ses 

s  découle  donc,  comme  par  autant  de 

des  sept  sacrements  qu'il  a  insti- 

auxquels  il  pouvait  attacher  la  fa- 

î  transmettre  la  grâce,  puisqu'il  en 

ource,  auxquels  il  Fa  attachée^  puis- 

promis  ei  qu'il  est  la  vérité. 

?«  des  grâces,  il  les  donne,  mais  selon 
re  et  par  les  moyens  qu'il  lui  plaît. 
i  mène  à  la  rie,  personne  ne  peut 
au  Père  que  [)ar  lui;  vie  de  tout  ce 
vérité  archéty|)e,  hors  de  lui  il  n'y 
ju'erreur  et  mort.  Donc  sans  le  ba[)- 
ui  lui  consacre  Thomme  d'une  ma- 
iystérieuse,  mais  réelle,  point  de  sa- 
DC  enfin,  hors  1' [église,  point  de  sa- 
ri/^ est  une  :  donc  il  n'y  a  qu'une  /bi, 
Eglise, 

ce  qui  n*est  pas  cette  vérité  wne,  ri- 
)solue,  sans  atermoiement  ni  com- 
îe,  est  IVrrewr,  et  comme  l'erreur, 
)le  ou  non ,  excusable  ou  non ,  ne 
oint  à  la  vérité,  dans  le  schisme  et 
B,  point  de  salut  (1035). 
ms-Christ  est  vérité^  ce  qu'il  a  dit, 
bli,  est  donc  aussi  vérité.  Donc  l'Eu- 
e  n'est  point  un  emblème,  une  figure, 
bre,  une  représentation,  un  souvenir, 
bole ,  mais  une  vérité.  Donc  la  pré- 
éelhy  crue  et  professée  par  l'Eglise 
|ue,est  un  dogme  iriéformable,  et 
int  toutes  les  conséquences  que  TE- 
I  tire. 

ms-Christ  est  vérité,  il  a  le  pouvoir 
►uloir  (faccomi^lir  ses  [)romesses;  or, 
mis  à  ses  disciples  d'être  avec  eux 
la  consommation  i\Gs  siècles,  donc 
ise  est  infaillible,  puisqu'il  est  avec 
léfectibley  jiuisqu'il  y  est  pour  jusqu'à 
animation  des  siècles. 
1  là  découle  toute  la  dogmatique  chré- 
relative  à  l'Eglise.  De  l'Eglise,  la  foi 
œurs,  l'Ecriture  et  son  interprétation, 
ition  el  la  communion  des  saints;  en 

I  Tous  ceux  qui  vivent  en  communion  avec 
yts  schismatitiues  ou  hérétiques,  ne  sont 
r  cela  hérétiques  ou  schismaliques.  Pour 
éliaue  ou  schismalique,  il  faut  le  savoir  et 
T.  Aussi  TEglise  réclame-telle  comme  ses 
rimmense  majorité  des  fidèles  qui  se  rat- 
par  des  liens  exlcneurs  aux  communions 


l'absence  de  l'Eglise,  tout  devient  isolement! 
arbitraire,  incertilude  et  péril. 

Le  dogme  de  l'infaillibilité  de  l'Eglise  est 
le  lien  qui  réunit  en  une  seule  gerbe  une 
niultituue  d*épis  ;  ce  lien  rompu ,  la  gerbe 
s'alï'aisso,  le  ^rain  s'épandsur  la  terre,  le 
vent  disperse  la  paille,  il  ne  reste  rien. 

La  résurrection  de  Jésus-Christ  est  donc 
le  dogme  fondamental  du  christianisme.  Ce 
dogme  supprimé,  il  ne  reste  plus  qu'une 
œuvre  purement  humaine,  et  par  conséquent 
sans  avenir  nour  le  temps  et  sans  assurance 
pour  le  ciel  :  sans  avenir  pour  le  temns, 
|)arce  que  toute  œuvre  humaine  est  cadu- 
que de  sa  nature  ;  sans  assurance  pour  le 
ciel,  fiarce  que  nul  homme  ne  peut  ensei- 
gner avec  certitude  les  moyens  de  plaire  à 
Dieu, 

RIMINI  (La  madone  miraculeuse  (!e>. 
Tout  récemment  encore,  un  tableau  de  la 
Mère  de  Dieu,  connu  sous  le  titre  de  Mère 
de  miséricorde f  et  placé  dans  la  f  etite  église 
de  Sainte-Claire,  à  Rimini,  a  attiré  Tatien- 
tion  du  monde  entier  par  les  prodiges  dont 
il  a  été  l'instrument.  Cette  toile,  de  60  centi- 
mètres de  hauteur,  sur  72  de  largeur,  et 
pincée  sous  verre,  avait  été  peinte,  vers  1796, 
])av  un  citoyen  noble  de  Rimini,  du  nom  do 
Joseph SoleriBrancaleoni,  très-pieux  et  i>rin- 
cipaleraent  envers  la  sainte  Vierç^e.  La  fa- 
mille Brancaleoni  en  fit  don  à  l'église  Sainte- 
Claire  en  1810.  Sans  être  un  chef-d'œuvre, 
c'est  cependant ,  assure  t-on,  une  œuvre  re- 
marquable. Une  pieuse  confrérie  s'était  mèmt 
fondée  sous  les  auspices  de  Notre-Dame  de 
Miséricorde,  et  avait  choisi  pour  le  Weu  de 
ses  oraisons  la  chapelle  où  il  était  placé;  tous 
les  étrangers  qui  visitaient  l'église  Sainte- 
Claire,  rendaient  au  moins  une  visite  à  la 
madone  y  soit  par  dévotion,  soit  par  curio- 
sité. 

Le  samedi  11  mai  1850,  jour  doublement 
consacré  à  Marie,  la  dame  Anne  Bugli,  com- 
tesse Baldini,  accompagnée  de  deux  jeunes 
filles,  entra  dans  l'église  Sainte-Claire  vers  le 
matin,  pour  y  faire  ses  oraisons.  Leur  sur- 
prise fut  grande,  lorsqu'on  priant  devant  la 
sainte  image,  elles  en  virent  le  visage  changer 
considérablement  de  contenance.  Les  yeux 
roulaient  dans  leur  orbite,  et  s'élevaient  vers 
le  ciel.  Elles  se  retirèrent  sous  l'impression 
d'une  religieuse  terreur,  résolues  à  garder  le 
silence  jusqu'à  une  nouvelle  épreuve.  Le 
lendemain,  le  miracle  se  renouvela  en  pré- 
sence de  plusieurs  autres  personnes  qu'elles 
avaient  amenées,  et  notamment  de  la 
dame  Eléonore  Borgliori,  née  marquise  Buo- 
nadrata.  Celles-ci  prévinrent  les  révérends 
Pères  missionnaires  du  jïrécieux  sang,  qui 
desservent  l'église  Sainte-Claire;  ils  consta- 
tèrent eux-mêmes  le  prodige ,  après  s'être 
assurés  préalablement,  en  considérant  long- 

séparees.  Et  si  beaucoup  des  malheureux  errants 
sont  perdus,  c'est  moins  par  le  défaut  de  leur  foi 

3ue  par  le  défaut  des  moyens  du  salut,  les  auteurs 
e  riïérésie  leur  ayant  retranché  les  sources  de  la 
grâce  en  supprimant  les  sacrements,  qui  la  Irang- 
meUcnt. 


t 


RIM 


,  ^  ps  et  altentivemcnt  d'autres  images,  que 
c¥^n'était  pas  une  hallucination  du  sens  de 
la  vue.  L'après-midi  du  môme  jour,  le  pro- 
dige n'était  plus  un  mystère  pour  personne; 
l'église,  les  rues  etles  places  voisines  étaient 
encombrées  d'une  multitude  ravie  de  joie, 
ou  trépidante  d'une  pieuse  curiosité;  et  dès 
lors  il  y  avait  des  centaines ,  pour  ne  pas 
dire  des  milliers  de  témoins,  carie  prodige 
se  renouvelait  souvent,  et  tous  ceux  qui 
dans  l'étroite  chapelle  pouvaient  se  placer 
de  manière  à  bien  voir  la  sainte  image,  en 
étaient  témoins  en  môme  tenifts.  Le  miracle 
continua  de  s'opérer  pendant  les  jours  sui- 
vants; mais  il  y  eut  dès  lors  des  doutes  et 
des  réclamations.  Afin  d'en  ôter  le  prétexte, 
le  prévôt  du  chapitre,  vicaire  général  du 
diocèse,  monseigneur  Michel  Brioli,  enleva 
lui-môme  le  verre  en  présence  de  la  foule, 
pour  qiue  chacun  pût  considérer  mieux  la 
sainte  image;  le  prodige,  se  renouvelant  de 
plus  en  plus  souvent,  n'en  lut  que  mieux 
constaté. 

Monseigneur  Salvator  Leziroti,  évôgue  do 
Rimini,  alors  en  tournée  pastorale,  ne  lut  pas 
])lus  tôt  informé  de  ce  ciui  se  passait,  qu'il 
s'empressa  de  revenir  à  sa  ville  épiscopale. 
Témoin  oculaire  du  miracle,  il  annonça  à 
ses  diocésains  qu'une  neuvaine  de  prières 
commencerait  le  18  du  môme  mois,  et  qu'elle 
serait  prôchée  dans  la  vaste  église  de  Saint- 
Auçustin ,  seule  capable  désormais  de  con- 
tenir le  nombre  toujours  croissant  des  pèle- 
rins; la  madone  y  fût  transportée  à  découvert 
%u  son  de  toutes  les  cloches  de  la  ville,  elle 
y  resta  pendant  la  neuvaine,  exposée  à  tous 
les  regards  et  de  tous  les  côtés;  le  prodige 
ne  cessa  pas ,  la  foule  augmenta  de  jour  en 
jour,  et  à  la  fin  de  la  neuvaine,  au  lieu  de 
reporter  l'image  à  Sainte-Claire,  le  prélat 
ju^ea  convenable  de  la  laisser  encore  provi- 
soirement h  Saint-Augustin,  où  la  multitude 
des  visiteurs  pouvait  plus  aisément  trouver 
un  asile.  Mais  déià  une  commission  d'en- 
quête était  nommée,  et  se  livrait  à  toutes  les 
expertises  nécessaires.  Les  membres  s'édi- 
fiaient par  eux-mêmes  dans  de  nombreuses 
visites  à  la  madone  ;  ils  recevaient  les  dépo- 
sitions de  témoins  choisis  ])armi  les  per- 
sonnages les  plus  considérables  que  la  piété 
ou  la  curiosité  y  appelaient  chaque  jour;  des 
rubans  étaient  tendus  de  différentes  ma- 
nières sur  l'œil  de  la  sainte  image,  pour 
mieux  s'assurer  du  déplacement  de  la  pu- 

[)ille;  mais  tous  les  expédients  confirmaient 
a  réalité  du  miracle.  Il  fut  non  moins  bien 
constaté,  que  te  visage  de  la  madone  s'ani- 
mait quelquefois  des  couleurs  de  la  vie,  que 
son  expression  changeait  des  plus  doux  et 
des  plus  miséricordieux  sentiments, jusqu'à 
l'apparence  de  l'indignation,  de  la  sévérité 
ou  de  la  supplication. 

"Cependant  le  miracle  faisait  bruit  loin  de 
l'Italie;  les  journaux  s'étaient  emparés  du 
fait,  et  le  controversaient  h  leur  manière. 
Des  personnages  d'une  grande  notabilité, 
de  France,  d'Angleterre  et  des  autres  pays 
chrétiens,  se  rendaient  à  Rimini;  les  uns 
affirmaient  avoir  été  témoins  du  miracle, 


DICTIONNAIRE  RIM 

les  autres  disaient  n'avoir  rien  vu,  m 
de  longues  séances  et  une  attention 
puleuse.  Les  esprits  étaient  de  la  sor 
suspens  dans  les  pays  étrangers;  c 
pendant,  le  témoignage  négatif  de  ceui 
n'ont  pas  vu,  ne  saurait  infirmer  le 
firmations  de  ceux  qui  ont  vu.  Les  c 
mations  et  les  plaisanteries  sur  la  sup» 
tion  et  l'enthousiasme  italien,  les  ex 
tions  vagues  sur  les  ieux  de  la  lumij 
sur  rhallucination  de  la  vue  après  un  r 
prolongé,  ne  signifiaient  rien  du  tout,  c 
ne  saurait  accuser  de  stupidité  des  po 
tions  entières,  ni  jeter  sans  plus  de  i 
l'inculpation  de  faux  témoignage  à  de  i 

1)rélats,  h  des  hommes  très-haut  placés 
a  hiérarchie  civile,  à  des  membres 
plus  haute  noblesse ,  qui  ne  craignaiet 
d'appuyer  publiquement  de  leur  sign 
leurs  défîosi tions  devant  les  membres 
commission  d'ennuête,  tous  disant: 
avons  vu  de  tous  les  points  et  de  toulj 
distances,  jusqu'à  pouvoir  toucher  l'i 
de  nos  mains;  nous  avons  vu  la  nuit, 


lueur  des  cierges,  comme  en  plein  ^ 
nous  avons  constaté  qu'il  n'y  avait  ni  & 
ni  jeu  naturel  de  lumière. 

Knfin,  après  plus  de  cent  témoignage 
thentiques  de  personnages  marquants, 
ques,  cardinaux,  prêtres,  religieux, 
liers  de  tous  les  rangs  depuis  la  plusl 
noblesse,  après  la  constatation  de  grâce 
raculeuses  et  de  faveurs  signalées  obti 
de  la  sainte  Vierge  à  cette  occasion,  I 
que  de  Rimini  demanda  et  obtint  un 
du  Souverain  Pontife,  à  la  date  du  SBj 
1850,  pour  orner  la  miraculeuse  image • 
couronne  d'or;  la  cérémonie  s'accomi 
quinzième  jour  du  mois  d'août. 

Suit  la  teneur  du  bref. 

>i 

«  Plus  P.P.  IX. 

<c  Vénérable  frère,  salut  et  bénédi 
apostolique. 

«  Rien  ne  peut  certainement  être 
doux  à  Notre  cœur,  plus  conformée  m 
sirs,  que  de  voir  croître  et  se  propagei 
tout  de  plus  en  plus  la  dévotion  et  le 
de  la  très-sainte  Mère  de  Dieu,  rimma 
vierge  Marie,  Notre  très  -  miséricord 
Mère.  Vous  devez  donc  comprendre,  ' 
rable  frère,  de  quelle  consolation  a  été 
Nous  votre  si  respectueuse  lettre  du  ^ 
neuvième  jour  du  présent  mois,  par  laq 
vous  Nous  apprenez  gue  Vous  et  le  c 
de  la  ville  de  Rimini  souhaitez  avec 
d'ardeur  donner  à  la  très-sainte  Vierge 
marque  publique  et  éclatante  de  votre 
nenle  piété  et  gratitude,  que  vous  ave: 
la  détermination  d'orner  aune  couron» 
cette  image  qui,  sous  le  titre  de  Mèrec 
8éri<;orde,  et  d'après  la  relation  que  vo 
donnez,  rendue  célèbre  depuis  déjà  detM 
dans  tout  ce  pays  par  le  jTodige  duw 
ment  des  yeux  y  est,  au  grand  avantag 
fidèles,  honorée  et  vénérée  avec  beai 
de  [ûété  et  de  dévotion.  Vous  Nous  e 
mez  en  même  temps  le  désir  de  cél 


tm 


Ï>ES  MlRACliiS. 


noi 


8!f 


e  le  15  (lu  mois  iranût  pro- 
TKglisc  liHe  avec  une  |ïorir|>c 
•  le  triotDpljû  tie  la  très-saiîiloMère 
SOI*  Assomption  ilons  ie  ciel. 
rcc  que  vous  et  le  rlergé  de  lU- 
cxlrôniotiient  à  c<33ur  fl'accomplir 
monic  avec  ta  plus  grande  solen- 
iblc,  vous  Nou^  syp|»iiez  ordeoi- 
^OHs  accorder,  s'il  se  peuU  qu'elle 
rée  m  Notre  nom  et  avec  Notre  wt- 

K»  éprouvons  une  çrAiidejoicde 
Ik  vos  inslaiites  prières,  puisque 
5  Nous-Qiéme  rten  «ant  à  cœur, 
lis  soit  [plus  cficr  i^uc  de  faire  lotit 
bus  savons  potivoir  tourner  h   h 
ï  laplusgrnn'Ic  louange  delà  liien- 
Viergc  Marie.  A  c.cs  causes,  |yjr 
mes  N«)us  vous  accordons,  véné- 
N  ei  vous  c/)ncédons  de  Notre  f^îcin 
Ulté  û" offrir  en  Notre  nom  et  avn: 
parité  une  couronne  d'or  à  cette 
ta  très-$nint€  Vierge^  honorée  sous 
Mvre  demiiérkoruf^  en  avant  soin 
tout  ce  qui  se  doit  observer  dan-; 
lie  cérémonie.  En  outre,  et  en  tant 
l'aurez  fjour  agréable»  Nous  vous 
\!\  fatuité  de  subdéléguer  une  autre 
quelconijue,  pourvu  qu'elle  soit 
e  en  diguilê ecclésiastique,  laquelle 
[aienicnt,  en  Notre  nom  et  en  Notre 
cc/jmpîir  la  nuVmc  ci^rémouie, 
lé  à  Itoine,  pri^s  Saint-Pierre^  le 
1850^  la  ciuquièoie  année  de  Noire 

«  Signé  Plus  Papa  IX,  *> 

luail  encore  latlestalion  juridique 

les  tant  de  fois  observés;  l'évoque 

la  |>rononça  enfin,  après  un  Inng 

imeii*  le  11  janvier  suivant.  Voici 

i: 

l  Salvalof  Leziroli*  évèque  de  Ri- 
liant  donner  satisfaction  aux  ins- 
\  M,  Charles  (ias[iard  Vefiturini» 
îal,  à  la  supplique  du  substitut  de 
Dcelier,  ainsi  qu'à  la  dévotion  des 
sons  et  déclarons  que  nous  avons 
renient  les  dépositions  faites  avec 
p«r  les  témoins  dans  les  actes  qui 
Buses,  que  nous  avons  examiné 
■Rifit  ces  témoignages,  et  après 
isulté,  selon  les  prescri[ttions  du 
cile  de  Trente,  session  xiv,  Bc  in- 
l  sanctorum^  plusieurs  ihéoîogiens 
\uîs  autres  prôtres  pieux;  après 
oqué  pendant  plusieurs  jours  les 
du  SanU-Rspril,  tout  vu  et  cxa- 
tis  avons  décrété  et  nous  décreions 
rilé  du  mouvement  prodigieux  des 

enît  crgo  itemm  in  Cana  Galilac.i^  mU 
û  viiiiiBi.  Et  oral  «piid^m  rt'giiius,  rujus 
nabattir  Caphs^rnauni.  Hic  cuti»  âiidiss«ïl 
a<lvc)iiret  a  Judavt  in  Gâliljfaui,  abiit  ad 
f  alml  mm  ul  lîe&rfmlercl,  ol  s;tnanH  (i* 
;  a  caim   mon.  Ufxil  ergô  Jciiis 

^  «  ei  prodij^i;»  vidnilis»  nou  ct<^- 

\  làd  ettin  re^u1ii6  :  Dothîhc,  ile^cende 
H  moriatiir  liUus  meu$.  Diiii  e\  Jésus  : 
is  lu  us  vivîl*    Crcdidit   boino   srniioni, 

JOiCTIOMN,    DES   MtBACLES.    IL 


pupilles  delà  s^tinCe  imajge  de  la  li'etdieu- 
reuse  vierge  Marie,  du  titre  de  Mère  de  mi- 
séricorde, vénérée  depuis  longtemiis  dans 
Féglise  Sainte-Claire  de  celte  vdie,  trans- 
portée ensuite  M 'église  paroissiale  plus  vaste 
de  Saint- Jcan-Kvangéliste»  rapiiortée  enfin  h 
ladite  église  de  SaiiUc-CIaire,  a  été  cl  de- 
meure prouvée,  et  nous  |iern»eilons  ei accor- 
dons qne  la  relation  de  ce  grand  événement, 
unie  h  loriginal  du  ftrésejû  décret,  soit  pu- 
bliée, non-seuiernenl  de  la  manière  qui  [«re- 
cède, mais  de  toute  autre  qui  sera  jugée 
meilleure  pour  la  (dusgrandegloiredeDicu, 
et  pour  réthautrer  et  augmenter  de  [dus  en 
f»lys  d^u)s  les  fidèles  la  dévotion  envers  Ia 
bienheureuse  Hlère  de  Dieu. 

«  Donné  à  liimini,  dans  notre  résidenc4i 
épisro[iaïe,  le  samedi  11  janvier  de  i*an  du 
Seigneur  18ëL 

•  Signé  Salt^tor,  évéque  de  Rimiiih  » 

ROI  (Guérison  miraculeuse  d«  kin  d'un). 
Jésu*  vint  donc  une  seconde  fois  à  Cana  as 
(t alitée ^  ou  il  atait  chttnrjé  Veau  tn  rm;  ùt, 
il  if  awaii  d  Capharnaiitn  un  certain  roi  dnnî 
k  /ils  était  inalaiir.  Ayant  appris  qive  Jcsus 
i't^it  rrtcnu  de  Judée  tn  Galilée,  il  alla  /e 
trouver  et  le  pria  de  Vaccompngner  auprès 
df  son  fils  pour  le  guérir,  en  ajoutant  au  il 
était  prêtée  mourir,  Jésus  lui  répondit  :  Pour 
croire^  il  voits  faut  eoir  des  ^/rodiges  et  des 
niiracleM.  Le  roi  reprit  :  Seigneur,  vcms 
amnt  (pie  mon  fils  ne  soit  mort.  —  Allez  ^  lui 
dit  Jésus ,  rotre  fils  rit.  Cet  homme  crut  en 
la  parole  de  Jésus^  et  s'en  alla.  Or^  quand  il 
fut  fïrès  d'arriver,  ses  serviteurs  accoururent 
aU'dctHtnt  de  lui,  et  tut  dirent  :  Votre  fils 
rit.  il  leur  dcmatuîa  à  quelle  heure  il  s'étmt 
trouvé  fnieux  »  et  ils  répofidirent  :  La  ma- 
ladie le  quitta  hier  à  la  septième  heure.  Le 
père  se  souvint  que  c'était  précisément  Vhcure 
à  laquelle  Jésus  lui  aruît  dit  :  votre  fils  vit  ; 
et  il  crut^  lui  et  toute  sa  maison  (lù'àù)^ 

«  Plût  à  Dieu  qu'il  ny  eût  pas  beaucoup 
de  gens  qui,  comme  cet  oflicicr,  ne  croient 
l)oint  les  ojiracles,  s'iJs  ne  les  voiciU  I  C'est 
une  ingratitude  de  ne  pas  jjrendre  j^tir  soi 
C4*  que  Dieu  fi^iit  de  merveilleux  dans  un 
temps  ou  dans  un  |>ays  éloignés  ^  [>our  éta- 
blir la  foi  de  riiglise,  qui  e.^t  [»arloul  et  en 
tout  Age  la  même.  —  Cest  la  honte  de  l'es- 
prit humain  de  ne  se  former  h  la  croyance 
des  choses  extraordinaires,  que  quand  r*esl 
Dieu  qui  les  fait.  «  (OtESXEt,  Itéfiexions  mo- 
rales sur  r Evangile  de  saint  Jean,) 

C'est  précisément  parce  que  la  foi  de  P» 
giise  est  toujours  et  partout  la  même,  que 
l'auleur  des  Réllc lions  qui  précèdent  a  été 
condamné,  h  cause  d^  ses  uouvcauiés;  ui*tis 

miem  dîtK  cî  Jcsus,  et  ibat.  Jam  antcm  eo  descrn- 
iicnle,  servi  orrunennit  l'i,  et  nunliaveruiil  diccn- 
les,  r|uia  lUjiis  cjiis  vivcr*!  ïiïlorr«»^;»l^t  crgo  ba- 
ram  ab  cis^  lucpia  mtliiis  babuetit.  Kl  dixoruiU  fi  : 
Quia  b^ri  bor;i  M'i»ltiiiit  rcliqyit  4^ uni  ifhris*  flogno^ 
vil  er^o  i»a(er,  quia  iUâ  hora  erat,  in  quj  diskil  ci 
Jésus  :  Fitiustuufi  vivit  :  cl  crciljdU  ipse,  il  dnmiis 
ejus  iota.  Uoc  ileruui  si*c*indu«i  signum  fccit  Jcsii», 
cnm    vcntssct   a   Judxa  iu   GalliUaiii.  (Joati.   iv, 

26 


i\\  SAB  D1CTK)NNA1IΠ

-IIKaioiQS  ici  SCS  observalions  sont  d^unc 
jiwésse  irréprochable  :  c'est  la  honte  de 
resprit  humain  de  croire  si  légèrement  tant 
de  récits  mensongers ,  d'admettre  si  facile- 
ment tant  de  paradoxes  erronés,  et  de  se  roidir 
contre  ce  qui  vient  de  Dieu.  Les  incrojrants 
se  plaignent  quelquefois  de  ne  pas  voir  de 
miracles,  et  ne  veulent  pas  comprendre  que 
l'incrédulité  est  ce  qui  en  tarit  la  source.  La  * 


SAB 

première  condition  que  Jésus^JMrist 
jours  posée  à  ceux  qui  lui  en  Ipl  dea 
a  été  aevfoire  en  lut. 

Ce  fait  examiné  en  lui-même  ne  sori 
de  Tordre  merveilleux  dans  lequel  se 
tient  constamment  TEvangiie  Le  récil 
ses  preuves  avec  soi ,  et  il  nous  pai 
imj)ossihle  de  rien  ajouter  pour  Vnp\ 
ou  le  Jéfendre  en  tant  que  véridique. 


SABBATS.  Assemblées  secrètes  des  sor- 
ciers ou  magiciens,  dans  le  but  de  s'exciter 
au  crime  les  uns  les  autres,  et  de  se  livrer  à 
la  dépravation. 

Certains  écrivains,  trop  superficiels,  ont 
nié  mal  à  propos  Texistencc  des  sabbats.  Le 
P.  Mallebranche  lui-même ,  dans  son  livre 
de  la  Recherche  de  la  vérité^  a  inséré  sur  la 
sorcellerie  et  les  sabbats  un  roman  à  peine 
ingénieux,  qu'on  a  trop  admiré  ;  prouvant 
par  là,  comme  par  cent  autres  endroits,  qu'il 
avait  moins  de  lecture  que  de  philosophie, 
moins  de  jugement  que  d'imagination.  Nous 
nous  proposons  deux  choses  à  examiner 
dans  cet  article  ,  d'abord  la  tenue  même  des 
sabbats,  et  ensuite  la  manière  prétendue 
merveilleuse  dont  les  magiciens  s'y  trans- 
portaient. 

Les  sabbats  se  tenaient  dans  un  lieu  isolé, 
souvent  dans  des  plaines,  quelquefois  au 
milieu  des  bois.  On  plaçait  des  sentinelles 
à  l'entour,  afin  de  tenir  éloignés  les  pas- 
sants et  d'être  averti  du  danger;  vs  qui 
n'empêchait  pas  toujours  des  personnes 
étrangères  d'arriver  à  llmprovisle,  et  à  leur 
grande  surprise  comme  a  celle  de  l'assis- 
tance, au  milieu  de  la  réunion. 

Sur  un  autel  trônait  une  idole,  une  oie, 
un  chat,  souvent  un  bouc,  un  mannequin 
quelconque,  un  tronc  d'arbre,  une  cruche , 

Elus  souvent  un  homme  portant  masque  de 
ouc  avec  un  visage  de  carton  au  derrière , 
quelquefois  de  pareils  visages  aux  deux  ge- 
noux. On  y  a  vu  un  homme  et  une  femme 
sans  masques  et  sans  les  visages  indiqués  : 
ceitx-ci  se  nommaient  le  roi  et  la  reine  du 
sabbat.  Le  nom  de  beaucoup  de  rois  et  de 
reines  des  sabbats  est  connu  par  les  procès 
pour  cause  de  sorcellerie;  on  lit  ceux  de 
maître  Léonard,  maître  Jean  Moulin,  Pierre 
Daguerre,  etc.  Communément,  le  président 
portait  un  masque  de  bouc,  avec  un  ou  trois 
rançs  de  cornes,  et  un  fanal  à  la  corne  du 
milieu. 

Des  appariteurs  armés  de  baguettes  ré- 
glaient 1  ordre  et  maintenaient  les  rangs. 
Chacun,  à  son  arrivée,  allait  saluer  l'idole, 
lui  faire  une  offrande,  ne  fût-ce  que  celle 
d'un  filament  de  son  habit.  Au  départ,  tous 
recevaient  des  jetons  de  présence,  consistant 
on  un  nwrceau  de  cuir,  de  fer  pu  de  cuivre 
irès-mince,  taillé  de  la  grandeur  d'une  pièce 
(Je  monnaie.  Ces  jetons,  habilement  glissés 
<lans  Je  commerce,  ont  fait  croire  aux  gens 
'lu  peuple  que  l'argent  touché  par  les  sor- 


ciers se  changeait  en  rondelles  de  ci 
qu'il  leur  en  venait  réellement  du  dé 

Les  parents  amenaient  leurs  enfac 
quand  ceux-ci  étaient  encore  trop  j 
}>our  prendre  part  à  une  débauche  de 
auraient  pu  être  des  témoins  indîscrc 
les  plaçait  au  bord  d'un  ruisseau  01 
d'un  vase  rempli  d'eau,  on  leur  donni 
baguettes ,  et  on  leur  disait  de  battre 
pour  former  la  erêle. 

Tous  les  membres  de  ces  nocturnes  i 
blées  n'étaient  pas  initiés  au  même  < 
Les  nouveaux  venus  devaient  être  pré 
par  des  patrons ,  autrement  ils  auraic 
maltraités  et  chassés,  peut-être  même 
mort.  La  présentation  était  suivie  d'ui 
veau  baptême,  administré  avec  des  ce 
nies  honteuses  et  dérisoires.  Les  eoDu 
personnes  affiliées  n'étaient  astreint! 
cette  dernière  formalité.  Chacun,  en  i 
mettant,  devait  renoncer  au  Chri* 
chrême  et  au  baptême ,  ce  sont  les  e: 
sions  consacrées ,  et  reconnaître  |ioai 
teur  et  pour  maître  le  démon ,  banni  ( 
par  la  jalousie  de  Dieu,  mais  qui  de^ 
reconquérir  un  jour,  et  y  placer  ses. 
teurs,  après  en  avoir  expulsé  les  saii 

La  plupart  des  membres,  ceux-là  1 
paiement  qui  n'étaient  pas  tout  à  fait  1 
en  regardant  l'idole  cro valent  voir  le< 
en  personne.  Cette  idole,  quand  c'éU 
être  humain,  poussait  des  cris  rauques 
rendre  l'illusion  plus  com[>lète,  et  | 
du  ton  que  parlent  les  personnes  mas< 
aQn  de  n'être  pas  connu.  11  rocommaii 
ses  adorateurs  le  crime  et  princi|Vlett 
vengeance.  Vengez-vous,  vengez-voi 
était  dans  la  plupart  des  lieux  le  cri  c 
ture  de  l'assemblée. 

Chacun  allait  baiser  le  prétendu  dia 
derrière;  la  cérémonie  se  faisait  procc 
nellement,  avec  des  torches  do  résine 
cire  non  blanchie.  Le  diable  distribui 
suite  des  poisons,  des  poudres,  des 
madeset  lejelon  de  présence. 

Les  plus  jeunes  membres,  et  ceux  d 
zèle  n'était  pas  encore  éprouvé,  étaien 
gés  de  faire  leur  confession,  et  nid 
châtiés,  lorsqu'ils  n'avaient  pas  commis 
de  crimes.  L'empoisonnement  des  ho 
et  des  animaux,  la  vengeance,  le  vic< 
qu'il  fût,  recevaient  des  encouragcmc 
des  récompenses. 

Après  les  cérémonies  préparatoires  ' 
la  re[)résentaliGn  burlesque  duplu^  av 


jtf  le  bapléme  des  crô[yau(ls^ 

nilKiiles  et  nuhe^  û^errirt's 

Sliquc;  Je  tcslitit  dmu  lequel  il  esJ 

u^eiuenl  Iron  prouvé  qu^m  n  servi 

fuU  «le   la  chair  do  |*elits  eal;ïnl« , 

mit  lo  Uiptûme  ou  ijuuJoJes.   Les 

'tî5    îaiics    en    Aneimgtje   s';iixor- 

ce  puint,  coïiiinc  diiiis  tunt  le  reste, 

t{éiM)silions  reçues  par  les  tribun  mu  i 

se.  Veuflil  ensuite  la  danse  ^  qui  se 

i  (ijir  (les  rondes  ilos  11  dos,  dans  l*é- 

ddiuile.s,  lorsque  te  lieu  ei  la  saison 

tltâieui;  puis  enfin  l'eihncliuQ  des 

el  là  proniis^uïlé. 

toises  étaient  en  usage  dans   les 

IEiral.<*e,  la  danse  iKiliéinicnne  el  le 

PbTIe^ci  îï'ciécutail  en  tournant,  avec 

f  ejjièiits  (le  iilie  en  avant  et  on  ar- 

Jroile  el  à  gauche;  elle  était  encore 

tnmne  au  xvr  siècle. 

i    devait    porter  son    rraj^ud    au 

le  sauriaiis  rendre  raison  du  culte 
\tët  les  lorcîers  h  ce  reptile  im- 
t  repoussant,  à  moins  que  ce  ne  soit 
nir,  une  dernière  formé  de  Tophi- 
y  avait  émulation  à  qui  (irésente- 
us  L;ros.  On  les  nourrissait  dans  des 
inpiisdeson;  ils  éiaienl  lanulicrs 
paient  dans  la  liourhe  de  leur  mai- 
1-cr  les  panaient  de  rulkius  |iour- 
colliers.  On  les  nommait  en  sl^  ïe 
es  marionneKeSt  des  aiirmillois,  ou 
ipiemeot  ma  t)ête. 

Nions  voir  un  paiie  rciirochcr  aui 
s  le  culte  du  i:Ta|»aud.  Le  Livre  iU 
ont  ^lanlfaui  on  a  puL»lié  deux  feu  il- 
J  comme  ari[iarlenant  aux  gnosti- 
é:^eiite .  à  la  [»a;^c  ({ui  indique  les 
leures  du  jour,  un  crapaud  ynxiv  em- 
le  la  dixième  heure.  A  la  quaU^iènie, 
lième  el  la  sixième  sont  ries  al^raxas, 
'on  en  voit  sur  les  ramées.  Séranis 
Q  iioisseau  est  à  la  sejUièmc. 
âl>tKiis  turent  nou-seuleinent  le  sé- 
\  de  la  dépravation,  mais  aussi  une 
'af»prentissage  |jnur  ions  les  crimes. 
K  vcngeamc  qui  y  retentissait,  ac- 
Ic  association  de  îmdtaileurs,  qui  , 
►es  el  proscrits  par  la  soriété*  h  cause 
%  crovanccs,  de  leurs  crimes  et  de  la 
nu^iis  inspirent,  cherchent  h  nssou- 
s  le  sang  el  les  larmes  de  leurs  sem- 
»  Sa  haine  qu'ils  porte  ni  à  Dieu  et  tL\\\ 
s. 

ciétéiotUe  entière,  tributaire  de  leur 
ace,  eîit  solidairement  rcs|>onsable 
I  fiisle  répulsion  qui  les  irrite,  ou  de 
latiou  <mi  les  opnrime.  €e  sont  bien 
c^^c^  d  une  famille  jadis  proscrite  et 
[^au  côtirroux  des  lois. 
les  salibats  ,  on  apprend  l'art  dange- 
ï  composer  et  d  aaminîsirer  ces  poi- 
ïi  donnent  une  mort  pronq  le  conimo 
%  ou  qui  héhètent  et  font  mourir  de 
ir*  Ces  poisons  nui»  répandus  dan« 
hp$«  semés  dans  les  chemins,  placés 

Y.  Aalf^Nit/  ditmUc,  h  m,  c. 


dans  les  élaUes,  rendent  les  animaux  ftr- 
rieyx  ou  les  tuent.  Heureusement perM»n!!<' 
n  a  donné  leur  cooqMjsition  *  et  ils  nuu:  ck- 
C4jnnus  que  jMir  leurs  ellets. 

Nous  li^norons  é|;alemcnt  ta  composition 
de  avUe  ix^uidre  quon  nommait  poudre  de 
diable.  Nous  savons  seulement  qu'on  y  fei- 
sail  entrer  delà  pous-sière  de  crapauds  cal- 
cinés^  des  hosties  consaiTées  à  la  messe  du 
sabbat  ;  et  quelquefois,  ce  qui  esA  plus  lior^ 
riitle,  des  hosties  vériUibletneni  consacrées^ 
dérobées  dans  les  églises  par  des  commu- 
nions simulées.  Kivasseau  indique  en  pins 
un  cliat,  un  lézard  et  un  asjHc  calcinés; 
nous  n*oiïeriojis  attester  la  prescD4îe  de  ce» 
derniers  ingrédients. 

i\n  connaît  mieux  la  composition  de  la 
pommade  \av  le  nuj^en  de  laquelle  les 
membres  de  f-es  aesemblées  se  donnaient 
des  exiiïse^^  qui  leur  représentaient  toute*. 
les  volu|ités  du  sabbat,  l'rédisposés  f)arrha- 
bilndc  et  par  l'excès  de  la  luxure  i  ce  genre 
de  viï^ions  farïlasjuagoriques,  [  ouvaieiil*ils 
r(^yi:v  autre  chose  i\ne  des  volufjlés?  Il  leur 
semblait  donc  assister  à  leurs  réunions  fa* 
vorites,  élrc  emjxjrtés  d*un  vol  rapide  \^t  le 
bouc  ou  ranimai  qu'ifs  avaient  adoré  sur 
rautel,  et  traverser  ainsi  de  grands  cspaces. 
Le  lendemain  au  réveil,  ils  se  trouvaient 
brisés  de  lassitude,  comme  on  Test  toujours 
apr^s  un  longcaucliemar,  el  plus  d'un  |»armi 
eux  dut  croire  à  la  réalité  de  ces  noL^nrnes 
vovages, 

\a  base  de  cette  pommade,  nommée  on 
pucjittcrrible,  était  la  momie.  lean-Baplistc- 
à-l*nrla,  (Cardan,  de  Nvnauld  indiquent  les 
dilférents  ingrédients  ifonl  elle  se  com|Hjsait  ; 
et  [lartni  le  nombre,  il  y  en  a  de  ca[iable.* 
de  produire  momentanément  la  fureur  ou  la 
fidte  ;  il  sulllt  de  citer  Tache,  la  jnsquiame, 
la  cigtië,  le  pavot,  dont  les  sucs  sont  réfm- 
tés  |>our  leurs  funestes  etfcHs,  Une  aulr« 
ponnuade  dans  la  comj^sition  de  laquelle 
entraient  la  belladone,  la  nK>relle  furieuse* 
I  aconit  Ja  berJe,le  quinle-feuilîe,  racorunu 
les  feuilles  de  peuplier,  fnnibinées  avec  la 
suie,  devait  éïré  plus  len-ible  encore.  Il  est 
Iwui  de  se  souvenir  que  le  genre  dMlusioa 
produit  par  uiic  mAnie  substance  stupé* 
fiante  csi  toujours  le  ntéme. 

Ce  sont  là  ces  transjjorts  au  saUjal  opérés 
par  ie  diable,  pour  lesquels  tant  de  malheu- 
reux ont  péri  du  dernier  ."supplice;  les  juges 
îie  sti  bant  pas  discei-ncr  ce  qu'il  v  avait  do 
lantastiqua  d'avec  ce  qui  était  r<Je1,  parco 
cpiMs  partageaient  eux-mêmes  tous  les  pré- 
jugés  populaires.  Lorsqu'enfin  le  temjis  de 
robscrvation  est  arrivé,  il  a  été  constaté  par 
un  grand  nombre  d'exem[>les,  que  ce  trans- 
port n^avait  rien  que  d'imaiîinaii*e. 

C'est  ce  qu'attestent  également  Paolo  Mi- 
nncei,  jurisconsulte  de  Florence,  vivant  au 
xvn'  siècle,  André  Laguna,  médecin  du  pape 
Jules  m,  Bodin,  Jean-Baptisle-è-rorta, 
Al<'iat,le  cardinal  Cajetan,  Pierre  Remjr»  qui 
relatent  des  expériences  faites  par  eux- 
mêmes  ou  bien  en  leur  présence,  et  duut 


str» 


SAB 


DICTlONxNAIRK 


SAB 


m 


#DCune  ne  peut  laisser  lieu  au  doute  (10%). 
Le  célèbre  Gassendi  fît  une  serot)ldble  ex- 
]iérience  à  Tégard  d'un  malheureux  sor- 
rier,  que  des  paysans  conduisaient  devant 
les  juges,  et  qu^il  retira  de  leurs  mains. 
M  eiil  môme  beaucouj)  de  [leine  à  le  convain- 
cre, après  lui  avoir  fait  prendre  une  des 
pilules  stupéfiantes  dont  il  se  servait,  quand 
il  voulait  aller  au  sabtiat,  qu*il  n'avait  |)as 
bougé  de  la  chambre  dans  laquelle  \h  avaient 
passé  la  nuit  Tun  et  l'autre  (1039). 

On  peut  comparer  ces  faits  avec  ce  que 
raconte  Apulée  aeTenchanteresse  Pamphile, 
qui  se  servait  de  certaines  pommades,  pour 
se  métamorphoser  en  hil)Ou,  et  s'envoler  aux 
lieux  où  ra))pelaient  ses  plus  chères  aÛTec* 
tions.  On  peut  les  comparer  à  rillusioii 
cpréprouvaicnt  les  fenmies  vouées  au  culte 
de  la  mère  des  dieux,  qui  assistaient  en  ima- 
gination aux  danses  joyeuses  des  faunes,  et 
entendaient  avec  ravissement  Tharmonie  de 
leurs  instruments  de  musique. 

Il  ne  faudrait  pas  en  conclure  cependant 
que  les  sabbats  eux-mêmes  sont  des  assem- 
blées imaginaires  ;  car  il  est  prouvé  par  une 
multitude  de  faits,  de  dépositions,  de  juge- 
ments authentiques,  de  décisions  sur  la  ma- 
tière, qu'il  en  a  été  tenu  réellement,  pour 
ainsi  dire  jusqu'à  notre  époque,  en  un  grand 
nombre  de  lieux,  dont  les  noms  sont  con- 
nus, et  que  les  membres  s'y  rendaient  à 
pied  et  en  revenaient  de  môme  (1040). 

Il  est  encore  certain,  que  les  nouveaux 
venus  y  recevaient  la  marque  d'un  1er  chaud, 
et  que  cette  n[iarque  se  renouvelait  en  di- 
verses circonstances. 

Un  fait  non  moins  constant,  c'est  que  les 
principaux  acteurs  de  ces  détestables  scènes 
portaient  un  masque.  Dans  les  capitulaires, 
les  noms  de  masque  et  de  sorcière  sont  don- 
nés comme  équivalents  (1041);  les  lois  lom- 
bardes s'expriment  de  la  même  façon.  Il  faut 
se  souvenir  encore  que  les  mascarades  fai- 
saient partie  intégrante  des  bacchanales. 

Le  conseiller  de  l'Ancre,  qui  jugea  tant 
de  procès  pour  cause  de  sorcellerie,  résume 
ainsi  les  dépositions  qu'il  a  entendues  rela- 
tivement au  personnage  qui  présidait  les 
sabbats  :  «  11  a  le  visage  pâle  el  troublé,  les 
yeux  grands,  ronds,  lort  ouverts;  une 
l)arbe  de  Chèvre  ;  la  forme  du  cou  et  tout  le 
corns  mal  taillé;  le  corps  en  forme  d'homme 
et  de  bouc.  Il  a  la  voix  olfroyable  el  sans  ton, 
avec  la  contenance  d'une  personne  mélan- 
colique et  ennuyée.  »  Qui  ne  reconnaîtrait  à 
ces  traits  un  personnage  masqué,  et  contre- 
faisant sa  voix,  de  peur  d'être  connu? 

Les  sabbats,  ou  assemblées  nocturnes  des 
sorciers,  remontent  jusqu'au  temps  du  t»a- 

(1038)  V.  Euiibe  Salverte,  Euai  sur  ies  Se. 
occultes^  l.  II.  —  Lagu.xa,  Comntenl.  in  Dioscor,  1. 
Lxxvi,  c.  4.  —  BoDiN,  Démonom.^  1.  n,  c.  5.  - 
A  Porta,  Prognosiic;  c.  26.  — Alciat,  Parœogor., 
L  iH.  —  Cajetan,  quœsl.  106,  2«  2»%  a.p.  —  Remy, 
DœmonoL^  I.  n,  c.  4. 
n059)  y.  Gassekdi,  P%sf7Me,  I.  vni,  c.  8* 
(1040)  K.  BoDiN,  D^moNom.— De  l'Ancre,  Incré" 
dttiilé  du  sortit.  —  De  Saimt-Amdré,  Lettres  sur  la 
inajie.  —  Gakinet,  Histoire  de  la  Magie.  —  Spiîia, 
Fort.  fide':.  —  Arrêts  du  Parlem.  de  Paris  des  fe 


ganisme.  Horace  les  désigne  fiÉ^le  nom  «le 
Colitia  (1042),  dérivé  de  cefWde  Cotvs 
déesse  ae  ces  voluptés  dont  rinculpaûon 
fut  toujours  et  partout  un  opprobre. 

Un  lait  raconté  par  l'auteur  de  la  Lfyenit 
Dorée^  Jean  de  Varagine,  par  Pierre  de  N«- 
talibus,  par  saint  Antonin,  et  qui  se  lit  dans 
les  plus  anciens  bréviaires  d  Auxerre,  tant 
imprimés  que  manuscrits,  relatiyemeDt  k 
I*év6que  saint  Germain*  vient  démoDlrer 
l'ancienneté  des  mêmes  assemblées  au  sein 
du  christianisme,  et,  fiar  Tépoque  è  laqaelh  , 
il  s'accomplit  (saint  Germain  mourut  eniU)  ' 
les  rattacher  d  une  manière  évidentes  celles 
du  paganisme.  Nous  reproduisons  littérale* 
ment  r«  Saint  Germain,  dans  le  cours  desH 
vovagesy  ayant  pris  un  jour  son  repas  du 
sofr  en  un  certain  lîeu,  vit  avec  sutiHiN 
qu*on  préparait  un  second  souper,  il  en(l^ 
manda  la  cause,  et  Khôte  lui  réfiondit  qoe 
c'était  pour  ces  l)onnes  femmes  qui  rOderi 
pondant  la  nuit.  Sur  cette  réponse,  salBl 
Germain  résolut  de  veiller  cette  nuif-li,  ■ 
))Our  voir  ce  qui  se  passerait.  Or,  il  viitf 
une  multitude  de  démons,  sous  la  forme 
d'hommes  et  de  femmes,  qui  se  mirent  è 
table.  Ayant  demandé  aux  gens  de  la  mai- 
son s*iis  connaissaient  ces  personnes,  toas 
dirent  que  oui,  les  désignèrent  ctiacune  pir 
son  nom,  et  indiquèrent  leur  domicile  da» 
le  voisinage.  Saint  Germain  défendit  an 
démons  de  sortir,  envoya  aux  domicilei 
assignés,  et  il  se  trouva  qiie  tous  ceuxqu*oo 
venait  de  nommer,  dormaient  fort  tranqwl- 
lement  dans  leur  lit.  Tous  les  nersoniiagei 
dont  se  composait  la  liande  furent  dm 
obligés  d'avouer  qu*ils  étaient  de  vniii  dé- 
mons, revêtus  de  formes  illusoires.» 

En  retranchant  de  ce  récit  ce  que  TaolNr 
y  a  ajouté  de  son  propre  fonds  :  savoir,  fï 
âes  démons  vont  s'asseoir  è  table  el» 
somment  des  aliments,  ce  qui  ne  pealttt;   J 
qu'on  trouve   dormant  dans  leur  lit  te 
personnes  attablées  au  même  moment  dm    j 
une  hôtellerie,  ce  qui  ne  peut  être  non  piiSi    I 
il  reste  un  fait  dégagé  de  tout  merreilleoi: 
celui  d'une  troupe  de  gens  habitués  t  m»' 
cher  pendant  la  nuit,  et  profitant  de  la  te^    ! 
reur  superstitieuse  qu'ils  inspirent,  poir 
mettre  à  contribution  la  table  des  riches. 

Postérieurement  à  celte  époque,  une  for* 
mule  d'acte  de  renonciation  à  Satan,  poUife 
par  Canciani  à  la  suite  de  la  loi  des  Saxons, 
contient  une  expression  qui  démontre,  li 
l'explication  du  commentateur  est  vraie,m 
les  mystères  existaient  encore,  ou  que  lei 
sabbats  existaient  déjà  :  Renoncei-voos  i 
Satan  et  à  tous  ses  gildos  (101^3)?  demandiil 
le  ministre  de  la  religion;  j'y  ren(NQiee,ré- 


octolire  1593,  août  1605,  29  avril  1608, 17 1 
Lue  1G09,  4  février  1615,  17  mai  1016,  10  odoUj 
1616. 

(1041)  Striga  vel  masea^  Capîtul.  pro  part.  Sau 
c.  6.—  Sirix  quae diciturmasca  (Lex  Lonjisoljinl-) 
-  V.  DucANGE,  Clossar.  ail.  vcrb.  lfa«c«,  — fc- 
MAGE,  EtgmoL 

(1042)  V.  IFoRAT.,  Epod,  17.  v.  19. 

(1045)  I  Abrciiunlias  diabolo  et  omnibus  dllboli 
gildis?  —  Ahrenunlio.  »  —  V.  Camiiaxi,  Co/tort. 
Leg.  Auliq.  barbar,,  i.  III. 


1  ie  c^é<)min(ne.  A|>pu>é  sur  l'ati- 
de  pIONicurs  sav^inls,  Ciancioni  pré- 
jue  ce  mot  satori   si^-ïiific  des  ûss^cnï- 
I  secrètes»  scmi-rcrligieiisos,  anrfjmpa- 
Idédivertiiisômems  et  rie  fesliiis,  ijont 
ftiiibres,  nKWés  en  ronTrérius,  élaicul 
Ils  à  un  serret  rigaureiix, 
pirièiirernenl  encore,  les  assemblées 
mes  ile  Diane,  de  Beiisosio,  «le  dame 
Wc,  cflr  DU  les  trouve  proscrites  mmis 
prents  noms  por  les  ronriîes  et  les 
Iles,  contimiciU  les  ^^ablmls  jus(|u\iu 
èclo.  L'éviique  de  Cbiirtres,  Jean   ri^j 
Iry,  écrivmn  rîu  \\\\  en  [iMrle  d'une 
^  préfixe  (iOy*};  ii  fii\\  meniion  tW.s 
xs  noclurnes»  des  feslin>,  des  Ibne- 
j verses  remplies  par  dilFérenls  per- 
les, des  fîi.^linienls  inllii^'és  h  ceux-ci, 
Iges  arcordés  h.  ceux-là. 
p  dès  le  comnieiieemciil  du  xi'  sitVrïe. 
Iwils  sY't<nîcnt  révélés  d'une  nianiùre 
jiiivofjuc  ,  en  nif  nie  tern[ps  que  tes 
lécns    au\r|uels    Uohert-le-Pieu\    tit 
B  dernier  su|>filice  5  Orlé.ms.  Vn  c^r- 

de  Chartres,  cité  par  fauleur  île 
'ff  tcclHimtifjuc  du  diocrse  de  PariJt^ 
ï\nçwï  que,  dans  leurs  réunions  nor- 

res  hérétiques  récitaient  les  litanies 
te  flOVS),  qu'ils  purifiaient  les  en- 
Ip  le  feu  le  huitième  jour  après  la 
ce»  el  qu'ils  en  consuiuaient  quel- 
lis  entièrement ,  afui  de  composer 
ttr  cendre  des  drogues  mysléricuse^. 
I,  nu  \m*  siècle,  les  saljî>a(s  se  uiani- 
'dnns  toute  la  s[>lendcur  qtii  leur  es^t 

I^  roman  de  Perce  for  et  en  coniienl 
isante  description,  que  nous  ne  pou- 
lire  ici,  pour  cause  de  certaines 
i  ne  seraient  pas  de  mise» 
srrit  de  la  Bibliothèque  royale, 

310,  intitulé  :  Li  romans  de  Fmtrel, 
icnt  une  description  non  moins  plrii- 
sous  le  titre  de  Mfrsnie  ileHequin  et 
iira/t,  mais  que  nous  ne  (louvons  nun 
ipporler.  Elle  est  accompagnée  d'une 
urc   reprébjcnti'tiive   qui  est  un   vrai 
(Buvre  treiéculion,  mais  de  laquelle 
jx  lant  ^oit  |ieu  modestes  ne  sauraient 
1er  la  vne.  {Ms,  6812,  foL  XXXXIV.) 
les  ces  pratiques  abominables  avaient 
Ifoduites  en  France,  ou  réuhautrées 
ei  siècles  précédents»  {mr  les  néo- 
pi  c^  des  diverses  écoles, 
laniihéismc,  apporté  dltalio  par  des 
ires  des  sociétés  secrètes,  toujours 
les,  lesquels,   |>nur  mieux  se  sous- 
lux  soufKjons  et  à  la  surveillance  des 
s,  avaient  i^ris  rhahit  de  moines,  se 
ea    avec    rapitlité    dans    PAquitairui 
vers  Tan  1(»10.  Quinze  ans  plus  lard» 
l   étendu    SCS   ravages  jusque    dans 
nais  (I0V7)  et  jusqu'en   Normandie, 
alors  uuc  Roliert  le  I*ieuï,  averti  rie 
is  par  le  duc  de  Normandie  (1048), 

V.  Pai  vtnj^T.,  b  lî»  c,  17.  —  Dr  €aj«ce, 
art.  Dinnn, 

*  Ad  in^inr  liianb'  noniînà  d.cnionunt 
liant*  * 


UiidiarJ  HT,  fit  cnnnnenccr  loiilic  les  mai 
chéeiis  ries  pnnédures,  h  la  ^juile  «Jesqnef 
treize  [ier.>onne5  furent  envoyées  au  bûcher; 
et  c'esl,  dil-on,  le  premier  exemjdo  en 
France  du  supplice  des  hérétiques.  Lobser- 
valion  serait  juste,  s'il  était  vrai  que  ce  fût 
pour  crime  d liérésic  que  la  sentence  capi- 
tale fui  prononcée;  mais  il  n*en  est  rien  : 
c'étaient  des  blasphémateurs,  des  adorateurs 
de  déinruis,  des  inagiciciK^i  irabominobles 
inipudii|ne'^ ,  îles  assassins  que  Ton  con- 
damna au  feu, 

frissons  h  Ailliémar,  Instorien  contempo- 
rain, le  snin  de  raconter  les  faits  qui  con- 
cernent les  manicliéeiiîH  d^Orléans.  m  Ils 
avaient  él6  séduits,  dit-il,  par  un  paysan, 
ipii  se  vantail  de  fiosséder  le  pouvoir  d  o- 
pércr  des  prodiges,  et  qui  jiorlait  avec  lui 
do  la  cendre  d^enfants  consumés  par  les 
Jlammes....  lU  invrïquaient  le  démon,  qui 
leur  apparaissait  sous  la  furnie  d'un  homme 
aussi  noir  que  les  habitants  de  TEihiopie» 
et  ensuite  sous  celle  d'un  ange  brillant  de 

lumière Ils  rengageaient  h  lui  obéir,  ils 

reniaient  le  Christ,  el  se  souillaient  chaquit 
iour  lie  crimes  cl  d\il»ominations:  re  qui  ne 
les  eni|ièrhait  pas  de  feindre  totil  l'exté- 
rieur du  r;hrisliitnisnie*  On  en  Irouva  pa- 
reilleinenl  à  Toulouse,  qui  furent  aussi 
condanmés.  Il  en  existait  encore  en  plu- 
sieurs autres  lieux  de  rOccidenl,  ijui  se 
cachaient  avec  le  plus  grand  soin,  ot  iiro[>a- 
gcaient  aclivemenl  leurs  doctrines*  » 

to  tnoine  Glaber  contlrme  ces  détails,  el 
ajoute  que  la  ville  d*0rléans  rîevint  le  sémi- 
lïaire  de  la  secte.  Il  dit  r|ue  ceux  qui  y 
subirent  le  dernier  sup|ilire,  man-baieiit 
gaiement  au  biVhcî,  espérant  que  le  démuu 
les  préserverait  des  tlammes,  ainsi  qu'il  le 
leur  avait  promis;  mais  que,  quand  ils 
vinrent  à  en  resfîentir  les  premières  at- 
teintes, ils  s'écrièrenl  qu'ils  étaient  désa- 
busés, demandant  giâre,  et  promettant  de 
faire  iȎnilencc.  Il  fiil  fmpc^ssible  de  les 
sauver,  malgré  tous  les  etforts,  parce  qtie» 
déjft,  le  feu  était  trofï  violent. 

On  (leuttxinclure  du  récit  d  Adhémar,  quo 
les  propagateurs  ûe  cotte  détestalile  secte 
emphnaient  la  fantasmagorie  comme  mo\en 
de  siéiïuttîon.  Le  l'ail  sera  de  nouveau  c'on- 
stalé  par  la  bulle  de  (irégoire  IX  contre 
les  stadingues. 

Le  mantcliéisme  n'étail  pas  moins  ré- 
pandu dans  les  provinces  septentrionales, 
ainsi  qu'on  te  voit  j>ar  les  actes  d'un  sy- 
node tenu  à  Cand>rai  Van  10^.  Mais  Gé- 
rard, évèque  de  cette  ville,  fut  assez  heu- 
reux pour  convertir  sans  persécution  les 
coupables,  el  obtenir  de  leur  pari  une  ab- 
juration publique. 

L'apparition  des  manichéens  îi  Toulouse 
et  à  Orléans  ne  fut  donc  qu'un  signal.  L'hé- 
résie se  manifesta  sur  une  miutitude  de 
points  h  la  fois;  soit  que  ses  aaissiounaires, 

(iÛIG)  V.  Adhémar,  Ckrmh,  apnd  L%nni;,  P!û9* 
BiUiùL.  U  11,  (».  it»7. 

{VH^}  V.  t;i  Alt.  Il^MiiH.,  L  m,  c.  s. 


st.» 


SAB 


DICTIONNAIRE 


SAB 


Si! 


rt^pandus  nnrlout,  eussent  conquis  partout 
(iCs  ilisci|)les,  soit  qu*à  leur  yoix  les  restes 
xiM  gnosticisrae  se  fussent  réveillés  instant;^- 
nément  après  un  lon^  assoupissement. 
Quoi  qu*il  en  soit,  TEglise  eut  à  lutter  en- 
core une  Ibis  sérieusement  en  faveur  de  la 
raison,  de  la  foi,  des  priBci[)es  de  la  morale 
ot  de  TEvangile ,  et  la  société  Ik  défendre 
son  existence  compromise. 

D'un  autre  côté,  une  secte  de  pauliciens, 
qui  s^était  conservée  dans  TArménie  et  la 
Thrace ,  avait  envoyé  des  émissaires  en 
Bulgarie  près  de  deux  siècles  auparavant; 
leux-ci  j  areillemcnl  avaient  revêtu  Thabit 
de  moines,  ])0ur  miei^x  tromper  la  surveil- 
lance. On  nomma  hogomilles  les  disnples 
qu'ils  formèrent  dans  la  Bulgarie;  ce  nom 
siguifie  des  gens  qui  invoquent  la  misé- 
ricorde de  Dieu  (1049). 

Au  commencement  à\\  xii*  siècle,  on 
Irouve  les  mêmes  hérétiques  dans  le  dio- 
cèse deColoane  (1050).  puis,  bientôt  après, 
«lans  la  Flandre,  où  ils  avaient  repris  leur  an- 
cien nom  de  cathares.  Ils  l'avaient  repris  de 
même  en  ltalie(1051),  d'où  ils  entretenaient 
un  commerce  suivi  avec  leurs  frères  de  la 
Flandre,  et  avec  ceux  du  midi  de  la  France. 
Ceux-ci  le  reprirent  également  et  ne  tardè- 
rent pas  à  se  confondre  avec  lesVaiiduis,  ou 
pauvres  de  Lyon  (1052) ,  si  toutefois  la  con- 
îusioiine  doit  pas  être  attribuée  aux  histo- 
riens coRtemiiorains.  Dans  le  diocèse  de 
Bourges,  on  les  nomnia  cotteraux  et  rupta- 
riens.  Ceux  des  provinces  pyrénéennes  re- 
çurent, de  l'ancien  nom  du  piays,  Novempo- 
pulanie.  celui  de  poplicains,  et,  par  altéra- 
tion, publicains  (105-i). 

Guillaume  de  IMeubridge  (1054),  Po>ydore 
Virgile  et  Mathieu  Pftris  nous  apprennent 
i|uc  ces  derniers  envoyèrent  en  Angleterre 
une  compagnie  de  trente  missionnaires,  qui 
y  furent  promptement  arrêtés ,  et  ensuite 
condamné»  dans  un  synode  d*Oxford. 

Nous  voyons  les  mêmes  publicains  inon- 
der toute  la  Gascogne  (1055),  depuis  Tan 
1181  jusqu'à  Tannée  1108;  ensuite  apparat- 
Ire  h  Sens  k  cotte  dernière  époque  (1056). 
Déjà  on  leur  donnait  le  nom  de  bulgares  ; 
ce  qui  dénote  les  rapports  qu'ils  entrete- 
naient avec  leurs  frères  de  Bulgarie. 

A  Narbonne  et  dans  le  pays  circonvoisin, 
on  les  connaissait  sous  le  nom  de  bons- 
hommes, que  nous  venons  de  voir  api)liqué 
aux  sorciers  du  V  siècle.  C'étaient  de 
véritables  manichéens  ,  disent  les  Pères 
du  concile  de  Lombez  (1057),  qui  les  con- 
damnèrent en  1165. 

(1049)  Vers  Pan  870.  F.  Petrus  sicil.,  in  Bibl. 
Patn,  eçl.  Luffd.  t.  XVI.  —  Harmenop.,  tib  de  sec- 
tu,  m  Bibt.  Pair.  éd.  Paris.,  i.  XI.  —  ConeU.  m 
ff/J''-.  »nno  1159,  c.  43.  —  Concil.  Tolos.,  aim. 
fll9,  c.  5.  — EuTHiM.,  PanopL,   part,  n,  lit.  23. 

(1050)  V.  EvERV.  Steiîifel©,  LUt.  ad  Bernard. 
Ciarav.  —  IIdco.  Mctell.  —  Godfrid.  iroiiacli., 
Annal.,  sub,  anuo  ilG3.  —  Tuitheîi.  in  Chronic. 
•«beod.  anno. 

(1051)  V.  BoNACURs.,  EpisL,  npiid  d'AciiERt,  in 
SpiciL,  t.  xm,  p.  63. 

(lOW)  V.  Ces.  Heisterp,  lUnst.  Mirac,  l.  v,  c. 


.  D'après  ie  moine  Pierre  de  Vâulxcemay» 
le  nom  de  bons-hommes  ne  s^ap^iquait  pas 
à  tous  iiidistînctement»  maii  seureroent  aux 
parfaits;  car  ils  étaient,  comme  dans  leur 
orisine,  divisés  en  plusieurs  cIa[S8es. 

Un  concile  de  Toulouse  excommunia,  en 
1178,  les  mêmes  hérétiques,  sous  le  nom 
d*Agennois,  qui  indique  le  lieu  d'où  Héré- 
sie avait  été  apportée  dans  cette  Tîlle. 

Ils  sont  encore  connus  sous  ceux  dcusta- 
rins,  béghards,  brabançons,  nararrois,  bis- 
ques, henriciens.  léonistes,  aragonnais,  pe- 
trobusicirs,  amaklistest  piSres,  tisserands, 
passasiens,  trirardins,  etc.  Mais  parmi  œs 
appellations,  quelques-unes  appartiennent 
spécialement  aux  vaudois,  quelques  autres 
indiquent  simplement  les  provinces  habitées 
par  les  sectaires,  plusieurs  dérivent  du  noo 
de  leurs  principaux  docteurs.  Cefle  d'il- 
bigeois  sera  toujours  la  plus  fameuse  de 
toutes. 

Répandus  princi|)alement  dans  brProvenei 
el  le  Languedoc ,  la  ville  d*Albi  était  lear 
métropole.  Condamnés  par  les  conciles  de 
Toulouse,  en  1119;  de  Latran,  en  1139,  de 
Tours,  en  1163,  ils  n'en  persévéraient  ptt 
moins  dans  leurs  égarements  et  danstevs 
mœurs  abominables,  lorsque  lo  sonveraii 
);ontife  leur  envoya,  en  120a,  une  dépata* 
tion  composée  des  plus  grands  personnages 
du  temps  ;  parmi  lesquels  il  mut  compler 
Diego,  évéque  d'Osma»  saint  Doouniqie, 
Arnauld^  abbé  de  Clteaux,  et  Pierre  de  Ch^ 
teau-Neuf,  évéque  de  Carcassonne;  celttird 
honoré  du  titre  de  légaL  Les  albigieois  le* 
poussèrent  les  ouvertures  qui  leur  flireil 
faites,  et  le  légat  fut  assassiné  par  ordre  di 
Raimond,  comte  de  Toulouse.  Uoe  eonAoto 
aussi  sauvage  n  était  propre  qu*à  ipiMhf 
sur  leur  tète  une  terrible  veiigeàiiee;cW 
ce  qui  eut  lieu.  Le  souverain  pontife  eMif 
munia  le  comte  de  Toulouse,  et  fit  prIcW 
en  1210,  une  croisade,  dont  SimoD,  Mii 
de  Montfort,  fut  déclaré  le  chef.  II  mMV  | 
appartient  plis  de  relater  les  événenieaU  et  j 
cette  guerre  désastreuse ,  oui  ne  se  tenoitt  t 
c|ii*en  12â8,  et  qui  amena  rétablissemeiil  11 
1  inquisition,  en  1229. 

C  est  ainsi  que  toujours  et  partout,  ces 
malheureux,  qui  avaient  tant  à  se  faire  pv- 
donner  ,  et  un  si  grand  intérêt  à  st  teiir 
dans  l'obscurité,  provoquèrent  les  réprésd- 
les  ou  les  persécutions  qui  devaient  les 
anéantir. 

En  1183,  une  bande  de  sept  mille  cotiè- 
raux  se  précipitèrent  dans  le  Berry,  inoea- 
diant  et  massacrant  tout  sur  leur  passage 


18.  —  Revner.  in  Summa. 

(1053)  V.  Radul.  Cogesral,  in  Hiu.  Wil.  Mnt* 
ridg.  —  WiLL.  Brito,  ta  Philipip..  apud  DdcbA 
t.  V,  p.  402. 

(1054)  V:  De  Reb.  Anqi.,\.  ii,  c.  13.— Kette. 
Verg.,  sub  anno  1166.  —  Math.  Pàh.,  sub  eod  eia- 
—  Petr.  monach.,  c.  3. 

(1055)  V.  Monacli.  Âliiss.,  sub  iisd.  ann. 

(1056)  V.  ConciL  Senon.,  apnd  MARGOiani  IS  u 

BlGNE. 

(1057)  V.  apud  Lacbe,  t.  X,  p.  1470. 


■ 

( 


sxn 


DES  SnnACLES 


SAlï 


Sîf 


/sftns^û^ïni<^uiiocônsr(î^ration  |*ûl  les 

r,  l'hilip[»^-Aiigiïslc  n Va  fui  pas  plu- 

bruié,  qiril  envoya  des  forces  sufTi- 

jéstns  la  ^irovince^  i»oiir  écraser  les  fa- 

ms  jusqu  au  dernier* 

J34,  les  albigeois  d'EiJpagne  se  soule- 

sî>oiJlanémenl  ,  et    commenciTent 

njiloits  par  le  tnassai  re,  le  pillage  et 

die;  te  qui  provoqua  immédiatement 

eux  une  jjouvelle  croisade  (1059), 

1230,   les    stadingiies    d'Allemagne. 

pvoir  massacré  les  missionnaires  qui 

raient  été  envoyés,  et  les  légats  qui 

iient  à  les  ramener  aux    mœurs  et 

du  christianisme,  s'étaient  précipilés 

[  des  frénétiques  sur  tout  re  qui  se 

iih  leur  rencontre  (1060);  Burrljard, 

j'Okièn»bourg,  ayant  entrepris  d'arrti* 

r  fureur,  en  avait  été  la  victïme  ain>i 

iplus  eratide  partie  de  son  armée.  Les 

ide  Clèves  et  de  Hollande,  le  due  de 

i  et  le  sire  de  Mathan  le  vengèrent  en 

)e  cette  fois  lesstadingues  furent  ex- 

és,  et  leurs  restes  j€tés  aux  quatre 

}  ainsi  que    le  disent    les    cliroui- 

roisième  concile  de  Latran,  qui  con- 
111  çiobo  les  brabanroos,  les  aragon- 
|s  navarrais,  les  basques»  les  cotte - 
es  trivardinsjeur  reproche  h  tous  les 
\  excès.  Jls  n'épargnent,  disent  les 
ni  l6  sexe,  ni  râge.ui  les  lieux,  ni  les 
nés.  Le  concile  tleTarasron  parle  de  la 
manière.  Mais  nous  n'avons  pas  à 
récit  de  toutes  leurs  provocations 
s,  et  nous  n'oserions  présenter  le 
des  crimes  qui  leur  étaient  familiers; 
il  la  ]>einture  la  plus  hideuse  et  la 
joutante  (10451).  A  ceux  qui  deman- 
ï  si  cette  abominable  corruption  de 
n'était  pas  un  simple  accident,  et  si 
sières  et  ignobles  pratiques,  jetées 
ire  à  la  tourbe  des  initiés,  ne  servaient 
orce  pour  recruler  plusd'adhérenls 
idée  utile,  è  une  tloctrine  liumani- 
un  mythe  réservé  pour  les  seuls 
,  nous  répondrions  non.  I^  cornip- 
il  le  but,  le  secrel,  la  fin  ;  il  n*y  ^ 
fvius,  rien  de  moins.  Le  berceau 
cfe  fut  brûlé  parle  feu  qui  couNUiia 
S'insurger  contre  cette  désolante 
serait  une  preuve  dignorance  ou  de 
\ise  foi.  Qu'il  nous  suffise  d*indiqu<*r 
itiquesde  la  magie  auxquelles  les  néo- 
jues  se  livrèrent  avec  un  entêtement 
îrs  croissant. 

jpdore  Virgile  (10€2),  en  parlant  de 
i  furent  condamnés  à  Oiford  en  1  \M, 
aie  comme  des  fabricateurs  de  malé- 

V*  Wiix.  Brilo,  De  ^eni.  Philip,  Àugu».^ 
.jcm&yE,  t.  V,  p.  7i.  —  Wiij .  N;ii*p.  sul> 
iïïS^  iii  Spiciteg.  D^AcirEti.,  L   \L  p^  151. 

V,  M\Tii.  Paris,  mh  an  no  li5L 
^,  V,  Chrome.   Beig.,  L  îxn,  c.  iL  —  Al 
)tai»t*,  Chronk. 

I)  V.    VwctîiT.  Bcllov.,  Sp*\'iil.  Histor.,   1, 
!.  SB.  —  GuiB.  Novig.,  De  vita  «««,   b  ni, 

jr,  Poi..  'ViRC,  llist,  An^Lt  L  xm,  n,  JtK 


lices  el  fTeTafloraleurs  du  démon,  et  Ma- 
thieu FArisaHinue  qu*ils  porUiienl  ostciii^i- 
blemcnt  sur  leur  visage  la  brûlure  qui  est  la 
marque  de  la  sorcellerie* 

Suivant  Albéricde-Chroniqucur,  il  <>  étaient 
des  encliarjteurs  si  habiles,  que  quiconnue 
avait  une  fois  goilté  des  alîments  ([u'ils  lui 
nrésenlaient,  s*attachait  h  eux  et  embrassait 
leurs  erreurs  malgré  lui  fl063). 

Albert  de  Stadt  (106i)  afllrnie  nue  les  sla- 
dingues  invoquaient  le  démon, qu  ils  avaient 
des  pytbonisses ,  qu'ils  fabriquaient  des 
images  de  cire,  et  qu'ils  profanaient  de  la 
manière  la  [dus  horrible  la  divine  encharîs- 
lie,  la  faisanl  entier  dans  la  composition  do 
leurs  nialéïit  es.  ^ 

11  fut  établi  au  concile  de  Mayence,  en 
1233,  que  les  luciférjens  de  la  ville  do  Co- 
logne consultaient  une  image  de  Lucifer,  qui 
leur  tenait  îien  d'oracle,  et  s  adonnaient  ii 
la  magie  (10(55).  La  Chroniffue  Belge  n'en 
l^arle  même  tjue  comme  de  fabricateurs  de 
maléfices,  el  elle  ajoute  qu1l  y  en  eut  une 
si  grande  quantité  de  livrés  au  feu  en  Alle- 
magne h  ce  titre,  pendant  la  môme  année, 
qu'on  ne  saurait  en  dire  le  nombre.  Kilo  as* 
sure  encore  qu*nn  professeur  de  nécronian- 
cie,  venu  de  Tolède,  avait  fondé  une  école 
dans  la  viUe  d'Ctreclit. 

MaislcscBlbares,  qui  parurent  dans  le  Pé- 
rigord  vers  11 '*0,  étaient  beaucoup  plus  ha- 
biles que  leurs  fières  d'Allemagne,  si  Ton 
en  croil  les  auteurs  rlu  tem|>s  (iOGtî).  Ils 
avaient  le  talent  de  changer,  dans  Tespace 
d'une  semaine,  Thomme  le  plus  rustique  et 
le  plus  ignorant  en  un  dialecticien  invinci- 
ble, en  un  docteur  universel. 

Kn  corn  lia ra ni  à  ces  récits  la  bulle  de 
Grégoire  IX  contre  les  sladingues  et  les 
actes  des  nombreuses  procédures  de  Tinqui- 
sijtion  de  Toulouse,  on  acquiert  la  preuve  la 
jilus  convaincante,  que  les  sectes  dualistes 
ilu  moyen  Age  se  livrèrent  réellement  aune 
umllitûde  de  pratiques  de  magie. 

Voici  dans  quels  termes  Grégoire  IX  f>ar!e 
i\e?i  sladingues  en  particulier,  comment  il 
décrit  leurs  sabl»ats,  el  les  cérémonies  quHs 
observaient  à  la  réceotion  de  leurs  néo(iliy- 
tes  (1067).  <(  Lorsquun  novice  demande  h 
être  ailmis  parmi  eux,  dit  le  souverain  Pon- 
tife, on  lui  présenle  une  espèce  de  grenouille, 
ou  môme  un  crapaud.  Ils  baisent  cet  animal 
au  derrière  et  h  la  gueule,  ils  mettent  roAmo 
sa  langue  dans  leur  bouche,  et  sucent  sa  sa- 
live. Ils  en  ont,  à  ce  qu  on  assure,  d'une 
grosseur  monstrueuse;  on  parle  de  la  gros- 
seur d'une  oie  ou  d*un  canard;  on  va  mémo 
jusqu'à  dire  la  grosseur  d'un  four. 

*  Le  novice  avance  ensuite;  un  homme 

—  Matii.  Pvr.,  Rub  annn  iH(î,  n*  10. 

(ItMiro  V.  Atuenic,  Chrome,  suU  aiinn  1160. 
(ItHîi)  V,  AtBERT.,  AI»1k  Sl«dl.,  CttTomc, 
(I0ÎJ5)  V.  Aliikiiic.,   Chroiiic.^   sub  «inrio    1233, 

—  TniTiiFU.,  Chrome.  Hirxauq..  subcml,  aiino. 
(100(1)  Mabu  T  ON,  AHohct,,  I.  Itl,  {K  Wî7,  EptuoC 

Henbert.  monochu 

(1(M>7)  V,  lUvJuint,  Ann&l.,  i.  XHI,  p.  U%  êà 
ann.  tî3l. 


iiS 


SAB 


DîCTîONNAIfCE 


SAB 


m 


d'une  graille  pâleur  se  présente  el  l'em- 
brasse; cet  embrassemenl  le  pénètre  <l'*iin 
froid  glacial»  el  lui  fait  oublier  les  dermes 
de  ta  foi  catholique. 

«  La  réceplion  est  suirie  d'un  festin^  après 
leguel  on  voit  descendre,  le  long  d'une  cer- 
taine statue,  un  chat  noir,  presque  de  la 
grosseur  d'un  chien  de  moyenne  taille.  Le 
nouveau-Tenu  doit  le  baiser  le  premier  au 
derrière  (1068).  Le  grand  maître  fait  la  même 
ehose  après,  puis  chacun  à  son  tour.  A  la 
fin,  le  grand  maître  s'incline  vers  le  chat  eu 
lui  disant,  «  pardonnez-nous,  i>  et  fait  signe 
k  ses  deux  assesseurs  de  faire  la  même  cé- 
rémonie ;  un  quatrième  personnage  ajoute  : 
«  Nous  vous  jurons  obéissance.  »  Ensuite 
on  éteint  les  lumières,  et  il  se  passe  des 
scènes  de  débauche  que  rien  ne  peut  rendre. 

«  Lorsqu'enfin  l'ordre  a  été  rétabli,  et  que 
chacun  a  repris  sa  place,  un  homme  éblouis- 
sant de  himière  depuis  la  tôte  jusqu'à  la 
ceinture,  mais  couvert  au  reste  d'un  poil 
épais  et  hérissé,  apparaît  subitement  à  un 
angle  de  la  pièfîe,  sortant  d'une  cachette, 
comme  ces  scélérats  en  ont  tant.  Le  grand 
maître  lui  présente  l'élu  et  lui  offre,  en  si- 
gne de  servitude,  un  filament  arraché  du 
vêlement  de  celui-ci.  L'homme  lumineux 
Paccepte,  le  rend,  el  recommande  au  grand- 
maitre,  en  le  félicitant  de  son  zèle,  le  nou- 
vel adepte  ;  ij  disparaît  ensuite. 

«  Ces  misérables  vont  communier  tous  le» 
ans  h  Pâqiie,  el  soustraient  l'adorable  hos- 
tie, qu'ils  traitent  ensuite  chez  eux  d'une 
manière  infâmel  en  haine  du  Rédempteur. 
Ils  disent  que  Dieu  a  chassé  du  ciel  Lucifer, 
el  Ta  précipité  en  enfer  contre  toute  justice; 
mais  qu'un  jour  Lucifer  lui  rendra  la  pa- 
reille, et  qu'alors  ils  iront  jouir  avec  lui  de 
l'éternelle  béatitude.  En  conséauence,  ils 
s'appliquent  à  faire  lent  ce  que  le  Créateur 
défend,  et  ne  font  rien  de  ce  qu'il  ordonne,  i» 

H  résulte  de  tout  ceci,  que  les  gnostiqnes 
du  moyen  âge  étaient  bien  les  continuateurs 
des  anciens  gnostiques,  et  en  outre  qu  ils 
étaient  constitués  en  sociétés  secrètes,  avec 
des  réceptions  mystérieuses,  accompagnées 
de  scènes  lubriques;  l'histoire  abonde  en 
renseignements  sur  ce  [)oint. 

11  n^st  pas  moins  certain  que  la  plupart 
des  sectes  vaudoises  donnèrent  dans  les 
pratiques  de  la  ma^ie.  Richard  Roussel, 
dans  sa  rapsodie  intitulée  De  fEUat  et  mu- 
tation des  tempsy  confond  tellement  les  vau- 
dois  et  les  magiciens,  qu'il  emploie  indiffé- 
remment ces  deux  mots  l'un  pour  l'autre. 
C'était  un  effet  inévitable  de  leur  mélange 
avec  les  néognosliques,  surtout  avec  les  rou- 
cariens,  l'une  des  sectes  les  ulus  abomina- 
bles du  gnoslicisme  (1069).  On  les  accusa 
pareillement  de  vénérer  les  chats  el  les  cra- 
pauds, et  de  tenir  des  sabbats.  Le  moine 
ivonnet  les  en  justifie,  du  moins  en  tant  que 

(1068)  Ce  sont  les  cérémonies  d*une  réonion  de 
roopses  décrites  cinq  cents  ans  à  Tavance. 
^  (1069)  c  Hi  dicebant  hominem  non  peccare  intra 
dnctiiram,  quia  crimina  ex  corde  exeunt.  > 

(1070)  \.  Trithem.,  Chronic.  Hirsaug.,  t.  H. 

(1071)  Soclétas  hominum  intelligenliae. 


vaudois  :  c'est-à-dire  que  ces  actes  scat 
étrangers  aux  doctrines  primitiTes  de  la 
secte. 

Ces  détestables  roncariens,  les  beghard^ 
non  moins  impurs,  et  les  luclférienis  ont 
prolongé  très-lonstemps  leur  existence.  U 
docteur  Pilicbdorf  assure  que  de  son  temps 
il  y  avait  encore  des  lucifcrien^,  qui  véné- 
raient Lucifer  et  le  rp^ardaienl  comme  ub 
frère  de  Dieu,  que  cetui-ci  avait  injostemeiit 
dépouillé  de  son  céleste  héritage.  Ib  b 
pnaient  de  leur  donner  des  Cre^n  s.  lis  îq- 
molaient  en  son  honneur  de  petits  enfiiits. 
Ils  lavaient  la  tête  de  ceui  qtil  avaient  rieit 
le  baptême,  afin  de  leurôter  le  caractère  du 
christianisme.  Ils  se  réunissaient  6nm  ét$ 
lieui  souterrains,  pour  célébrer  leurs  mys- 
tères immoraux.  Les  lucifériens  dltalie  s% 
cachèrent  pendant  longtemps  sens  le  nom 
des  fralricelles,  quoique  leur  dactrioe  ftt 
entièrement  différente.  Pendant  k  iir 
siècle,  ils  envoyèrent  de  nombreux  mis- 
sionnaires en  Xlîemagne,  principalemeDt 
dans  la  Bohème  (1070). 

En  1411,  une  secte  de  cathares,  qui  |ift» 
nait  le  titre  de  société  illuminée^  (1071)  et  qui 
était  dirigée  depuis  un  grand  nombre  é"m- 
nées,  dans  (e  Cambrésis  et  le  Brabantr  }Hir  ub 
vieillard  du  nom  de  Gilles  le  Chantre,  re- 
leva imprudemment  la  téCe  ;  mais  bieotACi 
réprimée  avec  violence  (1072),  elle  fut  foité») 
de  rentrer  dans  son  obscurité* 

Cet  avertissement  sévère  rendit  prudaoli 
les  gnostiques  de  France.  Ils  se  lînreni  ei* 
chés  pendant  quelques  années  encoro;  f;»»» 
enfin,  en  1US9,  il  leur  devint  impossible ée 
se  contenir  plus  longtemps.  Enliardis  pr 
leur  nombre  dans  la  province  d'Artois,  ih 
négligèrent  toutes  les  précautions,  eitinreM 
fréquemment  des  sabl)ats  phi^  bruyants  iH 
uns  que  les  autres.  Les  magistrats  ne  tAr# 
rent  pas  h  s*en  mêler;  les  prisons  se  im- 
nlirent,  les  informations  5e  muïtii  liM^frt 
les  bûchers  se  dressèrent;  et  le  duc  1 
de  Bourgogne,  aussi  scandalisé  qu'au  ^ 
ce  qu'il  entendait  dire  de  son  pays  d^Arlois, 
envoya  des  officiers  de  la  justice  d'Amieûi 
et  des  gendarmes,  avec  ordre  •  de  pendw 
aux  branches  les  mauvais  garçons  »  qui 
leur  tomberaient  entre  les  ntains.  •  Bes»^ 
coup  de  gens  qui  liaïoient  de  vieille  haine,  t 
comme  dit  Monstrelet,  protiièrent  de  aHi 
occasion  pour  perdre  leurs  ennemis. 

La  ville  d'Arras  était  le  foyer  du  liberii 
nage.  «  En  ceste  année  IWè,  continue  îi 
même  écrivain*  (1073),  en  la  ville  d*ArrftSi 
au  pays  d'Artois,  advint  un  terrible  vêsA 
pitoyable,  que  l'on  nommoit  vaudoisie,  et  m 
sçay  pourquoi.  »  Malgré  son  ignorance  atTec!- 
tee,  le  partial  historien,  en  déTOîlant  les 
mystères  des  assemblées  nocturnes  des  pré-l 
tendus  vaudois,  trace  un  tableau  auquel  Û^ 
est  impossible  de  se  méprendre.  Ses  vau'  *" 

(1072)  V.  Balux.,  Miicellanea,  U  H,  p.  277.- 
Sponde,  Annal.  —  I>*Arqpmtbé,  ColiecL  ji^n  L 
I,  p.  201. 

(1073)  Chroniq, ,  t.  Ifl.  —  IfiiEt,  in  ÂwuL 
Fiandr.,  1,  xvi. 


SAO 


DES  MIRACLES. 


SAU 


8tf 


es  néognostlques;  il  n'est  fias  jusqu'à 
innc  i»n  foi  rue  de  dyable,  tlonl  ils  ne 
f  jamais  le  viêage^  »*el  aux  autres  nr- 
gncmcnts  des  réunions  gnostiqiies 
ïB  mentionne  avec  des  détails  d'une 
k  Iro)»  voisine  du  cynisme. 
Bult'tiide  de  [»erso'nncs  de  toute  con- 
mt  Irouvèreut  compromises  dans  les 
Res;  l^eaucoup  furent  apfdiqiiees  h  la 
bn  ^  en  vertu  des  dénonrialions  de 
:i>nï|dires.  Les  plus  rîtiies  rarheièrent 
0  h  prix  d'orgenl.  rîusieurs  penlirent 
fortune  et  enïfdois;  des  lauiillcs  en- 
se  conidamntTcnt  h  un  exil  volou- 

K  pouvant  supporter  le  poids  de  la 
ans  plus  tard,  en  1^88,  les  munies 
re|Mrurenl  dans  la  même  ville  (107i), 
*hroniques  du  temps  en  parlent  dans 
mes  termes  ;  seuicmenl  la  vaste  [jro- 
|intamée  h  celte  oreasion  eu!  un  autre 
Kent.  Le  parlement  de  Taris  évoqua 
R  et  ayant  reconnu  dans  les  défmsi- 
in  fcrtaîn  nmnfjre  d*impulntîons  ea- 
•uses,  i!  jugea  que  tout  était  pure 
lie,  ilécliar^ea  les  accusés  par  un  ar- 
SO  mai  t491,  sévit  contre  les  calom- 
ir&i  et  ré(>rimanda  ceux  des  [>remiers 
%i  avaient  [ironoucé  avec  trop  de 

tïù  après,  en  1577^  la  nouvelle  rau- 

l  vauderie,  connue  on  avait  dit  à 

iV88.  se  manifesta  h  Toulouse  avec 

ériat  ;  naais  cette  imprudence  lui 

ne  peut  fdas  funeste,  car  la  prison 

Rf,  suprême  raison  des  magistrats 

loi,  ne  lanlèrenl  pas  h  venger  la 

[^utraj^ée.  Quatre   cents  personnes 

tées  dans  les  cacljots  ;  la  marque 

lis  se  trouva  sur  un  grand  nombre; 

se  virent  condamner  à  expier  dans 

^it'CS  quelques  jours  d'erreur  et  de 

^hostiques  s'agitaient  en  Italie  dans 
ïc  temps;  c'étaient  bien  des  j^nosli- 
relfct  que  ces  sectaires  des  diocèses 
la  et  de  Bergarne ,  auxquels  le  ivipe 
jreprot  bail  ^^ar  sa  bulle  ifoncsiis  les 
":  renonciation  h  Dieu,  au  chrome  et 
,  d'immolation  de  petits  enfants, 
du  démon,  de  inaléliccs  et  de 
|s.  Il  sérail  facile  de  rcrueilliren- 
_5ieurs  faits  île  celle  nature  iusquA 
Oque  beaucoup  (»lus  raf^iTochéc  tio 
mni  et  de  démontrer  ainsi  la  durée  dri 
m  de  l'hérésie  au  sein  de  la  suriélo 
Kie  nenJanl  un  temps  [dus  long 
Ko  le  croit  communcmeiiL  Tels 
Iftfic  les  éléments,  tous  pins  irjimrs 
is  que  les  autres,  ilonl  se  funuaient 
jr>nunables  réunions.  Les  dernières 
'ordre  des  temps    sont  celles  de  La 


sions  citer,  comme  ayant  un  caractère  |  arfa^l 
d'autlicnlicilé  (1075). 

Los  sabbats  de  La  Haye-du-Puils  se  tenaient 
en  dilîérents  lieux  autour  de  la  bourgade 
déco  nom,  mais  le  nlus  souvent  dans  une 
forêt  appelée  bois  d'Etancelin.  On  }  vil  ta 
dense  des  adainiles,  les  rondes  dos  h  dos, 
Toirrande  burlesque  du  sacrifice  de  In  messe, 
par  de  faux  préUcs  qui  entremêlaient  leurs 
cérémonies  de  farces  et  de  culbnles;  en  un 
mot,  tout  ce  qu'il  y  eul  jamais  de  plus  bles- 
sant (lour  la  pudeur,  de  plus  ontraj^eant  k  la 
morale,  de  [dus  insultant  jfOiir  la'religion. 
Beaucoup  de  [fersonnesarriv^Venl  h  rinî[)ro- 
Tiste  et  sans  s'en  douter  au  milieu  do  ces 
bacchanales;  les  unes  furent  maltraitées, 
les  aulres  forcées  de  rebrousser  chemin;  un 
silence  absolu  fut  ituf>'»^é  h  toutes.  Cefien- 
danl  il  était  impossible  que  les  juges  du 
bailliage  de  la  îocalilé  ne  se  trouvassent  (las 
bientôt  informés*  Ils  le  ftirenl,  et  la  procé- 
dure comnienn*.  C'élnit  en  itjf)9.  Il  y  eut  cinq 
cent  vingt -cina  intlividus  impliqués  dans 
ralT*iire,au  noninrc  desquels  cent  cin<juante- 
qtialre  plus  que  les  autres,  dont  dix  faisoienl 
les  aveux  les  [dus  comjdels. 

Le  |jarlt*ment  de  Kouen,  qui  poursuivait 
alors  une  atîaire  toute  semblable,  dont  le 
Pont-de-fArche  avait  été  le  ibéâlre,  évoqua 
aussi  le  jugement  de  celle -1^,  en  accordanl 
au  juge  du  lieu  d'en  connaître  jusqu'à  sen- 
teniM!  excln>ivement. 

11  est  impossible  de  [leindre  l'épouvante 
qui  régna  dans  le  [lays  pemlanl  riuslruclion 
du  prucès.  11  y  eul  des  sorciers  jsartoul;  les 
uns  en  avaient  entendu  tomlior  la  nuîl  \mv  le 
luyau  de  leur  theminée,  ils  les  av.iienl  môme 
vus,  reconnus,  et  ib  avaient  conversé  avec 
eux  ;  les  autres  en  avaient  vu  tombera  terre, 
près  d'eux,  dans  les  cliamps,  dans  tes  che- 
mins; ceux-ci  les  avaient  vus  passer  par  lan- 
des h  la  hauteur  des  arbres;  ccux*lè  en 
avaient  entendu  et  les  avaient  reconnus  Ik  la 
voix.  Un  grand  nombre  de  témoins  officieux 
allèrent  (Ié[i0ser  dans  ce  sens  devant  les 
magistrats, 

Anrès  une  annéo  d'informations,  quatre 
malheureux  avaient  été  condamnés  au  feu 
et  allaient  subir  leur  sort;  ïeâ  aulres  atten- 
daicnt  la  décision  du  juge.  Un  ordre  du  con- 
seil du  roi,  provoqué  fjar  le  [premier  [(rési- 
dent rellol,  contre  l'avis  duquel  la  senlent  o 
avait  été  rendue,  vint  surseoir  h  rexécuMon 
et  h  loule  procédure  ultérieure  pour  la  inéme 
cause,  avec  injonction  d'envoyer  de  suite  à 
la  cïianccllcne  toutes  les  pièi-es  du  procès. 
Le  [mrlemenl  fut  altéré  du  coup.  Mais  après 
quekpies  jours  de  stupeur,  il  releva  la  tête  ; 
les  conseillers  se  réunirent,  délibérèrent  cl 
réili gèrent  des  remonlrances  vigoureuses. 
ÎS  y  avait-il  pas  eu  adoration  du  bouc,  du 
î:r«nd  homme  noir,  malélkes,  conjoncltims 


.  I*uits,  au  diocèse  de  Coulances.  Ce     illicites,  sacrifice  an  démon,  danses  dos  h 
dernières  du  moins  que  nous  puis-     dos*  renonciation  à  Dieu,  au  chrome  el  au 


I».  Fr,   Bjitîhocis,  Commet,  in  iHuL  IS, 
mtuL  —  Uo&itA,  Uhloriai  dû  Fn,  L  ttH, 

fit  faut  mentionner  celles  de  Vorhcric  et 


t\c  h  Fcrlc-Miloii,  pcndaiil  le  régne  de  Charles  IX . 
(  V,  Èlém.  inrle»  nmqidcnt  et  tes  Mfchrs^  dam  U 
Cvitcciw)*  lie  C.  Lttu.n,  l,  IL  ) 


m 


SAC 


DICTIONNAIUE 


SAC 


l>apt%nie?  N'y  allait-il  pas  du  bien  Uigé  de 
tant  d'arrôts  sur  la  matière,  de  l'nonneur 
des  parlements,  et  principalement  du  fidèle 
parlement  de  Normandie?  Le  nouvel  ordre 
de  choses  n'allait-il  pas  compromettre  la  re- 
ligion, favoriser  les  crimes,  encourager  l'a- 
postasie, flétrir  la  mémoire  de  vingt  rois,  r|ui 
avaient  rendu  des  ordonnances  à  ce  sujet, 
déverser  le  blâme  sur  toutes  les  cours  judi- 
ciaires du  royaume  ? 

Le  gouvernement  ne  tint  aucun  compte 
des  remontrances,  et  h  vingt  mois  de  là  survint 
une  ordonnance  par  laquelle  il  était  enjoint 
d'ouvrir  les  portes  des  prisons  à  tous  ceux 
qui  se  trouvaient  détenus  pour  le  seul  crime  de 
sorcellerie,  avec  défense  d'intenter  des  {pour- 
suites à  l'avenir,  et  promesse  d'une  déclara- 
tion générale  sur  la  matière.  Au  chancelier 
d'Aligre  revient  le  mérite  de  cette  ordon- 
nance, qui  eut  un  grand  retentissement  dans 
toute  la  France  (1076). 

Enfin,  la  déclaration  promise  |)arat  en  1682, 
après  d)\  ans  d'attente.  Elle  punissait  le  sa* 
crilége,  la  fourberie,  rinunoralité,  l'abus  des 
choses  saintes,  l'impiété,  les  sortilèges,  et 
semblait  innocenter  la  magie  tant  qu'elle  ne 
se  porterait  pas  à  ces  excès.  C'était  un  chan- 
gement total  de  l'esprit  de  la  législation  sui- 
vie jusqu'alors;  mais  aussi  la  tournure  des 


ron 
succéder 

h  des  siècles  d'immoralité,  et  les  sabbats 
tomber  dans  l'oubli. 

SACRE  DES  ROIS  DE  FRANGE.  Ce  sujet 
présente  deux  questions  à  traiter,  d'abord 
celle  qui  concerne  la  sainte  Ampoule,  et 
ensuite  celle  qui  ejSt  relative  à  la  guérison 
des  scrofules  par  l'attouchement  du  monarque 
après  son  sacre.  En  ce  qui  concerne  la  sainie 
Am[)0ule,  il  serait  inutile  de  rouvrir  des  dis- 
cussions maintenant  épuisées,  sur  lesquelles 
il  ne  se  nrésente  pas  de  documents  nouveaux, 
et  dans  lesquelles,  par  conséquent,  tout  pro- 
noncé de  jugement  est  infirmé  d'avance  par 
des  jugements  contradictoires.  Nous  nous 
contenterons  donc  de  remettre  en  lumière 
les  pièces  du  procès,  afin  que  chacun  puisse 
se  former  une  opinion. 

h  La  sainte  Ampoule. 

La  sainte  Ampoule  parait  avoir  été  une 
de  ces  fioles  laerymatoiret  que  les  Romains 
plaçaient  dans  les  tombeaux  auprès  des  dé- 
pouilles de  leurs  morts,  et  dont  on  retrouve 
de  si  fréquents  échantillons  dans  les  sépul- 
tures païennes.  Sa  grandeur,  sa  forme ,  la 
nature  du  verre ,  sa  couleur,  tout  s^y  rap- 

(1076)  V.  De  Saint-André,  LeHre$  au  snjel  de  la 
marne,  —  Boissier,  Recueil  de  LeUre$  au  sujet  des 
maléfices.  —  Floquet,  UisL  du  Parletnent  de  Nor- 
uMtiaie,  I.  V. 
(i'077)  Largeur  de  r.iinpoule.    i  pouce  7  lignes. 
Largeur  du   col.    .     .     »    —     7    î;2 
Largeur  du  fond.  .    .    I    —     I 
Longueur  de  Paiguille 
d'or  qui  scrvail  h  ex- 
iraire  le  ba«imc.    .    "2    —   li 


porte  f  1077V,  et  c'est  déjà  un  point 
en  faveur  ue  sa  haute  antiquité. 

Le  baume  qu'elle  contenait,  depi 
temps  congelé,  durci,  adhérent  au 
de  couleur  terne-jaunAtrc  ou  tann 
l'apparence  et  l'odeur  de  baume 
mélangé  de  benjoin.  Cette  dessiccai 
plique  facilement  ))ar  la  longueur 
et  par  la  manière  dont  la  fiole  étai 
c'est-à-dire  avec  un  simple  mo 
taffetas. 

Suivant  une  opinion  populaire,  i 
ment  et  aociennement  accréditée, 
Froissart  s'en  est  fait  l'écho  (1078), 
de  la  sainte  Ampoule  ne  diminui 
nonobstant  ce  qu'on  en  prenait  eh 
pour  l'onction  des  monaraues;  mais 
erreur,  avouée  par  Harlot  lui-m< 
s*était  constitué  le  défenseur  de  la  ' 
relique  (1079).  Il  décroît,  dit-il,  i 
qu'on  en  prend ,  et  il  est  facile  d*a; 
tous  les  coups  d'aiguille  qui  y  ont 
nés,  pour  en  extraire  les  parcell 
mélangeait  ensuite  avec  le  baume 
et  en  plus 'grande  quantité,  qui  se 
onctions,  de  sorte  qu'il  y  avait  biei 
tion  d'un  tiers. 

La  sainte  fiole  était  enfermée  dai 
d'une  colombe  de  vermeil  longue  de 
8  lignes  ^ans  la  tète,  posée  sur  i 
de  3  pour  es  fO  lignes  1}2  de  h 
large  de  3  pouces,  d'or  massif 
])ierreries;  le  tout  posé  sur  unp) 
meil ,  aussi  semé  de  pierrenei 
d'une  bordure  d'or ,  à  laquelle  é 
chée  une  <  haine  d'argent,  qui  se  pi 
le  cou  de  la  personne  chargée  < 
rAm(K)ulc. 

Ces  préambules  posés,  restent  ac 
lions  subsidiaires  à  examiner  :  savoi 
Ampoule  a  une  origine  céleste,  et 
donnée  de  Dieu  pour  le  sacre  de  CI 

1*  Et  d'abord  Clovis  fut-il  sacréTIl 
convenir  que  rien  ne  l'indique,  ni 
monuments  historiques  de  l'époqiu 
les  souvenirs  de  la  première  raç 
rois. 

Le  premier  monument  authentiqi! 
charte  de  Louis  le  Débonnaire  de  H 
environ,  dans  laquelle  on  lit  à  l'oei 
TKglise  de  Reims  :  «  C'est  en  cet 

3ue  notre  nation  des  Francs,  et  noi 
u  même  nom  que  nous  (1060),  roi 
même  nation,  méritèrent,  en  vertu  d 
fait  spécial  de  Dieu,  et  par  le  min; 
saint  Rémi,  d'être  purifiés  dans 
sacrés  du  baptême,  et  illuminés 
dons  du  Saint-Esprit;  c'est  là  égalai 
le  très-noble  prince  eut  le  bonbeor 

(1078)  lluçucs  de  Saint-Victor,  décédé 
au  chapitre  De  unciiouc  rcgum  Fraucorms 
la  "preuve  que  cette  opinion  étail  accrcdil 
temps. 

(1079)  Voy.  Maalot.  U  Théâtre  d*km 
magnificence  préparé  au  sacre  des  rois. 

(1080)  Clovis  est  le  même  nom  que  Ià 
transforme  dans  le  bps  des  siècles  :  Chlor 
Lovis»  Louis  ;  ce  point  est  hors  de  toute 
tion. 


SAC 


DES  MIRACLES. 


SAC 


850 


ufï  second  hienfait  tie  Dieu,  la  sainte 
des  rois  (1081),  » 

bond  témoignage,  mais  posiérîeur  è 
d'un  demi-siècle,  se  lire  d'un  dis- 
C^noncé  par  Hinrmar,  archevôi]ue  de 
lu  eoneile  de  Metz  de  ]>m  8G9.  tenu 
,ûn  du  sacre  de  Charles  le  Choavo  cri 
Je  roi  de  Lorraine  ;  ^  €lov:.s,  dil-il, 
!l  sacré  roi  avec  *ïn  rlirôme  descendu 
U  eldonl  le  suridus  est  encore  maiii- 
I  noire  possession  (1082).  » 

imignages  sonl  d'une  graiiric  îmfïor- 
re  sauiail  se  le  dîssidmler;  f«i  qiia- 
lersonncs  (jiii  [iarlent  de  la  sorte,  la 
'  de  leurs  alliriuatioris,  les  circons- 
^ccîisoires  qui  s>  joigneni,  méritent 
use  atlenliun.  Maïs  ils  sont  de  quatre 
Postérieurs  aux  évt'-nements,  et  ne 
bien  qu'une  seule  chose,  savoir  : 
alors  régnante  en  celte  malière. 
^e  ôhsobj  des  écrivains  antérieurs  et 
mporains,  la  non-consécration  Ihou 
es  descendajïts  de  Clovis,  forment 
côté  ojïjiosé  un  argument  négatif 
id  poids. 

I&ule  (pic  Wainba,  roi  des  Visigotlis 
pe»  qui  régnait  environ  deux  siècles 
vis,  fut  sacré;  mais  quelle  [irenve 
çn  tirer  par  ranpoil  à  Clovis?  il  est 
'  que  les  empereurs  çrecs  allaient 
une  sorte  de  !)énédïclion  on  de 
îon  de  la  p.irt  de  l'arcliev^que  de 
nople,ilèsleciuiiuièmc  ^iè,  le;  mais 
qu'on  en  peut  corjchire  au  |>lns, 
le  sacre  deljovis,  s'il  était  prf*uvé. 
ni  le  seul  ni  le  premier  exemple 
irtes  de  cérémonies.  On  cite  onim 
âge  des  sinnnffs  tk  Metz.t  Pé;  in, 
Lcontume  »les  Francs»  fut  élu  roi  et 
n[i063).  »  Sans  discuter  sur  celui  «les 
Kinbres  de  la  phra  e  auquel  se 
■  la  proposition  imidenle,  il  srifïit 
lj>peler  répomjc  éloigrréc  u  larpiellc 
"^édigécs  les  .l/î/ia'?.*,  [rour  cotu|iron- 

Ics  ne  peuvent  avoir  aucune  autorité 
is  jH\'>ent. 
un  dernier  témoignage  ca|iable  de 
^  lui  seul  la  rpiestiun,  s'il  était  rc* 
Ur  authentique;  c'est  un  testament 
kend,  dans  lequel  un  lit,  en  }iarlant 
ïs  :  •  Ce  prince  ifue j'ai  élu  au  rouai 
ttain  pouvoir,  h  cette  royauté  (fni  ne 
pînt,  t|ue  j*ai  ba,>tisé,  dont  jai  été 
rauqu'-d  j'ai  communiqué  les  sent 
1  Saint-Fsj>rit  dans  le  sa<'rement  de 
fion.ctquej'ai  sm  rend  par  ronctioa 
M  br^  me  (108'*).,.»  M  ai  s  la  pièce  d'oii 
le  est  lirédnnne  lieu  ïx  de  grandes 
Ions,  Saint  Hemi  y  dit   lui-même 

[In qiia,  aiictore  Din> ctcaapMalorc  sancto 
ei»i!   imstra    Fnucfînim   ru  m  îTipiivoro 
cjnstii'iTi  pciitis,  s;icri  Umùs  li:ïfïtisui;rU:; 
[  ftr|»tironiiis    Spiriuis  ssintti  ei':Uia    iUiis- 
"eruil  .  s*!«l  el  ips«*  i<»x   uolxlissiïims  xmï 
îtcm   pciuiigi  Dei   cttt^inciuia  digTiits 

dltits  siiniptochrismnli%iintlc  ei  adhut; 
rpcrtîïit'lits  et  in    rcj^ciu    e<ïnsccraUis.  t 


qu'il  a  rédigé  Irois  testaments,  Tun  h  qua- 
torze années  de  Ifi,  Taulre  à  sept  ans,  puis 
eniln  celui*ci,  qui  contient  la  suostancc  des 
deux  |>rcmiers  et  y  ajoute.  MaisFloard,  qui 
a  rapfjorté  le  premier  cette  pièic  dans  son 
fJistmrede  fiitjiîstrdf  Hiims^  n  avait  pas  une 
grande  critique,  et  en  outreles  diversmanus- 
critsqni  existent  de  son  Histoire  sont  loin 
de  s  ai:cortler  en  ce  point.  «  Quelque  jfcine 
qu*aions  fieu  prendre,  dit  Ni*'olas  Cliesnau» 
son  traducteur,  nous  ne  l'avons,  loulefois, 
sccu  si  dextreuïent  remettre  (le  Icsiamenl) 
qn'i*  sembloilcstre  de  besoin;  ear  les  trois 
exemplaires  que  nous  avons  leuz  et  relcuz 
sont  corrompus,.,  les  uns  ont  plus,  les  au- 
tres moins,  et  les  autres  sont  pleins  de 
lrans|tositions.  » 

Les  Bollandislcs,  en  reproduisant  celle 
pièce  dans  leur  fiistoirede  «aint  Hemi^  oui 
éplen»ent  publié  un  autre  testament  plus 
abrégé,  dans  leqtiel  il  n*esl  aucunement  fa- 
mention  du  sarrc,  l^i  supposant  qu'ils  soicr 
authentiques  l'un  et  1  autre,  ce  iUmi  le 
meilleurs  critiques  ne  conviennent  pas, 
en  suî»posant  que  parmi  les  manuscrits  di. 
Floard,  celui  que  Chesnau  a  suivi  soit  le 
meilleur,  ce  qu'il  serait  diflii  ile  dYHablir,  il 
en  résulterait  au  moins  que  le  chrome  dont 
Clovis  fut  sacré  n'aurait  rien  de  divin,  car 
saint  Hemi  n'aurait  pas  manqué  de  le  dire 
en  (jareille  occasion  ;  de  sorte  que  ce  témoi* 
gnage  prouverait  en  mémo  tem[»s  pour  et 
contre  ceux  qui  l  invoquent.  Quoi  donc  de 
jdus  incertain  que  tout  ceci? 

2Teul-on  attribuer  une  origine  céleste  à 
la  sainte  Ampoidc?Mùme  incertitude.  A qna- 
tre  siècles  du  bajilômc  de  Clovis,  tous  lus 
témoignages  la  prorlament  céleste,  les  con- 
temporains n'en  disent  fias  un  mol,  lors 
ménic  qu'ils  avaient  l'occasion  cl»  ce  sem- 
lile,  le  devoir  d  en  } varier, 

Saint  A  vil,  évèque  de  Vienne,  dans  sa  let- 
tre «le  congratulation  h  Clovis  h  roccasion 
de  son  bafitème,  ne  pouvait  manquer  de  re- 
lever celte  glorieuse  (lariicularilé,  si^  elle 
avait  été  vraie:  or,  il  n'en  dit  rien,  quoiqu'il 
cite  dos  circonstances  beau«'0up  moins  im- 
pOJlanles. 

«i  La  Nativité  du  Seigneur,  lui  dit  le  pré- 
lat, a  été  convenablement  choisie  pour  hi 
corjsommation  (Fune  si  grande  œuvre;  car 
l'tmde  vous  a  airïsi  régénéré  [tour  le  salut , 
IcjnMr  rnèiue  où  le  Seigneur  des  ciemi  est 
cnlré  dans  le  monde  pour  le  sauver;  de 
soric  que  la  solennité  de  la  naissance  du 
Seigneur  est  aussi  la  solennité  de  votre  pro- 
f>re  naissance î  de  votre  naissance  dans  le 
Seigneur,  et  de  la  naissaui-e  *lu  Seigneur 
dans  le  monde.  C'est  ainsi  qnc  vous  avez 
consacré  votre  âme  h  Dieu,  votre  vie  dans  le 

(Vid.  nvRO%%,  mU  anno  8^1,  n"  lOlt) 

(H>S3ï  *  Pipintjs  sccUMctinii  irmrem  Franconnn 
rtceuis  ad  rcgeii!  cl  injcttts.  »  {Annaiei  h!^i,  êI  S. 
Hert'iH.) 

(IO»i)  *  Qitem  în  rop-w^  majesiatis  riilmcn  pcrfHS 
irm  iluranirufii  cfegi,  linpti&avi,  *ïe  sacro  fotilc  sii^- 
c<\>i,  (loniKpic  scpiiriîiriiis  ,^|Hritus  consij;riavi,  «*l 
}M'r  t'jtiMlciii  sacii  rtiHsmatis  uriclioHcm  ord'ttnvj 
in  rf*}:»*rii,,,  » 


%z\ 


SAC 


DICTIONNAIRE 


SAC 


siècle  présent  et  votre  gloire  pour  la  posté- 
rité (1085).  » 

On  objecte  que  celte  missive  fut  plus  nro- 
lîablement  adressée  à  Clovis  avant  son  Da|>- 
téme  ;  mais  le  contexte  ne  comporte  guère  la 
supposition,  quoi  qu'en  dise  Tabbé  Pluche, 
dans  sà  Lettre  sur  la  sainte  Ampoule. 

Lo  pape  Anastase  II  écrivit  de  son  côlé  une 
lettre  de  félicitations  au  monarque,  mais 
sans  faire  aucune  allusion  au  merveilleux 
événement  qui  aurait  été  cependant  le  fait 
capital  de  la  cérémonie. 

Saint  Rémi,  dans  ses  lettres  à  Clovis,  lui 
rappelle  souvent  Theureux  jour  auquel  il 
est  devenu  chrétien,  afîn  de  fui  remettre  en 
même  tem))s  sous  les  yeux  les  obligations 
de  son  baptême  ;  il  se  pose  devant  lui  comme 
protecteuretî)ère,  comme  instituteur  et  con- 
seiller; mais  rien  qui  puisse  faire  soupçon- 
ner une  telle  faveur,  dont  le  souvenir  pour- 
tant aurait  été  une  si  puissante  exhortation  à 
bien  faire. 

Fortunal,  dans  sa  fie  de  iaint  JRemi,  n*cn 

I)arle  pas  davantage.  Il  est  vrai  que  son  si- 
once  ne  lire  iias  h  conséquence,  quoiqu'il 
.se  fût  proposé  |X)ur  but  de  raconter  les  mi- 
racles du  grand  évoque  ;  car  son  travail  est 
tellement  succinct,  qu'il  n*énumère  que  la 
plus  petite  partie  des  faits,  et  en  omet  de 
très-importants  bien  connus  d'ailleurs. 

Le  silence  de  Grégoire  de  Tours  est  beau- 
coup plus  remarquable  en  ce  point,  car  This- 
torien  s'appesantit  sur  les  moindres  circons- 
tances du  baptême,  et  ne  dit  rien  de  celle- 
ci.  Il  parle  même  des  parements  du  baptistère 
et  des  eaux  de  senteur  répandues  dans  l'é- 
glise. «  ftemi  ordonne  de  préparer  les  fonts. 
Le  pavé  de  l'église  est  recouvert  de  tapis 
aux  brillantes  couleurs,  ses  murs  ornés  de 
draperies, le  baptistère  a  sa  parure  de  fêle; 
on  répand  des  aromates,  des  cierges  i^arfu- 
més brûlent  aux  autels,  tout  le  vaisseau  du 
baptistère  (1086)  est  rempli  delà  plus  suave 
odeur,  et  Je  Seiçneur  avait  comblé  toutes 
les  âmes  d'une  si  grande  joie,  que  chacun 
s'imaffinait  respirer  les  parfums  du  ciel. 
Tout  étant  ainsi  préparé,  la  procession  s*a- 

n08o)  c  Cujus  spicndorem  congrue  Rcdcinpioris 
noslri  Nalivitas  Inchoavît;  ut  consequciitcT  eo  dio 
ad  salulero  regenerari  ex  unda  vos  parcal;  qao  na- 
liim  redemptioni  siiae  cœli  Doiiiinuin  muiidus  icce- 
pif.  Igitiir,  qui  celebris  est  natalis  Domini,  sit  et 
voslri  :  quo  vos  scilicel  Christo,  quo  Christus  or- 
tus  est  niundo,  in  quo  vos  animant  D<h>,  vilam  prx- 
seniîhus,  famam  posieris  consecrastis.  i 

(1088)  Dans  les  grandes  villes,  on  plaçait  toujours 
le  baptistère  en  dehors  de  Tcglise,  afln  de  pouvoir 
y  disposer  plus  aisément  les  vastes  cuves  dans  Ics- 

Îiuellos  de  nombreux  catbccumènes  recevaient  par- 
ois le  baptému  en  niôuie  temps. 

(1087)  f  Jussit  Remigius  lavacrura  prscparari. 
Velis  depiclis  adnuibranlur  plate;e  ecclesiie,  cor- 
tinis  albêntil)us  adornanlur,  baptisterium  compo- 
nltur,  balsamadifTunduntur,  micanl  flagrantes  odorc 
ccrei,  totumque  lemplum  baplisterii  divino  resper- 

Êitur  ab  odore;  talcniquc  ibi  gratiam  adslailtibùs 
eus  tribuit,  ut  scssimarent  se  paradis!  odoribus 
conlocari.  Sicque  praîcedcntibus  sacrosanctis  cvan- 
gciiis  et  crucibus,  cum  h'ymnis  ctcantibus  spiritua- 
liliUs  a!<|uc  N?faniis,  sanolorumquc  nominibus  ac- 


ï 


Tance,  précédée  des  croix  et  dessaii 
giles,  en  chantant  des  hymnes  et  d» 
ques  spirituels  entremêlés  aux  liU 
saints.  Le  pieux  pontife  sort  de  la 
royale,  en  conduisanlle  roi  par  la  n 
qu'au  bajUistère,  et  suivi  de  la  rei 
)ouplc.  Pendant  la  route,  le  roi  i 
'évêque  cette  question  :  Cher  maitre 
00  royaume  de  Dieu  que  vous  meprc 
Ce  n'est  pas  cela,  lui'répondit  Tévèi 
est  rentrée  de  la  voie  par  laquelle 
rive.  Le  roi,  ayant  demande  de  lui 
baptême  au  pontife,  s'avança  bieRl 
veau  Constantin,  vers  le  bain  salu 
il  allait  se  laver  de  la  lèpre  origiu 
purifier  des  souillures  de  ses  prer 
chés.  Lorsqu'il  fut  arrivé  au  bord  i 
cine,  le  saint  pontife  de  Dieu  luic 
langage  élégant  :  a  Baisse  la  tète, 
cambre, adore  reque  tu  as  brûlé,  brO 
tu  as  adoré;  >> car  le  saint  évoque  R( 
un  esprit  cultivé  par  l'élude  de  las 
des  belles-lettres,  sans  compter  que 
tus  émincntos  le  plaçaient  dans  la 
au  même  rang  que  Sylvestre...  Ià 
que  le  roi  eut  fait  profession  de  c 
seul  Dieu  en  trois  personnes,  il  fu 
au  nom  du  Père  et  du  Fils  et  du  î 
prit,  et  ensuite  oint  du  saint  ehrêm< 
sceau  du  signe  de  la  croix  de  Jésu 
Plus  de  Irois  mille  hommes  de  soi 
reçurent  aussi  le  l)aj)(ôme  (1087)...  i 
Fort  embarrassés  de  ce  silence  obs 
contemporains,  les  défenseurs  du 
répondent  que  le  pape  Anastase 
vait  bien  ne  pas  en  être  informé 
il  serait  surprenant  que  lo  fait  du 
fût  arrivé  jusqu'à  lui,  dépouillé  d'i 
constance  plus  merveilleuse  quo  le  l 
et  que  Tévêque  de  Iloims,  en  écri 
chef  do  l'Eçliso,  eût  omis  ou  ouWl 
cessoiresi  im]!Ortant. 

On  répond  encore  que  saint  Gré< 
Tours  avait  peut-être  bien  parlé  du 
mais  que  son  livre  a  peut-être  a 
mutilé  à  cette  page;  c^ci  n'est  iias 
Oue  nous  n'avons  pas  toutes  les  lellp 


clamatis,  sanolus  ponclifox,  manum  I 
donio  regia  piT»it  a.l  baptisterium,  stt 
rcgina  et  populo.  Du  ni  aulcm  simul  peiig 
interrogavit  opisropuin  diccns.  PatroRe 
rognuni  Dei,  ipiotl  niibi  promittis?  coi  e 
N.>n  est,  inquit,  iliud;  scd  inilium  viae^ 
venitur  ad  illud.  Rex  ergo  prior  popoi 
noniifice  bnptisari.  Procedit  noTus  Consla 
lavacnnu,  deleturus  lepraî  vcteris  inoffl 
dcnfesquc  inanitas,  gestas  antiquitus,  rec 
deleturus.  Cui  ingrcsso  ad  bnptismum  ts 
sic  inHcit  orc  facundo  :  c  Mitis,  depone 
<  camlK^r  :  adora  quod  înccndisti  ;  inœ 
adorasli.  »  Krat  cnim  sanctus  Remigins 
egregit-e  scicniiie  et  rbeloricis  adprime 
siudiis  ;  sed    ci  sanctitate  ita  praclatus, 

Sylvestri  virtulibus   a^]uarclur igitui 

ni|M>tentcin  Deuni  in  Trinitate  confessiis, 
est  in  noniinc  Palris  et  Filii  et  SpiriM 
dolibulusquc  sacro  cbrismatc  cuiu  si^nac 
Clirisli.  De  excrcilu  v(to  ejus  baptisait  sui 
Iria  millia...  »  ((jRFXon.  Tur.,  «isf.,  1.  ii, 


SAC 


Dt:S  W BACLES. 


SAC 


KSI 


s  fiar  ?nint  Uemi;  î^ns  doute, 
qui  n  c^xivte  i»as  ne*  peut  servir 
le  ni  |*our  la  ilélcnse, 
ipplécT,  du  moins  en  (îarlie>  au 
(^i  ri  vains  dont  nous  venons  de 
éfciiseurs  du  miraile  objeiieiil 
ftmtc  Clotitde  publiée  par  doni 
lis  les  Acfa  sancivntin  ordinis 
oh  le  fait  est  relaté»  vi  une 
iface  de  Missel  renioîitanl,  dit- 
sriips  antérieurs  à  Charlemagne, 
nnoignages.  On  lit  dnus  la  Vie 
tilde:  «Le*^Iir^iuc  élant  venu 
Dieu  y  pourvut»  car  le  Sainl- 
ndit  en  forme  de  colombe,  por- 
ipoulcs  rcnï|ilies  d'huile  et  de 
ûenheurcu?t  Ueniî  ies  firil  Imui- 
m  servit  pour  oindre  ïe  nio- 
funt  les  usage >  de  lEgliMe,  et 
buis,  e'est'à-direhouiQid  digne 

s  la  nréfare  reîalée  par  Floard: 
fil  s  agissait  de  iloniicr  le  bap- 
lade,ons*aperrutquc  le  chrome 
ns  les  amiioulcs;  alors  fe  l'on- 
lacer  sur  I  anlel  et  se  mit  en 
sitôt  elles  ronimencèrent  à  se 
at'ulousemenl  r.oiume  |>ar  une 
!  (f089).  0  Cer.i,  on  le  voit,  n'a 
lU  Ija[>l6mc  de  Clovis,  el  le  fait 
m  Outre  que  jiar  des  historiens 
!»  répoque  de  Cliarlemagrie.  Il 
sible  de  démontrer  que  celte 
iciennc  [îrétaee  est  ellc-mfirue 
0  que  co  prime;  el  si  on  la 
it  dans  cette  rirconstanne,  c>sl 
lurs  modernes,  auxf[uels  il  friul 
m  chrême  divin  pour  ronction 
it  sup(H>sé  que  c'e>t  là  lara- 
lint  Heaiî  se  servit,  tidéfant  de 
leste  dont  rexi^tence  ne  leur 
issez  démontrée;  entre  autres, 
»i  qui  affirme  avoir  vu  le  Missel 
s  bibliothèque  de  Keirns.  Un 
scrit  dans  lequel  on  lit  eïlle 
messe  de  saint  Rémi,  nous 
osé  à  Tadmettre  ;  mais  q\ïiS  ce 
il  antérieur  à  Tépoqucde  Char- 
docte  Pi  uchc  s  en  est-il  bien 
et  11  se  connaissait  pourtant 
►hie.  Dans  tous  les  cas,  ce  sys- 
erait  loules  les  jtrétentions  iJes 
Li  miracle  ({ne  nous  examinons, 
néant  le  lémoi^maj^e  de  Hinc- 
is  allons  parler;  mais  ce  n  est 
ieuse  su|»positioJN comme  tonte 
ei€l  du  môme  auteur. 

iqne  clirisma  *!eF«issoi,  Oci  îiulu,  ii> 
c  VL'iiil  Spii'itus  sarirhis,  pnrliiris 
olco  et  <'lM'isiii^ie  p  tenu  s,  «luas  R. 
le  suscepil,  rcgeiH([iie  L'orlesîaslico 
t,  vocaviiquc  ettJki  lltuiloYieutn, 
îm  firuni.   i 

n  aolem  cuttlam  xg^roto  bnpiisantlo 
retur»  el  uilul  hivenireinr,  sic  am- 
iupcr  altarcjii^sil  muti,  ut  tpse  se 
lionc  prosaTuerel;  lune  cœlésti  roi-c 
^ciio  proftuulitur.  i  (  Vid,  Floarl»  , 


Et  quant  h  la  Vie  de  sainte  Clnlilde,  il  faut 
remart^uer  d'atjord  (jue  le  savant  Heiische- 
oius  lavait  rejetée  des  -4c/a  sanciorum^ 
comme  indigue  d^attentioui  et  ensuite  qu  ella 
est  postérieure  au  siècle  de  Cltarlemagne, 
puiNqne  l'auteur  a  vu  le  rciablissement  de 
lenipire[>ar  les  mains  du  grand  f-rinceflODO), 

Detonlceri,  il  résulte  qu'aucun  témoi- 
gTîflge  conlemporain,  ni  même  des  trois  pre- 
miers siècles  qiii  suivirent  le  bnplôrne  de 
Clovis,  ne  vient  attester  la  divinité  de  lori- 
ginc  de  la  sainte  Ampmde.  Loin  de  li,  le 
silence  remarquable  i\e&  écrivains  de  celle 
époque  Tinlirmerait d'une  manière  beaucoup 
iiius  certaine,  si  un  loi  silence  avait  vérila- 
Idement  force  de  preuve.  Qui  ne  dit  rien  no 
[Touve  pas»  nous  le  savojis. 

Au  neuvième  siècle  enfin  apparaît  le  lé- 
moignage  de  Tévéque  Uincmar,  mais  ch»ir 
et  précis;  d'autant  (dus  réfléchi  que  le  sa- 
vant prélat  répèle  le  récit  de  Grégoire  de 
Tours,  comme  pour  >  ajouter  cette  circon- 
tance.  «  Lorsque  Tév^que  et  le  roi  furent 
arrivés  an  bai>tistère,  dil-il,  lecclésiastiquc 
qui  portait  le  saint  chrême  ne  j>ut  s'ouvrir 
un  passflge  afm  d\v  arriver  hu-môiue  ;  mais 
Dieu  y  pourvut  miraculeusement,  après  quu 
la  [dsinne  eut  été  bénite.  Le  saint  pontife 
voyant  l'impossibilité  absolue  pour  personne 
tFentrcr  dans  Téglisc  ou  d'en  sortir,  tant  la 
foule  était  com|  acte,  éleva  les  yeux  et  les 
mains  vers  le  ciel  et  se  mil  à  prier  en  silem  e 
avec  larmes»  Aussitôt  une  cohimbe  aussi 
blanche  que  la  neige  apparut  tenant  en  son 
bec  une  ampoule  remnlie  de  saint  chrême» 
dont  lodeur  merveilleuse  sur[»assait  tellô 
de  tous  les  [larfums  répandus  dans  Je  bap- 
tistère, el  embauma  les  assistants  do  ses 
suaves  émanations.  Le  saint  |>ontife  tendant 
la  main  pour  recevoir  Tampoule,  lacolomtio 
s'évanouit,  et  ce  fut  ce  baume  avec  lequel 
levénéralrlc  prélat  féconda  Peau  baptisnmb', 
A  la  vue  d'un  si  grand  mirarle,  le  roi  s'em- 
(»ressa  de  renoncer  aux  pompes  du  démon 
et  h  ses  œuvres  et  [^ria  le  saint  i;ioulife  de 

le  Impliser Kl  quant  au  miracle  que 

le  Seigneur  daigna  accomplir  en  envoyant 
du  chrême  par  ït  ministère  de  la  colombe 
céleste,  il  en  est  comme  de  toutes  les  mer- 
veilles scniblables  dont  il  faul  «lire  avec  les 
saints  docteurs:  LVeuvie  de  Dieu  nauratt 
(ïlus  rien  d'admirable,  si  rintelligencc  pou- 
vait la  comprendre,  et  la  foi  serait  sans  mé- 
rite, du  [noment  qu'elle  ne  surpasserait  pas 
la  raison  humaine  (1091).  » 

On  connaît  l'amour  de  l'auteur  pour  les 
contes  et  le  merveilleux  ;  mais  ici  du  moins 

(1090)  Deijs  ciiifii,  futuronim  praîscirns,  praî\i- 
iWrni  rx  liroitïihle  si-nicii  rcgiiun  nasciUuum, 
(■(Miimqitc  prtjpiiiiîiiie  lloïiianoriuu  Francoruiuqud 
întpeiinin  giii^onMlurtmi. 

(tOfM)  I  Cnm  vrro  pervcnîssenl  ad  bapilslcrium, 
diTiins,  qui  lIuisiim  fort'ljai,  a  populo  est  iiiler- 
cvpitis ,  m  atl  fontt'in  vcairc  neqihrcl*  Saiiciilicaio 
aiHem  roule,  itulu  tliviuo  ihrisma  dcfutt  :  €l  qïii;i 
propliïr  popiili  prf*ssiirnm  ulli  non  paiehal  cgrcR- 
sus  ecclcsi*  vtîl  ingressus,  sanclus  poiUifcit,  ociil* 
ac  luaiiihits  proiensis  in  cœliim,  c<Fpil  tacii<i  oruïo 
iiuïï  lacrvmis.  El  ecce  sul>iio  coluinlni  «ivc  candi- 


855  SAC  DICTIONNAIRE 

la  merveille  était  universellement  admise  de 
son  temps;  car  le  même  prélat  la  rappelait 
en  plein  concile,  h  Metz,  l'anSGO^  èi  occa- 
sion du  couronnement  de  Charles  le  Chauve. 
«  Son  père,  de  sainte  mémoire,  disait-il  en 

f)arlant  du  monarque,  le  seigneur  Hlouis 
e  Pieux,  empereur  el  auguste,  de  la  race  de 
Hlouis,  le  magnanime  roi  des  Francs,  que 
le  B.  Rémi,  apolredes  Francs,  convertitavec 
sa  nation  entière  et  trois  mille  soldats 
francs ,  sans  compter  les  enfants  et  les  fem- 
mes, baptisa,  la  veille  de  la  sainte  Pâque, 
dans  la  métropole  de  Reims,  confirma  et 
sacra  avec  du  chrême  céleste,  dont  le  sur- 
plus est  encore  en  notre  possession  (10^).» 
Sans  doute  il  y  a  erreur  sur  la  date,  puisque 
le  haptème  eut  lieu  la  veille  de  Noël»  mais 
cette  erreur  ne  détruit  pas  le  fait  principal 
et  il  reste  toujours  la  solennité  d*une  affir- 
mation que  rien  ne  vint  démentir,  et  qui  ne 
Ta  pas  été  depuis.  Loin  de  le,  tout  s*y  rap- 
porte dans  la  suite  des  siècles;  et  qiioi- 


SAÇ 

Nous  n^attachons  pas  une  grande  i 
tance  à  des  différences  de  détail  sur  le 
les  écrivains  qui  ont  controversé  la  d 
d'origine  de  la  sainte  Ampoule  se  soni 
santis,  (larce  que  la  solution  de  ces  di 
tés  n'importe  guère  au  fait  principal 
rinfirme  point.  Ainsi  Hincmar,  Fioai 
moin,  saint  Antonin  parlent  de  la  de 
du  Saint-Esprit  sous  la  forme  d*une  co 
Godefroi  de  Viterbe,  Guillaume  le  1 
la  chronique  de  Morigny  disent  un  ai 
Rituel  du  sacre,  à  l'antienne  Genieml 
mm,  parle  d'une  colombe;  le  grand 
de  ralbl)aye  de  Saini-Remi  représeni 
colombe  ;  le  formulaire  de  Louis  VII 
ange.  La  version  la  plus  suivie  esl 
d'Hincmar  ;  mais,  encore  une  fois,  la 
rence  entre  les  deux  récits  n*est  pas 
qu'il  puisse  en  résulter  un  argument 
la  vérité  de  l'un  et  de  l'autre. 

Tels  sont  donc  les  monuments,  tel 
aftissi  les  motifs  du  |>artage  des  opii 


qu'elle  soit  demeurée  presque  isolée  dans  il  y  a  de  grands  critiques  {)0ur  et  coi 
I  histoireen  temps  que  monument  scripturai-  ""•"  •""'*•  '""  "'-"•**  ■"-'•  '"•^  — ~-i 
re,  elle  donne  I  explication  et  la  clef  de  tout 
ce  que  nous  avons  vu  depuis  au  sacre  des 
rois.  Si  elle  ne  prouve  pas  dune  manière 
absolue,  à  cause  de  sa  grande  distance  de 
l'événement,  il  serait  pourtant  téméraire  de 
}a  reieier  aussi  d'une  manière  absolue,  puis- 

au'elle   s'appuie  sur    la  tradition  précise 
'un  grand  peuple. 

Nous  disons  qu'elle  est  demeurée  presque 
isolée  dans  l'histoire,  car  les  recils  de 
Floard,  d'Aimoin,  de  saint  Antonin,  de 
Godefroi  de  Viterbo,  de  Guillaume  le  Bre- 
ton, ne  sont  que  le  récit  même  d'Hincmar, 
et  ainsi  leur  autorité  se  concentre  dans  celle 
du  prélat  et  n'y  ajoute  rien  (1093.  Ou  peut 
dire  la  môme  chose  de  la  chronique  de 
Morigny  et  du  Rituel  du  sacre. 

«lior  jniiilii  iu  roslro  ampullam,  clirismalc  sancio 
replctain,  cujiis  odore  mirlGco  super  omiies  odores, 
quos  aille  in  Implisterio  scnscrant,  omiics,  qui  ado- 
rant, intislimabili  suaviUilc  rcpleli  siint.  Accipicnto 
auU'in  sancto  ponlificc  ipsani  ainptillam,  specics 
coluniUc  disparuit  :  de  quo  clirisniatc,  fndit  vene- 
raudus  episcopus  in  fontein  sacraliini.  Vîso  autcm, 
rcx,  laulo  uiiracnlo,  abncgalis  diaboli  poinpis  et 
Dperibus  cjus,  petiit,  se  a  saiicto  pùnlilice  1  aprisari. 
De  mirac'ulo  si(iui(lein,  quod  Doniinus  dignalus  est 
ostcndere  pcr  columba:  speciein  iu  allaiione  clirls- 
uialis,  sicut  cl  de  aliis,  râla  csi  catholicorum  pa« 
irum  se^ucnda  scutcnlia,  qua  dicihir  :  Diviua  «pc- 
ralio,  si  raiione  comprehcuditur,  non  esladmirabi- 
lis;  nec  fldes  babct  merituni,  cui  humana  raiio 
prxbel  expcriinenlum.  i 

(1092)  c  Sanclœ  memorias  paler  su  us  (Caroli 
Calvi)  domnu8  Hiudovicus  Pius  iropcraior  Augusius, 
ex  progcnic  Hludovici  (id  est  Clodovœi)  régis  Fran- 
corum  inclyti,  per  B.  Reinigii,  Fraiicorum  aposloli, 
ad  callioiicaui  praîdicalioueni  cum  inlcgra  genlo 
couversi,  el  cum  tribus  Francoruni  millibus,  cxccp^- 
tis  panMilis  et  muHeribus,  vigilia  sancli  Pasobœ  in 
Ronicnsi  mclropoU  baplisali,  el  cœlilus  sumpio 
chrismale,  unde  adbuc  habenius,  peruncii  et  in 
yegeni  sacrali...  i 

(1095)  Floard  répèle  le  récit  d'Hincmar  : 

<  Eccc  subilo  non  alius  sine  dubio  quam  sanclus 
apparuil  Spirilus,  incolumbœ  visibiliiiguralaespecic; 
qui  rulilauli  roslro  saacluiu  dcferens  cbrisma,  iiUcr 


yen  aussi  qui  n'ont  pas  osé  prend 
parti.  Saint  Thomas,  Gerson,  Marlot, 
ziers,  Mabillon  adoptent  le  récit  d'Hii 
Adrien  de  Valois,  Lecointe,  lesBollant 
Chiffletle  contestent;  Pagi,  Baillet,  t 
le  P.  Longueval  préfèrent  garder  le  si 

Nous  ne  plaçons  pas  au  nombre  dt 
numents  à  consulter  en  cette  qucsl 
prétendue  épitaphe  de  Clovis  qui  sel 
l'église  Sainte-Geneviève  dans  ces  d( 
siècles,  parce  qu'en  celte  forme  ell( 
toute  moderne  (1094;  lesirèrcs  Tavaii 
rédiger  en  1628  d'après  une  plus  anc 
qui  ne  remontait  elle-môuie  qo*ai 
siècle. 

3*  Destruction  de  la  sainte  Ampe 
conservation  d'une  partie  du  baume. 

Le  6  octobre  1793,  Philippe- Jacquei 

manusdeposuit  sacenJolis...  i  (Aixoii.) 
c  Cum  sanclum  cbrisma  deessct,  subito  c 

nivea  c  cœlo  lapsa  ampullani  cum  chnsv 

lulil...  I  (S.  Amtomn.) 
c  Dum  baplisalui   Giodovœus  in  arbe  R 

angélus  c  cœlo  oleum  dedil  omnipotentii 

baplisniiquo  celebrala  fuit...!  (Godefru^.  ^ 

Cum  sacro  vase  liqaoren 

E  cœlo  missus,  nucm  deiulit  ancci 

(GuiLL.  BriL,  inPh 

«  Olco  qucm  sanclus  Rcmigius  per  ap( 
maiiuMi  sibi  pra^oontalo  Clodovœum...  au 
(  Chrome  Moriniac.) 

Ex  libro  Cœrembniali  icmporc  Ludoii 
scripio.  f  Cbrisniate  in  allari  super  paleoii 
secralani  pra'paralo,  débet  archiepiscopus 
sanctani  anipullam  super  aiiarc  apcrire,  < 
cum  acu  aurca  aiiquanlulum  de  olco  coeîiUK 
atlrabcrc,  el  cln  ismati  paralo  diligonter  ini 
ad  inungendum  re^em,  qui  solus  inter  on 
reges  icrr»  iioc  glonoso  pro^fulgel  privilecio, 
coîlilus  misse  inungalur.  i 

(1091)  Ici  esl  inbumé  le  irès-iilustre  rov 
appelé  Clovis  avani  son  baplèmc,  cinqaîei 
des  François,  mais  vray  cbresiîen,  lequd  f 
consul  et  nomme  Augusie  par  Penipereur  Ac 
Saincl  Rcmy  le  baplisa,  un  ange  appoi 
pbiolc  remplie  d'uuc  îîaiiiie  liqueur  pour  se 
icme. 


SAC 


DLS  IIIRACLKS. 


&\C 


bTA 


ministre   prole.^l^inl  des  environs 
lOiirg  et  Tua  des  (ilu*  fouguout  eon- 
Is,  arriva  à   licims  chorgé  de  îa 
par    lui  solUiilée,    de  briser  la 
Ii)p0ule;  il   V  (ruuvail   une  iloublc 
011:  celle  de  sa  haine  du  eathoiifis- 
lle  de»  sa  haine  do  la  rovayté,  qu'il 
vileiiieiU  cî»cen.*^ée  sur    im  autre 
A  j»eine   descendu  de  diligence,  il 
de  bà    commission  au    maire  do 
I  réclama  la  remise  de  la  vénérable 
lour  le  lendemain,  2  heures  de  re- 
était plus  de  temps  qu*i[   u*eri  fat- 
la  sauver,  personne  n'en  eut  le 
la  douce  tyrannifi  do  Louis   \VI 
|dacée  far  une  autre  tyrannie  bien 
l  redoutable. 

îre,  très-|>eu  j  artisan  d'une  telle 
i  e  ra  l>a  r  ra  s  .'^  é  d  e  lac  'o  t  n  m  i  s  ^  i  (  m  »  f  >  r  ï  a 
hilippeHourelk%oiririermiinici]>al 
illier  de  la  paroisse  Saint-Uemi,  de 
le  lendemain  à  la  muniriîjalilé. 
s'adressa  donc  h  Tabbé  Se  rai  ne» 
paroisse  et  jxardien  ihs  «lefs  du 
tic  saint  Hemi.  La  clef  do  reliquaire 
osée  h  rarchcvôthé,  ils  l'ouvrirent 
lenaillcs,  reiiruretjt  l'Ampoule, 
rèrcnt  un  moment  sur  rc  qu'il  y 
[ire.  Ijt  |>vnséc  leur  vint  de  suIh 
me  autre  lîole,  |vnis  le  cœur  leur 
et  ils  se  cunlenlèrenl  d*extraire 
purent  du  saint  chrome  et  se  le 
ntt 

Jetnain  Uuhl  brisa  d'un  coup  de  mar- 
énérable  Ampoule  sur  le  inédeslal 
.ue  de  Louis  XV,  au  cri  de  vive  la 
ae,  auquel  il  fut  répondu  par  une 
ned'enfanls  et  de  curieux,  f»résenls 
1.  ^lagnitlque  triomtilic  de  la  rai- 
tia:ne  revendiauanl  ses  droits 
eu;  superbe  delî  jeté  h  tous  les 
de  Tnnivej'S  el  à  tons  les  siècles 
,  qui  ne  fut  point  ocïiete  tro|>  cher 
.duu  voyage  de  quarante  lieues, 
.  \mr  un  *ambas!^adeur  du  pouvoir 
ikins  le  but  de  casser  une  Ikjle  î 
ireuscuicr.t  !e  counde  marteau  avait 
brl,  les  érhus  volèrent  au  loin»  on 
il  rapporter  qu'une  partie  ;  des 
rs,  qui  n'étaient  pas  venus  15  pour 
en  gardèrent  des  fragments  con- 
15  tout  couverts  du  saint  Ijnnuic. 
s  fut  remis  5  llnhl,  fyiù  les  envoya 
eniion,  avec  un  proces-vcrl>al  con- 
'heureuse  issue  de  sa  mission. 
Yr%  on  n'y  songea  |»lus. 

1819,  le  procureur  du  roi  à  Reims, 
Hc  Chevrières,  ayant  su  que  plu- 
irsonnes  avaient  conservé  précieu- 
s  saintes  parcelles,  s'entendit  avec 
que  nommé,  Jean-Charles  de  Coucy, 
recueillir,  les  authentiquer  et  les 
dans  un  nouveau  reliquaire.  Ce 
t  avec  solennilé  le  11  juin  dans 
int-Uemy.  Trois  llls  du  sieur  Hou- 
ts-iiuuora'blement  |)lacés  [^ar  leur 
Ans  Testime  de  leurs  conriloycns, 
ent  sous  le  sernient  les  (^«ar- 
îhoes     en    partage    à  leur  perej 


Fabbé  Séi^alne,  ancien  curé,  rapporta,  éga- 
lement sous  le  serment,  la  ))arl  qu'il  s'était 
attribuée;  deux  éclats  de  la  Gole  avec  le 
baume  qui  leur  était  adhérent ,  furent  aussi 
rendus,  Lne  nouvelle  tiole  regut  le  préi.'irux 
baume»  mélangé  désormais  avec  du  Ijaumc 
ordinaire;  elle  fut  replacée  dans  nu  reli- 
quaire pareil  au  premier,  renfermé  lui-même 
dans  une  bolle  h  trois  serrures,  laquelle 
fui  déposée  comme  la  première  dans  le  tom- 
beau de  saint  Hemi.  Le  procès- verbal,  rédi- 
gé en  trijdc  expédition,  fut  déposé  au 
greffe  du  tribunal  civil,  aux  archives  du 
procureur  du  roi  et  à  celles  de  larclievéclié. 

Ne  pouvant  reproduire  celle  procéilure 
dans  toule  son  étendue,  nous  relaterons  du 
moins  le  passage  principal  de  la  déposition 
de  fabbé  Séraine,  lui-uiémc  témoin  princi- 
pal rlans  Tatrairû. 

M.  Séraine  interrogé  a  répondu  :  «  I^ 
17  ortubre  1793,  M.  Hourelle,  alors  oITlcicr 
municinal  el  premier  marguillicr  de  la  pa- 
roisse de  Saint-Uemi,  vint  chez  moi  el  me 
notifia  de  la  part  du  représentant  du  peuple 
Rnhl ,  Tordre  de  remettre  le  reliquaire 
contenant  la  sa  i  nie  Ampoule  pour  être 
brisé;  nous  résolûmes,  M.  Hourclle  et  moi, 
ne  pouvant  mieux  faire,  d'extraire  de  la 
saÎTite  Ampoule  la  plus  grande  partie  du 
baume  qu'elle  contenait.  Nous  nous  ren- 
dîmes îi  réglisc  de  Sainl-Hemi ,  jf?  tirai  le 
reliquaire  du  tombeau  du  saint  et  le  trans- 
portai h  In  sacristie,  où  je  l'ouvris  à  Taido 
d'une  [ïetite  pince  de  fer.  Je  trouvai  placé 
dans  le  venlre  d'une  colombe  d'or  ou  d  ai^ 
gent  doré,  revêtue  d'émail  blanc,  avant  le 
bec  et  les  paltes  rouges,  les  ailes  déployées, 
une  |ict;te  fiole  de  verre,  de  couleur 'rou- 
geûtre,  d'environ  un  pouce  el  demi  de  hau- 
teur, bouchée  avec  un  Uiorceau  de  damas 
cramoisi  :  j'examinai  cette  fiole  attentive- 
ment  au  jour,  et  j'aperrus  grand  nondire  de 
coupe  d'aiguille  au  parois  du  vase;  alors  jo 
pris  dans  une  bourbe  de  velours  crauiotsi» 
parsemé  de  fleurs  de  lys  d'or,  Taiguille  qui 
servait,  lors  du  sacre  cle  nos  rots,  à  extraire 
les  |»arcelles  du  )>aume  desséché  el  allai  1»6 
au  verre,  j'en  détachai  la  [dus  grande  partie 
possible,  dont  je  pris  la  [dus  forte,  et  jo 
remis  la  plus  faible  à  ^1.  Hourelle....,  »  etc* 

II.  GutrtBon  des  scrofules, 
11  est  passé  en  proverbe  que  les  rois  de 
France  ont  le  |>rivjlége  de  guérir  les  srro- 
fules  au  jour  «le  leur  sacre,  et  beaucoup 
d'auteurs  Tont  écrit  ilans  les  derniers  siè- 
cles; cependant  ceci  ne  repose  sur  aucun 
fait  conqdéteraent  justifié  par  rhistoiix?.  Ils 
iou(  bent  des  scrofuleux,  il  est  vrai,  en  leur 
disant  :  Dieu  te  mitrisse^  ie  roi  te  touche; 
cet  usage  se  perd  dans  la  ntiit  des  temj^s» 
mais  il  n'en  est  pas  de  môme  de  la  formule, 
qui  paraît  respectivement  très-moderne,  cl 
lu^age  a  sa  raison  d'être  dât)<  les  faits  et 
les  convenances,  ainsi  que  nous  allons  l'ei- 
poser. 

Saint  Marcon,  Vhumble  ermite  des  Mes 
de  ce  nom,  à  rerubouchiire  d«*  la  rivière  de 
Vire,  au    Lotenlin,   qui   mourut    vers    M> 


tô9 


SAC 


DICTIONNAIUE 


SAC 


S» 


milieu  dtt  VI'  siècle,  était  renommé  pen- 
dant sa  vie  pour  les  guérisons  miraculeu- 
ses qu*il  opérait  en  touchant  les  malades, 
et  spécialement  les  lépreux.  11  entretint 
des  relations  avec  le  pieux  roi  Childebert 
(1093),  cl  parut  à  la  cour,  afin  d'obtenir 
la  propriété  des  lies,  nommées  alors  Duo- 
limones,  ainsi  que  remplacement  d'un  mo- 
nastère bur  le  continent,  au  lieu  nommé 
Nanteuil,  et  qui  depuis  a  pris  le  nom  du 
fondateur.  Ce  voyage  lui  fournit  l'occasion 
d'exercer  sa  charité  accoutumée  en  tou- 
chant des  malades  sous  les  yeux  mômes  du 
roi,  qui  fut  émerveillé  de  sa  sainteté,  et  lui 
accorda  l'objet  de  ses  demandes.  Peut-être 
resta-l-il  à  la  cour  des  rois  de  France  quel- 
ques souvenirs  de  ces  événements,  ou  le 
monastère,  de  fondation  royale,  continua- 
t-il  d'entretenir  des  relations  avec  les  mo- 
narques. 

Après  la  mort  du  saint  abbé,  son  tom- 
beau, pia^^é  dans  l'église  du  monastère,  de- 
vint un  but  de  pèlerinaj^e  pour  les  lépreux 
et  les  scrofuleux,  qui  vinrent  y  demander 
ia  guérison.  Il  en  fut  ainsi  jusqu'au  vm* 
siècle  ;  mais  alors  les  incursions  des 
Normands  devenant  de  plus  en  plus  fré- 
quentes, et  leurs  ravages  de  plus  en  plus 
considérables,  il  fallut  songer  a  enlever  les 
objets  précieux  qu'on  voulait  soustraire  à 
leurs  profanations;  de  ce  nombre  furent  les 
reliques  des  saints.  Le  Cotentin,  envahi 
dans  toute  son  étendue  l'an  837,  demeura 
au  pouvoir  des  étrangers,  et  ils  y  fixèrent 
définitivement  leur  demeure,  ^ais  alors  les 
reliques  de  saint  Marcou  n'y  étaient  |)lus, 
on  ne  sait  depuis  combien  de  temps,  car 
cette  invasion  n'était  pas  la  première.  Elles 
avaient  été  transportées  par  les  religieux  à 
Kosni,  près  Mantes,  dans  un  domaine  ap- 
partenant au  roi;  elles  le  furent  de  là  à 
Gassicourt,  dans  une  abbaye  de  l'ordre  de 
saint  Benoît,  et  ensuite  dans  la  ville  de 
Mantes,  où  on  les  crut  plus  en  sûreté.  Ce- 
pendant elles  ne  restèrent  pas  longtemps 
en  ce  dernier  asile  :  les  religieux  obtinrent 
de  Charles  le  Simple  la  permission  de  les 
transférer,  et  d'aller  s  établir,  avec  elles, 
dans  un  autre  domaine  roval  nommé  Cor- 
bény  (10%),  à  cinq  lieues  de  Reims,  dans  le 
L'ïonnais.  L'évéque  de  Coutances,  au  dio- 
cèse duquel  appartenaient  les  îles  et  l'an- 
cien monastère  de  saint  Bfarcou,  ratifia  la 
permission  donnée  par  le  prince;  l'acte  est 
4a4é  du  22  février  906,  et  signé  Herleboldus 
episcopui.  Or  le  palais  de  Corbény  est  jus-- 
tement  celui  dans  lequel  les  rois  allaient 
se  reposer  après  leur  sacre,  le  jour  môme 
ou  le  lendemain,  et  les  malades  n'avaient 
cessé  de  poursuivre  les  saintes  reliques  en 
tous  les  lieux  où  elles  avaient  séjourné. 
Corbény  ne  pouvait  manquer  d'en  voir  un 
grand  nombre,  surtout  en  pareille  circon- 
stance, puisque  les  largesses  des  princes 

(1095)  On  croit  mémo  que  saint  ftlarcou  tenait  à 
la  famille  royale  par  les  liens  du  sanc. 
(i096)Corliigny.  * 

(i09Ti  Louis  il  touchait  chaque  semaine  :  plu- 


ies auraient  attirés,  indépendamment  Oitue 
de  la  dévotion.  Ainsi  se  trouve  expliquée 
l'origine  d*un  usase  célèbre  dans  les  aiuii> 
les  (te  la  France.  L*attouchement  royal  sur 
les  malades  s'exnlique  lui-même  avec  dW 
tant  i)lus  de  facilité,  c^u'il  a  été  d  usage  m 
rois,  notamment  depuis  saint  Louis  et  m^^ 
avant,  de  réunir  les   pauvres  à  cei 
iours,  de  les  servir  à  table,  de  leur 
les  pieds  et  quelquefois  de  les  baiser.  VS^ 
tion  de  les  toucher,  en  leur  remettant  une 
aumône,  la  rendait  tout  à  la  fois  plas  bBo- 
ble  et  plus  gracieuse;  ou  peu l-Atre  est-ce 
un  souvenir  de  l'acte  par  lequel  saint  Uu^ 
cou  les  guérissait. 

S'est-il  passé  quelque  fait  miraculeaxde 
guérison  a  la  suite  de  l'attouchement  royal, 
est-ce  la  flatterie  qui  a  inventé  la  mervâlh 
ou  bien  est-ce  simplement  un  dicton  proh. 
page  sans  fondement  et  adopté  sans  examed^. 
ia  question  n*est  pas  claire;  nous  peneW^ 
rions  plus  volontiers  pour  le  dernier  partu 
d'autant  plus  que  l'histoire  n'a  rien  de  pnf^ 
cis  à  cet  égard,  ou  plutôt  ne  relate  aucuii?^ 
faits,  ni  aucunes  dates  auxquelles  lacriliqoi 
puisse  se  raUacher  sûrement.  Le  savlM! 
Robert  Cenalis,  évoque  d*Avranches,avilt] 
indiqué  avant  nous  les  origines  de  cet  usaga;' 
et  il  nous  semble  qu'il  n'y  a  pas  à  hésît«r« 
du  moins  pour  ceux  qui  sont  initiés  aux  dé- 
tails de  l'nistoire  ecclésiastique  de  la  pi^.- 
vince  de  Normandie. 

Un  tel  usage,  du  reste,  qui  plaçait  soos  W 
yeux  des  princes  les  misères  les  plus  ék\ 
goûtantes  de  l'humanité,  en  mfinie  leii|i' 
que  les  pompes  les  plus  enivrantes  du  poik 
voir  suprême,  et  qui  les  forçait  d'inaugir-^ 
leur  vie  de  roi  ])ar'  des  bienfaits ,  coati 
un  enseignement  moral  d*un  sens 
et  d'une  haute  portée.  Mais  le  privilân|i|f; 
ginaire  de  la  guérison,  en  vertu  de  TéÊt 
chemcnt ,  a  donné  lieu  h  plus  d'une  eorfi^ 
verse,  tant  sur  ses  causes  que  sur  ceniici 
rois  qui  en  ont  joui.  Le  seur{>oint  sorlegnA 
il  y  ait  eu  complète  unanimité,  panmte 
prôneurs  de  ce  second  miracle ,  c*cst  llMB- 
neur  insigne  qui  en  résulte  pour  la 
ronne  de  France,  à  l'exclusion  de  tooll 
autre,  disent  nos  écrivains  français;  ceqM. 
tout  le  monde  ne  leur  accorde  pas  cependaoli 
ainsi  que  nous  allons  le  dire. 

Jean-Jacques  Boissard,  en  son  livre  de  Ul^ 
Divination,  au  chapitre  des  Guéritsewrêt  éi- 
firme  que  la  grâce  de  guérir  les  écrouellilL^ 
a  été  retirée  aux  enfants  de  Henri  H.  àciail^.' 
des  péchés  de  leur  père  ;  mais  de  L'AdcnT 
réclame  énergiquement  contre  de  pareinêfe 
suppositions,  et  soutient  de  son  côté  qii£ 
Charles  iX  a  guéri  une  infinité  de  seroa- 
leux  à  Bordeaux;  il  ajoute  que  Henri  III, i» 
plus  dévot  qui  ait  régné  en  France  itfA 
saint  Louis ,  a  joui  pleinement  de  ce  privî- 
léçe.  Ces  deux  princes  ont  touché  deiscfO- 
fuTeux  en  diverses  occasions  (1097).  Oacoo* 

sieurs  princes  ont  touché  aui  quatre  fêles  mci» 
pales  de  Tannée.  Charles  Vllt  toucha  en  ilaiie,  eà 
il  perdit  son  armée  par  une  maladie  analog* 
François  I"  loucha  à  Jladrld  peudai»  sa  capCm 


DES  MIRACLES. 


SAl 


Hrc  do  ilévoiiou  de  Henri  IH.  Des 
lus  anciens  ontdénié  le  noble  ym- 
nilippe  1";  il  est  vrai  (ju  il  aurnit 
le  perdre. 

ve  qui  csl  plus  curieux ,  des 
anglais»  ne  voulant  pas  que  leurs 
s  mssenl  moins  honorés  des  fa- 
isies  que  les  princes  français,  ont 
9  niérne  pouvoir  aux  rois  d'Angle- 
B  extension  aux  maladies  s[iasmo- 
BU  mal  caduc.  Un  écrivain* nommé 
ans  un  ouvrage  consacré  à  la  glo- 
le  la  reine  Kfisabeth,  qu'il  élève 
!  des  nlus  grands  saints  du  paradis, 
Ime  (le  prouver  que  le  nrivilége  de 
\  écrouelles  a  passé  des  rois  de 

I  rois  d'Angleterre;  Polytlore  Vir- 
ent ce|>endaiU  (1098)  qiill  n'jf^  en 

II  qu'un  petit  nombre  qui  en  aient 
ue  les  guérisons  prétendues  ne 
ju'uïi  insiant.  11  est  probable,  en 
quand  Henri  de  Lancastro  (1099) 

^  de  roi  de  France»  et  fùl  sacré  en 

lé ,  Tan  U22,  il  em[doya  les  céré- 
itées  en  pareil  cas  parles  monar- 
ais;  niîiis  s'il  essa^va  de  guérir  des 
t,  il  dut  s'apercevoir  c^uo  ce  n'était 
aussi  facile  que  d  usurr^er  un 
W).  Depuis  deux  siècles,  les  nio- 
e  sont  contentés  ilc  faire  apfiortf^r 
Je  saint  Marcou  à  l'église  de  l'ab- 
aint-Remi,  où  ils  se  rendent  en 
1  cl  commencent  une  neuvainc, 

leurs  auroiinicrs  est  chargé  de 
.  Ainsi  en  ont  usé  Louis  XIV» 
,  Louis  XVI  et  Charles  X,  Le  tou- 
Udans  le  |iarc  de  labbaye;  le  prc- 
fecin  du  roi  pose  ses  mains  sur  la 
Icundcs  malades,  uncapitiine  fies 
Ir  tient  \es  mains  jointes,  le  roi  les 

promenant  sa  main  de  leur  front 
I,  d'une  joue  à  Taulre»  et  en  di- 
U  ie  guérisse ,  le  rai  te  touche.  Le.> 
î,  en  vertu  d*un  privilège  dont  on 
I  pas  l'origine,  sont    touchés  les 

Le  grand  aumônier  distribue  en- 
lu  mon  es. 

)n  iTajouicr  qu'anciennement  il  se 
je  neuvainc  do  prières  publiques 
aalades ,  qui  eux-mêmes  jeûnaient 
es  neuf  jours;    c'est    ainsi,   dit 

e  Conti ,  religieux  de  ce  temps 
le  la  cérémonie  se  passa  au  sacre 
I  VI;  c'est  ainsi  que  Philippe  de 
érit^  dit-on»  quatorze  cents  tnala- 
fait  est  véritable,  ce  fut  un  miracle 
•e.  Pendant  la  neuvaine»  les  mala- 
pnt  de  l'eau  dans  laquelle  le  roi 
§  les  mains,  i*ar  res[»ect  et  par  dé- 
vers  le  saint  chrême  qui  les  avait 
L  Merveilleux  enseignement,  dont 

y.  Biêl.  AngL,  1.  vui,  foL  Ud.-lbid., 

peut-^tre  même  Edouard  111,  en  lolO. 
h  mis  d'Espapoe  guérissent  de  1:ï  folie, 

llongrio  de  la  jaiinîs^c.  L'ahominablt'^ 
lM!iiissuil  des  bagues  qui  gu*}iissaient 
Ceci  i^oit  dit  sans  aucune  allusînti 
Kïur  nos  monarques,  dojit  la  pensée  lu 

DicTio?i?i.  DES  Miracles.  11» 


le    prince  aurait   dû    protiter  ie    premier. 

Les  annales  de  rabl»aye  de  Saint-Kemi 
rapportent  ainsi  Toriginedecet  usage  :  «  La 
premitTc  expérience  se  fit  en  la  jiersonne 
d'un  éruyer  (le  Clovis,  nommé  Lanicet,  qui 
avait  inutilement  usé  de  tous  les  remèdes 
pour  se  guérir,  et  qui  était  résolu  h  quitter 
la  cour,  atin  do  cacficr  sa  dîtTormilé.  Cloris 
ayant  songé  qu*il  touchait  le  ntalade  et  que 
la  plaie  se  guérissait  sous  sa  main,  sans 
qu*ii  y  dcmeurAt  do  cicatrice,  essaya  de  le 
g:uérir  ainsi  le  lendemain,  ce  qui  ** arcorn- 
plit  en  oITet.  »  Ce  récit  passe  à  bon  droit 
ïiour  un  conte  aux  yeux  de  tous  Tes  criti- 
ques. 

Les  premières  traces  certaines  qu'on  trouva 
dans  rhistoire  du  toucher  des  écrouelles  » 
ne  vont  pas  au  delà  du  pif^ux  Robert,  tils  rJc 
Hugues  Capet.  Ce  prince  avait  une  grande 
bonté  pour  les  malailes.  Il  ne  craignait  pas 
d'approcher  de  malheureux  couverts  d'ul- 
cères; ]]  les  («ansait  et  leur  prodiguait  des 
consolations  et  des  aumônes;  on  prétend 
môme  qu'il  les  guérissait  en  formant  sur 
eux  le  signe  de  la  croix.  On  sait  aussi , 
d'ajirès  le  témoignage  de  Guiberi ,  abbé  de 
Nogent,  qui  écrivait  sous  Louis  VI,  que 
ce  dernier  prince  et  Philippe  1",  son  père, 
touchèrent  des  malades  ;'mais  Pauteur  ajoute 
qu'une  faute  grave  fit  perdre  h  Philippe  h* 
don  de  les  guérir.  11  paraîtrait  môme  que 
nos  rois  en  faisaient  quelquefois  l'objet 
d'une  recommandation  parliculièretCt  tiu'an 
moment  de  quitter  h  vie,  ils  enjoignaient  à 
l'héritier  de  leurs  obligations  et  de  leurs 
droits  raccomplisseraent  de  cette  œuvre  de 
charité.  C'est  ainsi  que,  suivant  les  expre*<- 
sions  de  du  Tillet,  «  Fhilippe  le  Bel ,  ap- 
prochant de  son  lit  de  mort,  fit  appeler  le 
roi  Louis Hutin,  son  fils  aîné,  luy  afiprit  la 
manière  de  tourber  les  malades,  luy  ensei- 
gnant saintes  et  dévotes  paroles  qu  il  avoH 
accoutumé  do  dire  en  les  touchant;  le  pre^^ 
cha  de  sainte  vie  pour  faire  cet  allouche- 
nient,  lui  remonstrantque,  selon  l'Escrilure, 
Dieu  n'oyt  ny  exauce  les  vicieux,  et  par  eux 
ne  fait  miracle  (110^).  n 

SAINT -r.EflMAlN  (Le  comte  de).  On 
ignore  le  véritable  nom  de  ce  célèbre  aven- 
lurier,  qui  joua  un  rôle  si  brillant  et  si  sin- 
gulier à  la  cour  du  roi  Louis  XV.  Selon  quel- 
ques-uns il  était  fils  d'un  juif  de  Bordeaux 
et  d'une  princesse  étrangère,  portugaise 
peut'élre.  On  a  conjecturé ,  (Taprès  quel- 
aues  aveux  qui  lui  sorU  é<'liaf>]>és,  f}u*îl 
était  né  en  1710.  11  sut  babilemont  ex[doi- 
ter  ce  siècle  pbilosophioue»  alors  réjuilé 
S9vant,et  il  eut  le  donu  élilouiretde  fasciner 
entièrement  ces  esprits,  prétendus  forts  et 
sages,  qui  déraisonnaient  avec  tant  d'ardeur 
pour  découvrir,  disaient-ils,  la  cause  et  les 

plus  évidente  fut  toujours  de  se  i*ûii former  h  nri 
U6a^e  antique  et  pieux,  de  lépaudre  des  lien  faits 
par  le  moyen  de  rauuiône,  ci  'it  s'Iiuinilitir  eu  laot 
que  ehréheus. 

(tlOt)  liht.  de  France,  nis. 

(HOi)  Voy.  ÎU)  TuLtT,  llut,  dci  roi$  de  Franc€t 
rhap.  des  Sacres. 

27 


843 


SAl 


DICTIONNAIUE 


SAl 


fins  de  toutes  choses ,  et  reniaient  Dieu  pour 
s'attacher  au  premier  charlatan  venu ,  assez 
adroit  ^)our  tourner  à  son  profit  leur  stupi- 
dité, leur  faiblesse  et  leur  crédulité.  L'es- 
prit de  rhonime  a  tellement  besoin  d*amour 
cl  de  croyance,  que ,  s'il  repousse  les  lu- 
mières de  la  raison  et  de  la  véritable  foi ,  il 
sent  bientôt  un  vide  qui  le  porte  à  embrasser 
avec  cette  force  inerte,  aveugle  et  multiple 
de  Tobslination  et  de  la  folie  quelque  erreur 
si  étrange,  que  ses  partisans  n'osant  la  dis- 
cuter,  imposent  à  leurs  adeptes  comme  pre- 
miers devoirs  le  silence  et  le  mystère. 

Or,  à  cette  triste  époque,  où  toutes  les 
croyances  morales  et  religieuses  furent  mises 
en  doute,  il  ne  manqua  ni  utopistes,  ni 
ambitieux,  empressés  de  s'emparer  de  la 
direction  de  ces  «esprits  égarés.  Il  fallait, 
selon  un  proverbe  populaire,  être  dupe  ou 
fripon.  Le  comte  de  Saint-Germaiu  étant  uar 
la  force  de  sa  volonté  et  par  sou  intelli- 
gence supérieur  à  beauroup,  son  choix  n'é- 
tait pas  douteux. 

Ce  fut  en  1750  que  Saint-Germain  parut 
sur  la  scène  du  monde;  il  fut  amené  à  la 
cour  de  France  par  le  maréchal  de  Belle- 
Isle,  et  fut  présenté  à  la  marquise  de  Pom- 
p&dour,  puis  au  roi,  qui  le  prit  en  amitié  et 
lUi  donna  un  appartement  à  Chambord. 

Saint-Germain  était  d'une  taille  moyenne, 
d  une  tournure  élégante  ;  ses  traits  étaient 
réguliers;  son  teinbrun,  ses  cheveux  noirs, 
sa  physionomie  mobile  et  snirituelle;  sa 
ilémarche  offrait  ce  mélange  de  noblesse  et 
de  vivacité,  qui  n'est  propre  qu'aux  hommes 
supérieurs.  Il  faisait  preuve  dans  toutes  ses 
relations ,  Tiiômc  avec  les  personnes  les  plus 
haut  placées,  d'une  extrême  aisance  et  d'un 
usage  du  monde  qu'il  savait  allier  à  un  pro- 
fond mépris  des  richesses.  Il  se  mettait 
simplement,  mais  avec  goût;  tout  son  luxe 
consistait  dans  une  surprenante  quantité  de 
diamants  dont  il  était  toujours  couvert;  il  en 
portait  à  tous  les  doigts  ;  sa  montre ,  sa  ta- 
I>atièreen  étaient  garnies.  Un  soir  il  vint  à  la 
cour  avec  des  boucles  de  souliers  estimées 
deux  cent  mille  livres. 

Ce  gentilhomme  se  Ht  d'abord  remarquer 
l)ar  son  esprit  et  par  la  prodigieuse  variété 
des  talents  qu*il  possédait.  Il  parlait  avec 
une  éçale  facilité  le  français,  l'allemand, 
l'anglais,  l'italien,  l'espagnol  et  le  portu- 
gais ,  sans  que  les  nationaux  pussent  recon- 
naître le  moindre  accent  étranger,  lorsqu'il 
s'exprimait  dans  chacune  de  ces  langues. 
Des  érudits ,  des  orientalistes  sondèrent  le 
savoir  de  Saint-Germain;  les  premiers  le 
trouvèrent  pi  us  habile  qu'eux  dans  l'idiome 
d'Homère  et  dans  celui  de  Virgile;  il  parla 
le  sanscrit,  le  chinois ,  l'arabe  avec  les  der- 
niers ,  de  manière  à  leur  prouver  qu'il  avait 
résidé  en  Asie,  et  à  leur  démontrer  qu'on 
s'instruit  assez  mal  aux  écoles  dans  les  dia- 
lectes de  rOrient. 

Le  comte  de  Saint-Germain  accompagn«iit 
de  tète,  sur  le  clavecin,  non-seulement  les 


morceaux  de  chant,  mais  encore  les  • 
les  plus  diffisiles  exécutés  par  d'aul 
truments.  Rameau  restait  profondéo 
pris  du  jeu  parfait  de  cet  amateur, 
tout  de  ses  préludes  savants.  Le  ce 
cellait  aussi  sur  le  violon.  Il  p< 
l'huiie  fort  agréablement,  mais  ce 
dait  ses  tableaux  remarquables,  c' 
espèce  de  couleur  dont  il  avait  le  i 
qui  prêtait  à  sa  peinture  un  éclat  e 
naire.  Dans  les  sujets  «historiques 
produisait,  il  ne  manquait  jamais  d* 
ajustements  des  femmes  de  saphirs 
raudes,  de  rubis,  auxquels  ses 
donnaient  absolument  Téclat  et  le 
des  pierres  naturel  tes.  Vanloo 
souvent  au  comte  son  secret,  mais  i 
voir  l'obtenir. 

Sans  chei*cher  à  se  rendre  compt 
niversalité  des  connaissances  (ilOÎ 
personnage  extraordinaire,  on  p< 
qu'il  Surprenait;  mais  on  peut  raj 
la  physique  et  à  la  chimie,  qu'il  pc 
fond,  une  partie  de  ses  prestiges, 
moins  probable  que  ces  sciences  Ii 
rèrent  les  moyens  de  conserver  u 
robuste  et  celui,  plus  diflicile  à  com 
d'arrêter  les  ravages  du  temps.  1 
jusqu'à  faire  courir  le  bruit  qu'il  i 
sesseur  d'un  élixir  qui  rendait  il 
L'anecdote  suivante  prouvera  et  la 
qu'il  excitait  et  la  crédulité  qu'il 
trait.  Un  jour  la  vieille  comtesse  c 
dont  le  mari  avait  été,  en  1700,  amb 
à  Venise,  oii  elle  l'avait  suiVi,se  trc 
Mme  de  Pompadour  avec  M.  do  & 
main.  Elle  regarda  longtemps  cet 
avec  des  marques  de  grande  surpri 
quelles  se  mêlèrent  bientôt  des  fl 
frayeur.  Enfin,  ne  pouvant  plus  doi 
émotion,  mais  plus  curieuse  toutefi 
frayée,  elle  s'approcha  du  comte  :  «  1 
Monsieur,  lui  ait-elle,  veuillez  m 
monsieur  votre  père  n'a  pas  résidé  i 
vers  Tannée  1700.  —  Non,  Madame, 
le  comte  sans  s'émouvoir,  il  y  a  t 
plus  iongtenif)s  que  j'ai  percfu  nw 
mais  je  demeurais  moi-même  à  Ve 
fin  du  dernier  siècle  et  au  coraiM 
de  celui-ci  (on  était  alors  en  175* 
l'honneur  de  vous  y  faire  ma  cour 
aviez  la  bonté  de  trouver  jolies 

I  arcaroles  de  ma  composition,  c 
chantions  ensemble.  —  Fanion  ds 
chise,  reprit-elle,  mais  cela  n'est  §: 
ble  ;  le  comte  de  Saint-Germain  d'à 
quarante  cinq  ans,  et  vous  n'avez 
ment  que  cet  âge  au  moment  oh  t 
Ions.  —  Madame,  réiondit  le  comte 
riant,  je  suis  fort  vieux.  —  Mais  il  fi 
ce  compte  que  vous  eussiez  près  < 
aps.  —cola  n'est  pas  impossible. Bl 
se  mit  h  raconter  à  madame  de  Gei) 
foule  de  détails  se  rattachant  au  séjon 
avaient  fait  ensemble  dans  l'Etat  f 

II  offrit  à  celte  dame  de  lui  rap{)elef 


1105)  Le  roi  dcPnissse  voulut  qu*on  Tinstruisit 
de  quelques  détails  relatifs  à  ce  personnage  mys- 


térieux ;  Voltaire  lui  répondit  :  Cest  un  k 
ne  meurt  point  et  qui  sait  tout 


f>fe,  des  circon<iia lires»  des  re- 
j^Non,  non,  interrompit  la  vieille 
be,  me  vuilà  bien  convaincue... 
Itfsiîn  homme, .•  un  diable  bien 
lire»..  —  GrÔce,  grAce  de  quali- 
fécria  le  comio  d'une  voix  érln- 
p  membres  parurent  saisis  d'nn 
Il  eonvulsiff  et  il  sorlit  sur-le- 

m  comtesse  racontait  à  ce  sujet 
l  leur  séjour  à  Venise,  elle  avait 
fnn  éliitir  qui,  pendant  un  quart 
.avait  conservé,  sans  la  moindre 
les  charmes  qu'elle  possédait  h 
ngt-cinqans.  De  vieux  seigneurs, 
par  Mme  de  Pompadoursur  cette 
instance,  affirmaient  qu'elle  était 
tactitude;  que  môme  la  jeunesse 
î  de  la  comtesse  avait  été  long- 
►  la  ville  et  la  cour,  un  sujet  iVé- 

I  de  Saint-Germain  s^eOTorçaît  de 
[le  obscur  sur  son  origine  et  le 
laissance.  Un  jour  qu'on  lui  dc- 
il  éliiil  vrai  que  rAllemagne  fût 

II  répondit  en  poussant  un  sou- 
I  des  choses  que  je  ne  peux  dire, 
[vous  de  savoir  qu'à  Tûgo  de 
*errais  au  fon<l  des  forêts  et  que 
1  oiîse  à  prix,  La  veille  de  ma 
re»  que  je  ne  devais  plus  rcvoiri 
portrait  à  mon  bras,  je  vais  vous 
»  A  ces  mots,  il  releva  sa  raan- 

ftrat  en  elfet,  aux  spectateurs, 
ure  sur  émail,  ref^résentant  une 
Eiirablemenl  belle,  mais  vôlue 
enl.  —  ttX  quel  temps  appartient 
jtamc?*,.»deiuanda-l-on.  Le  comte 
manche  et  clk^ngea  de  nouveau  la 

piandon  de  la  table,  que  le  comte 

jRlïlement,  il  convenait  avec  ses 

léiait  à^é  de  deux  mille  ans  et, 

L  ce  n  étnit  encore  là  qu*un  h- 

pie.  Il  racontait  avec  une  bonho- 

h  qu*aux  noces  de  Cana  il  s  était 

pie  h  côté  de  Jésus-CIirisL  11  bit 

biede  lancer,  de  temps  en  lemfis, 

ges  assertions  dans  <les  sociétés 

les.   Tu  jour  dînant  chez  fc  duc 

[,  le  sorcier  interpella  son  do- 

ni  le  servait  h  table,  sur  un  fait 

une  époque  très-éloignée.  «  Je 

connaissance,  répondit  le  valet, 

comtH  oublie  qu'il  n'y  n  que 

Jans  que  j'ai  rhfinneur  de  le  ser- 

M  L4>uis  XV,  qui  n'avait  pas  en- 
pnu  M.  de  Saint-iiermain  en  par- 
la sa  favorite  de  le  f:iîre  trouver 
fec  cet  homme,  qu'iî  appelait  un 
[latan.  Le  comte  fut  exact  au  ren- 
pe  Sa  Majesté  lui  avait  fait  indi- 
Aaiimuni  ce  jour-li^  d'une  taha- 
liique;  il  portait  ses  riches  boucles 
L  et  affectait  un  peu  de  montrer 
|is  de  manches  en  rubis  d'une 
h>digieusc. 
'*  fcrai,  b>i  dit  Louis  XVai»rès  un 


salut  obligeant,  que  vous  vous  disiez  ùgé 
de  plusieurs  siècles?.,.  — Sire,  je  'm'dum  o 
quelquefois,  non  pas  h  faire  croire,  mais  Ai 
laisser  croire  que  j'ai  vécu  dans  les  pbi>l 
anciens  temps.  — Mais  la  vérité,  monsieur 
le  comte?  —  La  vérité»  sire,  peut  être  in- 
compréhensible... —  M  paraît  au  moins  dé- 
montré, d'après  le  rapport  de  plusieurs  per- 
sonnes qui  vous  ont  connu  sous  le  règne  de 
mon  bisaïeul,  que  vous  devez  avoir  plus  de 
cent  ans.  —  Ce  serait»  en  tout  cas,  une  lon- 
gévité peu  surprenante;  j'ai  vu,  dans  le 
nord  de  i'Eurojie,  des  hommes  de  cent 
soixante  ans  et  plus.  —  Je  sais  qu'il  en  a 
existé;  mais  ce^i  vf^lre  air  de  jcunc*îse  qui 
renverse  iftutes  les  spéculations  des  savants. 

—  Parle  temps  qui  court,  sire,  on  donne  à 
bon  marché  le  turc  de  docteur;  je  lai  plu« 
d*unc  fois  i»rouvé  à  ces  messieurs.  —  Puis- 
que vous  vivez  depuis  tant  d  années,  reprit 
Louis  XV  d'un  ton  malicieux,  donnez-moi 
donc  des  nouvelles  de  la  courde  François  1"; 
c'était  un  roi  dont  j'ai  toujours  chéri  la  mé- 
moire. Aussi  était-il  très-aimable,  répondit 
le  comte  en  firenant  au  sérieux  la  demande 
de  Sa  Majesté.  Puis  il  se  mit  h  dépeindre  en 
artiste,  en  homme  d*csprit,  le  roi  chevalier 
au  physique  et  au  nuual,  el  avec  wi  tel 
accent  de  conviction  que  le  roi  étonné, 
s'écria  :  En  vérité,  Mouï^ienr,  on  dirait  que 
vous  avez  vu  tout  cela.  —  Sire,  j'ai  beau- 
coup de  mémoire  ;  mai»  j'ai  aussi  mes 
notes  authentiques  sur  ces  temps  reculés,  » 

Le  comte  de  Saint-Germain  semblait  par 
cette  phrase  témoii4ner  qu*il  hésitait  à  pla- 
cer le  roi  au  nombre  de  ses  dupes,  et  il 
donnait  ainsi  la  clef  de  son  immense  et 
étonnant  savoir  sur  les  temps  anciens.  11 
tira  de  sa  poche  un  livret  relié  u'une  ma- 
nière gotliiqae;  il  Touvrit  et  montra  au  roi 
quelques  lignes  écrites  de  la  propre  main 
de  Michel  Montaigne,  en  1580;  les  voici 
telles  qu'elles  ont  été  transcrites,  après  avoir 
été  reconnues  aulhenliquemcnt  originales  : 
il  n€»t  homme  de  bien  qui  mette  à  Cexamen 
des  iois  toutes  ses  actions  et  penséts^  qui  ne 
soit  pendnbie  six  fois  m  sa  vie;  voire  tel 
quil  serait  dommmje  et  três-injuste  de  punir. 

Le  roi,  ainsi  que  le  ducde  Gontaut,  madame 
de  Brancas  et  labbé  de  Berms,  qui  assis- 
taient à  cet  entretien,  ne  savait  plus  que 
penser  du  comte  de  Satnt-Gerraain;  mais  sa 
conversation  ï>lul  tant  à  Sa  AInjesté  q*ie, 
depuis,  elle  1  appela  souvent  à  la  cour  el 
resta  même  enfermée  plusieurs  fois  avec 
lui  dans  sou  cabinet. 

Louis  XV  consollait  un  malin  ce  per5on- 
nage  mystérieux,  dont  il  avait  reconnu  Tet- 
nérience  et  le  jugcuiont,  sur  un  seigneur  que 
l'on  cherchait  .*i  dc>scrvir  dans  son  esprit. 

—  <»  Sire,  répondit  le  comte  avec  chaleur,  dé- 
ticz-vous  des  rapports  qui  vous  sont  faits  sur 
ce  gentilhomme;  pour  bien  apprécier  les 
houunes,  il  ne  faut  être  ni  confesseur,  ni 
cuurtisan,  ni  minislrci  ni  lieulenant  de  po- 
lice... —  Ni  roi?  dit  L4»uis  XV.— Je  n  osais 
m'expliquera  cet  égard  ;  mais  puisque  Votre 
Majesté  m  inleqiolle,  je  crois  lui  obéir  en 
[Ktrlant.  Vous  vous  raunelcz,  sire,  le  Inouil- 


< 


â4T 


.SAI 


DlCnONNAlttE 


SAl 


lard  qu*il  faisait  il  y  a  quelques  jours  :  on 
ne  voyait  pas  à  quatre  pas  ;  eh  bien!  les  rois 
(je  parle  en  général)  sont  environnés  de 
brouillards  encore  plus  épais,  que  font  naî- 
tre autour  d'eux  les  intrigants,  les  prêtres  et 
les  ministres  infidèles;  tous  s'accordent,  en 
un  mot,  pour  faire  voir  aux  têtes  couronnées 
les  objets  sous  un  aspect  différent  du  véri- 
table. » 

I^  roi  changea  brusquement  Tentretien,  et 
demanda  au  comte  s'il  était  vrai  au'il  eût 
le  secret  de  faire  disparaître  les  taches  des 
diamants;  sur  sa  réponse  affirmative,  il  lui 
confia  un  diamant  d  un  grand  imXf  mais  dont 
la  valeur  était  de  beaucoup  diminuée  par 
une  forte  tache  qui  en  ternissait  Téclat. 

Au  lK)ut  de  quinze  jours,  le  comte  entra 
dans  le  cabinet  du  roi ,  où  se  trouvaient  le 
duc  de  Ciontaut  et  le  joaillier  de  la  couronne, 
il  tira  le  diamant  de  sa  poche,  6ta  une 
toile  d'amiante  qui  l'enveloppait,  et  la  pierre 
fut  produite  aux  yeux  i\es  assistants  ébahis, 
pure  comme  une  goutte  de  rosée. 

Le  poids  du  brillant,  pesé  au  moment  de 
sa  remise  au  comte,  se  trouva  exactement  le 
même  après  l'opération  ;  le  bijoutier  s'écria 
qu'il  fallait  que  M.  de  Saint-Germain  fût 
sorcier;  qualification  à  laquelle  ce  dernier 
ne  ré|K)ndit  que  par  un  sourire.  —  Vous  de- 
vez être  riche  à  millions,  ajouta-t-il,  surtout 
si  vous  avez  le  secret  de  faire  de  gtos  dia- 
mants avec  de  petits.  L'adepte  ne  ofit  ni  oui, 
ni  non;  mais  il  assura  très-positivement 
qu'il  savait  faire  grossir  les  perles  et  leur 
donner  la  plus  belle  eau. 

Toujours  est-il  qu'on  ne  pouvait  expli- 
quer l'opulence  du  comte  de  Saint-Cicrmain  : 
il  n'avait  ni  propriétés,  ni  rentes,  ni  ban- 
quiers, ni  revenus  d'aucune  nature;  il  ne 
louchait  jamais  ni  cartes,  ni  dés;  et  cepen- 
dant il  avait  un  grand  état  de  maison,  me- 
nait un  train  miigniAque,  et  faisait  quelque- 
fois en  pierreries  des  cadeaux  dignes  du 
plus  riche  nabab. 

On  passait  chaque  jour  auprès  de  lui 
d'une  surprise  à  une  autre.  Un  jour  il  apporta 
chez  Mme  de  Pompadour  une  tabatière  qui 
fit  l'admiration  générale.  Cette  boîte  était 
d[écaille  noire  fort  belle;  le  dessus  était  orné 
d'une  agate  Le  comte  Ipria  la  marquise  de 
placer  cette  bonbonnière  devant  le  feu;  un 
instant  après,  il  lui  dit  de  la  reprendre. 
Quel  fut  Tétonnemcnt  de  tous  les  assistants! 
l'agate  avait  disparu,  et  Ton  voyait  à  sa 
jïlace  une  jolie  oergère  au  milieu  de  ses 
moutons.  En  faisant  de  nouveau  chauffer  la 

Ïofte,  la  miniature  disparut,  et  l'agate  revint, 
'out  cela  paraissait  merveilleux  alors;  de 
nos  jours  Uobert-Houdin  en  forait  autant. 

Mais  bientôt  on  rapporta  qu'il  se  passait 
dans  la  maison  du  comte  de  Saint-Germain 
des  choses  étranges,  qui  jetèrent  la  crainte 
dans  le  public.  On  disait  qu'à  la  demande 
des  personnes  assez  hardies  pour  le  dési- 
rer, il  évoquait  des  ombres,  et  que  ces  ter- 
ribles apparitions  étaient  toujours  recon- 
nues. Quelquefois  il  faisait  répondre  à  cer- 


taines questions  sur  l'avenir  par 
souterraines,  qu'on  entendait  trè^ 
ment,  pourvu  qu'on  appliquât  T 
iwirquet  d'une  chambre  mysiérii 
Ton  n'entrait  que  pour  recevoir  ce 
Plusieurs  de  ces  prédictions  se  H 
assurait-on,  et  la  correspondance 
Germain  avec  l'autre  monde  fut  i 
démontrée  pour  beaucoup  de  gen: 

Cependant,  les  événements  poli 
succédaient  avec  rapidité.  LecomU 
Germain  s'aperçut  que  l'étonni 
l'admiration  qu'il  avait  d'alwrd 
faisaient  place  à  l'indifférence;  il  ' 
mot,  qu'il  n'y  avait  plus  rien  2 
France,  et  il  alla  chercher  fortune 
bourg.  11  se  retira  ensuite  «lans  le 
où  pendant  [dusieurs  années  i 
les  douceurs  de  l'immortalité,  : 
I»asser  pour  un  dieu,  et  exigeant  < 
qui  Tentouraienl  un  culte  telleni 
vagant,  qu'on  aurait  peine  à  dé< 
devrait  étonner  le  plus  ou  delà 
des  sots  qui  s'y  soumettaient,  i 
fronterie  dn  charlatan  gui  avait 
(liesse  d'en  dicter  les  lois. 

Vers  ce  temps,  le  comte  de  Cagl 
fit  demander  la  faveur  de  l'audien 
dont  nous  avons  parlé  à  son  art 
art.  Cagliostro,  col.  393).  Caglios 
il  remporté  de  cette  entrevue  que 
tion  suivante,  qui  allait  si  bien  i 
il  n'aurait  pas  ]>crdu  son  temps. 

«  Sachez  que  le  crand  secret  df 
est  de  geuverner  les  hommes,  c 
nique  moyen  est  de  ne  jamais  le 
vérité.  Ne  vous  conduisez  pas 
rèj^les  du  bon  sens;  bravez  la 
conduisez  avec  courage  les  plus  ii 
absurdités.  Quand  vous  sentirez  c 
principes  s'affaiblir,  mettez-vous  e 
recueillez-vous  et  parcourez  la  U 
y  verrez  que  les  plus  absurdes  extr 
y  obtiennent  un  culte.  Les  folies  r 
sous  des  noms  différents,  mais 
éternelles.  Sou  venez- vous  quelepn 
sort  de  la  nature,  de  la  |  olilique,  de 
est  la  reproduction  ;  que  la  dii 
mortels  c  est  d'être  immortels,  de 

I  avenir  lors  même  qu'ils  ignore 
sent,  d'être  spirituels  tandis  que 
qui  les  environne  est  matière.  » 

Cagliostro  ne  suivit  que  trop 
leçons;  mais  il  paya,  comme  noi 
vu,  de  sa  liberté  son  zèle  à  les 
pratique. 

Le  comte  de  Saint-Germain  fui 
reux,  il  resta  libre,  et  je  dirai 
adoré,  jusqu'à  la  fin  de  sacarri 
retira  auprès  du  landgrave  de  He& 
et  vécut  quelque  temps  dans  son 

II  mourut    cependant ,  malgré  s 
d'immortalité,  en  1784,   d'autres 
1795;  mais  déjà  depuis  plusieurs 
était  totalemeni  oublié  en  France. 

(L.  BOYELDIEU  D'AuV» 


BM 


IJËS  MtKACLES, 


Sil 


■revue  de  Caghosiro  et  du  comte  de 
ieroi/iin  est  cerlaîne,  si   l'on   veut, 

[ue  Cayliostm  l',ilHrnie»  et  d'ail leur*^ 
B  ressemble  s  fts^emble;  on  flcvinernit 
aisément  que  deux  hommes  si  tiieii 
;)Our  se  donner  la  main  ont  dû  se  ren- 
er,  ne  fût-ce  qu'une  fois  en  Icnr  vie. 
fidanl ,  mms  ne  voutlriuns  nullement 
Ire  5UUS  notre  f^araïUie  les  délîdls  ue 
même  entrevue. 

Ia  fuit  dilTéreiites  sujïjio*>i lions  pour 
pcr  lorigine  des  rieliesses  du  rotule 
îfil-(lerm«in.   La    moins   probable ,  à 

avis,  est  celle  qui  leur  ilonncrait  le 
^^)Our  auteur;  nous  ne  rroyuns  pas  da- 
pp  que  le  didble  ait  fait  ftuprès  de  lui 
W  de  souUleur,  poiu'  lui  révéler  la 
rc  prodigieuse  dont  il  donna  tant  do 
^es  ;  Satan  n*a  jamnis  remJu  de  si  bons. 
Sylumoinsil  n'y  en  n  [tastfautre  exemple 
riiisloire*  Nous  ixoi rions  plus  volon- 
que  Saint-Germain  étail  d*orii5ine  bobé- 
tie  ,  que  ses  ricbesses  provenaient  d'un 
iuimis  au  préjudice  de  quelque  nabab 
'  quelque  i^agode  ;  qu*il  avait  appris  les 
eiils  dialectes  de  l*Asie  dans  le  cours 
'  jeunesse  erranle  et  aventureuse  en 
a>;;nie  ile  quelque  eseouaiïe  do  ses 
\s\  qu*fl  possédait  des  mémoires  secrets 
a  «nur  et  les  (ïersonaages  maniuants 
ècle  précédent ,  et  que  son  esprit  vrai- 

hors  ligne  aura  fait  le  reste. 
ne  serait  pas  lo  premier  boliénden  qui 
Ijoué  un  rôle  très-briilaril  dans  le  monde; 
ment  il  eut  iilnsdebon  sens  ijuc  bien 
res,  en  quittant  la  scène  en  lem|»s  con- 
>le.  et  avant  t|uo  son  rôle  ne  fût  tola- 
fil  opuisé.  Le  siècle  où  il  fiarut,  frivole 
falué  de  sa  supériorité,  crédule  et  in- 
;  par  ostentation,  désœuvré  et  avide  de 
éiiici*,   était    aussi    merveilleusement 

Kà  se  laisser  exploiter.  Plusieurs 
ns  en  prolitèrcutbabilement,  At»jour- 
ils  ne  réussiraient  \ms  en  employant 
lômes  moyens.  Ce  n  est  pas  que  notre 
5  manque  de  ces  sortes  de  gens;  mais 
industrie  se  tourne  vers  la  spéculation 
m  est  que  plui*  lucrative. 

lisloire  du  brillant  de  Louis  \V  ne 
mire  qu'une  chose ,  c'est  ipje  ce 
e,  qui  n'était  [lou riant  jtas  uial  avisé  , 
i  familiers  farent  dufies  d'une  subsli- 
IK  Saint-ilermaiir  r.elait  pas  à  cela  jirés 
udques  dixaines  de  mille  livres  t*our 
nncr  un  succès  rjue  la  position  qu'il  avait 
lui  rendait  d  ailleurs  intlispensable* 
INT-.\IAIITIN  (Louis-Claurle  de),  dit  le 
ftophe  intunna,  né  h  Amboisc  le  18 
er  t7W  ,  et  mort  h  Paris  le  13  octobre 
,  fut  plutôt  la  dupe  des  écoles  spiri- 
sies  et  ibéurfiitjues  de  son  temps^  que  îo 
il  aucune  d'elles.  M  les  fréquenta,  les 
ra,  les  jugea  h  son  poiiit  de  vue,  el 
%  l'indépendance  d'un  esprit  qu'il 
lit  supéru^ur,  el  gui  n'étaif ,  en  réalité, 
luiionné  d'une  manière  dillerente.  Il 
Ldéraii  les  séances  cabalistiques  de 
pz-Pasquali^ ,  ou  plutôt  leurs  résul- 


tats, conmic   d&s  manifcslationi  de  vertus 


ifc, 


actives  de  fnrdrf.  inirueftHrl  vbiennrs   pat 

fa  voie  xnisibfe :  selon  lui,  les  visions  élu 
Swedcmbor^j;  étaient  de  (ordre  xcn/imrrifa/ , 
ei  eonduimicnt  à  h  Hcimce  dea  dmes.  Le» 
fibénonu'mes  du  magnétisme  sonniambulique 
étaient  d'un  ordre  smaible  infcrietir.  Le 
célèbre  visionnaire  tculonique  Jacob  Itudiin 
était,  à  S(Mi  jugement,  M  iitia;  fjrande  lu- 
mire  humaine  qui  tût  apparu  dans  1$ 
monde ^ 

Saint-Marliu  avait  reçu  i[ès  renfance  une 
éducation  aussi  pieuse  qu*e  cbrétienne,  il 
avait  cultivé  aver  attrait  l'asi-élisme;  mafcs 
dès  ïju'il  sf>rlit  de^  voies  tracées  par  les 
maîtres  véritai»les  «le  la  vie  spirituelle,  pour 
cbcrcîier  un  christianisme  transcendatjl  »  il 
rencontra  sur  sa  route  les  Ibéurgistes,  et  se 
laissa  égarer  après  eux  sans  espoir  de  re- 
tour. Jouet  désortnais  des  illusions  de  son 
esprit  et  dos  firétendnes  manifestations  obte- 
nues dans  leurs  réuidons,  il  perdit  la  cba* 
cité  ,  pour  ne  plus  conserver  que  la  bienfai- 
sance,  la  ndigion  ,  pour  ne  plus  garder  que 
la  |>!ulosopliie;  et  FEvangile  devint  pour  lui 
un  siuqflc  A,  B,C,  propre  tout  au  plus  h 
former  le  rudiment  de  la  première  en- 
fance. 

Cet  esprit  superbe  en  fut  bien  puni;  car 
dans  les  nombreux  ouvrages  qui  sortirent 
de  sa  |*lume,  et  qu'il  livra  h  un  très-petit 
public  d'intimes  amis,  auxquels  il  recfun- 
luandaitde  garder  le  secret,  ce  en  quoi  ils 
ne  ront  que  trop  bien  servi ,  il  n'y  a  rien  à 
apfjrcndre  ,  disons-le,  rien  h  i>oiivoir  com- 
prendre. Il  ne  Se  comprenait  |*as  lui-môme, 
il  l'avoue,  et  était  quelquetbis  surfiris  de 
finir  par  se  trouver  un  sens.  C'est  ainsi  qu'il 
disait  de  son  homme  de  désir  ^  longtemps 
aigres  ravoir  édité,  qu'il  y  (rour<iii  dn 
(jcrmcs  cpars  çà  et  /ri,  dont  il  iynornit  tes 
propriétt'S  m  ics  semant^  et  qui  J^e  dnetop- 
pnivnl  chaque  jour  pour  lui  ,  depuis  quil 
avait  connu  Jacob  Bfchm, 

Les  myslit|ucs  du  moyen  Age  et  ceux  dos 
^hriniors  teuips,  en  s'unissant  |)ar  la  con- 
tcnq»lation  à  leur  prin('i[te,  suivant  la  *locv 
tune  de  Hy^brock,  bmr  maître,  étaient 
absorbés  en  fHcn  par  ra/fcction  ;  mais  les 
luaitinisles  chercbatciU  uno  porte  plus  éle- 
vée^ A  leurs  yeux,  ce  irélait  pas  seulement 
la  facnllé affective,  mais  |>lul6t  (a  faculté  intcl- 
Irctuctle  nui  devait  connaître  en  elle  son 
(irincipe  divin,  et  yùr  lui  le  modèle  de  ceHc 
nature  que  Malfcbrauche  voyait  non  active- 
mcni  en  lui-même,  mais  spéculativemerd 
en  Dieu  ,  et  dont  Saint-Martin  apercerait  le 
type  dans  son  être  intérteur  par  une  opéra- 
tion active  et  spirituelle  ,  qui  est  le  germe  de 
la  connaissance,  Conifirenne  uni  pouria , 
mais  c'est  vers  ce  but  que  tous  les  ouvrages 
de  Saint-Martin  *onl  dirigés»  Nous  avons 
rendu  ailleurs  un  compte  succinct  des  prin- 
ci|»aux,  nous  n'y  reviendrons  pas  (  Voyes 
l'art.  iLLiMiî^és,  col.  8GI ,  note  2);  et  nous 
no  croyons  pas  non  plus  qu'il  soit  ulilo  de 
mellredavanlage  eu  lumière  .  par  une  bio* 
gro|diie  déladléo,  celui  qui  se  cunq'Iul  toute 
sa  vie  dans  les  ténèbres. 


S51 


SâL 


DlCTlONNAmE 


SAL 


m 


SALETTE  (Miracle  de  la).  Depuis  Yan 
i9M  le  nom  de  la  Salette,  montagne  du  dio- 
cèse de  Grenoble^  a  retenti  dans  toute  la 
France,  ou  plutôt  dans  toute  l'Europe,  et 
acquis  une  célébrité  immortelle,  et  à  laquelle 
nous  ne  demanderions  pas  mieux  çue  de 
contribuer,  si  notre  voix,  désormais  trop 
tardive,  pouvait  être  autre  chose  qu'un  écho. 

Le  19  septembre  i8k6p  vers  deux  ou  trois 
heures  de  l'après-midi,  deux  jeunes  bergers 
étaient  h  earder  des  vanhes  sur  la  montagne 
de  la  Salette,  lieu  consacré  à  la  sainte 
Vierge,  suivant  les  traditions  populaires, 
mais  sur  lequel  il  ne  restait  aucun  vestige 
de  ce  culte,  lorsqu'ils  aperçurent  à  quel- 
ques pas  devant  eux  une  lumière  éblouis- 
sante, puis,  au  milieu  de  cette  lumière,  une 
dame  assise  sur  une  pierre,  en  place  d'une 
fontaine  alors  tarie,  la  tête  cachée  dans  ses 
deux  mains ,  et  les  coudes  appuyés  sur  ses 
genoux. 

Ces  deux  enfants  s'appelaient  :  l'un, 
Pierre  Maximin  Giraud,  né  à  Corps,  le 
27  août  1835;  l'autre,  Françoise-Mélanie 
Mathieu,  née  éi^alement  à  Corps,  le  7  no- 
vembre 1831.  A  leur  approche,  la  dame  se 
leva  et  leur  dit:  «Avancez,  mes  enfants, 
n'ayez  pas  peur,  je  suis  ici  oour  vous  conter 
une  grande  nouvelle.  » 

Les  deux  enfants  s'étant  approchés  de  ma- 
nière à  correspondre  l'un  à  la  droite  et  l'autre 
à  la  gaucho  de  la  dame,  elle  continua  de  la 
sorte ,  en  pleurant  pendant  tout  son  récit  : 

«  Si  mon  peuple  ne  veut  pas  se  soumet- 
tre, je  suis  forcée  de  laisser  aller  la  main  de 
mon  fils« 

«  Elle  est  si  forte ,  si  pesante,  que  je  ne 
peux  plus  la  maintenir. 

«(  Depuis  le  temps  que  je  souffre  pour 
vous  autres  I  sije  veux  que  mon  fils  ne  vous 
abandonne  pas,  je  suis  chargée  de  le  prier 
sans  cesse. 

«  Et  pour  vous  autres,  vous  n'en  faites 
pas  cas. 

«  Vous  aurez  beau  prier,  beau  faire,  ja- 
mais vous  ne  pourrez  récompenser  la  peine 
que  j'ai  prise  pour  vous  autres. 

«  Je  vous  ai  donné  six  jours  pour  tra- 
vailler, je  me  suis  réservé  le  st^ptième  ,  et 
on  ne  veut  pas  me  l'accorder.  C'est  ça  qui 
appesantit  tant  la  main  de  mon  fils. 

«  Ceux  qui  conduisent  des  charrettes,  ne 
savent  pas  jurer  sans  y  mettre  le  nom  de 
mon  fils  au  milieu. 

«  Ce  sont  les  deux  choses  qui  appesantis-* 
sent  tant  la  main  de  mon  fils. 

«  Si  la  ré(  olte  se  gâte ,  ce  n'est  rien  qu'à 
cause  do  vous  autros.  Je  vous  l'ai  fait  voir 
Tannée  passée  par  les  pommes  de  terre; 
vous  n'en  avez  pas  fait  cas.  C'est  au  con- 
traire, quand  vous  trouviez  des  pommes  de 
de  terre  gâtées,  que  vous  juriez,  vous  mettiez 
Je  nom  de  mon  fils.  Elles  vont  continuer, 
que  cette  année  pour  Noël  il  n'y  en  aura 
plus.  » 

Les  enfants ,  n'entendant  pas  ce  langage , 
hésitaient  dans  leurs  pensées  ;  mais  la  dame 
«e  renrit  et  leur  dit  :  «  Ah!  mes  enfants, 


vous  ne  comprenez  pas,  je  m'en  vais  le  dira 
autrement  : 


c  Si  las  Iruflas  se 
gastoim  eî  rien  que 
per  vous  aoutres;vou8 
ôou  aîou  fa  veyre.  Pan 
passa ,  n*aîa  pas  vou- 
fa  fas  couti;  qu^ëra 
OOU  countrère,  quand 
troubava  de  truffas  gas- 
tas  djurava,  Vy  bitava 
lou  noue  de  moun  fis  ôou 
mcy. 

c  Et  van  continua, 
qu'aquëy  an,  per  tsalen- 
das  n*y  oourè  plus. 

c  Si  ava  de  bia,  fôou 
pas  lou  semenas,  que 
.tout  ce  que  seoienaré  las 
besUas  vous  lou  mendia- 
rein,  é.  ço  que  vendre 
tombarè  tout  en  pous- 
siéra  quand  Tey  quoîré. 

c  Vendret  una  granda 
famina. 

<  D*avant  que  la  fa- 
mina vène,  ious  maris 
ôou  dessous  de  sept  ans 
prendren  un  tremble, 
muriren  entre  las  mas 
de  las  pcrsonnas  que 
Ions  tendren,  é  Ious 
âoulres  faren  leur  pcni 
tença  de  famina. 

c  Las  nouzes  vendren 
boflas,  Ious  rasins  puri- 
ren. 

c  Sisecounvertissoun, 
las  peyras,  Ious  routsas 
seren  de  mounteous  de 
bla,  las.iruffas  seren  ense- 
menças per  las  terras. 

c  Fasa  bian  vouatra 
priera,  mous  marris  ? 

c  Pas  gaire,  Madama. 

c  Tsôou  bian  la  fas, 
mous  marris,  vèpre  é 
mati,  quant  <1iria  ôovl- 
men  qu*un  Pater  é  un 
Ave-Maria,  quant  poi^iré 
pas  mey  fas;  è  quant 
pouire  mey  fas  n*eu  mai 
dire. 

c  Vaî  que  quaouqua. 
fena  un  paou  d'iadje  à 
la  messa,  Ious  âoutres 
trabailloun  tout  Tstiou 
la  dimentsa;   é   Tliiver 

Ï|uant  saboun  pas  que 
as  Ious  garçons  van  à  la 
messa  per  se  mouquas 
de  la  relidjiou  ;  é  la  ca- 
reyma  van  à  la  boustaria 
eo'uma  lou  tsis. 

c  N*ava  djis  végu  de 
bla  gasta,  mous  marris? 

(Maximln)  c  Oh!  nou, 
Madama. 

(Mélanie)  c  Nou,  Ma- 
dama,  n'ai  dgis  végu. 


c  Si  les  peonei  k 
terre  se  gâtent,  ee  a'ol 
rien  que  pour  vont  «h 
tres.  /e  vous  Pal  liUt  voir 
Pan  passé;  vom  ■*« 
avez  pas  voulu  bincu. 
Que  c'était  au  coaMni 
quand  vous  trooviâ  éei 
pommes  de  terre  giié«i 
vousjuriez,  eny 
le  nom  de 
milieu. 

c  Elles  vont 

Sue   cette    tmiée  ut$ 
[oël  il  n>  anra  plai. 

c  Si  vous  avez  duH^ 
il  ne  faut  pat  le  aeBK; 
tout  ce  que  vous  ^èatt* 
rez,  les  bêles  vqmIil 
mangeront,  cequivica^:^ 
dra,  tombera  tout  m 
poussière,  quand  loéi 
le  battrez. 

c  II  viendra  une  graait 
famine. 

c  Avant  que  la 
vienne,  les 

dessous  de  sept  ans» 
ront  pris  d*un  trewMa 
ment,  et  mourront  eotn 
les  mains  des  poMMBi 
qui  les  Uendront;  diei 
autres  feront  leur  fàà^ 
tence  par  la  fanine. 

f  Les  noix  ôevkmttÊ 
mauvaises ,    les 
pourriront. 

c  S'ils  se  ei 
sent,  les  pierres  d 
rochers  seront  des  i 
ceaux  de  blé,  ^ki 
mes  de  terre  seni 
semencées  par  kaiÉR' 

c   Faites  -  voà  Hil 
votre  prière,  metcÉkH) 

c  Pas  guère,  NaiHi* 

c  II  faut  bien  h  UMb 
mes  enfants,  soirct^ 
tin,  quand  vous  ne  Ml 

În'un  Paier  HWMÂah 
faria^  lorsque  vois  ril  J 
pourrez  pas  raîeox  CÉib 
et  quand  vous  PJMB0I 
mieux  faire,  en  màt 
vauuge. 

c  |I1  ne  va  que  iniiifiÉ 
femmes  un  peu  aféei  I 
la  messe,  les  irfni 
travaillent  tout  PM  b 
dimanche ,     et    rhi^ 

Î|uaud  ils  ne  saveM  qw 
aire,  les  garçons  irait  i 
la  messe  pour  se 
de  la  religion;  et  le 
réme,  on  va  à  b  ' 
rie  comme  des  clûtas. 
c  fTavez-votts  pas  ^ 
du   blé  gâté,  BMW  cfr 
fant? 

(Maxihiii}  c  Ob!  ■«!< 
Bfadanie. 

Mélakie)  c  NiWtlb 
dame,  je  n  en  ai  pis  en 
core  vu 


SAL 

imm  )    t     K 

im  iipni»  tiVh 

n  avé  TÔgu,  un 

loM  couîri  cnitie 

te. 

au  mcsirc  du 

Ire  d'à  lias  vcy- 
a  KasUi,  c  pcy 
us  doux,  pren- 
ds treîs  cipi;is 
vouai  ras  «las, 
p,  é  Isevgucl 
^tissiôra,  i  pey 
Dutiicra;  quant 
it!  diine  ho  tira 
[>uarp  \oueire 
5  beylJé  utta 
Q  en  vous  di- 
nioun  marri, 
mcas  de  |)» 
(|t»e  siibou  pas 
bî  inendjas  Tau 
i  luii  Ki;^  «.toiHH 
ma  quo, 

N.)  i  OIi!  si 
,  ui  eu  fappelou 
les  ne  m'en  rap* 


DES  MIEACLES. 


SAL 


851 


(-1  iVfufwni)  I  Et 
vous,  untu  ciifEiul,  %(ms 
devez  bien  dn  avoir  vo, 
une  fois  vers  le  Coin 
avec  votre  p4>re. 

*  Que  le  niailre  de  là 
pitke  dil  à  votre  pérc 
d*allervoir  soji  idê  gâte; 
vous  y  êtes  allés  lous 
les  delix  ;  vous  orltes 
deux  ou  trois  épis  ue  Hé 
dans  vos  mai  us,  les  frois- 
shtcs,  et  louL  eliut  en 
poussière»  puis  vous  vous 
en  retournâtes.  Quand 
vous  n'étiez  plus  qu'à 
une  demi'licue  !oin  do 
Corps,  votre  iȐre  vous 
donna  un  morceau  de 
pain  en  vous  disant  : 
Tiens ,  mon  enfant  , 
mange  eneore  du  pain 
eelle  îiniice,  je  ne  sais 
pa»  qui  eu  mangi^ra  Tan 
t|ui  %jent«  si  le  îilè  con- 
lioue  eonnoe  i;a. 

(Maximin.)  *  Ob  1  si 
Maihiute,  je  m'eii  sou- 
viens maintenant;  tout 
a  rbeure  je  ne  m*cn  sou< 
venais  nas.  i 


f  cclat  la  danic  njoutn  en  français  : 
icnl  mes  onfants,  vous  le  ferez  pas- 
oui  I1HH1  peuple.  »  Puis,  au  Isont  d'un 
:,  lorsqu'elle  glissait  coiunie  un  fan- 
I  la  rime  de  Therbe,  elle  ï-c  rel'jurna 
*s  enfants  et  répéta  :  «^  K!i  bien  ï  mes 
s  vous  le  ferez  passer  h  tout  mon  peu- 
Slle  tonlinua  ensuite  sa  marche  d'i3m- 
[ère,  prérédée  de  Tun  *}m  bergers, 
de  Tautre,  s*arrôta  en  tin  lieu  nlus 
regarda  le  ciel,  la- terre,  s'éleva  a  la 
jf  d'un  mètre  et  demi  et  disparut  len- 
fcionnnc  un  nuage  qui  s'évapore  »  la 
^ïremièie,  ensufic  les  bras,  [>uis  les 
Maxirain  lanea  la  main  comnie  pour 
la  lumière,  mais  il  ne  saisit  rien,  et 
feux  ne  virent  plus  rien. 
^vait  des  souliers  blanes  avee  des 
fc  diverses  i'ouleurs  alenlour,  des 
l&es,  un  tablier  jaune,  une  robe  blan- 
ale  eouverte  de  perles,  nn  li^bu  Idanc 
^e  ro?ics,  un  bonnel  liaulel  reeourbé 
■It  et  une  eouroïmc  de  ruses.  Un  cru- 
Ril  susiiendu  à  son  eou  [^arune  [tetite 
f»  avec  des  tenailles  à  droite  et  un 
lu  H  gam  he ,  le  tout  encadré  dans  une 
raiide  ebafne,  qui  formait  guirlande 
p  de  son  lirliu  et  tomiiait  les  roses, 
^fftit  la  ligure  Idancbe  et  allongée  ;  on 
nvaii  du  reste  y  tenir  les  yeux  long- 
tJïés,  parce  qu'eiie  était  éblouissante* 
fcl  et  tel  a  toujours  été,  le  jour  môme 
rdepuis,  le  réiit  invariable  des  deux 
fs,  soit  qu'on  les  ait  consultés  en- 
t  ou  séparément. 

lié  opj>os6  à  ce  récit  une  muUitmle 
lions  de  détail,  uue  nous  croyons 
[rapporter  ici,  telles  que  nous  les 
DDS  ou  entendues,  qnouprelîes  nous 
Eit  effacées  dcsurmai:^  par  rimiiieusité 


du  fait,  mais  afin  qu'on  ne  nous  aettise  pas 
de  rien  dissimuler. 

Et  d'abord,  des  gens  diirieilcs  n'ont  trouvé 
ni  convenance,  ni  dignité  dans  le  costume 
et  dans  le  langage  attribués  à  la  sainto 
Vierge,  Si  elle  a  parlé  patois  û\ec  des  en* 
fanls  qui  savaient  mieux  le  patois  que  le 
français ,  a  la  bonne  benrc ,  disent-ils,  mais 
5  quoi  bon  farcir  son  langage  d'expressions 
mallieureuses  et  de  tournures  réprouvées 
par  l'Académie,  quand  elle  daigne  s'exprimer 
en  français  ,  et  qu'il  n'y  a  aucune  utilité  de 
commettre  des  fautes  de  langage? 

La  sainte  Vierge  oui  pUuie,  la  sainte 
Vierge  qui  souffre^  la  sainte  Vierge  qui 
prend  de  la  peine!  Tout  cela  est  peu  con- 
forme h  l'état  dans  lequel  TEglise  nous  re- 
présente les  bienheureux. 

La  sainte  Vierge  qui  a  donné  six  joun 
pour  travailler  et  qui  s'est  réservé  le  sep- 
tième! 

Faire  descendre  du  ciel  li  sainte  Vierge 
pour  [larler  de  pommes  de  terre  gâtées,  de 
noix  bo lies  et  de  raisins  pourris  l  et  surtout 
pour  parler  de  pornmf*  de  terre  devant  des 
enfants  oui  ne  connaissent  que  les  irnffes^ 
ce  dont  elle  ne  paraît  pas  se  douter  d'abord  t 

Et  encore  la  faire  descendre  du  eiel  tniur 
annoncer  des  événements  qui  no  se  sont 
point  réalisés,  car  il  y  avait  encore  des 
pommes  de  terre  pour  Noël;  ceux  qui 
avaient  du  Idé  l'ont  semé,  et  les  bÔtes  n'ont 
pas  tout  mangé^  ce  qui  en  est  tenw,  n'est  pas 
tombé  tout  cil  pouiiière  quand  on  l'a  battu, 
1!  n'est  pas  venu  de  grande  famine  ^  môme  è 
Corps:  les  enfants  au-dessous  de  sept  ans 
n'ont  pas  été  pris  d'un  tremblemenî.  Les  ha- 
bitants de  Cor]>sse  sont  convertis,  et  malgré 
cela  les  pierres  et  les  ruchers  ne  se  sont 
j.oinl  changés  en  moncemix  de  blé,  et  les 
pommes  de  lerre  ne  se  sont  point  trouvées 
ensemencées  d'elles-mêmes.  L'abondance  n'est 
pas  môme  venue  :  le  blé  a  continué  h  se  gâ- 
ter on  nartie,  les  pommes  de  terre  et  les 
raisins  a  manquer  en  partie  ;  il  y  a  eu  coti- 
version  à  Corps  et  disette  partout, 

La  sainte  Vierge  devrait  mieux  savoir  que 
personne  si  les  enfants  récitent  leurs  prie- 
ras» et  alors  pourquoi  le  leur  demande- 
l-elle?  Et  comment  les  engagc-l-elle  à  dii;e 
un  Pater  et  un  Ave  ^  lorsqu'elle  doit  savoir 
aussi  qu'ils  n'ont  appris  que  Notre  Père;  et 
encore  a-l-il  fallu  à  l'un  d  eux  trois  ou  aua- 
trc  années  d'étuiic  pour  le  retenir.  Sans 
conqder  qu  elle  est  plus  coulante  sur  cet  ar- 
ticle que  certains  théologiens,  qui  ne  se 
contentent  t^ns  de  si  fieu. 

Aller  h  là  bomherie  comme  d9$  chienêl 
Quelle  Irivialilé  î  Et  do  plus»  les  chiens  ne. 
vont  [>as  l\  là  boucherie. 

Telles  sont,  en  abrégé, les  objections  les. 
|duss[.érieuses  relatives  à  la  forme  et  au  lan- 
gage. iMais  la  question  du  secret  préoccupe 
aussi  l>eaucoup  les  intelligences.  Pourquoi 
un  secret?  S'il  doit  être  connu  avants  qu'on 
le  fasse  connaître,  ou  qu'on  en  marque  Té* 
poque.  S'il  ne  doit  étnj  dividgué  qu  après» 
qui  l'alTirmcra,  et  h  t{um  lx>n,  puisqu  il 
n'aura  préîcr>é  de  licn?  S'il  ne  regarde  que 


S&3 


SAL 


DICTIONNAIRE 


SAL 


t» 


les  enfanls,  Qu'ils  le  garucnt^  sans  informer 
inutilement  le  public  quMIs  ont  un*secret  ; 
s*ii  regarde  le  public ,  qu'ils  le  manifestent , 
aQn  que  ceux  qu  il  concerne,  se  mettent  en 
règle  avec  les  volontés  divines.  C'est  la  pre- 
mière fois  que  Dieu  envoie  des  prophètes 
dire  au  monde  :  J'ai  un  secret.  Que  nous 
importe,  prophète  indiscret,  si  vous  ne  dites 
rien  de  plusî 

Et  ce  secret  ne  serait-il  pas  celui  de 
Pierre-Michel  Vintras,  savoir  :  Tavénement 
d'un  Louis  XVII  au  trône  de  France  ;  du 
règne  spirituel  du  Saint-Esprit  et  de  la  pré- 
dication de  l'Evangile  éternel"?  Car  les  per- 
sonnes qui  ont  suivi  attentivement  Pierre- 
Michel  dans  ses  évolutions ,  étudié  de  près 
VOEuvre  de  la  miséricorde  et  pris  connais- 
sance de  la.  Voix  de  la  septaine ,  qui  se  pu- 
bliait à  Caen  à«la  môme  époque,  croient  re- 
connaître la  main  du  prophète  cauchois. 

Les  enfants  n'inspirent  non  plus  qu'un 
médiocre  degré  de  conflanee  h  beaucoup  de 
l)ersonnes ,  vu  leur  peu  de  zèle  reliçioui  ; 
tandis  que  les  enfants  de  leur  âge  suivaient 
les  catéchismes  de  la  paroisse  pour  se  dis- 
j)oscr  à  la  première  communion,  ou  l'avaient 
déjà  faite,  ceux-là,  renvoyés  du  catéchisme 
pour  leur  paresse  et  leur  peu  de  disposi- 
tions, en  prenaient  fort  tranquillement  leur 
parti,  et  paraissaient  tout  disposés  à  ne  ja- 
mais remplir  un  devoir  si  important.  Ne 
semble^-il  pas  que  la  faveur  du  Ciel  s'est 
placée  au  plus  mal  ? 

Ces  objections,  qui,  on  le  voit,  ne  tom- 
bent que  sur  la  forme ,  et  présentent  ainsi 
peu  de  consistance ,  ne  sont  pas  deinqurées 
sans  réponse.  On  a  dit  ;  1"  Il  ne  faut  pas 
plus  juffcrà  l'impropriété  du  langage  que  la 
sainte  Vierge  n'a  point  parlé,  qu'il  ne  fau- 
drait conclure  d'un  langage  académique  que 
c'est  elle  qui  a  parlé.  Elle  s'est  mise  à  la 
portée  et  à  la  hauteur  de  ses  auditeurs,  et  a 
emprunté  les  tournures  bonnes  ou  mauvai- 
ses qui  sont  reçues  dans  le  \^ys.  Le  plus 
Îmristc  des  académiciens  aurait  peut-être 
ait  de  môme,  ou  du  moins  il  n'aurait  pas 
mieux  fait  en  disant  autrement.  2"  La  sainte 
Vierge  n'a  pas  donnée  il  est  vrai,  six  jours  à 
rhomme  pour  travailler ^  en  lui  prescrivant 
de  se  reposer  le  septième;  mais  elle  parlait 
de  son  fils  ou  au  nom  de  son  fils,  et  il  a  pu 
échapper  un  ditM  à  la  mémoire  des  enfants; 
d'ailleurs  elle  a  été  com[)rise ,  et  c'est  tout 
ce  qu'il  fallait.  3*"  Elle  ne  pouvait  apparaître 
qu'avec  une  forme  quelconque  de  costume,  et 
celle-ci  a  du  moins  le  mérite  de  la  simplicité 
et  de  la  modestie,  jointe  à  une  richesse 
éblouissante;  d'ailleurs  cett«î  forme  est  en 
rapport  avec  des  usages  déjà  connus  des 
deux  bergers.  4°  Les  objets  dont  la  sainte 
Vierge  les  a  entretenus,  sont  peut-être  mi- 
nimes relativement  ;  mais  c'étaient  les  plus 
l>ropres  à  faire  impression  sur  l'esprit  des 
habitants  de  Corps.  5"  Les  menaces  et  les 
promesses  étaient  conditionnelles;  si  tout  le 


redfjrt 
ispiwi 

esiV' 


bien  ou  tout  le  mal  annoncés  ne  se  sont  \m 
produits,  c'est  qu'il  y  a  eu  résistance  cb 
fiartie  et  conversion  en  partie.  A*  11  n'y  i 
rien  à  dire  du  secret,  tant  qu'il  demenren 
un  secret  ;  il  faut  attendre  à  le  ronnaitic 
]K)ur  le  juger;  et  nul  ne  peut  discuter  l'op- 
portunité de  cette  communication,  poism 
c'est  aussi  le  secret  de  Dieu.  T  Pierre-Mi- 
chel Vintras,  ni  aucun  autre  prestigUtenr, 
pour  habile  qu'il  soit,  ne  sauraient  bin 
apparaître  et  disparaître  un  personnagi  vi* 
vant,  agissant,  parlant,  de  la  aianière  éoâ 

celui-ci  est  apparu  et  dont  il  a  disi 

D'ailleurs,  il  ne  se  trouve  ni  persoi 
}K)litique,  ni  réforme  religieuse  sur  I 
cond  plan  de  la  scène.  8*  Les  apôtres 
taient  pas  meilleurs,  lorsque  le  SauTenr  lei 
appela  et  les  chargea  de  la  mission  de  eoi- 
vertir  le  monde;  et,  de  plus,  Pierre-Mast  i 
min  Giraud  et  Françoise-Mélauie  Hathin 
ont  dignement  répondu  par  leur  condaili; 
subséquente  au  choix  que  le  ciel  avait  flK 
de  leurs  personnes  pour  être  les  apôtres  il* 
cette  nouvelle  œuvre. 

Telles  ont  été,  dès  l'abord,  les  princi- 
pales objections  et  aussi  les  princîpdM 
réponses. 

Mais   depuis,  l'œuvre    a  immensémert 

r*andi.  La  source  alors  tarie  a  recommcad 
couler,  de  Veau  a  été  transportée-  sur  Ml 
les  points  de  la  France,  ainsi  que  des  fila- 
ments de  la  pierre  schisteuse  qui  lui  scH 
de  ItassiQ:  de  nombreuses  gr&ces,  des  grki^: 
merveilleuses  ont  été  obtenues  daiis 
les  pays  aussi  bien  que  sur  les  lieux 
l^ar  l'intercession  de  Notre-Dame  de 
Salette  (llOi).  On  avait  commencé  à  en 
mer  des  recueils,  mais  bientôt  il  a  f'' 
renoncer,  vu  la  multiplicité  et  le  plus 
nombre  encore  de  celles  qui  restei 
dans  l'oubli. 

Ici,  toutefois,  nous  devons  ravouer  flV 
ne  rien  omettre  d'important  dans  la  discaip 
sion,  il  se  présente  une.nouvelle  objedk»: 
c'est  que  ces  grâces  insignes,  ces  CiTeait 
miraculeuses,  quelque  nombreuses  qu'elkl 
soient,  ne  prouvent  rien  ouant  à  la  tifW 
de  l'apparition;  en  effet,  Notre-Dannedeli 
Salette  est  la  même  Notre-Dame  que  toil 
le  monde  invoaue  partout  et  de  rartoali 
dans  tous  les  lieux,  dans  toutes  les  lan- 
gues, de  toutes  les  façons,  par  toutes  ta 
supplications,  pour  tous  les  besoins,  et  qii 
répond  partout  à  ses  fidèles  serviteaili 
sans  se  soucier  si  c'est  un  agneau  qoî  t 
inventé  sa  statue  à  la  Délivrande,  s'ilal 
vrai  ou  non  qu'une  autre  de  ses  statues  s*à. 
soit  retournée  d'elle-même  à  sa  plaee  I 
Notre-Dame  de  KEpine,  si  elle  est  mietf 
représentée  sous  les  traits  d'une  négressii 
comme  en  certains  lieux,  etc.  Où  done  en 
serions-nous,  s'il  fallait  discuter  la  valeur 
historique  de  toutes  les  pieuses  traditions 
des  localités,  et  si  Dieu  ni  les  saints  ne 
nous  exauçaient  pas,  quand  nous  nous  troui- 


(ii04|  Nous  avons  eu  occasion  d*cn  signaler  à  la  page  149  du  livret  intitulé  :  La  vérité  tv^^ 
notig-menie  ;  nous  avons  été  témoin  de  plusieurs,  vénement  de  la  Salette,  par  1  abbé  Ron{«clol,  €«• 
«;t  notamment  de  celle  qui  est  relatée  sous  le  n""  Vil,      noble  18iD: 


SAL 


DES  MIRACLES. 


SAL 


85d 


ine  date  ou  d*un  fait?  Les  reliques 
trc  saint  Jacques  sonl-elles  ou  non 
jK)5itellè?  U\  maison  dcLoretlea-t-ellc 
^été  traiisiJOtKîe  par  les  anges  ?  sainte 
[le  a-l-elle  ou  non  demeuré  dans  ia 
ïaume?  Belles  questions  pour  la 
lo  succès  de  la  fjrière  !  Mais  Dieu 
Jic  confirmé  Terreur,  le  tnensooge? 
jl  a  exaucé  votre  prière.  Oseriez- 
[demander  des  miracles  en  conûr- 
Se  vosfiréjugésou  de  vos  syllogismes? 
Sans  doute,  mais  alors  comment  donc 
lUribueZ'VOus  ce  que  vous  n'oseriez 

tider,  ou  bien  tommenlinlerprélez- 
s  le  sens  de  vos  préjugés  et  de  vos 
lsmc.«,  ce  3ue  vous  lui  demandez  dans 
Je  la  satisfaction  de  vos  besoins. 
ine  Vierge,  subvenez  à  mon   âme 
guérissez  la  blessure  mortelle  de 
fobres.  —  J'ai  fait  cette  prière  en  un 
igné,  j'ai  été  eiaucé,  donc  la  sainte 
lit  apparue  rairaculeusenienten  ce 
hne  autre  époque.  Voyez  la  belle 
'>n  ! 

rvrai  que  celte  conclusion  ne  serait 
jpque;    mais  aussi  ne  s',igit-il   guère 

JfJlogjsmes,  la  question  est  beaucoup 
Ivée  ;  :^ans  invoquer  le  post  hoc^  ergo 
Aof,  il  se  présente  cependant  deux 
corrélation,  dont  le  second  est  d'une 
e  [îorlêe  et  évideraraenl  tlivin;cc 
Ifailt  évidemment  divin»  est  lecorrol- 

Kt  suite,  la  conséquence  immédiate 
ter,  comment  n'en  serait-il  pas  la 
rrâiion  î 

|flu*il  en  soit,  la  nouvelle  de  l'appa- 
tarda  pas  à  se  projjager,  et  do 
proche  h  se  ré|>oiidre  par  toute  la 
mênre  au  dehors.  Dès  lors  il  arriva 
Jrins  en  nombre  toujours  croissant, 
Jonr  anniversaire»  le  19  septembre 
ixanle  mille  couronnèrent  la  eréto 
^iilagne  ;  on  ne  saurait  compter  ceux 
Etaient  venus  dans  Fintervalie,  et 
[umins  ceux  oui  y  sont  allés  defuiis. 
|ue  de  Grenoble  ne  pouvait  dcmeu- 
^laleur  muel  d'un  fait  si  considérable 
Scomidissait  dans  son  diocèse.  11 
a  donc  une  commission  d*examen» 
fcsée  de  seize  membres,  avec  délégation 
uî  d'entre  eux  pour  recueillir  les 
es  et  réunir  tous  les  renseignements 
fiires  pour  asseoir  un  jugement.  L'or- 
de  délégation  est  du  19  juillet 
i»rès  un  long  et  minutieux  examen» 
ïgués  opinèrent  pour  la  réalité  de 
;  leurs  conclusions  furent  dé- 
is  dans  huit  conférences  tenues  en  pré- 
-du  prélat,  et  adoiilées  par  lui  et  par 
■rite  de  la  commission»  non  ]ms  en 
PB  •  certitude  absolue  ou  décision  de 
oais  connne  f»ieuse  croyance  fondée 
me  trè.^-çrande  i>robabiiité,  laquelle, 
la  doctrine  de  Benoit  XIV  et  1  usage 
^Î5e,  suffit  dans  la  question  des  appa- 

|ï[iort  est  daté  du  15  octobre  ;  la  der- 


nière séiince  de  la  commission  eut  lieu  le 
13  décembre;  néanmoins^  Tévôque  attendit 
jusqu'au  15  juin  suivant  avant  de  donner 
une  approbation  publique»  et  il  ne  la  donna 
qu'après  avoir  consulté  [dusieurs  de  ses 
collègues  dans  Tépiscopal,  Celte  ap[»roba- 
tion,  avec  la  permission  d'imprimer  lo  rap- 
p>rl,  e.sila  première  décision  juridique  sur 
la  question. 

Enfin,  a|»rès  de  longs  délais  et  un  examen 
de  [dus  en  plus  aiqirofondi,  revenue  de 
Grenoble  crut  devoir  [proclamer  à  la  hwo  de 
l'Kglise  ses  propres  convictions  sur  la  réalité 
du  miracle,  terminer  toute  discussion  h  cet 
égard  dans  son  diocèse,  et  Tinscrire  connne 

un  fait  acquis  à  son  Kglisc «  Quoique 

notre  conviction  fût  déjà  entière  et  sans 
nuage  h  la  Dn  des  séances  de  la  commissit^m 
qui  se  terminèrent  le  13  décembre  18^7»  dit 
le  prélat,  nous  ne  voulûmes  pas  encore  pro- 
noncer de  jugement  doctrinal  sur  un  fait 
d'une  telle  importance.» 

«  Cei^endant  Touvrage  de  M.  Bousselol 
(1105)  reçut  bientôt  Tadliésion,  et  réunit  les 
suÉTrages  de  plusieurs  évêques^etd'unefoule 
de  [lersonnes  éminenles  en  science  et  en 
piété.  Nous  avons  su  que  ce  livre  était  tra- 
duit dans  toutes  les  langues  euro[>éennes. 
Plusieurs  nouveaux  ouvrages  parurent  en 
mémo  lem[is  et  en  diverses  cuntrées  sur  le 
m^jue  fait»  publiés  iiar  des  honnnes  recom- 
mandables  venus  exprès  sur  les  Iteux  pour 
rechercher  la  vérité.  Le  (ièlerinage  ne  se  ra- 
lentissait (tas.  Des  personnes  graves,  des 
vicaires  généraux,  des  professeurs  de  théo- 
logie, des  prêtres  et  des  laïques  distingués 
sont  venus  de  plusieurs  centaines  de  lieues 
pour  offrir  h  la  Vierge  puissante  et  pleine  de 
fcofif(?  leurs" pieux  sentiments  d'amour  et  do 
reconnaissance  pour  les  gu^risons  et  autres 
bienfaits  qu'ils  en  avaient  obtenus.  Ces  faits 
firodigieux  ne  cessaient  d*élre  attribués  à 
Fin  vocation  de  Notre-Dame  de  la  Saîette,  et 
nous  savons  que  jdusieurs  d'entre  eux  sont 
regardés  comme  vraiment  miraculeux  par 
les  évêques  dans  les  diocèses  desquels  iU 
se  sont  accomplis.  Tout  cela  est  constaté 
dans  un  second  volume  |mblié  par  M.  Rous- 
selol  en  1850,  qui  a  |*our  titre  :  Nouveaux 
documenls  sur  T événement  de  la  Salette,  L'au- 
teur aurait  (m  ajouter  que  dMliustres  prélats 
de  rEglise  prêchaient  l'afioarition  «le  la 
très-sainle  Vierge  ;  qu'en  plusieurs  lieux, 
et  avec  fassentiment  au  moins  lacite  de  nos 
vénérables  collègues, des  personnes  pieuses 
avaient  fait  construire  des  chaj>elles  déjà 
très-fréqueotées  sous  le  vocable  de  Notre- 
Dame  de  la  Salelte»  ou  avaient  fait  ^placer 
dans  des  églises  paroissiales  de  belles  sta- 
tues en  son  bonneur;  qu*enfin  de  nom- 
breuses demandes  étaient  adressées  pour 
l'érection  d'un  sanctuaire  qui  perpétuât  le 
souvenir  de  ce  grand  événement. 

ff  On  sait  que  nous  n'avons  pas  manqué  de 
contradicteurs.  (Juelle  vérité  morale,  quel 
fait  bumain  ou  mCmo  divin  n'en  a  pas  eu  T 
Mais  pour  altérer  notre  croyance  h  un  évé- 


férité  iwr  févéncmcnt  de  ta  SaktU,  Grenoble,  l8iD.  in  l:î. 


8S} 


SAL 


DICTIONNAIRE 


SAL 


iiement  si  extraordinaire,  si  inexplicable 
sans  rintervenlion  divrne,  dont  toutes  les 
circonstances  et  les  sirites  se  réunissent 
pour  nous  montrer  le  doi^t  de  Dieu,  il  nous 
aurait  fallu  un  fait  contraire,  aussi  extraor- 
dinaire, aussi  inexplicable  que  celui  de  la 
Salette,  ou  du  moins  qui  expliqu&t  naturel- 
femont  celui-ci  ;  or,  c  est  ce  que  nous  n'a- 
vons pas  rencontré,  et  nous  publions  hau- 
tement notre  conviction. 

«  Nous  avons  redoublé  nos  prières,  conju- 
rant TEspril-Saint  de  nous  assister  et  de 
nous  communiquer  ses  divines  lumières. 
Nous  avons  également  réclamé  en  toute  con- 
fiance la  protection  de  Tiinmaculée  Vierge 
Marie ,  mère  de  Dieu,  regardant  comme  ua 
de  nos  devoirs  les  plus  doux  et  les  plus  [sa- 
crés de  ne  rien  omettre  de  ce  qui  peut  con- 
tribuer à  augmenter  la  dévotion  des  fidèles 
envers  elle,  et  de  lui  témoigner  notre  grati- 
tude pour  la  faveur  spéciale  dont  notre  dio- 
cèse aurait  été  Tobjet.  Nous  n'avons,|du  reste, 
jamais  cessé  d'être  disposé  à  nous  renfermer 
scrupuleusement  dans  les  saintes  règles  que 
l'Eglise  nous  a  tracées  par  la  plume  de  ses 
savants  docteurs,  et  même  à  réformer  sur 
cet  objet  comme  sur  tous  les  autres  notre 
jugement,  si  la  chaire  de  saint  Pierre,  la 
mère  et  la  maîtresse  de  toutes  les  Eglises, 
croyait  devoir  émettre  un  jugement  contraire 
au  nôtre. 

«  Nous  étions  dans  ces  dispositions  etanimé 
de  ces  sentiments,  lorsque  la  Providence 
divine  nous  a  fourni  l'occasion  d'enjoindre 
aux  deux  enfants  privilégiés  de  faire  parve- 
nir leur  secret  à  notre  très-saint  Père  le  Pape 
I^ie  IK.  Au  nom  du  vicaire  de  Jésus-Christ, 
les  bergers  ont  compris  qu'ils  devaient 
obéir.  Ils  se  sont  décidés  à  révéler  au  sou- 
verain Pontife  un  secret  qu'ils  avaient  gardé 
jusqu'alors  avec  une  constance  invincible, 
et  que  rien  iv'avait  pu  leur  arracher.  Ils  l'ont 
donc  écrit  eux-mêmes,  chacun  séparément; 
ils  ont  ensuite  plié  et  cacheté  leur  lettre  en 
présence  d'hommes  respectables  que  nous 
avions  désignés  pour  leur  servir  de  témoins, 
et  nous  avons  ctiargé  deux  prêtres  qui  ont 
toute  notre  confiance  de  (torter  à  Rome  cette 
dépèche  mystérieuse.  Ainsi  est  tombée  la 
dernière  objection  que  l'on  faisait  contre 
l'apfiarition,  savoir  qu'il  n'y  avait  point  de 
secret,  ou  que  ce  secret  était  sans  impor- 
tance, puéril  même,  et  que  les  enfants  ne 
voudraient  {)as  le  faire  connaître  à  TEglise. 

A  ces  causes, 

«  Nous  appuyant  sur  les  principes  ensei- 
gnés par  le  Pape  Benoît  XIV,  et  suivant  la 
marche  tracée  par  lui  dans  son  immortel 
ouvrage  De  la  béatification  et  de  la  canoni- 
sation des  saints  (liv.  ii,  chap.  31,  n'*  12)  ; 
'  «  Vu  larelation  écrite  parM.  Tabbé  Housse- 
lot,  l'un  de  nos  vicaires  généraux,  et  imprimée 
sous  ce  titre  :  La  Venté  sur  l'événement  de 
laSatettCy  Grenoble,  1848; 

«  Vu  aussi  les  Nouveaux  documents  sur  l'E- 
vénement de  la  SaletlCf  publiés  par  le  mônic 
auteur  en  1850;  lun  et  Tautrc  ouvrage  re- 
têtus de  notre  api»robalion  ; 


«  Ouï  les  discussions  en  sens  divers  qui 
ont  eu  lieu  devant  nous  sur  cette  affaire daos 
les  séances  des  8,  15, 16,  17,  2S  et  29  no- 
vembre, 6  et  13  décembre  18^7; 

«  Vu  fiareillement  ou  entendu  ce  qui  a  été 
dit,  ou  écrit  de[iuis  cette  époque,  uour  oa 
contre  l'événement  ; 

«  Considérant,  en  premier  1  ieu ,  11  mnossilii- 
lité  où  nous  sommes  d'expliguer  le  lait  de  h 
Salette  autrement  que  j>ar  Finterventioa  fr 
vine,  de  quelque  manière  que  nous  Tenri- 
sagions,  soit  en  lui-même,  soit  dans  ses  ^ 
constances,  soit  dans  son  but  essenf 
ment  religieux; 

«  Considérant,  en  second  lieu»  que  les 
tes  merveilleuses  du  fait  de  la  Salette 
le  témoignage  de  Dieu  lui-même,  se  mam- 
festant  par  des  miracles,  et  que  ce  témoi- 
gnage est  supérieur  à  celui  des  hommes,fl 
a  leurs  objections;  .'i 

a  Considérant  que  ces  deux  motifs,  pris  A 
parement,  et  à  ])lus  forte  raison  réunis,  doi- 
vent dominer  toute  la  question,  et  enlent; 
toute  esi)èce  de  valeur  à  des  prétentîous  oi' 
suppositions  contraires  dont  nousdéclanw 
avoir  une  parfaite  connaissance; 

«  Considérant  enfin  que  la  docilité  et  la  sou- 
mission aux  avertissements  du  ciel  peol 
nous  préserver  des  nouveaux  diâtimenti 
dont  nous  sommes  menacés,  tandis  qa^uM 
résistance  trop  prolongée  peut  nous  expo- 
ser à  des  maux  sans  remèaes  ; 

«  Sur  la  demande  expresse  de  tous  les  me» 
bres  de  notre  vénérable  Chapitre,  et  de  k 
très-grande  majorité  des  prêtres  de  notn 
diocèse  ; 

«  Pour  satisfaire  aussi  la  juste  attente  d'Mv 
si  grand  nombre  d'Ames  pieuses ,  tant  |f'^ 
notre  ])atrie  que  de  l'étranger,  qui  po# 
raient  finir  par  nous  reprocher  de  ntaàk 
vérité  captive  ; 

«  L'Esprit-Saint  et  l'assistance  de  laTiv|i  ' 
immaculée  de  nouveau  invoffués  ; 

Nous  déclarons  ce  qui  suit  : 

«  Art.  1*'  Nous  jugeons  que  rapparitifli 
de  la  sainte  Vierge  a  deux  berj^ers,  le  II 
septembre  18M,  sur  une  montagne  de  k 
chaîne  des  Alpes,  située  dans  !a  |)aroisse4l 
la  Salette,  de  l'archiprêtré  de  Corps,  porti 
en  elle-même  tous  les  caractères  de  la  Té- 
rite,  et  auc  les  fidèles  sont  fondés  à  iacroin 
indubitable  et  certaine. 

«  Art.  2.  Nous  croyons  que  ce  fait  arqniiH 
un  nouveau  degré  de  certitude  par  le  coi- 
cours  immense  et  spontané  des  fidèles  sur 
le  lieu  de  l'apparition,  ainsi  que  par  lamal- 
titude  des  prodiges  qur  ont  été  la  svHi 
dudit  événement,  et  dont  il  est  im|X)Ssible 
de  révoquer  on  doute  un  très-grand  nuoibit 
sans  violer  les  règles  du  témoignage  hu- 
main. 

«  Art.  3.  C'est  i)Ourquoi,  pour  témoigner! 
Dieu  et  à  la  glorieuse  Vierge  Marie  notrt 
vive  reconnaissance,  nous  autorisons  k 
culte  de  Notre-Dame  do  la  Salette.  Nous  par 
mettons  de  le  'prêcher  et  de  tirer  les  couse- 

auencos  pratiques  et  morales  qui  ressortent 
e  ce  grand  événement. 


SAL 


DES  MULVCLES. 


SÂL 


ïT.  h.  Nous  défemlons  Déancnoiiis  dc! 
r  aucunf^  formule  particulière  de 
I,  aucun  canlîque,  aucun  livre  de  dé- 
&&ÛS  riotrif  approbatiou  donnée  par 

iT.  5.  Nous  défendons  eiprcssément 
èles  et  aux  prêtres  de  noire  diocèse 
lais  s'élever  publiquement,  de  vive 
a  par  écrit,  contre  le  fait  €|ue  nous 
lions  aujourd'hui  f  et  qui  dès  lors 
6  respect  de  tous. 

r,  6,  Nous  venons  d*acquérir  le  terrain 
6  de  l'apparition  céleste.  Nous  nous 
ons  iVy  construire  incessamment  une 
qui  soit  un  monument  de  la  mi^éri- 
iise  bonté  de  Marie  envers  nous  et  do 
re  gratitude  envers  elle.  Nous  avons 
bruié  !e  projet  d  y  établir  un  hospice 
at)riter  les  pèlerins.  Mais  ces  construc- 
ians  un  lieu d*un  accès  assez  difficile  et 
•vu  de  toutes  ressources,  exigeront  des 
ies  considérables.  Aussi  nous  avons 
S  sur  le  concours  généreux  des  pré- 
des  fidèles,  non-seulement  de  notro 
B,  mais  de  la  France  et  de  l'étranger. 
ll*hésitons  pas  à  leur  faire  un  ap|iel 
Il  plus  empressé  que  déjà  nous  avons 
B  nombreuses  promesses,  mais  toute- 
suffisantes  pour  Toeuvre  à  eiitrepren- 
ûus  prions  les  personnes  dévouées 
ront  nous  venir  en  aide  d'adresser 
ndes  au  secrétariat  de  notre  évè- 
commission  composée  de  prêtres 
^ues  est  chargée  de  surveiller  les 
"ions  et  l'emploi  des  otîrandes. 
7.  Entin,  comme  le  but  principal  de 
ion  a  été  de  rappeler  les  chrétiens 
plissement  de  leurs  devoirs  reli- 
lu  culte  divin,  à  l'observation  des 
cuients  de  Dieu  et  de  FEglise»  à 
du  blasphème  et  h  la  sanctilication 
nche,  nous  vous  conjurons,  nos 
lers  frères,  en  vue  de  vos  intérêts  cé- 
ct  môme  terrestres^  de  rentrer  sérieu- 
l  en  vous-mêmes,  de  faire  pénitence 
échés  et  |iarticulièremenl  de  ceux 
avez  commis  contre  le  deuxième 
isième  commandement  de  Dieu, 
s  en  conjurorïs,  nos  frères  bien-ai- 
uJez-vous  dociles  à  la  vuix  de  Ma- 
l^ous  appelle  à  la  i»énitence,  et  qui, 
do  son  Fils,  vous  menace  de  maux 
et  lef»iporels,si  restant  insensibles 
enls  maternels,  vous  endur- 

|.  8.  Nous  vouions  et  oruonnons  que 
&sent  mandement  soit  lu  et  publié 
ïules  les  églises. et  chapelles  de  notre 
ï,  à  la  rnes^e  paroissiale  ou  de  com- 
ité, te  dimanche  qui  en  suivra  immé- 
lenl  la  récejition. 

nné  h  Grenoble,  sous  notre  seing,  le 

nos  armes,  et  ieronlre->eingde  no- 

Jtairu,  le   19  seileudire    1^1  (cin- 

inniversaire  de   la  célèbre  ap|>ari' 

f  PuaiBEar,  évàjacde  Grcnahh. 
>uYcau  mandement  à  la  date  du 


l"  mai  suivant  vient  réaliser  les  promesses 
contenues  dans  celui-ci,  en  annonçant  i  uur 
le  25  du  même  mois  la  pose  et  la'bénédir> 
tion  du  nouveau  sanctuaire  consacré  à  Mario 
sur  le  lieu  même  de  Tapparition,  et  la  fou- 
dation  d'une  congrégation  de  nnssionnaires 
diocésains,  résidant  au  même  lieu,  sous  h 
nom  de  missionnaires  de  Sotre-Dume  de  la 
Salette,  chargés  de  le  desservir,  et  de  se  ré- 
pandre de  ce  point  dans  Itiul  le  diocèse  pour 
révangélîser.  Iji  cérémonie  s  accomplit  au 
milieu  d*un  concours  plus  nombreux  en* 
core  de  pèlerins  venus  isolément  et  de  pro- 
cessions dus  paroisses  du  diocèse  qu'on 
eât  jamais  vu,  La  cime,  le  penctfant,  les 
ravins,  le  pied  de  la  montagne  en  parais- 
saient couverts,  il  eût  été  impossible  de 
compter. 

Le  souverain  Pontife  lui-même,  par  ci- 
vers  rescrits  aux  dates  des  24  août,  26  du 
môme  mois,  3  et  7  septembre  môme  année, 
s'est  fdu  à  combler  de  grâces  et  de  faveurs 
le  nouveau  temple  et  la  confrérie  qui  y  a  été 
érigée  sous  le  titre  de  Notre-Dame  Réconci- 
liairice,  II  est  inutile  d'ajouter  que  ces  fa- 
veurs onî  été  soïlicilées,  et  que  la  cour  de 
Rome,  en  les  accordant,  n'a  rien  préjugé 
sur  le  fond  de  la  question.  D'ailleurs  la 
prudence  demandait  qu'il  en  fût  ainsi,  lar 
il  était  des  princes  de  l'Eglise  qui  ne  (»arta- 
geaient  pas  au  même  degré  les  convicticns 
de  l'évoque  de  Grenoble.  En  elTct  des  rela- 
tions du  miracle  ayant  pénétré  dans  le  dio- 
cèse de  Lyon,  et  ayant  été  rciomniandécsen 
chaire  [lar  certains  curés,  le  cardinal  arche- 
vôcjuc  en  prit  occasion  de  publier  un  man- 
dement dans  lequel  U  disait  : 

«  Dans  tous  les  temps  de  perturbations 
sociales,  des  esprits,  religieux  au  reste,  mais 
impatients,  voudraient  en  quelque  sorte 
forcer  Dieu  à  intervenir  d'une  manière  vi- 
sible. La  Providence  est  trop  lente  à  leur 
gré  à  se  manifester;  ils  veulent  la  devancer. 
Ils  entendent  des  voix  de  rOrient,  des  voix 
de  rOccident.  L'effet  produit  par  une  cause 
naturelle  qu'ils  ne  comprennent  pas,  ils  le 
transforment  en  prodige;  et  sans  (dus  d'exa- 
men, sans  avoir  recours  à  la  sagesse  des 
sages,  pour  ne  pas  se  laisser  sur[>rendre 
|îar  de  Jausses  apparences,  ris  proclament  et 
veulent  qu'on  pnx  lame  avec  eux  la  vérité 
d'un  miracle  fort  contesté. 

«  Bienttyt  la  spéculation,  qui  se  môle  h 
tout  aujourd'hui,  s'emriare  de  ce  fait  imajçi- 
naire;  elle  l'exploite,  Jans  un  iniérôt  mer- 
cantile, aux  rléï'cns  de  la  crédulité  simjdo 
et  naïve.  Elle  Je  reproduit  de  nulle  ma- 
nières, et  par  la  gravure  et  par  la  [teinture, 
et  colporte  ensuite  dans  les  campaf^nes  les 
ïuédailles,  les  images  qui  en  représentent 
la  [frétcndue  réalitc. 

«  A  ces  objets,  des  marchands  avides  joi- 
gnent le  récit  de  ces  miracles  fabuleux;  ils 
les  accomiiagnent  d'indulgences  apocryphes, 
et  oUrent  a  la  piété  des  prières  pleines  d'er- 
reurs; et  |iour  la  séduire  plus  facilement, 
ces  prières  sont  tantôt  trouvées  au  tombeau 
môme  de  Notre-Seigîteur,  lanlùt  apportées 
par  des  anges  ou  révélées  à  de  saintes  âiuei 


405 


SAL 


DICTIONNAimi: 


SAy 


Jans  Textase  île  Toralsou.  Ces  traHouants 
de. pieuses  pratiques  se  sont  bien  gardés  do 
consulter  les  supérieurs  qui  auraient  dé- 
masqué leurs  fraudes  sacrilèges,  et  arrêté 
cet  indigne  commerce;  ils  se  |)assent  de 
leur  autorisation.  Ce  ({uMl  faut  avant  tout» 
c'est  se  procurer  un  gain  quelconque  par  ce 
traflc  coupable  d'objets  superstitieux. 

«  Instruisez  avec  soin  vos  paroissiens^nos 
chors  coopérateursy  sur  la  vertu  de  religion, 
et  dites-leur  que  la  superstition  est  un  des 
vices  les  plus  grossiers  opposés  à  nette 
vertu.  Apprenez-leur  avec  quelle  saçe  ma- 
turité TEglise  procède,  quand  il  s*agit  d'un 
nouveau  fait  miraculeux.  Le  concile  de 
Trente  a  tracé  sur  cette  matière  des  règles 
inspirées  par  l'Esprit  qui  lui  a  dicté  ses 
irreformables  décrets.  Or,  les  Pères  de  ce 
synode  œcuménique  veulent  que  l'on  évite 
toute  surperstition  dans  l'invocation  des 
saints,  dans  la  vénération  des  reliques,  dans 
le  culte  des  images.  Ils  ne  permettent  fias 
qu'une  image  nouvelle  et  extraordinaire 
soit  exposée  sans  l'approbation  de  l'Ordi- 
naire. 

«  Quant  aux  nouveaux  miracles,  on  doit, 
suivant  les  prescriptions  du  concile,  avant 
de  les  admettre  et  de  les  publier,  les  dé- 
férer au  jugement  de  l'évèque,  qui,  pour  en 
examiner  toutes  les  circonstances,  s'entou- 
rera des  conseils  d'hommes  versés  dans  la 
science  sacrée.  S'il  reste  quelque  doute  sur 
l'authenticité  de  ces  faits  miraculeux,  le 
concile  provincial  doit  être  saisi  de  l'examen 
de  ces>causes.  Mais,  dans  tous  les  cas,  rien 
ne  doit  être  résolu  sans  avoir  réclamé  la  dé- 
cision suprême  de  la  Qbaire  apostolique.  Il 
n'est  pas  permis  de  prendre  un  parti  à  cet 
égard,  sur  la  présomption  du  consentement 
du  souverain  Pontife;  il  faut  que  ce  con- 
sentement soit  clairement  manifesté,  et 
Sue  la  sentence  de  Pierre  soit  exprimée 
'une  manière  qui  ne  laisse  lieu  à  aucun 
Joute. 

«  Mais  aujourd'hui  on  trouve  ces  règles, 
tracées  par  les  conciles,  trop  gênantes.  Qn 
ne  peut  renfermer  si  longtemps  dans  son 
cœur  ces  inspirations  que  l'on  croit  avoir 
reçues  d'en  haut  ;  on  est  pressé  de  les  ma- 
nifester pour  remplir  ce  que  l'on  croit  être 
une  mission. 

«  Nous  défendons  de  publier  en  chaire 
sans  notre  permission,  le  récit  d'un  fait  mi- 
raculeux, quand  bien  même  rauthenlicité  en 
serait  attestée  par  un  évéque  étranger.  Cette 
autorisation  nous  ne  la  donnerions  qu'après 
avoir  consulté  le  souverain  Pontifo,  et  avoir 
reçu  de  lui  un  rescrit  qui  serait  pour  nous 
une  garantie  de  la  vérité  du  miracle.  Dans 
deux  ou  trois  de  nos  paroisses,  MM.  les  curés 
ont  cru  pouvoir  lire  en  chaire  le  mandement 
d'un  évéque  d'un  autre  diocèse  au  sujet  d'un 
miraelej  sans  nous  avoir  consulté.  C'était  là 
un  acte  irrégulier. 

«  Vous  aurez  soin,  nos  chers  coo[îéra- 
tjurs,  de  vous  conformer  aux   règles  de 

(1106)  L'Iionorable  prélat  parle  de  spcculaliuiis 
lucrcajitilcs  sur  les  médailles  et  images  de  Nolrc- 


TEglise  sur  la  question  que  nous  trail 
dans  cet  article,  et  de  mettre  les  fidèles 

garde  contre  ces  publications  journall 
e  miracles,  do  prophéties,  d  images, 
prières,  qui  peuvent  être  |>our  des  i 
chauds  cupides  une  source  assurée  de 
fits  illicites,  mais  qui  sont  pour  la  rtli 
un  sujet  de  douleur  et  de  crainte.  » 

De  son  côté,  Tévêque  de  Gai)  disait  à 
clergé  dans  une  lettre  du  mois  de  féi 
J851  :  «  Nous  déclarons  que  nous  son 
étranger  à  cette  manœuvre  (1106}«  et 
nos  |>rêtres  aussi  bien  que  '  les  fidèla 
raient  dupes  d'une  coupable  intrigs 
d'une  indigne  spéculation,  s'ils  se  laisii 
persuader  que  nous  patronous  un  fait 
nous  ne  pouvons,  dont  nous  ne  devoi 
dont  nous  ne  voulons  nous  mêler  en  m 
façon.  On  a  parlé  de  plusieurs  guéri 
miraculeuses  arrivée:^  dans  notre  diiM 
nous  déclarons  que  nous  n'avons,  pi 
constater  aucune.  »  Cette  déclaration 
rative  était  un  dernier  et  public  dé$ 
d'une  brochure  intitulée  Apparition  i 
très'sainte  fierae  à  deux  petits  bergen 
la  montagne  de  la  Salet^e^  canton  de  G 
diocèse  de  Grenoble,  accompagnée  < 
lettre  de  Mgr  Tévêque  de  Gap. 

Il  no  nous  appartient  pas  de  juger 
ceux  que  le  Saint-Esprit  a  établis  jugei 
l'Eglise  de  Dieu;  nous  avons  exposa 
faits.  Depuis  Te  moment  auquel  nous  i 
tons  notre  récit,  la  dévotion  à  Notre-! 
de  la  Salcttc  a  encore  grandi,  le  nomlip 
grâces  et  des  faveurs  célestes  s'est  im 
sèment  accru;  des  tentatives  fiaites 
ébranler  le  confiance  des  population 
été  sévèrement  réprimées  par  i  autoritf 
cé^aine. 

Déjà  Mgr  Philibert  de  Bruillard  avii 
damné  un  livre  intitulé  La  salette  /UU 
composé  dans  un  sens  opposé  aux  tm 
tjons  du  conseil  épiscopal  de  Grenobla 
adversaires  de  l'apparition,  ne  se  tena 
pQur  battus,  ont  rédigé  récemment  m 
moire  au  Pape^  dans  lequel  se  trouvent  r 
duites  les  objections  déjà  faites,  avec  ui 
tain  nombre  d'assertions  passablement 
rieuses  pour  l'autorité  diocésaine  et  l'an 
en  général.  Puis  le  prospectus  d'unniH 
livre,  com|)Osé  dans  le  même  esprit,  el 
le  livre,  intitulé  La  Salette  devant  fe. 
Si  quelquefois  le  saint-siégo  doit  proD 
une  décision  sur  le  Mémoire^  demeur< 
nyme,  soit  par  firudonce  ou  tout  autre  i 
il  n*est  donné  à  personne  de  la  préveni 
livre  lui-même  a  été  condamné  de  la  du 
la  plus  sévère  par  Mgr  Jacques-Marie-A 
Ginouilhac,  le  nouvel  évéque  de  GYei 
dans  un  mandement  à  la  date  du  30 
tembre  185i,  et  son  auteur  frappé  des 
sures  de  l'Eglise. 

SAMSON.  (Miracles  de  sa  naissance,  < 
vie  et  de  sa  mort.)  A[»rès  la  mort  de  Je 
les  Israélites  retombèrent  dans   TidoH 

Pninc  (le  la  Salette,  el  Teau  de  la  fontaine  m 
leiise. 


SAM 


l>KS  MmACLKS. 


%\M 


m 


hs  livra  au   pouvoir  des  Fliilis- 

i'Ies  tinronl  assujetti  s  peiulanl  qua- 

ném>  M«is  enlin,  voulant  venir  en 

stm  freuplo,  le  Seigneur  fil  naître 

\n  qui  devait  en  être  le  libérnleur* 

nrme  de   la  trîlm  de  Dan,  naiiimé 

P»  n*avail   point  ([enfants;   un  ange 

tih  bix  femme,  lui  promît  un  lils,  ]ui 

^da  d'observer  les  lois  du  nazart'at 

p.«a  grossessCt  et  île  les  faire  oltserver 

Inetlement  au  fils  à  qui  elle  donnerait 

p.  I^lanué  désira  voir  le  messager  qui 

apporté  une  si  lieureuse  nouvelle;  il 

,  et  le  prenant  pour  un  homme»  il  le 

{uit  d  am-epler  les  mets  que  Fiiospi* 

manquait  jamais  d'otTrîr  au  visiteur 

.  Je  Re  puis,  répondit  Fange;  olais^ 

y  loncî  absolu  ment,  olfrez  t;es  uji-ts 

ifire  au  Seigneur.  Manué  [msa  donc 

vreau  sur  la  pierre  des  saerificei,  iJ 

le  bûcher,  et  Fange  sYdeva  vers  le 

milieu  de  \n  tîanmie,  avi^e  laquelle  il 

t.   Alors  seulement  Manué  comprit 

il  vu  un  ange,  et  conversé  avec  lu». 

puvc  que  c  était  bien  un  ange,  se  tire 

niôre  dont  il  disfiarut  au  milieu  des 

;  et  la  iireuvedes  deux  événements, 

ion  et  la  (iisparilioo,  c'est  la  nais- 

i  la  vie  tout  entière  tic  Samson. 

n,  arrivé  à  l'flgc  nubile,  sollicita  de 

jpnts  !a  permission  d'é^iouscr  une 

le  do  Thaninala,  de  la  race  des  Phî- 

Lorsquli  s'y  rendait  avec  eux,  pour 

la  demande»  s\Hanl  écarté  de  la  roule, 

(sailli,  dans  les  vignes  qui  cnvin>n- 

a  ville,  |>ar  un  lion  furieux,  Samson» 

icune  iuuic  pour  sa  défense,  le  nnt 

5r:cs,  comme  un  autre  homme  ^crtt  pu 

l'un  clievrtȔni,  et  rejoignit  ensuite  ses 

s  b!\ns  leur  lais&or  soupçonner  ce  qui 

d  arriver- 

s  ferons  sur  ceci  deux  remarques  seu- 
t.  Les  interprètes  traduisent  ordîoai- 
t  k  ie\te  catutus  feonis  par  un  lion- 
mais  celte  manière  de  traduire  pourrait 
ilre  vicieuse,  car  le  eatuhts  leonis  est 
braisme,  très-fréquent  dans  la  sainte 
rc,  et  veut  dire  ordinairement  un  lion 
a  force  île  FAge.  Ensuite,  il  semble  que 
ire  du  fort  des  forts  est  incomplète,  et 
r  a  des  lacunes  c*msidérables,  Saruson 
délivrer  Israël,  ri  est  compté  |>armi 
g)fis  un  peuple  de  Dieu,  et  toute  son 
•e  De  présente  que  des  jiarticulariiés 
'  entre  elles,  et  dont  Finfluenco  ne 
i  ,  ^   avoir  été  décisive.  Le  récit  de 
ïl,  fiartout  ailleurs  exact  et  circons- 
,  serait-il  ici  coujplet  de  tout  j»oint? 
Iques  jours  plus  tard,  au  retour  tie  ce 
^,  SamsoR  trouva  dons  la  gueule  du 
u*il  avait  mis  en  pièces  des  rayons  de 
ont  il  mangea,  et  dont  il  donna  h  ses 
f.  sansbmrcn  indiquer  davanla;^c  Fo- 
Mais  il  proïila  de  cette  particularité, 
imser  aui  jeunes  gens  conviés  à  ses 
'énigme  suivante  :  la  force  a  (produit 
)eur,  et  la  voracité  a  fourni  la  nourri- 
enlc  vôtemtiuts  étaient  Tenjeu  delà  ga- 
.  Ceux-ji  circonvinrent  la  jeune  femme. 


qui  fit  tant  aujirès  de  son  mari  par  ses  soHi^ 
citations  et  ses  larmes  qu'elle  lui  arracha  le 
secret  ;  bienlût  elle  Feut  révélé  à  ses  compa- 
triotes, et  Samson.  irrité  en  même  temps 
contre  eux  Cl  contre  elle,  tua  trente  Philis- 
tins, dont  il  leur  donna  les  vêtements,  çl 
quitta  aussitôt  la  perfide  éjouse.  Le  père  de 
celle-ci,  la  croyant  abandonnée,  lui  donna 
un  autre  époux  ;  mais,  lorsque  Samson,  re- 
venu vers  elle»  Feut  appris,  il  s'irrita 'de 
nouveau  contre  la  îialion  des  Philistins,  nril 
trois  cents  renards,  leur  attacha  des  torcneii 
à  la  queue,  et  les  lâcha  dans  les  blés  de  ses 
ennemis,  r/étaît  alors  le  temps  de  la  moisson; 
les  champs  furent  incendiés  ainsi  qu*une 
partie  des  oliviers  el  des  vignes.  Il  ne  s*ar- 
rôta  pas  \h  dans  sa  vengeance  ;  car  Fauteur 
ajoute  que  les  Pliilistin.^,  ayant  appris  de 
guelle  main  leur  venait  ee  mal,  et  quelle  en 
était  la  cause,  brûlèrent  vivants  Fépouso 
infidèle  et  son  père;  mais  que  le  mari  ou- 
tragé no  se  tint  pas  pour  satisfait,  et  qu*il 
frapiia  les  Philistins  d*une  si  grande  plaie, 
qu  ils  en  demeurèrent  stupéfait'*,  Il  n'expli- 
que nullement  quelle  fut  cette  plaie,  et  il 
nous  sendile  impossible  de  hasarder  une 
conjecture  avec  (juelque  apparence  de  succès. 

Après  cet  exploit,  Samson  rentra  en  4uda, 
et  se  retira  dans  la  grotte  du  rocher  d'Etham. 
Une  armée  entière  «le  Philistins  le  pour- 
suivit. Trois  mille  Juifs  allèrent  ïy  assiéger, 
afin  de  le  livrer  aux  mains  de  leurs  ennemis, 
qui  leur  adressaient  les  plus  lerribles  mena^ 
ces.  Samson,  ai^rès  être  convenu  avec  sm 
nationaux  qu'ils  ne  lut  fieraient  i^ointla  vie, 
se  laissa  lier  de  grosses  cordes  et  conduire 
aux  Philistins,  qui  Fattendaient  au  lieu 
ncmimé  la  Mûchoire.  Aux  cris  de  joie  qu'ils 
poussèfent  en  Fft[iercevant,  Samson  sentit 
renaître  la  divine  fureur  qui  Fa vait  déjk 
plusieurs  fois  animé,  cl  rompant  sfis  liens, 
comme  se  rompt  un  fil  de  lin  qu'on  approche 
de  la  flamme,  il  saisit  une  mâchoire  d'énc 
qui  se  trouvait  h  ses  pieds,  s'en  fît  une  arme, 
se  précipita  sur  ses  ennemis,  et  un  millier 
restèrent  sur  la  place.  Quand  tous  eurent 
été  dispersés,  Saïiisoa  rejela  son  arme,  et 
entonna  le  chant  de  la  victoire  ;  mais  une 
soif  ardente  ledévoia.t;il  s*interrompit  pour 
prier,  Dieu  Feiitendit.  el  une  source  iadhl 
de  la  dent  de  la  mâchoire  ;  il  s'y  désaltéra. 

Arrêlons-nous  ici,  fionr  donner  un  mol 
d  explication*  Les  hébraisants  et  les  inter- 
prètes modernes,  en  général,  conviennent 
que  saint  Jérôme  s*est  laissé  tromper  ici  par 
une  équivoque  :  ce  n'est  pas  la  tlenl  de  la 
mâchotre  d*âuedont  Samseii  venait  de  se  ser- 
vir qui  laissa  jaillirlasource  dont  les  eaux  le 
désaltérèrent,  niais  un  rocher  nommé  <lès 
lors  ou  depuis  la  Dcnl,  et  (jui  existait  sur  lo 
lieu  ilu  combat,  nommé  aussi  dès  lors  ou 
ensuite  la  Mâchoire.  Car  on  ne  saurait  dire 
si  le  nom  du  lieu  vient  de  la  victoire  que 
Samson  y  remporta  avec  une  mflchorrc  d*iine, 
ou  si  les  mois  qu'il  prononça  :  i>  lieu  s*at>- 
pellera  désormais  Fexallaliun  de  la  mâchoire, 
ftamaihlethi,  sont  une  allusion.  Quoi  qu*il 
en  soit,  voici  la  traduction  litléralo  du  texte  : 
Ensuite,  preste  par  lu  $o\f,  il  adrrsta  cette 


SA^ 


r>ICT10>NA!llE 


lire  au  Seigneur  :  CeM  raw.*,  Seigneur ^  qtfi 
|ôrr«  opéré  ce  prodige  de  saiut  par  votre  ser- 
viteur :  mais  vaincu  par  la  saiLje  vais  tomher 
aux  mains  des  incirconis.  Alors  Dieu  auvrit 
le  sein  de  la  roche  de  Lechi,  leau  en  sortit^  et 
fournit  à  Samson  le  rafraichissemcnt  dont  il 
avait  besoin.  Il  nomma  cette  source  ta  fon- 
taine de  celui  qui  implore^  et  cette  fontaine 
est  encore  à  Lechi.  Saint  Jérôme  traduit  : 
«  Et  ce  lieu  jiorie  encore  présentement  le 
nom  <ie  fontaine  de  Tinvocation  de  la  niA- 
choire;  fons  invocantis  de  maxilla,  usque  in 
jarœsentem  diem.  Ces  dernières  paroles,  dans 
ran  comme  dans  Taulre  texte,  Jèvent  toute 
espèce  de  doute,  et  ne  laissent  plafe  à  aueium 
équivoque  :  c'est  une  fontaine,  ^kî  conie 
eneorcy  ou  un  Heu^  qui  porte  encore  le  même 
nom.  Mais  c'est  bien  une  fontaine  coulant 
d*un  rocker,  car  Glycas,  dans  ses  Annales, 
et  Antontn,  dans  son  Itinéraire^  en  parlent 
comme  d*iine  des  merveilles  toujours  sub- 
sistantes de  la  Palestine,  et  la  placent  dans 
un  des  faubourgs  d'Eleutïieropolis. 

Tous  les  héliraïsatUs  ne  conviennent  pas 
non  Lilus  qu'il  s'agisse  de  trois  cents  renards 
attacnés  deux  à  deux  (^nr  la  queue,  mais  de 
trois  cents  poignées  de  paille»  tordues, 
nouées  au  milieu,  enllammées  par  les  extré- 
mités et  lancées  au  sein  des  moissons.  Ce 
n'est  i>as  qu'il  fdt  didicile  encore  mainte- 
nant, disent-ils,  de  rassembler  trois  cents 
renards  dans  la  Palestine,  <^ù  ils  abondent 
plus  qu'en  aucun  lieu  du  monde,  mais  c*cst 
que  les  termes  héliraïqyes  Schoualim,  des 
renards,  et  zanah,  queue,  veulent  dire  aussi 
des  torchis  et  extrémité  La  traduction  arabe 
porte  :  Samson  prit  trots  cents  poignées  de 
hié,  le3  noua  deux  ensemble  avec  un  tisùn  au 
milieu  t  et  les  layi(ia  dans  les  moissons  des 
Philistins^  de  sorte  que  tout  fui  incendié^ 
depuis  les  blés  déjà  entassés,  jusquaux  ré- 
çottei  encore  sur  pied,  aux  vignes  et  aux 
oliviers 

Us  observent  encore,  à  l'occasion  du  miel 
déposé  par  des  abeilles  au  bout  de  quelques 
jours  dans  la  gueule  du  lion  tué  par  Samson, 
selon  la  lulaate^  que  le  mot  mijamin  ne  veut 
[ias  dire  au  oout  de  qitelques  jours,  mais  plus 
tard,  six  mois  ou  un  an,  par  exemple;  de 
telle  sorte  que  la  tête  du  lion,  dépouillée  de 
toutes  ses  cnairs,  avait  pu  servir  de  ruche  h 
un  essaim  de  ces  abeilles  sauvages,  si  nom- 
breuses en  Palestine» 

Il  n'y  a  donc  rien,  dans  tout  cela,  qui  prête 
au  ridicule;  il  faut  reconn.'dtre  seulement 
que  le  docte  saint  iérOme  a  été  moins  bcu- 
reux  que  partout  ailleurs  dans  rinlelligeuce 
du  texte  qu'il  avait  à  traduire. 

Samson  gouverna  Israël  en  qualité  déjuge 
pendant  viiigl  années,  au  temps  de  la  capti- 
vité des  Philistins;  or,  il  arriva,  pendant  cet 
intervalle,  qu'étant  allé  un  jour  à  (iaza,  il 
entra  dans  une  hôtellerie,  pour  y  passer  la 
nuit.  Les  Philistins,  ayant  su  que  leur  en- 
nemi était  au  milieu  d'eux,  montèrent  la 
garde  ijendant  la  nuit  autour  de  la  maison, 
i»our  le  ((rendre,  cl  fermèrent  \es  portes  d*ï 
la  ville.  Or,  Samson,  s'évediant  au  milieu  de 
la  nuit,  se  leva,  et  trouvant  la  porto  fermée, 


il  en  saisit  les  volets  des  doux  mains,  \e% 
enleva  avec  les  poteaux  et  le<  feiTcnienîs,  1»^ 
plaça  sur  ses  épaules,  et  les  emporta  jusqu'au 
sonîmet  de  la  montagne  qui  est  sur  le  cliemm 
d'Hébron. 

Mais  bientôt  le  fort  des  forts  devait  perdra 
ce  magnifique  [iriviiégc.  Il  laissa  aaïollir  .%an 
âme  au  feu  des  [dus  honteuses    passicmi, 
révéla  h    la    couitisane  Halila  le  m 
sa  force.  Elle  lui  coupa  la  chevelur 
qu'il  était  endormi,  et  alors  les  1' 
purent  s'emparer  de  lui.  Ils  lui  crcvi. 
veux  et  le  mirent  à  tourner  la  meule. 

Au  bout  d'une  année,  sa  chevelure  «ya»l 
cnmmoncé  à  repousser,  ils  le  conduisfreat 
dans  le  temple  de  Dagon,  où   les  chefs  i\t 
la  nation  s'étaient  réunis  au  noml>re  dctr^m 
mille.  Là,  fatigué  des  insultes  dont  il  étill 
l'objet,  il  demanda  h  s'apimyer  contre  lei 
colonnes  qui  supi»orlaient  le  dunie  de  i'èli- 
fice ,   sous  prétexte  de  s'y   reposer.   Ifiii 
saisissant  aussitôt  les  colonnes  de  ses  deux 
deux  mains,  il  s'écria  ;  que  Je  n^eure  ànt 
les  Philistins*    les  écarta   violemment,  M 
renversa  ainsi  rédifice  sur  lui  et  sur  lomi 
ceux  qu'il  contenait,  de  sorte  qtTil  en  fil 
plus   périr   en  mourant,  qu'il   n'avait  dit 
pendant  sa  vie. 

Nous  n'avons  à  junifier  ici  ni  la  vie  prifée 
de  Samson,  ni  sa  manière  de  mourir;  nous 
ferons  observer  seulement  qu'il  a  été  iias 
les  actions  c^^traordinaircs  où  sa  force  |*ro- 
digieuse  a  paru,  l'une  des  images  prfvi»h^- 
tiques  les  plus  reconnaissables  du  " 
du  monde.  C'est  ainsi  que  Jésus-Cbi     . 
sissanl ,  pour  ainsi  dire  ,  le  démon  corj»*  i 
corps,  l'a  terrassé  comme  Samsou  lerrîUi*a 
le  lion  de  Thamnalha;  et  c'est  ainsi  que  k 
bouche  du  père  du  mensonge  a  été  hm^éê 
distillerie  miel  de  la  vérité  ,  en  r»rurtfBiM 
que  Jésus  était  le  Messie,  le  Fils  deOtot. 
Comme  Samson ,  lorsqu'il  lança  des  torAcs 
sur  les  moissons  de>  Philistins,   le  ¥iUM 
Dieu  a  embrasé  le   monde  entier  d'un  ftc 
jusqu'alors  inconnu  ,  celui  de  }r\    '      v- ,  ci 
envoyant  ses  apôtres  prêcher  Vi  \n* 

tous  les  points  de  Tunivers  :  "^  'uf 

disait-il,  les  plaines  couvertes  i:  "fis 

elles  sont  blanches,  et  voici  le  temps  drli 
récolte.  Je  suis  venu  api^orter  le  fcîï  ^urtâ 
terre  ,  allez  donc  rallumer.  Con  -  -  on, 
il  a  brisé  les  portes  de  la  mort  -  MVr; 

comme  Samson,  il  a  étendu  les  bras  ci»  tuoB* 
rant,et  c'est  en  mourant  qu'il  a  remi»orié 
la  ilernière  et  la  plus  signalée  de  ses  tic» 
toires.  Comme  Samson  ,  sa  lorce  était  caltii 
seul ,  il  combat  la  il  seul ,  et  pour  rcmfK>iief 
ses  iriomnhçs,  il  n'a  emplovéque  le  plusîil 
de  tous  les  instrun«ents  ,\me  croix.  Lui 
aussi ,  au  milieu  de  son  triomphe  ,  il  a  élé 
pressé  par  la  soif  ;  ses  lèvres,  ï\  est  vnii 
ont  élé  désaltérées  avec  du  liel  et  du  fi* 
naîgre,  mais  de  son  côté  a  jailli  une  sourre 
d'eaux  vives,  qui  ne  cessera  de  couhTpco- 
dant  rélernilé. 

Que  l'impie  se  raille  de  ces  merveilles; 
illepeul,  i*'il  lui  plaît;  mais  un  chrétieii 
les  trouvera  toujours  dignes  de  son  adïuir»* 
lion  et  de  sous  respect. 


KL,pro[>hèlc  et  juge  du  peuplé  île 
rout»r»  que  tie  iiouvi»nirs  s«»  r«ll/i- 
bcauiioml  II  résume  A  loi  setil 
s  é|  oquos  les  plus  inlérossnntcs  de 
rc  (iMsniël ,  époque  de  griindeurs  et 
^)ilés,  de  faveurs  célestes  el  d'épreii- 
>oque  de  trausition  et  de  révolutions 
jcs.  Au  ïiiilien  des  évéuemerits  de 
aiurc  qui  se  |»ressent  en  Ibulc ,  la 
l-seei  sainte  figure  de  Snaïuel  appa- 
pmc  le  fanal  qui  éclaire,  rointne  le 
|ai  dirige  au  milieu  de  la  Lt^np^te. 
y  defiuis  Mcù>e  ,  aucun  juge  en  Israël 

Boui  d'une  conrianec  si  ah^olne,  d'une 
si  grande,  si  siionlauée»  si  inron- 
,plus   heureux  que  l^loîse,  Samuel 
K)înl  de  luttes  à  soutenir  contre   le 
qu*il  dirigeait,  il  lui  sufTu   de  sa 
de  son  nom  ,  il  lui  suffît  d'être.  Le 
bdans  sa  profonde  et  religieuse  véné- 
le  dislinçuait  à  j^einede  Dieu  même» 
mi  Dommum    vt    Samudem,    Aussi 
tia-Uil  au  nom  de  Dieu  comme  Dieu , 
puissance  des  miracles  et  des  pro- 
,  par  la  doureur  de  la  persuasion  et 
uptihilité  de  la  vertu.  C  est  celui  que 
re  se  plaît  h  a^^peler  du  beau  nom 
ihète  fidèle  et  de  prêtre  fidèle,  diri- 
es  voies  scion  le  cœur  do  Dieu  ci 
me  de  Dieu,  L'Ecclésiastique  fait  de 
Hoge  ,  dont  tous  les  termes  resiiircnl 
im  de  doureur  et  de  suavité,  sem- 
celui  de  la  vie  tout  entière  du  saint 
e  ;  Samuel^  le  prophrte  du  Seigneur, 
Seif/neur^  son  i>ku,  changea  la  forme 
<!crnement ,    ei   conmcra  ies  roii  an 
■e  son  peuple.  H  jufjca  îa  naiian  seltiti 
Il  Seigneur ,  concilia  à  Jacob  ies  rc- 
I  TouhPiiiësani^  et  fui  reconnu  pour 
e   prophète.    //  fut  démontré  que  te 
la  iiuniêre  lai  était  apparu  ^  et  qurn 
tait  dit  vrai.  Il  invoqua  le  Seigneur 
ssant ,    et   dispersa  ♦    par   Vobtatitm 
moii   sans  tachr^  (es  ennemis  qui  ne 
nt  de  foutes  parts;  te  Seigneur^  ton- 
hùut  des  deux,  fit  à  grand  bruit  re- 
[  voix ,  et  foudroga  tes  princes^  de  Tgr 
es  chrfs  des  Ptiitistins.  Atmnt  te  temps 
de  sa  rie  et  de  sa  sortie  du  monde  ,  // 
fe  prouver,  en  présence  du  Seigneur  et 
l  christ^  quil  n'avait  jamais  reçu  de 
■e   71/01  que   ce  soit   depuis  l'argent 
fia  chaussure ,  tt  il  ne  xe  présenta  pas 
l  accusateur.  Après  cela,  il  s  endormit 
?  Seigneur^  et  il  éleva  du  sein  de  ta 
î  roix  prophétiaue ,  pour  réprimander 
i  lui  dénoncer  le  terme  de  ses  jours, 
ne  temps  que  celui  de  sa  postérité. 

fia,  lévite  de  la  famille  de  Caal ,  re- 

\  Dilectus  a  l*oruino  Oco  stio  Samuel  pro- 
iminÎT  rcnovixvit  iiiii>eritiin,  el  im\il  prmci- 
^ptile  sua.  In  legr  UoiiiiiTi  coriffregallotïnii 
Lf  el  vidit  Oi'us  Jatnl»,  cl  iu  lidc  sta  prn- 
I  ikfoplkcU.  Va  r.oguitiLS  est  in  verbis  %\m 
qoûi  vidil  lh*um  liicis  ;  Et  iikvocnvtt  Donii- 
mipotriUen»,  in  tippugiiaiiilo  bosles  <'jrcurii- 
uiidiqui:  îa  iiblaUonc  agni  invuitaii.  Kl 
de  icelo  DoniiDiiSi  cl  in  sonitu  Jiiagno  au- 


montait f  parJéronam,  son  père,  par  Eliu 
ou  Eliasib,  son  aïeul ,  par  Tljolu  ou  Nahatli , 
son  liisaïeul»  jusqu'à  Supli  ou  Sopliai  qui, 
par  une  raison  inconnue,  établit  ,**«  Anniille  , 
non  dans  une  ville  lévitique,  mais  daiis 
celle  de  Kamatîia  ,  de  la  tribut  d'Kphraim  , 
qu'on  appela  depuis ,  en  conséquence  du 
dioix  qnc  Suph  en  avait  fait ,  la  ville  de 
Ramathaïm-So[Fhiui;  d'où  il  arriva  que  ses 
descendants  furent  appelés  l^^phraiitiiles  ,  ou 
Ephratéens,  du  nom  de  la  triliu  dans  la- 
rmellc  ils  demeuraient,  et  non  de  celle  dont 
ils  étaient  originaires. 

Etrana  ,  fidèle  adoraleur  du  Dieu  des  ses 
Itères,  et  universellement  estimé,  avajl 
deux  épouses ,  lune  ap|»elée  Anne ,  el 
l'autre  nommée  Phenenna.  Mais,  par  une 
permission  |iarticulière  de  Dieu,  Anne  «Je- 
meura  stérile  ,  et  tandis  que  Phenenna  aug- 
menliiit  la  famille  de  son  mari  par  une 
heureuse  férondiié  ,  Anne  avait  la  douleur 
tIe  ne  point  lui  donner  d'enfants,  H  semide 
que  Dieu  ménageait  cette  épreuve  à  la  foi 
de  toute  femme  qu'il  destinait  i»  être  la  mère 
de  l'un  de  ses  favoris,  ou  [dutôt  il  montrait 
par  ]h  que  les  fruits  de  la  grAce  doivent 
être  distingués  de  ceux  de,  la  nature  ;  Sara  , 
Bebecea,  Kachel,  Elisatjeth ,  lurent  long- 
temps stériles  avant  d'être  mères  des  Isaac, 
des  Jaeob,  tles  Joseph,  des  /ean*Baptiste. 

L'afflirtion  d*Anne  était  grande*  mais  sans 
préjudice'  de  sa  foi  et  de  sa  piété.  La  cou- 
tume d'Elcana  étant  ffaller  tous  les  ans  h 
Silo ,  aux  solennités  de  Pâques  de  la  Pen- 
tecôte et  des  Tabernacles  ,  [lour  y  adorer  le 
Seigneur  Dieu  d'Israël,  il  y  vint'à  son  ordi- 
naire la  première  année  ajirès  la  naissance 
de  Samson,  sous  le  f^ontilical  du  grand 
prêtre  Héli»  qui  déjà  conHuen<;aitd>mj.)loyer 
ses  deux  lils,  Ophni  et  Pbinées,  dans  les 
fonctions  du  sacerdoce.  Après  avoir  offert 
les  hosties  pacifiques,  et  reçu  de  la  main 
des  prêtres  la  part  du  sacrifice  qui  lui 
revenait  selon  la  loi,  il  en  donna  plusieurs 
portions  h  Phenenna  pour  ses  fils,  pour  ses 
liïles  et  pour  elle;  mais  quand  le  tour  d'Anne 
fut  venu  ,  la  tristesse  s*empara  de  son  âine, 
et  il  lui  donna  les  larmes  aux  yeux  une 
seule  portion,  parce  qu>lle  était  seule  et 
sans  enfants. 

Il  Taimait,  et  elle  méritait  sou  amour; 
mais  les  témoignages  même  qu'elle  en  rece- 
vait, excitaient  la  jalousie  de  sa  rivale  ,  qui 
triouqthait  aver  iiiMdi'nre  de  sa  fécondité, 
et  reprochait  à  Anne  ta  stérilité  comme  ua 
0|>prolne, 

Anne  pleurait  avec  amertume,  et  de  cette 
fois  elle  aHa  tout  en  larmes  se  prosterner 
devant  la  porie  extérieure  du  tabernacle, 
oij  le  grand  ï»rêtre  lléli ,  assis  sur  son  iiége, 

dîtam  fecit  vo<<cm  sunm.  Ft  contrivil  prifiLt|M*s 
Tyriorum ,  et  omiirs  ducrs  Pliilistbiim  :  Et  .'iiite 
leitipus  lïnh  viLe  sure  et  s:i*culi,  leslninuiium  pr.r- 
buU  in  ciiiiHpeclu  Doiuiiir,  et  CUristi;  petuniiih  et 
u^qiic  ad  calceaiue^ia  r»li  oui  ni  can»c  non  accepit, 
el  non  .lei-nsavit  tUnni  bninn.  El  post  hf»r  dnrmivtl, 
el  nolinii  ferit  régi,  et  oslendit  îlll  (iiieiri  vil«e  siia.% 
et  exiiUavit  vùcem  su»iiide  tcrr»  iitproplieliadekre 
impielaicm  gcniis.  (Eccli  .,  xlvi,  IIi*^^.) 


871 


SAM 


DICTIONNAIRE 


SAM 


attendait  à  son  ordinaire  qu^il  se  présentât 
dcs*affaires  à  juger.  Jamais  prière  plus  fer- 
vente  ne  sortit  d  une  flme  afiligée.  Elle  pro- 
mit au  Seigneur  de  consacrer  au  service  des 
autels,  par  un  nazaréat  per^>étuel»  le  fruit 
de  son  sein  ,  s*il  lui  était  donné  un  fils.  Ses 
lèvres,  tremblantes  de  ferveur,  n*articu- 
laient  aucune  parole.,  son  visage ,  iradieui 
de  désirs ,  exprimait  Texaltation  de  Tivresse. 
Héli  la  vit,  la  crut  ivre  :  «  Retirez-vous,  lui 
dit-il,  et  laissez  reposer  le  vin  qui  vous 
égare  la  raison.  La  servante  de  Dieu  lui  ré- 
pondit avec  douceur  :  Seigneur,  je  ne  suis 
pas  ivre,  mais  je  suis  extrêmement  malheu- 
reuse, et  j*ai  épanché  devant  Dieu  la  douleur 
de  mon  âme;  ne  me  regardez  pas  comme 
une  flile  de  Bélial,  j'ai  prié  selon  toute 
Famertume  dont  mon  coeur  est  remplie  — 
Allez  en  paix,  ajouta  Héli ,  et  que  le  Dieu 
d'Israël  vous  accorde  l'objet  de  vos  ferventes 
demandes.  —  Plaise  à  Dieu ,  répondit  Anne 
aux  souhaits  obligeants  du  pontife,  que 
j'aie  trouvé  grâce  devant  vous,  et  que  la 
ferveur  de  vos  prières  aide  la  faiblesse  des 
miennes  1  »  Elle  se  retira  consolée  et  pleine 
despérance. 

Cette  espérance  ne  fut  pas  trompée  :  elle 
conçut  et  mit  au  monde  un  fils  auquel  elle 
donna  le  nom  de  Samuel ,  en  souvenir  de 
la  demande  qu'elle  avait  adressée  au  Sei- 
gneur. 

Au  retour  de  la  solennité  annuelle,  Anne 
n'alla  point  à  Silo,  car  elle  voulut  rester  au- 
près de  Fenfant  jusqu'à  ce  qu'il  fût  sevré, 
et  qu'elle  pût  le  consacrer  au  service  des 
autels,  suivant  le  vœu  qu'elle  en  avait  fait. 
Quand  le  moment  fut  arrivé,  elle  fit  préparer 
trois  veaux,  trois  mesures  de  farine  et  un 
vaisseau  rempli  de  vin,  et  porta  elle-même 
son  fils  avec  ces  offrandes  à  Silo,  dans  la  mai- 
son du  Seigneur.  Samuel  était  encore  dans 
une  extrême  jeunesse.  —  «  Seigneur,  dit-elhe 
à  Héli*  daignez  écouter  les  paroles  de  la  plus 
humble  de  vos  servantes ,  et  de  la  plus  heu- 
reuse des  mères.  Oui,  Seigneur,  j'en  jure 
par  vous-même,  je  suis  cette  femme  que  vous 
avez  vue  ici  prier  le  Seigneur  en  votre  pré- 
sence. Le  Dieu  tout-puissant  a  exaucé  mes 
vœux ,  je  demandais  ce  fils,  il  me  Ta  donné. 
Mais  cet  enfant  n'est  pas  à  moi  ;  je  l'ai  voué 
au  Seigneur  même  avant  sa  naissance,  et  je 
lui  ai  promis  de  le  consacrer  pour  toujours 
au  service  des  autels.  »  — Le  pontife  bénit 
Elcana  et  sa  femme  ;  —  «  Que  le  Seigneur, 
leur  dit-il,  vous  accorde  une  autre  postérité 
en  place  du  don  que  vous  lui  faites  de  cet 
enfant.  »  Ses  souhaits  ne  furent  pas  vains;  le 
Seigneur  visita  la  mère  de  Samuel ,  qui  mit 
encore  au  monde  trois  fils  et  deux  filles. 
Heureux  enfant,  destiné  dès  le  berceau  à  ré- 
pandre autour  de  lui  les  bénédictions  du 
ciel! 

Tandis  qu'il  croissait  h  l'ombre  du  sanc- 
tuaire, son  père  et  sa  mère  ne  manquaient 
jamais  dé  le  visiter  aux  jours  des  solenni- 
tés, et  de  lui  apporter  les  vêtements  propres 
à  son  âge,  en  venant  présenter  à  Dieu  leurs 
offrandes  accoutumées.  Samuel  s'iiabitua  dès 
Tenfance  au  service  de  l'autel.  Il  eut  bien- 


tôt appelé  sur  ses  qualités  pjersonneiies 
tention  du  public,  et  conquis  la  eonfiani 
l'amour  du  CTand  prêtre. 

Les  fils  d'uéli,  «fune  conduite  tout  o 
sée,  étaient  le  scandale  d'Israël.  Le  viei 
le  savait,  mais  il  n'avait  pas  le  couragi 
mettre  ordre,  et  ses  timides  remontrano 
changeaient  rien  à  leur  fagon  d'a^r. 
avertissements  d'un  prophète,  spécialei 
député  par  le  Seigneur  |)our  le  répridia 
de  sa  coupable  faiblesse,  et  le  menaeei 
châtiments  les  plus  sévères,  ne  purent  i 
ter  son  inertie.  Ophni  et  Pbinées  conti 
rent  donc  à  Se  livrer  à  lenrs  désordres, 
dis  que  Samuel  crut  chaque  jour  en  | 
devant  Dieu  et  devant  les  hommes.  Le 
phète  dont  nous  venons  de  parler  lai 
mit  les  plus  glorieuses  destinées.  Voua 
rez  un  rival  dans  le  temple  même  et 
l'administration  de  la  justice  h  Israël, 
à  Héli,  car  je  susciterai  pour  ma  gloii 
prêtre  fidèle,  dont  toutes  les  voies  si 
droites,  les  sentiments  conformes  h  mtt 
seins,  et  les  démarches  mesurées  su 
inclinations  de  mon  cœur.  J'établirai  sa 
son  en  Israël,  je  l'appuierai  sur  des  fo 
ments  inébranlables,  et  il  aura  l'honne* 
marcher  en  présence  de  mon  christ  toi 
jours  de  sa  vie. 

Cependant,  le  Seigneur,  dans  sa  mi 
corde,  voulut  faire  entendre  un  de 
avertissement  à  Héli,  avant  de  le  fii 
des  coups  qu'il  méditait.  Samuel  fut  c 
pour  remplir  cette  pénible  mission;  il 
Agé  d'environ  deuzo  ans,  lorsque  le 

Î;neur  se  manifesta  à  lui  pour  la  preii 
ois.  Alors  le  Tout-Puissant  était  de 
avare  de  ses  révélations ,  il  n'y  avait  | 
de  prophète  ostensiblement  reconnu  ea 
tel ,  l'esprit  prophétique  était  rare  en ïj 
Samuel,  dans  les  desseins  de  lan 
dence,  était  destiné  à  commencer  un  M 
ordre  de  prophétie,  à  inaugurer  une i 
vclle  forme  de  gouvernement  théocrfttkj 
cAté  du  gouvernement  civil,  inconnu  Jm 
là  |)armi  les  enfants  de  Jacob,  et  qu'il  di 
inaugurer  également.  Le  Seigneur  loin 
vait  la  gloire  d'être  à  la  tête  de  cette  m 
tude  de  vovants,  ou  d'hommes  éclairés 
haut,  qui  devaient  jouer  un  rôle  non  n 
important  que  les  rois  eux-mêmes,  et  pc 
tuer  les  traditions  antiques  au  miliet 
nouvel  ordre  de  choses.  Qui  ne  voudrait 
Samuel,  Elie  ou  Elisée,  Isaïe  ou  Jéré 
même  auprès  d'un  David,  d*un  Josaphi 
d'un  Ezéchias? 

Le  nom  du  gouvernement  théocnt 
est  devenu  de  nos  jours  presque  une  iqj 
et  cependant  y  eut-il  jamais  forme  de  i 
vernoraenl  plus  douce  que  celle  dontj 
la  nation  juive  sous  l'administration  df 
juges?  La  main  ou  l'influence  de  l'Etat  i 
faisant  sentir  nulle  part;  la  liberté  la 
absolue  pour  Thomme  de  faire  tout  ce 
bon  lui  semblait,  pourvu  que  ce  fût 
préjudice  des  droits  et  de  la  liberté  di 
irères.  Point  de  redevances  ni  d'iinp< 
acquitter,  |K)int  de  grandeurs  à  respe 
d'armée  à  entretenir, 'd*obstacIes  au  ( 


SAM 


DES  MlllACLES. 


SàM 


«H 


c  discussions  ni  de  questions  poli- 
ré^ondrc;  de  d.isses  rivfiles  dans  \a 
un  sûcenioce  liéréditairCt  des  juges 
par  leur  âge  eï  \>av  leur  rang  dans 

;  deschefs  ciioisi&dc  Dieu  itiême  a 
icsbesoinsi  et  qui  (trouvaient  leur 
lar  des  œuvres  divines.  Aucune  ua- 
iil*eiJe  jamais  autant  de  gloire  que 

Juifs  sous  le  gouvemcmênl  des 

tJosué,  des  Gédéon,  des  Jc|>hlë, 
des  S^Jomofi,  et  sous  la  royauté 
labées  qui  étaient  à  la  Ibts  puntil'es 
Et  bi  [lendaru  Tadruinistration  des 
raëi  et  de  Juda,  les  |»eutiles  trouvé- 
défenseurs;  les  0[»tîrimes,un  ap[)ui; 
s, des  censeurs  inirépides;  qui  donc 
■*e  rôle  magnifique,  mais  périllcu?t 
e,  sinon  le^  j  rophètes  suscités  d'eiï 
ns  doute,  l^sraël fut  souvent  inalheu- 
is-mallïeureux,  niais  il  ue  le  dut  ja- 
a  forme di son  gouvernement;  il  le 
s  crimes  ûiukifiliés,  et  si  quelque- 
ïçut  des  secours  ilans  .son  aillii'tioni 
•mie  les  lui  procura  ;  s*il  vit  d'beu- 
rs,  il  les  dut  h  la  tidèle  observance 
Ûs  basées  sur  la  tbéocralie, 

pbétique  inaugurée  i«»'' Samuel 
|iariiculier,  que  ce  fut  une  con- 
te la  théocratie,  h  côté  du  gouver- 
il,  lequel  se  su|ïerposo  connue  un 
veau  à  une  uia(!hine  déjà  montée 
nant,  de  sorte  qu  elle  lui  servît  de 
>  sans  gêner  aucunement  son  ac- 
^u'elle  serait  régulière;  et  en  la 
ilits  ou  moins  toutes  les  fois  qu'elle 
il  îrréguliùre;  mais  sans  Tarrôter 
ndre  tout  à  lait,  afin  que  le  gou- 
civil  jouît  de  toute  la  spontanéité 
lie  il  eût  cessé  d'être  ungouver- 
ieux  et  véritable.  C'est  le  jtremier 
igc  exemple  de  celte  pondération 
que  les  sociétés  modernes  cber- 
is  si  longtemps  et  si  vainement 
élément  civil,  comme  si  un  seul 
uvail  se  servir  à  lui-même  de  ré- 
de  moteur.  * 

prêtre  avait^  dans  Tenceinto  du 
uu appartement  voisin  de  larclie 
r,  et  Saoïuel,  son  ministre  insé- 
ucbait  non  loin  du  vieillard,  [»our 
rs  prêt  à  exécuter  .^es  ordres.  Or, 
vaut  riieure  oii  Ton  avait  coulunie 
les  lam[>es    du  chandelier  d'or 
le  sanrlmiire,  Samuel  fut  éveillé 
^oix  qui  rappelait  en  prononçant 
'*'étaii  la  voix  du  Seigneui^;  et  il 
re  celle  du  poutife.  Me  voici,  car 
z  a^)p<:U^  réitondit-il  aussitôt,  en 
[it  (t  lléli.  —  Non^  mon  fil$^  je  ne 
pint  aftpelé,  dit  Uéli,  retournez  et 
môiue  (^bose  s'élant  renouvelée 
is  fois  de  la  même  mnniêre,  Héli 


finit  par  y  soupçonner  du  mystère;  mais  ne 
voulant  pa^  on  prévenir  Tenfant,  il  lui  dit 
Sêuleiuenl  :  Je  ne  tom  ai  point  appelé^  re* 
iournez  et  dormez^  et  si  vn  voun  appelle  en- 
core, tous  répondrez:  Partez^  Seit/neur,  votre 
serviteur  écoute.  Samuel  sfi  rendormit,  et  1;: 
jtiéme  voixrap[»etant  pour  la  quatrième loi>, 
ri  répondit  suivant  la  volonté  d'Héli  :  Par- 
lez, Seigneur,  votre  iertileur  écoute. 

Nous  rap|)ortons  ces  liélails  si  touchants, 
et  que  personne  n'a  le  droit  de  trouver  nu- 
nulieux,  après  que  l'Ecriture  n a  las  (tédai- 
gtjé  d'en  corjserver  le  souvenir,  f^ane  que 
dans  la  vie  des  grands  personnages  loutf:rétc 
à  l'intérêt,  jusqu'à  leur  berceau 

L'ange  du  Seigneur  dit  alors  à  Samuel  : 
Voilàqueje  vais  exercer  en  IsrnH  uneventjennce 
dont  on  ne  pourra  entendre  parler  sans  être 
saisi  de  frayeur.  Le  temps  approche  où  f  exé- 
cuterai mcn  tuenaces  envers  iiéli  et  sa  mnijoii, 
et  je  ne  les  exécuterai  pa^a  à  moitié.  Je  lui  ai 
fuit  annoncer  que  mu  main  i'nppe$antirait  à 
perpétuité  sur  sa  famiUe,  à  cause  des  prévari- 
cations e{  des  scandales  de  ses  fih,  quil  a  iuSj 
et  quii  nu  pas  empêchés.  Je  lui  ai  juré  qu  au- 
cune victime  et  aucun  hoiocaustc  ne  pour* 
raient  lui  servir  tC expiation;  il  en  sera 
ainsi  (1108). 

Samuel  s  endormit  de  nouveau,  et  le  matin 
étant  venu,  il  ouvrit,  selon  sa  coutume,  les 
portes  de  la  maison  de  Dieu,  sans  oser  faire 
part  au  vieillard  des  révélations  du  Seigneur. 
Mais  celui-ci  Tappela,  et  le  conjura  avec  priè- 
res et  imprécations  de  no  pas  lui  cacher  un 
seul  mot  de  ce  qu'il  avait  entendu.  Samuel* 
Je  raconta  donc  avec  la  plus  grande  ûdélil*, 
et  le  vieillard  se  contenta  de  réiKuidre  :  l(y 
Seigneur  est  le  maître,  qu*il  fasse  selon  qu*i« 
le  jugera  bon. 

Ici  commence,  à  proprement  prier,  la 
mission  providentielle  de  Samuel;  car  il  no 
toml>a  pas  une  seule  de  ses  [paroles,  et  tout 
Israël  les  connut  depuis  Dan  jusquà  Ber- 
sabée,  c'est-à-dire  d'une  extrémité  a  Tautre; 
Tattention  et  la  contiance  de  la  tiation  se  nor- 
lèrent  dès  lors  vers  lui;  il  fut  consîdér»i 
tomme  un  fidèle  |)rophète,  et  le  Seigneur 
continua  de  lui  a[»parallre  h  Silo  et  de  con- 
verser avec  liif,  t-e  qui  ne  fut  (kis  davantage 
ignoié  d  Israël. 

On  sait  de  quelle  manière  la  nropjhétie 
reçut  son  accom|iliNsemenl.  Les  rhtiislins 
déi'larèrenl  la  guerre  aux  iNraélites,  el  rem* 
jiorlèrent  dès  l'al^ord  une  grande  victoire. 
Ceux-ci  croyant  pouvoir  forcer  le  Seigneur 
h  se  déclarer  pour  eux,  liront  apporter  Tar- 
clie,  afin  de  la  mettre  en  léle  de  rarmée;  il.i 
furent  vaincus  de  nouveau  avec  une  grand© 
perte  d^boiimies;  rarcbe  lomlia  aux  ntains 
des  ennemis  ;  Ophni  et  Phinées  furent  tués 
en  In  défendant*  Quand  la  nouvelle  en  par- 
vint aux  oreilles  d'Héli,  il  tomba  h  la  ren- 


i  dUil  Dominus  ad  Samtideni  :  Ecc^  cjo 
^  in  Urjcl  :  quotl  <|uiciifn()uo  andiciU, 
jp  aiirc*  cjufe.  In  die  ilta  sustiti^bo  :id- 
.  amnia  qu;«'  tociitu^  sina  sufier  doniuui 
^ni,  cl  noiiifilebo.  Prx'iJixî  tMilm  ci  quoilf 
Ics^eni  domum  cjus  la  :ctcinum.  propicr 

t>ti  Mn\ici.Es.  11. 


iiûquit^itcm,  eo  quoa  noveral  Indigne  agere  Olio» 
suost  cl  non  cerripueril  cos.  Idcirco  jiirayi  doiiiui 
fïcli,  quod  iJûH  cxpiclur  iniquités  domus  rjus  vicrt- 
tTkis  et  immeribus  usque  in  «it^rnum*  (I  nr^^  m. 
!l'll.> 


873. 


SAM 


DICTIONNAIRE 


SAM 


verse  et  se  lua  dans  sa  cliule  ;  sa  bru,  la 
femme  de  Wiinées,  accablée  partant  de  mal- 
heurs subits,  fut  prise  des  douleurs  de  Ten- 
fantement  et  expira  en  mettant  au  monde 
un  fils,  auquel  op  donna  le  nom  d*lchabod, 

Sui  veut  dire  :  c'en  est  Qni  de  la  gloire  d'Israël, 
fn  sait  aussi  de  quelle  manière  le  Seigneur 
sut  venger  sa  gloire  et  manifester  sa  puis- 
sance au  milieu  des  Philistins  et  parmi  son 
propre  peuple,  lorsque  l'arche  revint  accom- 
pagnée de  présents  expiatoires. 

Héli  fut  remplacé  dans  la  grande  sacrifica- 
ture  par  se>deux  petitS'fîls  alternativement, 
Abiatnarel  Achiiob,  et  non  point  par  Samuel, 
({ai  n'était  pas  de  la  famille  sacerdotale, 
mais  qui  cependant  avait  été  ronsacré  nrôtre, 
ainsi  qu'il  nous  Taoprend  lui-môme  (i  Rea. 
11,35),  et  ainsi  quon  en  peut  juger  par  le 
jjouvoir  qu'il  exerçait  d'offrir  des  saorilices 
au  Sei  joueur. 

Le  tabernacle  et  les  vases  sacrés  furent 
transportés  à  Nobé,  où  s'accomplirent  désor- 
mais les  exercices  du  culte,  et  1  arche,  à  son 
retour,  déposée  h  Cariathiarim,  place  forte 
de  la  tribu  de  Juda,  dans  la  maison  d'un 
lévite  nommé  Aminadab. 

On  ne  s'était  pas  assez  bien  trouvé  du 
gouvernement  d'Héli,  pour  confier  la  judi- 
cature  à  ses  descendants;  Dieu  s'était  d'ail- 
leurs si  ouvertement  déclaré  en  faveur  de 
Samuel,  qu'il  fut  reconnu  sans  contestation 
'^mme  juge  d'Israël.  Il  trouvait  sa  nation 
dans  une  de  ces-phases  indéQnissables  qui 
ne  sont  ni  l'anarchie  ni  l'organisation  com- 
plète, ni  la  servitude  ni  la  liberté  absolue, 
ni  Tidol&trie  ni  le  monothéisme  pur.  Les 
Israélites  ne  payaient  plus  de  tributs,  mais 
ils  ne  pouvaient  se  rassembler,  et  leurs  pla- 
ces fortes  étaient  occupées  par  les  étrangers; 
le  sacerdoce  était  sans  pouvoir,  et  le  juge 
n'avait  qu'une  autorité  toute  morale  et  toute 
personnelle;  Dieu  n'était  pas  ignoré,  mais 
tout  était  rempli  d'idoles.  C'était  donc  une 
jiation  à  reconstituer.  Samuel  comprit  faci- 
lement qu'il  n'obtiendrait  aucun  résultat, 
tant  qu'il  ne  l'aurait  pas  réunie  dans  une 
seule  et  unique  pensée  religieuse  ;  la  reli- 

f;ion  avant  toujours  été,  et  étant  surtout  alors 
e  seul  agent  des  grandes  choses  ;  et  d'ail- 
leurs il  n'eût  été  ni  prêtre  fidèle,  ni  pro- 
phète du  Seigeur,  si  son  flme  n'avait  pas  été 
enflammée  du  zèle  de  la  gloire  du  Dieu 
d'Israël. 

Samuel  alliait  la  douceur  è  la  fermeté,  la 
prudence  au  zèle,  la  longanimité  et  la  cons- 
tance aux  grands  desseins.  Nature  calme  et 
réfléchie,  et  par  cela  même  plus  propre  qu'au- 
cune autre  à  fonder  un  édifice  durable,  il  n'eut 
ni  l'ardeur  du  guerrier,  ni  la  fougue  du  no- 
vateur. Modèle  de  vertus  et  de  simplicité,  il 
gouverna  les  âmes  avec  son  cœur  et  son  in- 
telligence, et  en  s'adressant  aux  cœurs  et 
aux  intelligences. 

Ses  premiers  soins  furent  donc  pour  l'ex- 
tirj[)ation  de  l'idolâtrie  et  de  la  superstition. 
De  Ramatha,  lieu  de  sa  naissance  et  de  son 
séjour  le  plus  habituel  depuis  la  mort  d'Héli, 
il  étendit  son  influence  jusqu'aux  extrémités 
du  royaume;  il  ne  perdit  aucune  occa.^ion 


de  se  trouver  aux  grands  jours  de 
ni  tés  à  Bethel,  à  Galgala,  à  Maspha 
de  pèlerinages  les  plus  fréquentés 
se  révéler  plus  intimement  à  tous» 
rager  chacun  à  faire  disparaître  eu; 
les  derniers  restes  de  l'idolâtrie  di 
d'Israël ,  en  leur  faisant  espérer  h  i 
protection  du  Seigneur  et  l'afifra 
ment  de  toute  servitude.  Aufertedei 
de  medio  vestri,..  et  prœparale  eor€ 
Domino..,  et  eruet  vos  de  manu  Phiii 

Cette  Conversion  difficile  ne  fut 
vre  d'un  jour,  ni  môme,  sans  dou 
d'une  année.  Nous  ignorons  coon 
temps  Samuel  y  employa  ;  mais  enl 
sultat  désiré  s'obtint  sans  secousse 
violence.  Le  moment  arriva  où  lou 
fants  d'Israël,  n'ayant  qu'un  cœur  e 
âme,  marchèrent  de  concert  dans 
de  l'innocence;  on  n'entendit  plu 
d'Astaroth  ni  de  Baal  ;  le  nom  seul 
d'Abraham,d'Isaacet  de  Jacob  se  pr 
&^ec  confiance;  et  jamais  peut-6li 
ne  vit  un  culte  aussi  exempt  de 
parmi  son  peuple. 

Lorsque  Samuel  jucea  enfin  le 
arrivé,  vingt  ans  après  la  mort  i 
indiqua  une  assemblée  générale  de  1 
à  Masphat.  C'était  en  même  temps 
lennité  religieuse  et  politique,  et  ui 
ration  de  guerj^e  aux  Philistins, 
commença  par  renouveler  l'alliance 
pie  avec  son  Dieu,  et  pour  signe,  il 
ser  de  l'eau  et  ordonna  de  la  réiia 
abondance  devant  le  Seigneur.  L'I 
ne  s'explique  pas  sur  la  valeur  myst 
cette  action,  qui  signifiait  i>eut-éft 
ablution  générale  de  toutes  les  soi 
de  l'idolâtrie.  Quoi  qu'il  en  soit,  les 
tins  ne  furent  pas  plutôt  informésÛ 
réunion,  qu'ils  s'assemblèrent  euij 
en  grand  nombre,  pour  la  disperse^ 

Samuel  l'avait  prévu;  il  avait  S 
lement,  sans  aucun  doute,  l'elfroi qi 
para  simultanément  de  cette  grande i 
blée,  car  il  ne  le  partagea  pas  lai- 
Vingt  ans  de  repos  et  de  servitude  l 
affaissé  tous  les  courages,  et  le  scavei 
défaites  passées  effrayait  encore  les 
nations.  Ne  cessez  pas  de  prier  pou 
le  Seigneur,  afin  qu'il  nous  présen 
fureur  des  Philistins,  disait  tout  d*!U 
la  multitude.  Mais  Samuel,  confiant < 
quille,  se  contenta  d'immoler  un 
sans  tache,  qu'il  fit  consumer  touteoi 
sacrifice  n'était  pas  encore  achevé,  q 
les  Philistins  se  précipitaient  avec 
sur  un  peuple  désarmé,  mais  Dieul 
der  son  tonnerre,  la  foudre  dispe 
agresseurs,  qui,  dans  leur  frayeur,] 
leurs  armes  pour  se  débarrasser  et  $ 
les  Israélites  les  recueillirent,  ets'ei 
rènt  pour  |)0ursuiYre  les  fuyards,  d 
tuèrent  un  grand  nombre;  la  nuit  se 
fin  au  carnage. 

Ainsi  Israël  fut  délivré  pour  de  1 
années  du  joug  des  Philistins,  ses  vil 
tes  lui  furent  rendues,  il  s'établit  u 
solide  et  durable.  Mais  avant  de  €ong< 


S\M 


DES  MIRACLES. 


SAM 


871 


lel  vâulul  |>rr|*éltjer  par  un 
tkilîc  1*1  iiiétiioiro  (le  ce  graml 
ij  retour  lilsraël  h  son  Dieu,  et 
s  favetirs  pI  de  la  j>rotecH(»n 
îgea  (Jonc  en  rérémunie  une 
nomma  \a  Pierre  du  .^rcourst 
et  Seu,  sur  le  lieu  même  où  le 
terminé» 

illit,  on   \\]ixXM  s'usa  vite  a»i 
5  soins  lahorieux;  car  il  ne  se 
I  seul  jour  «le  TQ\4ys:Jndîrabat 
h  diebu$  vilœitHœ,  Il  crut  iJanc 
éeharger  d'une  [►artie  de  ses 
^5  deux  llls,  Joël  et  Adia,  qu'il 
8  juges  (ians  la  vîlîe  de  Hèr- 
es plus   grands  hommes  ont 
Ris  qui  leur  ressemblent,  et  les 
lias  sages  en  toute  autre  ma- 
blquefois  ceu3t  qui  connaissent 
m  enfants.  Les  fils  de  Samuel 
iPe  dignes  de  la  conlLini-e  de 
isî  Israël  murmura-t-il  bientôt, 
s  è  demander  un  rot. 
ous  les  événements  le  mieux 
luc  à  rinsu  du  juge,  car  il  en 
Ént  de  sufjïrise  que  de  dou- 
!  qu'il  regrettai  de  perdre  pour 
pouf  sa  famille  rhonneur  bu- 
'avait  jamais  été  à  son  égard 
i  aî;cablante,  mais  parce  qu'il 
le  Seigneur   n'eût  pas  celle 
p  agréable.  11  lit  done  ce  qui 
ar détourner  lepeuple  deceile 
siïlérait  comme  funeste,  H  lui 
•il  (jerdait  celb?  douce  liberté 
rouvé  si  bien  jusque-là,  celle 
ing?î,  qui,  fileitîc  de  cliarmes 
umiiic  personne.  Ln  roi,  leur 
le  multitude  de  chariots,  soit 
mgc5,  soii  pour  la  guerre,  et 
raTOs  ûls»  pour  les  conduire. 
Jes  cavaliers  pour  sa  garde» 
pour  précéder  son  char;  co 
ns  Tos  familles^  quil  choisira 
?unesse,  pour  rattacher  h  son 
Lidra  loujours  avoir  sur  pii^d 
Hnbreusciî,  et  vous  ne  [«ourrez 
1  lil>,  soit  nour  en  faire  partie, 
onduire.  il  en  emploiera  dau- 
'  *es  (erres,  et  à  recueillir  ses 
E^u  demandera  pour  faire  ses 
>ur  labriquer  ses  armes.  Vos 
it  nas  exemples  de  mille  eni- 
y  ucmt  il  les  chargera  malgré 
s  serviront  dans  ses  cuisines, 
5  ses  oiFices;  celles-ci  travail- 
parfums,  ccHesrlà  feront  les 
ingéra  sur  sa  table,  La  gloire  et 
û  du  trône  exigeront  de  gran- 
le  monarque,  pour  y  fournir, 
«  meilleures   lerres,  il  pren- 
les  mieux  cultivées,  il  saisira 
l  plants  d'oliviers  ;   trop  beu- 
)%{  pas  pour  en  faire  (Jes  ca- 
itteurs«  Il  demandera  des  tri- 
our  rcnlrotien  de  sa  maison, 
îrs,  pour  ses  eunuques;  vous 
ledesdtmes  sur  vos  moissons, 
,  sur  vos  troupeaux.  Vos  bêles 


de  somme*,  vos  serviteurs,  vos  iiervantes, 
vos  enfants  mf  mes  seront  accablés  de  ses 
propres  ouvrages.  Vous  travaillerez  beau- 
coup, el  vous  n<*  récolterez  rien;  trop  oavés 
au  jugement  du  maître  par  Thonneur  de  le 
servir.  Vous  connaîtrez  un  jour  votre  faute» 
niais  vous  la  reconnaîtrez  trop  tard;  vous 
vous  plaindrez  h  Dieu  des  maux  qiîe  vous 
endurerez;  il  ne  sera  plus  temps,  le  S(>i- 
gneur  ne  vous  soulagera  point,  parce  qud 
vous  les  aurez  vous-mêmes  demandés. 

Tout  fut  inutile  :  lo  peuple  voulait  un  roi. 
Donnez-nous  un  roi,  tel  fut  son  dernier  cri: 
Constitue  nobi»  rtgtm^ 

Donnez-nous  un  roil  expression  sublime 
de  laconisme ,  qui  contient  un  plus  grand 
éloge  de  Samuel,  que  tous  les'livres  imagi- 
nables. Quel  était  donc  cet  homme  qui,  par 
la  seule  puissance  de  sa  vertu,  avait  concen- 
tré en  lui-mémela  volonté  tout  entière  d'une 
nation;  cet  homme  à  qui  on  demandait  des 
rois,  san^  oser  lui  f>ro(*oser  de  Télre,  tant  il 
était  au-dessus  de  Ja  royauté;  t^i  homme 
sur  lequel  des  millions  d  autres  liomraes  m 
ref>osaienl  du  choix  d'un  souverain,  san^ 
songer  même  li  lui  tra/er  dos  conditions,  ou 
à  fui  indifjuer  des  préférences!  Donnez- 
nous  un  roil  à  i|ut  donc  fut  jamais  faite  une 
panjillc  demande? 

Samuel  congédia  tes  déjmtés  du  peuple* 
sans  leur  donner  aucune  réponse  ;  il  voulait 
réiléchir  encore,  prier,  attendre  les  ordres 
du  CieL  Lo  choix  de  Dieu  était  déji^  fixé; 
ses  (Icsseins  s'étaient  arrêtés  sur  Saiiljils 
de  Cis,  de  la  tribu  de  llciijannn.  On  sait  par 
quel  concours  de  circonstances  bizarres  en 
a(>parence,  mais  toules  providentielles,  SaiH 
fut  conduit  en  la  présence  <le  Samuel,  qui  ic 
reconnut  (  our  celui  que  Dieu  lui  avait  dé- 
signé, et  le  sacra. 

11  semble  que  la  mission  du  profihête  de- 
vrait se  terminer  ici,  puisque  Israël  avait  dés 
lors  un  mallre  pour  juger  ses  différends, 
administrer  ses  alTaires,  et  le  conduire  h  la 
guerre.  Non,  elle  ne  se  termine  pas,  eliu 
change  d  objet  :  Samuel,  qui  a  été  l'arbitre 
des  nations,  devient  le  tuteur  des  rois,  sans 
cesser  d*ôtre  le  ministre  du  Seigneur.  La 
royauté  est  une  plante  jeune  en  Israël,  elle 
a  besoin  de  ses  soins,  pour  croîtra  et  se  for- 
lilier.  Israël  a  changé  la  forme  de  son  gou- 
vernenïent,  sans  changer  ses  habitudes,  et 
ce  dernier  changement  n'est  pas  Tœuvre 
d'un  jour;  Samuel  est  chargé  de  lorérer 
avec  cette  douceur  et  cette  longanimité  (juî 
le  caractérisent,  La  royauté  et  fondée,  mais 
les  relations  réjiprotiues  entre  le  peujile  et 
le  souverain  ne  sont  pas  déterminées;  Sa- 
muel est  encore  chargé  de  ce  labeur:  il  ré- 
digera !e  code  de  la  royauté;  loeuius  t$i 
icQem  ngni^  tt  icripsil  miibro. 

Mais  ce  n'est  nas  tout;  il  faut  rpie  le  nou- 
veau roi,  élu  d'une  nranière  si  extraordi- 
naire, et  qui  n'j:  avait  jamais  songé,  com- 
prenne rimportànce  de  son  rAle,  et  soit 
convaincu  lui-même  qu'il  e.M  Télu  du  Très- 
Haut;  il  faut  nue  la  nation  connaisse  lo  (hoix 
de  Dieu,  qu'elle  y  souscrive,  et  qu'elle  pro- 
clame celui  oui  doii  la  régir  désormais.  Le 


X79 


SAM 


DICTIONNAIRE 


SAM 


|cune  monarque  sera  donc  informé  d'une 
manière  surnaturelle  de  ce  qu'il  désirait  sa- 
voir, en  allant  consulter  le  Vovaht  pour 
J'autres  motifs  ;  les  événements  de  la  route, 
pendant  son  retour  à  la  maison  paternelle, 
lui  seront  notifiés  d'avance,  et  bien  plus,  il 
sera  saisi  de  TKsprit  divin,  et  prophétisera 
au  milieu  de  la  troupe  des  prophètes.  D*un 
MUtre  côté.  Je  peuple  sera  convoqué  en  as- 
semblée générale,  les  sorts  seront  jetés  sur 
toutes  les  tribus,  sur  toutes  les  familles  de 
la  tribu  désignée,  et  sur  tous  bs  individus 
de  la  famille  dont  le  nom  sera  sorti  de  Turne. 
Le  personnage  indiqué  par  le  sort  ne  sera 
pas  même  présent  à  ropération,  et  lorsqu^il 
apparaîtra  au  milieu  de  la  foule ,  il  se  trou- 
vera que  c'est  le  meilleur  de  tous  les  hom- 
mes, et  le  plus  avantageusement  partagé 
sous  le  rapport  des  formes  extérieures,  il 
faut  convenir  que  si  le  doigt  de  Dieu  n'avait 
pas  été  dans  tout  ceci,  Samuel  était  dune 
habileté  tellement  consommée ,  qu'on  n'en 
pourrait  pas  citer  un  autre  exemple. 

Cependant  tout  n'était  pas  encore  achevé  : 
il  fallait  au  nou-veau  roi  une  action  d'éclat, 
pour  conquérir  son  ascendant  sur  la  multi- 
tude, et  devenir  véritablement  roi,  selon 
toute  la  plénitude  du  mot.  Le  Seigneur  la 
lui  fournit  au  bout  d'un  mois.  Naas,  roi  des 
Ammonites ,  vint  attaquer  imprudemment 
Jabès  de  Ga^iaad  :  Saiil  remporta  une  grande 
victoire,  et  Samuel  protita  de  cette  circon- 
stance pour  convoquer  la  nation  à  Galgala, 
et  faire  reconnaître  de  nouveau  le  monarque, 
au  milieu  de  l'ivresse  des  réjouissances 
publiques  et  des  solennités  religieuses. 

Ici  le  saint  vieillard,  désirant  s'eLfacor 
lui-môme ,  et  remettre  l'administration  du 
royaume  au  pumlle  qu'il  avait  environné  de 
tant  de  soins,  adressa  une  dernière  harangue 
au  peuple  assemblé.  Après  avoir  provoi|ué 
les  dénonciations  et  les  plaintes  sur  son  ad- 
ministration à  lui-même ,  et  obtenu  de  tou- 
tes les  bouches  l'aveu  libre  et  spontané  qu'il 
n'avait  jamais  rien  reçu  pour  rendre  la  ju- 
stice ,  et  que  nul  homme  en  Israël  ne  pou- 
vait lui  adresser  le  plus  léger  reproche,  il 
retraça  à  grands  traits  les  bienfaits  du  Sei- 
gneur envers  la  nation  aux  ditférentes  épo- 
ques de  son  histoire ,  en  insistant  spéciale- 
ment sur  ce  point,  que  les  malheurs  d'Israël 
avaient  toujours  été  la  punition  de  son  ido- 
lâtrie; puis  élevant  tout  à  la  fois  ses  yeux, 
son  cœur  et  sa  prière  vers  les  cieux ,  il  de- 
manda au  Seigneur  de  confirmer  par  un 
prodige  ses  paroles  et  tout  ce  qui  avait  été 
fait.  Aussitôt  la  voix  de  Dieu  lui  répondit 
du  sein  des  nuages  en  éclats  de  tonnerre,  et 
le  peuple  pénétre  de  terreur,  et  rempli  de  la 
crainte  de  Dieu  et  de  Samuel ,  timuii  omnia 
populus  nimiê  Daminum  et  Samuelemy  le  con- 

(1109)  Dixit  autem  Samuel  ad  populum  :  Nolite 
fimere,  vos  fecistis.universum  malum  hoc  :  verum- 
tamen  uolile  recedere  a  tergo  Doniini, ,  sed  servite 
DomiDO  in  omui  corde  vestro.  Et  nolite  decUuare 
post  vaua,  quae  non  proderunt  vobis,  neque  eriicnt 
vos,  quia  vana  sunt.  Et  non  derelinquet  Doininus 
popubim  suum,  i>ropter  nomen  suum  magnum  : 
quia  jiiravlt  Domînus  facere  vos  sihî  populum. 


jura  encore  une  fois  de  prier  poi 
que  ses  iniquités  lui  fussent  pard 
qu'il  ne  mourût  pas. 

Rassurez-vous ,  répondit  Samuc 
mourrez  points  quelque  nombreuse 
vos  iniquités.  Seulement  à  Cavtf 
donnez  plus  le  Seigneur ,  et  serve: 
votre  cœur.  Ne  courez  plus  après 
idoles  y  qui  ne  vous  serviront  de 
vous  préserveront  de  rien^  parce  q 
vaines.  A  ces  conditions ,  le  Seign^ 
donnera  plus  son  peuple ,  car  Ci 
son  nom  a  été  engagé^  au  moment  i 
honorés  de  ce  titre.  Pour  moi  ^  me 
Ciel  d^un  aussi  grand  péchc\  que 
plus  prier  pour  vous^  ou  de  cesser 
seigner  les  voies  droites  de  la  jm 
gnez  donc  le  Seigneur^  et  servez-le 
de  tout  votre  cœur;  vous  avez  été 
ses  munificences  en  votre  faveur;  t 
persévériez  dans  l'iniquité ^  vous  ei 
vous  péririez  ensemble  (1109). 

Cependant  Saiil  ne  persévéra 
temps  dans  ses  premières  disposil 
années  au  jdus.  Au  bout  de  ce 
veHu  fut  mise  à  une  épreuve  doj 
pas  triompher.  Il  attendait  à  Gi 
tête  de  son  armée,  pour  livreri 
bataille  aux  Philistins,  que  Sai 
selon  sa  promesse,  offrir  avant  le 
sacriûce  propitiatoire,  afin  d'obtei 
tection  du  Ciel.  Sept  jours  s*él 
écoulés  dans  cette  attente,  Samue 
pas;  l'armée  s'était  dissipée  d*e 
il  n'en  restait  plus  que  six  cents 
N'espérant  presque  plus  de  voir 
nroiUiète,  et  craignant  d'être  fore 
battre  avant  d'avoir  invoqué  le  Se 
de  ne  plus  conserver  un  seul  se 
olTrit  lui-même  les  victimes.  Il  au 
achevé,  que  le  vieillard  parut ;(■ 
fait?  dit-il  à  Saul.  Celui-ci  lui  i 
angoisses,  et  s'excusa  sur  la  néces 
avez  fait  une  chose  insensée,  ta 
Samuel ,  et  vous  avez  transgressa 
mandements  dont  le  Seigneur,  vo 
vous  avait  imposé  Tobservance 
aviez  agi  ditTéremment,  le  SeigB 
affermissait  pour  toujours  vous 
postérité  sur  lo  trône  d'Israël,  IJ 
maintenant  la  royauté  vous  échapi 
gneur  s'est  choisi  un  homme  selon 
et  lui  a  confié  le  gouvernement  de 
pie,  puisque  vous  avez  refusé d*c 
ordres. 

On  se  demande ,  malgré  sdi 
donc  le  crime  si  grand  de  Saiil, qa 
la  perte  d'un  trône?  Etait-ce  d'oB 
criûce  sans  en  avoir  le  droit,  puisq 
pas  prêtre?  Mais,  dans  ce  cas, h 
u'aurait-elle  pas  dû,  sinon  loisci 

Absit  autcm  a  nie  hoc  peccatum  in  fk 
cessem  orare  pro  vobis,  et  doccbo  vosi 
et  rectam.  Igitur  limete  Dominum,  et  8 
veriuile,  et  ex  toio  corde  vestro.  ^U 
magnifica  quae  in  vobis  gesseril.  Qvotf 
raveritis  in  malitia,  et  Vos  et  rex  vester 
ribitis.  (/  Reg,  xu,  20  .Î5.} 


SAH 


DKS  MinAiXES. 


SAM 


&52 


Bix<olue«  au  moin*^  altc^nucr  la  i^ra- 
ft  faule?  Lorsque,  pressé  \mr  h  né- 
Povid  mangea  le  pain  sandilié  qui 
cxpo-^é  licvant  rarche»  ne  fui-il  pas 
Dieu  ne  peut  avoir  deux  j>oi<îs  et 
io5uros,  et  rEcritnre  conlierU  im\i 
jcs  de  personnes  qui  ont  olïeit  des 
^  ^îïus  ôlre  révolues  de  la  prêtrise, 
\(i  peut  ôlre  le  di^lit*  Ne  scrail-ee 
il  pour  quelque  délltince  h  Tegard 
,  que  le  hreniier  roi  dlsrnël  aurait 
e  |»crdre  larouronire,  roninie  Moiso 
Têlre  exclu  de  la  (erre  promise?  ou 
tore,  ne  serail-ce  pas  pour  quel- 
faute,  i>oui  une  sucressiûu  d'aelcs 
^sf  L*Erriture  semble  le  dire,  puis- 
itiel  iKiraît  aussi  faire  un  double  re- 
Vous  avez  fait  une  chose  in.^ensée, 
vez  transgressé  les  couiiiîantlemeiils 
Seigneur ,  voUe  Dieu,  vous  avait 
*Obse-rvanre  i  SSnUc  et/isii,  ncc  custo- 
data  Dnmini  Dri  iui  ^  quœ  prœcepit 
•I  avail-il  donc  lad  un  précepte  for- 
ûl  iie  ne  pas  ulfrir  de  sacrifices?  il 
lit  moins  d'apparence,  qu'il  en  of- 
lîouvean  plus  tard,  uotammeiU  À 
I  et  qu*il  n'en  fui  nuîlemeot  répri- 

■Étdît  un  grand  noml>re  d'injures  h 
n  les  n?uions  voisines,  M  en  était 
re  autres, fjni  s'éiatt  nionlrée  lioslîle 
ïte  provocation»  dès  le  moment  de  la 
Egypte,  et  h  laquelle  son  idolAlrio 
rîmes  avaient  attiré  une  senlencc 
[inalion  <lc  la  pari  du  Seigneur,  la 
lis  Amalécites.  Saiil  Imlançait  sur  le 
rcnnemi  auquel  il  dcvad  s'adresser 
lorsque  Samuel  vint  le  trouver  de 
je  Dieu,  pour  lui  intiuier  rordre  cie 
sur-le-champ  la  guerre  aux  tils  d'A- 
i  de  tfuit  eMeruMuer,  sans  excei>ler 
€ul  homme,  ni  un  seul  animal,  ni 
fv  chose,  N^épanjncz  r/rn,  lui  dit  le 
,  et  nt'  rnjrcKcz  rien  de  tout  ce  que 
'tz  à  détruire.  Mettez  à  mort  ftôm- 
imes^  jetmeat  gerts^  enfants  û  fa  ma- 
^ufi^  chameaux^  btcbis^ànes^  font  en- 

envahit  le  pays  à  la  Ifile  de  deux 
mille  hommes,  el  le  ravagea  d'un 
autre;  mais  le  peuple  réserva  ce 
vailtle  plus  précieux  \mmn  les  meu- 
plus  j^ras  parmi  les  troupeaux,  sous 
de  roiïrireu  sarrîlice  au  Seigneur, 
ui-mômc  accorda  la  vie  à  Agag,  roi 
tiéeiles. 

Ùe  Samuel  alla  au-devant  de  Saûl  à 
our   de  celte    terrible    expéiJilion, 

IolTrait  au  Seigneur  un  sacrifice  de 
vailles  0  pi  mes.  Saùl  courut  h  sa 
î,  en  se  félicitant  tlu  succès  et  de  la 
lîlé  qu'il  avait  mise  dans  Tobser- 
^s  préceptes  divins.  —  Mais  auels 
ne,  répondit  le  protdièle,  ces  bôlc- 
tuul  ce  bruit  de  troupeaux  que 

•Nu m-   crgr>  vado,  el  p^^rrulc  \mn1c<",   ri 

uitiv(»rs;i  ejiis  :  iion  fiurca:^  ci  •  et  wm 

^&  ex  rebu»  Ijisius  allquid  :  sed  iiilcrficc 


j'entends^?  —  Ce  sont,  ilit  Saiîl,  des  victiciet 
réservées  |>our  élre  offertes  à  Dieu;  nojs 
avons  délruit  tout  le  reste*  —  Est-ce  que  le 
Seigneur  demande  des  holocaustes  et  des 
vfetimes,  reprit  le  projduMe,  et  non  pas  pîu- 
\ùl  une  oliéissanrc  absolue  a  ses  ordres? 
LVdiéissancç  vaut  nueiix  que  les  victimes» 
et  ^emp^ess^me^t  mieux  mie  la  :^[ni«se  dçs 
béliers.  Résister  on  prétendre  le  coutraindre, 
hésiter  ou  bien  en  adorer  un  autre,  c'est 
presque  la  même  chose,  Puis  donc  que  vous 
avez  rejeté  les  ordres  du  Seigneur,  le  Sei- 
gneur vous  rejette,  vous  ne  serez  plus  roi. 
—  Vin  péché,  dit  Saiil.  en  trangressant  les 
ordres  tlu  Seigneur  et  les  vôtres:  c'était  f>ar 
crainte  du  peu(ik%  et  pour  ne  pas  lui  dé- 
jilaire;  chargez-vou?,  je  vous  en  su[iidie,  de 
mon  iniquité,  et  allons  ensemble  adorer  h\ 
Seigneur 

Samuel  refusant  d'obtempérer  ?i  cctit? 
den^ande,  se  détourna  pour  s'en  aller,  et 
Saiîl  le  saisit  par  l'extrémité  de  son  manteau^ 
qui  se  déchira.  C'est  ainsi,  dit  vivement  la 
profibcte,  que  le  Seigneur  brise  anjour- 
d1iui  le  royaume  entre  vos  mains,  el  !e 
donne  h  un  autre,  qui  vaut  mieux  que  vous. 
Celui  qui  triomphe  en  Israël  ne  vous  épar- 
gnera pas,  et  ne  se  laissera  point  Héchirpar 
vos  repentirs,  car  ce  n'est  pas  un  bommo 
pour  revenir  sur  ses  décisions. 

Ce^tendant  le  prophète,  dans  lequel  agis- 
sait I  esprit  de  Bjcu,  mais  aussi  dans  la  poi- 
trine duquel  battait  un  cœur  tout  rempli  de 
tendresse  pour  l'inforluné  monarque,  se 
laissa  fléchir  hn-m6mo,  revint  sur  ses  pas, 
rendit  à  Saûl  en  présencedes  anciens  d'Israël 
les  honneurs  réservés  aux  rois,  et  adora 
l'Eternel  avec  lui  devant  toute  l'assemblée 
du  peuple.  Il  se  lU  amener  Agag,  présida  à 
sonsu[)plice,et  le  fit  couper  en  morceaux,  en 
présence  du  Seigneur,  Knsnile  il  quitta  SaiiL 
pour  ne  plus  le  revoir;  mais  non  pas  pour 
ne  jdus  penser  à  lui,  car  il  no  cessa  ne  le 
pleurer,  et  d'invoquer  pour  lui  la  divine 
miséricorde. 

On  a  reproché  à  Samuel  comme  des  actes 
de  cruauté,  ou  même  de  férocité,  rextermi- 
nation  de  la  nation  des  Amaléciles,  el  la  mort 
d*Agag;  ces  actes  ne  sortent  cependant  |»as 
des  mœurs  du  temps,  et  de  la  manière  dont  la 
guerre  se  faisait  alors.  Il  y  avait  d'ailleurs 
un  ordre  formel  de  Dieu,  'dont  Samuel  n'é* 
tait  que  rinteri^rète.  UEcriture  sembledire, 
il  est  vrai,  que  le  prophète  exécute  lui- 
même  la  sentence,  mais  il  n'est  nullement 
nécessaire  de  s*eu  tenir  à  celte  apparence 
de  (mre  fonte,  et  il  est  h  croire  que  le  sago 
vieillard,  en  j»réscnce  d'hommes  exercés  au 
maniement  des  armes,  s'éi>argna  un  acte 
inutile  et  riilicule,  lors  même  qu'tl  n'aurait 
î»as  été  cruel  :  In  frustnconcidit  eum  Samuet^ 
ne  veut  pas  dire  qu*jl  mit  Agag  en  |*ièccs 
de  sa  propre  main. 

Samuel,  malgré  ses  prières  et  ses  larm^Si 
lie  put  obtenir  de  Dieu  la  révoc-atîon  de  la 

a  vira  osfpje  a<i  rnulicrrm,  cl  pan*iduni  nl«p»r  la* 
I  linilcfii,  lovcin  el  ovcni,  cstiadtiin  cl  usinuiu.  \l  /îry» 

XV,  ?.) 


tf5 


SAM 


DICTIONNAIRE 


SAM 


sentence  prononcée  contre  Saûl.  Et  quand 
enCn  le  moment  marqué  dans  les  desseins 
de  la  Providence  fut  arriré,  il  ftU  chargé 
lui-m£me  de  consacrer  un  autre  souverain. 
«  Jusques  à  quand,  lui  dit  le  Sei^eur,  pieu- 
rerez-vous  Siûl,  après  que  j'ai  déclaré  qu'il 
ne  régnerait  plus  sur  Israël  ?  Prenez  un  vase 
d'buiie  et  disposez-vous  à  vous  rendre 
près  d'Isaï  de  Bethléem,  car  j'ai  choisi  pour 
roi  un  de  ses  fils  (1111).» 

A  cette  révélation  inattendue ,  le  saint 
vieillard,  qui  jusque-là  n'avait  pas  hésité 
dans  l'accomplissement  des  œuvres  de  Dieu, 
hésita  pourtant,  et  chercha  des  motifs  plau- 
sibles ae  s'excuser  :  Comment  trai-je?  ait-il: 
Saiil  le,  saura^  et  me  fera  mettre  à  mort. 
Vont  ne  mourrez  pointj  lui  répondit  le  Sei- 
gneur^  vous  prendrez  un  veau  de  votre  trou- 
peau, et  vous  direz  que  vous  allez  offrir  un 
sacrifice  au  Seigneur. 

Samuel  obéit,  etsacraau  milieu  de  ses  frères 
David,  le  plus  jeune  des  fils  d'Isaï.  C'est 
le  dernier  acte  de  la  vie  publique  du  pro- 
phète; il  mourut  six  ans  après,  àl'flge  de 
quatre-vingt  dix-huit  ans,  et  sa  mort  causa 
un  deuil  universel  dans  Israël.  Il  fut  ense- 
veli à  Ramatha,  sa  patrie,  au  milieu  d'un 
immense  concours  de  peuple,  accouru  de 
toutes  les  tribus  de  la  nation.  Jamais  deuil 
})ublic  ne  fut  plus  légitime;  jamais  l'em- 
pressement et  les  regrets  d'un  peuple  entier 
ne  furent  mieux  justifiés.  La  patrie  per- 
dait un  saint,  un  protecteur,  une  lumière  ; 
Sdùl,  le  seul  frein  qui  pût  le  modérer  en- 
core au  milieu  de  ses  déportements,  David 
un  ami,  un  conseiller,  un  père  adoptif. 

Samuel  reposait  depuis  deux  années  dans 
le  tombeau,  lorsque  Siiiil,  définitivement 
abandonné  de  Dieu ,  et  au  désespoir  de  ne 
pouvoir  obtenir  une  seule  réponse  du  Sei- 
gneur, relativement  à  une  bataille  qu'il  s'ap- 
prfttait  h  livrer  aux  Philistins,  s'avisa  d'évo- 
quer son  ombre,  afin  de  lui  demander  un 
conseil  suprême.  L'ombre  du  saint  prophète 
.ui  prédit  les  malheurs  qui  devaient  lui  ar- 
river le  lendemain  ;  mais  rien  ne  put  le  dé- 
tourner de  ses  'desseins,  [et  peut-être ,  en 
effet,  la  bataille  était-elle  désormais  inévi- 
table. Nous  rapporterons  ce  fait  dans  tous 
ses  détails,  en  traduisant  de  la  manière  la 
plus  littérale  qu'il  nous  sera  possible,  te 
passage  qui  en  contient  le  récit. 

Les  Philistins  s*assemblèrent ,  vinrent  et 
établirent  leur  camp  à  Sunam  ;  SaUl^  de  son 
côté,  rassembla  tout  Israël  et  vint  à  Gelboë. 
EtSaiilvit  le  camp  des  Philistins  et  fut  effrayé^ 
et  son  caur  fut  saisi  d'un  très  -grand  éton- 
nement.  Il  consulta  le  Seigneur  y  qui  ne  lui 
répondit  ni  par  songes^  ni  par  les  prêtres,  ni 
par  les  prophètes.  Et  Saiil  ait  à  ses  serviteurs, 
cherchez-moi  une  femme  ayant  un  python,  et 
firai  la  trouver,  et  je  m'informerai  par  son 


moyen.  Et  ses  serviteurs  lui  dirent  : 
a  à  Endor  une  femme  ayant  un  pyi 
changea  donc  son  habillement ,  tt  pr\ 
très  vêtements,  et  s'en  alla,  lui  et  deux  i 
avec  lui,  et  ils  allèrent  pendant  la  nui 
femme,  et  il  lui  dit  :  — >-  Devinez  en  nu 
par  le  python,  et  évoquez-moi  qui 
dirai.  Et  la  femme  lui  répondit  :  —  V 
Saiil,  vous  savez  tout  ce  qu*ila  fait,  i 
miné  les  magiciens  et  les  devins  de 
terre;  pourquoi  donc  tendez-vous  i 
bûches  à  mon  âme,  pour  que  je  sois 
mort  ?  Et  Saiil  lui  jura  par  le  Seign 
disant  :  —  Vive  le  Seigneur,  il  ne  vo 
vera  rien  de  mal  à  cause  de  cette  chos 
femme  lui  dit  :  —  Qui  vous  évoqm 
il  dit  :  —  Evoquez-moi  Samuel.  Mais 
la  femme  vit  Samuel,  elle  s'écria  dTu 
fêrte  et  dit  à  SaUl  :  —  Pourquoi  m*e 
vous  imposé?  car  vous  êtes  SaUL  E 
lui  dit  :  —  Ne  craignez  pas:  qu'at 
vu?  Et  la  femme  dit  à  SaUl  :  —  J'ai 
dieux  monter  de  la  terre.  Et  il  lui 
Quelle  est  son  apparence?  Ellerépon 
Un  homme  avance  en  Age  monte,  et  il 
vert  d'un  manteau.  Et  SaUt  comp 
c  était  Samuel,  et  il  se  prosterna  7 
contre  terre ,  et  il  V adora.  Or  Sam\ 
Saiil  :  —  Pourquoi  avez-vous  trou 
repos  en  m  évoquant?  et  Saiil  dit  :  — 
très-embarrassé,  car  Us  Philistins  m* 
bataille,  et  Dieu  s'est  éloigné  de  nu 
n'a  voulu  me  répondre  ni  par  Vinttn 
des  prophètes,  ni  par  songes;  c'est  f 
je  vous  ai  appelé,  afin  que  wus  m'ai 
ce  que  je  dois  faire.  Et  Samuel  dit  : 
me  demandez-vous  après  que  le  Seign 
retiré  de  vous ,  et  est  passé  du  côté  i 
rival?  Le  Seigneur  accomplira  certQ 
envers  vous  ce  qu'il  vous  a  dit  par  mo 
médiaire,  et  il  séparera  votre  rofi 
votre  main,  et  le  donnera  à  David,  vo 
chain;  parce  que  vous  n'avez  pas  obi 
dre  du  Seigneur ,  ni  accompli  sa  col 
gercsse  envers  Amalec;  c'est  pouraw 
vous  endurez  aujourd'hui,  c'est  le  i 
qui  en  est  l'auteur.  Et  le  Seigneur 
Msrael  avec  vous  entre  les  mains  du 
tins;  et  demain  vous  et  vos  fils  vo\ 
avec  moi;  et  le  Seigneur  livrera  l'arn 
raël  aux  mains  des  Philistins. 

Et  aussitôt  Saiil  tomba  étendu  pa 
car  les  paroles  de  Samuel  Caraient 
de  crainte  ;  et  il  était  sans  forces,  pm 
n'avait  rien  mangé  de  tout  ce  jour-là. 

Cette  femme  entra  donc  vers  SaiU 
était  tout  hors  de  lui-même,  et  elle 
—  Voilà  que  votre  servante  a  obéi  à 
dres,  et  j'ai  remis  mon  âme  entre  vOi 
et  fai  accompli  les  commandeme\ 
vous  m'avez  faits.  Maintenant  don 
tez  à  votre  tour  la  parole  de  votre  s 


(Il II)  Dîxitque  Domuius  ad  Samuelem  :  Usque- 
qiio  tu  luges  Saul,  cum  ego  projecerim  eum  ne 
rêgnet  super  Israël?  Impie  cornu  tuum  oleo,  et 
venî,  ut  mittam  te  ad  Isai  Bethlehemitem  :  providi 
enîm  in  fllils  ejus  mihi  regem.  Et  ait  Samuel  :  Quo 
modo  vadam?  audiet  eiiim  Saul  et  interftciet  me. 


Et  ail  Dominus:  Vitulnm  de  armento  toiles 
tua,  et  dices  :  Ad  immolandum  Domino 
vocabis  Isai  ad  viclimam,  et  ego  ostendaa 
facias,  et  unges  qnenicunque  monstrav 
(/  Reg.  XVI,  1-5.) 


SAM 


DES  MIUACI  KS, 


S;m 


îm 


jt-^di  pfacer  devant  vous  une  boucfu'e 
|i/?n  (fue  mu$  preniez  de»  forces  en 
W,  pour  pauvoir  vous   en   retour- 

lirait  une  mullilude  d'observalionf 
sur  ce  passage;  mais  il  a  déjà  été 
Tun  arlide  sj'écial.  (Von.  art,  Py- 
i,  )  Kous  le  traiierons  Jonc  d'aiie 
\\us  abrégée. 

>ns ,    f^ngaMrvmîtes ,    vcnlrilnmies , 
m  Ame  tho.^e/il  n>  a  poinl  d'oLjec- 
el  égani.  Or  i*>  pouvoir  <le  parler  au 
de  soi,  r'cj^t-A-diro  h  la  ninnicTC  dos 
,  sans  faire  u  a^ze  de  la  langue  ni 
*e.«,   est   une  farullé   naturelle,  que 
[!C  perfectionne,  mais  qui  n'a  rien  de 
1  avec  la  magie,  qnoiiiue  lu  peupje 
ronlraire.  Fl  i-'esl  précisénicnl  celte 
i>yanVe  que  les  venlriloqnes  anciens 
m)cs  e?Êploiientijleurprotil,en>efa'- 
ser  poureequ'ils  ne  sont  ]:as.  {Voy, 
aiB.)   Aurait   beau  parler  nu  gosier, 
il  revenir  les  Ames  de  rautrenionfle? 
mes  des  saints  ne  sonl  poinl  dans  h\ 
i  u*\  étaient  |»otnt    niôme   nvnul  In 
J^sus-Chrisl,   D'oïl  leurs,  il   n'y  a 
,   ne  peul  \  avoir  de  lieu  pour  les 
n'y  a  de  lieu  que  pour  les  corps. 
^S  docteurs,  il  est  vrai,  entendent 
linrbcs,  où   Târae  de  Jésus-Christ 
iler  les  âmes  des  patrian.bes,  tandis 
"îorps  était  au  tombeau,  des  lieux 
ns;  mais  colle  opinion,  peu  cou- 
IX  plus  siui|>les  nolious  de  la  mêla- 
ne  Test  pas  davantage  avec  les 
ITivangiie;  car  Jésus-Clirisl,  dans 
._Jdu  mauvais  riebe,  dit  que  celui- 
i  îef  fjeux^  vil  le  pauvre  Lazare  dans 
TAbrabam.  Ei  ceci  n'est  point  con- 
te que  dit  saint  Paul  dans  sa  Leure 
\éi\en$  ^  que  Jésus-Cbrist  descendit 
\  parties  inférieures  de  (a  terre ^  car 
parle  du  curps  du  Sauveur  cl  de  sa 

Congro^alifpK  sur.t  Philisllîiiu^  rt  vene- 

nslrainctali  s*uil    in  Sun.nu  ;  t«mgn'gî4vit 

mû  ui»iv(»rs»u»  Uiarl,  ri  vi'jiil  In  lit.'UMH». 

ttil  C'A^irik  Pliitisllnim,  et  liimiUf  iL  expu* 

usnhiMs.  Coiistiluili|iie  OotiiiuuuK  cl   non 

it  ei.  ne<iue  por  sonmia,  rn»rn»e  jwr  satonlo- 

uc  per  protihctas,  l>iviliiiïe  Saiil  servis  suis: 

jUintik    miilîprrn»  luibrnU'ni    pylhon<?rn,    ri 

Bail  i.*uiii  :  esl  nmlii-r  pydioiicni  habrns  in 

plulavit  ergo  ti.ibitHni  siiuni  :  ve^HtilUR^ti^e 

PveslimrîilH,  et  aliiil  ipsi\  et  itno  viri  cnui 

icriir)n]iu^   art  niuliercui  itocle  ;  ri  ait  illi  : 

libi  ni  pytlmne.cl  suscita  mihiiiuctii  d'-trin 

lîl  nhil'ùT  ad  eum  :  Kcce,  tu  nosli  quaiU:» 

iut«  et  qu(un<Klo  eras  TÎt  lua^os.  cl  hni  i*»t«m 

î  qitnre  crj;;o  în^idians  anîir.'e  mcic,  nloi- 

[  jura  vit  ei  Saul  in  Itoininot  diccns  :  Vivtt 

,  quia    non  evcnîct  liln   nuiilquatu  njîdî 

«inc  rem.  Diiilque  ci  marrer  :  U"e"»  suf^ri- 

?  Qui  Ait  :  Sîimucleni  nùlii  suscila,   lann 

di&sel  mulier  î>aTnut'ïcïn,  citchiniavit  voce 

i  Jtxit  ad  5.1111  :  Onarc  iHiposiitsli  inihi? 

im   Saub  Dixilque  ei  rex  :  Nuli   liim-rc  : 

Kili^  El  ait  nmlicT   ad   Saul  ;  IXmjs   vidi 

Ile»  de  terra.  Dixiiipicci  :  Qualis.  esi  forma 

m  »l  :  Vir  sen«?x  ascrndiu  cl  ipse  auïiclui- 

I,  Et  intclîcxil  Saul  nncul  Samuel  rsset,  cl 


sé|>ulture,  juisqu'il  e^l  (jueslion  en  uiAmo 
teuifïs  de  nm  ascension,  qui  eut  Heu  en 
corf^s  et  en  âme;  quodautem  aêrendtt ^  quid 
eH^  ninqtiia  et  descendit  prtmum  in  inferio- 
rc$  partes  terrœ?  Et  pcuUélre  même  pnlé^• 
raiUon  entendre  ces  paroles  de  la  descenld 
de  Jésus-Cbrist  sur  l«î  terre  par  son  incarna- 
lion,  ce  qui  est  jilus  probable.  Si  donc  TAmo 
de  Samuel  n'était  |  as  dans  la  terre,  couiment 
Kl  jivthonisse  l'en  aurait -elle  vu  sortir? 
Tout  ceci  est  dit  en  conformité  des  croyances 
po|)ulaires,  dans  lesquelles  il  ne  faut  chcr- 
cber  ni  des  règles  de  foi ,  ni  des  raisonne- 
ments de  philosophie. 

Vn  devin  pourrait-il  faire  descendre  les 
âmes  des  bienheureux  du  séjour  glorieux 
de  leur  repos?  Ce  serait  une  impiété  de  lô 
soutenir,  et  une  stupidité  de  le  croire. 
Conimml!  les  saint?  ne  seraient  pas  en  sû- 
reté dans  le  ciel  1  Une  femme  pourrait  le» 
en  arracher  h  sa  fantaisie  l  —  Mais  le  dé- 
mon? —  1^  tlémon  eïuore  moins.  Ab!  si  lo 
démon  pouvait  ain>i  troubler  le  eiel  h  s* 
guise,  Kî  ciel  deviendrait  bientôt  un  enfer. 
KVnnemi  d%  Dieu  et  des  saints  en  ferait  do 
belles!  Mais  qui  Jonc  a  rêvé  toutes  ces  fo- 
lies? Ft  comment  de  lelles  puérilités  ont- 
elles  jaaiais  pu  être  disculées  sérieusement? 
Kt  ce  n*esl  pas  tout  d'arracher  du  lieu  de 
leur  séjour  les  âmes  des  morls»  il  faudrait 
les  rendre  visibles  aux  yeux  des  hommes; 
ce  qui  serait  un  second  n'urade.  Mais  encore 
visibles  fsous  quelles  formes,  puisque  les 
iimes  n*ont  j^oint  de  formes? 

Il  esl  une  ol»jcction  plus  sérieuse  et  plus 
grave*  De  saints  et  savants  docteurs  unt 
pensé  que  Dieu  même,  dans  la  circon- 
statïce  uont  il  est  question,  avait  commandé 
à  Sautuel,  h  Toccasion  des  évocations  de  1| 
pytlronisse»  d*«pparaltre  à  Saîil,  pour  lui 
donner  un  dernier  avertissement,  ci  le  por- 
ter h  la  pénitence  avant  la  mort.  Cette  opi- 
nion   est    assurément    di^^ne  d'un    grand 

bicliuavil  se  sriper  facicm  snam  iu  terra,  cl  înUnra- 
vil,  Dixil  auiem  Samuel  ad  Saul  :  Quarc  inquîc- 
lâslimeiil  8ti}5rii;ircr?  Et  ait  Saul  :  Coarcirjr  nimié: 
siqyidem  PhilisUiiim  pugnanl  a*ÎVLTsnu»n:c.rl  IVus 
retT^sil  a  me,  cl  exaudire  me  noiuil,  nequc  in  ittaiiu 
[irophctarnm,  iicc|ne  j>er  souuiîa  ;  vocavi  crgo  U*. 
ut  ohiondcres  milji  H»id  ta<  iam.  F4  ail  Samuel  : 
Quid  inlcrrogas  me,  fium  Douiinuî*  reccf^scril  a  U\ 
et  iransicril  ad  îcnniluni  tunni?  Facict  enini  lil»i 
Dmninus  sLcut  locuUis  i's.1  in  manu  mea,  cl  scindct 
regnnm  luum  de  mami  tua,  rt  dabil  illmJ  pro\imo 
luo  David  :  Quia  non  fvlie*listi  nn*\  Dumini,  neqfu^ 
fecisti  iram  ruroris  ejus  iu  Aruaicc.  iilrirco  ipioil 
païens,  fec'it  litû  bominusliodic.  El  dalvil  l>omuniî% 
cliam  Israël  icrtmi  iu  niaiiUi»  Fl»ilisll»iim  :  eras  au^ 
lc*m  lu  n  Itlii  tui  u  ecnur  crilii»  ■  scd  cl  castra  Uracl 
liadt!l  l»umimis  in  manus  Hiilislhiim,  Slalimq"e 
Saul  (Cl  util  pcjriciiUHÎn  leiTani:  e^timiii'ral  enim 
verba  Samuclis  :  ri  robnr  nm  crnl  iti  co,  ip»b  nm* 
romeiipral  pancm  itna  die  illa.  Inj^ressa  est  ilaiiuo 
mulicr  illa  ad  Saui  (couiurbalus  cnim  «*ral  valdei, 
dîxitquc  ad  enm  :  Bcrc  ob^tlivil  am  illa  tua  vmi 
Inae,  clposui  animammeam  in  mamimea  :  el  auclivl 
scrmones  lues»  qno*  lortitus  ci»  ad  me.  Nnnc  it!>'er 
mût  et  tu  vm-rut  luinWx  im\  H  ponam  «oram  Ut 
luiccelbm  pmds.  ul  l'umcdrus  convalfscas.  cl  »w)5- 


^1 


SAM 


DICTiOMNAIRE 


SAM 


respect  y  nième  de  la  part  de  ceux  qui  ne 
l'admetlont  pas.  Pour  nous,  elle  nous  pa- 
rait la  plus  sage;  mais  voici  ce  qu'on  y 
répond  :  Dieu  a  défendu  dans  sa  loi  de  re- 
courir aux  devins,  il  a  répété  cette  défense 
3Î  plusieurs  reprises;  il  a  ordonné  de  mettre 
à  mort  tous  les  devins,  sorciers,  magiciens, 
augures  et  généralement  tous  les  chercheurs 
d'avenir  quel  que  soit  leur  nom;  or,  peut-il 
ratifier  la  violation  de  cette  loi  par  un  mi- 
racle? Consacrer  d'une  manière  si  éclatante 
l'invocation  du  démon  et  tous  les  préjugés 
criminels  dans  lesquels  le  peuple  croupit? 
S'il  voulait  donner  au  coupable  un  avertis- 
sement suprême,  n'avait-il  aonc  pas  d'autres 
moyens?  Dieu  avait  refusé  de  le  donner  cet 
avertissement,  lorsqu'il  lui  avait  été  de- 
mandé par  la  voie  légitime  des  prêtres  et 
des  prophètes,  et  ce  qu  il  n'avait  pas  accordé 
aux  humbles  prières  de  ses  ministres,  l'ac- 
corderait-il  aux  pratiques  démoniaques  de 
deux  inf&mes  personnages?  Si  le  crime 
réussit  ainsi  où  la  prière  a  échoué,  qui  ne 
sera  tenté  de  se  clire  :  soyons  criminels? 
Examinons  de  plus  près  le  récit  de  l'Ëcri- 
ture.  % 

D'abord  Saiil  ne  voit  rien,  la  ventriloque 
seule  est  censée  voir  quelque  chose  :  Que 
voyez-vous,  lui  dit  le  roi?  —  Un  personnage 
qui  sort  de  terre.  —  Quel  est-il?  —  11  est 
vieux  et  porte  un  manteau.  -—C'est  Samuel; 
et  aussitôt  Saûl  s'incline  jusqu'à  terre  et  le 
salue.  Jusqu'ici  Saûl  n'a  rien  vu,  cela  est 
évident,  voit-il  quelque  chose  ensuite? 
l'Ecriture  ne  le  dit  pas.  —  Faisons  encore 
attention  à  une  autre  circonstance  :  Saiil 
tombe  en  défaillance  de  frayeur  et  de  fai- 
blesse; la  sorcière  revient,  elle  enrre  au  lieu 
où  il  était.  —  Elle  était  donc  absente  jus- 
que-là, et  la  scène  se  passait  derrière  la 
toile,  comme  aux  théâtres  de  la  foire,  ou 
comme  à  TOpéra.  —  Saûl  se  serait-il  laissé 
jouer  de  la  sorte?  —  Pourquoi  non?  ce  pâtre 
devenu  roi  n'était  ni  un  esprit  fort  du 
XVIII*  siècle,  ni  un  savant  du  xix».  S'il 
avait  été  un  tant  soit  peu  esprit  fort,  il  ne 
se  ferait  pas  adressé  à  la  py thonisse  ;  et 
Teût-il  été,  qu'il  n'en  aurait  pas  moins  été 
joué,  comme  le  fut  Frédéric-iSuillaume,  roi 
de  Prusse,  en  1792,  par  Fleury,  de  la  Comé- 
die-Française,  qui  lui  apparut  sous  les 
traits  de  son  oncle,  Frédéric  le  Grand; 
comme  l'étaient  quelques  siècles  après  Saûl 
les  magistrats  d'Alexandrie  par  les  prêtres 
d'Egypte,  qui  leur  faisaient  apparaître 
Osiris  par  des  procédés  fantasmagoriques, 
pour  les  mettre  d'accord,  ainsi  que  nous 
rapprend  Damascius.- (Foy.  Ap.PuoT.  BiblL^ 
cod.2fca.)  V     ^     i 

Le  commentateur  Tîrin  ne  craint  pas  de 
flétrir  d'une  note  de  témérité  l'opinion  que 
nous  exposons  ici  ;  mais  cette  témérité,  on 
peut  l'oser,  et  cette  flétrissure,  on  peut  l'ac- 
cepter, après  Eustate,  saint  Jérôme,  saint 
Cvrillo  d'Alexandrie,  et  plusieurs  autres 
pères.  Ce  n'est  pas  la  difficulté  la  plus  grave; 
on  dit  ; 

Si  ce  n'était  le  véritable  Samuel,  et  si 
cette  femme  n'était  .pas  inspirée  de  Dieu  ou 


du  démon,  comment  a-t-elle  annoncé  d*iine 
manière  si  juste  ce  qui  devait  arriver  le 
lendemain?  —  Réponse  :  Elle  n'était  ps 
inspirée  du  démon,  par  la  raison  que  le  dé- 
mon ne  sait  pas  Tavenir  ;  c'est  un  point  de 
doctrine  établi  par  les  théologiens  les  plus 
sages,  entre  autres  par  Benoit  XIV,  dans 
son  traité  de  la  Canonisation  des  saints;  et, 
d^ailleurs,  la  sainte  Ecriture  )c  dit  [)OsitiT^ 
ment  en  portant  ce  déS  au  démon  et  i  ses 
agents  :  Annoncez -nous  Favonir,  et  nooi 
conviendrons  que  vous  êtes  des  dieux  ;ii- 
nuntiate  quœ  ventura  sunt  in  faturum^ii 
sciemus  quia  dii  estis  vos.  (Voy.  ha,  «j, 
23.)— En  outre,  la  prophétie  n'est  pasd'uric 
exactitude  parfaite;  mais  le  fût -elle,  on 
pourrait  admettre  que  la  pv thonisse  pro- 
phétisa à  son  insu,  comme  Pilate,  iorsqéll 
dit  que  le  Christ  devait  mourir  pour  le  sw 
du  peuple,  ou  contre  sa  volonté,  comni 
Balaam. 

Au  surplus,  la  défaite  de  Saul  était  iacili.: 
h  prévoir,  vu  l'état  de  son  flmc  et  rabscae^' 
de  toute  réponse  de  la  part  de  Dieu.  LeniP- 
plus  peut  se  trouver  vrai  par  hasard,  et tt 
ne  serait  pas  la  première  fois  qu*un  derii 
aurait  rencontré  juste,  quoiqu'il  en  exista 
peu  d'exemples. 

Le  texte  de  Y  Ecclésiastique  précédemmeol 
cité  offre  une  difficulté  plus  grande.  Kiii 
on  croit  pouvoir  y  répondre,  sans  manquer 
de  respect  k  l'auteur  inspiré,  qu'irparle  ki 
conformément  aux  croyances  populaires, 
comme  Josué,  lorsqu'il  commandait  au  snk 
leil  de  s'arrêter  ;  comme  l'auteur  du  iint 
de  Job,  lorsqu'il  cite  l'indifférence  de  rti^_ 
truche  pour  ses  œufs;  comme  Davidtta^ 
qu'il  fait  allusion  au  basilic,  qui  se  bodek 
une  oreille  avec  l'extrémité  de  sa  queaejl 
applique  l'autre  contre  la  terre,  povl^ 
})as  se  laisser  endormir  à  la  voix  du  fjÊii 
comme  Isaïe ,  lorsqu'il  parle  des  OMir* 
taures  et  des  satyres;  comme  Jérémieil^ 
qu'il  compare  le  peuple  juif  à  la  lânf 
qui  allaite  ses  petits.  Les  lamies,  lessa^RSp 
.  les  onocentaures ,  les  basilics  sont  du 
monstres  fabuleux  ;  mais  TEsprit-Saint  |7 
fait  pas  moins  allusion,  parce  qu'ils  a?aiàl 
de  la  réalité  dans  le  langage  et  dans  l'iml' 
gi  nation  du  peuple.  (Voy.  Job  xxxix,  m 
—  Ps.  Lvu,  5;  —  Isa.  xxxnr,  U;- 
TfiTf^n.  IV,  3.) 

L'Ecriture,  en  parlant  du  fait  relatif  à  Fé* 
vocation  de  Samuel,  le  rapporte,  conuBl. 
toujours,  sans  commentaire  :  c'est  à  noil 
d'en  tirer  les  conséquences;  or,  Tinterpié- 
tation  la  plus  respectueuse  est  celle  (fà 
semble  la  plus  raisonnable. 

On  le  voit,  il  est  difficile  de  prendre  vâ 
parti ,  et  il  serait  peut-être  impnident  * 
s'arrêter  à  une  opinion  trop  tranchée  sur 
cette  question.  Le  texte  de  lEcelésiastiqui 
parait  bien  supposer  la  réalité  de  Tappiri* 
tion ,  et  c'est  beaucoup  oser,  que  de  Tia- 
terpréter  autrement.  Les  pourquoi  et  les 
comment  ne  sont  guère  convenaules  quand 
il  s'agit  des  œuvres  divines.  Or  il  ne  fiot 
pas  perdre  de  vue  que,  dans  le  gouverne- 
ment de  la  nation  juive,  rien  ne  se  passait 


SAM 


DivS  MinACLES. 


SAM 


8Dd 


lèrac  niûiiiùrc  que  parluot  ailleurs. 
»orts  du  Dieu  d*!srijël  aven  son  peu- 
lent  unpnJrc  de  rlioses  entièrement 
K  rempli  de  ntyslères,  et  par  consé- 
ie  périls  [ifnir  la  raison  Iniinaine. 
Irilmc  conimunéuieiit  h  Snnuiel  le 
fS  Jtu/es  et  le  livre  de  Buih  qtii  en 
lie»  ainsi  que  les  vingt-quatre  (ire- 
hâpilres  du  fireniier  livre  des  Rois, 

contre  reUe   opinion  que  îles   oh- 

peu  sérieuses,  qui  ne  niérilent  pas 
'^nporlées  ici.   Le  livre  du   Règnr , 
pèce  de  code  de  la  mouarcbie  dont 
I>«rl6t  n'existe  jdus. 
issements  du  prophèîc  Samue!  fu- 

sfiorlés  de  la  Paletline  à  Consti'inl!- 
ious  l'empire  d'Arrailins.  L*KgUso 
î  rélèbre  sa  rniînioire  le  vingti^^nic 

mois  d'août, 
fsl   pas  de  ce  point  de  vue  que  Fa 

é  un  l'élèljre  inifiie,  Volney,  l'en* 
hdrné  ilu  chrisliniiisme,  auquel  la 
însjiiré  tant  ifineptics  daus  un  ou- 
mçu  avec  talent,  et  qui  fût  devenu 
'-U  œuvre  en  d'autres  mains;  nous 

parler  des  UuinfÀ,  (Foi/,   les  art. 

t  MoïsB.)  Non  content  de  cet  essai 
seul  contre  la  religion  »  Volncv  en- 
de   déligurer  l'histoire  de  Samuel^ 

%  riit-il,  du  sarrf*  dejt  roi»,  5  Tocea- 

sacre  de  Louis  X>  III,  dont  il  fut 

eu  1818.  Il  est  à  |)eine  croyable 
^lice  ait  soulTert  le  débit  fFun  tel 
le  la  magistraiure  n'ait  pas  sëvi  ron* 

ur»  et  que  le  monarque  lui-même 

Iré  cette  uisulte  à  la  reh^non,  dont  il 

lit  pourtant  restaurateur.  Ou  ajoute 

u'il  lut  le  lactuni  ave»' un  malin  plai- 

s  nous  aimcions  tnicux  eu  absou- 

lémoire. 

iir  se  donne  h  lui-même  dans  la 
e  plus  flagrant  de  tous  les  démentis, 
)Our  fournir  dès  le  début  au  lertour 
'e  de  !a  confiante  dont  il  se  rendra 
ns  le  cours  de  l'ouvrage.  «  On  nous- 

dès  Tenfance,  dit-il  en  parlant  do 

On  nous  fait  lire  dès  l  enfance  des 
ossiers,  scandaleux  ,  alisurdeç,  et 
aut  les   intcrfirétatîoris    mystiques 

ur  donne,  les  [lieuses  allégories 
Irouve,  on  les  retourne  si  bien,  que 
isâons  fiar  ôtrc  édifiés  delà  sagesse 

profonde  :  nuire  onfaore  docile  par 
ou   par   séduction,  se    plie  5  tout, 

i  tout,  elnîDlre  esprit  finit  par  n'a- 

s  le  tact  de  la  vérité  et  de  la  rai- 

bien  les  récits  bibliques  déclarés 
,  absurdes,  mis  hors  de  la  vérité  et 
son.  Continuons,  et  nous  allons  les 
cnus  com[»réhensibles,  parfaitement 
et  conformes  à  ce  qui  se  pratique 
ans  les  mêmes  pays  ;  ii  n*y  a  entre 
ion  et  la  négation  que  rintervalle 
ni.  8  Je  vous  Tâvouerai,  avant  ce 

i  V  avait  l^  pour  é«:omorf  Ibmaiili  elle- 
iiitres  diraient  Anne,  comme  toitl  le  monde. 
bêlait  l;i  mère  de  Sumud.  ci  il  n'y  a  rien 


jour»  je  ne  concevais  rien  è  la  jtlnparl  des 
événements  qui  composent  Thislnire  dts 
Juifs,  je  les  regardais  comme  appartenant  h 
tin  vieil  ordre  de  cboses,  aboli  comme  l'An- 
rien  Te^tanKid;  celte  histoire  rrAbraham, 
de  sa  famille  errante  qui  devient  un  (eufde, 
de  i-e  peu I pie  (|ui  (resclave  devient  conqué- 
rant, rli*  ces  conquérants  qui  retombent  en 
onart'hie  et  en  "servitude,  [)uis  sont  recons- 
litufs  en  monarchie  pour  se  diviser  et  se 
déchirer  encore,  tout  cela  nie  send)laît  plu- 
tôt remarquable  que  prolmble;  aujourd'hui, 
tout  cela  me  scndile  parfaitement  naturel, 
conforme  ace  auc  je  vois,  explicable  par 
Tétat  actuel,  »  L  auteur  continue  h  démon- 
trer ^  sa  manière  que  rien  n'est  plus  vrai 
que  les  récits  bibliques  déclarés  par  lui,  mi 
commencement  du  même  alinéa,  grossiers 
scandaleux  et  absurdes.  Un  [mreil  trait  doit 
suffire  ponr  donner  la  valeur  de  tout  un  li- 
vre. Essayons  cependant  un  rapide  exa- 
men. 

«  Le  gni&nl  Josué  étant  mort,  et  la  tiatiou 
n'ayant  [jîus  «raulrc  lien  d*unité  que  la  co* 
carde  que  Moïse  lui  a  donnée,  c'est-à-dire  la 
circoncision,  le  peuple  se  fraf/tioune  ci  la 
famille  sacerdotale  s'empare  du 


pouvoir  » 


exercé  concurrcmmenlavec  des  ^uffvies^  ou 
jnc^e.^,  comme  au  Jap-oiu  où  il  v  a  le  Coubo 
et  le  Datri,  dont  fun  est  le  chei  temporel,  et 
Taulre  le  chef  sfiiritueL  Mais  enfin  la  théo- 
cratie l'emporte,  cl  un  orphelin,  élevé  (»ar 
la  famille  sacerdotale  va  la  supplanter  elle- 
même  :  cet  orphelin, c'est  Samuel. 

il  Samuel,  [irétcndu  donné  de  Dieu  h  Non* 
na/u  sa  mère,  dont  riiistoire;est  raronlée  (  ar la 
Bible  avec  détails,  comme  si  quelqu'un  avait 
été  là  (lour  écouler  les  entretiens  du  grand 
praire  Héli  et  de  Hannab  (tli3),  est  élevé 
ensuite  dans  le  temide,  presque  en  étal  de 
servitude  dans  la  maison  d'Héli.  Son  Amo 
d'esclave  s'y  forme  h  Tubservation,  aux  am- 
bitieux desseins  et  à  la  dissimul.ilion,  Il  as- 
siste aux  enquetit  et  aux  division'^  intestines 
de  la  famille  sacerdotale;  il  voit  la  désalfec- 
tion  du  peuple  et  se  dit  :  Un  jour  j'en  |)rofi- 
tcrai;  aidons  aux  choses  eu  gagnant  Ta- 
mour  du  peuple,  les  circonstances  feront  le 
reste*  » 

Après  ces  préambules,  noire  auteur  fait 
une  diversion  pour  examiner  le  cafnclêre, 
essentirl  du  prêtre  en  tnui  pnys^  et  en  trace  un 
tableau  qui  n'est  pas  Halte.  —  «  Ce  sont  des 
bonuues  oiJtf/V,  aitenlifs  h  faire  lumillir  kur 
îîiarmite  ou  clinudiêre^  établis  d*abnrd  par 
artiticè  au  sein  des  sociétés  sauvages,  plus 
tnadrés  que  la  multitude,  inventeurs  des 
dieux^  wais  jongleurs^  créateurs  de  la  fan^ 
tnsmagorie^  tvràns  des  consciences  ^  issus 
d'une  cn^fc  riclio  en  vices  et  en  scandales^  no 
donnant  que  des  cérémonies  et  de  vaines 
prières  en  place  de  îa  graisse  de  la  terre  quo 
les  nations  hébétées  loi  réservent. 

«  Tels  sont  les  prêtres  ;  voyons  maintenant 
les  perfidies  de  Samuel  :  Le  texte  dit  que  Jo 

dV'lrange  u  ce  quVIle  ail  apporte  k  son  fds  le&  cir- 
constances Tocrveiilcuscs  de  sa  iiaisSiUM  c  ■  et  c  cal 
S.inuicl  qui  écrit  ba  pn*prc  histoire. 


(RH 


SAM 


DÎCTlONNAînE 


SAM 


vieillard  Héli  faisait  des  réprimandes  à  ses 
cnfanls,  mais  que  ceux-ci  ne  Técoutaienl 
point,  parce  que  Dieu  voulait  les  tuer.  Les 
tuer!  Quelle  abomination!  Jamais  Dieu  n*a 
tué  personne^  il  n'en  a  pas  le  droit.  Un 
cœur  hébreu  ^  fanatique  et  féroce  a  seul  pu 
concevoir  utie  telle  pensée.  Mais  dféjà  Sa- 
muel avait  plus  de  vinat  ans  ;  il  était  capable 
de  beaucoup  de  calculs  et  de  raisonnements; 
il  noue  une  intrigue  :  un  homme  de  Dieu 
vient  avertir  Héli  que  Jehwh  (IIH)  s'e.U 
choisi  un  autre  ministre,  et  que  ses  deux 
fils  mourront  en  un  même  jour.  Quel  est  cet 
homme  de  Dieu,  et  qui  sait  ce  qu'il  a  dit  h 
Héli  ;  à  moins  que  Samuel,  qui  l'a  envoyé  ? 
qui  a  intérêt  à  préparer  les  csnrits  h  un 
tîhangement,  si  ce  n'est  Samuel  ?  Or  l'axiome 
dit  :  celui-là  a  fait  quiavait  intérêt  à  faire.  Tout 
ceci  n'est  qu'une  rouerie,  et  il   est  probable 
que  Samuel  fui  lui-même  Thommc  de  Dieu, 
il'autant  plus  qu'Héli  était  aveugle,  et  qu'un 
aveugle  n'entend  pas  assez  clair  pour  dis- 
cerner une  voix  d'avec  une  autre.  Or  une 
autre  nuit,  Samuel  lui-même,  pour  être  plus 
assuré  que  sa  commission  serait  faite,  se  fit 
appeler  trois  fois  par  Jehwh,  et  alla  rendre 
compteau  vieillard  de  ce  que  Jehwh  lui  avait 
dit,  et  il  lui  avait  répété  la  même  chose  : 
savoir  qu'Héli  serait  supplanté,  et  que  ses 
deux  fils  périraient  en  un  môme  iour;  et  il 
n'est  pas  difliiile  de  faire  mourir  deux  hom- 
mes en  même  temps.  Or  ici  Samuel  est  à  lui 
seul  acteur ,  témoin  ,    narrateur  ;  donc  il 
fut  aussi  divulgaleui:,  atin  de  préparer  les 
voies. 

«  Avez-vous  lu  Virgile  travesti?  Dans  re 
cas,  ne  lisez  pas  le  Samuel  travesti  de  Vol- 
ney,  car  l'un  ne  vaut  pas  l'autre;  mais  lais- 
sez-nous continuer  encore  quelques  pages, 
lecteur  bénévole  ;  sans  cela  vous  ne  sauriez 
comprendre  la  haine  et  les  moyens  des  en- 
nemis du  christianisme. 

a  Enfin  voilà  Samuel  candidat  sur  le  trottoir 
du  pouvoir  y  se\on  l'expression  de  notre  au- 
teur. Une  guerre  survient,  les  Hébreux  sont 
battus  une  première  fois,  puis  une  seconde, 
'arche  est  prise,  les  deux  fils  d'Héli  sont 
♦,ués,  le  vieillard  tombe  et  se  disloque  la  nu- 
que; le  conspirateur  Samuel  se  re'âre  et  vit 
dans  l'obscurité  pendant  vingt  ans,  afin  de 
faire  parler  de  lui  et  de  se  faire  chercher.— 
Le  terrible  homme  que  Samuel,  et  qu'il  s'en- 
tendait bien  en  conspirations  l—  Les  Phi- 
listins auraient  dû  détruire  l'arche,  ce  ridi- 
cule et  insignifiant  talisman;  mais  au  lieu  do 
cela,  ils  la  placent  dans  le  temple  de  leur 
idole.  Qu'arrive-t-il?  les  prêtres  mômes  de 
ridole  renversent  Dagon  et  le  mutilent, 
afin  d'efl*raver  les  Philistins,  et  de  leur  faire 
renvoyer  1  arche,  car  les  prêtres  de  tous  les 
pays,  même; ennemis,  se  donnent  la  main, 
burvient  aux  Philistins  une  maladie  d'en- 
trailles, naturelle  au  pays  et  en  rapport 
avec  la  saison  :  c'est  l'arche  qui  la  ^cause. 


Vite,  il  faut  renvoyer  l'arche  avec  d« 
sents,  disent  les  prêtres  de  D'agoo,  afin  < 
leur  rende  la  pareille  à  l'ociasion.  L* 
est  renvoyée;  à  son  retour  en  Israèl 
tue  (lliÀ)  cinqtiante  mille  hommes 
des  villages  qui  n'en  ont  pas  cinçi  i 
Vingt  ans  se  passent  ;  Samuel  conspire 
dit  mot,  afin  qu'on  pense  à  lui.  En 
guerre  éclate.  Samqel  a  choisi  le  lieu 
réunion  et  un  jour  d'orage,  afin  qu'il  i 
Les  Philistins  attaquent  ;  il  tonne,  seU 
prévisions  de  Samuel ,  ris  sont  pris  de 
et  s'enfuient;  les  Hébreux  les  poursu 
et  voilà  Samuel  arrivé  à  son  but.  » 

Mais  ceci  peut  suRirc  pour  donriei 
idée  du  style  et  de  la  manière  de  Vm 
Continuons  à  l'analyser  d'autre  façon. 
Les  enfants  de  Samuel  n*ayant  pas  A 
sages  que  ceux  d'Héli,  le  peuple  dei 
un  roi.  L'auteur  suppose  que  ce  fut  au 
déplaisir  de  Samuel,  qui  perdait  ains 
lui  et  les  siens  le  suprême  pouvoir, 
texte  biblique  donne  à  ce  déplaisir  un 
plus  noble  et  plus  pur  :  celui  de  h 
béissance  aux  ordres  de  Dieu,  qui  i 
point  constitué  son  peuple  en  royauté 
que  fait  Samuel?  il  choisit  pour  roi 
homme  de  guerre,  qu'il  savait  être  i 
ble,  afin  de  ne  conférer  que  le  titre 
garder  pour  lui-môme  la  royauté  eB 
A  cet  effet,  il  s'entend  avec  Kis,  pi 
Saûl  et  avec  son  domestique,  pour  se 
en  rapport  avec  Saiil,  à  I  occasion  d*a 
égarées,  afin  de  bien  constater  l'incap* 
Saul.  Quand  il  l'a  bien  connu,  il  le  si 
secret,  non  parce  que  ce  sacre  confèn 
que  chose,  mais  pour  frapper  son  in 
tion;  dirige  le  sort  et  dispose  le  ri 
pour  tromper  le  peujde  ;  car  le  peupi 
comme  tous  les  peuples  du  monde,  i 
et  modernes,  était  entêté  de  la  divi] 
Enfin  Saiil  est  roi,  et  Samuel  a  un  ] 
des  plus  idiots,  ou  qu'il  croit  tel. 

Nous  ne  suivrons  pas  notre  autcn 
ce  qu'il  dit  à  cette  occasion  des  pro 
et  de  l'esprit  prophétique,  qu'il  e 
avec  la  frénésie.  Nous  en  avons  par 
lears.  (Voy.  l'art.  Prophétie.) 

Cependant,  il  se  trouve  en  Israël  U' 
de  mécontents  oui  ne  veut  pas  recoi 
Saul,  et  Samuel,  afin  de  se  ménagi 
issue  de  ce  côté,  si  Saiil  lui  cause  « 
du  chagrin ,  établit  un  mahsfat^  ou 
royal  tellement  absurde  et  tyrannique 
nouveau  roi,  s'il  vient  à  en  user,  se 
bien  vi.te  odieux  à  son  peuple. 

Or  Samuel,  en  agissant  ainsi,  allait 
toment  contre  l'esprit  même  de  1 
contre  les  prescriptions  de  Moïse.  Cai 
aa  xvir  chapitre  du  Deutéronome  ai 
glé  d'une  manière  très-différente  le 
royaux,  pour  le  jour  où  Israël  se  ch 
un  roi. -Et  l'auteur  cite  le  texte  de 
et  en  conclut  que  Samuel  était  un  p< 


(i  i  14)  (Testla  troisième  manière  dont  notre  auteur 
ëcrii  le  nom  du  dieu  dlsraél. 

tliiS)  L*Ecriturc  ne  dit  pas  que  Parche/tta,  mais 
que  Dieu  frappa  cinquante  mille  personnes.  Frapper 


et  tuer  nVst  pas.  la  même  chose,  et  la  tim 
hupicllc  il  faut  chercher  les  cinquante  milk 
n'est  pas  a«  lignée. 


SAM 


DES  Mnt^CLKSb 


SAM 


894 


en' concluons,  nous,  que  raiilonr 
^!,  puisqu'il  ne  sVipcrçoil  pns  que 
j>hélie  faite  mille  ans  h  l'avarie*^,  Pt 
^nce  tout  ce  qui  sep«s,sernit  en  reUc 
démontre  que  ce  ne  sonl  ni  des 
sacerdolflles  nidcsionderies,  mais 
feins  arrêtés  dans  îa  vijloulé  divine 
it  s'accom^dir  en  leur  lemps.  Voirr, 
»,  celle  iinfjortanie  f»ro|diélie,  si 
lie  pour  celui  qui  larap|mlie, 
(trous  serez  tntré  enpossessfoii  du 
te  Seigneur  votre  Dieu  vous  destine^ 
es  une  kabîiation  incontestée  ^  vous 
f  rtux  avoir  un  roi  ausn  bien  que 
ns  d'alintour,  vous  étabtirez  celui 
igneur^  votre  BieUy  miru  désigné  du 
de  von  frères.  Tous  ne  choisirez 
\  roi  d*une  antre  nation:  mais  seule- 
la  vôtre.  Votre  roi,  un  fois  établi^  ne 
^ra  point  sa  carnhrtv,  de  crainte 
confiant  d^ms  la  force  de  cette  ar- 
'  rntntne  te  peuple  en  Egypte^  non- 
b  défense  du  Seigneur^  tpti  ne  veut 
vous  reveniez  jamais  par  ce  che^ 
%*aura  ni  un  grand  ii>mArf  d'épouses, 
liraient  son  dme,  ni  de  grandes  ré- 
or  et  d'argent.  Mais  son  pr éviter 
Tés  son  instatlation^  sera  de  trans- 
ur  son  usage  ce  même  Deitkro- 
imt  il  recevra  un  exemplaire  de  ta 
anciens  de  ta  tribu  lévitigue ,  et 
serrera ^  soigneusement  le  lisant  tous 
de  sarie,  afin  d'g  apprendre  ù  crain- 
igneur  son  Ditu^  et  û  garder  les 
ttemcnts  et  les  prescriptions  conte- 
la  loi.  //  prendra  garde  que  son 
jH/ïf  jiùint  d*Hn  vain  orffueil  an- 
êvi  frères;  il  ne  déviera  m  adroite 
he^  afin  de  régner  longtemps  sur 
I  et  sapfislérité{\ii(j), 
h  la  projihélio,  claire,  précise,  et  non 
finme  le  prétend  notre  auteur,  un 
abliîîïaiil  le  droit  du  roi,  mais  de 
^commandaltons,  qne  U\  roi  futur 
ra  ou  négligera,  suivant  qu'il  le 
on  dans  son  libre  arbitre. 
De  les  temps  annoncés  ici  i-ar  Moïse 

Iijto  iitgfcssiis  fueris  terrain,  fpiii m  Domi- 
tinis  daliil  Ubi  ei  possetleris  eaiiii  lialHl.!- 
'in  illa,  et  diïLcris:  ConsLitiium  super  luc 
^k•ut  liuhcnt  omnes  ihit  tjiicnilnni  na- 
Aun  conslitucii,  <[i\em  bùiiùnus  Dcim  tu  us 
t  nnincrn  frutnini  tuoruniu  !Soii  poleris  al- 
ntts  Imniinein  regcm  faccn?,  ipii  non  &tl 
is.  Cuinipie  fuerit  consliliilus,  imn  imilli- 
tlii  cquas,  ni^c  rediicci  pO[iultiiii  in  /Eg)' 
lîit.iUis  numéro  sul!eviUii!».pr;cserlin»  rum 
praîccpcnl  vobis,  iit  noqHiii|n:im  aniplins 
fm  vinni  rcv(»rt;innni.  Non  li:djcbit  ii\nrcs 
«jmc  atîiciajit  aniitiini  ejus,  tU'{\ïio.  ar^^rnli 
rncnsa  poudcra,  Postiptain  atitc:ti  scilcril 
ppni  snî,  ilescribct  silii  bculcronnmiuiii  le- 
nt volimtîne,  atTiplens  cimnplar  à  saccr- 
ir?ilic:c  triltis.  El  haÏKîbil  scciiin,  trafique 
libus  diel>iis  vitic  sii:r,  iildiscat  liiueic  l)o- 
*uiïi  an  II  m»  et  ciisiodire  vcrbn  et  ce  rem  o- 
qu;c  in  Icgc  piTrcpla  sunl;  Nec  clevotur 
1  Miperlïiain  stipc^r  uatres  suog,  ne<{ucdr» 
|>at1iMii  dc%téram  vel  BÎiiiiitrani,  ni  longci 
Agiiel  ijisecUiliiejiis,  snp4?r  IsracL  \lh:uL 
00 


sont  accomplis,  Te  peuple,  ainsi  qu'il  est 
prédit,  réclame  un  roi,  Samuel  le  choisit  nu 

milieu  de  la  nation»  après  la  désignation 
qui  lui  en  a  été  laite  de  Dieu  même;  mais 
avanl  de  rétablir  défunlivcmenl,  cl  afin 
(rébranler  la  résolution  du  peuple,  qu'il 
trouve  mauvaise,  il  annonce  h  ce  môme 
peufde,  non  pas  ce  que  le  roi  aura  droit  do 
faire»  mais  les  vexations  qu'il  exercera  cer- 
taim^ment,  en  partie  par  la  nécessité  des 
circonstances,  en  partie  <*i  l'exemple  des 
rois  voisins.  Kt  il  dit  :  Voici  le  droit  du  roi 
(fui  régnera  sur  vous:  Il  prendra  vos  fils  et 
lesmritra  au  service  de  ses  chariots^  il  s'en 
fera  des  cavaliers  et  des  courriers  qui  précé- 
deront SCS  éfpiipages.  Il  tes  vlablira  ses  Tri- 
buns^  ses  centurions:  ils  cultiveront  ses  pro- 
pres champs^  récolteront  ses  moissons^  fabri- 
queront ses  armes  et  ses  chars.  It  prendra 
vos  filles  pour  en  faire  les  servantes  de  sa 
garde-robe^  de  sa  basse-cour,  de  sa  boulangerie. 
Il  prendra  vos  meilleurs  champs,  vos  fneil^ 
leurs  vianobles^  vos  meilleurs  plants  rf'o/t'- 
viersetics  distribuera  à  ses  serviteurs.  Il 
décimera  vos  moissons^  ro«  vignobles^  au 
profit  de  ses  eunuques  et  de  ses  serviicuts 
It  prendra  vos  srrviteurs,  vos  servant  et  ^  vo: 
jeunes  gens  d'élite,  vos  ânes  pour  tesappK' 
guer  à  ses  propres  travaux*  Il  lèvera  In 
dîme  de  vos  troupeaux,  et  vous  serez  tous 
soumis  à  sa  volonté.  Vous  élèverez  alors  vos 
clameurs  contre  te  roi  que  vous  vous  serez 
f/ioiV/;  mais  le  Seigneur  ne  vous  ecoufern 
point,  parce  que  c'est  vous-mêmes  qui  faures, 
voulu,  Kt  le  peuple  ne  voulut  pas  écouter 
la  Voix  de  Samuel^  et  tous  dirent  :  AV/?i,  won  ; 
nous  voulons  un  roi:  nous  roulons  être 
comme  tous  les  peuples  (1117). 

De  \h  il  résulte  que  ce  n'est  point  ml 
mahsfaf^  ou  droit  royal  que  Samuel  établit  : 
mais  des  menaces  qu'il  adresse  au  peuple, 
aJln  de  le  détourner  de  la  voie  dans  larpielle 
il  s'engage  en  denjandanl  un  roi.  De  sorte 
qu'il  II  y  a  nulle  opposition  entre  \hn^e  cl 
Samuid  ;  et  ici,  comme  partout  ailleurs, 
notre  auteur  ment  im[i\idenuuenl. 

Mais»  dit- il  encore,  rar  le  ^er(icnl  se  rc- 

(1117)01x11  itaqnc  Samitcl  omim  vt*rlni  D<Hnini 
ad  popiiiîim»qni  [icticra!  .i  sr^rejfcni.  Kl  ail  :  lloc  crît 
jns  rcg;s,  qui  itnpcraltiriss  (sl  vnbis  ;  Kilios  vrs'ifJâ 
l*>lkt,  n  p«u<  l  iii  ntn  ilnts  ^nis«  fa<  iriquc  sU  i  i*qu> 
4cs  t'I  pr.rctipHorcs  qiia(lrig.innu  suanini.  El  ron&U- 
lurt  sibi  tribunns,  cl  rtnïlnrioucs,  l'i  .ira tores  apro- 
nnn  quorum ,  l'i  lucssorrs  jwfïclinn,  cl  fabins  anno- 
rum  cl  cnrtiMim  siiorum.  Fdias  cpimpie  ^Cî^tras  fa- 
cici  sibi  M  nj;  lien  la  ri  as,  *!t  focarîas.  cl  paiiilkas.  Agroa 
quoifiie  vcstros»  et  virieas,  vi  olivaa  oplima  lollcit 
cl  dabu  servis  suis  Scd  ri  sogel*'S  vciiras,  cl  vi- 
nearuu»  rrdditus  addeciniitbjt,  «l  d<  l  i  inmibisclfa- 
mnlis  stiis.  Scrvos  eliain  vcstios»  et  aïKillas,  cl  j'u- 
vciics  oplinios  cl  asiiios  aufcrel,  cl  ponrl  i;i  upcro 
SïHL  Circg'sqtioqucveslros  ad<lecimal  it,  vnsqnecii- 
lis  ci  servi.  Et  rlamaltilis  ii»  die  illa  a  faelc  rcçis 
veslri»  qurmclcgislis  vobîs  ;  et  non  cxautlirt  vos  l>o- 
minus  in  dic^  ilia,  quia  jH^liïilts  vobis  rcgem.  Nobiit 
antom  jopulus  amlirc  v jccni  Samuclis,  tted  di%c- 
innt  :  Ncrpiuqiiam  :  rcx  cnim  cril  stjpcr  uo^,  El  eri- 
nins  nos  tpioquc  sicut  omncs  génies:  ri  judifabil 
nosrcx  nn«icr,  elcgredielnr  anle  uns,  cl  pugnaiiîi. 
hflh  ntïsira  pr«  n  >l»i>-  (/  Refj   vin,  lO-^O*) 


895 


SAM 


tourne  pour  mordre  le  talon  qui  l'écrase  : 
le  prétendu  récit  Je  Moïse  est  si  conforme 
h  ce  qui  se  passe  sous  le  pontificat  de 
Samuel,  qu'il  a  dû  être  fait  après  coup.  11  con- 
tient une  allusion  si  directe  aux  richesses 
et  aux  fautes  de  Salomon,  que  le  prétendu 
récit  de  Samuel  doit  encore  être  postérieur 
h  ce  monarque.  Et  comme  il  ne  parait  pas 

3u*aucun  autre  prince  que  Josias  ait  possé- 
é  un  cxem|)laire  du  Deutéronome,  celui 
qui  lui  fut  donné  par  le  grand  prôtre  Helcias, 
ne  s'en  suivra-l-ilnas  qu  Helciasiui-mémeest 
l'auteur  de  tous  les  récits  gui  précèdent,  et 
que  c'est  lui  qui  est  le  véritable  auteur  de 
la  Bible? 

C'est  tirer  une  bien  grosse  conclusion 
de  deux  faits  bien  minimes  ;  d'abord  la 
possession  d'un  exemplaire  du  Deutéronome 
î»ar  Josias  et  ensuite  votre  ignorance  avouée: 
Vous  ne  savez  pas,  dites-vous,  si  un  autre 
prince  en  eut  jamais.  Ni  nous  non  plus; 
mais  après  ? 

En  outre  :  si  votre  conclusion  est  vraie,  il 
n'y  a  donc  jamais  eu  de  Samuel;  et  alors 
supprimez  votre  livre,  qui  devient  sans 
objet. 

Enfin  si  vous  supprimez  toutes  les  pro- 
phéties qui  se  sont  accomplies  littéralement; 
supprimez  Daniel,  Agçée,  Zacharie,  Mala- 
chie;  supprimez  toute  la  Bible;  toute  l'his- 
toire de  fa  nation  juive  ;  et,  par  suite,  la 
nation  elle-même;  car  il  n'est  i)as  de  peuple 
sans  histoire,  de  famille  sans  ancêtres.  Dites 
qu'il  n'y  eut  jamais  de  Juifs  au  monde,   et 

au'il  n'y  en  a  nas  encore  maintenant.  Faites 
e  la  famille  d'Abraham  un  mythe,  comme 
vous  ave2  fait  de  Moïse  et  de  Jésus-Christ. 
Vous  serez  seul  de  votre  avis;  mais  la 
solitude  ne  vous  effraye  pas. 

Dès  le  premier  combat  qu'il  livra  aux 
Ammonites,  dit  notre  auteur,  Saiil  réunit 
autour  de  lui  trente  mille  hommes  de  Juda, 
et  trois  cent  mille  des  onze  tribus,  ou,  selon 
le  texte  grec,  soixfinte  dix  mille  de  Juda,  et 
six  cent  mille  du  reste  de  la  nation,  ce  qui 
donnerait,  en  comptant  un  homme  de  guerre 
par  six  têtes,  trois  millions  d'habitants  et 
])lus  detrois  mille  flmes  par  lieue  carrée  de 
terrain,  ce  qui  esl  impossible. 

Impossible  1  non,  car  la  Judée  compte  plus 
de  neuf  cents  lieues  carrées,  et  ensuite  ce 
chiffre  ne  dépasse  point  celui  de  la  popula- 
tion de  quelques  provinces  xle  l'Éuroiie. 
Mais  si  le  texte  des  Septante  vous  effraye, 
prenez  celui  de  la  Vulgate,  qui  n'est  que 
de  la  moitié.  Et  s'il  y  a  une  erreur  de  co- 
piste 'dans  l'un  des  deux  textes,  pourquoi 
en  tirez-vous  une  conclusion  contre  l'un 
et  l'autre?  Et  d'ailleurs  en  ce  pays  et  à  cette 
époque,  tout  homme  en  état  de  porter  les 
armes  était  soldat  et  non  pas  un  homme  sur 
six  (êtes,  comme  vous  le  dites. 

Sur  cela  vous  prêlezzratuitement  une  nou- 
velle perfidie  à  Samuel ,  en  supposant  que 
»\l  fil  reconnaître  Saiil  une  seconcfe  fois  après 
la  victoire  remportée  sur  les  Ammonites,  ce 
fut  pour  avoir  occasion  de  se  mettre  lui- 
même  en  opposition  avec  le  nouveau  roi, 
Qn  montrant  d'une  part  la  douceur  avçic 


DICTIONNAIRE 

laquelle   il 


SAM 

avait  gouverné,  et  la 


avec  laquelle  le  roi  gouvernerait.  —  Fort 
bien;  mais  est-ce  donc  aussi  par  perfidie 
qu'il  fit  gronder  la  voix  du  tonnerre  dans 
la  profondeur  des  cieux,  et  descendre  des 
torrents  de  pluie  en  une  saison  qui  ne  le 
comporte  pas  sous  ce  climat?  Vous  n'osez 
le  dire  ;  et  vous  aimez  mieux  supposer  que 
le  fait  n'eut  pas  lieu  et  que  le  récit  est  con- 
trouvé.  Mais  voyons:  quel  texte  discutez- 
vous?  Celui  du  premier  livre  des  Rois.% 
si  le  texte  est  vrai,  pourquoi  retrancbez-TOm 
ce  point  ?  S'il  n'est  pas  vrai,  encore  une 
fois  votre  livre  n'a  plus  d'objet.  Il  n'y  a  pas 
de  témoins  delà  vérité  du  récit,  dites-vouj; 
et  la  nation  donc  qui  l'a  conservé,  et  qai 
vous  l'a  transmis  ;  qu'en  faites-vous? 

Vous  argumentez  ensuite  sur  le  passage 
où  il  est  dit  que  Saûl  était  un  enifant  d  uqu 

3uand  il  commença  de  régner;  mais  e$t-Q 
onc  si  diflicile  d'y  reconnaître  une  locat'oH 
proverbiale,  qui  marque  la  candeur  et  l'ioDO- 
cence  des  mœurs  du  jeune  monarque? 

Notre  auteur  suppose  ensuite  que  ce  fot 
la  jalousie  qui  porta  Samuel  à  se  brouiller 
avec  Saûl,  et  à  lui  donner  un  rival  dansla 
personne  de  David. II  suppose  que  la  maladie 
dont  fut  saisi  Saiil ,  après  le  sacre  de  Darid, 
était  une  épilepsie  dissimulée  dès  Tenboce. 
Il  suppose,  ce  qui  est  beaucoup  plus  graie, 
et  ce  qui  nous  .entraînerait  dans  de  injp 
longues  discussions   si    nous  voulions  le 
suivre,  que  le  premier  livre  des  Jtot<n*est 
point  de  Samuel ,  mais  un  recueil  de  boali 
de  chroniques  compilé  par  Esdras.  Et  U  ei 
tire  la  preuve  de  ce  double  fait;  d'abord  qoi 
l'histoire  de  Saiil  ])aratt  se  terminer  au 0fr 
torzième  chapitre,  qui  contient  le  dénomto  , 
ment  de  la  famille  de  Saiil,  pour  reconunai?  | 
cer  au  chapitre  suivant;  car  tel  e$t,d&4  ' 
l'usage  partout  ailleurs  :  dans  la  Bibleiljh 
toire  d'un  roi  se  termine  toujours  parladt 
nombrement  de  sa  famille.  —  Cette  ms» 
est  bien  légère,  il  faut  en  convenir  ;  et  pov 
la  détruire,  il  suflit  de  répondre  :  il  en  est 
ici  autrement.  U  y  a  même  une  raison  fm 
que  le  dénombrement  soit  fait  dè^  ce  mo* 
ment  :  c'est  que  les  personnages  qui  y  sont 
dénommés  vont  entrer  en  scène. 

11  tire  sa  seconde  raison  de  ce  qu'on  voit,att 
seizième  chapitre ,  David  appelé  è  jouer  de 
la  harpe  en  présence  de  Saiil ,  q^ui  s'attache 
à  lui  et  le  fait  son  écuyer  ;  puis  le  même 
David  apparaître  au  chapitre  suivant  poor 
combattre  Goliath,  et  n'être  nullement  conna 
de  Saiil,  au  point  que  ce  prince  donne  com- 
mission à  Âbner  de  prendre  des  informatioDS 
sur  lui  et  sur  sa  famille.  Mais  la  difliculté 
est  plus  apparente  que  sérieuse,  et  d'ailleurs 
elle  est  mal  exposée  de  la  sorte.  Saûl  nes'in- 
lorme  pas  au  dix-septième  chapitre  quel  eît 
ce  jeune  homme  qu'il  a  si  bien  connu  au 
seizième,  mais  à  quelle  famille  il  apfiartieut. 
Or  il  est  bon  de  se  souvenir  premièrement, 
et  nous  le  voj  ons  par  toute  l'histoire  do  h 
Bible,  qu'il  y  avait  en  Israël  des  flim|lles 
pi  14s  ou  moins  considérées,  et  jouissant  d'une 
espèce  de  noblesse  politique,  au  milieu  de 
l'égalité  civile  universelle;  sccoudcmcnl,TW 


SAM 


DES  M[R\CL£S. 


SAN 


livcill  bien  avoir  ronnii  de  sa  (rersonno 
iriieliArpe  qnû  avail  admis  ai)  nom- 
fus  éruvers,  sans  prendre  des  iiifor- 
i  qui  né  lui  i>rc^eiilaïenl  alors  aucun 

cl  troisièmement  entin,  qu'il  avait 
ionien t,  au  <*onlraire,  d'autant  [dus 
I  à  les  prendre,  qu'il  avait  promis  sa 

mariage  à  celui  qui  vainrrait  (}o- 

I  le  sacre  serret  de  David,  Samuel 
t  entièrement  de  la  scène  pour  huit 
ans,  de  Faveu  de  notre  auteur.  Il 

ivenir  que  ce  Samuel  est  un  étrange 
îtcur»  Âlais  enfin  il  y  reparaît  pour 
ider  à  Saùl  de  déclarer  h  guerre  à 
,  espérant  y  trouver  une  oiica.sion  de 
ir  le  monarque.  Or,  Toccasion  ne  se 
»  pas,  car  Saùl  fut  vainqueur  à  son 
!C;  seulement  Sao}u€l ,  pour  jiasser 
il^  noupcT  de  sa  propre  main,  en  très- 
lorceaut,  Agag,  roi  des  Aujaléciles  ; 
îê  retira  en  boudant  contre  Saul,  de- 
wel  il  ne  cievait  [dus  reparaître, 
cela  est  atrocité  et  corjs[)iration  en 
ruteinent,  le  texte  ne  flit  pas  que  Sa- 

coupô  lui-môrae  Agag  en  morceaux. 
lébrcu  srastiph  veut  dire  simplement 

mori,  selon  la  version  des  Se|>lnnle, 

II  de  ses  firopres  mains.  C*étail  un 
bien  niéchani  que  ce  Samuel;  voiri 
ait  mie  notre  auteur  en  a  tracé  : 
isiderant  lartion  de  Samuel  mus  un 
I!  vue  général,  [politique  et  moral, 
sente  daus  son  auteur  une  réunion 
le  de  cruauté  et  d'ori^ueil ,  d'audace 
locrisie  :  un  petit  orjdielin  parvenu 

V  pour  sa  fantaisie,  l'extermination 
Dple  entier  jusqu'au  dernier  être  vi- 
isuUer,  avilir  un  roi  couvert  de  lau- 
ivenu  légitime  par  ses  victoires,  par 
iuent  de  la  nation  reconnaissante 
ix  et  du    repos  qu'il  lui   procure  ! 

Y  troubler  toute  cette  nation  fîar  un 
ient  de  prinec,  par  l'intrusion  d*un 
Élu  de  son  choix  unique,   par  Je 

qui  en  doit  résulter  et  qui  eu  ellet 
le,  au  point  que  Ton  [leut  dire  que 
rouvé  le  premier  germe  de  cette  di- 
^olitique  des  Hébreus  qui,  coiufiri- 
\s  David  et  sous  Salomon,  éclata  sous 
lent  Uohoam  et  prépara  la  perte  de 
H  en  la  déchirant  en  deux  petits 
Bs,  celui  d'Israël  et  celui  de  Juda, 
roilîi  les  fruits  de  ce  pouvoir  divin 
nnaîVf,  imprudemment  consenti  par 
de  abruti  de  superstition,  («ar  un  roi 
rs  digne  d'estime,  mais  faible  d'es- 

prolil  d*un  imposteur  qui  ose  se 
ivoyé  de  Dicu^  le  représentant  de 
tûu  Dieu  lui-même,  car  telle  est  la 
an  d'idées  qui  ne  manque  jamais 
r  quand  on  tolère  la  prennère.  » 

ne  savions  |ms  que  Samuel  eût 
ludace  jusqu'à  se  dire  i>ieu  lui-même. 
^¥ez-vous ce  qu'est  Vonclîon royale? 
va  vous  rapt»rendre.  Afjrès  avoir 

[)é  la  circoncision  en  cocarde,  il  fal- 

trouver  quelque  cho^c  pour  le  saire 
ronclion  royale,  c*est  le  tatouage. 


Oui,  Samuel  tatoua  Saiil,  Samuel  tatoua  Da- 
vid. —  Mais  la  preuve?  —  Cela  est*  f»uisuuo 
cela  est.  Les  Indiens  se  taloucut,  les  habi- 
tanls  des  îles  des  oiéans  Indien  et  Pacifique 
se  tatouent,  les  sauvages  de  l'Amérique  se 
tatouent,  les  Tartares  d'Asie  se  tatouent,  les 
noirs  d'Afrique  se  tatouent  ;  donc  les  iuîfs, 
qui  n'étaient  ni  dos  Indiens,  ni  des  Océa- 
niens, ni  des  Américains,  ni  des  Tartares,  ni 
des  nègres,  se  tatouaiei;t.  Peut-on  mieux 
et  [dus  savamment  raisonner?  «  Ainsi,  dans 
son  origine  et  dans  son  but,  la  cérémonie 
d' onction  sacerdotale  et  royale^  h  lâriuelle  les 
peuplesel  les  cultes  judaisants  aitai  Lent  une 
si  haute  et  si  myslérieiise  imporlan<'e,  n*a 
été  et  n'est  tout  sinqJement  que  le  iatouagc 
ou  le  tatouement  d* un  individu,  atin  de  le 
rendre  ineffaç^blement  connaissable.  » 

i^onclusian.  —  Le  Dieu  diis  Juifs  qui  en- 
durcit les  hommes,  leur  envoie  de  mcchanta 
espriti  et  fait  hacher  les  rois  après  avoir  fait 
exierminer  les  nations,  n*esl  pas  le  méiua 
que  le  Dieu  des  chrétiens.  Les  opinions  des 
peuitles  anciens  ne  lient  point  les  peuples 
modernes.  Les  faits  relatifs  à  Samuel ,  h 
Saùl  et  h  Davitl  n'ont  pas  de  garants.  C  esl 
un  crime  de  lèse  nation  pour  un  hotnme  do 
se  constituer  le  re[>résentant  de  Dieu,  et 
cette  [^rétention  est  d'u  despotisme,  de  la 
tyrannie,  ou  y  mène.  Toute  cor|»oration  sa- 
cerdotale est' une  conjuration  |iermanenle, 
ÏM  royauté,  loin  d'être  de  droit  divin,  ne!l 
pas  même  de  droit  humain.  Mais  si  Dieii  a 
eu  égard  h  la  volonté  du  peuple  juif  lour  lui 
donner  un  roi,  c'est  donc  par  la  volonté  du 
peuple  qu'on  doit  connaîlre  celle  de  Dieu.  Si» 
comme  il  est  constant  d'après  les  documents 
historiques,  le  sacre  des  rois  de  France  e^t 
une  iniitaiion  de  celui  des  rois  juifs,  il  doit 
^tre  fait  en  secret.  Le  sacre  transfère  au  rot 
qui  le  reçoit  la  marque  do  la  prêtrise  et  le 
place  dans  rinfériorlté  par  rapport  au  prêtre 
qui  le  donne.  Enfin  ta  morale  de  TËvangile 
n'étant  qu7irimi7i(<^  et  siniplicite\  le  faste  du 
sacre  des  rois  est  contraire  h  l'Évangile. 

Que  répondre  à  de  tels  arguments?  Il  notis 
semble  sudisant  de  les  avoir  exjfosés. 

SANG  MIUACIJLEIX.  Nous  craignions 
d'avoir  été  trop  loin  dans  nos  appréciations 
relatives  au  miratle  de  saint  Janvier,  et  nous 
redoutions  que  des  paroles  de  lilÀiuo  no 
vinsseïit  nous  atteindre  dans  notre  isole- 
ment, lorsque  la  nécessité  de  composer  cet 
article,  dès  lors  annoncé,  nous  a  conduit  b 
la  découverte  de  considérations  identique^v 
}tlus  nettement  formulées,  et  publiées  loul 
récemment  dans  un  des  ouvrages  de  la  Bi* 
htiothàiue  dominicaine,  sous  le  couvert  des» 
supérieurs  actuels  de  l'ordre  :  savoir,  TUis- 
loire  des  reliques  de  saint  Thomas  d'Anuin^ 
par  E.Cartier.  Nous  les  citerons  en  leur  lieu; 
tnais  nous  sommes  bien  aise  de  nous  raeltro 
h  l'abri  dès  l'abord  sous  l'autorité  si  respec- 
table lie  la  savante  et  [deuse  société* 

LTtalie  est  le  théâtre  d'un  genre  spécial 
de  mirat'les  permanents  qui  donnent  lieu 
aux  railleries  des  incrédules,  et  il  est  dou- 
teux que  la  religion  lire  plus  de  bénéfice  en 
cette  ocrasian  de  rbumble  piété  dessimpl^s. 


809 


SAN 


DICTIONNAIRE 


SAN 


3u*elle  ne  ressent  de  préjudice  des  attaques 
es  IndévotSy  dont  les  coups  portent  toujours 
plus  haut  que  leur  but  apparent.  S'il  ne  nous 
appartient  pas  de  censurer  ce  que  l'Eçlise 
tolère ,  nous  pouvons  le  dire  du  moins  : 
nous  serions  heureux,  dans  l'humilité  de 
dos  désirs,  de  voir  retrancher  tout  ce  qui 
n'est  pas  amplement  justilié.  Si  TEglise  per- 
dait en  cette  circonstance  plusieurs  reliques 
peut-être  véritablement  saintes,  elle  de- 
viendrait invulnérable  de  ee  côté,  et  il  nous 
semble  qu'il  y  aurait  proQl . 

11  y  a  a  Rome  des  congrégations  savantes 
et  vénérées,  pour  juger  de  la  valeur  d'un 
rite  liturgique,  d'un  livre  qui  n'aura  de  cé- 
lébrité que  celle  de  sa  condamnation,  pour 
décerner  à  un  pieux  personnage  le  titre  de 
saint  et  discerner  entre  miracles  et  miracles; 
et  il  n'y  en  aurait  pas  pour  juger  de  Tau- 
thenticité  de  relicjues  en  l'honneur  desquel- 
les de  grandes  églises  brûlent  la  cire  et  V en- 
cens, pour  terminer  en  cette  matière  des 
prétentions  rivales,  empêcher  que  la  dévo- 
tion des  peuples  ne  s'égare  dans  son  objet, 
rassurer  la  piété  des  gens  qui  aiment  à  rai- 
honner  leur  adhésion,  suivant  le  conseil  de 
l'Apôtre  (1118),  et  ôteraux  adversaires  jus- 
qu  au  prétexte  d'une  parole  injurieuse  ! 

Ces  réflexions  préliminaires  nous  sont 
inspirées  par  celles  qu'on  va  lire;  nous  n'é- 
crirons pas  une  dissertation,  il  en  faudrait 
autant  qu'il  va  se  présenter  de  questions  di- 
verses, et  ce  serait  alors  un  long  traité  à  en- 
treprendre ;  sans  compter  qu'il  nous  serait 
impossible  d'en  recueillir  tous  les  éléments. 
Nous  nous  contenterons  doncd'ei|)oser. 

On  lit  ce  qui  suit  dans  le  Traité  dei 
sciences  occultes  d'Ëusèbe  Salverte. 

«  En  Provence  au  xvii*  siècle,  lorsqu'on 
approchait  du  chef  prétendu  de  sainte  Made- 
leine, une  fiole  censée  remplie  de  son  sang 
solidifié,  le  sang  se  liquéfiait  et  bouillonnait 
soudain.  (V.  Longueruana,  1. 1,  p.l62.)  Dans 
la  cathédrale  d'Avellino,  le  sang  de  saint 
Laurent  (t;oya(/e5  de  Swimburn,  i.  I,  p.  81), 
le  sang  ae  saint  Pantaléon  et  de  deux  autres 
martyrs  àBisseglia(t6td.,  p.  165)  piéfi^fc'ôii'i^r 
le  même  miracle.  Aujourd'hui  en<tore  à  Na- 
I)les,  on  voit,  chaque  année,  dans  une  céré- 
monie publique,  quelques  gouttes  de  sang 
de  saint  Janvier...  etc.  On  peut  opérer  ces 
prestiges  ca  rougissant  de  1  éther  sulfurique 
Éivec  de  l'orcanetto  ;  on  sature  la  teinture  avec 
du  sperma  ceti.  Celte  préparation  reste  figée 
à  10  degrés  au-dessus  de  la  glace,  et  se  fond 
et  bouillonne  i  20  degrés...  à  ce  tour  de 
physique,  que  l'on  joigne  un  facile  escamo- 
tage, et  chaque  année,  à  Naples,  les  reliques 
de  saint  Jean-Baptiste  verseront  du  sang 
(PiLATi  DE  Tassulo  ,  Vouages  en  différents 
nays  de  r Europe,  1. 1,  p.  350),  le  sang  ruissel- 
lera d'ossements  desséchés  de  saint  Thomas 
d'Aquin,  et  prouvera  l'authenticité  de  ces 
reliques,  révérées  par  les  moines  de  Fossa 
^uova  (près  de  Piperno  ;  Id.  t6td.,  p.  3^5- 
350)  ;  les  ossements  de  saint  Thomas  de  To- 
lemino,  offerts  sur  l'autel  à  la  vénération 


des  fidèles,  rempliront  bientôt  de  sang  uq 
grand  bassin  d  argent,  qu'aura  placédessoos 
ia  prévoyance  des  prêtres.  (Le  P.  Labit, 
Voyages  à' Espagne  et  d'Italie^  t.  IV,  p.  100.) 

1*  Sainte  Madeleine, 

Voici  le  passage  du  Longueruana  dont 
notre  auteur  entend  parler:  «  LeP.  lion- 
faucon  m'a  conté  qu  étant  à  Naples,  quand  < 
on  approcha  le  sang  de  saint  Janvier  ae  soi  ; 
chef,  tout  le  monde  cria  miracle;  et  quMI  ft 
à  peu  près  comme  les  autres,  de  peur  d'être 
lapidé,  quoiqu'il  ne  vit  rien  du  tout.  Ih  en 
font  de  même  en  Provence  au  chef  de  la 
Madeleine  dont  ih  approchent  aussi  uq« 
fiole.  »  {Longueruana,  1. 1,  p.  Ifô.) 

Les  Bollandisles  ne  disant  rien  de  ce  doy 
nier  miracle,  nous  avons  été  obligé  do  recovi 
rir  aux  historiens  de  la  localité,  et  nousavoM^ . 
rencontré  ce  qui  suit  dans  un  des  ouvragBi^ 
du  P.  Beboul. 

«  Au  pied  de  la  dite  ch&sse  (contenant  fe;! 
chef  de  sainte  Madeleine  dans  l'église  dâ 
Frères  prêcheurs  de  la  ville  de  Saini-Maxi> 
min  en  Provence)  on  voit  une  petite  phioln 
en  cristal,  dans  laquelle  il  y  a  de  petitti 
pierres  trempées  dans  le  sang  de  Nôtre  San^ 
veur,  que  sainte  Madeleine  ramassa  ^ons 
l'arbre  de  la  croix,  lesquelles  (>araissent  ro» 
ges  extraordinairement  lé  Vendredi^iiily 
depuis  midi  jusqu'à  une  heure,  ce  qui  attire 
chaque  année  plus  de  cinq  à  six  mille  pe^ 
sonnes  [)Our  y  venir  contempler  ce  ben 
miracle.  »  [Histoire  de  la  vie  et  de  la  mortis 
sainte  Marie-Madeleine  par  le  R.  P.  Vincev  ^ 
Keboul,  du  couvent  des  FF.  Prêcheurs  di  '■ 
Saint-Maximin.  (Marseille  1682,  in-18.| 

Nous  ne  saurions  dire  si  la  fiole  a  été  con*:^ 
servée  jusqu'à  nos  jours.  Toutefois,  on  Wy 
voit,  il  ne  s'agit  pas  du  sang  solidifié  é-- 
sainte  Madeleine,  comme  l'indiquait  lOlBI 
auteur,  et  ce  miracle  sort  ainsi  de  ladvai 
de  ceux  dont  nous  allons  parler.  Cependaflli 
comme  il  ne  tiendrait  pas  à  nous  d'appocter 
les  preuves  de  ces  différents  miracles,  si 
une  heureuse  occasion  venait  à  nous  iei 
fournir,  nous  rapprocherons  de  ce  récit  lai 
:)aroles  suivantes  de  Sponde  dans  ses  Arm- 
es  ecclésiastiques,  sous  Tannée  80^.  Si  éllei 
ne  démontrent  pas  l'authenticité  du  saag 
dont  les  pierres  de  Saint-Maximin  seraient 
teintes,  on  en  peut  induire  du  moins  otiek 
culte  (ju'on  leur  rend,  remonte  peut-être  à 
une  haute  antiquité,  et  s'appuie  sur  dei 
monuments  que  la  critique  ne  doit  pas  dé- 
daigner. 

a  L'an  du  Seigneur  804,  indiction  doa> 
zième,  Charlemagne  ayant  entendu  dire  que 
-du  sang  de  Jésus-Christ  avait  été  trouvé  daai 
la  ville  de  ïlantoue,  il  pria  le  Pape  Léon  de 
s'assurer  de  la  vérité  du  fait.  Celui-ci  oe 
manqua  pas  de  se  rendre  en  effet  aussitôt  à 
Mantoue,  d'où  il  alla  ensuite  dans  les  Gaales 
vers  l'empereur,  avec  lequel  il  passa  te 
fêtes  de  Noël  dans  la  villa  de  Cerisy  ;  de  là 
il  l'accompagna  jusqu'à  Aix-la-Chapelle,  el 
revint  peu  après  àKome.  comblé  d'iionucon 


i; 


tillS)   Ralionabile  obsequium  vcslrum.  {Rom.  xji,l.) 


SVN 


DES  MUVVCLES. 


SAN 


909 


fnarqtie  duranl  loiil  le  Fi5jour  qu'il 

h  la  t;our*  C'est  ce  qui  résulte  en 
les  Annales  des  Franfais,  sous  la  vie 

rince»  rédigée  année  par  année, 
i  sang  de  Jésus-Christ,  il  fut  élahli 
Dire,  è  la  suite  d'un  sérieux  examen, 

i-ci  faisait  partie,  non  pas  du  sang 
lia  d'uncruitfix  à  Bér)te,  mais  de 
i  s'était  échapi^édu  corps  même  fin 
^  à  sa  passion.  El  on  ajoute  qu'il 
ce  sujet  des  ^ctes  authentiques  dos 
Ins  Pontifes,  dételle  sorte  rm'il  n'est 
MiWc    de    révoquer    la   caose    en 

2*  Saini  Laurent, 
bonnes  âmes  de  c^tie   ville  (AveU 
int  pas  besoin  d'aller  à  Nafles  pour 
i  la  douce  satisfaction  de  voir  le  mi- 
la  li<iuéfaclion,  ils  ont  une  fiole  du 
\  saint  Laurent  qui  vaut  liien  relui 
Janvier,  ot  fjui  pendant  huit  jours 
d'août  se  liquélle  au  moins  aussi 
•  lautre.  «  (SwinuliisEi  Voyage  dans 
Siciles,  t.  I,  p,  81), 
mv  de  ce  passage,  Henri  8w inhume, 
18M,  appartenait  à  une  famille  ca- 
du   comté  ÛQ  Noi'thuraberland,  et 
de  remarquahle  par  sa  jnélé  ou  son 
Une    première    tradoition,   faite 
lyeut  en  n85,  est  beaucoup  plus 
!ve ,  elle   i»orte  simplement  :  «  Le 
|i!e  de  cette  ville  n  a  pas  hesoin  de 
i  Najdes  pourvoir  le  sang  de  saint 
car  ils  ont  une   statue  de  saint 
avec   une   fiole  de  son  sanc  qui, 
huit  jours ,  dans  le  mois  d  août^ 
une   miraculeuse  liquéfarlion,  » 
Dllandi.aos»  qui  parlent  fort  longue- 
I  saint  lotirent  et   de  ses  miracles, 
pi  rien  dereliii-ei.  Mais  en  revan- 
rlent  fort  lonu;«iement  aussi,  d*a- 
ghi,   dans    sa   Home  souterraine^ 
rai'le  pareil  qui  soi>ère  annuelle- 
tns  réi^ii;e  i^ainl-Lanrent  hors  ilQS 
t  qui   dure  depuis   les  premières 
te  la  fête  du  saint  martyr  jusqu'^  la 
ictave,    Ils  rapporleiii  ipie  le  Paj^te 
en  fit  remettre  une  tiarcelle,  qu  il 
s  son  ortiioire  [lariirulier,  à  Satme- 
ajeure.  Cette  église  tle  saint  Lan* 
tïs  la  campagne  de  Home,  est  main- 
ne  collégiale  qui  dépend  de  Sainte- 
ajcure-  personne    ne  saurait  dire 
[  provenne  celle  relique,  ni  depuis 
ipoque  elle  y  est,  11  ne   paraît  [^as 
que  ce  soit\!epuis  bien  longlemfis, 
,1  semble,  d'après  le  rapport  d'Arin- 
6n  rrcn  avait  \n\%  entendu  parler  à 
psqu'au  temps  du   Pape  Paul    V  : 
)ti  fama  pcrcrebruU^  et  Vrbein  usque 
ud  Pauti  quinti^  pontificis  ma^imi^ 
rtfnr'L. 

cette  église,  les^Bollandistes  sîgna- 
lore  en  terminant,  mais  en  quelques 
llement,  deux  églises  de  Naples,dans 
es  il  s'opère  des  miracles  identiques 
reliques  du  même  saint:  celle  du 
des  Franciscains  du  litre  de  Saint- 
et  celle  du  couvent  des  Bénédic- 


tines connues  sous  le  nom  de  Sainte-Marie 
do  Alvina. 

Ils  exposent  tout  ceci  purement  et  sim- 
plement comme  des  faits  patents  c^t  que 
chacun  peut  constater  ;  mais,  nous  venons 
de  le  dire,  ils  conviennent  qu*il  n'y  a  pas 
lieu  de  discuter  Pauthentiuité  de  ces  re- 
liques, ni  par  conséquent  de  savoir  si  ce 
sont  bien  des  (iarcelles  du  sang  du  saint 
martjT-  Dans  la«*ampgne  de  Home,  la  sub- 
stance est  plus  semblable  h  de  la  graisse 
qu'à  du  sang,  mais  ûàus  fébullition  le  sang 
et  la  graisse  se  divise  d'une  manière  très 
apparente. 

Tout  ceci  nous  est  singulièrement  sus- 
pect, 

3*  Saint  Pantaléi  «, 

«  Le  clergé  offre  à  la  dévotion  des  Bifsé- 
gliens  le  sang  liquéfié  de  saint  Pantaléori  et 
de  deux  autres  martyrs  ;  miracle  qui  a  lieu 
tous  les  ans,  nou  seulement  è  Naples,  mais 
dans  plusieurs  autres  endroits  du  royaume. 
Ce  genre  de  prodige  était  en  usage  iliez  les 
(irecs  du  Bas -Empire,  qui  introduisirent 
plusieurs  opinions  et  pratiques  religieuses 
dans  cette  province.  Cependant,  les  liqué- 
factions miraculeuses  sont  cjicore  plus  an- 
ciennes dans  la  Pouille.  »  (Swinbikne,  yQya(j€ 
dans  les  Dcux-Siciles^  t.  1,  p.  165.) 

On  lit  ce  qui  suit  dans  les  Actes  desSaititê 
relativement  aux  reliques  de  saint  Panta- 
léon.  «  D'après  le  Synaxaire  de  l'empereur 
Basile,  dont  nous  avons  doilné  le  texte  dans 
le  premier  tome  du  mois  de  juillet,  Panta- 
léemon»  recherché  par  ordre  de  Temperenr 
Maxirain,  fut  arrêté,  confes.'-a  généreusemeni 
sa  foi,  subit  divers  tourments,  fut  condamné 
è  avoir  la  tête  tranchée,  conduit  chargé 
de  chaînes  au  lieu  du  suprplice,  et  attaché  à 
un  olivier.  Après  que  sa  tète  cul  été  tran- 
chée, il  coula  du  :>ang  et  du  lait,  qui  ont 
élé  conservés  jusqu'à  ce  jour,  et  qui  pro- 
curent la  guérison  aux  fidèles  qui  s'en  ap- 
prochent avec  foi, 

«  Les  Actes  du  martyre  portent  à  la  fin 
que  le  corps  du  saint  reçut  la  séfHïUure  à 
Nicomédie,  et  Hugues,  abbé  de  Flaviguy, 
afiirme  qu'il  resta  au  même  lieil  jusques  en- 
viron l'an  970.  Je  ne  voudrais  pas  cependant 
qu'f»n  prit  ces  paroles  trop  à  fa  lettre,  sur- 
tout en  ce  sens  qu'aucune  partie  n'en  aurait 
été  ilétachée;  car  il  est  fait  mention  d'une 
norlion  qui  se  trouvait  à  Conslantinople  dès 
le  commencement  du  V  siècle,  comme 
on  le  voit  dans  le  fragment  de  Théoilnret, 
ou  plutôt  de  Théodore  le  Lecteur,  conservé 
par  saint  Jean  Damascène,  au  nV  livre  de 
ses  Images,  vers  la  fin. 

«  On  nionlre  des  os  ilti  saint  martyr  à 
Rome  dans  l'église  des  Pères  des  Ecoles 
pies,  dédiée  sous  le  vocable  de  Saint-Pan- 
faléon»  On  y  voit  également  une  partie  du 
tï'ânc  et  une  amnoule  du  sang  du  même 
martyr  chez  les  Pères  de  Saint-Philippe  de 
Néri  de  Vallicclla,  comme  nous  l'apprend 
Florenlini.  Pancirole  cl  Piazza  parlent  aussi 
de  ce  sang,  et  le  dernier  raj»porto  qu'il  fut 
donné  à  saint  Philiiipc  de  Néri  par  le  ,cardi- 
nal  de  Cusa,  Le  premier  dit  que  ce  sang. 


903 


SAN 


après  être  demeuré  coagulé  toute  l'année, 
se  liquéfie  le  jour  de  lafôte  du  saint  martyr, 
qu'on  V  célèbre  du  rite  semi-double.  Panci- 
role  écrivait  ceci  cinquante  ans  avant 
quWringhi  ne  donnât  au  public  sa  Rome 
souterraine,  qui  parut  en  1651.  Celui-ci  dit 
d'abord  au  seizième  chapitre  de  son  premier 
litre  au  n*  25,  qu'il  se  fait  tous  les  ans  un 
miracle  semblable  à  Ravello,  puis  il  ajoute  : 

«  Notre  églisedela  Vallicella,mlra-mMro«, 
^  dédiée  à  la  sainte  Vierge  et  à  saint  Gré- 
«  goire,  possède  aussi  une  ampoule  de  ce 
«  même  sang,  venant  de  celle  de  Ravello» 
«  dont  Son  Ëminence  le  cardinal  de  Cusa 
«  gratifla  notre  congrégation  il  y  a  long- 
ce  temps.  On  voyait  ce  sang  sacré,  jusque- 
«  là  coagulé,  se  liquéGer  et  bouillir  d'une 
«  manière  admirable  en  jjrésence  de  tout  le 
«  monde  dès  les  premières  v6pi:es  de  la 
«  fôte,  et  un  erand  nombre  des  Pères  de 
«  notre  congrégation  en  ont  été  les  témoins 
«  oculaires.  Mais  depuis  nombre  d'années 
«  déjà,  le  saint  martyr,  par  un  secret  conseil 
o  de  Dieu,  a  ressé  d'opérer  ce  miracle.  Ce- 
«  pendant,  il  reste  toujours  un  merveilleux 
a  phénomène,  car  ce  sang  oui,  pendant  tout 
«  te  reste  de  l'année,  est  demeuré  terne  et 
«  rembruni,  prend  une  couleur  vive  et 
«  claire  environ  le  temps  de  la  fôte,  sans 
«  compter  qu'il  se  conserve  incorruptible 
«  depuis  1332  années,  nonobstant  qu'il  soit 
«  mélangé  d'une  substance  laiteuse.  » 

<  Ce  qu'Aringhi  vient  de  rapporter  des 
reliques  de  Ravello.  Ughelli  l'affirme  dans 
son  Italie  sacrée  à  l'article  des  évèques  de 
la  môme  ville  ;  et  Laurent  Pepe,  chanoine- 
trésorier  de  la  cathédrale  de  Ravello,  dans 
une  attestation  manuscrite  entre  les  mains 
de  Fauteur,  ajoute  que  l'ampoule  contient 
trois  zones  tres-dilTérenciées  :  d'abord  de  la 
terremélangéc,  ensuite  du  sang  terreux,  et 
enfin  du  sang  pur,  et  que  la  liquéfaction 
commence  aux  premières  vôpres  de  la  fôte, 
tandis  qu'on  chante  Deus  tuorum  milUum, 
et  dure  jusqu'aux  deuxièmes  vôpres  de  la 
môme  fôte,  le  27  juillet  ;  de  môme  au  jour 
de  la  translation,  le  3  mai,  et  toutes  les 
fois  qu'il  est  pour  arriver  un  événement 
heureux  ou  malheureux.  Suivant  les  tradi- 
tions, quelques  vaisseaux,  à  une  époque 
inconnue,  ne]  pouvant  aller  au  delà  de  la 
ville  de  Ravello,  empochés  qu'ils  en  étaient 
par  des  vents  toujours  contraires,  y  lais- 
sèrent ces  reliques.  Déi>lorables  traditions, 
déplorable  incertitude. 

«  Le  P.  Jean-Baptiste  de  i  Franchi,  Do- 
minicain, dans  un  petit  livre,  composé  en 
langue  italienne,  qu'il  a  intitulé  JLa a^o/ton 
nux  XV  saints  auxiliateurs^  page  13&,  dit 
qu'on  voit  à  Naples,  dans  un  couvent  de 
son  ordre,  connu  sous  le  nom  de  Saint-Sever, 
une  ampoule  du  san^  liquéfié  du  môme 
martyr,  saint  Panialeon  de  Nicomédic. 
CarraccioIi,«dans  la  ir  partie  de  sa  Naples 
sacrée,  mge  370,  dit  qu^elle  se  liquéfie  tous 
les  ans  la  veille  elle  jour  de  la  fêle  du  saint; 
mais  ni  l'un  ni  l'autre  ne  nous  apprennent 
d'où  elle  est  venue  aux  Pères  dominicains. 

«  On  en  voit^une^  semblable  à  Bari,  et 


DICTIONNAIRE  S^ViN 

notre  collègue,  le  P.  Beatillo,  dai 
Histoire  en  langue  italienne  de  la  i 
Bariy  en  parle  ainsi  au  iv'  livre,  soi) 
1590  :  «  il  y  a  quelques  années  on 
«  dans  la  ville  de  Benévent  certaines 
«  ques  d'une  grande  valeur,  et  en  p^ 
«  lier  plusieurs  ossements- et  des  mo 
«  de  sang  coagulé  et  durci  du  glorieai 
«  tyr  saint  Pantaléon.  Le  recteur  de 
a  collège  de  Benévent  en  reçut  qo 
<(  fragments  de  la  libéralité  de  i  é 
«  et  m'en  fit  (mrt  à  moi-môme.  Je  d 
tf  ces  précieuses  parcelles  dans  une 
«  fiole  de  verre  ;  or,  il  arriva  ensuit 
«  ayant  mis  je  ne  sais  pourquoi  c 
«  môme  fiole  un  peu  de  la  manne  d 
«  Nicolas,  le  tout  entra  subitement  en 
<K  tion  et  se  mélangea.  Ce  sont  ces 
«  reliques  qu'on  vénère  maintenant  < 
«  cathédrale  de  Bari,  et  qu'on  y  ce 
«  dans  une  châsse  d'argent.  »  —  C'esi 
effet  le  P.  Beatillo  les  accorda  au  cl 
à  la  demande  des  chanoines.  » 

Un  moine  anonyme  de  Saint-Panl 
qui  écrivit  peu  a[)rèsla  mort  de  Miel 


léologue,  c  est-à-dire  au  xiu*  siècle 
histoire  des  miracles  de  saint  Pani 
raconte  des  choses  |jareilles  relative! 
une  fiole  de  sang  du  môme  martyr  coe 
à  Con§tantinople.  11  dit  qu'une  pari 
très-rouge  et  l'autre  très-noire ,  etq 
couleurs  changent  alternativement 
année  à  l'autre,  de  sorte  que  ce  qu 
rouge  devient  noir,  et  rouge  ce  qi 
noir.  Or,  ajoule-t-il,  le  miracle  ne  se 
Tannée  d'avant  la  mort  de  l'emjïere 
chel,  qui  devait  ôtre  si  tragique,  n 
recommença  l'année  suivante. 

Voilà  ce  que  nous  avons  trouvé  de 
aux  miracles  du  sang  de  saint  Pai 
dans  les  Bollandistes,  qui  paraisseol 
eux- mômes  épuisé  tout  ce  qui  en  an 
dit.  Malheureusement  il  y  a  dans  toi 
plus  de  science  que  de  critique,  et  {J 
liment  pour  la  piété  simple  et  naïve  qu 
la  science.  Nous  n'osons  expriinerles* 
et  les  regrets  qui  s'élèvent  dans  notr 

4'  Saint  Janvier,  --  Manne  miraculeu 
tombeaux  des  saints. 

Nous  n'avons  rien  à  ajouter  à  ce  qui 
avons  dit  ailleurs  du  sang  de  saint  Ja 
dont  l'authenticité  est  loin  également 
constatée,  et  si  nous  rappelons  ici  son 
c'est  pour  dire  que  le  savant  Benot 
moins  sévère  gue  nous,  ne  révoque  ; 
doute  la  réalité  du  miracle.  I^  rôal 
fait  est  incontestable,  mais  ce  fait 
un  miracle?  là  est  toute  la  question 
meilleure  raison  qu'il  en  donne,  c'est 
ne  l'a  pas 'encore  expliqué  par  des' 
naturelles. 

Mais  nous  profilerons  au  moins  A 
occasion  pour  rappeler,  après  le  sava 
teur,  un  certain  nombre  de  faits  ant 
qui  se  rattachent  aux  tombeaux  des 
confesseurs  de  la  foi ,  et  remontent 
temps  très-reculés, 

Saint  Grégoire  de  Tours  Atteste  ^ 


SAN 


DES   MlUACLES. 


SAN 


900 


ips  il  découlait  de  la  manne  du  tom- 
saint  Jean  évaIl^;élisle.  a  Maintenant 
,  dit-il ,  on  voit  sortir  de  ce  sépulcre 
nne  blanche,  |)areille  à  de  la  farine  , 
•ansporte  comme  une  précieuse  re- 
ar  tout  l'univers,  pour  la  çuérison 
ades.  »  (  Greg.  Tur.,  De  gloria  mart.y 
ip.  30.) 

ème  écrivain  dit  ailleurs,  en  parlant 
lanne  et  de  l'huile  qui  découlaient 
euseraent  du  tombeau  de  Taiiôtre 
iïïiïvé  :  <r  L'apôtre  saint  André  0|îère 
d  miracle  au  jour  de  la  solennité  qui 
consacrée  :  lequel  consiste  dans  une 
lemblabloà  de  la  farine,  et  une  huile 
•de  nectar,  qui  sortent  de  son  lom- 
^ur  plus  ou  moins  grande  abondance 
lire  préjuger  de  la  fertilité  de  Tannée 
e  :  s'il  en  sort  peu,  c'est  que  Tannée 
u  fertile;  elle  le  sera  davantage,  s'il 
beaucoup.  Cette  huile  répand  un 
si  suave,  que,  pour  peu  quon  Tap- 
de  son  odorat,  on  se  croirait  envi- 
de  tous  les   aromates;   mais  encore 

I  là  que  son  moindre  mérite,  car  on 
tromine  de  Uniment  ou  de  potion  pour 
lades ,  et  ils  s'en  trouvent  le  plus 
t  soulagés;  aussi  jouit-elle  d'une 
réputation  parmi  le  peuple.  »  (Greo. 
JeglorUi  mart.y  lib.  i,  cap.  31.) 
pereur  Manuel  Comnène,  dans  sa 
!  II',  titre  des  fériés,  deuxième  pa- 
ie, mentionne  la  manné  miraculeuse 
t  Nicolas  de  Bari ,  et  nous  dit  qu'elle 
une  «  grande  célébrité.  » 

rouve  de  môme,  dans  Thistoire  de 
)re  Calixte  (lib.  xviii,  ca|).  28  et  32), 
corps  de  sainte  Glycéric,  dans  la  cé- 
asilique  d'Héraclée,  opérait  un  grand 
!  de  miracles  :  il  découlait  de  ses  osse- 
m  baume  qui  avait  la  vertu  de  guérir 
ides. 

oit  dans  les  Tablettes  nécrologiques 
ise  de  Novare  et  dans  le  Martyrologe 
,  sous  la  date  du  30avril,  jour  auquel 
la  commémoration  du  prêtre  saint 
t  et  de  ses  élèves,  martyrs,  qu'il  dé- 
de  leurs  ossements  une  liqueur  mé- 
3,  fait  attesté  parle  cardinal  Baronius. 
Antoine  Béatillo,  Jésuite  de  Bari,  dans 
stoirf*  de  la  manne  de  saint  Nicolas 
ly  décrit  élégamment  les  merveilles 
;e  manne.  Aj)rès  que  le  corps  du 
•ontife  eut  été  déposé  à  Myre  dans 
ilcre  de  marbre,  deux  liqueurs  com- 
ent,  dit-il,  h  en  découler,  à  la  grande 
tion  du  public;  Tune  du  côté  de  la 
n  forme  d'huile  ,   l'autre  du  côté  des 

Il  n'y  a  guère  d'apparence  en  eff»'t,  cl  co- 
lin tel  voyage  n'a  rien  d'inadmissible,  rien 

II  répugne.  Il  y  avait  des  Juifs  dans  les  Onu- 
ine  personne  où  une  famille    tout  cnlicre 

nation  soii  rclournéc  temporal renicnl  en 
[u'elle  cùl  d'anciennes  liaisons  <raniilié  ou 
ité  avec  le  Précurseur  ou  quelqu'un  de  ses 
i,  c'en  est  assez  pour  expliquer  comment 
;  de  ce  sang  vénérable  aurait  été  conservée, 

revenue  ensuite  dans  les  Gaules.  L'Evan- 
lous  dit  pas,  il  est  vrai,  que  les  disciples  de 

DicTioNM    DES  Miracles.  II. 


pieds,  en  forme  d'eau;  Tune  et  l'autre  de  1^ 
plus  suave  odeur  et  merveilleusement  efli" 
cace  contre  la  maladie,  comme  Teipérienc^ 
Ta  prouvé.  Et  depuis  que,  par  un  pieu^ 
larcin,  les  ossements  oi.t  été  ravis  par  le^ 
habitants  de  Bari,  et  transjiortés  au  sein  d^ 
leur  ville,  il  n'a  cessé  d'en  couler  une  li" 
quear  rpugeâtre,  qui  rend  éjjalement  1^ 
santé  aux  malades,  et  cela  depuis  trois  siè" 
clés  et  plus.  «  Ou  dit  que  ce  miracle  s'opère 
eneore  maintenant,  dit  à  cette  occasion  le 
cardinal  Baronius  ;  sur  quoi  certains  auteurs 
ont  écrit  qu'il  aurait  dû  aller  constater  le  fait 
par  lui-môme;  mais  il  n'est  pas  nécessaire 
d'aller  constater  individuellement  ce  qui 
est  constant  pour  tout  le  monde.  »  Ainsi 
parle  le  savant  Benoît  XIV  dans  un  des  ou- 
vrages les  plus  érudits  qui  existent,  mais 
qui  laisse  à  désirer  sous  le  rajiport  de  la 
critique.  (Voy.  De  sanctis  beat,  et  canon, • 
I.  IV,  c.  31.) 

5"  Saint  Jean-Baptiste, 

Nous  citerons  plus  loin  le  passage  do  Pî- 
lati  de  Tassulo,  relatif  au  sang  de  saint  Jean- 
Baptiste  ,  que  Ton  montre  dans  une  des 
églises  de  Naples.  En  attendant,  voici  en 
peu  de  mots  ce  qu'en  disent  les  Bollandisles, 
a  l'occasion  du  cnef  du  saint  Précurseur.     . 

On  peut  rappeler,  en  parlant  du  chef,  le 
sang  qui  coula  lors  de  la  décollation,  lequel 
n'aurait  pas  été  absorbé  tout  entier  par  le 
sol,  suivant  ce  qu'on  dit,  puisque  plusieurs 
églises  se  glorifient  d'en  posséder  depuis 
lon^eraps,  mais  sans  pouvoir  rendre  compte 
de  fia  manière  dont  il  a  été  conservé, 
aucun  des  anciens  auteurs  n'en  [ayant  rien 
dit.  Car  nous  ne  savons  s'il  faut  coiufjter 
pour  quelque  chose  ce  qu'on  lit  en  saint 
Grégoire  de  Tours,  au  i*'  livre  de  ses  Mira- 
cles des  saints  y  chapitre  19';  nous  douions 
même  que  ce  passage  soit  sorti  de  sa  plume. 
Quelle  apparence,  en  effet,  qu'une  femme 
venue  des  Gaules  pour  voir  le  Christ  enroro 
vivant ,  soit  allée  au  lieu  de  la  décollation 
(lil9)  ?  Mais  voyons  le  texte  :  «  Alors  une 
dame,  qui  s'était  rendue  à  Jérusalem  ]  ar 
dévotion  ,  uniquement  pour  jouir  do  la  pré- 
sence de  Jésus-Christ,  Nolrc-Seigneur,  ayant 
appris  qu'on  allait  décoller  saint  Jean ,  cou- 
rut à  la  prison  ,  et  gagna  le  bourreau  à  prix 
d'argent,  pour  qu'il  lui  permît  de  recueillir 
du  sang  oui  coulait;  ce  que  celui-ci  ayant 
permis,  elle  tira  une  tasse  d'argent,  dans 
laquelle  elle  reçut  du  sang  qui  s'échappait 
de  la  tète  du  martyr.  L'ayant  ensuite  mis 
dans  une  fiole,  elle*  le  rapfjorta  dans  sa  na* 
trie,  àBazas,  où  elle  Qt  ériger  une  église 

Jean-Baptiste  gardèrent  du  sanp  de  leur  maître, 
mais  il  nous  apprend  qn'ils  recaeillirent  ses  dépoulU 
les,  ce  qui  les  mettait  à  même  dVn  conserver  une 
partie,  s'il  leur  convenait  :  Et  accèdent  en  disciputi 
ejusy  tnlerunt  corpus  ejus,  et  sevelierunt  illud,  IMaUh. 
XIV,  12.)  Nous  ne  partageons  uoûc  pas,  au  nième  de- 
gré que  notre  savant  auteur,  (b dédain  (|tril  aflecie 
pour  les  paroles  de  Tévéque  de  Tours.  Les  dctaila 
ne  nous  satisfont  pas  plus  que  luir  tuais  le  food  potir- 
rait  être  vrai  ;  au  surplui»  il  va  se  corriger  soug 
quelques  rapports. 

29 


Wi 


SAN 


DÏCTIONNAlftE 


SAN 


en  rhonncur  du  Précurseur,  et  le  plaça  sous* 
Taulel.  » 

H  est  possible  que  les  disciples  de  saint 
Jean,  lorsqu'ils  recueillirent  le  corps  de  leur 
maître,  après  que  la  tètq  en  eut  été  séparée, 
aient  aussi  recueilli  quelques  gouttes  de  son 
sang ,  et  que  ce  sang ,  apporté  ensuite  dans 
les  Gaules  un  siècle  avant  répoque  à  laauelle 
écrivait  Tévéque  de  Tours,  ait  donné  lieu  à 
Tédification  de  l'église  de  Bazas,  dédiée  sous 
le  vocable  de  saint  Jean.  Mais  pour  tout  le 
reste ,  nous  ne  comprenons  même  pas  com- 
ment saint  Grégoire  a  pu  le  trouver  vrai- 
semblable ,  et  nous  sommes  porté  à  croire 
que  ce  chapitre  et  plusieurs  autres  du  livre 
des  Miracles,  tout  à  fait  indignes  de  la  plume 
du  docte  historien  ,  ont  été  interpolés  dans 
ses  ouvrages. 

Mais  dans  quel  temps  et  en  quelles  cir- 
constances cette  précieuse  relique  aurait- 
elle  été  transportée  à  Naples  ? 

Les  auteurs  napolitains,  entre  autres  César- 
Êugène  Caraccioli  et  François  Magistri  pen- 
sent que  Charles  1"  aurait  bien  pu  l'apporter 
de  France  vers  l'an  1270 ,  à  l'époque  de  ses 
guerres  avec  Mainfroi  et  Conrad  ;  mais  c'est 
une  conjecture  ({ue  rien  ne  iustiûe.  . 

François  Magistri  rapporte  que,  le  couvent 
des  religieuses  de  Saint-Michel-ad-Bajanum 
ayant  été  dépeuplé  et  abandonné  durant 
quelques  années  par  suite  d'une  épidémie 
vers  le  commencement  du  xvi*  siècle ,  lors- 
qu'on vint  k  en  reconstruire  Téglise  en  1530, 
Ion  trouva  dans  le  trésor  des  reliques  une 
'ûole  sans  étiquette,  contenant  une  matière 
inconnue ,  qu'on  rangea  parmi  les  reliques 
incertaines.  Or,  en  l'an  155&,  ce  sang  et  ces 
reliques  étant  exposés  sur  l'autel  pendant  les 

f crémières  vêpres  de  la  Décollation,  lafiolese 
iquéfia  et  entra  en  ébuUitionà  l'antiennelde 
magnificai.  On  s'imagina  alors  que  ce  pouvait 
être  du  sang  de  saint  Jean-Baptiste,  et  on 
l'a  transportée  ensuite  à  Téglise  Saint-Gré- 

Sroire,  ou  le  miracle  se  renouvelle  toutes  les 
bis  qu'on  l'expose  en  public ,  et  qu'on  dit 
la  messe  à  l'autel  où  elle  est  exposée. 

Barthélemi  Zucchi,  de  Modène,  rapporte 
en  outre,  dans  son  Histoire  de  la  reine  Théo- 
delinde,  au  chapitre  22,  que  le  Pape  saint 
Grégoire  envoya  à  cette  pieuse  princesse  un 
certain  nombre  de  reliques,  parmi  lesquel- 
les il  compte  une  parcelle  du  bois  de  la  vraie 
croix,  et  une  fiole  du  sang  de  saint  Jean- 
Baptiste  encore  fluide,  et  demeurée  telle 
depuis.  11  ajoute^  au  chapitre  suivant,  que 
ces  feliques  étant  tombées  dans  l'oubli  par 
le  laps  des  temps,  on  finit  par  ne  plus  savoir 
ce  qu'elles  étaient  devenues  ;  mais  qu'enfin 
on  adressa  au  ciel  des  prières  publiques  en 
1298  pour  les  retrouver,  et  qu'alors  elles  fu- 
rent révélées  à  un  prêtre  pieux,  ce  qui  donna 
Jieu  à  la  construction  de  l'église  saint  Jean 
de  Modène,  où  on  les  vénère  encore,  et  où  la 
dévotion  des  peuples  en  obtient  de  nombreux 
miracles.  Ainsi  disent  les  savants  collecteurs 
des  Actu  sanctorum. 

Mais  vit-on  jamais  une  plus  désolante 
stérilité  au  milieu  d'une  plus  grande  abon- 
dance apparente  ?  Trois  ou  quatre  fioles  du 


sang  de  saint  Jean-Baptiste  au  lieu 
lorsqu'une  seule  serait  déjà  le  plus 
tous  lès  trésors  I  Rien  ne  prouve  qf 
de  Bazas  soit  la  même  que  celle  de  ! 
ni  celle  qu'on  honorait  en  cette  vilh 
1530,  la  même  qu'on  y  a  honorées 
sans  compter  que  celle  de  Modène  s( 
gue  encore  des  précédentes.  Et  si  c 
a  considérer  lés  preuves  d'origine 
mées  pour  chacune^  on  est  bieni 
convenir  qu'elles  se  réduisent  à  rien 
Sans  partager  au  même  degré  que 
VantsBollandistos  l'aversion  qu'ils  ép 

Îour  le  récit  vrai  ou  supposé  de  Gréj 
ours,  nous  demanderons  cepeni 
qu'est  devenue  l'ampoule  de  Baza 
sonne  ne  le  sait.  Quelle  est  rorigîtie 
de  Saint-Georges  de  Naplest  përsob 
sait;  l'origine  de  celle  de  Tégiisi 
Grégoire  de  la  même  ville  ?  personi 
sait;  Torigine  de  celle  de  Saint-, 
Modène?  personne  ne  le  sait. 

6"  Saint-Nicolas  de  Tolentin 

«  On  avait  appris  à  Tivoli  pendi 
absence  que  le  miracle  du  sang  < 
Janvier  s  était  fait  à  Naples,  maii 
tard;  car  quelques  prières  qu'on  et 
aux  premières  vêpres,  le  sang  nV 
voulu  se  liquéfier,  ce  qui  avait  mis 
ville  dans  la  consternation.  Onestpc 
quand  cela  arrive,  que  c'est  un  sign( 
que  la  colère  de  I)ieu  se  fera  sentir  I 
et  au  royaume  ;  et  pour  lors  il  n*y  a  ) 

f Pénitences  et  de  macérations  que  les 
ilains  ne  pratiquent,  pour  détoui 
fléaux  qu'ils|appréhendent.  »  (L'autet 
ces  pénitences.)  «Tout  cela  s'était  pn 
Naples  avec  un  si  heureux  succès, 
miracle  s'était  fait  le  lendemain  pend 
l'on  chantait  à  la  grand'messe,  célél 
le  cardina.  Piçnatelli,  archevêque 
terra  pax  homtnibus  bonœ  voluntati 
faisait  présager  que  la  paix  se  ferait 
cours  de  Tannée  ;  tout  le  monde  la 
tait,  parce  que  tout  le  monde  en  avait 
Le  pronostic  a  pourtant  manqué, 
été  faite  gué  longtemps  après. 

«  Ce  miracle  vint  tout  à  propos  j 
mettre  un  peu  les  esprits  enrayés  de 
était  arrive  il  y  avait  trois  ans  à  T( 
uù  reposent  les  reliques  de  saint  1 
religieux  de  l'ordre  de  Saint-Augusf 
Ton  a  surnommé  de  Tolentin,  poui 
tinguer  de  saint  Nicolas,  évêque  d< 
dont  le  corps  repose  à  Bary,  dans  le  r 
de  Naples. 

«  On  avait  exposé  sur  l'autel  les  osi 
des  bras  de  ce  saint,  qui  sont  dans  1 
quaires  d'argent  aussi  en  forme  de 
on  les  avait  mis  dans  un  grand  bass 
gent.  Je  ne  sais  pourquoi  on  avait  pi 
précaution  ;  car  elle  n^était  point  on 
la  suite  fit  pourtant  voir  qu*elle  a 
très-sage  et  très-nécessaire.  Ces  os: 
secs  commencèrent  à  rendre  une 
rouge  et  épaisse  comme  du  sang, 
bassin  fut  bientôt  rempli.  Ce  prodîg 
à  la  vue  de  tout  le  peuple ,  el  qu'on  i 


SAN 


DES  MIRACLES. 


SAÎ< 


910 


point  soupçonner  du  fourberie,  n'élail 
Irop  capable  de  convaincre  les  plus  in- 
ules  ;  mais  il  faisait  craindre  quelque 
e  dcî  sinistre  «h  l'Église  cl  à  son  lioinainc, 
lue  on  Ta  observé  dans  les  siècles  pi  é- 
nls.  La  suite  le  découvrit  en  très-peu 
îinps,  lorsque  les  troupes  de  l'emp.ercur 
kfnt  sur  les  terres  derÉglise,  maltrai- 
U  ses  lrouj>es  et  ses  officiers,  firent  de 
ds  désordres,  exi;^6renl  de  grosses  con- 
ilions»  et  s'allaient  eiufiarcrdu  royaume 
anles,  a|)rès  avoir  traité  le  Fape  avec  la 
lirïrc  hauteur;  ipioiquo  ces  faits  fussent 
nls  el  les  louchassent  (Je  bien  près  J!s 
ecevaient  sans  y  faire  trattenlion,  parce 
s  venaient  des^  Allemands ,  qu'ils  rc- 
entavec  respect  comme  leurs  maîtres  ; 

ils  craignent  les  Français  et  oc  les  ai- 
l  point  du  tout,  (Le  P.  Labat^  Voyafffscn 
ignc  et  m  Italie,  1. 1\\  \\  1(M>;  1T30.) 
il  Nicolas  de  Tolentino  reposait  iïepuis 
anle  armées  dans  le  tombeau  h  Tolen- 
larsquc  les  ermites  de  Saint-Augustin, 
li  lesquels  il  avait  t>assé  sa  vie,  et  qiii 
lient  [lâs  perdu  le  souvenir  de  sesgran- 

Terlus ,  le  trouvant  frais  et  vermeil 
ne  s*il  venait  de  mourir  ,  l*expos6rcnt 
liliOu  de  leur  église  dans  une  cbAsse 
e,  (*r  il  arriva  qu*un  fr^re  convers  du 
le  ordre»  Allemand  d'origine,  et  vou- 
doter  sa  patrie  d'une  relique  si  insigne, 
i  la  châsse  une  nuit»  coupa  les  deux 
du  saint  corps,  el  s  enfuit.  Mais,  soit 
la  terreur  du  crime  qu'il  commettait  lui 
bl^lt  la  raison,  soit  que  Dieu  jiar  nn  nii- 
»  voultii  em[»èclier  rexécalion  d*un  tel 
et,  le  ravisseur  erra  toute  la  nuit  dans 
onvent,  dont  il  connaissait  cct>endant 
ssues,  sans  pouvoir  eu  Irouvcr  aucune; 
iorto  qne  le  malin  étant  venu,  tout  le 
de  iHit  constater  en  même  leni[>s  la  firo- 
lion  et  cormaître  le  coupable.  Lcsj»laies 
ml  répandu   une  grande  quantité  de 

Ë es  ermites  en  rcnueillire:it  de  nom- 
tioles,  qui  ont  été  envoyées  en  dif- 
églises,  où  elles  ont  opéré  beau- 
Kle  miracles,  mais  non  du  même  genre 
ceux  dont  nous  allons  fîarler.  Une  nar- 
le  celui  qui  s^élait  répauflu  sur  les  Itn- 
dûnt  le  corps  était  cnvelop|ié,  se  chan- 
!n  manne  au  bout  de  quelques  jours,  et 
en  a  eu  également  de  distribué  en  beau- 
I  de  lieux. 

»s  ormiles  enterrèrent  le  corps  mutilé  en 
ieu  oui  est  demeuré  secret  »  pour  éviter 
«reilles  tentatives,  mais  dont  les  supe- 
rs de  Tordre  se  transineltcnt  verbale- 
t  la  connaissance.  Ils  enveloppèrent  les 
dans  des  étoffes  précieuses,  et  les  rxjio- 
nl  de  nouveau  2»  la  vénération  jaibliqnc 
►  une  chAsse  vitrée.  La  plaie  s  csl  cica- 
e  d'elle-même,  les  veines  se  sont  refcr- 

kau  point  de  la  section,  el  les  chairs 
nneurées  souples  el  vermeilles  comme 
ml.  Les  veines  se  gonflent  par  fois,  au 
i  de  s'allonger  de  plus  d'im  travers  de 
I  en  dehors  du  noint  de  section;  elles 
ndcnt  aussi  quelquefois  du  sang»  cinq 
ix  ou  s^il  goulles,  ou  même  plus*  soit 


qu'il  coule  sur  les  étoiles,  soit  au*ïl  se  pro- 
jette sur  le  verre;  mais  le  prodige  n'a  lien 
qu*à  intervalles  irréguliers. 

L'événement  dont  nous  parlons  s*ai'com- 
plil  firobablemenl  vers  13*5.  Benoit  XIV, 
qui  en  parle  dans  son  traité  de  la  canonisa- 
tion des  saints  (  Voy.  lib,  îv,  r*  fmrt.  cap. 
31,  n'' 8),  le  place  exactement  en  13!i5.  Ce- 
pendant le  Pajie  Eugène  IV  n*en  fait  nulle 
mention  dans  la  bulle  de  canonisation  du 
saint  ermite,  qui  est  datée  de  l'an  Î447, 
quoiqu'il  lui  suit  certainement  antérieur 

Benoît  XIV  ajoute  ce  qtii  suit  :  *»  Et  ce 
n'est  pas  la  seule  fois  que  les  bras  du  saint 
confesseur  aient  ainsi  répandu  du  sang; 
le  prodige  se&l  renouvelé  un  grand  nombre 
de  fois,  et  loujonrs  on  Ta  pris  (jour  un  signe 
manifeste  des  maux  qui  menaçaieni  la  répu- 
blique chrétienne;  or  ce  n'est  pas  un  vain 
présage,  ainsi  que  1  ont  très-bien  démontré 
dans  leurs  ouvrages  les  Pères,  Gilles  Crapols, 
l'un  de  mes  amis  les  plus  intin;es  tant  riu'd 
vécut,  et  Nicolas  Jérôme  Ccii[»i,  ruii  el  I  au- 
tre de  ce  même  ordre  des  ermites  de  Saint- 
Augustin,  en  conifiarant  les  dates  des  diver- 
ses eifusions  avec  celles  des  ditférentcs  ra- 
laniilés  qui  ont  affligé  Téglise,  • 

Nous  n*enlreprenilrons  pas  d'indiquer 
nous-mêmes  les  dales  fie  toutes  ces  eifu- 
sions miraculeuses  ;  nous  nous  contenterons 
de  mentionner,  seulement  pendant  la  durée 
des  xvr  et  xvir  siècles,  celle  de  tG98, 
qui  se  prolongea  du  njuillet  jusqu'au 
19  août;  du  mois  de  mai  1676,  qui  eut 
tant  d'éclat,  que  le  Pape  Innocent  XII  or- 
donna à  son  occasion  une  octave  de  prières, 
de  1698,  (îui  avait  duré  depuis  le  1^  septem- 
bre jusqu  au  18  octobre,  et  fut  constatée  h 
loisir  par  une  commission  de  savants  el  lîe 
médecins.  On  en  trouve  d'également  Imcu 
constatées  en  1510,  1570,  157fik,  1594,  1610, 
1612,  1C25,  1645,  165G,  1669,  1671,  1677, 
1679,  etc. 

Nous  ne  savons  ce  qu*il  faut  le  plus  ad- 
mirer de  la  production  publique  et  facile  .'ï 
constater  de  |>areils  faits,  de  la  légèreté  avec 
laquelle  en  ont  parlé  des  hommes  graves, 
tels  que  P.  Labal,  ou  de  Tincurio  avec  la- 
quelle les  origines  ont  été  recueillies  et 
transmises. 

T  Saint  Thomas  d'Aquin. 

«Qii^ndie  fis  mon  dernier  voyage  h  Naplc^, 
j'eus  le  plaisir  de  connaître  ï>ersonncIle- 
inent  un  bomrae  qui  a  en  le  bonheur  de  por- 
ter saint  Thomas  d'Aquin  à  faire  nn  miracle 
éclatant.  Près  rie  Piperno,  qui  est  une  ville 
de  ITlat  ecclésiastique  sur  la  route  de  Na- 
l>les,  se  trouve  l'abbaye  de  Fossa-Nuova,  où 
mourut  saint  Thomas  en  allant  de  Fondi  au 
concile  de  Lyon,  w  L*auteur  raconte  ici  ^i  sa 
manière  la  mort  du  gran<l  doi  leur,  la  trans- 
lation de  ses  reliques  à  Toulouse,  et  lonc- 
tenqis  après  I  invention  dosa  têlet^lde  quel- 
ques autres  reli(|ues  dans  un  mur  du  cou- 
vent de  Piperno.  Puis  il  continue  de  la  sorte • 
t<  Sur  le  vase  on  découvrit  cette  inscription  : 
('fipui  divi  ThomœAquinath.  Sur  lampoubî 
du  cftté  droit  on  lisait  ces  mots  :  ex  kih- 


011 


SAN 


DÏCTl0^fNA^RE 


SAN 


gidne  divi  Thomœ;  sur  Vampoule  du  côté 
gauche  on  Usait  ceux-ci  :  ex  adipe  divi  Tho- 
mœ. On  y  trouva  aussi  un  billet ,  qui  mar- 
quait qu'un  moine,  dont  je  ne  me  rappelle 
plus  le  nom ,  avait  conservé  ces  précieuses 
reliques,  et  substitué  une  autre  tête  à  Ja 
place  de  la  véritable,  lors  de  la  translation 
du  saint  corps.  Les  moines,  pour  s'assurer 
encore  mieux  de  la  vérité,  approchèrent  les 
deux  ampoules  de  la  tète  du  saint,  et  le  sang 
ainsi  que  la  graisse  qu'elles  contenaient 
commencèrent  à  bouillonner Les  reli- 
ques furent  depuis  portées  en  procession, 
et  on  institua  une  fôte  qui  devaU  être  célé- 
brée par  les  Pipernates  le  jour  de  saint 
Thomas. 

«  Le  prieur  des  Jacobins  me  fit  faire  la 
connaissance  du  docteur  qui  a  déterminé 
saint  Thomas  à  faire  le  miracle.  Il  m'a  paru 
un  homme  simple,  qui  pourrait  bien  s  être 
laissé  tromper  par  les  raoinos  de  Fossa- 
Nuova 

«  Voilà  donc  un  rival  de  saint  Janvier  de 
Naples,  qui,  par  l'adresse  des  moines  de 
Fossa-Nuova,  y  fait  le  môme  miracle  que 
celui-ci  fait  ^  Naples  par  l'adresse  de  1  ar- 
chevêque et  des  chanoines.  J'ai  connu  à 
Berlin  un  habile  chimiste,  qui  faisait  faire 
ce  miracle  au  sang  des  luthériens  et  de3 
calvinistes.  Lorsque  j'ai  été  à  Naples,  je 
n'ai  pas  manqué  d  aller  voir  le  sang  de  saint 
Jean-Baptiste,  autre  rivalde  saint  Janvier,  qui 
fait  le  même  miracle  dans  une  église  de  re- 
ligieuses, appelée  Santa-Maria-Donna-Ho- 
mita.  »  {Voyages  en  différents  pays  de  f Eu- 
rope, en  177i,  etc..  Anonyme ,  1. 1",  p.  345  ) 

L'auteur,  Pilàli  de  Tassulo,  né  en  1733,  à 
Trente,  savant  et  jurisconsulte  distingué, 
vécut  et  pensa  en  philosophe,  comme  on 
l'entendait  h  cette  époque.  11  est  mort  le 
27  octobre  1802. 

Il  est  possible,  en  effet,  que  Pilati  de  Tas- 
sulo |se  soit  trouvé  en  rapport  à  Piperno 
avec  quelqu'un  des  témoins  de  la  première 
liquéfaction ,  puisqu'elle  n'eut  lieu  qu'en 
1772.  Voici  les  faits  :  Le  corps  du  saint  doc- 
teur, y  compris  la  tête,  avait  été  transféré  à 
Toulouse  en  1368.  Or,  en  l'année  1385,  un 
religieux  de  Piperno,  très-dévot  à  saint  Tho- 
mas, trouva,  di7-on,  une  tête  avec  deux  fioles 
et  quelques  inscriptions  presque  indéchif- 
frables dans  une  niche  recouverte  de  maçon- 
nerie à  une  des  murailles  de  l'église  du 
couvent.  On  lut  ou  on  crut  lire  sur  une 
feuille  de  parchemin  à  demi  pourrie,  reli- 
tpiiœ  sancti  Thomœ  de  Aquino^  et  ensuite,  sur 
les  ampoules,  les  inscriptions  que  nous 
avons  déjà  données;  puis  on  renferma  tous 
ces  objets  dans  une  châsse,  en  attendant 
qu'il  plût  h  Dieu  de  les  manifester  d'une 
manière  plus  éclatante,  et  on  n'y  songea 
plus.  Il  semble  cependant  que  la  trouvaille 
en  valait  la  peine  ;  mais  passons.  La  mani- 
festation se  fit  attendre  180  ans;  ce  ne  fut  en 
effet  qu'en  1772  que  ces  reliques  ayant  été 
exposées  contrje  toute  habitude  surMe  maî- 
tre autel  du  couvent,  le  sang  et  la  graisse 
des  ampoules  se  mirent  à  se  liquéfier  et  à 
bouillonner.  Depuis  lors  le  miracle  s'est  re- 


nouvelé à  plusieurs  reprises,  et  a  été< 
taté  juridiquement,  selon   la  forme 
naire  en  ces  sortes  de  matières. 

L'auteur  que  nous  avons  cité  en  com 
çant,  E.  Cartier,  dans  son  Uittoire  des 
ques  de  saint  Thomas  dAquin^  a  fait 
marché  de  toutes  ces  prétentions,  et  dé 
tré  l'inanité  de  l'invention  prétendue  e 
preuves  sur  lesquelles  elle  s'appuie, 
partageons  son  avis.  Mais  il  en  résul 
fait  extrêmement  grave,  ou  bien  que 
ossements  et  du  sang  qui  peuvent  bici 
voir  rien  de  saint,  opèient  des  miraclei 
bien  que  de  faux  itiiracles  ont  tout  l'éc 
la  constatation  juridique  des  vrais.  Noa 
sons  du  sang,  mais  qui  donc  en  a  vérîl 
nature?  et  si,  comme  le  prétend  noln 
teur,  ces  ébullitions,  si  canonique 
attestées,  étaient  purement  artificielles, 
terrible  argument  contre  tant  d'autres 
d'une  même  espèce  1  Nous  termineron 
ces  paroles  de  l'auteur  : 

«  Nous  adhérons  du  fond  de  notre  ce 
la  doctrine  de  l'Kglise  sur  les  mira 
nous  en  connaissons  de  vrais  et  de  fau 
nous  n'oublions  pas  la  rccommandatic 
Notre-Seigneur  qui  nous  met  en  garde 
tre  l'Antéchrist,  Capable  de  séduire,  pa 
prodiges,  les  élus  mêmes.  Le  démon  a 
ses  preuves  depuis  les  miracles  qu'il  o 
pour  combattre  ceux  de  Moïse,  jusqu 
oracles  qu'il  dicte  de  nos  jours  par  le  n« 
des  tables  tournantes. 

«  Le  père  du  mensonge  a  égalemeo 
très-grand  intérêt  à  faire  vénérer  de  fau 
reliques;  c'est  un  excellent  liioyen  del 
douter  des  véritables;  quand  un  saioi 
trouve  avoir  deux  têtes,  il  y  en  a  ném 
rement  une  de  sa  façon,  et  tous  ses  el 
tendent  à  empêcher  de  découvrir  la  lÉ 
ble.  Il  y  a  môme  un  raffinement  dont  î 
très-capable;  ce  ne  sont  pas  les  restes 
bienheureux  qu'il  présente  ainsi  hlàH 
ration  des  fidèles,  il  choisit  nécessaîrea 
des  reliques  de  scélérats.  Le  corps  desfl 
nés  lui  appartient,  el,  selon  la  doctrini 
sainte  Catherine  de  Sienne,  il  y  rési 
comme  le  Saint-Esprit  réside  dans  le  ô 
des  saints.  Quand  le  démon  parvient  ai 
honorer  ces  restes  maudits,  il  y  trouv( 
triomphe  personnel,  et  il  jouit  un  peu  d 
(ulte  public  qu'il  avait  si  bien  orgt 
dans  le  pagani.^rae.  Les  saints  ont  eui 
vent  à  dévoiler  cette  ruse  infernale;  s 
Martin,  entre  autres,  renversa,  à  Mam 
tiers,  l'autel  d'un  saint  prétendu,  qui  tf( 
qu'un  misérable  brigarid ,  atteint  dès  « 
vie  par  la  justice  des  hommes. 

«  L'Eglise  nous  invite  donc  à  exam 
avec  soin  les  miracles,  et  elle  nous*) 
dans  la  canonisation  des  saints  Texcii 
d'une  prudence  que  les  protestants  irôU' 
souvent  exagérée.  Les  persoimes  piei 
sont  sujettes  aux  illusions,  et  les  aut( 
qui  traitent  de  la  vie  spirituelle  donnent 
moyens  de  reconnaître  lorsque  SataE 
transforme  en  ange  de  lumière.  Nos  ancé 
iniii(iuaient  un  moyen  de  le  découvrit! 
ses  splendides  apparences;  il  suffisait 


SAN 


liF.S  MIRACLES. 


SAR 


9ti 


iet  s'il  avait  le  pied  fourchu.  Voyons 
%s  ne  trouverons  pas  de  pieds  fourchus 
%  les  miracles  de  Fosse-Neuve.  Nous 
ons  bien  le  droit  de  récuser  la  léinoi- 
5e  de  gens  itD|ilit|oés  dans  tant  de  fous- 
s  historiiiucs  ;  ni^iis  nous  voulnns  bien 
cttre  leur  bonne  foi,  par  «harité  [mur  ce 
Bain  tant  soit  ueu  éloigne  de  nous;  on 
Pélre  virtime  Je  quelques  presiigcs. 
Xes  miracles  cite»  tendent  seulement  h 
jiver  rauthenlicitô  ihs  reliques,  in,iis  ils 
it  d*utililé  spiriiuelle  ou  corporelle  pour 
ïOnno  (1120).  Ils  sont  ïicreus  [>ar  «les 
»  extérieurs  très-faciles  h  iVoniper,  lùi 
S  et  en  1772,  fodorat  *5j>rouve  une  sen- 
jn  agrénl)ie  quVm  attribue  à  h  tôle  trou- 
,  Tout  le  monde  avouera  qu'il  est  ivès- 
le  de  provoquer  celle  scnsoUon  par  des 
ens  naturels,  tn  parfum  s'attache  faci- 
enl  5  un  objet,  et  on  le  réf^and  très-ai>é' 
Il  *lans  une  église.  Ce  que  les  yeux  ont 
îst-:l  plus  concluant?  Cette  l^te'de  mort, 
devait  faire  horreur,  est  agréable  à  voir; 
certainement,  pour  les  f)ersoujies  qui 
eut  y  voir  la  lôie  d^m  saint  ;  la  dévotion 
^ll^ure  les  o|ijrts(ll2r).  Im  tête  revélun 
aiif  éclat,  elle  devient  blanche  comme  la 
ce  ;  celle  c(>m[iaraison  dit  moins  encore 
talien  qiiQW  français;  illalien  est  la  lau- 
des superlatifs  et  des  livperboles.  De 
llu  couleur  était  donc  la  t(Jte  ?  Elle  était 
iclie,  seulement  il  v  avait  une  sorte  do 
te  terreuse.  La  dilTereni  0  de  nuance  était 
eu  merveilleuse,  que  labbé  de  Fosse- 
ve  y  trouve  h  redire,  et  quand  on  veut 
li  faire  admirer,  il  fait  emporter  la  têle. 
ttesle  la  liquéfaction  des  fioles.  Ici  j'ai 
)in  de  répéter  ma  profession  de  foi  au 
ildesmiracles/foul  le  monde  a  entendu 
er  du  miracle  de  saint  Janvier,  et  sans 
iir  vu,  j'y  crois,  autaul  qu'y  croit  TF- 
e  {1122J;  mais  j'avoue  qim  ic'snis  eiïrayé 
îonibrede  mirât  les  sendilables  nui  abnu- 
t  dans  cette  partie  de  l'Italie.  A  chaque 
anl  on  reurontrc  do  ces  iioles  de  sang 
bouillent.  L'année  dernière,  pendant 
^éjour  h  Naples,  on  me  raconlait  les 
es  flu  sang  de  saint  Jean-lîaplisie,  de 
■^tienne,  do  saint  Ijiurenl;  je  ne  de- 
Irtaîs  [as  mieux  (radmellre  toutes  ces 
llilions  chriiniqucs  ;  seulement,  en  ma 
lil«S  KÏ&Vi  héoloyue,  je  réclamais  une  eï* 
Mion  préjudicielle.  Je  savais  bien  qu  on 
Itllatl  le  sang  des  premiers  martyrs» 
^e  désirais  savoir  comment  on  avait 
iiulli  celui  do  saint  Jean-Baptiste  dans  le 

lîO)  Il  en  Cht  ainllieurcusettieni  de  même 
t«»us  leur;»  p;ï  i!  Is.  Or  ,  dit  saiitt  Itotiavcn- 
,  il  ne  s\)|KTe  Jamais  dœuvrt!  ntiiaciilouse  sans 
ssilé  et  sans  piolil  :  Miracula  divina  twrif  vaVte 
\^ana  et  uiiiia.  {Sentent.,  I,  n,  d.  xxivit,  q.  t.) 
ttl)  Lu  dévotion  tvnit  ir  mu  figurer  les  O^jct!», 
■as  an  puiiit  iValféiir  les  ^4mk.  l/aulcnr  v.i 
Bhi,  cl  son  p!;\ido)er  si;  i'oni|M.si*  in  de  inati- 
Bf:itsoit«;  louk'ï  cctVîi'Ci  leloiidit-raiont  d'itn 
Ibfiid»  Mir  nnc  tnulriliido  de  tuits  analoj^iie:^, 
Wrés  par  I  K^lise  rnunno  nin  vi*ilUni\ ,  «il  floiil 
élé  lemi  loiiqttL'  dann  les  protfs  de  canonisa- 
\\\  nous   diw  »]u  il   »■:  ïaut   jus   les  appi;- 


palais  d'Héj'ode  ;  commeîit  on  avait  conservé 
celui  de  saint  Etienne,  dont  les  reliques 
furent  découverles  du  temps  de  saint  Au- 
gustin; comment  on  s'était  rrocuré  celui  de 
saint  Laurent,  qui  avait  été  brûlé.  Mes  in- 
lerrogations  parurent  légéremCiit  infectées 
d'hérésie,  et  j'aurais  pu  m'en  repentir,  si  la 
législation  no  s'était  pas  adoucie  sur  cet  ar- 
ticle, et  si  je  n'avais  f^as  été  ftrotégé  |iar  les 
bons  religieux  du  couvent  de  saint  Dome- 
nico  Maggiorc  ,  (pii  m'avaient  olferl  ia  plus 
aimable  hosjiitalité.  il  ne  m'arriva  pas  d  au- 
»re  malheur  que  de  causer  sans  doute  un 
peu  de  suaudale.  » 

Pour  nous,  qui  espérons  bien  ne  pas  en 
causer  en  reproduisant  ici  les  mêmes  ques- 
tions, et  qui  n'avons  rien  h  faire  dans  la 
querelle  des  deux  téies  de  saint  Thomas 
d'Aqiiin,  nous  désirons  que  les  princes  de 
d'Eglise  aient  égard  au  haut  (patronage  sous 
lequel  elles  se  produisent,  alln  de  supprimer 
è  toujours  les  miracles  douleui  et  les  ob- 
jets qui  V  servent  d'instruments. 

SAitFPTA  (  Résurreclion  du  fils  de  la 
veuve  dej.  —  Le  prophète  Elie,  fuyant  la 
colère  d  Achab,  pendant  la  durée  de  la 
grande  lamine  qu*îl  avait  annoncée  A  ce 
prince  en  punition  de  son  idoliilrie,  alla, 
îrar  Tordre  de  Dieu,  demander  rhospitalité 
a  une  pauvre  veuve  de  Sarepta,  au  pars  de 
Sidon. 

Elle  no  i»ossédait  |dus,  locsdeTarrivéo  du 
proplièle,  qu'un  peu  de  farine  et  d'huile, 
dont  elle  se  dis|tosait  à  faire  un  pain  |»our 
un  dernier  repas  et  mourirensuite.  Préparez* 
en  d'abord  un  mels  pour  moi,  lui  dit  le  pro- 
phète,elvouseni>ré[>arerez  ensuite  (lour  votre 
iils  et  pour  vfuis,  car,  ajf)ula-t-ii,  voici  te 
que  le  Seigneur,  le  Dieu  d'Israël,  me  charge 
de  vous  annom:er  :  La  farine  et  rhuile  ne 
diminueront  |>oinl,  jusqu'au  jour  où  il  (>laira 
à  Dieu  de  répanilre  de  la  pluie  sur  la  ii»rre. 
La  pauvre  veuve  le  crut,  elle  obéit,  ol  le 
reste  de  farine  et  d'huile*  divinenicnt  niul- 
ti|dié  de  jour  en  jour,  suflit  en  elfet  ij/mr  sa 
nourriture,  celle  de  son  lïls  et  celle  au  pro- 
phète jusqu'au  ierme  (le  la  famiïie*  Lcfil^ 
de  cette  veuve  étaiJ  venu  h  mourir  dans 
rinlervalle.  le  proidièle  le  rendit  5  la  vie, 
de  la  manière  que  nous  allons  le  dire,  jiur 
quoi  un  célèbre  incrédule  a  fait  les  objec- 
tions suivantes; 

«  Un  idiservateur  du  \\i\*  siècle  (l!i3) 
raconte  qu'un  valet  trouvant,  nu  retour  d*un 
voyage,  son  niallre  morU  embrassa  tendre- 
ment et  à  plusieurs  reprises  ce  corps  ina- 

qiier  à  d'autres  fatls  qu'à  cdifi  qu'il  citannnc  en  par- 
ticulier, on  birn  qu'ils  iry  a  pas  en  |M>nr  crhii-ri 
onc  cou  sla  lai  ion  suUisanlc/;!  la  Imiinc  tietire.  Nom 
r^pHulnisons  ch  iKiSHagc  ujiKpkniu'nt  parct*  qitll 
dcMMié  le  résiuné  des  moiifs  qni  (h ont  lêgardrr  Li 
tcie  Ironvcc  a  Pq^erno  cnnimc  (clin  de  sainl  Tho* 
tnas  d*Aqniii  ;  iitats  ic?^  niutîfs  tie  iiotis  semblait 
|K5s  à  nciiis-nir'inr^  sidlisanU. 

(Wtï)  Math  ILglisi!  n'a  jamai»  d.l  ce  qu'HId  en 
1 1  oii ,  cl  ne  le  propose  point  a  la  foi. 

11-25)  YnyJ*clr.  ïîoïnti  0<».i.  tmàic,^  crut.  3,  ol«. 


015 


SAR 


DICTIONNAIRE 


SAV 


Hl 


nimé.  Croyant  y  découvrir  quelques  signes 
de  vie,  il  lui  souffla  son  haleine  avec  assez 
de  persévérance  pour  lui  rendre  la  respi- 
ration, le  ranimer,  en  un  mot  le  ressusci- 
ter. On  no  cria  point  au  miracle;  heureu- 
sement pour  le  serviteur  fidèle,  on  ne  cria 
point  non  plus  à  la  magie. 

«  Cette  résurrection,  toute  naturelle,  rap- 
pelle la  guérison  du  fils  de  la  veuve  de 
Sarepta  par  le  prophète  Elie.  Observons 
que  le  livre  sacré  ne  dit  point,  comme 
1  historien  Josèphe,  que  Tenrant  fût  mort, 
mais  que  sa  malaaie  était  devenue  si 
vive ,  qu'il  ne  pouvait  plus  respirer.  Elie 
ajusta  tout  son  corps  sur  le  corps,  et  par 
conséquent  sa  bouche  sur  la  bouche  de 
Tenfant,  et,  implorant  le  secours  de  Dieu, 
il  obtint  que  le  souffle  {anima)^  la  respira- 
tion rentrât  dans  le  sein  du  fils  de  sa  bien- 
faitrice (1124).  ft 

Mettre  en  regard  les  récils  de  Pierre  Bo- 
rel,  appuyés  de  l'autorité  de  Froman,  avec 
ceux  de  la  sainte  Ecriture  !  quelle  dérision  ! 
Et  ce  n'est  pas  sans  dessein  peut-être  qu'on 
a  choisi  ces  deux  noms  ridicules,  pour  les 
opposer  à  celui  d'Elie:  Pauvreté  et  méchan- 
ceté. Pourquoi  s'être  arrêté  à  cet  exemple 
ignoré  et  contestable,  plutôt  que  de  rappe- 
ler celui  de  tant  de  personnes,  mortes  en 
apparence  el  revenues  à  la  vie,  dont  four- 
millent les  annales  authentiques  des  deux 
ou  trois  derniers  siècles?  Maladresse  et 
méchanceté. 

Mais  la  conséquence  de  tout  ceci  î  —  C'est 
que  si,  d'après- Pierre  Borel,  un  serviteur, 
en  embrassant  son.  maître  qui  n'était  pas 
mort,  le  fit  bien  revenir  à  la  vie,  de  même 
Elie  pouvait  tout  aussi  bien  ressusciter  le 

fils  de  la  veuve  de  Sarepta,  qui  était 

Vous  hésitez!  Etait-il  mort  ou  vivant? Choi- 
sissez.—S'il  était  mort,  votre  conséquence 
n'est  pas  juste.  S'il  était  vivant,  sur  quoi  et 
pourquoi  argumentez-vous? 

Il  était  réellement  mort;  écoutez  en  effet 
le  récit  de  l'historien  sacré:  «  Et  le  prophète 
éleva  la  voix  vers  le  Seigneur  et  nria  ainsi  : 
Seigneur,  mon  Dieu,  pourquoi  aonc  avez- 
vous  affligé  au  point  de  faire  mourir  son 
fils,  af/lixi8li  ut  inter/iceres  filium  ejuSy  cette 
pauvre  veuve  qui  me  donne  la  nourriture 
dans  sa  maison?  Et  il  s'étendit  trois  fois, 
de  toute  sa  taille,  sur  l'enfant,  et  il  éleva  sa 
voix  vers  le  Seigneur  en  disant  :  Seigneur, 
mon  Dieu,  que  l'âme  de  cet  enfant  re- 
vienne, je  vous  prie,  dans  ses  entrailles  : 
Reverialur,  obsecro^  anima  pueri  hujus  in  vis- 
cera  ejus.  Et  le  Seigneur  exauça  la  prière 

(1124)  Eiiseb.  S\lv.,  E$$ai  sur  la  Magie,  c.  20.. 

(1125)  Factum  est  autem  ppst  haec,  spgrolavit 
filins  inulieris  malris  familias,  et  erat  langiior  for- 
tissimus,  it  \  ut  non  remaneret  in  eo  halitns.  Dixit 
ergo  ad  Eliain  :  Quid  milii^et  tibi,  vit  Del  ?  bigressus 
es  ad  me,  ut  rememorarenlur  iniquit^tes  me;»,  et 
iulerficeres  filium  menm  ?  Et  ait  ad  eam  Elias  :  Da 
mihi  filtum  tuuro.  Tulitqueeum  de  sinu  ejns,  et  por- 
(avit  in  cœnaculum  ubi  ipse  luanebat,  et  posuit  su- 
per lectulum  suum.  Et  clamavit  ad  Dominum,  et 
dixii  :  Domine  Deus  meus,  etiamne  viduam,  apud 
qiiaui  ego  utcunque  suslentor,  afllixisti  ut  interfi- 


d'Elie,  et  TAme  de  l'enfant  revint  en  lui,  et 
il  revécut  ;  et  revixit.  El  Elie  çril  renhm 
et  le  descendit  du  cénacle  dans  la  partie  in- 
férieure de  la  maison,  et  il  le  rendit  à  st 
mère,  en  lui  disant  :  Voilà  votre  fils  qui  ert 
vivant:  En  vhit  filius  tuus  (1125).  »  Si  cela 
ne  sufflt  pas,  qu'on  nous  dise  de  oaelle  mi- 
nière il  faudrait  s'exprimer,  f)Ourwire  com^ 
f)rendre  qu'il  y  eut  résurrection?  Ahl  voici 
e  nœud  de  la  difficulté  :  L'auteur  sàcti  dit 
que  l'enfant  avait  été  gravement  malade; 
mais  il   n'ajoute  point  qu'il  avait  subi  la 

trépas  1 Misérable  chicane    de    mots; 

puisqu'il  dit  qu'il  revécut,  revixit;  que  sim 
flme  rentra  dans  ses  viscères  :  que  faut-il  de 
plus? 

Si  cependant  la  lettre  du  texte  sacré  ne 
paraît  pas  suffisamment  claire  à  tous  les 
esprits  sur  la  question  de  vie  ou  de  moH, 
nous  n'attachons  aucune  importance  à  U 
solution;  car  il  en  résulte  au  moins  fort 
clairement  qu'il  y  eut,  sinon  résurrection, 
certainement  guérison  instantanée;  or,  il 
n'est  pas  plus  possible  d'attribuer  Tune  que 
l'autre  à  1  effet  naturel  d'un  pareil  genre  de 
médication.  Dans  les  deux  cas,  il  y  eut  donc 

SAVÔNAROLE  (frère  Jérôme),  né  de  pi- 
rents  nobles  à  Ferrare,  le  21  septembre  iVS; 
prit  l'habit  de  dominicain  à  Bologne,  le 
25  avril  1W5'.  Il  s'acquit  une  grande  répu- 
tation par  ses  prédications»  plus  .encore  pir 
ses  prédictions ,  et  c'est  sous  ce  rapport 
principalement  que  sa  mémoire  a  passe  àli 
postérité.  Savonarole  est  un  des  plusgranà 
génies  qui  aient  paru  dans  le  monde  :  il  la 
manqua  le  temps  et  les  moyens,  peut-être 
aussi  ne  calcula-t-il  pas  assez  la  portée  de 
ses  forces.  S'attaquer,  dans  Florence  mto% 
au  luxe  beaucoup  trop  païen  des  Médidib 

[dus  puissants  que  dos  monarques  ;  en  pWH 
talie,  à  un  Pape  tel  qu'Alexandre  VI,  c'ét* 
trop  oser,  trop  présumer.  Vouloir,  non  \m 
seulement  poser  les  bases  d'une  révolotioil 
sociale,  complète  et  absolue;  mais  repérer 
instantanément,  par  ses  propres  mains,  c'é- 
tait aller  à  rencontre  de  la  nature,  qw 
transforme  si  lentement  toutes  choses;  et 
compter  pour  cela  sur  des  triomphes  d'élo- 
quence et  sur  l'enthousiasme  populaire, 
sujet  à  de  si  soudains  retours,  c*était  s'ap- 
puyer sur  de  bien  fragiles  roseaux.  Sàia» 
rôle  osa  l'entreprendre:  il  succomba  à  h 
tâche;  mais  il  succomba  avec  gloire,  puis- 
que le  martyre  en  est  une. 

Le  paganisme  renaissait  avec  les  beaM- 
arts  et  les  lettres;  il  fallait  créer  l'art  chré- 

cercs  filium  cjus?  Et  expandît  se,  atqiie  mensof  €tf 
super  puerum  tribus  vicibus,  el  clamavit  ad  Ikmr 
num,  et  ait  :  Domine  Deus  meus,  revertatnr,  ol«e- 
cro,  anima  pueri  hujus  in  viscera  ejus.  Et  exiiidifi| 
Dominus  vocem  Eliae  :  el  reversa  esl  anima  paw 
inlra  eum,  el  revixit.  Tulitque  Elias  poenua,  «I 
deposuii  eum  de  cœnaculo  in  inferiorem  domimi,  H 
iradidit  matri  susb,  cl  ail  lUi  :  En  vivit  61ia$  IM 
Dixitque  mulier  ad  Eliam  :  Nunc  in  islo  cogiMyn« 
quoniam  vir  Dei  es  lu,  cl  verbum  Domim  in  or?» 
vçrum  est.  (///  Rcg,  xvn,  17-24.) 


SAV 


DES  MIRACLES. 


SAV 


dits 


îilléraHirc  «'hrétienne  ;  le  moven  ûge 
nçflil  5  élre  consfiué,  mai^  nul  n  avasl 
meiire  h  la  place,  binon  le  culte  de  la 
î  et  des  forun^s;  le  génie  ne  trouvai l 
mieux»  dans  les  arls  et  la  littérature, 
is  dieux  de  FOlynipe;  il  y  a  de  cela- 
nts ans,  et  depuis  lors  nous  sommes 
païens. 

liise  avait  besoin  d'une  large  réforme 

i  discipline;  la   présence  d'Alexan- 

sur  la  chaire  pontificale  n'en  faisait 

que  pins  vivement  la  nécessité;  mais 

iDvre  religieux  et  lies  masses  [lopu- 

pouvaient-ils  o[>érer  une  telle  œu- 

on.  Elle  devait  aboutir  h  un  dénoû- 

tragique,  ou  bien  à  un  schisme  et  un 

meni  dans  le  sein  de  TEgUse.  Elle 

l  de  la  (première  manière»  parce  que 

LT  était  aniin.é  d'un  zèle  trop  pur  et 

tint  f)ôur  aller   jamais  au  scnisme. 

e  ne  se  laisse  point  réformerp  elle  se 

B  elle  -  îûéme  quand  le  momeni  est 

et  les  jirinces  séculiers  ne  savent 

leurs  volontés  que  par  le  glaive  ou 

ïer, 

'rance  avait  des  droits  légitimes  h  in- 
sur  le  royaiuue  de  Naines;  Savona- 
dévoyait,  et' il  n'était  pas  dilTicile  de  le 
r,  que  le  liionient  arrivait  où  elle 
les  faire  valoir;  il  entrevoyait  les 
et  les  bouleversements  qui  en  résul- 
t,  et  il  espéra  que  ce  moyen  serait 
ont  Dieu  se  servirait  pour  accomplir 
^seins  qu'il  lui  sufiposait,  et  dont  son 
dente  apfielait  Ji  tout  prix  la  réalisa- 
ppôfhail,  il  commentait  dans  ce  sens 
mes  Ecritures;  le  [leuple  l'environ- 
foule  se  pressait  aulour  de  sa  chaire; 
tait  le  roi  de  France  à  venir,  il  en 
it  l'Italie  :  une  nuée  de  Barbares 
ihalîre,  disait-il»  comme  des  corbeaux 
ir  (iroie»  et  le  sol  de  Tltalie  restera 
de  cadavres;  les  maisons  se  rempli- 
blessés  et  de  murts,  et  le  fossoyeur 
ftnt  le  long  des  voies  imhliques  ^Qui 
morts,  qui  a  des  morts?  En  môme 
il  jetait  au  milieu  des  masses  de  fu- 
prédirtions,  telle  que  celle  qui  se  lit 
er  mirabilis,  sous  le  pseudonyme  de 
s  de  Valiguerro  [voy,  Tart.  Liber  mi- 
L  celle  dont  nous  avons  parlé  au 
lieu,  sous  le  nom  de  frère  Jérôme  de 
e*  Charles  VIIJ,  y  est-il  dit,  aura  la 
etion  du  monde  entier,  rien  no  pourra 
ff  h  sa  vaillance  et  h  la  luiissance  de 
les;  un  saint  efïthousiasme  ranimera 
irs;  il  fera  mourir  quiconque  ne  tlé- 
ms  le  genou  au  nom  du  Christ,  il  ira 
salem,  dc'posera  sa  couronne  sur  le 
iépulore,  et  afirès  cet  acte  solennel, 
rra;  ujais  un  grand  tremblement  de 
it  une  éclipse  totale  annonreronl  au 
entier  que  Tu  ni  vers  vient  de  perdre 
'und  et  pieux  monarque»  et  qu'il  n'en 
d'autre  désormais  que  Jésus-Cbrist 
îharles  VIII  n'est  pas  ajqielé  par  son 
il  est  vrai,  mais  il  est  peinl  à  mer- 
c'est  une  gravure  avant  la  lettre.  Il 
à,  dit  le  prophète,  un  roi  derillu-^tre 


nation  sur  laquelle  règne  la  couronne  des 
lis;  il  aura  un  front  allongé,  des  sourcils 
élevés,  des  yeux  oblongs^  un  nez  aquilrn. 
Savonarole  ne  jetait  de  telles  prédictions 
dans  le  public,  que  comme  des  brandons 
propres  à  allumer  rincendie,  et  ne  croyait 
rien  sans  doute  de  ce  qu'il  y  écrivait;  mais 
ce  n'était  pas  à  dire  qu'il  n*éiait  |ias  de  bonne 
foi  partout  ailleurs,  et  qu'il  ne  croyait  jmîs 
d'une  conviction  parfaite  à  son  esprit  pro- 
phétique. Un  recueil  de  ses  [prédictions ,  fait 
par  îui-mème  et  édité  sous  ses  yenx,  démon- 
trerait au  besoin  le  contraire.  Il  est  intitulé: 
Uévélation  relative  aux  tribulations  denotra 
tenifïs,  h.  la  réformalion  opérée  par  la  main 
de  Dieu  dansTEglise  universelle,  à  la  con- 
version des  Turcs  et  des  tnlidèles  à  la  foi 
chrétienne,  conversion  prochaine,  immi- 
nente, foite  à  Florence,  h  Jérôme  de  Feri*are, 
actuellement  vivant,  et  le  ujoimlre  des  ser- 
viteurs de  Jésus-Christ.  L'auteur  commence 
par  établir  sur  ce  texte  du  i>rophète  Araos  : 
«  Le  Seigneur  nVifiérera  aucune  œuvre,  sans 
avoir  auparavant  révélé  son  secret  aux  pro- 
phètes, ses  serviteurs,  »  que  rien  dlmpor- 
tant  n'arrive  dans  le  monde  sans  avoir  été 
prédit.  Il   part  de  là  pour  montrer  ensuite, 

3u'il  a  été  lui-même,  nonobstant  son  in- 
ignité,  choisi  de  Dieu  pour  annoncer  au 
siècle  présent  les  grands  événements  qni 
se  préparent, ou  sont  en  voie  de  s'acconifdir; 
puis  il  entre  en  matière  avec  une  franchise 
toute  de  conviction.  «  Dès  Tan  du  Seigneur 
1W9,  dit-il,  j'ai  commencé  h  interpréter  pu- 
bliquement le  livre  de  TApocalypse  dans 
notre  église  de  Saint-Marc.  J'ai  constam- 
ment insisté  sur  ces  trois  points  :  d'abord 
la  rénovation  de  Téglise  qni  doit  s'orérer  en 
ce  ternps-ci  ;  secondement  les  grands  llcauLx 
dont  l'Italie  doit  être  fra|)|^iée  avant  que 
cette  rénovation  s'accom[disse,  et  enlln  la 
proximité  de  ce  double  événement,  m 

El  qu'on  ne  dise  |>as  que  tout  ceci  était  si 
mal  vu  :  les  guerres  d'Italie,  si  désastreuses 
pour  la  France,   et   |>lus  encore    peul-étro 

f)Our  l'Italie,  étaient  injminenles,  et  la  ré- 
ormalion  que  le  concile  de  Trente  devait 
opérer,  n'était  pas  éloignée.  Un  quatrième 
point  seul,  celui  qui  concerne  la  conversion 
des  Turcs  et  des  intidèles,  était  chiméri- 
que. 

Savonarole  avait  une  telle  abondance  de 
convictions  et  d'idées ,  qu'il  |*rôcha  les 
avents  et  les  carêmes  sur  «es  mêmes  don- 
nées deimis  li89  jusqu'en  1494^  sans  pou- 
voir atteindre,  dans  l'explicatioc  de  la  Ge- 
nèse, qu'il  avait  réservéed  une  manière  s|-é- 
ciale  pour  ces  deux  stations,  le  chapitre  du 
Déluge. 

Il  disait  en  chaire  h  Florence,  en  H92,  en 
racontant  h  son  auditoire  une  des  révélations 
nocturnes  dont  il  était  favorisé  :  «  J'ai  vu 
deux  croix  le  vendredi  saint  dernier,  Fune 
sur  Home,  s'élevani  de  la  terre  jusque  dans 
un  ciel  nuageux  et  noir,  avec  cette  inscrip- 
tion :  Croix  de  la  colère  de  Dieu  :  c'est  le 
signe  <les  malheurs  prochains  de  Konie  cl 
de  l'Italie.  I^  seconde  sur  Jérusalem,  belle 
et  s'ôlevant  dans  un  ciel  serein,  avec  ccUo 


010 


SAV 


DICTIONNAIRE 


SAV 


lnscr:i)lion  :  Croix  de  la  miséricorde  de 
Dieu;  et  cc.^t  le  signe  de  la  conversion  des 
Juifs,  des  mahométans  et  de  tous  les  infi- 
dèles. » 

Il  relate  ensuite  dans  son  entier  le  sermon 
qu'il  adressa  au  ireujJe  à  celle  occasion,  et 
(jui  est  à  peu  près  tout  rempli  des  entre- 
tiens qu'il  eut  durant  la  vision  avec  les  ha- 
bitants du  séjour  céleste.  La  sainte  Vierçe  y 
parle  ainsi  :  «  La  ville  de  JbMoreuce  devien- 
dra plus  glorieuse,  plus  puissante  et  plus 
riche  qu'elle  n'ait  jamais  été;  elle  déploiera 
ses  ailes  au  delà  de  toutes  les  limites  qu'elle 
ait  pu  atteindre  jusqu'ici  ;  mais  bien  au  delà 
de  tout  ce  que  tant  de  gens  qui  se  croient 
sages,  peuvent  imaginer  eux-mêmes.  Elle 
recouvrera  tout  ce  qu'elle  a  perdu  par  le 
j)a.ssé,  tout  ce  qu'elle  pourra  perdre  jusque 
là,  et  bien  plus,  elle  obtiendra  ce  qu'elle 
n'a  jamais  possédé.  Et  malheur  à  ceux  de 
ses  sujets  qui  tenteraient  de  se  révolter  :  ils 
on  seraient  châtiés  d'une  manière  terrible... 
Tu  as  annoncé,  d'après  l'inspiration  du  Saint- 
Esprit,  la  conversion  des  infidèles,  c'est-à- 
dire  des  Turcs,  des  Maures  et  des  autres 
nations,  à  un  terme  si  raiiproché,  que  plu- 
sieurs personnes  maintenant  vivantes  en 
seront  témoins;  cela  est  vrai,  mais  je  dois 
ajouter  que  celte  rénovation  et  cet  accrois- 
sement de  l'Eglise  ne  se  feront  pas,  dans  rita- 
lie  surtout,  sans  de  grandes  aillictions  et  des 
guerres  cruelles;  c'est  d'ailleurs  ce  que  tu 

as  annoncé Toutefois,  dans  cette  ruine 

universelle  de  l'Italie,  Florence  sera  la 
moins  maltraitée;  lés  lis  y  refleuriront  en 
abondance.  11  y  a  cinq  ans  que  tu  prédis  ces 
événements;  eh  bieni  les  voici,  ils  arrivent, 
cito  veloclter  ;  abstiens -loi  seulement  de 
marquer  le  mois  ni  l'année.  » 

«  Après  ce  sermon,  dit  l'auteur  un  peu 
plus  loin,  et  dans  le  cours  de  mes  autres 
î)réJications,  j'ai  souvent  annoncéen  public, 
et  répété,  que  le  roi  de  France  avait  été 
choisi  de  Dieu  pour  être  le  ministre  de  la 
justice  divine.  J'ai  dit  que  quand  l'univers 
entier  lui  résisterait,  il  n'en  obtiendrait  pas 
moins  la  victoire  et  le  succès.  Toutefois,  je 
le  lui  ai  dit  et  écrit  à  lui-même,  il  subira  (Je 
grandes  tribulations,  tant  pour  apprendre  à 
ne  pas  s'abandonner  à  l'orgueil,  qu'à  cause 
des  crimes  dont  ses  sujets  se  rendront  cou- 
pables, sans  qu'il  y  mette  obstacle,  et  prin- 
cipalement s'il  maltraite  la  ville  de  Florence; 
le  cas  échéant.  Dieu  exciterait  ses  peuples  à 
la  défection  et  à  la  rébellion;  il  lui  susci- 
terait de  nombreux  adversaires  et  de  graves 
difHcultés.  Car  Dieu  l'envoie  en  (Qualité 
d'ami  et  de  fauteur  de  tout  bien  à  la  ville 
de  Florence,  par  laquelle  il  veut  commencer 
la  réforme  de  l'Italie  et  de  l'Eglise.  Et  s'il 
ne  veut  pas  être  de  bon  gré  l'ami  des  habi- 
tants de  Florence,  il  le  sera  de  force.  Ce- 
pendant, nous  l'avons  dit  aussi,  comme  il 
est  destiné  à  être  l'instrument  des  vengean- 
ces divines,  s'il  s'humilie  et  reconnaît  le  but 
de  sa  mission,  il  sortira  sain  et  sauf  de  tou- 
tes les  épreuves,  et  môme,  après  qu'il  y  aura 
appris  à  être  plus  humble  et  plus  attentif  à 
son  devoir,  il  en  sortira  plus  victorieux,  et 


lorsque  ses  ennemis  le  croiront  déGnit 
ment  perdu,  c'est  alors  qu'il  triomphera 
se  conformant  à  ce  que  Dieu  lui  a  fait  ani 
cer,  il  acquerra  un  empire  d'une  mm 
étendue;  mais  s'il  agit  autrement,  et 
Mine  voie  contraire  aux  desseins  de  Diei 
pourrait  en  venir  à  ce  point  d'être  répit 
comme  Saiil,  le  premier  roi  d'Israël 
qu'un  autre  fut  subrogé  en  son  lieu  et  j 
pour  les  accomplir.  »  11  y  a  dans  tout  ce 
tels  aperçus  d'avenir,  que  c'est  à  se  dei 
dersi  Savonarole  était  un  prophète,  ou 
si  ce  sont  les  monarques  français  qui 
manqué  à  leur  vocation. 

On  ne  dira  pas  que  ces  prédictions  on 
faites  après  coup,  et  prêtées  à  Savona 
lorsque  l'infortuné  prophète  n'était  pi 
pour  les  désavouer;  le  livre  d'où  nou 
tirons  a  été  imprimé  à  Paris  chez  G 
Marchand,  l'an  1496,  et  livré  au  comna 
le  6  du  mois  d'août  de  la  même  année 
ouvrage  n'est  pas  le  seul  du  même  g 

3ui  soit  sorti  de  sa  plume  ;  il  y  a  encore 
ialogue  de  la  Vérité  des  prophéties^  q 
été  mis  à  l'index,  le  Compendium  de  seî 
vélations,  et  un  traité  contre  VAstroi 
judiciaire. 

Les  prédictions  de  Savonarole  faisaier 
bruit  en  France  ;  Commines  en  parle  à 
sieurs  reprises  dans  ses  mémoires.  «11 1 
toujours  assuré,  dit-il  au  m*  chapitre  de 
viii*  livre,  il  avoit  toujours  assuré  la  venut 
roienltalie,quelquechosequ'ondistouç| 
escrivist  au  contraire,  disant  qu'il  estoit 
voyé  de  Dieu  pour  chastier  les  tyrans  d 
lie,  et  que  rien  ne  pourroit  résister  b 
défendre  contre  lui;  avoit  dit  aussi  qu'il? 
droità  Pise  et  qu'il  y  entreroit,  etquecej 
mourroit  lEslat  de  Florence,   cl  ainsi 

vint Et  maintes  autres  choses  avo 

esté  preschées  avant  qu'elles  advins 
comme  la  mort  de  Laurent  de  MéJicis 
disoit  aussi  publiquement  l'avoir  par  ri 
lation«  » 

Le  frère  Jérôme  était  animé  du  ïèh 
plus  ardent  de  la  gloire  de  Dieu  et  du  s 
des  âmes;  il  portait  à  l'excès  l'amour  d 
pauvreté,  il  éiait  sujet  à  de  longues  exta 
a  de  saints  ravissements,  surtout  pendar 
messe;  alors  sa  figure  s'illuminait,  sob 
sage  brillait  de  gloire  et  de  bonheur.  Sa 
était  exemplaire,  ses  mœurs  de  toulp 
irréprochables;  il  cultivait  l'étude  avec 
grande  assiduité,  et  possédait  son  âmec 
un  calme  parfait,  quoi  qu'il  pût  lui  arri' 
jamais  on  ne  saisit  sur  son  visage  un  s 
de  frayeur  où  d'émotion;  il  prit  cong 
son  auditoire  quelques  jours  à  Tavance 
annonça  dans  un  calme  parfait  que 
temps  était  abrégé,  et  qu'il  allait  bii 
succomber  sous  le  poids  de  la  haine  et 
intrigues  de  ses  ennemis;  alllrmant  « 
emportait  en  mourant  l'amour  le  plu! 
dent  jxjur  Florence,  sa  patrie  d'adoiil 
et  qu'il  pardonnait  de  grand  cœur  à  ses 
sécuteurs.  Ses  historiens  ajoutent  quill 
dans  les  replis  les  plus  cachés  desconsc 
ces,  et  qu'il  avait  reçu  le  don  de  iiietti 
démon  en  fuite  du  corps  des  |H)ssédés 


SAV 


DES  MlUACLES. 


SAV 


9S2 


f  présence.  De  nombFeiix  ouvrages 
cnl  (le  la  beauté  de  son  âino  et  de 
té  de  sa  piété  :  outre  les  traités  pro- 
?s  dont  nous  venons  de  parler  et  le 
de  ses  sermons,  il  reste  encore  de 
es  traités  de  \a  Simplicilé  chrétitnne^ 
mphe  de  la  croix  ^  de  Y  Humilité^  de 
de  Jésus-Christ  y  de  la  Me  chrétienne^ 
isony  des  Commandements  y  de  la 
le  la  Perfection  spirituelle;  uneÇua- 
xposition  de  Toraison  dominicale, 
')gue  de  l'esprit  et  de  CâmCy  des  Rè(jivs 
ie  chrétienney  une  Epitre  sur  la  fré" 
ommunicHy  et  plusieurs  opuscules, 
prétendre  excuser  Savonarole  des 
menis  de  son  zèle  contre  les  puis- 
le  la  terre,  les  primées  de  PEgUse^el 
ent  le  Pape  Alexandre  VI,  qui  était 
le  l)ui  de  ses  violences,  il  faut  re- 
•e  pouitant  que  le  motif  en  était  pur, 
asion  nialheureusement  trop  fré- 
et  trop  évidente  à  tous  les  yeux. 
Ire,  justement  irrité,  le  cita  eiifln  à 
itre,  pour  rendre  compte  de  ses 
»;  mais  Savonarole  crut  qu'il  était 
ident  de  ne  ]>as  obéir  à  un  tel  coin- 
icnt,  afu)  de  s'épargner  le  châtiment 
le  qui  Taltendait,  et  se  contenta  de 
ier  par  lettres.  Le  Pape  Texcommu- 
me  hérétique  et  désobéissant;  mais 
nce  ne  Tetfraya  point  ;  il  se  mit,  au 
e,  à  démontrer  dans  ses  discours  et 
js  ouvrages  de  polémique,  qu'elle 
Ile  en  fait  et  en  droit,  dtî  manière 
n  acquit  que  plus  d'importance  au- 
s  masses,  dont  le  concours  devenait 
jour  jilus  grand.  El  non-seulement 
oie  écrivit  et  parla  dans  ce  sens, 
aucoup  de  ses  collègues  le  soutin- 
la  chaire  ne  retentit  bientôt  plus  que 
uerclle  avec  le  Souverain  Pontife. 
,  ne  trouva  pas  de  meilleur  moyen, 
liner  son  crédit,  que  d'envoyer  à 
nce  môme  un  cordelier,  du  nom  de 
ni,  connu  en  religion  sons  celui  do 
rançois  de  Pouille,  pour  prêcher 
ui.  La  querelle  s'échauffant,  un  Do- 
1,  du  nom  de  Buonvicini,  en  reli- 
.  Dominique  de  Pise,  s'offrit  du 
la  chaire  à  prouver  en  passant  par 
•  que  l'Eglise  avait  besoin  d'être  ré- 
ît  renouvelée;  2"  que  TEglise  serait 
qu'après  le  chûtiment,  elle  serait 
e,  et  qu'après  sa  réformation  elle 
es  progrès;  3"  que  les  infidèles  se 
raient  ;  i"  (jue  Florence  serait  châtiée, 
;  le  châtiment  elle  serait  renouvelée 
ère;  5"  que  tout  cela  s'accom])lirait 
temps  présent;  6"  que  Texcommuni- 
ortéo  contre  lé  frère  Jérôme  n'était 
ible,  et  (jue  ceux  qui  ne  Tobser- 
as  ne  péchaient  point, 
ément  le  frère  Buonvicini  avait  une 
on  profonde  de  ce  qu  il  disait,  puis- 
ffrait  de  le  f)rouver  par  un  miraric 
rix  de  sa  vie  ;  et  cependant  il  y  avait 
Terreur  dans  ses  convictions.  Que 
it  donc  les  convictions  même  les 
branlables,  puisqu'elles  se  compo- 


sent quelquefois  d'éléments  si  hétérogènes, 
parmi  lesquels  il  y  en  a  de  si  peu  solides  1 
Toutefois  Dieu  est  juste,  et  capable  de  faire 
la  part  du  bien  et  du  mal. 

Le  frère  Zoccolanti  ne  se  soucia  pis  do 
tenter  l'expérience,  à  moins  toutefois,  dit-il, 

Jue  Jérôme  Savonarole  ne  consentît  à  entrer 
ans  le  feu  avec  lui,  et  la  raison  qu'il  allégua 
est  digne  d'éternelle  mention  :  c'est  qu'étant 
bien  assuré  qu'ils  y  resteraient  l'un  et 
lautre,  il  aurait  du  moins,  au  ])rix  de  sa 
vie,  délivré  l'Italie  du  brouillon  qui  l'agitait 
mal  h  propos.  On  le  voit,  la  lutte  était  arri- 
vée à  sa  période  suprême,  et  les  convictions, 
d'un  côté  du  moins,  tournaient  à  la  haine 
la  plus;violent.e,  déguisée  sous  l'apparence 
du  zèle  de  la  religion. 

Savonarole  répondit  que  n'étant  f)oint 
l'auteur  de  la  proposition,  il  n'avait  rien  h 
accepter  ni  à  refuser,  mais  il  présentait  trois 
cents  de  ses  confrères  disposés  à  subir 
l'épreuve,  soit  tous  ensemble,  soit  chacun 
en  particulier.  Le  P.  Zoccolanti  fut  effrayé 
et  s'enfuit.  Savonarole  triompha.  Cependant 
les  magistrats  intervinrent,  non  pour  empê- 
cher les  suites  de  propositions  si  téméraires 
et  calmer  l'agitation,  mais  au  contraire  pour 
terminer  la  querelle  par  l'épreuve  pro- 
posée. 

Frère  Nicolas  de  Pilly,  Florentin,  accepta 
le  dangereux  honneur  de  remplacer  Zocco- 
lanti ;  les  magistrats  fixèrent  le  lieu  sur  h 
piazza  de  Signori,  et  l'heure  h  sept  heures  et 
demie  du  matin,  la  veille  du  dimanche  des 
Rameaux;  c'était  en  1486.€n  grand  et  long 
bûcher  avec  un  passage  au  milieu  était 
allumé  sur  la  place.  Savonarole,  encore  re- 
vêtu des  ornements  sacerdotaux  avec  les- 
quels il  venait  d'offrir  le  saint  sacrifice,  pa- 
rut à  l'heure  dite  portant  d'une  main  le 
saint  sacrement  et  de  l'autre  une  croix,  et 
suivi  de  ses  trois  cents  champions  rangés 
sur  deux  files.  Nicolas  de  Pilly  manqua  de 
cœur,  ei  céda  sa  place  à  frère  André  Ilon- 
dinelli,  convers  du  même  ordre. 

Mais  Jes  contestations  commencèrent.  En- 
trera-ton  dans  le  feu  avec  ou  sans  vête- 
ments? Avec  ses  vêlements  dirent  les  Do- 
minic>ains,à  cause  de  la  modestie  chrétienne 
et  religieuse;  vous  avez  des  vêtements  en- 
chantés, répondirent  les  Cordeliers;  alors  il 
fut  convenu  qu'on  en  changerait  de  part  et 
d'autre,  et  qu'ils  seraient  fournis  par  les 
magistrats  eux-mêmes  et  exorcisés.  Y  por- 
tera-t-on  le  saint  sacrement?. Oui  disaient 
les  Dominicains,  et  ce  sera  la  confirmation 
du  miracle  et  la  preuve  de  la  vérité  des  six 
propositions.  Non  répondaient  les  Corde- 
liers, par  respect  pour  le  saint  sacrement, 
qui  ne  doit  pas  être  exposé  h  de  telles  profa- 
nations; et  d'ailleurs,  si  on  fait  tant  que  de 
demander  h  Dieu  des  miracles,  ce  serait 
une  souveraine  impiété  de  songer  h  le  con- 
traindre de  les  accorder;  et  certes  ilsavaient 
mille  fois  raison.  Que  n'avaient-ils  été  assez 
sages  pour  ne  pas  suivre  leurs  adversaires 
jusqu'à  do  telles  extrémités  !  Le  P.  Buon- 
vicini de  son  côté  consentait  à  tout,  sauf  à 
se  séi>arer  du  saint  sacrement,  qu'il  s'offrait 


m 


SAY 


DICTIONNAIRE 


S£0 


« 


d*ai Heurs  de  rendre  intact  à  Tautre  bout  du 
bûcher,  ainsi  que  l'enveloppe  sous  laquelle 
il  plairait  de  le  mettre  à  Tabri,  quelle  qu*on 
la  choisit. 

Cependant  le  temps  s*écoulait,  lé  bûcher 
s'éteignait,  la  foule  se  dispersait,  les  parti-* 
sans  de  Zoccolanti  faisaient  retraite;  Té- 
preuve  n'eut  point  lieu,  et  les  derniers 
spectateurs  se  retirèrent  fort  mécontents 
d  avoir  été  privés  du  spectacle  annoncé.  11 
ne  resta  sur  la  place  que  Savonarole  et  ses 
champions,  vainqueurs  sans  avoir  combattu 
et  presque  confus  de  leur  triomphe;  et  en- 
core si  pauvre  qu'il  fût,  il  ne  devait  pas  être 
long. 

Les  magistrats  de  Florence,  très-désap- 
pointés les  premiers,  organisèrent  pour  la 
nuit  suivante  une  violente  émeute;  il  y  a 
toujours  dans  une  grande  ville  une  masse 
de  peuple  disposée  à  faire  tout  ce  que  Ton 
veut,  et  d'ailleurs  la  foule  était  mécontente 
du  (iénoûment  de  la  veille.  Dès  le  matin, 
les  portes  de  l'église  Saint-Marc,  où  l'on 
supposait  que  Savonarole  pouvait  être,  fu- 
rent assiégées.  Elles  résistèrent,  mais  on  y 
mit  le  feu.  L'éçlise  fut  envahie  :  Savonarole 
s'était  retiré;  les  magistrats  lui  flrent  dire 
de  quitter  la  ville  sous  quelques  heures, 
s'offrant  de  lui  en  faciliter  les  moyens.  Ses 
amis  le  lui  conseillaient,  il  ne  voulut  pas. 
11  fut  donc  arrêté  et  jeté  en   prison.  Son 

frocès  s'instruisit  ;  il  fut  appliqué  au  feu  et 
la  torture  pour  rétracter  ses  menaçantes 
pr«)phéties,  mais  aucun  supplice  ne  put  l'y 
contraindre.  En  désespoir  de  cause,  les  ma- 
gistrats députèrent  un  notaire*  du  nom  de 
Cecconi,  pour  recevoir  ses  réponses,  ou 
plutôt  les  altérer,  les  tronquer,  les  falsifier, 
de  manière  à  le  faire  s'accuser  lui-même  de 
tous  les  crimes,  et  même  de  mauvaises 
mœurs,  ce  qui  était  loin  de  la  pensée  du 
pauvre  supplicié  autant  que  de  la  vérité. 
Ils  espéraient  par  là»  en  publiant  de  tels 
procès-verbaux,  sauvegarder  leur  honneur 
et  celui  du  Souverain  Pontife. 
Alexandre  VI,  informé  de  tout  ce  qui  se 

[cassait,  réclama  le  prisonnier  poui^  le  juger 
ui-même  selon  la  discipline  de  l'Eglise; 
c'eût  été  son  salut,  car  du  moins  il  en  aurait 
été  quitte  pour  la  perle  peut-être  temporaire 
de  sa  liberté.  Les  magistrats  de  Florence 
refusèrent  de  s'en  dessaisir.  Le  Souverain 
Pontife,  ne  pouvant  le  sauver,  lui  accorda 
du  moins  la  consolation  de  pouvoir  se  con- 
fesser à  qui  il  lui  plairait,  et  de  recevoir  la 
sainte  Eucharistie  dans  sa  prison,  lorsqu'il 
le  désirerait.  Privilège  unique  et  dont  il  n'y 
avait  pas  encore  eu  d'exemple,  auquel  il 
ajouta  celui  d'une  indulgence  plénière^ 

Savonarole  en  profita  avec  un  bonheur  su- 
prême; la  veille  ae  sa  mort,  il  reçut  la  sainte 
communion  avec  une  ferveur  angélique.  Il 
se  prosterna  et  prononça  devant  le  saint  sa- 
crement une  profession  de  foi  aussi  pure, 
qu'elle  était  pleine  de  foi  et  d'abandon  à  la 
sainte  volonté  du  souverain  Maître  de  la  vie  et 
de  la  mort.  Il  pria  avec  ardeur  pour  l'ingrate 
Florence,  les  princes  qui  la  gouvernaient  si 
mal,  les  magistrats  qui  le  condamnaient  si 


injustement  et  qui  l'avaient  traité  si  inh 
mainement. 

Le  lendemain  il  fut  attaché  au  gibet  eo 
deux  de  ses  frères,  le  P.  Sylvestre  el 
P.  Dominique,  premier  auteur  de  ci 
funèbre  tragédie.  Leurs  cadavres  for 
ensuite  brûlés,  et  les  cendres  jetées  d 
l'Arno. 

Frère  Jérôme  Savonarole  avait  laissé fi 
ber  du  haut  de  la  chaire  six  ans  ^Miparati 
en  1491,  ces  prophétiques  paroYe.s:  c 
jour  les  ministres  de  Satan  envahironl 
sianctuaire  du  Dieu  vivant,  après  en  a^ 
brisé  les  portes  avec  le  fer  et  la  flamoie; 
en  raviront  des  hommes  innocents  de  t 
crime,  et  après  leur  avoir  iiifb'gé  la  n 
dans  un  lieu  fameux  de  la  ville,  ils  jetter 
dans  les  flots  ceux  de  leurs  restes  qui 
feu  aura  épargnés,  ou  que  le  vent  n*a 
pas  dispersés.  » 

Savonarole  fut  considéré  et  invoqué 
beaucoup  de  personnes  comme  un  sai 
plusieurs  crurent  même  avoir  obtenu 
miracles  par  son  intercession;  il  dut  ap 
raitre  à  quelques-uns  de  ses  amis,  et 
remarqua  que  ses  persécuteurs  et  ses  jo 
périrent  tous  misérablement. 

Il  ne  faut  avoir  aucun  égard  à  ce  qn 
dit  Burchard,  protonotaire  d'Alexandre 
dans  son  Diario  ;  il  a  été  induit  en  ern 
par  les  faux  actes  de  Cecconi.  (Confer.  1 
Savonaroiœ  a  Joanne  Pico  Mirandul,  J^ 
giam  ejusdem  et  fie  de  Savonarole  par 
P.  Jacques  Quetif.) 

SEDECIAS.  (Prophéties  qui  le  concerna 
—  Sédécias,  prince  plus  faible  que  mécha 
et  dominé  d'ailleurs  par  les  circonstan 
au  milieu  desquelles  il  vécut,  avait  été|di 
sur  le  trône  de  Judée  par  Nahucliodonos 
au  lieu  de  Joachin,  son  neveu,  emuN 
captif  à  Babylone  avec  une  partie  de  la  i 
tion,  ou  plutôt  la  tête  de  la  nation  et  Ydi 
de  l'armée. 

Après  avoir  été  longtemps  fidèle  à 
serments,  et  acquitté  les  tributs  enven 
roi  de  Babylone,  Sédécias  contracta  i 
alliance  avec  Pharaon  Hophra,  roi  d'^| 
et  se  révolta,  la  neuvième  année  de  \ 
règne,  contre  son  suzerain.  C'était  le  ta 
i^arqué  par  la  divine  Providence  aux  i 

3uit0s  d'Israël,  le  dernier  pas  dans  la  i 
e  perdition,  Iç  signal  du  malheur  supri 
de  la  nation. 

Le  prophète  Isaîe  avait  vu  celte  foiM 
résolution  un  siècle  et  demi  à  l'avanœ 
lavait  frappée  de  ses  anathèmes.  JlfaAi 
avait-il  dit,  malheur  à  vous^  fils  déstrU\ 

S  ui  formez  loin  de  moi  vos  conseils^  qui  4 
issez  une  trame ^  sans  consulter  mon  esf 
qui  ajoutez  péchés  à  péchés;  qui  prenez 
chemin  de  l  Egypte^  sans  vous  infomm 
c'est  ma  volonté,  gui  mettez  votre  confê 
dans  la  puissance  de  Pharaon  et  votre  «q 
dans  Vomhre  de  ce  qui  fut  l'Egypte.  La  p 
sance  de  Pharaon  tournera  à  votre  con/iia 
et  votre  espoir  dans  l'ombre  de  VEgy^  ^ 
déçu.  Vous  allez  chercher  vos  prineeê  à 
nis;  voilà  que  vos  envoyas  arrivent  juM 
Jlanês,  Vous  êtes  restés  confondus  de  voit 


SED 


DES  MIRACLES. 


SED 


^fui  ne  pouvait  vous  iervir  de  rien, 
ne  pouvait  vous  porter  secourir  ni 

utile  :  attssi  o-f-iî  été  pour  vous  un 
h^nte  et  d'opprobre  (1125*).  Malheur 

I  descendent  en  Egypte  pour  y  eher- 
ierours^  metlanC  leur  confiance  et  leur 
I  de$  chevaux  et  en  des  quadriges^' par 
quils  sont  nombreux:  endeseàvaHers^ 
ïtexte  quils  sont  braves;  et  qui  ou- 
r  Saint  d'Israël^  qui  ne  recherchent 
iunce  du  Seigneur VEgypte^  c*est 

et  non  Dieu  ;  la  chair  ti  non  Ces- 
;  h  Seigneur  inclinera  sa  main,  et 
tir  et  protégé  choiront  ensemble  et  se- 
fé$  duméme  coup  (l!26). 
prophétie,  qui  i»eul  s'apf^liqiier  aux 
1  s'enfuirent  en  Egypte  malgré  les 

<le  J trémie,  après"^  le  mcoitrc  de 
s  (l'oy.  Fart.  Isaie,  coL  M8  et  suiv.), 
ue  mieux  enr^oro  h  cette  im[>rudeDle 

avec  TAssyrie,  ou  plutôt  à  eelte 
f  violation  lie  la  foi  donnée,  Le  pro- 

échiel  la  tiétril  du  fond  de  la  Bnliy- 
u  moment  rnèiuo  oii  elle  fui  com- 
Ip/mi,  diUiK  mte  le  roi  d'Aasyrie  avait 
r  le  trâne  île  Juda  (1127)  cï  envoyé 
issadcurs  en  Egypte^  pour  en  obtenir 

\  V;e  fiiii  descrlorcs»  dicil  Dominos,  iit  fa- 
iiisiliurii,  et  non  ex  liic  :  et  oKlireiiiiiVi  le- 
on  ptT  spirittini  mpurn.  til  aiîilennîs  nec- 
M*r  pcccatuiii  :  qtil  anibiilalis  ut  ilescciitliiLis 
tiiîii,  (rt  os  Hîcnni  non  iïUerrogaslis,  spc- 
liliiiiii  in  fiirliimline  Pbaiaonis»  et  haben- 
eiatii  în  umbra  M^ypVi.  Et  crit  vobis  forti- 
baraouis  in  eimrtjsioiic  •  et  fiiliicia  imibne 
iiii  îgnoniîiiiaiu.  Erani  enitn  in  Taui  prin- 
K  et  iwnin  Inî  tisque  ad  Hanes  pervunerunl. 
Kniftist  sniit  siifi+n*  pupula,  qui  eis  prodessc 
Bl  :  non  ruernnt  in  auxilium  et  in  atiqnam 
In,  sed  in  confnsîonetn  et  in  opprobrium* 
II,  1-5;) 

Vu;  qui  descend imt  in  *^gyptnm  ad  airxi- 

fiquis  sperantcs,  t*l  habenles  lidnciam  snper 

,  quia  mulr^c  sunl  ;  et  syper  cqnJlibns,  quia 

nimis  :  et  non  suiit  ronfisi  super  Sancluni 

Domtnun»  non  requisitTunt.   Ipse  anteni 

idduxil  maUini,  et  verba  sua  non  abslnlit: 

«gel  contra  d<«nunn  pessimornm,  et  eonlia 

lOperanljuni  întquîlaleni.  ^Cgyptus,  honiOi 

Ètis  :  et  equi  eorum  ;  carn,  et  non  spirilus  : 

tus  îiicbnabit   nianimi  suam  »  et  corruet 

\  ei  eadel  cui  prxslulitr  anxilinm,  sintulque 

f»>iisumentur.  {ha.  t^xxi,  1-5.) 

^)  Cetie  prophélie  connuence  ainsi  t 

*^e(ir  fna  dit  ceci  :  Diien  à  la  fmmlte  pro- 

Voità  que  le  toi  de  Habylone  va  venir  à 

il  enlèvera  te   roi  it  les  princes  ,  et  Un 

avec  lui  à  Babtjlone,   Lui-même  prendra 

de  Ut  famitk  roijate^  it  passera  une  con- 

\c  lui  t  recevra  sen  serments.    En  même 

enlèvera  let  defenunrs  du  paijs^  afin  mte 

urne,  affaibli,   demeure    sons  sa    domination 

pniê$e  le  conserver-.  Or,  quelqu'un,  reniant  son 

,  a  envoué  des  nétjociah'urs  en  Fgtjpte,  pour 

\ir  des  enevatu  et  une  puiuante  armée  ;  est-ce 

î  réunira?  Est-ce  qu'il  fj  îromera  son  sa- 

qui  a  aqi  de  la  sttrte  ?  Est-^C'  qu'il  s\ni  tirera 

r  qui  a  rompu  l'alliance  ? 

'ojyliéti^  étant  postérieure  h  la  quatrième 

captivité  deio^chin,  ne  pent  s'appliquer 

Lias,  son  successeur,  le  dernier  roi  de  la 

larid.  Le  prophète  dit,  il  est  vrai,  que  le 

bjlone  prendra  un  rejeton  de  h  faniitle 


des  chevaux  et  une  armée  nambreuse  ;  at-ce 
quune  telle  pensée  peut  aboutir,  et  celui  qui 
a  fait^  cel^,  y  Craurer  son  salut?  Celui  qui 
a  violé  ses  serments,  évîtera-t-it  la  peine  des 
parjures?  Vire  Wfot,  dit  le  Seiuneur  Dieu,  it 
mourra  à  Baffuhne,  aux  nieait  de  celui  qui 
Carat t  fait  roi»  envers  qui  tl  a  violé  ses  #er- 
ments  et  dont  il  a  rompu  ^alliance.  Et  Pha- 
raon ne  viendra  point  avtc  une  grande  ar- 
mée et  de  nombreux  soldats  offrir  la  bntailh 
à  celui-ci;  il  ne  creusera  point  de  retranche' 
ments  et  ne  ftra  point  de  tranchées  pour  lui 
détruire  une  grande  partie  de  ses  troupes. 
Il  a  commencé  par  oublier  ses  serments,  afin 
de  violer  Valliance  et  de  tendre  la  main  à  une 
autre:  mais puisquil  en  est  ainsi^  il  n  échap- 
pera pas^  car  le  Seigneur  Dieu  dit  :  Vire 
moi^  les  serments  quil  a  violés  et  le  pacte 
qu'il  a  rompu^  retomberont  sur  sa  tête,  J  éten- 
arui  sur  lui  mon  filets  il  srra  pris  dans  l§ 
lac^Jc  remmènerai  ù  Babylone,  et  là  je  lui 
rendrai  justice  de  sa  prévarication  et  de  ses 
mépris  d  mon  égard.  Tous  les  compagnons  de 
sa  fuite  et  sa  narde  tomberont  sous  le  glaive, 
le  reste  sera  dispersé  à  tous  les  vents;  et  on 
saura  que  c'est  moi,  le  Seigneur,  qui  lai 
du  (1128). 

rtiyale»  qu'il  passera  un  Iraîlê  d'allianec  avec  lui, 
qu'il  enlèvera  les  défenseurs  du  pays.  Or,  Sédèciai 
ifa  p:is  eu  de  successeur,  iVabucbodonosor  n*a  prix 
aucun  nieuibre  de  la  famille  royale  pour  le  rcmpla* 
cer,  et  n'a  point  coniraclé  d'ail fance  avec  un  autre 
ap4'és  lui.  Mais  ce  futur,  dans  ta  langue  hébraiqitr, 
répond  à  notre  ftuur  passé,  el  s'applnjuc  a  Sédécias 
lui -même.  C'est  conmie  s'il  y  avait  :  le  loi  de  Ba- 
bylone  aura  pris  un  rejeton  de  la  famille  royale,  il 
aura  contracté  une  alliance  avec  lui,  il  aura  enlevé 
les  dërcnseurs  du  pays,  el  ce  sera  le  même  rejeton, 
élaldi  par  lui,  roi  d'un  pays  appauvri,  d'un  royaume 
sans  force  et  sans  pujssance,  qui  osera  se  révolter. 
Et  il  pourrait  triompher  dans  sa  révolte?  Non,  il 
n'en  si*ra  pas  ainsi, 

(II2H)  Liie  ad  domura  eiaspcranlcm  !  Nescitis 
quid  ista  significcnl?  Die  :  Eece  venit  rc%  Bablyonis 
in  Jérusalem  :  el  assumet  regciu»  cl  principes  ejus, 
el  addnctt  eos  ad  senielipsum  if»  liabyloncur.  El 
tollet  de  semine  regni,  ferielque  cum  eofœdus  :  cl 
ah  eo  accipiet  jusjurandum.  Sed  el  fortes  lerra* 
tollet,  ut  sil  regnum  humile,  el  non  eïcvclur, 
sed  cuslodiat  paclum  ejus  ,  cl  sencl  illiuL  Qui 
recede]is  abeo  niisii  nunlins  ad  A^gyptum,  ut  daret 
sibî  equos,  et  populurn  multunu  r<jiinqurd  prospe- 
rabilur,  vel  ronsequetur  salutem  qui  feeit  ha»c?  et 
nui  dissolvit  paclum,  nunquid  effugiet?  Vivo  ego, 
dicil  Dominus  Deus  :  quoniam  in  loeo  régis,  qui  con- 
sLiiuit  eum  regem,cujus  fecii  irriium  juramenînui, 
et  suivit  paelnui,  (\wm\  habchal  eum  eo,  in  médit* 
liabvlonis  nuvrietur.  Et  non  in  exercitu  grandi,  nequc 
m  pnpulo  nudlo  ruciet  contra  eum  Pharao  prac- 
hum  :  in  jaclu  aggens,  et  in  exstructione  vallorum, 
ut  iulerliciat  animas  mu  lias.  Spreveral  cnim  jura- 
ment  uni  ul  soheret  fiedits,  et  eece  dédit  ntan  uni 
suam  :  et  cum  omniu  ha'C  receril^  non  etlugiel. 
Propterea  h:ec  dicil  Pominus  Deus  :  Vivo  ego,  quo- 
niam juramentum  quod  sprevit,  et  fa*dus  quod  pra^- 
varieaius  esl,  ponam  in  rapul  cius.  Et  expandani 
super  eum  retc  mcum^el  comprehemïclur  in  sageua 
mea  :  el  adducani  eum  in  Bal»ylonem,  et  judicabo 
cum  ibi,  in  prTvariealiono  qua  «lespcxit  me.  Et 
omnes  profugi  ejus  eum  universo  agmine  suo,  gla- 
dio  cadeni  :  n*sidui  aulen»  in  omnem  ventum  di>i>er- 
gentur  :  srielis  quia  ego  Dominus  locutussum.  iliec 
di<il  PounnusPriT»'  Et  5umain  ego  de mcduUa ccdri 


927 


SED 


DICTIONNAIRE 


SED 


9iS 


Nous  aHons  voir  bicnlôt  l'accomplissement 
de  cette  prophétie. 

Le  prophète  Jérémio  avait  annoncé  les 
mômes  événements  plus  longtemps  à  Ta- 
van.^:e.  Dès  la  seconde  ou  la  troisième  année 
du  règne  de  Séiié(;ias,  écrivant  aux  captifs 
de  Babvlone,  il  avait  dit  :  Le  Seigneur  dé- 
clare ceci  au  roi  qui  est  assis  sur  le  trône  de 
Davidy  à  tout  le  peuple  qui  habite  la  ville  de 
Jifrusaleiriy  à  ceux  de  vos  frères  qui  ne  vous 
ont  pas  suivi  en  captivité.  Voici,  dit  le  Sei- 
gneur des  annéeSy  vsici  que  Je  déchaînerai  sur 
eux  le  glaive,  la  famine  et  la  peste.  Je  les 
traiterai  comme  ces  fir/ues  gâtées  qu'on  ne 
peuC manger,  parce  qu  elles  sont  trop  tnau- 
vaises  :  je  déchaînerai  sur  eux  le  glaive,  la 
famine  et  la  peste  ;  je  les  livrerai  aux  vexa- 
tions de  to'fs  les  peuples  de  la  terre,  à  la  ma- 
lédiction, à  rétonnenient,  à  la  risée,  à  Cop- 
probre  de  toutes  les  nations  parmi  lesquelles 
je  les  aurai  dispersés  (1129). 

Plus  tard,  lorsqu'il  fut  question  de  rompre 
Talliance  jurée  avec  l'Assyrie  :  N  allez  pas 
agir  de  la  sorte,  dit  le  môme  prophète  à 
Sédécias  :  Restez  soumis  au  roi  de  Babylone  ; 
demeurez  sous  sa  dépendance  et  et  Ile  de 
son  peuple,  autrement  vous  i)ériroz:  Subji- 
cite  colla  vestra  subjugo  régis  Babylonis,  et 
servite  ei,  et  populo  ejusy  et  vivctis.  (Jer. 
xxvii,  12.) 

Lorsqifenfin  Jérus^dem  fut  assiégée,  il  no 
cessa  de  jeter  à  toutes  les  oreilles  sa  funèbre 
prédiction,  non  plus  pour  le  [>laisir  d'an- 
noncer diiii  maux  désormais  devenus  inévi- . 
tables,  nwiis  pour  les  tempérer,  les  amoin- 
drir, en  invitant  le  monarque  à  se  soumettre 
et  les  particuliers  à  se  rendre  d'avance  h  un 
ennemi  que  la  victoire  rendrait  implacable, 
et  à  éviter  par  la  fuite  les  maux  dont  la 
ville  serait  la  proie. 

Sédéi-iaSjSe  voyant  assiégé,  lui  envoya  une 
députah'on,  beaucoup  moins  [)our  prendre 
conseil  de  son  esprit  proj)hétique,  que  pour 
être  conlirmé  dans  ses  inutiles  projets  do 
résistance.  Loin  de  les  approuver,  Jérémie 
répondit  aux  députés  :  Dites  à  Sédécias  :  le 

subllmis,  et  ponam  :  de  vertice  ramonnu  ejiis  leiicrum 
distriiiguin,  et  planlabo  super  moiitein  e\ccl.su:n,  et 
eiuinenlem.  In  monle  sublinit  Israël  planlabo  illud,cl 
erumpct  in  germon,  el  faciel  Ti  ucliim,  el  cril  incedrum 
inagnani  :  el  liabilabunl  su!)  ea  omncs  volucrcs,  et 
univci'suui  volalili;  sub  nnibra  frondlum  ejus  nidifi- 
cabit.  El  scient  omnia  ligna  rcgionis  quia  ego  Do- 
minns  humiliavi  lignuni  sublime,  et  exallavilignum* 
iiumilc,  el  siccavi  li^num  virile,  et  frondere  feci 
li^i^num  aridum.  Ego  Domiuns  ioculus  sum,  cl  feci. 
{Ezech.  XVII,  112-24.) 

(1129)  Quia  bscc  dicit  Doininus  ad  rcgcm,  qui 
sedel  super  soliuni  David,  et  ad  ouinem  popultnn 
habitalorem  urbis  bujus,  ad  halres  veslros,  qui  non 
sunt  egressi  vobiscum  in  tr.insniigralionem.  Iliec 
dicit  Doniinus  exerciluum  :  Ecce  miltam  in  cos  gla- 
dium  cl  faineni,  el  peslCMi  :  el  ponain  eos  quasi 
ficus  malas,  qujc  comedi  non  possunl,co  quod  pes- 
sim;e  sint.  Et  persequar  eos  in  gladio,  vt  in  famo, 
et  in  peslilcntia  :  el  dabo  eos  in  vexalioneni  uni- 
versis  rcgnis  lernc;  in  nialediclioneni,  et  in  stiipo- 
l'em,  el  in  sibilum,  cl  in  opprobrium  cunclis  Gcn- 
tibu%  ad  quas  ego  cjeci  eos.  {Jài.  xxix,  10-18,) 

(1150)  Kl  dixii  Jcremias  ad  eos  :  Sic  dicclis  ^- 
deciai  :  Ikec  dicit  Doininus  Dcu6  Israël  :  Ecce  ego 


Seigneur,  le  Dieu  d'Israël^  dit  ceci  :  Tamoh 
serai  en  un  tas,  au  viilieu  de  la  ri7/e,  (et 
armes  que  vous  tenez  dans  vos  mattii,  et  psf 
le  moyen  desquelles  vous  espérez  pouvoir  t9fu 
défendre  contre  le  roi  de  Babylone  et  lt$ 
Chaldéens  qui  assiègent  vos  murailles,  h 
combattrai  contre  vous  à  main  étendue,  i 
lonqueur  de  bras,  avec  fureur j  indignation^ 
colère  véhémente.  Je  frapperai  sur  tout  ce 
qui  habite  dans  cette  ville  :  les  hommes  et  la 
bêtes  périront  dans  une  peste  effroyable;  d 
après  cela,  dit  le  Seigneur ^  je  livrerai  Sédidu^ 
roi  de  Juda,  ses  serviteurs^  son  peuple,  ceux 
qui  auront  survécu  à  la  peste j  à  la  guerre,  à 
la  famine  ;  je  les  livrerai  aux  mains  de  Ne- 
buchodonosor,  roi  de  Babylone,  aux  mainsie 
leurs  ennemis,  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur 
vie  :  et  il  les  abandonnera  au  tranchant  in 
glaive,  sans  égards,  sans  pitié,  sans  miséri- 
corde. Dites  à  ce  peuple:  Le  Seigneur  Â 
ceci  :  J'ouvre  devant  vous  la  voie  de  la  rie  d 
la  voie  de  la  mort  :  ceux  qui  demeureront  m 
cette  ville,  mourront  parte  glaive,  parlafh 
mine,  par  la  peste;  ceux,  au  contraire,  fm 
se  rendront  aux  Chaldéens,  qui  vous  atié' 
gent,  auront  la  vie  sauve,  mats  du  moins  h 
vie.  Car  j'ai  pris  cette  ville  en  horreur  et  nn 
en  grâce,  dit  le  Seigneur  ;  elle  tombera  « 
pouvoir  du  roi  de  Babylone,  et  il  la  livren 
aux  flammes  (1130). 

La  dixième  année  du  règne  de  Sédëciii 
était  commencée;  cette  année  était  usa 
année  jubilaire;  le  monarque,  lcs>  obéis  de 
la  nation  et  tous  ceux  qui  possédaient  d« 
esclaves,  les  mirent  en  liberté,  selon  le  vo» 
de  la  loi,  et  profitèrent  de  cette  ot-casion  jKwr 
renouveler  Valliance  divine,  espèce  de  fédé- 
ration rclijgieuse  et  nalion^ilc,  par  laquelle 
ils  espéraient  ranimer  le  pt-ïtriotismc  et  â- 
tirer  la  protection  de  Dieu,  ils  iminolèrenlin 
victimes,  les  séi)arèrent  parla  moitié,  et  de» 
lurent  pompeusement  entre  les  deuxpv- 
ties  ainsi  divisées.  Mais  ce  peuple  incons- 
tant ,  excepté  dans  son  entôternenl  et  dans 
ses  crimes,  n'eut  pas  plutôt  achevé  k 
jueuse  cérémonie,  que  les  maîtres  ravirent 

convertam  vasa  belli,  quac  in  nianîbus  vesirîs  «Bà, 
et  quibas  vos  pugnatis  advcrsnni  regem  BabyloéHi 
cl  Cbaldxos,  qui  obsident  vos  in  circuitu  muroma: 
cl  congregabo  ea  in  mcdio  civiialis  bujus.  Etdebel- 
labo  ego  vos  in  manu  extenta,  et  in  brachîo  M, 
et  in  Turore,  el  in  indignalione,  et  in  ira  grandi B 
perculiam  habilatorcs  civilatis  Itiijns,  homÎMlil 
beslia;  peslilentia  magna  morientur.  EtposIlHecïi' 
Doininus  :  dabo  Sedeciani  regem  Juda,  et  sene 
ejus,  et  pupulum  ejus,  et  qui  derclidi  sunt  in  diî- 
lale  bac  peste,  et  gladio,  et  Came,  in  manv  Mahap 
chodonosor  régis  Babylonis,  cl  in  manu  inimicona 
coruni,  et  in  manu  quxrenlium  animam  eoniBi,<l 
l)e]'cuiiet  eos  in  ore  gladii,  et  non  flecletur,  nefae 

ftarccl,  nec  miserebilur.  Et  ad  popnlum  iiuncdieis: 
laîc  dicit  Dominus  :  Ecce  ego  do  coram  vobîtftti 
vilse,  et  viam  mortis.  Qui  babitaverit  ip  urbe  kac 
morietur  gladio,  et  famé,  et  peste  :  qui  auteiBe|it^  < 
sus  fuerit,  cl  Iransfugerit  ad  Chaldaeos,  qui  obsuM 
vos,  vivet,  et  »'rit  ei  anima  sua,  i]uasi  sp^na. 
Posuil  enim  faciem  mcam  super  civitatem  hanc  a 
malum,  et  non  in  bonum,  ait  Dominus  :  in  noDa 
régis  Babylonis  dabilur ,  et  cxurct  cam  igni.  {^^' 


SED  DES  MIRACLES. 

vemenl  la  liberté  h  ceux  h  c[ui  ils 
mi  accordée.  A  celle  vue,  Jérémie,  ral- 
it  le  feu  de  sa  colère,  ou  plulôt  épan- 
de  nouveau  ses  tristesses,  s'écria  :  Les 
e$  qui  ont  rompu  Calliance  contractée 
noi^  qui  nont  pas  accompli  le  pacte  con- 
reuxenma  présence  Jorsf/u'ilsontséparé 
lu  en  deux  parts  et  sont  passés  entre 
les  princes  de  Juda,  les  princes  de  Je- 
m,  les  eunuques^  les  prêtres,  tout  le 
f  qui  a. passé  entre  les  moitiés  du  veau, 

livrerai  aux  mains  de  leurs  ennemis , 
ains  de  ceux  qui  en  veulent  à  leur  vie; 
andonnerai  leurs  cadavres  aux  ciseaux 
i  et  aux  bêtes  de  la  terre.  Et  SédéciaSy 
J)*daj  et  §cs  princes,  je  les  livrerai  aux 
de  leurs  ennemis,  aux  mains  ae  ceux 

veulent  à  leur  vie;  aux  mains  des  ar- 
ftt  roi  de  Babylone,  qui  se  sont  éloignées 
;*.  Car  je  l'ordonne,  dit  le  Seigneur, 
tendront  contre  cette  ville,  ils  la  com- 
n/,  ils  la  prendront,  ils  la  brûle- 
1131). 

p  comprendre  ceci,  il  faut  se  souvenir 
haraon  Hophra  avait  enfin  levé  une 
,  et  avait  fait  mine  de  marcher  au  sé- 
rie son  allié.  Or,  celte  circonstance 
coïncidé  avec  la  rénovation  du  |)a(;lc 
Meu,  les  Juifs,  en  voyant  Nahuchodo- 
levcr  le  siège  pour  marcher  à  la  ren- 
des Egyptiens,  se  crurent  délivrés,  et 
irs  sans  inquiélude,  ils  rom[)irent 
ice,  en  remettant  les  esclaves  en  ser- 
,  aussi  peu  soucieux  de  garder  à  Dieu 
oie  donnée,  qu'ils  l'avaient  été  peu 
Iroit  du  roi  de  Babylone.  Mais  Dieu 
uchodonosor,  qui  comballaiei-t  en- 
î,  s'entendirent  pour  tirer  une  seule 
mce  de  celte  double  perfidie.  Nabu- 
losor  vint  reprendre  le  siège,  aussitôt 
Il  libre  du  côté  de  l'Egypte. 

afin  que  Sédécias  ne  pût  prétexter 
[l'ignorance,  Jérémie  alla  lui  répéter 
lèrae  la  Icrrible  prédiction,  en  Tac- 
çnanl  de  nouveaux  détails,  qui  le  re- 
înt  personnellement.  Je  livrerai  cette 
1  pouvoir  du  roi  de  Babylone,  et  il  Ca* 
nera  aux  flammes.  Vous  n'éviterez  pas 
éme  de  tomber  entre  ses  mains  :  vous 
ait  prisonnier,  vous  lui  serez  remis; 
rez  ae  vos  yeux  dans  ses  yeux,  vous 
lerez  bouche  à  bouche  ;  vous  entrerez 
%bylone,.,.  Cependant  vous  ne  périrez 

I  Et  dabo  viros,  qui  pitcvaricnnlur  fœdus 
5t  non  observavcriinl  vorba  fuulerls,  quibiis 
snnl  in  conspeclu  ineo,  viluhiin  qneni  con- 
.  in  diias  partes,  et  Iransicrunt  intcr  divi- 
jus  :  Principes  Juda  et  principes  Jerusale.is 
et  sacerdotes,  et  omnis  populus  ternie,  qui 
uni  inlcr  divisioncs  viluli  :  cl  dabo  cos  in 
riimicorum  suorum,  et  in  nianus  qua:rcn- 
tnam  eorum  :  et  erit  nioiticinuin  eorum  in 
olalilibuscœli,  et  besîliis  terra*.  Et  Sedeciam 
uda,  et  principes  ejus,  dabo  in  inanus  ini- 
I  suorum,  el  in  nianus  qn;ercnliuni  animas 
et  in  manus  exercituuni  régis  Dabylonis, 
îsserunt  a  \obis.  Erce  ego  praîcipio,  dioit 
i,  cl  reducam  eos  in  civitatem  banc,  et  pne- 
r  adversus  eam,  et  capicnt  eam,  et  incen- 
i  :  et  civilatcs  Juda  dabo  in  soUludinein,  co 


SED 


G30 


point  par  le  glaive.  fou$  mourrez  en  paix, 
votre  corps  sera  brûlé  selon  la  coutume  usitée 
à  Cégard  des  rois,  vos  prédécesseurs,  et  l'on 
pleurera  à  vos  funérailles  en  disant  :  hélasl 
Seigneur.  Telle  est  ma  volonté^  dit  le  Seigneur 
(1132). 

A  la  suite  de  cette  communication,  Sédé- 
cias fit  jeter  Jéiémie  eii  prison  ;  mais  il  l'en 
tira  bientôt  secrètement,  afin  d'avoir  une  en- 
trevue seul  à  seul  avec  lui,  et  de  lui  de- 
mander conseil  ;  or  te  conseil  il  ne  devait 
]jas  le  suivre,  puisqu'il  ne  s'accordait  pas 
avec  sa  manière  de  penser.  Fuyez,  lui  dit  le 
prophète,  passez  à  l'ennemi,  et  vous  vous  sau- 
verez ainsi  que  la  ville,  autrement  vous  pé- 
rirez et  elle  sera  livrée  aux  flammes,  —  Je 
n'ose  pas,  répondit  Sédécias,  car  je  craii.s 
les  incultes  et  la  railleries  des  transfuges  qui 
m'auraient  précédé.  —  Jls  ne  vous  insulteront 
pas,  dit  le  prophète  ;  si  vous  r entez,  au  con- 
traire, ce  sera  votre  famille  et  vos  épouses  qui 
vous  insulteront,  lorsqu'elles  se  verront  li- 
vrées aux  Babyloniens,  parce  qhevous  n'aurez 
su  trouver  ni  le  courage  de  les  défendre,  ni  la 
prudence  de  les  sauter.  —  Au  moins  ne  dites 
rien  de  notre  entretien,  ajouta  le  roi.  —  Je 
dirai,  reprit  le  prophète,  que  je  vous  ai  de- 
mandé la  faveur  de  ne  pas  \étre  renvoyé  en 
prison. 

C'était  la  seconde  fois  que  Sédécias  s'en- 
tretenait ainsi  secrètement  avec  Jérémie. 
I{st-il  donc  vrai,  lui  avait-il  dit  la  première 
fois,  que  je  tomberai  entre  les  mains  des 
Chaldéens?  — Vousy  tomberez,  dit  Jérémie: 
Putasne  est  sermo  a  Domino  ?  Et  dixit  Jere- 
mias:  Est.  Et  ait:  In  manu  régis  Babylonis 
traderis.  [Jer.  xxxvii,  16.) 

Tandis  que  Jérémie  parlait  de  la  sorte  h  Jé- 
rusalem, le  prophète  Ezéchiel,  transporté  au 
fond  de  la  Babylonie,  sur  les  bords  du  fléuvo 
Chobar,  m-^aii  de  son  côté:  Ceux  qtn  sont 
restés  à  Jérusalem,  deviendront  captifs,  et  se- 
ront forcés  d'émigrer.  Et  le  chef  qui  les  gou- 
verne, sortira  au  milieu  de  la  nuit,  porté  sur 
les  épaules  de  ses  gens;  il  passera  par  une 
brèche  faite  exprès  au  mur  de  son  palais^ 
avec  un  voile  sur  le  visage^  afin  quil  n'aper- 
çoive pas  la  terre.  Mais  j'étendrai  mon  filet 
sur  lui,  il  sera  pris  dans  mon  lacet,  je  le  mè- 
nerai à  Babylone,  en  Chaldée;  il  ne  verra 
pas  cette  ville,  il  y  mourra.  Et  ceux  qui  sont 
autour  de  lui,  sa  garde,  ses  gens  d'armes,  je 

quod  non  sit  liabitator.  (Jer.  xxxiv,  18-22.) 

(1132)  Ha^c  dicit  Domiiins  Deus  Israël  :  Vade,  et 
loqucre  ad  Sedeciam  regcm  Juda  et  dices  ad  euro  : 
IIuîc  dicit  Doiiiinus  :  Eccc  ergo  tradam  civitatem 
banc  in  manus  rejijis  Babylonis,  el  succendet  eam 
igiii.  El  tu  non  eCTugies  de  manu  ejus  :  sed  compre- 
hensionc  capii  ris»  el  in  manu  ejus  traderis,  el  oculi 
lui  ocuios  régis  Babylonis  videbimt,  et  os  ejus  cuni 
ore  luo  loquelur,  et  Babyloncm  iiilrolbis.  Altamen 
nudi  verbum  Domini,  Sc'decia  rex  Juda  :  IIîtc  dicit 
Dominus  ad  le  :  Non  moricris  in  gla<li«>.  Sed  in 
pace  moricris,  cl  secundum  combusiioncs  patrum 
luorum  regum  prionnn  qui  fiierunl  anle  te,  sic 
comburcnt  le  :  el  vîc,  Domine,  pi  n^eil  le  :  ouia 
verbum  ego  'oculus  sum^  dicil  Don.iiius.  (Jer. 
xxxiv.  2-5.^ 


-^: 


051 


SED 


DICTIONNAIRE 
et  je  tirerai 


SEII 


les  disperserai  à  i^m$  les  vents 
le  glaive  après  eux  (liSSj. 

Et  vous,  profane^  chef  impie  d'Israël^  s'é- 
crie plus  loin  le  même  prophète,  vous  dont 
s'accomplit  le  terme  assigné  à  vos  iniquités^ 
ôtezy  dit  le  Seigneur  Dieu^  ôtez  crtte  tiare^ 
cette  couronne  ;  cest  elle  qui  a  relevé  votre 
humilité:  elle  sertira  d'humiliation  à  votre 
orgueil.  Douleur!  Douleur!  J'en  ferai  une 
couronne  de  douleur,  quand  viendra  le  ven- 
geur à  qui  je  la  livrerai  (1134.). 

Si  nous  voulons  maintenant  savoir  la  ma- 
nièpc  dont  s'accomplirent  ces  prophéties, 
écoutons  le  récit  de  Jérémie  ou  de  son 
continuateur  :  La  onzième  année  du  rèane 
de  Sédécias,  le  neuvième  jour  du  quatrième 
mois,  la  famine  assaillit  la  ville ^  car  les  ali- 
ments étaient  entièrement  épuisés;  utie  brè- 
che fut  ouverte  à  la  muraille,  et  tous  ses 
défenseurs  s'enfuirent  ;  ils  quittèrent  la  ville 
pendant  la  nuit,  par  la  voie  qui  est  entre  les 
deux  murs,  conduisant  aux  jardins  du  roi, 
et  se  dirigèrent  vers  le  désert,  les  Chai- 
déens  tenant  toujours  le  blocus  autour  des 
nturaiiles.  Mais  un  détachement  de  leur  armée 
se  mit  bientôt  à  la  poursuite  du  monarque, 
et  s'empara  de  lui  dans  le  désert  des  envi- 
rons de  Jéricho.  Tout  son  cortège  se  dispersa 
et  s'enfuit.  Sédécias,  ainsi  arrêté,  fut  amené 
devant  le  roi  de  Babylone,  alors  à  Reblatha, 
au  pays  d'Emath,  où  Nabuchodonosor  le  mit 
en  jugement.  Le  roi  de  Babylone  fit  mettre 
à  mort  tous  les  fils  de  Sédécias  en  présence  de 
leur  père  ;  tous  les  princes  de  Juda  furent 
également  mis  à  mort  à  Reblatha  ;  t7  fit  arra- 
cher les  yeux  de  Sédécias,  le  couvrit  de  chaînes, 
l'emmena  à  Babylone,  et  le  jeta  en  prison  pour 
le  reste  de  sa  vie  (1135).  iVoy.  Jérem.  xxxix, 
2;  LU,  5;  IV  Reg.  xxv,  3.) 

Ainsi  finissent  les  mauvais  rois,  et  plus 
encore  les  i)rinces  faibles  et  inhabiles.  La 
Providence  ménage  ces  derniers,  pour  le 
temps  où  elle  doit  tirer  vengeance  des 
nations  corrompues  par  TexempTe  des  pre- 
miers. 

Cet  exemple,  au  surplus,  fournit  une 
l)rcuve,  après  mille  autres,  de  la  parfaite 

(1155)  Die  :  Ego  portciUum  veslruin  :  guomodo 
feci,  sic  fiet  illis,  in  transiiiigrationein,  et  in  capli- 
vitalem  ibunl.  Dux,  qui  est  in  medio  eoruin,  in 
liuiiieris  portabilur,  in  caligine  egrcdiettir  :  parietem 
perfudieiil  ut  educanl  euui  :  faciès  ejus  operictur 
ut  non  vidcatoculo  lerram.  Et  eilendam  relenieum 
super  euin,  et  capietur  in  sagena  mea  :  et  adducain 
euin  in  Babylonem  in  terrani  Chaldaeoruni  :  cl  ipsaui 
non  vidcbit,  ibique  niorielur.  Et  oniues  qui  circa 
cuni  sunt  praesidium  ejus,  et  aguiina  ejus,  dispcr- 
gam  in  onnieni  venlum  :  et  gladiuni  evaglnabo 
posl  eos.  (Ezech.  xii,  11-U.) 

(1154)  Tu  auteni  profane,  impie  dux  Israël,  cujus 
venit  dics  in  tempore  iniquitatis  prsefniita  :  hîBC 
dicit Donilnus  heus:  Aufcr  cidarim,  toile coronam  : 
nonne  lia:c  est,  quae  humilcm  sublevavit,  et  subli- 
mera humiliavit?  Iniquitaiem,  iniquitatem,  iniqui- 
talem  ponam  eam  :  et  hoc  non  factura  est,  donec 
venirel  eujus  est  judicium,  et  tradani  ei.  (Ezech. 
XXI,  25-270 

(1 155)  ractum  est  autem  in  anno  nono  regni 
ejus,  in  mensedecirao,  décima  mensis:  Venit  Na- 
bucbodonosor  rex  Babyloois,  ipse  et  oranis  exerci- 


connaissance  que  Dieu  a  des  événen 
futurs;  et  en  môme  temps  de  la  Hl 
pleine  et  entière  avec  laquelle  il  les  dl 
])uisqu'il  ne  les  manifeste  d'une  manié 
menaçante  et  si  itérative,  que  pour  e 
tourner  le  cours,  par  suite  de  la  péni 
de  ceux  qui  doivent  en  être  les  vicl: 

SELLUM.  (Prophétie  qui  le  conce 
—  Voy.  art.  Jérémie,  t.  I",  col.  1005  et 

SEMAINES  (Les  70  semaines  de  D« 

' —  L*iine  des  plus  importantes  prophéti 

Daniel,  est  sans  contredit  celle  qui  mi 

plus  de  cinq  cents  ans  à  l'avance  Tanm 

t)our  ainsi  dire,  le  mois  dans  lecra 
flessie  devait  être  mis  à  mort.  Voici  le 
rôles  du  i.rophèle  :  La  première  anm 
règne  de  Darius  le  Mcde;  moi  Daniel^ 
avoir  médité  sur  les  soixante-dix  années 
gnées  parle  prophète  Jérémie  pour  (ai 
de  la   désolation  de  Jérusalem  j  Je  aii 

à  j)rier  avec  ferveur Et  penaant  q 

priais,  l'ange  Gabriel  s'approcha  de  « 
me  parla  de  la  sorte  :  En  réponse  à 
prière  et  conformément  à  vos  désirs^  i 
été  ordonné  de  vous  faire  une  révéh 
ainsi  soyez  attentif  à  mes  paroles,  et^ 
de  bien  comprendre.  Dieu  a  fixé,  n 
vement  à  votre  peuple  et  à  votre  ville  h 
un  espace  de  soixante-dix  semaines ^  i 
lequel  la  prévarication  se  consommera,  l 
ché  prendra  fin,  r iniquité  sera  effaci 
justice  éternelle  régnera,  les  visions  et  tes 
phéties  auront  leur  accomplissement^ 
Saint  des  saints  recevra  fonction. 

Sachez  donc,  et  notez-le  bien  :  Du  m» 
où  la  permission  de  rebâtir  Jérusalem 
été  donnée,  jusqu'au  Christ-Roi,  il  y  aun 
semaines  et  soixante-deux  semaines  :  £«j 
d'armes,  et  les  murs  seront  restaurés  'iaê 
temps  difficiles. 

Après  soixante-deux  semaines,  le  C 
sera  mis  à  mort  ;  et  le  peuple,  qui  f  «ir 
nié,  ne  sera  plus  son  peuple.  Et  la  ville 
sanctuaire  seront  détruits  par  un  peuple 
viendra  avec  un  général:  la  dévastatUm 
le  dernier  terme,  et  la  désolation  irrita 
commencera  quand  la  guerre  finira, 

tus  ejus,  adversus  Jérusalem,  et  obsedeml 
cl  xdilicaverunt  contra  eam  niunilioues  in  cir 
Et  fuit  civilas  obsessa  usque  ad  undecimun  i 
rrgis  Sedeciœ.  Mense  autera  quarto,  nona-a 
obtinuit  famés  civitatera  :  et  non  erant  alii 
populo  terne.  Et  dirupla  est  civilas,  et  oauM 
bellatores  ejus  fugerunt,  exierunlque  de  à\ 
noctc  per  viara  porUe  quae  est  inler  duos  mv 
ducil  ad  bortum  régis  (Ciialdieis  obsidenlilNtt  i 
in  gyro)  et  abierunt  per  viara,  qu»  ducit  il 
mura.  Persecutus  est  autem  Chaldaeonim  exe 
regera  et  apprehenderunl  Sedecam   in  Agi 

3uod  est  juxta  Jéricho  :  et  omuis  comiutai 
iffugtt  ab  eo.  Cumque  comprehendissent  n 
adduxerunt  eum  ad  regem  Babylonis  in  ReM 
quae  est  in  terra  Eniatb  :  et  locutns  est  ai 
judicia.  Et  jugulavil  rex  Babylonis  filios  Sedei 
oculis  ejus  :  sed  et  omnes  principes  Juda  o 
Reblatha.  Et  oculos  Scdeciae  eruit,  et  viniil 
compedibus,  et  adduxil  eum  rex  Babylonis  û 
bylonem,  cl  posuit  eum  in  domo  carccris  nsqi 
diem  mortisejus.  [Jer.  lu,  4-11.) 


5EH  DES  MinACîXS 

►  Chrut]  comommtra  tlne  alliance  avec 
\r$  pendant  ic  cours  dune  semaine;  et 
ne  mintié  de  la  semaine^  le  temps  de 
et  du  sacrifice  prendra  fin:  Et  on 
fdiu  le  temple  Vtéomination  de  la  déêo- 
et  la  désolation  persévérera  jusqu  à  la 
mation  et  â  la  fin  (1136), 
rès-grati(J  nombre  de  commonlnteurs» 
Il  moins  savants»  ont  eitf»li(]uô  di  ver- 

■'  ce  lexle,  nourtont  si  clair,  et  i|iii 
i  bien  avec  les  évt-menients  accomjdis 
siècles  de  15;  mais  la  |di]|iail»  tons 
re»  s'en  sont  tirés  d^une  roaui^rc  mal- 
ise,  pour  n'avoir  pas  serré  d'assez 
si  Von  veut  bien  nous  permettre 
ociUion,  les  expressions  biblirpies. 
Kis  de  micuï  faire,  en  corn  mon  i;a  ni 
'  dernière  partie  de  la  prophétie,  afin 
iîcrver  Feinlication  des  soixante-dix 

ifies,  qui   uemaodera  une  discussion 
ndue. 

ïrisl  doit  èlre  rais  à  mort  par  les  mains 
propre  pc»ip!e,  c'est-à-dire  par  le 
juif,  et  le  jreuple  juif  cessera  de  ce 
Il  d  iHre  le  peuple  de  Dieu;  aucun 
le  ne  Tavait  encore  dit  d'une  manière 
laire, 

lie  sainte  el  le  sanctuaire  seront  dé- 
mv  un  peuple  qui  viendra  avec  un 
j  pnpiilua  cum  duce  venturo  ;  non 
lor  un  roï>  ni  par  J'aruïée  tl'un  roiy 
ir  un  (leuple,  sous  la  conduite  d'un 
ÇénéraL  Est-il  possilile  de  désigner 
laireruent  le  Peuple  Roi  :  celui  qui 
si  tlèrcnieol  sur  ses  étendards  Uns- 
U  S,  P,  Q,  \{  :  {Sfnalus  popuhtsqne 
i$.)  Cetle  particularité  c^l  d'autairt 
marquable,  qti'au  tenq^s  de  Daniel  il 
lil  que  des  monarchies,  et  [.as  un 
i*p/e,  sans  excepter  les  Romains  eux- 


évastation  sera  le  dernier  terme,  et 
laliou  rommencera  quand  la  guerre 
fin  ;  finis  ejus  vastiias,  et  posl  finem 
Juta  dtsolntio.  Hé  quoi  1  n  est-re  pas 
l'expiration  des  guerres  que  les  peu- 
relèvent,  que  les  nations  se  recons- 
I  que  les  villes  rcsiaurent  leurs  mu- 
Oui,  sans  doute;  mais  ici  il  en  sera 
ni: une  désolation  irrémédiable  sera 
^e  suprême  de  toulcs  cbo,^es,  Jér usa- 
it le  tenqde  ne  se  relèveront  point,  le 
e  juif  ne  se  relèvera  i^as  luî-nièuie;  au 
"  e,  ses  restes  infortunés  iront  de  dé- 
en  décadence,  de  ruines  ^n  ruines, 
ce  qu'il  ne  reste  plus  dans  toute  la 

|Ab  exortlio  preciim  tnarnm   rgR\ssus  csl 

go  anlem  vi'ni  ul  iiiflkartrni  iiïn^  ipiia  vir 

ftruin  es  :  tu  ergo  anin»;Hl verte  stn-uioriein, 

lîige  visionciiï,  Scpluagiulri  hotKNïruadt'S  ;dj- 

\  Muit  su[Mîr  pt^iuluin  ti(iim«  et  super  tJrlH'tn 

luam,  ut   coiisununelur   praRvaritaiin,  et 

laccipiat  pcccaHim,  et  deleAtur  Jiiiiiyit:is,  cl 

lusltUasenipilerna,  iHimplenltir  vtsm,  et  pro- 

ungalur  Sancliis  saiulonini.  Seilo  ei^;*!, 

iféric:  Ab  tî\llii  senn*uiis,  lU  itcrum  iriJi- 

ru»aleni\  usquc  adClirislunMliiceiii,ÎTetHl(>- 

ptem  et  liebdoiiiades  scsaginla  duae  erunt  : 


034 

Judée  un  seul  descendant  de  Juda,  pour 
pleurer  sur  les  malheurs  de  la  patrie. 

Le  temps  de  rhoslie  et  du  saerifl«*e  prendra 
fin  pondant  la  moilié  d'une  semaine;  m  dimi- 
dio  heddotnadii  deficitt  koitia  et  sacrificium^ 
car  c'est  ainsi  qu'il  faut  traduire,  el  non  nu 
milieu  de  la  semaine.  Le  Christ,  en  clîet, 
véritable  hostie,  oiFnra  par  sa  mort  le  vér,  * 
lablo  sacriîice,  qui  se  continuera  désornai  s 
d'une  manière  tout  à  la  fois  réelle  elm^sliquit 
jusqu'à  la  tin  du  monde,  et  dont  les'hosiies 
et  les  sacrifices  [irécédenls  nélaseni  que  la 
figure  et  l'annonce  p(Opl)éiique.  J'out  a>oia 
été  consommé*' sur  la  croix,  le  rachat  au  péché 
ayant  été  opéré,  le  Saint  des  .saints  étant 
entré  ihnns  son  royaume  de  justice»  les  |>ro- 
jihétiesétanlaccoiiipliest  le  temps  des  ombres 
légales  aura  cessé,  pui>qu  on  ne  proj  hétise 
plus  ce  qui  est  irrévocablement  accompli. 

On  verra  dans  le  temple  l'abomination  de 
la  désolation ,  et  la  désolation  jiersévérera 
jusqu'à  la  consommation  el  h  la  fin;  erit  m 
templo  abominât io  desoiationis  :  et  usque  ad 
ronsummationem  et  finem  perseierabit  deso- 
latio. 

Les  interprètes  se  demandent  quelle  est 
cette  abomination  de  la  désolation  qu'on  doit 
voir  dans  le  teni|>le.  Pour  les  uns,  c'est  la 
présence  des  armées  romaines  dans  la  vilb 
sainte;  mais  évidemnieiil  il  ne  s'agit  pas  de 
cela,  puisque  le  (irophète  parle  du  lonqde,  et 
non  lie  la  ville;  et  d'ailleurs  tant  d'armées 


étrangères  ont  foulé  le  sol  de  Jéru'îalem, 
sans  que  les  Juifs  aient  crié  à  l'atiomination, 
qu'il  n*y  a  pas  lieu  d'admettre  une  pareille 
explication.  Pour  les  autres,  c'est  la  présence 
dans  le  lieu  saint  des  enseignes  des  Romains* 
♦ibjets  d'un  culte  idolâtrique;  mais  ce  nVst 
pas  encore  cela,  |iuisqu'il  est  que^lion  d*un 
genre  d'abomination  qui  doit  conduire  à  la 
désolation,  c'est-/i-4lire  à  une  ruine  totale,  et 
non  d'idoïAtrie;  sans  compter  que  les  ensei- 
gnes des  légions  ne  [larureut  pas  dans  la 
temple,  le  feu  y  ayant  été  mis  de  Textérieur, 
et  l'incendie  sV»lànt  propagé  si  rapidement, 
que  ceux-là  mêmes  qui  y  étaient  renfermés 
périrent  pour  la  plufiart,  et  que  ceux  qui  y 
pénétrèrent  un  moment,  n'étaient  conduits 
que  par  le  désir  du  pillage,  au  rapport  de 
Josèphe* 

Il  n'y  a  pas  lieu,  au  surfdus,  de  discuter 
une  pareille  explication,  après  que  le  Sau- 
veur lui-même  en  a  donné  une  diû*érente 
dans  l'Evangile.  Il  venait  d'annoncer  à  ses 
apôtres  la  ruine  prochaine  de  Jérusalem  et 
du  temple,  et  complétait  la  f>ropbétie  nar 
quelques  renseignements  propres  à  les  éclai- 

cl  rur^iUTTi  rcdificabilarplnlra,  et  iniirî  in  angiiglia 
tcmporinïi.  Lt  posl  hebOoin  iules  sC3î  agi  ma  Jiiaii  oc- 
cidelnr  Chrisius  :  el  mm  erit  éjus»  ptqiultis  (pu  eum 
negauirus  est.  Et  clviiatitu  etsanciitarium  Jissipa- 
bii  p*»pidiis  CBin  (hice  venluro  :  el  finis  ejns  vasli- 
tas,  el  post  fmem  bcHi  slatiiln  itesolalio.  llonlinna- 
Lil  autein  paelimi  miillis  hebdiuiiadu  luia  el  în 
dnnidio  bebdoniadi^  deiiciel  hoslia  cl  f^aenfirimii  : 
cl  eril  in  temple»  abouiinalio  désolât uiots  el  uscpte 
ad  eonsunintalioiieai  el  Ibieiii  perscvcrâbit desolatid 
(Dan,  i\,  f^tl.) 


035 


SEM 


DICTIONNAIRE 


SEM. 


rer  sur  le  moment  de  pourvoir  h  leur  sûrelé 
personnelle.  Lorsoue  vous  verrez  dans  le  lieu 
saint,  leur  dit-il,  Vabominadon  de  la  désola- 
tion prédite  par  le  prophète  Daniel,  que  ceux 
qui  seront  dans  la  Jud^e,  s* enfuient,  dans  le 
pays  des  montagnes;  que  ceux  qui  seront  sur 
le  toit,  n'en  descendent  pas  pour  emporter 
quelque  chose  de  leur  demeure:  que  ceux  qui 
seront  dans  les  champs,  ne  rentrent  pas  dans 
la  ville  pour  prendre  leurs  vêtements  (1137); 
ainsi  porte  le  texte  de  saint  Matthieu  ;  saint 
Marc  s'exprime  de  la  même  manière.  {Marc. 
XIII,  ik.)  Saint  Luc  parle  d'une  façon  diffé- 
rente :  Lorsque  vous  verrez  commencer  le 
sié(je  de  Jérusalem,  souvenez-vous  que  sa 
ruine  sera  proche  :  alors  que  ceux  qui  seront 
en  Judée,  s'enfuient  vers  les  montagnes,  que 
ceux  qui  se  trouveront  dans  la  ville,  s'empres- 
sent d'en  sortir,  et  que  ceux  qui  seront  aux 
champs,  n'y  rentrent  pas  (1138). 

En  combinant  ces  deux  textes,  il  est  facile 
d'en  déduire  la  conclusion  suivante  :  Le 
Sauveur  donnait  à  ses  disciples  la  formation 
du  siège  de  Jérusalem,  comme  un  signal 
auquel  ils  reconnaîtraient  le  moment  su- 
prême de  tout  quitter,  la  ville  et  la  patrie, 
et  Tabomination  de  la  désolation  prédite  par 
Daniel,  comme  une  première  annonce  de  ce 
qui  devait  arriver.  iVay.  Tari.  Jérusalem, 
1. 1",  col.  1123.) 

Si  donc  le  prophète,  en  parlant  de  l'abo- 
mination de  la  désolation,  avait  eu  en  vue  la 
présence  des  soldats  romains  ou  des  ensei- 

fnes  idolâtriques  des  légions  dans  le  temple, 
explication  du  Sauveur  porterait  à  faux, 
puisqu'il  devait  être  trop  tard  alors  de  fuir 
de  la  ville,  et  bien  tard  déjà  de  fuir  de  la 
Judée.  En  effet,  quand  le  temple,  devenu  la 

f)roie  des  flammes^,  fut  envahi,  presque  tous 
es  habitants  de  la  ville  avaient  péri,  et  la 
Palestine,  subitement  envahie  ell^-même  sur 
tous  les  points,  allait  être  fouillée  jusque 
dans  ses  plus  secrets  repaires.  (Koy.  Josèpbe, 
Guerre  des  Juifs,  1.  vi,  ch.  27  et  suiv.) 

Qu'entendait  donc  le  prophète  par  cette 
expression  Tabomination  de  la  désolation? 
11  entendait  évidemment  les  meurtres,  le 
sang  et  le  carnage  dont  les  factions  rivales 
d'Eléasar,  de  Jean  de  Giscala  et  de  Simon, 
fils  de  Gioras,  devaient  souiller  le  temple, 
même  avant  Tinvestissement  de  la  ville.  Les 
récits  de  Thistorien  Josèphe  peuvent  tenir 
lieu  de  toute  autre  interprétation  à  cet  égard. 
{Voy,  Jos.,  Guerre  des  Juifs,  1.  iv,  ch.  14,  17, 
19,  34;  I.  v,  ch.  1,  11,  37;  1.  vi,  ch.  6,  12, 
16,  18,  19,  22,  20  et  suiv.) 

Nous  citons  à  regret,  et  à  défaut  d'un  autre 
témoignage,  celui  de  ce  méprisable  auteur, 
vil  transfuge,  qui  semble  n'avoir  écrit  que 
j)Our  pallier  sa  conduite  ;  aussi  mauvais 
croyant  que  mauvais  citoyen,  qui,  par  une 
basse  et  indigne  flatterie,  voulait  faire  passer 

(1137)  Ciim  ergo  vidcritis  abominatiohem  deso- 
lalioiiis,  qux  dicta  est  à  Daiiictc  propbeta,  staii- 
leai  in  loco  sanclo  :  qui  logii  iidcHigat  :  Tune  qui 
in  Juda'.a  sunl,  ftigiant  ad  montes  :  Et  qui  in  tecto, 
non  desccndat  loliere  aliquid  de  <lonio  sua  :  Et  qui 
in  agro,  non  revertalur  loliere  liinicani  suani.  V:e 
aulcm  pi\Tgnanlibus  et  nuaientibus  in  illis  diebus. 


Vespasien  pour  le  Messie  (1139);  im 
effronté,  oui,  dans  ses  Antiquités  judu 
a  altéré  à  aessein  plusieurs  récits  impc 
des  livres  saints;  crédule  historien,  q 
conte  de  puériles  merveilles  de  la  si 
de  Salomon,  des  pommes  de  Jéricho, 
racine  de  baaras  ou  mandragore,  et  t 
les  écrivains  chrétiens  font  trop  d'hoi 
en  acceptant  les  témoignages  qu'il  n 
Jésus-Christ,  de  Jean-Baptiste  et  de  V 
Saint-Jacques  ;  c'est  pitié  de  les  voir  s'é 
en  efforts,  pour  démontrer  Tauthentii 
texte.  Comme  le  christianisme  n'a  pasi 
de  pareils  aveux,  il  nous  semble  qu'on 
rait  laisseraux  académies  le  soin  ue  réJ 
de  semblables  questions,  en  mè:i:e 

?ue  celles  qui  sont  relatives  aux  pa 
quivoques  de  Ménandre,  de  Bérose 
Manelhon,  rapportés  par  le  m^me  a 
Toutefois,  il  dut  être  plus  fidèle  histor 
la  guerre  des  Juifs  contre  les  Romains, 
qu  il  en  fut  témoin,  et  qu'il  la  racoi 
ceux  qui  l'avaient  soutenue  dans  les 
camps  opposés. 

A  tous  les  détails  qui  précèdent,  I< 
phète  ajoute  que  la  désolation  perse' 
jusgu'à  la  consommatior^  et  à  la  un; 
à-dire  à  tout  jamais;  usque  ad  consum 
nem  et  finem  perseverabit  desolatio.  Di: 
siècles  accomplis  sont  venus  lui  donni 
son  à  la  face  de  lunivers. 

Occupons-nous  maintenant  des  soîi 
dix  semaines  qui  devaient  s'écouler 
l'octroi  d'une  permission  de  relever  le 
titications  de  Jérusalem  et  la  mort  do  C 
il  s'agit  de  semaines  de  sept  années,  ee 
est  hors  de  discussion;  les  Juifs  coiii(il 
ainsi,  et  cette  seule  observation  lève 
diûiculté.  Soixante-dix  semaines  foatq 
cent  quatre-vingt-dix  ans. 

Soixante-dix  est  un  total  que  le  pro 
décompose  aussitôt  de  la  manière  suiti 
d'abord  une  période  de  se{>t  semaine$i 
une  période  de  soixante-deux  semain 
enfin  une  période  d'une  semaine,  pei 
une  des  moitiés  de  laquelle  la  prof 
recevra  son  accomplissement. 

Il  a  surjji  beaucoup  de  systèmes  el 
plications,  mais  aucune  n'est  pleiM 
satisfaisante;  plusieurs  no  sont  pas  I 
raisonitables.  Ainsi,  des  commentateur 
petit  nombre  il  est  vrai,  et  quelques 
nins  commencent  à  la  quatrième  aniié 
Sédécias,  et  arrivent  ainsi  à  Tan  105.^ 
Vève  vulgaire.  Origène  et  Tertulliea  jj 
nent  pour  point  de  départ  la  premières 
du  règne  de  Cyrus,  et  aboutissent  à  n 
avant  Tère  vulgaire;  c'est-à-dire  à  33tt 
la  naissance  du  Sauveur,  et  à  66  att 
temps  désigné.  Eusèbe  el  saint  GjrriB 
Jérusalem  parlent  do  la  seconde  anné 
Darius,  fils  d  Hy.st<iSiC,  520 ans  avant 

(Malh,  XXIV,  15-10.) 

(I1.38)  Cnin  aiitem  vidcritis  circiiindariabi 
citu  Jcnisâlein,  lune  srilole  quia  appropisfi 
desolatio  ejus  :  Tune  qui  in  Jutisea  siiol,  fagisi 
montes,  cl  {\\\\  in  niedto  ejus,  discedant  :àf 
rogionihus,  non  intrcnt  in  oam.  (Luc,  xxi.M] 

(1159)  \oy.GuerredesJuifs,l  \i,  cb.  3l,àla 


SE\f 


WS  MIRACLES. 


SEM 


W» 


ire,  et  arrivent  h  60  ans  près  de  Tévé- 
nl.  Sulpice  Sévère  commenrc  h  Darius 
is ,  ^23  ans  ûvaHt  l'ère  vulgaire;  par 
îqueni  trop  Urtl  de  37  ans. 
es  Africain,  Théodoret],  le  vénérable 
I  suivis  l'ar  le  plus  grand  îiombre  des 
lentateurs  modernes,  et  enlTe  autres 
te  P.  Péieau  dans  sa  chronologie,  à  la 
lème  année  d'Arlaxercès- Longue-Main, 
ranl  l'ère  vukaire,  et  de  la  sorte  treize 
trop  lard,  |lyautorité  du  P.  Pétcati 
fait  adnieltre  ce  système,  louto  conles- 
Lsetnt>lc  lermioéc;  mais  il  y  a  Heu 
bner  de  nouveau;  car  il  est  erroné, 
P  dissimuler  Terreur,  Fauteur  supJMisc 
riaxerrès,  associé  à  l'empire  dès  Tan 
vanl  rère  vulgaire,  régna  neuf  ans  avec 
>ère,  et  quainsi  il  faut  commraencer 
^gne  neuf  ans  plus  tôt  que  ne  le  disent 
sloriens;  par  ce  moyen,  il  ne  reste  jdus 
ic  différence  de  quatre  années,  qui 
rien,  h  en  croire  le  P.  Péteauet  ses 

Prs.  Nous  croyons,  nous,  <p.i*urie 
e  quatre  années  est  tout,  ei  qu'il 
faire  disjiaraltre  ou  cherrher  une 
explication;  un  proidiote  ne  doit  pas 
nnper,  m^^me  d'une  année,  dans  la  dé- 
nation  d'une  époque,  lorsqu'il  fait 
r|Qe  de  la  préciser  comme  ici,  S*il  y 
erreur,  la  chronologie  profane  serait  à 
e. 

kja  différence  est  bien  plus  considénv 
H)n  ne  Pavoue;  elle  est  récilcment  de 
^ns,  e^r  la  supposition  d'un  avance- 
de  règne  en  faveur  d'Artaxereès  est  pu- 
ni gratuite  d'abord,  et  ensuite  tout  h  fait 
Jriquc.  Elle  repose  sur  un  passage 
< '-■  '  (Je  Thucyuide,  qui  prélend  qy*j 
•s  cherchant  tm  refuge  ajifès  sou 
L^^iMurnt,  fut  accueilli  à  fa  cour  d'Ar- 
:*ès,  riui  venait  de  monter  sur  le  trône, 
i^iil  dcThémistocle  dut  arriver,  d'après 
dore  (le  Sicile^  la  seconde  année  de  la 
ympiade,  rorrcspomlanlMa  'i^71•  année 
Père  vulgaire,  Alais  il  ot  évident  que 
ydide  a  commis  une  erreur,  puisque 
les  historiens  s'accordent  à  placer  le 
lencement  du  règne  d'Artatercès  h  l'an 
et  quant  5  la  prétendue  association  à 
drc»  c'est  d'autant  [>lus  une  chimère, 
le  tels  usages  étaient  inconnus  dans  le 
ime  de  Perse.  11  est  vrai  que  Darius, 
un  moment  de  danger,  se  désigne  un 
tsscnr  dès  son  vivarU  ;*  on,  peut  encore 
un  ou  deut  exemples  j»areils;  mais  il 
dn  de  se  désigner  un  successeur  h  se 
er  un  collègue, 

rchevéque  Ushcr,  dans  ses  Annnïes  de 
i>fi  Tesiament^  a  suivi  luie  autre  roule, 
triant  du  même  [>oinl  :  il  supprime 
années  du  règne  de  Xcrxès,  et  les 
e  à  lelni  d'Art^ixercès,  toujours  en 
du  même  passage  de  Tucydide;  c'est 
gCT  plus  gratuitement  encore  les  don- 
n  I  histoire. 

I^nus,  suivi  par  un  petit  nombre  de 
tentateurs,  entre  autres  par  Corneille 
erre,  a  mieux  rencontré  en  indi<tutint 
plièmc  année  du  règne   d'Artnxercès 

im.    DES    MlBàCLES.    IJ. 


Longue-Main ,   seulement  le  système  a  été 

jusqu'ici  mal  exposé. 

Pesons  bien  chacune  des  paroles  du  pro- 
phèie  et  ensuite  les  récits  de  l'histoire  sainte, 
et  nous  reconnaîtrons  que  cetie  explication» 
la  seulç  vraie,  est  fiicile  h  défendre. 

La  soixante-neuvième  année  de  la  capti- 
vité, une  année  seulement  avant  le  retour 
dos  Juifs  à  Jérusalem,  Daniel  s'exprime 
ainsi  :  «  Depuis  roctroi  de  la  permission  de 
reb/itir  Jérusalem  jusqu'au  Christ-Hoi  :  Ah 
exilu  sermonis  ut  iterum  œdificetur  Jerumtem^ 
il  s'écoulera  7  semaines  et  62  semaines; 
la  place  d'armes  et  les  murs,  plntea  et  muri^ 
seront  restaurés  dans  des  temps  difficiles,» 

Qu'entend  donc  le  prophète  par  Ja  recons- 
truction de  Jérusalem  ;  {s'agit-il  dans  sa 
nensée  de  la  rééditication  du  temple  cl  des 
naJiitations  particulières?  Nullement,  il 
parle  des  fortifications  de  la  ville;  il  le  dit 
{KJsitivement  :  piatta  tt  muri^  la  place  d'ar* 
mes  et  les  murs.  Le  sens  du  mot  plat  en  est 
déterminé  par  le  mot  qui  suit  :  ce  ne  sont 
ni  les  promenades  ni  les  places  publicjues, 
mais  les  places  d'armes,  cette  zône  intérieure 
gui  suit  le  pourtour  des  murs,  en  vue  des 
évolutions  que  la  défense  nécessite.  Jéru- 
salem est  une  ville  de  guerre,  et  elle  ne 
sera  réellement  reconstruite,  que  quand  ses 
renif^arls  lui  seront  remUis;  une  ville  dé- 
nwintelée,  quel  que  soit  le  nombre  de  ses 
habitants,  n'est  plus  elle-mèuie;  le  retour 
de  plusieurs  milliers  de  citoyeiis  est  un 
accroissement,  niaii  non  une  reconstruction; 
car  enlin,  avant  larrivée  de  la  colonie  ame- 
né/j  |>ar  ZorolK!l>cl,  il  r  avait urïc  Jérusalem, 
et  elle  n'étaitjpasentièVemenl  déserte;  toute 
b  pojmlotion  n'avait  pas  été  enlevée.  Le 
l»rui  sens  sullirail  donc  pour  indiquer  qu'il 
s'agit  de  la  restauration  des  murailles,  quand 
même  le  j>ro|>hète  ne  le  dirait  j»âs. 

Il  n'est  {picstîon  ni  d'un  décret  ni  d'un 
ordre,  mais  d'une  simple  permission,  et 
même,  selon  toute  apjKireîïce,  d'une  per- 
mission verbale  :  scrmo.  Et  il  ne  paraît  pas 
ïpi'il  y  ait  parmi  les  traducteurs  de  dissi- 
dence remarquable  sur  le  sens  du  mot 
sermo. 

Mais  il  y  en  a  parmi  les  commentateurs 
sur  le  sens  du  mot  ejcitm  mii  raicom^agne  : 
les  uns  entendent  par  la  l'otiroi  de  la  f)cr- 
mission,  les  autres  i^on  accomfdisspment; 
le  P.  Tirin  est  au  nondiro  des  tlerniers, 
flans  sa  Chroniaue  (F,  cap,  38,  Illet  IVCon- 
eiusio),  où  il  adopte  la  23*  année  d'Artaier- 
ces  comme  un  point  de  déf^art ,  quoiquil 
com[«te  de  la  8'  année  du  môme  prince 
dans  son  Commentaire  iwrZïwnieL  Cette  con- 
tradiction dans  un  auteur  justement  ro- 
nommé  n  de  quoi  surprendre;  elle  montre 
aussi  les  diflkultés  réelles  de  la  chronologie 
nrofanc.  Les  événements  nous  donneront 
bientôt  la  solution;  et  c'est  C£  que  nous 
examinerons,  après  avoir  dit  quelques  mol'* 
d'une  diûicuhé  des  plus  faciles  h  résoudre 
concernant  la  longueur  de  l'année  ju(^aïqiie. 

Quelques-uns  de  ceux  qui  commencent 
leur  calcul  à  la  vingtième  année  d'Arlaxer- 
cèsi  supposent  qu'il  s'agit  d'années  lunairesi 

30 


900. 


SEM 


DICTIOiNNAIRB 


SEM 


c'est-à-dire  de  354  jours,  afin  de  répartir  sur 
la  durée  des  490  ans  les  treize  années  qui 
se  trouvent  de  trop;  mais  c'est  une  préten- 
tion doublement  erronéd,  d'abord  en  ce 
qu'elle  ne  les  fait  pas  arriver  juste  à  leur 
but,  ensuite  parce  qu'aucun  peuple  ancien, 
j)as  même  les  Juifs,  ne  calcula  jamais  de  la 
sorte.  Les  Juifs,  sans  doute,  comptaient  par 
lunaison,  mais  comme  leur  année,  devenue 
mobile,  aurait  successivement  commencé 
dans  toutes  les  saisons,  ils  avaient  soin  d'a- 
jouter tous  les  trois  ans  une  lunaison  embo- 
lismique,  qui  rétablissait  Tordre  conformé- 
ment a  la  révolution  solaire.  Les  années  du 
prophète  Daniel  reviennent  donc  à  des  an- 
nées communes  de  365  jours. 

La  première  année  de  son  règne,  Cjrus 
promulgua  un  décret ,  traduxit  vocem  in 
omni  regno  siu)^  etiam  per  scripturam^  par 
lequel  il  autorisait  la  reconstruction  du 
temple  de  Jérusalem,  donnait  permission 
à  tous  les  Juifs  de  ses  Etats  de  se  rendre  en 
cette  ville,  ascendat  in  Jérusalem^  et  œdificei 
domum  Domini  Dei  Israël;  leur  accordait 
la  faculté  de  jjrélever  dans  toutes  les  pro- 
vinces un  tribut  et  des  offrandes  à  l'inten- 
tion de  cette  nouvelle  entreprise;  et  rendait 
de  son  côté  les  vases  d'or  et  d'argent  appar- 
tenant à  l'ancien  temple,  que  Nabuchodone- 
sor  avait  enlevés  et  transportés  en  Perse. 
(F.  I  Esdr.  I.) 

Dans  tout  ceci,  il  n'est  encore  question  ni 
de  Jérusalem,  ni  de  ses  murailles,  mais 
uniquement  du  temple,  qui  doit  être  relevé, 
et  dans  lequel  les  oblations  et  les  sacrifices 
doivent  recommencer.  Ce  n'est  pas  encore  là 
ce  qu^e  Daniel  a  annoncé  ;  mais  c'est  un  ache- 
minement pour  y  arriver. 

Quarante-deux  mille  trois  cent  soixante 
personnes,  non  compris  les  femmes  et  les 
domestiques,  entendirent  l'appel  du  grand 
roi,  et  se  dirigèrent  vers  la  Judée,  sous  la 
conduite  de  Zorobabel  et  de  dix  autres 
chefs.  Chacun  se  rendit  d'abord  dans  le  lieu 
do  son  origine,  et  commença  par  s'occuper 
de  ses  propres  affaires;  ce  n'est  que  la 
deuxième  année,  que  l'on  songea  enun  sé- 
rieusement à  relever  le  temple.  Mais  les 
nations  voisines  y  mirent  des  obstacles,  de 
sorte  que  l'ouvrage  n'avança  nullement  pen- 
dant le  reste  du  règne  de  Cyrus,  ni  même 
pendant  celui  de  Cambvse,  ou  Assuérus;  le 
travail  relatif  à  l'achèvement  du  temple 
demeura  totalement  interrompu,  dit  l'histo- 
rien sacré. 

Mais  enfin,  il  fut  repris  lors  de  l'avènement 
deiDarius,  sous  la  direclion;de  Zorobabel,  et 
à  l'instication  des  prophètes  Aggée  et  Za- 
charie.  Les  nations  voisines,  dans  le  dessein 
d'y^  mettre  de  nouveaux  obstacles,  s'en  plai- 
gnirent à  ce  prince,  tout  en  lui  indiquant 
maladroitement  l'édit  de  Cyrus,  qu'il  fit  re- 
chercher et  qu'il  fit  promulguer  une  seconde 
fois,  en  l'accompagnant  d'un  autre  édit  pour 
son  entière  exécution.  C'était  la  seconde  an- 
née du  règne  de  Darius.  Mais  dans  cette  se- 
conde ordonnance,  comme  dans  la  première, 
qui  s'y  trouve  relatée  en  entier,  il  ne  s'agit 
encore  que  de  l'édification  du  temi)le  ;  il  n'y 


a  rien  de  plus.  Cyrus  rex  decrevit  ut 
Deiœdipcaretury  quœ  est  in  Jérusalem^, 
erqo  dimiltite  péri  templum  Dei  îZ/ud... 

Forts  de  cet  apppui,  les  Juifs  près 
l'ouvrage,  tout  fut  achevé  au  bout  de 
années,  et  ils  purent  célébrer  la  dédie 
nouvel  édifice  le  troisième  jour  d*A4 
sixième  année  du  règne  de  Darius. 

Cependant  ils  ne  s  en  tinrent  pas 
voulurent   entreprendre   aussi  de  i 
leurs  murailles,  outrepassant  en  ceit 
risation  qui  leur  avait  été  donnée;  n 

gouverneurs  de  la  Samarie,  de  la  S, 
es  autres  provinces  du  royaume  de 
en  deçà  de  TEuphrate,  ne  tardèrent  ' 
dénoncer  la  tentative  à  ArtaxercèSten 
tissant  qu'il  était  de  la  dernière  impo 
pour  la  tranquillité  du  pays  et  la  Si 
de  ses  provinces  d'au  delà  de  TEnj 
que  Jérusalem  ne  redevint  pas  une  i 
guerre  :  Notum  sit  régi  quia  si  civiiosù 
ficata  faeritf  et  mûri  ejus  instaurati^  j 
sionem  trans  fluvium  non  haheSis. 

En  conséquence,  Arlaxercès  char) 
signataires  tle  l'avis  d'empêcher  par  I 
la  continuation  de  l'œuvre,  avec  dëfc 
le  reprendre  sans  un  ordre  de  sa  pari 
hibeatis  viros  HloSy  ut  urbs  illa  non  i 
tur^  donec  si  forte  a  mejussum  fuerit, 
faut  noter  qu  une  des  lois  fondament 
la  monarchie,  était  de' ne  jamais  ré^ 
un  décret;  l'ordre  de  réédifier  les  mn 
vait  donc  i>as  été  donné,  autrement  Ai 
ces  n'aurait  pu  en  suspendre  Texéc 

Mais  il  y  avait  à  Babylone  un  scribe 
mé  Esdras,  en  très-grande  réputation 
voir  et  de  vertu,  et  dont   l'habileté 

tas  un  des  moindres  mérites.  Esdras  { 
obtenir  l'ordonnance  désirée,  d'uw 
nière  détournée,  il  est  vrai,  mais  rée 
se  fit  envoyer  en  Judée,  la  sixième 
du  règne  du  même  prince,  et  partit  h 
mier  jour  de  la  sej)tième  avec  une  peir 
lonie  d'émigrants,  sous  prétexte  dy  o 
scr  ce  qui  avait  rapport  au  culte  divin 
mission  à  laquelle  sa  qualité  de.prèài 
venait  merveilleusement.  Il  a  bien  sa 
dire,  car  c'est  lui-même  qui  en  écrit 
toire,  que  le  roi  lui  accorda  toutes  s( 
mandes  ;  dédit  et  rex  omnem  petitionen 
^  Or,  il  est  impossible  que  partni  sesd 
i\cs  ne  se  trouvât  pas  celle  de  la  resi 
tion  des  murs  de  la  ville  sainte.  C'étai 
la  plus  importante,  la  seule  important 
sormais,  au  point  de  vue  du  patriotîsi 
dent  qui  est  un  des  caractères  les  plu 
tinctifs  de  ce  neuple  malheureux.  U 
mission  touterois  ne  fut  que  verbale» 
que  Daniel  lavait  prédit,  car  elle  n'est 
tionnée  que  d'une  manière  générale 
l'édit  en  forme  de  lettre  dont  E^dnu 
l^orteur.  Emmenez,  y  est-il  dit,  tous 
de  vos  concitoyens  qui  consentiront  à 
suivre,  recevez  les  dons  qui  vous  sero 
ferts  à  la  cour  et  dans  la  Babylonie,  p 
tout  ce  qui  vous  sera  nécessaire  en 
dans  le  trésor  impérial,  levez  des  tribu 
nature  et  en  argent,  et  ceu*x-ci  jusqu'à 
currence  de  cent  talents,  dans  les  pro? 


SKM 


DES  MIRACLES. 


SEW 


!kfi 


^rfleiive  j  vous  prëlévure^  sur  l'cs 
■SIC  qui  sera  nécessaire  pouv  le  ser- 
^  lu  luaison  de  lïivu,  ei  ilu  reste  vous 
fUt  <e  que  voHis  voudrez  :  De  relîquo  ar- 
t  attro  ut  facialis,  juxla  volunlatem 
tri  ftu^itc  {IViù).  Un  hlauc seing  n'/i  \*as 

tltleiir  qu'une  parplllc  (♦ennissioii. 
uniil  clé  bien  maïmJroil  on  Incii 
[fi  ciloven,  s'il  n  en  «vait  f>as  prolilé 
ire  réèditier  enfin  ces  nuiràillcs,  objet 
■le  regrets  el  de  laiU  de  désirs.  Aussi 
iqna-l-n  pas,  selon  toute  apparence; 
'm\ani  meUro  dans  son  récil  la  même 
lu  que  le  ]irinre  avait  mise  dans  ses 
lin  tic  ne  i-as  froisser  par  un  clérret 
lent  impôt Uique  les  siisceptilïilit^js 
j  colonies-  étrangères  donl  ses  an- 
licnl  {'cupléîes  provinëês  orienta - 
^ncien  enqûro  de  Salouion,  il  se 
Je  le  donner  à  entendre  rX^cwsnojffr 
Imhehcordiatn  ut  daret  nohis  sepem 
ht  J  cru  sale  nu  eim*:  ]»ar!e  rlaircnient 
Sfornies  religieuses  qu*il  opéra. 

voit  aussitôt  après»  p^t*  Ifî  récit  de 
j  que»  treize  ans  pi  us  lard,  les  portes 
illc  avaient  été  brûlées  et  la  uiuiaille 

feen  plusieurs  endroits,  Los  murs 
onc  été  refaits^  achevés  raéme^  puis- 
lit  rétaJili  des  portes* 
irait-on  dire  qu  il  est  question  ici  de 
■^ion  onéréc  par  Nabuzardan,  gêné- 
Ifcuchodonosor,  cent  Ireûte-neufans 
féni;  ce  serait  un  vain  subterfuge, 
'avait  pas  été  besoin  alors  d'incendier 
les»  et  les  eût-on  incendiées  qu'il 
^jt  pas  reslô  de  vestiges,  jmisqtie 
in  avait  t'ait  démolir  les  umrs  de 
comble  dans  tout  le  pourtour  de  la 
roM  Jcruêuttm  in  circuilu  dcsiruxit 
ftcilHë  Chaidcorum,  dit  lauleur  du 
I  livre  des  Rois,  (Vuy.  c,  \\\\  v.  10.) 
fruiûkm  ÈubvPTterant^  ajoute  Jéré- 
|»lus  loin,  toium  murum  Jérusalem 
itum  deMirujLtl  cunctus  ejcercituâ 
im.  (Voy.  Jerem,  c.  xx\i\  ,  v.  8 
it  V.  14.)  D'ailleurs  Nébémie,  qnî 
ini  aussi  surpris  qu'aiBigé  île  la  nou- 
'Ul  réi^arerlout  le  dégût  encinuuante- 
urs;  ihfavait  donc  que  des  brèches  à 
c^r un [lareil  es()ace de  temps n*aurait 
n  pfMir  construire  à  neuf  un  murd'en- 
nissi  vaste  périmètre  que  celui 
il,  Esd ras  avait  donc  achevé  de 
avilie  d'Artaxercès,  ou  plutôt  en  vertu 
ârdres  se*Tets,  dissituulés  sous  les 
Çénéranx  et  vagues  d*une  ordonnance 
U*  ii'eti  lut  peut-être  jamais  donné 
Ble,  les  forlili*ations  commencées 
Knièro  indue  quelques  années  [Jus 
ïi  forlificalions,  d'une  trop  grande 
e,  de  Taveu  de  Néhémie,  pour  être 
ïjment  gardées  par  les  habitants  (Tune 
^re  mal  peuplée,  avaient  ensuite 
■les  et  ruinées  de  nouveau  par  les 
voisines,  alarmées  de  voir  une  cité 

I  î/aureiiri»!;eti*h>n\nietlii  m*  livre  d'Esil ras 
IIS  cxpiessif  :  Omnm   qtureiniqtie  vo- 


jadis  reine  et  puissante  se  relever  au  miliea 
d'eux.  i 

Cû  fut  roccasion  qui  amena  Nébémin  dang 
la  Judée  treize  ans  après  li^dras,  c*est-à-dH*e 
la  vingtième  annéo  do  règne  du  m^nie  Ar- 
taxercès.  De  cette  fois  du  moins  nous  rri- 
gnorons  pas  qu'il  y  vinlavecuno  perniission 
positive  i\e  restaurer  les  rortiliraiions,  et 
que  c'était  le  but  avoué  du  vo\ âge,  quoique 
Néhémie  ne  nous  donne  pas  le  texte  de  sa 
commission.  Il  nous  révèle  d'une  manière 
non  moins  précise,  qu'il  n'eut  que  des  brè- 
ches à  refermer,  et  des  dégflls  à  réparer: 
Cumaudisêct Smiuhaht,  quod obdurta  fnsrtet- 
eatrixinuri  Jfrnsalenty  rt  quoi  cftphsent  mffr- 
ruptn  concludi.  Cette  seule  cirronstanco 
suflirait  [jour  démontrer  nue  ce  n'est  \ms  de 
riiiUYre  de  Néhémie  que  le  prophète  Daniel 
avait  entendu  parler,  puisque  avant  de  res- 
taurer des  murs  entièrement  démolis,  il  fal- 
lait les  relever. 

Après  ilouze  ans  d*absence,  Néhémie  re- 
tourna h  liahjlone  la  3^'  année  liu  règne 
d*Arta^ercès,  et  revînt  ensuite  à  Jérusalem; 
mais  alors  il  n'y  avait  plus  h  corriger  que  des 
abus  qui  s'étaient  introduits  dans  le  culte 
du  Seigneur  et  dans  les  observances  lé- 
gales. 

Il  semble  qu'après  avoir  établi  qnelquef 
sjnchronîsmes  pour  montrer  que  la  sixième 
année  du  règne  d'Artaxercès,  année  dans 
le  cours  de  laquelle  fut  donnée  la  permis- 
sion qulvsdras  se  mît  en  devoir  iraller  exé- 
cuter le  premier  jour  de  l'année  suivante, 
est  bien  la  ^90*  avant  la  mort  du  Cf»rist, 
la  discussion  a  atteint  ?on  terme.  Cepen- 
dant il  n'en  est  rien;  car,  ainsi  que  nous 
Pavons  delà  fait  oliserver,  il  paraît  quoii 
s*est  complu  dans  les  dilUcnltés. 

On  n*a  pas  osé  en  élever  sur  le  nom  de 
CjTUs;  mais  on  s'est  demandé  quel  peut 
être  TAssuréus,  qui  vient  ensuite.  Placé, 
comme  il  Test,  entre  Cjrus  el  Darius,  cet 
Assuréus  est  évidemment  le  Cambyse  du 
rhistoire  profane. 

Et,  quant  h  Darius,  il  y  a  eu  trois  rois  do 
Perse  de  ce  nom,  savoir:  Darius  fils  d'His- 
taspe,  Darius  Noibus  et  Darius  Codoman. 
Les  critiques  n'insistent  guère  sur  le  der- 
nier, ilont  le  règne  se  trouve  réellement  irop 
ra[»proclié  de  la  naissance  de  Jésus-Cbrist  ; 
mais  il  n'en  est  pas  de  même  [>our  le  second. 
Jules  Scaliger,  entre  autres,  veut  abso* 
lumcnt  que  ce  soit  lui  qui  ;flil  continué 
redit  de  Cyrus  et  permis  de  continuer  l'é- 
difice du  temple.  Or,  Darius  Nothus  étant 
monté  sur  le  trône  k2ï  ans  avant  Tère  vid- 
gaire,  l!2  ans  après  Cyrus,  il  en  ré>ulte 
que  Zorobabel  et  Josué,  (|ui  conduisirent 
la  j»remièrû  colonie  d'éndgranls  h  Jérusa- 
lem |iar  ordre  de  Cyrus,  et  qui  firent  exé- 
cuter redit  de  Darius,  auraient  eu  5  cette 
dernière  époque  environ  ihU  ou  150  ans; 
car  il  n'est  (>as  pcjinis  de  supirnser  que  de« 
bouunes  chargés  d'une  telle  responsaiûlité 

lucrh  {acen f*'/!<«. <■«"«  vifherht  p<rftci. 


9i3 


SEU 


IHCTIONNAIIIE 


SEM 


et  d'une  mission  si  diflicilc,  eussent  été  dé- 
signés par  le  prince  ou  choisis  par  leurs 
concitoyens  avant  l'âge  lie  )a  raatunté ,  c'est- 
à-dire  30  ou  hO  ans^  Outre  que  les  exemples 
d'une  telle  longévité  sont  très-rares,  il  est 
plus  rare  encore  de  les  rencontrer  dans  deux 
individus  placés  dans  des  conditions  iden- 
li<|ues,  ou  plutftt  dans  une  seule  et  mftme 
condition  ;  et  il  sérail  tout  h  fait  merveilleux 
que  ces  deux  individus  fussent  capables 
)  un  et  Tautre  de  se  faire  les  promoteurs  et 
les  directeurs  d'une  grande  entreprise.  Zo- 
robabcl  et  Josué  auraient  commencé  une 
nouvelle  carrière  à  un  âge  auquel  Moïse 
avait  terminé  sa  vie  depuis  vin^t  ans,  et  le 
premier  Josué  depuis  trente.  Si  cela  n'est 
pas  absolument  impossible,  c*est  au  moins 
on  phénomène  dont  l'histoire  sacrée  aurai! 
dû  faire  une  mention  spéciale. 

H  y  a  eu  de  même  trois  Arlaxercès,  sans 
compter  le  mage  Smerdis,  auquel  des  inter- 
prètes voudraient  aussi  donner  ce  nom,  qui 
ne  lui  convient  pas  :  savoir ,  Artaxerces- 
Longue-Main,  Artaxercès-Mnémon  et  Arla- 
xcrcès-Ochus  ;  mais  il  ne  peut  être  question 
d'Oi:hus ,  qui  ne  régna  que  22  ans ,  puisque 
celui  dont  parlent  Esdras  et  Néhémie  régna 
au  moins  trente-deux  ans,  suivant  le  récit  de 
ce  dernier.  H  ne  nous  importerai!  nullement 
que  l'Artaxercès  d'Esdras  etceluideN^émie 
fussent  des  princes  différents,  puisque  si, 
comme  nous  l'avons  établi ,  et  comme  il  ré^ 
sultera  d'une  manière  plus  évidente  encore 
de  nos  synchronismes ,  la  vingtième  année 
d'Artaxercès-Longue-Main  est  déjà  trop  rap- 
prochée de  nous  pour  convenir  à  la  prophé- 
tie, à  plus  forte  raison  la  vingtième  année 
de  Mnémon ,  qui  monta  sur  le  trône  vingt 
ans  après  la  mort  du  premier,  conviendrait- 
elle  encore  moins?  Mais  il  est  fiscile  de 
démontrer  que  c'est  le  môme,  et  que  l'Ar- 
taxercès de  Néhémie  est  bien  Artaxerxès- 
Longue-Main.  En  effet,  Néhémie  place  le 
pontiQcat  du  grand  prêtre  Ëliasib  au  temps 
de  l'Artaxercès  dont  il  reçut  lui-même  la 
mission  d'aller  rétablir  l'ordre  dans  la  Jn- 
dée.  Or  Eliasib  fut  proclamé  souverain 
sacrificateur  l'an  453  avant  l'ère  vulgaire, 
c'est-à-dire  la  douzième  année  du  règne 
d'Arlaxercès-Longue-Main,  et  mourut  la 
dixième  année  de  Darius  Nothus,  successeur 
d'Artaxercès,  six  ans  avant  le  règne  de 
Mnémon. 

L'Ecriture  sainte  place  les  princes  dont 
elle  cite  les  noms  à  cette  occasion  absolu- 
ment dans  le  même  ordre  que  l'histoire  pro- 
fone  :  savoir  Cyrus ,  Assurëus  ou  Cambyse , 
Darius  et  Artaxercès,  sans  relater  Smerdi^ 
ni  Xerxès,  avec  lesquels  les  Juifs  de  la  Pa- 
lestine n'eurent  sans  doute  aucuns  rap- 
ports. 

Cependant  nous  ne  sommes  pas  au  bout 
de  toutes  les  difficultés  ;  il  en  est  une  qui 
se  tire  du  xir  chapitre  de  Néhémie,  aux 
versets  10*,  11*  et  82*,  dans  lesquels  se 
trouvent  nommés  quatre  grands  prêtres: 
Kliasib,  Joïada,  Johanan  et  Jaddus.  Or,  dit- 
on,  Johanan  ne  fut  promu  à  la  souveraine 
sacrificature  qu'en   la  quarante -deuxième 


année  d' Artaxercès-Mnémon,  et  Jadi 
dix-huitième  d'Arta'xercès-Ocbas ,  ti 
quarante-un  ans  avant  l'ère  vulgaire 
Artaxercès  Longue-Main  est  celai 
puta  Néhémie  dans  la  vingtième  a 
son  règne,  et  que  Néhémie  eul  si 
trente  ans  à  cette  é])ogue,  ainsi  qm 
faire  supposer  une  mission  de  cM 
tance,  Néhémie  dut  vivre  au  mo 
lrentcK|uatre  ans  pour  voir  le  poo 
Jaddus  ;  et,  si  l'on  sup))0sait  aussi 
écrit  qu'après  la  mort  de  Jaddus 
n*est  pas  impossible,  il  aurait  t< 
cinguante-trois  ans ,  car  Jaddus  sai 
trois  ans  à  Alexandre  le  Grand.  11 1 
convenir  oue  TArtaxercès  d*Esdn 
Néhémie  n  est  pas  Artaxercès-Longi 
mais  bien  Artaxercès-Mnémon. 

Cette  chétive  difficulté  a  occupé  à 
nologistes  d*un  grand  renom ,  tels  q 
rius  et  Isaac  Vossius»  qui  nous  i 
l'avoir  mal  résolue. 

D'abord  la  supposition  que  Néi» 
écrit  son  livre  qu'après  la  mort  de 
est  toute  gratuite. 

Ensuite  que  Néhémie  ait  vécu  cei 
quatre  ans ,  cela  n*est  pas  absolus 
possible. 

Mais  la  difficulté  se  résout  d*elif 
si  Ton  veut  bien  admettre ,  avec  le 
prêtes  les  plus  savants  et  les  plu 
doxes,  que  tout  le  commencemei 
xn*  chapitre  jusqu'au  27*  Yersel, 
addition  faite  dans  des  temps  post< 
comme  il  s'en  trouve  tant  d  exeinpl 
les  livres  de  l'Ancien  Testament.  A 
pas  ici  une  solution  inventée  pooi 
soin  accidentel  d'une  cause  embam 
elle  ressort  du  texte  même  du  lim 
bémie. 

Une  seconde  objection  se  tire  i 
pitres  IV*  et  vi*  du  même  livre ,  di 
quels  on  lit  le  nom  de  Sanahalat  pêr 
des  gouverneurs  de  la  Syrie  qui  i 
trèrent  les  plus  hostiles  à  Néhémii 
plus  opposés  à  la  restauration  des  1 
tions  de  Jérusalem.  Or,  suivant  lli 
Josèphe,  ce  même  Sanahalat  vivait 
la  quatrième  année  du  règne  de 
Codoman;  il  mourut  pendant  qu'Ai 
le  Grand  faisait  le  sié^e  de  Gaza.  A  oc 
il  aurait  vécu  au  moins  cent  ouarai 
ans ,  puisqu'il  y  a ,  d'après  le  Ci 
Plolémée,  cent  treize  ans  d'intenral 
la  vingtième  année  d'Artaxercès  1 
Main  et  la  quatrième  de  Darius-Cc 
et  qu'on  ne  peut  supposer  qu'il  ed 
de  trente  ans  à  une  époque  où  il  goi 
l'importante  province  de  Samarie  d< 
temps  inœnnu. 

Prétendre  mettre  en  opposition  i 
sonnage  tel  que  Jesèphe  avec  Néhé 
n'est  {kib  agir  sérieusement.  Ava 
examen,  on  peut  répondre  que  c'est, 
qui  se  trompe ,  et  cette  réponse  es 
santé. 

Le  passage  qu'on  oppose  ici  à  fi 
de  la  sainte  Ecriture  est  tiré  du  c 
livre  des  Antiquités  de   Josèphe, 


UtS  MIRACLES. 


SETII 


94a 


ment  ce  que  Fauteur  a  écrit  de  |ilus 
ahlo  ;  o«  Vy  trouve  à  rïk'i(|ue  [jugc  en 
<iition  avec  le  i>oii  sens,  1  Enntiirc  et 
^re,  H  y  confand  Cîinibvse  et  Artaxer- 
ki  aUnhuanl  nu  nreuiicr  la  défense 
firlc  sccornl  de  réeditier  les  uuiraillcs 
irusalem.  Il  n'a  ganlo  d  oublier  l'iinper- 
tc  diîîcu^sion  relntée  au  livre  *apo- 
le  d'Ksdras  sur  tviie  que^itton  :  Qu*y  a- 
fpluffarl  au  monde  (voy.  L  m,  c.3  et  k)  ? 
81  justement  ajipclé  par  <;aint  Jerîime 
Euvrc  de  ilélire  (voy.  llirron,  Litt,  ad 
uoncm  in  EMlr,)^  cl  ayaiU  fait  de  Zora- 
l  le  champion  qui  remfîorta  le  prix,  il 
inclut  (jue  Dwrius  lui  accorda  en  réconi- 
Épn  nouveau  décret  d'éiuigralion,  par 
Buquel  il  revint  à  Jérusalem  suivi 
Holonie  de  quatre  nullions  huit  mille 
Ht  quatrc-vingls  hommes,  accoujpa- 
K  quarante  nulle  sept  cent  quarante- 
^tiimes  et  enfants,  nombres  singuliè- 
^1  dispro(>ortionnés;  sans  compter  que 
bâbcl ,  qu'il  fnit  voyager  ainsi,  était 
ftccupé  à  Jérusalem  h  la  rééditkation 
Kiple,  avec  riiidc  des  nrophètes  Aggéo 
icbarie»  suivatit  le  récit  du  véritable 
is,  lî  confond  Xcrxès,  successeur  de 
ïs^  Ois  d'Hystaspe»  avec  Arlaxcrcès- 
;tje-Main.  Il  fait  venir  Néhémic  à  Jéru- 
Q  la  vingt-cinquième  année  de  ce  i»ré- 
nXerxès,  ce  qui  constitue  une  doulile 
I ,  puisque  rEcriture  marque  la  ving- 
b  armée  d'Artaxcrcès,  et  que  Xerxès 
ignaque  vingt  et  un  ausjl  consacre  trois 
si  demi  h  la  réédification  des  murailles 
;rusalem,  lorsque  Néhémie  affirme  qu'il 
ij)loya  que  cinquanlc-dcux  jours.  Cen 
ssez  pour  juger  do  la  valeur  de  Tautenr 
»  la  confiance  qu*il  mérite,  quand  il 
auve  en  opposilion  avec  la  sainte  KcrI- 

i^s  avoir  ainsi  délerrainé  le  point  de 
W  f  il  nous  resterait  encore  h.  fixer  le 
t  d'arrivée;  mais  si  nous  entreprenions 
aminer  une  h  une  toutes  les  opinions 
se  sont  produites  à  cet  égard,  la  seconde 
lission  déliasserait  de  beaucou[)  la  pre- 
•e  en  longueur;  car  les  critiques  dJlfèrent 
e  eux  do  cinq  h  six  années  sur  la  durée 
U  vie  du  Sauveur,  et  les  chronologîstes 
uit  è  neuf  sur  l'année  do  sa  naissance, 
ui  double  la  diflkuUé.  Mais  cette  dis- 
ion  serait  inutile  ,  nous  le  croyons  du 
m  ,  parce  que  maintenant  les  idées  sont 
i  arrêtées  sur  ces  deux  points  ;  arrô- 

Sprès  discussion  et  en  connaissance 
Isa* 
s  le  dirons  hardiment,  il  est  surrtrc- 
t  même  que  des  critiques  amis  de  loT- 
loxie  aient  osé  faire  vivre  le  Sauveur 
ï  de  trente-trois  ans  et  deini  am  ùs  que 
angélistc  saint  Luc  a  alTirme ,  d^une 
lière  si  positive,  qu'il  commenta  dï'xor- 
H mission  au  moment  où  il  Venait  d'al- 
Hc  environ  sa  trentième  année ,  et  lurs- 

Ri)  El  til  pcrreccnuit  omnia  sccmidtim  li'^^gf^m 
iiii,  revcrsi  siiiu  iii  G:i1il:cnrit  in  civiLalerii  snnui 
b.  Puer  autcin  crcbccbui,  cl  cuiiloitiibiitur, 


qu'il  est  ïnipo>sitde,  diaprés  le  conlcvte  des 
Evangiles,  de  prolonger  cette  mi;»bion  au 
delà  de  trois  ans  et  demi. 

Et  quant  h  Tannée  de  la  naissance,  les 
chronojogisles  modernes  .H»nd>lent  se  rallier 
h  l'opinion  ûes  savants  auteurs   de  VArt  de  1 
vérifier  !es  date»,  qui  placent  TAnnonciatioa  ,*] 
en  «  Fan  7^7  de  la  fon<fation  de  Borne»  selon 
Varron,  la  quarantième  année  do  Tère  Ju- 
lienne ,  la  trente-neuvième  d*Augnste  depuis 
la   mort  de  Jules-César  ,   ou  la  vingt-cinr 
quièmo  depuis    la    bataille    d^Actium  ;    la,l 
trente-cin^juièrae   depuis    qu'Hérode  avait  1 
été  déclare  roi  de  la  Judée,  la  deuxième  dcj 
la  cent   quatre-vingt-treizième  olympiade,  | 
et  la  quatre  mille  sept  cent  huitième  de  U' 
I^ériode  Julienne  ;  c  est-à-dire  cinq  ans  neuf 
mois  et  sept  jours  avant  l'ère  vulgaire ,  le 
vingl-cinq  du  mois  de  mars,  m 

Les  motifs  de  cette  opinion,  d*/iprès  la- 
quelle la  vie  de  Jésus-Christ  se  trouve  pro- 
longée d*une  année  »  et  qui  contredît  ainsi 
les  traditions  chrétiennes  les  plus  respec- 
tables,  se  tirent  delà  date  assignée  par 
Josèpho  à  la  mort  d'Hérode,  arrivée,  sui- 
vant cet  auteur,  peu  de  jours  avant  Pâques, 
la  trente-septième  année  de  sa  royauté*  Or* 
dit-on,  si  Jésus-Christ  était  venu  au  oionilo 
en  la  trente-sixième  année ,  et  seulemerït 
trois  mois  avant  la  mort  dHérode,  comme 
il  serait  arrivé ,  il  ne  resterait  îjas  assez 
d'esfiace  |*our  caser  tous  les  événements 
dont  parle  rEvangile;il  a  donc  dû  iiallre 
en  la  trente -cinquième. 

Mais  d'alKird  c  est  attacher  trop  d'impor- 
tance au  témoignage  do  Josèphe  ;  ensuite 
celte  raison  est  plus  spécieuse  que  solide  : 
en  effet;  que  Marie  soit  revenue  à  Jérusa- 
lem au  bout  de  quaraole  jours,  pour  sa 
purification  légale,  qu'elle  soit  retournée  à 
Bethléem,  où  les  mages  vinrent  adorer 
Jésus-Christ,  puis  à  Nazareth,  où  Tordre 
d*Hérode  ,  relatif  au  massacre  des  enfants , 
el  qui  concernait  spécialement  le  Sauveur, 
vint  la  surprendre,  il  ne  faut  |>as  une  année 
pour  tout  cela.  Ou  plutôt  il  n  est  ^^as  mues- 
saire  do  la  faire  vo)agcr  de  Itetîdéem  à  Na- 
zareth ,  car  il  est  apparent  qu'elle  partit  di- 
direclement  de  Bethléem  pour  rEgy|ite, 
nonobstant  le  texte  de  saint  Luc  ,  qui  semble 
étaldîrle  contraire. 

Quand  Joseph  et  Marie  ^  dit  cet  évangé- 
liste ,  eurent  accompli  tout  ce  r/ut  est  prescrit 
par  ia  loi  du  Seigneiir^  ils  revinrent  en  Gali- 
lée, dans  leur  ville  de  Nazareth,  crw  Vtnfant 
grandit  et  9C  fortifia  toujours  rempli  de  sa- 
gesse, et  la  grâce  de  Dieu  était  en  fui  (11 VI)* 
Si  Ton  prend  ces  paroles  h  la  leUre,  il  en 
résultera  entre  saint  Luc  el  saint  Matthieu 
une  opposition  qui  ne  peut  être  admise  ,  ni 
mèmefsupposée.  Saint  Matlhieu  parlo  au 
contraire  do  manière  à  faire  entendre  que  le 
dé[(art  pour  TEgy(>te  suivit  immédiatement 
Tadoratiou  des  mages,  et  qu'ainsi  la  sainte 
Famille  ne  revint  habiter  Nazareth  qu:après 

iilcniis  sapientia  :  cl  gralia  Dci  cral  in  illo^  U*»'^- 


€17  SEM  DICTIONNAIRE  S£M  m 

son  retour  de  lexil.  Saint  Luc  supprime  dans  un  intervalle  dont  les  deux  extrémités 

cette  circonstance  de  la  vie  du   Sauveur;  sont  Qxécs»  elles  deviennent  insignifiantes 

mais  on  ne  peut  rien  conclure  de  son  si-  pour  le  but  que  nous  nous  proposons, 
lence.  Quant  au  rè^e  de  Cvrus,  d*où  nous  pre* 

L'opinion   de  Fréret   et  du  P.  Péteaû ,  nous  notre  point  de  départ»  les  plus  savants 

qui  reculent  cet  événement  d'une  année  »  cbronologistes  s'accordent  à  le  placer  in 

d'accord  en  cela  avec  l'histoire  et  les  tradi-  536  avant  l'ère  vulgaire*  et  ce  point  pvatt 

tions  chrétiennes  »  nous  semble  donc  préfé-  être  admis  maintenant  sans  contestation.  Il 

rable*  y  a  même  ceci  de  remarquable,  que  là  ikdr  . 

Nous  pouvons  maintenant  établir  nos  svn-  nent  se  confondre  les  deux  plus  fameux  sys-  j 

chronismes.  Il  existe  bien  quelques  diné-  tèmes  de  chronologie,  celui  d'Ussérios^q»  J 

renres,  il  est  vrai,  dans  les  dates  relatives  à  place  la  création  du  monde  en  Fan  MOI»  et  I 

la  durée  du  pontificat  de  plusieurs  des  grands  celui  des  Bénédictins  qui  la  met  en  4908. 
prêtres  des  Juifs,  mais  se  trouvant  placées 


SYNCHRONISMES 

DE  LHISTOIRE   SAINTE   ET    DE  L'hISTOIRB    PROFANE. 


A5?{*ES 

ROIS 

GRANDS 

AVANT 

DE 

PRÊTRES  DES 

I>.IIE    VUI.G. 

PERSE. 

JUIFS 

Cynis. 

Josuë. 

55(î 

i 

1 

530 

7 

Cambvse. 

7 

sao 

i 

8 

&22 

g 

Darius 

fils  d'Hysl. 

15 

521 

i 

16 

518 

4 

19 

515 

7 

n 

4SG 

56 
Xerxcs. 

51 

485 

1 

52 
JoakinfL 

485 

3 

1 

465 

21 

Artaxercès- 
l.-Main. 

19 

464 

i 

20 

463 

3 

22 

459 

6 

25 

458 

7 

26 

ÉVÉNEMENTS. 


Fin  de  la  captivité  des  70  ans,  et  retour  des  Juifs  à  Jérvu^ 
lem,  suivant  Tcdit  de  Cyrus,  roi  de  Perse. 
Mort  deCyrus. 

Cambyse  succède  à  Cyrus,  son  frère.  Il  contrarie  Fceurre  di 
Zorobabel. 
Mort  de  Cambyse  ;  usurpation  de  Smerdis»  qui  règne  7  meë. 

Election  de  Darius,  fils  d'Hystaspe. 

Edit  pour  la  continuation  des  travaux  du  temple. 

Dédicace  du  nouveau  temple. 

Mort  de  Darius,  fils  d*Hystaspe. 

Avènement  de  Xerxès,  fils  de  Darius. 

Avènement  de  Joakim  au  souverain  sacerdoce. 
Mort  de  Xerxès. 

Avènement  d*Artaxercès-Longue-Main. 

Artaxercès,  TAssuérusdu  .«livre  d'Eslber,  selon  quelques  iiier- 
prèles,  répudie  la  reine  Yasti,  et  épouse  Esther. 

Permission  donnée  à  Esdras  de  rétablir  les  murs  de  Unst- 
lem.  Commencement  des  70  semaines. 

Départ  d'Esdras  le  premier  jour  du  premier  mois  de  rannée; 
il  arrive  à  Jérusalem  le  premier  jour  du  cinquième  mois  de  ù 
même  année.  (Yoy.  I  Esdr.,  c.  7,  v.  6,  8  et  9.) 
457  8  27  Achèvement  probable  des  murs  en  celte  année.  Esdras  avait 

trouvé  Touvrage  commencé,  et  peut-être  déjà  avancé,  puisaM 
les  Juifs  avaient  été  obligés  de  Tinterrompre  sur  Tordre  d*Ar- 
taxercès.  (Yoy.  I  Esdr.  c.  4,  v.  7  à  24.) 

Mort  du  grand- prêtre  Joakim. 

Avènement  d^Eliazib  au  sacerdoce. 

Chute  d'Aman ,  élévation  de  Mardochée,  suivant  queifiM 
commentateurs. 

Néhémie  envoyé  en  Judée  en  qualité  de  (gouverneur;  H  Té* 
pare  les  brèches  faites  aux  murailles  et  rétablit  les  portes  de  la 
ville. 

Néhémie  fait  un  vovage  en  Perse. 

Mort  d'Artaxercès -Longue-Main. 

Xerxès  succède  à  Artaxercès  ;  il  est  assassiné  par  SogdieBi 
qui  Test  à  son  tour  par  Darius-Nothus. 
Mort  du  grand  prêtre  Eliazib. 


454 

11 

50 
Eliazib 

453 

12 

1 

452 

13 

2 

445 

20 

9 

455 

52 

21 

424 

41 

Darius- 
Nothus. 

50 

423 

1 

51 

A14 

10 

40 

SEW 


DES  MIRACLES. 


seM 


ost 


jLHXÉKg 

AYANT 

L'tel  VDLG. 


415 
4ia 


ROIS 

DE 

VfiRSE. 


Il 

u 


GRANDS 

PRÊTRES  DES 

JUIFS. 

Joîada. 

I 

4 


ÉYÉNEliENTS. 


tft» 


19 

ArUxercès- 

Mnëinon. 

I 

31 


59 


Avènement  de  Joîada  à  la  grande  sacrilîcature. 

Fin  de  la  première  période  de  sept  semaines  marqitdR  par 
Daniel,  et  terminée  probablement  par  les  dernières  réronucs 
de  Nébémie,  alors  âge  d'environ  quatre-vingts  ans. 

Cette  période  fut  consacrée  tout  entière  à  la  reconstitu- 
tion civile,  politique  et  leligieuse  de  la  nalion  jui^'c. 

Mort  de  Darius-Nothus.  ' 


10 

%0 

Jolianan. 

1 

8 


335 

.     330 
(     323 

3±2 
5âl 


520 
514 
SOI 


4G 

Artaxercès- 

Oclais. 

1 

17 

18 
21 

Arscs. 
I 

Darius- 
Codoman. 

1 

Alexandre  le 

Grand. 

1 

9 

Arrbidée. 
1 

2 
Ptolcmée-Soter» 
roi  d^Egypte 

1 

7 

19 


13 


16 

32 

fadtlus. 

1 

4 


900 

»i 
»l 
tt5 


Si4 
«77 


276 
254 

231 

250 
247 


20 


28 

29 

35 

Ptolëroée- 
Pbiladelpbe. 

8 


9 
31 

34 

35 
38 


5 
0 


U 
12 

19 


20 
Onias. 
1 


8 
21 

Simon  le 
Juste. 
1 


9 
.  Eléazar. 
1 


S 
15 


Manassé. 
1 

23 


Onias  H. 
1 

4 


Avènement  d'Artaxercès-Mncmon. 
Mort  du  grand  prêtre  Joîada. 

Jobanan  élevé  à  la  dignité  de  graml  prêtre. 

Johanan  tue  Josué,  son  frère,  dans  le  temple.  Le  gouverneur 
perse  condamne  les  Juifs  à  un  tribut  pendant  sept  années  en  ex- 
piation de  ce  crime. 

Mort  d*Ariaxercès-Mnémon. 


Avènement   d'Artaxcrcès-Oclms. 
Mort  de  Jobanan. 

laddus  élevé  à  la  dignité  de  grand-prètre. 
Mort  d*Anaxerccs-0cbu8. 

L'Eunuque  Bagoas  établit  Arsès  Rur  le  tréne  de  Perse. 
Mort  d' Arsès,  empoisonné  par  Bagoas. 


Avènement  de  Darius -Codoman  au  trône  de  Perso 

Alexandre  gagne  la  bataille  d'Arbelles. 
Darius  Codoman  est  assassiné  pr  Dessus. 
Mort  4l*AleiRiidre.  Arrbidée,  roi  fictif,  lui  succède;  les  géné- 
raux d*Aiexandre  se  pattagent  les  provinces. 

Mort  du  grand  prêtre  Jaddus. 

Onias  élevé  au  sacerdoce. 


Ptolémée  p*empare  de  la  Judée;  il  prend  Jérusalem. 
Antigone  enlève  à  Ptolémée  la  Syrie,  la  Pbénicie.  la  Judéa 
Mort  du  grand  prêtre  Onias. 


Antigone  est  vaincu  à  Ipsus.  Ptolémée  se  retrouve  en  posses- 
sion de  la  Judée.  Simon  le  Juste  succède  à  Onias  dîins  la 
grande  prêtrise. 

Mort  de  Simon  le  Juste. 

Eléazar»  frère  de  Simon,  lui  succède  en  qualité  de  grand 
prêtre. 

Ptolémée  Soter  abdique  en  faveur  de  Ptolémée  Philadclpbe, 
son  fils. 


Mort  de  Plolémée-Soler. 

Version  des  livres  sacrés  en  langue  grecque,  dans  Fopinion 
de  ceux  qui  Tattribuenl  à  72  traducteurs  cboisis  par  le  sanhé- 
drin, Il  la  demande  de  Ptolémée. 

Mort  du  grand-prètre  Eléazar. 

Manassi^  élevé  à  la  grande  prêtrise. 
Ptolémée-Philadelpbe  fait  continuer  la  traduction  des  livres 
saints. 
Mort  de  Manassé,  grand  prêtre.. 

Onias  II  élevé  à  la  grande  prêtrise. 
Mort  de  Ptolémée-Philadelpbe. 


951  SEM  DICTIONNAIRE  SES! 

A.N!CÉBS  ROIS  GRANDS 

AYANT  PRÊTRES  DES  ÉVÉHEMEMTS. 

fc*ÈRB  YULG.         dYgtptE.  JUIFS. 

Ptoléinée* 
Evergèle. 
S46  I  5  Ptolémée-Evergèle  succède  à  Ploiémée-PIiiladelpbe. 

^2  25  20  Avanenienl  d^Antiochus  le  Grand  au  irdne  de  Syrie. 

Mon  de  Ptolémée-Eyergéte. 
Ploléince- 
Pbilopalor. 
221  i  50  Avènement  de  Piolémée-Philopaton 

218  4^  35  Mort  du  grand  prèlre  Onias  II. 

Simon. 
217  5  1  Avènement  de  Simon  II  à  la  crande  prètrte. 

Plolémëe  vient  à  Jérusalem  ;  il  veut  entrer  dans  le  i 
et  en  est  empêché  par  le  grand  prêtre. 
205  il  15  Blort  de  Ptolémee-Phîlopator. 

Plolémée- 
Epipiiane. 
204k  i  W  Avènement  de  Ptolémée-Epipbane.  \ 

205  2  15  Antiocbus  le  Grand  enlève  la  Palestine  à 

199  ^  19  Scopas  reprend  lèrusalem  et  la  Judée  pour 

l^iane. 
198;  7  20  Antiocbus  remet  la  Judée  sous  son  obéissance  ;  ok 

Juifs  volent  au-devant  de  lui,  après  qu'il  a  vaincu  Se 
196  9  2it  Mort  du  grand  prêtre  Simon. 

Onias  UL 
195  10  1  Avènement  d'Onias  III  à  la  grande  prêtrise. 

195  12  3  Antiocbus  donne  sa  fille,  Cléopàire,  en  mariage  à  PlolteA* 

Epipbane,  et  abandonne  la  Judée  en  dot  à  Cléopâtre. 
187  18:  9  Antiocbus  le  Grand  est  tué  à  Elymaîs,.  eii  voulant  piller  II 

temple  de  Jupiter. 
181  24  15  llort  de  Ptolémée-Epipbane. 

Ptolémée- 
Pbilomètor 
180  1  IG  Avènement  de  Ptolémée-Pfailométor  au  trône  d'Egypte. 

176.  5  20  Ileliodore  est  eavoyé  par  Seleucus-Pbilopaior,  roi  de  Sjrie» 

pour  piller  le  temple  ae  ferusalem. 

175  6  21  Antiocbus  Epipbane  s'empare  du  trône  de  Syrie  ;  il  vend  b 

Antiocbu&<  souveraine  sacrincatur  à  Jason,  qui  dépouille  ainsi  Onias,  soi 

Epipbane.  propre  frère.  Sèleucus  avait  rétabli  son  influence  en  Judée  à 

la  faveur  des  divisions  intestines  de  la  nation,  de  la  ieunesse  k 

Ptolèmèe-Fbilométor,  et  peut- être  par  la  eonniveitce  de  QéopàUe» 

sa  sœur,  tutrice  du  jeune  prince. 

175  5  25  Mort  de  Glèop&tre.  Les  tuteurs  de  Ptolémée  réclameni  d*Ai- 

tiocbus  la  restitution  de  la  Palestine,  ce  qui  cause  une  \w^ 
guerre,  dont  cette  province  est  victime. 
172  4  24  Menelaus,  autre  frère  d*Onias,  encbérit  sur  Jason,  et  seU 

donner  la  souveraine  sacrificature  par  Antiocbus. 
171  5  25  Mort  du  grand-prêtre  Onias. 

Menelaus. 
,  170  6^  5  Antiocbus,  en  revenant  de  dévaster  l'Egypte  pouur  la  demite 

fois,  entre  de  force  à  Jérusalem  et  y  commet  de  fondes  cmailés. 
1(8  8  5  Forcé  par  les  menaces  des  Romains  de  sortir  de  l'Egvpte,  qiH 

dévastait  pour  la  quatrième  fois,  Antiocbus  détacbe  ÀDoUoiiiM 

KiUT  acbever  la  rume  de  Jérusalem.  Il  veut  abolir  la  rdigim^ 
oïse. 

Commencement  de  la  persécution  ;  mort  des  sept  frèrei  wh 
ebabées  et  de  leur  mère.  Révolte  de  Matatbias  et  de  ses  fils. 

PBINCES 
»ES  JiUIFS. 

16G  1  7  JudasMachabée,  cboisi  pour  prince  ou cbef  de  la  nation iaii^ 

défait  Apollonius,  Séron,  Gorffias  et  Lysias,  généraux  d'Aflii»' 
cbus,  reprend  Jérusalem,  purifie  le  temple  et  en  célèbre  ufleBM- 
velle  déoieace. 

164  5  0  Judas- Macbabée  cbâitie  les  Edomites  et  les  Ammonites,  bal  ^ 

tue  Timotbée,  général  d'Antiocbus-Eupator,  qui  venait  de  s■^ 
céder  cette  même  année  à  Antiocbus-Epipbane.  Il  saofe  les 
Juifs  de  Galaad  d'un  grand  danger. 

105  4  tO  Mort  de  Menelaus. 

PRINCES  ET 
POKTIFES 
PES  JUIFS, 


Matalhi^  et  Judas  Macbab^  ont  rempli  les  fonctions  du  sacerdoce  ^^fl^ 
1  fugitif  Menelaus  ;  mais,  de  ce 
fvndcnt  dans  la  mémo  personne. 


du  fugitif  Menelaus  ;  mais,  de  ce  moment,  la  principautéet  le  sacerdoce  sew»* 
sonne.  Il  en  sera  ainsi  jusqu'au  règne  d'Iiéiweir 


DES  MIRACLES. 


SEM 


95i 


I  rRIXCES  ET 

F05TIFES 

LC.  DCS  JCIF8. 


Jonalkin. 
I 
3 

8 

II 

15 
16 
47 

Simon. 

i 


2 
3 


5 

9 

lean 

Ilyrcan. 


6 
i6 


Rois  de 

Judée. 

Ârislobule.. 

1 


Aleiandr* 
Jannée. 

1 


ÉTÉXEIIC5TS. 

Grand;  J.ulas  vainc  une  seconde  fois  Lysias,  et  défait  enticreoienl  un  non- 
veau  Tiinotliée.  Eupaior  donne  la  grande  prélrisc  à  Alcime,  qui  en  conserve 
le  titre  nominal  Tespace  de  trois  ans.  meurt  et  n  estpas  remplacé. 

Judas,  vainqueur  de  Nicanor»  est  vaincu  ei  lue  à  son  tour  par  Baccliidès  à 
la  bauille  de  Laîsa. 

Déniétrius-Soler  avait  saccccdé  Tannée  précédente  à  Antiocbus-Eupalor  sur 
le  trône  de  Syrie.' 

Les  Juifs  confient  le  commandement  k  Jonathan,  frère  de  Judas-Macbabée. 

Jonathan  défait  Bacchidès,  et  le  force  k  lever  le  siège  de  Betbbasi.  Racchidés 
conclu!  la  paix  avec  Jonathan,  et  s'en  retourne  en  Syrie. 

Jonathan  reconnaît  pour  roi  de  Syrie  Alexandre  Rata,  eC  fait  alliance  avec 
lui  ;  Alexandre  Râla  le  confirme  dans  la  souveraine  sacrificaturc. 

Alexandre  Râla  reste  maître  du  trône  de  Syrie  par  la  mort  de  Déroétrius- 
Soleip. 

Démëlrius-Nicator»  fils  de  Démétrios-Soter,  enlève  la  couronne  à  Alexandre 
Râla.  Mort  d'Alexandre  Râla. 

Jonathan  attaque  inutilement  la  cltadeile  de  Jérusalem,  défendue  par  odc 
garnison  syrienne. 

Jonathan  est  assassiné  par  Trynhon,  malgré  les  ser\'ices  qu*il  lui  avait  ren- 
dus ainsi  qu*à  la  cause  d  un  fils  d*Alexandre  Râla  soutenu  par  Tryphon. 

Simon  succède  ii  Jonathan.  l\  fait  échouer  les  desseins  de  Triphon  sur  la 
Jndée«  se  déclare  pour  Rémétrius,  ei  reçoit  de  lui  Tinvestiture  de  la  souve- 
raineté de  la  Judée. 

Simon  prend  et  fait  raser  la  citadelle  de  Jérusalem. 

Une  assemblée  générale  de  la  naUoo  juive  confirme  à  Simon  et  à  sa  posté- 
rité la  principauté  de  la  Judée. 

Captivité  de  Rémétrius-Sotrr.  Cléopàtrc,  sa  femme,  fait  don  de  sa  main  et 
de  la  couronne  de  Syrie  ^  Antiochns-Sydète.  frère  du  roi  captif. 

Judas  et  Jean,  fils  de  Simon,  défont  Cendebée,  général  de  Sydète. 

Simon  est  assassiné  avec  deux  de  ses  fils  par  Plolémée,  son  gendre,  qui 
vent  s'emparer  de  la  souveraineté.  Jean,  fils  de  Simon,  fait  échouer  les  des- 
1  seins  de  rassassin,  et  succède  à  son  père. 

Intiochus-Sydète  assiège  inutilement  Jérusalem  ;  Jean  lui  fait  le^er  le  siège, 
prend  à  cette  occasion  le  surnom  d'Hyrcan,  et  conclut  un  traité  avec  Au- 
tiochus* 

Jean  Hyrcan  secoue  le  joug  de  la  Syrie  et  se  rend  indépendant.  l\  prend 
Sichem  et  démolit  le  tem|rie  de  Ganzim.  L'année  suivante ,  il  dompte  les 
Edomites  et  leur  impose  le  culte  juif. 

Siège  de  Samarie  par  Antigène  et  Aristobule,  fils  de  Jean  Hyrcan.  Antio- 
cbus  le  Cyzicénien,  roi  de  Damas,  vient  deux  fois  au  seconrs  de  la  Tille«  deux 
fois  il  est  défait.  Samarie  est  prise  et  rasée.  Uyrcan  reste  ainsi  maître  absolu 
de  la  Judée,  de  la  Samarie  et  de  la  Galilée. 


Mort  de  Jean  Hyrcan.  Arislobnle,  son  fils  aîné,  lui  succède,  prend  le  titre 
de  roi,  se  rend  mifitre  de  Tllurée ,  meurt ,  et  a  pour  successeur  Alezandre 
Jannée,  son  frère. 

Alexandre  Jannée  assiéce  inutilement  Ptolémaîs.   H  se  ligue  avec  Cleo- 

Fàtre,  reine  dIEgypte.  Apres  des  succès  et  des  revers,  il  prend  Ptolémaîs  en 
an  102,  Gadara  et  Amathus  en  Tan  101,  Raphia  et  Anihedon  en  Tan  100, 
Ga/a  en  Tan  97;  fait  la  conquête  des  provinces  de  Moab  et  de  Galaad  en 
Tan  M. 

Ses  sujets,  mécontents  de  son  goofemement,  se  révoltent  en  95,  en  91  :  le 
vainquent  en  89.  l\  rétablit  ses  a&ires  Tannée  suivante,  et  défait  sans  retour 
les  rebelles  en  87  et  86.  11  agrandit  considérablement  ses  états  en  84,  passe 
le  Jourdain  en  83,  étend  son  empire  de  ce  côlé  en  83  et  en  82,  et  rentre  eo 
triomphe  à  Jérusalem,  après  trois  ans  d^absence. 

Mort  d'Alexandre  Jannée*  Alexandra,  sa  veuve,  lui  succède. 

Hyrcan  et  Jannée  étaient  appuyés  par  le  parti  des  sadducéens.  Alexandra  se 
jette  dans  le  parti  des  pharisiens,  et  ruine  autantqu'il  est  en  elle  le  parti  op- 


27 
Alexan«lra 


Alexandra  élève  au  souverain  sacerdoce  Hyrcan  11,  son  fils,  et  règne  paisi- 
blement jusqu'en  70,  après  avoir  pris  Damas  l'année  précédente. 
Aristobule  H. 

I  Hyrcan  est  forcé  de  céder  la  couronne  à   Aristobule   II,  son  frère   ca- 

det. 
5  Divisions  en  Judée  ;  guerre  civile  entre  Aristobufe  et  Hyrcan.  Pompée,  qui 

se  trouve  en  Syrie»  est  pris  pour  arbitre  ;  il  vient  en  Jud^,  se  déclare  pour 


955 

AN?lé£S 

4  VAUT 

L ËRH  VULG. 


K7 


54 
52 


47 


37 

55 
51 
30 

i9 

«5 

24 

17 

iO 
6 


SEM 

ROIS 

DE 

JUDÉE. 

Uyrcan  11 

7 


DICTIONNAIRE 


SEM 


f» 


40 
15 


17 


44 

20 

42 

22 

40 

24 

Uérode 
1 


o 

7 
8 


[grands 
prêtres  des 

JUIFS. 


ÉVÉNEMENTS. 


9 
43 

44 

46 

21 

28 
52 
33 
34 

1 

Arcbelaus. 


Hyrcan  ;  Arislohule  ose    lui  résister;  Jérusalem  csl  prise, el 
Hyrcan  mis  sur  le  Irône  en  l'an  ()3. 

Alexandre*  fils  d'Arislobule,  et  ensuite  Aristobule  lui-méne 
s'enfuient  de  Rome,  où  ils  étaient  prisonniers,  et  viennent  eici- 
ter  des  troubles  en  Judée»  ce  qui  donne  aux  Romains  Toccâsioi 
d'intervenir  une  seconde  fois.  Gabinius,  général  romain,  la 
vainc,  et  introduit  une  nouvelle  forme  de  gouvernement. 

Deux  ans  plus  tard,  Gabinius  reparait  en  Judée»  et  Tiise 
Alexandre,  qui  avait  rec»mniencé  la  guerre. 

Grassus,  général  romain,  pille  le  temple  de  Jérusaleni 

Cassius,  général  romain,  marche  en  Judée,  accable  le  putij 
d'Aristobule,  et  oblige  Alexandre  à  faire  la  jmIx. 

La  Judée  se  divise  entre  les  partis  de  Gesar  et  de 
Gésar  envoie  Aristobule  en  Judée;  mais  il  est  emt 
par  ceux  du  parti  de  Pompée.  Scipion  fait  Irancher  la  Kle  ai 
Alexandre. 

Gésar  nomme  Aniipater  procurateur  de  la  Judée.  AotiMler. 
donne  le  gouvernement  de  la  Judée  à  PbasaSt  el  celui  it  b,j 
Galilée  à  Hérode,  un  de  ses  fils. 

Réédification  des  murs  de  Jérusalem.  Mort  de  César.  Odm 
se  met  à  la  tète  du  parti  de  Gésar.  .. 

Troubles  en  Judée  excités  par  Antigène,  filsd*ArisloM6..Aiyj 
tigone  est  vaincu  par  Ilérode. 

Les  Parthes  enlèvent  aux  Romains  la  Syrie,  la  Judée,  s'a- 

Sarent  de  Jérusalem,  et  emmènent  Hyrcan  prisonnier.  Ils  pUcot 
ntigone  sur  le  trône;  mais  Herode  fait  un  Toyage  à  Rome  et 
obtient  la  royauté  de  la  Judée.  A  son  retour,  il  assié([e  iérus^ 
lem,  et  remporte  une  grande  victoire  sur  Papous,  général  d'An- 
tigone.  En 'Pan  38,  il  épouse  Marianne,  iille  d'Alexandre,  etiK- 
tite  fllle  d'Aristobule  II. 
Ananéel  Hérode  prend  enfin  Jérusalem,  fait  trancber  la  tète  à  Antigose, 
et  reste  paisible  possesseur  de  la  Judée.  H  nomme  Aoanéel 
grand  prêtre. 

Phraates,  roi  des  Parthes,  rend  la  liberté  à  Hyrcan  11,  qui  vu 
en  simple  particulier  à  Babylone. 
Aristobule       Hérode  donne  la  grande  prêtrise  à  Aristobule,  frère  delii- 
rianne,  et  le  fait  mourir  bientôt  après. 
Ananéel  pour    Bataille  d'Actium.  Ananéel  est  rétabli  dans  la  grande  prêtrise. 

la  2*  fois. 
Jésus,  flls  de    Hérode  va  trouver  Auguste  à  Rhodes  et  se  concilie  sa  faieor. 
Il  nomme  Jésus  grand  prêtre. 

Hérode  fait  mourir  Marianne ,  et  bientôt  après  Alexandra,  sa 
mère,  fllle  de  Hyrcan  H.  En  elle  s'éteint  la  famille  des  .\saio- 
néens. 

Hérode  rebâtit  Samarie  et  lui  donne  le>om  de  Sébasle. 


Pbabée. 

4 
2 


4  3 

Années  de  rèrc 
vulgaire. 

i  4 


Simon,  flls  de 

.   Boeth.  „.     „ 

4  Hérode  bâtit  le  palais  de  son^nom  sur  le  mont  de  Siod.  B 

donne  la  souveraine  prêtrise  à  Simon,  flls  de  Boetb,  son  gendre. 
3  Hérode  fonde  la  ville  de  Gésarée. 

Auguste  ajoute  à  ses  Etats  la  Traconite,  TAuronite  rth 
Batanée.  ,  ..  ,^_ 

8  Hérode  entreprend  de  grandes  réparations  au  temple  .de  Jenh 

salem,  el  y  fait  travailler  pendant  huit  années. 

Hérode  fait  bâtir  les  villes  de  Gypron,  Antipatris,  PhasiAi 
et  la  tour  de  Phasacl  à  Jérusalem. 

Hérode  fait  étrangler  les  enfants  issus  de  son  mariage  ntt^ 
Marianne;  en  eux  est  tarie  la  source  du  sang  des  AsnK>iiéa^;j 
L'ange  Gabriel  annonce  à  Zacharie  la  naissance  du  nrr, 

curseur.  ,  ..    .     ,        .  ^     e    — - 

L'ange  Gabriel  annonce  à  Mane  la  naissance  du  SaafflB»" 
Jésus-iGnrisI  vient  au  monde  à  la  fln  de  la  même  année.  ^ 

Fuite  en  Egypte.  Massacre  des  enfants  de  Bethléem. 

Mort  d'Hérode  dans  la  34-  année  de  son  règne  eflectif,  tf  ■ 
37»  de  sa  royauté  nominale.  «   , .     „ .     ^    *    .       .• 

Arcbelaus  succède  à  Hérode  en  Judée,  Herodc-Antipas» 
Galilée,  Philippe  dans  FAuronite  et  la  Trachonite,  Panéas  ém 
la  Batanée. 

Retour  de  TEgyple. 

Malhias.        Première  année  de  rèrc  vuigairc,  par  suite  d'une  errcar  te 


45 
49 
20 
21 


22 


SEM 


DES   MIHAIXES. 


L*fcmE  vri.C, 


mÊTnts  H* 

JtlFS 

Joseph. 

Jonsar. 
EK'nz.'ir»  fils 

Jt'SUS. 

Jo*isar    fMiii! 
ui  dpiixîéiiic 

fuis. 
Anne  un  Aiia- 

2 


SEM 


DSS 


Doiiis'tc  relil,  qui   comiticiicc  son   calcul  Irop  tard  de  quatre 
ans. 


Ambivius, 
prcH;  Il  râleur. 
5 


Atinius  Hu- 

fus,  pnictira^ 

leur. 

3 

Vftlerius  Gra- 

lus,    procura 

leur 

8 


Arclielaus  est  exilé  à  Vienne,  en  Daupliinë;  sa  princîp.iulé 
esl  réduite  en  pnjvincc  romaine.  P.  Sulpilius  Quirinus,  prési- 
dent de  Syri*',  rst  eharffé  dVxêeuter  b  sentence  ;  il  nomme  Co- 
p4>n  i  u  s  prot  *  i  ra  t e  u  r  en  J  n  dée . 

J,-C.,  :>gtï  tlv  douze  ans,  explique  la  loi  devant  les  docteur» 
rassemblés  dans  k  temple. 


Tibère  est  tissoeii' ;i  IV'iupirc,  la  quaranlf-deuxièmc  a niiét' de- 
puis la  balaiilc  d*Aciiuiu ,  trente-builiénie  dt*    IViupiro   d'An* 

guslc. 


Miu'l  dMugustc. 
Tibère  règne  seul. 


Ismaèl,  fils  de    Valérins  Gratus  ote  le  ponlîfieat  k  Anne,  et  le  donne  à  bniaéf^ 
Pli:ïliêt\      ftU  de  Fb;d»t*e. 
9  Eléziir,    IMs      Eléarar,  tlls  d'Aiino,  csl  fail  souverain  sacrificateur  àb  place 

d'Anne.       dTsmaèL 
10  SiuMin,  fils  de     Simon,  ftls  de  CamiUi ,  est   fait  souverain  sacrificateur  h  la 

Caniilh.      pl;ice  dElèazar. 
PonecPilate.      Caiplie.  Joseph,  surnommé  Caîptic,  geiidrc  de  Anne,  est  fait  grand 

prèlre  â  la  place  de  Simon. 

Tilière  envoie  Ponce  T*il.itc  dans  la  Judéi*^  en  qualité  de  procu- 
raieiir,  à  bjilaccde  Valérius  Crains» 

Cette  année  est  la  quinzième  du  règne  de  Tibère,  depuis  son 
assoeiiitîon  ^  Tenipirc. 

Jeau-Baptiste  commence  sa  mission.  Il  annonce  le  Christ,  le 
baptise  dans  les  eaux  un  Jourdain,  le  fait  c  cm  u  aille  au  fieuple  ; 
est  mis  en  prison  eldéc  a  pilé  par  f  ordre  d'Uérodi*  Aiilipas. 

Lors  dp   la  mort  de  Jean-B;ipListe»  Jésus-Ctirist    a   cinnmenré 
sa  mission  évangéliqne   depuis  quelque  temps.    Il   la  cuntinue 
pendant  trois  ans  et,  demi. 
S  5  Jésus-Crlsl  meurt  sur  la  croix,  resstisrile  le  traisiènic  jour,  et 

monte  au  ciel  en  présence  de  ses  disciples.  Terme  des  soixante- 
dix  semaines  de  Daniel. 


lU^lrait  uïi  grann  noml*rc  de  pages 
5lîfier toutes  ces  dates;  nous  préfé- 
l5  renvoyer  le  lecteur  à  Touvrage  du  sa- 
li Prideàux»  intitulé  Histoire  des  Juifs^ 
elles  sont  établies.  Nous  u  avons  cru  de- 
r  nou*  écarter  du  syslèuio  de  l'auteur 
en  dcui  points,  savoir  :  au  point  do  dé- 
t  el  au  point  d'arrivée.  Au  point  de  dé- 
t^  jiarce  qu'il  place  le  cotunionccment  de 
ïrcraière  semaine  en  la  huitième  année 
ftâiercès*   sans  autre  raison  que  celle 

Sïr  à  Tan  33  de  Tère  vulgaire,  ce  qui 
seconde  erreur,  tandis  qu'elle  doit 
ncer  en  la  sixième,  où  la  permission 
née  :  exiil  sermo^  comme  Favait  dit 
I  '  '»e.  Et  nous  disons  que  cette  [>cr- 
^  it  donnée  la  sixième  année  du  rè- 

du  |>rince,  parce  qu'Esdras  avait  cube- 
de  quelques  mois  pour  préparer  son 
1    Cl  rassembler  les  éléments  de  la 


colonie  qui  partit  avec  lut  ;  or  il  quitta 
Babylonc  le  premier  jour  de  la  septième  an- 
née. 

El  quant  au  point  d'arrivée,  nous  ne  pou- 
vons admettre  que  Jésus-Christ  soit  mort  en 
la  trente-troisième  année  de  l'ère  vulgaire, 
puisque  alors  il  aurait  eu  trente-six  ans,  n 
qui  esl  contraire  aux  données évangéliaues; 
ruais  bien  en  Fan  31,  époque-  h  laquelle  il 
clait  Agé  do  trente-trois  ans  et  trois  mois, 
et  commençait  ainsi  sa  trente  -  quatrième 
année. 

Nous  ne  pouvons  pas  admettre  davantage 
que  le  ministère  de  Jean-Baptiste  ait  duré 
trois  ans  el  demi,  parce  que  rien  dans  l'Évan- 
gile ne  le  fait  supposer;  c'est  plutôt  le  con- 
traire; et,  en  outre,  cette  durée  ne  nous  |»a- 
rait  avoir  été  déterminée  par  rauteur,  que 
potïr  arriver  par  une  seconde  voie  à  Viu\  3J 
de  l'ère  vulgaire.  C'est  ainsi  que  la  moindre 


D39 


SCM 


DRITIONNAIHE 


SEM 


M 


erreur  une  fois  introduite  dans  un  calcul, 
on  est  forcé  de  recourir  à  de  nouvelles  er- 
reurs pour  la  dissimuler. 

Jean-Baptiste  ayant  commencé  sa  mission 
vers  la  fin  de  la  quinzième  année  de  Tem- 
pire  de  Tibère,  Jésus-Christ  commença  la 
sienne  en  la  dix-septième,  époque  à  laquelle 
il  entrait  lui-môme  dans  sa  trentième,  et  la 
termina  en  la  vingtième.  Toutes  ces  dates 
sont  en  rapport  avec  l'histoire  profane,  et 
concordent  avec  la  prophétie  de  Daniel. 

Nous  ne  croyons  pas  qu'on  doive,  avec  le 
P.  Péteau  et  les  chronologistes  qui  le  sui- 
vent avec  trop  de  confiance,  retrancher, 
toi]Ûou^^  û^  profit  de  Tagencemenl  d'un  sys- 
tème préconçu,  trois  ans  et  demi  de  la  pro- 
phétie, et  la  réduire  ainsi  à.quatre-cent  qua- 
tre-vingt-six ans  et  demi  ;  car  l'expression 
in  dimiaioy  employée  par  son  auteur,  ne  veut 
pas  dire  un  milieu,  mais  une  moitié  :  c'est 
in  medioy  qui  veut  dire  au  milieu.  Or,  la 
mission  du  Sauveur,  depuis  le  baptême,  par 
où  elle  s'ouvre,  jusqu'au  crucifiement,  par  où 
elle  se  termine,  a  rempli  d'une  manière 
exacte  la  dernière  moitié  de  la  soixante- 
dixième  semaine  prophétique.  Les  quatre 
cent  quatre-vingt-dix  ans  annoncés  se  trou- 
vent de  la  sorte  accomplis  sans  addition  ni 
retranchement,  et  la  prophétie  est  justifiée 
delà  manière  la  plus  littérale. 

Nous  avons  fait  voir  ailleurs  "que  cette 
prophétie  porte  tous  les  caractères  désira- 
bles d'authenticité,  (foy.  l'art.  Daniel.) 

Les  dates  ont  étécatculées  d'après  le  canon 
de  Ptolémée,  qui  commence  à  Nabonassar, 
et  se  termine  à  la  mort  d'Alexandre  le  Grand. 
Depuis  cette  dernière  époque  jusqu'à  la 
merl  d'Hérodo  le  Cirand,  il  ne  ^'elève  plus 
de  difficultés sépieuses.  On  le  voit,  tout  es- 
prit de  système  se  trouve  écarté,  et,  de  cette 
sorte,  la  solution  acquiert  un  plus  haut^de- 
gré  de  certitude. 

SEMEIAS.  Ce  prophète  jouit  d'un  grand 
crédit  à  la  fin  du  règne  de  Salomon  et  pen- 
dant celui  de  son  successeur,  comme  on  en 
peut  juger  par  les  traits  suivants  :  Après  le 
schisme  des  dix  tribus,  Roboam,  roi  de 
Juda,  leva  une  armée  de  cent  quatre-vingt 
mille  hommes  d'élite,  pour  forcer  les  rebel- 
les à  rentrer  dans  le  devoir.  11  était  prêt  à 
envahir  le  nouveau  royaume  d'Israël,  lors- 
que le  prophète  Seméias  vint  lui  dire  de  la 
part  de  Dieu  ainsi  qu'à  son  armée  :  Yoicice 
que  dit  le  Seigneur  :  If  allez  pas  plus  /otn,  ei 
ne  faites  pas  la  guerre  à  vos  frères^  les  fils 
d'Israël;  que  chacun  s'en  retourne  en  sa  mal- 
<ow,  car  c  est  moi  qui  ai  voulu  ce  qui  est  ar- 
rivé (llfâ).  On  le  crut,  et  les  choses  en  de- 

(1142)  Facliis  est  autem  sermo  Doinini  ad  Se- 
niciain  vinim  Dci,  diccns  :  Loqucrc  ad  Roboam  fi- 
liuni  Salomotiis  regcin  Juda,  et  ad  omneiii  domuni 
Jdda,  et  Bonjannii,  et  rcliqiios  de  populo,  dircns  : 
Haec  dicit  Doniinus  :  Non  ascondelis,  iicqiie  bellabî- 
lis  contra  fratres  veslros  filios  Israël  :  reverlalur  vîr 
Il  domum  8aa«»,  a  nieenim  factum  estverbum  hoc. 
Audieruiit  sennoneni  Domtni,  et  rcversi  sunt  de  ili- 
iicre,  sîcut  eis  pnecepcrat  Douiinus.  (111  Rey,  xii, 

(tU3)Senicias  autem  propheta  ingressus  est  ad 
R  boaui,  et  principes  Juda,  qui  congiegulifuciuntin 


mcurèrent  là  pour  cette  fois  ;  mais  non  |vis 
pour  toujours,  car  l'auteur  sacré  nous  ai»- 
prend  que  la  guerre  régna  constamment  eih 
tre  les  deux  royaumes. 

Cinq  ans  plus  tard.  Jéroboam  et  son  peu- 
ple s'etant  livrés  à  l'idolâtrie,  le  Seigoeor 
les  punit,  en  les  livrant  aux  mains  de  Sésac, 
roi  d'Egypte,  qui  s'empara  des  villes  ]m 
mieux  fortifiées  de  Juda,  pilla  la  villt  de 
Jérusaleu),  et  dépouilla  le  temple  de  ses 
richesses.  La  cour  de  Jéroboam  était  dans  Ii 
consternation  au  sujet  de  ces  événements  : 
Le  prophète  Seméias  se  présenta  de  nonveiD 
et  dit  :  Voici  ce  que  dit  le  Seigneur:  Tmu 
m'avez  abandonne^  et  moi  aussi  je  vous  m 
abandonnés  à  Sésac.  Le  roi  et  ses  coaiti- 
sants  répondirent  :  le  Seigneur  est  juste. 
Dieu,  apaisé  par  leur  repentir  et  leurs  Ur- 
nics,  leur  fit  dire  bientôt,  i^ar  la  bouche  dn 
môme  prophète  :  Puisque  voué  vous  êtes  ftih 
miliés^je  ne  vous  perdrai  pas  eniiirementfjî 
vous  donnerai  même  un  peu  (Tatde»  je  n'ejnr- 
cerai  plus  ma  vengeance  contre  jérusalim 
par  les  mains  de  Sésac:  mais  vous  lui  restera 
asservis^  afin  de  vous  faire  mieux  compret^irt 
la  différence  qui  existe  entre  mon  joug  et  cehi 
des  nations  étrangères.  L'Ecriture  ne  nous 
dit  rien  de  plus  du  prophète  Seméias,  sinon 
qu'il  écrivit  Thistoire  du  règne  de  Roboin 
(IIW). 

SEMEIAS  LE  NEHELAMITE.  (Prophétîi 
qui  le  concerne.)  Seméias,  de  Nehéiam,  di- 
sait partie  de  Témi^fration  emmenée  pv 
Nabucbodonosor  à  Babyloneavec  Jécbooils. 
Jérémie  était  resté  à  Jérusalem,  et  Sédéciis 
régnait  en  place  de  Joachin  on  Jéchooias. 
Sédécias  ayant  envoyé  à  Nabucbodonosor 
une  députçtion  à  la  tôte  de  laquelle  se  trot- 
vaient  Elasa,  flis  de  Saphan,  et  Gamariis, 
lils  d'Hélias,  Jérémie  profita  de  Toccasioi 
pour  adresser  aux  captifs  une  prophétie, 
dans  laquelle  il  leur  disait  de  s'arranger  I 
Babylone  comme  en  un  lieu  qui  devait  lev 
servir  longtemps  de  séiour,  parce  quele 
Seigneur  ne  terminerait  leur  captivité  qu'n 
bout  de  soixante-dix  ans.  N'en  croyei  pas, 
ajoutait-il,  vos  prophètes,  vos  devins  et  vos 
songeurs;  ils  se  trompent  et  ils  voustroo- 
penl;  aussi  bien  que  vos  compatriotes  res- 
tés à  Jérusalem  et  le  roi  Sédécias  qui  les 
gouverne,  sont  trompés  ici  nar  d'autres  ini- 
po.^tours.  Le  roi  et  le  reste  de  la  nation  se- 
ront livrés  au  glaive  des  Babylonieiu,  el 
Nabucbodonosor  emmènera  en  captivité  le 
roi  Sédécias,  son  peuple,  ses  courtisans  el 
ses  flatteurs. 

Seméias  de  Néhélam,  l'un  des  prop^te 
menteurs  de   Babylone,    écrivit  au  ffm 

Jérusalem,  fugientcs  Sesac,  dixitqoe  ad  ces:  te 
dicit  Dominus  :  Vos  reliquistis  me,  et  c^o  relii|«^ 
in  manu  Sesac.  Constcmaliquc  principes  w»^ 
rex  dixcrunt:  Juslus  est  Dominus.  CumqBCvîfflSia 
Dominus,  quod  humiliati  esscnt,  factus  est  s«m 
Domiiii  ad  Scmeiara,  dicens  :  Quia  hwnHIaUsigt 
non  disperdam  eos,  daboque  eis  pauxillaii  leA 
et  non  stillabit  furor  meus  super  Jcriisaleni  p^**' 
num  Sesac.  Veninitamen  servientei>ut  scfaaKtsise' 
tiani  servitulis  mcae  et  servitutis  regni  tannin 
(Il  rflr.xn,  5-8.) 


plïOîjie,  fils  de  Maasias,  lioniuuré  h 

enu    *i*emprf.sonner    Jéréniio,    \\o\\t 

V  son  aud/ifT,  et    nieurc  fin  h  ses 

les  |»rO|>ljélics.  Ce  fui  nlors  que  levé- 

fion^'d  conlre  lui  reUc  tc^mbie  firé- 

que  nous  avons  rapjiortée  en  son 

Yoy.  nrl.  Jér^mie,  l.  V\  *  ol.  1080.) 

"ÂCIÎKHIB.  (Dcstnicliorimirnculeuse 


SEN 


D«2 


année.)  Sennachérib,  roi  d'Assyrie, 
ïâii  Lacnis  et  inenarail  Jérusalem,  il 
Tart/»n,  Rabsaris  et  lïabsaces,  ses 
rcs,  jiorter  h  Ezéclu'as,  roi  de  JuiJa, 
15  lerriblcs  menaces,  s'il  ne  se  sou- 
pas  aussilôt  à  ses  armes.  Ezéchias, 
ait  déjà  épuisé  tous  les  Irésors  de 
ein  el  du  teoiple»  afindc  satisfaire  aux 
tes  de  ce  redouta l*!e  advfirsaire,  com- 
fin  qu'il  ne  lui  restait  (dus,  pour  sau- 
cstc  du  rovaumc  et  sa  ca[>ilale,  d'au- 
Durs  que  <lans  la  |»rotcclion  du  Tout- 
^t.  C*e>l  pourquoi  il  députa  ses  plus 
confulents  vers  le  pro|ïliète  Isaïe, 
ï  conjurer  (finvoquer  Dieu  en  favenr 
f>eu[ile.  Isaïe  réfiondit  :  Le  Seiyneur^ 
^Jaraèl^  di(  crci  :  J'ai  nitvndu  In  prière 
îttnavrz  adre»fte  rclalivement  ù  Sen- 
bt  roi  d'ÀHUtjrie.  Voici  ta  répnnsfe  du 
tr  à  »on  éfjnrd  :  Il  vous  a  mcprisée,  il 
in$uUée^  6  fille  de  Sion  ;  il  a  branlé  la 
li/re  vouSy  fille  de  Jérusnlan.  Savez- 
qui  $*adres8ent  vos  insultes^  qui  vous 
Uyhémé^  conlre  gui  vous  avez  élevé  la 
lit  vous  ntcx  osé  regarder  en  face?  CV.*r 

t  d'Israël Puittouil  en  est  ainsi,  le 

dit  ceci  du  roi  d' Jit,<yr/<?  ;  //  n  entrera 
uns  cette  ville,  il  ntj  lancera  pas  une 
^n  ntj  verra  mint  S(k  houcficr^,  il  nt* 
nnera  point  ae  trauchies,  IL  »en  re- 
»  par  ta  route  par  lar/uetlv  il  est  vemt^ 
§  entré  dans  cette  vide,  dit  le  Seigneur. 
/gérai  celte  ville,  et  je  (a  sauverai  à 
r  moi  et  à  cause  dt;  Ihirid,  mon  servi- 
'r  i7  arriva,  la  nuit  suiranlCf  que  l'antje 
meur  vint  ot  frappa  cent  quatre-vint/t- 
Ue  hommes  dans  le  camp  des  Assyriens. 
que  Sennacht^rib  se  leva  au  point  du 
rit  tous  les  corps  des  morts,  r/,  te 
I,  ils*en  alla  à  Nintvcy  ouélantàadorer^ 
temple  Nesroch,  son  Dieu,  Adrumelech 
mr^  ses  pis,  le  frappèrent  du  glaive, 
iirent  au  pays  des  Armcniens,  Asar- 

îslr  est  «crnm,  quem  Imuliis  est  Doiiiinus 
[in*vtt  Il%  ei.  stilssuitiKivtt  U%virgolilia  Si(»ii: 
tins  Immi  caput  niuvit,  (ilta  Jeriisnlem.  Ciii 

II»  et  4piîuii  bkisphctnasLi,  tanto  qucm 
voccrii  luami  cl  elivnsli  in  eiri'lsmn  oru- 

COliUa  Sani'lii»!  JsnicL  Quîiniohrcm  li;i^c 
limis  de  n-ge  Assyrioniiii  :  Non  iiigrtîtlio- 


haddon,  son 'fils,  régna  à  sa  place (iikk). 
Auriiu  fait  lïesi  udeuï  ronstaté  en  hi*- 
toiic  que  eelui-ci.  Il  se  trouve  reproduit 
dans  les  mômes  termes  aux  cliapitn*s  xr^tvi 
et  XTtxvii'  des  i^jophéties  disaie;  d  où  il  ne 
faudrait  pas  eonrlurc  pourtant  ayQC  rertains 
rritiques  qu'il  a  été  transporté  des  Prophé- 
ties un  livre  des  Rois  ou  du  livre  des  iiois 
aux  Prophéties,  mats  plutAtqu^j^aïeest  Tau- 
leur  duconunenecmenl  du  IV' livre  des /ïoû. 
Il  se  trouve  relaté  en  abrégé  au  xxxii*  cha- 
pitre (!u  .^econtl  livre  (h s  Paralipomênrs  : 
Le  Seigneur  envoya  un  amjc,  di{l6cn\*i\n 
saeré,  qui  frappa  tout  homme  robuste,  les 
guerriers  et  le  chef  de  Varméedu  roi  (f  Assyrie; 
et  il  revint  avec  ignominie  dans  son  pays,  Or^ 
étant  entré  dans  le  temple  de  son  dieu,  les 
fils  auxquels  il  avait  donné  le  jour  le  tuèrent 
avec  le  glaive  {\  1^5).  Le  livie  de  Tobic  en  fait 
une  nieïition  sjtéciale,  et  qui  peut  ici  servir 
de  preuve  :  Fnfin  le  roi  Sennachérib  étant 
revenu  de  Judée,  en  fuite  devant  la  plaie  que 
le  Seitjneur  a  voit  fuite  autour  de  fui  à  cause 
de  SCS  blasphèmes,  et  très-irrité,  il  fit  mettre 
â  mort  un  grand  nombredesfils  d" Israël^  aux^ 
quels  Tobie  donna  la  sépulture.  Mais  lorsque 
le  roi  en  eut  été  informe,  il  ordonna  de  mettre 
à  mort  Tobie  lui-même,  et  confisqua  tous  ses 
biens.  Or,  Tobie,  dépouillé  de  tout^  trouva 
cependant  un  refuge  pour  se  cacher  avec  son 
fils  et  sa  fnnme,  car  il  avait  beaucoup  d'amis. 
Mais  à  quarante-cinq  jours  de  là^  Sennaché- 
rib fut  assassiné  par  ses  fils  (J146).  Cette  in- 
dication du  Uiouîent  |ïréci&  de  la  mort  du 
roi  d'Assjrie  est  précieuse  pour  l'histoire» 
cl  jclle  UQ  grand  jour  sur  tout  ce  qui  pré- 
cède. 

L'auteur  de  VEcclésiastique  fait  allusion 
an  même  événement  au2i*  verset  du  xLvm' 
chapitre  de  son  livre. 

Au  temps  de  la  guerre  des  Mucliahées,  les 
prAtres  de  Juda,  etrrayés  des  menaces  de 
Nicanor,  se  prosternèrent  devant  Dieu, 
comme  avait  fait  E/échias  en  pareille  cir- 
constance,  et  ra()pelèrent  au  Seij^neur  dans 
leur  prière  la  protection  qu'il  avait  accordée 
h  Jérusalem,  en  faisant  mourir  suliilement 
cent  quatre -viui^l-cinq  mille  hommes  (h* 
rarmée  de  Sennachérib.  (|Voy.  /  Mach. 
Yii,  il.)  Judas-Machalîée  rappelait  luinnéme 
h  3CS  soldats  cette  miraculeuse  intervention 

kch  et  Sarnf  ar  filîi  ejus  pcrciisscruni  eutn  gl^dio, 

fug<*niniqiïc  in  l<  rntiïi  AiiiieiMitriJni,  et  rrjçiiavil  A^;i-t 
liatlilcm  tiliits  cjits  |ira  co  (//f  ttrg.  \n,2l-5tij, 
(1145)  El  misil  Doittiiitis  îingt'hiiii,'  (ttii  |»erctt§iit 
oniiu'iii  \iruni  robiisuiin,  et  hellaloretu,  cl  priiicf- 
pt'iii  cxercilus  régis  Assyrioniin  ;  rcversiisipiiî  rsl 
ctiiM  îgnomimn  iti  trrnini  $iinni.CtiiMc|nc  incri-sîitts 


liauc,  iicc  niiuâ  iu  cain   sstgiU.iin»  iicc      cfisct  rfonium  (Ici  suijiliiqnirgrossi  rueranideulcio 


t  caiii  clyt>ci»s,  ne(^  cirf  uiinhihît  cuni  muni- 
viaiiu  itm  veiùt,  rcvriiehir:  cl  fivitiitrtii 
i  ingrdictur,  dtril  Duininiis  Pralt'ijartiqijc 
Inc»  et  salviibii  vmw  (iropUT  me,  cl  propter 
rvuMi  inc(iin«  F^H-tum  est  igitiir  In  nui-le 
il  iiii^cUis  DoMiini^  cl  perciibstl  iii  casU  is 
Um  ceiiluiii  (K  ic»giuiâ  tpiinqiie  iiiiUin  lliitn- 
îiilo  snrrcxissel,  vidittHiiiiia  corixira  uior- 
cl  reeedcus  :d>iU,  El  reversHS  est  SenPK»- 
Aî^syrîoniiiK  el  mansit  iik  Nuiive,  Cum- 
irct  iiûempUï  N*  srocli  dcimi  simu»»  Adraiini' 


ejus,  inlrrr*'eeriiiîl  etim  giailîo-(//  /'«r,  xx%n,  tir) 
(lUG)  lïeiiiqiié  cuni  reveuns  cssct  rc!t  Scnivii- 
t herili.  fiigieus  .t  hulvn  plagani,  rnuani  lirca  eiiu» 
fecerîii  Ueus  proplcr  hl.tsiihciuiaii»  siiaiii,  cl  irnliis 
tiitiltc^s  oceUlerel  vx  iiliis  Israël»  Tt)ln;is  k^iÎ^'IicIkU 
corpora  eoriim.  Al  uhi  ïutnCultim  est  rrp,  jUîiHii 
cimi  oecidî,  cl  tidil  oimicMïi  «subsiatiliiini  ej^is.  To- 
l)ias  vero  cuin  filio  sud  cl  eiiui  uxore  tugieus»  nfirhis 
laltiii.  quia  niulli  thliiîel»ar»t  cuih.  !*ost  «Ues  verci 
(jiiadra^'îul  1  quiuque  (»♦*  if^-nuit   n-  rm    tilti  ipsîiis. 


9C5 


SËN 


DICTIONNAIRE 


SEN 


%! 


de  Dieu  en  faveur  de  la  ville  sainte  et  du 
peuple  juif.  (Voy.  //  Jlfai*.  vni,  19.) 

Quel  événement  serait  donc  mieux  cons- 
taté que  celui-ci  ;  d'autant  plus  que  les  au- 
tres circonstances  des  guerres  de  Sennaché- 
rib  contre  la^Judée  et  TEgy  pte  sont  confirmées 
par  rbistoire  profane ,  et  quMl  vient ,  sans 
sortir  de  la  marche  habituelle  de  l'histoire 
juive  et  de  Thistoire  profane,  s'encadrer 
parfaitement  à  la  place  que  la  première  lui 
assigne.  La  seule  raison  de  rec^rter  serait 
donc  tirée  de  sa  nature  même ,  mais  si  la 
critique  rejette  un  récit  par  la  seule  raisoa 

Îu'il  est  miraculeux,  que  deviendra  le  reste 
e  l'histoire?  l'extraordinaire  suivra  le  mi- 
raculeux, et  ensuite  ce  qui  sera  jugé  tel  par 
le  ]jremier  venu,  qui  prendra  pour  règle  du 
vrai  lappréciation  de  son  jugement  erroné 
ou  les  ténèbres  de  son  intelligence. 

Hérodote,  parlant  de  Sehnachérib  au  u*  liv. 
de  son  Histoire  y  chamire  Ift-l ,  raconte  ainsi 
la  levée  du  siège  de  Péluse  :  «  Séthos,  dit-il, 
roi  d'Egypte  et  prêtre  de  Vulcain,  se  voyant 
abandonné  d'une  partie  de  ses  soldats,  et  ne 
pouvant  résister  au  roi  des  Arabes  et  des 
Assyriens,  nommé  Sennachérib,  qui  assié- 
geait la  ville  de  Péluse,  eut  recours  à  Vul- 
cain, et  le  pria  de  lui  venir  en  aide.  Vulcain 
lui  apparut  la  nuit  suivante,  et  lui  promit 
de  le  secourir.  Séthos  se  mit  donc  en  mar- 
che avec  confiance ,  nonobstant  la  faiblesse 
de  son  armée  ;  or,  la  nuit  suivante,  une  mul- 
titude de  rats  fondit  sur  le  camp  des  Assy- 
riens ,  et  rongea  les  cordes  des  arcs  et  les 
courroies  des  boucliers,  de  sorte  que  Senna- 
chérib,  voyant  ses  soldats  ainsi  désarmés, 
fut  obligé  de  )prendre  la  fuite.  »ll  ajoute, 

3u'on  voyait  encore  de  son  temps ,  c  est-à- 
ire  environ  trois  siècles  après  1  événement, 
une  statue  conimémorative  érigée  dans  le 
temple  de  Vulcain,  et  représentant  Senna- 
chérib  avec  un  rat  à  la  main  et  cette  inscrip- 
tion :  Qui  que  tu  sois,  apprends,  en  me  re- 
gardant, à  craindre  les  dieux;  et  c'était  en 
lui  expliquant  la  signification  de  ce  monu- 
ment, que  les  prêtres  de  l'Egypte  avaient  ra- 
conté ce  qui  précède  au  père  de  l'histoire. 
La  plupart  des  commentateurs ,  auxquels 
ce  récit  ne  pouvait  demeurer  étranger ,  ont 
fait  une  déplorable  confusion ,  en  le  consi- 
dérant comme  une  altération  du  fait  miracu- 
leux accompli  par  le  ministère  de  Tango 
exterminateur.  Nous  croyons,  au  contraire, 
qu'il  le  corrobore ,  mais  qu'il  en  est  entiè- 
rement distinct;  nous  avons  dit  ailleurs 
notre  pensée  à  cet  égard.  iYoy.  art.  Isaïe, 
t.  1",  col.  927.) 

Un  ennemi  de  la  religion  et  des  miracles 
faisant  la  même  confusion,  ou  en  profitant, 
})arle  ainsi  de  ces  événements  : 

«  Quand  on  a  dit,  pour  la  première  fois , 
que  des  rats  innombrables^  rongeant  les  cor* 
des  des,arcs  et  les  courroies  des  boucliers  des 
soldats  de  Sennachérib ,  opérèrent  la  déli- 
vrance du  roi  d'Egypte,  au'il  tenait  assiégé, 
(HÉRODOTE,  lib.  u,  cap.  It^l),  voulait-on  ra- 
:x)nter  un  prodige  ?  Non  ;  mais  peindre  d'un 
seul  trait  une  armée  que  l'indiscipline  et  la 
négligence,  poussées  au  comble,  rendirent 


f. 


inca^>able  de  résister  à  l'attaque  subite  d« 
Ethiopiens  venus  au  s3cours  du  roi  d'E- 
gypte, et  firent  tomber  presoue  entière  soas 
e  glaive  des  vainqueurs.  Mais  les  prMes, 
à  la  caste  desquels  apiMirtenait  le  roi,  Itissi- 
rent  volontiers  prenare  les  expressions  allé- 
goriques dans  le  sens  direct,  et  s*aocrédiler 
la  croyance  d'un  miracle,  qu'ils  attrilmaiM 
à  leur  divinité  tutélaire ,  et  qui  dispensait 
l'orgueil  national  de  la  reconnaissance  d« 
à  des  alliés  libérateurs.  La  tradition  d*iai 
délivrance  miraculeuse  s'étendit  plus  bn 
que  l'apologue  qui  l'avait  fait  naître;  Bérôsii 
cité  i)ar  Josèphe,  dit  que  l'armée  d*Assjrie 
fut  victime  ci  un  lléau ,  d'une  peête  ewtifk 
par  le  cie/,  et  qui  moissonna  sur-le-chon 
cent  quatre-vingt-cinq  mille  hommes.  Ain 
la  vanité  chaldéenne  couvrit  du  TOik  d'aï 
malheur  inévitable,  ro[>probre  d'une  déCAr 
méritée.  Les  Hébreux,  instruits  aux  mèo 
sources  que  Bérose,  et  d'accord  avec  loi  i 
le  nombredes  victimes,  remercièrent  le  Di 
d'Abraham  et  de  Moïse,  qui  n'avait  envojé 
range  exterminateur  contre  l'armée  du  cqb* 
quérant ,  que  pour  l'empëclier  de  détroin 
Jérusalem,  après  avoir  subjugué  l'Egjrpte.i 
Après  avotr  subjugué  fÉgypie^  eSkn^mi 
i)as  si  clair  qu'on  semble  le  dire;  il 


bien  plutôt  que  Sennachérib  quitta  ce  pm 
avec  honte  ;  et  la  narration  d'Hérodote,  qui 
ne  faut  {tas  traiter  avec  tant  de  légèreté, h' 
porte  d'une  manière  positive.  Si  Eusèbe  Sd- 
verte  avait  su  qu'il  natt  en  certaines  annéet, 
dans  l'Egypte,  de  telles  quantités  de  rats  d 
de  souris ,  que  les  prairies  du  bord  du  Nil 
en  sont  dévastées  dans  de  très-grandes  oon- 
trées,  sans  qu'il  soit  possible  d*y  fUreti* 
cune  récolte,  il  aurait  été  moins  surpris di 
voir  ces  quadrupèdes  rongeurs  désarmer  qm 
armée  de  deux  cent  mille  hommes,  oa  II 
mettre  en  fuite. Quelles  armesemplojer  eoi- 
tre  des  ennemis  avides  des  armes  ellei* 
mêmes,  et  qui  s'en  nourrissent? 

Les  Hébreux  instruits  aux  mêmes  saiifccf 
que  Bérose!.,.  Ceci  est  par  trop  fort;  csH» 
que  les  Hébreux  n'avaient  pas  des  yeux 
pour  voir  ce  qui  se  passait  sous  leurs  ma- 
railles;  étaient-ils  incapables  de  nombicr 
cent  quatre-vingt-cinq  mille  hommes?  oa 
manquaient-ils  d'historiens  pour  écrire  les 
événements?  Qu'étaient  donc  le  scribe  Sobmi 
Yarchiviste  Joabe ,  fils  d'Asaph,  députés  par 
Ezéchias  au-devant  des  envoyés  de  Senni* 
chérib,  et  le  prophète  isaïe ,  mêlé  iui-mtae 
d'une  manière  active  à  tous  ces  ftfits?  Ap* 
paremment  ils  ne  savaient  pas  écriiet 
et  les  serviteurs  d'Ezéchias  suivirent  as 
Chaidée  les  débris  de  l'armée  de  SennacM- 
rib,  pour  demander  à  quelqu'un  des  surri- 
vants ce  qui  était  advenu  près  des  portes  da 
Jérusalem. 

Non,  et  ce  sont  là  de  misérables  chicanes» 
que  Ton  ne  songerait  pas  à  faire,  s'il  s'i- 
gissait  tout  uniment  d'événements  ordinai- 
res. C'est  un  grand  travail,  de  vouloirexdurt 
Dieu  de  l'univers  qu'il  a  créé ,  qu'il  goa- 
vcrne  par  sa  providence,  et  princiiMileinent 
de  rhistoirc  d'une  nation  dont  il  était  le  roi. 
On  n'y  [parviendra  pas. 


SRR 


dï:s  miracles. 


$in 


îkGU 


NTD'AIUAIN.  (Sasiçnilicaliun  pro- 
.)  Les  IlrbrcuXt  aprrs  leur  séjour  à 
ne  (le  tJor  / prirent  te  chemin  de  fa 
r ,  afin  de  contourner  rYdnnu^e,  Or 
commença  à  ressentir  (es  ennuis  et 
les  d(*!a  routes  et  il  murmura  contre 
àfffUe  ^  en  disant  :  l*onrquoi  nous 
tirés  de  t'Êtjypte^  et  conduits  à  la 
t  ce  désert  ?  Le  pain  rnanf/ue,  il  ny 
■**f^ii,  et  nous  sommes  d ajoutés  at 
Hure  si  légère.  —  En  punition,  te 
enraya  des  serpents  de  feu^  dont  la 
tyant  causé  la  mort  d'un  grand  nom- 
personnes  ^  les  survivants  vinrent 
ioîse  ^  et  dirent  :  Nous  avons  péché 
IIP  nous  avons  dit  contre  te  Séiijneur 
vous^  priez  pour  quHl  nous  délivre 
f}ents,  —  Motse  pria  donc  pour  le  pen- 
te Seigneur  lui  dit  :  Faite»  un  serpent 
î»  et  le  placez  en  forme  d'ensettfne, 
mx  tfui  étant  mordus  t'auront  retjardé^ 
WAlors  Moïse  fit  un  serptnt  d'airain  , 
■l  forme  d'enseitjne^  et  cchût  des  bles- 
m  regardaient^  étaient  guéris  (11^7). 
B  pas  besoin  de  fairo  rcinarqucr  cnoi- 
pt  ceci  esl  miraeuleuï,  la  l»lt*ssure 
îen  qae  laguérisoii;  quoique  ce  soil 
toule  naturelle  qu'une  mort  causée 
orsure  des  senicnts  :  il  eu  est  peu 
iimn  ne  produise  cet  etïet  après  un 
is  ou  moins  long ,  et  avec  des  cir- 
»  diverses. 

semble  ^uperllu  de  chercher  avec 

eoniDientateurs  si;  ces  serpents  de 

it  de  l'espèce  des  serpents  valants 

tous  le  nom  de  Saraph^  ou  si  c*é- 

ian  des  Turcs,  ou  plutôt  si  le  Sa- 

loïse  était  le  raème  que  VOlcian  des 

pous   pouvons  laisser   Bociiart   et 

Tenisson  discuter  entre  eux  cette 

devant  un  Qodiloire  de  rabbins, 

telle  ne  doit  jamais  ôtre  résolue; 

plus  que   les  naturalistes  ne  con- 

point  d  animal  de  cette  espèce,  mais 

l  des  lézards  dont  la  morsure  n'est 

Rweuse.  Mais  si  la  mort  causée  [lar 

mre  des  ser|tcnls  de  feu  n*avait  rien 

"^iaiurel,  on  ne  saurait  dire  la  oi^me 

leur  apparition  à  point   nommé, 

liir  des  murmuratours  ;   et  ce  qui 

niièu\  encore  le  surnaturel  de  ce 

ne,   c'est  le   remède  insolite  qui 

ur  morsure* 

^  ent  d*airin,  érigé  par  Moise  d'après 
jrécisde  Dieu,  n  était  point  un  talis- 
'ômuic  l'ont  rêvé  les  rabbins  moder- 
1  n'est  point  de  talisman  qui  ait  une 
e  vertu  ;  mais  il  le  devint  dansTestime 
[s ,  toujours  plus  crédules  que 
,  et  plus  superstitieux  que  raison- 

afccii  snnt  aniem  el  de  riwnic  Hor,  p^»r 
i  floc-it  ad  marc  Ru1)n]in,  ut  eircutnirent  ler- 
El  Liîdfre  cœpit  pfipuhim  tlinerisac  la- 
culusmut' contra  Ueum  clMoyset»,  ait:  Cur 
i  nos  Je  iEgypto,  iit  niorereimrr  iii  soîilu* 
Ve^t  panis,  non  siitit  aipia* :  aiiiiiu  nostia 
lat  supor  cilx»  istct  Irvissimo.  Qti:i(iu)hrem 
niniisin  j>ti|>iduin  igniUisserpiilL's»  aOqtn»- 
18  et  niorlcs   [iltirinioruiit ,  venenviit  :ul 


nables,  lui  point  que,  du  temps  t.u  rai  Kzé- 

rbias,  ils  bri>laienl  de  l'enrens  en  son  hon- 
neur. Ce  pieux  luonar^iue  le  détruisit,  afin 
d  anéantir  ce  culte  idoUtrique  ,  et  Tappela 
par  mépris  no/ir^fari;  c'esl-ft-dire  un  je  ne 
saisguoi  d'airain.  (Voy,  IV  Heg,  wiu,  \.) 

Ces événeincjits,  si  merveilleux  en  eux- 
mémes^  Tétaienl  encore  à  un  autre  point  de 
vue,  puisqu'ils  étaient  liguratifs.  Le  serpent, 
qui  avait  causé  la  chute  du  premier  hommep 
reparaît  ici  iKïur  [>crdre  sa  postérité.  Mais 
un  autre  serfient,  inoffensif  de  sa  nature, 
attaché  sur  le  Lois,  élevé  entre  le  ciel  et  la 
terre,  apfiaraît  en  même  temps,  [»our  guérir 
les  blessures  que  le  premier  avait  faites;  cl 
en  cet  état,  il  esl  l'image  du  Messie,  qui, 
par  sa  mort  sur  la  croix,  doit  guérir  aussi  la 
blessure  faite  h  l'humanité  [»ar  le  serpent. 
Jésus-Christ  s'en  ût  à  lui-môme  l'applica- 
tion, en  annonçant  à  Nicodème  la  manière 
dont  il  recevrait  la  mort  de  la  main  des 
Juifs  :  «  Comme  Moïse,  dit-il ,  éleva  le  ser- 
inent dans  le  désert,  de  même  il  faut  que  lo 
Filsde  l'homme  soit  élevé  :5jfti/  Moises  exaf^ 
tarit  serpentem  in  dcserto  ,  ita  ejraltari  ôpor- 
ttî  Fiiium  hominis.  [Joan,  m,  IV.) 

Des  voyageurs,  M.  Léon  ùt  Labnrde,  en- 
tre autres,  ont  remarqué  que  te  pays  esl 
tonjours  rempli  d'une" grande  multitude  de 
serpents  très-dangereux,  au  point  qu'on 
n'ose  y  cueillir  les  feuilles  de  roseille  qui 
y  croît  en  abondance,  au'a(>rès  l'avoir  battue 
avec  des  gaules,  pour  les  en  déloger.  A  no- 
tre avis,  ceci  ne  peut  allirmer  ni  infirmer  le 
jïoint  qui  nous  occupe,  de  la  manière  qu*il 
est  présenté.  Si  ce  sont  les  serpents  de  feu 
dont  parle  Moïse,  ifs  reçurent  alors  un 
pouvoir  extraordinaire  de  nuire,  et  ce  pou- 
voir extraordinaire  fut  contre-balancé  par 
un  remède  [dus  extraordinaire  encore, 

SIBYLLES.  Aucun  sujet  n'a  donné  lieu  à 
plus  de  travaux,  de  conieslations  et  d*étu- 
des;  mais  le  résultat  a  toujours  été  négatif. 
Qu'il  y  ail  eu  une  sibylle  ou  des  sibylles, 
cela  n'est  qu'apparent,  ï»robable,  sf  l'on 
veut;  et  les  \Qrs  sibyllins  qui^nous  restent, 
ne  sont  jjoint  leur  ouvrage  :  telle  est  la  con- 
clusion h  laquelle  arrivent  également  ceux 
qui  traitent  )a  question  au  seul  point  de  vue 
de  la  critique,  ceux  que  la  haine  du  catho- 
licisme inspire,  et  ceux  qui  ^'qh  font  les 
défenseurs.  Il  serait  supertiu  de  remettre  la 
question  h  l'étude  :  tout  a  été  dit*;  il  serait 
dilïîcile  de  trouver  de  nouvelles  raisons, 
juiisqu'il  ne  se  produit  aucun  fait  nouveau. 
lîne  simple  analyse  de  la  discussion  nous 
jmraît  donc  suflisante. 

Le  P.  Crasset,  Jésuite,  dans  une  longue 
dissertation  sur  la  matière,  a  réuni  à  p^u 
jirès  tous  les  témoignages  des  auteurs  prû- 

Mnyscn,  îUqiic  flixenml:  Peccavimus,  quia  liriili 
su  in  11  s  conira  Douiinumei  te:  orâ,  ut  lui  hit  n  fiai  m  s 
serperiU^s.  Ora\iU|uc  Movses  pro populo. Lt  totuluf, 
est  Doiatiius  :m1  euni  :  t'ac  set'p<*iiU'nj  ;i<iiéunn  et 
puite  euiii  pro  signo  :  qui  percuâ&iis  »!»peicntinnn, 
vivL't,  Feiil  ergo  Moyses  sorjïculeaï  ;rucMui,  et  pt*- 
suit  euni  pm  signo:  qucm  cum  pcrcussi  a^pîecrciif, 
sâiiabantiu .  (Aum.  x\u  -19.) 


9t)7 


sm 


DICTIONNAIRE 


SIB 


fanes  et  même  des  docteurs  de  TEglise  sur 
ies  sibylles;  nous  suivrons  Tordre  de  son 
travail. 

Il  semble  difficile  de  ne  pas  admettre 
rexlstence  dessibylles»  lorsque  le  paganisme 
tout  entibr  et  les  premiers  siècles  du  chris- 
^tiaofsiàié  leur  ont  rendu  témoignage.  Du 
côté  des  païens ,  Platon ,  Aristole ,  Varron , 
Cicéron»  Diodore  de  Sicile»  Strabon»  Elien, 
Tacite,  Suétone»  Ïite-Live,  Florus,  Valère- 
Haxime»  Denis-d'Halicarnasse ,  Pa«isanias» 
Apollodore,  Lucien»  Pline»  Homère»  Ovide» 
Virgile»  Juvénal,  Plutarque»  attestent  leur 
existence.  Du  côté  des  chrétiens»  saint  Clé- 
ment Pape»  saint  Justin»  martyr»  Athénagore» 
Théophile  d'Antioche»  Eusébe»  Lactance» 
Clément  d*Alexandrie,  saint  Ambroisef»  saint 
Jérôme»  saint  Augustin»  saint  Isidore  de 
Séville»  le  vénérable  Bède  et  beaucoup  d'au- 
tres docteurs  l'admettent  sans  contestation. 

Selon  nous,  cet  accord  unanime  ne  prouve 
rien  dans  Tespèce»  car  il  s'applique  aux  vers 
sibyllins  et  non  à  la  personne  des  sibylles» 
aucun  de  ces  auteurs  n'ayant  vu  une  sibylle 
de  près  ou  de  loin.  Aucun  d'eux  ne  s'est 
même  posé  cette  question ,  a-t-il  existé  des 
sibylles?  Or  l'existence  des  vers  sibyllins  ne 
démontre  aucunement  l'existence  des  sibyl- 
les ,  pas  ))lus  que  les  merveilles  de  la  féerie 
ne  démontrent  l'existence  des  fées.  Viviane» 
Méliisine  et  Morgane  ont  un  nom  tout  aussi 
connu»  et  davantage»  peut-être  »  que  Samé- 
tha»  Arlémis  cl  Bytno»  et  n'en  sont  pas 
moins  des  êtres  imaginaires. 

Commençons  par  dégager  ici  l'autorité  des 
Pères  de  l'Eglise.  Un  grand  nombre  ont  cité 
ies  vers  sibyllins»  et  parlé  des  sibylles 
c6mme  de  personnages  réels.  Cela  est  vrai» 
mais  les  Pères  des  premiers  siècles  de  l'E- 
glise faisaient  de  la  controverse  religieuse» 
et  non  de  la  critique  historique.  Les  païens, 
leurs  adversaires,  admettaient  les  sibylles, 
ils  avaient  une  grande  confiance  dans  les 
oracles  sibyllins,  et  c'est  du  paganisme 
même  que  venaient  le  nom  et  la  chose.  Les 
Pères  profitèrent  de  cette  disposition  des 
esprits»  pour  la  retourner  contre  ceux  qui  s'y 
étaient  laissé  surprendre»  et  l'argument, 
tout  personnel»  avait  une  grande  valeur  con- 
tre ceux  auxquels  il  s'adressait. 

Les  véritables  vers  sibyllins,  s'il  y  en 
avait,  étaient  confiés  à  la  garde  des  décem- 
virs»  qui  ne  devaient  les  divulguer  à  per- 
sonne» sous  peine  de  mort»  pour  eux-mêmes 
et  pour  ceux  qui  en  auraient  eu  communi- 
cation. Cependant  il  en  courait  des  milliers 
dans  le  public;  mais  tous»  apocryphes. 
Quelques  chrétiens,  en  voyant  que  les  païens 
aimaient  les  vers  sibyllins,  en  composèrent» 
Idil  répandirent,  et  les  controversistes  ac- 
ceptèrent la  discussion  au  point  où  elle  se 
trouvait.  Mais  de  ce  que  les  docteurs  de 
l'Eglise  ont  cité  les  sibylles  et  les  vers  si- 
byllins» il  ne  faut  rien  en  conclure  par  rap- 
port à  l'authenticité  de  ceux-ci  et  à  l'existence 
de  celles-là;  autrement  ce  serait  aller  plus 


loin  que  la  )>ensée  des  Pères,  et  li 
dire  ce  à  quoi  ils  n'ont  jamais  song 
.  L*Eglise  elle-même  n'est  pas  pli 
gée  dans  cette  question  ;  car  si  elle 
chanter  en  beaucoup  de  lieux  dam 
des  morts  le  Teste  David  eum  sibyll 
elle  n'a  jamais  entendu  ériger  ce 
article  de  foi»  ni  défendre  tout  exao 
rieur;  et  la  preuve»  c'est  que  ce 
paroles  ont  été  retran«;hée$  dans  \ 
nombre  de  diocèses. 

Les  sentiments  sont  très-partage 
nombre  des  sibylles,  sur  leurs  non 
le  temps  où  elles  ont  dû  vivre.  Di 
Sicile  n'en  connaît  qu'une,  et  il 
bien  avoir  raison.  H  l'appelle  Dapl 
sieurs  autres  écrivains  la  nomment 
Artémis,  et  la  disent  fille  du  devin  ' 
Elle  aurait  été»  suivant  ceux-ci, 
siège  de  Thèbes  par  les  Epigones,  et 
à  Delphes  environ  trente-trois  ans 
guerre  de  Troie  ;  ce  qui  revient 
son  existence  au  rang»  ou  du  moins . 
des  fables  héroïques.  Qui  sait  les  d 
la  guerre  des  Epigones»  ce  premiei 
ne  commence  qu*à  poindre  dans  1 
de  la  menteuse  Grèce? 

Martianus  Capella  parle  de  deux 
seulement  :  Hérophile»  nommée 
troyenne  et  phryçienne,  et  Sym 
confondue  par  quelques-uns  avec  l 
de  Cnmes.  Hérophile  est  également 
sous  le  nom  d*£rythréenne  ;  elle  é 
d'une  nymphe  du  mont  Ida  et  di 
Théodore.  Suivant  quelques  auteai 
machie»  ou  la  Symmachie,  était  fille  i 
thrécnne.  On  ne  peut  suivre  cet 
qu  un  dictionnaire  de  la  fable  à  la 
chercher  de  l'histoire  »  nous  le  croy 
rait  perdre  son  temps.  Et  quant  à*] 
on  ne  sait  trop  à  quel  personnage  i 
ce  nom  ;  si  c  est  a  la  fille  du  fleuve 
premier  objet  de  lamour  d'Apollon» 
ciel,  ou  bien  à  une  nymphe  aimé 
déesse  Tellus»  qui  lui'communiqui 
de  prophétie. 

Solin  reconnaît  trois  sibylles  : 
phicjue,  qui  aurait  précédé  la  ga 
Troie  »  et  &  laquelle  Homère  aurait,  i 
Ton  pense,  emprunté  quelques  vei 
phile  d'Erythrée ,  qui  parut  peu  a; 
prédit  à  Lcsbos  qu'elle  perdrait  Ten 
la  mer  ;  et  la  sib^Mlc  de  Cumes,  en  sii 
vénération  parmi  les  Romains»  qui  a 
posséder  ses  prédictions,  et  qui  les  f 
raient  comme  le  palladium  de  leur 

Pline  indique  aussi  le  nombre 
rapporte  qu'il  fut  trouvé  h  Rome, 
temps,  près  du  mont  Palatin»  trois  st 
de  la  sibylle. 

Elien  en  compte  quatre  :  Erjphile 
thrée,  Ery  phile  de  Samos,  la  sibylle  d 
et  la  sibylle  de  Sardes.  Mais  Varroo, 
saint  Augustin  a  fait  fhonneur  de  !'< 
le  olus  docte  et  le  plus  éloquent  des 


(1148)  Dies  irx,  dîes  illa, 

Sulvet  scclum  iii  favilla, 


Teste  David  ciim  sibylla. 

(Missale  Rom.,  Prosa  dda 


sm 


DES  MIRACLES. 


SIB 


9lï> 


^te  j«sqn\h  dix, C'est  ausM  lu  nombre 

É?l  s'esl  arrêté  Uiclance. 

preoïiùre  **i*rait  Iû  si  Idylle  persiquc  ou 

éeniMS  nfHiiriiée  Saiiiellici,  lille  île  Ré- 

et  d*Krytiiruitlie,  et  lielle-riHe  île  Noé. 
cicuserres  iiiuuslruosilé.^,  oo  ^iiinpose 
le  naiiuit  en  un  tieu  nommé  Noe,  sur 
>r(Js  ne  la  lutT  Bouge,  et  qn'«yaiil|>aHé 
oé  «ïflns  ses  vers,  les  tratlucteors  ne 
(ms  ronipnse. 

ftihle  range  Sanietl»a,  ou  Snmhelho, 
i  les  demi-déesses;  elle  y  ^i  droit. 
•osse,  père  de  Saoibetlio,  n*esl  pas  This- 
I  de  ce  rïoni,  niais  un  demi -dieu  auquuL 
Ihéniens  érigèrcrU  des  statues. 
aille  Érymanthe,  mère  do  Sambctfio^ 
ne  cûnnaissoiis  de  ce  nom  que  le  Ijer- 
ni  donna  lui-iuôme  son  nom  h  la  mon- 

illustrée  f»ar  le  sanglier  que  le  Éi!s 
mùne  prit  à  la  citasse,  un  (ils  d*A()otlon 

de  la  vue  pur  la  [>ydique  Vénus,  un 
line  Itroyeo  tué  par  Turnus,  et  entln 
idic. 

seconde  sibylle  de  Varroo  est  la  Ly- 
^  dont  Euripide  fait  mention  dans  sa 
p*  Cidle-ci  parait  n'avoir  pour  toute  gé- 
gie  que  son  nom. 
tj-Disième  serait  Artbémis,  de  Delphes, 

l^rlent  Chrysi|ipe  et  saint  Clément 
xacidne,qui  !aditliUed*unc  t'crlaine  La- 
de  Sidon^  ot  la  met  avant  la  guerre  de 

;  eVst-à-diro  dans  ces  esp^iucs  imagi- 
^t  où  il  y  a  place  pour  toutes  tes  créa- 
de  respVii  re|fOussées  parrhistoirc. 
héniis  est  la  niéine  que  Dafibné;  I^mie 
l  être  un  nom  fie  corj  vent  ion»  à  moins 
;e  ne  soit  la  Vénus  à  laquelle  les  Albé- 

el  les  Thélmins  élevèrent  des  aulul>, 
en  la  tiHe  de  Jn|iiier,  amante  de  Ne|»- 

qui  fui  mère  d'une  si  nombreuse  pos- 

quatrième  sibylle  serait,  d  après  Var- 
cellc  de  Cumes,  dîll'érenLe  d*nne  autre 
ment  de  Cunies,  pins  s|iécialement 
néo  sou»  fc  nom  d'italique.  On  la 
lée  &  Babylone,et  liîle  de  riiistorien 
S€,  par  suite  d"une  confusion  avec  Sa- 
i.  Celle-ci  écrivait  ses  oracles  sur  des 
es  fie  palmier,  qu'elle  rangeait  ensuite 

K'  i  de  sa  grutle  ;  en  protitait  qui  vou- 
jamais  cNe  ne  réparait  I  outrage 
on  travail  par  le  souille  du  vent  ;  et 
r  cela  sans  doute  qn1l  nous  re>le 
j  de  ses  oracles,  et  qu'il  y  a  tant  de 
sîon  dans  ce  qu'on  dit  de  sa  personne, 
is  plus  nous  avançons,  plus  nous  re- 
ms lelenqis  employé  h  écrire  ces  extra- 
|ce$,  d  autant  plus  que  nos  guides  no 
pas  d'accord  entre  eui.  Ainsi  saint  Jus- 
^pet  (^u'au  huitième  rang  la  sil)yHe 
Hp«  qu  il  dit  title  de  rhislorien  Bérôse, 
ivacrorde  assez  mat  avec  Topinion  de 
qai  la  placent  avant  la  guerre  de  Troie, 
lî*  mal  encore  avec  ceui  qui  la  disent 
'fille  du  [Kitriarche  Noé»  Mais  avançons. 
^Dquième  sibylle^  toujours  d'ajrrès 
t  serait  Erythrée,  ou  du  moins  une 
iresse  née  h  Erythras,  qn'Apollodore, 
réen  d'origine,  ap|telle  sa  concitoyenne, 

DtCTlOXN.  DES  Mlill€LI£S.    11. 


que  Laitance  croit  orif^inaire  de  Babylono. 

el  que  heancoufi  d'écrivains  confrmdcfil  avec 
la  sibylle  de  Perse,  Il  en  est  qui  la  fontcon- 
U'mporaino  de  la  guerre  de  Troie,  Eusèln» 
met  sa  naissance  vers  le  tenq»s  de  la  fonda- 
tion de  Home,  Comme  on  le  voit,  la  lumièro 
ne  se  fait  [las. 

La  siiièmeest  la  Samiennc,  rtont  Eratos- 
tliène  a  beaucoup  parlé,  qu'Hlien  |»lace  au 
temps  de  Numa  Fonqnlius,  el  qu'on  nmnmo 
By tho.  C'est,  selon  toute  apparence,  la  niAnio 
que  Sa  m  bel  lio,  Juive  sebuMpicli  nies  auteurs, 
Babylonienne  selon  d'autres;  la  même  en- 
core que  rHellespontiquc,  née  au  bourg  île 
Mar(»essos, 

La  septième  est  la  seconde  de  Cumes,  plus 
S|>écialement  nommée  Cumane,  et  désignée 
par  les  noms  d'Amalthce,  de  llémopliikî  et 
d'HiérOfdiile,  noojs  tie  coiivention  qu'il  est 
facile  <le  traduire,  \'irgile  la  nomme  Déi- 
phohe,  el  ladil  Ulle  deClaiicus. 

C'est  la  môme  qui,  suivant  le  rapport  des 
historiens  de  ï'antit|ne  Home,  aurait  apporté 
les  neuf  livres  de  ses  (trédictions  h  Tarquiii 
TAncien,  et  en  aurait  brrtlé  six  ?i  deux  re- 
prises^ voyant  que  le  prince  ne  voulait  |>as 
y  metire  le  prix  qu'elle  demamlait.  Il  dut 
jiayer  entln  tes  trois  derniers  du  prix  de- 
inandé  d'ahord  (lour  les  neuf*  Ce  n'est  pas 
ici  le  lieu  de  pr^mver  que  toute  celte  hi^toire 
n'est  qu'une  fable,  el  celte  digression  nous 
entraînerait  iroj*  loin,  Lliistoire  de  la  fVd>u- 
leuse  sibylle  de  Tarquin  n'est  que  l'iiistoire 
retournée  de  la  nvnqibe  du  fabuleux  Numa. 

Ui  huitième  sibylle  est  rHcllespontique, 
née  dans  la  campagne  de  Troie,  au  bourg  de 
Marpessos.  Suivant  Uéraclide,  elle  llorissail 
du  tem(is  de  Solon,  Nous  la  citons  i»our  U 
seconda  fois, 

La  neuvième  est  la  Ptirygienne,  qui  ren- 
dait ses  oracles  h  Ancyre  ;  ou  n'en  sait  rien 
de  [rlus. 

La  dixième  enfin  est  la  Tiburtine,  ainsi 
nonunée  du  bourg  de  Tivoli,  lieu  de  sa  nais 
sance.  Elle  y  fut  depuis  adorée  comme  unw 
déesse;  et  on  trouva,  dit-on»  dans  le  Tévé- 
rone,  une  slatuc  qui  la  représentait  et  qui 
fut  transportée  dans  le  Ca[>it<de  |iar  ordre 
du  sénat.  Celle-ci  s'a[q>elail  AH)unée, 

On  désigne  encore  la  qualrièuit  sibylle 
par  le  surnom  d'Italique  et  les  noms'  de 
CarmonlaetdeNico^trate.  Les  Ilomainsla éli- 
saient mère  d'Evandre,  et  Tadoraieut  comme 
la  divinilé  tulélaire  des  enfants. 

Déïpbobe,  prêtresse  d'Hécale,  fut  aimée 
d'Apollon,  qui  lui  actonla  autant  d'armées 
do  vie.  qu'elle  pourrait  tenir  de  grains  *lu 
sable  rians  sa  main,  La  malheureuse  ne  son- 
geait pas  h  la  vieillesse,  qui  devint  son  su|>- 
[dieo.  Elle  avait  sept  cents  ans  quand  Enée 
aborda  en  Italie  ;  elle  le  conduisit  aux  en- 
fers, nonolislarit  un  si  grand  âge,  qui  l'avait 
réduite  à  une  maigreur  exlrôuïe,  et  il  lai 
restait  encore  trois  cents  ans  à  vivre. 

Nous  renonçons  à  chercher  des  notioDS 
historiques  au  milieu  de  pareilles  fables. 

Beaucoup  d'écrivains  com|>tent  encoredeut 
ou  trois,  ou  môme  quatre  autres  sibylles  ;  cl 
en  ellet,  si  on  doit  en  compter  autant  qu'il 

31 


971 


SIB 


DICTIONNAIIΠ


SIB 


nous  resie  de  livres  attribués  h  (es  rélùhres 
devineresses,  il  y  en  eut  au  moins  quatorze; 
car  aux  huit  livres  qui  étaient  connus  jus- 
qu  ici,  le  cardinal  Mai  en  a  ajouté,  en  1828, 
'  quatre  nouveaux,  qu'il  a  tirés  d*un  manus- 
crit du  Vatican  et  insérés  au  tome  111  de  la 
Nouvelle  collection  d^anciens  écrivains^  sous 
les  n«»  XI,  XII,  XIII  et  xiv, 

Pierre  Petit,  médecin  de  la  faculté  de  Pa- 
ris, a  composé  une  curieuse  et  savante  dis- 
sertation, pour  prouver,  au  contraire,  qu*ii 
n'y  eut  jamais  qu'une  seule  sibylle.  Tous 
les  auteurs  qui  en  ont  parlé,  dit-il,  se  con- 
tredisent, et  ne  sont  point  d'accord  sur  le 
nombre  :  ils  ont  recueilli  ^;à  et  \h  des  passa- 
ges divers  dans  Yarron,  Pausanîas,  Lactance 
et  autres  auteurs,  et  compté  autant  de  sibyl- 
les différentes,  sans  faire  attention  que  tou- 
tes les  devineresses  ne  sont  pas  des  sibylles, 
et  que  tous  ces  fragments  peuvent  bien  ap- 
partenir h  la  même.  11  montre  ensuite  que 
la  sibylle  doit  être  d'origine  grecque,  puis- 
que tous  les  oracles  connus  sont  écrits  en 
cette  langue.  11  n'y  a  nulle  apparence  en 
effet  que  des  femmes  originaires  de  la  Chai- 
dée,  ue  la  Phrygie  ou  de  l'ilalie  aient  toutes 
parlé  une  langue  différente  de  leur  langue 
naturelle,  et  surtout  la  môme.  C'est  donc 
aux  auteurs  grecs  qu'il  faut  demander  des 
renseignements  ;  or  Platon ,  Dion-Chrysos- 
tome,  Plutarque,  parlent  toujours  de  la  si- 
bylle au  singulier;  Cicéron  en  parle  de  la 
même  manière,  et  Pline  ne  dit  pas  qu'on 
ait  trouvé  h  Rome  les  statues  de  trois  sibyl- 
les, mais  trois  statues  de  la  sibvlle.  Après 
cela,  l'auteur  réfute  l'opinion  do  ceux  qui 
croient  que  le  nom  de  sibylle  (?tait  commun 
à  toutes  les  devineresses,  et  cite  les  témoi- 
gnages de  beaucoup  d'écrivains  anciens, 
tels  que  Pausanias,  Hygin,  Plutarque,  Pla- 
ton, Arrien,  Hérodote,  Xénophon,  qui  par- 
lent, en  maints  endroits  de  leurs  ouvrages, 
de  femmes  pro[)liétisant  l'avenir,  sans  ja- 
mais leur  donner  le  nom  de  sibvlles.  Après 
avoir  établi  qu'il  n'y  eut  véritablement 
qu'une  sibylle,  l'auteur  démontre  qu'elle  se 
nommait  Héronhile,  et  qu'elle  était  de  la 
ville  d*Erythrec,  dans  FAsio  Mineure.  11 
essaie  de  démontrer  ensuite  que  la  diver- 
sité des  noms  qu'on  lui  a  donnés  provient 
des  voyages  qu'elle  a  faits,  ou  des  ravisse- 
ments lie  son  génie,  qui  l'aurait  transportée 
de  lieu  en  lieu;  il  croit  qu'elle  mourut  à 
Cumes,  en  Italie. 

Sans  adopter  entièrement  ce  système  , 
nous  devons  avouer  cenendant  qu'il  a  cer- 
taines ap'parences  de  vérité,  sauf  toutefois 
la  fin,  dont  nous  ne  saurions  à  aucun  prix 

(1149)  Pour  contprondrc  le  sens  de  ce  passage,  it 
faut  le  mettre  en  regard  de  ce  que  Suétone  rapporie 
dans  la  Vie  deCésar,  au  chapitre  79.  Un  peu  avant 
la  mort  de  ee  prince,  le  bruit  courut,  dii-il,  que  L. 
Cotta,  un  des  gardiens  des  livres  de  la  sibylle,  de- 
vait demander,  en  plein  st'ual,  le  titre  de  roi  pour 
César,  parce  qu'il  était  écrit  dans  ces  livres,  que 
les  Parthes  ne  pouvaient  être  vaincus  que  par  un 
roi. 

(1150)  f  Quid  vero  liabet  auctoritatis  furor  îsto, 
qu«m  divinum  vocatls,  ut,  quaî  sapiens  non  viJeal, 


accepter  la  responsabilité.  Une 
transportée  en  diiroreqts  lieux  |>ar 
de  la  prophétie ,  est  une  de  ces  en 
comme  heureusement  on  n'en  di 
Nous  ne  croyons  pas  davantage  i 
voyages  d'une  seule  sibylle  en  cJ 
contrées  soient  suffisamment  iustil 
l'histoire.  Que  le  nom  et  la  reputa 
soient  étendus  à  différents  lieux, 
dans  ces  lieux  on  ait  attribué  h  la 
des  prédictions  dont  l'auteur  était  îi 
cela  se  conçoit  plus  aisément. 

Mais  reprenons  l'argumentation 
Grasset.  On  ne  peut  révoquer  en 
l'existence  des  vers  sibyllins  à  Rom 
rieurement  à  la  naissance  de  Jésus 
Cicéron  en  parle  assez  longuement  d 
traité  de  la  divination  au  chapitre  51 
cond  livre.  Le  passage  mérite  d'él 
tout  entier,  car  il  prouve  contre  Tauti 
l'allègue  ici.  «  Quel  est  donc  le  ni 
de  cette  fureur  que  vous  appelez  uii 
comment  accordez-vous  à  un  insensé 
culte  de  voir  ce  que  ne  voit  pas  un  sj 
à  un  homme  sans  raison  la  puissanc 
dieu?  Nous  conservons  avec  soin  le 
que  Ton  dit  avoir  été  prononcés  pai 
bylle  en  fureur.  Leur  interprète,  suiv 
faux  bruit,  devait  dernièrement  ave 
sénat  que,  si  nous  voulions  sauver 
il  fallait  donner  alors  le  titre  de  roi 
qui  en  remplissait  véritablement  les 
tions  au  milieu  de  nous  (Il  W).  Si  cet 
que  disent  ces  livres,  quel  homme  i 
temps  cette  prédiction  reçardc-t-elle! 
teur  a  eu  soin,  en  ne  désignant  ni  les 
ni  les  hommes,  d'adapter  ces  propt 
tous  les  événements  possibles.  11  s' 
plus,  enveloppé  d'une  telle  obscuri 
les  mêmes  vers  peuvent  recevoir  ph 
applications.  Rien,  d'ailleurs,  ne  re» 
moins  à  Tinspiration  d'un  prophète  i 
lire  que  l'art  et  le  soin  qu'on  rer 
dans  ces  oracles,  et  la  forme  de  1  acro 
ou  cette  attention  à  former  un  sens  a 
lettres  initiales  des  vers,  comme  daiw 
ques  poésies  d'Ennius  :  q.  enmls  m 
vois  là  beaucoup  plus  d'étude  quod*ei 
siasme.  Cependant  les  vers  sibyllin 
ainsi  composés  :  les  premières  lettr 
vers  d'une  période  forment  un  mot. 
bien  Técrivam  et  non  le  {irophète,  Il 
qui  calcule,  et  non  celui  qu'un  diei 
trise.  Laissons  donc  dormir  en  |)aii 
bylle,  et  n'ouvrons  pas  ses  livres,  ( 
faisaient  nos  ancêtres,  sans  un  ordre' 
nat  (1150).» 

Nous  avons  dit  que  ce   j'assage  pr 

ea  videal  insanus,  et  is,  qui  hnmanos  seosi 
scril,  divines  assecutus  sil?  Sibvlhe  versus 
vainus,  quos  illa  furens  fudissc  dicitur.  Quor 
tcrprcs  nuper,  falsa  quadam  honiinuui  rama, 
rus  in  scnatu  pulabatur,  euni,  quem  rexen 
liabèbainus,  appellandumquoque  esseregoB.} 
esse  vellenius.  Hoc  si  est  in  libris,  in  quem  boi 
et  in  quod  lenipus  est?  Callide  eniin,  qui  ilb 
posuit,  perfecit,  ut,  quodcunqne  accidisset 
dicluni  viderelur,  lioniinuui  et  teniporum  defii 
sublaïa.  Âdinbuit  etiam  latcbram  obscuritatis, 


SÏB  DES  MIKACLES. 

Hauleur  qui  lullègiio.  Jl  cii  ré.sulie, 

1,  quiîJes  ver5  sil*^lliiis  éUiier*t  *'iitos- 

fi  fort  obiîcui's  ;  i*r  dans  lu    voliiuii- 

Brueil  i|iie   nousi  po^ïséJoûs,  il  n'}  a 

iUs(  urilé,  el   it  ii'dvîsIiî   qnnn   seul 

klte»  dans  leqûi^l  il  esl  f|uusliun  ifuii 

^  vériie,  mais  ifun  roi  ruelicUiil  les 

lu  iuoriUc  »m[jri]t  de  sua  sang  ;(îot|ui 

lire  |teuiiUrt\\aijl  i<our  César  el  pour 

»mûius  du  leiups  de  Cicéroih  Ce  n'est 

ias  de  leb  vers  que  le  ^raiid  plulo^o* 

eiJlerulu  jiiirler. 

ni  les  lémoi{^ua;;e,s  des  anciens  ét-ri- 
favorablesaux  sibjlles,  râuleur  ii  ou- 
ïs, bien  enlendu,  celui  du  poêle  Vir- 
ons sarameu>.c  iv*  Egiogue. 

Dva  piO{^eiiu*s  cu;lu  dcmîuilur  ;iîlo. 
I  cuui.ii  \ei»il  jaiiï  t:iriuiuisieUis. 

égiogue  rciifernie,  il  est  vrai,  des 
»sioos  et  des  iieiisécs  tiui  câdreot  si 
vec  la  rôvc^lation  chrétienne,  que  les 
1rs  lie  KKi^lisc  en  ont  été  iVflj>|iés  dans 
Ift  siècles.  Cefiendanl  il  n'e.4  pas  né- 
■  de  cliereîier  loin,  {>our  trouver  un 
RiiM.  Nous  y  rcvieritlroos  en  temps 
un,  {Votf.  lart.  ViR(;nj:.) 
Mir  v**nir  niaintenant  à  des  arguinenls 
>ris,  d:t  nuire  auteur,  parcounnis  les 
[es  des  sainis  docteurs.  Si  nous  en 
is  Tauteur  des  Questions  aux  (jendh^ 
des  h  saiiit  Justin,  et  qui  n'a  pu  vivre 

iii  que  dans  le  v'  siècle,  saint  Clé- 
fl^t  citait  Tautorité  des  sibylles  en 
is  alias  il)  alj;un  nui  p^ssc  acconinimlnri 
liir.  ^on  cssc  aiU^tn  illiid  cartitcn  lurciilis, 
sitiii  pt^onui  diMianiL,  est  eiiim  iiia^is  :ii  Its  cl 
iai.qiiatn  îniilaliiiitts  el  ihùIus»  Jiiiit  \m'e  «ja» 
*9vrtxk  ibcihir,  ciimdeiiict'|>s  cv  |>riiiiis\cr* 
lieriâ  alii|tiid  cojiiit'cldur,  uL  U\  i}uîlnis<l.im 
I»  Q.  r.NMLb  Ftiti.  y  ctiie  riKtgis  cbi  allcrili 
iiaiu  fu remis.  Anjuc  îii  sihylliuis  ex  primo 
i»jnsqui*  seiileiiliic  priinis  lillcris  illius  scïi- 
ïarmcn  orui»c  pra:le\îun\  llui'  si  ripions  est, 
TuUi,;  adliiliciitis  ijdiyeiilium,  iiaii  iiisaiiî. 
ireiii  silivlliim  iptidciit  sepobiiant  rU-rMHriLuii 
US,  ut  îiftiitud  prodiUimesl  a  iiïajnribus,  hi- 
eualiis  ne  îegaitUir  quideiu  lilïri.  i 
)  ikipon$.  ad  Catks^  qmesi.  74,  aimd  Jcs- 

)  Nonoïislanl  noire  respect  pour  Taulciir 
s  reproduisons»  cl  plus  encnre  pour  saint 
nous  ne  pouvons  prendre  sur  noire  eomple 
bjluiiiuu,  ni  teê  rfj&in  édi/iccx  bûtU  dune 
mre,  L'aUsencc  de  lonle  tiilimie  dans  les 
Fsainl  Jusliii,  maiiyr,  rsl  icllenieiil  nnn»ire 
i  s.^vants«  ipie  raulnfité  de  ce  docleur  sur  uu 
•riirnl  fiislorique  est  a  pi'ine  à  compter, 
idant  cantine  nous  ne  dcmandojts  pas  non 
sVn  rapporte  a  la  nôiri^  nous  citerons 
I  paj^sagc  dont  il  est  «piehliorif  et  ensuite 
fecialiun   einpiuntée  aui  <loc'les  Bôaédie- 


srB 


974 


fustin  confoml  le  Bt»rnsse  adoré  par  les 
\  père  de  la  sibylle  de  lîal»yîone,  selon  la 
Wilcniporaiu  de  Noé,  avec  Vlûslorien  Ue- 


écrivanl  aux  firenuers  lidèles  :  u  La  fin  deçà 
«  monde,  dit  cet  écrivain,  est  le  juKeiuenli 
M  qui  se  iera  |iar  le  feu  conlre  les  nnpies, 
«  ainsi  que  le  déclarent  les  écrite  des  pru- 
«  [diètes  et  des  «fiôires,  et  ni^^mc  ccui  des 
«  .-sibylles,  connue  Tassure  le  luenhcureux 
«  Clément  dans  son  tpîlre  mto:  Corinthiens 
«  (1151).  n  Tavoue  que  ces  ]>arules  ne  se  li- 
sent pas  dans  les  leitres  tjnî  nous  restent  dùà 
saint  Clément,  Pape;  mais  ne  sait-on  pas 
que  la  lin  de  sa  seconde  lettre  est  perdue,  el 
qu  ainsi  on  ne  saurait  accuser  de  laussetâ 
un  écrivain  aussi  savant  et  aussi  grave,  qui 
lisait  ce  témoiiinaiie  dans  les  manuscrits  do 
son  tèJiips. 

«  Mais  si  Ton  peut  élever  quebjuc  ol»jec- 
tion  conlre  le  léruoigna(j;e  de  saint  Cléjuenl, 
il  n'en  est  pas  de  possible  contre  celui  de 
saint  Justin.  Dans  un  tiaiié  où  il  vent  *oii- 
vaincre  tes  gentils,  il  commence  jiar  leurl 
déclarer  «  qu'd  e.st  trèi^facile  ira|»nrendre 
ff  en  partie  j»ar  les  réj»o«ses  el  les  oracles  de 
«  rancictuie  >il>jflle  quelle  est  la  véritoble 
*•  reli^ii»n  el  les  enseignements  des  pm- 
«  piieles.  »  l*nis  il  donne  des  détails  sur  la 
naissance  de  cette  lUMplnMesse,  sur  ses  pa- 
rents, sur  son  pays,  sur  la  manière  dont  elle 
vint  iie  Bal*)  loue  ù  Cutnes,-^ur  le  beu  qu'elle 
iialïilail  ,  et  qud  avait  visité  Ini-tuéme. 
t  Nous  avtuis  vu,  ditHl ,  dans  la  ville  un 
«  grand  et  admirable  ntoiîument,  un  vaste 
«i  édilice  bâti  d'une  seule  pierre,  où  les  ba- 
«  bilants  di;:aieiU  fju'elîe  rendait  ses  ora* 
«  eles  {1152),  »  Il  ajoute  qu'au  milieu  de  ce 

n»sc,  eonlemporaln  de  IHolétnée  Pliiladelplic.  Au 
reste,  il  parait  que  les  Alliéniens  nVlaienl  guère 
niietix  iuslrnils  à  en  eprd;  mais  la  critique  n'a  pas 
d'eicnses  pour  de  lelles  i^nomncfs*  liane  hibijltam 
liabijhne  ortam  dkunt,  ihw^i^  CimidaicoJ  Uhtùthn 
tcripiorii  fiHam.  (hsTi^^  traducL  des  Oétiédk- 
lins.) 

Une  erreur  pins  reniarqualde  eneore  du  saint  Joc- 
leur,  est  celle  qui  se  iroiive  dans  saprennere  Apoio- 
ifie  retaliv<'meiU  à  Semou  Sungns,  rfiril  prend  punr 
Simon  le  Majjicien  ,  aecusant  les  îlomaiiis  d'avoir 
adoré  ee  dernier.  An  resie,  cotuine  lout  le  monde, 
]»ar  ruspcel  pour  la  mémoire  de  sumi  Jostiii,  ne 
l'oio  :eul  pasdela  conbisioti,  très-apparejile  piuiriani, 
pui^ipie  SeuNUi  Sangits,  pei^Mitiia^'e  laniitier  a  la 
myllndoi^ie  romaiiief  avait  ninsienrs  aniels  h  (ioinc, 
mms  riieions  les  paioh.sdes  savauls  tienèdietimi, 
cddeurs  des  tcnvnsdii  saint  doeleur,  dans  la  Iroi- 
*(irme  jjarlie  de  la  (ireiaeeipi  iU  onl  mise  eu  têlc: 

f  Narrata  a  Jtistiuo  liisloria  seunier  in   prêt lo  cl 
honore   e\Hl  leral,  eup*!*  pondus  addideiam  Terliil- 
liani,  lAiselùi*  Cyrilli  JerosidymiUimt  Ati|rugiiui  et 
Tliri»dnrrt*  a  cpiilHJs  itlem   asseveratnr,   leslimoina, 
doiK'C  lîdein  et  aurlorttalem  apud  ermiilosnoti  nau- 
cos    delralieitt  inii'iila  htib  <or^orifï\lll     i 
sla'Jia.  «  Anle  atmos  quiniiui%i  inquil  nd  an 
llaionins,  t  Cregorio  Xïll  poiilîtiee»  in  eudn 
Tilicrina»  e  ruderilms  lapis  es-l  eOossus,  lai* 
plione  iiotatns: 

SKUOM  si;v(;o  df.o  nmo  sacrcu 
SE\.  eoMPtita  s.  t*.  K.  cm.,  MrssuMJfi 

DO>CM    lJ*:t)IT. 

Pra*  se  ferl  Inpis  islc  basim,  fiiqwT  qnam  statua 
loeala  Jessel,  sed  exiguam  ;  ncc  euîm  ciimi  valik 
augusla  sitt  eapax  esse  vtdelur  alieujus  sluuilaen* 
Ijumana*  stattint*  similis.  •   ^omuulm  quicdaiu  lU 


975 


SIB 


leiiiplc  on  lui  avait  moiUré  trois  eilernes,  où 
elle  faisait  luoltre  de  Tcau  i^our  se  laver  ; 
prenant  ensuite  une  espèce  de  simarre,  elle 
allait  se  cacher  dans  le  fond  du  sanctuaire, 
ôJù,  montant  sur  un  tiôno  élevé,  elle  pro- 
nonçait ses  prédictions.  11  allègue  en  sa  fa- 
veur Tautorité  de  Platon,  et  rend  raison  de 
l'espèce  de  grossièreté  que  Ton  remarque 
dans  ses  vers.  Après  quoi  il  s*adresse  ainsi 
aux  Grecs.  «  Sans  vous  arrêter  davantage  à 
«  Téclat  de  la  poésie  et  à  la  politesse  du 
«  langage,  et  sans  vous  laisser  prévenir 
«  d'un  esprit  de  contradiction,  faites  atten- 
«  tion  au  fond  du  discours,  et  acceptez  la 
«  lumière  que  doivent  vous  procurer  des 
«  prédictions  si  claires  et  si  nettes  sur  la 
«  venue  de  Jésus-Christ,  notre  Sauveur,  du 
«  Verhe  de  Dieu,  qui,  sans  se  séparer  de 
«  lui  ni  en  vertu  ni  en  puissance,  a  pris  la 
nature  de  l'homme  primitivement  formée 


h  l'image  de  son  Créateur,  et  nous  a  réta- 


blis dans  l'innocence  de  nos  premiers  pa- 
«  rents.  »  11  cite  un  oracle  qui  se  rapporte  h 
la  création  d'Adam,  et  conclut  en  ces  ter- 
mes :  «  Généreux  enfants  de  la  grâce ,  si 
«  vous  ne  préférez  à  votre  salut  vos  trom- 
«  i>euses .imaginations  sur  ces  dieux  qui  ne 
«  sont  pas,  croyez,  comme  ie  l'ai  dit,  à 
a  Tancienne,  à  fantique  sibylle  dont  les  li- 
«  vres  se  conservent  heureusement  dans 
«  tout  Tunivers.  Dans  ses  merveilleuses  et 
«  divines  inspirations,  elle  vous  in^truit, 
«  par  ses  oracles,  sur  la  nature  de  ceux  (]ue 
«  Ton  appelle  dieux,  mais  qui  n'ont  rien  de 
«  la  divinité,  et  vous  |irédit,  avec  la  |)lus 
«  claire  évidence,  l'avènement  ftjturdeJé- 
«  sus-Christ,  Notre-Seisneur,  et  tous  les 
m  détails  de  sa  vie  (1153).  » 

«  Ces  paroles  sont  bien  fortes;  mais  elles 
semblent  céder  encore  à  ce  qu'il  dit  sur  ce 
sujet  dans  sa  seconde  Apologie  présentée  à 
Temiiereur  Antonin  et  aux  deux  césars,  ses 

sunllitudo  intcr  haiic  inscriptioncm  et  eam,  qvx  a 
Justine  rercriur  :  cougruit  ctiani  locus  ;  reparla  eiiim 
statua  Scmouis  Sangi  dei  in  insula  Tibcriiia,  iii  qua 
Siniouem  dcuiii  sanclura  narrai  Juslinus  fuisse  cou- 
sccralum.  Inde  nain  pluribus  eruditis,  non  suspicio 
solum,  sed  eliani  (irnia  persnasio,  dcceptum  Jusli- 
Bum  ignorulione  lalinilalis,  el  ul>  co  Siinonem  deuni 
sanctuni  ex  Scnione  Sango  deo  fabricaluin  fuisse. 
Scd  parle  ex  alia  réclamant  alii  non  ignobilcs  cri- 
tici,  impriniis  Tilieoiontius,  quorum  ralionlbus  dif- 
licllc  est  non  asscnliri.  > 

Ces  raisons  soni  qu'il  n*esl  pas  probable  que 
saint  Juslin  se  soit  si  gravement  mépris,  et  que  si 
cela  lui  ctail  arrivé,  il  s'en  scrail  plus  lard  aperçu. 

Les  édilcurs  ajoulenl  :  c  PluresSomonis  Sangi  sla- 
iqpi  Rom»  exstitisse  conslat.  > 

(11S5)  Justin.,  Cohort,  ad  Crœc.  Sur  quoi  les 
doctes  Bénédiclins  cdileurs  des  œuvres  de  saint  Jus- 
tin font  les  observalions  suivaiilos  :  <  K\  bis  verbis 
certo  slaluere  possumus,  si  minus  lolam  librorum 
sibyllinoruni  complexionem,  qualein  bodie  babcmus, 
sallem  eas  parles  ejusmodi  librorum,  quse  claram 
el  apertani  Cbrisli  advenlus  et  omuium  rerum  ab 
co  gercndarum  pnedictionejn  continent,  jam  tum 
scribenle  Justine,  in  unum  veluti  corpus  redactas 
fuisse.  Nibil  sane  suspicatus  est  Juslinus,  quamvis 
omues  borum  librorum  paginae  Traudem  clamilenl. 
Scd  lainen  non  gravissimum  mibi  videtur  illud  er- 


DICTIONNAIRE  SÎB 

enfants  adoptifs.  C'est  là  qu'il  se 
avec  une  sainte  liberté  de  la  défeos 
aux  chrétiens,  sous  peine  de  la  vie, 
les  livres  des  sibylles,  les  oracles  d 
phètes  et  l'ouvrage  d'un  païen  nomi 
daspes,  dont  il  ne  reste  plus  rien. 
«  dit-il,  c'est  par  les  puissants  effo 
«  mauvais  démons  que  cette  interd 
«  été  portée,  afin  que ,  détournés 
«  crainte  de  lire  ces  écrits  qui  donr 
«  la  connaissance  du  bien,  les  liomi 
«  meurent  toujours  esclaves  de  Vesjp 
«  lin...  Mais  ils  n'ont  pu  en  venir  i 
«  car  nous  ne  lisons  pas  seulement 
«  vres  sans  crainte,  mais  nous  les  | 
«  tons  même,  comme  vous  voyez,  à 
a  gards,  convaincus  que  tous  les  liro 
«  plaisir  (115&>).  » 

«  Athénagore,  qui  vivait  au  mémo 
loin  de  contredire  saint  Justin,  prodi 
confiance  les  mêmes  témoignages  (1 
est  suivi  et  imité  par  Théophile  d'Aï 
qui  réfute  ainsi  les  calomniateurs  d 
ligion  chrétienne  :  «  La  sibylle,  prop 
«  des  Juifs  et  des  autres  nations  de  I 
«  au  i^ommencemcnt  de  ses  prédi 
d  apostrophe  ainsi  la  race  humaine 
«  mes  mortels,  corps  de  boue,  vil 
«  comment  osez-vous  vous  élever , 
«  songez-vous  pas  &  la  fin  du  monde 
«  ne  tremblez  point  à  la  présent 
a  Dieu  souverain  qui  soutient  votre 
«  vous  ne  craignez  point  celui  qui 
«  moin  de  toutes  vos  actions  (1156). 

«  Origène  ré{)ond  ainsi  à  une  diffi 
Colse,  qui  refirochait  aux  chrétiens 
inséré  beaucoup  de  blasphèmes  d 
vers  :  «  Il  n'a  pas  marqué,  dit-il ,  le 
«  phèmes  que  nous  y  avons  inséi 
«  eût-il  hianqué  de  le  faire,  s'il  eût 
«  exemplaires  nlus  purs  et  plus  ancii 
a  les  nôtres,  ou  l'on  n'eût  point  tro 


ralum.  Antcquam  enim  libri  sihyllini  otiosi 
manu  fabricarentur ,  invaluerat  apud  ch 
quxdam  de  sibylla  opinio,  qu%  et  artificeiii 
suscipiendum  incitasse,  et  operi  fideui  et  a 
tem  videtur  conciliasse.  • 

(1154)  JusT.,  Apol.,  2. 

(115o)  Atiiexag.,  Apol,  ' 

(  1 1  5G)Th£oph.  Antiocben. ,  ad  AkI  «/fV.Noi 
déolarcir  ici  ce  que  Tauleur  que  non  s  transi 
omis,  savoir  :  (|ue  les  quatie-vinct-^inii  vi 
cités  parTbéopliiled^Anlioclic  nelonlnuilei 
lie  du  corps  des  poésies  sibvUines  qui  mom 
ne  parlent  point  de  Jésus-Cbrist,  et  n*o« 
rapport  de  style  ni  de  facture  avec  les  fi 
cités  par  les  autres  Pères  do  PEglise.  Voîd 
iniers  ; 

"AvO/swro*  OvïjTOt  y.ui  (tk/oxcvoc,  oOSiv  Uiytiç, 
U&ç  rv-'/Jw;  v^ovgOi  i3iov  r0.ùç  oOx  ictifm^^ 
où  rf,éixtr\  oOof  yo^itaGc  ©£0v  tÔv  'iniaiBOKlit 
"'T^tTTOv,  yvwj-njv  7i«vE7rÔYrr>3V,  f^sirOTv^  inr 
navTOT/sôf'Civ,  XTiffTïîv,  ôoTt»  'pfjr'i  rinvfi'  . 
KaTÔcTO,  X  «VîT^/ï»  jS^oTÔv  TTdbrTOJv  hivam 
eIc  ôiÔ;,  Ôc  ixôvo;  a//x«t  w^îp^c-yc^ïjf,  irÀ9tt 
IlavTOxcdcTup ,  «ô^aroc,  ôcû»  uôvo;  ccvro»  •* 
AvTÔc  d*  où  j3)i9rc7ai  GvitTir;  uirô  C9t^7i9Ç  i» 
Tiç  yàp  càpi  Sûvarat  tov  iitQ\àùgnw9  xnl  &3 
*OyT6c>f£OC9iv  Ihcf  6cày  ffy.^porov ,  o;  iroXtvot 


SIB 


DES  MIRACLES. 


078 


irssngrs  suppos*^  ?  Cepciuianl  t'est    ce 
uM  n*a  Plis  fnit  (H57).  • 
l^iclancp  n'est  pas  moins  formel  qu'Ori- 
le;  il  titoiitrc  aiiipleuiciH  CDiumeiiL  lus 
y  Iles  ont  f  crédit   la  naissafn^o  de  Jésus- 
Hsl,  sa  prédicaiîoii,  ses  iiiiraLies»  sa  fias- 
B,  sa  nrort,  sa  résurrcclion,  son  ascen- 
Il  €l  son dcrnierav^4icmenl. Puis  îl  ajoute  : 
)iiel((ues-uiiSf  convaincus   par  la    force 
'0  ces  téniorgnages,  ool  coulume  de  se 
éfujçfrrdani  celto  préleiMion  ;  ils  avari- 
ent que  ces  vers  ne  sont  \ms  l  ouvra ;;e 
e:*  Nitivlles,  mais  qu'ils  ont  élé  imai^im'ïs 
ueom|)Osés[*arnoscorcîi^ionuaires(ll58). 
lat!»  rommeul  admetirc  cette    (ieus<5e  , 
unnd  on  a  lu  Ciréron,  >'arron  el  le  reste 
es  anciens  auteurs,  qui  font  mention  île 
I  silnlïc  Kryiliréc  et  des  autres»  aux  ou- 
ragfvs  desquels  nous  avons  enq^runté  ces 
chaultlIonsîOr,  ces  aotears  sont  niorts 
vant  la  naissance  de  Jésus-Christ  selon 
I  chair,  Ceîjendanl  je  ne  doute  point  que 
es  vers  dans  les  premiers  temps  n  aient 
té  pris  pour  dès  citravagatiees;  car  per- 
anne  ne  les  comprenait,  vu  qu'ils  annou- 
iient  dos  miracles  presque  îneroyables  , 
oui  on   ne  désignait  ni  le  motii,  ni  le 
\mus^  ni  Tauteur  ri159].  » 
Èlomentd'AIcTcandrie,  cet  homme  si  docte 
si  éclairé»  fait    aussi  valoir  contre  les 
ïns  rautorîlé  des  sibylles,  qu'il  dit  avoir 
données  aux  gentils,  comme  les  propliè- 
aut  Juifs  »   pour  les  rendre  également 
ccusables,  «  Comme  Dieu,  dit-il,  a  voulu 
luver  les  Juifs  en  leur  donnant  les  iiro- 
hèles,  do  Ultime  il  a  suscité  parmi  les 
recs  des  personnages  recommandahles, 
îrsés  dans  l:i  connaissance  de  leur  pro|ire 
influe,  et  aussi  cafiables  qu'ils  [►ouvaicnt 
Être    de  comprend  Ire   la  lionté  de  Dieu 
30 r  le  salut  des  gentils.  Outre  la  prédi- 
ilion  de  saint  Pierre,  Fatatlre  saint  Pnul 
I  déclaré  en   disant  :  Prenez  aussi  les 
fres  des  Grers;  voyez  la  sibylle  comme 
le   dérlare  funité^d'un  Dieii  et  dévoile 
ivenir(ll{iO).  !> 

Le  grand  Constantin  qui,  en  sa  qualité 
apcreur,  avait  h  sa  disposition  ces  livres 
térieux,  consultés  peu  auparavant,  selon 
lUie  (1161),    |>ar   le  lyran  Maxime,  en 

0  ainsi  dans  le  discours  qn*il  adresse 
Pères  du  concile  général   de   Nicéc  : 

entablement  remnlie  tlu  souflle  divin  , 
•Ite  sit»ylle  (Hrytnrée)  a  prédit  en  vers 
f  qui  devait  arriver  fuir  rafqiort  au  Fils 

1  Dieu,  et  déclaré  clairement  Thisloire 
î   la. venue   de  Jésus-Christ  par  rordro 

157)  QRtf».,  Cantr,  Cek,^  I.  vu.  —  Ce  raison- 
ml  peut  radlciiif»iu  i;e  rolounier  roiilrc  railleur 
mus  ritons.  Kti  cdcl,  si  reiineiiii  des  clirclicus 
iti  8c  procurer  des  or^rtos  plus  aiiriens  fît  |ilus 
que  c<*ux  des  cliretiene»  c  t'sf  qiril  n'en  exis- 
WI4,  el  l>ar  c(mscqiiiM»t  les  clirétîi'ns  élatenl  les 
tr»  de  ceux  qii  ils  présenlait'iit.  An  reste,  nous 
ms  bieniol  qirOrigênc  avait  pcti  de  coulbiicc 
les  vers  sibyllins, 

ITiS)  l3oni  la  supposiliim  élail  îles  lord  repro- 
aiu  clirèiiciib. 

If>l>)  Lactant*.  Ik  Vtra  sap'unt,  -—  Ce  raison- 
!iit  cjl  vicicuj,  car  Ciccron,  pour  ne  parler  g«ft 


«  des  premières  lellres  disposées  self>n  la 
w  forme  des  acrostiches:  Jésus-Christ,  Fib 
n   de  Dieu,  Sauveur,  Croix, 'in^oif  X/>icto^, 

Il  ra|»f>orte  ensuite  les  versdonl  voici  la 
traduction  :  «  A  rapjmrition  du  '*'7»^^^  tlu 
«  jugement,  la  terre  se  couvrira  * 
«  el  Ton  verra  descendre  du  ciii  m*  tud 
*<  élernel  ilos  sièrles,  vcnani  juger  loiil^ 
«  trliaîr  et  le  inonih*  ertlier.  Alors  "titicdos  el 
^  indèles,  tous  h  re  derruer  niomenl  verront 
«<  Dieu  assis  sur  un  frùuc  élevé  avec  ses 
«  saints,  pour  prononcer  la  sentence  contre 
«  les  âmes  des  honunes  charnels,  \mdifi 
«  que  la  nature  inculte  sera  crniverto  tf  é- 
«  pines.  Les  hommes  rejetteront  alors  !i's 
w  uloles  et  les  rÎL'hesses  ;  un  fcti  scrutateur 
«  dévorera  la  terre  ,  le  ciel,  la  mer  el  jus- 
«  Qu'aux  portes  même  des  étroites  prisons 
«  de  l'enfer.  Alors  les  rorps  des  saints  ren- 
«  (hisà  la  liberté  reviendront  5  la  lumière; 

•  mais  les  méchants  seront  brûlés  par  des 
«  llatnuies  éternelles.  Chacun  sera  lorcé  de 
«  rlévoi  1er  les  fautes  mêmes  commises  dans 
«  le  secret  ;  car  le  tlamhcau  divin  dissipera 
«  les  ténèbres  des  cœurs.  On  entendra  do 
«  toutes  parts  des  sanglots  et  des  grin- 
«  céments  de  dents.  La  lumière  brillante  du 

*  soleil  et  des  astres  sera  éclipsée.  Le  ciel 
«  se  roulera  el  la  lune  perdra  sa  splendeur; 
u  les  vallées  s*éIèveront  et  les  montagnes 
tt  nîiaisseront  la  hauteur  de  leurs  sommets» 
«  Toute  élévation  pénible  disparaîtra  du 
«  nu  lieu  des  hommes*  Le  ru  veau  [lassera  sur 
«  les  folliues  et  sur  les  [daines.  Plus  de 
«  vaisseaux  (jui  sillonnent  les  mers;  la  terre, 
«  brûlée  par  la  foinlre ♦  verra  se  tarir  en 
w  bouillonnant  les  sources  et  les  fleuves 
a  desséi'hés,  La  trompette  céleste  fera  re- 
«  teïitir  de  tristes  ai.ccnls,  pour  pleurer  les 
«  crimes  des  méchants  et  les  douleurs  du 
«  monde.  I^  terre  cntr'ouverie  laissera  en- 
«  trevoir  les  aliîmes  ilu  tartare.  Les  rois 
«  eux-mêmes  viendront  au  pied  du  trône  de 
«  Dieu,  Des  torrents  de  feu  el  de  souire 
«  coulerunt  tlu  haut  du  ciel.  Alors  le  bois 
*»  sera  [lour  tous  les  mortels  un  signe»  un 
«  cachet  ilistinclïf,  Tauréole  chérie  des  G- 
«  dclest  la  vie  des  saints,  le  scandale  du 
«  monde,  le  hain  salutaire»  oii  les  élus, 
tt  lavés  dans  douze  fontaines»  reçoivent  la 
«I  lumière,  la  houlette  qui  conduit»  el  la 
tf  verge  de  fer  qui  brise.  Or,  ce  roi»  dont 
«  le  nom  se  trouve  tracé  dans  les  premières 
«  lettres  de  ces  vers  est  notre  Dieu,  notre 
«Sauveur  élernel,  notre  Koi,  qui  s'est 
«  livré  |TOur  nous  h  la  mort  (1102).  » 

de  lui,  dil  nue  toules  le^  pt^riodes  des  ters  sibyllins 
aviïicnl  la  ffjniic  d^icrosiiclies;  or,  dans  le  rc<îueiï 
que  nou«i  posséiKong,  et  dans  les  fragineiit*^  cites 
p.ir  les  Pérès  île  rKglisc,  il  n'y  n  qu'un  seul  neros- 
tirlie.  Donc  le  rcnreil  doul  parle  Circron  et  eeu\ 
que  (es  Pércs  alléguaienl,  n'éUneut  \rdi»  le  niéuie* 

(I1G0)  il  jfy  a  rieu  de  semblable  d^ius  ce  rpii 
nous  reslc  de  saint  Paul,  (VV^y.  Cum.  Alcà., 
Strom.  l,  vu) 

(liai)  ZoziH,  fliit.,  l  u. 

(1102)  Totil  ce  uuïfceau  esr  une  rrmiïMsrcfitv 
coutinuclle  de  l.i  sainte  rcriuire.  On  iwnirrail  le  re- 
faire cit  entier  avec  des  pass;içes  de  rE^anfile, 


970 


SIB 


DICTIONNAIRE 


SIB 


m 


«  AprèsAvoir  rapporté  ces  oracles  sibyllins, 
rempereur  ,  réiond  ainsi  aux  donles  des 
païens  .  «  Mais  il  y  a  des  incrédules  qui 
n  n'aiouleul  [joint  foi  à  celte  prédiction,  quoi- 
«  qufl^^  reconnaissent  dans  rErythréc  lo 
«  aimlré  prophétie.  Ils  soupçonnent  même 
«  qn^lqoe  .écrivain,  non  moins  attaché  à 
«  notre  oolte  qu'adonné  à  la  poésie,  d'avoir 
«  composé  ces  acrostiches,  de  les  avoir  su[>- 
«  posés  et  proclaanés  comme  des  révélations 
«  de.,i.a  sibylle.  Mais  il  est  constant  que 
«  cette  prédiction  est  véritable;  car  nosdoc- 
«  leurs  ont  supputé  le  temps  avec  une  si 
f  ■ÎUcntive  exactitude,  qu'il  est  impossible 
«  de  soupçonner  que  ce  poëmeait  été  com- 
cc  posé  depuis  la  venue  et  la  condamnation 
«  de  Jésus-Christ;  ainsi  Ton  ne  saurait  sou- 
«  tenir  que  ces  vers  n'ont  point  été  long- 
ue temps  auparavant  prononcés  parla  sibylle, 
«  sans  s'exposer  h  être  manifestement  con- 
«  vaincu  de  mensonge.  » 

«  Enfin,  pour  mettre  le  dernier  sceau  h  la 
certitude  du  fait,  il  cite  Virgile,  dont  il  rap- 
porte et  explique  les  paroles  avec  autant 
d'esprit  que  de  piété,  et  Cicéron,  dont  il 
affirme  comme  un  point  de  notoriété  pubii- 

ilisaïe,  d'Ez('*chiel,  de  Joël  cl  de  Tapôtre  saint  jiule. 
Les  personnes  auxquelles  la  sainte  Fkrilure  est  fa- 
milière, les  reeonnaitront  sans  que  nous  les  rap- 
portions iei.  Mais  nous  citerons  Pacrosticlie  entier 
dans  sa  langue  originale,  en  faveur  de  ceux  qui 
n'ont  pas  sous  la  main  les  ouvrages  d'Eusèl)e  ou  le 
recueil,  beaucoup  plus  rare,  des  vers  sibyllins. 

M  SpMffi  8i  yjiiùit  xp^atrùç  o-qfAsrov  ôr  terrât. 

ts  Çce  S*  ov/»avô9fv  ^m\&vç  alwcriv  ô  [lùltav 

M  â^xa  Trapùv  itv.aarj  K^îvai,  yai  xôo'uov  «Travra* 

O  tpovTac  5«  6iôv  uipf^sç  Trioroc  y.ui  «TriTTOt, 

H  y£0"TOv  fiirà  twv  «yt&jv  iiri  xïP'Jlol  j^povoio 

M  apyjofôpoiy  "^foxàç  Mpûntayi  pvifiaTr  x/'ytVMV, 

H  ip^oç  orocv  norè  xôauoç  ô).o;  «xetvOa  ysyinrou* 

►0  (youaiv  5'  it3«^a  PpoTol,  xai'  ttÀoûtov  âîravra. 

H  xxavo-sc  31  To  itvp  yn^f  oO/^avov,  r.8i  6«A«o-ffO(v 

^  X'^f^ov  ^Àc;8t  3i  TTÛXftC  tipTtxijç  eci'oeco. 

M  K/sÇ  rixi  itS.<Ta  |3|50TÛy  in"  iXiyj^épiov  fdoç  ri^îi 

H  &nt  uyitiVy  «vÔ|xodc  9è  to  nîtp  aiWcv  e).cy^ci. 

O  irnôca  xtç  irpecÇac  Doôiv,  tots  Trâvra  >a).})a£t. 

M  tiôOsM  yàù  (of  oevra  Ococ  f'UO'Tn/scrtv  àvoc^se. 

^  pqyo;  0   tx  TTOVTwv  ij^tif  x««  ^pvyuâç  odôvrov. 

M  xXfî^ef  3i  ^«Of  fféXac  iqcXcoco  xaè  aarT/>ojv, 

O  0/9«cvQv  ccXiÇce,  iinvTiç  Ss  Tc  fiyyoç  oXeîrccc. 

H  ^«oti  8i  ffàpuyyaç^  iXtî  5'  v^f^ûfiaTa  |3ouvûv. 

^  "^oc  3'  oOxÉTi  Xu7|5Ôv  iv  àvO|a&)Troiart  ^avsêTat. 

^  ça  T*  OM  TTsSioifc  êVrae,  xat  Tracra  ôôXao-cra 

O  vxîTc  WXoOv  ^cc,  71)  yvpfû-o'xflsîtraxepa'j'ifM^' 

M  ùv  Trïîyat;',  iroTajiAOc  Si  x«;^A«ÇovTeç  X&î^j/ovG-tv 

1-1  âXTTcyÇ  3'  o0/)«vo9£v  ywviîv  7roXû0jC>îvo->  «9»n7Ee, 

O  jovovo'a  fAUffoç  f/eXsuv,  xai  Triioara  xôfffxov, 

H  Kpràpîov  5i  yaoc  tÔts  Set^'i  '/aîa  xavovo-«. 

B  Çovcriv  S*  CTrc  p^Qua  OâoO  jSaacXiQE;  âTravrsc- 

^  cûo-ctS'  cOpavdÔêv  Troraftô;  ttOjo,  î^Ss  tc  Osîov. 

^  ^ua  3i  Trâo-e  jS/ooTOto-i  totc,  ^topar/lç  èitianaoç, 

^  0  ÇvXov  «V  TrtffTOtc,  TÔ  xcpaç  to  ttoOovjmevov  eijTai 

>>  v$^ûv  tvdi^icûv  Çwïi,  npÔTyoufia  5fi  xot/iaou. 

H  Sac.  ^&>Tc^a>v  x).ïïT0Ù;  èv  dâ>3cxot  nnyoiiç. 

>^  â€$oç  TTottxaîvovcra  aiBripz'w  n  Y.pwzrivu. 

O  WTOÇ  ô  vOv  irpoyoafùç  ev  àx/)o«TTix«'yt*  Bsô;  ûttwv, 

M  UTnp  àOavaroc,  pufrCUxfÇt  ô  ttgcOcùv  cve;^*  )7/xfiôv. 

TRADUCTION    OH    SÉBASTitlN   CHATKIl.LON. 

.Jndieii  signuni  felliis  sudoribus  odct, 
Lxqu€  polo  vemcl  rox  tcmpus  in  oiunc  fulinus, 


que ,  qu'il  avait  lu  celle  pièce ,  et  l'avait 
même  traduite  en  latin.  Ainsi  parlait  Cons« 
lantin  devant  trois  cents  évoques  catholiques 
qui  applaudissaient  à  son  discours;  ainsi 
proclamait-il  ces  grandes  révélations  à  li 
face  de  l'uni  Vers  païen,  qui  reconnaissait  h 
vérité  par  sou  silence  (lll>3). 

«  Que  dirons-nous  de  saint  Jérôme,  cH 
homme  si  versé  dans  la  science  et  dans  Fé- 
tude  des  ouvrages  de  Tantiquité  ?  Ne  re- 
connaît-il pas  les  dix  sibylles  T  n*a-l-il  p» 
cru  qu'elles  étaient  vierges,  et  que  le  tloa 
de  prophétie  était  la  récompense  de  leur 
pureté  (1163*)  ?  ne  fixe-t-il  pas  Tépoqnede 
leur  existence ,  mettant  l'Erythrée  soas  le 
règne  de  Romulus,'et  la  Samienne  souscelœ 
de  Numa  et  de  Tullus-Hostilius  ?  Mais  ve- 
nons en  terminant  h  la  plus  forte  autoriié 
des  premiers  siècles,  è  celle  du  grand  4iBt 
Augustin,  qui  n'a  laissé  aucun  sujet  sans 
examen  et  sans  discussion;  ouvrons  d'abord 
son  bel  ouvrage  de  la  Cité  de  Dieu.  Après 
avoir  parlé  du  règno  d'Ezéchias  dans  le 
royaume  de  Juda,  et  de  celui  d'OzéeàS^ 
marie,  il  continue  ainsi  :  «  C'est  à  ce  raénie 
«  temps  que  Ton  rapporte  les  prédictioiB 

Scilicel  ut  camcm  omncin,  ni  toumi  judicel  oriN». 
Unde  Deuni  Gdi  dirfidentesqiic  videbnnl, 
Summum  cuni  sanctis  in  sedi  fuie  scdentem, 
Corporcorum  animas  honiinuni  qiio  jiidioet,  olifii 
Uorrobil  tolus  cum  densis  vepribus  orbis. 
nejicient  el  opes  bomines,  simulacraque  cnocU. 
Exuretque  ignis  terras,  cœlumquc  saliim4{iie. 
Inoendetque  fores  angusli  carceris  Orei. 
Sanctonimque  omnis  caro  lilicra  reddîla,  IticeA 
Tune  rcpelet  :  scmper  cniciabit  flamma  sceiesius. 
Ulqne  quis  occulte  peccaverit,  omuia  diccl. 
Sub  lucenupie  Deus  rcscrabil  pcctora  cinusa. 
Dentés  slridcbunt,  crebrescenl  nndique  Inclus  : 
El  lux  deficiel  solem<|ue,  nilenliaque  aslra. 
Involvet  cœlos,  el  hinx  splendor  obibil  : 
Fossas  altollet,  jnga  deprimet  ardiia  montes. 
Impcdietque  nibil  morlales  aniplius  alimii. 
Longa  carina  fretum  non  scindet,  monlibus  ana 
Insa  «quabuntur  :  nam  ruluiine  torrida  tellus, 
llnaque  et  sicci  fontes,  cl  (lumina  hiabiml. 
Sidereisque  sono  Irisli  Uiba  clauget  ab  oris, 
SluUorum  facinus  mœrens,  niundique  dolores. 
Kt  cbaos  ostendet,  et  lartara,  icrra  dehiscens. 
Rogcsque  ad  solium  sislenlur  nnniinis  omirps. 
Tudaquc  de  cœlo  fluel  ignea  snlpbure  mixto. 
Al(]ue  omnes  bomines  signum  pi*a!signe  notabil. 
Tempore  eo  lignum,  coruti  peramabilc  fidis, 
Opi>osilus  mundo  casus,  scd  vila  pioruni, 
Kespergcndo  lavans  duodeno  fonte  vocilos, 
Conq>escclque  pedo  ferrata  cuspidc  gcntes. 
Uex  libi  nunc  noslris  descriplus  in  ordine  sumn 
Yersibus,  bic  noster  Deus  est,  nostracque  saints 
('ondiloi'  .'elernus,  pcrpessus  nomine  noslro, 
Sincera  bunc  Moses  expressit  bracbîa  tendeos. 

(H 65)  Il  n'csi  rien  dit  de  ce  prétendu  distews 
de  Consiantin  dans  les  actes  du  concile  de  fTKXf. 
La  pluparl  des  savants  soupçonnenl  Eusébe  Sn 
élre  Pauleur.  C'est  pcut-êlre  plutôt  une  inicrpob- 
tion  dans  ses  écrits. 

(1105)  c  Quid  ivferam  sibyllas  Erytbneam al4|tr 
Cnnianam,  clooio  reliqiias  ;  nam  Yarro  dcrem  fwm 
aiilumal,  qiiarum  insigne  virginilas,  el  virglnitalli 
purmiiim.  divinalio?...  Rccle  concilium  v&  sdi 
bciibilur,  nosse  vir-jinilas.  >  (IIii:ro?i.,  .4rfr.  Jom*t 
II.) 


Ml 


sm 


DES  .\IIR\CLFS, 


sin 


liai 


»  «le  Kl  sihvlle  ErvMirér^.  D';j|>r<!s  Varrnn,  il 
«  en  fl  oxisié  f»)usH*iirs,  vi  non  j  as  uin» 
t  souk'.  Or  il  est  iniluhimlile  (ino  ccUe  >'\* 

•  bvik»  Krvlhrét»  n  laissé  pnr  érril  <[rs  pro- 
«  |i>iétiesrfi«uilestessiirJt*yus-Chnsi(lî04).» 
H  trj^ïisrril  ensuite  les  mûmes  vers  que 
l^onsiflntfn  avait  r^'^cilés  tl/ms  le  concile  de 
Nîc^e,  avce  celle  seule  diflérenee  ffu'il  n'a- 
joiiio  plis  îTTOfvpf,  croix,  el  ijn'il  fait  retnar- 

Juer  que  les  iireniiCres  leUïCs  des  mots 
étti^-Chritt^  Fîtê  de  Dieu^  Suttrenr^  Ibrnient 
^^n  grec  le  mot  ix'Jvç^  roissmi ,  dorit  loule 
raniiquité  a  fait  rap|>lîratiûri  h  Nolre-^'ei- 
Ijnfîur»  *  p<ircènue,  dit  re  gmiifî  iloelenr, 

•  il   s'esil  ï'ioof^e   diins  lo  vasie   nhînm  d*; 

•  notre  mnrtnlité,    tonime  dans  lo  prolbn- 

•  fleur  des  enux,  sans  |>erdre  la  vie,  c'e>l- 

•  à-cJîre  ri  n  noce  née*  w  Puis  il  poursuit  en 
t^Stern>es  :  «  Celle  sibylle  Erylhrée,  on, 
«  $^lan  l*opinion  de  qnetques  /»ulrcs,  Cutnee, 

•  n*ft  rien  ins*'»rédaris  ^on  poëiue,  dont  eeei 
«  n'est  qu'un   rouri  fmi^nneot,  qui  «il  rap- 

<  norl  nu  rn!te  des  dieux  faux  ,  oû  faits  th 
«  la  main  des  hommes.  Bien  plus,  elle  park^ 

avec  kml  de  inrce  eonire  en\  et  eonlre 
fleurîî  adora  leurs  .   qnVdlc  sendde  mériter 
d>tre  fomplée  iuirnii  ceux  (jui  afïparlien- 
nenl  à  la  eil6  de  Dieu  (11G5).  »  Il  groupe 
mite  ilans  une  môme  suite  de  discours 
pssages  citiVs  yuir  [.arlonee^oi^  la  sibylle 
le  de  Jésys-CJu'îsL  «  Après  cela ,  dit-elle, 
il  loml>era  entre  les  OKiins  des  inlidèlcs; 
ils  ilonnernnl  d'une  m«iiu  eriminelle  des 
v)ulllets  à  Dieu;   leurs  hourfïes  impures 
l/nneroiit  sur  lui   des  [craiïioLs    irifeeU. 
Pour  lui,  il   tendra  avec  siiufilirik^  aux 
rouî»s  son  dos  san"6;  il   rerevra  les  souf- 
flets et  se  lair«,   de  penr  que  (lueltfu'un 
ne  sache   qu'il   est  lo  ^'erhe,    ou  tl'oii  il 
vient,  atiu  qu'ii  parle  aux  morls;elil  por- 
;4era  une  couronne  «répînes.l^onr  sa  nour- 
riture ,  il   lui  ont  donné  du  tieK  el  du  vi- 
«»  naigï  e  [lour  ùtant^Uer  sa  soif.  V'oilîi  la  laWe 

<  inlios[*îlaIitTe  ([u'ils  lui  présenlenuit, 
t  Insensé,  lu  n'as  [las  connu  ion  Dieu  se 
«  jouant  i]Q^  iien-^ées  des  mortels;  mais  tu 
«  ras  ronronné  d'épines,  et  lu  as  (>réparé 
«  pour  lui  un  horrihlc  tieL  Mais  le  voile  *lu 
«  lenifde  sera  dérluré,  et,  dans  le  milieu  du 
«  jour,  une  nuit  lénébreuse  rç);néra  durant 
»  troisheures;il  mnurra  de  mori»  et  dormira 
«  trois  jours  ilans  le  sépulcre.  Alors  revenu 
«  du  t'ondieau,  il  paraîtra  le  [rremier  à  la 
«  lumière,  (4  monlrera  aux  élus  le  princijm 

(IKî'i)  i  ILec  sanr  siliAlli  fnix<ljm  dr  Chrtî^to 
tiuniiesio  tniibcriiisit,  *  <Aha"st.,  Ik  civU,  tki, 
k  \T\u,  c.  25,) 

(liriro  4  ri  in  eorum  nmncro  ilrpulaiiila  videa- 
lur,  i|in  (HTliiu^iit  ad  i^ivil:ih'iii  Dri.  i  (AuGttdT.,  De 
tiris,  Dei,  l  \\t\u  c  2Iî,) 

(1166)  •  Fnornnl  rnini  ri  j>nipln'l:i^  Tinn  i|»sius, 
lll  qitikufi  rtiam  atiqu:i  tiivi'HiutiLrir  t|iKi<  iW  Clniblo 
nitilita  ('i*rin(*rMn(«  s\v\ïi  cliiini  de  :^ili)lta  dirtlur, 
qtioit  non  fiirile  t'reilfi'i'Ui  \m\  poi*l;itim)  c^uiiLiiu  in 
rofti:ina  liiimia  nidiilivsiiiiiis,  uiilciiuam  dicrit't  ea 
iUi  iniiov.'ïUoiu'  siernl»  »|n:v  in  h^inniil  uc^î^lri  Ji\su 
r.hriHli  rrgnnnt  salis  toniiiu'0;ti  lunviinii'  videuri- 
liir,  |>nn|insnil  vi'rsnm  dirons  : 

LHima  Cumœi  jnm  vcni^  c^rminii  crins. 


«  de  la  rcHirrertion.  «  Il  termine  en  rêve- 
nanl  sur  Féiioque  oh  vivait  la  sihjlle,  qui, 
Mdon  queltjnes-uns  ,  noris.sait,'  non  du 
lenqjs  *k»  îtomuîus»  mais  au  moment  de 
la  guerre  de  Troie. 

«Il  ne  se  prononce  pa5nvecïnr>*v  *^' 't*»  '^ 
dans  son  l\rpot(ilion  coninienc< 
onx  Romtihis^  où^  cxplinuant  jifinniuM?  j  ;i- 
pAlre  se  dit  srparé  pour  iFrantjih  ae  Dieu , 
priwus  auparavant  par  se»  prophtttê  #  il 
sY>x|j'ime  ainsi  :  «  11  y  a  eu  en  effet  dos 
<»  îr^iplu'les  riui  n'élnienl  pas  dckii,  cl  dans 
«  IcMpiels  on  trouve  quelques  prédictions 
■<  qu'ils  ont  cnlendues  et  eliantées  rr>neer- 
•'  nant  Jésus-Christ,  rommc  on  l'assure  de 
«  la  siltyllc;  ce  que  je  ne  croirais  pa>  faci- 
"  îement,  s»  le  [dus  fameux  des  i»0(:(cs  f^- 
«  tins,  avant  de  ftarlcr  eîu  renouvellement 
"  du  siècle  en  ^las  termes  qui  s'aiJaptenl 
"  et  ronvienneiU  a<sez  au  régne  de  Noire- 
"  Seigneur  Jésns-Christ,  n'avait  commencé 
«  [lar'ces  \{^v^:  il  est  enfin  arri^i*  le  dernier 
tt  .Ij^e  prédit  [>ar  le  chant  cuméeiK  Or,  le 
«  chant  de  Cumes,  comme  personne  ui^w 
ff  donte^  est  le  chant  de  la  sihvile  (tlCG). 
«  L'anôtre,  sarhant  alors quecestémoignages 
«  de  la  vérité  se  trouvaient  dans  les  livres 
«  des  gentils»  cotnmc  il  l'a  montré  mani" 
«<  festement  dans  les  Actca  en  s'adressant 
"  aux  Alhénietts,  ne  dit  pas  seulement  par 
«  acs  prophftvs^  <le  peur  tfue  onclque  âme 
«  séduile  ne  se  laissât  entraîner  daiîs  quel- 
«  que  injpiék*  par  certaines  confusions  de 
ff  la  vérité;  mais  il  ajouta  M^/mf /es  AVri- 
w  (hv^x  minlfs  «  voulant  montrer  que  les 
w  livres  des  gentils,  remplts  des  supcrsti- 
«  lions  lie  Tidolâtric»  ne  devaient  pas  être 
«  regardés  comme  saints,  parce  que  Ton 
»  y  trouvait  qnelfjnes  jassaj^es  qui  se  rap- 
<ï   portetrl  à  Jesus-Christ  (II6IÎ*)  ?  » 

«  luilîn,  dans  sa  leltnï  ^  Marcien,  reve- 
nant sur  réodogue  de  Virgile  h  Pollion,  il  dît: 
«  t^e  iTosl  qu'a  Notre-Seîgneur  Jésus-Christ 
<•  que  le  genre  luim/rin  adresse  ces  paroles: 
««  snus  votre  conduite  nos  < rimes,  s*il  en 
<«  reste  encore  quelques  traces,  seront  efTa- 
«  tés,  et  la  terre  sera  délivrée  de  la  crainte 
«  éternelfe,  que  Virgile  confesse  avoir 
«  cmpiuntccs  au  f*oëine  de  la  sihvlle  de 
«  Cumes;  car  il  est  prohahle  que  celte  pro- 
«  pliélesse  avait  entendu  en  es[rrîl,  sur 
"  ruuioue  Sauveur,  des  vérités  qu'elle  n 
«  clé  otiligéc  de  jinn  lamer  (1167).  » 

«    0«ï^*i  *Jc  plus  clair;  el  quel  avantage 

CiiMiu^nu  aiilcîrt  carnicn  sibyllintnn  esse  iwmn 
duhiïineiil.  •  (  Aiûcst.  ,  Epia,  ad  fiom,  ^  eiyo^. 
n'3.) 

(IIGC)  Nous  ne  coiiipreiinfis  rien  h  rar{çiinieiUÂ  • 
lînn  du  saîjil  d(ii  li^nr,  on  hicii  le  p:issâge  de  snuit 
Tanl  qu'il  ;i)lr';iie  pnnivr  riuitro  tui*  Eu  eÏÏvif  un 
hn*n  Tàpùtn»  n'a  iiuîti'im-iil  songé  ntix  vers  mIivIIius, 
dtiiii  il  m'  dtl  pns  un  mol,  (*t  aUirs  s<uî  lcmoîî;na^c 
iw  peut  tHi'o  iiivi><|Hc;  ou  lûcii  il  les  retint,  vi  dans 
r<»  i'as  nous  nv  di^vons  les  avoir  tn  uurnoe  rï^tnin*, 
Si\  eu  i*%islaîl  Je  son  temps,  et  4in'»l  ait  rnlrndn  y 
faire  allii?;i<»h,  ci^  qm'  riou  n'iinlinu***  de  qtuds  rerk 
sibyllins ciUrnU'ndniuil  parler  '  l^sl-ce de  itni*  iprc 
nous  pnsM'diuvs,  eu  de*  (|ut'U|iU's  uatrc-é? 

(ilè?)  «  Naoi  omaiiio  non  est  lui  aliert  'prxtct 


935 


SIB 


DICTIONNAIRE 


SIB 


Ml 


pourrait-on  lirer  de  cot  autre  passage  de  la 
Cité  de  Dieu^  où  il  dit  encore  des  païens: 
tr  Tandis  qu'ils  ne  croient  pas  à  vos  Ecritures, 
«  ils  voient  s'accomplir  au  milieu  d'eux 
«  leurs  oracles,  qu'ils  lisent  en  aveugles; 
«  h  moins  que  quelqu'un  ne  soutienne  que 
«  c'est  par  les  chrétiens  qu'ont  été  inven- 
te tées  ces  prophéties  sur  Jésus-Christ,  que 
«  Ton  cite  sous  le  nom  de  sibylles  ou  de  quel- 
le ques  autres,  s'il  en  existe  d'étrangères  au 
m  peuple  des  Juifs  (1168).  »  N'est-il  pas  évi- 
dent que  ces  mots,  s'il  en  existe^  ne  se  vap- 
portent  point  aux  écrits  des  sibylles,  mais  à 
d'autres  ouvrages  qui  existeraient  dans  le 
même  genre?  N'csl-il  pas  également  évident 
que  le  saint  n'exprime  pas  un  doute  qui 
lui  serait  personnel,  par  cette  réserve  :  à 
moins  que  quelqu'un  ne  soutienne  que  c'est 
par  les  chrétiens  que  ces  prophéties  ont  été 
inventées  ;  mais  un  doute  oui  pourrait  se 
présentera  l'esprit  de  ses  adversaires,  aux- 
quels il  répond  que,  quand  môme  ils  rejet- 
teraient les  oracles  du  paganisme,  ceux  des 
Juifs  sullîraiont,  puisque  des  écrits  pré- 
sentés i>ar  nos  plus  cruels  ennemis  ne  sau- 
raient être  suspects. 

«  Il  y  reste  donc  démontré,-  non  par  des 
raisonnements,  mais  par  des  citations  exac- 
tes et  certaines,  que  tous  les  Pères  des 
premiers  siècles  ont  admis,  comme  surna- 
turelles, les  prédictions  des  sibylles,  et  les 
ont  opposées  avec  confiance  aux  païens, 
comme  un  des  plus  forts  arguments,  comme 
une  preuve  sans  réplique  (1169).» 

Nous  venons  de  faire  entendre,  si  non  le 
plus  correct  des  défenseurs  des  sibylles,  du 
moins  le  dernier,  celui  dans  lequel  on  doit 
trouver,  par  consécjuent,  l'analyse  de  toutes 
les  raisonsqui  militent  en  faveur  de  la  cause. 
Nous  f»arlerons  en  son  lieu  de  [Véglogue  ici 
alléguée.  {Voy.  l'art. Virgile.)  Maintenant 
nous  allons  reproduire  sur  le  môme  sujet 
un  passage  emprunté  à  un  théologien  jus- 
tement réputé.  Le  lecteur  sera  de  la  sorte 
institué  juge  de  la  question  débattue. 

«  I^  collection  des  oracles  sibyllins  est 
divisée  en  huit  livres;  elle  a  été  imprimée 
pour  la  première  fois  en  15W  sur  des  ma- 
nuscrits, et  publiée  plusieurs  fois  depuis 
avec  d'amples  commentaires.  Les  ouvrages, 
composés  pour  et' contre  l'authenticité  de  ces 
livres,  sont  en  très-grand  nombre;  quelques- 
uns  sont  très-savanls,  fnais  écrits  avec  peu 
d'ordre  et  de  critique.  Fahricius,  dans  le  pre- 
mier livre  de  sa  Bibliothèque  Grecque^  en  a 
donné  une  espèce  d'analyse,  à  laquelle  il  a 

{'oint  une    notice  assez  détaillée  des    huit 
ivres  sibyllens.  Après  de  longues  discus-  • 

Dfiniinum  Chrislum  dicat  geiiiis  humamim  : 

Te  ducej  <i  qna  nianeut  scclcris  restigia  nostri, 
Irrita^  perpétua  solvent  formiditie  terras. 
Qiiod  ex  Ciiniaeo ,  id  est  ex  sibyllino  carminc  • 
se  fassus  est  iranslulisse  Virgiliiis;  ipioniainfor- 
lassis  etiani  itla  vates  aliqiiid  de  iiiiico  Salvaloie  in 
snîriiii  aiidierat,  qiiod  ncccssc  habuil  condteri.  i 
(AuGUST.,  Epist.  258.  n"  5.) 

(1168)  I  Cuin  scripturis  nostris  non  rrodunt , 
roniplf»nlur  iii  eis  sua;,  (pias  cTci  logunt  :  nisi  forte 
quls  dixcril  illas  prophetius  clmsliauos  finxissc  de 


sions,  il  est  demeuré  certain  que  ces  pré- 
tendus oracles  sont  supposés,  et  Qu'ils  ont  été 
forcés  vers  le  milieu  au  secoba  siècle  du 
christianisme  par  un  ou  par  plusieurs  as- 
teurs  qui  faisaient  profession  de  notre  reli- 
gion ;  mais  il  est  probable  que  d'autres  y 
ont  fait  des  interpolations  et  qu'il  y  en  i 
eu  plusieurs  recueilsqui  n'éteieat  pas  cotièh 
rement  conformes. 

«  On  sait  qu'avant  le  christianisme  il  j 
avait  eu  h  Rome  un  recueil  d'oracles  sib^t 
lins,  ou  de  prophéties  concernant  l'empire 
romain;  il  y  en  avait  eu  même  dans  la  Grèft 
du  temps  d'Aristote  et  de  Platon; -mais  les 
uns  ni  les  autres  n'avaient  rien  de  comamt 
avec  ceux  qui  ont  paru  sous  lechristianisme: 
celui  qui  a  composé  ces  derniers  s'est  pro- 
posé  d  imiter  les  anciens  et  de  faire  crmre 
que  tous  étaient  de  la  même  «laie,  ptmr 
leur  donner  ainsi  du  crédit;  mais  la  aiffé* 
rence  est  aisée  à  démontrer. 

«  l"*  Les  oracles  sibyllins  modernes  soot 
une  compilation  informe  de  morceaux  défi- 
chés, les  uns  dogmatiques,  les  autres  pro- 
phétiques, mais  toujours  écrits  après,  les 
événements  et  charges  de  détails  iabuleoi 
ou  très-incertains. 

«  2'  Ils  sont  écrits  dans  un  dessein  diamé- 
tralement opposé  à  celui  qui  a  dicté  les  vi 
sibyllins  c{ue  l'on  gardait  à  Rome.  Ceux-d 

Itrescrivaient  les  sacrifices,  les  cérémonii 
es  fêtes  qu'il  fallait  observer  pour  n\m 
le  courroux  des  dieux,  lorsqu'il  arritai 
quelque  événement  sinistre.  I^  recueil 
moderne,  au  contraire,  est  rempli  de  H- 
rlamations  contre  le  polythéisme  et  coahe 
l'idolâtrie ,  et  partout  on  y  établit  ou  Von  y 
suppose  l'unité  de  Dieu.  Il  n'y  a  presque 
aucun  de  ces  morceaux  qui  ait  pu  sortir  de 
la  plume  d'un  i^aïon;  quelques-uns  neuTeol 
avoir  été  faits  par  des  Juifs,  mais  le  piQS 
grand  nombre  respirent  le  christianisme, 
et  sont  l'ouvrage  des  hérétiques. 

«  3"  Selon  le  témoignage  de  Cicéron,  les 
vers  des  sibylles  conservés  à  Rome  elceui 
qui  avaient  cours  dans  la  Grèce,  étaient  des 
prédictions  vagues,  conçues  dans  le  styledes 
oracles,  applicables  à  tous  les  temps  et  à 
tous  les  lieux,  et  qui  pouvaient  s'ajuster 
aux  événements  les  plus  op|>osés.  Au  con- 
traire, dans  la  nouvelle  collection,  toat  est 
si  bien  circonstancié,  que  l'on  ne  peut  se 
méprendre  aux  faits  que  l'auteur  vouiail 
indiquer. 

«  4"  Les  anciens  étaient  écrits  de  telle 
sorte,  qu'en  réunissant  les  lettres  inititles 
des  vers  de  chaque  article,  on  y  retroufiH 
le  premier  vers  de  ce  même  article  ;  rieade 


Christo  quae  sibylhe  nomine  vel  aliorum 

tur,  si  quae  sint,  qu9e  non  pertinent  ad  popalvmiv- 

daeorum.  i  (Auclst.,  De  civit.  Dei^  I.  xvui,c.4lr.) 

Le  sens  de  ce  passage  nous  semble  au  boîm 
équivoque;  et  si  nous  ne-Paviong  paît  Inuifé  dlé 
potir^  nous  aurions  peut-être  été  surpris  à  le  àm 
contre.  On  va  avoir  tout  à^  Theure  la  preuve  d*«e 
pareille  méprise. 

(IIGO)  Votj.  le  P.  Caili.au.  Hhioire  criiiqse  H 
rcHqicHse  de  IS\-Vawc  de  LorcUe^  noie  iv,  sor  kl 
sibylles. 


sin 


DKS  MldACLES. 


^e  n*csl  dans   le   iifiuve/iu  reoiieiL 
niche  inséré  dans  le  liuiliènie  livrent 

Iliré  du  discours  de  ConslarUin  aa 
(de  Nieéc,  est  d'une  es^^èco  ililfé- 
1  consisle  en  trente  quatre  vers  dont 
hs  initiales  formcnl  ;  'îr,^ovf  \pi^oç^ 
le  eimp  fftav/iaf,  mais  ces  mots  ne   se 

Îi  point  ilnna  le  fireinier  vers. 
^|du(mrldes  choses  cjue  contien- 
I nouveaux  vers  sibvllins  n'ont  pu 
files  «|ue  par  un  chrétien,  ou  par  un 
equi  avait  lu  riiisloirede  Jésus-Christ 
ïs  Evangiles.  Dans  un  endroit,  Tau- 
e  dit  Enfant  du  ('krist;  il  assure  aîl- 
[uc  le  Christ  est  le  Fils  du  Très-Haut j 
gne  son  nom  jiar  lo  uoudvre  888,  va- 
imérale  des  lettres  du  motiisTou;  dans 
iMBt  grec. 

bans  le  cinquième  livre,  les  enipO' 
shtonin,  Marc-Aurèïe,  Lucius-Verus, 
lairement  indiqués;  d*où  Ton  côuclul 
Ite  eornpilntîon  a  été  Oiite  ou  achevée 
es  années  138  et  1(57;  (fauires  disent 
lèo  et  177.  Elle  reurcnnc  encore  d'au- 
Bmanpies  chronologiques  qui  nous 
ent  cet  le  rnéiue  é|>0(pic. 
sùphe,  dans  ses  Anîùfuités  judaïques, 
EL  16,  ouvrage  coni]»osé  vers  la  trei- 
■inée  de  Dountien,  l'an  03  de  noh-e 
B  des  vers  de  la  silnlle,  où  tdie  [lar- 
■  tour  de  Babel  et \fe  la  confusion 
Eues,  h  peu  près  comtwe  dans  la 
|Fil  faut  donc  qu*à  cette  époque  ces 
lent  déjà  passé  tioar  anciens,  puis- 
listorien  juif  les  cite  en  confirmation 
il  de  Moisc,  De  lit  il  résulte  déjà  que 
retiens  ne  sont  pas  les  premiers  au- 
le  la  sufiposiLion  dos  oracles  sibyllins 
Ceux  qui  sont  cités  par  saint  Justin, 
ni  Théophile  d'Antiochc,  |>ar  Clc^meul 
audrie  et  par  «faulrcs  Pères,  no  se 
rent  point  dans  notre  recueil  uiothîrnc 
lortrnt  point  le  caractère  du  christia- 
,  ils  peuvent  doue  être  Touvrage  d'un 
atonuien. 

>rsquc  Ton  fil  sous  Marc-Aurèlo  la 
âlion  de  ceux  que  nous  avons  à  pré- 
1  y  avait  déjh  du  temps  que  ces  pré- 
bracles  avaient  acquis  un  certain 
parmi  les  chrétiens*  Celse,  qui  écri- 
laranle  ans  auparavant,  sous  Adrien 
successeurs,  parlant  des  dittérenles 
qui  parlagaicnt  les  chrétiens,  suppo- 
îc  secte  ue  sibiftiisteg.  Sur  quoi  Ori- 
►bserve,  l.v,  n"  til,  qnh  la  vérité  ceux 
I  les  ciiréliens  qui  ne  v»iulaient  pas 
er  la  sihylle  comme  une  (trophétesse, 
aient  par  ce  nom  les  partisans  de 
on  contra  ire,  mais  qu'il  nv  eu!  jamais 
ecle  (particulière  de  sibyfiistcê,  Celse 
he  encore  aux  chrétiens,  I.  vu,  n*  55, 

rt  CcîUe  coTïrlusioîi  ne  Jions  scinMe  pas  lo- 
En  effei  la  i  i*  ruiiice  do  Doniiikii  rones- 
Tan  t»4  de  Tcre  chrcUenne,  vt  il  y  itvnii  .ilors 
a-qunUii  s^ns  que  le  Clu ist  riait  \tu*ii.  C cstt 
leiiips  fpiH  n>n  fatir  {mmt  supposer  des<Ht> 
que  i»>â*'plic,  très-m^'Thanl  historien,  u  pu 
\  pour  anciptk^,  qtïoi<pri!i  ne  le  fitîi^ejjt  pas*, 
)  Ccttn  ronclu&ion  nous  semble  eucote  lito- 


d'avoir  corrompu  le  texte  de?^  vers  sibyt- 
lins  et  d*y  avtJÎr  mis  des  blasphèmes.  Il 
eutendait  j^ar  là,  sans  doute^  les  invectives 
contre  le  polythéisnie  et  roittre  l'idolâtrie; 
mais  il  ne  h'S  accuse  (ms  dVivoir  (on  ' 
vers,  Origene  répond  en  fléfiant  (,> 
produire  d  anciens  eïemjilaires  nonalicrti.>. 

«^  Ces  passages  de  Celse  et  d*Orit;ène 
semblent  prouver,  1*  que  l'authenticité  de 
ces  prédictions  n'était  j  km  rît  alors  mise  en 
question,  et  qu'elle  était  également  suppo- 
sée par  les  païens  et  jiar  les  chrétiens  (1171). 
2"  yue  |tanoi  ces  derniers,  il  y  on  avait 
seuleuicnl  quelques-uns  qui  regardaient  les 
sibylles  comme  des  pro(>hétesses,  et  que  les 
autres»  bhlmant  celte  simplicité,  les  nom- 
maient sibyliistes.  Ceux  qui  ont  avancé  que 
les  païens  donnaient  ce  nom  h  tous  les 
chrétiens,  n'oni  pris  le  vrai  sens  ni  du  re- 
proi  he  de  Ceîse,  ni  de  la  réponse  d'Origène. 

«  A  mesure  que  l'opinion  favorable  aux 
sibylles  devint  plus  commune  parmi  les 
ciirétiens,  on  etn[doya  leurs  vers  dans  les 
ouvrages  de  conlroverse  avec  d*autaat  jdus 
dcconriauce,  que  les  païens  eux-mêmes^ 
qui  recotmaissaient  les  sibylles  pour  des 
femmes  ins[drécs,  se  relpanchaient  à  dire 
que  les  chrétiens  avaient  falsifk^  leurs  écrits» 
question  du  fait,  qui  ne  pouvait  être  décidée 
que  par  la  cotuparaison  ries  différents  ma- 
nuscrits, Constantin  élait  le  seul  qui  eût 
pu  faire  cc*lte  confrontation,  puisque,  }M*ur 
avoir  |tcrni;»vsion  de  lire  le  recueil  conservé 
à  Kouie,  il  fallait  un  ordre  exfirès  du  sénat. 

«  11  n'est  donf:  pas  étonnant  que  saint 
Juslin,  saint  Théoiihilc  d'Antioche,  Alhé- 
nagore,  Clément  d'Alexandrie,  Lactanre, 
Coïistantin,  dans  son  discours  au  concile 
de  Nicée,  Sozomcne,  etc.,  aient  cité  les 
oracles  sibyllins  aux  [«aïens,  sans  craindre 
d'être  ronvaiocus  d'inifiosture;  il  y  en  avait 
un  recueil  qui  élait  jilus  ancien  qu'eux. 
Connue  les  auteurs  de  ces  oracles  suppo- 
saient la  spiritualité,  rinftnilé,  la  toute-puis- 
sance du  Dieu  su|irémo,  que  plusieurs  blâ- 
maient le  culte  df'.s  inleUigences  iniérieures 
et  lessacrilices,  et  semblaient  faire  allusion 
h  la  trinité  plalonie  ienne,  les  auteurs  tiiré- 
tiens  crurent  quM  leur*!tait  permis  d'allé- 
guer aux  païens  cette  autorité,  qu'ils  ne 
eonleslaienl  (»as,  et  de  les  battre  ainsi  par 
leurs  profires  arn»es, 

«  Nous  convenons  que  pour  m  prouver 
rautlienlicilé,  les  Pères  alléguaient  le  lé- 
uioignage  de  Cicéron,  de  Varron  cl  d'autres 
anciens  auteurs  païens;  sans  s'intormer  si 
le  recueil  cité  par  ces  anciens  était  le  même 
que  celui  que  les  Tèrcs  avaient  entre  les 
mains,  sans  examiner  si  celui-ci  était  lidèle 
ou  interpolé;  mais  puisque  cet  examen  ne 
leur  était  pas  [iossihle,  nous  ne  voyons  jmj 

piepie  :  en  eflcl,  si  qtictquc*  r/ir/i?Vwilir.iîçnl  un  ar- 
(;umrnt  drs  ver»  sibyllins,  <^viileiin«eiil  t'est  que 
ecs  vers  clnicnl  faviifaliles  à  la  rausr  du  cliriaia- 
nisnu*.  Or  si  iom  les  avaiiiil  rcrouniis  pc»ur  au- 
thctitiques,  ton*  aussi  \cs  ;iut,tii*iit  respe» lèsi,  ti  s'en 
M.-r;iieiit  servis  comuie  il  un  ai^umciU,  puisque  ces 
\cr&  leur  étalcai  favuiablc». 


987 


SIB 


DICTION.NAIRE 


SiB 


m 


en  quoi  les  Pères  sont  répréhonsiblos.  Les 
règles  de  la  critique  étaient  alors  peu  con- 
nues; à  cet. égard  les  plus  célèbres  philo- 
sophes du  paganisme  n'avaient  aucun 
avantage  sur  !e  commun  des  auteurs  chré- 
tiens (1172).  Plutarquc,  malgré  le  grand 
sens  qu'on  lui  attribue,  ne  parait  jamais 
occupe  que  de  la  crainte  d'omettre  quelque 
chose  de  tout  ce  que  l'on  peut  dire  do  vrai 
ou  de  faux  sur  le  sujet  qu  il  traite.  Celse, 
Pausanias,  Philostrate,  Porphyre,  l'empereur 
Jnlien,  etc.,  n'ont  ni   plus  de  critique  ni 

f)lus  de  méthode  çfue  Plularque.  Il  y  a  de 
'injustice  à  vouloir  que  les  Pères  aient  été 
plus  défiants  et  plus  circonspects. 

«  Comme  la  nouveauté  de  la  religion 
chrétienne  est  un  des  reproches  sur  lesquels 
les  païens  insistaient  le  plus,  parce  que 
cette  esf)èce  d'argument  est  à  portée  du 
pcîuple,  c'est  aussi  celui  que  nos  apologistes 
ont  eu  le  plus  d'ambition  de  détruire.  Pour 
cela  ils  ont  allégué  non- seulement  des 
morceaux  du  faux  Orphée,  du  faux  Musée 
et  des  oracles  sibyllins,  mais  encore  des 
endroits  d'Homère,'  d'Hésiode  et  des  autres 
poètes,  lorsqu'ils  ont  paru  contenir  quel- 
que chose  de  semblable  h  ce  qu'enseignaient 
les  chrétiens.  L'usage  que  les  philosophes 
faisaient  alors  de  ces  marnes  autorités,  ren- 
dait cette  façon  de  raisonner  tout  h  fait  po- 
1>iilaire,  et,  par  conséquent ,  très-utile  dans 
a  dispute. 

«  Lorsque  le  christianisme  fut  devenu  la 
religion  dominante,  on  fit  beaucoup  moins 
d'usaee  de  ces  sortes  de  preuves.  Origène, 
Tertullien,  saint  Cyprien,  Minulius-Félix, 
n'ont  point  allégué  le  témoignage  des  si- 
bylles; Eusèbe,  dans  sa  Préparation  évan- 
gdlinney  où  il  montre  beaucoup  d'érudition, 
ne  le  cite  que  d'après  Josèphe  ;  lorsqu'il 
apporte  quelques  oracles  favorables  aux 
dogmes  du  chri^tianisme,  il  les  emprunte 
toujours  de  Porphyre,  ennemi  déclaré  de 
notre  religion.  La  manière  dont  saint  Au- 
gustin parle  de  ces  sortes  d'arguments  , 
montre  assez  ce  qu'il  en  pensait.  «  Les  té- 
«  moignages,  dit-il,  que  Ton  prétend  avoir 
«  été  rendus  à  la  vérité  par  la  sibylle,  par 
«  Orphée  et  par  les  autres  sages  du  paga- 
«  nisme,  que  l'on  veut  avoir  parlé  du  Fils 
«  de  Dieu  et  de  Dieu  le  Père,  peuvent  avoir 
«  quelque  force  pour  confondre  l'orgueil 
«  des  païens,  mais  ils  n'en  ont  pas  assez, 
«  pour  donner  quelque  autorité  à  ceux  dont 
«  ils  portent  le  nom.  »  (  L.  xv  contr,  Faust, ^ 
c.  15.)  Dans  la  Cité  de  Dieu  (1.  xvni,  ch.  M), 
il  convient  (pic  toutes  ces  prédictions,  attri- 
buées aux  païens,  peuvent,  h  la  rigueur, 
être  regardées  comme  l'ouvrage  des  chré- 
tiens; et  il  conclut  que  ceux  qui  veulent 
raisonner  juste,  doivent  s'en  tenir  aux  pro- 

1)héties  tirées  des  livres  conservés  ]>ar  les 
uifs,  nos  ennemis. 
«  Les  controverses  agitées  dans  les  der- 

{\M2)  A  la  bonne  licnrc!  dilcs  donc  Inut  uni- 
ment (|uc  ni  les  (Jéfcnscurs  du  chiislianismc  ni  ses 
adversaires  ne  posèrent  la  question  préjudicielle  de 
l'aulhcnticitc  dos  oracles  sibyllins,  cl  que  la  plu- 


niers  siècles  sur  l'autorité  de  la  tradition, 
ont  jeté  les  critique^  dans  deux  extrémités 
opposées.  Les  protestants ,  dans  la  vue  de 
détruire  là  force  du  témoignage  que  portent 
les  Pères  louchant  la  croyance  ae  leur 
siècle,  ont  exagéré  les  défauts  de  leur  ma- 
nière de  raisonner,  la  faiblesse  et  même  la 
fausseté  de  quelques-unes  des  preaies 
qu'ils  emploient.  Plusieurs  catholîciues,  ai 
contraire,  se  sont  persuadés  que cen-serait 
fait  de  l'autorité  des  Pères  «  lorsqu  ils  dé- 
posent de  ce  que  l'on  crovait  de  leur  (ero^ 
si  on  ne  soutenait  pas  fa  manière  dont  ils 
ont  traité  des  questions  indifférentes  aa 
fond  de  la  religion.  Consé(]uemment  ils  ont 
défendu  avec  chaleur  des  opinions  dont  les 
Pères  eux-mêmes  n'étaient  peut-être  pas 
trop  persuadés,  mais  desquelles  ils  ont  en 
pouvoir  ?e  servir  contre  les  |)aïens,  cooinie 
d'un  argument  personnel;  telle  parait  avoir 
été  celle  du  surnaturel  des  oracles.  Cela 
n'est  certainement  pas  nécessaire,  pour 
conserver  à  l'enseignement  dogmatique  des 
Pères  tout  le  poids  qu'il  doit  avoir  (1173).  • 

Tel  est,  nous  le  croyons,  le  terme  ci 
s'était  arrêtée  la  discussion  sur  les  sibylles; 
e5sa;j'ons  d'y  ajouter  quelques  nouvelles 
considérations. 

11  y  avait  à  Rome,  avant  la  naissance  de- 
Jésus-Christ  ,  un  recueil  de  vers  sibyllins; 
on  ne  saurait  nier  le  fait,  sans  nier  en  mètne, 
temps  les  récits  incontestés  de  maints  his-" 
toriensetles  traditions  constantes  du  peuple 
romain.  Mais  ce  recueil,  d'où  venait-il,  goe 
devint-il,  et  qui  l'avait  vu?  Questions  im- 
portantes ,  ce  nous  semble,  et  dont  la  sola- 
lion  est  impossible. 

r  D'où  venait-il?  Tarquin  l'Ancien  étant 
un  jour  inoccupé  dans  son  palais,  ce  qu'é- 
tait alors  un  palais ,  cela  ne  fait  rienik 
question,  une  femme  se  présente  et  loi 
offre  trois  volumes  au  prix  de  trois  cents 
pièces  d'argent;  il  refuse.  —  L'étrangère 
s'éloigne,  elle  jette  un  volume  aux  flammes, 
revient,  et  offre  les  deux  autres  au  mèflu 
prix  de  trois  cents  pièces  d'argent.  Tanjuia 
se  raille  et  la  renvoie.  —  Elle  va  brûlerun 
second  volume,  revient,  et  offre  le  dernier 
au  prix  de  trois  cents  pièces  d'argent. - 
Tarquin,  surpris  d'une  telle  conduite,  l'a- 
chète au  ))rix  demandé.  —  C'était  un  volone 
de  prophéties  contenant  les.  destinées  de 
Rome ,  avec  le  détail  des  rites  et  sacrifices 
religieux  propres  à  maintenir  constammeat 
la  faveur  àcs  dieux  sur  l'empire  naissait 
—  Il  enferme  le  précieux  recueil  dans  ai 
coffret  de  pierre  ou  de  fer,  institue deix 
magistrats  chargés  de  veiller  à  sa  garde,  el 
de  le  consulter  toutes  fois  que  besoin  sera, 
après  une  délibération  préalable  du  sénat. 
Tel  est  le  récit  de  l'histoire  (11%).  Le** 
teur,  en  croyez-vous  un  seul  mot? 

Nous  allons  vous  dire,  nous,  pourquoi 
nous  n'en  croyons  rien.  Les  origines  de 


part  y  fiircnl  trompés,  car  iclle  parait  être  lavfi 
(1175)  RKRr.iER,  Dict.  Théologuiue,  art.  SW^ki. 
(1171)  Voy.  Al  LU  Celle,  I.  \\  r.  19. 


SÎB 


DES  MIRACIi-S. 


SIB 


m^ 


sanlcnlièremonl  fabuleuses;  ce  point 
mis.  Uemus  et  lîomiilus  aussi  bien 
ïur  nourrice  et  leuriuèro,  qui  élail 
?  iivaiit  l*iiislilntii>o  iU's  vestcili's»  sont 
i\Te$  imaginnirps.  L'trulèvf^uicnt  des 
ïs,  îcs  règnes  de  Nom. 1  t't  fie  Tnllys 
iiis  rentrent  dans  \t\  <  lasse  t\e^  fables 
fues;  c'est-à-flire,  ]>enl-(5tre  |inre  faille, 
Ire  un  peu  d'Iusloire  nieli^e  h  la  fable, 
«retniers  hi-^tonens  de  Uoinc  n'ont 
|ue  longlenifis  après  ceUc  date,  et  les 
s  vnisirîes  n^-ivaii-uL  pas  d'hislorîens. 
]nin  IWiirien  nVst  peut-ôlre  pas  un 
niteu\;  mais  qun  de  fables  dans  toute 
sloirelFùj  la  dt^fouillanl  de  Inul  re 
l  ïn<*rovabl(%  nous  ne  disons  p;is  non 
itré,  car  il  ne  resterait  lien,,  en  fa 
illant  de  (oui  re  ipii  est  inrrovablei 
Mste  (iue  son  nom  et  ruî ui  de  son 
Pur, 

Roumains  sont  rerlaiiien»ei}l  une  colo- 
rusipje,  f'e^^t  ^VdiiT  d'origine  i;rerque, 
véritable  litsloirr  roiouieiire  im  lon- 
rlc  JnninS'Hruïus,  t't  encore  y  a-l-il 
défal(|ner  de  touL^ce  qui  vient  a;>rès. 
règne  de  Tarcpjin  TA ii rien  dut  s'nc- 
ir  entre  les  tinriL'es  6**0  et  016  avant 
"Clirisl.Or,  un  reruetl,  écrit  dans  le 
je  italiijue  de  celle  époque,  eût  été 
enienl  inintelligible  au  teni|)s  de  la 
nte  de  Jésns-Cbrist.  Et  sll  éiail  écrit 
ïc,  il  ilut  tHre  tout  aussi  iniotelUf^itile 
nt  [dus  de  quatre  siei  les»  ccst-a-iliie 
au  leuins  *le  Seifiion-Koulien,  qui,  le 
er,  révéla  aux  Uoînains  une  les  Ijrecs 
fflt  pas  des  barivarcs.  Les  lois  des 
yables,  cuiupilées  loyijteinps  après 
h  TAncien,  et  tant  de  foi»*  corrij^ées 
lllitées  de|Hiis,  ifélaienl  déjà  plus  in- 
Mes,  sinon  |iar  rusace,  ynellc  est 
lorij^ine  des  oracles  sibyllins  conser- 
Roniê;  qui  les  a  vus,  transi  iits*  tpil 
entlu  compte  h  la  postérité?  PUail-ce 
Jces  fétii  Ih.'s  que  tout  le  monde  peut 
n*€,  mais  que  nul  boinme  ne  peut 
connue  le  ùrand-Esprtt  du  royaume 
nboje,  ou  îa  mystérieuse  divinité  [iro- 
î  dans  le  cotTret  vide  des  isiaques? 
>ue  devint  le  reLueil  de  vers  sibyllins 
*v6,  h  ce  que  Vtm  dit,  pendant  six 
5  à  Borne?  Si  l'on  s'en  rapporte  à  Denis 
'carna>se,  il  [léril  dans  l'incendie  du 
lie,  arrivé  Tan  Ki  avant  la  naissance 
ilis-CIrrij^l,  VA  ce  qui  sendde  lonfirmer 
Bent  le  fait,  r*pst  que  li^  r-onsul  Scri- 
Curro,  qui  était  en  rbar.^i*  sef>t  ans 
;'e5l-àHlire  Tau  70  avant  Jésus-Cbrist, 
suivant  un  ordre  e^tprés  du  sériai, 
[>mmissaires ,  nommés  iijdii  ni  us  , 
jcilius  et  L.  Valcrins ,  a  Kryllué«', 
^recueillir  les  vers  de  la  sibylle,  et 
ijlacer  dans  le  Capitule  ,  qui  venait 
westauré. 

Irei,  au  nombre  de  mille,  furent  dé- 
bn  un  i:aveau  du  temple  iTApidlon, 
En  cotTre  de  pierre.  Mais  il  paraîl 
roérirent  h  leur  lour  dans  le  nouvel 
ne  qui  eut  lieu  pendant  la  guerre 
p,  puisque  Auguste,  après  son  avène- 


ment à  Tempire,  fit  rechercher  de  nouveau 
les  vers  sitiyllins  qui  pouvaient  exister  h 
Samos,  h  Trove,  h  Krvtlirée,  dans  l'Afrique, 
en  Sicile  et  f^ar  toute  t' Italie.  I)  eu  fut  api»orté 
de  nombreux  recueils,  parmi  lesquels  Teni' 
perenr  fil  un  choix;  le  reste  fut  hrûlé  sur 
la  [ilace  [iubli(pie.  Tne  partie  de  ceux  que 
Ton  crut  devoir  conserver,  furent  ensuite 
transcrits  à  nouveau,  h  cause  de  la  vétusté 
des  originaux. 

Ce[iendant,  Ammien-Marcellin,  parlant  en 
son  XX m*  livre  de  ce  second  inretidie  du 
Capitole,  semble  indiquer  ipie  les  vers  si- 
livllins  no  périrent  pas  :  <«  Sans  un  («romni 
secours,  dit -il,  les  vers  même  de  la  sil>ylly 
de  Cumes  aura'cnt  été  consumés  par' les 
lia  mm  os,  v  De  la  siltyffc  de  Citmrs!  nous 
venons  de  voir  que  c'étaient  reux  de  la 
sihfjifr  Fn/thrre  (\uon  y  gardait  depuis  le 
tenqis  tlu  consulat  de'  Srrilïonius-Curru; 
que  vent  dom*  dire  Ammieu-Marcellin  ?  Les 
vers  do  fa  sibylle  tie  ("umes  auraient-ils  été 
préservés  lors  du  j+rcmier  imeudie?  Alors 
pourquoi  la  recberclie  tIe  nouveaux  orai  les? 
Oui  pourra  é«laircirde  telles  ténèbres?  El 
î^  inc>uvv  que  l'on  consulte  [dus  d'auteurs, 
la  confusion  augmente,  car  il  n'existe  aneun 
accord  dans  les  témoignages  de  ceux  qui 
en  ont  i>arlé. 

ijnni  qu'il  en  soit  du  recueil  ou  des  recueîb 
Aqs  vers  sibyllins  conservés  h  llouïe  d'à LiorJ 
f*ar  des  <luùmvirs,  ensuite  par  des  déceni- 
virs,  et  enlin  par  des  quindérinivirs,  le  tout 
fut  dérmilivemeut  livré  aux  tlamines  (lar  Sli- 
licon,  suivant  le  récit  de  NunuUien,  alîn 
qu'ils  ne  servissent  plus  h  entretenir  des  su- 
perstilons  et  les  derniers  restes  d'un  culte 
proscrit  par  le  cliristianismc» 

3"Oui  avait  vu  ou  consulté  les  recucilsdes 
vers  sibvHins  conservés  h  Uome?  Aucun  de 
Ions  les  anlciïrs  qui  nous  restent:  ni  les 
Pères  de  Tlvî^lise;  car  les  fiviîxments  qu'ils 
citent  sont  lellemrnt  dissemblables  entre 
eux,  qiill  est  facile  île  voir  qu'ils  n*ap[»ar- 
lienneul  jioinl  îi  une  même  inspiralitm,  cl 
d'ailleurs  ils  ne  ilisent  pas  les  avoir  tirés 
de  là;  ni  les  auteurs  profanes:  aucun  d'eux 
ne  cite  rien  de  ce  recueil  en  [mrliculier*  et 
CicérOTi  lui-même, dont  nous  avons  rafiporté 
le  témoignage,  semble  n'en  i^arler  que  par 
ouï-dire. 

De  tout  ceci  il  résulte;  Pqii'il  n*est  nul- 
lenienl  démontré  riu'il  /tfC  jamais  eiisté  des 
sibvlles;2"  qu'il  n  y  a  rien,  absolument  rien 
à  dire  «lu  recueil  ou  des  diveis  reeueils  con- 
servés h  Home  depuis  un  temps  indélenniué 
jusqu'au  règne  iTIIonorins;  IV  qu'il  courait 
par  tout  Tunivers  au  temps  tle  la  venue  de 
Jésus-Cfirisl  (b»s  vers  sib\  llins  dans  lesipiels 
on  clierrbait  une  pro|diétie  de  Tavriiir. 

Or,  il  ne  reste  de  toutrela  (|u'nn  souvenir, 
iles  fragments  cités  par  tliyers  Pères  de  TE- 
glise,  cl  un  recueil  en  huit  et  maintenant  en 
douze  livres,  connu  de  tout  le  monde  panai 
les  savants. 

Ce  recueil  contient  une  partie  des  friiç- 
n»ents  cités  par  les  Fères,  une  t^arlie  ne  s  y 
trouve  pas.  *)r,  tout  le  monde  sans  exce|>- 
lion,  le  père  Caillau  lui-même,  convient  que 


091 


SIB 


DICTIONNAIRE 


SIB 


99â 


ce  recaetl  a  été  intcreallé,  altéré,  )>eut*èlr6 
même  entièrement  supposé  ))endanlle  rè- 
gne dn  Marc-Aur<^1e.  VA  il  est  iiniiossîble 
maintenant  de  faire  le  discernement  dn  ce 
qui  y  est  supposé  et  do  ve  qui  ne  Test  pas« 
s'il  appartient  |K)ur  quelqu  une  de  ses  par- 
ties aux  recueils  connus  dos  païens. 

L'autorité  des  Pères  de  rKglise,  disons-le 
encore  une  fois,  est  hors  de  toute  atteinte 
en  cette  question,  parce  qu'ils  argumen- 
taient sur  des  textes  alors  admis  dans  la  dis- 
cussion»  et  sur  lesquels  nous  ne  pouvons 

1)rononcer  aucun  jugement,  puisque  nous  ne 
es  possédons  plus. 

L'auteur  des  additions  au  Dictionnaire  de 
la  Bible  (1175)  voudrait  que  la  (juestion  fût 
reprise  et  de  nouveau  mise  à  I  étude.  Elle 
est  des  plus  intéressantes,  sans  doute,  et 
même  des  plus  hautes  ;  mais  ayant  été  épui- 
sée sur  tous  les  éléments  existants,  et  comme 
il  serait  impossible  d'y  apporter  aucun  élé- 
ment nouveau,  à  quoi  aboutirait-elle?  On 
pourrait  tout  au  plus  faire  l'histoire  de  la 
discussion,  et  ce  serait  un  livre  de  ()Ius  sur 
la  matière,  fort  instructif  s'il  était  bien  fait, 
mais  qui  ne  résoudrait  rien.  Il  faut  donc  re- 
noncer éternellement  à  savoir  la  vérité,  si 
quelque  document  encore  inédit  n'arrive  pas 
a  la  lumière. 

Kn  attendant,  nous  croyons  qu'il  serait 
très -téméraire,  au  fjoint  de  vue  de  l'histoire 
et  do  la  critique,  de  prétendre  prononcer  une 
sentence  définitive. 

Parlons  du  recueil  actuel  des  vers  sibyllins, 
et  mettons  par  une  rapide  analyse  le  Tecteur 
h  même  de  le  juger. 

L'auteur,  ou  le  collecteur,  comme  on  vou- 
dra, fait  dire  à  la  sibylle  qu'elle  était  bru  de 
Noé,  et  Qu'elle  se  trouvait  avec  lui  dans  l'ar- 
che pendant  le  déluge  : 

OTf  yàp  xecTêxXûÇcTO  Ttétrpifii 

XiavifitoLi  xiç  àvàp  fiôvoç  fO^oxéu^roc  i'ktifBnj 
Vlorôaft)  ht  o*x''>  intfcXûtraÇ  xt^Cnoçi 

ToO  fih  iyw  vv/a^i},  xai  àf  alpMxoç  avroiî  iri^Oiiv, 
Tw  T«  7r/j6>T  cycvovTO,  xà  0  «^yara  naur  àirt^ii^Bfi, 
ils  T   àir'  ifiov  cxiftKToÇ  xéA    àhiOivoc    Trâvra    X«- 

[^ixOié  (1176). 

Le  même  auteur  se  dit  ensuite  disciple  de 
Jésus-Christ. 

T  oOv-x  âp  tiii-iç  xal  07i/iç  x/^tc-roio  ys^ifAnç 

(il75)  V.  Dicl.  de  la  Bible,  édil.  Migne,  art.  Si- 
bylles. 

(^^^^*) Siquidcm  cum  diliicrfitiir 

Miindus  aqiiis,  cum  vir  soins  probus  exsuperavit 
Quidam,  qucm  pcr  aqiins  vexitdomus  enila  silvis, 
Kt  pccmles,  cl  aves,  riirsum  implcrelur  ut  orbis, 
fcjiis  eço  iiurus,  ejus  ilem  de  sanguine  nala, 
r.ui  prima  accidenmt,  poslroma  ostcnsa  fucrunt. 
IJaclenus  orc  mco  vera  omnia  prodita  sunlo. 

{Traduction  de  Sebastien  Ciiateillon.   V.  fin 
du  livre  ni.) 

(4177)  Nos  igilur  san  la  Clirislî  de  stirpc  creali 
t^œlcsli,  nonieii  rellnemus  proximilatis, 
L.x'lili;«  momoreui  servantes  rçlligionem. 
(tin  du  viir  livre.) 


Mvnaxi^  cO^^ooOvqc  iniQpiQ9yibi}t  x«rt;i^»yriff (1 1T7). 

Au  v*  livre,  il  fait  l'histoire  du  règne  de 
tous  les  empereurs  romains  depuis  Auguste 
jusqu'à  Adrien»  qu'il  comble  d  éloges,  sans 
aucune  réserve;  nuis  il  ajoute  :  «  Trois  prin- 
ces posséderont  1  empire,  et  l'empire  restera 
au  troisième.  »£n  efifet,  Adrien acIoptaVérns, 
prince défîravé,  qui  mourutpresaueftassilAt^ 
et  ensuite  Antonin,  qui  lui  succéda. 

Il  s'arrête  là,  donnant  ainsi,  sans  le  vou- 
loir, la  date  du  temps  auquel  il  écrivait  cette 
rartie  de  son  livre,  c'est-à-dire  Fan  ISSde 
ère  chrétienne. 

Kflcc  f7r{  90c«  irecyôpcTTs,  YrcevcSo^c  xv«wo;^ftcrK, 
Kocè  ^c  90171  xX«âoc7c  xâè*  Ivo'rrac  «fcffrc  ««ne, 

dit-il  h  Adrien.  Après  quoi  il  ajoute  : 

' Tpiïi aplo'junfù  de  xplxoÇo-*^  xpocnio-ec  frccvniv(ltl8}. 

L'histoire  n'a  certes  pas  justifié  des  élog» 
si  absolus,  ce  qui  sudiraitseul  pour  montrer 
que  là  n'est  |)as  l'inspiration  divine. 

Si  nous  désirons  le  savoir  d'une  manière 
plus  positive  encore,  nous  n'avons  qu'à  sui- 
vre l'auteur  dans  la  description  qu  il  ftit, 
au  II*  livre,  de  la  ruine  définitive  del'n- 
nivers  avant  le  dernier  jugement  :  là  nous 
verrons,  non  pas  les  anges  de  TEvannle, 
apnarnfire  pour  conduire  les  flmes  an  tnbii^ 
nal  de  Dieu,  mais  les  génies  fantastiques 
de  la  gnose  et  de  la  cabale,  Era,  Eromid, 
Uriel,  Saniel,  Azaël;  mais  plus  particulière- 
ment le  grand  qénie  Uriel^  chargé  d*arracber 
les  âmes  du  milieu  des  décombres  de  ToDi- 
vers  écroulé  : 

'PulàfitvoÇ  Oxtpvok  fiiyvç  «Tyslof,  t vOv  fitàtha-^ 

Nous  trouverons  un  peu  plus  loin  Fidée 
toute  cabalistique  de  la  création  «l'Adim 
avec  de  la  terre  prise  aux  quatre  points  cf^ 
dinaux  du  monde,  aRn  que  ce  premier  hoinoe 
fût  l'abrégé  de  Tunivers,  ce  qui  d'ailleurs 
est  exprimé  par  le  telragrammaton^  c'est-à- 
dire  les  quatre  lettres  de  son  nom.  (fiy. 
l'art.  Cabale.) 

AvTÔC  î/i  Otoç  TcO  0  nkâvaÇ  Ttxper/pmpLfimTW  *AUfi 
Tov  TTflwTov  7rXaffOfvT«,  xai  ovvopa  Tzlnpimu.xm 
*Avxo\vny  Tf  ,^v9(y  TC,fiC99fE€|piavTt,xai  a/«rov(lMS). 

il  y  aurait  à  faire  sur  ce  recueil  uae  mai- 

(1178)  Atque  hsec,  cœruleis  sob  te  insiniieci- 

[Piffii 
Optime,  subque  tiiis  cxcellentissluie  mk 
Omnki  lempora  enml.  Très  rerun  sùm 

[tenetat. 
Omnibus  at  tandem  potietor  lertios  illt 

(Lîb.  V,  ab  init.) 

(1179)  Ingens  Ingcnti  Uriel  convulsa  ruina 
Pcrrumpel  genius  ;  perlugabresqne  figms 
Onincs  judicio  sislet   :   .    .  . 

(tlSO)Nimlruni  Dcus  is   linxit  tetragrannsUii 

[.4daii, 
Qui  primiis  fictiis  fuit,  et  oai  noiuine  cooplel 
Oiius,  Oceasus,  Austrum,  Borcamqnc  riçcîiteB. 


DFS  MIÎIAT 


?Di 


e  d'aulrps  rer»jan]iies  ot*  iiaNirv  à  lui 
rer  loulo  espèce  Oe  erédil  et  de  cun- 
I*;  elles   ressorliroJit  de  J'aiialjse  que 

allons  cndoiincT, 

vre  \'\  —Le  remoil  dos  vers  sibyllins 
nence  |inr  uo  long  fragment  conservé 
rhéo[ihile  d'Anlioclie,  qui  ne  présente 
os  ra|ïporis  a  ver:  lo  resle  de  TouvrAge. 
ule  sur  rnnilé  de  Dieu,  Ki  gmndeur  de 
ouvres,  rinanilé  des  idoles.  On  y  oper- 
lie  fréquentes  rérninisrence'^  du  livre  des 
m§i  et  de  la  dernière  partie  de  la  pro- 
ie d'Isaïe  depuis  le  xW  eJjajiilre.  L*i- 
Irie,  la  zoolalrie  et  particulièremenl 
liolatrie  étaient  dans  toute  leur  puis- 
!î,  lorsque  ce  morceau  de  poésie,  j^rave 
^estueyx,  fiiteomposé.  On  peut  (?î4;ale- 
^Villribuer  à  un  juif  et  h  un  chrétien, 
t  le  croirions  plutôt  sorti  de  la  main 
juif,  car  il  semble  dirigé  contre  le  mys- 
itc  Tincarnation,  on,  du  moins,  on  peut 
Dnient  l'interpréter  en  ee  sens  [1181), 
>rès  ce  bors-d'œuvre,  qui  peut  ce(>en- 
,  sou-i  do  certains  rapports,  servir  de 
ïcf,  lo  1"  livre  commence,  comme  tout 
le  épique  ou  didactique,  par  une  courte 
isition  et  une  invocation.  Puis  l'auteur 
>  en  matière  [lar  le  récit  de  la  création 
lOnde  suivant  la  Genèse.  Bien  n'y  man- 

Qt  le  fiai  /wj,  rti  rœuvre  distinrte  des 
ours,  ni  la  création  de  Hiomme  et  de  la 
ne,  lo  paradis  terrestre,  rinnoccnce,  la 
ition  par  le  serpent,  les  babits  de  feuîl- 
ie  figuier»  le  crescite  et  muUipUcamiiti^ 
antion  des  arts,  la  corruption  de  la  race 
ftine.  L'auteur  partage  la  période  anié- 
rienne  en  cinq  âges,  ]»uis  il  trace  lliis- 
>du  déluge  avec  les  mômes  détails  que 
e  et  souvent  dans  les  niémes  termes. 
lis  déjh  le  cabalisteafiparait  :  il  f>ropose 
m  de  Dieu  dans  une  énigme  cabalisti- 
(1182)  du  genre  lo  plus  savant,  ajirès 
r  toutefois  rappelé  préalablement  ÏEyo 

qui  #wm,  qui  ne  devait  ôtre  prononcé 
quinze  siècles  de  là,  .^ur  le  mont  Ho- 
Nous  verrons  bien  d  autres  anachronis- 
de  cette  espèce. 

lé  fait  un  sermon  aux  hommes  de  son 
ts,  ne  les  convertit  [ias.  Il  entre  dans 
be  avec  les  animaux:  les  cataractes  des 
K  et  les  fontaines  du  grand  abîme  sont 
orlcs.  Ponde  élève  rarcbe,  tout  périt.  A 
Il  du  déluge,  Noé  envoie  la  colombe, 

le  corbeau,  (|ui  ne  revient  point,  1^ 
ï  se  découvre,  Tarche  s  arrête  sur  la 
I  de  TAraral,  eu  Pbrygie,  et  non  en  Ar- 

Awro^ivisî,  ot^iWiTHÇ  , 

^KZ  X^tiraf  91  Tot  ).otnà,  xsci  thiit  oift^vu  T(k  TTfVTt. 
^Tû^  îravroff  ^'  «ptôfiov  cxaTcvrct^cf  thi  iiç  ôxtcî». 


UiénK*.  Lan -en-ciel  se  fait  voir  dans  les 
nuages»  le  pacte  se  cotn  lut.  LesTilans  nais- 
sent, ils  l'uiit  la  guerre  au  cieU 

1^  Tout-Puissant  les  engloutira  sous  les 
tliits  de  la  mer;  une  partie  de  Tunivers  sera 
ile  nouveau  submergée» mais  la  race  humaine 
ne  (lénra  j»ai  dans  un  second  déluge. 

Après  cette  réminiscence  du  déluge  de 
Dcucalion,  et  nous  verrons  ainsi  reparahro 
h  chaque  instant  les  souvenirs  de  la  fable. 
Fauteur  passe  sans  autre  transition  au  Mes- 
sie, réparateur  du  péché.  Il  désigne  son 
nom  de  Jésus  par  la  valeur  des  lettres  dont 
il  sera  composé  (1183)»  écrit  en  toutes  let- 
tres le  surnom  de  Christ,  parle  de  Tadora- 
tion  ÛQs  mages,  indique  les  trois  présents 
qu*ils  apporteront  au  nouveau-né,  désigne 
le  précurseur  dans  les  mèn»es  termes  qui- 
saie  (1184),  mentionne  sa  décollation  parllé- 
rode,  et  le  talent  chorégraphique  d'Héro- 
diade,  dont  la  tète  de  Jean-Ba[)tiste  devient 
le  (iri^.  Il  raconte  la  fuite  du  Sauveur  en 
Egy|»le,  dénondire  |ïrcsqne  tous  ses  mira- 
cles, et  termine  |>ar  un  récit  détaillé  de  sa 
passion»  Telle  e>t  l'analyse  du  premier  li- 
vre, ou  plntiVt  ilu  premier  cbant,  qui  con- 
tient environ  quatre  cents  vers. 

Si  tout  cela  est  inspiré,  il  l^^ut  convenir 
que  les  calialistcs  possèdent  seuls  la  sap:^sse; 
et,  en  outre,  que  les  (TOpbèles  juifs  n'y  en- 
tendirent jamais  rien;  que  David,  Isaie,  Jé- 
réïiiie  et  Daniel  lui-même  no  recueilliient 
que  des  bribes. 

Livre  IL  —  Dès  le  commencement  du 
deuxième  livre,  l*auteur  s  enthousiasme  à 
froid,  [tour  [varier  en  quelques  vers  de  la 
divinité  qui  ropprime,  qui  le  force  h  |»ro- 
phétiser.  Puis  il  annonce  cti  un  langage  plus 
redondant  que  |>Ofupeux  une  multitude  de 
maux  qui  doivent  fondre  sur  Thunianilé  in- 
fortunée, et  durer  un  espace  de  mille  ans. 
Jamais  on  ne  vit  filus  riilie  collection  d© 
douleurs  et  de  calamités,  l\omQ,qiti€»las$is€ 
sur  sept  coltines^  en  frémira,  Tunivers  sera 
défKHudé  ;  c*est  h  peine  si  les  vestiges  hu- 
mains apparaîtront  encore  de  ça  et  de  là 
iiu[»riniéssnr  la  lerre. 

Mais  la  race  biimaine  ne  périra  pas;  ces 
maux  n'étaient  que  le  i^^élude  du  règne 
lieuieux  da  Messie,  dont  le  signe  appa- 
raîtra glorieux  au  firniaïuent.  Le  uuéiQ 
décrit  ici  les  félicités  temporelles  de  co 
reçue  f>romis  par  les  millénaires.  On  le 
voit,  nenis  avons  alfaire  à  un  hérétique. 
Malheureuse  sibylle,  quel  est  donc  Tespril 
qui  vous  insidraît? 

(11^3)  Ai  rirt  ■/««  fitytàûtit  Qvi^  tratf  àvOj&alntotfl^iv 
Atirchiy  àyyt'fiiV  «ptOuoi»  <V  'iî.çtv  é^ov^mitVâj. 


y^9^tn^ 


rar.itfÇ, 


995 


sut 


mCTlUNNAHllî: 


SiB 


Mais  ce  rè*^m  Ut^nrain  (i\nvn;  h*  gciiro 
humain  relourntNii  h  se^  nrinti's  vi  à  ses 
maux.  Alors  l'Aiîtet  hriî^l  a|»ii»raUnt,  il  flc* 
l'omplira  des  siynrs  et  dis  prodifjvn  Ju^iiudM 
point  de  séduire  1rs  élus  eux-nn^mt'^^  $iî 
était  possible  (1185).  11  rtHinir/i  lt'.4  lUnrm 
tribus  d'Israël  (lis]»ers(M's  [m-  Unil  l'univers 
comme  elles  le  furent  par  le  glaive  des  Assy- 
riensj  et  fondera  un  nouvel  empire,  mais  de 
peu  de  durée.  Alors  bienheureux  les  servi- 
teurs que  le  Seiyneur  trouvera  vigilants.  Que 
personne  ne  s'endorme,  car  nul  ne  peut  sa- 
voir s'il  viendra  le  matin  ou  le  soir^  ou  bien 
au  milieu  du  jour  (1186). 

Bientôt  Elle  apparaîtra.  Alors  les  douleurs 
seront  si  grandes,  (ju'on  n'en  aura  jamais  vu 
de  pareilles  depuis  le  commencement  du 
mon'de;  niallicur  à  l'univers,  matteiir  auj: 
femmes  grosses  ou  nourrices.  A  ces  souvenirs 
empruntés  à  riîivangile,  sur^'ède  une  pein- 
ture de  la  destruction  de  l'univers,  em|>run- 
lée  elle-môme  à  toutes  les  proj^héties  du 
Nouveau  Testament;  de  sorte  que,  si  l'au- 
teur du  recueil  n'est  pas  un  plagiaire,  c'est 
le  Nouveau  Testament  lui-même  qui  est  un 
plagiat  continuel. 

El  si  quelqu'un,  pour  éviter  cette  consé- 
quence, s  avisait  de  fuélendre  gu  il  n'y  a 
point  de  plagiat,  mais  une  ré|)etilion  des 
mômes  prophéties,  nous  ]>ourrions  lui  de- 
mander si  les  souvenirs  évoqués  do  la  cabale 
et  de  la  mythologie  sont  aussi  des  pro|)hé- 
lies;  car  le  tableau  est  une  véritable  macé- 
doine, dans  laquelle  on  trouve  des  titans, 
des  géants,  des  génies,  des  mots  cabalis- 
tiques, les  parques  et  l'ange  Uriel,  en  com- 
pagnie de  Moïse,  Abraham,  Isaac,  Jacob, 
Daniel,  Elie  et  Habacnc. 

Suit  un  autre  tableau  dans  lequel  sont 
désignés  tous  les  crimes  imaginables,  tels 
qu'ils  paraîtront  devant  le  Juge  suprême, 
et  par  0|)position  les  félicités  réservées  h  la 
vertu,  il  y  a  dans  tout  cela  beaucoup  plus 
d'imagination  que  de  doctrine.  Le  tout  se 
termine  par  une  confession  publique  de  la 
sibylle,  confession  aussi  étrange  que  hon- 
teuse, et  que  nous  n'osons  reproduire  en 
français  (1187).  ' 

Ce  second  (  liant  se  termine  par  un  mor- 
ceau détaché,  dans  lequel  la  sibylle  parle  de 
l'unité  de  Dieu,  de  la  création,  et  en  parti- 
culier de  la  création  de  l'homme,  de  l'inanité 
«les  idolo.<,  de  l'avarice,  de  la  naissance  du 
Christ  ajîrès  la  conquête  de  rEgyf)tn  par  les 
llomains,  et  enlin  des  malheurs  qu'elle  va 

(1185)  K«c  D£)ia;  jgÇfi,  -/AÎo-/)uara  Trô).).«  Trotqo'st 

AvQpfoTeoiç'  TOTi  ^'  ô^coiv  àTroyarâo'Tao'cç  àvSpûy 
Ex).£îtTwv,7rtaTwrf  tc,  Itri^ctTin  tc  yivnzat, 
TovTwv  «3'  éC/j«iwv,  3icvô;  5*  ujtoîç  y^ùo;  «Çst. 

Siirpcnl  ciiini  pseiidochrisli,  et  psciidoproplielae  : 
et  ilubiiiil  si^îiia  magna,  et  prodigia,  ila  ut  in  eiro- 
rcni  indiicai.lnr,  si  licii  polest  eliani electi.  a/a///i. 
XXIV,  24.) 

(WSayUjAÛTiupîç  OtpuTztr/Tiç^ÔTOM;  îkOùv  ècy^vTTVivvTaç 
K'jcoi  6  StVTtôtitav'  TOI  8'  iypinyopBrj  âTravTf;-, 
IIkvtoti  irpovBor/xovrtç  àxoifxviTOc;  §^Uf'/pti9t¥. 

Beat!  servi  illi,  quos  cuni  veneril  Doininus  lovenerit 


oTinoncer  avec  plus  de  détail  dans  le  lino 

Livre  m.  —  Le  troisième  livre,  beaucoup 
pins  long  que  ceux  oui  précèdent*  secom- 
pi>5C  d'un  grand  nomnre  de  piècesdétaehée.s 
aussi  mal  rajustées  que  mal  coordonnées, 
dr>iii  |>lusieurs  n'ont,  ni  commencement  ni 
On.  11  y  a  de  toutes  choses,  excepté  de  li 
chronologie  et  un  ordre  logique.  La  sibylle 
commence  ainsi  :  «  Après  le  règne  des  ci^- 
sars,  et  dans  la  suite  des  ans,  viendra  le 
rèçne  de  fiélias  (de  l'Antéchrist  sansdOQte)i 

3ui  renversera  les  sommets  des  montagnes, 
asséchera  les  mers,  éteindra  la  lumière  Ih 
soleil;  de  la  lune  et  des  astres,  et  opéren 
une  multitude  d'autres  miracles  aux  jepi 
des  mortels  étonnés;  mais  ce  seront  autaot 
de  faux  miracles.  »  De  faux  miracles!  votu 
êtes  bien  diflicile,  ô  divine  sibylle  :  que 
faudrait-il  donc  faire  pour  que  vous  j  re- 
connussiez de  véritables  miracles? 
Mais  Délias  tombera,  sa  domination  n'ann 

au'un  temps  ;  après  elle  s'établira  le  règne 
e  la  femme,  d'une  veuve,  qui  prend» 
l'or,  l'argent,  tous  les  métaux  précieux  et 
les  richesses  de  l'univers,  et  jettera  tout 
dans  la  mer.  Puis  les  cieux  se  rouleront 
comme  un  livre,les  éléments  se  confondront, 
et  le  mande  Gnira. 

Ceitendant,  revenons  h  la  tour  de  Babel, 
que  les  enfants  de  Noé  élevèrent  dans  les 
plaines  de  l'Assvrie.  De  Babel  vint  le  non 
de  Babylone,  le  plus  ancien  empire  du 
monde.  C'était  alors  le  dixième  flge  de  l'ii* 
ni  vers,  pendant  lequel  régnèrent  Saturne, 
Titan  et  Jaiihet,  nés  do  1  union  conjugale 
du  Ciel  et  de  la  Terre.  Ici  l'auteur  raconle 
h  ses  lecteurs  toute  l'histoire,  si  véritable, 
des  infortunes  de  Saturne,  de  sa  diTiM 
lignée,  des  fraudes  de  Khée,  de  la  guen* 
des  Tiians,  et  du  partage  de  lunivers  enlre 
Jupiter,  Nnjtune  et  Pluton.  La  mythologid 
ne  saurait  dire  ni  plus  ni  mieux. 

Ensuite,  longtemps  après  ces  événeroeols, 
naquirent  les  empires  d'Egypte,  de  Perse,  fc 
Médie,  d'Ethiopie,  d'AsSyrie,  de  .Macédoine, 
le  second  empire  d'Egypte,  et  enfin  Feoipire 
Romain.  C'est  alors  que  la  sibylle  se  sentit 
divinement  inspirée  de  révéler  aux  nioitels 
les  destinées  du  monde. 

Qu'on  le  sache  donc,  l'avenir  recèle  dans 
ses  flancs  le  royaume  de  Salomon,  qui  com- 
prendra la  Phénicie,  l'Asie,  la  Perse,  ta 
Phrygie,  la  Pamphilie,  la  Carie,  la  Mysiert 
la  Lydie.  Après  celui-ci  s'élèvera  l'empirt 

vigilantes.  (Luc.  xii,  57.) 

Vigiialc  <Tgo,  nescitis  cnini  qiiando  doniiBiisit> 
nnis  veniat  :  soro,  an  ntedia  nocte,  au  galli  caaMf 
an  niane.  (Marc,  xiii,  5G.) 

(1187)  aI,  ^^^'Jyy  hàrt^  xi  ysvintTOfiui  iqu«tc  tû^i; 

^AyO'  &JV  t)  Sûffyjiwv  ye  TtovnvauévQ  ntfi  ir»Ti» 

'A)^«   xai  èv  iJLt)ûOpfH(TLv  kfioïç   7roi/uftftaafii«C 

Aevoucvovc  à7r/x)4cTa,  t«3'  i/voua  rpô^f»tct$«» 

•l»Oay.i  00  lit  xvvwTTtv,  ccvoiidia  npivittoon. 


m 


DES  MllUCLES 


fSffï 


008 


5raiitl  iTiipiri»  s.ins  nom,  <]iïc*  iioIk* 
ileur  ('rend  |ioar  ri'ïiijMre  nmiaiiu 
psseiul»!^  inviucouji  plus  h  rchii 
iciilcs  ;  puis  eiiliii   rcïnjiire  eliré- 

Sirogratlons  jusqu'à  la  guerre  «les 

éprenons  la  suite  des  évenemeut.^» 

e  riigyple  avec  Moïso,  aecoiupa- 

iu  |iieij  il»  Siiiaï,  relatons  les  i>ro- 

|*îl  fait  h  son  neuj>le,suivoîiSLelui- 

la  captivilé  de  soixanie-dix  uns, 

retour,  aidons-lui  h  reconstruire 

^le*    Puis    recueil lorïs    toutes   les 

i  d'Isaîe,  tle  Jéréuiie,  d'Kzerhiel, 

I  et  des  autres  |iro|dièU\s  contre 

>  rEgy[ile,  <io^  ei  Maj^oLç,  lus  peu- 

'Occideut;  [parlons  de  ra|ifrarilion 

lèle,  de  la  destrn<  tiou  d'urn^  don- 

rilles  en  Asie  par  nn  trernblunient 

;»cn liant  le  rèj^ne  d'Autonin,  d'au- 

rope.  Prédisons  h  UoniP»?!  Samos, 

Sni\ rne,  um*  ruiuo  totale;  |uiisà 

riiurojiê  dï*s  f/di filés  et  des  luanx 

!S;  sautons  une  page  indéchill'raldo 

ver  à  îa  guerre  de  Troie,  h  This- 

belie  Hélène  qui  eu  fut  i^uise» 

»e  Homère,  qui  les  ehanlera  Tune 

on   empruntant   les   vers   do   la 


Ivoir  Iraré  rapidement  rhisloircde 
I  d e  Tro  i  e ,  ro  { >  re  n  ri  1 1  s  le  eo  u  r s  de 
àirlions  rnnlre  lllïode»  Samos , 
nialie»  l.aoEjirée,  la  €ain|'anie,  la 
rénédos,  la  Phé[îicie,  la  Crète,  la 
Mais  plutôt  reprenons  haleine»  au 
I  cette  course  au  t-lorher  h  travers 

H Nous  nous   retrouvons  taie  à 

[Gog  et  Majj[og*  Passons  leur  liis- 
iquelle  notre  sibylle  n'entend  rien, 
m  parler  des  iualhenrs  dont  la 
i  menacée,   de  l'état  llorissant  du 

fcîf  àfirès  son  retour  do  eajUivilé, 
IX  que  lui  préjiare  Anliocluis-li[u- 
lent  ensuite  une  lon^zue  et  assez 
le  narration  de  tons  les  malliours 
konde  [laïeu  était  nienacé,  oo  qui 
tih  accomplis  en  (mrlte  ;  puis  un 
Aaîtléde  toutes  les  félicités  tcni- 
|ue  TEglise  chrétienne  était  desli- 
mdre  sur  l'univers, 
eau  se  termine  par  une  di/.aine  fie 
là  dans  Tinlention  évidente  de 
|laiv"  éi^logue  <!e  Virgile,  el  de 
îrc  à  un  ciiq»rnut  de  la  (^arl  do 
6le  (1188),  tandis  que  c'est  le  con- 

jDaladroite  sihylle»    qui   établit 
"inéalogie,  cl  qui  part  de  Bal))- 

roi  î  <»f)n)<ri£,  v©t  5'  to-cttcci  «4»wT«v^^û*f « 
U  \\»^ni  Tf  îtai  «r^vr^  ovflffcv  «tftA^f  (?ovT»t 

...        .         f'^''- 


lone  avee  No6  lionr  traverser  la  (irèci»  ta 

s'arrAter  à  Eryllnér,  n  a  pas  nit'^mo  resnnl 
do  (tarler  de  Cuuies,  où  lo  poète  avait  placé 
celle  dont  îl  fait  ntcidion  danîs  ses  vers. 
Ainsi  se  termine  !e  ur  chant. 

Livre  iv,  —  I>ç  coiuniencemerU  <Ia  livre 
suivant  est  la  tue  i  lieu ied(*  toutes  les  |>rcuves 
que  celle-ci  n'est  pas  niômc  ri^'rythrée  :  car 
elle  médit  il' Apollon  qui»  selon  ellu,  ne  dil 
(pie  des  mensonges  el  n'rsl  qu'un  faut  dieu; 
tandis  que  la  véritable  Krythrée  tenait  d*A- 
jirïllon  hii-mén»e  son  inspiration  profdié- 
tiipie  et  en  avait  reçu  la  protuesse  de  ne  ja- 
niais  mourir;  ce  qui  faillit  saicomplir,  ptiis- 
qu*elle  vé(  ut  [tlus  **îe  mille  ans. 

Le  quatrième  livre  contient  fresque  au 
tant  de  moralités  aue  (Thistrure.  Kn  tant  qm» 
pro[jhélie,  il  préclit  de  nouveau  Teininrr 
d'Assyri*!^,  reux  de  Médie  et  de  Perse;  la 
ruine'  rie  1  Ef?y|»te,  Tinvasion  de  \n  Grèce 
par  Xerxès.ll  annonce  la  [>remière  érn^rtion 
du  Vésuve  et  Fengloutissement  fie  Pomnéi  ; 
les  conquêtes  d'Alexandre,  celles  do  la  répu- 
blique romaine,  les  frénésies  de  Néron,  la 
conqnôte  de  la  Judée  par  Titus,  les  jurandes 
guerres  des  Uouiains  en  Asie  et  la  lin  du 
monde. 

Mais  c'est  beaucoup,  c'est  tron  ntuis  ar- 
réter  peut-être  sur  nn  ouvrage  «le  cette  va* 
leur  :  le  lecteur  doit  avoir  mainlenar.t  Ihô 
son  ju (Renient,  Nous  passerons  donc  avec 
plus  «le  rapidité  sur  les  livres  suivants. 

Livre  v.  —  A[>rès  avoir  parlé  d'Alexandre 
el  des  ruines  de  Trfdc,  Taule  ur,  dès  le 
commencement  du  cinftuièu:e  livre,  trace 
l'histoire  des  enifsercurs  romains  de|  uis  Ae- 
gusle  jusqu'à  Adrien,  en  désignant  chacun 
d'eux  i>ar  la  valeur  cabali>tique  de  sou  norri. 
Puis  elle  se  dil  sœur  d'Isis  et  part  de  là  pour 
i*elomber  de  tout  le  [joids  de  ses  fur^èbres 
prédictions  contre  l'Kgy|Heel  son  idolâtrie* 
et  faire  en  Asie  et  en  Afrique  une  excursion 
qui  contient  les  détails  lies  faits  déjh  acconi- 
plis,  sinon  des  vues  d'avenir.  Elle  s'en  |  ermcl 
ïjne  contre  Rome,  fjue  l'avenir  n'a  |  o^nl 
justifiée  :  Home  flevart  être  rasée,  el  demou- 
rer  à  tout  jamais  déserte. 

Nous  avions  bien  deviné  que  cclîc  sibylle 
n'était  pas  !a  Cuméenne,  car  elle  en  dil  beau- 
coup de  mal»  el  [>rédil  un  triste  sort  5  Cunies 
et  à  son  fameux  oracle  (tl89).  Nous  ne  la 
suivrons  pas  dans  ?a  einfpiième  nu  sixième» 
excursion  h  travers  le  monde;  il  n'esl  hislo 
rien  ni  géoi<raplie  qui  le  puisse  sans  se 
mettre  hors  d'haleine.  Nous  avons  seulemeiïl 
remarqtié  (pi'elleen  veut  beaucoup  à  Néron 
el  à  Ions  ceux  qui  se  sont  souillés  par  it 
jiersécuUon  coalre  les  chrétiens.  Déjh  nous 
la  soupi;onniuns  d'Être  millénaire;  nous  lui 

Kai  fiptfitf^i  îjsâiîîOVTCf  «pot  irfiçt  xoiJurio^*)VT«t* 
K'  eux   tt3ixK]G-ùva-cV|    x'^^ip  yi/»   xv^iûv    itx^tix 

[in'  avTO>,% 
(H89)  Ku/^îï  ^  »  ttwpa  ^t  v^fta^c  x^U  &iofrvrvTT  i** 

*AUà  fit^n  vïjf/iot  îv  VAuaG-t  xyur^ofo-u 

KctC  TOT*  OV  I?  V«"tV    0/AOV    ««JférijTtt  ^^/TfC* 


ÎW9 


SIB 


UtCTIOlSNAmË 


SIB 


im 


avons  vu  faire  ses  preuves  thiïis  l^i  s<:iente 
cabalistique;  et  de  plus»  dans  lout  te  cours 
de  ce  chapitre,  elle  se  montre  non  moins 
docte  en  astrologie,  et  c'esi  Diémo  par  une 
élude  astrologique  qu'elle  letcnuine  (1190). 

Livre  vi.  —  Le  sixième  chant  se  ronipose 
de  quelques  vers  seulement  ;  ils  contiennent 
le  récit  de  plusieurs  circonstances  de  la 
passion  du  Christ  et  de  la  ruine  de  Jéru- 
salem. 

Livre  vu.  —  Le  septième  contient  une 
nouvelle  excursion  à  travers  le  monde  et 
les  siècles.  L*auteur  devine  juste  pour  le 
passé,  mais  il  n'en  est  ^)as  de  même  de  Ta- 
venir  :  par  exemple,  la  Gaule  devait  se  cou- 
vrir de  sables  aussi  arides  que  ceux  des  dé- 
serts de  la  Libye,  et  ne  plus  iamais  produire 
un  brin  d'herbe  ni  un  épi  (1191).  Il  se  ter- 
mine par  une  peinture  des  félicités  tempo- 
relles que  le  christianisme  promettait  au 
monde,  et  une  confession  publique  de  la 
sibylle  qui  demande  d'être  lapidée  en  ex- 
piation de  ses  crimes. 

Si  la  confession  est  vraie,  la  lapidation 
était  en  effet  méritée  (1192).  Le  but  de  lau- 
teur* parait  avoir  été  de  rendre  la  sibylle 
méprisable  aux  yeux  même  des  païens,  tout 
en  se  servant  de  ses  prétendus  oracles  pour 
appuyer  les  vérités  du  christianisme.  Ce 
serait  une  grande  question  de  savoir  s'il  y 
réussit  et  si  ses  travaux  eurent  quelque  re- 
tentissement. 

Livre  viii.  —  Le  dernier  chant  est  un  des 
plus  longs,  le  mieux  rempli  et  le  mieux  or- 
donné. Après  avoir  repris  l'histoire  du  genre 
humain  à  la  tour  de  Babel,  l'auteur  dépeint 
en  assez  beaux  vers  les  grandeurs  de  Home 
et  son  insatiable  cupidité.  Il  lui  annonce 
ensuite  une  ruine  totale,  en  punition  de  ses 
crimes,  et  en  particulier  de  son  idolâtrie.  11 
dépeint  les  règnes  d'Adrien,  de  Tibère,  do 
Néron,  la  parcimonie  du  second  et  les  pro- 
digalités du  dernier.  Il  cite  les  tyrans  et  les 
pécheurs  au  tribunal  de  Dieu,  adresse  une 
longue  et  véhémente  apostrophe  à  la  superbe 
et  cruelle  dominatrice  du  genre  humain,  dont 
la  puissance  sera  réduite  à  rien  devant  le 
bras  vengeur  du  Très-Haut.  Il  met  sous 
forme  de  prophétie  les  événements  accom- 
plis depuis  deux  siècles  en  Europe  et  en 
Asie  par  les  armes  romaines.  Il  se  complaît 
surtout  à  décrire  la  ruine  de  Borne  qu'il 
entrevoit  ou  qu'il  désire  ;  il  la  i)lace  a  ta 

(1190)  Nous  Dévouions  pas  en  terminer  nous- 
méme  Taperçu,  sans  faire  remarquer  que  la  sibylle, 
dans  un  moment  de  distraction,  avoue  qu'elle  a  été 
témoin  du  second  incendie  du  temple  de  Vesia  ;  or 
cet  événement  s'accomplit,  au  rapport  d'Euzèbe, 
pendant  le  règne  de  Commode  : 

Ex$tincta  e$t  hthic  œde$  peramabitis  olim, 

Tiim,  cum  prœcipitem  flamma  superante  ,$ecundam 

Yidi  (abentem  manibus  crudelibus  œdem, 

{Trad.  Seb!  Castal.) 

Quelques  é<rrivaîns  ont  fait  Tapplication  de  ces  vers 
à  rincendie  du  temple  de  Jéruialem  ;  mais  ce  qui 
précède  indique  si  bien  la  ville  de  Rome,  qu'il  est 
surprenant  qu'on  s'y  soit  laissé  tromper. 


neuf  cbnt  quarante-huitième  année  depuis 
së  fundation  (1193).  C'est  à  ce  prix  smile- 
nienl  que  le  christianisme  pourra  sMmpho- 
ter  dans  le  monde.  Ici  vient  se  placer  tout 
nniti Tellement  lacrostiche  que  nous  avons 
nié  précédemment. 

La  9kS*  année  de  Rome  tombe  à  Tan  195 
de  l'ère  chrétienne,  époque  d'anarchie  mili- 
taire, pendant  laquelle  Rome  fut  sans]  doala 
tiraillée  dans  des  sens  divers  par  les  diSé- 
rentes  factions,  mais  pendant  laçiuelle  stm 
existence  ne  fut  aucunement  mise  en  diD- 
ger.  L'auteur  vit  peut-être  la  Yanité  de  st 
prédiction.  Il  n  en  faudrait  pas  beaocoip 
comme  celle-là  pour  discréditer  on  orade, 
et  surtoiit  une  cause  qui  s'appuierait  sardi 
tels  moyens.  Les  anciens  oracles  éUioM 
plus  habiles,  car,  s'ils  ^n'apprenaient  riea 
aux  consultants,  du  moins  on  ne  les  praïul 
pas  en  défaut. 

Le, chant  se  termine  par  des  considération 
eénéVales  sur  la  véritable  religion  et  Pida- 
lâtrie,  et  principalement  par  un  r^it  kai 
et  détaillé  de  la  vie  de  Jésus-Chrisif  rat  des 
siècles^  depuù  rannoneialion  faite  parC§np 
Gabriel  à  (a  fierge  Marie  jusqu'au  moment 
de  son  ascension  dans  les  cieux.  Les  nria- 
cipales  circonstances  de  ses  miracles,  de  a 
passion  et  de  sa  résurrection  s*y  trouvent 
minutieusement  exposées,  le  tout  sous  fora» 
de  prophétie.  «  £t  nous,  s'écrie,  en  termi- 
nant, la  sibylle,  nous  qui  sommes  issus  de 
la  sainte  et  céleste  lignée  du  Christ,  mon- 
trons-nous toujours  dignes  de  notre  origtat 
et  conservons  ))récieuscment  notre  belle 
religion.» 

Cette  fm  peut  être  très -poétique,  mus 
elle  n'est  pas  habile  de  la  part  de  celui  qri 
feint  pendant  huit  chants,  d*ètre  une  si- 
bylle des  premiers  siècles  du  monde. 

La  plupart  des  vers  sibvllins  cités  par  iei 
Pères,  se  trouvent  encadrés  dans  ces  bail 
chants,  mais  il  en  reste  aussi  un  certM 
nombre,  recueillis  par  Lactance,  qui  B^ 
sont  pas  relatés.  Le  collecteur  ne  ni 
connaissait  pas  sans  doute  ;  on  sait  eoB* 
bien  alors  les  livres  étaient  peu  ré- 
pandus. 

Parmi  ceux-ci,  il  en  est  trois  seuleflMl 
qui  contiennent  une  vue  de  l'avenir,  etqii 
peuvent  recevoir  leur  application  dans  ta 
j^assion  du  Sauveur,  et  encore  Lactance  M 
les  attribue  pas  à  la  sibylle,  mais  à  Toride 


(1191)  KÛ.Ttyvn  TC  $i  ffôv  xcrr*  o^oç,   napà  Zvt^um 

[Skwm 

T«f*;ioç  oXïj  x«>><^((  «■«  |5aWç,  ^pov  oùicm  tout 
Où  arâ^vv,  où  jSorccvaç*  ironwpiifioç  tavfM 

[Ml 
ÂÛ2,  yf^jfjLeàsQtç  de  Trag^uvouivq  ifvvxituttÇf 
A(k>6i9v  jxTto-cif,  lâv  oOx  honvaç  i/œyn. 

(1  I9i)  Mvjoca  fxh  ftot  Xcxrpac,  yâfioç  d*  Mtiç  ifà^h 
nâo-e  $'  iyù  TravcrTrvcTOc'imoyayov  Syftm  ifiS»* 
Acuousvov;  Kitiiùxfaaj  wd  h  irpofftoXsvot»  i  ' 
''ixsXov  dç  ocOXûva,  dcoû  fort»  oùx  i*  '  '~ 


M 193)  T/)ftç  5f  xptrixoaiwç  xal^  rcvo-ct/MuovrK  au  •«• 
Mot/sa,  |3ig(Ço//cv«2  tsov  ovvofMt  7r>«^6tmff«. 


SIB 


DES  MlHACl.BS. 


sm 


lOOi 


el  les  dil  posléricurs  à  ta  pûs>iou  : 

lest  mXôiri^ot  rrix/inv  Kvîr^ncri  ti><£vt4v. 

dire  niniiilerktnt  noire  opinion  sur  le 
que  itoiis  venons  \)e  |*arconrir,  nous 
n  fïu'il  e>l  forini**  (te  morreaux  re- 
çà  et  15,  ayant  rours  [virmi  les  ctiré- 
imposés  un  lant  soit  [leu  par  tout  le 
mélangés  de  Fiiistoire  (les  événe- 
(lëjà  accomplis,  des  propliélies  jn- 
^  des  bouvenirs  de  TEv^nigilect  peut- 
D  eorUin  nombre  d'oracles,  sibyllins 
dont  Ic-s  uns  étaient  antérieurs  au 
israe,  mais  arcommodabies  à  sa 
,  et  les  autres  postérieurs,  Eusèbe, 
lin,  Laelance  nous  fournissent  !a 
ue  les  oracles  consultés  sur  le  fait  du 
lisuie,  donnèrent  souvent  des  répon- 
e  eonlirmaient  au  fond,  quoique  Tin- 
i  la  forme  lui  fussent  (lostiles.  Ces 
il  même  usé  de  ces  oracles  comme 
imonstralion  dogmatique* 
se  travail  des  inlelligeni'es,  tournées 
Ad  autre  vers  ladiscussion,,  la  bonne 
[>U5  ne  disons  pas  ceci  des  Pères  do 
la  bonne  ffu  n'était  (tas  toujours 
iour  règle,  Jl  sufTisait  d'avoir  raison, 
iusophes  païens  et  les  prêtres  s'iiigé- 
à  restaurer  rantitnie  éditico  crou- 
joules  parts;  les  cnrétiens,  s'empa- 
moyens  de  îeurs  adversaires,  leur 
nt,  en  les  encadrant  habilement  ou 
lérant,  leurs  pro]>res  oracles  qui  les 
latent,  et  que  ceui-ci  étaient  cepen* 
gés  de  reconnaître,  soit  pour  le  fond, 
I*  la  forme.  C'est  cet  artifice  dont  nous 
tout  à  l'heure  que  Celse  se  plai- 
n'accusait  pas  les  chrétiens  d'in- 
cs  oracles,  mais  d^allérer  ceux  qu'ils 
ent  en  preuve. 

qui  nous  fait  croire  que  les  oracles 
!  ne  sont  pas  un  travail  continu,  le 
ne  seule  pensée,  ce  sont  les  fré- 
tours  sur  le  môme  objet,  la  répé- 
es  mômes  prophéties  de  livre  en 
te  le  seul  changement  des  mots. 
t  doit  en  ôtre  multiple;  ou  bien  ce 
lant  de  traductions  d'une  môme 
faites  en  des  lieux  difîércnts,  et 
rap[)rocbées,  mais  non  fondues  en- 
C'est  ainsi  que  rOlym[ie  s'était  peu- 
le  multitude  de  dieux  ditrérents,  qui 
tous  se  raf^porterii  une  douzaine 
et  qui  étaient  les  mÔrnes  au  corn- 
lent. 

ivail  du  premier  éditeur  des  vers 
;  nous  semble  donc  s'être  borné  à 
[mis  à  unir  j^ar  des  baisons  plus  ou 
ureuses  toutce  qu'il  avait  pu  trouver, 
cet  examen,  nous  en  sommes  lou- 
ons demander  s'il  y  eut  jamais  des 
et  quelle  est  la  provenance  des  vers 
1  si  fameux  dans  le  monde  romain 
|)S  de  la  naissance  du  christianisme. 
Hirs  écrivains  ont  essayé  de  déter- 


muier  J  Age  elia  patrie  de  chacune  ues  pièces 
de  rap[^orl  dont  se  t  om[>ose  le  recueil  que 
nous  iH)sséduns  ;  mais,  il  tant  bien  en  con- 
venir, leurs  conjectures  ne  sont  cas  éga- 
lement satisfaisantes  et  se  détruisent  sou- 
vent les  unes  les  autres. 

Chose  élrang»,  les  partisans  des  vers  Si- 
byllins commencent  tous  par  lancer  les  plus 
gros  anathèmes  contre  ceux  qui  ne  parta- 
gent pas  leur  manière  de  voir,  sous  prétexta 
de  venger  l'honneurde  l'Eglise  etdcs  Pères, 
qu^ux  seuls  engagent  dans  la  qtiestion; 
puis,  lorsque  le  moment  arrive  de  discuter 
soit  le  recueil,  soit  les  fragments  cités  par 
les  Pères,  tous  conviennent  que  ce  n'est  que 
du  fucus,  et  que  les  Pères  ont  été  la  dupe 
d'oracles  inventés  h  diverses  époques,  les 
uns  par  les  Juifs,  les  autres  par  les  néopla- 
toniciens d'Alexandrie;  de  sorte  que  la  dis- 
cussion roule  tout  entière  sur  un  mythe» 
moins  que  cela,sur  un  mot  n'exi^rimant  rien 
d'ostensible  ou  de  saisissable. 

Voici  les  conclusions  auxquelles  est  arrifô 
un  des  derniers  défenseurs  des  vers  sibvl- 
lins  (119i)*  V  Le  lu*  livre  et  rintroduciion 
ont  été  sufiposés  par  les  Juifs  d'Alexan<lrie 
l'an  163  avant  l'ère  vulgaire.  Ce  que  l'auteur 
ap(ielle  ici  du  nom  d^introduciion  est  un 
fragment  détaché  qui  traite  des  persécutions 
de  rAnlechrist  et  des  derniers  jours  du 
monde.  L'auteur  démontre  cette  première 
liartie  de  sa  thèse  d'une  manière  surabon- 
dante et  môme  très-apjiarenle  once  qui  con- 
cerne la  date. 

Or  Théophile,  Athénagore,  TerluUien, 
Eusèbe,  Laelance  et  d'autres  Pères  citent  co 
III*  livre  ou  y  font  allusion.  La  conséquence 
qui  en  ressort  est  celle  que  nous  avons  j)0- 
sée  dès  l'origine  ;  donc  leur  bonne  foi  a  été 
surprise.  Nous  admettons  très-volontiers 
l'excuse  alléguée,  que  les  vers  sibyllins  pas- 
saient pour  authentiques  aux  yeux  môme 
despaïensavanl  la  naissance  de  J^sus-Christ; 
mais  il  y  a  surprise  de  nart  et  d*autre,  el 
nous  n'avons  jjas  prétenuu  autre  chose. 

â"  Une  grande  partie  du  i"  et  du  ii*  livre 
a  été  supposée  par  des  chrétiens  judaisants, 
vers  la  fin  du  premier  siècle  de  TEglise.  Il 
en  est  de  môme  du  iv,  qui,  de  plus,  com- 
porte encore  des  interpolations  étrangères, 
et  dont  l'origine  est  diOicilement  reconnais- 
sablè, 

3^  Le  v'  livre  a  été  composé  sous  Antonin 
par  des  bérétiqiics,  f^obablement  des 
Kbionitcs  et  des  Cérinthiens.  Les  vi\  vu* 
el  vui*  livres  portent  aussi  des  traces  nom- 
breuses do  la  même  main  ;  le  reste  est  juif 
ou  païen. 

Ce  n'était  pas  la  peine  de  se  diviser  en 
deux  camps  et  ue  niscuter  avec  tant  d'ai- 
greur, i)our  arriver  de  part  et  d'autre  à  un 
pareil  résultat. 

Le  lecteur  nous  saura  gré  de  lui  épargner 
les  longueursde  pareilles discussïOns,et  fera 
bien  de  ne  lonserver  les  vers  sibyllins  que 
coumie  un  objet  du  pure  curiositéi  nous  ne 


Vervorst,  in  The»,  de  carminihuâ  SibtjUhm;  Parislis.  l^cnounrd,  ÎS^i,  lû-S* 

DlCT1074?i.   Di:$  MtlUCLCS*    IL 


3â 


1003 


SID 


DICTIONNAIRE 


SID 


«M 


disons  pas  de  littérature ,  et  sans  y  attacher 
une  plus  grande  imjjoriance. 

eiDON  (Prophéties  qui  la  concernent). 
Le  plus  grand  nombre  des  prophéties  relati- 
ves à  la  ville  de  Tyr  s'appliquenlégalement  à 
celle  de  Sidon,  parce  que  le  sort  de  ces  deux 
cités  fut  touiours  commun.  Sises  àpeu  d'inler- 
va  île  Tune  de  l'autre  sur  le  même  rivage,  com- 
munes d'intérêts,  de  langage,  d'origine,  elles 
semblent  aussi  se  confondre  dans  la  bonne  et 
la  mauvaise  fortune  ;  et  si  les  prophètes  ont 
prononcé  le  nom  de  Tyrbeaucoui)  plus  sou- 
vent que  celui  de  Sidon,  c'est  que  la  première 
seule  avait  acquis  toute  l'importance,  au 
point  u'effacer presque  entièrement  sa  sœur, 
ou  plutôt  sa  mère,  si  l'on  en  croit  les  ancien- 
nes légendes,  qui  font  des  ïyriens  une  co- 
lonie de  Sidoniens.  11  est  pourtant  quelques 
S)rophéties  qui  sont  relatives  exclusivement 
i  la  ville  de  Sidon;  nous  allons  les  exposer. 

Le  prophète  Jérémi^î  range  les  rois  de  la 
ville.de  Sidon  parmi  ceux  qui  boiront  à  la 
coupe  de  la  colère  du  Seigneur  depuis  le 
moment  où  Jérusalem  sera  détruite  par  la 
mai  n de  Nabuchodonosor,  jusqu'à  la  destruc- 
tion de  l'empire  d'Assyrie  lui-même  par 
Gyrus.  Ce  dénombrement  est  merveilleux. 
Et  fui  présenté  la  coupc^  dit  le  prophète, 
à  Jérusalem^  aux  villes  de  Juda^  à  ses  rois^ 
à  ses  princes; ....  d  Pharaon^  roi  d'Egypte^ 
à  ses  serviteurs^  à  ses  princes^  à  tout  son 
peuple,  à  toutes  les  nations  en  général,  à  tous 
les  rois  de  la  terre  de  lïus,  à  tous  les  rois  du 
pays  des  Philistins,  à  Ascalon,  à  Gaza,  à 
Arcaron,  aux  restes  d'Azot,  à  VIdumée,  à 
Moab,  aux  fils  d'Ammon;  à  tous  les  rois  de 
Tyr,  à  tous  les  rois  de  Sidon,  aux  rois  des 
iles  qui  sont  au  delà  des  mers  ;  à  Dedan,  à 
Thema,  à  Buz,  à  tous  ceux  qui  se  rasent  la 
(été;  à  tous  les  rois  de  l'Arabie,  à  tous  les 
rois  de  f  Occident  qui  habitent  le  désert,  à 
tous  Us  rois  de  Zambri,  à  tous  les  rois 
WElam,  à  tous  les  rois  des  Mèdes;  à  tous  les 
rois  de  l'Aquilon  de  près  et  de  loin  ;  à  tous 
les  rois  qui  sont  sur  la  face  de  la  terre  ;  et  le 
roi  de  Babylone  y  boira  après  eux  (1195). 

Cette  menaçante  prédiction  ne  se  réalisa 
que  trop,  l'histoire  nous  en  apprend  les  dé- 
tails. (Foy.  art.  Jéréhie,  col.  1077  et  suiv.) 

Jérémie,  pour  la  rendre  plus  frappante, 
envoya  en  même  temps  «  aux  rois  d'Edom, 
de  Moab,  dos  fils  d'Ammon,  de  Tyr  et  de 

(1195)  El  acccpi  caliccm  de  m.anii  Doniini,  et 
prupinavi  cunctis  gciilihiis,  ad  quas  inisit  me  Domi- 
mis  :  Jérusalem,  et  civilatibus  Juda,  et  regibiis  ejiis, 
et  priiicipibus  ejiis,  ul  durcm  ens  in  solitudiiiem, 
et  iii  sltiporem,  el  in  sibiium,el  in  maledictionem,' 
sicut  est  dics  isla  :  Pharaoni  régi  iEgypti,  cl  servis 
ejns,  el  principibus  ejus,  el  omni  populo  ejus.  El 
unîversis  generalilcr  :  cunclis  regibus  lerrx  Ansi- 
tidis,  el  cunctis  regibus  terne  Philistbiim,  el  Asca- 
loni,  el  Gaza;,  el  Accaion,  el  reliquils  Azoli.  Et 
]dum;rai,  et  Moab,  et  (lliis  Ammon.  Fa  cunctis  re- 
gibus  Tyri,  et  universis  regibus  Sidonis  :  el  regibus 
terne  insularum,  qui  sunt  iraiis  mare.  El  Detlaii, 
et  Thema,  el  Buz,  el  universis  qui  allonsi  sunl  in 
eomam.  El  cunctis  regibus  Aral»i;e,  el  cunclis r<gi- 
bus  occidentis,  qui  babilanl  in  descrlo.  El  cunclis 
regibus  Zambri,  el  cunclis  regibus  Elam,  el  cunclis 
regibus  Mcduruin.  Cunclis  quuquc  regibus  Aquilo- 


Sidon»  parles  mains  de  leurs  ambassadeurs 
venus  complimenter  Sédécias  au  commen- 
cement de  son  règne,  les  fragments  des 
chaînes  qu'il  portait  au  cou  depuis  quinze 
années,»  c'est-à-dire  depuis  le  commeofe- 
ment  du  règne  de  Joakini.  (Voy.  Jtr. 
xxviii,  1.) 

11  répéta  les  mêmes  menaces  après  la  prise 
de  Gaza  par  Pharaon;  funeste  conquête  qui 
reliait  TEgypte  avec  l^Assyrie,  et  oumit 
ainsi  un  passage  à  TAssyrie  pour  inonder  h 
Palestine  et  TEgypte.  ( Vov.  Jer.  xlvh,  i,) 

Lorsque  enfin  la  ruine  ue  Jérusalem  fut 
accomplie,  et  celle  de  Sidon  d'autant  plos 
rafiprochée,  le  prophète  Ezéchiel  élefa  II 
voix  une  dernière  fois  du  fond  de  la  Babvlonie: 
Fils  de  r homme,  tournez  vos  regaras  «en 
Sidon, prophétisez  et  dites  :  LeSeiçneurDin 
dit  ceci  :  A  vous  et  à  moi  Sidon  ;  je  me  gkri' 
fierai  au  milieu  de  vous  ;  et  on  saura  quijt 
suis  le  Seigneur,  lorsque  f  aurai  accompUfm 
justice  au  milieu  d'elle^  et  quefy  aurai  U- 
ployé  ma  puissance.  Renverrai  la  peste  ih 
tant  moi,  et  je  ferai  ruisseler  le  sang  au  «t- 
lieu  de  ses  places  publiques.  Les  morts  iMh 
beronl  en  son  sein  frappés  du  glaive  par  Um* 
billons  ;  et  on  saura  que  je  suis  le  StigmËfn 
Sidon  ne  sera  plus  le  douloureux  achoffs» 
ment  d^ Israël,  l'épine  de  douleur  quil  pêF- 
tait  partout  et  quil  rencontrait  partoui;  etm 
saura  que  je  suis  le  Seigneur  Dieu  (119S). 

Ces  prophéties  reçurent  leur  accomphsse» 
ment  cinq  années  après  la  destruction  de 
Jérusalem,  lorsçiue  Nabuchodonosor,  rappelé 
dans  la  Palestine ,  en  acheva  la  con(piéte« 
L'histoire  nous  raconte  les  sacriliccs  au  prix 
desquels  il  acheta  la  ruine  de  Tyr ,  et  oe 
nous  dit  rien  de  Sidon  en  {xirticulier 

Une  dernière  prophétie,  celle  de  Joël,il 
rapporte  à  des  temps  postérieurs.  L^nlfm 
j'aurai  ramené  mon  peuple  de  sa  captif 
dit  le  \iTO]ihèie,  jerasstmblerai  iouies  hs9ih 
tions,  et  je'  les  conduirai  dans  la  vattée  ai 
jugement  ;  et  là  Centrerai  en  discussion  am 
elfes  au  sujet  ae  mon  peuple  d^Israt^mm 
héritage,  qu  elles  ont  dispersé  au  milieu  it$ 
nations,  et  de  mon  territoire^  qu^ elles  sesetâ 
partagé.  Elles  ont  tiré  mon  peuple  am  seftt 
exposé  les  jeunes  hommes  dans  les  lieuxispn^ 
stitution,  et  vendu  les  jeunes  mies  àprixtef^ 
gent,  pour  en  acheter  du  vin  el.  le  boire.  Jfw 
quy  a-t'il  donc  de  commun  enîrs  vous  etwfdf 


iiis  de  propc  cl  de  longe,  unicuique  contra 
suum  :  el  omnibus  regnis  tcrrae,  qux  super 
ejus  sunl  :  et  rcx  Sesacb  bibct  posi  eos.  (Jer.tai 
n-26.) 

(il9G)  Kifaclus  est  sermo  Domiai  ad  me,  MM 
Fiii  lioniinis,  pone  faciem  luam  contra  SUIoimb:<I 

EropheU)bis  de  ca.  Et  dices  :  Haec  dknt  BeaM 
eus  :  Eccc  ego  ad  te  Siiion,  et  glorifioabor  kl  wt 
dio  lui  ;  el  scient  quia  ego  Domiiius,  cum  feeenii 
ea  judicia,  el  sanctificatus  fuero  in  ea.  EtûMrittM 
ci  peslilcnliam.etsangùinem  In  platcis  ejus,  €i  flV- 
rueiil  inleiTecli  in  niedio  ejus  gladio  pcr  cîmiM; 
el  scient  quia  ego  Dominus.  Et  non  erit  okrt  et 
niui  Israël  oflendiculum  aniariludinis,  et  Sfkmi^' 
lorem  infeiens  undiquc  per  circuitiim  eorMi  # 
adversaniur  eis;  et  scient  quia  ego  DomioM  Aeéii 
(Kzcch,  xxvni,  20-24.) 


sni 


DES  MmACr.MS. 


SIM 


1000 


f*  Sirfofi,  etrnn»  touSt  extrémiit's  de  la 
stinef  Pn^trnâcz-rous  drrr  vengeance 
oi-tnhne  ;  e/  »i  vous  voulez  vous  reutjrt\ 
l#s  (jnrde^  en  un  in  ut  tint  la  renijrance  t'« 
f  retomber  snr  fa  tête.  Vou^  avez  enlevé 
nrel  mon  avfjenl,  vous  avez  emporté  mes 
hhs  les  plus  prévieuTj  pour  en  orner  vos 
llff .  VoH^  avez  vendu  Irn  ph  de  Jada  et 
\is  de  Jérnmfem  aux  fi  in  (les  Green^  qui 
mt  emmenés  foin  de  leur  patrie.  Eh  hien! 
l^ueje  1rs  ramt-nerai  des  lieux  où  vous 
mez  ewilés,  et  le  mol  que  vouif  leur  avez 
ret&mhera  sur  vos  (e'ies.  Je  vendrai  vos  fif s 
^ifUtei  aux  fils  de  Juda,  qui  les  revendront 
Sabéens^  nation  lointaine.  C'est  moi,  le 
nmr^  qui/annoncr  1 1197), 
îirrntnpîissement  tic  eci  prédiclîons 
l  rn.Tniyé  |»fuirt(cs  terri  fis  postérieurs  au 
ir  de  la  rafilîvilé,  était  évideniment  ré- 
êan\  Asnumévns,  il  ifest  pas  fait  iiieii- 

i\  rst  vrai,  fie  la  ville  *ïq  Sidon  parmi 
s  qui  tonilièrent  au  pouvoir  de  Judas 
lahée  ;  Jiisè|*he    n'en    imrïe    (ias    non 

d'une  rrianièro   sptk'ialc,  mais  il    in- 

Ksonmiaireinent  des  gncires  <le  la 
Jean  H^Tcaiï  etd'Alexaiiiire  dans  la 
I  Syrie,  sans  donner  les  délails.  Le 
lier  livre  des  Maehabées  serait,  pour 
idire,  plus  exfificilc,  car  il  range  l^vr  el 
jUii  nombre  des  cités  sur  lesquelles 
■ani  lils  lie  Malathias  avait  à  exercer 
^résailles;  or  on  sait  trop  quVil  ne 
A  Jamais  une  injure  sans  en  tirer 
tance  :  Et  eeee  atti  miniii  vejierunt  de 

'ira    conscissis  tunicis dicentes  con- 

\$f  ad^jetsum  se  a  Ptolemaida,  et   Tyro^ 
dune  .......   l't  nudivit  autrm  Judas^  ci 

dui convrnit  ecclesia  magna  coQitare 

iacerent.  (/  Mneh.  v,  I'*.) 
lËON.  Saint  vieillard  «pii  vivait  r^  Jéni- 
n  ddns  Taltenle  du^lessie»  et  qui  eut  le 
leUr  (\q  le  voir,  et  de  le  serrer  entre  ses 
avant  de  mourir.  Voici  de  quel  le  manière 
ngéliste  saint  Lucraconte  cetrait, à  Foe- 
ifi  de  la  pi  C^sciïtation  de  Jésus-Christ  au 
ilcj:  //  g  avait  àJf^rnsalem  un  homme  ap- 
« éon ,  qa I  étn itjusteet  t im ore\a tt e n du n t 
otateur  d'Israël^  et  fEsprit-Saini  était 

Qûh  eeet  in  dlelms  illîs,  et  in  Icmporc 
\  cotivcitrni  eaplivîlalt'Ui  Jndnel  J*'rii>;iloiiK 
itio  Cornues  grntt^s,  el  <lei1iïc'am  cas  in  val- 
ïphal  :  et  disri'|i|jtiij  r«itji  eis  ibi  M»iwn  |>o- 
inco,  ri  bjvreilitale  tniM  LsravL  iiiioa  «iis(KT^c- 
lUrlialitinUmNt  vi  U'rrani  nioaiii  ilivisoniiil.  lit 
Bbpiiltiiik  inciim  iiiisiTtihl  sortetn  ;  rt  posiii*- 
PKrtim  rn  prostil»ulo,  rt  piipUaiii  vcntUderunI 
imi  ut  UilM.'ivnl  ViTinn  tjuitl  niilii  **l  v«»l>is, 
I  et  Siiliiti,  l't  fMUtiis  lerrntiMi^  PahustiiitM'Uiu? 
iittd  itUiniii'in  V(Ks  reilitrli««  itiilii  ?  cl  ai  iitcisci- 

tcoiilra  iiii%  t'ito  vdo»  ilcr  rctKLim  virissi- 
vol/is  super  caput  vo**truin-  Arpeuluni  cniin 
M  aiii  iiiii  itilislts,  et  ilcsidorabilia  luoa  cl 
hna  intiitistis  in  «li^ltitira  vesira.  Kt  Filitts 
niKKS  JtTUsah'iii  vfuiliilistiH  UUh  tira^co- 
'  nt  longe  fuccirlii!!  COS.  tW  linitms  *»rns.  Ecice 
ti&eilabo  cas  île  i<»cf>,  in  rniw  v<^mli<!istis  fos,  et 
^riain  niribtiliaucm  vcsliain  iiicipt't  vcslnitti. 
nïlaui  (ilios  vrslros,  el  lilias  vcslias  iii  manibtis 
iiit  Juib,  el  vciitiiulabiiia  cos  Sabans  ^euïi 
Eitpi;t%  «plia  DuiniiMts  locutus  est.  {/oel,  m,  1-8.) 


en  lui;  tt  l  Esprit -Saint  lui  avait  rrréléqatf  ne 
mourrait  pa*^  qnil  neut  vu  auparavant  le 
(hrist  du  Seitjnntr:  et,  conduit  par  r Esprit^ 
(l  vint  au  temple.  Et  lorsque  ses  parents  in- 
troduisaient Jésus  enfant,  pour  faire  de  lui 
selon  la  coutume  de  la  loi,  tl  le  prit  dans  ses 
mains,  bénit  Dieu  et  dit:  Maintenant  vous 
permettrez,  Seigneur,  à  votre  serviteur  de 
mourir  en  paix  suivant  votre  parole,  puisque 
mes  yeux  ont  vu  votre  Sauveur^  celui  que  vous 
avez  nlacé  à  ta  tête  de  toutes  les  nations,  pour 
être  ta  lumière  de  la  révélation  aux  peuples 
et  In  gloire  de  votre  troupeau  d'hraèl.  Et 
le  prre  et  la  mère  de  Jésus  étaient  remplis 
d admiration  de  ce  qnon  disait  de  lui:  et  Si- 
méon  les  bénit,  et  H  dit  à  Marie,  sa  mère  : 
Celui-ci  est  établi  pour  fa  ruine  et  pour  la 
résurrection  d^un  grand  nomffre  en  Israël^ 
if  sera  un  signal  de  contradiction,  et  votre 
(}me  sera  transpercée  d  un  glaive,  lorsque  les 
pensées  de  beaucoup  de  cœurs  viendrant  à  se 
révéler  {liOS), 

La  sainte  Kcriture  ne  dit  rien  de  plus  du 
saint  vieillërd;  tout  ce  que  les  écrivains 
juifs  et  chrétiens  ont  ajouté  h  ce  récit  est 
con trouvé  ou  sans  fircuves, 

SIMIJN  LE  MAriU:iEN.  Nous  lisons  le  ré- 
cit suivant  an  livre  des  Actes:  If  y  avait  à 
Samarie  ttn  homme  du  nom  de  Simon,  qui 
exerçait  le  métier  de  magicien  avtint  rarrivéc 
du  diacre  Philippe,  trompant  par  ses  pres- 
tiges les  habitants  de  Samarie,  et  se  faisant 
passer  pour  un  grand  personnage,  et  tout  le 
monde,  grands  et  petits,  étaient  dans  la  même 
erreur  i)  son  sujets  et  le  prenaient  pour  cette 
vertu  divine  qui  s'appelle  fa  grande  vertu. 
Or  tous  les  regards  se  portaient  sur  lui  (dans 
cette  circonstance)  à  cause  du  prestige  quil 
exerçait  depuis  longtemps  par  ses  maléfices. 
Lors  donc  que  les  habitants,  devenus  dociles 
aux  paroles  de  Philippe,  qui  leur  évangélisait 
le  règne  de  DieUf  commencèrent^  hommes  et 
femmes,  à  se  faire  baptiser,  Simon  fni-même 
emfjrassa  fa  foi,  et  s* attacha  à  Phifippe, 
après  son  baptême,  demeurant  muet  d'admi- 
ration devant  les  merveilles  et  Iti  prodiges 
dont  il  était  témoin. 

Or  quand  les   apôtres^  ahrs  à  Jérusafem^ 

(Il 08)  Et  eece  liomo  erat  in  Jeru^ileiti,  cui  no- 
nicH  Siniconi  et  hoinn  islc  justus  el  liinorattis,  ex- 
siM'itans  coiiRolaiioncm  IsracU  cl  Sptriliis  sancliis 
ei al  in  co.  ¥à rcspoiisiini actcperat  a  Spiritti  sancio, 
non  vïMiruni  se  nhirUnii*  nisL  prîus  vidcret  Chri* 
8lum  Domirii.  El  vonit  in  spîrini  in  Icmplnm.  Et 
ruin  iiicbuvrctit  pncnmi  ipsnni  parctiU'S  cjns,  ni 
facrriMil  sccunduin  cansuèlinliiicrn  ïe^'is  pro  co  : 
l!l  ipse  ac<'cpit  en  m  in  tilnas  suas,  cl  l^encilîiii 
Uemn,  et  divit  :  Mûrir  (tUhillis  scrvuin  Uinm»  Oo- 
mine,  sccuiicfum  verlnim  liiunrin  pacc  :  Quia  viilc- 
ninl  (K'uli  met  galularc  tuuin  :  Quod  paraslt  anie 
facieinonmium  pnptilornui.  Lununi  ad  rt'vclaUoiirui 
gcnliuni,  cl  glonaui  plcbià  lua'  hrael.  El  crat  patcr 
cjus  cl  nràter  mirantes  suivcr  liis,  qw.c  diirbant io- 
de illo.  El  l>ciiedi%il  illis  Simeorif  ri  dixU  ad  Ma- 
riam  m  atrium  cjus  :  Eccc  |)osilus  est  Uîc  ru  rutnani« 
et  in  ri'sutrcctioncni  nuillnnim  in  Israël  :  et  in  si- 
guuin,  cui  rfuitratlicclur  :  El  Oiain  ipsius   animam 

1>prlransibîl  gladiui,  ut  rcvrlrnhir  v\  mnlhs  eurdi- 
lUâ  cogîlalioncs.  (Luc.  ii,  25  35. 


1007 


SIM 


DICTIONNAIRE 


SIM 


1008 


eurent  appris  que  Samarie  avait  reçu  la 
parole  de  Dieu^  ils  y  envoyèrent  Pierre  et 
Jean,  Ceux-ci,  dès  leur  arrivée,  prièrent  pour 
les  nouveaux  fidèles,  afin  que  le  Saint-Esprit 
leur  fût  donne;  car  il  n'avait  été  reçu  d  au- 
cun d'eux,  parce  qu'ils  n'avaient  encore  été 
baptisés  qu'au  nom  du  Seigneur  Jésus,  Ayant 
ensuite  imposé  les  mains  sur  eux,  ils  reçurent 
le  Saint-Esprit.  Ce  que  voyant  Simon  :  c'est- 
à-dire  que  le  Saint-Esprit  était  donné  par  l'im- 
position des  mains  des  apôtres,  il  leur  offrit 
de  l'argent,  en  disant  :  Donnez-moi  à  moi- 
même  le  pouvoir  de  communiquer  le  Saint- 
Esprit  à  ceux  à  yui  j'aurai  imposé  les  mains. 
Mais  Pierre  lui  répondit  :  Malédiction  sur 
votre  argent  et  sur  vous,  puisque  vous 
avez  cru  qu'on  pouvait  acheter  à  prix  d'ar- 
gent le  don  de  Dieu,  }'ous  n'avez  ni  part  ni 
droit  en  cette  affaire ,  parce  mie  votre  cœur 
nest  pas  droit  devant  Dieu,  Empressez-vous 
de  faire  pénitence  de  votre  iniquité  présente  ^ 
afin  que  Dieu  vous  pardonne,  s'il  lui  plaît  ^ 
cette  mauvaise  pensée  de  votre  cœur;  car  je 
vous  vois  condamné  à  Famertume  du  repentir  j 
puisque  vous  avez  donné  accès  au  péché,  Si- 
mon répondit  :  Priez  vous-même  pour  moi, 
afin  qu'aucune  'des  choses  dont  vous  mouvez 
menacé  ne  se  réalise  (1199). 

Là  se  termine  le  récit  des  fîvres  saints  rela- 
tivement à  Simon,  mais  là  ne  se  termiiie 
pas  son  histoire.  Au  lieu  d'embrasser  le  parti 
de  la  pénitence,  suivant  le  salutaire  coq* 
seil  de  ]*a[)ôlre,  il  retourna  à  sa  première 
vie  de  prestigiateur,  et  fonda  une  nou- 
velle secte  en  opposition  avec  le  christia- 
nisme. Alors,  il  se  donna  ouvertement  comme 
la  grande  vertu  de  Dieu ,  bien  supérieur  au 
Jéiiovah  des  Juifs  et  au  Jésus  des  chrétiens. 
Messie  des  premiers,  manifestation  de  Dieu 
pour  les  seconds,  il  avait  daigné  descendre 
du  ciel  sur  la  terre,  pour  retirer  les  hommes 
des  ténèbres  de  Terreur  et  des  illusions  dans 
lesquelles  ils  avaient  vécu  jusqu'alors.  Le 
premier  de  tous  les  principes  de  morale 
qu'il  enseignait,  c'est  qu'il  n'y  avait  aucun 
bien  ni  aucun  mal  dans  les  actes  corporels , 
et  en  ce  point,  il  donnait  lui-même  Texemplc. 
A  l'entendre ,  Sélène ,  sa  concubine ,  était  le 
Saint-Esprit.  L'acte  de  consécration  de  ses 
discii)les,  qu'on  croit  avoir  été  une  espèce 
de  bantôme  de  feu,  les  atTranchissait  de 
toutes  lois  divines  et  humaines ,  en  les  saac- 

(1199)  Factum  est  ergo  gaudium  magnum  in  illa 
civitate.  Vir  aulem  quidam  nouiine  Simon,  quianle 
fucrat  in  civilale  magus,  seduccns  gcnlem  Sama- 
ri;c,  dicens  se  esse  aliquem  magnum  :  Cui  auscul- 
tabant  omncs  a  minime  iisquc  ad  maximum,  di- 
centos  :  Hic  est  virlus  Del,  q\m  vocalur  magna. 
Atlendebant  auteni  cum,  propler  quod  mullo  lem- 

Sorc  maçiis  suis  demenlasset  eos.  Cum  vero  credi- 
isscnt  iMiilippo  evangelizanli  de  regno  Dei,  in 
noniine  Jcsu  ClirisU  baplizabantur  viri  ac  muLieres. 
Tune  Simon  cl  ipse  credidil  :  et  cum  baptizatus 
esse t,  adbairebat  Pbilippo.  Videns  eliam  signa  et 
virlutes  maximas  fiev'u  stupcns  admirabatur.  Cum 
autcm  audissent  aposloli,  qui  erant  Jcrosolymis, 
quod  reccpisscl  Samaria  verbum  Dei,  miserunl  ad 
eos  Pelruiu  et  Joannem.  Qui  cum  venisseiit,  ora- 
verunt  pro  ipsis  ut  accipercnt  Spiritum  sanclum  : 
Moadum  cuim  in  quemquam  illorum  venerat,   sed 


tifiant  nour  toujours ,  et  cette  sanctification 
les  égalait  à  Dieu ,  qui  impose  les  lois  sans 
les  subir. 

Cette  secte,  l'une  des  premières  du  gnos- 
ticisme,  eut  de  nombreux  adhérents;  elle 
se  divisa  dans  la  suite ,  et  se  réunit  à  d'au^ 
très  non  moins  impures.  Eusèbe  en  parle 
encore  au  iv*  siècle  commft  d'un  parti  nom- 
breux, mais  réduit  à  se  cacher. 

Suivant  des  traditions  qui  remontent  aux 

[)remiers  siècles  du  christianisme,  SimoQ 
e  magicien  serait  allé  exercer  son  art  dans 
la  ville  de  Rome,  et  aurait  opposé  des  pres- 
tiges aux  miracles  de  saint  Pierre,  et  l'au- 
dace à  la  vérité;  suivant  des  récils  plus  mo- 
dernes, saint  Pierre  ne  serait  allé  à  Romei 
Sue  pour  y  combattre  l'influence  de  Sirnoo. 
ous  ne  croyons  pas  que  le  chef  de  TEgliM 
ait  cédé  uniquement  à  de  si  minces  con* 
sidérations,  et  n'ait  pas  eu  de  plus  puis- 
sants motifs  pour  faire  de  la  capitale  di 
monde  ancien  la  capitale  du  monde  mu- 
veau.  Saint  JérAme  se  contente  de  dire  qoe 
Dieu  conduisit  saint  Pierre  à  Rome  commi 
par  la  main,  pour  arrêter  les  progrès  de  11 
corruption  que  le  magicien  y  avait  intro- 
duite. Toujours  suivant  les  mêmes  tradi- 
tions, Simon  aurait  été  honoré  d*uné  statue 
et  mis  au  rans  des  dieux  ;  il  aurait  conquis 
l'amitié  de  Néron ,  se  serait  envolé  du  som- 
met du  Capitole,  à  l'aide  des  démons  qui  le 
soutenaient,  puis  retombant  lourdement  sur 
la  terre,  à  la  prière  de  saint  Pierre,  il  se  se- 
rait brisé  les  jambes  dans  sa  chute,  et  serait 
mort  peu  de  temps  après  de  rage  et  de  dé^t 
de  se  voir  vaincu.  La  vérité  de  ces  récits 
est  contestée  par  la  plupart  des  critiques 
modernes;  examinons  leurs  raisons  en  pei 
de  mots,  et  pour  mieux  juger,  divisons  II 
narration  en  plusieurs  parties.  1*  La  présenee 
à  Rome  de  Simon  le  magicien  au  temps  de 
saint  Pierre ,  2**  la  statue  qui  dut  lui  être  éri- 
gée ,  S'*  son  vol  au  milieu  des  airs  et  sa  chute 
1**  La  présence  de  Simon  le  ma^cieoà 
Rome  au  temps  de  saint  Pierre  est  on  fût 
assez  bien  attesté  par  les  écrivains  des  pre- 
miers siècles,  pour  qu'il  ne  soit  pas  n&es- 
saire  de  l'établir  ici  par  des  démonstrations. 
2*"  L'érection  d'une  statue  en  son  honneur 
résulte  principalement  du  témoignage  de 
saint  Justin,  martyr,  dans  son  Apologie. 
Suivant  ce  saint  et  fervent  défenseur  di 

baptizati  t.iniùm  erant  in  nomine  Domini  km» 
Tune  iinponebant  nianus  super  illos,  et  accÎMeW 
Spiritum  sancturo  :  Cum  vidissct  auieuiSiMik 
quia  per  impositionem  roanus  apostolorum  danf 
Spiritus  sancuis,  obtulit  eis  pecuniam,  dkas: 
Date  et  mihi  hauc  |>otestatem ,  ut  cuicnnqus  i» 
posuero  manus,  accipiat  Spiritum  sanctum.  PlCM 
auieni  dixii  ad  eum  :  Pecuuia  tua  tecum  sit  b  ye^ 
dilionera  :  quoniam  donum  Dei  ciistimastî  f&BUk 
possideri.  Non  est  libi  pars,  ncque  sors  in  lenM 
isto,  cor  cuim  tuum  non  est  rectum  coraiiiltee.N- 
nitentiam  ilaque  âge  ab  bacnequitia  :  et  rop  dem 
si  forte  remittatur  tibi  bxc  cogiiaCîo  cordit  Un.  ^ 
fcUe  cnim  amaritudinis ,  et  obligalione  îuioiili- 
lis  video  le  esse.  Respondens  autcni  Simon,  diiU: 
Precamini  vos  pro  me  ad  Dominum,  ut  nîbil  ffiiit 
super  me.  hôrum  quae  dixistis. (4cl.  vui,  9-21.) 


SI» 


m%  MIRACLES, 


SIM 


mû 


nismp,  les  Romain*^»  ci  il  leur  en 

sangUml  re[irocl»e,  sé'luïts  par  l(*s 

les  du  luflgiciort  y  lui  ^iirnienl  aëcoriié 

latuG   dans  Tîle  ilii  Tibre,  comme   h 

u,  avec  cette  inscriiHioii  :  A  SinioM, 

lotnt}  Simoni  sancio  deo^  el   cela    cii 

i'un  sénatus-consiilln. 

iJiUon  ,  les  Romain  s  hononienl  Semo- 

(1200).  qui  était  pour  eux  un  dcus- 

c'est-à-dire  qui  pr esitlait  aux  iraités , 

vaieni  emprunté  ce  culte  aux  Etrus- 

La  présence  (ruii  Semo-Sancus  deus- 

st  du  moins  bien  constatée  dans  la 

ogie  ttrusque  i>ar  le  témoignage  des 

}  [aïens.  L^exi^-ilence  d'un  monument 

m   I  honneur  de  Senin-Sancus  deus- 

lans  nie  du  Tibre,  a  été  révélée  d'une 

Q  irrécusable  pflr  IFinventiou   de   ce 

monument  au  lieu  désigné,   pendant 

"licat  de  Grégoire  XHI,  avec  cette  ins- 

i  ;  Scmoni  sanco  deo  fidùt  mcram  SexL 

fus  S.  P.  E.  Midianus...,  donum  dédit* 

•ee  tlonc  point  ce  monument ,  alors  exis- 

Jonl  saint  Justin  a  entendu  parler  ? 

|Uétre  ;  mais  ce  ïi'est  qu*une  apparence, 

Iparence  diminue  si  on  Texamine  do 

car  il  n'est  guère  jiossibie  de  concilier 

tencc  actuelle  du  oionument  votif  aven 

rreur  si  grossière,  iï  faudrait  supposer 

&  défi'nseur  du  cbristiauisme  ne  savait 

iterjiréler  bi  langue  latine,  ni  luèmù  h 

^  qui  n*e>t  guère  f.robalile,  ce  qui 

our  mieux    dire,  nullement  admis- 

aint  Justin  jouissait  pendant  les  [>re- 

iècles  du  christianisme  d'une  telle 

ion  de  savoir  et  d>xactitude,  qu'il 

lécessairede  renseignemeuis  plus  pcn 

Hjurla  lui  faire  perdre.  Mais  n'aurail- 

jécrîl  loin  de  ïlome ,  dté  trompé  par 

Tapports;  ou  bien  la  statue  de  Semo- 

nautait-ello  pas  été  déjà  renversée, 

Justin  n'aurait-il  point  parlé  d'après 

venirs  étjuivoques?  Peut-être,  Mais 

*v  avait-il  donc  que  lui  à  Home  qui 

^ce  Irait  dliistoire  ?  Et  s'il  était  rap- 

*unc  manière  inexacte,  comment  la 

iVl-elle  pas  été  rétablie  parles  Qtîèles 

lemps-là?  En  su[>posaîit  que  Pexem- 

lestiné  h  1  empereur  eût  contenu  une 

allégation,  les  cof^ies  qui  se  répan- 

lu  sein  de  l'Eglise  ne  ['auraient-elles 

disparaître?  Mais  ce  n>si  pas  tout  : 

ugiistin,  dans  son  livre  rf<»s  Hérésies, 

Issi  (l'une  statue  érigée  h  Uome,  qui 

représenté  Simon  sous  les  traits  de 

,  et  d'une  seconde  rej^résentant  Sé- 

ÎRus  ceux  de  Minerve  ;  el  cos  additions 

tantes  suHisent  |Mrur  montrer  tpie  Iv 

acteur  n'entend  pas  seulement  répéter 

portion  du  premier  apologiste  chré- 

ainl  Iréjiéc,    Eusèlio,   Tcrtullien  et 

érôme  en  parlent   également,   mais 

nioignagcs  ne^sendilenl  pas  dillerer 

de  saint  Justin.  { Vot/.  Karl.  Sibylles.) 

ention  ilu  monument  vold,  consaj-ré 

itus-Tompée  h  Semo-Sancus,  n'a  rien 

ui  contredise  lesarilruiatiansdesaint 


Justin  el  de  saint  Augustin;  elles  restent, 
[lar  conséquent,  affaiblies,  si  Ion  veut,  fTuir 
ceux  qui  militent  une  a|ïparen<'e  en  parallèle 
avec  k  réalité,  mais  non  délniiles.  Simon 
le  magicien  était  homme  h  accenter  des  sta- 
tues, à  s  en  ériger;  ses  disciples  h  lui  en 
oiïrir.  et  les  Romains  h  rautoriser, 

3"  Mais  la  troisième  question  nous  sem- 
ble devoir  être  résolue  dans  un  sens  dill'é- 
renl.  Le  |)renjier  auteur  qui  ait  parlé  de 
lassomption  «le  Sinion  par  le  diable,  esl 
Arnobe,  qui  écrivait  ou  conmiencenient 
du  iv*  siècle.  Si  ce  fait  avait  eu  quelque 
réalité  ,  comment  saint  Justin.  *|ui  oigei ta  l 
Simon  comme  un  ofiprobre  aux  |îaïens,ne 
l'aurait-il  pas  rapfielé,  surtout  lorsfiue  Toc- 
casion  s'en  olfrart  d'elle-même?  Connnenl 
Tertullien,  qui  parle  également  du  magicien, 
raurail-il  ignoré?  Commejit  Kusèbe,  d*or<Ji- 
naire  si  verbeux,  et  qui  n'omet  rien  de  ce 
qu*il  sait  sur  Simon,  aurait-il  passé  ceci 
sous  silence?  Qtii  a  révélé,  en  un  mol, 
au  IV*  siècle,  ce  que  les  trois  premieri* 
avaient  ignoré?  Sans  doute,  il  en  est  que>tiou 
dans  les  ConstUndons  el  ûiwns  les  Itrcofjni- 
(ions  de  saint  Clément;  mats  quel  fonds 
peut-on  établir  sur  des  ouvra^iies  unanitue- 
ment  reconnus  i^our  apocryphes,  ou  du 
moins  profondément  altérés?  Saint  Cyrille 
de  Jérusalem,  Mélaj^liraste,  Wicéphore-i]a- 
lixte  el  beaucoup  d'autres  écrivains  du 
V  siècle  et  des  siè(  les  suivants,  ont  ac- 
cepté le  récit  d*Aruobc,  et  l'ont  refjroduit, 
mais  sans  lui  donner  de  poids,  puisqu'un 
môme  récit  ne  saurait  en  acquérir  en  passant 
|>ar  plusieurs  bimcbes. 

Nous  ne  voudrions  pas  tomber  noiis- 
mérae  tlans  la  faute  que  nous  re[>roc!nons 
tout  h  l'heure  h  d'autres  écrivains,  eu  indi- 
quant sur  de  simples  aj^parences  la  cause 
qui  aura  jm  égarer  Arnobe.  Mais  il  est  bon 
de  se  souvenir  que  Philostrale  (>arle  du  vol 
d'Apollonius  de  Tyane  au  milieu  des  airs, 
s'il  ne  parle  pas  tîe  sa  chute;  Dion  Chrysos- 
tome ,  dans  sa  21'  oraison,  d'tm  magicien 
que  Néron  entretint  iiendant  longtemps, 
dans  l'espoir  de  le  voir  voler  un  jour;  selon 
qu'il  lavait  promis;  Suétone,  d'un  fiistrion 
qui,  en  voulant  imiter  le  vol  d'Icare,  vml 
tomber  en  plein  théâtre,  au  |>ied  du  trône  de 
Néron,  et  s'y  briser  de  telle  sorte,  que  le 
prince  fut  couvert  de  son  sang;  Eusèbe  lui- 
même  (liv,  v,  n*  15),  en  parlant  de  Théodote, 
i»rincipal  disciple  de  Montan,  écrit  que  le 
bruit  courut  que  s'étanl  abandonné  h  un 
flémon,  qui  faisait  semblant  de  vouloir  l'en- 
lever au  ciel,  il  fut  tout  d'un  coup  précipité 
contre  terre.  En  fallait-iï  donc  tant  [tour  éga- 
rer des  souvenirs  déjà  lointains?  Et  il  faut 
noter  qfu'à  celte  éjjoque,  c'est-ànlire  au 
iv'  siècle,  l'histoire  do  Siinorï  le  magicien 
avait  reçu  fies  embellissements  ignorés  dos 
siècles  antérieurs.  Ainsi  l'on  se  plaisait  dès 
lors  h  raconter  sa  querelle  avec  saint  Pierre 
au  sujet  d'un  mort  à  ressusciter,  chacun 
d'eux  voulant  avoir  la  préférence;  les  trans- 
formations diverses  ua*il  savait  prendre  ou 


(  L'itiseription    ûu  inoûumciit  parait  être  écrite  avec  un  <?;  il  fiiudraii  donc  lire  San^jui. 


iOll 


SIN 


MCTIONNAIRE 


SlJf 


iei2 


imposera  ceux  qui  renvironnaietU,  de  sorte 
que  Circé  n'élail  qu'une  écolière,  et  le  fabu- 
leiii  Protée ,  5  peine  son  élève  ;  les  statues 
qu'il  animait,  faisait  parler,  marcher,  voler, 
les  pierres  qu'il  changeait  en  pains,  etc. 

Nous  croyons  donc  à  la  statue  dont  parle 
saint  Justin  ;  mais,  jusqu'à  plus  amples  ren- 
seignements, nous  regardons  comme  très- 
douteuse  Tassomptiou  et  la  chute  relatées 
par  Arnobe. 

SlNAl  (Les  miracles  du).  Avant  toute  dis- 
cussion, |»laçons  d'abord  le  récit  de  This- 
toricn  sacré,  afin  de  nous  circonscrire 
dans  de  justes  limites  .  Le  troisième  mois 
après  la  sortie  d' Egypte ^  les  Israélites  attei- 
gnirent  la  solitude  du  mont  Sinaï.  Partis  de 
itaphidim ,  ils  arrivèrent  le  même  jour  au 
bord  du  désert  de  Sinai ,  et  y  établirent  leur 
campement ,  sur  le  versant  de  la  montagne ,  et 
Moïse  monta  vers  Dieu,  car  le  Seigneur  rap- 
pela du  sommet  de  la  montagne,...  Or,  le  troi- 
sième jour  étant  arrivé^  dès  Vaurore^  on 
commença  d^ entendre  des  tonnerres  et  de  voir 
hrVler  ta  foudre;  un  nuage  épais  couvrait  la 
monta.jne ,  les  sons  de  la  trompette  retentis- 
saient d'instant  en  instant  avec  plus  d'éclat  ; 
le  peuple ,  renfermé  dans  le  catnp ,  frémissait 
de  terreur....  De  tout  le  mont  Sinai  s'élevait 
une  épaisse  fumée ,  parce  que  le  Seigneur  y 
était  descendu  au  milieu  du  feu ,  et  ta  fumée 
de  ce  feu  montait  comme  celle  aune  fournaise  ; 
toute  la  montagne  présentait  Vaspect  h  plus 
terrible.  Et  le  son  de  la  trompette  retentis- 
sait en  éclats  de  plus  en  pliés  stridents  et  pro- 
longés. Moïse  parlait^  et  Dieu  lui  répên- 
dait  (1201). 

La  gloire  du  Dieu  d'Israël  apparut  ainsi 
h  plusieurs  reprises  sur  le  sommet  de  la 
montagne,  jusqu'à  la  consécration  de  Tarche 
et  du  tabernacle,  sur  lequel  elle  reposa 
depuis. 

Les  Israélites  passèrent  environ  onze 
mois  dans  ce  désert ,  c'est-à-dire  aux  envi- 
rons du  mont  Sinaï,  et  ici  naissent  des 
diflicultés  que  nous  allons  examiner.  Et 
d'abord  le  fait  miraculeux  de  la  publi- 
cation de  la  loi  au  milieu  des  foudres, 
des  éclairs  et  des  sons  retentissants  de  la 
trompette,  est  tellement  traditionnel  parmi 
une  grande  et  ancienne  nation,  à  part  même 
les  Ecritures  qui  l'attestent,  qu'on  n'a  jamais 
songé,  que  nous  sachions  du  moins,  à  latta- 
quer  sérieusement.  Mais  si  l'on  vient  à  con- 
sidérer de  plus  près  la  valeur  de  ces  mômes 
Ecritures,  on  ne  pourra  se  dissimuler  que 
rien  n'y  manque ,  et  qu'il  n'en  est  pas  de 
plus  authentique  dans  les  annales  de  Thu- 
manité.  En  effet,  raconté  par  un  témoin 
oculaire  en  présence  de  deux  ou  trois  mil- 

(1201)  Mense  tertio  cgrcssionis  Israël  de  terra 
^gypti,  in  die  hac  vcncruiit  in  solitudincm  Sinai. 
Mam  profecti  de  Rapliidim,  et  pervenicntes  usqiie 
in  desertum  Sinai,  castrametati  sunt  in  eodcm  loco, 
ibsque  Israël  fixit  tenloria  e  regione  montis.  Movscs 
auiem  ascendit  ad  Deum,  vocavitque  euni  Dominus 
de  monte...  Jamque  advcncral  tcnius  dics,  et  niaiie 
inclanierat  :  et  eccc  cœperunt  aiidiri  tunitrua,  ac 
luicare  fulgura,  et  nubes  densissima  opcrire  mou- 
tem  :  clangorque  buccinsc  vehenientius  perstrcpc- 
l>ai  :  et  timuit  populus  qui  crat  iu  castris.  Gumquc 


lions  d'autres  témoins  oculaires,  qui,  loin 
de  réclamer  contre  des  assertions  inexactes, 
se  soumettent  à  toutes  les  conséquences 
qu'il  comporte,  il  constitue  une  nation  oui 
subsiste  depuis  quatre  mille  ans  dans  les 
conditions  qu'il  établit;  conditions  austères, 
histoire  souvent  {>eu  honorable  «  peuple  in- 
destructible,  loi  inexorable  et  indélébile. 
De  ce  seul  fait  découlent  toutes  les  phases 
des  quatre  mille  ans  de  l'histoire  d'un  peu- 
ple ;  laçiuelle  histoire  et  lequel  peuple  se- 
raient inex|)licables,  impossibles  sans  lui. 
Un  pareil  phénomène  na  aucun  analogue 
dans  le  monde  entier;  l'explique  qui  |x>um 
autrement  que  parle  récit  de  Moïse,  et  place 
qui  l'osera  le  berceau  de  la  nation  ailleurs 
qu*au  pied  du  mont  Sinaï. 

Voltaire,  il  est  vrai,  et  quelques  critiques 
de  son  école,  ont  essayé  d  expliquer  les 
miracles  du  Sinaï  par  des  causes  naturelles: 
une  éruption  volcanique,  par  exemple, oa 
l'artifice  de  Moïse  :  «  H  y  a  lieu  de  crmre, 
dit  Voltaire,  dans  sa  Bible  expliquée^  qie 
ces  tonnerres,  ces  éclairs,  ce  feu,  cette  famée 
qui  couvrit  la  montagne,  cette  trompette 
qui  sonna  avec  grand  bniit,  étaient  des  arti- 
fices de  Moïse ,  qu'il  avait  eu  soin  de  préfia- 
rer  avec  quelques  autres  confidents.  On 
voit  tous  les  jours  les  mêmes  rboses  è  TO- 
péra.  Les  anciens  connaissaient  aussi  bicB 
que  nous  ces  sortes  de  jeux  :  nous  les  voyons 
en  usage  chez  les  Grecs  et  chez  les  Romains. 
Le  scholiaste  d'Aristophane  nous  apprend 

3u'il  y  avait  chez  les  Athéniens  un  endroit 
errière  la  scène,  oii  Ton  imitait  le  broitdu 
tonnerre.  Pollux  fait  mention  d'une  machine 
semblable  à  une  guérite  tournante,  où  Toi 
faisait  paraître  des  foudres  qui  tombaient 
Vitruve  (1.  v,  c.  7)  dit  qu  il  faut  changerks 
scènes  toutes  les  fois  qu'on  change  de  sujet, 
ou  lorsque  quelque  dieu  voudra  descendre 
avec  foudres  et  tonnerres  inopinés.  Les 
trompettes  parlantes  qui  grossissent  beau- 
coup la  voix,  étaient  connues  dos  anciens. 
Le  P.  Kircher  a  donné  la  figure  d'une 
trompette  dont  il  dit  qu'Alexandre  se  serrait 
pour  parler  à  son  armée.»  Le  f>hilosophe,  en 
écrivant  ces  sornettes,  riait  sûrement  de  son 
rire  le  plus  malin,  et  songeait  que  de  doctes 
théologiens  feraient  des  livres  un  jour  i»our 
les  réfuter  docloralement. 

Le  savant  P.  Kircher  a  caressé  plus  d'une 
idée  chimérique,  et  nous  croyons  que  si 
trompette  d'Alexandre  en  est  du  nonilire: 
la  preuve  c'est  que  ce  porte-voix,  si  mile  en 
bien  des  circonstances,  n'a  f)as  encore  âé 
mis  en  usage.  Et  d'ailleurs  Alexandre  n*eil 
jamais  des  armées  do  deux  ou  trois  miliioiS 
d'hommes,  et,  en  eût-il  eu,  elles 


cdtixîbsct  eos  Moyses  in  occursum  Dei  de  loce  et- 
slronim,  stcteriint  ad  radiées  inunlis.  Totus  aiieai 
inons  Sinai  fiimabal,  eo  quod  descendisse!  Deninns 
super  cum  in  igné,  et  aseendercc  furoos  ei  es 
quasi  de  fornace  :  eratque  oninis  mons  lerribîKi. 
t:t  sonilus  huccina:  paulalim  crcscelKit  în  niajtts,«l 
prdlixius  tcndebalur  :  Moyses  loqueliatur,  et  ftctt 
rcspondcbai  ei.  Descemlllque  Dominus  super  imob- 
lem  Sinai  in  ipso  montis  Yciticc,  cl  vocavil  Moy- 
scn  in  cuoumcn  cjus  {Exod,  xix,  I.) 


sw 


W^  MIRACLES. 


SIN 


101 1 


^nt  flAiis  les  plaine';*  cl  non  dans  tes 
irtnosilés  rl'un  pnvs  de  r;ivias  profonds 
î  tiniilcs  nionti*pîni's.  Qifon  s'iinrigine 
*  d'iinr  trnnifictk*  insfiirue  p«r  la  (»oi- 
d<*  riMMiiiiiiî  rin^ruc  lu  f»las  vi^iMiruiix, 
tiinlsos  sons  h  tous  le.^  vcirls  sur  l/irinie 
roc,  à  une  fjautour  où  In  hruit  ijxpirr. 
icorc  s* il  n'y  nvoil  qnc  lo  bruil  d'untr 
pctle,  il  y  nVait  aussi  relui  d'une  voix 
niée  nui  prononçait  les  |iaioles  de  Iâ 
Vo\\  doril  les  Israël iles  eureïit  une  si 
Je  frayeur,  qu'ils  dirent  h  Moise  :  Par- 
rcms  vous-même^  el  non  pa^  le  Sei- 

quant  aux  théâtres  anciens  et  ino- 
es,  el  h  l*0|)éra^  (pie  Moïse  n*avail  ja- 
vu,  autre  e^l  l*ellet  [produit  dafïs  une 
de  s|»ectdcle  sur  un  niiUier  de  jifaett;*- 
î  qui  y  sont  nllés  |Mjur  êiru  illusionnés, 
»  relui  ilont  Tc^crivain  sarvé  eiUretierU 
celcurs.  Les  anciens  et  les  nioflernes 
mnurent  janjais  tl'aulrcs  procédés  pour 
T  \â  foudre  sur  un  théiUre, (pied  agitcT 

Ë|ues  de  racial  laùïiné  et  de  hrùler 
ares  intlamninbles;  qu'on  en  essaye 
i  sommet  dlunc  montagne,  pour  voir 
i  produit  plusieurs  lieues  h  la  rondo. 
us  tlainmes  immenses  qui  durèrent  b 
%es  reprises  sept  jours  el  sept  nuits, 
le  quarante  jours  et  quarante  nuits, 
!  donc  aussi  Moïse  i^ut  entretenait 
et  renouvelait  les  provisions  au  point 
paraître  la  montagne  tout  en  feu 
]mys  où  il  n  y  a  i*as  de  bois  i  J'aime 
%  croire  tout  uniment  à  des  miracles 
Is  de  Dieu,  nnh.  une  habileté  humaine 
fcrandeque  1  liumatiité,  puisqu'elle  se- 
me-m<^me  nnraculeuse. 
tïse  avait  des  aflldés!  Hé  quoil  dans 
il  ou  dou/c  révoUes    |>his  ou   moins 

E'îs  du  |ieuple   hébreu»   Gt  dans  les- 
on  trouve  jnsqn  à  ses  propres  frères, 
tt  personne  pour  divulguer  son  se- 
Non,  de  telles  objections  ne  sont  pas 

b  qui  va  lo  <)cvcnir  dav^inLa;;e.  Ln 
ne  la  f»resqn*ib'  ornipée  [>ar  le  mont 
P contient  une  populalion  de  cinq  h. 
Rlle  Aral>€s  tout  au  i>bis,  qui  y  trouvé 
10©  des  pâturages  suHisanls   |>our  ses 

glus,  cmninent  tlonc  un  i^euple  de 
m  trois  millions  dliotnrnes,  pasteur 
ent,  aurait-il  |»u  s'y  niaiiïtenir  une 
G?  lit  d'ailleurs  il  n'y  a  pas  d  es  pâte 
iunt  [►our  établir  le  campement  4I  une 
DUillitude.  le  pays  tout  entier  ne  pré- 
ifiti|Uo  des  ruchers  arides  et  des  gorges 
les  et  fjrofomles.  Ne  laut-H  donc  pas 
reconnaître  une  altération  dans  le  te\le 
f,  et  su|t[>oser  que  Moïse  étfdl  suivi  de 
[iille  cofubaltants  noml»re  encore  cxa- 
lour  Tétai  présent  des  lieux,  et  non  lias 
cent  mille? 
l>artie  de  la  prosqtTilo  resserrée 
deux  bras  de  la  mer  Uuug**,  forme 


un  iriangle  équilntéral  de  vin^l^cinq  lieue«i 
de  cAlé.  iAis  nionts  Sinai,  Horeb  el  Sainte- 
Cailierine  qn^  le  dominent,  ne  .M>nl  pmir 
ainsi  dire  que  les  trois  pitons  ifune  seule 
♦n  même  montagne  occufianl  tout  lespace. 
Le  mont  Sainte-Catherine  e^t  le  [ilus  arido 
el  le  (ilus  élevé,  le  Sanaï  ensnile.  Le  |  ays 
ost  en  elfcl  labonré  de  ravins  trèsquMjftuid's, 
Itordés  lie  murailles  de  roi  liers  sur  lesqu«'îs 
les  chèvres  seules  sontca[iables  de  grimper; 
la  verdure  est  rare  partout,  el  les  atUves  no 
sont  que  des  arbrisseaux.  Il  sendilc  qu'une 
explosion  volcanique  ait  poussé  des  en- 
irailles  de  la  terre  h  sa  surface  ce  péle-m<^le 
de  roches  entassées,  el  ccpeîïdant  rien  n'e^t 
moins  volcanique  :  il  n'y  a  dans  leur  corn- 
fjosition  el  leur  nature  rien  qui  [misse  ser- 
vir d'indice,  et  l'étal  présent  est  bien  celui 
qui  existait  du  lenqïs  de  Moï^e  el  a[»rès  la 
retrait  des  eaux  déluviennes. 

M  n'est  donc  fuis  possible  de  sup|>oser  un 
changement  dans  l'état  de  la  contrée:  mai^ 
parmi  les  sysièmes  inventés,  h  bonne  fin, 
\  onr  concilier  ces  données  en  apparence  in- 
conciliables, le  plus  mauvais,  h  noire  avis, 
est  celui  qiîi  cunsisie  à  changer  en  six  nntla 
h's  six  cent  mille  comballanls  de  Moïse  : 
le  texte  sacré  s'y  refuse  absolument,  (Et 
îrailleurs  si  l'on  admettait  une  telle  licenre 
d'irderprélation,  il  ne  resterail  bientut  pins 
rien  de  la  sainte  Ivriture,  chacun  f  ouvard 
y  trouver  h  sa  manière  des  imi»os^ibilités 
qui  n  y  sont  [Uis,  D'autres  auleurs  ont  clier- 
ché  plus  avant  dans  TArabie  lus  mords  Horeb 
et  Siuaï,  alin  iravuirde  respare  el  des  (ifllu* 
rages;  mais  les  iraildimis  constantes,  uni- 
fonnes,  générales  vi  non  inlerronq  uei  du 
pays,  d*accon(  en  cela  avec  l'itinéraire  du 
Moïse,  s'y  oppo-ient  encore. 

Nous  disons  ilaborJ  ;  Il  est  impossible  fie 
réduire  h  six  nulle  ou  h  >oixante  mille  les 
six  cent  mille  ctîjubaltarJs  do  Moïse;  en 
elTel,  ce  n'e<t  pas  ici  une  question  de  zéros 
en  (.'lus  ou  en  moins,  tous  les  textes  iku- 
tcni  lo  nftmlire  six  cent  trois  mille  cin^ï 
cerjl  cinquante,  écrit  en  toutes  lettres.  Cu 
nofidirc  se  irfiuve  Cl»  outre  divisé  entre  les 
douze  tribus  soumises  au  n  censemc*nt,  da 
celte  manière  r  ntmr  la  tribu  de  Uuben, 
quarante-six  mille  cinq  cents;  pour  la  Iribn 
de  Siméon,  cinquante-nciif  mille  trois  cents; 
fionr  la  trilni  de  (iad,  (piaranle-cinq  mille 
stx  cent  cinquante  ;  pour  la  tribu  de  Juda, 
>rnvanle-quatorze  ntilJe  six  cent$;  pour  la 
tribu  d'Issarhar ,  ririqnantc- qualité  mille 
i]uairc  cents;  pour  la  Irdiu  de  Zahulon,  cin- 
ipiante-seftt  mille  quatre  rerUs;  pciur  la 
iribu  d'Epbrarm,  quarante  nnlle  cinq  cenis; 
pour  la  tribu  de  Manassé,  trenle-deux  mille 
deux  cents;  |)0ur  la  tribu  de  Benjamin, 
trente-cinq  nulle  quatre  cents;  pour  la  tribu 
de  Dan,  soixante-deux  mille  sept  cents; 
P|jur  la  Iribu  d'A/.er,  «piarante-un  nnlle 
cinq  cents  j  pour  la  tribu  de  Ne|ilUali,  ciii- 
rpiautc-troîs  mille  quairo  cents  (fSilâ}. 


ia,soo.  —  î>a.5oo  —  4:s6:;o  -  744100 -;t  ton 

*  —  11.500  —  :*3.400  -  Total.  «05,rKiO 


iiAm  --  {n:m  —  'lioo  —  Z^Am 


iOI5  SIN  DICTIONNAIRE 

Si  donc  il  y  a  eu  une  alléralion  du  leite, 


SIN 


mi 


elle  a  élé  faite  à  dessein,  et  porte  sur  toute 
la  longeur  du  premier  chapitre  du  Tivre  des 
Nombres.  Mais  ce  n'est  pas  tout,  ces  mômes 
nombres  se  trouvent  reproduits  dans  toute 
leur  extension  au  chapitre  suivant,  lorsqu'il 
est  question  d'assigner  Tordre  des  marches 
et  dos  campements.  Ce  n'est  pas  tout  encore, 
ces  nombres  sont  en  parfait  rapport  avec 
tout  le  reste  de  l'histoire.  Ainsi  nous  voyons 
au  troisième  chapitre  du  même  livre,  que  le 
nombre  des  premiers-nés  est  de  vingt-deux 
mille  deux  cent  soixante-treize,  à  ne  compter 
que  les  mâles,  dans  les  douze  tribus,  nombre 
qui  excède  celui  des  lévites  de  deux  cent 
soixante-treize,  lesquels  deux  cent  soixante- 
treize  premiers-nés  devaient  être  rachetés  à 
cinq  sicles  par  tête  au  profil  des  vingt-deux 
mille  lévites,  ce  qui  fit  en  tout  treize  cent 
soixante-cinq  sicles,  ajoute  l'auteur  sacré. 

Tous  ces  nombres,  en  parfait  rapport 
entre  eux,  le  sont  également  avec  ceux  d'un 
second  dénombrement  qui  fut  fait  à  la  fin 
iles  quarante  années  et  avant  le  passage  du 
Jourdain;  on  y  voit  avec  le  même  détail 
que  les  Israélites  ne  sont  plus  alors  que  six 
cent  un  raille  sept  cent  trente,  et  qu'ainsi 
la  mortalité  dans  le  désert  a  surpassé  les 
naissances  de  dix-huit  cent  vingt.  Ils  sont 
en  rapport  avec  toute  la  suite  de  l'histoire; 
ainsi,  pour  n'en  citer  que  deux  exemples. 
Moïse  envoie  douze  mille  hommes  d  élite 
contre  les  Madianites.  Josué,  près  de  com- 
battre à  Haï,  pose  cinq  raille  hommes  en 
embuscade  (1203)  ;  c'est  doqc  une  chimère 
de  supposer  que  Moïse  n'était  suivi  que 
de  six  mille  combattants  au  sortir  de 
r%ypte. 

Mais  si  nous  affirmons  sans  aucune  Hési- 
tation qu'il  faut  maintenir  dans  leur  inté- 
Erité  les  nombres  indiqués  par  Moïse  pour 
{  population,  nous  croyons  au  contraire 
3u'il  faut  considérablement  diminuer  celui 
u  bétail  qu'on  attribue  si  gratuitement  à 
cette  immense  émigration.  En  effet,  les 
Israélites  en  Egypte  n'étaient  pas  tous  pas- 
leurs,  il  y  avait  parmi  eux  des  artisans, 
comme  on  en  vit  la  preuve  dans  le  désert, 
et  beaucoup  étaient  réduits  en  servitude  et 
employés  aux  travaux  publics.  Ici  les  chif- 
fres nous  font  défaut  ;  mais  quelque  nom- 
breuses qu'aient  été  les  têtes  de  bétail  em- 
menées de  l'Egypte,  il  devait  en  rester 
bien  peu  lors  de  l'arrivée  au  pied  du  mont 
Sinaï. 

Le  peuple  emporta  sa  pâte  non  encore  fer^ 
mentee^  chacun  l'arrangea  en  paquets  et  s'en 
chargea  les  épaules^  parce  que  les  Égyptiens 


pressaient  le  départ  en  disant:  Votre préstnet 
nous  causera  la  mort  à  tous...  Les  fils  d^isrta 
s'éloignèrent  donc  de  Ramesses  dans  la  ^tf 
tion  de  Socoth^  au  nombre  d^ environ  six  ee«| 
mille  hommes  de  pied,  non  compris  les  m- 
fants  et  la  multitude  innombrable  qui  les 
suivait  avec  les  troupeaux^  le  gros  bétail  et 
les  animaux  de  toute  espèce  en  très-mmi 
nombre.  —  Oves  et  armenta  et  oninumlta  di- 
versi  generis  multa  nimis  (120i^.) 

Tel  est  le  récit  de  Thistorien  sacré;  mais 
nous  ne  saurions  admettre  avec  le  savant 
Quatremère  (voyez  Mémoire  sur  le  lieu  oi 
les   Hébreux  traversèrent    la    mer  Àougt, 
page  28)  que  la  multitude  innombrable  dont 
il  est   parlé  ici  se  composait  d'étrangers 
fuyant  avec  les  Hébreux,  et  devant  bientôt 
se  disperser  nour  rentrer  chacun  dans  lean  ^ 
pays  respectifs.  Cette  multitude  innombntb,  ' 
c'est-à-dire  qui  n'avait  pas  été  dénoitMs^ 
était  celle  des  femmes,  des  Yieillards,  în 
enfants  et  des  jeunes  hommes  qui  n'avrioA 
pas  atteint  leur  vingtième  année.  Les  il 
cent  mille  hommes  marchaient  en  ordre  dl 
bataille  et  campaient  de  même,  la  wnUtitwk 
suivait  ou  accompagnait  ou  se  dispersait 
tant  qu'il  n'y  avait  pas  d'ennemi  à  redouter. 
Moïse  oublie  presque  toujours  cette  miiftlî- 
tudcy  et  ne  parle  que  des  six  cent  mille  com- 
battants. Ces  divers  points  une  fois  acquis 
au  débat,  les  difficultés  disparaissent  une  k 
une,  car  déjà  il  ne  s'agit  plus  de  faire  cam* 
per  en  un  seul  bloc,  ou  de  conduire  par  mi 
même  chemin  deux  ou  trois  millions  d'in* 
dividus,  mais  seulement  six  cent  mille;  <b 
disposer    autour   du   Sinaï    des    millioBS 
d'hommes,  mais  six  cent  mille  régulière- 
ment organisés,    et   ceci  ne  souffre  jte 
d*obstacles.  Mais  que  devient  la  multitodet 
Elle  est  dans  les  gorges  des  montagnes,  dis-' 
persée  par  groupes  dans  les  petites  plaines 
ou  sur  les  rivages  de  la  mer,  là  où  son  e»- 
price  l'emporte,  où  elle  rencontre  de  lîieri» 
pour  SQS  troupeaux,  personne  ne  lui  conter 
tant  la  possession  d'un  pays  inoccupé. 

La  Quantité  de  pâte  non  ferroentée  ooe 
les  Hébreux  ont  emportée  de  TJ^pte,  les 
nourrira  durant  les  sept  premiers  jojirs  de 
leur  voyage,  et  ces  sept  iours  seront  repré» 
sentes  à  perpétuité  par  la  semaine  commi- 
raorative  des  Azymes.  Au  bout  de  sepit  jouis 
toute  subsistance  est  épuisée,  et  il  dol 
s'écouler  encore  trente-huit  jours  avant  qai . 
la  manne  tombe  du  ciel,  car  elle  ne  coaH 
mencera  à  tomber  qu'à  l'entrée  du  désert #' 
Sin,  le  seizième  jour  du  second  mois  aprèsll 
sortie.  Mais  de  quoi  doue  le  peuple  éa^ 


(1205)  Voy.  Num,  xxxi,  5;  Josue,  vm,  i2. 

(1204)  Tulil  igitur  populus  conspersam  farinam 
anteqnam  fermentaretur  :  et  ligans  in  paltiis,  po- 
sait super  humeros  sues.  Feceruntque  filii  Israël 
sicut  praecqierat  M oyses  :  et  peticrunt  ab  i£gyp- 
tiis  vasa  argentea  et  aurea,  vestemque  plurimam. 
Domînus  autem  dédit  gratiam  populo  coram  i^gyp' 
tiis  ut  commodarent  eis  :  et  spoliaverunt  iOgyp- 
tios.  Profectique  sunt  filii  Israël  de  Rahnesse  m 
SocoClr«   iBes£enta  fere  millla  pcdiium  virorum^ 


absqnc  parvulis.  Sed  et  vulgus  promiscuum  laMh 
merabile  nscendit  cum  eis,  oves  et  armenta  et  ail* 
mantia  diversi  generis  mutta  nimis.  Coiennl^ 
farinam,  quam  dudum  de  i£gypto  conspersaa  is* 
Icrant  :  et  fecerunt  subcinericios  panes  atyMs: 
neque  enim  poterant  fennentarî  cogentibus  eiift 
iflgyptiis,  et  nullam  facere  sinentibus  moram  :  ms 
puhnenti  quidquam  occurrerat  praeparare.  (Essâ. 
xn.  54-39.) 


SIN 


DLS  MïKAcr.rs. 


SOB 


m 


B'i'ïi  vécu  pendant   ces   tretite-huit 

si  ce  n*est  ric  la  chair  de  ses  irou- 
f  Alors  il  n*fl  plus  rien,  toutes  les  res- 
ta sont  é(»uiî^ées;  \tUis  de  pôin,  plus  de 
r  :  il  le  dit  lui-môiuc  dans  !>es  mur- 
.    Pourquoi   iJieu  ne  nous  a-l-it  pas 

mourir  en  Eijypte,  (à  nous  twu$  m- 
ê  star  df4  chaudièrfs  p(fm€9  de  tiandei^ 
irions  du  pain  à  saiit^té !  pourquoi  nom 
conduti»  dann  n  deser(  ou  nous  allons 
ïourir  df  faim  (l'205)  ? 
nous  fïariftgeons  donc  coraplétenient 
1»  savant  Quatremère  :  «  Les  troupeaux 
ébreux  n  exislaient  [dus,  ou  reslûieril 
Lit  nombre,  w  El  dès  lors  il  devient 
lu  de  cherehrr  des  [ȉlu rages  dans  le 

du  Sinaï,  do  îe  doier  d'une  fécondité 
jlease  eu  celtn  circonstance  spéciale, 

déplacer  le  Sinaï,  pour  Tenvirunner 
liries.  L*éiat  actuel  Je  la  péninsule  ne 
donc  aucune  diflleuUé  contre  le  récit 
ue,  pourvu  qu'on  ne  lui  fasse  pas  dire 
lU  autrement  qu'il  ne  dit;  c'est-à-dire 
H  qu'on  ne  l'aliorde  pas  avec  des  idées 
lyues  et  des    systèmes  arrêtés  à  i  a- 

savant  auteur  du  Commentaire  sur 
le  et  les  Nombres  y  Léon  de  I^l>orde, 
lit  pas  posé  la  question  dans  ces  termes 
nibles^  s'il  avait  fait  ces  rutlexions  : 
I  restons  donc  en  face  d'un  docuracjit 
iqoe  incontesfablf^dM'i]^  et  qni  devient 
}uiable  avec  la  ronnaissance  que  nous 

du  pays  qui  fut  le  tliMlre  des  faits 
s  par  lÀ  Bitde.  Ni  la  configuration  des 
I,  ni  Tespace  hatntable,  ni  les  res- 
*s  de  la  population  artuelle,  ne  per- 
fît  d'admettre  le  passage  et  le  séiour 
IOQ»000  d'hommes  et  d'autant  de  bcs- 
fUns  TArabie  Pélrée^  quelle  que  soit 
le  qu'on  trace  à  cette  énorme  caravane, 
»  que  soit  la  durée  du  séjour  qu'on 
e  substituer  aux  dates  précises  de  la 

quelle  que   soit  l'assistance  que  ce 
e  entier  trouve  dans  Tenvoi  journalier 
manne. 
IP  autre  c6lé  ccjKndant,  si  nous  su|>- 

SProfe^'litinc  siinl  fie  Elini.c'l  vcnit  mifiiis 
o  fili«»nmi  lsr:iel  ifi  tic  se  i  tu  m  8in,  qtiod  est 
^ini  cl  Sinai:  quinUvdccimo  d»e  mf»nsis  se- 
pr>st(pi.^m  cgrcssi  siml  <le  terra  A^^ypîh  El 
iravit  omnîs  rongrfgaiin  filiorum  Israël  con- 
lyicnrl  Aaron  iii  .^otittidiiic.  Dixerunlqtie  lilii 
mI  eos  :  Uliiiam  mortiiî  csscnins  por  iiiuiuim 
î  in  terra  jf/g>'pti,  quanilo  s<*dcbriniiis  super 
E'arnium*  et  conimicliaiTHJs  paiiorn  in  s  a  tu  ri- 
nr  ri1u\islis  nus  in  desprliiiii  îsliid,  lit  ocoi- 
^c»mnf!in  nuiilihidiricm  fanic?  UiiitanleniPfH 
àâ  Moysen  :  Ec'«'e,  ego  |>Iu:iiTi  voliis  panes  de 
cgrcdiâlnr  populus,  <^t  coltig.it  qmv  snOiciuiit 
fl|ulf>fi  die«:  lit  tenletn  eiim  titnini  anibulelin 
«a,  un  non  {Exott,  \\i,  l-i). 
P6)  L'a»iU-ur  venait  de  dire  avec  raisniv  :  i  Les 
kts  des  augi)>entalions  dans  cenaincs^  tribus, 
minutioiTS  dans  d'antres,  sont  plus  ou  itioîns 
^  dans  le  récit,  reusendde  nicrne  des  cliif- 
^t  presque  toujours  en  rapport  avec  celui  des 
lîs,  Roii  Eiïyptiens,  Madianiti's  ou  autres  pcu- 
q«ft  les  Israélites  ronilKiUriil,  ;iiusî  qu'avee 
rUincc  du  bntrn  qu'ils  pr  luirtii  sur  «?ui    Bien 


posons  une  [ictite  trôupe  de  C(K)  homfnes 
armés  ce  qui  dunnerait  firoportionnenement 
un  chiirrc  de  trois  mille  Ames  réunies,  chiirre 
qu\  est  à  peu  près  celui  de  toute  la  popu- 
lai  ion  actuelle  de  la  péninsule,  et  si  nous 
faisons  suivre  cette  petite  émigration  de  ses 
bagages,  de  ses  tentes  et  de  3,000  bestiaux, 
nous  trouvons  alors  sous  le  rapport  géogra- 
phique une  eiactitude  dans  les  distances, 
une  fidélité  dans  les  descriptions,  qui  ne 
laisse  plus  un  doute  sur  la  direction  aue 
les  Israélites  ont  suivie  et  sur  le  fiays  qu  ils 
ont  parcotiru. 

«  Les  descriptions  géografihiques  données 
par  la  Bible  concordent  donc  avec  Tétai 
actuel  des  localïtés;  d'une  autre  part,  la 
critique  ne  saurait  voir  une  erreur  de  cojuste 
dans  les  cbitrr es  (120*;);  reste  donc  la  dilll- 
culte  de  faire  mouvoir  une  aussi  nombreuse 
population  sur  un  théâtre  aussi  resserré. 
tJomnient  sortir  de  cette  dilîîcuHé  qui  nous 
présente  deux  fait»  exacts  qu'il  est  impos- 
sible de  rapprocher?  Qui  viendra  concilier 
ces  deux  f»roi)0sitions  contradictoires?  la 
puissance  divine  (1^07),  n 

t  Lq  jmissance  divine!  que  le  savant  auteur 
nous  permette  de  le  lui  dire,  c'est  là  une 
réponse  d'écolier.  Moïse  a  fait  la  [>art  de  la 
puissance  divine,  n'y  ajoutez  rien.  Supfirî- 
mcK  les  troupeaux,  ne  vous  occupez  pas  plus 

^  que  Moïse  de  l  immense  $nultiluae^  qui 
devient  ce  qu'eHe  peut  dans  un  pays  sans 
nnnerois,  où  ses  habits  ne  s'usent  |>as  et  nù 
la  uianne  les  nourrit  ;  puis  voyez  s'il  vous 
rc.4e  de  l'espace  pour  taire  manœuvret;  six 
cent  mille  hommes  régulièrement  organisés. 
Nous  le  croyons. 

SOBNA.  (  Prophétie  qui  le  concerne,) 
Sobna,  intendant  du  teinfde  sous  le  règne 
li'Ezéchias,  fut  envoyé  par  ce  prince  avec 
Asaph  et  Joahé  au-devant  de  Habsacès,  que 
Sennachérib  avait  député  h  Jérusalem,  pour 
la  sommer  de  se  rendre.  L'histoire  ne  dit 
IK)int  par  quelle  prévarication  il  s'attira  la 
menaçimte  j>rédiction  d'isaïe  ,  que  nous 
avons  rapportée  en  son  lieu.  (  >aj/.  l'art* 
IsAiE,  t.  i\  col.  031.) 

phis,  il  se  retrouve,  lorsque  les  Itraeliles  poursui- 
veut  plus  tari]  la  eonquéle  de  I»  terre  prfuiiise,  en 
rapporf  avec  la  force  de  leurs  hoHuncs  arnu^.  jiti 
temps  des  Juges,  de  4^6,700  {Jttdic.  %\),  sous  Saû*, 
df  550,000,  et  sous  David,  de  1,50(^000.  Coinmei.l 
donc  supposer  qu'un  système  d'uttt'ratiou  eût  pu 
iHie  pouniuivi  nnn-seuléuicnt  dans  le  texte  des  cinq 
livres  de  Moise,  mais  dans  l'Auiien  Testament  ltu»l 
enlier,  avce  erl  ensenoble  cl  celte  cnnc^rdiinre,  ^ans 
frapper  en  ineuie  temps  de  disen^lil  la  Hibic  en- 
tière. Une  erreur  de  ropisle  est  déjà  un  fait  grave, 
diflirilc  a  admettre,  pc^nible  à  avouer;  mais  iin<j 
suile  d  alleralîons  condiinceg  avec  aulanl  de  perfidie 
est  inaditiis^ible.  i 

(I2U7)  Le  nouvel  éditeur  de  dom  Calmcl  (voîf 
Kncifct,  thMomquc,  lomr  IV).  en  citant  de  loiijji 
fragments  du  Commentaire  de  hM»ndc  LalH)r<le,  n  a 
pas  fait  âUeutiua  à  la  iK-riH^tuelle  et  dangereuse 
ef|uivoquede  railleur,  ïiui  élève  rimpos*ibilité  a  la 
nième  hauleur  que  Je  texte  sacré.  Léon  de  Latmrde 
I  rile  trop  souvent  à  des  U'ndanres  priilcslanles,  re 
f|ui  rend  son  livre  dcfeclueux  cl  dai»|^ercut  eu  mèqie 
len»ps 


1019 


SOD 


DICTIONNAIRE 


SOI) 


SODOME.  {Sa  destruclion  par  le  feu  du 
fiel.)  Lorsque  Dieu  eut  résolu  de  détruire 
fes  cinq  villes  abominables  de  la  vallée  du 
Jourdain,  il  prévint  Abraham  de  ses  desseins 
l>ar  le  ministère  de  trois  anges,  qu*il  lui 
envoya  dans  la  vallée  de  Mambre,  où  il 
faisait  alors  pattre  ses  troui^eaux.  Le  saint 
patriarche  pria  inutilement  ]K)ur  la  coupable 
Sodome,  dans  laquelle  il  ne  se  trouvait  pas 
même  dix  justes.  Sur  ces  trois  anges,  deux 
apparurent  h  Sodome  le  soir  du  môme  jour 
sous  la  forme  de  voyageurs,  afin  d*en'faire 
sortir  le  juste  Loth  avant  l'embrasement. 
Loth  ayant  accordé  Thospitalité  aux  étran- 
gers, les  habitants  voulurent  inutilement  se 
j)orter  envers  eux  à  de  honteux  excès,  car 
les  anges  les  frappèrent  de  cécité.  Le  lende- 
main étant  venu,  ils  prirent  LotH  par  la  main 
et  rentratnèrent  de  grand  matin  hors  des 
murs  avec  sa  femme  et  ses  deux  filles,  en 
leur  défendant  de  regarder  derrière  eux, 
lorsqu'ils  entendraient  le  pétillement  des 
flammes.  Loth  s'enfuit  à  Segor,  que  le  Sei- 
gneur épanzna  à  cause  de  lui.  Hais  laissons 
ivirler  ici  llnistorien  sacrée  :  Loth  entra  dans 
Segor  au  lever  du  soleil.  Alors  le  Seiqneur  fit 
pleuvoir  du  ciel  un  torrent  de  feu  et  de  soufre 
sur  Sodome  et  Goniorrhe.  Et  il  détruisit  ces 
tilles  et  tout  le  pays  d^alentour^  avec  tous  len 
habitants  et  toute  la  verdure  de  la  terre.  El 
(a  femme  de  Loth  ayant  regardé  derrière  elle^ 
fut  changée  en  une  statue  de  sel.  l  Voyez  l'art. 
I^Yh.  }  Or  Abraham  se  levant  le  matin^  du 
lieu  même  où  il  avait  conversé  avec  Dieu,  di- 
rigea ses  regards  vers  Sodome  et  Gomorrhe, 
ou  plutôt  vers  le  pays  oà  elles  €n>aient  été^  et 
ne  vit  plus  qu'une  fumée  semblable  à  celle 
d'une  fournaise  f  qui  s'élevait  de  la  terre 
(1208). 

Ce  miraculeux  et  redoutable  événement 
est  si  bien  fixé  dans  les  traditions  de  tous 
les  peuples,  qu*aucun  auteur,  à  noire  con- 
naissance du  moins,  n'a  osé  en  contester 
l'existence;  c'est  tout  au  plus  si  quelques- 
uns  ont  songé  è  le  rattacher  à  des  causes 
j)urement  naturelles.  Mais  naturel  ou  non 
dans  ses  causes,  il  s'est  accompli  par  l'in- 
tervention divine ,  à  l'heure  que  Dieu  a 
voulu,  de  la  manière  qu'il  avait  déterminée 
auparavant,  et  comme  l'efTet  de  sa  justice 
irritée,  de  sorte  qu'il  n'y  a  rien  h  gagner 
pour  les  incrédules,  en  lui  assignant  des 
causes  hypothétiques  puisées  dans  l'ordre 
naturel.  Il  n'y  a  rien  à  réi)ondre  au  récit 

(1208)  Sol  egrossiis  est  super  terram,  et  Lot  ingres- 
sus  est  Segor.  Igitiir  Domîniis  pluit  super  Sodomam 
et  Gomorrliani  sutphur  et  îgnein  a  I>omino  de  cœlo. 
Eisubveilit  civitates  bas,  et  omnem  circa  rcgionem, 
universos  habiiatores  urbium,  et  cuncta  terne  vi- 
rentia.Respiciensquc  uxor  ejuspostse,  versa  est  in 
statuam  salis.  Abraliam  autem  consurgens  manc, 
ubi  steterat  prius  cuni  Domino.  Intuitus  est  Sodo- 
mam et  Gomorrham,  et  universam  terram  regionis 
illius  :  vidit4|ue  asrendcntein  favillam  de  terra  quasi 
fornacis  fomum  {Gènes,  xix,  23-28). 

(1209)  Gènes,  xin,  10. 

(1210^  Pendant  cinquante  et  un  ans,  suivant  te 
Seder  Otlam  Rabba,  aDcicnne  chronique  bébralque, 
traduite  cil  latin  par  Genebrard,  à  ù  suite  de  sou 


net  et  précis  de  la  Bible;  la  vallée  d 
Asphaltite,  demeurée  depuis  lors  dai 
état  de  stérilité  et  d'horreur,  l'afB 
l'existence  de  deux  peuples,  les  Amroc 
et  les  Moabites,  dont  la  longue  histoii 
connue,  en  affirme  les  détails  ;  que  t 
de  plus  ?  Voyons  cependant  ce  cpi'ui 
incrédules  modernes,  Eusèbe  Salvei 
osé  opposer  au  récit  de  Moïse. 

«  Arrosée  et  fertilisée  par  le  Jourdain, 
me  l'Egypte  l'est  par  le  Nil,  la  vallée  A 
cages  s^ouvrait,  semblable  au  paradis^  d 
le  vovageurqui,  du  désert,  arrivait  à  1 
(1209).  Là  Sodome,  Gomorrhe  et  vin 
autres  villes  ou  i)0urg3  fleurirent  pe 
un  demi-siècle  (1210).  Les  villes,  les 
tations  furent  détruites  par  une  conflagi 
subite  ;  la  riche  végétation  disfiarui  to 
tièro  (1211);  un  lac  d'eau  amère  (181! 
lac  Asphaltite  remplaçalava/Z^edei  Aai 
la  tradition  est  uniforme  sur  ce  faiu  9 
lui-même,  n'oifre  rien  de  surnaturel. 

«  Quoique  l'éruption  de  jets  de  llaoi 
compagne  quelquefois  les  tremblcmn 
terre,  ce  phénomène  neré|>ond  passufl 
ment  à  l'idée  d'un  embrasement  gé 

{)our  fournir  la  base  d'une  explicatioo 
disante.  Strabon  (1213)  attribue  la  de 
tion  des  villes  situées  sur  Teniplaei 
actuel  du  lac  Asphaltite,  à  réru|>tioo 
volcan  :  on  retrouve,  en  effet,  sur  les 
du  lac,  quelques-uns  des  produits  de 
présence,  après  des  milliers  d'années,  i 
l'existence  antérieure  de  l'un  de  ces  g 
ateliers  de  création  et  de  destructiooi 
ni  leur  quantité,  ni  leur  variété  ne  son 
les  que  le  ferait  supposer  une  origine  i 
cente.  D'ailleurs  la  nature  du  sol  siiffii 
solution  du  problème. 

«  La  vallée  des  Bocages  était  assise  Si 
cojache  de  matières  éminemment  influ 
blés,  qui  forme  encore  le  fond  du  lacAi) 
tite  :  aans  des  puits  nombreux  (1214),  < 
voyait  sourdre  (1215),  exposé  à  nue  H 
sphère  brûlante,  le  bitume,  dont  s'étenda 
loin,  sous  la  terre,  une  couche  épaisse,* 
lement  liquide ,  également  inflamuM 
L'embrasement  déterminé  par  une  caosi 
cidentelle,  probablement  par  le  feuda( 
se  propagea  avec  une  rapidité  doBi 
nous  donnent  point  une  idée  les  il 
dios  qui  dévorent  quelquefois  les  roiiNJ 
houille  ou  de  charl^n  de  terre.  Les  bal 
lions  en  feu,  la  campagne  ruinée  au  loil 


Chrouic,  gêner.  (La  c/irontV/ffc  inlilu1êeS<i  i 
nVst  ancienne  qna  par  rapport  à  nous.  Elleftf 
tërieure  au  premier  siècle  du  cbrîstianisneJ 
(i'iii)  Gènes.  XIX,  %5. 

(1212)  Gènes,  xiv,  3. 

(1213)  SmàB.  iib.  XVI 

(1214)  Yatlis  autcm  sylvestrîs   babebal  M 
puteos  bituminis.  {Gènes,  xiv,  10.) 

(1215)  Ils  campèrent  dans  la  Vallée  des  pri 
bitume,  car  ces  puiis  existaient  alors  ai  CI 
Depuis,  après  la  destruction  de  Sodome,  «i  I 
parut  subitemciil,  et  tut  nonuné  Aspballile, à  c 
du  bitume  que  l'on  y  voyait  sountre  (icaim 
toutes  paris  (Fl.  Jus.,  Ant.jnd,  \,  i,  c,  10). 


m:i 


hES  Miri  vcLr.fi. 


sort 


î(m 


isoiitcrrnine.  Oihîiui^iorit  dons  h* 
f|iie  cré.iit  [*a(rai^st'iiii.*fii  iUt  soi,  Gif- 
lent (n-(ii»oilîoniîé  h  la  <.ou^fMl^n«^^ifHl 
me  (12ltj).  Ia}.  Joiinlain  se  pircipilc 
^ouveaii  1ai%  Jf»nt  riHf^TNliifï  fui  Ûea 
■îronsidértihle  pour  «(iic  k*  lleuvc  s'y 
Pbt«*i»licr,  «ilKiiidutitii'iiil  Arcfii(»tre  do 
ijilé  lescoiïtréosfuriï  ,irrr>sail  îiiipara- 
l  <lont  n  f»u  se  fyniior  le  ili^serl  »le 
;17),  où  le  tournipiit  «le  la  .soif  exi-ila 
uenl  les  miirrimrr^  îles  Israélites.  Vno 
urnille  C'fiujppa  h  la  tïifirl,  Prt'voyant 
iielle  rélérilé  s'a  vanterait  riruH'iidie, 
^f  se  hAla  tfalleirutre  lt*s  liuitirs  de  la 
de  bitume;  parvuim  dans  une  vdle 
"gna  le  désnsire,  il  tTai^nit  encore 
Sprisc  dangereuse  ,  et,  qytti**nt  son 
p  asile,  se  rélngia  sur  une  nionlagne 
Mais,  tidèle  au  s;entinient  que  nous 
Hjgnah's  le  pairiarcJic  raf>pMrleà  Dieu 
révoyanee  qui  Ta  décidé  à  la  fuite 
r^>nîpte,  Dien  fa  arcrli  du  dt^HiaKtre 
1;  Dieu  tu  in  commandé  de  fuir  ^  fn  hii 
l même  de  refjarder  dr rnVrr  lui  (1219) 
eontrilme  ainsi  <i  donner  une  a|»- 
surnaturelle  h  un  fait  qui  s*ex[di- 
lut  la  uiarelie  ordinaire  de  la   na- 

le  trouvent  sui)|irimés  (fun  trait  de 
'^IVnlretieu  d  At>raljam  avec  !>icu 
!itient  à  la  deslruetioti  de  Sodome  ; 
itiuii  des  trois  anges  dans  la  lente 
liam  ;  ravéneinent  des  deux  anges  h 
?,  leur  eonversatii>n  aver  Loïh,  les 
alK)niint^rides  de  la  nu  il,  les  dénia  r- 
ï  Kolli  (très  lie  ses  amis,  et  tant  d'au- 
ildils  non   mot  us  iru}N)rtants,  qui  se 

ill  au  fait  principal  eonunc  accessoires 
Savons  pas  dil,  toutefois,  laisscr  en 
I  seul  mot  de  ce  passage,  dans  le- 
i  ennemi  déclaré  des  miracles  a  [»ris 
Lreeueillir  trois  les  lémoiguages  (jui 
bt  la  réalité  de  celui-ci. 
Piiue  f  phrase  singulièrement  euv 
ée,  el  dfUH  la  fin  détruit  le  commen- 
wrauieur  voudrait  faire  croire,  sans 
fcrainte  de  com|»n)mettre  sa  répula- 
rnalura liste*  ti  une  éruption  volcan i- 
lais  si  on  lui  eût  pusé  rietlemenl  la 
m  suivante  :  \j\  vaMéo  du  Jourdain 
►  nne  vallée  volcanique?  il  aurait,  se- 


l<*n  toute  ap|>areuie,  répondu,  je  uVu  sais 
lien. 

t<li  btonl  oui,  la  vallée  du  Jourdain,  et 
noiammenl  les  envinuis  de  la  mer  Morle, 
al»*ndeni  en  matières  volcaniques,  il  e.sl 
possiltle,  afiparent  |ieut  ôlre,  mie  cette  oier 
orcupe  !e  cratère  du  volcan.  Il  est  apf»arctil 
(|iie  le  JiMJnlaiiï,  avant  celle  cata^lrofihe,  al- 
lait décfiarger  ses  eau\  tians  le  torrent 
d'A/or,  fdnsieurs  savants  loiil  pensé.  Mais 
que  pouvcz-vous  en  conclure  contre  le  ré* 
cil  de  la  Hilile?  Selon  nous,  ces  faits  démon- 
trés en  seraîcnt  la  cuiHîrmalion.  Le  îiaturel 
tic  l'évéïh'meut  e^«  lut-il  le  surnaturel  <le  la 
cause  e  (lie  i  en  te,  de  la  prévision  et  de  Taîi- 
nonce  qui  en  est  faite? 

En  vous  accordant  le  fa  il  prim  i|»a1,  vous 
n*aurez  pas  gagné grand'clïose,  (unscjtie  vous 
ôles  oldigéiie  déraisof»ner  sur  les  circons- 
tances accessoires.  Par  exemfde,  qu'u?i  her- 
ger  de  Chaldée,  arrivé  depuis  queli|ucs 
mois  seulement  dansia  contrée,  ailélé  assc;^ 
géologue  pour  reconnaître  retendue  de  la 
cfuiche  Uitumineuse qui  gisait  A  cent  ou  mille 
mèlres  sous  lerre,  cahuler  les  litnites  de 
rinccudic  au  luoment  qull  se  déclare,  so 
sauver  h  leiufis,  seul  de  tous  les  habitants 
du  pays,  et  Â*arrèler  au  delà  du  rayon  nicna- 
ce  jKir  le  brasier  souterrain;  en  vérité  ceci 
passe  toute  croyance,  It  faut  être  Inen  mal- 
liahile  pour  émelire  de  telles  assertions,  ou 
bien  il  faut  que  les  récits  bildiques  soient 
h  fabri  de  tonte  attaque.  Gardons  encore  la 
Ril»le;  il  ny  a  pas  ap|>arence qu'on  lui  subij- 
tilue  autre  chose  de  sitôt. 

C'est  une  tradition  universellement  admise, 
que  le  lac  Aspbaltite  occupe  Tenq^lacemeiU 
des  cinq  villes  détruites  par  le  feu  du  ci*rl 
{lâ20)»  ce[iendant  aucun  [massage  iia^s  écritu- 
res et  aucun  mormmenl  ne  vient  h  rap|Mii. 
Il  est  même  iliOicile  d*admeltre  une  cinq 
villes,  ou  vingt-six  villes»  cotrune  le  |>r>rlo 
le  Sa-der-Ollam,  aient  exisié  dans  un  ^i  pe- 
tit espace  r  quinze  h  dix-huit  lieues  «le  long, 
rjuatre  h  cinq  de  large,  dans  les  plus  grandes 
diujensicMis;  les  paroles  suivantes  <ln  légis- 
lateur lies  Hébreux  sendilent  plutôt  indiquer 
le  contraire  :  «  Leur  vigne,  dit-il  dans  urt 
es[»rïl  prn|diélique,  en  annrm«;ant  aux  en- 
fants de  Jatob  la  punitr<m  «le  leur  iiluKIlrie 
future,  leur  vigne  sera  semblalde  h  celle  de 
Sodome  et  des  environs  de   (iomorrbe;  elle 


^icii  bnce  un  tnûl  sur  lu  ville,  cl  l.i  hvùh 
.  liÂl»il:uUîî,  ctdi'v;isU'  p.ir  10»  pareil  iiiri'n- 
impgnc.  JosEiiK  L  i,  c,  ît.  —  fuhnitium 
t»fir..»  ignr  ca'ltnti  flagrusse,  dit  Tiinle  (llist  , 
7)  cil  piirhuit  lie  I  cDilinisciitcvJtdij  lerriloirc 
il  les  de  h  fVnl.ipole. 

\  t»'apK*s  1.1  twisilion  dos  mom.ignrs  vai&încs, 
dure  4|iie  le  Jmtnlain,  tournant  a  l'otirî^l, 
iwlrc  le  torrent  ronnii  sous  le  nom  de  Tor- 
jwr,  ou  torrent  tVEfjtjpie,  cl  ipi'il  avait  iiinsi 
lOuchtirc  vers  hi  viUi'  dv  llhiDoeolura, 
\  Ag€emlit<pie  Loth  de  Srgor,  et  induisît  in 
....  tukuieiat  ciûiu  niancrc  iii  Scgor  {f*enfi. 

)  Ccna,  xii,  fî,  etc. 

j  CHli'  expression    n'a  Hcii   de  «nnliâirc  k 

Mon  que  nous  venons  iiadrotlluv  On  suit 


5  iptcUi*  li.intçnrlos  volcans  rcjcticni  les  malicrcs 
coïhiuinices,  vl  à  quelles  ilisUnnes  elles  vont  p.ir- 
Idis  relônilier.  Il  n'est  pus  rare  que  les  lemircs  «tu 
Vésuve  soieni  eni|>ortées  à  plus  «le  vingt  licncs  ihi 
cralero.  L.I  ville  île  Uoineen  acte  rcmu verte.  La 
(Icstructiou  «rilerrulnuinn  et  ilo  IV>nq»ét  aitcàti*ul 
les  r.nvagcs  loiotains  d'un  vohan.  Kt  que  fiernit-ce, 
si,  fin  lieu  itc  j:iilltr  sur  une  n»ontagnc  d'un  vaste 
pi'ri mètre,  eouune  il  Jirrive  ordmiirt^ment  sur  les 
lonlinerils,  le  volcnn  s  ouvrait  une  issue  dans  une 
pi  line  îilK»ndante  et  eulliviM'?  Or  un  volcan  peiil 
cîiislcr  iudrpcnd.unincnt  des  niontciKnes^»  puis4{u1l 
v  a  lies  volt-nis  sous-marins.  La  lliloe  s*at  coninio- 
derail  rraulnnt  nn(*ux  de  celte  eipHcation,  qu  elle 
parle  elle  nuMUC  dune  plnic  de  scKifre  cnibras*»*. 
Ihtnhtui  ptuit  luptr  Sadowam  il  CoHwrrham  Mil- 
pliiii  et  ijiucui  n  Domino  de  cœh. 


10ÎS 


SOD 


produira  du  verjus  d*une  acidité  repoussante, 
du  yin  amer  comme  le  fiel  (1221).  »  Est-ce 
un  souvenir,  une  imprécation  proverbiale  ou 
une  réalité,  nous  n'oserions  décider.  Mais 
voici  qui  est  plus  précis  :  Stratx)u,  au 
seizième  livre  de  sa  Géographie,  parle  des 
ruines  de  Sodome  comme  toujours  subsis- 
tantes, et  leur  assigne  soixante  stades  de 
circuit.  Josèphe  en  parle  de  la  même  manière: 
«  On  voit  encore,  dit-il,  aux  environs  du  lac 
quelques  restes  de  ces  cinq  villes  abomina- 
bles, et  les  cendres  maudites  produisent  des 
fruits  qui  semblent  bons  à  manger,  mais  qui 
se  réduisent  en  poudre  dès  qu*on  les  touche.» 
Ainsi  ce  n*<^t  pas  seulement  {>ar  la  foi  qu*on 
demeure  convaincu  de  la  réalité  de  cet 
épouvantable  événement,  mais  encore  par 
ce  que  Ton  voit  soi-même. 

Ce  récit  et  les  paroles  de  Moïse  ont  don- 
né lieu  à  de  nombreuses  suppositions  sur 
les  nommes  de  Sodome,  qui,  séduisantes 
par  leur  forme  et  leurs  brillantes  couleurs, 
remplissent  la  bouche  de  cendres  et  de  gra- 
vier, pour  peu  qu^on  soit  surpris  de  les  por- 
ter à  ses  lèvres.  C'est  une  exagération, 
comme  on  en  lait  tant  sur  les  choses  lointai- 
nes :  il  faut  dire  plus  simplement,  que  les 
fruits  des  environs  de  la  mer  Morte  sont  le 
plus  souvent  rongés  à  Tintérieur  par  des  in- 
sectes, et  ne  contiennent,  au  lieu  de  pulpe, 
que  des  immondices.  C'est  par  une  exagéra- 
tion semblable,  qu'on  a  dit  et  répété  que  tout 
ce  qui  s'approche  de  ses  bords  maudits  pé- 
rit asphyxié.  Elle  est  empoissonnée,  les  oi- 
seaux volent  au-dessus  sans  danger,  et  les 
hommes  s'y  baignent  impunément;  les  seuls 
ennemis  à  craindre  sont  les  lions  et  les  Ara- 
bes qui  rôdent  alentour. 

L'auteur  des  additions  au  Dictionnaire  de 
la  Bible  de  dom  Cal  met  s'est  étayé  des  divers 
})assages  que  nous  venons  de  citer  et  de 
quelques  autres,  pour  établir,  il  l'a  cru  du 
moins,  que  les  villes  de  Sodome  et  de  Go- 
rnorrhe avaient étérelevées  de  leurs  ruines, 
et  que  la  nouvelle  Sodome  avait  subsisté  au 
moins  Jusqu'au  iv*  siècle  du  christianisme. 
Mais  c  est  peine  perdue  ;  il  interprète  à  faux 
tous  les  témoignages  qu'il  rapporte.  D'abord 
les  paroles  de  Moïse ,  au  chapitre  xxxii  du 
Deutéronome^  ne  signifient  nullement  que 
Sodome  et  Gomorrhe  existaient  encore  de  son 
temps.  Le  même  Moïse  dit,  au  chapitre  x  de 
la  Genèse^  que  les  descendants  de  Chanaan 

(122!)  De  vlnea  Sodomorum,  vinca  eorum,  et 
de  suburbanis  Gomorrhae  :  uva  eoruin  uva  felii»  et 
botri  aniarissimi.  (Deut,  xxxu,  32.) 

(1922)  Et  soror  tua  major,  Samaria,  ipsa  et  filiae 
ejus,  qiiae  habitant  ad  sinistram  iiiam  :  soror  au- 
tem  tua  miner  te,  quae  habitai  a  dexlris  tuis,  So- 
doma,  et  Hliae  ejus.  Sed  nec  in  viis  earuro  ambu- 
lasti,  nequesecunduro  scelera  earum  fecisli  pauxil- 
bim  minus  :  pêne  sccleratiora  fecisli  illis  in  omnibus 
Tîis  tuis.  Vivo  ego,  dicil  Dominus  Deus,  quia  non 
lecit  Sodoma  soror  tua  ipsa,  et  filiae  ejus,  sicut  fe- 
eitti  lu,  et  filise  luae.  Eccc  haec  fuit  iniquitas  So<lo- 
mae  sororis  tu.e,  siiperbia,  saturitas  panift  et  abun- 
dantia,  et  olium  ipsius,  cl  filiarum  ejus  :  et  manum 
cgeno  et  pauperi  non  poirigebant.  El  elevate  sunl, 
el  feccrunt  abominaliones  coram  me  :  et  absluli 
ea5  sicut  vidisti.  Et  Samaria  dimidium  peccatorum 


DICTIONNAIRE  SOD 

occupèrent  le  pays  situé  entre  Sidoi 
rare,  Gaza,  Sodome,  Gomorrhe,  Adan 
boïm  et  Leza.  Cela  est  vrai  pour  l'oi 
mais  de  bonne  foi  peut-on  en  conclu 
Sodome  et  Gomorrhe  étaient  encore  d 
lorsque  Moïse  les  assignait  pour  Iti 
un  établissement  de  sept  ou  huit  sièc 
térieur  à  son  récit? 

Il  est  toutefois  un  passage  d*Ezé<Sh 
semble  donner  raison  à  cette  opinion 
le  prend  à  la  lettre  :  Le  prophète  dit  ] 
salem ,  au  chapitre  xvi  de  ses  propl 
Ta  sœur  aînée ^  Samartf ,  et  ses  filles^  fi 
tent  à  ta  gauche^  n'a  pas  commis  la  «m 
iniquités  dont  tu  t'es  rendue  cau^ 
jeune  saur^  Sodome^  et  ses  filles^  qut  k 
à  ta  droite^  ne  s'est  pas  souillée  d'ami 
crimes  que  toi-même^  tu  les  as  sur. 
l'une  et  Vautre.  Porte  donc  comme  i 
fardeau  de  tes  crimes.  Et  je  les  rétablir 
et  Vautre  par  le  retour  de  Sodome  et 
filles  et  par  le  retour  de  Samarie  ei 
filles,  et  je  te  rétablirai  par  ton  reiowf 
lieu  d'elles  y  afin  que  tu  portes  tonign 
et  la  confusion  de  tout  ce  que  tuasf^ 
les  excuser.  Sodome,  ta  sœur^  et  ses  /Q 
viendront  à  leurs  premiers  jours;  Si^ 
ses  filles  reviendront  à  leurs  premier 
et  toi  pareillement  et  tes  filles ,  reve^ 
à  vos  premiers  jours  (12^). 

Cette  traduction,  qui  semble  li 
qui  a  été  adoptée  par  les  inter^ 
plus  en  vogue ,  n'est  cependat^ 
vraie.  Le  sens  grammatical  est  « 
Sans  [prétendre  l'assigner,  nous  cj^ 
rons  du  moins  que  ce  n'est  pas  Côlt_ 
marie  n'est  pas  la  sœur  aînée  de  J^ 
même  sous  le  rapport  de  l'idolâtrie-^ 
Salomon  l'avait  introduite  à  Jérus^f  » 
que  Samarie  fût  fondée  ;  Sodome  n 
aucun  rapport  la  sœur  cadette  de  Jév^ 
Ensuite  Samarie  n'a  jamais  été  rite^ 
le  retour  de  ses  captifs^  elle  n'est  ^ai^ 
venue  à  ses  premiers  jours.  Samarie^ 
bâtie,  repeuplée  et  habitée  jusqu'à  li^ 
les  Cuthecns,  mais  non  plus  parler 
lites  ;  si  quelques-uns,  la  plupart  de 
peut-être,  sont  revenus  du  temps  d'  - 
et  après,  ils  ont  habité  la  Judée  et  lert 
l'ancien  royaume  d'Israël,  sans  plus  :. 
un  corps  de  nation.  Samarie ,  ville  r 
capitale  d'un  peuple,  ne  l'est  jamais  n 
nue.  Donc  ce  passage  ne  veut  pasdl 

tuorum  non  peccavil  :  sed  vicisli  eas  Ml 
tuis,  el  jusiificasli  sorores  tuas  in  mnnibii 
naiionibus  tuis,  quas  operata  es.  Ergo  et  II 
confusionem  luam,  quae  vicisli  sorores  iHi 
lis  tuis,  sceleraiius  agens  ab  eis  :  justificii 
enim  a  te  :  ergo  et  tu  confundere,  et  portai 
niam  tuaro,  quae  jusiificasli  sorores  lua8.Bt4 
lam  resliluens  eas  convcrsione  Sodomorai 
liliabus  suis,  el  conversione  Samariae,  el  1 
ejus  :  el  convertam  reversionem  tuam  ia 
earum.  Dt  portes  ignominiam  luam,  et  eoaf 
in  omnibus,  auae  fecisti  consdlans  eas.  El  91 
Sodoma ,  el  nliae  ejus  reverlenlur  ad  antif 
suam  :  cl  Samaria,  el  filiae  ejus  revertentar 
tiqnilaicm  suam  :  et  tu,  el  firae  tuse,  revc 
ad  antiquilatem  vcslram.  (Ezech.  xvi,  46-5S. 


SOL 


nKS  MlflACLES. 


SOI. 


tinarie  seraient  rétablies  cooii!»c 

Iiil  l'Otrc  ;  donc  if  faul  y  cher- 
sens  que  le  sens  apfiaienl 
'enons  indiquer;  donc  on  ne 
ronclure  que  Sodorae  ail  élé  re- 
ruines,  détruite  de  nouveau  par 
osor  ou  ses  prédércssenrs,  et 
essusciler  une  seconde  fois* 
i  avait  existé  du  terafts  de  Josué, 
u  des  rois  de  Juda,  conrnierit 
\  pas  fait  hjention  une  seufe  fois 
re  perjdant  un  intervalle  de  plus 
sans?  Si  elle  e\i^l«'nt  du  tciuf^s 
s  Machabées  un  d'Hérode,  coa»- 
st-il  fait  aucune  mention  tians 
rîls  après  le  relourde  la  rfi[)ii- 
osèphe  ou  dans  quelque  autre 
>fflne? 

>n^  les  actes  du  premier  concile 
ient  la  signature  d'un  prélat  du 
ïre,  qui  s*inlitule  évéque  de  So- 
raison  est  par  trop  raiuimc,  pour 

démoustraiion  a*un  fait  aussi 
lien  J'iiidicatïon  conleoue  auï 
icile  de  Nicée  a  été  altérée  ,  ou 
5t  simplement  allégorique;  un 
uitenl  de  bi  toi  ou  des  mœurs  de 
ns  pourrait  eu  ^tre  laulcur.  Du 
>éj>be,  à  la  fin  du  i*'  siècle  de 
nne,  on  ne  voyait  plus  quequel- 
1  de  Sotlomc;  deux  siècles  et 
ird  Sodonie  aurait  été  une  ville 
et  ensuite  on  n'en  aurait  plus 
1er;  il  n'est  guère piobable;  di- 
ela  n'est  pas. 

D'HÉBODE  {renversés  mîracu- 
—  L'apôtre  saint  Jean  rapporte 
ingile  que  le  Sauveur  ayant  fait 
s  au-devant  des  sohlals'tiui  ve- 

Tarrêtcr,  sous  la  conduite  du 
[,  leur  adressa  cette  question  ; 
i-tout?  Jésttâ  de  Nazareth^  ré- 
r.  C*fH  moi^  r ^pondit-il  à  son 
€t  mot$  ils  tombèrent  à  In  rtn- 

gaitë$c  furent  relevr's,  it  trttr 

nonvean  :  Qui  chtrchez-vouB? 
\arelh,  ri'pfmdimit'Hi  encore.  Et 
\;  Je  vous  ai  d/Jâ  dit  que  c* était 
f  c*est  moi  que  vous  cherchez^ 
jf  qui  niaccompagnent  la  Uberié 

le  ce  miracle  n'a  jamais  été  eon- 
ins  nue  par  ceuï  qui  conlesteut 
lout  TEvangile,  et  il  montre  que 
actonqdissait  volontairement 
î,  et  que  s'il  s'abandonna  aux 
s  ennemis t  fc  n'était  ni  par  fai- 
lar  impuissance  de  se  défen<lre, 
nent  ms  soldats,  qu'un  tel  évé- 
t  ils  étaient  eux*niéuies  les  vic- 
ssilïail  pas,  n'est  pas  moins  mi- 
hiuôaie.  It  fallait  que  le  Christ 


souiïrîl,  oportfbat  Christum  pati  :  il  fallait 
de  telles  circnnslanrcs  pouralteintJro  un  [m- 
reil  but;  Fîicure  en  était  arrivée*  Le  juste 
Juge  û  juf^é  ceux  qui  furent  les  ministres  de 
ses  propres  desseins. 

SOLEIL  AUUÈTÉ.  —  Les  Cabaonites 
avaient  surpris  la  bonne  foi  de  Josué.  Afin 
d'éviter  le  sort  ronnnun  h  tous  les  peuples 
de  la  Palestine,  ils  avaient  envoyé  au  nun- 
veau  chef  du  pen|(lc  de  Dieu  dès  anibassa-- 
(leurs  portant  des  chaussures  à  demi  usées, 
de  vieux  habils»et  char^^és  de  provisions 
depuis  longtemps  préparées,  pour  feindre 
un  long  voyage,  et  solliciter  le  bienfait  d'une 
alliance  oui  devait  lui  être  sans  préjudice, 
puisque  leur  pays  était  éloigné*  Josué,  se 
laissant  trompcr"aux  apparence»,  contracta 
alliance  et  donna  sa  foi.  La  ruse  ne  tarda 
pas  d'être  découverte ,  mais  la  foi  jurée  de* 
vait  être  inviolable.  Les  Galiaonites  olxtin- 
rent  les  biens  et  la  vie  sauve,  seulement  ils 
furent  réduits  en  état  de  servage.  Toutefois 
cet  étal  inqKisait  l'obligation  aux  Hébreux 
de  les  défendre  et  comme  alliés  et  comme 
sujets,  ce  qui  nélail  |ias  un  inconvénient 
pour  ceux-ci,  puisqu'ils  commençaient  seu- 
lement d'entrer  dans  la  (période  niililanto 
sans  laquelle  ils  ne  pouvaient  j>rendre  rang 
fiarmi  les  nations. 

Il  ne  se  passa  pas  beaucoup  de  temps 
avant  que  l'occasion  ne  leur  fût  donnée,  car 
aussi  lût  f(uc  les  rois  voisins  vinrent  à  con- 
naître ce  qui  s'ét*iii  passé,  ils  rassemblèrent 
leurs  troupes  et  détlarèronl  la  guerre  aux 
Gat>aonites.  Les  cinq  rois  des  Anwrrhéens ^ 
savoir  :  le  roi  de  Jérusalem^  !e  roi  d'Hébron^ 
le  roi  de  Jérimolh^  le  roi  de  Lachts  et  le  roi 
dEijIon ,  vinrent  établir  leur  camp  sous  le$ 
murs  de  Gnbaon  et  en  formèrent  le  siège.  Or 
les  Gabaonites.se  voyant  assiégés,  mvouéreni 
une  députation  à  Josue\  alors  campé  a  Gai» 
fjala^  et  lui  dirent  :  Ne  nous  laissez  pas  sanM 
secours  t  venez  nous  délivrer,  venez  prompte^ 
menf^  car  les  cinq  rois  drs  Àmorrhéens  ,  qui 
hahitrnl  le  pays  des  montagnes  ^  ont  réuni 
leurs  forces  contre  nous.  Josué  quitta  aussi^ 
tôt  son  camp  de  Galgnta  avec  une  armé& 
d'élite  composée  de  tous  les  plus  braves.  Et  l& 
Seigneur  ait  à  Josué  :  Ne  craignez  pas  les  en-* 
nemis  que  vous  allez  combattre ,  car  je  les  ai 
tous  livrés  entre  vos  mains  ^  et  aucun  nû 
pourra  vous  résister.  Josué  fondit  tout  à  coup 
sur  eux  par  une  marche  de  nuit  depuis  Gaf^ 
gala.  Le  Seigneur  les  mit  en  désordre  devani 
Israël;  Josué  leur  infligea  les  plus  grandes 
pertes  devant  Gabaon^  les  fit  reculer  jusque 
devant  Bethoron^  et  les  poursuivit  dans  leur 
fuite  jusque  Azéca  et  à  Macêda.  Or,  au  milieu 
de  leur  retraite  et  lorsqu'ils  descendaient  la 
vallée  de  Bethoron^  le  Seigneur  envoya  sur  eux 
du  ciel  de  grosses  pierres  jusqu^â  Azéca^  et  il 
en  périt  un  nombre  beaucoup  plus  grand  sous 


nique  ficîens  oïiinia,  qiiae  vfTilura 
uin,  proc4*ssil»  el  dixil  eîs  :  Qul-mi 
pi>ndt;rinii  ei  :  Jesuni  Naiarcnuiti. 
s  :  Kgo  stHii.  Suh;it  auteru  el  Judos, 
»ym,  ru  m  rpsls.  LIl  crgo  dixil  eU  : 
ienujl   rcli'ûrsuiiï,   cl  cccidcruul  in 


t<  rrnm.  Itcrum  ergo  înlcrrogavU  eos  :  Quem  qit»- 
rilis?  Illi  aiitcm  dii^enifii  :  Jesimi  Naiarenuitï. 
Rcspondil  l^sus  ;  Dixi  vobis,  quia  ego  suui  :  il 
esgo  me  uuieritis,  siiiiie  Ims  abire.  (Joan.  xviu,  4- 
8.) 


1027 


SOL 


ceite  grêle  de  pierres^  (/h  il  nen  éiait  tombé 
sous  le  glaive  des  (ils  d'hraël. 

Or  Josué  éleva  la  voix  vers  le  Seigneur, 
au  jour  où  il  livra  CAmorrhéen  aux  mains 
des  fils  d'Israël ,  et  il  dit  en  présence  de 
ceux-ci  :  Soleil ,  ne  bougez  pas  d au-dessus  de 
Gabaon;  lune,  restez  sur  la  vallée  d'Ajaton. 
Et  la  lune  et  le  soleil  s'arrêtèrent ,  jusqu'à  ce 
(me  la  nation  eût  tiré  une  vengeance  complète 
de  ses  ennemis.  Ceci  n'est-il  pas  écrit  au  livre 
des  Justes  ?  Le  soleil  s^arrêta  donc  au  milieu 
du  ciel  sans  descendre  vers  son^déclin  r espace 
d'un  jour  entier.  Jamais  on  n'avait  vu  et  ja- 
mais plus  on  ne  verra  un  jour  aussi  long  :  le 
Seigneur  s" étant  rendu  docile  à  la  voix  dun 
homme  et  combattant  pour  Israël  (1224). 

Nous  croirions  volontiers  que  ce  dernier 
fiassage  est  une  addition  faite  au  livre  de 
Josué  dans  des  temps  ï)Oslérieurs.Toutsem- 
l)le  rindiquer,  la  counure  qu'elle  fait  ici,  la 
différence  de  st^^lc,  la  reprise  <ic  la  narra- 
tion qui  la  suit.  Mais  elle  n*en  a  pas  moins 
d'autorité  à  nos  jeux  de  chrétien,  puis- 
<{u'clle  est  consacrée  par  la  sanction  de  TE- 
(^lise;  ni  à  nos  yeux  de  critique,  puisqu'elle 
s'appuie  sur  le  témoignage  des  traditions 
constantes,  d'un  livre  res|>ecté  des  Juifs 
avantla  captivité,  et  puisque  enfuiclle  est  con- 
sacrée ensuite  parle  témoignage  de  l'auteur 
dii  livre  de  Y  Ecclésiastique,  «  Le  soleil  lui- 
même,  dit-il,  ne  s'est-il  pas  arrêté  devant  la 
colère  de  Josué,  de  sorte  qu'un  seul  jour  on 
a  égalé  deux  en  longueur?  Annoniniraeun- 
dia  ejus  impeditus  est  sol^  et  una  dies  facta 
est  quasi  duo  ? 

Nous  ne  savons  j)as  q^ue  personne  ait  ja- 
mais osé  rejeter  ce  miracle  au  rang  des 
fables;  quelques  écrivains  l'ont  attaauépar 
desépigrammes,  auxquelles  il  a  été  répondu 
(Voy.  DucLOT,  Bible  vengée,  Josué,  note  xi); 
d'autres,  par  de  misérables  chicanes,  dont 
nous  allons  dire  un  mot. 

«  Vers  la  tin  d'un  combat. opinifttre,  dit 
Eusèbe  Salverte,  dans  son  Traité  des  scien- 
ces occultes,  au  moment  d'une  victoire  long- 
temps disputée,  les  nuaçes  amoncelés  voi- 
laient le  jour,  et  avançaient  le  règne  de  la 
nuit;  soudain  ils  se  dissipent  devant  la  lune 
qui,  presque  dans  son  i»lein,  s*élève  à  l'o- 
rient, tandis  qu'à  l'occident,  le  soleil  n'est 
point  encore  descendu  sous  Thorizon.  Ces 
deux  astres  semblent  réunir  leurs  clartés, 
})Our  prolonger  le  jour,  et  donner  au  chef 


temj>s  d\ichever  la  m 
Ce  chef  a  arrêté  le  sole\ 


DICTIONNAlftE  SOL  i 

des  Israélites  le 
de  ses  ennemis  : 
la  lune.  » 

N'est-ce  |^s  bien  trouvé  1  Commeni  le 
no  s'apercevait-il  (»as  que  c'étaient  des  i 
ges  qui  lui  dérol)aient  le  jour?  Il  & 
qu'un  philosophe,  de  l'école  de  Fernev, 
le  lui  faire  comprendre  quatre  milfe 
après.  Et  de  tant  u'auteurs,  historiens,  ( 
logions,  commentateurs,  qui  ont  traité 
vammeut  cotte  question  pendant  Tinterv. 
aucun  n'a  vu  le  nuage  I  pas  môme  Tau 
du  livre  de  V Ecclésiastique. 

Que  dit  donc  encore  Josué,  quand  il 
tend  qu'on  ne  vit  jamais  une  si  Iongue| 
née,  ei  qu'elle  dura  deux  jours  ent» 
btetit  itaque  sol  in  medio  cœli,  ei  non  j 
navit  occumbere  spatio  unius  diei.  Gmdi 
ose-t-il  avancer  que  c'était  au  miiiei 
jour;  in  medio  cœn,  puisque  c'était  le  l 
Quel  faquin  que  ce  Josué,  eût*  dit  le  i 
lard  ae  Ferney,  s'il  avait  songé  au  ra 

«  plusieurs  savants  sont  étonnés,  sa  i 
tenle-t-il  de  dire  dans  sa  Bible  expliquée^ 
Josué  ait  eu  encore  recours  au  grand  ■ 
de  d'arrêter  le  soleil  et  la  lune,  »  après  i 
fait  lapider  les  Amorrhéens  sans  ami 
soit  resté  un  seul.  Cola  serait  fort  eisn 
on  effet  ;  aussi  les  débris  de  l'armée  ai 
rhéenne  ne  furent-ils  écrasés  sous  les  pk 
tombées  du  ciel,  qu'après  ^^a  déroute  et 
dant  la  fuite  ;  or  la  déroute  et  la  I 
avaient  été  le  résultat  de  la  proiongalioi 
jour. 

Mais  passons,  et  continuons;  mok 
s'agisse  maintenant  d'un  autre  miracle,  i 
toujours  la  même  narration  :  ^  Une  fié 
pierres  accaltle  les  vaincus  dans  leur  fâ 
elles  narlaieni  des  frondes  des  Hét>reiii| 
excellaient  dans  l'usage  de  cette  arme,! 
que   Josèphe  prend  soin  de  nous  es 

truire L'idée  de  substituer   ici  desl 

ordinaires  au  merveilleux  (K>étique  ne  i 
appartient  pas.  Consulté  ^lar  Oxenstîera, 
rabbin  lui  expliqua  de  même  ce  miride 
des  voies  toutes  naturelles.  »  Oxensttel 
un  rabbin ,  c'est-à-dire  un  protestant  i 
nien  et  un  juif  déiste,  comme  le  sont  la 
part  des  rabbins,  voilà  de  belles  autoril 
op|)osor  aux  faits  quatre  mille  ans  après! 
accomplissement.  Et  quant  à  Josèphe* 
de  dire  ce  qu'on  lui  prête  ici,  il  s  exfii 
d'une  manière  conforme  au  récit  de  la 


(1224)  Coiigrcgali  igitur  ascenderunt  qiiinquc  re- 
ffes  Amorrlixoriiin,  rex  Jcnisatem,  rex  liebron,  rex 
Jerimoth,  rex  Lacliis,  rex  Eglon,  simut  cum  exerci- 
tibus  suis,  et  castrametali  sunt  circa  Gabaon,  op- 
pugnanles  eaiii.  Ilabîtatores  aulem  Gabaon  urbis 
èbsîessœ  misenint  ad  Josue,  qui  tune  morabatur  in 
castris  apud  Galgalam,  et  dixerunt  eî  :  Ne  retra- 
bas  roanus  tuas  ab  auxilio  servorum  tuorum  : 
ascende  cito,  et  Libéra  nos,  fcrquc  pncsidiuni  :  cou- 
▼enenint  eiiim  adversum  nos  omnes  reges  Amor- 
rh9orum  qui  habitant  in  montanis.  Ascenditqne 
Josue  de  Galgalis,  et  omnis  exercitus  bellatorum 
cum  eo,  viri  forlissimi.  Dixitquc  Dominas  ad  Jo- 
sue :  Ne  tinieas  eos  :  in  manus  enim  tuas  traditli 
illos  :  nuUus  ex  eis  tibi  résistera  poterit.  Irruit  ita- 

aue  Josue  super  eos  repente,  tola  nocte  ascendcns 
e  Galgalis  :  Et  couturbavil  eos  Dohûnus  a  facio 


Israël  :  contrivitque  plaga  magna  in  GabiM 
persecutus  est  eos  per  viam  ascensus  BiAl 
et  percussit  usque  Azeca  et  Maceda.  Cumh 
gèrent  filios  Israël,  et  essent  in  descensa  ^ 
ron,  Doniinus  niisil  super  eos  lapides  nmiJ 
cœlo  usque  ail  Azeea,  et  moitui  suut  inubo^ 
lapidibus  grandlnis,  quam  quos  gladio  pcNi 
rant  filii  Israël.  Tuiic  locutus  est  Josue  Doaii 
die  qua  tradidit  Ainorrliu^uin  iii  couspecta  i 
Israël,  dixitque  coram  eis  :  Sol  contra  C  ' 
niovearis,  et  luna  contra  vallcm  Ajalon.  Sida 
que  sol  ei  luna,  donec  ulcisceretur  se  gms  et 
niicis  suis.  Nonne  scriptum  est  hoc  in  libro  ji 
rum?  Stelit  itaque  sul  in  medio  cœli«  et  noa  1 
navit  occumbere  spaiio  unius  diei.  Non  fuit  a 
nae-,  poste  a  tam  longa  dies,  obediente  Domino 
.baiiinis,  et  pugnantc  pro  Israël.  (Jos.  x,  3-iL, 


SOL 


ORS  MIRACLKS. 


bON 


141^ 


ivcctimiilitc,  comme  (onjoursrjiiiiml 
t»iïon  de  luiracfes;  lo  transfuge  est 
de  sa  croyance.  Voici  ses  paroles  : 
;  jamais  connu  plus  clairement  que 
lomljal  combien  Dieu  assistait  mu 
Ear  outre  le  tonnerre,  les  roii(>s  (?c 
^  et  une  grfile  tout  exlraordiiiairc, 
|r  un  prodige  élrange  le  ji^ur  &e 
r,  contre  Tordre  de  la  nature,  pour 
ries  ténèbres  de  la  nuit  de  dérober 
reui   une   partie  de  leur  victoire 

^ntinuons  encore  ;  «  1/auteiir  d'un 
M  pieux  que  savant  (Va^okh  Palhik, 
lir  la  jeunesse^  T  n"),  voit  dans  la 
pierres  une  gréle  violenie,  pliéiio- 
^,  mais  très-rodouialtle  en  Pales- 
tourte  ilurée  cni|»Ccha,  dit-ii,  que 
tui  en  fussent  irn onimodés.  » 
ï  couf»  ceci  ne  vaut  rien,  car  les 
devaient  ^tre  inconnnodés  II  l'égal 
rrliéens,  d'une  grèle  qui  ttunliait 
tlis  et  les  autres,  uuelle  que  fût  la 
i  phénnuiène.  11  f^dlait  dire  que  les 
BUS,  (Muporlés  jiar  la  prorn(itilude 
litc,  élaienl  rléjà  loin  des  Héhreux. 
£  toujours  notre  auteur  :  m  On  an- 
Stnarquer  que  i^hîlon,  dont  la  foi, 
tt  la  véracité  ne  sont  point  prulilé- 
^se  montre  aussi  f>rés  ([ue  Jusèplie 
^r  h  des  causes  naturelles  quelriues 
lie  Moïse.  Ainsi,  en  parlant  »[e  la 
i  jaillittln  rocher  d'Horeb:  «  Moïse, 
rajipa  le  rocher  ;  et  soit  que,  par  un 
t  hasard,  il  eût  ouvert  l'issue  à  une 
e  source,  soit  que  les  eaux  eussent 
été  amenées  \h  [uir  de  secrets  cun- 
H  cpie  leur  atjondanco  les  fit  sortir 
Hjiélunsilé,  le  rocher  jeta  autant 
u'unc  fontaine.»  Adniirahlet  Ln 
Itasard!  très-heureux  en  ellel,  et 
n'y  en  a  jamais,  sauf  dans  le  pavs 
is.  Des  eaux  amtnérs  là  pur  de  se- 
uU*!  Amenées  ifoù?.,.  I*ar  qui?... 
ïand?...QuiravailrévéléàMoïse?.., 
iàce  de  Fesprit  humain  lAntmitâ^rau 
Uaine  f  11  y  a  ionlaine  et  fimtaine  ; 
le  entendex-vous  parler?  Il  fallait 
nenl  de  Teau,  i»our  suilirL*  aux  l>e- 
irois  millions  d'hommes  et  denorn- 
>u peaux.  Un  tel  témoignage  était 
trouver  t»lacc  dans  le  livred'lùisélie 
,  mais  il  ne  prouve  rien  et  ne  dé- 
^  mis  en  face  d'un  témoignage  con- 
n. 

m  n'est  encore  que  le  mensonge  ; 
întonant  Ihypocrisie  :  «  l'iiilon  et 
traduisent  en  style  sinifile,  exact  et 
au  goût  de  leur  siècle,  !c  style 
je  la  Bible;  quehiucs  merveilles 
fient  ainsif  ou  s'évanouissent  sous 
ne;  mais  eetic  disijarition,  nous  le 
lientôl,  n'a  rien  de  réel;  elle  ne 
mne  atteinte  au  resi^ecl  que  ces 
vninsjuifsproicîssenl  pour  la  subli- 
ïjuvresde  Dieu,  n  Jamais  victin*aire 

i>y.  A}tî.  /M.,  \.  V,  cil.  l•^ 

^ju^xpit  amiiïi   rcx ,    ut  couvociïohé  ir 


llérliit-îl  plus  respectueusement  le  genoii, 
en  parant  la  victime  désignée  |H>ur  le  sacri- 
fice} Philosophes!  philosophes,  la  Inrtuosilé 
de  vos  allures  trahit  votre  faiblesse*.  Si  vou^ 
étiez  la  force  î...  mais  vous  n'êtes  que  la 
ruse. 

Niez,  si  voiis  l'osez,  qtie  lo  soleil  se  soil 
arrêté;  mais  si  vous  conservez  le  texte,  re^- 
|jectez-le  assez  jKmr  nen  torturer  ni  le  ieuj 
ni  les  mots. 

Les  naturalistes  font  une  objection  f>hi.H 
spécieuse.  La  brusque  secousse  inifiriniée, 
disent -ils,  au  gloljt*  de  la  terre  par  un  arrôl 
sultit  dans  sa  course  de  sept  cent  cinipiante 
lieues  h  l'heure,  aurait  sulli  pour  Tébranler 
jusque  dans  ses  profondeurs,  et  lancer  dans 
I  es{>ace  tout  le  qui  est  h  sa  surface,  les  ro- 
chers, les  forôls,  les  édifices  1 

Oui,  si  vous  supprimez  la  oiain  de  Dieu» 
qui  maintient  tout  h  sa  place.  Mais  si  vous 
supprimez  la  main  de  Dieu,  vous  supprimez 
du  mémo  coup  b'  ffiit  raconté,  puisqu'il  n'a 
plus  sa  raison  d'être. 

Il  n'y  a  donc  pas  à  marchander;  it  faut 
aihiiêtlre  le  récit  tel  qu'il  est,  ou  supprimer 
la  Bible. 

Quelques  interprMes,dans  lacrainte  d'une 
secousse  qui  les  lancerait  clans  Tespace,  oui 
supj»osé  un  soleil  elune  lune  météoriques.cl 
voisins  de  la  terre,  venant  prendre  aux  yf*ux 
des  Juils  la  place  du  véritable  soleil  et  de 
la  vraie  lune,  qui  continuent  sccrètcmenl 
leur  course.  Mais  h  quoi  bon?  Miracle  [mur 
nuracle^  nous  aimons  mieux  le  grand  que  le 
petit. 

SONGES  FATIDÏQl^KS.  Dès  les  temps  les 
[dus  reculés,  la  Divinité  se  manifesta  aux 
iiommes  |*arje  moyen  des  songes;  mais  ce 
mt^yen  n'est  pas  le' premier  dans  l'ordre  des 
dates,  car  nous  voyons  Dieu  converser  fa- 
nutièrement,  pour  ainsi  dire,  et  à  voix  tiu- 
njaine,avcc  Adaoï,  avec  Cain, avec  Noë,  avec 
Abraham.  (Cependant,  au  temps  de  ce  |^v 
Iriarrhc,  Dieu  se  communiquait  également 
ï»ar  riutermédiaire  des  songes,  puisqu'il  lui 
j^arla  airïsi  h  lui-même.  Lt  ce  moyen  doit 
être  bcâuroup  plus  ancien  qu'Abraham» 
puisqu'on  le  trouve  («en  aj»rès  réduit  en  art 
et  soumis  h  des  méthodes.  Méthodes  vaines 
et  futiles  tant  que  Ton  voudra,  mais  répan- 
dues et  acceptées  sans  conteste,  ce  qui  prouve 
quelles  sont  anciennes  et  fondées  sur  des 
faits   manifestes. 

L'antiquité  comnta  plus  d'un  tenqde  fa* 
meux  dans  lequel  princes  et  rois  et  sim- 
|des  particuliers  allaient  dormir,  j>our  con- 
verser avec  le  ciel  dans  un  sommeil  réputé 
faUdique.  [Voyez  Tari.  Oracles  et  lliiTii., 
col.  128  et  suiv.) 

Mais  km^^temiis  avant  que  l'histoire  ne 
nousi^nrlc  de  ces  célèbres  et  fallacieux  ora- 
cles, \  Daniel  nous  révèle  l'existtence  à  la 
cour  des  rois  de  Bat>ylone  de  devins  el  de 
sages  (lont  le  seul  emploi  étail  d*e\jiliquer 
les  songes  (1 220)  Jiicn  lougtemns  encore  au- 
[laravanl,  Moise  nous  apprend  que  le  j^ays 

ari^li,  ci  mag(,  cl  mak;*id.  cl  Cliaï^IrL^i,  lU  ifidica- 
ri'iil  régi  somma  sua  :  qui  cum  vcTiii»sviU  stetcruul 


f03l 


S02i 


DICTIONNAIRE 


SON 


dans  lequel  il  conduisait  le  peuple  hébreu, 
était  rempli  d'oracles  analogues  (1227).  Et  il 
fallait  que  le  danger  fût  bien  grand,  le  nom- 
bre, par  conséquent,  bien  multiplié,  et  la 
coutume  de  les  consulter  bien  répandue , 
puisque  le  sage  législateur  réjtète  à  plu- 
sieurs reprises  la  défense  d'y  recourir. 

•c  Un  savant  académicien  (Voyez  Hist.  de 
rAead.  des  inscriptions,  tom.  XVllI,  p.  124, 
in-12),  a  fait  un    mémoire  dans  lequel  il 

Ï)rouve  que  ce  préjugé  a  été  commun  à  tous 
es  peuples;  les  Egyptiens,  les  .Perses,  les 
Mèdes,  les   Grecs,  les  Romains,  n'en  ont 

Ks  été  plus  exempts  que  les  Chinois,  les 
diens  et  les  sauvages  de  l'Amérique.  Plu- 
sieurs philosophes  des  plus  célèbres ,  tels 
que  Pythagore,  Socrate,Platon,Chrysipçe,  la 
plupart  des  stoïciens  et  des  péri|)atétioien$, 
Hippocrate,  Galien,  Porphyre,  Isidore,  Da- 
mascius,  l'empereur  Julien,  etc.,  étaient 
sur  ce  i>oint  aussi  crédules  que  des  fem- 
mes, et  plusieurs  ont  cherché  à  étayer  leur 
opinion  sur  des  raisons  philosophiques. 
D autres,  à  la  vérité,  ont  eu  assez  de  bon 
sens  pour  se  préserver  de  cette  erreur;  de 
ce  nombre  Aristote,  Théophraste  et  Plutar- 
que  ;  Cicéron  l'a  combattue  de  toutes  ses 
forces  dans  son  second  livre  de  la  Divina- 
tion, mais  il  ne  Ta  pas  détruite. 

«  En  parlant  des  sauvages,  qui  sont  sou- 
vent tourmentés  i^av  les  songes,  un  de  nos 
incrédules  modernes  dit  que  rien  li'est  si 
naturel  à  l'ignorance,  que  d'y  attacher  du 
mystère,  et  de  les  considérer  comme  un 
avertissement  de  la  divinité  qui  nous  ins- 
truit de  l'avenir;  que  de  là  sont  nés  chez 
les  peuples  policés  les  révélations,  les  ap- 
mritioDS,  les  prophéties,  le  sacerdoce  et 
les  {)lu9  grands  maux;  c[ue  rêver  est  le  pre- 
mier pas  pour  devenir  prophète,  etc.  Il 
aurait  dû  faire  attention  que  les  philoso- 
phes qui  ont  raisonné  sur  les  songes  n'é- 
taient pas  des  ignorants,  et  que  tous  ceux 
qui  en  ont  eu  auxquels  ils  ont  ajouté  foi, 
ne  se  sont  pas  pour  cela  érigés  en  prophè- 
tes. L*homme  le  plus  sçnsé  et  le  moins  cré- 
dule peut  être  fort  ému  par  un  sonze  bien 
circonstancié  et  vérifié  ensuite  par  1  événe- 
ment; il  peut  sans  faiblesse  l'envisager 
comme  un  pressentiment,  et  Tarticle  des 
pressentiments  n'a  pas  encore  été  éclairci 
parles  plus  savants  philosophes.  S'il  arrivait 
quelque  chose  de  semblable  à  un  incrédule, 
toute  sa  i>rétendue  force  d'esprit  pourrait 
bien  être  déconcertée.  Les  prophéties  pour 
lesquelles  nous  avons  du  respect  ne  ressem- 
blent point  à  des  songes,  et  elles  ont  sou- 
vent été  faites  dans  des  circonstances  qui 
ne  laissaient  pas  le  temps  de  rêver. 

«  Bayle,  que  l'on  n'accusera  pas  de  crédu- 
lité ni  de  faiblesse  d'esprit ,  a  fait  acre  sujet 
des  réflexions  très-sensées  :  «  Je  crois,-  d?t- 
«  il,  que  Ton  peut  dire  des  songes  la  même 

conim  rege.  Et  dixil  ad  eos  rex  :  Vidi  somnium  ;  et 
mente  confu&us  ignore  quid  viderim.  Responderunt 

3ue  régi  Chaldaei  syriace  :  Rex  in  apiernum  vive  : 
ic  somnium  servis  tuis,  et  iuterprdalionem  ejus 
îadicabimus  tibi.  (  Dan.  n,  2.) 


«  chose  à  peu  près  que  des  sortilég 
«  contiennent  infiniment  moins  de  m 
«  que  le  peujile  ne  le  croit,  et  un  p 
«  que  ne  le  croient  les  esprits  for 
«  historiens  de  tous  les   temps  et 
«  les  lieux  rapportent ,  à  Tégard  des 
«  et  à  regard  de  la  magie,  tant  de  b 
«  prenants,  que  ceux  qui  s'obstinen 
«  nier  se  rendent  suspects  ou  de  ven 
a  cérité,  ou  d*un  défaut  de  lumière 
«  leur  permet  pas  de  bien  discerner 
«  des  preuves  (1228).  » 
Ces  remarques  sont  vraies,  mais  il 

[>as  en  exagérer  la  portée,  ni  trop  en 
es  conséquences.  Dans  l'état  non 
(;enre  et  la  nature  des  songes  dépeii 
a  diversité  des  tempéraments,  de  U 
site  des  occupations,  de  la  tournure 
prit  de  chacun  et  de  la  direction  ha 
qu'il  donne  à  ses  pensées.  Dans  \ 
extraordinaire,  soi^de  bonheur  ou 
de  douleur,  d'inquiétude,  d*agitati0 
violence,  les  sonçes  sont  en  rappc 
cet  état,  soit  par  leur  nature,  soit  { 
véhémence,  soit  par  les  fortes   impi 

Îu'ils  produisent  et  le  souvenir  qui  c 
a  tête  et  Testomac  ont  des  rapi 
intimes,  une  réaction  si  puissan 
envers  l'autre,  que  la  nature  des 
gracieux  ou  pénibles,  légers,  fugiCi 
niâtres  ,  laborieux  ou  terribles  » 
presque  toujours  de  la  manière  dont 
nier  organe  accomplit  ses  fonctioi 
médecins  les  plus  habiles  ne  néçligi 
les  indications  puisées  dans  les  dive 
dents  du  sommeil  et  la  nature  des 
pour  mieux  juger  de  la  nature  m^ 
maladie  et  de  son  intensité. 

Et  si, dans  l'état  ordinaire,  on  pec 
quelques  exemples  de  songes  vérital 
prophétiques  ou  tels  en  apparence, 
iau<irait-il  bien  savoir  si  ces  exempi 
authentiques,  et  si  l'événement  lu 
point  avec  le  songe  par  un  elTet  dû 
plutôt  qu'autrement. 

Ceci  soit  dit  pour  les  événement 
ment  temporels  et  humains,  car  nm 
tendons  point  limiter  ou  restrein 
divers  modes  de  communication  d 
avec  ses  saints,  ni  infirmer  les  noi 
exemples  de  songes  prophétiques  ra 

{)ar  les  hagiographes.  Dieu  se  sert  qi 
ois  de  la  voie.des  songes,  pour  faire 
tre  àses  serviteurs  de  préuilectionoi 
qu'il  leur  importe  de  savoir,  ou  d 
lui  ont  demandé  la  révélation  ;  ir.a 
critique  devient  spéciale  à  chacun  « 
relates,  et  roule  sur  un  autre  ordre 
Relativement  aux  intérêts  purem 
mains  et  considérés  d'un  point  de  i 
humain,  nous  ne  croyons  pas  nous 
de  la  vérité,  en  affirmant  que  les 
n^ont  ordinairement  rien  de   pr^ 


(1227)  Nec  invenlatur  in  te  qui 

suum,  aut  filiam,  ducens  per  ignem  :  asli 
las  sciscitetur,  et  observet  soronia  atque  . 
feo  sît  maleficus.  .   .   .  (/^esf.  xviik  <^  * 
^■t   (1228)  Bercier,  Dict.  théot.^  art.  •. 


SON 


DES  \im\GLES. 


SON 


1034 


I  c'est  s>n>oser  h  une  illusion  h  peu 

K laine,  d'y  chcrclicr  un  sens  en  rap- 
!C  l'avenir.  Nous  disons  ordinairc- 
Cflr  nous  n'enlendons  pas  non  plus 
L'her  la  jwiii  du  démon  sur  un  avenir 
)eut  prévoir  comme  la  conséquence 
aire  de  prémisses  déjà  exislonles,  et 
►eut  corarauniquer  avec  la  permission 
|»ar  la  voie  ordinaire  des  oracles  qui 
ïpf rliannent.  Nous  n'entendons  pas 
ago  retrancher  3a  part  qui  revient 
iirmambules,  magnétisés  ou  non;  mais 
uï  onires  de  phénomènes  s*accom- 
U  dans  une  limite  si  peu  étendue, 
MjiBt  de  les  avoir  mentionnés,  sans 
r  davantage.  (>oi^«r  Obacles  et  Ma- 

[ours  est-il  certain,  que  la  sainte 
re  abonde  en  |>assages  où  la  divina- 
ir  le  moyen  des  songes  est  interdite 
tarée  vaine.  Vous  ne  consulterez  point 
uresf  et  vous  n*abserverex  point  (es 
,  est-il  dit  au  Ie'€ifiÇMc(i220)i  L'impie 
>é  était  adonné  h  cette  superstition, 
leur  du  second  livre  des  Paralipo- 
lui  en  fait  un  crime.  (  //  Par, 
6.)  L'auteur  de  rEcclésiaslique  nous 
pque  l'observalion  des  songes  conduit 
rmndes  illusions  et  &  des  déceptions 
Bs  d'amertume  :  Multos  enim  errare 
somnia^  et  cxciderunt  opérantes  in 
'ccU,  xxxiv,  7,)  Isaïe  réprimande 
émence  les  faux  prophètes  qui 
i4e  pcu|)!c  rie  Dieu  par  des  songes  et 
"icalionsmensongères(t230),  Jérémio 
ne  amèrement  en  ridicule  (1231). 
îi«  unissant  ses  elTorts  à  ceux  des 
grophètes»  a  condamné  j^areillemenl, 
poix  de  ses  conciles  et  par  celle  de 
ffcurs,  Tusage  de  recourir  aux  songes 
onnattre  lavenir.  «  Chacun  des  hom- 
lil  saint  Grégoîï'6  de  Nysse,  a  rnçu  la 
|)Our  lui  servir  de  guide,  ce  qui 
h;he  pas  que  Dieu  no  se  manifeste 
ireraent  à  quelques-uns,  pour  les  in- 
•  de  ce  cjue  la  raison  ne  peut  leur  op- 
'€»  Ainsi,  quoique  chacun  ait  lafaculté 
mer  des  songes,  i!  en  est  h  peine 
les-uns,  dans  le  grand  nombre ,  dont 
iges  soientaulre  chose  qu*un  travail  pu- 
tûâlurel  (f 232)1  »  Le  moine  Antiochus, 
Mt  du  temps  de  rempcrcur  Héraclius, 
'Non  aujurabimîni,  nec  obscrvabUis  som« 
rif.  XIX,  îa.) 

âCanes  tnuli,  non  vâlcnte%  lalrarc,  vidéotex 
■rmiciites,  et  amantcB  sotnnia.  [ha,  lyi^ 

)  Autlivi  quae  dixerunl  prophetae,  prophe* 
ti  nomiuc  meo  m^nJacitim*  aiquc  dicenies  : 
vi,  suinntavi,...  Qui  volunt  f;icere  ut  oUli- 
r  ponulus  nîcus  nomîuis  mi-i  proplcr  sornuia 
...  Propheia  qui  habct  &oinuiuitit  narret 
m  ;  et  qui  habt'l  sennonem  meuin,  bquaiur 
em  ineuin  vcrc  :  quid  palcis   ad  triticuni? 

m».  i5.)  ... 

:)  I  Qucmarldiodum  cum  bomines  universi 
4!  propriai  repniur,  pauci  lamen  (piidem 
l  quibuscum  l>eus  manifesio  'pêne  familia* 

iDodum  versalur  :  sic  cum  vts  imaginand! 

liia  (Kunibus  ^que  ac  sine  discrimine  a  ua- 

DiCTion»*  i>BS  Miracles.  1I« 


déclare  qu*il  ne  faiit  ajouter  auctine  foi  aux 
songes,  a  moins  d'avoir  le  don  du  discerne- 
ment des  csprits/afln  de  [>ouvoir  juger  sai- 
nement ce  qui  est  divin  et  t-e  qui  est  na- 
tun^l  ;  niai  adsit  discretio  tpirituum^  certa 
nec  fallax  intcrpres  rei  viêœ.  Le  Scoliasle 
de  saint  Je.^n  Climaque  (5co/.  àd  grad,  15, 
n*  39)  exprime  la  même  pensée.  «  Il  faut,  dit- 
il,  user  d'une  grande  prudence,  pour  hien 
Juger  de  la  valeur  des  songes;  or,  comme 
la  cause  en  est  incertaine ^  il  n*ap}>artient 
qu*à  bien  peu  de  personnes  de  la  discerner i 
ainsi  le  plus  sage  est  de  ne  pas  s'y  arrôter.  » 
Saint  Cyrille  de  Jérusalem  va  plus  loin 
(Cateches,  1);  il  range  sans  hésiter  la  con- 
sultation des  songes  au  nomhre  des  pratiques 
idolâtriques.  Saint  t>6goire  le  Grand  montre 
par  le  témoignage  del'Kcriiure  sninte»  que 
rinterf»rélation  des  songes  n'est  qu'une  vaine, 
mais  condamnable  pratique  (i233)*  Le  Pape 
Grégoire  II,  à^m  son  8*  capilulaire,  oblige 
les  pasteurs  à  enseigner  aux  peuples  qui  leur 
sont  confiés,  que  les  songes  ne  sont  que  va-» 
nité,  et  que  rEcriture  en  rend  témoignage. 
Le  sixième  concile  de  Paris,  tenu  en  829, 
dit  (L  m,  r.  2)  que  Tari  de  conjecturer  suivant 
les  songes  est  un  reste  f>ernicioux  du  paga- 
nisme. Jean  de  Salisbury,  évoque  de  Char^ 
très,  enseigne  que  ceux  qui  onservent  les 
songes  perdent  la  foi,  comme  ils  ont  déjà 
perdu  la  raison  (123i),  Pierre  de  Blois  dil 
que  la  confiance  qu'on  ajoute  aux  songes  est 
aussi  vaine  que  les  songes  eui-mômes(t!^)* 
Le  premier  concile  provincial  de  Milan,  tenu 
en  15(>5,  ordonne  aux  évéques  île  châtief 
ceux  qui  se  mêlent  de  deviner  par  les  son- 
ges, athi  d'en  exterminer  la  pratique.  Maia 
combien  d*aulrcs  conciles  provinciaux,  nalio* 
naux,  ou  môme  généraux  ont  porté  de  pa- 
reilles défenses?  L*énumération  en  serait 
longue.  L'onéirocritie  est  donc  une  science 
vaine  et  illusoire*  Lorsque  Dieu  a  daigné 
se  communiquer  aux  hommes  par  le  moyen 
des  songes,  il  n*a  pas  été  besoin  d*inlerprete» 
ou  bien  il  avait  placé  près  du  songeur  le 
prophète  qui  donnait  immédiatement  Fin^ 
lerprélalion»  mais  sans  art  et  sans  ajtprèt, 
par  la  seule  puissance  de  l'intuition  surna^ 
turelle. 

t*  Songe  d^Abratiam,  Le  père  des  crojants 
venait  d^offrir  un  sacrifice  au  SeigneurTll  se 
tenait  près  des  victimes,  hrsquun  sommeil 
lura  sii  indtta,  pnitct  ex  uuiversorum  cœlu  Bunt, 
quilnis  dîvirnora   î»c  somnioruni  f  isa  o(Tcruiit.  i 

fiâ55)  Somnia  iii^t  pleruinqiic  ab  occulta  hoste 
ner  tllusionem  fiereui,  nequaquam  hoc  vir  sapit'Hi 
tndicarcU  dicen&  i  Hutiù*  errare  fecerunt  somnia  €l 
itluëioHn  tanœ,  Ycl  ceric  :  Son  augvrahimmi  nU 
obsêrûatkit  somnia,  Quibus  profecto  verbis  cujui 
sint  detestatioflis  ostendilur,  quae  auguriis  conjtm- 
guiUur.  « 

(1254)  Quisquis  somniorum  scquitur  vanitaicm* 
parum  in  loge  t>ci  vi^çibiis  est  ;  cl  dum  fidei  fadi 
dispendium,  piTniciosisîiime  dormit;  veriias  siqui» 
dcm  ab  e*»  longe  facta  eht.  Quisquis  creduiitaieru 
ftuam  sigi<ificalianibus  alligal  souMviorum,  planum 
esi  quia  lam  a  àtiic«ritate  fldci,  quam  a  iramite  ra» 
lionis  exorbîiai.  ^ 

(1355)  l}t  fldem  habcain  ftomniis,  nulli  somma 
me  iaducènL 


1055 


SON 


DICTIONNAIRE 


SON 


iose 


divin  s'empara  de  ses  senSy  d'horribles  et 
épaisses  ténèbres  ï  environnèrent  y  et  une  voix 
lui  dit  :  Sachez  à  Vavance  que  vos  descen- 
dants accompliront  un  pèlerinage  dans  une 
terre  étrangère  ;  qu'ils  y  seront  soumis  à  la 
servitude,  et  y  subiront  l'affliction  pendant 
quatre  cents  ans.  Mais  enfin  je  ferai  justice 
ae  la  nation  qui  les  aura  opprimés^  et  ils 
quitteront  le  pays  comblés  de  richesses.  En 
attendant,  vous  mourrez  en  paix,  après  une 
heureuse  vieillesse.  Vos  descendants  ne  revien- 
dront ici  qu'après  quatre  générations,  parce 
que  les  iniquités  des  Amorrhéens  ne  seront  vas 
montées  à  leur  comble  avant  ce  terme  (1236). 

Faisons  observer  d'abord  la  clarté,  la  luui- 
dlté  d'une  pareille  révélation.  Ici  il  n'est 
pas  besoin  d'interprète;  on  voit  que  c'est 
Dieu  qui  parle,  et  déjà  ce  songe  est  très- 
différent  de  tous  ceux  que  l'art  de  la  divina- 
tion a  fait  naître  dans  la  suite  par  des  pro- 
cédés pour  ainsi  dire  mécaniques,  et  expli- 
qués ensuite  par  des  oracles  équivoques. 

La  seconde  remarque  portera  sur  le  nombre 
de  quatre  cent  trente  ans  assignés  pour  durée 
à  la  servitude  d'Egypte,  et  sur  lequel  tes 
cbronologistes  ne  sont  nullement  d  accord. 
La  plupart  des  anciens  interprètes  réduisent 
ce  terme  à  la  moitié,  c'est-à-dire  à  deux  cent 
auinze  ans,  fondés  sur  le  passage  suivant 
de  YEpitre  aux  Galates,  mal  interfirété  sui- 
vant les  cbronologistes  modernes  ;  Dieu, 
dans  la  promesse  qu  il  fit  à  Abraliam,  employa 
le  mot  A  VOTRE  DESCENDANT,  et  non  pas  a  vos 
DESCENDANTS,  commc  sHl  avait  dû  y  avoir  plt^ 
sieur 9  héritiers  de  cette  promesse;  non,  il  ne 
parla  que  d'un  héritier,  qui  est  le  Christ. 
Or,  je  dis  que  ce  testament,  qui  a  été  confirmé 
par  Dieu,  n'a  pas  été  annulé  par  la  loi  donnée 
quatre  cent  trente  ans  après  (1237).  Quatre 
cent  trente  ans  après  la  promesse,  disent  les 
iinciens  commentateurs;  quatre  cent  trente 
ans  après  la  confirmation,  disent  les  moder- 
nes. La  différence  est  de  deux  cent  quinze 
ans,  puisqu'il  s'écoula  cet  espace  entre  la 

Jromesse  mite  à  Abraham  et  la  descente  de 
acob  en  Egypte.  Or  il  ne  faut  pas  perdre  de 
vue  que  Dieu,  dans  cette  dernière  circon- 
stance, confirma  en  effet  la  promesse  faite  à 
Abraham.  Il  apparut  en  vision  à  Jacob  pen- 
dant la  nuit,  et  lui  dit  :  Je  suis  le  Dieu  tout- 
puissant  de  votre  père  ;  descendez  en  Egypte, 
sans  aucune  crainte,  parée  que  je  me  propose 
de  vous  y  faire  devenir  le  père  d'une  grande 
nation.  Jy  descendrai  avec  vous,  et  je  vous 
en  ramènerai,  quand  le  moment  de  votre  retour 

(1256)  Cumque  sol  occumbf^ret,  sopor  irniit  su- 
per Abraham,  et  horror  magnns  et  tenebrosus  in- 
vasil  eum.  Dictumque  est  ad  eum  :  Scîto  prœnosccns 
quod  peregrinuiii  uituruui  sit  semen  luuin  in  terra 
non  sua,  et  subjicicnt  eos  serviluli,  et  affligent  qua- 
dringenlîs  annis.  Verumlamcn  genlem,  cui  servi- 
luri  sunt,  ego  judicabo  :  et  post  baec  egredientur 
eum  magna  substamia.  Tu  autem  ibis  ad  patres 
tuos  in  pace,  sepultus  in  senectute  bona.  Genera- 
tione  auieni  quarta  reverlentur  hue  :  necduni  enim 
complet»  sunt  iniquîtales  Amorrhaeorum  usque  ad 
prjesens  tempus.  (Gen.  xv,  i2-i6.) 

(1237)  Abrahae  diciae  sunt  i^romissiones,  et  se- 
mîni  6)  is#  Non  dicit,  et  seminibus,  quasi  in  mul- 
ilft  ;  sed»  quasi  in  uno ,  et  semini  tao>  qui  «H 


sera  venu  (1238).  Les  premiers  ont  donc  in- 
terprété les  paroles  de  la  Genèse  par  cella  de 
YEpttre  aux  Hébreux:  mais  nous  pensons 
avec  les  derniers  qu'il  faut  interpréter  les 
paroles  de  TApôtre  par  celles  de  Moïse. 

Voici  de  quelle  manière  le  P.  Tiriu,  qui 
résume  l'opinion  desanciens  commentateurs, 
l'a  exposée  dans  sa  chronologie  sacrée  :  t  La 
chronique  d'Alexandrie,  d'accord  en  ceb 
avec  Eusèbe,  fait  commencer  la  servitude 
d'Egyf)te  aussitôt  après  la  mort  de  Joseph. 
Mariana,  Scot,  Fréculfe,  Adon  et  tons  ceni 

3ui  lui  donnent  cent  quarante-quatre  ans  de 
urée  sont  du  même  avis;  mais  ce  sentiment 
est  contraire  au  texte  même  de  TEcriture, 
qui  la  fait  commencer  après  la  mort  ies 
frères  de  Joseph  et  de  la  génération  eontem^ 
poraine,  et  non  à  la  mort  de  Joseph  même; 
suivant  la  remarque  de  saint  Augnstin  ta 
XVI*  livre  de  la  Cité  de  Dieu,  chapitre  43,  et 
au  xvHi*  livre,  chapitre  7.  Or  Joseph  mourot 
le  premier  d'entre  ses  frères.  Lévi  mourut 
ensuite,  à  l'âge  de  cent  trente-sept  ans,  H 
lui  survécut  de  vingt-trois  ans.  Mais  il  liât 
bien  compter  encore  trente  ans  avant  que  le 
dernier  personnage  de  cette  génération  dis- 
paraisse,  et  qu'il  s'élève  un  nouveau  roiqn 
n'ait  pas  connu  Joseph,  comme  parle  l'Em- 
ture.  D'où  je  conclus,  avec  Salien»  qu'on  ne 
peut  commencer  à  compter  les  années  de  b 
servitude  qu'environ  cinquante -deux  ans 
après  la  mort  de  Jose|)h.  » 

Tout  ceci  militerait  plutôt  en  notre  faTeor, 
si  ce  n'était  pas  le  fait  d'un  double  emploi 
du  même  mot.  La  durée  de  la  sertitiii^ 
c'est-à-dire  de  l'oppression  du  peuple  hé- 
breu, peut  bien,  en  effet,  n'avoir  commeocé 
3u'à  cette  époque,  mais  il  s'agit  de  ladntfc 
e  la  pérégrination  tout  entière. 

Or  voici  de  quelle  manière  le  même  l^ 
teur,  par  des  calculs  tout  opposés,  rédMt 
cette  pérégrination  de  )a  moitié  de  sa  durie: 
«  Les  quatre  cent  trente  ans  ne  commenoeil 
pas  à  fa  descente  de  Jacob  en  Egypte,  mais 
du  moment  où  Abraham  commence  rai-mèiiie 
ses  voyaçes,  partie  dans  l'Egypte,  partie  dav 
le  pays  de  Chanaan.  D*abora  parce  que  saiol 
Paul  affirme  que  la  loi,  promulgée  trois  moi» 
après  la  sortie  d'Egvpte,  fut  donnée  quaU* 
cent  trente  ans  après  la  promesse  uite  ï 
Abraham,  qui  était  alors  âgé  de  soixante- 
quinze  ans;  ensuite  parce  qu  il  serait  impt»* 
sible  de  remplir  un  si  long  espace  avec  les 
données  que  l'histoire  nous  fournil  entre  la 
descente  de  Jacob  et  les  miracles  de  Hoise. 


Clirisius.  Hoc  aulcm  dico  :  testamenium 
tum  a  Dco,  ause  pont  quadringentos  et  irigùrtaai* 
nos  facta  est  icx,  non  irritum  ucit  ad  evacoaita 
promissionem.  (GaL  m,  i6-i7.) 

(iâ58)  Profectusque  Israël  eum  omnibus  qiç ha* 
bebat,  vcnit  ad  puteum  juramenti,  et  niacialiiii 
vicliniis  Deo  patris  sui  Is'aac,  audivit  euin  yer  iî* 
siouem  noctis  vocantem  se,  et  dîcentem  sibi  :feA 
Jacob.  Cui  respondit  :Ecce  adsuro.  Ait  illi  fk»i 
Ego  sum  forlissimus  Deus  patris  tui  ;  mXL  lîMVk 
dàcende  in iOgyptum,  auia  m  geotem  nafAta»^ 
X^jfi  leibî.  Ego  desccndamtecum  iiluc,  fxets'xsm 
^jMlihicani  te  reverlentem-^  Joseph  qoogve  paad 
inanus  super  oculoa  tuo$.  (Gen.  xlti,  1*4.} 


SON 


DES  MlllACLES. 


SON 


losa 


U  Moïse  aTftil  alors  quatre-vingts  ans  ; 

-il  né,  ec  qui  riVst  pas,  !a  dernière 
le  la  vie  irAnjiMii],  son  ]ière,  qui  vérut 
înle-se|>i  ans,  et,  ce  ijui  n'esl  pas  non 
niram,  Ja  (lernière  année  de  la  vie  de 
qui  en  vérul  cent  ircntc-lrois,  cela 
nt  que  trois  ecnt  cinquante*  Et  où 
B  iei>  quatre -vini^ts  autres,  surlout 
il  e^t  constant  aoe  Caath  était  né  lors 
esr.ente  de  Jacob  en  Egyjite,  puisqu'il 
iplé  au  nooibro  des  enfants  de  Lévr, 
»m|>agnaîent  leur  père  en  cette  cir- 

dilïiaillé  apparente  n*a  pas  arrêté  les 

Bénédictins,  et  ceux  qui  avec  eux  ont 
;ré  les  dates  de  la  Bible  hébraïque 

fautives, etsuivi  lie  préférenre  celles 
Hante.  Ils  pLicent  en  l'an  2888  du 

!a  desrente  de  Jacoï»  en  Egvfïle;  en 
I  mort  de  ce  patriarche  ;  en  29G1,  relie 
!ph;  en  3239,  la  naissance  de  Moïse; 
ï,  sa  fuite  dans  le  [»ays  de  Madian,  et 
9,  la  >nrtie  d'Egypte,  ce  qui  fait  les 
t^ent  trente  années  de  la  Gtnêse  et  de 
'e  aux  Galates, 

nge  (TAbimekrh.  Aliraham  était  des- 
ians  le  pays  de  Tiéiara,  il  avait  laissé 
6 ut  habitants  que  Sara  était  sa  sœur, 
rélait  en  elfet  ^elnn  le  langage  du 
|)uisquVlle  était  fiile  de  son  frère. 
i  de  Tiérara  la  ravit,  afin  d'en  faire 
use;  mais  h  Srignntr  fut  apparut  en 
ffidant  ia  nwiV,  e(  lui  dit  :  Y&us  motir- 
iWf  de  la  femmt  que  vous  avez  enlevée^ 

I  un  mari.  Abimclech^  roi  de  Gérara^ 
fêtait  pas  encore  uni  à  Sara  par  le 
^  répandit  :  Srigneur  ^  est-ce  f/ut 
Iruirez  une  nation  qui  a  agi  dans  la 
le  sa  bonne  foi?  Ne  m^a-t-il  pas  dit^ 
ma  sœur^  et  elle  ne  nia-t-ede  pas  rf»7, 
tn  frère?  J'ai  a^i  dam  la  simplicité 

^aur^  et  mes  mams  sont  pures  d^ini- 
B  Seigneur  ajouta  :  Je  sais  que  vous 
dans  la  simnlicité  de  i^otre  cœur^  et 
ir  cela  que  j  ai  voulu  prévenir  votre 
i  ne  permettant  pas  que  vous  fa  pris- 
r  épouse.  Rendes-Ia  donc  maintenant 
ri,  qui  est  prophète ^  qui  priera  pour 
vous  ne  mourrez  pas.  Mais  si  vous 
[  pas  (a  lui  rendre^  sachez  que  vous 

Profeclus  inde  Abraham  in  icrram  au^lra- 
Uvit  inlcr  Cadcs  H  Sirr  :  et  pcregrinulus 
raris.  DUitqtie  ite  Sara  uxorc  sua  :  Soror 
Wisil  CTj^o  Abimcipch  rei  Ccrar;c  et  lultl 

II  auteni  D^'U!^  âd  AbimeLrcb  per  suiiiittum 
K  ait  illi  :  En  morioris  pni|»ier  mubf'rem 
tli&ti  ;  Ijabei  eiiîm  vlruiii.  Abiiitelech  voio 
igcrai  eam,  t'i  ait  ;  Domine,  tiutii  gtnif^in 
liein  el  justam  interficies?  Notine  ipge  ilivit 

Pur  ïiiea  esl;  el  ipsa  ait:  Frator  m<'us  vsll 
€iiat«  conlîs  mei  K  mundftLa  ntaritium 
feci  hoc.  Dixîlqiie  ad   cim»  l>eu%  ;  Kl  v^ 

simpUr*  corde  feceris  ;  el  bien  c^u^^tiKlivi 
icares  in  u\c,  el  non  iWmhl  ut  tanières 
E  ergo  rrdde  vîro  suo  uiorcin*  C|ina  pta- 

et  orablt  pro  le,  et  vives;  si  autein  no- 
dere,  scito  quod  morte  morrcris  lu,  et 
t  tua  sunl.  {Gènes,  xx,  1-7.) 
Non  dicit  ;  et  semimbus,  quasi  in  muliis  ; 


mourrez  t  t?ou#  et  tous  ceux  qui  sont  a 
vous  (1239). 

Nous  ferons  encore  ici  la  mémo  remarque  : 
la  précision  et  la  clarté  de  pareilles  révéla* 
lions  excluent  le  doute  et  rhésilation^  ou 
plutiit  les  préviennent;  il  n*est  pas  besoin 
d'interprète.  Cest  ainsi  quejDieu  (^arle  :  il 
veut  èlre  compris,  el  ne  laisse  pas  h  des  de- 
vins lacharge  d'expliquer aj.rèsiui  sa  parole, 
de  crainte  qu'ils  n'en  deviennent  les  traduc- 
teurs infidèles,  el  qu'ainsi  l'erreur  ne  pro- 
cède, par  une  voie  détournée,  des  sources 
mômes  de  la  vérité. 

3*  Songe  de  Jacob,  Jaroh,  fuyant  la  roléra 
d'Esaù,  partit  de  Dersal«ée  pour  se  rcfidre 
à  Haran.  Surpris  par  la  nuit,  et  forcé  de 
prendre  son  repos  en  un  certain  lieu  anrh  le 
couchtr  du  soleil,  il  prit  une  pierre  à  la  sur- 
face  du  sol,  la  posa  sous  sa  tête  et  s^cndarmit. 
il  vit  en  sojïge  une  échelle  dont  le  pied  rrpo- 
sait  sur  la  terre ^  dont  le  sommet  touchait  au 
ci>/,  et  les  anges  de  Dieu  montant  et  descm^ 
dant  par  ses  argrés.  Le  Seigneur  était  auprh 
dusomnut^  et  lui  disait  :  Je  suis  te  Seigneur^ 
le  Dieu  dWbraham^  votre  pêre^  le  Dieu  d*/- 
saac;  je  vous  donnerai  à  vous  et  à  votre  nés- 
«lEMiïANT  (12W)  le  pays  dans  lequel  vous  passez 
la  nuit.  Et  votre  postérité  sera  nombreuse 
comme  fei  grains  ne  la  poussière  de  la  terre  ; 
vous  vous  étendrez  à  roccident^  à  Vorient^  a\$ 
septentrion^  au  midi^  et  toutes  les  nations  de 
la  terre  seront  bénies  en  vous  et  en  votre  des- 
cendent. Je  serai  votre  iauvegarde  partout 
ûû  vous  irez,  et  vous  ramènerai  dans  ce  pays. 
Je  ne  vous  abandonnerai  points  jusqu  à  ce  que 
j'aie  accompli  à  la  lettre  les  promesses  Que  je 
vous  fais  (î^ki). 

Ici  il  ne  re^te  qu*nn  seul  point  dans  1  obs- 
curité :  c'est  la  sii^nificalion  de  Téchefle 
mystérieuse  i»ar  les  degrés  de  laquelle  les 
anges  montent  et  descendent;  mais  Tallé- 
gorie  esl  si  facile  h  pénétrer,  <|u'il  ne  peut 
y  avoir  de  doute  sur  rinlcrnrélation  :  celte 
échelle  est  la  religion  juive  d'abord,  et  chré- 
tienne ensuite,  qui  met  ïe  rie)  en  commerce 
avec  la  terre,  el  par  le  nio>en  de  laquelle  les 
prières  de  l'homme  monienl  jusqu'à  Dieu» 
et  les  grâces  de  Dieu  descendent  jusqu'à 
l'homme.  Elle  figure  le  commerce  du  monde 
visible  ayec  le  monde  invisible,  qui  s'accom- 
plit par  le  ministère  des  anges. 

^  quasi  In  uno  :  cl  scmint  luo,  qui  est  Cbristus. 
(GaLui.lCK) 

(liil)  l^s'iinr  egressus  Jâcob  de  lîeràabeè,  pergo- 
bat  Haran.  Cumque  venissel  ad  quemdam  locum, 
et  vcllei  in  co  rcquiescere  posl  sobs  otcubitum, 
tulit  de  lapidibus  qui  jaccl>ant,  el  stipponéns  i  apitl 
suû^  dormivît  ia  eudeni  loco.  YidiUpie  in  si>ninis 
scalam  &Unl<*!n  super  Icvram,  cl  racnmen  illius 
langens  cirbim  ;  angctos  qiioqfic  Deî  asren- 
dciiles  el  descendenles  perêâni«  et  Dojinnuin  in- 
nixum  sc;di!  diceiiiem  sîbi  :  Ego  &um  Domînns  Drus 
Abrabnm  mirh  tin,  cl  Dens  haac  :  terrani«  in  qtia 
dormis,  iînî  dubo  el  scmîni  luo,  entque  st-nien  tniini 
uasi  puhis  terne  :  ddaia}>erifi  ad  Orddentrfn,  et 
Jiienlein,  el  SeplenlHonem,  el  Meridiem  :êl  BENE» 
lilCENTUR  IN  TE,  el  in  scmine  luo  euncue  Iribiii 
irrne»  El  ero'cusios  tuns  quocunqne  perrexeris,  H 
reducam  le  in'  tenam  banc  :  aec  dimittam  nisi  rom- 
pîevero  uni  versa  quae  dixL  (CsHis.  xiTin»  10-!  5.)  ^ 


ï 


<0S9 


SON 


DICTIONNAIRE 


SUN 


toi» 


fc*  Songe  de  Laban.  Lorsque  Jacob  revint 
de  la  Mésopotamie,  conduisant  avec  lui  sa 
famille  et  ses  troupeaux,  Laban  le  poursuivit 
pendant  sept  jours,  et  Talteignit  enfin  sur  la 
montagne  de  Galaad.  Il  était  animé  des  sen- 
timents les  plus  hostiles  »  mais  le  Seigneur 
lui  apparut  en  sonae^  et  lui  dit  :  Prenez 
garde  d  ne  pas  mime  vous  permettre  une 
parole  de  menace  contre  Jacob.  —  Cave  ne 
guidquam  aspere  loguaris  contra  Jacob.  {Gen, 
XXXI,  24.) 

5"  Songes  de  Joseph.  Joseph,  aU  sortir  de 
l'enfance,  eut  deux  songes  qui  présageaient 
sa  grandeur  future.  Ils  aiflèrent  de  ceux  que 
nous  venons  de  rapporter,  en  ce  qu  ils  sont 
accompagnés  d'une  plus  grande  obscurité, 
malgré  leur  demi-transparence;  mais  Févé- 
ment  devait  bientôt  les  expliquer,  et  ils 
n'étaient  en  même  temps  transparents  que 
pour  amener  Tévénement  qu'ils  signifiaient, 
et  obscurs,  que  pour  ne  pas  empêcher  son 
accomplissement.  S'ils  n'avaient  pas  présagé 
d'une  manière  positive  la  grandeur  future 
de  Joseph,  ils  n'auraient  pas  excité  la  ja- 
lousie de  ses  frères,  il  n'aurait  pas  été  vendu 
et  mené  captif  en  Egypte,  où  ils  devaient 
«^accomplir.  S'ils  n'avaient  pas  été  environnés 
d'une  certaine  obscurité,  les  frères  de  Joseph 
n'auraient  pas  tenté  d'en  arrêter  relTet  qu'ils 
redoutaient  dans  leur  prévoyance,  mais  dont 
ils  ignoraient  les  moyens.  Il  leur  dit  :  Ecou- 
tez le  songe  guefai  eu  :  je  songeais  gue  nous 
faisions  des  gerbes  dans  un  champ;  or  ma 
gerbe  se  soulevait ,  se  tenait  debout  ^  et  les 
vôtres  l'environnaient  et  radoraient.  Ses  frè- 
res  lui  répondirent  :  Est-ce  gue  vous  serez 
notre  roi^  ou  serons-nous  assujettis  à  votre 
autorité?  Ce  songe  et  le  rapport  quil  en  fit 
devint  une  source  de  haine  et  de  jalousie  contre 
lui.  Ayant  eu  un  autre  songe^  il  le  raconta 
pareillement  à  ses  frères^  et  leur  dit  :  Tai 
vu  en  songe  le  soletly  la  lune  et  onze  étoiles 
qui  semblaient  m'adorer.  A  ce  récita  fait  de- 
vant son  père  et  ses  frères ,  son  père  le  ré- 
primanda, en  lui  disant  :  Que  veut  dite  un 
pareil  songe,  est-ce  que  votre  mère  et  moi  et 
vos  frères  nous  vous  adorerons  sur  la  terre  ? 
Ses  frères  ne  lui  portèrent  au'uneplus  grande 
tnvte;  mais  son  père  médita  la  chose  en 
silence  (1242-W). 

6'  Songes  des  serviteurs  de  Pharaon.  V6- 
chanson  et  le  paneiier  de  Pharaon  étaient 
détenus  dans  la  môme  prison  que  Joseph. 

(I2li-4S)  Âccidît  quoqueiitvisums  omnium  refer- 
ret  frairibiis  suis  :  qus  causa  majoris  odii  semiiia- 
rium  fuit.  Dixitque  ad  eos  :  Audite  somnium  meuro 
qnod  vidi.  Putabam  nos  ligare  manipules  in  agro , 
et  quasi  consurgere  manîpulum  meum,  ei  stare  ; 
Vestrosque  manipules  circumstantes  adorare  maui- 
l^ulum  meum.  Responderunt  fratres  ejus  :  Nunquid 
rex  noster  eris?  aut  subjicieraur  ditioni  tuae?  Hsec 
tr^o  causa  somniorum  alque  sermonum,  invidiae  et 
odii  fomitem  minislravit.  Aliud  quoque  vidil  som- 
nium, quod  narran»  fratribus,  ait  :  Yîdl  per  som- 
Bium  quasi  solem,  et  lunam,  et  stelias  undecim, 
«dorare  me.  Quod  cum  patri  suo  et  fralribus  retulis- 
sel,  increpavit  eum  paler  suus,  et  dixit  :  Quid  sibi  vult 
boc  somnium  quod  TtdistiTnum  ego,  et  maler  tua, 
et  fratres  tui  adorablmus  te  super  terram  ?  In  videbant 
ei  igilor  frttrei  soi  :  paier  vero  rem  tacitua  cousî- 


L'un  et  Vautre  eurent  la  même  nuit  un  songt 
en  rapport  avec  leurs  fonctions  précédentes. 
Joseph  étant  entré  le  matin  prés  d'eux ,  et  les 
voyant  tristes,  leur  demanda  la  cause  de  cetH 
tristesse  qui  se  lisait  sur  leurs  visages.  Ih 
lui  répondirent  :  Nous  avons  eu  un  songe,  tt 
il  n'y  a  personne  qui  nous  Tinterprète.  Est-et 

Îme  ce  n  est  pas  Dieu  seul  qui  possède  tintel- 
igence  des  songes?  leur  répondît  Joseph.  DiUs- 
moi  ce  que  vous  avez  vu.  Léckansan  racomU 
ainsi  le  premier  son  songe  :  Je  voyais  une  vigne 
dont  les  bourgeons,  au  nombre  de  trois,  grossis^ 
soient  devant  moi  à  vue  dœil.  Tai  vawAin 
et  fleurir  les  branches,  puis  mûrir  les  grap- 
pes. Je  tenais  la  coupe  de  Pharaon,  jeure- 
nais  des  grappes,  fen  exprimais  le  ius  iau 
la  coupe f  et  je  le  aonnais  à  boire  à  FharasnL 
Joseph  répondit  :  Voici  ^interprétation  as 
votre  sonqe  :  vous  êtes  tous-même  la  vigne. 
Les  trois  branches  indiquent  trois  jours  en^ 
core,  après  lesquels  Pharaon  se  souviendn 
de  l'office  que  vous  remplissiez  près  de  Im, 
vous  rétablira  dans  votre  charge,  et  vota  M 
présenterez  sa  coupe,  ainsi  que  vous  aries 
coutume  de  te  faire  le  temps  passé.  Ayez  W- 
moire  de  moi,  lorsque  vous  serez  devenu  plus 
heureux,  et  aceoraez-moi  la  grâce  de  suggé' 
rer  à  Pharaon  la  pensée  de  me  tirer  de  cette 
prison:  car,  après  avoir  été  furtivement 


'ché  du  pays  des  Hébreux,  j'ai  été  jeté  dam 
les  cachots  contre  toute  justice.  ïe  grani 
panetier  voyant  avec  quelle  sagesse  Josepk 
avait  interprété  le  songe,  dit  à  son  tour:  il 
me  semblait  dans  mon  songe  que  je  portw 
trois  mesures  de  farine  sur  ma  tête;  puis 
dans  un  panier,  posé  au-dessus,  les  iirm 
produits  de  l'art  culinaire,  et  les  oiseans  is 
ciel  venaient  y  prendre  leur  pâture.  /tiepHi 
répondit  :  Voici  V interprétation  de  ce  songt: 
les  trois  mesures  signifient  trois  jours,  aprh 
lesquels  Pharaon  vous  fera  trancher  la  téit, 
et  attacher  à  une  croix,  où  les  oiseaux  tien- 
dront manger  votre  chair.  En  eff'et,  trM 
jours  après,  le  jour  anniversaire  ae  sa  naU^ 
sance.  Pharaon  donnant  un  grand  festin  à  m 
serviteurs,  se  souvint  au  milieu  du  refsi 
de  son  premier  échanson  et  de  son  grand  ps- 
netier,  rétablit  le  premier  dans  ta  chmrge  et 
servir  à  boire  au  roi,  et  fit  attacher  le  seand 
au  gibet,  de  sorte  que  la  prédiction  fut  entiè- 
rement vérifiéCé  Mais  au  milieu  de  ses  no»- 
velles  prospérités,  réchanson  ne  se  somvM 
plus  de  Joseph  {i^Ah}. 

derabat.  {Gènes,  xxxvu,  5-il.) 

(i244)  Videruntque  ambo  somBÎtiro  nodea> 
Juxia  intcrpretationem  congniam  sîbl.  Ad  ^ 
cum  introisset  Joseph  mane,  et  vidisseC  eo»  irisMi 
sciscilatus  est  eos,  dicens  :  Ciir  trisiior  est  M» 
soUto  faciès  veslra?Qui  rcsponderuut  :  Sosmm 
vidimus,  et  non  est  qui  interpretetur  nobfs.  Dhii^ 
ad  eos  Joseph  :  Nunquid  non  D^  est  imcrprciiioY 
Referte  mibi  quid  viderilis.  Narravit  |H-ior«  pnf^ 
situs  pincernarum,  somnium  suuro  :  VidelMi  ۥ- 
ram  me  vifem,  in  qua  erant  très  propaginet,  tre- 
sc^fe  paulatim  in  gemmas,  et  post  llcm  uns  ms- 
4a»8eere;  calicemqoe  Hiaraonis  in  maini  «m: 
llili  ergo  uv<8,  eC  expressi  in  calioem»  quea  (ne* 
bani,  et  iradldi  poculum  Pharaoni.  RespoodU  Jo- 
seph :  Hase  est  interpretaCio  somaii  :  Très  mmém, 
ire»âdli«c  dUmtttEi»  yoMqiioereeeiiUiivH»' 


srà 


DES  MIHACLES. 


SON 


!o;â 


iil>eut  jtigor  parmi  seul  traildece  récil, 
combien  Tusage  de  rinlerpréiation  des  son- 
ges était  chose  conimune  alors  :  le  paneiîcr 
et  réehausons'allîigent  moins  de  ce  qu'il  [leut 
y  avoir  de  menarànl  dans  les  visions  noe- 
lûmes  dont  soccupe  leur  esjirit,  que  de 
l'absence  d*un  interprète  pour  le  leur  ei- 
pliqiier. 

T  Sofif^es  de Pharaon.J)en\  années  s'étant 
accomplies  après  la  réintégration  de  l'échan- 
son  de  Pharaon  dans  la  faveur  do  son  maî- 
tre» Pharaon  eut  à  son  tour  des  songes  qui 
inquiétèrent  son  esprit,  et  aucun  devin 
n*a\arU  pu  lui  en  donner  rexplication,  ré- 
chanson  Âe  souvint  alors  de  Joseph.  Celui-ci 
iiyant  été  mis  en  présence  du  ro»,  Pharaon 
lui  raconta  de  ta  manière  suivante  ce  qu'il 
«vail  vu  :  //  me  Bfmbîait  éire  sur  U  rivage  du 
fieuvr,  et  voilà  que  sepi  vaches  d'une  grande 
hrauté et  non  moins  graêsen  sont  sorties  de  ses 
eaux  et  se  sont  mises  â  paître  dans  ia  prairie. 
Mais  bientôt  sept  autres  vaches  difformes  et 
d'une  tetle  maigreur  que  je  ntn  ai  jamais  va  de 
parciUes  en  t'ghpte,  sont  montres  après  les  pre- 
mières^ les  ontmvort'es^  se  tes  sont  incorporées^ 
ânnsendevni  irpfus  repues,  de  tetle  sortequelteÊ 
Boni  demeurées  aussi  moiffres.  Je  me  snis 
éttiliê;  puis  bientôt^  ni  Haut  rcndùrmi.jai  eu 
un  deuxième  songe,  dans  lequel  j'ai  ru  sept 
épi$  sortant  d'une  même  tige^  pleins  et  de 
iùute  beauté;  ensuite  sept  autres  épis^  s'éle- 
rant  également  sur  une  même  tige^  flanques  et 
desséchés  par  la  chaleur.  Ifs  ont  aussi  dévoré 
tfê  premiers,  J*ai  exposé  ces  songes  aux  de- 
mins^  et  personne  ne  peut  m'en  dire  la  signifia 
€atiùn.  Joseph  lui  répnndit  :  Les  songes 
^i  roi  signifiant  une  seule  vt  même  chose  : 
îeu  a  manifesté  Cavenirù  Pharaon,  Les  sept 
\ehes  grasses  et  h  s  sept  épis  pleins  sont  sept 
années  d' abondance ^  comprises  sous  un  dou- 
bfe  symbole.  Les  sept  rachfs  maigres  et  diffor- 
mes^ qui  sont  sorties  ensuite  du  fleuve^  et  les 
sept  épis  stériles  et  desséchés  par  un  vent  bnU 

rao  minîstorii  tiii,  rt  rrsliluct  te  in  gradum  pristi- 
num  :  duhisqnc  ci  cnlicciu  jiixt.i  oillriiiiii  lyuiii, 
siciil  antc  facere  cuiisueveras.  Taiiiuii*  menicnto 
meî*  cuin  bocic  tlbi  fitert^  vl  facias  iiuHrum  mîserî- 
conlinm  :  nt  suggéras  Pharaoui  ul  H^icat  me  de 
Htocarcere;  quia  furto  f»ublaliis  siira  tle  Icrrn  He- 
liraeortiin,  et  bic  iitnocen«î  in  lacum  m  issus  sum. 
Vîiiens  (listoruut  niagigler  quod  pniikiiter  sommuin 
dissolvis§ot,  ait  ;  Et  ego  vidi  sootnium,  quod  tria 
ranUtra  farina  liabtîrem  super  caput  meum,  et 
In  iino  cîtrùsiro  quoi!  erat  enoelsîus,  portare  me 
{Kuue.s  ciluis  qui  Itunt  arte  pistoria,  avesqiie  come- 
recx  co.  Respoiitlit  Josepli  :  H^ec  est  inlcrprelatio 
iinii  ;  Tna  canislra,  1res  adhuc  dies  sunt,  post 
qiios  aufiTPt  Pharao  caput  luujiî,  ac  s"Sp<^ndct  le 
in  tnii-e,  et  larrrabunl  volucrcs  cames  tuas,  Exiridc 
diefi  Icrtitis  n^tatitîiis  Pharaonis  erat  :  qui  facicns 
{Eraiide  coiiviviiim  pueris  suis,  recordatus  est  inlor 
fpiilnmnagii^lri  pinooPTiarum,  et  plstoruiu  principis. 
Hrstilinlr|ur  altprum  iu  iocum  suuiu,  lit  porrigerct 
ci  fM><  ulum  ;  îilleruni  siispemlil  lu  palibulu^  ,ut  ton- 
lectoris  Veritas  probarelur.  El  lamen  sufcedcnti- 
litTi  -,  -înis  piïici?rnaiuui  obliUis  est 

iriL  XL,  5  23.) 

u^.M  ^-tn  ri.M  i.j^o  Pharao  qufMl  viderai  :  Pula- 
liAiii  me  istare  super  ripani  lluniims,  et  SL^pleiti  bo» 
tes  de  amnc  coascendere,  putchras  iiîiuîs,  et  obei^îs 
caniibus  ;  qnx  lu  p«sui  paludis  vircia  carpebant. 


tant^  sont  sept  années  d'une  fatuine  à  venir i 
et  le  tout  s'accomplira  dans  tordre  suivant  : 
Les  sept  années  d'une  grande  abondance  par 
toute  i  Egypte  viendront  les  premières,  et  elles, 
seront  suivies  de  sept  autres  années  d'une  si 
grande  stérilité,  quelles  feront  oublier  Cabon^ 
dance  précédente,  car  la  famine  se  fera  sentir 
partout,  et  la  grandeur  de  la  disette  absorbera 
les  réserves  de  Vabondance  précédente.  La  ré- 
pétition d'un  même  pronostic  dans  votre  dou^ 
ble  songe,  est  une  confirmation  de  la  vérité 
de  rannonce,  et  une  preuve  quelle  doit  *'ac- 
complir  sans  délai  (1245). 

On  sait  de  quelle  roanière  s'uncomplit  la 
prédiction;  mais  ce  qu'on  ne  saurait  asseï 
admirer,  c'est  sa  précision  et  sa  netteté.  Ce 
n'est  pas  ainsi  que  s'expriine  un  devin;  ici 
il  n  y  a  ni  obscurités,  ni  réticences,  ni  om- 
brages. On  voit  tout  à  la  fois  h  pleins  yeux 
que  Dieu  est  Fauteur  du  songe  et  Tauleur 
de  Finterprétaliou. 

C'est  donc  ainsi  que  Dieu  commerçait  avec 
les  liommes»  sinon  dans  les  premiers  siè- 
cles, au  moins  dans  ceux  qui  les  suivirent 
immédiatement.  Or  m  commerce  ne  s'arrêta 
pas  au  moment  où  la  période  prophétique 
commença  avec  Moïse;  il  se  continuai  avec 
moins  d'éclat  sans  doute»  mais  enfin  il  con- 
tinua, car  Dieu  disait  lui-même  au  livre  des 
Nombres  :  «  S'il  s'élève  parmi  vous  un  pro- 
fdiète,  jo  lui  ap[iaraîtraî  dans  des  visions, 
ou  bien  je  lui  parlerai  dans  des  songes  :  m 
visione  apparebo  ei^  vel  ptr  somnium  loqnar 
ad  illum,  [Num,  xn,  6.)  Nous  en  voyons 
même  des  exemptes  au  temf>s  de  Saiil,  aa 
temps  de  la  captivité,  et  jusqu'à  celui  de 
Judas  Machabée.  «  Saul  consulta  ie  Sei- 
gneur avant  de  livrer  sa  dernière  l)alaille 
aux  Philistins»  nous  dit  le  premier  livre  des 
Rois,  et  le  Seigneur  ne  lui  répondit  ni  eu 
songe,  ni  par  fa  voix  des  prêtres,  ni  pfir 
celle  des  prophètes  :ne^MC  pcr  somnia,  neque 

Et  ccce  lias  sequebantiir  alise  septeni  liovcs,  iu 
tantuin  déformes  et  macilciiliç,  nt  luimpiam  lalc-s 
iu  icrra  vEgypii  vidcrim  ;  qupe  devorntu^  et  cou- 
sitmptis  priorihus,  fiullum  salunlatis  dedere  ve§ti* 
pmn  :  sed  siunli  mat  le  et  squalore  tarj^bant.  Lvi- 
^i1ari5  rursus  sopnre  depregsirs  ,  vult  somniimi  ; 
beplcm  spi<^stî  puUubbant  tir  culnia  uno  pleiia'  atque 
pijleherriui;t*.  Âtise  quoque  seplem  tenues  el  percussa; 
uredine»  oricbanture  stipula;  qme  pritiium  piilchri- 
ludinem  dévora veruul.  Narra vi  coujeclôribui*  som- 
nium, et  iiemo  est  qui  edisserat,  I\e<;pondit  losepb  : 
Somnium  régis  unum  est  :  qu^e  farturus  est  Deus, 
ostendil  Pharaon  i.  Septem  tMives  puîcline,  et  st'ptem 
spica*  plenaî,  septem  ubertalis  atini  sunt,  eamdem- 
que  vim  somuii  comprehendunt.  Septem  quoque 
bovcs  tenues  aiqne  mactlentie,  quae  ascendenint 
posl  cas,  el  septem  spicje  tenues,  et  vcnto  urcnte 
perçu  «issc,  septem  a  nui  veiitune  snnl  fumis  :  qui 
hœ  ordine  complebunlur.  E'^ce  seplem  anni  venient 
fertilitîiiis  magme  in  uni  versa  terra  iCgvpti  :  quos 
6e€]uentur  sent  cm  anni  abi  tnnt«'e  starililalis ,  ni 
obllvîonî  tradalur  cuncia  rétro  abundantia;  cou- 
su mptura  est  euim  famés  omnem  terram,  et  uber- 
talis nui^^niludiuein  iierdilura  est  inopi^i;  uiagnilodo. 
Quod  aulem  vidîsii  secundo  ad  eauidcm  reui  perti- 
nens  soginium.  tinnitalis  indi<  ium  <\sU  en  quod  fiât 
serojo   t>ei ,  et    v-1im  in^   înipUMiur.    f  (*ene^,   vit» 


1045 


SON 


DICTIONNAIRE 


SOîf 


Wl 


per  sacerdotesj  neque  pir  proptielas.  {I  Reg. 

XXYIIIy  6.) 

Pendant  la  captivité,  Mardochée  eut  oa 
songe  dans  lequel  il  lui  semblait  que  l'uni- 
vers était  plongé  dans  les  ténèbres  les  plus 
épaisses  ;  la  terre  tremblait»  la  voix  du  ton- 
nerre faisait  retentir  les  profondeurs  des 
cieux.  Deux  énormes  dragons  s'apprêtaient 
à  se  livrer  un  combat,  et  (pendant  ce^temps 
les  diverses  nations  de  Tunivers  déclaraient 
la  guerre  à  la  nation  sainte  ;  mais  celle-ci 
éleva  la  voix  vers  le  ciel,  et  voilà  qu'aussi- 
tôt une  fontaine  jaillit,  devient  un  grand 
fleuve,  inonde  ses  rivages,  la  lumière  appa- 
raît, la  nation  sainte  reprend  courage,  et 
triomphe  de  ses  ennemis  les  plus  puissants. 
Mardochée  ne  comprit  pas  d'abord  la  siçnifi- 
cation  de  ce  songe  mystérieux;  mais  il  se 
reconnut  plus  lard,  sous  l'emblème  de  l'un 
des  serpents,  lorsqu'il  fut  obligé  de  lutter 
de  courage  et  d'adresse  avec  Aman  ;  il  vit 
alors  de  quelle  coniuration  et  de  quels  périls 
son  peuple  était  délivré  ;  il  reconnut  Estber, 
sa  pupille,  dans  cette  fontaine  qui  devenait 
un  grand  fieuve,  et  répandait  une  lumière 

Ïareille  à  celle  des  astres  du  firmament, 
'allégorie  devenait  en  effet  facile  à  péné- 
trer^  et  les  événements  présentaient  une 
interprétatioa  irrécusable,  (  Voy.  Esth.  x, 
XI   ) 

Au  miKeu  des  luttes  héroïques  du  peuple 
iuif  contre  la  Syrie,  le  Seigneur  reconforte 
le  courage  de  Judas  Machabée  par  un  songe 
non  moins  merveilleux,  mais  plus  manifeste 
et  d'une  application  actuelle.  Judas  le  rap- 

I)orte  ainsi  à  ses  compagnons  d'armes,  pour 
es  animer  eux-mêmes  de  l'ardeur  dont  il 
était  rempli  :  J'ai  vu  le  grand  prêtre  OniaSy 
étendant  les  mains  vers  le  trône  de  Dieuy  et 
priant  pour  toute  la  nation.  Près  de  lui  un 
vieillard  resplendissant  de  gloire  et  de  ma- 
jesté^ environné^  pour  ainsi  dire ,  di'une  au- 
réole de  puissance  et  de  grâce,  pi  est  apparu; 
et  Qnias  a  dit  y  en  m  adressant  la  parole  :  CeU 
celui  (fui  a  tant  aimé  ses  frèresy  tout  le  peuple 
juifj  celui  qui  prie  constamment  pour  notre 
nation^  et  la  ville  sainte;\c*est  JérémiCy  le  divin 
prophète.  En  même  temps  Jérémie^  étendant 
vers  moi  une  main  armée  d'un  glaive  d'or  y  m'a 
dit  :  Prenez  cette  épée  sainte^  dont  Dieu  vous 

(4246)  Singolos  autem  illortim  amiavii,  non 
clypei  et  hastœ  munitione,  sed  sermoiûbus  optimU 
et  ethortationibus,  exposito  digno  flde  somnio»  per 
quod  vniversos  laBtificavit.  Lrat  autem  hujusce- 
inodi  visus  :  Oniam,  qui  fuerat  summus  sacerdos, 
vinim  bonum  cl  benignura ,  verecundum  visu,  mo- 
de&lum  moribus  et  eloquio  décorum,  et  qui  a  puero 
in  virtiitibus  eiercitatus  sit,  manus.  protendenteni, 
orare  pro  omni  populo  Judaeorum  ;  post  boc  appa- 
ruisse  et  alium  virum,  aetate  et  gloria  mirabileoi, 
et  magni  decoris  babitud'me  circa  ilium  ;  respoo- 
dentem  vero  Oniam  dixisse  :  Hic  est  fralrum  ama- 
tor,  et  populi  Israël  :  hic  est  qui  multum  oral  pro 
populo,  et  universa  sancta  civitate,  Jeremias  pro*- 

Sheta  ûei.  Extendisse  autem  Jeremiam  dextram,  et 
edîsse  Judx  gladium  aureum,  dicentem  :  Âccipe 
sarMum  gladium  munus  a  Deo,  in  quo  dejicies  ad- 
versariog  populi  roei  Israël.  (//  Mach.  xv,  41*16.) 

(1247)  Eadem  Qocte  dixit  Dominus  ad  eum  : 
fturge,  et  descende  îa  castra  :  quia  tradidi  eos  in 


Îhit  présent^  et  servez-vott^-^en  pour  iétrmn 
es  ennemis  de  son,  peuple  d^hraël  (iâM). 
1  Ce  récit  anima  en  effet  les  compagnons  dt 
Judas  du  plus  grand  courage  ;  ils  se  précis 
pitèrent  au  combat  comme  des  liens  au  car- 
nage, détruisirent  treBte-cinqmilie  hommet 
de  l'armée  de  Nicanor,  dispersèrent  le  rester 
et  Nicanor  lui-même  demeura  sur  le  champ 
de  bataille.  Ce  devail  être  le  dernier  triom- 

Ehe  de  l'héro'ique  Judas  ;  mais  ce  n'était  pii 
i  dernier  de  son  héroïque  nation ,  la  maia 
de  Jonathas  était  là  pour  recueillir  la  céleste 
épée,  et  la  tenir  ^longtemps  borsdafoQiv 
reau. 

Mais  traversons  de  longs  siècles,  pour  re- 
venir en   arrière,   et    reportons-DOus  n 
temps  des  Juges.  Le  Seigneur  venait  d'or- 
donner à  Gédeon  d'attaquer,  avec  trois  cents 
hommes  armés  de  trompettes  et  de  lampes 
allumées,i*armée  innombrable  des  Hadiani^ 
tes»  des  Amalécites  et  des  autres  nations 
liguées  contre  la  Judée.  Gédéon  hésitait,  al 
Dieu  ajouta  :  Descendez  à  leur  campement: 
et  si  vous  n'osez  pas  y  aller  seul ,  prenez  met 
vous  Phara  ,  votre  serviteur ^  et  lorsque  vous 
aurez  entendu  ce  qui  s'y  dira ,  vous  n'otifei 
plus  lieu  de  craindre ,  et  vous  y  reviendrez 
ensuite  avec  la  conviction  auejeies  m  t<ms 
livrés  entre  vos  mains.  Géaéon  obéit.  Or  ii 
arriva,  dès  qu'il  fut  près  de  la  premièrt 
tente,  qu'un  soldat  racontait  ainsi  h  son  Wh 
sin  un  songe  qu'il  venait  d*avoir  :  Je  vofw 
un  pain  d'orge  cuit  sous  la  cendre,  qui  row' 
lait  vers  le  camp  de  Madian.  Dans  sa  course^ 
il  a  heurté  une  tente ,  la  ébranlée  et  couehét 
sur  le  sol.  Son  compagnon  lui  répondit  :  Celé 
ne  peut  signifier  que  le  glaive  de  Gédéon^fk 
de  Joas  ;  et  le  Seigneur  a  certainement  Imi 
Madian  et  son  armée  aux  mains  de  FIsrêHiiM 
(1247). 

Si  maintenant  nous  portons  nos  regards 
vers  l'histoire  du  Nouveau  Testament,  là 
encore  nous  trouvons  des  révélations  traos- 
mises  par  le  moyen  des  songes.  Si  les  m^ffss 
doivent  à  leur  retour  éviter  la  ville  de  Jaro- 
Kalem ,  où  la  perGdie  d'Hérode  a  dressé  des 
pièges  à  leur  bonne  foi,  le  Seigneur  les 
avertit  en  songe  de  s'en  retourner  en  leur 

fays  par  un  autre  chemin.  Si  Joseph  hésita 
demeurer  avec  la  chaste  Marie,  dont  il 

manu  lua.  Sia  autem  solus  ire  formida»,  descendit 
lecum  Pbara  puer  tuus.  Et  eum  audieris  quid  b- 
qiiantur,  tune  confortabuntur  manus  tua^  et  secs- 
rior  ad  hostium  castra  descendes.  Desceadit  eni 
ipse  et  Phara  puer  ejus  in  partem  caslroruoit  w 
erant  armatorum  vigiliae.  Madian  autem  et  Âmîtar 
omnes  orientales  populi,  fusi  jacebaui  in  valk^  it 
locustarum  multitude  :  cameli  quoqoe  inaunot- 
biles  erant,  sicut  arena  quae  jacet  in  liltore  r^^ 
Cumcjne  venisset  Gedeon,  narrs01>at  alîquis  soc 
proximo  suo  :  et  in  bune  modum  referebat 
viderat  :  Vidi  somnium,  et  videbatur 
subcinericius  panis.  ex  hordeo  volvi»  c 
Madian  descendere  :  cumque  pervenisset 
naculum,  percussit  illud,  atque  subveriit,  et  lerm' 
funditus  coxquavit.  Respondit  ia,  cui  loquebaiir  ) 
Non  est  hoc  aliud  nisi  gladiua  Gedeonis  filii  ^ 
viri  Israelitac  :  tradidit  enim  l>oiiiinu&  in  mani^ 
ejus  Madian  et  omnia  castra  ejus.  (Jwilc,  vu, 
7-14.) 


luis  somanfl  j 

!^erebit  qM^  i 

r  mihi  fM  | 

et  ÎB  cfllit  J 

get  ad  tate^  ■ 


a» 


SOP 


JVES  MÎHACI.ES^ 


SOP 


1016 


nnc  la  verlu ,  un  ange  r^iverlit  et  le 
•e  dans  un  songe.  Lorsqij*i!  esl  leïii|is 
f  en  Égyple  avec  te  dé|»Mi  sucré  rontié 
rigilance,  îin  ange  vit»nt  lui  dire  en 
,  Prcnci  Vcnfant  et  la  mêre^  cl  fuijrz 
)ux  en  Emjpie,  Lorsiiue  le  monuMit  de 
r  en  Judée  esl  arrive,  un  ange  l'avcr- 
songe  de  nouveau;  mais  il  hésite,  rar 
lel  Arehélaùs  y  règne;  eh  lûen  I  Tfinge 
Idra  eneore,  pour  ajouler  h  ses  divine* 
uniralions  »  et  lui  dira  rians  on  noii- 
longe  :  Retirez-vous  en  Gailtée,  dans  iu 
e Nazareth,  {Xow  Maith.  i,  20;  ii,  12, 
^,22). 

\s  ne  parlons  pas  ici  des  divers  songes 

ibndiodoDOSor  expliqués  |>ar  le  pro- 

DaiiieK  parce  qu*en  a\ant   [larlé  ail- 

d*une  manière  suilisaiile,  il  doit  sof- 

issi  de  It'srapfjeler,  ( I  otj,  Tart.  Daniel.) 

Si  donc  vrai  que  tous  les  songes  ne 

Ls  des  mensonges^  puisque  Dieu  s*est 

lefois  servi  de  eelle   voie  |ionr  eora- 

uer  avec  les  bonnnes  et  pnrtïculière- 

ïvei'!  les  sainte;  mais  les  songes  divins 

Ht   avoir  et    ont    en  etfel  un   cachet 

_  le  :  savoir  leur  caractère  de 

on  et  de  clarté,  qui  ne  donne  lieu  ni 

to  ni  à  riiésitation.  El  s'il  en  élait  au- 

l,  s*il  était  liossiblede  se  tromper  sur 

ignifieation,  *e  but  que  Dieu  se  pro- 

a  les  donnant»  ne  serait  nas  atteint, 

ie  là,  îes  songes  ne  sont  plus  qu'illu- 

vauilë,  mensonge»  et  Tart  de  les  iu- 

\er  illusion  et  mensonge. 

UONIE.  SoplionieécTi  vit  sa  projiliélie 

jl  les  premières  années  du  règne  da 

,  environ  Fan  C'iO  avant  l'ère  vulgaire, 

5t  la  peinture  qu'il  fait  des  désordres 

gnaient  en  Juda,  suppose  que  Josias 

;  pas  encore  entrepris  la  réforme  qu'il 

ien<;a  la  dii-huitième  année  de  son  rè- 

én  outre  il  |»rédit  la  ruine  de  Ninive; 

événement  s'accom^dit  vers  la  seizième 

du  règne  du  même  prin<'e.  Il  lit  fmel- 

pmpruuts  à  Amos  et  à  Joël;  Jéremie 

khiel  lui  em[»runtèrent  à  leur  tour; 

signalerons  ces  diverses  répétitions. 

hunie  roumiencc  |>ar  annoncer  en  ler- 

{énéraux  la   ruine  des  peuples  de  la 

ine  que    Nahuchodonosor  ilevait  ac- 

lir*  Je  raisemtficrai  et  f  enlèverai  ^  dit  ie 

8)  Congregans  confrrcgabaoïimiii  a  finie  wr- 
rit  Doininuft.  Contjregans  hominetu  vt  pi't  us, 
|ans  vûlalilia  co^li  et  \mvc&  maris  :  H  nn- 
Moruiii  eruni  :  et  ilispcrJain  horniiios  a  facie 
ilicit  Lïimiinus.  Et  exl^Muluir»  niamini  nu\tm 

Rliilam.cl  siipiTOmnes  liîiïiRiiiiti'S  Jeriiî^aloni: 
trrlâiii  do  loin  hm^  rt»lîquiiis  Baal,  H  iioniina 
iruin  cupk  sacenlotiljiijj.  Eteos  qui  adora  m 
^tecla  iiiilitiaiii  ladi,  rt  adorant  ei  jnnml  in 
p,  cl  jurant  in  Mt-lihom.  Et  f^tii  nvcriiitiiur 
t  Icrgum  Dtiiniiii,  n  qui  nuii  qinrsienmt  Oo- 
I,  n*!C  invtisti^^avenmt  enoi.  {Sttph.  i.  2-i>;) 
I)  El  erit  in  die  il  la,  dirit  Dominns»  vo\  «la- 
à  porta  ri&ciimi,  el  uluLilns  a  SiTunda,  et 
!Îo  niagini  a  i;ollibïis.  Ulylalc,  babilatoips  Ti- 
jbnticitit  oninis  populus  Clianaan,  dispc^iii!' 
ite^  involtui  ar^mto.  Et  crit  in  tcnimire  ilto, 
r  liTUsaîtiii  in  lurcmis  :  cl  vi&ilaitci  bnpcr 
î.r<  jImis  suis  :  qni  dirtiul  in  c;oidi* 


Seigtieur^  tout  ce  qui  est  sur  (a  fhcc  de  la 
terre ^  tes  hommes,  tes  bites^  tes  otseaux  des 
vieux ^  lei  poissons  de  la  mer^  afin  de  tant 
perdre  d'un  seul  coup;  mais  principaiemerU 
Juda,  Jérusalem  avec  ses  habitants^  les  priV 
Ci's^  les  fils  du  roi,  et  tous  ceux  qui  imiteni 
Im  nnti*vis  étrangères  Mais  pour  quel  motif'f 
Afin  d^ffncer  les  traces  du  culte  idolâtrioue  de 
Bmi  tt  de  Melrhom;  afin  de  faire  oubfirr  la 
miiice  des  deux  et  te  souvenir  des  dieux  étran* 
gers  (1248),  Jérusalem  sera  remplie  de  mcur^ 
ire  et  de  mngt  on  entendra  de  grandes  cla- 
meurs du  côté  de  la  porte  des  Poissons^  des 
gémissements  et  des  pleurs  du  côté  de  la  Se- 
conde porte;  on  assistera  à  un  grand  carnage 
du  côté  des  collines.  Gémissez^  Philistie; 
mourez^  Chananéens^  vos  trésors  ne  sauraient 
vous  racheter.  Mais  Jérusalem^  principale- 
ment, Jérusalem!  Je  la  fouillerai  dans  ses 
profondeurs  ,  une  lanterne  à  la  main.  Je  ferai 
la  recherche  de  ces  hommes  qui  disent  au  fond 
de  leur  cœur  ;  Le  Seigneur  ne  s* occupe  pas  de 
noas^  il  ne  nous  fera  ni  bien  ni  maL  Eh  bien  ! 
je  dis,  moi  :  Les  maisons  quils  auront  bâties^ 
ils  ne  les  habiteront^pas  ;  les  vignes  quils  au- 
ront plantées,  ils  n  en  boiront  pas  le  vin. 

Ce  passage  est  euqiruuléh  Amos,  Jérétnie» 
à  son  tour,  a  emprur*té  ie  suivant  :  Le  jour 
du  Seigneur  est  proche ,  jour  de  colère  que  ce 
jour,  jour  de  tribulation  et  d\mgoisse ^jour 
de  calamité  et  de  misrre  ,  jour  de  ténèbres  et 
d*  éclair  s ,  jour  de  giboulées  et  de  tourbillons, 

Amos  avait  dît  presque  dans  les  mônjcs 
termes  :  Ce  jour  sera  un  jour  de  ténèbres  et 
sans  lumière,  Aggée  continue  :  Jour  des 
trompettes  dont  les  sons  éclatants  retentiront 
au-dessus  des  citadelles,  et  surmontrront  les 
tours  les  plus  élevées.  Je  frapperai  tous  les 
hommes  de  vertige  ,  ils  marcheront  comme  des 
aveugles,  parce  quils  ont  péché  contre  le 
Seigneur:  je  répandrai  leur  sang  comme  un 
engrais  sur  la  terre,  et  leur  corps  comme  le 
fumier.  Ezéchiel  lui  emprunte  les  paroles  sui- 
vantes: Leur  argent  et  leur  orne  sauraient  les 
racheter  au  jour  de  la  colère  du  Seigneur, 
Toute  la  terre^  ajoute  Sophonie,  sera  dévo- 
rée par  le  feu  de  la  colère  du  Seigneur ,  et 
V embrasement  s'allumera  en  un  instant  pour 
tous  les  peuples  de  la  terre  (1249). 

Suit  une  pressante  exhortation  aux  Juifs 
de  revenir  à  leur  Dieu  avant  que  les  peuples 

tius  suis  t  Non  facicl  bcnc  Dcus,  et  ron  facif^l 
nïale.  El  erit  fortituilo  cormn  in  direplioncm,  et 
don»us  cor  II  m  in  deîiertnni  :  el  scdiluabunl  donios» 
et  non  habitabuiit  :  cl  plnntalitint  vlricas,  c^t  non 
biknil  viiiutu  carum.  —  Ju\ta  esl  dies  Doniini  ina- 
KHUs»  ju\ta  est  et  velox  iiinds  :  voi  diei  Doininî 
aniara,  iribirlahitnr  ibi  fortis.  FM  es  i  ne  dics  illa, 
dies  tribulatkmià  cl  angosliic,  dies  calamilalis  el 
fniscri;^,  dies  tcïiebranimet  caligînis,  dies  iiebidirel 
tti!  binis,— Dk's  tiibir  el  clangori.s  super  tivilate^mii- 
niLas  el  î5iiper  angido&  excclsos.  El  Irîbtilaba  ho- 
mines,  et  ambulabunt  ui  ta'ci,  qiiia  Domino  (leeca- 
\eninl  :  et  f*ffundt*lMr  sanguis  eomm  sîriil  htmnis» 
et  eoipora  eonnn  mut  îilertara.  — St'dti  argrnltrni 
i?ortnn,  el  aiiruni  eoium  non  poleiil  HIn  rare  vm  tu 
dm  ir.v  Doniini  i  \n  ignc  tvM  ejui»  devorabitur  oin- 
nis  terra,  qnin  consuntmalioneni  cuin  feainntionô 
facict  cuncUs  babitaiifd/us.  (Soph.  K  IO-l¥  J 


«047 


SOP 


étrangers,  dont  le  prophète  aperçoit  J'înva- 
sion  menaçante ,  ne  se  précipitent  sur  la^Ju- 
dée  comme  un  tourbillon  de  poussière,  qui 
obscurcit  la  lumière  du  jour;  puis,  repor- 
tant aussitôt  sa  pensée  vers  les  peuples  voi- 
sins, il  s'écrie  :  G  axa  est  d^truitt^  Ascalon 
un  désertf  Axoth  succombe  au  milieu  du 
jour^  Accaron  est  renversé.  Malheur  à  la 
Philislie^  à  CbanaanI  la  Philistie  est  chan- 
gée  en  un  pâturage.  |£t  bientôt ,  pénétrant 
plus  loin  dans  l'avenir,  il  aperçoit  les  Juifs, 
revenus  de  la  captivité,  s'établir  avec  les 
Machabées  au  milieu  de  ces  ruines  que  la 
main  de  Nabiuchodonosor  avait  faites,  l^s 
survivants  de  la  maison  de  Juda  y  feront  pat- 
ire  leurs  troupeaux  ^  leurs  bergers  cherche- 
ront un  refuge  pour  le  soir  dans  les  masures 
d* Ascalon:  car  le  Seigneur^  leur  Dieu^  se 
souviendra  d'eux  >  et  les  fera  revenir  de  la 
captivité.  Moabites  y  Ammonites^  vous  ne 
serez  pas  épargnés  :  Il  en  sera  de  Moab 
comme  de  Sodome ,  dl^s  ûls  d'Ammon  comme 
de  Gomorhe  ;  des  tas  d'épines  desséchées ,  des 
monceaux  de  sel ,  un  désert  à  tout  jamais  ;  la 
postérité  de  mon  peuple  s'y  établira  ^  les 
descendants  de  ma  nation  ^n  prendront  pas- 
session. 

Malheur  à  vous^  Ethiopiens  :  le  glaive  du 
Seigneur  vous  atteindra. 

Mais  aussi  f  malheur  à  vous  ^  Babulone^ 
auteur  de  toutes  ces  ruines  ^  verge  dont  le 
Seigneur  se  sera  servi  pour  châtier  les  na- 
tions rebelles.  Et  ici  le  prophète  emprunte 
la  voix  et  les  paroles  disaïe  disant  à 
ridumée  :  Les  troupeaux  et  toutes  les  bites 
ie  la  terre  se  dérouleront  sur  ses  ruines. 
L'onoerotale  et  le  hérisson  habiteront  ses  pa- 
lais, la  chouette  criera  sur  ses  fenêtres^  le 
corbeau  croassera  sur  les  corniches  de  ses 
édifices.  Puis  à  Babylone  :  Voilà  cette  cité 
çrguf^illeuse  ^qui  s'épanouissait  dans  la  sécu- 
rité j  et  qui  disait  dans  son  cœur  :  Je  suis^ 
et  après  moi  il  n'y  a  plus  rien.  Comment  est- 
elle  devenue  un  désert^  un  repaire  de  bêtes  ? 
Quiconque  passera  sur  ses  ruines^  sifflera  en 
les  montrant  du  revers  de  la  main  (lz50). 

Toute  cette  prophétie  parait  être  le  som- 

(i250)Âudivi  opprobrium  Moab,  et  blaspbemias 
filiorum  Aramon  :  quae  eiprobraverunt  populo  mec, 
et  inagnificati  sunl  super  termiuos  eonun.  Pro- 
pterca  vivoeco,  dicil  Dominus  eiercituum  Deus  Is- 
raël, quia  Moab  ut  Sodoma  erit,  et  filii  Ammon 
quasi  Goniorrbs^,  siccitas  spinarum,  et  acervi  salis, 
et  desertum  usque  in  selernum  :  reliquiae  popuH 
niei  diripieht  eos,  et  residui  gentis  mese  poSside* 
bunt  illos.  Hoc  eis  eveniet  pro  superbia  sua  :  quia 
blasphemâverunt,  et  luaffniûçati  sunt  super  popu- 
lum  Domini  exereituum.  Horrlbilis  Doniiaus  super 
eos,  et  attenuabit  omnes  deos  terrae  :  et  adorabunt 
eum  Yiri  de  loco  suo,  omnes  insul»  gentium.  Sed 
et  vos,i£thiope$,interfectigladio  meo  eritis.  Et  ex- 
tendet  manum  suam  super  Aquilonem,  et  perdet 
Âssur  :  et  ponet  speciosam  in  solitudinem,  et  in 
inyium,  et  quasi  desertum.  Et  accubabunt  in  ine^ 
dio  eiiis  grèges,  omnes  bestiae  gentium  :  et  ono- 
crotalus  et  ericlus  in  liminibus  ejus  morabuntur  : 
vox  cantanMs  in  fenestra,  corvus  in,  superliminisiri, 
quoniam  attenuabo  robur  ejus.  Hsec  est  civitas 
gloriosa  habitans  iii  conûdentia  :  qu»  dioebat  in 
corde  suo  :  Ego  sum,  et  extra  me  non  est  alla  am« 
plius  :  quomodo  facta  est  iii  dçsertum,  cubile  ^- 


DICTIONNAIRE 

maire  a  un  chapitre  »  ou  platAï  d*ua  grt 
livre  :  chaque  cnose  n'y  est  qu^indiquée.  : 
reste,  formant  le  troisième  chapitre,  « 
vaut  la  division  adoptée  par  les  moderi 
contient  encore  de  plus  longues  et  de  g 
grandes  vues  d'avenir.  Qu'on  nous  les  Itf 
exposer  à  notre  point  de  vue ,  nous  ne  4 
nerons  nos  idées  que  pour  ce  qu'dles 
lent ,  et  laisserons  à  cnacun  le  soin  d 
apprécier  la  justesse. 

La  Jérusalem  dp  prophète ,  celle  qui  « 
tait  alors ,  sera  ruinée;  Sophonie  va  signi 
les  causes  de  ce  malheur  suprême  :  mm 
à  toi  y  provocatrice^  cité  rachetée  ^  faibk 
tombe! Elle  n'a  pas  entendu  rappel^  elk 
pas  accepté  les  conditions ,  elle  n^a  pm 
cott/fonce  au  Seigneur^  elle  nest  pas  rewe 
à  son  Dieu.  Les  princes  qui  sont  au  milin 
toi  sont  des  lions  rugissants  (1251).  Tes  i 
gistrats  sont  des  loups  du  soir^  il  n*en 
plus  question  le  matin  (1252).  Ses  propk 
sont  des  insensés,  des  menteurs;  ses pri 
des  profanateurs ,  qui  se  font  un  Jeu  de  iw 
la  loi  divine.  Le  Seigneur,  en  exerçant  i 


égard  la  plus  rigoureuse  justice ,  ne  sera 
taxé  de  trop  de  sévérité.  Aussi  il  exercera 
jugements  au  jour,  en  plein  jour,  à  /aj 
du  soleil  ;  mais  le  méchant  ne  sait  plus  m 
(1253). 

Le  méchant  ne  sait  plus  rougir  I  Ceci  il 
parait  comporter  un  double  sens.  D*abfl 
Jérusalem  ne  rougira  pas  de  ses  dépoi 
ments  insensés,  malgré  la  menace  des  p 
phètes  et  tous  les  avertissements  din 
aussi  sera-t-elle  livrée  aux  mains  de  M 
chodonosor,  qui  la  détruira  de  fond  en  m 
ble.  Ensuite,  restaurée,  rétablie  par  la  m 
du  Seigneur,  elle  ne  rougira  pas  davaol 
de  ses  premiers  désordres  et  des  maux  qi 
lui  auront  attirés. Elle  se  livrera  à  de  D 
velles  iniauités,  non  plus  du  même  gei 
mais  au  déicide ,  et  alors,  soit  comme  i 
geance  4es  maux  au'ils  ont  causés  à  ma  i 
sainte  et  à  mes  élus,  soit  pour  me  vei 
de  leurs  propres  iniquités  ;  Soi  disp 
les  nations,  fai  détruit  leurs  forteresses; 
changé  en  un  désert  où  personne  ne  pass 

fliae?  omnis  qui  transit  per  eam,  sibilabit,  et  n 
bit  manum  suam.  (Sopn,  ii,  8-15.) 

(1251)  Dès  lions  qui  ne  savent  aue  rugir,  et 
sont  impuissants  pour  se  défendre  et  présc 
leurs  petits. 

(125i)  Des  loups  qui  cherchent  leur  curée;  a 
lâches  que  yoraces;  pour  qui  i^ombre  et  les  t 
bres  sont  uno.  condition  nécessaire,  mais  qui  i 
tendent  pas  le  jour  pour  fuir  vers  leurs  repi 

Lions  et  loups  qui  dévorent,  mais  qui  ne  fpa 
pas.  Ezéchiel  s'est  approprié  ces  idées. 

(1253)  Vae,  provocatrix,  et  redempta  civitas, 
lumba.  Non  audivit  vocem,  et  non  suscepit  d 
plinam  :  in  Domino  non  est  cctnfisa,  ad  Deum  s 
non  appropinquayit.  Principes  ejus  in  medio 
quasi  leones  i  ugientes  :  juaices  ejus  lupi  ve6| 
non  relinqucbant  in  manc.  Prophctx  ejus  vei 
viri  infidèles  :  sacerdotcç  ejus  polluerunt  siBd 
injuste  egerunt  contra  legem.  Dominus  jusitt 
medio  ejus  non  faciet  iniquitatcm  ;  inane  ma» 
diciuni  suum  dabit  in  lucem  et  non  abscoadd 
nescivit  autero  iniquus  confusiônem.  iSoph. 
.1-5. 


SOP 


DES  MIIUCLES. 


SOP 


lOSO 


d€  leur  hahilation;  leurs  vides  sont  âe- 
récM  àésQléei^  sans  habitants^  pas  même 
tul, 

nsi  flevail-il  arriver  «ux  nations  voisi- 
lie  la  Juflée,  à  T Assyrie  elle-même, 
ç  la  première  ruine  dfiJérusaleQi.  Ainsi 
it-il  arriver  à  Tempire  romain  après  la 
Lième  ruine  de  la  ville  sainte. 
penilant  les  Juifs  rétJuits  à  la  captivité 
•ndrontàleur  Dieu»  et  fcur  Dieu  les 
►lira  dans  leur  patrie  :  J'ai  dit  :  Crpen- 
vous  retrourerez  fa  crainte  de  tnannom^ 
vous  soHtnetirez  de  nouveau  à  monjnuff. 
sa  demeure  m  sera  pas  exterminf^e  de 
\Ê  la  face  de  la  terre ^  nonobstant  ta  sé- 
éatec  luffueltefai  traité  ses  enfants, 
r  ils  s'étaient  levés  dès  le  oiatiri  [jour 
Itnpre  leurs  vois  :  lerumtamen  dilucufo 
fntes  rnrruperunt  omnrs  viassuas.  Peut* 
levrait*on  considérer  ce  passage  comme 
prophétie  des  nouveaux  désordres  aux- 
ç  la  Judée  devait  se  livrer,  et  qui  atti- 
H  sur  elle  [a  terrible  éf>reuvo  dont  elle 
l  enfin  victorieuse  par  la  bravoure  des 
^abéos;  et  mieux  enrore  do  déicide 
elle  se  souilla  envers  le  Messie.  La 
convient  parfaitement  à  cette  dernière 
prétation,  sans  exclure  toutefois  la  pre- 
P;  car  dans  l'iiistoire  du  pcu|>lc  de 
,les  événements  sont  ainsi  flguralifs  les 
tes  autres, 

st  paurffuoi,  attendez -mnij  dit  h  Sei- 
r,  an  jour  de  ma  rf'surrection  future  : 
filors  que  je  rassemblerai  les  nations  pour 
iger;  j'amasucrai  les  royaumes  pour  ré- 
^ÊÊH^^r  eux  mon  indignation^  tonte  tire 
wÊltreur.  Oui,  alors  toute  là  terre  sera 
m  d(i  feu  de  mon  indig7}alimi, 
m  ressuscita  pour  la  Judée,  lorsqu'il 
ina  pour  elle  la  captivité  dos  soisaulc- 
ns,  et  fi  la  suite  de  ce  retour,  au  temps 
grandes  guerres  il^^si.  Asmonéens,  tous 
euptes  do  la  terre,  r*esl"à-tlire  les  ba- 
ls de  la  Palestine,  selon  le  iirjgago  ha- 
l  de  r  Ecriture,  furent  en  terminés  ou 
Yu;  les  peuples,  même  plus  puissnnts, 
e  trouvaient  en  contact  avec  les  Juifs, 
in$»  Egyptiens,  Macédoniens  subirent 
k  tour,  soit  de  h  main  des  Juifs,  soit 
main  les  uns  des  autres,  les  plus  tor- 
%  édjecs* 

{«en  n'est  guanrès  les  temps  de  la  ré- 
ction  véritame  an  Fils  de  Dieu  que  les 
^menis  prédits  s'accomplissent  h  la  let- 
klors  Teupiro  romain,  qui  embrassait 
|r#rs,  s*écroula  pièce  à  fuèce  sous  les 
s  des  barbares;  toutes  les  nationali- 
ntiques  et  mômc  les  noms  anciens  des 
les  disparuroiil.  Des  peuples  nouveaux 
"nièrent  des  débris  amalgamés  de  Tan- 
monde,  et 'princi|*alement  un  granil 
)â,  formé  do  toutes  les  nations  nouvelles, 
^1  le  nom  de  Seigneur  fut  le  seul  cri  de 
imctil.  Le  prophète  va  luius  annoncer 
tenant  ce  g»^*md   événement,    dont  la 

tl  le  symbole  et  rinstriiment. 
je  rendrai  aux  peupfrs  un  langage 
e,  dans  lequel  ils  inrogueront  tous  le 
du  Sàgncur^  s  empressant  comme  w/i 


seul  honkfne  ponr  le  servir.  D'au  delà  des  fleu- 
ves de  C Ethiopie^  il  me  viendra  des  adora* 
leurs,  il  me  viendra  des  offrandes  de  ta  pari 
d'enfants  dispersés  dans  tous  les  pays, 

Ceri  peut  s*ap(»linuer  sans  doute  au  re- 
tour des  Juifs  après  la  captivité,  mais  la  vua 
du  prophète  s*étend  f>lus  loin  :  dans  ce  sens 
si  restreint  l'expression  est  hyperbolique; 
dans  le  dernier  sens,  elle  devient  littérale. 
Ce  double  sens  se  retrouve  également  dans 
ce  qui  suit  : 

Alors  vous  n^aurez  plus  à  rougir  sur  tant 
de  fàlfeg  inventions  gui  m^ offensent^  parce  que 
je  ferai  disparaître  au  milieu  de  twus  vos  maî- 
tres orgueilleux,  et  vous  ne  vous  glorifierez 
plus  sur  ma  sainte  montagne, 

Af)rès  le  retour  de  la  captivité,  le  peuplo 
juif  eut  beaucoup  moins  h  rougir  au  sujet 
de  Vidofâtrie;  mais  il  n'en  fut  pourtant  pas 
entièrement  préservé. 

Las  livres  des  Machabées  sont  des  témoins 
irrécusables  de  sa  honte  à  cet  endroit;  car 
c'est  fiour  avoir orn^'/iW qu'il  eutàsubirles 
lonjîues  et  terribles  épreuves  de  la  persécu- 
tion d'Antiochus.  Aux  seuls  enfants  spiri- 
tuels d*Abraliam  cer-.i  peut  donc  s'appliquer 
d'une  manière  absolue. 

Les  maîtres  orgueilleux,  magniloquos  su- 
perbiœ,  disparurent  avec  la  royauté  et  les 
faux  prof^bètes,  mais  ils  furent  remplacés 
[^ar  d'autres  maîtres  plus  vains  et  plus  or- 
gueilleux encore,  savoir:  les  pharisiens»  qui 
disparurent  eux-mêmes  à  la  prédication  de 
I  Evangile,  et  de  cette  fois  pourue  pas  être 
remplacés. 

Les  dernières  paroles,  vous  ne  vous  glorifie- 
rez plus  sur  ma  sainte  montagne,  nous  sem- 
blent surtout  présenter  un  sens  profond  et 
littéral: celui  (le  la  destruction  irrémédiablu 
de  Jérusalem. 

Mais  comment  le  prophète  entendrait-il 
parlerde  la  destruction  définitive  de  Jérusa- 
lem, lorsqu'il  annoni-eau  contraire  le  retour 
de  ses  banitants  et  la  gloire  de  sa  restaura- 
tion? Les  événements  accomplis  depuis,  ex- 
pliquent ces  contrariétés  apfiarentes.  La  Jé- 
rusalem matérielle  se  restaure  pour  s'écrou- 
ler entln,  et  céder  la  [ilace  à  une  nouvelle  Je- 
salem  toute  spirituelle  et  <livinisée  pour 
ainsi  dire*  De  la  première  il  ne  reste 

Qnun  peuple  pauvre  et  faible,  gui  espère 
dans  le  nom  du  Stigneur.  Ces  restes  d*Israèt 
ne  commettront  plus  l'iniquité,  leur  bouche 
ne  connaîtra  plus  le  mensonge,  et  leur  langue 
ignorera  Ut  tromperie. 

C'est  l'histoire  du  petit  nombre  d'Israéli- 
tos  fuuvertisà  rKvangile,  rbistoire  de  l'E- 
glise jïriïuitive,  si  faible,  si  [lauvre,  si  per- 
sécutée. Mais  patience  ;  le  moment  arrivera 
bientôt  où  le  nouveau  troupeau  d'Israël 

Paîtra  au  sein  d'une  paix  profonde,  et  s^ 
reposera  dans  ses  pâturages,  sans  que  rien  ni 
personne  vienne  lui  causer  de  l'effroi,  Chan- 
tez vos  cantiques,  fille  de  Sion;  tressaillissez 
d  allégresse,  à  Israël  !  réjouissez-vous  de  tout 
votre  cœur ,  à  fille  de  Jérusalem!  le  Seigneur 
a  terminé  vos  épreuves,  il  a  supprimé  vos  en- 
n^'mis;  le  Seigneur^  désormais  roi  seul  d'Is- 
ruëlf  règm  au  milita  de  vous,  et  vous  n'avejs 


1051 


80P 


DICTlONNAlUEr 


son 


plus  rien  à  craindre.  Oat,  aiors  on  pourra 
dire  à  Jérusalem,  Ke  craignez  rien;  rassurez- 
vous;  ô  Sion.  Le  Seigneur^  votre  JDieu^  est  au 
milieu  de  vous^  puissant  et  fort^  c'est  lui  qui 
est  votre  Sauveur.  Il  se  réjouira  d'une  grande 
joie  dans  votre  sein ,  il  se  reposera  silencieux 
au  comble  de  son  amour  ;  il  tressaillira  d'eni- 
vrement et  de  bonheur. 

Mais  quoi  I  cette  grande  portion  du  trou- 
peau d*Israêl,  qui  n*a  pas  voulu  recevoir  son 
Sauveur;  ces  tristes  docteurs  de  Tégare- 
Dienty  ces  rabbins  qui  retiennent  la  nation 
dans  l'aveuglement  par  les  pitoyables  expli- 
cations talmudiquesy  nugœ^  seront-ils  donc 
perdus  à  toujours?  Non. 

Je  rassemblerai  jusqu'aux  brebis  séparées 
de  la  loi,  parce  qu'elles  sont  du  sang  d'Israël: 
et  vous  n'aurez  plusy  6  Jérusalem^  sujet  de 
rougir  en  vous  les  rappelant. 

Ceci  a  rapport  à  la  conversion  future  des 
Juifs.  Nous  avouons,  toutefois,  qu'on  peut 
donner  à  ce  passage  un  autre  sens,  et  1  en- 
tendre du  retour  des  Juifs  à  la  loi  de  leur 
Dieu  et  à  leur  patrie,  lors  de  sa  restauration 
par  Esdras  et  de  sa  glorification  sous  le 
sceptre  des  Asmonéens,  et  c'est  ainsi  que 
l'entendent  les  rabbins;  mais  les  mots  de 
séparation  de  la  loi ,  d'éloignement ,  de 
Mcnisme,  si  Ton  veut;  nugœ  oui  a  lege  reces- 
serant,  indiquent  un  sens  aifféreht  et  plus 
profond  ;  sans  compter  la  différence  de  genre 
qui  existe  entre  le  nom  et  Tadjectif,  nugœ^ 
gui,  et  qui  comporte  bien  aussi  une  signifi- 
cation spéciale.  Le  nugœ  ne  peut  se  rappor- 
ter qu'aux  doctrines,  et  le  qui  aux  docteurs. 

Ce  qui  suit  peut  encore  s'entendre  du  re- 
tour après  la  captivité,  et  beaucoup  mieux 
de  la  conversion  suprême  de  la  nation 
juive. 

Je  détruirai  tous  ceux  qui  vous  avaient  per- 
sécutée au  temps  de  l'affliction.  Je  sauverai  la 
pauvre  affligée,  je  recueillerai  celle  qui  avait 
été  répudiée,  et  j'élèverai  ses  enfants  en  gloire 
et  en  honneur  dans  tous  les  lieux  qui  ont  été 
témoins  de  leur  confusion. 

Oui,  il  viendra  un  temps  où  je  vous  ramè- 
nerai, un  temps  où  je  vous  recueillerai,  un 
temps  où  je  vous  établirai  en  honneur  et  en 

(1254)  Dispcrdidi  gentes ,  et  dissipati  sunt  angiili 
earum  :  désertas  feci  vias  eorum,  dum  non  est  qui 
transeat  :  desolatae  sunt  civitates  eoruin,  non  ré- 
manente yiro,  neque  uUo  habitatore.  Dixi  :  AUa- 
men  timebis  me,  suscipies  disciplinam  :  et  non  pe- 
ribit  habitaculum  ejus,  propler  omnia  in  quibus  vi- 
sita vi  eam  :  verumiamen  dilueulo  siirgeules  corru- 
pcrunt  omnes  cogilaliones  suas.  Quapropter  ex- 
specta  me,  dicit  Dominus,  in  die  résurrection is  meae 
in  futurum,  quia  judicium  meum  nt  congrcgem 
pentes ,  et  colligam  régna  :  et  efTundam  super  eos 
indignationem  meam,  onmem  îram  furoris  mei  :  in 
igné  enim  zeli  mei  devorabitur  omnis  terra.  Quia 
tune  reddam  populis  labium  electum,  ut  invoccnt 
omnes  in  nomine  Domini ,  et  servi ani  ei  humero 
nno.  Ultra  flumina  i£tbiopi»,  Inde  supplices  mei, 
lilii  dispersorum  meonim  défèrent  munus  mihi.  In 
die  îlla  non  confunderis  super  cunctis  adinventioni- 
bus  tuis,  quibus  praevaricala  es  in  me  :  quia  tune 
auferam  de  medio  tui  magnilo^uos  superbiae  tuae,  et 
non  adjicies  exaltari  amplius  in  monte  sancto  meo. 
Et  derelinquam  in  medio  tui  populum  pauperem/ct 
egcnum  :  et  sperabudt  in. nomine  I>omini.  Reiiquise 


gloire  à  la  face  de  tous  les  peup 
terre  :  ce  sera  lorsque  je  terminerai  g 
ment  votre  captivité,  dit  le  Seigneur 

Il  faut  avouer  que  c^s  magnifiq 
messes  se  trouveraient  réduites  à 
portions  bien  mesquines,  si  on  1 
quait  exclusivement  au  rétablissem 
nation  sous  la  conduite  d'Esdras  et 
mie,  et  que  l'hyperbole  tournerait 
à  l'exagération.  Il  n'en  est  pas  de 
on  les  entend  de  rét8l)lissennent  d 
velle  Jérusalem,  et  littéralement  i 
version  éclatante  de  la  nation  juiv 
traditions  chrétiennes  nous  laissai 
pour  une  époque  plus  reculée. 

Telle  est  donc  notre  manière  d 
la  prophétie  extrêmement  concis 
phonie;  manière  qui,  du  reste,  ] 
[MIS  sensiblement  des  interprétation 
admises  dans  l'Eglise,  et  notammei 
de  saint  Jérôme. 

SORTS  DES  SAINTS.  Parmi  les 
diverses  de  la  divination,  il  en  est 
gard  de  laquelle  les  hommes  les  pi 
mandables  hésitèrent  entre  le  pré 
loi,  et  à  l'égard  de  laquelle  le  préj 
porta  durant  longtemps  sur  la  raij 
la  loi  :  nous  voulons  parler  du 
saints,  douce  et  innocente  supersl 
rien  ne  saurait  rendre  légitime,  il 
mais  à  laquelle  la  piété  sinrère  < 
plicité  de  la  foi  qui  l'inspirait, 
servir  d'excuse. 

La  république  chrétienne,  qi 
n'eût  rien  de  commun  que  son  on' 
la  théocratie  judaïque,  était  cepeni 
disposée  à  se  gouverner  comme 
Les  Juifs  n'entreprenaient  rien  d'i 
sans  consulter  le  Seigneur,  parce 
Seigneur,  suivant  la  signiGcation  de 
était  leur  véritable  chef,  leur  seule! 
monarque,  et,  en  cette  qualité,  leur 
dait  toujours,  soit  de  son  propiliato 
par  l'intermédiaire  du  pectoral  de 
prêtre,  lorsmi'il appprouvait leurs* 
mais  tel  n'était  pas  le  genre  d'as 
qu'il  avait  promis  à  son  Eglise. 

Celte  imitation  servile  des  traditi 

Israël  non  facient  iniquitatem,  nec  loqueitf 
dacium,  et  non  invciiietur  in  ore  curuffl  Tn 
losa  :  quoniam  ipsi  pasccntur  et  accutoW 
erit  qui  exlerreat.  Lauda,  filia  Sion,  jubib 
Isctare,  et  exsulta  in  omni  corde,  liiis  f^ 
Abstuiit  Dominus  judicium  tuum,  avertit 
tuos  :  rex  Israël  Dominus  in  medio  lui»iMi 
malum  ultra.  In  die  illa  dicetur  Jerusate 
timere  :  Sion,  non  dissolvantur  roauiisM 
nus  Deus  tuus  in  medio  tui  fortis,  ipsM 
gaudebit  super  le  in  laDtitia,silebit  in  oil^^ 
exsultabit  super  te  in  laude.  Nugas,  qui>K 
scrant,  congregabo,  quia  ex  le.erant  :  oH 
habeas  super  eis  opprobrium.  Ecce  ego  il* 
omnes,  qui  afllixerunt  te  in  tempore  illo'*^ 
claudicantem  :  et  eam,  quse  éjecta  ruerat,oei 
et  ponam  eos  in  laudem,  et  in  noineBi 
terra  confusionis  eoriim.  In  tempore  ifl<>i 
ducam  vos  :  et  in  tempore,  quo  conxre| 
dabo  enim  vos  in  nomcn,  et  in  lauuen 
populis  terrîc,  cum  convertero  captivititei 
coi  ;im  oculis  vestris,  dicit  Dominus.  (i^f 


son 


DES  MIRACLES. 


SÛR 


im 


f,  mArquée  à  bien  tics  traits  dans 
es  premiers  siècles  du  cliristia- 
ûs  en  citerons  un  seul  eiemple» 
jte  au  viii*  sièt  le.  Une  caisse  de 

!:^ano^  Jesifuelles  il  se  trouvait 
a  vraie  croix  et  une  portion  con- 
|e  la  lôte  tlo  saint  Georges,  mar- 
[filiordé  à  PorLhai!»  sur  les  côtes 
phe,  par  suite  d'un  naufrage ,  les 
tu  lieu  ne  crurent  [mouvoir  mieux 
Jlmiler  iQJi'onduile  des  Piiilistins 
♦envoyèrent  larijhe  dans  la  Judée 
I  pontifical  de  Samuel.  Ils  pla- 
iBliqnaire  sur  un  chariol,  annuel 
llil  deux  vailles,  qu'ils  ai>anuon- 
illes-mômes,  les  suivant  pieuse- 
Toù  elles  voulurent  aller;  et  ils 
|e  église  au  lieu  où  elles  sar* 

le  fait  de  semblables  rémini- 
!  les  chrétiens  consultaient  TKcri- 
i  savaient  être  la  parole  de  Dieu; 
(FEglise  a  toujours  condamné,  et 
i  esrt  pas  moins  maintenu  jusqu'à 
i  ou  du  moins  jusqu'au  xvm* 
I  certaines  catfiédralesetdanscer- 
î*^lères;  non  pas,  sans  doute, 
ie  une  superstition,  mais  connue 
I  coutume  à  lacjuelle  on  tenait 
î'enlèlenienl  que  de  raison,  quoi- 
yaiUit  souvent  de  Todieux  et  du 
Ir  la  personne  d*un  prélat,  selon 
lion  du  passage  qui  se  présentait 
iauï}euidu  Ic<  leur.  Pierre  de 
Ique  de  Bouloijne,  mort  en  1723, 
bpde  peine  à  obtenir  que  son  clia- 
6ni;/ït.  Dans  les  siècles  antérieurs, 
bù  Ton  consultait  tout  de  bon  les 
^aints,  on  avait  luoins  d*égards 
0s  de  rJCglise  qu*à  la  piété  [iré- 

tïuovcn  employé  (JOur  connaître 
e  Dieu,  daulànt  plus  qu'on  s'y 
Mir  des  prières  |)ubltques  et  des 
8  de  trois  jonrs  de  durée.  Ou  pia- 
ille! les  livres  qu'on  se  [ïroiïo.-^ait 
br,  ûrdinaireincut  au  nombre  de 
pautier,  riivan;^ile  et  le  Missel; 
ft  le  satJit  sacntice,  et  ce  n*élait 
is  préliminaires  i(u'on  ouvrait  les 
liques,  avec  l'intention  bien  ar- 
fftnce  de  prendre  pour  un  oracle 
(qui  se  présenleraienl  à  Vouver- 
Icun  d  eux,  L  oracle  était  parfait, 
k    trois   textes    concordaient   en 

iuiaU  Celte  imposante  solennité  ne 
U  il  est  vrai,  que  dans  les  grandes 
nmis,  dans  les  circonstances  or- 
n  seul  des  livres  sainis  était  suf- 
jéf»reuve  se  faisait  aussitôt. 
iCondaun)a  les  sorts  des  saints  au 
Vannes,  en  4<i2;  au  concile 
i50(»;  au  concile  d'Auxerre ,  en 
^le  Débonnaire  les  poursuivit  de 

D'AciiERY,   SpiciUg.t  t.   III,  AnaiW. 

j.3lém,  di  la  Sùc.  des  atttiq.  dâ  VOnat^ 

1 1.  W,  |K  rj'J,  —  llhloire  de  France  de 

Uë  f  juiiée  506,  —  MautLxi;*  Jh^aur, 

IV,  p.   2a7.  —  Mém.  de  VÀcad.  da 


nouveau  dans  ses  Capitnlairff,  Un  cûnrile 
de  Trêves,  tenu  l'an  1310,  et  un  Péniten- 
cie(  romain,  postérieur  à  cette  dernière 
éiioque,  les  llétrissaient  encore  comme  un 
aous  toujours  subsistant  (t'256j.  Il  n'est  donc 
pas  exart  tle  dire  avec  certains  écrivains 
que,  dès  le  xu*  siècle,  on  ne  ftraliquait 
plus  la  divination  par  les  sort*»  des  saints, 
et  que  FKgljse  ne  les  proscrivait  plus 
que  comme  un  souvenir  éloij!;né  (1257)« 
Il  est  vrai  seulement  qu*on  ne  ^  v  fjrénarait 
j>lns  par  le  Jeûne;  qu'on  n'y  méfait  plus  la 
i'riêre  puhhque  et  qu'on  en  avait  banni  la 
solennité;  mais  la  superstition  était  restée 
la  même. 

Dans  rorigine.on  consultait  fréquemment 
les  sorts  pour  l'élection  des  évoques  et  le 
règlenienl  des  affaires  ut-clésiastiques.  Ainsi 
fut  élu  saint  Martin,  ainsi  fut  élu  Adinl 
Aignan;  ces  exenqdes  sonl  mémorables,  et 
ih  flurenl  concilier  h  ce  genre  de  divina- 
tion une  graniie  autorité,  parce  qu'ils  Tcn- 
vironnèrenl  d'une  resplendissante  auréole, 
Martin,  le  personnage  le  plus  saint,  le  plus 
vénéré,  le  plus  grand,  le  (dus  î>uissant  do 
son  siècle,  en  fut  le  saint  Bernard  et  la 
gloire  de  la  (iaule.  Après  qu'il  eut  été  a[^- 
jHidé  au  ciel,  l'Europe  occidentale  data  pen- 
dant longtemps  les  années  du  jour  de  sa 
mort,  Aignan  préî^erva  seul  Orléans  des  ra- 
vag<\s  fi'Atlila,  et  f  prépara  insuccès  de  la  mé- 
morable bataille  de  Méry^  dans  les  plaines 
de  la  Cliam[>agne ,  en  retenant  longuement 
le  barbare  au  pied  des  murailîes  de  la  seule 
ville  (jui  eût  osé  lui  résister. 

11  était  question  d'élire  un  évèque  de 
Tours,  l'ÏTtait  en  Fan  37i;  les  suffrages 
étaient  partagés  entre  deux  candidats  éga- 
lenteut  recommandables  :  Martin  et  Défen- 
seur. La  foule  était  si  grande  dans  Téglise, 
que  le  lecteur  ne  put  s  ouvrir  un  }iassage 
iusau'au  jubé  pour  lire  la  leçon  de  rofiice. 
Un  laïque  se  saisit  vivenienldn  livre,  et  lut  à 
haute  voix  ces  paroles  du  builième  psaume  : 
fous  avez  mis  la  louange  dans  la  bouche  des 
enfanis^  pour  confondre  Cennemi  ti  U  défen- 
seur  (1258);  car  (tétait  ainsi  qu'on  lisait 
alors,  conformément  h  l'ancienne  version 
italique.  Le  dernier  mot  fut  un  tj-ait  de  lu- 
mière, et  Martin  fut  proclamé  d'enthou- 
siasme par  des  acclamations  unanimes. 
Etait-ce  une  supercherie  du  lecteur  impro- 
visé? était-ce  un  heureux  hasard,  ou  bieû 
un  événement  [irovidenticl  ? 

L'élection  de  saint  Aignan  fut  plus  mé- 
thodique :  saint  Euverte,  évèqvie  d'Orléans, 
désirant  s*associer  Aignan,  alîn  d'en  faire 
son  successeur,  manifesta  publiquement 
Siïîi  dessein,  indiqua  un  jeune  de  trois 
jtïurs  et  ordomia  des  prières  publiques,  afin 
d'implorer  la  manifestation  de  la  volonlé 
divine.  Les  trois  jours  révolus,  une  urne 
fut  placée  sur  Taulel  auprès  des  saints  li- 

Ih$c.,  t.  XIX,  art.  Recherchée  sur  les  soru^  par 
futitê  Ihu'L'snel. 

(Ii57)  V'oy.  Oi:itf;i£n,  Emijffop,  méihod.,  arl. 
Son*.  —  Li:uiU!?{,  Traité  des  iktti*eritifwus, 

(1^258)  Vvtj.  Setnct  Siivtivt;  ciFostcxat, 


1055 


SOR 


DICTIONNAIRE 


SOR 


vro8,  dos  billets  déposés  dans  Turnc  et  le 
saint  sacrifice  célébré;  puis,  au  milieu  du 
plus  (Tofond  recueilleiuRni  des  fidèles,  un 
diacre  fit  sortir  de  l'urne  le  nom  d'Aîgnan; 
les  textes  de  l'Ecriture  se  trouvèrent  entiè- 
rement favorables,  et  Aignan  fut  proclamé 
d*une  voix  unanime.  Euverte  et  les  sorts, 
ou  plutôt  Dieu  lui-même,  favorable  à  la 
prière  d'un  peuple  qui  le  cherchait  dans  la 
sincérité  de  son  cœur,  venaient  de  donner 
à  Orléans  un  sauveur  (1259). 

Quand  il  fut  question ,  au  commencement 
du  vm*  siècle,  de  lever  du  tombeau,  pour 
l'exposer  à  la  vénération  publique,  le  corps 
de  saint  Hubert,  évoque  ae  Liése,  le  même 
que  Ton  invoque  pour  être  préservéde  la 
ra^e ,  on  consulta  pareillement  les  sorts  des 
saints.  Après  avoir  pris  toutes  les  mesures 
accoutumées  en  pareil  cas,  dit  le  pieux 
Jonas,  évèque  d'Orléans,  qui  nous  a  con- 
servé ce  précieux  détail  de  mœurs,  ceux  qui 
devaient  présider  à  la  cérémonie,  eurent 
recours  aux  préliminaires  en  usage,  qui 
rentraient  spécialement  dans  leurs  attribu- 
tions, afin  de  mieux  connaître  la  volonté  du 
Seigneur.  Ils  indiquèrent  un  jeûne  de  trois 
jours,  et  à  la  fin  du  troisième,  ils  dépo- 
sèrent sur  Faute)  le  livre  des  Evangiles  et 
celui  qui  contient  les  prières  du  saint  sa- 
crifice. L'Evançile  offrit  cette  sentence  à 
l'ouverture  du  livre  ?  Ne  craigne»  pas^  Ma- 
rie y  vous  avez  trouvé  grâce  devant  ie  Seigneur. 
On  lut  dans  le  Missel  :  Dirigez  les  voies  de 
votre  serviteur.  Après  la  lecture  de  ces 
deux  passages  encourageants,  on  crut  que 
Dieu  lui-même  ordonnait  de  procéder  à  la 
pieuse  cérémonie  ;  elle  eut  lieu  immédia- 
tement. 

Au  XI*  siècle,  tandis  que  le  bienheureux 
Lanfranc  professait  la  philosophie  et  les 
letties  humaines  dans  Tabbaye  de  Caen,  dit 
le  moine  Renault,  auteur  de  sa  Ke  (1260) , 
quelques-uns  de  ses  disciples  s'avisèrent  de 
consulter  les  sorts  chacun  pour  leur  propre 
compte.  L'un  d'eux,  nommé  Gondulphe , 
rencontra  ce  passage  de  TEvangile  :  Ayez 
confiance  ,  bon  serviteur ,  qui  avez  été  fidèle 
dans  les  petites  choses,  vous  recevrez  une 
grande  récompense.  Le  second ,  nommé 
Walter,  trouva  ces  mots  :  Bon  et  fidèle  servi- 
teur ^  participez  à  la  joie  de  votre  maître.  Le 
troisième  ouvrit  le  livre  sur  un  passage  en- 
tièrement défavorable.  Ces  faits  ayant  été 
rapportés  au  professeur,  il  en  augura  que 
le  premier  deviendrait  évêque,  le  second 
abbé ,  et  que  le  troisième  passerait  sa  vie 
dans  une  condition  inférieure  ;  ce  qui  s'ac- 
complit. 

Le  même  écrivain  rap|>orte  que  quand  le 
docte  abbé  fut  devenu  archevêque  de  Can- 
torbéry ,  il  sacra  évêque  de  Rochester  un 
moine  du  Rec,  nommé  Hemest ,  l'un  de  ses 
anciens  collègues,  qui  eut  un  pronostic  des 
plus  heureux  ,  car  il  tomba  sur  ce  passage 
de  l'Evangile  :  Apportez  promplement  la  plus 

(i2.^9)  Voy.  Raluz.,  CapituL,  t.  U,  p.  1058.  — 
Rf.gi:ip  Prum.,  I.  m.  —  Ito  Carnot. ,  pars  ii    c. 


belle  robe ,  et  en  revêtez  mon  fils,  i 
échut  en  pareille  occasion  à  saint  '. 
évèque  de  Cainbray ,  ne  fut  pas  m< 
rable  ;  c'étaient  ces  paroles  :  Celui- 
fils  bien-aimé.  Manassès  de  Garland 
d'Orléans ,  prélat  aussi  distingué 
périorité  de  son  esprit  et  de  ses 
que  peu  recommandabic  par  ses 
ayant  été  dénoncé  à  ses  collègue 
indigne  de  son  rang ,  fut  déposé 
concile  tenu  à  Reims  ,  en  11^9  ; 
les  raisons  qu'on  fit  valoir  contre 
ci  principalement  parut  être  d' 
poids,  que  le  jour  de  sa  consécratî» 
eu  pour  auspice  ce  passage  de  V 
Et  le  jeune  homme^  s' étant  dépou\ 
vêtement  y  s'enfuit  nu  de  leurs  mai\ 

Pierre  de  Rlois,  écrivain  de  la  fif 
siècle ,  compte  parmi  les  sortiléf 
d'un  usage  habituel,  la  consultât!) 
des  apôtres  et  des  prophètes  ;  il  y 
même  recours  en  certaines  occa! 
consulté  sur  votre  élection  ,  depui 
temps  contestée,  écrivait -il  à 
évoque  de  Rath  ,  les  écrits  du  Psa 
j'ai  rencontré  à  Touverture  du  liv 
rôles  du  psaume  quatre-vingt-dix- 
//  a  élevé  au  sacerdoce  Moïse  et  Aa 

Il  ne  faudrait  pas  croire  que 
d'Eglise ,  beaucoup  plus  exf)Osé 
laïques  ,  par  leurs  études  et  leur 
vie,  à  la  contagion  de  ces  pratiqi 
stitieuses,  en  furent  seuls  infatué 
gens  du  monde,  les  princes,  les  d 
(luisaient  de  la  même  manière. 

Kn  Tan  507 ,  Clovis,  près  de  d 
guerre  aux  Visigoths,  et  se  trouvi 
voisinage  de  Tours,  ne  voulut  | 
l'occasion  de  s'éclairer  sur  l'issue 
dition  qu^il  projetait.  Il  se  rendit 
basilique  de  Saint-Martin  ,  propil 
chacun  allait  consulter  la  volont 
gncur,  depuis  que  Martin,  élev 
scopal  en  vertu  d'un  oracle,  et 
considéré  comme  l'oracle  de  la  Fi 
en  était  devenu  pareillement  le  { 
tecleur.  En  mettant  le  pied  sur  le 
l'édifice, il  entendit  le  primicierd 
paroles  du  Psalmiste  :  Tous  m'ave 
défaire  la  guerre ,  et  vous  avez  a 
ennemis  à  mes  pieds  ;  il  n'en  dcman( 
vantage;  l'expédition  fut  résolue, 
taille  de  Vouillé  donna  une  noui 
vince  à  la  monarchie. 

Les  sorts  des  saints  ne  jouèren 
rôle  moins  important  pendant  ie  r 
durée  de  la  première  race.  Lais^ 
l'historien  Grégoire  de  Tours  ;  au 
lyse  ne  saurait  avoir  le  charme  de 
tion. 

«  La  deuxième  année  ,  dit-il,  di 
Childebert  (II,  roi  d'Austrasie,  c' 
en  Inn  577) ,  Mérovée  vint  au  ton 
saint  Martin  demander  à  Dieu  la 
Il  disait  toute  sorte  de  mal  de  son 

(I2G0^  Voif,  Ranulpil  in  Vita  Lasfrw 
c.  b. 


son 


DES  MfHACI.FÎS. 


SOR 


le-raôro  (  la  reine  Frédugonde  ).  Vn 
e  sou|>ais  h  sa  tablt%  oyafil  denmndé 
kiur  faire  la  lecture  /je  tombai  sur 
;e  de  SaJomon  au  livre  des  Pro- 
^i  corbeaux  desralhns  arracheront 
te  celui  qui  ose  Jeter  sur  soft  père 
\  de  colère.  Je  n  osai  pas  aller  (dus 
t  j*étais  aUéré  d'un  si  funeste  prè- 
le Gonlran,  partisan  du  prince  el 
agnoii  dn  vovage,  envoya  un  de 
tours  ronsulter  une  femnie  quï  avait 
pytljonique,  et  q_u*il  connaissait 
Hi^'temps,  c'esl-à-dire  dès  le  temps 
Iribcri  (  proclamé  roi  de  Paris  en 
B  la  mort  de  Clolaire  I").  La  devi- 

Ëpcuidil  :  «  Le  règne  de  Chilpéric 
nera  avant  la  fin  de  J^anoée  ;  Mé- 
era  roi  ,^  l'exclusion  de  ses  frères» 
[ira  ainsi  tout  l'empire.  Vous  direz 
■an  qu'il  sera  le  duc  de  celte  vaste 
hîe  pendant  cinq  ans.  I*a  sixième 
il  sera  éUi  par  les  suifrages  du 
au  siège  éîHscopal  d'une  des  villes 
I-oire  baigne  dans  son  cours  ^  et 
laisse  sur  sa  droite,  11  la  gouver- 
9gtemps,et  mourra  plein  de  jours,  » 
î.dit  l'historien,  je  me  moquai 
Dphélies.  )) 

nuit ,  ajoute-l-il ,  m'étant  endormi 
ir  célébré  l'oilîce  des  Vigiles  dans 
ne  du  saint  pontife  »  ie  vis  pendant 
Qieil  un  ange  qui  volait  dans  Tes- 
criant  :  «  Malbeur  !  malheur  I  Dieu 
\  Chil|ïéric  et  toute  sa  noslérilé;  il 
ra  |ias  un  seul  de  ses  Ois  pour  suc- 
^on  trône.  »  Or»  après  ce  que  j'ai  vu 
ir  plus  tard  ,  j'ai  bien  reconnu  que 
raison  de  me  moquer  des  prédic- 
devins.  » 

it  Grégoire  de  Tours;  mais  il  est 
souvenir  que  le  trône  de  Cliiljiéric 
ë  par  son  fils  Clôt  aire  II ,  qui  réu- 
la  monarehie  ;  preuve  que  les  vi- 
K)n  évêque  n'étaient  pas  autrement 
^es  que  celles  dont  il  se  moquait 
re. 

nue  de  la  sorte  :  «  Au  bout  de  quel- 
5 ,  le  même  Gontran ,  accuse  do 
isinat  de  Ihéodebert ,  chercha  un 
ns  la  basilique  de  Saint-Martin.  Le 
Sric  cnvo}a  des  émissaires,  por- 
le  lelire  adressée  h  saint  Martin  , 
lie  il  demandait  au'il  lui  fût  permis 
r  le  meurtrier  de  vivo  force  du 
f.  Le  diacre  lîongel ,  f lorteur  de  la 
plaça  sur  le  tombeau  du  saint,  et 
ïh  une  feuille  blanclie  destinée  à 
b  réffonse.  li  attendit  inutilement 
rois  jours  ,  el  s'en  retourna  vers 

jdant  Mérovée,  qui  n  avait  pas  une 
tdlance  auï  paroles  de  la  pyiho- 
posa  trois  volumes  sur  le  méujG 
,  savoir  ;  le  Psautier ,  le  livre  des 
^  celui  des  Evangiles  ;  il  j>assa 
nuit  en  prières,  demandant  au 
lui  confesseur  de  lui  faire  con- 
f  qui  devait  arriver,  et  s'il  serait 


roi  ou  non*  Mais  aucun  des  passages  qui 
se  présentèrent  h  l'ouverture  des  livres 
n*éiait  de  nature  à  encourager  ses  préten- 
tions. 

«  Or,  en  la  même  année,  et  après  Taccom- 
fdissement  de  divers  événements,  ledit 
Mérovée  rlierchanl  un  asile  dans  la  basilique 
du  saint  pontife  contre  la  fureur  de  son 
père  »  et  ne  [mouvant y  pénétrer,  parce  que 
toutes  les  issues  étaient  gardées,  jI  apparut 
au  ciel  de  funestes  signes.  On  vil ,  du  côi« 
du  nord,  vingt  rayons  ,  dont  un  plus  grand 
que  les  autres ,  prenant  leur  naissance  vers 
IVirient,  et  se  dirigeant  vers  roccident,  Le 
plus  grand  s^obscnrcit  au  moment  qu'il  at- 
teignait son  degré  suprême  d'élévation  :  les 
autres  disparurent  ensuite.  Je  suis  convaincu 
que  c'était  Tannonce  de  la  mort  de  Mérovée. 
Kn  etfet ,  réfugié  dans  les  campagnes  de 
Reims ,  oij  il  se  cachait  en  fugitif,  iffut  su- 
bitement environné  et  pris.  Ne  voulant  pas 
être  livré  vivant  à  son  père,  il  commanda  à 
l'un  de  ses  comj>agnons ,  nommé  Gallien, 
de  le  tuer;  ce  que  celui-ci  fit,  en  lut  (>lon- 
geant  un  poignard  dans  la  poitrine.  » 

Le  bon  évoque,  qui  raconte  si  naïvement 
ces  traits  ,  n^éïait  |»as  lui-même  sans  inquié- 
tudes sur  les  conséquences  dont  ses  liaisons 
avec  Mérovée  pourraient  être  suivies;  car 
il  iavait  que  la  haine  de  Frédégonde  élail 
implacable  ,  et  que  la  susceptibilité  de  cette 
princesse  s'irritait  souvent  pour  de  plus  lé- 
gcis  motifs.  Il  fut  donc  remrïi  de  crainte  » 
lorsqu'il  vit  venir  à  Tours  le  comte  Leu- 
dasle  ,  qui  déjà  avait  cherché  h  le  iicrdre 
dans  Tesprit  de  la  reine,  et  qui  ne  déguisait 
nullement  les  sentiments  hostiles  dont  il 
était  animé.  «  Je  me  retirai,  dît-il,  fort 
triste  dans  mon  oratoire.  Je  pris  les  psaumes 
de  David  ,  pour  voir  si  le  premier  ver>el 
qui  s'offrirait  à  mes  yeux  ne  m'apporterait 
point  quelque  consolation.  J'en  éprouvai 
une  très-grande  h  la  lecture  des  paroles 
suivantes  (du  nsaumeLxxvn')  :  Jtlesfitmar' 
cher  avec  espérance  et  sans  crainte^  (a  mer 
enveloppa  et  défruijiî  leurs  ennemis.  En  ef- 
fet, Leuda>te  n'osa  rien  entreprendre  contre 
moi  ,  et,  avant  quitté  Tours  le  même  jour, 
la  barque  qu*il  montait  coula  à  foncf ,  de 
sorte  qu*il  aurait  étd  noyé,  s'il  n'avait  su 
nager.  » 

Nous  aurions  dû  placer  avant  ces  événe- 
nements  ce  qui  est  relatif  au  non  moina 
ambitieux  et  non  moins  infortuné  Chramne, 
lils  de  t;;iolaire  1",  autre  enfant  révolté  , 
destiné  avant  Mérovée  à  terminer  une  vie 
coupable  parcelle  mort  tragique  que  la  ius- 
tice  divine  réserve  souvent  aux  parriciiies  : 
«Ghranme,  dit  le  même  historien,  étant 
allée  Dijon  pour  accomnlir  ses  dévotions, 
l'évêque  et  les  prêtres  tlcmandèreni  à  Dieu 
qiiHl  daignAt  manifester  le  sort  qui  lui  était 
réservé.  A(>rès  s'être  livrés  au  jeûne  et  h  là 
prière,  ils  déposèrent  trois  livres  sur  Tau- 
tel,  A  Touverturc  du  premier,  qui  était 
celui  des  Prophètes  ,  ils  lurent  ces  mots 
d'Isaïe  :  Je  détruirai  le  mur  qui  protège  ma 
vigne,  et  je  ta  mettrai  au  pillage.  Le  livr<) 
des  Epitres  apostoliques  offrit  le    passage 


105» 


SOR 


DICTIONNAIRE 


SOR 


m 


suivant  :  Le  jour  du  Seigneur  ricndra  comme 
un  voleur  y  dans  le  temps  même  où  Von  se 
croira  en  paix  et  en  sécurité.  A  l'ouverture 
du  troisième ,  qui  était  celui  des  Evangiles, 
on  lut  avec  effroi  cette  sentence  (au  cha- 
pitre vu*  de  saint  Mathieu)  :  Celui  qui  n'é- 
coute pas  les  paroles  du  Christ^  est  semblable 
à  Vinsensé  qui  construit  une  maison  sur  le 

Rien  n'est  plus  connu  que  la  terrible  péri- 
pétie par  laquelle  se  terminèrent  bientôt  les 
intrigues  de  Chramne  :  l'infortuné  fut  brûlé 
vif  dans  une  chaumière  avec  toute  sa  fa- 
mille. 

De  tels  exemples  tendraient  à  prouver 
que  ce  moven  de  consulter  l'avenir  a  tou- 
jours donné  des  résultats  confirmés  par 
l'événement.  Cependant  il  n'en  est  rien  ;  il 
faut  conclure,  au  contraire,  que  ceux-ci  ont 
éfé  recueillis  à  cause  de  leur  singularité  ; 
el  parce  qu'ils  avaient  été  vérifiés  contre 
l'ordinaire. 

S'il  est  diOicile  de  concilier  une  prati- 
que si  constante»  et  autorisée  par  des 
exemples  aussi  respectables,  avec  les  déci- 
sions \ant  de  fois  prises  par  l'Eglise  dans  ses 
conciles,  il  faut  se  souvenir  que  la  législa- 
tion, même  la  plus  sage,  dont  l'action  est 
si  lente  sur  les  mœurs,  ne  pcutrien  à  l'égard 
des  préjugés;  et  que,  d'un  autre  côté, 
l'exemple,  de  quelque  part  qu'il  vienne,  ne 
prescrit  pas  contre  les  dogmes. 

Dès  le  temps  de  saint  Augustin,  la  ques- 
tion des  sorts  avait  été  agitée,  et  ce  grand 
docteur  avait  dit  :  «  Je  les  réprouve,  mais 
cependant  j'aime  mieux  voir  le  peuple 
chrétien  chercher  dans  des  livres  qui  sont  le 
fondement  de  sa  foi,  la  manifestation  d'un 
avenir  qui  dépend  de  Dieu,  que  de  le  voir 
recourir  aux  pratiques  du  paganisme  (1261).» 
C'est  ainsi  que  nous  devons  apprécier  nous- 
mômes  des  actes  que  la  religion  et  la  raison 
condamnent  également,  mais  auxquels  la 
simplicité  de  la  foi  qui  les  inspirait  peut, 
jusqu'à  un  certain  point,  servir  d'excuse. 

6ÏEGAN0GRAPHIE.  —  La  stéganogra- 
phie  est  pour  l'écrivain  l'art  de  cacher  sa 
pensée  sous]  des  paroles  qui  présentent  un 
sens  différent,  et,  pour  le  lecteur,  celui  de 
retrouver  cette  môme  pensée. 

(1261)  f  Hi  qui  de  paginis  evangelicis  sortes  Ic- 
gnnt,  etsi  optandum  est  ut  id  polius  faciant,  quam 
Sid  dâBmonia  consulenda  concurrant,  tamen  ista 
Inihi  displicet  consuetudo.  >  Augcst.,  Inquis,  ad 
Januar,) 

(1262)  Ceci  s'éclaîrcira  mieux  par  un  exemple. 
Nous  rempruntons  à  Arbatel,  qui  a  bravement  inti- 
tule son  livre,  Traité  de  magie.  Je  cache  le  signe 
suivant  dans  la  parafe  d*une  lettre  d'affaires  LJLj  « 

.  mon  correspondant,  ayant  le  mot  de  Fénigme  ^  , 
recourt  à  son  traité  de  magie,  et  il  reconnaît  le  signe 
ou  caractère  du  démon  OCH.  Ce  démon  est  une 
combinaison  des  lettres  de  4'alpbabet  dans  laquelle 
Il  première  devient  la  seconde,  nous  le  supposons  ; 
ainsi  a  =  b,  b  =  c  etc. 

Le  magicien  nous  dit  :  f  Och  préside  au  soleil 
et  à  tout  ce  que  le  soleil  gouverne,  i  déjà  nous  sa- 
vons qu'il  faudra  lire  de  gauche  à  droite,  parce  que 
lellè  est  la  marche  du  soleil.  L*auteur  ajoute  r  il 
donne  six  cents  ans^  de  vie,  avec  une  santé  ro« 


l 


Les  stéganographes  ont  emprunté  ï  h 
cabale  ses  esprits,  ses  invocations,  m 
langage.  Aussi  les  ouvrages  les  plus  Ce- 
mentaires  de  la  stéganographie  ont-ils  éii 

[)ris  par  les  ignorants  et  les  démonographsi 
eurs  émules,  pour  des  ouvrages  diaboliqMk 

La  Clavicule  deSalomon^  ce  livre  infend 
qui  contient  des  évocations  terribles,  pio* 
près  à  faire  sortir  du  fond  des  enfers  kt 
e.s|irits  les  plus  rebelles,  et  à  les  contraindre 
de  révéler  à  Theureux  mortel  qui  a  pooioir 
sur  eux  les  arcanes  les  plus  impénâraUoi 
ce  livre  magique,  flétri  des  anatbèmes  di 
tant  de  casuistes,  qui  ne  le  comprennail 
pas,  ta  Clavicule  de  Salomon  est  un  livre  di 
stéganographie,  composé  vers  le  xi*  sîèdi 
par  un  juif  allemand,  du  nom  de  SaloBOi 
et  qui  prend  le  surnom  de  Germanus.  (Toi 
ainsi  que  le  portent  les  plus  anciennes  éd!« 
lions.  Les  puissants  esprits  qu*il  éfoqne^ 
sont  des  combinaisons  arbitraires  des  l^tm 
de  Talphabet,  dont  chacune  a  un  nom  jodri- 
sant,  et  ses  terribles  évocations,  des  formalei 
conventionnelles,  par  le  moyen  desqudlei 
on  arrive  à  la  connaissance  du  secret  pro- 
posé. 

Il  y  a  des  esprits  rebelles,  des  esprits  dt 
jour  et  des  esprits  de  la  nuit,  des  esprits 
qui  ne  répondent  que  le  matin  ou  Taprèi- 
midi, 'au  lever  de  l'aurore  ou  bien  au  coq- 
cher  du  soleil  :  c'est-à-dire  des  combioai-- 
sons  qui  ne  donnent  pas  de  résultat,  d'aatrei 
dans  lesquelles  Tordre  des  lettres  de  Tii- 
phabet  est  conservé,  ou  renversé,  quelqu»* 
unes  qui  laissent  percer  le  secret  d6  k 
commencement,  plusieurs  où  il  ne  se  refile  • 
qu'à  la  fin. 

Su!  vaut  le  nom  conventionnel  de  l'cspiili 
il  faut  trier  dans  un  certain  ordre  les  léim. 
de  l'évocation,  et  suivant  qu'il  parait  le  nlr 
ou  le  matin,  comparer  les  lettres  ainsi  trifa 
avec  Talphabet,  en  le  prenant  par  lafioot 
le  commencement  ;  faire  de  même  des  kl*' 
très  de  la  missive  qui  contient  le  secrd. 
puis  leur  comparer  une  à  une  les  lettresdi 
la  clavicule  extraite  de  l'évocation  par  il 
méthode  qui  vient  d'être  indiauée;  c'iA 
alors  que  le  secret  se  révèle,  si  VopéralîQi 
a  été  bien  faite  (1262). 

Nous  ne  prétendons  pas  nier  qu'il  iH 

buste,  I  Ceci  nous  indique,  en  supprimuit  lesdea 
zéros,  que  la  pbrase  cherchée  se  compose  de.n& 
mots. 

f  II  donne  la  souveraine  sagesse,  envoie  i  (MÇ 
qui  Tinvoquent  les  plus  puissants  démons,  faséfé 
la  médecine  parfaite,  change  tout  en  or  le  phifV 
et  en  pierres  précieuses,  i  Tout  ce  qui  ywa 
dans  le  triage  que  nous  ferons  suivant  les  iè(^ 
aura  donc  une  valeur.  <  Il  donne  de  Tor  et  vt 
cruche  qui  s'en  remplit  toujours.  Celui  quH  tm 
marqué  à  son  caractère,  se  fera  rechercher  ooaai 
une  divinité  par  les  rois  de  Punivers.  >  Ceci  M\à 
que  du  fucus,  pour  mieux  cacher  le  jeo.  c  11  i 
sous  ses  ordres  36,536  légions.  Seul  il 


toutes  choses,  et  ses  esprits  lui  obéissent  par  cfo- 
turies.  i  Les  chiffres  $6,536  addiUonnés  vwnim' 
nent  23,  nombre  égal  à  celui  des  lettres  de  falplft* 
bet  ;  en  retranchant  le  j  et  le  v,  d*inventioB  a^ 
derne,  nous  n*en  aurons  donc  aucune  à  «Négiiitf* 
Ses  espriu  ëUnt  divisés  en  centuries,  nous  fttÊr 


m  DES  Min; 

Tft  pToslinutenneiquilé  des  livras 
Drcisines,  comuos<['S  sans  ûouU'  [mr  les 
listes,  et  flUriiJués  àSalooion,  f»insque 
lorie»  Josèphe  en  fait  rûecti«m  (1263). 
^  de  tels  ouvrages,  que  smm  iévùniQ 
ire,  è  l»on  ilroit,  supposés^  n'ont  rien 
toiomiin  avec  la  »li!*j^ftnoîj;ra(jhie,  et 
paroles  de  Thistorien  juif  ont  donné 
par  la  suite  de  meure  sur  le  compte 
alomon  des  recueils  do  secrets,  niagi- 
^ou  non  magiques,  tels  que  le  livre  De 
bnrum  curaiione  ^  et  le  livre  Almutim 
:laricula  SalQmonis.  Le  mol  Aimuiim  in- 
iespulun  auteurarabe;  mais  celle  clavi- 
n*fl  rien  de  commun  avec  la  CiarîculaSa- 
mis  Germani,  La slégaiiographie  adonné 
&  la  comtîositiond'un  grand  nombre  de 
iculcd,  La  plus  ancienne  mention  que 
\  irouTions  de  ce  titre,  se  Ht  dans  la 
le  Manuel  Comnène,  composée  par  TUis- 
^n  Nirétas.  Manuel  mourut  en  1180; 
tas  en  t'206. 

fé  clrtvir-ules  acluellemcnt  exilantes  ne 
t  jioar  la  plujmrt,  nue  des  con)pilations 
testes,  dans  le.sf{ytdlcs  on  trouve  cités 
ïliyre  et  Jamldiquc,  Paracelse,  Agrippa, 
pe'd'Alwmo,  h  vùié  de  Saloraon. 
Ion  toute  apfrarence,  cet  autre  livre  de 
ie  nommé  Enchiridion  et  atlrit>ué  au 
\  Léon  111,  qui  dut  renvoyer  à  'Charle- 
ne  ,  était, dans  Torigine,  un  ouvrage  de 
léme  esf^èce,  El  il  est  possible  qu'il  soit 
a  main  de  ce  souverain  pontife;  car 
i  III  dut  employer  les  moyens  de  voiler 
Ion  secret  imiénélrable  la  correspon- 
de l»ar  laquelle  il  inr<»rmait  l'empereur 
e  qui  se  passait  en  Italie.  Mais  il  en  est 
Ejichiridion  comme  de  la  Clavicule  :  il 
i  altéré;  il  en  est  de  même  aussi  du 
iioiri?. 

llui*ci  non  plus  n'est  qu'un  livre  de 
pgrapbie  ;  son  nom  antique  Gramma- 

\  de  combiner  des  lettres,  I  indique- 
pz,  quand  même  sa  forme  ne  le  rêvé- 

s.  Le  secret  de  ses  combinaisons  est 

lelires  de  la  missive  par  centaines,  et  &i 

l'émgiiu'  ou  le  secret  proposé  ne  se  trouve 

lam  la  firemièr'*  ou  la  seconde  cenlainc,  il  de- 
c  trouver  entier  on  complclé  dans  les  suiv.intcs, 
«le  «H*s  cûiinaissuuces,  nous  extrairons  ks 
s  df  Ui  iniîisivc  de  celle  sorte  :  lu  licuviènie, 
l>,5^  sedlvîsf^  par  9,  5  et 9,  b  cinquième,  la 
émc  et  ainsi  de  suite.  Nous  leur  rendrons  la 
Hiiluinéti  plus  haut,  et  alors  nous  devrons 
et  tin  sens,  ou  conipicl,  ou  qui  se  complétera 
les  rcnlaines  suivauU's. 
:\  lient  se  cooiptiquer  d'une  ou  de  plusieurs 
Mites.  La  suivante*  par  exemple,  empruntée  à 
Notoire  : 

i  luvûcniîon  de  TEsprit.  i 
Lcmsich  Sahrin  cl  eliyan  ge^agan  tu  m  asm  n 
j  gi!mial  exyopliyam  soralnni  saiathatiom  wï- 
i  sanhares  laluûr  li;ui  samolieU  lena  /oUia 
bim  iiapaies  ^engongeou  tcthU,  Amen,  i 
^rsce  aéra  de  1  iiivo<  ^ition  qu'il  faudra  extrsiire 
ivicutc  dans  Tordre  indiqué,  et  nous  aurons 
Mlle 

btopgtmtackiiehi,  etc. 

cia%><'ule  une  foii  Tormëe  petit  •i^appliqucr  k 
Mivt  de  diiTôrentcâ   mamère?,  su  vaut  le  nom 


perdu,  j»ar  rîgnoidhcc  aes  copistes  et  des 
éditeurs»  qui,  ne  comprenant  nen  à  ce  lan- 
gage, (»nt  reproduit  fautivement,  altéré 
môme  le  leite  a  dessein,  dons  la  crainte  que 
les  lecteurs  n*en  fissent  un  mouvais  usage. 

Au  surplus,  il  n*est  guère  utile  de  péné- 
trer de  leU  mystères  ,  car  le  plaisir  de  les 
avoir  trouvés,"  ou  le  profit  dont  ils  |»our- 
raient  être,  ne  compenseraient  pas  la  peine 
qu'on  .y  aurait  prise  et,  dédommageraient 
mal  ilu  temps  (pj*on  y  auniit  passé.  Les 
combinaisons  de  la  stéganographie  étant 
arbitraires  et  susceptibles  de  variera  Tin- 
iinr,  chacun  peut  en  faire  h  son  propre 
usage;  mais  aussitôt  oue  le  secret  est  divul* 
gué,  il  devient  de  nulle  valeur. 

Le  mot  grimoire  a  encore  dans  le  langage 
usuel  le  sens  que  nous  lui  donnons  ici  j  car 
on  dit,  en  parlant  d'une  écriture  incompré- 
hensible ou  indéchiËTrablc  î  c'est  du  grimoire. 
Le  mot  décbiffrer  lui-même  indique  un 
antre  genre  d'écriture  secrète,  l'écriture  en 
chilTres.  Mais  il  faut  convenir  que  celle  der- 
nière, et  toutes  celles  qui  ne  présentent 
pas  un  sens  apparent  et  trompeur,  ne  méri- 
tent pas  le  nom  de  stéganograptne,  puis- 
qu'en  voilant  ostensiblement  le  secret,  elles 
révèlent  son  existence  (1204), 

Si  les  stéganographes  ont  voilé  leurs  se- 
crets sous  Tes  formules  cat>alistiques,  les 
philosophes  hermétiques  ont  usé  du  mémo 
privilège  :  au  lieu  a  écrire  comme  lesj>re- 
niiers  dans  laurs  cercles  magiques  les  noms 
Agla^  Adonai^  Tetragrammaton ,  ils  y  ont 
écrit,  formation,  reformations  (ran$ forma- 
tion: c'est  toujours  du  grimoire,  puisque 
c'est  une  porte  close  pour  quiconque  n'en  a 
pas  la  clei* 

Les  plus  anciens  grimoires  actuellement 
connus  paraissent  être  des  \n'  ou  xitt* 
siècles, 

i  Le  savant  Tritbème,  abbé  de  Spenheîm, 
ne  tiédaigna  pas  de  composer  un  livre  élé- 
inentaire  sur  l'écriture  secrète;  il  l'intitula 
du  nom  de  Stéganographit^  pourquoi  ne s*é- 

de  Tesprit  ou  démon  de  la  combinaison ,  de  telle 
sorte  qu*en  l'appliquant  lettre  pour  lettre,  soît  de 
droite  à  gûuche  ou  de  gauche  à  droite,  en  coin  me  ii- 
çanl  par  le  conimcnccuicnt,  le  milieu  ou  la  fin,  et 
eu  extrayant  certaines  I«  t très  cor r«;s pondantes  dans 
l'ordre  convenaldc,  le  secret  se  révèle.  Tout  cet  i 
est  lûeu  fulde,  et  la  diatilerie  ne  ft'v  trouve  que 
comme  épouvantai!  pour  te  vulgaire.  Ou  peut  coiii* 
pljqucr  encore  de  cercles  manques,  ri  alors  Tin- 
vûcateur  se  tenant  au  centre,  le  démon,  c'est-à-dire 
le  secret,  m  révèle  dans  telle  partie  du  cercle  dé- 
signée par  le  nom  même  du  démon  évoqué, 

MS65)  Anùquitéi  judaiqu€$^  L  vn. 

{12(}4)  It  eiistc  une  multiiude  de  grimoires, 
presque  tous  aUribués  au  pape  tlonoriu^  Ut.  Voit  t 
les  titres  de  quelques-uns  :  Arcanum  arcamtum^ 
gemma  rara  et  unica  secret ornm  ,  seu  Crammarium. 
—  Ârs  grantmaria,  —  S.  S,  D.  Honorit  papœ  II i 
adrersH»  Wuehrarum  principet  et  ejus  ati^tfos  Conju' 
rntionex.  —  Grimmorium  verum.  —  Lr  grand  Ciff- 
moiré.  Plusieurs  ont  elc  inqjrimcs.  On  peut  von* 
suïler  un  tnss.  de  la  Bibl.  Ilichelieu  portant  le 
titre  de  Livre  dExorciMnui,  sous  le  n*  ilt>4,  du 
fonds  de  la  Sorbonne  ;  on  y  irouvera  des  Grinwiret, 
des  ClarieuUs,  des  Enchindion  peu  Connus,  mats 
uoii  compris  par  l'auteur  du  recueU* 


40G3 


SOR 


DICTIONNAIRE 


SU 


tm 


levAt  pas  de  doutes  sut  sa  nature.  Eh  bien  I 
cependant  beaucoup  d'écrivains,  trop  peu 
savants  pour  interpréter  un  pareil  titre, 
quoique  Trithème  eût  pris  som  d'eyouter, 
c'est-à-dire  méthode  de  J'écriture  secrète, 
l'ont  dénoncé  comme  un  livre  de  cabale  et 
de  magie  démoniaque ,  en  ont  interdit  1  u- 
sage  et  sévèrement  gourmande  Fauteur.  De 
ce  nombre  sont  Wier  et  le  célèbre  Del-Rio. 
L'inquisition  d'Espagne  l'a  proscrit  par  un 
décret,  en  prenant  soin  d'en  décharger  la 
mémoire  de  Trithème  (116!i.*).  Le  poëte  es- 
pagnol Quevedo,  beaucoup  plus  sévère  j 
n'hésite  pas  à  plonger  Trithème  en  énlferj 
avec  Pierre  d'Abano,  Cornélius  Agrippa  et 
Cardan ,  tourmentés  par  ces  diables  qu'ils 
invoquèrent  pendant  la  vie  (1265). 

C'est  même  une  chose  risible  de  voir  on 
quels  termes  Wier  et  un  auteur  qu'il  cite 
parlent  de  ce  livre  abominable,  qui  semble 
leur  avoir  brûlé  les  doigts.  Après  une  demi- 
heure  de  lecture  et  d'un  frisson  involontaire, 
ils  le  rejetèrent  avec  autant  de  terreur  que 
d'indignation.  Sïls  avaient  osé  continuer 
jusqu'à  la  fin,  ils  auraient  vu,  non  pas  sans 
surprise  peut-être,  que  Técrivain  réputé  par 
eux  si  impie,  termine  l'ouvrage  par  ces 
simples  et  touchantes  paroles  :  Dites,  s'il 
vous  plaît,  un  Pater  et  un  Ave  pour  l'auteur. 

La  mémoire  de  l'abbé  Trithème  a  été  ven- 
gée de  ces  outrages  ,  et  son  œuvre  éclaircîe 
parun  moine  de  Tordre  de Ctteaux,  nommé 
Jean  Cararauel  (1266);  mais  il  est  à  regretter 
(|ue  le  commentaire,  tout  en  jetant  quel- 
ques lumières  dans  un  pays  ignoré  du  vul- 
gaire et  habité  par  des  ombres,  ne  soit  pas 
plus  clair  que  le  texte.  L'auteur  a  cache  la 
date  de  la  publication  du  commentaire  dans 
le  chronogramme  suivant,  qui  donne  l'an- 
née 1635. 
hoC  eXCllalYs  LYCIfer  soLYU  poLYM  CaLlgïne. 

Plusieurs  autres  ouvrages  élémentaires  de 
stéganographie  n'ont  été  ni  mieux  compris 
ni  mieux  traités  que  ceux-ci;  VArt  no- 
toire et  les  Elementa  magica  de  Pierre  d'A- 
bano  sont  du  nombre  :  ce  dernier  auteur , 
il  est  vrai ,  devait  d'autant  plus  facilement 
6tre  rangé  parmi  les  magiciens,  qu'il  ne 
laisse  aucunement  pénétrer  son  secret.  11 
n'en  est  pas  de  même  de  l'Art  notoire,  car 
la  clef  s>  trouve  (1267);  mais  il  ne  suffit 
pas  d'introduire  la  clef  dans  une  serrure  à 
secret,  il  faut  encore  savoir  quel  bouton 
l'on  doit  presser  pour  faire  fléchir  le  ressort. 
Le  nom  même  indique  sans  autre  étude  le 
genre  de  magie  dont  il  est  question ,  puis- 
qu'il a  été  employé  de  toute  antiquité,  et 
notamment  par  Quintilien,  pour  sigjnifier 
une  écriture  mystérieuse.  C'est  de  lui  que 
dérive  le  nom  moderne  des  notaires ,  ainsi 
que  leur  ancien  titre  de  tabellions  garde- 

(1264*)  Steganographia  qiue  falso  imponitur 
Joanni  Tritliemio. 

(1^65)  Al  abad  Tritbeinio  harto  de  dsmoiiios,  ya 
que  in  vida  parece,  que  sicmpre  tube  ambre  delios, 
muy  niojadd  con  Cardano 

(1!266)  Stéganographie  et  Ctaxicule  de  Salomon 
Germain,  exposées  par  iRtTUtMC  et  expliquées  par 
Jean  Carawsl. 


notes.  Par  lui-m6me  il  veut  dire  im  signe 
conventionnel. 

STIGMATES  (  les  saints j.  Le  mot  stig- 
mates comporte  un  sens  profane  isoos  leoitl 
nous  n'avons  pas  à  l'examiner ,  ne  TOiiiat 
nous  occuper  ici  que  des  souTenirs  nmi. 
culeux  qù  il  ra|)pelle.  Dans  cette  demièfs 
acdcption^  il  signifle  les  plaies  laites  auobrps 
sacré  du  Sauveur  dans  sa  passioOt  et  du 
particulièrement  les  trous  de  sespieibtf 
de  ses  mains  perforées  par  des  clous,  etroi- 
verture  faite  à  son  côté  par  la  lance  dû  soUtt. 

Ces  glorieuses  marques  de  la  rédemptioi 
dii  g^nrë  butnàin  subsistent  toujours,  pub- 
que  Jésus-Cbrîst  est  ressuscité  avec  eiï», 
et  que  depuis  la  résurrection  son  corusn'esl 
plus  sujet  au  changement.  En  effet.  Je  joir 
mflmeoù  il  étdit  âorti  du  tombeau,  il  appani 
à  ses  apôtres,  ei  leur  montra  ses  pieds d 
ses  mains,  pour  les  conyaincre  que  céliit 
lui-même  qui  était  deVant  eux;  en  intai 
temps  qu'il  se  faisait  toucher  à  leurs  maÎBS, 
afin  de  leur  prouver  que  ce  qu*ils  toyttent 
n'était  pas  un  fantôme.  Videte  manui  «fn, 
et  pcdcs,  quia  ego  ipse  sum  :  palpateetn- 
dete  :  quia  spiritus  carnem  et  cssa  nonkatet^ 
sicut  me  yidctis  habere.  Et  c.tm  hoc  disisêett 
ostendit  eis  manus^  et  pedes  (1268).  Hai 
jours  plus  tard,  lorsqu'il  voulut  convaiiai 
Thomas,    qui  n'avait  pas  touIu  s*en  ny 

f)orter  au  témoignage  de  ses  collègues  dns 
'apostolat,  déclarant  que  pour  lui  iloecni' 
rait  pas,  pi  moins  de  mettre  ses  doigts  dipi 
les  trous  des  pieds  et  des  mains  et  sa  min 
dans  la  plaie  du  côté  du  Sauveur,  celui-ciloi 
dit  '.Introduisez  ici  votre  doigta  et  tmtàti 
mes  mains:  étendez  votre  main  ei  ptmx-k 
dans  mon  côté^  et  ne  soyez  plus  tncrÀUc, 
mais  fidèle,  A  cette  démonstration ,  Thow 
s'écria  confondu  :  Mon  Seigneur  et  monBi» 
(1269). 

Nui  doute,  par  conséquent,  queleSvH 
Veur  des  hommes  n'ait  conservé  après  si 
résurrection,  et  ne  conserve  encore  matflCe 
nant  dans  le  ciel  les  stigmates  sacrés  de  si 

fassion.  C'est  la  pensée  de  rEglise.qaitôN' 
nous  les  représenter  comme  tovyoars  ot- 
verts ,  à  l'instar  d'un  refuge  pour  les  j*; 
cheurs,  et  de  sources  abondantes  M 
découlent  sans  cesse  les  grAces  les  plus  f^ 
cieuses  pour  le  salut  de  chacun  des  hoaM 
en  particulier. 

L  aiiôlre  saint  Paul  dit  au  chapitre  Ti  • 
sa  Lettre  aux  Calâtes  f  qu'il  porte  sufSJJ 
corps  les  stigmates  du  Seiçneiu'Jésâs:^  1 
cœtero  nemo  mihi  molestus  stt  :  ego  eum^ 
gmata  Domini  Jesu  in  eorpore  meo  fff^ 
(1270).  Or,  on  se  plaît  généralement  Ï^Êtor 
buer  a  ces  paroles  le  sens  que  nous  veoW 
d'indiquer;  c'est-à-dire  l'image  des  phto 
de  la  passion  du  Sauveur  miraculenseoMt 

1267)  Voy.  VArt  notoire  publié  à  la  suite  des  g» 
vres  d*Âgrippa,  à  Lyon,  chei  les  frères 
sans  date.  Toutefois,  cette  édllion  est 
incomplète. 

(1268)  Luc.  XXIV,  59. 

(1269)  Joan,  xx,  26. 

(1270)  Gaiat.  vi,  17. 


rifn4^e  aui  pieds ,  aux  mains  et  au  cOté 
'Apôtre,  Mais  celte  inter]ïrétatian  (inrutl 
!  nouvelle;  elle  est  absolument  iii<"onniie 
IQtiquité,  dit  le  P.  Tiriii  :  saint  Jérôme  , 
Il  Àmbroîse»  saint  Chryso>tonie.  Théf> 
lacie,  sflint  Anselme r  bainl  Ihomas^ 
'mon,  n'ont  jamais,  ajoute-t-il»  entendu 
là  autre  diose  que  les  ci cti triées  des 
usures  dont  saint  Paul  fut  couvert  au  mi- 
i  des  persécutions  «ju'il  eut  h  si^bir  pour 
js-Chrisl,  Personne  jiarmi  lesamnens, 
iie-t-il  encore,  n'a  jamais  compris  que 
cinq  plaies  du  Sauveur  aient  été  impri- 
15  sur  le  corns  du  grand  Apôtre^  comme 
lit  qu'elles  Font  été  dans  des  temps  pluj» 
lemcs  h  saint  François  et  à  sainte  Ca- 
^if|0  de  Sienne, 

i  sont  \h ,  en  eUet ,  les  deux  [dt|s 
tons  exemples  relatés  par  Fhistoire, 
i  allons  en  parler  en  deiail;  mqisde(>uis 
^  conibiefi  de  stigmatisées  le  monde 
>il  j»as  vuesl  C'est  grand  pitié  que  Figno- 
la de  cens  ,  toujours  bienveillants  et 
Hf,  qui  prennent  [rouf  des  faveurs  di- 
ïs  des  ma  rages  naturelles  ,  résultant  de 
|Uies  maladies  au  nom  peu  dé<^ent,  ou 
Vificesde  U fraude;  et  c  est  une  çrando 
Wmt  que  la  fraude  dans  une  omtière  si 
•ectable  et  si  sainte. 

I  Charpy,  de  Trojes,  était  stigmatisée; 
tjceMt^r  de  Valogneiy  était  sti^^uiatisée  ; 
ie  Desvalléos,  de  Coutances,  était;  stig- 
isée;  la  (ladière  était  stigmatisée,  et 
bien  d'autres  encore  l  Nous  on  avons 
lU  qui  ne  méritaient  rien  moins  que  le 
om  de  saif\tt$  qui  leur  était  aMribué  par 
iIlbHc  railleur  ou  crédule  ;  il  y  avait  tles 
rulsionnaires  deSaini-.VIédard  qui  étaient 
natisées.  Mais  laissons  rcloralier  le  ri- 
I  sur  ces  ignoliles  acteurs  de  i-omédios 
ilégGs;  la  liste  ne  serait  ni  courte  ni  étli- 
e.  (  Yoijei  les  biographies  de  ces  ditî'é- 
s  personnages). 

n  a  bien  pu  prendre  pour  de  saints 
coates  les  ujorques  singulières  impri- 
s  quelquefois  aux  pieds  et  aux  mains  de 
Irncs  pefsonnes  atteintes  de  cruelles 
tuiles,  d'autant  plus  que  cqs  mômejs 
qucs,  d*un  caract^'^re  intermittent,  na- 
lenl  à  intervalles  réguliers.  Le  fer  les 
Hre  parfois,  efi  traversant  les  pieds  et 
nains,  sans  produire  aucune  sensation  , 
lus  exciter  TelfusiQu  tlu  sang.  Les  exem- 
1  en  sont  nombreux  dans  Thistoirc  des 
ïécîures  pour  cause  do  sorcellerie;  la 
oce  médicale  les  considère  comme  un 
syujptÂmps  les  plus  caractérisés,  quoi- 
fares»  des  atlcclions  utérines  spasmo- 
les.  Les  aifei  tions  sfiasmodiques  elles- 
les»  dans  la  variété  et  rétrangcté  <le 
énomônes ,  (troduiserit  quelquefois 
,  queh|uefois  la  ratalefisie,  la  lélbar- 

'extase,  et  un  éial  de  lucidité  pareil  à 
ii  qui  provient  du  sommcU  magnétique 
dil  somnambulisme  naturel.  Avec  ces 
lents,  on  [>eut  arriver  h  des  résultats 
?sôs»  suivant  les  circonstances  cl  les 
i»s  :  à  un   procès   pour  cause  de  sorcel- 

cornïiic  autrefois,  ou  bien  a  la  répu- 

I)lCTt03(N.    DES   MlRAÇLliS.    U. 


r 

Tel 


10^ 

tation  d'une  sainteté  éminente.  L'égarement 
provient  de  l'absence  d'une  science  positive 
et  pratique;  de  trop  de  firécipitalion  dans 
les  jugements,  d'un  rôle;  de  tron  rrcntôte- 
meiU   pour  le  naturalisme,  de  1  autpe  côté. 

Avec  des  dispositions  h  ta  piété  et  une 
sag«*  direction  ,  une  personne  atteinte  des 
inîirmités  que  noi|s  signalons,  arrivera  récl- 
lûinent  h  une  sainteté  consommée,  nuis- 
qu'elle  sou  (Frira  les  plus  grandes  douleurs 
et  le  plus  long  martyre  en  union  avec  D*eu 
et  dans  la  vue  tle  lui  plaire;  mais  ses  eIta^es 
et  les  sigries  eittériôurs  de  ses  m^ux  ,  loin 
d  être  la  |*fcuve  de  sa  sainteté,  en  seront 
rofigine  et  la  cause.  Avec  un  esnrit  tout 
mondain,  elle  traînera  une  vie  misérable  et 
sans  consplalion  ,  liemandant  inutilement  à 
la  science  humaine  des  soula^^emenl^  et  des 
remèdes.  Avec  une  Ame  pervcric ,  les  terri- 
bles accidents  do  sa  |>énihle  existence  de- 
viendront pour  elle  des  moyens  de  trpmper 
le  public  par  l'hypocrisie  et'la  feinte. 

Ceci  soit  dil  xans  aucune  application  aux 
personnages  donlTKglise  nous  propo:?c  les 
vertus  ^  imiter.  Inclinons-nous  avec  respec^ 
devant  les  grAces  signalées  qu'ils  reçurent 
de  Dieu,  et  là  ofi  la  nature  est  surpassée , 
ne  faisons  jjas  de  la  science  bors de  propos, 
caserait  rétrograder;  sans  application  égale- 
ment à  des  personnages  vivante,  que  nous 
n'avons  |>as  à  juger  :  Probatt  $pirhus  si  f^ 
Oeasint,  (IJoan.  iv,  1.)  Prophetia$  nolifeâper^ 
nere.  Omnia  Qutem  proOnie.  (/  TH^mm,  v,  Ip.) 

Lo  plus  savant  de  nos  ilémonogra(»hes 
modernes,  le  marquis  de  Mirville  (  Vov, 
^y^umkjoLoqm^  \k  300),  nous  révèle,  d'après 
l*^s  actes  de  la  société  des  IhéoiOphes  ma- 
gnétistes  J*Avignon,  que  le  magnétisme 
nroduij  des  extases,  fit  (juc  «  les  stigmatesde 
la  rédeuifjtion  se  trouvent  quelquciois  aj»pli- 
questnutacoupsurftlusieurssomnambule8.il 

Ceci  mérite  une  grande  attention,  car  si  !o 
démon,  transformé  en  ange  de  lumière  y 
ou  si  la  nature  peuvent  si  bien  |>roduire  le» 
plus  saintes  ap|iaremes,  il  faut  renverser  la 
(îropositton,  et  juger,  non  filusde  la  saipleié 
des  per5oaïiflgcspûr*eur stigmatisation,  mais 
de  la  sainteté  des  stigmates  [\ar  la  vie  des 
personnages  stigmatisés. 

Au^ii  le  savant  pape  Benoît  XIV,  dans  son 
Traité  de  ta  canonisaiiondeê  saints^  n'atlacfid 
pas  une  importance  majeure  à  la  stigmatisa- 
tion, et  n'y  cherche  ilullement  une  raison 
démonstrative  de  sainteté;  il  avertit  lui- 
m<^me  que  la  nature  peut  y  avoif  quelque^ 
fois  autant  de  part  que  la  grâce. 

Voici  do  quelle  manière  et  en  queU  lar- 
mes saint  Bonavenlure  parle  de  la  vision 
séraphique  et  dos  stigmates  de  saint  Fran- 
çois d'Assise  : 

«  François ,  le  serviteur  et  le  ministre 
vraiment  fidèle  de  Jésus-Christ ,  étant  ef^ 
prières  sur  TAlvernia,  s'élevant  h  Dieu  pëv 
la  ferveur  séraphique  de  ses  désirs,  et  sd 
transf*»rmanf  [>ar  les  mouvements  d'una 
compassion  tendre  et  alleitueui^e  en  celui 
qui,  })ar  l'excès  île  sa  charité»  a  voulu  Alra 
crui'ilié  pour  nous,  vit  comme  un  séraplnn 
ayam  six  ailes  éclutantes  et  toutes  de  feti 


4067 


STI 


DlCTlONNAIRt: 


STI 


lOtt 


qui  descendait  vers  lui  du  haut  du  ciel.  Ce 
séraphin  vint  d'un  vol  très -rapide  en  un 
lieu  de  Fair  proche  de  François,  et,  alors, 
parut  entre  ses  ailes  la  Qgure  d'une  homme 
crucifié,  qui  avait  les  mains  et  les  pieds 
étendus  et  attachés  à  une  croix  :  deux  ailes 
s'élevaient  sur  sa  tête,  deux  étaient  éten- 
dues pour  voler,  et  deux  voilaient  tout  le 
corps.  Voyant  cela,  François  fui  extraordi- 
nairement  surpris;  une  joie  mêlée  de  tris- 
tesse et  de  douleur  se  répandit  dans  son 
âme.  La  présence  de  Jésus-Christ,  qui  se 
montrait  à  lui  sous  la  fiffure  d'un  séraphin 
d'une  manière  si  merveilleuse,  si  familière, 
lui  causait  un  excès  de  plaisir;  mais  au 
douloureux  spectacle  de  son  crucifiement, 
son  âme  était  transpercée  de  douleur  comme 
d'un  glaive.  Il  admirait  profondément  que 
l'infirmité  des  souffrances  parût  sous  la 
fij^ure  d'un  séraphin,  sachant  bien  qu'elle 
ne  s'accorde  pas  avec  son  état  d'immorta- 
Jité;  et  il  ne  pouvait  comprendre  celte  vi- 
sion, lorsque  Dieu  lui  apprit  intérieure- 
ment, comme  à  son  ami,  qu'elle  avait  été 
présentée  à  ses  yeux,  afin  de  lui  faire  con- 
naître que  ce  n'était  point  par  le  martyre  de 
la  chair,  (mais  par  l'embrasement  de  l'âme, 
qu'il  devait  être  transformé  tout  entier  en 
une  parfaite  ressemblance  avec  Jésus-Christ 
crucifié.  La  vision  disparaissant,  lui  laissa 
dans  l'âme  une  ardeur  séraphique,  et  lui 
marqua  le  corps  d'une  figure  conforme  à 
celle  du  crucifix,  comme  si  sa  chair,  sem- 
blable à  de  la  cire  amollie  et  fondue  par  le 
feu,  avait  reçu  l'impression  des  caractères 
d'un  cachet;  car  aussitôt  les  marques  des 
clous  commencèrent  à  paraître  dans  ses 
mains  et  dans  ses  pieds ,  telles  qu'il  les 
avait  vues  dans  l'image  de  l'Homme-Dieu 
crucifié.  Ses  mains  et  ses  pieds  étaient  per- 
cés de  clous  dans  le  milieu;  les  têtes  des 
clous,  rondes  et  noires,  étaient  au  dedans 
des  mains  et  au  -  dessus  des  pieds  ;  les 
pointes,  qui  étaient  un  peu  longues  et  qui 
paraissaient  de  l'autre  côté,  se  recourbaient 
et  surmontaient  le  reste  de  la  chair  dont 
elles  sortaient.  Il  avait  aussi  à  son  côté  droit 
une  plaie  rouge,  comme  s'il  eût  été  percé 
d'une  lance,  et  souvent  elle  jetait  un  sang 
sacré,  qui  trempait  sa  tunique  et  ce  qu'il 
portait  sur  les  reins  (1271).  » 

Sans  doute ,  ce  témoignage  n'est  poini 
d'une  contemporanéité  parfaite  :  saint  Bona- 
venture  écrivait  en  1261,  et  saint  François 
d'Assise  était  mort  en  1226;  mais  voici  des 
aflTirmations  entièrement  irréprochables  : 
«  Immédiatement  après  la  mort  du  bienheu 
reux  martyr  de  l'amour  divin,  le  frère  Elie, 
vicaire  général  de  l'ordre,  dans  sa  lettre  cir- 
culaire aux  différentes  maisons  du  même 
ordre  et  écrite  à  cette  occasion,  disait  :  «  On 
a  vu  François,  notre  frère  et  notre  père, 
quelque  temps  avant  sa  mort,  dans  un  état 
de  crucifié,  ayant  sur  son  corps  cinq  plaies 
semblables  à  celles  de  Jésus-Christ  ;  des 
clous,  de  la  couleur  des  clous  de  fer,  per- 

(1271)  Voy.  Lëgend.  Bonavent.,  c.  13. 

(1272)  Luc.  Tudens.,  Ilb.  ii,  cap.  1 1, 


çant  ses  pieds  et  ses  mains,  son  côté  étant 
ouvert  comme  par  un  coup  de  lance,  d'où 
souvent  il  sortait  du  sang.  » 

En  pressant  les  termes  de  cette  lettre,  («d 
en  pourrait  conclure  que  les  stigmates  de 
saint  François  furent  transitoires,  et  qu'w 
moment  de  la  mort  le  miracle  n*était  plus 
sensible.  Cependant,  c'est  ropinion  con- 
traire qui  est  établie. 

Quoi  qu'il  en  soit,  Luc  de  Tuy,  venu  k 
Assise  dans  l'année  qui  suivit  la  mort  du 
séraphique  saint  François,  pour  recueillir 
les  témoignages  lelatifs  aux  vertus  et  aox 
miracles  de  l'homme  de  Dieu,   trouva  h 
croyance  à  celui-ci  si  bien  établie,  qu'il 
écrivait  quelques  années  plus  tard,  dans  on 
livre  où  il  voulait  prouver  que  le  Sauveur 
a  fait  reçu  le  coup  de  lance  au  côté  droit, 
ces   paroles  remarquables  :  «  Produisons, 
pour  mieux  écJaircir  cette  vérité,  les  stig- 
mates du  bienheureux  Père  François.  On  y 
voyait  les  marques  des  quatre  clous  de  NÔ- 
tre-Seigneur,  ainsi  que  la  sainte  iégendt  le 
porte  et  que  l'assurent  beaucoup  de  reli- 
gieux   et    des    séculiers ,    clercs    et  laï- 
ques, qui  ont  eu  le  bonheur,  il  y  a  cinq 
ans,  de  les  voir  de  leurs  yeux  et  de  lestoo» 
cher  de  leurs  mains.  On  lit  aussi  dans  cette 
sainte  légende,  qu*après  Theureuse  vision 
d'un  séraphin   crucifié ,  les   marques  des 
clous  commencèrent  à  paraître   dans  les 
mains  et  dans  les  pieds  du  saint  homme, 
conformément  à  ce  qu'il  avait  vu.  Ce  n'é- 
tait pas  seulement  des  ouvertures  £sites  par 
des  clous,  mais  c'étaient  des  clous  mêmes, 
formés  de  sa  chair;  et  pour  lui  donner  one 
parfaite  ressemblance  avec  Jésus-Christ  oth 
rifié,  son  côté  droit  avait  une  plaie  ronge, 
comme  s'il  eût  été  percé  d*une  lance,  et  il 
en  coulait  souvent  un  sans  sacré,  qui  trem- 
pait sa  tunique,  avec  le  vêtement  qu'il  |W- 
tait  sur  les  reins;  en  sorte  qu'à  sa  mort,  les 
clous  qui  perçaient  ses  mains  et  ses  pieds, 
et  l'ouverture  de  son  côté  sanglant  le  firent 

f)arattre  commas'il  venait  d'être  détaché  de 
a  croix,  représentant  au  naturel  le  craci- 
fiement  de  1  Agneau  sans  tache  qui  lave  kf 
péchés  du  monde  (1272).  » 

La  vérité  des  stigmates  de  saint  François 
ayant  été  contestée  de  différents  côtés  et 
par  diverses  [)ersonnes,  le  pape  Grégoire  IX 
publia  à  ce  sujet  trois  bulles,  dans  lesquelles 
il  rafilrmait  de  nouveau.  Dans  la  première, 
datée  de  Viterbe  le  2  avril  1237,  il  disait: 
«François  a  reçu,  par  une  veitu  divine, 
pendant  sa  vie,  des  stismates  aux  mains, 
aux  pieds  et  au  côté,  lesquels  y  soIltd^ 
meures  après  sa  mort.  La  connaissmee 
certaine  que  nous  et  nos  frères  les  cirdi- 
naux  en  avons  eue,  aussi  bien  que  de  ses 
autres  miracles,  certifiés  authentiquement' 
par  des  témoins  très-dignes  de  foi,  a  été  le 
principal  motif  qui  nous  a  porté  à  le  meltn 
au  catalogue  des  saints ,  de  l'avis  de  nos 
frères  les  cardinaux  et  de  tous  les  prélats 
qui  étaient  alors  auprès  de  nous  (1273).  » 

(1273)  Voy  Ratnaloi,  sub  aimo  1237,  n^tW. 


STI 


DES  MIRACLES. 


STI 


IU70 


|i$iiil  dans  une  seconde,  égalemeni 
»e  de  Viterbe,  le  31  mars  de  Ta  munie 
éc  :  «  Ouélles  preuves  n'a-l-Dii  [ms  que 
it François,  après  avoirrevtHu  l'Iiabit  de 
itenco,  acrurillé  sa  thair  jiar  la  praiique 
linuelle  tk\s  vertus,  et  que  les  sLij^uiates 
ni  élé  vuritablemeiil  imprimés?  Ccau- 
|l  de  personnes  très-dignes  de  foi,  qu  il 
Il  à  la  boulé  divine  de  rendre  lémoins 
celle  grande  ojcrveiUe,  en  eerlitieiil  la 
lé,  el  elle  est  autorisée  par  TEdise,  qui 
■é  de  là,  et  d*un  très-grand  noiidjre  d*au- 
miracles  Irès-aulheiitiqiies,  le  |*cim;iti."il 
if  de  la  canuiii:!»aiioa  du  bienheureux 
'esseurllS?'*), 

nùn^  dans  une  troisième,  de  la  môaie 
^,  adressée  au\  prieurs  et  provinciaux 
'ordre  des  Frères  prôibcurs,  dont  quel- 
I  membres  avaient  osé  conlester  la  vé- 
âu  miraelc,  le  même  souverain  i^ontiie 
rniede  nouveau»  et  fait  défenses  exprès- 
d'enseigner  le  coiilraire  (1275). 
îi  1254,  le  souverain  pontife  Alexandre 
idirmail  dans  un  sermon,  auquel  assis- 
nt  plusieurb  membres  de  Tordre  Sera- 

Iue  el  saint  Bonaveniure  lui-même, 
avait  vu  de  ses  profires  yeux  les  stig- 
es  du  saint  confesseur.  «  Ce  n*est  point 
B  ui  chimère^  lorsque  nou>  parlons  des 
maies  de  saint  François,  disait-il  dans 
bulle  datée  de  Tannée  suivante,  rar 
s  en  avons  une  ronnaissanto  person- 
et  Dieu  nous  ayant  accordé  le  privilège 
16  étroite  liaison  avec  le  saint  homme, 
que  nous  étions  attaché  à  la  personne  de 
*e  prédécesseur,  le  jmpe  Grégoire    IX 

i  ron  joint  h  ces  témoignages  si  positifs 
i  précis  le  culte  traditionnel  qui  se  rat- 
le  h  l'Alvernia  depuis  la  mort  de  saint 
tiçois  d*Assise,  et  Tinstitution  de  la  féie 

SainlS'Sligrnates,  qui  dale  presque  de 
ifiiue  éporjue,  il  ne  sera  plus  possible, 
De  en   tant    que  critique,   d'élever  le 
lidre  doute  sur  la  réalité  du  miracle. 
n  a  dû  remarquer   celle   particularité, 

les  stigmates  des  pieds  et  des  mains, 
lieu  d*ètre  des  ouvertures,  avaient  la 
lie  de  flous  enfoncés  et  restés  dans  les 
irs,  doni  lestôtesel  les  pointes  formaient 
saillie. 

o  o*oserait  pas  dii-e,  nous  le  supposons 
aaoins,  que  ces  marques  divines  furent 
rimées  aux  pieds  et  aux  mains  du  bien- 
peux  confesseur  par  la  puissance  de 
agination;  el  si  on  Fosait,  nousdeinan- 
lons  qu*on  citûl  quelque  autre  exemple 
ingue  è  celui-ci. 

près  Thumble  saint  François-d'Assise, 
ite  Calherine  de  Sienne  est  Tune  des 
matisées  les  plus  insignes.  Nous  n^avons 
à  reproduire  son  histoirR.  Nous  place- 
ïs  ensuite  sainte  Lucie  de  Narnia,  cano- 
te le  26  mars  1710.  LT-glise  a  pronnncé, 
la  bouche  du  souverain  pontife  en  «es 
%  circonstances,  aussi  bien  que  [pour 
it  François  d'Assise. 
874)  Voij,  yfkt>M7iii.  Annal.  Ord.  Minor, 


«  On  connaît  dans  TEglise  catholique  un 
nombre  assez  considérable  de  pieux  |ierson- 
nages  qui,  depuis  saint  François  d  Assise» 
oui  atteint  ce  degré  d'amour  contemplatif  de 
Jésus,  expression  la  j>lussubbme  deTunion 
à  ses  souurances,  désignée  par  les  thérdo- 
gi^!ns  sous  le  nom  de  vulnus  divinum^  pfaga 
amoris  divina.  Il  y  en  a  au  moins  cinquanto 
de  connue,  Véronique  Giuliani,  de  ror<iro 
des  Capucines,  morte  h  Citadi  t^.astello  en 
1727,  est  la  dernière  de  ce  liomhre  qui  a 
élé  carumiséc  (le  26  mai  IS^lj,  Sa  biogra- 
phie, publiée  à  Cologne  en  1810,  donne  une 
des(  ri  [il  ion  de  Télal  des  [tersonnes  sligina- 
tisées,  qui  serapiiorte  à  beaucoup  d'égards 
à  Tétat  de  Anne-Catljcrine  iùnmerich.  Les 
|>lus  connues  ayant  vécu  de  nos  iours  iont 
les  donniiicaines Colombe  Sclianolt,  morte  h 
Bamberg  en  1787,  Madeleine  Lorger,  morte 
à  Hadamar  en  IH06,  et  Rose  Serra,  cafïucine 
à  Oziéri,  en  Sardaigne,  stigmatisée  en  1801.  » 
(Labbé  de  Cazâlks,  lie  de  Catherine  Ein- 
mcfich.) 

Ne  pouvant  entrer  ici  dans  le  détail  de 
ces  diverses  stigmatisations,  puisque  nous 
n'écrivons  ni  un  traité,  ni  miQ  histoire^ 
t^nïl  nous  sufTisc  de  les  avoir  indiquées. 
Nous  n  avons  plus  à  parler  que  de  quelqties 
stigmatisées  aduelfement  existantes,  et 
auparavant  delà  sœur  limmerich  elle-même. 
Nous  en  connaissons  [.ersonnellemenl  quel- 
quês-nnes,  que  nous  laisserons  rhnus  1  obs- 
eurilé,d  oii  il  n'a  pas  plu  à  Dieu  de  les  tirer. 

Ce  phénomène,  naturel  ou  divin,  n*est 
pas  aussi  rare  qu'on  pourrait  le  croire.  Mais 
tout  naturel  quUl  [«eut  ^trc  en  plusieurs 
personnes,  il  se  sanctifie  et  se  divinise, pour 
ainsi  dire,  par  Tusage  qu'elles  savent  en 
faire,  et  Taugm**ntaiion  de  foi ,  d'au\our 
divin,  de  fjatienre  et  de  résignation  chré- 
tienne qu'il  [Produit  en  elles.  Et  qu'on  nous 
permette  ici  une  réflexion»  qui  sort  do  notre 
sujet,  bjais  qui  est  apjdicable  h  beaucoup 
dauircs.  Il  y  aura,  au  jour  du  Dieu  qui  sait 
tout,  qui  Juge  tout  et  qui  manifestera  tout» 
une  graiide  désillusion  pour  tant  de  per- 
sonnes qui  ont  cru  reconnaître  le  cachet 
divin  où  il  n'était  j)as,  et  pourtant  d'autres 
qui  ont  osé  entreprendre  de  Teffaccr  où  il 
était. 

La  sœur  Emmerich,  religieuse  au  cou- 
vent des  Augustines,  à  Duhuen,  en  West- 
fdjalie,  re<;ue  à  TAge  de  dix-sept  ans  dans 
cette  communauté^  y  vécut  environ  trente 
années.  Elle  fut  longtemps  en  proie  h  de 
grandes  soulIVances,  qui  n  altérèrent  jamais 
re  calme  de  son  âme*  Dieu,  dit  son  biographei 
éleva  cette  tille  à  un  état  si  dégagé  des 
sens,  qu'elle  fut  pendanl  de  longues  années 
sans  prendre  de  nourriture  ^oHJe*  De  plus, 
elle  portait  sur  son  corps,  par  des  stigmates 
sensibles,  les  cinq  plaies  de  Jésus-Christ. 
Ces  plaies  rendaient  du  sang  tous  les  ven- 
dredis, et  le  môme  jour  il  jaillissait  du 
sang  de  son  front.  Le  préfet  de  Munster, 
sous  la  domination  française,  lit  visiter  la 
sœur  Emmericli  i»ar  des  médecins,   qui   lui 

(li7G)  Voy,  Bo\4ve:«Tt;ii.«  cap.  15.^ —  -«  Cll£RU^ 
BiMi  Bulhr.  Ihm.^  t.  1,  p.  K3,  fui. 


IQ71  STl  DICTIONNAIRE  STI  «W 

prescrivirent  un  traitement,  mais  sans  pou-  Hle  a  joui  de  la  confiance  d*hommes  émi- 
voir  ni  cicatriser  les  plaies,  ni  supprimer  nents  et  distingués  par  leur  sagesse  :  li 
l'écoulement  du  sang  le  vendredi.  On  ajoute  docteur  Overberg,  doyen  de  Munster:  le 
que  le  nonce  dans  les  Pays-Bas  (apparera-  médecin  Von  Drûffel,  qui  écrivit  la  relttifla 
ment  monsignOr  Ciamberiani,  qui  toutefois     de  toutes  ces  merveilles  dans  le  journal  de 

médecine  de  Salzbourg;  le  docte  Brentaoo, 


ment  monsignor  Ciamberiani,  qui 

n'était  pas  honoré  de  ce  titre)  se  transporta 

sur  les  lieuT,  pour  s'assurer  de  la  vérité,  et 

Sue  le  gouvernement  protestant  de  Munster 
t  constater  ce^état  singulier  (12T7). 
Clément  Brentano,  son  historien,  raconte 
dans  les  termes  suivants  la  stigmatisation 
de  lasœurEmmerich.  Elle  avait  vingt-quatre 
ans  et  n'était  pas  encore  religieuse,  lors- 

Siu'un  jour  méditant  à  genoux  sur  la  doul- 
oureuse passion  du  Sauveur,  elle  fut  ravie 
en  extase.  Il  lui  sembla  voir  le  Sauveur  lui 
présenter  deux  couronnes;  elle  choisit  celle 
d'épines,  et  à  son  réveil  elle  se  trouva  stig- 
matisée au  front,  comme  par  une  couronne 
d'épines.  Elle  tint  pendant  longtemps  cette 
iSaveur  très-secrète,  mais  pourtant  sans  pou; 
voir  dissimuler  absolument  le  sang  qui 
coulait  parfois  en  abondance  des  blessures. 

Catherine  n'avait  cessé,  depuis  ses  plus 
tendres  années,  de  prier  ardemment  le  Sei- 
gneur de  lui  imprimer  fortement  sa  sainte 
croix  dans  le  cœur,  afin  qu'elle  ne  pût  ia- 
mais  oublier  son  amour  infini  pour  les 
hommes.  En  faisant  cette  prière,  elle  n'avait 
jamais  songé  à  demander  un  signe  extérieur  ; 
mais,  vers  le  mois  de  septembre  1812,  elle 
reçut  dans  une  vision  une  merveilleuse 
empreinte  de  la  croix  sur  la  poitrine,  accom- 
pagnée des  plus  cuisantes  douleurs.  Cette 
croix,  longue  de  trois  pouces,  était  d'un 
rouge  vif;  elle  a  été  vue  de  plusieurs  per- 
sonnes dignes  de  foi,  qui  témoignaient  aussi 
en  avoir  vu  sortir  du  sang  le  vendredi. 

Le  29  décembre  de  la  môme  année,  Cathe- 
rine étant  ea  extase,  le  cœur  pénétré  de 
douleur  au  souvenir  de  la  passion  de  Jésus- 
Christ,  et  consumée  du  désir  de  souffrir 
avec  lui,  elle  aperçut  tout  à  coup,  envi- 
ronné d'une  brillante  lumière,  la  forme  res- 
plendissante et  animée  du  Sauveur  crucifié. 
Ses  blessures  sacrées  rayonnaient  comme 
cina  étoiles  lumineuses.  Catherine,  émue 
de  douleur  et  de  joie  à  la  vue  de  Jésus, 
sentit  redoubler  en  elle  le  désir  de  soufl'rir 
avec  le  Seigneur.  Alors  des  foyers  lumineux, 
qui  marquaient  les  cinq  plaies,  partirent  en 
même  temps  cinq  rayons  qui,  se  dirigeant 
vers  elle,  vinrent  frapper  ses  mains,  ses 
pieds  et  son  c6té  droit.  Le  sang  en  jaillit 
aussitôt,  et  elle  demeura  sans  connaissance, 
les  bras  étendus  en  forme  de  croix. 

Après  six  ou  sept  années,  la  source  du 
sang  des  stigmates  se  tarit,  les  stigmates 
eux-mêmes  s  effacèrent  peu  à  peu  et  dis- 
parurent presque  entièrement.  Il  en  a  été 
de  même  pour  les  stigmatisées  de  Capriana 
et  de  Caldaro  (1278). 

La  sœur  Emraerich  a  joui  pendant  toute 
sa  vie  de  la  plus  pure  réputation  de  sainteté. 

(1377)  Extrait  de  la  Relation  de  Tabbé  Manesse, 
de  la  con^réealion  de  Sainte-Genevièv(%  ancien 
prieur-cure  de  Braiiges,  éditée  en  1820,  chez 
Baucé.  La  sœur  Emmericli  mourut  en  1824. 

(1278)  Haec  observatio  gravis  est,  et  gravier  crit 


historien  de  la  stigmatisée  ;  le  comte  Léopold 
de  Stolberg,  si  bien  connu  dans  le  monde 
littérah^  ;  le  vénérable  Saïler,  évôaue  d« 
Ratisbonne  ;  monseigneur  de  Sausin,  éTèque 
do  Blois,  qui  n'en  parlait  qu'avec  respect  et 
admiration,  *  ... 

Soumise  à  l'examen  de  commissions  mé' 
dicales  et  de  commissions  ecclésiastiques, 
elle  en  sortit  toujours  avec  honneur;  da 
sorte  qu'on  ne  peut  en  aucune  maniera 
soupçonner  la  fraude.  Une  fraude  de  la  part 
de  sœur  Emmerichl  Sa  vie  tout  entière 
est  une  réponse  péremptoire  à  des  supposi* 
tions  si  injurieuses ,  et  quant  à  la  part  que 
la  nature  y  aurait  eue,  la  science  n'a  pas  est 
la  déGnir. 

11  existe  à  Caldaro,  dans  le  Tyrol,  petite 
ville  du  diocèse  de  Trente,,  une  exta- 
tique  aussi  remarquable  par  sa  piété  émU 
nente  que  par  la  puissance,  la  lonpie  durée 
et  les  phénomènes  de  ses  extases.  Maria 
Von  Mœrl,  née  à  Caldaro  le  16  octobre  1818, 
d'une  famille  noble,  fut  élevée  dans  la  piété 
par  une  mère  excellente.  Dès  son  enfance 
elle  était  le  modèle  de  ses  compagnes  ;  mais 
bientôt  des  maladies  vinrent  Tassaillir, 
Ayant  perdu  sa  mère  à  l'âge  de  quinze  ans, 
elle  se  trouva  chargée  de  tous  les  soins  de 
la  maison,  ses  frères  et  ses  sœurs  étant  pres- 
que tous  moins  Agés  Qu'elle. 

Aux  maux  et  aux  douleurs  que  souftiii 
Marie,  se  joignaient  des  peines  domestiques, 
des  épreuves,  des  tentations  du  démon. St 
ferveur  y  ajoutait  encore  des  pénitences 
volontaires,  des  jeûnes,  des  veilles  prolon- 
gées dans  Toraison.  La  nuit,  elle  interrom* 
pait  son  sommeil ,  ou  dormait  sur  la  terre 
nue.  Elle  se  levait  deux  heures  après  minuit 

I)our  prier;  elle  allait  de  grand  matin  à 
'église,  et  souvent,  trouvant  la  porte  fermée, 
elle  se  mettait  à  genoux  en  dehors,  et  atten- 
dait en  priant.  Les  objets  particuliers  de  set 
méditations  étaient  la  passion  du  Sauveur 
et  l'Eucharistie.  Son  recueillement  dans  la 
communion  était  admirable  ;  elle  passait 
une  ou  deux  heures  à  l'église ,  toujours 
immobile,  et  il  fallait  la  secouer,  pour  la 
rappeler  à  elle  et  la  décider  à  rentrer  I  la 
maison.  Elle  fit  le  vœu  de  chasteté  perpé- 
tuelle, et  demanda  à  être  reçue  parmi  les 
sœurs  du  tiers  ordre  de  Saint-François,  qui 
ont  un  couvent  à  Caldaro,  et  elle,  y  eiAt 
sous  le  nom  de  Thérèse. 

Dès  l'âge  de  dix-huit  ans,  elle  était  accablée 
d'infirmités.  En  1831,  on  la  déclara  incurable, 
et  près  de  mourir.  On  lui  administra  |rfii- 
sieurs  fois  Textréme-onction ,  et  on  hii 
récita  les  prières  des  agonisants.  Cependant 

61  conreratur  cum  assertione  auctorîs,  dlceatis 
mulicbria  cessasse  in  Catherina,  et  sangiiiBen 
fluxisse  versus  piagas  stiginatum.  ProquaDto  foeril 
in  his  niira^ilibus  gratia  aul  natura,  vel  uierqoe. 
Deus  scil. 


STl 


DES  MIRACLES. 


sn 


IU7I 


grandes  souïfranees  cessèrent,  et  c'est 
s  aue  commencèrent  ses  extases»  D\ibortl 
ï.cluraient  f)eu  do  temps,  et  on  sVn 
fcevait  à  peine;  mais  eiisuile  elîes  de- 
vînt si  longues,  qu^elles  furent  remar- 
îsr.  Le  2  février  1832,  fiMc  de  la  îniritica- 
,  la  pieuse  fille  eut  ^  peine  coninuinié, 
Ile  ftit  ohsorlidc  dans  une  extase  de 
|t-5Jx  heures,  qui  ne  cessa  qu'à  ce  mot 
ion  ronlesseur,  mr  obéissance.  Depuis 
lois  de  juin  183â,  ï*exlfl^e  était  ruiotî- 
ine.  Le  jour  de  !a  Fête-Dieu  1833,  elle 
Il  s'élever  subilemenl,  et  restn  loriglcmns 
noux  et  en  exl^n^e  sur  son  Ul. Depuisle 
I  d'août  de  In  même  année,  Textase  lut 
luelle,  et  enfui  elle  devint  [permanente. 
irie  est  coucliée  sur  un  petit  lit,  toujours 
liée»  immobile,  les  mains  jointes  sur  la 
rine,  les  veux  r*uverls,  élevés  vers  le 
p  mais  fixes.  Elle  ne  j^arle  jioint,  ne 
pe  point,  ne  dnrl  [loint.  Sa  vie  est  toute 
iiuellc.  Elle  se  lève  quelquefois  rapide- 
lt,  el  se  lient  à  fj^enoux  les  mains  jointes 
BS  bras  étendus.  Elle  salue  d'un  doux 
'ire,  et  prend  les  mains  des  ecelésias- 
es  pour  les  apjTocher  de  ses  lèvres, 
anl  Vusage  du  pavs  ;  tout  cela  sans 
er.  Dans  cet  état,  elle  ne  paraît  sensible 
icune  impression  extérieure;  et  ce  qui 
plus  étonnant  c'est  qu'il  suflll  pnur  la 
rrir  de  quelques  graj^pes  de  raisin  ou 
|uelques  tranches  de  fruits  et  de  quel- 
B  gorçées  d'eau,  prises  a  t-ilusieurs  jours 
lervalle. 

epuis  quelque  temps,  par  ordre  de  Tévô- 
de  Trente  (1279),  son  confesseur  lui 
Dite  la  communion  trois  fois  par  semaine^ 
ii  le  jour.  Elle  la  reçoit  à  genoux,  et 
ek  genoux  tout  le  temps  de  son  action 
criées.  Pendant  toutes  les  messes  qui  se 
ibrenl  dans  les  égli.ses  de  Caldaro,  quel 
f»uisse  être  le  cnaugemcnl  des  heures, 
s'unit  h  la  consécraiion  et  h  la  commu- 
%  du  prêtre,  se  lève  et  s'incline  pour 
rer,  comme  si  elle  était  devant  TauteL 
I  fait  la  même  chose,  quand  on  donne  ta 
édiction  du  saint  sacrement;  elle  en  est 
rlie  par  un  sentiment  intérieur.  On  a 
staté  à  cet  égard  sa  précision  et  son 
Dtilude.  Le  vendredi,  elle  s'occupe  de  la 
sion  du  Sauveur,  et  en  suit  toutes  les 
ionstances.  Lq&  impressions  qu'elle  res- 
I  successivement  s^  f»eignent  sur  soQ 
tge. 

M  mois  de  mars  1831,  on  commença  à 
Mirquer  qu  elle  avait  les  stigmates  de  la 
Sion.  Une  centaine  de  témoins  les  ont 
I  à  ses^  mains,  quelques-uns  même  à  ses 
dS)  et  îies  dames  les  ont  vériliés  à  son 
I,  La  vertueuse  fille  cherche  h  les  dissi- 
îer;  elle  porte  pour  cela  de  longues 
fiches.  Elle  a  le  discernement  des  esprits 
la  prévoyance  des  choses  futures.  San^?; 
1er,  elle  donna  un  avis  à  un  religieux 
se  recommandait  à  ses  prières  et  lui 
Dira  dans  un  psaume  un  verset  qui  lui 


indiquait  un  défaut  II  corriger.  Le  religieux 
fut  étonné,  et  fondit  en  larmes. 

En  juin  183/*,  Tempereur  François  I*'  la 
nomma  dame  de  l'institut  de  Halle,  avec 
une  pension  de  ?*00llorins.  Son  étal  extraor- 
dinaire lui  attire  le  respect  général.  On 
accourait  en  foule  <ic  tous  côfés  dans  les 
premiers  temps  de  Textase,  lorsque  chacun 
jLiouvait  la  voir.  Sur  la  fin  de  1^33,  le  doyen  de 
Caldaro  calcula  qu1l  n*é(ail  pas  venu  moins 
de  trente  mille  personnes;  dans  certains 
jours,  on  a  compté  jusqu'à  cinquante  car- 
rosses h  la  porte  de  son  habitation. 

L'évê<pie  de  Trente  vint  lui-même  è  Calda- 
ro» el  crut  devoir  ordonner  qu'ancun  étranger 
ne  fût  introduit  désormais  près  de  Maria  von 
Mœrl  sans  une  permission  érrilc  de  l'évéché. 
peu  de  gens  sortaient  de  sa  chambre  sans 
être  touchés  et  singulièrement  édifiés. 

Tous  ces  faits  sont  attestés  par  une  foule 
de  témoins.  Le  clergé  de  la  ville  de  Caldaro, 
l'évêque  do  Trente,  sou  chapitre,  ne  i>arlenl 
de  Textatiquc  qu  avec  un  profond  respect. 
Beaucoup  d'autres  prêtres,  des  professeurs, 
des  gens  de  lettres,  des  médecins,  des  ma- 
gistrats ont  vu  la  servante  de  Dieu,  et  Vont 
admirée,  Cbez  bi  ameuip  de  personnes,  Tad- 
miration  a  été  jusqu'à  reuthousiasmc, 

A  Dieu  ne  plaise  cjue  nous  voulions 
jeter  le  moimire  doute  sur  des  faits  dont 
Vaullienliciié  est  iiiconleslable,  ou  5»\r  la 
piété  émînenlo  de  la  [>auvre  extatique.  Mais, 
à  t>art  celte  [uété  angélique  et  les  mérites 
de  si  grandes  souifrances  endurées  avec 
une  si  grande  résignation  et  un  si  grand 
amour  de  Dieu,  posons  la  question  au  point 
de  vue  du  naturalisme  ; 

L  extraordinaire  qu'on  remarque  en  Maria 
von  Mœrl  est  habituel  à  toutes  les  extati- 
ques. Lorsque  ses  stigmates  ont  saigné,  ils 
se  recouvrent  d'une  croûte  noire  et  insen- 
sible :  ainsi  il  eu  était  aux  xvf  et  xvu* 
siècles  de  tant  de  malheureuses  hystériques 
l»rûlées  comme  sorcières  par  les  |<àrlcments. 
Elle  a  le  don  de  seconde  vue;  ainsi  en 
est-il  des  magnétisés,  de  beaucoup  de  som- 
nambules el  de  beaucoup  de  convulsion- 
naires  (1280);  pendant  ses  extases,  tout  co 
qui  se  |iasse  autour  d'elle  lui  est  étranger, 
la  voix  seule  de  son  confesseur  peut  la  faira 
revenir  à  l'état  naturel  ;  ce  phénomène  n'est 
pas  moins  remarquable  dans  les  magnétisés» 
a  l'égard  des  personnes  qui  leur  sont  itjm- 
pathiqur*,  ou  qui  sont  en  rapport  avec  eux. 
Ellecstelle-môme  en  rcipporf  et  on  communi- 
cation de  pensées  el  de  synq^aihies  avec  une 
pauvre  fille,  qui  é[»rouve  des  maux  analogues 
et  demeure  h  une  douzaine  de  lieues  de  là. 
nouuuée  Douiiniea  Lazzari,  et  dont  nou^ 
allons  fwirïer. 

Les  (>ersonues  qui  n'ont  pas  étudié  ces 
questions,  et  n'ont  pas  été  à  même  de  com- 
l»tiror  des  centaines  d'exemples  analogues 
relatés  dans  les  écrits  des  médecins,  dans 
les  ouvrages  qui  traitent  du  magnétisme  el 
dans  les  actes  des  cours  de  justice  el  parle- 


nt» Mgr  Fr.inçois -Xavier  Ltisitiii. 

\W>)  Les  (Iciimnographes  modt.riics  rccoanaiisenl  en  ce  ca*  l'œuvre  <le  Saf^n. 


1075 


STI 


DICTIONNAIRE 


STI 


ira 


merits  relatifs  aux  affaires  de  sorcellerie  el 
de  possessions  du  démon,  croiront  difficile- 
ment el  comprendront  encore  moins  que 
tout  cela  puisse  être  naturel.  Et  cependant, 
si  la  science  ne  rexpUque  pas  toujours  d'une 
manière  suffisante,  du  moins  elle  le  constate^ 
et  l'explique  souvent. 

Ainsi  parlent  ceux  qui  ont  plus  étudié  les 
œuvres  de  la  nature  que  celles  dé  la  grâce, 
les  naturalistes  et  les  médecins  en  général; 
ce  qui  prouve,  au  moins,  que  le  discerne- 
ment n  est  pas  chose  facile.  Mais,  à  notre 
avis,  sj  les  amis  du  merveilleux  ne  sont  pas 
toujours  assez  sur  leurs  gardes,  les  parti- 
sans du  naturalisme  sont  ordinairement  trop 
exclusifs,  et  posent  en  principe  ce  qui  est 
en  question  :  savoir,  que  c'est  la  nature  qui 
fait  tout.  Puis,  partant  de  ce  beau  principe, 
ils  vous  disent  avec  un  grand  aplomb:  puis- 
que la  nature  opère  toutes  choses,  vous 
voyez  donc  bien  qu'elle  peut  s'élever  jus- 
que-là; et  argmentant  après  cela  d'un  pre- 
mier exemple  aussi  mal  prouvé,  ils  en  con- 
cluent au  naturalisme  d  un  second.  Oui  la 
nature  a  des  secrets  inconnus  et  aussi  des 
forces  ;  mais  la  grâce  pareillement  ;  et,  en 
toutes  choses,  rien  nest  plus  voisin  de 
l'erreur  qu'un  jugement  précipité  ou  un 
système  exclusif. 

Dans  le  diocèse  de  Trente  on  va  encore 
voir  une  autre  personne,  Marie-Dominique 
Lazzari,  fille  d'un  pauvre  meunier,  demeu- 
rant à  Capriana,  dans  la  vallée  de  Fienne. 

Maria-Domenica  naquit  au  village  de  Ca- 
priana, en  l'année  1816.  Sa  mère  était  déjà 
avancée  en  âge,  lorsqu'elle  lui  donna  le  jour; 
elle  perdit  son  père  quelques  années  après 
sa  naissance.  A  l'âge  de  treize  ans,  elle 
éprouva  une  longue  et  douloureuse  maladie, 
à  la  suite  de  laquelle  elle  n'a  plus  quitté  le 
lit.  Elle  est  toujours  en  prières,  et  montre 
la  patience  la  plus  angélique  au  milieu  des 
plus  vives  douleurs.  Le  10  janvier  1835, 
après  huit  iours  d'une  surexcitation  de  souf- 
frances et  de  dou?eurs  incessantes,  tl  apparut 
des  stigmates  à  ses  pieds,  à  ses  mains,  et 
autour  de  sa  tête  une  couronne  de  blessures, 

aui  n'ont  guère  cessé  de  répandre  du  sang 
epuis  lors,  et  qui  en  répandent  principa- 
lement le  vendredi.  Elle  ne  répare  ses  forces 
par  aucun  aliment,  nonobstant  la  perte  con- 
tinuelle de  son  sang.  Elle  se  laisse  voir 
difficilement,  et  ne  reçoit  aucune  aumône  de 
personne. 

VAddolorata  de  Capriana  excite  l'intérêt 
à  un  plus  haut  degré  que  l'extatique  de 
Caldaro,  soit  parce  qu'il  est  dans  la  nature 
humaine  de  compatir  à  la  douleur,  soit 
parce  qu'elle  fait  preuve  d'une  vertu  plus 
éminente  encore.  Laissons  parler  un  té- 
moin oculaire  : 

«  Nous  avions  apporté  des  lettres  de 
Mgr  l'évôçjue  de  Trente,  pour  le  pasteur 
de  l'endroit  (1281),  aussi  obtînmes-nous  fa- 
cilement l'accès  de  la  chambre  de  VAddolo- 
rata, ainsi  qu'on  l'appelle.  C'était  un  ven- 
dredi, 21  mai  ;  nous  la  trouvâmes  couchée 

(1281)  M.  Paul  de  Paole,  curé  de  Capriana. 


sur  le  dos,  comme  elle  Test  toujours.  Elle 
porte  l'empreinte  des  stigmates,  dans  Ii 
plus  douloureuse  réalité.  La  couronne«d*4- 
pines  était  aussi  très-visiblement  marquée 
autour  de  son  front  par  un  grand  nombre  de 
petits  trous  (1282),  comme  s'ils  avaient  été 
faits  avec  une  grosse  épingle  ;  les  blessures 
paraissaient  toutes  nouvelles,  quoique  le 
sang  n'en  coulât  pas  en  ce  moment.  Au  des« 
sous  était  un  intervalle  régulier  d'environ 
un  quart  de  pouce,  qui  ne  portait  non  plus 
aucune  trace  de  sang,  de  sorte  que  les  bles- 
sures qui  représentent  la  couronne  d^épines 
étaient  fort  distinctes.  Au  bas  de  cette  hgoe, 
son  front ,  ses  paupières ,  son  nez  et  ses 
joues  étaient  entièrement  couverts  de  sang; 
la  lèvre  supérieure  et  le  bas  de  la  mâchoire 
seuls  en  étaient  exempts. 

a  Le  sang  avait  coulé  pendant  la  matinée, 
alors  il  semblait  être  sec;  les  mains  deDo- 
minica  étaient  fortement  serrées  contre  st 
poitrine, comme  si  elle  eût  été  en  proie  à  de 
grandes  douleurs,  et  son  corps  entier  parais- 
sait convulsivement  agité  d'un  léger  trem- 
blement. Le  sang  coulait  encore  visiblement 
des  blessures  des  mains,  et  pourtant  celui 
qui  en  avait  coulé  précédemment  et  toute 
la  matinée  ne  s'était  pas  étendu  au  delà  de 
deux  ou  trois  pouces  au  plus.  Ses  mains 
jointes  étaient  si  serrées,  que  nous  aurions 
pu  croire  qu'elle  n'avait  pas  la  faculté  de 
les  disjoinare  ;  mais  le  prêtre  qui  bous 
accompagnait,  lui  ayant  témoigne  le  désir 
d'en  voir  l'intérieur,  elle  les  ouvrit  à  l'ins- 
tant, sans  desserrer  les  doigts,  comme  une 
coquille  s'ouvre  sur  les  bords;  de  sorte  que 
nous  vîmes  distinctement  les  blessures, 
ainsi  que  le  sang  et  le  sérum  qui  en  sor- 
taient, et  qui  coulaient  sur  son  poi^ 
D'après  notre  demande,  le  bon  curé  prit 
aussi  la  mère  de  Dominica  de  nous  mon- 
trer ses  pieds,  ce  qu'elle  fit,  mais  non  sans 
quelque  difficulté.  Nous  les  trouvâmes  dans 
le  même  état  que  les  mains,  avec  cette 
différence  bien  remarquable,  que,  au  lieu 
de  suivie  son  cours  naturel  et  de  retomber 
sur  les  jambes,  te  sang  coule  de  bas  M 
haut  sur  les  doigts,  comme  il  coulerait  si 
elle  était  suspendue  à  la  croix.  Nous  avions 
déià  entendu  parler  de  cet  écart  extraordi- 
naire des  lois  de  la  nature,  et  nous  fûmes 
bien  aises  d'être  à  même  d'en  constater  Texac- 
titude 

«  Un  médecin  allemand  que  nous  rencon» 
trames  en  nous  en  retournant,  et  qui  était 
venu  dans  le  pays  uniquement  pour  étudier 
ce  phénomène,  nous  assura  qu'il  avait  vuli 
figure  de  Dominica  sans  aucune  trace  de 
sang,  à  l'exception  des  gouttes  suî  lelrwA, 
Ces  changements  sont  d*autant  plus  remar- 
quables, que  sa  figure  n'est  jamais  latée: 
elle  ne  peut  supporter  l'usage  de  l'eau,  soit 
froide,  soit  chaude;  néanmoins  le  sang  dis- 
paraît entièrement,  laissant  sa  peau  parôi- 
tement  nette,  et,  ainsi  que  ce  médecin  nous 
le  disait,  son  visage  est  parfois  d'une  beauté 
céleste.  (1  rendit  aussi  témoignage  que  ses 

(li82)  Il  y  a  cinquante-trois  plaies. 


8TI 


DES  MIRACLES. 


STI 


101 


s  ne  sonl  jamais  lat:hés,  f»as  môme  par 
n^  qui  roule  fréqueiuineiil  Je*  i»ie<Js 
is  re€ou\rent  tiabiluellemenl.  Nous 
ïsà  iiiôm»*de  vérilier  celle  assertion,  el 
JUS  convaincre  de  la  vérilé  de  cette 
If ei lieuse  circonslanre,  lorsque  ses  [lietis 
î  furent  iriontrus..,.  Le  sàn^  coule  quel- 
bis  de  toutes  ces  tilcssures  dorant  la 
aine,  mais  plus  aliondaiiimenl  le  ven- 
i,  depuiî?  trois  heures  du  matin  jusque 
onze  heures  ou  midi.  Il  y  avait  unfï 
►  odeur  *le  sang  coagule  dans  la  cliamlire, 

au'oii  ail  soin  de  tenir  la  len^Hrc  toute 
c  ouverte  jour  el  nuit,  niéoie  pendant 
f*  On  la  [>ïus  rigoureuse.  Celte  jnécau- 
emhle  nécessaire ,  pour  aballre  la 
brûlante  causée  par  les  soulFrances 
jorninica.  Pendant  les  grandes  chaleurs, 
^efforce  de  la  soulager  au  moyen  d*un 
d  éventaih  On  peut  vraiuieoL  dire 
Ile  vit  dViir,  car  le  15  août  18'*!*,  il  y  a 
!  ans  révolus  qu*e!Ie  n*a  ni  mangé,  ni 
ni  dormi,  ne  recevant  depuis  ce  temps 
la  Irès-sainle  Eucharistie.  » 
i  relation  aflirme  que  Tautorîté  publique 
Ifiéme  a  pris  des  mesures  p*mr  s'assurer 
l  n'existait  aucune  fraude,  ou  îa  rendre 
Ossible.LMdrfo/ora/fl  jouit,  comme  toutes 
îitatiqucs,  du  don  de  seconde  vue  et  de 
leà  distance  ;  elle  pos.^ède,  comme  elles, 
Jiscernement  des  consciences  el  «les 
sées  les  plus  secrètes;  elle  indique  h 
mce  les  personnes  qui  doivent  venir  la 
ier;  elle  entend  des  langues  qu'elle  n'a 
lis  apnrises;  des  miracles  ont  niôaïe  été 
'DUS,  uil-on,  par  ses  prières  (1283). 
est  une  pauvre  hystérique  qui  entre- 
*  '  r- '^ontemeoU  oii  qui  enlroteiiail  il 
longtemps  encore  la  pelite  ville 
aeaerbroun  et  les  pays  circonvoisins.de 
extases,  de  ses  ravissements  el  de  ses 
iîctions.  Les  malades  qui  vont  prendre 
îe  lieu  les  eaux  minérales,  ré[)andenl  au 
son  nom,  el  il  ne  nia n que  pas  d'écri- 
is  pour  l'admirer  el  la  prôoer  (i28iK 
extalique  s'appelle  Elisabeth  Ei*pinger; 
est  née  le  9  septembre  181!*,  de  iiarenls 
ureurs,  à  Niéderbrouni  départeuienl  ibi 
•Hhin,  sur  les  roidins  de  ïa  Bavière  cl  du 
hé  de  Hade.  Elle  fut  prise  à  dix-sef^t  ans 
a  cruelle  maladie  tpii  ïa  pour  ainsi  dire 
ùifiée  vivante,  et  entln  rendue  extatique 
isionnaire»  comme  il  arrive  si  souvent 
>arcil  cas.  Ou  îie  saurait  mettre  eu  doute 
Arfâite  résignalion,  sa  piété,  son  amour 
r  Dieu,  ni  même  la  convictimi  profonde 
ïllc  a  de  la  vérité  do  ses  révélations. 
Ba  prophéties  sont  vagues,  sans  objet  ou 
I  terme  |>récis.  On  a  donné  au  public, 
te  les  événements,  celles  qui  [louvaient 
rapporter  ;  mais  comme  on  les  recueille 
C5urc  qu'elles  se  |4\>duisent,  de  mônie 
es  tient  en  réserve  pour  les  accommoder 
événements,  a[>rès  qu1Is  se  sont  eux- 


mômes  produils;  te  qui  est  lo   moyen  il 

ne  (ms   se   laisser  prendre  en  rléfaul,  maitj 
aussi  de  n'être  jamais  reconnu  comme  pro 
phètc,  h  moins  que    (>ar  d'infimes    conll 
dents,  auxquels  le  public  n'est   pas  oblige 
de  croire. 

Au  sur|»lus,  dans  la  crainte  de  js'av^n- 
turer,  l'extatique  met  des  correctifs  à  tous 
ses  écarts  :  n  Les  princes  hérétiques  el 
schismati<iues  qui  ont  été  favorables  à  Pie  iX 
dans  ses  malheurs,  rentreront  enlin,  bientôt 
peut-être^  dans  le  sein  de  TEglise,  entrai* 
nnnl  avec  eux  une  multitude  de  personnes. . 
Dieu  veut  ramener  jiardcs  châtiments  les 
niembres  du  sanctuaire  à  la  simnlicité  et  à 
res|>rit  de  leur  état.  Parmi  eux,  clés  person- 
nages éminenls  seront  immolés,  à  moins  que^ 
par  une  protection  spéciale  de  la  sainte 
Vierge,  ils  n  échappent  à  la  mort, 

«  Rome  verra  couler  le  sang  des  prêtres  ; 
plusieurs  jésuites  seront  massacrés;  les 
couvents  seront  pillés,  les  églises  dévas* 
lées.  »  Ceci  est  précis  el  vrai.  Seulement  1a 
prophétie  a  le  tort  d'ôtre  venue  longlenqis 
après  Tévénement.  «  La  France  sera  bou- 
leversée  :  émeutes,  combats,  etfusion  de 
sang,  projets  sinistres,  toujours  médités  et 
toujuors  menaçants  pour  le  pays,  pour  Paris 
surloui  et  quelques  autres  villes,  sourde 
agitation,  anxiélé  générale  :  tel  sera  Tétat 
social  de  la  France,  pendant  le  renne  du 
maL  »  De  grAce,  prof^hète  de  malheurs, 
combien  le  rcync  du  mat  durera-Uil?  C'était 
précisément  ce  qu'il  fallait  dire. 

Que  seraii-ce  si  nous  nous  arrêtions  à 
noter  loulce  qui  est  inexact?  — Les  Romains 
devaient  se  venger  cruellement  des  révolu- 
tionnaires qui  les  avaient  trompés.  (Révéla- 
tion du  10  décend}re).  Rome  devait  être 
assiétjée  et  prise  par  plusieurs  peuples,  (lié- 
véhition  du  15  mars  18i9.).lurHn  des  grands 
qui  clatent  au  [)OUvoir  en  1SV8,  n'y  devait 
rester.  (Révclalion  du   11    décembre  laW.) 

Un  rapport  sur  Tétai  médical  de  la  pauvre 
malade  ayant  été  demandé  le  28  juillet  18V8 
au  docteur  Kubn,  médecin  do  la  localité, 
jiar  le  citoyen  Eissen,  |frcfcl  par  intérim,  lo 
docteur  ré[iondil  de  la  sorte  ;  «  La  fille  Eih 
pinger  est  âgée  de  trenie-iiualre  ans.  Dès 
sa  dix-huitième  année, jo  lai  traitée  pour 
des  accidents  nerveux  iiyslériformes,  très- 
graves  et  irès-opiniâlres.  (Cependant,  au  bout 
de  (îueb(ues  années,  les  symptômes  tumul- 
Itieux  de  l'apparcit  nerveux  se  sont  calmés 
en  partie,,..  Dans  rinqiossibililéde  se  livrer 
aux  travaux  de  la  campagne  comme  ses  frères 
et  siuurs,  la  fille  Epinnger,  que,  du  reste, 
l'éducation  donnée  par  ses  parents  y  disj)0- 
sail  déjà,  a  voué  son  temps  à  des  exercices 
de  piété,  el  h  la  lecture  d'ouvrages  qui  trai- 
taient de  malières  religieuses.  Cette  vie 
ciMiteruplativea  amené  des  nioments  d'extase, 
dont  les  premières  apiiarilious  remontent  à 
deux  ans.....  » 


■3^)  Voy,  Amwteê  univcrMlteB  c/^*  médecine,  I. 
IXIV,  n**iril.  Milan.—  Detl' estalica  di  Cttldtiro 
Hwln;  Miîaiî.  --  Le^  menjeh  tiifjtUQjihéc*  du  ïtj* 
PkMs,  Wiiille,  ië45.  —  Le  journal  r.iwi  de 


la  Beligmt,  H  aoiU  1837. 

(l^îKi)  Voy.   Lcttret   iur  VEAtutuiue   itc    SjMtr* 
broun   et  ati  révtHntion*^  pav  \':\hhé   Iii*>o?i;  à   \U^' 


ÎM 


in 


bicfio^NÀiiiE 


sïi 


IM 


k  ihicirrogée  sur  ses  moments  d*eitaisey 
hotre  visionnaire  a  répondu  :  «  Quand  iih  de 
«K  ces  moments  orrive,  je  h  sens  déjà  deut 
«  heures  à  l*avéhce.  Mon  Ame  alors  s*élève 
*  par  la  prière  ;  mes  prières  sont  beaucoup 
é  plUs  ferventes  ;  tout  mon  être  soupire 
«  après  la  Divinité,  vers  laquelle  il  Sesènt 
4  irrésistiblement  attiré.  Alors  les  choses 
f  qui  m'entourent  ne  sont  plus  rien  pour 
i  moi;  je  suis  étrangère  à  ce  monde;  je  ne 
t  vdis  et  n'entends  plus  rien  de  ce  qui  se 
«  passe  autour  de  mbi  ;  tous  mes  sens  sont 
^  absorbés  nàr  les  choses  surnatulrelles  qiie 
à  la  grâce  divine  m'accorde  de  voir  et  d'en- 
A  tendre,  en  coiiséquonné  de  mes  prières,  i» 

if  M.  le  curé  de  Niédcrbroun  à  pris  note 
tour  par  jour,  et  depuis  dnux  ans^  de  toutes 
les  visions  qu'a  eues  notre  eitatiqUe.  Elle 
ti'a  jamais  Gxé  de  date  pour  aucun  dés  fhits 
qu  elle  à  Annoncés.  Toutes  ses  prédictions 
se  distingùetit  par  le  caractère  conditionnel 
qu'elle  leur  donne.  Tel  ou  tel  malheur  arri- 
vera, dit-éllci  mais  au  moyen  de  là  pHère  el 
de  la  pénitence,  àa  mOven  de  l'intercession 
de  la  sainte  Vierge,  il  pourra  encore  être 
détourné....  Elle  semble  plutôt  avertir  que 
prédire;  elle  menace  du  châtiment,  plutôt 
qu'elle  ne  l'annonce.,..  Si  tel  fait  quelle  a 
prévu  ne  Se  réalise  pas^  c'est  qu'il  a  pu  être 
ptéveriu  par  là  prière  i  si  tel  personnage^ 
dont  elle  a  prédit  la  mort,  survit  à  la  circbn- 
islarice  qui  aurait  dû  l'emporter,  c'est  que  la 

Srièré  a  pu  le  sauver.  Le  système,  comme 
n  le  voit,  est  ingénieux  et  peu  compromet- 
tant pour  la  prophélessô. 

.  ii  Toutefois  j  il  est  juste  de  dire  qiie  îés 
i'évélatiôns  laites  par  la  Glle  Çppinger  se 
distinguent  constamment  par  leur  parfait 
ftccord  avec  les  dogmes  de  l'Eglise.  Le  cachet 
d'orthodoxie  à  frappé  tous  les  théologiens 
l^tli  ont  été  à  même  dé  s'entretenir  avec  elle. 

.^à  On  pense  bien  que  notre  visionnaire 
h'auràit  pas  acquis  tant  dé  célébrité,  siquel- 
Ijues-unës  des  prédictions  qui  lui  sont  attri-^ 
buées  n'e  se  fussent  réalisées.  Ainsi  elle  a 
prédit  la  révolution  de  Février  dans  les  jour- 
nées du  6  novembre  dernier,  du  15  et  du  18 
février  suivant.  Voici  comment  la  voix  di- 
vine qu'elle  d  entendue  le  15  février  s'est 
exprimée  :  D'ici  à  peu  de  temps  J'emporterai 
te  roi  que  je  n'ai  pas  placé  sur  le  trône....  Il 
y  aura  une  grande  insurrection  parmi  le 
peuple.  Une  grande  partie  des  gens  qui  entou- 
tent  le  foi  actuel-^  essayeront  de  mettre  sur  le 
trône  un  membre  de  sa  famille^  mais  fempé-^ 
therai  cela  (1285). 

'«Mais  si  un  certain  hombre  de  ces  prédic- 
tions se  sont  confirmées  par  l'événemenli  il 
ten  est  d'autres  dont  on  ne  saurait  dire  la 
même  chose.  Ainsi,  d'après  notre  vision- 
naire, le  roi  Louis-Philippe  aurait  dû  périr 
d'une  mort  cruelle  dans  les  journées  de  fé- 
vrier; mais  on  répondra  à  cela  qu'il  était  en 


danger,  et  que  c*est  uniquement  à  la  verta 
de  la  prière  qu'il  a  dû  sdn  salut.... 

k  On  produit»  on  exalte  les  faits  qaeréfé^ 
nement  a  confirmés  ;  on  passe  sous  silenct 
ou  bien  on  laisse  ignorer  ceux  qtti  ti*ont  pn 
pu  trouver  leur  application,  ou  qui  ont  éli 
démentis  par  le  tëmp^; 

à  En  résumé,  nous  VovDns  dans  Ufilh 
Epi)inger  une  personne  tres-nenreusët  hjf 
térique,  faible  de  poitrine  et  douée  d*niie 
capacité  intellectuelle  très -remarquable; 
une  personne  due  Téducation  et  Tesprit  dé 
famiile  ont  portée  aux  exercices  de  déTOtiôn, 
et  cheE  laquelle  les  loisirs  résultant  de  l'état 
valétudinaire  ont  été  consacrés  à  la  Vie  coih 
templativë  et  à  de  pieuses  méditations.  Ab« 
irefois  elle  avait  des  accès  hjstériqafls« 
aujourd'hui  elle  a  dés  extases  ou  des  visiODi; 
la  névrose  n'a  fait  que  changer  de  forme  :ii 
lieu  de  se  manifester  comme  jadis  d^ns  lé 
système  ganglionnaire  abdomitial,  elle  lé 
manifeste  mamtenant  dans  I  encéphale. 

<k  Ces  Visions  rentrent  dans  la  catégorie 
des  hallucinations,  dont  le  caractère  parties- 
lier  s'etpliqiie  par  les  habitudes  dé  piété  et 
par  une  forte  et  continuelle  application  iî 
l'esprit'  aux  matières  religieuses.  Ces  hallil- 
cinations  sont  remarquables  par  le  caracttré 
dogmatique  dont  elles  sont  empreintes»  pf 
le  sens  moral  et  religieUl  qtii  y  domine»  è 
enfin  par  la  clarté  dans  1  énonciation  déi 
faits  et  la  teinte  vigoureuse  des  tableaux. 

«  Fait  à  Niéderbroun,  le  16  août  18M, 
é  Signé  D'  Kchh.  » 

Ce  rapport  à  été  livré  intégralement  ï  U 
publicité  le  15  septembre  suivant  par  le  jov- 
ial le  Courrier  du  Bas-Bhih.  El  si  nooik 
reproduisons  ici,  c'est  moins  pour  domf 
de  l'importance  à  un  fait  aussi  mihiioèilM  < 
les  extases  de  mademoiselle  Eppingerttni  ] 
comme  tempérament  à  l'admiration  dans  In 
cas  analogues. 

On  ne  nous  dit  pas  si  là  pàuVre  maladaeil 
stigmatisée;  mais  elle  pourra  le  demiii^ 
sans  qp'il  y  ait  rien  de  plus  menreîllinu^ 
{Voy.  l'art.  Eiitatiqubs.) 

Nous  n'avons  pas  avancé  de  beauooapdiBi  \ 
cet  article,  nous  le  reconnaissons,  la  VBuki 
tion  des  stigmates:  mais  si  quelqu  on  m  air 
lecteurs,  porté  d'inclination  à  attribuer  toi? 
jours  ces  phénomènes  à  des  causes  Data- 
relies  ou  toujours  à  des  causes  suroatiH 
relies ,  est  venu  enfin  à  douter  de  ses  con- 
victions ou  à  comprendre  que  la  questioB 
est  toujours  personnelle  et  ne  peut  être  ré- 
soluC)  dans  un  sens  ou  dans  l'autre,  qu'iprii 
eiamen  et  indépendamment  de  toute  aiiii9- 
gie ,  nous  n^aurons  pas  entièrement  jetk 
notre  temps. 

11  serait  aussi  impie  d'ôter  à  la  religjootA 
qui  lui  appartient,  que  dangereux  de  lui 
attribuer  ce  qui  n'est  pas  à  elle  ;  car  c'est 
ainsi  qu'on  apprête  à  rire  à  ses  ennemis,  et 


(1285)  Ceitc  prophétie  Sérail  émiheinment  remat*-  voquée?  En  1830,  Louis-Philippe  avaii  fait  iômh 

qtiable,  s'il  était  démontré  qu'elle  a  été  faite  à  la  dre  à  Charles  X,  il  est  trop  tard.  On  lui  rép««t  à 

gâte  qu'on  lui  assigne  ;  mais  où  est  la  preuve?....  lui-même  en  1848,  il  est  trop  tard.  Nous  duoMéi 

Et  si  les  Jioilorables  personnes  qui  raffirroent,  trou-  même  à  une  prophétie  qui  se  produit  après  Téfê 

Vent  la  question  injurieuse,  pourquoi  Font-ils  pro-  nenienl  ;  il  est  trop  tard. 


SWE 


DES  UlRACLES. 


SWE 


loat 


it  baussftr  les  éfiaulos  au\  gens  in- 
qijflnd   ils  voiçnl  rinsufîîiîanc'e  des 
dont  on  crorl  réla.yer.  Il  en  esl  qui 
de  ses  enseîgnemenls  les  plus  au- 
pi  de  ses  preuves  k\^  plus  solides 
bparaison  avea  les  fu^iendues  incr- 
iju'Hs. voient  de  lt*urs  youit^  tou»  henl 
$  mains,  sons  les  trouver  mcrveil- 
«n  couï^lueïU  que  tout  est  égaleniciU 
ide,  cl  refjose  sur  des  préjugés  que 
et  le  progrès  corrigeront, 
ENBOHG.  —   Eiiiuiauoel  de  Swe- 
,  le  plus  célf^bre  desilléosophes  du 
èrlts  naquit  à  Stocklioîm  le  29  jaii- 
18.  Il  étudia  lo  phitologiCf  la  )dnlo- 
les  nialhématiques  et  les  sciences 
es»  que  les  conseils  de  son  père, 
rlarques  Swelberg,  riiabituèrenl  de 
jieijre  à  considérer    principalement 
point  de  vue  religieux»  et  après  avoir 
e  1710  à  nUt  les  f>rincipares  uni- 
de  TAnglelerre»  de  la  Hollanilc,  de 
W*  çi  lie  FAllemagnet  il  revint  se  tner 
^  où  il  publia  en  latin  le  recueil  inti- 
ifdaff  hijperboréen,  et  foui^acré  aux 
I  mal  hé  ma  tiques  et  physiques. 
rattés  sur  Talgèhre,  sur  la  valeur  do 
,  le  cours  des  |)lonéles#  le  Ouï  et  le 
e  la  racr,  etc.*  lui  altirèrenl  la  faveur 
ernement  suédois,  qu'il  mérita  plus 
far  rinvenlion  d'une  Dîachine  rou- 
I  moyen  de  laque^Ue  il  fiarvintà  trans- 
ie Slriemstadl  h  Ideijal,  endépitde 
obstacles  qu'olTraient  les  accidents 
in,  une  ehaloupe,  deux  galères  et 
randes  péniches  nécessaires  au  siège 
lérixhstadL  Admis  en  présence  de 
Xllj  il  eut  fiiusieurs  entretiens  avec 
ice,  qui  le  nomma  assesseur  au  col- 
es  Mines,  En  1719  »  la  reine  Ulriquc 
**    sous   le    nom    de    Swedenhorg, 
suivante,  il  Ht  un  voyage  minéralo- 
Suède  et  en  Allemagne,  afin  d'étu* 
DJélhodes  (rexploitalion  des  mines 
xe  et  du  Ha  riz. 

dément  iosîruil  et  d'un  esprit  ré- 
edenborg  s'appliauait  sans  cesse  à 
er  l'origine  des  cnoses,  leurs  rap- 
între  elles  et  leur  mutualité  d'action, 
.pendant  son  séjour  en  Allemagne, 
>sa  les  liascs  du  système  c^u'il  deve- 
lus  tard  dans  ses  Principia  rcrum 
ium,  et  dont  nous  allons  essayer  de 
im  léger  aper(;u, 

Swedenborg,  le  fini  ne  peut  avoir 
{lue  que  dans  FinGni;  le  fini  com- 
cnèue  à  Tunilé  simple,  et  cette  unité 
oint  physique  qui,  comme  le  fK>int 
alique,  n'a  [»as  d'étendue,  mais 
jncipe  de  tout  mouvement,  I^  forme 
iouvement  doil  èlre  la  plus  parfaite 
^  et  il  n  y  en  a  point  de  plus  [mrfaile 
pirale* 
|Mireil$  points  renferment  en  eux 


le  (>rinçîf»e  aclif  el  passif  du  mouvement» 
d  où  naît  le  premier  fini  dont  le  mouvement 
doit  élre  égaîenienl  s|dral,  du  centre  à  la 
circonférence  et  de  la  circonférence  au  cen- 
tre; de  \h  les  [tôles  opposés.  Ces  substances 
simjdes  sont-elles  si  nombreusesqu*ellesse 
touchent  el  se  cbm|irimeni,  elles  forment 
(ies  substances  comjiosées,  ilonl  la  dernière 
esl  l'eau,  Le  sont-elles  moins,  le  principe 
actif  des  substances  simples  se  manifeste 
d'une  manière  nrédominanic  dans  les  sub- 
stances composées,  sur  réchellc  desquelles 
le  feu  occupe  le  dernier  rang.  Mais  comme 
les  deux  principes  actif  et  |>assif  finissent 
par  s'équilibrer  cl  par  s'unir,  le  mouvement 
spîi-al  ne  disconlinuanl  janjais,  il  en  naît  le 
premier  élément,  substance  du  soleil  et  des 
étoiles  fixes,  qui  ont  également  un  mouve- 
ment intérieur  en  spirale,  et  dont  émanent 
successivement  les  autres  substances,  toutes 
placées  relativement  les  unes  aux  autres 
dans  xïn  état  de  gradation  et  dedépen*lance. 
Ainsi  la  substance  du  s(ïleil  produit  la  ma- 
tière magnétique,  celle-cî  donne  naissance  h 
réther,  lequel  h  son  tour  engendre  1  air,etc,î 
en  sorte  eue  tout  se  lient ,  lout  s'enchaîne, 
dans  une  harmonie  niable,  » 

Swedenborg  ne  tarda  pas  h  appliquer 
ses  idées  h  la  créaUon  animée,  et  particuliè- 
rement h  rbomme,  (mis,  sVnga^eaiitdc  plus 
en  plus  tlans  la  roule  où  il  venait  d'entrer, 
il  se  crul  appelé  h  fonder  la  nouvelle  Jéru- 
salem dont  il  est  question  thius  VApocalypiê 
(128GJ,  et.  pour  se  mettre  en  élat  de  répon- 
dre digneiuenl  à  une  si  haute  vocation,  il  re- 
nonf;a  aux  fondions  qull  rcm[ilissait  dans 
le  collège  des  Mi  nés,  etse  consacra  loul  entier 
h  l'étude  de  la  philologie  el  des  sciences 
lliéologiques. 

11  entreprit  de  réformer  la  religion  catno- 
lique  romaine,  et  ses  dogmes  furent  adojilés 
par  un  grand  nombre  de  [>ersonnes  en  Suéde, 
en  Angleterre  et  en  Allemagne,  Son  système 
religieux  est  exposé  dans  le  livre  intitulé  : 
La  J/rusulcm  edleete^  on  h  Monde  spirituel^ 
qui  devait  servir  d'évangile  à  ses  ade|tte$. 
S*il  faut  l'eu  croire,  it  écrivit  son  livre  sous 
la  dictée  des  anges,  qui  lui  apparaissaient  à 
cet  cfrel  h  des  époques  déterminées. 

Les  écrits  qu  il  rédigea,  et  tous,  s'il  faut 
l'en  croire,  sous  rinspjralion  immédiate  do 
rEsfïril-Saint,  sont  très-nombreux.  Ils  trou- 
vèrent beaucoup  de  lecteurs  dans  toutes  les 
classes  de  la  société,  et  étonnèrent  d'autant 
plus,  que  la  malveillance  môme  élait  forcée 
de  reconnaître  en  Fauteur  un  homme  d'une 
juélé  sincère  et  de  ma?urs  pures,  un  savant 
idein  d'érudition  »  un  penseur  profond.  Sa 
modeslie  et  sa  [msition  indépendante  éloi- 
gnaient également  lout  soupçon  de  vues  am- 
bitieuses ou  égoïstes.  Dans  la  société,  Swe- 
denborg montrait  toute  la  |»olitesse  d'un 
homme  l»ien  né;  sa  conversation  élait  ins- 
Inictive  et  agréable,  ses  manières  nobles  et 


J/auleiir  oubli<^  de  dire  que  Swedenborg      n'guliéres   avec  le  tuoiulc  flesi  iiitcUigriiccs,  *Tprc* 
t  visîonruire.  S<m  premier  m  ces  de  folie,      avoir  été  plongé  diui»  de   profondes   ténèbres,  vu 


latîon,  û  Ton  vi'ut,  le  prii  k  Londres  dans 
—  '^''ij  là  qu'il  eiumcn  commynicalions 


p:iB!^cr   sous   ses  yeux  les  plus  liideu\  repiiles,  el 
enlin  ctè  inonde  d'une  luuiière  ébloui^&anle. 


i085 


S\YK 


DlGTlONxNAIRE 


SWE 


ttti 


dignes.  Quoique  célibataire,  il  aimait  à  s'en- 
tretenir avec  des  femmes  spirituelles  et  dis- 
tinguées, et  il  évitait  en  toute  circonstance 
de  se  singulariser.  S'il  venait  à  parler  de  ses 
prétendues  visions,  il  le  faisait  avec  assu- 
rance, mais  aussi  sans  forfanterie.  Lorsqu'il 
se  vit  en  biUte  aux  attaques  du  cierge,  il 
mit  beaucoup  de  retenue  dans  ses  discours. 
Ces  attaques  d'ailleurs  ne  lui  attirèrent  pas 
d^autres  désagréments,  grâce  à  la  protection 
d'Adolphe  Frédéric  et  des  principaux  évo- 
ques. 

Swedenborg  était  très -versé  dans  les 
langues  anciennes  ;  la  philosophie,  la  méta- 
physique, la  minéralogie,  l'astronomie,  lui 
étaient  également  familières.  11  s'est  livré  à 
de  profondes  recherches  sur  les  mystères  de 
la  franc-maçonnerie ,  auxquels  il  avait  été 
initié;  et,  dans  ce  qu'il  en  a  dit,  il  établit 
que  les  doctrines  de  cette  institution  éma- 
nent de  celles  des  Egyptiens,  des  Perses, 
des  Juifs  et  des  Grecs.  C'est  en  Tartarie , 
pays  régi  par  des  patriarches,  que  la  parole 
perdue^  c'esl-à-dire  l'innocence  primitive, 
devait  ôlre  retrouvée. 

Swedenborg  avait  fait  entrer  dans  la  nou- 
velle religion  qu'il  voulait  créer  des  idées 
et  des  formes  maçonniques. 

il  avait  établi  son  système  dans  un  rite 
maçonnique ,  divisé  en  deux  classes  de 
grades  appelés  temples. 

Premier  temple  :  Apprenti ,  comj»aguon  , 
maître,  élu. 

Deuxième  temph.  :  Compagnon,  maître- 
coëns,  grand  architecte  et  chevalier,  com- 
mandeur, kadosch. 

Sa  conviction  sur  la  réalité  de  ses  visions 
et  de  ses  rapports  immédiats  avec  la  Divi- 
nité était  entière;  rapports  tout  à  fait  inté- 
rieurs, s'établissanl  par  une  illumination 
de  l'esprit  pendant  qu'il  lisait  la  parole  de 
Dieu.  Aussi  l'Ecriture  sainte  était-elle  à  ses 
yeux  Tunique  source  de  la  connaissance; 
mais  il  y  cherchait,  sous  le  sens  littéral ,  un 
sens  mystérieux  et  caché  qu'il  croyait  lui 
être  révélé  dans  ses  extases. 

11  considérait  Jésus-Christ  comme  Créa- 
teur, Dieu  unique,  source  inépuisable  de 
vie,  d'amour,  de  sagesse,  de  chaleur  et  de 
lumière. 

«  Il  reietait  la  Trinité  hypostatique  qu'ad- 
mettent les  orthodoxes  dans  toutes  les  com- 
munions de  l'Eglise  chrétienne,  et  il  ne 
voulait  voir  dans  le  Père,  le  Fils,  le 
Saint-Esprit  que  trois  manifestations  di- 
verses d'une  seule  j)ersonne.  Selon  lui,  la 
divinité  et  l'humanité  n'étaient  point  dis- 
tinctes dans  le  Christ,*  mais  unies  comme 
l'âme  l'est  au  corps,  en  sorte  que  l'incar- 
nation n'a  nullement  modilié  l'essence  di- 
vine en  Jésus,  de  môme  que  l'humanité  en 
lui  ne  différait  en  rien  de  ce  quelle  est  dans 
les  autres  hommes.  Les  prolo[)lastes  ou  pre- 
miers hommes  ont  été  créés  libres  et  ca- 
pables de  s'élever  graduellement  au  bien 
moral.  Mais  cette  liberté  ne  pouvait  être  en 
eux  qu'un  effet  continu  de  la  vie  divine 
qu'ils  avaient  reçue,  et  qu'ils  devaient  s'ap- 
proi»rier  en  quelque  sorte.  Ce  ne  sont  pas 


eux  qui  ont  péché,  cVst  one  ffénératicm 
postérieure,  car  par  le  mot  d*Adaai,  il  ne 
faut  pas  entendre  seulement  notre  premier 
père ,  mais  toutes  les  générations  des  hom* 
mes  jusqu'à  Noé.  La  chute  de  rhamanU 
n'a  pas  eu  lieu  instantanément  ;  celle-ci  s*eil 
corrompue  peu  à  peu  jusciu'à  Noé,  symbole 
d'une  nouvelle  Eglise.  Il  n'y  a  point  de 

Êéché  originel,  mais  seulement  un  penchent 
éréditaire  au  mal  qui,  à  moins  d*iine  régé- 
nération, acquiert  de  plus  en  plus  de  ibite^ 
de  sorte  que  l'équilibre  finit  par  se  rompre, 
et  que  l'homme  n'est  plus  susceptible  (te 
recevoir  l'action  médiate  de  Dieu. 

«  Tel  était  l'état  de  l'humanité ,  lorsqne 
Dieu  choisit  l'Homme-Jésus,  glorifié  pera 
victoire  sur  les  tentations  e(  les  souffrances, 
pour  devenir  l'organe  d'une  action  imnîï- 
diate  sur  tout  ce  qui  peut  restaurer  et  eoa* 
server  la  liberté  de  ia  volonté  ou  le  principe 
du  bien  en  Thomme,  afin  de  sauver  iei 
hommes  et   de   les    réconcilier  avec  loi 
L'effet  de  la  grâce  n'est  pas  borné  à  l'Eglise 
chrétienne;  ceux-là  mêmes  qui  n*en  font 
point  partie  peuvent  être  sauvés,  pourm 
qu'ils    se    conduisent    conformément  aux 
prescriptions  de  leur  conscience  et  de  leur 
religion,  auquel  cas  ils  finissent  toujoorSi 
ne  fût-ce  que  dans  l'autre  monde,  par  ado^ 
ter  la  croyance  en  un  seul  Seigneur  et  Dieo. 
Cette  croyance  purifie  et  spiritualise  l'amoer 
de  Dieu  et  du  prochain  que  la  nature  ell^ 
naême  a  mis  en  nos  cœurs,  et  h  son  tour 
elle  devient  sanctifiante  en  s'unfssant  k  oel 
amour  et  en  devenant  ainsi  active.  Hais  cet 
amour  ne  peut  acquérir  un  empire  durable 
sur  l'homme ,   et  devenir  le  principe  diri- 
geant de  toutes  ses  actions,  qu'à  condilpn  '< 
que  celui-ci  évite  librement  le  mal,  ataâil    j 
est  gratifié  de  cet  amour  sanctifiant,  et  b    J 
régénération  peut  s'accomplir  en  iBL^am^ 
l'autre  vie;  car  chacun  emporte  en  moundia 
ses  penchants  et  ses  sentiments,  et  eonlînai^ 
sa  vie  dans  un  monde  intermédiaire,  jitsqQli--j 
ce  que  tout  en  lui  soit  pré[)aré,  ou  pont  le>' 
ciel  ou  pour  l'enfer.  » 

D'après  le   système  de  Swedenborg^. h*" 
mort  n'était  qu'un  acte  transitoire,  pendeil 
lequel  Thomme  quittait  la  vie  terrestre  poir 
la  vie  céleste  ou  éternelle. 

a  L'enfer  n'est  point  un  feu  matériel, 
car  spirituel  et  matériel  sont  deux  termes 
contradictoires ,  de  même  que  matériel  et 
éternel.  Par  la  même  raison,  il  ne  pouveit 
admettre  la  résurrection  des  cK>rp^;  ouis 
après  la  mort,  l'âme  est  revêtue  d  un  oofp 
sfùrituel.  Le  jugement  dernier  ne  sen 
qu'une  translation  dans  le  ciel  ou  dansfeft* 
fer  du  reste  des  habitants  du  monde  inter- 
médiaire, et  cet  acte  de  la  rédemption,  né- 
cessaire à  la  conservation  du  tout,  n'aura 
pas  lieu  à  la  fin  du  monde,  mais,  comme  le 
dit  l'Ecriture,  à  la  fin  d'un  siècle  ou  d'on 
œon ,  c'est-à-dire  à  la  fin  d'une  église,  le 
jugement  dernier  a  donc  pu  s'opérer  sans 
que  les  hommes  s'en  doutassent,  et  il  s'est 
opéré,  en  effet,  au  milieu  du  xvui*  siècle.  > 

Swedenborg   divise   le    monde  spirituel 
ou  la  Jérusalem  céleste  en  trois  cicux  :  «  le 


SWE 


DES  MIRACLES. 


sva 


l(»6d 


irieur  ou  troisième  ciel,  le  spirituel  ou 
nd»  qui  ocrupe  le  milieu  ;  et  Tinféneur 
fireraier,  relativement  à  noire  monde. 
habitants  du  troisième  ciel  sont  les  plus 
«ils  d*eiUrc  1rs  anges;  ils  reçoivent  la 
gidnde  part  des  intiiirrircs  divines,  ella 
ivenl  imraédiaïemeni  de  Dieu,  qu*ils 
nt  fare  h  ffice.  Dieu  est  le  soleil  du 
de  invisilile;  c'est  <le  lui  que  procèdent 
Dur  et  Id  vérité,  dont  la  rh/ileur  et  la 
ière  ne  sont  crue  les  ernblèiues.  Les 
is  du  second  ciel  reçoiveni  médiiitCTïveîtt, 
le  ciel  sufȎrieur,  l'iiitlucnce  divine.  Ils 
ni  Dieu  dislinctemenl,  mais  non  [»as 
^oute  sa  splendeur;  c'est  fiour  eux  un 
■Buns  ffivons,  tel  que  nous  a[iparjît  la 
iPqui  donne  plus  de  lumière  que  de 
Bur.  Les  liabitaots  du  ciel  inférieur 
ivenl  la  divine  iniluence  médialement 
les  deu\  autres  cieoî.  Oux-ci  ont  jK)ur 
buts  rameur  et  Finlelligence  ;  la  lorce 
clérise  celui*l.'ï.  Charun  de  ces  rovaumes 
$ies  est  habité  [»ar  des  sociétés  innom- 
mes. Les  anges  qui  les  conqjoseni  50!:t 
îs  ou  fe nielles.  Us  contraclent  des 
iagcs  éternels,  [larce  que  c'est  la  res- 
blance  des  [ienchants  et  la  synq>athie 
les  déterminent.  Chaque  cou|ile  logo 
s  un  [>alais  spleudide  entouré  de  jardins 
cieux.  Au-dessous  des  réi^^ions  céïestes, 
rouve  le  rovaunie  dos  esprits,  Cesl  \h 

se  rendent  iunnédialcment  tous  les 
unes  au  mornciit  de  leur  mort.  L'in- 
iice  divine,  (jue  leur  enveloppe  tnaté- 
e  les  avait  euqiéchésde  sentir,  se  révèle 
;ressivemenl  à  eux  et  opère  leur  trans- 
lation flngél!(|ue,  s'ils  y  sont  prédesli- 

Le  souvenir  du  monde  uu'ils  ont  quitté 
ace  insensiblement  de  leur  mémoire; 
junstincts  [troi^rcs  se  développent  sans 
Bnte,  et  les  préffarenl  pour  le  ciel  ou 
■'enfer.  Autant  le  séjour  du  ciel  est 
^Ue  splendeur,  ifamour  et  de  suavités, 
Im  Tenfer  est  rempli  de  ténèbres  et  de 
leurs,  de  désespoirs  et  de  haines.  » 
i^llcs  sont  les  rêveries  sur  lesquelles  le 
étliclîn  dom  Pernetti  et  le  frère  (ira- 
lea,  ^taroste  jfolonais,  éditèrent  leur 
ajînisme,  en  17<iO.  Us  établirent  h  Avi- 
n,  d'après  les  doctrines  de  Swc<lenborg, 
société  ap[*clée  des  i7/»mi«/x  d'Avignon, 
ft  maçonnerie  swedenl»orgienne  ne  resta 

antinée  dans  la  loge  d'Avignon  qui  lai 
Jonné  asile.  Elle  se  proiiagea  au  dc- 
)us  diverses  formes.  Ln  Irère  Cîiasta- 
jui  était,  en  i7G6»  vénérable  d'une 
l'aris,  a[i['elée  Sacratc,  de  la  Ptir- 
p-^Vnion,  uiodilia  les  rites  de  Pernelii, 
l  (et  iliumint's  Ikéosophes,  et  [lorla  son 
;AiDe  h  Londres,  où  il  devint  bientôt  pu- 
.Plustard,en  1783, le  marquis  de  Ihomé 
lut  dégager  la  doctrine  swedenborgienne 
ï^  qu'on  y  avait  mêlé  d'étranger  ;  et,  dans 
>ut,  il  institua  h  Paris  le  rite  de  Sweden- 
g  proprement  dit,  qui  est  encore  en 
ueurdans  quelques  loges  du  Nord.  Il  se 
ipose  de  sept  grades, 
^s  doctrines  de  Sweuennorg  trouvèrent 
assez  grand  nombre  de  partisans  jusque 


dans  le  clergé  suédois.  Il  se  forma  à  Stock- 
l»olm,  en  (786,  une  société  exégétique  phi- 
lauthrof>ique,  qui  complaît  fjarmi  ses  mem- 
bres de  irès-ltaut  personnages,  pour  la  tra- 
duction et  la  publication  des  œuvres  de  ce 
ibéosophe  célèbre;  mais  elle  ne  subsista 
pas  longtemps.  Elle  fut  remplacée,  en  1790, 
par  une  autre  qui  jiril  le  nom  de  Société  de 
la  foi  et  de  ia  chnrtlé^  et  qui  s*est  ré[ianduo 
dans  toute  la  Suède,  sans  former  toutefois* 
des  congrégations  dissidentes.  C'est  l'An- 
gleterre qui  doit  élre  regardée  comme  le 
véritable  centre  du  swedcnborgisme.  Dès 
l'année  1782,  une  société  se  fonda  à  Man- 
chester, fiour  la  publication  des  œuvres  de 
Swedenborg;  en  1783,  une  société  philan- 
thropique s  organisa  à  Londres  dans  ie  mèine 
but,  et  elle  ne  s'est  pas  montrée  moins 
active.  Cinq  ans  après,  les  svedenborgistes 
fondèrent  leurs  (»remières  chapelles  pour 
reiercire  de  leur  culte  :  on  en  cooqïte  an- 
jour  Jlmi  [Jtès  de  cinquante  dans  leUoyaumc- 
Uni. 

Swedenborg  mourut  à  Londres,  d'une 
attaque  d'apoplexie,  le  29  mars  1772. 

\oici  la  liste  de  ses  principaux  ou- 
vrages. Pendant  son  séjour  en  Allemagne, 
il  publia  les  MisceUanca  obserrata  circa 
res  natarahs ,  et  plus  tard  il  développa 
les  bases  du  système  qu'il  y  avait  posé,  dans 
ses  Priuvipia  rerum  naturatium  et  dans  son 
Prodromug  phiiosophiœ  ratiorinantis  de  in/i- 
nitn  et  musa  finafi  rrcaftofiû.  Il  publia  en- 
suite plusieurs  ouvrages  dont  voici  les  titres  : 
OEconomia  rerpit  animalis;  Regnum  animale  ; 
De  cultu  et  ainore  Dei,  puis  le  plus  célèbre 
de  tous  :  les  .4rca«a  cœlestin^  quœin  Scrip- 
iura  sucra  vrrbo  Dotnini  funt  détecta. 

Nous  mentionnerons  encore  i  De  cœlo  et 
eJH$  mirahiithus  et  de  inferno  eœ  auditi:s  et 
vhis,  —De  ultimo  jndicio  et  Babtjloniœ  dr- 
structione, — De  nova  Hier o$ohjma,  traduit  en 
français,  par  Chaslanier,  en  178^,  vénérable 
de  la  lose  de  Paris  en  176(i.  —  Sapicntia  an- 
ge lien  ar  diriuo  atuvre,  —  De  divitm  provi- 
(ienlia  Aporalypsi^  rcvehta.  —  Vera  Chri»- 
tiana  Relifjio^  seu  universalis  Thcologia  novœ 
li^eclesiœ. 

Les  ouvrages  de  Swedenborg  ont  été  pour 
la  plupart  traduits  en  français,  (Voy,  l'art. 
Illumines.) 

L.   BOYELDIEC  d'AcVIGNV. 

SYRIE.  (Profibéties  qui  la  concernenl.l 
Deux  royaumes  de  Syrie  ont  successive- 
ment joué  un  grand  rÀle  dans  l'histoire,  et 
princifïalcment  dans  l'histoire  du  peuple  do 
Dieu.  Le  premier  s'est  absorbé  dans  l'em- 
pire d^Assyrie,  et  e^^t  devenu  avec  lui  la 
proie  de  l'cnqure  de  Perse,  nuis  de  Tempire 
d'Alexandre;  le  second,  débris  de  l'einjure 
du  héros  macétlonien,  a  passé  enfin  sous  le 
joug  des  U ornai ns. 

Premier  royaume  de  Syrie, 

David  lit  la  conquête  du  nremier  royaume 
de  Svrie  h  deux  reprises  dilTérêntes,ou  du 
moins  on  deux  fois.  (Voy.  //  Hcg.  viii,  5  et 
X,  6,  etc.),  II  demeura  assujetti  jusque  après 


1081 


STR 


DIGTIOMMAIRE 


STR 


la  mort  de  Salomon,  mais  alors  les  Syriens 
secouèrent  le  joug,  et  gardèrent  leur  indé- 
}>en(1ance  jusqu'au  règne  de  Jéroboam  11»  roi 
dlsraël  (Voy.  IV  Reg,  xiv,  21),  qai  lô  leUr 
imposa  de  nouveau;  mais  pour  un  temps 
fort  court,  selon  toute  apparence.  Razin,  roi 
de  Syrie,  et  Phacée,  roi  d'Israël,  avant  dé- 
clare la  guerre  à  Achaz,  roi  de  Juda,  celui- 
ci  appela  à  son  secours  Thelgatphalnazar, 
toi  d'Assyrie,  qui  fit  la  conquête  du  royaume» 
et  en  transporta  les  habitants  au  delà  de 
l'Euphrate. 

Avant  le  règne  de  David,  la  Syrie  se  divi- 
sait en  plusieurs  petits  royaumes»  dont  ceux 
de  Damas,  de  Ronob  et  de  Soba  étaient  les 
principaux.  David  en  ayant  fait  la  conquête, 
Adad,  fils  ou  petit-fils  du  roi  de  Damas,  du 
même  nom,  que  David  avait  vaincu,  se  retira 
à  la  cour  du  roi  d'Egypte,  d'où  il  reparut 
ensuite  pendant  le  règne  de  Salomon,  réta- 
blit son  autorité  à  Damas  et  fonda  un  nou- 
veau royaume  comprenant  toute,  la  Syrie. 
Ses  descendants  prirent  le  nom  de  Ben- 
Adad,  qui  veut  dire  fils  d'Adad,  et  l'unifor- 
mité de  ce  nom  a  jeté  une  grande  confusion 
dans  leur  histoire.  L'un  de  ceux-ci  est  fa- 
meux dans  rhistoJre  sainte  par  les  guerres 
au'il  soutint  contre  Baaza  et  Achab,  rois 
d'Israël.  11  fut  assassiné  par  Hazaël»  son 
confident,  qui  régna  après  lui,  et  causa  éga- 
lement de  très-grand  maux  au  royaume 
d'Israël.  A  HazaëT  succéda  un  nouveau  Ben- 
Adad,  son  fils,  qui  fut  vaincu  en  trois  gran- 
des batailles  par  Joas,  roi  d'Israël  ;  et  à  celui- 
ci,  Razin,  sous  le  règne  duquel  le  royaume 
de  Syrie  fut  détruit. 

Dieu,  qui  n'abandonnait  jamais  son  peu- 
le,  mais  qui  n'omettait  jamais  non  plus  de 
e  chAtier  de  ses  infidélités,  avait  établi  la 
Syrie  comme  une  sentinelle  vigilante  auprès 
de  la  Judée ,  pour  lui  infliger  les  châtiments 
nécessaires.  Mais  aussi  la  Syrie  n'obtenait 
jamais  un  succès,  qu'il  ne  se  présentât  aus- 
sitôt un  prophète  pour  annoncer  aux  vain- 
cus la  fin  du  châtiment,  et  l'humiliation  pro- 
chaine de  ceux  que  le  succès  venait  d'enfler 
d'orgueil  :  c'est  là  toute  l'histoire  des  deux 
siècles  de  durée  des  royaumes  de  Damas  et 
d  Israël,  nés  en  même  temps,  et  détruits  à 
peu  d'intervalle. 

Nous  avons  parlé  en  leur  lieu  des  prophé- 
ties relative?  au  premier  Benadad  et  à  Ha- 
zaël.  {Voy.  l'art.  Benadad.) 

Les  maux  dont  le  Seigneur  devait  affliger 
Israël  par  la  main  d'Hazaël,  furent  prédits 
de  la  sorte  par  le  prophète  Elisée.  Le  saint 

(1287)  Stelitque  cum  eo  et  conturbaïus  est  usque 
âd  stiffusionein  viilliis  flevitque  vir  Dei.  Cui  llazael 
«it  :  Quare  Dominus  meus  flet  ?  At  ille  dixit  :  Quia 
«cio  quae  faclurus  sis  filiis  Israël  maia.  Civitales 
eoruin  munitas  igné  succendes,  et  Juvenes  eorum 
interficies  gladio,  et  parvulos  eorum  elides,  et  pne- 
^nantes  divides.  Dixilque  Ilazaei  :  Quid  enim  sum 
Bervus  tuus  canis,  ut  faciam  rem  istam  magnam? 
et  ait  Eliseus  :  Ostendit  milii  Dominus  le  regcm 
Syriaefore  (IV  Reg.  ym,  W-il.) 

(1288)  Elisaeus  autem  a^grotabat  inGrmitate,  qua 
tft  mortuus  est  :  descenditque  ad  eu  m  Joas  rexls- 
racl,  et  Hebat  coram  eo,  dicebatque  :  Pater  mî, 
paiec  mi,  cunrus  Israël,  et  auriga  ejus.  Et  ail  illi 
Elisxus  :  AlTer  arcuui  et  «agiltas.  Cumqiie  attulissel 


r. 


vieillard  venait  d  annoncer  à  cetui-<i  la  mort 
prochaine  deBen-Adad,  lorsque  lOQtàcoiip 
ses  veux  se  remplirent  de  larmes  abonda»- 
tes .  Pourquoi  mon  maître  pleur eH-il  ?  deamài 
Èazaè'L  Farce  que  faperçoiSf  iui  r/ntmiH 
le  prophète^  les  mauœque  vous  ferez  è  iinfl; 
vous  livrerez  aux  flammes  ses  villes  fwriifks^ 
sa  jeunesse  au  tranchant  du  glaive^  vûus  écra- 
serez  ses  petits  enfants  conire  la  pierre^  H 
déchirerez  les  entrailles  des  femmes  eneeintu 
(128*7).  Hazaël  n'exécuta  que  trop  fidèlemeit 
cette  terrible  prédiction.  Jébu  ayaot  aban- 
donné le  siège  de  Ramoth  de  Galaad,  pov 
aller  faire  reconnaître  sa  royauté  h  Samarie, 
Hazaël  se  précipita  sur  les  pays  au  delà  da 
Jourdain,  ruina  Galaad  et  les  tribus  da(iid» 
de  Ruben  et  de  Manassé,  depuis  Aroër  jus* 
u'à  Basan.  Non  content  de  ce  premiersoccè^ 
Il  lit  la  guerre  à  Juda  pendant  le  rtena  da 
Joas,  assiégea  et  prit  Getb,  où  Joas  lui  ea» 
voya  tout  l'argent  qu'il  put  réunir,  Murqall 
se  retirât.  Mais  cet  appAt  même  lutceitoi 


fi 


rappela  Hazaël  l'année  suivante.  Son 
s'empara  de  Jérusalem,  la  pilla,  exerça  sar 
Joas  et  sur  ses  courtisans  les  plusbonteoses 
mutilations,  pour  insulter  à  leur  IAcheté.II 
ne  cessa  non  plus,  dit  lauteur  du  IV* lim 
des  RoiSf  d^affliger  Israël  pendant  toute  It 
durée  du  règne  de  Joachaz  (lYReg.xm, 
^),  au  point  qu'il  ne  resta  plus  à  ce  priiK% 
pour  toute  armée,  que  cinquante  homaMi 
de  cavalerie,  dix  chariots  de  guerre  et  dii 
mille  hommes  de  pied.  (76td.,  7.) 

Mais  bientôt  Israël  devait  prendre  sa  re- 
vanche sous  le  règne  de  Joas,  fils  de  Joaehii» 
et  Benadad  payer  pour  les  succès  de  sot 

fère.  Le  prophète  Elisée  le  prédit  ainsi  i 
oas.  Ce  prince  étant  venu  le  visiter  êaSi 
de  mort,  Elisée  lui  dit  :  Ouvrez  la  fenHnés 
côté  de  rorient^  et  lorsque  Joas  Feui  auMnii 
t7  ajouta.  Lancez  une  flèche  ;  ca/tiî-et  te  teRfi;    j 
c'est  la  flèche  du  salut  du  Seioneurf  dû  JEBrfi^v i 
la  flèche  de  salut  contre  la  Syrie  :  Font  ihf^  ] 
perez  la  Syrie  jusqu'à  merci  dans  les  pmsà. 
d'Aphec.   Puis   il   dit   encore  :  Prenez  tes 
flèches  ;  lorsque  Joas  les  tint  dans  sa  rnsm^ 
Elisée  ajouta  :    Frappez  la  terre  de  Imf 
pointe.  Joas  la  frappa  trois  fois  et  s^arràê. 
Vhomme  de  Dieu  s'irrita  contre  lui  et  lui  Ht: 
Si  vous  aviez  frappé  cinq  ou  six  au  sepi 
foisj  vous  auriez  vaincu  la  Syrie  jusqu'à  ex- 
termination;  mais  maintenant  vous  ne  vàth  | 
crez  que  trois  fois  (1288).  Bientôt  a[irès  ce 
récit,  l'auteur  du  IV'  livre  des  Ràis  ijonlt  : 
Joas^  fils  de  Joachaz^  reprit  à  Benadad^  jb 
d'Hazaël^  les  villes  que  celui-ci  avait 


ad  eum  arcum  et  sagillas,  dixil  ad  regem  Isnrf: 
Pone  maiiuni  luam  super  arcum.  El  cum  ponM 
ille  manurn  suam,  superposuil  Eli6;eus  maniis  nu 
manibus  régis.  El  ait  :  A  péri  fehestram  orieMlBB. 
Cumque  aiieruissel,  dixit  Elisaeus  :  Jace  sagittaa. 
El  jccit.  El  ail  Elisaeus  :  Sagiiu  salutis  IKMBiM,cl 
sagilia  salulis  contra  Syriam  :  percuties^ve  ^ 
riam  in  Âpbec,  donec  consumas  e^on.  Et  ait  :  Tm 
sagittas.  Qui  cum  tulissel,  rursum,  dixit  d  :  Fer* 
cuie  jaculo  lerram.  El  cum  percussisset  tribus  tî* 
cibus,  et  slelisscl ,  iralus  est  vir  Dei  coDtn  ena  d 
ail  :  Si  percussisses  quinquies  aat  sexies,  sifese^ 
lies,  percussisses  Syriam  usque  ad  consuiapiîoMv; 
nunc  autem  tribus  ricibus  percuties  ean.  'ifâif 
xHi,  15-19.) 


$ur  Sun  père;  il  vainquit  Benadad  en 
tutailleê,  et  rétablit  le  rotfautne  d'Israël 
ses  limites  (12H9). 

rsqne  Kasin,  successeur  de  re  second 
dad.eut  contrarié  alliance  avec  Phacée» 
9  Roumélie,  roi  d'Israël,  pour  détrôner 
I,  roi  de  Juda,  le  firofihèlo  Isaïe,  qui 
I  avoir  conseillé»  ou  du  moins  approuvé 
lace  d*Achaz  avec  Thelgathphalnazar» 
TAssyrie,  vint  dire  à  Achaz  :  Ils  n'ac- 
ilîn^»nl  point  leur  dessein,  ne  craignez 
•  Mon  ftabit,  et  non  erit  istud.  BienlAt 
\  il  ajouta,  en  parlant  d'un  tlls  que  le 
leur  venait  de  lui  donner  :  Avant  que 
lîfant  sache  prononcer  les  noms  de  son 
el  de  sa  mère,  la  puissance  de  Damas 
détruite,  et  les  dépouilles  de  Samaric 
\l  aux  mains  du  roi  d'Assyrie  :  Ante- 
ifeiat  puer  vocare  pat  rem  iuum  et  ma- 
Kkim,  auferetur  fortititda  Damascif  et 
U Sfimariœ,  coram  refje  Asstjriorum. 
Bbrt.  Isaïe,  t.  1",  coL  886  el  suiv.) 
If  lard,  le  môme  prophète  écrivant  à 
ice  l'histoire  des  peu|>les  voisins  et 
mis  rie  la  Judée,  disait,  en  parlant  de 
rie  ;  Bientôt  Damas  tmra  cessé  d'être  une 
H  ne  sera  plus  qu  un  monceau  de  dccom- 
Les  villes  altandonnées  d\irocr  seront 
fées  en  pâturages  pour  les  troupeaux^  qui 
'poseront  sans  que  personne  vtenne  trou- 
eurs  repos,  Epnratm  naura  plus  d*nllie\ 
9amas  ne  sera  plus.  Les  restes  de  (a 
Bf  la  gloire  des  fils  d'hraèl  seront  sur 
m  ligne,  dit  le  Seigneur  (Hm].  (Voyez 
IsiiE,  t.  i".  col.  m^lQi  suiv.) 
ûTonhète  Amos  est  plus  firécis,  et  ajoute 
Bredictions  une  circonstance  impor- 
B  J'aurais  pardomit^  trois  crimes  à 
B  dit  le  prophète  au  nom  du  Seigneur^ 
W  pardonnerai  pas  le  quatrième  :  c'est- 
%  d'avoir  broyé  Gahmd  sous  ses  cha- 
^/rr.  Je  mettrai  le  feu  à  la  maison  de 
mi  il  dévorera  celte  de  Btnadad;  je 
mi  le  char  de  Damas  ;  Je  chasserai  au 
p  de  l'idole  celui  qui  l  habite,  et  de  la 
m  de  volupté  celui  qui  yti^nt  le  sceptre; 
Huple  deSurie  sera  transporté  à  Cgrênc^ 
làeigneur  (V2ùt), 

bu  de  paroles  contiennent  une  raon- 
Krégée  des  événements  que  nous 
Wéjà  signalés  sous  les  rognes  d*Hazaël 
l  second  Benadad.  Maintenant  le  IV 
des  Rois  va  nous  montrer  l'accomplis- 

tfl)  Mortuus  est  aiiicm  llazael  rf*x  Syriîe,  et 
fil  Ik'niidatl  filiiis  epis  pro  en.  P^rra  Joas  (U 
i>nclia£  tulit  nrbes  tic  uKum  Beii:ui;id  Itlii  Ib- 
|ii:is  tiderat  de  m.inu  Jonchâz  pnliiK  «itii  jure 
tribus  victbus  pircus^it  t'iiiit  Jiia&,  et  reddi- 
iUles  JsrueL  {IVlieg.  xm»  2i-!iri.) 
►0)  Omis  Dam:iSLJ.  Kccc  Ihnnawiiii  dcsinct 
vilas.  elerit  sicul  accrvus  lupkluin  in  ruiiu: 
ri»  civiules  Aroer  gregibns  cnnil»  l't  re- 
cul ibi.  el  non  cril  qui  t-xUMTeat.  El  ccfi*îabil 
rium  ab  Ephraim,  rt  regiuuu  a  Damai^a  :  et 
afi  Syriap  sicul  gloria  litiaruin  Israël  crunl  : 
N)iniiius  eicrctluum.  {hri.  xvii,  1-3.) 
y  Hsc  dixil  Douiinus  i  Supor  liibus  srcle- 
tfunasct,  et  super  quatuor  non  tonverUim 
Hxpiad  triluravcrinl  in  plauslris  fcrreis  Ga- 
t  millain  igneni  in  donmni  Aiael,  et  dtvora- 


seruenlde  lauernière  partie  de  la  prophétie, 
Thelgathphalnasar,  roi  d* Assyrie,  dit  Eau- 
leur,  accorda  son  alliance  à  Achaz  et  vini 
assiéger  Uamas.  Il  la  dévasta^  transporta  tes 
habitants  à  Cyrêne,  et  mit  Razin  à  mort  { 1292). 

La  province  de  Cyr^ne,  ou  Kyr,  dont  il 
est  ici  question,  e^t'ditrérenlc  de  la  Cyré- 
naupae  située  «lans  la  Libye  pentapolitainc, 
où  Thelgntbphalnasar  ne  possédait  rien. 
Celle-ci  lirait  son  nom  du  lleuve  Kyr,  qui 
déclmrj^e  ses  eaux  dans  la  mer  Cas)iienne, 
Josè|die  la  fjjace  dans  la  Médie  supérieure, 
LcK>r,  ou  Cyrus  des  anciens,  est  connu 
niainlenaiit  sous  le  nom  deGour;  il  sort  du 
mont  Baj  khar,  traverse  deut  fois  l'Arménie, 
passe  h  Tiftisct  reçoit  l'Araxe  let  les  nom- 
breux torrents  du  Srhirwanel  de  la  Géorgie 

Il  n\^n  lut  [loinl  des  iinhiiants  de  Damas 
comme  des  Juifs;  pas  plus  iiue  les  Israéldes, 
ils  ne  revinrent  point  en  rorps  de  nation. 
Cependant  il  est  présumable  qu*un  grand 
nombre  rentrèrent  isolément  dans  leur  pa- 
trie à  diverses  époques,  et  surtout  a(»rès  la 
conquête  de  Cyrus,  qui  fut  un  véritable 
bienfait  pour  lès  nations  conquises,  puis- 
qu'en  brisant  le  joug  des  monarques  de 
Babylone^  elle  rendit  aux  peuples  de  Tem- 
pire,  sinon  l'indépendance,  au  moins  la  H- 
uerlé.  De  ces  émigrants  vers  lancienne  pa- 
trie et  des  anciens  lialutants  restés  clandes- 
tinement dans  le  pays,  il  se  forma  une  nou- 
velle ville  de  Damas»  à  larjuelle  son  hostilité 
envers  la  nation  juive  attira  de  nouvelles 
menaces  de  la  pari  des  propbètes,  et  aussi 
de  nouveaux  malbeurs. 

A  la  Damas  relevée  de  ses  ruines  s'adres- 
sent les  menaces  suivantes  du  prophète 
Jérémie  ;  À  Damas  :  IHmalh  rt  Arphad  sorU 
dans  (a  confusion,  parce  quelles  ont  appris 
la  plus  funeste  nouvelle.  Elle»  ont  été  trou- 
biées  jusqu'au  sein  des  mers,  sans  pouvoir 
goûter  le  rrpns,  Dmnas  est  raincue,  elle  est 
en  fuite,  elle  tremble  ;  l'angoisse  et  la  douleur 
l'oppressent  comme  une  fnnme  dans  fenfanr 
tement.  Comment  les  habitants  pourraient-il* 
abandonner  la  ville  agréable  au-dessus  d» 
toutes,  la  ville,  des  plaisirs?  Aussi  sa  belli-* 
gueuse  jeunesse  a-t-elle  trouvé  la  mort  dans 
son  propre  sein,  et  là  s^est  éteinte  ta  voix  de  ses 
fameux  guerriers,  dit  le  Seigneur  des  armées. 
Oui,  j* allumerai  V incendie  au  milieu  de  Damas 
et  il  dévorera  la    tille    de  Benadad {i2,m), 

Nabuchodonosoracconiplit  celte  propbétie, 

bitdomoi  Iknadad.  El  eotilcriun  veclcm  Dainnsci  f 
et  dîspcidani  liabitalomu  fie  euuqwï  idoli,  cl  it> 
neuleni  s*  »'plnnii  de  donio  voUiptalts  :  et  transfer»^ 
tur  piipuluft  Syria;  Cyrcnen,  dicil  Dominus.  (Àmos 

(Piî)^)  Mi&il  autt^n  Achaz  nunlios  ad  TlieglaT 
Ihphalasar  rciicin  Assyrrornm  dieeps  :  Servns  tirus, 
el  IHiu»  tnus  ego  suni  :  ascende,  et  salvutu  me  lac 
de  manu  régis  Svfix,  et  de  manu  régis  Ur.»el,  fpil 
consiirre\crunt  adversnin  me.  Et  runi  coUcguiset  ar^ 
ui-imm  el  aurum,  qnod  inveniri  ïiotuil  m  d«>m*i 
l)<uniui,el  îu  ibciauris  rejîià»  mi^it  reg*  Ani^yricirum 
ninnera,  Qui  ci  acqujevit  volunlali  ejus  :  aMemhl 
cfïim  rex  A^^syrioiuni  in  Ihimascum,  el  vaslavil 
eam  el  translubl  habitalores  cjus  Cyrcnen,  llasui 
auleni  inlerfeeiE  (tV  Heg^  iJ^^J'^  )  .  „  ,^,.  ^ 
,     (1^5)  Ad  Dainascum  :  Confusa  est  boialh,  H 


1091 


TAB 


DlCTlONNAmE 


TAB 


Wi 


Le  prophète  Zacharie,  qui  écrivait  après 
le  retour  de  la  captivité,  prononce  de  nou- 
velles menaces  contre  Damas.  «  Fardeau  de 
la  parole  du  Seigneur,  dit-il,  contre  la  terre 
de  Hadrach  et  contre  Damas,  son  boule- 
vard :  Onus  rerbi  Domini  in  terra  Hadrach 
et  Damasci  requiei  ejus.  Le  prophète  n'en 
dit  pas  davantage  ;  mais,  comme  il  joint  dans 
Je  môme  analheme  ïyr  et  Sidon,  Ascalon, 
Gaza,  Accaron  et  Azoth,  on  ne  saurait  révo- 
quer en  doute  qu'il  n'ait  eu  en  vue  les  re- 
présailles que  Judas-Machabée  devait  tirer 
un  iour  de  ces  villes  à  cause  des  maux 
qu'elles  avaient  faits  aux  Juifs  durant  les 
persécutions  d'Antiochus.  [Voy.  I  Mach.y.) 

Second  royaume  de  Syrie. 

Le  second  royaume  de  Syrie,  fondé  par 
Séleucus,  après  le  mort  d'Alexandre  le  Grand 
et  des  débris  de  son  empire,  eut  successi- 
vement pour  monarques  Séleucus,  mort  en 
280  avant  Tère  vulgaire  ;  Antiochus  Soter, 
en  261  ;  Antiochus  Théos,  en  246  ;  Séleucus 


Callinice,  en'226;  Séleucus  iKeraunos  en 
223;  Antiochus  le  Grand,  en  187;  Séleucus 
Philopator,  en  175;  Antiochus  Epiphane, 
en  164  ;  Antiochus  Eupator,  en  1G3  ;  Démé- 
trius  Soter,  en  150;  Démétriiis  Nicanor,  « 
140.  Celui-ci  eut  pour  compétiteur  Alexandre 
Bala,  qui  laissa  ses  provinces  et  ses  préten- 
tions à  Antiochus  Théos,  son  fils,  lequel  fat 
mis  à  mort  i)ar  Tryphon,  qui  régna  à  sa 
place.  A  Demétrius  Nicanor  succéda  An- 
tiochus Sidète,  son  frère  ;  Nicanor  reprit  U 
couronne  après  lui  et  eut  nour  compétiteur 
Alexandre  Zébina.  Puisenun,  après  ae  longs 
et  nombreux  déchirements,  la  Syrie  fut  ré- 
duite par  Pompée  en  province  romaine, 
soixante-cinq  ans  avant  1  ère  vulgaire.  LTiis- 
toire  de  la  lutte  de  plusieurs  de  ces  prinoes 
avec  la  Judée  et  l'Egypte  a  été  tracée  par 
anticipation  et  avec  de  longs  détails  par  lei 
prophètes  Daniel  et  Ezécbiel  ;  nous  avons 
exposé  leurs  prophéties  aux  articles  quiies 
concernent;  nous  n'y  reviendrons  pas. 

(  Voy.  les  art.  Gog  et  Màoog  ;  —  Ezech.  1. 1", 
col.  171;  —  Daniel,  ibid.j  cxA.  527  et  soif). 


TABITHA  (Résurrection  de).  //  y  avait 
parmi  les  disciples  de  Joppé  une  veuve  nom- 
mée Tabitha^  ou  encore  dans  une  autre  langue ^ 
Dorcas,  Elle  était  recommandable  par  ses 
bonnes  œuvres  et  la  multitude  des  aumônes 
qu'elle  faisait.  Or  il  arriva  quelle  mourut 
sur  ces  entrefaites  ;  on  lava  son  corps  et  on 
le  déposa  dans  le  cénacle.  Mais  Lyada  étant 
peu  éloignée  de  Joppé^  elles  disciples  sachant 
aue  Pierre  y  était ^  ils  lui  députèrent  deux  des 
leurs  pour  le  prier  de  venir  sans  retard  à 
Joppé.  Pierre  s'empressa  de  les  suivre^  c/, 
dès  son  arrivée,  ils  le  conduisirent  au  cé- 
nacle. Toutes  les  veuves  l'entourèrent  en 
Î)leurant  et  en  lui  montrant  les  tuniques  et 
es  vêtements  que  Dorcas  confectionnait  pour 
elles.  Pierre,  ayant  fait  sortir  tout  le  monde, 
se  mit  à  genoux  et  pria;  puis,  se  tournant 
vers  le  corps,  il  dit:  Tabitha,  levez-vous. 
Celle-ci  ouvrit  les  yeux,  et,  à  la  vue  de  Pierre, 
elle  s'assit;  il  la  prit  par  la  main  et  la  sou- 
leva tout  à  fait.  Ensuite  ayant  appelé  les 
disciples  et  les  veuves,  il  la  leur  rendit  vi- 
vante. Ce  miracle  fut  connu  de  tout  Joppé  et 
beaucoup  crurent  au  Seigneur  (129i). 

Arphad  :  quia  aiiditum  pessimum  audieruiU,  tiir* 
bail  sunt  in  mari  :  pne  sollicitudine  quicscerc  non 
poluil.  Dissoluta  est  Damasciis,  versa  est  in  fngam, 
tremor  appreliendil  eain  :  anguslia  et  dolores  te- 
niierunl  eam  quasi  parturicntein.  Qnomodo  dcreli- 
querunt  civitalem  laudabilem,  urljem  lailitia»?  Ideo 
cadcnt  juven;  s  ejus  in  plaleis  ejus  :  et  onincs  viri 
prxlti  conlicesr'ent  in  die  illa,  ait  Dominus  exerci- 
luuni.  Et  succendam  ignem  in  muro  Damasci  et 
devorabit  mœnia  Benadad.  (Jer.  xlix,  23-27.) 

(1294)  In  Joppc  aiitcm  fuit  quaedani  disoipula. 
Domine  Tabittia,  quae  interprelata  dicitur  Dorcas. 
Haec  erat  (tlona  opcribus  bonis,  et  eleemosynis.qnas 
faciebal.  Facltini  est  aulem  in  diebus  iilis\  ut  inlir- 
fuata  morcretur.  Quam  eu  m  lavisscnt,  posucrunt 


TABLES  PARLANTES.    Le   phénonin 
des  tables  parlantes  ou  des  esprits  frappem, 
comme  disent  les  Américains,  se  réTéla  à 
Rochester,  aux  Etats-Unis  d'Amérique,  dans 
le  cours  du   mois  d^octobre  1849.  oiepais 
lors,  il  a  fait  le  tour  dû  monde  ;  de  telto 
sorte  que  celui  qui  ne  Ta  pas  çipérimeoté, 
ne  Ta  pas   voulu,  et  quiconque  ne  l'a  pu 
vu.  Ta  voulu  moins  encore.  Nous  n'aTOOspas 
à  exposer  ici  ses  progrès,  ses  trandbrmi- 
tions  ni  la  méthode  employée  pour  le  pro- 
duire. On  obtient  d*un  meuble  quelconque, 
un   saladier,  un  chapeau,  et  le   plus  ri- 
tuellement une  table  à  guéridon,  mojrenniDt 
l'imposition  des  mains  de  plusieurs  }>ersoQ- 
nés  pendant  un  temps  parfois  assez  court, d(4 
mouvements  indépendants  de  toute  volonté 
humaine  et  des  réponses  sensées  à  la  ques- 
tion proposée,  non  pas  seulement  conçois 
en  un  mot,  mais  en  de  longues  phrases  d'ooe 
construction  grammaticalement  irréprochi- 
ble.  Oui,  une  table  fait  des  phrases  par  le 
nombre  des  coups  qu'elle  frappe  en  epelant 
les  lettresde  Talphabet  qui  composent  chaque 
mot,  ou  bien  en  les  écrivant  ene-mèoie  sur 

eani  in  cœnnculo.  Cum  autem  prope  essct  tjék 
ad  Joppen,  discipuii  audientes  quia  Pelnis  tssà'f 
ea,  uiiscrunt  duos  viros  ad  eum,  rogautes  '^{^ 
^ritcris  venire  usciue  ad  nos.  Exsur^ens  aiHonre' 
trus  vcnit  cum  illis.  El  cum  advenissei,  daseml 
illum  in  cœnaculum  :  et  circumsleterunt  illua  fla- 
ncs vidusc  11entes«  et  ostendent^s  ei  tunicas  el  ^ 
stes,  quas  faciebal  illis  Dorcas.  Ejeclis  autem  oom- 
bus  foras,  Petrus  poncns  genua  oravil,  et  comera^ 
ad  corpus  dixit  :  Tabitha,  surge.  Al  illa  apenA 
oculos  suos  :  et  viso  Pciio,  rescilit.  Dans  ant«* 
illi  nianuni,  erexit  eam.  Et  cum  vocasset  »ntU» 
et  viduas ,  assignavit  eam  vivam.  Noluip  *«*«• 
factuni  est  per  uiiiversam  Joppen,  el  crediiteï'*' 
multi  in  Domino.  (Act.  ix,  ^G-ii  ) 


TAB 


DES  MinACI.ËS. 


TAD 


1091 


îllft  de  papier,  pnr  le  moyon  du 
ijui  est  atlaclié  à  Tiin  de  ses  jieds* 

le  phénomène  constaté  des  mil- 
fois  sur  tous  les  points  du  globe. 
Jions en  peu  do  njois  sa  nature,  cl 
lions  sa  [lortée* 

igion  et  la  saine  philosophie  re- 
ent  trois  sortes  dUntelIigences  ou 
itances  spirituelles  :  l'intellii^enre 
rinlelligenL'a  Angélique  et  riuielli- 
lUniatne. 

flil-re  donc  Dieu  qui  se  manifesterait 
^e  moyen  ne  }e  fait  pas  supposer. 
a,  ea  Pabsence  de  toute  prière,  de 
rilice,  de  toute  adoration,  <le  tout 
;e,  par  le  seul  (ait  de  l'inifiosition  de 
ns  sur  un  guéridon,  j'<mrai  contraint 
ité  à  se  ma  ni  lester  h  luoi  ;  et  si  je 
ontrains  pas,  elle  sera  assez  ohli- 
K)ur  le  faire  toutes  les  fois  qu'il  me 
et  répondre  h  mes  questions  les 
iles  î  nie  dire,  par  eieniple,  quelle 

est  à  la   montre  de  M.  tel  ou  tel; 

ma  voisine  a  pavé  son  bracelet,  qui 
rii  la  dernière  lettre  qu  elle  a  reçue  I 
jonc,  j'avais  de  la  graoileur,  de  la 
divine  une  tout  autre  idée,  Moi, 
uis  qu'un  homme,  je  sentirais  ma 
profûtïdénient  blessée,  si  quelqu'un 
it  seulement  tourner  la  tète  pour 
iser  ties  questions  aussi  imperti- 
Car  le  but  est  aussi  frivole  que  l6â 
:  ce  l»ut  a  toujours  été  la  satisfaction 
riosiié  personnelle,  soit  pour  s'as- 
i'ïl^  a  bien  dans  le  meuble  touché 
mcG  d'une  intellii^eiice,  soit  pour 
erches  tout  à  fait  en  dehors  de  la 
les  moyens  mis  jiar  la  nature  h  la 
ion  de  Tliomme,  Et  sous  ce  rapport 
rchc  est  coupable.  Etendez  la  somme 
connaissances  par  la  méditation  et 

puis,  au  lieu   où  la  science  vous 

ne,  prenez  en  main  le  flambeau  de 
ion,  et  marchez  ensuite  ;  allez,  allez 
vous  ne  toucherez  jamais  le  terme. 
1  la  route  ouverte  devant  rhomme; 
ïue  est  à  la  distance  de  l'inlini,  puis- 
terme  est  Dieu.  Mais  en  marchant 
iseversun  inûui  qull  ne  vous  est 
né  d'atteindre  en  cette  vie,  vous  no 

pas  vos  pas  cependant,  car  chacun 
que  vous  aurez  faits,  vousaiira  éclairé 
uveau  rayon,  en  vous  rapprochant 
;re  de  la  Itïmiére.  Mais  que  vous  vous 
n  dehors  de  celle  voie,  pour  essayer 
chird'un  seul  bond  la   distance   qui 

a'  »are  de  rinlini,  j^our  [lénétrer  des 
'un  ordre  qui  vous  est  étranger,  et 
movens  dont  vous  ne  pouvez  vous 
nompte,  jedis  que  vous  êtes  volon- 
nt  nnî>rudenl,  et  cou[<able  par  consé- 
Chercher  Tinconnu  par  l'inconnu, 
îme  ou  folie  ;  c*est  crime,  si  Ton  pré- 
ffitraindre  la  Divinité;  c'est  lolie  si  on 
rheen  de  hors  de  la  raison  ei  de  la  Ûivi* 
dis  nous  ne  savons  pas  <jue  personne 
cndu  sérieusement  faire  intervenir 
divin  dans   de  semblables    prati- 


11  en  est  qui  ont  rêvé  d'autres  divinités 
d'un  ordre  moins  élevé  :  Kespril  de  la  terre, 
l'âme  du  monde;  qui  sait,  peut-être  le  dieu 
du  soleil  ou  lelridentdeNeptune.  Chimères, 
sottises  qui  ne  méritent  pas  d'être  réfutées, 
que  la  raison  n'avoue  pas  et  dont  la  philoso- 
phie la  plus  élémentaireaapf»rts  h  se  rire*  Et 
c]esl  en  [ilein  cliristianisme,  aj>rès  iliTt-huil 
siècles  de  monothéisme,  au  milieu  des  plus 
vives  et  des  plus  pures  lumières  de  la  religion 
et  lie  la  philosophie,  (pion  vient  meilrn  eti 
avant  de  pareilles  rêveries!  il  faut  être  fou, 
ou  mépriser  (irofondément  ses  contempo- 
rains. 

2*  LMme  humaine  peut  être  considérée  en 
deux  étals  :  jieudant  la  vie,  a[>rès  la  mort. 

Kous  ne  croyons  pas  qu'on  ait  jamais  eu 
la  pensée  d'évoquer  Tâme  d*un  homme  vi- 
vant; cela  ne  sVst  pratiqué  que  dans  la  ma- 
çonnerie égyptienne,  k  Tégard  du  grand 
Cophte,  dont  l'Ame  ne  venait  point,  mais  qui 
venait  quelquefois  lui-même  en  chair  et  en 
os,  et  datis  un  costunie!  Dieu  sait,  et  aussi 
ceux  qui  l'ont  vu,  (loi/,  l'art.  Cacuostro.) 

Nousparlerons  jdus'amplemeiU  de  l'évoca- 
tion des  Amei  des  défunts,  parce  que  c'e^t  à 
elles  (pic  la  plupart  des  tourneurs  de  tables 
attribuent  les  nianifestalions  qu'ds  obtien- 
nent; et  d'ailleurs  rintelligence  qui  se 
manifeste  prend  souvent  le  nom  d'une  per- 
sonne déeedée,  et  connue  au  moins  de  nom 
dans  la  société  des  évocaleurs.  Ordinaire- 
ment un  saint  personnage  |»our  les  gens 
d'église,  et  un  personnage  plus  on  moins 
lettré,  plus  ou  moins  politique,  plus  ou 
moins  illustre,  plus  ou  moins  historique, 
suivant  les  cas,  [>our  les  gens  profanes. 

Ces  manifestatioiis  se  raltachent  tradition- 
nellement à  tontes  les  évocations  pratiquées 
dans  les  siècles  qu'on  appelle  d  ignorance 
et  de  barbarie,  parmi  les  nations  j»aïennes 
anciennes  et  modernes,  depuis  l'évocation 
de  l'âme  de  Samuel  par  la  pythoni^îie 
dEndorel^uparavant  jusqifau  jour  présent. 
Jl  n'y  a  eu  différence  que  dans  les  moyens. 
Tout  en  nous  demandant  comment  il  se  fai- 
sait que  tant  de  nations  eussent  pratiqué  si 
longtcLiips  des  manœuvres  stériles,  nous 
étions  de  ceux  qui  pensaient  que  jamais 
ange  ou  démon ,  ftme  de  mort  ou  de  vivant, 
n'avait  réjHUnlu  h  l'appel  du  nécromancien. 
Nous  sommes  bien  forcé  de  changer  d'avis, 
et  maintenant  tout  s'explique,  le  paganisme 
lui-même  avec  ses  ouorations  h  I  adresse 
d'un  morceau  de  pierre  ou  de  bois.  Puis- 
qu'un meuble  peut  s'animer  et  converser 
avec  nun,  pui-Mprune  intelligenco  extra- 
natnrelle  peut  s'adjoimlre  h  la  table  que  je 
touche,  et  entrer  en  relations  avec  mon  in- 
telligence, tout  s'expiiiiue  et  apparaît  sous 
un  nouveau  jour  :  il  n'y  a  plus  seulement 
dans  l'idobUrie  et  les  évocations  des  morts, 
dans  les  oracles  et  les  dieux  mûnes,  des 
jdiénomènes  naturels,  de  l'artifice  et  de  la 
crédulité,  il  y  a  de  ttiut  cela  h  la  fois  avec 
un  élément  de  plus  :  savoir  radjonclion  de 
phénomènes  extra  naturels,  d'un  ordre  tou- 
jours intime,  peut-être,  mais  enfin  réels  ei 
tangibles.  Mais  ne  devançons  pas. 


1095 


TAB 


DICTIONlSAIRB 


TAB 


Sont-ce  bion  les  flmes  des  morts  qui  se 
manifestent  dans  les  ex|[)ériences  dont  nous 
parlons?  Noqs  np  saurions  l'admettre,  pas 
plus  au  point  de  vue  philosophique  q^u  au 
point  de  vue  chrétien;  et  ici  christianisme 
et  philosophie  se  confondent,  car  la  philoso- 
phie pure,  qui  entrevoit  les  rivages  de  U 
seconde  vie ,  et  qui  en  démontre  Teûstencp, 
ne  saurait  en  déterminer  Jps  conditions. 
Le  christianisme  les  détermine,  et  d'uqe 
manière  si  raisonnable,  crue  la  philosophie 
n'y  trouve  rien  à  reprendre. 

Or  le  christianisme  nous  révèle  trois  états 
pour  les  âmes  après  la  n^ort  :  le  ciel ,  ren- 
ier, le  purgatoire;  nous  disons  le  cl^ris- 
tianisme  total,  et  non  le  christianisme  mutilé, 
et  descendant  dqpuis  l'étrejusqu'au  néant  des 
doctrines,  que  le  protestantiso^e  enseigne. 

Le  ciel,  c'est  la  félicité,  proportionnée 
aux  œuvres  et  au  mérite  de  la  vie,  mais  re- 
lativement suprême  pour  chacnn.  {Ov  les 
âmes  qui  jouissent  de  |a  félicité  ne  sau- 
raient ôtre  contraintes,  autrement  leur 
félicité  ne  serait  pas  môme  le  bonheur. 
Cet  état  dp  félicité  prétendue  serait  moin- 
dre que  le  bopheur  delà  vie,  pendant 
laquelle  nulle  puissance  sous  le  soleil 
n'aurait  nu  les  contraindre ,  c'est-à-dire  ra- 
vir leur  liberté. 

M«|issi,  librement  et  sans  contrainte,  nouç 
supposons  qu'elles  entrent  en  relations  avpc 
l'homme  vivant  »  que  fpront-elles ,  sinon 
le  bien? Que  conseilleront-elles,  sinon  ce 
qui  est  bien?  Se  manifesteront-elles  poqr 
répondre  des  choses  ridicules  ou  mauvaises, 
ou  bien  à  des  questions  superflues,  ridicu- 
les ou  oiseuses?  Or  c'est  nrécisément  cp 
qui  est  arrivé  des  milliers  de  fflis.  Dps  tra- 
hisons et  des  infidélités  réelles  ou  supposées, 
des  crimes  réels  ou  imaginaires  ont  été 
manifestés;  il  s'en  est  suivi  des  divisions 
dans  les  familles,  des  <iuels,  des  assassinats, 
des  suicides  sans  nombre,  principalement 
aux  Ëtats-Unis,  où  cette  foUe  a  commencé, 
11  a  été  répondu  à  des  milliers  de  questions 
ridicules,  puériles.  Cen'pst  pas  tout,  il  a  été 
répondu  une  multitude  de  mensonges  où 
du  moins  d'erreurs.  Nous  en  citerions  inu- 
{tilement  cent  exemples;  ce  serait  à  peine 
une  goutte  de  cet  océan  d'illusions  et  <le  pué- 
rilités. Ce  ne  sont  donc  pâis  les  âmes  saintes 
qui  répondent  è  l'appel  du  tourneur  de  tables. 

Seraient-ce  les  âmes  damnées?  Mais  les 
âmes  damnées  sont-ellps  iibref  :  et  si  elles 
sont  libres,  où  est  leur  enfer? 

Les  âmes  damnées  savent-elles  adirés  la 
mort  ce  qu'elles  ignoraient  dans  la  vie,  peu- 
vent-elles ce  qu'elles  ne  pouvaient  pas  : 
c'est-à-dire  connaître  des  secrets  impéné- 
trables aux  vivants,  et  qui  n'ont  point  de 
rapport  à  leur  élat  présent,  les  manifester 
sjBins  le  secours  d'aucun  organe  ;  agir,  sans 
l'intermédiaire  des  organes,  par  des  élé- 
paents  matériels  qui  ne  leur  appartiennent 
)p^r  aucun  Jien?  La  mort  a  donc  été  poup 
elles  une  augmentation  de  puissance  et  de 
vie,  et  la  damnati*on  un  bienfait.  Qui  oserait 
le  dire?  Elles  ont  gagné  à  la  mort;  gagné  à 
M  damnation  ?  L  ange  est  déchu,  et  elles 


sont  montées?  C'est  le  même  enfer,  nuûsil 
est  intermédiaire  entre  la  terre  et  le  paiid|i| 
de  sorte  que  Içi  mort  est  un  bénéfice  niliii 
pour  les  damnés  I  Voilà  bien  le  plus  étnnp 
renverspmeptd'idéesqui  se  puisse  copce?Q|L 

Mais  ces  âmes  ne  seraient-elles  |ifl^ 
celles  du  purgatoire?  Nos  esprits  fra|>pe8|i 
voudraient  bien  le  faire  croire;  examiner 

Ils  déclarent  p u^-ménies  être  T^mp  é^  tal 
ou  tel  mort,  ils  sont  exclus  du  ciel  josqal 
une  époque  qu'ils  déterminent,  ils  réclament 
des  prières,  des  messes,  des  services  reli- 
gieux pour  puXf  pQur  d'autres  morts  qa'ili 
désignent.  Bipn  plus,  ils   louent  Dipu,  la 
Vierge,  les  saints,  ils  sont  d'une  religiosité 
édifiante,  touchante  jusqu'oui  larmes;  ii| 
donnent  des  conseils  qui  spnciblent  ditik 
parla  sagesse  môme.  C'est  aui^  gensreÛ- 
gieux  qu'ils  parlent  ainsi  ;    mais  oïez  ci 
qu'ils  disent  aux  protestants  :  le  purgatoiiv 
est  une  chimère,  la  prière  pour  les  motis, 
une  superstition  de  1  Ëglise  romaine,  la  mère 
et  la  maîtresse  des  superstitions  ;  il  n'y  i 
point  de  rédemi)tion  du  genre  humain,  la 
science  de  l'homme  est  son   seul  salut,  ei 
la  perfection  physique  et  morale  de  soi 
0tre,  {e  seul  paradis  auquel  il  doive  préten* 
dre.  Consultez-les  par  rintprraédiaire  d<;li 
plume  d'un  homme  engagé  dans  les  déban 
de  la  politiqqe,  ils  vous  feront  du  socialisme^ 
dn  fourriérismp  :  1^  société  est  à  refaire  sur 
de  nouvelles  bases;  le   christianisme  a  iâ^ 
3on  temps,  la  rqyauté  a  fait  son  tefops,  ton 
les  systèmes  d'économie  politique  pot  U\ 
leur  temps;  le  vieil  édfficp  croule,  la  m«- 
rfiille  est  à  reprendre  dés  le  iôndpmeDt,ft 
le  plan  doit  être  conforme  aux  besoiosÂi 
moment.  Nous  avons  déià  dit  gue  le  dml^ 
le  suicide  et  l'assassinat,   ladivisign  e|Io 
désespoir  des  familles  avaient  été  trop  soih 
vent  le  résultat  de  jeurs  calomnieuses  on 
intempestives  révélations.   £t  ce   seraient 
les  mpmes  4mes  du  purgatoire   qi|i  soude- 
raient ainsi  le  chaud  et  le  froid,   qui  inspi- 
reraient le  bien  et  )e  mal,  qui  prêcheraient  le. 
pour  et  le  contre  l  Le  moyen  de  croire  cela? 

£t  d'ailleurs  quelle  idée  se  fait-on  donc  de 
Tétat  des  âmes  du  purgatoirp?  Sont-elfes 
libres  ou  non?  dans  la  torture  et  la  déten- 
tion, ou  livrées  ^u  vagabondage?  dociles i 
l'appel  du  premier  venu  ou  contraintes  de 
lui  obéir  ;  enchaînées  seulement  à  la  maia 
d*un  tourneur  de  tables,  et  intangibles  pour 
tout  autre,  même  pour  1  Eglise  de  Dieq,qd 
les  protège  de  ses  prières  et  les  inondede 
son  amour?  Ingrates  ou  méchantes. ellei 
seraient  bien  peu  dignes  de  rattentioerf 
(Ju  culte  des  vivants. 

Restent  donc  ]e3  anges  :  il  en  est  dedeni 
sortes  :  de  bons  et  de  mauvais. 

Ce  qup  nous  venons  de  dire  par  rapjMKl 
anx  âmes  du  purgatoire,  est  applicable  tui 
bons  anges  à  plusfprte  r^lison.  Et,  de  pliisj 
i)  faudrait  être  insensé,   pour  se  croire  f|n 

Eouvoir  do  m^iurmisp  sur  les  anges  de 
)ieu  ;  sur  cps  puissantes  et  pures  inteHir 
genres  qni  voient  sanscpsse  la  fâceduToatr 
Puissent,  dont  le  ciel  est  le  séjour,  doi 
vivent  de  J'amonr  pur  pt  diyin    quelles 


TAC 


DES  MIRACLES. 


TA^ 


tuos 


rent  et  au*clles  émanent,  dont  le  Dieu 
M  et  de  la  terre  est  seul  le  Seigneur  et 
lire;  sur  ces  ministres  du  souverain 
|ui  gouvernent  les  nations  en  son  nom, 
uvent  ou  les  exterminent  ïi  ses  onlres. 
'  quels  moyens,  grnnd  Dieu,  giTmj>er 
lesflngcs  du  ciel  autour  de  soi,  bon 
t  n*algré  eux?  En  posant  la  main  sur 
éridon  1 

s  une  intelligence  réfiond  cependant  h 
I  du  tourneur  de  tables,  que  peut-elle 
Ce  qn'tdic  est  :  elle  s  a(»[>elle  Satan.  Et 
reioiiriie  contre  nous  nos  observations 
ut  h  l'heure,  nous  r<!*pojidrons,  s*ii 
h  Te  vocation  du  tourneur  île  tables, 
st  point  |>ar  corilrainte,  mais  spontané- 
el  pour  Ojférer  ses  œuvres,  rjui  sont  le 
erreur,  rillusioii  et  le  mensonge.  Et 
fat  |>as  s'arrôlcr  aus  prières  qu'il  ré- 
fpour  des  morts,  tjui  peut-être  n*en 
^s  iiesoin;  TApOtre  nous  a  ap(»rïs 
{6  de  ténèbres,  il  sait  quelquefois  se 
Hrmer  en  ange  de  lumière  (//  Tor., 

ait^  à  lui  seul,  est  Texplication  des 
jttis  }>opulaircs  sur  les  revenants,  les 
ftt  tant  d'êtres  réputés  fantastiques 
rpliil050|)ine  moderne,  rcxplication 
multitude  de  faits  historiques  extra- 
ils,  rejetés  avec  le  sourire  du  dédain 
plupart  des  historiografihcs,  sous  le 
nàtexte  qu'ils  seraient  inexplicables 
l  que  réels;  la  justification  de  TEgUso 
la  pratique  des  exorcismes  envers 
rsonnes  obsédées  et  les  lieux  infestés. 
I  sa  fïorléeest  [dus  grande  encore  pour 
ir,  il  est  ^lermis  del  espérer  du  moins, 
révèle  à  rin<Tciiulité  le  monde  suroa- 
qu'elle  s'obstinait  h  no  pas  voir.  Ames 
lies,  r.*est  riiumorlalitéde  Tâme;  an- 
démons,  c'est  Dieu  ;  et  (»ar  suite,  c*est 
islianisme,  c'est  lu  calholicisme.  Il 
jpo^sible  au  scepticisme  de  nier  la  lu- 
qui  se  fait^  impossible  h  Tesprit  bu- 
e  ne  pas  arriver  de  déductions  en  dé- 
as  justprè  la  vérité.  Tous  les  prélats, 
ins  leurs  mandements  et  lettres  pas- 
,  viennent  de  condamner  ces  prati- 

les  réprouvent  uniquement  parce 
s  sont  démoniariues,  et  c'est  en  sui- 
eurs  traces  que  nous  arrivons  h 
uprôme  conclusion;  nous  regrettons 
les-uns  ne  l'aïcnl  pas  tirée  :  |>eul'ôtrc 
n&  trouvée  prématurée;  peut-être  ont- 
fa  compté  sur  la  rectitude  du  juge- 
Pl  leurs  lecteurs,  |>our  espérer  qu'ils 
feraient  d'eux-mêmes»  Quoi  tpi'il 
it,  un  imreil  argument  ne  saurait 
légligé  dorénavant  dans    la  contco- 

religieuse.  Ainsi  Satan  se  sera 
iQ)a»(|ué,  et  ses   elîorts   tourneront 

lui-même»  Déjà  le  nmgnetisme,  si 
é  lors  d»î  son  apparition,  avait  puis- 
Dt  contribué  h  clore  les  discussions 
dualité  bumaine;  les  tables  parlantes 
nt  hors  de  page  la  question  tlo  l'exis- 
ies  puissances  infernales,  et  qtie  re- 
:-ii  après  cela  de  tout  l'éditice  élevé 
»cré<Julité? 
DicTio:<.'^,  DES  MtnàCLLs.  IL 


Mais  comment  et  par  quels  nmvens  T^ngo 
des  ténèbres  ou  une  intelligence  quelcon- 
que agit-ollc  sur  la  matière  :  une  table  s'a- 
gite pour  répondre,  eHe  se  déplace  d'elle* 
même  ;  et,  si  l'on  en  croit  certaines  relation^, 
qui  paraissent  dignes  de  foi,  tous  les  mcu- 
lilcs  d'une  même  |*ièce  se  dé[dacent,  se  mê- 
lent, se  confondent,  des  oigets  d'un  grand 
poids  vrdent  dans  l'espace,  seuls  ou  à  com- 
niandemetït;  des  liruits  se  f^'^duisent,  des 
voix  se  font  entendre.  La  nature  intellec- 
tuelle agit  donc  sur  la  nature  matérielle  et 
physique  sans  aucun  sens  ni  organe^  elle 
agit  directement  sur  une  portion  do  cette 
nature  fdiysique  h  laquelle  elle  n'est  point 
unie  par  les  liens  de  la  personnalité;  qui  ex- 
idiqucra  do  tels  phénomènes,  lorsque  déjà 
rartion  de  Tamc  humaine  sur  le  corps,  qui 
lui  est  personnellement  uni,  demeure  inex- 
jdicahle?  Exjdiquer  un  phénomène  est  sou- 
vent |>eu  nécessaire;  il  y  en  a  tant  dans  la 
nature,  qui  demeurent  inex[diaués,  sans 
qu'il  en  résulte  de  préjuflicel  il  est  [dus 
imj^ortant  de  les  constater,  et  «dus  important 
encore  d'en  détiuire  les  conséquences. 

Le  marquis  de  Mirvillea  essayé  d'une ex- 
|ilicatîon  qui  n'aura  aucun  sucrés,  nous  len 
firévcnons.  (Voy,  Pncumatolotjie  dei  espriit^ 
Conclusions.)  Il  a  repris  pour  son  pro|»re 
comfïte  la  vieille  opinion  platonicienne  sur 
la  corporéitédes  cs|irits,  et,  h  celte  occasion, 
démontré  ce  que  fiersonne  n'ignore  ;  savoir  : 
que  la  plu|mrl  des  Pères  des  quatre  pre- 
miers siècles  de  l'Eglise  furent  néof platoni- 
ciens sous  ce  ra|)port.  Maïs  qu'importe  une 
opinion  tlécidéraent  abandonnée,  et  résolue 
déllnitivement  dans  un  sens  contraire.  Si 
l'Eglise  n'a  point  condamné  cette  manière 
ii(*  voir,  c'est  d'abord  que  son  intervention 
n'était  pas  nécessaire,  la  suite  l'a  bien 
montré;  ensuite,  quelle  aime  h  res|Hîc- 
tcr  la  métuoire  de  ses  docteurs,  et  enlin 
qu'il  ne  s'est  rencontré  aucune  occasion  de 
se  prononcer ,  puisqu'il  ne  s'est  jamai.s 
produit  de  déchirements  dans  son  sei»  h 
m  sujet,  L'Eglise  ne  va  jamais  au-devant 
des  luttes,   elle  les  termine. 

Et  encore,  en  admettant  la  corjioréité  des 
csfTits, comme  si  ces  deux  mots  ne  hurlaient 
pas  de  se  trouver  ensemble,  la  question, 
loin  d'avancer,  recule  d'un  degré;  en  elfet: 
la  matière,  quelque  lluiditiée,  éthérrsée  que 
vous  la  supposiez,  n'est  jamais  que  de  la 
uïatière,  aussi  incapable  du  vouhir  et  du 
penner  qu'elle  le  sera  dans  les  conditions  de 
sa  plus  grande  densité  possible.  De  la  glace, 
de  leau,  de  la  vapeur  d'eau  ne  raisonne- 
ront jauiais.  Du  fer  solide,  hi|uide,  tluidi- 
(ié  par  la  chaleur,  n'est  que  du  fer.  Et  vous, 
vous  dites  que  du  1er  en  gueu>e  e>t  du  fer, 
mais  que  du  fer  vapori>é,  {luidifié  est  un 
diable,  ayant  tJe  soi  mouvement,  vie,  vo- 
lonté, pouvoir,  méi  hancelé,  raisonnement. 
Ahl  vous  ne  raisonnez  guère  ,  do( leur.  Pre- 
nez donc  un  silex,  et  soumuttez-lc  à  trois 
cents  degrés  de  chaleur  pyromélnque,vous 
aurez  du  verre,  augmentez  la  chaleur,  ci 
tout  est  devenu  un  lluide  ;  vous  aurer  alors 
d'un  caillou  fait  un  démon.  Mais  non,  direz* 

3ii 


1009 


TAB 


DICTIONNAIRE 


TAL 


1100 


vous,  le  iluide  angélique  est  trune  autre 
nature  que  le  fluide  ferrique  ou  silicique  ; 
nous  sommes  obligés  de  créer  des  termes 
pour  ces  énormilés.  DitTérent  tanl  que  vous 
voudrez,  mais  c'est  toujours  une  matière 
pensante^  c'est-à-dire  l'impossible. 

Direz-vous  (jue  l'ange  est  un  esprit  uni  à 
un  corps  fluidique,  comme  l'homme  est  un 
esprit  uni  h  un  corps  compacte  ?  Vous  aurez 
dit  ce  qui  n'a  jamais  été  pensé,  et  vous  ne 
serez  guère  avancé,  car  il  vous  restera  à  dé- 
montrer qu'un  fluide  démoniaque  équivaut, 
pour  la  force  motrice,  à  un  solide  brute 
d'une  dimension  donnée.  C'est-à-dire,  que 
la  quantité  de  pesanteur  du  corps  fluidique 
d'un  démon  surpasse  la  quantité  de  pesan- 
teur d'une  pièce  de  bois  ou  de  marbre. 

Maïs  l'opinion  de  Varron,  de  Philon,  de 
Plutarque,  de  Pythagore,  des  néoplatoni- 
ciens, de  saint  Augustin,  de  saint  Ambroise, 
de  saint  Justin,  de  saint  Césaire,  de  Cassion, 
de  Minutius-Feliï,  de  saint  Fulgence,  d'Ar- 
nobe,  de  saint  Ephrem  et  de  tant  d'autres 
docteurs,  qu'en  ferez-vous?  Ce  que  nous  en 
ferons,  rien  du  tout. 

Que  voulez-vous  faire  d'une  erreur;  des 
tourbillons  de  Descartes,  par  exemple?  Des- 
cartes n'en  est  pas  moins  un  grand  philoso- 
phe, et  les  Pères  de  l'Eglise  de  grands 
saints  et  de  grands  docteurs. 

Vous  dites  :  Les  anges  sont  des  esprits  ser- 
\ns  par  des  fluides.  Encore  une  fois,  on  ne 
l'avait  jamais  dit,  et  ceci  rappelle  trop  la 
mauvaise  et  défectueuse  définition  de 
l'homme  par  de  Donald.  Les  organes  ne  sont 
po-int  du  tottt  au  service  de  l'intelligence,  et 
la  défmfticm-cetouiinée  serait  vraie  au  même 
point. 

Vous  semblez  dire  (page  4.33)  qu'à  Dieu 
seul  appartient  l'immatérialité  absolue.  Et  si 
nous  vous  proposions  de  prouver,  à  l'aide 
seul  de  la  logique,  l'existence  de  la  matière, 
vous  ne  sauriez,  et  vous  seriez  conduit 
droit  au  panthéisme. 

Mais  si  le  mauvais  ange  est  matériel  ou 
uni  à  une  parcelle  de  matière,  il  peut  donc 
do  lui-môme,  et  en  tout  état  de  cause,  agir 
sur  la  matière;  et  en  ce  cas  pourquoi  et 
comment  ne  fait-il  |)as  plus  de  mal  à  l'hom- 
me, comment  ne  bouleverse-t-il  pas  l'uni- 
vers? 

Voilà  de  bien  grandes  questions  engagées 
à  propos  de  bien  petites  choses  ;  do  bien 
petites  merveilles  en  comparaison  de  la  ré- 
surrection d'un  mort ,  de  l'apaisement  ins- 
tantané des  flots  de  la  mer,  de  la  suspension 
du  cours  d'un  fleuve  en  un  point  donné. 
Mais  nous  espérons  bien  qu'il  en  sortira  de 
plus  grandes  conséquences  pour  le  salut  du 
mondfe. 

Une  question  plus  pratique,  et  Tune  des 
plus-importantes  pour  le  moment,  est  celle 
de  l'utilité  de  ces  sortes  de  communications: 
quel  parti  pourrait-on  en  tirer  ?  Aucun. 
Après  la  satisfaction  de  la  curiosité,  il  n'y  a 
})lus  rien.  En  effet  :  si  c'est  un  agent  inno- 
cent, il  faudrait  le  constater  d'abord,  cons- 
tater ensuite  que  l'intermédiaire,  ou  comme 
on  dit,  le  médium ,  n'a  été  ni  trompé  ni 


trompeur;  ou  bien  encore  il  faudrait  consti- 
ter  la  vérité  de  l'énoncé,  et  tant  que  la  cons- 
tatation n'est  pas  faite,  bien  fou  qui  se  fie- 
rait h  renonciation.  11  serait  fort  dangereu 
et  fort  téméraire  à  notre  sens  d'engagef  de 
grands  intérêts  sans  plus  de  sécurité.  Si  Fi- 
gent est  reconnu  démoniaque,  c'est  une  lÉk 
son  de  plus  de  ne  pas  s'y  fter,  car  le  diaUe 
ne  saurait  être  pour  l'homme  an  compagnon 
serviable. 

Une  table  se  meut,  répond  avec  intdli- 
gence,  une  main  d'homme  écrit  sous  l'im- 
pulsion d'une  puissance  étrangère  ;  vn 
crayon  trace,  seul  et  sans  guide,  des  carie- 
tères,  puis  des  phrases^nettes  et  nrécisesyOi 
réponse  à  une  consultation  pariée  ou  men- 
tale ;  mentale,  c'est  beaucoup  dire,  nous  ne 
regardons  pas  le  fait  comme  bien  constaté; 
mais,  même  en  l'admettant,  il  reste  encore 
un  abîme  à  franchir,  avant  de  savoir  si  tovl 
ceci  procède  d'un  principe  de  vérité,  ûm- 
tenlons-nous  donc  de  suivre  le  pr<^s,  $i 
progrès  il  y  a;  les  conséquences  se  dédui- 
ront seules. 

TALISMANS,  préservatifs  miraculeux cod- 
tre  toute  sorte  de  maux.  Nous  ne  chercherons 
pas  si  ce  mot  est  hébreu,  grec  ou  arabe;  It 
folie  étant  de  tous  les  siècles  et  de  tons  les 
pays,  n'a  point  de  patrie. 

il  est  des  talismans  de  diverses  espèces: 
d'abord  les  talismans  naturels,  ensuite  les 
talismans  cabalistiques,  puis  les  talismaos 
astrologiques  et  les  talismans  purement  sa- 
perstitieux. 

Nous  appelons  talismans  naturels  ceux 
qui,  sans  aucune  consécration,  mais  parleur 
propre  vertu  et  puissance,  portent  boakev, 
préservent  des  maux,  des  accidents  et  né- 
rissent  des  maladies,  tels  que  les  yeuiaela 
belette  ;  en  Europe,  la  corde  de  pendo,  It 
tôte  du  cerf-volant,  la  dent  du  loup.  On  porte 
ces  objets  pour  gagner  au  jeu,  être  inmlaé- 
rable,  à  l'abri  des  voleurs.  Nos  ancêtres  toîr 
vaicnt  des  runes  sur  leur  ongle  pour  ne  p 
s'enivrer;  ils  en  écrivaient  sur  leurs  flèrw 
pour  tirer  juste,  sur  l'écorce  des  hêtres,  d'à 
certain  côté,  pour  réussir  dans  leurs  chassesi 
dans  leurs  vengeances  et  en  cent  autres  tf- 
faires  de  cette  nature.  En  Espagne,  en  Italie, 
dans  quelques-unes  de  nos  provinces  taên- 
dionales,  les  dames  et  les  gens  superstitieux 
portent  sur  leurs  bagues  ou  sur  leurs  bncf- 
têts  une  image  des  plus  obscènes,  pour  se 
préserver  des  mauvaîses  rencontres,  et  |«riB- 
cipalement  de  la  rencontre  des  jeleuK  m 
Jettators,  sorte  de  gens  oui  jettent  des  sorts 
sans  le  vouloir  et  sans  le  savoir,  riea  qo'^ 
jKir  le  fait  de  leurs  regards. 

Les  anciens  Romains  attachaient  an  coo de 
leurs  enfants  un  noyau  de  datte  à  lantiM 
intention.  Les  Ëçyptiens,  les  Grecs  e(  les 
Romains,  mais  les  Egyptiens  principale 
ment,  portaient  aussi  comme  joyaux  des  ^^ 
présentations  très-lubriques.  11  en  est  ac« 
qui  se  trouve  fréquemment  au  cou  on  tn^ 
h  la  main  des  divinités  égyptiennes,  et  qo^ 
beaucoup  d'antiquaires  prennent  poor  us 
sistre;  clic  en  a  même  pris  le  nom. 


TAL 


DES  MIRACLES 


Tal 


liOi 


^es  de  rOréatiie  véiiuresil  h  la 

filentiûn  les  jjluiues  rouges  de  !a 
lu  piiaéton;  beaucoup  rie  peuides  du 
jH-Monde,  des  dénis  de  serpent,  des 
j  des  grains  de  corail,  certains  coquil- 
Tels  sont  au,ssi  les  grigri  des  nègres 
léf leur  de  rAfriquc.  Les  yeux  des  \yu\ 
dents  des  panthères  jouissent  princi- 
înt  auprès  d'eux  du  plus  grand  crédit  ; 
?ureui  qui  peut  s*en  procurer.  Toute 
eligion  consiste  presque  exclusive- 
]an$  le  euHe  des  grigri,  ou  des  fèti- 
omme  nous  disons  eu  Europe.  Chaque 
|u  a  ses  grigri,  qu'il  jette  pour  en 

td  autres  dans  l'occasion  ;  chaque 
chaque  habitation  a  des  fétiches 
lurre  esnèee  :  r^^sont  des  crocodiles, 
'pents,  des  tourlourous,  animaux  qui, 
fcfaiuilicrs,  cessent  presque  d*ôlrcaan- 
p>our  leurs  adorateurs,  fin  Chine,  au 
Elans  la  Coehinchine,  t:e  .*^ont  des 
^riûJftçantes,  dont  la  vertu  consiste  h 
rr  et  à  éloigner  les  tuauvais  marnions, 
sfe  en  est  rem[>lie;  autre  superstition. 
iume«  un  chat  ou  un  chien  ne  sau- 
mourir  sans  que  leur  manitou,  errant 
mi  Heu  des  airs  avec  tous  les  autres 
mSt  ne  s'occupe  aussitôt  de  conjurer 
me  bonheur  des  pauvres  humains  et 
Ftendre  des  embûches. 
l  ainsi  que,  depuis  Torigine  des  choses 
^nos  jours,  Tunivers  a  été  en  proie  è 
Mes  terreurs,  qu'il  n'a  cessé  de  cora- 
mt  des  moyens  ridicules. 
Bnos  sociétés,  plus  civilisées,  on  s'est 
ndant  longtemps  des  talismans  de  cer- 
>biets  naturels,  dont  la  conformation 
lait  quelque  singularisé, par  exemiile, 
elquês  pierres  précieuses  dans  les- 
s  on  croyait  voir  Fiinage  tTune  i>lanle, 
tleur,  d'un  astre,  d'un  serpent,  d\me 
m  d'un  œil.  Et  telle  est  l'origine  des 
qu'on  fiorte  maintenant  en  guise  de 
il  pour  ornement.  Ce  mot  est  une 
n  de  ^amuhé^  nom  donné  ancienne- 
IX  pierres  inscrites  ou  gravées  natu- 
t  de  quelque  figure  singulière,  ou 
des  pétritications  diluviennes  dont 
c  n*avait  pas  encore  établi  Torigine. 
amps  n'est  \\^s  loin  où  des  médecins 
But  de  là  tlente  de  lou|»  dans  le  chaton 
r bague,  pour  se  préserver  de  la  conla- 
des  avocats,  une  coiffe  d'enfant  nou- 

pour  se  donner  de  Féloquence. 
n  insisterons  pas  davantage  sur  les 
s  naturels,  tout  le  monde  les  con- 
laquc  pavs  a  les  siens,  et  plaise  à 
aucun  Je  nos  lecteurs  ne  se  sou- 
dée n  avoir  iait  usage  ou  ne  s'aper- 
u*il  en  porte  encore, 
llismans  artificiels  ont  louiours  été 
ip  plus  nombreux  et  d'un  plus  grand 
ue  les  talismans  naturels,  non  pas, 
lute,  qu'ils  eussent  ou  qu'ils  pas- 
pour  avoir  plus  de  puissance,  n^ais 
e  les  artistes  avaient  uu  grand  iotérét 
dtiplier  remploi. 

nciens  Egyptiens  et  les  habitant^  de 
Saraothrace  ftirenl  de  grands  fabrira- 
talismans,  Lo  coffret. d'Osiris,  le 


sistre,  Horus,  la  fleur  de  lotus  et  le  scara- 
bée, sont  les  objets  les  plus  ordinairement 
gravés  sur  les  pierres  qui  sont  parvenues 
depuis  cette  époque  jusqu\^  la  nôtre. 

Après  eux  YîruTnt  les  gnosliques,  et  prin- 
cipalement les  basilidiens,  qui  leur  empmn- 
tèretjt  celte  (iratique.  Les  talismans  des  ba- 
silidiens se  nomment  ahraxan^  parce  que  ce 
mot  mystérieux  s'y  trouve  inscrit,  soit  en 
toutes  "lettres,  soilV'U  abrégé;  c'est  lui  qui 
leur  communique  la  puissance  d*o(iércr  des 
miracles.  On  ne  sait  fias  bien,  ou  plutôt  on 
ne  sait  pas  du  tout  pourquoi  Basilide  lavait 
choisi  préfçrahlement  à  tant  d'autres.  On  a 
fait  h  cet  égard  diverses  suppositions,  mais 
sans  fïouvoir  rien  afUrmer  ;  on  reconnaît  seu- 
lement qu'écrit  en  lettres  grecques,  il  repré- 
sente une  valeur  numérique  de  365,  nombre 
égall  celui  des  jours  de  Tannée,  ce  qui  porte 
à  croire  qu*il  est  en  rap|iort  avec  le  système 
sidéral  de  fa  gnose.  Il  doit  contenir enabrégé 
le  syml)ole  du  gnosticismc,  car  les  adeptes 
de  (dusimirs  écoles  ne  désignaient  pas  autre- 
ment leur  doctrine  que  j>ar  le  nom  de  $ri€nc9 
ifabrac;  abrac  est  l'abrégé  d*abraxas. 

Concurremment  avec  la  légende  abrac  ou 
abraxas,  le  camée  porte  souvent  ries  figures 
constellées  ou  non  constellées,  qui  repré- 
sentent des  éons,  et  ces  éons  sont  difTérenls 
félonies  écoles,  ou  suivarjt  la  nature  delefrel 
qu'on  se  proposait  d'olitenir.  Beaucoup  de 
camées  non  basilidiens,  mais  toujours  gnos- 
liques, portent  tout  simplement  des  noms  on 
des  listes  de  noms  d'éons,  avec  une  invoca- 
tion. D'autres  portent  des  légendes  eroti- 
ques tracées  le  fjlus  souvent  en  caractères 
aral>es  ;  ceux-ci  appartiennent  en  général  k 
la  secte  des  Qt)hites,  la  plus  déj^ravée  de  tout 
le  gnosticismc,  ce  qui  est  dire  beaucoup. 

A  côté  des  talismans  d'origine  gnosticjue, 
viennent  se  [Amer  les  tabsmans  caljaljsti- 
ques,  inscrits  des  noms  en  ell  ou  enyaAdes 
anges  imaginaires  de  la  caUile;  puis  les  la- 
lismans  purement  médicaux,  prônés  encore 
au  XV*  siècle  par  les  médecins  empiriques. 
Il  en  est  de  simples,  tels  que  les  chatons  de 
bague  de  pierre  d'agatlic,  et  de  composés» 
tels  que  ceux  qui  portent  une  figure  d'Her- 
cule terrassant  le  lion  de  Némée  :  ceux-ci 
guérissaient  de  la  colique,  ou  en  préser- 
vaieîd,cequi  vaut  encore  mieux;  sans  comp- 
ter le  fameux  Abracadahra,  si  célèbre  dans 
raniiquité,etdonl  la  figure  est  si  bien  connue. 

Les  talismans  astrologiques  sont  plus  nom- 
breux que  tous  les  autres;  combien  de  mil- 
liers n'en  a  t-ou  [las  gravé  en  Allemagne,  en 
France,  en  Espagne,  en  Italie,  depuis  lo 
IX'  siècle  jusqu  au  xvrî  La  ligure  d'un  lion, 
tîravée  sur  une  lame  d'or  [tendant  que  le 
soleil  est  dans  le  signe  du  Lion,  préservait  d<^ 
la  graveUe»  L'cr,  le  soleil,  tm  lion,  lo  signe 
du  Lion,  toutes  choses  sympatbic|ues  et  dont 
la  réunion  ne  pouvait  donner  q\\  un  résultat 
merveilleux  ;  cap  il  fallait  choisir  des  pîerre.s 
ou  des  métaux  symf^athiques  avec  l'aslro 
dont  on  voulait  attirer  rinfluence.  On  atti- 
rail cette  iutluence  par  des  invocations  m^- 
grques  *»i  des  fumigations  faites. avec  des 
plantes  sympathrque>,  et  chacun  de^i  astres 
avait  les  siennes.  On  prenait  son  teropS|  pour 


liOS 


TAL 


DICTIONNAIRE 


TAL 


1104 


bien  saisir  le  moment  du  passage  de  Tastre 
par  tel  ou  tel  degré  du  signe  convenu  ;  on 
attendait  les  conjonctions,  les  oppositions: 
la  méthode  enfin  était  très-savante  et  très- 
compliquée;  le  moindre  détail  manqué  pou- 
vait faire  manouer  toute  l'affaire,  mais  ceci 
regardait  les  acneteurs  et  non  les  fabricants, 
qui  avaient  réussi  du  moment  qu  ils  trou- 
vaient à  vendre.  La  figure  d'un  scorpion 
gravée  sur  une  ématite  pendant  que  le  soleil 
entre  au  quinzième  degré  du  Scorpion,  pré- 
servait de  la  piqûre  de  ces  dangereux  in- 
sectes. Pour  obtenir  la  beauté,  la  force  du 
corps,  on  gravait  sur  une  lame  d'argent  ou 
sur  une  escarboucle  la  figure  de  Vénus  dans 
la  première  face  de  la  Balance.  Pour  obtenir 
les  honneurs  et  les  dignités,  l'image  de  Ju- 
piter, c'est-à-dire,  un  homme  accompagné 
d'un  bélier.  L'image  de  Mercure  rendait 
heiureui  au  jeu  et  dans  le  négoce.  Mars  eu 
la  première  face  du  Scorpion  donnait  le  cou- 
rage et  la  victoire.  Le  soleil,  représenté  sur 
nne  lame  d'or  en  la  première  face  du  Lion, 
sous  l'emblème  d'un  roi  assis  sur  son  trône 
et  accompagné  d'un  lion,  conciliait  la  faveur 
des  monarques.  Mais  nous  ne  saurions  aller 
jusqu'au  bout  d'une  nomenclature  qui  ne 
s'arrête  qu'aux  dernières  limites  de  l'imagi- 
nation. Les  talismans  d'une  facture  astrolo- 
gique sont  donc  faciles  h  reconnaître  pour  tous 
ceux  qui  sont  initiés  à  la  science  des  sciences. 

On  a  formé  de  très-riches  collections  de 
talismans;  les  musées  publics  et  un  grand 
nombre  de  curieux  en  possèdent  :  beaucoup 
ont  été  édités  par  Matter,  ])ar  Chifflct,  par 
Gaflarel,  par  Reichelt,  par  Montfaucon  et 
par  divers  autres  auteurs,  mais  la  classifica- 
tion est  encore  à  faire;  elle  ne  serait  pas 
difficile  cependant,  pourvu  gu'on  laissât  de 
côté  tous  les  talismans  hybrides,  faits  à  des 
époques  plus  récentes  par  des  ignorants,  qui 
ont  emprunté  à  tous  les  genres  pour  les  com- 
poser, sans  autre  but  que  de  les  vendre. 

Il  faut  ranger  encore  parmi  les  talismans 
astrologiques  les  pentactes,  sortes  d'étoiles 
à  cinq  rayons  et  a  plusieurs  couleurs,  qui 
eurent  un  moment  la  vogue  au  xv*  siècle. 
Chacune  des  couleurs  était  en  relation  avec 
un  métal  et  dédiée  à  un  astre  spécial.  Nous 
n'en  avons  pas  vu  de  gravés  ;  ils  étaient  peints 
ordinairement  sur  du  parchemin  vierge.  Ils 
furent  inventés,  dit-on,  en  faveur  d'Antio- 
chus  Soter.  C'est  bien  là  une  folie  renouvelée 
des  Grecs. 

Il  y  a  aussi  les  talismans  pythagoriciens, 
composés  de  mots  récurrents  qui  s'écrivent 
en  forme  de  carré,  ou  d'un  nombre  déter- 
miné de  sommes  écrites  de  la  môme  ma- 
nière, et  qui  donnent  toujours  le  môme  total, 
dans  quelque  sens  qu'on  les  additionne  tels 
uue  les  suivants  : 


1 

A 

* 

T 

0 

l> 

« 

E 

P 

« 

0 

8 

N 

E 

T 

E 

H 

A 
S 

R 

h 

T 

A 

4|I4|I5|i 
917|6|i2 


5|U|10|8 
I6|2'|3|t3 


Mais  l'astrologie  s'en  est  emparée  et  en  a 
fait  son  profit.  Celui  qui  précède  est  le  carré 
de  Jupiter. 

Nous  ne  devons  pas  omettre  les  talismans 
purement  maçiques,  tels  que  ceux  que  Maro 
Aurèle,  le  philosophe,  fit  consacrer  par  des 
devins  et  enterrer  aux  limites  de  Tempire, 
pour  empocher  les  Quades  et  les  IJarcomaiis 
de  pénétrer  dans  les  provinces;  et  cette  peau 
d'enfant  corroyée,  qu'on  accuse  Catherine  de 
Médicis  d'avoir  portée  sur  sa  poitrine,  poor 
se  rendre  invulnérable;  ou  bien  encore  ces 
mains  de  gloire  dont  les  voleurs  se  servaient 
au  xni*  et  au  xiv*  siècle  pour  frapper, 
cro^vaient-ils,  d'un  sommeil  léthargique  les 
haliitants  des  maisons  çiu'ils  youlait?nt  dé- 
pouiller. La  main  deigloiro  était  la  main  d'un 
supplicié,  desséchée  dans  un  four  chauffé 
avec  de  la  fougère  mâle  et  de  la  verveine, 
préparée  avec  sef>t  grains  de  sel  et  de  la 
graine  de  quatre  épices  consacrée  i)ar  des 
évocations  magiques.  Les  doigts  de  celte 
main  servaient  à  supporter  cinq  cierges  de 
cire  vierge,  contenant  chacun  un  clou  de  la» 
bière  d'un  enfant  mort  avant  d'ôlrc  baptisé, 
et  dont  la  mèche  était  formée  avec  les  lam- 
beaux du  suaire  ou  du  drap  d'un  mort.  On 
ne  peut  rien  inventer  de  plus  funèbre.  Nous 
ne  disons  pas  que  le  résultat  répondit  à  des 
précautions  si  bien  prises;  c'est  qu'ordinai- 
rement il  y  manquait  toujours  quelque  chose. 
Nous  passons  trop  légèrement  peut-être  sar 
beaucoup  de  détails, mais  c'est  qu'aussi  l'his- 
toire des  talismans  serait  trop  longue  i 
faire. 

Une  histoire  également  bien  longue! 
faire,  mais  qui,  du  moins,  a  été  ébaucha  par 
le  curé  Thiers,  dans  son  traité  des  supersti- 
tions, serait  celle  des  talismans  su^>ersti- 
tieux.  Combien  de  fois  et  dans  combien  de 
pays  ne  s'est-on  pas  servi  d'objets  saints,  ou 
bénits  par  l'Eglise,  comme  de  préservatils 
contre  difi'érents  maux?  Le  pain  bénit,  le  sel 
bénit,  Teau  bénite,  l'huile  sainte,  le  saint 
chrême,  le.commencement  de  l'ËvangileseloB 
saint  Jean,  des  versets  de  l'Ecriture;  que  n'a- 
t-on  pas  employé  contreles  mauvaises  rencon- 
tres, pour  se  préserver  des  blessures,  se  ça^ 
der  des  voleurs,  guérir  des  troupeaux  atteints 
de  la  contagion,  se  conserver  la  vue  ou  la 
recouvrer,  et  dans  mille  autres  buts  différentst 
Celte  superstition  est  aussi  ancienne  qoe 
l'Eglise  même;  déjà  elle  était  commune» 
Orient  au  temps  de  saint  Jean  Cbrysostome, 
car  ce  saint  docteur  l'attaque  avec  force 
dans  une  de  ses  homélies.  Saint  Basile,  On- 
gène  en  parlent  également. 

Nous  devons  répondre  ici  quelques  mots 
en  passant  aux  sarcasmes, des  impies  mo- 
dernes contre  les  reliquaires,  les  médailles 
et  les  autres  objets  bénits  que  les  personnes 
pieuses  ont  coutume  de  porter.  S'il  en  csl 
quelques-unes  parmi  elles  qui  considèrent 
ces  objets  comme  des  talismans,  c'est  de 
leur  part  une  piété  bien  superstitieuse  et 
bien  ignorante  ;  ce  n'est  pas  ainsi  qne  les 
considèrent  les  personnes  d'une  piété  éclai- 
rée, et  ce  n'est  pas  pour  un  tel  usage  qœ 
l'Eglise  les  sanctifie  par  ses  bénédictioBS 


TAL 


tIES  MinACLES. 


TFM 


ûiîleml  'îHih  servii*H»l  dVxciUilioji  h  la 
S  iJcs  rKlèli'.s  i'I  *\ni}  lîi  ItéiiLMiirtiun  qui  v 
iltaciiéo  l'QiitriiiiiorM,  iwcr  leurs  honiics 
res  h  tcur  altirtvr  ,le>  tii  \m'{  de  Dïcïi  des 
65  en  rf*(»|jurt  flvec  leurs  besoins  .Hpjri- 
S  cl  [tH»r  sahil,  seul  of  utiuiue  Imt 
Ile  se  j>r.ïfii>se  un  ce  nioïnle.  Kl  In  ne  rc- 
\àti  h  miam  aïijrl»  soint  rui  |»roj>nip,  ta 
||d'opércr  par  liii-rnt'^im?  (nicltjue  grAïc 
■  50it,  utj  (fncl'jijo  aîuvre  nierveillcuse 
Se  lHits>e  èlre.  I^lle  déplartî  les  abus  et 
contlamne; niais ^lalms  des  mei Heures 
es  ne  saurait  être  unmolif  sufibant  pour 
diulir, 

I  aura  une  idi'-e  du  rCile  im|)orlanl  que 
llîsinans  jouèreïU  au  moyen  Age,  oii  lï- 

les  romans  de  celte  éfjcique.  Tout  le 
reilleii\  y  re[»oso  à  peu  près  exclnsive- 
Isur  leur  puissance.  Ce  no  sonl  qu'an- 
IX    eniliaolés,   armes  enchantâmes,    cas- 

et  ciii fasses tbri^i^cs  de  la  main  des  fées, 
i  préservent  de  tons  Icscoui^s,  Le  Tasse, 
oste,  1  auteur  de  Don  Ouirfiolte.  ifont 
exagéré,  si  non  dans  les  faits,  du  moins 

les  idées  du  temps.  Le  fameux  anneau 
talomon,  (|ui,  snivant  les  Arabes,  conw 
îtluait  h  ce  firince  la  sage.^se  et  tes  lu- 
es, et  ranncau  noîi  monis  famenx  de 
ï5,  qui  rendait  invisible,  ont  eu  tiicn 
Bilatéraux  dans  le  [lavs  des  fatdos; 
^ui  ries  exorcistes  juifs»  qui,  selon 
ip^Hirt  do  rinslorien  Josèphe,     conte- 

II  de  \s  racine  de  baras,  c'est-li-dire 
ipan<lraj;<jre,  et  avaient  la  vertu  de 
>er  les  iléuions,  tjuan^ion  les  présentait 
^nez  lies  pussetlés,  ceux-là  aussi  ont 
Hl  «les  successeurs  dans  le  i»avs  des 
lés,  justpranx  bagnes  coost^llées  que 
:»  Uujîj^neri  fabriquait  pour  Tinfortimée 
D  Sluarl. 

à  [HYurrait  expliquer  cette  étrange  aber- 
II  (le  i'esfirit  tuiniain ,  qui  dnie  et  se 
mge  à  travers  tons  les  siècles  depuis  le 
Henremeiil  du  monde?  Qu'il  v  ait  eu  et 
yioive  y  avoir  toujours  îles  fous  et  des 
Blins  tons  tes  fleures  île  foh'e,  cela  s  cx- 
W  pa*'  un  défaul  dor^ajiiiaiiun  qm  se 
)iltiit  avec  des  variaïUes  en  divers  indi- 

te*esl  un  accident  purement  pbysiipie; 
le  celui-ci,  numcnnanie  calme  et  près- 
sensée,  se  perpéltje  ttjojours  le  niémeet 
Dde  partout  1  ÏJ\  cause  est-elle  donc  aussi 

K  défaut  d'organi-^alion  au  (lîiysique? 
le  iroyons  pas  ;  c*est  (Vlutôt  unedé- 
S  de  res|>rtt  buniain  qui,  par  paresse  et 
'  **éviler  la  [»eiiie  de  rechercher  les  cau- 
rénlables  îles  événements,  aiin  de  les 
urer  nu  de  les  taiie  naître,  aime  mieux 
XIppaser  de  eliiméricjues  i?t  se  rejioser, 
leiois  cette  débil  lé  n  est  nas  irrémédia- 
les  eUorls  réunis  de  la  [diilnsoplne,  de 
!ience  et  de  la  religion  |>cuvcnl  y  ap- 
et  elles  auraient 


ilW 


Lîrun  reinWe  eliicace 

i 


El  ascendctite  ea  in  nnviriihni ,  scnili 
ettin  i)i<icq»u(i  rJHs  :  Va  ci  ce  tih^lu^  magittis 
s  csil  Î1I  rn;ui,  itn  lit  iiuvinihi  opcnrt'lur  Hut  0- 
.  îpHê  \cru  tlornirclinl.  l-^l  acrcssciiUil  ad  eu  m 
pilli  cj«!S|  et  s(i>LrUHciunl  citJi»,  tliceiilcs  :  l»a* 
u  salvii  no?,  i^eiiums,  fcl  di(  il  cts  Jc^irs  :  Quid 


déjà  opéré  un  plus  grand  itut\,  m  ce  n'est 
que  le  charlatanisme  et  la  cuf)iddé  conspi- 
rai contre  elles,  etinvcmentde  nouveaux 
moyens  défaire  leur  |irolit  aux  déf^ens  des 
peureux  et  des  sots,  à  mesure  que  les  ancien* 
lufiyens  tombent  dans  le  discrédit.  Les  car- 
linnanciens  remjdaièrent  les  astrologues;  le 
vinaigre  ôvs  Ûu^lre-Voleurs  succéda  aux 
anneaux  enchantés  et  à  la  (lente  de  loup; 
que  nous  est-il  réservé  pour  plus  tard? 

l't  des  gens  qui  ont  [lenr  des  revenants» 
rjoi  demandent  au  magnétisme  et  à  la  jthré- 
mdngie  des  renseignements  sur  Tavenir,  qui 
croient  h  la  fatalité,  qui  admirent  encore  ma- 
demoiselle Lenormond;  ces  gens-l?i  ont  Tau- 
dace  de  se  moquer  de^  profdiélies  et  des 
ndraclcs  <lu  chrislianisn;e,de  parler  avec  dé- 
dain de  lagrAcede  Dieu  et  de  rellicacité  de 
la  |>rière,  et  d'ajqieler  rlu  nom  de  supersti- 
tions les  pratif[ues  de  la  piété!  Quelle  pitié I 

TOirft'li:  APAISKKPAR  JESIS-CHÏUST. 
—  Jcam  it^tanl  embarqué  atrc  us  dhcipies^ 
la  mer  (de  (iénézaretli)  detinl  si  agitée,  que 
le  bateau  élaii  (h  chaipje  instant)  recouvert 
par  h$  ingue$.  Or,  Jésus  dormait.  Sei  rfiVci- 
pks  sapproclurcni  de  lui,  ivrciKirrnt  et  lui 
dirent  :  — -  Srjfjncur^  sauvez- nous,  nous  pé- 
rissons, El  Jésus  ttur  répandit  ;—  Pourquoi 
arrz-pous  pem\  hommes  de  petite  fui;  et  $t  le- 
vant, il  commanda  aux  vmls  et  à  la  mer^  ei 
il  se  fit  un  (jrand  calme,  'ions  en  furent  frap- 
pés d'admiration  ,  r^  chacun  se  disait  '  :  — 
Quel  est  celui-ci^  auquel  les  vents  et  fa  mer 
olnisscnt  [iiWi)^  (Cf.  Malth.,  \ m,  2;];  Marc, 
IV.  38;  Luc,  viii,  23.) 

C'e^<l  là  un  des  plus  grands  miracles  du 
Sauveur,  et  celui  de  tous,  [leut-èlre,  qui 
présente  la  signilicatiou  la  idus  importante 
pour  la  pli  ;  elle  n'a  écha)i|  é  h  aucun  des  Pè- 
rcs  de  l'Eglise  :  celle  barque  est  une  tlgnrn 
de  r^lgUse  même,  fferi^ctuetleuieïit  l»alloliée 
sur  la  mer  orageuse  du  monde.  Jésus- 
Christ  paraît  quehtnefois  endormi;  mais 
lorsque  le  divin  navire  semble  sur  le  point 
défaire  naufrage*  la  prière  des  disciples  11- 
dèles  révedie  le  pilme;  il  c(Mnmande  alors 
aux  vents  et  aux  llotv.  le  *  aime  se  fait,  et  la 
navire,  arraché  au  péril»  continue  sa  route 
vers  te  port  du  salut.  Il  en  est  ainsi  «leouis 
deux  nulle  ans,  et  il  en  sera  ainsi  jusqu  h  la 
tin  des  siècles,  parce  qu'il  porto  Jésus-Christ, 
et  ne  perdra  jamais  sa  |>résence, 

TI:MPLE  mi  JEIU  SALHM.  (Prophéties 
ifui  le  concernent.  —  Il  n'entre  pas  dans  no- 
tre plan  de  retracer  ^hi^t(drc  ou  de  donner 
la  descrij^ion  de  ce  monument,  le  plus  fa- 
meux qui  ait  jamais  été  élevé  de  main  d1iom- 
me;  assez  d  autres  l'ont  fait  avafit  nous. 
Nous  vouions  seulement  parler  des  [>rophé- 
tiivs  qui  le  concernent,  et  montrer  leur  ac- 
i'ompll^senlent,  Il  y  a  eu  successivement 
deux  temples  :  l'un* construit  par  Sakmion» 

limiih  C8ti«,  inodien^  fidci?  Tnnc  iturgens,  iinpcra- 
\it  \cnîisci  mîiri,  rlTiirta  osl  ïrarunnltitas  ningii». 
Pono  honiines  mirait  smif.  ilicOTaes  :  Vuaïii  cU 
hic.  i]tnn  vcntî  et  mare  oIk^IiuhI  «*i?  (Mntdi,  Tin, 


1107 


TEM 


DICTIONNAIRE 


TEM 


IM 


le  second  par  Zorobabel  ;  l'un  et  l'autre  sont 
mémorables  sous  ce  rapport. 

i*  Prophéties  relatives  au  temple  de  Sa- 
lomon. 

Salomon  venait  à  peine  d'achever  la  dédi- 
cace du  superbe  édifice,  conçu  par  la  piété 
de  son  père,  et  qu'il  avait  eu  Tinsigne 
honneur  d'élever  lui-même,  que  déjà  le 
Seigneur  lui  faisait  entendre  une  menace 
touchantsa  destruction.  Sivous  m'abandonnez^ 
vous  ou  vos  enfants  y  si,  délaissant  maloiyvous 
oubliez  mes  commandements  et  mes  observan- 
ces,  si  vous  vous  adonnez  à  l'amour  et  au  culte 
des  dieux  étrangers ,  f.  exterminerai  Israël  de 
dessus  la  terre  que  je  lui  ai  donnée,  et  je  dé-^ 
tournerai  mon  vtsage  du  temple  que  j'ai  coi*- 
sacré  à  ma  gloire,  et  Israël  deviendra  la  fable 
et  la  risée  de  toutes  les  nations.  Cette  maison 
sera  prise  pour  exemple,  quiconque  passera 
auprès,  demeurera  frappé  d'étonnement,  et 
dira  dans  sa  surprise,  pourquoi  le  Seigneur 
a-t'il  traité  de  la  sorte  ce  pays  et  cette  maison  ? 
Et  on  répondra,  parce  qu'ils  ont  délaissé^ 
pour  suivre  des  dieux  étrangers,  le  Seigneur, 
teurDieu,  qui  avait  tiré  leurs  pères  de  la  terre 
d'Egypte  (12%). 

.  Dès  avant  l'édifieation  du  temple,  et  dans 
le  temps  même  qu'il  en  amassait  les  maté- 
riaux avec  des  soins  si  dispendieux  et  si 
Persévérants,  David  en  avait  prédit  la  ruine  : 
'btre  sanctuaire  a  été  livré  aux  flammes ,  on 
a  souillé  dans  la  poussière  le  tabernacle  con- 
sacré à  la  gloire  de  votre  nom,  avait-il  dit 
dans  le  psaume  lxxiii  (1297).  Seigneur,  les 
nations  ont  envahi  votre  héritage  et  profané 
votre  saint  temple,,  elles  ont  changé  Jérusalem 
en  un  verger,  avait-il  dit  au  Lxxviir  (1298). 

Enfin,  lorsque  le  moment  de  la  ruine  fut 
arrivé,  le  prophète  Jérémie  l'annonça  d'une 
manières!  précise,  qu'il  ne  fut  plus  possi- 
ble de  s'y  méprendre.  Ne  vous  fiez  point  aux 
paroles  mensongères  de  ceux  qui  vous  disent  : 
nous  avons  le  temple  du  Seigneur,  le  temple 

du  Seigneur,  le  temple  du  Seigneur allez 

à  Silo,  le  lieu  que  j'avais  élu,  le  lieu  où  mon 
nom  a  été  honoré  aès  le  commencement^  et 
voyez  ce  que  j'en  ai  fait  à  la  suite  des  crimes 

(1296)  Si  autem  aversione  aTcrsi  fueritis  vos  et 
iilii  vestri,  non  seqiientes  me,  nec  custodientes 
mandata  mea,  et  oa^remonias  nicas,  quas  proposui 
vobis,  sed  abieriUs  et  colucritis  deos  alienos,  et 
adora veritis  eos  :  aufcraml  Israël  de  superficie  ter- 
ne quam  dedi  eis  :  et  templuiu,  quod  sanctificavi 
nomini  meo,  projiciam  a  conspeclii  meo,  eritqiie 
Israël  in  proverbium,  et  in  Tabulam  cunclis  popuiis. 
Et  domus  baec  erit  in  exemj^um  :  oranis  qui  trans- 
ierit  pcr  eain,  slupebit,  et  sibilabit,  et  dicet  :Quare 
fecit  Dominus  sic  terne  liuic,  et  doinui  liuic  ?  Et 
respondebunt  :  Quia  dereliquerunt  Dominum  Deura 
suum,  qui  eduxit  patres  eorum  de  terra  iEgypti,  et 
secuti  sont  deos  aliènes,  et  adora verunt  eos,  et  co- 
luerunt  eos  ;  idcirco  induxit  Dominus  super  eos 
omne  malum  hoc.  (///  Reg.  ix,  6-9.) 

(1297)  Qtiasi  in  silva  ligiiorum  securibus;  exci- 
deruiit  januas  ejus  in  idipsum  :  in  securi  et  ascia 
dejecerunt  eam.  Incendçrunt  igni  sanctnariumtuiim  : 
in  terra  polluerunt  Tabernaculuin  nominis  tui. 
Dixerunt  in  corde  suo  cognatio  eorum  simul]:  Quie- 
scere  Taciamus  omnes  dics  feslos  Dei  a  terra. 
CPifl/.  LXIHI,  6-8.) 


de  mon  peuple  d'Israël...  Eh  bien^je  iraUer» 
cette  maison,  dans  laquelle  mon  nom  est  ùi- 
voqué,  et  dans  laquelle  vous  mettez  votre  etii- 
fiance,  cette  terre  que  f  ai  donnée  à  vos  pèrts 
et  à  vous,  je  les  traiterai  de  la  même  manière 
que  Silo,  et  je  vous  rejetterai  de  devant  mn 
visage,  comme  f  en  ai  rejeté  vos  frères,  tout 
ceux  qui  portaient  le  nom  dCEphralm  (1999). 

Lorsque  le  prophète  fiarfait  de  la  sorte, 
le  royaume  d'Israël  n'existait  pIus,Samarie 
et  son  temple  étaient  détruits,  il  ne  poafait 
donc  y  avoir  de  doutes  sur  la  portée  et  l'éten- 
due de  ses  paroles. 

Je' ferai  de  cette  maison  une  autre  SUo,  €f 
de  cette  ville  un  lieu  de  malédiction  peitr 
toutes  les  nations  de  la  terre^  disait-il  une 
seconde  fois  dans  le  temple  même,  en  fpu^ 
lant  au  nom  du  Seigneur  (1300). 

Michée  de  Morastni  avait  dit  tengtempi 
auparavant:  5t on  deviendra  un  champ  m 
passera  la  charrue,  Jérusalem  sera  changée 
en  un  tas  de  pierres,  et  la  montagne  â» 
temple  en  un  bois  de  haute  futaie  (1301). 

Enfln  il  ne  pouvait  plus  exister  de  aoules 
sur  le  sort  réservé  au  temple  de  Jérusalem, 
lorsque  Nabuchodonosor  vint  assiéger  h 
ville  en  la  dixième  année  du  rè^e  de 
Sédécias.  La  ville  fut  prise»  et  le  temple 
livré  aux  flammes  par  la  main  du  géaml 
Nabuzardan. 

2**  Prophéties  relatives  au  second  temple. 

Après  le  retour  de  la  captivité,  Zorobabel 
avait  jeté  les  fondations  du  second  temple^ 
mais  bientôt  le  découragement  s'empara  des 
esprits ,  l'ouvrage  resta  suspendu;  les  an- 
ciens du  peuple  comparaient  douloureuse- 
ment la  pauvreté  du  nouvel  édifice  avec  U 
somptuosité  de  Tancien;  leurs  plaintes  et 
leurs  larmes  paralysèrent  l'ardeur  de  ceai 
oui  étaient  plus  jeunes,  et,  sous  prétexte  de 
1  impossibilité  de  faire  assez,  le  moment 
vint  où  Ton  n'allait  plus  rien  faire.  Le  pro- 
phète Aggée  fut  suscité  de  Dieu  et  dit: 
Votct  la  parole  du  Seigneur  des  armées  :  en* 
core  un  peu  de  temps,  et  j'ébranlerai  lecidei 
là  terre,  la  mer  et  les  déserts  arides.  Tébrm- 
lerai  toutes  les  nations  et  le  désiré  de  toutes 
les  nations  viendra,  et  je  remplirai  de  gMrs 

(i298)  Deu8 ,  veneruni  génies  In  haeMitate» 
tuain,  polluerunt  teniplum  sanctum  tuum  :  posne- 
runt  Jérusalem  in  pomorum  custodiam.  {PtsL 
Lxxvni,  i.) 

(iS99)  Ile  ad  locum  mcum  in  Silo,  ubi  bMtxvt 
nomen  meum  a  principio  :  et  videfe  quae  fecerifli 
ei  pi'opter  malitiam  populi  luei  Israël  :  el  duc, 
quia  fecistis  omnia  opéra  baec,  dicil  Domimis  :  ^ 
locutus  sum  ad  vos  mane  consurgens,  et  loqiesi 
et  non  audistis  :  et  vocaTÎ  vos,  et  non  respoafe^ 
tis.  Faciam  domui  buic,  in  qua  invocaium  est  le* 
inen  meum,  el  in  qua  vos  hauelis  fiduciaro  ;  etloco, 
qucm  dedi  vobis  et  patribus  veslris,  sicut  feci  Silo. 
Et  projiciam  vos  a  facie  mea,  sicul  projeci  enurs 
fratres  vestros,  universum  semen  Ephraim.  (i«f» 
vil,  42-45.) 

^1300)  Dabo  domuni  istam  sicut  Silo,  et  «rbefl 
banc  dabo  in  maledictionem  cunctis  gentibaste^^^ 
(Jer.  XXVI,  6.) 

(4501)  Propter  boc,  causa  vestri,  Sion  quasi  ap 
arabitur,  et  Jérusalem  quasi  acervus  lapidua  ent, 
et  mons  icmpll  io  cxcelsa  sllvamm.  (Jfidl.  Vh 
12) 


TEM 


UES  MlRAtXES. 


TE» 


ri 


e  mai$on^  dit  le  Seigneur  lie*  armve,^.., 
//oiVf  de  cette  dernit'fc  maison  êcrn  plus 
nde  (lue  ceilc  de  fa  premiirr^  dit  le  Sei^ 
ur  dfjt  armée$^  et  en  ce  lieu  je  dotinfriii  la 
r,  dit  le  Seitjnnir  désarmées  {VWl}, 
e  ces  paroles  il  résulte  a%cr  la  (îernière 
tenre,  que  le  Messie  flevail  honorer  de 
irésencc  le  teniplo  61(2 vë  [lar  ZoroUaltcl. 
8  ici  il  se  préseute  um»  j^rave  diltlnillé: 
.e  Iftinpîc  foni\é  par  Zorohabelfut.UU-on, 
•ail  par  Hérode,  el  renif^lacé  par  IY*di- 
l>eaucou[i  filus  splpîididc  dans  lequel 
is-Christiul  f'rtvstjnté  lequarniitiiiuie  jour 
^*s  «n  nais.sflncr,f4  dans  lequnl  il  aniRiuv^t 
i verses  renris«s  sou  Evangile.  D*oii  il 
rrail  que  le  orouiiète  .sest  Iromiié,  on 

I  que  Jésus-Lbr^^t  n'est  fias  le  Messie. 
eltesi  grave el  si  présompUieuse  objection 
i  fondée  que  sur  le  réril  ftnihai>!eineut 
jéré  d'un  inslorien»  de  Jûsèfilie»  auquel 
défens^nus  modernes  de  la  religion  ont 

une  graofle  ré|*utatiQn,  en  faveur  de 
xou  Irois  phrases  favorables  au  cfirislia- 
oe.  qui  se  lisent  dans  ses  ouvrages,  et 
t  il  n  est  peut-ôtrepas  rauleur,  eouune 
îrhrislianisme,  re  soleil  dont  les  ravous 
minent  le  ujonde,  avait  besoin  û\m 
oîgnagc  étranger,  pour  certifier  sa  pré- 

r  voici  de  quelle  manière  Josèi>be  parle 
leUe  édilicatîon  au  \k'  eîiaiiître  du  x\' 
e  de  ses  Antitfuites, 

Après  tant  de  çnuides  arlions  el  de  si 
erf'os  éditlces  faits  par  H6rode,  il  con- 
en  ladix-iiuiti^tne  antiéotle  son  règne  un 
sein  qui  surpassait  encore  de  beaurûu|i 
lutres,  qui  fut  de  bûtir  un  temple  à  Dieu 
J  grand  et  plus  élevé  que  celui  r[ui  était 
S,  parce  qu'il  croyait  cl  avec  lai^on,  que 
;  ce  qu'il  avait  fait  jusqu'h  ce  jour,  {juel- 
éclataiil  qu  il  pût  iMre,  était  lellciueutau- 
;ous  d'une  si  haute  entiefirise,  que  rien 
ïOuvait  tant  coutriltuer  h  rendra.»  sa  mè- 
re iunuortelle.  Mais  coHimc  il  rraignait 
-le  peuple,  étonné  de  la  difficulté  d*un 
ouvrage,  eût  peine  h  se  résoudre  de 
Ireprendre,  il  le  lllassoml>ler  et  lui  parla 
îcUe  sorte  : 

II  serait  inutile  de  vous  r(q>résenter 
'Oies  les  clioses  que  j'ai  faites  depuis 
on  avènement  h  la  couronne,  puisque 
lus  étant  [dus  utiles  qu'à  moi,  vous  ne 
inriez  les  ignorer.  \'ous  savez  que  dans 
!S  nécessités  publiques  jai  oublié 
es  intéièls,  p.iur  ne  songer  qu'à  vous 
nila^er,  et  vous  n'aurez  |Kis  eu  peine  h 
•connaître  que  lîaus  tant  de  grands  nu- 
ages que  j'ai  entrepris  et  acbevés   aveu 

Wï)  Qata  I»  ce  tUcil  Doriunns  <»xcrntîTum»  adijuc 
Lfk  inoilii  U!ii  est,  t'I  c^^*  rcmmnvplw»  rœlmn,  et 
3ï»,  man»  «a  ;n  idain.  fcl  niovrlM  urnm  s  s;i*iitrs  : 

,L?IU-T  DKSUJtRATlft  HïîlCtis  gf'nllhuS  r  cL  (IlipllSiO 

lum  hluin  glorta,  ilicit  Duuunus  tïiciLituuiiL 
j.  u,  7-8.) 

305)  Un  tel  i'iionre  est  dinkile  î'i  comprciuîre  : 
cm|>te  saloinonîipic  iraviiil  que  I rente  «oiult'i'i 
latiUtiir*  conniï(MU  ilonc  celui  qm  le.  remplace 
inrail-il  soixante  «le  nunm  ?  Domu^  mttem , 
m  adifienbat   rcx   Sahinon   Dominât ,  haMui 


«  Fassistaure  de  Dieu,  je  n'y  ai  pas  tant  con* 
«  sidéré  ma  satisfartioui»artièultère,  que  les 
«  avantages  q.ne  vous  en  avez  reçus  el  qui 
tt  ont  élevé  notre  nation  h  un  degré  iTeslimo 
"  où  elle  ne  s*élait  point  encore  vue. Il  sérail 
a  d<»neinulile<le  vous  fiarler  des  villes  fjuej  ai 
«  b.lties  et  de  celles  que  jai  cnd>ellies  dans 
"  la  Judée  etilans  les  provinces  qui  nous  sont 
«  tributaires.  Mais  je  veux  vous  f^roposcr 
*  uïi  dessein  beaucoup  plus  grand  el  plus 
«  important  que  tous  les  autres,  [»uis(iu'il 
«  regarde  la  religion  et  le  culte  que  nous 
«  devons  rendre  a  l>ieu.  \'ous  savez  que  ï^ 
«  temple  que  nos  pères  lui  ont  bilti  après 
«  leur  retour  île  la  captivité  de  Babjlone» 
«  est  moins  élevé  de  soixante  coudées,  que 
«  n'était  celui  qui  a'vait  élé  construit  par 
«  Salumon;  et  il  ne  leur  en  faut  pas  allri- 
«  buer  la  faute,  |)uisifu'ils  auraient  sou- 
«  haitédele  rendre  aussi  magniiîque  que 
«  le  premier  :el  qu^élant  alors  assujettis  aut. 
«  Perses,  comme  ils  Vont  été  depuis  aux 
«  Macédoniens,  ils  furent  obligés  de  suivre 
f<  les  me>ures  que  les  rois  Cyrus  et  Darius 
«  lUs  dHyslasje  leur  en  donnèrent.  Mais- 
w  tnainleiiant  que  je  me  trouve  redeval»leà 
«  Dieu  de  la  çoor/»nne  que  je  porte,  et  de 
«  la  paix  dont  jejotiis,  des  ricbesses  que  je 
«  poss<^de,  et,  ce  qui  est  encore  plus  consi- 
ff  dérable ,  de  Tamitié  des  Romains,  qui 
«t  sont  aujourd*liui  les  maîtres  du  nionue» 
«r  je  m'etrorcerai  de  lui  ténu>i}j;nerma  recon- 
«*  naissance  de  tant  d'obligations»  en  met- 
«  tant  la  dernière  perfection  h  ce  grand 
(t  ouvra^^e,  » 

a  Ce  discours  d'Hérode  surprit  extrômo- 
metit  tout  le  monde,  l^  granJeur  du  <ies* 
sein  leur  en  faisait  paraître  Texécution  itn- 
ï  ossible  :  et  rpiand  nténie  elle  ne  Faurail 
pas  élé,  ils  apprébcridaieiit  qu  ajirès  avoir 
fait  démolir  !e  lenqde,  il  ne  pùl  le  rétablir 
entièrenient,  el  trouvaient  ainsi  Tenlrepriso 
trtq»  [périlleuse.  Mais  il  les  rassura,  en  leur 
promettant  de  ne  lom-her  h  rancien  tem- 
ple, qu*a[)rès  qu*il  aurait  nréfiaré  tout  co 
(jui  était  nécessaire  pour  liAtir  le  nouveau; 
et  rellct  vïUivit  sa  promesse.  H  employa 
mille  cliareltes  pour  porter  les  pierres, 
assendda  tous  les  n»dtériau?(,  choisit  dix 
mille  excellents  ouvriers,  el  établit  sur  eux 
mille  «iacrtricatenrs  vêtus  ii  ses  dé[>pns  et 
intelligents  dans  les  ouvrages  de  niarourie- 
rie  el  de  charnentcrie.  Lorsque  tout  fut 
ainsi  disposé;  iltit  démolir  les  vieux  fonde- 
mems,  pour  en  mettre  de  nouveaux  et  Ton 
fïiUil  dessus  le  temple  de  cent  coudées  do 
inngueur  et  cent  vingt  coudées  de  hauteur 
^1303).  Mais  les  fondcmonts  s'éiant  depuis  al- 

Bexn^itiia  cubitot  in  lontiiinditte^  et  vteiinfi  aibiio»  in 
htiiudine.ei  irnjiHta  cnhito*  in  aitiludine.  {lU  f<ra. 
VI,  2.)  S'agirail-il  de  la  phUerunne  sur  laquelle  U' 
itMUple  ctailé!e\é?  Mais  il  nest  pas  ;i4mi8sil)l«  qu» 
tic  niontirule,  fnrlU  c  ôti  naturel,  se  soil  abiiissé  de 
lui-mcme  de  soin  an  le  coudcvs  en  soixante-dix  ans, 
ou  bien  qtu^  les  Assyriens  se  soient  astreints  à  raser 
un  smninel  île  moittagnc  parce  qu*il  avait  supfiorUî 
\m  temple  L'Id^loire  ne  W  dit  pis,  et  rien  ne  penl 
le  fiiire  supposer.  Ne  iî*agîraU-il  pas  [UtiH  ilet  rou- 
trcforls  et  des  murs  d'appui  c JU^^tiuits  autour  de 


ini 


T£M 


DICTIONNAIRE 


T£M 


m 


faissés celte hauleur  se  Irouvaréduile  àcent 
coudées(130^);etnosancêtresvoulaienUsous 
J'empire  de  Néron,  rehausser  Je  temple  de 
ces  vingts  coudées  dont  il  était  abaissé.  Cet 
ouvrage  fut  construit  avec  des  pierres  fort 
dures  et  fort  blanches,  longues  de  ving-cinq 
coudées,  hautes  de  huit  et  larges  de  douze.» 
Spanheim  a  essayé  de  démontrer  que  tout 
ceci  n'était  qu'un  tissu  de  fables,  et  il  y  a  de 
la  marge,  en  clfet:  les  juifs,  qui  y  auraient 
eu  tant  d'intérêt  cependant,  n'ont  jamais 
reproché  à  Jésus-Clu*ist  d'avoir  vécu  au 
temps  du  troisième  teniple  et  non  du  second, 
qui  devait  être  honoré  de  la  présence  du 
Messie,  selon  la  jîarole  du  prophète,  ou 
])lutôt  ils  n'ont  jamais  connu  de  troisième 
temple.  En  outre,  si  le  temple  avait  été 
démoli  au  temps  d'H?rode,  les  sacrifices 
auraient  été  forcément  interrompus;  or  il 
ne  reste  nulle  trace,  pas  même  dans  les 
récits  de  Josèphe,  de  cette  interruption.  De 
plus,  ii  ne  serait  pas  difficile  de  mettre  Fau- 
teur en  contradiction  avec  lui-même,  car 
il  dit,  deux  ou  trois  pages  plus  loin,  que 
tout  le  temple  intérieur,  c'est-à-dire  Je 
temple  proprement  dit,  fut  achevé  en  dix-huit 
mois;  or  tous  les  ouvrages  extérieurs,  tels 
que  portiques  et  galeries,  avaient  été  faits 
auparavant,  de  sorte  qu'Hérode  célébra  la 
dédidace  du  nouveau  temple  avec  une 
grande  solennité  neuf  ans  et  demi  après 
en  avoir  posé  la  première  pierre.  Cepen- 
dant le  même  écrivain,  cinq  livres  plus  loin 
au  XX*  livre,  chapitrés,  marque  l'achève- 
ment du  temple  et  le  renvoi  des  dix-huit 
mille  ouvriers  qui  avaient  été  employés  h 
sa  construction ,  au  temps  d'A grippa,  envi- 
ron l'an  60  de  l'ère  vulgaire.  Se  cliarge  qui 
voudra  de  le  concilier  avec  lui-même. 

celle  même  monlagne,  pour  Pisolcr,  la  rendre  inac- 
cessible, et  lui  donner  plus  de  hauieur,  sans  élever 
son  sommel?  Nous  le  croyons  d'autant  plus  volon- 
tiers, que  lessubslruclionsqui  restent  encore  main- 
tenant sont  salomoniques ,  au  dire  de  M.  de  Saulcy, 
et  oupeuts'en  rapjM)iicr  à  lui  ;  ce  qui  prouve  nue  la 

{>lateforme  n'a  éle  ni  exhaussée  m  abaissée  aepuis 
e  premier  temple;  et  qu*en  outre  Tauteur  va  nous 
parler  tout  de  suite  de*  la  rëédilicalion  de  ces  murs 
d*appui  pour  eiiccindre  la  montagne.  C'est  donc  à 
(lire  que  les  Juifs,  au  retour  de  la  captivité,  ne  pri- 
rent pas  la  peine  de  vider  les  fossés  jusqu'à  la  pro- 
fondeur première ,  et  qu'ainsi  ils  donnèrent  au 
nouveau  temple  soixante  coudées  de  moins  de  hau- 
teur apparente,  en  prenant  le  mot  temple  non-seu- 
lement pour  rédifice  sacré,  mais  pour  tout  Tensem- 
l)le  des  constructions. 

Nous  demanderons  encore  ce  que  cela  peut  signi- 
lier  :  un  édiOce  plus  haut  de  vnigt  coudées  qu'il 
n'est  long,  ressemble  à  un  puits,  à  un  clocher. 
Hérode,  qui  était  homme  de  goût,  ainsi  qu'il  l'a 
prouvé  par  ses  autres  ouvrages,  a-t-il  jamais  dû 
concevoir  un  pareil  ëdiûce,  et  la  nation,  qui  ne  lui 
laissait  pas  faire  tout  ce  quil  voulait,  ainsi  que  le 
prouveraient  au  liesoin  ces  précautions,  indépendam- 
ment des  renseignements  que  Thisioire  nous  fournit, 
raurait-elle  laissé  faire?  il  ne  peut  donc  être  ques- 
tion du  bâtiment  sacré  dans  lequel  s*accomplissaient 
les  cérémonies  les  plus  intimes  de  la  loi,  mais  de 
quelque  ouvrage  accessoire,  en  supposant  que  tout 
ce  récit  ne  soit  pas  une  fable,  comme  l'auteur  en  a 
tant  débité. 
(1304)  Ceci  prouve  de  plus  en  plus  qu'il  n*esi 


Et  que  dire  d'un  édifice  construit  au  som- 
met d'un  aride  rocher  qui  s*cnfonee  de 
vingt  coudées,  c'est-à-dire  de  orne  mètres 
dans  le  sol,  et  qui  plus  est,  sans  se  démolir 
Jamais,  de  mémoire  d'architecte,  on  ne  vit 
pareil  tassemeht.  Mais  ce  n*est  pas  tool: 
l'auteur  parle  de  pierres  de  vingt-cinq  coq- 
dées  de  longueur  sur  huit  de  hautear  et 
douze  de  largeur  ;  c'est-à-dire  des  blocs  de 
quarante-un  mille  cent  deux  ou  trois  mètm 
cubes,  et  cent  millions  sept  cent  quatre- 
vingt  mille  kilogrammes,  en  estimant  le 
poids  variable  de  la  nierre  à  deux  mille 
quatre  cent  trente  kilogrammes  le  mèlie 
cube  (1305)  I 

Et  que  sera-ce  si  on  vient  à  dire  avec  le 
même  auteur,  que  Satomon  avait  bâti,  me 
de  semblables  pierres,  un  mur  de  quitre 
cents  coudées  de  hauteur,  c'est-à-dire  deos 
cent  vingt-deui  mètres,  ou  six  cent  soixante 
pieds  ancienne  mesure,  plus  haut  dudooUe 
que  le  plus  haut  édifice  qui  existe  mainte» 
nant  dans  l'univers  !  l'auteur  Taflirme  ce- 
pendant au  huitième  chapitre  de  sn 
vingtième  livre.  Qui  lut  jamais  de  pareflice 
billevesées,  à  moins  qucdans  les  contes dee 
fées  ?  Et  toutes  ces  pierres,  que  sont-elles 
devenues  ?  il  n'y  en  a  trace  maintenant,  w 
plus  que  des  navets  de  la  plaine  deMacbe* 
ron,  dont  parle  le  môme  auteur,  qui  sepio> 
menaient,  qui  criaient,  qui  s'effarouchaioU^ 
qui  fuyaient  et  qui  mangeaient. 

Quel  fonds  peut-on  donc  faire  sur  tort 
cela  ?  Aucun,  et  comme  le  témoignage  de 
Josèphe  est  le  seul  en  cette  matière,  onne 
peut  pas  même  dire  si  Hérode  déplaça  une 
seule  pierre  du  temple  de  Zorobabel  (19(IQ. 

11  est  d'ailleurs  un  témoignage  p^Sf 
qui  contredit  les  données  de    Inistoriei^ 

pas  question  du  temple  proprement  dit  ;  car  bu» 
ture  de  la  montagne  sur  laquelle  le  teiu|Heébi 
|)osé  et  rétat  actuel  des  substructions  prontU 
fiu*il  ne  peut  y  avoir  eu  un  aOaissement  aussi  emà- 
dérable.  Un  lassement  ne  saurait  atteindre  à  k 
telles  proportions. 

(1505)  La  coudée  hébraïque  est  en  mesures  aé- 
triques  de  0,555. 

(1306)  Nous  disons  du  temple^  mais  non  peste 
ouvrages  extérieurs.  Les  premières  assises  dn  mt 
de  soutènement  dont  nous  avons  parlé  existait  e^ 
core,  et  les  blocs  dont  elles  sont  formées  ont  à  pee 
près  la  dimension  donnée  par  Josèphe.  Ce  n'est  m 
pas  ceci  que  nous  prétendons  contester,  mais  il 
continuation  d'une  muraille  à  six  cents  pieds  à 
hauteur  avec  de  pareils  blocs.  Ceux  des  pTranîto 
d'Egypte,  élevées  à  la  moitié  de  la  même  "hantant 
n*ont  que  six  pieds  d^épaisseur,  et  on  regarde  dql 
Touvra^e  comme  prodigieux.  Ici  nous  le  cnànm 
impossible.  Et  d'ailleurs  que  seraient  devenus  10»* 
tes  ces  pierres,  si  le  mur,  mainlcnant  démoli,  anft 
été  construit  en  entier.de  la  sorte?  Si  la  maie  Ai 
hommes  en  avait  brisé  quelques-unes,  les  i«M 
seraient  sur  place.  Des  masses  de  plus  de  cent  ai* 
lions  de  kilogrammes  ne  se  laissent  pas  empoiifr. 

Et  d'ailleurs,  quelle  idée  pcui-on  se  faire  £^ 
édifice  qui  aurait  eu  deux  cent  cinquante  pieds  à 
longueur,  trois  cents  pieds  de  hauteur  jitsqi'a 
lambris,  et  des  murs  de  trente  pieds  d'cpaissev? 
Vit-on  jamais  donjon  pareil  pour  la  bautc8r,li 
force  et  la  laideur. 

11  ne  peut  donc  s'agir  du  temple  propremenl  di 


TEN 


Ûl^S  MIRACLES, 


TEM 


MU 


celui  des  Juifs  eux-m^mes  au  chapitre 
?  PEvangile  selon  sm\\  Jean  :  «  ISos 
1  ont  nus  (jH(traniC'si,r  ans  h  bâlir  ce 
le*  •  Selon  Josèfihe,  Hérodc  y  en  aurait 
neuf  et  (lenii,  Kt  en  suni»o"sant  qu'on 
continué  h  hAlir  dejniis  lors,  comme 
de  aurait  cotnmeni'é  en  la  dix-huitième 
ede  son  règne,  ♦onime  il  devait  réj^iner 
Pe  pendant  dix-neuf  ans»  et  eonjmeil 
Ail  déjà  trente-un  ou  trenie-dotix  ans 
étflit  mort  quand  les  Juifs  parlaient 
,  cela  ne  ferait  pas  quarante-six  ans, 
|ilus  de  cinquante. 

noTidjre  de  quarante-six  ans,  assigné 
les  Juifs,  no  eoncorde  i>as,  il  est  vrai» 
le  tenifïs  qui  s*écoula  en  Ire  la  fondation 
econd  temple,  I  an  535  avant  Jésus- 
it,  et  sa  dédicace  en  515,  re  qui  ne  fait 
ringl  années;  mais  outre  que  tous  les 
lOlogisles  ne  sont  pas  d  accord  sur  ces 
\f  et  que  tdusieurs  comptent  trente-une 
es  au  lieu  de  vingt,  rien  ne  prouve  que 
nple  fût  achevé  quand  on  en  fit  la  dédi- 
Et  ainsi  de  ce  que  le  nombre  quaranle- 
e  concorde  pas  avec  les  notions  four- 
par  rflistoire  sainte,  il  n'en  faut  rien 
ure  en  faveur'  de  rhistorieu  profane» 
|u'il  ne  correspoûcl  pas  mieux  à  ses 
ées  à  lui-même. 

cite,  il  est  vrai,  un  fragment  de  lettre 
t  discours»  on  ne  sait  lequel,  de  Julicu- 
stat,  dans  lequel  il  est  dit  que  ce  prince 
voulu  faire  restaurer  le  temple  de  Je- 
eun  troi$  fois  drtntify  ce  qui  semble 
er  raison  sur  un  point  au  récit  de  Jo- 
î;  C4ir»à  nioinsile  compter  une  drstruc^ 
farte  sous  le  règne  d'Hérotte  et  une 
faite  fïar  Julienlui-mème  pour  arriver 
tâblissement,  on  ne  saurait  en  (rouver 
Mais  cette  raison  est  encore  plus  faitdo 
out  le  reste;  en  effet,  ou  lHcnrA[Histat 
Jire  une  destruction  radicale,  absolue, 
hoisi  cette  exf^i'ession  comme  sujierla- 
ou  hien  ïl  se  tromjie  et  ne  sait  ce  qu'il 
)n  ne  f)eut  compter  pour  une  troisième 
uctiotï  la  démolition  des  fondatinns 
fit  n|térer.  car  Tédifi^e  était  déjà  dé- 
fit on  achève,  mais  on  ne  détruit  pas  la 
uclirm. 

somme,  les  ot^jections  élevées  contre 
iphétie  de  Zacharic  se  ré<lnisent  donc 
i;  puisque  le  prophète  parle  du  temple 
eruent  dit,  tandis  ijuc  hiislorieji  n'en- 
parler  que  des  ouvrages  accessoires. 
ïst  une  seconde  projïhétie  non  moins 
riante,  sortie  de  la  l»onclic  de  Jésus- 
t,  et  relative  h  une  dcstruilion  sicom- 
qull  ne  devait  jfas  rester  merrc  sur 
î.  Le  Sauveur  venait  de  parler  en  pu- 
Jans  le  tenifde  pour  la  dernière  fois» 
l  la  veille  do  sa  mort;  il  lavait  annuncée 
auditoire  en  |irenanl  de  lui  un  congé 
lif;  vous  ne  me  verrez  [dus,  avait- jI 
on  me  vidcl/ids  amodo.  Lorsqu'il  fut 
ses  di>ciples  lui  lirent  remarquer  la 
té  de  rédifire,  Maître,  lui  dit  Tun 
,  voyez  quelles  pierres  cl  ([uclîes  cons- 
ODsJ  II  répondit  :  «  l>e  toutes  ces 
les  constructions  que  vous  voyez,  il  ne 


restera-pas  pierre  sur  pierre  qui  ne  soH 
démolie,  non  rtlinquriur  lapis  super  lapi- 
dvm  qui  non  denrualur,  »  Trois  évangélistes 
rapportent  cette  n»éme  réponse  et  la  relateiit 
exactement  dans  les  mêmes  ternies,  H  n  y  a 
donc  aucune  ét]uivoque;  le  temple  sera 
détruit  sans  qu  il  en  reste  deux  pierres 
Tune  sur  l'aulre,  h  moins  que  par  le  fott 
même  delà  démoliliott. 
Mais  à  quelle  époque  cela  doit-il  s'accom- 

iilir,  telle  est  la  question  qui  vient  aussitôt 
ilesprit»  et  que  les  discijdes  adressèrent 
en  etfet  à  leur  Maître,  en  se  serrant  autour 
de  lui,  sitôt  qa*il  fut  débarrassé  de  la  foule 
qui  renvironnait  :  «  Avant  la  fin  de  la  géné- 
ration |>résente  :  »  Telle  fut  la  réponse;  non 
prœttribit  gmcratto  hœc^  donrc  omnia  fiant» 
Celte  réponse,  loule  f>récise  f^u'elle  soit. 
Test  moins cèfiendant  (fue  la  première;  c'est 
qu'elle  s'applique  h  des  fil>jets  divers.  Car 
une  fois  la  curiusité  des  disciples  éveillée» 
ils- avaient  jioî-é  d  antres  questions  :  Maître, 
à  cpiel  signe  reconnaîtrorjs-nous  que  le  mo- 
ment sera  prêt  d'arriver,  cjuel  sera  le  temps 
de  votre  avènement,  et  a  quand  la  lin  du 
monde?  Le  Sauveur  dut  ié[)ondre  à  ces 
ditTérenles  interrogations  dans  un  même 
discqurs,  et  comme  la  destru4tirjn  du  temple 
se  rattacherait  à  celle  de  Jérusalem,  il  ne 
pouvait  manquer  de  parlerde  celle-ci.  Aussi 
le  litHl  longuement,  et  indîqua-t-il  en  outre 
les  signes  pré(  urseurs.  atin  que  chacun  fût  à 
même  de  |>rendre utilement  ses  précautions. 
Ayant  considéré  ailleurs  cette  importante 
pro|ibétie  <ians  toute  son  étendue  (loy, 
larL  JÉRisAiEu,  sa  destruction  dérmilive) 
nous  n'avons  à  reiamiiier  ici  que  dans  ce 
qu'elle  a  de  relatif  au  temple. 

La  destruction  de  cet  édifice  ne  devant  être 
qu'un  é[dsodedecellede  la  ville  même,c*est 
celle-ci  rjui  lient  la  place  princi]>ale  dans  le 
discours  du  Sauveur,  et  ainsi  on  doit  faire 
à  la  ruine  de  Jérusalem  rofiplicaiion  plus 
spéciale  de  celte  réponse  déjà  citée  :  tout 
sera  accompli  avant  la  tin  de  la  j)ré.%ente  gé- 
nération. 

Ix'S défenseurs  delà  religion  font  remar- 
quer que  cette  prédiction,  relatée  par  ceux 
desévpngélistes  qui  ont  écrit  avant  srui  ac- 
complissement, saint  Matthieu»  saint  Marc 
et  saint  Luc,  qs\  passée  dans  le  j^lus  complet 
silence  par  saint  Jean,  qui  écrivait  j>oslé- 
rieurement;  irréfragable  indice  d'aulhenti- 
cité,  puisque  de  la  sorte  (tersonne  n*a  jiu 
dire  :  Vous  tiaduisf*z  en  fuophétie  des  faits 
dont  vous  avez  été  spectateurs. 

Le  Sauveur  parlait  ainsi  Tan  34  de  Tère 
vulgaire; or,  en  l'an 70,  le  II  thi  ntoisd*août^ 
le  feu  fut  mis  au  temple  par  un  soldat  ro- 
main; rinccndie  dura  sept  jours,  malgré 
tous  les  efforts  pour  Téteindre,  de  la  jwul 
des  assiégeants  et  des  assiégés.  La  ville 
haute  se  rendit  le  7  septembre,  le  carnage  v 
fut  affreux  ce  jour  et  le  lendemain  ;  les  suf- 
dats  n'ayant  plus  rien  à  piller  ni  à  brûler, se 
mirent  à  démolir;  le  générai  lui-même,  Ti* 
lus  leur  fit  ilémolir  le  temple  jusqu'aux  fon- 
dements. Ainsi  s*ai  comnlit  la  (dus  grande 
I»artic  de  la  pro|)hétie,  le  reste  nï*tait  qui? 


H15 


« 


TËM 


UCTlOiNNAIRE 


TEM 


i;u 


différé.  Nous  n'entrons  pas  dans  plus  de 
détails  sur  ces  événements,  parce  qu'ils  sont 
suffisamment  connus. 

L'empereur  Julien^  voulant  faire  mentir 
le  Nazaréen,  ainsi  qu'il  l'appelait,  se  chargea 
delà  dernière  partie  de  Taccomplissement. 
11  se  mit  en  tête  de  rétablir  le  temple  dans 
son  ancienne  splendeur,  et  croyant  ne  pou- 
voir en  confier  le  soin  à  personne  mieux 
qu'aux  Juifs  eux-mêmes,  il  leur  donna  ren- 
dez-vous à  Jérusalem  de  tous  les  points  de 
l'univers;  la  lettre  qu'il  leur  écrivit  à  ce  su- 
♦  jet,  et  qui  est  la25*du  recueil,  restera  à  iamais 
commeunmonumentdelaperûdie  de  l'Apos- 
tat et  de  sa  haine  contre  le  christianisme. 
F.Ile  est  conçue  en  termes  si  touchants  et  si 
affectueux,  que  beaucoup  de  Juifs  crurent 
de  bonne  foi  que  l'empereur  s'était  fait  juif 
comme  eux. 

Ils  se  rassemblèrent  donc  à  Jérusalem  en 
grand  nombre.  A  la  vue  des  immenses  pré- 
paratifs que  Julien  avait  déjà  faits  pour  com- 
mencer 1  ouvrage,  un  saint  enthousiasme  les 
saisit;  ils  se  mirent  à  déblayer  le  terrain 
avec  une  ardeur  sans  pareille*^;  les  pauvres 
avec  leurs  mains,  les  enfants  des  riches  avec 
des  pelles  d^argent  faites  exprès  pour  la  cir- 
constance ;  tout  le  monde  travailla,  et  l'on  vit 
jusqu'aux  femmes  les  plus  délicates  empor- 
ter des  décombres  dans  un  pan  de  leurs  vê- 
tements. 

Cependant  le  patriarche  saint  Cyrille  se 
moquait  de  leur  ardeur  et  de  leur  empresse- 
ment ;  il  rassurait  ceux  des  chrétiens  qui 
craignaient  que  l'Evangile  ne  reçut  un  dé- 
menti :  «C'est  au  contraire,  leur  disait-il,  un 
moyen  que  le  Seigneur  emploie  pourarriver 
à  le  mieux  accomplir  ;.  il  a  chargé  ses  enne- 
mis de  donner  eux-riiêmes  raison  aux  pro- 
phéties; il  a  voulu  qu'ils  fussent  les  instru- 
ments de  leur  propre  honte  ;  ayez  confiance 
en  la  parole  de  Dieu,  et  vous  verrez  ce  qui 
arrivera.  » 

^  En  effet,  lorsque  le  terrain  fut  déblayé. 
Ton  s'aperçut  bientôt  qu'il  était*  impossible 
de  rebâtir  sur  les  anciennes  fondations;  Tin- 
juré  du  temps,  Tincendie,  l'infiltration  des 
eaux  dans  ces  déplorables  ruines  avaient 
tellement  détruit  la  solidité  des  anciens 
travaux,  qu'il  ne  fallait  plus  les  compter 
pour  rien.  On  se  mit  donc  à  les  arracher,  et 
aussitôt  que  la  démolition  fut  terminée  sur 
un  point,  on  se  prépara  à  rétablir  une  pre- 
mière assise  de  pierres;  mais,  ô  merveille! 
le  feu  jaillit  de  l'excavation,  d'énormes 
tourbillons  de  llammes  s'élancent,  une  par- 
tie des  ouvriers  périt  dans  la  tranchée,  le 
reste  se  disperse  et  fuit  d'épouvante,  une 
partie  cherchant  un  refuge  dans  un  édifice 
voisin,  la  llamme  les  y  poursuit,  les  dé- 
vore ;  la  terre  tremble ,  les  abris  s'écroulent 
sur  la  tête  de  ceux  qui  leur  ont  demandé 

f)rotection,  la  plateforme  du  temple  est  bou- 
eversée,  le  sol  a  rejeté  de  son  sein  le  reste 
des  fondations  du  vieux  monument;  une 
croix  brillante  de  lumière  apparaît  dans  les 

(1307)  V.  RriiN,  hhl,,  liv.  i,  ch.  57;  —  Socrate, 
liv.  ni,  cil.  20  ;  — .  SozoMfeNE,  liw.  v,  cli.  2!2;  — 

PfllLOSTRATE,  liv.  VII,  çh.  14;  —  TllÉODORET,  HisL 


airs,  des  croix  s'impriment  d'une  tuaniire 
indélébile  sur  les  vêtements  des  Juifs;  1^ 
matériaux  prêts  à  être  mis  en  œuvre  sont 
dispersés  par  la  tempête,  les  outils  des  ou- 
vriers sont  consumés  par  les  flammes,  b 
fer,  l'acier,  le  cuivre,  tout  est  fondu,  il  m 
reste  de  tout  cela  rien  qui  paisse^désormiii 
être  utile. 

Cependant  Alypius,  lieutenant  de  l'em- 
pereur, rassemble  les  ouvriers,  il  veut  fain 
recommencer  l'ouvrage  ;  mais  vains  efforts, 
la  flamme  reparaît,  disperse  de  noufen 
ceux  qui  commettent  l'Imprudence  de  s'ap> 
procher  de  trop  près,  et  roule  en  toarbilloos 
dans  les  rues  de  la  ville  et  sur  les  plaeespt- 
bliques,  consumant  ce  qui  se  rencontres» 
son  passage.  Elle  reparaît  une  seconde  fois, 
puis  une  troisième;  il  semble  que  les  pis 
de  ceux  oui  s'approchent  du  chami>  de  kdi- 
solation  la  font  jaillir  de  terre;  il  faat  re- 
noncer h  une  entreprise  déûnitivemeot  ioh 
possible. 

Julien  apprit  ces  détails  avec  un  profani 
dépit,  mais  occupé  alors  des  préparalib 
d'une  expédition  contre  la  Perse,  il  tA 
obligé  d'ajourner  toute  nouvelle  tentative. 
Il  péritdans  la  bataille,  et  mourut  dit-on, ei 
lançant  contre  le  ciel  le  sang  qui  sortait  de 
sa  blessure,  et  en  s'écriant:  «i  Tu  as  vaincs, 
Nazaréen.  »  C'était  l'an  364. 

On  trouve  de  grands  détails  sur  ce  min* 
culeux  événement,  qui  causa  la  conversiea 
d'une  multitude  de  juifs  et  de  païens,  damia 
historiens  de  l'époque,  Ru6nySocrate,Saflh 
mène.  Philostrate,  Théodoret,  Cedrenus, 
Nicéphore  (1307)  ;  dans  le  second  discoms 
de  saint  Jean  Chr^sostome  contre  les  lo^ 
dans  le  second  discours  de  saint  Gr^pmc 
de  Nazianze  contre  Julien,  dans  la  ouini- 
tième  lettre  de  saint  Ambroise  à  Theodoss. 
Nous  ne  savons  pas  que  personne  l'ait  jh 
mais  contesté  ;  c'est  un  point  d'histoire  a^ 
quis  à  la  science,  et  hors  de  toute  discis- 
sion.  La  prophétie  se  trouvait  donc  ace 
plie  à  la  lettre  :  il  ne  restait  plus  pierre  m 
pierre  du  temple  de  Jérusalem.  On  n'a  janiiis 
songé  depuis  lors  à  le  rebâtir. 

Si  ce  n'était  pas  faire  injure  aux  histo- 
riens chrétiens,  qui  rapportent  révéaeffieA 
on  pourrait  fortiner  leur  témoignage  de  e^ 
lui  d'un  auteur  païen,  admirateur  et  piDé* 
gyriste  de  Julien,  de  celui  d'Ammien  lll^ 
cellin.  «  Julien,  dit  cet  écrivain,  désir* 
immortaliser  la  mémoire  de  son  rteueftf 
la  graiideurde  ses  ouvrages,  forma  le  {f*- 
jet  de  rétablir,  avec  d'énormes dé|)enses,k 
temple  fastueux  qui  se  vovait  jadis  àJén- 
salem,  et  dont  on  avait  eu  tant  de  peine  isi 
rendre  maître,  malgré  les  plus  sanglantsco»- 
bats  dans  le  siège  qu'il  soutint  contre  Va- 
pasien,  et  ensuite  contre  Titus.  Il  encoafisli' 
commission  à  Alypius,  d'Antioche,  qui  ii* 
géré  précédemment  la  préfecture  de  la  W^ 
^ne  en  1  aljsence  de  plusieurs  préfets.  Lo» 
donc  qu'Alypius,  secondé  par/le  gouTerw^ 
de  la  province,  pressait  le  plus  vivement l'tt* 

Eccles,,  liv.  m,  ch.  20:  —  Cedrcmjs,  AMsiH^ 
—  NicÉPBORE,  liv.  X,  ch.  03. 


Tl-N 


DES  MIRACLES. 


TKN 


fll$ 


he,  d'é^K>uvflnlabl*is  lunrbitlunstie  llam- 
qui  sortaient  tIesfooJalions  mêmes  do 
icp,  rendirent  le  lieu  inaccessilile  par 
\queme  de  leurs  apparitions.  KHes  con- 
irent  plusieurs  fois  les  ouvriers,  et  on 
par  abandonoer  lo  travail,  en  présence 
ibstination  d'un  pareil  élément.  »>  Me- 
U  §lohi  pammnrum  prope  fumidmenlmh 
'($  adsiiltibus  ernmpentrs,  [rt-rrr  hcum^ 

le  modo  eltmtnîo  deslirtatiusrepeUentfy 
mi  inceptum,  (Amm.  Marcell«  ,  hht, 
ixiii,  cap,  l.) 

Ivant  le  récit  de  saint  Grégoire  de  Na- 
,e ,  une  eroix  kiraincuse,  d'une  splen- 
adniirablc,  apparaissait  dans  leseieux 
4me  temps  que  ces  merveilles  s'aecom- 
iienlsur  la  terre,  Le  môme  saint  doc- 
ajoiile  : 

fusils  montrent  donc  leurs  vôtemeiils, 
qui  ont  élé  les  témoins  de  f'c  grand 
cfe,  ou  qui  en  ont  été  partie» fiants; 
s  montrent,  dis-je,  leurs  vêtements  cou- 
des enijireintcs  do  la  croix.  Car,  tan- 
ne chacun  s'en  entretenait,  qu'il  fût  des 
is  ou  du  nom  lire  de  nos  ennemis,  laa- 
ne  chacun  éruuliwit  le  récit  de  la  t  ou- 
ïe ceux  qui  le  racontaient,  le  miracle  se 
»daii>ait«  et  les  uns  fl Jes  autres  aper- 
enl  avec  sur|>risc  les  croix  dont  los 
s  de  leurs  voisins,  puis  [les  leurs  pn> 
se  trouvaient  parsemés;'eroiï  surpas- 
par  la  netteté  et  par  la  beauté  descou- 
.,  cellcîi  que  pourraient  tisser  ou  pein- 
es ouvriers  les  (dus  habiles  ou  les  ar- 
i  les  plus  exercés.  Ce  spectacle  impri- 
iinc  telle  terreur  dans  TAuie  de  ceux 
s'en  trouvaient  les  témoins,  que  tous, 
S  voii  unanime,  s'em|iressaienl  d'in vo- 
ie Dieu  des  chrétiens,  et  d'apaiser  son 

roux  par  des  [ïfières  et  Je  «grandes  sutU^lï* 
ns.  Beaucoup  môoïc,  sans  attendre  plus 
;emps,  mais  instantanément,  allaient  se 

aux  pieds  de  nos  prêtres,  et  leur  de- 
ler  avec  instance  la  faveur  insif^ne  d'être 
B  dans  le  bercail  de  l'Eglise,  et  instruits 
îS  sublimes  mystères.  Aussi  un  gi^and 
!)re,  admis  à  la  grâce  du  saint  ba|;tô(ue, 
lèrent-ils  de  leur  salutaire  frajeurpour 
pter  le  salut.  « 

^u^i  n'ajiujierons  pas  d'autres  témoigna- 
mp  un  fart  que  personne  n'a  jamais  osé 
?sler;  Thistoire  n'en  contient  ni  de  fdus 
ants  ni  de  mieux  jïrouvés;  pourquoi  ne 
ajouter  ni  de  plus  iinporlanls?  A  lui 
,  il  serait  une  complète  démonstration 
Evangile. 
5NTATI0N  (de  Jésus-Clirisl  jmr  le  dia- 

Avant  de  commencer  sa  luission  évan- 

•08)  Timc  lesus  tlurtus  est  in  «lesoriirm  a  Spi- 
ul  ti'iitarrtiir  a  diabolo.  Et  cuni  jqimassi  l 
raginta  dkbte;,  et  quailragirita  naiiiljiïs,  pollen 
It*  Et  acccJcns  teiitaior  Jixit  ei  :  Si  Filiuî«  Deî 
ic  lit  hpides  ii^ti  panes  Ibiit,  Oui  respomleiis 
:Scrî|ituiir  fst  :  Non  in  solo  pnnc  \i%it  ln>tno, 
I  Oiinii  veibo,  <junJ  prm  edit  de  ore  Dci,  Ttitif. 
npsit  eum  dinbnliis  in  sairtain  clvilsilnin,  cl 
il  etini  stij>cr  pirmaculnn»  lei»pli.  El  di^tt  ei  : 
tius  Dci  es,  niîU^:  te  di'oi-f^inn.  SciipOnu  c^t 
>ut«  ftttKcUs  buii)  iiiaiiduvit  <lc  te,  ci  iu  lua- 


gélitfue,  le  Sauveur  des  hommes  «  revôlii 
des  infirmités  de  l'huuianilé,  voulut  aussi 
s'assujettir  à  la  lentatinn;  non  pas,  sans 
doute ,  afin  de  la  mieux  com^/ittro  par  une  ex- 
(jérience  pt.Ts»»nnelle,  iiitiis  aftn  d'acquérir 
aux  hommes  la  gr^ce  do  la  vaincre,  en  la 
vaincant  lui-même,  et  de  leur  on  donner 
l'exemnle.  Lors  donc  qu'il  eut  reçu  le  ba[i- 
iènw  tles  mains  «fe  son  précurseur,  il  fut 
conduit  par  rexprit  dam  le  déêtrt  ^  pour  y 
être  trnté  par  le  diable.  Or,  après  quit  tui 
jeune  quarante  jours  et  quarante  nuit$  ^  il  eut^ 
faim,  et  le  tentateur  s  approchant,  lui  dit: 
—  5t  vous  êtes  le  Filt  de  Dieu,  dite*  tfue  ce$ 
pierres  deviennent  des  pains,  Mai$  Jt»ns  ré- 
pondit: —  Il  est  écrit,  rhomme  ne  vit  pas 
seulement  de  pain,  mais  de  toute  parole  qui 
sort  de  la  bourhe  de  Dieu.  Alors  h  diable  te 
transporta  dans  la  ville  sainte ,  le  plaça  sur  le 
pinarfe  du  temple  et  lui  dit  : — Si  vous  êtes  le  Fi!$ 
de  Dieu  ^jetez-vous  en  bas,  car  il  est  écrit  (le 
Seigneur]  a  ordonné  à  ses  anges  de  prcnara 
soin  de  vous,' et  ils  vous  supporteront  de  leurs 
mains  t  de  crainte  que  vos  pieds  ne  viennent  à 
heurter  quelque  pierre,  Jésus  lui  dit  :  —  /( 
est  écrit  pareillement,  vous  ne  tenterez  pas  le 
Seigneur  *jotre  Dieu,  Le  diahle  tatjant  trans- 
porté de  nouveau  sur  une  montaqne  três-élcvée^ 
lui  montra  tous  les  royaumes  du  monde  ainsi 
que  leur  gloire ,  et  lui  dit:  —  Je  vous  don- 
nerai tout  cela ,  si  vous  vous  prosternez  et  m'a- 
dorez. Alors  Jéms  lui  répartit  :  —  Brtire-toi^ 
Satan,  car  il  est  écrit:  Vous  adorerez  le  Sei- 
gneur votre  Dieu,  et  vous  ne  servirez  qtie  lui 
seuL  Aussilàtle  diable  le  quitta,  et  les  anges 
s\ipprockèrent  et  le  servirent  {iSQÈ), 

Pour  mieux  apprécier  le  sens  de  ce  texte» 
il  CvSl  nécessaire  de  le  m  élire  en  regard  do 
celui  de  révangéli*te  saint  Luc  :  Jésus  ^  rem- 
pli  du  Saint-Hsprit,  s'éloigna  du  Jourdain^ 
demeurant  livré  A  CExprit  dans  le  drseri 
pendant  quarante  jours ,  et  aux  tentations  du 
diable.  Et  comme  il  ne  mangea  point  pendant 
ce  temps,  il  finit  par  avoir  fntm.  Le  diable 
lui  dit  alors:  — Si  vous  êtes  le  Fits  de  DiVw, 
dites  à  cette  'pierre  de  devenir  un  pain.  Mais 
Jésus  lui  répondit  :  —  Il  est  écrit  que  riiomme 
ne  vit  pas  seulement  de  pain,  mais  de  toute 
parole  de  Dieu,  Ensuite  le  diable  le  conduisit 
sur  une  montagne  élevée,  lui  montra  tous  les 
royaumes  du  globe  de  la  terre  en  un  clin 
rf'flpîV,  et  lui  dit:  —  Je  vous  donnerai  toute 
cette  puissance  et  la  gloire  qui  y  est  inhérente^ 
car  tout  cela  m*a  été  abandonné ,  et  je  le  donne 
à  qui  bon  me  semble;  si  donc  vous  rou* 
prosternez  devant  moi,  tout  cela  sera  à  vous, 
Jésus  lui  répandit:  — Il  est  écrit,  vous  adorerez 
le  Seigneur  votre  Dieu,  et  t^ous  le  serriret 
lui  seuL  Alors  (le  tentateur)  !e  conduisit  à 

nibns  tDlîeiil  U\  ne  forte  offcndas  ad  bpidem  pc- 
deir»  tntiru.  Ait  illl  Jcsus  :  Rursuni  si'ripluiii  c^l  ; 
ÎSon  li'iiUbii»  hiïïiiiiKiiii  IkMiiii  luiiiii.  ttcruiw  as- 
siimpsit  cun»  dialolus  in  luutiUMit  eitri;)snm  vaille; 
cl  ostendit  ci  oumia  regiia  innndi,  tl  gloriam 
e*>niiu-  Kl  dixilei  :  II;rr  umni:»  libi  d^lw»,  si  cadetis 
adortiveris  me.  Tiitjr  dicil  l'i  Ji'sus  :  Vadc  Salaiia  ; 
Scriptuin  est  ciiini  :  hiMniimni  l»i'iim  tuutit  adiiratiis, 
ol  itli  M»li  servies.  Tiiiu-  rrli<|iiil  cuin  dialHiltis,  tl 
ecit*  aii^eli  acccsscnmt  cl  luiiiistrjibanlei.  {Ualtk. 
IV,  III.) 


IliO 


1CN 


DICTIONNAIRE 


TE» 


11» 


Jérusalem^  le  plaça  sur  le  pinacle  du  temple^ 
et  lui  dit  :  —  Èi  vous  êtes  le  Fils  de  Dieu^  je- 
tez-^ous  en  bas ,  car  il  est  écrit  qu'il  vous  a 
recommandé  à  ses  anges ,  afin  au  ils  vous  con- 
servent ;  ils  vous  porteront  donc  dans  leurs 
mains  y  de  crainte  que  votre  pied  ne  heurte 
contre  une  pierre.  Mais  Jésus  répondit  en  lui 
disant  :  —  //  est  écrit ,  vous  ne  tenterez  pas 
le  Seigneur  votre  Dieu,  Lorsque  toutes  les 
tentations  furent  terminées^  le  diable  s'é- 
loigna de  lui  pour  un  temps  (1309). 

Nous  n'avons  pas  à  nous  occuper  des  con- 
sidérations morales  qui  ressortenl  de  ces 
récils  avec  une  merveilleuse  abondance;  le 
sujet  nous  appartient  à  un  autre  point  de 
vue. 

A  notre  avis,  le  Sauveur  des  hommes, 
qui  voulait  résumer  dans  sa  propre  vie  tons 
les  états  de  la  vie  des  hommes  sur  la  terre , 
afin  de  les  sanctifier  tous  :  Tindigence, 
dans  sa  naissance  et  sa  condition;  la  ri- 
chesse, dans  ses  relations  avec  les  riches; 
lagentilité,  en  habitant  le  pays  des  infi- 
dèles; le  judaïsme,  en  naissant  parmi  les 
Juifs;  la  proscription,  dans  sa  fuite  en 
Egypte;  le  supplice,  par  le  sien  propre;  la 
royauté ,  dans  son  entrée  triomphante  à  Jéru- 
salem; la  maladie,  dans  son  agonie  au  jar- 
din des  Oliviers  ;  la  mort,  par  sa  propre  mort  ; 
avait  pour  but,  dans  cette  circonstance,  de 
sanctifier  la  vie  prophétique.  Cette  vie  de 
laquelle  avaient  vécu  tant  et  de  si  grands 
saints,  dont  la  seule  mission  sur  la  terre 
avait  été  de  l'annoncer  aux  hommes,  et 
même  de  le  figurer  à  l'avance.  C'est  ainsi 
qu'Elie  et  Elisée,  pour  ne  citer  que  ces  deux 
exemples,  isolés  du  monde  entier,  passent 
de  longs  intervalles  daihs  le  désert  ;  inconnus, 
ignorés,  soutenus  miraculeusement  par  Tes- 
nrit  de  Dieu,  qui  était  leur  unique  force, 
leur  seul  aliment,  ou  miraculeusement 
nourris.  C'est  ainsi  que  le  premier,  en  par- 
ticulier, marche  pondant  quarante  jours  et 
quarante  nuits,  après  s'ôire  rassaî>ié  d'un 
pain  qui  lui  est  apporté  par  un  ange.  Lui 
aussi  avait  eu  faim  après  celte  abstinence 
prolongée,  et  l'ange  vint  le  reconforter, 
parce  qu'il  lui  restait  encore  beaucoup  de 
chemin  à  parcourir  :  grandis  enim  tibi  restai 
via. 

Or  le  Sauveur  des  hommes  étant  le  but  et  le 
terme  de  toute  prophétie ,  il  semble  qu'i4  ne 
pouvait  manquer  d  être  lui-même  prophète, 
et  de  vivre  quelques  jours  de  la  vie  prophé- 
tique, afin  de  la  consacrer,  de  la  résumer 
et  de  la  terminer  dans  sa  personne.  De  ce 
point  de  vue,  nous  n'hésitons  donc  aucu- 
nement à  proclamer  avec  le  plus  grand  nom- 

(1509)  Jésus  autem^plcniis  Spirilu  sancto,  regrcs- 
SU8  est  a  Jordane  :  et  agebatur  a  Spirilu  in  deser- 
tum,  diehus  quadragÎHla,  et  tentabatur  a  diabolo. 
Et  nihil  manducavil  in  dicbns  illis  ;  et  consuminalis 
illis,  esuriit.  Dixit  aiilem  iUi  diabolus  :  Si  Filius 
Deî  es,  die  lapidi  huie  ut  panis  Hat.  Et  respondit 
ad  illum  Jésus  :  Scriplum  est  :  Quia  non  in  solo 
pane  vivit  homo,  sed  in  omni  verbo  I>ei.  Et  duxit 
illum  diabolus  in  montcm  excelsum,  et  osleudit  ilU 
oninia  régna  orbis  terne  in  momento  temporis.  Et 
ail  illi  :  Tibi  dabo  poteslatem  banc  universam,  et 
gloriam  ihorum,   quia  niihi  tradita  sunt^  et  cul 


bre  des  Pères  et  des  commentateurs,  que 
l'esprit  qui  conduisit,  ou  qui  ^iia  Jésus- 
Christ  dans  le  désert ,  comme  dit  saint  Lof , 
était  rEs|)rit  divin,  et  en  particulier  l'Esprit 
prophétique  ;  non  pas  un  esprit  différent  da 
Saint-Esprit,  mais  le  Saint-Esprit  lui-même 
selon  une  des  formes  sous  lesquelles  il  s'é- 
tait précédemment  et  tant  de  fois  manifesté. 

Mais  la  question  principale  aue  nous  noas 
proposions  d'examiner,  est  celle  de  la  maiii* 
fc<tation  de  Satan  lui-même;  .savoir,  s'il 
transporta  Jésus-Christ  d'un  lieu  à  l'antre 
corporellement  ou  seulement  en  esprit:  en 
d*autres  termes,  si  le  Sauveur  fut  leitfé 
d'une  façon  différente  que  tous  les  antre» 
hommes. 

Poser  la  ouestîon  en   ces  termes,  c'est 

Îresque  la  résoudre;  car  si  la  tentation  dt 
ésus-Christ  fut  différente  des  nfttres,  il 
semble  qu'il  n'aura  pas  assumé  nos  infrmiUs^ 
selon  le  langage  de  l'Ecriture  ,  mais  des  in- 
firmités d'une  autre  espèce,  et  il  ne  sera  pas 
vrai  de  dire  avec  saint  Paul:  Le  Pontife  de 
notre  rédemption  peut  d'autant  mieux  rom- 
patir  à  nos  infirmités,  qu'il  a  été  tenté  en 
toutes  choses  semblablement  à  nous,  sant 
qu'il  n*a  fias  succombé  à  la  tentation  ;  te%t^ 
tum  autemper  omniapro  similitudine  absfu 
peccato.  (Hebr.  iv,  15.) 

Suivant  le  récit  de  l'évan^éliste  saint  Loc, 
le  Sauveur  fut  assujetti  à  d  autres  tentations 
encore,  en  cette  circonstance  et  pendant  le 
reste  de  sa  vie  mortelle;  or  il  ne  nons 
dit  pas  qu*eiles  aient  été  d'une  nature  diffé- 
rente les  unes  des  autres;  il  ne  fiarie  pas 
non  plus  d'enlèvement  ou  de  ravissemeol 
corporel ,  mais  il  dit  simplement  que  le  dia- 
ble conduisit  celui  qui  était  l'objet  de  ses 
tentations,  duxit  illum  diabolus  tn  montem 
excelsum;  duxit  illum  in  Jérusalem^  et  statëU 
eum  super  pinnam  tcmpli.  Et  l'expressiot 
de  saint  Matthieu  lui-même,  assumpsit  eim 
diabolus  j  ne  signifie  pas  nécessairement  no 
ravissement  corporel.  Il  y  a  plus,  c'est 
qu'en  supposant  le  ravissement  €or|)orel,  k 
tentation  devient  impossible  dans  leslennai 
où  elle  est  racontée,  car  il  n'y  a  aumia 
montagne  assez  élevée  pour  que  de  sa  tte 
on  puisse  voir  tous  les  royaumes  du  mênii, 
ni  aucun  point  do  l'espace  duquel  on  puisse 
apercevoir  tout  autour  du  globe  en  méoie 
temps ,  omnia  régna  orbis  terrœ  in  moiments 
temporis,  sans  compter  que  la  vue  humaîM 
se  borne  d'elle-même  à  de  bien  moindres  li- 
mites. 

Si  on  admet  le  ravissement  corporel,  ea- 
core  ftïudra-t-il  reconnaître  qu'il  y  enlhaDe- 
cination  des  sens,  pour  que  to'us  les  eœ- 

volo  do  illa.  Tu  ergo  si  adoraveris  corjni  me.ffut 
tua  omnia.  Kt  respondens  Jésus,  dixil  iili  :  Scri- 
ptuui  est  :  Doininuui  Deuni  tuiim  adoralNS,  d  ^ 
8oli  servies.  £t  duxit  iiluni  in  Jérusalem,  et  slalail 
eum  super  pinnam  lempii,  el  dixit  illi  :  Si  Fîto 
Dei  es,  uiiUe  te  hinc  deoi-suin.  SiTiptum  eslesm 
quod  angclis  suis  mandavit  de  te,  ut  coBiencii 
le  :  El  quia  in  nianibus  toUent  te,  ne  forte  utetâ^ 
ad  lapidem  pedem  tuum.  Et  respondens  Jesas,sit 
illi  :  IHclum  est  :  Non  tentabis  bominum  Detfi 
tuum.  Et  consummala  omni  tentatîoiie,  diaMtf  it* 
cessit  ab  illo  us<|ue  ad  tempus.  {Lmc,  iv,  1-13.) 


Ilil 


TE^ 


DES  MIRACLCS. 


TKN 


H£t 


pires  de  l'univers  e»  ItMirs  richesses  oieiU  [ni 
jMisiïcr  atiLsi  en  un  inonuMU  >ous  les  yeux 
du  SanvtMtr.  (»n  hwu  il  f-^niilrn  dire  que 
le  diable  lut  lit  laîro  le  Uiur  du  globe  en 
un  in^lanl,  aver  la  rûpiilité  de  ré*:lfnr,  M«iî> 
alors  que  devieul  le  tran^fKirt  sur  la  mon- 
iai^net  el  h  (fuin  Imii?  On  le  voil,  le  réril  do 
rhvan^ile  .s'/u<'onnïiodé  assez  flillicilenienl 
d*uii  rapt  mali^riel.  Kt  il  nous  re|»u^n<j!  ex- 
Irôrnernerjt ,  nous  devons  Tavoner ,  d  fllmii- 
donner  ainsi,  niôuic  pour  UJI  irjsl/nit,  le 
iyr[is  adorahliMlu  Fils  de  Bieuaii  iiouvoir  de 
l'ange  des  ténèbres, 

Nous  n'ignorons  pas  qu'un  très-j^rand 
nombre  de  rornnientateurs  et  même  des 
Pères  de  ^Kgll*^e  l'onl  erdendu  tle  la  sorte; 
mais,  tout  en  res|iei;lanl  leur  of>inintï ,  nous 


airs,  n'est  qn*une  illusion  do  leur  estfirit, 
Kt  eo  qui  est  niieinL  énerire,  la  setcnre  mo- 
derne et  Texpérienro  sont  venue.^  donner 
pleine  et  entière  rai^^on  h  la  rlétji.sion  de 
rivalise  ;  car  rette  illusion  e>l  la  rni^nie  que 
celle  |iroduite  par  le  batbîvcb  et  la  fumée 
de  ropjuni,  ou  bien  en»  ore  i^ar  l'usage  in- 
terne de  rerlains  nan  otitpies,  d'après  expé- 
rience faite  sur  des  sorciers  ipji  crovaieiii 
être  enijtortés  tlans  de  lointainii  sabbats 
(Jof/,  les  ait.  EXTAS5IÎ  et  Sauhats,) 

Mais  rauicur  est  tout  h  fnd  inconséquent 
avec  Iui-int>nie,  lorsqu'il  vient  h  eï|i|iquer 
ensuite  rexbii»ilion  de  tous  les  rovaunies 
du  monde  el  de  leur  gloire  faite  devant  les 
yeux  du  Sauveur.  (*  Le  diable  avait,  dil-il, 
si  iïien  arrangé  et  si  bien  embelli  un  monde 


ne  saurions  la  |)arlager.  Elle  ne  nous  surulde     d'air  conden-é»  qu'il  |int  re[»résenter  toutt^s 


pas  plus  ressortir  Un  tevtts  qn*il  n'est  né- 
iH-^tsairo  ifun  pareil  assnjtttissernent  au  dé- 
mon, pour  épnmverde  sa  [larl  les  plus  vio- 
lentes attaques. 

La  tentation  du  Sauveur  (»ar  le  diable 
noM»  semble  se  réduire  à  trois  ternies  d'une 
grande  simpïicîté:  svnsuntitr,  vatiiié^  (im- 
oiiion  :  8nuualiie\  dans  la  |)erspective  de 
changer  des  fiierres  en  pains;  vanilt^^  dans 
rineitation  à  jnonlrer  une  puis^ance  quo 
rarlitlcieux  tentateur  paraît  révoquer  en 
doute;  ambition,  dans  roUrande  des  ri- 
cLosses,  des  gloires  et  de  la  [missance  mon- 
daines. 

Parmi  les  commentateurs  et   les  tliéolo- 

Siens  qui  ont  atiofité  le  ravissement  corporel, 
en  est  qui  ont  abusé  il^uTie  étrange  façon 
de  la  permission  de  ri>quer  des  suppo- 
sitions. Far  exemjde  Arauxo,  dans  ses  hé- 
€i$iom  morales^  (tract.  3,  q.  23,  n.  lâi), 
lorsqu'il  aflirnje  fQue  le  démon  apparut  à 
Jésus-Christ  sous  une  forme  humaine;  2* 
(^u"il  s'était  formé  en  cette  circonstunrc  et  h 
eet  eflel  un  corps  dair  condensé;  3'  Que 
c'est  un  point  de  foi  orthodoxe  (1310). 
*  Par  exenqde  encore  le  P.  Tirin,  tmns  son 
Cammrntaire  sur  saint  Matihim  ,  lorsqu'il 
dil  :  «  Le  diable  enleva  véritablenifHil,  cor- 
poreilement  le  Sauveur,  en  le  faisant  voya- 
ger à  travers  les  airs,  de  la  même  mauièrc 
qu'il  emporte  en  des  lieux  éloignés  les 
magiciens  et  les  sorcières»  disent  saint  Jé- 
rèoie,  saint  Grégoire  et  saint  Thomas,  de 
la  même  manière  aussi  qu*un  l»on  auge 
transporta  le  (»ropliètc  llabacuc  de  la  Judée 
à  ftabvlone(l3ll).  u 

Mafbeureusement  |iour  Fauteur,  sa  snn- 
position  est  une  vérïtable  hérésie  ;  car  le 
con*  île  d'Ancyrc  a  décidé  d-'uis  le  l'ameux 
canon  Episcopi,  que  le  diable  n'a  |;oint  un 
tel  pouvoir  sur  les  magitiens  el  les  sorcières, 
el  aue  Jeur  transport  prétendu  à  travers  les 

(f3IO)  AtiparilîoncJï  quoque  facore  |>oiest  t!;rnian 
Id  corpoie  acrco,  qtiott  .'^ilco  roiiflcnsntum  rflicpre 

poC^l,  iilhiun^unm  vnlrattir Et  de  tidc  cerlui»i 

f*l  hns  apj>arilînïit:s  fecissc.,,..  iniaiulo  CliribUnii 
lu  Jc'«ït*rto  jejiuuijitem  in  ii^ma  biirnniia  tenta  vit* 

(!3M)  Assiiinpsit  ctnn  tliiVlcvtiis  vrrc  et  corpora- 
lîlrr  |>er  aéra  rn|il3u4o,  ud  eniu  niotUim  imo  innle* 
flios  1*1  sagas,  inipjil  S.  UitTonyiiius»  dregnnus 
cl  S.  Tiioiuas,  in  locu  dissita  tr;\ûïferl,  et  quo  bo- 


cboses  en  niéfue  tein[»s,  et  les  mettre  toutes 
à  la  fois  sous  les  yeux  dniSanvenr  (1312).  » 

H  ne  sérail  pas  lion  qu'un  physicien  ou 
un  chimiste  joiassent  les  yeux  sur  <le  tels 
piassages,  car  ils  riraiefit  fVnn  rire  inextin* 
guible,  et  |ieut-étie  |  assrraient-ils  du  rire 
au  mépris  pour  le  commenlaiie  et  ^i  la  dé- 
liance  envers  le  texte  qui  y  donne  lieu.  Il 
vaudrait  mieux,  selon  nous,  ne  pas  com- 
menter du  tout,  que  do  commenlcr  ainsi. 
Adorons  ce  que  nous  no  pouvons  pénétrer 
dans  la  divine  parole;  notre  respert  vaudra 
mieux  que  des  exfdicalions  puériles  (1313) 
ou  seulement  liasardées. 

Mais  encore,  comment  1  auteur  ne  s'aper- 
çoit'jl  piis  qu'il  tombe  ici  dans  une  contra- 
diction; rars*il  y  eut  ravissenient  cort>orcl 
à  travers  les  airs,  il  devient  mutile  de  sii[)- 
poser  tlvs  fantômes  d'air  condeiisé;  et  s'il  y 
eut  comlensalion  de  lair,  fantasmagorie, 
hallucination,  ce  ne  |>ouvait  être  que  pour 
éviter  le  déf^lacement  corporel* 

Nouscroyons donc  que  rexpbcation  la  plus 
simple  est  aussi  la  plus  voisine  de  la  vérité, 
et  que  le  Sauveur  fut  tenté  |(sr  le  diable  do 
la  n)éme  manière  que  le  sont  tous  les  Im- 
mains; plus  véhémentement  peut-être,  atin 
«répuiser  et  de  vainire  en  lui  la  tentation,  et 
afin  qu'aucun  de  ses  discijdes  ne  pût  se  glo- 
rilier  de  lavoir  surj^a^sé  en  quelque  chose  ; 
mais  enlin  d'une  manière  identique  ou  ana- 
logue. 

Si  cependant  nous  étions  seul  d'un  tel 
avis»  nous  n^oserionspeiil-étre  pas  remettre, 
carl'esftril  |knrtiru  lier  est  toujours  dangereux 
en  fait  rie  croyance  connue  en  fait  de  coïi- 
duite;  mais  nous  avons  (mur  sauvegarde 
l'autorité  de  saint  Cyprien,  qui  s'était  flécidé 
lui-même  avec  unepleinc  maturité  de  juge- 
ment, et  après  avoir  pesé  les  raisons  de 
l'opinion  opfiosée.  Voici  ses  paroles  :  «  Beau- 
coup de  personnes  sq  demandent  si  ce  fui 

nus  .uigrlns  Irnnsluïil  Ilîtliît.jcc  Jmîara  Bul^vlnncxn. 

(I5l3)   Acoî  sic  conienqK-r.itn  ri  iJlu6troto,   ni 

oiiiiiia  iï>ta   simul   rcprxfccul^jrcl  cl  ob  oculo»  po- 

IlOtl'I. 

(I3ir»)  r.cIîo-ri,  par  cxt^îijple,  du  mètm  auteur, 
(im  le»  diable  :ipp;trul  au  Sauveur  sous  la  form<^ 
d'un  crnùte;  itndc  urreim  (entaudi  ocfa^ivnf^  diabfp- 
tm  ttumauti  forma  ercnntkoiiV.itcioicn*  aà  Chrhium^ 
ait 


iliS 


THE 


DICTIONNAIRE 


THE 


im 


f 


un  ravissement  corporel|;  c'esl-à-dire  si  le 
Christ  permit  au  démon  de  le  transporter 
d'un  lieu  dans  un  autre  de  la  même  manière 
qu'Habacuc  futlr/»nsporté  de ia  Judée  dans  la 
Chaldée,  et  Phili)nie,d'Azoth  à  la  rencontre 
de  TEunuque  qui  lisait  sans  les  comprendre 
les  prophéties  dlsaïe,  en  s'en  retournant  de 
Jérusalem.  Mais  il  nous  semble  qu'il  y  aurait 
)lus  d'une  inconvenance  à  supposer  la  réa- 
ité  d'un  pareil  transport  par  le  dial)le.  Com- 
ment admettre,  en  effet,  que  le  Christ  se  soit 
reposé  sur  les  épaules  et  confié  à  la  garde 
de  celui  qu'il  connaissait  pour  être  un  pré- 
cipitateur  (IdlVj,  remis  du  soin  de  le  porter, 
à  celui  dont  il  connaissait  les  embûches?  Il 
vaut  mieux  croire  que  le  Christ  fut  conduit 
par  son  propre  Esprit  aussi  bien  sur  le  tem- 
ple que  dans  le  désert,  aQn  de  donner  lieu 
au  cliable.de  le  tenter  ici  et  là  par  l'orgueil.^ 
La  première  tentation,  qui  s'accomplit  dans^ 
le  désert,  fut  certainement  locale  ;  mais  yH)ur 
les  autres,  Tastuce  du  tentateur  suffit,  parce 
que  la  patience  du  Sauveur  le  permit,  à  un 
transport  mental,  pareil  à  celui  du  prophète 
Ezéchiel,  lorsque  des  bords  du  fleuve  Cho- 
bar,  auprès  duquel  il  était  assis,  son  esprit 
ravi  à  Jérusalem  rebâtissait  la  ville,  en  relevait 
les  mesures,  reconstruisait  le  temple  et  les 
murailles.  C'est  ainsi  que  le  Christ,  placé  en 
esprit  sur  le  pinacle  du  temple,  y  attendait 
l'anti-esprit,  afin  de  fournir  à  cet  ennemi 
l'occasion  de  le  tenter  par  la  vaine  gloire.  » 
(1315)  Telles  sont  les  paroles  du  grand  doc- 
teur; nous  nous  les  approprions. 

THEOSOPHISTE.  Jac^b  Bœhm,  surnommé 
le  Théosophisleallemand,  naquiten  1575près 
de  Goerlitz,  dans  la  haute  Luzace.  D'abord  cor- 
donnier, ensuite  élève  en  alchimie,  puis  vi- 
sionnaire,ilabandonnale  travail  manuel,  pour 
se  livrer  à  ses  extases.  11  écrivit  en  1612  un 
livre  intitulé  Auroroy  qui,  malgré  son  obs- 
curité, et  à  cause  de  son  obscurité  peut-être, 
lui  donna  une  certaine  célébrité,  que  la  per- 
sécution vint  accroître  encore.  Condamné 
parle  clergé  de  Goerlitz,  Bœhm  continua  de 
rêver,  et  par  conséquent  d'écrire  de  plus 
belle.  En  1619  parut  son  traité  De  tribus 
principiis,  dans  lequel  il  assujettit  les  opé- 
rations de  la  grâce  aux  mômes  procédés  que 
roux  de  la  nature  dans  la  formation  et  la 
purification  des  métaux,  regardant  Dieu 
comtne  la  matière  de  l'univers  qu'il  produit 
par  voie  d'émanation.  Ses  visions  ressemblent 
en  beaucoup  de  points  à  celles  de  Swéden- 
borK  {voy.  cet  art.  etTart.  Illuminés,  col.  858 

(i3U)  Allusion  à  Tune  des  étymologies  du  nom 
du  diable  dans  la  langue  grecque  :  le  précipité,  ou 
le  précipitant  Ai«-j3ct>Xca. 

(1315)  f  A  inullis  ambigilur  utrura  fuerit  hic 
iranslatio  corporalis  ;  et  si  de  loco  ad  locum  se 
Christus  iransrerri  permiserit,  co  modo  quo  Habacuc 
dt  Judaea  in  Cbaldeam  delalus  est,  et  Philippus  de 
AKOto  in  occursum  eunuclii,  qui  revertens  de  Hie- 
rusalem  non  inlelUgcns  Esaiani,  codieem  revolve- 
bat.  Sed  quod  corporaliler  eum  diabolus  lulcrit, 
videtur  inconveniens  :  quod  bumeris  ejus  Salvator 
insederit,  et  pro  vehiculo  usus  sit,  queni  praecipila  * 
torem  sciebai,  vel  ei  ferenduro  se  commiserit,  eu-' 
jus  insidias  aguoscebat.  Suo  itaque  spiritu  eum 


et  suiv.]  mais  il  se  rapprochait  aussi  beau- 
coup plus  du  manichéisme  ;  car  tandis  que 
Swedenborg  établissait  les  deux  colonnes 
Amour  et  Sagesse  comme  principe  de  tout  ce 
qui  existe  {['agent  et  le  patienf^^,  Boebm  ad- 
mettait pour  second  principe  la  Colère  de 
Dieu  (le  mal):  et  ce  qu'il  y  a  de  remarqua- 
ble, c'est  qu'l  le  faisait  éaianer  du  Net  de 
Dieu;  car  il  était  anthropomorphiste,  comiue 
le  sont  d'ailleurs  la  plupart  des  illuminés. 
La  secte  des  bœhmistes  a  été  très-répandue 
en  Allemagne,  et  a  précédée  rapparilion  en 
France  des  maçonneries  illuminées,  qui  lui 
ont  emprunté  un  grand  nombre  de  ses  doc- 
trines, ou  plutôt  de  ses  visions  et  de  ses 
extravagances.  Maintenant,  elle  panltf*toe 
fondue  presoue  tout  entière  avec  le  marti- 
nisme  dans  le  Swédenborgîsme,  auquel  le 
magnétisme  transcendant  et  les  4ab]e$  tour- 
nantes et  parlantes  viennent  en  aide,  pour 
continuer  des  illusions  ridicules  et  déplo- 
rables, que  la  lumière  évangélique  peu: 
seule  dissiper. 

«  Il  n'est  pas  possible,  dit  Hosbeim,  de 
réunir  plus  d  obscurités  qu'il  n'y  en  a  dans 
les  pitoyables  écrits  du  Théosophiste  alle- 
mand; on  n'y  rencontre  qu*un  mélange 
bizarre  de  termes  de  chimie,  de  jai^n  mys- 
tique et  de  visions  absurdes.  »  fioehni  i 
cependant  trouvé  un  apologiste  zélé  dans 
William  Law,  qui  a  traduit  ses  œuvres  ea 
anglais  et  les  a  publiées  en  2  toI.  iD4*. 
Saint-Martin  les  admirait  peut-être  encore 
davantage,  il  se  pro{iosait  de  les  traduire  ea 
françaisetdeles  publieren50  volumes.  BaBbflu 
et  Saint-Martin  étaient  dignes  en  effet  de  s'ad- 
mirer, sinon  capables  de  se  comprendre: 

Qui  Bavium  non  odit,  ametjua  carmina^  Mmà, 

Tous  les  ouvrages  de  Bœhm  ont  été  réim- 
primés à  Amsterdam  en  1730  sous  le  litre 
de  Theosophia  revelala. 

THEOT  (Catherine).  Catherine  Théol  na- 
quit en  1716,  elle  était  fille  de  pauvres  cul- 
tivateurs de  Normandie,  près  d'Avrancb^ 
et  mena  d'abord  une  vie  misérable.  Hais 
son  ambition  etson  esprit  d'intrigue  devaient 
bientôt  la  porter  à  tenter  tous  les  mojeos 
de  sortir  de  la  sphère  étroite  où  le  sort 
lavait  placée. 

Le  conseiller  au  parlement  Boebard  de 
Scarron  la  prit  au  service  de  sa  femme,  puis 
la  renvoya,  craignant  de  se  compromettre 
avec  une  femme  de  ce  caractère. 

Elle  fut  en  effet  plusieurs  fois  arrêtée, 

credcndum  est  ducluro,  et  în  desertum  et  siptf 
templum,  ut  utrobique  eum  diabohis  nssuniereC  «I 
leniandum.  Et  localiier  quidem  în  deserto  prin 
fuit  lenlalio;  sed  cseteras  eo  modo  clrcondiDni 
lentatoris  astutia,  vel  circuinduci  passa  est  paticiUi 
Salvatoris,  quoinodo  Ezecbiel  eum  super  iifioi 
Chobar  scderet,  Hierosolymant  raptns  in  spirfti 
civilateni  acdificat  et  metitur,  et  miiros  et  templia 
instaurai.  Hoc  modo  super  culmen  teinpli  Cbnstis 
erat  in  spirilu  ;  sciens  quid  anlispîritus  affetfard, 
cl  hosli  se  de  vana  gloria  pulsaturo  opportaBil> 
teni  p.irabat.  >  (Ctpriam.,  De  jejHnio  et  tentêM^ 
bus  Chrisli,) 


un 


THE 


DKS  MIRACLES. 


y^  entre  autres  elle  fui  enformce  aux  Mode- 
ticttCH,  pour  nvoir  leiiu  iiii  clnli. 
orsqu'clle  avait  quitté  lA  ninison  du  ron- 
ler,  elle  sY*»ait  alFiliue  ^  une  sociéli't  de 
_  ler^lns  mcsînérieus   el  de  reiumes   oinLi- 

flîves  et  nerveuses,  que  lèsciïetsdu  nia^ié- 
tisnie,  science  alors  j presque  inconnue,  rQUi- 
p!is>  aienl  tout  à  la  fois  de  terreur  et  d'ad- 
luimlion. 

Catherine  ne  larda  pas  h  dominer  son  en- 
luurage  ;  elle  eoinnien«;a  par  chan^^ir  son 
lïnm  de  Tliéol,  en  celui  de  7 /i**©.* c'est-à-dire 
divinitt^,  el  dès  r^ite  (époque  elle  se  fîl  pas- 
ser pour  la  nière  de  Dieu,  de  laiiuelle  devait 
Mrtir  avant  peu  le  verbe  divin  annoncé  par 
les  proj»hèU?5.  Kllc  [>rélendaitquele  nouveau 
Testament  n'était,  comme  TAneien*  qu\ine 
figure,  et  qu'elle  éiait  le  prophète  de  la 
vraie  religion. 

Ketirée  tlans  nn  galetas  du-quarlier  Sainl- 
Jui-queselle  rassemtdii  anlourd  elle  un  petit 
noujhre  de  fripon.s  et  un  assez  grand  nom- 
bre d'imliériles;  mais  elle  menait  une  exi>- 
lenee  rnisiérahle,  mali;ré  les  adorations  dont 
elle  était  robjet,  lors<pie  l'anibitiotï  de  Ro- 
bespierre vint  la  tirer  de  son  obscurité  et 
voiti  conniient  : 

Ijïs  de  [lartager  le  pouvoir  avec  ses  com- 

1»liee.^,  Hobesfiierre  se  crut  assez  fort  juiur 
e  concentrer  tout  en'ier  enlre  ses  mains; 
néanmoins  il  sentit  la  nécessité  de  s'appu\er 
sur  une  ajiparencc  de  (bT>it,  et  (>ensa  h  faire 
revivre  le  [irincifio  sur  lequel  renose  tout 
gouvernement  cooime  loule  société,  en  firo- 
cianianl  re3tistenL'e<ie  Dieu  et  rimmortaldé 
de  TAme»  Il  avait  déjà  remarcpié  h  la  Consti- 
tuante un  uonnné  DomCerfe,  prieur  de  Pont 
Sainte-Marie,  ei  avait  été  A  même  d'appré- 
ctjersou  penchant  h  Tex-diation  cl  à  la  croyance 
ilanâ  les  illuminés,  fiar  ra[i|iûrt  h  une  fdfe 
nommée  Suzanne  Labrousse ,  que  I>om 
Gerle  voulcil  faire  passer  pour  inspirée. 

Rnl»espierre  comprit  bien  vile  qu'un  pa- 
reil dutihaire  pouvait  lui  être  ulile  dans  ses 
vues  ambitieuses;  il  se  l'altacba  d'abord  par 
les  liens  de  la  reconnaissance,  puis  il  le  mit 
en  rapfïort  avec  Catherine  Tbéot.  Dans  cette 
irtlriguc,  Dom  Gerle  joua  jilulôl  le  rôle  d'un 
fanatique  crédule  que  celui  d*un  sectaire 
împosleiir. 

li  se  laissa  compléteracnt  abuser  par  la 
réputation  sup[Kisée  de  la  piélenduc  pro- 
phéle^se;  il  crui  à  sa  mission  divine,  (pi'il 
expliquait  même  par  les  proiihéties,  princi- 
palement [lar  celles  dlsaie,  où,  selon  lui,  la 
révolution   française   était    clairement  an- 

ncée. 

Cependant  DoinGerle  n'occupait  que  le 

ond  ran^:  auprès  de  la   àWrtde  liiei^  le 

tde  sufïérieur  3(>partenait   h  Uol>es[uerre. 

Catherine  Théot,  dans  une  lettre  adressée 

à  celui-ci,  l'appelait  kou  premier  prapkflr^ 

$on  ministre  chtri^  oi   le    remerciait    d  v**voir 

fait  connaître  aux  Fran<;ais  l'i:/r<r  êupréme^ 

ionfifs, 

l^îsprojetsambitieuï  de  Rohes|)ierreétant 
découverts,  tous  ses  partisans  furent  arrêtés, 
et  Ton  conual  alors  combien  était  grand  le 
nombre  des  disciples  de  celle  secle  extrava- 


THE 


UîO 


gante*  composée  pour  la  jduparl  de  gens  do 
liasse  exlracliofi  cl  d'intelligence  peu  dé- 
veloppée. On  les  séduisait  par  des  promesses 
absurdes  et  éblouissantes,  fardes  rjratitjncs 
de  sorcellerie,  [lar  la  révélation  de  secrets 
merveilleux  utiles  aux  seuls  ade|>les.  Ainni 
le  Prophéte-Hlie,  disait-on,  f^arconra-t  les 
campagne^»  m  gagnant  des  disciples  &  la 
Mi-re  de  Dieu  :  il  en-^eignait  Kart  de  se  rendru 
invisible  cri  tuant  nn  de  ses  ennemis^  auto- 
risait le  me u lire  des  profanes  dé)  niés  de  la 
Convention  nationale;  il  indiquait  le  moyen 
de  ressusciter  le?  élus  des  pro[>hètes  paroles 
prières  et  l'usage  de  quelques  j  ratiques 
très-faciles. 

Catherine  Théot,  la  mère  de  Dieu,  assu- 
rait avoir  des  révélations  divines;  elle  pré- 
tendait avoir  |  assé  au  travers  des  nrurs  de  la 
Ba^jlille  et  des  portes  de  la  Salpétrière  ,  où 
elle  avait  été  sniiessivement  enfermée.  Eilo 
tlévait,  disait-elle,  régner  sur  toute  la  terre  ; 
*ûn  trdne  scrailau  ranthéon;  ellelrapperait 
lie  mort  ses  ennemis; ses  élus  ne  mourraient 
I-'ohit^.ct  s'ils  étaient  atteints  dans  un  combat 
j  ûur  eHe,  ili  ressusciteraient  |«our  ne  ja- 
ma  snioorir;  elle  devait  purifier  la  terre  j»ar 
le  fer  et  le  feu,  et  le  second  déluge,  qu'elle 
ferait  venir,  serait  un  déluge  de  sang,  qui 
piu'inerait  le  monde  entier,  la  Convention 
elle-même,  et  tout  lui  serait  soumis. 

Sentant  In  nécessité  de  frajiper  Timagîiïa- 
tion  de  se*s  adeptes,  elle  s*entourait  de  mys- 
tères, et  établissait  le  nouveau  culte  à  TaideJ 
de  cérémonies  plus  ou  moins  bizarres.   S  «i- 
gissait-il,  par  exemple,  de  recevoir  nn   nou- 
vel aflepte,  on  se  livrait  alorsiides  praliqnc 
de  toute   espèce,  auxquelles  les  discinles] 
cherchaient  h  donner  luu^  apparence  solen^ 
nelîe  et  religieuse;   le  ridicule  y  abondail»J 
mais,  nous  l'avons  dit,  c'étaient  des  gcnsl 
d'intelligence  l>ornée  el  se   laîssant    facile-j 
ment  éblouir.  Tel  était   le  conunun  des  sec-] 
taires;  quant  aux  chefs,  aux  prophètes,  c'é' 
tait  autre  chose  ;  mais,  comme  dans  toutesl 
les  assoiMations  secrètes,  eux  seuls  avaieni] 
le  mot  de  l'énigme. 

Le  récifiiendaire  était  conduit  parla  maitlJ 
dans  une  salle  splendidement  éclairée,  bicaj 
quelesréceptionseussentlieu,  généralemenltj 
dans  la  matinée.  «  Venez,  homme  mortel»  1 
lui  disait-on,  venez  vers  rimmortalité,  la| 
Mère  de  Dieu  vous  pei  met  d'entrer.  »—  On 
dis[»osait  alors  des  chaises  pour  les  néoi»liy- 
tes,  et  leur  conductrice,  car  c'était  une  femmoj 
qui  les  introduisait,  leur  conuuclriceajau-I 
lait  :  Entants  de  Dieu  ,  pré] tarez- vous  àf 
chanter  la  gloire  de  rEtre-suprême, 

En  face  des  néophytes  étaient  <leux   fau-j 
leuils  Tun  bleu,  jiour  la  Mère  de  Dieu,  Tau- j 
ire  cramoisi,  desliné  à  son  pro[>hète.  «  Voilà  j 
l'heure  I    »   s*écriail-on  1    alors  apparaissait  j 
Catherine  Théot,  elle    marchait  lentement 
soutenue  r»ar  deux  de  ses  filles,  et  après  s'ê- 
tre assise,  elle  se  lavait  les  mains,  la  Ugnre« 
et  (irenait  un  repas  léger  composé  de  ca** 
au  lait  et  de  tartines. 

Après  le  déjeuner,  Hiar  un  venait  tour  à 
tour  s'agenouiller  et  baiser  le  fi-ont  ou  Ja 
main  do  la  Mère.  Ensuite  on  s'occupait  de 


I1S7 


THE 


DlCTIONNAïaE 


TRÂ 


im 


là  réception  des  nouveaux  aspirants.  On 
leur  feisait  d*abord  prononcer  plusieurs  ser- 
ments, qui  tous  se  résumaient  en  celui-ci, 
obéissance  h  kl  Mère  de  Dieu,  soumission  à 
ses  prophètes  et  à  leurs  unnistres.  Ensuite, 
une  femme,  nommée  l'éclaireuse  ,  ouvrait 
rApocaly|)se,  et  disait  :  Les  sept  sceaux  de 
Dieu  sont  mis  sur  T  Evangile  de  la  vérité, 
cinq  sont  levés,  et  elles  les  expliquait  ainsi. 

Le  premier  sceau  de  l'Evangile  fut  Tan- 
nonce  du  Verbe,  le  second  fut  la  séparation 
de  tous  les  cultes;  le  troisième  fut  la  révolu- 
tion; le  quatrième,  la  mort  des  rois;  le  cin- 
quième, la  réunion  des  peuples  ;  le  sixième, 
le  grand  combat  de  l'ange  exterminateur;  le 
septième  sera  la  résurrection  de  tous  les 
élus  de  la  Mère  de  Dieu,  leur  empire  sur 
tous  les  peuples  de  la  terre  et  le  bonheur 
général,  surveillé  par  les  prophètes  et  leurs 
ministres. 

Puis  la  Mère  de  Dieu  baisait  le  front,  les 
oreilles,  les  joues,  les  yeux,  les  lèvres  liu 
néophyte  et  disait,  DijTusa  est  gratta  in  la- 
biis  tuis;  Fils  de  Dieu,  élu  de  la  Mère  de  Dieu 
tu  as.reçu  les  sept  dons,  tu  es  immortel. 

Les  accolades,  les  momories  continuaient, 
accompagnées  de  cérémonies  bizarres  et  ridi- 
cules, la  séance  se  terminait  par  le  chant  des 
cantiques. 

'  Ces  détails  ont  été  publiés  par  le  préfet  de 
police  Sénart,  qui  feignit  de  se  faire  recevoir, 
aân  de  pouvoir  pénétrer  dans  lé  sanctuaire. 
A  la  fia  de  la  cérémonie,  il  fit  un  signe  à  ses 
agents,  des  troupes  postées  dans  la  rue  en- 
vahirent la  maison ,  une  des  filles  de  la 
Mère  entra  en  criant  à  la  trahison  ;  au  mi- 
lieu du  tumulte,  Sénart  faillit  être  tué. 

Lorsque  la  Mère  de  Dieu  eût  été  arrêtée,  on 
irouva  parmi  ses  papiers  une  feuille  écrite  sur 
trois  colonnes,  1  une  intitulée  5tf/na,  signes, 
la  seconde,  Verba  prophelŒy  ,[Miroles  du 
prophète,|la  troisième,  Eventusy  événements  ; 
voici  ce  qu'il  y  avait  dans  chacune  d'elles  : 

Colonne  des  signes  : 

!•  Tu  mettras  la  main  sur  la  tête,  en  la  re- 
gardant comme  le  gage  du  serment. 

2**  L'autre  sur  le  iront  sera  le  sceau. 

3°  Les  yeux  seront  purifiés  pour  la  lu- 
mière ; 

fc*  Son  nez  puritîé  pour  la  prévoyance  ; 

5"  Sa  bouche  purifiée  pour  le  don  de  la  pa- 
role; 

6*  Ses  joues  purifiées  pour  l'amitié; 

T  Ses  oreilles  purifiées  pour  l'entende- 
ment; 

8"  Son  menton  purifié  pour  l'alliance; 
9°  Le  signe  en  forme  u  équerre  est  le  si- 
gne de  l'immortalité. 

Colonne  des  paroles  : 
1*  Que  les  profanes  périssent  ; 
2"  Que  le  grand  Dieu  soit  vengé  ; 
3^  Que  tout  s'humilie  et  s'abaisse; 
4*  Que  le  serpent  soit  écrasé  ; 
5"  Que  les  armes  soient  victorieuses  ; 
6"  Que  les  chefs  se  réunissent; 
7"  Parle  au  cœur  des  élus; 
8*  Que  l'union  soutienne  la  phalange. 
Colonne  des  événements  : 


1**  A  l'instant  qu'ils  s'élèveront»  ils  seront 
abaissés  ; 

2*"  Lps  élus  seront  rendus  à  la  vie  lier- 
nelle  ;' 

3"  Le  moment  du  grand  coup  sera  rins- 
tant' d'une  fête; 

&•*'  Ils  seront  entassés,  exterminés  an  dé- 
faut des  signes  ; 

5"  La  Mère  régnera; 

6*  Les  Prophètes  gouverneront ,  • 

7**  L'Etre  suprême  dirigera  tout. 

L'affaire  fut  étouffée  plutôt  qu*écltirae; 
mais  on  ne  peut  s'empêcher  de  reconullre, 
qu'au  travers  de  ce  tissu  de  mystères  et  de 
imuvretés  de  tout  çenre,  se  laissaient  aper^ 
revoir  les  ramifications  de  complots  sangui- 
naires. Robespierre  était  désigné  GOmme  h 
premier  prophète,  un  autre  Mahomet,  qit 
devait  établir  une  loi  religieuse  et  constitii- 
tionnellement  dominante,  s'élever  un  trêne 

f»ar  les  mains  des  sectaires,  le  cimenter  par 
e  san^  de  nombreuses  victimes. 

Sur  les  conclusions  du  rapporteur  Vadier, 
la  Convention  nationale  confirma  Tarrestâ- 
tion  des  membres  de  la  secte  ;  mais  Rob^ 
pierre,  qui  avait  le  plus  grand  intérêt  è  éloi- 
gner une  affaire  dans  laquelle  son  nompmh 
vait  être  prononcé  ,  parvint  à  retarder  la 
mise  en  jugement.  Cinq*  semaines  aprèssoo 
arrestation^  Catherine  Tliéot,  oui  occupait  k 
la  Conciergerie  une  chambre  réservée,  tombi 
malade,  et  succomba  au  bout  de  quelqpn 
jours.  Sur  son  lit  de  mort,  en  proie  auxm- 
nières  convulsions  de  l'agonie,  elle  procla- 
mait encore  son  immortalité.  Elle  avait  eoott 
à  ses  gardiens ,  sous  le  sceau  du  secraC, 
qu'elle  ressusciterait  bientôt  pleine  de  jeu- 
nesse, do  santé  et  de  grflce,  et  que  sonr^gne 
daterait  de  cet  événement  miraculeux. 

Chose  singulière,  la  chute  de  Hobespiem 
fut  lo  salut  dt  ses  protégés;  DomGerle  loi- 
même,  oublié  dans  la  prison,  obtint  Sê  li- 
berté Quelques  semaines  après,  et,  maloé 
ses  fâcheux  antécédents,  fut  élevée  uneniiToi 
important  dans  Tadministration.  Cette  der- 
nière circonstance  doit  nous  faire  penser 
qu'il  y  avait  plus  de  politique  et  d'anibitioii 

aue  de  folie  dans  sa  conduite,   et  peut-Mre 
ans  la  secte,  des  ramifications  pi  us  étendues 
qu'on  no  Va  jamais  su. 

L.  BoTELDiEu  D*AuviGinr. 

TRANSFIGURATION  DE  JÉSUS-CHRIST. 
Jésus-Christ  prit  avec  lui  Pierre^  J&eques  tt 
Jean  son  frère^  et  les  conduisit  à  V écarts  sm 
une  montagne  élevée  :  et  il  fut  transfiguré  rt 
leur  présence.  Son  visage  devint  resplendis 
sant  comme  le  soleil ,  et  ses  vêtements  bltmet 
comme  la  neige.  Et  voilà  que  Moise  et  Elii 
leur  apparurent  s'entretenant  avec  lui.  Et 
Pierre^  prenant  la  parole^  dit  à  Jésus-Ckriity 
nous  sommes  bien  ici  ;  si  vous  le  voulez^  nous  y 
ferons  trois  tentes^  une  pour  vous^  ime  jimt 
Moise  et  une  pour  Elie.  Lorsqu^l  parUnitutr 
core,  une  nuée  lumineuse  les  enveloppa  subir 
tementy  et  en  même  temps  une  voix  ait  isk 
nue  :  —  Celui-ci  est  mon  Fils  friea-oinuf,  tel 
lequel  fai  mis  mes  complaisances^  écouUSrk* 
Lorsqu'ils  fentcndirenty  les  disciples  ftwiW- 


TnA 


IWS  HlRJiCIXS. 


THE 


1130 


U  viiage  eonire  terrt  ^  remplis  d'une 
frayeur.  Mali  Jésus  i'appracka^  Um 
met  leur  dit  :  Levex-rous  et  ne  crai- 
Ptur  Or,  lorgguifê  levèrent  leê  yeux^ 
'  virent  ormonne^  que  Jenuf  $eH( ;  et  H 
Hif  en  dftcendani  de  /«  ntonlagne  :  Ne 
Wit*  cette  vision  à  personne ^  ai  tint  que 
1  d€  rhomme  ne  toit  reêsuêcité  d  entre 
m$  (1316). 

nlrelien  lie  Jésus-Chrisl  avec  Moïse  et 
nous  dit  saint  Luc,  roulait  sur  Ja  pas- 
iouloureuse  quil  «levait  subir  h  lévn- 
kLe  même  évungélisle  ^outeque  «-aint 
S  el  ses  deux  €omi>agnon$  .se  irouvèrcnl 
lés  de  sommeil,  et  que  s  éUii^t  éveillés, 
erçurenl  le  Fils  <le  Dieu  dans  sa  oia- 
;  Petrus  rero  et  qui  eum  ilto  erantn  gra- 
vant sûmno.  Et  evigilantes  tiderunimn- 
f\  ejus.  D'où  cïuelques  interprètes  ont 
|ue  la  transfiguraiiou  eut  lieu  pen- 
nuit:  mf>is  ilnous  semble  que  c'est 
lu  delà  du  récit  évangélique.  Le  Sau- 
iyail  conduit  les  trois  diseifiles  sur  un 
et  de  montagne,  il  se  mit  en  [irières; 
sciples  a*étaient  pas  eneore  illumioés 
grècedu  Sahit-Esprit;  ils  se  laissèrent 
pir,  ou  du  moins  ils  se  trouvèrent 
iin  état  voisin  dusommeil  pendant  que 
Maître  prolongeait  son  oraison;  rien 
ît  celan*indique  plutôt  la  nuit  que  le 
Mais,  ajoutent  les  mômes  inlerfirètes, 
-Christ  et  ses  trois  distiplcsne  deseen- 
,  que  le  lendemain  de  la  montagne  :  Fa- 
têt  autem  in  sequenîi  die,  descendentibus 

t monte.  Ceci  n'indiquerait  pas  eneore 
transfiguration  ait  eu  lieu  pendant  la 
puisque  rien  ne  démontre  que  les  mots 
i4re  ki  la  montagne  le  lendemain^  signi- 
ïActement  la  m*kiic  chose  quedescen- 
ij  sommet  escarpé  où  il  avait  conduit 
icifïles,  pour  se  transugurcr  devant  eux, 
rplus,  tout  ceci  noffrequo  peu  dim- 
ice,  d*autant  plus  qu*]l  est  mipossible 
înner une  solution  absolue. 
demande  aussi  comment  les  trois  dis- 
reconnurent Moïse  et  Elie  dans  les 
interlocuteurs  de  Jésus-t^hrist,  et  ou 
cet  égard  diverses  suppositions.  La  ré- 
!  la  plus  naturelle  et  la  plus  vraie,  ce 
semble,  c'est  qu'ils  les  reconnurent  |Kir 
illumination  intérieure  qui  dutaccom- 
ir  la  manilcstation  divine,  et  indépen- 
lent  de  laquelle  cette  ujauifestation  au- 
  sans  objet. 

se  demande  pareillement  sur  quelle 
igne  la  transbîjuration  eut  Heu,  Toutes 
iditions  chrétiennes  répondent  sur  le 
)r.  Cependant  celte  réponse  présente 
ifficullés  assez  grandes  pour  avoir  in- 

G)  Et  po&l  dîcs  SCI  asjîuniil  Jésus  Pctnim,  cL 
tm,  et  Jaaiinem  Tratrem  cjus,  et  durit  illus  in 
m  ciceUuiii  &erirsuTn  :  cl  transfiguratus  est 
01.  Et  resplciitluil  faciès  ejiis  hkui  soi  :  vo- 
ta aulem  cjuft  facta  sunl  allia  sicut  m%.  Kl 
ppaniertuiL  illis  Moyscs  et  Elias  cuui  eo  lo- 
».  ItcKpondeus  auU'm  Pelrus,  dîiil  ad  irstiin  : 
c,  bon  uni  est  iKifi  liic  esse  :  sr  vis,  farijimus 
ia  latK^rnacula,  tibi  uiMim,  Moy^i  imuiii,  rt 
nu  n.  Ailhuc  ro  locpir^tUt*,  ecn*  inilws  lu»  i«b 

l>JCÏt0?iX.    DCS   Ml&ACLE!i.    IL 


spirédes  Joutesauit  -^avants Maldonat,  Ligth- 
foot,  Retand»  Barbier  du  Bocage,  et  autres 
auteurs  de  mérite,  Laatarliïie,  dans  son 
Voyage  d'Orient,  a  observé  que  le  sommet 
de  la  montagne  était  alors  occupé  [*ar  une 
citadelle  romaine;  tous  reconnaissent  que  le 
ïhalK>r  n'est  pas  dans  la  direction  de  la 
route  que  Jésus-Chrisl  suivait  alors  d'après 
le  récit  des  évangéli^tes,  et  cette  raison  c*l 
la  plus  grave,  sans  être  concluante,  car  le 
récit  des  évangélistes  est  trop  peu  compSei 
pour  qu'iïn  en  puisse  déduire  une  consé- 
quence absolue.  Et  quant  11  la  citadelle  ro- 
maine, son  ctisience  mémo  démontrée  ne 
serait  pas  un  obstacle  :  en  effet,  il  était  d'u- 
sage aux  Romains  d'établir  des  retranche- 
ments sur  tous  ïes  points  élevés  des  pays 
occufiés  militaîrementv  en  les  disposant  do 
telle  sorte  que  Tun  communiquât  toujours 
au  moins  avec  deux  autres,  et  que  tous  exer- 
çassent la  surveillance  des  voies  stratégi- 
ques. Mais  tous  ces  points  n'étaient  occupés 
qu'en  temps  de  guerre  ;  dans  les  temps  do 
l>fliî,  Poccuriation  aurait  été  aussi  inutile 
que  dispendieuse;  il  suJlit  alors  de  garder 
les  villes, 

Eusèbe  désigne  au  contraire  le  Thabor 
d*une  manière  expresse  [Piul,  lxxxviii, 
13);  de  môme  saint  Jérôme  dans  V Eloge  de 
sainte  Paule^  el  dans  sa  17'  lettre  à  Marcelle; 
de  môme  encore  saint  Jean  Damascè'nedans 
son  homélie  sur  la  transti^uration.  C'est 
aussi  sur  le  mont  Thabor  que  sainte  Hélèno 
lit  construire  1  église  comméraorative  de  ce 
miraculeux  événement,  et  que  la  piété  des 
fidèles  éleva  dans  la  suite  les  deux  monas- 
tères de  Moïse  etd'Klie,  le  tout  en  souvenir 
des  trois  tentes  aue  le  chef  du  collège  a|>os- 
tolitfue  avait  vouluy  bâtir,  Et  ces  traditions, 
qui  remontent  si  haut,  valent  pour  le  moins 
autant  que  les  objections  de  la  science  mo- 
derne »  par  trop  incomplète,  et  qui  n'en 
élève  précisément  que  parce  quelle  est  in- 
complète, 

La  signification  mystérieuse  do  l'appari- 
tion des  deux  |>ersonnages  bibliques  aux 
cùtés  du  Sauveur,  a  été  donnée  de  la  même 
manière  par  tous  ïes  inicr[irètes.  Moïse  était 
là  comme  représentant  de  la  loi  ;  Elie,  comme 
représentant  de  la  profdiétie,  et  l'un  et  l'au- 
tre rendaient  témoignage  au  Messie  ,  nui 
allait  accomplir  par  sa  mort  ce  que  la  loi 
avait  ligure  et  ce  que  les  prophètes  avaient 
annoncé. 

TREMBLEMENT  DE  TEltRE   MIRACD- 
LEIJX.  Outre  Téclipse  miraculeuse  qui  si-, 
gnala  la  passion  du  Sauveur,   révangélistc 
saint  Matthieu  parle  aussi  d'un  grand  trem- 
blement de  terre  en  ces  termes  :  Jésus  pous- 

obumbravii  eo$.  El  ecce  vnx  de  ruibc,  dicens  :  Hic 
psl  FiUus  meus  dtlectiis,  in  cjuo  inUii  U>nc  compla- 
cui  :  ipsiiin  au  dite.  El  audiérilcs  di^ciptdi  cci  ulr- 
nml  iu  facicm  sium,  cl  liiiiiieruril  valde.  El  acrcs?nt 
Jésus,  et  IcligU  eo*  :  dititque  ci  s  :  Surfile,  cl  noiile 
titnpre.  Levantes  aulcni  chiiIos  nos,  nomincm  vi- 
deruiit  nÎM  sohun  Jcsum.  El  de^cendentibus  Ulisdc 
nmiitc,  prsccepit  eia  JesuF,  dicens  ;  >f*n»inî  dixerllif 
vinioncm»  donc*'  Filîtis  h<)minis  a  morttiis  rcsurgai. 
{Mmth.,  un,  !•!*.) 

36 


in\ 


TRK 


DICTIONNAIRE 


TYR 


11M 


$ant  pour  la  seconde  fou  un  grand  crij  rfn- 
dit  l'esprit;  et  voilà  que  le  voile  du  temple 
fut  déchiré  en  deux  parties  depuis  le  haut 
iusqu'en  bas^  et  la  terre  trembla^  et  les  pier- 
res se  fendirent^  et  les  sépulcres  furent  ou- 
vertSj  et  beaucoup  de  corps  des  saints  revin- 
rent de  la  mort  a  la  vif,  et  sortant  des  monu- 
ments  après  sa  résurrection,  vinrent  dans  la 
ville  sainte,  et  apparurent  à  plusieurs.  Or  le 
centurion,  et  ceux  qui  étaient  avec  lui  à  la 
garde  de  Jésus,  ayant  vu  le  tremblement  de 
terre  et  ce  qui  se  passait,  furent  remplis  de 
crainte  et  dirent  :  Celui-ci  était  vraiment  le 
Fils  de  Dieu  (1317). 

11  serait  inutile  de  chercher  à  déterminer 
si  ce  tremblement  de  terre  fut  seulement  lo- 
cal» ou  s'il  s'étendit  à  de  grandes  coi.trées. 
L*oii  a  voulu  y  rattacher  celui  dont  par- 
lent Pline  et  Suétone,  qui  renversa  douze 
villes  dans  la  Thrace,  sous  l'empire  de  Ti- 
bère, et  pour  la  restauration  desquelles  ce 
prince  imposa  de  nouveaux  tributs.  On  a 
rru  que  c'était  le  même  qui  renversa  la  ville 
de  Nicée,  en  Bithynie,  au  rapport  de  Phlégon. 
On  yrapportemèïne  certaines  déchirures  qui 
se  voient  au  sein  des  montagnes  en  divers 
pays,  en  Judée,  en  Toscane  et  ailleurs;  mais 
tout  cela  est  trop  incertain  pourqu  on  puisse 
y  faire  quelque  fond,  nonobstant  le  témoi- 
gnage de  Paul  Orose,  qui  afiirme  que  le 
tremblement  de  terre  fut  universel,  que  les 
montagnes  se  brisèrent  et  gue  de  très- 
grandes  villes,  qui  avaient  résisté  à  d'autres 
tremblements,  tombèrent  en  partie.  Orose 
écrivait  au  commencement  du  v*  siècle. 
Le  témoignage  de  Phlégon,  aflirmant  que 
la  grande  éclipse  arrivée  la  dix-huitième 
année  de  Vempire  de  Tibère,  fut  accompa- 
gnée d'un  violent  tremblement  de  terre  en 
BhhjTiie,  serait  plus  concluant. 

Mais  du  moins  la  rupture  du  mont  du 
Calvaire  no  peut  laisser  lieu  au  doute,  car 
saint  Cyrille  de  Jérusalem  la  montrait  aux 
incrédules  de  son  temps.  «  Le  saint  Golgo- 
tha,  disait-il,  est  et  demeure  une  preuve 
parlante,  car  on  y  voit  toujours,  maintenant 
comme  par  le  passé,  la  ru[)ture  des  pierres 
arrivée  a  la  mort  du  Christ.  » 

On  montre  encore  maintenant  cette  fenle 
miraculeuse,  au  rapport  des  auteurs  de  la 
Correspondance  d'Orient.  On  la  montrait  de 
même  au  xiv'  siècle,  suivant  Ludoliihe  de 
Saxe  dans  sa  Vie  de  Jésus-Christ. 

Ces  deux  derniers  témoignages,  nous  en 
convenons,  ne  signifieraient  pas  grand'chose 
comme  preuves  du  fait  principal,  et  pour- 

(1517)  JC8US  autcm  iterum  damans  voce  magna 
cmisit  spiritiim.  Et  ecce  vélum  leiupH  scissum  est 
in  duas  panes  a  siinmio  usque  deorsum ,  et  terra 
mola  est,  et  pcirsR  scissx  sunt.  Et  menu  monta  apcria 
suiit  :  et  milita  corpora  sanctorum,  qui  dormierant, 
surrcxerunt.  El  exeuntes  de  monumenlis  posl  rcsur- 
rcctioncm  cjns,  vcncruiU  in  sanclam  civitatem,  cl 
âpparuerunt  muliis.  Centurie  aulcm,  et  qui  ruiu 
eo  eraut,  custodicJilcs  Jcsum,  viso  terrae  nintu  et 
liis  qux  ficliaiit,  liuiueruiit  valde,  dlcentcs  :  Ycre 
FiUfUs  Dci  erat  iste.  (Uailli.  \\\u,  50-54.) 

(1318)  Possessio  autcm  eoruni  et  haiNtatio,  Betliel 
eum  filuib'.is  suis,  et  contra  Orientem  Nornn,  ad 
0<*'*idciitalcui  plagam  Gazer  ei  ûlïx  ejus,  SichciH 


raient  fort  bien  aller  de  |>air  avec  les  sB»- 
mations  desmahométans  indiquant  dans ee^ 
taines  mosauées  de  TAsie  des  ouvertim 
par  lesquelles  Teau  du  déluge  rentra  dansU 
terre  ;  mais  ils  se  rattachent  sans  intemip- 
tion,  par  une  tradition  constante,  par  Tusage 
où  les  pèlerins  des  maints  lieux  ont  M 
dans  les  premiers  siècles  et  au  moyen  In 
de  gravir  la  montagne  du  Calvaire  charges 
d'une  croix  qu'ils  déposaient  en  ce  lieu, 
et  enfin  par  le  témoignage  de  saint  Cvrillf 
lui-même,  au  récit  de  révangélisie.JlièB  de 
plus  constant  donc  et  de  mieux  avm»  pour 
quiconque  cherche  des  preuves  sans  ren- 
chérir sur  les  dilDcultés  et  en  créer  i  plai- 
sir. 

Loin  d*ici  le  misérable  conte  inventé  pir 
Plutarque,  et  complaisamment  cité  nar  Ea- 
sèbe  sur  la  mort  du  grand  Pan,  que  clés  vmi 
mystérieuses  annoncèrent  sur  les  côtes  de 
ritalie,  à  i)eu  près  dans  le  m£me  temps  que 
le  Christ  mourait  k  Jérusalem.  De  si  (li- 
toyables  récits  n*ont  que  faire  en  un  siqet 
si  grave. 

TYR  (Prophéties  qui  concernent  la  ville 
de*)  Il  est  peu  d'histoires  plus  remplies  de 

f grands  événements  et  présentant  plus  de 
ôrtunes  diverses  que  celle  de  la  ville  de 
Tyr.  Nous  en  retracerons  en  quelques  b 
gnes  les  péripéties  principales,  a&n  de  pon- 
voir  ensuite  mieux  précihcr  raecomphs:$e- 
ment  des  prophéties  qui  concernent  cette 
cité  célèbre  entre  les  plus  célèbres. 

La  plus  ancienne  ville  de  Tyr,  quelies 
qiren  soient  Torigine  et  la  date  de  fondatioo, 

t>aralt  avoir  été  sur  le  continent.  Son  non 
lébreu,  tsor,  veut  dire  un   rocher;  mais 
nous  doutons  que  ce  rocher  soit  la  Pile^ 
Tvros,  ou  vieille  Tyr,  dans  laqnelle  éUDt 
bâti  le  temple  d^Hercule  au  temps  d'Alei»- 
dre  le  Grand,  et  dont  parle  Hérodote  auÛ* 
chapitre  de  son  n'  livre,  car  la  ville  iieTiT 
parait  avoir  eu  au  moins  trois  emplacements 
successifs.  Nous  ne  croyons  pas  non  plas, 
quoiqu'on  Tentende  ainsi  communéaiort, 
que  1  expression  dlsaïe,  au  xxiii*  chapitre, 
vierge^  fille  de  Sidon^  virgo^filia  Siams^ 
sienifie  nécessairement  que  Tyr  était  OM 
colonie  sidonienne,  car  cette  nîême  expres- 
sion revient  un  grand  nombre  de  fois  dus 
l'Ëcriture  avec  une  signification  différente; 
par  exemple  :  Bethel  et  ses  filles,  Gaier  ci 
seslilles,  Sichem  et  ses  filles;  Aza,  Bethsttt 
Thanach,  Mageddo,    Dor,    Lod,   JesaUi 
Ephron,  Samarie,*Sodome,  Chebron  et  leurs 
filles  (1318).  Or  on  ne  saurait  dire,  et  il  al 

qiioqtie  ciim  filiabiis  suis,  usque  ad  Aza  cnin  Miehi 
ejiis.  Juxia  filios  auoqiie  Manasse*  Betbsan  cl  tfM 
cjus,  Tlianac  et  uLas  ejus,  Mageddo  ei  fiUas  qv. 
Dor  et  tilias  ejiis  :  in  bis  habitaverunt  filii  Jofw. 
(/  Par,  vu,  28  ) 

Porro  aiii  Elpbaal  :  Helier  ei  Misaam.  et  SaM4:lic 
aKlificavilOno,  et  Lod,  et  filiaK  ejus. (i  Pur.  thl  11) 

Factiim  est  auteiii  post  \\i^,  ac  pcrcuterel  mdj 
rbilislhiim,  et  hiimlbarct  ces,  tolleret  GeCh  diô* 
ejus.  (I  Par.  xvni,  1.) 

Persecutiis  est  aiitem  Aliia  fugieiiteni  Jenlttam, 
et  cepit  civilalcs  ejus,  Beiliel  et  filias  ejK,  H  h- 
saiia  cfim  filiabus  suis;  Ephron  quoque  et  ff*> 
cjus.  (//  ^ar.  KUi,  19.) 


TYIl 


DrS  MlUACLES. 


TYR 


jMisvrai,  qu'il  s\i^il,  d*ins  ros  iJilÎL'- 
KiS5«ges,  «le  i-otonitvs  tlétiichéos  des* 
mOTii  ire.sk  question.  Crîlf»  p\prossinn 
le  ordinal  renient»  trnijrmrs  itcat-{*lr<% 
ille  du  second  rnng,  située  tians  ïo  j»é- 
ft  ou  sous  lii  d<^'|>endant'c  cruno  vilU» 
lie;  et  nous  eruvons  que  telle  fut  ori- 
rement,  au  temps  crisaie  du  moins,  la 
on  dnTyr  par  rapport  à  Srdon  ;  elle 
lit  sensiblement  plus  rapi)roth6e  qu'elle 
l  dans  la  suite. 

fAn^  amienne  expédition  contre  T\r 
I  soit  fait  mention  dans  riiisloire»  est 
de  Salrnanasar,  roi  d'Assyrie. Ce  prince, 
lénandro  d*Epljèse,  avant  assiégé  la 
le  T}T  avec  nne  flotte  de  soixante  vais- 
:et  huit  cents  raoîeurs^  lesTyriensavco 

*  vaisseaux  lui  livrèrent  la  bataille,  et 
rèreni  la  ville  du  côté  de  la  mer  ;  mi*is 
la  l'armée  de  terre,  qui  tint  la  ville 
jée  durant  uinq  années,  i^endanl  les- 
^BS  hâhitants  furent  obligés  de  se 
Krdes  eaux  des  imîts  et  des  citernes 
Weusèrent  dans  m  ville,  cnrrenueiui 
coupé  tous  lesaffueducs  qui  en  anpor- 
:  du  deliors  et  occupé  tes  bords  du 
K  11  ne  dit  [las  la  manière  dont  le  siège 
mina,  (  Voy.  Joskcuk»  Ant,  L  ix,  ch.  l4,) 
circonstance  d*uii  fleuve  dont  les  eaux 
niaient  alors  la  ville  de  Tyr,  indique 
iluation  toute  diiréreule  de  celle  que 
connaissons  aujourd'hui.  Et  cepenflant 
tait  sur  une  lie  ou  sur  nne  presqu'île, 
iram,  en  accordant  h  Salomoa  le  bois 
Jrc  qui  devait  ^tre  cmplové  dans  la 
uH'lMiti  du  temple,  lui   écrîvait  :   «  Je 

J>ric  de  vouloir,  en  réconq^ense,  nous 
crdu  blé,  dont  vous  savez  que  nous 
lions  dans  cette  île,  u  II  est  vrai  i|u'Ku- 
10,  cité  par  Kusèi)e  au  ix*  livre  de  la 
ration  évangéti^ue,  raïqiorto  la  même 
sans  faire  mention  de  celte  circonstan- 
taiîs  Jusè[dic,  que  nous  suivons  ici, 
ie  avec  une  confiance  qui  exclut  toute 
le  supnosilion  aux  arcliives  juives  et 
mes,  ou  elle  se  trouve,  dit-il,  en  origi- 

FoW.FL.  JOSEPH K.,  i4n/|i7,»    L  VUI,    C,2.) 

s'il  restait  (pielque  doute  à  cet  égard, 
rait  cesser  devant  le  témoignage  do 
ndre,  rilé  au  nïéme  Heu  par  Te  môme 
r,  suivant  lequel  «  Hiram  aurait  agrandi 
e  Tyr,  en  y  faisant  porter  beaucoup  de 
.  qui  formèrent  une  augmentation 
lée  le  Grand-Champ*  »  Il  y  a  donc  lieu 
Elire  que  la  ville  de  Tyr  assiégée  [>flr 
lliasar  était  située  dans  une  île,  ou  du 
3  sur  un  [iromonloirc  séparé  do  la  terre 
I  par  quelque  profonde  coupure*  G*é- 
an  717  avant  Tère  vulgaire, 
ît  trente  années  plus  lard,  Nabuchodo- 

•  vint  h  son  tour  assiéger  la  villede  Tyr; 
ge  dura  treize  ans,  et  elle  n'aurait  ja- 
été  réduite,  si  le  monarque  n*avaïl  eu 
TS  h  une  cliaussée  pour  joindre  111e 
utinent,el  parce  moyen,  lialtre  cnbrè- 
es  murailles.   Mais  lorsqu'il  entra,  il 

?r  tua  niajt)r«  ipsïi  el  fiUa:  cjus....  Soror  au- 
utnitior  te,,..  Sottuma  cl  lîliiiï  cjus.  (Ezech, 

h] 


ïCy  trouva  qtie  des  masures  aliandoiniées; 
les  habitants  s'étaient  enfuis  sur  leurs  vais- 
seaux, em|>ortant  leurs  richesses,  et  avaient 
relïhiï  leur  ville  dans  une  île  |>eu  éloignée, 

A  deux  cent  cinquante-cim}  années  de  U, 
trois  cent  trente-deux  ans  avant  Tèrc  vul- 
gaire, la  ville  de  Tyr  fut  de  nouveau  assiégée 
|iar  Alexandre  le  Grand,  et  prise,  anrèssept 
mois  de  siège,  par  un  moyen  semi>!able  à 
celui  qu'avait  employé  ?^abuchodonosor , 
c'est  à-rlire  parle  mo>en  «ftine  chaussée  que 
le  héros  macéilonien  fit  jeter  dans  la  mer,  el 
qui  lui  coula  les  phîs  graiuls  elforts  et  les 
plus  pénibles  Iravaux,  Ue  celle  fois,  la  ville 
ne  fut  pas  entièrement  ruinée.  Alexandre  se 
contenta  de  la  dépouiller  de  ses  richesses 
et  de  rassuiettir  h  un  trilmt ,  ou  j>îul<M  de 
l'adjoindre  a  ses  Etats,  tout  eu  y  laissant  un 
roi  nommé  Abdolonynie. 

Elle  redevint  ensuite  florissant  e,  compta 
une  chrétienté  nondjreusc  pendant  les  pre- 
miers siècles  du  cbristianisme,  cl  eut  Thon- 
neur  de  devenir  le  premier  siège  archiépis- 
copal du  fialriarcai  dWniiochc,  avec  treize 
évéchés  sulTragants* 

Elle  suivit  le  sort  commun  de  la  Syrie  el 
de  la  Palestine  au  vu'  siècle,  en  subissant  le 
joug  mahoraétan.  Les  chrétiens  la  reconqui- 
rent en  1125*  Elle  leur  resta,  nonobstant 
deux  sièges  mémorables,  jusqucn  1291. 
Alors  elle  rctombaau  pouvoir  des  infidèles^ 
ou  plutôt  ils  prirent  encore  une  fois  ses 
ruines,  car  les  habitants,  épouvantés  du  sort 
qui  venait  d'être  fait  h  Saint-Jean  d'Acre, 
s'étaient  enfuis  sur  leurs  navires,  emportant 
tous  leurs  biens.  Les  inlidèles  la  renversè- 
rent, et  de|iuislors,  il  ne  reste  plus  de  Tyr 
que  le  nom  et  d  incertains  débris. 

t*  Expédition  de  Sahminasnr. 

Cesl  h  la  destruction  de  Tyr  par  Sahna- 
nasar,  si  ce  prince  raccomplit,  ce  qull  est 
impossible  oe  savoir  (fuue  manière  préci.»»e 
ou,  sinon,  h  sa  destruction  par  Nabuciiodo- 
nosor,  que  le  (trophète  Isaïe  fait  allusion 
dans  son  chapitre  \xnr. 

Fardruti  de  Tyr.  Ptntrez^  vaiasraHX  qui 
siltonnez  lea  mr r^i,  parce  que  le  port  d'où  vota 
aviez  coutume  dr  revenir  ntxiëie  pluf  ;  la 
nourellr  vous  tn  a  clé  apportée  jusque  dans  les 
pays  lointains.  Demeurez  frappés  de  stupeur^ 
é  hahiiants  de  file.  Voua  que  (es  marchands 
dcSidon,  les  pèlerins  delà  mer^  avaient  rou- 
tume  de  remplir  ;  vous  qu  enrichissaient  les 
semences  que  le  SU  féconde  en  ses  déborde* 
mcnts,  les  moissons  dont  un  fleuve  est  fc  père* 
%Htus  qui  étiez  le  marché  des  nations  ;  que 
Sidon  en  rougisse.  Vous  dites ^  vous  la  vois  de 
la  mer^  vous  fa  gloire  de  la  i«f  r,  vous  dites  :  Je 
n'ai  pas  mis  d* enfants  nu  monde,  je  ne  suis 
pas  m^rc  t  ^c  «*«*  pas  nourri  déjeunes 
hommes,  je  n  ai  jamais  élevé  de  jeuttes  filles,»,* 

Mais  tpii  donc  acconqdira  celle  ruine  ? 
de  quelle  main  le  Seigneur  se  servira-l-il 
pour  exercer  sa  vengeance  1  ce  sera   TAs- 

Ccpit  Gazer  ci vIlAlcm,  ti  fiUns  cjti^  cl  revcriia» 
esl  in  iuJj^ain.  (/  Hach,  \,  8*) 


1135 


TYU 


llJCTlONNUnE 


T\rï 


im 


syrie  :  Tanrnez  m$  regaràt  vers  ttmpire  de 
éhatdée^  vers  cet  empin  f/»*i  neHljatnaii  son 
pareil  mr  la  terre  et  quAssur  a  fondé;  ce$t 
lui  qui  emmènera  vos  raillants  défen»etêr$  en 
eaptitité^  lui  quî  renversera  vos  palais^  et 
qui  laissera  à  ta  place  où  vous  fûtes  un  moit- 
ceau  de  ruines,...  (t3l^)» 

L*etDpire  de  Chaldée»  ce  mot  n'est  onii- 
nairemenl  employé  dans  rB*^rrtiire  que  (mur 
(Jési^ner  le  premier  empire  babylonien  : 
relui  qui  fui  détruit  \mr  Naliopola^^sar»  jjère 
de  Naniicliodonsor  le  Grand,  et  auquel  se 
substitua  l'empire  d'Assyrie  proprement  dit 
selon  le  langage  de  rhistoire.  Ce  serait  donc 
de  la  conquête  de  Salmanasar  qu'il  serait 
ici  question ,  et  ce  qui  suit  nous  paraît 
l'indiquer  encore  davantage:  et  alors^  6 
Tyr,  vous  serez  livrée  à  roubli  pour  soixante- 
dix  ansj  les  années  du  règne  d  un  roi.  Après 
soixante-dix  années,  Tyr  entonnera  le  can- 
tique de  la  prostituée  qui  appelle  ses  amants. 
Prenez  la  tjuitaref  faites  le  tour  de  la  ville^ 
S  prostituée  laissée  dans  l'oubli:  chantez  mé- 
haicusement^  reprenez  sans  cesse  vos  clmnt.*^ 
afin  quon  prenne  garde  à  vous.  Or^  après 
soixante  dix  années^  le  Seigneur  visitera  Tyr^ 
il  la  rendra  à  ses  marchandises,  et  elle  ss 
prostituera  de  nouveau  à  tous  les  royaumes 
qui  sont  répandus  sur  la  face  de  la  (errf  (1320). 

Tout  ceci  ne  saurait  s*enlendre  de  ta  coiU 
quête  d*Alexandre  le  Grand,  qui  ne  suppri- 
ma point  la  ville  de  Tyr  pour  soixanle-dix 
ans,  puisqu'il  ne  la  ruSna  pas  entièrement; 
ni  de  relie  de  Nabuchodonosor,  qui  n'em- 
mena  point  en  captivité  les  vaillants  dél'en- 
5eurs  de  Tyr,  puisqu'il  ne  prit  que  des  mu- 
raille?. Le  Seigneur  lui  donna  TEgv  pte  en 
récompense  de  ses  travaui  perdus  au  siège 
tie  Tyr,  nous  dira  bientôt  Ezéchiel.  Y  eul*il 
une  "autre  conquête  entre  cellesHti  et  le 
temps  du  profiliète  Isaic  î  nous  ne  savons, 
puisque  lliistoire  garde  le  silence  h  cet 
égard.  11  resterait,  datïs  tous  les  cas,  bien  peu 
de  temps  pour  la  relever  de  l'état  où  Sal- 
manasar, contemporain  d'Isiaie,  la  laissa 
après  un  siège  de  cinq  ans,  la  faire  ron- 
quérir  de  nouveau,  la  supprimer  pour  sui- 

(i3iî))  Omis  Tyrî,  I^lultitc»  mws  maris  :  quia 
vantitta  est  doiuusi  tmile  vctiiri'  coitsur vivrai it  :  <li^ 
terra  OUiîiti  n'vdaïuiu  i^sl  eis.  T;H:«*ie  qui  lïiihilati^ 
iii  iiistihi  :  iiegittialtïies  Sitluiiis  tian^fretaiiies  iiutrts 
replcveruitt  ti*.  In  aqtiis  t  un  Ut  s  sein  en  Nili  :  messis 
lliiniinis  fruges  ejns  :  cl  Incia  rst  iiegolîatîrt  gt>n* 
lïuin.  Ërubei»ce,  Sidon  :  3iC  ciiiiu  nuire,  iortiliido 
niariâi  dicciiî^  :  >on  poilunvi,  ri  non  (H^pcri,  et  non 
lîmilrivi  juvcnos,  nec  ad  ijitri*nnMJiitiH  prrduiti  vit- 
giiies.  Ctmi  audilum  fuiMit  in  .^EjiypU»,  dolcbiinl^, 
4  um  audlcrînt  de  Tyro  :  TransiU*  ni.ina,  utulale 
qui  habilâlis  in  innulâ  ;  nunquid  non  vestru  lian:  est, 
qu»;  gtorinbatur  a  diebus  pribliniîi  in  antiqyitûic 
sua  1  ducent  eam  pedes  sni  Ionise  ad  pcregiinanduin. 
4{uis  cogitavil  lioc  siqïerTyrnni  quondam  corona- 
l:iiii,  eu  jus  negmiatores  pViiKipes,  insliiorets  ejus 
închii  icrr.e?  Ouinhiiis  excrcihium  rngilavjl  hoc» 
ut  aftralieret  sujïerbiani  onuiii  glori:e»  et  ad  igito- 
miniam  dcdïK'erel  universos  iiirfyli3s  IcrrîF.  Trani»! 
U*rrani  niani  quasi  riiiuïen,  filia  maris,  non  Psl  ein- 
guluni  ultra  tibi.  Mamin»  suani  exlendii  sup^Tuiarr, 
tcinimiiavit  régna  :  l)n;ninns  manda  vit  ad  versus 
ilbanaati,  ul  cdutfn^rel  fuiles  ejus,  El  dis  il  :  Non 


xante-dii  ans  t*t  '•'*  renietire  i*n«nttf  *ii 
delenterlaconvoiii.se  de   Nnt 
i't  <le  soutenir  retlVirt  de  ses  sn 
treize  ans.  Ce  n*est  \ms  ainsi  que  les  nati 
bii  relèvent  de  leurs  ruines. 

1-e  dernier  verset  de  te  ehapHre 
senitdc  avoir  t^esoîn  d'une  eii^licatioo 
itvégélique,car  nous  aimerions  à  leDlêi 
d*unc  manière  différente  de  la  plupart  diF 
traducteurs  :  et  ses  négociants  ei  ion  mi^oet 
seront  sanctifiés  au  Seigneur  f^^n  •  ^"'  *■-- 
plutôt,  parle  Seigneur;  mncti/î 
Si's  marchandises  ne  seront  pain  t  rn/rrwfn  ut 
emmagasinées  ,  parcrque  son  néf/oce  scTQptmr 
ceux  qui  habitent  en  présence  du  Seigniur^  tijk 
quils  mangent  à  satiété^  et  qu'ils  se  titiiseni 
jusquà  la  vétusté  (à  la  vétusté  des  I  ; 

non  des  vêtements):  en  d'autres  <« 
tout  le  monde,  les  ticilfards  comme  Ué  jtum 
genst  se  vêtissent  selontous   Ict  caprices  fw 
peut  faire  nailrv  l'abondance  (13^*). 

Ceci  voudrait  dire^  à  notre  sens  iHm  pu 
que  los  marchandises  de  Tvr   restaurée  f^ 
ront  consaiTées  au  Seigneur,   niais  telle* 
ment  bénies  par  le  Seigneur,  ce  qui  rslune 
eï[iressîon  sujjerlative  très-connue  ûëm  la 
langue  sainte/qu'lly  en  aura  en  (>ltt8gfift«k 
abondance  que  ni  boutique:*   m»   t^^f^ff^^im 
ne  pourront  en  contenir,  et 
et  les  jdaces  en  seront  encomL-.i  -  «m  pr,i.i 
que  chacun  en  aura  h  sa  discrétion,  sons  k 
main«  pour  ainsi  dire.  Cette  autrr 
sion,  ceux  qui  habitent  devant  le 
qui  hal/itaverint  coram  Domino^  m 
ri  ire  davantajjc  les  ministres  des 
le  peu|de  saint,  mais  tiuis  ceux  qui  «  irùa- 
vent  sur  le  lieu,  ou  comme  nous  ledifM^ 
tpiiconque;  ou  bien  enrore   lousc«ati|ii 
n*ont  pas  d'autre  Init  que  lecieU  qui  h^ifiMt 
5/1^  d<o,  coumie  au raieîil  cjii  Icî*  Lô 
ceux-là  auront  vivre  et  vêlement 
lion,  (Voyez  l'art.  Isaïk,  l.  V\    .  L  yj 
2*  Destruction  de   Tyr  par  Aa6     '    ^  ^      " 

La  ville  de  Tvr  était  alorst   i 
nous  venons  de*  le  voir;  sa    [  ti,  .  ,.:   . 
ennnenée   captive,  nous  venons  de  le  tw 
encore;  mais  il  ne  paraît  pas  que  ie^ 

adjiiios   n'ira   «t   glorierÎ!;»  cahitiir -^t:^   -^<à 

vir^'O   tilia  Sidonis  :  in  Cetbiin   d  i 

iVela,  ibi  qu€K|ue  non  <*ril  refïin- -^  '  ittui 

Cbaldïemiiin  uUs  pi»pub)$  nun 

tani  ;  in   ra[jlivilaicni  lraduxt:i  liui    ;,.„,.%  Qfi| 

snffodernnt  domos  cju§,  posuerunl  cam  m 

{hn.  WMI,  1-15,) 

(I5i0)  l:luhk%  iiavos  maris,  quia  devaMiO  lil| 
IfHlitndu  vesira.   Kl  crit  in  dir  îlia       In  i 
eris.oTvrc.si^pluajîruUi  anni*î,Mcut 
\m>l  sept uagi nia  atitem  anmis  erit   I 
lit  II  ni  uicieLncis,  Surnc  eilharam^  < 
niereirix   obliviuni  Iradila   ;    hcne  <^t^\ 

4  ahtîeum,  ut  nH^nitiria  lui  sil.  hl  t 
^iiifa  nrinn»  :  Vtsitabit  Doinînus  T\  : 
«Mni  ad  nienrdes  suas  :  el  run^mii  k*rnK .iintut] 
nnivcrsii»  rcgnis  terrée  super  fariein  lerrr. 
!i17.) 

^1520)  Kl  eriint  negotial  innés  pjus»  ri 
t'jus  sanctidcata;  [><unino  :   non  vni^4-^r>f* 
riiHinrnlur,  quia   bis,  qui  babiUvr 
miJin,  eril  negotiatio  cjus*  ulruandui:.:-: 
talent,  i*t  veslianturus(|ncadvelttsuiiflii. 


TYR 


DKS  Mm.vrxEs. 


TTIl 


l  été  rcnv(T>és  (1321)  ;  et»  lors/juc  la 
ilaliûti  revient  au  bout  (Je  «^oitante-flii 
•es,  ce  nc>»t  |»as  une  nouvi»!!**  ville, 
truite  dati^  un  iioitvel  eiu(»lareiLierit«  qui 
ratl  à  nos  yeuit;  n'e^l  raiicienne  T\r, 
îeille  courtr>aiio  d«  l'univers,  »jui  rr- 
d  sa  guitare,  selou  i*uxfircssioîi  pitto- 
uc  <Ju  prophète ,  et  rnïivoque  une 
[ide  fois  ses  amants  des  quatre  coins  ihi 
de.  De  cette  fois,  T}r  va  ^tre  délrtiile 
^paraîtra  j»our  loujoiirs ;  NabuiliOilono- 
îsi  chargé  par  la  t'rovidcnce  d*accoiii- 
les  vengeances  du  Ciel. 

d  abord,  c'est  Jérùnie  qui  envoie  au 
le  T)T  et  aux  monarques  des  ruvannies 
ronnants  des  chaînes  pareilles  à  celles 

porte  lui-même  à  ^on  cou,  et  leur  fait 
:  Le  Seignfurdtjf  armées.  Dieu  d* Israël, 
sei  :  Vous  direz  à  vog  mfiitre.s.... 
.J'ai  donné  (OHS  vos  royaumes  à  Nabn- 
Diidjor,  rot  de  Balnjhne  ,  mon  ëerviteur: 
i  ai   tout    donné,  jit$<futtHX  bite$  de  la 

liouttê  les  naliana  lui  seront  asservies  , 
I  d  son  fih  et  an  fils  de  son  fils ,  jusffu  à 
ie  tienne  S'm  tour  à  Ini-méme  et  cetm  àe 
fùjfaume  (1^22). 

LIS  lard,  le  même  propliete  s'érrîe  : 
i  les  eauj  qui  montent  du  côté  de  CAqui- 
ftqui  se  précipitent  comme  un  torrent 
roi;  elles  vont  sitbmertjvr  la  terre  et  ses 
lagnes ,  la  rilte  et  ses  habitants  :  Its 
nés  vont  pousser  de  (irmides  ckimcurs^ 
Us  habitants  de  la  terre,  des  hurlements 
""ai,  devant  C éclat  des  armes ^  le  nombre 
urriers,  le  bruit  des  ffuadriyes^  In  nmf- 
9  de  chariots.  Les  pères  n  apercevront 
r  pas  leurf  jeunes  enfants  (fui  étendront 
iras  aux  jours  de  la  dévastation  de  la 
Itihie^  de  la  dt'sirttcdon  de  Tyr  et  de 
•»  et  de  leurs  auxiliaires  (1323). 
îst  le  berger  de  Thecué  qui  annonce  à 

que  ses  édifices  seront  livrés  aut 
Des,  de  ta  même  main  qui  aura  détruit 
is.  Gaza,  Azot,  Ascalon,  Accaron, 
nt>6e  et  TAmmonitiv;  mais  ceci  pourrait 
enir  peuL-ôtre  à  l*exf>édilion  de  Sal- 
tsar.  Suprr  tribus  scelerifms  Tyri,  et 
^quatuor  non  coniertam  eum  :  eo  quod 

U)  Crd  ne  sera  pas  en  irmiradiilimi  avoc  ht 
mit  verset  du  chapitre  ciiv  :  In  capiimtalem 
mFlint  Tobuntos  ejus^  iuffudvtunt  dmtws  ejn^, 
mut  eam  in  minamt  |H)ui  vu  «piVn  uv  le  preiitie 
la  lettre  d'une  manière  Hgtmreusr.   l'hu  ^ille 

a  fouillée,  fioiir  y  tlierthcr  tliîs  irêsurs,  «si 
la,  et  pendiiiU  f^oixaiKenlix  ans  iratiaiidoii,  it 
it  iiaturclleiuenl  assi-i  do  rniiies  pnur  iju%>u 
i  dire  iitiVUe  e&t  po^ita  in  ruhitim. 
lî)  El  11 M  lies  cas  ad  regeiii  lùi^ïn»,  ri  :id  re- 
Mottbf  cl  ad  regem  fîtiivruni  Aiuiit<»]i,  ri  ad  rr- 
Tyri,  el  ad  regem  Sidouiï»  :  in  manu  nutiiiornin, 
Fiieriint  Jérusalem  ad  Serleoijm  te|:eui  Jud^i 
'jpi'ipies  eis  ul  ad  «iûrniui^s  nnus  liKjtiniilnr  : 
Jicit  homiiRï'»  exen  ilunui  bens  Krael  :  lia-i- 
s  ad  dominos  vesiroi>  K^^i»  feei  lerrarn,  el 
H*s,  et  junienla,  qii.c  stuii  super  Lu  iem  tcrni^, 
litudine  itiea  magna,  et  in    braehîo  lueo  r.\- 

:  et  dedi  eam  ci  «piî  placuit  in  luulis  meis. 
lli;ila(|iie<*(j;o  drdi  onMn»>  terra*  islas  in  manu 
^    Jonosor  rç^s  Rabylnuis  servi  <m'i  :  insnp<*r 

I»  agri  dedrei  ut  ^crvtajit  illi.  VA  sw^virni  ei 
nies-*  et  ÛUo  rjns  cl  Jilio  fllii  éju%  :  d'>iir«: 


ronrluserint  raptixitntem  perfntam  in  Mm- 
iTiira,  et  non  sint  recordati  fœderis  {ratrutn^\ 
Et  mittam  itjncm  innurum  Tyri,  ei  dévora 
bit  œdes  ejus,  {Àmos  u  U.) 

Mais  qui  pourrait  ref^rodufrc  les  pagei 
éloquentes  dans  lesquelles  Ezécliiel  a  uécril 
les  sjjlendeurs  de  la  ville  f  élèbre,  el  s|| 
triste  ruine  î  C'est  un  iles  (dus  beaux  mor-* 
reau\  de  la  littérature  du  monde  entier^] 
tin  des  chants  les  plus  suldimes  dont  11 
hre  ait  jamais  résonné  entre  les  mami 
des  [lomnies. 

Voici  la  pniphétie  r-  Puisque  Tyr  a  dH\ 
de  Jérusalem:  Triomphe!  Les  portes  qui  re-7 
tenaient  les  nations  sonf  brisées^  elle  t$\ 
tourne  vers  moi:  elle  est  déserte,  je  rais  m«j 
remplir,  Puisqnil  en  est  ainsi^  le  Seiqneutî 
Pieu  dit  ceci: A  toi  et  à  moi^  ô  Tyr:  Je  vaiél 
faire  monter  vers  toi  des  fiations  innom*i 
brables^  comme  montent  les  flots  de  la  meTn] 
Et  les  murs  de  7"\jr  seront  renversés^  et  $e$} 
tours  seront  détruites,  et  j'essuierai  la  pùus*\ 
siêre  da  lieu  où  elle  fut^  jusquà  se  qu€  lai 
pierre  en  reste  polie,  Elle  sera  un  séchoir  4] 
filets  au  milieu  de  la  mer:  c^esl  moi  qui  te  dis^l 


ajoute  te  Seitjneur  Dieu,  et  ie  la  mettrai^ 
pillaye  des  nations.  Et  ses  hiles  </ 
la   plaine^  périront  par  le  glaire; 


les  qui  sont  dan$\ 
et  €ll€$\ 
sauront  que' je  suis  le  Seiqneur, 

Car  le  Seigneur  Dieu  dit  ceci  :  Je  ferai 
venir  du  càté de  T Aquilon  contre  Tyr  te  rotl 
des  rois,  Nabuchodonosor,  roi  de  Bnbylone^l 
avec  ses  chevaux^  ses  chars^  ses  cnvalien^l 
sa  garde ^  son  armée  innombrable.  Il  fertêl 
périr  sous  le  tranchant  du  glaive  tes  filles  quii 
sont  dans  la  plaine:  il  t* environnera  de  fran^k 
chées^  Renfermera  dans  des  retranchements,  et] 
montera  a  l'assaut  de  tes  murailles  (132V), f 
dressera  contre  toi  ses  tnanfefets  et  ses  béliers^] 
et  établira  ses  machines  contre  tes  rempartsA 
afin  dy  ouvrir  la  brèche,  Lomjle  de  ses  che^l 
vaux  innombrables  soulèvera  contre  loi  uub] 
inondation  de  poussière:  la  marche  de  sfêl 
cavalerie,  le  roulement  des  roues  de  ses  cha*\ 
riots  ébranlera  tes  murailles,  lorsquil  enfrfr<$ï 
par  tes  portes  comme  par  ta  brèche  d'unêl 
forteresse  écroulée.  Le  pied  de  ses  ch^'vaux] 
pétrira  le  yuzan  de  tes  places  publiques^  ton  { 

vcnîat  tompiis  terra*  eju<;  et  ipsîus  •.  ei  «^ervienl  ol] 
génies  niiiJix  cl  reges  magni.  lier,  wsu,  Z  lA 

(1ii3)  QinhJ  factum  est  vt-rbuni  Douiini  ad  Jere*  , 
fuiam    pruplM'lani     contra    PaUeshnos,    aiitequaui  ' 
pereuteret   Phartn  Ca/am  :    U;ee  di<-il  [)amiiia%  : 
Kree  asi:endunt  at»  aquikmc,  cl  eruiU  qnaiii  torrens  { 
inundans»  et  openent  terrain  el  pleiiiludiiKnn  ejuH, 
url»em  et  haluiatores  ejus  :  rlaniabiinl  limuiiies,  «^  j 
ubilaliunt    onincs     lialiilatores    terne    a    streptlni 
poni(»;tt  annoruni,  et  bellatoruni  e\u^,  a  comniotiouiij 
4)n:idrt^aruni  eju»,    el  innitilodine  nitaniin   iltius.J 
NfUi  respeseruni    patres^  (îlios   nianitms  diâsoltitti. 
l'ro  adveuhi  diei,  iu  ipiii  va$»lalmitlnr  omnes    Pld- 
li^thiim.  el  di*.sipahilur  Tyruïi,  et  Sidon  eum  ofiifn> 
liits   reliituis   auiiliis   suis.   IV«populal(ii^   est  eniitlj 
DtMuinns   E'ai.eblinos,    reliipnaii    iu^uLis    Cappada«^ 
€i;e,  (/<»r.\i  vu,  l-lj 

^ITiâi)  tUnabit  contra  te  rttfprnni.  Les  soldait 
qui  innnlenl  à  Tassanl  élèvent  le  iMitielier  Jiti*4le«iiii 
de  leur  lile,  de  n^arnere  à  lormer  Ions  enseuiM  i 
une  àattlc  de  imtne,  s\n  latpieflc  j^li^sciit  et 
IciU  ki  prujechics  de  l'eMuenJi, 


1159 


TVR 


DICTIONNAIRE 


TTR 


llH 


peuple  tombera  immolé  par  son  glaive  y  tes 
chefs --àC œuvre  de  statuaire  rouleront  dans 
la  poussière.  Ses  soldats  raviront  tes  richesses ^ 
pilleront  tes  marchandises  ^  détruiront  tes 
murailles^  coucheront  sur  la  terre  tes  su- 
perbes  édifices;  ils  noieront  au  milieu  des 
eaux  tes  pierres^  tes  boiseries^  ta  poussière 
^325). 

Telle  est  la  prophétie  ;  vient  ensuite 
rélégie  sur  la  ruine  do  la  cité  jadis  reine. 
Bien  n*estplus  pompeux  que  la  description 
<je  SCS  splendeurs»  plus  lamentable  que  la 
peinture  de  ses  tristes  débris. 

Les  éclats  de  la  lumière  s'entremêlent 
aux  horreurs  des  ténèbres,  la  foudre  sem- 
ble gronder  dans  le  lointain,  forage  s'a- 
moncelle, les  éclairs  illuminent  le  tableau  ; 
rien  ne  manque  à  ce  morceau  de  poésie 
aussi  sublime,  plus  sublime  peut-être  que 
la  scène  qu'elle  décrit.  Nous  n'osons  entre- 
prendre (ie  reproduire  en  français  un  mor- 
ceau si  étincelant  de  beautés  de  tout  genre*; 
nous  en  recueillerons  seulement  les  traits 
principaux. 

A  la  vie,  au  mouvement,  au  bruit  d'une 
cité  populeuse  et  animée,  succède  tout  à 
coup  le  silence  des  tombeaux.  La  terre  et  la 
mer  ont  tremblé  au  bruit  de  l'engloutisse- 
ment de  la  grande  ville;  les  passants  se 
sont  arrêtés,  assis  sur  le  rivage;  ils  sont 
demeurés  dans  l'ébahissement,  en  contem- 
plant ie  lieu  où  les  flots  se  sont  refermés 
snr  elle  (1326).  Comment  a-t-elle  donc  péri? 
disent-ils.  Qu'est  donc  devenue  la  grande 
ville?  disent  les  navigateurs  qui  la  cher- 
chent, et  tous  mesurent  de  l'œil  la  profon- 
deur de  l'abîme  où  elle  est  ensevelie.  Ense- 
velie, oui,  pour  touiours,  avec  ceux  qui 
dorment  du  sommeil  éternel.  Rien,  rien  I 
Où  donc  est  l'emplacement  où  fut  Tyr?  Il 
n*y  a  plus  rien  pour  jamais  :  In  nihilum  r«- 
diqam  te^  et  non  eris,  et  requisita  non  inve- 
nicris  ultra  in  sempiternum^  dicit  Dominus 
Deus. 

Tu  disais,  ô  Tyrl  Je  suis  belle,  je  me 
mire  au  milieu  des  ondes;  et,  en  effet,  tous 
les  peuples  de  l'univers  se  sont  mis  volon- 
tairement &  contribution  pour  t'embellir; 
ils  t'ont  construite  de  sapins  de  Sanir  et  de 
cèdres  du  Uban.  Ils  t'ont  fabriqué  des  rames 

(1525)  Et  factumest  in  iindecimo  annol  prima 
mensift,  faclus  est  serino  Doniini  ad  me,  dicens  : 
Fili  hoininis,pro  eo  quod  dixil  Tynisde  Jérusalem  : 
Euge  confraetae  sunl  port;e  popoloriim,  conversa 
est  ad  me  ;  implebor,  déserta  est.  Propterea  hvc 
dicit  Dominns  Deus  :  Ecce  ego  super  te,  Tyre, 
et  ascendei  e  facîam  ad  le  génies  inullas ,  sicut 
ascendil  marc  fliictnans.  El  dissipabunl  muros 
Tyri,c  et  destrueut  turrcs  ejus  :  et  radam  pul- 
verem  ejus  de  ea,  et  daL)o  earo  in  limpidissiinam 
pelram.  Siccatio  sagenanim  erit  in  medio  maris, 
<iuia  ego  loculus  sum,  ail  Dominus  Deus  :  et  erit 
in  dirrpiionero  gentibus.  Filiae  quoque  ejus,  quac 
sunl  in  agro,  gladio  interlicienlur,  et  scient  auia 
ego  Dominus.  Qiiia  liapc  dicit  Dominus  Deus  :  Ecce 
ego  adducam  ad  Tyrum  Nahuchodonosor  regem  Ba- 
bylonis  ab  Aquilonc,  regem  regum,  cum  equis»  et 
r.urribus,  et  equitibus,  et  cœtu  populoquc  magno. 
Filias  tuas  qnac  sunl  in  agro  gladio  interficiet  :  et 
circuuidubil  le  nmniticMiibiis,  ol  comportabit  aggc- 


avec  les  chênes  de  B<izan,  incrustéiis  dé  l'i- 
voire des  Indes  enchâssée  dan.s  le  bois  des 
Iles  de  ritalie.  Ils  avaient  tissé  les  voiles 
de  tes  navires  avec  le  fin  lin  de  TEgyMe, 
mêlé  à  Thyacinte  et  à  la  pourpre  d*Elist«LB 
Sidoniens  et  les  Aradiens  étaient  tes  li- 
meurs, les  sages  de  Tunivers  se  troaTaieat 
honorés  d'être  tes  pilotes.  Les  Perses,  ki 
L^'diens,  les  Libyens,  enrôlés  sous  tes  dn- 
peaux,  combattaient  à  la  place  de  tes  fib; 
ils  suspendaient  à  tes  murs  leurs  boodian 
en  trophées,  les  fils  d'Arad  coaroDntiett 
tes  remparts  ;  les  Pygmées,  cliargés  de  g»- 
der  tes  créneaux,  y  suspendaient- leurs  ans 
et  leurs  carquois.  Hais  rar^nl,  le  fer,  P^ 
tain,  le  plomb,  que  f  envoyait  Cartbage;  lei 
esclaves  et  les  meubl»?s  précieux,  que  li 
fournissaient  la  Grèce,  Thubal  et  Mosoch;  les 
coursiers  et  les  écuyers  de  Thogorma;  Ih 
voire  et  Tébène  de  Dedan  ;  les  perles,  li 
pourpre,  les  curiosités,  les  fins  tissus,  k 
soie  de  la  Syrie;  le  blé,  le  baume,  le  miel, 
rhuile,  la  résine  de  la  Judée  et  d'Israël;  lô 
vin,  la  laine,  les  ouvrages  artistcment  ci5^ 
lés  de  Damas  ;  les  fers  ouvragés,  les  nattes, 
les  gommes  de  Dan,  de  la  Grèce  et  de  Mo- 
sol  ;  les  tapis  de  Dedan  ;  les  trou|)eaoi  de 
TArabie  et  de  Cedar;  les  aromates,  les 
pierres  précieuses  de  Saba  et  de  Rema;  hs 
étoffes  variées,  aux  couleurs  brillantes; 
rhyacinte,  les  cèdres  de  Haran,  deChane, 
d'Eden,  de  Saba,  de  TAssyrie  et  de  Oicl- 
mad  ;  les  richesses  de  Tunivers  avaient  reoh 
pli  ton  sein.  Or,  voilà  aue  tes  rameurs  t*ont 
conduite  à  Técart,  sur  la  mer  profonde;  Il 
tempête  a  soufflé,  et  tout  s*est  englouti  :  bi- 
vire ,  richesses  et  nautonniers.  L'ébranle- 
ment s'en  est  fait  sentir  aux  vaisseaux  loia- 
tains,  et  les  rameurs  ont  |H>sé  la  rame;  ib 
se  sont  assis  sur  le  bord,  arraché  les  che- 
veux dans  leur  douleur,  et  écriés  d'ao  mr 
cent  unanime  et  lugubre  :  Tyr  t  où  est  Tjrr? 
Tyr  n'est  plus,  elle  est  descendue  avec  ses 
richesses  au  fond  des  abîmes. 

Ce  chant  funèbre  est  suivi  d*une  seconde 
élégie,  adressée  au  roi  de  Tyr,  le  chémbia 
magnifique,  protégeant  les  mers  de  romln 
de  ses  ailes  et  brillant  de  tous  les  feux  des 
sardoines,  des  topazes,  du  jaspe,  des  chrr- 
solites,  des  onix,  des  bérilles,  des  saphin^ 

rem  in  gyro;  et  devabii  contra  te  clypeom.  Etvi- 
neas,  et  arielcs  tcmperabil  in  muros  lues,  et  tarni 
tuas  destruet  in  arroatura  sua.  InundaUone< 
rum  ejus  operiet  le  pulvîs  eoruni  :  a  sonitu 
cl  rolarum,  et  curruum  luovebuntur  mûri  ttti,( 
ingressus  fuerit  portas  tuas  quasi  per  introitiui  v- 
bis  dissipaUc.  (Jngulis  equorum  suonim  eouodo- 
bit  omnes  platcas  tuas  :  populum  tuum  gladio  ca- 
det, et  staluae  lu»  nobilts  in  terram  comciL 
Vastabunt  opes  tuas,  diripienl  negoliaUoiies  mi: 
et  deslruent  mures  tuos,  et  donios  tuas  praedanssdb» 
vcrlent  ;  et  lapides  tuos,  et  ligna  tua,  et  piliftni 
luuin  in  mcdio  aquarum  ponent.  (Ezech^  xivi,i»ll) 
(iù^)  Il  n'est  pas  de  plus  heureuse  inageà 
poésie  imilalive  que  celle-ci  ;  i*e  sont  des  patBtfK 
demeures  dans  un  long  cbaliissement  au  bm  d*aa 
mer  qui  vient  de  se  rcfcnuer  sur  une  ville  cr 
gloulie  : 

AUonlit  sr'per  repcntim  casa  tuo  admirttbnich 


Tva 


DES  MIHACLKS. 


f¥R 


lia 


îtarboucles ,  des  émcraiides  et  de 
les  fïierres  pn^cicuscs  des  diverses 
iCs  du  njoride.  Il  mourra  dr*  ta  mort  des 
•concis,  ﻫr  la  main  des  <j| rangers,  et 
cadavre  reposera  au  cœur  de  la  mer, 
mt   ceci   est    reiuj  li  d'hypcrboîes.   Le 

est  vrau  les  délnils  disparaissent  *iuus 
leurs  d'un  lanjja^e  fHjetique  cl  tiguri'*, 
in  n'en  saurait  rumlurts  ce  nous  soni- 
que  le  rocher  où  fut  Tvr  sVil>îma  sous 

Is  de  la  mer  avec  les  tifr^ombres  de  la 
|uo  le  roi  de  Tyr  péril  dans  les  com- 
ique son  cadavre  fut  jeté  dans  la  mer. 
i  qu'il  en  soit»  le  pn)|ibète  parlait  tle 
la  onziiîme  année  de  Sédécias,  le 
jour  [du  cinquième  mois  (1327)], 
bmaines  a|très  la  ile>trnetion  de  Jéru- 
n.  Tvr  était  au  sein  des  splendeurs  de 
•ospérité,  et  rien  ne  lui  faisait  prévoir 
^ort  |i3reil  à  lelui  de  sa  rivale.  Trois 
1^  se  passèrent  encore,  pendant  les- 
|te  elle  continua  de  vivre  au  milieu  de 
mquitéâ  et  au  milieu  de  V iniquité  de  son 
ce;  in  muUitudine  itwittiintum  (uarurfu 
iqttitûU  negotialîonis  inœ,  poihtisft  stin- 
aiionem  iuam  ;  mais  eulln  «  au  terme 
[ué  par  la  divine  providence,  le  terril)le 
[uérant  du  Nord  vint  Tassiéger  à  son 
I  Une  chaussée,  jetée  dans  la  mer,  le 
jlisit  au  pied  de  ses  reniparls ,  a|très 
^Bniiées  d'un  siège  obstiné,  Tvr  était 
Boute  ruinée,  sa  population  uéciniée 
le  glaive.  Ce  qu'il  restait  encore  cf ha- 
lls valides  montèrent  sur  leurs  vais- 
X,  emportant  ce  qu'ils  purent  de  ri- 
5es»  et  allôrenl  ntalïlir  leurs  pénales  et 
&r  une  nouvelle- Tvr  dans  une  autre  île. 
que  Nabuchodonosor  pénétra  enfin  dans 
iDquéte,  il  y  trouva  le  dé^^ert,  el  y  fit  le 
t  en  livrant  les  édifices  à  la  sape  et 
[lammes.  Ainsi,  lancienne  Tyrdisi>arut 

jamais  de  la  scène  du  monde.  C/étnit 
ngt-sîiième  année  de  Sédécias,  Le  nre- 

jour  de  la  vingl-septièrne,  le  proi^hèle 
ait  ce  qui  suit  :  Le  SeUjneur  nia  dit  : 
de  rhomme ,  ^\lhHvhod  >nosor^  roi  de 
^hfie  »  a  a»  se  tri  son  année  à  h  pi  m 
de  servitude  contre  Ti/r,  au  point  que 
i  Ute  en  est  devenue  c  ha  ave  et  toute 
^tcorchée;  et  il  na  trouvé  dans  Ttjr 

Î7)  Ainsi  lVi5l;  ïi  "enl  (Corneille  Lapierre  cl 
lui  1rs  mrillrurs  ihlnpioli»**  :  Et  factum  c$t  in 
imo  £znno,  prima  memis^  (actus  est  sermo  Ùo- 

ud  me 

M)  Kt  fariuiîi  est  ïn  vtgesinîo  el  septimo 
,  in  priino,  In  inta  inrnsis,  bt-tum  est  vtvrbiini 
m  tki\  iiic,  dii'cns,  t-^dî  linirvinis,  Nabiicîiodo- 
'  rex  Uabylotlts  servira  récit  excrcituiii  suit  ru 
rUtc  luagiia  ariTcrhits  Tyiiim  :  OTiinc  capiU  de- 
Uitii,  eloiimis  hiimcriïs'dt'pilanis  est  ;  cl  mer* 
mi  rst  rcfldiia  ci,  iicipie  e\erciUii  ejus»  de 
pro  ser^itute  qna  servivil  mihi  adversiis  caiii. 
l'TûA  hdiic  dïcit  LhMninus  Deus  :  Kcec  ego  dalio 
cliodoiiosor  reçem  Uabylonis  iu  ItTra  Algypii; 
îîpiet  miiliitiiilMMMn  ejns,  et  depr^edalnlur  lua- 
S  cjus,  il  diri[nci  spnlja  ejiis  :  il  eril  inertes 
i(ui  iittits.  {^t  n\yi*i'ï,  qmt  stTvivil  adversiis 
:  dcih  ei  terrain  -^gypn,  pro  en  (\nmï  tabo- 
îl  tiiilii^  ait  Drl)l)i11ll^  Oeus,  lu  die  ilio  pullula 
vriiu  duiuui  Târael,  et  tibî  dabo  apeitum  o»  Iji 


aucune  rtcompcnse^  ni  lui  ni  ton  armér^  pour 
le  service  qu'il  nCa  rendu  en  détruimnt  cetti 
ril(e  avec  de  si  arands  efforts,  Pnisquil  en 
est  ainsit  dit  hSriyneur  Ùieu^  que  Nahucha- 
donnsor ,  roi  de  Bahylone  ,  dette  end  e  en 
Killipte:  c'est  là  que  j'ai  mis  la  récompense 
quil  doit  recevoir  pour  lex  services  qutf  ma 
rendus.  Je  lui  ahandonne  le  patjs  d'/Ctfi/pte  : 
tel  est  son  snlnirc  (1328K  Voy,  l'art.  1£i£cuiel. 
t.  Il,  col.  TOT, 

C'est  au  même  événement,  c'est-ii-dire  à 
la  destruclioji  de  Tyr  |mr  Nal>uehôdouosor, 
que  le  ]>ropbèlc  royal  faisait  allusion  clans 
le»  paroles  suivantes:  Ils  ont  dit  :  Veniz^  dé- 
truisons les  restes  de  ta  nation  ,  que  la  mé- 
moire dlsraél  disparaisse  cl  jamais.  Car  les 
habitants  de  ridumée  et  les  Ismaélites  , 
Moab  et  Us  fils  d'Aqar^  Gehnl,  Amman  et 
Amaiec  y  les  étrangers  et  lks  nAiiUANTS  de 
TYw  ont  ourdi  tous  ensemble  une  conjuration  ; 
ils  se  sont  réunis  dans  une  même  alliance  con- 
tre tous,   L* ASSYRIEN  EST  VE^IT   AVEC  VXX  ,    et 

tous  ensemble  avec  les  fils  de  Loth,  Traitez- 
k$^  Seigneur^  connue  Madian  et  Sisara^  comme 
Jabin  au  torrent  de  Cisson:  ceux-ci  ont  péri 
à  Iindor,  leurs  cadavres  ont  engraissé  ta 
terre.  Traitez  leurs  princes  comme  Oreb  et 
Zeb ,  Zebée  et  Salmana  ;  oui  tons  leurs  prin- 
ces ,  parce  au  ils  ont  dit  :  Partageons-nouê 
comme  un  héritage  C héritage  sanctifié  du  Sei- 
gneur (13^9). 

La  présence  do  TAssyrien  au  milieu  des 
ennemis  dTsraël^  qui  veulent  se  partager  lo 
saint  liéritage,  indique  bien  le  temps  de  la 
conquête  de  JénisnlcnL  Kt  les  menaces  pro- 
phétiques du  saint  roî  devaient  se  réaliser 
ensuite  par  la  conqu^-te  du  reste  de  la  Pa- 
lestine et  de  Tyr,  qui  suivit  bientôt  celle  de 
la  Judée. 

Nous  ne  pensons  pas  que  ces  diverses 
prophéties  aient  un  rapport  direct  h  Télal 
I  résent  des  ruifies  de  "Tyr,  11  est  vrai  que 
lancienne,  celle  dont  parle  Ezéchifd ,  n'a 
jamais  été  relevée;  que  le  lieu  où  elle  fut 
ne  nous  est  f»as  môinc  connu  d'une  manière 
certaine,  el  ainsi  l'accomplissement  de  la 
prédiction  est  complet,  incontestable',  [per- 
sévérant depuis  plus  de  deux  mille  ans; 
mais  les  ruines  qui  atlrislent  maintenant  nos 
souvenirs,  qui  arrachent  des  larmes  aux 

nitHlio  eorum  ;  cl  seîciit  <|ula  ego  Donnnus*  {Ezeefi, 
xïix,  17-îl.) 

(Iô20)  Deus,  quis  similis  ent  libi?  ne  taceasi, 
nc<|ue  compcBcari^,  Deus,  Qiiuniam  ecec  inuiiîci  lui 
souueruul,  et  qui  odcrmille,  e^ilulerunt  raput. 
Su(>cr  populuiu  ttiutu  ukab|;naverunt  roniiiiliuuk  ;  rt 
cogiia^eruut  adversus  sanctos  tuos.  DKerutil  :  Ve- 
nite,  et  dispenlaiims  eo&  de  Renlf;  el  non  nieino- 
retiir  uomcu  brael  ubr.i,  Qu^uiiani  lo^tiiaverurl 
uu.Tuimiter,  siuiiil  aUversuui  le  leslaineiituu»  dispo- 
stterutit.  Tabernueula  Idttinxorum  et  Isiuahdiue» 
Mi»al»»  et  Agarciii,  Grbah  et  Amman, ^  et  A«»a!cc  : 
atieiiigeii.x*  ciim  balMLiutilnis  Tyrum*  Klenim  \h%i\T* 
vohii  iMnn  iibs  :  fatii  sunl  in  aUjtilonuni  lilîis  Uit/ 
t'ai-  iUis  skul  Madian,  ft  Sisar^c  :  feicui  Jtdun  \n 
tori-enle  CasiKon.  Di^pn  ieruiit  in  Kfidor  :  facti  suiit 
ut  sUTCUS  terraî.  roue  principes  eorum  situt  On  h, 
el  Zeb»  vi  /elM'c,  el  Sabuaiia,  Onuir-s  pritiripci 
iMiruni.  Qui  diviTtint  .  Ha*reditalr  |H)s«jideamus  hàù- 
cluaiium  Uei.  {têot.  iw^iii  1-13  ) 


Il  15 


TYR 


WCTIOXAJnE 


TTR 


l\M 


iûux  des  pèlerins  cl  qui  ont  ins|»iréile  si 
elles   pagos  h  Mniartine  cl  à  Poujoulat , 
sont  celles  d'une  nouvelle  Tvr,  contre  la- 


quelle ii  n*y  avait  point  de  f^rédicuons  sem- 
blables; il  est  bon  do  s'en  souvenir  en  lisant 
ces  attleiiT!*,  afin  de  ne  point  ^-e  ïais>ei'  é^h- 
rar  à  leur  suite.  La  Tyv  des  ^roi^^és  et  d'A- 
lexandre le  Grand  irétail  pas  celle  de 
Nabuchodonosor;  autrement  la  pofcje  d'K- 
3£échiet  ne  serait  [»lus  (jue  lin  roman,  ce 
quïm  ne  saurait  dire,  lun^que  riiisluire  la 
coïdinne. 

3"    t'jtpcdUiirn  dWhxandrt  le  Granit^ 
ei  suiti'tt, 

Tyr  a  rehvé  sen  rempart f^  elle  a  ammsé 
laruent  en  moncraux  atmme  la  terre,  flic 
foule  Vor  aux  pied t  comme  la  houe  de  seit  plu- 
i-ei  publiques.  Eh  bien  f  le  Seigneur  en  pren- 
dra possession  :  il  prendra  amassant  la  ci/a* 
délie  au  milieu  de  la  mer  et  livrera  ses  mai- 
sons aux  flammes.  Ainsi  parlait  le  profilièfe 
Zadiarie  après  le  retoir  de  la  grande  cai^tl- 
vité,  A  quels  événements  fait-il  allusion? 
L'histoire  ne  dit  pas  que  Judas  Machabée 
ait  pris  ni  incendié  hi  ville  de  T}t;  ce  se- 
rait donc  à  la  conquête  d'Alexandre  le  Grand, 
Cependant»  ceque  le  prophète ajoule  ne  peut 
convenir  qu^au  règne  des  Asmonéens  :  At- 
calon  le  verra  et  en  tremblera;  Gaza  le  verra 
pareillement ^  et  en  pleurera  de  douleur:  de 
même  Accaron^  en  voijant  son  appui  réduit  rn 
poussière,  H  n'y  aura  plus  de  rai  de  Gaia^ 
Ascalon  naura  plus  a  habitants  »  le  rain- 
nueur  s  assolera  dans  Azoth  pour  séparer  son 
butin,  etCorgueilde  hPhidsthie  ne  sera  plus, 
J'ùttrai  de  sa  bouche  le  sang  dont  etlt  se 
nourrit,  f  arracherai  ses  abominations  d^ntre 
ses  dents,  elfe  restera  acquise  à  notre  Dieu; 
seê  enfants  serviront  d'introducteurs  en  Juda, 
et  ceux  d\i€caron  remplaceront  les  Jéùuséens. 

Tout  ceci  ne  peut  convenir  qu'au  temps 
des  Machabées.  Ce  qui  suit  y  convient  ex- 
clusivement :  savoir,  qu  Israël  ne  verra  plus 
uu  exacleur  étranger  venir  percevoir  des 
tributs  f  puis  en&Q  Tannoncc  de  la  royauté 
du  Messie  : 

Réjouissez-vous  sans  mesure,  fille  de  Sion; 
jubilez,  filte  de  Jérusalem  :  voilà  que  votre 
Hoi  vient  à  vous;  c'est  le  Juste,  le  Sauveur, 
il  entre  à  la  manière   des  indigents,  assis 

(i;>30)  Omis  verbi  Doniim  in  terra  Ifadr^cti  ri 
I>aifiai>ci  r^ipiiei  cjus  :  i^uia  Doiiuni  esl  «k  lilus  h<ï- 
iiiiiiis,  et  iMuniuiri  tnbuum  IsrïieL  ËinuUi  quoqoe  in 
tiTminis  ejus,  cl  Tyrus»  et  Sidoii  assumpseruril 
quiiijie  8iln  i^apieiUiiim  val  de,  £t  sediricavii  Tynis 
titutuiioDcni  suam,  et  coacervavil  argentum  qua«>i 
huiuutii,  ei  aiiruta  ut  tutum  plaieanim.  Ecce  Doiiii- 
iiuî»  posâidebil  eam,  et  perculîei  io  mari  fortiludi* 
nem  ejus,€lh5c<î  igiii  dcvorabilur.  Videbil  Ascalaii, 
et  timebil  ;  et  Gaza,  et  dolebit  nlmis  ;  et  Accaron, 

Suoniain  conftiiia  est  spes  ejus  :  et  peribit  rct  de 
aia,  et  Ascalon  non  habitabitur.  Et  sedehit  sépa- 
ra lor  in  Azolo,  et  disperdain  siiperbiaiti  l^hllîstlrî- 
lioruni.  El  aufcrain  sniiguinem  ejus  de  ore  ejus,  et 
;ibomi  nation  es  ejus  de  niedio  dentiyni  ejus,  et  rc- 
linqutHur  etiam  îpse  Deo  noslro,  ctcril  quasi  dut 
ifiJudj,  t't  Aecaron  quasi  Jcbusa^us.  Eidrcumdabo 
dc»mum  cncaiti  e\  bis  qui  miJitant  mihi  euutes  et 
ruTcitcnicf ,  et  non  transibit  fuper  eos  ultra  €\.i- 


sur  une  ànesse,  suivie  de  son  poulain  (13Mt. 

Le  proj»hète  avait-il  en  vue  ces  dem  uti 
jets  en  lufrme  temps  ?  (leul-êlre,  car  J'ai  '' 
dttion  d'Alexandre,  la  guerre  dcsMlwlH" 
et  rentrée  trîGmphaïîte  du  Messre  (^" 
rusalem,  lorsque  les  dernières  gouti 
sang  généreux  de  la   faaulle   asmoné 
sont  prêtes  à  disparaître,  sont  trois  érén^ 
raenls  dénature  diverse ,  qui  ont  pour 
une  élroito  connexion  danN  Thi^toire. 

Mais  si  les  premières  lignes  de  celte  pré- 
diction peuvent  s'ai^pliqtâer  à  la  cORqoéte 
d'Alexandre,  la  suivante,  du  p^^"^^^'"  *  - 
convient  exclusivement  au  règi; 
bées  :  Quij  a-tif  donc  à  démêler  fm 
moi,  ô  Ti/r,  d  Sidon,  et  vous  tous^  f 
la  Palestine  f  Voulez  vous  donc  ro^ 
de  moi?  Et  si  c>st  cela  que  vous  /> 
votre  vengeance  va  retomber  tout  *i 
f  instant  même,  sur  votre  tête.  Vous 
mon  argent  et  mon  or:  vous  avez  tî 
iieubles  précieux  et  toutes  mes  richf  ^ 
en  orner  les  temples  de  vos  idoles;  t 
vrudu  aux  fils  «le  la  Grèce  les  fils  d 
de  Jérusalem,  afin  de  les  tnvojjftr 
contrées  lointaines.  Mais  je  les  fera 
des  lieux  où  vous  les  avez  vendus,  et  je  tour- 
nerai contre  vous  votre  propre  vengeantr.rm 
je  vendrai  vos  ftls  et  vos  fiUe$  par  les  »^  !    j 
des  fils  de  Juda  aux  Sabéen$ ,  nation  /ru 
taine;  cest  moi,  le  Seigneur ^  qui  Cumwàmn 
(1331), 

Nous  disons  que  celle-ci  ne  peuls^f 
quer  qu'au   temps  des  Macbahée^'     *' 
prophète  marque  Tépoque  de  son  a- 
sèment  :  c'est  après  le  retour  de  i,^  »n^'r 
vite  :  cum  convertero  capttvitatem  Juda  tî 
Jérusalem,   Il  en  marque  le   »  ^~^ 

par  la  main  des  fils  de  Juda  :  ver 
vestros  et  filias  vestras  in  manibui  fili$fm^ 
Juda^  et  venundabunt  eos  Sabœis,,,,  (UaJ 
indique  la  cause:  c'est  parce a«ie  les  Tif 
et  leurs  voisins  ont  clévasté  la  Judé 
nous  voyons  au  V  chapitre  du  I"*  livp 
Machabées  que  cet  outrage  s'accompU 
temps  des  guerres  de  Judas,  et  que  In 
en  il  va  une  pronq^te  vengeance?*  il  en  itM-l 
que  les  circonstances  :  c  est  &  ré}>0(rat  oM 
toutes  les  nations  environnantes  tofUDeront 
sous  le  glaive  vengeur  des  lîls  de  Juda;  eij 
principaTement  une  dernière   ciiconîïtaii<"i'| 

clor,  quia  nnuc  vidi  in  r»€idi*j  nieîs-  Ei%mÎI-i  ^Aii. 
JiUa  Sion,  juldJ;i»  (itia  Jérusalem  :    : 
veiiiet  libi  juslus  saivalor  ipse  panpri 
super  asinani,  et  super  pulfuni  IHium  ji&iiiae 

(133H  Verum  quid  mibi  cl  Tobis,1 
et  uumis  Icnuirius  Paliesliiiorum*  »  liât- 

nem  vo&  reddclis  niihil  et  si  u^  ^ 
ira  nie,  cilo  veloeiicr  rcddam  \  ^vàss 

super  eaput  vcslruin.  Arj^enluni  cniîu  uiewm  d^m* 
ru  ut  itilistis  :  et  desîderftbilia  mea  et  pulcbiniBB 
irittilislis  in  deluhra  ve>ti'a.  Et  TUids  Judi«  ft  IHm 
Jeiusalem  vendidislis  fdiis  Grxcorutn  ;  ut  \<nqp  fe* 
ceretis  eog  de  finitmssuis.  Ecce  t*ga  susdulio  ^ 
de  loco,  in  qiro  vendidisiisieos;  et  couvfftam  ffiii- 
butionein  ve^trani  in  capui  veslrum.  Et  lembD^ 
litK^  vcslros  et  fil  tas  veslr.'is  iii  inanilMti  I 
Juda^  et  venuudabunl  c»s  SatKcis  gcnti  toiisrbfru, 
tiuia  Douiinus  locutus  c&t,  (icri,  iitf  4-ë, 


liis 


lUf 


DES  MIRACLESJ 


im 


Itiû 


jïlos  signiOrativi»  encore:  savoir,  qu'après 
cela,  les  eaux  recoimnenceront  à  couler  du 
temple  et  h  retlescendrc  vers  la  mer  par  la 
vallée  de  Jo5a]>hal ,  ce  qui  ii'acf'oiuplit  sous 
le  règne  ites  Asmonéens  *  fans  de  domo  Ùo- 
mimi  egrfdietuf  f  et  irritjabit  torrentem  spi^ 

k*  La  Tifr  chrétinine, 

II  appartenait  au  Hoi'ï*rof>hète,ft  celui  rpjî 
devait  Mre  le  i»^re  du  Messre,  cl  qui  en  se- 
rait aussi  la  figure  tïmi^  i4usjeurs  eircons- 
tiifice$de  sa  vie,  de  |«firier  ses  regards  <Jans 
l'avenir  plus  loin  qu^aucun  des  autres  pro- 
phètes. L'honneur  était  réservé  pour  lui 
seul  de  voir  le  Messie  à  pleins  yeux»  et  de 
ronlemnlcr  les  sfdt^ndeurs  de 'son  règne. 
Aussi*  uans  son  XLIV  psaume,  consacré  h 
chanter  les  triomiihes  de  ce  divin  Messie  et 
la  fondation  de  son  Église,  il  s'écrie:  Ln 
fitUs  de  Tyr,  l(i  viltei  Us  plus  riches  dcln- 


nivers  sempreêteront  de  venir  avec  des  pré- 
sents, solliciter  la  faveur  d*un  de  vos  regards. 
Fitiœ  Tyri  in  mancril/us  rultum  Inum  arpre- 
cabuntur  :  omnes  divites  pleins.  Le  psaume 
rwxvi'  tmit  entier  exprune  la  môme  pen- 
sée, ou  |ïhitôtce  seul  sentiment  : 

Klle  est  ftniûée  sur  tes  montagnes  saintes. 
Le  Seigneur  aime  la  for  ter  e  use  dt  Sion  plus 
que  toutes  les  (entes  ae  JaeoU.  À  vous  ont  été 
réservées  les  grandes  merveiltet ,  à  rite  de 
i>ieu.  Je  me  souviendrai  de  Hahab  et  de  Ba- 
bytone ,  parce  qu  elle t  auront  appris  à  me 
connaître,  Lex  étrangers  ^  les  enfants  de  Tyr^ 
les  peuplée  de  r Ethiopie  tj  viendront,  après 
que  Sion  aura  dit  :  Vn  komme^un  homme  est 
né  dans  mon  enceinte,  Ce$i  le  Três-Uaut  ^  ce- 
lui quim*a  fondée,..,  (13îl2)* 

C'est  bien  là  la  Tyr  chrétienne,  nul  n'en 
saurait  douter;  mais  si  le  hopliète-Uoi  a 
chanté  sa  conversion,  il  ne  s'est  |>as  trouvé 
de  prophète  pour  verser  «les  larmes  sur  ses 
tristes  ruines. 


u 


TRIE,  fils  de  Semei,  oe  Canaihinrim,  |>ro- 
pliétisa  contre  Jérusalem  et  contre  la  Judée 
du  temps  du  rot  Joakim,  annonçant  au  peu- 
ple Juif  les  mômes  malheurs  que  Jérémie. 
Ses  prophéties  ayant  été  portées  auxornlles 
du  roi  Joakim,  de  tous  ses  courti,^ans  et  de  ses 
officiers,  le  roi  chercha  à  le  faire  mourir, 
mais  trie  le  sut  ^  s'enfuit  de  frayeur  et  se 
saura  en  Egypte,  Le  roi  Joakim  fit  courir 
aprêâ  lui^  et  envoya  en  Egypte  EInathan  »  fih 
dTAchohor  et  quelques  kommeîi.  Ils  ramenèrent 
Crie  de  V Egypte^  le  mirent  en  présence  du 
roi  Joakim,  qui  le  frapna  du  glaive  ,  et  jeta 
ton  eadavre  dans  le  sépulcre  du  vuhmire  igno- 
ble (13^).  Nous  ne  savons  rien  de  plus  du 
prophète  Urie.  Les  paroles  qui  iirécè^lent, 
se  lisent  au  eha|»ître  xxvides  proi^héties  de 
Jérémie. 

URIM  ET  TBUMMIM  (Divination  |mr 
les).  —  Urim  et  Thuinmim,  question  sur 
laquelle  les  sa^anls  ont  beaucoup  écrit, 
mais  qu'ils  oui  plus  enïbrouilféequ'écloirc^e 
|>ar  la  variété  de  leurs  sentiments,  dit  le 
docteur  Prideaux.  (Voy.  Hixt,  des  Juifs  sous 
Tan  534.)  Il  y  a  deux  choses  à  rechercher 
jiur  ce  sujet  :  1'  ce  que  c'était,  2"  quel  eii 
était  Tusage. 

A  regard  de  la  première  question  ,  rÉcri- 
tiiro  se  contente  de  dire  que  Moïse  plaça 
Lrim  et  Thummim  dans  le  rational  du  ^rand 
prêtre,  afin  qu1ls  reposassent  sur  la  poilritic 
u'Aaron,  quand  il  ^e  présenterait  devant  Id 

<l3Sf)  FtimbmeiiLi  ejus  in  niontibus  sanetis.  Di- 
ligil  Daminns  portas  Sion  siipr»r  omnb  tatN?rn;»ctil:i 
Jjicoh,  Gloriosa  àïcVa  suril  de  le,  civîlas  t>er.  Meitior 
rro  (tahal>  et  Babyloïùs  srienliuiiî  nn\  Ere  i»  alieni- 

fiortT,  et  Tvrus,  cl  fMiputits  ^tliioptiti)»  hi  rucnint 
iVàv,  Nuriquid   Sion  tlieet  ;  Homo,  ei  liourn  nrttns 
est  in  ea;  rt  ipse  l'undavit  eain  AUisvitnub?  {Pml. 

(IS:î,*>  r  fias  WWns  Semei  t\c.  C.iri:ilhi:irim  pro- 
jilietavil  acl  versus  civiUletii  i  si  a  in,  vt  a4vi^r^us  1er- 
rjui  hjfnc,  uiii;i  otiuiiu  vcrba  Jcrcniia*.  Cl  audivli 


Seigneur:  Pones  autem  in  rationali  judicii 
dnririnani  et  verilalem,  quœ  eruntinpertore 
Aaronis,  quando  itigredietur  coram  Domino. 
(Ej-od,  xxvnt,  30.)  On  le  voit,  saint  Jérôme 
a  traduit  les  mots  Lrim  et  Thummim  par 
doctrine  et  vérité;  il  a  traduit  de  môme  au 
vin*  tha[iilre  du  iJritique  (v,  8);  niais  ceci 
n'éclaircit  nullement  la  ((uestion.  Le  pec- 
ioral  était  une  pièce  d'éloffc.  de  la  gran- 
ifeur  d'une  palme  «  sur  laquelle  étaient  atta- 
cliées  douze  pierres  |»rérieuses  ditîérentes, 
portant  chacune  le  nom  d'une  tîes  douze 
tribus  d'Israël;  il  se  rattachait  à  Vephod^ 
esfièce  de  manlelel  que  le  souverain  sacrifi- 
cateur nîettait  sur  la  robe  pontificale,  et  so 
portait  ainsi  dans  toutes  les  cérémonies.  Ceui 
qui  entendent  par  Wrim  et  le  Thummim 
quelque  chose  de  matériel  ajouté  aui  pier- 
reries» veulent  que  le  pectoral  eût  une  po- 
che s<ms  sailoubhire,  tmur  serrer  les  Erim, 
t'hrislo|ihe  de  Castro  ,  dans  son  traité  de  la 
Divination,  et  Spencer,  dans  sa  Dissertation 
sur  les  Crim,  croient  que  c'étaient  deux 
statues,  cachées  dans  la  capacité  du  pecto- 
ral, qui  rendaient  des  oracles  |)ar  des  sons 
articulés.  Mais  Pocock,  dans  son  Commen- 
taire sur  Osée,  l'a  dit  h  juste  titre,  un  pa- 
reil sentiment  est  tout  h  la  fois  absurde  et 
impie,  et  lient  plus  du  paganisme  que  di's 
saintes  institutions  de  la  loi  mosaïque. 
D'autres  (133^)  veulent  que  les  Lrim  et 
Thummim  n'aient  clé  autre  chose  que  le 

rei  JoaLim,  et  omnes  f>aientc$,  H  princîpr^  ^^jus* 
vcrba  liaH*  i  cl  «|iîai§i\U  rex  intrrliccre  euiu.  Kl  ati- 
divit  l'riûs,  et  tinuiil,  Tuf^ilque  cl  ingressu*  c§l 
.4]gTpliirn.  Et  nûsit  re%  Joalirit  viros  ia  vCjïTpUiHi, 
Klnâllian  liiiiim  Acbolnir,  el  viros  eiim  eu  m  Mgy-^ 
plufii.  El  cditxenuU  lîriïirn  de  jCgypto  :  et  addn pe- 
rmit cum  ad  rcgcm  Joakim ,  eî  pi-irrnssH  ni  m 
gladio;  et  i»rojecii  cadaver  fjiis  in  scpulcris  vulgi 
ignohilis.  (/(*r.  %\Vi,  SO.) 

(1!>3i>  i*ftraphrns,  Jpnathan  in  Exod.  iivUf,  M. 
—  Liber  ivhar^  fol  105,  cdii.  Civinon, 


IU7 


URI 


DICTIONNAIIIE 


URI 


1118 


Tetragrammaion^  ou  nom  ineffable  de  Dieu, 
lequel  aurait  été  écrit  ou  gravé  (l*une  manière 
mystérieuse,  disposé  en  double  {^rtie*  et 
plai*.é  dans  le  pectoral  auquel  il  communi- 
quait la  faculté  de  rendre  des  oracles ,  et 
telle  est  lopinion  la  plus  commune  parmi  les 
rabbins;  car  ils  professent  tous  une  haute  es- 
time pour  la  vertu  miraculeuse  de  ce  nom 
(1335).  Aussi  leur  manière  la  plus  ordinaire 
de  répondre,  lorsqu'on  leur  objecte  les  mi- 
racles de  Jésus-Cnrist ,  est  de  dire  qu'il 
avait  enlevé  du  temple  ce  nom  mystérieux 
inscrit  sur  la  pierre  du  fondement ,  c'est-à- 
dire  sur  laquelle  l'arche  avait  reposé  jadis; 
quMl  le  tenait  caché  sur  lui,  et  que  c'était 

Î)flr  sa  vertu  qu'il  opérait  des  merveilles 
1336).  D'autres  (1337),  sans  abandonner 
'idée  d'un  objet  matériel  surajouté  au  pec- 
toral ,  ne  veulent  pas  qu'on  s'en  inquiète  et 
qu'on  en  fasse  la  recherche ,  sous  prétexte 
que  Moïse  seul  devait  le  connaître.  Mais 
tout  cela  ressemble  tellement  aux  pratiques 
du  sortilège  et  de  la  magie,  abhorrées  de 
Dieu ,  qu'il  est  plus  sâr  de  ne  chercher  rien 
autre  chose  dans  le  pectoral  que  la  vertu 
divine,  qui  lui  était,  non  pas  inhérente  ou 
naturelle,  mais  communiquée  lorsque  le 
prètrje  s'en  revêtait  dans  le  but  de  consulter 
Dieu,  et  dans  les  mots  Urim  et  Thummim 
des  expressions  purement  qualificatives,  si- 
gnifiant la  clarté  et  la  vérité  des  oracles  di- 
vins, à  la  différence  des  oracles  païens, 
toujours  obscurs  et  ambigus;  car  Vrim  si- 
gnifie la  lumière,  et  Thummimla  perfection. 
C'est  pourquoi  les  Septante  traduisent  par 
A^x-uo-tv  xœi  'A).iiOfi«v,  c'est-à-dirc  évidence  et 
vérité  (1338). 

On  consultait  Dieu  par  les  Urim  et  les 
Thummim  dans  les  circonstances  difficiles 
ou  importantes.  Pour  cela,  le  souverain  sa- 
crificateur revotait  ses  habits  pontificaux, 
mettait  son  pectoral  et  se  présentait  ainsi 
devant  le  Seigneur,  pour  lui  demander  con- 
seil. Il  ne  lui  était  pas  permis,  disent  les 
rabbins  (1339)  de  le  faire  pour  une  personne 
privée,  mais  seulement  ()our  le  roi,  le  pré- 
sident du  sanhédrin,  l'armée  ou  son  géné- 
ral ;  ni  pour  une  affaire  i^articulièrc,   mais 


pour  le  seul  intérêt  public,  soit  de  FEglise, 
soit  de  la  nation.  Car  comme  il  se  présentait 
devant  Dieu  portant  sur  la  poitrine  les  noms 
des  douze  tribus,  quelque  conseil  qu'il  de* 
mandAt,  toutes  les  tribus  devaient  y  être  in- 
téressées. C'était  devant  l'arche  d^alliaocc 
Si'il  consultait  le  Seigneur,  non  pas  aude- 
du  voile  et  dans  le  Saint  des  saints,  où 
le  souverain  sacrificateur  n'entrait  qu'une 
fois  Tan,  le  jour  des  expiations,  mais  au-de- 
vant du  voile,  dans  le  lieu  saint.  Là, rete- 
nant debout,  le  visase  tourné  vers  l'arche  et 
le  propitiatoire,  sur  lequel  reposait  la  vert» 
divine,  il  proi>osait  à  Dieu  le  sujet  qui  IV 
menait  en  sa  présence.  Derrière  lui,  mais 
hors  du  lieu  saint,  puisqu'il  n*était  pas  per- 
mis à  un  laïque  d'v  entrer ,  le  consultant» 
s'il  était  autre  que  le  grand  prêtre  lui-mèiue, 
se  tenait  humblement  prosterné,  attendant 
la  réponse.  Mais  ici  la  discussion  recom- 
mence sur  la  manière  dont  se  rendait  la  ré- 
ponse. L'opinion  la  plus  commune  (13U>)eît 
au'elle  se  faisait  par  l'éclat  ou  le  renflemeut 
os  lettres  gravées  sur  les  pierres  précieuses 
du  pectoral,  et  que  le  prêtre  v  lisait  la  ré- 
ponse. Ce  qu'ils  appuient  de  1  exemi>le  four- 
ni par  le  i"  chapitre  des  Juges^  où  l'on  voit 
les  Israélites  aller  consulter  Dieu  pour  sa- 
voir quelle  tribu  devait  marcher  contre  les 
Chananéens,  pour  conquérir  la  part  qui  loi 
était  promise.  La  réponse  fut  :  QueJuaaeowh 
fiience.Toujours  suivant  les  rabbins,  le  grand 
prêtre,  après  avoir  |)Osé  la  c[uestion,  jeta  les 
yeux  sur  le  pectoral ,  et  vit  les  lettres  qui 
concourent  à  former  ces  trois  mots  resplen- 
dir et  s'élever  au-dessus  des  autres.  Ce  sontH 
ment  n'est  pas  nouveau,  car  on  le  trouveex- 
nosé  par  Josèphe  et  par  Philon,  et  c'est  sur 
leurs  données,  peut-être,  que  plusieurs 
Pères  des  [Premiers  siècles  Font  eux-mêmes 
adopté.  Mais  il  est  sujet  à  des  difllcultés  qui 
itaraissont  insolubles  (1341).  D'abord,  toutes 
les  lettres  de  l'alphabet  hébraïque  ne  sont  pas 
comprises  dans  les  noms  des  douze  tribus: 
il  y  manque  chet^  tetky  xaddiei  koph.  Celles 
qui  s'y  trouvent  ne  suffisent  donc  ^às  |)Our 
donner  une  réponse  à  toutes  les  questions 
possibles  (1342).  Il  est  vrai  que  pour  remplir 


(1555)  R    Salomon.  —  R.  Moses-ben-Nacliman. 

—  "•  •  Beckai..  —  R.  Levi-ben-Gcrsoa  el  alii  pluios. 

(1336)  Toledoth  Je$u,  —  Râynuiidi    Pugio  fideh 

—  BoxTORF,  Lericon. 

(1337)  David  Kimki  --  Abraham  Seva  —  A-ben- 
E/.ra,  clc. 

(133-5)  Josèphe,  au  m*  livre  de  ses  AHiiquiiés, 
prétend  <iiie  ces  deux  termes  signiliciit  les  pierres 
mêmes  du  raiional,  qui,  par  leur  éclat  uiiraculeux, 
avertissaient  le  grand  prêtre  de  ce  qu'il  désirait 
savoir.  Saint  Kpiphane  et  Suidas  croient  qu'il  y 
avait,  outi-e  les  douze  pierres  pré.  ieuses,  un  gros 
diamant  ainsi  nouinië  de  son  éclat.  Procope,  Arias 
et  iMonlanus  ajoutent  deux  pierres  de  ces  mêmes 
noms  aux  douze  qui  représeni aient  les  douze  tri- 
bus. Saint  Augustin,  dans  la  il7-  question  sur 
1  kxode,  rejeite  toutes  ces  addition»  en  Uut  que 
non  justifiées.  Saint  Cyrille,  dans  son  ExpoitHon 
sur  le  synihole,  le  rabbin  Salomon  et  Euguhinus 
croiciit  que  les  deux  mois  Urim  et  Thummim  étaient 
KWeA  îiui'  uiuî  l^uie  d'or.  SjH?uccr,  Corucillc  La- 


pîerre.  Saint  Jérôme,  Cedrenus,  Philon  pcncbcit 
pour  une  broderie  sur  laquelle  deux  petites  fiçures 
auraient  été  représentées  et  auraient  donné  les 
réponses,  etc. 

(1339)  Abarbanel  m  Exod,  xxvtii  et  in  Dealer. 
xxxiii.  —  R.  Levi  okn  Gersom.  —  Mâimohides,  ikiL 
—  Yalkit,  fol.  i48.  j 

(I34U)  .Maiuon.,  tu  Cele-llammikâoêk ,  cap.  x.  —     1 
ZouAR    in  Excd,  —  Y4KKUT,  ex  amiq.   lib,  ^krt. 
R.  Bekaî  in  Venter,  xxxiii.  —  Rambam.  —  R.  Levl 
Abarbanel.  •—  R.  Azarias  m   Meer^EnmM.  —  L 
Abraham— Sera. 

(1341)  Il  est  une  difficulté,  la  pins  seosib&e  k 
toutes,  cependant,  à  laquelle  nos  auteurs  D^ent  ||8S 
fait  allention  ;  c'est  qu'on  ne  saurait  lire  qoe  titf- 
dilficîlcment  et  avec  toutes  tes  chances  d*en«iirai 
écriteau  placé  sur  sa  poitrine. 

(1342)  Cette  première  difficultë  est  plos  ma- 
rente  que  solide,  car  il  n'est  pas  bc^n  ai« 
phrase  entière  pour  romier  la  récuse  i  une  qw^r 
tion,   d  auUuit  plus  que  cette  réponse  e^t  mikt 


t;ni 


Di:S  MIRACLFS. 


IIU 


iirii 


f,  les  ralibiiis  oui  «joulé  au  perloral 
s  d'Abrali/im,  d'Isaar  ai  île  Jacob  ;  ta 
ïU  lettre  ieih  ne  s'y  Irouvail  |*as  eri- 
àatgré  ce  supplément,  ils  onl  «jouté: 
IpA  #/ii7fi?  hratf:  c'est-è-dire  :  ce  sont 
kff  trihus  rfVjtmèV.  Mais i'Clle  addition, 
Irbilraire  elle-nï^uie,  est  conlraire  au 
•  de  TEcriture,  c[ui  donne  un  détail 
I  des  dilTérentcs  parties  dont  se  coni- 
'le  pcctorflf.    Elle  n'ajoulo  rien  aux 

Kierres  qui  le  couvraient,  ni  rien  aux 
\s  tribus  dont  chacun  était  gravé  sur 
le  dalles.  El  de  plus,  il  fautsufvf!Ot.er 
Krand  |)rôtre  était  doué  de  resf^rit  do 
pie,  pour  comtiiner  entre  elles  les 
'qui  brillaient  ou  se  grossissaient,  et 
mer  des  mots  et  des  phrases  qui  fus- 
lipression  réelle  de  la  réponse  divine, 
forme  un  double  cmfiloi»  c'est-à-dire 
ible  miracle  :  miracle  <lans  le  grossis- 
|des  lettres*  miracle  dans  leur  ioter- 

'a  dans  l'Ecriture  des  réponses  d'une 

Î^ngueur,  que  toutes  les  lettres  du 
l,  y  eom[iris  celles  «pje  les  rabbins  y 
|l  de  leur  autorité  privée,  nesufli- 
s  pour  les  exprimer;  par  exemple 
i  se  lit  au  IT  livre  des  Rois,  cbaidlre 
l  2'*  :  Vous  n*»  monlrrez  pas  à  rtissaut 
des  Philhtins^  voinf  vous  tiendrez  à 
e  leur  armée,  embusqué  derrière  ie 
wriers:  et  hrsque  le  vent  vous  appor- 
^^deuiii  ia  cime  dès  poiriers  un  omit 
ohrs  commencez  le  combat^  ce  ara  le 
luquel  vous  reconnaîtrez  que  le  Sei- 
r  meta  votre  iéte^  pour  exterminer  Var- 
\  Philistins  (13'i3K 

bslant  ces  diverses  conjectures  et 
fard  pour  aucune  d'elles,  il  nous 
f  à  nous,  quela  réponse  était  toujours 
jïar  une  voix  articulée,  émanant  du 
Itûîre,  lorsque  le  grand  prêtre  se 
ait  devant  le  Saint  des  saints,  pour 
ter  le  Seigneur.  Avec  celte  différence 

Ent,  que  Moïse  se  présentait  iumiéJia* 
^*ant  Dieu,ioutes  les  fois  qu'il  le  ju- 
'essaire,  lui  parlant  pour  ainsi  dire 
fuce  {Exod.  xYxiii,  il)  el  conversant 
li  coumie  un  ami  avec  son  ami;  tan- 
I  nul  autre  ne  devait  Jamais  jouir  du 
ke  de  consulter  Dieu  immédiatement, 
pc  grand  pi  être  n*était  admis  qu'une 
m  dans  le  Saint  des  saints,  comme 
^nons  de  le  dire.  Nous  croyons  que 
jindail  sa  réponse  au  grand  prôtre  par 
pôles  articulées  aussi  bien  qu'à  Moïse, 
tue  dans  tous  les  passages  de  TËcri- 

«eslioTi  même;  un  mol  siiflll.  Pur  exemple, 
n  Qmi  doit  commencei'  h  guerre  contre  les 
fans?  —  fléponse  :  Jud:r. 
IConsulit  MiUnn  Ibviil  Dominiim  :  Si  as- 
fcotitra  rinlbiltaMis,  et  irail;»^^  m^  m  inaiiiis 
Qitî  res[M>iiait  :  Non  asrendris  corUra  ccii, 
il  post  lerpum  corum»  et  vrmes  ail  eos  et 
|py  r  o  n  i  m .  Kl  n  i  n  »  a  ml  i  i  '  li  s  s  n  n  i  t  un  i  g  nu  \  itui  - 
ttniiinne  pyrcmim,  tune  ifidiîs  pnilhuii  : 
me  egredieûjr  Pomitms  mite  f;tcreiii  LUiim, 
fciat  castra  PhïïislliiiiJi.  (//  HeQ.  \\  i:>*2ï) 
|Vay.  Judic    i,   l;itn,   16,—  !  Hinj,   s. 


ture  où  il  est  miestion  de  ces  sortes  de  con- 
sultations fl3U),  U  réponse,  h  ia  réserve 
de  deux  (13i5)>  est  toujours  V Eternel  dit. 
Et  lorsque  les  Israélites  conclurf^nt  on 
traité  avec  les  Gabaonites,  ils  furent  Idiomes 
de  n  avoir  point  ronanité  la  bouche  de  l  Eter- 
nel: et  oâ  bomini  non  tnterroqaverunt  ;  deux 
expressions  qui  semblent  indiquer  une  ré- 
ponse vocale,  et  qui,  rapprocbées,  Tindi- 
quent  encore  davantage.  C'est  même  ce  qui 
explique  pourquoi  !e  Saint  des  saints,  où 
étaient  placées  l'arche  et  le  propitiatoire, 
d'où  émanaient  ces  réponses,  est  si  souvent 
appelé  rOracle  dans  les  diwines  Ecri- 
tures. 

Nous  croyons  donc  pouvoir  conclure  que 
telle  était  la  manière  de  consulter  Dieu  par 
les  Lrim  et  les  Thummim  diins  le  taberna- 
cle et  dans  le  tenqde;  mais  il  resienne 
seconde  question  :  snvoir^  de  quelle  manière 
on  le  consultait  loin  du  tiil)ernacleuu  du 
temple,  par  exemple  h  la  iMe  désarmées. 
M  fiaraît,  par  rKcriiure»  que  le  souverain 
sarrificateur,  ou  quelque  autre  prêtre  en  sa 
|jlace,  flcconipaznail  ordinairement  les  ar- 
njées  d'Israël ,  lorsqu'elles  ét/iient  en  cam- 
pagne, et  portail  avec  lui  réi»bod  et  ie 
pectoral,  pour  consulter  Dien  par  les  Irisn 
et  les  J/iwOTwiim,  sur  tontes  b*s  questions 
dirtîeiles  qui  pouvaient  se  présenter.  Cesl 
ainsi  que  Pliinéès  se  joignit  à  larmée,  dans 
la  î2;ucrre  contre  les  Atadianites,  avec  les 
vases  du  sanctuaire;  c'est-à-dire»  selon  les 
commentateurs  Juifs  (13V6),  avec  réfdiod  et 
le  peclornl ,  qui  étaient  mis»  disent-ils,  dans 
unearrhc  *iestinée  h  ce  seul  us/igc,  cl  qui 
se  portait  sur  les  épaules  des  lévites,  de  la 
môme  manière  que  larche  d*allfànoe.  C'est 
delà  première  qu'ils  entendent  ce  (mssage 
de  rErriture  où  Salil  dit  nu  souverain  sa- 
crilicaleur  Aebias:  Approchez  Tarcbe  ile 
Dieu  (13i7)  ;  car  ce  ne  pouvait  être  Tarche 
d'allianee»  alors  à  Cariai liiarim,  et  qui  ne 
devait  jamais  quitter  la  plaee  qu'elle  occu- 
pait dans  le  tabernacle.  Elle  n*en  sortit 
qu'une  fois,  dans  l'expédition  contre  les 
lliilihlins  qui  fut  si  fatale  aux  Israélite-, 
Dieu  les  ayant  livrés  h  leurs  ennemis,  et 
ayant  permis  nue  Tarche  eîle-mème  tom- 
bât aux  mains  (les  étrangers,  en  imnilion  de 
celle  contravention  h  s«t  loi.  L*arclie  que 
Saiïl ordonna  donc  à  Achias  d  approcher^  ne 
pouvait  être  que  le  cotfre  dans  lequel  on 
serrait réphod  et  le  pectori.1,  cl  la  fin  pour 
laquelle  il  le  demanda,  le  prouve  assez, 
puisque  c'était  pour  consulter  le  Seiçncur, 
usage  auquel  Féphod  et  le  pectoral  étaient 

ii;  sxni,  î.  —  //  Reg,  n,  1;  v,  10. 

(i:V4:>)  Voy.  I  tleq,  ixx,  7.  —  //  Heg,  xxi,  I, 
(I34'j)  La  [Kiraphiase  cliatdaïniicilil  <^ur  le  vers.  ^ 
tJu  cli.  XXII  du  !i%r<^  des  Snmbreê  :  Unit  eot  Jf«- 
êci  ei  Phiueasum  filium  Etcaiaritt  iMefdoUm  ad 
betlmn^  et  Irïm  et  Thummim  tattctUûtii  ad  inlrrr^ 
Qandum  pcr  ea. 

(i5l7)  El  Alt  Saiîl  ad  Arhiam  :  Applicft  aream 
F>et.  Tnii  cnim  area  Dci  in  die  illa  cmmi  fiîiii  I»- 
racl  (/  nefi.  %\t,  18  )  —  C<*  iexU'jiarîll  eoniraire 
a  la  coiKb*i»ion  quo  raulciif  eu  lire. 


1151 


VIN 


DICTIONNAIRE 


VIN 


lia 


emplovi^s.  En  sorte  que  cet  ordre  de  Saul, 
approchez  Farche  de  Dieu^  est  le  môme  que 
celui  de  David  à  Abiathar  en  (pareille  cir- 
coustance  :  approchez  Céphod.  Kn  effet  Abia- 
thar s'était  enfui  avec  les  ornements  pontitî- 
eaux,  tandis  queSaûl  exterminait  les  prêtres 
du  Seigneur.  Cest  de  la  même  arche  que  les 
auteurs  juifs  expliquent  ce  qu'Urie  dit  à 
David  pour  s'excuser  d*alierse  reposer  dans 
sa  maison  :  L'arche^  hraël  et  Juda  logent  sohm 

des  tentes et  moi  f  irai  dans  ma  maison 

manger  et  boire  et  me  reposer!  S*il  avait  en- 
tendu parler  de  Tarche  d  alliance  «  cette  ré- 
Konse  n'aurait  pas  été  sensée,  puisque  l'état 
abituel  de  l'arche  était  jusqu  alors  de  de- 
meurer enfermée  sous  une  tente.  D'où  il 
est  apparent  que  Tanche  dont  il  parlait  n'é- 
tait autre  que  le  coffre  renfermant  le  pecto- 
ral et  l'éphod. 

Lesacriflcatenr,  afni  de  pouvoir  consulter 
Dieu  par  les  Urim,  en  de  pareilles  occasions, 
était  oint  pour  la  guerre^  dit  Maimonide. 
(in  Cele-Éammikdashf  c  i,  §  7,  et  in  Mêla- 
rAim,  e.  7.)  Mais  la  question  la  plus  difli- 
elle  à  résoudre,  est  celle  de  déterminer  la 
manière  dont  il  recevait  la  ré|)onset  car  dans 
le  camp  il  n'y  avait  point  de  propiiiatoire 
devant  lequel  il  pût  se  présenter,  et  duquel 
l'oracle  lui  fût  transmis.  Or,  ce(>endant,  il  est 
certain,  par  plusieurs  exemples  relatés  dans 
les  saints  livres,  que  dés  oracles  de  celle 
espèce  ont  été  rendus  dans  le  camp;  car, 
pour  n'alléguer  que  celui  de  David,  il  con- 
sulta Dieu  par  Téiihod  et  le  pectoral  Jusqu'à 
trois  fois  dans  le  camp  devant  Ceïla  (/  Reg. 
xxm),  deux  fois  dans  celui  deSïceleg.  (/  Rea. 
XXX,  8  //  Reg.  ii,  1);  et  dans  chacune  do 
cas  occasions  il  regut  la  réponse,  quoique 
l'arche  d'alliance  ne  fût  |*as  avee  lui.  Il  est 
fort  apparent  que,  Dieu  permettant  qu'on  le 
consultât  dans  le  camp,  loin  de  la  présence 
de  l'arche,  aussi  bien  que  dans  le  taberna- 
cle même  où  elle  résiliait,  la  réponse  était 
donnée  de  la  même  manière,  c'est-à-dire 

Cr  une  voix  articulée.  Il  est  aussi  très-pro- 
ble  que  le  sacrificateur  çint  pour  la  guerre 
Avait  dans  le  camp  une  tente  destinée  à 
cet  usage,  dont  une  |>artie  était  séparée  par 
un  voile,  comme  le  Saint  des  saints  Tétait 
dans  le  tal)ernacle,  et  que  tout  s'y  passait 
de  la  même  manière;  les  paroles  d'Urie  que 
nous  avons  rap|)ortées  contiennent  une 
allusion  évidente  à  cette  tente.  Et  en  effet, 
il  convenait  h  une  religion  surchargée  de 
cérémonies,  et  où  toutes  choses  se  faisaient 
avec  tant  de  solennité,  d'avoir  dans  les  camps 


une  imitation  de  l'arche  et  du  tabernacle, 
l»our  Taccomplissement  de  pratiques  aussi 
sacrées. 

Cette  manière  de  consulter  Dieu  im 
usuelle  tant  que  le  tat>ernaclo  subsista.  Il 
est  probable  qu'elle  continua  dans  la  suite 
jusqu'à  la  destruction  du  premier  temple. 
Nous  n'en  avons  cependant  aucun  exemple 
dans  l'Ecriture,  mais  il  est  certain  Quelle 
cessa  entièrement  pendant  la  durée  du 
second  :  Esdras  et  Néhémie  nous  le  don- 
nent également  à  entendre.  (  /  £sdr.  u,  63; 
U  Esdr.  vu,  65.)  De  là  vient  rctte  maxime 
des  Juifs,  que  le  Saint-Esprit  a  |iarlé  aux 
enfants  d'Israël  au  temps  du  tabernacle 
par  Urimei  Thummim^  au  temps  du  pre- 
mier tempk*  par  les  prophètes,  et  au  tem|)s 
du  second  par  Bath  -  Eol.  Ils  enten- 
dent par  là  une  voix  céleste  pareille  à  celle 
qui  se  fil  entendre  en  plusieurs  circonstaores 
relativemement  à  Jésus-Christ.  [Matth.  ui, 
7;   Matih.  xvii,  5;  —  II  Petr.  i,  17.) 

Ceux  qui  prétendent  que  roracle  divin  des 
i'rim  cessa  abscdu ment  pendant  la  durée  du 
premier  temple,  en  donnent  tes  deux  rai- 
sons, indé|>cndamment  du  silence  de  l'Ecri- 
ture :  1*  que  cet  oracle  était  une  des 
nécessités  du  gouvernement  théocrati- 
(jue,  et  ({u'il  dut  cesser  avec  la  théocratie 
pure,  qui  cessa  elle-même  avec  rétablisse- 
ment de  la  royauté,  non  d'une  maoière 
brusque,  mais  lentement  et  à  mesure  que  les 
mœurs,  en  se  réformant,  s'assouplirent  et 
se  plièrent  au  nouvel  ordre  de  choses; 
2**  que  les  Urim  étaient  établis  seulemeol 
|K)ur  consultei:  le  r^eigneur  sur  les  choses 
qui  concernaient  la  nation  tout  entière:  or 
ce  commun  intérêt  cessa  par  le  schisme  des 
dix  tribus;  et  comme  les  deux  royaumes 
formaient  également  le  peuple  de  Dlieu,  et 

Sue  leurs  intérêts  étaient  souvent  opposés, 
s'ensuit  que  Toracle  q'était  plus  prati- 
cable. Nous  laissons  au  lecteur  le  som  de 
peser  la  force  de  ces  raisons. 

Ainsi ,  dit  le  docteur  Prideaux  ;  nous 
avouerons  sans  détour  que  la  plu|virt  des 
arguments  ne  nous  paraissent  vas  d'une 
çrande  force,  et  (|ue  la  question  n  est  guère 
éclaircie.  Nous  avons  dû  cependant  les  ei- 
|)oser,  et  nous  croyons  que  c'est  ce  quia 
été  dit  de  moins  improbable  sur  une  ques- 
tion maintenant  insoluble.  I«e  savant  dom 
Calmot  n'a  trouvé  lui-même  rien  de  mieux 
'  à  dire ,  et  nous  n'avons  emprunté  ici  les 
termes  d'un  autre  auteur,  que  pour  ne  |«s 
répéter  les  siens. 


«^fVINTUAS.  En  l'an  1839  un  nouveau  pro- 
phète se  révéla  avec  un  grand  éclat  dans  le 
diocèse  de  Bayeux.  Pierre-Michel-Eugène 
Vintras,  fils  naturel  de  Marie-Jeanne  Vin- 
tras,  né  à  Bayeux  en  1810,  élevé  à  l'hêpital- 
général  de  cette  ville,  successivement  com- 
mis en  librairie,  ouvrier  tailleur  et  mar- 
chand forain,    (ondamué  à  quinze  jouis 


d*emprisonnement  par  jugement  du  tribonil 
de}Bayeux,  en  date  du  S  janvier  1833,  et 
domestique  à  gages  en  différentes  maisons 
après  l'expiration  de  sa  i^eine,  fût  celai  qui 
se  posa  comme  le  successeur  des  Isaie,  ma 
£lie,  des  Elisée,  ou  plutôt  de  Jésus-Christ 
lui-même.  Déjà,  depuis  plusieurs  années* 
U  se  donnait  un  grand  mouvement  dassU 


il8S 


VIN 


ors  Mm.icLKs. 


VIN 


Il5i 


petite  commune  de  Tillv-sur-SeuHe,  les 
▼îlles  de  Caen,  de  BayeuiVl  les  communes 
CHTironnantes ,  aHu^de  se  faire  accepter 
romme  un  homme  extraordinaire,  un  pro- 
phète, un  thaumaturge.  Mais  on  Je  consi- 
dérait jusque-là  plutôt  comme  un  ohjet  de 
mriosité,  une  rareté,  que  comme  un  mes- 
sager divin. 

Knfin,  en  1839,  il  lança  dans  le  public 
son  Opuscule  »ur  de»  Communications  annon- 
çant Cœurre  de  la  miséricorde,  ouvrase  qui 
fût  mort  en  naissant,  si  déjà  une  association 
n*arait  été  formée,  avec  des  ramifications 
étendues,  nour  soutenir  et  propager  l'œu- 
Tre  dont  la  religion  était  le  moyen  plus 
encore  que  le  prétexte,  et  dont  le  but  était 
ailleurs.  Le  but  était  double  lui-même  ;  d*d- 
Ijord  fournir  des  moyens  )>écuniaires  à 
Pierre -Michel,   pour  faire  prospérer  une 

\     fabrique  de  papier  d'emluilla^çe  et  de  car^ 
ton,  qu'il  dirigeait  à  Tilh-sur-Seulle,  en 

|.     communauté  avecun  siour  TictTrov,  ensuite 

t>ropger  cl  étendre  le  parti  du'^lMron  de 
licnemont,  duc  prétendu  de  Normandie, 
fils  de  Louis  XVI  et  héritier  légitime  de 
la  couronne  de  France.  La  niaiserie  fabu- 
leuse des  gens  de  re  |»arti  et  leur  généro- 
sité non  moins  grande  étaient  une  mine 
fort  riche  à  exploiter.   Vintras  n'.y  manqua 

ras ,  ainsi  que  nous  allons  le  d'ire  tout  à 
heure. 

C'était  la  résurrection  de  ce  même  nartî 
dont  le  pavsan  de  (;allanlon  avait  été  I  a|iA- 
tre  quelque  temps  au|)aravant.  {Voy.  l'art. 
BlAmT».) 

L'Opusccle  était  dû  à  la  plume  d'un  curé 
du  diorèse  de  Tours,  interdit  peu  après  par 
son  évèquc.  Le  prophète  lui-même,  sachant 
à  |)cine  tracer  les  lettres  de  Talphabet,  n*é- 
tait  capable  ni  de  rédiger  ni  de  concevoir  un 
livre.  Quelque  pen  étendu  qu'il  fût. 

L'évéque  de  Ba}  eux,  justement  alarmé  de 
tout  le  bruit  qui  se  faisait  dans  son  diocèse, 
C[uoitiue  aucun  membre  du  clergé  ne  s'ad- 
ioij^ntt  à  la  nouvelle  secte,  ou  même  parût 
nésiterdans  son  mépris  pour  elle,  en  référa 
au  souverain  Pontife,  et  d'après  un  avis 
conforme  de  la  chancellerie  romaine,  lança 
une  lettre  circulaire,  à  la  date  du  8  novem- 
bre IMl,  contre  V Œuvre  de  la  Miséricorde. 

Dès  lors  Pierre-Michel,  car  il  avait  répu- 
dié son  nom  de  Vintras,  s'était  érigé  publi- 
quement en  prophète,  et  donnait  des  repré- 
sentations à  jours  et  à  heures  fixes,  en  un 
local  de  la  rue  Saint-Jean,  dans  la  ville  de 
Caen.  H  avait  conservé  le  prénom  de  Pierre, 
parce  que,  nouvel apAtre d'une  nouvelle  Egli- 
se, il  était  renvoyé  du  Saint-Esprit,  comme 
le  premier  Pierre  M'avait  été  du  Fils;  et  celui 
de  Michel,  qui  était  le  nom  de  l'archange 
chargé  de  lui  transmettre  régulièrement  et 
directement  les  ordres  du  Tout-Puissant. 

Pierre-Michel  avait  de  longues  extases, 
semblables  à  des  évanouissements  ou  à  des 
crises  convulsives,  {tendant  lesquelles  il 
commerçait  avec  l'archange.  Il  dictait  à  son 
réveil  l'objet  de  la  communication ,  soit  du 
français,  du  latin,  du  grec,  du  |>olonaisou 
de  1  espagnol,  suivant  la  fantaisie  du  di- 


vin messager.  Or»  comme  ce  qu'il  avait 
dicté  se  trouvait  toujours  avoir  un  sens, 
être  conçu  en  fort  bons  termes,  et  comme 
Pierre-Michel  ne  savait  aucune  de  ces 
langues,  sans  excepter  la  sienne,  les  trois 
ou  quatre  douzaines  de  curieux  ou  de  ba- 
dauds qui  s'adjoignaient  aux  allidés,  de- 
meuraient émerveillés,  et  ne  se  doutaient 
pas  du  tour.  La  plupart  ne  savaient  pas, 
d'ailleurs ,  que  le  nrophète  était  doué  d  nne 
mémoire  ca|)able  des  |>Ius  grands  efforts;  et 
ils  s'étaient  laissé  fasciner  en  voyant  le 
tremblement  de  ses  membres,  ses  sueurs  de 
sang,  des  stigmates  *  h  ses  pieds  et  à  ses 
mains,  des  crucifix  imprimés  sur  sa  poi- 
trine, et  paraissant  ou  disparaissant  à  vo- 
lonté. Puis  de  célestes  odeurs,  comme  de 
liaume  et  des  plus  suaves  essences  n'avaient- 
elles  pas  annoncé  la  présence  de  Tar^ 
change  ? 

Pierre-Michel  distribuait  à  ses  dévots  des 
rubans,  des  médailles,  des  chapelets,  des 
images  que  l'archange  lui  apportait  du  ciel, 
tout  bénits  de  la  main  du  Père-Eternel , 
toujours  embaumés  d'une  odeur  merveil- 
leuse, et,  ce  qui  en  faisait  le  prix,  atfertés  à 
une  destination  spéciale. On  trou  va  facilement 
les  marchands  qui  avaient  vendu  sur  la 
terre  les  parfums  et  les  autres  objets;  mais 
le  tour  était  fait. 

L'apôtre  recevait  surtout  du  ciel  en  grande 
alK>n(iaiice  des  hosties  consacrées ,  dont  il 
se  servait  pour  donner  la  communion  à  ses 
disciples.  Ceux-ci  la  recevaient  plusieurs 
fois  le  jour  de  sa  main,  et  il  n'y  avait  |)as 
grand  inconvénient  à  cela  ;  mais  ue  qui  est 
pis,  c'est  ou'on  les  accusait  d'aller  aussi  la 
recevoir  |dusienrs  fois  le  jour'  dans  les 
églises  de  la  ville,  et  de  plus  sans  jeûne,  sans 
confession  et  sans  aucune  des  i»ré|)aratioDS 
nécessaires  :  le  prophète  leur  avait  donné 
une  absolution  générale,  ou  même,  disait-on, 
les  avait  affranchis  de  tout  pérhé  pour  le 
présent  et  pour  l'avenir,  quelles  que  fus^ent 
leurs  œuvres,  et  ceci  devait  même  être  un 
des  points  capitaux  de  la  nouvelle  religion.  11 
consacrait  fiour  apôtres,  par  l'imposition 
des  mains  et  l'onction  du  baume  de  la  croix^ 
également  apporté  du  ciel,  les  plus  fervents 
de  ses  néophytes,  et  les  chargeait  de  travail- 
ler avec  lui  k  la  propagation  de  l'œuvre. 

Au  point  de  vue  des  doctrines  religieuses, 
VOEuvrede  lamiséricorde éiàii  une  résurrec- 
tion de  la  secte  des  montanîstes.  D'après 
l'opuscule,  c  le  monde  a  vécu  sous  le  règne 
de  la  crainte  depuis  Moïse  jusqu'à  Jésus- 
Christ:  sous  le  règne  de  la  grâce  depuis 
Jésus-Christ  jusqu'à  nos  jours,  et  il  va  pas- 
ser sous  le  règne  de  VatHour  dans  l'œuvre 
de  la  miséricorde. 

«  Règne  du  Père  sous  la  loi:  règne  du 
Fils  sous  VEvangile:  règne  du  Saint-Esprit 
sous  l'Evangile  mieux  compris,  où  le  Para- 
clet  enseignera  toute  vérité. 

«  Dans  cette  troisième  |)ériode,  le  Sei- 
gneur choisit  pour  organe  Pierre-Michel^ 
qu'il  charge  de  recevoir,  d'écrire  et  de  ré- 
pandre ses.  communications  divioes,  au 
sujet  do  Talliance  qu'il  va  renouveler  avec 


tlo5 


VIN 


DICTIONNAIRE 


VIN 


115$ 


les  hommes,  en  les  régénérant  par  le  Saint- 
Esj)rit.  p 

Il  courait  alors  par  toute  la  France  de  lu- 
gubres prédictions.  On  ne  parlait  que  de 
villes  enondrées,  de  provinces  recx)uvertes 
par  les  inondations,  de  pestes,  de  guerres 
et  de  famines.  Les  cinq  plus  grandes  capi- 
tales de  rEuroi>e  devaient  être  détruites  par 
le  feu  du  ciel  comme  d'autres  Sodomes. 
Pierre -Michel  profita  habilement  de  celte 
disposition  des  esprits,  pour  lancer,  lui 
aussi,  de  menaçantes,  mais  plus  vagues 
prophéties.  Dieu,  irrité  /des  crimes  de  la 
terre,  allait  la  frapper,  les  maux  seraient 
inouïs,  les  événements  effroyables,  la  lutle 
entre  les  éléments,  les  anges^^et  les  démons. 
Dieu  et  les  hommes,  épouvantable.  Mais  à 
la  fln,  Tarohange  Michel  vaincrait  Lucifer, 
l*enchatnerait,  et  le  règne  du  Saint-Esprit 
commencerait  sur  la  terre  renouvelée,  pu- 
riGée  par  tant  et  de  si  grandes  épreuves 
comme  Tor  dans  le  creuset. 

Toutefois,  l'archange  avait  révélé  à  Pierre- 
Michel  deux  moyens  de  préservation  contre 
ces  maux  affreux;  le  premier,  de  s'enrôler 
dans  Vœuvre  de  la  miséricorde^  et  de  porter 
le  ruban  bleu  de  la  confrérie  de  Vimmaculée 
conception  do  la  sainte  Vierge,  fondée  à 
C3t  effet;  le  second,  d'être  toujours  muni 
de  la  croix  de  grâce  ^  également  révélée, 
laouelle  était  un  indice  de  l'abandon  de  sa 
volonté  à  Dieu,  dans  la  personne  de  Pierre- 
Michel. 

Au  fort  des  plus  terribles  événements, 
Dieu  se  servirait  du  duc  de  Normandie  j 
devenu  entre  ses  mains  un  nouveau  Cyrus 
et  un  nouveau  Constantin,  pour  régénérer 
la  morale.  Le  duc  de  Bordeaux  ferait  entre 
ses  mains  une  renonciation  au  trône  de 
France,  et  Paiderait  à  la  restauration  du 
trône  et  de  l'autel.  D'accord  avec  un  nour 
veau  et  saint  pontife,  le  roi  de  France,  ho- 
noré personnellement  du  don  des  miracles 
et  des  prophéties ,  étendrait  le  rè^ne  de  la 
religion  sur  tous  les  peuples  de  1  univers; 
ensuite  un  concile  œcuménique  s'assem- 
blerait et  reconnaîtrait  pour  les  seules  or- 
thodoxes les  doctrines  de  Pierre-Michel,  et 
sanctionnerait  ainsi  sa  mission. 

Il  n'y  a  certes  rien  de  neuf  dans  tout  cela, 
sauf  les  noms  des  i>ersonnages  mis  en 
scène.  {Voy.  les  art.  Liber  mirabilis,  et 
Prophêtibs  politiques.)  Rien  n'est  neuf 
non  plus  dans  la  doctrine,  puisque  Moutan 
l'avait  trouvée;  ni  dans  les  moyens,  car 
Tauteur  employait  comme  lui  l'extase  et  le 
ministère  de  femmes  extatiques.  11  n'y  en  a 
pas  davantage  dans  rex|>osé,  car  on  s'aper- 

Î;ut  bienrdt,  au  milieu  du  galimatias  aijoc-a- 
yptique  de  VopuscuUy  que  ce  livre  n  était, 
pour  ainsi  dire,  qu'une  compilation.  Ainsi 
les  communications  censées  faites  les  21 
et  22  novembre  18:»,  sont  extraites  d'un 
ouvrage  allemand,  intitulé  la  Douloureuse 
passion  de  Notre  -  Seigneur  Jésus -Christ 
d après  les  méditations  d'Anne -Catherine- 
Hmmerich,  traduit  en  français  et  publié  à 
Pans,  chez  BaiJIv,  en  1836;  elles  sont  ex- 
traites des  pages  59,  60,  61,  67,  68,  69,  71 


et  72.  Celles  des  2,  4,  G  et  8  novembre  et 
3  décembre  sont  tirées  des  paraphrases  de 
Massillon  sur  les  psaumes  9,  23,  25  et  M. 
11  y  en  a  d'emiiruntées  au  Chrisi  detant  U 
siècle^  de  Hoselly  de  Lorgnes,  et  à  une  bro- 
chure intitulée  le  Voyant. 

Pierre-Michel  partagea  ses  disciples  en 
septaines;  la  première,  dite  septaine  sacrée^ 
se  com()OSjit  de  douze  membres,  dont  ht 
noms  ont  été  vus  inscrits  sur  le  cœur  mim 
de  Jésus -Christ.  Les  mêmes  personnes 
avaient  été  aperçues  également  par  le  pro- 
phète dans  une  autre  vision,  parmi  les 
douze  étoiles  qui  forment  Vauréole  glorieum 
de  la  tris-sainte  Fter^f  Ifarte.  Cette  première 
septaine  comptait  deux  groupes  irinaires^ 
dont  le  premier,  sur  lequel  plane  un  reli- 
gieux mystère^  était  formé  de  Pierre-MicJicl 
et  de  deux  Qdèles  disciples.  Le  second 
n'était  rien  moins  qu'une  mystérieuse  tri- 
ni  té  des  trois  femmes  vénérées.  La  septaine 
sacrée  réunie  en  cénacle  était  infaiUibU 
dans  ses  décisions. 

Quoique  nous  ne  nous  proposions  pas  de 
relater  toutes  les  extravagances  de  Pierre- 
Mkhel,  et  encore  moins  de  les  réfuter,  il 
en  est  quelques-unes  pourtant  que  nous  ne 
saurions  passer  sous  silence  :  Ainsi  Fange 
descendu  des  cieux  sous  forme  humaine, 
pour  voler  l'argent  dé()Osé  dans  le  tronc 
(/une  église ,  et  en  confectionner  de  mira- 
culeux médaillons  destinés  à  renfermer 
une  étoffe  'apportée  du  ciel  et  imbibée  da 
sang  de  Jésus-Christ ,  non  pas  cfun  sang 
quelconque,  mais  de  celui  qui  sort  de  sou 
cœur  ;  lesquels  médaillons  étaient  destinés 
aux  plus  fidèles  dVntre  les  fidèles.  Pierre- 
Michel  et  deux  de  ses  amis  en  possédaient 
chacun  un.  La  conception  immaculée  de  la 
sainte  Vierge,  vue  par  Pierre-Michel,  sous 
Temblème  d*un  corps  humain  infiniment 
petit,  que  le  Saint-Esprit  déposa  lui-même 
dans  le  sein  de  Téfiouse  de  Joaebim;  ce  fà 
fait  deux  personnes  conçues  (Mir  Topération 
du  Saint-Esprit  :  Jésus-Christ  et  sa  luère. 
Selon  le  môme  Pierre-Michel,  toutes  lei 
flmes  humaines  ont  été  créées  en  même 
temps  que  les  anges,  et  déposées  on  un  lies 
de  réserve,  en  attendant  leur  tour  d*6tre 
unies  a  des  corps.  On  sait  de  quelles  erreurs 
cette  doctrine  est  réchauffée;  mais  ce  qui 
est  nlus  curieux,  c*est  la  trinité  humaiD^ 
c^r  rhomme  est  composé,  toujours  selon  le 
même  Pierre-Michel,  d*un  corps,  d*une 
Ame  et  d*un  ange  déchu,  admis  à  faire  pé- 
nitence. Celui  de  Pierre-Michel  était  un 
archange  du  rang  des  Séraphins. 

Tout  ceci  n'est  querisible;  voici  qui  l'est 
moins  :  les  magistrats  de  la  ville  de  Caen, 
informés  de  ce  qui  se  passait.  Jugèrent  à 
pro|>os  d'intervenir.  Vintras  fut  jeté  en 
prison,  et  condamné  par  sentence  du  tribu- 
nal de  police  correctionnelle,  en  date  du 
20  août  18^2,  à  cinq  années  d^mprisonne- 
ment,  100  francs  d'amende  et  aux  dépens, 
pour  délit  de  manœuvres  frauduleuses, 
détournement  de  fonds  confiés  en  déiiôt  el 
escroquerie. 

Vintias  appela  de  cette  sentence  devant 


ir  royale;  mtiisai»rôs  Je  nouvelles  et 
lelles  plaidoiries,  qui    mirenl  dans 
eur  jour  l'iniquité  du  prétendu  pro- 
y  la  senlcnce  lies  premiers  juges  fut 
lent  et   sim[»leirjCïU  confirrace  \mr  la 
Le  coiifiahlc  a    aci  oirifdi   son  temps 
t  maison  centrale  de  Beaulieu. 
àant  ce  tem|)s ,    la   $ep(aine  sacrée^ 
lie  décapitée,   ne    se    tint   pas   Iran- 
;  elie  publia  une  feuillo   liehdotna- 
Intitulée  la  ïoix  de  la  septaine^  rem- 
es  méuies  visions,   des  mêmes  f»ré- 
is  menaçantes  et  des  n>érues  extrava- 
U  plus  quelques  brochures,  dont  une 
ée  :   Lis  (cmoim  dti  prodiges  annan- 
àtirre  de  la  régénération  spinluetle\ 
ta  P. 'M.   Vintras^  sons  le  nom  sacré 
alliséricôrde  aujc  premiers  pasteurs  de 
Et.  Maiâ  tout  cela  ne  fit  que  luen  peu 
Hit,   si    te   n^cst   parmi  les  adcples, 
t€itA  |>as  môme  la  curiosiié  du  public. 
s  avait  toujours  été  trO|i  peu  estimé 
ion  propre  |>ajs,  et  ses  deux  proi  es 
Ht  lue  de  manière  h  n'y  iJûuvoir  plus 
h 

fortîr  de  sa  prison ,  il  fut  donc  obligé 
isférer  ailleurs  le  théâtre  île  ses  mira- 
I  vit,  sa  seilc  dure  toujours,  et  a  des 
itions  dans  plusieurs  provinces.  Au 
ncement,  on  ne  la  souîïçonnait  pas 
^ralité;  maintenant, s'il  faut  en  croire 
i  détails  de  quelques  procès  récents  > 
>rait  tombée  dans  les  derniers  excès 
is  mauvaises  mœurs  ,  et  rivaliserait 
qu'il  v  eut  jamais  de  plus  impur  au 
L  goosticisme  et  du  nianiçhéîsnic* 
I  ne  savons  quel  but  fjolilique  elle  so 
jprésentemenl,  ou  uiéme  si  elle  s'en 
t  un  î  car  son  héros  priinilif ,  le  pré- 
duc  de  Normandie,  chassé  de  TAn- 
i  où.  il  faisait  de  nombreuses  dupes, 
sn  avoir  fait  en  Frame,  est  mort  à 
a  Hollande,  le  lOaoAt  1845.  Il  avait 
le  ressemblance  avec  Fijifortuné 
tVt,  qu'il  ne  lui  était  [lasdifliciie  de 
a«"cepïor  ]>ourson  (ils  auprès  ties  gens 
:peu  informés  de  ce  qui  s*était  passé 

Rilê  ou  dans  Téchciife  du  cordonnier 
^l  il  paraissait  le  croire  lui-uiénje  de 
eure  foi  du  monde, 
ncile  de  Rouen  a  cru  devoir  encore, 
V  s'occuper  îïgs  misérables  dortrines 
re-Micliel.  Si  ce  n'est  notre  profund 
pour  les  Pères  de  la  sainle  assern- 
Ous  dirions  que  c'est  donner  bien  de 
anre  à  qui  n'en  a  guère. 
]  honteuse  secte  f>arnît  avoir  établi 
iant  son  repaire  dans  le  dioièce  de 
Un  bref  du  Saint-Sié^e  h  Ford ina ire 
•  en  date  du  10  février  1851,  nous 
I  fin'elle  n'a  rien  changé  dans  ses  al- 
i  dans  ses  |*rélcntiuns.  «  Les  parli- 
Melte  abominable  association,  y  est- 
Bccniipnent  pas,  avec  une  hypocrite 
Ion  de  venu»  de  rêver  une  ceuvrc 
ùe  de   la  Miséricorde  et  un  nouvel 
I    composé   de  laïques  ;  d'assurer 

B;lise  est  plongée  ntaiutenaut  dans 
i>rcs   et  dans  une  corruption  com- 


DES  MiRACLFS.  1|R  ||*s 

plèle;  dannonrer  dans  rKgbse  do  Jésus- 
Christ  un  troisième  règne  qu'ils  osent  np- 
|»eler  le  règne  du  Sainl-Ksprit  ;  et,  avec  une 
audace  non  moins  sairrilége  que  téméraire , 
s'arrogeant  une  mission  divine,  ils  répan- 
dent cITrootémenl  dans  le  peuple  de  mons- 
trueuses opinions  ,  d'absurdes  rèvenes 
qn*ils  prétendent,  dans  leur  langage  folle- 
njeiit  mensonger,  leur  avoir  été  révélées 
divinement  et  confirmées  par  des  Yisiun&  et 
des  prodiges»  i» 

Ce  bref  avait  été  provoqué  par  une  lelire 
de  l'ordinaire  ,  relative  k  la  condamnation 
canonique  de  deux  frères,  prêtres,  exer- 
çant le  saint  ministère  dans  le  diocèse,  et 
partisans  delà  secte.  Ceux-ci,  loin  de  se 
soumettre,  se  sont  de  plus  en  plus  endur- 
cis, e\  le  scandale  sVsl  augmenté  de  con- 
damnations judiciaires  et  d'intJiscréltons  de 
journaux  sur  des  hontes  à  jamais  déplo- 
rables. 

VIRriILK.  (Sa  IV  églopuo  est-elle  un© 
prophétie?)  Dès  le  iv  siècle  de  rEgliso 
chrétienne,  on  se  plaisait  h  considérer  la 
quatrième  égloguc  de  Virgile  comme  une 
prophétie  relative  au  .Mes>ie,  Mais  la  pensée 
de  chercher  dans  les  auteurs  païens  des 
témoignages  favorables  au  christianisme  esc 
beaucoup  plus  ancienne,  car  saint  Justin  et 
les  autres  aj^ologisles  de  la  religion  chré- 
tienne avaient  exjdiijué  dans  le  même  sens 
des  passages  d'Orpliée.  de  Musée ,  d'Ho- 
mère et  de  Platon  ;  celle  d*en  faire  de  véri- 
tables prophéties  ne  fut  que  secondaire,  el 
postérieure  dans  l'ordre  des  temps. 

La  critique,  sans  aliéner  ses  droits»  de- 
vrait pourtant  traiter  avec  respect  celte  ma- 
nière de  raisonner;  car  les  Pères  de  FEgliso 
s'inquiétaient  peu  des  discussions  scienli- 
tuiues  ou  littéraires  que  les  loisirs  des  siè- 
cles suivants  feraient  naître  dans  un  monde 
converti  et  i)acitié  au  prix  de  leurs  labeurs 
et  souvent  de  leur  sang;  ils  visaient  d'avan- 
tage à  le  corîvertir,  et  tnutes  armes  Jo\alos 
leur  étaient  profères.  Atteindre  le  but,  et 
pour  cela  employer  les  moyens  les  plus  pro- 
pres à  |»roduirede  Felfel  sur  leurs  contcm- 
j>or«ins,  c'était  tout  ce  qu'ils  se  proposaient. 
Si  les  Pères  de  FFglise  n  avaient  été  que 
de  savants  critiques  conmie  Vossius  ou 
Bayle,  Scaiiger,  le  Clerc  ou  Du  Pin.  le  chris- 
tianisme ne  se  seiait  jamais  établi  dans  lo 
monde* 

Pour  nous,  juges  lointains  de  la  contro- 
verse, inclinons-nous  devant  nos  maîtres , 
et  s'il  nous  semble  que  Tarme  n'était  pas 
bien  lrcmt)ée,  applaudissons  davantage  à 
Fadresse  qui  en  a  dirigé  la  pointe  vers  le 
défaut  de  la  cuirasse. 

De  tous  les  Pères  de  FKglise,  Eusèbe  est 
celui  qui  a  donné  le  plus  d  extension  h  son 
commentaire  sur  la  iv*  égîogue  de  Virgile 
considérée  comme  prophétie  ;  Constantin 
en  jiarlait  dans  le  même  sens  aux  Pères  du 
concile  de  Nicée,  Quoique  le  commentaire 
d'Eusèbe  soit  d'une  grande  hiugueur,  nous 
estimons  que  le  lecteur  nous  saura  gré  de  le 
rapporter  en  entier, 
f  [Je  pense  que  le  plus  grand  des  pcelcs 


1159 


SÏR 


DICTIONNAIRE 


VIR 


îm 


latins  entendait  parler  des  Chrétiens  quand 
il  disait  : 

Une  race  noaTelle(l^M)  «ifin  descend  des  cîeux, 

dans  TEglogue  qui  commence  ainsi  : 

A  de  plus  grands  sujets,  muses  siciliennesy 
Ëlcvons  nos  acceniH. 

Bientôt ,  en  effet ,  il  ajoute  : 

EnQn  le  temps  prédit  dans  le  chant  cumcen 
S'accomplit, 

désignant  par  ces  mots  la  sibylle  de  Cu- 
mes.  Mais  ce  n*est  pas  tout,  il  va  plus  loin , 
comme  si  une  nécessité  inconnue  le  con- 
traignait de  itarler;  et  que  veut  dire  en 
effet  ceci  : 

Le  monde  recommence  une  lonjj^ue  période; 
La  Vierge  reparait  avec  le  siècle  d*oi  ? 

ouelle  est  cette  Vierge  qui  reparaît  (1349); 
sinon  celle  qui  conçut  du  Saint-Esprit  ? 
celle  qui  est  et  demeurera  toujours  vierge , 
nonobstant  le  divin  enfantement.  Cest  elle 
qui  reparaUroyei  dont  Tapparition  apiiortera 
au  monde  le  salut.  Le  poète  ajoute  : 

Auprès  du  nouveau-né,  par  qui  Tâge  de  Ter 
Va  cesser,  T^ge  d*or  renaître  à  Tunivers, 
Veillez,  chaste  Luciue  :  Apollon,  votre  frère, 
Déjà  résine  sur  nous;  s*il  reste  sur  la  terre 
Quelque  trace  du  crime  accompli  par  nos  mains, 
Vous  les. effacerez,  et  jamais  les  humains 
N*en  frémiront  de  crainte  (15S0). 

Il  nous  semble  que  ces  paroles ,  sous  un 
sens  très-manifeste,  cachent  un  autre  sens, 
purement  allégorique  «  assez  facile  à  trouver 
pour  ceux  qui  aiment  à  étudier  les  secrets 
divins  :  le  [)oëte  ne  semble-t-il  pas  avoir 
Youlu  couvrir  sa  pensée  d'un  voile  mysté- 
rieux, dans  la  crainte  d*6tre  traduit  comme 
un  destructeur  des  lois  et  un  contempteur 
des  dieux  de  Tantique  Rome  |)ar  quelqu'un 
des  magistrats  de  la  ville  impériale?  Car  il 
avait  appris ,  je  le  suppose,  la  bienheureuse 
et  célèbre  passion  du  Sauveur  (1351).  Mais 
craignant  pour  lui-même  le  supplicie ,  il 
ii*em()loya  devant  ses  auditeurs  que  les  ex- 
pressions qu'ils  |)Ouvaient  admettre.  Il 
ajoute  qu*on  élèverait  des  autels  ,  que  Ion 
consacrerait  des  temples  et  qu'on  im- 
molerait des  victimes  en  l'honneur  du 
nouveau-né.  Tout  ce  qui  suit  est  en  |)arfait 
rapport  avec  cette  première  donnée,  pour 
peu  qu'on  veuille  se  donner  la  peine  d'en 
pénétrer  le  sens.  Il  continue  en  effet  de  la 
sorte: 

(1S4S)  Il  y  a  erreur  de  traduction  de  la  part 
d*ku8èbe  ;  nova  proaenie$  ne  veut  pas  dire  un  peu- 
ple nouveau,  et  ici  le  sens  est  déterminé  à  la  âculc 
naissance  que  le  poète  a  entrepris  de  célébrer. 

(1348)  Il  y  a  en  eOet  redit  et  tirgo.  Mais  ce  mot 
de  retour  eiciut  Tidée  d'upe  première  et  unique 
apparition  dans  le  monde,  comme  fut  celle  de  Marie. 
Il  ^  a  ausïii  redeuni  pour  les  siècles  de  Ti^ge  d*or, 
déjà  une  'jîs  accomplis;  la  pensée  du  poète  est 
donc  difltjfrciilc  de  celle  de  son  commentateur. 

|i350)  Notre  auteur  nous  fait*(aire  ici  un  conlre- 


11  prendra  place  avec  les  bénia  el  les  dieu. 
Pour  vivre  de  leur  vie,  être  laiaiortel  eoi — 

Le  poète  veut  parler  des  justes 

En  lui  obéissant,  des  vertus  de  son  père 
L*univers  pacifié  se  croira  IribiUaire. 
La  terre,  en  attendant,  à  vos  mains.  Jeune 
Offrira  d'elle-même,  et  pour  premiers  pféMBl8« 
Le  lierre  aux  loogs  rameaux,  la  campâiittle  ii 
Le  colcas  et  Tacanthe  aux  feuilles  en  volM. 

Cet  homme  admirable*  et  rempli  d*niê 
science  surhumaine,  mais  sachant  aussi  i 
quel  siècle  cruel  il  avait  affaire»  ajoute 
encore  : 

Pour  vous,  de  la  prairie  la  chèvre  auorten 
Un  nectar  abondant  ;  aucun  lion  u'eAraiera 
Désormais  les  troupeaux. 

Il  disait  vrai ,  car  la  foi  n'aura  yvàs  k  s'et 
frayer  de  la  malveillance  des  courtisants. 

....  Votre  berceau  se  couvrira  de  Heurs, 
Serpents  ne  seront  plus;  sur  sa  tige  flétrie 
L'aconit  périra,  Tammomon  d*Assyrie 
Naîtra  lora  en  tous  lieux. 

Rien  ne  fut  jamais  plus  vrai  »  ^t  rien  ne 
saurait  mieux  convenir  à  Fenfance  duSiu- 
.veur.  La  vertu  du  Saint-Esprit  fit  éclore  en 
ce  merveilleux  berceau  une  fleur  nouvelle, 
savoir  TEnfant  divin.  Le  serpent  fut  détruit 
du  même  coup  :  ce  serpent  qui  avait  séduit 
l'auteur  du  genre  humain ,  et  dont  les  poi- 
sons ravalent  enivré  au  i>oint  de  lui  ttire 
préférer  à  réternelle  vie  une  délectatioo 
l>résente  qui  donnait  la  mort.  Car  avant  l'a- 
vénement  du  Sauveur»  Tesprit  humain  était 
plongé  dans,  une  telle  ignorance  des  biens 
éternels,  que ,  loin  de  les  désirer,  il  n*ei 
soupçonnait  lUis  même  Texistence.  Or.  apri^ 
la  résurrection  du  Fils  de  Dieu  »  après  que 
le  corps  par  lui  revêtu  pour  un  moment,  r. 
I>rivé  pendant  la  mort  de  toute  communic^ 
tiou  avec  le  Saint-Esprit,  eut  été  rendu èb 
vie  (1352),  les  hommes  purent  espérer  en  b 
résurrection.  Et  s'il  restait  en  eux  quelques 
traces  des  premières  laute's ,  il  y  eut  aussi 
des  remèdes  salutaires  institués  pour  les 
etfacer.  Il  put  donc  inspirer  k  ceux  qui 
croiraient  en  lui  de  douces  espérances, 
et  leur  montrer  sa  pro|>re  résurrection  en 
preuve  de  la  leur.  Le  funeste  serpent  avait 
donc  perdu  son  venin ,  la  mort  était  vain- 
cue, et  la  résurrection  désormais  acquise. 
La  nation  Assyrienne ,  souillée  dé  la  mort 
d*un  Dieu,  était  détruite,  et  ramnomonqœ 
le  poêle  nous  montre  naissant  en  tous  lieui 

sens  :  ces  mots  êil  reste  $wr  la  terre^  etc.,  s'MfCS- 
seni  à  Pollion  ej^  ^n-  à  Lucîne  ou  à  sou  aonm- 
sou. 

(1S5I)  Quel  fktheùx  anachronisme  t  Virgile  Mi- 
rut  Pan  756  de  Rome,  et  par  conséquent  tieiie  »t 
avant  la  naissance  de  Jésus-Christ,  ijue  pareitte  lié- 
vue  détruit  tout  le  raisonnement  de  Tautear. 

(Î139)  Si  la  pensée  est  pore  de  toute  hélérodene, 
Teipression  ne  Test  pas  :  le  corps  du  Sauveur,  iâ- 
pare  de  son  àme  par  la  mort,  ne  fut  point  pmé  et 
la  présence  de  la  diviidté. 


vm 


DES  MmACLES.t 


vm 


lin 


sente  11  muUitiitIc  de  ceux  (iiii  cle- 
ilrroiro  àrKvangile.  Cesl  ainsi  qu'une 
racine  prOiJuit  un  grand  nomure  de 
îhes,  qui  *c  rouvrent  d'une  mullitude 
purs,  et  pulïule  par  rellet  d'une  rosée 
danle.  Vous  avez  bien  dit ,  6  le  plus 
des  poètes  I  et  ce  aul  suit  n'est  pas 
^ien. 

Bfi  premiers  dululâ  dans  Târt  du  rudinit^nl, 
Itliroït  U*s  h3ut!i  faits  de  votre  illustre  père, 
ciplnils  dos  héros,  et  ainsi  l:i  carrière 
plus  nobles  vertus  s'oiivrini  devant  vous. 

^exploits  dcshérossignitienl  les  bonnes 
es  des  jusles,  el  les  liauls  faits  du  père 
}nt  autre  chose  que  la  création  et  le 
crncnient  de  cet  univers;  ou,  si  Ton 
Jeslois  niêrijcs  par  lesquelles  se  gou- 
•f Eglise,  cette  épouse  de  Dieu,  qui 
%n  toutes  SCS  œuvres  la  justice  et  la 
été. 

as  ce  qui  suit»  le  mélange  des  biens  et 
laux  qui  se  présente  subitement  à  Tes- 
n*est  f»as  moins  admirable  : 

midaugc  aux  buissons  rougira  su&pcnduc  ; 

Bn'impltque  aucune  idée  mauvaise  au 
^e  vue  de  la  morale. 

ame  elle,  ««ans  secours,  les  fertiles  sillons 
IcronI  aux  yeux  Tor  mouvant  des  moissons; 

aut  entendre  uar  là  les  fruits  abondants 
loi  divine. 

ibène,  à  iravers  son  écorcc  endurcie, 
^rad'un  miel  pur  ëetiappcr  rambrolste; 

S  paroles  nous  offrent  une  peinture  de 
urcissement  des  hommes  du  siècle  et 

ilépravation  de  leurs  mœurs ,  tandis 
les  fidèles  serviteurs  de  Dieu  se  prépa- 

dans  leur  docilité,  h  suivre  ses  pré- 
iStJaplus  douce  de  toutes  les  récom- 
es.' 

Lôcles  écoulés  quelques  restes  impurs 

ml  toutefois  souiller  cncor  uns  murs, 
ueleujps  riioiQine  épris  des  erreurs  palerncUes 
era  de  retriparU  Wh  cites  criminelles, 
gémir  SCS  cUamps  par  le  soc  enirïiu verts, 
I  rame  K  la  m.'tin,  sillonnera  les  mers. 
un  atilrelypliis,  les  déserts  d'Au»pliitnle 
^5  vailU^nifî  jiîiierners  Iran  s  porter  ont  relitc; 
frra  U  di^eorile  agiter  son  flambeau, 
jcer  sur  Pergami;  un  Acbille.  ni>nveau. 

Iroirable ,   6  divin  poète!   Vous  avez 

isé  la  licence  poétique  aussi  loin  qu'elle 
rait  aller;  mai:>  vous  ne  pouviez  on  dire 
ntage,  nonobstant  vos  désirs,  puisque 
\  n'étiez  pas  [irophète.  Et,  je  le  su[»pose 
it  la  crainte  d*un  ilanger  vous  retenait; 
*iûl  pas  éié  pniiient  d'attaquer  des 
ances  élaldies,  et  transmises  par  les 
es  antérieurs. 

lis  il  expose,  autant  que  faire  se  peut, 
ins  les  limites  de  la  prudence,  la  vérité 
u\  qui  veulent  sappliquer  a  la  com- 
idre,  sous  le  voile  de  guerres  et  de  for- 


teresses, choses  malheureusement  usuelles 
aux  gens  du  siècle.  Cesl  le  Sauveur  qui 
est  le  héros  delà  guerre  de  Troie;  et  Trnio 
pour  lui,  c'est  le  monde  entier.  Le  Chri.^t 
en  effet,  par  sa  propre  vertu  et  puissance, 
et  selon  Tordre  qu'il  en  avait  re^ti  de  son 
Père,  a  renversé  cette  puissance  ennemie, 
cette  redoutable  forteresse.  Suivons  encore 
le  poète  dans  ce  qu'il  ajoiite: 

Mais  sitôt»  noble  enfant,  que  la  force  de  KAge 
De  riioumic  en  vous  mettra  le  nom  et  le  courage, 
L*occan  sera  libre»  et  les  peuples  rivaux 
N'iront  plus,  loin  du  port,  trainptcr  sur  les  eaux. 
Tout  naîtra  en  tous  lieux  :  cgule  en  ses  largesses» 
L^  terre  épanchera  d'uniformes  richestuch- 
La  vigne,  \ch  sillons  ne  supporteront  nlug 
Du  fer  et  des  rftleaux  les  eflorts  stip^'imis. 
Le  laboureur  enfin,  au  lenue  de  ses  peines , 
Laissera  les  taureaux  paUreenpaix  rlans  les  plaines. 
Le  temps  ne  sera  plus  où  par  \m  art  tntmjHîur 
La  laine  révélait  de  mcnleuscs  couleurs  ; 
Le  bélier  et  l'agneau,  la  brebis  pcltilanre 
Brilleront  dans  les  prés  d'une  pourpre  opulente- 
Oui,  déjà  tea  trois  sœurs  ont  dît  k  leurs  fuseaux  : 
I  Courez  sans  vous  lasser,  filci  des  jours  si  beaui.t 
0  du  gnind  Jupiter  majestueuse  iniage, 
Marchez  à  vos  destins,  voyez,  comme  un  hommage, 
La  terre  en  son  orbite  ébranlée  a  vos  jeux, 
L*océnn  s'émouvoir,  et  tressaillir  les  cieux. 
D*im  siècle  de  bonheur  lôul  rcsMMii  !a  promesse, 
Si  jus(|u  ;^  ces  beaux  jours  sVicndait  ma  vieillesse, 
J'aurais  pour  vous  cbanlcr  de  sublimes  accents  ; 
Rien  ne  surpasserait  l:t  beauté  de  mescbants, 
Et  le  Pindc  a  ma  gloire  élevant  «n  iropbée, 
Me  nommerait  vainqueur  de  Linus  et  d'Orplice  , 
Iht  fils  de  Caltiô[>e  et  dn  fils  d'Apollon. 
Oui  j'irais  provoquer,  pour  clmnter  votre  now^ 
l'an  même  en  Arcadie;  et,  s'il  luttait  de  gloire, 
Pan  mémeeii  Arcadîe  avouerait  ma  victoire,  * 

Allez,  lui  dit  le  poëte,  vous  qui  rem- 
r»lïssez  *]e  joie  les  eléinenls.  Et  quel  est 
Insensé  qui  oserait  en  dire  autant  d'un 
faible  mortel  î  Quelle  raison  ftoorrait-on 
alléguer  pour  qu*à  la  naissance  d'un  homme 
la  terre  demeurât  sans  être  ensemencée  ni 
moissonnée,  la  vigne  sans  être  taillée,  et 
tout  autre  ouvrage  suspendu?  Qui  pourrait 
croire  que  tout  cela  ne  concerne  qu'une 
naissance  humaine  ?  d'autant  plus  que  la 
nature  est  entre  les  mains  de  Dieu^  et 
n'obéit  point  au  commandement  des  bonuue.*, 
La  joie  des  éléments  n'annoncc-t-elle  ])as 
Tavéncment  d'une  divinité,  bien  plus  que 
la  naissance  d'un  homme  ?  Mais  ce  que  le 

f>oëte  ajoute  sur  le  désir  luil  a  devoir  pro- 
onger  sa  vie,  est  la  meilleure  preuve  qu*jl 
a  bien  entendu  parler  d*an  Dieu;  car  c*est 
h  Dieu,  et  non  pas  au\  hommes,  au' on  de- 
mande de  telles  faveurs  (la^S).  L  Erythrée 
(135V)  dit  donc  h  Dieu  :  Pourquoi  m  impo- 
sez'vous,  6  mon  Dieu,  la  nécessité  de  pro- 
phétiser; que  ne  me  ravissez-vous  plutôt  à 
la  terre,  pour  me  réserver  vivante  jusqu'au 
moment  de  votre  bienheureui  avènement  l 
Virgile  dit  ensuite: 

Connais,  à  tendre  enfant,  ta  mère  a  son  souris  : 
Ta  mère,  elle  a  dix  mois  tant  souDferl  oour  son  fitst 


F! 


fôa)L'autrnr  ne  se  5on%ieni  pas  qu'il  vient  oc  aire  que  ^îrgue  avait  cgrit  cprn  ta  muionduSauuÊWt 
ï^  Nais  non,  Virgile  a  dit  :  ta  Cuméenne, 

"       l>iCTi03i5.  OES  Miracles   IL      *  57 


1465 


vm 


blCTIONNAIRl 


TIR 


11(1 


Knfant,  que  ton  sourire  appelle  ses  tendresses. 
fHi  la  table  des  dieux,  ni  le  lii  des  déesses 
Nkidmettenl  le  mortel  qui  n*a  point,  en  naissant, 
Roçu  de  ses  parents  un  regard  caressant  (1355). 

Comment  et  (pourquoi  ses  parents  auraiônl- 
ils  souri  à  celiii-ci  ?  Leur  Dieu  est  la  toute- 
puissance,  sans  qualification  ni  figure,  sans 
Dornes  et  sans  rien  qui  ressemble  a  un  corps 
humain.  Qui  ignore  que  TEsprit-Saint  est 
exempt  de  toute  concupiscence;  et  quelle 
concupiscence  ou  quel  désir  de  bonheur 
pourrait  «xister  dans  ceux  qui  sont  supé- 
rieurs à  tous  les  biens  ?  Quels  rapports  y 
a-t-il  entre  la  sagesse  et  la  volupté?  Il  n'est 
permis  de  parler  ainsi,  qu'à  ceux  qui  élè- 
vent leur  pensée  au-dessus  des  cbosc^s  de 
rhumanité,et  qui  font  abstraction  de  tr^tit 
ce  qui  est  concupiscence  et  passions  (1355*).] 

Il  est  d'usage  à  ceux  qui  parlent  des 
sibylles  et  de  la  iv*  églogue  de  Virgile,  de 
s'appuyer  sur  ce  passage  d'Eusèbe,  pour 
montrer  la  confiance  avec  laquelle  les  Pères 
(\es  premiers  siècles  réclamaient  de  tels 
témoignâmes  en  faveur  du  christianisme.  Si 
nous  ne  l'avions  pas  cité   en  entier,  on 

(i355)  Sicclidcs  musœ,  paulo  majora  canamus; 
mn  omnes  arbusta  juvant  hûmilesque  myricnc  : 
Si  caniiniis  silvas,  silvse  sint  consule  digna;. 
Ultima  Cuinxi  venit  jam  carminis  setas  ; 
Magiius  ab  integro  saeclorum  nascitur  ordo  : 
lam  redit  et  Virgo,  redeunt  Saturnia  régna  ; 
Jam  nova  progenies  cœlo  demitlitur  alto. 
Tu  modo  nascenti  puero,  quo  ferrca  primum 
Desinet,  ac  toto  surget  gens  aurea  mundo, 
Casta,  fave,  Lucina  :  tuus  jam  régnât  Âpollo. 
Teque  adeo  decus  hoc  aevi,  te  consule ,  iiiibit, 
Pollio,  et  incipiént  magni  procedere  meiiscs  : 
Te  duce,  si  qua  manent  sceleris  vestigia  nostn 
Irrita  perpétua  solvent  formidine  terras. 

{Ile  deum  vitam  accipiet,  divisaue  videhit 
^ermistos  heroas,  et  ipse  videoitur  illis  ; 
Pacatumque  rcget  patriis  virtutibus  orl)em. 
Xt  tibi  prima,  puer,  nulle  munuscula  cullii, 
Krrantes  hederas  passini  cum  baccare  tcllus 
Mistaque  ridenli  coiocasia  fundct  acantho  : 
lusx  lacle  domum  réfèrent  distenta  capeline 
tibera  ;  nec  magnos  meiuent  armenta  leoncs  : 
Jpsa  tibi  blandos  fundent  cunabula  flores  : 
<iccidet  et  serpens,  et  fallai  berba  veneni 
Occidet;  Assyrium  vulgo  nasceiur  amomum. 
Ât  simul  heroum  laudes  et  facta  parentis 
Jam  légère,  et  auae  sit  poteris  cognoscere  virtus; 
Molli  paulatim  Aavcscet  campus  arista, 
Incuttisque  rubens  pendcbit  sentibus  uva, 
Et'durtc  quercus  sudabunt  roscida  mella. 
Pauea  tamen  suberunt  priscx  vestigia  fraudis, 
Quae  tentare  Thetim  ratibus,  qUcC  cingere  mûris 
Oppida,quœ  ju béant  teliuri  infmderesulcos  : 
Âlter  erit  tum  Tiphys,  et  altéra  quae  vebat  Argo 
Delectos  heroas  :  eruhtctiam  altéra  bella, 
Atque  iterum  ad  Trojam  magnus  miltelur  Achilles. 
Hinc,  ubi  jam  lirmata  virum  le  fecerit  xlas, 
Gedet  et  ipso  mari  vector,  nec  nautica  pinus 
Mutabit  merces  ;  omnis  feret  omnia  tclius  : 
Non  rastros  patietur  humus,  non  vinea  falcem  ; 
Robustus  quoque  jam  tauris  juga  solvet  arator  : 
Nec  varies  discet  mentirî  lana  colores  ; 
lose  sed  in  pratis  aries  jam  suave  rubenii 
Murice,  jam  croceo  mutabit  vellcra  luto  ; 
Sponte  sua  saudix  pascentes  vestiet  agnos. 
Talia  ssela,  suis  dixerunt,  currlte,  fusià 
Concordes  stabHi  fatorum  numine  Parcse. 
Aggredere  o  magnos,  aderit  jam  tempus^  honores, 


n'aurait  pas  voulu  nous  en  croire  sur  parole, 
et  nous  aurions  affirmé  inutilement  qa*£u- 
sèbeavaitété  en  ce  point  d'une  faiblesse  dé- 
sespérante, et  n'avait  fait  preuve  ni  de  criti- 
que, ni  de  jugement.  Le  respect  dû  à  laioié* 
moire  de  1  évoque  de  Césaree  nous  emnActe 
de  qualifier  plus  sévèrement  un  semblairie 
travail.  Mais  on  nous  permettra  du  moins 
de  mettre  en  regard  ce  jugement  de  saint 
Jérôme  :  «  Faudra-t-il  donc  convenir  aussi 
que  Virgile  était  chrétien  avant  le  Christ, 
parce  qu'il  a  écrit  : 

La  Vierge  reparaît  avec  le  siècle  d*or. 
Enfin  descend  des  cieux  une  race  nouvelle! 

«  Ce  sont  là  des  puérilités,  des  tours  de 
force  do  bateleurs  :  enseigner  ce  qu'on  ne 
sait  pas,  ou,  si  on  pouvait  le  dire  saas 
colère,  ne  pas  même  savoir  qu*on  ne  sait 
rien  (1356).  » 

Il  est  vrai  pourtant  que  Lactance  dans  sei 
Divines  institutions  y  au  livre  vn%  et  saint 
Augmtin  au  livre  x'  de  sa  Cité  de  Diev, 
partageaient  lavis  si  durement  traité  par 
saint  Jérôme. 

Chara  deum  soboles,  magnum  Jovis  incremenCimi. 
Aspice  convexe  nulantem  pondère  mmidum  • 
Torrasquc,  iractusque  maris,  eœiumqueprofundMi^ 
Aspice  venturo  laetentur  ut  omnia  saeclo. 
0  mihi  tam  longs  maneat  pars  ultima  vitae, 
Spiritus  et,  quantum  sat  erit  tua  dicere  facta  ! 
Non  me  carminibus  vincet  nec  Tbracius  Orpbens, 
Nec  Linus  :  huic  mater  quamvis,  atque  huicp^, 

Orphei,  Calliopea  ;  Lino,  formosus  Apollo  : 
Pan  etiam,  Arcadia  mecum  si  iudice  certet. 
Pan  etiam  Arcadia  dicat  se  judice  victum. 
Incipe,  parve  puer,  risu  cognoscere  matrem  : 
Blatri  longa  decem  tulerunt  fastidia  roenses. 
Incipe,  parve  puer  :  cui  non  risere  parentes, 
Nec  deus  hune  mensa,  dea  nec  dignata  cubili  est. 

(1555*)  Eusèbe,  Vie  de  Constantin.  Tout  ceci  fait 
partie  du  prétendu  discours  de  Constantin  as  coft- 
cile  de  Nicée;  discours  des  plus  déplacés  pour  le 
fond  et  la  forme,  s'il  eut  lieu,  mais  dont  jles  Actes 
du  concile  ne  font  point  mention,  ce  qui  a  indirillo 
savants  à  penser  qu'il  est  Touvrage  d'Ëusèbe.  Kou 
croirions  plus  volontiers  que  ce  hors-d'omvre  a  été 
interpolé  dans  seséturits. 

(1356)  c  Quasi  non  legerimusHomerocentontsit 
Virçiliocentonas  :  ac  non  sic  etiam  Maronem  sM 
Ghristo  possimus  dicere  Ghristianum.  qnt  scr^ 
-erit  : 

Jam  redit  et  VIrgo,  redeant  Saturnia  regaa; 
Jam  nova  progeDies  cœto  demitUtur  alto, 
f  Et  jpatrem  loquentem  ad  filiuin  : 

Nate,  meœ  vires,  mea  magna  poleniia  soins, 
f  Et  post  verba  Salvatoris  in  cruce  : 

Talia  perstabat  memorans»  Gxasqoe  manebat 
i  Puerilia  sunt  haec,  et  circulatorum  ludo  sîiR- 
lia,  docere  quod  ignores  :  imo,  ut  .cum  stomacko  kK 
quar,  ne  hoc.quidem  scire  quod  nescias.  i  (flici»- 
NYU.,  epist.  55,  ad  Paulin,  n.) 

Ou  n'avait  pas  encore  trouvé  dans  les  Géorgie 
une  prophétie  du  mercredi  des  Cendres  au  tenps 
de  saint  Jérôme,  puisque  ce  grand  docteur  nVa 
parle  pas.  La  voici  : 

Hi  molus  animorum  atque  h«c  certamina  tanta 
,    Puivieris  exiguijactu  compressa  qoiescent. 

(Gcor^.,  Lit, v.a&J 
Tout  cela  est  de  plus  en  plus  puéril 


VJR 


DES  MinAGLES. 


VIP 


IIM 


^iis  voulons  touicfSis  qifon  ne  perde 
Je  vue  que  révoque  do  Césarée  ne  Hait 
eincnt  un  prof>hèle  de  Virgile,  mais  un 
emporain  do  Messie»  qui  a  écrit  après 
ission  sur  des  mémoires  venus  de  Jud«^e. 
uî  Téloigne  loul  h  h  fois  el  do  la  vérité 
liisloire,  et  du  sentimenl  de  ceux  qui 
thcnt  une  proplu^lie  dans  U  iv  6^logue. 
^ant  cité  tout  à  Thcurë  les  t6u]rngnages 
saint  Augustin  cl  de  Lactance,  nous 
ODS  devoir  ra[»porter  en  entier  leurs 
lies,  afin  de  mettre  le  lecteur  à  portée  de 
r  par  Jui-méme. 

lirtl  Augustin  dans  son  EjrposUhn  de 
Ur€  aux  Romains,  n.  3,  dit  :  «  Il  y  a  eu 
prophètes  qui  n'étaient  pas  de  Dieu,  et 
trouve  dans  leurs  ouvrages  certaines 
les  touchant  le  Christ  qu'ils  ont  répétées 
t  les  avoir  entendues»  comme  on  le  dit 
a  sibylle;  je  croirais  pourtant  diOlrile- 

I  ce  dernier  point,  si  le  plus  grand  des 
es  latins^  avant  de  parlcr'd*unc  rénova- 
du  monde  en  des  termes  qui  senildent 
^enir  assex  à  Tavénement  de  notre  Sci- 
ir  Jésus-Christ,  n'avait  tlit  : 

Les  temps  prédits  par  le  chant  cumécn 
ît  enfin  arrivés;  »  car  on  ne  saurait  douter 
parle  chant  cumécn  il  ne  faille  entendre 
•ers  de  la  si b vile  (1357),  » 

II  le  voit»  le  saint  dorteur  parle  ici  avec 
hésitation  el  un  embarras  qui  traliissenl 
inrerliludcs.  Les  paroles  suivantes  de 
Ulre  258*  ne  sont  guère  plus  positives. 

n  y  a   personne ,   excepté   le   Christ , 
B  Seigneur,  dont  on  puisse  dire  : 

•  .  .  Par  vous  du  crime  de  nos  jmir^ 
'ans  le  momie  à  jamais  Jcs  l rat- es  effacées, 
'affranchiront  dti  joug  (le  ses  terreurs  |>a$sées. 

Or  Virgile  avoue  avoir  tiré  ceci  du  chant 
éen»  ccsl-^-dire  des  prédictions  de  la 
Me  :  c'est  donc  que  ceito  profïhétesse 
I  reçu  en  esprit  une  communication. 
Aie  ne  pouvait  s'empêcher  de  irans- 
tttï  (1358).  »  Ainsi  parle  le  grand  doc- 
j  mais»  nous  sommes  bien  forcé  de  le 

(57)  t  Fucnint  enim  el  propîicue  non  ipsîns, 
IJlnis  eliani  aliqiia  invcniuiUur  qii^  lîe  Cnn&to 
b  cecint'Tuui,  sictit  eUaiu  de  sibylla  ilicitur, 
[  non  facile  crederim  nisi  qiiotl  poelarum  qui- 
Inromana  tingua  iiobilissiinus  antequaiu  dire- 
^a  de  innovalione  San  uîi  qua"  tri  riosiri  Dondiii 
Chrtsii  regnuin  salis  conciucre  cl  eoïivetnrf 
loiar,  prii'posuil  versuui  dicens  : 

LijM  Cu^ls^i  vcoîl  jam  carmîuis  xlas. 

Cuniâpum  autcm  carmcn  sibyUinuni  esse  nemo 
t3veril.  I 

158)  *  ^am  emnino  non  est  cm  alteri  pr^er 
lnuiu  Chrislum  dical  genus  Immanunj  : 

ifoce,  si  qua  manent  sceleris  vcstigla  nostri, 
lu  perpciua  sol  veut  formldine  terras. 

|lod  t%  Cumxo,  id  est  et  sibyllîno  earniîne^  se 
•S  est  transtuhsse  VirgUius ,  quoniam  foriassis 
D  niâ  \aies  Rliquid  de  unicoSdIvatore  îii  sf^îrllu 
■rai,  qtiod  uecesse  habuil  confiteri.  t 
559)  €  De  quo  (Salvatorc)  eliam  poêla  nobilis- 
"   ~    lice  guidcm,  ouia  in  atierius  adumbraia 


dire,  ce  pt?u  de  paroles*  renferme,  |»af 
une  inadvertance  à  peine  1ex|ilicablè,  trois 
contre-sens.  0'al>ord  ce  n'est  pas  h  reitfiinl 
dont  il  célèbre  la  naissance,  qu'est  réser\*é 
rhonncur  d*effarcr  le  crime,  c  esi  au  consul 
l*oliion.  Ensuit©  ce  ne  sont  pas  les  crimes 
de  Funivers,  c*esl  le  crime  dtt  homaint 
dont  il  est  question,  criminis  nostri^  et  ce 
crime  nous  allons  Tindiqucrtoul  à  l'heure  ; 
sans  compter  que  le  mot  crime,  sous  la 
plume  de  Virgile,  n'a  nullemcRl  le  sens 
ihéolngiquc  du  langage  adopté  dans  TEglise. 
Enfin  le  poêle  ne  du  aucunement  qu'il  a  piis 
ceci  dons  le  chant  de  la  sibvMe  :  ïl  parle  de 
Tûge  heurcuique  la  sibjrllè  a  chanté  ;  rien 
de  plus. 

Le  même  docteur  eiprime  celle  mémo 
pensée  avec  plus  do  développement  dans  sa 
Cité  de  Ditu^  mais  sans  apjK>rler  aucun 
argument  nouveau  (1359)* 

Mais  citons  encore  dans  toute  son  étendues 
l'opinion  de  Laclance  sur  le  sujet  qui  nous 
occupe;  ce  morceau  servira  en  mftmc  temps 
de  complément  à  noire  article  sur  les  si- 
hyllos. 

«  Le  Fils  du  Dieu  très-haut  et  très-grand 
viendra  donc  juger  les  vivants  et  les  morts, 
ainsi  que  ranoncent  et  le  prouvent  ces  vors 
de  la  sihylle  :  «  Le  genre  humain  frémira 
«  d*épou vante  par  tout  Tunivers,  lorsque  le 
«souverain  Créateur  viendra  s'ass(^oir  sur 
«  son  trône  pour  juger  les  vivants  et  les  morts 
«  (1360).»  Puis,  lorsqu'il  auraaholi  i'iniquité% 
accompli  son  jugemeiit  souverain,  cH  rendu 
à  la  vie  les  justes  qui  ont  vécu  depuis 
l'origine  des  siècles ,  il  demeurera  mille 
ans  parmi  les  hommes,  et  les  gouvernera 
selon  les  lois  de  la  |dus  sainte  justice.  C'est 
ce  que  la  sibylle  a  proclamé  dans  sa  fureur 
et  son  esprit  nro|ihétique  par  celàutre  vers  : 
«  Ecoulez,  ô  nommes,  voilà  que  le  Roi  éter- 
«  nel  règne  lui-môme  (136!).»  Ceux  qui  seront 
alors  au  nombre  des  vivants  ne  mourront 
\^^s\  el  pendant  les  mille  ans  dont  nous 
venons  de  parler,  ils  donneront  naisiance  à 
une  multitude  innombrable  d'autres  hom- 

pcrsona,  \'eraeîter  tamcn,  si  ad  ipsam  refcraSi  diilt  : 

Te  dure,  si  .qoa  manom  sceleris  veMigia  Dosln, 
Irrita  porpclua  solveni  formidine  terras. 

f  Ea  qi^ippe  diiit,  qUtTctiam  muUiim  pronciontium 
ÎTi  virilité  juslitia^  possiinti  propter  liujiis  ^'it^  infirnii* 
talcm»  eisi  non  scolera,  scclf^runi  t.iini*ii  matière 
vcitligia,  qux  non  nisi  ab  iilo  Sakalorc  sanantur, 
de  quo  iste  versus  CKpressu^  est.  ^am  hoc  uiique 
non  a  s«^  ipso  se  dixisse  Virgi1iu§  in  Ecloga:  ipsius 
quarto  fertne  versu  indicat,  ubi  nit  : 

llUina  CtimoËÎ  vcnit  iam  camutiis  a^tiK. 

i  Unde  hnc  a  Cunuea  sibvlla  dictnm  CSRC  tncunc* 
lanler  îipparet,  •  (AuaosT.  be  dv.  Dtty  t.  x,  c,  17») 

(t3G0)  néo^  ^éif  T«ivc  titi  fMrt6«  «^Tp«i^  ï*t«i 

Xinf tw»  ul  «uW«  «f'k.^it,  «ai  »i,'^  4iE«in«, 

Ces  vers  se  lisent  avec  quctqxies  variantes  au  viii* 
Uvre  des  Oracles  sibyllins. 

Ce  vem  ^^x  un  de  cens  qui  ne  se  lisent  p>aA  (LA) 
le  rtcuciL 


1107 


ViR 


DICTIONNAIRE 


TIR 


lues,  lesquels  seront  une  race  sainte  et 
agréable  h  Dieu.  Ceux  qui  auront  été  rap- 
pelés de  la.  mort  à  la  vie,  exerceront  au 
milieu  de  ceux-ci  Faulorilé  et  la  justice. 
Quant  aux  nations  païennes,  elles  ne  seront 
pa^  entièrement  détruites,  mais  il  en  restera 
quelques-unes,  pour  donner  lieu  à  Dieu  de 
remporter  la  victoire,  aux  justes  d'en  triom- 
pher, et  de  se  les  attacher  par  les  liens 
d'une  servitude  perpétuelle. 

«  Pendant  le  même  temps,  le  prince  des 
démons;  ce  grand  artisan  de  tous  les  maux, 
sora  lié  de  chaînes,  et  enfermé  pour  mille 
ans  dans  les  prisons  de  l'empire  céleste,  afin 
qu'il  ne  puisse  tenter  aucun  mal  contre  le 
peuple  de  Dieu,  pendant  la  durée  du  règne 
de  la  justice. 

«  Quand  le  Fils  de  Dieu  reviendra  sur  la 
terre,  les  justes  se  rassembleront  de  tous  les 
pays  du  monde;  et,  après  le  jugement,  il 
sera  bâti  au  centre  de  l'univers  une  ville 
sainte,  dans  laquelle  Dieu,  son  fondateur, 
habitera  avec  les  justes,  qui  y  régneront. 
C'est  de  cette  ville  que  la  sibylle  a  dit  : 
«  Dieu  a  fondé  une  ville  plus  resplendis- 
«  santé  de  lumière  que  les  astres,  le  soleil 
«  et  la  lune  (1362).  »  Alors  il  ne  sera  plus 
question  de  ces  ténèbres  qui  offusquent  le 
ciel,  et  le  dérobent  à  nos  regards;  la  lune 
deviendra  aussi  lumineuse  que  le  soleil,  et 
ne  subira  plus  de  diminution;  le  soleil  lui- 
môme  deviendra  sept  fois  plus  brillant  qu'il 
ne  Test  maintenant.  La  terre,  décuplant  sa 
fécondité,  produira  d'elle-même  les  fruits 
les  plus  abondants;  les  arides  rochers  des 
montagnes  suinteront  du  miel,  le  vin  cou- 
lera par  ruisseaux,  et  les  fleuves  rouleront 
des  flots  de  lait.  Le  monde,  en  un  mot,  sera 
dans  la  joie,  et  la  nature  tout  entière,  déli- 
vrée de  la  tyrannie  du  mal,  de  l'impiété,  du 
crime  et  de  Terreur,  se  réjouira  pareille- 
ment. Il  n'y  aura  plus  de  bêtes  carnassières 
ni  d'oiseaux  de  proie,  pour  se  répaître  de 
sang;  tout  sera  paix  et  tranquillité.  Les  bœufs 
et  les  lions  se  nourriront  à  la  même  man- 
geoire ;  les  loups  ne  dévoreront  plus  les 
brebis;  les  chiens  n'iront  plus  à  lâchasse; 
les  vautours  et  les  aigles  no  seront  plus  à 
craindre  (1363),  l'enfant  jouera  avec  les  ser- 
pents. Enfin,  ce  sera  ce  siècle  d'or  que  les 
poêles  ont  chanté,  comme  s'élant  déjà  ac- 
compli sous  le  règne  de  Saturne.  » 

«  El  celle  erreur  provient  de  ce  que  les 
prophètes,  eu  annonçant  l'avenir,  se  sont 


(1562   K«l  «6|tv.v  htovuax  tt^,  a&tv  ^«Ir,»» 

Laciance  n'a  pas  vu  le  défaul  de  mesure  de  ces 
vers,  il  faut  donc  lire  comme  dans  le  recueil  des 
Oracles  sibyllins  : 

(Ii63)  D*où  il  suit  que  le  règne  temporel  du  Mes- 
sie sera  le  bon  temps  des  bêtes,  des  lainéants,  des 
ivrognes  et  des  gourmands.  Voilà  pourtant  dans 
quels  écarts  se  jettent  même  les  unies  d'élite,  lors- 
«lu'dies  abandonnent  renseignement  divin  transmis 
par  PEglise. 


exprimés  comme  si  les  événements  et 
déjà  accomplis,  parce  qu'ils  les  apercev 
dans  leurs  visions  comme  s^aceompU 
ou  déjà  terminés.  Or,  leurs  prédictioiu 
tant  peu  à  peu  répandues,  et  les  prol 
ignorant  le  sens  du  mystère  cacbé  sous! 
paroles,  ils  ont  cru  gue  tout  était  en 
accomf)li,  ni  que  jamais  de  si  grands  biei 
pourraient  se  réaliser  sous  le  règne 
simple  morlel. 

«  Ainsi,  lorsque  les  religions  faus« 
impies  auront  été  abolies,  les  crimes 
primés,  toute  la  terre  sera  soumise  aar 
de  Dieu. 

L'océan  sera  libre,  et  les  peuples  rivaux 
N'iront  plus,  loin  du  port,  trafiquer  sur  les  ca 
Tout  naîtra  en  tous  lieux;  égale  en  ses  largesiei 
La  terre  épanchera  d*u  ni  formes  richesses. 
La  vigne,  les  sillons  ne  supporteront  plus 
Du  fer  et  des  râteaux  les  efforts  superflus. 

La  vendange  aux  buissons  rougira  suspendM 
Comme  elle,  sans  secours,  les  fertiles  silloni 
Etaleront  aux  yeux  lor  mouvant  des  nioissci 
Et  le  chêne,  à  travers  son  écorce  endurcie» 
Laissera  d*un  miel  pur  échapper  l'ambroisie, 
La  toison  n'osera,  par  un  luxe  usurpé. 
Sous  de  fausses  couleurs,  mentir  à  fœil  tromf 
Et  la  douce  brebis,  la  chèvre  pétulante. 
Brilleront  dans  les  prés  d*une  pourpre  opatef 

Les  lions  des  troupeaux  ne  sont  plus  la  term 
D  elle-même  au  bercail  vois  la  chèTre  fld^dle 
Rapporter  le  lait  pur,  qui  gouûe  sa  mamellof: 

«  Le  poëte  a  emprunté  tout  ceci  à  la  si 
de  Cumes,  L'Erythrée,  de  son  côté, 
ainsi  :  «  Les  loups  et  les  agneaux,  les 
«  pards  et  les  boucs  paîtront  dans  les  m 
«  pâturages  ;  les  bœufs  et  les  ours  re|io» 
«  sur  la  même  paille,  suivront  ensemt 
«  troupeau;  le  lion  Carnivore  paîtra  avi 
«  bœufs,  et  l'enfant  mettra  en  cage  les 
«  pents  (1365).  »  La  même  sibvlle  dit  aiU 
en  parlant  dé  l'abondance  des  biens  ( 
terre  :  «  Alors  le  Seigneur  accorden 
«  hommes  une  grande  abondance;  lai 
«  les  arbres,  les  troupeaux,  tout  sera  fée 
«  les  fruits  seront  innombrables,  le  vî 
«  miel,  le  lait  pur,  couleront  en  ruissc 
«  les  greniers  seront  insuffisants  pourre 
«  tous  les  blés,  cette  vie,  cette  consol 
«  de  l'homme  sur  la  terre  (1366).  »  EU 
encore  :  «  La  terre  offrira  d'elle-même 
«  saints  ses  richesses,  toute  lerre  prw 


(156i)  Traduction  de  Tissot.  On  f»*aperçoil, 
qu'il  nous  soit  besoin  de  l'indiquer,  que  LaeCa 
changé  l'économie  des  vers  de  la  iv*  ëglogue. 
l'a  pas  toujours  fait  avec  bonheur,  t&ottk 
suivant,  qui  n'a  plus  la  mesure. 

Tum  ctiam  molli  fl»Tescet  campus  arisu. 

Kal  r.aXSti  |uiU  vTJxioi  Iv  it€-^9,Utt  lxlti«( 


vm 


n^  choses;  1q  |)1u^  doux  miel  coulera 
ïrorlicrs;  ijes  sources  iiUflrissflî»les  de 
l  jailliront  de  [partout  et  pour  tous,  prin- 
.'ilpiiicnl  pour  les  saints  (1367).  »  Les 
III. *>  p,*isseroni  donc  leur  vie  au  sein  de 
ïulance  et  de  k  sécurité  ;  ils  rC^gnerunt 
Dieu*  Les  rois  des  nations  viendront 
eilréniité  de  la  terre  avec  des  dons  cl 
nr<y?<eïits,  pour  adorer  et  invoquer  le 
1  Hoi ,  dont  le  nom  sera  en  honneur 
li  toutes  les'nalions  qui  seront  sous  le 
cl  devant  les  rois  qui  régneront  sur  la 

nsï  dit  Lactance  au  i%*   chapitre   du 
ivre  de  ses  Divines  imtitutiotis, 

pour  résumer  cette  discussion  :  saint 
islin  hésite,  saint  Jérôme  se  raille,  Eu- 
est  d*une  faiblesse  désespérante.  Lac- 
?  abonde  dans  le  sens  des  millénaires, 
>\lle  elle-même  est  fnrt  entachée  de  la 
B  erreur.  î?aint  Augustin,  Eusèbe  et 
tiKu  avouent  que  la  iv  églogue  n'est 
|Éne  prophétie,  mais  tout  au  plus  une 
Rcence  ou  un  plagiat,  yu'on  dise  après 
lue  Virgile  était  prophète,  et  que  l*E- 
Vensc^igncî 

utefois,  avant  de  quitter  celle  matière, 

voulons  encore  citer  les  paroles  sui- 

si  de  saint  Justin,  remarquables  en  plus 

point,  mais  que  nous  ne  saurions  nous 

prier  d'une  manière  absolue  :  i^  Quoique 

fe  n*ait  jamais  songé  à  parkr  du  Messie^ 

idant  nous  pouvons  tirer  avec  certitude 

1  écrits  les  coni iusions  suivantes  :  t"  La 

cdoCumes  avait  prédit,  cl  presque  dans 

ômcs  ternies  dont  s'était  .servi  le  pro- 

Isaïe,  que  le  monde  serait  changé; 

uleur  «Kun  si   admirable  changement 

regardé  con\me  un  dieu  ou  le  (ils  d'un 

et  3"  enfin  il  ejtpieraît  nos  ivrimcs.  On 

lit  donc*  pas  être  surpris,  du  moment 

à  été   reeoimu  que  la  sibylle   avait 

du  Christ,  si  les  prrilietions,  présen- 

7US  son  nom^  ont  obtenu  la  créance  du 

û  (13C8).  « 

«rail  difficile  de  résumer  ce  nui  a  été 

I  part  et  d'autre  sur  cette  égloguc  ;  cl 

aut  opinions  do  TEglise  clle-inéme, 

t  bien  convenir  que  si.  dans  quelques 


DES  MIRACLES. 


vtn 


i\K 


diocèses,  on  a  mêlé  le  nom  de  Virgile  à  la 
liturgie,  ce  ne  furent  jamais  que  des  écarts 
passagers.  Dans  les  mystères  ou  les  fêtes  de^ 
Ibus,  dans  lesquelles  on  représentait  le  bœuf 
et  Vàne  traditionnels  de  la  crèche,  les  l»cr- 
gcrsctles  mages,  pour  ramusemenl  et  réili- 
liration  du  fieuple,  on  pouvait  bien  faire  in- 
tervenir Virgile  avec  les  [lersonnages  repré- 
sentant les  sibylles;  mais  l'un,  pas  plus  que 
l'autre,    ne  tirait  à  conséquence  relative- 
ment h  renseignemenL  Dn  moment  que  les 
pasteurs  laissaient  chanter,  en  présence  d*un 
àne  revêtu  de  la  chape,  la  prose  de  l'Âne, 
dont  la  ritournelle  était  hin-hnnf,  hin-hans, 
ils  pouvaient  bien,  en  présenre  d'un   per- 
sonnage retiréscnlant  Virgile,  laisserclianter, 
comme  Altouen  et  peut-être  ailleurs,  3/(iro, 
Maro^  raies  gentilium,  da  Ckrislo  testimo* 
nium:  paroles  auiquelles  le  personnage  ré- 
|>ondait  :   Kcce  polo  demissa  solo  notapro- 
génies  est  (L%9).  Les  trouvères  et  les  conteurs 
du  moyen  i^ge  ont  bien  pu  tout  h  leur  ai.so 
ériger  Virgile  qui  en  prophète,  qui  en  sage» 
qui  en  un  grand  magicien,  sans  que  tout  cela 
ait  rien  de  commun  avec  les  enseignements 
deFEglise;  ceux-ci  reposent  sur  des  bases 
plus  larges  et  surtout  plus  solides.  On  a  pu 
supposer    et    dire   que    saint    Paul   fit   un 
voyage  au  loralieau  de  Virgile,  et  versa  des 
larmes  de  regret  de  n'être  i^as  arrivée  Homo 
h  temps  de  le  connaître,  de  lui  prêcher  lo 
Christ,  qu'il  avait  prophétisé,  et  de  le  con- 
vertir; on  a  pu  même  le  chanter  jadis  dans 
Téglise  de  Milan  (1310),  sans  que  tout  cela 
indique  jdus  que  des  opirn'ons  locales,  per- 
sonnelles  peut-être,  et  passagères.  Cétait  la 
poésie  du  moyen  i^ge.  Qu'on  lifec  des  poésies 
sacrées  beaucoup  plus  modernes,  admises 
à  Thonncur  de  ligurer  dans  les  liturgies  de 
grandes  église.^,   relies    de    Sanieuil    par 
exenqde,  on  y  trouvera  maintes  expressions 
et  maintes  images  empruntées  au  paganisme, 
cequiestpis,  telles  que  lolarlare,  1  Uly n»pe, 
TElysée,  clc.^Quelle  conclusion  pourrait-on 
en    tirer   pour  ou  contre  les  doctrines  de 
TEglise  catholique? 

l'armi  les  auteurs  anciens,  le  plus  grand 
nombre  de  ceux  qui  se  sont  plu  à  considérer 
la  IV'  églogue  de  Virgile  comme  aiiplicablo 
h  la  naissance  du  Sauveur,  rcganlent  plu- 


Maà  îâf  j4*  "^  l(«^lHit  "^  InriTc  nft'i&via  ^<^mm» 

I  citons  CCS  vi*rs  el  les  suivniits  d'apros  le 
des  Ch'acleâ  siliylliiis;  LarUticc  le^  ilôuiie 
gi  TAriaiitcs  qui  iic  nous  seaiUlciU  pas  toutes 

ancf  tilt  : 

eVnfW*  Si  |^ik««v  â.ii  |I4«  rivT*  <9*  lV«i, 

I)  *  0»'3mvîs  cnim  VirgiliK  nitiil  doCtniHlo 
crit,  illudlJtnnn  vcri  i'\  t'jus  iliclis  «nccriM^re 
\\\b  :  I'  prccdixihsi?  sii»ylUiiii  Cuin:i':im  loiiini 
il  i  ,   qiJ^i:    qiiMli  iTi     iiinnfnalio 


iisdein  coloribusilepiti^iOir  ne  »pur1  hninm;  %*  Uni 
niirubiliseveiilii!»  aut  lorclu  pro  d(*o  cl  dri  ininiiabi- 
tuiu  iri;  5'*  cum  ««ci-lcru  iio^ira  cipi^ihiniiiu  Minim 
ergo  vîdeii  non  dcbel  si,  eu  tu  stbyll;mi  dr  Chria<i 
prd'di\isse  roiiHl;»ret,  cdilA  siili  iUîus  noiinnc  vali- 
cîui;i  iipproUalinm^ni  luovcnuiU  »  (JtfiTiN.  Cohorh 
ûd  (irifcp.  55,  ed»t,  Benedl<'t.,  P;iris,  MH,) 

{\7m)  1»CJ  C4NCE,  CAoi9,  1. 111,  p.  255,  c.  %  viUL 
Ijcnscbet, 

^570)      \t\  Mnninis  mnusolcutit 
1Hii1iis«  fudit  super  cuiu 
Piic  rorrm  larrym»*  : 
Que  m  iâ\  in  (pi  il,  V<îddtdi  »»«'«!, 
Si  le  \iviiin  iirvcuissem, 

PoctiUUtU  lUitliiUH*  ' 

<  Praac  dfi  ta  (Mt  de  taint  Paul,  apud  BiîTTlSfi  i.Li, 
Hi^argimmlo  dltnVut,  l.    11,  p.  1^»  noie.    Vav.  Du 


1171 


YIR 


Dtciior^rsAïUL 


%m 


\\(% 


tôt  ce  poète  comme  un  écbo  des  prophéties 

{'uives,  que  comme  un  prophète  inspiré  de 
)ieu.  Et  c'est  à  cette  opinion  que  semblent 
se  rallier  déQnitiTement  les  modernes  aux- 
quels il  en  coûte  d'abandonner  un  témoi- 
gnage mis  en  avant  par  les  antiques  tradi- 
tions. Suivant  cette  idée,  Virgile,  ou  la  si- 
bylle qu'il  allègue,  auraient  eu  communi- 
cation des  livres  des  Jui£s,  alors  connus 
dans  tout  l'univers,  non-seulement  parce 

au'ils  se  trouvaient  élégamment  traduits 
ans  la  langue  hellénique,  gui  était  alors 
celle  du  monde  savant  et  policé,  mais  aussi 
parce  que  les  Juifs  eux-mêmes  étaient  ré- 
pandus partout,  et  emportaient  partout  avec 
eux  le  recueil  qui  contenait  tous  tes  titres 
de  gloire  de  leur  nation,  les  rites  d'un  cultô 
auquel  ils  étaient  attachés  avec  une  éton- 
nante et  invariable  fidélité,  et  enfln  leuris 
illusoires  mais  magnifiques  espérances.  Le 
monde  entier  était,  dit-on,  dans  l'attente 
d'un  grand  événement,  toutes  les  nations 
avaient  les  regards  fixés  vers  l'Orient,  tout 
l'univers  savait  cjue  des  temps  mystérieux 
étaient  accomplis,  et  qu'un  homme  ou  un 
dieu  devait  venir  changer  (a  fece  du 
inonde. 

Ces  assenions  peuvent  être  vraies;  il 
serait  difficile  de  les  détruire»  difficile  de  les 

Prouver  :  laissons-les  pour  ce  qu  elles  sont. 
>n  se  plaît  à  les  étayer  de  deux  ou  trois 
passages  empruntés  à  des  auteurs  profanes, 
qu'il  serait  peut-être  difficile  do  défendre 
eux-mêmes  aune  manière  triomphante. 

Suétone,  secrétaire  d'Adrien,  vers  l'an 
118  de.  l'ère  chrétienne,  écrivait  ce  qui  suit 
au  IV*  chapitre  de  sa  Vie  de  Vespasien:  «  C'é- 
tait une  opinion  répandue  dans  tout  l'Orientt 
très-précise  et  fort  ancienne ,  que  la  Judée 
donnerait  àjcette  époque  un  maître  à  l'uni- 
ters  fl371).i)  Mais  Tacite  avait  écrit  un  quart 
de  siècle  plus  tôt,  et  dans  les  mêmes  termes, 
ee  qui  suit  au  ir^  livre  de  ses  Annahs  :  «Au 
dire  de  beaucoup  de  personnes,  les  livres 
conservés  par  les  prêtres  i)ortaient  que  l'é- 
poque était  arrivée  où  l'Orient  prendrait  la 
domination,  et  la  Judée  donnerait  un  maître 
à  Tunivers  (1372).»  On  le  voit,  ces  deux  au- 
teurs se  copient,  leurs  deux  témoignages 
n'en  forment  qu'un,  et  ce  témoignage  n'est 
pas  mftme  le  leur,  c'est  celui  de  Flavius 
Josèphe,  qui  écrivait  dans  son  m*  livre 
de  la  Guerre  de»  Juifs^  au  28*  chapitre,  un 
Hutre  quart  de  siècle  avant  Tacite  :  «  Ce  qui 

Sorlfii  principalement  les  Juifs  à  s'engager 
ans  la  guerre  contre  les  Romains,  fut  ram- 
biguité  d'un  passaxe  de  l'Ecriture»  dans  le- 
quel il  est  dit,  qu\)n  verrait  à  cette  époque 
M»  homme  sorti  de  leur  pays  donner  des  lois 
à  l'univers.  Or  ils  l'interprétèrent  en  leur 
faveur;  mais  les  plushabiles  y  furent  trom- 
l>és,  ca^cet  oracle  concernait Vespasien, qui 

(1571)  f  Percrebuerat  Orienle  tolo  velus  et  con- 
^Uns  opiuio,  esse  in  fatis,  u|,  eo  tempore,  iudsa 
{NTofe^ti  rerum  potirentur.  > 

(1573)  %  Pluribus  persuasio  inerat,  aotiquls  sa- 
rcrdotQin  litteris  conlineri,  eo  ipso  tempore  fore, 
)H  valescerel  Orieus,  profccliqiie  èx  Judxa  rcruoi 
|^i«utur.  4 


fut  créé  empereur  tandis  qu*i\  était  encore 
dans  la  Judée.  » 

Nous  ne  ferons  pas  remarquer  par  qœl 
effort  abominable  de  flatterie  un  écrivainjuif 
détourne  à  cejqu'it  doit  le  plus  exécrer  m 
monde,  un  païen,  le  bourreau  de  sa  nation, 
le  destructeur  de  la  patrie,  du  temple  et  da 
culte  saint,  les  oracles  qu*il  sait  bien  defmr 
s'appliquer  au  seul  Messie  ;  mais  nous  von- 
Ions  noter  seulement  l'équivoque  de  langigi 
employée  par  ce  détestable  transfuge,  qpn 
torture  jusqu'au  texte  sacré»  pour  lui  dcMmer 

Ïlus  facilement  une  apparence  de  flatterie: 
^n  homme  sorti  de  /etir  petys!  Mais  quel 
sera  donc  cet  homme?  Sera-t-il  Juif  de  lu- 
tion  ou  ne  le  sera-t-il  pas?  Vous,  perfide 
historien,  vous  savez  bien  qu'il  le  sera,  et 
ce  sont  vos  plus  chères  espérances  ;  mais 
vous  parlez  comme  s'il  devait  ne  pas 
Tétre  (1373). 

Ainsi,  toutes  ces  prétendues  traditions  et 
tout  le  bruit  gu'on  en  fait,  reposent  sur  ooe 
équivoque  combinée  à  dessein  par  un  homme 
méprisaole. 

Mais  il  y  aurait  peut-être  de  meilleures 
raisons  à  faire  valoir  en  faveur  de  cette 
opinion.  En  effet,  il  est  possible  que  Virgile 
ait  connu  les  livres  des  Juifs,  il  est  probable 
môme  qu'il  les  connut.  Josèphe  rapporte  au 
XV*  livrer  chapitre  13,  de  ses   Antifuités^ 

au'Hérode  fut  rhôte  et  Yami  de  PoIIion.  Or 
n'est  guère  possible  que  dans  leurs  en- 
tretiens sur  la  nation  juive  Hérode  oo  son 
ministre,  le  savant  Nicolas  de  Damas,  n'aient 
point  parlé  du  Messie  attendu  des  Jui&,  eo 
présence  de  Virgile,  oui  était  aussi  le  com- 
mensal et  Vami  de  Pollion.  Comme  on  sV 
perçoit  facilement  d'ailleurs,  à  la  lecture  des 
poésies  de  Virgile^  que  le  poète  cultitait 
avec  amour  les  écrits  des  anciens  et  même 
la  littérature  étrangère,  on  peut  croire  qu'il 
ne  négligea  pas  les  poésies  sacrées  des  Hé- 
breux, SI  sublimes  et  si  pleines  de  poétiques 
images. 

Cependant,  dit  Heyne,  te  premier  auteur 
de  cette  observation,  il  ne  faut  pourtant  pas 
l'afSrmer,  vu  le  profond  mépris  des  Ro- 
mains pour  les  étrangers  et  spécialemeot 
pour  les  Juifs. 

Mais  qu'ont  àf^ire  ici  le  mépris  d^unena* 
tion  pour  une  autre  et  les  haines  politiques? 
Est-ce  que  le  talent,  le  génie,  la  poésie,  Tin- 
spiration  connaissent  ces  barrières?  D 
d'ailleurs,  Hérode  et  Nicolas  de  Damas  ne 
méprisaient  pas  les  Juifs  apparemment;  el 
Pollion  et  Virgile  ne  méprisaient  pas  Hérode 
et  son  savant  ministre.  Nous  dirions  nous, 
c'est  le  contraire  qui  est  probable,  et  il  de- 
viendra plus  probable  encore*  si  nouscompe* 
ronslcerlains  passages  des  poésies  d^Isaieaiec 
réglogue  de  Virgile  ;  l'identité  est  frap 
pante. 

(1375)  Tfc  «wowx<î»^««  etvrwA  Cesl  saasdoele 
une  allusion  à  ce  passage  d'isaîe,  qui  nVt  riea  df- 
auivoquc  :  De  Sion  exibit  tex,  et  veiïmm  (hmim  et 
Jérusalem,  (ha,  n,  3.)  Nous  ne  citerons  poioCpann 
les  auteurs  anciens  le  faux  Hcgésippe,  dont  le  ■•' 
derne  témoignage  est  une  reproducUon  de  celai  ^ 
Josèphe. 


117S  Vm  DES  MllUCLC^i. 

Is^iû  avait  dil|  en  ])ar]ont  de  la  iiaiss>ance 
do  pieux  roi  Ezéchias,  l'un  dos  types  les 
pius  admirables  du  Messie:  l<n  enfant  fiotis 
€ii  né^  xm  fils  nom  est  donnée  tes  insignes  du 
commande mevt  reposeront  sur  ses  ^pàutes^  et 
il  $era  appelé  rAumirable^  le  Conciliateur^  le 
3ieu  fort,  le  Père  du  siècle  futur^  le  Prince 
fie  la  paix.  Son  empire  se  multipliera  dam 
tme  paix  sans  ternit.  Il  franchira  te  seuil  du 
palais  de  David^  et  s'assiéra  sur  son  trône^ 

fïour  l'affermir  et  h  fonder  à  tout  jamais  sur 


Ylfl 


11'4 


Qiiei  en  est  le  sujet?  la  naissance  d'uneo* 

fâJit. 

Tri  modo  na^centi  puero,  quo  ferres  pnmutn 
Lhhïutt,  Qc  toto  Aurtftt  ^tm  aurea  nmndo, 
CaitUt  (ate^  Ltuina: 


Quelle 

guste. 


en -est]  la  date?  le  règne  d*Au* 


htus  iam  reqnat  ApoUa, 


Vénuité  et  la  justice  (idlh), 

i-e  m<ime  prophète  avait  dit  encore  :  Le 
toup  et  fagneau  habiteront  ensemble^  le  léo- 
pard et  te  boni  dormiront  l'un  auprès  de 
t  autre:  le  vcau^  le  lion  et  la  brebis  repose- 
ront sous  le  toit  de  la  même  étable  et  %m 
Îetit  enfant  les  emmènera  au  pâturage.  Le 
auf  et  tours  paîtront  d*  une  même  herbe  ^  et 
hurs  petits  s'ébattront  ensemble;  le  lion  man- 
aéra  de  ta  même  paille  que  le  bœuf.  L'enfant 
a  h  mamelle  se  jouera  sur  le  repaire  de  l'as- 
jpic;  celui  qui  viendra  d'être  sevré^  introduira 
impunément  sa  main  dans  le  trou  habité  par 
tt  régulas  {id'î^).  Il  avait  dit  encore  :  Celle 
oui  est  déserte  et  inhabitée  se  réjouira^  la  so- 
litude tressaillira  d"^ allégresse  et  fleurira 
comme  un  /rs,  elle  se  couvrira  de  germination 
et  de  verdurcf  elle  tressaiHira  de  joie  et  de 
bonheur  et  se  revêtira  de  la  gloire  du  Liban, 
de  la  fécondité  du  Carme!  et  du  Saron  (1376). 

Toutefois  nous  ne  voudrions  pas  éliibhr 
«urces  rapprorhements  une  démonstration; 
et  il  n'en  résulterait  rien  autre  cliose,  sinon 
que  Virgile  fut  un  imitateur  et  non  un  pro- 

Mais  entrons  dans  les  réatilés  de  la  tv' 
^glogue.  A  qui  est-elle  adressée?  à  Pollion  : 

Teque^  adco  dccus  hoc  œvi^  te  coH$nle,  hiibii^ 
Pottiû^  ei  incipietit  magni  proccderetnatics* 


On  sait  riu*Aiigustc  aimait  h  se  parer  des 

insignesd^Apolion,  et  que  leronsulat  de  Pol- 
lion  foincideavec  Tantl'i  de  Home, quarante 
ans  avant  T^re  chrétienne. 

Mais  comment  a-t-on  \m  rftver  (car  on  a 
fait  au  sujet  de  cette  églogue  des  rôves  in- 
cro^'ables),  commont  a-t-on  ou  rôvcr  qu'il  y 
était  question  d'un  fils  ou  «l'un  petit-liïs  tU, 
Pollion?  supposer  que  Virgile  aurait  compro- 
mis Pollion,  son  ami,  son  bienfaiteur»  aux 
yeuxdujalûuxeicruel  Octave  Jusqu'au  point 
de  déclarer  le  ûls  de  celui-là  liériticr  de 
Tempirc  de  celui-ci  1  Car  c'est  bien  d*un 
futur  empereur  de  Tunivers  qu*il  est  ques- 
lion.  Uenfanl  dont  le  règne  doit  reprodujre 
celui  de  Saturne,  rendre  h  Tanivers  un  non- 
veau  siècle  d*or;  le  nourrisson  des  dieuic, 
descendu  du  i^ïus  haut  des  cieux  î»our  y  re- 
monter un  jour,  et  prendre  sa  place  parmi 
les  héros  et  les  dieux  ;  celui  devant  lequel 
la  nature  change  toutes  ses  lois»  pour  qui 
le  monde  se  balance  dans  son  orbite  en  signo 
de  resnet't;  celui  qui  doit  s  asseoir  à  la  table 
d'un  aieu  et  s'unir  à  une  déesse;  ïq  charn 
deum  soboles y  magnum  Jovis  incrementutn^  en 
un  mot,  no  peut  être  un  siuiple  mortel, 
comme  tous  les  autres  hommes  ;  cest  néces- 
sairement le  futur  maître  *lu  monde,  le  sur- 
cesseur  d'Auguste:  son  ûls,  par  consé- 
(jucnt, 


,n^* 


(I37i)  ha.  i\,  6,  Parvuliis  cnim  nams  esl  no- 
bts»  lihus  datus  est  nobis,  et  factiis  est  priiiciiiams 
mipet    huriierum    cjus  :  cl  vocaliiiiir  nom  en  cjus 

Inri  s.Tculi ,  Priîiceps  pacis.  Muhiplicnbîtur  vjm 
iiti|>ontinif  et  pâcis  non  erri  fmis.  Super  solium 
David,  elsiipor  rctçimiiiejus  sedebîL*..* 

(1^75)  /su,  xif  0-S.  nabitabii  Iripits  cum  agno  : 
eC  pardus  cum  liaxlo  acciib:tbit  :  vilulus  et  le<i  et 
^yis  simul  morabunliir,  cl  puer  parvuliis  niiua- 
l>it  COS.  Yitulus  el  uisus  pasenilur  :  siiiiul  re- 
quière en  l  caluti  corn  ni  :  et  leo  qm-isi  hos  coim^del 
Ïkuleas.  El  dcleciatiiliir  inians  ah  y  bore  super 
oramirie  asptdisiiel  in  ttaverriu  rcguli,  qu\  ablacU* 
itts  riierit.  tnanuni  sua  m  luiUeU 

{iZl*>)  ha,  \\%v,  l»  ^t  (>,  7-  Lnfîlnbitur  ilcscrla 
et  m  via,  ft  cxBuUalMt  soliludo,  cl  Horeliil  {{Ud^l  li- 
liniïi.  (ivrmiiiâiis  gi:!ri»ûiiabit,  H  c\sti;tahit  l;eta- 
t)midu  et  laudans  :  glaria  Libani  dala  est  ci  ;  drcor 
Caimeli  et  S,iroB...  Sciss.-©  suïU  iti  desorlo  aquie, 
ri  lorrcntcs  in  golîludlne.  Kl  i^uaï  erat  arida,  erit 
in  stagnum,  pt  MÎticris  iii  tonti-s  aquariim.  In 
cublltlius,  in  rfinhu^  prias  draconcB  habitabant,(iritf> 
iurviror  calaniirt  innv\. 

tua.  XLV,  8.  ni>iale>  cûPli,  di'supcr,  cl  nul>es 
|iluani  justn»n  :  apcriatur  terra  cl  gcrmiiieiSulvato- 
rtin  :  et  jui>litia  orhtlnr  sinitil... 

fsa,  tiJK,  13.  Laudate,*  cœli»ct  CYsnltar  terra; 
jiibtbti%  niiHites,  landcni  :  <|iiia  consolutus  est  D'»- 
Itliiius  p)pnlum  su  uni. 


Magnus  ab  inrcgrosapcloniin    nasnUir  <irda  : 
Jâm    redit  et  Virgo»  redeiinl    Salurnta  rcgna, 
Jani  nov.i  pn^gciûescœloileminHiiralto. 
Tu  modo  iiaseenli  pucru,  quo  ferrea  primum 
Dcbinct,  ac  toio  siirget  gens  aurea  mutido, 
Casla,  favç,   Lucina  :  tuus  jam  régnai  Âpolto, 

Nce  magnos  mctuent  armcntaleones, 

Occidrt  et  ber|ieiiSt  cl  £allax  lierba  vencf  ' 
Occidcl 


At  Ulii  prima»  puer,  îiuîlo  mumiscula  cnitu, 
Krranles  licderas  passimcumbaccare  Icllu 
Mistaqnc  ridenli  colocasia  hindel  aeantho, 
Ipsa  libi  blandos  fiindcnt  cnnnbula  flores. 
Molli  paulalim  flavesccl  campiiâ  arinta, 
îiii'nMîsque  nilHins  itendobit  sentibus  uva, 
ICI  dtiiu'  «(uerctis  sviiLd>mil  roscida  niella. 


Aggri'diTC  o  magnos,  aderil  jom  leniptis*  honores, 
Cnara  »lcuni  sob<dcs  magnum  luvis  irurenienliiin  î 
4spiec  convcxo  nulanlcin*|>ondere  ninndiinu 
Terrasipii^,  tractnsque  njans  t  o^linncpie  profttndiiniy 
Aspiçc  vcntnro  hctenlur  ut  omnîa  sîih  lo. 
0  n*ibi  l;iuj  longic  niancal  pars  ullnna  viU'î 


ii7r 


YIR 


DICTIONNAIRE 


VIR 


i\\% 


D'après  cela,  comment  donc  a-t-on  pu 
songer  à  Âsinius  Gallius,  fils  de  PolUon, 
qui  était  né  depuis  longtemps  ;*à  Saloninus, 
fils  de  celui-ci,  qui  était  encore  k  naître:  ou 
même  à  Marceilus,  devenu,  il  est  vrai,  l'es- 
poir et  ridode  du  peuple  romain  à  une 
époque  postérieure,  lorsqu'il  fut  constant 
pour  tout  le  monde  qu'Auguste  n'aurait  pas 
d'héritier  direct,  mais  qui  alors  atteignait 
l'âge  de  puberté,  et  qu'il  eût  été  fort  dange- 
reux de  signaler  avant  le  temps  à  l'attention 
de  l'ombrageux  Octave  ? 

Et  quant  a  PoUion,  il  n'était  pas  en  de 
tels  termes  avec  Auguste,  qu'on  pût  le  flatter 
impunément.  Partisan  et  ami  aussi  constant 
que  manifeste  de  la  fortune  d'Antoine,  il 
avait  servi  de  conciliateur  entre  celui-ci  et 
Octave  ;  il  avait  aussi  fait  rendre  à  Virgile 
ses  biens  confisçjués,  et  c'est  le  sujet  de  la 
I"  éçloffue.  Mais  Auguste  ne  lui  pardonna 
jamais  les  déplaisirs  qu'il  avait  causés  à 
Octave  ;  il  lui  pardonna  encore  moins  son 
attachement  persévérant  pour  Antoine,  môme 
après  que  celui-ci  eut  succombé.  11  le  vit 
avec  déplaisir  élevé  au  consulat,  et  lança 
contre  lui  à  cette  occasion  une  pièce  de  vers 
satiriques,  auxquels  des  amis  imprudents 
conseillaient  à  Pollion  de  faire  une  réponse 
du  même  genre  :  «  Je  me  garderai  bien,  ré- 
pondit Pollion,  d'écrire  contre  celui  qui  peut 
proscrire,  » 

Et  c'est  lorsque  Pollion  et  Auguste  vi- 
vaient dans  des  rapports  si  difficiles,  que 
Virgile,  l'ami  de  l'un  et  de  l'autre,  comblé 
de  biens  par  l'un  et  par  l'autre,  aurait  excité 
la  jalousie  de  celui-ci  aux  dépens  de  celui- 
là  l  l'imprudent  !  Non,  il  fut  plus  adroit  que 
cela  :  il  célébra  dignement  et  convenable- 
ment, dans  le  style  de  l'épopée,  la  naissance 
d'un  fils  d'Auguste,  et  fit  intervenir,  sous 
forme  de  félicitation,  le  nom  de  Pollion, 
alors  consul  en  exercice,  afin  d'opérer  entre 
ses  deux  amis  le  même  rapprochement  qu'il 
mettait  dans  ses  vers.  La  tentative  était  digne, 
la  louange  heureuse  et  délicate. 

Mais  quel  est  donc  ee  fils  d'Auguste,  sujet 
de  la  IV*  églogue?  C'est  DrususGermanicus, 

3ui  ne  répondit   nullement  à  l'horoscope 
ressé  par  le  grand   poëte,  car  il  mourut 
au  berceau. 

Livie  avait  épousé  Tiberius  -  Claudius 
Néron,  auquel  elle  donna  un  fils,  nommé 
Tibère,  ^ui  devint  empereur  après  Auguste. 
Elle  était  âgée  de  vingt  ans,  et  dans  le  sixième 
mois  d'une  seconde  grossesse,  lorsque  l'em- 
pereur Auguste  jugea  à  propos  de  l'épouser, 
en  répudiant  Scribonia ,  sa  oremière 
femme. 

Légalement,  le  second  enfant  appartenait 
au  premier  mari,  mais  selon  les  lois  de  la 
nature,  il  en  était  peut-être  autrement.  Au 

(1377  )  M.  l'abbé  Vervorsl,  dans  une  thèse  pour 
le  doctoral  és-Ietircs,  soutenue  enSorbonneeniSii, 
a  voulu  rétablir  Virgile  au  rang  des  prophètes  : 
c'est  le  tour  de  force  d'un  homme  de  science  et 
d'esprit,  qui  compte  un  peu  sur  ses  juges  et  beau- 
coup sur  lui-même;  mais  comme  Fauteur  n'apporte 
iucun  élément  nouveau,    la  question  n'a  pas   fait 


guste  le  croyait,  sans  doute,  et  n'était  jus 
fâché  qu'on  le  crût,  si  l'on  en  juge  par  les 
détails  et  la  solennité  qu'il  mit  à  contracter 
cette  union,  11  consulta  les  pontifes,  pour 
savoir  s'il  était  permis  d'épouser  une  femme 
grosse  ;  ceux-ci  répondirent  licei.  Il  fit  con- 
sulter l'oracle  de  Delphes,  pour^  savoir  à 
cette  alliance  serait  heureuse.  L'oracle  ré- 
pondit que  les  plus  heureux  mariages  étaient 
ceux  qui  se  contractaient  lorsgue  déià  ré- 
ponse était  enceinte.  Livie  ne  fut  nullement 
ravie  à  son  premier  époux,  elle  s'en  sépara, 
et  celui-ci  ne  parut  point  offensé.  Livie  de- 
vint mère,  après  les  trois  premiers  mois  de 
son  second  mariaçe,  d'un  fils  qu'Auguste, 
par  respect'pour  les  lois  qu'il  avait  si  ou- 
trageusement violées,  fit  porter  d'abord  k  la 
demeure  du  premier  mari  de  sa  femme;  ce 
fils,  c'était  Drusus. 

Or  tous  ces  événements  s'accompIissaieDt 
en  l'an  714  de  Rome,  pendant  le  consulat  de 
Pollion.  Est-il  donc  si  difficile  après  cela  de 
trouver  lo  rejeton  des  dieux  dont  le  grand 
poëte  écrit  l'noroscope  ? 

Il  y  aurait  bien  d'autres  remarques  à  foire 
sur  le  magnum  Jovis  incrementum  et  sur  les 
dix  mois  pendant  lesquels  le  nourrisson  dut 
être  enfermé  dans  le  sein  de  sa  mère,  mais 
celles  qui  précèdent  nous  semblent  si  f)osi- 
tives,  que  nous  craindrions  de  les  affaiblir 
en  y  mêlant  quelque  chose  de  conjec- 
tural. 

Le  crime  des  Romains,  le  scelus  noslrum^ 
dont  le  poëte  a  entendu  parler,  est  évidem- 
ment l'assassinat  de  César.  C'est  une  amende 
honorable  qu'il  fait  au  nom  du  peuj)le  ro- 
main, en  préience  des  deux  personnages 
qui  s'en  sont  montrés  les  vengeurs  les  plus 
ardents;  l'un,  comme  héritier  de  César, 
l'autre  comme  l'ami  intime  d'Antoine,  dans 
lequel  la  vengeance  s'était  personnifiée  ;  et 
c'était  une  nouvelle  tentative  de  rapproche^ 
ment  entre  deux  hommes  qui  auraient  été 
faits  pour  s'entendre,  s'ils  n'avaient  eu  des 
vues  opposées  et  rivales;  aussi  absolus, 
aussi  ambitieux  Tun  que  l'autre,  mais  d'une 
manière  différente,  et  avec  des  moyens  dis- 
semblables. 

L'obséquieux  et  timide  poète  ne  croyait 
jamais  avoir  fait  assez  amende  honorable  de 
son  opposition  à  Octave  et  de  la  part  que^son 
parti  avait  prise  dans  la  mort  de  César.  On 
trouve  dans  tous  ses  chants  des  protestations 
de  repentir  qui,  si  elles  font  honneur  à  son 
génie  poétique,  n'en  font  guère  à  son  ca- 
ractère de  citoyen  romain.  Nous  n'en  vou- 
lons pour  preuve  que  l'épisode  du  I"  livre 
des  ôeorgiques  : 

Soient  quii  dicere  (alsmm^ 

AiM/eflt  (1377)  ? • 


un  pas.  Nous  {concevons  qu'un  juri  lettré  ait  ac- 
ceuilli  avec  faveur  un  travail  où  le  modèle  inimila' 
ble  de  la  plus  pure  latinité  est  présenté  comme  une 
bcUeàme;  mais  nous  comprenons  moins  bien  qu'un 
théologien  ail  osé  appliquer  une  telle  qualification  i 
Tauteur  de  h  u*  églogue. 
Et  quant  aux  témoignages  des  livres  indiens,  ira- 


VIS 


DES  MIRACLES. 


Vis 


117V 


ISIONS  PROPHETIQUES  ET,  VISION- 
RKS. —  La  vision  ^  prophétique,  diffé- 
e  en  rein  de  la  vision  héalillque^  qui 
jJsle  dans  l'aclc  par  lequel  l  âme  délivrée 
liens  (le  la  mortalité  considère  Dieu  lui- 
le  en  son  essen<"C,  est  un  mode  île  coiu- 
ucalion  dans  lequel  Dieurévèleà  Thomme 
nt  sa  volonté,  ses  desseins  ou  sa  pré- 
le,  sous  des  embiémes  ou  [«ardes  moyens 
a^Tecteni  son  âme  de  la  mÔuie  ujanière 
lie  le  scrail  par  des  objets  extérieurs 
agiraient  sur  les  sens, 
umuie  nous  avons  déjà  narté  en  détail 
visions  siTii>turaires,  chacune  en  son 
,  nous  ne  ferons  iri  qu*un  article  récol- 
f  sur  le  sujet.  Mais  en  m  me  il  s*esl  pré- 
é  dans  tous  les  siècles  cliréliens  un  grand 
Jire  de  personnes  qui  se  sont  dites  ou 
s  favorisées  fie  visions  divines,  ou  qui 
iélé  réellement,  nous  j ajouterons  quel- 
î  pages  sur  le  discernement  des  esprits, 
ant  les  données  du  savant  et  ineux 
^Dv    riiumortel   auteur  de  Vlmttation, 

9e$  usions  prophétiqttf  s  relatées  dans  la 
sainte  Ecriture. 

ï  vision  est  un  des  moyens  que  Dieu  a 
os  souvent  employés  potir  communiquer 
\  les  hommes;  mais  c'est  aussi  un  de 
t  dont  les  hoomies  ont  le  plus  abusé, 
qu'ils  fussent  abusés  les  premiers,  soit 
Is  voulussent  surprendre  la  bonne  foi 
eurs  semblables,  parce  que  le  contrôle 
aujours  dillkile;  nous  disons  dillkile, 
>n  pas  imjiossilde,  car  Dieu  n'a  pas  voulu 
l  y  eût  d^erreur  invincible  en  tout  ce 
troncerne  la  religion.  Le  mol  vi^fion  re- 
plus d'une  acception  dans  les  saintes 
turcs;  el  en  clTcl,  les  communications 
des  et  intimes  de  Tàme  humaine  avec 
i  peuvent  s'opérer  de  plusieurs  ma- 

f  SêtQneur  apparut  à  Abraham^  et  lui 
Ûjuns  cette  vi^^ion  :  Ne  craitjnez  rien^  je 
mire  prolcctrur,  ^  Factus  est  sermo  Do- 
'«difcniAampervisionem,dicens:iVo/(fi- 
tf  Abraham,.,.  (Gcnes,  xw  1.)  Jacob  Ten- 
îidans  une  tiVron  nocturne  rappelant  et 
Usant  :  Je  suis  le  Dieu  très-fort  de  votre 
,  fif  craignez  rien  et  desc*^mhz  en  Efjypte, 
udimteum  [lor  visioncm  noctis  vocantem 
\t  dicentem  siùi..,.  Ego  sum  Dcus  fortis- 

\0  patris  tut [Gcnes,  \lvi,  2.)  Moïse 

it  aperçu  le  buisson  qui  brûlait  sons  se 
umer,  dit  :  Jirai  et  je  verrai  rette  grande 
m  ,\  —  \adam,  et  videbo  visioncm  liane 
^am  lExod,  tti,  3.)  Aaroii  et  Marie  ayant 
mure  contre  Moisc,  le  Seigneur  leur 
S'il  se  trouve  parmi  vous  *ji(('l(pie  pro^ 


j  phite  du  Seigneur^  je  lui  apparaîtrai  dam 
*  une  tision,  ou  bien  je  lui  parUrai  en  songe; 
mais  il  nrn  est  pan  ainsi  à  Vtqard  de  Moïse ^ 
mon  serviteur^  parce  quil  est  jidrU  en  toutes 
ckofes  dans  ma  maison:  je  lui  parle  bouché 
à  bouche  f  et  il  roit  le  Seigneur  face  â  face 
sans  orM'res  et  sans  migmes  :  —  Si  (fuis  fuerii 
inter  vos  propheta  Domini,  in  visioneappa- 
rebo  ei,   vel  per  somnium  loauar  ad  illum, 

At    non   talis   servus  meus   Moyses ure 

enimado^^toquor  et:  et  palam  et  non  per 
enigmata  et  figuras  Dominum  ridet  [Num. 
xiï,  G,)  Balaam  entendait  les  paroles  de  Dieu^  il 
connaissait  les  desseins  du  Très-Haut  et  voyait 
les  visions  du  Tout- Puissant  :  —  AudUor 
sermonum^Dei^  qui  no  vit  doctrinam  Attissimt^ 
et  visionesOmnipotentis  videt  {Num.  ïxiv, 
IG.)  Du  temps  du  grand  prèlre  Héli»  la  pa^ 
rôle  du  Seigneur  était  rare  en  Israël^  et  Dieu 
ne  se  manifestait  point  en  rtaions  :  —  Sermo 
Domini  erat  pretiosus  in  diebus  illis^  non 
erat  visio  manifesta.  {/  Reg.  nu  t*) 

L'Ecriture  appelle  souvent  du  nom  de  vi- 
sions les  révélations  projjhétiques  et  môme 
la  relation  qui  est  faite  :  Vision  d'/^nir,  fils 
d\imos Paroles  d'Amos,  ou    récit  de  ce 

âuil  vît    relativement  à    Israël,.,,,  Vision 
*Abdias Parole  du  Seigneur   révélée   à 

Michéc   de  Morasti^  ou  récit  de  ce  qu*il  vit 

relativement   à  Samarte  et  à  Jérusalem 

On  lit  au  livre  des  Proverbes  :  Parole  d*A* 

gur Vision  récitée  par   r homme  que  le 

Seigneur  accompagne Parole  du  roi  La- 

muel,  vision  que    sa  mère    lui  enseigna 

(Prov,  \\\,  1  ;  xxxî,  1.)  Elle  emploie 
môme  le  D**ol  vision  pour  désigner  les  rêvé* 
lalions  mensongères  des  faux  prophètes  : 
«  N*écoulez  pas,  dit  Jérémie,  les  paroles  de 
vos  pro[>liè(es,  ils  vous  tronquent  en  vous 
récitant  des  visions  qui  sont  celles  de  leur 
esprit  et  non  celles  de  Dieu;^ —  Solite  audire 
verba  prophetarum,  qui  prophetant  vobis, 
etdecipiuntvos:  visioncm  cordis  sui  loquntur 
non  de  ore  Domini,  (Jer,  xxiii,  IG.)  Michéo 
dit  de  môme,  en  |)arlanî  des  faux  (trofthètes 
qui  séduisaient  Israël  :    Vous  ne  verrez  que 

la  nuit  et  ne  devinerez  que  les  ténèbres 

Ils  resteront  confondus^  ceux  qui  voient  des 
visions^  confondus  les  dtvins  :—Nox  vobis  pro 
visione  eril,    et  tenebrœ  vobis  pro  divina- 

tione et  confundentur  qui  vi<lent   visio- 

nes,  et  confundcntur  dtvini,  [Mieh,  m,  G.) 

Le  mot  vision  se  |>rend  en  mauvaise  part» 
pour  signifier  les  ap|)arîtioHs  des  lantoineîi 
qui  troublent  l'esprit;  ce:4  ainsi  que  l'au- 
teur du  livre  de  la  Sagesse  parle  des  visionê 
qui  épouvantèrent  les  Egyptiens  pendant 
les  ténèbres  de  trois  jours  dont  TEgyple  ftil 
couverte  h  la  voix  do  Moïse,  el  pendant  la 


Wïïînms  allégués  par  le  ranili(i:it  pour  FiioulnT 
e  Mt-ssic  cl.Hl  L-n  ellcl  ;iU<»n*lu  pnr  totis  tes  pru* 
Je  InUrrc,  de  lels  l('iiiot|j;n;ij'Oi>  ni^  se  dl&ciU*nit 
L'Orirtil  cstcnrorcà  l'étude,  Iî»  sticficc  nVsl 
ajU'.  (|iuiitd  rOnmtt  sera  coiirm  roaime  lu 
)  et  riLulie,  011  verra  alors  $*tl  restera  ipiclqiie 
i  que  rarUiquiiê  puisse  avouer  et  dmil  la  vruic 
ce  puisse  tirer  parti. 
ttottie  itutta  a^noiis  pas  a  rcfu/jr  ccUe  ihhc^ 


nous  iriftsiblerons  pas,  Ce[u^ndaut  nous  votdoni 
dire  eiieore,  que,  quand  lueii  fuùtnc  il  sérail  vrai 
qu'on  ne  saurait  en  dêliiotive  à  i|m'l  nou\eau'né 
taire  Tapplicatioii  itelu  n*  é^logue,  ce  qui  n'est  pa.s, 
il  ne  s'en  buivraîl  ïiulluneni  qu'on  cïiU  rappliquer 
au  Messie  ;  mais  seulement  que  nous  ne  sonones  pai 
assez  instruits  des  détails  inliuïes  qUi  concerneul 
reini»creur  Augxisic. 


1179 


VIS 


DICTFOISNAIHE 


YIS 


ItM 


nuit  où  les  premiers-nés  furent  frjEippés  de 
mort.  {Sap,  xYiiy  9;  xyiu,  19.)  ËliphaSy 
au  livre  de  Job,  raconte  dans  les  mêmes 
termes  une  teuton  nocturne  qui  le  remplit 
de  terreur.  (Jàb  iv,  13.) 

Mais  le  mot  se  prend  plus  communément 
en  bonne  part,  dans  le  langage  ordinaire,  pour 
exprimer  les  emblèmes  apocalyptiques  sous 
lesquels  le  Seigneur  a  révélé  sa  gloire  ou 
ses  desseins  à  quelques-uns  de  ses  plus 
grands  prophètes.  A  Isaïc,  par  exemple,  lors- 
qu'il VIT  le  Seigneur  assis  sur  un  trône  élevé^ 
placé  sur  de  très-hauts  degrés  recouverts  de 
tapis' dont  Campleur  remplissait  le  templCy  et 
•auprès  duquel  se  tenaient  des  séraphins  à 
six  ailes.  (Isa.  vi,  1.)  A  Jérémie ,  lorsque 
Jérusalem,  près  de  sa  ruine,  lui  fût  montrée 
sous  Temblème  d'une  chaudière  environnée 
de  âammes  [/er.  i,  13)  ;  ou  lorsque  le  peu- 
ple déjà  émigré  et  celui  qui  restait  encore 
dans  fa  Judée  lui  furent  montrés  sous  les 
symboles  de  deux  paniers  de  flgues,  dont 
1  un  contenait  des  fruits  sains  et  l'antre 
des  fruits  réduits  en  pourriture.  (  Jer. 
XXIV,  1.)  A  Ezéchiel,  dans  les  deux  cir- 
constances où  la  gloire  de  Dieu  lui  fut  re- 
présentée sous  le  détail  d'emblèmes  si  ma- 
gniQaues,  et  dont  l'ensemble  ne  saurait  se 
peindre  à  l'imagination.  (  V.  Ezech.  i,  ii, 
VIII  et  seq.)  A  Daniel,  lorsque  les  quatre 
grandes  monarchies  lui  furent  représentées 
sous  la  forme  de  quatre  bêtes  qui  sortaient 
de  la  mer  [Dan.  vu);  les  luttes  de.  Da-^ 
rius  et  d'Alexandre  sous  celles  du  bélier  et 
du  bouc  qui  combattaient  au  bord  du  même 
pâturage.  IDan.  viii.)  A  Zacharie,  lorsque 
Thistoiie  du  peuple  de  Dieu  lui  fut  ré- 
vélée en  autant  de  tableaux  énigmatiqucs, 
qu'il  devait  s'accomplir  de  grands  événe- 
ments depuis  la  destruction  de  Jérusalem 
par  les  Assyriens  jusqu'à  la  destruction  de  la 
môme  ville  par  les  Romains.  [Zach.  i  et 
seq.)  L'histoire  de  TKglise  à  l'apôtre  saint 
Jean  dans  l'Ile  de  Patmos,  en  cette  suite  de 
visions  si  élevées,  si  magnifiques,  si  incom- 
préhensibles pour  la  plupart,  et  dont  l'en- 
semble forme  le  livre  inimitable  intitulé  du 
nom  d'Apocalypse. 

Nous  n'avons  qu'une  expression  pour  dé- 
signer ce  genre  de  manifestations,  mais 
quelle  différence  pourtant  de  l'une  à  l'autre! 
Ici  c'est  la  gloire  incompréhensible  du  Très- 
Haut  sous  l'image  de  splendeurs  magnifi- 
ques, mais  terrestres;  là  la  peinture  des  na- 
tures angéliques,  qui  ne  oeuvent  être  repré- 
sentées aux  yeux  ni  à  la  pensée  ;  ailleurs 
l'histoire  accomplie  ou  bien  à  accomplir, 
sous  des  emblèmes  translucides;  ailleurs 
encore  la  restauration  de  Jérusalem,  elle- 
même  emblématique ,  sous  des  emblèmes  à 
xlouble  image  et  à  double  effet,  pour  ainsi 
ilire,  comme  au  chapitre  xl*  et  suivants 
d'Ezéchiel  et  aux  deux  derniers  chapitres  de 
X Apocalypse.  Nous  avons  parlé  de  ces  visions 
chacune  en  son  lieu,  et  nous  ne  devons  pas 
y  revenir  ici  plus  longuement. 

L'esprit  prophétique  no  s'est  pas  éteint 
iivec  la  Synagogue,  nous  l'avons  montré  ail- 
leurs (voy.  1  art.  Puophéties)  ;  ce  deruier 


genre  de  manifestations  divines  n'aptséié 
supprimé  lui-même  par  rétablissement  de 
l'Evangile  ;  nous  venons  d'en  indiquer  la 
preuve  en  rapf/elant  les  visions  apocaljoti- 
ques  de  l'Apôtre  bien-airaé.  On  y  peuljoifldre, 
comme  complément,  le  ravissement  de Tapiy. 
tre  saint  Paul  au  troisième  ciel,  où  il  lui  fut 
révélé  des  merveilles  que  l'homme  n'a  ja- 
mais vues. 

Il  était  prédit,  au  contraire,  que  le  moinenl 
de  la  fondation  du  christianisme  serait  celui 
où  le  Seigneur  se  communiquerait  en  visions 
avec  une  plus  grande  abondance  :  Je  féfm- 
drai  mon  esprit  sur  toute  chair^  avait  aine 
prophète  Joël ,  et  vosÂls  et  vos  filles  prophé- 
tiseront ^  vos  vieillards  songeront  des  stmget 
et  vos' jeunes  hommes  verront  des  visions; 
car  en  ces  jours  je  répandrai  mon  esprit  sur 
mes  serviteurs  et  mes  servantes,  —  Effundm 
spiritum  meum  super  omnem  camem  ;  et  pro- 
phetabunt  filii  vestri,  et  filiœ  vestrœ  ;  senes 
vestri  somnia  somniabunty  et  iuvenes  vestri 
visiones  videbunt.  [Joël  ii,  28.) 

On  ne  saurait  douter  que  ce  divin  esprit 
ne  se  soit  en  effet  répandu  avec  abondance 
sur  les  premiers  chrétie'ns,  puisque  l'apôtre 
saint  Paul  emploie  deux  longs  chapitres  de 
sa  première  lettre  aux  Corinthiens  à  en  ré- 
gler l'usage,  les  xir  et  xiv',  et  on  ne  sau- 
rait nier  davantage  que  parmi  les  dons  du 
Saint-Esi)rit  qu'il  énumère,  l'esprit  des  vi- 
sions divines  ne  doive  être  compté,  puisqu'il 
le  dit  formellement  t  Quid  ergo  est^  fratres?' 
cum  convenitis ,  unusquisque  vestrum  psal- 
mum  habety  doctrinam  habet^  Apocalvpsim 
habct,  linauam  habcty  interfretationemhabtt, 
omnia  ad  œdificationem  fiant.  (/  Cor.  xiv, 
26.)  Mais  cet  esprit  ne  cessa  point  avec  les 
temps  apostoliques  y  l'histoire  des  quatre 
premiers  siècles  en  renferme  une  multitude 
de  preuves  ;  nous  n'en  citerons  que  quel- 
ques-unes, prises  pour  ainsi  dire  au  hasard. 
Dans  la  lettre  circulaire  que  l'Eglise  de 
Smyrne  écrivit  au  sujet  du  martyre  de  saint 
Poly carpe,  il  est  dit  que  ce  saint  martyr  eut 
pendant  son  sommeil  une  vision  dans  la- 
quelle il  lui  fut  révélé  qu'il  monterait  sur  le 
bûcher.  Le  Pasteur  d'Hermas  contient  le  r^ 
cit  d'une  multitude  de  vrsions  divines;  on 
les  regardera  comme  apocryphes  si  l'on  veut, 
mais  de  tels  récits  prouvent  au  moins  que 
les  chrétiens  d'alors  étaient  accoutumés  i 
de  telles  manifestations,  puisqu'il  leur  en 
est  proposé  à  l'appui  des  enseignements  qui 
leur  sont  adresses.  Saint  Cyprien,  dans  sa 
dixième  lettre  (ad  Clerum),  compte  les  vi- 
sions prophétiques  au  nombre  des  grices 
ordinaires  à  cette  époque.  «  Dieu,  dit-il,  ne 
cesse  de  nous  avertir  le  jour  et  la  nuit.  In- 
dépendamment des  visions  nocturnes,  des 
enfants,  môme  dans  l'âge  de  rinnocence, 
ont  des  extases  en  plein  jour  :  ils  Toient, 
entendent  et  déclarent  les  choses  dont  Dieu 
veut  nous  instruire  ou  nous  avertir.  »  Ori- 
gène  joint  son  témoignage  à  celui  de  l'éîèqne 
de  Carthage  :  «  Nous  connaissons,  dit-i* 
(].  I  contra  Cels.y  n.  M),  beaucoup  de gensqoi 
ont  embrassé  le  christianisme  presoue  maigri 
eux,  l'esprit  de  Dieu  les  ayant  prévenus jaf 


fiai 


XiS 


DES  MIRACLES, 


VIS 


ItS 


des  vUions  et  dc^  songes,  qui  oi)l  lellemcui 
changé  leur  tœur,  qu'au  lieu  de  haïr  ou  de 
mépriser  la  religiou  chiéticnne  comme  aii- 
imravant,  ils  enibrassaient  voionlarrcnient  la 
chance  de  mourir  [KMir  elle.  »  Mais  si  nous 
consuUûus  les  Actes  des  martyrs  et  les  Vies 
dos  saints,  nous  trouverons  là  une  multitude 
de  grâces  de  la  même  nature.  Quil  nous 
sudise  de  citer  pour  seul  exemple»  parmi 
les  Actes  des  martyrs, celui  des  saintes  Per- 

Pétue  et  Félicité,  et,  parmi  les  V  ic^  des  saints, 
avertissement  donné  à  saint  Jeun  Chrysos- 
toine  deux  jours  avant  Je  lerrue  de  ses  loni^s 
travaux.  Et  qu'on  ne  dise  pas  que  tîe  telles 
grâces  ont  cessé  dans  l'Eglise,  car  il  sufli- 
rait,  pour  réponse,  de  rapfieler  les  saint 
François  d'Assise»  les  sainte  Claire ,  les 
$ainle  Tliérô.se,  et  tant  d'autres  saints  dont 
les  nojns  viendratent  se  placer  U  eui-môiues 
sous  la  plume.  M  y  aurait  surabondance 
pour  quiconque  voudrait  écrire  riiisloire 
des  manifestât  ions  de  la  divinité  à  ses  servi- 
teurs d'élite. 

Et  c'est  à  dessein  que  nous  emfdoyons 
cette  dernière  expression,  car  ces  inauifes- 
taijons,  quoique  nombreuses,  ne  sont  pas  la 
voie  commune  et  ordinaire  delà  Providence; 
peu  de  personnes  re^'oivent  de  si  grandes  fa* 
veurs,  et  [larmi  les  saints,  môme  les  saints  à 
miracles,  tous  no  les  ont  pas  rerues, soit  que 
leur  sainteté  ne  fût  pas  encore  assez  grande 
par  rapj)ort  aux  desseins  de  Dieu  envers 
eux,  soit  qu'elles  n'entrassent  [ïasdans  Tor- 
dre de  ces  mêmes  desseins  ;  car  Dieu,  admi- 
rable en  ses  saints  et  prodigue  de  ses  dons, 
De  crée  pas  Tinutile  ou  le  superllu. 

Or  il  règne,  précisément  a  ce  sujet,  une 
double  illusion  dans  le  raoniie  :  d'al*orddans 
le  monde  religieux,  oi!ï  Ton  considère  ces 
sortes  de  cooimunications  comme  beaucoup 
plus  frémientcs  qu'elles  ne  le  sont  en  eiïet; 
ensuite  dans  le  monde  irréligieux,  où  on  les 
tourne  toujours  en  ridicule,  sans  s'informer 
SI  elles  sont  véritablement  ridicules,  Nous  ne 
dirons  jias  qui  discernera  dans  cette  matière 

"*  ©le  vrai  et  le  faux,  le  naturel  et  lesurna- 
I,  parce  que  lediscernement,  quoique  dif- 
ftcile,esl  pourtant  possible  :  mais  cpii  fera  bien 
comprendre  aux  anus  et  aux  eruiemis  de  la 

Iiiété,  d'abord  qu'il  est  dans  la  nature  de 
'homme  d'abuser  do  tout,  vulontairemenl 
ou  non,  et  qu'cnsuiic  l'ahus,  loin  de  prou- 
ver contre  la  chose,  en  allirme  Texistence  î 
11.  Ùu  discernement  des  esprilê, 
II  n'existe  f>oinl  de  rèj^les  générales  aux- 
quelles on  puisse  reconnaître  toujours  le 
naturalisme  ou  la  fraude  en  fait  de  visions 
ré[>utées  divines;  et  s*il  nous  était  |icrniis, 
dans  une  njatière  si  ardue  et  sur  laquelle 
l'Eglise  n'a  [loini ,  que  nous  le  sacliion-^  du 
nioms,  po5»é  de  règle  doctrinale,  d'en  indi- 
quer une  préliminane  à  toutes  les  autres , 
nous  aurions  recours  à  ces  passages  de 
TEvangile,  dans  lesquels  le  Sauveur  nous 
avertit  que  Tarbre  se  reconnaît  à  ses  fruits  : 
A  fruclilfus  eorum  cognoscetis  toi^  et  pose 
ses  propres  œuvres  comme  signe  et  comme 
preuve  de  sa  mission  :  Oprra  f^œ  ega  fnrio , 
Uêdmonium  pcrhibcni  de  m«*  Nous  dirions 


InmI. 


dune  :  examinez  d'abord  les  œuvres,  la  viej 
tout  entière  de  la  personne  qui  se  )>réten<ll 
favorisée  des  communications  du  ciel,  eij 
voyei  si  tout  est  en  rapport  avec  de  si  baute9( 
faveurs.  Examinez  et  tenez  comi«te  de  lar»a*] 
rôle  évangélîque  :  «  On  ne  cueille  noint  des  j 
raisins  sur  des  épines  :iV«rt^ui(J  cotligunt  d$i 
spinii  uvGM?  »  Sans  doute  il  est  des  grâcesJ 
qui  préviennent,  des  grâces  qui  font  d'un] 
persécuteur  un  afiôtre,  et  ainsi  il  no  faudrait | 
pas  toujours  rejeter  la  faveur  présente  JÎ 
couse  d  un  passé  déplorable;  mais  il  n'est] 
pas  lie  grâces  ni  de  faveurs  qui  se  conti- 
nuent, lorsque  Tbomme  n'y  correspond  pas;  j 
nous  ne  pensons  i>as  que  cette  règle  soutire 
d'cxce[>tions. 

Un  mauvais  passé  nous  semble  donc  une 
cause  de  suspicion  légitime»  et  un  préseni 
peu  en  rapport  avec  les  faveurs  prétendues,  i 
un  motif  sulTisant  du  rejet  lu  idus  absolu.  Etf 
par  des  œuvres  saintes,  nous  n'entendons. 
jias  de  longues  méditations,  une  grande  fer- 
veur de  dévotion,  des*  as[>irations  véhé- 
mentes, des  élancements  de  cœur  et  d'ima- 
gination vers  le  ciel  ;  tout  cela  nous  e-t  d'au- 
tant plus  susiiccl,  que  nul  ne  peut  en  juger 
que  celui  qui  l'éprouve  ou  le  feint,  et  le 
Dieu  qui  sonde  les  consciences.  Si  la  ferveur 
a  sa  source  dans  l'imagination,  la  même  ima- 
gination  sera  aussi  la  source  d'une  multitude 
d'erreurs.   Nous    voudrions    <lonc    ou    do 
grandes    œuvres    li es- manifestes ,  ou    de 
grands  sacriOces  très-réels,  ou  une  grande  ^ 
et  sage  piété  longtemps  soutenue,  pour  base  * 
du  jugement  à  porter^;  par  la  raison  i|ue  I 
telles  sont  les  voies  de  Ja  Providence.  H  n'y  ' 
a  point  de  pluie  sans  nuages,  et  les  divines' 
Ecritures  ne  nous  fournissent  qu'un  exem- 
ple   d'une  grande    plutc    descendue    d'uu 
petit  nuage.  C'était  h  la  voix  du  uropljèie  ' 
Elie,  cl  lorsqu'il   élait  question  de  ramo- 
ner Achalj  et  Israël  au  culte  du  vrai  Dieu, 
et  de  ftiire  disjiaraftrc  du  milieu  du  peuplu 
saint  rinfanne  de  Baal  et  les  crimes  de  ses  ' 
adorateurs.  «  Kt  de  vrai,  dit  le  savant  cardi- 
nal  Dufierron,  si   les  [iropbètes    n'eussent* 
apporté  il'auirc  altesiatiorï  que  Dieu  avoiti 
parlé  à  eux  et  les  avoit  envoyés,  que  celle* 
qu'ils  se  fussent  rendue  à  eux-mêmes,  qui' 
eût  élé  obligé  île  croire  h  leur  vocation,  do 
leur  obéir  sous  peuie  de  malédictions,  même 
aux  clioses.temporoïles?jt  (Rep.aujr  miniit.^ 
p.  4-3.)  Et  ce  principe  est  si  vrai,  une  le  Sau- 
veur s'en  faisait  ra[i|ilication  h  lui-même  : 
Si   je   rende  tcmoignnge  de  moi  ^  disait-il, 
mon  témoignage  n*eit  rien.  Mais  il  est  vrai 
aussi  que  des  visions  véritables  n'ont  pas 
toujours  été  crues;  léuioin  celle  do  Joseph 
en  Chanaan.  Mais  vosqz  le  grand  inconvé- 
nient :  elles  s'accomiilirent   parce  qu'elles 
n'avaient  pas  été  crues.  El  il  serait  fort  è  dé^ 
îïirer  que  cliacuo,  en  [>areil  cas,  se  contentâti 
comme  le  prudent  vieillard  auquel  le  récit 
en  était  fait ,  de  comidcrtr  U  tout  av€C  a/- 
tention  et  dans  le  silence. 

Il  est  vrai  encore,  il  ne  faut  pas  Poublier, 
qu'il  y  a  des  ^dce^r  gratuites,  indépeiw 
dante!>  de  la  valeur  personnelle  de  ceux  qui 
eu  sont  les  agents  :  Balaam  en  est  uu  eiem- 


1183 


VIS 


DICTIONiNAIRE 


VIS 


llti 


pie;  le  vieux  prophète  de  Belhel,  qui  sé- 
duisit le  véritable  prophète  du  Seigneur 
jusqu'à  la  désobéissance»  en  est  un  second 
exemple.  Mais  quoi!  sont- ce'  là  les  voies 
ordinaires  de  la  Providence  ?  et  qui  osera  dire 
avec  assurance':  Je  suis  le  troisième  exem- 
ple» dans,  le  laps  des  six  à  huit  mille  ans  qui 
nous  séparent  de  la  création  ?  Si  on  cite  les 
Paul  et  les  Augustin  »  nous  répondrons  que 
lai  ^citation  ne  vient  pas  à  propos ,  puisque 
ceux-ci  ont  prouvé  immédiatement  par  des 
œuvres  la  vérité  de  leur  vocation. 

La  première  règle  posée  par  le  sage  Ger- 
son  est  la  conformité  des  visions  et  révéla- 
tions avec  la  science  ^  c'est-à-dire  qu'elles 
ne  s'écartent  en  aucun  point  de  l'enseigne- 
ment de  l'Eglise  et  des  divines  Ecritures. 
Ceci  est  tellement  évident,  qu'il  n'y  a  pas 
lieu  de  le  discuter.  En  effet ,  Dieu  ne  sau- 
rait être  en  opposition  avec  lui-même,  et 
tout  ce  qui  est  opposé  aux  saintes  Ecri- 
tures, qui  sont  sa  parole,  et  à  l'enseigne- 
ment de  l'Eglise,  qui  est  infaillible,  ne  sau- 
rait venir  de  lui.  Admettre  de  telles  révé- 
lations ou  leur  faire  seulement  l'honneur 
de  les  examiner,  serait  ouvrir  volontaire- 
ment la  [lorte  à  toutes  les  erreurs  et  à  toutes 
les  hérésies.  Il  n'cbt  personne  qui  ne  puisse 
dire  :  Dieu  m'a  révélé;  il  n'est  personne 
qui  ne  puisse  admettre  de  bonne  foi  une  il- 
lusion de  son  esprit;  il  n'est  personne  qui 
ne  puisse  devenir  le  jouet  de  1  esprit  malin. 
Que  doit  donc  faire  tout  d'abord  celui  qui 
se  trouve  appelé  à  juger  de  la  vérité  d'une 
révélation  ?  Examiner  la  révélation  préten- 
due au  point  de  vue  de  la  foi.  Si  elle  y  est 
conforme  de  tout  point,  il  y  aura  lieu  "à  un 
examen  ultérieur  ;  si  elle  eh  diffère  dès  l'a- 
bord, la  rejeter  sans  autre  examen.  Mais  il 
peut  arriver,  et  il  arrive,  lorsque  la  vision 
ou  révélation  est  démoniaque,  que  les  prin- 
cipes en  paraissent  excellents ,  quoique  les 
conséquences  lointaines  doivent  être  détes- 
tables. Ainsi  les  hussites,  les  vaudois,  les 
llagellants  et  maintes  autres  sectes  perverses 
partirent  d'inspirations  excellentes  en  ap- 
I>arence,  pour  arriver  à  des  fins  abominables 
U  faut  donc  considérer  la  révélation  non- 
seulement  en  elle-môme  et  dans  son  actua- 
lité, mais  aussi  dans  ses  conséquences  éloi- 
gnées. Tout  bon  arbre  porte  de  bons  fruits , 
et  les  mauvais  fruits  ne  croissent  que  sur 
les  mauvais  arbres  ;  c'est  encore  la  parole 
de  l'Evangile. 

Mais  il  peut  arriver  que  l'objet  de  la  ré- 
vélation ou  vision  prétendue  soit  bon  dans 
son  principe ,  bon  dans  ses  conséquences  et 
do  tout  point  conforme  à  la  vérité  divi- 
nement révélée  et  légitimement  enseignée 
par  l'Eglise,  sans  que  la  vision  soit  plus 
vraie  pour  cela  ;  car  il  n'est  pas  besoin  do 
visions  ni  de  révélations  pour  apprendre  ce 
qui  est  conforme  à  des  vérités  publique- 
ment enseignées.  La  puissance  de  l'esprit 
humain  suflit  bien  pour  en  déduire  les  corol- 
laires. Ici  donc  nous  entrons  pleinement 
dans  la  question  à  la  suite  du  môme  auteur. 
Il  n'indique  plus  que  deux  moyens. 
On  n;connaît,  dit-il,  une  révélation  à  sa 


saveur  divine.  Cette  saveur  est  une  manne 
cachée  que  ceux-là  seuls  qui  ont  eu  le 
bonheur  de  la  coûter,  savent  pleinemect 
discerner.  Les  spirituels  sont  les  seuls  bons 
juges  de  tout  ce,^ui  est  de  resprii.  Mais  ce 
moyen,  s'il  demeure  isolé»  peut  conduire 
aux  plus  grandes  illusions»  car  il  ne  com- 
porte point  de  contrôle.  Les  hommes  les 
Elus  spirituels  sont  aussi  les  plus  hum- 
les»  et  dans  leur  humilité»  ils  crain* 
dront  de  sepDser  comme  juges,  ou  de 
se  tromper  dans  leurs  jugements.  Si  donc 
quelqu'un  aflirme  avec  assurance  qu'il  s'^ 
connaît  par  sa  propre  expérience»  ce  doit 
ôtre  contre  lui  une  raison  légitime  de  sus- 
picion et  de  défiance  ;  d'où  il  faut  conclure 
que  ces  deux  premiers  moyens  doivent»  en 
se  corroborant  l'un  l'autre  et  en  s'éclairaDt 
mutuellement,  concourir  à  former  un  seul 
et  môme  jugement.  La  pratique  a  besoin 
d'être  fondée  sur  la  science,  mais  la  science 
a  besoin  également  d'être  redressée  par  la 
pratique.  C'est  à  ce  prix  seulement  qu'on 
peut  être  bon  médecin  ou  bon  juge.  La  doc- 
trine théologique  pour  poser  les  principes, 
l'habitude  des  choses  spirituelles  pour  les 
appliquer  avec  discernement.  Mais  il  est 
aussi  impossible  d'établir  des  règles  rigua- 
reuses  à  ce  discernement  intérieur  par  le- 
quel l'flme  reconnaît  ce  qui  est  de  Dieu, 
qu'il  est  impossible  d'en  établir  de  théolo- 
.  giques  pour  tous  les  cas  qui  peuvent  se 
présenter.  C'est  un  don,  une  grâce»  une 
lumière  du  Saint-Esprit  qui  ne  se  commande 
pas,  qui  se  demande  avec  humilité»  et  à  la- 
quelle il  faut  se  soumettre  également  avec 
humilité,  quelle  que  soit  sa  décision. 

Le  troisième  moyen,  certain,  assuré,  in- 
faillible, c'est  de  recourir  à  l'autorité  de 
l'Eglise.  Toutes  les  fois  qu'il  y  a  jugement 
de  sa  part,  il  y  a  vérité,  puisqu'elle  est  assu- 
rée de  l'assistance  du  Saint-Esprit.  Or  il  y  a 
dans  TEglise  des  pouvoirs  constitués  de 
Dieu  môme,  non-seulement  pour  discerner 
entre  la  lèpre  et. la  lèpre,  mais  aussi  pour 
gouverner  et  juger,  administrer  et  décider. 
Ce  serait  une  œuvre  schismatique,  de  récu- 
ser leurs  senteiK5es»  upe  grande  témérité,  de 
les  prévenir  dans  les  cas  douteux. 

Mais  le  moyen  pour  les  juges  eur-mémes 
de  discerner  entre  visions  et  visions?  Outre 
les  deux  premiers  que  nous  avons  indiqués» 
il  en  est  un  troisième,  relatif  au  vision- 
naire exclusivement,  et  qui  consiste  à  s'as- 
surer des  dispositions  les  plus  secrètes  de 
son  âme.  Est-il  humble  au  point  de  se  défier 
extrêmement  de  lui-même,  et  soumis  à  la  dé* 
cision  de  ses  juges,  quelle  qu'elle  doive  inter- 
venir? En  l'absence  de  cet  esprit  de  sou- 
mission, il  faut  toujours  juger  que  ce  n'est 
pas  l'esprit  de  Dieu  qui  1  inspire.  Tous  les 
maîtres  de  la  science  sacrée  sont  unanimes 
en  cet  avis,  fondés  sur  le  principe  déjàé/iiis, 
que  l'Esprit  divin  ne  saurait  être  divisé  ni 
contraire  à  lui-môme;  qu'il  ne  pourrait  ni 
faillir  aux  promesses  faites  à  r£glise»  et  i>8r 
conséquent  établir  des  juges  au-dessus 
d'elle  ou  à  oôté  d'elle,  ni  donner  sa  grâce 
aux  superbes.  Si  l'esprit  prophétique  esi 


1183 


VIS 


DES  MIRACLES. 


VIS 


1186 


^soumis  aux  prophètes,  ainsi  que  ledit  l'Apô- 
tre, à  plus  forte  raison  la  même  subordina- 
tion existe  envers  TEglisc.  Le  temps  n'est 
plus  où  des  nations  livrées  à  Tesprit  d'er- 
reur avaient  besoin  de  thaumaturges  puis- 
sants par  leurs  paroles  et  leurs  œuvres,  pour 
IMsser  des  ténèbres  à  la  lumière;  où  la  na- 
i  tion  juive,  gouvernée  théocratiquemcnt  et 
ï  dirigée  jwr  une  Synagogue  sujette  à  Terreur, 
:  «Tait  besoin  d'un  Jérémie  ou  d*un  Ezéchiel, 
pour  revenir  à  la  vérité;  un  tel  ordre  de 
choses  est  changé  sans  retour  :  toute  vérité 
est  transmise  par  TEglise,  de  sorte  que  rien 
D*est  sûr,  s'il  n'est  proposé  par  elle,  et  rien 
B*est  vrai  de  ce  qu'elle  rejette. 

C'est  à  ce  caractère  d'humilité  et  de  sou- 
mission que  furent  marquées  les  visions  de 
sainte  Thérèse  en  particulier,  suivant  l'ob- 
servalion  du  savant  cardinal  Bona,  dans  son 
traité  du  Discernement  des  esprits;  et  il  pro- 
JM>se  la  conduite  de  cette  grande  sainte 
comme  la  meilleure  de  toutes  les  règles  a 
suivre  dans  la  matière,  et  son  exemple 
«ïomme  «  la  pierre  de  touche  propre  à  es- 
sayer les  révélations  qui  se  présentent  et 
discerner  le  bon  esprit  du  mauvais.  Sainle 
Thérèse  craignait  toujours  les  illusions  de 
.  Satan;  au  point  que,  loin  de  demander  ou 
seulement  de  désirer  des  visions,  elle  priait 
Bieu  de  la  conduire  par  les  voies  ordinaires 
à  l'accomplissement  des  desseins  qu'il  lui 
inspirait.  Le  démon  ayant  coutume  de  de- 
nnander  le  secret  sur  ce  qu*il  révèle,  elle 
entendait  toujours  au  contraire  que  l'esprit 
qui  lui  ap))araissait,  la  pressait  de  commu- 
niquer ses  révélations  à  des  hommes  doctes, 
afin  de  ne  pas  encourir  le  danger  d'être  ou 
de  se  croire  séduite  en  les  tenant  cachées... 
Elle  obéissait  très-exactement  à  ses  direc- 
teurs; et  après  ses  visions,  elle  faisait  de 
nouveaux  progrès  en  charité  et  en  humilité. 
Elle  s'en  rapportait  de  préférence  à  ceux 

aui  lui  montraient  moins  de  crédulité  et  plus 
e  déOance  à  l'égard  des  faveurs  dont  le  ciel 
la  comblait;  et  elle  préférait  ceux  qui  en 
repoussaient  l'idée  avec  plus  de  sévérité... 
Ceux  .  oui  entretenaient  quelques  liaisons 
avec  elle,  s'en  trouvaient  excités  à  la  mo- 
destie, è  la  piété  et  à  Tamour  de  Dieu  ;  tel 
était  le  fruit  de  ses  entretiens,  si  quelque 
mauvaise  disposition  dans  le  cœur  do  ses 
auditeurs  ne  venait  l'empêcher  de  naître  ou 
de  prospérer...  Elle  aimait  la  solitude,  fuyait 
les  conversations  inutiles,  et  se  tenait  con- 
stamment éloignée  de  toute  afTertion  aux 
choses  de  la  terre.  Elle  recevait  d'un  esprit 
^al  la- prospérité  et  l'adversité.  Les  hom- 
mes les  plus  doctes  ne  pouvaient  jamais 
reconnaître  dans  ses  révélations,  ni  dans  les 
circonstances  qui  les  accompagnaient,  la 
moindre  opposition  aux  règles  de  la  foi  et 
de  la  perfection  chrétienne,  rien  de  ré[)ré- 
hensible.  Si  l'on  observe  de  pareilles  mar- 

aues  de  sainteté  dans  quelques  personnes, 
ne  faut  nullement  douter  que  leurs  révé- 
lations ne  viennent  de  Dieu.  »  (Discern.  des 
esprits,  ch.  20,  n*  3.)  Nous  citons  avec  com- 
ulaisance  ce  long  fragment  d'un  auteur  cé- 
lèbre, afin  de  mieux  montrer  par  une  auto- 


rité imposante,  que  dans  Tœuvre  si  difficile 
du  discernement  des  esprits,  il  faut  avoir 
un  grand  égard  aux  qualités  personnelles  de 
ceux  qui  se  prétendent  favorisés  de  visions 
divines.  Mais  citons  encore  : 

«  11  faut  avant  tout  considérer  attentive- 
ment, dit  le  pieux  Gerson,  quelle  est  la  per- 
sonne qui  prétend  être  favorisée  de  visions 
divines  :  si  elle  est  saine  d'esj>rit  et  de  juge- 
ment.Rechcrchersi  quelque  affection  ou  quel- 
que passion  violente  ou  profonde  ne  trouble 
F  oint  ses  facultés;  s'assurer  si  ce  n'est  point 
effet  d'une  première  ferveur  de  dévotion, 
ce  qui  n'arrive  que  trop  à  Tégard  des  jeunes 
gens  et  dos  femmes.  11  faut  tenir  compte  des 
antécédents  de  la  personne,  de  son  éduca- 
tion, de  ses  habitudes,  de  ses  goûts,  de  ses 
inclinations  naturelles.  11  faut  même  s'en- 
quérir si  elle  est  riche  ou  pauvre;  car  les 
riches  sont  accessibles  à  Torgueil,  princi- 
palement h  cet  orgueil  secret  qui  sait  se  dis- 
simuler à  leurs  propres  3eux;  et  les  |>auvres 
ne  sont  que  trop  enclins  à  la  fourberie  et 
à  des  spéculations  de  toute  sorte,  pour  se 
mettre  en  relief  et  acquérir  de  rimj)ortance. 
Il  faut  par-dessus  tout  se  tenir  en  garde  con- 
tre cet  orgueil  secret,  que  saint  Bernard 
appelle  un  mal  subtil,  et  qui  s'alimente  de 
Inumiliation,  des  jeûnes,  des  austérités; 
qui  se  crée  des  éléments  dans  les  opprobres 
et  la  mort  même  et  Jusque  dans  la  virgi- 
nité. 11  ne  faut  considérer  aucun  état  de  la 
vie  comme  exempt  d'orgueil,  puisque  la 
vertu  même  n'en  est  pas  exempte.  Or  la 
pierre  de  touche,  pour  reconnaître  cet  or- 
gueil secret,  c'est  de  ré^îlamer  lobéissance 
et  la  soumission  des  flmes  qui  se  prétendent 
favorisées  de  visions  :  si  elles  ne  veulent  pas 
soumettre  leur  jugement,  c'est  la  marque  de 
leur  orgueil,  et  par  l'orgueil,  la  preuve  de 
la  fausseté  de  leurs  révélations.  11  faut  con- 
sidérer encore,  si  la  jîcrsonne  tire  vanité 
des  faveurs  qu'elle  croit  lecevoir,  ou  si  elle 
les  carde  en  son  intérieur  comme  un  baume 

[>récieux  dont  elle  craint  de  laisser  évaporer 
a  bonne  odenr. 

«  Et  si  ces  révélations  étaient  de  nature  h 
être  communiquées  en  public,  il  faut  voir 
non-seulement  le  bien  et  l'édification  du 
moment,  mais  encore  la  portée  et  les  suites; 
car  il  arrive  souvent  guo  sous  le  prétexte 
d'un  bien  actuel  et  présent,  visible  et  tangi- 
ble, pour  ainsi  dire,  l'ange  de  ténèbres, 
transformé  en  ange  de  lumière,  prépare  des 
désordres  et  des  scandales.  Cf  qui  semble 
être  un  bien  présent,  mais  spécial  et  parti- 
culier, peut  devenir,  cri  se  généralisant,  la 
source  des  plus  grands  maux.  11  faut  donc 
considérer  la  fin,  la  tendance  même  de  la 
révélation,  et  se  demander  dans  quel  but 
Dieu  la  ferait. 

«  Partout  où  vous  trouverez  une  fin  mau- 
vaise, inutile,  indigne  de  Dieu,  opposée  à 
la  doctrine  de  l'Eglise  et  des  Ecritures,  la 
glorification  du  prétondu  visionnaire,  et  en 
lui  un  esprit  rebelle,  oui  donne  plus  volon- 
tiers des  avis  qu'il  n  en  reçoit,  dites  que 
c'est  une  fausse  révélation.  Et  de  telles  gens, 
dit  saint  Jean  Climaque,  n'ont  pas  besnîQ 


liS7 


VIS 


DICTIONNAIRE 


VIS 


Ittt 


d*un  démoa  pour  les  (enler ,  parce  qu'ils 
sont  leur  propre  démon  à  eux-mêmes. 

«  Mais,  ajoutez-YOus,  si  le  vojant  est  tel- 
lemeol  assuré  de  la  Yérité  de  sesTisionSi 
qu*il  ne  puisse  pas  même  concevoir  utf 
doute,  comment  et  pourquoi  l'astreindre  h 
le  soumettre  au  jugement  d*autrui  ?  Nous 
répondons  :  Dieu  n'est  pas  le  Dieu  de  la 
division  ;  il  ne  peut  pas  révéler  à  celui-ci 
en  particulier  une  chose,  et  la  chose  opposée 
à  son  Eglise.  11  ne  peut  pas  donner  a  son 
Eglise  Tautorité  de  la  doctrine  et  du  gou- 
vernement ,  et  affranchir  do  celte  même  aur 
torilé  les  enfants  de  TEglise. 

«  Mais  qu'on  prenne  garde  aussi  à  la 
fausse  humilité  :  il  est  aussi  facile  de  dire,  je 
suis  un  grand  pécheur,  de  se  proclamer  in- 
digne des  faveurs  du  ciel,  qu'il  est  facile  de 
dire,  Dieu  m'a  révélé.  La  véritable  humilité 
se  reconnaît  aux  œuvres  bien  plus  qu'aux 
paroles.II  y  a  même  l'orgueil  de  l'humilité.» 
De  ce  qui  précède,  nous  nous  croyons  en 
droit  de  conclure,  que  toute  annonce  de  vi- 
sions et  de  révélations,  que  tout  ce  qui  sort 
de  l'état  habituel,  doit  être  tenu  pour  suspect 
jusqu'à  preuve  du  contraire.  C'est  à  tort, 
nous  Pavons  dit,  que  Ton  se  reporto  par  la 
pensée  aux  visions  et  aux  inspirations  aes pa- 
triarches et  des  prophètes  de  l'ancienne  foi, 
puisque  cet  ordre  de  choses  a  cessé  depuis 
bientôt  vingt  siècles.  D'un  autre  côté.  Dieu 
ne  peut  pas ,  ne  doit  pas  l'éserver  de  révé- 
lations importantes ,  soit  comme  dogme  ou 
comme  morale,  en  faveur  d'un  de  ses  amis  en 
particulier,  quelque  saint  et  privilégié  qu'il 
soit,  parce  quel'Kçlise  est  15,  qui  serait  frus- 
trée dans  ses  droits.  Or,  du  moment  que 
toute  importance  dogmatique  est  ôtée  aux  ré- 
vélations et  visions  particulières,  la  question 
du  discernement  des  esprits  perd  elle-même 
de  son  importance.  Mais,  si  cet  ami  de  Dieu, 
que  nous  supposons,  prouve  par  des  œuvres 
merveilleuses  la  mission  quil  a  reçue?  Si 
ce  sont  des  œuvres  d'homme,  la  preuve  est 
nulle  ;  si  ce  sont  des  œuvres  divines ,  elles 
s'accompliront  dans  la  ligne  que  nous  ve- 
nons d'indiquer,  celle  de  l'enseignement 
de  l'Eglise  et  de  la  soumission  à  ses  juge- 
ments. Mais  c'est  limiter,  direz-vous,  l'ins- 
piration divine,  retrancher  l'œuvre  de  Dieu? 
Oui ,  en  dehors  de  cette  même  ligne.  C'est 
Dieu  même  qui  Ta  tracée. 

Nous  ne  nions  pas  que  de  grandes  et 
belles  œuvres  n'aient  commencé  par  des  révé- 
lations particulières,  témoin  l'institution 
de  la  fête  du  Saint- Sacrement;  mais  ici, 
comme  toujours,  la  question  est  revenue 
au  jugement  de  l'Eglise. 

Rapetissée  à  rcdification  des  âmes  ou 
simplement  aux  intérêts  mondains,  cette 
même  question  aurait  encore  assez  d'im- 
portance, pour  qu  il  ne  fallût  pas  davantage 
en  exclure  rinlervenlion  de  ceux  à  qui  il  a 
4lé  dit  :  Allez  et  enseignez;  vous  êtes  la 
lumière  du  monde  et  le  sel  de  la  terre,  gou^ 
vernez  l'Eglise  de  Dieu. 
•  Ils  ont  donc  grand  tort ,  ceux-là  qui  s'em- 
pressent d'accueillir  et  de  publier,  sans 
autre  garantie  que  leur  jugement  personnel, 


toutes  sortes  de  visions  et  de  révélations»  . 
Ils  croient  travailler  à  l'édification  de 
l'Eglise ,  et  ils  préparent  trop  souvent  des 
erreurs  et  des  déceptions  aux  âmes  simples, 
et  presque  toujours  matière  aux  railleries 
des  incrédules. 

Nous  avons  excepté  les  grands  et  émi- 
nents  personnages  que  Dieu  lui-même  a 
élus  et  placés  à  la  tête  des  peuples ,  soit  par 
le  rang  auquel  il  les  a  élevés  dans  son 
Eglise ,  soit  par  les  miracles  qu^il  leur  a 
donné  d'opérer,  soit  par  les  vertus  et  les 
œuvreS'Cxcmplaires  et  exce^^tionnelles  aux- 
quelles il  les  avait  prédestinés;  mais  en* 
core,  dans  les  plus  grands  saints,  les  saints 
même  à  miracles,  toute  vision  et  révélation 
qui  n'est  pas  confirmée  par  une  démons- 
tration subséquente,  doit  .  être  tenue  pour 
incertaine,  jusqu'à  ce  qu'elle  le  soit  par 
l'autorité  de  l'Eglise.  Le  mépris  ou  le  dédain 
seraient  de  trop ,  il  est  vrai  ;  la  réserve  est  de 
di*oit  et  de  prudence.  î 

Mais  le  danger  de  rejeter  ou  de  mécon- 
naître les  dons  de  Dieu  ;  le  danger  de  la 
non-correspondance  à  l'appel  de  sa  grâce? 
Chimères  de  l'amour-propre  et  tentations 
du  démon.  Ecoutez  plutôt  les  conseik  da 
sage  Gamal'rel  :  Attendez:  si  c'est  Vœuvre  is 
l'homme^  elle  s'évanouira;  si  c'est  t œuvre  U 
Dieuy  vous  ne  V empêcherez  point.  —  Discedits 
ah  hominibus  istis ,  et  sintte  illos  :  quoniam 
si  est  ex  hominibus  condlium  hoc ,  aut  opuSf 
dissolvetur  :  si  vero  ex  Deo  est ,  non  poteri- 
Us  dissolvere  illud.  {Act.  v,  38.)  Souvenex- 
vous  que  les  œuvres  de  Dieu  ne  sont  pas  si 
fragiles ,  et  que  si  la  çrâce  «  dispose  avec 
suavité  les  moyens  ,  elle  atteint  avec  fores 
le  but  qu'elle  se  propose  :  —  AttifCgit  a 
fine  usque  ad  finem  fortiler  ^  et  dispomt 
omnia  suaviter.  »  {Sap.  vin,  1.  ) 

111.  Des  visionncnrei 

'  A  côté  des  saint  Jean  ,  évangéliste,  a^% 
saint  Benott,  des  saint  Ambroise,  des  saint 
Grégoire  Thaumaturge,  des  saint  Martin  de 
Tours ,  des  sainte  Catherine  de  Sienne ,  des 
sainte  Thérèse ,  et  de  tant  d'autres  saints  et 
saintes  dont  les  œuvres  ont  édifié  l'Eglise 
dans  tous  ;les  siècles  chrétiens ,  il  y  a  ea 
toujours  aussi ,  et  dans  tous  les  siècles ,  des 
visionnaires  dont  les  égarements  ont  séduit 
les  fidèles ,  et  quelauefois  causé  de  grands 
maux  et  de  longs  desordres.  11  suffit  de  rap- 
peler ici  Montan  et  ses  extatiques  ,  dont  les 
visions  amollirent  les  âmes  les  plus  forte- 
ment trempées,  au  point  de  faire  fléchir  les 
colonnes  même  de  l'Eglise,  témoin  le  sage 
Tertulliep,  sage  au  moins  jusqu'à  cette  li- 
mite. Après  les  visions  des  montanistes,  oa 
en  même  temps,  celles*  des  différentes  sectes 
gnostiques  ne  causèrent  pas  de  moins  longs 
malheurs.  Les  millénaires  aussi  avaient  des 
visionnaires.  Vinrent  ensuite  les  bogomileJ, 
les  vaudois ,  les  pastoureaux ,  les  ailumbra* 
dos  ou  illuminés ,  les  cathares,  les  flageh 
lants ,  les  prophètes  du  Dauphiné ,  les  ooa- 
tiques  des  Cévennes ,  et ,  en  dernier  lien, 
les  swédemborgiens ,  les  martinistes ,  le5 
magnétisés  ^  tous  gens  à  visions  délirantes  > 


puiftflil  ont  cause  <Ios  scaiïtlales 
[s.  ÏÂniv  hisïûire  est  eoiirnn?,  et  cette 
ire  môme  est  celle  des  elfurls  »le  Satan 
détruire  l'œuvre  du  Christ.  Pourquoi 
ts  mettre  .**iir  la  longue  liste  H  es  vi&mn- 
rst  à  r^ti  (le  Prisrille,  de  Miiiiiuille  et 
lontan,  avec  Biiniesane  et  \  olentin , 
Dûucin  ,  lùuï  tie  rFtoileet  Jacob,  lit  le 
ft  de  Hor»îJ:rîe  ,  avec  la  liergère  di  Cret 
leralier,  aver.  Swédcitibori;  et  Martïriei- 
ualis^  avec  M.  Cahagnet  ou  M.  Berbi- 
r,  pauvre  fou  qui  enùeteiiait  le  public 
a  quelques  années  sculeiucut,  et  en 
eurs  volumes  assez  gros,  de  ses  que- 
s  avec  les  farfadets  el  les  lutins,  pour- 
ne  i^s  irrscnre  sur  la  liste  Mahomet 
lêmo  et  Mai  tin  Luther?  Le  premier 
roijstammcnt  en  avant  ses  visions  di- 
î  et  ses  entretiens  avec  Tange  Gabriel , 
imprimer  h  ses  dogmes  le  cachet  tle  la 
lilé;  les  historiens  rexcuseut,  il  est 
elprétende'nt  que  ce  n'était  quun  jeu, 
Pi  plus  savant  de  fasciner  ses  disciples  : 
elfe  excuse  aj^gravc  la  faute,  fmisqu  elle 
«nge  encriiue;  mais  pourquoi  ne  pas 
ire  rhoinme  an  mot,  el  convenir  avec 
u*il  était  véritablement  visionnaire?  El 
I  à  Martin  Luther,  pourouoi  aussi  ne 
e  prendre  au  inol,  lorsqu  it  s*accuse  de 
nlretiens  avec  le  diable  ,  et  de  n'avoir 
Wnré  la  messe  que  pour  céder  à  ses  ins- 
iuQS?  Il  est  faoile  de  comprendre  qu'il 
loa  |iour  Satan  clans  la  profanation  des 
^  saintes  que  dans  leur  abolition, 
lis  si ,  des  hauteurs  de  ces  généralités  « 
ne  histoire  du  schisme  et  de  l'hérésie 
rail  seule  éclairer  d*une  lumière  sufli- 
^ ,  nous  desrendons  à  une  classe  d'il  lu- 
is et  de  visionnaires  qui  n "oïit  semé  ou 
té  que  leridirule  ou  lodieux  ,  en  le 
m  Irop  souvent  partager  h  des  inno- 
t ,  les  noms  d**  Tbiola  ,  de  Jean  de  Ho- 
lillade ,  du  vénérable  f>ère  KuJe  et  de 
e  Desvallées  ^  de  dom  tlerle  el  de  Su- 
eLabrousse,  delà  sœur  Nativité,  de 
laume  Poslel  et  de  la  mère  Jeanne  » 
loinette  Hourjgnon,  des  béguines  de 
drc  vicnrlraient  sç  placer  sous  notre 
le;  sans  r'omitler  des  noms  odieut^  tels 
ceut  de  laCnar[ïy,de  la  Bucailie,  de 
:jadie,  de  ColtinJ  de  Sin)on  Morin,tle 
nas  Martin,  de  la  Cadière,  de  Marthe 
sier,  de  la  Bavent,  el  de  tant  d'autres 
*  qui  la  religion  n'était  qu'un  masque, 
|i  se  moquaient  eux-mêmes  des  nigauds 
Jaignatenl  leur  prêter  attention, 
r  il  faut  séparer  en  deux  classes,  ou 
10  en  trois,  les  faux  visionnaires:  les 
sont  le  jouet  du  déinoîi,  qui  accomplit 
œuvre  par  leur  ministère;  les  autres 
de  |)auvres  fous,  que  leur  projire  ima- 
Iton  jette  dans  l'extravagance  «  et  les 
BS  enfin  des  hypocrites  qui  se  joucnl  du 
lie.  Or  nous  n'hésitons  pas  à  le  décla- 

>iuf  eri^eur  d'appréciation  de  notre 
e  nombre  des  faux  visionnaires  est 
ICOup  plus  grand  que  celui  des  véritables 
*^Mes.   Il   est  au  moins  de  dix-ncul 


VIS 


1190 


I*  Les  f  i&ions  démoniaques  pouvoni  tou^ 
jours  se  reconnaître  à  ce  caractère  :  elles 
sont  en  opposition,  soil  en  princi|>Ct  suii 
dans  leurs  conséquences,  avec  les  Iradi- 
lions,  le  do^'mc,  la  discinline  de  l'Église  ua 
la  morale  chrétienne.  Il  n'est  pas  besoin 
d'une  haute  habileté  pour  les  reconnaître  » 
it  suffit  d'une  certaine  dose  de  théologie, 

2"  Les  visions  sufii^osées  par  des  acteurs 
liyjiocrites  ont  toujours  un  caractère  de 
personnalité  cjui  les  distingue.  C'est  Tinté- 
rét  pécuniaire»  la  gloriole,  la  satisfaction 
de  la  vanité,  la  tcmlance  vers  le  but  f  oli- 
tiqiie  d'un  homme,  d'une  coterie  ou  d'un 
parti,  I 

Ordinairement  elles  contiennent  des  me- 
naces [dus  ou  moins  terribles  en  cai  de 
résistam  e  de  la  [>art  de  la  race  btimame  , 
mais  dos  menaces  vagues  ou  à  terme  indé- 
fini. 

Les  unes  et  les  autres  manquent  des  œu- 
vres de  la  sainteté,  couïrae  préédent,  et 
sont  quelquefois  accomikagnées  de  prestiges 
ou  de  tours  de  gibecière,  auxquels  les  gens 
si^mples  se  laissent  aisément  surprendre  » 
mais  qui  ne  s'élèvent  jamais  à  la  hauteur 
du  vrai  miracle  ou  de  la  véritable  proiihé- 
tie.  Ces  faits,  réputés  divins  par  un  public 
ignorant,  ne  sont  ni  d'un  ordre  assez  élevée 
nt  d'une  naiure  assez  sainte  pour  qu'on  y 
puisse  reconnaître  l'œuvre  de  Dieu.  Exem- 
jde  :  la  jambe  de  M.  de  Bescherant,  tirée  à 
quatre  pendant  neuf  jours,  aura  allor.^é 
d'une  ligne  sur  le  tombeau  du  B.  PAris  ;  Ni- 
selte  aura  reçu  soixante-quinze  coups  de 
bûches  au  creux  de  ï'csloraac,  de  In  main 
du  conseiller  au  parlement  Carré  de  Monl- 
geron  {voy.  art.  Medard,  col.  205  el  20Cj; 
le  gnostique  Marc  aulra  cliangé  une  flole 
d  eau  en  sang  aux  yeux  de  la  foule  ébalde  ; 
le  fanatique  Chevalier  aura  lreml)lé  sur 
son  lu  au  point  d'en  disjoindre  lésais;  je 
demanderai  ouest  rœuvro  sainte?  Viniras 
aura  subitement  ré^Kindu  de  célestes  odeurs 
dans  son  oratoire;  je  demanderai  où  est  le 
miracle,  si  le  (arfuracur  d'à  côté  a  pu  les 
vendre;  il  aura  débité  une  longue  tirade  en 
langue  polonaise,  qu'il  ne  sait  pas;  je  de- 
manderai où  est  le  miracle,  s'il  a  reçu  la 
veille  la  visite  d'une  personne  qui  sait  cette 
langue?  Puis,  si  je  vois  derrière  de  telles 
maingances  un  [«ersonnage  politique  qui  les 
[»a>e  ou  promet  de  les  pa^vcr,  un  nouvel 
évangile  ou  une  réforme,  je  dis  :  arrière  lo 
propïièleî  Si  j'y  vois  même  des  discussions 
théolo^iqucs/des  partis  et  des  preuves  h 
faire,  la  semence  de  division»  dans  l'Eglise, 
je  dis:  arrière  la  révélation,  jusqu'à  juge- 
ment défmilifl  Manifesta  $unt  auiem  opéra 
curnis  :  quœ  sunt,,..  coniintioncs^  œmui(^tio' 
nff,  ir«r,  rixcCt  diuenBiomSf  f^ciet...,  (Gatat, 
v,10.) 

t  3"  Les  visions  folles  procèdent  de  dcui 
causes  générales: Tune  purement  physique, 
el  dans  laquelle  t'imaginalion  ne  joue  aucuii 
rôle,  ou  (lu  moins  ne  joue  pas  le  rôle  |*riii* 
cipaî;  Faulro  dans  laquelle  loul  est  imagi- 
naire, ou  du  lûoins  la  cause  physique  ru* 
saisissable. 


Il9i 


ZâG 


DICTIONiNAIRE 


ZÂG 


il» 


L'hallucination  des  sens  existe  souvent 
avec  la  plénitude  de  la  raison.  La  main  sent 
l'impression  vive  et  subite  du  froid  ou  de 
la  brûlure ,  sans  avoir  touché  un  corps  doué 
de  ces  qualités.  L'oreille  perçoit  très-claire- 
ment un  bruit  qui  n'a  pas  été  produit.  Des 
objets  purement  imaginaires  se  peignent  sur 
la  rétine  ;  de  sorte  qu'il  y  a  sensation  en 
l'absence  de  tout  objet  extérieur  qui  la  pro- 
duise. Quand  Tari  de  guérir  aura  trouvé  les 
causes  de  ces  divers  phénomènes ,  peut- 
être  en  indiquera-t-il  les  remèdes;  en  atten- 
dant, il  n'y  a  pour  combattre  le  mal  que  la 
puissance  d'une  âme  véritablement  forte, 
qui  sache  se  mettre  au-dessus  de  pareils 
jeux  de  la  sensibilité  humaine,  eil  acqué- 
rant, par  des  expériences  répétées,  la 
preuve  de  l'inanilé  do  ces  sensations  anor- 
males. Pour  toutes  les  autres,  il  y  a  vision 
réelle  ,  et  elle  existe  on  elTet,  et  manifesta- 
tion d'êtres  d'un  ordre  extranaturel.  Il  y  a, 
par  suite,  déraison  provenant  du  désordre 
des  sens,  et  conviction  d'autant  plus  iné- 
branlable, que  la  sensation  est  plus  réelle. 
Seulement  l'homme  à  courte  vue  s'arrête  à 
la  sensation ,  sans  s'assurer  qu'il  n'y  a  rien 
derrière  elle,  et  qu'il  est  tout  a  la  fois  l'agent 
et  le  patient. 

Le  désordre  des  idées,  qui  n'est  point 
j-roduit  par  une  cause  aussi  saisissable,  au- 
trement dit  la  folie,  est  d'un  genre  très- 
multiple.  La  monomanie  religieuse  n'en 
est  qu'une  espèce ,  et  le  genre  spécial 
des  Visions  dépend  des  dispositions  .et  du 
tempérament  de  chaque  malade  ,  ou  d'une 
cause  accidentelle  qui  échappe  souvent  à 
l'appréciation. 


Les  lymphatiques  ont  plus  souvent  des 
visions  terribles,  les  sançuins ,  des  visions 
délectables.  Des  gens  qui  ont  vécu  dans  le 
désordre  des  mœurs,  tout  en  conservant  la 
foi ,  se  trdtisforment  en  apôtres  ;  il  j  a  anssi 
des  visions  par  similitude,  et  pour  ainsi 
dire  par  contagion  ;  il  suffit  de  l'annonce  des 
visions  de  quelqu'un,  pour  en  développera 
germe  dans  une  autre  personne. 

Lorsque  ces  accidents  arrivent  à  des  gens 
dont  les  antécédents  ne  sont  pas  en  rapport 
avec  de  telles  faveurs,  ou  lorsqu'ils  soot 
accompagnés  de  quelque  extravagance,, 
on  y  reconnaît  aisément  la  folie.  Mais  lors- 
que l'extravagance  n'est  manifestée  par 
aucun  autre  signe,  et  lorsqu'ils  surviennent 
à  des  personnes  livrées  à  une  tendre  piété, 
soit  par  état,  soit  par  habitude,  alors  com- 
mencent les  incertitudes.  Alors  aussi  il  faat 
faire  l'application  des  quelques  règles  pré- 
liminaires que  nous  avons  posées  d'après 
les  plus  grands  maîtres. 

Quiconque  aura  étudié  ces  questions  aa 
seul  point  de  vue  théorique,  sera  trop  porté 
à  y  trouver  du  surnaturel  ;  et  quiconque  les 
aura  étudiées  au  point  de  vue  exclusif  de 
l'histoire  naturelle,  y. verra  trop  souventdu 
naturalisme.  (  Yoy.  lart.  Extase.  )  Nous 
croyons,  dans  tous  les  cas,  que  le  parti  deU 
défiance  est  le  plus  sage,  et  qu'il  y  a  bien 
moins  de  danger  à  repousser  d'abord,  saof 
à  examiner  ensuite.  Et  si  on  nous  objecte 
ce  texte  de  saint  Paul  :  Spiritum  noliie  ejatm- 
guère  y  prophetias  noUte  spemere ,  doos 
répondrons ,  en  citant  la  suite  du  même  , 
texte  :  Omnia  autem  prohate^  quod  bimum  ' 
est  tenete,  (  /  Thess.  v,  19.) 


z 


ZACHARIE,  —  le  onzième  des  petits  pro- 
phètes, était  fils  de  Barachie  et  petit-fils 
d'Addo.  Il  revint  de  Babvlone  avec  Zoroba- 
bel,  et  commença  à  propnétiser  la  seconde 
année  du  règne  de  Darius  fils  d'H^staspe, 
dans  le  même  temps  qu  Aggéo.  On  ignore 
les  circonstances  de  sa  naissance  et  de  sa 
mort.  Il  ne  faut  le  confondre  avec  aucun  des 
autres  personnages  de  ce  même  nom  qui 
sont  cités  dans  rEcriture;  celui-ci  n'est 
connu  que  par  sa  prophétie,  insérée  dans  le 
canon  des  livres  sacrés,  et  par  le  peu  de  pa- 
roles qui  lui  sont  relatives  aux  chapitres 
cinquième  ot  sixième  du  livre  d'Esdras. 

La  proiliétie  de  Zacharie  est  la  plus 
•étendue  de  celles  des  petits  prophètes;  elle 
passe  aussi  pour  la  plus  obscure;  cependant 
ïl  nous  semble  que  la  plus  grande  partie  des 
difficultés  sont  provenues  de  ce  que  les  in- 
terprètes n'ont  pas  considéré  qu'elle  était 
souvent  rétrospective:  c'est-à-dire,  que  le 
prophète  traduit  en  un  langage  métapho- 
rique, et  transforme  en  visions  plusieurs  évé- 
nements û6\\\  accomplis  ;  son  but  étant  moins 
d'&nnoiicer  laveinr,  que  d'cncouraiçer    le 


peuple  juif  à  surmonter  par  sa  constance  les 
obstacles  que  les  nations  voisines  lui  susci- 
taient dans  le  rétablissement  du  temple  et 
son  complet  rétablissement  à  lui-même  en 
Judée. 

Les  premières  paroles  adressées  par  le 
prophète  au  peuple  revenu  de  la  captivité, 
sont  datées  du^huitième  mois  de  la  seconde 
année  du  règne  de  Darius,  par  conséquent 
vingt-huit  ans  après  le  retour.  Cést  une 
exhortation  à  marcher  dans  les  droites  voiei 
du  Seigneur;  elle  est  renfermée  dans  lessii 
premiers  versets. 

Au  septième  commence  une  vision  rétro- 
spective en  partie,  prophétique  en  partie.  Le 
[)rophète  se  reporte  par  la  pensée  à  la  fln  de 
a  captivité.  Il  aperçoit  Cyrus  et  ses  guer- 
riers montés  sur  des  chevaux  de  diverses 
couleurs  et  se  reposant  dans  un  lieu  om- 
bragé de  myrtes,  après  avoir  parcouru  la 
face  de  la  terre  et  établi  partout  une  paii 
profonde.  Il  aperçoit  quatre  cornes,  em- 
blèmes d'autant  d'armées  et  peut-être  d'au- 
tant de  royaumes  qui  ont  dévasté  Jérusalena 
et  la  Ju'lée,  et  ouatre  forgerons  chargésidô 


ZAC 


DES  MIUA(Xr:S. 


ZAC 


1191 


.  Ces  quatre  cornes  sein  bleui  re- 
les  peaples  de  rMumée,  île  l'An- 
SyriCt  et  do  l'Assyrie,  liomplésjes 
S  pir  Saliimitasar,  Scnnnrlicrri),  Na- 
^iiosor,  et  le  dernier  \mr  Cyrus.  Jl 
temps  do  rétablir  Jérusalem,  ses 
ne  sont  |>lns;lfî  soixâritc-di\ièmc 
rédile  [tir  Jéréiuie  est  nrrivi^e,  iste 
Unifenimuit  annuê  est.  Aussi  le  [»r<H 
it-il  biesdôl  un  messager  qui  s'ein- 
*iilier  pneniire  les  iliniensifm'^  de  Jé- 
el  iidresi>e-l-il  atii  êflplifs  celte 
e  invoinlion  :  O  f^n/ez  de  la  terre  de 
,  di£  le  Sritjneur,  vous  que  f  ai  dix- 
Ujt  (fuatre  renf$  du  etW,  â  5ïaw  qui 
^  Babufone^fntfez. 

out  celri  est  «(Monifilî,  nous  avons 
ibj^loiie,  et  déjà  une  génération  à 
fcjmis  lors  sur  la  terre,  sans  que  le 
rail  daigné  prendre  g;irde  h  nous; 
m  re^lc  ouverte  et  sans  dérciiîîc,  il 
est  pas  permis  de  relever  le  lenq»le 
I  Dieu*  \os  nations  voisines  nous 
t  des  obstai  les,  si  ntms  ne  sommes 
^iis  dans  la  Bnbvlonie,  tious  le 
dans  nos  propres  foyers. 
I  prenez  courage,  voiei  ce  que  le 
vous  annonce  de  la  f^art  du  Sei- 
Jérusalem  sera  reconstruite,  elle 
SCUfrlée,  autant  et  plus  peut-être 
Va  jamais  été.  Voilà  le  lemps  qui 
le  tcnqis  de  la  conversion  des  na- 
ftrs  Jérusalem  sera  la  métropole  de 
et  en  attendant,  sacliez  que  vous 
I  pêujile,  que  je  suis  votre  vengeur, 
^lui  (pii  vous  louche,  me  touche  h  la 
[  de  \œ\ï.  Kioulez: 
]lem$\'tendrn  au  delà  de  se$  muraillej^ 
ie  la  mullitude  de  seg  habiianU  et  de 
mbreujc  troupeaux^  et  je  st  rai  moi- 
t  le  Seitjneur^  un  mur  de  feu  tout  à 

et  un  fanal  au  miliru  d'elle Je 

'  la  main  sur  les  nationn  qui  vous 
uiilft  elle»  deviendront  la  proie  de 

^illes  araient  fait  leur»  esclaves 

ros   canliffut'S    d\Uletfres^e^  fille  de 

fce  quej^e  vienu,  et J  habiterai  au  milieu 

dit  le  Seifjnctir,  kt  en  ce  jour  beau- 

fUiiirms  »e  conierdront  aa  Seifjncur^ 

tudront  mon  peuple,  et  vous  serez 

pitale^  dit  le  Seigneur tt  le  Sel- 

iiluerMcTfi  (Utns  la  Terre-Sainte^  Juda^ 
loge,  et  il  habitera  de  nouieau  Jeru- 
Hf  toute  (hair  se  taise  devant  le  Sei- 
^rce  quil  est  sorti  de  son  repos  ado- 

rela,  le  i»rophète  anerroil  le  grand- 
buai,  couvert  de  vêtements  salis  et 

Al>squ<!  niliro  li;d>it;itHtur  Jrnis:deiii,  |»r;c 
tî  iHMuiiuiiu  vÀ  jiiniciitorutii  in  mecliorjuii. 

ûi,  uiltH»miriiis«iiuini!i  ignis  la  circuilu  : 
I  ern  in  iïil-cUo  rjus.  0,  o  fugitc  de    icna 

tlicîl  Uoniiaus*  quiuiiarit  in  qiinttior  vcii* 
bfHîrsi  vos,  <iirit  Dominus.  0  Siori»  ftige  mi;t! 
Itid  llli;i]ii  KabyiûnU  :  (|Mi,'^  Uxv  dicil  (>o- 
rt'lluiini  :  Post  gloriain  mi^^ilmc  nd  gcnlosi 
ixTUiil  vos  :  ipti  eiiirn  lotigiTil  vos,  inn- 
ltiiCK:iili  uiifî.  Qni;i  eccc  e^n  kva  umtinm 
er  euÂ,  et  ennit  ptsedii;  liis.  qui  i^ervicbant 

^DiCTtil?i?>«  t>Ei>_MlHA€LES.  II. 


Intlant  contre  Satan.  Jérusalem  est  consumée- 
par  le  feu*  mais  n'en  resle-l-il  donc  {>as 
mCrae  un  tison?  Oui,  il  en  reste;  le  crand- 
prêtre  va  re|>rendre  ses  fiahils  de  léle,  le 
Seigneur  lui  lait  donner  une  milre  splen- 
dide,  il  jugera  la  maison  de  Dieu,  car  voici 
venir  OriVwf,  le  serviteur  de  Dieu,  i^  Judée 
va  être  hal»iiée  de  nouveau,  et  le  peupla 
juif  va  rentrer  dans  ses  foyers, —  Tout  ceci 
n'est  encore  cjue  de  l'histoire  ;  tous  ces  faits 
sont  accomplis  :  Orient  c*est  le  nom  de  Cyrus» 
car  telle  est  sa  signification  dans  la  langue 
persane;  et  de  peurau'on  ne  s'y  trompe,  Za- 
charie  répète  la  qualiticalion  qui  lui  avait 
été  donnée  par  [saïei  celle  de  Serviteur  de 
Dieu,  Jésus  est  le  grand-prôirc  en  fonctions 
h  Babylone*  qui,  a|»rès  avoir  lutté  contre 
rinforiune^  et  accompli  son  laborieui 
ministère  au  milieu  des  douleurs  et  dus 
larmes  de  la  captivité,  était  revenu  à  Jéru- 
salem triouifibanl  et  libre  avec  Zorol»aliel, 
en  vertu  «les  ordres  de  Cyrus,  Jusque  là, 
c'est  donc  encore  une  vue  rétrospective. 

Il  en  est  de  même  de  ce  qui  suit  :  le  (pro- 
phète aperçoit  le  chandelier  d'or  remis  h  sa 
place;  les  sept  lampes  sont  remplies  d'huile, 
et  sept  flammes  brillairtos  sVdanccnt  de 
leurs  becs;  c'est  Zoroliabcl  qui  la  replacé; 
mais  du  moins  il  y  a  ici  une  prophétie,  une 
firomesseeneourageanlepourZorobal»el.  Il  a 
fondé  le  temple,  il  Tarhèvera;  il  a  posé  la  pre- 
mière pierre,  il  n  a  |dus  bientôt  qu'à  ouvrir 
la  main  pour  donner  auï  ouvriers  Tétain  la- 
miné qui  doit  lui  servir  de  toilure;  Kducei 
lapide  m  primarium^  et  exœquahit  tjratiam 
gratiœ  fj ««..*.,  £7  vtdebunt  lapidem  stan- 
neum  in  manu  ZorobalteL 

Ce[4endant  le  pioiihète  joint  à  ceci  deux 
persoi^nages,  qu  il  appelle  lils  de  Totivier, 
filii  olei^  représentés  par  deux  olives  et  deux 
gerbes  d'épis  aux  deux  cOlés  du  cliandelicp 
d  or,  dont  le  type  est  jdus  diflicile  à  saisir. 
Seraient-ce  le  grand-prétre  Jésus  et  Zoro- 
habel,  les  deux  promoteurs  de  la  ré  édifica- 
tion du  temple?  Cela  est  assez  af»(>arent. 
Faudrait-il  rccliercher  dans  cette  tljiure  une 
explication  mystique?  Le  chanrlelier  d'or 
étant  une  allégorie  relative  au  Messie; 
Moise  et  Klic,  ses  deux  images  tyjnquts» 
SCS  deux  représentants,  Tun  pouf  la  loi, 
l'autre  pour  les  j>rot)betes- ses  deux  témoins 
sur  le  Thabor,  seraient-ils  ainsi  désignés? 
Cela  peut  être,  et  Fune  do  ces  explications 
n'exclut  pas  lautre, 

î^  cinauièniè  chapitre  de  la  prophétie 
présente  des  dilTicultés  d'explication  beau- 
cou  [v  ulus  grandes:  Le  prophète  aperçoit 
un  volume  vulaut»  et  selon  la  traduction 

tïibi  :  cl  rogiioscctis  qui.t  Dominos  cxorritijum  mi- 
sit  me.  Ljiuda  cl  lit-luri»,  fttiu  Sitni  :  ijuia  ervc  ep% 
vrnio,  cl  li;At>ttaL>o  iit  iiu^dio  toi,  ail  LUmiinus.  F4:rp- 
pticïibuntor  gi  nt*  s  rniitt^c  ;)d  Pononom  in  dit*  Mb, 
Cl  cruntniihi  in  fMtpulom,  et  h;dot:ilM>  in  iiiihIio  lui  : 
H  srit*^  f|uî;i  L>oMiiitus  cKcrrittiuiii  oiisîl  nicid  te. 

Kl  ItOHîiidelitt  Itôdiioofi  Ji]d:ioi  pnitcm  siinm  in 
erra  sanoiirwaia  :  et  eligel  4dhuç'Jeriij^;ilo.iii.  SiU^al 
«>itini%  cnn>  a  bt'tc  Doiuioi  :  citii»  lûosurrexit  il« 
iKibiiaculo  s;u)ctu  suo,  {lach.^  n,  4-15.) 

33 


1195 


ZAC 


DICTIONXAIÎIE 


ZAC 


plus  Trais(>mblable  des  Septante,  une  foux 
volante  de  vingt  coudées  de  longueur  et  de 
dix  coudées  de  largeur  Cette  faux  s'appelle 
malédiction  $ur  toute  la  face  de  ta  terre ^  elle 
est  destinée  spécialement  à  moissonner  Jes 
voleurs  et  les  parjures.  Ces  voleurs  et  ces 
parjures  scraienl-ce  Juda  et  Israël?  Ils  ont 
été  parjures;  mais  voleurs  î  serait-ce  Baby- 
Jone?  Elle  a  dépouillé  toutes  les  nations; 
mais  où  sont  ses  parjures?  Seraient-ce  enûu 
là  spoliatrice  Babylorie  et  l'Egy^ite,  fvarjure 
envers  Israël  et  Juda,  auxquels  elle  promit 
des  secours  qu'elle  leur  refusa  aussitôt? 
Dans  ce  cas  Cyrus  el  Canibysct  son  tils,  se- 
raient  la  faux  vengeresse,  et  tout  ceci  ne 
serait  encore  que  deThistoire.  Maisil  s'agit 
j)eul-étre  des  Édouiites  et  des  Galaadites» 

Le  prophète  voit  ensuite  un  vase  de  terre 
cuite  emporté  par  un  ange,  une  lame  de 
plomb  em|iortée  à  sa  suite,  une  femme  est 
assise  sur  îe  vase;  elle  se  nomme  Impiété. 
La  femme  est  précipitée  dans  le  vase,  In 
lame  de  fdomb  la  recouvre;  puis  deux 
•femmes,  aux  ailes  d^épervier,  enlèvent  le 
tase  entre  le  ciel  et  la  terre,  et  IVmfiortent 
dans  la  plaine  de  Sennaar,  où  elles  rétablis- 
sent sur  une  base  solide. 

Nous  croyons  que  celte  femme  nommée 
Impiété,  est  la  famille  de  Jacob,  Juda  et 
Israi^l  ;  que  le  vase  dans  lequel  elle  est  en- 
fermée sous  une  lame  de  plomb,  est  une 
fii^urc  de  la  captivité  à  laquelle  elle  a  été  ré- 
duite, el  que  les  deux  feuimes  aux  ailes 
d*épervicr  qui  remnorlent  «îans  la  t>laine 
de  Sonnaar,  c'est-tVciire  dans  la  iMéilie  et  îa 
Bab\Jonie,  sont  la  figure  des  deux  villes  qui 
Tout  réduite  en  cet  état  :  savoir,  Ninive  et 
Bàbylone.  Tout  ceci  est  encore  rétrospectif. 
if  en  est  de  même  d'une  partie  du  cha- 
pitre suivaut;  le  prophète  aperçoit  sous  de 
nouveaux  emblèmes  les  quatre  momircbîes 
aimoncées  par  Daniel:  ce  sont  quatre  cha- 
riots de  guerre,  nommés  (es  quatre  vents  (tu 
Sci(/neur,  atltdés,  le  premier  de  chevaux 
roux,  le  second  de  chevaux  noirs,  le  Iroi- 
^ième  de  chevaux  blancs,  le  quatrîèuie  de 
chevaux  iliversicolores  el  d'une  force  remar- 
quable. Ces* quatre  couleurs  sont  les  em- 
blèmes des  quatre  points  cardinaux,  suivant 
les  idées  de  FOrient,  encore  subsistantes 
iiiaintcnanl  comme  du  temps  du  prophète, 
car  eu  Orient  les  itlées  une  fois  tixées  dans 
Fespril  des  peuples  n'en  sortent  plu*^.  Les 
die  vaux  noirs  dirigent  leur  course  vers 
Taquilon,  les  chevaux  blancs  prennent  après 
eux  la  QiCnie  direction,  les  chevaux  diversi- 
coîores  iiiarcbent  vers  le  nord;  nmis  ils 
sont  destinés  h  parcourir  le  monde  entier. 

li  ntà>i  question  que  [»our  n»émoire  des 
chevaux  roux,  cest  Tcnqui'*^  dMssyrie,  et 
•leur  mission  est  acc^midie.  Il  nVsi  pas  au- 
trement question  des  chevaux  blancs,  qui 
re[>ré5er*lent  Tempire  grec,  ni  des  chiîvaux 
variés  et  vigoureux,  qui  représentera  r*^m* 
|) ire  Tomaiu;  leur  mt«sion  ne  s*ac€omjtl»ra 
que  plus  lard-  Les  clievaux  noirs,  représen- 
tant ferapire  de  Perse^  viennent  d'accom- 
idir  la  leur,  ils  ont  conduit  jusqu'à  son 
trône  ÏOrientf  le  serviteitr  du  SeitjncHr^  dont 


le  nom  est  rappelé  ici  ;  VOrieni  «  donn 
Tordre  de  rétablir  Jérusalem  et  fie  rehiliri 
temple  ;  tout  cela  est  accompli.  MaîiiIi 
donc  à  Tœuvre  Helem,  h  Vœuvre  Tobii 
Idaia,  Hem  fils  de  Sophoniel  è  l'œuvre!  qn 
tardez-vous  ?  à  Tœuvrel  Jésus,  fils  de  ' 
prt^tre  du  Très-Haut;  le  prophète 
Dieu  l'ordre  de  vous  préparer  des  ri 
d'or  et  d*argent;  Et  coronœ  erunt  h 
Tobiœ,  et  Idaiœ^  et  Ucm^  filio  Sopàê 
mémorial e  in  templo  Domini, 

Là  se  termine  la  secoade  prophétie 
Zarharie. 

La  troisième,  postérieure  de   deux  int 
est  datée  de  la  quatrième  année  [de  Dariu« 
Le  pro|diète  commence  par  ordonner  la  siifi 
pression  des  jeûnes  que  les   Juifs  avaipril 
institués  [tendant  leur  captivité  en  mémoir 
des  désastres  do  leur  nation.  Il  veut 
soient  changés  en  des  jours  de  réjouis  _ 
et  de  solennité  ;  le  Seigneur  préfère  îi 
les  jeûnes  et  à  tous  les  sacrifices  Ki  piété  oci 
la  tniséricorde,  la  justice  el   la   charité,  li 
véracité  et  la  concorde.   Ne  vous  afllig.^ 
donc  plus,  ô  Siun,  vos  maux  sont  pasj^és^ 
Le  Seigneur  vous  a  tlagellée  parce  que 
étiez  coupable,  mais  maintenant  sesl 
çrAres  vous  sont  rendues,  vos    lîls 
lillcs  vont  revenir  de  TOrient,  y  os  rues  ^ 
vos  places  publiques  seront  enci>mbrées  do 
femmes,  d'enfants,  de  vieillards;  vos  vign«j 
firoduiront  tics  vendanges  ationdanle*^,  r*»^| 
champs  de  riches  moissons;   ia   pluie  niât 
rosée  des  cieux  descendront  sur  vous.  IU>-i 
son   de  Juda    el  d'Israël,  vous  serez  bétiwn 
[>nrmi  les  nations;  de  grands  peuples,  des 
nations  puissantes  viendront  adorer  le  Sei- 
gneur  k  Jérusalem;  de  tous  les  pays,  ô^ 
toutes  les  contrées  de  la  terre  on  s'attâclicm 
h  vos  vêtements  et  on  vous  dira  :  nous  allons 
avec  vous,  parce  que  nous  avons  nui  dire 
que  le  Seigneur  était  au  milieu  de  vous. 

Telle  est  l'analyse  des  huit  premiers  chu- 
pitres  de  la  prophétie  de  Zacharie,  qui  «Vt 
à  proprement  parler  jusque-là  qu'uni*  exhor- 
tation aux  Juifs  revenus  de  ht  ui  I 
rélahUr  Jérusalem,  et  plus  spéi  .  .;L  le 
temple  du  Seigneur. 

Au  neuvième,  le  prophète  s'élanoehanir- 
ment  vers  Tavenir,  il  aperçoit  Ja  ruine  Ir 
nations  ennemies  de  la  Judée,  leialUn  <  r 
de  Jérusalem  et  les  temps  du  Me^sir  11 
(leinl  le  Désiré  des  nations  h  de  tels  Iraiti. 
qu'il  est  impossible  de  le  mé<!onnallre.  M 
voit  Alexandre  incendiant  K  ville  de  Tvr, 
les  Waibabées  promenant  leur  redoutable 
épée  dAscâlon  à  Gaza,  de  Gnta  à  Acran^o. 

Fardeau  de  la  parole  du  Seigneur^  êétTH- 
$41,  fardeau  de  la  parole  du  Seigneur  amirt 
la  (erre  de  Uadraeh  tt  eontre  Du  »  oj,  %om  n- 
pair:  (œil  du  Seifjtteur  e»t  favnruble  è  truite 
les  tribus  d'Israël  et  à  taxa  tettrs  nf/bmri« 
ICmathf  gui  habite  le^  confins  d'hrnèU  Tyr^ 
Sidon  se  reposant  avec  conjlance  sur  ftur 
sagesse,  Tyr  s'est  entourée  de  remparts,  tlU 
a  amassée  argent  comme  la  poussière^  et  ter 
comme  la  boue  des  places  publiifues^  Eh  lf\e*l 
U  Seignntr  la  saisira,  il  briseta  sa  puisstmn 
au  milieu  des  flots ^  et  elle  stra  dévorée  par 


te$  flammea,  À$cakn  fr  rerrn^  ef  il  m  (rrm- 
bUrn  de  fratjeur  :  Gaza  le  verra^  ei  elif  en  vfr- 
sera  des  larmes  de  douleur^  de  même  Accaron^ 
tur  son  espoir  sera  /rrinoMi.  Le  roi  de  Gaza 
pMra,  A$cn(on  dewearrra  dt'sert.  Le  triom- 
pfmteur  divisera  son  (futindansAzot^  nonohs* 
tant  r orgueil  des  Philistins  ;  f  arracherai  de 
(a  bouche  de  ses  hahilanls  te  sang  de  leurs 
rietimeSt  et  d'entre  leurs  dents  la  chair  de 
leurs  sacrifices  abominables  ;  ceux  d'entre 
eux  qui  survivront^  devenus  la  part  de  notre 
Dieu^  serviront  de  conducteurs  en  Juda^  et 
ïe$  Accaronites  seront  mi^  au  rang  des  Jélnt- 
ëéens.  Je  Irnr  ferai  monter  la  garde  autour  de 
ma  maiiiofi^  rf,  sentinelhs  vigilantes^  fezac- 
leur  ne  pa»sera  pas  au  milieu  déciles,  car  je 
te  nierai  moi-même.  Tressaille  d^alltgresse^ 
fUlt  de  Sion^  pousse  des  cris  de  joie,  fille  de 
Jfrusalem  ,  voilà  ton  roi  gui  vient  et  qui 
i*apporte  ta  justice  et  le  salul  ;  il  est  pauvre 
€i  monté  sur  uneânesse  accompagnée  de  son 
poulain  {VM^), 

Voîlh  la  propbi5lie>  innintonant  [*1aronH 
l'histoire  en  regard.  Le  f>rrj[iliètc  parlait*  tic 
la  sorte  Tan  518avant  Jésus-Chi  Lsl. 

En  Tan  332,  Alexaiulie  .s'eiii|ïaie  de  Tyr 
Après  un  des  sièges  les  i-his  uiémoralile^  de 
ranti({uilé,  et  la  livre  aux  llammes  ;  il  |)reiid 
Asi*akui  et  le  delruilî  Oaïa,  et  traîne  nihu- 
mainetnenl  IWiis,  son  gouverneur,  au- 
tour des  rcmpflrls  de  la  ville  désolée;  la 
Pliénicie,  la  Syrie,  la  Célésyrie  tombent  en 
son  pouvoir. 

En  Tan  160,  Juilas-Ma»  habée  s'empare  de 
la  ville  d'Azotli  et  la  dévaste.  Dix  ans  fdus 
tard,  Jonalltas  re|»rend  Azoth  et  la  hrOle 
ainsi  que  les  villes  d'alentour  ;  il  brûle  dans 
le  tetn|de  de  Dagon  huit  mille  habitants  qui 
y  avaient  cberi  hé  un  refuge;  il  détruit  As- 
calon,  Accaron  ;  le  reste  dei  habitants  sont 
forcés  d>mbrasser  le  ludaïsmc. 

¥.n  125,  Jean  Hyrcan  dévaste  Tldu- 
mée,  et  contraint  ceux  des  Iduniécns  qui 
sont  restés  dans  la  pays  à  recevoir  la  cir- 
concision. 

Kn  Tan  107,  Ariatobule  s'empare  de  la 
Tille  de  Tyr. 

En  Tan  102»  il  fait  la  conquête  de  rituréc, 
la  dévaste  et  force  les  Uuréens  échappés  au 
nia>sacrcde  recevoir  la  circoncision. 

En  9ÎI,  Siuinn  et  Alexarulre  Janiiée  pren- 
nent Gni-},  relevée  de  ses  ruines,  la  rasent, 
a|jrès  V  avtiir  commis  les  plus  grandes  inbu- 
iTianilés,  et  dévastent  toute  la  province. 

(1570)  Omis  rerbi  l>oniini  in  iftrra  lîurlradi,  H 
lhi]n.i$ci  t'cipJfH  (jus  ;  qtii;i  Doinini  esl  nciilns  lr«- 
miniii,  cl  omnium  Irihituni  tsraH.  tinalti  qi)ùr|tifî  in 
Irrtninis  rjns»  H  Tynis,  et  ShIoiî  :  n.ss)iri»jis*»r<Jht 
t|isj{)p4'  sibl  sapicittiiitn  viiUlc.  El  :iMlili(  ;i\it  Tyrns 
niuiitticHirm  suriin,  vi  ioucoi  vavit  ^rgentMui  ijinisi 
bamuii»,  cl  anrîini  iil  lutuni  pliUrMruïu.  Kcrc  Ut>- 
minus  ^toKsiilcbilram,  cl  pcirulicL  in  iiiâri  fortilndi- 
nem  i*jiis»  t:i  luvc  igni  iti'vinaljilur.  Vidrbil  Asraloii, 
et  tkiiicUit;  et  G:*7.a»  cl  dok-ltit  iiimis;  cl  Arraroii, 
qitoniam  contiisaesl  spvftejus:  ripcribil  rcxdeCaxa, 
i'I  Aj^raloii  non  lialHlahiUir  El  scilcbil  svpat  ator 
in  Azulci,i:t  flispJTtlaiti  supcrbiaiit  PIiilislbinmuin.El 
•uferain  gaiiauincni  l'jiis  iïv  oic  ejus»  cl  abominu- 
tuutc^  cjiÉS  Je  niedio  ilt^iUinin  rjiis,  et  roliiKint'lur 
dtani  ipsc  Deo  nuiilro,  cl  crit  «piasi  ilux  iu  Juda,  cl 


Enlin  Tan  36  de  Tère  vulgaire,  Jésus* 
Chrisl,  le  roi  juste  et  jiacifique.  entre  e^i 
Iriomplie  h  Jérusalem,  monté  sur  uneânesse 
accompagnée  de  son  poulain. 

Le  prophète  continue  de  la  sorte,  erïlre- 
mélanldan^  son  récit  les  gloires  du  Mcsmc 
et  les  gloires  des  Machabées,  imraortc  I  hon- 
neur,  les  unes  elles  autres,  de  la  nation 
Juive,  quoique  d'un  genre  dilTércnt.  Mais 
ici  nous  sonmies  obligé  de  paraphraser,  car 
le  style  du  prophète  est  si  ra[»ide,  si  con- 
cis, Il  dit  tant  de  choses  en  si  peu  dt  pa* 
role^,  qu*il  sérail  difficile  de  le  comprendre 
autrement. 

Et  je  ferai  disparaître  les  quadriges  (de  la 
terre)  d*Ephratm  ^  Jérusalem  naura  plus 
fticsoin)  de  coursiers,  tous  les  arcs  propres 
a  la  guerre  seront  brisés,  il  apportera  tu 
paix  aux  nations  y  et  sa  puissance  s*  étendra 
d'une  mer  à  loutre,  du  rivage  des  fleutesjus- 
qu*nux  confins  de  lu  terre,  tu  cw,  par  le  sang 
de  ton  testament  (ô  divin  Messie),  arraché 
les  captifs  du  lac  sans  raii  (ces  saint  s  patriar- 
ches^ ces  saints  prophètes  dont  lame  soupi- 
rait après  ta  cfnwf  ;;  tournez  vos  regards  vers 
votre  libérateur,  captifs  pleins  d  espérance. 

Mais  il  faut  que  je  t'annonce  aujourd'hui 
vn  double  bonheur  (4  S  ion),  fui  tendu  Juda 
comme  un  arc  dans  ma  m«m,  J'ai  rempli 
Ephrnim  (romme  mon  i'ar(pifds);/f  donnerai 
la  victoire  à  tes  fils,  ô  Sion,  sur  les  fils  de  la 
Grèce:  tu  seras  comme  le  glaive  des  héros 
(à  remontre  des  desi.endants  d'Alexandre). 
iit  te  Seigneur  Dieu  manifestera  contre  eux 
sa  puissance,  ses  traits  voleront  comme  la 
foudre:  le  Seigneur  Dieu  embouchera  la  trom- 
pette^ il  se  précipitera  comme  la  tempête  im- 
pétueuse. Le  Seigneur  des  armées  protégera 
(tes  tlls,  ô  Juda,)  Us  dévoreront.  Us  accable- 
ront des  pierres  de  leurs  frondes  ;ils  s'enivre- 
ront (de  carnage) ,  comme  on  s'enivre  de  vin, 
ils  se  gorgeronî  comme  des  lagênes^  comme 
les  réservoirs  de  l'autel  (qui  regorgent  du 
sang  des  victimes).  £l  le  Seigneur^  leur  Dieit^ 
les  gardera  en  ce  jour  comme  wn  troupeau 
chéri:  et  (les  fils  de  Matbatias)  s'élèveront 
dans  la  terre  (qui  est  Thérilage  du  Seigneur) 
comme  de  saintes  (et  puissantes)  co/o«fïfj(  ; 

tel  elle  ne  cessera  de  produire  pour  ses  ha- 
»itanls)  ses  meilleurs  dons,  ses  fruits  les  plus 
beauXt  ce  froment  qui  nounit    les   hoînmis 
forts  (1380),  ce  vin  (si   doux)   que  préfèrent 
les  vierges  (1381). 
Après  avoir  jeié  de   nouveau  on  coup- 

Acraron  quasi  Jcbiisa;us*  El  circimulalio  rtoniura 
nicam  ex  bis,  qui  inililaiil  mibi  eiinU^s  cl  rçvcricu- 
U»s,  t'i  non  Irantiibil  snprr  vos  ni  ira  exaclor  :  quia 
nutic  vidi  in  onilis  mcis.  Exsulia  salis,  filîa  Sma» 
jubila,  niia  Jcrusaluin  :  ecce  ntï  Tucs  vcmcl  libi 
jua»s,  cl  salvator  :  ipso  panpiT»  cl  asccndcns  >«• 
inn-  a!»iaaiL),  cl  super  |iubiuii  filtutii  asiciu*.  (Zac/n, 

(lù81»)  r/cst  ainsi  fpie  les  nif^îllnirs  iradiict^'Ur^ 
OHl  rendu  les  expressions  licbraîqncs  dont  sainl  Je* 
rônie  a  fait  le  {rumentum  eUctornm  cl  le  riimm  cfjr- 
minant  viigiue§,  qui  seudiltîiil  favoriser  eicîuài\e- 
nient  riuliTprftation  mystique, 

(I58li  El  dis(H'rdani  quadrii;am  et  Fphraim,  e% 
equiïiu  ik'  Jcrusalero,  cl  dissipabllur  arcus  ImUi;  rt 
'  lyclur  paceui  GaUibus,  cl  polcslas  rjui  a  ravi 


bqy 


1139 


ZÂG 


DICTIONNAIRE 


ZAC 


110» 


«fœil  rétrosnectii'  sur  les  malheurs  de  la 
ludée,  et  ridolatrie  qui  les  lui  a  attirés  Je 
prophète  continue  de  la  sorte  l'histoire  des 
Blachabées,  qu'il  avait  un  moment  interrom- 
pue dans  son  élan  poétique  : 

Ils  seront  semblables  aux  géants  qui  pé- 
trissent sous  leurs  pieds  la  boue  des  voies 
publiques  au  jour  des  batailles^  et  ils  rem- 
porteront la  victoire  parce  que  le  Seigneur 
sera  avec  eux,  et  ils  culbuteront  chevaux  et 
cavaliers.  Je  rendrai  puissante  la  maison  de 
Juda,  je  sauverai  la  maison  de  Joseph  et  je 
changerai  (leurs  douleurs  en  réjouissances) 
parce  que  j'aurai  pitié  d'eux^  et  ils  redevien- 
dront ce  quils  étaient  avant  que  je  ne  les  eusse 
rejetéSf  car  je  suis  le  Seigneur^  leur  Dieu^  et 
je  l'es  exaucerai.  Il»  seront  comme  les  géants 
dEphratm^  leur  cœur  nagera  dans  Vivresse 
de  la  joie  ;  leurs  fils  en  seront  témoins^  et  se 
réjouiront  eux-mêmes^  leur  cœur  tressaillira 
dans  le  Seigneur.  Je  sifflerai^  ils  se  rassem- 
bleront (au  siçna1\  car  (ils  reconnaîtront 
rappel)  ae  celui  qui  lésa  rachetén^  et  je  mul- 
tiplterai  (leur  postérité)  comme  Taraû  multi- 
plié celle  de  leurs  ancêtres.  Je  les  répandrai 
au  milieu  des  peuples^  ils  mHnvoqueront  de 
tous  les  points  de  la  terre^  je  leur  donnerai 
de  nombreuses  famillet^  avec  lesquelles  ils 
reHendront  (à  Jérusalem.)  Je  les  ramènerai 
de  la  terre  d  Egypte^  du  pays  d'Assyrie,  je 
1rs  établirai  élans  {\a  contrée  féconde  de) 
Galaad,  (dans  les  riantes  vallées)  du  Liban^ 
il  y  aura  à  peine  place  pour  tous. 

Il  traversera  le  détroit^  il  fendra  les  va- 
gues de  la  mer^  il  remuera  le  fieuve  jusque 
dans  ses  profondeurs^  et  Vorgueil  aAssur 
sera  humilié  et  le  sceptre  de  VEgypte  s'éloi- 
gnera de  lui-même.  Je  les  fortifierai  dans  le 
Seigneur,  et  ils  marcheront  sous  Céjide  de  son 
nom^  dit  le  Seigneur  (1382). 

Ce  peu  de  mots  nous  semblent  faire  allu- 
sion à  beaucoup  d'événements,  d'abord  aux 
ambassades  envoyées  à  Rome  et  à  Lacédé-^ 
mono  nar  Jonathas  et  par  Simon;  ensuite  à 
la  brillante  campagne  des  trois  mille  Juifs 
auxiliaires  envoj'â  par  Jonathas  h  Démé* 
trius  assiégé  dans  son  palais  d'Antioche,  sur 

iisque  ad  mare,  ci  a  fliiminibus  us(|ue  ad  fines  tcrrae. 
Tu  quoque  in  sanguine  testamenti  tui  emisisti  vin- 
ctos  tuos  de  lacu  in  quo  non  est  aK|ua.  Convertimini 
ad  inunitionem  vineti  spei,  hodit^ ,  qtioque  annun- 
tians  diiplicia  reddain  liDi.  Quoniam  eitcndi  mihi 
Judani  quasi  arcum,  implevi  Ephraim  :  et  suscitabo 
fiKos  tuos  Sion  super  filios  tuos  Gnecia  :  et  ponam 
le  quasi  gladiuin  lortium.  Et  Domîuus  Deus  super 
eos  videbitur;  et  cxibii  ut  fulgur,  jaculum  ejus  :  et 
Dominus  Deus  in  tuba  canot,  et  vadel  in  turbine 
Austri.  Dominus  exercHuuin  proteget  eos  :  et  devo- 
rabunt,  et  subjicient  lapidibus  fundx  :  et  bibcutes 
inebriabuntur  quasi  a   vino,    et  replebuntur  ut 

Ehialaî,  et  quasi  cornua  altaris.  Et  salvabit  eos 
ominus  D:;us  eorum  in  die  illa,  ut  grcgeni  populi 
sui  ;  quia  lapides  sancti  elevabuntur  super  lerrani 
ejus.  Quid  cnim  bonum  ejus  est,  et  quid  pulchrum 
ejus,  uisi  frumentuin  dectorum,  et  viauui  germi- 
nans  virgincs.  (Zach,,  ix,  10-17.) 

(1382)  El  erunt  quasi  fortes  conculcantes  lutum 
viarmu  în  prsclio;  et  bellabunt,  quia  Dominus  cum 
eîfi;  et  confondentur  ascensores  equorum.  El  confor- 
tabo  domum  Juda,  et  domuin  Joseph  salvabo  ;  et  con- 
vertam  eos  quia  miserebor  eorum  ;  et  erunt  sicul 


rOronte;  de  plus,  aux  humbles  arances 
faites  par  les  compétiteurs  du  trftnede  Sfrie 
h  Jonathas  et  à  Simon,  qui  dès  lors  devien- 
nent les  arbitres  du  pays  et  font  |>eneber  la 
balance  en  faveur  de  qui  bon  leur  semUe  ; 
enfin  à  la  retraite  des  troupes  égyptieoues 
envoyées  par  Ptolémée-Lalhvrc  au  secôur» 
de  Samarie,  qu'assié{;eaient  les  deux  fils  de 
Jean  Hyrcan,  Aristobule  et  Antiçone»  contre 
le  gré  lie  la  reine  Cléonfilre,  qui  songea  ud 
moment  à  priver  son  fils  du  trône  d'^gjple, 
à  l'instigation  de  ses  deux  ministres,  Cnel- 
cias  et  Ananias,  juifs  Tun  et  l'autre.  A  cette 
époque,  les  Juifs  étaient  pour  ainsi  dire 
maîtres  en  Egypte,  tant  par; leur  nombre 
que  par  leurs  richesses.  Ils  jr  élevaient  le 
fameux  temple  d*Onion,  qui  rivaliserait 
avec  celui  de  Jérusalem  ;  le  princi()al  cobi- 
merre  était  entre  leurs  mains»  leurs  discus- 
sions religieuses  troublaient  toute  la  ville 
et  la  provmce  d'Alexandrie. 

Le  prophète  continue  de  la  sorte  :  Liban^ 
ouvre  tes  portes^  afin  que  le  feu  dévore  tes 
cèdres  ;  pleurez,  ô  sapins,  car  les  cèdres  sont 
tombés,  les  plus  magnifiques  nont  pas  été 
épargnés  ;  pleurez,  chênes  de  Basan^  car  les 
forêts  les  mieux  gardées  ont  succombé  sous  la 
hache.  Voix  des  bergers  qui  poussent  des  gé- 
missements,  parce  quMS  ont  perdu  leurs 
gras  troupeaux:  voix  des  lions  mi  rugissent^ 
parce  que  les  forêts  du  Jouraain  ne  sont 
plus. 

Voici  ce  que  dit  le  Seigneur,  mon  Dieu^ 
paissez  les  troupeaux  de  la  boucherie^  ceux 
que  leurs  Dossesseurs  égorgeaient  sans  piViV, 
quils  vendaient  en  disant,  béni  soit  le  Sei- 
gneur, nous  sommes  riches.  Leurs  pastturs 
ne  les  épargnaient  pas,^  et  moi  je  n'épargnerai 
pas  plus  longtemps  les  habitants  de  la  terrt^ 
dit  fe  Seigneur  ;  voilà  que  je  livrerai  les  hom- 
mes  chacun  aux  mains  de  ses  voisins  et  aux 
mains  de  son  roi;  ils  ravageront  leur  pays, 
et  je  ne  les  délivrerai  pas  de  leurs  propres 
mains,  Cest  ainsi  que  Je  paîtrai  le  troupeau 
de  la  boucherie,  entenaez-vous,  pâtres  mer- 
cenaires ({363)1 

11  est  facile  de  reconnaître  à  ces  traits  les 

fueninl  quando  non  projeceram  eos  ;  ego  enini  t>o- 
minus  Deus  eorum,  et  exaudiam^  eos.  tk  ervoi 
quasi  fortes  Epliraîm,  et  kctabitur  cor  eoriun  quasi 
a  vino  :  it  fitii  eorum  videbum,  et  kcubimtur,  et 
exsultabit  coreoiiimin  Domino.  Sibilaboeiset  €0llg^^ 
gadio  iilos,  quia  redemi  eos;  et  rouiliplicabo eos  ii- 
eut  anle  fueraut  mulliplicati.  Et  semiiiabo  eos  in  p»- 
piilis,  et  lie  longe  recordabuntur  mci  ;  et  \ivent  cum 
fUiis  suis,  et  revertentur.  Et  reducain  eos  de  Tem 
-^gypti,  et  de  Assyriis  cougregabo  eos.  et  ad  Ter- 
ram  Galaad  et  Libani  adduciin  eos,  et  bob  îbw- 
nietur  eis  locus.  Et  transibil  in  maris  freto,  H 
pcrcutiet  in  mari  fluctus,  et  copfundenlur  onaia 
proftmda  fluminis,  et  buiuiliabitur  supeiîtia  Asuur. 
et  sceptrum  ifigypti  recedet.  Confortadie  eot  ia 
Domino,  et  in  noniine  ejus  ambubibiuilv  dicil  Do- 
minus. {Zaeh,,  X,  5-12.) 

(1585)  Aperi  Libaue  portas  tuas ,   et  comcdat 
ignis  ceilros  tuas.  Ulula  abies,  quia  cecidil  cedn». 

Suoniam  mngniflci  vastati  sinit  :  ululale  qnercos 
asan,  quoniam  succisus  est  saltus  raunitus.  Voi 
idulatus  pasloruiu,  quia  vaslata  est  magnificc»- 
tia  eorum  :  vox  rugitus  leonum,  quoniam  TasuU 
est  superbia  Jordanis«    Uaec  dicit  Domiaus  Heiis 


H 


?.A(: 


DES  MltiACLES 


ZAC 


Wk 


leires  civiles   iiiû   eu^anîjlaiilèrenl    |jeii- 

mt  tic  longues  auiici^s  \ë  Syrie  at>res  la 

loit  il'Anlio«:Kiis-Hpii>lîaiic,    et   hs  succès 

jjelonathîis,  >le  Sinion»  de  Jean  Hyrran  àu- 

PdeïJlthi  Joonltiui,  dans  lu  Pfn5nirie,  la  Syrie, 

le  i,iban  et  jusque  en  Aralïie»  Ce  semit  irop 

oionger  cet    arliele,    d'enlrer    dans   les 


Jélails   de  Umi  dVvénements,  qui  donnent 

î(>endant   de  njab'ïi^ï''F'<^s  dévclop[>etnents 

aut  (wiroles  si  conrises  ilu  proplièle,  11  IViu- 

|4lrait,  [HJiir  eK|»liquer  les  neuvième»  dixième 

81    onzième   rlia|»iires,    rc|»rotJuire  la   plus 

^grande  partie  du   i>remier  livre  Ucs  Ma- 

chatiées, 

D*ai»rès  Tordre  du  Seigneur  qui  vient  de 
liiî  être  donné,  Zarliftrie  suppose  qu'il  de- 
^nienl  pasteur  de  troupeaux,  el  s*Qrme  de 
^^Wcut  houlettes.  Et  jt  me  sniê  choisi^  dit-il, 
^^mtux  hoiiteKes,  /ai  appelé  l  une  du  nom  dr 
^^^iiTÈ^jaîdonnt'  à  rmtire  celui  d^ALUx^iCE^ 
et  fai  conduit  le  troupeau  au  pâiuru*je.  Et 

É"<ii  chiUÈt  trois  pâtres  en  un  mots  :  je  sais 
devenu  sans  pitié  pour   eux,    parce  quifs 
iaiéntsan$  ajfcrtion  pour  mo»'.  Et  fui  dit  : 
je  ne  prendrai  plus    soin  de   vous  puiire  ; 
meure  ce  qui  doit  mourir^  pcrisiie  ce  rpti  doit 
périr t  et  (pie  le  reste  s^cntrc -dévore.    Et  fui 
pris  ta  houlette   que  f  avais  nppt-h^e  unKirvû, 
ri  je  Cai  brisée^  afin  de  rompre  f  alliance  que 
j'avais  conclue  avec  tous  les  peuples.  Et  elle 
a  été  rompue  à  commencer  ie  ce  jour  n  et  les 
itres  mercenaires  qui  paissaient  à  ma  place 
fnt  su  qae  telle  était  la  volonté  du  Seifjneur. 
Ht  je  leur  ai  dit  :  si  vous  le  juqez  hon,  esti- 
nez  monsafaire^  sinon  tenez-vous  tranquilles, 
?/  ils  ont  estime'  mon  salaire  à  trente  pièces 
tnrgent,   el  le  Seigneur  mUt  dit  :  jetez-le  au 
^{atuaire^  ce  beau  salaire  auaucl  fui  été  ap- 
précié par  eux.  Et  j'ai  pris  1rs  (rente  pièces 
tarfjcnt^  et  je  les  ai  jetées  dans  la  maison  du 
Seigneur ^  aux  pieds  du  statuaire  (I3î^). 
Iteaui'oup  de  nommentatetirs   appliquent 
_à  l'inc:endie  du  tcmide  par  les  llonmins  ces 
iroles  :  Liban^  outre  tis  portes  afm  f^ue  le  fru 
évore    tes  cêdrrs  :  pleurez^    «/   sapins,    car 
ts  cèdres  sont  tombés,  les  plus  nuujniliques 
il*ont   pas  été  épargnés  :  pleurez,  chênes  de 
lia  s  a  n,  eu  r  tes  for  éi  s  1rs   m  ieux  (j  ardées  o  n  t 
iccombé  suuÊ  la  hache.    C'est»    disent-ils, 
une  allusion  h    la   gramle  quantité   de  rè- 
^4res  et  de  ehônes    eniplojés  dans  la   ron- 
Bttniction  de  rèdtlice.  Celte  explieation  ne 
^^Bous  plait  |>oint,  parce  qu'elle  a  rinconvé- 
^Eient  d'interrouipre  la  suite  des   idées    du 
^prophète»  qui    sejuble  tracer  une   hisU^ire, 

inciis  :  r.isro  ix*cora  oiTisicmis,  qiise  qui  posséde- 
ront, nccitlrhiinl»  vi  imii  dolrlKiiit.  eL  veinlebaiil  r;t^ 
dicewle»  ;  IkriictliclUH  !>mtnrnts,  divilcs  fiirli  sunnrs: 
pl  t»aston'3  ciiruTii  non  puuTtiaiit  ris.  El  ega  tuu\ 
parcam  uïlra  snpor  l»al>it:iiih's  UTriini,  tUiîit  Doiiii  • 
— »ns  :  ccce  ego  trntlàiii  hiiiuiiics  :  nnintï(fMeinc[ue  in 
ismui  proximi  sui ;  «l  in  tiinnu  r<>MS  srii  ;  et  vm\' 
tilleul  If-rraiiif  cl  itoii  cruani  <le  ni:uiu  coninK  ¥à 
laiii   p^'ciis  4H.'i'isi<Hn!S  pr'j|iU*r  lioe,   o  paiiperes 

El  .iïitiiun|KÎ  niîhl  dii:i^  vir^rn";,  iM^ntii  vcif ;ivi 


celle  de  l  avenir,  et  que  les  foits  lie  se  .sont 
pas  accomplis  dans  cet  ordre* 

Juda,  revenu  de  captivité,  reste  pendaiil 
longtemps  dans  un  état  d*incerlitu*1c  et  de 
dépendance  h  Tégard  des  nnfions  voisines; 
les  Asmonéens  les rélaldissent  enfin  au  ran;^ 
des  peuples  }i  force  de  bravoure,  d'abnéga- 
tion, d'habileté.  Ils  vengent  de  la  manière  la 
|dus  sanj^lanle  sur  tous  les  ennemis  de  la  fa- 
nidie  de  Jacob  rhonneur  outragé,  cl  rendent 
avec  usure  tous  les  maux  rpii  leur  avaient 
éié  faits, 

La  décadence  des  nations  voisines  com* 
mence  en  môme  tem(»s,  et  la  prospérité  tic 
la  natinn  juivecoiUriliueà  raccélérer. Syriens 
et  Ei^yi (tiens  se  divisent,  s'exterminent  \mv 
leurs  i»ro|jre9  mains  ;  ils  s'exterminent 
les  uns  les  autres.  Ammonites,  Moabites, 
IMiéniciens,  Fidomiles,  trop  faibles  pour  se 
défendre,  deviennent  bi  jiroie  de  tous  les 
fiartis  aliernativemenC  L  Orient  est  entre 
dans  uîie  période  de  guerres,  et  de  *lécom- 
pôsilfon  sociale,  telle  qu'on  en  voit  rare- 
ment, Ci'H  un  vérilahle  tnni[»eau  de  bou- 
cherie, qrre  paissent  des  mercenaires,  aviilcs 
do  s'engraisser  de  sa  substance,  ui.iis  que  le 
pasteur  h  nlwindimné,  et  dont   i)  ne   prend 

idus  aucun  soin,  ICI  c'est  si  l>ten  retélat  que 
e  prophète  veut  dépeindre, et  non  celui  des 
Juifs,  h  l'apogée  de  leur  gloire,  qu'il  parle 
de  toute  la  terre  et  de  tous  les  neut»les.  Or, 
h  répoque*ie  Zacharie  principalement  toute 
la  terre,  c'était  TOrienl  el  tous  les  peuples» 
c^étaient  les  nations  voisines,  avec  lesquelles 
Juda  entretenait  des  rfl[toorts. 

Quant  aux  Juifs,  tient  l'état  prospère  doit 
être  f>assaser,  leur  tour  va  venir,  lorsque  le 
prophète  va  briser  sa  seconde  houlette,  celle 
qui  porte  le  nom  signilicatif  iVulUance, 

Nous  croyons  qu*i,i  est  inutile  de  s'enqué- 
rir du  nom  des  trois  j>asteurs  successive- 
ment renvoyés  dans  l'espace  d'un  uïois, 
parce  quec*éslune  locution  proverbiale,  qui 
n'a  d'autre  valeur  ici  que  de  représenter 
ïa  rapidité  des  cijangenients  |»olitiqii€S  ([ui 
s'accomplirent  dans  le  royaume  de  Syrie 
(ïendant  les  dernières  années  de  son  exis- 
tence. 

Après  la  niorl  d*Antiochus  Epiphane,  le 
persécuteur  des  Juifs,  Antiochus  l*:u[»ator 
est  renversé  par  Démétrius-Soter,  son  roti- 
sin.  Déntélnus-Soter  se  voit  enlever  la 
moitié  de  ses  Etats  (»ar  un  imposteur,  du 
nom  d'Alexandre-Bala  ,  qui  se  donne  pour 
lilsirAnliuehus  Eupator.  !>cmétrius-Nic<iiior 

inoriahtr:  clipimUiitcîiblnr,  sticetUattiret  rdiipii  ile- 
viircnLinnisqtiisqiiecnriieiti  pi4«\inii  sut. Kl  Oili  vtrgiini 
nrcam,  qme  vocal»ftiiir  n«-€nH,  cl  :ih^<'idi  caiii,  ni 
iiriliiiu  Ucercni  fa^dus  ntriiru,  rpto^l  (MMin^m  euni 
inumbus  fKt|mli«^.  Kt  m  irriltini  dfHliirluiii  eU  ifi 
die  îlla  tr  el  c'O'^miYeruiil   ^ic   |Mti|»  .ss,  r|iit 

ctislmlinnl  iiiilii,  qtiia  vcrbtioi  iKi;  lil  dut 

;id  pos  :  Si  boiiuni  Qhi  in  0<*ulis  v«  >ii  i..  im  tU-  iner- 
eelem  meaiii;  el  si  nnn,  nuiesrite    VX  .ippeiidenml 
merredeni  tiieâiii  in^iiilit  nrgenleos,   Kl  di%ti  l>tH 
'  iUtid  ad  Maluiuiuin*  deeci- 


I2CS 


ZAC 


DICTIONNAIRE 


ZAC 


im 


fils  do  Démétrius-Soter,  arrache  à  Alexandre 
Bala  le   sceptre    et  la    vie,  sans  pouvoir 

iéunir  à  son  royaume  les  provinces  sou- 
tiises  à  Alexandre  Bala,  parce  que  Trjphon, 
ministre  de  celui-ci,  se  proclame  le  vengeur 
et  le  tuteur  du  jeune  Antiochus,filsdeBala, 
en  nltcndont  qu  il  trouve  l'occasion  de  s'en 
défaire,  pour  se  placer  lui-même  sur  le 
trône.  Démélrius  Nicanorpris  et  retenu  pri- 
sonnier par  Mithridate,  roi  des  Parthes, 
Çléopâtrft,  femme  de  Démétrius,  offre  sa 
bain  et  le  trône  à  Antiochus  Sidète,  son 
beau-frère,  qui  bai  Tryphon  et  le  contraint 
à  se  donner  la  mort.  Antiochus  Sidète 
vaincu  à  son  tour  et  tué  par  les  Parthes, 
Démétrius  remonte  sur  le  trône  ;  mais  ayant 

Ferdu  la  vie  dans  une  expédition  contre 
Egypte,  la  Syrie  demeure  divisée  entre 
Cléopâtre,  un  nouvel  imposteur  nommé 
Zébina,  qui  se  fait  appeler  Alexandre  II,  et 
un  lils  de  Cléopâtre,  nommé  Seleucus,  maî- 
tre de  quelques  provinces.  Cléopâtre  assas- 
sine de  sa  main  Seieucus,  renverse  Zébina, 
proclame  un  autre  de  ses  fils,  nommé 
Antiochus -Gryphus,  qu'elle  veut  empoi- 
sonner ensuite  et  qui  la  force  de  s'empoi- 
sonner elle-même.  Antiochus  le  Cyzicénien, 
frère  d'Antiochus  Gryphus,  lui  ravit,  pour 
quelque  temps,  une  partie  de  ses  Etats  et 
péril  misérablement.  Cinq  fils  d'Antiochus 
Gryphus  montent  sur  le  trône,  et  périssent 
de  même.  Enfin  la  dynastie  des  Seleucides 
s'était  éteinteau  milieu  des  convulsions  poli- 
tiques, Antiochus  le  Pieux  conservait  encore 
une  ombre  de  royaume  et  d'autorîté,Tigrane, 
roi  d'Arménie,  régnait  sur  un  grand  nom- 
bre des  provinces  de  l'ancienne  Syrie,  lors- 
que Pompée  fit  la  conquête  du  tout,  et  le 
réduisit  en  province  romaine  soixante  trois 
ans  avant  lV?re  vulgaire. 

Voilà,  selon  toute  apparence,  Tétat  de 
choses  que  le  prophète  avait  en  vue.  Et  si 
on  demande  pourquoi  il  s'occupe  de  la  Syrie 
plutôt  que  des  autres  royaumes,  la  réponse 
est  facile:  c'est  qu'alors  "^la  Svrie  était  sou- 
veraine et  que  la  Judée  n'était  qu'une  de 
ses  provinces.  Judas  Machabée  convertit  cette 
souveraineté  en  une  simple  suzeraineté; 
Jonathas  et  Simon  profitèrent  habilement  des 
divisions  de  TempiredeS^rie,  pour  secouer 
ce  reste  de  joug,  et  se  faire  déclarer  eux- 
mêmes  souverains. 

Nous  croyons  encore  que  le  passage  rela- 
tif aux  trente  pièces  d'argent,  n*est  qu'une 

(1585)  Tune  impletum  quod  dictum  est  per  Je- 
reniiam  propheiain,  dicenlein  :  et  acccperunt  tri- 
giiitaargeiiieospreliuiu  apprcliati,  quem  appretiave- 
ruiit  a  ftiiis  Israël  :  et  dcJerunt  cos  in  agruni  figuli, 
sicut  conslituil  mihi  Dominus.  (Ifa(/r.,  xxvni,  9.) 

La  plupart  des  coinuientateurs  pensent  qu'il  v  a 
ici  erreur  de  texte,  le  nom  du  prophète  Jéréûiie 
ayant  été  substitué  par  Hncurie  des  copistes  à 
celui  de  Zacharie  ;  d'autant  plus  que  saint  Augustin 
aflirine  avoir  vu  des  exemplaucs  latins  qui  portaient 
le  nom  de  Zacharie  à  la  place  de  celui  de  Jérémie, 
el  que  le  texte  syriaque  y  est  conrorine.  D'un  autre 
côte,  Orîgcne,  TertuUien  et  £usèbe  affirment  avoir 
lu  un  passage  identioue  dans  le  prophète  Jérémie» 
qui  ne  s'v  trouve  plus  maintenant,  une  partie  de 
sa  prophétie  ayant  été  perdue.  Saint  Jérôme  dit 


formule  proverbiale,  ce  qui  ne  vent  pas 
dire  qu'elle  ne  s'applique  {vis  merveillea- 
sementà  certaine  circonstance  très-nolable 
de  la  Passion  du  Sauveur  (1385),  ni  même 
que  Zacharie,  qui  dans  ses  fonctions  em- 
blématiques d'un  terçer  abandonnant  son 
troupeau  aux  hasards  dfes  événements,  repré- 
sente la  divinité  même  agissant  de  la  sorte 
envers  la  Syrie,  ne  Ta  pas  eue  en  vue.  Cette 
vue  en  effet,  n'interrompt  nullement  la 
suite  de  ses  idées,  car  c'est  peu  de  temps 
après  l'accomplissement  des  prophéties 
qu'il  vient  de  laire,  que  cette  dernière  cir- 
constance doit  s'accomplir  à  son  tour  :  c'est 
è-dire,  que  le  souverain  pasteur  doit  être 
apprécie  à  trente  pièces  d'argent,  non  seu- 
lement par  la  nation  des  Juifs,  mais  encore 
par  toutes  les  nations  de  Tunivers,  qui 
toutes  sont  les  instruments  de  sa  mort, 
puisque  toutes  sont  coupables  au  même 
degré. 
Maintenant ^c'est  le  tour  de  la  Judée;  le 

Erophète  reprenant  son  histoire  d*un  peu 
aut,  va  la  conduirt^  jusqu'au  temps  de  la 
naissance  du  Messie,  ou  à  peu-près.  «  Et 
j'ai  brisé,  dit-il,  ma  seconde  houlette,  celle 
qui  s*appelait  alliance,  ou  faisceau,  afln  de 
rompre  toute  fraternitéentre  Juda  et  Israël.» 

Cette  phrase  nous  semble  elliptique, 
et  vouloir  dire:  aQn  de  rompre  l'alliaiice 
qui  existe  entre  la  famille  de  Jacob  et  moi 
et  qui  est  aussi  étroite  que  la  fraternité  qui 
existe  entre  Juda  et  Israël;  ou  bien,  afin  de 
rompre  mon  alliance  avec  la  famille  de 
Juda  etdlsracl. 

Et  le  Seigneur  me  dit,  continue  le  prophète, 
prenez  maintenant  les  insignes  d'un  pasteur 
insensé,  parce  que  je  vais  susciter  sur  la  terre 
un  pasteur  qui  ne  visitera  pas  ce  çni  est 
abandonné,  qui  ne  réunira  pas  ce  qui  est  dis- 
persé, qui  ne  guérira  pas  ce  qui  est  malade, 
qui  n'entretiendra  pas  ce  qui  se  soutient, 
oui  s'engraissera  des  grasses  victimes  et  qui 
leur  arrachera  les  anales.  0  pasteur^  idol% 
inutile  au  troupeau!  Que  te  glaive  frappe lOB 
bras  et  ton  œit  droit.  Son  bras  parmysé  se 
desséchera  et  son  ait  droit  s'éteindra  pour  m 
plus  voir  la  lumière  (1386). 

Certains  commentateurs,  et  i^articulière* 
ment  ceux  qui  ont  prétendu  expliquer  TApo- 
calypse,  voient  ici  une  [irédiction  relative! 
l'Antéchrist.  C'est  lui,  disent-ils,  qui  sera 

ce  pastf"-  - — ^  '" —  -''-^'-^    —  •' 

voudra 


pasteur  accompagné  d'une  idole,  car  il 
udra  rétablir  1  idolâtrie:  c'est  son  bras 


l'avoir  lu  lui-même  dans  un  exemolaîre  apocryphe. 

Nous  croyons  avec  Corneille  LapieiTe  que  ce 
dernier  senlimcnt  est  le  plus  proliable. 

(1586)  Et  prsccidi  virgam  meam  secunilam,  que 
appellabatur  Funiculus,  ul  dissolverem  germani- 
tatcni  inter  Judam  et  Israël.  £t  dixit  Dominus  ad 
me  :  Adhuc  sume  tibi  vasa  pastpris  sliilti.  Quia 
ecce  ego  suscilabo  pastorem  in  terra,  qui  dereliela 
non  visilabit,  dispersum  non  quaeret,  ci  contrîtim 
non  sanabit,  el  id  quod  slal  non  cnulriet,  et  cames 
pinguiuni  comedet,  el  un^ulas  eorum  dissolvft  0 
pastor,  el  idolum,  derchnquens  gregem  :  giadl» 
super  brachium  ejus  :  el  super  oculum  àtitnm 
ejus  :  brachium  ejus  aridilaie  siccabitur,  et  ocuh» 
dexier  ejus  tenebre$cens  obicurabitur.  (Zach.,  xi, 
U-i7.) 


ZAC 


UES  MUIACLES: 


ZAC 


itet 


^^ui  recevra  une  blessure,  cl  son  œil  tlroil 
^Hui  sera  crevé  dans  un  tombât.  Cetlc  cxpU- 
^Bition  esl  de  Pasloriui.  Il  est  vraimecH  par 
^■rop  commode  de  prendre  ainsi  ra  ei  lô  des 
^ftoutstfe  propliélie,  sans  s'infornter  de  Fin- 
^Beiition  du  [)mplièlc,  de  les  arranger  et  d*en 
^^Tbriiicr  un  sv:>lème»  que  l'avenir  réalisera 
ou  ne  réalisera  pa>,  Dieu  sait!  Celte  tii6- 
thode  ne  mérileaurnne  totillancc* 

Pour  nous»  le  pasteur  insen.^^é,  dont  parle 
ici  le  prophète,  et  Fidole  sont  le  niônie  per- 
sonnage; c'est  lui  ipïi  torume  une  idole  iïn- 
puissante  reçoit  tout  de  ses  adorateurs»  sans 
_rien  faire  pour  eux;  et  ce  personnage,  te 
"iéleslahie  pasleur  n'es!  autre  rpie  les  trois 
_IDéi  liants  pontifes  qui  mirent  ou\  enchères 
le  sacerdoce,  Jason,  Ménélas  et  ï,ysimaque, 
après  nue  le  premier  d*cnlre  eùi  en  eut 
déjiouillé  perlidemcot  le  vénérable  Onias. 
Par  eut  et  à  leur  occasion  commencèrent  les 
mallfêurs  de  îa  na(ion  juive,  et  ces  mal- 
heurs mômes  furent  la  source  de  son  affran- 
chissemenl  et  de  sa  prospérité.  Le  prophète 
Ta  raconter  tous  ces  événements  trois  cent 
cinquante  ans  h  Favance,  Nous  ne  rafiporle- 
rons  i>as  tout  ce  qui  est  dit  au  second  livre 
d*^s  Machahéesde  ces  pontifes  abominables; 
mais  nous  ne  pouvons  nous  em]Ȏcher  d'en 
citer  quelques  passages,  alui  de  montrer  qtie 
ce  som  bien  eux  que  le  prophète  avait  en 
vue. 

I     Après  fa  mort  de  Séleucm   et  favénement 
d' Antiochits  Epiphnne  ,  /ason  ,    frère    dO- 
nitu  ,  ambitionnant   la  soHvermne  sacrifica- 
iurr;  tinl   trourer   le  roi  ^  lui  promettant 
irais  cent  soixante    talents    (Tartjent  tt  qua- 
ire  '  vinfjt  talents  if  autres   revenus  ,    et    de 
plus  cent  citïtutante  talents,  si  on  lui  donnait 
le  pouroir  detahiir  un  gtjmnase  et  nue   école, 
tt  It  droit  îh  conférer  h  titre  de  citoyens  à 
ceux  des   habitants  d\Antioche   qui  demeu- 
^ÊÊTaient  à  JérnêaleaK  Le  roi  le  lui  ayant  octroye\ 
^Binjt  que  le  sacerdoce^   il  s'efforça  ausHiiùt 
^Ktintroduire  parmi  ses  nationaux  les  rites  et 
^Hrf  usages  des  aentils,  Et^  détruisant  les  pri- 
^BiVifjr/M  ywe  la  lonlé  des   rois  avait  concédés 
^Kni:  Juifs  par  V entremise  de  Jean,  père  d'Eu- 
^Hip/^mr,  qui  fut  envoyé  en  ambassade  vers  les 
ff^Fltamains,  pour  renouveler  Tamitié et  Calliance 
des  Juifs  avec  r wx,  1/  se  mit  à  violer  les  droits 
de  ses  concitoyens,  et  à  sanctionner   les  me- 
sures les  plus  iniques,  C*est  ainsi  quil  osa 
élever  un  gymnase  sous  le  portique   même  du 
Temple^  et  donner  aux  enfants  des  meilleures 
familles  la  direction  des  lupanars;  ce  qui  né- 
tait  pas  unacheminevient,  mais  plutôt  un  per- 
fectionnement  et  un  progrès  dans  les  mœurs 
étrangères  et  dans  les  usages  de   la  gentilité, 
de  h  part  du  scélérat  et  impie  Jason^  qui  né- 
fait  nen  moins  qu'un  prêtre.  Il  en  résulta  que 
tes  prêtres,  abandonnant  les  fonctions  de  Vau- 


iel^  méprisant  le  temple  et  négligeant  les  sacri- 

nt  pna 
tes  exercices    de  fa   palestre,  et  d*arde'ur  à 


fices^  montrèrent  plus   d* empressement  pour 


§^ instruire  de  ses  règles  iniques  et  de  ses  usa- 
ges^ et  cotnptèrent  pour  rien  tout  ce  qui  était 
en  honneur  dans  leur  patrie^  et  pour  tout  les 
triomphes  à  la  manière  des  Grecs,  Vrrs  ce  but 
se  dirigea  dès  lors  leur  périlleuse  émulation  t 


rémulation  de  ressembler  en  tout  ti  partout  à 
ceux  qui  toujours  avaient  été  (es  mortels  en- 
nemis de  leur  patrie.  On  ne  vialepas  impuné- 
ment les  lois  divines,  la  suite  de  cette  htstoirê 
te  fera  bien  voir.  Or^  tandis  quon  célébrait  à 
Tyr  les  jeux  quinquennaux,  en  présence  du 
roi,  le  scélérat  Jason  envoya  de  Jérusalem 
des  hommes  pervers,  offrir  trois  cents  doubles- 
dragmes  pour  le  sacrifice  d'Hercule  :  *mais 
ceux-là  même  qui  tes  portèrent^  n*osant  pas 
les  employer  au  sacrifice,  ce  qui  eût  été  une 
abomination,  les  appliquèrent  à  une  autre 
destination,,^  Trois  ans  après,  Jason  ayant 
envoyé  Ménétas^  frère  de  Simon^  porter  de 
l'argent  au  roi,  et  conférer  avec  lui  sur  des 
affaires  importantes,  celui-ci  captiva  la  bien- 
reil lance  du  moitarque^  en  flattant  son  orgueil f 
et  demanda  pour  lui-même  la  souveraine  sa- 
crificature,  en  renchérissant  de  trois  antê 
talents  sur  Jason,  il  revint  donc  avec  des 
pleins  pouvoirs,  quoique  souverainement  in- 
digne  au  sacerdoce^  et  animé  plutôt  des  senti- 
ments d'un  cruel  tyran  et  âe  la  rage  dune 
bête  féroce. 

Ainsi  Jason,  qui  avait  supplanté  son  propre 
frère,  fut  supplanté  lui-même^  et  reléqué^  on 
plutôt  exilé  dans  CAmmanite,  Mais  MénélaSt 
après  avoir  obtenu  la  grande  sacrificature^ 
ne  s'occupa  nullement  de  s'acquitter  de  ses 
promesses  envers  le  roi,,.  Il  fut  donc  bientôt 
destitué,  et  eut  pour  successeur  Lysimaqut^ 
son  frère,,.  Cependant,  lorsqu'il  crut  le  mo- 
ment favorable,  il  confia  à  Andronic  un  cer- 
tain nombre  de  vases  précieux  qu'il  avait  dé- 
robés dans  le  temple;  il  en  avait  déjà  vendu 
d'autres  à  Tyr  et  dans  les  villes  voisines.  Mais 
Onias  en  ayant  acquis  une  connaissance  cer^ 
taine,  ne  cessa  de  le  poursuivre,  tout  en  se 
tenant  lui-même  en  lien  de  sûreté  à  Antioche^ 
près  de  Daphné,  Ménélas  résolut  alors  sa 
perte ^  et  chargea  Andronic  de  Vassassiner, 
Cetui-ci  se  rendit  à  Antioche,  fit  sortir  Onias 
de  son  asile,  sous  prétexte  d^ amitié,  quoique 
ses  démonstrations  parussent asseï  suspectes^ 
et  l'assassina  de  la  manière  la  plus  auda- 
cieuse,.. Après  que  beaucoup  de  sacrilèges  eu- 
rent été  commis  dans  le  temple  par  Lysimnque 
à  f  instigation  de  Ménélas,  et  que  de  grandes 
sommes  d'or  eurent  été  enlevées,  le  bruit  s'en 
répandit  enfin,  et  la  sédition  éclata,  3fet*acé 
par  Us  cris  furieux  iCune  insurrection  re^ 
doutable,  Lmimaque  arma  environ  trois  mille 
bandits ^  qu  il  mit  sous  la  conduite  d'un  vieux 
capitaine,  intrépide  et  endurci  au  crime.  Mais 
aussitôt  que  la  multitude  fut  informée  de  la 
résistance  de  Lysimaque^  les  uns  s'armèrent 
de  pierres^  les  autres  saisirent  des  bûches^ 
quelques-uns  lui  jetèrent  de  la  cendre,  et  un 
grand  nombre  de  ses  soldats  furent  mis  hors 
de  cotnbat,  plusieurs  reçurent  la  mort;  le  reste 
prit  la  fuite,  et  le  sacrilège  Ijjsimaque  fut 
atteint  et  tué  près  de  ryErarium,  Il  en  ré- 
sulta ufèe  accusation  capitale  contre  M*nélas  ; 
et  le  roi  étant  veau  à  Tyr  sur  ces  entrefaites^ 
tes  aticiens  lui  députèrent  trois  commissaires 
chargés  de  l'informer.  M^iis  3Iénélasse  voyanê 
à  la  veille  d'être  condamné,  engagea  Ptotéme'e 
{roi  d'Egypte],  à  force  d'argent  et  de  promes- 
ses^ à  s  interposer  pour  lui,   Ptolémée  alfa 


I 


1207 


ZAC 


DJCTIOiNNAmE 


ZAC 


donc  trouver  U  rai  tandis  quU  prenml  le  frni^ 
4Hr  une  terrasse^  et  lui  (il  chanfjvr  tVavis,  Am^i 
fut  absous  MatÛns,  chanjé  dttom  les  crimes^ 
aimi  furent  condamnes  à  mort  des  malheureux 
qui  cnsanit  gnf/né  feur  cause^  même  devant  un 
trihunnl  de  Seytfteê,  Ils  payèrent  d(mc  de  fa 
vie  leur  dévouement  à  fa  cité^  à  leurs  conei- 
toyens  et  «n  j:  rases  sacrés  du  temple.  Les  Ttf- 
riens  eux-mêmes  en  furent  indignés^  et  ho- 
norèrent leurs  dépouilles  de  magnifiques  obse- 
aues^Ménélas  conservadcia sorte  tautorité par 
t effet  de  r avarice  de  ceux  qui  e:rerca(enl  le 
pouvoir^  et  ne  cessa  de  devenir  de  jour  en 
jour  plus  méchant  et  plus  dangereux  nour 
ses  concitoyens,..  Mais  un  faux  bruit  ae  la 
mort    d*Anliochus  s  étant   répandu   quelque 

(1387)  Seul  posl  Sdt'iirî  vil:c  exrossiim,  c«ini  sns- 
ce^ÎBset  r«*ginijn  AiUiochus,  qui  NVibilis  îqipellabu- 
fiir,  ambîebat  Jason  f rater  Of»i.^  suirinimn  siictHtlo- 
thim,  Aiîilo  rege,  protiiiitcns  tn  argeiiti  lateiita 
ireconla  sevî*{jiiib»  cl  ox  r*?ii4ilibus  aiiis  tnlentn 
octoginU  »  super  (i£cc  proniillijt^al  el  alla  eetiliiui 
qiiinqu.igiiiL»,  si  puteslali  ejus  com'ti'JereUir  gyiii- 
nitsîyiii  et  cpbebiuni  sitjî  cunslilut^ro,  et  eos,  qm  tti 
JerosolyinîseraDtt  Aiitiocheno&  scribcrc,  Ui»o<l  ciim 
rex  aniMii$i»ct«  et  oliLinursset  pnneipatwii,  slatim 
ad  goiitilt'ni  rhuïn  eoïUnbulcs  suus  Iransforre  l'œ- 
pit.  Kl  amatis  bi»r  ipini  hTiiiianttatis  cau^a  itMJ.ris  a 
regibiis  fiierant  cfiristttitla,  per  loniincni  pairern 
EnpoIcïiH,  qui  apu<l  rtûiiiaiias- de  auiicUia  et  sfKie- 
late  funclti&  est  le^ahoiie  légitima,  livium  jura 
desliliiens»  prav^Uji^iiiiUa  sanctobat.  Elcniiii  aiisiis 
est  sub  \\Y>'A  arce  gyuuia^iiim  eoi^sLiluere»  et  opli- 
iiioii  qu(isipie  cpbi^ioruni  ia  bpauaribus  pc»iiere. 
iln»i  aitk'iii  lioe  iinii  îiilCluin,  sed  mcrefiirntiiiti 
quoîbbm^  iH  pri^fecius  genlilis  ut  alienigeiiie  ct>ii- 
Tcrs^tioiiis  prupler  impii  et  iioa  î^acerilutis  .lasûiiis 
nefariiim  et  iiiaufliLiinï  se  et  us  :  it;i  ut  sacenloios  j:iiii 
non  circa  altariSMflicia  iledUi  estent,  sed  eoiileiiiplij 
teinpjo,  et  îW'w^ririeiis  iieglettis  festin  aient  paiiici- 
pcs  fleri  pala^strae»  et  pnvbilionis  ejus  injuî,tîif,  et 
in  exereitiis  disef.  El  p»trios  quideiii  hmtores  Mibil 
b:ibe[Ltes,  Gnecas  gU)rîas  oplimas  urbitrabauiur  : 
qiciriioi  gnvlia  fierieulosa  eo&  ciiiiti'jiliô  babebat, 
et  corum  iiisiinua  aMiiulabaiitur,  ac  fieromnia  his 
ciHiahniles  fSi^  ciipîebant,  quos  hastes  et  p<!reniplo- 
rcs  labnerant.  In  Icgt's  eniuï  divinas  irupte  agcne 
tiiipuite  mm  cedii;  &ed  boe  teinpus  seqiieiis  deda- 
ralrit.  Uum  a^ilcai  qninqiiemiaUs  ngoïi  Tyrir  ecîe* 
brarcti»!',  et  rejt  pra:»seiis  esset*  njîsilJasoïi  Tacino* 
rasus  ab  Jcros*)ly«>is  viros  peccaiores,  pôitariies 
arçetili  Jidruubmaii  Ireeeiitas  in  saerilleiiim  Her- 
euTis  :  quu&  poàlubiyoïunt  bi  qui  apport  a  vr  raid  we 
in  sacrilidts  ero|;arehluri  ipiia  non  opoiiereL,  scd 
iii  alios  îimnpius  eas  deputari,  Sed  bie  obtat;e  siiiit 
qiridem  ab  eu,  qui  mr^crat  in  sacrllîciuni  Itercuïis  ; 
prupter  [»r;rsentes  aulcm  dutiu  suiit  m  Tabf  kaiii  na- 
viiini  trireinbim. 

Kl  j>(sl  Iriennii  leinptis  misil  Jasnii  Mcnclanm, 
siipradic-li  Sinionis  IVaiieui,  porlanleni  peeuTiinë 
régi,  el  de  negutiis  lu^cesHaiiis  respoiisa  periaUi- 
rum.  At  ilîe  cuinniendatiis  régi»  cuin  uiagnifeisscl 
facieni  potcslalis  ejus,  in  senuaipsiiin  retorsit  sum- 
mutii  sat  erdotitiui,  snptM  pouejis  Jasiiiii  talenta  ar- 
|enli  tirecenla.  Ai  rcptisiiue  a  ivge  inandalis,  venil, 
iiibî)  quîileni  buliens  digriuin  saccrdolia;  aiiiiiKis 
vcro  crudelis  tyran  ni,  el  fora^  !  cKuîe  irani  gerents. 
Va  iason  ipiidein,  qui  proprinin  fralreni  capliTave- 
rai,  ipsc  deceplns  pr^tfugus  in  Amman  item  expuï- 
sus  est  regionenu  Meiielaus  auteni  |viiiieipatnïn 
quidcrn  obtiiiuit  :  de  peeiiniis  vero  legi  promissis» 
ïiibil  a^ebat,  cum  exactiouem  facertl  Sostralus, 
qui  arcieiaipra?posilu«;,fNam  ad  huri**  ex^eiio  vec* 
tigalium  pertinebat)  qnam  i>b  rausam  uiriquc  ad 
regein  suiu  evocali.  Et  Meiiclaus  imutusebta  saccr- 


temps  Hpr es ^  Jason  parut  subitement  smn  In 
murs  avec  tnviron  un  millier  dhomiv 
ntinés^  et  le  concours  dvs  citoyen*,  7 
rentaux  murailles^  ne  put  préserver  la  rtiit 
d'une  prise  d^assaut.  Ménélas  s^enfuit  dan 
ta  citadelle.  Jason  n  épargna  ni  te  s^xe  n% 
Vdgé:  il  oublia  que  le  triomphe  contre  $upr&* 
pre  famille  était  U  plus  grand  des  maux;  U 
iui  semùlaii  enlever   des  trophée b  eux  enmi 
mis  de  la  patrie  plu  tôt  qtià  ses  propres  c»n* 
citoyens.  Cependant   il  ne  *put  s'emparer  ihi 
commandement  ,   ses  trames  aboutirent    m 
plus  honteux  dénouementy   et  il  fat  obHf^é  ii 
s* exiler  de  nouveau  dans  rÀmmanite  (13*^. 
il  ïmil  avouer  que  si  <•*.*  ue  sont  p:i     "  ' 
évérieuients  auxquels  le  projthèlc  a  1 

ibtio*  SDci'edetite  Ly^ninacho  fratre  ^10  :  âosLniu^ 
auleni  pradaujs  est  Cypriis 

Hatus  auteui  MetièlauB  accepisse  se  iempus  0|k 
portiiTium,   aurea  qiiaïdatn  tasa  e  lp«»pl<>  ''«1 
ddnavil  AndronieOf  el  nWu  vemlitlerat  TtH, 
vieinas  ci  vitales.  Qu^  eu  m   eiM't»»siiue  co^ih 
Onias,  arguetat   cimi,  ipse   in  loeo  tttto  m> 
nens  Anliodiiaî  secus  Uapbtiom.    Undc    Mei 
accèdent  ad  Androriicufii  rogabal  ut  Oriiam 
fieerel.  Qui  cuin  venisset  ad  Oniam,  et  tJati^dfitrti 
cum  jiirejurambï  (quamvis  esfcet  ti  su         '     '  stia- 
ëisseï  de  asyïo  pnK-edere,  blatiiu  ciim  non 

veritiis  jusiitiaitu  Ob  quain  eausaivi  ..ipi.  m^^iiui 
Jnd;eif  sed  aïia^  quoque  liationes  iudignab;iiit«r.  ri 
moleste  fereba ni  de  iiece  tanti  viri  iw [»»'-'•'  '^d  tt- 
grcssum  regein  de  Cibctiu  locisi    :h'  Jidjri 

apuil  Antioèbiarit,  siajul  el  Gneci,  cuji  ,  k->iliï 

iniqua  nere  Oni:e..<,  .,»  1 

Midlis   auieni   sacrîtègîis  în  lempln    s  Lvsîma*] 
dio  coinnïissis  Menelai  consilio,  el  d  mm, 

€ongre»pata  e&l  multiludo  ailversum  ihih, 

mullo  jam  aurcj  rxporialo.  Tu  r  bis  au  le  m   iMMirfm» 
libus*  el  a]iiu)i.s  ira   replet is,   Lysiiuaebn^ï  aniiili» 
fere  tribus»  nûllibu!^  iniquis  mauibuâ  m 
quodani   lyraninv,  a^tate  pariler  el  << 
Teelo.    Scd,   ni   ii)tclle\erutil  eufiatum    iy^^nua 
alii  lapides,  alii   fusles  validos  arripiiere';  quidam  J 
\ern  eincreiu  in  Lynimacbum  jeeere,  ^î   •     "r  1 
dein  vubïeralij   quidam  aulemelpn» 
vcro  in  fugani  couYersi  $\inl;  îpsuin   ».(„;. 
gum   secus   icrarium   inierrecerurd.     De    bin 
cœpit  judi«'ini)i  adversus  Mêiielaum  :iL!ii:ii  t    l'il 
venisset  rex  Tyrum,  ad  ipsum  i\< 
niisst   très  viri  a    senioribus.  t  t 
Meiielaus,  prouÛMl  Pt^lcuiaîo  itiultas  1 
ad  suaderidiiiu   ro®i.  lia  que  Ptolen'â- 
airio  positum  quasi  refrigcrandi  l 
el  deduxit  a  sentcntia  :  et  Mcn< 
vcrs;e  nialitiaî  reuin   crimitiibuîj  ab^< 
autem,   qui   eliamsi  apud   Srytbïis    r 
sent,  innocentes  judiearentur,lio^  rmj 
C\îo  crgii  tujuslain  pwnain  dedenuit, 

laie»  el   ptqMib>,  et  sairis  vasis,  f ] 

sunt.  Quamubiêti)  Tyrii  quiique  *\r^ik 

pulinraui  eorum  libeValibsimi  e\s;.^  i  v,..i.  ^leueUm 
autem,  propler  eonan,  qui  lu  poleiitia  erani,  aii- 
ritiaui,  permanebat  iu  iKJtestate,  crescéns^  tn  tnalilia 
ad  insidias  civiuui.....*, 

Sed  cuin  faïsus  rnmor  cxissct»  Iniiê^ifr^m  vila  o- 
cessisset   Anlioehus^  assumplis    '  n  miNi 

mille  viris,  repenie  ag^cs^ns  est  ^  t  ;  ci  cm' 

bus  ad  niuruni  eonvntantibus.  ad  uUimuiii  ajipi«>> 
hensa  civiiaie,  Mcnclaus  fugit  in  arcem.  Jason  ver» 
non  parcebat  in  ca.'de  citibos  suis,  ncc  eogiialal 
prosperitatem  adverstim  cognatos  maluni  C5**'  mixi- 
muni,  arbitrans  hosliuni  et  non  civiimi  se  troph^'i 
capiurum.  Et  pHficip.iium  quidem  non  ohliniid.  Il* 
nem  vero  iasidianim  snarirni  confusioncm  «reetiil, 
eï  piofiigus  itenim  abiil  ja  Aiunianilcm.  {Madi.  if, 


EAC 


DES  MJRACti:S 


ZAC 


1910 


llluliion,  les  A]i|»arenccs  sont  lroiii)^eH- 
*aul«nt  |>liKs  que  le  reste  <ii»  \a  proplié- 
dit  iJ^une  maiiière  non  moins  évidciile 
me  hisunre  de  ccui  qui  les  suivirent, 
IIS  p/irlttr  Zaïlinne. 

Frfffiéi  de  ia  part/ffdu  Seigneur  sur  hrnef^ 
Scitjneur  qui  drreloppe  ivscienx^  nlfer- 
(errt^  et  dt  qui  provient  Jvutc  lumivre 
ûi  humain, 
tàfjueje  vaiê  faire  de  IérH$a!em  une  en- 
de  fuùaret  pour  toui  les  peuples  rf\i- 
',  et  qui  pUm  est^  Judn  formera  te  fiétje 
"usaient,  ht  il  arrivera  quen  ce  jour^ 
l/ffM  pèsera  à  tous  les  peuples  comme 
rde  pierre ^  elle  écrasera  cens  qui  rou- 
'<!  soulever^  et  tous  tes  royaumes  dt  la 
m  tenteront  lassai .  En  ce  jour,  dit  le 
fur^je  frapperai  d'effroi  tous  les  rour' 
€t  de  tertioe  tous  les  cavaliers  :  falmis- 
es  regards  sur  la  maison  de  Jada^  et 
^erai  de  céciléta  cavalerie  des  natious, 
conducteurs  de  Juda  diront  dans  leur 
fasse  le  ciel  que  les  hahiîants  de  Jerusa- 
ms  secondnU  avec  courage  daus  le  Dieu 
mées^  leur  Seigneur,  En  ce  jour  je  ferai 
mductenrs  de  Juda  un  foyer  d^inetndie 
lieu  des  bois^  une  torche  en  flammée  au 
d*un  monceau  de  paille.  Us  consume- 
droite  et  à  gauche  les  peuples  d'alen- 
$t  Jà'usafem  halfitern  de  nouveau  sou 
emplacement^  à  Jrr usaient  même,  tt 
meur  sauvera  les  tentes  de  Juda  comme 
principe^  afin  que  la  maison  de  llarid 
lorifie  pas  pluii  qull  ne  convient^  et  que 
filants  dejtru^alem  ne  se  glorifient  pas 
épens  de  ceux  de  Juda.  En  ce  jour,  le 
ur  protnjera  les  habitants  de  Jerus^tlem^ 
faible  d'entr'tujc  scia  un  autre  Dnrid^ 
If  icj  seront  des  dieux,  ou  des  anges  du 
ur  marchant  les  premiers  au  combat, 
arrivera  qu*en  ce  jour  je  prendrai  les 
de  fouler  aujrpiedit  toutes  lesiiations 
contre  Jérusalem,  Et  je  répandrai  sur 
sonde  David  et  sur  les  habitants  de  /r- 
n  Vesprit  de  grâce  et  de  prière  ;  et  ih 
ni  vers  moi  leurs  regards^  vers  celui 
auront  transpercé:  et  ils  le  pleureront 
on  pleure  un  fils  unique^  et  ih  se  la- 
vnt  sur  lui,  comme  on  se  lamente  ù  la 

\,;  €l  V,  5  el  s,*M\.) 

1)  Omis  vi_'rl>i  ï>oniini  ^upt^v  IsrarL  Diril  hri- 
*JLti:iid»'ns  cuiîhinn  ei  fuiuïens  UTram,  H  iïu- 

Iililtini  hmuiuîs  îu  ro  :  Ecce  i.'g:<>  pomru  Je- 
f  SU{HHiiiiiM;iiT  craptiht;  oiiiiVidus  pitiMiIis 
ttu;  sed  et  lucln  rtit  iii  oUsidioiic  r aiittM  Jt*rn- 
lEl  crit  :  in  îWe  il  la  iH)n:iiii  Jrrn«n1pt«i  lapiilrm 
[  ciiiiciis  piiptili.'^;  omnrs,  qiiî  leviiliiitit  vtiw, 
k»ne  laiTnihiiiiliir  ;  vi  nilligrnltir  attvorsns 
Dinia  rrgiia  tenvi\  1m  ilio  ilb»  ilkit  l>«vri»'uins, 
■ani  ointit'iii  iM|Tmm  in  sUtp^irrm»  ri  ai^rriisn- 
tis  iii  snioiithtiii  :  cl  sttpiT  (lonitirii  Jtnta  ;i]»ts 
ocnlos  tuf'ii^ ,  vi  «>iniM'in  (*t|titiiM  populonttu 
lani  r;prjl:ih\  Kt  ilimil  rhirrs  linl;»  Ut  i  iHil** 
îimforli'iiLurmibl  îiiilkilnlor.  s  Ji'iiisalrui  Ui  Ho- 
Kiïri'iluiim  l>co  l'muirt.  \u4w  illa  p^tuaiii  f|tu rs 
licul  caiiHittnii  \*^\m  in  ligiiif»,  cl  siiut  Ucvm 
m.  fœuo  :  el  <ir\oi.ibiinl  ad  rlrxïrrjuii  ri  ;i(l 
raro  Dmni*spnpuUKs  in  cirrnilu  :  vt  liabitaliilur 
km  rursns  m  hu(»  biio  m  Jtfiuisa)mi.  El  !»:il 
Kuniuus  tabernjicula  Jiub^ï»icuiia  pdiuiplo. 


mort  d*un  premier  n/.  En  ce  jour^  il  y  aura 
un  grand  deuil  en  Jérusalem,  un  deuil  comme 
celui  U\idadremmon  après  le  démstre  de  Ma- 
^eddù.  Et  la  terre  sera  en  deuils  famille  par 
famille  X  les  familles  de  la  maison  de  David 
chacune  en  son  particulier^  les  femmes  en  leur 
particulier  :  les  fatnilles  de  la  maison  de  Na- 
than chacune  en  son  imrticuHer^  les  femmes 
en  leur  particulier :le$  familles  de  la  maison 
de  Léti  chacune  en  son  particulier^  tes  femmes 
en  leur  particulier;  les  familles  de  Sémét cha- 
cune m  son  particulier^  les  femmes  nt  leur 
particulier^  et  toutes  les  autres  familles  mai- 
son par  maison  en  particulier^  et  les  femmes 
en  leur  particulier  (I3ë8). 

Voîlà  certes  des  rhoses  bien  étranges  : 
Jém^alein  devenue  toul  à  1a  fois  l'enseigne 
c}uî  apîielle  les  fieuples  voisins  comme  à  un 
jonr  d^ivresse,  et  lîi  j>ierre  qui  les  .écrase; 
Judîi  ii5sié|;eanl  Jérusolem,  et  souliAtt/înt  it  ses 
Imhitants  persévérance  el  courage,  [»ouren 
lircr  son  aide;  le  Seigneur  sauvant  Juda  , 
de  peur  ipic  la  nmi.son  de  Davi^l  ne  se  glo- 
riTic  ^l  que  les  Iralniants  de  Jérusalem  ne  se 
gloritienl  eux-mêmes  ronlre  le  reste  de  la 
nation;  le  trionqihe,  res|irit  de  j»rière,  le* 
larmes  el  le  deuil;  mais  un  deud  signalé, 
un  deuil  semldiilde  h  relui  que  Jéréune  ins- 
titua dans  la  ville  dWdadremman  après  1rs 
désastres  de  Mageddo,  où  le  pieu%  Josias 
Ijerdit  la  vie.  Vx  rependant  tont  eela  devait 
s'acf'OinpIir  h  la  lettre,  tunsous-le  voir. 

Les  démêlés  politiques  el  religieux  des 
juifs  ♦  et  princi|talenieiii  la  eonduile  des  dé- 
testaldes  pontiles  qui  viennent  d  iHrc  nom- 
més, ayant  altiré  ^ur  la  nation,  d'une  ma- 
nière très  fârhe use  pour  elle,  l'attention  rie 
la  eoiiriie  Sviie,  Antioelius,  au  retourtruno 
eipédition  contre  TKgvfdc,  envahit  la  Jutlée 
xiûhH  le  dessein  de  l'atraililir,  et  dépouilla 
le  temple  de  toutes  ses  richesses,  almd'ôter 
au\  juifs  toul  reslo  d'attachement  envers 
cette  maison;  dix-liuit  cents  talents  enlevés 
du  lenqde,  quatre-vingl  mille  assassinats 
commis  par  ses  ordres,  quarante  mille  pri- 
sonniers et  autant  d'esclaves,  t*d  lut  le  ré- 
sultat de  celte  épouvanlahle  enlre|)rise,  que 
rien  n'avait  provoquée*  Affres  «voir  iitasi 
tout  couvert  de  deuil  el  de  ruines ,  il  dé- 
ni non  inagnifii*c  gloriçUir  domns  l>:niil,  el  gloria 
li:d)il:Militini  Jcrusitlcni  contra  Jndatn.  lu  iltt:  illa 
proLcgct  hoiiiinus  lubilaturc^  Jcrusalctn,  cl  i^rit  qui 
iilli'naeril  ex  eis  in  tlio  îtlii,  ipiasi  l>aviil,  el  rlomu» 
l>avi<l  qunsi  Hei,  sirwl  Angclus  Doniini  in  rc>ns(MHi« 
cnnrni.  Kl  cril  in  <lte  illa  :  (pi.Traiii  cantcrcrc  oni- 
nrs  Gi*ittc4,  f]nîi^  vcnîiii*t  c«»!ilrn  Jeriis:»lcni.  Elrf- 
fuiKlani  î*iip<*r  (Unuiiin  Davif!,  cl  snpcr  Itattîlaloivs 
JtTfiHalcni,  ^piritnm  Rraliît*  cl  prrcum  :  cl  aspicicnl 
ad  inCf  ipion»  ronlivcnint  :  el  |d;tn)î<^nl  enm  plan«'tn 
(|iiasi  <^nfN*r  nnigcikiliini,  cl  ihtlchitnt  MipfT  riini,  ni 
lioWn  H > toi  in  iniHlr  priino(,M*nili.  ht  die  illa  niaiïiiu^ 
cril  pUnctns  in  JcniMtcnK^ictii  plancUrs  Ad^idrcni- 
mon  in  cîonpo  Magcildou,  l'i  plangH  l»  rr:i  :  faniili.e 
Il  laniillc  sf'orsuHi  :  rfnnilia;  «U»nins  Havid  s^^or^mn» 
ci  nMiUcrcs  curnm  soorsum  :  tHnnliifdontu^  NjIIkui 
«enrsnin,  el   mulieres  eornni  scor^uin  ;  f  '**- 

mn!>    l.c^i  s^ofMim,  cl  mnlierii»  l^Olunt  > 

(aniilt  I'  Sr^mn  scarsinn,  cl  niiiliéics  corunk  iK.tt4>unK 
OnniCH  famille  iihqu.i%  laniilur  cl  funiilia^  ncorsiuiii 


Hll 


ZAG 


DICTIONNAIRE 


ZAC 


im 


fendit  le  culte  national,  en  invitant  tout  le 
monde  à  gentiliser,  et  laissa  une  garnison 
à  Jérusalem  sous  le  commandement  d*un 
certain  Philippe ,  qui  était  Phrygien  de  na- 
tion. Ce  furent  ces  désastres  et  principale- 
ment la  prohibition  de  suivre  la  loi  de  Moïse, 
qui  mirent  les  armes  à  la  main  au  généreux 
Matathias  et  à  ses  fils.  Le  temple  de  Jérusa- 
lem ,  consacré  à  Jupiter-Olympien,  devint 
tout  à  la  fois  un  lieu  de  prostitution.et  un 
centre  d'idolâtrie;  tout  y  fut  souillé,  tout 
y  fut  profané  de  la  manière  la  plus  abomi- 
nable. L*Ëgypte  reçut  Tinvitation  d*agir  de 
môme  envers  les  juifs  qui  avaient  cherché 
un  asile  dans  son  sein  ,  et  elles*y  conforma. 

Voilà  ûé}h  deux  nations  de  soulevées 
contre  la  Judée;  mais  ce  n*est  pas  tout, 
Timothée  ,  Tun  des  généraux  syriens 
que  Judas  Machabée  avait  vaincus,  leva 
une  nouvelle  armée  çarmi  les  nations  voi- 
sines de  la  Judée,  à  laquelle  il  adjoignit 
un- corps  de  cavalerie  asiatique,  et  vint 
s*ex[>oser  de  nouveau  à  la  chance  des  com- 
bats. Ce  n'est  pas  tout  encore,  les  habitants 
de  Joppé,  de  Jamnia ,  les  Arabes,  les  habi- 
tants de  Casphin,d*Kphron,  de  Scythopolis, 
les  Iduméens,  lesThraces,  les  peuplesde  TA- 
crabatène,  les  fiéanites,  les  Ammonites,  les 
Galaadites,  les  Galiléens,  lesTyriens,  les 
Sidoniens  ,  les  peuples  de  fiosor,  de  Mas- 
pha,  levèrent  tour  à  tour  ou  simultanément 
des  armées,  il  n'y  eut  si  petite  nation, 
ville  si  peu  importante,  qui  n'adressât  à 
Judas-Machabée  une  provocation ,  qui  ne 
tentât  un  etfort  contre  la  Judée.  Voilà  donc 
la  première  i^mrtie  de  la  prophétie  complè- 
tement réalisée  :  Jérusalem  est  devenue  une 
enseigne,  autour  de  laquelle  toutes  les  na- 
tions s'empressent  d'accourir.  Mais  en  même 
temps  elle  est  la  pierre  qui  les  écrase ,  et 
qu'aucune  ne  peut  soulever;  les  huit  ou  dix 
armées  syriennes  détruites  |mr  Judas,  les 
peuples  de  l'Acrabatène  presque  exterminés, 
les  Béanites  traités  de  la  môme  manière , 
les  Ammonites  aussi  peu  é|)argnés,  les  Ga- 
laadites,  les  Galiléens,  les  peuplesde  la 
Pentapole  vaincus  et  dépouillés,  leur  pays 
mis  à  feu  et  à  sang,  Bosor,  Casbon,  Mageth, 
livrées  aux  flammes,  les  Arabes  et  les  Thra- 
ces  repoussés  avec  de  grandes  pertes, 
Ephron  emporté  d'assaut,  1  Idumée,  la  Sa- 
marie,  l'Azotide  ravagées,  en  rendent  un 
éclatant  témoignage. 

Le  siège  de  Jérusalem  par  Juda  ne  se 
réalisa  |>as  moins  d'une  manière  littérale. 
Le  premier  soin  de  Judas-Machabée,  après 
avoir  débarrassé  son  pays  des  armées  sy- 
riennes, fut  de  purifier  la  ville  sainte,  et  de 
restaurer  le  temple;  mais  hélas  !  en  quel  état 
il  le  trouva  1  L'enceinte  sacrée  était  cou- 
verte de  ruines,  l'autel  était  profané ,  les 
portes  incendiées,  les  cours  et  les  galeries 

(1389)  At  Tîmotliœus,  qui  priiis  a  Jiidseis  fuerat 
supNeratus,  convocalo  eicrcitii  poregrinae  iiiullilii- 
dinis,  et  congregato  eqiiitatu  Asiano,  advenit  quasi 
armis  Judxam  caplurus.  Machabxus  aulem,  et  qui 
cum  ipso  erant,  appropinquante  illo,  dcprecabantur 
Dominum,  caput  terra  aspergcntes,  lumbostpie  ci- 
Uciis  praciucti.  Ad  altaris  crepidinem  piovoluti,  ut 


remplies  de  broussailles,  qui  y  croissaiect 
comme  dans  un  bois ,  les  pastopbores  dé- 
molis ;  le  généreux  Machabée  se  mit  vail- 
lamment à  1  œuvre;  mais  il  fallait  empêcher 
la  garnison  de  la  citadelle  dMnquiéter  les 
ouvriers;  il  en  forma  donc  le  si^e,  et  ce 
siège  devait  se  prolonger  avec  des  chances 
diverses  pendant  trente-deux  ans,  c'est-à- 
dire  jusqu'en  Tan  138  avant  Jésus-Cbiist« 
où  Simon ,  le  frère  et  le  digne  successeur 
de  Judas,  en  obtint  enfin  l'évacuatico  à 
force  de  bravoure,  de  persévérance  et  d'ha- 
bileté. Tout  ce  qui  y  est  relatif  se  trouve 
dès-lors  expliqué  :  Juda  assiège  la  citadelle 
de  Jérusalem  avec  le  concours  continuel 
des  habitants  de  la  ville ,  ceux-ci  ont  be- 
soin de  résignation  et  de  fermeté,  comme 
celui-là  de  bravoure  et  de  constance  héroï- 
que. La  cité  de  David  ne  peut  se  vanter  d'a- 
voir seule  triomphé ,  et  Ju<la  ne  peut  sTw- 
norer  de  l'avoir  seul  délivrée  :  les  cfTortset 
le  triomphe  sont  communs. 

Ce  n'est  pas  encore  assez  pour  l'entier 
accomplissement  de  la  prophétie;  les  évé- 
nements  se  succèdent  dans  Tordre  où  le 
prophète  les  a  placés  :  les  nations  voisines 
se  soulèvent ,  le  siège  de  Jérusalem  com- 
mence, et  peu  après  les  ennemis  de  Juda  r^ 
çoivent  leur  juste  châtiment. 

Et  quant  à  la  cécité  dont  la  cavalerie  sy- 
rienne devait  être  frappée,  laissons  parler 
l'auteur  du  second  livre  des  Machabéu*. 
Tinvothie^  après  sa  défaite^  raêsembia  wu 
armée  de  soldats  de  tous  les  pays^  y  adjoignit 
un  corps  de  cavalerie  qu'il  fit  venir  d'Asie^  et 
envahit  la  Judée  ^  comme  s'il  eût  voulu  la 
soumettre  tout  entière.  MaiSy  à  9on  approckt, 
Machabée  et  ses  compagnons ,  ta  tête  coutertt 
de  poussière^  et  les  reins  environnés  de  ci/tcff, 
prièrent  le  Seigneur^  prosternés  au  piei  dt 
ses  autels,  de  jeter  sur  eux  un  regard  favo- 
rable^ de  se  faire  Pennemi  de  leurs  enne$ns 
et  V adversaire  de  leurs  adversaires^  selonjÊf^. 
paroles  de  C Ecriture.  Après  avoir  ainsi  f^^-\ 
ils  coururent  à  leurs  armes,  s^avanrèrent  a 
loin  de  la  ville  ^  et  prirent  position  de\ 
f  ennemi.  Dès  les  premiers  rayons  de  Vaur 
la  bataille  s'engagea^  les  uns  ayant  pour  { 
de  la  victoire  et  du  succès  Dieu  et  leur  \ 
rage,  les  autres  comptant  uniquement  surknr 
ardeur  belliqueuse.  Mais  au  plus  fort  dm  cost- 
batj  les  ennemis  aperçurent  cinq  cavatiers 
célestes  aux  armes  resplendissantes  d^or^  qsi 
combattaient  en  tête  de  V armée  juive  4  ituM 
desquels  accostaient  Machabée^  le  couvrmUé^ 
toutes  parts  de  leurs  armes  ^  et  lançmtiU 
contre  ses  adversaires  des  traits  et  des  éclmtl 
frappés  ainsi  dC éblouissement  et  de  cécité,  h 
plus  grande  confusion  se  mit  dans  leurs  rangs, 
et  ils  tombaient  de  tous  côtés.  Il  en  périt  et 
jour-là  vingt  mille  cinq  cents^  et  six  cents 
cavaliers  {idS9). 

sibi  propitius,  inimîcis  aulem  eonim  essel  inimicBS, 
et  adversarîis  advei*saretur,  sicul  lex  dîcit.  Et  iU 
post  orationein,  suniplis  armis,  loiigias  de  civitito 
urocedeiites,  et  proximi  hostibus  effecii  resedemL 
Primo  autem  solis  ortu  uirique  commiserunt  :  iili 
quidetu  vietori;e  et  prosperitalis  sponsorem  tam 
viriuie  Douiinum  habcutes  ;  illi  autem  ducem  bcS 


DES  MIRACLES. 


ZAC 


lâU 


ous  nojs  demandons  mouttenarit  quel 
m  que  les  Juifs  devaient  |»lcureravec 

S  larmes,  après  lavoir  perré  fie  leurs 
s  traits,  celui  dont  la  mort  causa  un 
national  et  universel,  celui  qui  rcpré- 
le  personnage  de  Dieu,  et  dont  le 
ur  parie  sans  le  distinguer  de  lui- 
;  il  nous  sera  irn possible  de  ne  pas 
icer  le  nom  de  Judas-Maehabée,  si 
lent  abandonnas  dans  les  champs  de 
^i  cbenhant  la  mort  |>our  ne  pas  sur- 
à  la  gloire  de  sa  nation.  Huit  cents 
s  accct>lèrcnt  la  l^ataillc  contre  vingt 
mille»  soutinrent  le  combat  |)en(lant 

i'our,  culbutèrent  tout  re  qui  leur 
istacle,  mirent  une  aile  en  déroute, 
trouvèrent  enfermés  par  les  débris, 
qn*ilsenfonraienirautrê.  Gigantesque 
Il  me  etTort  du  patriotisme  et  du  cou- 
lupérieur  à  tout  ce  que  Tbistoire  nous 
e,  nifinie  au  dévouement  des  Sj[)arliates 
DDidas,  car  ceux-ci  s'appuyaient  aux 
des  Therraopyles^  et  ceïix-Ià  com- 
mit en  rase  camjïaj^ne. 
(que  SCS  soldats  avaient  proposé  à 
de  battre  en  refaite  avec  eux,  pour 
ecruter  une  armée  [dus  nombreuse  : 
avait-il  répondu,  iû?«a*>  homme  ne 
ta  fiiir^  et  si  i  heure  ac  (a  mort  a  ionn^f 

U  arec  courage  pour  le  satiU  de  nos 

et  n  allons  pas  imnrimer  %me  tache  à 

lorieux  drnprmi  (1300}. 

U  t^arole*  Jonalbas  el  Simon  rinnjïor- 

du  champ  de  liataillc,  ils  l'enseveli- 
Modin,  dans  le  sé|)ub:re  de  ses  aïeux, 

hraèl  le  pleura  avec  des  larmes  abon-^ 

et  iomjtempn  inkirissablcs^  et  chacun 
i  iiélaël  il  nest  plun  le  héroi  ma^na^ 

i  iuuvail  hracl  (1391). 

preuve  que  c*est  liien  cette  mort  et 


que  Judas* Macbaliée  dans  sa  vie  et  dans  sa 
mort  est  une  vive  image  du  Sauveur. 

Cette  môme  image  va  se  Présenter  encore 
sous  la  plume  du  prophète,  conmie  ello 
se  présentait. snnsanrun  doute,  h  son  es|fril. 
Il  continue  de  s'oirnijer  du  même  sujet  :  la 
mort  de  Judas-Marliabée,  et  les  maux  horri- 
bles ({ui  doivent  fondre  sur  Jérusalem;  ma-»s 
il  ajoute  un  nouveau  trait  :  il  n'y  aura  plu<i 
de  faux  prophètes,  ni  même  de\érilaliles; 
l'esprit  prophétique  cessera  tellement  et  31 
bien  dans  la  Judée,  qu*on  ne  voudrait  môme 
(dus  y  croire  s*il  .Von  [irésentail,  el  que  te 
j'ère  et  la  mère  de  rinfoituné  pro(tlièie  se- 
raient les  premiers  à  le  mettre  à  mort  comme 
un  inifiosleur.  Zaiharie  lui-môme  devait  en 
elfet  être  le  dernier,  et  une  des  cinouNtances 
les  plus  importantes  de  la  purification  du 
temulo  par  Judas -Macbabée,  nous  révèle 
tfu'il  ne  s'en  trouvait  I^oint  en  Judée  h 
celte  époque.  Embarrasé  des  pierres  de 
Taulel  que  les  idolâtres  avaient  (îrofané,  il 
les  fit  dépoiicr  en  un  lieu  apfiarent  sur  le 
mont  de  Sion,  en  attendant  que  quelque 
profrliète  vint  résoudre  la  qtieslion  ;  quonaun- 
(jtte  venitd  provheia^  et  mpondrrvt  de  cis. 

En  ce  jour ^  il  y  aura  une  piscine  ouverte  à 
la  tnaiêon  de  i/aiid  et  aux  habitants  de  Jéru- 
salem^ pour  rablution  des  péchés  et  des  souH-' 
turcs.  En  ce  jourlâ  pareillement^  dit  le  Sci^ 
(jneiir  des  armée:^,  je/Jacerai  de  dessus  la  terre 
jusqu'au  nom  des  idoles  ^  ii  nen  sera  plus 
jamais  fait  mémoire;  les  faux  prophètes  et 
l  esprit  immonde  disparaîtront  ausst. 

Et  si  quelquun  voulait  prophétiser  davan-- 
iage^  son  père  et  sa  mère  eux-mêmes  lui 
diraient  :  meurs^  parce  que  tu  as  annoncé  /« 
mensonge  au  nom  du  Seifjneur:  son  père  et  sa 
mère  le  mettraient  à  mort  de  leurs  propres 


mainSt  du  moment  guil  voudrait  prophétiser. 
ii' universel  dont  le  nrophéte  entend  Aus^i,  en  ce  jour-là,  les  prophètes  seruimt 
c'est  îe  souvenir  qu  il  évoque  do  la  e(fra\jés  de  leurs  propres  visions^  s'ils  prophé- 
tisaient; ils  ne  se  couvriront  donc  plus  de 
sacs  en  guise  de  manteaux^  dans  la  crainte  de 
mentir.  Chacun  dirait  :  je  ne  suis  pas  pra- 
phète,  je  suis  agriculteur,  j\xerce  le  métier 
d*Adam  depuis  mon  enfaucc.  Et  si  on  lui  de- 
mandait  quelles  sont  donc  les  plaies  quil  porte 
dans  ses  muins^  il  répondrait  :  On  me  les  a 
faites  dans  la  maison  de  ceux  qui  m'ai- 
tnaient  (1392). 


Josias  dans  les  fdaines  de  Mageddo 

deuil  solennel  qui  îa  suivit. 

6tre  saint  Jean,  il  est  vrai,  fait  lappli- 
à  Jésus-Christ  môme  de  ces  paroles, 
eront  leurs  regards  vers  relui  qu  ils 
transpercé,  videbunt  in  quem  trans- 
4:  mais  notre  explication  ne  contredit 
i  celle  de  révangélisle,  puisqu'il  est 
au  contraire,  par  tous  les  iulerprètes» 


habeliant.  Sed,  eum  vebcmciis  pitgn.i  essct, 

util  ailvcrs»rti$  de  eielo  viri  fpiiiicpie  lu 
fraenis  nurcis  ilcrori,  dut'iilnin  Judaiis  pnt*- 
€%  (pidjUii  diio  M;ichalta^uh»  nii'irmiii  lia- 
irmis stjis  t'ircimisopumiincohinM^H  rimser- 
t  in  odversarius  atiteiii  li'b  et  Tulniiita  jui'io^ 

quo  cl  cîedtîUe  confusi,  el  re]ïleli  jici  tiir- 
^tadelKinl.  Iiik'rrccti  sujtt  Jttti!m  viginti  iiiinia 

i,  €l  e<^iiiles  seicoiilt.  (//  Much,  x,  il-5t.) 
I)  El  dixil  his  (|iiî  resithii  cratil  :  Siirg.tmus, 
is  ad  aiivrràaritvs  niwtros,  si  potcriiims  pug- 
iversits  cns»  Kl  advctlehiyil  eum,  direiUes  : 

riinus:  m^mI  tdierciniisâtiiiitasiioiilrastiiodti, 
tamiir  ;iil  frnii'cs  nostros,  et  In  ne  piigiiabi- 

irsus  cos  :  nus  aulf'm  (lauci  Mimus.  Et  »it 
Absit  hi'àiu  rem  Ucen:*  ul  fugi:inkus  ab  ci:»  : 
Ipprupiavil    leinpiis  no&iruip,  Rioriamur    in 

proplcr  fraiifi  noslios,  cl  Bon  inleiaïuus 

glorûc  Qo&li^\  (i  Hûch.  \x,  610.) 


(1501)  Et  Judas  cccîdît,  et  raîteri  riigeniiil.  El 
Jonathas  ri  Siiimrt  lulcnuit  Jmiam  fi iitretii  »uiuim*1 
sopolii'runl  euiii  in  sepult  ro  patriiui  suonirn  in 
(ivitati*  ModiiK  Et  Ile  m*  nuit  eniii  omni»  fHi|)^ilii!i 
Israël  [thiitctu  magno  el  higebaiit  diei>  riMiltofi.  El 
dixn  nul  :  Qnotuodo  eeciilit  pnleii)»,  qui  »ahrnm  (11* 
ciebat  noruduiu  Israël!  {l  Hach.ix,  18-^1.) 

(151^)  tn  die  illa  errl  tons  païens  douiui  David, 
et  iiabilaitlibirs  Jeni^afeni,  in  abtntioneni  pereatoris 
et  nieit&lrnaLe.  El  crii  in  die  il  la»  fi  ici  l  Oominiis 
exeieitnnm  :  t)i*ip*vrdani  nomma  idolni uni  «h»  terra, 
el  non  niéniurabuntur  ultra  .  et  psendupn»ptiet:is, 
et  spirituui  inHuntulnin  anferani  de  terra,  Et  rnt, 
en  m  prophclaveril  quispiani  nllra,  dieenl  el  |ialer 
ejns  et  njaler  ejns,  qui  genuerntil  cuin  :  Non  vives  : 
quia  mendaeinni  loctilns  es  in  noniuic  Doniini,  et 
eonbgcnt  euni  [laler  ejus  et  tiialer  cjiis,  ^enitores 
ejus»  ium  propheta^erit.  Et  cril  ;  In  die  illa  cofi- 
(undeuliu'  prophète»  uiius(]ni5(iue  ex  visioue  lut 


is;: 


^c 


DICTIONNAIRE 


ZAC 


Klfi 


En  effet,  il  ne  parut  plus  de  proiihète  en 
Israël  jusqu'au  temps  du  Messie,  désigné  ici 
à  iilusieurs  traits  remarquables»  et  qui  de- 
fait  être  lui-même  rejeté,  condamné,  avoir 
les  pieds  et  les  mains  percés  de  clous,  par 
cela  seul  qu*il  s'était  donné  comme  pro- 
phète (1393).  Il  n'y  eut  plus  d'idoles  ni  d'al)a- 
minations  en  Juda.  Les  purifications  légales 
et  les  observances  mosaïques  furent  remises 
en  vigueur,  pour  ne  plus  retomber  en  désué- 
tude, dès  le  temps  de  Judas-Machabée.  Lo 
prophète  en  était  là,  et  il  parlait  de  la  mort 
de  celui-ci  au  moment  où  cette  nouvelle 
intuition  de  Tavcnii*  a  passé  devant  ses  yeux, 
il  reprend  maintenant  son  sujet  un  moment 
interrompu. 

Glaive^  levez-vous  iur  mon  pasteur^  sur 
rkomme  qui  m* est  étroitement  um,  dit  le  Sei- 
gneur des  armées  :  frappez  le  pasteur^  et  le 
troupeau  sera  dispersé;  ma  main  prendra 
soin  des  agneaux.  Veux  tiers  des  habitants  de 
la  terre  seront  dispersés^  et  périront^  dit  le 
Seigneur^  la  troisième  partie  seule  restera. 
Elle  restera^  mais  en  passant  par  le  teuj  je 
la  purifierai  comme  on  purifie  loretl  argent 
au  creuset.  Elle  invoquera  mon  tiom,  et  je 
V exaucerai.  Je  lui  dirais  vous  êtes  monpeu- 
pUy  et  elle  répondra  j  vous  êtes  le  Seigntur^ 
mon  Dieu  (139^). 

Tout  ceci  s'est  encore^ accompli.  L'auteur 
du  premier  livre  des  Machabées  note  comme 
une  circonstance  remarquable,  qu'à  la  mort 
de  Judas,  tous  ses  compagnons  prirent  la 
fuite;  il  ne  resta  que  ses  deux  frères,  pour 
prendre  soin  de  ses  dépouilles.  Et  quant  aux 
deux  tiers  des  habitants  de  la  terre  de  Judée 
qui  devaient  périr  dans  ces  conjonctures,  le 
même  auteur  sacré  nons  en  dit  assez,  pour 
'nous  porter  à  croire  qu'il  n'en  périt  pas 
beaucoup  moins,  encffeU  depuis  le  commen- 
cement des  troubles  civils  jusqu'à  la  fin  des 
grandes  guerres  des  Machabées  ;  voici  les 
chiffres  qu'il  nous  donne  sommairement,  et 
seulement  pour  quelques  circonstances  par- 
ticulières :  Première  expédition  d'Antiochns 
Epiphane  contre  la  Judée  ;  une  si  grande 
quantité  de  morts,  que  ce  fut  un  deuil  uni^ 
versel  en  Lsraël.  L auteur  du  second  livre 
des  Machabées  dit  quatre-vingt  mille  morts 
dans  Jérusalem ,  quarante  mille  citoyens 
retenus  captifs,  et  quarante  mille  autres 
réduits  en  esclavage.  Seconde  expédition, 
deux  ans  plus  tard,  Jérusalem  prise  subile- 

cnm  prophetavcril  :  nec  opcriciitiir  pallio  saccinu, 
ut  nicfltianliir  :  Sed  dicel  :  Non  siiifi  prophela, 
homo  agricola  ego  sum  :  qiioniaiii  Adam  cveinpluiii 
nieuni  ab  adolcsccnlia  iiiea.  El  diccltir  ci  :  Qiiid 
Siiiit  plagae  isi-jn  in  mcdiotnaiiiiuni  tuaniin?Kt  diccl  : 
His  plagaliis  sum  iii  doino  coiniiu  qui  diligebanl 
me.  (Zûch,  xni,  1-G.)  ' 

(1505)  Il  y  a  d'aulaiit  moins  à  hésiter  sur  le  sens 
anagogiqoc  de  ce  passaf:c,  que  le  Sauveur  lui-mê- 
me s'en  est  fait  rapplicalion,  du  moins  en  partie. 
(Voy.  Math,  xxvi,  di.)  CcpendaiH  les  plus  savants 
commentateurs  se  sont  parlagës  sur  le  sens  litté- 
ral. Saint  Jérôme,  saint  Cyrillts  Thcodoret,  de 
Lyra,  Valable,  etc.,  pensent  (pt'il  s'agit  d'un  faux 
proplièie,  justement  mis  à  mort;  Rupcrt,  saint 
Thomas,  Corneille  Lapicrro,  etc.,  rinierprèlcnl  di- 


ment,  un  grand  nombre  de  i^rsonnes  mas- 
sacrées tant  dans  la  ville  que  dans  Israël,  la 
population  de  Jérusalem  se  met  en  ftaite  et 
se  disperse  tout  entière^L'auteur  du  seooiri 
livre  ajoute  que  le  général  d*Antiochas  afait 
l'ordre  de  mass^açrer  tout  ce  qui  était  d'wi 
Age  avancé,  et  de  réduire  le  reste  en  es- 
clavage. Il  profita  d'un  jour  de  fête,  pour 
envelopper  la  multitude  désarnsée,  et  immo- 
ler tout  sans  distinction.  Késistanœ  Aa 
onires  d*Antiocbus ,  et  massacre  des  eïh 
fimts  circoncis,  de  leurs  t>arehts  et  de  cfox 
qui  ont  uarticipé  à  rnccomplissement  de 
cette  cérémonie  léga?e  ;  seconde  résistance, 
et  massacre  de  ceux  qui  ne  veulent  uoint 
.participer  aux  sacrifices  idolfttrîques.  Noas 
connaissons  trois  <;inx)nstaQces  s|iécîaksde 
cette  dernière  et  affreuse  exécution  :  Savoir, 
la  révolte  de  Matathias,  le  martyre  du  vieil- 
lard Eiéazar,  et  celui  de  sept  frères  avec 
leur  mère.  Le  premier  livre  des  Machabées 
se  oontente  de  dire  que  le  nombre  des 
personnes  mises  à  mort  fut  infinimeiî 
g'^and  dans  Israël  ;  ira  magnu  super  populwm 
valde.  Massacre  de  mille  personnes  qui 
s'étaient  retirées  dans  les  montagnes  avec 
Matathias,  et  qui  se  laissèrent  tuer  sans 
résistance ,  parce  que  c'était  an  jour  ée 
sabbat.  La  guerre  en  règle  n*étaH  pas  encote 
commencée.  Perte  de  deux  mille  autres  lors 
de  la  déroute  de  Joseph  et  d'Azarias,  rivaai 
de  la  gloire  de  Machabée,  mais  destitués  de 
son  courage  et  de  ses  talents.  Six  ceob 
hommes  mis  traîtreusement  à  moft  par 
Baccbides,  qui  fit  ensuite  des  maux  é{K)Q* 
vantables  dans  Israël^  feceruni  plagam  ma- 
gnam  in  Israël.  Mais  nous  ignorons  la  plupart 
des  détails  de  cette  guerre  de  plus  de  trente 
années,  pendant  les  sept  premières  da  II- 
quelle  seulement  neuf  grandes  arméesforeol 
envoyées  en  Israël  avec  ordre  de  lout  sacc^ 
ger,  de  tout  détruire  et  de  n'épargner  lier- 
sotme.  Elles  furent  détruites  ellesHBoémes 
par  Judas,  mais  non  sans  avoir  causé  des 
maux  affreux,  et  non  sans  une  perte  «Misi- 
dérable  de  soldats  juifs. 

Le  dernier  tiers,  ou  la  plus  faible  portioa 
de  la  nation,  qui  combattit  sous  les  drapeiiii 
des  généreux  fils  de  Matathias,  passa  en  eflel 
tiar  le  feu  des  tribulations,  des  travaux  et  de 
la  douleur;  mais  il  en  sortit  cette  race  régé- 
nérée, qui  ne  devait  plus  abandonner  le  Sei- 
gneur, [»our  retourner  à    Tidolàtrie.  Ccst 

reclement  du  Messie.  Nons  pensons  qne  le  sas 
litléral  est  nne  généralité,  et  que  le  seas  diiecl, 
mais  éloigné,  se  rapporte  à  Jésus-Christ. 

(1594)  Framca  snscttare  super  paslorem  meim, 
et  super  vtruui  cohaTcntcni  hiihi ,  dicit  Deniiivs 
eierciluiini  :  percnto  paslorem,  et  dispergenisr 
oves  :  et  convcrlani  nianuni  meain  ad  parvwlos.  b 
enini  in  ornai  terra,  dicit  Domiiius  :  partes  des  ia 
ea  (lispergenttir,  et  déficient  ;  et  tertia  par»  rrfia- 
qnetur  in  ea.  Et  ducam  tertiam  partem  per  iam, 
et  iirani  eos  sictrt  uritur  argenium,  el  proNMeos 
sicut  probaïur  aurum.  Ipse  vocatiit  iioweii  newa. 
cl  egoexaudiam  cum.  Dicam  :  Popules  meus  ei: 
et  ipse  dicol  :  I>ou)inus  Deus  meus.  (Zêcà.  un» 
7-9.) 


ZAC 


DES  MIHACLES, 


/AC 


iiis 


bion  h  elle  que  I>ion  dit  :  tous  fiu*s  mon 
iteuptc,  cl  elle  iiui  réjMiïndil.  vuus  Ctcs  mon 
bieu. 

Mai»$î  nous  nous  élevons  pin**  haut  nver 
le  f»i%jf>hôlo;  nous  ti'onverons  aprf»s  ces  oni- 
lire»»  les  rénlilés  du  Messie,  mis  h  mort  au 
sein  de  sa   tiMiiin,  /diandoniié  de  sesdisri- 

Iflos;  de  rÈip^lr.se  t-lirélienne,  ff^ïdée  /îu  rni- 
i^  des  angoisses  pl  des  tribulalinns,  en- 
l^^dréo  dans  un  ha[)tôniede  feu  et  de  sani^; 
îeiïiAs*»aere  ou  Ut  diïà|ierî>ion  des  deux  lier*»  de 
Va  nalion  juivis  cl  enlin  ralliance  élernelle 
du  Dieu  fait  Ijoiuinc  avec  son  Kgli>c, 

ïjo  |irofdièle  ionlinua  :  Voilà  que  les  jours 
ihi  Sei'jurtrr  approfhnU,  ic$  d*^pouillrê  se- 
TitnL  parttiijrr»  datK<  ton  enerinte,  Jappellirni 
tùuleê  if»  nnCiun»  nu  sityc  de  Jtrn:i(ti( m  ^  la 
vilU  jtera  pri.'^e,  Un  ma  nom  orront  dvvu&t/eê^ 
tfg  femmes  suh iront  iouic  r^^pêce  de  violences^ 
la  moitié  de9  hubitants  aéra  nnmenée  en  cap- 
liriV/,  Vautre  moitié  ne  t^  or  tira  point  de  la 
mile.  Et  le  Seigneur  marchera  lui-même^  et 
combattra  contre  toutes  ees  mitions^  eomme  il 
tait  combattre  au  jour  du  combat;  et  ttei^  piedit 
repaieront  m  ce  jour  sur  le  mont  des  Oliviers, 
qui  est  à  l'orient  de  Jérusalem  ;  et  le  numt 
àes  Oliviers  se  divisera  par  la  moitié  de 
ti  rient  à  roccident,  de  sorte  que  h  partie 
é^  l'Aquilon  sera  séparée  de  celte  du  midi  par 
une  large  auvrrture:  et,  comme  ta  vallée  des 
montagnvs  se  fermera  jasqa  au  sommet,  vous 
fuirez  par  la  vallée  de  ces  montagnes,  comme 
il  vous  arriva  lors  du  tremblement  de  terre 
qui  eut  lieu  pendant  le  règne  d'Ozias,  roi  de 
Jiêtla,  Et  le  Seigneur  mon  Dieu  viendra,  et 
imts  ses  suints  avec  lui.  En  ce  iour^  il  njf 
aura  point  de  soleil,  mais  le  froid  et  la  glace. 
Il  viendra  un  jour,  qui  est  connu  du  Seigneur^ 
ei  f/iii  ne  sera  ni  la  nuit  ni  le  jour;  mais  la 
ituniere  apparaîtra  vers  le  soir  ;i393). 

Il  no  nous  semble  pas  didicile  de  trouver 
rapfdication  de  la  première  partie  do  ceite 
Urophétie;  elle  concerne  la  première  cxpédi- 
lioD  d'Antiochus.  Nous  venons  de  le  dire 
d*après  Tautour  du  premier  livre  des  Mat-ha- 
bées;  il  y  eut  quatrê*vingt  mille  morts  dons 
rts^Mice  de  trois  jours  que  durèrent  \qs 
gûAssacres,  et  nualre-vingl  mille  co|itifs  em- 
menés hors  de  la  ville.  Nous  Pavons  dit  aussi 
précétfe rament,  Antiocbus  el  ses  sobiats  se  re- 
tirèrent gorgés  du  plus  rirlie  butin.  Ce  qui 
îiuit  convient  aux  |5uerres  des  Mflrhabées. 
Mftis  nous  avouons  ne  pas  comprendre  ce 
que  le  prophètes  a  voulu  annoncer  en  par- 
lant de  la  rujiturc  du  mont  des  Oliviers,  et 
diîs  jours  qui  ne  seront  ni  la  nuit  ni  la  lu- 
mière. Nous  n>n  chercherons  fioint  Texpli- 
ratiun,  avec  beauroup  de  commentalcurs , 

tiZi)T>)  l'Vn*  TPnttMit  tlic%  Doiiiini,  et  divi<l(^nt(»r 
spolia  tua  in  hmhIîo  xn\,  IM  rnngrcgabn  omiies  gi'ii- 
leï  sid  Ji'nisalrni  in  |H:i*lltiiii,  et  c:ifiictur  civîtab,  fl 
v:ii.Lilminiir  rloniiis,  el  luulii^ros  viobbunUir  ;  et 
ftcilU'lut  rntvlia  |y:)rs  i  ivitatis  ïu  cnptivitalcm,  et 
ehrjmnit  p*<piili  non  aiifercint  c\  urlR»,  El  ogredie- 
tar  l>onïJ».ns,  et  |ir.i*ii.nlHlrii"  rcmtra  geiiks  îll:i<i» 
ibii'ut  pr:eIi:Uiis  est  iti  tlro  c  irtaininiK.  Kt  stabiMU 
pcdfS  fjiis  in  tiii*  itki  souper  MoiUi^ni  tllîvariiin,  i\m 
fil  rontra  JcniStiU-ni  ad  Ortciitriii;  vi  sriridctiir 
Hons  Oiivurutn  ex  niM'vA  puite  sin  ;itd  Ortcriteui,  et 


dans  un  trcud»lement  de  terre  tîr-nl  Thisloira 
n*a  I  as  conservé  de  souvenirs,  et  doni  la 
nature  ne  porte  pas  de  traces.  Nous  cro>on$ 
qu*ilfautenter»dre  ces  naroles  d'une  manière 
allégori<iue,  et  quelles  se  rnjiporleiil  au 
sujet  que  le  proplièto  traite  en  ce  momeui, 
le»  persécuticuis  d'Antioehns  et  la  guerre 
{\çs  Jlachabées;  mais  nous  rrosons  désigner 
aucun  évéïiemcfil  en  tiarttcnlier  :  Peul-èlre 
fautfrait-il  enlemlre  jutr  }h  la  division  qui 
se  lit  en  IsraëU  les  uns  obéissant  aux  ordres 
d'AnlioehuSt  tes  autres  s'y  ref usante  et  la 
fui  le  des  Asmonéens  el  des  Assiiléeos  dans 
le  pa\s  des  tuonla|;ncs,  ou  iU  levèrent  la 
drapeau  de  rindéjiendance  nationale,  Cello 
éfioque  n^élait  n"  la  nuit  de  Tidolâtrie,  ni  la 
lumière  pure  de  la  loi  du  Seigneur;  mais  le 
jour  se  lit  entlii  lardivemcntavec  les  succès 
du  noble  fils  de  ISIatalîiias. 

Maintenant  les  malheurs  de  Jérusalem  et 
de  la  Judée  sont  terminés;  le  in'0[»hôte  n  a 
jtltts  quà  peindre  le  relourde  la  |>rospérito 
au  sein  de  la  nation;  il  y  dépense  les  plus 
riches  couleurs»  ajoute  un  nouveau  Irait  au 
tableau  de  la  ruine  des  nations  ennemies 
deJuda,  et  nous  révèle  en  terminant  deux 
particularités  dont  il  n'avnit  rien  dit  encore  : 
savoir  la  conversion  an  judaïsme  d'une  par- 
lie  de  ces  mômes  nalions,  de  celles,  entre 
autres,  qui  sont  de  la  famille  d'Abraham,  et 
le  schisme  dt^s  Juifs  d'Egypte,  ainsi  que 
leur  punition. 

Et  in  ce  jour,  d  i-il,  formule  qui  revienl'A 
ceci,  il  viendra  un  jour,  et  en  ce  jour^ 
des  eaux  rires  s^'cauleront  de  Jérusalem  ; 
une  partie  s\nfuira  vers  la  mer  orientale^ 
et  rautre  vers  la  grande  mer:  elles  ne 
cesseront  de  couler  ni  Cété  ni  f hiver.  Et 
le  Seitjneur  sera  le  roi  de  toute  la  terre  (de 
Juda).  //  ny  aura  que  le  Seigneur  de  connu, 
el  que  S(m  nom  d'invoqué.  Et  toute  la  terre 
sera  de  nouveau  habitée  iusqu  au  bord  du  dé- 
sert, depuis  la  colline  de  Èemmon  jnsfiuau 
midi  de  Jérusaletn,  La  ville  sera  fortifiée  se- 
Ion  son  ancien  emplacement  tout  entier,  de- 
puis ta  porte  de  Benjamin  jusguau  lieu  de 
la  première  porte  et  à  la  porte  des  Angits^ 
depuis  la  tour  de  Jlananéel  jusqu*auj:  Pres- 
st^irs  du  roi.  Elle  sera  remplie  dltabitants^ 
purgée  de  tout  étranger^  et  à  l'abri  des  atîa^ 
ques. 

Et  h  plaie  tUnl  h  Seigneur  frappera  les 
peuples  qui  auront  combattu  contre  Jérusa- 
lem sera  si  grande,  que  chacun  de  ses  enne- 
mis en  restera  immobile  de  frayeur,  les  yeus 
arrêtés  dans  leur  orbite,  et  ta  tangue  collée  aa 
palais.  En  ce  jour  il  y  aura  une  terrible 
frayeur  parmi  tux^  chacun  saisira  la  main  de 

»il  Occideiitern,  pi^Truplo  granilî  Viihlc;  ri  !w*para- 
liitnr  luetlium  iiiorttis  i\à  \i\n\Unyvm  ,  ri  iiiediuiii 
i-jns  ;kI  UerulÎLMii.  Kl  hiyiciis  ad  vullein  inoiiCituu 
eornni,  «pioniAtn  eonjivngelnr  vallift  iiioylium  luqtie 
:ul  promnnnii  :  <*t  lugieli;»  sieiit  fngi&iis  a  facîc 
terne  motus  in  dielms  0/t;u  régis  Jiiib;  el  vcMiet 
Oîiminiis  Detis  mens.  Ohioebcpit*  ^^ncW  cnin  ock  12 
e»il  in  ilîe  illa  :  Non  eril  iiix»  scti  frigtis  el  gcl«* 
Kl  eril  dics  ini:i,  i[\uv>  uUa  es»l  Dmiiuiu,  uoti  dies 
nn\nr  iim  ;  «i  in  lenqieie  vc^peri  ent  lui.  (Ztuh. 
\iv,  1-7  ) 


1219 


ZAC 


DICTIONNAIRE 


ZAC 


t» 


ion  voisiUf  et  (a  strrera  convulsivement  dans 
sa  main. 

Et  de  plus  Juda  combattra  contre  Jéru- 
salem. 

Et  il  amassera  toutes  les  richesses  des  na- 
tions d'alentour,  Vor,  Vargent,  les  vêtements 
en  abondance:  il  profitera  des  chevaux,  des 
mulets  f  des  chameaux,  des  ânes,  et  de  tous 
les  troupeaux  qu'elles  auront  emmenés  dans 
leurs  camps. 

Et  tous  ceux  des  nations  armées  contre  Jé- 
rusalem qui  survivront,  iront  d'année  en  an- 
née adorer  le  roi,  le  Seigneur  des  armées,  et 
célébrer  la  fête  des  Tabernacles.  La  pluie  ne 
descendra  pas  sur  celle  des  familles  de  la 
terre  qui  ne  sera  pas  allée  à  Jérusalem  ado- 
rer le  roi,  le  Seigneur  des  armées. 

Et  si  la  famille  d'Eaypte  n'y  va  pas,  si  elle 
ne  monte  pas  au  temple,  la  pluie  ne  descendra 
pas  sur  elle,  loin  de  là,  elle  supportera  la 
ruine  dont  le  Seigneur  frappera  toutes  les 
nations  qui  n'iront  pas  célébrer  la  fête  des  qui  n'étaient 
Tabernacles.  Telle  sera  la  punition  de  CE-  ham. 
gypte,  et  la  punition  de  toutes  les  nations  qui 
ne  monteront  pas  au  temple,  pour  célébrer  la 
fête  des  Tabernacles. 

En  ce  jour,  tous  les'chevaux  seront  chargés 
dC offrandes  pour  le  Seigneur;  les  marmites 
seront  en  aussi  grande  abondance  dans  la 
maison  du  Seigneur  que  les  fioles  au  devant  de 
Fautel.  Toutes  les  marmites  de  Jérusalem  et 
de  Juda  seront  consacrées  au  service  du  Sei- 
gneur des  armées  ;  on  viendra  de  tous  côtés  y 
puiser  les  viandes  des  sacrifices,  ou  bien  les 
emprunter  pour  en  cuire.  Et  alors ,  ni 
dorénavant,  il  n'y  aura  plus  de  marchands 
dans  la  maison  du  Seigneur  des  armées  (139(«]. 

Ce  dernier  Irait  est  à  Tadresse  des  trois 
détestables  pontifes  qui  achetèrent  le  sacer- 
doce; ce  qui  le  précède  s'explique  de  soi- 
même  :  H  y  aura  tout  à  la  fois  en  Israël  une 
si  grande  piété  et  une  si  grande  abondance, 
que  les  dons  et  les  offrandes  arriveront  au 
temple  do  tous  les  côtés;  le  temple  sera 
rempli  de  marmites  dans  lesquelles  bouilli- 
ront les  chairs  des  sacrifices;  les  vases  du 
temple  n'y  suffiront  même  pas,  il  faudra  en 
emprunter  dans  Jérusalem  et  hors  de  Jéru- 


salem. Israël  forcera  les  nations  vaincues 
de  se  faire  circoncire,  il  s'enrichira  de  leurs 
dépouilles. 

Cette  prophétie  devait  s'accomplir  sous  le 
gouvernement  de  Jean  Hyrcan  et  d'Alexan- 
dre Jannée;  déjà  elle  avait  eu  un  commen- 
cement d'accomplissement  sous  celui  de 
Judas-Machabée ,  car  rhistorien  sacré  fiut 
remarquer  que  Judas  envoyait  en  Judée  U» 
dé[)Ouilles  des  nations  vaincues.  * 

Les  étrangers  circoncis  de  la  sorte,  et  soo- 
misparlà  même  aux  observances  de  la  loi 
de  Moïse,  ne  formèrent  plus  dès  lors  qu'une 
seule  nation  avec  les  Juifs  ;  cependant  ils 
ne  se  mélangèrent  pas,  ce  qui  était  impossi- 
ble au  sein  d'un  pays  oi^  chaque  famille 
tenait  à  conserver  sa  généalogie  pure  Ati 
toute  altération.  Ils  formèrent  celte  classe 
intermédiaire  des  prosélytes,  qui  était  si 
nombreuse,  et  avait  au-dessous  d'elle  celle 
des  advenœ,  autres  convertis  de  la  gentilité, 
point  de  la  famille  d'Abra- 


Et  quant  aux  Juifs  d'Egypte,  à  leur  schisme 
et  à  leur  punition  prédite  par  le  prophète 
Zacharie ,  voici  ce  que  nous  en  savons. 
Après  l'assassinat  du  grand  pontife  Onias, 
son  fils,  nommé  pareillement  Onias,  se  re- 
tira en  Egypte,  et  désespérant  de  parvenir  à 
la  grande  sacrificature,  il  obtint  dePtolémée 
Philopator  la  permission  de  bâtir  un  temple 
au  vnii  Dieu,  sur  le  modèle  de  celui  de  Jé- 
rusalem. Afin  de  faire  goûter  son  projet  anx 
Juifs,  qui  s'étaient  établis  en  très-grand 
nombre  en  Egypte,  il  leur  allégua  ce  pas- 
sage des  prophéties  d'isdïe,  qui  fiaratt  en 
effet  une  prédiction  de  son  entreprise,  sans 
en  être  une  justification  :  En  ce  jour,  Uj 
aura  cinq  villes  dans  la  terre  d^Egypte  fd 
parleront  le  langage  de  Chanaan,  et  f  iit^v- 
rcront  par  le  nom  du  Seigneur  des  arm^t, 
Vune  s'appellera  la  cité  du  Soleil.  En  ce  jour, 
il  y  aura  un  autel  du  Seigneur  au  miKeu  de  la 
terre  d* Egypte,  et  une  inscription  au  Seigneur 

Îyrès  de  sa  frontière.  (V.  Isa.  xix,  18  et  art. 
SAÏE,  col.  921.) 

Onias  étant  gouverneur  de  l'HéliopoIi- 
taincse  lit  concéder  une  grande  étendue  de 


(1396)  Et  erit  in  die  illa  :  Exibiint  aaujc  viv»  de 
Jérusalem  :  médium  earuni  ad  mare  Orientale,  et 
médium  carum  ad  mare  novissîmum;  in  xsiatc  et 
inhyciue  ernnt.  Et  erit  Dominus  Rex  super  oniiiem 
terram  :  in  die  Illa  erit  Domiuus  unus,  et  erit  no- 
men  ejus  unum.  Et  rcvertctur  omnis  terra  usque 
ad  desertum,  de  colle  Remnion  ad  Austrum  Jeru  • 
salein  :  et  cxaltabitur,  et  habitabit  in  ioco  suo,  a 
porta  Benjamin  usque  ad  locum  porte  priorîs  et 
usquc  ad  portam  angulorum  ;  et  a  turre  llananel 
usque  ad  torcularin  régis.  Et  babitahunt  in  ea; 
et  anathcma  non  erit  amplius  :  scd  sedebit  Jérusa- 
lem sccura.  Et  bxe  erit  plaga,  qua  perculiet  Do- 
minus omnes  gentes,  qua»  pugnaverunt  adversus 
Jérusalem,  tabescet  caro  uniuscujusque  stantis  su- 
per pedes  siios,  et  oculi  ejus  contabcscent  in  fora- 
minibus  suis,  et  lingiia  eorum  contabescet  in  ore 
suo.  In  die  illa  erit  tumultus  Domini  magnus  iu 
eis*;  et  apprchendet  vir  manum  proximi  gui,  et 
conseretur  manus  ejus  super  manum  proximi  sui. 
I  Sed  et  Judas  pu|;nabit  adversus  Jérusalem  ;  et 
Gongregabuntur  divittae  omnium  gcntium  in  cir- 
ctltu,  aurum,  el  argentum,  et  vestes  multœ  salis. 


Et  sic  erit  ruina  equi,  et  muli,  et  cameli*  eC  ; 
et  omnium  jumentorum,  qux  fuerînt  in  castns 
illis,  sicut  ruina  bîcc.  Et  omnes  qui  rcliqui  foerikt 
de  universis  gentibus,  qux  venerunt  contra  Jéru- 
salem, ascendent  abanno  in  annum,  ut  adorent  Re- 
gem,  Douiinum  exercituum,  et  célèbrent  feMivita 
tem  tabernacuiorum.  Et  erit  :  qui  non  atceadenl 
de  familiis  terrae  ad  Jérusalem,  ut  adoret  ReM 
Dominum  exercituum,  non  erit  super  eos  vmf. 
Quod  et  si  familia  iEgypti  non  ascendent,  et  aoi 
vencrit  ;  née  super  eos  erit,  sed  erit  ruina,  qu 
perculiet  Dominus  ounics  gentes,  quae  non  ascei- 
derint  ad  celcbraudani  festivitalcm  tabeimacokh 
rum.  Hoc  erit  peccatum  iEgypti,  et  hoc  pecratun 
omnium  gentium,  qu»  uoii  asccnderint  ad  celé- 
brandam  festivilatcm  tabernacuiorum.  In  die  IHa 
eril  quod  super  fraenum  oquiest,  sanclum  Duniao; 
et  erunt  lebetes  in  domo Domini  quasi  phiake  coraa 
altarl.  Et  erit  omnis  lebes  in  Jérusalem  et  ia  Jndt 
sanctiHcatus  Domino  exercituum  ;  et  venienl  omnes 
immolantes,  et  sument  ex  eis,  el  coqueiit  in  eis;  ci 
non  erit  nicrcator  ultra  iu  domo  Duniini  cxercUaiia 
.  in  die  illo.  {Zach.  xiv,  8  21.) 


«il  tkC  DES  MIRACLES, 

terralfl  sur  remplflcemcnl  tic  r.inrienne 
ville  de  Bubaslo,  c<5ièbre  jadis  \mv  im  temple 
consacré  h  Isis,  y  étabUi  une  nombreuse 
colonie  ije  Juifs,  ilonoa  le  nom  «f  Unioti  à  la 
nouvelle  ville»  de  son  nom  à  liii-mCme,  el  y 
jeta  les  fondations  d*un  lem|ile  |mreil  h  reliii 
de  Jérusnlem»  qnoiqiic  un  («eu  moins  grand, 
et  qui  devait  toujours  demearor  moins  ma- 

Snitique.  il  ne  fut  achevé  qu'après  la  mort 
'Onias.  On  y  vit  un  autel  des  Holorauste^î, 
un  autel  des  Parfums,  une  table  des  pains 
de  Proposition,  comme  à  Jérusalem  et  sur 
le  lûéuie  modèle  ;  il  n'y  manqua  que  le 
chandelier  d*or  h  sept  branches,  que  rem- 
plaça une  lamfje  suspendue  h  la  voule  par 
une  chaîne  dVu%  On  environna  IVnreinio 
sacrée  d'une  muraille  de  briques  fort  hanlp, 
et  le  service  divin  fut  céiéhre  par  des  prêtres 
et  des  lévites, romme  à  Jérusalem»  Ce  tenqde 
fut  démoli  avec  la  ville  d'Onion,  par  ordre  de 
Vespasicn ,  environ  deui  cent  vîn^t  ans 
après  sa  construction. 

Le  texte  d*l5;aïe  qui  vient  d*être  rapporté 
a  donné  lieu  h  diverses  interprétations.  Liï 
V'iilgate  et  la  plupart  des  traductions  lisent 
dans  Thébreu  air  hacheres,  qtii  signitic  la 
viNedu  Soleil,  ou  Héliopolis;  les  Juifs  mo- 
dernes 1  iscnt  atr  haherei^  qui  veut  d ire  la  ville 
de  1»  destruction;  mais  cette  altération  vient 
sans  doute  do  leur  rancune  contre  les  schis- 
niattques  ;  les  Sei.taute,  au  contraire,  avaient 
lu  air  Aaizfdcf,  la  vil  le  de  la  justice»  comme 
pour  autoriser  le  même  schisme,  dont  ils 
étaient^  selon  toute  apparence,  participants. 

Ce  temple,  bâti  dans  une  intention  sthis- 
matique,  suivant  la  remarque  de  l'historien 
Josèphe,  et  dans  le  dessein  de  transporter, 
pour  ainsi  dire,  Jérusalem  en  Egypte,  fut 
une  cati^c  incessante  de  querelles  entre  les 
Juifs.  Les  siraires,  après  la  prise  de  Jérusa- 
lem par  Titus,  et  celle  de  Massada  par 
Sylva,  se  retirèrent  en  Egypte,  chacun  s'ac- 
coutumanl  à  laconsidérercomme  une  seconde 
patrie;  ils  y  causèrent  de  grands  troulïles, 
qui  amenèrent  Icnr  ruine  ainsi  que  celle  de 
la  colonie  d*Oniou  et  du  temple,  occasion 
de  tous  ces  maui.  (V.  Flavius  Josàcue, 
Guerre  deg  Juifs,  L  vu,  ch.  36,) 

Nous  ne  devons  pas  omettre  de  mention- 
ner les  eaux  ramenées  au  lemi>le  de  Jérusa- 
lem, lors  do  sou  entier  rétablissement  par 
les  Asuionècns,  et  s'écoulant,  après  avoir 
&ervi  ai  sesusaj;ès,  parles  vallées  h  rurient 
eti  roccidentoe  la  ville  jusqu'à  la  mer  Morte 
et  à  la  Méditerranée,  comme  du  temps  des 
rois  *le  la  race  de  David,  Cette  parole  eut 
donc  aussi  son  accomfilissemcnt  littéral* 

La  prophétie  de  Zacharie,  pourvu  au'on 
veuilb'  bien  ne  fias  y  chercher  ce  qui  n  vcsl 
l^aii,  nous  semble  doiic  presque  partout  dVine 
Il  de  clarté^  sauf  le, style,  qui  ne  de- 

>  !  t  ur  qu'à  force  de  concision.  Elle!  a 

été  filcuiement  justifiée  parles  événements» 
Nous  ne  pensons  pas  q^u  elle  contienne  rien 
de  relatif  à  la  (iestructiou  de  JéruNalcn»  par 
les  Romains  ou  au  siéijo  de  Babylone  par 

(1597)  Et  exquîslvil  Domimim  in  diebiis  Zaclin- 
ri»  iiitcnigentis  et  videntis  Deuni  :  curi;qtie  requi- 


?on 


ItM 


Darius,  flts  d^Hystaspej  el  les  interprèlei 
qui  ont  crtiy  voir  tout  cela  se  sont  trompés. 

Mais  le  sens  littéral  que  nous  venons 
dVi[»oscr  cache  presque  [partout  un  sens 
anagogiquc  relatif  au  Messie  el  h  TEglise 
rïirelieniie,  terme  surrl^me  et  prochain  do 
toute  proiihétie,  avant  I  at  compltssenïent  du- 
quel celle-ci  serait  la  dern  ièreavec  celle  de  Ma- 
lachie,  qui  lui  esta  peu  |irès  (ontenqtoiaine, 

ZACHAHIE,  prophète.  On  lit  au  xxvi* 
cl»a[ùtre  du  II'  livre  des  Paratipomènet  les 
paroles  suivantes  :  Ozian  Mtrrit  tr  Srigneur 
tant  que  vécni  Zacharif,  le^prophètt  aimé  rf* 
Dieu:  car  eelui-ei  le  diritjen  en  touteâ  rhù- 
ir#,  tant  quH  rechercha  le  Seigneur  {î3Qt), 

Des  commentateurs  pensent  que  ce  Zat lia- 
rie  est  le  mérne  que  le  lils  de  IMrachie  dont 
il  est  fait  mention  au  viir  t  tiapitre  d*fsaïe  : 
«f  Je  pris  pour  témoins,  dit  le  Prophète,  le 

(rètre  Crie,  et  Zacharie,  fds  de  Barachie*  m 
1  serait  possible,  en  etTel,  que  celui-ci 
ertt  vu  les  règnes  d*Ozias,de  Joathan  el 
d'Acbaz;  mais  il  nous  iiaraît  résulter  des 
paroles  mômes  de  Tauteurdu  If  livre  des 
Paralipomênes ,  que  le  prophète  Zacharie 
vit  le  conmienccracnt  et  non  la  fin  du  rè- 
gne d^Ozias,  et  celte  apparence  est  en  [wir- 
laife  conformité  avec  les  autres  données 
de  rhisloirc,  qui  nous  présentent  une  si  ■ 
grande  différence  entre  le  commencement 
et  la  fin  du  règne  de  ce  roi  lépreui. 

11  devient  dès  lors  su}iertlu  de  rechercher 
avec  les  mêmes  commentateurs  (Vouez  Ù. 
Calmet,  IHcdonnaire  de  h  Bible,  art.  iacha- 
nV,  fils  de  Joida,  Zacharie,  fils  do  Barachio» 
et  Zacharie,  Il  Pmr,)  si  ce  Zacharie  serait  le 
môme  que  le  fils  de  Joida  mis  h  mort  par 
Joas,  L  identité  des  noms  de  ces  divers  per- 
sonnages a  seule  établi  parmi  les  écrivains 
une  confusion  qui  n*est  point  dans  rEcriture. 
ZOliOBABEL*  (Prophéties  qui  le  concer- 
nent. )  Il  est  impossible  de  lire  une  seule 
des  pages  dans  lesquelles  les  prophètes  an- 
nom;aient  aux  Juifs  leur  retour  après  la 
captivité  et  rédihcation  d'une  nouvelle  Jé- 
rusalem ,  sans  que  le  nom  de  Zorobabel  ne 
vienne  se  présenter  à  Tesprit,  quoiqu'il  ne 
se  trouve  pas  sous  leur  plume.  Son  image 
apj>aratt  resplendissante  de  gloire  h  côté  de 
celle  de  Cyrus,  lorsque  le  prophète  Isaie 
invite  cclui*cj, au  nom  du  Seigneur,  h  briser 
les  fers  des  captifs ,  el  h  les  renvoyer  dans 
leur  patrie*  Cest  wat,  dit- il  an  nom  d© 
lEsprit  divin,  c>$t  moi  qui  dis  t\  Jéruiatem^ 
Vous  ierez  habitée:  aux  tilles  de  Jtfda^ 
foui   êtrez  rtstaurces:  aux  déserti  ^  Vous 

regorgerez    dhabitants 3/oi    qui   dis   à 

Cgrus,  Vous  êtes  mon  strriteur,  vous  (très 
ma  volonté.  Moi  qui  dit  à  Jérusalem,  Sa^rz 
rebâtie:  au  temple.  Soyez  fondé  {ha. 
XLiv,  26  et  seq.  )  Voilà  rœuvre,  je  cherche 
en  vain  rarchitecte;  le  prophète  raurait*il 
donc  oublié,  ou  bien  était-il  cache  h  ses 
veux  ?  Non,  .vans  doute,  mais  Tœuvrc  d'abord; 
Varcbilecte  va  se  produire  eiMittite,  ï»our 
recevoir  la  part  d'honneur  qui  lui  revient  : 

TCTct  Dôiiiimini,  dircxU  cum  in  omnibus,  {il  P^r* 
ixvi,  S.j 


iVS 


ZOR 


DICTlONNAiHE  DES  MIRACLES. 


ZOR 


!'i4'el/e  est  heureuse  Vapparitwn  au  sommet 
es  montxignès  de  celui  qui  annonce  et  qui 
apporte  la  paix;  de  celui  qui  annonce  la  bonne 
nouvelle^  et  qui  apporte  le  salut  ;  de  celui  qui 
dit  à  Sion  ;  Votre  Dieu  régnera  désormais  I 
Yos  vigies^  (ô  Sion,)  rapercevrouty  et  pousse- 
ronl  toutes  ensemble  de  joueuses  acclamations^, 
lorsque^  le  voyant  à  pleins  yeux^  elles  re- 
connaîtront  que  le  Seigneur  a  terminé  la 

captivité  de  Sion Allez-vous-en^  monpeu- 

pie,  aUez-vous-en^  sortez  d'ici;  ne  restez  plus 
au  milieu  de  fabomination  ;  fuyez  du  sein  de 
Babylone  ;  et  vous  qui  aurez  à  emporter  le^ 
vases  du  Seigneur  ^  purifiez-vous.  Vous  né 
sortirez  point  entumultOy  ce  ne  sera  point  une 
fuite  ;  le  Seigneur  lui-même^  après  vous  avoir 
rassemblés^  ouvrira  la  marche  devant  vous. 
Mon  serviteur  entendra  vion  appel  ;  aussi  je 
relèverai^  je  le  glorifierai^  et  nulle  gloire 
n'aura  jamais  été  plus  sublime  (1398). 

A  ces  traits ,  à  celte  image,  il  est  impos- 
sible de  ne  pas  reconnaître  le  plus  grand  et 
le  plus  noble  de  tous  les  fUs  de  David  issus 
de  la  captivité;  celui  qui  eût  été  digne  de 
monter  sur  le  trdne,  et  qui  y  serait  monté* 
peut-étre,si  Tarrèt  irrévocable  n*avait  été  pro« 
nonce  :  «  La  postérité  de  Joakim  n*occupepa 
plus  jamais  le  trône  de  David  :  Non  erit  ex 
eo  qui  sedeat  super  solium  David,  i»  (/er.. 
XXVI,  30.) 

Mais  cette  gloire  si  grande,  qui  est  ppo^ 
mise  au  petit-fils  de  Tinfortuné  Joakim, 
cette  gloire  à  nulle  autre  pareille,  sera-ce 
donc  uniquement  d*avoir  ramené  quarante 
mille  captifs  dans  leur  pairie ,  d  avoir  fonùÂ 
de  nouveau  Jérusalem  et  lé  temple?  la 
tAche  est  glorieuse,  et  une  telle  vocatioa 
digne  d*envie  :  la  ^oire  de  celui  qui  res^ 
taure  les  ruines,  est  de  meilleur  aloi  ({ue 
celle  du  vaimiueur  qui  les  a  foito».  iiàls  H 
est  pour  ZoroDabel  un  privilège  bien  plus 
auguste ^  celui  d*6lrc  une  image  du  Messie,, 
lorsque  celui-ci  délivrera  par  tout  funivers 
les  captifs  du  démon  ,  brisera  les  chaînes  dei 
la  mort  et  fondera  la  nouvelle  Jérusalem» 
des  élus  et  des  saints.  Zorobabel  est  une 
ombre  projetée  par  cette  réalité  qui  s'avance, 
qui  s'approche,  et  que  déjà  le  prophète 
touche  du  doigt.  Le  voici,  il  le  montre 
derrière  Tombre ,  car  il  s'écrie,  sans  transi- 
tion :  Comme  vous  avez  été  rédùitey{ù  Jérusa-- 
lem,)  à  la  plus  profonde  abjection^,  ainsi  IL 
sera  dédaigné  et  méprisé  par  les  hommes-.  IL 
sera  le  dernier  entre  les  enfants  des  hommes. 

(1598)  Qnam  piikliri  snper  morKes  pedcs  nnnim- 
tiaiuiset  jinediciiilis  pacem;  aiiminMantis  homim, 
pr.'nilicniitis  saliiiem ,  iliccntis  Sion  :  RcgnaJùl  Dcii» 
luus!  Vos  spec^ilaionim  tiioriim  :  levaveniiil  vocein, 
simili  lautJalMiiil:  qiibi  oculo  ail  ociiliiin  videJiiiiii 
cam  roNverleril  Doiuîntis  Sion.  Gaiideie,  el  lau- 
date  siniul  Ueserln  Jcrnsalein  :  cfuia  consola.liis  est 
Doininiis  popiilum  sunni,  rediMnit  J<*riisaleni.  Para- 
vil  Domimis  bradiuim  sancluin  siiinn  in  oeiilis  onii- 
iiiiiHi  gentiuin  :  «H  vitlebuni  omîtes  (lues  lerrse  sa- 
lulitre  D*fi  liosiri.  Revedl:e,  receUiie,  exile  iiidc. 


Mais  IL  sanctifiera  de  nombreuses  natûms  : 
les  rois  en  sa  présence  seront  réduits  au  si" 
len€e;  ceuxqui  n'avaient  jamais  entendu  petrler 
de  LUI,  le  verront^  et  ceux  qui  ne  devaient 
jamais  espérer  fenêendre^  LE  contempleront. 
C'est  cette  même  image  du  Messie  qae 
les  pro(4)ètes  Aggée  et  Zacharie  rnootrèrent 
à  Zorobabel ,  lorsqu'ils  |>arureat  devant  hu, 
pour  Tencourager  à  continuer  les  travaix 

3u  il  avait  entrepris.  Edifiez  le  temfrie,  lui 
isait  le  premier,  le  moment  arrÎTe  eà 
le  Désiré  des  nations  va  paraître,  et  iS 
attend  l'achèvemenl  de  cet  édifice,  {loar 
le  remplir  de  sa  gloire  :  Àéihue  unwm  moH" 
eum  est ,.  et  ego  eommovebo  ecetum^  et  terrmsj 
et  mare ,  et  aridam.  Ei  motebo  amne^gentss : 
eL  reniet  Desideratus  cunûtie  ffeniibue  :  et 
implebo  domum  istam  ghria.  Zacharie, aprd$ 
avoir  comparé  Zorobabel  h  une  lampe  tonî- 
neuse,  lui  dit  de  même  :  «  Je  Tais  envojrer 
mon  serviteur,  eelui  qui  s'appelle  rOrieot: 
Ecce  enim  ego  adducam  eervum  meum  Oriesh 
tem.  Vos  mains  ,  ô  Zorobabel ,  ont  fondé  ce 
temple,  elles  Tachèveront;  manusZarêbtM 
fundaverunt  damum  istam  ^  et  manui  ejes 
perficient  eam.  »  Puis  il  ajoute,  tant  révéoe- 
ment  est  prochain  :  Voici  mon  sermtewe 
Orient^  car  c'est  sous  son  règne  que  ta  b- 
mière  se  fera^  et  il  élèvera  un  temple  oê 
Seigneur.  Mais  l'image  et  la  réalité,  Zer^ 
babel  ei  le  Messie ,  se'  confondent  ici  telle- 
ment dans  la  pensée  du  prophète ,  qu'il  ne 
les  distingue  plas  l'an  de  l'auh-e.  Le  temple 
matériel  de  Zorobabel  et  le  .temple  spiri- 
tuel du  Mtessie  ne  sont  plus  qu'un  seul 
et  même  temple  ;  il  ajiOftite  aus5itôt ,  en  effet: 
Et  il  construira  le  temple  dédié  à  la  §lmn 
du  Seigneur.  Et  it  portera  lui -mime  k 
gloire^  et  il  gouvernera^  et  il  dominera  assis 
sur  son  trône^  et  It  prêtre  ré^a  assis  surseï^ 
trône^,  et  il  y  aura  un  conseil  de  paix  entre 
eux  deux.  C'est-à-dire  entre  Josedech,  le 
ffrand-j>rétfe  du  nouveau  temple,  et  Zoro- 
babel, qui  l'édifie.  Ecee  tir  Oriens  nême% 
ejus  :  et  subter  eum  orietnr^  et  eedifUeUt 
templum  Domino.  Et  ipee  exstruet  temjshm 
Domino  :  et  ipse  portabit  gloriamf  et  seoeUt^ 
et  dominabitur  smper  sotio  suOj  et  erit  m* 
cerdes  super  solio  suo^  et  conciHum  pacis  erit 
iiUer  ilios  duos.  (laeh.  vi,  12  s^n.) 

A  [très  Zorobabel,  la  dernière  image  tj- 
picfue  du  Messie  serait  Judas  Macbâ>ée« 
puks  enfin  rArchéty(>e  ap[)araltrait  •  et  en  loi 
toute  prophétie  serait  accomplie* 


polliiiiTin  ndîte  tangcre,  eiite  de  roedio  cjut,  i 
daminî  qui  Tertis  vasa  Uonrinr.  Qiionlnm  iuhi  in  lu- 
miiltM  exilôtis,  nec  in  ftiga  properabltis  :  pra^cedet 
enim  vos  Domniiis,  et  congregabîi  vas  Deos  Israël 
Ecce  inielli|^i  serves  meus,  exallnbilur ,  et  dev:^ 
Uir,  cl  sublitnÎA  eril  valde.  Sicul  obstupaerunt  taper 
te  inulii,  sic  inglorius  erii  inier  vires .aepectBs  ^itft 
ei  fomiia  ejus  iuier  lilios  herolniin.  Isie  aipergai 
gcntes  iiiultas, super  eum  continebant  reges  os  wesmi 
quia  quibus  non  esi  narraluin  deeo.  vliImBt;^! 
qui  non  audicrunt,  contcmplaii  suni.  (/se.  lii«7-IS.) 


Moiis  nous  sommes  proposé,  en  composant  ne  tableau,  de  réanirdnns  un  cadre  restreint 
ot  .<%elan  un  oriJre  alphnbiHi<iuo,  qui  est  nécessairement  cefui  i^e  tout  UM'UonnaifL^  les 
prophi^ties  éparsos  dans  la  sainte  Ecriture,  non-seulement  f)our  recueillir  celles  qui 
n*a^aient  pu  trouver  place  dans  nos  articles  et  celles  qui  n'<5taient  pas  assez  importantes 
pour  lUiSrtler  un  arlidc  spécial,  ninis  encore  afin  de  les  mettre  en  regard  et  de  former, 
fiour  ainsi  dire»  un  faisceau  de  toutes  celles  oui  se  rapportent  h  un  m^me  ot»Jet.  De  ccila 
Sorte,  elles  aèquiiVcnl  une  plus  grande  force  Tune  de  t  autre,  et  le«  éléments  se  Irouyenl 
ainsi  tout  préj>flrés  pour  des  travaux,ullérieurs,  si  quelqu*un  se  propose  de  les  enlrc- 
firendre.  Noljs  n'avons  pas  la  prétention  de  donner  h  cet  égard  un  travail  complet  relatif 
iremenl  h  TEglise  et  nu  Messie  :  c'est  tout  TAncien  Testament  qu'il  faudrait  analyser  et 
résumer;  car  jdus  on  l'étudié,  t^t  plus  on  s'af^rroit  que  tout  sy  rapporte  à  ce  double  et 
unique  but,  cl  plus  aussi  Ton  comprend  U  profondeur  de  celte  parole  de  saint  Paul: 
Omnia  in  figura  corUingcbant  UUm*  (t  Cor.  x,  11,)  Mais,  tel  qu'il  est,  ce  tableau  nous  sem- 
blait le  com|dément  nécessaire  du  livre*  et  nous  nous  ajiplaudirons  de  Tavoir  fatt,  $*il 
peul  fitre  de  quelque  utilité. 


ABl>-EJ,-Ml^EK  seia  sauvé  lorsdn  Mcge  eide  b 
dcstriKtitm  d<;  Jci  iisaJoiii.  Jcr,  %\%i\  îlî. 

Ani>lAS,  iriU*iKtai)t  de  la  niatsoti  d'Actiab,  sous* 
Ciail  reiU  jiro|iIictes  à  la  fureur  tieJémi>cl.  Ses  ra|>- 
port»  avw  le  prophilc  fc-lie*  Iti  Iky,  ïvïii. 

*  ABDIAS,  |>rop[»t'ie  Atml  lu  pi  (ï|Uiciic  esl  spt''cîa- 
lemcnt  dirti^ée  coolrc  l'idiiuiée,  cl  renfermée  en  un 

A  Ut  M  y.  ECU.  Abknlictîons  protvlicliques  de  ith- 
naltian  cofitrc  Abiuii'kxli  et  les  siens.  Judtc,  ii. 

ABRAHAM.  Sa  po^térilé  nombreuse  et  k^nîc  de 
Pieu.  (•enei.  xii^  2;  -  xni^  15;  —  xv,  Ti,  18;  — 
mvi,  10  ;  —  ivu,  0,  âO ;  —  ixi,  13, 18;  —  ix«,  17  ; 
—  iivi,  i;  —  itxv^fl. 

A  ce  Alto  N.  Tn^jv!  relies  qui  concemeui  eeuc  vilJe, 
ien  nv,  io  ;  —  Anws  i,  i*  ;  —  Soph,  u,  4;  —  /aW*. 
Il,  7. 

ACHAB,  :iverli  par  Eliede  la  sécheresse  de  trois 
années  ijut  ninigei 4  Uraël.  ///  Heg.  xvu,  I, 

f'Incaurn^é  pur  uu  propliêtc  djji^s;i  guerre  coutrc 
Beri-Athd.  lIl  lleg.  ix,  13. 

Avcriî  par  un  piophcie  de  se  préparer  de  nou- 
leau  j  la  guerre.   ///  He().  xx,  i2, 

A%crii  p^ruu  pri>pliêie<iu'il  reinporlerala  vicluire, 

Rêpnmamiê  par  un  prophète  de  son  âlUanec  avec 
Bei>-AUaa.  ///  ftep.  xx»  ^5, 

Réprimandé  ^lar  Étie  du  mcuiHre  de  Nabolh.  Ui 
tl^Q*  xxu  17. 

Baine  de  la  maison  d'Achab  annoncée  par  £lie. 
m  fkfi.  xxi,  i7,  il. 

Flux  prophètes  annoncanl  il  A<h3ih  le  sweeés  de 
ses  aruieâ  euulrc  Uautulh  tic  G:ibatL  ///  Hcg, 
ixu,  6. 

Mort  (TAehah  devant  Rnmalh  île  Gabad*  annon- 
cée par  Micbée.  ///  Heg.  xxn,  17;  —  Il  Par. 
l^ni,  10. 

0f£Tm?(N.  DES  MinAciES.  11. 


Ukliée  cniprisonDé  par  ordre  d^Achab.  ///.  Bta 
ixu,  17;  —  llVar,  xviir.  ^. 

Desinietion  de  la  mai^n  d'Achab,  annoneéc  par 
un  diÀciple  d'Elisée,  IV  fieg.  ix,  7. 

Faux  prophètes  au  nombre  de  quatre  cents eoa* 
sidlés  par  Achah*  //  Pat,  %sm,  5. 

Le  propltète  Jéhu  réprimande  losaphal  de  son  »!• 
liance  avec  Achab,  //  Fat.  xti,  2. 

•  ACHAB,  faux  prophète,  sera  brûlé  r\î  à  Babi- 
loni\  Jtr.  xxjx,  2L  ' 

ACIfAZ,  rassuré  par  Isaîe  eomrc  les  entreprises 
de  Itasin,  roi  deSyrie,  et  de  Phacée,  roi  dt^raél, 
Ha,  \u,  4t>;  —  viii,  (>* 

Les  malheurs  de  son  règne  annoncés  par  Isaic. 
Itf}.  vu,  17*  • 

Ln  narssaneedu  Mes  s  te  annoncée  au  mémeiirince. 
Htu  vn,  t  L  ' 

Le  luême  événement  figuré  par  la  iiaîssancc  d'E- 
7,crliias,  /ïfl.  IX,  0- 

La  destruction  de  Samaric  et  de  Bamas,  iia 
VIJÏ,  i* 

ACIHTOPHKL.  Malédiction  propttétique  de  Bavid 
cxniiielui,  //  Hc^.  XV,  31, 

ACHOFt.  La  vallée  d'Achor  deviendra  un  lîcn  de 
repos  panr  les  lrou(>eaux.  ha.  txv.  lU. 

Jtéïiovalion  cl  rélahlisseiweiit  de  ta  vallée  d*Achor 
eu  un  lieu  de  délieeii»  0$c.  it»  Î5. 

At>f)0  prnphéttsa  pendaoi  les  n%ncfi  de  Boboatn 
Cl  d  Allia.  //  /*rtr.  u»   it»;  *-  xu,  15;  —  xui,   «. 

Ar.AMîS  prophétise  une  grande  fftniinc  dans  lo 
monde  entier.  Art,  ii,  58» 

Le  même  prophétise  la  captivité  de  s^iiil  Paul  à 
Jérnsalem.  Aci.  xxi,  10. 

AGAG  épargné  causera  ta  perte  de  Saûl.  Nmm^ 
XXIV,  7, 

AGAKENI£NS,  s'adjoindront  aux  peuples  foisins 
pour  dévjs^ter  la  JudrH^  Piat,  LXixii,  L 

Le  (Ils  d'Agar  deviendra  le  pérc  d'im  grand  peu- 
ple, ilcna.  util  17. 

30 


iizl 


ANG 


TABLEAU  GENERAL  DES  PROPIIE^iBS  BIBLIQUES. 


ASA 


1» 


AGGEE  prophétise  en  présence  des  Juifs  rêve  • 
nus  de  capliviié.  /  Esdr.  v,  i. 

Annonce  la  venue  prochaine  du  Messie.  Agg, 
II,  7. 

AHIAS  annonce  à  Jéroboam  qu'il  régnerait  sur 
les  dix  tribus.  !il  Rea.  xi,  50. 

PréJit  la  mort  du  fils  de  Jéroboam  et  te  destruc- 
tion de  sa  famille.  ///  Reg,  xiv,  2. 

Ecrit  Thistoire  du  règne  de  Salomon.  //  Par. 
tx.  29. 

AIIIGA,  (ils  de  Sapha,  protège  le  prophète  Jéré- 
mie.  Jer,  xxvi,  24. 

ALEXANDRE  LE  GRAND.  Son  empire  sY^tendra 
par  toute  la  terré.  Dan,  ii,  59. 
*  Présenté  sous  reuibléme    d*un    léopard.   Dan. 
%iU  6. 

Sous  l'emblème  d^in  bouc  victorieux.  Dan.  vin,  5. 

Son  empire  sera  divisécn  quatre  monarchies.  Dan. 
Tiii,  8,  22;  —  XI,  4. 

11  sera  le  plus  puissant  des  rois.  Dan.  xi,  5. 

ALEXANDRIE.  Prophéties  qui  concernent  cette 
ville.  Jer.  xlvi,  25  ;  —  EzecH.  xxx,  14;  —  Nattum 
m,  8. 

AMALEGITES.  Première  prophétie  contre  Ama- 
lec  de  la  part  de  Balaam.  Num,  xxiv,  20. 

Les  Amalécitcft  se  ligueront  avec  les  nations  voi- 
sines contre  la  Judée.  Psal.  lxxxii,  8. 

AMASIAS.  Un  prophète  est  envoyé  k  ce  prince 
pour  le  détourner  d'employer  le  secours  de  soldats 
levés  en  Israël.  //  Par,  xxv,  7. 

Autre  |)rophèle  envoyé  à  ce  môme  prince  pour  le 
réprimander  de  sou  iJulàlrie.  Il  Par,  xxv,  15. 

ÀMASÎAS,  prêtre  de  Béihel,  dénonce  le  prophète 
Ainos  à  Jérol>oam.  Amos  prophétise  contre  lui. 
Àmos  Vil,  iO. 

AMMONITES,  %e  ligueront  avec  les  nations  voi- 
sines contre  h  Judée.  Psal,  lxxxii,  8. 

Jahaziel  annonce  à  Josaphat  une  victoire  sur  les 
Ammonites.   //  Par.  xx,  15. 

Les  Ammonites  seront  asservis  par  les  Juifs. 
Jsai.  XI,  i 4. 

Conquête  de  TAmmonitc  par  NabuchoJonosor. 
Jer.  IX,  16  ;  —  xxv,  21,  27  ;  —  xlix,  1. 

Les  Ammonites  reviendront  de  captivité.  Jer. 
XLIX,  6. 

Blêmes  événements  prédits  par  Ezéchiel.  Ezecfu 
XXI,  19,  28;  —  xxv,  1. 

L*Ammonite  sera  rava^^ée  par  Antioclius  Epi- 
phane.  Dan.  xi,  4i. 

Prophétie  conire  rAmm{>nite  de  la  part  d'Amos. 
Amos  I,  i5. 

De  Sophonic,  n,  8. 

AMOS  prophétisa  pendant  les  règnes  d'Ozias.  roi 
de  Jiida,  et  de  Jérohoain,  roi  d'Israël. 

ÂNANIE,  averti  dans  une  vision  de  la  venue  de 
saint  Paul.  Ad,  ix,  10. 

ANATIIOT.  Prophéties  conire  celte  ville,  isa.  x, 
50  ;  — Jer.  xi,  21  ;  —  xxxii,  7. 

ANDRE  deviendra  pêcheur  d'iiommes.  Matth, 
IV,  18;  —  Marc,  i,  46. 

ANGES.  Un  ange  annonce  h  Apr  que  sa  posté- 
rité sera  nombreuse.  Gènes,  xvi,  10. 

Trois  anges  annoncent  à  Abraham  la  naissance 
d'Isaac.  Gènes,  xviii,  10. 

Deux  anges  annoncent  à  Loth  la  destruction  de 
Sodome.  Gènes,  xix,  1. 

La  promesse  renouvelée  à  Agar  par  le  roiuisicre 
d*un  ange.  Geues.  xxi,  17. 

Un  ange  apprend  ^  Jacob  les  moyens  de  s'enri- 
chir aux  dépens  de  Laban.  Gènes,  xxxi,   11. 

Un  ange  ordonne  à  Balaam  de  prophétiser  selon 
ce  que  le  seigneur  lui  inspirera.    iViim.  xxn,  52. 
Un  ange  aiiiionce  à  Gédeon  ses  via)ires  sur  Ma- 
dian.  Judic.  vi,  12. 

Vn  ange  annonce  la  naissance  do  Samson.  Judic. 
xiii,  5. 


Un  ange  reconforte  le  prophe(ô  Elie.  lU  Reg. 
XIX,  5. 

Un  ange  ordonne  à  Elie  d'aller  au-devant  des  e»« 
voyés  d'Ochosias.  IV  Reg,  i,  3,  15. 

L*ange  Raphaël  annonce  au  jeune  Tobie  b  raé- 
riscn  de  son  père  et  la  délivrance  de  Sara.  Toi, 
V.8. 

Un  ange  révèle  à  Daniel  le  sens  de  ses  visions. 
Dan.  vn,  16;  —  vin,  15;  —  ix,  21  ;  —  x,  8,  16; 

—  xn,  7. 
l]n  ange  instruit  Zacharle  du  sens  de  ses  visions. 

Zach.  1,9;  — 11,4;  —  iv,2;  — v,  10;  — vi,  5. 

Un  ange  annonce  à  Zacharie  la  naissance  de  Jean- 
Baptiste.  Luc,  1, 11. 

L'anee  Gabriel  annonce  h  Marie  la  naissance  de 
Jésus-Christ.  Luc.  i,  26. 

Un  ange  annonce  à  Joseph  la  perséculton  d*llé- 
rode.  Manh.  v,  13. 

Un  ange  annonce  à  saint  Paul  son  naufrage  vu 
nie  de  Malte.  Aci.  xxvii,  23. 

ANNE  (la  prophétesse)  adore  le  Hessîe  dans  k 
temple  de  Jérusalem.  Luc,  ii,  56. 

ANTECHRIST.  Témoignages  scripturaircs  qni 
s'yYapportent.  Malth.  xxiv,24; -^  ifarr.  xiii,2i; 

—  //  Thess.  Il,  5;  —  /  Joan.  ii,  18,  22;  —  // 
Joan.  I,  7. 

Autres  passages  dont  on  a  également  fait  rappli- 
cation  h  I  Antéchrist.  Gcties.  xlix,  16;  — jDaK.Tii, 
8,  21,  27;  —  Apoc.  xn,  5;  xiii.  1,  H;  -- Euck. 
xxxviii,  xxxix  ;  —  Apoc,  xx,  7. 

ANTIOCHUS  EPIPUANE  ciusera  les  plus  grands 
maux  à  la  Judée.  Isa.  xxxiii»  7. 

Ses  dévastations  en  Judée  et  les  défaites  qu^il  y 
subit.  Ezech.  xxwiii-xxxix. 

Il  persécute  les  Juifs  pour  cause  de  religion.  Dan. 
vjii,  IL 
Son  caractère  et  son  règne.  Dan.  zi,  21. 
Ses  invasions  en  Egypte.  Davs.  zi,  24. 
Les  chapitres  xi  et  xn  de  Daniel  conlienneiil  une 
histoire  anticipée  des.  guerpcs  de  ce  |»rince  coiint 
la  Judée  et  TEgypte. 

Persécutions  d*Antiochus  et  guerres  des  Macb- 
bées.  Jocl.  iij. 

Les  persécutions  d*Antîochifs  figuratives  de  b 
dernière  persécution  que  les  Juifs  auront  à  subirik 
la  part  des  Romains.  Malach.  iv,  i. 

APOCALYPSE,  la  dernière  de  toutes  les  prophé- 
ties bibliques.  Voyez  Yisioxs. 

APOTRES,  seront  persécutés.  Matlh.  x,  17;  - 
Marc,  xiij,  9;  —  Luc.  v,  55,  vi ,  22;  —  Joûm, 
XVI,  2. 

Même  prophétie  sous  la  parabole  des  serviimis 

mis  à  mort  par  ceux  qu'ils  conviaient  au  fesùR. 

Matih.  XXII,  1. 

De  nouveau  la  même  prophétie.  Matth.  xxni,  oi 

La  persécution  commencera  avant  la  mine  de 

Jérusalem.  Matth.  xxiv,  9. 

Ils  prendront  la  fuite  lorsaue  leur  maître  sera 
livré  aux  mains  des  Juifs.  Job  xix,  14;  —  /*«. 
mil,  5;  —  Matth.  xxvi,  51;  llarc:.  x.v,  27;  — 
Joan.  XVI,  52. 
Ils  opéreront  des  miracles.  J/arc.  zt,  17. 
ARARIE.  Les  rois  de  TArabie  apporteront  dt^ 
présents  à  Salomon ,  figure  du  Blessie.  PsaL  lx», 
10,  15. 

L'Arabie  sera  réduite  en  ser\'itude  par  EiéchisN 
Isa.  xviii. 
De  nouveau  la  même  prophétie.  Isa.  xxi,  13. 
Sera  réduite  en  servitude  par  Nabudiodoui»or. 
Jer.  XXV,  24. 
De  nouveau  la  même  prophétie.  Sovh.  i.  11. 
ARARATII.  Les  rois  de  1  Ararath  lèveront  Vém- 
dard  contre  Bu by loue.  Jer.  li»  27. 

ASA.  Le  prophète  Azarias  annonce  à  Asa  b  cap- 
tivité d*lsraêl  et  de  Juda.   Il  Par.  xv,  2. 

Le  prophète  llanani  réprimande  Asa  de  soa  al* 
lia.ice  avec  Bcn-Adad.  Il  Par,  xvi.  7. 


// 


ASS  TABLEAU  GENERAL  DES  rUOPlILTinS  HirtLiQLEî;.  BE?l"  nz» 

AlISITIDE,  sera  conquise  par  Nabiicliodonosor, 
Jer,  XXV,  20. 

AZARL\S  nropîiëlîie  â  Asa  fa  caplivîié  de  Juda 
c4  irii^raél.  if  Par.  %\,i. 


âsa  failjelcr  on  piiion  le  unmîjéic  Ibnaui. 

ASilALON.  Proplieiîes  contre  eeito  vilk,  itr,  x\v, 
SO;  -  ihvii,  5;  —  Amos  i,  8;  ^  Sojih.  n,  i,  7; 
—  Zarfh  IX,  5. 

ASCENEZ.  Le»  ruis  d'Ascenci  lévcronl  l'étendard 
eonirn  Babvlone,  Jer,  ij,  27, 

ASOR.  IVojtUciies  rcbiîvcs  à  eetlc  ville,  Jer, 
1UX.28,  30,  o5. 

ASSYRIE.  Sera  dcpwtéc  de  Dieu  pour  cliûlicr  b 
luricc.  [ieuL  ixvnu  40. 

Métiie  propiiéiîc-  PiaL  luxwuu  0- 

Sera  clifitiée  après  avoir  servi  de  verçc  dans  la 
mdiii  de  Dieu  pour  châtier  Jes  auires  naiions,  i$a. 

Cofiqti^c  île  r Assyrie  par  Cyrus.  hn.  xm  ei  xiv. 

Cticrrcs  de  TEgypie  cl  de  FÂssync  par  la  voie  de 
la  MiiliiXJC  pendant  le  règne  d^zéflibs.  fsu.  xiï,  23, 

L'Assyrie  sera  dêlrnite,  ha,  \xi,27. 

De  nouveau  !a  mt^nie  prûplK'iii>  avec  celle  adtiî- 
lion»  que  sa  dcsiruciion  procédera  la  restauration 
de  Jérusalem,  ha,  xixïir,  K 

L'iirniec  d'Assyrie,  commandt-e  par  Scnnacliërîh, 
sera  détruite  devant  Jérusalem,  ha,  xxxi,  5. 

^  Les  propliéiit's  d'Jsajc  contiennent  en  mUre,  pas^ 
êintt  nnc  nuiltitudc  d'atrircs  Iraiis  concernant  TAs- 
85  rie. 

Los  penptes  de  TAssyrie  feront  la  conquête  de 
L  luda  tu  dtî  Jérusalem,  Jcr,  i,  Î3. 

Babylonc  et  i*emi>ire  d'Assyri«  scrool  détruits, 
/rr.  xitY,  1i. 

Nabnrhndonosor,  son  fds  et  son  peiil-fils  tiendront 
lt%  Juifs  asscr\i>  ii  Tcmpire  d'Assyrtc,  mais  rempire 
«l'Assyrie  sera  a^scnî  à  son  lonr.  i<  r.  xxvit,  7, 

Les  Assyriens  remporteront  à  Cltirckamis  uite 
victoire  sur  lEgypte.  Jer,  xlvi,  10. 

Les  proplicties'  de  Jérérnte,  roulant  fepcclalemcut 
sur  les  guerres  de  É*Assyrie  coîilre  la  Judée,  con- 
ticiin«*nt  une  niutiiiudc  d'autres  détails  qu'il  serait 
trop  long  de  rernedlir  icK 

Assyrii*,  sa  chute  et  sa  ruine  sous  Hnnage  d*un 
cèJrc  puissant  rcDvers4î   par  la  main  de  Cyrus. 

Tous  les  peuples  asservis  s'en  rt^ouiront,  Eztck* 

y       La  prophétie  d'Ezéelùel  roniicnt  aussi  plusieurs 
m  autres  passages  n'hliLs   à  TAssyrie* 
p      Le  poissant  empire  d*Assyrie,  sous  remblémc  de 
b  lêlc  d'or  de  la  statue  conipost'e  de  divers  uiétaux^ 
1    >era  remplacé  par  un  empire  moindre.  Dan,  vu. 

■  L*As§]rde  réduira  Israël  et  Juda  en  rnptivilé. 
mCut  V. 

H  De  nouveau  la  même  propliélie  relativemcm  ;\ 
m  Israël»  a\ec  dêsîçnatiun  de  l'idolâtrie  comme  molif 
r  de  la  sentence  divine,  Osée^  vij,  11;  —  vni-w  ;  — 

1,  6;  —  XI,  5;—  xni- 
b      La  même  prtmlictie  relativctncnt  à  Juda.  Osée 

■  tiu,  U, 

r      Jérusalem  prise  et  dévasxée  par  les  Assyriens. 
Joël*  ij- 

L*Ass.vrje  sera  désolée  à  son  tour,  Joet,  a  »  20. 
^  L'Assyrie  subjuguera  Uanias,   la   Pliilis*ie,  Tyr, 

itldumée,  rAminonitc,  la  Mo:iliiie,  la  Judée  et  le 
royaume  dHsraël,  Amos,  t,  «t,  in,  iv,  v.  Ces  prophé- 
ties sont  relaiives  h  dcj  événeineuts  d'époques  di- 
Tcrses. 

La  Judée  désdce  par  les  Assyriens  à  cau^e  de 

tftcs  uiiquilés.  Midi,  vir,  12 
La  Judée  ruinée  et  conquiÊC  par  les  Assyriens* 
ttalfac,  I,  0. 

Dcslritcuoii  de  l'empire  d*Assyrie,  Habac,  n,   5. 
La  Judée,  rAral>îe*  le  pays  de  Chanaan,  la  Phi< 
listie,  b  .^(lalHle,  l'Ethiopie,  seront  asservis  a  l'Ag- 
l»yrie.  Soph,  i  vt  n. 

L'empire  d'Assyrie  sera  détruit  et  livré  a  unedé- 
olatjoii  sans  terme.  SopA.  n,  3,  U.    (  Vyy*  j  Bjuiï- 
lâOE.) 


AZEOA,  Prophétie  de  Jérémie  contre  celte  ville, 
/er.  xxxiv,  7. 

AZOTIL  Prophéties  contre  eetlc  ville,  ier.  xiv. 
fl'-Amoi  u  g;  -  m,  9;  -  Sopk.  »,  4;  — 
Zach,  IX,  (î.  f  f      » 

B 

f  J*'^*^V;  «^"'^  propJMÎics  de  Baal  mis  à  mon  mr 
Die.  ÏU  ne^,  xviiL  ' 

ParJéhu,  IV  fieg.  x,  18. 

Prophètes   do  Baal   parmi   les  Juifs.  Jcr.   i\,  î*. 

Parmi  les  Israélites.  Jer,  xxiii,  13, 

BAASA.  Sa  ruine  et  celle  de  sa  maison  prophé^ 
tis«k*s  |>:ir  Jéhu.  ///  Reg.  xvi,  1, 

BABYLONE.  Les  richesses  des  rois  de  Juda  se- 
ront transférées  à  Bahylonr,  et  de*  princes  du  sang 
de  David  serviront  en  qualité  d'oiinuiiues  dans  les 
palais  des  rois  de  Hahylone.  IV  l\eq,  xx,   18,  !0. 

Les  maux  ^juVIfc  à  faits  aux  iuif^  liti  ierunî 
rendus.  Pia/.  cxxxvi,  8. 

Babylone  sera  prise  et  ruinée  par  Cyrus,  ïta^ 
xiii-xtv, 

La  ruine  suprême  de  celte  ville  ttUe  que  nous  la 
vovons  maintenant,  ibui, 

La  captivité  du  peuple  juif  llnîra  avec  la  chute 
de  Babylone  sous  les  armes  de  Cvrus.   ha.  xiv. 

f*rise  do  B.ibvlone  par  Cyrus  ci  Darius,  ha,  xxi. 

Même  prophétie.  /»«.  xlvii. 

Destruction  de  Baliylont:  et  de  l'cmnirc  d*Assyrie. 
Jer.  XXV,  îâ. 

Apres  avoir  détruit,  Bab)ione  sera  détruite.  Jtr. 
XXV,  Î5, 

Priso  c<  ruine  de  Babylone  par  les  Perses.  Jtr. 

L-U* 

Les  Juifs  reviendront  dans  leur  patrie  par  suite  de 
cette  conqtiéle.  Ihid. 

BabyJone  sera  prise  par  le  lit  de  rEuphrafc,  Jin 
ht  38;  —  îj,  oi. 

Boiue  liniilc  de  Babylone. /rr.  t.,  30:  —  li  . 
25,  37, 

Mêmes  prophéties,  Dar,  iv,  33,  3ÎÎ, 

Destruction  de  Babylone  et  de  rempire  d'Assyrie* 
Habac,  ii,  5. 

Babylone  et  Tempirc  d'Assyrie  senmi  détrnili 
sans  retour.  Soptt,  ii,  3,  H. 

Voir  pour  les  pix»pbélies  contre  Babylone,  /«. 
xin  •  XIV  -  XXI  -  xLVjji. 

Pour  les  guerres  de  Babylone  contre  la  Judée  t* 
tes  détails  de  ces  mêmes  guerres,  Jcr^  pres^piC  en- 
tier ;  —  Etech,  xit  -  XVII  -  xix  -  xxi  -  xxiii  -  xxjv 

-  xxvi  -  xxtx  -  XXX  -  xxxr;  —  iMick,  iv. 

Pour  les  prédictions  relatives  h  la  On  prochaine 
de  l'empire  de  Babylone.  Ihm*  ii,  iv,  v,  vul  (  Vojf. 
Asstbif:,  NAUCCHonô:sosoR  et  Cai'TIVité.) 

BALAAM,  appelé  par  Balac  pour  maudire  les 
Hébreux»  les  Lenit,  prophétise  leurs  succès  et  la 
naissahce  du  Messie,  Nnm.  xxii-xxui-xxiv, 

BALTBASAE,  sa   C(mdamuaiion.    Dan.  v,   iS. 

BARJESU  ,  faux  prophète  ,  qui  s'opposait  aux 
prédications  de  saint  Paul.  Act,  xni,  6. 

BARUCll ,  prophète ,  secrétaire  de  Jérémie,  dont 
la  prophétie  se  trouve  au  canon  des  Ecrilureâ. 

BASAN,  sa  ruine*  figurative  de  la  ruine  û^  en* 
Demis  du  Messie.  P$al.  Lxvn,  i3. 

PiophéliéS  contre  ce  pays*  /la.  il»  15;  —  iiim, 
0;  —  Jfr,  xxn,20;  -- v^  10;   —  Hkk,  vu,   U; 

—  Sith,  1,  I;  —  Zadtar,  xi,  2. 
BEELJLEBUB,  idole  d'Accaron ,  ipii  reniait   de» 

oracles,  /  V  Ueg,  )  »  t2. 
BEL.  idole  qui  ne  pourra  sauver  Babylotie,  Jir, 

nE.\-At>AD.  La  mort  de  Ben-Adîul  et  ra%énemeni 
d1b/aet  annonct's  |%ar   Elisée*   tV  Heg,  vin,    II?, 


ii3i 


CAP  TABLEAU  GE^tERAL  DES 


La  ville  de  Ben-Adad  sera  livrée  aux  flammes. 
Jer.  xLix,  27  ;  —  Amos  i,  4. 

BENJAMIN.  Béncdirtions  propliétiqiics  do  cette 
tribu.   Cènes,  xlix,  27  ;  —  Deut.  xxxiii,  12. 

Restauration  dc'Beiijamin  après  la  captivité.  Jer. 
XXXIII,  43;  —  Abd,  i,  19. 

Prophétie  contre  Benjamin.  Osée  v,  8. 

BETIIACAUAM.  Prophétie  contre  cette  ville.  Jer. 
VI,  1. 

BETIIAVEN.  Prophéties  contre  cette  ville.  Osée 
IV,  15;  —  V,  8;  —X,  5. 

BETIIEL.  Prophétie  contre  ranlel  idolàtrique  de 
Bélhel.  111  Reg.  xiii,  1. 

Contre  hi  ville  de  Bétl>cl.  Osee^  x,  15;  —  Amos 
m,  14;  — IV,  4;  —  v,  5. 

BETriGAHUL.  Prophétie  contre  cette  ville.  Jer. 
XLviii,  23. 

BETHLEEM.  Massacre  des  cnranls  ordonné  par 
llérode.  Jer.  xxxi,  15. 

Lieu  de  la  naissance  du  Messie.  Mich.  v,  2. 

BETJESIMOTU.  Prophétie  contre  cette  ville. 
Exech.  XXV,  fL 

BOZTIA.  Prophéties  centre  cette  ville.  Isa,  xxxiv, 
6;  —  Lxiii,  \  ;  —  Jer.  xiviii,  24;  —  xux,  13,  22  ; 
—  Amns  1, 12. 

BUBASTE.  Prophétie  contre  celle  ville.  Ezech. 
XXX,  17. 

BUZ.  Prophétie  contre  ce  pays.  Jerem.  xxv,  23. 


CAIPHE  prophétise  la  rédemption  du  jzenrc  hu- 
main par  la  mon  du  Messie.  Joan.  xf,  49. 

CAP1IARNA13M.  Malédictions  prophétiques  de 
Jésus-Christ  contre  ceUe  ville.  Maith.  xi,  23;  — 
Luc.  x,.i5« 

CAPPADOCE.  Les  Philistins  ,  colonie -de  Cappa- 
dociens,  seront  assujettis  par  Nabuchodonosor.  Jer. 
VLvn,  4. 

CAPTIVITE  D'EGYPTE,  Gen.  xv,  13. 

Sa  (in.  Gen.  L,  23;  —  Exod,  iii,  8. 

•  CAPTIVITE  DES  SOIXANTE-DIX  ANS,  nrédile  . 
par  Moïse.  Levit.  xxvi,  23  ;  —  Deut.   iv,  il  ;   — 
xxviii,  36,  49. 

Môme  prophétie.  Deut.  xxx,  1. 

Fin  de  la  cap^i^ité.  Deut.  xxx,  3. 

Bénédiction  diyine  après  le  retour.  Deut.  x\x,  15 

Captivité  et  dispersion  de  la  nation,  ///  Reg. 
IX,  7. 

Annoncée  à  Salomon*par  Dieu  lui-môme.  //  Par. 
vil,  20. 

Annoncée  par  Isaie  àEzéchlas.  IV  Reg.  xix,  14; 

—  XX,  17. 

A  Manassès  en  punition  de  son  idolùtrie.  /  V  Reg. 
XXI,  10,  12. 

A  Josias,  par  la  prophétesse  Holda.  /  V  Reg,  xxii, 
43;—  Il  Par.  xxxiv,  24. 

A  Aza  par  Azarias.//  Par.  xv,  1. 

Annoncée  par  David.  Psal.  l,  li,  lu,  Lxxin,  21  ; 

—  L?sxviii«  10; ^—  Lxxxn,  1  ;  —  lxxxviu,  38;    — 
cv,  39. 

Annoncée  par  Isaîe,  i-in-v-vi;  vu,  17;  — vin, 
6;  —  XI,  12;  —  xi,  14;  — xxii,  xxxix,  5; —  XLiv, 
XLv,  8;  —  xLvi,  12;— XLViii,  14;  — l,  li,  ui,  liv, 

LVIl,  LIX. 

Annoncée  par  Jérémie,  m,  14;  —v,  8,  18;  — 
VI,  9,  26 ,  —  VIII ,  10,  19  ;  —  IX»  16  ;  —  x,  17;  — 
XII.  7, 11,  15;  — XIII,  19,  24;— XIV,  i2,16;— xv- 
xyi-xvii;  xviii*  16,  21  ;  xx,  il; —  xxiii,  3;  — xxiv, 
5*;  —  XXV,  11;  —  xxvii,  7;  —  xxix,  5  ;  —  xxx,  3, 
17; —  XXXI,  XLVi,  27. 

Annoncée  par  Osée,  v,  10;  —  viii.  14. 

Annoncée  par  Michée,  ii,  12. 

Fin  de  la  captivité  et  bénédictions  qui  la  suivront, 
Levii,  XXVI,  41;— Deiil.  xxx,  3,  5;— P«n/.  l,lxxiii, 
21;  —  Lxxviii,  10;  —  Isa.  xuii  ;  —  xi,  14;  — 
XLiv,  XLV,  8;  —  xLVi,  12;  —  xivin,  14;  —  lmii, 
Liv;-  Jer.  m,  1-4;  —  v,  lO,  18;-  xii,  15;  —  xvi, 


;&rB»HJQl]E&  DAY  1251 

14;  — xxiii.  3;— 'xxiv,  5;  —  xxvii,  7;  — xxix,10; 
—xxx,  3, 17;  —xxxi,  xlvi,  27;  —  Bar.  u,  35;  — 
IV,  29,  36  ;  —  VI,  2  ;  —  Euck.  xi,  17:  —  xxx,  6, 
8,  24. 

CARIATIIAIM.  Prophéties  qui  concernent  celte 
ville.  Jér.  xlviii,  1,  23  ;  —  Execk.  xxv,  9. 

CARIOTH.  Prophéties  contre  celle  ville.  Jer.tvnn, 
23,41;— Amot,n,  2. 

CAUMEL.  Raine  duCarmel  et  de  Hoab.  /««.xvi, 
10;  —  xxxin,  9;  —  Jer.  iv,i6  :  —  XLVin,  33;  — 
Nah.  1,  4, 

Restanraiion  après  la  captivité*  /er.  l,19;  — 
Mich.  VII.  14. 

CEDAR.  Sa  niîne.  Isa.  xxi.  16  ;—  xlii,  f  I;—  Jer. 
XLix,  28. 

Cédar  acceptera  h  loi  du  Messie,  fga.  lx,  7. 

CEDRON.  La  vallée  sera  remplie  de  morts  :  pro- 
phéties relatives  aux  guerres  des  Macbabées.  Jer. 
XXXI,  40. 

CEPHAS.  Nom  prophétique  du  chef  de  I*Egltse. 
Joan.  «,  42. 

CUALDEE.  Sa  ruine.  Jer.  l,  fO;  —  u,2I.S$; 
Isa,  XIII,  19;  —  xxin,13;—  xtiii,  14;  —  xlvii,!, 
15;  —XLVIII,  14;  — Jer.  xxv,  12.. 

CHALDEENS.  Devins  de  ce  nom.  Dan.  ii,  2,4, 
10;  — IV,  4;  —V,  7,  11. 

CILANAAN.  Malédiction  prophétique  de  Cbanaii. 
Gènes,  ix,  25. 


Paya  de  Cbanaan  donné  à  Abraham  et  à  sa  mi- 
lérité.  Cènes,  xv,  21;  —  xvii,  8;  —  Exod.  n,  4;— 
I^vit.  xxv,  38;  —  Psal.  civ,  U. 


Cinq  villes  de  ce  pays  recounaltront  le  Dieu  de 
Jacob.  Isa.  xix,  18. 

Ruine  do  pays  de  Cbanaan.  Sopk.  i ,  Il  ;  — 
11,5. 

Juda,  au  retour  de  la  captivité»  occupera  le  pajs 
des  Chananéens.  Abd.  20. 

CHDD.  Ruine  du  pays  de  Chub.  Esedk.  xix,  5. 

CHOROZAIN.  Malédictions  prophétiques  de  Jéis^ 
Christ  coutre  Cborozain.  Matth.  xt  ^  ^t;  — Lar. 
x,15, 

CYRUS.  Prophéties  qui  concernent  ee  prioce. 
Isa.  xiii-xiv-xxi.XLVii;  —  £s«rA.  xxxi,ll. 

il  mettra  un  leruie  à  la  captivité.  Isa.  xuv,  U; 

—  XLV. 

D 

DAMAS,  ne  nuira  point  pour  celte  fois  à  Jiuh. 
Isa.  vu,  7. 

Sera  la  proie  du  roi  d'Assyrie.  Isa.  viii^  4. 

Ruine  de  Damas.  Isa.  x,  9;  —  xvii,  1. 

Conquête  de  Nabuchodonosor.  Jtr.  xlix,  23. 

Ruine  et  translation  des  habitants  en  Assjrîe. 
Amos  I,  3. 

Damas  et  la  Dccapole  conquises  par  Âlexasare 
le  Grand.  Zach.  ix,  1. 

DAN.  Bénéilictions  prophétiques  de  eeue  trilNk 
Gènes,  xlix,  16.  —  Deut.  xxxiii,  32. 

DANIEL,  prophète,  dont  la  prophétie  se  Ht  m 
Canon  des  Lcritnrcs. 

DARIUS,  ou  Cyaxarre,  compagnon  de  Cynisldi-^ 
de  la  prise  de  Babylone.  Isai.  xxi. 

DAVID,  sera  le  père  du  Messie.  //  Be^  vu,  13, 
16;  /  Par,  xvii,  11. 

Sa  race  soumise  au  glaive  ^  perpétuité.  U  Bij» 
XII,  10. 

Sa  punition  et  son  déshonneur.  Ibid.  11. 

Peste  prophétisée  à  David  par  Cad.  il  ikf.i^i 
15;  —  I  Par.  xxi,  10. 

Figure  du  Messie  dans  sa  sortie  de  XérssaK|a 
devant  la  révolte  d*Âbsalon.  II  Reg.  xv,  16,  U 
50.  „ 

Sa  postérité  conservera  le  tiône«  I  Par.  xvn,  ih 
14;  —  /  Par.  xxviii.  7,  9;  —  //  Reg.  vu,  ii 

David  pcre  du  Messie.  Psfl/.xx,  I  ;  —  lxxxtiu»^ 
21,28,56. 


I 


i^y\ 


rr.L 


T\BLF.AII  CENEIIVL  DES  PHOPJIETIES  BIBLIQUES. 


CCY 


IS.^4 


S«Ma  g!mîll<;  tbns  le  Meâsie,  /**i?/.  u,  11);  —  ïx. 

llfî  iiûuvt'au  la  même  proplietic.  hn,  ix,  7;  — 
i,v,  lï  ;  —  Jer,  ixin»  5  ;  —  \tx^  9  ;  —  \ixiii,  f5,  1 7, 
t\,ti,  4(>;  —  tit'f/i.  xxiiv,  15;  —  mvn,  tl; 
<T«?f.  tK,  5;  —  Awoê  u,  11;— Asr^*  u^SS;  — Zaï/i. 
su.  Ii>. 

La  postërilétle  David  perdra  le  Irônc  temporel, 
Jtr,  un,  50;  —  Ez€ch.  xïïiv,  10;  —  Za/-/!.  tu,  7, 

DHBBORA,  propliéteïse  qui  jugea  Isracl.  /«- 
<^fV   I?. 

DËBLATA.  Proplicllo  contre  cette  ville.  Itr* 
lî  vm,  2i, 

DE  DAN.  rrophélîes  coiUr^î  les  jKsnpIes  de  relie 
eofitréc.  /iT.  XXV,  23;  —  ilu,  8;  —  fft<rc/i, 
iiv,  15. 

DIVINATION,  riiûfërinus  gonrcs  de  (Uviialion 
nurnd  les  llébriuix.  Dent,  xviii,  Hl,  11,  14;  — 
Lerii.   xx,   27;  —  /«a.  viii,    19;— xii,  5;  — J^r, 


EGLISE.  Figures  qui  l^iannortcenL  En  Adam,  Gc- 
a^i.  tu  â1. 

Kii  Siil».  Cenei.  iv,  25. 

En  Jënisalein  rcsiaurée.  ha,  xt,  li  ;  —  iïix,  <8  ; 

—  XXI,  18  ;  —  xixT,^—  XLii,  7  ;  —  lxi,  10  ;  Soph. 
nu  H. 

lériisalcin  restaurée  par  Jydas  MaclialK^o.  /iiit. 
mxv,8;  — XXVI,  —  xxxiii,  20;  —  xn,8; —  xu,  10; 
— •  M,  —  1.11,  —  Ltv.  —  Jot'L  m, 

Eetriur  delà  captivité,  hai,  iliv;  — /er.  m,  14; 

—  v»8,  18; — XVI,  IG;  —  xxx,  3;  — xxxi;  —  Bar, 
f  ;  —  0$e€,  î,  10  ;  —  Soph.  m,  7. 

llc5taurMioii  de  la  nation  juive.  Eiech.  xvi,  GO  ; 

—  xxxiv,  15;  —  xxxvii  ;  —  Jocl*  u,  10;  —  Mkh. 
n-v  ;  —  U  ah  tic,  m,  *L 

EniUlèmc  de  la  nouvelle  Jà  usalem*  Jer,  ixii  58  ; 

—  Euch,  xL-xLVjii;  —  Àpac.  xxi-xxii;  Joël»  in, 
HÙ;  —  F*aL  Lxxxvi;  hai  lx-lxi. 

Tciupk  restauré  par  Judas  et  ses  successeurs. 
JceL  m,  IS. 

C(»nqnctc  des  nations  voisines  par  les  In  ifs  reve- 
nus dit  captivilt^.  Aitivi  ix,  it  ;  —  Abdias  17. 

Sinaljoiidance  de  |>opulatiari  dans  Jérusalem 
après  sa  restauration.   Soph*  u,  i;  —  Zach,  viii,  5  ; 

—  IX,  15;  —  X. 

\ict0tres  des  Macliabêes»  image  de  la  fondation 
de  TEgise,  Zach.  xi,  1,  <i  ;  —  xiv,  5. 

Coii|Uraii(>n  des  nntioiis  voisines  de  Jérusalem, 
biii|e  des  pers^'eutlons  contre  église,  /ar/jt 
xiu  2. 

Gloire  et  puissance  de  Jérusalem  restaurée*  Zach. 
&ii,  8. 

Elle  ne  deviendra  plus  idolâtre.  Zach.  iiii,  I,  0; 
--XIV,  10,  li,  l«J,  18. 

•EGLISE.  Pmtdiélies  qui  la  concernent.  Elle  s*é- 
•riulra  par  tcïut  rnnivers.  Geues.  iii,  5*;  —  nviii, 
IB;  — xxn,  18  ;  ~  xxvt,  I  ;  —  xivin,  !4;  —  // 
Reg.  xxiï,  a,  tiO;  —  /  l'ar,  xvi,  25,  28;  —  Piùl, 
xcv-xcvii'Xcviii;  — (.i,  15, 

S<in  étallissement  annoncé  par  Tobic.  Tob.  xiii, 
U.  17. 

Ses  oomliats  et  ses  persécutions  peiidaul  les  trois 
premiers  ftiècles.  Ptat,  n,  I  ;  —  xiiii. 

Ses  victoires.  PêaL  u,  4,  8, 10;  —  v,  8.  9,  12; 

—  vil,  8;  —  IX,  10,  50;  —  xvii,  45;  —  xxxui,  7; 

XXXIV-XXXV'XXWÎ, 

S'éiublira  sur  les  ruines  des  nations  païen ues. 
P»ifL  iK  fn  9;— IX.  5,20,37, 

S'établira  au  sein  de  toutes  les  nations.  PioL  xvii, 
15;  —  XXI,  15;  —  xxv-xxviii-xxx,  24;— xxxit,  8  ; 

—  xxxiiu  7  ;  —  xxxiv;  cxijv,  4. 
Ses  triomphes  et  ses  gloires.  PiuL  xi.tv-xtv-XLvi* 
iVII-LIll  Lxvir. 

Conversion  des  nations  h  TEglisc.  Pial,  LXiv-txv- 
vi-LTït;  Lxviii,  30;  —  /ii».  xuti  t^xv;  — -  lxi,  0, 


10. 


Donnera  ta  paix  li  l'univers,  im»  \t,  15;  —  itii, 


i 


xtt  15  ;  —  XL? I,  I  ;  — 


Détruim  Tidolàtrie.  /m, 
Zach.  XIV,  18. 
Sa  foùdation  par  le  Messie. 

LXIÏ. 

Ses  fondateur;».  PsaL  Lxtii,  12;  —  /$«.  xli,  27; 

—  XL,  9;  —  Lxi,  19;  —  S  ah.  i,  15. 

La  loi  nouvelle.  Jer,  xxxi,  51  ;  —  xxxii,  SO;  — 
xxxnt,  H,  20, 

Le  règne  du  Messie.  Etech,  xxxvii,  il,  20. 

L'Eglise,  sa  joie  et  son  triomphe  après  la  persé- 
cution. Dan.  vu,  9, 

LEglifC  chrétienne.  Oiee  i,  10;  —  u,  14. 

Bille  h'étend  sur  toutes  les  nations,  Mich,  iv,  2»  11  ; 

—  V,  5  ;  —  Soph.  111,  <J  ;  —  Zach.  ii,  1 1  ;  —  Yin, 

L'Eglise  seule  renTplii  Tuniveri,  dont  tons  les 
hîens  sont  consacrés  au  Seigneur.  Zach,  xiv,  20; 

—  MqL  I,  il. 

L'Eglise  formée  de  tous  les  peuples  de  ranifcrs. 
Matih.  m,  0  ;  —  xiti,  17  ;  <^xxi.  28  ;—  xxii  ;  —  xxv, 
52. 

Fondation  de  rEplise.  Hatth,  xxvi,  39  ;  —  Marc. 
vtH,  59  ;  —  xiH,  50  ;  —  xiv,  25  ;  —  Joan,  iv,  23. 

Le  snlut  donné  a  tous  les  peuples  de  l'univers, 
munie  à  ceux  qui  sont  ennemis  de  la  nalion  jiiivi'. 
Luc,  I,  7i,  79  ;  —  Matih,  iv,    15  ;  —  Luc,   ii.  52  , 

—  ut,  8;  —  XIII*  50;  —  xv,   H  ;  —  xvi,   10* 
Kphei.  111,  5. 

rorsécnlions.  (  Votf,  AfÔTRFS.  ) 

Ldaillibilité  et  indereclibililé  de  TEgUse.  i/ûJ</i. 
xwiii,  20, 

EGYPTE.  Divisions  intestines,  ruine,  eooqu^te 
de  S'^nnatHicrib.  ha,  xix.  .  , 

Syï  a  maîtresse  de  h  i^hiliâltc  pendant  le  règne  de 
Manassès.  ha.  xtx,  18;—  Ifwoi  i,  7. 

Guerres  de  rEgvpte  et  de  I  Assyrte  par  la  voio 
de  bi  Philistie,  pendant  le  règne  paisible  dEzechias. 
hai,  XIX,  23,  24, 

Réduite  en  captivité,  ha.  xx. 

Servira  île  refuge  aux  Juifs  après  le  meurtre  de 
Godolias.  ha.  xxx.  ^.  i      .     t 

Sera  ruinée  presque  aussitôt  i>ar  Nahuchodono- 
sor.  ha,  \x\,  G.  ,    ,    .-     t 

Son  alliance  ne  saurnît  sauver  la  Judée,  l««.  xxxi, 
1  ;  —  Jtr,  II.  50;  —  XVII,  T». 

Cjpliviié  de  lË0pte  etde  rElbiopie  «guie»;  par 
Isîïïe.  ha,  XX.  5. 

L'année  égyptienne  venue  au  secours  de  Jérusa* 
l*  ni  ne  eomb;illia  pas,  Jiv.  xxx\n,  0. 

Nabucliodonoi,or  fera  la  conquête  de  l'Egypte. 
Jtr,  Miii,  9;—  vtvi,  14.  ^      ,       -       t 

Dérîiitc  de  I  armée  égyplieniie  à  Carclianns,  Jtr, 

L'lv«yplc  sera  ruinée  et  son  ncuplc  emmené  en 
captivité,  Jcr,  xlvi,  19  ;  —  Euch,  xtt.      ,_^^^^ 

L'Egypte  sera  conquise  par  Nabuelioilonosor, 
ruinée,  cl  ne  se  rdévci-a  plus.  Euch.  xxix  ;  —  *", 
i,  8,  21,20. 

Sa  |>erie  entraînera   celle  des  nalioiifi  voisines. 

Défaite  et  ruine  de  Ti^yptc  flguréc  par  fimaçc 
d'un  grand  p^jiswvn  pi»^  au  lilct  el  eniratnefur  le  ri- 
vajic.  Eieeh.  xxxti. 

L'Egypte  au  tombeau.  EîireA.  xxxif»  18. 

•  EGYPTE  sous  l  empiue  i>es  LàCiDfS. 
Fondation  de  l'empire  des  La}?idés.  Dan,  xi,  *>• 
Traité  entre  riolétuée  Pbibdelphe  cl  Anliochus- 
Soler;  Mariage  de  Ik-iénice.  Dai,  xi,  6. 
Invasion  de  Ploléméc-Everj^éte  en  Syne.  Dun. 

^'cuerres  de   SiUncus-Callinicc   cl   d'AnUocluii- 
llierus  contre  I  Egypte,  Dan.  xi,  10. 

Suites  el  détails  des  guerres  cnlrc  1  Egypte  el  ta 
Syrie,  i'f'rt,  xt,  II. 


1255 


EIJ  TABLEAO  GEN£ftÂL  DES 


Seleucus-Piiilopaior,  roi  de  Syrie,  ses  itiTasi^ns 
en  Egypte.  /)(zu.  xt.  24. 

Àniioclius-Epiphane,  ses  guerres  en  Egypte.  Dan, 
XI,  27,  28:  —  Joël,  m,  \9. 

ELAMITES.  Sié^e  de  Babylone  par  les  Elamîtes 
ou  Perses,  et  les  Mèdcs.  Isa,  xxi,  2. 

Conquête  de  rEianritiquc  pas  Nabucliotionosor. 
Jer.  XXV,  25. 

MèineéTéncnFient  ou  peut-être  eonquêles  d'Alexan- 
dre le  Grand.  Jer,  xlix,  55  et  seq. 

De  nouveau  même  prophétie.  Ezech,  xxxn,  2i. 

Nota.  Cette  dernière  prophétie  ne  peut  s'appli- 
quer qu'à  une  conquête  faite  par  Nabuchodonosor 
ou  par  Nahopolassar,  son  père,  puisque  les  Egyp- 
tiens que  Nabuchodonosor  couche  dans  la  tombe, 
y  trouvent  £/am,  et  ses  muUitudes  couchées  avant 
eux. 

ELEALE.  Prophéties  qui  concernem  celte  ville. 
Isa.  XV.  4  ;  —  xvi,  9  ;  —  Jer.  xlvui,  54. 
.  ELIACIM,  (ils  d'ilelcias,  pontife  ;  prophétie  qui  le 
concerne.  Isa.  xxii,  2&. 

ELIE  prédit  à  Achab  une  famine  de  trois  ans. 

III  Reg.wu^  \. 

Se  retire  au  torrent  de  Carith.  Ibid.,  3. 

Va  à  Slirepta.  Ibid.,d. 

Y  ressuscite  le  (ils  de  la  veuve.  Ibid.,  i9. 

Reparaît  devant  'Achab.  ///  Reg.  xviii,  iC. 

Fait  descendre  le  feu  du  ciel  sur  riiolocauste. 
/Wd.,  58. 

Fait  mettre  à  mort  les  quatre  cents  prêtres  de 
DaaI.  Ibid.,  40. 

Rouvre  le  ciel  et  en  fait  descendre  la  pluie.  Ibid.^ 
44. 

Fuit  à  Bersabée.  ///  Reg.  xix,  3. 

Est  nourri  par  un  ange.  Ibid.^  G. 

Se  relire  sur  le  mont  Horeb.  Ibid.,  8. 

Va  à  Damas  pour  oindre  IJazaél  et  Jéhu,  rois  de 
Syrie  et  disraél.  Ibid.,  15. 

Choisit  Elisée  pour  disciple.  Ibid.,  49. 

Réprimande  Achab  du  meurtre  de  Naboth.  IIÎ 
Reg'.  XXI,  17. 

Annonce  la  ruine  de  la  nnison  d'Achsrb.  Ibid., 
21. 

Propliétise  la  mort  de  Jézaltel.  Ibid.,  25. 

Va  au-devant  des  envoyés  d'Ochosias,  pour  les 
empêcher  d'aller  consulter  Béelzébub.  IV  Reg* 
I,  5. 

Prédit  h  mort  d'Ochosias.  Jbid.,  4. 

Fait  descendre  le  feu  du  ciel  sur  les  envoyés  d*0- 
chosias.  Ibid.,  9,  12. 

Se  rend  devant  Ochosias.  Ibid.,  15. 

Divise  les  eaux  du  Jourdain  et  le  traverse  à  pied 
sec. /Vi?tf^.  II,  8. 

fLst  entevé  au  ciel.  îbid.,ïî. 

Ecrit  une  lettre  à  Joram  pour  le  reprendre  de  son 
impiété,  et  lui  prédit  une  iiïi  malheureuse.  //  Pur. 
XXI,  f2. 

EUEZER,  proj^hète,  reprond  Josaphat  de  son  al- 
liance avec  Ochosias.  //  Par.  xx,  3i . 

ELISEE  appelé  à  la  vie  prophétique.  ///  Reg. 
XIX»  19. 

Accompagne  Elle  lors  du  ravissement  de  celui-ci. 
/Vft^a.11,2. 

Reçoit  le  manteau  d^Elie.  Ibid.,  13. 

Divise  les  eaux  du  Jourdain  et  traverse  le  fleuve 
à  pied  sec.  Ibid.,  14. 

Adoucit  les  eaux  de  Jéricho.  Ibid.,  19. 

Maudit  les  enfants  de  Déthel,  qui  TinstiltenC.  Ibid., 
22. 

Accorde  de  Teau  aux  armées  de  Joram  et  de  Jo- 
sauhat,  et  leur  promet  la  victoire.  IV  Reg.  m,  H. 

Multiplie  la  farine  et  rimile  d*uue  pauvre  veuve. 

IV  Reg.  iY,i. 

Est  reçu  dans  la  maison  de  la  Suuamite.  Ibid.,  S. 
Lui  obtient  un  (ils.  Ibid.,  15. 
Ressuscite  ce  môme  flis.  Ibid.  y  33. 


îOES.  lECC  1236 

^^^Sëln^i^^Galgala.  Ibid.,  58. 

Rend  comestibles  des  coloquintes  saovaM. 
Ibid.,  41. 

Multiplie  le  pain  dans  un  moment  cte  famhic 
Ibid.,  43. 

Guérit  Nahaman  de  la  lèpre.  /  V  Reg.  v,  10. 

Transfère  la  lèpre  de  Naaman  à  Giéxi.  Ibid.,  27. 

Fait  surnager  le   fer  6\mt   cognée.  lY  Ref 

VI.  6. 

Avertit  le  roi  d'Israël  des  desseins  du  roi  de  Syrie. 
Ibid.,  9. 

Fait  voir  à  son  serviteur  les  anges  qui  protègent 
Israël.  Ibid.,  15. 

Frappe  de  cécité  les  ennemis  venos  pour  le  pren- 
dre, et  les  conduit  à  Samarie.  Ibid.,  18. 

Est  menacé  de  mort  par  le  roi  d'Israël.  Ibid., 
31. 

Annonce  la  fuite  des  Syriens,  une  grande  abon- 
dance pour  le  lendemain  et  la  mort  de  folficier  qui 
Tavait  raillé.  IV  Reg.  vii^  1. 

Prédit  une  famine  de    sept  années.    If  Rig. 

VMI,  1. 

I.a  mort  de  Ben-Adad  et  le  règne  d*l{a»Ci 
Ibid.,  10. 

'Envoie  un  de  ses  disciples  stcrer  Jébu  roi  dV 
racl.  IV  Reg.  ix,  1. 

Annonce  a  Joas  trois  victoires  contre  b  Syrie; 
IV  Reg.  XIII,  15. 

Bleurt  et  prophétise  dans  le  tombeau.  Ibid,, 
20. 

ENNO.M.  Prophéties  relatives  il  la  vallée  d^Eo- 
Bom.  Jer.  vu,  32;  —  xix,  6. 

EPIIRAIM.  Bénédictions  prophétiques  de  celte 
tribu,  Gènes,  xlviii,  14,  20;  —  DetU.  ixxin,  13, 
17. 

Ephraïin  considérée  comme  partie  principale  da 
royaume  disraél  :  un  de  ce  royaume.  Isa.  vu,  8; 
—  IX,  9,  20. 

Réunion  d'Ephraîm  et  de  Juda  en  nn  seul  peuple 
sous  les  lois  d'Ezéchias  et  du  Messie,  ha.  xi,  15. 

Destruction  du  royaume  d*lsraêl.  Isa.  xvii,  3  ;  — 
xxviii,  1. 

Réunion  dlsraét  et  de  Juda  après  le  retour  de  b 
captivité  et  sous  les  lois  du  Messie.  Jer.  xxxi,  6, 9, 
18;  —  L,  19;  —Zach.ix,  10. 

Destruction  du  royaume  <risracl  en  panitton  de 
son   idolâtrie.  Osée  v,  5,9,  13,    14;  — fi,  *;  — 

VII,  1 1  ;  —  viii,  13  ;  —  X,  6  ;  —  xi-xii-xui. 
EPUREE.  Pharaon-Ephrée,  ou  llophra,  tomben 

avec  son  royaume  au  pouvoir  de  Nabucliodonotor. 
Jer.  xLiv,  30. 

ESAU.  Bénéiliction  prophétique  qui  le  conecroe. 
Cènes,  xxvii,  39. 

Conquête  par  TA^syrie.  Jer.  xlix,  10. 

Même  prophétie  et  suites  de  la  conquête.  Akd.  0, 
*8,2I. 

Mêmes  prophéties  sous  le  nom  de  Séir.  Isa.  m, 
11  ;  —  Ezech^  xxv,  8;  —  xxxv,  2  et  scq.  (  l'#jf. 
Idumée.  )* 

ETHIOPIE.  Elle  recevra  les  lois  du  Messie.  Piai 
Lxvii,  32  ;  —  Lxxxvf,  4. 

Elle  sera  assujettie  à  Salomon,  figure  du  Messie. 
Psal.  Lxxi,  9. 

L*Ethiopie  ré<luile  en  servitude  par  PAssyrie.  lu. 
XX,  5;  —  xLiii,  3;  —  Jer.  xlvi,  9  ;  —  Euck.  ux, 
4,  5,  9  ;  —  Sopn.  ii,  12. 

L^Elhiopie  suivra  les  drapeaux  d*Ântiocbiis  Epi- 

{>hane  dans  ses  guerres  contre  la  hïééCt  et  aosû 
eur  fortune.  Ezech.  xxxvm,  5. 

EUCHARISTIE.  Fleures  prophéUques  qut  1  an- 
noncent. Sacrifice  de  Melchisédech.  Genêt.  xiv,iB. 

La  pierre  d'Horeb.  Exod.  xvii,  6. 

La  manne  du  désert.  Exod.  ivi,  14. 

Le  pain  azyme.  Èxod.  xii,  15. 

La  pierre  de  Cadès.  Num.  xx,  il. 

Le  pain  a/y  me  du  prophète  Llic?  III  Reg.  six,  S 
et  scq.  ,^,: 


î^l 


CAD 


Tx\0LE4Vl]  (iEMCft.\r.  DES  inOPlUCTiES  mBLIQL'ES. 


im 


1S3d 


L^i^iii  ;  —/au.  lv»  1,i;  —  lxii  ;  —  Jer,  x%x\,  12. 

tUPIlRATE,  îiwigntV  pour  timite.iu  royaume  diS 

Ûh  «Je  Jacob.  Dèui,  \^1  ;  —  xi,  24  ;  —  6>«<f<.  xv, 

F.VASGILE,  Sfifi  )}ro|;;iCs  ligures  par  b  paralnilc 
lU'  {.1  seiniïiici!  jetée  daitï»  des  terrains  difTcreiUî»* 
Mlitdh.  %i(i,  5. 

l'ar  k»s  panibolos  du  grain  de  scuevé  cl  du  levain. 
Hnttk^  \nî,  51  el  55. 

Scia  pj(khe  dans  le  monde  cinii*r.  Maith,  \%i\\ 
li;--x\vi,  i:^  ; -*  Luc.  Ji,  27;— mr,  Î7;  — 
i/«rr.  ïiv,  9* 

ËI1  ntèiDc  temps  ta  Synagogue  im:ndra  tin.  Madh, 

Lorsque  TEvanj^ile  aura  éic  annoncé  par  Innt 
l*irnJverSt  Jérusalem  sera  dm  uite.  Maiih,  ixiv,  I i  ; 
J/  ,rc.  tiM,  10. 

La  prèdtcalîan  de  rEvangile  causera  des  guerres 
1*1  iic§  divJMOus.  Luc.  m,  1, 

EZECIUAS,  rassuré  nnr  Isak  contre  les  mena- 
ces de  Scnnacliéril».  lY  iU'§.  ïli,  tî;  —  xix,  ÎO; 
—  tl  htr.  x\ni»2U. 

lieçoii  d'I^aie  uu  joigne  de  sa  guérUon  prochaine. 
1 1'  /*^i?.  x\,  0;  —  /ia.  XTÉWiii,  5. 

Averti  par  îsaîc  de  b  captivité  future  de  Baby- 
loiio.  /  V  iteg,  \%,  17;  —  lia,  xxiix,  0. 

Kzécliia:^,  ligure  du  Messie.  Isa.  tx,  I  ;  —  xt  ;  — 

Fera  la  conriuête  de  la  Pliilislle.  ha,  iiv«  28. 

Ccïlc  de  la  Moabile,  —  De  nouveau  figure  du 
Uessie.  h<i.  iv-xvi. 

Celle  de  T Arabie.  Isa,  xïi,  13. 

Assistera  à  la  ruine  du  royaume  d'Israël,  ha. 
xxviiï,  16. 

EZÉCilLEL.  te  iroisicine  des  grands  pro- 
ptictcs. 

F 

FAMINES.  Explication  des    songes  de  Ptiaraou 
par  Josepb.  CiWt*.  XLi. 
Famine  annomèe  par  Elic.  ///  ReQ,  xvti,  1. 
Par  Elisée,  IV  Raj.  viit,  L 
Sieste  de  Jêrusalèuï.  Jer,  xi,  îi;  —  xiv,  li;  — 
^  îivi,  4;  —  XXI.  7,  II;  —  xxiv,  lU;  —  xxvii,  8;  — 
XXIX,  17;  —  xxxn,  i4;  —  xxxiv,  17  ;  —  xxxviii, 
^:  —  Eicch.  V»  H  ;   —   vi,  Il  ;  —  vu,  13;  —  xii, 
ni;  —  5tlV,  15, 

Le&  Juifs  réruKÎés  en  E^7pte  après  le  meurtre  de 
6ali>lias«  y  périionl  par  la  famine.  Jti\  xlii,  16; 
,  —  XLiv,  ii. 

k     Dernier  siège  de  Jérusalem  el  Hii  du    monde. 
rilWfl/t.  XXIV,  7;  Marc,  xiii,  8. 

Famine  pre  lile  par  Agabus.  Act,  XI,  Î8. 
FIN  DU   MONDE.  3/uf//L   xin,  50,  49  ;  —  xxiv, 
0    14.  15»  19.  47,  57;  -  j/orc.   xiu,  ti;  —  lue. 
3fi,,  9,  11,20,2^,25,54;-  //  T/im.  ii,  «;- 
//  f'«(f,  m»  7. 

G 
GiVOAA*   Prophétie    cotitrc    ceuo    ville.    0*€e 

GiVDIVr  Propl»étic  contre  celle  ville»  hn,  x,  5L 

i'.ADIlIl'X  donne  ^  Daniel  rinterprClalioii  de  ses 
f liions.  l}an,  viu,  l<i;  —  ix,  22. 

Annonce  à  /acliarie  la  naissance  de  Jean- Baptiste* 
Luc.  1,11,  19. 

A  Marie,  ta  nais^anc^:  du  Messie.  Lue.  i,  ÎC* 

GAD  rassure  David  contre  les  persécutions  de 
Sanl.  /  Héfg,  xxti,  5. 

Donne  foplicm  à  David  entre  les  trois  genres  de 
ntiiiiiion  nue  Dteu  lui  destine  après  son  péché.  H 
Jkij,  XXIV,  H;  —  /  Ptfr.  xxi,  il,  19. 

Lui  01  donne  de  conslruire  un  anlcl  an  lieu  on 
l'ange  cxlcriuiualcur  s'cal  ai^ilc.  /'  f^*'"'  ^v»v, 
IS. 


Kcril  riiistoiic  du  régne  de  David,    /  Par,  xxix. 

GALAAD,  propltétieii  cnncernanl  f*e  pays.  Jer, 
xxM,  f»;  —  1.,  19;  —  Otce  si,  8;  —  Zm'h,  x,  10. 

GAI.GALA.  Prophétie  contre  celte  ville.  Amoi, 
V,  .^, 

GALLIM.  Prophéties  contre  celle  ville,  ha.  x, 
50.  — XV,  8. 

G\ZA.  Prupliélies  contre  cette  ville.  J^r,  xxv, 
^0;  —  Amoi  i,  G;  —  Soph.  u,  4;  —  Zach,  ta,  îî. 

GETIL  Prophélie  contre  celte  ville.  Mkk,  i,  10. 
14. 

GNOSTIQUES.  Pn^phétits  qui  les  ccmrexnenL 
l  TitH,  IV,  1  ;  —  Il  Tint,  ni,  1  ;  —  Ji  Pttr,  tu,  5; 
Jkd,  17-25. 

G1>G  el  MAGOG,  dppt  llalion  Hguiéc  do  reinpirt» 
de  Syrie,  dans  ses  limes  avec  la  Judée.  Prophéties. 
Eucn,  xxxvMi'XXXJx. 

GKECE.  Sa  conversion  au  cbrlïiiianisme.   ha^ 

LXVI,  19. 

Son  empire  fondé  par  Alexandre.  Datu  vn^  0;  — 
VIII,  5. 

Ses  luttes  conlrc  les  Macbabécs.  Eiech.  xxxvin- 
xxxiî  ;  —  Dan.  xi*xh  ;  —  Zach,  vi,  5;  —  ix,  15. 

H 

llAUACl'C,  jirophélc,  doni  la  prophétie  se  lit  au 
cantm  des  Ecritures. 

•  Il AllAG UC,  projjhête,  enlevé  par  nn  ange* pour 
porter  des  aliments  à  Daniel  dans  b  fosse  aux 
lions.  Dan,  xiv,  52. 

IIADIIACH,  pays  deTyr  cl  de  Sîdun,  Prophélie 
qui  bii  est  adressée  sous  ce  nom.  Zuett,  ix,  1. 

H  Al.  Prophétie  contre  cette  vtHe.  Ja,  xux,  5. 

ilANANl  réprimande  Aia  de  son  alliance  avec 
Oun-Adad,  el  est  jeté  en  prison.  //  /*ar.  xvi,  7,  10. 

HANANLVS.  Faux  proirtiéle  qui  résisla  à  Jeré- 
mie.  Jer,  xxviii,  1,  10. 

11AZ:V£L.  Son  régne  futur  prophétisé.  Itl  Rcg, 
XIX,  15. 

Annoncé  de  nouveau  ainsi  que  ses  victoires  sur 
IsraêL  /V  fUg>  vm.  11. 

DELL  Sa  pnmlion  annoncée  une  première  fois 
par  un  prophète.  /  Rctj.  ii,  27. 

l'ne  seconde  fois  par  Samuel.  /  Reg,  iti,  15. 

IIELJOPOLIS.  Prophétie  contre  celte  ville.  Euxh. 
xxx,  17. 

UEiNOCH.  Ravi  au  ciel.  Gêna,  v,  21;  —  EcdL 
XLiVj  l<i  ;  —  XLix,  10. 

Désijjne  comme  prophète.  Jud,  1  i. 

IIEIIESIE.  Sa  naisfe-ancc  prophélisée.  Acî*  xx, 
29  ;  —  J  Cm .  xr,  19  ;  -  //  fim,  iv,  3  ;  -  //  Pttr, 
II,  1.  (  Voij.  G><osiiot:ES.  ) 

IIEHEDON.  Propheiies  conlrc  celle  ville,  ha.  i¥, 
4;  —  \vi,  8;  —  J«r,  xi  %iii,  2,  54,  45  ;  —  xi.ix,  5. 

IlOLDA  annonce  à  Jostas  la  canlivite  des  soixan- 
te-4ix  ans.  fi'  Reg,  xxii,  14;  —  il  Pur,  ixxiv«iL 

I 

IDIJMÉE.  Sa  haine  conlrc  Jérusalem,  et  vtîn- 
geance  que  le  Seigneur  en  tirera,  l'ia/.  cxxxvi,  7. 

Ruine  de  ridumée.  ha.  xxi,  11. 

Huiiiti  de  rtduinoc  par  Judas  Macbabée.  ha. 
xxxtv,  6. 

Uuine  de  ridumée  par  Nabuchodonosor,  ier.  ix» 
àii;-- XLix,  7,  20. 

Jeréinic  envoie  un  joug  au  roi  de  ridumée.  str. 

XXVH,  S. 

Ruine  de  ridumée  par  Nabucbodonosor.  ttech, 
XIV,  15.  , 

De  nouveau,  ruine  de  ridumée.  hiak,  t\\^ 
xxwt, 

L  Idumée  sera  épargi»ce  par  Anliochus  tpipli.me. 

ihttK  XI,  41, 
Itu  nec  par  ks  Asmonéens,  /orf.  Ui,  19. 
Prophétie  d'Amos  contre  Tlduin^^.  Amoj  i,  lu 


1259 


IA€ 


TABLEAU  GENERAL  DES  rUOrifE^TICS  BIBLIQUES.  JER  f^iO 


Ruine  de  riJumée,  ei  sa  conquête  par  les  Asmo- 
néens.  Abd, 
Ruine  complète  et  définitive.  Maiach,  i,  4.  (  Vittj. 

EZACJ.  ) 

ISAAC,  promis  à  Abraham.  Gene$.  ivii,  i,  17, 
19,  21, 

Sera  Hiérittcr  de  la  promesse*  Cènes,  xxi,  i2. 

ISAIË  rassure  Acliaz  contre  les  menaces  de 
Rasin,  roi  |de  Svrie,  et  de  Pliacéc,  roi  dlsraël.  Isa. 

Donne  pour  si{;ne  de  la  délirrance  de  Juda  la 
naissance  d'Ezéehias,  ^uraiive  de  celle  du  Blessîe 
Isa.  vii-ix. 

La  naissance  de  son  propre  lils  à  lui-même.  ha. 
Yiii: 

Rassure  Ezédiias  contre  les  menaces  de  Sennn- 
cbérib,  roi  de  Ninive.  i  V  Reg.  xix,  6,  20;—  II  Par. 
xxxii,20. 

Figure  la  captivité  de  rE;,ypte.  Isa.  xx. 

Annonce  il  Ezéchias  sa  mort^  lui  rend  la  santé 
H  fait  rétrograder  Tombre.  / 1^  Reff.  xx. 

Annonce  à  Ezéchias  la  captivité  de  Juda.  /  V 
Ren.  XX,  t4. 

Ecrit  rbisloire  du  règne  d'Osias.  //  Par.  xxvi, 
22. 

ISMAEL^  s»  postérité.  Gênes,  xvi,  12  ;  —  xvii, 
20  ;  —  XXI,  13,  18.  Conspirera  contre  Juda.  Psal. 

LtXXll,  7. 

ISRAËL,  roYavme.  Sa  séparation  d*avec  Juda. 
J/i  %.  XI,  H,  29. 

S»  destruction  et  la  translation  de  ses  habitants 
au  delà  de  TEuphrale.  III  Reg.  xiv,  15. 

It  sera  détruit  à  cause  de  son  obstination  dans 
TidolAtrie.  IV  Reg.  xvii,  13,  23. 

Sera  détruit  à  un  terme  irès-rapproché.  Isa.  vu. 

Répétition  des  mêmes  prophéties,  fia.  ix,  8, 12, 
28  ;  —  xviî^  3  ;  —  xxvyi  ;  —  Osu^  \i  ;  —m,  -4  ;  — 
tv»3  :  —  v,  8  ;  — vii-viii-ix-x-xi-xii-xiii-xiv. 

Lldolàtrie  disraël   ligiirée  par  Osée.   Oue^  ly 

7. 

Ruine  prochaine  d«  royaume  sous  une  autre  fi- 
gure. Ibid.^  L 
Succombera  dans  la  vallée  de  Jezrahel.  — /6i(/., 

Seconde  figure  delà  même  ruine.  Ibid.^  6. 
Troisième  «cure  de  la  même  ruine.  Ibid.,  9. 
Israël  après  le  reluur  de  la   captivité  ,  li};nrc  de 
rEglisc.  Ibid.,  10  ;  —  II,  14;  —  ui,  5;  —  v,  15;  — 

VI. 

Adultère  figuratif  de  ndolÀlric  des  Israélites. 
Osée  fil. 

Israël  sera  ruiné  par  Salmanasar  et  Asar  Ilaiî- 
don.  Osée,  ii-iii-iv-v. 

Ses  habitants  seront  transporiés  en  captivité. 
Oêee,  Y,  47  ;  —  Vf  ;  —  vu,  17. 

Sera  dévoré  comme  un  champ  par  les  saïUerelles. 
Osee^  vil,  1,  4,  7. 

Diverses  ligures  de  cette  ruine  irrémédiable. 
Jbid. 

Prochainement;  pour  toujours,  vm,  1    l|;  — 

IX. 

Sera  dispersé  parmlloutes  les  nationg.  Osée,  ix. 

Répétition  des  mêmes  prophéties.  MJch.  i,  6,  9  ; 

"•lie»  ""  '"'  ^  '  ""  ^*'  '^  (^^y-  Epwaïii). 

ISSACHAR.  liénéilic'tions  prophétiques  de  cette 
tribu.  Cents,  xtix,  14  ;  —  Ikut.  xxxm,  18. 


JACOR  devient  héritier  de  la  promesse.  Cènes. 
XXV,  31  ;—  xxvii,  28. 

Sa  postérité  liéiiic  de  Dieu.  Gènes,  xxvi,  4  ;  — 
ixviii,  15;  —  xLVî,2;  —  Num.  xxiii,10. 

tteiiit  les  ftls  de  Joseph.  Gènes,  xlviii,  14. 

Inhiii  les  douze  tribus.  Cènes,  xux. 


JA1IA51FL,  prophète,  .'tanonee  à  Josapliat  oue 
victoire  contre  1rs  Ammoniti'S. //   Par.  xx^  ISw 

JAZA,  prophérn^s  n'i.iiives  à  celte  ville,  /m.  xt, 
4  i  "  Ifr.  ii.vin.  21,  ?U- 

h\7Aiï{  jïroptiéties  ri  l^ives  à  cette  ville,  /m. 
XVI,  8  ;  — Jer.  xlviii.  32. 

JAZÛR»  nom  prophétique  dt:  fils  dlsaie,vii, 
3. 

JEAN-BAPTISTE.  Sa  naissance  annoncée  à  Za- 
charie.  Lue.  i,  13. 

Annoncé  comme  précurseur  du  Messie.  Luc.  i, 
76. 

-     Prophétise  son  genre  de  mort  et  celui  du  Hessie. 
Joan.  m,  30. 

Sa  mort  et  sa  décollation.  Jbid. 

JECHOMAS  sera  livré  avec  sa  mère  aux  mains 
du  roi  de  Babylone,  et  mourra  en  une  terre  étran- 
gère. Jer.  XXII,  24. 

JEIIIV  prophétise  à  Baasa,  roi  dTssmcl,  sa  mine 
et  celle  de  sa  famille.  ///  Reg.  xvt,  1,  7»  12. 

Réprimande  Josaphat  de  son  alliance  avee  Achab. 
//  Par.  XIX,  2. 

Eciit  rhistoircdtt  règne  de  JosapIiaL  //  Par. 
XX,  31. 

JEHD  sacré  roi  dlsraêlpar  un  prophète.  lYBe^. 
IX,  1,  6.      ^ 

Sa  race  régnera  jusqn^à  la  quatrième  génération. 
/V/le^.  x.28,30;— Oieei,  4. 

JEREMIE.  -Sa  vocation  ^  la  vie  prophétiqB?. 
Jer.  I. 

Va  câclier  une  ceinture  au  bord  de  l'Eophraie,  en 
signe  de  la  captivité  future  d*lsracl.  Jer.  xiii. 

Passe  sa  vie  dans  la  conlinence,  en  aîgne  de  h 
stérilité  et  du  délaissement  dlsraél.  Jer.  xw. 

Brise  un  vase  d*argile  en  signe  de  la  destruction 
disraël.  Jer.  xix. 

Est  frappé  par  Phassur  et  jelé  en  prison.  Jer, 

XX. 

Porte  des  chaînes  en  signe  de  la  captivité  dls- 
racl.  Jer.  xxvii.  —  Envoie  des  jougs  à  divers  prin- 
ces. Ibid. 

Souffre  violence  de  la  part  de  Hananias,  (ils  d'A- 
zur. Jer.  XXVIII. 

Est  jeté  en  prison,  achète  un  champ  à  Ânatliolv 
en  signe  du  retour  après  la  captivité.  Jer.  xxxii. 

Propose  les  Réchabites  pour  exemple  de  fdâifé    ^ 
à  la  lor.  Jer.  xxxv. 

Eiivpie  Baruch  lire  publiquement  ses  prophéties 
dans  le  temple.  Jer.  xxxvii. 

Est  descendu  dans  une  basse  fosse.  Jer.  xxxvin. 

Rendu  à  la  liberté  après  la  prise  de  Jcnisalein. 
Jer.  XL. 

Suit  SCS  concitoyens  dans  leur  fuite  en  Egypte. 
Jer.  xLii. 

Désigne  en  Egypte  le  lieu  où  Pharaon,  taw- 
qucur  de  TE^ypte,  posera  son  trône.  Jer.  xliii. 

Jérémie  déplore  la  mort  de  Josias.  IJ  Par.  xixt, 
25. 

Prophétise  inutilement  devant  Sédécias.  //  Par. 
XXXVI,  12. 

Annonce  le  repos  sabbatique  forcé  de  la  Met. 
II  Par.  XXXVI,  21. 

Le  retour  après  la  captivité.  Ihtd..  22. 

Figure  du  Messie.  Jer.  xi,  19  ;  —  xvhi,  18  ;  — 
XX,  7  ;  —  Txvi,  8. 

JERICHO.  Malédiction  propliéttque  centre  fetie 
ville.  Jos.  VI,  26. 

JEROBOAM.  Son  règne  prophétisé  par  Abias. 
///  Reg.  XI,  29. 

Interrompu  par  un  prophète  au  moment  où'  y 
brAlait,  le  premier,  Tencens  sur  TaiKel  de  fictlid. 
i//  Reg.  xu,  44. 

La  mort  de  son  fils  et  la  desiruction  de  sa  naisot 
prédites  par  Amos.  ///  Rttg.  xiv,  10. 

JEROBOAM  II.  Sa  postérité  i>érii^  |iar  le  gUive. 
Amos  vu,  9,  12. 


1241 


lUN 


TAOLE^IU  CEXEIIAL  DES  lUlOPIiETlCS  BIBUQCJES. 


iUl 


IStt 


JKRIiSALEai.  Ruine  ilumtevîrk.  PinL  ittiiiC 
Kuine  de  Jérusalcip  atmonrée  k  i*iiiipie  Manama 

iV  n-g.  \\i,  13;  —  vsii,  !6. 

Ruine  di»  Jérusalem,  lia.  u,  —  iti«  —  ir,  —  "v;  — 

VI.  9  ;  <— X,  10;  —  xxii,  —  xxix;  —  xxxii,  10  ;  — 

LSIV,   10. 

De  nouvonn  la  ruine  de  Jérusalem.  Jer,  i,  13  ; 
-^iv,  «.  iO;  — V.  6.  U;  — \i,  !,«;— ¥ii.3i; 

—  IX,  Il  ; —  XIII,  9  ;  —  xiv,  2  ;  —  xv,  5  ;  —  xvii, 
i7  ;  —  xix,  13  ;  —  XXI,  i  ;  —  xxii,  6  ;  —  xxt,  9  ; 

—  xxf  1, 18  ;  —  xxviii,  ii  ;  —  xxxii,  3, 24,  28  ;— 
XXXIII,  4;  —  XXXIV,  2,  3,  22  ;  —  xxxv,  17;  — 
xxxvii,  3  ;  —  xxxTiii,  5,  18.  —  Ezech.  i  —  iv  —  ▼ 

—  Vil-  ix;  —XI,— XII,  18;  —  xiv,  21;  —  xv,  6;  — 
XTi.  37,  41,59;  —  xxi  —  xxii  —  xxiii  —  xxiv;  — 
XXXIII,  27,  33  ;  —  Jœl,  ii  ;  —  Ah  os,  ii,  5;  —  ifî- 
ckée,  111,  12;  —  V,  i  ;    Soph.  i,  2,  4, 12  ;  —  m,  1, 

f  ropliéiir}(  évaiigéliqiicsroiilrt*  JcmsaleiH.  yutth. 
xxi«33;  —  xxii;  —  xxiii,37;  —  xxiv;  —  y  arc. 
XIII  ;  — LNr.  xiii.  35;  —  xvii,  26;  —  xix,  43;  — 
xx,  9;  XXI. 

JERUSALEM  RESTAUREE.  Tob.  xiii,  12;  — 
PmI.  l,  20  ;  —  ixvii ,  30  ;  —  ci,  22  ;  —  cxlvi,  8  ; 
JêéÊ.  xxiv,  23; —  XXVII,  15;  —  xxviii,  «0;  -^ 
XXIX, 18;  — XXX.  18;  —  xxxii,  15;  —  xxxiii,2; 

—  XXXV  —  xLi,  8;—  Lx  —  LXi;  —  J^rmi.  xxx; 

—  XXXI  ;  —  xxxii,  37  —  xxxiii  ;  —  Itarwek.yf;  — 
Joet.  m,  16;  — Sofi*.  m ,  7 ;  —  IT^rA.  viii,3;  — 
xxii,2,  6,  8;— XIII,  1  ;  — xiv,  8. 

JERUSALEM  (La  nocvellr).  Psat.  lxxxvi  ;  — 
cxf ,  19;  Gxxi  —  cxLvii,  12;  —  lut.  ii,  iv  — 
M  —  Lxi;  —  Jer.  xxxi,  38;  —  Bar.  v;  — 
£u€h.  XL  k  XLViii  :  -^  Zach,  xiv ,  3 .  8. 


JESSE.  Si  poslérilé.  Ua  xi ,  1 ,  10. 

JESUS  ou  JOSEDEC.  Vision  jHroptiéUque  qui  le 
concerne.  Zach.  m,  1  ;  —  vi ,  11. 

l«e  prophéie  Agtée  Texliorte  à  rétablir  le  temple 
de  Jénisalem.  —  Âga,  i ,  1  ;  —  n ,  3. 

JEZAREL.  Prophétie  d^Elie  contre  cette  prin- 
cesse. III  lieg.  xxi ,  23. 

Ré|iétîtiou  de  la  même  prophétie.  lY  iUg.  ix, 
10,  36« 

JLZRAHEL.  Nom  prophétique  du  Gis  d*Oséc. 
Osée  1,4. 

JEZRABEL.  Propliétîes  cnncemani  cette  vallée. 
IV  «rfl.ix,  10;— 0«««i,4,5,ll;  — 11,22. 

JOAKIM,  roi  <fte  Jnda,  aura  la  sé|iuLare  d*un 
knt^Jer.  xxii,  18. 

(faara  pas  de  postériié  sur  le  trône  m  de  sé- 
pulcre. Jer.  xxxvi.  29. 

Joakiu  et  Sédécias;  le«r  règne  figuré.  Ezech. 
xvit. 

JOAS.  Elisée  annonce  h  ce  prince  trois  vic- 
toires sur  1.1  Syrie.  ÊV  Reg.  xiii. 

Proplièies  eiivayés  aux  Israélites  idolâtres  pen- 
dant le  régne  de  Joas.  //  Par.  xxiv ,  19. 

JOD  prophéiise  la -venue  du  Messie  et  la  résur- 
rection des  morts.  io4.  xviii ,  25. 

JOËL,  prophète,  dont  la  pmpliétie  se  Ut  au  ca- 
non d^  Ecritures. 

JOIADA  fait  mourir  les  prophètes  de  Baai.  /F 
Réf. ,  XI ,  18. 

JONADAB,  le  Récfaahitc.  Prophétie  concernant 
sa  postérité.  Jer.  xxxv,  19. 

JONAS.  Prophète  dont  b  prophétie  se  fît  au  ca  - 
non  des  Ecritures. 

Dans  le  ventre  du  poisson  »  figure  dû  Messie. 
Jo«.  n,  !• 

Sa  réapparition  h  hi  lumière,  figure  de  la  résur- 
rection «!e  JésosChrist.  Joa.  n,  7. 

Prédit  ragraiidissement  du  royaume  dlsraél  qui 
arriva  pendant  le  règne  de  Jéroboam  II.  I V  Reg. 
XIV,  25. 

J0NAT1IAN.  Ses  malédictions  prophétiques  contre 
Abiinckch.  Judie.  iXt20. 


JO.XATIIAS.  Signes  profibéthpics  de  sa  victoire 
snr  tes  PtilltMiiis.  i  Reg.  xiv,  G. 

Soriâ  prophétiques  à  Foccasion  de  sa  faute.  / 
R^a,  3tiv,  58. 

JORAM.  Lettre  d*Elic  à  ce  prince  impie.  U  Par* 
XXI,  12.  - 

JOSAPRAT  en  présence  du  pni|>hête  Elisée.  lY 
Reg.  m,  14. 

Réprimandé  par  le  prophète  Jchu  de  son  alliance 
avec  Achab.  //  Par.  xix,  2. 

Encouragé  par  le  prophète  J:ihaxiel  à  combattre 
les  Ammonites.  //  Par.  xx,  15. 

Réprimandé  par  Eliézcr  de  son  alliance  avec 
Oi'hosias.  //  Par.  xx,  37. 

JOSEPH.  Songes  prophétiques  de  son  élévation 
future.  Geues.  xxx  vu,  6. 

Explique  les  songes  propîiétiques  des  oflBciersde 
Pharaon.  Cents,  xl,  8. 

Explique  les  songes  prophétiques  de  Pharaon. 
Cènes,  xu,  16. 

Prophétise  la  sortie  d^Egypte.  Gencs.  l,  23. 

*  JOSEPH,  époux  de  Marie,  averti  eu  songes. 
l/tfl//t.  1,24.— n,  13,  19,21. 

JOSIAS,  appelé  par  son  nom  plusieurs  siècles  à 
Tavance  et  désigné  p<iur  détruire  fautcl  idoÛtrique 
de  Béthcl.  //i  Reg.  xui,  2. 

Averti  par  llolda  de  la  captivité  future  de  son 
peuple,  i  V  Reg,  xxn,  10;  —  /i  Par.   xxxiv,  14. 

Chant  funèbre  couiposé  par  Jéréuiie  à  rhonneur 
de  sa  mémoire.  //  Par.  xxxv,  25. 

liC  règne  de  ce  prince,  iguratif  de  cdai  du  Mes* 
sie.  Êsa.  xxxii.  1. 

JUDA.  Uéiiédictions  propliéliques  de  celle  tribu* 
Cènes,  xux.  8; — Deui.  xxxm,  7. 

JUDAS.  Sa  trahison  annoncée.  Matih.  xxvi,  21; 

—  Marc.  XIV,  18. 

JUDEE.  Sa  dévastation  par  Nabucbodonosor.  i^r. 
XIV,  2;  —  XXV,  9, 29  ;  —  Eiech.  vi  —  vn  —  xix, 
10; —  XX,  45;—  Que  vui,  14;  —  Jodi;^ 
Amos^  n.  5; — Mich.,  vn;  —  Habae.  i,ë;*-So^A. 

Sa  restauration.  Psal.  lxxxiv,  1;  — cvi,  19;  — 
cxxv;  —  lia.  IV,  —  x,  20;  —  xi,  14;  — xxvi,  12; 
xxx,  18;  — xxxv;  —  Jer.  xi,  15;  —  xvi,  14;  — 
x\in,  3;— XXV,  5;  —  xxxn,  15,  24;  — xxxim6«  11; 

—  XLvi,  27;  —Kicch.  xi,  17;—  xvi,  00;  —  xx,  40; 

—  xxx.  G,  8,  14;  —  xxwo  —  xxxix,25;  —  Os.  i, 
10;  — v,  15;—  JoW,  o,  19, 28;—  ilmotix.  Il;  — 
Abd,  20;  —  l/ir/i.  jv  —  v,  —  Uab.  ni,  2;  —  So/p*. 
lu,  7;  — Zach.  X,  13;  —  xn,  8;  —  xin,  1. 

JUIFS  KEJËIES.  Prophciies  liguratives.  Caîn 
niamlii  de  Dieu.  Cènes,  iv,  10. 

Jacob  siipidanie  Esaû.  Ceues,  xxv,  25. 

Jacob  substitué  à  Esaû.  Ceae*.  xwu ,  27. 

Naissance  de  Phares  et  de  Zara.  Cènes,  xxivni  » 
30. 

Ismael  chassé.  Cènes,  xxi,  12. 

Mannssé  substitué  à  Ephraîm.  Cènes,  xlvio,  14. 

Rejeiés  déliniliveinent  après  la  mort  du  Messie. 
Deut.  xxvni,  59,  64,  08;  —  P»a/.  m,  8;  —  v,  0,  7; 

—  voi,  13;  — IX,  16;  — IX,  23;  --  x,  3;  —  xvm, 
8,  38  ;  —  XX,  9  ;  —  xxxvi  —  xlvib  —  xlix  —  u 

—  cvBi,  6;  —  Isa,  xui,  19  ;  —  l  —  tvn  —  lxi,  5, 
15,  24  ;  —  Lxit  —  Lxv—  lxvi  ;  —  Jer.  xvui,  21; — 
XX,  tl;—  xxin,  50;—  Dan.  ix,  27;  — ZacA.xi,  10, 
14;  —  xm,  8;—  MM.  nr,  1,5. 

Prophéties  évaugéliqiics  sur  le  mèitie  objet.  Mattk. 
m,  12  ;  —  xm  ,  2V;  —  xxi ,  55;  —  xxv^-xxiit» 
57;  —  XXIV,  27,  34  ;  —  xxv,  1,  14,  ôH;  _  Marc. 
H  —  XIV,  62;  —  LiK.  iB,  9;  —  xn,  45;  —  xii, 
6,  25;  —  XIV,  54;  —  xvi,  19;  —  xix,  12,  20  ;  — 
XX,  9. 

*  JUIFS.  Evénements  divers.  Auront  un  roi. 
Dent,  xxvni,  56;  —  Num.  xxiv,  7. 

Leur  penchant  à  l^idolàirii*.  Dent,  !lxxi,  26,  29. 
Une  partie  de  b  nation  fuira  en  Kgy|tte  a|>rC9  hi 
dcstnictioii  de  J'ini>:iiciii.  lia,  xxx. 


I«i3 


LÏD         TABLEAU  GENERAL  DES  PaOPHETllùS  mBLIQUES. 


Il  AD 


1314 


Un  pelit  nombre  seuicmcul  se  converlirciut  ^  la 
pi'Cilicalion  du  Messie,  ha,  Lxv,  8; —  Zach. 
xni ,  9. 

Alliance  inutile  de  la  Judée  avec  TEgyple.  Jer, 
u.  30;  —  xvn,  5. 

Les  cendres  des  rois  seront  dispersées.  Jer. 
vni,  1. 

Les  Juifs  fugilirs  en  Egypley  périront.  Jer.  xui, 
15. 

Y  périront  par  la  famine,  la  peste  et  la  guerre. 
Jer.  MIS,  11,  26. 

Sortie  de  Jérusalem  lors  de  la  prise  de  cette 
ville  Hi;nrce  par  Ezéchiel.  Ezech.  xu,  1,  il. 

Seront  dispersés  parmi  les  nations.  Etech,  xu , 
U. 

Image  de  la  destruction  de  la  nation  juive  :  mé- 
taux Tondus  et  réduits  en  scories.  Ezech.  xiu,  19. 

Ruine  des  ruines  de  la  nation.  Ezech.  xxxui , 

Conversion  Ûnale  i\^  Juifs  selon  beaucoup  d'in- 
terprètes. Oiée,  ni,  5. 

Juifs  seront  préservés  de  la  captivité,  lorsque  les 
Israélites  y  seront  réduits.  Otée,  iv,  15. 

Se  diviseront  lors  de  rétablissement  du  cbristia- 
nisme.  Zach,  xin,  8; —  xiv,  3. 

Ceux  qui  se  convertiront  subiront  la  pcrséculion. 
Zach,  xni,  9. 

Juifs  fuyant  devant  les  Syriens,  comme  ils  fui- 
ront plus  tard  devant  les  Romains.  Zach.  xiv,  5. 

Retour  de  tous  les  Juifs  à  la  loi  de  leurs  pères 
après ieiriomplie  des  Macbabées,  li&ure  delà  réu- 
nion de  tous  les  peuples  sous  la  loi  du  Messie. 
Zach»  XIV,  10. 

Une  partie  de  la  nation  sera  admise  dans  TEglise, 
une  partie  sera  rejetée.  Mai.  ni,  3. 

Luttes  suprêmes  do  Juda  et  d'isruél  avant  la  cap- 
tivité de  celui-ci.  ha.  ix,  19. 

La  ruine  des  Juifs  sera  Texemple  et  l'annonce  de 
la  ruine  des  Egyptiens. /«a.  xix,  17. 

Jérusalem  et  \^  villes  de  Juda  rétiuites  en  des 
monceaux  dépoussière.  Jer.  ix,  11;  —  x,ii;  — 
XXXIV,  22;— £«ef/i.  xv,8. 

Abolition  de  Tidolàtrie  en  Jmiée.  Soph.  i,  4. 

JUGEMENT  DERNIER.  Séparation  de  TEglise  et 
de  la  synagogue,  de  la  vérité  et  de  riiéiésie;  para- 
bole de  Tivraie  et  du  bon  grain,  image  du  jugement 
dernier.  Mallh,  xiii,  2i. 

.  Séparation  des  bons  et  des  mécbanls,  jugement 
dernier.  Mauh.  xv,  32;  —  xxv,  34. 

Le  Messie  juge  des  vivants  et  des  morts.  Malih. 
XXVI,  64, 

Son  retour  sur  la  terre  pour  opérer  le  jugement. 
Act.  1,  11. 

Exclusion  des  mécbants  de  l'entrée  du  ciel.  Luc, 
xiu,  24. 


LACIUS.  Prophétie  relative  à  cette  ville.  Uich. 
i,J3. 

LAISA.  Prophétie  contre  cette  ville,  ha.  x,  30. 

LEYl.  Bénédictions  prophétiques  de  cette  tribu. 
Ctnet.  xLix,5;  —  Deul.  xxxin,  8. 

LIBYE  sera  soumise  par  Nabucbodonosor.  Exech. 
XXI,  5. 

Par  Antiochus-Epiphane.  Dan.  xi,  43. 

Les  Libyens  combattront  avec  l'armée  de  Pha- 
raon contre  Nabuchodonosor.  Jer.  xlvi,  9, 

Seront  vaincus  en  Egypte  par  Nabuchodonosor. 
Exech.  XXX,  5. 

Combattront  contre  la  Judée  dans  les  armées  de 
la  Syrie.  Exech.  xxxvm,  5. 

Lydie.  Les  Lydiens  seront' vaincus  à  Carcha- 
mis  avec  les  Egyptiens  par  Nabuchadono:ior.  Jer. 


Seront  vAiuciii  p.ir  NabucboJonosor  en  Egypte. 
Exech.  XXX,  5.  i 

M 

MACHAREES.  Leurs  triomphes.  Pxal.  lixv. 

Victoires  de  Judas-Maclial>ée  sur  les  nations  de 
hi  Palestine.  Ptai.  lxxxu,  9. 

Jérusalem  restaurée  et  triomphante  avec  les  Ma- 
cbabées. ha.  xxv  —  XXVI. 

Restauration  de  JérnsaleiD  par  Jtidas-Machabée. 
Ixa.  xxxoi,20; — .xxxv. 

Nations  voisines  de  la  Judée  ruinées  sans  re- 
tour par  Judas-Machabée  et  ses  successeurs,  lia. 
xxxrv. 

Crimes  de  la  nation  juive,  punitions  divines, 
délivrance  par  Jndas- Mâcha  bée.  ha.  un. 

Jiidas-Machabée  ligure  du  Messie,  ha.  lxiu. 

Guerres  des  Macbabées  contre  la  Syrie.  Execk. 
xxxvm  —  XXXIX. 

Révolte  des  Juifs;  Mataihias  et  ses  h  U;  guerres 
des  Macbabées.  Dan,  xi  —  xn. 

Ju(las-M:icli:ibée  donné  an  peuple  revenu  de  cap- 
tivité, figure  du  Messie.  Joël  n,  32. 

Ruine  des  Syriens,  des  nations  de  la  Palestine  ; 
trioniphes  des  Macbabées;  restauration  de  Jérusa- 
lem, du  temple.  Joël  m. 

Conquête  de  riiluniée  par  les  Macbabées;  trioni- 
phes des  Juils  sur  les  nations  linitiro|»lies;  retour 
de  la  faveur  céleste  :  d'assuiettis  ils  deviendront  les 
maiires.  Abd, 

Tnonqdies  des  Macbabées,  figuratifs  de  ceux  du 
Messie.  Commencements  et  cause  de  la  guerre 
qu'ils  ont  entreprise  ;  assujcltissemeiit  des  nations 
\oisines.  Mich.  v. 

Juda  resiauré  par  les  Macbabées  ne  se  livrera- 
plus  à  ridolàlrie.  Mich.  v,  11;  —  Soph.  m,  H. 

Triomphes  des  Macbabées,  figuratifs  de  ceux  d» 
Messie.  Af/r/i.  vu,  16. 

Même  prophétie,  llabac.  m,  12. 

Avènement  du  Messie  après  le  règne  des  Maclid- 
bces.  llabac.  m,  18;  —  Soph.  m,  9. 

Moab  ruiné  par  Nabuchudonosor  et  Judas-Macbâ- 
i)ée.  Soph.  u,  8. 

Ruine  de  l'Ethiopie  par  Judas-Machabée.  Soniir. 
ir,  12. 

Nations  limitrophes  de  la  Judée  soumises  par 
Judas  et  ses  successeurs.  Soph.  lu ,  8;  —  Zach. 

XIX. 

Philistie  conquise  par. les  Macbabées.  Zach. 
IX,  5. 

Victoires  des  Macbabées,  image  de  celles  du  Messie. 
Zach.  XI,  i. 

Défaite  et  ruine  des  nations  de  la  Palestine  par 
les  Machal>ées,  image  de  ia  ruine  de  Tidolàtrie  pac 
le  Messie.  Zach.  xi,  6. 

L:i  gluire  et  les  guerres  des  Macbabées.  ZacL 

XII. 

Jérusalem  assiégée  par  Judas-Macbabéc  ZarA. 
xn,2. 

Mort  de  Judas-Machabée ,  figure  de  la  mort  du. 
Blessie.  Zach.  xn,  10. 

Cessation  de  la  prophétie  après  la  mort  deJudas- 
Machabée.  Zach.  xtii,  3. 

Jérusalem  dévastée  par  les  Syriens,  secourue  ûe 
Dieu,  sauvée  par  les  Macbabées,  division  des  Juif» 
en  deux  partis.  Zach.  xiv. 

Image  de  ce  qui  se  passera  au  temps  du  Meisie. 
Ibid. 

Persécutions  d'Antiochus ,  nguralives  de  celles 
des  Romains  contre  la  Judée,  des  païens  contre 
l'Eglise.  Judas-Machabée,  avec  un  petit  nombre  de 
stddats  lidèles,  sauve  la  natioij;,  images  du  Messie. 
Mal.  IV. 

MACIIMAS,  prophétie  relative  à  celle  ville. /m. 
X,  28. 

MADIANITES,  leur  entrée  dans  l'Eglise  drJésu> 
Christ,  hii.  lx  ,  6. 


ffiS 


MLS 


TAOLEXU  CENtRAL  DliS  rnorilKTIES  BIlJUQUlCS 


1:246 


Soumis  pr  Ee«  mis  ite  B.ihyloïkO,  cl  pciil-<;irejKii 

M\tiOG  ;  i»(*rsdL-ii|j(iui»  ilc  Ttlgli^  jtiivc.  Eicch, 
xtwiM,  î;  —  \%n\,  U. 

I>i^  rEglUeclirctÎMiitc.  Affûc*  xx,  7. 

MAGUUN  I  f»rophëtie  reLilivc  à  celte  viUe*  Im, 

ri  MANASSE;  béiuiditJinii  propluHiijiic  de  ce  p:i- 
'  Bciiciliciloii  |iri»|»kcËii|iic  ûc  la  in  bu.  O^fif.  xiitiii, 
17. 
Maltiiiurs  ei  ruine  <lc  ecUe  irifut  Avant  la  Un  Ju 
royuuiitc  il'lsraêt  t  tloiU  elle  bil  |»iiriiL*.  Itm,  n  , 
BIANASSES»5aciiplJvi(€el  ^ello  «1rs  Juifs îmîuwl- 
iJ»»5  crimes  do  ce  (M'iace  hitpic,  /  ï^  /ifj/.  w^  i^  ;  -- 
xxH,  tt»; —  Ua.  txu, 

31AUD0CUt£E.  Sliu^c  praplmiiiiuc»  E^i,  x,  5;  — 
m,  5. 

MAIŒSA  ,  pToplicLie  comité  ccit^  vitle.  Mkh, 
I ,  t5. 

MARIE.  Annonce  proplièlii|De  qui  la  onccrne. 
Ccncs.  tu,  15, 

TnofmTiEs  riciRATivEs.  Le  nom  de  la  première 
femme.  V^ues.  m,  iU, 

i^ara  conecvjiu  dans  l.i  vieillesse.  Gittci*  \%l,^. 

Wïirie,  sœur  diî  A1oï>e.  Exod.  ii,  7. 

f>ct>bôra  j^iyeairt  el  sanvant  br;Krî.  Jm^iV,    iv,  I. 

Jahcl  i>auv;inl  Israël  par  la  uiorL  de  Stsurii./Nfiu. 
IV.  il. 

La  fiIlc  de  Jeplilé.  Judie,  xi,  3L 

La  mère  de  SantiH»u.  Jmtic.  iiit,  2. 

Anne,  mère  de  S:iuineL  /  fii?//,  i,  M. 

ludjlli  iniaïulani  llubptierne.  Judith,    un,   n 
iiiL 

Eiitlicr  saiivanl  Ur^ët  cnpiif.  E*t,  v. 

ElibabeiUt  niêie  de  Jean-B.i|iliâte.  Luc,  i,  I  j. 

Le  buiiiSQti  urdent,  Kxo'/.  ni,  i. 

La  verge  d*A!iroh.  ^mn.  s^ti,  8. 

L  ardie  d'allisiuce,  E.iqiL  xxv,  ixvu 

La  loisondeGcdêon.  Jmlk,  vi,  57. 

Le  image  d^Elie.  lU  Heg,  iviii,  44. 

Fropuétiës  vcrëalës:  la  Vierge  i\m  enfanlc.  tsa, 
vu,  14. 

Le  fruit  mcrveilfcux  de  la  femme,  Jer,  xixi,  'ii. 

(Propliélies  d'Eïis:*tR'.iJi  à  Marie,  Luc.  i»  4*i. 

Ile  Siméiui.  Liu.  u,  54. 

Propheiies  de  la  saiuie  Vierge.  Luc.  r,  46. 

Vision  apocalypijtfuc  de  saînl  Je^iii.  /t/^oc.  i^ti* 

MEDABA.  PrupUélie  contre  celle  ville*  /sa.  xv  , 

HEDEMNâ.  Frophétio  contre  ceiic  ville.  Is.j. 
X,  51, 

MEDES.  Ruine  de  Dabylone  par  les  Mèdes.  ha* 
%uu  17;—  xx\,  2. 

Assiijetlissement  ûcs  llèdcs  à  Nabuclioilouo»or. 
Jtf,  ivv,  ^j;  —  1111,5^* 

KuitM  de  Babybiue  par  les  Mèdes.  /er.  Li ,  1 1;  — 
Dait,  V.  28. (Vol/.  El\«ites.) 

51ELC11ISEDECJI.  ligure  da  Messie.  €tnti.  xiv. 
18;—  P*ii/  cix,4> 

MELCIIOM,  propliélies  conire  ce  Taux  dieu.  /er. 
XLiï,  i  ;  — Anwt  i,  15* 

MÉMPUIS.  Gûtjittièie  par  Nabncfitubiiosor*  !$a, 
XII,  i5;  —  itT.  xLiv,  1,  30;  —  xlvi  ,  14,  10;  -- 
Kuch,  jt&x,  tôp  Ki. 

Sera  la  sépulture  des  Juifs  qui  y  auront  clicrcbé 
un  rcfuçe.  Oseû  n,  6. 

MI-^NNI;  les  rois  de  Menni  lêvcroni  Télcndard 
COI  lire  B.il>y/uue.  Jer.  u»  27. 

3IEï'll\AT,  prupbétie  conire  celle  ville.  Jer, 

ILVIIK^L 

MEBUDACII,  nom  génêri>]UC  sous  lequel  Céi  rc- 
prêseuié  propbcliqucmeut  le  BalUsar  de  HaiiteK 
Jer.  L.  i. 

MESSIE.  pRorm'iitb  nciranvcs.   Le   sommeil 


Les  sa«'rifirc«  dAbch  U^ncê*  ir,  4» 

Lu  morl  d*Aljcl.  Cittct^  iv,  H. 

Le  jiisic  Sctb.  GetftM*  v,  3. 

Le  juste  llcimrb.  Cette*,  v,  13,  ^. 

Le  juste  Noé.  (Zffiei.  vin,  20. 

^iais^ance  d'Siia:ic.  Ccniî.  \%i,  I. 

Sacri(iC4î  d*Uiiai\  Cene*^  i\ii,  5, 0, 

Juse|d»  vendu  par  ses  frères.  6Vwiff.  \%iMi,  iO. 

Ji>sepb  de\enu  le  Sau^cur  de  ^a  frcrf».  (Unesm 

«LV,  5. 

L';igiie.iu  pascal.  Exod.  \n. 

Moïse  Kiiivaut  Ic^  Ifcbreux*  Eiod.  %uu 

L:t  pierre  de  Ibpbîdini.  tUod.wn,  (k 

Moî^e  sur  le  Si  uni.  Exod,  Jkiiv. 

Insliluliun  tbi  NazaréaL  .Ykiu,  ii* 

Ln  viTge  d'Aaron.  Sutn,  ivn. 

La  va4  lie  n»usse.  .Vwm.  xu» 

La  pierre  d'tlareb.  Snm,  %%. 

Le  scrpcnl  d airain.  jVkan.  xxi,  0 

Le  bouc  ciui^sairc.  Levit.  ivi,  8. 

Moïse  iiir  la  montagne,  Exod^  xvu,ll. 

Mort  de  Uolm^  btat-  x^xiv, 

UlTranffe  des  prcnders-néïi.  Kxod.  xui,  li. 

OlTrande  des  bulocaubtes,  u  tViiiree  du  camp* 
L**vk,  I,  5, 

Sacrtûce  [K>ur  le  péché ,  Imrs  du  camp,  LitH, 
IV, iU 

1^1  tubage  de  la  mer  Bouge.  Exjdn  xiv 

l'assa'i^e  du  Jourdain.  i<J«*  lit. 

Victoire  de  Gëdeon.  Juiiic,  vu, 

Santson.  Jitdic,  xiv,  xv,  xvk* 

David  V4Jai|i»ear  de  Goliaib.  /  tUg,  iivri. 

Bavid  pcrsecuie  jur  SaiiL  /  /Uf|.  xvtii  H  jieM|« 

Bavid  tuyuril  devant  la  rèvuUe  d'Ab^akiii.  /f 
ttnq.  IV. 

Le  rèjjie  de  Salomon,  lîi  Ueg^  u  cl  «eq.;  —  il 
Vur.  1  et  seq. 

Le  niioi>tërc  d*E1ic,  Ul  Heg,  xvir  c/  seq. 

Le  règne  de  Jo^aphiil*  //   Var,  \\n  et  ^*q. 

Avènement  de  Joa^  au  trône  de  Juda.  iK  /fea. 
xi;  —  If  l*wr*  xxni* 

Le  lègue  d*tjéclitas.  ha.  ix,  1  ;  —  n  — \\\m^ 

Le  ponlîûcat  irEItacîni,  ha,  un»  20. 

Le  rogne  lie  Joï>iai^./«a.  \.\xu,  1. 

Judas-Mai  11  a  bce  délivrant  liiael.  ha,  xi.tx  -^ 
i.\in;  —  ,/oW  II,  3i;  — Mich,  \\  8;  —  vu,IG' 
—  fittbac,  m,  it\  —  Zach,  jlu,  10:  —  xiv,  5  i  — 
MaL  IV,  i. 

Jérémie  persécute.  Jet,  xi,  19; —  xvm,  18;— xik« 
7;  —  XXI  t,  8. 
Jouas  dans  le  ventre  du  poisson.  Jon.  it*  I. 
Cyius  restaurateur  d'Israël.  Zadu  nt,  8  ; —  /fa. 

XLIV— XLV. 

Le  cliandelier  ix  sept  bnincbes.  Ejtuj/.  xxv  — 
xxxi;  —  Zack,  iv. 

Josedcc  rcstauraicur  du  temple.  /ncA.  ? i. 

Nébêinic  restaurateur  de  la  uaiion  juive*  //  Eêdr, 
Il  cl  seq« 

ILnutlialion  et  irioiupbe  de  Mardocliée.  Eu,  m 
et  seq* 

iob  persécuté  el  triompbant.  Joè  i  —  sut,  10. 

Combats  de  Judas  ALchabce.  i  Mach.  u  eiMîq^; 
//  M  a*  h*  viti  et  scq. 

Sa  mort./  Mack.  ix,  f8. 

*  MESSIE.  E*noruftTics  vëqoaixs.  Fromcsse  faito 
à  Adam.  Ccne*,  ui.  1^^>* 

Promesses  laites  à  .%brabani.  (^^ni;!.  xii,f,7, 
--xiitiU;  —  XV,  S;  — xvuj,  18;— ;tiit,  18;^ 
XXVI,  4* 

rroniessc  faîte  h  Jacob.  €tHt$.  xxviri,  14. 

IVonicsse  faite  à  Juda.  iltucê,  xlix,  8,  18 

riopliétie  debtlaain.  ^Viim.  xxiv,  17. 

De  Muîae.  Ucm,  xvni.  Mu 

rroujcâsc  faite  a  David. /i  ÎU*}  v«r,  15,  IG;  — 
i  l'ur.  xui,  3. 


I$(7  MES  TABLEAU  GENERAL  DES 

Les  abnissoineiiis  et  les  gloiretsdii  Messie  chantés 
p:ir  David.  //  Heg.  xxn. 

Promesse  faite  à  Salomon.  ///  Reg,  ix,  5. 

Prophétie  «le  Tohîe.  Tob.  xui,  15. 
De  Job.  Job  xviii,  25. 

La  gënérniîon  éternelle  du  Messie*  Psal.  ii»  6; 

—  XLIT  —  xciv,  1. 

S:i  Passion,  les  hlaisphèmes  du  peuple.  Psal.  ni, 
2,  7;  —  VII,  1;—  ix,  26;  — -  xxi,  1;—  xxiv,  16;— 
XXX,  1;  —  Lxviu,  26  ;  —  cviii  —  cxxxix  ;  —  ha. 
L,  4;  — uii. 

Sa  résurrection.  Psal,  in,  6;  —  v,  8;  —  vu.  9^; 

—  IX,  ii;  —  IV,  9;—  xu  —  XV,  8;  —  xvi,  15; 

—  XXIX ;—  xl;  —  uv,  17;  —  lvi  — lvd,  II;  — 

LIX. 

Seshumilintfons,  sa  gloire  et  ses  triomphes.  Psal. 
IV,  1,4  ;  —  vMi.i;  —  x,  5;  — xi  —  xtiu,  7;  — 

XXVI  —   XXVII  —  XXXIV  —  XXXV  —  XLIV  —  XLVI  — 
LXXXV. 

Ses  ennemis.  PsaL  xiii  —  xvi  —  xxvii  —  xxxvi 
(^  IV  —  Lvn,  1  7: —  Lvm  — lxvio,  1,  28. 

Il  sera  Le  Juste.  Psal.  \vi,  1;-—  xxv. 

Sa  mort  et  sa  sépulture.  Psal.  xvu,  1  ;  —  XL  ;  — 
Isa.  XI  ,10. 

Sa  glorification.  PsaL  xvii,  17;  —  xxv  —  lxxi 

—  Lxxiv —  Lxxxi.  9;  —  cvii  — cxvii,2l. 
Beauté  et  douceur  de  sa  lui.   Psal.  xvni,  6  ;  — 

LXXXIU,  8. 

Ses  comhats,  sa  résurrection.  Psal.  xix,  6. 

11  sera  chargé  des  iniquiiésdu  genre  humain. 

Psnl.  XXXVII. 

Son  sacrifice  voloniaire»  ses  triomphes,  punition 
de  la  nation  juive.  PsaL  xxxix;  —  Isa.  Lxin  — 
Lxiv —  Lxv,  Ô,  15,  24. 

Son  abandon  sur  la  croix  »   sa  prière.  Psal. 

Xl.l. 

Son  agonie,  ses  angoisses.  PsaL  xtn  —  liv. 
Ses  victoires.  PsaL  um  — uv,  20,  24;—  xcv;  — 
Isa.  XI. 
Le  Messie  et  son  Eglise.  PsaL  XLvn  ;  —  Isa.  lv 

—  LVI — LXI—   LXIl. 

Le  Messie  et  la  synagogue.  PsaL  xlviii  —  xlix. 

Son  avènement  après  le  retour  de  la  caj)iivi(é. 
PsaL  Ln,  1  ;  —  lxxxiv,  8;  —  Isa.  xlv,  8  ;—  xlvi, 
12;  —  Ezech.  xxxiv,  23;  —  xxxvi,  26. 

Trahison  de  son  disciple.  PsaL  xl  —  liv,  13  ; — 
Gvin,  8. 

Environné  d*cml)ûches.  PsaL  lxiu. 

Ses  apôtres.  P^al.  lxvh;  —  Isa.  lxi,  19. 

Son  déiaissement,   son  tombeau.  PsaL  Lxxxvn. 

Fils  de  ^^avid.  Psal.  xx,  1;  —  Lxxxviii,5,  21,  2<<: 

—  Jer.  xxiH,  5  ;  —  xxxm,  15,  22  ;  —  Ezech.  xvn, 
82;  —  Amosy  ix,  H. 

Le  règne  i\u  Messie.  PsaL  xcvi  — xcyn  —  xcvni — 
ci,  15  ;  —  Isa.  xi  —  xu  —  xl,  10;—  Ezech.  xxwn, 
S4;— Sop/i.  14. 

Sera  Dieu  et  homme.  Ps/i/.  ci x. 
'  Sa  génération  humaine.  PsaL  cxxxi,  10;—  Bar. 
m,  i8. 

Smi  ayéneinenl.  Isa.  vu,  14  ;  —  ix ,  6  ;  —  xi  — 
XL.  1;  —  Lix,  20;—  Bar.  y,  5. 

Il  sera  reconnu  par  les  uns,  répudié  par  les  autres. 
Isa.  vin,  14;  —  lxv,  8. 

Son  caractère  pacillqùe,  la  justice  de  sa  loi.  Isa. 
xlii,  1. 

Avènement  du  Messie  après  le  retour  de  la  capti- 
vité. Jer.  XXXI,  9,  21,  22;—  xxxm,  14. 

Les  soixante-dix  semaines  de  Daniel.  Dan.  ix , 
24. 

Le  Messie  mis  à  mort  par  son  peuple.  Dan.  ix. 


26. 


52. 


CJe  même  peuple  sera  alors  rqeté.  Ibid.  27. 

Le  Messie  et  ses  gloires.  Dan.  x,  5. 

Donné  au  peuple  revcnu.de  capilvilc.  Jveli  ti, 

Walira  à  Bethléem.  Mich.  v,  2. 


PROPHETIES  BIBLIQUES.  UOA  1248 

Son  avénemenC,  son  règne.  Mick.  vu,  18;  — 
llab.  ni. 

Il  iiatira  après  rapnisenicnt  des  guerres  el  réunir» 
tons  les  peuples.  Soph.  ni,  9. 

AvcuemeitC  prochain  du  Messie  après  la  réédîfica- 
iion  du  temple.  Agg.  o,7,  22. 

Son  entrée  triomphante  à  Jérosalem.  Zach.. 
ix,  9.  ... 

Trahison  de  Judas,  réprobation  de  la  natioa 
juive,  Zach.  xi,  10. 

Le  Messie  couvert  de  plaies.  Il  n*estpas  propbèt^ 
mais  le  terme  et  raccomplissomeiit  de  toute  pror 
pbélie.  Zach.  xin,  6.  • 

Sa  mort,  dispersion  de  ses  disciples.  Zack. 
xiu,  7. 

Son  avènement  prochain,  àlal.  ui,  1. 

Le  Précurseur,  le  Messie,  destruction  de  la  nation. 
ÈlaL  IV.  5. 

••  MESSIE.  Prophéties  évancéliqoes.  S»  mort, 
sa  résurrection,  sa  ghiire.  MaUh.  xvi.  4,  21.  27; 
-^  xvn.  I2,2l;—  xx,  18;  —  xxin.  32;— xxvi, 
12,  29;  — XXVI,  G4;— Marc.ix,  11,50;  — x,  5^; 
xiv,  62. 

Paraholede  la  vigne  et  du  (ils  de  ramîLle.  iLii(&. 
xxï,  35;  —  Marc,  xb,  1;  —  Liu:.  xx,  ^ 

Du  festin  et  des  serviteurs  mis  à  iiiorl.  Matlk. 
xxn, 1. 

Son  cruciûemenl.  Matth.  xxn,  2;—  Joan.  xu, 
10,32. 

Sa  Mdwrrection.  Matth.  xxvi ,  52;  —  xxvu, 
65  ;  —  Marc,  x ,  33  ;  — xiv,  25,  28  ;  —  Lac.  xvn^ 
32. 

Sera  renié  par  le  chef  de  son  Eglise.  Malih.  xxvi . 
34;  —  Marc  xiv,  30;—  Luc.  xxn,  34;  —  Joan. 
xni,  38. 

Trahi  par  Judas.  Malth.  xxvi ,  21  ;  —  Marc,  xitr, 
18. 
-  Livré  aux  Juifs.  Malth,  xxvi,  45. 

Sa  sépulture.  Marc,  xiv,  8  ;  —  Joan.  xu,  7. 

Si  rôsurreciion  le  troisième  jour»  Marc,  xtv,  5S; 

—  Luc,  IX,  22. 
Itecoiinu  f)ar  une   partie  du  peuple  juif,  rejeié 

par  l'autre.  Aucii,  54. 
Livié  à  la  contradiction  ,  mis  à  mort.  Luc  u. 

Persécuté,  rejeté,  mis  à  mort.  Luc.  ix,  22,  41; 

—  XII,  50. 
Mis' à  mor)  ù  Jérusalem.  Lnc.  xin,  33. 
Passion  du  Messie.  Luc.  xvu,  .25  ;  —  xvm,  52;— 

xxn,  15. 

Uègiie  du  Messie.  Luc.  xvn,  24;  —  xxi,  27. 

Mort  et  résurrection.  Joan.  ii»  19  ;  —  x,  17  ;  — 
XVI,  10. 

Mort.  Joan.  ni,  14,  30;  —  vu.  37»  ;  —  vm,  21;  — 
x,24;  —  xiu,  I;   -xvi,5,  28. 

MtCllEE,  tils  de  Jeiula,  annonce  à  Acliab  sa  m  «ri 
devant  Kaiiioth-de-Galaad,  est  jeté  en  prison.  /// 
Heg.  XXII,  17,27;  —  //  Par.  xvm,  7,  16.25. 

*  MICIIEE  de  Morasthi,  prophète,  d<int  la  pro* 
phétie  se  lit  au  canon  dus  Ecritures. 

Annonce  la  rnine.de  Jérusalem.  Jer.  xxvi,  18. 

MOAB.  Conspirera^  contre  le  peuple  de  Dieu  aa 
temps  de.  Nabucho<lonosor.  PsaL  lxxxii.  7. 

Sera  assujetti  à  Ezéchias,  type  %iratif  d«  Mes* 
sie.  Isa.  xi,  14;  —  xvi. 

Sa  ruine  par  Nabucliodonosor ,  et  pout-èire  Ju- 
das-Machabée.  Isa.  \v  —  XVI,   6; —  So/iA.  ii, 
7    8. 
'  Par  Judas-Macliabée,  type  (IfpiratiCda  Messie,  /la. 
xxv,  10. 

Par  Nabuchodonosor.  Jer.  ix,  26  ;  —  xxv,  21;  — 
Ezech.  xxv,  8. 

Jérémie  envoie  des  jougs  à  st»  princes  Jer.xxni, 
3;  —  XLVHI. 

Moab  reviendra  de  captivité.  Jer.  xlviii,  47. 

Sera  épargné  par  Anttochus-Ëpipbaue.  Van.  su 
41* 


litô  NAT  TADLEAU  GILNERAL  DES  PUOPIIKTU'IS  BIBLIQUES.  PAR  l£M 

Ecril  riiiftloire  du  régne  de  David,  i  Par.  xxii. 


Ruine  et  conquête  ilu  pays  de  Moab.  Atuo$. 
11,1. 

IlOISF).  Propliéiise  à  sa  nation  les  iiien»  et  left 
ii*anx  qui  lui  arriveront.  Lcrîf.  x&ti;~  DeuL  xx\m 

—  XXXI,  29. 

RénédiciionspropliétîqiKMi  destribns.Dem.  xsxiiu 
Prupliéiie  coucernanl  Je  Messie.  Deui,  xviii ,  15, 

18. 
MOSOCII.  Prophétie  concernant  ce  pays.  FsUcb. 

xxxviu.S;  —  XXXIX,  1. 

N 

NARAJOTn.  Soumission  de  ce  pays  ï  la  Judiîc 
restaurée,  à  l'iCglisc  tlirélienne.  /sa.  lx,  7. 
NABO,  prophctifs  contre  cette  ville.  Isa,  xv,2; 

—  XLvi,  1; — Jer.  xlvoi,  I,  2i.     ^. 

NABOTII,  vengeance  divine  sur  sa  mort  iniuste. 
/VH.'g.  ix,2G. 

NABUCIIODONOSOU  fera  la  conquête  delà  Jndée. 
PêaL  Lxxxii ,  1;  —  Jer,  vio,  16;  —  x,  »;  —  xii, 
II;  —  xiT,  lî,  IC;—  XV,  12;—  xx.  Il;  — 
XXV,  9. 

La  conqnêie  âos  nations  voisines.  P$ai.  lxxxii, 
9;  —  Isa.   XXIV  ;  —  Jer.    xxv,    li;  —  Soph. 

I,  11. 

De  la  Moabitc.  Isa.  xv  — xvi;  -^  Jer.  ilviii; 

—  Euch.    XXV,  2;   .-  Aihos.   il,    1;  —  Soph. 

II,  8. 

De  rEgjrpte.  Isa,  xix  —  xxx,  6  ;  —  XLni,  9  ; 

—  XLVi,  14;  —  Ezech,  xxix  —  xxx,  8;  «^  xxxn. 
De.lY.ibiopie  et  de  Tli^^pte.  Isa.  xx;  —  Eztch. 

ixx. 

Détruira  la  ville  de  Tyr.  Isa.  xxni  —  xltii; 

—  Kzech.  XXVI,  2;  —  xxni  —  xxvin;  —  Amos. 
1,  9. 

Assiégera  et  détruira  Jémsalem.  Isa.  sxix  ;  — 
/«•.  iv,6,  2»;  — V,  6,  li;  —  vi,  1,22;  —  xxi,  4; 

—  XXVI,  20;  —  xxxn,  3,24,28;  —  xxxiti.  4  ;  — 
ixxv,  17;  — Ei^Wi.  IV  —V  —  vu,  15;  —  xi,  — xxi, 
1;—  xxia,  22;—  Jœl  ii  ;  —  ITiVA.  m,  12;  —  \  ;  — 
Soph,  lu,  1. 

Détruira  le  temple  de  Jérusalem.  Jer.  vu,  12, 
20. 

De  noiivenn  conquête  cl  asservissement  de  la  Ju- 
dée par  Nabucbodoiiosor.  Jer.  xwii,  7; —  Euch. 
VI  — vn—  xix,  10;  —  Oseeir,  |5;— r,  10;  — vui. 
14;  "Joelii—Mkh.  ii,  12;  — Ho^.  i,0;  — 
Sonh.  1,  2. 

Jérusalem  sera  livrée  aux  Oammcs.  Jer.  xxxiv,2, 
22;  —  xxxviu,  3,  18;—  Eiech.  xv,  C;  —  xvi,  41, 
59; — XXIV,  3. 

Nabucliodonosor  vaincra  Pharaon-Neihao  à  Car* 
cbaniis.  Jer.  xLvi,  1. 

Subjuguera  la  Pbilistte  et  la  Dccnpolc.  Jer. 
XLVii  ;  —  Ezech.  x\v,  15;  —  Amioi  i  ,  7;  —  Sof.h. 
11,4. 

Subjuguera  TAmnionit^*.  Jer.  xlu,  1; —  Ezeck. 
XXV,  2;  —Amos  i.  13. 

Llduniée.  Jer.  xLix,7; —  Ezecb.  xxv,  13;— xxiv 

—  XXXVI  ;—  Amoi  1,11. 

Le  royaume  de  Damas.  Jer.  xux,  23. 

Cédar.  Jer.  xlix,  28. 

Asor.  Jer.  xlix,  28. 

La  llédie.  Jer.  xlix,  33. 

Sîdoii.  Ezeek.  xxvm,  21. 

La  Libye.  Eseck.  xxx,  4. 

La  Lydie.  Ezeck^  xxx,  4. 

Chub.  Eiech.  xxx,  4. 

L*Arabic  Sopk.  i^iî. 

MAIIUM,  prophète,  dont  la  prophétie  se  lit  au  ca- 
non des  Ecritures. 

MATHAN,  prophète.  David  rentreticnt  de  la  con- 
siniciion  du  temple.  Il  Reg.  vo,  2,  4  et  seq.;  —  / 
Par.  xvii,  1* 

Reparaît  devant  Cavid  pour  le  iwrier  à  b  péiii* 
tetice.  //  fieg.  xil. 

Embrasse  le  parti  de  Salc:non.  ///  Reg.  i,  8. 


29. 

Du  rè|;n6  de  Salomon.  //  Par.  ix,  29. 

Cimtribue  au  régleinent  des  offices  tlu  temple.  Il 
Par.  XXIX,  25. 

NATIONS  voisi?iES  de  la    Jiuée.  Leur   mina 
par  Nabucbodoiiosor  et  par  Judas-Macbabée.  Pê4tl. 
LXXXII,  9;  — /jA.  VIO,  9;  — \i,   14;— xxiv; 
Jer.  IX,  25;  —  xxv,  14;  —  xxvii  —  xxviu,  10. 

Par  Judas-Macbabce.  Isa.  xxxiv;  —  Joël  m;  — 
A:uos.  IX,  12;  —  Mich.  v,  14;  —  So^/A.  m,  tf  ;  — 

—  Zach.  IX  —  XI,  6,  —  XII,  2  ;  —  xiv,  10.  {Vog. 
aux  noms  de  ces  méuics  naiimis,  Judas-Màchaiée 
et  NABiicnoooaiosoft.) 

NECIIAO  sera  vaincu  par  NabucbodoncffcoràCar- 
cliainis.  Jer.  xlvi,  1. 

NËMRUD.  Prophétie  contre  la  terre  de  Nea.riNl, 
c*cst-à-dire  la  Babylonie.  Mieh.  ▼,  6. 

NINIYK.  Sa  destruction  prochaine  prédite  par 
Tobie.  Tob.  xiv,  0. 

Menaces  adressées  k  cette  ville  et  sa  pénitence. 
Jon.  III. 

Siège ,  prise  et  ruine  de  la  ville.  Nah.  —  i  —  ii 

—  m. 

Noue.  Propbétle  relative  à  ceUe  ville.  Isa.  x,  52« 

O 

OCIIOSÎAS  consulte  les  prophètes  de  BMzdbud 
sur  le  réublisseiiient  de  sa  santé.  I V  Reg,  i,  t. 

Eliezer,  propliète,  reprend  Josaphal  de  suo  al- 
liance avec  Ocliosias.  //  Pur.  XX.  37. 

ODED,  prophète,  fait  renvoyer  libres  le»  cap- 
tifs «le  Juda  emmenés  par  Uraéi.  Il  Par.  xstiii,9. 

ODOLLA,  prophétie  relative  il  ceiie  viUe.  Mick. 
I,  15. 

OLIVIERS ,  prophétie  relative  au  mon!  des  01.- 
viers.  Zach.  siv,  4. 

OOLIIIA ,  nom  emblématique  de  Samarie.  Euek. 
xxin. 

OOLLA,  nom  emblématique  de  Jérusalem.  Cssdi. 
xxin. 

ORIENT,  nom  prophétique  du  Messie.  Zack»  m» 
8;— VI,  12. 

OKONAIM.  Prophéties  relatives  il  celte  ville  isc» 
3^v,  5;  — Jer.  xlviu,  3,  5,  34. 

OSEE,  prophète,  dont  la  prophétie  se  Ul  au  ca* 
non  des  Ecritures. 

OZIAS  dirigé  dans  le  gouvernement  du  peuple 
de  Dieu  par  le  prophète  Zaciiarie.  //  Par.  xwi»  5. 


PALESTINE.  Prophéties  contre  les  peuples  de 
la   Palestine  :  conquête  de  Nabuchodonusor.  Jer. 

XLVIl,  1. 

Li*s  peuples  de  la  Palestine  dévaslero«at  la  Jadée. 
Eiech.  XVI,  27. 

Seront  asservis  par  Nabucbodonosor.£s«cA.xxVt 
15. 

PARABOLES  EVANGEUQUES. 

La  sauenee:  Progrès  variés  de  TEvangile.  Matik. 
xin,  3; —  Mare,  iv,  3;  ^Lue.  \hi,  5. 

L*ivraie  et  le  bon  grain  :  Séparation  des  Juifs 
fiilèies  ei  des  Juifs  iulldèles.  Jugeiuciii  dernier. 
MaUh.  xni,  24. 

Le  crain  de  sénevé,  le  levain  :  Progrès  de  TEv^ii- 
gile.  malik.  xu,  31,  33;  —  Jlarc.  iv,  30;—  Lmb» 
xin,  19,21. 

Le  filei  jeté  dans  la  mer  :  Conversion  des  na- 
tions. Èlank.  xfli,  47. 

La  vigne  et  les  ourriers  :  Peuples  infidèles  ap- 
pelés en  remplacement  des  Juifs.  Maitk.  xx«  1. 

L*enfant  prodigue  :  Retour  ii  Dieu  de  la  pari  des 
nations  infidèles.  Mattk.  xxi,  28;  —  Lae.  xv.  tl. 
i  La  vigne  et  le  lils  de  famille  mis  ii  mon:  Mon  do 
Messie,  destruction  de  Jérusalem.  Mattk.  sti^X; 
—  If  arc.  XB,  1  ;  —  Lue.  xx,  9. 

Le  festin  et  les  servfi*»-rs  mis  à  mon  :  Persécu. 


RS1 


PJIO  TABLCiS  GENERAL  DES  PROPHETIES  BIBLIQUES. 


piro 


î^t 


tion   de  ITglisCf  (loslrticlion  de  la  Jmlée.   Matth, 
Les  vierges  foltcs:  La  nalioDJitîverej|[fée.  Jfaf//i. 

IXV,  I. 

Le  laleiil  enrotii  :  Ln  synagogue  rejelce.  Malih. 
XXV,  U;—  Luc.  XIX,  âO. 

Miitiiplieniioii  de  h  seincnce  ;  Progrès  de  J'Evan- 
gile.  Mare,  iv,  26. 

Le  scrviienr  iiifidcle  :  Pcrséciilion*;  coiilrc  TE* 
glisc,  la  synagogue  rcjciée.  Luc,  xu,  i5. 

L'arbre  stérile  :  La  synagogue  rcjclée.  Luc. 
xtn,  G. 

Le  festin  et  les  iDViiés  qui  refusent  de  s\  ren- 
dn^  :  La  nation  juive  remplacée  par  les  peuples  in- 
fidèles. Luc,  XIV,  16. 

Le  sol  affadi  :  La  synsigogne  rejeiée.  Lue.  xiv,  34. 

Lazare  el  le  mauvais  rii'iie  :  Les  nations  infidèles 
admises  dans  PEglise  en  remplacement  des  Juifs. 
Luc.  XVI,  i9. 

Le  pharisien  et  lepuldicain  dans  le  temple  :  Reîet 
de  la  synagogue  Son  remplacement  par  les  peuples 
iiifKièles. //lie.  xvm,  10. 

Les  serviteurs  révoltés  :  Juifs  chassés  de  leur 
pays,  JLmc.  xix,  Il 

PAUL.  Sa  captivité  à  Jérusalem  prédite.  >lc/.xx, 
25;  —  XXI*,  A. 

Son naufia«e.  Act,  xxvn,  22. 

PELIJZE.  Prophétie  relative  à  celle  ville  Ezech. 
XXX,  15. 

PERSES.  Combattront  contre  la  Judée  dans  les 
armées  d*Antiochu&-Epiphane.  Ezech.  xxxviii,  5. 

Feront  la  conquête  de  la  Babyloiiie.  ûan.  v,  28. 

Vision  de  Daniel  relative  à  Tempire  tie  Perse. 
Dan.  vn,  5. 

Seconde  vision  rcLiiivc  à  la  conqiiélc  de  la  Perse 
par  Alexandre.  Dan.  vin. 

Les  trois  successeurs  de  Darius  le  Méde.  Dan. 
XI,  2. 

PETRA.  Prophétie  relative  à  cette  ville,  /«a.  xvi, 
i; — XLii,  II. 

PHACEE.  Prophétie  relative  à  ce  prince,  ha.  vn, 
3  et  seq. 

PHARAON-Ilophra  sera  livré  aux  mains  de  Na« 
bucliodoiiosor.  Jcr,  xmv,  50. 

PHARAON-Nechao  sera  vaincu  à  Carchaiiiis  par 
Nabuchodonosor.  Jer,  xlvi,  I.  (Voij.  Eg\tte,  Nauu- 

CâOOO.NOSOR.) 

PHASSUU.  Prophétie  qui  lui  est  relative.  Jer.  xx. 

PlIATURES.  Prophéties  relatives  â  celle  contrée. 
Ezech.  XXIX,  \A;  —  xxx,  li. 

PlllLISTIË.  Sera  conquise  par  Ezéchias.  ha. 
XIV.  28. 

Sera  rattachée  à  PEgypte  sous  le  règne  de  Ma- 
nassé.  Isa.  \i\,  18. 

Servira  de  passage  aux  invasiims  des  Egyptiens 
en  Assyrie  et  des  Assyriens  en  Egypte  pendant  le 
règne  paisible  «rEzechias.  ha.  xix,  23  et  seq. 

Sera  subjuguée  par  Nahuchodoiiosor.  Jer.xhvui; 
—  Ezech.  XXV,  15;  —  Souh.  ii,  4. 

Sera  conquise  par  les  Egyptiens  et  les  Assyriens 
successivement.  Amo$,  i,  7. 

Sera  conquise  par  les  Juifs  après  le  retour  de  la 
captivité.  Soph.  ii,  l^-^Zach.  ix,  5.  (Vou,  Pales- 
tine.) 

PIERRE.  Reniement  de  cet  apôtre.  Maith.  xxvi, 
34;  —  Marc,  xiv,  50;  —  Luc.  xxii,  54. 

Subira  le  cniciiienient.  Joan.  xiii,  56;  —  xxi.iS; 
— ///>wr.  r,  14. 

PRECURSEUR  du  Messie,  ha.  xl,  3;  —  Mat. 
nu  i;  —  IV,  5. 

PROPHETES  ANONYMES.  Judic.  vi.  8  ;  —  /// 
Reg.  xiii,  H;—  ///  Reg.  xx,  15;  —  /V  Heg,  xx, 
22,  28,  35  ;  —  i/  Par.  xxiv,  19  ;  —  i/  Par.  xxv, 
7,  15; -//Par.  XXXVI,  15. 

•  PROPHETES.  Faux  prophètes.  ///  Ileg.  xxii, 
C,  11,24;  — ////fejf.xvïïi,  40;  — /V  llcg.x.tii 
•-  U  Par.  iviji,  5,  10,  23;   -^  Jer.  xxiii,   9. 


xxvii,  9;—  Jer.  xxviii,  1;—  Jer.  xxix,8;  — 
Jer.  XXIX,  21,  22;  —  Ezech.  xiii  —  xiv ,  9;  — 
Ezech.  XXII,  2ô;—  Mich.  m,  5;—  //  Euir. 
VI,  14. 

Désignés  dans  rEvangile.   Matlh.  xxv,  5, 2i;  -- 
Jfarc.  VI,  22;  —  Luc.  xxt,  8. 

••  PROPHETES  DESIGNES  NOMMEMENT  DANS 
LA  SAINTE  ECRITURE. 

Abraham.  Gènes,  xx,  7. 

Jacob.  Cènes,  xlviii,  14. 

Joseph.  Cènes,  xl,  8. 

Moise.  Levit.  xxvi. 

Balaam.  Num.  xxii,  5. 

Job.  Jc^  xviii,  25. 

Samuel.  1  Reg.  m,  20. 

Gad./  Reg.  xxii,  5. 

Nathan.  7/  Reg,  vir,  2. 

Ahias.  ///  Reg.\i,î% 

Jéhu.  ///  Reg.  xvi,  7. 

Addo.  //  /Mr.  xui,  22. 

Azarias.  //  Par.  xv,  8. 

Hananias.  //  Par.  xvt,  7 
.    Oded.  Il  Par.  xxvn,  9. 

Tobie.  Tob.  xiu,  12. 

Jaliaziel.  //  Par,  xx,  14. 

Zacbarie.//  Par,  xxiv,  20. 

Agabiis.  Act.  XI,  28. 

Enoch.  Jud.  14. 

David,-^EIie,— Elisée,  — Isaîe, — Jéréinîe,—  Eze- 
chiel,  — rPaniel,  —Osée,  — Jocl,— Ames,- Abdias,' 

—  Jonas,  —Miellée,—  Nahum,—  Banich,— Haba- 
eue,  —  Sophonie,  —  Aggée,—  Zacbarie,—  Mala- 
chie. 

PROPHETESSES  DESIGNEES  DANS  LA  SAI.NTE 
ECRITURE. 

Marie,  mère  de  Jésus-Christ.  Luc.  i,  46. 
Marie,  sœur  de  Moïse.  Exod.  xv,  20. 
Debbora.  Judic.  iv,  4. 

Holda.  IV  Reg.  xxii,  14;  —  //  Par.  xxxiv,2?.. 
Anne.  Luc.  ti,  50. 

PROPHETIQUE  (esprit).  Balaam    ne    peut  ré- 
sister à  Tesprit  qui  Tiiispire^    Pfum.  xxii  —  xxni 

—  XXIV. 

Saïil  est  saisi  de  Tcsprit  prophétique.  /  Reg.  xi, 
C;  —  i  Reg,\ix,  21. 

Le  prophète  de  Bethel  saisi  de  Tesprit  prophéti- 
que, ///  Reg.  xiii,  20. 

Elisée    reçoit   IVsprit    prophétique.    IV    Reg, 
II,  9. 

Azarias  saisi  de  Pcj^prit  prophétique  court  an  de- 
vant d*Asa.  Il  Par.  xv,  1. 

Jaliaziel  saisi   de  Tesprit  prophétique.  Il  Par. 
XX,  14. 

Zacbarie  saisi  de  Tesprit  prophétique.   //  Par. 
XXIV,  20. 

Elisée  emploie  l'aide  d*un  musicien  pour  exciter 
en  lui  fesprit  prophétique.  IV  Reg.  m,  15. 

Isaïe  inspiré  de  respril  prophétique.  IV  Reg.w, 
4  et  passiiu, 

N;iihan  inspiré  de  Tespril  prophétique.  //  Reg. 
vil,  4  el  pasiim. 

Jérémie  inspiré  de  Tesprii  prophétique.  Jer.  xxvhi, 
ï^  et  patshn, 

Ezéchiel  saisi  de  Tesprit  prophétique.  Ezech.  i,  5 
et  paisiin. 

Daniel  abondamment  pourvu  de  Tespril  proplié- 
lîque.  Dan.  v,  12  ;  —  vi,  5. 

Effusion  de  fesprit  prophéiiquc  sur  Tuiiivers.  Jod 
11,28. 

Accomplisssemeut  de  celte  prophétie.  Aet.  ii,  4 
et  passini. 

Règlement  de  ce  don.  /  Cor.  xit 

Cfssation  de  la  prophétie  après  la  restauration  Je 
Jérusalem.  Zac/f.  xm,  5. 

•  PROPHETIQUE.    Vie  prophétique.    III  Re9. 
xvni,  4,  15;—  iV  Reg.   ii,  5,  5,  7,  15;— /F 


1253  SAM  TABLEAU  GENERAL  DES  PROPHETtES 

Beg.   IV,  !,  58,  —  i6id.  ▼,  *î;  —  VI,  I;— i\,   I, 

R 
RARBA.  Profiliclics  qui  concernent  celte  ville. 

illIIOS.  I,  14. 

RABBATIL  Propliclies  qui  concernent  cette  ville. 
Jer.  xLix,  2,  5;  —  E'x^cA.  xxi,  20;  —  xxv.S. 

RAMA.  Propbéiies<pji  concernent  cette  ville. /<a. 
X,  29  ;  —  0«<?<?  ▼,  8. 

RASIN,  roi  de  Syrie.  Propliclies  qui  concenit*nt 
ce  prince,  ha,  vu,  A  et  seq.  ;  —  viu,  6;  — 
IX,  11. 

RECIIABITES  lionorés  à  perpétuité  du  sacerdoce. 
Jer.  XXXV,  19. 

RESLRRECTION  DES  MORTS.  Job.  xvra,  25; 
Joan.  V,  28  ;  —  /  Cor.  xv,  12  et  seq.;— /  Theis,  iv, 
12  et  seq. 

RETOUR  DES  ISRAELITES  APRES  LA  CAPTI- 
VITE.  LeviL  xxvi,  41;  —  Déni,  xxx,  3,  5;  —  lY 
Iteg.  xxxvi;  —  II  Par,  xv,  4  ;  —  xxxvi,  22;-  Tob. 
XIII,  5,  12;  —  Psal,  l— lu,  7;  —  lxxiii,  21;  — 
Lxxviii,  10;  —  Lxxxiv,  1;  —  cvi,  19;  —  cxxv  ;  — 
Isa,  IV— X,  20  ;  —  xi,  14;  — xiv — xxvii,  12  ;  —  \liv 
— XLV— xLviii,  14;  —  Li — LU— Liv;  —  Jer,  m,  14; 

—  V,  10,  18;  —  XII,  15; — xvi,  14;  —  xxiii,  3; 

—  XXIV,  5;  —  xxx,  5,  17;  —  xxxi— xxxii.  15,  ii; 

—  xxxiii,  0,11; —  XLVi,  27;  —  L,  4,  8, 19;  —  Li, 
19  ;  —  Ezech.  xi,  17;  —  xvi,  CO;—  xvii,  22  ;  —  xx, 
40  ;  —  XXVIII,  25  ;  —  xxxiv,  13;  —  xxxYl,8,  2i  ; 

—  xxxvn — XXXIX,  25;  —  0;^e  i ,  10  ;  —  t,  15  ;  — 
Joet.  11,28  et  soq.; — Amo$  ix,  11; — Abd,ileise(\.; 

—  Mich,  IV—  v;  —  liab,  m,  2  ;  —  Suph,  ii,  7;  — 
III,  18. 

ROBOAM.  Ne  conservera  qu*unc  seule  tribu  pour 
ro  va  unie.  ///    lieg,  xi,  15. 

Enipé<:lié  par  Séinéias  de  combattre  contre  Jéro- 
boam. lll^Hfg,  XII,  23;—  //  i^ar.  xi,  3. 

Réconforte  par  Séméias  après  son  retour  à  Dieu. 
11   Par,  XII,  5. 

ROISDE  JUDA.  Leurs  cendres  seront  disi^ersées. 
Jrr.  VIII,  1. 

ROME,  l/cmpire  romain  prédit  ainsi  que  sa  de- 
struction. Sum,  XXIV,  24. 

Prédit  de  nouveau  par  Daniel.  Dan,  vu,  7;  — 
Zacb,  VI. 


SARA.  Conquête  par  NabuchoJonosor.  Isa,  xliii  , 
5. 

Conquête  par  J*EgIisediiélienne.  /m.  xlt»  14  ;  — 
LX,  U. 

SABAMA.  Prophéties  rebtives  à  celle  ville,  ha, 

XVI,  8  ;  —  Jer,  xlviii,  52. 

SAINT-ESPRIT.  Son  effusion  sur  le  peuple  nou- 
veau. Jce/  n,  28. 

SALOMON.  Son  règne  prophétisé.  //  Reg,  vu, 
12;—  111  Reg.  m,  13. 

Son  royaume  sera  divisé.  ///  Reg.  xi,  11. 

Sa  naissance  annoncée.  /  Par.  xvii  ,11;  — 
XXII,  9. 

Il  édifiera  le  temple.  //  Reg.  vu,  15  ;  —  /  Par. 

XVII,  13;  —  XXII,  10. 

Il  abandonnera  le  culte  de  Dieu ,  et  recevra  un 
châtiment  modéré,  sans  perdre  le  irùnc.  //  Reg. 
VII,  14. 

S.\MARIE.  Ruine  de  cette  Tille.  Isa.  vu,  9;  — 
0$ee  vni,  5  ;  —  xiv,  1;  —  Anios  m.  11— iv— \i— 
— viii;  —,ibd.  19;  —  Mich.  i. 

SAMSON.  Sa  naissance  annoncée.  Judie.  xiii,  3. 

SAMUEL.  Sa  naissance  annoncée.   I  Heg.  i,  17. 

Est  reconnu  pour  pnipbèle.  /  Reg.  m,  4,  20. 

Ramène  Israël  au  culte  de  son  Dieu  et  vainc  les 
Philistins.  /  Reg.  fii. 

Donne  un  roi  à  Israël.  /  Reg.  viii. 

Sacre  Saikl  pour  roi  disraét.  /  Reg.  ix— x. 


fiHLK 


• 

Fait  proclamer  sa  justice  an  milieu  de  rassem- 
blée de  la  nation.  /  Reg.  xii. 

Annonce  Saûl  qifil  est  rf*jetc  de  Dieu,  H  met 
à   morlAj^g,  roi  des  Amalécîtes.  /  Reg.  xiii  — 

XVI. 

Sacre  David  pour  roi  d*lsraél.  /  Reg.  xvi,  13. 

Mon  de  Samuel.  /  Reg.  xxv,  1 . 

Prophétise  après  sa  mort.  /  Reg.  xxvi.i,  15  ;  — 
Fecli.  xlvi,  23. 

SARA.  La  naissance  d'Isaac  annoncée,  nonobs- 
tant la  vieillesse  de  Sara.  Gènes,  xtii,  19;  —  xvuu 
10. 

SARON.  Prophétie  contre  ce  pays.  Isu.  xxxiii,9. 

SAUL  va  consulter  le  prophète  Samuel.  1  Keg. 
IX,  3. 

Avait  été  révélé  à  Samuel.  /  Reg.  ix,  15. 

Est  saisi  de  Tesprit  prophétique.  1  Reg.  x,  10 

Consulte  le  Strigneur.  /  Re^.  xiv,  18. 

Le  consulte  une  seconde  fois.  iéiV/.,  37. 

Ses  envoyés  sont  saisis  de  Tesprit  prophétique, 
et  il  en  est  saisi  lui-même  une  seconde  fois.  /  neg. 
XIX,  20. 

Consulte  une  pythonisse.  /  Reg.  xxviii ,  6  et 
seq. 

SEDECIAS.  Jérémie  prophétise  inutilement  devant 
Scdécias.  //  Par,  xxx\i,  12. 

Prophètes  envoyés  aux  Juifs  du  temp«  de  Sédé- 
cias.i/  Par.  xxxvi,  15. 

Sera  pris  et  conduit  en  captivité.  Jer»  xxi,  7;  — 
XXIV,  8  ;  —  XXVI,  12  ;  —  xxix,  16  ;  —  xxxii,  4  ; — 
XXXIV,  3,21;  —  XXXVI,  IG;  —  xixviii,  18. 

Parlera  liouche  à  lK)uche  à  Nabiichodonosor  ei 
mourra  en  captiûlé.  Jer.  xxxiv,  3,  4. 

Sera  emmené  captif  à  Babylone  et  ne  verra  pas 
cette  ville.  Ezeeh.  xii,  5  et  sea. 

Sa  fuite  et  son  arrestation.  Ezeeh.  xvii. 

Sa  captivité  et  son  déshonneur.  Ezeeh.  xxi,  25. 

'  SEDEGAS ,  faux  prophète.  ///  Reg,  xxii.  11» 
24;  -  11  Par.  xviii,  10,  23;— i^r.  xxix. 

SELLUM,  emmené  captif  en  Egypte,  ne  rcfiendra 
pas.  Jer.  xxii.  11. 

SEMEIAS,  piophète,  empêche  Juda  de  livrer  ba- 
taille  à  Israël.  ///  Reg.    xii ,   22  :  —  Il  Par. 

XI,  2. 
Reproche    à  Jéroboam   son  iniquité.  Il  Par. 

XII ,  5. 
Rcronforte   Roboam  et  lui  promet  le  secours  de 

Dieu.  //  Par,  xii,  7. 

'  SEMEIAS,  faux  propliète.  Prophétie  de  Jérémie 
contre  lui.  Jer.  xxix,  24. 

SENNACIIERIB  ircntrera  point  dans  Jérusatem, 
n*y  jettera  pas  même  une  flèche  et  ne  l'assiégera 
point.  /  V  Reg,  xix,  32;  —  Isa.  xxxvi,  5;  —  xxxTii, 
33;  —  Osée  i,  7. 

SEON.  Piophéiie  concernant  cette  fille.  Jer. 
XLVIII,  45. 

SESACII.  Prophétie  concernant  ce  lieu  ou  ce 
prince.  Jer,  xxv,  16. 

Ce  même  nom  appliqué  prophétiquement  à  Baby- 
lone. Jer.  Li,  41. 

SICIIEM.Prophétic  relatife  à  celte  ville.  PMi/.uXt 
8;  —  cvii,  8. 

SIDON.  Jérémie  présente  la  coupe  de  la  colère  de 
Dieu  àd  roi  de  Sidon.  Jer.  xxv,  22. 

Jérémie  envoie  on  joug  an  même  prince.  J#r. 
XXVII,  3. 

Destruction  de  la  ville  de  S'idon.  Jer.  xLViiy  i. 

Même  propliélie.  Euch.  xxviUt  22;  —  Joël 
111 , 4. 

SIMEON.  Prophéties  relatives  à  cette  tribu.  Ganu. 

XLIX,  5. 

SIMON  LE  MAGICIEN.  Act,  viii,  13. 
•  SION.  Le  salut  viendra  du  mont  de  Sion.  Pjai» 

XIII,  7;— XLIX,  2; —  lu,  7;  —  lxvhi,  36;  —  LXZJUit, 
8;  —  lxxxvi,  5;  —  ci,  22;  —  cxlv,  10;  —  Isa.  ii, 
3  —IV,  3;— xxTiiijlG;— xxxvii,32;  — xl,  9;  — xtvi, 
13. 


dSi 


M^    y?;.    TUSàf.       TABLCLgitQSNCRilL  DES  PR0I>I1ËTIES  BIBLIQUES. 


?1S 


fi59 


Ruine  de  Sion  fuir  NabucHodonosor.  ha.  i,  8  ; 

—  XXXIV,  8  ;  —  Miv,  10  ;  —  ^^'XL  C,  31;  — 
IX,  19; —  XXVI,  18;  —  Joël  ii,  l;VjpftcA.  m, 

Sion  restaurée,  image  de  l'Eglise.  Ita,  xxxv,  10; 

—  XLi,27;  — iLix,  14;  —  li,5,  11;--lii,  2,7,8: 
LX,  14  ;  —  Lxvi,  8;  — Jer,  xxxi,  6;  —  l,  5;  — Joël 
III,  16;— ilmo«  I,  2;—  Abd.  21;— Iftc/i.  iv,  2,  7,  8; 

—  Soph.  III,  14  ;  —  Zadi.  ix,  9, 13. 

Sauvée  des  menaces  deSeniiachérib.  Isa.  xxxvii, 

25.  '-  r 

SOBNA.Propbédii^oiiilecoiiccrnc.  Isa.  xxii.lS. 

SOiNGES  PROràETiaUÊS  d  Abraham.  Ceues. 
XV,  12. 

D*Abimélcch.  Cènes,  xi^^» 

De  Jacob.  Gènes,  xxviii,  12. 

De  Joseph.  Cenéif.  xxxvii,  5. 

Des  officiers  de  Pharaon.  Girnes.  xl,  5. 

De  Pharaon.  Gimes.  xli. 

De  TAnialéciie  avant  le  combat  des  trois  cents  de 
Gédéon.  Judic,  vu,  15. 

De  Saloroon.  ///  Rcg.  m,  5. 

De  Mardochée.  Est.  x,  5;—  xi,  5. 

De  Nabuchodonosor.  l*"  La  sluiiijî  à  la  lélc  d*or. 
Dow.  II.— 2"  L*arbre  coupé.  Dan.  iv,  8. 

De  Daniel.  Dan.  vu,  1. 
'     De  Judas-Machabée.  Il  Math,  xv.  11. 

De  saint  Joseph.  Malth.  i,  20;  —  ii,  15,  19, 22. 

Des  Mages.  JUal/Zi.  ii.  12. 

(Vou.  Visions.) 

SORTS  PROI>UÉTIQUES.Pour  rélection  deSaûl. 
1  Heg.  X,  19. 

Pour  le  péché  de  Jonallias..  /  Reg.  xiv,  58. 

Pour  releclion  de  saint  Mathias.  Act.  i,  26. 

SYNAGOGUE.  Son  rejet  prochain.  3laUh.  ui, 
10; —  XIII,  24; —  xv,  15;  —  xx,  1;  —  xxi,  53  ; 

—  XXII,  1  ;  —  XXIV,  27;  —  xxv,  1 ,  30,  52  ;  —  Marc, 
ziii,  24  ;  —  Luc.   i,  52  ;  —  m,  9,  17;  —  xii,  45  ; 

—  XIII,  6  ;  —  XIV,  54;  —  xvi,  19  ;  —  xviii,  10;  — 
XIX,  12;  —  Joan.  iv,  23. 

SYRIE,  royaume.  Prophéties  qui  la  concernent. 
Isa.  VII — VIII,  4  ;  —  x,  9,  28  ;  —  xvii;  —  Amo$ 
I,  5. 

'  SYRIE,  empire.  Prophéties  qui  la  concernent. 
Ezech.  xxxviii— XXXIX  ;—  ban.  viii,  9,  11;  —  xi,  5 
cl  soq.;  —  Joël  iii;  —  Zacli.  xi,  8;  —  xiv  ;  — 
Mal.  IV. 


TAPHNIS.  Prophéties  contre  celle  ville.  Jer.  lxvi, 
14;—  Ezech.  xxx,  18. 

TEMPLE  DE  SALOMON.  Premier  temple.  Salo- 
mon  désigné  de  Dieu  pour  Tédifier.  //  licg.  vu,  4; — 
i  Par,  XVII,  13; —  xxii,  10. 

Sa  destruction  pi*éditc.  ///  Reg.  ix  ,  8  ;  —  /i 
Par,  VII, 21;  —  Psal.  lx\iii,7;  —  lxxviii;  —Jer. 
VII,  12,  20  ;  —  Mich.  m,  12. 

Ses  richesses  emportées  à  Babylone.  Jer.  xxvii , 
19. 

Deuxième  temple.  Sa  fondation.  Isa.  xliv,  28; — 
Zach.  VI,  12;— Jer.  xxx,  18; —  Agg.  ii,  7. 

Sa  restauration  par  Judas-Machabée.  Joël,  m , 
18. 

Sera  honoré  de  la  visite  du  Messie.  Mal.  m,  1. 

Sa  dchtruclion.  Maith.  xxiv,  2;  —  Marc,  xiii,  2; 
—  Luc.  XXI,  6. 

TERRE  PROMISE.  Promesse  de  Dieu  à  Abraham. 
Cènes,  xii,  1;  —  xiii,  15  ;  —  xv,  18,  50;  —  /  Par, 
XVI,  18. 

A  Jacob.  Cènes,  xxviii,  15;  — xxxv,  12. 

A  Moïse.  Exod.  m,  8;  —  xxiii,51. 

Sa  conquête.  iVtiw.  xxiii^  24;  —  xxiv.  8; — Deut. 
XI.  24. 

TH\RSIS.  Les  rois  de  Tfaarsis  adoreront  le  Mcs^ 
sîe.  Psal.  Lxxi,  10;  —  ha.  ii.  16;  —  Jer.  x,  9. 

THEOUÀ.  Prophélie  relative  à  celle  ville.  Jer, 
VI.  1. 


THEMA.  Prophélie  relative  à  cette conlrét.  1er. 
xxv,  23. 

THEMAN.  Prophélie  relative  à  cette  ville.  Jer. 
XLix,  7,20;  —Amos  i,  12. 

TilOGORMA.  Prophéties  relatives  à  ce  pays. 
Ezech.  xxxviii,  6. 

TIIUBAL.  Prophélie  relative  à  ce  pays.  Ezech. 
XXXVIII,  2;  —  XXXIX,  1. 

TOBIE.  Prophéties.  Le  Messie.  7o6.  xui,  15. 

L'Eglise.  Tofr.  XIII,  14,17. 

Fin  de  la  captivité.  Tob.  xiii,  12. 

Restauration  de  Jérusalem.  Tob.  xiii,  12. 

Destruction  de  Ninive.  Tob.  xiv,G. 

TOPIIET.  Prophéties  relatives  à  ceUc  vallée. /er. 
VII,  51; — XIX,  o.  11. 

TRIBUS.  Bénédictions  prophétiques  qui  les  cm- 
cernenl.  Cènes,  xlix  ; —  Deut.  xxxiii. 

Schisme  des  dis  Iribus.  III  Reg.  xi»  H,  29. 

TYR.  Reconnaîtra  le  Messie.  Psal.  xliv,  15;  — 
lxxxvi,  4. 
'  Conspirera  contre  Juda.  Psal.  lxxxii,  8. 

Sa  destruction.  Isa.  xxiii,  1, 15;  —  Ezech,  xxvi, 
2; —  xxvii— xxviii;  —  Amos  i,  9. 

Conquise  par  Nabuchodonoi»or.  Jer.  xxvii,  5;  — 

XLVII. 

Vaincue  par  les  Machabécs.  Joël,  m,  4. 
Conquise  par  Alexandre.  Zach,  ix,  2. 

U 

URIE  prophétise  contre  Jérusalem. /cr.  xxvi,2u. 

V 

VISIONS  PROPHETIQUES.Vision  de  la  gloire  de 
Dieu  par  Isaîe.  Isa.  vi. 

La  verge  qui  châtiera  Israël.  Jer.  i,  4. 

Les  Juifs  captifs  et  les  Juifs  demeurés  à  Jérusa- 
lem sous  reùibléme  de  deux  paniers  de  ligues.  Jer. 

XXIV. 

Jérusalem  sous  Tembléme  d'une  marmite  envi- 
ronnée  de  flammes.  Jer.  i,  15. 

De  la  gloire  de  Dieu.  Ezech.  i,  4. 

Des  abominations  de  Jérusalem.  Ezech.  tiii. 

Des  malheurs  du  siège  de  Jérusalem.  Ezech.  ix. 

Seconde  vision  de  la  gloire  de  Dieu  par  Ezéchkl. 
Ezech.  x—xi. 

De  la  restauration  de  la  Judée.  Ezech.  xxxni. 

Autre  vision  relative  au  même  événement  cl  fi- 
gurative de  l'Eglise   chrétienne.  Ezech.  xl  et  si^i- 

Première  vision  de  Daniel  ;  les  quatre  animaax. 
Dan.  viï,  5. 

Le  liélier  vaincu  par  le  bouc.  Dan.  viii. 

La  gloire  du  Messie.  Dan.  x,  5. 

Les  deux  anges  des  rives  du  Tigre.  Dan.  xii,.'». 

Visions  de  Zacharie.  Le  cavalier  au  cheval  ruus. 
Zach.  1,  8. 

Les  qualre  cornes.  Zarh.  i,  18. 

Les  qualre  forgerons.  Zach.  i.  20. 

L*lionime  tenant  une  mesure  à  la  main.  Zack. 
Il,  1. 

Le  grand  prêtre  Joscdec  couronné  de  la  main 
de  Dieu.  Zach.  m. 

Le  chandelier  à  sept  branches.  Zach,  it. 

Le  volume  volant.  Zach.  v. 

L'amphore  emportée  dans  les  plaines  de  Seonaar. 
Zach.  V,  5. 

Les  quatre  quadriges.  Zach.  vi. 

Vision  de  la  gloire  de  Dieu  par  le  diacre  saint 
Etienne.  Act,  vu,  55. 

Le  linceul  rempli  d^aniinaux  iinniondes  vu  par 
saint  Pierre.  Act.  x,  It. 

Visions  et  ravissement  de  saint  Paul.  //  Cor,  xu. 

Visions  apocalyptiques.  I^  Fils  de  rboiumecifo:» 
sept  chandeliers  d*or.  Apoc,  i,  12. 

Le  Tout-Puissani ,  les  vingt-quatre  TietUanfo  a 
les  quatre  animaux.  Apoc.  iv. 

Le  livre  fermé  et  Tagneau  immolé.  Apoc.  t. 

Les  sept  sceaux  et  leur  ouverture.  Apoc,  vi. 


^H  Les  f|iiAlrc  angci  et  h  coin  ctilcste.  Af^ac,  th. 

^■'Lesieplariaps  et  U'%  s^\*i  tmm\mîes,  Apoe.  vni, 
^H  Les  flic rvoilk*;:^  i[ui  accotupâgneiU  la  soit  ueslroui- 

L'jiuge  puissant  velu  de  image»  et  Cûuronné  tk 
riris.  Ap&c.  \. 
Les  deui  piûphcles  ei  la  béte  soiiio  do  Pabraie. 

^■k  La  fcn^mc  coumnnée  d^étoiles,  le  dragon  rouge. 

'         La  bètô  à  sept  i^ics.  ^|JOi-.  s  m. 

L*A||ocau  du  uioiu  de  Siuti  cl  ses  saints.  4pof. 


rTh< 


^ 


Les  fte[vi  anges  et  les  sept  fioles  de  ta  colère  de 

ieu.  Apoe,  xv. 

Lu  feiiiijic  vêtue  d'or,  de  pourpre  et  de  pierreries. 

L*ange  puissanU  An9€,  iviii. 
nê4;iic  du  ChrUt.  Apo^.  ïiî. 
Le  dr»go[i  eiicliaiué  ;  Gog  cl  &l;igog.  Apoc.  ex. 


UATlCaES. 
La  Jérusalem  céleste.  Aftoc.  m  et  xi:ti. 

ZAItl'LON.  BiMi(»ilicHoirs  |»roplK"tM|iies  de  celle 
Inliu.  (irn,  XLii,  13;  —  Deut,  xwiii,  18. 

Pays  de  Zabuloii.  iVoplielie  qui  le  cuncernc,  lut. 
IX,  L 

I^ACUARIR  inspire  de  Ti^sprit  de  pronhéUe.  U 
Par,  x!tjv,  20. 

I^îrîge  le  roi  0«ias.  f/  Par.  xsvi,  5« 

*  ZAI^IIAniE  prnnliéû&e  au  retour  de  la  caplîvi- 
Kî.  I  àWf,  V,  I;  — Z«rA.  letuq. 

ZAMBtlL  Jérémic  présente  la  conpe  de  la  colère 
de  lliï'ti  aux  rois  de  Zamiiri,  it-r.  i\v,  45, 

ZOROBABLL.  FmphcUes  nui  concernent  sa  mis- 
sion, ha,  141,  7;  —  Suk,  i,  (5. 

Aggée  propbétiike  en  sa  présence.  Àg$.  l,  I;  — 
Il .  5. 

Zacliarie  priiplkéiise  en  sa  présence,  Each,  iv,  6. 


TABLE  GENERALE 

RECOLLECTIVK,  ilÉTIIOETlQUE  ET  ANALYTIQUE 

DES  MATIÈRES 

CONTENUES    DANS  CES    DEDX    VOLUMES 


Nota.  Le  chiffre  romain  iiidîi}ue  le  vulume  ;  le  cliliri^  arabe  indîitin?  la  tolonne  ;  \c  douLde  lilet  ^  dési- 
gne rinlroductioH. 


k^ 


ABÏ>-1:L-M£LECIL  Prophétie  de  Jért-mie  qui  Je  con- 
cerne, L  153. 
I  AB1>1AS«  ProphC'LJAc  contre  ridiimée.  Incertitude  de 

IV'poque  à  laquelle  il  vécuU  L  13 '*  —  Sa  profiUélic  inté- 
grale, \û^,  —  Accomplissement  de  celte  prophétie  par 
Judas  Madiaiïée,  15«.  -  Id.,  8tL  -  Id.  U,  115  et 
suif 

AHDIAS.  In Leniiant  d'Achat).  Ses  bien faitj  envers  Tes 
prophètes  persécutôs,  L  15^-  —  ftebtious  d'EUe  avec 
Ichab,  138. 

ABIMELECH,  Prophétie  d^  r^^  fui  ri  ac- 

Cûmîilbsemetït,  !»  fîU.  —  ky  i:in,  141. 

AURA^UAM.  Dieu  lui  prou  nombreuse, 

L  H"l  —  AccumpImpmeTil  -  o,  1 13,  1 13. 

—  Branches  (Ji  vu  rses  de   lai  ijoe,  143. — 

Familles  natureltc  et  spirUueile  4'Ahfdli*4iii,  U5,  — 1»* 
miélUes,  Arabes,  Mjdbniles  et  Juifs,  111,  —  Juifs.  Re- 
censement au  temps  de  leur  pmssjnce,  1 16.  ^  Nombre 
>ppro\iraalif  avi  It  mps  prt*seiit,  147- 

rrophéUe^  concernant  le»  desiinùes  de  la  famille  ubra- 


nnSque.  L  117=11». 
ACHi 


iïAB.  Son  hisioire,  1,147.  ^  Acfiab  et  le  pmpbèle 
EUe,  lîâ,  150.  —  Acliab  avenj|>ar  pbisieum  pftvphèlea, 
14».  1 W;—  Achab  cl  Beo-Ada-l,  rrii  «le  Syrie,  1 48  et  sulv. 
«^Apologue  qui  lui  est  adrc*ié  par  un  prophète,  140.  — 
AÂm  et  Katioih,  149.  —  Jéz:ibH,  femme  d'Achab,  sera 
OMIIg^des  chiens,  1^,  13L  —  Adwih  et  le  nmphfte  MJ- 
fiée.  13d.  —  Achab  et  St^écbs,  fjiu  tirfjpnèie,  131.  — 
Âchab  et  Jos^phiU  roi  de  Juda,  VSl,  —  Mort  d'Âchab  et 
aecompHssemcut  de  la  propbclic  d'KlU>,  152.  —  leirahel 
ei  Simarie ,  leur  îiituition  :  solution  d'une  diflleuUÔ 
d>iéfèse,  15Î, 

16hu  et  Jézabel  ;  tccoropllsaemeut  de  la  prophétie 
d'Elie,t."S3. 

ACHVZ  Se^  crimM,  L  !5t,  —  Se^  guerres  avec  Ra«Ja 
et  Fharéc;  iniervmiiion  du  fifophcLe  Isaie,  155.  —  Pro- 

Sétic  «Vïs^ne  %\\T  b  «ieslructien  <te!i  royaumes  d'ïiraël  et 
Sj^rio.  SoluUon  de  dlfflculten  d'cxé^^,  135. 

DlCTIONEf,  DES  MlAàCLCS.   IL 


AOALDERT.  CabaltMe ,  itlunifné  du   f  ni*  sîàde»  |, 

1  ju. 

A0DO.  Prophète  qui  vécut  sous  le  rhgnt  d*Abla,  I, 
1Î56. 

AGABL'S.  PfMphdtise  ï  siint  Piiol  sa  captivltd.  Ensuite, 
U  famine  qui  dtJsota  l'univers  sous  le  règne  de  Claude,  1, 

ACfïtE,  Provoque  le  rétablissement  du  temple  an  re- 
tour de  la  capilvitt%  I,  Ij8, -^  Pn^phéibe  la  >enui^  du 
Messie  daas  le  nouveau  lemple.  l5o.  —  Reconstruction 
du  temple,   138,  159,  »  Zurobauei,  Josedec  ot  iggée, 

AÎfTAS.  T  w  schisme  de  JcVaboam,  f,  161.  — 

Jéniboam  pf  lun  de  ridolStric  eu  Israël^  16î, 

1 '"'""'  ■  vnr  un  prophète  anonyme,  161  — 

.'  .Àment  par  ce  mémo  propriété, 

^  .  ^  '<»f  le  Seigneur  et  lesdieundea 

natioiii),  lti5.  —  Ahus  annonce  la  mort  du  fila  de  Jéro- 
boam et  la  deslruciioii  de  sa  race,  163,  —  Accomplisse- 
ment decptîr  -      *    *.p^  164. 

ALBF.RT  <ï¥.  Auteor  réel  ou  supposé  de 

quelques  nr  ,  ,  -hilques  su  moyen  ige,  îl,  710. 

ALKXANDBÉ  LL  OKAND.  Prophéties emb lé maliquea 
de  ti*ftiel  qui  le  concernent.  1,  165.  —  Etplïcalion  de  ce» 
mêmes  prophéties.  166.  —  Leur  accomplissement,  167-— 
Ses  Successeurs;  leur  histoire^  168  et  smv. 

AlpiAfiilre  et  le»  débris  de  son  empire,  1,1  il  =:! il 

V  San  histoire.  Avcrtissemenls  d*un  prophète. 
L  iMTueur  de  ridumée.  Est  vaincu  par  loachaz:, 

loi  d'isp^el,  I,  ITL 

AM«0:<JTES.  Guerre  avec  la  Judée.  Prophéties  d*A 
mm,  de  Sophonie,  de  lérémte  qui  les  conceroeot,  l.  1?*H. 
—  Accomphssenient  de  ces  mêmes  proph^^iies,  174.  -^ 
Prophétie  dTiéehîel,  176.  —  De  David,  177.  —  Accom- 
plissement de  ces  dernières,  178. 

Prophétie  d*Eiéchiel  contre  rAmmonlle,  L  699.  —  !>• 
nouveau*  Ezéchiet  prophétise  contre  TA^^'-"*"'-  764,  — » 

P rortié lie  de  J  é ré mtc  cof 1 1  re  !  ' Am  m  >  i  " 

A MoS.  Persécuté  pjtr  Amasias,  pro|  M  ire  loi. 

î,  17*.  —  prophéties  d'iJiios  contre  les  ûitiona  do  la  Pi- 


iïfi9 


TABLE  DES  MATiEHES. 


ncfi 


lestlnêt  180.  —  Arnof  ppopin-ii^e  le  retonr  île  U  «pli vite 

cojilriî  r.AmdiôjiHe,  1»  175.  — Corilrc  Tldunit'e,  «il,  — 
*:©iitr«  la  Svrit\  11,  timi. 

AMOlir  Miidatiie  lieiuiiid  ilc  SAinL-Ariiour,  gaérif- 
s<Mis«»  du  \i\'  sti'vlo,  I,  181, 

AMï'Oll.E  De  Tonijinr  r^destr  di»  b  sidnfe  Ampnulc. 
Raîsuns  iHiur  H  nmlre.  II,  H.W.  —  HtdL  de  Grégoire  de 
Tmirs,  851.  —  T  ;  in  de  t'iibbii  Pludie,  S53.  —  Té- 
TiiolgiLiges  d»'  1  :  <ks  hisiori**iis  dos  ix*  «H  x'  sitV 

dva]  SSL  —  1'      1  h  dr  b  siùuïe  Ampoule  fti  17^^, 

1136.  —  Rcslaiiratioii  de  b  s^ilnU;  Ampciule  on  ÎH\\)^  Biî?. 

ANNE.  ProphL'lïse  lors  de  la  itreseiiUtion  de  JciHia 
au  Lenifj|e,  I,  18^. 

ANSELME,  év<i(jue  d*»  Trcvise.  Sa  propljéUe  aiir  le 
'  nombre  des  l*apcs,  U»  iî>8. 

ANTECJmiST.  t> qu'il  fatil<»nli>ndr<*  jiwircp  mrn.Tpxle!! 
qui  s'y  rapfK^rtctd,  ! ,  4H6,  I5K>.  —  i:t>hji'cturc*  sur  rinle* 
i:hria,  l><d.  —  i  i-  rA|ïoralyp»e  À  le  «tijei^  lî*l — 

Kxplic;ilioiis  tj  ntaU'urs  sur  cen  Le\lc*i,  19S, — 

Autre»  cunjfviuii:»  ^\ji  i  AutecUrist,  195.  —  De  tiouvc*au 
i'Aiitechrlïït,  I,  i3J. 

Al*0(14LYPSE.  Magnificences  ïltteraircs  do  ïVmvragf», 
l,  197.  —  Premiùre  partie  de  rAtM>c;ilypsp,  198.  — 
Doui4frmc  parlîe.  Expcisilion  du  auiot  el  ct»mrnentaires 
de  BosauiH  et  de  dom  » '.,ilraet,  lOy.  —  Ywion  du  flis  de 
Dieu,  Le  Télramorplie  de  Vatttpcdi,  200.  —Le  Vivre  «crit 
des  dcuï  côti^s.  Le»  sept  sceau n,  2(K).  —  Le*  cavaliers, 
leurs  routetjrs.  Des  cuuieurs  symboliqueSi  SOL  —  Les 
âmeji  ûe»  martyrs,  et  les  autels  de  la  primiiivc  Eyrlise, 
2112.  -^  Les  sept  anges  au?t  sept  tronipeties,  365.  —  Les 
deux  pni]>liL'les  mis  à  morl^  âtlS.  —  Les  sauterelles  et  les 
^premiers  h  en*?  si  arques,  2Q7.  — Bcchalnemcûldes  naiions. 
Etpiieaticvns  de  l'éVèque  de  M c au i,  L  208.  —  La  femme 
€oitror»ui;e  de*î<iuie  éloiles,  3rtO>  —  Discussion  cabalisii- 
iiiiesuf  le  nombre 606,212. — Triomphe  du  christiaidsmej 
215.  —  Les  sept  covipes  selon  Tovequc  de  Meaui_,  215. 

—  ivir  chapitre,  eiplicuiîf  d'une  .partie  de  ce  qui  prè- 
«t'de,  216.  —  CoinpU^mcnt  d'explication,  217.  ^  Chu  le 
de  HoniÊ  soiis  les  coups  des  barbares,  219,  —  Règne  des 
«dnts  et  cofilitiuaiion  des  combats,  2'JO.  —  L'Aniccbrist, 
le  jugement  lîéiiéral»  22i.  —  Description  de  la  Jérusa- 
lem céleste,  22i,  —  EipUcalioRS  de  Fîistorioi,  22ÎS. 

APOLLONILS  DL  1 YANE.  Persofiiia^'e  fabuleux  d'un 
roman  do  Pïiiloslrate,  L  -*^  —  ïïitentnin  de  l'auteur 
«lans  la  composilbu  de  ce  roman,  251.  —Ce  qu*élait  Pbi- 
loitfjle,  25L 

APPAÏUÏIONS  MiRACl'LEL'SES.  Des  Icgendes.  Ce 
-que  l'Eglise  en  pense,  [^  :25î>.  —  Manifeslations  diunes 
el  songes  divins,  25G.  —  Apparîlicins  diverses  de  Jésus- 
Cimst  selon  PÉrTiture.  Leur  authenlkiti%  2*^7.  —  Dé- 
monsIratiOQ,  Î39.  —  Apfiaritions  d'anges ,  2tO.  —  Signi- 
fication dilTérente  des  mois  D'teu  et  Seigiienr  suivant  les 
idi^^es  dea  Juife,  241.  —  Appariiiona  d'anj^cs  tirces  des 
r^icitsdu  Nouveau  Testament,  215.—  Apparitions  des 
âmes  *Jes  mofU.  L^'gendes;  l'Eglise  ne  les  pnsp<i>se  piiint 
Ik  là  foi,  2ti.  —  Apparitions  diverses.  Récits  pupul aires, 
SIS. 

APPAnmONS  DELA  CROIX.  A  Jérusalem;  Unire  .le 
safut  CyHUe,  I,  217.  —  Hécil  de  Sacrale,  218.  —  Sous  le 
rt^gne  de  CottsUntin-Copronyme  ;  )ieste  qui  suit  l'appari- 
lîoDi  248,—  A  Hung,  roi  de«  Pietés,  250.  —  A  Alphonse, 
roi  de  P(»rtugal.  Criiîipie  de  Laliarpe^  Le  Camoéns  b  cite 
eu  sa  Lusiaiie,  2S0.  -^  La  croii  de  Bayoïine  ;  lettre  de 
Thiiiots,  252.  —  AppariUoixfi  diverses  et  témoignages, 
155. 

ARAHES.  Prophi^tie  de  Davitl.  Accomplissement,  25o. 

—  Proplit'nie  dl«;jie.  Acitompïisscmeiil,  253.  —  Prophé- 
tie de  Jêrt^^mie.  Accomplisiemenl,  2.*>0. 

Fardeau  de  l'Arabie  par  Iwe,  I,  914  el  suiv. 

Tableau  de  la  di!*soUlioii  de  l'Arabie  par  te  même  pr«H 
pUiîto,  1,  929* 

ARAKAT.  Monbgne  d^  PArchc.  Sa  situation.  î,  2G6. 

ARCHE  D'ALLIANCE.  Signiflcaliou»  Oguratives  et 
«symboliques.  CofTreis  symboliques  des  religions  antiques, 
I,  257.  —  Le  Propiiiaioire  et  ses  oracles,  iîi8.— L*Arche 
aiji  mailla  des  Philistins.  Les  miracles  qu'elle  opère. 
Dagon^  259.  — Son  rcnvm.  Les  Rethsamiies.  Explication 
du  mot  percHlere^  2ti9. —  David  trauusporte  PArche  ;  mort 
il*0s3,  2*KÎ. 

ARCHE  DE  NOE.'  Ses  dimensions.  Discussions  en  ire 
les  saunts,  L  "^3.  —  Démonslralion  Je  la  suftisance  de 
•1  capacité,  Sfii;—  Discussion  sur  les  espèces  et  le  nom- 
hre  Iles  animaux  rassemblés  par  Noê,  365.  —  Des  Prissiles, 
26 L  —  Durée  do  b  construction  el  espèce  du  bois  qui  y 
fut  employé,  2^.  —  Les  animaux  mondes  cl  les  animaux 
immondes,  263,  —  Du  nombre  des  personnes  sauvées 
dtfiiParclsCjCt  du  lieu  où  elle  b'arrêU  après  le  déluge,  266. 


ARDENTS.  Le   mal  et  le  mlfàdc  des  arfïmis; 
contemporain,  267.  —  La  thisse  de   s:'i 
portée  eu  procession.   2t»9.  —  Guérisur  si 

lades;  cessolion  du  lléau,  270.  —  ltull*f  um  l'.'j-e  ] 
cent  II  el  f^ie  établie  à  celte  occasion,  271. 

AHNAtD  hK  VILLENELVE.  —  Proi»héijes  sur  ïài 
du  momh%  II,  704. 

A  Kl  SP  nu  NE,  ou  science  des  angiirPA.  EuMIi 
des  augures  à  Hûiue,  J,  27t.— Ct         '  r       v  ( 

lions  augunifes,  272. — Valeur 
le^  prendre,  272.  —  Elémenb  _u    iu       . 
274. 

ASA.  Ses  succès  mîmciileun.  Pnîpht'-li*  é'AofbtJ 
llvîté  de  la  nation.  I,  27Îj  —  (îuerre   contre    Usa».  Pi 
pljéiied'ltaiiani,  27G. 

ASCENSION.  Mira*  V  Traditionschrétieiioes,  V«**ligen 
I,  276.  —  Etat  présent  des  lieux,  277.  —  Proicts  <' 
Ctiarres  VIN,  278. 

ASSVKIi:,  Son  nlle  providenlieU  ï,  27-  r    ^nh^ti 

de  Moïse,  279.  —  Pmphélif  d'ïsîue  ;  ctin  l'J 

syrie  d.-in'i  la  Palesiine,  279.  —  L'Assyrii  i  j 

l<}ur  el  s^m  empire  détruit,  28ti.  —  r  irle 

Perses  et  les  51èdes,  282.  —  DescripUon  -    i  Fîahf-^ 

îone.  Les  ruines  de  cette  ville,  285. —  Prophétie*  dT 
chiel,  285.  —  Prophéties  de  Joël, de  SoDhoni*'.  Ruinei  c 
Ifebyloiie,  286.  —  Prophéties  de  Daniel,  5687. 

Prophétie  d*E/.échiel  contre  r.\î«ync,  1,609.-1 
nouveau  contre  l'Assyrie,  715,  —  Prophétie  d'isâe  oont 
l'AssyriH,  896. 

ASTROLOOIE.  Son  origine,  I,  2»7.  —  T>é<tociim  i 
l'inHiienre  générale  et  parlictdière  des  «stras  "** 
Applicalions  spéciales  et  pariiculiéres,  18©.  — 
fiuitasliques,  29U.  —  Thèmes  des  naissanCM^  SdL^I 
faces,  des  a.spccLs,  des  malsons,  292.  —  Questioiis  «t  s» 
biiions,  293.  —  L'astrolt*glft  dans  raotinuilé,  395,-1* 
naissance  de  l'astrologie,  z9t>.  —  Coup  d  a-il  sur  le  ffiledl 
Paslrologie  en  Fr;uue,  2C»7.  —Ses  (»rogrfes,  191».  —  !lj 
division  en  quatre  branches  principales,  39S,  —  K«f.  i 
plus,  l,  585. 

AUSPICINE.  Auspices  favorables  ov  défavorables 
Rome  rebâtie  sur  la  fui  d'un  auspiee,  î,  299. 

AVEUGLES  GCcRis  MinAt iLttstnicxr,  Avrugles 
Jéricho,  L  50L  — Aveugles.tr  i- ■'  .  «v  ■.  }  -^n  ' 
502.  —  C^mslataliun  de  b  pi  'i 

AYMAR.  Histoire  merveilU  i 
la  vertu  de  la  baguette  diviuatuife,  I,  ii4.  —  Suittd 
lldsloire  de  Jacques  Aymar,  338. 

AZARIAS  dans  la  foiirnîii^e  ardenle.  Sa  pHffC  i 
tique ,  ï ,  300.  ^  Kestauralion  de  U  nation  juive.  J« 
Macbabée  et  le  Messie,  507. 

AZARIAS  prophétise  en  présence  d'Ara  ti  captivilic 
Juda  et  la  cessation  des  sâcrîtices,  I,  507. 

BAAZA  et  le  prophète  Jéhu,  1,507.  —  Ic 
mtnt  de  la  prophétie,  508.  , 

It.VREL.  Uécti  biblique,  I,  509,  —  IiilerprétaliOi»SiO.| 

—  Doutes  et  incertitudes,  31 L  J 
BABYLONE.    BenMhicb-Baladan,   Ezérbia»   Pr^phllff 

disaie,  I,  512.  —Ruine de  BabyîoDC.  Pr 
513.  —  Sac  de  la  ville,  514,  —  Cynis  pt  < 
Prophétie  de  Jérémie, 3!6.  —  D"Eï<"i  '  ' 

—  L'état  actuel  des  ruines  de  Balv^ 
plissement  des  prophéties,  319.  —  Lt>  .-u 
lone  retrouvées,  520. 

Koîf.  précédemment  283  —  Récits  des  bislonens  { 
fanes  comparés  au  récit  de  Daniel  sur  l  •  mbf 

loue,  I,  514.  —  Prophétie  de  /éréinic  ^  '  £fl 

1078.  —  Du  même  prfiphète,  prise  il-    "  ni 

rus,  prophétie  complément, tire  de  *  *0* 

BÀGIETTE  DIVINATOIRE.  Di^.  -. 

point  de  vue  de  Phisloire  naturelle,  5^1,  —  Epoque  kl 
Quelle  elle  apparut  Le  baron  et  la  baronne  de  Bcatisilt 
324.  —  Jacques  Aymar  et  ses  eipé ri*  jicr-  '"  Etp^ 
cation  au  point  de  vue  de   T histoire  n  ' A- 

Emanatiousel  eUluvcR  terrestres,  526.  — ^  «m* 

de  Jacques  Aymar,  328, 

Baguette  magique,  baguette  ftmdrovanU,  î,  S50, 

B.ALAAM.  S»m  ânesse.  Ralac,   1.  "''         >acril| 
Balaam  el  ses  prédi»  lions,  5,\2,  -  i«^r 

phéticsdc  Balaam,  555.  — Prophéh  uaiiti.^ 

sic,  534,  541,  —  Pfophélies  contre  les  tialtousde  &1 
Icstine  cl  conseil  funeste  aui  îféhrciiT.  x:u  —  W* 
'  était  un  pmphèle  selon  Tacc*  i  ij 

-Détails  de  la  iirophélic  de  i 
337.  —  Témoignage  de  Lefnj^     ..   I      ,,..,-...,.  I3|^? 
DcUil  de  la  prophétie  cooccruant  les  Bomains,  558t 


TABLE  DES  MATIERES. 


n  proiiliclio  dt»  Baba  m  cmiticût  en  germe  tout  l'avc- 

UITIIKU-MÏ,  Vîi^rf^  Bjnhèlemi,  prapbéU*e  fuf  tes 
oemeidsidu  sliVie  ûv  h  rrna'wwunccll,  711. 
AHUCtr.  Sccrt^Uiirc  de  Jêrémîe,  I,  319,  332.  -^  En 
wfiiee  de  Ji^kim,  Son  détviurairetiiptii  k  cause  des  pcr- 
ilîon^  «Jrtnl  il  esl  Tobjot,  St9, -^A  nâU}k»iie.  En 
ptc,  A^sisi?  à  b  mort  de  Jércmic,  550.  —  A  Ikbjlone 
»  la  m  »rt  tï*^  Ji';rèinJC!.  Autlienticîiu  ût  cauonîciié  tte 
pi^[>îi,'Ml*^^^-V>î.  —  Dinkullét  cit'gt'iiqiies;  solution. 

—  J^oph.îtk  stif  la  Un  de  la  caplivilc  et  ravénrmcul 

EAIHË(;\RD.  rrCdit  quelques  déUili  dfi  U  révolu- 

franc  Ai  se^  j,  37SL 

EniïXE  m:  NlVrtXE,  Supercherie  de  Pierfc  de 
taîs  el  MippUre  de   Labro-aLV  l,  SSTî.  —  Béguine  de 
idre.  Etvoàtemcnt  de  Cbarlet  4e  Yatois,  .Vi6. 
ELLE-MERE  DE  SU  NT  PIERRE.  Le  miracle  d«  «a 
risrtn»  1, 557. 

EN-ADAD.  Vjinm  par  Acliab  en  un  premier  combat 
I  de  Sa  ma  rie.  Prophétii*  i  ce  sujet,  I»  557.  —  En  un 
md  k  Apbcc.  Antre  propUélic.  558.  -*  Siège  de  Ea- 
h,  mort  d*Acliab.  559, 

en-Adad  taiiK-n  par  Elisée,  miracles  du  propliMe  en 
e  cifconsUince,  l,  5,*îî>.  —  Strge  de  Samarie.  Terreirr 
ne  el  fuite  de  l'armée  iyrienne,  359,  —  Ou^sliims 
gétiqyca,  m).  —  Îlen-Adad,  Elisée  et  HjiaêL  Ben- 
d,  Joram  et  Nanmau  le  lépreiu.  561. 
e  nouve^iy  Elisée,  ILmi'l  et  Ben-Adad,  1»  '»50. 
ETHEt..  Yisi'in  du  iK*lmpclie  Jacob  en  ce  lieu,  Jéro- 
n  en  fait  un  centre  d'idolâtrie,  tiiierveolion  et  mira- 

d*un  prophète  aiinnvnie»  1^  362.  —  Dé!iahéi-«aijce  dn 
^**'te.  sa  mort,  365.  —  AccJ3mp:tssenieat  des  prophé*- 

rebtivps  à  RelliH,  364. 
ETIISAMITE!^.  Châtiment  rairacdein  de  leur  corio- 

ï  réprd  de  lardîé.  Question  d*eiiéKHe,  l,  359. 

m  par  saint  Pierre  et  saint  Jean,  I,  566.  —  Preit- 

do  lait  miraculeui,  ?;67.— Que  la  vue  de^  miraclesna 

Juit  pas  néce^airement  I   Tadopiion  de   nouvelles 
"■  ~^-  568.  —  Guén^Dn  du  bolteui  de  Ljslres,  Lapi- 
^^|tJletde  liirmbé,  369. 
NK.  Miracle  de  la  ^^ainte  boslic.  Peinture  do 

hM\.  Rédt  de  saittt  Antonin,  I,  570. 

Ul'KIGNON,  îllymiuée  du  ïvn*  siècle.  Démonomaaic 

se»  élèves,  î,  571 

RICITTE,  Le  livre  de  ses  révéîalions  déféré  an  ron- 
de U*le,  I»  575.  —  Incerliludes  «ur  rauihonlicité  de 

ivre.  %^  étrangetèâ,  37k  —  Bulle  de  Jean  XXllI. 

tie  «.tifie  et  utile  du  livre,  575. 

IRCNO.  Histoire  fabule  use  de  sa  conversion.  Le  cha- 

le  daninù,  I,  375.  — Crilique  de  Jean  de  Taunoy.  Mo- 

d*»  sKpiriMn  dn  r»'"cil  de  César  d'Heislerbaeh,  576, 
I  f-sriN  AlUH AT.  — Histoire  et  récit  biblique,!, 

.  — Mil  >*k:U^ 'H^'f es  envers  Moïse.  Qilique  du  récit, 

r  c 

ABtlE.  Son  origine,  T,  579,  —filiation  des  idées 
lui  donnèrent  lieu,  3SL  —  î^ystèmc  des  Sepphirotb» 
mations  divines,  haute  cabsie,  582.  —  Culiale  magique, 
divisiaris,  385.  —  La  Ihémur.!,  la  ^^malrie,  la  nola- 
le,  58t.  —  Dédu^^ons  pbflo«>pbtques,  sléganogra- 
^ues,  magiques,  58 1,  —  Altérations  cabatistiaues  su- 
I  par  If  saiote  Ecriture,  58;î.  —  Paroles  mlrill^ues. 
rmules  cabaiistiques.  Livres  dt  cabale  magique.  Lior* 
naires,  586. 

HiCiifiion  cabalistique  sur  îe  nombre  6fîfi,  î,  212.— 
llIlQn  du  monde  «suivant  les  c^bslisles.  ifî8.  —  La  ra- 
i  demi  le  nom  iijyslérieni  du  IHs  du  prophète  I«aie, 
.— nucubrjlionsVabaliajque^  sur  la  sainte  Vierge,  II, 
.  —  Talismans  ciba  Us  tiquer.  11.  tl02 
ADESBAUMi:.  Murmures  des  Juii^.  L'ean  dn  rodier, 
«7. 

AiiLIOriTRO.  Son  origine  el  ses  première.?  années, 
•88.  — Se>  voyagfs,  Loren/Jt  FeUrJani,  3ÎK)  —  EscfO 
*H<*^,  rhnr)atani*ime,  démêlés  avec   la  ju^Hrt*.  3*VL  — 
•  vec  le  convie  de  Salnt'tiemuin    1 
'■'.  —  Paris.  A(T,drc  du  collier.  Ln  I 
*-'    Arrestation,  condamnation,  5%.  —  :«,..-..    .^ 
jglioctro,  398  —  Cérémonies  de  son  rite  et  driails 
>rs.  5<10.  —  PupUes  et  cidonibn=;    fn  prind  tophtr 
onnerie  des  femmes,  Wbl.  ^  r 
noral*»  de  Tbomme»  401.  —  1 

ni'jktr^  Eondalion  de  la  b^ge  d»  i.^«n»,*ru  — ^-hji-m'-. 
rofiDiques.  Jugements  sur  Cagtioslro,  407.— Anccdi»lc 
iitre-t*vnbe.  ift8. 
IMLLES  m  DI;;s£RT.  Récit  de  ce  double  i^éne- 


mont  il'aprf*  VF,xf>ite,  L  410.  —  Le  rolracutcus  cl  l«  na- 
turel .1  110.* 

CAi  i  propliéliede  ce  grand  prAtro. 

Srniui ,.    ,  .    ..jiiiiîe.  t,  4U 

ÇVM,  ciiauigeroent  mlracultMU  de  iVau  en  vin,  î,  M3» 
-  T»'nutfï«;tr.iTinndf  In  rs'rité  du  récit,  4U.  —  Bemar- 
M  i'^  il  sa  m^re,  415. 

0  de  SCS  eunuques   per  1i 


,|[«« 

de 

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lee 

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ui>bèt««. 

.vilcS 

,  4tH 

^^ 

Aiiwr>,    etc. 

i4il 

— 

417.  — Pr<, 

lie  JoêJ,  d«'  .^^uiiiu,  • 
Retour  «près  la  capti M 

Prophétie  d*Amos  sur  r  ap«*'s  la  captivité  et  )■ 

fondation  de  »*Eglîsc.  I,  l»Ô.  —  IV Auri^s,  275.  —  \a 
même,  507.  —  De  Biinich  sur  le  retour  apri's  U  captivité, 
553.  —  T^lsaie  en  présence  d^Eiéchias,  674,  —Autre  pro- 
phétie d'isaie,  881.  —Autre,  sur  le  rei«mr  aprt'S  ta  cajnjl- 
vite,  9115.  —  De  nouveau,  l.i  captivité  et  son  terme,  96.X 

—  Prophétie  fi«furitive  de  Jérùmie  sur  U  capri^ité.  IIKH. 

—  La  captivité  et  son  terme,  1060.  —  Le  retour  ai^r^^s  le 
captivité  et  les  jôur<  du  Messie,  1066.  —  NouTelle  pr*v 
ôbétie  des  mêmes  événements.  Il 02. — Propliéile  de 
lot^ï  sur  le  m^mc  sujet»  lt60. 

Michûe  d«  Morajsibi  prophétise  la  captivité  et  les  jonrm 
Je  Juda*  Machabée  el  dit  Messie.  îï,  523.  —  l»fopti»*lieii 
de  David  r^^lathe*  i  la  captivlié,  7lîO. 

CAZOTTE.  PriMliction  allribuAe  ï  Cawlle  wr  la  réto- 
Imion  franraise,  I,  427.  —  Hisbilre  de  Calotte  et  doutes 
sur  l*aulhentlclté  de  la  prédiction.  431, 

CENTl  RION.  fiuérison  miractilense  du  «eiTitetir  du 
centurion,  [,  452. 

CHAMP  DL^  SANf..  Prophétie  de  ZichtHe.  iccom- 
plissement,  étJl  ''^-^^  li^*'-    i    r^. 

CHANAAN.  M  petit-Ols  de  Noé.  Ta  facè 

ni(^,  [,  451.  —  f  ^de  Chaaian  (liasses  de 

ta  Palestine  par  les  litlircui,  i5o.  Postérité  de  Chinian, 
437. 

Les  inTisloiw  réciproqrïcs  de  FEiiîypJe  et  de  TAssyrle 
auiquellcs  le  pays  de  Oianaan  sentra  de  psssage,  l. 
918 

CÎIAUPY*  Fausse  e^ljijque  du  tttT  siècle,  T,  438. 

riUROMAPiClE.  Son  origine,  L  458.  --  Ses  régies, 
159,  —  Remarques  sur  ces  mémr-;  ^'  ^i -^    1 15 

t^HROMOLOr.lES.  De  Mnise.  .    I,   471   — 

nindoue,  chinoise,  {■gyniienne   r  t.  — De  nou- 

ve.iu  la  cbronolopie  de  Moïse,  r/Ci. 

CfjriNEE  surnapeanl  lorsfinc  le  boisenr«ncc,  l,  441. 

COLOMBAN.  Prophi'tiedu  P.  Jean  Cotfjmban  sur  le 
nombre  den  Papes.  Il,  40 i. 

COLDNNK  DE  EEl  ET  DE  MAGES.  Mirarle  per- 
manent du  dA^erl,  (Uijeclion,  1,  445,  —  fl«*'ponse,  4*6, 

CORE,  DATILW  FT  ARIRON.  1  enr  mort  miraeu- 
leuse,  1,  4i7.-iV  Leur  révoUc.  Moise  inventeur 

de  la  jvoutlre  a  -  *,.  .       ^ 

COltNEILLE.     ..  .  ./ vrsion  miraculeuse.  Tlsioo  de 
saint  Pierre,  1, 430.  —  TeiU^  emprunté  aa  P.  lïrrrîijer, 
451* 
^     CORNES  DE  MOISE.  Rayx)ns  miraculem  de  son  \V 

cdsMOGOMES  iraditionncRes  ou  d'invention,  ^  IBS 

CREATION  Dr  MONDE,  T,  451.  —  Chnie  de»  jnjfev 
FUa  lux.  Œuvre  des  h\  jotir^,  455.  —  Poini  >ct 

de5  trois  ri-pncs.  456  —  Questiont  de  prim  .  i^- 

lenee  de  Dieu,  rr.-'v-"r  ,ir  l'univeM,  la  <  i-  ....  i.>7. 

—  Panair'lsme,  ^  '  «rcs,  4rt«.  -  S>-st*^mes  phU 
b«opbtques  ib's  i  r  l'origine  de  I  univers,  4Î'». — 
S^aémes  m'Hteru**%  tCi.  —  Dof<me«  ir3di1ionn»-h    465, 

'CosmAconlednrOrient,  L  465.  -  De  l'Imte,  4»U  — 
Des  r.rers,  4C->  -  •  -  'îiftstti|ue«.  466.  —  Maul- 
cb^en,  M>8'^<  —  Nécessité  dVo  rew- 

nir  au%  donné' *i  '  ^\^         ^,         ^      .        . 

Etudes  de  Ctivpr  ^nr  \ki^  fossiles;  d^m^^n^irsU  m  de 
h  rbronolofrie  de  Mn«*é,  L  171.  ^  TradHi<»ns  et  rhfnni>- 

s   cbinrûse.    V^  '    '      * <'■*.-    j,^f 

r,  47t   -'  '^^ 

,  ;_p.^pte,  48t   ^3  .  '*•• 

vaunns  des  grolocue^  el  s^t»tvt«es  divers»  48*. 

rAmrqoen'"e^  de  U   eflêilion     Dieu  a4-ll   pu  er»fer 

rnen!  nainrelle?  I,  153=11. — 

naturelle,  il  ùiut  qtill  se  ré- 

,.,,.., .  .  —      'iui^' 

rROlX  In^enitoo  de  la  *rtie  crois.  HislOriqnr  et  di»- 
cuisions  r,  -;m3.  —  MlraHesqui  lèvent  Ions  îri  doutes. 
485,  —  0b|ectlons,  486.  —  Icttrq  de  ConsUetie.  Ordon- 


Ii65 


TABLE  DES  MATIERES. 


nance  de  saiDlSyhestre,  187.  —  fC\a!laLiow  ùe  h  sainie 
Crou.  Guerres  dllér^iclius,  ses  iHomphea  miraculeux, 

Miracles  lUis  i  la  vorlti  de  la  cm\t,  h  *î>0.  —  Conrer- 
«ion  de  Mario  E^vpiipmm,  491.  —  Vkloire  de  Muradan, 
4Ul.  —  Sït'ge   d'AusbouTg»  iyi.  —  Sicgc    d'Apamcc, 

Apparîlion!idi»  lu  croîx.  For;.  Ai*VAiiTioîr«» 

I'rc»plié0e  ri'  ■    1      ^  réieiidard  dû  b  croU  *a- 

laur  duquel  t»  -aX  si'  r.itlipr,  1,988, 

CYIIILLIÇ.  1     , 1.  a^br  t;>nlle  *îiir  les  aïTalres 

lin  temp?^;  ûiMJMiue  de  in  rL-niitss;irie(»,  lE,  69*J, 

r.YmiS.  Propliclied'tsîiie  qui  lui  val  rebtivc,  I,  i05. 

—  AicouiplisRiMuent  dfi  r*»tff<  nmpUiHie,  494.  —  La  même 
îiMj|jUi>iiL%  *J4i.  —  De  nouveau,  ytiîl. 

û 

DACiON  en  présence  d(»  rarchc,  f.  495 

DAMKl.  Auiheulioilé  de  se-S  propbiUlrs,  f,  i%. — 
iHiographîe  de  lïariîel,  proplifjlie  qo»  le  coui-ernr^  îiOfl.  ^- 
DUseri.iiV'î*-^^"-  " '''"-"^^  "^-^^-"/'H  de  ses  u^nvres,  r»ftî. 
-^  Oûjr  v^TLiplUe  du  prophcMe, 

iî05.  —  -.r;  iulerpr.'btioii    do 

Daniel  ;  les  quatre  graadoa  iiiou.M\:hk»s,  505  —  L^  statue 
<'e  U  plaine  de  Dara,  les  trois  compagnons  du  prophèto 
lîans  la  fournaise^.  507.  —  T'     V- -  . --    i.   -t  .i-iu,jj^.j_ 

tîonf>sor  :  l'arbre  couol'.  '  ^n. — 

^lôtamorpliose  de  N4lbu4  II'  stious 

rntM]ues,  510.  —  Du  raug  ^^^sigué  k  DiiuUH  ûam  le  iv* 
1  liapilrc  de  ses  pr-  phéties,  515.  515.  —  Le  feslin  i!e  Itil- 
'Ihasar,  515. — Prise  de  B;ib3loue.  Heciu  des  hisiurieus 
iiroEuies  compares  à  ceuK  de  D^iuiel,  514,  —  D;inkd  iht\^ 
'la  Ibase  aux  lions.  Bel  eL  le  dragon,  515. —Visions  d<* 
It^tphèle.  Les  quutre  bêles,  les  qnalre  empires  et  TH- 
l.'tise,  L  516,  —  E\  pli  cations,  51 4.  —  L'empire  romain. 
Julien  TAposiat  Erreur  des  iuîerpr^ies,  53l>,  —  Seconde 
vision  :  le  bélier  el  ïe  boue.  tïSt  —  Euplicalions.  Darius 
f4  Alexandre,  Division  de  I  empire  de  celyi-ci.  guerres 
tîe  Judée,  524.  —  Troisième  vision  :  les  soiïante-dix  se- 
maines, 525  —  DcLiUs.  Eipbations.  Gironoiogie,  5îi3. 
îlernière  pn»pliiMie  de  Daniel  —  Guerres  de*  KLciUbêes. 
l*in  du  règne  des  St'^lcucides,  527.^  L'histoire  comparée 
îivec  la  iin«ihûlie,  îilO, 

Daniel  k  Babylone  :  cflup  d'»eil  sur  l'avcolr  depuis  la 
rapllvité  jusqu  au  Messie,  L  ll'l::^l:20. 

IVofiliéUe  de  Daniel  sur  Alexandre  le  Grand.  L  165, — 
l*r^ipliêtie  sur  Babyloue,  287,  —  Daniel  en  nri'Hcriee  do 
îbllhas^ir  5 ta.  —  Daniel  dans  U  ftjsse  aux  îmïJS.  754.  — 
Mi^nie  l'VéïjemtMil,  dcljîls  rehufs  au  propliète  llabacue, 
qui  lui  porte  là  niangt^r,  797.  —  Des  deui  derniers  chapi- 
Iresdii  livre  de  DanUd.  81*4.  —  ProplnVtie  de  Daniel  re- 
lative à  Jérusalem,  lUH.  —  Aiii  lladiabées,  11,  HIL -* 
Au  serond  rovaumc  de  Syrie,  t09L 

DAVID.  Prophétie  relative  k  sa  posterilL^.  AÎTV^rrnisse- 
rnent  de  son  tr<\ne,  J,  515,  —  F^iutes  et  crimes  de  David 
€tde  Salomon.  La  mort  d'iTie.  P^phL-Ue  du  N;Hïfiin,5l(i. 
— Le  glaive  ne  siïft  plus  de  la  famiile  de  David.  Hbloire 
tragique  de  sa  poslLTité',  517, 

Diverses  proph.Hies  de  David.  Cciûtre  ridum^'e,  î,  177, 

—  Contre  lArabie,  â:>j.  —  Itolativemeut  h  riCgline.  ÎS05. 

—  De  nouveau  contre  ridumée,  84 L  ^  Relativement  à 
U  Tille  de  Tyr,  II,  1142.  —  Koi/.  Psilsies. 

DEBOHA,  Sa  victoire  miraculeuse  sur  Jahin,  L  55! . 
-  Slsara  el  Jaliel.  Observaiioris  sur  Taclion  de  JaUcL 
552. 

DELLGE.  Rccit  bibliqne,  I»  555.  —  Les  preuves  géo- 
logiques  du  déluge,  5.^7.  —  Souvenirs  tradttloimels  des 
peuples.  Xixostrus,  5fi0.  —  Traditions  de  i'Kg.vpte,  de 
rliïde,  rj6L  —  Deucalion.  Ogygès;  traditînns  grecques, 
ÎJd5  --  Oironologie  de  Moïse  juslifice,  5G5.  —  l  nilc  de 
TespiVe  liym:dae,  ^iG6. 

DEMON,  Fauï  mirades  et  presligcs  du  dtïiion,  1, 
iSc=46.  —  De  quel  ontre  ils  sonL  Ce  qti'en  pensent  les 
Père^  de  l'Kglise,  i7r=W,  ia^fJO.  —  Ce  que  sont  les 
teuvres  du  démon,  et  à  nuoi  elles  se  bornent,  55r=5G.  — 
Le  dt^mon  ne  sanr^iil  opérer  des  mirades,  57::;^,  —  Le 
démon  ne  connaît  pas  l'avenir,  79=80»— Le  ctumiH-il, 
B  ne  pourrait  de  m,  et  sans  la  permission  de  Dieu,  le 
révéler  à  lliomme,  "0=80. 

De  l'intJîrvenliori  du  démon  dansla  magie.  11,  134.-^ 
De  révocation  des  démons.  Formules  el  mr>yen«ï.  Pouvoir 
du  démon,  I5*j.  —  Obj[ertions  tirées  de   LEcriturc,  158, 

—  Des  fpuvres  réelles  du  démon  et  de  son  rôle  en  ce 
inonde,  149.  —  lH>s  procédés  de  la  nécromancie.  -413.— 
Le  démon  rép*»nd-il  à  l'appel  du  nécromancien?  416.  — 
Le  dt^mon  ignore  lavenir,  «454,  ~  Cures  miraculciises 
allrîbaées  aux  démons  et  aux  orarles,  457.  —  Concours 
des  dêffioxis  à  la  reddition  des  oracles.  Opinion  des  Pères; 


citations,  459.  —  Dans  quel  sens  le»  lUein  étilcuMIfij 
démons?  463.—  Opinion  de  quelques  Pères  suf  Ut 
des  démons,  466. 

Opinion  de  Corfrr'"^"  ?  .j  t^r-^  -r-  v    p- -    »  -    *h^ 

mons.  Censure.  Il, 

ruri»»,  780.— OEuvri      i    i        , 

tables,  1097. 

DEMON  L\Q1' ES.  Bédts  é rangé Mqiieji,  L  TM^^h 
sée  des  Père  <    *   *      '^cleur<  caUiotit|uet  sur  11  nitui 
ciragent  des  is.  569.— Opiwjon  d**s  raUimaluu 

sur  la  nièmf  4  72, 

DiDlEEl.  tmpoïiteyr  ou  îlluminé  du  vu'  siècle,  L  ^c 

DIVlNATlOiN.    Son  ori^nuf^,   L  m\    —  Hes  e^^i^n^ 
géomancie.  Kvdrom:mtî<,  ''    '         V 
cie,  aslrologie,  Îj87.  —  '  i. 

—  Habd*tTii.irii  H'  ruijj^iri,  ..  ,  !  \>  ..,  ,  .,_..,  ;  ,., 
s;irrés.  ,  aleurcmuinciei  5b6.  —  î^rts  de 
Terses  t                   7. 

Diflcreiiuu  entre  ta  di\inaii 
vi  nation  est  une  dé  dur  lion,  1 1  I. 

t*3z=84.  —  Prédiction  el  pr-  ^r..,  .t,  ,  ,..U»  .. 
tielle,  105^Llr6.  —  La  prophétie  réduite  «a  art.  \*m 
des  moyens  cn\ployés,  H7r=l28. 

£ 

ECLIPSE  MlBACll^ElSE  U5is  oe tA  Pàmi<tn  w 
vEiTi,  l,  589.  —  Témoignages  scdplur4ircs  et  pn 
i89. 

EGLISE.  Prophéties  qui  la  concernent,  T,  590*  t 
R'élendra  à  toutes  leii  nations.  Discussion  contre  !  ' 
591.  —  Pn^pbcde  de  David  sur  ce  sujet,  895.^^ 
Mi4se,  d'Osée,  d'Isaio,  de  Wichée,  596.  — j)e  Urén 
de  Daniel,  SOI. 

Les  quatre  grandes  monarchies  et  TE^  ' 

—  Le  règne  des  saints  annoncé  par  s^ir 

—  L'Eglise  sous  Fimape  des  fils    î     '" 
L'EglLse  iignrée  pr  le   régne  ili 
gloires  dn   règne  du  Me.^ie  et   *: 
Messie  el  la  fondation  de  PEglise^   ' 
caliou  de<f  nalii»ns,  (e  rejet  de  li  Sv 

flise.  TelTtision  du  : 

Eglise,  il,  ^J7. 
plus  spéciale  à  TL^^i.-    .i..  ..^im.- 
EGYPTE.  San  ^ilHancc  ti'op  tari 
602.  —  Celle  alli,ince  lui  ai  tirera 
de  l'Assyrie.  propliHjc  d'isaie  et  - 

—  E^jiédiliun  de  Néehao  conire  r 
.Térémie.  .Accomplissement,  fiOT 
envers  la  Judée,  Seconde  jlli. 
accomplissement,  605.  —  Pni  1 
mentes  événemenls,  G06.  —  Il  ay  aura  pJuH  de  ndt  ( 
pays  d'E^vpu?.  610,  —  Prophétie  de  JiiêL  611. 

Prophélie  d'Ezéchtel  contre  LEg>pii»,  (,  7t3,  — Pm 
pliélle  d'[s;*ie  :  fardeau  de  FEgypLe,  Î?16.^ —  PfC^eli 
de  Jérémie  contre  l'Egypie,  t^Hiè, 

ELA  MITES,  Prophétie  de  Jérémie  contre  |**f  glanlICSi  ' 
L  I07«  —  Autre  proptliétie  Cf>ntre  les  Elnmîies,  1(W^ 

l  ;  mV    '  ,,.L,^raphie   de  ce   prophète.     ' 
r/  sv%  I,   Gll.  —Elit  devant 

unu  ,,;  1    .,.;r  faniinc  de  trois  ann*'»  >^ 
Elicet  les  proplu'ie:^  de  Baal,  GI5 
mort  des  fau\  prophéips,  61  F  —  f 
dn  prrqiliéte,  615.  —  Elie  et  \^ 
IN'aboih,  610.  —  Elie  et  les  sr 
dti  ciel,  617.  —  Ranssem  ••'  ,   ,u.ujif  ju 

à  Elisée,  618.  —  Lettre  h  18, 

Elie  eu  présence  d'A^i        ;  m.  —  Son 

fiïtyr  sur  la  terre,  820.  —  Elle  et  U  veu»«  de  ! 
11,914. 

ELIE2ER.  Le   mariage  d*Isaac*   Récit  bl5:i«tae,  !« 
619. 

ELISEE.  Bev<*tu  ilu  double  esprit  dTlio  ?;r*i  mir^rif^i 
L  &iù.  —  Elisée  et  les  roLs  d'Israël,  *> 
présence  de  Josaphat  eldeJoram,    vi«  1 
627.  —  Etisée.  Naaman  t^   " 
siiic  et  le*»  serxiieup*  tl<    l 
marie.  Famiiii',  pn  tphéi  1-     !..       . .  ^ . 

—  Elisée,  llazael  et  B«*n-A(lad,  63*L  —  * 
Jéi.abel,  651.  —  Elisée  mourant  ppom**f 
toires  c^>ntre  la  Syrie,  652.  ^  ^^  ;^^ 
la  ^uiL  655  —  Détails  sur  la  \ 

Beo-Adad  vaincu  par  El Lst  -  — 

cette  circonstance,  I,  559.  —  l 
nant  Hazaêl,  SIO.  —  Propb. 
royaume  de  S.>Tie.  H,  1087. 

EMMEKlCiL.  Scenr  Enunerick,  £iigiB»UséA  do  m*9A- 
de,  11,1070. 

EiNEE^  Sa  guérison  tniraculeose,  X,  6^, 


i 


I 
I 

I 

I 

I 

I 

I 


fW5 


T/ULE  DES  MATIERES 


^W$ 


EON  DE  L'ETOliE,  ntograpVie.  t.  ^M,  —  S*?s  prfi- 
tterSf  65ÎJ.  —  Sa  tmnpanjtion  devant  îe  connled*  Riitm» 

KrUOR  S<iri  «^i|rp  pmph^^'Hqiif»,  T»  KWi.  —  Los  tfrim 
et  T/iiamitim,  î^iiPsUon  ftur  leur  ri  jt  ru  ri-,  («57. 

son  Hroii  d'Aiesf^c»,  r.r>R,  —  Jacob  tu!  wii*irait  U  ht^iié- 
dirilon  patcnielle,  ilYJ  —  ï  C5  il^scfmlanls  d'h^suû;  ac- 
complissi'mrtil  lîes  prupliiîtfps,  639. 

EIOIAHISIIK.  Hil'cil  *t€'  i|u*>lqu«îH   mirjrips.  L'cr»f;int 

t\i\t  pr^Vrv*^  dt'S  nîimmfs.  I.  (iil,—  1  :i  *;iimi»  limtir  «It** 
llllrllcs,  fi^l  —  Prvu\i's  du  mimrlc,  141.—  Lrji  juii»lps 
tjiiMii'«  de  Brutellr*,  617.  —  La  îtidiile  l»o  lie  de  I^oseii, 
65L  —  la  sjînli*  hosiîr  tli»  nrattdet>our^«  Wîl.— -La  saltiie 
tt«i4li4'  de  rê^Use  tfaînl-UcrvatSy  &>>â.  —  Le  inîracte  de 
BoUi*iii\  57i. 

ElTVriirS.  UoR^itwilô  par!iaiiil  Taid.  LKl,*;. 

KtTASK.  SeselTi-is,  CjuKen  ^^iiniaiiin'Nffi.  Ktempî<*5» 
K  rkj6.  ^-  LVîît>rU  prop(u''iiqiie  propri'ineni  dti,  (>.'iM.  — 
Kxla^e  natitreUe.  Sen  muM^s,  (h*H.  —  Liai  wimiiambu- 
liqiip,  «îîlH,  ^-  t  IL  Use  ni;iUidho.  *i(ilK  —  M.'dicvtuiPuu  in- 
1<TIH*<  el  cïltTUvs,  *ild.  —  K^erclci-5  pntpip^  Ji  r.inser 
re%laM%  fî*;*  — E^tui|ipii»<i  tinn^ns,  l^iT».  —  luiUitltô  de 
Tett  t^ii*  dans  f<*  hiit  do  l;t  diiiti.ilioii.  mi. 

KitljiK4>  proptiriû}tie  ci  oït.'ise  ««Inrel.e.  Mii'iijitirifi  *\t*^ 
^Ms,  KjvlHSi'tiienl.  I,  H*»=zl>rL  —  De  IVriiplof  de  Teitasc! 
d;tiii»  la  riNidilion  d»^s  ornrlps.  H,  4o7*  —  K\luse  rti.ib- 
dlve  au  xv'  sièrle.  P^L'itonièiie!!  9ingMlief>,  tjU5  et  »uiv. 

tXTISï'ISl'INK.  Divtnaiiot»  p,ir.lo*t  riitrjiUes  des  vlc- 
Uoie.^.  n (''flexions,  1,  t>(;iL 

EZKCHIAS,  Senriaclirih  el  le  propliéle   l^aie,  L  <Wj7» 

—  Anoni|iltsse«ieiit  de  la  pritt"tiélH;,  liiscussifiu  .»  CTO.— 
Eieriiia^i  tualade,  Proplièlics  ei  iuîr:tclts  d'Is^îe,  07 2.  *— 
Rêlnigratliilioti  de  l'oiubre  s<dîiirc.  l)iseMvslo*j,  Ci73.  *- 
Isvie  itii  ariuiiiice  la  rapiiviiêde  Baîivhim%  *i7L 

EZEl-llllvL,  Due  de  sa  premKre  jnupliùlie,  L  671.  — 

ei  du  Myie  de*  écriU  d^tz/ehiel.  675,  —Visio»*  du  eïia- 
not,  07Ô, .--  KiipUt'atiniis  sut  celte  viii«iti,  la  (ab;de,  C71L 

—  Kzédiiel  esl  lr.tiLS|^»itrtù  en  esprit  sur  te^  liurds  dn 
fleure  rhi^jiar;  il  reedit  sa  inissiod,  680»  — Sîi'^je  Hgftra- 
lif  di'  jrTiJMlern  p  tr  E/t';»  liiel,  (iHJ,  --  le  pua  ûjuvert 
d'tmnioiidleG>.  Observai  km*.  (iHL  —  l'riJpluH^ei*  verbale» 
sur  le  sif'ge  de  )t'rus,iU'm,  Wiâ.  —  rropi^'Hes  figuratives 
du  «irl  de.<  Juifs  après  b  prise  de  la  %itle,  HKô  —  Lxpli- 
I  j«titiii  «le  *  es  prnplirhes  ei  observait  ions,  tlKt  —  FJiit  du 
p.t%i»  jpr>^  h  [irise  de  Jûrusale,»!,  tj86.  -•  Uctour  après 
hicnpliviiA.  i\m\, 

Seeoîiile  pmpbt^Mie,  —  VIsJnn  des  «liominaUnni  de  Jé- 
tii!MteiN  Ik-slpi  itioi»  <le  Iji  ville»  G87,  — S^rl  tle  ses  habl- 
laiiL%  CW,  —  l*ri»plh'tie  llgurMièM»  de.  la  Hiile  de  S«'di'*cin!t 

ei  *U S',  t>iH).  —  Meiiares  uiu  aiirn*«N  d'Kr,»el,aui 

feu  ,  au  peuple,  fiUl.  —  TrepliAlii^s  li^'ur^tiveA, 

rn  j  isiiei'àves.  du  Siirl  dc!  la  n>vau^*  de  Jndii* 

L'aiylt  il  le  ci'Jre  du  Lîbiin,  filX".  —  Itelour  de  e^ipliviir; 
ZornbabeK  *j'1^.  —  Seeoude  prnpb/'lie  llj^urce  »ur  la 
n>>aulé  de  Juda,  611.S. 

Triitirnie  ntiphAiie  hn  ruine  eullên».  iiu'vitable  de 
|t'ruH.iirui,  Iill5.  — fjHilre  St^bVias»  ronire  rAuimoutie, 
eiMilre  rAssvrie,  6'fJ.  — Tju^esde  la  ruicie  de  b  Judée  ei 
dj^raël.  Jérusalem  et  Sainjirie,  sous  rciMlin-ufe  tb*  deui 
[irtjsliUir*  s  :  Oolb  el  (bilibji»  701).  —  1  '  ■   i  ^nus  rein- 

Llèuie  d'une  chaudière  Umillauti',  *'\r  r,  et  doul 

cm  jelle  au  Uiiti  les  morceaii'ï,  70i,  >  ninuÉ  suti^ 

larmes  de  la  Teinme  du  propbrie,  7tï5. 

ProjihiHie  eontre  rAruniniiîje  ,  71)4.  —  Tmilre  la  Mot- 
hU*',  ii^î.  — Contre  ridurnée,  la  Plnli^itie,  705  —  Aeixmi- 

ÇtissemeiiL  nbser^alî<iiis  i'\rjî*lifpn's,  "IHi.  —  Omire 
>f,  707,  —  Liai  pféMial  iUs  lii-ux  "iérudigiiigi»*  de 
Yoyan>irrs  mMb^rne»*,  7iW.  *-  SuiJe  île  fa  [►poplirii^  e»nilrfl 
T>T,  «II.  —  Contre  Tl^gypte.  Acri»mj*;ivs4Mneut.  1\^.  — 
GÀiitre  r4»syr>e,  7l?i.  —  Lin  Icibieiiirnl  d<"S  prunUeiies. 
Ep*ïq n es  fée» indexe ti  niira«!lt's»  710.  —  Onilre  l'I^f.vpte, 
'Ift,  —  Prttphéues  :<dres«îép^  à  Jiula,  Hestauralion  île  la 
fintiun  Le  Mejyale,  717.  —  l'iu  d»j  tnNiie  lemfM>rel  de  Da- 
\hi.  Son  irùne  ^uriluel  71H  —  t^iuire  riduuiêe.  7tU.  — 
nrsi»iir,i|luit  d'hrat'i,  7lî'.  —  M:i)j:uiHEpje  image  île  la  ré* 
•iirreriKin  de  ta  natiou  juive  :  Im  ptaiiic  couverte  d'i»s.Sf^ 
fne»«%,  720  —  G«k  et  Ma|^o|,^.  l*er(éeutians  el  tuerre* 
«r^tiMiK^bui^.  Le«t  M.uMiabét'9,  71L  —  La  nouvelle  Jérusa- 
lem. 7iiî. 

rrî»pbélie  d'E/.éehiel  mnire  rAtuntoiiile,  L  I7<V— Sur 
lUbvInue  et  Ài*s  n»iue%  58-'»  —  Ile  iiouve.Mi  |e<s  mAm^s 
l*rn[  t  ';  "!".  "^ lion ircTEçy pie,  k  rau^e  de  Tabaiidnii 
•ti'i  '  j  la  Judée,  Ci»t>J  —  Oinire  Tlduniée.  hH. 

-  I  I  iMf>*i,  IL  119,  —  «  outre  le^  hux  propbi*lrs, 
^<i  —  I.Uiitfe  St''drilasfl2'î,fl^'**-  —  rentre  S»d#Mi.  loa». 

—  LoulrÊ  la  Sviie,  im»L  --  Sur  Js  rnuse  tle  ï,u,  mH 


FAMINES  rilOPHETiS££$.  De  ier4  miéei  en  Bgj* 
pie.  Annoncer  par  Jmeph,  t,  727.  —  Saiceiuiê  de  JuMpli 
dans  rèl«biift*iemenl  du  premier  îmfMVt  eontiu  dans  n£I 
Irire,  7fH.  —  Kn  hm^l,  «»H»n  le  rèf^e  d'Arj»ab. 


eêe  par  T 

Aniionc» 

de  Ltaiid 


L  7:^1   - 


ri,  %i>us  le  rè(^e  de  Jorm, 
iri«  l'uftîverfi  sont  le  r^fM 

.h;      "'il 

JnrkQ  9| 


fhifefpe, 

de^ 

ùpy  :...;*,..  ..  ,.** 

magKlralJi,   Le^  (.« 

Guerre.  K\il  de«rlir 

Uauei*  eu  An^fb'leTr.  Ih'nui^eiiiH',  7^4. 

Le  r»iMiUute  nuiNidéré  luniiuu  une  ^cole  de  mlrirtei» 
L  75=7 i. 

FAl  XCimiST  KTFAIX  IM  mœmre* 

ne  Mini  p:»«  îiimoncée»  dann  i  r   dcvaiti 

êire    dt  ntr^nl.miej^,    I  ,    STfe*»*».  '<  et 

pre^ilire^  du  d^-mnu;  ee  qu'Ua  frui  .  j\.— .- 

y»  ■  *i|»éeialeiî  de  laui  iiiiracHf^  m^.j3cisuj». 

V  t*" 

l  rilïTES,  niir<Areni$  des  iTiii  en  ee  qalla 

lie  |iti>iitetii  p«>int  leur  misimi,  1,  lOT^rlOS. —  l'oy.  Piio> 
l'iiftrtiH 

FKUMECOlTînKE.  Sa  iniérijtnn  fnirae«»eo*e.  L  733. 

FElî  l>l  CILL.  Le  sacnlice  d'Elie  et  1rs  préire«  d» 
Daal,  I,  754». 

Ubjectinn.  i;opérM^r>fTiiqiie  el  la  poudre  à  eaimii  ati 
temps  d'Llie,  758.  —  Le  feu  de^wend  du  ricl  lur  les  en- 
voves  iJ'(b  brisias.  ObjecUous,  7  M». 

FEU  SALUE.  Si  reproduction  a o  retour  de  U  fsiptfrllé, 

*FHilH:«    DRSSKniE    wmin  lirSEMFNT    TAIt 

JESl  *^-t  Hï^fST.  frt>ji'ciimtiteiréprrî^rv,  f.  :it 

I'  l'iNDE.  C»ptiib>nBjw»pii 

qii'  _  le  nCrrilure,  L  7U  i 

la  )ri..    M.  I,  •  fc5* —Telles  hîlMr  i-    i  un  ou 

moriilc,  7  M».  —  Ce  ipd  achieni  i-rès  la  flft 

du  monde.  Opinion  des  doetenr  ,ii. 

PLACiKT»  (^viVpir  de  DardsWwJi.  Mc«l  d*^  mirjU^lcs 
opM'H  par  lui,  [,lkl9. 

FtM  LtïAT.  l.Mrt'  Mnria  écrit  mlraeuleusenicut  io? 
le.<i  feuilles  d'un  Ik,  I,  750 

FfKSl  AT  \  llnVs  Dumo}  à,in%h  fe%ise  ntiv  l|i»i,^ 
Mï=  T"»L  —  Unfiiel  uti 

IVun  I  jcuU'u«emen(  i« 

\jn  |ii;i,s  .MiltMlLLLSl.S.  01  tenues  pat  S.injuel^ 
h  7"'J.  —  fie  niMiuau.  Eri^uile  en  faveur  de  Judas  Sda- 
rhabée^  7.'iti 

FOI  RNAÎSE  AUDETTE,  Préservalion  itdraeuleuie 
de^  Imi^  rornftajarnons  de  Daniel,  U  ^^,  —  l*onrf|uoi  Da- 
niel .s  ,ivec  eni,  758,  -^  Cantique  d'Aiarian  dans 
lai  i6. 

lu.  «î  *'!>.  Les  stigmates  de  saint  Franrois  d'A^tse, 
ih  lo<it», 

FlLMI^A^TK.  te  miracle  de  la  légion  fulminante,  f, 
7.V.L  —  Récits  des  liislorieos  païens.  Mcmumenl  comme- 
moraiif,  TCL 


CAD.  Ses  reladmKt  ^Tec  David,  î.  765. 

(iASSNLR.     f.u^^Htteur    réputé    Ihaumalhnrge 
Xl»'  ii«  ele,  L  76S. 

GEANTS.  T     '-  --r   --,'r-. -'    T   - 

Reelieniiês  d  i 

E\plir}ition^  *  ■    ,       ^ 

pirre  de  la  tient  se,  et  comux  iit;ut*  s  auit^ueln 

lîeii,  7fi0.  —  Snlulîon*  de  quelques  Pi^re%  de  PI 

eimimenraleurs  mi'd'  ""'  ^     .'•"■ 

gé:nilH  des  romanes 

GKDFON.  Miradr     ,  v. . 

range,  L  H^   —  Mirarlen  de  ia  loi*en 
dlanile.  VMoire  ?iu  vhi  de%  trompettr* 

i.r:,,  \  -".  V     :     ■  ■  ' ■  ..    ' 


du 


rav 


t. 


Le  mmgi»  du  Ma- 

771 

■'       '■  Gé- 
TTT. 

* l  '     tiiiOtlS 


y  la  Iranvnus^iiftnde  la  lèpre,  1^771-  —  Récit  scHpttl- 
lire  qui  le  eonrertie.  77H. 

ffillende  Pologne 


ralre  qui  le  eonrertie.  77H. 

Glé/I  et  XnrtT 

i.lll  LS    p 
i^ir  le  nombre 

GXOSTIOI  I 
dies  de  la  s* 
ennerrnentt  7H0 


inL 

iiribuées  À  F. 


i;r\l4   ile    %i\til    Pirrie, 


!5aml  Unie.  «>ïftim»ii|)iiie  *ni  <•?  irite ,  Tî*— 


Il  kt 
7SII.  -  D« 


1iC7 


TABLE  DES  MATIERES. 


îm 


Gnosft  considérée  comme  une  école  de  miracles,  T, 
73zr74.— '  S^slème  de  la  enose  sur  la  créallon  du  rnoode, 
4(M>.  —  Talismans  de  fabrique  c^estique^  II,  1104. 

GOG  ET  ITAGOG.  Suppositions,  de  quelques  savants^ 
I,  783.  •—  Passage  d'Ezécbiel  qui  concerne  Gog.  Coromen* 
laires,  78  i.  —  Suite  de»  commentaires,  avec  appilcatioa 
à  l'empire  de  Svrie.  Antiochus  Epiphane,  790. 

GREATRAKKS.  Guérisseur  réputé  thaumaturge  da 
xvu*  siècle,  1,791. 

GUERISONS  MIRACULEUSES  OPEREES  PAR  JEr 
SUS-CHRIST.  Textes  généraux  tirés  de  FEvangiie,  I^ 
791.  —  Conclusion,  795. 

GUERISSEURS.  Personnage;  dkrera  (ni  ont  prétendu 
jouir  de  la  faculté  de  guérir  par  ratloochement,  1,.796, 

—  Madame  de  Saint-Am(Kr,  1,181.  —  Gasner,  705.— 
Qréatrakes,  791.  —  Les  divers  chevaliers  de  Saint-Hu- 
bert, 8^. 

H 

HABACUC.  Onestions  et  oplnir)ns  diverses  sur  rkten- 
tité  de  ce  prophète  avec  celui  qui  nourrit  Daniel  dans  la 
fosse  aux  lions,  I,  797.  —  Prophétie  d*04>acuc,  son  ob- 
jet, 799.  _  Canti<|ue  d*Habacuc^802.  —Contre  fiabylone, 
517. 

HABACUC.  Prophète  qni  nourrit  Daniel  dans  la  fosse 
aux  lionsw  Opiirioirqui  lui  attribue  les  derniers  chapitres 
du  livre  de  Daniel^  1,  804.  —  Son  transport  miraculeux  k 
Babylone.  805. 

HAt.  l)efaite  des  Juifs  devant  Haï.  Crime  d*Achan. 
Sorts  propbéliquest  I,  806.  —  Suopiice  d*Acban.  Sa  fa- 
mille subit-oJle  le  même  supplice?  807. 

HANANI.  Guerres  de  Baasa,  d*Aza  et  de  Ben^Adad. 
Intervention  du  prophète  Hanaui,  I,  808.  —  Vay,  aussi 
276. 

HANANIAS,  faux  prophète.  Prophétie  de  Jérémte 
contre  lui,  I,  809. 

HA2LAEL  sacré  roi  de  Syrie.  Prophétie  d'Elisée  qui  le 
concerne,.  I,  810, —  Se»  guerres  contre  Joachaz,  roi  d'Is^ 
raël,  et  Joas^  roi  de  Juda,  812.  --  Elisée,  Uazacl  et  Ben- 
Adad,630. 

HEBREUX.  Leur  .sé>)ur  en  F^ple.  Discussions  diro- 
nologiques  sur  sa  durée,  I,  812. 

HËLQAS.  Retrouve  le  livre  de  la  loi.  De  quelle  ma- 
niércr  U  faut  entendre  ce  passage»  I,  856. 

HELI.  Averti  par  un  prophète  des  maux  dont  11  «tt  me- 
nacé, l,  814»  —  Averti  de  nouveau  par  Samuel,  815.  — 
Accomplisseme  t  des  menaces,  816. 

HELIODORK.  Sou  expulsion  miraculeuse  du  lemple  de 
iériMalem,  1,  i«.6.  —  Sa  giiérison  miraculouse,  817. 

HEMORROISSK.  Sa  guérison  miraculeuse,  1,818. 

HE.\OUi.  itaiigé  panui  les  prophètes,  818.  —Textes 
de  rEcriture  qui  le  concernent.  819.  —  Traditions  rela- 
tives à  son  retour  sur  la  terre  en  compagnie  d'Elie,  820. 

—  Livre  attribué  à  Héuoeh,  8ii.  —  Opimons  de  quelques 
Pères  sur  le  livre  d'Enoch,  813. 

HERODE-AGRIPPA.  Sa  mort  miraculeuse,  I,  823.  — 
Relation  du  même  événement  par  Josèphe,  K2i. 

HERODIADE.  Sa  décollation  prétendue.  Critique  du 
récit,  r.  8i5. 

HOUENLOHE  bt  lb  paysan  MARTIN  MICHEL  s'es- 
sayent dans  l'art  de  biredes  miracles,  1, 825.  Obstacles 
apportés  par  la  police,  826.  —  Récits  de  ffuérà!»ons  mira- 
culeuses et  contestations,  827.— Lettres  du  thaumaturge, 
828  — Gui^risons  opérées  à  distance  et  par  la  seule  vertu 
de  la  prière,  830  —  Observations  sur  l'ensemble  des 
laits,  831. 

HOLDA.  Sa  prophélîe,  I.  aT5. 

HOREU.  L'eau  jaillissant  du  cocher,  U,  1029. 

HUBERT.  Guérisons  miraculeuses  attribuées  il  Vétole 
de  saint  Hubert,  1, 837.  —  Guérisseurs  et  charlatans  qui 
se  sont  diLs  de  la  famille  de  Saint  Hubert,  838 

HYDROPIQUE.  Guéri  par  Jésus-Christ  en  an  jour  de 
sabbat,  1,  840. 


IDUMEE.  Histoire,  I,  «59.  —  Prophéties  qu?  la  c»>n- 
cement.  Prophétie  dte  David,  811.  —  Dlsaîe,  812.  —  De 
Jérémie,  843.  —  D'Amos,  d'Ezédiiel,  8U.  —  De  JoêL 
Accomplissement,  846. 

Prophétie  d'Kxéchiel  contre  ndomée,  T,  705.  —  De 
nouveau,  719.  —  Prophétie  dlsaîe,  929.. —  De  nouveau, 
956.  —  Prophélle  de  Jérémre,  1073.  ^ 

ILLUMLNES.  Des  premiers  siècles  de  ITglise  et  dos 
siècles  suivants,  I,  848.  —  Doucin,  dief  des  illuminés  du 
XIV*  siècle,  849.  —  Les  allumbrados  (TEspagne,  849.  — 
Etiit  de  grâce.  André  Pachcco.  L'inquisition,  851.  — 
M<eurs.  Erreurs,  849,  852. 

Fraucmaçonncrie  Illuminée.  Ses  branches.  I,  855.  .- 


Alphonse  Cabaret,  ilhimiaé  «agnéUsie,  606.  — Swf. 
demborff.  Ses  visions,  sa  maçonnerie,  8S8.  —  Martiott. 
Pasquahs.  Saint-Martin.  Leurs  rêveries,  860.  —  MaçoK 
nerie  de»  Philalèthes,  863.  —  Cagliostro.  Sa  maeoDiient. 
Son  iiluminisme,  863. 

Adalbert.  Caballste,  Illuminé  du  ni*  siècle,  T,  151  — 
Cagliostro.  Sa  maçonnerie  illuminée,  404  et  suiv.  —  Ma- 
dame Krudener.  Son  iiluminisme,  1 197.  —  Labronsie. 
Illuminée  du  xix*  siècle,  II,  15.  —  Martin  de  Gallardoo. 
Illuminé  et  prophète  du  xu*  siècle,  191.  —  Pjisnualis. 
Théosophe  illuminé  du  xvin'  siècle,  51G.  —  Saiot-Martin. 
Hluminé  du  xvui'  siècle,  849.  —  Swedcmborg.  hluoiioé 
du  xvni*  siècle,  i08t.  —  Théosophiste.  Jacques  fiu^m. 
Ulimiiné  du  xvn*  siècle,  1123.  —  Théot.  Illumûn^e  du 
XIX'  siècle,  1124.  —  Viutras.  Illuminé  du  xu*  aicde, 
1131. 

ISAÀC  Prophéties  relatives  ï  ce  patrlàreiie,  1, 866. 

ISAIE.  Sa  vie.  I,  867.  —  £o  présence  d'Acbaz  et  d'E- 
zéchias,  868.  —  Le  livre  de  ses  prophéties.  Introduction, 
869.  —  RéOexIoos  sur  cette  introduction,  S73. 

Première  prophétie.  L'Eglise  chrétienne  sons  le  sym- 
bole de  Jérusalem  restaurée.  La  conversion  des  nation, 
873.  —  Rejet  de  la  nation  Juive,  874.  —  Peinture  de  U 
désolation  de  Jérusalem,  8^6.  —  I..a  prophétie  comparée 
av^c  l'histoire,  878.  —  Les  efféminé!*,  K80.  —  Ruine  de 
Jérusalem  et  de  la  Judée  par  NabuclioJonosor,  881. 

Deuxième  prophétie.  —  Ravissement  du  prophète.  De 
nouveau,  la  captivité  de  la  nation  juive,  884. 

Troisième  prophtHie.  Relative  h  Rasio  et  à  Phacét. 
Prononcée  devant  .Achaz,  885.  —  Discussion  exégéiiqae 
du  Icxte,  886.  —  Nouvelle  prophétie  adressée  i  Achaz. 
I^  VterqeMere,  887.  —  Explications  exégétiques.  Hislo- 
nqties,  888,  —  Le  prophète  Oded.  Thelgatphalnasar  ap- 
iH'lé  en  Judée  par  Achaz,  889.  —  Fin  du  royaume  5e 
])ama8,  amoindrissement  de  celui  d'Israël,  889.  —  Le  fil$ 
du  uropbètc  nommé  Mahar-SaUd-has-btn.  La  (^ale,  8tO. 

—  Prophétie  relative  à  Phacée  et  âi  Rasin.  Exp.icatioiB, 
891.  —  Défaite  des  nations  ennemies  de  la  Judée,  89i  -- 
Conseils  à  Achaz  cl  menaces  éventuelles,  8î>3.  —  A^ôdp- 
ment  d'Ezéchias.  Figure  du  Messie,  893.  —  Son  rèîm". 
Ruine  définitive  d'Israël,  894.  —  Ruine  de  l'Assyrie,  t^. 
— Observations  historiques.  Accompltssemenl  de  ces  pro- 
phéties, 897.  —  Invasion  de Sennach«'rih.  D-stntclion  de 
sou  armée,  899.  —  Tableau  du  règne  d*Ez  Vhias,  figuratif 
de  celui  du  Messie,  900.  —  Evénements  postérieurs.  Res- 
tauration de  la  Judée,  figurative  de  l'Eglise,  900. 

Quatrième  prophétie.  Itebylono  prise  par  Cyrus.  Fin  «'c 
la  captivité.  Détiiils  historiques,  902.  —  Ruine  déhoiUf 
de  Kabylone.  Peinture  de  son  èt-».t  présent  Cantique 
d  actions  de  grâces  après  le  retour  de  la  captivité,  9tt\— 
Fardeau  de  hi  Philislie,  907.  —  Fardeau  de  Moab.  Suites 
et  remarques,  908  —  Fardeau  de  Damas  et  d'Israël,  911 

—  Explications  historiques,  91.3.  —  Fanloau  de  l'Arabip. 
Eiplications  préliminaires,  91  i.  —  Fardeau  de  rKg>plP, 
916.  —  Les  cinq  villes  d*Eg.vpte  qui  parlent  la  langue  l'e 
Cbanaan.  Invasions  réciproques  de  rkgypte  et  de  vk^n- 
rie,  918.  —  Histoire  d'Egypte  comparce  avec  la  propbe- 
tie,  919. 

Cinquième  recueil.  Isale  figure  en  sa  personne  l'éDigra- 
llon  des  Egyptiens  réduits  en  capti\ité,  9i3.  —  Pr Rô- 
ties d'Isaie  a  l'occasion  de  l'invasion  de  la  Judée  par  .<<riH 
nachérib,  9? 4.  —  L'armée  d'.Assjrie  détruite  sons  ks 
murs  de  Jérusalem,  93S.  —  IHscasskm  historique  sur  b 
destruction  de  cette  armée.  Histoire  «alAte  et  Instnire 
profane,  986.  —  Prise  de  Uabylone  par  Cynis,  9».  — Dt- 
▼asution  de  l'Idumée  et  de  l'Arabie.  929.  —  Fardeau  de 
Jérusalem.  Captivité  de  Manassé,930.  —  Prtïiihétie  ctwire 
Sobna.  Le  grand  prêtre  Eliacim,  951.  —  KHacim  ei  Ma- 
nassé.  Discussion  chronologique,  905.  —  Fardeau  de  Tvr. 
935.  — Explications.  Histoire  et  chronologie,  955.  —  iial- 
heurs  de  la  Palestine  aperçus  d'un  seul  coup  dœil,9r>7. 
Isaïe  aperçoit  les  gloires  du  Messie,  9:9.  —  i.'Kglisi»  chr  - 
tienne  sous  le  symbole  de  la  restauration  de  la  Judée  par 
les  Machabées,  940.  —  Judas  Machabce,  ses  triomphas, 
91t.  —  Cantique  prophétique.  Anlillièses  de  ce  murteaa 
de  poésie,  942.  —  Cvrus  chargé  de  venger  la  qnerelle  «i.^ 
Dieu,  944.  —  Prophétie  contre  Israël,  945.  —  CxMitre  Jé- 
rusalem sédoite  par  ses  faux  prophètes.  Si^ge  de  Nab»- 
chodonosor,  916.  —  Fuite  dos  Juîb  en  K|^  pie  après  b 
prise  de  Jérusalem,  918.  —  Tableaa  des  ré.lcit>'<s  dlwaêt 
docile  il  la  voix  de  son  Dieu,  aw.  —Ruine  de  Jérusalem 
Sa  restauration.  M  ilheurs  dos  iieuples  voisins.  Mofrww 
rempli  d'aiitlihès*  s,  953.  —  Tableau  du  Sage.  Ruine  des 
nations.  Triomphe  cte  Jérusalem,  SS.").  —  Désoiatioa  de 
l'Idumée,  956.— Jérusalem  rrstaurôe.  Image  de  l'Eglise, 
938.  —  Quatre  chapitres  d'histoire  relatils  aux  invasiras 
de  Sennachêrib,  ^  la  niala-lio  d'Ezéobias,  à  l'amba-ssade  du 
roi  de  Babvionr,  9*  9 


lAWJi  Uth  MATltUES, 


La  dh  iiic  rtiisMori  ilii  Mcs- 
^aagitt'  i'U;i  j»ri*tiliriK*  rnjujMri'^,  *J63. — 
^rô(Jk'Jillot)  dr\  ai»«Vîrr^.  'Avcinjlèiin'iil  ik^s  J«ils»1HiL  — 
Cai|ïliviiij  ilç  liabuloiK*.  Son  U^rme,  Cyrus  prtiphélîaJ*  p.ir 

IfiiS.  —  BjUh3S:ir  iH  les  dcvim  do  b  f.lwliJt^*'.  W^.  ^  JK- 

nivraiice  d'isra**l  |jar  b  chule  di*  B;ib>loi»c.  Le   Mi^ssic, 

1.0.  —  Prêdkjtiiiii  île  l'Evangile.  Jiirusulcm  re%tjUTÙt% 

l^tire  de  rLgllsc,  971,  —  HépudidMoii  dé  Junisak'iii  f  t  de 

ji'rusjnli'm.  975,  — La  juslice  pr  le  Messic/J7vh  —  Qik*s- 

llinrt  sur  sa  ln?auU* ,  Iftik  —  \ocjlinfi  des  iMliniLs,  97*».  ^- 

|\<>ii|(liirrienl  de  h  Sviia|;ogut%  978.  — La  «KUivelle  Jùru- 

■U'in»  y 71).   —  Vtuatiiitj  de»  natlniis,   le  Mp*isie    sou» 

iVnibU^fnc  dr  Jud;is   Ms«r'h;il#i'e,  im±  —  Dfsliuell*iii  d« 

lériisâlcm,  %5.— r.ofjiersioii  d'un  |ji'iii  ntiiubre  de  Juifs, 

iHl, — L'fciglwe  nouvrlle.   Le   irmple  ii^'^indiù,  9HG, — 

rnonipïie  de  l'rleiïdanï  de  la  troix,  'J8H.  —  Fin  de  b  pnv 

•^itVlie.  Ohs4^»rvarion<i  Mtr  la  cuaultVe  doul  il  cotiviciil  d  «- 

udler  les  prophèlci,  îliKtï. 

Ituerres  de  Jud;i  3v«t  l?*fîiêl  cl  h  Svrif».  fnlervention 
risaie^  ï,  IH.>.  —  Prorihi'lie  cou  ire  l'Anihip,  2^15.  — 
Prophf^tioft  relatives  ii  î'AssvHe»  Î79,  —  Ueïadves  i  Ba- 
^^Unm\  5t3;  —h  ll'glise»  5%;  —  à  TK^vpie,  GCi't.  — 
^jLiklibs,  S«  riiiarliiTib  el  Ip  jinif^hète  Isnîi*,  fiG7  et  suiv. 
»—  Proplïélies  cnjitre  Hijumec,  Hii.  —  ItrbliVfji  à  ta 
^preml^re  ruine  de  Jénis;drm.  IIKÎ:  —  uy\  Sbrluhées, 
il,  i  15;  —  à  Scdé<  ias  el  h  Pluruon-ll  *psora,  lljt  ;  —à  b 
^îi.vHe,  lrtM7;  —  à  Zorobaliet.  1*11 

iSMAliL.  ProplirUex  qui  lui  su«»L  reîativfs,  1,  QÎVO. — 
^^^ct'oijiplisaenieiii.  DrUik  sur  1rs  di'si  iindaiits  dUsmarU 
9^^1 .  —  ("araitère  sn.'iul  lïi-a  drsiehdiiftls  d'ïsriiaêl  tni 
p viPdeulicr,  el  eu  gruriaî  des  tils  d'AUr.dMUi,  l»*»*!.  —  Jy- 
Ifeiii*  al  ppûlemln  d'Ale\rtudre  en  f;iveur  iJes  Juif<(  oijulrc 
lo^  Km;K*lile!i,  îlî>L 

L^RALL*  Pn^pli.'ïies  eoiilr«  le  rovaimie  iriitraél  el  le«r 
tmtm|ili^semer»i.  1,1*1»:;.  —  rpoplielie  dlsuc  sur  b  dcj- 
irueUou  du  royaume  d'hr^iéU  l5o. 

J 

JA''OB.  Bi'nédltiîon  |*rflpïiL'ti(pic  d'rs,i.ic.  TnimeçRcs 
Hviues,  1»  9117.  —  Pr*îpïi«ties  di*  Jm-uU.  1^' rinllrliim  deji 
liHiïC  tHhuit*  '.108.  —  Jcu%  de  nm\s  et  allusiou**  4:ni>  b 
phtHie^  IWI.  —  De  t'eUt  aiu'.ieu  et  pril'seui  de  ta  Pa- 
gine. \m% 

JAl*(HL  clïpfdes  P.isiaur3ut.  lUgirien,  ilîïiminé.  Son 
rislmp»-,  L  1002. 

JAHAZIKL.  Propîieie.  Promet  le  secours  de  Dieu  à 
)<KvaplMl.  L  1005. 

JAIRK.  Rr'siirreclioii  miracutriiHe  de  s.i  lille,  t(M)5.  — 
Le  dognie  de  b  resurrertimi  nus  en  d^niip  eluv  les  Juifs, 
'OtW,  — Ohjcelioufi  eoiitre  i  eite  résnrn  eli<»u,  tÛlW. 
JAMNIA.  Mitrt  des  soidiits  pri'varieateuni  À  b  biiUiille 
c  J«imiiia,  I,  lomL 

JANVILIL  hisi  us^ion  sut  te  iniracte  de  relinlUliin»  <le 

i>n  ^uç.  Lip«»sitioti,  L  10 10.  —  U  n'y  a  ni  fraiule  ni  su- 

erchene,  lall.  —  SupiN^Miilons    ffraluit^'s  fnîlrs   pour 

ipliquiT  le   mi  rafle  ,   JOli.   —  Autlieuliviir  di'%    rp- 

[ues^    J015,  —   Lk>iiles   sur   h  réalité  du   niiraelc» 

De  nnuvead  le  s*injî  de  saijii  Janvier,  Tl,  898,  90 L 
JF!AN.  L'iiMiL-  Iran,  ay leur  de  pruphêUes  coiieeniîint 
p  nombre  des  Papes,  ||^  'KIL 
JKAN-RArriSTR.  —  PToph^'tied'Uile  qut  leronrcrne, 
,  tOIG  —  llt'tits  ùvangùliqucs  Vie  de  >;jint  Jejn-Bap- 
Bile.  1017. 

JKiNNI'Mï'ABC,  Sa  bjograpliie  niervi'iileii**e.  Son  «p- 
ariiion  sur  b  fw^rtip  du  nnunîe,  I,  UU8  —  Jeanue-d^Are 
Robert  de  Ibudricuurt,  lOiO.  —  D/p.irl  de  BInis,  Let* 
au  n>i  d*\îiglelerre.  lOiL—  Se^  babil itdfs  de  pb*h'. 
r  mu|i'5iie,  s;i  bont**,  lilfi,  ^- Arrivr»^  U  Orlraus.  Swr- 
è»  merveillpiix,  lOi'S,  Premii^re  babille,  ( >*uib.it -dvi 
IfHirnpIles,  lOii.— Le  rb**valierdp  iibritb^  lOii,  tOi»], 
-  Leiée  du  sî''gp  inirlêans,  l(li7.  —  Les  voix  my?il<i- 
euses,  tOSH. —  Le  dur  et  b  duchesse  d^Alenrrm.  Prise 
;rrge,iu,  lÛi*L  —  La  flîre.  Kbripliue  dp*  l*artiire, 
050  —  l»/'(wirl  p<Hir  ll<*Hiis,  lird.  —  Prise  de  Trovr^, 
met  h  Ri'iujs.  tOni.  —  Sacre  de  Cbarles  V[L  1  <>.>,^.  Le 
relient  à  Tannée,  I03vl.  —  Si-pl  fait*  niir;«'iileui 

tunl  du  récil  qui  précède,  KwL — LrannenrArc 

pffeiYnni^re  de  guenc.  Si  piété,  tOoîî.— Jugemeul.  Sup- 
plire,  103ÎÎ. 

jriU,  Pmpliélise  à  Baasa  !»eg  malheurs,  I,  lO'î?. — 
irroinplissemenl  de  b  prophétie.  Benurques,  1058.  — 
faas;i  el  le  prophète  JpUu,  507. 

'  JLUL.  PrnpIir-iJFe  dpvaul losaphaf,  eilui  reproebc  wn 
aUiaUie  .rcc  Adiub,  L  lOrifl, 

"  JLlir  roi  d'lsra«"l-  Pr>ph*'tiei  q'fi  le  cnnccrnenï. 
Leur  aecompibseiiietitj  I^  lOM». 


JKHRMIK.  î.e  recued  de  h*  s  jn»é!.ir^  prtH'bpii»ioe*,  I, 
iOli.  —  Première  vblon  :  >b''j,'C  ef  niallirurs  de  Jér«ii*' 
Inri»,  tOiî,  —  Prise  de  Jpni-salein  pur  N«'H'lia<K  l'n^e  |i«r' 
^  abuchodonôVir»  1015.  —  f^nse^  des  m.^lbeiif^  dtî  Juiii^ 
10L*1  —  Lmulsde  i.-i      i      :  '  '    '  ntrtp,  ClHT,  — 

l*enilurr  du  slé^'r  tir   i  (  ville  êl  mm 

suites,  1048.  —  Men;.*  .  i'^i^L  —  Pm- 

plirlie  eonirele^  riahoMHde  b  PaU*?*iHir,  lor»0.  —  Can- 
Hqnc  sur  le<i  grandeurs  de  Ukr»  pt  b  vjnilé  des  Idolen, 
lohl,  ^D^  '     ^:il»^,  10:>5, 

Tn>i>»ièiit  ,*•  ei  son  oerasiolt. 

Rejet  lie  Juu-     .  ..  , .,  ,      ..  J   r»  nm*   perséeulé, 

Srmbotr  du  MesMe,  loiiâ.  —  PropKÎMip  omir**  le^p^i- 
pies  dp  h    Pali^stiiiP,  et   s<*rf>mprUsf*inrfii,   tu'it;.  —  |,^ 

P^t'«' '^^         '       ■  '        '      '  ^  '"  '"'* 

jK>ur  I  i'i 

ni;»us,  ,.  i. ■.'.*-. -M,  ..  ,.,.*   - -.    I  ....:<'. 

tOt>8.  —  Les  malbpurs  de  b  Jud^^*  s  ^  i  ,  il  esl 

inuUled'espprer  el  de   prier,  !05'L  -  '  in  In- 

variions,  une  dtmbte  eapllulé,  ti>60.  —  i  "V 

est  prochain.  Mais  la  capliMlé  aura  ti 
Cepeudmil  si   Juda    vr-  '    '      -if,,  rtvr  m  n^ 

ptMil-Aire  se   bisser;*^  «.    !t>6i   -  irt^ 

des  derfdt  rs   lenip*»  ilti      ^  de  J»ida.   »'  vt- 

eha/  enuneiuS  en  l-lcvpte  Ut^gue  du  Joakini  Nouvelle* 
menai  es  le  p«>pbele  pers/'cnté,  lIKîi.  —  Joaklnt  9ura 
b  sr|i   ■  '    Il  :iiu%«'t  Jechôula^,  Min  fds  svta  ernmenô 

rat»lil  point  de  postérité  sur  le  Ifôur,  10*l'» 

Hei-  .,  1.1  raplivité.  Lesjoursdu  Mps^ii**,  |i><i<î  — 
Prophvdp  roiare  TKgvpte^  Sa  eoni|uéie  par  NiibueJi«NUi- 
m»sor.  n>m  -  Propliétic  eoulre  ta  Philisiu^  1*170;  - 
ronire  les  aniri's  nations  delà  Palesline.  Baillrries  eC 
ïeu\  de  mois.  107t.  —^  Suite  de  h  même  pmphptie  - 
l'Ammonite,  i'Jduni.'e.  Fï^iinas,  tédar,  AtolS,  rli:.,  lH7jî> 
-^  Jérénife  jeté  en  pris^ni.  Nouvelle  iiniionef  d*-  l'arrivée* 
propjiniue  de  Nabncboilonositr,  107*^. 


eonpe  de  broléredu   Seigneur  il    tous  les  prinirs  qe,«i 
N.ibnrhr>dotif»i6ûr  doit  délrmier,  1077, —  Pr»iplii*tiP  runire 


f.' 


Jéréoiie  vcrsed;!- 
I    tous  les  fjtr 
>77,—  Pn^ilii 
les  Kbniiti  K  pi  li's  Habylonteris.  Lvpliealuniï»  hi^^inriquc*!, 
1078.  —  Jértmie  diutc  ibus   sw   priMin  ses  pmphélie«  Ik 
Bafui-h.    n 'eoiirigcnient  de  eeUii-i'L   Lest  ù uj neiiienis. 
prédits  Poninit'ment  à  s'aeomiplir    lO<*iÔ, 
Joakim    rpveuu  de  captivité.    Lecture   piib^Hine  de:^ 

h  I  iinipiks»>riit.  Non- 

y  ,  1082.  —  Jerémie 

jeté  ibu.'î  un  liiHiot.  ProplnHie  ouiItp  Ph;i<iSiir,  lOHi,  — 
Omsid  a!  tons  a  tu  captifs  de  tUlivione.  IVnmessi»»*,  Kin  du 
!îi  r;ipliiiié,  IOH*i, -- Lonlie  Jériis^dem   el  S-      '  lo- 

thptes  qui  s>'duisenl   les  capiifs  de  Uabvh  r 
*nipbptie  contre   les   Ebitiites,  1088   —  Pn  ^     :* 

bme  par  ('>nis.  Ket"»tir  apr^^  b  c*ptivlié.l>»mpipnieni  do 
b  propbétie  d'Isat»»  ^nr  i,i  prise  ffe  H:ib%ïone,  lO'W  ^- 
Cnnseds  aux  eat^u  '  • 

ter,  Um.  —  llitii 

lait  en  siçne  de  t^, . —  j  ,,...  ,.;.....  „...,  ,u(, 
lOîl."^.  „  Invasion  de  ta  Judùe.  Piicie  a*ee  iJteii  Levée- 
du  siège.  Rupture  du  pri  le.  Nwivelles  inrnrirps  du  pro^ 
phi'*e,'lt)lï'i.  —  Pmjdièties  d'Kïccbiel  •  I  nie  Mit 

Sédécias,  1097.  —  SisU^-eias  envoie  run  luie  et. 

méprise  ses  conseils,  ltM>8.  — -  Reprise  .ii,  .,,  ^,  i.^  Jéni- 
salem.  Jérémie  jeté  en  prison.  Sédéeias  le  C(ni»«lti>  et» 
mi-prise  §es  avis.  101>1»  — Jérémie  achète  uneimmpà 
An:ilh»th  en  signe  du  retour  après  b  captivité,  Jt»>0,  — 
Uelour  de  captivité,  figure  de  TLictise,  IlOi,  —  Prt«e 
de  iénis'tlem  el  é\én<imeuLs  piwtérieurs.  Fuite  des  Juifs 
en  Egypte  malgré  Jérènne,  IIOL — Jérénde  les  suit, 
1  eur  annonce  b  colère  de  Dieu  et  b  venue  de  >:diucbo* 
ttonosor,  l!0<K  —  Fin  du  livre.  Mon  du  prophète.  Ac- 
cnmnlissemeni  de   ses  prophéties.   Cunclysion    et    ré- 

Promesse  de  irrémir  à  AM-eLMclceh,  l,  155  —  Ph- 
phéti»  contre  les  Ammonites,  173;  —  contre  l'Andire, 
25B;  —eimlre  BiibvJone,  316;— sur  TEgliîie.  001  ;— Meb- 
tbcment  à  l'Kgrpte,  605,  605;  —  contre  Manani.si«,  nm  ; 
—  eontre  ridunipe,  815;— rebiivemenn    '  "  '  ,, 

lïeslructioii  de  Jérusalem,  IH7;  —  v(h. 
phétes,  11,676;  — coOlre  Sédéciis,l»lTv      —     ^  jj. 

1005. 

JERÏQIO.  l*Hs«  miniftikiiise  de  cHle  iflllc^  p«r  Jnwié, 
î,  UIO.  —  Malédiction  prophéllqno  amlre  Jédcho  ol  .sc- 
fuiiiDl  Use  ment,  IMI . 

JËHOÏWIAW  P'.    MIfâClca  trcomplts   Ji  snn 
llli.  —  Prophéliesqul   le  Cfincemenl  et    - 
ment,  1  lt5.  -=  Pro^^éHe  d'AhHsJt»!     -  M  , 
Jéroboam  rj  ,  h*5. 

.ILHT  SM  i^es  a  sj  nrri 

tmcïioïi.  Vh  i, »  .. -^ .  i.  ..i:».—  r>c  Ittii^éc.  De  Je 

lémle,  un.  —  De  Daniel,  ltl8.  —  Scrmide   deMrw*- 


L-nrd     I. 


1171 


FABLfi  DES  MATIERES. 


Iî7i 


tioo.  ProphèUes  de  Jciius-Chrisl,  1119.  -«  Signet  précoru 
seurset  «ccompHssenn'nt,  1122. —  Récit  de  Thlstorien 
Josèphe,  112f(.  —  Ruine  de  Jérusalem  figaraUve  de  Ufio 
dit  roondo.  1137.—  Sioge  Qguratirde  Jérusalem  par  Ezé- 
ctalel,  I,  681  et  suiv.  — Ruine  certaine,  inéviUble  de  Jé- 
rusalem, G95.  —  De  nouveau  le  siège  et  la  ruine  de  Jé- 
rusalem, 700  et  suiv.  —  Jérusalem  restaurée.  Image  de 
l'Eglise,  726.  —  De  nouveau.  875, 876.  —  De  nouveau  la 
cuiue  de  Jérusalem,  881.  —  Fardeau  de  Jérusalem,  9.T0. 
De  nouveau,  9i6.  —  Jérusalem  restaurée.  Im.ge  de 
l'Eglise,  938.  —De  nouveau,  971.  —  Ses  malheurs.  Sa 
répudiation,  972,  9S3.  —  Siège  et  milheura  de  Jérusa- 
lem. lOii,  1048,  10o3, 1082, 1086.  1005»  1090.—  Pro- 
phéiie  de  Joël  contre  Jérusalem,  1157. 

JKSLS-CHRIST.  Sa  Wc.  Ses  miracles.  Premières  an- 
nées du  Sauveur,  I,  tt28.  «  Commencement  de  sa  pré- 
dication. Bapti^mo.  Noces  de  Cana,  1151.  —  Guérisons 
miraculeuses.  Tempête  apai!«ée.  Les  démoas  en  fuite. 
Uésiirroclion  d'un  mort.  Pêche  miraculeuse,  1152.—  Jé- 
SU4  s'annonce  comme  Fits  de  Dieu.  Première  Pâque.  Nou- 
velles guérisons.  Don  des  miracles  communiqué  aux  ap6- 
tr(\s.  Nouvelle  résurrection  Multiplication  des  pams, 
1  l/W.  —  Séjour  k  Caphamafim.  Guurlsons  multipliées. 
Siijour  k  Nazareth.  Dans  la  Décapole.  Transfiguration. 
Annonce  de  la  Passion.  La  SamariUine,  1159.  —  L'aveu- 
gle de  Siloê.  Les  dix  lépreux.  Dernière  Pâqne.  Prédic- 
tion de  la  Passion.  Figuier  desséché.  PropheUe  sur  la 
ruine  du  temple,  1145.  Passion.  Résurrection.  Appari- 
liOM.   Ascension,  1U7»  —  Réflexions  et  conclusion. 

Prophéties  de  Jésus-Christ  complétives  des  anciennes, 
1, 125-=126. --Concernant  rétablissement  de  TEIglise. 
127=128.  ^ 

JEZAREL.  Prophéties  qui  la  concernent  et  accomplis- 
sement, I,  1149. —  Mêmes  prophéties,  150,  154,615, 
G$l. 

JKZRAIIEI.  ET  SA9ARIE.  Leur  siluaUon  respective, 
1,  ir»2. 

JOACHIM,  abhé  de  Flore.  Sa  vie,  ses  prédictions,  ses 
ouvrages.  I,  tl.*$l.  _  ProphéUe  de  l'abi>u  Joachim  sur  le 
n  mibrc  des  Papes,  II,  491,  498,  499.  —  Ses  orophéties 
pollliqnPR.  695 

J  0.4  Kl  If,  roi  deJuda.  Prophéties  qui  le  concemenL 
Notice  chronologique,  I,  1154. —Généalogies  dlvenet 
de  ce  prince,  1155.  —  Prophétie  de  Jérémn  sur  ta  sé- 
pulture, 1065. 

iOB.  Le  livre  de  Job  considéré  comme  poème  didac- 
tique, I,  49=50. 

JOËL.  Ses  pro()héties.  Quatre  invasions  en  Judée  et 
mine  de  Jérusalem  par  Nabucbodonosor,  1, 1157.  — Re< 


das  Machabèe  et  ses  triomphes.  Immolation  des  ennemis 
de  la  Judée,  figure  du  jugement  général,  1164.  —  Res- 
iiuralionde  la  Judce.  Détails  historiques,  1167.  —  Pro- 
ph  *lie  de  Joël  sur  la  ruine  de  Rabylone,  I,  286;  —  con- 
tre lEgyple.  611  ;  —  contre  Tldumée,  816;  —  relative- 
ment aux  Machabées,  il,  119;  —  ï  Sidon,  1005. 

JONAS.  Histoire  et  traditions,  1, 1168.  —  Le  poisson 
qni  Penslontit,  1169.  —  Sa  mission  ï  Ninive,  le  lierre 
dess-dié,  1170. 

JONATHAN.  Imprécation  prophétique  de  Jonathan 
contre  Abfmélech,  1 ,  159. 

JORAM.  Prophétie  qui  le  concerne  et  objection  d'unr 
incrédule,  1,1  ITl. 

JOSAPHAT.  Prophétie  qui  le  concerne.  Le  prophète 
JaK.zler,L1175.    "^       ^  ^   ^ 

JOSIPHA T.  Vallée  de  Josaphat,  ou  vallée  du  Juge- 
ment. PtDpfaélies  relatives  à  ce  lieu,  1, 1174. 

JOSEPiL  Prophétise  rentrée  des  Hébreux  dans  la 
terre  promise,  1, 1176.—  Explique  les  songes  de  Pha- 
raon et  de  ses  aeniteurs,  I»  727.  —  II,  1059. 

JOSIAS.  Appelé  par  ton  nom  avant  sa  naissance.  Ac- 
comnlisMraent  de  la  prophétie  qui  lui  est  relative,  L 
1 176.  —  Même  prophétie,  165. 

JOSUE.  Différence  entre  les  miracles  qu*il  opère  et 
ceux  de  Moise,  L  63=64. 

JOURDAIN.  Passage  miraculeux  de  ce  fleuve,  1, 1177. 
—  Description  des  rives  du  Jourdain,  1179. 

JL'DA.  Prophétie  qui  concerne  ce  patriarche,  et  sens 
des  paroles  dans  lesquelles  elle  est  conçue,  1, 1181. 

JUDAS.  Sa  trahison  annoncée,  prévue,  mais  nullement 
nécessaire,  î,  1181. 

JUIFS.  Prophéties  relatives  prétendue  de  leurempi-e 
et  accomplissement,  r,  1186.—  Relatives  k  Paveugle- 
iii«ntdela  nation  ii  Tcndroil  du  Messie,  1187.  —  Rela- 
«i^es  au  rejcl  de  la  nation  après  la  m  ;rt  du  Messie.  1 18y. 


—  A  ceux  qui  chercheront  un  réftige  en  Kgypte  après  la 
destruction  de  Jérusalem.  Accompimment,  1 191 . 

Recensement  de  la  nation  au  temps  de  sa  puissance  et 
au  temps  présent,  f ,  1 16.  —  Idées  des  anciens  Jui6  sur 
Dieu  et  les  dieux,  163.  —  Marnes  observations,  24L  — 
Rejet  final  de  la  nation  juive,  874.  —  Répudiation  de  Jé- 
nisalem  et  de  la  nation,  972.  —  Aveuglement  de  la  Sy. 
nagogue.  978.  —  Conversion  d'un  petit  nombre  de  Juifs  k 
la  prédication  du  Messie,  984.-'Rejet  de  la  nation  juive, 

11.  296.  —  Psaumes  relatif^  à  ces  mêmes  événements, 
760  et  suiv.  —  Restauration  d«;  la  nation  Juive,  figurative 
deTEglisc.  I  719,900. 

K 

KRUDENER.  La  baronne  de  Kmdener,  thaumatante 
et  illuminée  du  xix*  siècle,  1, 1195.— Sa  jeunesse,  1196. 

—  Elle  se  Jette  dans  l'illuminisme,  1197.  —  EnsuUe  dans 
la  politique,  1200.  —  Puis  dans  la  théopbilantropie,  120L 

—  Ses  voyages  et  ses  écrits,  1205. 

L 

LABARUM.  Apparition  céleste  k  Constantin.  Songe 
explicatif  qui  la  suit.  H,  9.  —  Récit  d'Eosèbe  de  Césaree, 
10  —  Discussion  sur  la  certitude  de  révénement  et  ré- 
cits de  divers  auteurs,  11.  —  De  Tapparition  nocturne, 

12.  —  Evénements  miraculeux  qui  se  rapportent  au  La- 
barum,  13.  —  Discussion  des  témoignages,  15. 

LABROUSSE.  Illuminée  et  pro^étesse  de  xvm*  siè- 
cle. I^iographie.  H,  15. 

LANGUES.  Don  des  langues  accordé  aax  premiers 
apétres  du  christianisme.  Preuves,  If,  16.  —  Prophétie 
relative  au  don  des  langues  et  accomplissement,  18.  — 
Opinions  des  Pères  sur  la  manière  dont  le  prodige  s'opé- 
rait, 19.—  I/apôtre  saint  Paul  recelant  Tusage  dn  don  des 
langues,  20. 

LASCL  Le  B.  Mathieu  Lascl,  auteur  de  prophéties  re- 
latives au  nombre  des  Papes,  II.  495. 

LAZARK.  Sa  résurrection  miracnlcuse.  Récit  évangé- 
lique.  II,  21.  —  Preuves  qui  en  résultent  relativement  i 
la  mission  divine  de  Jésus-Christ,  23;  —  à  sa  divinité.  iC. 

—  Preuve  juridiaue  relativement  à  la  divinité  du  chris- 
tianisme, 29.  —  Objections  et  réponses,  50.  —  l.a  résur- 
rection de  Lazare  serait-elle  un  fait  naturel.  51.  — 
Preuves  résultant  du  récit  considéré  en  lui-même.  SI 

LAZARL  Domenica  Laiari,  stigmatisée  contempo- 
raine. IL  1074. 

LENORMAND.  Tireuse  de  cartes  du  xix*  siècle.  Bio- 
graphie, II,  54. —Succès.  Prédictions  célèbres.  36.— 
Relations  de  cour.  Affaires  de  police,  58.  —  Ses  écrits, 
41.  —  Sa  réputation.  Sa  confiance  en  son  art,  45.  —  Ju- 
gement sur  le  personnage,  45. 

LEPREUX.  Ce  (qu'est  la  lèpre  et  ce  qu'elle  était  cbfi 
les  Jui^.  Prescriptions  légales.  II,  46.  -^  Cuérlvms  mi- 
raculeuses opérées  par  Jésus-Christ„47.  — Recrudescence 
de  la  lèpre  au  moyen  âge.  48.  —  Saint  François  d'Asus 
et  les  lépreux,  49.  —  Céréraunial  de  la  séparation  des  lé- 
preux, î)l.  —  Vêlements  particuliers  des  lépreux.  53. 

LlllEK-MIRABlLIS.  Recueil  de  prédicUons.  Il,  5L- 
Prophélie  de  Jean  Préche-Cuerrc,  aUribuéc  a  saint  Cé- 
saire,  .'k^î.  —  Réllcxions  sur  c^lte  pré4liction,  59.  —  Sa- 
von rôle  en  est  l'auteur,  60.  —  Autres  prophéties  «lu 
même  recueil.  61.  —  Influence  de  ces  prophéties  sur  le« 
événements  contemp  nius.  LeroiChaiios  Vtll,  61. 
LIRCIITEMBERGERS.  Prophète  du  x\*  siècle.  11.690. 
LORETTE.  RécK de  lévangéliste saint  Luc  sur  T.Vn 
nonciation,  II,  62.  —  La  maison  de  TAnnoiiciatino  au\ 
temps  aposloliqucs,  63.  —  Restauration  de  cette  uuisoa 
par  sainte  Hélèjie,  65.  —  La  sainte  maison  an  v*  siècle  et 
depuis.  Témoignages  des  pèlenus,  67.  —  DilTéreoces  dam 
Tes  témoignages,  70.  —  Existence  de  la  sainte  maisno  sa 
xn*  siècle.  Pèlerinage  de  saint  Louis,  73.  —  Témoignages 
non  encore  cités  dans  la  discussion,  75.  —  Etat  des  licax 
en  16.M  d'après  Doubdan,  81. 

La  sainte  maison  transportée  à  Tersatz.  en  Dalmatie. 
88  —  A  Bandtrola,  91  —  Dans  la  propriété  des  Rrères 
Rainaldi,  93.  —  Sur  la  voie  publique  de  Recanati.  feii- 
sure  des  récits,  94.  —  Diversité  dans  les  rédts,  96  — 
Opinion  de  Renoit  XIV.  Le  tableau  de  saint  Luc.  Doutes 
des  savants.  97.  —  DéHaut  de  témoignages  contenixh 
rains.  Abondance  de  témoignages  au  xv**  siede,  99. 

Témoignages  des  Souverains  Pontifes.  Paul  IL  Ifti  — 
Jule»  IL  Léon  X,t:i»'raenl  Vil.  Pie  IV,  Sixte  V,  105.- 
Innoient  Xïl  et  successeurs.  Signifleaiion  de  ces  lémol- 
gnag^îs,  io:j.  —  Dons  célestes  et  faveurs  miraculeuses 
obtenus  5  Lorelle.  lj?Pape  Pie  II,  106.  —  Dimensioosel 
description  de  la  sainte  maison,  108.  —  Suppositions  di- 
verses sur  son  arrivée  à  Loretle,  109.  —  Exemples  dt 
translations  pareilles.  110.  —La  sainte  Madone  tran^-réo 
à  Paris.  Pièces  uQicicUcs.  Son  retour  à  Lorette,  ilU 


im 


TABLE  D£S  MATIERES. 


LÛTIf.  La  ff^mmc  ik  Lmti  c1i«iigè«  en  tUtnc  de  fel. 
Rérii  hibliqur.  Utiçclitm  el  ré|>on84*,  II,  Ml  —  Allusion 
de  rLruJigilu  ei  dû  Utre  de  ta  Sn^jesHf  115. 

M 

HACIÏXÏIKES,  TrophétifS  qui  lr«  ccmeement  f^e» 
lU  II"*.  —  Danit't.  FtérhitO.  JnoL  Compaml^wi  ivec  te» 
t^ciU  dp  riîÎ!»i<»ire»  111».  —  Z^iharie,  et  ci'mt»arîii!soii 
ivee  les  n'rUs  iJr  Tliislofre,  Iî3. 

tff  M'K'h.itnV^  Pt  Irttr*  liiU«*t  gisantfiiqDef.  Lei  na- 
Uiiri<«  viiisiiien  LViuiiIrt»  de  Syrie,  1»  ll\r-lî*,  —  Der- 
nit-ro  ï»roiïlit'ltr  fl<«  Uaiiti't  ;  l(»s  ^;ncrTois  !  "  'i^Îhîc*- 
Firi  ihi  rr^up  dns  Si*'li'uii'1<-s,  Vdl.  —  Ter  \\u- 

linrbiL^.  giirrrrs  di^s  Mj<  hahérs,  721.  -  M_:,:  .  -i  ii's 
flU  :  Imogf  prHnhi'iiqiii*  de  Jéîfiis  Chnsi  ei  di*  1*  primitiva 
EffllM»»  HWO.^^  IU»Hïaunilk>n  de  la  Judée  par  Judas  Mailia- 
tre,  tm:iu»^  pro[ilii'tifpie  do  l'E»rtl»e,  9Wh 

Juda*  MarlisduV  pn  p^niculler  ProphéUi»  dé  David 
3fr«*mp5ir  ÇKir  Jndus  M.idtabt*p,  f,  178.  —  Prli^re  d'Aw- 
fjjn  d.»ns  la  fiHiniaî-4p,  Judas  Marhahre,  507,  —  Proph»'tlo 
d'iuair  :  Jud;is  Miirhah>»  sr?*  tnomphes,  9iL  —  Prop Ini- 
tie dr  Jnt'l  :  JikI.is  Marliahi'p  ri  5i\s  triomphes,  IIHL  — 
î*r«iphi'tî«*  de  Mkhue  :  les  jours  de  Judas  W^tchabL'e  el  du 
Me^Me,  11,337. 

MAÇONNKKÏE  II.MMINEE  SpIoti  CagUi}stro,  ],  598 
f  1  *iiiv.  —  lltimiinf'p  proprùïu*  ni  dîie,  855  et  suîv. 

MAGKS.  Aduraiioii  des  Mages.  H<^rU  évangCdJque,  11» 
1:*6.  ^  Oupîs  riaîpiil  les  Mu;îrs.  Rrrherchc^  et  opinlou* 
dlver«ip*î,  t2W  —  De  quel  p3ys  venaient  les  Mages,  Re* 
<herHies  et  fmkiions  diverses,  IM.  —  Ijc  l'ûtode  q^ï  lëi 
C'^nduHtt  à  Belhli'eni,  13!,  — ^  En  quel  nombre  vi tiret» t- 
iU  ndorer  le  Sauveur,  132. 

MAGIE.  Ce  que  c*esl.  Ses  diver>ps  esp^ees,  II,  153.  — 
TV  rifilcrvenliou  des  esprits  d,im  les  pratiques  de  la  ma- 
irie, IM— De  Tevocalion  du  dT'iiioiL  TorRiules  el  moyeus. 
INuj^airdu  lïémon,  lôTi.  —  Objeeiîùtis  Urées  de  rEcrliure, 
1".8,  -^  Origines  de  la  mapie,  15*i  —  Enseigueraenl  de 
rEglhe.  Opitiion  des  docteurj»,  til,  —  De  rapparillon  de^ 
iniés  den  morlR,  144,  —  Aveux  de  ceuï  qui  onl  cultiva 
la  magie,  l if>.  —  Dérisions  de  l'Kgîbe  sur  la  matière, 
1  il,  —  De.^  œuvres  ridelles  ihi  démon  cL  de  son  rûlc  eu 
ee  monde,  1  iO,—  Elude  sur  la  magie  et  bflïUolhiqiie  ma- 
(ftmie,  tîîl. 

VM  dt*  mon  et  de  ses  œuvres,  î,  iîîcriÔ  el  sniv. 

MAnNETlSME.  Se»  aaltquHés,  Ses  tDOveiis  divers, 
o -;..:..,.,.  ,j,j  magnétisme  moderne,  l!,  157.  —  Mesmer,  ses 
I 'es.  Le  eomte  de  Puvségur,  13.  —  Qu  es  lions  el 
iir  rexisienrc  du  fluide  luagnélii^ue,  160.  —  Pro- 
cêé*H  iJi.ikTiéllques»  161.  —  Elat  de  lucidilù.  ttésul!aLs  in- 
certains. Elfet-s  certains,  161.  *-  De  la  cause  protluciriee, 
naturelle  oti  di'monî.'ïqiie,  163.  —  Le  haqnet  «le  Mesmer, 
L'arbre  de  Kuoucy  Riiide  magr\^ti<^ue,  Dnuip>.  IGo,  — 
Mai^'uriistue  transcendaiil.  Le  ma^îtR-tisù  lr,ins[Kirie  dans 
îo^  mondes  imaginaires,  167,  —  Miniirs  magit|ucs.  Mou- 
vement et  apport  do  meubler,  d'objets  venant  de  loin, 
\m  —  R.^ume,  170. 

MALAi'lHE.  Sa  personne.  Te  Icmpg  où  il  Virent. 
Dniiie^  de*  savants,  Ll»  171.  — Sa  proplitUie,  Analyse, 
17^. 

•MALACH!E.  Prophétie  de  saiit  Mnbehie,  évêque 
J*Annanl,  sur  le  nombre  des  Papes,  II,  rîOT  et  sufv. 

MALniLS,  Sa^îm-rison  mlrjiHdeus^e,  H.  175. 

\1ANNE  MlRAtU  LEISK  Dl  DESLUT-  Objections  des 
ennemis  ile  la  religion,  11,  176.  —  Wi^Hi  biblique,  llemar- 
qut's  el  preuves,  1  tl, 

IIAHIE.  La  sainte  Vierge,  PropbL-lie^  qni  rannonrent, 
TE  lTlL^EIueid>ralionseal>alislique»i  sur  ta  sainte  Vierge, 
l'f.'- liminaires,  IHl,—  Du  nom  !elragraimu;iton  de  Marie, 
IKi.  —  Pfoph*Htesdc  la  sainte  Vierge;  commeniiilre  du 
Mu^ificaî,  18  E 

■  MARIE,  sceur  de  Moïse,  frappée  de  la  lèpre.  îlécil  bi- 
UUmie.  IL  lIM). 

MVRTIN  DE  CAÎ.LAllDOX.  lltnndn/-  el  propbMc  du 
%i\'  siiMle.  tliiigraïiliie  el  visfous,  M,  1*^*1. 

MABTYïtS  lïK  TYPASE.  Histoire  de  leur  m.vtvrejî, 
194  —  La  pan^le  leur  est  rendue  mirar uleuseuienl  ai»rès 
l'impuUitlon  de  la  langue.  Témoignages  conlemporains» 
t^5. 

MEDAni.E  MlKAri  LKI  SE.  Ap^wrilion  de  la  sainte 
Vterge  .>»  une  so-ur  de  charité,  M,  ^ll  —Paveurs  célcsies 
»ceo^Jéel  à  ceux  qut  p.ï»nrnl  b  méihdlîe,  t\X\, 

MEDARD.  Les  ronvulsionnaires  de  ,'^aint-Méd.iriL  OH- 
jrioes.  Te  diaere  Paris,  If,  îtC»  —  l/;ibbé  Resiber^nit. 
Pr*  nuères  ronvulsituis  el  suites,  i'»îi*  —  r.,'»rrc  de  Mon- 

ffemn.  Son  livre«  La  Bastille,  20C.  —  l"ou«tituli<m  de 
"OEiivre  descj^nvulsions,  lnlerve(ii|«iKlc  la  (mllre,  Îrt7, — 
EitetLsiou  de  l'ivuur  dans  Pjiris  el  Ui  [>rovincc.  i;r»nds 
ri  i>etiïs^#^urs.  Scimbles  el  immoniîiLé,  J09.  —  Naiu- 
ralism»  ci  ettrjniliiralismt    ^n^•ir^he^ic^.  l?«ueuvca»i 


tf7l 

qnet.  lef 


li  pollen,  1t t.* tel 0^rjstet.  Let  apoci.     , 

(ir^ tresses.  Îl5,  -=•  Les  propbéiet.  iMitsme  duos  Vupuvre. 
■*ln  des  convulsions,  îll 

MELITA.  Le  srrfirni  de  Melili  el  PapAtre  saint  pauE 
RMi  du  lîvrr  drn  AcUt,  II,  t\%.  —  ■lniciv«  opçrûs  ptf 
PatfAtre    Disctimton  de  gèogmpMe,  tl9- 

MEIL  Jésus  marchinl  sur  li  mer,  Réeil  évangéllque. . 
tty  r*    "f     tt, 

MER  ROECE  Passage  de  la  met  Rouge  par  les  IIA- 
brput.  Récil  biblique.  11,  îîî.  —  Du  polnl  de  di'i»arl  àm 
la  enlmde  émlgranle.  Le  fia>s  de  Gessen,  tfl.  —  î>e  la 

mer  Uotige  ei  tle  ses  algues,  Ît5  —  D^flalls  !oçK»gratdn- 
quesvir  la  Ba*ie-Eîîvptr,  le^  lars  Amers  el  i'tsibtnf  t\m 
SwT,  2î!7.  —  Ehailon  d«i  tinint  <to  ,i.  i.iri  <K  ^  h,  Lr.  m*, 
^39.  —  Il  était  voisin  d*-  !  i 

Heu  f*A  Klnise  tint  Ir.ivnr  i 

PI  t;   '■  '■     '  •'  j 

pcfi.,  K,.,.,„..,,..^  ,...    .'.1,,,.,  ,  -..,. 

hreus  f>nssèreiit  la  mer  Ronge,  et  i 

ils  la  Iraverséreut.  îiL  —  Opinion^  i 

et  Léon  de  L^ilmrtle  stir  le  nombre  <!' 

Objeciions  îles  Incrédules,  21 L  —  P  -^ 

iinés  et  gréws  de  la  mer  }\      -  -   ^'  i  vi^ 

live  h  1.1  topngr.'mbie  de 

MmCAVA.    llanlP     n  n     d« 

sylr  T1S,   gnomes,  salamandre».  H,  ioO.  —  Voies 

et  •  eommereer  avec  eus,   l/abbé  de  Vllbru, 

2.*iï .  —  t.ivres  de  haule  eabale,  et  éprxjues  autquelli*s  ils 
firent  composés,  Î5î  —  Apborisiiies  m  haule  cabale  el 
terme  des  travaux ,  155. 

MERiî^,  Prophéties  de  Merlin.  Leur  influence  Ultô- 
ralre,  IL  6**3. 

MESSIE.  Prt»ph elles  rH verses  qui  Ini  sont  relatives. 
Prophéiies  en  action,  H,  t57. —  InstJtuUen  des  sacrifices, 
T^,  -*  Meiddsédech,  WS.  —  Isaac,  Î6l.-  Mt^so,  Î(Î3,-^ 
Oliservanecs  1ég>*es,  263.  —  Serpent  rrairain,  255»  — 
DaricL  265.  —  Jerémie,  267.  —  Jouas,  m^. 

Prophéties  verhates.  Prome*«es  faites  aui  p.i    ■      '    >. 
Traditions.  Il,  270.  —  Souvenirs  au   sein  du  ; 
Î72,  -—  Eiliatlon  humaine  ihi  Messie,  ^i.  —  ^.^  -,.  ^.wi- 
d.ince  d'Abrabani,  d'haac,  de  Jacob,  de  Juda,  175.  —  ]>• 
David,  277. 

Le  Messie  sera   Fils  de  Dlen,  ÎM2.  —  Sa   ti  N 

Bethléem,  23^.  —  Sa  présence  dans  le  lenipir 
babel.  Son  précurseur,  28 L  —  Sa  passion  et  (J. 

—  Les  pnïpbélïes  el  l'Evaneile  mmnarés  reLii  :  i 
la  Passion,  2'.10.  —  Temps  précis  de  la  mort  «I 

292, —  Ses  apôtres,  2ÎÏ3.  —  Descente  du  Saint  Esprit, 
295.  —  Rejet  de  la  nadoo  juive,  296.  —  Fondation  de 
l'Eglise.  297. 

Réalité  de  Veiistenee  du  Messie.  Objections,  Î97.  — 
Nouvelles  objer lions,  506. 

Fisalion  des  promesses  relatives  au  Messie,  f, 
111.^112.  ^  Le  Messie  est  le  but  et  le  lerme  de  lmah> 

fïmphétie  l£>^=t2i.  —  Sa  venue  d^ins  le  temple  de  Zoro* 
ial»et,  lîîlL  ^  Prière  d' A /a  ri  a<*  dans  ta  fonrnaise,  507.  — 
Pn>pbélfes  de  Bataam^  55E  341,  —  Rannh.  Prophéti4!r 
rehlive  au  Messie,  553.  —  Image  typique  du  Messie  dans^ 
Malalhias  et  ses  fils,  R80.  —  La  VicrtjeHère,  mi,  —  Rè- 

Îne  fîgiifàtird'EzérMas,  m^,  'HKI.  —  Vue  de^  gloire»  iNa 
îe-i'Sje  pr  is^iîe,  îï'O.  —  lj  dIUue  missinn  du  .Mexsle^ 
iVil.  —  t'.vrus,  im,»gc  l>tiique  du  M»»*?"^^"  '"-  -  ^t  sulv.  — 
Les  jours  du  Messie  .après  te  retour  vite,  9711. 

—  La  justire  nar  ^e  Messie,  ÎI75.  —  1  >•«•*  IVni- 
bleme  de  Judas  Marbabée,  928,  —  J^n'uiu  persécuté, 
symbole  du  Mrssie,  I0.>5.  —  Relonr  de  rapttvlié,  les 
jours  du  Messie»  1t»66  -^  Judas  M<ichabée.  iinagp  typi- 
que ibi  Me^Kie^  II,  517.  —  Psaumes  re  atifs  au  Messie, 
j51  el  suiv. 

MlCTOPOSroriK.  OHnlnes  el  principes  de  eellô 
Seii'Uf'é,  II,  51  L  —  Syst'Vne  de  Lavaier,  313  —  Jean  de 
If.n^eu.  51*1.  —  fharles  I  ebrun,  3 PL  —  Hlp(KHT.»te,  Aris^ 
tote,  t.iireau  de  la  Ehaudtre,  520. 

MfCIIEE,  fils  de  Jenita.  Ses  relations  phiobéliques 
a^Te  les  mis  Acbab  et  Josaphat.  Il,  321.  -=  1 ,  150. 

MICHEE,  rie  Morasthi.  >ia  prophétie.  Eclnlrrlfsemeors, 
11,324  —  **apti\ilé  d'Israël  cl  de  Juda,  les  jours  «to 
Judjis  MnrlMh/e  et  du  MevMe,  327.  —  l  italiens  emprun- 
tées \\  Mi  '  I  rende  et  jiar  sjiitil  Malihieu«  ViS.  — 
Fin  de  II  le  Midiée,  355. —  L'Eglise,  U  ••»<>w  — 
Cïmifc  J   !           i  ,  ni7. 

MlflNE.   Aiiparilion  i»e  la  rf«ii  en  IH26.  RéeiL  ÎE  53ft. 

—  Informations  canoniques,  557.  —  ObJ»'riion»,  33H. 

MIL  SEPT  TENT  (Jl  A TRE^VIM.T-NEUF.  Pffopbé* 

lie  asrrrt!o;,-ii-(iu'  sur  relie  ^t^Tî'-e,  If.  3'î» 

Mi    .              Him  ,[ps  I  t  brist 

Ji  $.               ,  ;f,54o       '  '>i^e 


1175 


TABUS  DES  MATIERES. 


UH 


Ul.  —  Rédt  du  lim  des  Àda,  341.  i^  TteoigM$es 
des  aoleuri  paieot.  5i5. 

Les  miracles  et  les  prophéties  sont  le  aiqTea  et  le  et- 
cliet  de  tijuie  révélaUon,  1,  il:=:12.  — Poa8iDi.ité  de«  mi- 
lacles,  17=18.— Ils  existent  PreaTes  de  Mi,  21=22.  — 
Preuves  qui  r«^uiteat  de  l'existence  démontrée  des  roi- 
raeies,  27i=28.— l/allégation  de  iiux  miracles  ne  prouve 
rien  contre  les  vrais,  27=^.  —  Prcares  de  la  venté  dos 
miracles  du  cbristiaaisro«*.  29=30.  —  Notion  b  plus 
simple  du  miracle,  37:7*8  et  sniv.  —  Faux  miracles  et 
prestiges  du  démon,  n=zlS  et  sniv.  _  Que  les  miracles 
n*ont  {point d'puxHn Ames  la  verta  deeonvertir  lésâmes, 
99=60  et  siiiv.  —  Uiùi\T(>s  miraculeuses  de  la  fiMidation 
du  judaïsme  et  du  dirtslianisroe,  61^362  e*.  suiv.  —  Ere 
des  pnipbèies  et  des  Uiaumaturges.  65=<U  et  suiv.  ^ 
lia  acti're  ilifTéreniiel  entre  les  miracles  de  TAncien  et 
Cfvx  du  Nouv<>au  TesUmeot,  71=^2.  —  Ecoles  de  bu'' 
■rfrac  es,  71=72.  ^  Caractères  auxquels  un  peut  dîscer- 
aer  les  véritables  mirades,  73=74  et'suiv. 

MO.IlUTfiS.  Prophéties  qui  les  concernent  et  aceon- 
Vlls  emeni.  II,  316.  —Vaincus par  ioram  et  Josaphat  avec 
ralde  du  prophète  Elisée,  1,  Gtl.  —  ProphéUe  cTExéchiel 
contre  les  MojbiteSy  705.  —  Isde  :  fardeau  de  Monb, 

NOISE.  ProphcUes  de  Moise,  II,  550.  —  Réflexionsde 
Lefranc  de  Pompignan,  3.%.  —  lloîse  considéré  comme 
législateur.  Obiections  de  Yolne.v,  363.  —  Deuils  biogra- 
Dhiques  sur  >oluey,  366.  —  Suite  de  ses  divagations  « 


AuthenUcité  et  intéi 
et  suiv.  —  Fondation 


p-ité  des  1i\Tes  de  IMse,  1, 55=36 
0  la  religion  mosaïque  et  miracles 


?iii  raccompagnent,  61=6i  et  suiv.  —  Mi'iise  prophète, 
09=110.— i^rophéUes  relatives  k  TAssyrie,  279.  —  Pro- 
phcties  relatives  k  TKglise,  601. —Sur  rétablissement 
de  la  royauté  en  Israèl,ll,  893. 

mjLTlPLICVTlON  MIRACULEUSE  DES  PAINS.  Pre- 
mière. RéciU  évangéliques,  II,  570.  —  Deuxième  multi- 
piication.  Récils  évangéliques,  374. 

MYTUISME  DEQtrkLQULS  AUTEURS.  Jésus  Christ 
et  ses  apôtres  ne  sont  point  des  mvthes.  I,  S*i=3i.  — 
Raisonnements  deDupuis,  11,  297.  —  De  Volnej,  306. 

N 

NA  VM.\N.  Guérison  miraculeuse  oe  sa  lèpre,  fl,  575. 
^Objections d'un  incrédule, 378.  —  Même  récR,  1.628. 
—  Naaman  et  Giczi,  778. 

NARUCHODONOSOR.  Objections  contre  le  rédt  bi- 
blique oui  le  oinceme,  II,  379.  —  Ses  songes  prophé- 
tiques, I,  505.  —  Sa  méUmorplH««>  en  bœuf,  510. 

NAD.%R  et  ARIU  Leur  mort  miraculeuse.  Récit  bi- 
blique. Objections,  II,  381. 

NAHIM.  Incertitudes  sur  répnqne  li  laquelle  il  vécut, 
II,  383.  —  Propîiéiie  relative  i  Mnive,  383.  —  Anaivse 
de  ia  prophtUie  de  Nahum,  386.  —De  nouveau  la  prophé- 
tie contre  Muive,  417. 

.N.4iM.  Résurrection  du  fils  de  la  veuve  de  Naîm.  II, 
591. 

NATII.\N.  Ses  prnplioties  et  ses  relations  avec  David, 
IL  502.  ~  Prophétie  de  Nathan  à  David  après  son  péché, 

I,  546. 

.N  VTI VITE.  StBMr  Nativité,  propliétcsse  du  xvui*  siècle, 

II,  596.  Sis  proph 'tirs.  397. 
N'.VUMI{RBER(;KR.  Prophète  du  xv*  siècle,  H,  712. 
NFXROMANCIK.  S«*s  ongiiies.  Opinion  des  anciens  sur 

on  pouvoir.  II,  Wi  —  Eiemples  empruntés  à  Thlstoire 
de  Julien  lAposial,  406.  —  .W'cnMnancin  savante,  407.— 
Lois  de  (kmsiantin  ooiiire  la  nécromancie,  406.  —  Néenn 
manrie  au  moyen  âge  et  nécromancie  moderne,  409.  — 
Jugement  de  linquisiiion  d'Avignon  contre  des  nécro- 
maneiem,  41  i.  —  Valeur  des  procé<lés.  Inutilité  des  évo- 
calK»us.  41. \,  —Le  démon  répond-ii  ii  rappel  des  nécro- 
■niicieiM,  416. 

NKOPLATOXICIEXS.  Ecole  de  (aux  miracles,  1, 
71=72.  —  Phllosirale.  229  et  suiv. 

JiiœiAS  DK  TOLENTIN.  ProphéUe  qui  lui  est  at- 
tHImoc  sur  le  nombre  des  Papes,  II,  496.— Son  sang  mi- 
raculeux, 908.  ^ 

NIEDERRROCX.  Eitatiqueet  prophétesse  de  Nieder- 
broun.  H,  1077.  . 

NINIVv:.  Prophéties  qui  concernent  celte  ville.  Toble. 
hahtim,  n,  417.  — Jonas,  I,  1170. 

NOSTRADAMUS.  As'rologue  du  xv*  siècle.  Ses  pré- 
dictions, II,  419.  —  Explicaiionset  commentaires  422.— 
l^cmples  du  style  du  pro{4iète,  421. 

o 

ORJEcrroNs  contre  les  récits  de  lecrîture 

RKSOLUES  DANS  LE  COURS  DE  CET  OUVRAGE. 

Couue  I^  récit  de  Moise  relatif  k  la  colonne  de  feu  et 


dn  noages,  I,  445.  — CoMrt  U  geor«  d«  mort  de  Garé. 
Dathan  et  Abiron,  448.  —  Contre  rinventiua  tft  ÎMiïïm 
croix,  486.  —  Contre  Taulbentidlé  des  propii^Ues  de  Da- 
niel, 502.  —  Contre  la  descente  du  fèu  do  ciel  sur  le  i». 
crifice  d'Eue,  738.  —  Contre  l'action  de  Jésos-Chrisl  drs- 
séchant  un  figuier,  742.  —  Contre  le  minde  de  Génsa, 
777.  —  Contre  la  résurrection  de  la  fille  de  Jaire,  1008. 

—  Contre  la  prophétie  relative  ii  la  mort  de  Joram,  1171. 

—  Contre  la  résurrection  de  Laiare,  il,  30.  —  Contre  te 
genre  de  mort  de  la  femme  de  Loih,  114.  —  Cootre  le  mi- 
racle de  la  manne  du  désert,  176.  '—  Contre  le  paamgs 
de  la  mer  Rouge,  244.  —  Contre  la  réalité  de  Teiistenn 
de  Jésus-Christ,  297  et  snir.  —  Contre  Texistenee  da 
lloise,  363  et  suiv.  —  Contre  la  guérison  de  Kamnan,578. 

—  Contre  le  genre  de  mort  de  Nadab  et  Abin,  381.  -. 
Contre  les  récits  de  Daniel  reiatib  à  NnbadMMloBoaor. 
379.  —  Contre  la  lèpre  dXhias,  481.  —  Cooire  te  mort  des 
premien  nés  en  Ejgjpte  par  nntermédlnlre  de  Ibise, 
995.  —  Contre  la  résurrection  des  naoru  et,  en  particiH 
lier,  celle  de  Jésos-Christt  797.  —  Contre  Samuel,  pré- 
tendu inventeur  du  sacre  des  rois,  889.  —  Cooire  b  ré- 
surrection du  fils  de  la  veuve  de  Sarepta,  914.  —  Contrs 
la  destruction  miraculeuse  de  famiée  île  Sennachérîh, 
9b5.  —  Contre  les  miracles  accomplis  sur  W  Sinai,  lOil 

—  Contre  la  destruction  de  Sodonie  pnr  le  feu  dn  del, 
1020.  —  Contre  le  miracJe  de  Josué  arrêtant  le  solefl  et 
te  lune  dans  leur  coorK*^  1027. 

ODED.  Le  prophète  Oded  et  Hrnpie  Achaz,  II.  425. 

OLiVARIUS.  l'rophétie  de  Phitîppe-Dieudowié-Koêl 
Olivarius.  Texte,  II,  717. 

ORACLES.  Origines.  Oracles  divins  parmi  les  iuib,  II, 
427.  —  Ephod  et  théraphim.  428.  —  Origines  dans  le  |n- 
ganisme.  L'oracle  de  Deiphes,  de  Dodone,  429.  —  Pj- 
thies.  Oracles  en  langue  grecque,  451.  —  Jupiter-AÎa- 
mon.  Trophonius.  Didyme  ci  autr  s  oracles,  452.  —  Son- 
ges fatidiqu  s.  Sorts.  Moyens  et  lieux  oonsa<Tés,  455.  — 
De  la  nature  des  oracles»  Statues  parlantes.  Extases.  Son- 
ges. Sorts,  457. 

Controverse  de  Fontenelle  et  de  RalChos.  Opinion  de 
Fontenellc,  459.  —  La  mort  du  dieu  Pan.  Le  récit  de 
Thaniiis,  410.  —  Quelques  réponses  attribuées  aux  ora- 
cles, 410.  —  Attribution  des  oracles  au  démon.  Optnioi 
des  saints  Pères  et  de  l'école  d*Alexandrie,  441.  —  Rjil- 
leries  de  quelques  auteurs  anciens,  412.  —  Railleries  des 
Pères  à  l'endroit  des  nracles,  445.  —  Opinion  (fe  Foote- 
nr-lle  sur  les  moyens  naturels  des  oracles,  444.—  Foar- 
beries  des  prêtres  des  oracles,  tM».  —  Les  oracles  oot-ib 
cessé  ài  la  naissance  du  christianisme?  448. —  Itooat 
cessé  i  mesure  de  l'extinction  progressive  du  pagaidflM. 
Preuves  diverses  alléguées  jiar  l'unlenelle,  449. 

Roponsedu  P.  Rallhus.  Méthotle  de  l'auleur,  451.— 
Le  f iiable  auteur  des  oracles,  4;^  —  Cependant  le  diable 
ignore  l'avenir,  454.  —  Mauvais  raisniuiemonUi  de  Pav- 
leur,  455.  —  Rallhus  a  raison  contre  Fontenelle  eo  fer- 
tdns  (loints,  456.  —  Cures  miraculeuses  attribuées  aai 
d  «mons  et  aux  oracles,  457.  —  C/^nsiire  <lr  qtielqiiei 
opinions  des  docteurs  et  du  P.  liait hi»,  458.  —  OpiiiiiNn 
des  Pères  sur  le  concours  du  démon.  Citations,  45A.  ~ 
Dans  quel  cas  les  dieux  étaient-ils  des  démons,  U^l  — 
L'auUtriié  de  plusieura  Pères  ne  fonne  |kar'oi>  qu'uiw 
seule  ai!torile,  4t>4.  —  Opinion  de  quelques  Pi>rr!«5iirla 
nature  des  démons,  4G6.  — Examen  deqirelques  rJpomcs 
attribuées  aux  oracles,  407.  —  t>>nclusion,  472 

ORVAL.  Prophétie  d^Orval.  Texte.  Convaincu  de  sup- 
position, II.  718  et  suiv. 

OSEE.  Epoque  ii  laquelle  il  propliétisa.  If,  471  - 
Symbolisme  de  ses  prophéties,  475.  —  Prophéties  d*Osôe 
sous  le  règne  d'Osias  contre  Israël,  477.  —  Accomp^isie- 
ment,  479.  —  Dernières  prophéties  contre  Israël,  481.— 
Prophéties  relatives  li  l'Eglise,  I,  rm, 

OZA.  Frappé  miraculeusement  de  mort  devant  Tardif 
II,  4H4.  —  CommenUiin-s,  485  —  Mort  d'Osa,  1,  «0. 

OZIAS.  Frappé  miraculeusement  de  la  lèpre,  II,  486. 
—  Commentaires.  Objections,  487. 

P 

PALMERIUS.  LeB.  Judoc  Palmertns,  auteur  de  pro- 
phéties sur  le  nombre  des  Papes,  II,  500. 

PAPES.  Prophéties  sur  leur  nombre  depuis  une  époque 
donnée  jusqu'à  la  fin  du  monde.  Pn»phétie  du  P.  Giilf^ 
de  Pologne,  II,  489,501,  »)2.  —  De  l*abbé  Joachim,  4«if. 
496,  499.  —  Anonymes,  492.  —  Du  cardinal  Régiualdi, 
495.  ~  Du  B.  Je;m  Colomban,  494.  —  Du  B.  Uattiden  La- 
sci,  495.  —  De  saint  Nicolas  de  Tolentino,  486.  —  D  Aa- 
selme,  évéque  de  Trévisc,  498.  —  Anonvmes,  500.  - 
Do  B.  Judôc  Palmeriuj,  500.  —  De  l'abbé  Jean,  501.  - 
Roue  de)  vaticination,  506.  ->  De  saint  Malachie,  507  ^ 
Texte  commenté  de  la  proi^hélif,  508.— Fin  de  laprofM 
tie  «l  observations,  510. 


j 


«i77 


TAULE  DES  MATIERES. 


ItTt 


I 


\ 


TARAIIOLES.  D^s  parabole;*  prophéUquei  tu  général, 

1*AIUL1TI01 1  S  GlERfS  PAR  JFSIS-CIÎUJST.  Pre- 
mier vi  tleinirriie  paratvUqnr^  dr  <j)ph;irtkaûiii^  11,  515.— 
Le  liln  du  ct'niurioti  de  Ciphiniaum,  5t 4. 

PAS()l  AMS.  TlKk>so|4io  illuniiné  du  iviii*  slèrto^sos 
tûsioiis.  Il,  SIO.  —  ïlelaiiDïi?i  (le  i'bomnie  a*ec  1p  dûiiioii. 
517. 

PASSrON  DU  MëSS1I^«  Propliétips  qui  la  ftffumit  on 
qui  rnurmiiccut.  iJ,  517.  —  Prophélios  de  JtîsaMJirist 
ctwcernaiU  sa  passion,  518  —  (/jiicUisioii,  ^i\, 

PAL  L.  Conversion  oiiraculcusi^  de  sainl  Pau).  Rùcit  du 
Itvre  dei  Acttë^  II,  5ii.  ^-  (>>fiipânmn  avec  le  rJnlr  de 
laitil  ï*aii|,  5îi.  —  Preuves  r»?sullariL  dt^  celle  convtT- 
litm»  5i5.  —  lJévelop|>emeiit  de  ce*  preuves,  5i<K  —  Pro- 
phéties de  l'apôtre  siunL  Paul  eoncenianl  la  rettrirreciiun 
IJuale,  fS50.  —  Autres  proptuHies  du  même  apdtre^  551. 

PECHKS  MUIACILEI  Si:s,  PromiLTe,  II,  !i53,  —  Deu- 
xième, G34,  —  Tri>wème,  535. 

PKNSfcES  CON.NLKS  DE  JEStS-OIRIST.  Preuves 
tirées  de  rKiaiïgilc,  n,53C. 

PKNTHCOTK.  Uùv'H  de  rcvénement  mlraculetii  et 
preuves,  |l«  M,iH, 

PtRSt»  LTJO.NS.  Prrtpli.Hles  qui  les  annonceur,  D, 
MO.  *-  Pruphéiies  cvaiigéliquen  i^ur   le    Riùuie  sujel, 

PHACKE,  Prophclie»  qui  cotieernent  ce  prince.  Pro* 
phélie  d'isaie,  1,  I5.>,  Hi5,  mi, 

PIlARlO^.  Le%  magkieus  de  Pharaon  ope rèrcnl-ilïi  di% 
Térîlables  iMeruiJk's.  Récit  bihiique,  H,  5M,  —  Ul»«ïer- 
Talions  rrilic|i!rs  sur  ce  récit,  517.—  Opiiiîi-n  de  rjnriieitie 
Lapi  ''.  5k8«  ^  Suiic  de  la  luéiuL*  opiui«ui, 

Pii.L  ..^  il.  j  .  -^tiiétie  de  Jurémic  contre  lui,  II,  îîo».— 

PHILIPPE,  RûvÎHsemenl  ctirptirel  du  di:icre  saint  Phi* 
lippe.  ItéciL  du  înre  dçs  Aiten,  II,  5Skî.  —  Ub^erviiMoiist 
et  preuves,  ,*i;i*J. 

PHIHî^ThNS.  rro|iliéLic-s  qui  les  coîtcenieuL  *îuerres 
avec  le*  Juifs,  II,  i»'iT.  —  Guerres  elinviisimis  des  Kg>p- 
tien»,  i\t^%  A'î.sv  rien»,  des  Uah.vliMiiens,  Îi59.  —  Guerres 
eL  coiiquétet  drs  5lucltabùes  et  siuHes^  5ii3.—  Prophétie 
dTËiéditol  eoiare  b  Plùlislie,  l,  TUo.  ^  Prophétie  d*lsaie, 
$1)7. 

PHILOMLNb:.  Déi ouverte  des  reliques  de  saînlc  Phi- 
l^iroéne,  et  miracles,  N,5tv'*» 

PHRL.NOLUtilb:.  Orjyines  de  cette  sclenci\  îl,  566.— 
I>e  riftlluence  rééiproi^ue  de  iiutelti;^eiii  c  eldesurganes, 
568.  —  In'^un  Isa  liée  d*  h  principes  de  b  phréuolo{|;ii'.  SG9. 
— *  Premières  études.  Siiot  os  et  revipi,  570  —  >>slénje 
de  phrénolagie  d'après  <iall  et  SpurzUeiiu,  tîli.  —  Il  iiprés 
fifeiMMois,  574.  —  U'aprè'i  Bes&ièreîi,  575.  —  Observa  Lions 
01  eooelusiens,  fj77. 

PfERRKS  TOMHLRS  nC  CIEL.  Rédl  biblique  et  ob- 
servations crftiquts.  11.  579. 

PjsaNlvPIlUBATKHll  Ce  qu'elle  était.  IL  5H0  ^ 
lliracle  acc^jinpti   par  Jésu8-4JirtsU  Récit  évaitgetiquis, 

PLAIKS  0'EGYPTE.  Récits  bildiques  cl  oUsciVaiinns 
«>r  chaque  récit  pariiculier,  11,  5»i.  —  l> 'taris  sur  les 
sauteretlp!*,  r>90.  —  UbjccUoiis  contre  le  dernier  récit  et 

rép>oiiM*,5ys. 

POISSON  miRAClLELÎ  DE  TOBIE»  Récit  bib'lque, 
IL  ÎRII.  —  Vériié  de  l'hisloire  do  Tobie.  Recber^  lie»  mir 
Pesp^ce  de  fioision  qui  retfn>a,  095.  —  Mort  des  sepl 

eeiiiiers  niafts  de  Sara.  Récit  biblique  et  observalioiw, 
».  —  t^uel  eut  le  démon  AsmcHléc,  SW.  —  Enorrianwes 
rt  cnorclsniain'*,  iKIL  —  Te  qu'il  fciui  enieiidre  pur  le^ 
déserts  de  la  Ikiwie-tlgypte,  tiOi»  —  Se»!*  lilléral  et  sens 
Wpiré  du  réiil,  f#05. 

Pi>SSESSiONS.  DilTérence  enlre  W^^  rju^senoile^  vraies 
po5^e<*^i{ms  .\\aiit  et  après  Vlv^ngilM,  Nidor.disnu*  cl 
futiernalurAlisme.  il,  Ot^L  —  AI1«m  iimis  spusiumîiques  du 
1%'  ateele.  EiUisch  et  cotivnlsions.  l'hénoniéues  %lngti- 
Jiers,  lîOrî.  *—  La  niarqui*  ou  U*s  stt|niiJles  du  diabte,t>(^7. 
—  Affection;*  HM'oïk^  ■  "'  î  de^tiise,  tiiW,  — routa- 
rfo«  des  c*uivuhiiP!J-  —Danse  S;iiiil-C»ui.  M,v 

UMiied«s  Nnnuiiis  :  ,  u  j  ki'»,  611.  —  Pusscsslrm  du 
monastère  Sîiint-Picrre  île  l.vtui.  GIT».  --  Le  P.  de 
MoituteriilttTi  et  son  livre,  »il  l.  —  PoxM^*imi  de  Nicole 
Aiibr.v.  De  .Mane-L!is;dv4li  tle  Rautinij^.  615.  —  Pus**'*- 
Sinn  de  M.iiielrÉue  de  la  P.diiil.  I  aUbé  ttaulridi,  ^:\o^- 
l  lAjoe^  Liiuise  Cnp<*au,  tilM.  —  Prorès  p;l^Hie^al»t  le 
pirlenienl  de  Travence,  6ifl.  —  luler»eiitk»n  iimlile  de 
l'évéqne  et  <Ui  Hergé  de  Marseille,  (iiL  —  Madeleine 
a**qn*ert  la  faculté  de  seeondr  %ue  ('oniniiHsion  m/nlit-aln, 
DMib'^rihon  dn*  iutr«*^.  IntiT^eution  inopinée  d'un  ra- 
moii^ur,  fiil  —  Supplice  âf  («anfridi  et  muics»  fi2>  - 
Etalée  pus  fil  plus  grave  de  U  Palud.  Po^sci^ioii  de 


Madeleine  IJodouL  .Nouveau  proeèt,  OIL  —  Vu  Thre  ihi 
P.  BlîchjielU,  Ses  ruue^ici  i^)tistV|«ieiM<«.  PoaM'SMin  de 
Marte  Desaiiis,  6i5.  —  CoodsfDfiatloQ  des  livras  de  Mi- 
rhaétis,  6âC 

Pçissession  de  Loudun.    PréUminaires*  t'il^ 
dier.   S<in  caracli-re.   Ses  procès,  fettl.  —  Un 
possession  des   l'rsuiines  de  Loudun,  (150.  - 
%  est  impliqué.  Exorctscne.  EKtension  et  aggi 
la  potefésslon,  6J1.  —  Déc^uivenurs  de^  tH>ssvH 
eionisles.  L'archevêque  de  H-               •  * i.  —  Juler^iii- 
tioii  de  LaubatxlemonL  Proct                   i<L  C5L  —  Re- 
prise dcH  rxiin'ismc*   *    ■ -  •  ..  .- 

i»55.  —  L'é^éque  d 
extraordiruirts.    \w 

riollet.    Réciamalioiéi  lU  >  d« 

Lotfilun.  De  Graudier,  *  d« 

Griibdier.  OU.  —  ^Surrun  m    super- 

cheries, Oii.  —  Inter^i'ir  Lieu,  tl5. 

—  Suite.  PcrnscMion  de*  i 

Possession  de  CJil  nui  L  Le^  r  i    ies  imsséducf 

mis  en  prison  iinr  1  auliidté  er  (rifi. 

Pmsi>asi<tn  '^  *  '    :ines    |  i»s 

a|ibt'sD.Tnd  •  I  -*  Inirr- 

Veni»<m  du  Iv    I     ;      .     „       ^  iljlé  de  ta 

possesH>on,  650.  —  Le  cadavre  de  Mullinnu  Picanl. 
Triple  |tnreé^  Comfn{««sif^ii  nMitifn/e  \mr  h  reine  DmoIi-h 
pi  r  '    '.  ,     ■•,,        -]  .       ^      .        .  •  ,  .  ,.  . 

Si  coifiiMmiaiK^n.  >  .  654.  — 

Suitrs  du  jtrcH'és  Vi'i' 

PiîS>ession  d"Au*0!iin:.  l'iu'.  l.'^  Miih.d  de  IVvéqne  de 
Cliàlons,  6*i0. —  Possession  de  Maiinrourr,  Ti  iH.  —De 
r.liaiitlKui.  De  Bullv.  De  Toulouse,  059.  —  Poï»M>sr^lon  ds 
Laiiflci.  i;4îO. 

Possessions  simulées.  Marie  Desvaltées.  Marthe  Ri ns- 
sier,  Olli. —  Vi»vage%  de  Marlbe  Rrossier.  Farces*.  Dé- 
convenues* Inlri^rues  p<ilitiqnes,  66L  —  Marthe  l  rossier 
k  llonu'.  EMe  y  meurt  à  iliopiLil,  6<^.  —  La  Ca*Jièr8.  — 
Abus  des  enfireisnies.  lonclnsion,  666. 

PRECLRSKIH.  Prophéites  qui  Panncncent,  667.— 
Sa  1  ié  ci  ses  prophéties  à  Ud-mèinc.  Sa  mort,  b70. 

PRISONS.  Ouverture  miraeub  use  de  la  prison  oà 
étaient  renfermés  les  ap«Mres,  67L  —  De  celle  où  ^U II 
reiif«-rmé  n^itut  Pierre,  67i.  —  Les  chaiucft  doul  saint 
Pierre  était  :il lâché,  tiTL 

PilOlIlKTES  ET  RUOPJIETIES.  SiRuinratlon  de  css 
mots.  L  7*1=  71». — L'a^euîr  est  conou  de  Lieu  *rul, 
77rr7M  te  démon  ne  le  eonnalt  p»*,  79  rr  80.  —  Le 
connilML  il  ne  poiirMlMd|liil-T"*^i"P  **<  ^^^^^  ^^  penniv> 
siori  de  IHrn,  le  réMIR  l>»mme,  7t)=z:8U.  —  Dieu 
seuï  peut  révéler  Tavenir,  «1  =:fcif .  —  Différence  entre 
b  dhination  **l  la  prophétie,  85:=:8i.  —  Quejqneroîs  le 
prophéïe  éprtmve  une  contrainte  morale  d'énonccT  ce 
oui  lui  est  révélé,  85  -r  H*.  —  Êvemp'e  d  Anint  et  de 
iérénile.  85=^86.  —  DIvenes  espèces  d'intuition,  K7  = 
88.  -^  E^lase  naturelle  et  extase  prophétique.  Diflé* 
renées,  Aliénailon  des  sens.  Ravinement,  ml^îXL  ^ 
Songes  et   ViM   .  ïiéhipies,  9ï=r9î   —  Propbéliet 

en  action  ou  ii  "I=^9i,  Paraboles  prophétique*, 

9i5=:::9k  —  Vi'  ne  ou  vie  de  communsnt.^    ir*^ 

pirati'  n   proph  ^78,  9.1=:96.  —  l.'ii 

prtiphéilque  ♦  -  idanle  de  la  vie  proph* 

^ÇW.  ^  L'inspiraijjfn  est  de  Dieu,  le  style  r\i  de 
llMOinfe,  97=98  -Isaie,  lérémie,  Eiédiiel  Duiiel 
evnnpiirés  sous  le  rapport  iitténire.  97=^.  —  Des  obs- 
cnrtt^  dans  les  prophéties  et  de  leurF  cantrt,  f«9=i:ie0. 

—  t9i  prophéties  relalÎTes  aui  ^v^-nemcnts  retoponels 
s*int  claire^  le  plus  ordinairem'"  '  t  qui 
coïkcemenl  li  nature  intime  <1*  ri»^, 

plus  obscures,   101:^'''-'        ''  ,*  s  ^  o.., ;<(eL 

don!  le  nr»»mier  e«;r  -rtd,  lUlrrM'"!    —  A 

quoi  lK»n  ih-s  proph-  l  des  pri^phéiie»  qui 

ne  préservent  de  rien,  I0l=-;itii. 

l^ri'sriiMire  de    Dieu  et  liberiê  fie  l'homme  a*séme«l 

mn  •fUt 

réjih-      .         ,  '  .  H>L 

Prédtcln'm  ei  prot4i>Hie.  l>iiléiriÉee«,  lo.'ii^UK*,  —  I  e 
prophi'le  doit  prouver  «a  niis<Hinn:  aulrcineut  11  faut  ni- 
tendre  réu'nemeni  i      "  *'*       '   '  '     ''  pri»- 

phéNvs  et  >érit;d«  »'^  ;  "   — 

Encludui'meui  <H  viM  ,      ,       j  ^ — 

Le  berceau  de  la  proplkUe  eicrtiii  île  iii  rmii  hoiu.^mft 
1U7=:M*H  — Too4e  prophéiîp  se  roni-enlre  dan«  U  fa- 
tiitlte  Mw  "  '        ^     ^       .  -   -  V     '^  en 

demeurr  "■'**- 

jellrnt  m  .    •*• 

#1  »«'vldemcllw«eiit  vers  ira  uaiioiia  «iraHiCces  qui  m^ 


IftTt 


TABLE  DES  MATIERES. 


\M 


root  eo  coDlacl  aTec  elles,  100^=110.  ^  Moïse,  t09=110. 
Balaaro.  Sa  proiihétie  eontient  loiil  revenir  Jusqu'au 
Messie,  109=110.  —  La  terre  prooiise  est  eooqoise  par 
Josué,  1 1 1=113.  —  Le  reste  de  la  promease  s*accooipllt 
au  temps  de  la  royauté,  iM,  —  Messie,  aiatioo  de  la 
prophétie  lui  lui  est  relative.  111=111  —Histoire  pru- 
pbétique  de  la  royauté,  115  et  miiv.  —  Les  prophéties 
vont  se  développant  et  s'éclairdssaat  de  jour  en  jour, 
1I3=IU.  -  Israël.  Froptiétirs  qui  lui  sont  relativei, 
113=111.  —  Jiida.  Sa  ruine  et  sa  résurrection,  115= 
116.  —  Ezéchiel  et  Jéréinie  comptent  les  dernières  pul- 
sations de  la  vie  de  Juda,  115=^116.  —  Famille  Abraha 
uilque.  Ses  desUnées  prophétisées,  117=118.  —  lla- 
b.vlooe  et  TKgypte.  Leur  sort,  117=:.118  et  suiv.  —  Da- 
niel Il  Babylone.  L'avenir  depuis  la  captivité  an  Messie, 
119=190.  —  Les  quatre  grandes  monarchies  et  TEgliM», 
121=121  —Aleiandre  et  les  débris  de  son  empire,  lit 
=1S2.  —  Les  Machabées  et  leurs  luttes.  Les  nations 
▼oisbies.  L'empire  de  Sjrie.  123=12i.  _Le  Messie, 
but  et  terme  de  toute  prophétie,  lâ5:=124.  —  Pi^ph<Uirs 
de  Jésus-Christ,  complétives  des  anciennes,  11*1=116. 
"—  Prophéties  de  Jésus^Zhrlst  concernant  l'établisseniei.t 
de  l'Eglise,  127=138.  —  La  prophétie  réduite  en  art. 
Yanitu  des  moyens  employés,  Ii7=lî8. 

Gouvernement  théocratique  du  peuple  de  Dieu.  RAIe 
des  prophètes  au  sein  d*Israël,  II,  871  —  Ere  prophéli- 
que.  Samuel  appelé  de  Dieu  pour  Finaugurer,  875.  — 
Ere  des  prophètes  et  des  thaumaturges.  L'homme  de 
Dieu  placeà  c6té  du  monarque,  I,  63=:6i  et  suiv. 

Vie  prophétique  et  insnintion  prophétique,  I,  9ÎP=96, 
77r=78,  138,  635,  658;  II,  685. 

Comparaisons  entre  prophètes.  Jérémie,  Ezéchiel  et 
Daniel,  1, 67=68.  —  Isaîe,  Jérémie,  Ezéchiel  et  Daniel, 
97=r98.  —  Ezéchiel,  Jérémie  et  Daniel.  674. 

Prophètes  anonymes,  I,  148  el  suiv.;  162,  171,  559; 

Faux  prophètes  pnrmi  le»  Hébreux.  Menaces  et  ana- 
thèmes  de' Jérémie,  d'Kzéchias,  If,  675  et  suiv.— En  quoi 
diirérents  des  vrais,  I,  107=108.  >-  En  quoi  semblables, 
L  151  ;  —  II.  321  ;  --  1, 1093.  —  Prophéties  évangôliqoes 
concorn;int  les  faux  prophètes,  If.  6^9. 

Prophéties  figuratives  do  Messie,  11,686. 

PKOPHETES  DU  DAUPHINE.  Historique.  Jurieu. 
La  belle  isabcau.  H,  680.  —  Extension  de  la  maladie 
prophétique.  Phénomènes  singuliers,  981 .  —  Apprécia- 
tioLs  diverses,  aux  points  de  vue  des  préjugés  du  temps, 
6B2. 

PROPHETIES  POLÎTIQCES.  Réflexions  préliminai- 
res, II,  690  —  Prophétie  attribuée  à  saint  Augustin,  69i. 

—  Prophéties  de  Merlin,  éditées  par  Alain  de  Lille  et 
Gein-oi  de  Montmouth.  Leur  influence  littéraire,  603.  — 
De  Joaihiin,  abbé  de  Flore,  695.  —  De  F.  Télespliore, 
697.  —  De  l'abbé  Q  rillc,  699.  —  De  Jean  Licchlember- 

Sers,  699.  —  De  Jean  de  Rochotaillade,  70i.  —  Aniauld 
c  Villeneuve  et  la  fin  du  monde.  Prouhéiies  cabalisti- 
ques, 70i.  —  Invasions  d'Italie.  l.ibor-Mirabilis.  Savona- 
role,  705.  —  Charles  YIII  et  les  proplièles  contempo- 
rains. Prophéties  en  prose  et  en  vers,  707.  —  Louis  \II, 
François  T' el  les  prophètes  œntrmporahis.fJiarlcji-Quint 
fait  prophétiser,  709.  —  Prophéhc  de  F.  Albert  de 
Trente,  710.  ~  De  F.  Bartliélemi.  De  Naumerberger, 
7li.  —  Révolution  de  1789  el  ses  prophètes,  713.  —  An- 
ciennes prviphéiics  rajeunies,  714:  —  Révolution  de  1830 
et  ses  proplièles,  716.  —  Prophéties  de  Noèl  Olivarius, 
717.  D'orval,  718.  —  Censure  de  cette  prophétie,  727. 
-^Prédictions  de  Mailrolle,  730.  —  Voy.  Liuh-Mirabujs 
l^ATiviTÉ,  Mil  sbi>t  cent  QUATaB-vi>GT-xBCV,  Lbkouiaxd, 

NUSTRADAMLS,  ReGIOMONTAN. 

PROPITIATOIRE.  Oracle  de  Tarche  d'alliance,  II, 
731.  —  Le  propitiatoire  el  ses  oracles,  1, 358. 

PROVIDE.NCE  ET  PRESCIENCE  DE  DIEU.  Démon- 
trées par  l'aoconiplissement  des  miracles,  même  d'un 
•iMil,  1.  27=28— Couciliables  avec  la  liberté  de  1  homme, 
101=102  et  suiv. 

PSAUMES.  Envisagés  comme  prophéties.  Coup  d*<ril 

Ç reliminaire,  II.  751.  —  Psaumes  relatifs  à  Jésus-Christ, 
33.  —  Comparaison  des  prophéties  avec  les  récits  évau- 
f  cliques,  735.  —  Suite  des  psaumes  relatifs  au  Messie, 
•^-  —  Psaumes  applicables  on  partie  au   Messie.  74.H. 

—  Psaumes  qui  conviennent  h  TKjjlise.  Ses  combats. 
Son  triomphe,  747.  —  Sps  grandeurs,  son  extension,  7:)1. 

—  Psaumes  relatifs  ï  la  Judée.  Captivité  des  70  ans,  760. 

—  Autres  événemenls  de  l'histoire  des  Juife.  765.  —  Re- 
jet final  de  la  nation  juive.  767. 

PYTHOMSSE  D'ENDOR.  Evocation  de  PMne  de  Sa- 
muel Discussion  préliminaire.  H,  r770.  —  Cequ*était  la 
pvrhouisse.  Des  engastrimyles.  772.  —  Récit  biblique. 
'  i 4.  -~ Réflexions  sur  ce  récit,  776.  —La  pvthonisse  d'En- 


Ç 


dor  considérée  comme  ventriloque,  I,  51=81  —  Sailet 
'Il  pjthoolsse.  II,  885  et  suiv. 

R 

RAISOX.  Impulnanle  ï  s'éle\'er  k  la  coiiiiais\aiire  «le 
Dieu,  et  ï  celle  de  la  lin  de  Thouinje,  I,  t5l=.G.  —  ^ioa 
fanpuissanee  à  établir  des  droits,  et  principalement  des 
devoirs  par  rapport  à  Dieu,  17=18. 

RASIN,  roi  de  Syrie,  et  le  pntfilièle  Isaîe,  I,  15Sl- 
Prophétie  d'Isaîequi  leconc4>me,88:>.— Explicatiotts.tf»l. 

RATISRONNE.  Apparition  ée  la  sainte  Vierfe  à  Marie- 
Alph^wse  Ratisbonne,  II,  777. 

RAVLSSEMËNT  CORPOREL.  Dimmiiio  sur  le  pr«. 
voir  du  démon  à  cet  égard.  II,  7M0.  —  VOÊf,  Hasmic  et 
Philippe. 

RECIIADITES.  Prophétie  de  Jércmie  <|ui  les  conceriK 
et  accomplissement,  II,  783. 

Ri:(;iOMONTAN.  Prédiction  astrotofrique  altribcice  ii 
Regiomonlan  et  histoire  de  celle  prédiciiuo,  U,  78ô.— 
Ses  diverses  transformations,  787. 

RELIGION.  Il  n*a  Jamais  existe  de  religion  sans  mt 
révélation  supposée>.el  sans  miracles  è  l'appui,  I.  I9=d>. 
—  Les  miracles  rendrul  raison  de  rcxUsleui-e  du  jutbismi* 
et  du  cliristianisme,  23=24.  —  Sont  le  cachet  divin  irr.'- 
fbrmable  mais  nécessaire  de  tonte  retigloo  qui  s'iflip<bf  ; 
or  une  religion  qui  ne  s'impose  pas,  n'eu  est  pas  um, 

RESURRECTION  DES  MORTS.  Déioonstratioa  du 
dogme,  If.  788.  —  Preuves  seripiuraires,  791.  —  Démons- 
tration faite  par  saint  Paul,  793.  —  Prophéties  de  laial 
Paul  concernant  la  résurrection,  550. 

Résurrection  de  Jésus-Qirist.  Prca%*es  qpî  réiabltwm. 
796.  —  Objections  de  Volney,  797.  —  Autres  preuves  di 
fait  de  la  résurrection  de  Jésus-Christ,  800.  —  Consé- 
quences de  la  résiirreclion  de  Jésus-Oirisl.  Il  est  Vkhi, 
803.  —  Sa  doctrine  est  donc  vraie  :  son  Eglise  infaillible. 
805. 

REVELATION.  Sa  nécessité,  la  création  étant  yini^i 
comme  fait  précédent,  1,  1  l=:l  2.  —  Les  prnpfcéii»  el 
les  miracles  sont  ses  moyens  inévitables,  17=:I8.— Pwm 
de  reli^on  sans  une  révélation  précédente.  19=iO. 

RIMINI.  La  Madone  miraculeuse  de  Kiniiui.  Détail  K 
hlstoriquç^  806.  —  Constatation  juridique  des  miracks, 
IL  807.  ^  ' 

ROCIIÊTAILLADE.  Ses  prophéties,  II,  707. 

ROI.  Guérisim  miraculeuse  du  fiis  à*un  roi.  Rédlcrao- 
géliquc,  II,  810. 

ROME.  <:hiiie  de  Rome  sous  les  coups  des  peuple 
b-irharos,  pniphiHie  afiocal.vptique,  I,  219.  —  Pn^i'hélie  Je 
Riilaam  coni  ornant  rompirc  romain,  .^'59.  —  LYmpirer- 
main  et  Julien  TAposiat  ;  pro[»)iôtie  de  Daniel,  $JU  d 
prisif'm. 

S 

SARBATS,  nu  asseinb'.i'cs  des  sorciers.  Leur  descrip- 
tion. tV^rénionies.  l/idoU*  ou  le  roi  du  sajihat  II  Mi- 
Impiétés  et  crimes.  Raptème  des  crapauds.  L'art  *>»  im- 
poisonncMiuMils  La  pondre  du  diable,  81  i.  —  l/oii?«f3t 
terriblo.  Transp-rl  |»ar  le  dia'»!e.  IHusious  de  Tmiapia- 
tion.  814.  —  Le  masque  des  sabbaU,  8i;>.—  Antiaiiilrdet 
siljbats.  La  légende  de  saint  Germain  d*Aoxerrp.  Kl.T- 
Lols  des  barbares.  Assemblées  de  Diane.  Les  litanies  <:• 
diable.  La  mesgnie  Hellequin,  816. 

A pnarlUon  des  Manichéens  et  leurs  prailquw.  817. - 
Ils  infestent  une  grande  partie  de  TEurupp,  818  —  V«» 
sous  lestiuels  ils  se  produisent,  819.  —  Los  Albigfi-i* 
Guerres  contre  les  secUires,  830.  —  Leurs  crime*.  (>»- 
elle  de  Utran,  821.  —Leurs  pratiques  de  mairie.  Huîe 
de  Grégoire  IX,  8!22.  —  Les  gnostiques  au  iv*  si^i'' 
Gnostiques  dArras.  Leurs  sabbaLs,  824.  —  Nouvelle  \iu- 
doisie  au  xvi*  siècle.  Bulle  de  Léon  X,  825.  —  Ssbh^  s 
de  la  Ua.ve-du-Puits.  Ordonnance  de  Louis  XIV  R^V > 
mations  du  parlement,  896. 

SACRE  DES  ROIS  DE  FRANCE.  U  sainte  Amp-il^. 
II,  827.  —  Description.  Discussions  sur  sitn  oncinp.  T^ 
moijçnages  de  Thistolre,  828  et  suiv.  Kom.  AsiroiLE  i.n  - 
rison  des  scrofules.  Le  toucher  du  roi.  Histoire  et  d.fk^ 
sioiis,  838  et  suiv.  Kojy.  Scrofules. 

SAINT-GERMAIN.'  Cbarlalan  et  Ihauinatnr!:^  * 
31VIU*  siècle.  Riographte,  H,  812.  —  $a  Sfience  et  «-s  l- 
lenls  merveilleux,  843.  —  Saint-Gi  rnuiin  et  ta  nmr9t 
de  iiorgy,  814.  —  J.a  mélempsjciiose.  Age  prmlîjifvi  J* 
SainM;ermain.  8lîî.  —  Entrevue  avec  I  oui<c  XV,  8»5  - 
Le  brillant  métamorphosé.  La  tal»atîère  847  -^haii^ 
vue  avec  Caglir  slro,  818.  —  Omcliision,  84*J..^Rebiw«i 
de  Saiiit-(iermam  cl  do  C^gliostro,  I,  A95. 

SAINT-M\RTIN.  Illuminé  du  xvm'  siècle.  II,  W?.' 
Ses  olivraurs.  S<in  fTPnrr  d'illunnnisnir,  S^iO. 

SAI.Elli:.  Apparition  de  la  s.tiotc  Mcryc  à  étui  \^ 


liSl 


TABLE  DES  NATIEIiES. 


mi 


LU  biîrcers.  fiun  enlrr-tien,  II,  Soi.  —  Obsonralioas  cri- 
tiqiif'^  855.  —  Le  s*»»  rot  ilc  Pierre-MIclifl  Miilras.  Ré- 
(Miiisos  aux  <»))jc'cliniis,  Hoo.  —  SiiiK'S  de  lapiiarilioii. 
lirAi'i'S  iiiM'j^ues  et  mirucles  obtenus  ^  la  Saletie,  K.*îl».  — 
iDliTveiiiiiMi  de  révAque  de  Grenoble.  Lxanien  de  la 
raiiM*  et  décisioD,  857.  —  Jugement  en  fnruie  canonique 
et  uiandeiuent,  8ii9.— Faveurs  du  Souverain  J'ontife.  Au- 
tiifités  dans  le  sens  opposé,  86i. —  Cundanin;itioii  décrits 
opposés  au  jugement  eauouique,  864. 

SAMSON.  Sa  naisunce  miraculeuse,  IL  80 i.  —  Pre- 
mier e<Kal  de  sa  ftirce.  Le  lion  mis  en  pièces.  Eidgme 
propiiftée  auK  Philistius,  8(>5.  —  La  niâclioire  d'âne  et  la 
liiiituine  miraculeuse,  866.  —  Les  trois  cents  renards.  Les 
lN>r(es  de  liaia,  8G7.  —  Dalila.  Mort  de  Samiion  dans  le 
temple  de  Dagon,  868. 

.SA ML' KL.  Eloge  tie  ce  prophète.  Merveilles  de  sa  nais- 
sance. Aoiie  el  le  grand  prétrR  Ui''li.  [1,  K(>'->.  —  Jeiinesse 
de  Samuel.  Les  lils  d'Héli.  Avertissement  donuc  de  Dieu 
à  IIl*Ii.871.  — tiouvemeaent  thûocratique  du  peuple  de 
l>ieu.  HùlfS  des  prophètes  au  milieu  d'Uraêl,  87i. — 
l.re  propiii; tique.  Samuel  appelé  de  liieu.  Nouvelles  me- 
nai-es  adressées  à  Héli,  873.  —  Accomplissement  des  me- 
n-ici  s.  Prise  de  Tarche,  874.  —  Samuel  devenu  juge.  Re- 
Tiinstitution  de  la  oatiOD.  Assemblée  de  Masplia.  \  ictcdre 
miraculeu*^,  875.  —  Institution  de  la  rovauté.  Saiil  dé- 
si^n>'>  de  Dieu,  877.—  Première  victoire  de  Saûl.  Samuel 
rend  compte  de  son  administration.  Le  peuple  acclame 
sa  justice.  Dieu  la  conrurme  par  uu  nitraclc,  879.  ^  Saûl 
rejfti'»  de  Dieu.  —  Guerre  ccmtre  Ainalec.  Agag.  Saûl  re- 
>!!•';  dt'linitivemcnt,  880.  --  Sacre  de  David.  Saûl  et  la 
pvihimisse,  883.  —  DissertalitHi  sur  '.e  récit  biblique  rcU- 
tif  à  )a  pvthonisse,  885.  —  Opin.ons  diverses,  ffî7.  — 
Avertissements  de  Samuel  à  Héii,  I,  815  etsuiv. 

Viilnev.  Sou  pamphlet  contre  Samuel  et  le  sure  des 
r«»i^,  HHl).  —  Censure  analytique  rie  ce  pamphlet,  890.  -^ 
Prophétie  de  Moïse  sur  rétablissement  de  la  rorauté  en 
Isrnrl.  Le  .l/fi/is/iuf  de  Samuel,  893.  —  Suite  des  divaga- 
limis  de  Volnev  et  réponses,  8îU.  —  Conclusion,  8i)8. 

SANt;  Mliur.l  LLL\.  Saint  Janvier.  Considérations 
générales,  ff,  8^)8.  —  Railleries  d'Eusèbe  Salvcrtc,  899. 

—  Sju^' lie  J.'sus-C.hrist  recueilli  iiar  saiiitn  Madeleine, 
9')iL  ^'Sun^Mniraculeux  de  saint  Laurent,  901.  —  Sang 
iiiirinilrux  de  saint  Pantaléon,  90i.  —  Saint  Janvier. 
^Liiirip  iiiiraruleuse  de  divers  tombeaux  des  saints,  901, — 
San;;  riiirnruleux  de  saint  Jeau-Hapiiste,  906.  — Sang  mi- 
niculeux  df  saint  NicoUts  de  Toleuliuo,  908.  —  (îherei 
sjDir  niiraruleux  de  saint  Thomas  d'Aquin,  OlO,^  Ré- 
flexions d'K  Cartier,  912. 

SAKKPIA.  Mirjcie  de  la  multiplication  de  la  larine  el 
r!e  riiuilf>  d«'  la  teiivc  fie  Sar»'pu,  IL  9|4. — HésurrecUon 
4hi'til«  il<>  ce  tu.'  xeuxe.  OhjectiiirLS,  91 L 

SAVONARULE.  Se  jinse  eu  réformateur,  II,  916.— 
St'^  jirophélies  [Kiliiiques,  917.  — Elfel  de  ses  prédictions 
en  Cmnie,  9l*L  —  Sa  piété.  Ses  ouvrages.  Ses  démêlés 
;iv(*<*  Hume,  HiO.  —  luier^euliimde  Zoccolanti.  Querelles 
d'onire  h  ordre.  Dell  d'opérer  un  miracle,  9il.  —  Le  bû- 
rher,  022.  —  Arrest.-itirin.  Prucédure.  Suiiplice,  9i3.  — 
Prf>phétie  de  Saxouarolc  au   Litier  .If  iroipi/M,  55  et  suiv. 

—  Snii  influence  sur  les  Invasions  d'Italie,  705. 
S4:K0FI  l.KS.  Leur  guéris  li  pur  le  toucher  des  rois  de 

France.  II,  H38  et  sciv. 

SKDKCIAS.  Son  allÎJJice  avec  Pharaon  Hophra.  Prtv 
ph.'lio  disaie.  II,  9i4.  —  DEzérliiel .  yi'.,  930.  ~  De 
Jérémie,  9i7.  —  Êntretleas  de  Sédécias  avec  Jérémie, 
929.  —  A'complissement  des  fmiphéties,  931.  —  PrCH 
phélie  <ri>. 'cliiel  contre  Si'-<férias,  I,  «79. 

SFLI.IM.  Prophéiies  qui  le  mncrrnenl.  II,  933. 

SEMAINES.  Prophélie  tW  Daniel  relative  aux  soixante- 
dit  semaines,  II,  932.  —  Kxplicalions  exé^étiques,  953. 

—  Ce  qu'il  but  entendre  par  seni:ûnt?s.  KfMKpie  h  laquelle 
elles  commencent,  936.  —  Explication  du  texte  Àb  ejilu 
sermonis,  938. — Les  diverses  n*staurati«>ns  de  Jéru- 
salem, 939.  —  Esilras  à  Jérusalfui,  9ii\.  —  Néhémie  à 
Jérusalem,  9U.  —  A  quel  roi  de  Pers»*  faul-il  rap^Nirter 
l'ordre  dont  parle  le  prophète,  94i.  —  Objections  et  so- 
luti^Ai,  943  —  Du  terme  des  soixante-dix  scnuiines,  915. 

—  Opinions  diverses  sur  l'année  de  In  naissance  du  Sau- 
veur. 9W».  —  S\ nchroiiismes  de  l'histoire  sainte  et  de 
riiisloire  profujic,  917.  —  Année  de  la  mort  de  Jésus- 
Christ.  9.-». 

SHMEIAS,  prophète.  Ses  relations  avec  Rol>oara,  II, 
95ÎÏ. 

SKMEIAS.  Le  Néhélamile.  Pmphélic  de  Jérémie 
contre  lui.  II,  9rii). 

SCNNACIIKRIR.  D«slniclion  miraculeuse  de  son  armée 
prés  de  Jérusalem,  M,  961.  —  Preuves  de  l'événement, 
î»62.  —  Objections  d'un  incrédule  et  réponses.  963. 

SEPPHlRDTH.  Système  cabalistique  des  Juifs  sur  la 
oaturc  cl  les  opérations  de  Dieu,  I,  ^^^ 


SERPENT  D'AIRAIN.  Son  exaltation  [lar  Moïse,  et  sa 
destruction  par  Ezéchias,  II,  9('k*). 

>IBYLLES.  Leur  existence  contrstable,  II,  966.— Du 
nombre  des  sib.vUes  et  de  leurs  noms,  968.  —  Svstème  de 
Pierre  Pciit  sur  les  sibylb  s,  971.  —  Témoignages  d'au- 
teurs profanes  d'après  le  P.  Crasset,  972.  —Témoignage 
iW  saint  Justin  sur  Simon  le  .Magicien,  973.  —  Téniuigna- 
ces  des  Pères  de  TEgiise  d'après  le  P.  Crasset,  974.  — 
L'acrostiche  cité  par  Constantin  au  concile  de  S'icée,  977. 

—  Texte  el  traduction  de  l'acrostiche,  979.  —  Suite  des 
citations  empruntées  aux  Pères,  980.—  Opinion  de  Ber- 
gier  sur  les  sibylles,  983.  —  Rechen  hes  sur  l'origine  des 
anciens  vers  sdiyllins,  et  doutes,  988.  —  Observations 
préliminaires  sur  le  recueil  actuel  dies  vers  sibyllins,  991  « 

—  Analyse  du  recueil,  993,  et  suif.  —  Opinion  àe  Tau 
leur  sur  le  recueil,  1001.  —  Opinion  d'un  critiqae  mo- 
derne, lOOi. 

SI  DON.  Prophéties  qui  concernent  cette  ville.  II. 
1003. 

SIMEON.  Prophéties  du  saint  vieillard  envers  Jésus- 
Christ  et  la  sainte  Vierge,  1Û05. 

SIMON  LE  MAGICIEN.  Récit  du  livre  des  Àcks,  1006. 

—  Faits  et  gestes  de  Simon  le  Magicien  à  Home,  ti  08.  — 
Inscription  <le  Sewo  sancus,  IU09.  —  L'assompiion  de  Si- 
mon par  le  diable,  1010.  >-  Témoignage  de  saint  Justin 
sur  Simon  le  Magicien,  973. 

SINAI.  Les  miracles  accomplis  sur  le  mont  Sinaî.  Récit 
biblique.  Il,  1011.  —  Objections  des  incrédules,  lOli.— 
Diflicultés  lopographiqucs,  1013.  —  Exactitude  des  chif- 
fres donnés  ràr  Moïse,  1814.—  Opinion  de  M.  Léon  de 
Labonle.  —  Réfutation,  1017. 

SOBNA,  Prophétie  d'Isaie  contre  lui,  II,  1018. 

SODOME.  Sa  destruction  miraculeuse,  iOIO.  —  fl>jec- 
tions  d'un  incrédule,  lOâO.  —  Sodomc  n'a  (las  été  relevée 
de  ses  mines,  1023. 

SOLDATS  D'UERODE  MIRACL'LELSEMENT  RE.\- 
VER.SES  AU  JARDIN  DES  OLIVIERS,  IL  1013. 

SOLKIL  ARHKTE  A  L'ORDRE  DE  JOSIE.  Récit  bi- 
blique, 10i6.  —  Texte  de  VEcclésiaUkpte,  1027.  —  Ob- 
jections et  réponses,  1U27.  —  lloreb.  L'eau  jaillissant  du 
rocher.  Suite  de  la  même  objection.  1029. 

SONGES  FATIDlUtES.  Origines  sacrées,  II.  1030.  — 
Le  naturalisme  des  songes,  1031.  —  Observance  des 
songes  défendue  par  récriture  cl  les  Pères,  1033.  — 
Songes  divins.  Songe  d'Abraham,  1051.  —  Observalions 
sur  Tes  expressions  relatives  au  Messie  et  à  la  durée  de 
lacaptivitii  d'Eg.vpte,  1035.  —  Songes  d' A  biné  lech.  De 
Jacob,  1037.  De  Laban.  De  Joseph.  Des  serviteurs  de 
liiaraon,  1039.  —  Songes  de  Pharaon,  1041.  —  De  Mar- 
doehée.  De  Judas  Machabée.  De  Gédéon.  De  saint  Jo^iih. 
10W.  ' 

Songes  et  visions  prophétiques.  Leur  origine' divine. 
L*abHS  qui  en  a  été  fait,  I,  91=i9i.  5^iiiige  de  Nabmh  do- 
Rosor.  Interprétation  de  Daniel,  r»0.'>.  —  Gédéon  et  le 
songe  du  Madianile,  774.  — Songes  fatidiques.  Moyens  et 
lieux  consacrés,  II,  45,%. 

SOPHOME.  Sa  prophélie.  Passages  reproiiiit-  dans 
Amos,  Jérémie,  Atîgéo,  Ei<Vhiel,  II,  I0i5.  —  Prophéties 
contre  les  nations  de  la  Pali'Sline  et  >a  Habv|on;e,  1017.  — 
Interprétation  des  derniers  cliaiiilrci»  de  la  proiili.'Mie. 
lOW. 

Prophétie  contre  l' Ammonite,  1, 1075.  —  Cjontre  fiobv- 
loiie,  :286. 

SORTS  DES  SAINTS.  Antiquité  de  Pusa^e,  IL  1052. 

—  Exemples  tirés  de  l'Iùstoire  ecclésiasjique,  1053.—  De 
rhistoire  iirofane,  I0o(x  —  Opiui:u  de  s  int  Augustin. 
10?».  • 

5»oris  divinatoires,  L  'iH7.  —  Sorts  prophétiques,  806 

—  Sitrts  fatidiques  et  or.ic!es.  II.  433. 
STKGANOtiRAPlIIE.  Art  de  c;icher  *a   pensée  sous 

dps  fnrniules  caluilisliques,  II,  lO'iO.  —  l'Iavirnles.  Knrhi- 
ri'lions  Grimoires,  I0G1.  ~  l.a  siégauitgrapliie  de  l'ahbi 
Triiliéme.  Plaisantes  erreurs,  H)6J 

SThiMA TES.  Les  stigmates  de  Jésus-r.hrjst  et  de  s, int 
Paul,  II.  liHi4  —  Fausses  stigmates  ei  stigmates  démo- 
niaffues,  1063.  —  Les  stigmates  de  saint  François  d'Assise, 
Il  G»;  _  Divers  sligmalisés,  10G9.  —  Snuf  Emmeridi» 
1070.  >>  Stigmatisées  du  Tirol,  1072.  — M.iria  von  Mnrrl. 
Domenica  Laiari,  107 i.— Extatique  de  Niederhroun.  Ses 

rrftphéiies,  1077. —  Rapport  médical  sur  cette  extatique, 
i»78. 

SWKDEMDORG.  Biographie.  Son  système  d*illumi- 
uisine.  Il,  1II8I.  — Sa  mai;ounerie  illumiitée,  I(i83. 

SYRIE.  Premier  royaume  de  Syrie.  Prophéties  qui  le 
concernent,  II,  1086.  —  Prophéties  d'Elisée,  d'Amos, 
d'Isaïe,  de  Jérémie,  1087.  —  Deslruciion  des  royaumes 
de  Syrie  et  d'Israël,  1, 133.  —  Prophétie  d*lsaie':  fardetu 
de  Damas.  912.  —  Proohélie  de  Jérémie  contre  f 
1075. 


^^ 


1S85 


TABLE  DES  MATIERES. 


ÎUi 


Second  royaume  de  Syrie.  PropMllet  tfEiéchlcl  cl  de 
D»DieI,  H,  1091. 

T 

TABITHA.  RéîMirrection  de  Tabllha.  Rêcll  du  livre  des 
Àcles,  11,  1091. 

TABLES  PARLANTES.  Recherchp»  sur  la  cause  cxlra- 
naliirclte  de  leur  inspiration.  II,  1092.  —  Crtle  inspira- 
liim  ne  vient  point  de  Dieu.  De  l*âroe  humaine,  1093.  — 
Ni  des  bons  anges,  109G.  —  Donc  elle  vient  du  dûnion, 
1097. —Opinion  néoplatonicienne  du  marquis  de  Minille, 
1098. 

TALISMANS  Talismans  naturels.  Leurs  elDsts,  II, 
1100.  —  Artllldels.  Antiques.  f.nosUques,  1101.  >-C.ba- 
Hstiques.  Astrologiques,  1102.  —  Penlacles.  Talismans 
dive».  Du  QMnrep  àue.  Modenes,  1103. 

TKMPETKAPAIHEKPAR  JESLS-CHRIST,  il,  UOB. 

TltMPLe  DE  JERUSALEM.  Premier  temple.  Prophé- 
ties qui  le  concernent,  II,  1106  —  Second  temple.  Pr»- 
phclie  d'Agi^*e.  Obîeclion  tirée  de  Jos^pbe,  1106.— 
Observations  sur  le  récit  de  Josèphe,  1109.  —  Prophéties 
évangéliquet.  Accomplissement,  1113.  —  Tentatives  de 
Julien  TApostat  Leur  Inutilité,  1115.  —  Témoignages 
contemporains,  1116. 

TtCNTATION  DE  JESLS -CHRIST  DANS  LE  DE- 
SKKT.  Récils  évangiMiquos,  H,  1117.  —  Rut  de  la  tenta- 
tion du  Sauveur,  etmaiiii*re  dont  ellu  s'accomplit,  1119. 

—  Opinions  diverses  sur  le  ravissement  du  Sauveur,  lliO. 

—  Opinion  de  saint  Cvprien,  1122. 

Tentation  d*Eve  par  le  serpent.  Allégorie  probable,  I, 
89=60. 

THELESPHORK,  prophète  du  iiv*  si^le,  IL  697. 

THEOSOPHISTK.  Jacques  Buifam.  Illumine  du  xvu* 
siècle.  H,  1123. 

THÉOT.  Catherine  Théot,  illuminée  et  prophétesse  de 
la  fln  du  xvni*  siècle,  II,  112L  —  Robespierre.  Catherine 
Théot  et  Sénari,  commissaire  de  police.  Signes  et  paroles 
de  rikeption  des  aspirants,  1126. 

THERAPHIM.  Genre  d'oracle  chez  les  Juifs,  II,  428. 

TORIË.  Appréciation  du  livre  de  Tobie,  I,  51=52.  — 
Prophétie  de  Tobie  sur  la  ruine  de  Ninive,  II,  417.  — 
Vérité  de  Iliistoire  de  Tobie.  Recherches  sur  Tespèce  du 
poisson  qui  TelFraya.  Du  démon  Asmodée,  595  et  suiv. 

THADITIONS.  Sur  la  création  et  l'antiquité  du  monde, 
I,  457.  -^  Sur  le  déluge,  560  et  suiv. 

TRANSFIGLRATION  DE  JESUS- CHRIST.  Récit 
évangéltque,  IL  1128.  —  Sur  quelle  montagne  s'opéra 
le  miracle,  1129. 

TREMBLEMENT  DE  TERRE  MIRACLLEUX  AU  MO- 
MENT DE  LA  PASSION  DU  8AUYELR.  RéciU  et  tra- 
ditions, II,  1130. 

TYR.  Prophéties  et  préliminaires  historiqnes.  H,  1 132. 

—  Expédition  de  Salmanasar.  Prophéties,  113L  —  Des- 
tmction  par  Nabuchodonosor.  Prophéties,  1156.  —  Ruine 
de  Tyr.  ^pbéties  d*Ezéchiel,  1158.  —  De  David,  1142. 

—  Expédition  d'Alexandre  et  guerres  des  Machabées, 
1145.  —-  La  Tyr  chrétienne.  Prophéties,  1145. 

Prophétie  d'Ezéchiel  contre  Tyr,  I,  707.  —Fardeau 
de  Tyr  :  Prophétie  d'Isaïe,  933. 

u 

URIE.  Prophétise  contre  Jérusalem,  II,  1145 

LRIM   ET    THUMMIM.  Genre   de  divination    usité 

Kirmi  les  Hébreux.  En  quoi  elle  consistait.  If,  1145.  — 
anièrc  de  consulter  Dieu  par  les  Urim.  Opinions  rab- 
bininues,  11 17.  —  Manière  de  le  consulter  V  la  guerre. 


Opinions  diverses,  1 150.  —  Cessation  de  cet  orcc>.  1  lïQ 
—  Les  Urim  et  les  Thumndm.  Question  sur  leur  natuDf 
L637. 

V 

YINTRA.^.  Illuminé,  thaumaturge  et  prophète  roo« 
teniporain.  H,  1151.  —  Opuscule  sur  les  communications, 
l/œuvre  de  la  Miséricorde,  1153.  —  Prédictions.  Visioas 
c 'lestes.  La  sepiaiiie  sacrée,  1156.  —  Vintras  en  prison. 
Condamné.  Continuation  de  Tieuvre.  Intervention  des 
évéques  et  du  Satnt-Siéffe,  1157. 

VIBGILE.  Si  la  iv*  églogue  est  prophétique.  Opinions 
des  Pères,  II,  1159.  —  Commentaire  d*tuscbe  de  Ce- 
sarée  et  annotations,  1159.  —  Jugement  de  saint  Jérôme, 
1165.  —  Jugement  de  Ladance  et  de  «aiat  Augustin, 
1164.  —  Commentaire  de  Laciance,  1166.  —  Opinions 
anciennement  répandues  da»  PEgllse,  1169. 

Virgile  a-t-il  entendu  parler  du  Messie?  Connaissait-ît 
les  livres  des  Juiftt  Le  Christ  6Uiil-il  attendu  dés  nations! 
1170.  —Comparaison  de  réglogve  avec  quelques  pat- 
sages  d*Isaïe,  1173.'—-  Explication  de  Téglogue  au  {loiiit 
de  vue  de  l'histoire,  1173.  —  Quel  est  le  tils  d'Auguste 
Chanté  par  le  poète,  1175. 

VISIONS  PROPHETIQUES.  Signification  de  ce  mot. 
Visions  relatées  dans  l'Ecriture,  IL  1177.  —  DifTéreoU 
genres  de  visions,  1179.  —  Visions  parmi  les  premien 
chrétiens,  1180. 

Bu  disÀmement  des  esprits.  Indirations  tirées  de  l'E- 
vangile, 1181.  —  RègleS'posées  par  Geraon  et  le  cardinal 
Bona,  1185.  —  Conelusion.  1187. 

Visionnaires  anciens  et  modernes,  1188.  —  Des  visions 
finisses.  Caractères  distinctits,  1190. 

Visions  de  Daniel,  I,  516  et  suiv.  —  D'Exi-chiol ,  676  et 
suiv.  ;  687  et  suiv.  •—  De  Jérémie,  1042  et  suiv.  —  De  7a- 
charie,  II,  1191  et  suiv.  —  De*  saint  Jean,  I,  isj^)  H 
suiv. 

VON  MOERL.  Extatique  et  stlgmatisi'econlemporjine, 
II,  1074. 

z 

ZACHARIE.  Date  de  sa  propnétie.  Genre  de  ses  m- 
sions,  11,  1191.  —  Prophéties  relatives  au  temps  qui  s'é- 
coulera jusqu'h  la  venue  du  Messie,  1193.  —  hnmursge- 
ments  a  Zorobabcl.  Vision  du  volume  volant,  1194.  ~ 
Chapitres  v  et  vide  la  prophétie.  Lesquadrigrs,  1I9.S  — 
La  Judée  restanrée  et  le  Messie.  Les  nations  de  la  Pa- 
lestine et  les  Machabées,  1196.  —  Coup  d'aii  historique 
sur  l'accomplissement  de  cette  prophétie,  1197.  —  De 
nouveau  les  Machabées  et  le  Messie,  1198.  —  Nislrire 
anticipée  du  règne  des  Séleucides,  1201.  —  Hi<itoire  an- 
ticipée de  la  Judée,  1204.  —  La  guerre  des  Madiabé<>s. 
Eipressions  énigmatiques  du  prophète,  1209.  —  JucLis 
Macchabée  Ggure  du  Messie,  1213.  —  Accomplissenient 
littéral  de  la  prophétie,  1215  — Siéffe  et  restauration  de 
Jérusalem.  Antiochus  et  les  Romains.  Judas  Machabi^ 
et  le  Messie.  L'ancienne  et  la  nouvelle  Jérusalem,  li18 
•—  Les  Juils  schisma  tiques  d'Egypte  et  le  temple  d'Ooiou. 

Le  champ  du  sang.  Prophétie  de  Zacfaarie,  I,  435.  ^ 
Les  Machabées.  Prophétie  de  Zadiarie,  JI,  123.  —Zo- 
robabel.  Prophétie  de  Zacharie,  1233. 

'ZACHARIE.  Prophète.  Conseiller  d'Oiias,  II,  1ÎK. 

ZORORAREL.  Prophéties  qui  le  concernent.  Prupbé- 
tie  d'Isaïe,  II,  1222.  —  Zorobabel  figure  du  Messie,  dont 
Tavénement  est  prochain.  Prophétie  de  Zacharie.  iit\ 
Zorobabel,  Jcsedec  et  Aggée,  1, 159.  —  Zorobabel.  Tro- 
phéUed'E7.échicl,69L 


ADDITIONS  ET  CORRECTIONS  AU   TOME   V\ 


Cc/otme  177.  ligne  25.  Lisez  :  Ui  périrent  à  Endor,  Ui  ensraissèrem 

Coimme  192,  ligne  31.  Après  Gog  et  Magog,  ajoutez  :  sur  Ànlioehuê-Epiphanef  colonne  790. 
Cwmme  776,  ligne  52,  après  duMe,  ajoutez  :  e*fsf4-dfre  la  plus  grande  et  la  plm  saine  partie  des  théologiens  et  des 
werprètes  calholtques. 
Morne  889,  lignes  21  et  2?,  an  lieu  d'OM,  lisez  Oded, 
Colonne  11 15,  ligne  8,  au  lieu  de  Hroboam,  lisez  Baaxa 

FIN 


liiipii::ai  le  Mil>M. ,  au  PctU-Muuiiouge.